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Full text of "L'Année biologique"

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L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


LISTE    DES    COLLABORATEURS 

DU    VOLUME   XXVII 


ARSLAN  (K.).  —  Interne  du  Laboratoire  de  Physiologie  à  V Université. 

Padoue  (Italie). 
AUBERTOT   (M.)-   —   Assistant  à  V Institut  zoologique   de   V  Université. 

Strasbourg. 
BACHRACH  (E.).  —  Préparateur  à  la  Faculté  de  Médecine.  Paris. 
BRECHER    (Eléonore).    —   Assistante  au  Biologische   Versuchsanstall . 

Vienne  (Autriche). 

CARDOT  (H.).  —  Chef  de  Laboratoire  à  la  Faculté  de  Médecine.  Paris  . 

CHATTON   (E.).   —  Professeur  à  la   Faculté   des   Sciences.   Strasbourg. 

CUENOT  (L.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Nancy. 

DALCQ  (A. -M.).  —  Chef  des  Travaux  à  la  Faculté  de  Médecine  à  l'Univer- 
sité libre  de  Bruxelles.  Bruxelles  (Belgique). 

DRZEWINA  (Mi^«  A.), —Docteur  es  sciences.  Paris. 

EPHRUSSI  (B.).  —  Licenciées  sciences.  Paris. 

FOA  (C).  —  Professeur  à  l'Université,  Padoue  (Italie). 

GIRARD  (Pierre).  —  Docteur  es  sciences.  Paris. 

GOLDSMITH  (M.).  —  Préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Paris. 

GRUZEWSKA  (Z.).    —   Assistant   à   VÉcole    des  Hautes    Études  (Sor- 
bonne).  Paris 

GUYENOT  (E.).  —  Professeur  à  l'Université.  Genève  (Suisse). 

LECAILLON  (A.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Toulouse. 

MOREAU  (F.).  —  Chargé  de  cours  à  la  Faculté  des  Sciences.  Clerinont- 
Ferrand. 

NAVILLE  (A.).  —  Chef  des  Travaux  à  l'Université.  Genève  (Suisse). 

PÉCHOUTRE  (F.).  — Docteur  es  sciences,  Professeur  au  Lycée  Louis-le- 
Grand.  Paris. 

PÉREZ  (Ch.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Paris. 

PHILIPPE  (D'  J.).  —  Directeur  adjoint  du  Laboratoire  de  Psychologie 
physiologique  à  la  Sorhonne.  Paris, 


/  <f  9  7  7 


VI  LISTE    DES    COLLABORATEURS 

PICTET  (Arnold).  —  Privat-docent  à  l'Université.  Genève  (Suisse). 
PONSE  (M^i®  K.).  —  Assistante  à  la  Station  de  Zoologie  expérimentale^  de 

l'Université.  Genève  (Suisse). 
POTTIER  (J.).     -  Chef  des  Travaux  à  la  Faculté  des  Sciences.  Besançon. 
PRENANT  (A.).  —  Professeur  à  la  Faculté  de  Médecine.  Paris. 
PRENANT   (M.).   —  Agrégé-préparateur  à  VEcole  Normale  Supérieure. 

Paris. 
REM  Y  (P.).  —  Préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Nancy. 
ROBERT  (A.).  —  Chef  des  Travaux  à  la  Faculté  des  Sciences.  Paris. 
SANCHEZ  Y  SANCHEZ  (M.).  —  Docteur  es  sciences.  Madrid. 

SCHOTTE  (0.).  —  Assistant  au  Laboratoire  de  Zoologie  de  V Université. 
Genève  (Suisse). 

SOUÈGES  (R.)-  —  Chef  des  Travaux  à  la  Faculté  de  Pharmacie.  Paris. 

SOUKATCHOFF  (B.).  —  Ex-chef  des  travaux  de  zoologie  à  l'Université. 
Dorpat. 

SPINNER  (H.).  —  Professeur  à  l'Université.  Neuchàtel  (Suisse). 

TEODORO  (G.).  —  Chargé  des  cours  à  l'Université.  Padoue  (Italie). 

VARIGNY  (H.  de).  —  Assistant  au  Muséum.  Paris. 

WORMSER  (G.).  —  Licencié  es  sciences.   Nancy. 

WURMSER  (R.).  ■ —  Préparateur  au  Collège  de  France.  Paris. 

ZWEIBAUM  (J.).  —    Assistant  à  l'Institut  d'Histologie  de  l' Université. 
Varsovie  (Pologne). 


(  ^--  "^7  7  2 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


FONDÉE  PAR 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE    GENERALE 


PUBLICATION  BIMESTRIELLE 

DE    LA 

FÉDÉRATION    DES    SOCIÉTÉS    DE     SCIENCES    NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Dbibzenne,  P.  Gibabd, 

M"*    M.   GoLDSMiTH,    MM.   Henneguy,    a.   Mayer,    F.   Péchoutre,    Cn.    Pérez, 

H.  PiÉBON,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffkneau. 


Secrétariat  :  "  LES  PRESSES  UNIVEBSITAIRES  ",  49,  boulevard  Saint-Michel,  PARIS 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  M"«  M.  GOLDSMITH 

SECRÉTAIRE  POUR  LA  PARTIE  BOTANIQUE  :  M.  F.  PÉCHOUTRE 


VINGT-SEPTIÈME     ANNËE 
1922-23 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  TOME  III,  FASC.  6 


PARIS 

MASSON  ET  O^ 

120,  BoVLBVAItp  SAmT-CsHMAIIf,  120 


PREMIÈRE     PARTIE 


r  r 


PHYSIOLOGIE  GENERALE 


ANN.    BIOL.    —   T.    I    (1922-1923) 


Physiologie  cellulaire 


Cavazzani  (Emile).  —  Cristallisation  et  protéine.  (Arch.  Int.  de  Physio- 
logie, XVIII,  août-déc.  1921,  446-450,  2  flg.)  [10 

Dustin  (A.  p.).  —  Influence  d'injections  intrapérilonéales  répétées  de 
pepione  sur  Vallure  de  la  courbe  des  cinèses.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVII,  371,  1922.)  •  '    [11 

Galiano  (E.  Fernandez).  —  Obseruaciones  sobre  la  contractilidad  de  Vor- 
ticella.  (Boletin  Real  Soc.  Espanola  Hist.  Nat.,  XXII,  212-233, 
1922.)  ^  ■  [6 

Gray  (J.).  —  /.  The  mecanism  of  Ciliary  mouement.  —  //.  The  Effect 
of  Ions  on  the  Cell  membrane.  (Roy.  Soc.  Proceed,  B.  650,  104-121, 
et  122-131.)  .  [5 

Hertwig  (G.).  —  Die  Bedeutung  des  Kerns  fur  das  Wachslum  und  die 
Differenzierung  der  Zelle.  (Verhandl.  Anat.  Ges.,  31.  Vers.,  Ergân- 
zungsheft  z.  55.  Bd.  Anat.  Anz.,  267-270.)  [4 

Hollande  (A.-Ch.).  —  La  cellule  péricardiale  des  Insectes.  (Arch.  Ana- 
tomie  microsc,  XVIII,  fasc.  2  et  3,  85-307,  31  flg.,  4  pL,  1922.)       [12 

Hopkins  (Hoyt.  S.).  —  Proloplasmic  effects  of  papaverine,  histamine 
and  other  drugs  in  relation  to  the  theory  of  smooth  muscles  contraction. 
(Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  3,  August  1922,  551-561,  1  flg.)  [8 

Just  (E.  E.).  —  Studies  of  cell  division.  The  effect  of  dilute  sea-ivater 
on  the  ferlilized  eggs  of  Echinarachnius  parma  during  the  clivage 
cycle.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  3,  August  1922,  505- 
515.)  [11 

Krontovski  (A.  A.)  and  Radzimovska  (V.  V.).  —  On  the  influence  of 
changes  of  concentration  of  the  H'  resp.  OH'  ions  on  the  life  on  the 
tissue-cells  of  vertébrales.  — The  influence  of  temporary  changes  of 
reaction  of  the  médium.  (J.  of  Physiology,  LVI,  No.  5,  21  July  1922, 
275-282,  3  tableaux,  3  flg.)  [9 

Lapicque  (Louis  et  Marcelle).  —  Excitabilité  électrique  des  chromato- 
phores  chez  les  Spirogyres.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  507, 
1922.)  [7 

Lillie  (Ralph.  S.)  and  Baskervill  (Margaret.  L.).  —  The  action  of  ultra- 
violet rays  on  Arbacia  eggs  especially  as  affecting  the  response  to  hyper- 
tonic  sea-water.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  2,  July  1922, 
272-288,  5  tableaux.)  [9 

—  3  — 


4  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

MoUendorf  (Voni.  —  Exkrelion,  Speicherung  und  Zyloplasmaschadigunrj 
bei  der  Auscheidung  von  Fremdsubslanzen  durch  die  Niere.  (Vcrhandl. 
\nat.  Ges.,  31.  Vers.,   Ergânzungsheft  z.  55.   Bd.  Anat.  Anz.,   180- 

18-2.)  [13 

a)  Regaud  (Cl.).  —  Le  rythme  allernanl  de  la  mulliplicalion  cellulaire 
et  la  radiosensibililé  du  testicule.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVl, 
822,  1922.)  [10 

b)  ■ — •  —  La  radiosensibililé  des  néoplasmes  malins  dans  ses  relations 
avec  les  fluctuations  de  la  multipliccdion  cellulaire.  (Ibid.,  LXXXVl, 
993,  1922.)  •  [10 

Romanese  (Ruggero).  —  Suite  modificazioni  morfologiche  dette  cellule 
coltiuate  in  vitro  al  momenlo  detla  morte.  (Atti  d.  R.  Acad.  dei  Lincei, 
30,  337-340,  1921.)  [8 

Saragea  (Th.).  —  Le  diamètre  globulaire  pendant  la  privation  cVeau. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  623,  22  juillet  1922.) 

[Dans  la  privation  d'eau  chez  le  cobaye,  le  lapin  et  l'homme,  les 
hématies  semblent  capables  de  subir  une  variation  passagère  de 
diamètre  en  rapport  avec  les  changements  de  la  teneur  en  eau  du 
plasma.  —  H.  Cardot. 

Strangeways  (T.  S.  P.).  —  Observations  on  Ihe  changes  seen  in  living 
celts  during  growlh  and  division.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  658,  137- 
141.)  .  ■  [11 

a)  Turchini  (Jean).  —  Nature  muqueuse  des  cellules  à  mélanine  de  la 
glande  du  noir  de  la  Seiche  [Sepia  officinalis  L.)  et  mécanisme  de  Vexcré- 
tion  du  pigment.  (G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVl,  480,   1922.) 

[T.  montre  que  ces  cellules  d'origine  muqueuse  excrètent  le  pigment 
qu'elles  forment,  les  grains  mélaniques  étant  mis  en  liberté  au  niveau 
de  la  zone  orificielle  de  la  glande,  en  même  temps  que  le  mucus,  par 
distension  et  éclatement  de  la  cellule.  —  II.  Gardot. 

b)  —  —  Etude  histologique  de  la  poched  u  noir  des  Céphalopodes  di bran- 
chiaux. (Arch.  Anat.  microsc,  XVI II,  fasc.  4,  328-356,  2  fig.,  1  pi., 
1922.)  [12 

Wiechmann  (Ernst).  — ■   Weilere  Untersuchunegen  ûber  die  Durchlassig- 

keit  der  menschtischen  roten  Btutkôrperchen.  (Pfliiger's  Archiv,  GXGIV, 

435-447,  1922.)  *  [10 

Young  (E.  Gordon).  —  The  coagulation  of  protein  by  sunlight.  (Proc. 
Roy.  Soc,  B.  651,  235-247.)  [8 


Hertwig  (G.).  — •  La  signification  du  noyau  pour  la  croissance  et  la 
différenciation  de  la  cellule.  —  Dans  cette  communication  préliminaire, 
H.  indique  une  méthode  nouvelle  pour  élucider  ce  problème  !  il  féconde, 
par  un  spermatozoïde  d'espèce  étrangère,  un  œuf  dont  il  a  détruit  le 
noyau  par  irradiation.  On  peut  déterminer  jusqu'à  quel  point  le  noyau 
spermatique  étranger  peut  à  lui  seul  suffire  à  conduire  l'évolution, 
c'est-à-dire  à   quel  moment  celle-ci  s'arrête.   Même  avec  des  espèces 

—  4  - 


PHYSIOLOGIE    CELLULAIRK  o 

voisines,  ce  point  ne  dépasse  guère  le  début  de  la  gastrulation  :  on 
conclut  de  là  que  le  noyau  est  nécessaire  à  la  transformation  des  réserves 
vitellines  en  plasma,  par  une  action  spécifique  sur  des  réserves  spéci- 
fiques. Si,  au  contraire,  avant  l'hybridation,  on  a  laissé  subsister  le  noyau 
de  l'œuf,  le  développement  continue,  parce  que  l'assimilation  du  vitollus 
est  rendue  possible;  du  mode  de  développement  des  hybrides  on  doit 
conclure  que  le  noyau  spermatique,  lui  aussi,  joue  un  rôle  dans  la  diffé- 
renciation, en  influençant  spécifiquiMiient  le  protoplasme;  suivant  les 
cas  on  peut  obtenir  un  hybride  fertile,  ou  bien  le  noyau  spermatique 
étranger  dégénère.  La  dégénérescence  ne  se  fait  d'ailleurs  qu'à  des 
périodes  de  sensibilité  particulière,  dont  l'existence  est  certaine,  non 
seulement  pour  les  cellules  germinales,  mais  pour  toutes  les  cellules, 
lorsqu'elles  sont  en  voie  de  croissance  active  et  de  différenciation.  Il 
faut,  pour  que  le  noyau  puisse  dégénérer,  qu'il  participe  au  moins 
un  peu  à  ces  processus.  C'est  ainsi  qu'K.  explique  les  résultats  curieux 
de  la  fécondation  croisée  (Godlewski)  de  Sphaerechinus  ÇpQ.rAnledon  cf; 
il  se  fait  des  larves  de  type  purement  maternel  alors  que  le  noyau  sper- 
matique prend  part  au  développement  jusqu'au  delà  du  stade  blastula.  : 
c'est  que,  dit  H.,  le  noyau  paternel  ne  peut  dégénérer,  parce  qu'il  ne 
prend  aucune  part  à  la  croissance  et  à  la  différenciation  des  cellules. 
—  M,  Prenant. 

•Gray  (J.).  —  /.  Le  mécanisme  du  mouvement  ciliaire.  II.  L'effet  . 
des  ions  sur  la  membrane  cellulaire.  —  1°  Le  cil  est  en  état  de  dépenser  de 
l'énergie  potentielle  sous  forme  de  travail  tant  qu'il  reste  en  connexion 
organique  avec  le  protoplasma  cellulaire;  2°  chaque  cellule  ciliée  de 
Mylilus  est  capable  de  mouvement  indépendant  quand  elle  a  été  isolée. 
Les  cils  de  Pleurobrachia  (Cténophore)  ont  besoin  d'une  excitation 
définie  pour  la  mise  en  train.  Les  deux  types  de  cellules  présentent 
le  rythme  métachrone;  3°  le  cil  est  une  fibre,  ou  un  faisceau  de  fibres, 
élastique.  Dans  la  plupart  des  cas,  les  cils  sont  en  communication  avec 
le  protoplasma  cellulaire  au  moyen  de  fibrilles  intra-cellulaires;  4°  le 
battement  ciliaire  consiste  en  un  coup  en  avant  effectif  rapide  suivi 
d'un  retour  plus  lent.  La  forme  des  deux  coups  diffère  souvent  de  façon 
très  marquée.  Le  coup  direct  s'accompagne  d'une  rigidité  appréciable; 
au  coup  de  retour,  le  cil  présente  l'aspect  d'une  fibre  ou  ficelle  lâche;- 
5°  exposés  à  une  solution  acide  de  titre  approprié,  les  cils  de  Mylilus 
entrent  en  repos  par  un  ralentissement -graduel  de  tout  le  battement; 
l'amplitude  de  celui-ci  n'est  pas  altérée.  L'arrêt  du  cil  se  produit  toujours 
à  la  fin  du  coup  effectif,  c'est-à-dire  dans  la  position  où  le  cil  ne  conserve 
pas  d'énergie  potentielle  disponible.  La  cessation  du  mouvement  en 
solution  acide  est  due  à  un  changement  se  produisant  à  l'intérieur 
de  la  cellule  et  non  à  sa  surface.  Des  faits  donnent  à  penser  que  la  pré- 
sence de  l'acide  empêche  la  conversion  de  l'énergie  chimique  en  énergie 
cinétique.  L'effet  de  l'acide  est  entièrement  réversible  par  les  alcalins. 
La  façon  la  plus  simple  de  contrôler  le  rythme  du  battement  consiste  à 
contrôler  la  concentration  en  ions  hydrogène,  à  l'intérieur  de  la  cel- 
lule; jusqu'à  un  certain  point,  plus  l'alcalinité  interne  est  élevée  et"  plus 
est  rapide  le  battement  ciliaire;  6°  dans  les  circonstances  normales, 
l'activité  des  cils  latéraux  dépend  d(^  la  présence  d'ions  potassium.  Cet 
effet  est  probablement  dû  à  l'effet  général  de  l'ion  en  accélérant  le 
battement,  qui  conduit,  dans  le  cas  des  cils  fronto-latéraux,  à  un  état 
de  contraction  prolongée  quand  le   potassium  est  en  excès;   7°  l'acti- 


6  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

vite  ciliaire  n'est  pas  sensible  au  changement  dans  la  concentration 
du  magnésium  ou  du  sodium  dans  le  milieu  extérieur,  bien  que  ces  ions 
jouent  un  rôle  dans  l'équilibre  général  entre  la  cellule  et  son  milieu;. 
8"  l'absence  d'ions  calcium  peut  amener  une  cessation  du  mouvement 
ciliaire;  les  ions  hydroxyles  ont  l'effet  inverse;  9°  la  réaction  des  cils 
et  celle  des  muscles  aux  divers  éléments  chimiques  de  leur  milieu  sont 
essentiellement  les  mêmes.  Les  différences  apparentes  sont  dues  :  A.  à 
la  sensibilité  plus  grande  de  la  plupart  des  muscles  par  rapport  aux 
cils;  B.  à  ce  que  les  cils  ont  une  période  latente  beaucoup  plus  courte 
que  la  plupart  des  muscles;  G.  à  ce  qu'une  cellule  ciliée  ne  peut  être 
regardée  comme  directement  comparable  à  un  système  neuro-muscu- 
laire; IQo  les  cils  sont  amenés  à  l'arrêt  si  la  pression  osmotique  du  milieu 
extérieur  dépasse  une  certaine  valeur.  L'arrêt  se  produit  par  une  réduc- 
tion graduelle  de  l'amplitude  du  battement.  Ces  effets  sont  entière- 
ment dissipés  si  l'on  réduit  la  pression  osmotique;  11°  l'auteur  émet 
l'hypothèse  que  le  mécanisme  du  mouvement  ciliaire  est  essentielle- 
ment celui  du  mouvement  musculaire. 

Les  conclusions  suivantes  se  rapportent  au  second  travail  sur  l'effet 
des  ions  sur  la  membrane  cellulaire. 

Les  cellules  ciliées  de  la  moule  sont  insensibles  aux  anions  chlore, 
oxyde  d'azote,  brome,  iode,  acide  acétique,  acide  sulfurique,  tant 
que  l'équilibre  normal  des  cations  sodium,  potassium,  calcium, 
magnésium  est  maintenu  dans  le  milieu  ambiant. 

Dans  les  solutions  contenant  des  tartrates  et  citrates,  les  métaux 
bivalents  Mg  et  Cu  ne  sont  probablement  pas  présents  à  l'état  ionique  et 
les  cellules  se  comportent  comme  si  ces  métaux  faisaient  défaut.  Il  n'y 
a  aucune  justification  de  l'assertion  d'après  laquelle  l'ordre  où  les 
anions  agissent  sur  le  mouvement  ciliaire  est  l'inverse  de  l'ordre  dans 
lequel  ils  agissent  sur  le  mouvement  musculaire.  Des  solutions  pures 
de  sel  de  sodium  détruisent  la  nature  normale  semi-perméable  de  la 
membrane  cellulaii-e,  et  les  colloïdes  cellulaires  se  comportent  comme 
un  gel  élastique  en  contact  direct  avec  le  milieu  extérieur. 

L'action  des  sels  de  sodium  peut  être  inhibée  par  le  magnésium  ou 
le  calcium.  Probablement  dans  l'eau  de  mer  normale,  la  stabilité  de 
la  membrane  cellulaire  est  due  au  magnésium  et  non  au  calcium.  Dans 
les  solutions  en  équilibre  les  cations  monovalents  ont  un  effet  direct 
sur  la  vitesse  du  mouvement  ciliaire.  La  vitesse  du  mouvement  dans 
des  solutions  de  même  concentration  en  ions  hydrogène  est  la  moindre 
dans  le  lithium  et  la  plus  grande  dans  le  potassium.  On  peut  ranger  les 
ions  selon  la  série  suivante,  bien  nette  :  lithium,  sodium,  NH',  potas- 
sium. La  semi-perméabilité  normale  de  la  paroi  cellulaire  n'est  pas  une 
condition  essentielle  du  mouvement  ciliaire.  La  manière  dont  les  solutions 
des  différents  métaux  affectent  la  surface  cellulaire  est  en  complet 
accord  avec  l'effet  qu'elles  produisent  sur  la  conductibilité  électrique 
de  la  cellule.  Il  y  a  une  analogie  marquée  entre  l'action  de  sels  sur  la 
membrane  cellulaire  vivante  et  sur  un  gel  de  cholate  ou  une  émulsion 
d'eau  et  d'huile.  —  H.  de  Varigny. 

Galiano  (E.  Fernandez).  —  Observations  sur  la  conlracliUlé  de  Vorli- 
cella.  —  Les  Vorticelles  présentent-elles  des  contractions  spontanées? 
G.  entend  par  là  des  contractions  produites  par  des  changements  dans 
les  conditions  internes.  Jennings  a  décrit  des  contractions  rythmiques 
sans  excitations  externes.  G.  confirme  cette  dernière  observation.  Une 

—  6  — 


PHYSIOLOGIE   CELLULAIRE  7 

pareille  série  de  contractions  commence,  par  exemple,  quand  on  vient 
de  disposer  les  animaux  entre  lame  et  lamelle  :  tous  se  contractent  alors 
un  grand  nombre  de  fois  pendant  un  certain  temps;  ce  sont  donc,  bien 
certainement,  les  manipulations  du  montage  qui  déterminent  les  contrac- 
tions, mais  celles-ci  persistent  après  que  l'excitation  a  cessé.  Le  mouve- 
ment doit  donc  être  une  réponse  rythmique  à  une  excitation  momen- 
tanée. Ainsi  la  première  contraction  est  provoquée,  mais  les  suivantes 
ne  sont  pas  directement  le  résultat  d'une  action  extérieure.  En  effet, 
deux  individus  qiri  se  touchent  et  qui,  par  suite,  sont  évidemment  soumis 
aux  mêmes  actions  externes  (variations  de  température,  chocs,  courants 
d'eau,  etc.)  ne  se  contractent  pas  simultanément.  Une  Vorticelle  con- 
tractée a  son  champ  frontal  rétracté  et  ses  cils  sont  immobiles.  Dans 
les  conditions  normales,  après  un  léger  choc  par  exemple,  quand  l'animal 
entre  en  expansion,  le  pédoncule  s'étend  d'abord,  puis  le  capitulum  s'étale 
à  son  tour  et  les  mouvements  ciliaires  reprennent.  Mais  s'il  s'agit  de 
contractions  rythmiques,  la  Vorticelle  ne  parvient  pas  à  s'étendre  com- 
plètenient  d'un  seul  coup.  Elle  déroule  d'abord  son  pédoncule,  le  capitu- 
lum restant  contracté.  Quelques  secondes  plus  tard  intervient  une 
nouvelle  contraction  du  pédoncule.  Après  une  ou  plusieurs  contractions 
et  extensions  successives,  les  cils  du  pharynx  commencent  à  s'agiter, 
lentement  d'abord,  et  après  chaque  nouvelle  extension  ces  cils  se 
remettent  à  battre.  Puis  le  capitulum  s'ouvre;  il  s'étale  davantage  à 
chaque  extension,  et  des  cils  du  péristome,  de  plus  en  plus  nombreux, 
entrent  en  vibration,  d'abord  de  façon  incomplète  et  intermittente, 
puis  enfin  normalement,  jusqu'à  ce  que  l'animal  ait  repris  toute  son 
activité.  Chaque  contraction  de  la  série  rythmique  se  produit  quand 
le  capitulum  est  arrivé,  dans  son  expansion,  à  la  même  phase  ou  à  une 
phase  plus  avancée  que  celle  qu'il  avait  atteinte  lors  de  son  expansion 
précédente.  G.  conclut  de  là  que  les  contractions  du  pédoncule  sont  con- 
ditionnées par  l'état  physiologique  du  capitulum.  Et  en  effet,  quand 
le  spasmonème  est  rompu  dans  le  pédoncule,  seule  sa  partie  en  continuité 
avec  le  capitulum  entre  en  contraction.  Après  extension  complète  du 
champ  frontal,  les  contractions  rythmiques  peuvent  continuer  encore  un 
certain  temps,  mais  elles  finissent  toujours  par  s'arrêter  et  l'animal 
demeure  alors  étalé  avec  ses  cils  en  pleine  activité.  Si  ensuite,  après  avoir 
laissé  l'animal  en  repos  pendant  quelques  minutes,  on  donne  un  léger  choc 
à  la  préparation,  il  y  a<;ontraction  et  puis  extension  complète,  d'un  seul 
coup  :  l'animal  a  donc  achevé  la  série  de  ses  contractions  et  a  recouvré 
son  état  physiologique  normal.  Après  un  repos  complet  de  trois  heures, 
un  courant  d'eau  introduit  dans  la  préparation  peut  déterminer  une 
nouvelle  série  de  contractions  rythmiques,  mais  alors  après  chacune 
d'elles  la  Vorticelle  s'étale  entièrement.  La  durée  de  la  série  des 
contractions  rythmiques  est  extrêmement  variable,  selon  les  individus  : 
elle  peut  être  de  9  à  90  minutes  et  plus.  Bien  entendu,  l'expansion  progres- 
sive ne  se  fait  pas  toujours  avec  une  aussi  parfaite  régularité  et  il 
arrive  parfois  qu'une  expansion  imparfaite  du  champ  frontal  survienne 
après  une  extension  parfaite.  En  somme,  il  ne  paraît  pas  exister  de 
contractions  vraiment  spontanées.  —  A.  Robert. 

Lapicque  (Louis  et  Marcelle).  —  Excitabilité  électrique  des  chromato- 
phores  chez  les  Spirogyres.  —  Par  le  courant  électrique  on  réalise  une 
déformation  des  fdaments  chorophylliens  des  Spirogyres  et  il  est  pos- 
sible de  déterminer  un  seuil  d'excitation  et  de  caractériser  une  excita- 

—  7  — 


8  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

bilité.  Si  l'on  fait  varier  la  durée  des  excitations  et  qu'on  détermine 
les  intensités  liminaires  correspondantes,  on  constate  qu'entre  1  et 
30  secondes  le  phénomène  suit  la  loi  de  Nernst;  la  détermination  de 
la  chronaxie  donne  une  valeur  de  10  secondes  à  la  température  ordi- 
naire, c'est-à-dire  une  valeur  dix  fois  .plus  grande  que  celle  constatée 
sur  les  tissus  animaux  les  plus  lents.  —  H.  Gardot. 

Romanese  (  Ruggero).  —  Sur  les  changements  morphologiques  des  cellules 
cultivées  «  in  vitro  »  au  moment  de  la  mort.  —  Des  cultures  de  tissus  du 
myocarde  et  de  peau  d'embryons  de  poulet  cultivés  pendant  5-15  jours 
dans  du  plasme  homogène,  ont  été  observées  au  microscope  chauffé. 
Les  cellules  meurent  de  deux  façons  :  d'une  mort  violente  si  la  tempé- 
rature du  microscope  monte  rapidement  au-dessus  de  44°,  ou  bien 
d'une  mort  lente  et  naturelle.  Dans  le  premier  cas,  la  cellule  se  dissout 
presque  totalement;  dans  le  deuxième  cas,  apparaissent  dans  le  proto- 
plasme des  granulations  très  brillantes  qui  dérivent  probablement  des 
chondriocontes  et  qui  peuvent  devenir  de  grosses  gouttes  qui,  en  tout 
cas,  ne  sont  pas  formées  de  graisse.  Ensuite,  la  cellule  retire  ses 
prolongements  et  il  apparaît  dans  son  intérieur  un  mouvement  très  vif, 
auquel  succède  une  complète  immobilité.  A  la  fln,  il  ne  reste  plus  qu'un 
petit  amas  de  gouttes  brillantes.  —  G.  Foa. 

Young  (E.  Gordon).  —  La  coagulation  de  la  protéine  par  la  lumière 
solaire.  —  L'albumine  du  sérum  et  celle  de  l'œuf  qui  ont  été  plusieurs 
fois  recristallisées  deviennent  sensibles  à  la  lumière  intense  (lumière  du 
soleil  ou  celle  d'un  arc  puissant)  d'où  les  rayons  infra-rouges  et  ultra- 
violets ont  été  exclus.  Souvent,  l'albumine  du  sérum  se  montre  plus  sen- 
sible que  l'ovalbumine.  Le  changement  effectué  par  la  lumière  a  beau- 
coup des  caractéristiques  de  la  coagulation  par  la  chaleur.  Il  consiste 
,en  deux  réactions  distinctes  :  dénaturation,  un  changement  chimique 
primaire,  et  floculation  ou  précipitation  des  parcelles  dénaturées.  La 
réaction  primaire  s'accompagne  d'un  accroissement  de  viscosité  et  de 
pouvoir  rotatoire  optique,  avec  diminution  de  la  tension  superficielle. 
La  vitesse  de  cette  réaction  est  accrue  par  les  acides  et  par  les  alcalins. 
Durant  la  réaction,  il  y  a  élimination  d'ions  hydrogène  si  Ph  se  trouve  du 
côté  acide  du  point  isoélectrique;  si  c'est  du  côté  alcalin,  il  y  a  élimination 
d'ions  OH.  La  réaction  secondaire  ne  suit  pas,  si  la  solution  est  libre 
d'électrolytes.  Elle  est  amenée  par  ajustement  de  la  solution  à  un  point 
voisin  du  point  isoélectrique  de  l'albumine  Ph  4.8-5.4.  Dans  les  condi- 
tions où  le  précipité  se  forme  aisément,  celui-ci  revient  en  solution  après 
addition  d'acide  ou  d'eau  en  excès.  Si  le  précipité  se  forme  lentement, 
il  ne  se  disperse  que  dans  un  alcalin.  Gertaines  substances  accélèrent  la 
réaction  :  l'alcool,  l'acétone,  (NH*)2S04,  NaGl,  KSGN.  L'auteur  discute 
la  nature  de  la  réaction.  —  H.  de  Varigny. 

Hopkins  (Hoyt.  S.).  —  V action  sur  le  protoplasme  de  la  papavérine, 
de  Vhislamine  et  d'autres  drogues  et  la  théorie  de  la  contraction  du  muscle 
lisse.  —  H.  étudie  l'action  de  plusieurs  drogues  sur  des  protozoaires 
vivants.  La  papavérine  produit  une  augmentation  de  la  teneur  en  eau 
des  animaux  vivants  qui  se  manifeste  par  une  augmentation  des  dimen- 
sions et  du  nombre  des  vacuoles  protoplasmiques.  Au  moment  de  la 
mort,  les  phénomènes  cytolytiques  surviennent  rapidement  chez  ces 
animaux.  L'alcool  benzylique  présente  une  action  similaire  sur  le  pro- 


phvsiologih:  cellulaire  9 

toplasme,  mais  il  se  produit  un  gonflement  moins  marqué  du  corps  et 
pas  de  cytolyse.  La  saponine  exerce  un  effet  cytolytique  marqué  sur  la 
couche  corticale  de  certains  protozoaires  sans  modifier  la  vacuolisation 
comme  la  papavérine.  L'histamine  contracte  le  corps  des  protozoaires 
vivants  et  réduit  les  dimensions  des  vacuoles  protoplasmiques.  L'his- 
tamine retarde  fortement  la  désintégration  du  corps  des  animaux  morts 
et  coagule  souvent  le  protoplasme.  La  morphine,  la  codéine  et  l'apomor- 
phine  possèdent  des  effets  stimulants  comme  l'histamine,  mais  n'agissent 
pas  sur  la  vitesse  d'apparition  de  la  désintégration.  L'action  de  la  papa- 
vérine et  de  l'alcool  benzylique  sur  la  vacuolisation  et  les  changements 
de  volume  des  protozoaires  peut  être  comparée  à  leur  action  dépressive 
sur  les  cellules  musculaires  lisses;  l'action  stimulante  de  l'histamine, 
et  à  un  degré  moins  marqué,  celle  de  la  morphine,  de  la  codéine  et  de 
l'apomorphine  se  rapprochent  également  de  l'action  de  ces  drogues  sur 
le  muscle  lisse.  —  Paul  Boyer. 

Krontovski  (A.  A.)  et  Radzimovska  (V.  V.).  —  Sur  r influence  des 
variations  de  la  concentration  des  ions  H  et  OH  sur  la  vie  des  cellules 
des  tissus  des  vertébrés.  I.  L'influence  des  variations  temporaires  de  la 
réaction  du  milieu.  —  K.  et  R.  plongent  pendant  une  demi-heure  de 
petits  morceaux  de  rate  de  lapin  dans  des  solutions  «  tamponnées  » 
ayant  une  concentration  donnée  en  ions  H.  Ils  immergent  leurs  contrôles 
pendant  le  même  temps  dans  du  liquide  de  Ringer.  Puis  ils  plongent 
toutes  les  pièces  dans  un  mélange  de  sérum  et  de  plasma.  La  concen- 
tration maxima  des  ions  H  dans  les  solutions  d'acide  lactique  compa- 
tibles avec  la  vie  et  la  croissance  des  cellules  est  de  4,04  Pu,  et  pour 
l'acide  acétique  5,33  Ph;  ces  différences  d'actions  montrent  que  l'in- 
fluence des  solutions  dépend  non  seulement  de  la  concentration  de 
l'ion  H,  mais  aussi  d'autres  facteurs.  La  concentration  minima  des 
•  ions  H  compatible  avec  la  vie  des  cellules  est  10,  28  Ph.  Les  lym- 
phocytes, les  cellules  réticulées  et  les  fibroblastes  de  la  rate  restent 
vivantes  quand  la  réaction  du  milieu  environnant  subit  des  variations 
considérables  dans  sa  teneur  en  acide  ou  en  alcali.  Les  différentes 
cellules  de  la  rate  ne  sont  pas  touchées  au  même  degré  par  les  varia- 
tions de  la  concentration  en  ions  H.  Les  fibroblastes  résistent  à  une 
augmentation  de  la  concentration  des  ions  H  qui  inhibe  complètement 
l'activité  vitale  des  cellules  migratrices  (lymphocytes,  polyblastes 
réticulés,  etc.).  On  peut  ainsi  obtenir  une  culture  pure  de  fibroblastes. 
—  Paul  Boyer. 

Lillie  (Ralph  S.)  et  Baskerwill  (Margaret  L.).  —  U action  des  rayons 
ullraviolets  sur  les  œufs  dWrbacia  particulièrement  au  point  de  vue  de 
leur  réponse  à  Vaction  de  Veau  de  mer  Ivjpertonique.  —  L'exposition 
d'oeufs  non  fécondés  û" Arbacia  à  l'irradiation  ultraviolette  pendant 
5  à  15  minutes  provoque  la  formation  de  la  membrane  et  produit  une 
action  cytolytique.  Les  œufs  dans  lesquels  les  membranes  ont  été  ainsi 
formées  (si  l'on  excepte  ceux  qui  ont  été  surexposés)  présentent  l'aug- 
mentation habituelle  de  sensibilité  à  l'action  activante  de  l'eau  de  mer 
hypertonique.  En  général,  cet  accroisiement  de  sensibilité  dans  les 
œufs  irradiés  se  produit  parallèlement  à  l'accroissement  de  la  tendance 
à  la  cytolyse,  à  la  fois  dans  les  œufs  laissés  uniquement  dans  l'eau  de 
mer  et  dans  les  œufs  soumis  ensuite  à  l'action  de  l'eau  de  mer  hyperto- 
nique. Une  irradiation  trop  brève  pour  produire  des  membranes  ou  une 

—  9  — 


10  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

altération  cytolytique  renforce  également  l'action  de  l'eau  de  mer 
hypertonique.  On  obtient  un  effet  semblable  par  les  moyens  mécaniques, 
une  température  élevée  (32°  à  34°)  et  certains  traitements  chimiques 
(solution  saline  neutre  isotonique,  solutions  faibles  d'alcool  dans  l'eau 
de  mer).  Le  facteur  commun  dans  l'action  de  ces  divers  agents  est  une 
modification  de  la  structure  de  la  couche  superficielle  du  protoplasme 
de  l'œuf,  ce  qui  permet  l'action  de  substances  spécifiques  qui,  dans  les 
œufs  non  activés,  ne  sont  pas  en  contact  avec  cette  couche.  —  Paul 

BOYER. 

Wiechmann  (Ernst).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  perméabilité  des 
globules  rouges  de  Vhomme.  —  W.  a  constaté  que  la  perméabilité  des 
hématies  pour  les  ions  Br  est  diminuée  per  la  digifoline  et  la  strophan- 
tine;  l'hémolyse  par  les  solutions  hypotoniques  est  inhibée  par  ces  mêmes 
substances,  la  digifoline  exerçant  l'action  la  plus  marquée.  La  dimi- 
nution de  résistance  vis-à-vis  des  solutions  hypotoniques,  après  qu'on 
a  lavé  les  hématies  avec  une  solution  de  NaCl  à  0,95  %,  est  moindre 
dans  le  cas  d'addition  de  digifoline  ou  de  strophantine.  —  H.  Cardot. 

Cavazzani  (Emile).  —  Cristallisation  et  protéines.  —  Si  l'on  fait  évaporer 
une  goutte  d'une  solution  saturée  de  chlorure  d'ammonium,  l'aire 
occupée  par  le  chlorure  d'ammonium  solidifié  est  de  beaucoup  supé- 
rieure à  celle  occupée  au  début  par  la  goutte  de  la  solution  et  est  com- 
posée d'une  zone  centrale  formée  par  des  cristaux  aciculaires  et  d'un 
vaste  halo  de  cristaux  à  lamelles.  Si  l'on  ajoute  au  chlorure  d'ammo- 
nium de  l'ovalbumine  en  quantité  même  minime,  l'aspect  de  la  prépa- 
ration est  tout  différent.  L'aire  occupée  par  le  chlorure  d'ammonium 
solidifié  est  encore  supérieure  à  celle  de  la  goutte  de  la  solution,  mais 
est  inférieure  à  celle  de  la  goutte  de  solution  pure  de  chlorure  d'am- 
monium, le  bord  n'est  plus  uniforme,  mais  déchiqueté.  Ce  phénomène 
vient  montrer  l'influence  que  les  colloïdes  en  général  et  les  protéines  en 
particulier  exercent  sur  les  processus  de  cristallisation  en  empêchant 
ceux-ci  d'atteindre  leur  complet  développement  et  en  protégeant  l'orga- 
nisme vivant    contre   les   dépôts   cristallisés   dans   les   tissus.    — -  Paul 

BoYER. 

a)  Regaud  (Cl.). — -  Le  rythme  alternant  de  la  multiplication  cellulaire  et 
la  radiosensibilité  du  testicule.  — •  Les  spermatogonies,  au  moment  de 
leur  division,  témoignent  d'une  radiosensibilité  extrême;  au  contraire, 
la  radiosensibilité  est  bien  moindre  pendant  les  périodes  de  repos.  Si 
l'on  fait  varier  la  durée  et  l'intensité  de  l'irradiation,  on  se  rend  compte 
que  le  rythme  alternant  de  la  reproduction  cellulaire  avec  radiosensi- 
bilité variable  explique  les  différents  effets  constatés  dans  l'irradiation 
unique,  l'irradiation  discontinue  ou  continue,  et  fait  comprendre  l'effi- 
cacité d'une  irradiation  prolongée,  dans  le  cas  où  la  prolongation  de 
l'irradiation  compense  une  diminution  de  l'intensité  du  rayonnement 
sans  augmenter  la  dose  totale.  — ■  H.  Cardot. 

b)  Regaud  (CL).  — -  La  radiosensibilité  des  néoplasmes  malins  dans  ses 
relations  avec  les  fluctuations  de  la  multiplication  cellulaire.  —  Entre  le 
cancer  épithélial  et  l'épithélium  séminal,  on  peut  saisir  une  homologie, 
notamment  en  ce  qui  concerne  l'alternance  des  cellules  en  division 
et  des  cellules  quiescentes  et  la  radiosensibilité  plus  considérable  des 

—  10  — 


PHYSIOLOGIE   CELLULAIRE  11 

premières.  R.  a  étudié  d'autre  part  la  stérilisation  de  Tépithélium 
séminal  par  le  radium.  Dans  la  présente  note,  il  s'occupe  plus  spéciale- 
ment du  cancer  et  indique  que  pour  la  destruction  des  éléments  les 
plus  résistants  du  tissu  cancéreux,  il  faut  que  la  distribution  chrono- 
logique de  l'irradiation  soit  adéquate  aux  conditions  de  la  reproduction 
cellulaire.  Il  est  permis  de  croire  que  le  tissu  cancéreux  doit  être  plus 
sensible  à  une  irradiation  longue  qu'à  une  courte.  —  H.  Cardot. 

Strangeways  (T.  S.  P.).  —  Obserualions  sur  les  changements  aperçus  dans 
les  cellules  vivantes  durant  la  croissance  et  la  division.  —  Il  s'agit  de 
culture  in  vitro  de  tissus  embryonnaires  et  adultes  de  poule.  L'auteur 
relate  tous  les  mouvements  et  déplacements  qui  ont  lieu  dans  la  cellule 
au  moihent  dont  il  s'agit  et  donne  quelques  détails  sur  le  temps  qu'ils 
prennent.  Du  début  de  la  prophase,  c'est-à-dire  du  commencement  de 
la  désagrégation  du 'nucléole  jusqu'au  moment  où  le  fuseau  est  net, 
le  temps  a  varié,  dans  30  cellules,  de  3  à  20  minutes  (7  "en  moyenne). 
De  la  formation  du  fuseau  à  la  division  du  cytoplasme  en  deux  cellules, 
le  temps  a  varié,  chez  55  cellules,  de  12  à  47  minutes  (moyenne, 
20  minutes).  De  la  formation  du  fuseau  à  l'apparition  des  deux  noyaux, 
le  temps  a  varié,  chez  60  cellules,  de  11  à  50  minutes  (28  en  moyenne), 
La  période  durant  laquelle  le  contour  de  la  cellule  s'est  montré  bal- 
lonné a  varié  chez  55  cellules  de  1  à  16  minutes  (6  en  moyenne).  Le 
temps  requis  pour  la  division  complète  d'une  cellule  du  début  de  la 
prophase  à  l'existence  nette  des  deux  noyaux  a  varié,  chez  13  cellules, 
de  23  à  63  minutes  (34  en  moyenne).  —  II.  de  Varigny. 

Dustin  (A.  P.).  —  Influence  d'injections  intrapéritonéales  répétées 
de  peptone  sur  Vallure  de  la  courbe  des  cinèses.  —  D.  a  cherché  ce  qu'il 
advient  au  point  de  vue  des  ondes  de  cinèse  provoquées  si  les  animaux 
sont  soumis  à  des  injections  répétées  de  peptone.  Chaque  onde  cinétique 
sera-t-elle  comparable  à  celle  déclanchée  par  une  injection  unique  ou 
assistera-t-on  à  une  phase  d'accoutumance  par  épuisement  des  capa- 
cités réactionnelles  cinétiques  ou  par  établissement  d'une  sorte  d'immu- 
nité (cinéphylaxie)?  L'expérience  faite  sur  la  souris  montre  que  la 
courbe  des  cinèses  subit  une  descente  continue  et  que  ces  modifications 
du  nombre  des  cinèses  sont  très  parallèles  dans  les  divers  organes.  — 
H.  Cardot. 

Just  (E.  E.).  —  Etudes  de  la  division  cellulaire.  I.  L'action  de  Veau  de 
mer  diluée  sur  les  œufs  fécondés  d' Ec/iinarachnius  parma  durant  le  cycle 
du  clivage.  —  Quand  des  œufs  d' Echinarachnius  parma  sont  soumis  à 
l'action  de  l'eau  de  mer  diluée,  ils  absorbent  de  l'eau  et  se  gonflent; 
dans  l'eau  de  mer  légèrement  diluée,  le  point  d'équilibre  est  atteint  sans 
désintégration.  Les  œufs  restent  ainsi  un  temps  plus  ou  moins  long, 
suivant  le  degré  de  dilution  de  l'eau  de  mer;  si  la  dilution  est  forte,  les 
œufs -gonflent  et  sont  frappés  de  cytolyse.  La  rapidité  de  cette  cytolyse 
pour  une  dilution  donnée  atteint  son  maximum  quand  les  œufs  sont 
soumis  à  l'eau  de  mer  juste  avant  le  clivage.  Cette  période  correspond  à 
l'anaphase  et  à  la  télophase,  quand  l'œuf  est  encore  sphérique,  avant 
que  la  couche  de  plasma  hyalin  s'accumule  à  l'équateur  (où  est  situé 
le  futur  plan  de  clivage).  La  sensibilité  de  l'œuf  à  l'eau  de  mer  à  cette 
période  est  due  au  développement  de  zone  de  faiblesse  dans  le  cortex 
au  niveau  des  pôles,  et  quand  l'œuf  est  mis  au  contact  de  l'eau,  il  se 
brise  rapidement  aux  extrémités  de  son  axe.  —  Paul  Boyer. 

—  11  — 


12  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

b)  Turchini  (Jean).  —  Elude  histologiqiie  delà  poche  du  noir  des  Cépha- 
lopodes dibranchiaux.  Les  processus  cylologiques  de  la  sécrétion  el  de 
Vexcrélion  de  Vencre.  —  T.  étudie,  par  les  procédés  de  la  technique 
histologique  moderne,  les  trois  tuniques  de  la  glande  :  l'externe,  qui  est 
conjonctive;  la  moyenne,  qui  est  formée  de  dedans  en  dehors  d'une 
couche  conjonctive  à  iridocytes  et  d'une  couche  musculaire  dont  les 
fibres  offrent  une  double  striation  oblique  apparente,  due  en  réalité 
à  un  système  de  fibrilles  homogènes  à  enroulement  hélicoïdal  (un  seul 
système,  et  non  point  deux  comme  l'ont  prétendu  certains  auteurs); 
enfin,  la  tunique  interne,  la  plus  intéressante  au  point  de  vue  histo- 
physiologique.  Elle  est  formée  d'un  chorion  et  d'un  épithélium  simple 
dont  la  nature  varie  suivant  les  régions  de  la  poche.  Des  trabécules 
profonds  aux  trabécules  superficiels  de  la  glande,  les  cellules  épithé- 
liales  subissent  une  évolution  progressive  :  elles  sont  d'abord  claires 
et  se  multiplient  par  amitose;  elles  sécrètent  et  excrètent  l'encre  ensuite; 
elles  se  dissocient  enfin.  La  sécrétion,  comme  d'habitude,  s'accom- 
pagne de  modifications  nucléaires  et  de  modifications  cytoplasmiques. 
Ces  dernières  sont  de  deux  ordres,  l'une  en  rapport  avec  la  formation 
de  la  mélanine,  l'autre  avec  celle  du  mucus,  car  les  cellules  épithéliales 
de  la  glande  sont  de  nature  muqueuse.  T.  s'est  attaché  particulièrement 
à  élucider  le  processus  de  mélanogenèse.  Elle  s'opère  suivant  les  modes 
connus.  La  glande  du  noir  ne  paraît  d'ailleurs  pas  être  un  objet  de  choix 
pour  cette  étude.  L'  «  accepteur  «  semble  dériver  du  chondriome;  le 
ferment  est  une  tyrosinase  qu'on  isole  facilement  et  qui  se  trouve  à 
l'état  dissous  dans  le  protoplasma.  Mais  ce  qui  est  curieux  ici,  et  plutôt 
exceptionnel,  est  que  les  cellules  de  la  glande  ont  le  pouvoir  d'excréter 
le  pigment  qu'elles  forment.  Ce  pouvoir  est  en  relation  directe  avec 
la  fonction  mucigène  de  la  cellule.  Sous  la  pression  du  mucus  élaboré, 
la  paroi  celullaire  se  rompt,  et  mucus  et  mélanine  sont  mis  en  liberté, 
celui-là  servant  de  véhicule  aux  grains  de  pigment.  T.  montre  que  dans 
les  très  rares  cas  d'excrétion  mélanique,  normale  ou  pathologique,  le 
pigment  n'est  mis  en  liberté  qu'en  faveur  d'une  autre  excrétion,  celle 
du  mucus  dans  le  cas  présent.  —  A.  Drzewina. 

Hollande  (A.  Ch.).  —  Im  cellule  péricardiale  des  Insectes.  —  Dans  cette 
longue  étude  de  la  cellule  péricardiale  au  triple  point  de  vue  :  histolo- 
gique, physiologique  et  histochimique,  l'auteur  arrive  à  des  conclusions 
qui  lui  font  rejeter  l'opinion  généralement  admise,  d'après  laquelle  ce 
seraient  là  des  cellules  excrétrices,  des  sortes  de  reins  d'accumulation. 
Leur  rôle  est  autre,  et  plus  important. 

L'aspect  de  la  cellule,  au  cours  de  la  vie  de  l'Insecte,  subit  des  modi- 
fications continues  qui  sont  la  traduction  des  réactions  biochimiques 
au  sein  des  cellules  péricardiales  et  qui  portent  sur  le  noyau,  les  vacuoles 
protoplasmiques  et  les  inclusions  variées  :  pigments,  albuminoïdes, 
cristaux,  etc.  Les  cellules,  de  taille  variable  suivant  qu'elles  sont  plus 
ou  moins  nombreuses,  sont  maintenues  en  place  par  des  fibrilles  élas- 
tiques, de  nature  conjonctive.  Leur  origine  est  mésodermique;  les 
cellules  péricardiales  des  larves  p.ersistent  généralement  chez  les  imagos. 
Elles  renferment  un  ou  deux  noyaux;  il  y  a  des  cas  cependant  (Lépi- 
doptères) où  les  noyaux,  pendant  les  métamorphoses,  sont  le  siège 
d'une  «  rénovation  nucléaire  »  très  particulière  et  donnent  naissance 
sur  place  à  plusieurs  petits  noyaux,  d'où  des  éléments  plurinucléés 
que  l'on  avait  décrits  à  tort  comme  des  «  syncytiums  ».  Au  centre  de  la 

—  12  — 


.MUTATIONS  D'ÉNEHGIE  CHEZ  LES  ÈTKES  VIVANTS  U 

cellule,  tout  autour  du  noyau,  existent  une  ou  plusieurs  grandes  vacuoles 
où  se  déversent  les  produits  absorbés  du  sang  et  modifiés,  au  cours  de 
leur  absorption,  par  les  sécrétions  de  la  cellule.  La  cellule  péricardiale 
est  une  cellule  glandulaire  close  à  sécrétion  mérocrine.  Les  produits  de 
sécrétion  s'élaborent  dans  les  fines  vacuoles  périphériques  qui  présentent 
souvent  en  leur  centre  un  grain  de  ségrégation  et  viennent  se  collecter 
dans  les  grosses  vacuoles  centrales.  Le  liquide  des  vacuoles  est  constitué 
par  de  l'eau  renfermant  une  très  petite  quantité  de  substances  albumi- 
noides  combinées  probablement  à  des  lipoïdes,  ainsi  que  des  pigments  et 
des  substances  acides.  Les  pigments  sont  le  plus  souvent  ceux  du  sang. 
En  effet,  toutes  les  fois  que  le  sang  de  l'Insecte  est  incolore,  les  cellules 
péricardiales  sont  dépourvues  de  pigment;  au  contraire,  lorsque  le  sang 
est  coloré,  elles  sont  chargées  d'un  pigment,  semblable  à  celui  du  sang, 
et  qui  se  présente  sous  une  forme  soit  soluble,  soit  figurée. 

Une  des  propriétés  physiologiques  les  plus  remarquables  des  cellules 
péricardiales  est  leur  grand  pouvoir  d'absorption.  L'auteur  étudie  les 
mécanismes  physiques  et  chimiques  qui  interviennent  dans  l'absorption 
par  ces  cellules  des  colorants  naturels  et  d'aniline,  des  matières  protéiques, 
des  colloïdes  et  des  cristalloïdes.  Il  montre  les  substances  acides  qu'elles 
sécrètent  et  les  diastases  qu'elles  élaborent.  En  définitive,  les  cellules 
péricardiales  apparaissent  comme  des  glandes  closes  qui  ont  la  faculté 
de  neutraliser  les  substances  alcalines  en  excès  dans  le  sang,  ainsi  que 
celle  d'absorber  certains  produits  albuminoïdes  complexes  insuffisam- 
ment dégradés  par  le  tube  digestif.  Grâce  à  leurs  ferments,  elles  les  clivent 
en  éléments  plus  simples,  et  finalement  les  rejettent  dans  le  sang  à  l'état 
de  composés  cristalloïdes,  que  les  tubes  de  Malpighi,  qui  eux  sont  les 
véritables  reins  de  l'Insecte,  éliminent  hors  de  l'organisme.  On  pourrait, 
à  la  rigueur,  comparer  les  cellules  péricardiales  des  Insectes  aux  cellules 
hépatiques  des  Vertébrés  supérieurs,  bien  qu'on  n'y  retrouve  pas  cer- 
taines fonctions  importantes  de  celles-ci,  telle  la  fonction  glycogénique. 
—  A.  Drzewina. 

MoUendorf  (Von).  —  Excrétion,  accumulation  et  lésions  du  protoplasme 
lors  de  Vexcrétion  de  substances  étrangères  par  le  rein.  — •  Une  comparaison 
de  l'excrétion  par  le  rein  de  l'urée,  des  sels  et  des  matières  colorantes 
montre  à  M.  que  les  sels  et  les  matières  colorantes  diffusibles  se  com- 
portent de  la  même  façon  :  il  y  a  imbibition  diffuse  du  cytoplasme,  et 
si  l'on  a  pu  admettre  pour  certains  sels  des  résultats  inverses,  c'est  qu'il 
y  avait  intoxication  et  lésion  cellulaire.  En  aucun  cas,  on  ne  peut  se 
servir  d'essais  de  ce  genre  pour  une  théorie  de  la  sécrétion.  — -  M.  Pre- 
nant. 


Mutations  d'énergie  chez  les  êtres  vivants 


Athanasiu   (I.).   —  Présentation   de  documents  concernant  l'énergie  ner- 
veuse motrice.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  223,  24  juin  1922.) 

[L'énergie   nerveuse   motrice   est   de   nature   vibratoire   cl    présente 
chez  les  Mammifères  de  300  à  550  vibrations  par  seconde.  —  H.  Cardot. 

—  \:\  — 


14  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Benedict  (Francis  G.),  Hendry  (Mary  F.)  and  Bauer  (Marion  L.)-  —  The 

basai  melabolism  of  girls  12  lo  17  years  of  âge.  (Proced.  Nat.  Acad.  Se- 
United-States,  VII,  No.  1,  10-13,  1921,  2  tableaux,  1  fig.)  [18 

Beritoîî  (J.  S.)-  ^ —  Elude  comparée  de  V innervation  réciproque  des  muscles 
à  une  ou  deux  ariiculalions.  (Pfliiger's  Archiv,  CXCIV,  365-384; 
1922.)  .  [17 

Boyer  (G.).  —  Le  mycélium  el  les  rhizomorphes  d' Armillaria  mellea  Vahl 
obtenus  en  cultures  pures  sont-ils  pliosphorescents?  (Assoc.  fr.  avanc.  Se, 
45e  session,  Rouen,  602-606,  1921.) 

[N'a  observé  de  luminosité  à  aucune  période  de  l'évolution  de  ces 
cultures,  faites  sur  des  milieux  où  des  auteurs  précédents  ont  constaté 
le  phénomène  (jus  de  pruneaux,  mie  de  pain,  eau  glycérinée,  bois  de 
pin,  etc.).  —  P.  Remy. 

a)  Briggs  (G.  E-).  —  Expérimental  Researches  on  Vegetable  Assimilation 
and  Respiration.  XV.  The  development  of  photosynthetic  aclivily  during 
germination  of  différent  types  of  seeds.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.,  656, 
12-19.)  [21 

b)  —  —  Expérimental  Rgsearclies  on  Vegetable  Assimilation  and 
Respiration.  XVI.  The  Characteristics  of  subnormal  photosynllietic 
aclivity  resulting  from  defîciency  of  Nulrient  salis.  (Proc.  Roy.  Soc, 
B.  656,  20-35.)  [21 

a)  Buddenbrock  (W.  von)  und  Rohr  (G.  v.).  —  Ueber  die  Ausalmung  der 
Kohlensâure  bei  luflatmenden  Wasserinsekten.  (Pflûger's  Archiv. 
CXCIV,  219-223;  1922.)  [20 

b)  —  —  —  —  EinigeBeobachlangenûberdenEinflussderTemperatur 
auf    den    Gassloffwechsel   der    Insekten.     (Pfliiger's    Archiv,    CXCIV, 

468-472;  1922.)  [20 

Capstick  (J.  W.)  and  Wood  (S.  B.).  —  Tlie  progress  of  metabolism  after 
Food  in  Swine.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  656,  35-48.)  .  [19 

Fredericq  (Léon).  — ■  Pulsations  du  cœur  de  Scyllium  Calulus  en  V absence 
d'urée.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,   XIX,  3,  20  août  1922,  253-256, 

2  fig.)  [18 

a)  Gayda  (T.).  —  Ricerche'di  colorimetria,  Nota  2.  La  produzione  di  calore 
nello  svolgimento  ontogenico  del  Bufo  vulgaris.  (Arch.  Fisiol.,  XIX, 
1921.)  [15 

b)  —  —  Ricerche  di  calorimetria.  Nota  3.  La  tonalità  lermica  nella 
coagulazione  del  sangue.  (Ibid.,  255-259,  1921.)  [Nouvelle  technique. 

c)  —  —  Ricerche  di  calorimetria.  IV.  La  tonalilà  termica  nella  coagu- 
lazione del  latte.  (Ibid.,  261,  1921.) 

[Pas  de  tonalité  thermique  accompagnant  la  coagulation  du  lait; 
celle  qui  a  été  observée  par  d'autres  auteurs  est  due  probablement  à 
un  procès  d'acidification  du  lait.  —  C.  Foa. 

d)  —  —  Ricerclie  di  calorimetria.  Nota  5.  La  produzione  di  calore 
nei  girini  nulriti  con  tiroide  e  con  timo.  (Ibid.,  267-285,  1921.)       [16 

Giaja  (J.)  et  Maies  (B.).  —  Contributions  à  l'étude  de  la  dépense  énergé- 
tique de  la  souris  et  du  rai  {en  serbe,  avec  résumé  français).  (Glas  Srpske 
Akademije,  CV,  1922.)  [17 

—  14  — 


MUTATIONS  D'ÉNERGIE  CHEZ  LES  ÊTRES  VIVANTS  15 

Gregory  (F.  G.)-  —  Sludies  in  llie  Energy  Relations  of  Plants.  I.  The 
increase  in  Area  of  leaves  and  leaf  surface  of  Cucumis  salivas.  (Anh.  of 
Bot.,  XXXV,  93-123,   1921.)  [22 

Hartree  (W.)  and  Hill  (A.  V.).  —  The  recouery  heal  production  in  muscle. 
(The  J.  of  Physiology,  LVI,  No.  5,  July  1922,  367-381,  4  fig.)        [16 

Jacquet  (A.).  — ■  Contribution  à  Vétude  de  la  fatigue  respiratoire.  (Arch. 
Int.  de  Physiologie,  XVIII,  aoCit-déc.  1921,   189-193.)  [23 

Kylin  (E.).  —  Ueber  die  peristaltischen  Bewegungen  der  Blulkapillaren. 
\K\m.  Wochenschr.,  II,  Heft  1,  14-15,  1923.)  [18 

* 

Laugier  (H.).  —  La  théorie  de  V excitation  et  l'efficacité  des  ondes  en  éche- 
lons. (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  722,  1922.)  [18 

Matisse  (G.).  —  La  loi  d'Arrhénius  contre  la  règle  du  coefficient  de  lempé- 
rature.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVI,  fasc.  IV,  juillet  1921,  461-466, 
1  fig.)  [23 

Meyerhof  (Otto).  —  Die  Energieumwandlungen  ini  Muskel.  VI.  Ueber 
den  Ursprung  der  Konlraktionswarme.  (Pflûger's  Arch.,  GXCV,  22-74, 
1922.)  [17 

m)  Polimant  (Osvaldo).  —  Suir  asftssia  nelVaria  delV  Octopus  uulgaris. 
(Ann.  d.  facoltà  di  med.  Perugia,  26,  1921,  5.)  [20 

b)  —  —  SulV  influenza  del  lelencefalo  di  Bufo  vulgaris  sut  ritmo 
respiratorio  e  suite  variazioni  delta  respirazione  provocate  da  mulamenti 
di  température.  (Ann.  de  Fac.  de  med.  Perugia,  XXVI,  1921,  25.)     [20 

Sherman  (H.).  —  Respiration  of  dormant  seeds.  (Bot.  Gazette,  LXXII, 
1-30,  4  fig.,  1921.)  [22 

Viale  (G.)  —  Recherches  sur  les  phénomènes  pholodynamiques.  IIL  Le 
phénomène  photodynamique  dans  le  cœur  isolé.  (Arch.  di  se.  bioL,  II,  Nr. 
3/4,231-278,  1921.)  [18 

Voelkel  (Hermann).  —  Die  Forlbewegungsarten  des  Flusskrebses. 
(Pflûger's  Archiv,   CXCIV,   224-229,    1922.)  [17 


a)  Gayda  (TuUio).  —  Recherches  de  calorimétrie.  Note  II. ''La  production 
de  chaleur  dans  le  développement  ontogénétique  du  Bufo  vulgaris.  —  A 
partir  de  la  fécondation,  la  production  de  chaleur  augmente  de  0,037  cal. 
par  gramme  d'œufs  et  par  heure,  non  pas  en  proportion,  mais  plus 
lentement  que  la  segmentation.  Au  moment  où  les  têtards  éclosent, 
la  production  de  chaleur  est  de  0,27  cal.  par  gramme  et  par  heure.  Le 
maximum  est  atteint,  lorsque  les  têtards  commencent  à  se  mouvoir, 
avect3,55  cal.  par  gramme  d'animal  et  par  heure.  Plus  tard,  la  produc- 
tion de  chaleur  descend  à  0,34,  jusqu'à  la  fm  de  la  métamorphose. 

L'auteur  rapporte  l'augmentation  de  la  production  de  chaleur  dans 
la  première  phase,  c'est-à-dire  jusqu'à  l'éclosion,  à  l'augmentation  de 
la  surface  (c'est  ainsi  que  le  phénomène  n'est  pas  proportionnel  à 
la  segmentation);  dans  la  deuxième  phase,  à  la  contraction  musculaire; 
ensuite  la  diminution  de  la  production  de  chaleur  s'explique  par  la 
diminution  de  la  surface  en  comparaison  de  la  masse  du  corps. 

Dans  l'ensemble,  la  chaleur  développée  dans  la  première  phase 
(8  jours)  est,  à  peu  près,  de  30  cal.  par  gramme  d'œufs  et  de  0,12  par 
œuf;  dans  la  deuxième  (120  jours),  de  1,668  cal.  par  gramme  d'animaux 

—  15  — 


10  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

et  de  67  par  animal;  l'augmentation  du  poids  des  têtards  est  accompagnée 
d'une  production  de  chaleur  de  400-500  cal.  par  gramme  d'animaux. 
Les  crapauds  déjà  développés  produisent  0,29-0,51  cal.  par  gramme 
et  par  heure,  les  mâles  beaucoup  plus  que  les  femelles.  L'abaissement 
progressif  de  la  production  de  chaleur  pendant  le  développement  des 
têtards  est  rapporté  par  l'auteur  aux  phénomènes  physico-chimiques 
de  la  diminution  de  la  pression  osmotique  et  à  l'augmentation  de  la 
quantité  d'H^O,  faits  constatés  chez  Rana  temporaria  et  E.  fusea.  — 
K.  Àrslan. 

d)  Gayda  (T.).  —  Recherches  de  caloritnélrie.  Note  V.  La  produclion  de 
chaleur  chez  les  têtards  nourris  avec  la  thyroïde  ou  avec  le  thymus.  — 
Chez  les  têtards  nourris  avec  de  la  thyroïde  d'agneau,  comparativement 
à  d'autres  nourris  seulement  avec  de  la  chair  d'agneau,  il  y  a  une  pro- 
duction de  chaleur  plus  grande  et  une  accélération  du  développement; 
à  la  température  de  15°,  la  production  de  chaleur  augmente  de  15  %; 
à  2205,  de  presque  45  %;  entre  le  4^  et  le  8^  jour  de  cette  nourriture 
spéciale,  le  maximum  est  atteint.  Les  têtards  nourris  avec  du  thymus, 
en  comparaison  avec  les  animaux  de  contrôle,  n'augmentent  que  très 
peu  leur'  production  de  chaleur,  et  le  développement  est  en  retard.  Ges^ 
résultats  sont  dus  moins  à  l'influence  de  l'alimentation  thyroïdienne 
sur  le  développement  qu'à  l'action  de  cette  alimentation  sur  l'activité 
de  la  thyroïde  en  fonction.  —  K.  Arslan. 

Hartree  (W.)  et  Hill  (A.  V.).  —  La  produclion  de  chaleur  de  récupéra- 
tion dans  le  muscle.  —  Dans  le  muscle  isolé,  après  une  courte  excitation, 
on  observe  en  présence  d'oxygène  une  prolongation  de  la  production  de 
chaleur,  ce  même  phénomène  se  produit  en  l'absence  d'oxygène,  mais 
est  moins  marqué  que  dans  le  premier  cas.  Cette  production  de  cha- 
leur part  d'un  niveau  assez  bas,  atteint  un  maximum,  puis  tombe  len- 
tement à  zéro,  tout  le  processus  durant  environ  10  minutes  à  20°  C.  et 
davantage  aux  températures  plus  basses,  l'action  de  la  température 
montre  donc  que  la  rapidité  du  phénomène  est  réglée  par  une  réaction 
chimique.  La  forme  de  la  courbe,  la  situation  de  son  maximum,  mais 
non  toute  son  étendue,  dépendent  du  niveau  initial.  La  forme  des  courbes 
montre  que  les  processus  anaérobies  et  les  processus  d'oxydation  ont  des 
caractères  différents.  La  valeur  moyenne  de  la  production  totale  de 
chaleur  d'oxydation  récupérée  est  de  1  à  5  fois  celle  de  la  production 
totale  de  chaleur  initiale,  la  valeur  moyenne  de  la  chaleur  totale  dégagée, 
en  l'absence  d'oxygène,  est  de  0,5  fois  la  production  initiale  de  chaleur; 
KCN  diminue  un  peu,  mais  ne  supprime  pas  le  dégagement  de  cette 
chaleur  anaérobique.  Dans  l'oxydation  de  l'acide  lactique,  1/5  à  1/6 
de  l'acide  lactique  est  brûlé,  le  reste  est  transformé  en  glycogène.  La 
production  totale  et  initiale  de  chaleur  est  d'environ  285  calories  par 
gramme  d'acide  lactique  libéré.  Ceci  correspond  à  la  chaleur  dégagée 
par  la  transformation  d'acide  lactique  en  glycogène,  et  par  la  neutra- 
lisation de  l'acide  lactique,  principalement  par  les  protéines  alcalines 
«  tampons  »  du  muscle.  Ces  processus  chimiques  sont  les  seuls  importants 
dans  les  phases  initiales  de  la  contraction  musculaire;  la  production 
d'acide  lactique  conduit  à'  une  élévation  de  la  tension,  sa  neutralisation 
à  un  relâchement.  —  Paul  Boyer. 

Meyerhof  (Otto).  —  Mutations  énergétiques  dans  le  muscle.    VI.  Sur 

—  16  — 


MUTATIONS  D'ÉNERGIE  CHEZ  LES  ÊTRES  VIVANTS  17 

l'origine  de  la  chaleur  de  conlracUon.  —  M.  a  étudié  au  point  de  vup  dos 
mutations  énergétiques  la  formation  dans  le  muscle,  dans  des  condi- 
tions anaérobiques,  de  l'acide  lactique  à  partir  du  glycogène.  Après 
détermination  de  la  chaleur  de  combustion  de  l'acide  lactique,  il  étudie 
le  quotient  calorique  de  l'acide  lactique  dans  le  muscle  excité  ou  dans  le 
muscle  découpé  et  la  formation  de  chaleur  et  d'acide  lactique  dans  le 
muscle  au  repos.  Recherchant  la  chaleur  de  réaction  de  l'acide  lactique 
avec  les  substances  contenues  dans  le  muscle  intact,  il  est  amené  à 
étudier  la  chaleur  de  dissociation  de  l'albumine  et  des  acides  aminés 
et  à  examiner  s'il  existe  des  réactions  accessoires  dont  il  convient  de 
tenir  compte  dans  l'étude  énergétique  des  mutations  qui  s'accomplissent 
dans  le  muscle  dans  des  conditions  anaérobiques.  —  H.  Cardot. 

Giaja  (J.).  et  Maies  (B.).  —  Conlribulions  à  V élude  de  la  dépense  éner- 
gétique de  la  souris  el  du  rat.  (En  serbe  avec  résumé  en  français.)  — r 
G.  et  M.  ont  étudié  la  consommation  d'oxygène  de  la  souris  et  du  rat 
en  fonction  de  la  température.  Lorsque  l'expérience,  qui  dure  environ 
une  heure,  est  faite  à  température  constante,  on  constate  qu'aux  basses 
températures  la  souris  débute  par  une  consommation  qui  se  maintient 
constante  pendant  toute  la  durée  de  l'expérience,  tandis  que  si  l'expé- 
rience est  faite  entre  29°  et  .34°  la  consommation  débute  par  une  valeur 
élevée,  puis  décroît  pour  se  fixer  ensuite  à  un  niveau  constant.  A  38°- 
.39°,  température  mortelle,  la  consommation  débute  par  une  valeur  qui 
se  maintient  constante,  puis  elle  tombe  brusquement  à  zéro  au  moment 
de  la  mort.  La  courbe  de  consommation  d'oxygène  en  fonction  de  la 
température  présente  un  minimum  net  chez  le  rat;  chez  la  souris,  les 
résultats  sont  plus  irréguliers.  Chez  deux  souris  de  tailles  différentes, 
mais  ayant  une  fourrure  identique,  on  constate  à  la  même  température 
l'apparition  de  la  chaleur  complémentaire.  Si  l'on  compare  deux  souris 
à  fourrures  inégales,  on  constate  que  la  moins  bien  vêtue  commence  à  pro- 
duire de  la  chaleur  complémentaire  à  une  température  supérieure  à  celle 
à  laquelle  apparaît  la  chaleur  complémentaire  de  la  souris  à  fourrure 
épaisse  :  la  valeur  de  l'énergie  de  fond  est  fonction  de  la  surface  corpo- 
relle, elle  n'est  pas  fonction  du  pouvoir  déperditeur  de  cette  surface.  — ■ 
IL  Cardot. 

Beritoff  (J.  S.).  —  Étude  comparée  de  V innervation  réciproque  des 
muscles  à  une  ou  deux  articulations.  —  Étudiant  sur  le  chat  décérébré 
le  fonctionnement  des  muscles  s'étendant  sur  deux  articulations, 
B.  arrive  à  la  conclusion  que  le  caractère  de  leur  innervation  réciproque 
est  conditionné  par  leur  situation  anatomique  par  rapport  à  l'articula- 
tion distale.  Si  le  muscle  à  ce  niveau  provoque  la  flexion,  il  se  contracte 
dans  tous  les  mouvements  de  flexion  de  l'extrémité  du  membre,  et 
présente  de  l'inhibition  dans  tous  les  mouvements  d'extension.  Si,  au 
contraire,  le  muscle  est  extenseur  pour  l'extrémité  distale,  il  se  contracte 
lors  de  tous  les  mouvements  d'extension  de  celle-ci  et  est  inhibé  dans 
tous  les  mouvements  de  flexion,  —  H.  Cardot. 

Voelkel  (Hermann).  —  Les  modes  de  locomotion  de  Vécrevisse.  — 
L'auteur  a  repris  les  expériences  de  List  sur  la  marche  de  l'écrevisse  et 
confirme  les  deux  premières  lois  démontrées  par  cet  auteur  :  1°  dans 
la  marche  en  avant  les  pattes  d'un  même  côté  entrent  en  jeu  dans 
l'ordre  suivant  :  1,  3,  2,  4,  et  dans  l'ordre  inverse  pour  la  marche  arrière; 

—  17  — 
.\NN.  BioL.  —  T.  I  (1922-1923).  2 


18  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

2°  avec  la  première  patte  droite,  marche  la  deuxième  de  gauche,  avec 
la  troisième  droite  la  quatrième  gauche,  avec  la  deuxième,  la  première 
et  enfln  avec  la  quatrième  la  troisième.  Par  contre,  la  troisième  loi  de 
List,  suivant  laquelle  l'animal  repose  sur  le  sol  à  la  fois  par  six  pattes 
à  divers  stades  de  leur  mouvement  n'a  pas  été  vérifiée  :  l'auteur  a  cons- 
taté que  l'appui  a  toujours  lieu  par  quatre  pattes  seulement.  Il  a  analysé 
également  le  coup  de  queue  que  donne  l'animal  dans  la  nage.  ^  — 
H.  Cardot. 

Fredericq  (Léon).  —  Pulsations  du  cœur  de  Scylliuni  calulus  en  Vabsence 
d'urée.  —  Reprenant  les  expériences  de  Baglioni  sur  la  perfusion  du 
cœur  de  Scylliuni,  F.  constate,  à  l'inverse  de  cet  auteur,  que  le  cœur  de 
Scyllium  peut  continuer  à  battre  pendant  longtemps  alors  qu'il  est  con- 
tinuellement soumis  à  un  abondant  lavage  au  moyen  d'un  liquide  exempt 
d'urée.  Ce  liquide  n'a  pas  besoin  d'être  isotonique  avec  le  sang,  il  suffit 
qu'il  ait  approximativement  la  même  concentration  saline  que  le  sang 
et  qu'il  contienne  Na,  K,  Ga  en  certaine  proportion.  La  part  de  pression 
osmotique  qui  revient  à  l'urée  dans  le  sang  des  Sélaciens  n'a  probable- 
ment d'importance  que  vis-à-vis  de  l'eau  de  mer  extérieure  qui  baigne 
les  lamelles  branchiales.  Elle  en  a  moins  vis-à-vis  des  tissus,  qui,  sans 
doute,  sont  plus  ou  moins  perméables  à  l'urée.  —  Paul  Boyer. 

Viale  (G.).  —  Recherches  sur  les  phénomènes  pholodynamiques.  III.  Le 
phénomène  phoiodynamique  dans  le  cœur  isolé.  —  L'auteur  fait  tomber 
sur  le  cœur  des  crapauds  des  rayons  lumineux,  artificiels  ou  solaires,  en 
arrêtant  les  rayons  calorifiques.  C'est  seulement  lorsqu'on  ajoute  à  la 
solution  circulante  de  Ringer  de  l'eosine  et  de  la  benzoflavine  en  faible 
concentration  que,  ces  substances  étant  illuminées  constamment,  l'acti- 
vité du  cœur  s'améliore.  L'activité  de  la  substance  photodynamique  peut 
être  mesurée  par  la  difïérence  entre  l'énergie  lumineuse  des  rayons 
absorbés  et  celle  des  rayons  émis.  —  K.  Arsi.an. 

Laugier  (H.).  —  La  théorie  de  Vexcilalion  et  V efficacité  des  ondes  en 
échelons.  —  L.  discute  l'interprétation  de  Strohl  sur  l'efïîcacité  des 
ondes  en  échelons  et  indique  que  les  résultats  obtenus  par  cet  auteur 
pouvaient  être  déduits  de  la  loi  de  Weiss-Hoorweg.  Ils  sont  en  accord 
avec  la  conception  de  Lapicque  relative  à  l'excitation  et  il  est  possible 
d'en  donner  un  schéma  hydraulique;  ils  ne  doivent  en  aucune  façon 
justifier  un  retour  à  l'hypothèse  périmée  de  Du  Bois-Reymond.  — 
H.  Cardot. 

Kylin  (E.).  —  Sur  les  mouvements  périslaltiques  des  capillaires  sanguins. 
—  Les  capillaires  sanguins  présentent  bien  des  mouvements  péristal- 
tiques  propres,  qui  font  progresser  le  sang  et  font  jouer  ainsi  à  ces  vais- 
seaux le  rôle  d'un  véritable  cœur  périphérique;  il  ne  s'agit  pas,  comme 
l'ont  cru  certains,  d'illusions  d'optiques  dues  au  passage  des  globules 
sanguins  dans  les  capillaires.  —  P.  Remy. 

Benedict  (Francis  G.),  Hendry  (Mary  F.)  et  Baker  (Marion  L.).  —  Le 
métabolisme  basai  des  jeunes  filles  de  12  à  17  ans.  —  B.,  H.  et  B.  étudiant 
le  métabolisme  basai  des  jeunes  filles  de  12  à  17  ans  à  l'aide  d'une  grande 
chambre  respiratoire  permettant  la  mesure  simultanée  de  la  production 
du  CO''  d'une  douzaine  au  moins  de  sujets,  constatent  que  la  produc- 

—  18  — 


MUTATIONS  D'ÉiNERGlE  CHEZ  LES  ÊTRES  VIVANTS  19 

tion  moyenne  de  chaleur  par  heure  et  par  sujet  est  de  55  calories,  avec  de 
faibles  différences  suivant  l'âge  et  le  poids.  De  12  à  17  ans,  l'énergie 
nécessitée  par  10  heures  de  repos  au  lit  est  de  550  calories.  La  produc- 
tion basale  de  chaleur  pendant  24  heures  est  approximativement  de 
1.250  calories,  indépendamment  de  l'âge  et  du  poids.  La  production 
basale  de  chaleur  par  kilogramme  de  poids  du  corps  pendant  24  heures 
décroît  régulièrement  avec  l'âge,  de  29,9  calories  à  12  ans  2  mois,  elle 
passe  à  21,7  calories  à  17  ans.  La  production  de  chaleur  par  mètre  carré 
de  surface  du  corps  par  24  heures  diminue  de  même  avec  l'âge,  mais 
pas  avec  la  même  régularité,  elle  passe  de  928  calories  à  14  ans,  à 
745  calories  à  16  ans.  On  peut  prévoir  le  métaboUsme  d'un  groupe  de 
jeunes  filles  d'après  la  courbe  générale  de  la  production  de  chaleur 
par  kilogramme  de  poids  du  corps  en  fonction  de  l'âge,  avec  une  erreur 
moyenne  de  ±  3,1  %;  l'erreur  est  un  peu  plus  forte  si  l'on  envisage  la 
production  de  chaleur  par  unité  de  surface  du  corps.  Les  courbes  dressées 
avec  des  sujets  de  12  à  17  ans  sont  identiques  à  celles  que  l'on  obtient 
avec  des  sujets  normaux  de  la  naissance  à  12  ans.  L'influence  de  la 
puberté  et  de  la  prépuberté  semble  donc  être  nulle  dans  ces  expériences. 

Paul    BOYER. 

Capstick  (J.  W.)  et  Wood  (F.  B.).  —  Le  progrès  du  métabolisme  après 
r alimentation  chez  le  porc.  —  Expériences  sur  un  porc  pendant  le  jeûne 
(de  6  jours  au  plus)  et  après  alimentation.  A  très  peu  de  chose  près,  le 
métabolisme  du  porc  en  inanition  décroît  selon  une  courbe  qui  est  la 
même  dans  des  limites  étendues  de  poids  et  âge  du  porc  et  de  tempé- 
rature du  milieu.  La  chute  du  métabolisme  mesurée  à  tout  intervalle 
donné  après  le  dernier  repas,  par  rapport  au  métabolisme  de  base,  est 
la  même  dans  tous  les  cas  et  il  est  donc  possible  par  l'emploi  de  la  courbe 
figurée  de  déduire  le  métabolisme  de  base,  en  tout  cas  particulier,  d'après 
une  seule  observation  du  métabolisme  existant  à  un  moment  quelconque. 

La  courbe  fournit  aussi  une  mesure  de  la  chaleur  dégagée  entre  le 
dernier  repas  et  le  moment  où  le  métabolisme  de  base  est  atteint,  après 
déduction  de  la  chaleur  correspondant  au  métabolisme  de  base,  et  en 
admettant  que  le  porc  ait  été  au  repos  durant  toute  la  période.  Cette 
chaleur  s'élève  en  gros  à  3.000  calories  et  a  été  montrée  constante  à 
travers  toute  l'expérience. 

Cette  constance,  difficile  à  comprendre,  s'explique  peut-être  par  le 
fait  que  le  porc  avait  10  mois  au  début  de  l'expérience,  et  son  accroisse- 
ment en  poids  peut  avoir  été  dû  entièrement  à  de  la  graisse,  qui  doit 
être  considérée  comme  inactive  en  ce  qui  concerne  le  métabolisme. 
Le  porc  a  été  mesuré  de  temps  à  autre  (du  sol  au  point  le  plus  haut  du 
dos  :  longueur  32  pouces  au  début  des  expériences,  34  à  la  fin;  cette 
petite  augmentation  s'explique  peut-être  par  la  couche  de  graisse  : 
la  masse  active  de  l'animal  n'a  guère  dû  changer.) 

L'excédent  du  resting  melabolism  sur  le  métabolisme  de  base  s'est 
montré  dominant  selon  l'équation  log  y  +  kt  =  o.  C'est  ici  la  loi  de 
l'action  de  masse,  qui  joue  fréquemment  dans  les  changements  physiques 
ou  chimiques.  Sous  sa  forme  stricte,  elle  signifie  qu'un  changement 
monomoléculaire  unique  est  en  voie  de  production  et  que  le  taux  du  chan- 
gement est  proportionnel  à  la  quantité  de  substance  non  changée.  Mais 
il  y  a  d'autres  cas  où  la  courbe  serait  presque  logarithmique,  et  il  serait 
imprudent  d'admettre  actuellement  que  l'évolution  de  chaleur  est  le 
résultat  d'un  changement  monomoléculaire  unique. 

—  19  — 


•20  ANNEE  BIOLOGIQUE 

Il  n'a  pas  été  possible  de  mesurer  le  resîing  metabolism  très  près  du 
moment  du  dernier  repas  :  des  réactions  à  coefTicient  de  vitesse  élevé 
ne  sont  pas  impossibles.  Le  travail  est  encore  très  incomplet  et  se  pour- 
suit. —  H.  DE  Varigny. 

b)  Polimanti  (Osvaldo).  —  L'influence  duiélencéphale  du  Bufo  vulgaris 
sur  le  rythme  respiratoire  et  sur  les  variations  de  la  respiration  provoquées 
par  les  changements  de  température.  —  Les  recherches  ont  été  faites  en 
mars  (temp.  :  110-13°)  et  en  mai  (temp.  :  150-23°).  La  fréquence  de 
la  respiration  a  été  étudiée  plusieurs  jours  avant  et  plusieurs  après 
l'extirpation  du  télencéphale.  Sur  9  animaux,  chez  7  on  a  observé  une 
diminution  de  fréquence,  chez  2  une  augmentation.  La  fréquence 
moyenne  avant  l'opération  était,  en  mars,  de  91,25  par  minute,  en  mai, 
de  150,4.  Après  l'extirpation  du  cerveau,  elle  devint  72  et  129,8.  On  peut 
donc  calculer  pour  l'augmentation  de  10°  de  température,  une  augmen- 
tation de  fréquence  jusqu'au  double,  ce  qui  indiquerait  que  le  phéno- 
mène suit  à  peu  près  la  règle  de  Van't  Hoff.  —  C.  Foa. 

a)  Polimanti  (Osvaldo).  —  Sur  V asphyxie  dans  Vair  de  VOctopus  vulg.  — • 
L'auteur  a  établi  que  les  poissons  marins  qui  vivent  habituellement 
dans  les  grandes  profondeurs  résistent  à  l'asphyxie  dans  l'air  plus 
longtemps  que  les  poissons  de  surface.  Il  compare  maintenant  la  résis- 
tance à  l'air  de  la  Sepia  et  de  VOctopus.  Celui-ci  vit  dans  le  jeune  âge 
près  de  la  surface,  tandis  qu'à  l'âge  mûr,  il  vit,  comme  la  Sèche,  à  une 
profondeur  de  100  mètres.  Mais  VOctopus  n'est  pas  très  mobile,  tandis 
que  la  Sepia  se  meut  continuellement.  La  survivance  de  VOctopus  est 
4,33  fois  plus  grande  que  celle  de  la  Sepia;  l'auteur  se  demande  si 
cela  dépend  d'un  moindre  besoin  d'oxygène  de  la  part  des  animaux 
qui  bougent  peu.  11  décrit  ensuite  les  phases  de  l'asphyxie,  soit  pour 
les  mouvements  respiratoires,  soit  pour  les  battements  du  cœur.  Chez 
Octopus,  l'eau  douce  produit  les  mêmes  effets  que  l'air.  —  C.  FoÂ. 

a)  Buddenbrock  (  W.  von)  et  Rohr  (G.  von).  —  Sur  V élimination  de  V acide 
carbonique  chez  les  Insectes  aquatiques  respirant  Vair  en  nature.  —  Krogh, 
dans  une  série  de  recherches,  a  tenté  de  démontrer  que,  contrairement 
à  l'opinion  courante,  une  grande  partie  de  l'acide  carbonique  formé  au 
cours  des  combustions  respiratoires,  n'est  pas  éliminée  par  les  trachées, 
mais  vraisemblablement  par  la  surface  cutanée.  B.  et  R.  ont  déjà  eu 
l'occasion  de  montrer  que  chez  Dixippus  morosus,  bien  qu'il  existe  une 
respiration  cutanée  qui  n'est  pas  inappréciable,  elle  ne  représente  pas 
plus  du  quart  de  la  respiration  totale  et  que  dans  cette  espèce  au  moins 
la  majeure  partie  de  l'acide  carbonique  est  éliminée  par  les  trachées 
conformément  à  l'opinion  classique.  Ils  ont  repris  cette  même  question 
sur  les  larves  de  Dytiscus  marginalis  qui  précisément  ont  été  utilisées 
dans  les  recherches  de  Krogh.  En  faisant  varier  les  conditions  expéri- 
mentales, et  notamment  la  surface  libre  du  liquide  dans  lequel  est  placé 
l'insecte,  ils  constatent  que,  contrairement  à  l'hypothèse  de  Krogh, 
la  respiration  par  le  tégument  est,  ici  aussi,  peu  importante  vis-à-vis 
de  la  respiration  totale;  elle  n'en  représente  pas  plus  de  25  %.  Chez  la 
larve  d'Eristalis,  c'est  encore  par  l'appareil  trachéen  qu'est  rejetée  la 
majeure  partie  de  l'acide  carbonique.  —  H.  Cardot. 

b)  Buddenbrock  (  W.  von)  et  Rohr  (G.  von).  —  Quelques  observations  sur 
Vinfluence  de  la  température  sur  les   échanges   gazeux  des   Insectes.   — 

—  20  — 


MUTATIONS  D'ÉNEUGII']  ClIliZ  LES  ÊTRES  VIVANTS  2! 

Extension  d'un  travail  précédent  relatif  à  la  respiration  du  Dixippus; 
la  quantité  d'oxygène  absorbée  par  cet  insecte  est,  dans  l'intervalle  de 
température  de  12°  à  32°,  proportionnelle  à  la  température  et  ce  n'est 
qu'en  dessous  de  12°  que  la  courbe  d'absorption  de  l'oxygène  s'écarte 
d'une  droite  et  présente  une  concavité  vers  les  ordonnées  positives. 
Les  expériences  de  Krogh  lui  avaient  montré  chez  tous  les  Vertébrés 
chez  lesquels  les  mouvements  spontanés  étaient  supprimés,  par  exemple 
par  narcotisation,  une  même  courbe  qui  n'était  pas  une  droite,  mais 
intermédiaire  entre  une  droite  et  une  exponentielle;  cette  courbe  avait 
été  retrouvée  chez  les  larves  de  Tenebrio  molitor  par  Krogh  et  chez 
Culex  annulalus  au  cours  du  repos  hibernal  par  Ellinger.  B.  et  R. 
ont  alors  expérimenté  sur  Calliphora  vomilaria,  Gastropacha  quenifolia, 
Deilephila  eupliorbiae,  Sphinx  liguslri.  Phalera  bucephala,  Lasiocampa 
quercus.  Ils  ont  aussi  utilisé  les  larves  de  Cosmotriche  potaloria  et  de 
Anlherea  pernyi  qui  ne  présentent  au  moment  de  la  mue  qu'une  activité 
motrice  des  plus  restreintes  et  aussi  diverses  autres  chenilles.  Leurs 
résultats  montrent  combien  la  forme  de  la  courbe  dépend  du  degré 
d'activité  de  l'animal.  Mais  au  repos  complet,  la  courbe  de  l'oxygène 
fixé  en  fonction  de  la  température  est  une  ligne  droite;  par  conséquent, 
la  courbe  de  Krogh  n'est  pas  valable  pour  les  Insectes  au  moins.  Si 
chez  les  chenilles  au  moment  de  la  mue,  alors  que  l'activité  motrice 
est  très  réduite  on  observe  cependant  une  courbe  incurvée,  cela  tient 
à  l'activité  sécrétoire  considérable  de  l'animal  à  ce  moment.  Il  n'est  pas 
impossible  que  chez  les  Vertébrés  aussi,  la  forme  de  la  courbe  soit 
modifiée  par  des  effets  secondaires,  on  peut  contester  que  ce  soit  vrai- 
ment la  courbe  correspondant  au  repos  complet  qui  ait  été  établie  par 
Krogh  et  penser  que,  dans  ce  cas  aussi,  elle  est  peut-être  une  droite.  — 
H.  Cardot. 

a)  Briggs  (G.  E.).  —  Recherches  expérimentales  sur  V assimilation  et  la 
respiration  végétales.  XV.  Développement  de  Vactivité  photosynthétique 
durant  la  germination  de  divers  types  de  graines.  —  Dans  le  cas  des  plan- 
tules  du  genre  de  celle  de  V Helianthus  où  le  premier  organe  assimilant 
est  aussi  un  organe  servant  à  l'emmagasinement,  l'activité  photosyn- 
thétique, qu'on  la  mesure  quand  c'est  la  lumière  ou  quand  c'est  la  tempé- 
rature qui  est  limitante,  est  pleinement  développée  à  la  germination. 
Avec  ce  type,  l'assimilation,  sous  les  conditions  naturelles  de  croissance 
dans  le  champ,  ne  retarde  nullement  sur  le  verdissement.  Chez  le  Haricot, 
le  Ricin,  le  Maïs  où  la  plantule  se  développe,  dans  un  organe  photosyn- 
thétique spécialisé,  distinct  de  l'organe  d'emmaga^^inement,  l'activité 
photosynthétique  ne  se  développe  que  quelque  temps  après  la  germi- 
nation et,  sous  les  conditions  naturelles,  il  y  a  un  retard  correspondant 
chez  l'assimilation.  —  H.  de  Varignv. 

b)  Briggs  (G.  E.).  —  Recherches  expérimentales  sur  V assimilalion  et  la 
respiration  végétales.  XVI.  Caractéristiques  de  Vactivité  photosynthétique 
subnormale  résultant  de  la  carence  de  sels  minéraux.  — -  L'activité  photo- 
synthétique de  plants  de  haricot  vulgaire  vivant  en  milieux  privés  de 
potassium,  magnésium,  fer  ou  phosphore  est  moindre  que  celle  de  plantes 
vivant  en  milieu  complet.  Lorsque  apparaissent  les  secondes  feuilles, 
l'activité  de  celles-ci  est  moindre  aussi  que  celle  de  plantes  poussant 
en  terre.  L'activité  se  montre  en  chaque  cas  diminuée  dans  la  même 
proportion,  que  ce  soit  la  lumière  qui  soit  limitante,  ou  bien  la  tempé- 

—  21   — 


22  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

rature.  D'autres  cas  de  pareille  coïncidence  sont  cités  dans  la  biblio- 
graphie, en  particulier  le  changement  saisonnier  chez  le  laurier-cerise, 
sur  les  variétés  jaunes  opposées  aux  vertes,  sur  le  développement  des 
feuilles  de  plantule  chez  certaines  plantes  et  le  développement  des  feuilles 
sur  des  plants  plus  ou  moins  mûrs  d'Helianllius  anniius. 

L'activité  photosynthétique  n'est  pas  seulement  subnormale  quand 
la  lumière  et  la  température  sont  limitantes,  mais  il  en  est  de  même  quand 
CO^  est  limitant. 

L'auteur  développe  une  conception  de  la  nature  du  processus  photo- 
synthétique pour  expliquer  les  faits  précédents.  Le  point  principal  dans 
la  conception  est  que  le  facteur  intérieur  à  la  feuille,  qui  est  en  jeu  dans 
le  processus,  est  la  quantité  de  «  surface  chloroplastique  réagissante  ». 
Celle-ci  n'est  pas  nécessairement  la  même  que  la  surface  chloroplastique 
réelle.  Un  accroissement  dans  la  quantité  de  «  surface  réagissante  » 
implique  un  accroissement  correspondant  dans  l'activité  synthétique 
quand  une  température  donnée  est  limitante,  et  sous  des  conditions 
idéales,  un  accroissement  correspondant  quand  une  intensité  donnée 
d'illumination  ou  la  pression  partielle  de  CO^  est  limitante.  Mais  les 
conditions  dans  la  feuille  ne  sont  pas  toujours  nécessairement  idéales. 
—  H.   DE  Varigny. 

Gregory  (F.  G.).  —  Études  sur  les  échanges  d'énergie  cjiez  les  plantes. 
I.  L'accroissement  de  la  surface  des  feuilles  et  de  la  surface  foliaire  totale 
chez  Cucumis  salivus.  —  L'auteur  indique  une  méthode  d'estimation 
de  la  surface  des  feuilles,  qui  n'exige  pas  qu'elles  soient  séparées  de  la 
tige  et  qui  consiste  à  décomposer  chaque  feuille  en  quelques  triangles 
dont  la  mesure  de  certains  côtés  et  de  certains  angles  permet  par  des 
procédés  simples  de  trigonométrie  de  calculer  la  surface.  Une  discus- 
sion de  la  méthode  fait  connaître  les  limites  de  l'erreur  commise  dans 
son  application.  La  croissance  en  longueur,  en  largeur  et  en  surface 
d'une  feuille  se  représente  par  des  courbes  en  S  et  apparaît  comme  vme 
réaction  autocataly tique  dans  laquelle  le  matériel  catalysé  voit  sa 
masse  diminuer  lorsque  la  réf  ction  se  poursuit.  L'accroissement  de  l'aire 
totale  des  feuilles  des  plantes  développées  en  mars  et  en  juin  suit  une 
loi  d'intérêt  composé,  se  montrant  à  chaque  instant  proportionnel  à 
l'aire  des  feuilles  déjà  atteinte  à  cet  instant;  l'accroissement  de  l'aire 
foliaire  totale  des  plantes  développées  en  décembre  est  soumis  à  une 
loi  plus  complexe;  il  est  encore  en  rapport  avec  la  surface  des  feuilles 
déjà  atteinte,  mais  il  semble  qu'un  autre  facteur  préjudiciable  au  déve- 
loppement intervienne,  qui  diminue  la  valeur  de  l'accroissement  de  la 
surface.  —  F.  Moreau. 

Sherman  (H.).  —  Respiration  de  graines  en  vie  ralentie.  —  Le  pro- 
blème abordé  par  l'auteur  consiste  surtout  à  déterminer  quels  sont  les 
échanges  chimiques  qui  se  produisent,  en  vie  ralentie,  chez  cei'taines 
graines  dont  la  germination  a  lieu  dans  des  conditions  spéciales.  L'au- 
teur a  surtout  mesuré  l'activité  calalytique,  c'est-à-dire  le  volume  de  O 
dégagé  aux  dépens  de  H^O*  par  un  poids  donné  de  graines  pulvérisées 
avec  du  sable  et  du  CO^Ca,  et  l'intensité  respiratoire,  c'est-à-dire  le 
poids  en  milligrammes  de  CO^  éliminé  par  gramme  de  graines  et  par 
heure.  Les  expériences  ont  porté  sur  VAniaranlus  reflexus,  le  Cheno- 
podium  album,  le  Rumex  crispus,  le  Cratœgus  et  diverses  autres 
Rosacées,  L'activité  catalytique  augmente  chez  le  Cratœgus  jusqu'au 

■>'■) 


MUTATIONS  D'ÉNERGIE  CHEZ  LES  ÊTRES  VIVANTS  23 

42e  jour.  Chez  VAmaranliis,  l'activité  catalytique  et  la  respiration  sont 
relativement  stables.  Les  fluctuations  dans  l'activité  catalytique  et 
dans  l'intensité  respiratoire  ne  sont  pas  simultanées  et  peuvent  se 
produire  en  directions  opposées.  Le  quotient  respiratoire  et  l'intensité 
respiratoire  varient  notalDlement  pour  les  différentes  graines  et,  chez  les 
Rosacées,  pour  différents  lots  de  la  même  espèce.  Les  graphiques  cons- 
truits indiquent  pour  chaque  graine  un  type  de  respiration  défini.  Les 
quotients  pour  le  Chenopodium  et  V Amaranlus  sont  respectivement  de 
0,928  et  de  0,856.  Les  Rosacées,  à  ce  sujet,  forment  trois  groupes  : 
0,648  à  0,700  pour  le  premier  groupe;  0,774  pour  le  deuxième;  0,800 
à  0,876  pour  le  troisième.  —  R.  Souèges. 

Matisse  (Georges).  —  La  loi  cV Arrhénius  contre  la  règle  du  coefficient  de 
température.  —  La  règle  du  coefTicient  de  température  ou  loi  de  Van't 
HoFF  qui  se  traduit  par  la  formule  :  log  K  =  a  +  bT,  où  K  désigne  le 
coefTicient  thermique  de  vitesse  de  la  réaction  chimique,  T  la  tempé- 
rature absolue,  a  et  6  des  constantes,  et  log.  le  logarithme  népérien  et 

la  loi  d'ARRHÉNius  :  log  K  =  =•  +    C  sont  incompatibles  l'une  avec 

l'autre.  Cependant,  les  biologistes  continuent  à  employer  la  règle  du 
coefficient  de  température  et  à  trouver  qu'elle  s'accorde  avec  leurs 
expériences  ou  mieux  que  leurs  expériences  s'accordent  avec  elle  et 
cela  parce  qu'ils  noient  dans  une  moyenne  générale  les  résultats  de 
toutes  leurs  expériences.  Or,  c'est  la  loi  d'ARRHÉNius  seule  qui  repré- 
sente la  vraie  loi  d'accélération  des  phénomènes  chimiques  en  fonction 
de  la  température,  c'est  la  seule  qu'il  faut  employer.  Quant  à  l'action 
de  la  température  sur  les  êtres  vivants,  elle  est  beaucoup  plus  com- 
pliquée encore,  car  aux  phénomènes  chimiques  influencés  par  la  tempé- 
rature, Se  superposent  des  modifications  d'état  physique  des  colloïdes 
formant  les  albuminoïdes  du  protoplasma  et  des  liquides  circulants,  et 
aussi  des  colloïdes  qui  constituent  les  réserves  dynamogènes.  —  Paul 

BOYER. 

Jacquet  (A.).  —  Contribution  à  Vétude  de  la  fatigue  respiratoire.  —  La 
fatigue  survenant  au  cours  d'une  respiration  forcée  soutenue  pendant 
un  temps  suffisant  est  due  essentiellement  à  une  insuffisance  de  l'inner- 
vation. L'acide  carbonique  du  sang  est  balayé  par  la  ventilation  exagérée, 
la  tension  du  gaz  baisse  dans  les  tissus  et,  cet  excitant  essentiel  du  centre 
respiratoire  venant  à  faire  défaut,  l'impulsion  envoyée  à  la  périphérie 
faiblit  et  la  fonction  diminue.  Un  apport  artificiel  d'acide. carbonique 
suffit  à  rétablir  les  conditions  normales.  La  fatigue  musculaire  propre- 
ment dite  ne  paraît  pas  jouer  ici  de  rôle  appréciable.  — •  Paul  Boyer. 


—  23 


24  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Mutations  de   matière 

Armstrong  (H.  A.)-  —  Sludies  on  Enzijm  Aclion.  XXIII.  Homo  —  and 
HderoUjlic  Enzymes.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  657,  132-133.)  [27 

Battelli  (F.)  et  Stem  (L.).  —  Le  mécanisme  d'action  des  ferments  oxydants 
ci  des  ferments  réducteurs.  (Arcli.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  aoîiL- 
déc.  1921,  403-418.)  [26 

Bayliss  (W.  M.).  —  Sur  l'existence  de  sels  de  protéines  dans  le  sang, 
(Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc.  1921,  277-281.)  [34 

a)  démenti  (A.).  — •  Une  nouvelle  hypothèse  de  travail  sur  la  significa- 
tion physiologique  des  protamines  et  des  histones  par  rapport  au  méta- 
bolisme nucléaire.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVI,  i'asc.  I, 
100-118,  1  fig.)  [33 

b)  —  —  La  désamidation  enzymatique  de  V asparagine  chez  les  diffé- 
rentes espèces  animales  et  la  signification  physiologique  de  sa  présence 
dans  r organisme.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XIX,  4,  15  sept.  1922, 

369-398.)  [27 

Duval  (Marcel)  et  Portier  (Paul).  —  Rapidité  du  changement  de  réaction 
de  Veau  sous  V  influence  de  r  assimilation  chlorophyllienne  dans  la 
nature.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  617,  22  juillet  1922.) 

[Les  eaux  courantes  émergent  de  calcaires  jurassiques  avec  une 
réaction  sensiblement  neutre;  au  printemps,  pendant  la  journée, 
l'alcalinisation  de  l'eau  se  produit  avec  une  très  grande  rapidité  à 
partir  du  point  d'émergence.  —  H.  Cardot. 

Fleming  (A.).  —  On  a  remarkable  bacleriolyiic  élément  found  in  tissues 
and  sécrétions.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  653,  306-317.)  [29 

Fleming  (A.)  and  Allison  (V.  D.).  —  Further  observations  on  a  baclerio- 
lyiic élément  found  in  lissues  and  sécrétions.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  658, 
142-150.)  [29 

Gardner  (J.  A.)  and  Fox  (F.  W.).  —  Origin  and  Destiny  of  Cholestérol 
in  the  animal  organism.  XIII.  On  the  aulolysis  of  Huer  and  spleen- 
(Proc.  Roy.  Soc,  B.  655,  486-492.) 

[Les  expériences  d'autolyse  ne  fournissent  aucun  argument  à 
l'appui  de  l'idée  que  le  foie  ou  la  rate  sont  les  organes  où  se  fait  la 
synthèse   ou    le   changement  du   cholestérol,    comme   le   soutiennent 

AbELOUS   et   SOULA.   11.    DE  Varigny. 

Howell  (W.  H.).  —  Note  relative  à  faction  photodynamique  de  Vhémalo- 
porphyrine  sur  le  fibrinogène.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII, 
août-déc.   1921,  269-276.)  [35 

Judd-Lewis  (S.).  —  The  ultra-violel  absorption  speclra  and  the  optical 
rotation  of  Ihe  Proteins  of  Blood  Sera.  (Proceed.   Roy.  Soc,   B.  651, 

178-193.)  [34 

Koskowski  (W.).  —  Le  mode  d'action  de  Vhislamine  sur  la  sécrétion 
gastrique.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVII,  fasc.  4,  5  mars  1922, 
344-349.)  [33 


MUTATIONS   DE  MATIÈRE  23 

Lee  (Olive  Pearl)  andTashiro  (Shiro).  —  Sludies  on  alkaligenesis  in  tissues. 
II.  Amnionia  production  in  muscle  during  conlraclion.  (The  Am.  J. 
of  Physiology,  LXI,  No.  2,  july  1922,  244-253,  3  tableaux,  1  fig.)       [38 

Loeb  ((Jacques).  —  La  cause  de  V influence  des  éleclrolyles  sur  certaines 
propriétés  physiques  des  protéines.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII, 
août-déc.   1921,  521-534.)  [35 

Lombroso  (Hugo).  —  Action  de  Vacide  chlor hydrique  sur  rechange  des 
graisses  dans  le  foie  survivant.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII, 
août-déc.   1921,  484-494.)  [37 

Liittichau  (A.).  —  Recherches  sur  faction  des  protéines  hétérogènes  dans 
V organisme.  Protéines  et  glycose  dans  le  sang.  (Arch.  Int.  de  Physio- 
logie, XIX,  fasc.  I,  15  avril  1922,  1-16,  9  fig.)  ^  [34 

Maige  (A.).  —  Influence  de  la  température  sur  la  formation  de  Vamidon 
dans  les  cellules  végétales.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  685. 
1922.) 

[La  température  de  41°  exerce  une  influence  défavorable  :  dimi- 
nution du  nombre  et  de  la  grosseur  des  grains  d'amidon;  abaissement 
de  la  puissance  condensatrice  des  éléments  amylogènes  de  la  cellule.  — 
H.  Cardot, 

a)  Maignon  (F.).  —  Recherches  sur  les  propriétés  physiologiques  et  thé- 
rapeutiques des  diastases  tissulaires.  De  V existence  des  diastases  syn- 
thétisantes. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  566,   1922.)  [27 

b)  —  —  Utilisation  des  diastases  tissulaires  pour  la  détermination  de 
Vorgane  dont  Vinsuffisance  fonctionnelle  est  la  cause  d'un  état  patho- 
logique. Application  de  celte  méthode  clinique  à  r  étude  du  rôle  physio- 
logique de  certains  organes.  (Ibid.,  568.)  [27 

.  c)  —  —  Recherches  sur  le  rôle  des  graisses  dans  Vutilisation  des  albu- 
minoides.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc.  1921,  103- 
115.)  "  '  [37 

Molliard  (Marin).  —  Sur  une  nouvelle  fermentation  acide  produite  par 
le  Sterigmatocystis  nigra.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  881,  1922.)  [29 

Morgan  (Eg.),  Stewart  (C  P.)  and  Hopkins  (F.  G.).  —  On  the  Anaerobic 
and  Aérobic  oxidiation  of  Xanthin  and  Hypoxanthin  by  T issues  and 
Milk.  (Proc.  Roy.  Soc.  B.  657,  109-131.)  [36 

Nagai  (Isaburo).  —  A  genêt ico-physiological  study  on  the  formation  of 
anthocyanin  and  brown  pigments  in  Plants.  (Journ.  Coll.  Agricult. 
Univers.  Tokyo.,  VllI,  1921,  1-92,  2  fig.,  pi.  I.)  [39 

Pack  (D.  A.).  —  Chemistry  of  after-ripening,  germination  and  seedling 
development  of  Juniper  seeds.  (Bot.  Gazette,  LXXII,  139-150. 
1921.)  [39 

Fonder  (Eric).  —  Altérations  in  the  diameter  of  Erythrocytes  during 
Haemolysis.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  657,  102-108.)  [35 

Powers  (Edwin  B.).  —  The  alkaline  reserve  of  the  blood  of  fish  in  relation 
to  the  environment.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  2,  Julv 
1922,  380-38.3,   1  tableau.)  [34 


-26  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Przylecki  (St.  J.).  ■■ —  L'excrétion  ammoniacale  chez  les  invertébrés  dans 
les  conditions  normales  et  expérimentales.  (Arch.  Int.  de  Physiologie, 
XX,  1,  31  cet.  1921,  45-51.)  [38 

Quagliariello  (G.)-  —  Propriétés  chimiques  et  physicochimiques  des  muscles 
et  des  sucs  musculaires.  Note  VII  :  Les  graisses,  la  choleslérine  et  les 
lipoïdes  du  suc  des  muscles  striés  de  chien.  (Arch.  Int.  de  Physiologie, 

XVI,  fasc.  II,  mars  1921,  239-250.)  [38 

Bichet  (Charles),  Bachrach  (Eudoxie)  et  Cardot  (Henry).  —  U accou- 
tumance du  ferment  lactique  aux  poisons  [spécificité,  simultanéité  et 
alternance).  (C.  R.  Ac.  Se,  GLXXIV,  345,  1922.)  [28 

Rothlin  (E.)  et  Gundiach  (R.).  —  Etude  expérimentale  de  Vinfluence 
de  Vhistamine  sur  la  sécrétion  gastrique.   (Arch.   Inl.  de  Physiologie, 

XVII,  fasc.  I,  31  août  1921,  59-84,  9  fig.)  [32 

Slosse  (Auguste).  — -  Considérations  sur  la  présence  des  amino-acides 
dans  le  sang.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc.  1921, 
242-249.)  [33 

Shephenson  (M.)  and  Whetham  (M.  D.).  —  Studies  in  Ihe  fat  metabolism 
of  Ihe  Timothij  grass  bacillus.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  652,  262-280.)      [37 

Terroine  (Emile  F.)  et  Barthélémy  (H.).  —  Recherches  biochimiques  et 
biométriques  sur  la  grenouille  rousse  [Rana  fusca)  et  ses  œufs  à  V époque 
de  la  ponte.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc.  1921,  419- 
433.)  [31 

Thunberg  (Torsten).  — ■  Sur  la  présence  de  certains  ferments  oxydants 
dans  les  graines  de  Phaseolus  uulgaris.   (Arch.   Int.   de   Physiologie, 

XVIII,  août-déc.  1921,  601-606.)   .     "  '  [28 

Zunz  (E.).  —  Recherches  sur  la  composition  chimique  du  corps  thyroïde. 
(Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVI,  fasc.  III,  avril  1921,  288-306.)       [.32 


Batelli  (F.)  et  Stern  (L.).  —  Le  mécanisme  d'action  des  ferments  oxydants 
et  des  ferments  réducteurs.  —  Il  existe  un  parallélisme  étroit  entre  le 
pouvoir  que  possède  un  tissu  animal  d'oxyder  une  substance  donnée  et 
son  pouvoir  de  décolorer  la  thionine  en  présence  de  cette  substance. 
Les  exceptions  apparentes  s'expliquent  facilement  par  la  transformation 
de  la  leucobase  en  thionine  (réversibilité  de  la» réaction).  Ce  parallélisme 
existe  pour  les  différents  ferments  oxydants  des  tissus  animaux  (citri- 
coxydone,  succinoxydone,  alcooloxydase,  uricoxydase),  de  même  que 
pour  la  respiration  principale  et  accessoire.  Ces  résultats  confirment 
complètement  la  théorie  de  Wieland,  d'après  laquelle  les  ferments 
oxydants  et  les  ferments  réducteurs  sont  identiques,  mais  B.  et  S. 
n'admettent  pas  la  théorie  de  l'activation  de  l'hydrogène  de  Wieland; 
pour  eux  les  ferments  agissent  de  la  même  manière  par  un  mécanisme 
analogue,  c'est-à-dire  par  la  dissociation  de  l'eau  en  ions;  suivant  la 
façon  dont  les  ions  de  l'eau  se  comportent  vis-à-vis  des  molécules  du 
substratum,  les  résultats  sont  différents.  D'après  ces  résultats,  B.  et  S. 
divisent  les  ferments  en  3  classes  :  les  hydratases,  les  hydrolascs  et  les 

—  26  — 


MUTATIONS  DE   MATIÈRE  27 

oxydoréducases.  Avec  les  hydratases,  les  deux  ions  II  et  OU  de  l'eau 
entrent  dans  la  molécule  du  substratum  sans  en  amener  la  scission;  il 
y  a  simple  hydratation.  Avec  les  hydrolases,  les  deux  ions  de  l'eau  se 
portent  sur  une  seule  molécule  du  substratum  en  produisant  sa  scission. 
Enfin,  avec  les  oxydoréducases,  les  deux  ions  de  l'eau  se  portent  sur 
deux  molécules  du  substratum  sans  en  amener  la  réunion.  On  doit 
considérer  la  catalase  comme  une  oxydoréducase,  la  peroxydase  augmen- 
terait l'action  des  oxhydryles  des  peroxydes.  Pour  chaque  oxydoréducase, 
en  particulier,  il  est  préférable  de  garder  la  terminologie  ancienne  en 
ajoutant  la  terminaison  oxydase  ou  oxydone  au  nom  du  substratum 
(alcooloxydase,    uricoxydase,    succinoxydone).   —   Paul    Boyer. 

a)  Maignon  (F.).  —  Recherches  sur  les  propriétés  physiologiques  et 
thérapeutiques  des  diaslases  lissulaires.  De  l'existence  des  diastases  syn- 
thétisantes. —  Ce  que  l'auteur  englobe  sous  la  désignation  de  diastases 
tissulaires,  c'est  en  réalité  l'ensemble  des  produits  obtenus  par  macé- 
ration de  poudres  d'organes  dans  l'eau  chloroformée  et  précipitation 
par  l'alcool-éther  du  filtrat.  Ce  premier  traitement  étant  suivi  d'un 
second,  destiné  à  séparer  les  diastases  des  albumines  coagulées.  Le  pro- 
duit ainsi  obtenu  aurait  vis-à-vis  de  l'activité  des  différents  organes 
une  action  très  spécifique,  les  produits  extraits  du  foie,  par  exemple, 
n'agissant  que  sur  la  fonction  hépatique,  ceux  extraits  de  la  thyroïde 
sur  la  fonction  thyroïdienne,  etc.  —  H.  Gardot. 

b)  Maignon  (F.).  —  Utilisation  des  diastases  tissulaires  pour  la  déter- 
mination de  r organe  dont  r insuffisance  fonctionnelle  esl  la  cause  d'un 
état  pathologique  déterminé.  Application  de  celle  méthode  clinique  à  V  étude 
du  rôle  physiologique  de  certains  organes.  —  En  admettant  le  principe 
de  la  spécificité  d'action  des  diastases  tissulaires,  on  peut  en  étudiant 
les  effets  de  l'administration  de  ces  diverses  diastases  vis-à-vis  de  symp- 
tôriies  physiologiques,  déterminer  quel  est  l'organe  intéressé  dans  les 
troubles  en  question.  —  H.  Cardot. 

Armstrong  (H.  A.).  —  Eludes  sur  les  enzymes,  XXIII.  Enzymes  homo- 
et  hétérolytiques.  —  A.  commente  le  travail  de  Morgan,  Stewart  et 
HoPKiNS.  L'agent  catalyseur  est  un  enzyme.  Et  le  fait  que  les  deux 
bases  sont  hydroxylées  à  des  taux  moléculaires  égaux  (bien  qu'il  se 
fasse  dans  un  cas  le  double  du  travail  se  faisant  dans  l'autre),  A.  tente 
de  l'expliquer  par  une  hypothèse  qu'il  expose  rapidement,  celle  de 
l'existence  de  deux  classes  d'enzymes,  homo-  et  hétérolytique.  — 
H.  DE  Varigxy. 

b)  Clementi  (A.). —  La  désamidation  enzymatique  de  Vasparagine  chez 
les  différentes  espèces  animales  et  la  signification  physiologique  de  sa 
présence  dans  l'organisme.  —  Les  tissus  et  les  organes  qui  possèdent  la 
faculté  de  désamider  in  vitro  l'asparagine  contiennent  un  ferment  : 
»  l'asparaginase   ». 

Contrairement  à  l'opinion  de  v.  Furth  et  Friedmann,  l'asjtaraginase 
n'est  pas  répandue  dans  tout  le  règne  animal.  Cht'z  les  mammifères,  elle 
fait  défaut  chez  les  espèces  à  alimentation  principalement  Carnivore; 
chez  les  omnivores  et  les  herbivores,  elle  existe  chez  certains  et  manqu(^ 
chez  d'autres.  Chez  les  oiseaux,  elle  existe  aussi  bien  chez  les  frugivores 
que  chez  les  carnivores.  Chez  les  Reptiles,  les  Amphibiens  et  certains 


■IS  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

poissons  et  chez  les  invertébrés,  Pasparaginase  fait  défaut.  Chez  les 
oiseaux,  l'asparaginase  existe  dans  le  foie  et  le  rein  et  chez  les  mammifères 
dans  le  foie,  les  autres  organes  en  sont  privés  en  général;  chez  le  cobaye, 
l'asparaginase  existe  dans  le  sérum,  les  globules  rouges  lavés  en  sont 
privés.  L'asparaginase  existe  donc  en  général  chez  les  omnivores  et 
les  herbivores  et  fait  défaut  chez  les  carnivores;  sa  présence  dans  l'orga- 
nisme semble  donc  représenter  un  phénomène  d'adaptation  biochi- 
mique des  espèces  animales  en  rapport  avec  une  des  caractéristiques 
chimiques  de  l'alimentation  d'origine  végétale  qui  est  caractérisée  par 
la  présence  d'asparagine. 

L'asparagine  transformée  par  l'action  de  l'asparaginase  en  acide 
aspartique  et  ammoniaque  serait  ainsi  ou  plus  facilement  oxydée  dans 
la  phase  catabolique  des  échanges  nutritifs  ou  plus  facilement  utilisée 
dans  la  phase  anabolique  de  la  synthèse  des  substances  protéiques.  — 

Paul    BOYER. 

Thunberg  (Torsten).  —  Sur  la  présence  de  certains  ferments  oxydants 
dans  les  grains  de  Phaseoliis  valgaris.  —  En  partant  de  la  théorie  de 
WiELAND  qui,  dans  les  processus  d'oxydation,  fait  de  l'oxygène  un 
fixateur  d'hydrogène,  T.  a  étudié  les  enzymes  qui,  en  activant  une  partie 
de  l'hydrogène  des  cellules,  la  prépare  à  être  brûlée  dans  ces  cellules. 
Ces  enzymes  ou  «  déshydrogénases  »  se  trouvent  en  abondance  dans  les 
graines  de  légumineuses,  non  seulement  fraîches,  mais  aussi  desséchées. 

L'acide  formique,  l'acide  succinique,  l'acide  malique,  l'acide  a-céto- 
glutarique,  l'acide  glutaminique  et  l'alcool  éthylique  activent  ces 
déshydrogénases  et  la  farine  de  haricot  additionnée  d'un  de  ces  corps 
décolore  le  bleu  de  méthylène,  alors  que  son  pouvoir  de  décoloration 
est  des  plus  faibles  lorsqu'elle  agit  seule. 

Comme  la  plupart  des  enzymes,  ces  «  déshydrogénases  «  sont  très  sen- 
sibles à  la  température.  Un  chauffage  à  50°  C.  pendant  30  minutes  suffît 
pour  augmenter  de  100  %  la  durée  de  décoloration  à  la  température 
ordinaire. 

Ces  déshydrogénases  sont  également  très  sensibles  à  l'action  du 
radium,  qui  augmente  la  durée  de  décoloration  quelque  soit  l'activa- 
teur  employé.  —  Paul  Boyer. 

Richet  (Charles),  Bachrach  (Eudoxie)  et  Cardot  (Henry).  —  L'accou- 
tumance du  ferment  lactique  aux  poisons  {spécificité,  simultanéité  et 
alternance).  —  Par  une  série  d'expériences  dans  lesquelles  le  ferment 
lactique  a  été  cultivé  sur  des  milieux  renfermant  divers  poisons,  on 
peut  constater  que  l'accoutumance  est  spécifique,  c'est-à-dire  que  le 
microbe  ne  s'accoutume  qu'au  poison  en  présence  duquel  il  a  été  cultivé 
pendant  un  certain  temps.  Les  poisons  qui  ont  servi  aux  expériences 
ont  été  notamment  des  arséniates,  des  sels  de  cadmium  et  de  thallium. 
Le  bacille  lactique  peut  même  s'accoutumer  à  deux  ou  plusieurs  toxiques 
à  la  fois.  Ainsi,  lorsqu'il  est  cultivé  sur  un  milieu  renfermant  à  la  fois 
cadmium  et  arsenic,  il  s'accoutume  simultanément  aux  deux.  Cultivé 
alternativement  en  présence  des  deux  toxiques,  c'est-à-dire  pendant  un 
passage  sur  milieu  cadmique,  puis  pendant  un  passage  sur  milieu  arse- 
nical et  ainsi  de  suite  en  alternant  régulièrement  cadmium  et  arsenic,  i 
s'accoutume  aussi  aux  deux  poisons,  mais  à  un  degré  beaucoup  moindre 
que  s'il  avait  subi  constamment  les  deux  actions  toxiques  simultané- 
ment. —  Eudoxie  Bachrach. 


MUTATIONS  DE   MATIÈRE  29 

MoUiard  (Marin).  —  Sur  une  nouvelle  fermentation  acide  produite  par 
le  Sterigmalocijslis  nigra.  —  M.  modifie  succossivonicnt  la  dose  des  divers 
constituants  du  milieu  de  culture;  il  constate  alors  la  présence  de 
diverses  substances  dérivant  de  l'oxydation  du  sucre  interverti  et 
s'accumulant  dans  les  conditions  suivantes  :  acide  glucosique  pur  ou 
prépondérant  par  rapport  à  l'acide  citrique  quand  on  diminue  la  quan- 
tité d'azote  et  l'ensemble  des  sels  minéraux;  acide  citrique  prépondérant 
quand  on  diminue  seulement  la  dose  de  la  substance  azotée;  forte  acidité 
libre  (acide  citrique-acide  oxalique)  quand  on  réduit  la  dose  de  phos- 
phore; accumulation  d'acide  oxalique,  par  réduction  du  potassium. 
Au  contraire,  dans  un  milieu  équilibré,  il  n'apparaît  que  des  traces 
d'acides  libres  et  l'on  est  en  présence  du  phénomène  respiratoire  normal. 
—  H.  Cardot. 

Fleming  (A.)  et  AUison  (V.  D.).  —  Nouvelles  observations  sur  un  élément 
bactériolytique  trouvé  dans  les  tissus  et  sécrétions.  —  Il  arrive  souvent  que 
sur  les  plaques  ensemencées  de  Micrococcus  lysodeiklicus,  on  voie, 
après  15  jours  ou  3  semaines,  se  développer  quelques  colonies  d'un 
microbe  en  apparence  identique.  Seraient-ce  des  colonies  d'une  lignée 
particulièrement  résistante? 

Il  le  semble.  L'expérience  montre  qu'ill  y  a  des  souches  plus  résis- 
tantes, de  beaucoup,  et  qu'il  en  est  même  qui  résistent  de  façon  absolue 
à  l'action  lysozymique. 

Une  lignée  résistante  à  un  tissu  f  est-elle  aussi  aux  autres?  L'expérience 
répond  que  non.  D'où  il  résulterait  que  le  lysozyme  de  substances 
variées  :  foie,  larmes,  blanc  d'œuf,  navet,  est  toujours  le  même. 

Influence  de  la  solution  de  M.  lysodeiklicus  sur  le  contenu  en  lysozyme 
du  fluide  lytique.  La  question  est  de  savoir  si,  durant  la  dissolution  de 
M.  l.  par  le  lysozyme,  la  substance  lytique  est  détruite  (comme  l'agent 
bactériolytique  immune  du  sérum  sanguin),  ou  s'il  est  accru  (comme 
dans  le  cas  du  bactériophage).  L'expérience  montre  qu'il  y  a  un  accrois- 
sement considérable,  qui  dépend  du  nombre  de  coccus  dissous. 

U accroissement  est-il  général,  et  pour  tous  les  microbes,  ou  bien  seule- 
ment pour  le  microbe  ayant  subi  la  lyse?  Il  semble  spécial. 

Les  auteurs  montrent  combien  leurs  résultats  sont  opposés  aux  idées 
de  Metchnikoff  qui  niait  le  pouvoir  bactéricide;  ils  rappellent  aussi 
les  recherches  de  Conradi,  de  Meissner,  de  Gengou,  de  Turro,  et 
d'autres  encore,  et  concluent  que  le  lysozyme  diffère  du  bactériophage 
de  d'Herelle.  —  H.  de  Varigny. 

Fleming  (A.).  —  Sur  un  élément  bactériolytique  remarquable  découvert 
dans  les  tissus  et  sécrétions.  —  Il  s'agit  d'une  substance  des  tissus  et 
humeurs,  capable  de  dissoudre  rapidement  certaines  bactéries,  qui 
reçoit  le  nom  de  lysozyme  parce  que  semblant  apparentée  aux  ferments. 
Elle  a  été  découverte  dans  la  culture  de  la  sécrétion  nasale  d'un  sujet 
atteint  de  coryza,  en  colonies  de  gros  coccus  gram-positifs  tendant  au 
dispositif  en  diplocoques  et  en  tétrades,  et  qui  sont  baptisés  Micrococcus 
lysodeiklicus.  La  colonie  a  2  ou  3  mill.  de  diamètre,  elle  est  ronde,  opaque, 
de  couleur  jaune  brillante,  pousse  bien  sur  tous  les  milieux  de  culture 
ordinaires,  à  la  température  de  la  chambre  et  à  37°,  est  aérobie  et  facul- 
tativement anaérobie,  ne  liquéfie  ni  gélatine,  ni  albumine  coagulée. 

Première  expérience.  On  agite  du  mucus  nasal  du  coryza  avec  de  l'eau 
salée.  Une  goutte  du  liquide  placée  sur  une  plaque  d'agar  ensemencée 

—  20  — 


30  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

de  M.  l.  mise  à  l'étuve  montre  que  le  coccus  ne  pousse  pas  là  où  a  été 
placée  la  goutte.  Inhibition  absolue  du  développement.  Une  goutte 
ajoutée  à  une  suspension  épaisse  des  coccus  fait  totalement  disparaître 
ceux-ci  en  quelques  minutes.  Donc  action  inhibitrice  et  lytique  puissante 
sur  le  M.  l.  Ce  pouvoir  est  possédé  par  la  plupart  des  tissus  et  sécrétions 
du  corps,  par  ceux  d'animaux  divers,  par  les  tissus  végétaux,  et  à  un 
degré  très  marqué  par  le  blanc  d'œuf.  L'expérience  montre  que  l'effet 
inhibiteur  s'exerce  à  travers  l'épaisseur  d'un  centimètre  d'agar  :  le 
lysozyme  difîuse. 

Action  bactéricide.  —  La  culture  d'une  zone  d'inhibition  ne  donne 
rien  :  les  coccus  ont  été  détruits.  L'addition  de  lysozyme  à  une  suspen- 
sion de  M.  l.  empêche  toute  culture.  Le  pouvoir  bactéricide  est  très 
puissant  et  manifeste  :  la  dilution  de  larmes  à  1  pour  27.000  et  à  1  pour 
243.000  a  un  pouvoir  bactéricide  très  marqué.  Même  effet  sur  le  strep- 
tocoque. 

Action  lytique.  A  45°,  une  dilution  de  larmes  à  1  %  éclaircit  complè- 
tement une  suspension  en  30  secondes;  une  dilution  de  blanc  d'œuf  à 
1  pour  5,  en  10  secondes.  Sur  une  plaque  une  culture  de  M.  L  est  dissoute 
en  quelques  minutes.  Les  coccus  perdent  leur  contour,  se  gonflent,  et 
disparaissent  laissant  derrière  eux  des  granules  du  genre  de  ceux  d'un 
polynucléaire.  Les  colorants  ne  révèlent  pas  trace  des  coccus. 

Propriétés  du  lysozyme.  Soluble  dans  l'eau  et  la  solution  saline  normale, 
mais  non  dans  le  chloroforme,  l'éther,  le  toluol  qui  le  conservent  sans 
le  détruire  pendant  des  semaines.  La  dessiccation  ne  détruit  pas  le 
lysozyme  du  blanc  d'œuf  qui  est  abondant  dans  l'albumine  d'œuf 
desséchée  du  commerce.  Les  précipitants  des  protéines  (alcool,  acétone) 
précipitent  le  lysozyme  des  liquides  albumineux.  Le  sel  (à  0.1  %) 
accélère  l'action;  à  5  %  il  la  supprime. 

Influence  de  la  réaction  du  liquide.  Les  acides  et  alcalins  s'opposent  à 
l'action,  il  faut  un  milieu  neutre. 

Résistance  à  la  chaleur.  Malgré  60°  (10  minutes)  le  pouvoir  lytique 
n'est  guère  atteint;  5  minutes  à  75°  détruisent  presque  tout  le  lysozyme. 
Les  larmes  chauffées  10  minutes  à  75°  n'ont  plus  que  le  1/4  de  leur 
contenu  en  lysozyme.  Celui-ci  n'existe  plus  qu'à  l'état  de  trace  après 
30  minutes  d'ébullition;  il  a  disparu  après  une  heure.  Dans  la  salive,  le 
lysozyme  et  la  ptyaline  disparaissent  également  dans  le  même  temps. 

Influence  de  la  température  sur  la  vitesse  de  Faction  lysozymique.  L'action 
est  lente  à  zéro  et  s'accroît  jusque  vers  60°  où  elle  se  ralentit,  sans  doute 
par  destruction  de  partie  du  lysozyme.  Mais  la  vitesse  d'action  est  la 
même  à  37°  et  à  50°. 

Le  lysozyme  trauerse-l-il  les  membranes  ou  filtres?  Il  ne  traverse  pas 
le  collodion  ni  le  filtre.  Du  moins  pour  commencer  il  ne  traverse  pas  ce 
dernier,  mais  après  un  temps  il  passe,  avec  tout  son  pouvoir.  Il  en  va 
de  même  avec  les  filtres  de  coton  et  de  papier  qui  absorbent  d'abord 
beaucoup  de  lysozyme. 

Action  du  charbon.  Il  absorbe  le  lysozyme  manifestement. 

Distribution  du  lysozyme  dans  le  corps.  Il  existe  dans  le  mucus  nasal, 
les  larmes,  les  crachats  et  beaucoup  de  tissus  et  organes  :  on  peut  dire 
tous,  cheveux,  matière  sébacée,  urine  albumineuse,  sperme  (très  peu) 
compris.  Il  manque  dans  l'urine  normale,  le  fluide  cérébro-spinal,  la 
sueur  (une  seule  expérience).  Larmes,  crachats,  mucus  nasal  sont  très 
riches  (avec  le  M.  L  comme  réactif);  la  salive  et  le  sérum  du  sang  relati- 
vement pauvres.  La  proportion  semble  la  même,  pour  le  même  liquide 

—  30  — 


iMUTATIOiNS    DE   MATIÈRE  31 

ou  organe  chez  les  différents  individus;  elle  paraît  toutefois  varier 
beaucoup  d'une  salive  à  l'autre. 

L'existence  du  lijsozyme  ailleurs  que  dans  les  tissus  humains.  La  ques- 
tion a  été  peu  étudiée,  mais  le  lysozyme  a  été  trouvé  chez  le  lapin  et  le 
cobaye  :  mais  plus  faible  que  chez  le  chien  et  surtout  que  chez  l'homme. 
Les  larmes  des  deux  premiers  animaux  n'ont  aucun  pouvoir  lytique.  Le 
blanc  d'œuf  est  très  riche  en  lysozyme  :  la  lyse  est  visible  à  l'œil  nu  dans 
une  dilution  au  1/50.000.000.  L'albumine  desséchée  du  commerce  est 
riche  en  lysozyme.  Le  navet  en  possède,  les  autres  légumes  semblent  en 
manquer. 

Action  du  lysozyme  sur  des  bactéries  autres  que  M.  lysodeikticus.  Elle 
est  évidente  sur  75  %  de  104  espèces  bactériennes  tirées  de  l'air  (coccus, 
bacilles,  levures,  etc.).  L'expérience  faite  sur  des  bacilles  divers,  patho- 
gènes pour  l'animal  mais  non  pour  l'homme,  a  fait  voir  que  les  larmes, 
le  mucus  nasal,  etc.,  opèrent  la  lyse  dans  la  plupart  des  cas.  Par  contre, 
action  faible  ou  nulle  sur  les  bactéries  du  corps  humain.  Pourtant 
16  lignées  de  streptocoques  intestinaux  sur  19  ont  été  dissoutes;  mais 
pas  un  seul  bacille  coli  ou  typhique  n'a  présenté  la  moindre  trace  de 
lyse  avec  la  salive  ou  les  larmes.  Il  a  paru  que  les  larmes  ont  un  effet 
lytique  beaucoup  plus  prononcé  que  la  salive  ou  le  liquide  synovial. 
Ceci  peut  jouer  un  rôle  dans  l'immunité  de  certains  tissus  à  l'égard  de 
certaines  infections. 

On  a  généralement  considéré  les  larmes,  la  salive  et  le  mucus  buccal 
comme  luttant  contre  les  infections  en  lavant  les  surfaces  mécanique- 
ment (Metchnikoff).  En  réalité  ces  liquides  ont  aussi  une  action 
destructrice  considérable  sur  les  microbes.  Ils  détruisent  la  plupart  des 
germes  de  l'air,  non  pathogènes,  et  beaucoup  de  microbes  qui,  patho- 
gènes pour  l'animal,  ne  le  sont  pas  pour  l'homme.  A  remarquer  qu'il  y 
a  lyse  évidente  du  bacille  aborlus  de  Bang  et  du  B.  pseudotuberculosis 
rodenlium  alors  qu'il  n'y  en  a  pas  pour  le  melitensis  et  le  pestis  dont  ils 
sont  très  voisins,  mais  que  les  sécrétions  humaines  ne  détruisent  pas.  — 
H.  DE  Varigny. 

Terroine  (Emile  F.)  et  Barthélémy  (H.).  —  Recherches  biochimiques 
et  biométriques  sur  la  grenouille  rousse  {Rana  fusca)  et  ses  œufs  à  Vépoque 
de  la  ponte.  —  Les  œufs  mûrs  de  la  grenouille  rousse  présentent  tous  une 
constitution  identique  et  une  fixité  remarquable  dans  leur  teneur  en 
matières  grasses,  absolument  indépendantes  des  sujets  producteurs. 
100  gr.  de  substance  fraîche  contiennent  59  gr.  3  d'eau,  27  gr,  9  de 
matières  protéiques,  8  gr.  57  de  substances  grasses,  0  gr.  62  de  choles- 
térine  et  1  gr.  68  d'insaponifiable  X,  le  potentiel  énergétique  des  œufs 
n'est  presque  constitué  que  par  des  protéiques  et  des  graisses.  Les  œufs 
de  grenouille  verte,  aussi  bien  que  les  œufs  d'espèces  aussi  éloignées  que 
le  ver  à  soie  et  la  truite,  possèdent  la  même  composition  que  ceux  de  la 
grenouille  rousse  et  comme  conséquence  une  énergie  potentielle  presque 
identique.  Le  calcul  du  rapport  qui  existe  entre  le  poids  des  ovaires 
sur  le  point  de  déhiscer  et  celui  de  l'organisme  producteur  normal  et 
du  rapport  entre  les  substances  lipoïdiques  renfermées  dans  les  ovaires 
à  l'époque  de  la  ponte  et  la  quantité  de  ces  substances  contenues  dans 
l'organisme  total  permet  d'établir  une  véritable  loi  biométrique  que  l'on 
peut  ainsi  formuler  :  Chez  la  grenouille  rousse,  à  l'époque  de  la  ponte, 
le  poids  de  l'ovaire  représente  15  %  du  poids  de  l'organisme  total,  le 
poids  des  matières  grasses  et  lipoïdes  des  ovaires  représente  68   %  du 

—  31  — 


3-2  ANiNÈE  BIOLOGIQUE 

poids  de  ces  substances  contenues  dans  l'organisme  total.  La  fraction 
la  plus  importante  des  matières  grasses  est  donc  dans  l'ovaire  et  non 
dans  l'organisme.  Des  mesures  analogues  en  ce  qui  concerne  seulement 
les  rapports  de  poids  chez  le  hareng  (la  teneur  en  matières  grasses 
d'organismes  et  d'ovaires  d'autres  espèces  n'ayant  pas  encore  été 
calculée)  tendent  à  montrer  que  la  loi  précédente  ne  peut  être  restreinte 
à  une  seule  espèce  et  doit  revêtir  un  caractère  plus  général.  —  Paul 

BOVER. 

Zunz  (Edgard).  —  Recherches  sur  la  composilion  chimique  du  corps 
thyroïde.  —  Le  corps  thyroïde  pèse,  chez  l'homme  de  19  à  55  ans,  en 
moyenne  26  à  30  gr.,  tout  en  présentant  de  grandes  variations  indivi- 
duelles à  tous  les  âges.  Tantôt  le  lobe  droit  l'emporte  sur  le  lobe  gauche, 
tantôt  c'est  l'inverse.   Ils  diffèrent  entre  eux  de  6,90  à  28,32,  soit  en 
moyenne   14,155    %   du  poids  du  corps  thyroïde  frais.   La  proportion 
d'eau  varie  dans  des  limites  relativement  étendues  dans  le  corps  thyroïde. 
Mais  elle  se  rapproche  néanmoins,  en  moyenne,  de  75  à  76  %,  à  tous  les 
âges,  pour  les  corps  thyroïdes  ne   dépassant  pas  60  gr.  La  teneur  du 
corps  thyroïde  en  résidu  sec  est  de  18,10  à  35,26,  soit  24,81  %  en  moyenne 
du  poids  de  la  glande  fraîche.  La  teneur  en  cendres  est  de  2,42  à  5,11, 
soit  en  moyenne  3,53   %  du  corps  thyroïde  desséché  à  105°;  celle  de 
l'azote  12,46  à  14,82,  soit  en  moyenne  13,82  %;  celle  du  phosphore  0,24 
à  0,80,  soit  en  moyenne  0,55  %;  celle  de  P^O^,  0,56  à  1,82,  soit  en  moyenne 
1,25  %.  La  teneur  moyenne  en  iode  du  corps  thyroïde  frais  ou  sec  tend 
à  s'accroître  au  fur  et  à  mesure  de  la  diminution  en  poids  du  corps 
thyroïde.  Par  gramme  de  substance  fraîche,  la  teneur  en  iode  correspond, 
en  moyenne,  de  19  à  44  ans,  à  0,56  milligr.;  elle  s'élève  graduellement 
de  0,23  milligr.  pour  les  corps  thyroïdes  à  poids  très  considérable,  jusqu'à 
0,68  miUigr.  pour  les  corps  thyroïdes  à  poids  faible.   Par  gramme  de 
substance  sèche,  la  teneur  en  iode  correspond,  en  moyenne,  de  19  à 
44  ans,   à  2,293  milligr.;   elle  s'élève  graduellement  de   1,191   milligr. 
pour  les  corps  thyroïdes  à  poids  élevés,  jusqu'à  2,806  milligr.  pour  les 
corps  thyroïdes  à  poids  faible.  La  composition  chimique  moyenne  du 
corps  thyroïde  reste  relativement  constante  chez  l'adulte,   malgré  les 
grandes  variations  individuelles  observées  à  tous  les  âges.  Toutefois,  les 
corps  thyroïdes  des  hommes  de  25  à  35  ans  renferment,  en  moyenne, 
plus  d'iode  et  plus  de  matières  minérales  (cendres)  que  ceux  des  hommes 
de  19  à  24  ans.  Il  n'existe  pas  de  très  grandes  différences  dans  la  compo- 
sition chimique  et  spécialement  la  teneur  en  iode  des  2  lobes  droit  et 
gauche  du  corps  thyroïde.  —  Paul  Boyer. 

Bothlin  (E.)  et  Gundlach  (R.).  —  Etude  expérimentale  de  Vinfluence 
de  Vhistamine  sur  la  sécrétion  gastrique.  —  L'histamine  a  une  action  très 
marquée  sur  la  sécrétion  gastrique.  Par  voie  sous-cutanée,  la  dose 
minima  encore  efficace  est  de  0,0033  milligr.  par  kilogramme  chez  le 
chien.  La  quantité  et  la  qualité  du  suc  gastrique  sécrété  sous  l'influence 
de  l'histamine  croissent  proportionnellement  à  la  dose  injectée.  Pour 
obtenir  dans  l'unité  de  temps  un  suc  gastrique  identique  en  quantité 
et  en  composition  au  suc  gastrique  normal  produit  par  le  repas  habituel, 
il  faut  une  dose  de  0,3  miUigr.  d'histamine  par  15  kilogrammes;  avec 
0,5  milligr.  on  obtient  un  suc  gastrique  dont  la  quantité  et  l'acidité 
sont  supérieures  à  la  normale,  mais  le  pouvoir  protéolytique  n'est  pas 
modifié.  L'histamine  agit  donc  plus  fortement  comme  succagogue  que 

—  32  — 


MUTATIONS    DE   MATltllK  33 

comme  peptogène.  La  sensibilité  gastrique  envers  l'histamine  est  la 
même  à  jeun;  pendant  et  après  la  digestion,  il  ne  se  produit  donc  pas  de 
fatigue  pendant  ce  travail  sécrétoire  normal.  Par  la  voie  intraveineuse, 
on  n'obtient  aucun  effet  gastrique  et  par  la  voie  entérale  des  doses 
d'histamine  20  fois  plus  fortes  que  la  dose  sous-cutanée  minima  et 
active  n'ont  également  aucune  action  sur  la  sécrétion  gastrique.  L'hista- 
mine se  comporte  envers  les  fonctions  gastriques  motrice  et  sécrétoire 
comme  un  excitant  du  vague;  on  peut  donc,  à  ce  point  de  vue,  la  ranger 
dans  les  substances  parasympathicomimétiques.  Il  est  possible  qu'elle 
joue  un  rôle  dans  la  sécrétion  gastrique  physiologique  et,  en  médecine, 
elle  peut  être  d'une  grande  utilité,  soit  pour  l'étude  de  la  sécrétion  gas- 
trique, soit  au  point  de  vue  thérapeutique  dans  certains  cas  d'insuffi- 
sance de  l'activité  sécrétoire  de  l'estomac.  —  Paul  Boyer. 

Koskowski  (W.).  —  Le  mode  d'action  de  Vhislamine  sur  la  sécrétion 
gastrique.  Remarques  au  sujet  d'un  travail  de  Rothlin  et  Gundlach  sur 
Vinfluence  secrétaire  de  Vhislamine.  —  L'histamine  provoque  chez  le 
chien,  mais  seulement  en  injection  sous-cutanée,  une  forte  sécrétion  de 
suc  gastrique,  mais  tandis  que  Popielski  admet  que  la  propriété  sécré- 
toire réside  dans  l'action  de  l'histamine  sur  les  cellules  glandulaires, 
Rothlin  et  Gundlach  pensent  que  ce  corps  agit  comme  une  substance 
parasympathicomimétique.  Or  l'injection  intraveineuse  de  bleu  de 
méthylène,  qui  est  un  paralysant  des  fibres  terminales  des  nerfs  para- 
sympathiques, n'empêche  pas  l'histamine  de  provoquer  la  sécrétion  du 
suc  gastrique,  de  plus  la  section  des  vagues  et  l'injection  préalable  de 
scopolamine  ne  modifient  en  rien  l'action  de  l'histamine.  Bien  que 
l'action  de  l'histamine  sur  le  système  autonome  soit  indéniable  dans 
certains  cas,  il  ne  semble  pas  possible  de  généraliser  cette  notion  et  de 
considérer,  surtout  s'il  s'agit  des  fonctions  sécrétoires  de  l'estomac, 
l'histamine  comme  un  corps  parasympathicomimétique.  —  Paul  Boyer. 

a)  Clementi(A.). —  Une  nouvelle  hypollièse  de  travail  sur  la  signification 
physiologique  des  protamines  et  des  hislones  par  rapport  au  métabolisme 
nucléaire.  —  Pendant  le  développement  de  l'œuf,  aussi  bien  chez  les 
vertébrés  que  chez  les  invertébrés,  il  se  produit  une  augmentation  des 
éléments  constitutifs  de  l'acide  nucléinique  (bases  puriniques  et  phos- 
phore), une  synthèse  d'acide  nucléinique,  et  cela  aux  dép3ns  du  matériel 
azoté  non  purinique  existant  dans  l'œuf  même  au  commencement  de 
la  période  de  développement.  Les  protamines  et  les  histones  qui  sont 
les  protéines  les  plus  riches  en  arginine  connues  jusqu'ici  sont  caracté- 
ristiques du  noyau  cellulaire;  jusqu'à  présent,  elles  n'ont  jamais  été 
rencontrées  dans  le  protoplasma  cellulaire;  elles  remplissent  dans  le 
noyau  une  fonction  non  seulement  statique  en  rapport  avec  leurs  pro- 
priétés basiques,  mais  même  dynamique,  en  rapport  étroit  avec  leur 
constitution  chimique  et,  grâce  à  leur  haute  teneur  en  arginine,  elles  rem- 
plissent aussi  la  fonction  de  substances  de  réserve  immédiate  pour  la 
synthèse  de  l'acide  nucléinique  pendant  la  multiplication  cellulaire 
ou  pour  la  régénération  synthétique  de  l'acide  nucléinique  pendant  le 
mélabohsme  normal  de  la  cellule.  —  Paul  Boyer. 

Slosse  (Auguste).  —  Considérations  sur  la  présence  des  amino-acides 
dans  le  sang.  —  En  employant  la  méthode  de  Donald  D.  Van  Slyke, 
S.  conclut  à  la  présence  constante  des  amino-acides  dans  le  sang  veineux 

—  33  — 

ANN.   BIOL.   —  T.    I   (1922-1923)  3 


34  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

de  l'homme;  la  teneur  du  sang  en  azote  aminé  varie  de  3  à  10  miJligr. 
pour  100  cm^  de  plasma,  de  sérum  ou  de  sang  total.  S.  étudie  ensuite  le 
sort  des  acides  aminés  absorbés  par  les  organes  et  leur  rôle  dans  la  répa- 
ration et  la  régénération  des  cellules.  —  Paul  Boyer. 

Bayliss  (  W.  M.).  —  Sur  V existence  de  sels  de  protéines  dans  le  sang.  — - 
Les  protéines  du  sérum  ne  se  combinent  d'une  façon  sensible  ni  avec 
les  acides,  ni  avec  les  bases  dans  les  limites  de  la  concentration  d'ion- 
hydrogène  possible  dans  le  sang.  Les  changements  de  charge  électrique 
que  l'on  observe  dans  le  voisinage  immédiat  du  point  isoélectrique 
peuvent  être  dus  à  une  adsorption  de  surface  des  ions-hydrogène  ou  des 
ions-hydroxyles.  —  Paul  Boyer. 

Judd-Lewis  (S.).  —  Les  spectres  d' absorption  de  V ultra-violet  et  la  rota- 
tion optique  des  protéines  des  sérums  du  sang.  — -  Le  but  essentiel  était 
de  connaître  la  contribution  de  chaque  élément  protéique  du  sérum  à 
la  courbe  du  spectre  d'absorption  de  l'ultra-violet  du  sérum  du  sang. 
L'expérience  a  fait  voir  que  la  courbe  d'absorption  de  la  pseudo-globu- 
line  est  constante  et  est  la  même  pour  les  variétés  humaines  et  cheva- 
lines. La  courbe  pour  l'euglobuline  diffère  beaucoup  de  celle  de  la  pseudo- 
globuline,  pour  les  coefficients  d'extraction,  mais  non  dans  sa  forme 
générale.  Ceci  vient  à  l'appui  de  l'opinion  que  les  différences  entre 
pseudo-globuline  et  euglobuline  ne  résultent  pas  de  différences  dans  la 
structure  de  la  molécule  chimique.  Les  courbes  d'absorption  pour  les 
variétés  chevalines  et  humaines  d'albumine  ont  été  montrées  être  les 
mêmes,  à  part  une  proportion  constante  dans  leur  grandeur,  et  cette 
différence  peut  être  due  à  l'addition  physique,  ou  peut-être  chimique 
d'un  agrégat  à  pouvoir  d'absorption  sélectif  nul  ou  faible  —  par  exemple 
un  amino-acide  aliphatique  ou  un  polypeptide  —  au  principal,  ou  agrégat 
absorbant.  L'étroite  similitude  de  forme  de  toutes  les  courbes,  une  fois 
corrigées  à  une  commune  amplitude,  et  le  fait  que  les  amplitudes  sont 
presque  toutes  des  multiples  simples  d'un  facteur  commun  indique  une 
similitude  de  constitution  parmi  ces  protéines,  et  une  «  concentration  » 
variable  du  groupe  actif.  La  comparaison  entre  les  absorptions  des  pro- 
téines du  sérum  humain  révèlent  des  bandes  d'absorption  un  peu  plus 
grandes  en  dimensions  pour  le  cheval  que  pour  l'homme.  Les  propriétés 
optiques  des  protéines  du  sérum  ont  été  étudiées  avec  des  résultats  assez 
satisfaisants,  et  des  processus  ont  été  élaborés  pour  la  séparation  et  la 
purification  des  protéines.  —  H.  de  Varigny. 

Powers  (Edwin  B.).  —  Les  réserves  alcalines  du  sang  des  poissons  et 
le  milieu.  —  Certains  poissons  marins  sédentaires  peuvent  modifier  les 
réserves  alcalines  de  leur  sang  pour  s'adapter  aux  variations  de  la 
tension  du  gaz  carbonique  ou  de  l'oxygène  de  l'eau  de  mer.  Chez  les 
poissons  migrateurs,  tels  que  les  harengs  des  côtes  du  Pacifique,  ce 
pouvoir  est  beaucoup  moins  développé  quand  ils  le  possèdent.  ^  Paul 
Boyer. 

Liittichau  (A.).  —  Recherches  sur  r action  des  protéines  hétérogènes 
dans  Vorganisme.  —  Protéines  hétérogènes  et  ghjcose  dans  le  sang.  —  Un 
certain  nombre  de  substances  protéiques,  comme  les  ovoprotéines,  les 
protéines  de  la  salive,  la  caséine,  peuvent  produire  de  l'hyperglycémie, 
si  elles  sont  injectées  dans  la  circulation,    mais  on  n'observe  pas  de 

—  3i  — 


MUTATIONS   DE    MATIÈRE  3a 

glycosurie.  L'hyperglycémie  ne  se  produit  pas  avec  l'ovalbumine,  elle 
est  constante  au  contraire  avec  les  ovoglobulines  même  injectées  en 
petite  quantité,  toutefois  on  peut  admettre  qu'elles  agissent  comme  un 
ferment,  car  elles  n'ont  aucune  action  diastasique  sur  le  glycogène  en 
dehors  de  l'organisme.  Le  rapport  entre  les  protéines  trouvées  dans 
l'urine  et  celles  injectées  est  rarement  supérieur  à  la  moitié,  en  général 
il  est  inférieur  au  tiers,  une  certaine  quantité  de  ces  substances  ne  passe 
donc  point  à  travers  l'organisme.  Dans  les  expériences  avec  l'ovalbu- 
mine, L.  attribue  l'hyperglycémie  à  une  augmentation  de  la  mobilisa- 
tion de  la  glycose  plutôt  qu'à  une  diminution  de'  sa  combustion,  il  ne 
croit  pas  à  une  action  inhibitrice  sur  l'hormone  pancréatique,  ni  à  un 
effet  stimulant  sur  la  sécrétion  surrénale,  mais  il  croit  que  ces  protéines 
injectées  ont  plus  vraisemblablement  une  action  sur  le  foie  et  déter- 
minent une  plus  grande  transformation  de  glycogène  en  glycose.  —  Paul 

BOYER. 

Howell  (  W.  H.).  —  Noie  relalive  à  Vaclion  pholodynamiqiie  de  Vhémalo- 
porphyrine  sur  le  fibrinogène.  —  Tandis  que  les  rayons  ultra-violets 
éloignés  causent  la  précipitation  du  fibrinogène,  cette  réaction  est  empê- 
chée par  la  présence  de  l'hématoporphyrine.  L'effet  de  ce  sensibilisateur 
est  de  rendre  les  lumières  visible  et  ultra-violette  capables  de  changer 
le  fibrinogène  en  une  forme  plus  soluble  de  protéine.  Le  fibrinogène, 
insoluble  dans  l'eau,  est  changé  en  une  protéine  soluble  dans  l'eau, 
protéine  non  précipitée  par  la  chaleur  et  non  coagulée  par  l'action  de  la 
thrombine.  Cette  modification  est  analogue  à  celle  que  produit  l'action 
des  alcalis.  Il  semble  que  l'hématoporphyrine  déclanche  ou  facilite 
l'action  de  la  lumière  à  la  façon  d'un  catalyseur.  —  Paul  Boyer. 

Loeb  (Jacques).  —  La  cause  de  Vinfluence  des  éleclrolytes  sur  cerlaines 
propriétés  physiques  des  protéines.  —  Lorsqu'on  considère  la  concentra- 
tion des  ions  H,  les  réactions  chimiques  des  protéines  peuvent  être 
expliquées  par  les  lois  stœchiométriques  de  la  chimie  classique,  tandis  que 
l'influence  des  électrolytes  sur  certaines  propriétés  physiques  des  solu- 
tions de  protéine,  telles  que  leur  F.  E.  M.,  leur  pression  osmotique,  leur 
viscosité,  leur  gonflement,  s'explique  par  une  condition  d'équilibre 
connue  de  la  chimie  physique  classique  :  l'équilibre  de  la  membrane  de 
Donnan.  —  Paul  Boyer. 

Fonder  (E.).  —  Uaclion  hémolylique  du  glycocholale  de  sodium.  — • 
1°  Le  taurocholate  et  le  glycocholate  de  sodium  doivent  être  considérés 
comme  des  colloïdes;  ils  protègent  l'or  colloïdal  contre  la  précipitation 
des  électrolytes;  2°  le  glycocholate  est  faiblement  hémolytique.  Si  on  y 
ajoute  des  proportions  appropriées  d'histamine  ou  d'histidine,  on  obtient 
un  mélange  très  hémolytique,  bien  que  l'histamine  et  l'histidine  elles- 
mêmes  ne  soient  pas  hémolytiques.  La  réaction  du  liquide  hémolysant 
agit  sur  la  vitesse  de  l'hémolyse;  3°  l'histamine  amenée  au  contact  des 
cellules  du  sang  les  rend  réfractaires  à  l'hémolyse  par  le  mélange  hista- 
mine-glycocholate.  L'histidine  agit  pareillement.  Ceci  paraît  tenir  à 
quelque  changement  dans  les  cellules  elles-mêmes  et  non  pas  simple- 
ment à  la  présence  d'histamine  dans  le  liquide;  4»  les  cellules  sanguines 
qui  sont  rapidement  hémolysées  par  le  glycocholate  et  l'histamine 
deviennent  réfractaires  si  la  solution  a  attendu,  mais  le  fait  est  moins 
évident  avec  une  suspension  ancienne  qu'avec  une  fraîchement  préparée; 

—  35  — 


36  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

5°  les  solutions  de  peptone  et  d'albumine  de  sérum,  et  la  pituitrine 
produisent  une  hémolyse  rapide  quand  on  les  ajoute  au  glycocholate 
de  sodium,  et  aussi  l'effet  protecteur  quand  on  les  ajoute  aux  cellules 
sanguines.  Ce  dernier  effet  se  produit  aussi  bien  in  vivo  qu'/n  vitro. 
Ces  faits  peuvent  tenir  à  la  présence  d'histamine  ou  de  substances  alliées; 
6°  divers  faits  donnent  à  penser  que  ces  phénomènes  tiennent  surtout 
à  une  perturbation  de  la  tension  superficielle  du  genre  de  celle  qu'on 
observe  dans  les  solutions  colloïdales.  Ils  ne  peuvent  s'expliquer  par  la 
théorie  d'après  laquelle  le  sel  biliaire  dissoud  l'enveloppe  du  corpuscule: 
7°  des  suspensions  de  cellules  dérivées  du  sang  tiré  dans  un  liquide  qui 
empêche  la  coagulation  se  comportent  autrement  que  des  suspensions 
de  cellules  dérivées  du  sang  tiré  dans  un  liquide  permettant  à  la  coagu- 
lation de  se  produire;  8°  le  sérum  du  sang  confère  ainsi  une  protection 
contre  l'hémolyse  par  le  mélange  glycocholate-histamine;  9°  la  présence 
du  sérum  du  sang  inhibe  l'action  hémolytique  du  taurocholate  et  du 
glycocholate  de  sodium.  —  H.  de  Varigny. 

Morgan  (E.  J.),  Stewart  (C  P.)  et  Hopkins  (F.  G.).  —  Sur  F  oxydation 
anaérobie  et  aérobie  de  la  xanthine  et  de  Vhypoxanthine  par  les  tissus 
et  le  lait.  —  En  présence  du  bleu  de  méthylène,  certains  tissus  animaux 
sont  en  état  d'amener  l'oxydation  de  la  xanthine  et  de  l'hypoxanthine 
jusqu'à  l'acide  urique,  sous  conditions  strictement  anaérobies.  Les  pro- 
babilités sont  que  le  système  catalytique  responsable  de  l'oxydation 
anaérobie  n'est  pas  distinct  de  celui  qui  règle  l'oxydation  en  présence  de 
l'oxygène. 

Le  lait  contient  le  même  système  catalytique,  ou  un  système  voisin, 
et  peut  amener  une  rapide  oxydation  des  bases,  de  façon  aérobie  et 
anaérobie.  Il  fournit  un  milieu  commode  pour  l'étude  du  processus. 
Le  catalyseur  dans  le  lait  est  hautement  spécifique  :  aucun  dérivé 
de  l'ordre  des  purines,  en  dehors  de  l'adénine,  la  xanthine  et  l'hypo- 
xanthine ne  s'est  le  moins  du  monde  révélé  capable  de  provoquer  la 
réduction  du  bleu  de  méthylène  dans  le  lait.  La  première  de  ces  subs- 
tances n'est  pas  oxydée  directement.  Le  lait  contient  un  peu  d'adénase 
et  l'adénine  est  en  conséquence  lentement  convertie  en  hypoxanthine. 

Mais  quand  on  ajoute  de  l'hypoxanthine  ou  de  la  xanthine  à  du  lait 
frais  contenant  du  bleu  de  méthylène,  ce  dernier  est  rapidement  réduit. 
Des  observations  quantitatives  montrent  que  quand  les  bases  sont  en 
concentration  équimoléculaire,  l'hypoxanthine  réduit  deux  fois  aussi 
vite  que  la  xanthine. 

L'acide  urique  est  donc  produit  avec  la  même  vitesse  dans  les  deux 
cas,  la  première  base  fixant  deux  atomes  d'oxygène  dans  le  temps  où 
la  seconde  en  fixe  un.  Les  probabilités  sont  que  le  catalyseur  est  le 
même  dans  les  deux  cas. 

Dans  les  expériences  aérobies  avec  le  lait  frais,  d'autre  part,  l'hypo- 
xanthine prend  deux  fois  le  temps  que  prend  la  xanthine  pour  se  conver- 
tir complètement  en  acide  urique.  Les  auteurs  discutent  les  raisons  pro- 
bables de  cette  différence  entre  les  événements  anaérobies  et  les  aérobies. 

Les  tissus  du  rat  ont  été  considérés  comme  ne  contenant  pas  d'oxy- 
dase  de  xanthine.  C'est  une  erreur  :  ils  oxydent  les  deux  bases  des  deux 
façons  aérobie  et  anaérobie.  Ce  résultat  donne  à  penser  que  les  organes 
spéciaux  d'autres  animaux  supposés  ne  pas  posséder  d'oxydant  peuvent, 
en  certains  cas  au  moins,  être  capables  d'oxyder  les  bases  dans  des 
conditions  bien  définies.  —  H.  de  Varigny. 

—  36  — 


iMUTATlOxNS   DE  MATIKRE  37 

c)  Maignon  (F.)-  —  Recherches  sur  le  rôle  des  graisses  dans  V ulilisalion 
des  albuminoïdes.  —  Les  corps  gras  ne  sont  pas  générateurs  de  glycogène 
chez  les  animaux  à  sang  chaud  non  hibernants.  Ce  sont  donc  les  aliments 
par  excellence  des  diabétiques.  Substitués,  en  plus  ou  moins  grande 
proportion,  aux  hydrates  de  carbone  et  associés  au  bicarbonate  de  soude 
pour  empêcher  l'acidité  urinaire  de  s'élever  sous  l'influence  d'un  tel 
régime,  ils  diminuent  l'acétonurie  et  relèvent  l'état  général  du  diabé- 
tique. De  plus,  les  corps  gras  interviennent  dans  l'utilisation  des  pro- 
téines alimentaires  dont  ils  diminuent  la  toxicité  et  augmentent  le  ren- 
dement nutritif.  Le  rapport  adipo-protéique  revêt  une  importance  capi- 
tale, puisque  c'est  lui  qui  règle  l'utilisation  de  l'azote,  il  existe  un 
minimum  de  graisse  nécessaire  à  l'utilisation  économique  et  non  toxique 
de  l'albumine.  La  ration  normale  du  sujet  adulte  doit  contenir  la  quan- 
tité d'albumine  correspondant  à  l'usure,  le  minimum  de  graisse  néces- 
saire à  l'utilisation  économique  et  non  toxique  de  l'albumine,  une 
quantité  d'hydrate  de  carbone  représentant  l'énergie  exigée  pour  l'en- 
tretien du  travail  physiologique  et  la  production  du  travail  musculaire. 

Paul   BOYER. 

Stephenson  (M.)  et  Whetham  (M.  D.).  —  Eludes  sur  le  mélabolisme 
des  graisses  chez  le  bacille  de  la  fléole.  —  Les  auteurs  ont  suivi  de  près 
la  croissance  du  bacille  en  question  sur  un  milieu  consistant  en  sels 
minéraux,  comprenant  de  l'ammoniaque  comme  unique  source  d'azote, 
du  glucose  et  de  l'acétate  de  sodium.  La  formation  de  l'azote  protéinique 
et  celle  de  la  graisse  (deux  portions,  avec  et  sans  phosphatide)  ont  été 
suivies  pas  à  pas  et  rapprochées  de  la  disparition  du  glucose  et  de 
l'acétate  du  milieu  de  culture.  On  a  cherché  à  isoler  des  produits  de 
décomposition  intermédiaires  du  glucose,  mais  en  vain.  On  a  cherché 
à  voir  si  l'organisme  peut  vivre  sur  des  produits  intermédiaires  possibles 
de  la  désintégration  du  glucose.  Sur  l'acide  lactique  (sous  forme  de 
lactate),  la  croissance  est  très  semblable  à  celle  qui  se  fait  sur  glucose 
seul.  L'acide  lactique  pourrait  être  totalement  utilisé,  et  la  protéine  et 
la  graisse  se  formerait  comme  en  milieu  de  glucose.  Sur  acide  acétique 
(acétate  de  sodium),  croissance  négligeable,  et  l'acide  acétique  n'était 
pas  attaqué  par  l'organisme.  (Description  d'une  nouvelle  manière 
d'estimer  l'acide  acétique.)  Sur  acides  acétique  et  lactique  (acétate  et 
lactate),  la  croissance  montre  que  la  présence  de  l'acide  lactique  aide 
l'organisme  à  utiliser  l'acide  acétique.  Le  glucose  aussi  aide  à  utiliser 
l'acide  acétique.  Une  comparaison  de  la  composition  de  la  croissance 
sur  ces  milieux  montre  que  l'acide  acétique  utilisé  en  présence  de  l'acide 
lactique  ou  du  glucose  sert  non  à  augmenter  la  croissance  générale  de 
l'organisme,  mais  à  accroître  la  proportion  de  matériaux  lipoïdes  formée. 
C'est  là  un  effet  spécifique  de  l'acide  acétique  :  le  fait  ne  tient  pas  sim- 
plement à  une  plus  grande  concentration  d'aliments  hydrocarbonés. 
Les  expérimentateurs  ont  cherché  si  le  comportement  du  bacille  sur 
d'autres  acides  gras  de  chaîne  droite  ressemble  au  comportement 
sur  acide  lactique  (et  glucose)  ou  sur  acide  acétique.  Sur  acide  propio- 
nique  et  sur  butyrique,  la  croissance  fut  pareille  à  ce  qu'elle  est  sur  acide 
lactique  :  l'organisme  put  croître  sur  ces  composés  sans  l'addition  d'autres 
composés  carbonés  et  put  faire  les  synthèses  à  la  fois  de  matières  azotées 
et  de  matières  grasses.  —  H.  de  Varigny. 

Lombroso  (Ugo).  —  Action  de  l'acide  chlorhydrique  sur  réchange  des 
graisses  dans  le  foie  survivant.  —  En  administrant  à  un  chien  à  jeun 

—  37  — 


38  ANNEE  BIOLOGIQUE 

une  solution  d'HGi  (0,5  %  —  1  %)  soit  par  la  bouche,  soit  par  intro- 
duction directe  dans  le  duodénum,  le  foie  survivant  (après  extraction 
de  l'animal  et  circulation  artificielle)  détruit  les  graisses  dans  une  pro- 
portion moyenne  de  '1/10,  chiffre  égal  et  même  supérieur  à  celui  que 
l'on  trouve  en  expérimentant  sur  des  foies  extraits  d'un  animal  pendant 
la  période  digestive.  Au  contraire,  sur  l'animal  dépancréatisé  et  à  jeun, 
l'administration  d'HCl  n'agit  plus,  le  foie  survivant  ne  détruit  plus  ou 
faiblement  les  graisses.  L'activité  fonctionnelle  du  foie  dans  les  échanges 
des  graisses  dépend  donc  de  l'action  de  HCl  dans  le  duodénum  et  non 
de  l'absorption  de  produits  spéciaux  de  la  digestion.  HCl  ne  semble 
pas  avoir  une  action  directe  sur  le  tissu  hépatique,  mais  après  sa  péné- 
tration dans  le  duodénum,  en  même  temps  qu'il  excite  la  sécrétion  externe 
du  pancréas,  il  excite  aussi  une  fonction  interne  du  pancréas  qui  prend 
une  part  importante  dans  l'échange  des  graisses.  —  Paul  Boyer. 

Quagliariello  (G.).  —  Propriétés  chimiques  el  physico-chimiques  des 
muscles  et  des  sucs  musculaires.  VII.  Les  graisses,  la  choleslérine  el  les 
lipoïdes  du  suc  des  muscles  striés  de  chien.  —  En  soumettant  à  une  centri- 
fugation  longue,  énergique  et  répétée  le  suc  des  muscles  striés  de  chien, 
on  obtient  un  suc  dépourvu  de  graisse  visible  au  microscope  ou  séparable 
par  centrifugation,  mais  contenant  encore  des  quantités  notables 
d'acides  gras,  de  cholestérine  et  de  phosphore  lipoïdique.  La  majeure 
partie  des  acides  gras  et  de  la  cholestérine  du  suc  est  contenue  dans  les 
granules  de  myosine  que  contient  le  suc  et  la  moitié  de  ces  acides  gras 
s'y  trouve  sous  forme  de  phospholipine.  On  peut  donc  affirmer  que  les 
fibrilles  musculaires  desquelles  dérivent  les  granules  de  myosine  sont 
constituées  en  grande  partie  de  substances  lipoïdiques.  —  Paul  Boyer. 

Przylecki  (St.  J.).  —  L'excrétion  ammoniacale  chez  les  Invertébrés  dans 
les  conditions  normales  et  expérimentales.  —  Le  mécanisme  régulateur  de 
l'excrétion  ammoniacale  est  basé  chez  les  Invertébrés  (Vers,  Mollusques), 
sur  le  même  principe  que  chez  les  Vertébrés,  la  quantité  d'ammo- 
niaque excrétée  dépend,  chez  les  Invertébrés  tout  comme  chez  les 
Mammifères,  de  la  concentration  des  ions  H  de  leur  sang.  Les  grandes 
variations  que  l'on  observe  dans  l'excrétion  de  l'ammoniaque  chez  les 
différentes  espèces  d'Invertébrés  semblent  provenir  de  la  teneur  diffé- 
rente en  bases  minérales  de  leur  milieu  intérieur;  bases  qui  serviraient  à 
neutraliser  les  acides  produits  par  l'organisme,  l'alimentation  dont  les 
cendres  sont  plus  ou  moins  basiques  jouant  probablement  un  grand 
rôle  dans  ces  processus.  — ■  Paul  Boyer. 

Lee  (Olive  Pearl)  et  Tashiro  (Shiro).  —  Eludes  sur  V alcalirjénèse  dans 
les  tissus.  II.  La  production  d' ammoniaque  dans  le  muscle  durant  la  con- 
traction. —  Le  muscle  gastrocnémien  de  la  grenouille  [Rana  pipiens) 
libère  3.83  x  10-''  grammes  de  NH^  par  gramme  de  tissu  et  par 
15  minutes  de  respiration  quand  il  est  au  repos,  et  7.56  x  lO-'^  grammes 
de  NH^  quand  il  se  contracte;  durant  la  contraction  musculaire  ryth- 
mique, la  production  de  NH^  est  ainsi  presque  doublée.  Le  muscle 
tétanisé  ou  lésé  ne  libère  pas  de  NH^,  probablement  à  cause  de  la  pro- 
duction concomitante  d'un  acide  non  volatil.  NH*  retenu  par  le  muscle 
tétanisé  est  libéré  de  nouveau  si  on  laisse  le  muscle  revenir  au  repos, 
ce  qui  ne  se  produit  pas  pour  le  muscle  lésé.  La  quantité  de  NH^  libérée 
par  le  muscle  n'est  que  le  1/4  de  celle  libérée  par  le  nerf.  On  voit  donc 

—  by  — 


MUTATIONS   DE   MATltRE 


39 


l'erreur  qu'on  peut  commettre  dans  le  calcul  du  CO^  des  tissus,  si  l'on 
adopte  la  méthode  de  l'indicateur  direct  seule,  sans  tenir  compte  de  la 
présence  des  corps  basiques  formés  dans  la  solution.  —  Paul  Boyer. 

Pack  (D.  A.)-  —  Chimie  de  la  post-maturalion  et  de  la  germinalion 
des  graines  de  Genévrier.  —  Les  graines  ont  été  placées  sur  du  papier 
mouillé,  dans  des  boîtes  de  Pétri,  et  soumises  à  une  température  de  5° 
environ.  Les  échanges  ne  se  sont  produits  qu'entre  les  matériaux  de 
réserve  déjà  emmagasinés  dans  la  graine.  Les  analyses  ont  été  faites  à 
trois  étapes  :  sur  les  graines  sèches,  au  début  et  au  terme  de  la  germi- 
nation proprement  dite.  La  digestion  des  graisses  et  des  protéines 
est  accompagnée  d'une  synthèse  de  beaucoup  de  composés  métaboliques 
et  de  construction.  Il  se  forme  des  acides,  des  phosphatides,  des  subs- 
tances réductrices,  des  sucres  solubles,  des  pentoses,  des  protéines 
solubles  et  autres  composés  azotés.  Les  lipoïdes  diminuent  de  9,7  % 
pendant  la  post-maturation  et  de  32  %  pendant  la  germination.  Les 
enzymes  s'accumulent.  Les  protéines  sont  hydrolysées  pour  donner 
naissance  à  des  amino-acides,  à  des  composés  nitrés  F^,  avec  une  certaine 
pi'oportion  d'hydrates  de  carbone.  Il  est  évident  que  ce  ne  sont  pas 
seulement  les  protéines,  mais  surtout  les  graisses  qui  contribuent  à 
la  formation  de  l'amidon,  des  sucres  et  des  hydrates  de  carbone  entrant 
dans  la  constitution  de  la  cellulose.  L'azote  demeurant  constant  dans 
les  analyses,  et  aucune  proportion  de  ce  corps  n'étant  ajoutée  aux 
graisses  en  expérience,  l'azote  de  la  chlorophylle  provient  donc  sûre- 
ment des  autres  composés  nitrés.  —  R    Souèges. 

Nagai  (I.).  —  Élude  génétique  et  physiologique  sur  la  formation  de 
Vanthocyanine  et  des  pigments  bruns  chez  les  Plantes.  —  Chez  diverses 
plantes  examinées,  deux  groupes  de  pigments,  les  anthocyanines  et  les 
pigments  bruns  rouge  (phlobaphènes)  ont  pu  être  rattachés  à  des 
substances  chromogènes  qui  précèdent  leur  apparition;  et  dans  certains' 
cas  les  deux  sortes  de  pigments  peuvent  se  former  à  partir  du  même  chro- 
mogène, sous  l'influence  de  divers  agents.  Les  chromogènes  sont  cons- 
titués par  deux  groupes  voisins  de  substances,  une  substance  F  qui 
comprend  les  glucosides  de  certains  flavones  et  flavonols,  et  une  subs- 
tance P  dont  la  constitution  chimique  est  encore  inconnue.  Certains 
pigments  bruns  résultent  de  l'oxydation  des  substances  P  et  F.  Certaines 
anthocyanines  sont  complètement  décolorées  par  l'action  des  oxydases. 
Quand  le  chromogène  F  intervient  seul,  l'anthocyanine  résulte  de  sa 
réduction;  d'autres  phénomènes  peuvent  se  produire  s'il  s'agit  du 
chromogène  P.  Chez  VOryza  saliva,  il  se  forme  de  l'anthocyanine  dans 
les  glumes  et  dans  l'arête  lorsque  toutes  les  conditions  requises  se 
trouvent  réalisées  dans  les  cellules  du  sporophyte  par  la  combinaison 
des  gènes  apportés  par  les  gamètes;  on  peut,  par  un  croisement  conve- 
nable, obtenir  un  hybride  coloré  à  partir  de  parents  qui  ne  le  sont  pas, 
N.  étudie  la  liaison  (linkage)  de  divers  caractères  de  pigmentation  des 
glumes  et  de  la  graine  chez  le  Riz,  et  la  pigmentation  des  graines  de 
Glycine  sofa.  Chez  cette  dernière,  la  formation  des  pigments  et  même  du 
chromogène  peut  être  supprimée  par  l'action  de  facteurs  inhibiteurs 
dominants.  —  Ch.  Pérez. 


—  -ô'j  — 


40  ANNÉE  BIOLOGIQUE 


Mécanismes  physico-chimiques  chez  les  êtres  vivants 

Blackman  (V.  H.)-  —  Osmolic  pressure,  root  pressure,  and  exsudation 
(New  PhyloL,  XX,  106-115,  3  fig.,  1921.)  [42 

Dekhuysen  (C).  —  Les  parois  de  certains  animaux  marins  hal-isoloniques 
sont  bioloqiquement  semi-perméables.  (Arch.  néerl.  physiol.,  V,  563, 
1921.)        '  [42 

Dognon  (A.).  —  A  propos  de  la  pression  osmolique  des  Algues  marines. 
(C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  608,  1922.)  [43 

Leeomte  de  Nouy  (P.).  —  Sur  Véquilibre  superficiel  du  sérum  et  de  quelques 
solutions  colloïdales.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  962  et  1258,  1922.)     [42 

Pekelharing  (C.  A.).  —  Sur  le  mouvement  de  la  pepsine  à  travers  un  gel 
cVagar-agar.  (Arcli.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc.  1921, 
495-508.)  "  "  [43 

a)  Przylecki  (S.  J-).  —  L'échange  de  Veau  et  des  sels  chez  les  amphibiens. 
(Arch.  Internat,  de  Physiologie,  XIX,  II,  15  juillet  1922,  148-159, 
5  tableaux.)  [40 

b)  —  —  Zmiany  cisnieniaosmotycznegozczasierozwojuzaplodnionych 
jaj  vozvielitek.  (Travaux  du  Lab.  de  Physiologie  de  l'Institut  M.  Nencki, 
Soc.  des  Sciences  de  Varsovie,  I,  1921,  10,  1-16.)  [41 

Weiss  (Hermann).  —  Ueber  den  Einfluss  der  nicht  erregenden  Dauer- 
durchslrômung  auf  den  Permeabilitàtszustand  von  Froschmuskeln. 
(Pfluger's  Arch.,  CXCIV,   152-167,   1922.)  [43 


a)  Przylecki  (St.  J.).  —  L'échange  de  Veau  et  des  sels  chez  les  amphi- 
biens. —  La  comparaison  de  l'augmentation  du  poids  des  animaux  à 
anus  fermé  et  ne  pouvant  pas  boire  avec  des  animaux  pouvant  boire 
à  volonté,  immergés  dans  l'eau  des  bassins,  montre  que  les  grenouilles 
ne  prennent  pas  l'eau  par  la  bouche  et  que  l'augmentation  de  leur 
poids  provient  de  l'absorption  de  l'eau  par  la  peau.  L'augmentation 
du  poids  des  animaux  normaux  à  anus  fermé  est  de  16,3  %  du  poids 
primitif  en  24  heures,  elle  est  régulière  jusqu'au  moment  où  la  quantité 
d'urine  recueillie  dans  la  vessie  ne  dépasse  pas  25  %  du  poids  primitif 
de  l'animal.  Dès  lors  elle  tombe  à  13  %  par  24  heures  et  continue  à 
baisser  ensuite.  Les  animaux  à  uretères  obstrués  absorbent  dans  les 
premiers  temps  après  l'opération  (6  à  12  heures)  la  même  quantité  d'eau 
que  les  animaux  normaux,  ensuite  la  quantité  d'eau  absorbée  diminue 
sans  cesse  et  la  différence  avec  le  témoin  s'accentue  progressivement. 
L'absorption  cutanée  de  l'eau  chez  la  grenouille  peut  donc  être  diminuée 
par  l'anurie.  Les  mêmes  résultats  s'observent,  si  on  lie  les  vaisseaux 
sanguins  des  reins.  Si  on  lie  un  seul  uretère,  on  obtient  également  des 
résultats  comparables.  La  quantité  d'eau  absorbée  par  les  animaux 
dans  les  sacs  lymphatiques  desquels  on  a  introduit  un  liquide  hypoto- 

—  40  — 


MÉCANISMES   PHYSICO-CHIMIQUES  41 

nique  est  moindre  également  que  celle  du  témoin.  L'eau  absorbée 
imbibe  les  différents  tissus  de  l'organisme  et  particulièrement  les  muscles 
des  extrémités.  L'immersion  dans  une  solution  saline  hypertonique 
produit  d'abord  une  diminution  de  poids  de  l'animal,  l'eau  est  excrétée 
on  plus  grande  quantité  qu'elle  n'est  absorbée,  ensuite  le  poids  augmente. 
Le  même  phénomène  se  produit  chez  l'animal  à  anus  fermé  mais 
la  chute  de  poids  est  moins  sensible.  De  plus,  le  dosage  de  chlorure 
montre  que  NaCl  est  absorbé  par  la  peau,  KCI  est  également  absorbé 
par  la  peau  de  la  grenouille.  L'absorption  des  sels  par  la  peau  et  l'im- 
possibilité d'excréter  par  les  reins  le  surplus  des  sels  absorbés  provoquent 
une  égalisation  de  la  pression  osmotique  du  liquide  ambiant  et  de  ceux 
de  l'organisme  de  la  grenouille.  La  quantité  de  N  excrétée  par  l'urine 
pendant  24  heures  dépend  de  la  température  du  milieu  et  augmente 
avec  elle,  elle  ne  dépend  pas  du  milieu  extérieur  ni  de  l'eau  absorbée. 
Le  sang  des  animaux  de  la  chambre  humide  contient  plus  de  N  non 
protéique  que  celui  des  animaux  séjournant  dans  l'eau,  et  tandis  que 
chez  ces  derniers  la  concentration  de  N  est  presque  égale  dans  l'urine 
et  dans  le  sang,  elle  est  de  500  %  plus  grande  dans  l'urine  chez  les  gre- 
nouilles de  la  chambre  liumide.  —  Paul  Boyer. 

b)  Przylecki  (.St.  J.).  —  Recherches  sur  la  pression  osmotique  chez  les 
embryons  de  Cladoceres  provenant  des  œufs  fécondés.  —  Les  expériences 
ont  été  faites  avec  les  œufs  du  Daphnia  pulex  eiD.  magna  à  la  tempéra- 
ture de  20°  C.  Les  membranes  d'ephippium  se  comportent  comme  des 
membranes  semi-perméables.  La  pression  osmotique  des  embryons 
provenant  d'oeufs  fécondés  subit  des  variations  notables.  Les  embryons 
les  moins  avancés  ont  une  pression  minimum  (A  =  0.247°  pour  D. 
pulex,  3  heures  et  A  =  0.240°  pour  D.  magna  6  heures  après  le  début 
du  développement).  La  pression  croît  ensuite,  mais  avec  une  vitesse 
décroissante  pour  arriver,  après  30-60  heures,  à  A  =  0.734°-0.740°.  A 
la  période  de  la  pression  maximum  (depuis  72  heures  à  2-4  mois) 
correspond  un  arrêt  du  développement.  Lorsque  le  sommeil  d'hiver 
est  terminé  et  le  développement  recommence,  la  pression  osmotique 
s'abaisse  de  33  %,  pour  monter  ensuite  parallèlement  avec  le  déve- 
loppement. La  pression  osmotique  aux  stades  les  plus  jeunes  (3-6  h.) 
diffère  fort  peu  chez  les  embryons  provenant  d'œufs  parthenogénétiques 
et  chez  ceux  provenant  des  œufs  fécondés,  ce  qui  prouve  que  l'acte  de 
la  fécondation  n'est  pas,  chez  les  Cladoceres,  la  cause  de  l'abaissement  de 
la  pression  osmotique  au  début  du  développement.  L'abaissement 
de  cette  pression  au  moment  où  le  développement  recommence  tient  à 
l'absorption  d'eau  (24,6  %  de  l'abaissement  total)  et  à  l'excrétion  de 
substances  osmotiques  dans  le  liquide  périvitellin  (34,5  %).  Le  reste 
de  l'abaissement  (38,6  %)  doit  être  attribué  probablement  à  l'expulsion 
de  substances  osmotiquement  actives  à  l'extérieur  de  l'œuf,  ou  bien 
à  la  transformation  de  ces  substances  en  corps  moins  actifs. 

Le  liquide  périvitellin  renferme  toujours  des  corps  osmotiques.  Sa 
pression  osmotique,  moins  grande  que  celle  des  embryons,  change  paral- 
lèlement aux  changements  de  cette  dernière.  L'arrêt  du  développement 
qui  a  lieu  à  peu  près  60  heures  après  la  fécondation  provient  d'une 
production  de  corps  osmotiques  à  l'intérieur  de  l'organisme.  L'aug- 
mentation de  la  pression  osmotique  jusqu'à  A  =  0.534°-0.740°  est  la 
cause  de  cet  arrêt.  L'arrêt  du  développement  n'est  pas  accompagné 
d'une  déshydratation  des  embryons.  —  J.  Zweibaum. 

—  il  — 


Ai  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Dekhuysen  (C.)-  —  Les  parois  de  cerlains  animaux  marins  halisolo- 
niques  sont  biologiquemenl  semi-perméables.  — -  Les  invertébrés  marins 
sont  pourvus  de  liquides  cavitaires  isotoniques  au  milieu  où  ils  vivent. 
Si  l'on  prend  comme  test  la  titration  des  chlorures,  la  concentration 
saline  de  l'eau  de  mer  et  celle  de  ces  liquides  s'identifie.  D'où  le  terme 
d'halisotonie.  L'auteur  remarque  que  les  Siponculides,  famille  de 
Géphyriens,  qu'on  range  parmi  les  Vermidiens,  se  prêtent  admirable- 
ment aux  recherches  osmo tiques.  Ce  sont  des  sacs  vermif ormes,  allongés, 
à  parois  musculaires,  couverts  d'un  épithélium  chitineux.  La  cavité 
générale  très  vaste  contient  un  liquide  periviscéral;  elle  est  traversée 
par  un  intestin  et  deux  néphridies  à  pavillon  vibratile  et  débouchant 
en  dehors.  Ces  néphridies  ont  manifestement  la  fonction  de  gonoductes; 
dans  certains  cas,  elles  sont  bourrées  de  produits  d'excrétion,  ce  qui  leur 
a  valu  le  nom  de  tubes  bruns.  De  quelle  manière  ces  Siponculides  entre- 
tiennent-ils l'halisotonie  de  leur  liquide  periviscéral?  Les  expériences 
suivantes  furent  entreprises  pour  répondre  à  la  question  posée.  Des 
Siponculides,  ou  des  Phascolosoma  vulgare,  espèce  très  voisine,  sont  mis 
à  séjourner  dans  une  solution  à  5.45  %  de  nitrate  de  soude,  isotonique 
à  l'eau  de  mer  de  Roscoff  qui  les  débarrasse  vite  des  chlorures.  Puis  ces 
Ph.  ainsi  lavés  sont  placés  dans  l'eau  distillée;  ils  se  gonflent  presque 
aussitôt.  Cinq  minutes  après  on  les  retire,  les  sèche  au  papier  buvard 
et  les  pèse.  Puis  l'on  détermine  les  chlorures  de  l'eau.  On  constate  que 
le  poids  des  Ph.  s'est  accru  considérablement;  mais  l'eau  ne  contient 
que  des  traces  indosables  de  chlorures.  Reportés  dans  l'eau  de  mer  les 
animaux  se  rétablissent  en  quelques  heures.  Voici  les  résultats  de  l'expé- 
rience inverse.  L'on  prépare  une  solution  de  sel  marin  3  fois  1/2  plus 
concentrée  que  l'eau  de  mer.  Les  animaux  y  sont  mis  à  séjourner  pendant 
25  minutes;  à  l'issue  du  séjour  une  pesée  renseigne  sur  l'exacte  diminution 
du  poids  de  l'animal,  ensuite  remis  dans  l'eau  de  mer  où  il  se  rétablit. 
Il  est  en  outre  assez  facile,  en  donnant  un  coup  de  ciseaux  à  l'extrémité 
postérieure  du  tronc  où  l'intestin  fait  défaut,  de  recueillir  le  liquide 
periviscéral  des  animaux,  de  déterminer  sur  des  témoins  son  volume  et 
sa  teneur  en  Cl  évolué  en  NaCl,  et  sur  les  animaux  soumis  aux  épreuves 
osmotiques  les  variations  dudit  volume  et  de  ladite  teneur  en  Cl.  Or,  il 
résulte  des  déterminations  sufTisamment  nombreuses  effectuées  par  l'au- 
teur que  la  «  paroi  des  Siponculides  est  biologiquement  semiperméable  ». 
La  question  de  savoir  comment  l'animal  parvient  à  acquérir  et  à 
garder  l'halisotonie,  malgré  la  semi-perméabilité  biologique  des  parois, 
reste  sans  réponse.  —  P.  Giraud. 

Blackman  (V.  H.).  —  Pression  osmolique,  pression  dans  la  racine 
el  exsudation.  —  L'auteur  critique  les  explications  que  Lepeschkin 
a  antérieurement  fournies,  au  sujet  de  l'exsudation  d'eau  par  le  sporan- 
giophore  de  Pilobolus  et  par  les  hydrathodes  pluricellulaires  des  feuilles 
de  Phaseolus,  pour  rendre  compte  du  passage  de  l'eau  des  cellules 
vivantes  dans  l'intérieur  des  éléments  morts  du  bois.  Dans  l'état  actuel 
de  nos  connaissances  sur  le  dynamisme  cellulaire,  le  processus  certain 
de  l'exsudation  et  le  mécanisme  de  la  pression  osmotique  ne  peuvent 
être   définitivement   établis.   —   R,   Souèges. 

Lecomte  du  Nouy  (P.).  —  Sur  r  équilibre  superficiel  du  sérum  et  de 
quelques  solutions  colloïdales.  —  L.  observe  qu'à  température  constante 
la  tension  superficielle  du  sérum  sanguin  et  des  solutions  d'oléate  de 

—  42  — 


MfcCANIS^IES   PHVSIGO-CHIMIQUES  43 

soude,  de  glycocholate  et  de  taurocholate  de  soude,  de  saponine,  diminue 
rapidement  en  fonction  du  temps  pendant  les  10  premières  minutes, 
et  ensuite  plus  lentement;  la  courbe  du  phénomène  est  très  voisine  de 
celle  des  phénomènes  d'adsorption.  Il  en  est  de  même  pour  le  sérum 
dilué  avec  la  solution  isotonique  de  NaCl.  L.  a  en  outre  étudié  les  modi- 
fications qui  se  produisent  quand  on  laisse  les  solutions  en  question 
s'évaporer.  —  H.  Cahdot. 

Pekelharing  (C.  A.).  —  Sur  le  mouvement  de  la  pepsine  à  travers  un 
gel  tVagar-acjar.  —  P.,  étudiant  le  mouvement  de  'la  pepsine  dans  un  gel 
d'agar-agar  contenant  de  la  protéine,  substance  que  la  pepsine  peut 
attaquer,  constate  que  l'enzyme  progresse  dans  ce  gel  dans  le  même  laps 
de  temps  beaucoup  plus  loin  que  dans  un  gel  sans  protéine.  Ceci  confirme 
la  grandeur  considérable  de  la  molécule  de  pepsine,  grandeur  que  d'autres 
expériences  ont  rendu  du  reste  vraisemblable.  D'un  autre  côté,  l'influence 
de  la  protéine  sur  le  mouvement  de  la  pepsine  à  travers  un  gel  plaide 
en  faveur  de  l'hypothèse  que  l'union  de  l'enzyme  au  «  zyraoteel  »  doit 
être  attribuée  non  seulement  à  l'adsorption  mais  également  à  une 
toute  autre  cause  dépendant  de  la  structure   des   molécules.  —  Paul 

BOYER. 

Dognon  (A.).  —  ^4.  propos  de  la  pression  osmolique  des  Algues  marines. 
—  Chez  Saccorhiza,  par  suite  de  la  diminution  de  la  teneur  en  mannite, 
la  pression  osmotique  baisse  beaucoup  d'août  à  février,  moment  auquel 
l'algue  tend  vers  l'isotonie.  Le  balancement  osmotique  des  sels  et  des 
sucres  est  sans  doute  limité  par  une  concentration  maxima  en  sels 
voisine  de  celle  de  l'eau  de  mer.  —  H.  Cardot. 

Weiss  (Hermann).  —  Influence  des  courants  électriques  prolongés,  non 
excitants,  sur  la  perméabilité  des  muscles  de  grenouille.  —  Le  muscle  gas- 
trocnémien  est  placé  dans  un  tube  en  U  rempli  de  solution  de  Ringer; 
ce  tube  est  parcouru  par  un  courant  non  excitant,  les  électrodes  étant 
placées  à  une  distance  suffisante  pour  que  les  produits  d'électrolyse  ne 
puissent  agir  sur  le  muscle.  Dans  ces  conditions,  on  constate  que  pendant 
le  passage  du  courant,  la  perméabilité  des  parois  musculaires  est  aug- 
mentée, cette  augmentation  de  perméabilité  se  traduisant  par  une 
augmentation  de  l'élimination  d'acide  phosphorique,  une  diminution  de 
l'excitabilité  du  muscle  et  la  production  plus  précoce  de  la  paralysie 
potassique.  —  H.  Cardot. 


Phénomènes  généraux  de  l'immunité  chez  les  animaux 

et  les  végétaux 

a)  Arloing  (F.)  et  Langeron  (L.).  —  L'anaphylaxie  dans  la  série  animale. 
Choc  anaphylactique  expérimental  chez  le  pigeon.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVII,  632,  22  juillet  1922.) 

[L'anaphylaxie   expérimentale   peut   être   obtenue   chez   le   pigeon 
par   injection   préparante   et   déchaînante   de   sérum   de   cheval.    La 

—  4b  — 


44  ANNEE  BIOLOGIQUE 

voie  péritonéale  est  la  plus  favorable.  Le  choc  est  marqué  par  la 
parésie  des  ailes,  du  prurit  et  une  crise  hémoclasique  avec  leuco- 
pénie  typique.  —  H.  Cardot. 

b)  —  —  U anaphijlaxie  dans  la  série  animale.  Batraciens  el  poissons. 
(C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXVII,  634,  22  juillet  1922.) 

[Malgré  des  conditions  expérimentales  très  variées,  A.  et  L.  n'ont 
pu  réaliser  l'anaphylaxie  chez  les  Vertébrés  à  sang  froid.  —  H.  Cardot. 

Delcourt-Bernard  (E.).  —  La  fonction  antixénique  des  plaqueltes  san- 
guines est-elle  active  ou  passive^  (Arch.  Int.  de  Physiologie.  XIX, 
3,  20  août  1922,  298-308.)  [49 

a)  De  Waele  (H.).  —  Sur  les  modifications  de  la  composition  du  sang  au 
cours  du  choc  anaphylactique.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII, 
août-déc.  1921,  84-91.)  [47 

b)  —  —  Essai  de  séparation  de  V antithrombine  et  d' immunisation 
passive  contre  V  intoxication  protéinique.  (Ibid.,  XIX,  fasc.  I.  33-73, 
15  avril  1922.)  [47 

Drzewina  (A.)  et  Bohn  (G.).  —  Immunisation  des  Convolula  contre  V ac- 
tion du  chlorure  de  potassium  par  des  doses  plus  fortes  que  la  dose  rapi- 
dement morlelle.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  252,  1922.)       [51 

Duprez  (Ch.).  —  Action  antianaphylactique  des  lipoïdes.  (C.  R.  Soc.  de 
Biologie,  LXXXVI,  285,  1922.) 

[Cette  action  est  générale.  — -  H.  Cardot. 

Firket  (Jean).  —  Recherches  sur  la  régénération  des  plaquettes.  (G.  R. 
Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  84,  1922.)  [50 

Govaerts  (Paul).  —  La  fonction  antixénique  des  plaquettes  sanguines. 
(Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVI,  fasc.  I,  1-20,  2  graph.,  5  fig.)       [49 

Haan  (J.  de).  —  La  phagocytose  considérée  comme  tesl  de  la  vie  des  leu- 
cocytes.  (Pfluger's  Archiv.,   CXCIV,  448-468,   1922.)  [50 

a)  Kepinow  (Léon).  —  Surrénales  et  anaphylaxie.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVII,  327,  1922.)  "[45 

b)  —  —  Anaphylaxie  chez  les  animaux  éthyroïdés,  nourris  avec  de 
la   thyroïde.  (Ibid.,  409,   1922.) 

[En  administrant  au  cobaye  éthyroïdé  une  préparation  thyroï- 
dienne, l'aptitude  à  l'anaphylaxie  active  est  récupérée;  le  sérum 
des  animaux  éthyroïdés  et  sensibilisés  recouvre  son  aptitude  à  la 
transmission  passive  de  l'hypersensibilité  à  des  animaux  neufs,  en 
administrant  le  produit  en  question  pendant  la  période  de  sensi- 
bilisation. —  H.  Cardot. 

c)  —  —  Contribution  àja  question  du  rôle  de  la  glande  thyroïde  dans 
le  phénomène  d' anaphylaxie.  (Ibid.,  494,  1922.)  [45 

Kopaczewshi  (W.).  —  La  différenciation  des  phénomènes  de  choc  par 
contact.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1034,  1922.)  [49 

a)  Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Résistance  des  femelles 
en  gestation  aux  chocs  anaphylactiques  el  anaphylactoïdes.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLXXIV,  495,  1922.)  [46 

b)  —     —     Sur  les  chocs  traumatiques.   (Ibid.,   776,   1922.) 

—  Vi  — 


PHÈNOiMÈNI^S   GÉNKRAUX  DE  L'IMMUNITÉ  43 

[Le  choc  anaphylactique  et  le  choc  physique  dépendent  de  la 
même  cause  physique.  L'expérience  montre  que  les  accidents  déchaînés 
par  l'injection  de  filtrat  de  muscle  broyé  sont  dus  à  la  floculation  des 
colloïdes  tissulaires  lorsque  ceux-ci  sont  mélangés  par  le  broyage. 
L'étude  de  la  marche  de  la  floculation  dans  le  filtrat  rend  compte 
de  certains  des  symptômes  observés  dans  le  choc.  —  H.  Cardot. 

Mendeleeîf  (P.)-  —  Spécificité  des  phénomènes  anaphylacliques  et  concen- 
Iralion  en  ions  H  des  sérvms.  (Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  393,  1922.) 
[Les  abaissements  successifs  du  pli  caractéristiques  de  l'état 
anaphylactique  ne  peuvent  être  produits  que  par  l'action  répétée 
d'un  même  colloïde;  il  semble  donc  s'agir  d'un  phénomène  spéci- 
fique. —  H.  Cardot. 

a)  Nolf  (P.).  —  L'action  coagulante  du  chloroforme  sur  le  plasma  d'oiseau. 
(Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVI,  fasc.  IV,  juillet  1921,  374-447, 
28   tableaux.)  [47 

b)  —  —  Le  choc  Ihromboplastique  de  Voiseau.  {Ihid.,  Xyi  l,is.S:C.  m, 
15  févr.  1922,  271-336.)  [48 

c)  —  Action  du  chloroforme  sur  les  propriétés  hémolijtiques  du  plasma 
de  Chien.  (Bull.  Acad.  roy.  Belg.,  Cl.  Se,  [5],  VIII,  466-478,  1922.)    [48 

Paillot  (A.).  — •  Rôle  des  humeurs  dans  la  destruction  extra-cellulaire  des 
microbes  chez  les  Insectes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  876,  1921.)       [51 

Pickering  (J.  W.)  and  Hewitt  (J.  A.).  —  The  action  of  Peptone  on  Blood 
and  immuniti]  thereto.   (Proc.   Roy.   Soc,   B.   653,   367-383.)  [50 

Roskam  iJ.).  —  Le  rôle  du  plasma  dans  F  agglutination  des  globulins 
(plaquettes).  A  propos  de  la  note  de  P.  Govaerls.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVII,  88,   1922.)  [49 

WoUman  (E.).  —  La  méthode  des  élevages  aseptiques  en  physiologie. 
(Arch.   Int.   de   Physiologie,   XVIII,   août-déc.    1921,    194-199.)        [50 

Zunz  (Edgard)  et  Van  Geertruyden-Bernard  (Marthe).  —  Recherches 
sur  Faction  de  Vhirudine  sur  les  accidents  anaphylactiques  et  sur  les 
effets  de  Vinjeclion  intraveineuse  de  sérum  traité  par  Vagar.  (Arch. 
Int.  de  Physiologie,  XX,   1,  31  oct.  1922,  79-102.)  [46 


a)  Kepinow  (Léon).  —  Surrénales  et  anaphylaxie.  —  Dans  une  série 
d'expériences  faites  sur  le  Cobaye,  K.  montre  que  l'enlèvement  de  la 
majeure  partie  des  surrénales  n'empêche  pas  le  choc  anaphylactique, 
quand  l'injection  préparante  est  faite  après  l'opération;  les  cobayes  à 
fonction  surrénale  insuffisante  se  montrent  dans  l'anaphylaxie  active 
plus  sensibles  au  choc  que  les  normaux;  cette  sensibilité  accrue  ne  se 
manifeste  pas  dans  l'anaphylaxie  passive,  —  H.  Cardot. 

c)  Kepinow  (Léon).  —  Contribution  à  la  question  du  rôle  de  la  glande 
thyroïde  dans  le  phénomène  cV anaphylaxie.  —  K.  a  constaté  qu'il  manque 
dans  le  sang  des  animaux  thyroïdectomisés  et  sensibilisés  une  substance 
nécessaire  à  la  production  du  choc  anaphylactique.  Il  lui  paraît  probable 
que  la  thyroïde  intervient  dans  la  production  de  substances  nécessaires 


46  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

à  l'anaphylaxie;  au  contraire,  dans  aucun  fait  d'immunité,  on  n'y  a 
indication  que  la  formation  d'anticorps  est  subordonnée  à  cette  glande. 
—  H.  Gardot. 

a)  Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Résistance  des  femelles  en 
gestation  aux  cJiocs  anaphylactiques  et  anaphylactoïdes.  —  Pendant  la 
gestation,  la  femelle  de  cobaye  montre  une  résistance  particulière  au 
choc  anaphylactique,  au  choc  barytique  ou  au  choc  épileptique.  En 
réalité,  cette  résistance  au  choc  peut  apparaître  chaque  fois  que  la 
masse  sanguine  est  augmentée  ou  diminuée,  et  ceci  aussi  bien  chez  le 
mâle  que  chez  la  femelle.  Dans  le  cas  de  la  femelle  en  gestation  par 
exemple,  il  suffît  de  lui  soustraire  environ  un  dixième  du  volume  de 
son  sang  pour  que  la  résistance  disparaisse;  elle  relève  donc  d'une  aug- 
mentation de  la  masse  sanguine;  pour  une  saignée  deux  fois  plus  forte, 
l'injection  déchaînante  devient  de  nouveau  sans  effet  :  il  faut  donc  pour 
que  les  chocs  se  produisent  une  quantité  de  sang  normale.  —  H.  Gardot. 

Zunz  (Edgard)  et  Van  Geertruyden-Bernard  (Marthe).  —  Recherches 
sur  Vaclion  de  Vhirudine  sur  les  accidents  anaphylactiques  et  sur  les 
effets  de  Vinfection  intraveineuse  de  sérum  traité  par  Vagar.  — ■  L'injec- 
tion intraveineuse  de  2  1/2  à  5  mgr.  d'hirudine  (par  250  gr.  de 
cobaye)  pratiquée  2  h.  1/2  à  6  heures  avant  l'injection  de  la  dose  de 
sérum  de  cheval  minima  sûrement  mortelle,  en  atténue  souvent  les 
effets  nocifs  pour  les  cobayes  sensibilisés  auparavant  au  sérum  de 
cheval.  Parfois  l'hirudine  atténue  également  les  effets  d'une  dose  de 
sérum  légèrement  supérieure  à  la  dose  minima  sûrement  mortelle; 
s'il  s'écoule  seulement  5  à  15  minutes  entre  l'injection  d'hirudine  et 
de  sérum,  il  n'y  a  en  général  pas  d'atténuation  du  choc  anaphylactique. 
On  observe  également  cette  même  atténuation  du  choc  anaphylactique, 
par  l'addition  de  2  à  4  mgr.  d'hirudine  au  sérum  de  cheval,  cette  atté- 
nuation est  surtout  sensible  pour  une  dose  de  sérum  légèrement  infé- 
rieure à  la  dose  minima  sûrement  mortelle,  mais  il  est  nécessaire  que 
le  contact  in  vitro  de  l'hirudine  et  du  sérum  soit  assez  prolongé.  L'action 
de  l'hirudine  sur  l'effet  toxique  du  sérum  ou  du  plasma  traité  par 
l'agar  chez  le  cobaye  est  encore  plus  marquée,  surtout  si  l'hirudine 
est  injectée  1  h.  1/2  au  moins  avant  le  sérum,  ou  si  elle  est  injectée  en 
dissolution  dans  le  sérum  ou  le  plasma  après  un  contact  d'au  moins 
3  heures.  Lorsque  la  dissolution  de  l'hirudine  dans  le  sérum  a  lieu 
avant  le  traitement  par  l'agar,  l'atténuation  est  constante  et  forte 
également.  Le  plasma  hirudinisé  traité  par  l'agar  ne  provoque  égale- 
ment, chez  le  cobaye,  qu'un  très  léger  malaise  alors  que  le  plasma 
oxalaté  traité  par  l'agar  entraîne  au  contraire  la  mort  ou  tout  au  moins 
les  accidents  graves  du  choc  anaphylactique.  Mais  il  ne  semble  pas 
exister  un  rapport  net  entre  les  propriétés  anticoagulantes  de  l'hirudine 
et  son  pouvoir  d'atténuer  les  effets  toxiques  de  l'injection  déchaînante 
de  sérum  de  cheval  ou  de  l'injection  de  sérum  traité  par  l'agar,  car 
l'action  anticoagulante  in  vivo  de  l'hirudine  ne  persiste  pas  d'une 
façon  marquée  au  delà  de  1/2  heure  à  3/4  d'heure  chez  le  cobaye.  Après 
l'injection,  l'atténuation  des  effets  nocifs,  soit  du  sérum  sensibilisateur, 
soit  du  sérum  traité  par  l'agar  sous  l'influence  de  l'injection  d'hirudine 
in  vivo,  n'atteint  en  effet  son  intensité  maxima  qu'après  plusieurs 
heures,  alors  que  l'action  anticoagulative  de  l'hirudine  in  vivo  a  entiè- 
rement disparu.  —  Paul  Boyer. 

—  46  — 


PHÉNOiMÈNES  GÉNÉRAUX  DE  L'LMMUMTÉ  47 

a)  De  Waele  (Henri).  —  Sur  les  modifications  de  la  cotnposilion  du  sang 
au  cours  du  choc  anaphijlaclique.  ■ —  Le  taux  du  fibrinogène  et  des  globu- 
lines  subit  une  forte  diminution,  tandis  que  celui  de  l'albumine  augmente 
à  la  fin  de  la  phase  thromboplastique  d'un  choc  et  au  début  de  la  phase 
antithrombique.  A  la  fin  de  la  phase  antithrombique,  le  taux  du  fibri- 
nogène augmente  et  celui  de  l'albumine  diminue.  La  sécrétion  d'anti- 
thrombine  est  rapide  et  ne  dure  pas.  De  plus,  le  choc  fait  sentir  son  action 
sur  la  propriété  désignée  sous  le  nom  de  complément.  Le  taux  de  celle-ci, 
évaluée  par  hémolyse,  est  directement  proportionnel  à  la  quantité  de 
fibrinogène  coagulé  à  l'état  de  fibrine,  et  inversement  proportionnel  à 
la  quantité  de  fibrinogène  resté  dissout.  —  Paul  Boyer. 

b)  De  Waele  (Henri).  —  Essai  de  séparation  de  V anlittxrombine  ei  d'immu- 
nisation passive  contre  r intoxication  proléinique.  —  Le  plasma  incoagu- 
lable,  recueilli  chez  le  chien  pendant  la  phase  antithrombique  qui  suit 
une  injection  intraveineuse  de  peptone  de  Witte,  ajouté  à  du  sang 
normal  frais  le  rend  incoagulable,  même  si  ce  sang  est  hétérogène.  Le 
plasma  incoagulable  confère  une  immunité  active  tant  que  le  sang  est 
incoagulable  et  même  un  peu  au  delà,  mais  il  ne  produit  pas  d'immunité 
passive.  Toutefois,  quand  spontanément  il  se  produit  dans  ce  plasma 
un  coagulum  de  fibrine,  le  séroplasme  spontané  (partie  liquide)  confère 
l'immunité  passive.  Le  chauffage  à  56°  C.  suffît  pour  séparer  le  coagulum 
fibrineux;  le  filtrat  n'est  susceptible  de  conférer  l'immunité  passive  que 
s'il  est  réactivé  par  du  complément  (séroplasme  56°  réactivé).  Il  en  est 
de  même  si  l'on  chauffe  le  plasma  incoagulable  à  100°  C.  (séroplasme 
100°  réactivé).  La  dilution  par  l'eau  distillée  permet  également  de 
séparer  un  coagulum  fibrineux.  Le  filtrat  reconcentré  sans  dépasser  la 
température  de  40°  C.  confère  l'immunité  passive  sans  réactivation. 
L'immunité  passive  est  obtenue  par  administration  de  ces  différentes 
sortes  de  séroplasmes  aussi  bien  par  voie  buccale  que  par  voies  sous- 
cutanée  ou  intraveineuse.  L'immunité  passive  est  conférée  aussi  bien 
à  un  animal  de  la  même  espèce  que  celui  dont  le  séroplasme  provient 
qu'à  un  animal  d'une  autre  espèce;  de  plus,  elle  est  spécifique,  elle 
protège  l'animal  contre  l'intoxication  par  la  peptone  dont  dérive  le 
séroplasme  et  pas  contre  d'autres,  avec  cette  restriction  que  quand  la 
dose  de  séroplasme  est  forte,  il  y  a  une  certaine  extension  de  l'immunité 
aux  substances  voisines.  —  Paul  Boyer. 

a)  Nolf  (P.).  —  Le  choc  thromboplaslirjue  de  Voiseau.  —  Le  sérum  issu  de 
la  coagulation  du  plasma  d'oiseau  par  le  chloroforme  est  un  liquide 
toxique  pour  l'oiseau  même  après  évaporation  complète  du  chloroforme. 
Injecté  rapidement  dans  une  veine,  il  tue  l'animal  par  thrombose  du 
cœur  et  des  vaisseaux.  Injecté  plus  lentement,  il  produit  une  diminu- 
tion marquée  de  la  coagulabilité.  Son  action  est  d'autant  plus  marquée 
qu'il  est  plus  riche  en  thrombine.  L'incoagulabilité  du  sang  que  l'on 
observe  alors  n'est  pas  due  à  une  augmentation  de  la  teneur  du  plasma 
en  antithrombosine,  mais  bien  à  une  diminution  des  substances  mères  de 
la  fibrine  et  de  la  thrombine,  elle  est  l'expression  d'une  déflbrination 
incomplète  produite  dans  les  vaisseaux  par  l'injection  de  sérum  chloro- 
formique.  L'extirpation  préalable  du  foie  n'apporte  aucune  modifi- 
cation à  ces  réactions.  Le  sérum  de  plasma  ou  de  sang  possède  un  pou- 
voir très  marqué  de  neutralisation  à  l'égard  des  propriétés  coagulantes 
et  toxiques  du  sérum  chloroformique.  Un  oiseau  privé  d'une  partie  de 

—  47  — 


48  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

son  plasma  est  beaucoup  plus  sensible  à  l'action  du  sérum  chlorofor- 
mique.  Un  plasma  ou  un  sérum  saturés  de  chloroforme  produisent  en 
injection  intraveineuse  un  choc  profond  par  paralysie  directe  de  la 
paroi  vasculaire  avec  incoagulabilité  du  sang,  même  quand  ils  ne  con- 
tiennent que  peu  ou  pas  de  thrombine.  Ils  doivent  leur  toxicité  aux 
complexes  de  protéine  et  de  chloroforme  qu'ils  contiennent.  —  Paul 

BOYER. 

b)  Nolf  (P.)-  —  Vaclion  coagulante  du  chloroforme  sur  le  plasma  d'oiseau. 
—  Malgré  son  extrême  stabilité,  le  plasma  d'oiseau  contient  tous  les 
éléments  de  la  fibrine  et  de  la  thrombine.  S'il  ne  se  coagule  pas  sponta- 
nément, ce  n'est  pas  parce  que  l'un  ou  l'autre  des  constituants  essentiels 
de  la  coagulation  lui  fait  défaut,  mais  simplement  parce  que  les  rapports 
de  quantité  entre  les  tendances  qui  favorisent  et  celles  qui  empêchent 
la  coagulation  sont  en  faveur  des  dernières.  Le  chloroforme  ne  produit 
pas  la  coagulation  en  détruisant  un  principe  anticoagulant,  il  la  favorise 
seulement  extrêmement  d'où  la  production  de  très  grandes  quantités 
de  thrombine.  En  même  temps  que  se  forment  la  fibrine  et  la  thrombine, 
et  dans  la  mesure  où  elles  se  forment,  disparaissent  l'antithrombosine 
et  l'antithrombolysine.  Ces  substances  ne  subissent  donc  pas  l'action 
directe  du  chloroforme,  leur  sort  est  lié  à  celui  de  la  thrombine.  Tout 
se  passe  comme  si  le  chloroforme  exaltait  à  un  haut  degré  l'activité 
réactionnelle  de  la  thrombozyme.  Sous  l'influence  du  chloroforme,  la 
thrombozyme  s'empare  des  colloïdes  d'origine  hépatique  du  plasma 
(antithrombosine,  antithrombolysine,  fibrinogène).  Elle  en  fait  d'abord 
de  la  fibrine  et  de  la  thrombine,  mais  elle  les  digère  ensuite;  au  processus 
de  coagulation  fait  suite  une  protéolyse  intense  dont  l'étude  reste  à  faire, 
et  pendant  laquelle  la  fibrine  se  redissout,  tandis  que  la  thrombine 
disparaît  progressivement.  —  Paul  Bover. 

c)  Nolf  (P.).  —  Action  du  chloroforme  sur  les  propriétés  héniolytiques  du 
plasma  de  Chien.  —  L'hémolyse  par  les  plasmas  ou  les  sérums  est, 
comme  l'a  montré  précédemment  rauteur,due  à  une  coagulation  de  ces 
liquides  sur  la  membrane  qui  entoure  les  hématies;  cette  membrane  est 
altérée  par  la  coagulation  et  devient  perméable  à  l'hémoglobine  dissoute 
dans  le  suc  cellulaire.  Le  sérum  normal,  liquide  qui  a  déjà  subi  une 
coagulation,  possède  encore,  cependant,  les  mêmes  propriétés  hémoly- 
tiques  que  le  plasma  non  coagulé  parce  que  sa  coagulation  n'est  pas 
complète  :  on  sait  qu'il  peut,  en  effet,  donner  de  nouvelles  quantités  de 
thrombine  en  lui  ajoutant  certains  agents  thromboplastiques  tels  que 
des  extraits  aqueux  ou  alcooliques  de  tissu,  et  qu'après  avoir  subi  ce 
traitement,  son  pouvoir  hémolytique  diminue;  on  pourrait  croire  que 
cette  diminution  du  pouvoir  hémolytique  est  due  à  une  action  inhibi- 
trice  de  l'agent  thromboplastique  sur  l'hémolyse;  l'auteur  montre  qu'il 
n'en  est  rien  en  utilisant  comme  agent  thromboplastique  une  substance 
éliminable  facilement  par  évaporation,  le  chloroforme.  Il  constate  que 
les  plasmas  de  Chien  coagulés  par  ce  produit  n'ont  aucune  action  hémo- 
lysante  sur  les  hématies  lavées  de  Cheval  et  de  Coq;  ce  résultat  est  dû 
à  la  consommation  des  protéines  hémolysantes  (protéines  hépatiques 
thrombozyme  des  leucocytes)  et  à  l'accumulation  dans  le  sérum  de 
substances  qui  empêchent  la  fixation  des  protéines  hémolysantes  sur  les 
hématies;  de  plus,  le  sérum  chloroformique  est  riche  en  thrombine,  subs- 
tance qui  possède  un  pouvoir  thromboplastique  considérable.  —  P.  Remy. 

—   'iH  — 


PHÉNOMÈNES   GÉNÉRAUX    DE    L'IMMUNITÉ  49 

Kopaczewski  (W.)-  —  La  différencialion  des  phénomènes  de  choc  par 
contact.  —  D'après  les  expériences  de  K.,  quand  des  cobayes  ont  survécu 
à  un  choc  anaphylactique  léger,  ils  ne  sont  pas  forcément  protégés  contre 
les  chocs  produits  par  l'introduction  dans  l'appareil  circulatoire  d'une 
suspension  de  kaolin  ou  d'hydroxyde  de  fer  colloïdal,  ou  de  doses  massives 
d'oléate  de  soude  ou  de  peptones.  Les  suJDstances  capables  de  déclancher 
les  phénomènes  de  choc  par  contact  ne  peuvent  être  substituées  indiffé- 
remment les  unes  aux  autres  pour  réaliser  ainsi  une  protection  mutuelle 
contre  les  chocs  ultérieurs.  En  ce  qui  concerne  l'explication  des  phé- 
nomènes relatifs  à  l'oléate  de  soude,  il  convient  de  songer  à  l'action 
hémolytique  intense  qu'exerce  cette  substance.  —  H.  Cardot. 

Govaerts  (Paul).  — -  La  fonction  antixénique  des  plaquettes  sanguines.  — 
Les  plaquettes  sanguines  s'accollent  aux  corps  étrangers,  microbes, 
globules  rouges,  particules  minérales,  qui  pénètrent  dans  le  sang,  les 
englobent  dans  les  amas  qu'elles  forment  en  s'agglutinant  entre  elles 
et  les  fixent  dans  les  capillaires. 

L'accollement  des  microbes  aux  plaquettes  et  le  premier  temps  de 
la  phagocytose  sont  deux  phénomènes  parallèles  et  régis  par  les  mêmes 
conditions  physiques  (pouvoir  opsonique  du  plasma).  Les  microbes 
qui,  introduits  dans  la  circulation,  s'y  maintiennent  à  l'état  stable 
et  déterminent  une  septicémie  immédiate,  ne  s'accolent  ni  aux  plaquettes, 
ni  aux  leucocytes.  On  peut  donc  attribuer  aux  plaquettes  sanguines  une 
fonction  antixénique  générale  qui  contribue  à  empêcher  l'envahisse- 
ment du  sang  par  les  particules  étrangères.  —  Paul  Boyer. 

Delcourt-Bernard  (E.).  —  La  fonction  antixénique  des  plaquettes  san- 
guines est-elle  active  ou  passive!  —  Sous  l'influence  de  faibles  doses  de 
peptone,  l'élimination  des  microbes  non  virulents  est  plutôt  accélérée. 
La  courbe  d'élimination,  régulière  sans  peptone,  peut  affecter  deux 
formes  avec  la  peptone  :  un  ou  plusieurs  clochers  dans  la  courbe  ou  un 
relèvement  terminal  et  parfois  la  combinaison  des  deux.  Ce  phénomène 
doit  dépendre  de  l'action  de  la  peptone  sur  les  plaquettes  sanguines. 
La  peptone  à  faible  dose  diminue  les  propriétés  d'affinité  des  plaquettes 
entre  elles,  ce  qui  n'empêche  pas  le  microbe  d'être  éliminé  ni  d'adhérer 
aux  plaquettes  dispersées;  le  rôle  des  plaquettes  dans  l'élimination  des 
microbes  ne  dépend  donc  pas  de  la  richesse  des  amas,  mais  des  pro- 
priétés d'affinité  entre  plaquettes  et  microbes.  Les  deux  phénomènes, 
formation  des  amas  de  plaquette  et  accolement  des  microbes  ne  sont 
donc  pas  nécessairement  parallèles.  La  peptone  à  faible  dose  favorise  la 
phagocytose  du  staphylocoque  dans  le  sang  du  lapin  et  du  cobaye.  — ■ 
Paul  Boyer. 

Roskam  (Jacques).  —  Le  rôle  du  plasma  dans  V agglutination  des 
globulins  [plaquelles) .  A  propos  de  la  note  de  P.  Govaerts.  —  L'hypothèse 
de  R.  est  que  l'accolement  aux  globulins  de  particules  étrangères, 
préalablement  opsonisées  par  du  plasma  ou  du  sérum  est  dû  à  l'inter- 
vention de  la  mince  couche  de  plasma  qui  adhère  intimement  à  la 
surface  de  ces  éléments  :  la  fonction  antixénique  de  l'organisme  serait 
avant  tout  de  nature  plasmatique,  les  globuhns  jouant  un  rôle  favorisant 
mais  secondaire.  Dans  la  présente  note,  R.  discute  quelques  objections 
de  Govaerts;  il  lui  paraît  que  les  faits  signalés  par  cet  auteur  sont 
conciliables  avec  son  hypothèse.  —  H.  Cardot. 

ANN.  niOL.  —  T.  I.  (1922-1923)  4 


30  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Haan  (J.  de).  —  La  phagocytose  considérée  comme  test  de  la  vie  des  leu- 
cocytes. —  Les  leucocytes  polynucléaires  du  lapin  ne  peuvent  rester 
vivants  pendant  un  temps  assez  long  que  dans  le  sérum  normal,  non 
dilué,  de  cet  animal;  au  contraire,  la  solution  physiologique  de  NaCl, 
la  solution  de  Ringer,  l'ultra  filtrat  de  sérum,  même  le  sérum  dilué  et 
les  liquides  renfermant  d'autres  colloïdes  que  ceux  du  sérum  ne  con- 
viennent point.  En  utilisant  toujours  le  même  milieu  et  en  étudiant  la 
phagocytose  de  la  même  substance,  H.  constate  qu'on  peut  prendre  la 
phagocytose  comme  test  de  la  vie  du  leucocyte;  cette  propriété  varie  en 
effet  presque  toujours,  sauf  dans  quelques  cas  exceptionnels  comme  dans 
l'intoxication  chloroformique,  parallèlement  aux  mouvements  ami- 
boïdes.  Il  semble  que  la  vie  des  leucocytes  dans  le  sang  circulant  soit 
normalement  très  courte;  très  rapidement,  ils  seraient  fixés  et  détruits 
dans  les  capillaires  de  certaines  régions,  notamment  de  la  rate  et  de  la 
moelle  rouge;  là  s'accompliraient  normalement  des  processus  très  ana- 
logues à  ceux  qui  ont  pour  siège  les  tissus  enflammés,  et  ces  territoires 
mériteraient  d'être  considérés  comme  des  lieux  d'inflammation  physio- 
logique. —  H.  Gardot. 

Firket  (Jean).  —  Recherches  sur  la  régénération  des  plaquettes.  — 
D'après  l'hypothèse  de  Wright,  les  plaquettes  naissent  dans  le  cyto- 
plasme des  mégacary ocytes  du  tissu  myéloïde.  En  accord  avec  cette 
/conception,  on  constate  chez  des  lapins  ayant  subi  des  injections  de 
saponine  que  la  différenciation  complète  des  mégacaryocytes  se  produit 
là  où  la  régénération  des  plaquettes  est  rapide;  au  contraire,  elle  est 
arrêtée  au  stade  lymphoïde  lorsque  le  nombre  de  ces  plaquettes  est 
stationnaire.  — -  H.  Gardot. 

Wollmann  (E.).  —  La  méthode  des  élevages  aseptiques  en  physiologie. 
—  Reprenant  les  expériences  de  Bogdanow,  W.  est  parvenu  à  réaliser 
le  développement,  dans  des  conditions  d'asepsie  parfaite,  de  plusieurs 
espèces  de  mouches,  à  l'aide  d'une  technique  spéciale  qu'il  décrit.  Il  a 
pu  ainsi  vérifier  que  chez  les  larves  de  mouches,  comme  l'avait  pensé 
Fabre,  il  y  a  production  abondante  et  excrétion  de  ferments  protéoly- 
tiques  et  jamais  d'ammoniaque  comme  le  suppose  Weinland.  De 
même,  W.  a  pu  élever  aseptiquement  un  lépidoptère  [Gcdleria  melonella) 
ainsi  que  des  têtards  de  grenouille.  Il  a  réussi  aussi  à  élever  aseptique- 
ment de  petits  cobayes  jusqu'à  l'âge  d'un  mois  et  constater  des  faits 
intéressants,  en  ce  qui  concerne  les  infections  intestinales  chez  ces 
cobayes  privés  de  flore  intestinale.  On  peut  espérer  que  l'on  pourra 
obtenir  par  cette  voie  la  solution  de  questions  capitales  en  physiologie, 
telles  que  la  durée  normale  de  la  vie,  la  signification  de  l'intoxication 
intestinale,  l'origine  de  certains  constituants  de  l'urine,  l'utilisation  de 
certains  aliments,  autant  de  problèmes  qui  ne  peuvent  être  résolus 
que  par  des  expériences  sur  des  animaux  exempts  de  microorganismes.  — 

Paul  BOYER. 

Pickering  (J.  W.)  et  Hewitt  (J.  A.).  —  V  action  delà  pepione  sur  le  sang 
et  l'immunité  à  V  égard  de  celle-ci.  —  1"  Le  retard  de  la  coagulation  du 
sang  résultant  de  la  rapide  injection  intravasculaire  de  peptone  chez 
des  chats  intacts,  ou  des  chats  à  foie  mis  hors  la  circulation  est  réduit 
ou  annulé  par  l'augmentation  de  GO^  dans  le  sang;  2»  L'action  anti- 
coagulante de  la  peptone,  si  elle  est  annulée  par  un  accroissement  de 

—  50  — 


PHÉNOiMÈNES  .GÉNÉRAUX  DE  L'IMMUNITÉ  51 

CO-  peut  être  rétablie  par  administration  d'oxygène  ou  d'excès  d'air; 
3°  Chez  les  animaux  à  moelle  sectionnée  respirant  l'air  le  retard  de  la 
coagulation  du  sang  écoulé  après  une  injection  rapide  de  proportions 
modérées  de  peptone  peut  être  produit  quand  le  foie  est  exclu  de  la 
circulation;  4°  Si  l'on  n'a  pas  jusqu'ici  obtenu  ce  résultat,  c'est  qu'on 
n'a  pas  pris  garde  à  l'accroissement  de  GO^  dans  le  sang  des  animaux 
par  diminution  de  la  vitalité  suivant  l'opération  et  une  narcose  pro- 
longée; 5°  Avec  des  précautions  adéquates  pour  conserver  les  conditions 
de  surface  du  sang,  des  délais  de  coagulation  typiques  de  la   peptone 
peuvent  être  obtenus  in  vitro  avec  des  quantités  qui  ne  sont  pas  supé- 
rieures à  celles  qui  sont  requises  pour  obtenir  le  même  effet  chez  l'animal 
vivant;  6°  Si  l'on  ne  prend  pas  les  précautions  spéciales  pour  conserver 
les  conditions  de  surface  du  sang  répandu,  le  mélange  in  vitro  avec 
quantités  modérées  de  peptone   ne  produit  aucun   effet   anticoagulant 
appréciable;  7°  Les  leucocytes  ne  jouent  aucun  rôle  dans  l'action  anti- 
coagulante de  la  peptone  sur  le  sang;  8°  Il  est  superflu  de  présumer  que 
l'action  anticoagulante  de  la  peptone  sur  le  sang  est  due  à  la  sécrétion 
hépatique  d'un  excès  d'alcalins  sous  l'influence  de  l'excitation  toxique; 
9°  Il  est  inutile  aussi  de  présumer  que  l'action  anticoagulante  de  la 
peptone  est  due  à  la  sécrétion  d'antithrombine,  soit  par  le  foie,  soit  par 
d'autres  cellules  du  corps;  10°  Une  immunité  typique  à  l'action  de  la 
peptone  sur  le  sang  peut  être  obtenue  en  injectant  des  quantités  maxi- 
males en  petites  doses  répétées,  chez  des  animaux  à  foie  exclu  de  la 
circulation;  11°  Les  hypothèses  courantes  sur  l'immunité  à  la  peptone 
sont  brièvement  discutées,  et  les  raisons  qu'il  y  a  de  les  repousser  sont 
énumérées.  L'immunité  à  l'égard  de  la  peptone  semble  être  un  processus 
physique  apparenté  à  l'adsorption;  12°  Les  expériences  sur  la  perfusion 
du  foie,  ne  montrent  pas  que  l'antithrombine  est  normalement  sécrétée 
par  cet  organe;  13°  Si  les  conclusions  précédentes  sont  exactes,  il  suit 
que  dans  l'interprétation  de  la  coagulation  du  sang  il  est  inutile  de  pré- 
sumer  l'existence    d'antithrombine,    de    pro-antithrombine    ou    d'anti- 
prothrombine;  14°  Si  l'antithrombine  n'est  pas  une  sécrétion  normale 
du  foie,  il  est  besoin  de  quelque  explication  de  la  coagulation  du  sang 
autre  que  la  théorie  courante  reposant  sur  la   thrombine.  —  H.   de 
Varigny. 

Paillot  (A.).  —  Rôle  des  humeurs  dans  la  destruction  extra-cellulaire 
des  microbes  chez  les  Insectes.  —  L'auteur  fait  remarquer  que,  dans  une 
note  récente  Couvreur  et  Chaovitch  lui  ont  attribué  une  opinion  qui 
n'est  pas  tout  à  fait  conforme  à  la  vérité.  Ces  auteurs  concluent  à  l'ac- 
tion antiseptique  du  sang  et  du  suc  digestif  de  certains  Invertébrés;  les 
raisons  qu'ils  en  donnent  ne  semblent  pas  absolument  probantes  à  l'au- 
teur.     ROMME. 

Drzewina  (A.)  et  Bohn  (G.).  —  Immunisation  des  Convoluta  contre 
l'action  du  chlorure  de  potassium  par  des  doses  plus  fortes  que  la  dose 
rapidement  mortelle.  —  Les  Convoluta  sont  rapidement  cytolysées  et 
détruites  dans  l'eau  de  mer  additionnée  de  3  gr.  83  de  chlorure  de 
potassium  par  litre.  Au  contraire,  dans  une  solution  vingt  fois  plus 
forte,  il  y  a  paralysie  immédiate,  mais  sans  cytolyse,  et  si,  au  bout  de 
5  minutes,  on  remet  les  animaux  dans  la  première  solution,  ils  se  trouvent 
immunisés  et  peuvent  résister  plusieurs  heures.  —  H.  Cardot. 


—  51 


52  ANNÉE  BIOLOGIQUE 


Associations  fonctionnelles  et  milieu  intérieur 

Abderhalden  (Emil)  und  Gellhorn  (Ernst).  —  Weitere  Beiirâge  zur 
Kennlniss  von  organischen  Nahrungssioffen  mit  speciflscher  Wirkung. 
XIV.  (Pfluger's  Archiv,  CXCV,  1-21,  1922.)  [67 

Abelous  (J.  E.)-  —  La  fonction  cholestérogénique  de  la  rate.  (Arch.  Int.  de 
Physiologie,  XVIII,  août-déc,  1921,  42-52,  1  fig.)  [59 

Albertoni  (P.).  —  Innervation  thermique  et  innervation  trophique.  (Arch. 
Int.  de  Physiologie,  XXVIII,  août-déc.  1921,  35-41,  13  flg.)  [71 

a)  Aub  (Joseph  C),  Forman  (Jonathan  and  Bright  (Elizabeth).  —   The 

effect  of  adrenalecloimj  iipon  ihe  total  metabolism  of  Ihe  cat.  (The  Am. 
J.  of  Physiology,  LXI,  No.  2,  July  1922,  326-348,  13  fig.,  1  tableau.)    [60 

b)  —  —  The  metabolic  effect  of  adrenalectomy  upon  the  uretanized 
cats.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  2,  July  1922,  349-368, 
5  flg.)  [60 

Aub  (Joseph  C),  Bright  (Elizabeth  M.)  and  Uridil  (Joseph).  —  Stiidies  upou 
the  mechanisni  of  the  increased  metabolism  in  hyperthyroidism.  (The 
Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  2,  July  1922,  300-310,  4  fig.,  2  ta- 
bleaux.) [60 

a)  Backmann  (E.  Louis)  et  Lundberg  (Harald).  —  L'action  de  V atropine 
sur  les  effets  provoqués  par  V adrénaline  sur  Vutérus.  (C.  R.  Soc.  de  Biol., 
LXXXVII,   475,    1922.)  [58 

b)  —  —  —  —  Importance  de  Vatropine  pour  les  effets  de  Vadré- 
naline  sur  le  cœur  et  sur  les  vaisseaux.  (Ibid.,  479;  Réunion  Biol.  de 
Suède,  30  juin  1922.) 

[L'action  inhibitrice  de  l'atropine  vis-à-vis  des  effets  de  l'adrénaline 
sur  le  cœur  et  les  vaisseaux  semble  tenir  à  une  action  paralysante 
qu'exerce  cette  substance  sur  la  partie  motrice  du  sympathique  sur 
laquelle  l'adrénaline  porte  son  action.  —  H.  Cardot. 

c)  —  —  — ■  —  Action  de  Vatropine  sur  les  effets  provoqués  par 
V adrénaline  sur  la  pression  du  sang.  (Ibid.,  481,  1922.) 

[Les  résultats  de  B.  et  L.  confirment  la  relation  constatée  entre  les 
effets  moteurs  de  l'adrénaline  et  l'action  de  l'atropine.  Celle-ci  provoque 
une  parésie  de  la  partie  motrice  du  sympathique,  mais  n'agit  pas  sur 
la  partie  inhibitive  de  ce  système.  —  H.  Cardot. 

Belehràdek  (Jean).  —  Expériences  sur  la  cellulase  et  Vamylase  de  la  salive 
étiez  Dixippus  morosus.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVII,  fasc.  3, 
15  fév.  1922,  260-265.)  [63 

Bierry  (H.),  Rathery  (F.)  et  Bordet  (F.).  —  Azothémie  et  hyperprotéido- 
glycémie  expérimenlales.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  970,  1922.) 

[Par  suppression  brusque  de  la  sécrétion  urinaire  chez  le  chien,  ce 
qui  ne  permet  qu'une  survie  de  deux  ou  trois  jours,  l'élévation  du  taux 
du  sucre  protéidique  dans  le  plasma  sanguin  est  moins  rapide  et  moins 
intense  que  celle  de  l'urée.  Les  auteurs  n'ont  jamais  rencontré  dans 
ces  expériences  un  taux  comparable  pour  le  sucre  à  celui  qui  a  été 
constaté  chez  les  brightiques.  — •  H.  Cardot. 


ASSOCIATIONS    FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  53 

Burge  (W.  E.)  and  Leichsenring  (J.  M.)-  —  The  effecl  of  a  high  proiein 
diel  on  tlie  blood  calalase.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  3,  Augusl 
1922,  574-576,   1   fig.)  [68 

Camus  (Jean)  et  Roussy  (G.)-  —  V hijpophijseclomie  chez  le  chien  el  le 
chai.  Technique  el  résullals  de  149  inleruenlions.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVI,    1008,    1922.)  [61 

Cannon  (W.  B.)  and  Garrasco-Formiguera  (R).  —  Sludies  on  Ihe  condi- 
lions  of  aclivily  in  endocrine  glands.  XI.  Furlher  évidence  for  reflex  and 
asphyxiai  secrelion  of  adrenin.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No,  2, 
July  1922,  215-227,  4  fig.,  3  tableaux.)  [57 

Carrasco-Formiguera  (R-)-  —  The  produclion  of  adrenal  discharge  by 
piqûre.  (The  Am  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  2,  July  1922,  254-271, 
5  tableaux,  3  fig.)  [57 

Davies  (H.  W.),  Haldane  (J.  B.  S.),  Peskett  (G.  L.).  —  The  excrelion  of 
chlorides  and  bicarbonales  by  Ihe  human  Kidney.  (Journal  of  Physio- 
logy, LVI,  No.  5,  21  July  1922,  269-274,  3  tableaux.)  [61 

Demoor  (Jean).  —  Conlribulions  à  la  physiologie  générale  du  cœur.  II. 
Influence  des  substances  extraites  de  Voreillelte  et  du  ventricule  du  chien 
sur  le  cœur  isolé  du  lapin.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XX,  1,31  oct. 
1922,  29-44,  4  fig.)  [71 

Drew  (A.  H.)  and  Mottram  (J.  C).  —  On  blood  plalelels ;  their  behaviour  in 
vitamine  A  deficiency  and  afl&r  Radiation  ;  and  their  relation  to  Bacterial 
Infections.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  655,  449-467.)  [69 

Ferrari  (P.).  — •  Contributo  alla  conoscenza  del  corpo  post-od  ultimo  bran- 
chiale nel  Gallus  domesticus.  Nota  prevenîiva.  (Monit.  Zool.  Ital., 
XXXIII,  n.  6,   1922.)  [63 

Firket  (Jean).  —  Etude  histo-physiologique  sur  le  mécanisme  de  la  sécrétion 
urinaire.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVI II,  août-déc.  1921,  332-342, 

1  flg.)  [61 

a)  Gautier  (Cl.).  —  Action  de  V adrénaline  sur  le  glycogène  hépatique  et  sur 
le  poids  et  le  volume  du  foie  chez  la  grenouille.  (C.  R.  Biol.,  LXXXVII, 
157;  Réunion  biol.  Lyon,  12  juin  1922.) 

[Chez  la  grenouille,  la  diminution  du  glycogène  hépatique  par 
injection  d'adrénaline  est  moins  rapide  et  moins  intense  que  chez  les 
animaux  à  sang  chaud.  Chez  la  grenouille  d'hiver  au  jeûne,  l'adré- 
naline diminue  considérablement  le  volume  et  le  poids  du  foie.  — • 
H.  Cardot. 

b)  —  —  Circulation  de  V adrénaline  chez  la  grenouille  après  injection 
dans  les  sacs  dorsaux.  (Ibid.,   159,   1922.)  ,  [63 

Gianîerrari  (Luisa).  —  Influenza  delV  alimenlazione  con  capsule  surrenali . 
ipofisi  ed  epifisi  su  la  pigmentazione  culanea  e  sut  ritmo  respiratorio 
di  Salmo  fario.  (Arch.  di  Se.  Biol.,  III,  39-52,  1922.)  [60 

Giusti  (H.)  et  Houssay  (B.  A.).  —  Le  rôle  de  Vhypophyse  et  du  cerveau 
dans  la  production  des  altérations  cutanées  chez  le  crapaud.  (C.  R.  Soc. 
de  Biologie,  LXXXVI,  1112,  1922.) 

[Une  lésion  de  la  zone  périhypophysaire  cérébrale  en  laissant  l'hypo- 

—  53  — 


U  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

physe  intacte,  provoque  chez  le  crapaud  une  lésion  trophique  de  la 
peau,  et  ceci  malgré  l'ingestion  ou  l'injection  d'hypophyse.  G.  et  H. 
montrent,  en  outre,  qu'une  lésion  de  l'hypophyse  provoque  l'expulsion 
des  œufs.  —  H.  Cardot. 

Gley  (E.)  cl  Quinquaud  (Alf.).  — ■  La  fonction  des  surrénales.  IV.  Du  rôle 
des  surrénales  dans  les  phénomènes  vasomoteurs  de  Vasphyxie.  Méca- 
nisme purement  nerveux  de  ces  phénomènes.  (Arch.  Int.  de  Physiologie, 
XVIII,   août-déc.   19'n,  22-.34,   9   fig.)  [58 

Halliburton  (W.  D.)  et  De  Souza  (D.  H.).  —  L'action  de  la  sécrétine. 
(Arch.    Int.   de   Physiologie,   XVIII,    août-déc.    1921,  231-241.)      [59 

Harris  (D.  T.).  —  Active  Hyperaemia.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  654,  384- 
405.)  [71 

Hédon  (E.).  —  Relation  entre  le  pancréas  el  les  capsules  surrénales  au 
point  de  vue  du  diabète.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc. 
1921,213-219,  1  flg.)  [58 

Hjort  (Johan).  —  Observations  on  the  distribution  of  fat  soluble  vitamines 
in  marine  animais  and  plants.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  654,  440-449.)      [66 

a)  Hoet  (Joseph).  — •  L'alimentation  artificielle  du  pigeon  dans  ses  rapports 
avec  la  polynévrite  aviaire.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XIX,  1,  15  avril 
1922,   11.5-128,  3  fig.)  [67 

b)  —  —  Sur  la  non-identité  du  bios  el  des  vitamines  B.  (Ibid.,  2, 
15  juillet  1922,  129-144,  3  flg.)  [68 

Krogh  (August)  et  Rehberg  (P.  B.).  —  Sur  Finfluence  de  Vhypophyse  sur 
la  tonicité  des  capillaires.  (C.  R.  Soc.  de  Biol.,  LXXXVII,  461, 
1922.)  [61 

Maignon  (F.).  —  Les  insuffisances  fonctionnelles  dans  V avitaminose. 
(G.  R.  Biol.,  LXXXVII,  165;  Réunion  biol.  Lyon,  12  juin  1922.) 
L'administration  de  ce  que  M.  nomme  les  diastases  tissulaires  est 
sans  effet  dans  les  cas  d'avitaminose.  Ces  catalyseurs  protoplasmiques 
n'ont  donc  rien  de  commun  avec  les  vitamines.  — •  H.  Cardot. 

Messerli  (N.).  —  De  Vinfluence  des  substances  adsorbantes  ajoutées  à  une 
alimentation  unilatérale  sur  le  développement  de  Vétat  d'avitaminose. 
(Arch.  Int.  de  Physiologie,  XIX,  1,  16  avril  1922,  103-115.)  [65 

Mouriquand  (G.).  —  Indications  cliniques  et  diététiques  tirées  de  Vétude 
expérimentale  du  scorbut.  fArch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc. 
1921,    92-102.)  ^  ■  [65 

Mouriquand  (G.),  Michel  (Paul)  et  Nicodievitch.  —  Polynévrite  expéri- 
mentale par  le  riz  décortiqué  et  inanition.  (C.  R.  Soc.  Biologie,  LXXXVII 
108,  1922.) 

[Les  expériences  de  M.,  M.  et  N.  sur  le  pigeon  semblent  indiquer  que 
plus  la  ration  de  riz  décortiqué  assimilée  est  considérable,  plus  les 
accidents  polynévritiques  sont  précoces  et  aigus.  Les  vomissements 
constituent  une  réaction  qui  retarde  un  peu  l'apparition  des  accidents. 
—  H.  Cardot. 

Osborne  (Thomas  B.)  and  Mendel  (Laîayette  B).  —  Feeding  experiments 
wiih  mixtures  of  foodsluffs  in  unusual  proportions.  (Proceed.  Nat.  Acad. 
Se  United  States,  VII,  6,  157-162,  1921,  3  flg.)  [68 

—  54  — 


ASSOCIATIONS  FONCTiOxNNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  55 

Paulesco  (N.  C-)-  —  Recherche  sur  le  rôle  du  pancréas  dans  V assimikdion 
nulritive.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVII,  fasc.  I,  31  août  1921, 
85-109.)  [59 

Fonder  (E.).  —  The  hœmolijlic  action  of  sodium  (jlycocholaîe.  (Roy.  Soc. 
Proceed,  B.  650,  86-103.)  [70 

a)  Renault- Capart  (H.).  —  Conlribulion  à  V élude  du  métabolisme  cérébra^ 
par  la  méthode  des  circulations  partielles  (3^  partie).  (Arch.  Int.  de 
Pliysiologie,  XVI,  fasc.  I,  21-43.)  [68 

b)  —  —  Contribution  à  Vétude  du  métabolisme  cérébral  par  la 
méthode  des  circulations  partielles  (4^  et  5^  parties).  (Ibid.,  fasc.  II, 
mars  1921,  119-161,  3  planches  hors  texte.)  [69 

Sherman  (H.  C),  La  Mer  (V.  K.)  and  Campbell  (H.  L.).  —  The  effecl  of 
température  and  of  Ihe  concentration  of  hydrogen  ions  upon  the  rate  of 
destruction  of  antiscorbutic  vilamin  {vitamin  C).  (Proceed.  Nat.  Acad. 
Se.  United  States,  VII,  No.  9,  279-281,  1921.)  [65 

a)  Terroine  (E.  F.)  et  Barthélémy  (H.).  —  Influence  de  la  température  sur 
la  consommation  des  réserves  au  cours  de  V inanition.  (Arch.  Int.  de 
Physiologie,  XIX,  1,  16  avril  1922,  88-102.)  [64 

b)  —     —     Avitaminose    et    inanition.    (Ibid.,    XX,    1,    31    oct.    1922. 

62-78.)  [64 

a)  Tournade  (A.)  et  Chabrol  (M.).  —  U adrénalinémie  consécutive  à  Vexci- 
tation  du  splanchnique  témoigne  bien  d'une  activité  secrétaire  des  surré- 
nales, régie  par  le  système  nerveux.  (C.  R.  Soc.  Biologie,  LXXXVI, 
776,    1922.)  [56 

b) —     — ■     Le    procès    de    F  adrénalinémie    physiologique  :    le    pour    et 
le  contre.  (Ibid.,   778.)  [57 

c)  —  —  Influence  de  la  décapsulation  totale,  puis  de  la  transfusion  de 
sang  veineux  surrénal  sur  la  pression  artérielle;  réalité  d'une  sécrétion 
d'adrénaline  en  dehors  de  toute  excitation  artificielle  du  nerf  splan- 
chnique.  (Ibid.,,  840,    1922.)  [57 

d)  —  —  Reviviscence  d'un  chien  décapsulé  par  transfusion  de  sang 
veineux   surrénal.    (Ibid.,    842,    1922.)  [57 

Uno  (Toshio).  —  Effecl  of  gênerai  excitement  and  of  flghting  on  some 
duclless  glands  of  maie  albino  rats.  (Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  2, 
July  1922,  203-214,  5  tracés,  1  tableau.)  [56 

Verne  (J.).  —  Contribution  à  l'étude  des  reins  aglomérulaires.  L'appareil 
rénal  des  Poissons  Lophobranches.  (Arch.  Anat.  microsc,  XVIII, 
fasc.  4,  357-40.3,  6  fig.,   1   pi.,   1922.)  [62 

Verney  (E.  B.  and  Starling  (E.  H.).  —  On  sécrétion  by  the  isolated  Kidney. 
(The  J.  of  Physiology,  LVI,  No.  5,  21  July  1922,  351-358,  2  flg.)     [62 

a)  Weill  (E.),  Arloing  (F.)  et  Duîourt  (A.).  —  Essai  de  traitement  de  la 
carence  du  pigeon  par  des  cultures  mortes  ou  vivantes  de  microbes  intes- 
tinaux. (Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  50,   1922.) 

[Si  l'on  administre  au  pigeon  carence  par  alimentation  au  riz.  décor- 
tiqué, des  cultures  microbiennes  vivantes  ou  desséchées,  on  ne  pré- 
vient pas  la  marche  progressive  de  la  carence.  —  H.  Cardot. 

—  .').■>  — 


o6  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

b)  —  —  A  propos  du  rôle  de  r inanition  dans  la  carence  des  pigeons 
soumis  au  régime  du  riz  décortiqué.  (Ibid.,  169,  1922.) 

[On  a  parfois  soutenu  que  les  pigeons  gavés  au  riz  décortiqué 
meurent  d'une  obstruction  digestive;  si  l'on  a  soin  d'administrer  de 
l'eau  après  le  gavage,  une  telle  obstruction,  entraînant  l'inanition,  no 
se  produit  jamais.  —  H.  Cardot. 

a)  Weill  (Paul).  —  Etudes  sur  les  leucocytes.  I.  Les  cellules  granuleuses  de 
la  muqueuse  intestinale  et  utérine.  (Arch.  Anat.  Microsc,  XVII,  fasc.  1, 
77-82,   1   fig.,   1920.)  [71 

b)  —  —  Etudes  sur  les  leucocytes.  II.  Les  corpuscules  basophiles  des 
leucocytes  neutrophiles.  (Arch.  Anat.  microsc,  XVIII,  fasc.  1,  46-54, 
1   pi.,   1921.)  [71 

Wertheimer  (E.).  —  Sur  V excitabilité  du  pneumogastrique  et  du  cordon 
cervical  du  sympathique  après  ablation  des  thyroïdes.  (Arch.  Int.  de 
Physiologie,  XVII,  fasc.  4,  5  mars  1922,  337-343,  4  fig.)  [63 

Wertheimer  (E.)  et  Dubois  (C).  —  Arrêt  initial  de  la  sécrétion  urinaire 
provoquée  par  les  injections  intravasculaires  de  solutions  hypertoniques 
de  saccharose.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVI,  fasc.  III,  avril  1921, 
307-324,    11    fig.)  "  [63 

Zunz  (E.)  et  La  Barre  (J.).  —  Recherche  sur  V action  des  phosphatides  dans 
la  coagulation  du  sang.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc. 
1921,    116-127.)  •  r70 


Une  (Toshio).  —  Action  d'une  excitation  générale  et  de  la  lutte  sur 
quelques  glandes  endocrines  du  rat  albinos  mâle.  —  U.  excite  électrique- 
ment des  rats  albinos  et  les  fait  combattre  entre  eux  pour  déterminer 
si  des  modifications  peuvent  être  ainsi  produites  sur  le  poids,  la  teneur 
en  eau  et  l'action  des  extraits  de  thyroïde,  de  surrénales  et  d'hypophyse 
de  ces  animaux.  Pour  la  thyroïde  et  les  surrénales,  il  n'a  obtenu  que  des 
résultats  négatifs,  mais  pour  l'hypophyse  les  résultats  ont  été  positifs. 
Après  3  à  6  heures  d'excitation  et  de  combat,  l'hypophyse  augmente 
de  poids,  mais  son  pourcentage  en  eau  ne  paraît  pas  modifié.  Les  extraits 
d'hypophyse  de  ces  animaux  produisent  la  contraction  d'un  fragment 
d'intestin  (action  caractéristique  de  la  portion  glandulaire  de  l'hypo- 
physe), tandis  que  les  extraits  des  glandes  d'animaux  témoins  donnent 
le  relâchement  habituel.  Cette  modification  de  l'extrait  suit  l'excitation 
seule  ou  le  combat  seul,  mais  ne  se  produit  qu'après  une  heure  d'exci- 
tation. L'hypophyse  répond  aussi  promptement  aux  modifications 
physiologiques   qu'à   l'ablation   d'autres   glandes   endocrines.    —   Paul 

BOYER. 

a)  Tournade  (A.)  et  Chabrol  (M.).  —  V adrénalinémie  consécutive  à 
l'excitation  du  splanchnique  témoigne  bien  d'une  activité  sécrétoire  des 
surrénales,  régie  par  le  système  nerveux.  —  T.  et  C.  ont  fait  une  série 
d'expériences  dans  lesquelles  ils  rendent  solidaires  physiologiquement 

—  56  — 


ASSOCIATIONS    FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  57 

deux  chiens  qu'ils  réunissent  par  une  anastomose  veineuse  surrénalo- 
jugulaire;  ils  démontrent  ainsi  que  l'activité  adrénalinogène  des  surré- 
nales est  soumise  à  l'action  du  système  nerveux  et  que  le  nerf  splan- 
chnique  peut  être  considéré  comme  le  véritable  nerf  sécrétoire  de  ces 
glandes.  —  H.  Cardot. 

b)  Tournade  (A.)  et  Chabrol  (M.)-  —  Le  procès  de  V adrénalinémie 
physiologique  :  le  pour  et  le  contre.  —  Existe-t-il  une  adrénalinémie 
physiologique?  Dans  les  expériences  d'anastomose  surrénalo-jugulaire 
de  deux  chiens,  on  constate  que  l'adrénaline  élaborée  chez  le  donneur 
à  la  suite  de  l'excitation  du  splanchnique  gagne  sans  destruction  la 
circulation  artérielle  de  l'animal  transfusé  et  conserve  toute  son  effi- 
cacité pour  agir  sur  les  appareils  sur  lesquels  porte  habituellement  son 
action.  En  montrant  l'insécurité  du  critère  qui  a  fait  nier  l'adrénali- 
némie  physiologique,  T.  et  C.  tendent  à  établir  la  réalité  de  cette  der- 
nière. —  H.  Cardot. 

c)  Tournade  (A.)  et  Chabrol  (M.).  —  Influence  de  la  dêcapsulalion  Maie, 
puis  de  la  transfusion  de  sang  veineux  surrénal,  sur  la  pression  artérielle; 
réalité  d'une  sécrétion  d'adrénaline  en  dehors  de  toute  excitation  artifi- 
cielle du  nerf  splanchnique.  —  L'effet  hypotenseur  de  l'ablation  des 
surrénales  est  corrigé  par  la  transfusion  de  sang  veineux  surrénal;  ainsi 
la  sécrétion  interne  de  ces  glandes  joue  un  rôle  indéniable  dans  l'entre- 
tien de  la  pression  artérielle.  Cette  sécrétion  interne  et  l'adrénalinémie 
doivent  bien  être  considérées  comme  des  fonctions  physiologiques  dont 
l'expérience  montre  l'existence  en  dehors  de  toute  excitation  artificielle 
du  splanchnique.  —  H,  Cardot. 

rfj  Tournade  (A.)  et  Chabrol  (M.).  —  Reviviscence  d'un  chien  décapsulé 
par  transfusion  de  sang  veineux  surrénal.  —  Lorsqu'un  chien  décapsulé 
vient  d'arriver  à  l'état  de  mort  apparente,  la  simple  transfusion  de  sang 
veineux  surrénal  provoque  la  reprise  des  battements  cardiaques  et  le 
relèvement  partiel  de  la  pression  sanguine.  —  H.  Cardot. 

Cannon  (  W.  B.)  et  Carrasco-Formiguera  (R.)-  —  Etudes  sur  les  condi- 
tions d'activité  des  glandes  endocrines.  XI.  Nouvelle  évidence  de  la  sécré- 
tion réflexe  et  asphyxique  de  l'adrénaline.  —  Après  section  des  nerfs  du 
foie,  l'accélération  du  cœur  privé  de  ses  nerfs  produite  par  l'excitation 
d'un  nerf  afférent,  est  due  seulement  au  passage  de  l'adrénaline  des 
surrénales  dans  le  cœur.  En  effet,  si  la  voie  veineuse  des  surrénales  est 
bloquée  de  façon  à  supprimer  de  la  circulation  seulement  le  sang  surrénal, 
le  cœur  ne  s'accélère  plus.  Si  le  blocage  de  la  circulation  veineuse  surré- 
nale est  supprimé,  le  cœur  réagit  de  nouveau  à  l'excitation  d'un  nerf 
afférent.  L'intervalle  de  temps  qui  s'écoule  entre  l'excitation  réflexe 
et  le  début  de  la  réponse  cardiaque  est  approximativement  le  même 
que  celui  qui  s'écoule  après  l'excitation  d'un  splanchnique  ou  l'injec- 
tion d'une  dose  physiologique  d'adrénaline  dans  une  veine  fémorale.  Une 
asphyxie  de  45  secondes  accélère  les  battements  du  cœur  énervé;  cet 
effet  ne  se  produit  pas  si  la  circulation  surrénale  de  retour  est  bloquée, 
il  réapparaît  quand  elle  est  rétablie.  —  Paul  Boyer. 

Carrasco-Formiguera  (R.).  —  La  production  d'une  décharge  adrénali- 
nique  par  la  piqûre  de  Claude  Bernard.  —  Reprenant  l'étude  de  l'action  de 

—  57  — 


58  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

la  piqûre  de  Claude  Bernard,  C.  trouve  que  la  piqûre  du  plancher  du 
quatrième  ventricule  accélère  le  cœur  énervé,  même  après  section  des 
nerfs  hépatiques.  Si,  après  avoir  ainsi  éliminé  par  la  section  des  nerfs  du 
foie  un  facteur  hépatique  possible,  on  bloque  la  voie  veineuse  surrénale 
de  façon  à  supprimer  seulement  le  sang  surrénal  de  la  circulation,  la 
piqûre  du  quatrième  ventricule  n'accélère  plus  le  cœur  énervé.  Si  l'on 
arrête  l'occlusion  de  la  voie  veineuse  une  minute  après  la  piqûre,  la 
décharge  de  sang  surrénal  qui  se  produit  alors  provoque  une  accélération 
du  cœur  plus  marquée  et  de  plus  longue  durée.  La  piqûre  de  Claude 
Bernard  lance  donc  dans  la  circulation  une  substance  qui  provient  des 
surrénales  et  qui  gagne  les  artères  en  quantité  suffisante  pour  exercer 
sur  les  autres  organes  une  action  identique  à  celle  de  l'adrénaline.  — 

Paul    BOYER. 

a)  Backmann  (E.  Louis)  et  Lundberg  (Harald).  —  L'action  de  V atropine 
sur  les  effets  provoqués  par  l'adrénaline  sur  r utérus.  —  On  peut  par 
l'atropine  transformer  l'action  motrice  de  l'adrénaline  vis-à-vis  de 
l'utérus  de  lapine  en  une  action  inhibitrice  et  les  effets  observés  sont 
parfaitement  réversibles.  L'analyse  des  effets  observés  sur  l'utérus 
d'autres  rongeurs,  sur  celui  de  la  chatte  ou  de  la  belette,  tend  à  indiquer 
que  l'action  normale  de  l'adrénaline  tient  à  une  action  excitante  de  la 
partie  motrice  du  sympathique  et  non  à  une  excitation  parasympa- 
thique. L'atropine  paralyse  non  seulement  le  parasympathique,  mais 
aussi  la  partie  motrice  du  sympathic{ue.  —  H.  Cardot. 

Gley  (E.)  et  Quinquaud  (Alî.).  —  La  fonction  des  surrénales.  IV.  Du 
rôle  des  surrénales  dans  les  phénomènes  vasomoteurs  de  V asphyxie.  Méca- 
nisme purement  nerveux  de  ces  phénomènes.  —  La  section  du  bulbe  et  la 
destruction  complète  de  la  moelle  après  établissement  de  la  respiration 
artificielle  chez  le  chien  supprime  complètement  la  réaction  cardio- 
vasculaire  de  l'asphyxie,  alors  que  dans  ces  conditions  les  vaisseaux  des 
animaux  sans  moelle  réagissent  à  l'excitation  électrique  des  nerfs  vaso- 
constricteurs  et  d'autre  part  à  l'adrénaline.  De  plus,  l'action  vasomotrice 
de  l'asphyxie  sur  l'animal  normal  n'est  pas  modifiée  par  la  section  des 
deux  grands  splanchiques,  opération  qui  rend  impossible  toute  sécrétion 
d'adrénaline.  La  surrénalectomie  double  ne  supprime  également  pas 
l'action  hypertensive  de  l'asphyxie.  Les  réactions  vasomotrices  de 
l'asphyxie  ne  sont  donc  pas  même  partiellement  d'origine  humorale 
(sous  l'influence  d'une  sécrétion  surrénale).  Elles  sont  d'origine  nerveuse 
centrale.  —  Paul  Boyer. 

Hédon  (E.).  —  Relation  entre  le  pancréas  et  les  capsules  surrénales  au 
point  de  vue  du  diabète.  —  La  pancrêatectomie  totale  n'est  plus  suivie 
de  glycosurie  et  d'hyperglycémie  chez  fanimal  décapsulé,  mais  au 
contraire  d'hypoglycémie,  à  condition  que  fablation  du  pancréas  précède 
ou  suive  immédiatement  la  surrénalectomie.  Chez  l'animal  dépancréalé 
et  en  plein  diabète,  la  surrénalectomie  n'a  pas  d'influence  sur  la  glyco- 
surie et  l'hyperglycémie  ou  n'a  qu'une  action  atténuante  tardive.  La 
suppression  de  la  glycosurie  et  de  l'hyperglycémie  ne  peuvent  être 
attribuées  simplement  au  choc  chirurgical  et  au  traumatisme  opératoire, 
car  l'hyperglycémie  se  produit  encore  après  la  pancrêatectomie  combinée 
à  une  résection  partielle  mortelle  des  capsules  et  elle  persiste  dans  la  phase 
agonique.  —  Paul  Boyer. 


ASSOCLATIONS  FONCTIONNELLES  ET  31IL1EU  INTÉRIEUR  39 

Paulesco  (N.  C.)-  - —  Recherche  sur  le  rôle  du  pancréas  dans  Vassimila- 
lion  nutritive.  —  Si,  chez  un  animal  rendu  diabétique  par  ablation  totale 
du  pancréas,  on  injecte  dans  une  veine  jugulaire  un  extrait  pancréa- 
tique, on  constate  une  diminution  ou  même  une  suppression  passagère 
de  la  glycosurie.  L'effet  de  l'extrait  pancréatique  sur  la  glycémie  et  la 
glycosurie  commence  immédiatement  après  l'injection,  il  atteint  son 
maximum  au  bout  de  2  heures  et  se  prolonge  pendant  environ  12  heures, 
il  varie  avec  la  quantité  de  la  glande  employée  pour  le  préparer.  Avec 
un  tiers  du  pancréas,  on  obtient  une  diminution  peu  sensible  de  l'hyper- 
glycémie et  de  la  glycosurie,  tandis  qu'avec  deux  tiers  de  cette  glande  ta 
diminution  est  beaucoup  plus  accentuée.  On  observe  également  une 
diminution  considérable  de  l'urée  sanguine,  de  l'urée  urinaire,  de  l'acé- 
tonémie  et  de  l'acétonurie. 

L'injection  d'extrait  pancréatique  chez  l'animal  normal  non  diabé- 
tique, provoque  également  une  diminution  sensible  de  la  glycémie, 
ainsi  que  de  l'urée  sanguine  et  urinaire.  De  tels  effets,  portant  spéciale- 
ment sur  l'hyperglycémie  et  la  glycosurie  diabétiques,  ne  sont  produits 
ni  par  une  injection  intraveineuse  de  sérum  physiologique,  ni  par  une 
injection  intraveineuse  d'extrait  provenant  d'un  autre  organe  que  le 
pancréas  (extrait  splénique  par  exemple),  ni  par  une  injection  intra- 
rachidienne  d'une  solution  de  nucléinate  de  soude  qui  provoque  un 
accès  de  fièvre,  ce  qui  prouve  dans  ce  dernier  cas  que  l'action  de  l'injec- 
tion intraveineuse  d'extrait  pancréatique  n'est  donc  pas  due  à  l'accès 
fébrile  que  cette  injection  détermine.  —  Paul  Boyer. 

Halliburton  (  W.  D.)  et  de  Souza  (D.  H.).  —  L'action  de  la  sécrétine.  — 
Pour  préparer  la  sécrétine,  il  n'est  pas  indispensable  d'avoir  recours  à 
la  température  de  l'ébullition;  les  extraits  de  muqueuse  duodénale 
préparés  aux  températures  basses  sont  actifs,  moins  cependant  que  les 
solutions  préparées  à  100°  parce  qu'ils  sont  davantage  souillés  d'impu- 
retés protéiniques.  La  prétendue  sécrétine  extraite  de  l'épinard  agit 
bien  sur  les  sécrétions  pancréatique  et  gastrique  en  injection  intra- 
veineuse, mais  beaucoup  moins  activement  que  la  sécrétine  naturelle; 
de  plus  elle  produit  une  chute  considérable  et  prolongée  de  la  pression 
artérielle.  Aussi  H.  et  S.  s'élèvent  contre  l'extension  du  mot  sécrétine 
aux  excitants  stomachiques  qui  peuvent  se  trouver  dans  des  aliments, 
des  drogues  et  dans  les  protéines  hydrolysables.  L'injection  de  sécrétine 
par  voie  portale  est  moins  active  que  par  voie  jugulaire;  ce  fait  n'est 
pas  dû  à  une  action  antitoxique  que  le  foie  exercerait  sur  la  sécrétine, 
mais  à  la  dilution  plus  grande  que  subit  ce  produit  dans  la  route 
détournée  qu'il   doit  suivre  pour  arriver  au  pancréas.  —  Paul  Bover. 

Abelous  (J.  E.).  —  La  fonction  cliolestérogéniqae  de  la  rate.  —  Quand 
on  abandonne  à  lui-même  en  milieu  aseptique  le  sérum  des  animaux  qui, 
5  à  6  heures  avant  la  prise  de  sang  par  ponction  du  cœur,  ont  ingéré  un 
repas  riche  en  graisse,  on  constate  dans  ce  sérum  une  augmentation 
nette  du  taux  de  la  cholestérine.  La  cholestérine  diminue  au  contraire 
dans  le  sérum  des  chiens  dératés,  fourni  pendant  la  digestion  d'un  repas 
gras,  mais  elle  augmente  si  l'on  fait  à  ces  chiens  dératés  une  homogreffe 
de  rate  en  semis  dans  le  péritoine  ou  une  injection  intraveineuse  d'extrait 
de  rate  desséchée.  La  rate  fournit  donc  une  sécrétion  interne  qui 
intervient  puissamment  dans  la  cholestérogénèse,  et  la  nécessité  de  la 
présence  des  graisses  dans  la  ration  alimentaire  pour  obtenir  l'enrichis- 

—  :)•.)  — 


60  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

sèment  en  cholestérine  du  sérum  indique  que  c'est  avec  les  graisses  ou 
leurs  produits  de  dédoublement  que  la  sécrétion  interne  de  la  rate 
fabrique  la  cholestérine,  substance  antiliémolysante  et  antitoxique.  — • 

Paul   BOYER. 

Aub  (Joseph  C.)  Bright  (Elizabeth  M.)  et  Uridil  (Joseph).  —  Eludes 
sur  le  mécanisme  de  V augmenlalion  du  métabolisme  dans  Vhyperihyroï- 
disme.  —  L'anesthésie  à  l'uréthane  augmente  le  métabolisme  de  l'animal 
»  thyrotoxique  »  tout  comme  celui  de  l'animal  normal.  L'augmentation 
du  métabolisme  basai  stimulé  par  la  thyroxine  ne  peut  pas  être  expliqué 
par  l'activité  musculaire,  la  fibrillation  musculaire  ou  l'augmentation 
du  tonus  musculaire.  Les  glandes  surrénales  ne  sont  pas  indispensables 
pour  maintenir  l'élévation  du  métabolisme  produite  par  la  thyroxine. 
La  thyroxine  augmente  donc  la  combustion  des  cellules  du  corps  au 
repos,  en  les  excitant  directement.  —  Paul  Boyer. 

a)  Aub  (Joseph  C),  Forman  (Jonathan)  et  Bright  (Elizabeth  M.).  — 
Ueffel  de  la  surrénaleclomie  sur  le  métabolisme  total  du  chat.  —  48  heures 
après  la  surrénalectomio  double  chez  le  chat,  on  observe  une  diminu- 
tion de  25  %  du  métabolisme  total  sans  modifications  sensibles  dans  les 
pourcentages  relatifs  des  matériaux  alimentaires  brûlés.  Cette. chute 
du  métabolisme  est  nette  quand  on  la  mesure  en  calories  totales  ou  en 
calories  par  kilo  de  poids  du  corps.  Les  expériences  de  contrôle  sur  les 
chats  complètement  à  jeun  et  opérés  montrent  une  chute  du  métabolisme 
deux  fois  plus  faible  que  celle  que  l'on  observe  après  surrénalectomie. 
L'ablation  d'une  seule  surrénale  produit  une  chute  passagère,  puis  un 
retour  au  métabolisme  normal.  L'énervation  de  la  glande  restante  est 
suivie  d'une  chute  lente  du  métabolisme.  Dans  plusieurs  cas  de  maladie 
d'Addison  chez  l'homme,  A.  F.  et  B.  ont  constaté  une  diminution  du 
métabolisme. 

L'indépendance  de  l'action  des  surrénales  et  de  la  thyroïde  sur  le 
métabolisme  n'est  pas  prouvée.  Mais  A.  F.  et  B.  pensent  que,  tandis  que 
la  thyroïde  est  le  régulateur  des  variations  lentes  du  métabolisme,  les 
surrénales  règlent  au  contraire  les  variations  rapides  et  de  courte  durée. 
—  Paul  Boyer. 

b)  Aub  (Joseph  C),  Bright  (Elizabeth  M.)  et  Forman  (Jonathan).  — ■ 
L'action  de  la  surrénalectomie  sur  le  métabolisme  du  clial  anesthésié  à 
Vurélhane.  —  L'anesthésie  à  l'uréthane  augmente  la  sécrétion  de  l'adré- 
naline. Après  surrénalectomie  avec  anesthésié  à  l'uréthane,  il  se  produit 
une  chute  rapide  et  progressive  du  métabolisme  atteignant  environ 
12  %.  Cette  chute  n'est  pas  supprimée  par  la  thyroïdectomie.  La  thy- 
roïde n'est  donc  pas  nécessaire  à  cette  réaction.  Les  extraits  de  couche 
corticale  de  surrénale  n'ont  pas  d'action  rapide  sur  le  métabolisme; 
l'adrénaline,  par  voie  veineuse,  au  contraire,  augmente  nettement  le 
métabolisme.  La  chute  du  métalDolisme,  après  surrénalectomie,  est  donc 
due  à  la  suppression  de  la  sécrétion  adrénalinique  des  surrénales.  — 
Paul  Boyer. 

Gianîerrari  (Luisa).  —  Influence  de  V alimenlalion  avec  les  capsules 
surrénales,  Vhijpophyse  et  Vépiphijse  sur  la  pigmentation  cutanée  et  sur 
le  rythme  respiratoire  du  Salmo  fario.  —  Cette  alimentation  fait  con- 
tracter les  chromatophores  de  la  peau:  en  outre,  ces  substances,  excepté 

—  60  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  Gl 

répiphyse,  produisent  une  accélération  dispnéique  du  rythme  respira- 
toire, et  aussi  une  augmentation  du  volume  et  une  hyperémie  des 
branchies.  —  K.  Arslan. 

Camus  (Jean)  et  Roussy  (G.)-  —  Llnjpophijseclomiti  chez  le  chien  et  le 
chai.  Technique  et  résultais  de  149  inlervenlions.  —  C.  et  R.  ont  effectué 
l'ablation  de  l'hypophyse  sur  de  nombreux  animaux  en  veillant  autant 
que  possible  à  éviter  les  lésions  de  la  zone  nerveuse  voisine.  De  cette 
série  de  recherches  se  dégage  la  notion  que  l'hypophyse  n'est  pas  néces- 
saire à  la  vie.  La  mortalité  chez  les  chiens  et  les  chats  ayant  subi  l'hypo- 
physectomie  totale  est  cependant  élevée;  mais  il  y  a  tout  lieu  d'ad- 
mettre qu'elle  est  due  à  des  causes  secondaires,  telles  que  méningite, 
hémorragie,  lésions  de  la  base  du  cerveau,  accidents  diiïîcilement  évi- 
tables  en  raison  de  la  situation  de  la  glande  au  voisinage  de  centres 
nerveux  importants.  —  H.  Cardot. 

Krogh  (August)  et  Rehberg  (P.  B.).  —  Sur  V influence  de  V hypophyse 
sur  la  tonicilé  des  capillaires.  —  Les  réactions  obtenues  avec  une  subs- 
tance décelée  dans  le  sang  des  Mammifères  et  qui  a  un  effet  constricteur 
sur  les  capillaires  sont  analogues  à  celles  de  la  pituitrine;  il  y  a  lieu  de 
supposer  que  l'hypophyse  déverse  dans  le  sang  une  substance  qui 
circule  à  une  concentration  très  basse  et  contribue  à  maintenir  la 
tonocité  des  capillaires.  —  H.  Cardot. 

Firket  (Jean).  —  Etude  histophysiologique  sur  le  mécanisme  de  la  sécré- 
tion urinaire.  —  Le  ferrocyanure  de  sodium  et  le  citrate  ammoniacal 
de  fer  injectés  par  voie  veineuse  s'éliminent  suivant  le  même  mécanisme. 

Ils  passent  à  travers  le  glomérule  dans  la  cavité  glomérulaire  à  des 
vitesses  un  peu  différentes,  le  citrate  de  fer  s'éliminant  un  peu  plus  vite 
que  le  ferrocyanure  de  sodium,  le  fdtrat  ou  le  liquide  d'excrétion  glo- 
mérulaire paraît  se  condenser  au  fur  et  à  mesure  de  sa  descente -dans  le 
tube,  les  cellules  rénales  ne  contiennent  à  aucun  moment  de  la  période 
d'élimination  les  deux  sels  dans  leur  cytoplasme,  ceux-ci  dans  les  tubes 
contournés  ne  dépassent  pas  la  bordure  en  brosse.  Certaines  cellules 
isolées  du  parenchyme  rénal  appartenant  tantôt  au  tube  contourné 
proximal,  tantôt  à  la  branche  descendante  de  l'anse  de  Henle,  paraissent 
capables  d'emmagasiner  les  sels  prussiques  à  un  moment  où  leur  élimi- 
nation urinaire  a  presque  entièrement  cessé.  —  Paul  Boyer. 

Davies  (H.  W.),  Haldane  (J.  B.  S.),  Peskett  (G.  L.).  —  V excrétion  des 
chlorures  et  des  bicarbonates  par  le  rein  humain.  —  Il  existe  une  concen- 
tration moléculaire  maxima  des  chlorures  dans  l'urine  (33  N  environ 
dans  les  expériences  de  D.  H.  et  P.).  La  concentration  maxima  pour  les 
bicarbonates  atteint  le  même  taux.  Quand  les  chlorures  et  les  bicar- 
bonates sont  excrétés  simultanément,  la  somme  maxima  de  leurs  con- 
centrations moléculaires  atteint  également  ce  même  taux.  Ce  maximum 
est  indépendant  dans  de  grandes  limites  de  la  concentration  molécu- 
laire totale  de  l'urine,  ou  des  concentrations  de  l'urée  et  des  phosphates. 
Les  chlorures  et  les  bicarbonates  doivent  être  concentrés  par  les  mêmes 
éléments  du  parenchyme  rénal  auxquels  appartient  probablement 
la  fonction  de  la  réabsorption;  l'urée  et  les  phosphates  doivent  être 
concentrés  par  des  éléments  différents  auxquels  appartient  la  fonction 
de  l'excrétion.  —  Paul  Boyer. 

—  Gl  — 


62  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Verne  (J.)-  —  Conlribalion  à  Véliide  des  reins  aglomérulaires.  L'appareil 
rénal  des  Poissons  Lophobranches.  —  Dans  la  première  partie  de  ce 
travail,  V.  étudie  l'anatomie  microscopique  du  rein,  son  développement, 
et  les  caractères  cytologiques  du  canalicule  urinaire;  dans  la  deuxième 
partie,  consacrée  à  l'histo-physiologie  du  rein,  il  recherche  entre  autres 
les  modifications  de  structure  cytologique  dans  diverses  conditions 
expérimentales.  Le  rein  des  Lophobranches  adultes  est  un  mésonéphros, 
où  la  vascularisation  artérielle  n'existe  pas,  mais  seule  une  irrigation 
veineuse  par  un  système-porte,  et  il  est  de  ce  fait  entièrement  privé 
de  glomérules  de  Malpighi.  V.  précise  l'influence  morphogène  de  la 
vascularisation  sur  le  canalicule  urinaire  :  le  rein  se  développe  ici  autour 
d'une  veine  cardinale  unique;  l'absence  d'artère  entraîne  l'absence  de 
glomérules  et,  secondairement,  la  simplification  du  tube  urinaire.  Celui-ci 
est  caractérisé  essentiellement  par  un  très  faible  développement  des 
régions  purement  vectrices  :  sur  presque  toute  son  étendue,  il  est  formé 
de  cellules  présentant  des  phénomènes  de  sécrétion,  qui  paraît  être  aussi 
active  au  niveau  des  cellules  munies  d'une  bordure  en  brosse  qu'au 
niveau  de  celles  qui  en  sont  dépourvues.  En  effet,  elles  présentent  les 
mêmes  aspects  cytologiques  sous  l'influence  des  diurétiques,  et  du  bleu 
de  méthylène;  leur  appareil  mitochondrial  se  comporte  de  façon 
analogue.  V.  compare  entre  elles  l'action  de  l'urée  et  celle  de  la  caféine  : 
la  première  s'exerce  directement  sur  la  cellule  rénale,  alors  que  la 
caféine  agit  sur  la  circulation  et  détermine  secondairement  une  augmen- 
tation de  la  quantité  d'urine. 

Mais  ce  qui  est  surtout  intéressant  au  point  de  vue  du  mécanisme 
de  la  sécrétion  urinaire  est  que  celle-ci  s'effectue,  chez  les  Lophobranches, 
en  l'absence  de  tout  glomérule  de  Malpighi.  Les  cellules  du  tube  urinaire 
sécrètent  l'urine  complète,  partie  aqueuse  et  substances  dissoutes,  elles 
assument  à  la  fois  le  rôle  du  glomérule  et  de  l'épithélium  glandulaire  des 
reins  à  glomérules.  Mais  ceci  ne  signifie  point  que  le  glomérule  ne  joue 
aucun  rôle  dans  la  sécrétion.  Dans  un  rein  comme  celui  des  Lophobranches 
à  circulation  veineuse  ralentie,  les  conditions  physiologiques  et  fonc- 
tionnelles ne  sont  pas  tout  à  fait  comparables  à  celles  réalisées  dans 
d'autres  reins.  C'est  à  ce  ralentissement  de  la  circulation  que  V.  attribue 
également  le  développement  d'un  abondant  tissu  lymphoïde  dans  le 
rein  des  Lophobranches.  —  A.  Drzewina. 

Vérney  (E.  B.)  et  Starling  (E.  H.).  —  Sur  la  sécrétion  «  du  rein  isolé  ».  — 
V.  et  S.  perfusent  le  rein  d'un  chien  avec  du  sang  d'un  autre  chien 
«  cardio-pulmonaire  ».  Ce  dispositif  permet  en  effet  de  nourrir  un  organe 
isolé  avec  du  sang  artériel  de  composition  connue  et  à  une  pression, 
une  vitesse  de  circulation  et  une  température  voulues,  et  d'éliminer  ainsi 
les  influences  nerveuses  et  chimiques  qui  pourraient  provenir  des  modi- 
fications du  sang  produites  par  les  autres  organes  du  corps.  Dans  ces 
conditions,  le  rein  des  mammifères  peut  sécréter  des  quantités  consi- 
dérables d'urine.  La  circulation  à  travers  le  rein  et  la  sécrétion  varient 
directement  comme  la  pression  sanguine  dans  l'artère  rénEde.  L'écoule- 
ment du  sang  est  très  abondant  et  peut  atteindre  200  ce.  par  minute 
à  travers  un  rein  de  35  grammes.  La  pression  sanguine  minima  à  laquelle 
s'établit  la  sécrétion  est  de  40  mm.  de  Hg  environ.  La  dilution  du  sang 
abaisse  ce  seuil.  Les  solutions  salines  normales,  l'urée  et  le  sulfate  de 
soude  exercent  une  action  diurétique  sur  le  rein  perfusé  dans  ces  condi- 
tions sans  une  augmentation  correspondante  de  l'écoulement  sanguin, 

—  62  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTERIEUR  63 

Le  rein  peut  concentrer  l'urée  et  le  glucose  et  retenir  les  chlorures. 
L'urine  sécrétée  est  toujours  hypotonique  par  rapport  au  sérum  san- 
guin et  elle  a  une  réaction  alcaline.  Ceci  doit  tenir  à  la  surveiitilation 
que  nécessite  l'expérience,  à  la  diminution  des  réserves  alcalines  et  à  la 
rétention  des  chlorures  par  le  sérum.  —  Paul  Boyer. 

Wertheimer  (E.)  et  Dubois  (Ch.).  —  Arrêl  initial  de  la  sécrétion  urinaire 
provoqué  par  les  infections  intravasculaires  de  solutions  hypertoniques  de 
saccharose.  —  L'injection  d'une  solution  hypertonique  de  saccharose  pro- 
duit souvent,  comme  effet  initial,  un  arrêt  ou  un  ralentissement  de  la 
sécrétion  urinaire,  à  un  moment  où  la  pression  artérielle  augmente  forte- 
ment en  même  temps  que  le  volume  du  rein.  Ce  fait  ne  se  concilie  pas 
avec  la  théorie  de  la  simple  filtration,  puisque  la  sécrétion  s'arrête  au 
moment  même  où,  dans  un  rein  en  plein  fonctionnement,  l'augmen- 
tation de  la  pression  artérielle,  de  la  pression  capillaire  et  de  la  pression 
veineuse  dans  le  rein  devrait  faire  produire  à  la  filtration  son  maximum 
d'effet;  cet  arrêt  de  la  sécrétion  s'explique  au  contraire,  pour  W.  et  D., 
par  la  perte  d'eau  que  fait  subir  aux  éléments  sécréteurs  du  rein  le  pou- 
voir osmotique  du  sang  subitement  accru.  — ■  Paul  Boyer. 

Ferrari  (P.).  —  Contribution  à  la  connaissance  du  corps  post-  ou  der- 
nier branchial  dans  le  Gallus  doniesticus.  —  Le  comportement  des  éléments 
de  ce  corps  montre  que  c'est  là  une  formation  correspondant  au  méta- 
bolisme lipoïdien  et  dont  les  éléments  sont  très  différents  de  ceux  du 
thymus  et  des  parathyroïdes.  Il  s'agit  peut-être  d'une  vraie  glandule 
endocrine.  —  G.  Teodoro. 

b)  Gautier  (Cl.).  —  Circulation  de  V adrénaline  chez  la  grenouille  après 
injection  dans  les  sacs  dorsaux.  —  G.  montre  que  l'adrénaline  injectée 
dans  les  sacs  lymphatiques  est  transportée  par  le  sang;  elle  peut  y  être 
mise  en  évidence  par  son  action  sur  la  pupille.  Il  est  possible  de  déceler 
dans  l'œil  des  grenouilles  injectées  l'adrénaline  pendant  plus  longtemps 
encore  que  dans  le  sang.  La  réaction  mydriatique  provoquée  in  vivo 
par  l'adrénaline  est  due  en  partie  à  l'imprégnation  locale,  suite  du 
transport  par  le  sang,  et  à  une  action  sur  le  système  nerveux  central, 
qui  disparaît  quand  ce  dernier  est  détruit.  —  H.  Cardot. 

Wertheimer  (E.).  —  Sur  V excitabilité  du  pneumogastrique  et  du  cordon 
cervical  du  sympathique  après  r ablation  des  thyroïdes.  —  Contrairement  à 
l'opinion  de  Cyon,  l'ablation  des  thyroïdes  ne  diminue  pas  l'excitabihté 
de  l'appareil  cardiomodérateur  et  n'augmente  pas  celle  du  cordon  cer- 
vical du  sympathique  et  des  nerfs  accélérateurs.  De  même  W.  n'a 
obtenu  aucune  modification  de  l'excitabilité  des  modérateurs  et  des  accé- 
lérateurs du  cœur  par  injection  intraveineuse  d'iodures  qui,  pour  Cyon 
et  Barbera,  agiraient  sur  l'excitabilité  des  deux  nerfs  dans  le  même 
sens  que  la  thyroïdectomie.  —  Paul  Boyer. 

Belehràdek  (Jan).  —  Expériences  sur  la  cellulase  et  Vamylase  delà  salive 
chez  Dixippus  morosus.  —  Dixippus,  à  la  suite  d'une  excitation  adéquate, 
fait  sortir  de  sa  bouche  une  goutte  de  suc  qui  est  envisagé  ordinairement 
comme  une  sorte  d'excrétion  défensive  contre  le  persécuteuir.  Le  vomis- 
sement de  ce  suc  est  ■déterminé  vraisemblablement  par  un  mouvement 
antipéristaltique    du   jabot   coordonné   par   un   mécanisme    de   nature 

—  ■63  — 


64  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

réflexe;  ce  suc  digestif  du  jabot  contient  le  produit  des  glandes  sali- 
vaires,  il  est  légèrement  acide  au  tournesol  et  possède  le  pouvoir  de 
dissoudre  les  membranes  de  cellulose  et  de  transformer  l'amidon  en 
produits  solubles,  mais  il  est  sans  action  sur  la  cellulose  des  fibres  de 
coton,  la  graisse  et  les  protéines.  L'amylase  de  ce  suc  dissout  rapide- 
ment l'amidon,  celui-ci  est  attaqué  déjà  en  grains  (à  l'état  cru)  et 
l'empois  iodé  se  décolore  en  quelques  secondes  en  passant  par  une  teinte 
légèrement  violette.  L'action  de  l'amylase  atteint  son  maximum  en 
milieu  alcalin,  le  milieu  acide  sans  l'arrêter  toutefois  entièrement, 
ralentit  la  réaction,  mais  on  ne  peut  constater  la  formation  de  sucre 
réduisant  la  liqueur  de  Fehling  qu'une  heure  environ  après  la  décolo- 
ration complète  et  seulement  en  milieu  alcalin.  —  Paul  Boyer. 

a)  Terroine  (Emile  F.)  et  Barthélémy  (H.). —  Influence  de  la  température 
sur  la  consommation  des  réserves  au  cours  de  Vinanition.  —  Lorsque  des 
homéothermes  subissent,  au  cours  d'une  inanition  prolongée  jusqu'à  la 
mort,  des  températures  variées,  aussi  éloignées  qu'ils  les  peuvent  sup- 
porter sans  que  la  mort  soit  causée  par  autre  chose  que  par  la  prolon- 
gation de  l'inanition,  on  constate  que  la  perte  de  poids  est  d'autant  plus 
grande  que  la  température  a  été  plus  élevée,  d'autre  part  que  la  teneur 
en  graisses  soit  de  l'organisme  total,  soit  du  muscle,  ne  présente  aucune 
variation  sensible.  Il  existe  donc  une  séparation  quantitative  entre 
deux  groupes  de  composés  d'acides  gras  :  l'un,  l'élément  variable, 
uniquement  constitué  par  les  réserves  grasses  de  l'organisme  et  dispa- 
raissant au  cours  de  l'inanition  :  l'autre,  l'élément  constant,  donnée 
réellement  fixe,  partie  obligatoire  des  tissus,  constitue  un  véritable  sque- 
lette d'acides  gras;  il  représente  la  somme  des  éléments  mis  en  lumière 
par  Mayer  et  Schaeffer  et  dont  ils  font  des  indices  lipocytiques. 
Dans  ces  cas,  la  mort  ne  se  produit  par  inanition  que  lorsque  toutes  les 
réserves  grasses  disponibles  ont  été  consommées.  Il  existe  donc  un  test 
biochimique  rigoureux  de  la  mort  par  inanition,  test  facile  à  obtenir 
par  le  dosage  des  corps  gras,  soit  dans  l'organisme  total,  soit  dans  le 
muscle,   et  caractéristique  pour  une  espèce   donnée.  —  Paul   Boyer. 

b)  Terroine  (Emile  F.)  et  Barthélémy  (H.).  —  Avitaminose  et  inanition. 
—  Il  est  impossible  de  réduire  les  conséquences  de  l'avitaminose,  soit  les 
accidents  nerveux,  soit  la  mort,  à  de  simples  phénomènes  d'inanition. 
En  effet,  si  les  animaux  soumis  à  une  nourriture  dépourvue  de  vita- 
mines présentent  des  chutes  de  poids  identiques  lors  de  la  mort  par  avi- 
taminose ou  par  simple  inanition,  au  moment  de  l'apparition  des  acci- 
dents (parmi  ceux-ci  il  faut  ranger  le  refus  de  toute  nourriture),  le  poids 
est  beaucoup  plus  élevé  que  celui  noté  au  moment  de  la  mort.  Une 
inanition  secondaire  vient  donc  se  surajouter  aux  accidents  d'avita- 
minose dans  la  période  ultime  de  la  maladie.  Alors  que  les  teneurs  en 
substances  grasses  et  lipoïdiques  des  sujets  morts  d'inanition,  qu'il 
s'agisse  de  l'animal  total  ou  du  muscle,  sont  à  peu  près  identiques  et 
représentent  une  valeur  constante,  caractéristique  de  l'espèce  consi- 
dérée, les  animaux  morts  d'avitaminose  contiennent  des  quantités  de 
matières  grasses  très  variables,  montrant  ainsi  que  la  plupart  d'entre  eux 
sont  loin  d'avoir  épuisé  la  totalité  de  leurs  réserves.  T.  et  B.  ne  peuvent 
donc  conclure  en  faveur  de  l'une  ou  l'autre  des  théories  métabolique  ou 
digestive  de  l'action  des  vitamines.  Il  est  parfaitement  possible  que  les 
accidents  généraux  de  l'avitaminose  aient  leur  origine  dans  un  trouble 

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ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  .MILIKU  INTERIEUR  (V.\ 

initial  des  processus  digestifs,  trouble  dont  l'existence  est  incontestable, 
mais  de  l'ensemble  des  faits  observés,  il  résulte  que  les  phénomènes 
d'avitaminose  ne  peuvent  pas  être  purement  et  simplement  réduits  à 
des  accidents  d'inanition.  —  Paul  Boyer. 

Messerli  (N.).  —  De  V influence  des  siibslances  adsorbanles  ajoutées  à 
une  alimentation  unilatérale  sur  le  développement  de  F  état  d'avitaminose. 
—  L'avitaminose  ne  peut  être  attribuée  à  l'action  toxique  de  produits 
ingérés  avec  la  nourriture  ou  fabriqués  au  cours  d'une  digestion  anor- 
male. En  effet,  l'addition  d'adsorbants  (charbon  de  sang  ou  Botus  alba) 
à  une  alimentation  unilatérale  de  riz  décortiqué  chez  les  rats  et  les  pigeons 
provoque  une  aggravation  de  l'état  morbide  dû  à  l'avitaminose.  Les 
adsorbants  entraînent  les  ferments  digestifs  et  accélèrent  directement  ou 
indirectement  l'appauvrissement  de  l'organisme  en  matériaux  qui 
servent  à  la  fabrication  des  ferments,  ils  accélèrent  et  aggravent  les 
symptômes  caractéristiques  de  l'avitaminose  en  proportion  de  leur 
pouvoir  adsorbant.  Ce  résultat  s'accorde  pleinement  avec  la  doctrine 
développée  par  W.  R.  Hess,  en  vertu  de  laquelle  le  béribéri  des  oiseaux 
représente  au  fond  une.  insufTisance  des  oxydases  des  tissus.  —   Paul 

BOVER. 

Mouriquand  (Georges).  —  Indications  cliniques  et  diététiques  tirées 
de  Vétude  expérimentale  du  scorbut.  — •  Dans  cet  article,  M.,  résumant  ses 
publications  antérieures,  insiste  sur  les  accidents  de  «  précarence  «  qui 
sont  plus  fréquents  qu'on  no  le  croit  généralement,  et  qui  sont  surtout 
caractérisés  par  une  déchéance  nutritive  plus  ou  moins  profonde,  de 
l'anémie,  de  l'asthénie  retardant  ou  supprimant  la  marche  des  enfants. 
Il  montre  l'intérêt  du  scorbut  expérimental  qui  permet  de  déterminer  la 
valeur  des  substances  antiscorbutiques  et  il  donne  la  composition  d'un 
régime  qui  permet  d'obtenir  chez  le  cobaye  un  scorbut  expérimental 
sans  inanition,  qui  se  rapproche  par  conséquent  du  scorbut  de  l'enfant 
nourri  au  lait  stérilisé  et  conservé.  Il  montre  ensuite  que  le  pouvoir 
scorbutigène  des  graines  disparait  par  la  germination  seulement  le 
5^  jour  après  apparition  de  la  pousse  verte,  sans  que  le  pouvoir  anti- 
scorbutique que  la  graine  acquiert  alors  soit  dû  à  l'apparition  de  la  chlo- 
rophylle, puisque  ce  pouvoir  existe  aussi  bien  dans  les  graines  germées 
à  l'obscurité.  Enfin,  il  insiste  sur  les  rapports  intimes  entre  la  dessiccation 
et  la  ^perte  du  pouvoir  antiscorbutique  de  l'herbe  d'orge  et  sans  doute 
de  la  plupart  des  végétaux  frais,  et  sur  la  nécessité  d'appuyer  dans  la 
mesure  du  possible  l'expérimentation  sur  les  données  de  la  clinique  et  vice 
versa;  c'est  par  l'étroite  union  de  la  diététique  clinique  et  de  la  diété- 
tique expérimentale  que  se  feront  les  vrais  progrès.  —  Paul  Boyer. 

Sherman  (H.  C),  La  Mer  (V.  H.)  et  Campbell  (H.  L.).  —  L'action  de  la 
température  et  de  la  concentration  des  ions  H  sur  la  destruction  des  vita- 
mines antiscorbutiques  {vitamine  C).  —  S.,  L.  et  C.  étudient  la  vitamine 
G  par  des  expériences  de  nutrition  sur  les  cobayes,  selon  la  méthode 
générale  décrite  récemment  par  Hess.  Ils  emploient  le  régime  suivant  : 
avoine  totale  moulue,  59  %;  poudre  de  lait  écrémé  chauffée  à  110°. 
30  %;  beurre,  10  %;  NaCl,  1  %.  La  croissance  de  l'animal  est  excellente' 
jusqu'à  l'apparition  du  scorbut,  celui-ci  apparaît  au  bout  de  15  jours 
environ,  l'animal  perd  du  poid-s  rapidement  et  meurt  de  scorbut  26  à 
34  jours  après  le  début  de  l'expérience.  La  nature  des  symptômes  et  les 

—  05  — 
ANN.  HIOL.  —  T.  I  fl922-1923)  5 


66  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

découvertes  d'autopsie  concordent  exactement  avec  les  descriptions  de 
Cohen  et  Mendel  et  de  Hess;  les  plus  caractéristiques  consistent  en 
chute  des  dents,  fragilité  des  os,  laxité  et  hémorragies  des  articulations. 
Quand  l'animal  reçoit  un  peu  de  vitamine  antiscorbutique,  mais  pas  en 
quantité  suffisante  pour  le  préserver  du  scorbut,  la  vie  est  prolongée, 
mais  certains  des  symptômes  et  des  trouvailles  d'autopsie  peuvent  être 
plus  accentués  que  chez  les  animaux  qui  n'ont  pas  reçu  de  vitamine 
antiscorbutique  et  qui  meurent  plus  vite.  —  Paul  Boyer. 

Hjort  (Jehan).  — -  Observations  sur  la  dislribulion  des  uilamines  lipo- 
solubles  chez  les  plantes  et  animaux  de  mer.  —  Les  études  faites  en 
Norvège  sur  la  croissance  du  poisson  (hareng  et  morue  principalement) 
au  moyen  des  écailles  et  des  indications  qu'elles  fournissent  sur  l'âge 
ont  montré  que  la  croissance  de  ces  poissons  dans  les  eaux  norvégiennes 
ne  se  fait  que  pendant  le  printemps  et  l'été;  le  reste  du  temps  la  crois- 
sance du  poisson  cesse  totalement.  En  hiver,  pas  de  croissance.  Il  y  a, 
en  corrélation  avec  ce  fait,  des  changements  de  qualité,  qui  sont  associés 
à  des  changements  dans  le  contenu  en  matières  grasses.  Le  poisson 
accumule  en  été  de  la  graisse  qu'il  consomme  en  ^iver.  Mais  en  hiver  une 
partie  de  la  matière  sèche  est  consommée  et  remplacée  par  de  l'eau. 
Le  poids  reste  le  même,  mais  la  qualité  est  fort  diminuée.  La  chose  est 
très  visible  chez  le  hareng  où  la  graisse  est  déposée  dans  un  organe 
péritonéal  {Vister  des  pêcheurs  norvégiens)  qui  se  développe  en  été,  et 
chez  les  jeunes  non  encore  munis  d'organes  reproducteurs  développés. 
Le  contenu  et  la  qualité  de  Vister  varient  avec  la  saison.  Les  variations 
de  qualité  chez  la  morue  s'observent  le  plus  aisément  par  l'inspection 
du  foie  qui  est  composé  pour  moitié  environ  d'huile  de  foie.  En  été  le 
foie  pèse  3  fois  plus  qu'en  hiver  à  la  saison  reproductrice;  la  dépréciation 
maxima  se  produit  sur  les  bancs  des  Lofoden  où  se  fait  la  ponte. 

Il  y  a  bien,  pour  l'esprot  par  exemple,  une  corrélation  entre  la  tempé- 
rature et  l'accumulation  de  graisse  (la  table  étant  beaucoup  mieux 
servie  en  été).  Mais  l'esprot  vit  surtout  de  proies  n'existant  qu'en  été, 
alors  que  la  rtiorue  vit  de  proies  existant  toute  l'année.  D'autres  influences 
peuvent  et  doivent  être  en  jeu,  et  la  question  des  vitamines  s'est  natu- 
rellement posée.  Il  en  faut  à  la  morue  comme  aux  animaux  terrestres. 
Où  la  trouve-t-elle?  On  a  commencé  par  examiner  à  ce  point  de  vue 
des  algues  vertes  du  rivage  [Ulua,  Codium)  qu'on  a  éprouvées  au  point 
de  vue  des  vitamines  en  les  servant  à  des  animaux  carences,  et,  on  a 
constaté  que  les  ulves  contiennent  la  vitamine  de  croissance,  de  façon 
marquée,  même  l'extrait  de  poudre  desséchée  de  cette  algue.  Les 
diatomées  aussi,  mais  peut-être  la  silice  de  celles  ci  est-elle  défavorable 
à  la  nutrition.  Les  crevettes  {Crangon  et  Pandalus)  de  même,  à  l'état 
frais  du  moins  :  l'extrait  de  poudre  desséchée  semble  agir  irrégulièrement 
par  contre.  L'œuf  de  morue  frais  est  riche  en  vitamine;  l'œuf  séché  aussi  : 
la  dessiccation  n'appauvrit  ni  l'ulve  ni  l'œuf  de  morue  en  vitamine. 
L'extrait  de  poudre  d'œuf  est  très  actif  aussi.  Il  est  intéressant  de 
constater  que  la  dessiccation  n'appauvrit  pas  le  contenu  du  poisson  en 
vitamine. 

Il  paraît  évident  qu'en  mer  les  organismes  animaux  prennent  leurs 
vitamines  aux  plantes  marines,  comme  les  animaux  terrestres  les 
prennent  aux  plantes  terrestres. 

Il  faudrait  maintenant,  dit  H.,  chercher  à  déterminer  la  distribution 
quantitative  des  vitamines  lipo-solubles  chez  différentes  espèces  et  aux 

—  66  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNE LLIÎIS  ET  MILIEU  INTERIEUR  07 

différentes  saisons  de  l'année.  Peut-être  par  là  trouvera-t-on  la  raison 
de  la  périodicité  de  la  croissance  si  remar({ual)l('  dans  les  eaux  arctiques, 
alors  que  dans  les  eaux  niéridionah^s  la  croissance  est  beaucoup  plus 
uniforme.  —  H.  de  Varigny. 

Abderhalden  (Emil)  et  Gellhorn  (Ernst).  —  Nouvelles  conlribulions  à 
la  connaissance  des  alinienls  organiques  à  action  spécifique.  XIV.  —  A.  et 
G.  ont  étudié  l'action  de  différents  extraits  de  levure  sur  les  muscles  de 
grenouille;  tandis  que  certains  de  ces  extraits  n'ont  qu'une  action  ino- 
trope  négative,  paralysante,  d'autres,  à  concentration  convenable,  sont 
capables  d'exercer  une  action  favorisante  sur  le  muscle  strié,  le  muscle 
lisse  et  le  muscle  cardiaque.  Ainsi,  sur  le  muscle  gastrocnémien,  on 
constate,  sous  l'influence  de  l'extrait  de  levure,  un  abaissement  du  seuil 
d'ouverture  et  une  augmentation  de  la  hauteur  des  secousses,  à  inten- 
sité constante.  Sur  l'œsophage,  après  un  stade  d'inhibition  caractérisé 
par  un  abaissement  du  tonus  et  un  arrêt  des  contractions,  il  y  a  une  forte 
excitation  des  muscles  lisses  (augmentation  du  tonus,  une  élévation  de 
la  fréquence  et  de  l'amplitude  des  contractions).  Sur  le  cœur,  augmen- 
tation notable  du  rythme  après  une  fugace  diminution  d'amplitude; 
l'action  inotrope  positive  atteint  son  maximum  au  bout  de  trois 
minutes;  lorsque  les  contractions  sont  irrégulières  par  suite  du  manque 
d'oxygène,  il  se  produit  sous  l'influence  des  extraits  de  levure  actifs, 
une  régularisation  et  une  amélioration  du  fonctionnement.  Enfin,  cer- 
tains extraits  actifs  de  levure  agissent  sur  l'œil  énucléé  de  la  grenouille, 
en  partie  d'une  façon  directe,  en  partie  indirectement  en  renforçant  la 
mydriase  adrénalique,  et  provoquent  une  dilatation  de  la  pupille. 
—  H.  Cardot. 

a)  Hoet  (Joseph) .  —  Valimenlalion  arlificielle  du  pigeon  dans  ses  rapports 
avec  la  polynévrite  aviaire.  —  Pour  étudier  les  vitamines  antinévritiques 
chez  le  pigeon,  il  est  préférable  de  substituer  au  régime  du  riz  poli  ou 
à  celui  des  graines  stérilisées,  le  régime  artificiel  dont  H.  donne  la  com- 
position (caséine,  beurre,  sucre,  amidon,  margarine,  papier  filtre,  soumis 
à  une  légère  cuisson).  On  élimine  ainsi  les  déficiences  multiples  qui 
troublent  et  complicfuent  bien  souvent  les  données  expérimentales, 
les  modifications  de  la  courbe  de  poids  et  de  la  température  prennent 
alors  une  importance  capitale,  et  aux  résultats  incertains  tirés  de  la 
guérison  de  la  crise  céréloelleuse,  on  peut  ajouter  ceux  beaucoup  plus 
probants  basés  sur  des  essais  de  prévention.  La  déficience  cesse  ainsi  de 
se  confondre  avec  les  syndromes  nerveux  de  la  polynévrite  pour  devenir 
essentiellement,  comme  chez  les  rats,  un  trouble  du  métabolisme  nutritif. 
En  effet,  la  polynévrite  apparaît  plutôt  comme  une  manifestation 
secondaire  liée  à  des  troubles  d'origines  diverses  et  de  nature  encore 
indéterminée.  Sa  signification  est  d'autant  moins  précise  qu'elle  survient 
presque  toujours  chez  des  pigeons  fortement  amaigris  dont  le  poids  i>e 
dépasse  guère  celui  des  animaux  qui  meurent  d'inanition.  De  plus,  les 
crises  cérébelleuses  bien  caractérisées  sont  loin  d'être  constantes  et  la 
guérison  de  la  crise  n'est  pas  une  preuve  certaine  de  la  présence  de  vita- 
mines dans  les  produits  ingérés,  car  il  y  a  des  crises  qui  s'atténuent 
spontanément,  et  il  en  est  d'autres  qui  sont  atténuées  ou  même  préve- 
nues par  des  substances  très  éloignées  des  facteurs  accessoires.  Une 
substance  ne  sera  donc  entièrement  active  comme  facteur  accessoire  que 
si,  remplaçant  l'extrait  de  levure  dans  le  régime  artificiel  complet,  elle 

—  67  — 


68  ANNÉE  BIOLUGIUUE 

assure  léquilibre  pondéral  et  le  maintien  de  la   température  normale 
de  l'animal  pendant  3  semaines  au  moins.  —  Paul  Boyer. 

b)  Hoet  (Joseph).  —  Sur  la  non-identité  du  Bios  et  des  vitamines  B.  — 
Le  Bios,  principe  activant  le  développement  de  la  levure,  se  différencie 
nettement  des  facteurs  de  croissance  B  et  des  vitamines  antinévritiques  : 
des  milieux  de  culture  de  Pénicillium  riches  en  Bios  ne  possèdent 
aucune  action  préventive  ou  curative  sur  la  polynévrite  aviaire,  ni 
aucune  action  sur  la  croissance  des  jeunes  rats.  La  méthode  de  Bach- 
MANN  et  de  WiLLAMS,  qui  se  base  sur  l'action  exercée  par  une  substance 
sur  le  développement  de  la  levure  pour  en  déduire  sa  teneur  en  vita- 
mines, doit  donc  être  définitivement  condamnée.  —  Paul  Boyer. 

Osborne  (Thomas  B.)  et  Mendel  (Lafayette  B.).  —  Expériences  sur  la 
nulrilion  avec  des  mélanges  d'aliments  en  proportions  anormales.  — ■  De 
jeunes  animaux  (rats  albinos)  peuvent  être  élevés  avec  une  alimentation 
très  pauvre  en  graisses.  Avec  un  régime  dans  lequel  les  corps  gras  ne 
dépassent  jamais  0,.3  %  de  la  nourriture  ingérée,  lès  animaux  qua- 
druplent leur  poids  dans  les  délais  normaux  et  présentent  un  état  de 
nutrition  aussi  bon  que  celui  des  témoins  dont  le  régime  renferme 
des  quantités  copieuses  de  beurre  ou  de  lard.  Si  les  graisses  sont  indis- 
pensables à  la  nutrition  durant  la  croissance,  le  minimum  nécessaire  doit 
donc  être  excessivement  faible.  La  croissance  des  rats  albinos  se  pour- 
suit également  normalement  avec  un  régime  dans  lequel  l'élimination 
des  hydrates  de  carbone  et  des  graisses  a  été  poussée  le  plus  loin  possible. 
Avec  un  régime  renfermant  plus- de  90  %  de  protéines  et  environ  5  %  de 
sels  minéraux  et  de  vitamines  sous  forme  d'alfalfa  séché  et  de  levure  de 
bière,  les  rats  triplent  leur  taille  et  leur  poids  s'accroît  normalement: 
ces  faits  renversent  donc  les  idées  classiques  sur  la  nutrition  des  herbi- 
vores et  des  omnivores.  Cependant  on  ne  peut  encore  conclure  si  un  tel 
régime  exceptionnellement  riche  en  protéines  est  plus  avantageux  que 
nuisible  à  l'animal  durant  sa  période  de  croissance.  Ces  faits  soulèvenL 
donc  une  foule  de  problèmes  d'un  intérêt  physiologique  considérable. 
—  Paul  Boyer. 

Burge  (W.  E.)  et  Leichsenring  (J.  M.).  — -  L'action  d'une  nourriture 
riche  en  protéine  sur  la  catalase  sanguine.  —  L'ingestion  d'une  grande 
quantité  de  nourriture  produit  une  augmentation  de  la  teneur  en  cata- 
lase parallèle  à  celle  du  métabolisme.  Si  cette  suralimentation  est  con- 
tinue pendant  plusieurs  jours,  l'augmentation  de  la  catalase  correspond 
à  celle  du  métabolisme  basai.  —  Paul  Boyer. 

a)  Renault-Capart  (H.).  —  Contribution  à  V étude  du  métabolisme  cérébral 
par  la  méthode  des  circulations  partielles  [3^  partie).  —  Si  l'on  injecte 
dans  le  courant  sanguin  d'un  chien  devenu  inerte  après  éviscération 
abdominale  et  arrêt  de  la  circulation  hépatique  par  pincement  de  l'ar- 
tère hépatique  et  ligature  de  la  veine  porte  en  ne  laissant  dans  l'abdomen 
que  les  reins,  les  capsules  surrénales  et  le  foie,  il  se  produit  une  syncope 
cardiaque  mortelle  et  rapide  due  probablement  à  l'influence  néfaste 
des  déchets  hépatiques  et  des  acides  biliaires.  L'injection  de  sérum 
sanguin  fait  nettement  réapparaître,  au  contraire,  dans  les  mêmes 
conditions,  l'activité  des  centres  nerveux  même  totalement  disparue: 
le  sérum  renferme  donc  les  matériaux  nutritifs  nécessaires  au  fonction- 

—  es  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELI.ES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  Oi» 

ncment  des  centres.  L'injection  de  globules  rouges  lavés  n'intensifie 
pas  l'activité  des  centres  nerveux,  les  globules  rouges  ne  semblent  donc 
pas  intervenir  d'une  façon  spéciale  dans  le  métabolisme  cérébral  autre- 
ment que  par  leur  apport  d'oxygène.  Ils  ne  sont  pas  les  véhicules  des 
matériaux  de  sécrétion  interne  du  foie.  L'injection  de  glycose  ranime 
les  contractions  cardiaques  mais  n'agit  pas  sur  l'activité  cérébrale,  la 
suppression  de  la  fonction  glycogénique  n'entraîne  donc  pas  la  sup- 
pression de  l'activité  cérébrale.  Une  injection  de  sérum  de  sang  de 
bœuf  ou  de  mouton  fait  réapparaître  au  contraire  l'activité  cérébrale 
du  chien  éviscéré,  ce  qui  indique  que  les  matériaux  sécrétés  par  le  foie 
et  qui  donnent  au  sang  la  propriété  d'entretenir  ou  de  permettre  le 
retour  de  l'activité  des  centres  nerveux  ne  sont  pas  spécifiques  à  l'es- 
pèce animale  envisagée.  Le  sérum  de  sang  chauffé  à  57<'-60<'  perd  son 
action  sur  l'activité  cérébrale.  Il  y  a  donc  dans  le  sang  un  principe 
thermolabile  nécessaire  au  métabolisme  cérébral  et  sécrété  par  le  foie, 
ce  n'est  pas  une  hormone,  puisque  les  hormones  sont  thermostabiles, 
mais  plutôt  un  ferment  ou  une  substance  catalysatrice,  mais  il  semble 
aussi  que  la  sécrétion  interne  du  foie  ne  consiste  pas  uniquement  en 
l'élaboration  de  ce  produit  spécial;  R.  croit  que  le  foie  forme  d'autres 
produits  indispensables  au  cerVeau,  tels  que  les  matériaux  nutrilif 
énergétiques  ou  aliments  simples,  ce  qu'il  s'efforcera  de  prouver  dan\ 
une  communication  ultérieure.  —  Paul  Boyer. 

b)  Renauld-Capart  (H.).  —  ConlribuHon  à  Vélude  du  mélabolisme  cérébral 
par  la  mélhode  des  circulations  partielles.  4^  partie  :  sécrétion  interne  du 
foie  et  variations  morphologiques  des  neurones  centraux.  —  Le  métabo- 
lisme cérébral,  et  par  conséquent  le  travail  psychique  et  la  sensibilité 
consciente  qui  en  découlent,  sont  sous  la  dépendance  immédiate  d'une 
sécrétion  interne  du  foie,  élaborant  notamment  un  corps  thermolabile 
dont  l'action  semble  être  de  favoriser  la  formation  incessante  de  la  subs- 
tance chromatophile  dans  les  neurones.  En  effet,  chez  les  chiens  cardio- 
pulmo-cérébro-rénaux  et  surrénaux,  l'arrêt  de  la  fonction  hépatique 
provoque  dans  les  neurones  un  état  de  chromatolyse  de  plus  en  plus 
marqué  marchant  de  pair  avec  la  perte  de  l'activité  cérébrale  et,  au 
contraire,  son  rétablissement  provoque  une  réparation  évidente  de  la 
substance  chromatophile  correspondant  à  la  réapparition  des  fonctions 
des  centres  encéphaliques,  l'injection  de  sang  défibriné  ou  de  sérum 
sanguin  agit  dans  le  même  sens  que  le  rétablissement  de  la  circulation 
hépatique,  alors  que  l'injection  de  sérum  de  sang  chauffé  à  57-60o  n'a 
aucune  action  sur  l'activité  psychique  ni  sur  la  chromatolyse.  La  subs- 
tance chromatophile  paraît  donc  bien  être  le  substratum  du  travail  ner- 
veux et  du  travail  intellectuel,  sa  disparition  ainsi  que  la  chromatolyse 
coïncide  avec  la  perte  de  toute  activité  psychique.  —  Paul  Bover. 

Drew  (A.  H.)  et  Mottram  (J.  C).  —  Sur  les  globules  rouges  du  sang: 
leur  comportement  lors  de  la  carence  de  vitamine  A,  et  après  irradiation; 
leurs  relations  avec  les  infections  bactériennes.  —  L'absence  de  vitamine 
liposoluble  dans  les  aliments  conduit  toujours  chez  le  rat  à  une  dimi- 
nution progressive  du  nombre  des  globules.  Cette  thrombopénie  est  la 
seule  lésion  constante  que  les  auteurs  aient  rencontrée  jusqu'ici  dans 
tout  cas  de  carence  de  vitamine  A,  et  elle  est  considérée  par  eux  comme 
étant  la  lésion  caractéristique  de  cette  carence,  tout  comme  la  lympho- 
pénie  est  caractéristique  dt;  la  carence  de  vitamine  B.  On  peut  même 

—  GH  — 


70  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

rencontrer  de  la  ihrombopénie  chez  des  rats  privés  de  vitamine  A  à 
une  époque  où  ils  ne  présentent  pas  encore  de  signes  manifestes  de 
maladie  et  semblent  extérieurement  tout  à  fait  normaux. 

Quand  une  thrombopénie  profonde  a  été  établie,  l'addition  de  vita- 
mine A  manquant  aux  aliments  est  suivie  d'un  rapide  accroissement 
du  nombre  des  globules  rouges  qui  remonte  au  chiffre  normal,  si  toute- 
fois l'animal  n'a  pas  trop  longtemps  et  trop  profondément  soufTert  de 
la  carence.  L'irradiation  par  le  radium  produit  non  seulement  de  la 
lymphopénie  mais,  à  doses  sulTisantes,  de  la  thrombopénie.  La  guérison 
est  rapide  si  l'irradiation  est  cessée  et  n'a  pas  été  trop  forte. 

Si  par  irradiation  ou  par  privation  de  la  vitamine  lipo-soluble  on  a 
fait  tomber  le  nombre  des  globules  rouges  au-dessous  d'un  certain 
niveau  critique,  —  300.000  pour  le  rat,  —  la  résistance  de  l'animal  à 
l'infection  est  grandement  diminuée  et  des  conditions  favorables  à 
l'infection  se  développent  :  d'où  la  possibilité  d'une  anémie  secondaire. 
La  résistance  à  l'infection  peut  s'accroître  et  se  relever  si  l'on  fait  aug- 
menter le  nombre  des  globules.  Ceux-ci  jouent  donc  un  rôle  important 
dans  la  résistance  à  l'infection  bactérienne.  Les  modifications  dans  la 
résistance  locale  ou  générale  se  rattachent  à  des  changement  locaux 
ou  généraux  dans  la  distribution  des  globules.  —  H.  de  Varigny. 

Fonder  (Eric).  —  Alléralions  dans  le  diamètre  des  globules  rouges  durant 
riiénwlyse.  —  Les  résultats  sont,  de  façon  générale,  ceux  auxquels  on 
pourrait  s'attendre.  L'observation  des  altérations  dans  le  diamètre 
moyen  des  érythrocytes  soumis  à  l'hémolyse  par  divers  agents  hémoly- 
tiques  fait  comprendre  le  mode  d'action  de  ces  derniers.  Les  changements 
de  diamètre  dans  les  cas  d'hémolyse  par  une  solution  saline  hypo tonique 
sont  ceux  qui  devraient  être  attendus  si  le  globule  rouge  est  considéré 
comme  un  ellipsoïde  à  parois  élastiques  et  à  contenu  liquide  soumis  à  la 
pression  résultant  de  la  pénétration  osmotique  d'un  liquide.  La  saponine 
et  le  taurocholate  de  sodium  fournissent  des  exemples  de  substances  qui 
agissent  :  a)  en  abaissantla  tension  super flcielle/et  b)  en  attaquant  l'enve- 
loppe. La  saponine  agit  surtout  en  attaquant  l'enveloppe.  L'hémolyse 
produite  par  une  hémolysine  plus  complément  résulte  de  ce  que  l'enve- 
loppe est  affaiblie  par  action  chimique  :  aucune  tension  superficielle 
observable,  aucun  changement  osmotique  n'accompagnent  l'hémolyse. 
—  H.  DE  Varignv. 


Zunz  (Edgard)  et  La  Barre  (Jean).  — -  Recherches  sur  r action  des  phos- 
phatides  dans  la  coagulation  du  sang.  —  Comme  le  cytozyme  de  Bordet 
et  Delange,  deux  phosphatides  au  moins,  la  cytozymine  et  la  lécithine 
sont  parfaitement  solubles  dans  l'alcool  absolu  et  le  toluol  et  très  peu 
solubles  dans  l'acétone.  La  cytozymine  ne  contient  que  de  l'azote 
aminé,  et  la  lécithine  n'en  renferme  pas  du  tout.  Du  sérum  issu  de  plasma 
très  limpide  provoque,  en  présence  de  calcium,  la  coagulation  du  plasma 
dioxalaté  dilué  si  on  l'additionne  de  cytozyme  ou  de  lécithine.  11  suffît 
pour  cela  de  très  faibles  quantités  de  cytozymine  et  de  lécithine,  surtout 
s'il   s'agit   d'un   mélange   à   parties   égales   de   ces   deux   phosphatides. 

Un  excès  de  cytozymine  ou  de  lécithine  empêche  au  contraire  la  coagu- 
lation. Le  cytozyme  contient  la  majeure  partie  de  son  azote  à  l'état 
aminé  et  renferme  probablement  à  la  fois  de  la  cytozymine  et  d(>  la  léci- 
thine. La  céphaline  ne  peut  pas  remplacer  le  cytozyme,  elle  favorise  néan- 

—  70  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  71 

moins  la  coagulation  par  la  cytozymine,  ello  doit  être  considérée  unique- 
ment comme  un  agent  thromboplastique.  —  Paul  Boyer. 

a)  Weill  (P.)-  — •  Eludes  sur  les  leucocyles.  I.  Les  cellules  granuleuses 
des  muqueuses  intestinale  et  utérine.  —  W.  a  reconnu,  dans  la  muqueuse 
intestinale  de  certains  Mammifères  (Chien,  Chat,  Lapin  et  Souris), 
disséminées  parmi  les  cellules  épithéliales,  des  cellules  leucocytaires 
caractérisées  par  leurs  grosses  inclusions  en  forme  de  mottes.  Ces  «  leu- 
cocytes à  mottes  »  sont  strictement  localisées;  Jamais  on  ne  les  rencontre 
dans  le  sang,  ni  dans  les  organes  autres  que  l'intestin,,  sauf  cependant 
dans  la  muqueuse  utérine  de  la  femme,  parmi  les  cellules  déciduales. 
Leur  fonction  et  la  nature  de  leurs  inclusions  sont  inconnues  pour  le 
moment.  —  A.  Drzewina. 

b)  Weill  (P.).  —  Etudes  sur  les  leucocytes.  II.  Les  corpuscules  baso- 
philes  des  leucocytes  neutrophiles.  — ■  Ces  corpuscules  sont  au  nombre 
de  1  a  2  par  cellule,  quelquefois  davantage,  jusqu'à  7,  mais  c'est  excep- 
tionnel. Leur  forme  est  assez  variable  :  bâtonnet  droit,  ou  courbe,  ou 
en  spire,  ou  bien  diplocoque.  Comme  on  rencontre  les  leucocytes  avec 
les  corpuscules  en  question  dans  le  sang  de  malades,  certains  auteurs 
ont  cru  qu'il  s'agit  là  de  microbes  de  différentes  maladies  infectieuses; 
d'autres  les  ont  pris  pour  des  Protozoaires,  ou  bien  pour  des  produits 
de  dégénérescence,  ou  encore  pour  des  particules  nucléaires.  D'après 
W.,  qui  les  a  étudiées  dans  le  sang  de  tuberculeux,  ces  inclusions  pro- 
viennent d'une  sorte  de  sécrétion  nucléaire,  sécrétion  qui  n'est  pas 
spécifique  de  telle  ou  telle  autre  maladie,  mais  est  consécutive  plutôt 
à  une  lésion  cellulaire.  La  réaction  dégénérative  serait  comparable, 
bien  que  moins  intense,  à  celle  qui  conduit  à  la  formation  des  granula- 
tions dans  les  mastleucocytes.  —  A.  Drzewina.  , 

Demoor  (Jean).  —  Contributions  à  la  physiologie  générale  du  cœur. 
II.  Influence  des  substances  extraites  de  V oreillette  et  du  ventricule  du 
chien  sur  le  cœur  isolé  du  lapin.  —  Les  extraits  centrifugés  obtenus  par 
macération  des  tissus  auriculaire  ou  ventriculaire  du  chien  ont  une  action 
sur  le  cœur  isolé  du  lapin  :  l'extrait  auriculaire  intensifie  et  l'extrait 
ventriculaire  déprime  l'ino  et  le  chronotropisme.  —  Paul  Boyer. 

Albertoni  (Pietro).  —  Innervation  thermique  et  innervation  Irophique. 
Les  points  thermiques  cutanés  liés  à  des  nerfs  et  à  des  centres  spéciaux 
doivent  avoir  une  infiueuce  très  importante  dans  la  régulation  et  l'entre- 
tien de  la  température  et  de  la  nutrition  des  différentes  parties  du 
corps  comme  de  son  ensemble,  il  existe  un  rapport  intime  entre  les 
centres  et  les  fibres  des  sensations  thermiques  et  les  centres  et  les  fibres 
qui  gouvernent  les  fonctions  trophiques  ou  vasomotrices.  Des  points 
thermiques  cutanés  partent  les  excitations  qui,  portées  aux  centres, 
déterminent  des  réactions  vasomotrices  et  trophiques  appropriées  pour 
augmenter  ou  diminuer  la  production  ou  la  dispersion  de  la  chaleur 
selon  la  nécessité  du  moment.  — ■  Paul  Boyer. 

Harris  (D.  T.).  —  Hypérémie  active.  —  1°  Le  nerf  lingual  renferme  des 
fibres  vaso-dilatatrices  vraies  tout  comme  le  sympathique  en  contient 
de  vaso-constrictives;  les  unes  ni  les  autres  sont  également  indépen- 
dantes de  l'intervention  de  métabolites  (produits  de  désintégration  des 

—  71  — 


it 


ANNÉE  BIOLOGIQUE 


aliments  et  du  protoplasma);  2°  rien  ne  tend  à  établir  que  l'hypérémie 
fonctionnelle  soit  due,  soit  à  une  diminution  du  tonus  vaso-constricteur, 
soit  à  une  augmentation  du  tonus  vaso-dilatateur;  3°  les  expériences 
montrent  que  l'accroissement  d'apport  sanguin  durant  l'activité  muscu- 
laire est  dû  entièrement  aux  produits  du  métabolisme;  l'absence  d'une 
excitation  simultanée  des  nerfs  vaso-dilatateurs  durant  le  mouvement 
volontaire,  bien  que  probable,  n'est  pas  démontrée;  4°  des  métabolites 
évalués,  C02  et  les  acides  organiques  a  OH  ont  été  trouvés  accrus; 
5°  en  dehors  de  l'activité  musculaire,  une  fonction  des  vaso-dilatateurs 
s'est  révélée  en  rapport  avec  le  contrôle  de  la  température  du  corps; 
une  hypérémie  active  dans  la  langue  du  chien  peut  être  provoquée  par 
excitation  réflexe  des  nerfs  vaso-dilatateurs  par  excitation  des  récep- 
teurs thermiques  de  la  peau.  —  H.  de  Varigny. 


Influence   du  milieu    extérieur  sur  le   fonctionnement 

des  êtres  vivants. 
Réactions  des  êtres  vivants  à  leur  milieu. 


Abderhalden  (Emil)  et  Schifîmann  (Olga).  —  Sludien  iïber  die  von  einz- 
elnen  Organen  hervorgebrachien  Substanzen  mil  spezifischer  Wirkung. 
(Pfluger's  Arch.,  CXCV,  167-198,  1922.)  [80 

Adrian  (E.  D.)  et  Forbes  (Alexander).  —  The  "ail  or-nolhing"  response 
of  sensory  nerve  fibres.  (The  J.  of  Physiology,  LVI,  n»  5,  21  juillei  1922, 
301-330,  16  fig.)  [92 

Amantea  (G.).  —  Sur  les  rapports  topographiques  entre  Vécorce  cérébrale 
et  la  sensibilité  cutanée  chez  le  chien.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII, 
août-déc.  1921,  474-483,  3  fig.)  [93 

Batelli  (F.)  et  Stem  (L.).  —  Effets  produits  par  les  extraits  de  la  glande 
pinéale,  des  capsules  surrénales,  du  foie,  du  testicule  et  de  Vovaire  injectés 
dans  les  ventricules  latéraux  du  cerveau.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVI,  755,   1922.)  [81 

Beco  (L.).  —  Sur  r  action  physiologique  de  quelques  substances  du  groupe 
de  la  digitale.   (Arch.    Int.   de   Physiologie,    XVIII,   août-déc.    1921, 

53-66.)  [78 

Blackman  (V.  H.).  —  The  theory  of  geotropic  response..  {New  Phytol., 
XX,  .38-42,  1921.)  [86 

Bose  (Jagadis  Chunder)  and  Gubra  (S.  Chandra).  —  The  dia-heliotropic 
attitude  of  leaves  as  delermined  by  transmitted  nervous  excitation. 
(Roy.  Soc.  Proced.,  B.  651,  153-177.)  [84 

Bourguignon  (G.).  —  Modifications  de  la  chronaxie  des  muscles  squelel- 
liques  et  de  leurs  nerfs,  par  répercussion  de  la  lésion  de  neurones  aux- 
quels ils  sont  fonctionnellement  associés.  (C.  R.  Ac.  Se,  GLXXI\ , 
773,   1922.) 

—  72  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ftTRES  VIVANTS  73 

[D'après  l'étude  que  B.  a  faite  dans  des  cas  variés,  on  peut  conclure 
à  la  généralité  des  modifications  que  présente  la  chronaxie  de  neu- 
rones fonctionnellement  associés  à  des  neurones  lésés.  —  H.  Cardot. 

a)  Camus  (L.)  et  Gley  (E.)-  —  Aclion  coagulanle  du  liquide  proslalique 
de  la  Viscache  sur  le  contenu  des  vésicules  séminales.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVII,  207,  24  juin   1922.) 

[Chez  la  Viscache,  les  résultats  sont  analogues  à  ceux  obtenus  sur 
le  cobaye,  mais  l'action  est  moins  rapide  et  moins  énergique,  sans 
doute  par  suite  d'une  moindre  activité  du  ferment  prostatique  ou 
d'une  quantité  moindre  de  ce  ferment  dans  la  sécrétion  de  la  prostate. 
La  température  de  destruction  paraît  être  de  75°.  —  H.  Cardot. 

b)  —  —  Action  coagulante  du  liquide  prostatique  de  la  gerboise  sur  le 
contenu  des  vésicules  séminales.   (Ibid.,   320.) 

[Une  goutte  de  liquide  prostatique  de  cobaye  détermine  la  coagu- 
lation cireuse  de  la  vésiculine  de  gerboise,  avec  rétraction  consé- 
cutive du  caillot  et  formation  de  sérum.  Une  goutte  de  liquide  pros- 
tatique de  souris  blanche  coagule  la  vésiculine  de  gerboise  et  réci- 
proquement une  goutte  de  suc  prostatique  de  gerboise  coagule  la 
vésiculine  de  souris.  — ■  H.  Cardot. 

Demoor  (Jean).  —  Aclion  de  r  extrait  thyroïdien  de  chien  sur  le  cœur 
isolé  du  lapin  normal  ou  du  lapin  sensibilisé.  (Arch.  Int.  de  Physio- 
logie, XVIII,  août-déc.  1921,  369-.390,  8  fig.)  '  [80 

Fano  (Giulo).  —  Nouvelles  recherches  sur  les  fonctions  de  Vencéphale  de 
VEmys  europea.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XVIII,  août-déc.  1921, 
535-548.)  [79 

a)  Fredericq  (Henri).  —  Vasodilatation  locale  due  aux  acides  aminés, 
action  sur  les  vaisseaux  du  cœur.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  373, 
1922.)  [78 

b)  —  —  Aclion  des  acides  aminés  sur  le  métabolisme  des  organes  isolés 
(cœur  de  lapin  nourri  artificiellement).  (Ibid.,  375.)  [78 

Fredericq  (Henri)  et  Mélon  (Louis).  —  Action  antagoniste  de  la  caféine 
et  de  V adrénaline  sur  Vinlestin  isolé.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII, 
92,   1922.) 

[La  caféine  fait  réapparaître  les  contractions  spontanées  et  le 
tonus  que  l'adrénaline  avait  diminués  ou  abolis;  au  contraire,  l'adré- 
naline réduit  l'augmentation  de  tonus  obtenu  par  action  préalable 
de  la  caféine.  La  caféine  agit  donc  en  neutralisant  l'action  sympa- 
thico-mimétique  de  l'adrénaline.  —  H.  Cardot. 

Fredericq  (Léon).  —  Le  sens  de  la  pesanteur  dans  la  queue  de  Scyllium. 
(Arch.   Internat,   de   Physiologie,   XIX,  2,   15  juillet   1922,   251-252, 

1  flg.)  '  [88 

a)  Gautrelet  (J.).  —  Réactions  vaso-motrices  persistantes  consécutives  à 
Vinlroduction  de  certaines  substances  [métaux  colloïdaux  notamment) 
dans  la  circulation.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVl,  757,  1922.)     [77 

b)  —  —  Du  mode  d'action  physiologique  de  certaines  substances  consi- 
dérées comme  agents  anlichoc.  Aclion  comparée  de  la  choline.  (C.  R. 
Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  150,  1922.)  .  [78 


74  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

GoUa  (F.)  et  Hettwer  (J.)-  —  The  Influence  of  varions  conditions  on 
ihe  lime  relalions  of  lendon  réflexes  in  the  human  subject.  (Proc.  Roy. 
Soc,  B.  657,  92-98.)  [91 

Hachenberg  (Andréas).  —  Ueber  die  Wirkung  der  Ahkiihlung  der  Warm- 
blûlers  aiif  die  Herzschlagzahl.  (Pnû2:er's  Archiv.,  CXCiv,  308-317, 
192-2.)  ^  [83 

Harrington  (G.  T.).  —  Optimum  températures  for  flower  seed  germina- 
tion.  (Bot.   Gazette,   LXXII,   337-358,    10   fig.,    1921.)  [82 

Heymans  (C).  —  Le  bleu  de  méthylène,  antagoniste  des  excitants  para- 
sympathiques. (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  396,   1922.) 

[Action  antagoniste  de  la  muscarine,  de  l'acétylcholine,  et  de  l'aré- 
colino;  cet  antagonisme  est  réciproque  jusqu'à  un  certain  degré. 
Ces  résultats  confirment  l'action  paralysante  du  bleu  sur  le  pneu- 
mogastrique. —  II.  Cardot. 

a)  Hogben  (L.  T.)  and  Winton  (F.  R.).  —  The  Pigmentary  Effeclor  System. 
I.  Réaction  of  Frog's  melanophores  to  Pituitary  Extracts.  (Proc.  Roy. 
Soc,  B.  65.3,  318-328.)  [88 

b)  ~     —      The  Pigmentary  Effeclor  System.  (Ibid.,  B.  658,  151-162.)  [88 

Jinnaka   (S.)   and  Azuma   (S.).   —  Electric  Currenl  as  a  stimulus   ivilh 
respect  lo  ils  duralion  and  slrength.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  656,  49-70.) 
[Recherches  d<.'   pure   physiologie  selon  la   méthode  de  Lucas.  — ■ 
H.  DE  Varigny. 

Kayser  (E.).  —  Conlribution  à  l'éfude  de  FAzolobacler.  (Assoc  franc. 
Avanc  des  Se,  45^  session,  Rouen,  1397-1400,  1921.)  [82 

Kohlrausch  (Arnt)  und  Schilî  (Erich).  —  Der  galvanische  Haulreflex 
beim  Frosch  auf  Sinnesreizung.  (Pfluger's  Archiv..  CXCIV,  326- 
329,  1922.)  [91 

Labbé  (Alphonse).  —  L'hypnose  chez  les  animaux.  (Assoc.  fr.  avanc. 
des  Se,  45e  session,  1279-1284,  1921.)  [95 

Lapicque  (Louis).  —  Sur  la  cadence  de  F  influx  moteur  volontaire.  (C.  R. 
Soc  de  Biol.,  LXXXVII,  424,   1922.) 

[Il  est  peu  vraisemblable  que  les  diverses  fibres  nerveuses  fonc- 
tionnent avec  un  synchronisme  parfait.  En  admettant  la  loi  du 
tout  ou  rien  pour  la  fibre  musculaire,  on  est  amené  à  concevoir  que 
la  combinaison  avantageuse  pour  la  contraction  soutenue  volontaire 
doit  être  le  décalage  des  phénomènes  élémentaires  dont  les  diverses 
fibres  sont  le  siège,  et  non  leur  synchronisme.  —  IL  Cardot. 

Lapicque  (Louis  et  Marcelle).  —  Sur  la  sensibilité  de  Leptodaclylus 
ocellatus  vis-à-vis  du  curare.  (C.  R.  Soc.  de  Biol.,  LXXXVII,  421, 
1922.) 

[La  différence  constatée  pour  les  doses  curarisantes  chez  Lepto- 
dactylus  ocellatus  et  chez  la  grenouille  d'Europe  est  en  rapport  avec 
une  différence  de  chronaxie,  Leptodaclylus  ayant  une  chronaxie 
comparable  à  celle  de  Bufo  vulgaris,  et  nécessitant,  conformément 
à  la  relation  générale,  une  dose  de  curare  plus  élevée  que  celle  qu'il 
faut  administrer  à  la  grenouille.  —  H    Cardot. 

—  74  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  75 

Lapicque  (Marcelle)  oL  Nattan-Larrier  (Miette).  —  Adion  de  l'adrénaline 
xur  rexcitahililé  musculaire  el  sur  la  fatigue.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVI,  474,   1922.) 

[La  chi'onaxie  du  nerf  ot  du  muscle  est  diminuée  par  l'adrénaline; 
la  fatig-ue  consécutive  à  des  excitations  répétées  est  diminuée  aussi; 
les  expériences  ont  été  faites  sur  le  gastrocnémien  et  le  cœur  de  la 
Grenouille,  la  pince  de  l'Ecfevisse,  le  pied  de  l'Escargot.  —  H.  Cardot. 

Le  Fèvre  de  Arric  .Marcel).  —  Recherches  sur  V action  de  la  papauérine 
sur  la  molililc  intestinale.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  94, 
1922.)  [78 

Lissy  (R.).  —  Recherches  expérimentales  sur  le  venin  des  abeilles.  (Arch. 
Int.  de  Physiologie,  XVI,  fasc.  III,  avril  1921.  272-287.)  [82 

Lynn  (M.  J.).  —  The  reversai  of  geolropic  response  in  the  slem.  I.  The 
effecls  of  varions  percenlages  of  carbon  dioxide.  —  (New  PhytoL,  XX, 
116-123,  1  pL,  1921.)  [86 

Meier  (H.  F.  A.).  —  Effecl  of  direct  current  on  cells  of  root  lip  of  Canada 
field  pea.  (Bot.  Gazette,  LXXll,  113-138,  3  fig.,  2  pL,  1921.)  [84 

Munns  (E.  N.).  —  Effecl  of  location  of  seed  upon  germination.  (Bot. 
Gazette,   LXXII,  256-260,    1921.)  [83 

o)  Ohashi  (Yûnosuké).  —  Der  Farbensinn  bei  Fischen  {Karpfen  und 
Goldfische).  (Journ.  Coll.  Agricult.  Univers.  Tokyo,  VI,  1921,  403- 
441,  26  fig.,  pi.  44.)  [88 

b)  —  —  Einige  Bemerkungcn  uber  den  Farbenwechsel  bei  Karpfen  durch 
physikaliche  Einf Hisse.  (Ibid.,  443-457,  fig.  7,  pl.  45.)  [89 

Olmsteâ  (J.  M.  D.)  and  Wardner  (W.  P.)- —  The  "  ail  or  none  "  principle 
applied  to  mammalian  nerves  and  reflex-arcs.  (The  Am.  J.  of  Physio- 
logy,  LXI,  No.  2,  July  1922,  228-243,  3  fig.,  3  tableaux.)  [91 

Parker  (G.  H.),  and  Lanchner  (A.  J.).  —  The  responses  of  Fundulus 
to  white,  black  and  darkness.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI,  No.  3, 
August  1922,  548-550.)  '  [89 

a)  Piéron  (H.).  —  La  question  du  temps  de  latence  des  différentes  catégories 
de  réflexes.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  190,  1922.)  [93 

b)  —  —  La  règle  de  Van' tHoff  elles  temps  de  réaction  des  Actinies.  [Ihid., 
1076,  1922.)  [93 

Prankerd  (T.  L.).  —  On  the  Irritabilitij  of  the  Fronds  of  Asplenium 
Bulbiferum  wilh  spécial  référence  lo  graviperception.  (Roy., Soc.  Proced, 
B.  650,  143-152.)  '  [87 

a)  Regaud  (CL).  —  Influence  de  la  durée  d' irradiation  sur  les  effets  déter- 
minés dans  le  testicule  par  le  radium.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI, 
787,  1922.)  [79 

b)  —  —  Sur  ta  sensibilité  du  tissu  osseux  normal  vis-à-vis  des  radia- 
lions  X  et  J  et  sur  le  mécanisme  de  Vosléo-radio-nécrose.  (C.  R.  Soc. 
de  Biologie,  LXXXVII,  629,  1922.)  [84 

Remy  (P.).  —  La  saignée  réflexe  chez  un  Arachnide,  VArgas  reflexus 
Fahr.  (Assoc.  franc,  avanc.  des  Se,  45^  session,  664-671,  1921.)     [90 


76  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Rivière  (Gustave)  et  Bailhache  (Gabriel).  —  De  Vinfluence  des  substances 
diles  calalyliques  {sels  de  cœsiurn  et  de  rubidium)  sur  la  Betterave  à 
sucre.  (Assoc.  fr.  avanc.  dos  Se,  45^  session,  1401,  1921.) 

[Le  rubidium,  surtout  sous  forme  d'alun  ou  de  chlorure,  augmente 
le  rendement  en  poids  des  B.  à  l'hectare,  mais  n'influe  pas,  semljle- 
t-il,  sur  l'élaboration  du  sucre;  cette  action  est,  comme  celle  du  man- 
ganèse (G.  Bertrand)  comparable  à  celle  des  diastases.  —  P.  Remy. 

Ruffini  (Angelo).  —  SuWorgano  nervoso  parasimpatico  de  G.  Vital i 
organo  del  volo  degli  uccelli.  (Arch.  de  otol.  rinol.  e  larinjol.,  XXXI, 
397,  1920.)  [95 

Sarkar  (B.  B.).  —  The  depressor  nerue  of  the  rabbil.  (Proced.  Roy.  Soc, 
B.  651,  230-234.)  "         [93 

Sartory  (A.)  et  Bailly  (P.).  —  1^  Action  de  quelques  sels  de  terres  rares 
sur  les  cultures  d  Aspergillus  fumigatus  Fr.  ;  2°  Du  pouvoir  aggluti- 
nant du  sulfate  de  Thorium  su^  les  spores  d\A.  fumigatus  Fr.  (Assoc. 
fr.  avanc.  des  Se,  45^  session,  Rouen,  622-626,  1  fig.  1921.)  [77 

Schilf  (Erich)  und  Schuberth  (Albert).  —  Ueber  das  sog.  psychogalva- 
nische  Reflcxphànômen  beim  Frosch  und  seine  Beziehung  zum  vege- 
laliven  Nervensystem.   (Pflûger's  Arch.,   CXGV,   75-95,    1922.)  [91 

Sherrington  (Ch.  S.).  —  Sur  la  production  d'influx  nerveux  dans  Varc 
nerveux  réflexe.  (Arch.   Int.  de   Physiologie,   XVIII,   août-déc.   1921, 

620-627.)  [92 

Sigalas  (R.)  et  Marneîfe  (H.).  —  A  propos  de  la  résistance  de  quelques 
graines  à  de  hautes  températures.  (G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII, 
193,  1922.) 

[Confirment  les  expériences  de  Gain,  suivant  lesquelles  des  embryons 
d'Helianthus  peuvent  germer  après  une  série  de  chauffages  attei- 
gnant 150°  en  chaleur  sèche.  —  H.  Cardot. 

Stern  (R.)  et  Battelli  (F.).  —  Vexcilation  chimique  des  centres  nerveux 
inlravenlriculaires.  (G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  646,  1921.)     [79 

Stern  (L.),  Battelli  (F.)  et  Jauîfret  (J.).  —  Action  produite  par  les  extraits 
d'hypophyse,  de  thyroïde  el  de  rate  injectés  dans  les  ventricules  latéraux 
du  cerveau.  (G.  R.  Soc.  de  BioL,  LXXXVI,  753,  1922.)  ?  [80 

Stern  (L.)  et  Gautier  (R.).  —  L'emploi  de  Vinjection  intraventriculaire 
comme  méthode  d'étude  de  l'action  directe  des  substances  sur  les  centres 
nerveux.  (G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  648,  1922.)  [79 

Stoklasa  (J.).  —  Influence  du  sélénium  el  du  radium  sur  la  germination 
des  graines.  (G.  R.  Ac.  Se,  GLXXIV,  1075,  1922.) 

[Graines  de  sarrasin  et  de  différentes  céréales.  S.  constate  l'action 
favorisante  de  la  radio-activité  du  milieu  pour  neutraliser  d'une 
façon  fort  notable  les  effets  toxiques  dos  sélénites  et  des  séléniates.  — 
H.  Gardot. 

a)  Strohl  (A.).  —  Etude  comparée  de  l'excitation  électrique  par  des  cou- 
rants d'intensité  constante  ou  à  brusque  variation.  (G.  R.  Soc.  de 
Biologie,  LXXXVI,  173,  1922.)  [94 

h)  —  Sur  l'efficacité  des  courants  à  échelons',  réponse  à  M.  Lauqier. 
(Ibid.,  LXXXVII,  257,  1922.)  [94 

—  7G  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  77 

Strohl  (A.)  pt  Dognon  (A.).  —  Influence  de  la  polarisation  sur  la  mesure 
de  Vexcilabililé  électrique  chez  Vhomnie.  (G.  H.  Soc.  de  Biologie. 
LXXXVI,  606,   1922.)  [94 

Stumper  (Robert).  —  Nouvelles  observations  sur  le  venin  des  Fourmis. 
(G.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  413,  1922.)  [83 

Uyeno  (H.).  —  Observations  on  the  melanophores  of  Ihe  frog.  (The  J.  of 
Physiology,  LVI,  No.  5,  21  July  1922,  348-352.)  [90 

Vieweger  (F.).  —  Dzialanie  produlelow  przemiany  mater ji  w  hodowlach 
a'y7/iocz/cj>u'. (Travaux  du  Lab.  de  Physiologie  de  riusULulM.  Nencki, 
Soc.  des  Se.  de  Varsovie,  1922,  12,  1-31.)  [81 

Viewegerowa  (J.). — Badania  morfologiczno-fizjolsgiczne  nad  Colpidium 
colpoda  Ëhrb.  w  czasié  gtodu.  (Travaux  du  Lab.  de  Physiologie  de 
riiistitut  als.Neucki,  Soc.  des  Sciences  de  Varsovie,  I,   1921,  N.  9, 

1-27.)  [81 

Wertheimer  (E.).  —  Sur  V hyperexcilabilité  des  muscles  de  grenouille 
après  la  mort.  (G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  426,  1922.)  [94 


1°  Influence    du    milieu. 

Substances  chimiques  et  organiques.  Actions  physiques. 

Sartory  (A.)  et  Bailly  (P.).  —  Action  de  quelques  sels  de  terres  rares 
sur  les  cultures  d'Aspergillus  fumigatus  Fr.  —  Du  pouvoir  agglutinant 
du  sulfate  de  thorium  sur  les  spores  d'A.  f.  —  Les  sels  de  terres  rares  ont 
une  action  sur  le  développement  de  VA.  f.,  action  antiseptique  aux 
concentrations  fortes,  action  favorisante  aux  concentrations  faibles; 
l'action  favorisante  est  maxima  pour  des  concentrations  au  1/5.000 
(néodyme,  yttrium,  erbium)  ou  au  1/10.000  (thorium,  praséodyme  et  lan- 
thane). L'agglutination  des  spores,  nulle  avec  les  solutions  très  con- 
centrées de  sulfate  de  thorium,  très  faible  au  1/200,  est  maximum  et 
rapide  aux  1/1.000  et  1/2.000.  Les  sels  d'autres  métaux  de  terres  rares 
ont  toujours  donné  des  résultats  négatifs.  —  P.  Remv. 

a)  Gautrelet  (J.).  —  Réactions  vaso-motrices  persistantes,  consécutives 
à  l' introduction  de  certaines  substances  {métaux  colloidaux  notamment) 
dans  la  circulation.  —  G.  a  démontré  antérieurement  que  le  complexe 
thionine-négrosine  constitue  un  réactif  hypotenseur  de  choix.  Il  montre 
que  la  peptone,  l'argent  colloïdal  sont  capables,  lorsqu'ils  sont  injectés 
dans  l'organisme,  de  mettre  celui-ci,  pour  24  heures,  en  état  de  neutra- 
liser ce  réactif  hypotenseur.  L'effet  de  neutralisation  existe  encore, 
mais  moins  constant  et  moins  marqué,  avec  le  novarsénobenzol,  le  car- 
bonate de  soude,  le  sérum  physiologique,  la  crépitine,  substances  parmi 
lesquelles  il  en  est  qui  sont  considérées  comme  susceptibles  de  prévenir 
les  phénomènes  de  choc.  Il  semble  alors  possible  d'établir  un  rapport 
entre  ce  dernier  fait  et  l'absence  de  réactions  vaso-motrices  décelables 
par  le  complexe  colorant,  lorsque  l'animal  a  subi  l'injection  de  ces 
substances.  —  H.  Gardot. 


78  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

a)  Frédéricq  (Henri).  —  Vasodilatation  locale  due  aux  acides  aminés; 
action  sur  les  vaisseaux  du  cœur.  —  Eu  ajoutant  du  glycocolle,  de  la 
d-alanine,  de  la  Meucine,  de  la  f//-phénylalanine  au  liquide  de  Locke, 
on  détermine  une  augmentation  du  débit  des  vaisseaux  coronaires  du 
cœur  isolé  de  lapin;  les  trois  premiers  acides  aminés  renforcent  l'énergie 
des  contractions,  le  dernier  les  affaiblit;  raiigm(Mitation  du  débit  coro- 
naire doit  être  rapporté  à  une  action  dilatatrice  locale  sur  les  vaisseaux. 
—  H.  Cardot. 

b)  Frédéricq  (Henri).  —  Action  des  acides  aminés  sur  le  métabolisme  des 
organes  isolés  {cœur  de  lapin  nourri  artificiellement).  —  La  présence  d'un 
des  acides  aminés  considérés  (glycocolle,  rf-alanine,  Meucine,  phényla- 
lanine)  dans  le  liquide  de  Locke  libère  en  général  des  tissus  du  cœur 
isolé  des  corps  à  réaction  acide  à  la  phtaléine.  Une  partie  de  l'acide 
aminé  semble  être  fixée  par  le  cœur  et,  sous  l'influence  de  l'acide  aminé, 
celui-ci  élimine  de  l'azote  titrable  au  formol.  —  H,  Cardot. 

b)  Gautrelet(J.). —  Du  mode  d' action  ptnjsiologique  de  certaines  substances 
considérées  comme  agents  antichoc.  Action  comparée  de  la  cfioline.  —  G. 
a  poursuivi  son  étude  des  réactions  vaso-motrices  consécutives  à  l'in- 
jection au  chien  de  différents  produits.  Il  a  constaté  que  l'injection  de 
choline,  comme  celle  de  peptone  ou  d'électrargol,  empêche,  pour  une 
durée  de  vingt-quatre  heures  au  moins,  la  baisse  de  pression  par  l'injec- 
tion du  complexe  thionine-nigrosine.  Ces  faits  peuvent  expliquer  l'im- 
munité temporaire  au  choc  à  la  suite  d'injections  de  peptone  ou  d'argent 
colloïdal.   — ■   H.   Cardot. 

Beco  (Lucien).  —  Sur  V action  physiologique  de  quelques  substances 
du  groupe  de  la  digitale.  —  Les  digitaliques  (digitaline,  ouabaïne,  stro- 
phantine)  ralentissent  le  rythme  cardiaque  uniquement  par  action 
directe  ou  réflexe  sur  le  noyau  central  du  vague,  l'augmentation  de 
l'amplitude  des  pulsations  cardiaques  qu'ils  provoquent  est  due  au 
ralentissement  du  rythme  (cymarine)  ou  à  l'association  au  ralentisse- 
ment d'une  action  tonique  sur  le  myocarde  (digitale  et  strophantus). 
Ils  élèvent  la  pression  artérielle  en  augmentant  l'énergie  de  la  contrac- 
tion cardiaque  d'une  part  et  en  produisant  une  vaso-constriction  partielle 
ou  généralisée  (digitale  et  strophantus).  Ils  produisent  une  élévation  de 
la  pression  veineuse  contemporaine  et  tributaire  du  ralentissement  du 
rythme,   elle  disparaît  avec  lui. 

Enfin,  à  doses  thérapeutiques  et  toxiques,  les  digitaliques  exercent 
une  action  vaso-constrictive  sur  le  rein  et  diminuent  ou  suppriment 
la  diurèse.  —  Paul  Boyer. 

Lefèvre  de  Arric  (Marcel).  —  Recherclies  sur  V action  de  la  papauérine 
sur  la  motilité  intestinale.  —  In  vitro,  sur  une  anse  intestinale  de  chien 
ou  de  lapin,  la  papavérine  à  toutes  les  doses  diminue  le  tonus  et  la 
motilité  intestinale.  D'autre  part,  des  travaux  antérieurs  ont  établi  que 
l'intestin  peut  fournir  in  vitro  un  extrait  excitant  le  péristaitisme,  ou 
motiline.  Dans  quelle  mesure  la  papavérine  modifie-t-elle  l'élaboration 
de  la  motiline?  En  injectant  la  papavérine  par  voie  sous-cutanée  aux 
chiens  et  en  les  sacrifiant  ensuite,  on  constate  que  l'alcaloïde  diminue 
le  péristaitisme  et  peut-être  le  tonus  de  l'intestin  grêle,  quand  il  a  été 
donné  à  doses  faibles  (1  à  50  milligr.);  à  doses  élevées  (50  à  100  milligr.) 

■  —  78  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ftTRES  VIVANTS  79 

il  exerce,  au  contraire,  une  action  excitante,  action   à   la   fois  directe 
et  indirecte  par  augmentation  de  la  motilinc  formée.  —  H.  Cardot. 

a)  Regaud  (Cl.)-  —  Influence  de  la  durée  d'irradiation  sur  les  effets  déter- 
minés dans  le  testicule  par  le  radium.  —  R.  a  étudié  l'influence  de  la  dose 
et  de  la  durée  d'irradiation  sur  la  stérilisation  du  testicule  chez  le  Bélier. 
II  constate  que  l'allongement  du  temps  d'application  sans  accroissement 
de  la  dose  semble  une  circonstance  favorable  qui  augmente  beaucoup 
l'efTicacité  de  l'irradiation:  il  paraît  plus  important  pour  réaliser  la  sté- 
rilisation d'augmenter  la  durée  que  la  dose.  —  H.  Cardot. 

Stem  (L.)  et  Battelli  (F.).  —  L'excitation  chimique  des  centres  nerveux 
intravenlriculaires.  —  Par  application  de  la  substance  à  étudier  sur  la 
paroi  des  ventricules  cérébraux,  on  n'observe  pas  d'effets  d'excitation 
quand  l'application  est  faite  sur  le  corps  strié,  la  couche  optique  ou  la 
paroi  du  troisième  ventricule;  il  en  est  encore  de  même  quand  les  subs- 
tances sont  injectées  dans  les  régions  correspondantes.  Mais  l'injection 
dans  la  paroi  de  la  corne  sphénoïdale  donne  les  effets  habituels  d'exci- 
tation générale,  probablement  par  excitation  des  pédoncules  cérébraux. 
—  H.  Cardot. 

Stern  (L.)  et  Gautier  (R.)-  —  L'emploi  de  Vinjeclion  intraventriculaire 
comme  méthode  d'étude  de  l'action  directe  des  substances  sur  les  centres 
nerveux.  —  S.  et  G.  insistent  sur  l'avantage  qu'il  y  a,  pour  étudier  les 
effets  d'une  substance  sur  les  centres  nerveux,  à  l'introduire  directement 
dans  le  liquide  céphalo-rachidien  du  système  ventriculaire.  —  H.  Cardot. 

Fano  (Giulo).  —  Nouvelles  recherches  sur  les  fonctions  de  l'encéphale 
de  l'Emys  europaea.  —  L'application  de  quelques  petits  cristaux  de 
cocaïne  sur  le  télencéphale  et-  le  diencéphale  de  l'Emys  europaea  déter- 
mine, pendant  un  certain  temps,  l'immobilité  de  l'animal  qui  récupère 
ensuite  complètement  son  état  normal.  La  cocaïne  à  1  %  sur  le  mésen- 
céphale  produit  au  contraire  une  vivacité  exceptionnelle  des  mouve- 
ments de  l'animal;  si  le  mésencéphale  est,  imprégné  avec  une  solution 
à  2  %,  l'animal  présente  rapidement  la  démarche  automatique  caracté- 
ristique des  tortues  «  bulbospinales  «  (obtenue  par  ablation  des  cerveaux 
antérieur  et  intermédiaire).  Avec  la  stovaïne  on  obtient  des  résultats 
identiques.  L'application  de  cocaïne  sur  le  bulbe  arrête  les  mouvements 
respiratoires  de  l'animal,  qui  revient  ensuite  à  l'état  normal.  Les  effets 
obtenus  par  la  cocaïnisation  des  segments  isolés  de  l'encéphale  corres- 
pondent donc  exactement  à  ceux  qui  suivent  l'extirpation  des  segments 
correspondants;  ces  derniers,  observés  et  décrits  dans  des  publications 
antérieures  par  F.,  ne  sont  donc  pas  dus  à  des  actions  initiatives  prove- 
nant du  trauma  opératoire.  Du  reste,  le  refroidissement  de  parties  du 
cerveau  mises  à  nu  donne  des  résultats  analogues.  Les  animaux  qui  ont 
subi  l'ablation  de  l'encéphale  se  montrent  beaucoup  plus  résistants 
quand  la  température  du  milieu  n'est  pas  trop  élevée,  leur  excitabilité 
croissant  avec  la  température.  Le  bromure  d'ammonium  qui  diminue 
l'excitabilité,  ainsi  que  le  chlorhydrate  de  morphine,  augmentent  éga- 
lement la  résistance  des  animaux  décérébrés,  tandis  que  les  substances 
qui   exaltent  l'excitabilité  telles   que  la   strychnine  la   diminuent.   — 

Paul    BOYER. 

—  79  — 


80  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Demoor  (Jean).  —  Aclion  de  V extrait  thyroïdien  de  chien  sur  le  cœur 
isolé  du  lapin  normal  ou  du  lapin  sensibilisé.  —  L'irrigation  du  cœur 
isolé  du  lapin  normal  par  un  extrait  aqueux  et  glucose  de  thyroïde 
de  chien  produit  une  première  phase  d'excitation  qui  manque  quel- 
quefois; cette  phase  est  de  courte  durée,  les  systoles  se  rapprochent  et 
leur  amplitude  augmente;  une  phase  de  dépression  lui  fait  suite  insen- 
siblement, cette  deuxième  phase  persiste  et  s'accentue  pendant  toute 
la  durée  du  passage  du  liquide  thyroïde.  Les  caractères  de  cette  période 
ne  sont  pas  constants.  Le  plus  souvent,  on  constate  successivement 
une  diminution  de  l'amplitude  des  systoles,  du  ralentissement  chrono- 
trope,  du  travail  alternant,  quelquefois  de  l'arythmie,  rarement  des 
groupes  de  Luciani,  et  un  arrêt  tardif  du  cœur  qui,  du  reste,  repart  si 
l'on  substitue  au  liquide  thyroïde  le  sérum  de  Locke.  L'extrait  aqueux 
de  thyroïde  de  chien  agissant  au  contraire  sur  le  cœur  de  lapin,  sensi- 
bilisé auparavant  à  cet  extrait,  ne  détermine  jamais  la  dépression  car- 
diaque caractéristique  de  la  réaction  du  cœur  normal,  mais  provoque 
souvent  au  début  une  excitation  très  marquée  et  intensifie  presque 
toujours  le  travail  du  cœur  pendant  toute  la  durée  de  son  action.  Quand 
l'extrait  thyroïdien  passe  plusieurs  fois  dans  le  cœur  sensibilisé,  son 
action  excitante  initiale  et,  dans  une  moindre  mesure,  son  action  tonique 
diminuent  ou  disparaissent  lors  du  deuxième  et  troisième  passage,  tandis 
que  son  inaptitude  à  provoquer  le  fléchissement  ne  s'altère  pas.  Tout 
se  passe  comme  si,  au  cours  de  la  réaction  de  l'organisme  contre  la 
thyroïde,  le  cœur  s'anaphylactisait  vis-à-vis  de  la  faible  action  exci- 
tante que  produit  la  thyroïde  à  l'état  normal  et  en  même  temps  s'immu- 
nisait totalement  contre  l'influence  dépressive  du  même  organe  en 
élaborant  des  anticorps.  — ■  Paul  Boyer. 

Abderhalden  (Emil)  et  Schiffmann  (Olga).  —  Elude  des  substances  à 
action  spécifique  extraites  des   organes.  —  Les  expériences  de   A.  et  S. 
montrent  que  si  l'on  administre  à  des  têtards  de  crapaud  de  différents 
âges  de  la  thyroïde  fraîche,  l'inhibition  de  la  crpissance  et  l'accélération 
de  la  métamorphose  se  manifestent  plus  lentement  chez  les  animaux 
les  plus  jeunes  que  chez  les  plus  âgés.  Ils  se  déforment  davantage  et 
meurent  avant  la   fin  de  la   métamorphose,  tandis  que   les   plus  âgés 
réagissent  plus  rapidement  et  présentent  les  déformations  typiques  de 
l'alimentation  par  la  thyroïde.  Les  têtards  de  crapauds  réagissent  peu 
à  l'administration  de  produits  d'hydrolyse  de  la  thyroïde  par  l'acide 
sulfurique;  ceux  de  grenouille  réagissent  de  façon  typique.  La  diiodo- 
tyrosine  et  la  diiodotyramine  agissent  sur  les  têtards  de  ces  deux  espèces 
comme  la  thyroïde;  l'effet  est  d'autant  plus  fort  que  le  produit  est  admi- 
nistré plus  tôt.  Le  dipeptide  glycyl-diiodotyrosine  et  l'éther  méthylique 
de  la   diiodotyrosine   ont  la   même  action  que   la   diiodotyrosine   elle- 
même.  L'iodacétyl-diiodotyrosine  est  sans  action;  expériences  négatives 
avec  l'acide   ^-iodopropionique,   l'iododioxypropane  et  la  tyrosine.   — 
H.  Cardot. 

Stern  (L.),  Battelli  (F.)  ol  Jauffret  (.T.).  —  Action  produite  par  les  extraits 
d'hypophyse,  de  thyroïde  et  de  rate  injectés  dans  les  ventricules  latéraux 
du  cerveau.  —  Avec  l'extrait  du  lobe  postérieur  d'hypophyse,  on  obtient 
de  la  somnolence  au  bout  de  quelques  minutes;  un  abaissement  de 
la  température  et  une  glycosurie  légère  chez  le  cobaye.  Avec  l'extrait 
de  rate,  excitation  avec  violentes  contractions  musculaires,  et  chez  le 

—  80  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ETRES  VIVANTS  81 

chien,    une   abondante   salivation.   L'extrait   de   thyroïde   a   des   effets 
inconstants.  —  H.  Cardot. 

Batelli  (F.)  et  Stern  (L.).  —  Effels  produits  par  les  extraits  de  la  glande 
pinéale,  des  capsules  surrénales,  du  foie,  du  testicule  et  de  Vovaire  injectés 
dans  les  ventricules  latéraux  du  cerveau.  —  Il  semble  qu«  le  lobe  posté- 
rieur d'hypophyse,  la  glande  pinéale,  les  substances  corticale  et  médul- 
laire de  la  surrénale  produisent  surtout  des  effets  de  dépression,  tandis 
que  la  thyroïde,  le  foie,  la  rate,  le  testicule,  l'ovaire  produisent  surtout 
des  phénomènes  d'excitation.  —  H.  Ca.rdot. 

Viewegerowa  (J.).  —  Recherches  sur  Vinanition  de  Colpidiwn  col- 
poda  Ehrbg.  —  L'auteur  a  étudié  les  changements  morphologiques 
et  physiologiques  qui  surviennent  chez  les  infusoires  pendant  le 
jeûne  partiel  (cultures  a)  et  absolu  (cultures  b).  Dans  les  cultures  à 
jeûne  partiel  (infusion  de  foin  filtrée  et  stérilisée),  après  une  période 
de  multiplication  active  des  infusoires,  le  manque  de  la  nourriture, 
la  mort  progressive  de  la  culture  survient.  Dans  les  cultures  à  jeûne 
absolu,  une  grande  quantité  d'infusoires  bien  lavés  étaient  placés 
dans  l'eau  stérilisée  et  fréquemment  renouvelée.  L'auteur  a  étudié 
l3S  modifications  du  volume  de  la  cellule  et  du  noyau,  de  la  quantité 
de  graisses,  des  vacuoles  nutritives,  du  cytoplasme  et  du  noyau.  L'ina- 
nition chez  Colpidium  se  manifeste  par  la  diminution  du  volume  de 
la  cellule  et  du  noyau,  la  réduction  de  la  quantité  de  graisses  et  la  dis- 
parition des  vacuoles  nutritives.  La  réduction  du  cytoplasme  se  pro- 
duit plus  rapidement  que  la  réduction  du  macronucleus;  par  consé- 
quent le  rapport  du  volume  du  noyau  à  celui  de  la  cellule  augmente. 
L'auteur  explique  ce  fait  par  l'utilisation  en  premier  lieu  des  substances 
alimentaires  accumulées  en  grande  partie  dans  le  cytoplasme.  Ce  n'est 
qu'en  second  lieu  que  sont  atteintes  les  substances  spécifiques  du 
noyau  (chromatine).  La  diminution  des  graisses  est  à  peu  près  parallèle 
à  la  réduction  du  volume  cellulaire.  Mais  la  graisse  persiste  dans  la  cellule 
même  chez  les  individus  morts  d'inanition,  A  un  certain  moment  de 
l'inanition  commence  la  vacuolisation  du  cytoplasme  et  du  noyau, 
due  probablement  à  ce  que  la  réduction  de  la  masse  protoplasmique 
va  plus  vite  que  celle  du  volume  cellulaire. 

La  durée  de  l'inanition,  les  phénomènes  de  la  réduction  du  volume 
de  la  cellule  et  du  noyau,  ainsi  que  la  vacuolisation  s'accomplissent 
dans  les  cultures  a  beaucoup  plus  lentement  que  dans  les  cultures  b. 
Pendant  le  jeûne  partiel,  l'organisme  s'habitue  progressivement  aux 
conditions  défavorables  de  la  nutrition,  ce  qui  augmenterait  le  degré 
de  sa  résistance.  —  J.  Zweibaum. 

Vieweger  (F.).  —  L'action  des  produits  du  métabolisme  dans  les  cul- 
tures des  Infusoires.  —  L'auteur  s'est  proposé  de  vérifier  les  résultats 
obtenus  par  divers  auteurs  sur  le  rôle  des 'produits  de  désassimilation 
sur  le  déclin  et  la  mort  des  organismes  dans  les  cultures  en  déchéance 
(WooDRUFF  '11-13,  Sun  '12).  Il  a  exécuté  dans  ce  but  plusieurs  séries 
d'expériences  avec  Colpidium  colpoda. 

Dans  une  première  série  d'expériences,  l'auteur  montre  que  lorsqu'à 
une  culture  en  déchéance  on  ajoute  de  la  nourriture  fraîche,  la  cul- 
ture reprend  son  cycle  évolutif  :  6  fois  dans  la  culture  I  (pendant 
180  jours  de  son  existence),  6  fois  dans  la  culture  II  (141  jours),  8  fois 
dans  la  culture  III  (21.3  jours)  et  .5  fois  dans  la  culture  IV  (164  jours). 

—  81  — 
ANN.  BIOL.  —  T.  I  (1922-1923)  G 


Si  AN.NÉE  BIOLOGIQUE 

Les  différences  quantitatives  observées  après  l'addition  de  quantités 
égales  de  nourriture  s'expliquent  par   l'action  de   la   concentration  du 
liquide  sur  la  multiplication  (J.  et  F.  Vieweger,  21).  Si  on  ajoute  la 
nourriture  en    petites  portions  quotidiennes,   on    obtient    pendant    un 
certain  temps  un  état  d'équilibre  instable,  dû  à  la  multiplication  des 
uns  et  à  la  moft  d'autres  individus.  Dans  une  autre  série  d'expériences 
l'auteur  a  voulu  établir  si,  lorsqu'on  diminue  la  quantité  des  produits 
de  désassimilation  dans  une  culture  en  déchéance,  les  infusoires  peuvent 
reprendre  leur  cycle  vital.   Une  culture  de  64  jours  a  été  divisée  en 
deux  parties  :  l'une  diluée  avec  de  l'eau,  l'autre  additionnée  d'infusion 
de  foin  fraîche.  La  dernière  seule  montrait  un  développement  des  infu- 
soires. Dans  la  II I^  série,  l'auteur  a  pris  une  culture  contenant  des  parti- 
cules solides   (foin)   et  dans  laquelle   le   développement  des   infusoires 
s'était  poursuivi  pendant  6  mois.  Une  partie  de  ce  liquide  a  été  addi- 
tionnée   d'infusion  de    foin    fraîche    (/),   l'autre   d'eau    (c).   La   culture 
contrôle  {g)  a  été  préparée  avec  de  l'eau  à  laquelle  on  a  ajouté  la  même 
quantité  d'infusion  qu'à  la  culture  /.   Le  développement  des  infusoires 
dans  les  cultures  /  et  gr  a  été  à  peu  près  le  même.  Des  résultats  sem- 
blables ont  été  obtenus  avec  une  culture  vieille  de  9  mois,  où,  à  côté 
de  Colpidium,  il  y  avait  d'autres  infusoires.  Le  développement  des  infu- 
soires dans  des  milieux  préparés  avec  de  la  vieille  culture  s'accomplit 
à  peu  près  de  la  même  manière  que  dans  les  cultures  tout  à  fait  fraîches. 
L'auteur  conclut  donc  que  l'action  de  la  nourriture  est  le  facteur  prin- 
cipal dans  le  développement.  Quant  à  l'action  nuisible  de  produits  du 
métabolisme,  il  ne  les  a  pas  observés  dans  les  cas  étudiés.  L'explication 
suivante  des  résultats  obtenus  est  suggérée.  L'action  des  produits  de 
la  désassimilation  dans  les  cultures  est  la  résultante  de  plusieurs  fac- 
teurs :  1»  de  la  rapidité  des  échanges  dans  la  culture,  ce  qui  dépend  du 
nombre  des  organismes  présents;  2°  de  la  rapidité  des  échanges  gazeux 
avec  le  milieu  ambiant  (l'influence  de  la  grandeur  de  la  surface  libre 
du  liquide,  Modrkiewiczowna  '21);  3°  de  la  vitesse  de  l'accumulation 
des  produits  du  métabolisme  dans  le  liquide,  et  4°  de  la  faculté  d'adapta- 
tion des  organismes.  Dans  les  expériences  décrites,  les  conditions  optima 
du  développement  ont  été  réalisées;  par  conséquent,  l'action  nuisible 
des  déchets  du  métabolisme  ne  s'est  pas  manifestée.  —  J.  Zweibaum 

Kayser  (E.).  —  Contribulion  à  Vélude  de  V Azolobacler .  —  Dans  les  cul- 
tures mannitées  ou  glucosées,  l'addition  d'une  substance  radioactive 
(sels  d'urane)  favorise  le  pouvoir  assimilateur  de  V Azolob acier .  La 
quantité  d'N  fixée  par  ces  cultures  varie  avec  les  radiations  du  spectre; 
le  maximum  correspond  à  la' lumière  jaune.  —  P.  Remy. 

Lissy  (Mlle  jj_)_  —  Recherches  expérimentales  sur  le  venin  des  abeilles. 
—  Le  venin  des  abeilles  injecté  dans  les  veines  du  lapin  produit  des  acci- 
dents protéotoxiques  :  chute  précoce  de  la  pression  artérielle,  précédée 
d'une  très  légère  élévation  de  la  pression,  accélération  respiratoire, 
diminution  de  la  coagulabilité  du  sang,  augmentation  très  importante  du 
péristaltisme  intestinal,  phénomène  que  l'on  observe  très  nettement 
dans  la  réaction  séro-anaphylactique  du  lapin.  Exceptionnellement,  on 
observe  une  hypertension  considérable  et  assez  persistante  analogue  à 
celle  que  provoque  l'intoxication  scorpionique.  Injecté  dans  les  veines 
du  chien,  le  venin  d'abeilles  provoque  soit  simplement  une  hypertension, 
soit  une  hypotension  suivie  d'une  hypertension,  comme  le  venin  des 
scorpions  sahariens.  Le  venin  des  abeilles  est  un  venin  protéotoxique  et 

—  82  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  83 

se  rattache  à  ce  titre  aux  venins  de  serpent;  il  présente  un  caractère 
protéotoxique  commun  avec  le  venin  des  scorpions,  et  son  caractère 
temporairement  hypertenseur  le  rapproche  du  venin  de  Crolalus  terri- 
ficus  du  BrésiL  —  Paul  Boyer. 

Stumper  (Robert).  —  Nouvelles  obserualions  sur  le  venin  des  fourmis.  — 
S.  a  étudié  le  venin  de  différentes  espèces  de  fourmis  et  a  constaté 
que  chez  certaines  d'entre  elles  l'action  toxique  est  liée  à  la  présence  de 
l'acide  formique,  dont  la  concentration  n'est  d'ailleurs  nullement  cons- 
tante, même  chez  une  espèce  donnée.  Chez  d'autres  espèces  et  notam- 
ment chez  beaucoup  de  fourmis  des  pays  tropicaux,  il  doit  s'agir  de 
toxines  dont  la  nature  n'est  pas  encore  précisée,  mais  dont  le  mode 
d'action  peut  sans  doute  être  comparé  à  celui  des  venins  de  certains 
serpents.  —  H.  Gardot. 

Haehenberg  (Andréas).  —  Effet  du  refroidissement  d'un  animal  à  sang 
chaud  sur  son  rythme  cardiaque.  —  En  refroidissant  légèrement  un  lapin 
jusqu'à  3705,  quelle  que  soit  la  façon  dont  ce  refroidissement  est  obtenu, 
il  y  a  augmentation  de  la  fréquence  du  pouls,  puis  ralentissement,  si 
le  refroidissement  se  prolonge;  mais,  après  section  des  vagues,  il  n'y  a 
plus  aucune  accélération;  elle  est  donc  conditionnée  par  une  diminu- 
tion du  tonus  du  vague  sous  l'influence  du  refroidissement.  Le  ralen- 
tissement secondaire  ne  tient  pas  à  une  excitation  centrale  du  vague, 
mais  plutôt  à  une  action  directe  sur  les  centres  excitables  du  cœur.  Si 
l'on  refroidit  le  sang  ariMvant  au  cœur  en  agissant  sur  une  canule  reliant 
la  carotide  à  la  jugulaire,  les  vagues  étant  conservées,  il  se  produit  d'abord 
un  ralentissement  dû  à  l'action  du  froid  sur  le  cœur,  puis  une  accélé- 
ration par  diminution  du  tonus  du  vague;  le  ralentissement  se  produit 
seul  après  suppression  des  vagues.  L'excitabilité  du  vague  cardiaque 
diminue  notablement  au-dessous  de  24°.  —  H.  Gardot. 

Harrington  (G.  T.).  —  Optimum  de  températures  pour  la  germination 
des  graines.  —  Les  essais  de  germination  ont  été  effectués,  sur  flanelle 
ou  papier  humidifiés,  à  des  températures  constantes  de  15°,  17°, 5,  20°, 
220,5,  250,  28°  et  30°  G.,  et  à  des  températures  variant  journellement 
entre  20°,  comme  degré  le  plus  bas,  et  28°  ou  30°,  31°,  32°,  35°,  37°, 
comme  degrés  les  plus  élevés.  Les  résultats  obtenus  peuvent  être  consi- 
dérés à  trois  points  de  vue  :  effets  des  températures  constantes  et  alter- 
nantes; effets  des  différentes  températures  sur  le  pouvoir  germinatif; 
effets  des  différentes  températures  sur  la  rapidité  de  la  germination. 
L'emploi  des  températures  élevées  augmente,  en  règle  générale,  la 
rapidité  des  germinations,  mais  les  basses  températures  favorisent  le 
développement  plus  parfait.  Pour  ce  qui  est  du  Pied-d' Alouette  et  du 
Pavot,  on  observe  de  grandes  variations  dans  les  températures  optima 
avec  différents  lots  de  la  même  espèce  de  graines.  Trois  optima  de 
températures  ont  été  observés  pour  l'ensemble  des  graines  étudiées  : 
l'un  à  15°,  l'autre  à  20°,  le  troisième  à  22o,5  ou  à  30°,  selon  que  le 
Pétunia  ou  le  Lathijrus  auxquels  se  rattachent  ces  deux  derniers  chiffres 
ont  été  traités  à  température  constante  (22o,5)  ou  alternativement  à 
20°  et  à  30°.  —  R.  Souèges. 

Munns  (E.  N.).  —  Influence  de  la  situation  de  la  graine  sur  son  pou- 
voir germinatif.  —  L'auteur  s'est  proposé  de  déterminer  la  qualité  des 
graines  des  différentes  parties  d'un  cône  de  Pin  et  de  montrer  quelle 
relation  peut  exister  entre  la  position  de  la  graine  sur  le  cône  et  son 

—  s;i  — 


84  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

pouvoir  germinatif.  Les  cônes  du  Piniis  Jeffreyi  furent  divisés  en  trois 
groupes  d'après  leurs  dimensions  et  leur  poids.  Les  graines  extraites 
furent  elles-mêmes  groupées  en  trois  catégories,  selon  qu'elles  prove- 
naient des  parties  supérieure,  médiane  ou  inférieure  du  cône  et,  dans 
chacune  de  ces  catégories,  envisagées  selon  leurs  dimensions.  Les  graines 
de  la  base  germent  beaucoup  plus  tôt  que  celles  de  la  partie  médiane 
et  celles-ci,  à  leur  tour,  plus  tôt  que  celles  du  sommet.  Le  phénomène 
est  indépendant  de  la  taille  des  graines  et  varie  avec  les  dimensions  du 
cône,  les  graines  des  cônes  les  plus  gros  germant  le  plus  rapidement. 

R.  SOUÈGES. 

Meier  (H.  F.  A.).  -^  Effet  du  couranl  direct  sur  les  cellules  du  sommet 
radiculaire  du  Pois  du  Canada.  — -  Après  avoir  résumé  les  principaux 
travaux  relatifs  à  l'action  du  courant  électrique  sur  les  cellules  vivantes 
en  général  et,  d'autre  part,  le?  effets  du  courant  sur  les  particules  en 
suspension  dans  les  liquides,  l'auteur  expose  ses  propres  méthodes  de 
recherches  et  le  résultat  de  ses  observations.  Celles-ci  se  rapportent  aux 
effets  généraux  produits  par  un  courant  amenant  la  mort  de  l'organe 
et  aux  phénomènes  cytologiques.  On  remarque  qu'il  y  a  migration  du 
contenu  cellulaire  vers  l'électrode  positive;  l'effet  de  la  migration  n'est 
pas  le  même  dans  toutes  les  régions  de  l'organe  :  les  cellules  du  sommet 
de  la  racine  accusent  une  légère  modification,  celles  qui  se  trouvent  à 

I  millimètre  de  la  base  subissent  les  plus  grands  effets  et  celles  qui  pré- 
sentent de  grandes  vacuoles  ne  sont  pas  modifiées  ou  très  peu  dans  leur 
cytoplasme.  La  différence  en  acidité  vraie,  c'est-à-dire  la  concentra- 
tion en  ions  H  des  différentes  cellules  peut  intervenir  pour  modifier  la 
réaction  des  cellules  voisines.  La  théorie  de  l'électrophorèse  peut  être 
invoquée  pour  expliquer  les  phénomènes  :  les  particules  du  cytoplasme 
porteraient  uno  charge  négative,  les  particules  de  chromatine  seraient 
chargées  positivement.  — -  R.  Souèges. 

b)  Regaud  (Cl.).  —  Sur  la  sensibilité  du  tissu  osseux  normal  vis-à-vis 
des   radiations  X  et  y  et  sur   le   mécanisme  de   Vostéo-radio-nécrose.  — 

II  résulte  des  constatations  de  R.  que  la  radio-nécrose  de  l'os  peut  par- 
fois se  produire  sous  des  téguments  intacts;  le  tissu  osseux  est  donc 
alors  plus  vulnérable  aux  rayons  que  le  derme  de  la  peau.  La  vulnéra- 
bilité de  l'os  semble  être  une  propriété  inhérente  à  la  substance  fonda- 
mentale et  non  aux  ostéoblastes.  Il  s'agirait  non  d'un  phénomène  de 
radiosensibilité  élective,  mais  d'un  phénomène  de  radiosensibilité 
diffuse,  conditionné  par  la  calcification  de  la  substance  fondamentale  : 
chaque  grain  calcaire  constituant  un  transformateur  du  rayonnement 
primaire  peu  absorbable  en  rayonnements  secondaires  très  absorbables. 
La  modification  déterminée  permet  au  tissu  osseux  de  se  comporter 
d'une  façon  normale  en  apparence,  tant  que  la  région  n'est  pas  infectée; 
mais  dans  l'infection  il  subit  une  nécrose  massive  et  rapide  avec  résis- 
tance à  l'histolyse  presque  absolue  des  parties  mortifiées.  —  H.  Cardot. 

2°    Réactions    des    êtres    vivants   a  leur  milieu. 

Tropismcs.  Réflexes. 

Eose  (Jagadis  Chunder)  et  Guha  (S.  C).  —  V altitude  dia-héliotro- 
pique  des  feuilles  en  tant  que  déterminée  par  V excitation  nerveuse  trans- 
mise. —  Chez  certaines  feuilles,  l'ajustement  héliotropique  est  amené 

—  Si  — 


RÉACTIONS  DES  ÊTRES  VIVANTS  85 

par  la  transmission  de  l'impulsion  nerveuse  à  l'organe  moteur.  Il  existe 
une  continuité  dans  la  réponse  des  plantes  sensitives  et  des  plantes  ordi- 
naires,   Mimosa   pudica   peut   être   prise   comme   type   des   premières, 
Hclianlhiis  annuus  comme  type  des    dernières.    Chez    l'une  et  l'autre 
espèces,  la  réponse  mécanique  est  provoquée  par  l'excitabilité  différen- 
tielle des  moitiés  supérieure  et  inférieure  de  l'organe  moteur.  Chez  l'une 
et  l'autre,  la  moitié  inférieure  est  la  plus  excitable.  L'excitation  locale 
de  la  moitié  a  b  axiale  de  l'organe  provoque  un  mouvement  érectile; 
celle  de  la  moitié  a  d  axiale  un  mouvement  d'abaissement  plus  rapide. 
La  courbure  héliotropique  d'une  tige  est  due  aux  effets  combinés  de  la 
réaction  contractile  du  côté  proximal  et  de  l'expansion  du  côté  distal. 
Les  mouvements   quotidiens   périodiques   des   feuilles    de   Mimosa  et 
d'Helianihiis  sont  essentiellement  similaires.  Le  mouvement  diurne  est 
amené  par  la  variation  de  l'action  géotropique  selon  la  variation  de  tem- 
pérature, et  par  la  variation  d'intensité  de  la  lumière.  Les  feuilles  se 
dressent  pendant  la  chute  de  température  depuis  le  midi  thermique,  à 
14  heures,  jusqu'à  environ  17  h.  30.  Grâce  à  la  rapide  diminution  de 
lumière  le  soir,  les  feuilles  subissent  une  chute  abrupte  durant  jusqu'à 
21  'heures.  Après  quoi  les  feuilles  se  dressent  et  le  maximum  d'érection 
est  atteint  à  6  heures,  qui  constitue  l'aurore  thermique.  Le  mouvement 
des  feuilles  se  renverse  alors  et  il  y  a  chute  continue  jusqu'au  midi  ther- 
mique, à  14  heures. 

Une  réaction  motrice  très  importante  dans  l'ajustement  des  feuilles 
est  la  réponse  torsionnelle  à  l'excitation  latérale.  Voici  la  loi  qui  déter- 
mine le  mouvement  directif  :  un  organe  anisotropique,  quand  il  est 
stimulé  latéralement  par  un  excitant  quelconque  subit  une  torsion  par 
laquelle  le  côté  le  moins  excitable  vient  faire  face  à  l'excitant.  Dans  un 
organe  dorsi-ventral,  le  côté  supérieur  est,  généralement,  le  moins  exci- 
table, et  la  réponse  de  pareil  organe  à  l'excitant  latéral  peut  être  décrite 
de  la  façon  simple  qui  suit  :  l'excitation  latérale  d'un  organe  dorsi-ventral 
provoque  une  torsion  vers'la  droite  quand  le  côté  droit  est  stimulé;  la 
torsion  vers  la  gauche  est  provoquée  par  l'excitation  du  flanc  gauche. 
Les  effets  décrits  ci-dessus  se  produisent  par  l'excitation  lumineuse 
directe.  Ils  se  produisent  aussi  sous  l'action  d'une  excitation  transmise. 
L'organe  moteur  peut  être  considéré  comme  consistant  en  4  «  effec- 
teurs ».  La  réponse  de  l'effecteur  droit  est  une  torsion  vers  la  droite; 
celle  du  gauche,  une  torsion  vers  la  gauche.  Les  effecteurs  supérieur 
et  inférieur  répondent  par  des  mouvements  rectilinéaires  vers  le  haut 
et  vers  le  bas. 

Le  tissu  nerveux  chez  les  plantes  a  été  localisé  au  moyen  de  la  sonde 
électrique  enfoncée  par  mouvements  successifs  dans  le  pétiole.  Le 
maximum  d'excitation  transmise  a  été  localisé  dans  la  partie  du  faisceau 
fibro-vasGulaire  contenant  le  phloëme.  Le  phloëme  fonctionne  donc 
comme  nerf  de  la  plante. 

L'excitation  de  la  région  réceptive  est  propagée  selon  une  voie  conduc- 
trice définie  que  l'on  suit  de  l'aire  réceptive  dans  les  lamina  jusqu'à 
l'effecteur  correspondant  dans  la  région  motrice.  Dans  un  pétiole  de 
Mimosa  pourvu  de  deux  sous-pétioles  portant  des  rangées  de  folioles, 
l'excitation  de  la  rangée  droite  de  folioles  par  la  lumière  détermine 
une  impulsion  qui  atteint  l'effecteur  de  droite  et  provoque  une  torsion 
vers  la  droite.  La  stimulation  de  la  rangée  gauche  de  folioles  provoque 
l'opposé,  ou  une  torsion  vers  la  gauche.  Quand  les  deux  sous-pétioles 
sont  illuminés,  l'équilibre  n'est  possible  que  si  toute  la  surface  foliaire 

—  8.')  — 


86  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

(les  2  rang^ées  de  folioles)  est  perpendiculaire  à  l'incidence  de  la  lumière. 
L'altitude  dia-héliotropique  des  feuilles  est  ainsi  amenée  par  des  impul- 
sions nerveuses  distinctes  nées  dans  la  région  perceptive  agissant  sur 
les  différents  effecteurs.  Chez  le  Mimosa  à  4  sous-pétioles,  l'illumination 
du  second  sous-pétiole  détermine  un  redressement;  celle -du  S^  un  abais- 
sement. La  feuille  est  ainsi  ajustée  dans  l'espace  par  l'action  coordonnée 
de  4  réiflexes.  Avec  VHelianthus,  on  obtient  des  résultats  similaires  ' 
aux  précédents. 

Pour  le  mouvement  de  l'œil,  la  contraction  du  muscle  s'opposant  au 
mouvement  a  à  être  inhibée.  Dans  le  mouvement  de  torsion  de  la  feuille, 
on  constate  que  l'excitation  d'un  nerf  détermine  une  réaction  opposée 
dans  un  nerf  contigu.  Les  impulsions  nerveuses  de  signes  opposés  attei- 
gnant les  flancs  de  l'organe  moteur  ont  donc  de  l'importance  dans  la 
coordination  du  mouvement  résultant.  — -  H.  de  Varigny. 

Blackman  (V.  H.).  —  La  théorie  de  la  réaction  géoîropique.  —  Précé- 
demment, Small  {New  PhyioL,  19,  pp.  49-63  et  pp.  208-212)  a  esquissé 
une  théorie  du  géotropisme  d'après  laquelle  la  courbure  de  la  racine 
et  de  la  tige  seraient  dues  à  des  échanges  dans  le  plasma  même,  sous 
l'action  de  la  pesanteur.  Les  particules  (phase  dispersée)  du  plasma 
colloïdal  seraient  plus  Légères  que  le  fluide  ambiant  (phase  continue) 
et  tendraient  à  produire  sous  l'action  de  la  pesanteur  un  phénomène 
analogue  à  celui  de  la  formation  de  la  crème  (creaming).  Comme  ces 
particules  sont  chargées  électriquement,  leurs  mouvements  produiraient 
une  différence  de  potentiel  ou  altéreraient  la  différence  de  potentiel 
existant  déjà  dans  la  'Cellule.  Les  particules  seraient  électropositives 
dans  la  racine,  électronégatives  dans  la  tige;  les  différences  de  potentiel 
engendrées  et  les  courants  électriques  auxquels  elles  donnent  nais- 
sance présenteraient  ainsi  des  directions  opposées  dans  les  deux  organes. 
Ces  courants  influenceraient  la  perméabilité  et  la  croissance  des  cellules 
et  provoqueraient  la  courbure  géotropique.  A  cette  théorie,  B.  fait 
trois  objections  principales  :  la  première  se  rattache  à  la  production 
même  du  phénomène  du  creaming.  Les  différences  de  concentration 
des  particules  cellulaires,  produites  par  la  pesanteur,  apparaissent 
trop  négligeables  et  sûi'ement  trop  petites  pour  engendrer  le  creaming. 
Il  semble  inconcevable  que  des  différences  aussi  minimes  produisent 
les  effets  électriques  considérables  que  requiert  la  théorie.  D'autre  part, 
en  ce  qui  concerne  le  facteur  temps,  il  est  aisé  de  montrer  que  le  mou- 
vement des  particules  serait  si  lent  qu'il  ne  pourrait  guère  être  consi- 
déré comme  un  des  termes  du  processus  qui  président  au  géotropisme 
rapide  de  la  tige  et  de  la  racine.  Enfm,  on  peut  objecter  que,  puisque  la 
différence  de  potentiel  résultant  du  mouvement  des  particules  est, 
par  hypothèse,  '  employée  à  produire  le  courant  dans  l'organe,  cette 
différence  doit  disparaître  quand  le  «  creaming  «  est  un  fait  accomph. 
Dans  un  organe  horizontal,  la  différence  de  potentiel  produite  par  le 
creaming  cesserait  d'exister  et,  comme  le  courant  engendré  par  cette 
différence  est  la  c-ause  de  la  courbure  géo tropique,  l'organe  cesserait 
d'être  sensible  à  la  pesanteur.  Une  racine  contrainte  de  pousser  pendant 
un  certain  temps  dans  un  tube  court  horizontal,  perdrait,  à  son  exlré- 
mité  devenue  libre,  le  pouvoir  de  réagir  au  géotiropisnie.  —  R-  SoroÈGES_ 

Lynn  (M.  J.).  —  Le  renversement  du  géotropisme  dans  la  tige.  I.  Effets 
de  divers  pourcentages  de  gaz  carbonique.  —  D'après  la  théorie  de  Small 

—  :S0  — 


RÉACTIONS  DES  ÈTRliS  VIVANTS  87 

sur  le  géotropisme,  le  protoplasme  de  la  tige  possède  une  réaction  rela- 
tivement alcaline,  le  gaz  carbonique  de  la  respiration  ne  s'y  accumu- 
lant pas;  en  l'aison  de  cette  alcalinité,  une  tige  placée  horizontalement, 
dans  des  conditions  normales,  se  dirige  vers  le  haut  par  réaction  aux 
effets  de  la  pesanteur.  Si  la  tige  est  placée  dans  une  atmosphère  renfer- 
mant un  excès  de  GO*,  le  protoplasme  des  cellules  sensibles  peut  devenir 
moins  alcalin  et  la  direction  de  la  courbure  géo tropique  peut  être 
modifiée.  L'auteur  a  expérimenté  sur  des  plantules  û'Helianlhiis  anniius. 
De  ses  expériences  il  résulte  que  la  courbure  géotropique  change  de  sens 
quand  les  plantules  sont  fixées  horizontalement  dans  une  enceinte 
contenant  environ  9  à  30  %  de  gaz  carbonique.  — •  R.  Souèges. 

Prankerd  (T.  L.).  —  Sur  V irrilabililé  des  frondes  d'Asplenium  bulbi- 
ferum,  parliculièrement  à  l'égard  de  la  gravi-perception.  —  La  conclusion 
générale  est  que  l'histoire  de  la  fronde  d'Aspleniuni  se  divise  naturelle- 
ment en  trois  périodes  caractérisées  non  seulement  par  la  morphologie 
externe,  mais  par  la  réaction  physiologique  et  la  différenciation  cyto- 
logique.  L'ensemble  peut  s'exprimer  par  le  tableau  suivant  : 

Phase Jeunesse.  Adolescence,  Maturité, 

Fronde Déroulée.  Déroulée.  Déroulée, 

Irritabilité  héliotropique Débutante.  Maximale.  Cessant  tôt. 

Irritabilité  géotropique  Croissante  Maximale.  Absente. 

Tissu  statocytique Croissante.  Maximale.  Absente. 

On  s'explique  que  Darwin  n'ait  pas  reconnu  l'apogéotropisme  chez 
les  fougères  par  la  découverte  de  :  1°  la  longueur  plus  grande  du  temps 
de  réaction  et  2°  la  disparition  relativement  précoce  de  l'irritabilité 
géotropique  chez  ces  plantes.  Dans  son  expérience  {Mouvement  chez  les 
plantes,  p.  509,  éd.  anglaise),  la  fronde  plus  âgée  perdait  probablement 
son  pouvoir  de  réponse  à  l'égard  de  la  gravité,  et  la  période  d'horizon- 
talité (46  h.)  ne  sufïîsait  pas  toujours  à  provoquer  l'incurvation  dans  le 
cas  d'une  fronde  «  avec  la  pointe  encore  recourbée  en  dedans  ».  Darwin 
ne  donne  pas  la  phase  exacte  de  développement  de  cette  fronde  ni  la 
température  où  se  fait  l'expérience,  deux  points  qui  ont  été  démontrés 
avoir  une  influence  considérable  sur  le  temps  de  réaction. 

Ce  qu'il  y  a  d'intéressant  ensuite,  après  la  démonstration  de  l'exis- 
tence à  la  fois  de  la  faculté  gravi-perceptive,  et  de  l'existence  de  stato- 
lithes  chez  les  frondes,  c'est  l'étroite  connexion  entre  ces  deux  éléments. 
Le  fait  a,  naturellement,  été  noté  pour  les  pousses  d'angiospermes,  par 
Darwin,  mais  chez  les  frondes  de  fougères  il  est  plus  frappant.  En 
premier  lieu,  une  partie  considérable  de  la  croissance  de  la  fronde  se 
produit  après  que  les  statolithes  et  l'irritabilité  par  la  gravité  ont 
disparu,  mais  alors  que  celle-ci  reste  encore  capable  de  réagir  à  la  lumière; 
et,  d'autre  part,  ces  disparitions  sont,  autant  qu'on  en  peut  juger, 
synchrones.  Ceci  apparaît  graphiquement  dans  une  figure  où  les  courbes 
correspondant  aux  périodes  d'ascension  et  de  descente  de  l'appareil 
statolithique  correspondent  pratiquement  à  celle  de  la  réponse  à  la 
gravité,  en  tout  cas  plus  qu'à  toute  autre  courbe.  Le  résultat  général 
peut  être  considéré  comme  venant  à  l'appui  de  l'opinion  que  la  possession 
de  statolithes  est  en  connexion  causale  avec  la  gravi-perception  chez 
les  plantes.  —  H.  de  Varigny. 

—  S7  — 


88  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Fredericq  (Léon).  —  Le  sens  de  la  pesanteur  dans  la  queue  de  Scyllium. 
—  La  queue  de  Scyllium  amputée  au  couteau  reste  immobile  si  on  la 
place  dans  sa  position  normale.  Dans  toute  autre  position,  elle  exécute 
des  mouvements  alternatifs  de  flexion  latérale  à  droite  et  à  gauche 
toutes  les  1,  5,  2,  3  ou  4  secondes,  ces  mouvements  disparaissant  quand 
on  détruit  le  tronçon  de  moelle  épinière  de  la  queue.  Ces  mouvements 
doivent  être  considérés  comme  des  mouvements  automatiques  dus  à  une 
action  anormale  de  la  pesanteur  sur  les  centres  moteurs  de  la  moelle 
épinière,  ils  ressemblent  donc  à  ceux  qu'exécute  la  queue  du  lézard  dans 
es  quelques  minutes  qui  suivent  l'amputation  par  autotomie.  —  Paul 

BOYER. 

a)  Hogben(L.  E.)  et  Winton  (F.  R.).  — Lesyslème  pigmcnlaire  effecteur. 
I.  Réaction  des  mélanophores  de  la  grenouille  aux  extraits  du  corps  pitui- 
taire.  —  Les  extraits  du  lobe  postérieur  du  corps  pituitairc  ont  une 
action  spécifique  sur  les  mélanophores  de  la  grenouille,  en  obligeant 
ceux-ci  à  une  expansion  extrême  :  une  injection  équivalant  à  moins 
du  millième  de  la  dose  clinique  ordinaire  sufïît  à  produire  un  assombris- 
sement  de  la  peau  visible  à  l'œil  nu.  L'effet  de  l'extrait  sur  les  méla- 
nophores dermiques  de  la  grenouille  est  donc  le  contraire  de  celui  qui 
suit  l'administration  d'adrénaline  chez  la  grenouille  et  d'adrénaline  et 
d'extrait  pituitaire  chez  Fundulus,  si  les  observations  de  Spaeth  sur 
ce  dernier  sont  exactes.  L'élément  pituitaire  qui  stimule  les  mélano- 
phores n'est  détruit  que  lentement  par  ébullition  avec  0,5  %  de  HCl  : 
il  n'est  donc  pas  identique  à  l'élément  agissant  sur  la  pression;  par  sa 
lente  destruction  par  l'hydrolyse  acide,  il  concorde  avec  le  principe 
ocytocique  ou  utérin.  Il  n'est  pas  identique  à  l'histamine,  car  celle-ci 
ne  détermine  pas  l'expansion  des  mélanophores,  et  elle  est  rapidement 
détruite  par  la  digestion  tryptique  :  la  pepsine  n'agite  pas  de  manière 
correspondante.  L'excitant  pituitaire  agit  directement  sur  les  mélano- 
phores dermiques  plutôt  que  sur  les  terminaisons  nerveuses,  et  cela  se 
voit  à  ce  que  l'apocodéine,  l'atropine,  le  curare,  la  cocaïne  n'arrivent 
pas  à  empêcher  les  réactions  quoique  administrés  à  des  doses  pouvant 
être  considérées  comme  paralysant  les  terminaisons  nerveuses.  — 
H.  DE  Varigny. 

b)  Hogben  (L.  T.)  et  Winton  (F.  R.).  —  Lesyslème  pigmenlaire  effecteur. 
—  Les  auteurs  cherchent  s'il  existe  un  mécanisme  nerveux  de  contrôle 
pigmentaire,  au  moyen  d'expériences  sur  la  section  et  l'excitation  de 
nerfs  et  sur  l'effet  de  produits  divers.  A  part  la  caféine,  les  seuls  réactifs 
provoquant  la  contraction  des  mélanophores  sont  ceux  qu'on  sait  exciter 
les  terminaisons  périphériques  du  sympathique,  l'adrénaline,  la  tyra- 
mine,  l'ergotoxine  et  la  cocaïne.  En  dehors  de  l'extrait  pituitaire,  les 
seuls  réactifs  provoquant  l'expansion  des  mélanophores  sont  l'apoco- 
déine et  la  nicotine  en  quantités  suffisant  à  paralyser  toutes  les  termi- 
naisons nerveuses  du  sympathique.  Rien  de  précis  n'a  pu  être  imaginé 
à  l'appui  de  l'idée  qu'il  y  a  un  contrôle  nerveux  des  réponses  pigmen- 
taires  chez  les  amphibiens.  Il  est  possible  que  les  changements  synchrones 
de  couleur  chez  les  amphibiens,  en  réponse  à  des  excitations  normales 
de  milieu  soient  déterminés  principalement  par  des  influences  endo- 
crines. —  H.  DE  Varigny. 

a)  Ohashi  (Y.).  —  Le  sens  des  couleurs  chez  les  Poissons  Cyprinoïdes.  — 
Les  Poissons  rouges  et  les  Carpes  présentent  un  phototropisme  positif, 

—  88  — 


RÉACTIONS  DES  ÊTRES  VIVANTS  8'.» 

surtout  manifeste  chez  les  jeunes.  L'excitation  lumineuse  contracte  les 
mélanophores  et  étale  les  xanthophores.  Le  pouvoir  de  discrimination 
de  ces  Poissons  entre  les  diverses  lumières  colorées  ne  dépend  que  de 
l'intensité  lumineuse  et  non  de  la  couleur  elle-même;  on  ne  constate 
pas  la  prétendue  «  horreur  du  rouge  »  de  Bauer.  Ces  Poissons  ne  dis- 
tinguent pas  une  proie  rouge  sur  un  fond  gris,  dans  un  éclairement 
faible,  où  l'œil  humain  distingue  bien  le  ton  rouge.  0.  conclut  de  ses 
expériences  que  les  Cyprinoïdes  sont  aveugles  pour  les  couleurs.  Les 
changements  de  coloration,  qu'ils  peuvent  eux-mêmes  présenter  sui- 
vant les  fonds,  dépendent  de  l'intensité  de  l'éclairement  et  non  de  la 
couleur  même  de  ce  fond. 

0.  a  fait  aussi  quelques  expériences  sur  des  Crustacés  Décapodes 
{Elyephijra),  dont  le  corps  présente  trois  substances  colorantes  :  bleu 
jaune  et  brun.  A  la  lumière  diffuse  ou  directe,  ces  animaux  deviennent 
incolores  et  transparents;  ils  deviennent  bruns  à  l'obscurité.  La  même 
chose  a  lieu  pour  des  animaux  aveuglés  ou  pour  des  fragments  du  corps. 
Ces  variations  paraissent  dépendre  de  l'intensité  lumineuse  :  l'obscurité 
étale  le  brun  et  contracte  le  bleu;  l'éclairement  a  un  effet  mverse.  — 
Ch.  Pérez. 

b)  Ohashi  (Y.).  —  Changement  de  couleur  des  Carpes  sous  diverses 
influences  physiques.  —  Les  Carpes  vivantes  prennent  une  teinte  plus 
obscure,  par  étalement  des  mélanophores  des  écailles,  sous  l'influence 
d'une  élévation  ou  d'un  abaissement  de  température,  soit  brusque, 
soit  progressif.  Elles  répondent  par  la  même  réaction  à  une  eau  chargée 
d'un  excès  d'oxygène  ou  de  gaz  carbonique,  ou  chargée  d'hydrogène, 
ou,  au  contraire,  privée  de  gaz  par  l'ébullition;  de  même  à  l'excitation 
électrique  d'un  courant  constant  ou  d'un  courant  d'induction;  ou  à 
une  modification  de  la  vitesse  du  courant  liquide  ambiant;  bref  à  une 
excitation  quelconque.  Après  la  mort  les  mélanophores  s'étalent;  ils 
s'étalent  dans  les  écailles  qui  ont  été  arrachées  du  corps;  cet  étalement 
s'observe  aussi  chez  les  Poissons  qui  ont  reçu  des  injections  d'atropine. 
Il  doit  donc  y  avoir  normalement  un  tonus  périphérique  qui  maintient 
les  mélanophores  contractés.  Au  contraire,  les  mélanophores  des 
écailles  arrachées  se  contractent  dans  l'eau  physiologique,  la  solution 
de  Ringer,  le  sérum  de  carpe,  sous[  'influence  des  actions  précitées.  Il 
resterait  à  démêler  si  cette  contraction  est  due  à  une  action  directe  sur 
les  mélanophores  eux-mêmes  ou  sur  leurs  terminaisons  nerveuses.  — 
Ch.   Pérez. 

Parker  (G.  H.)  et  Lanchner  (A.  J.).  —  La  réponse  de  Fundulus  à  un 
milieu  blanc,  noir  et  à  Vobscurité  complète.  —  Fundulus  heteroclilus,  placé 
dans  un  milieu  blanc  ou  noir  et  vivement  éclairé  ou  dans  l'obscurité 
complète,  répond  par  des  colorations  différentes  de  sa  peau  allant  du 
blanc  crémeux  au  bleu  d'acier,  suivant  le  milieu  dans  lequel  il  est  placé. 
Ces  modifications  de  coloration  de  la  peau  ne  se  produisent  plus  après 
l'occlusion  des  yeux  avec  du  collodion,  elles  ne  sont  donc  pas  dues  à  une 
réaction  immédiate  des  mélanophores  à  la  lumière,  mais  à  une  réaction 
secondaire  dans  laquelle  le  mélanophore  ne  réagit  seulement  après 
que  l'œil  a  été  impressionné  par  le  changement  de  coloration  du  milieu. 

Paul  BOYER. 

Uyeno  (K.).  —  Observations  sur  les  mélanophores  de  ta  grenouille.  — 

—  s;)  — 


90  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

L'oxygène  accélère  la  concentration  post  morlem  des  pigments  des  méla- 
nophores  cutanés  de  la  grenouille;  l'acide  carbonique,  au  contraire,  a 
une  action  inverse,  mais  ces  deux  gaz  ont  une  action  identique  mais 
très  faible  sur  les  méîanophores  des  couches  profondes.  Les  méla- 
nophores  des  couches  profondes  présentent  à  des  degrés  divers  des 
modifications  posl  mortem.  Dans  la  plupart  des  cas  on  n'observe  pas 
de  modifications,  même  au  bout  de  24  heures:  dans  quelques  cas  cepen- 
dant on  constate  une  dispersion  ou  une  concentration  du  j^ignient. 
Même  chez  la  même  grenouille,  les  différentes  cellules  présentent  de 
différentes  sortes  de  modifications.  L'adrénaline  n'a  sensiblement  pas 
d'actionsur  les  modifications  posl  morlem  et  certainement  elle  n'empêche 
pas  la  dispersion  du  pigment.  La  pituitrine  hâte  la  dispersion  et  empêche 
la  concentration.  Une  légère  irritation  (par  la  moutarde)  produit  le 
même  effet  que  la  pituitrine,  mais  à  un  degré  beaucoup  moindre.  Ainsi 
les  méîanophores  profonds  réagissent  à  l'oxygène,  le  gaz  carbonique,  la 
pituitrine  et  la  moutarde  de  la  même  manière  que  les  méîanophores 
cutanés,  mais  leur  réaction  à  l'adrénaline  est  différente.  Cette  différence 
doit  tenir  à  ce  que  les  méîanophores  profonds  ne  possèdent  pas  de 
filets  nerveux  et  que  O^,  CO^,  la  pituitrine  et  la  moutarde  agissent  direc- 
tement sur  les  cellules.  —  Paul  Boyer. 

Remy  (P.).  — ■  La  saignée  réflexe  chez  un  Arachnide,  VArqas  reflexus 
Fabr.  —  On  sait  que  certains  Insectes,  lorsqu'ils  sont  excités  par  des 
procédés  variés,  laissent  échapper  en  des  endroits  du  corps  variables 
suivant  les  espèces  une  goutte  de  liquide  sanguin;  ce  rejet  de  sang 
s'observe  aussi  chez  les  Lombrics  (suintement  du  liquide  cœlomique 
par  les  pores  dorsaux)  et  chez  certains  Lézards  américains  (émission 
de  sang  par  les  yeux).  Un  phénomène  analogue  est  décrit  chez  VA.  r.; 
lorsque  cet  Acarien  est  chauffé  vers  40°,  il  laisse  parfois  échapper  à 
droite  et  à  gauche  ou  d'un  côté  seulement,  entre  les  première  et 
deuxième  paires  de  pattes  locomotrices,  à  la  base  des  coxas,  une  goutte 
de  liquide  cœlomique  identique  à  celui  que  l'on  obtient  par  section 
d'un  appendice  ou  par  ponction;  le  sang  sort  par  les  deux  fentes  qui 
correspondent  à  celles  décrites  chez  l'A.  persiciis  comme  orifices  de 
glandes  coxales.  Pour  que  la  saignée  se  produise,  il  faut  qu'il  y  ait  com- 
pression du  liquide  cœlomique,  condition  qui  est  réalisée  par  la  contrac- 
tion, lors  de  l'excitation  thermique,  des  muscles  dorso-ventraux  de 
l'animal;  la  saignée  est  obtenue  plus  facilement  et  est  plus  abondante 
chez  les  animaux  repus,  chez  ceux  qui  ont  séjourné  quelque  temps  en 
atmosphère  humide,  ou  chez  ceux  dont  on  augmente  par  injection  de 
liquide  dans  la  cavité  générale,  la  pression  du  liquide  sanguin.  Le  liquide 
émis  par  les  orifices  coxaux  immédiatement  après  le  repas  de  la  Tique 
est,  lui  aussi,  du  liquide  cœlomique,  mais  dilué  considérablement  par 
les  substances  liquides  du  sang  de  l'hôte  qui  passent  très  rapidement 
par  osmose  à  travers  la  paroi  du  tube  digestif  de  l'Acarien  et  viennent 
se  mélanger  au  sang  dans  la  cavité  générale.  La  saignée  coxale  est  un 
acte  réflexe  :  on  peut  le  provoquer  en  faisant  varier  la  nature  des  exci- 
tants :  excitation  chimique  (séjour  dans  une  atmosphère  toxique  de 
chloropicrine,  contact  avec  de  l'acide  sulfurique),  électrique  (courant 
continu  de  2  à  8  volts),  et,  on  l'a  vu,  thermique  (chauffage  vers  40°). 
Ce  phénomène  permet  à  l'animal  de  se  débarrasser  immédiatement 
après  son  repas  des  substances  aqueuses,  peu  nutritives,  qu'il  vient 
d'absorber  en  quelques  minutes,  et  ne  conserve  dans  son  tube  digestif 

—  90  — 


RÉACTIONS  DES  ÊTRES  VIVANTS  91 

que  les  matières  alimentaires  les  plus  substantielles,  qu'il  mettra  des 
mois  à  digérer.  —  P,  Remv. 

Schilf  (Erich)  et  Schuberth  (Albert).  —  Sur  le  prétendu  réflexe  psycho- 
galvanique  chez  la  grenouille  el  ses  rapports  avec  le  syslènie  nerveux  végé- 
tatif. —  Le  réflexe  obtenu  chez  la  grenouille  est  analogue  au  réflexe 
psychogalvanique  de  l'homme;  pour  des  excitations  douloureuses 
intenses  il  n'est  pas  aboli  par  la  curarisation.  La  voie  centripète  est 
constituée  par  les  nerfs  sensitifs;  la  voie  centrifuge  dans  sa  partie  péri- 
phérique est  constituée  par  les  cordons  médullaires,  pour  le  membre 
postérieur,  jusqu'à  la  hauteur  de  la  quatrième  vertèbre  et  ensuite  par 
le  sympathique.  Le  centre  du  réflexe  ne  peut  encore  être  précisé.  — - 
H.   Cardot. 

Kohlrausch  (Arnt)  et  Schilî  (Erich).  —  Réflexe  galvanique  de  la  peau 
par  excitation  sensorielle  chez  la  grenouille.  —  Sur  la  grenouille  curarisée, 
K.  et  S.  ont  observé  des  phénomènes  analogues  au  réflexe  psychogalva- 
nique de  l'homme.  On  peut  aussi  étudier  le  phénomène  sur  des  gre- 
nouilles non  curarisées,  à  condition  de  choisir  des  animaux  paresseux  et 
d'éliminer  toute  excitation  perturbatrice  étrangère  à  l'expérience.  Les 
phénomènes  en  question  peuvent  être  facilement  déclanchés  par  de 
courtes  excitations  tactiles,  par  des  excitations  optiques;  par  l'action 
forte  des  rayons  ultra-violets,  au  contraire,  les  résultats  ont  été  négatifs. 
—  H.  Cardot. 

GoUa  (F.)  et  Hettwer  (J.).  —  Influence  de  diverses  conditions  sur  les 
relations  de  temps  des  réflexes  tendineux  chez  r homme.  —  La  période  latente 
du  réflexe  du  genou  varie  en  raison  inverse  de  l'ampleur  de  la  réponse, 
que  cette  ampleur  soit  influencée  par  la  vigueur  de  l'excitation  ou  par 
l'effet  de  l'effort  physique  ou  psychique,  avec  augmentation  correspon- 
dante du  tonus  du  quadriceps.  Ces  diminutions  de  la  période  latente 
semblent  se  produire  aux  dépens  du  temps  de  synapse  (temps  central). 

Le  délai  de  synapse  peut  être  considérablement  réduit,  s'il  n'est  aboli, 
quand  le  réflexe  est  provoqué  par  des  excitations  rapidement  répétées. 
La  période  réfractaire  du  réflexe  n'est  pas  absolue;  elle  est  relative  par 
rapport  à  la  force  des  excitations  employées  à  la  produire.  Elle  peut  être 
beaucoup  diminuée  par  une  stimulation  suflisamment  rapide  du  tendon. 
La  durée  de  la  période  réfractaire  est  sans  relations  avec  la  force  de 
l'excitation  initiale.  Le  réflexe  du  genou  semblerait  donc  être  une 
réponse  de  l'ordre  «  tout  ou  rien  »  pour  chaque  neurone  isolé  qui  y  par- 
ticipe. Les  muscles  antagonistes  dans  le  réflexe  du  genou  —  le  groupe 
fléchisseur,  —  et  dans  celui  de  la  cheville  —  groupe  tibial  antérieur  — 
entrent  en  contraction  environ  10  sigma  après  le  commencement  de 
la  réponse  du  quadriceps  et  du  gastrocnémien,  respectivement.  Cette 
contraction  des  antagonistes  fait  partie  du  type  réflexe  spinal  provoqué 
par  l'excitation  du  tendon,  et  pareil  type  est  utilisé  dans  les  mouvements 
volontaires  de  même  nature  que  le  mouvement  réflexe.  —  H.  de  Va- 

RIG?JY. 

Olmsted  (J.  M.  D.)  et  Warner  (  W.  P.).  —  Le  principe  du  tout  ou  rien 
appliqué  aux  nerfs  des  mammifères  et  aux  arcs  réflexes.  —  La  conduction 
dans  les  nerfs  des  mammifèrts,  aussi  bien  dans  les  nerfs  sensitifs  que 
dans  les  nerfs  moteurs,  et  au  delà  de  l'arc  réflexe,  obéit  au  principe  du 

—  91  — 


9-2  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

tout  ou  rien  si  les  conditions  sont  absolument  constantes.  Une  variation 
quelconque  de  l'état  de  l'excitabilité  ou  une  altération  de  l'état  du 
système  nerveux  central  modifient  la  relation  qui  existe  entre  la  force 
de  l'excitation  et  la  valeur  de  l'effet  final  dans  la  conduction  de  l'arc 
réflexe.  L'augmentation  de  l'effet  final  dû  à  l'accroissement  de  l'exci- 
tabilité peut  aussi  bien  être  expliquée  par  l'entrée  en  action  d'un  plus 
grand  nombre  de  neurones  que  par  une  augmentation  de  l'impulsion 
nerveuse.  Malgré  ses  caractères  particuliers,  la  conduction  au  delà  de 
l'arc  réflexe  peut  encore  suivre  le  principe  du  tout  ou  rien.  —  Paul 

BOYER. 

Adrian  (E.  D.)  et  Forbes  (Alexander).  —  La  réponse  du  tout  ou  rien 
des  fibres  nerveuses  sensilives.  —  Dans  une  fibre  nerveuse  motrice,  norma- 
lement l'impulsion  obéit  au  principe  du  «  tout  ou  rien  ».  Celui-ci  n'est  pas 
suivi  dans  les  régions  de  conductibilité  décroissante  où  la  valeur  de 
l'impulsion  dépend  de  la  distance  qu'elle  a  à  franchir,  l'impulsion  variera 
également  dans  une  telle  région  avec  la  force  de  l'excitation.  Sur  ce  point, 
les  expériences  de  A.  et  F.  confirment  donc  celles  de  Lodholtz  et 
Rehorn.  Si  la  décroissance  de^conductibilité  dans  l'unité  de  longueur 
est  faible,  il  se  produit  également  une  faible  variation  dans  la  valeur 
de  l'impulsion  initiale  avec  des  excitations  de  force  différente,  si  la 
décroissance  est  grande,  une  variation  plus  considérable  peut  s'observer. 
Les  fibres  sensitives  des  mammifères  se  comportent  à  cet  égard  comme 
les  fibres  motrices.  Des  impulsions  produites  dans  le  nerf  saphène 
interne  du  chat  par  des  excitations  de  force  différente  peuvent  traverser 
toutes  également  une  région  anesthésiée,  et  quand  la  conduction  est 
rompue  pour  une  impulsion  produite  par  une  excitation  faible,  elle  l'est 
aussi  pour  une  excitation  forte.  La  valeur  de  l'impulsion  est  donc  indé- 
pendante de  la  force  de  l'excitation  dans  le  nerf  sensitif  comme  dans  le 
nerf  moteur.  La  réponse  d'un  tronc  nerveux  sensitif  à  une  excitation 
isolée  et  momentanée  peut  varier  de  deux  façons  :  1°  une  forte  excita- 
tion aura  une  action  plus  marquée  sur  les  fibres  qu'une  faible,  et  2°  une 
excitation  qui  est  plus  que  suffisante  pour  agir  sur  toutes  les  fibres  peut 
produire  deux  ou  plusieurs  impulsions  dans  chaque  fibre.  Quand  on 
excite  le  nerf  moteur,  le  muscle  ne  donne  qu'une  seule  contraction, 
quoique  l'excitation  puisse  être  assez  forte  pour  produire  une  double 
réponse  dans  le  nerf.  Probablement  la  seconde  impulsion  n'a  pas  d'action 
parce  qu'elle  atteint  le  muscle  à  un  moment  où  il  est  encore  en  pleine 
période  réfractaire.  Dans  l'arc  réflexe  une  seconde  impulsion  due  à 
une  forte  excitation  du  nerf  afférent  a  plus  de  chance  de  toucher  le 
muscle.  Une  impulsion  unique  dans  le  nerf  afférent  peut  parfois  produire 
deux  impulsions  ou  plus  dans  la  branche  afférente  de  l'arc  suivant  l'état 
des  centres  spinaux.  En  résumé,  des  réactions  de  l'arc  réflexe  on  peut 
déduire  que  la  grosse  majorité  des  fibres  sensitives  suivent  le  principe 
du  tout  ou  rien.  —  Paul  Boyer. 

Sherrington  (Ch.  S.).  —  Sur  la  produclion  d'influx  nerveux  dans  Varc 
nerveux  réflexe.  —  La  contraction  isométrique  provoquée  par  voie 
réflexe  dans  un  muscle  lorsqu'un  seul  choc  d'induction  est  appliqué 
sur  le  nerf  centripète  est  plus  violente  et  plus  longue  que  la  contraction 
maximale  du  même  muscle  (toutes  choses  égales  d'ailleurs)  lorsqu'un 
choc  d'induction  semblable  est  appliqué  directement  au  nerf  moteur. 
La  contraction  isométrique  semble  donc  être  une  contraction  tétanique; 

—  'M  — 


RÉACTIONS  DES  ÈTRIiS  VIVANTS  'J3 

dans  ces  conditions,  la  décharge  d'influx  nerveux  provenant  du  centre 
doit  être  aussi  tétanique.  L'onde  centripète,  lorsqu'elle  a  atteint  le  centre, 
doit  agir  sur  un  mécanisme  dont  la  réaction  consiste  en  un  état  d'excita- 
tion qui  surpasse  en  durée  tout  le  cycle  d'une  réaction  de  fibre  motrice 
(excitation  nerveuse  et  phase  réfractaire)  ;  de  plus,  cette  charge  centrale 
relativement  durable  doit  engendrer  à  son  tour  des  excitations  dans  les 
lignes  de  conduction  centrifuge  aussi  longtemps  quJelle  possède  un 
degré  d'intensité  suffisant.  —  Paul  Boyer. 

a)  Piéron  (  H.  ). —  La  question  du  temps  de  latence  des  différentes  catégories 
de  réflexes.  —  A  propos  de  la  communication  de  Marinesco,  Radovici 
et  Rascanu,  p.  fait  remarquer  qu'il  n'a  jamais  observé  des  périodes 
latentes  pour  les  réflexes  tendineux  de  l'ordre  de  0"40  ainsi  que  l'ont 
écrit  ces  auteurs.  Contrairement  à  eux,  il  pense  que  le  temps  de  latence 
différencie  nettement  les  réflexes  tendineux  des  réflexes  cutanés  et  des 
réflexes  d'automatisme  médullaire.  —  H.  Cardot. 

b)  Piéron  (Henri).  —  La  règle  de  Van't  Hoff  et  les  temps  de  réaction  des 
Actinies.  —  P.  a  étudié  le  temps  de  latence  dans  la  réaction  d'épanouis- 
sement des  Actinies  à  une  agitation  continue  de  l'eau  des  mares 
rocheuses  dans  lesquelles  elles  vivent.  Il  a  constaté  qu'entre  16°  et  27", 
il  n'y  a  aucune  variation  systématique  de  ce  temps  de  latence,  bien 
qu'on  aurait  pu  supposer  que  chez  un  organisme  aussi  simple  que 
l'actinie,  la  prédominance  des  réactions  chimiques  cellulaires  mettrait 
en  évidence  un  coefficient  thermique.  —  H.  Cardot. 

Amantea  (G.).  —  Sur  les  rapports  lopographiques  entre  Vécorce  cérébrale 
et  la  sensibilité  cutanée  chez  le  chien.  —  En  faisant  une  ou  plusieurs  appli- 
cations successives  de  strychnine  sur  un  centre  cortical  déterminé  du 
gyrus  sigmoïde  du  chien,  on  modifle  la  fonction  de  ce  centre  de  manière 
à  rendre  efficaces  sur  des  aires  cutanées  déterminées  des  excitations 
tactiles  ou  douloureuses  d'abord  inefficaces,  qui  à  leur  tour  provoquent 
par  voie  réflexe  une  ou  plusieurs  contractions  cloniques  successives  de 
groupes  musculaires  déterminés.  Les  zones  réflexogènes  les  mieux  éta- 
blies par  A.  sont  celles  qui  correspondent  au  centre  des  extenseurs  des 
doigts  du  membre  antérieur  et  qui  occupent  toute  la  peau  de  la  surface 
dorsale  de  l'extrémité  du  membre,  celles  des  surfaces  latérales  et  des 
espaces  interdigitaux  et  des  bouts  des  doigts;  celles  qui  correspondent  au 
centre  du  muscle  orbiculaire  de  l'œil  qui  occupent  la  peau  palpébrale  et 
en  grande  partie  la  peau  faciale  du  même  côté;  et  celles  qui  correspondent 
au  centre  pour  les  muscles  fléchisseurs  de  l'avant-bras  sur  le  bras  qui 
occupe  la   peau  de  la  région  antéro-externe  de  l'avant-bras. 

Ces  résultats  laissent  espérer  que  cette  méthode  permettra  de  pousser 
plus  loin  encore  l'étude  des  rapports  qui  existent  entre  les  centres 
corticaux  sensitivo-moteurs,  les  groupes  musculaires  correspondants  et 
les  zones  cutanées  réflexogènes  correspondantes.  —  Paul  Boyer. 

Sarkar  (B.-B.).  —  Le  nerf  dépresseur  du  lapin.  —  1°  Ce  nerf  paraît 
se  relier,  au  moins  en  partie,  à  une  collection  spéciale  de  cellules  gan- 
glionnaires dans  le  nerf  vague,  distincte  du  ganglion  du  tronc.  Elle  peut 
s'étendre  jusqu'à  une  certaine  distance  dans  le  laryngé  supérieur,  ou 
peut  passer  dans  le  tronc  du  vague  à  quelque  distance  au-dessous  du 
ganglion  du  tronc,   mais  le  plus  souvent  elle  se  trouve  en  contiguïté 

—  93  — 


94  ANNÉE  BIOLOGIC>UE 

étroite  avec  ce  ganglion  et  juste  au-dessous.  Les  cellules  du  groupe 
en  question  donnent  probablement  naissance  aux  fibres  afférentes  du 
dépresseur.  La  pointe  d'origine  exacte  du  nerf  est  variable.  Elle  est 
formée  habituellement  par  deux  branches,  l'une  du  laryngé  supérieur 
et  l'autre  du  vague.  En  certains  cas,  il  est  double  jusqu'au  bout,,  en 
d'autres,  simple.  Il  est  relié  plus  bas  par  des  branches  flnes  avec  le 
ganghon  cervical  inférieur  et  peut  être  suivi  jusqu'à  la  racine  de  l'aorte 
et  à  la  base  du  cœur;  2°  les  dimensions  de  ce  nerf  et  le  nombre  des  fibres 
qu'il  contient  varient  chez  les  différents  individus.  Le  nerf  gauclie  est 
généralement  plus  riche  en  fibres  que  le  droit,  et  de  plus  grandes  dimen- 
sions; 3°  le  dépresseur  contient  non  seulement  des  fibres  myélinées 
moyennes,  mais  aussi  beaucoup  de  fibres  myélinées  très  fines  et  d'autres 
non  myéhnées.  Il  est,  en  conséquence,  très  probablement,  non  pas  tota- 
lement formé  de  fibres  afférentes  comme  on  l'a  supposé,  car  ces  fibres 
fines,  myéhnées  et  non-myélinées  ressemblent  beaucoup  à  celles  qui 
appartiennent  au  système  nerveux  autonome  et  sont  probablement 
efférentes.  — -  H.  de  Varigny. 

a)  Strohl  (  A.).  —  Élude  comparée  de  Vexcitation  électrique  par  des  courants 

d'intensité  constante  ou  à  brusque  variation.  —  S.  a  étudié  l'action  sur 

une    même    préparation    d'un    courant    continu    d'intensité    I    et    de 

durée  l  et  de  courants  à  échelons  croissants  et  à  échelons  décroissants, 

mettant  en  jeu  la  même  quantité  d'électricité  que  les  premiers,  c'est-à- 

i  +  V 
dire  à  échelons  d'intensité  i  et  /'  telles  que  —[^       =  L  II  a  constaté  que 

l'effet  excitateur  des  courants  à  échelons  est  en  général  supérieur  à  celui 
du  courant  constant  mettant  en  jeu  la  même  quantité  d'électricité; 
pouiT  des  durées  d'action  comprises  entre  8  et  20  dix-millièmes  de 
seconde,  à  quantité  et  à  durée  égales,  ce  sont  les  ondes  dont  l'intensité 
reste  constante  qui  sont  les  moins  efficaces,  d'où  un  rapprochement 
avec  l'ancienne  conception  de  Du  Bois-Reymond,  suivant  laquelle 
l'excitation  dépendait  des  variations  d'intensité.  —  H.  Cardot. 

Strohl  (A.)  et  Dognon  (A.).  —  Influence  de  la  polarisation  sur  la  mesure 
de  r excitabilité  électrique  chez  Vhomme.  —  La  connaissance  de  l'intensité 
excitante  réelle  est  empêchée  par  le  fait  qu'il  apparaît  une  force  contre- 
électromotrice  de  polarisation  croissante  dès  le  début  de  l'excitation  et 
pouvant  atteindre  10  volts;  il  en  résulte  une  cause  d'erreur  dans  la 
mesure  de  la  chronaxie  chez  l'homme,  erreur  qui  peut  être  supprimée 
par  le  procédé  de  la  self,  indiqué  par  les  auteurs,  ou  rendue  négligeable 
par  emploi  de  voltages  élevés,  avec  un  circuit  suffisamment  résistant. 
—  II.  Cardot. 

6)Strohl  (A.).  —  Sur  Vefficacité  des  courants  à  échelons,  réponse  à 
M.  Laugier.  —  Dans  cette  réponse,  S.  indique  les  raisons  qui  l'ont 
incité  à  entreprendre  sa  recherche,  dont  le  résultat  ne  lui  semblait  pas 
être  prévisible  en  toute  sûreté  et  qu'il  est  intéressant  de  comparer  après 
coup  aux  résultats  d'expériences  faites  sur  des  modèles  hydrauliques. 
Il  se  défend  par  ailleurs  d'avoir  jamais  songé  à  remettre  en  honneur  la 
loi  de  Du  Bois-Reymond.  —  H.  Cardot, 

Wertheimer  (E.).  —  Sur  Ihyperexcitabilité  des  muscles  de  grenouille 
après  la  mort.  —  W,  décrit  des  mouvements  simulant  des  mouvements 

—  91  — 


RÉATCIONS  DES  ÊTRES  VIVANTS  Do 

réllexes  et  dus  à  une  hyporexcitabilité  posl  morleni  du  luusclo.  Cette 
hyperexcitabilité,  favorisée  par  la  dessiccation,  s'oppose  à  l'hypoexci- 
tabilité  de  ces  muscles  vis-à-vis  des  agents  chimiques.  —  H.  Cardot. 

Labbé  (Alphonse).  —  V hypnose  chez  les  animaux.  —  L'auteur  appelle 
hypnose  l'état  d'immobilité  momentanée,  voisin  du  sommeil  et  analogue 
à  l'hypnose  humaine,  dans  lequel  peuvent  tomber  certains  animaux, 
Grenouilles,  Lézards,  Poissons,  certains  Crustacés,  divers  Insectes, 
Céphalopodes,  Astéries  (c'est  1'»  immobilisation  réflexe»  de  Rabaud). 
Le  début  du  phénomène  se  manifeste  par  l'arrêt  des  mouvements 
(mouvements  respiratoires  exceptés)  et  par  la  contracture  brusque; 
la  sensibilité  cutanée  est  très  dimiijuée  et  toutes  les  fois  qu'on  peut  le 
faire  on  constate  de  la  dyspnée  et  une  accélération  des  mouvements 
respiratoires,  les  expirations  surtout  étant  profondes  et  forcées.  Pour 
produire  l'hypnose,  il  faut  mettre  l'animal  dans  une  position  anormale 
prolongée  (Insectes,  Grenouille,  Lézard  en  décubitus  dorsal.  Crustacés 
la  tête  en  bas,  etc.),  qui  peut  être  prise  à  la  suite  d'un  choc  ou  d'une 
chute;  cette  position  détermine  des  modifications  du  métabolisme 
(autointoxication  carbonique,  déplacements  de  substances  dans  les 
cellules  nerveuses?)  qui  occasionnent  des  chaînes  de  réflexes  aboutissant 
à  l'inhibition  des  cellules  nerveuses;  cette  inhibition  produit  la  perte 
du  pouvoir  sensorio-moteur  et,  en  même  temps,  une  tension  plus  grande 
dans  le  tonus  réflexe  qui  aboutit  à  la  contracture.  Dans  cet  état  d'hyp- 
nose, l'excitabilité  et  la  conductibilité  sont  dissociées,  les  réflexes  s'at- 
ténuent et  disparaissent,  l'individualité  est  stabilisée.  Cette  stabili- 
tation  momentanée  apparaît  comme  un  mode  de  défense  aux  circons- 
sances  ambiantes,  comparable  à  l'enkystement  des  organismes  infé- 
rieurs.—  P.  Remy. 

Ruffini  (  Angelo).  —  Sur  V organe  nerveux  parasijmpalique  de  G.  Vilali, 
ou  organe  du  vol  chez  les  oiseaux.  —  C'est  une  mise  au  point  des  recherches 
de  ViTALi  qui  constituent  une  découverte  très  importante.  II  a  trouvé 
dans  l'oreille  moyenne  des  oiseaux  une  vésicule  sensitive  innervée  par 
le  nerf  facial.  Elle  mesure,  chez  le  pigeon,  1  mm.,  tandis  que  chez  les 
autres  oiseaux,  sa  taille  n'est  que  de  0,5  mm.  La  destruction  de  cet  organe 
cliez  le  pigeon  produit  les  mêmes  troubles  que  l'extirpation  complète 
du  labyrinthe.  La  destruction  de  l'organe  parasympatique  de  Vitali  est 
suivie  d'une  dégénérescence  des  voies  vestibulo-cérébellaires,  des  cellules 
du  noyau  de  Deiters,  du  noyau  piriforme,  du  noyau  du  nerf  facial,  etc., 
et  de  la  dégénérescence  graisseuse  des  muscles.  L'organe  de  Vitali,  par 
sa  position,  serait  sensible  aux  oscillations  de  pression  en  rapport  avec 
la  densité  du  milieu  où  se  trouve  l'oiseau,  celui-ci  pouvant  ainsi  appré- 
cier la  densité  du  milieu  et  régler  l'innervation  de  ces  muscles.  —  C.  Foa. 


DEUXIÈME     PARTIE 


MORPHOLOGIE  ET  BIOLOGIE 


f  /» 


GENERALE 


AXN.  BIOL.  —  T.  I  (1922-1923) 


Morphologie  cellulaire 

Balls  (W.  L.)  et  Hancock  (H.  A.)-  —  Furlher  .observations  on  cell-wall 
structure  as  seen  in  cation  hairs.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  654,  426-439.)  [     5 

a)  Betances  (L.  M.).  —  Lesrcellutes  du  sanq  de  V Astacus  fluvialilis.  (Arch. 
Anal,  microsc,  XVIII,  fasc.  1,  1-45,  7  flg.,  3  pi.,  1921.)  [6 

b)  — -  —  Les  cellules  du  sang  de  quelques  Lamellibranches.  (Ibid., 
fasc.  4,  309-327,  3  fig.,  1  pi.,  1922.^  [7 

Conard  (A.).  — ■  Sur  un  nouveau  mode  de  formation  de  la  membrane  dans  les 
tissus  cicatriciels  d'une  feuille.  (Bull.  Acad.  f^.  Belg.,  Cl.  Se,  [5],  VIII, 
531-540,   17  flg.,   1922.)  C  [5 


Cristol  (Paul).  —  Zinc  et  cancer.  (G.  R.  Ac.  Se, -^^^XXIV,  887,  1922.) 

[La  teneur  élevée  en  zinc  des  tissus  cancéreux-- est.  fonction  de  la 

prolifération  et  de  l'activité  cellulaire  et  nucléaire.  —  H.  Gardot. 

Dubreuil  (G.),  et  Favre  (M.).  —  Cellules  ptasmatiques,  Plasmazellen  à 
granulations  spécifiques,  cellules  à  corps  de  Russel.  Cytologie  et  formes 
évolutives.  (Arch.  Anat.  microsc,  XVII,  fasc.  3,  302-360,  3  pL,  1921.) 

[6 

Firket  (Jean).  —  Recherches  sur  la  différenciation  des  mégakaryocijles  et 
leurs  fonctions.  (G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,   86,  1922.) 

[Les  mégacaryocytes  renferment  souvent  des  inclusions  cellulaires 
mais  ils  n'ont  en  réalité  aucun  pouvoir  phagocytaire.  —  H.  Gardot. 

a)  Lapicque  (Louis).  —  Pailleltes  scintillantes  dans  le  protoplasme  des 
Spirogijres.  (G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVl,  586,  1922.) 

[A  r  ultra-microscope,  on  voit  dans  le  protoplasme  des  paillettes 
scintillantes  montrant  des  déplacements  irréguliers,  des  rotations,  avec 
scintillations.  Ges  déplacements  peuvent  être  considérés  comme  les 
témoins  de  l'activité  protoplasmique.  — •  H.  Gardot. 

b)  —  —  Sur  les  corpuscules  qui  montrent  Pagitalion  protoplasmique 
chez  les  Spirogyres.  (Ibid.,  LXXXVII,  510,  15  juillet  1922.)  [5 

Mottier  (D.  M.).  —  On  certain  plastids,  with  spécial  référence  to  the  protein 
bodies  of  Zea,  Ricinus  and  Conopholis.  (Ann.  of  Bot.,  XXV,  349-364, 
1921.)  [4 

Seifriz  (W.).  —  Observations  on  some  physical  properties  of  protoplasm  by 
aid  of  microdisseclion.  (Ann.  of  Bot.,  XXXV,  268-296,  1921.)  [4 

Showalter  (A.  M.).  —  Chromosomes  of  Conocephatum  conicum.  (Bot. 
Gazette,   LXXII,  245-249,  2- pi.,   1921.)  [4 

—  99  — 


4  ANNEE  BIOLOGIQUE 

Yamanouchi  (S-)-  —  Lifc-hislonj  of  Corallina  officinalia  var.  rncditerranea. 
(BoL.   Gazette,   LXXII,   90-96,    19-21. )  [4 


Showalter  (A.  M.).  —  Chromosomes  du  Conocephalum  conicum.  — ■ 
L'étude  des  chromosomes  du  C.  conicum  a  d'abord  été  entreprise  dans 
le  but  de  déterminer  s'il  y  a  une  différence  visible  entre  les  chromo- 
somes des  deux  sexes  dans  cette  espèce.  Les  résultats,  sur  ce  sujet,  ont 
été  complètement  négatifs,  mais,  à  d'autres  points  de  vue,  il  a  pu  être 
fourni  des  données  intéressantes.  Par  exemple,  il  a  pu  être  établi  que  le 
nombre  des  chromosomes  est  neuf  au  lieu  de  huit  comme  l'avaient  sou- 
tenu les  précédents  observateurs.  Les  chromosomes  varient  considéra- 
blement en  dimensions,  l'un  étant  de  beaucoup  plus  petit  que  chacun  de? 
huit  autres.  —  R.  SouèCxES. 

Yamanouchi  (S.).  —  Déueloppemenl  du  Corallina  officinalis  var. 
mediîerranea.  —  L'histoire  du  développement  de  cette  plante,  basée 
sur  l'étude  cytologique,  peut  être  ainsi  résumée  :  Les  pieds  mâle  et 
femelle  possèdent  24  chromosomes,  tandis  que  les  plantes  tétrasporiques 
en  ont  48.  Pendant  la  formation  des  tétraspores  se  produit  la  réduction 
chromatique;  les  tétraspores,  pendant  leur  germination,  présentent 
24  chromosomes.  Les  noyaux  des  cellules  reproductrices  (spermaties 
et  carpogones)  possèdent  24  chromosomes.  Après  fécondation,  les 
noyaux  sporophytiques  donnent  naissance  par  division  aux  carpos- 
pores  qui  présentent  48  chromosomes  et  qui  engendrent  la  plante  tétras- 
porique.  Les  plantes  mâles  et  femelles  sont  gamétophytiques,  tandis 
que  la  plante  tétrasporique  est  sporophytique.  —  R.  Souèges. 

Mottier  (D.  M.).  —  Sur  certains  plasles  et  spécialement  sur  les  corps 
proîéiques  de  Zea,  Ricinus  et  Conopholis.  —  Chez  le  Maïs,  les  primordia 
des  grains  d'aleurone  sont  de  petits  corps  répandus  dans  le  protoplesme, 
et  qui  s'accroissent  surtout  dans  les  couches  périphériques  de  l'albumen. 
Les  grains  d'aleurone  de  l'albumen  du  Ricin  reconnaissent  la  même 
origine;  ils  se  réunissent  en  grand  nombre  dans  des  sortes  de  vacuoles 
et  forment  plus  tard  un  gros  grain  d'aleurone;  quand  la  graine  mîirit, 
une  partie  du  grain  d'aleurone  forme  le  cristalloïde  auprès  duquel  naît 
le  globoïde.  Les  corps  protéiques  de  Coropholis  naissent  de  la  même 
manière  que  dans  l'albumen  du  Maïs.  11  est  possible  que  l'huile  de 
la  graine  du  Ricin  tire  son  origine  de  plastes  spéciaux.  — •  F.  Moreau. 

Seiîriz  (W.).  —  Observations  sur  quelques  propriétés  physiques  du  pro- 
toplasme à  Vaide  de  la  microdissection.  —  Les  recherches  de  microdis- 
section sur  des  Myxomycètes,  des  œufs  de  Fucus,  des  Algues  d'eau 
douce,  sur  VElodea,  sur  des  Mucorinées,  des  tubes  polliniques  des 
Protozoaires,  des  œufs  d'oursin  et  de  poissons,  ont  porté  surtout  sur  la 
membrane  plasmique  sous  la  forme  d'une  couche  visqueuse  de  nature 
protoplasmique,  existant  à  la  surface  du  protoplasme  aux  propriétés  phy- 
siques et  probablement  chimiques  différentes  de  celles  de  la  masse 
du  protoplasme  et  dont  l'épaisseur  est  d'environ  1/10  de  u..   Le  pro 

—  100  — 


.MORPHOLOGIE    CELLLLAIRli:  .-l 

toplasme  mis  par  1?  microdissoction  au  contact  dn  l'eau  ne  se  montre 
pas  miscible  avec  elle;  l'absorption  et  la  rétention  de  l'eau  par  le  proto- 
plasme est  essentiellement  un  processus  d'imbibition.  —  F.  Moreau. 

h)  Lapicque  (Louis).  —  Sur  les  corpuscules  qui  monlrcnlV ngilalion  pro- 
loplasmique  chez  les  Spirogyres.  —  L.  a  poursuivi  l'observation  des 
microsomes  des  Spirogyres;  ce  sont  des  paillettes  ou  des  granules;  il 
semble  que  ces  deux  formes  d'inclusions  ne  sont  pas  spécifiquement 
différentes;  elles  seraient  sous  la  dépendance  des  influences  saisonnières, 
l'algue  constituant  dans  son  protoplasme  avec  une  même  substance, 
au  printemps,  de  petits  disques  et  en  été  de  petites  sphères.  Toutes  ces 
formations  rendent  manifeste  l'agitation  protoplasmique  dans  ses 
diverses  modalités.  —  H.  Cardot. 

Balls  (W.  L.)  et  Hancock  (H.  A.).  —  Nouvelles  observalions  sur  la  slruc- 
lure  des  parois  cellulaires  chez  les  fibres  de  colon.  —  Il  existe  une  structure 
radiale  fibrillaire  spirale  dans  chaque  anneau  de  croissance  du  poil 
de  coton.  Les  puits  simples  de  la  paroi  cellulaire  sont  un  cas  spécial  de 
cette  structure  générale.  Le  dessin  de  la  spirale  semble  être  prédéterminé 
durant  la  croissance  en  longueur.  Il  est  conservé  à  travers  tous  les 
anneaux  de  croissance  de  l'épaississement  secondaire  de  la  paroi.  Le 
nombre  de  fibrilles  dans  la  coupe  en  travers  d'un  seul  poil  est  de  l'ordre 
de  1.000  et  plus.  Le  dessin  des  spirales  (direction,  renversement,  etc.) 
semble  être  le  déterminant  principal  des  convolutions  extérieurement 
visibles  du  poil.  Il  semble  que  les  agrégats  de  cellulose  inconnus  com- 
posant toute  fibrille  spirale  possèdent  une  conformation  géométrique 
définie,  suggérant  la  stéréo-isomérie.  Il  faudra  tenir  compte  de  cet 
arrangement  fibrillaire  spiral  dans  les  tentatives  d'élucidation  de  la 
structure  cellulosique,  par  les  rayons  X,  par  exemple.  —  H.  de  Varigny. 

Conard  (A.).  —  Sur  un  nouveau  mode  de  formation  de  la  membrane  dans 
les  tissus  cicatriciels  d'une  feuille.  —  Dans  les  tissus  cicatriciels,  les 
cellules  nouvelles  sont  disposées  en  files  normales  à  la  surface  de  la 
lésion,  les  cloisons  étant,  par  conséquent,  parallèles  à  cette  surface; 
l'auteur  suit  de  près  chez  une  Asclépiadacée,  Hoya  carnosa,  les  processus 
qui  aboutissent  à  la  formation  de  ces  nouvelles  cloisons  dans  le  tissu 
cicatriciel  qui  se  développe  à  la  suite  d'une  blessure  perforante  de  la 
feuille.  Dans  les  24  heures  qui  suivent  le  traumatisme,  le  noyau  qui, 
dans  la  cellule  adulte  au  repos  se  trouve  contre  la  paroi,  entouré  par 
une  mince  couche  de  cytoplasme  qui  tapisse  la  paroi  tout  entière  (tout 
le  reste  de  la  cellule  est  occupé  par  une  énorme  vacuole),  se  porte  contre 
la  partie  de  la  membrane  la  plus  voisine  de  la  blessure;  de  là,  il  émigré 
dans  les- deux  jours  suivants  vers  le  centre  de  la  cellule,  où  il  se  divise. 
La  nouvelle  cloison  prend  naissance  dans  le  plan  équatorial  du  fuseau 
de  division,  à  partir  du  phragmoplastc;  la  masse  cytoplasmique  qui 
entoure  le  noyau  perd  sa  forme  globuleuse,  se.  creuse  à  son  intérieur  et 
devient  un  anneau  qui  renferme  le  phragmoplastc;  cet  anneau  se  porte 
contre  une  des  parois  de  la  cellule,  s'ouvre,  se  transforme  en  un  arc 
de  cercle  qui  grandit,  se  déplace  rapidement  à  travers  la  cellule,  suivi 
par  la  nouvelle  cloison.  C.  remarque  une  fois  de  plus  que  la  forme  de  la 
cellule  détermine  celle  du  phragmoplastc  :  l'arc,  pendant  tout  le  temps 
que  se  forme  la  cloison,  s'attache  à  angle  droit  sur  la  paroi  de  la  celhile. 
—  P.  Remy. 

—  101  — 


6  ANiNÉE  BIOLOGIQUE 

Dubreuil  (G.)   el   Favre  (M.).  —  Cellules  plasmaliques.   Plasmazellen 
à  granulations  spécifiques.  Cellules  à  corps  de  Russel.  —  La  cellule  plas- 
matique  est  plus  ou  moins  polyédrique,  ses  dimensions  varient  de  celles 
d'un  lymphocyte  à  celles  d'un  grand  mononucléaire;   le  protoplasma 
présente  une  zone  externe,  finement  grenue  et  basophile,  et  une  zone 
interne  plus  claire  qui  correspond  à  la  région  de  la  centrosphère.  Le 
noyau  (ou  les  noyaux)  est  très  caractéristique  et  permet  l'identification 
de  la  cellule.  On  a  souvent  dit  que  sa  chroma tine  est  disposée  en  «  rayons 
de  roue  »,  ce  n'est  pas  exact  :  la  chromatine  est  disposée  en  blocs  polyé- 
driques qui  figurent  un  damier  irrégulier.  Le  cytoplasma  renferme  un 
chondriome  que  G.  Dubreuil  a  été  le  premier  à  décrire,  et  sur  lequel 
le  présent  travail  apporte  de  nouvelles  précisions.  Outre  le  chondriome 
plus   ou   moins   développé,    les   cellules   plasmatiques   contiennent   des 
vacuoles  avec  des  grains  de  ségrégation,  ce  qui  prouve  leur  fonction 
sécrétoire.   Le   granoplasma   de    Unna  n'est  que  l'aspect  rudimentaire 
du  chondriome  et  des  grains  de  ségrégation  mal  fixés;  les  granulations 
neutres  de  Schridde  sont  dans  le  même  cas,  ce  sont  des  mitochondries. 
Les  cellules  plasmatiques  peuvent,  sous  l'influence  de  causes  locales, 
édifier  dans  leur  cytoplasma  deux  variétés  de  granulations  spécifiques, 
d'où  cellules  à  granulations  oxyphiles,  et  cellules  à  granulations  baso- 
philes  (ou  Plasmamastzellen);   les  Plasmazellen  à  granulations  neutres 
n'existent  pas.  On  a  beaucoup  discuté  sur  les  corps  de  Russel  de  cellules 
plasmatiques.  On  entend  par  «  corps  de  Russel  »  ou  «  corps  fuchsinophiles  >» 
des  globes  plus  ou  moins  sphériques,  hyalins,  d'aspect  réfringent,  de 
taille  variable  (1   à  20  microns),   tantôt  libres,   tantôt  enclos  dans  les 
cellules,  isolément  ou  par  groupes  de  plusieurs,  colorables  ou  non  par 
les  couleurs  d'aniline.  D.  et  F.  montrent  l'identité  fondamentale  de  subs- 
tance  des  granulations   oxyphiles   et   des   corps   de   Russel;   i)ar  suite 
de  causes  locales,  probablement  humorales,  la  substance  qui,  normale- 
ment, édifie  les  granulations  vient  se  présenter  sous  forme  de  corps  de 
Russel  :  sphérules,  globes,   cristaux  ou  précipité.  Les  uns  et  les  autres 
apparaissent  au    cours    des   inflammations   aiguës  et  chroniques;  mais 
on  ignore  pour  le  moment  le  rôle  des  granulations,  de  même  que  celui 
des  corps  de  Russel.  Les  cellules  plasmatiques  sont  d'origine  lympho- 
cytaire;  il  n'est  pas  rare  de  voir  leur  noyau  en  amitose,  mais  la  division 
directe  du  noyau  est  très  rare,  si  même  elle  existe.  La  division  nucléaire 
ne  s'accompagne  pas  toujours  de     ivision    cellulaire;  l'abondance  des 
cellules  plasmat  ques  dans  une  région  est  fonction  de  l'immigration  de 
lymphocytes  en  évolution,  et  non  pas  de  la  multiplication    des  Plas- 
mazellen existantes  déjà.  Ce  sont  des  cellules  immobiles,  elles  meurent 
où  elles  sont  nées,  sans  se  transformer  en  aucun  autre  type  cellulaire; 
elles  disparaissent  phagocytées  par  des  macrophages,  ou  bien  subissent 
la  dégénérescence.  —  A.  Drzewina. 

a)  Betances  (L.  M.).  —  Les  cellules  du  sang  de  quelques  Lamellibranches. 
—  Les  cellules  du  sang  des  Lamellibranches  sont  identiques  respective- 
ment aux  microlymphocytes,  aux  cellules  plasmatiques,  aux  mono- 
cytes  et  aux  hémocytoblastes  des  Mammifères.  Les  cellules  granuleuses 
de  ces  Mollusques,  comme  celles  des  Crustacées,  sont  des  éléments  sécré- 
toires,  el  les  diverses  variétés  qu'elles  offrent  ne  sont  que  les  divers  aspects 
de  leur  activité  fonctionnelle;  on  peut  les  rapprocher  des  éosinophiles 
et  des  sitistocytes  (=  Mastzellen)  des  Mammifères."  Le  tissu  leucopoié- 
tique  est  diffus:  c'est  le  tissu  du  pied  et  du  manteau,  le  tissu  connectif 

—  102  — 


HISTOGENÈSE    ET   MORPHOGÉNÈSE  7 

en  général,  les  glandes  lymphatiques  décrites  par  Cuenot.  Au  point  de 
vue  physiologique,  les  cellules  du  sang  des  Lamellibranches  ne  paraissent 
présenter  rien  de  particulier.  — -  A.  Drzewina. 

b)  Betances  (L.  M.)-  — Les  cellules  du  sang  de  VAslacus  fluvialilis. —  Les 
cellules  du  sang  de  l'Ecrevisse  sont  des  lymphocytes  et  monocytes  ty- 
piques, identiques  à  ceux  de  l'Homme.  Les  cellules  qui  avaient  été 
décrites  sous  les  noms  de  «  explosive  corps  »,  de  »  thygmocytes  «,  et  de 
cellules  granuleuses,  ne  sont  que  les  différents  stades  d'activité  sécré- 
toire  d'un  élément  comparable  à  l'érythroblaste  lymphoïde;  suivant 
les  stades,  on  aura  un  granulocytoblaste,  un  granulocyte  ou  un  rha- 
gioplaste.  Les  lieux  d'origine  de  la  cellule  sanguine  ô.'Aslacus  sont, 
outre  des  glandes  lymphoïdes  de  Cuenot,  le  saccule  de  la  glande  verte, 
et  le  tissu  conjonctif  en  général.  D'ailleurs,  la  morphogenèse  n'est  pas 
la  même  chez  l'embryon  et  chez  l'adulte.  Quant  aux  jjropriétés  physio- 
logiques des  éléments  en  question,  elles  ne  diffèrent  guère  de  celles 
reconnues  chez  les  Mammifères;  les  granulocytoblastes  et  les  granu- 
locytes  ont  une  fonction  réparatrice  ou  nutritive;  la  coagulation  du 
sang  est  déterminée  par  ces  derniers,  mais  y  interviennent  également 
des  cellules  du  type  thrombocyte.  —  A.  Drzewina. 


Histogenèse   et   morphogénèse 


Arhber  (A.).  —  On  Ihe  development  and  morphology  of  the  leaues  of  Palms. 
(Proc.   Roy.  Soc,   B.  652,  249-261.)  [18 

Benninghoff  (A.).  —  Ûber  den  funklionnellen  Bau  des  Knorpels.  (  VerhandI, 
Anat.  Ges.,  31.  Vers.,  Ergânzungsheft.  z.  55.  Bd.  Anat.  Anz.,  250- 
267,  3  fig.)  [11 

Cotronei  (G.).  —  Sulla  morfologia  causale  dello  sviluppo  oculare  del  Bufo 
vulgaris.  (Mon.   Zool.   It.,  An.  XXXI,  3-4.) 

[Résumé  d'un  travail  publié  dans  les  Recherches  de  morphologie.  Eu 
faisant  agir  le  chlorure  de  lithium  sur  les  œufs  qui  vont  être  déve- 
loppés de  Bufo  vulgaris,  a  obtenu  un  monstre  asymétrique  qui  selon 
l'auteur  fournit  une  vérification  expérimentale  des  recherches  de  Rabl. 
La  malformation  est  minutieusement  décrite.  Le  chlorure  de  lithium 
a  une  action  paralysante.  —  S.  Theodoro. 

Cotte  (J.).  — ■  Quelques  anomalies  observées  au  cours  de  séances  de  travaux 
pratiques.  (Assoc.  franc,  avanc.  des  Se,  45^  session,  Rouen,  722-723, 
1921.) 

•  [Signale  entre  autres  anomalies  une  Rana  esculenta  Ç  dont  un  lobe 
du  corps  adipeux  surmontant  l'ovaire  droit  était  transformé  en  ovaire 
supplém''nlaire  contenant  des  ovules  à  cytoplasmi'  fortement  vésicu- 
leux,  une  Ciona  intestinalis  pourvue  de  3  cœurs  adhérant  par  leur  partie 
antérieure  et  ayant  un  oriflce  supérieur  commun.  —  P.  Remv. 

—  103  — 


8  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Cuénot  (L.)-  —  Coléoptères  droits  el  gauches.  (Assoc.  franc,  avanc.  des 
Sciences,  45^  session,  Rouen,  682,  1921.)  [17 

Dantan  (J.  L.).  —  Recherches  sur  les  Anlipalhaires.  (Arch.  Anat.  microsc. 
XVII,  fasc.  2,   137-245,   13  fig.,   10  pL,   1921.)  [17 

Delphy  (Jean).  —  Diverses  anomalies  de  Pleuronecles.  (Assoc.  fr.  Avanc. 
des  Se,  C.  R.,  45e  session,  Rouen,  648-651,  5  fig.,  1921.)  [18 

Devanesen  (D.  W.).  —  The  developmenl  of  the  calcarcous  paris  of  the 
lanlern  of  Arislole  in  Echinus  miliaris.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  655,  468- 
483.)  [16 

Dominici  (H.).  —  Etudes  sur  le  tissu  conjonctif  et  les  organes  hémato- 
poïétiques  des  Mammifères.  (Arch.  d'Anat.  microsc,  XVII,  fasc.  1,  2 
et  3,  3-76,  83-136,  247-301,  23  fig.,  19  pi.,  1920-21.)  [11 

Fauré-Fremiet  (E.).  —  Le  cycle  de  croissance  des  colonies  de  Vorlicellides. 
(Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVI,  427-453,  14  fig.,  1922.)  [15 

Gayda  (T.).  —  Ricerche  de  eleltrofisiologia  nello  sviluppo  ontogenetico  del 
Bufo  vulgaris.   (Arch.  de  Se.   Biol.   III,   1,    1922.)  [16 

Harris  (J.  A.).  —  Leaf-tissue  production  and  water  content  in  a  mutant 
race  of  Phaseolus  vulgaris.  (Bot.  Gazette,  LXXII,  151-161,  1921.)    [18 

Hegner  (Robert  W.).  —  The  effects  of  prostate  substance  on  the  metamor- 
phosis  of  the  intestine  of  frog  tadpoles.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI, 
No.  2  July  1922,  298-299,  1  tableau.) 

[H.  confirme  les  expériences  de  Macht  et  montre  que  la  prostate 
renferme  un  principe  qui  stimule  les  métamorphoses  de  l'intestin  des 
têtards.  —  Paul  Boyer. 

Huxley  (Julian  S)  and  Hogben  (Lancelot  T.).  —  Experiments  on  amphi- 
bian  metamorphosis  and  pigment  responses  in  relation  to  Internai 
Sécrétions.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  649,  36-53.)  [19 

Krieg.  —  Zur  Théorie  des  geschichteten  Pîallenepithels.  (Verhandl.  Anal. 
Ges.,  31.  Vers.,  Ergânzungsheft  z.  55.  Bd.  Anat.  Anz.,  242-250.)      [10 

Levi  (G.).  —  Per  la  migliore  conoscenza  del  fondamento  anatomico  e  dei 
fattori  morfogenetici  delta  grandezza  del  corpo.  [U accrescimento  dei  somiti 
mesodermici  e  di  allre  individualità  morfologiche.)  (Arch.  Ital.  de  Anat. 
e  de  Embriol.,   XVIII,   1921.)  [13 

Luna  (E.).  —  Lo  sviluppo  dei  centri  nervosi  in  Rhinolophus  hipposideros. 
(Mon.  Zool.  It.,  XXXII,  n.  3-4.) 

[Premières  phases  du  développement  des  centres  nerveux  depuis 
la  fermeture  du  conduit  médullaire  jusqu'à  la  formation  des  hémis- 
phères cérébraux.  —  E.  Teodoro. 

Martini  (E.).  —  Bemerkungen  zu  Feuerborns  neuer  Théorie  ûber  den 
Thoraxbau  der  Inseklen.  (Zool.  Anz.  LV,  176-180,  1922.) 

—  104  — 


HISTOGENÈSE    ET    MORPHOGÉNÈSE  1) 

[Réfute,  en  s'appuyanl  sur  l'élude  de  la  morpholofîie  el  du  dévelop- 
pement, la  théorie  toute  récente  de  Feuekborn  [Ann.  biol.,  XXVI, 277) 
sur  la  constitution  du  thorax  des  Insectes,  et  continue  à  adopter 
l'ancienne  conception.  —  P.   Remv. 

Plenk  (H.).  —  Die  Miiskelfasern  der  Schnecken  iind  das  Problem  der 
Schrâgsireifiing.  (Verhandl.  Anal.  Gcs.,  31.  Vers.,  Ergânzungsheft  z. 
55,  Bd.  Anal.' Anz.,  203-215,  4   fig.)  [13 

Popovici-Baznosanu  (A.).  —  L'influence  de  quelques  fadeurs  sur  V accrois- 
sement des  Gastéropodes  d'eau  douce.  (Arch.  Zool.  cxp.  et  gén.,  LX, 
501-521,   9   fig.,    1921.)  [15 

Porter  (W.  T.).  —  The  relative  4/rowtli  of  individual  Boston  scliool  boys. 
(The  Am.  J.  of  Physiologv,  LXI,  No.  2,  Julv  1922,  311-325,  6  tableaux, 
3  fig.)  '  ^  [14 

• 

Swingle  (W.  W.).  —  Spontaneous  metaniorpliosis  of  the  american  Axolotl 
(Amer.  Natur.,  LVI,  1922,  560-657.)  [9 

Vogt.  —  Operaliu  bewirkle  "  Exogaslrulation""  bei  Triton  und  itire  Bedeu- 
tung  fur  die  Théorie  der  Wirbeltiergasirulation.  (Verhandl.  Anat.  Ges., 
31.  Vers.,  Ergàngungsheft  z.  55.  Bd.  Anat.  Anz.,  53-64,  6  fig.)         [9 

Weidenreich.  —  Uber  die  Beziehungen  zwischen  Muskelapparal  und 
Knochen  und  den  Charakler  des  Knochengewebes.  (Verhandl.  Anat.  Ges., 
31.  Vers.,  Ergânzungsheft  z.  55.  Bd.  Anat.  Anz.,  28-53.)  [13 

Wetzel  (G.).  —  Studien  zur  Schâdelstatik.  (Verhandl.  Anat.  Ges.,  31. 
Vers.,  Ergânzungsheft  z.  55.  Bd.  Anat.  Anz.,  216-226,  6  fig.)  [12 

Wintrebert  (P.).  —  La  voûte  palatine  des  Salamandridae.  Son  évolution 
avant,  pendant  et  après  la  métamorpfwse,  suivant  les  conditions  biolo- 
giques. (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVI,  275-426,  53  fig.,  1  pi.,  1922.)    [20 


Vogt.  —  Provocation,  par  opération,  d'une  «  exogastrulation  ■>  chez  le 
Triton;  sa  signification  pour  la  théorie  de  la  gastrulation  étiez  les  Verté- 
brés. —  V.  a  enlevé,  chez  des  embryons  de  Triton,  à  un  stade  de  blastula 
plus  ou  moins  avancé,  le  toit  de  la  cavité  de  segmentation,  et  a  élevé 
séparément  l'embryon  lésé  aussi  bien  que  le  fragment  de  toit.  Il  a  obtenu 
ainsi  divers  résultats  relatifs  aux  questions  dynamiques  de  la  formation 
des  feuillets.  Il  s'agit  ici  de  la  bouche  primitive.  L'embryon  lésé  se 
répare  rapidement,  et  l'embryon  forme  alors  une  bouI(>  plus  petite, 
dépourvue  de  cavité  de  segmentation.  Plus  tard,  au  moment  où  la 
gastrulation  a  commencé  chez  les  témoins,  se  fait  un  étranglement 
équatorial,  avec  allongement  de  l'embryon;  l'étranglement  devient 
vite  une  gouttière  annulaire  profonde,  la  moitié  végétative  restant 
sphérique  tandis  que  la  moitié  animale  s'amincit;  l'ensemble  prend  la 

—  10.)  - 


10  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

forme  d'un  jeune  champignon.  V.  désigne  ce  stade  sous  le  nom  d'exo- 
gastrula,  sans  vouloir  cependant  le  comparer  aux  exogastrulas  de 
Herbst  et  de  Driesch.  L'invagination  normale  ne  se  fait  pas,  et  ce  qui 
aurait  dû  être  l'entoderme  intestinal  reste  bombé  vers  l'extérieur; 
mais  plus  tard  se  produit  une  ébauche  d'invagination  excentrique,  dans 
la  région  végétative;  l'ébauche  s'efface  ultérieurement  (sauf  dans  cer- 
tains cas  où  elle  se  développe,  atteint  la  partie  voisine  du  sillon  annu- 
laire, et  aboutit  à  une  gastrulation  incomplète),  l'embryon  reprend  une 
forme  sphérique,  la  partie  animale  s'aplatissant  et  coiffant  la  moitié 
végétative,  et  l'on  parvient  à  une  exogastrula  âgée,  sans  intestin  primitif 
ni  ébauche  médullaire,  mais  pourvue  de  mésoderme,  de  somites,  de 
chorde  et  d'ébauches  sanguines. 

Dans  l'exogastrula,  la  région  de  la  bouche  primitive  est  donc  dissociée 
en  un  sillon  annulaire,  limite  de  la  zone  marginale  et  des  cellules  vitel- 
lines,  et  région  d'immigration  du  mésoderme,  et  d'autre  part  une  inva- 
gination dans  la  région  vitelline.  La  place  de  celle-ci  semble  déterminée, 
car  si  l'on  étrangle  équatorialement  des  embryons  de  Triton,  elle  se  fait 
de  la  même  façon.  L'invagination  ne  peut  s'achever  que  s'il  y  a  épibolie. 
Or,  l'opération  effectuée,  si  elle  a  été  pratiquée  assez  tôt,  a  exigé  pour 
la  cicatrisation  une  part  du  matériel  destiné  à  l'épibolie  et  a  empêché 
celle-ci  de  se  produire  à  temps;  si,  au  contraire,  l'opération  a  été 
tardive,  l'épibolie  était  déjà  avancée,  et  la  gastrulation  se  passe  à 
peu  près  normalement.  Dans  tous'  les  cas,  le  mésoderme  se  produit  au 
niveau  du  sillon  annulaire.  La  chorde  peut  se  montrer  complètement 
sans  trace  d'intestin;  son  ébauche  est  donc  indépendante  du  champ  de 
cellules  entodermiqu(\s.  On  peut  préciser  davantage  au  moyen  d'autres 
expériences,  qui  consistent  en  un  échange  par  transplantation  de 
matériel  équivalent  entre  deux  embryons  dont  l'un  a  été  coloré  vita- 
lement  et  l'autre  ne  l'a  pas  été  :  on  se  rend  compte  ainsi  que  la 
chorde,  dans  sa  partie  essentielle  tout  au  moins,  provient  de  la  moitié 
animale  de  la  blastula  :  elle  n'est  donc  pas  entodermique.  En  somme, 
dans  la  gastrulation  normale,  la  bouche  primitive  comprend  deux 
éléments,  qui  ont  été  prévus  par  Keibel  et  que  l'expérience  sépare  : 
l'invagination   entodermique    et   la   gouttière   mésodermique. 

V.  s'élève  en  terminant  contre  l'importance  exagérée  accordée  à  la 
limite  entre  l'ectoderme  et  l'entoderme,  puisqu'à  laucun  moment  chez 
les  Vertébrés  l'embryon  n'a  deux  feuillets  sans  que  l'on  puisse  distinguer 
cctoderme,  entoderme,  mésoderme  et  ébauche  de  la  chorde.  — 
M.   Prenant. 

Krieg.  —  Sur  Vinlerprélalion  théorique  de  Vépithélium  pavimenleux 
slraiifié.  —  Le  caractère  essentiel  de  l'épithélium  pavimenteux  stratifié 
est  que  les  cellules  mortes  ou  en  voie  de  dégénérescence  n'y  sont  pas 
éliminées  individuellement,  comme  dans  les  épithéliums  simples,  mais 
restent  pour  quelque  tem]>s  unies  entre  elles  et  avec  les  autres  cellules 
de  l'épithélium.  K.  interprète  cette  différence  en  montrant  que  dans 
les  épithéliums  simples  les  cellules  mortes,  qu'elles  soient  rejetées 
en  totalité  (formation  du  lait  utérin  dans  l'utérus  gravide,  élimination 
de  cellules  épithéliales  par  l'intestin  des  larves  d'Anoures  à  la  méta- 
morphose) ou  qu'elh^s  disparaissent  sur  place  (cas  bien  plus  fréquent), 
ont  subi  en  dégénérant  une  liquéfaction,  c'est-à-dire  une  diminution  de 
la  viscosité  de  leur  protoplasma.  Dans  l'épithélium  stratifié,  au  con- 
traire, la  dégénérescence  nécrobiotique  des  cellules  provoque  une  aug- 

—  10(1  — 


HISTOGENÈSE    ET    MORPHOGÉXÈSE  11 

mc'ulaUou  de  viscosité  ou  de  rigidité  dans  le  protoplasme,  ou  du  moins 
dans  ses  couches  externes;  c'est  ainsi  que  se  produisent,  entre  autres, 
des  fibrilles  épidermiques  qui  unissent  les  cellules  entre  elles. 

La  différence  entre  les  doux  types  épithéliaux  doit  donc  être  ramenée 
à  la  forme  de  la  nécrobiose  que  subissent  les  cellules;  les  cas  (métaplasie 
indirecte  vraie,  transformation  ontog-énétique  de  l'épithélium  simple 
de  l'œsophage  embryonnaire  en  épit hélium  stratifié)  où  un  même 
épithélium  peut  se  présenter  sous  les  deux  types  signifient  que  ses 
cellules  peuvent  subir  aussi  bien  une  nécrobiose  à  stade  final  liquide 
qu'une  nécrobiose  à  stade  final  de  gel.  —  M.  Prenant. 

Dominici  (H.).  —  Etudes  sur  le  tissu  conjonclif  et  les  organes  hémalo- 
poiéliques  des  Mammifères.  —  Ce  travail  posthume  de  D.,  resté  inachevé, 
a  été  publié  par  les  soins  de  Jolly  et  Rubens  Duval,  qui,  sans  rien 
ajouter  au  texte  de  l'auteur,  en  ont  extrait  les  parties  les  plus  originales 
et  les  plus  substantielles.  Il  est  divisé  en  trois  parties  :  1°  tissu  conjonctif 
général;  2°  inflammation  du  tissu  conjonctif;  3°  modifications  des 
organes  hématopoïétiques,  et  illustré  de  belles  planches. 

Tous  les  tissus  faisant  partie  du  système  conjonctif  général  :  le  tissu 
cellulaire  lâche,  les  tissus  cartilagineux,  osseux,  fibro-tendineux,  etc., 
peuvent  être  ramenés  au  même  type,  à  cause  de  l'identité  de  leur 
origine,  de  l'équivalence  de  leurs  fonctions,  de  la  continuité  de  leur 
texture  et  de  l'unité  de  leur  structure  fondamentale.  Le  système  con- 
jonctif général  est  ainsi  formé  de  parties  solidaires,  indissociables,  et 
l'étude  de  l'une  des  parties  implique  celle  des  autres.  Mais  D.  étudie  en 
particulier  le  tissu  conjonctif  lâche  et  les  séreuses,  car  c'est  là  qu'il  trouve 
la  clé  de  la  structure  des  organes  hématopoïétiques.  On  sait  que,  quelle 
que  soit  la  complexité  apparente  du  tissu  cellulaire  lâche,  on  y  rencontre 
toujours  les  mêmes  éléments  qui  sont,  outre  les  vaisseaux  et  les  nerfs, 
la  substance  anhiste,  les  fibres  et  les  cellules  propres  du  tissu  conjonctif, 
les  unes  fixes  (fibroblastes,  cellules  adipeuses,  etc.),  les  autres  libres 
(cellules  interstitielles  et  cellules  lymphatiques).  D'après  D.,  tous  ces 
éléments  cellulaires  sont  de  la  même  espèce,  et  leurs  aspects  variés 
correspondent  à  des  degrés  d'évolution  distincts;  les  cellules  migratrices 
se  transforment  en  cellules  interstitielles,  et  celles-ci  en  cellules  fixes, 
soit  par  métamorphose  directe,  soit  en  passant  par  un  stade  de  plasmode. 
D.  étudie  ensuite  le  développement  des  taches  laiteuses,  qui  sont  les 
centres  germinatifs  du  tissu  conjonctif;  il  est  exactement  comparable  au 
développement  du  mésenchyme  de  l'embryon. 

L'examen  des  réactions  inflammatoires  du  tissu  conjonctif  est  par- 
ticulièrement suggestif.  L'inflammation  le  remanie  de  telle  sorte  que  sa 
structure  recouvre  des  caractères  propres  à  la  période  fœtale.  D'autre 
part,  il  se  produit  au  cours  des  inflammations  une  métaplasie  lym- 
phoïde  qui  consiste  dans  le  développement  de  nodules  identiques  aux 
follicules  des  ganghons  lymphatiques  par  leur  structure,  leurs  fonctions 
et  leur  évolution. 

Dans  la  troisième  partie  de  son  travail,  D.  insiste  surtout  sur  l'unité 
du  plan  de  structure  du  système  hématopoïétique.  Les  tissus  myéloïde 
et  lymphoïde  ne  sont  pas  spécifiquement  différents,  comme  l'ont  pré- 
tendu de  nombreux  auteurs  à  la  suite  d'Ehrlich.  Cette  dualité  ne  peut 
se  soutenir  que  quand  on  envisage  les  Mammifères  adultes,  et  à  l'état 
normal.  Mais,  chez  le  fœtus,  et  dans  certaines  conditions  physiologiques 
(gestation)  et  pathologiques,  on  reconnait  que  le  tissu  myéloïde  n'est 

—  107  — 


1-2  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

qu'un  produit'de  transformation  du  tissu  lymphoïde.  D.  étudie  en  détail 
cette  transformation  dans  la  rate,  où  elle  est  surtout  manifeste  à  la 
suite  des  hémorragies  et  au  cours  des  états  infectieux.  —  A.  Drzewina. 

Benninghoîf  (A.).  —  Sur  la  slniclure  fonctionnelle  du  cartilage.  —  Si 
la  structure  fonctionnelle  de  l'os  a  été  très  étudiée,  celle  du  cartilage  n'a 
jamais  été  l'objet  que  de  travaux  épars.  B.  entreprend  ici  de  mettre  en 
rapport  la  constitution  microscopique  de  ce  tissu  et  les  champs  de  force 
auxquels  il  se  trouve  soumis  en  diverses  circonstances.  11  discute  et  flnit 
par  considérer  comme  fondée  la  distinction  généralement  admise  dans 
le  cartilage  entre  les  territoires,  qui  entourent  les  cellules  ou  les  groupes 
de  cellules,  et  la  substance  interterritoriale.  Les  premiers,  qui  lui  parais- 
sent vraiment  caractéristiques  du  cartilage,  en  sont  des  éléments  sta- 
tiques importants  :  leur  forme  plus  ou  moins  sphérique  et  leur  structure 
lamelleuse  concentrique  les  rendent  aptes  à  réagir  à  des  pressions  venant 
de  n'importe  quelle  direction;  ils  s'aplatissent  alors,  perpendiculairement 
à  la  direction  de  la  pression,  et  contribuent  à  répartir  celle-ci  unifor- 
mément dans  la  masse  du  tissu.  Mais  les  territoires  sont  incapables  de 
résister  sérieusement  aux  tractions  :  ce  rôle  revient  à  la  substance  inter- 
territoriale, et  en  particulier  aux  fibrilles  conjonctives,  dont  B.  étudie 
le  tracé  d'ensemble.  Du  périchondre,  qui  est  un  lacis  de  ces  fibrilles, 
elles  s'enfoncent  en  profondeur  en  s'incurvant,  puis  restent  normales 
à  la  surface,  en  ce  qui  concerne  du  moins  les  plus  gros  faisceaux.  S' ap- 
puyant sur  l'exemple  du  cartilage  trachéal,  dont  les  deux  faces  offrent 
une  dissymétrie  évidente  dans  leur  rôle  et  dans  leur  structure,  B.  montre 
que  le  tracé  des  fibrilles  correspond  en  gros  à  celui  du  champs  des  forces 
de  flexion,  que  la  zone  des  tensions  maxima  correspond  au  périchondre 
externe,  qui  est  beaucoup  plus  puissant  même  que  l'interne,  et  qu'enfin 
la  zone  des  pressions  correspond,  et  au  périchondre  interne,  très  mince, 
et  au  cartilage  proprement  dit.  Des  mesures  de  ténacité,  faites  sur  les 
moitiés  interne  et  externe  du  cartilage  trachéal,  confirment  ces  vues, 
en  montrant  que  la  moitié  externe  est  beaucoup  plus  tenace,  surtout 
si  on  a  conservé  le  périchondre.  D'après  l'auteur,  ces  vues  pourraient 
être  développées  pour  les  autres  cartilages.  —  M.  Prenant. 

Wetzel  (G.).  —  Etudes  sur  la  statique  du  crâne.  —  Pour  étudier  l'équi- 
libre statique  du  crâne  vis-à-vis  des  diverses  pressions  qu'il  subit, 
W.  utilise  des  crânes  décalcifiés  après  retrait  des  dents  et  de  tout  le 
maxillaire  inférieur.  Si  ensuite  on  replace  tout  ou  partie  de  ces  pièces 
Testées  dures,  on  peut  exercer  sur  elles,  par  exemple,  des  pressions 
similaires  de  celles  dues  à  la  mastication,  et  observer  les  déformations 
qu'elles  produisent  dans  le  crâne,  déformations  naturellement  très 
exagérées  par  la  flexibilité  artificielle  de  celui-ci.  La  méthode  exige 
quelques  précautions,  d'une  part  parce  que  la  décalcification  n'est  pas 
toujours  complète,  d'autre  part  à  cause  de  l'éloignement  où  on  se  trouve 
des  conditions  naturelles  :  il  est  indispensable  de  contrôler  les  résultats 
obtenus  en  les  comparant  aux  conditions  dans  le  crâne  non  décalcifié. 

Le  caractère  général  de  la  résistance  du  squelette  de  la  face  à  la  pres- 
sion de  mastication  est  de  faire  intervenir  des  forces  de  torsion  bien  plus 
que  des  pressions  vraies  :  les  forces  sont  transmises  du  plan  alvéolaire 
aux  régions  supérieures  du  squelette  par  des  piliers  arqués,  concaves 
au  convexes,  qui  se  déforment'  par  la  pression  et  exercent  ainsi  une 
éroction;  les  piliers  que  forme  la  face  ne  s'appuient  jamais  directement 

—  108  — 


HISTOGENESE    ET    MORPIIOGENESK  U 

sur  la  boîte  crânienne,  mais  sur  des  apophyses  de  celle-ci,  et  ce  sont  les 
arcs  ainsi  formés  (l'arc  jugal  par  exemple)  cjui  fléchissent  sous  les  pres- 
sions de  mastication;  la  pression  sur  les  incisives  tord  l'intermaxillaire; 
sur  les  canines  ou  sur  les  premières  molaires,  elle  tord  si  bien  le  maxil- 
laire que  les  dents  voisines  s'écartent  les  unes  des  autres  sur  le  crâne 
décalcifié;  exercée  sur  les  dernières  molaires,  elle  déforme  l'apophyse 
ptérygoïde  d'une  façon  qui,  au  point  de  vue  mécanique,  semble  parti- 
culièrement adaptée  à  fournir  une  résistance  considérable.  Ainsi,  les 
forces  de  torsion  prédominent  dans  tous  ces  cas. 

W.  étudie  aussi  la  statique  du  crâne  sous  l'effet  de  la  pression  interne 
de  l'encéphale.  Pour  rendre  les  déformations  plus  perceptibles,  il  remplit 
le  crâne  décalcifié  avec  du  plomb  de  chasse;  les  déformations  consistent 
essentiellement  en  un  élargissement  de  la  base  et  un  déplacement  vers 
le  bas  du  grand  diamètre  transversal.  Ces  expériences  mettent  aussi 
en  évidence  le  rôle  statique  joué  par  la  faulx  du  cerveau  et  la  tente  du 
cervelet.  —   M.   PRENA^■r. 

Weidenreich.  —  Sur  les  rapports  entre  Vappareil  musculaire  et  Vos, 
et  sur  le  caractère  du  tissu  osseux.  —  Le  rapprochement  des  points  de  vue 
de  l'histologie,  de  l'anatomie  et  de  l'anatomie  comparée  conduit  l'auteur 
à  considérer  le  tissu  osseux,  non  pas  comme  une  notion  histologique 
autonome,  mais  comme  une  désignation  d'ensemble  pour  les  formes  les 
plus  variées  du  conjonctif  sclérifié.  En  particulier,  le  tissu  osseux  lamel- 
leux  que  l'on  décrit  le  plus  habituellement  n'est  pas  la  forme  primitive 
de  l'os.  Cette  dernière,  telle  qu'elle  paraît  représentée  chez  les  Placo- 
dermes  et  les  Stégocéphales,  est  une  forme  purement  fibreuse,  que  l'on 
trouve  réalisée  à  l'heure  actuelle  dans  les  régions  périphériques  des  os, 
et  en  particulier  dans  les  régions  d'insertion  de  nombreux  muscles. 
Dans  ces  régions,  en  effet,  il  y  a  transformation  progressive  du  tendon 
en  os  fibreux,  mais  l'os  fibreux  est  secondairement  dissocié,  et  remplacé 
par  les  lamelles  des  systèmes  de  Havers.  Le  tissu  lamelleux  et  vasculaire 
est  la  forme  statique  de  l'os.  —  M.  Prenant. 

Plenk  (H.).  —  Les  fibres  musculaires  des  Gastéropodes  et  le  problème 
de  la  striation  oblique.  —  On  sait  que  les  Mollusques  présentent  des  fibres 
musculaires  obliquement  striées,  qui  ont  été  diversement  interprétées; 
parfois  on  a  considéré  leur  aspect  comme  dû  à  l'enroulement  en  hélice 
de  fibrilles  lisses;  d'autres  ont  supposé  une  structure  compliquée  et  intime 
de  la  fibre,  qui  réalisait  cette  disposition  :  les  éléments  de  la  fibre  seraient 
disposés  en  séries  obliques  spirales;  d'autres  encore  ont  imaginé  des 
fibrilles  striées  disposées  en  hélice.  P.  soutient  ici  que  toutes  ces  opinions 
sont  fausses  et  que  la  striation  oblique  est  simplement  une  striation 
transversale   anormalement  déformée. 

En  effet,  on  ne  peut  suivre  les  stries  en  une  hélice  continue;  la  stria- 
tion est  parfois  de  même  sens  sur  les  deux  faces  opposées  de  la  fibre; 
en  certains  points  on  voit  nettement  des  fibrilles  parallèles  à  l'axe;  les 
fibrilles  isolées  par  macération  sont  bien  plus  fines  que  les  stries  obliques; 
il  y  a  des  variations  importantes  dans  l'épaisseur  de  celles-ci;  en  lumière 
polarisée,  enfin,  la  fibre  est  biréfringente  uniaxe,  à  axe  parallèle  à  son  axe 
géométrique;  on  trouve  d'ailleurs  tous  les  intermédiaires  entre  des 
fibres  à  striation  oblique  et  des  fibres  à  striation  transversale  typique, 
et  leur  existence  n'est  pas  strictement  limitée  aux  Mollusques.  [11  serait 
peut-être  dangereux  de  généraliser  trop   rapidement  cette    interpréta- 

—  lOfi  — 


14  ANNÉE  BIOKXilQUE 

tion  nouvelle;  récemment  encore,  Turchini  (1922)  a  donné  de  bons 
arguments  en  faveur  de  l'enroulement  hélicoïdal  de  fibrilles  lisses.  Il 
est  possible  que,  comme  Marceau  l'a  suggéré,  on  ait  confondu  bien  des 
choses  parmi  les  fibres  à  striation  oblique.]  Le  mémoire  de  P.  contient 
en  outre  une  description  des  fibres  lisses  et  des  fibres  à  striation  trans- 
versale chez  les  Gastéropodes  étudiés,  et  des  indications  sur  leur  répar- 
tition. —  M.  Prenant. 

Levi  (G.).  —  Conlribulion  à  la  connaissance  de  la  base  analomique 
el  des  fadeurs  morphogénéiiques  de  la  grandeur  du  corps.  [U accroisse- 
ment des  somites  mésodermiques  el  d'autres  individualités  morphologiques.). 
—  Pendant  les  premières  phases  du  développement,  c'est-à-dire  jusqu'à 
l'ébauche  des  14  premiers  somites,  le  matériel  germinatif  croît  jus- 
qu'aux mêmes  limites  chez  les  grands  comme  chez  les  petits  animaux. 
Cette  uniformité  a  pour  base  structurale  la  constance  de  grandeur  des 
somites  et  l'identité  du  nombre  des  cellules,  laquelle,  à  son  tour,  révèle 
une  uniformité  dans  la  succession  des  divisions  cellulaires.  Aux  stades 
suivants,  la  croissance  des  individualités  morphologiques  primitives 
devient  proportionnelle  à  la  grandeur  définitive  que  l'embryon  atteindra 
plus  tard.  Cela  ne  dépend  pas  tant  d'un  plus  grand  volume  de  quelques 
éléments  qui  constituent  les  unités,  que  de  l'augmentation  du  nombre 
des  éléments.  L'augmentation  de  taille  de  ces  éléments  ne  devient 
importante  qu'aux  stades  ultérieurs  de  la  croissance,  quand  la  multi- 
plication des  éléments  embryonnaux  dans  les  organes  à  éléments  per- 
pétuels se  ralentit  et  finit  par  s'arrêter.  Si  les  cellules  des  somites  des 
embryons  des  animaux  de  grande  taille  se  multiplient  selon  un  rythme 
plus  rapide,  qui  ne  s'observe  pas  au  commencement  du  développement, 
cela  montre  qu'il  doit  y  avoir  un  facteur  inhibiteur.  Celui-ci  est  pro- 
bablement l'insuffisance  du  métabolisme  des  unités  primitives  à  un 
moment  où  l'appareil  vasculaire  ne  fonctionne  pas  encore.  —  La  gran- 
deur des  individualités  morphologiques  définitives  serait  réglée  de  la 
façon  suivante  :  elles  grandissent  davantage  chez  les  animaux  de  grande 
taille  que  chez  ceux  de  petite  taille,  et  il  se  réalise  ainsi  une  économie 
de  substance  en  relation  avec  une  augmentation  du  nombre  de  ces 
individualités.  Mais  cela  se  passe  dans  des  limites  établies  par  les  exigences 
physiologiques;  c'est  ainsi  que  dans  les  organes  dont  les  unités  ne  peuvent 
grandir  sans  compromettre  leur  fonction  (glandes  salivaires,  pan- 
créas, etc.).  elles  grandissent  également  chez  tous  les  animaux  indépen- 
demment  de  leur  taille,  tandis  que  leur  nombre  croît  en  proportion  de 
la  taille  du  corps.  — -  G.  Foa. 

Porter  (W.  T.).  ■ —  La  croissance  individuelle  relative  des  enfants  de 
Vécole  de  Boston.  —  P.  détermine  le  rapport  de  la  croissance  individuelle 
et  de  la  croissance  moyenne  des  enfants. 

Approximativement,  un  tiers  des  enfants  conservent  leur  rang  dans 
le  pourcentage  à  la  fois  au  point  de  vue  du  poids  et  de  la  taille  dans 
une  année,  l'écart  ne  dépasse  jamais  plus  de  2,7  rangs  pour  aucun 
enfant  et  5,3  rangs  pour  un  enfant  sur  trois. 

Les  variations  de  la  taille  sont  tout  à  fait  semblables  à  celles  du 
poids.  Les  enfants  petits  tendent  à  rester  petits,  à  moins  d'être  mis 
en  des  mains  expérimentées.  Pour  déterminer  l'augmentation  mensuelle 
du  poids,  les  tables  habituelles  n'ont  besoin  d'être  corrigées  que  pour 
les  variations  saisonnières,  les  mesures  mensuelles  ne  sont  pas  néces- 

—  110  — 


HISTOGENÈSE    KT    MORPHOGÉNÈSli:  15 

saires  pour  corriger  l'écart  personnel.  L'augmentation  mensuelle  de  la 
taille  est  trop  faible  pour  nécessiter  une  correction  pour  l'écart  personnel, 
mais  cette  correction  devient  nécessaire  quand  on  envisage  des 
périodes  de  trois  mois  et  plus. 

L'enfant  dont  le  poids  ne  subit  pas  l'accroissement  normal  est 
prédisposé  à  la  maladie,  ou  est  déjà  malade;  en  effet,  une  augmen- 
tation de  poids  insuffisante  est  en  elle-même  un  état  pathologique.  A 
part  les  services  qu'elle  peut  rendre  pour  reconnaître  la  maladie,  ou  la 
menace  de  maladie,  l'augmentation  du  poids  n'a  pas  une  importance 
capitale;  il  est,  au  contraire,  capital  d'obtenir  chez  les  enfants  une 
taille  normale  au  point  de  vue  social  et  familial.  —  Paul  Boyer. 

Fauré-Fremiet  (E.).  —  Le  cycle  de  croissance  des  colonies  de  Vorlicel- 
lides.  —  Si  l'on  mesure  l'accroissement  de  la  masse  cellulaire  totale 
d'une  colonie  de  Vorticellides  en  exprimant  le  temps  par  le  nombre  de 
générations,  on  retrouve  chez  ces  Protozoaires  les  deux  types  de  crois- 
sance que  l'on  peut  rencontrer  chez  les  tissus  embryonnaires  d'animaux 
supérieurs  :  des  croissances  logarithmiques  d'allure  indéfinie  dont  la 
courbe  représentative  satisfait  à  l'équation  log  x  =  al  —  b  et  des  crois- 
sances de  forme  plus  complexe,  tendant  vers  une  limite,  représentées 
graphiquement  par  une   courbe   en   S   correspondant   à  l'équation   de 

RoBERTsoN    log-r-^ — =K    {t  —  t').   Mals  l'accroissement   de  chaque 

individu  n'est  pas  nécessairement  le  même  dans  l'unité  de  temps;  le 
coefficient  de  croissance  individuel  diminue,  dans  l'ensemble,  progres- 
sivement avec  l'âge,  et  si  l'on  exprime  l'accroissement  total  en  fonction 
du  temps  réel,  il  serait  possible  que  dans  tous  les  cas  on  obtînt  une 
courbe  en  S. 

La  courbe  représentant  la  variation  de  l'accroissement  total  du 
pédicule  en  fonction  du  nombre  de  générations  varie  beaucoup  avec  les 
espèces;  mais,  en  tenant  compte  de  la  densité  du  pédicule  aux  diverses 
bifurcations,  on  peut  admettre  que  sa  croissance  augmente  assez  rapi- 
dement, se  ralentit,  puis  s'arrête. 

Dans  ces  conditions,  on  peut  exprimer  le  développement  de  la  colonie 
par  un  cycle  de  sécrétion  pédiculaire  et  par  un  «  cycle  de  croissance  » 
cellulaire  (Woodruff  et  Baitsell)  dont  les  raisons  doivent  être  cher- 
chées non  pas  dans  l'action  réciproque,  négligeable  ici,  des  individus 
les  uns  sur  les  autres,  ni  dans  la  quantité  d'énergie  extérieure  disponible 
(la  quantité  de  nourriture  mise  à  leur  disposition  est  pratiquement 
inépuisable),  mais  dans  des  phénomènes  cytoplasmiques,  donc  intra- 
cellulaires. L'auteur  essaie  d'interpréter  ces  faits  par  des  hypothèses  : 
la  sécrétion  du  pédicule  serait  due  sans  doute  à  une  substance  active, 
ferment  ou  produit  analogue,  représentée  par  des  granulations  parti- 
culières apparaissant  dans  la  région  postérieure  de  l'individu,  au  niveau 
de  ,1a  scopula;  la  substance  active  présente  dans  l'individu  initial  serait 
en  excès  par  rapport  aux  produits  transformables  et  la  masse  de  subs- 
tance produite  croîtrait  proportionnellement  à  la  masse  de  substance 
transformable  jusqu'à  une  certaine  limite;  puis,  la  substance  active 
étant  diluée  à  chaque  multiplication  nouvelle  dans  une  masse  cyto- 
plasmique  de  plus  en  plus  considérable,  la  masse  de  substances  pro- 
duites croîtrait  alors  proportionnellement  à  la  masse  de  substance  active 
et  l'accroissement,  d'abord  progressif,  tendrait  ainsi  vers  une  limite 
après  avoir  pris  une  valeur  maximum.  Une  hypothèse   analogue  peut 

—  111  — 


16  ANNÉE  BIOLOGiyUE 

être  faite  pour  expliquer  Faccroissement  cytoplasmique  en  supposant 
que  chaque  individu  fondateur  de  colonie  possède  un  «  pouvoir  d'utili- 
sation 'de  l'énergie  extérieure  qui  est  dilué  progressivement  à  chaque 
génération  nouvelle  dans  une  masse  cytoplasmique  croissante.  »  — 
P.  Remy. 

Popovici-Baznosanu  (A.)-  —  V influence  de  quelques  fadeurs  sur  r ac- 
croissement des  Gastéropodes  cVeau  douce.  — ■  Les  biologistes  ont  observé 
depuis  longtemps  que  les  espèces  aquatiques  monti*ent  des  variations 
de  dimensions  considérables.  Semper,  expérimentant  avec  Lyninœus 
stagnalis,  pense  que  ces  variations  dépendent  du  volume  de  l'eau, 
lequel  réglerait  l'absorption  d'une  «  matière  inconnue  »  ou  «  substance 
stimulante  »  contenue  dans  l'eau.  Après  lui,  Varigny  fait  intervenir  un 
nouveau  facteur  :  la  surface  du  liquide,  comme  aussi  le  nombre  des 
individus  d'un  milieu  donné,  la  taille  étant  fonction  de  l'exercice  et  du 
mouvement.  Enfin,  Legendre  suggère  que  ce  sont  les  excréta  liquides 
ou  solubles  qui  ralentissent  la  croissance.  P.-B.  a  repris  ces  expériences, 
avec  le  même  matériel,  mais  en  y  introduisant  des  facteurs  nouveaux. 
Pour  lui,  le  facteur  volume  est  loin  d'avoir  la  valeur  que  Semper  et 
Varigny  lui  attribuent;  d'autre  part,  l'accroissement  est  fréquemment 
proportionnel  à  la  surface  et  varie  en  raison  inverse  du  nombre  des  indi- 
vidus, comme  on  pouvait  s'y  attendre.  La  présence  d'excreta  favorise 
nettement  (et  indirectement)  la  croissance.  En  fin  de  compte,  abstrac- 
tion faite  de  l'équation  individuelle  des  animaux  d'une  même  ponte, 
c'est  la  nourriture  qui  représente  le  facteur  prépondérant;  par  nour- 
riture il  convient  d'entendre  non  pas  tant  les  végétaux  supérieurs  que 
la  micro  flore.  Tous  les  autres  facteurs  (volume,  surface,  densité  de 
population,  excréta)  n'agissent  que  dans  la  mesure  où  ils  servent  à 
exalter  ou  à  entraver  le  déveloiipement  de  la  microflore.  —  M.  Au- 

BERTOT. 

Devanesen  (D.  W.)-  —  Développement  des  parties  calcaires  de  la 
lanterne  d'Aristote  chez  Echinas  miliaris.  —  Tous  les  éléments  calcaires 
de  la  lanterne,  à  l'exception  des  dents,  se  déposent  sous  forme  de  spi- 
cules  tri-radiées;  en  ceci,  comme  dans  leur  croissance  ultérieure,  celles-ci 
ressemblent  aux  ossicules  des  Echinodermes  en  général.  Les  deux 
épiphyses,  une  de  chaque  côté  et  en  dessous  d'une  rotule,  doivent  être 
considérées  comme  constituant  une  paire.  Un  «  compas  »  naît  de  deux 
spicules  rudimentaires.  C'est  le  seul  élément  de  la  lanterne  qui  manque 
dans  le  «  rudiment  d'oursin  >.  Une  dent  est  une  partie  formant  paroi 
en  conséquence  de  sa  composition  aux  dépens  d'une  double  rangée  de 
lamelles.  Une  paire  de  lamelles  constitue  son  unité  ultime,  bien  qu'il 
se  puisse  qu'originellement  une  paire  de  lamelles  elle-même,  après 
avoir  revêtu  la  forme  conique,  ait  pu  fonctionner  comme  structure 
intégrale,  comme  une  sorte  primitive  de  dent  chez  l'oursin  ancestral. 
II  se  présente  une  phase  remarquable  dans  la  consolidation  de  ces 
lamelles,  le  dispositif  cône  dans  cône.  La  carina  est  fournie  par  les  becs 
des  cônes  s'adaptant  en  scie.  Sans  aller  jusqu'à  faire  descendre  direc- 
tement les  oursins  des  astéries,  on  peut  établir  une  brève  comparaison 
entre  les  ossicules  de  la  lanterne  et  ceux  du  cadre  buccal  d'une  astérie; 
.une  paire  d'alvéoles  correspond  à  une  paire  de  plaques  d'angle  de  bouche; 
une  paire  d 'épiphyses,  comme  les  entend  l'auteur,  à  la  première  paire 
d'ambulacres;  une  paire  de  compas  à  la  seconde  paire  de  ceux-ci;  la 

—  112  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPIIOGÈNÈSE  17 

rotule  peut  peut-être  passer  pour  un  odontophore  déplacé;  la  paire  de 
lamelles  primordiales  qui  précède  la  dent  d'oursin  peut  être  comparée 
à  une  paire  d'appendices  des  plaques  d'angle  de  bouche.  —  H.  de 
Varigny. 

Gayda  (TuUio).  —  Recherches  cV éleclrophijsioloyie  dans  le  déueloppemenl 
onlogénélique  du  Biifo  vulgaris.  —  Aucune  différence  sensible  jusqu'au 
stade  de  têtard.  Plus  tard,  avant  la  formation  des  membres  antérieurs, 
la  tête  est  négative  par  rapport  à  la  racine  de  la  queue  et  cette  racine 
négative  par  rapport  à  l'extrémité.  Lorsque  les  membres  antérieurs 
apparaissent,  on  observe  un  maximum  de  négativité  près  du  bassin,  et 
cet  état  se  maintient  même  lorsque  l'animal  a  perdu  sa  queue.  — 
K.  Arslan. 

Cuénot  (L.).  —  Coléoptères  droits  el  gauches.  —  Les  élytres  des  C. 
sont,  on  le  sait,  engrenés  solidement  l'un  à  l'autre  lorsqu'ils  sont 
rabattus  sur  le  dos  de  l'animal,  au  moyen  d'un  dispositif  très  constant 
dans  tout  le  groupe  :  le  bord  suturai  d'un  des  élytres  est  creusé  d'une 
gouttière,  tandis  que  l'autre  élytre  possède  une  lame  saillante  qui  entre 
à  frottement  dans  la  gouttière;  dans  la  région  antérieure,  la  coapta- 
tion  s'inverse,  la  gouttière  présentant  des  dents  ou  une  lame  saillante  qui 
s'enfonce  dans  des  cavités  correspondantes  de  l'élytre  opposé.  Le  plus 
souvent  c'est  l'élytre  gauche  qui  présente  la  gouttière  et  le  droit  de  la 
lame  saillante  (Col.  gauches);  pourtant  Timarcha  ienebricosa  a  la  gout- 
tière portée  par  l'élytre  droit  (Col.  droits);,  dans  une  même  espèce, 
les  deux  cas  peuvent  se  présenter,  mais  avec  une  fréquence  inégale 
{Rhizolrogus  ater,  Carabus  auralus).  Sans  doute  y  a-t-il  des  espèces 
constantes,  soit  droites,  soit  gauches,  et  d'autres  présentant  en  propor- 
tion plus  ou  moins  grande  des  inversions.  —  P.  Remy. 

Dantan  (J.  L.).  —  Recherches  sur  les  Anlipalhaires.  —  Ces  recherches 
ont  porté  sur  trois  espèces  :  Parantipalhes  larix,  Leiopalhes  glaberrima, 
Antipalhella  subpinnata.  D.  examine  d'abord,  au  point  de  vue  micros- 
copique, l'éctoderme,  l'endoderme,  la  bouche  et  l'actinopharynx,  les 
entéroïdes;  il  apparaît  que  la  structure  des  Antipathaires  est  à  peu  près 
la  même  que  celle  des  autres  Anthozoaires,  elle  n'est  point  plus  simple, . 
ni  plus  primitive.  L'étude  de  la  mésoglée  est  particulièrement  inté- 
ressante, et  l'auteur  en  tire  des  conclusions  fort  suggestives  pour  la 
question  du  feuillet  moyen.  Il  montre  que  la  mésoglée  n'est  pas  anhiste, 
et  qu'elle  n'est  nullement  un  produit  de  sécrétion  de  l'éctoderme  et  de 
l'endoderme,  comme  on  l'avait  pensé.  Elle  provient  de  l'activité  propre 
des  cellules  qu'elle  renferme  ou  de  celles  qui  la  tapissent,  et  les  éléments 
que  l'on  observe  à  sa  périphérie  ne  sont  pas  des  cellules  ectodermiques, 
voire  endodermiques  immigrées,  mais  au  contraire  des  cellules  de  la 
mésoglée  qui  se  sont  déplacées  vers  la  surface  pour  former  les  cuido- 
blastes  et  les  glandes.  Fréquemment,  autour  de  ces  cellules,  on  aperçoit 
une  capsule  comparable  à  celle  qui  entoure  les  chondroblastes.  Bref, 
c'est  un  tissu  conjonctif  typique,  un  véritable  feuillet  moyen,  qui 
existe  entre  l'éctoderme  et  l'endoderme.  Comme  chez  tous  les  autres 
Métazoaires,  ce  feuillet  donne  ici  naissance  au  squelette  et  aux  produits 
génitaux.  Il  ressort  en  effet  de  l'étude  de  D.  que  c'est  aux  dépens  des 
cellules  de  la  mésoglée  que  naissent  les  cellules  sexuelles  (qui,  par  excep- 
tion à  la  règle  générale,  ne  tombent  pas,  lorsqu'elles  sont  mûres,  dans  la 

—  113  — 
ANN.  liiuL.  —  T.  I  (1922-1923)  8 


18  ANiNÉE  BIOLOGIQUE 

cavité  gastro-vasculairc),  et  que  ce  sont  encore  les  cellules  du  feuilet 
moyen  qui,  en  se  métamorphosant,  deviennent  les  cellules  formatrices 
du   polypier. 

Un  chapitré  est  consacré  à  l'étude  des  cellules  urticantes  (spirocystes, 
grands  cnidoblastes  à  corps  axial  en  forme  de  dard  acéré,  en  forme  de 
bâtonnet,  cnidoblastes  sans  corps  axial)  et  du  mécanisme  de  l'explo- 
sion; un  autre  donne  des  détails  au  sujet  de  la  nutrition  et  de  la  diges- 
tion. Enfin,  les  chapitres  relatifs  au  bourgeonnement  et  à  l'appareil 
cloisonnaire  sont  une  contribution  à  l'étude  de  l'embryogénie,  si  ignorée 
encore  des  Antipathaires.  D.  montre  entre  autres  que  les  entéroïdes  et 
l'actinopharynx  sont  d'origine  endodermique,  et  non  pas,  comme  on 
l'a  admis  jusqu'ici,  d'origine  ectodermique.  Le  développement  de 
l'appareil  cloisonnaire  est  identique  à  celui  des  Actinaires;  comme  les 
Cérianthaires,  les  Antipathaires  ne  présentent  pas  de  stade  Edwardsia. 

—  A.  Drzewina. 

Harris  (J.  A.).  —  Production  de  tissu  foliaire  et  teneur  en  eau  dans  une 
race  mutante  de  Phaseolus  vulgaris.  —  L'auteur  cherche  surtout  à  déter- 
miner quelles  sont  les  causes  directes  de  la  production  des  variations 
tératologiques  dans  les  germinations  de  Phaseolus.  Il  admet  que  si  les 
conditions  physiologiques  affectant  la  croissance  sont  associées  à  des 
variations  morphologiques,  l'influence  de  ces  facteurs  peut  se  recon- 
naître dans  les  dimensions  et  autres  caractères  des  organes  embryon- 
naires au  cours  de  la  germination. 

Les  recherches  ont  porté  sur  une  race  tétracotylédonée,  dont  les 
feuilles  primordiales  ont  été  comparées,  au  point  de  vue  du  poids  à 
l'état  vert,  du  poids  à  l'état  sec  et  du  rapport  entre  ces  deux  poids, 
avec  les  mêmes  organes  d'une  plante  de  la  lignée  normale  dont  la  race 
était  originaire.  Quand  la  croissance  se  fait  dans  des  conditions  à  peu 
près  identiques,  les  feuilles  primordiales  de  la  race  mutante  (tétracoty- 
lédonée) présentent  du  poids  et  un  rapport  plus  faibles  que  la  race 
normple  (dicotylédonée).  Ainsi  la  première  se  distingue  de  la  seconde 
non  seulement  par  des  caractères  morphologiques,  mais  aussi  par  des 
différences  physiologiques.  —  R.  Souèges. 

Arber  (A.).  — ■  Développement  et  morphologie  des  feuilles  des  Palmiers. 

—  Conclusions  :  1°  la  tige  de  la  feuille  qui  fait  suite  au  fourreau  basique, 
chez  les  palmiers  à  feuilles  en  éventail  comme  chez  ceux  à  feuilles  en 
plume,  est  la  partie  basique  ou  proximalc  du  véritable  pétiole;  2°  l'éven- 
tail ou  la  plume  constitue  morphologiquement  une  modification  de  la 
région  distale  du  véritable  pétiole.  Le  plissement  complexe  provient 
du  développement  d'une  série  d'invaginations  pénétrant  dans  la  tige 
de  la  feuille  entre  les  faisceaux;  3°  la  ligule  et  l'écailIe  dorsale  des  pal- 
miers en  éventail  ne  sont  pas  des  entités  morphologiques,  elles  repré- 
sentent simplement  les  bords  distaux  adaxiaux  et  abaxiaux  de  La  région 
proximale  non  invaginée  du  pétiole.  Les  termes  «  crête  verticale  »  et 
«  crête  dorsale  »  sont  proposés  à  la  place  de  «  ligule  »  et  d'  «  écaille 
dorsale  »;  4°  la  feuille  de  palmier  est  en  somme  considérée  comme  un 
phyllode  avec  une  pseudo-lamina,  et  cette  façon  de  voir  met  cette  feuille 
en  rapport  essentiel  avec  les  feuilles  des  autres  monocotylédones.  — 
H.  DE  Varigny. 

^  Teratogénèse. 

Delphy  (Jean).  —  Diverses  anomalies  de  Pleuronectes.  —  Outre  des 

—  114  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  li) 

anomalies  produites  probablement  par  traumatisme  plus  ou  moins 
précoce  dans  la  région  caudale,  aux  nageoires  impaires,  à  la  bouche, 
l'auteur  signale  un  cas,  non  encore  décrit  jusqu'à  présent,  d'inversion 
chez  une  Plie;  cet  animal  a  été  péché  dans  la  baie  de  la  Hougue,  où  la 
proportion  des  Flondres  inverses  est  très  élevée.  —  P.  Remv. 

^^  Métamorphose. 

Swingle  (W.  W.)-  —  Mélamorpliose  spontanée  de  l'Axolotl  américain.  — 
Des  Axolotls  provenant  d'Albuquerque  (Etat  de  New  Mexico)  qui, 
dans  leur  habitat  naturel,  restent  des  temps  considérables  à  l'état  de 
larves,  se  métamorphosent  rapidement,  quels  que  soient  leur  âge  et 
leur  taille,  lorsqu'ils  sont  transportés  dans  une  autre  localité  (New 
Haven);  quelques  individus  seulement  sont  réfractaires  et  restent  à 
l'état  de  larve  2  ans  et  plus;  aussi  les  Axolotls  de  cette  provenance 
ne  conviennent  pas  du  tout  pour  des  expériences  sur  l'action  de  l'iode 
et  de  la  thyroïde.  Au  contraire,  la  souche  européenne  est  extrêmement 
réfractaire  à  la  métamorphose,  qui  ne  se  produit  que  rarement  d'une 
façon  spontanée;  suivant  Gadow,  les  Axolotls  d'Europe  viennent  des 
environs  de  la  ville  de  Mexico,  d'où  ils  ont  été  apportés  en  France  par 
le  maréchal  Forey  en  1863;  il  paraît,  du  reste,  que  les  Axolotls  du  lac 
Xochimilco  ne  se  métamorphosent  jamais  dans  leur  habitat  naturel. 

Il  est  évident  que  la  néoténie  de  l'Axolotl  (inhibition  de  l'action  thy- 
roïdienne) est  due  à  des  facteurs  génétiques  et  que  cette  condition  est 
héréditaire;  l'influence  attribuée  au  froid,  à  l'altitude,  etc.,  n'est  certai- 
nement pas  réelle.  —  Les  Axolotls  ont  bien  une  thyroïde  remplie  de 
l'hormone  physiologiquement  active  et  capable  de  déterminer  la  méta- 
morphose, mais  la  sécrétion  n'est  pas  mise  en  liberté  dans  le  courant 
sanguin,  à  ce  qu'il  semble,  d'où  la  persistance  néoténique  des  caractères 
larvaires  en  dépit  de  la  présence  d'une  grosse  glande  bien  formée  :  en 
effet,  si  l'on  extirpe  la  thyroïde  d'un  Axolotl  âgé  de  plusieurs  années  et 
qu'on  la  greffe  dans  des  têtards  d'Anoures,  ceux-ci  se  métamorphosent 
à  coup  sûr,  alors  que  dans  le  corps  de  l'Axolotl,  elle  est  incapable  de 
provoquer  la  transformation  en  adultes.  Des  Axolotls  thyroïdectomisés 
(de  New  Mexico)  ne  se  métamorphosent  jamais,  alors  que  les  témoins 
de  la  même  localité  se  transforment  rapidement;  enfm  si  l'on  injecte 
à  ces  Axolotls  sans  thyroïde  de  l'iodotyrosine  et  de  l'iodserumglobuline, 
la  métamorphose  se  produit  20  jours  après  les  injections;  la  tyrosine, 
la  dibromotyrosine  et  la  globuline  n'ont  aucun  pouvoir  transformateur. 

L.    CUÉNOT. 

Huxley  (Julian  S.)  et  Hogben  (L.  T.).  —  Expériences  sur  les  méta- 
morphoses des  amphibiens  et  les  réactions  pigmenlaires  par  rapport  aux 
sécrétions  internes.  —  Métamorphoses  :  1°  Les  larves  de  Salamandre  et 
de  Triton  peuvent  être  métamorphosées  par  immersion  dans  une  solu- 
tion étendue  d'iode.  La  métamorphose  est  retardée  par  la  température 
basse.  Au  début,  la  température  élevée  provoque  une  croissance  plus 
considérable  des  branchies.  2°  Les  Axolotls  sexuellement  mûrs  peuvent, 
comme  l'ont  montré  Laufberger  et  Jensen  les  premiers,  être  amenés 
à  se  métamorphoser  en  les  nourrissant  de  thyroïde.  3''  La  métamorphose 
s'accompagne  d'exophthalmie,  en  apparence  chez  tous  les  amphibiens. 
4°  Dans  le  cas  de  l'Axolotl,  le  temps  requis  pour  la  métamorphose  pro- 
voquée par  la  respiration  aérienne  obligatoire  est  beaucoup  plus  long 

—  115  — 


20  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

que  dans  le  cas  où  la  métamorphose  est  provoquée  par  l'ingestion  de 
thyroïde;  dans  le  dernier  cas,  le  délai  est  plus  long  pour  les  sujets  sexuel- 
lement mûrs  que  pour  les  jeunes  larves  et,  dans  tous  les  cas,  il  y  a  accé- 
lération par  élévation  de  température.  b°  L'administration  d'iode  libre 
de  combinaison  ou  organique,  ou  de  substance  glandulaire  fraîche  de  la 
prostate  et  du  lobe  pituitaire  antérieur  n'a  aucun  effet  sur  la  méta- 
morphose de  l'Axolotl.  6°  L'administration  de  thyroïde  prolongée  durant 
7  mois  n'a  été  accompagnée  d'aucun  changement  somatique  notable 
chez  le  Necturus. 

RéacUons  pigmentaires.  —  7°  L'administration  de  pituitaire  (lobe  pos- 
térieur ou  glande  entière)  produit  une  dilatation  temporaire  marquée, 
suivie  plus  tard  d'une  contraction  excessive,  des  mélanophores  dermiques 
des  Axolotl  albinos.  8°  L'extrait  de  moelle  de  surrénales  produit  tem- 
porairement une  contraction  complète  des  mélanophores  dermiques 
chez  l'Axolotl.  9°  L'administration  de  substance  pinéale  (extrait  ou  ali- 
ment) amène  rapidement  une  contraction  passagère  frappante  des 
mélanophores  dermiques  chez  les  têtards  de  grenouille,  comme  l'ont 
vu  Me  CoRD  et  F.  Allen.  Mais  sur  les  mélanophores  de  l'Axolotl,  l'effet 
est  nul.  —  H.  de  Varigny. 

Wintrebert  (P.).  —  La  voûte  palatine  des  Salamandridse.  Son  évolution 
avant,  pendant  et  après  la  métamorphose,  suivant  les  conditions  biolo- 
giques. —  W.  décrit  en  détail  la  voûte  palatin  à  différents  stades  de 
la  vie  larvaire  et  à  l'état  adulte,  et  suit  ses  modifications  au  moment 
de  la  métamorphose  chez  Salamandra  maculosa  et  Amblystoma  tigrinum. 
Cette  voûte,  formée  chez  les  animaux  en  bonne  santé,  à  l'état  de  larve 
et  d'adulte,  de  deux  pièces,  ptérygo-palatin  et  vomer,  subit  d'impor- 
tantes modifications  lorsque  l'on  fait  varier  les  conditions  de  vie  :  les 
larves  malades,  émaciées  (Axolotls  en  état  de  misère  physiologique) 
présentent,  par  suite  d'une  régression  osseuse,  une  fragmentation  du 
ptérygo-palatin  en  deux  os  distincts,  ptérygoïde  et  palatin;  de  jeunes 
Amblystomes  ayant  acquis  la  parure  terrestre  à  la  suite  de  l'assèchement 
graduel  du  milieu  où  ils  vivaient,  puis  remis  brusquement  dans  l'eau, 
régénèrent  les  branchies  d'Axolotl  qu'ils  avaient  perdues,  mais  conser- 
vent tous  les  autres  caractères,  en  particulier  ceux  que  possédait  la 
voûte  palatine  au  moment  de  la  remise  à  l'eau;  ceci  tend  à  prouver,  par 
la  stabilisation  d'une  phase  donnée  de  la  métamorphose,  que  celle-ci 
n'est  pas  une  succession  de  modifications  qui,  une  fois  déclanchées, 
doivent  nécessairement  conduire  à  l'état  adulte,  mais  qu'elle  est  cons- 
tituée par  une  série  d'étapes  dont  chacune  est  «  un  état  constitutionnel 
défini,  viable,  ayant  son  équilibre  propre  et  ses  corrélations  distinctes  ». 
—  P.  Remy. 


Cellules  sexuelles  —  Fécondation  Parthénogenèse 

Cutting  (E.  M.).  —  On  the  Pollinalion  mechanism  of  Incarvillea  Delavagi 
Franck.  (Ann.  of  Bot.,  XXXV,  63-71,  1921.)  [24 

Just  (E.  E.).  —  The  ferîilization  reaction  in  Ecchinarachnius  Parma. 
V.  The  existence  in  the  inseminated  eggs  of  a  période  of  spécial  sus- 
ceptibilitij  îo  hypotonie  sea  water.  (The  Am.  J.  of  Physiology,  LXI, 
No.  3,  August  1922,  516-527.)  [24 

—  11.]  —  . 


CELLULES   SEXUELLES.  —  FÉCONDATION   PARTHÉNOGENÈSE      21 

Lienhart  (R.)-  —  ^  propos  de  la  fécondation  des  œufs  de  poule.  (C.  FV 
Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  598,  1922.)  ,  [24 

Kopsch.  —  Frûhzeilige  Bildung  reifer  Geschlechtszellen  bel  Rana  fusca 
and  Rana  arvalis.  (Verhandl.  Anat.  Ges.,  31.  Vers.,  Ergaiizungsheft 
z.  55.  Bd.  Anat.  Anz.,  182-187,  3  fig.)  [21 

Lécaillon  (A.).  —  Description  des  sillons  qui  apparaissent  normalement 
à  la  surface  des  œufs  non  fécondés  du  Crapaud  commun  et  du  Crapaud 
calamité.  (Arch.  Anat.  microsc,  XVII,  361-374,  1  pi.,   1921.)         [25 

Picado  (C).  —  Atrophie  des  fleurs  consécutive  à  Vinjection  de  pollen 
homologue.  (C.  R.  Soc.  de  Biol.,  LXXXVI,  904,  1922,  1  fig.) 

[Des  plants  de  Lys  injectés  avec  unejémulsion  de  pollen  de  la  même 
espèce,  présentent  de  nombreuses  fleurs  atrophiées,  tandis  que  ceux 
injectés  avec  du  pollen  de  Maïs  ne  montrent  aucune  anomalie.  — 
H.  Cardot. 

a)  Shearer  (C).  —  On  the  oxidation  processes  of  the  Echinoderm  Egg 
during  fertilisation.  (Roy.  Soc.  Proceed,  B.  651,  213-229.)  [22 

b)  —  —  On  the  heal  production  and  oxidation  processes  of  the 
Echinoderm  Egg  during  fertilisation  and  earlij  development.  (Ibid., 
B.  654,   410-425.)  [-3 

Verlaine  (L.).  —  Note  sur  la  spermiogenèse  et  la  double  spermalo genèse 
des  Lépidoptères.  (Mém.  in-8o;  Acad.  roy.  Belg.,  Cl.  Se,  [2],  IV,  27  p. 
2  pi.)  [^'^ 

Voss  (Hermann).  —  Kûnslliche  Entwicklungserregung  des  Froscheies 
durch  mechanische  Einwirkung.  (Klin.  Wochenschr.,  II,  n»  1,  27, 
1923.)  [25 

Wassermann.  —  Uber  die  Geschlechtszellenentwicklunz  bei  Tomopteris 
onisciformis.  (Verhandl.  Anat.  Ges.,  31.  Vers.,  Erganzungsheft  z.  55. 
Bd.  Anat.  Anz.,  64-79,  31  fig.)  [21 

Williams  (J.  Lloyd).  —  The  gametophytes  and  fertilization  in  Laminaria 
and  Chorda.  {Preliminanj  account).  (Ann.  of  Bot.,  XXXV,  603-607, 
1921.)  [25 


Kopsch.  —  Formation  précoce  de  cellules  sexuelles  mûres  chez  Rana 
fusca  et  Rana  arvalis.  —  On  admet  généralement  que  les  Grenouilles 
n'atteignent  leur  maturité  sexuelle  qu'à  l'âge  de  4  ans,  et  qu'à  l'âge  de 
3  ans  seulement  on  peut  reconnaître  leur  sexe  sans  erreur.  K.  croit  ces 
données  erronées,  et  cite  un  assez  grand  nombre  de  cas  où  les  organes 
génitaux  étaient  parfaitement  mûrs  dès  l'âge  de  5  à  14  mois.  Il  s'agit 
aussi  bien  de  mâles  que  de  femelles.  (Dans  la  discussion,  Stieve  fait 
remarquer  que  la  captivité  a  probablement  une  influence  accélératrice, 
et  de  plus  qu'en  captivité  les  signes  morphologiques  de  la  maturité 
accompagnent  quelquefois  une  stérilité  physiologique).  —  M.  Prenant. 

Wassermann.  —  Sur  le  développement  des  cellules  sexuelles  chez  Tomop- 
teris onisciformis.  —  W.  reprend  ici  l'étude  de  l'oogenèse  et  de  la  sper- 

-,117  — 


22  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

matogenèse,  déjà  faite  par  A.  et  K.  E.  Schreiner  chez  Tomopleris 
onisciformis.  Ces  auteurs  avaient  conclu  à  une  conjugaison  parallèle  des 
chromosomes,  et  leurs  conclusions  avaient  été  adoptées,  et  même 
regardées  comme  générales,  par  Morgan  et  son  école.  W.  arrive  cepen- 
dant à  des  résultats  diamétralement  opposés  :  les  faits  d'observation 
ne  lui  semblent  s'accorder  qu'avec  une  conjugaison  des  chromosomes 
bout  à  bout.  —  M.  Prenant. 

Verlaine  (S.).  —  Noie  sur  la  spermiogenèse  el  la  double  spermalogenèse 
des  Lépidoptères.  —  Les  Lépidoptères  ne  s'écartent  pas  de  la  loi  générale 
de  la  spermatogenèse  pour  ce  qui  concerne  le  mode  d'évolution  du 
chondriome  :  dans  les  spermatocytes  de  1^"^  et  2^  ordres,  celui-ci  est 
composé  de  mitochondries  vésiculeuses  disséminées  dans  le  cytoplasme, 
se  condensant  à  la  2^  mitose  de  maturation  en  une  masse  globuleuse 
située  tout  près  du  noyau;  lorsque  les  spermatides  s'allongent,  leur  gros 
bout  est  occupé  par  le  noyau,  tandis  que  dans  la  queue  se  place  le 
chondriome,  qui  s'allonge,  s'étire  en  même  temps  que  la  queue,  et  for- 
mera plus  tard  une  gaine  au  flagellum.  Ces  observations  confirment 
celles  de  Meves  et  de  Henneguy,  mais  ne  concordent  pas  avec  celles 
de  Platner  et  de  Toyama,  qui  prétendent  que  ce  corpuscule  de  la  queue, 
auquel  ils  redonnent  le  vieux  nom  de  «  Nebenkern  »,  dérive  du  résidu 
fusorial  de  la  dernière  division  de  maturation.  L'auteur  remarque  que 
ce  résidu  reste  en  contact  avec  le  chondriome  jusqu'au  moment  où 
celui-ci  se  condense,  puis  qu'il  est  résorbé  et  disparaît  totalement. 

Le  centrosome,  qui  se  place  toujours  chez  le  spermatozoïde  entre  le 
noyau  et  le  chondriome,  est  en  forme  de  bâtonnet  ou  de  granules  juxta- 
posés, et  ne  forme  jamais  un  centrosome  proximal  et  un  distal,  ce  qui 
différencie  les  Lépidoptères,  et  peut-être  tous  les  autres  Insectes,  des 
Vertébrés. 

L'origine  et  la  destinée  de  l'idiosome  n'a  pu  être  élucidée;  l'acrosome 
n'est  pas  décelable;  la  fine  pointe  allongée  qui  termine  la  région  anté- 
rieure du  spermatozoïde  est  formée  de  cytoplasme  ordinaire,  et  ne 
peut  donc  être  prise  pour  un  organe  perforateur.  Outre  ces  spermato- 
zoïdes normaux,  les  Lépidoptères  possèdent  aussi,  comme  l'on  sait,  des 
spermatozoïdes  de  très  petite  taille,  sans  noyau,  dont  V.  étudie  le  mode 
de  formation.  La  cause  de  cette  double  spermatogenèse  est  inconnue, 
et  le  rôle  de  ces  éléments  anucléés  dans  la  fécondation  reste  probléma- 
tique. —  P.  Remy. 

a)  Shearer  (C).  —  Les  processus  d'oxydation  de  Vœuf  d'Echinoderme 
durant  la  fécondation.  —  Résumé  et  conclusions.  1.  Par  l'emploi  d'un 
type  spécial  du  manomètre  différentiel  Barcroft,  la  consommation  d'oxy- 
gène et  l'excrétion  de  CO^  de  l'œuf  d'Echinus  microtuberculatus  ont  été 
mesurées  durant  la  période  où  les  spermatozoïdes  se  frayent  leur  chemin 
dans  l'œuf.  Les  œufs  étaient  fécondés  dans  les  chambres  closes  de 
l'appareil  et  leur  respiration  était  observée  avant  et  durant  la  fécon- 
dation. 2.  L'expérience  montre  que  durant  la  fécondation  les  sperma- 
tozoïdes, dans  un  délai  inférieur  à  une  minute  après  qu'ils  ont  été  ajoutés 
aux  œufs,  amènent  un  accroissement  immédiat  de  la  consommation 
d'oxygène  de  ces  derniers.  3.  L'étude  de  sections  d'œufs  fixés  durant 
la  fécondation  montre  que  dans  les  deux  minutes  suivant  l'addition 
des  spermatozoïdes  aux  œufs,  les  premiers  n'ont  pas  traversé  les  mem- 
branes de  l'œuf  :   ils  sont  seulement  en  contact  avec  l'extérieur  de 

-  118  — 


CELLULES  SEXUELLES  —  FÉCONDATION  PARTHÉNOGENÈSE        23 

celui-ci.  4.  Ce  contact  des  spermatozoïdes  avec  la  surface  extérieure  de 
l'œuf  est  néanmoins  capable  d'accroître,  en  une  minute,  le  taux  d'oxy- 
dation de  l'œuf  d'environ  8.000  %.  5.  Pendant  la  fécondation,  il  est 
absorbé  durant  la  première  minute  du  processus  plus  d'oxygène  qu'il 
n'en  est  absorbé  à  n'importe  quel  intervalle  de  temps  égal,  ultérieur. 

6.  L'excrétion  de  CO^  des  œufs  durant  la  fécondation  suit  de  près  la 
consommation  d'oxygène,  le  quotient  respiratoire  variant  de  0,9  à  0,95. 

7.  La  courbe  de  la  consommation  d'oxygène  de  l'œuf  durant  la  fécon- 
dation indique  catégoriquement  que  la  partie  la  plus  importante  du 
processus  est  celle  où  les  spermatozoïdes  sont  en  contact  avec  l'œuf. 

8.  La  fusion  des  pronucléus  mâle  et  femelle  aux  phases  ultimes  de  la 
fécondation  ne  s'accompagne  d'aucune  augmentation  additionnelle  dans 
la  consommation  d'oxygène  de  la  cellule-œnf.  9.  Le  taux  d'oxydation 
de  l'œuf,  lors  de  la  fécondation,  est  probablement  beaucoup  plus  consi- 
dérable que  celui  d'aucun  des  tissus  du  corps  adulte,  tandis  que  le  taux 
d'oxydation  de  l'œuf  mûr  non  fécondé  est  de  beaucoup  inférieur  à  celui 
de  n'importe  quel  tissu  somatique  adulte.  10.  Les  spermatozoïdes  et 
œufs  mûrs  de  VE.  miliaris  contiennent  des  quantités  appréciables  du 
dipeptide  glutathione  sous  la  forme  réduite  (SH).  Dans  l'œuf,  une  minute 
après  la  fécondation,  il  se  trouve  en  beaucoup  plus  grande  quantité  que 
chez  l'œuf  non  fécondé.  On  peut  l'extraire  par  lavage  de  l'œuf  non 
fécondé,  et  du  fécondé  aussi  bien.  Les  œufs  lavés  ne  donnent  plus  la 
réaction  nitro-prussique.  Ce  corps  paraît  manquer  chez  les  cellules  germi- 
nales  non  mûres,  au  moins  sous  la  forme  réduite.  (Une  bonne  biblio- 
graphie accompagne  cet  intéressant  mémoire.)  —  H.  de  Varigny. 

b)  Shearer  (C).  —  Sur  la  production  de  chaleur  el  les  processus  d'oxy- 
dation de  Vœuf  des  Echinodermes  durant  la  fécondation  et  le  premier 
développement.  —  L'auteur  a  tenté  de  mesurer  la  consommation  d'oxy- 
gène de  l'œuf  d'Echinus  miliaris  durant  la  fécondation  et  le  début  du 
développement,  pour  comparaison  avec  la  quantité  de  chaleur  libérée 
par  l'œuf  au  même  temps.  Des  méthodes  nouvelles  ont  été  employées. 
Pour  mesurer  la  consommation  d'oxygène,  il  a  été  fait  usage  d'un 
modèle  spécial  du  manomètre  différentiel  de  Barcroft  où  les  œufs  sont 
fécondés  à  l'intérieur  des  chambres  closes  de  l'appareil.  La  production 
de  CO^  par  l'œuf  a  également  été  mesurée  avec  le  même  instrument, 
et  le  quotient  respiratoire  a  été  déterminé.  La  libération  de  chaleur  a 
été  mesurée  par  la  méthode  micro-calorimétrique  différentielle.  L'expé- 
rience fait  voir  qu'en  1  heure  1  million  d'œufs  non  fécondés  (8  milligr. 
d'azote)  consomment  15,1  mill.  cubes  d'oxygène  et  abandonnent  en 
même  temps  0,067  d'une  gramme-calorie  de  chaleur  à  la  pression  de 
760  ITg  et  à  14°, 5  C.  Dans  le  même  temps,  la  même  quantité  d'œufs 
fécondés  consomme  86,4  mill.  cubes  d'oxygène  (avec  production  corres- 
pondante de  CO^,  quotient  respiratoire  0,92)  et  Hbère  0,3976  de  gramme- 
calorie.  L'œuf  fécondé,  durant  la  première  heure  du  développement 
dégage  en  gros  6  ou  7  fois  plus  de  chaleur  que  l'œuf  non  fécondé,  et  en 
même  temps,  consomme  6  ou  7  fois  plus  d'oxygène  que  celui-ci.  Chez 
l'œuf  fécondé,  dans  une  expérience  58,4  milligr.  d'azote-œuf  (environ 
7,3  millions  d'œufs)  a  libéré  2,9  grammes-calories  à  la  fln  de  la  première 
heure  de  développement,  et  à  la  5^,  10,5  grammes-calories  et  22,8  grammes- 
calories  en  11  heures.  Dans  une  autre,  146,2  milligr.  d'azote-œuf  (18,6  mil- 
llions  d'œufs)  ont  libéré  6,35  grammes-calories  durant  la  l'e  heure, 
28  durant  la  5^,  et  74,4  grammes-calories  en  11   hi^ures.  En  somme,  le 

-  110  — 


24  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

dégagement  de  chaleur  par  l'œuf  lors  de  la  fécondation  s'élève  régu- 
lièrement, atteignant  son  plus  haut  point  quand  la  segmentation  a  été 
achevée,  et  que  l'œuf  en  est  à  la  période  où  il  nage  librement.  Le 
dégagement  de  chaleur  par  l'œuf  durant  la  première  heure  après  l'addi- 
tion du  sperme  aux  œufs,  exprimé  en  grammes-calories  divisées  par 
la  quantité  d'O  consommée  dans  le  même  temps,  exprimée  en  milli- 
grammes, donne  un  quotient  calorifique  Q.  Dans  le  cas  de  l'œuf  non 
fécondé,  ce  quotient  est  d'environ  3,07;  chez  l'œuf  fécondé  il  est  d'en- 
viron 3,22.  Avec  la  fécondation  coïncide  donc  chez  l'œuf  une  augmen- 
tation considérable  de  dégagement  d'énergie  chimique.  Ceci  se  voit 
à  l'augmentation  de  consommation  d'oxygène  chez  l'œuf  fécondé,  avec 
augmentation  considérable  de  libération  de  CO*  et  de  chaleur.  Comme 
toutefois  le  quotient  calorifique  de  l'œuf  non  fécondé  est  à  peu  près 
celui  de  l'œuf  fécondé,  il  faut  croire  que  la  proportion  de  cette  énergie' 
dépensée  à  produire  la  structure  morphologique  visible  de  l'œuf  en 
développement  est  faible  ou  presque  négligeable.  Elle  est  probablement 
employée  à  maintenir  la  substance  vivante  elle-même  intacte  en  tant 
que  système  physique.  —  H.  de  Varigny. 

Just  (E.  E.).  —  La  réaction  de  fertilisalion  chez  Echinarachnius  parma. 
V.  L'existence  dans  F  œuf  fécondé  d'une  période  de  sensibilité  spéciale  à 
Veau  de  mer  hijpolonique.  —  Durant  la  période  qui  précède  le  clivage 
de  la  membrane,  l'œuf  (ï Echinarachnius  est  extrêmement  sensible  à 
l'eau  de  mer  hypotonique,  mais  la  membrane  de  l'œuf  n'intervient 
nullement  dans  cette  sensibilité.  Les  phénomènes  osmotiques  qui  se 
produisent  alors  dépendent  de  la  cellule  môme  et  non  de  la  membrane 
vitelline  qui  ne  joue  qu'un  rôle  passif  dans  l'activité  métabolique  de 
l'œuf;  il  se  produit,  en  effet,  une  modification  de  l'œuf  lui-même.  La 
réponse  du  cortex  de  l'œuf  à  l'eau  de  mer  hypotonique  rappelle  le 
courant  d'action  d'un  nerf  excité;  la  sensibilité  élevée  du  cortex  dans 
la  zone  de  séparation  de  la  membrane  et  les  zones  relativement  résis- 
tantes dans  lesquelles  la  séparation  de  la  membrane  ne  s'est  pas  produite 
ressemblent  à  l'état  électronégatif  d'une  fibre  nerveuse  qui  se  produit 
au  moment  où  l'excitation  chemine  le  long  de  la  fibre.  Cette  vague 
d'abaissement  de  la  résistance  dans  le  cortex  de  l'œuf  durant  la  for- 
mation de  la  membrane  mérite  d'être  étudiée  comme  une  sécrétion.  — - 

Paul   BOYER. 

Lienhart  (R.).  —  A  propos  de  la  fécondation  des  œufs  de  poule.  — 
L.  a  constaté  que  20  à  24  heures  après  un  premier  accouplement  chez 
une  jeune  poule,  l'œuf  pondu  est  déjà  fécondé;  8  à  10  jours  après  l'ac- 
couplement commencent  à  apparaître  des  œufs  inféconds  et  au  bout 
de  .30  jours,  la  fécondité  des  œufs  est  nulle.  —  H.  Cardot. 

Cutting  (E.  M.).  —  Sur  le  mécanisme  de  la  pollinisation  chez  Incar- 
villea  Delavayi.  —  Chez  cette  Bignoniacée,  chaque  anthère  présente 
deux  lobes  qui  se  placent  à  maturité  perpendiculairement  au  connectif 
et  viennent,  grâce  à  la  courbure  du  filet,  au  voisinage  du  style;  un 
insecte  chercheur  de  nectar,  qui  entre  dans  la  corolle  ou  en  sort,  heurte 
les  lobes  des  anthères  et  le  pollen  est  répandu  sur  lui;  grâce  à  des  irré- 
gularités de  la  paroi  des  sacs  poUiniques,  le  pollen  peut  être  répandu 
en  plusieurs  fois,  ce  qui  assure  la  pollinisation  par  plusieurs  insectes 
visitant  successivement  la  même  fleur.  —  F.  Moreau. 

—  120  - 


CELLULES  SEXLKLLES— FECONDATION  PAUTIIÈNOGÉNÈSK        25 

Williams  (L.)-  — •  Les  gamélophijles  et  la  fécondalion  chez  Laininaria 
el  Chorda.  —  Chez  plusieurs  Phéophycées  et  spécialement  chez  les 
Laminaria  et  Chorda,  W.  a  pu  suivre  le  cycle  entier  du  développement; 
l'étude  morphologique  et  l'étude  cytologiquc  concourent  à  leur  attri- 
buer une  alternance  de  générations  marquée  par  une  grande  réduction 
des  gamétophytes.  Le  cas  du  Laminaria,  où  le  gamétophyte  consiste 
en  une  simple  cellule  séparée  de  la  zoospore  par  une  seule  division 
nucléaire,  porte  à  croire  que  les  organes  dits  oogones  et  anthéridies  chez 
les  Fucacées  ont  la  valeur  de  sporanges.  —  F.  Moreau. 

=  Parlhénogénèse. 

Voss  (Hermann).  — ■  Exciialion  arlificielle  du  développement  de  Vœuf 
de  Grenouille  par  un  moyen  mécanique.  —  Des  œufs  non  fécondés  de 
Grenouille  battus  avec  une  cuiller  de  corne  montrent  dans  la  propor- 
tion de  10  %  des  signes  très  nets  de  début  de  développement  :  déplace- 
ment du  pôle  blanc  vers  le  bas,  sortie  du  liquide  périvitellin,  etc.  Des 
divisions,  toujours  irrégulières,  ont  même  pu  être  observées,  mais  dans 
tous  les  cas  le  développement  ne  s'est  pas  poursuivi.  [A  rapprocher  de 
résultats  analogues  obtenus  par  secouage  d'œufs  d'Astéries  (O.  Her- 
TwiG,  A.  G.  Mathews)  et  d'Amphitrite  (H.  Fischer,  Scott,)  ou  par 
friction  d'œufs  du  Bombyx  du  Mîiricr  (Tichomiroff)]. 

L'auteur  prétend  que  l'acte  essentiel  qui  provoque  l'excitation  de 
l'œuf  vierge  de  Grenouille  dans  la  méthode  par  piqûre  de  Bataillon, 
ce  n'est  pas  la  blessure  faite  à  l'œuf  par  le  stylet,  mais  la  pression  ou 
la  secousse  supportée  par  l'œuf  de  la  part  de  l'aiguille.  Les  «  Wundhor- 
mone  ^-  que  fait  intervenir  Haberlandt  pour  expliquer  l'excitation  arti- 
ficielle ou  naturelle  de  l'œuf  peuvent  bien  ne  jouer  aucun  rôle;  l'action 
du  spermatozoïde  doit  être  de  nature  purement  chimique.  —  P.  Remv. 

Léeaillon  (A.).  —  Description  des  sillons  qui  apparaissent  normalement 
à  la  surface  des  œufs  non  fécondés  du  Crapaud  commun  et  du  Crapaud 
calamité.  —  On  doit  à  L.  l'étude  détaillée  de  la  segmentation  que  pré- 
sentent, avant  de  dégénérer,  les  œufs  non  fécondés  des  Oiseaux  et  ceux 
des  Insectes.  Cette  segmentation  rappelle  plus  ou  moins  celle  des  œufs 
fécondés;  elle  est  le  plus  souvent  rudimentaire;  mais,  chez  certains 
Insectes,  les  œufs  non  fécondés  subissent  quelquefois  un  développement 
embryonnaire  assez  avancé,  et  même  complet.  En  ce  qui  concerne  les 
œufs  des  Batraciens  qui  font  l'objet  du  présent  travail,  leur  dévelop- 
pement parthénogénétique  est  beaucoup  moins  marqué  que  chez  les 
Oiseaux.  Les  œufs  non  fécondés  pondus  ne  tardent  pas  à  présenter  tous 
ou  presque  tous  des  plis  ou  des  sillons  plus  ou  moins  profonds  qui  sont 
la  manifestation  d'une  segmentation  ébauchée;  on  observe  quelquefois 
des  mosaïques  qui  simulent  celles  des  œufs  normalement  segmentés. 
Cependant,  les  phénomènes  d'ordre  nucléaire  paraissent  faire  totalement 
défaut;  contrairement  à  ce  qui  a  lieu  chez  les  Oiseaux,  la  dégénérescence 
ici  ne  rappelle  que  vaguement  et  grossièrement  la  segmentation  normale. 
L.  attire  l'attention  sur  la  grande  ressemblance  que  présente  le  sillon- 
nement  de  l'œuf  non  fécondé  du  Crapaud  et  celui  qui  se  produit  dans 
l'œuf  artificiellement  «  activé  »  de  la  Grenouille.  Cependant,  dans  ce 
dernier,  on  a  décrit  des  phénomènes  nucléaires  (Herlant,  Brachet), 
et  il  y  aurait  donc  une  différence  réelle.  —  A.  Drzewima. 

—  121  - 


26  ANNÉE  BIOLOGIQUE 


Problèmes  généraux  de  la  sexualité 

a)  Aron   (M.)-  —  Déflnilion  el  classificalion  des  caractères  sexuels  des 
Urodèles.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  246,  1922.)  [27 

b)  —  —  Condilions  de.  formation  el  d'action  de  Vharmozone  lesticulaire 
chez  les  Urodèles.  (Ibid.,  248,  1922.)  [27 

c)  —  —  Sur  le  déterminisme  des  caractères  sexuels  secondaires.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXIV,   709,   1922.)  [27 

Athias  (M.).  —  Sur  la  sécrélion  interne  de  Vovaire.  (Arch.  Int.  de  Physio- 
logie, XVIII,  aoûl-déc.   1921,  296-.306.)  [30 

Batelli  (F.)  et  Martin  (J.).  —  La  production  du  liquide  des  vésicules  sémi- 
nales en  rapport  avec  la  sécrétion  interne  des  testicules.  (C.  R.  Soc.  de 
Biol.,    LXXXVII,    429,    1922.)  [30 

Benoit  (J.).  —  Sur  les  conditions  physiologiques  relatives  à  la  parure 
nuptiale  périodique  chez  les  Oiseaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  701, 

1922.)  [32 

Bielchen  (Ernst  Oskar).  —  Ueber  den  Einfluss  krankhafter  Zustânde  auf 
die  Entwicklung  sekundârer  Geschlechtscharaktere  bel  Vôgeln.  (Zool. 
Anz.,  LV,  167-176,  6  fig.,  1922.)  [32 

Blakeslee  (A.  F.),  Cartledge  !  J.  L.)  and  Welch  (D.  S.).  —  Sexual  dimor- 
phism  in  Conninghamella.  (Bot.  Gazette,  LXXII,  185-219,  1  fig., 
1921.)  [34 

Bond  (C  J.).  —  Sex  of  Irish  Yew  Trees.  (Nature,  16  déc.  1922,  810.)       [34 

Gley  (E.)  et  Pézard  (A.).  —  Modifications  des  glandes  génitales  accessoires 
du  cobaye  après  la  castration.  (Arch.  Inl.  de  Physiologie,  XVI,  fasc.  IV 
juillet  1921,  363-373,  6  flg.).  [31 

Guyénot  (E.)  et  Ponse  (K.)-  —  L'organe  de  Bidder  el  les  caractères  sexuels 
secondaires  du  Crapaud  [Bufo  vulgaris,  Laur.).  (G.  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVI,  7.51,  1922.)  [32 

Haberland  (L.).  —  Ueber  hormonale  Sterilisierung  weiblicher  Tierce  durch 
subcuîane  Transplantation  von  Ovarien  trachtiger  Weibchen.  (Pfliiger's 
Archiv.,   GXCIV,   235-270,    1922.)  [31 

Krediet  (G.).  —  Ovariotesles  bei  der  Ziege.  (Biol.  Gentraibl.,  XLI,  447- 
455,   1921.)  '  [33 

Lipschiitz  (A.).  —  Sur  r  hypertrophie  du  testicule  dans  la  castration  unila- 
térale. (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  60,  1922.)  [28 

Lipschiitz  (A.)  and  Ottow  (B.),  Wagner  (C)  and  Bormann  (F.).  —  On  Ihe 
hyperlrophy  of  the  inlerstiîial  cells  in  the  Testicle  of  Ihe  Guinea-Pig  under 
différent    expérimental  conditions.   (Roy.  Soc.   Proceed.,   B.   650,    132- 

142.)  [29 

a)  Lipschiitz  (A.)  et  Wagner  (Ch.).  —  Nouvelles  observations  sur  la  fonction 
endocrine  des  cellules  interstitielles  du  testicule  chez  les  Mammifères. 
(C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  306,  1922.)  [28 

—  122  - 


PROBLÈMES  GÉNÉRAUX  DE  LA  SEXUALITÉ  tl 

b)  Lipschiitz  (A.)  et  Wagner  (Ch.)-  —  Nouvelles  observalions  sur  l'Iujper- 
Irophie  des  fragments  ovariens.   (Ibid.,   1122,  1922.)  [29 

Lipschiitz  (A.),  Wagner  (Ch.)  et  Bormann  (F.)-  —  Ralenlissement  expéri- 
mental de  la  masculinisalion.  (Ibid.,  238,  1922.)  [28 

Lipschiitz  (A.),  Wagner  (Ch.)  et  Kropman  (E.).  —  Nouvelles  observalions 
sur  la  quantité  minimale  de  masse  testiculaire  suffisante  pour  une  mascu- 
linisalion complète.  (Ibid.,  LXXXVII,  122,  1922.)  [28 

Lipschiitz  (A.),  Wagner  (Ch.)  et  Tamm  (R.).  —  Sur  V hypertrophie  des 
fragments  ovariens  dans  la  castration  partielle.  (Ibid.,  LXXXVI,  240, 
1922.)  [28 

Lipschiitz  (A.)  and  Wagner  (C),  Tamm  (R.)  and  Bormann  (F.).  — 
Further  expérimental  investigations  on  the  hijpcrtrophij  of  Ihe  sexual 
glands.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  657,  83-91.)  [30 

Sand  (Knud).  —  De  r  hermaphrodisme  expérimental.  (G.  Px.  Soc.  de  Bio- 
logie,    LXXXVI,   1017-1014,  6  fig.,  1922.)  [34 

Stolte  (H.  A.).  —  Unlersuchungen  uber  experimenlell  bewirkte  Sexualilâl 
bei  Naiden.  (Biol.  Gentralbl.,  XLI,  535-557,  1921.)  [-32 


a)  Aron  (M.).  —  Définition  et  classification  des  caractères  sexuels  des  Uro- 
dèles.  —  Par  ordre  d'apparition,  on  peut  distinguer  chez  le  triton  mâle 
des  caractères  primitifs  (glande  génitale),  primaire  (ébauche  de  la  crête 
dorsale,  canal  de  Wolff  évolué)  et  secondaires  qui  sont  ici  périodiques, 
constituent  la  parure  nuptiale  et  sont  conditionnés  par  le  développe- 
ment dans  le  testicule  d'un  nouveau  tissu  endocrinien  différant  par  son 
mode  de  formation  de  celui  qui  apparaît  lors  de  la  différenciation  des 
caractères  sexuels  primaires.  Parmi  ces  caractères  sexuels  secondaires, 
les  uns  ne  sont  que  la  conséquence  du  développement  de  caractères 
primaires  (développement  de  la  crête,  prolifération  et  sécrétion  dans  le 
canal  déférent),  d'autres  tiennent  à  des  modifications  d'éléments  soma- 
tiques  sous  l'influence  de  l'iiarmozone  testiculaire,  d'autres  enfin  sont 
les  caractères  du  comportement  psychosexuel.  A.  indique  l'homologie 
entre  la  classification  qu'il  propose  et  celle  qui  a  été  faite  par  Ancel 
et  BouiN  pour  les  Mammifères.  —  H.  Cardot. 

b)  Aron  (M.).  —  Conditions  de  formation  et  d^ action  de  V harmozone  testi- 
culaire chez  les  Urodèles.  —  Des  constatations  faites  sur  Triton  cristatus, 
on  peut  conclure  que  l'intensité  des  manifestations  du  rut  dépend  de  la 
quantité  d'harmozone  déversée  dans  l'organisme  et  de  la  continuité  de 
la  sécrétion  de  la  substance  active.  En  outre,  les  divers  caractères  sexuels 
sont  inégalement  sensibles  à  l'action  de  l'harmozone,  les  uns  nécessitant 
de  faibles  quantités  d'harmozone  (épithélium  déférentiel,  pigment),  les 
autres  une  production  intense  et  continue  d'harmozone  (crête,  turges- 
cence du  cloaque,  certains  caractères  du  comportement).  Enfin,  la  loi 
du  tout  ou  rien  ne  paraît  pas  s'appliquer  aux  Urodèles.  —  H.  Cardot. 

c)  Aron  (M.). —  Sur  le  déterminisme  des  caractères  sexuels  secondaires. 
—  A.  soutient  que  le  tissu  glandulaire  périodique  du  testicule  tient  sous 

-  123  — 


-28  ANNÉli  BIOLOGIQUE 

sa  dépendance  le  développement  de  la  parure  nuptiale  du  triton.  Ses 
recherches  ont  porté  sur  Triton  crislalus.  D'observations  faites  sur  T. 
alpestris,  Champy  a  tiré  des  conclusions  contraires  à  cette  thèse.  Après 
avoir  rappelé  que  chez  T.  crislalus,  la  concomitance  entre  la  présence 
du  tissu  glandulaire  et  l'existence  de  la  parure  ne  peut  être  niée,  A. 
répond  aux  objections  qui  lui  ont  été  faites  par  Champy.  Il  indique  à  ce 
propos  que  la  parure  nuptiale  du  triton  n'est  sensible  ni  aux  trauma- 
tismes,  ni  à  la  captivité;  le  jeiîne,  au  contraire,  provoque,  en  même  temps 
que  la  régression  de  la  parure,  l'inhibition  de  la  genèse  du  tissu  glandu- 
laire et  ensuite  la  dégénérescence  graisseuse  du  testicule.  —  H.  Gardot. 

Lipschutz  (A.).  — ■  Sur  V hypertrophie  du  testicule  dans  la  castration 
unilatérale.  —  Les  observations  rapportées  ont  pour  but  de  montrer 
que,  dans  la  castration  unilatérale  du  cobaye  et  du  lapin,  la  conception 
d'une  hypertrophie  compensatrice  endocrine  du  tissu  germinatif  du 
testicule  n'est  pas  justifiée  et  qu'il  n'y  a  même  jamais  aucune  hyper- 
trophie de  ce  tissu  dans  le  testicule.  —  H.  Gardot. 

Lipschutz  (A.),  Wagner  (Ch.)  et  Kropman  (E.).  —  Nouvelles  observa- 
tions sur  la  quantité  minimale  de  masse  testiculaire  suffisante  pour  une 
masculinisation  complète.  —  La  masculinisation  normale  obtenue  avec 
un  très  petit  fragment  testiculaire  peut-elle  être  rapportée  au  fait  que, 
dans  un  tel  fragment,  la  quantité  d'hormones  produite  serait  plus  grande 
que  ne  l'indique  le  volume  de  ce  fragment,  et  ceci  par  suite  d'une  hyper- 
trophie des  cellules  interstitielles?  L.,  W.  et  K.  pensent  qu'il  n'en  est 
rien,  car  si  cette  hypertrophie  est  fréquente,  il  peut  aussi  y  avoir  masculi- 
nisation sans  qu'elle  ne  se  soit  manifestée.  A  la  lumière  de  leurs  nouvelles 
expériences  sur  le  cobaye  et  la  souris,  ils  examinent  une  autre  objection, 
celle  suivant  laquelle  des  fragments  testiculaires  minimes  auraient  été 
capables  d'accomplir  une  masculinisation  complète  grâce  à  un  volume 
potentiel  plus  grand  que  le  volume  actuel;  ils  montrent  que  cette  objec- 
tion n'est  pas  justifiée.  —  H.  Gardot. 

Lipschutz  (A.),  Wagner  (Ch.)  et  Bormann  (F.).  —  Ralentissement 
expérimental  de  la  masculinisation.  —  Les  auteurs  ont  fait  l'étude  histo- 
logique  des  cellules  interstitielles  et  de  la  spermatogenèse  chez  le  lapin 
ayant  subi  des  incisions  du  testicule  et  présentant  par  suite  un  ralen- 
tissement de  la  masculinisation.  —  H.  Gardot. 

Lipschutz  (A.),  Wagner  (Ch.)  et  Tamm  (R.).  —  Sur  Vhypertrophie  des 
fragments  ovariens  dans  la  castration  partielle.  —  Quand  on  laisse  dans 
l'organisme  un  fragment  testiculaire  ou  un  fragment  ovarien,  après 
ablation  du  reste  de  l'organe  correspondant,  on  constate  l'hypertrophie 
du  fragment  ovarien,  par  le  fait  qu'un  plus  grand  nombre  d'ovules 
entrent  en  développement  folliculaire;  au  contraire,  le  fragment  testi- 
culaire ne  s'hypertrophie  pas.  —  H.  Gardot. 

a)  Lipschutz  (A.)  et  Wagner  (Ch.).  —  Nouvelles  observations  sur  la  fonc- 
tion endocrine  des  cellules  interstitielles  du  testicule  chez  les  Mammifères. 
■ —  Les  observations  de  L.  et  W.  montrent  qu'un  eunuchoïdisme  soma- 
tique  est  possible  en  présence  d'une  spermatogenèse  complète,  mais 
avec  modification  des  cellules  interstitielles.  Des  cellules  interstitielles 
bien  développées  constituent  une  condition  nécessaire  pour  la  fonction 

—  Uii  — 


PROBLÈMES  GÉNÉRAUX  DE   LA  SEXUALITÉ  29 

endocrine  du  testicule  chez  les  Mammifères;  mais  l'intervention  d'une 
autre  glande  endocrine  dans  la  masculinisation  n'est  pas  éliminée.  — 
H.   Cardot. 

b)  Lipschiitz  (D.)  et  Wagner  (Ch.)-  —  Nouvelles  observations  sur  Vhijper- 
îrophie  des  fragments  ovariens.  —  Les  auteurs  ont  poursuivi  l'étude  de 
la  castration  partielle  et  ils  montrent  que  l'hypertrophie  d'un  fragment 
ovarien  n'est  pas  due  à  une  prolifération  d'ovules,  mais  au  nombre 
relativement  plus  grand  d'ovules  entrant  en  développement  folliculaire. 
Ainsi,  2  minimes  fragments  d'ovule  laissés  dans  l'organisme  et  s'hyper- 
trophiant  notablement,  ont  subi  le  développement  folliculaire  de  la 
plupart  de  leurs  ovules.  Il  en  est  résulté  la  formation  du  tissu  inters- 
titiel caractéristique  de  l'ovaire  de  la  lapine.  Le  développement  normal 
de  l'utérus  témoignait  que  la  fonction  endocrine  avait  été  remplie. 
Donc  le  taux  quantitatif  de  la  sécrétion  interne  de  l'ovaire  ne  dépend 
pas  du  nombre  d'ovules,  mais  du  nombre  de  ceux  qui  entrent  en  déve- 
loppement folliculaire  et  des  cellules  qui  en  dérivent  et  peuvent  confluer 
pour  former  un  tissu  interstitiel.  Certains  auteurs  ont  nié  le  rôle  de  la 
glande  interstitielle  comme  organe  de  sécrétion  interne  en  raison  de 
l'absence,  chez  beaucoup  d'espèces,  d'un  tissu  de  cellules  épithélioides. 
Mais  il  faut,  en  réalité,  considérer  comme  tissu  interstitiel  épithélioide 
l'ensemble  des  cellules  dérivant  du  développement  folliculaire,  même 
s'il  n'y  a  pas  confluence  de  ces  cellules  pour  former  un  parenchyme 
interstitiel.  —  H.  Cardot. 

Lipschutz,  Ottow,  Wagner  et  Bormann.  —  Sur  V hypertrophie  des 
cellules  interstitielles  dans  le  testicule  du  cobaye  sous  différentes  conditions 
expérimentales.  —  Les  expériences  de  castration  partielle  font  voir  dans 
de  petits  fragments  testiculaires  une  hypertrophie  énorme  du  tissu 
interstitiel,  les  cellules  interstitielles  ayant  beaucoup  augmenté  en 
nombre  et  en  dimension.  Cette  hypertrophie  n'est  pas  d'ordre  compen- 
sateur comme  le  montrent  les  faits  expérimentaux  suivants  : 

A.  L'hypertrophie  de  cellules  interstitielles  ne  se  présente  pas  dans 
tous  les  cas  de  castration  partielle,  et  de  très  petits  fragments  testicu- 
laires avec  un  nombre  relatif  peu  accru,  donc  avec  un  nombre  absolu 
très  diminué,  de  cellules  interstitielles,  peut  suffire  à  une  masculinisation 
normale. 

B.  En  comparant  des  fragments  testiculaires  approvisionnés  en  sang 
de  façons  diverses  (fragments  du  pôle  supérieur  et  du  pôle  inférieur  du 
testicule),  on  constate  que  la  tendance  à  l'hypertrophie  des  cellules 
interstitielles  est  beaucoup  plus  prononcée  chez  le  fragment  qui  semble 
le  mieux  pourvu  de  sang. 

C.  Une  hypertrophie  énorme  de  ces  cellules  peut  se  produire  dans 
un  fragment  testiculaire  supérieur,  même  quand  l'autre  testicule  reste 
présent  dans  le  corps. 

D.  Une  hypertrophie  marquée  des  cellules  en  question  peut  se  pro- 
duire quand  nous  transformons  les  deux  testicules  en  fragments  supé- 
rieurs, en  sectionnant  le  testicule  près  du  pôle  inférieur  et  en  n'enlevant 
ainsi  qu'une  très  petite  quantité  de  masse  testiculaire. 

Dans  ces  conditions,  il  semble  clair  que  l'hypertrophie  des  cellules 
interstitielles,  telle  qu'elle  est  observée  sous  diverses  conditions  expéri- 
mentales,'n'a  rien  à  faire  avec  la  fonction  sécrétoire  interne  du  testicule 

—  12.".  — 


30  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

dans  ses  rapports  avec  l'organisme  dans  son  ensemble.  Cette  hyper- 
trophie est  causée  par  des  conditions  locales  et  n'est  pas  amenée  comme 
réponse  à  des  besoins  compensatoires  généraux.  — ■  H.  de  Varigny. 

Lipschutz  (A.),  Wagner  (C),  Tamm  (R.)  et  Bormann  (F.).  —  Nouvelles 
recherches  expérimentales  sur  Vhyperlrophie  des  glandes  sexuelles.  — ■  Ces 
recherches  confirment  expérimentalement  le  fait  qu'après  ablation 
d'un  des  testicules  ou  des  ovaires,  l'autre  s'hypertrophie  considérable- 
ment. Le  poids  de  la  glande  peut  ainsi  doubler.  Les  expériences  montrent 
aussi  que  de  petits  fragments  d'ovaire  restant  dans  le  corps  après  abla- 
tion de  totalité  de  l'un  et  de  partie  de  l'autre  peuvent  s'hypertrophier 
et  atteindre  le  poids  d'un  ovaire  entier.  Il  n'en  va  pas  de  même  pour  le 
testicule  en  ce  qui  concerne  ce  dernier  point.  Les  fragments  restant 
après  ablation  de  tout  un  testicule  et  de  partie  de  l'autre  ne  s'hyper- 
trophient  pas.  On  pourrait  attribuer  ceci  à  une  dégénérescence  des 
tubules  séminifères,  mais  il  n'en  est  rien,  car  :  !<>  même  lorsqu'il  est 
comparé  à  un  testicule  entier  chez  lequel  la  dégénérescence  complète 
des  tubules  a  été  déterminée  expérimentalement,  le  fragment  testi- 
culaire  est  encore  relativement  très  petit;  2°  même  quand  les  tubules 
sont,  pour  la  plupart,  du  diamètre  normal,  le  fragment  testiculaire  ne 
représente  qu'un  faible  pourcentage  de  la  masse  testiculaire  normale. 

Comme  de  très  petits  fragments  de  testicule  sufTisent  à  assurer  le 
développement  des  caractères  sexuels  dépendant  de  la  sécrétion  interne 
du  testicule,  il  suit  que  l'hypertrophie  de  la  partie  séminifère  du  tes- 
ticule après  castration  unilatérale  n'est  pas  de  l'ordre  d'une  compen- 
sation. La  différence  entre  le  comportement  d'un  fragment  d'ovaire 
et  d'un  fragment  de  testicule  semble  due  au  fait  que  chez  le  premier 
les  follicules  primordiaux  représentent  la  source  de  l'hypertrophie,  alors 
que  chez  le  second  les  tubules  isolés  ne  peuvent  atteindre  que  le  même 
summum  que  ceux  du  testicule  normal. 

La  différence  de  comportement  entre  le  testicule  entier  et  un  frag- 
ment de  testicule  peut  s'expliquer  par  deux  hypothèses,  —  dont  il  reste 
à  fournir  la  démonstration  expérimentale,  —  à  savoir,  d'abord  que  la 
lésion  des  tubes  séminifères,  quand  un  fragment  testiculaire  est  pro- 
duit, provoque  une  perte  du  pouvoir  d'hypertrophie,  bien  que  la  sper- 
matogénie  complète  reste  possible;  en  second  lieu,  que  la  prétendue 
hypertrophie  du  testicule  n'est  qu'apparente,  le  testicule  restant  attei- 
gnant plus  vite  le  summum.  ^  II.  de  Varigny. 

Athias  (M.).  — Sur  la  sécrélion  interne  de  V ovaire.  —  Le  tissu  lutéinique 
n'est  pas  le  seul  à  avoir  une  action  endocrine  dans  le  parenchyme  ova- 
rien. Aucun  des  phénomènes  de  la  vie  sexuelle  qu'on  a  cru  être  condi- 
tionnés par  lui  ne  paraît  se  trouver  exclusivement  sous  sa  dépendance, 
car  tous  peuvent  se  manifester  sans  qu'il  soit  présent.  Le  problème  de 
la  localisation  des  fonctions  endocrines  de  l'ovaire  est  extrêmement  com- 
plexe et  difficile  à  résoudre,  il  semble  cependant  que  la  sécrétion  interne 
de  la  glande  génitale  est  le  produit  du  fonctionnement  de  l'ensemble 
des  formations  qui,  d'une  façon  permanente  ou  temporaire,  prennent 
part  à  sa  constitution.  —  Paul  Boyer. 

Batelli  (F.)  et  Martin  (J.).  —  La  production  du  liquide  des  vésicules 
séminales  en  rapport  avec  la  sécrélion  interne  des  testicules.  —  Par  l'obser- 
vation des  quantités  de  liquide  vésiculaire  produites  en  un  temps  donné, 

-  126  — 


PROBLÈMES    GÉNÉKAUX    DE    LV   SEXUALITÉ  31 

on  peut  suivre  les  modifications  de  l'activité  hormonique  des  testicules; 
on  peut  obtenir  l'éjaculation  complète  par  la  méttiode  de  Batelli 
consistant  à  soumettre  l'animal  au  passage  d'un  courant  alternatif 
apjjroprié  et  étudier  ainsi  chez  le  cobaye  l'influence  de  divers  facteurs. 
La  quantité  de  liquide  vésiculaire,  constante  pendant  l'hiver,  présente 
une  brusque  augmentation  au  printemps,  puis  diminue  ensuite  jus- 
qu'au mois  de  juin;  en  dehors  de  cette  influence  saisonnière,  cette 
sécrétion  ne  paraît  d'ailleurs  pas  influencée  par  la  température  exté- 
rieure. La  quantité  de  liquide  vésiculaire  diminue  par  des  éjaculations 
trop  fréquentes.  La  sécrétion  cesse  presque  complètement  15  à  20  jours 
après  la  castration;  elle  diminue  graduellement  par  ligature  des  canaux 
déférents  chez  l'animal  à  sécrétion  vésiculaire  normale;  chez  l'animal 
dont  la  sécrétion  vésiculaire  a  cessé  depuis  un  mois,  la  ligature  bilatérale 
provoque  un  réveil  passager  de  la  sécrétion.  L'injection  hypodermique 
d'extraits  testiculaires  au  cobaye  châtré  est  restée  sans  effet  pour  la 
production  de  liquide  vésiculaire.  —  H.  Gardot. 

Gley  (E.)  et  Pézard  (A.).  —  Modifications  des  glandes  génitales  acces- 
soires du  cobaye  après  la  castration.  —  La  castration  chez  le  cobaye 
jeune  provoque  un  arrêt  de  croissance  des  glandes  vésiculaires,  au  lieu 
d'être  plus  ou  moins  remplies  et  distendues  par  leur  contenu  semi- 
pâteux,  les  glandes  vésiculaires  sont  réduites  à  l'état  de  petits  tubes 
très  fins,  complètement  ou  à  peu  près  vides,  la  prostate  est  également 
très  réduite,  ses  acini  sont  tout  à  fait  aplatis,  la  structure  histologique 
des  tuniques  externe  et  moyenne  des  glandes  vésiculaires  n'est  pas 
modifiée,  mais  il  y  a  une  réduction  considérable  du  tissu  contractile, 
et,  de  plus,  la  castration  empêche  la  différenciation  fonctionnelle  de 
l'épithélium  interne  où  ne  s'établissent  pas  les  phénomènes  histolo- 
giques  que  l'on  constate  chez  les  mâles  normaux.  Il  en  résulte  une  trans- 
formation profonde  du  contenu  vésiculaire,  l'excitation  du  nerf  vési- 
culaire qui  conserve  son  excitabilité  provoque  les  contractions  habituelles 
des  glandes  vésiculaires  qui  sont  cependant  moins  fortes  que  celles  des 
glandes  normales,  et  ces  contractions  sont  suivies  de  l'émission  d'un 
liquide  claii',  hyalin,  qui  ne  peut  plus  se  coaguler  sous  l'influence  du 
ferment  prostatique;  la  prostate  ne  contient  plus  qu'une  minime  quan- 
tité de  ferment  actif;  il  en  résulte  donc  que  après  castration  les  liquides 
des  glandes  génitales  accessoires  ne  peuvent  plus  remphr  leur  office. 

Paul    BOYER. 

Haberland  (L.).  —  Sur  ta  stérilisation  hormonale  de  femelles  par  la 
transplantation  sous-cutanée  d'ovaires  de  femelles  en  étal  de  gestation.  — 
H.  s'est  demandé  s'il  n'était  pas  possible  par  des  transplantations  sous- 
cutanées  d'ovaires  de  femelles  en  gestation  de  déterminer  chez  des 
femelles  normales,  d'une  part,  à  cause  de  l'implantation  de  corps  jaunes, 
d'autre  part,  par  la  prolifération  des  tissus  interstitiels,  une  inhibition 
de  croissance  des  foUicules,  suffisante  pour  entraîner  une  stérilisation 
temporaire  des  femelles  en  question.  Les  recherches  ont  été  faites  sur 
des  lapins  et  des  cobayes.  Chez  les  premiers,  dans  cinq  cas  sur  huit,  le 
résultat  a  été  positif,  aucune  conception  n'ayant  eu  lieu  après  la  trans- 
plantation sous-cutanée  d'ovaire.  Avec  les  cobayes,  les  résultats  ont  été 
analogues.  L'examen  microscopique  de  l'ovaire  transplanté,  fait  de  1  à 
10  mois  après  l'opération,  montre  avant  tout  que  le  tissu  interstitiel 
est  conservé  et  représente  la  plus  grande  partie  de  l'organe.  Si  l'on 

—  127  — 


32  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

compare  les  résultats  obtenus  sur  les  lapins  à  ceux  observés  sur  les 
cobayes,  on  a  l'impression  qu'il  est  plus  facile  de  réaliser  par  le  procédé 
décrit  une  stérilisation  de  longue  durée  chez  les  premiers  que  chez  les 
seconds.  —  H.  Cardot. 

Bielchen  (Ernst  Oskar).  —  Sur  V influence  (Télals  maladifs  sur  le  déve- 
loppement des  caractères  sexuels  secondaires  chez  les  Oiseaux.  — •  Un  état 
maladif  causé  par  l'inanition,  ou  diverses  maladies  infectieuses,  tuber- 
culose par  exemple,  peut,  on  le  sait,  causer  une  régression  des  caractères 
sexuels  secondaires  chez  les  Vertébrés;  l'auteur  arrive  à  des  résultats 
analogues  en  provoquant  artificiellement  une  anémie  à  des  Coqs  (il 
leur  injecte  pour  cela,  à  plusieurs  reprises,  de  la  phénylhydrazine,  qui 
donne  une  combinaison  stable  avec  l'hémoglobine  des  hématies  et, 
par  conséquent,  enlève  à  un  grand  nombre  de  celles-ci  toute  fonction 
dans  les  échanges  respiratoires).  Les  animaux  qui  ont  subi  ce  traite- 
ment présentent,  au  bout  de  quelques  semaines,  une  crête  et  des  bar- 
billons exsangues  beaucoup  moins  volumineux,  des  testicules  très  nette 
ment  plus  petits  que  ceux  des  témoins;  la  régression  des  caractères- 
sexuels  secondaires  est  d'autant  plus  grande  que  l'anémie  est  plus 
accentuée.  L'état  maladif  agit-il  directement  ou  indirectement  sur  les 
caractères  sexuels?  L'auteur  l'ignore.  —  P.  Remy. 

Benoit  (J.).  —  Sur  les  conditions  physiologiques  relatives  à  la  parure 
nuptiale  périodique  chez  les  oiseaux.  —  Deux  espèces  exotiques,  Pyro- 
melana  franciscana  et  Hypochera  chalybeala  ont  été  examinées  à  ce 
point  de  vue.  Il  existe  chez  elles  une  corrélation  étroite  entre  l'état 
de  la  glande  interstitielle  testiculaire  et  l'état  de  la  parure  nuptiale; 
tandis  qu'aucune  corrélation  n'apparaît  vis-à-vis  de  la  glande  séminale 
intratubulaire.  —  H.  Cardot. 

Guyénot  (E.)  et  Pense  (K.).  — -  L'organe  de  Bidder  et  les  caractères 
sexuels  secondaires  du  Crapaud  [Bufo  vulgaris  Laur).  — -  Les  résultats 
obtenus  par  G.  et  P.  sont  tout  à  fait  contraires  à  ceux  de  Harms;  ils 
observent  que  les  caractères  sexuels  secondaires  du  Crapaud  sont  sous 
la  dépendance  du  testicule  et  non  de  l'organe  de  Bidder.  D'après  eux, 
celui-ci  n'aurait  aucune  valeur  fonctionnelle;  ce  serait  un  organe  rudi- 
mentaire,  sorte  de  progonade  arrêtée  dans  son  développement.  Organe 
de  Bidder  et  glande  génitale  de  l'adulte  pourraient  être  comparés  respec- 
tivement, au  point  de  vue  ontogénique,  au  pronéphros  et  au  mésoné- 
phros  des  Batraciens.  —  H.  Cardot. 

StoUte  (H.  A.).  —  Déterminisme  expérimental  de  la  sexualité  chez  les 
Nais.  —  Comme  l'avaient  soutenu  Semper  (1877)  et  Vejdovsky  (1889), 
l'apparition  des  formes  sexuées  chez  les  Oligochètes  aquatiques  scissi- 
pares  est  déterminée  par  des  facteurs  externes.  S.  a  reconnu  que  les 
facteurs  externes  prépondérants  sont  :  la  température,  la  richesse  nutri- 
tive du  milieu,  l'acidité  de  ce  milieu.  Le  premier  de  ces  facteurs,  la 
température,  exerce  une  action  indirecte  en  accélérant  les  échanges. 
L'effet  des  deux  autres  est  direct  et  l'on  peut  dire  qu'ils  conditionnent 
la  reproduction  sexuée;  c'est  une  valeur  optima  de  l'acidité  du  milieu 
qui  joue  le  rôle  déterminant.  A  d'autres  facteurs  secondaires  :  âge  des 
cultures  de  Nais,  densité  de  ces  cultures,  âge  des  cultures  bactériennes 
qui  leur  servent  de  nourriture,  seraient  dues  les  variations  du  nombre 

—  128  — 


PROBLÈMES    GÉNÉRAUX    DE    LA    SEXUALITÉ  33 

des  individus  sexués.  De  toutes  manières,  l'apparition  de  la  sexualité 
ne  dépend  nullement  de  conditions  de  vie  défavorables.  Ce  résultat 
et  ceuxïelatifs  aux  relations  des  deux  reproductions,  sexuée  et  asexuée, 
ne  font  que  confirmer  des  faits  déjà  connus.  —  S.  montre,  en  outre,  que 
les  données  de  ses  recherches  expérimentales  expliquent  les  observa- 
tions recueillies  par  la  faunistique  :  la  plupart  des  espèces  de  Nais 
donnent  des  formes  sexuées  au  printemps  et  à  l'automne,  époques  où 
l'acidité  des  eaux  est  le  plus  élevée.  Si  Slylaria  lacustris  paraît  échapper 
à  cette  règle,  c'est  que  cette  espèce  vit  dans  les  eaux  de  surface,  parmi 
les  Lemna,  où  l'acidité  est  plus  grande  qu'ailleurs.  On  peut  ainsi  recueillir 
des  individus  sexués  en  surface  tandis  que  les  individus  recueillis  dans 
les  eaux  profondes  sont  tous  asexués  (Schuster,  1915).  Ainsi  s'expli- 
quent également  les  rares  apparitions  de  sexualité  chez  les  Dero  et 
Pristina,  habitants  de  la  vase  du  fond,  où  se  trouvent  rarement  réunies 
les  deux  conditions  déterminantes  de  la  sexualité  des  Naïdes  :  abon- 
dance de  nourriture  et  forte  acidité  du  milieu.  —  L.  Dehorne. 

Krediet  (I.).  —  U ovarioleslis  de  la  chèvre.  — -  Dans  la  plupart  des  cas 
d'hermaphrodisme  signalés  chez  la  chèvre,  les  caractères  sexuels  secon- 
daires ne  sont  nullement  affectés,  l'hermaphrodisme  se  limite  stricte- 
ment aux  glandes  génitales  :  c'est  un  pseudohermaphrodisme.  La  chèvre 
pseudohermaphrodite  a  tout  de  la  femelle  :  appareil  génital  complet, 
mamelles  développées,  etc.,  mais  une  glande  testiculaire  est  adjointe, 
à  la  gJande  ovarienne  (avec  vasa  deferenlia  et  épididyme)  :  c'est  l'ova- 
riotestis.  On  a  cru  que  l'ovariotestis  se  formait  au  dépens  de  l'ovaire; 
au  cours  de  son  développement,  la  partie  centrale  devenant  testiculaire, 
la  zone  périphérique  conservant  le  caractère  d'ovaire,  mais  d'ovaire 
stérile.  Les  ovariotestes  examinés  par  K.  présentent  une  structure  qui 
diffère  de  ce  schéma  :  les  éléments  cf  et  Ç,  mélangés  les  uns  aux  autres, 
montrent  qu'il  s'agit  moins  d'un  arrêt  de  développement  de  l'ovaire 
avec  substitution  de  caractères  masculins  dans  l'ébauche  de  la  glande 
que  d'une  glande  bisexuelle  primitive.  L'ovariotestis  est  donc  une 
glande  hermaphrodite  dès  l'origine.  Ses  deux  éléments  caractéristiques, 
spermatogonie,  ovogonie,  sont  mutuellement  gênés  dans  leur  évolution 
par  les  hormones  qui  leur  correspondent.  Cependant,  il  y  a  sans  doute 
dans  l'ontogénie  des  périodes  où  l'activité  de  l'une  des  hormones  décroît 
assez  pour  permettre  une  poussée  évolutive  des  éléments  de  l'autre  sexe 
restés  à  l'état  latent.  On  aura  ainsi  un  hermaphrodite  cf  ou  un  herma- 
phrodite Ç.  L'animal  a  le  sexe  cf  ou  le  sexe  Ç  par  l'appareil  génital 
et  les  caractères  sexuels  secondaires,  mais  la  glande  est  hermaphrodite, 
et  nécessairement  stérile.  Cette  question  d'hormones,  dont  l'effet  est 
de  limiter  l'évolution  des  éléments  germinaux  de  sexe  opposé,  amène 
K.  à  celle  de  l'hormone  morphogène  dans  le  cas  du  «  Freemartin  ».  La 
structure  des  glandes  génitales  de  cette  femelle  stérile  et  à  caractères 
de  mâle  châtré  l'oblige  à  rejeter  l'explication  proposée  par  Lillie. 
Ce  ne  sont  nullement  les  hormones  du  jumeau  cT  qui,  passant  par  les 
anastomoses  vasculaires  de  chorion  commun  chez  le  jumeau  9,  impri- 
ment à  celui-ci  des  caractères  de  mâle  châtré  et  arrêtent  ses  ovaires 
dans  leur  développement;  les  préparations  microscopiques  montrent 
que  dans  le  rele  ovarii  il  y  a  eu  des  ébauches  testiculaires,  mais  que 
celles-ci  n'ont  pas  abouti  à  constituer  des  canalicules  séminifères  fonc- 
tionnels ni  un  reie  leslis.  Si  l'ébauche  génitale  n'avait  été^  bisexuée  à 
l'origine,    comment   pourrait-on   concevoir   que    des   canalicules   sémi- 

—  129  — 

ANN.    BIOL.   —  T.    I    (1922-1923)  9 


34  .     ANNÉE  BIOLOGIQUE 

nifères  se  fussent  développés  sous  la  seule  influence  d'hormones  cf  ? 
Le  fait  que  ces  ébauches  n'ont  pas  évolué  davantage  démontre,  une 
fois  de  plus,  que  la  glande  génitale  normale  du  mammifère  ne  peut  être 
que  monosexuée.  —  L.  Dehorne. 

Sand  (Knud).  —  De  V hermaphrodisme  expérimental.  —  Dans  cet 
exposé,  S.  envisage  le  cas  où  il  a  été  possible  d'agir  sur  un  même  individu 
par  des  influences  hormoniques  combinées,  à  la  fois  mâles  et  femelles. 
Ceci  peut  être  réalisé  en  faisant  simultanément  sur  le  même  individu 
jeune  et  châtré  des  implantations  de  testicule  et  d'ovaire.  Le  cobaye 
mâle  ainsi  opéré  réalise  un  cas  très  net  d'hermaphrodisme  expérimental, 
tant  au  point  de  vue  du  développement  des  glandes  vésiculaires  et  des 
glandes  mammaires  qu'au  point  de  vue  psychosexuel.  On  peut  aussi 
arriver  au  même  résultat  en  partant  de  mâles  même  pubères,  en  pra- 
tiquant une  transplantation  intratesticulaire  d'ovaire.  En  analysant 
les  résultats  obtenus  par  cette  méthode,  on  constate  que,  dans  les  cas 
positifs  d'hermaphrodisme,  les  ovaires  sont  toujours  plus  ou  moins 
bien  conservés;  dans  les  cas  négatifs,  ils  n'ont  laissé  généralement  qu'une 
cicatrice  fibreuse;  cependant,  on  a  parfois  observé  dans  ces  derniers 
cas  des  ovaires  greffés  bien  développés;  il  faut  donc  en  conclure  qu'il 
n'y  a  pas  toujours  corrélation  entre  la  condition  anatomique  et  la 
résultante  physiologique.  —  H.  Cardot. 

Blakeslee  (A.  F.),  Cartiedge  (I.  L.)  et  Welcfa  (D.  S.).  —  Dimorphisme 
sexuel  chez  Cunninghamella.  —  Chez  les  Mucor  les  termes  d'homothalle 
et  d'hétérothalle  doivent  être  employés  pour  désigner  les  gamétophytes, 
et  ceux  d'homophytes  et  d'hétérophytes  pour  désigner  les  sporophytes. 
Chez  les  plantes  supérieures  qui  sont  connues  comme  dioîques,  il  n'est 
pas  rare  de  trouver  des  formes  intermédiaires,  partiellement  herma- 
phrodites; on  a  de  même  signalé  des  formes  hétérothalliques  de  Rhi- 
zopiis  qui  se  comportent  comme  homothalliques.  Burger,  étudiant 
le  Cunninghamella,  soutient  que  le  dimorphisme  sexuel  n'existe  pas  dans 
ce  genre;  les  auteurs  ont  entrepris  la  critique  des  observations  de  Burger 
et  ont  procédé  à  de  nombreuses  expériences  en  prenant  comme  exemple 
C.  elegans,  C.  A.  (espèce  indéterminée,  C.  echinulala,  et  C.  berlholleliae. 
Il  ressort  nettement  de  ces  essais  que  le  Cunninghamella  présente  le 
dimorphisme  sexuel;  aucune  des  races  données  par  les  différentes 
espèces  n'a  donné  de  réactions  sexuelles  intermédiaires.  —  R.  Souèges. 

Bond  (C.  J.).  —  Sexe  des  Ifs  d'Irlande.  —  L'If  d'Irlande  est  le  Taxus 
fasligialus.  Or,  tous  les  arbres  rencontrés  (Leicester  et  environs)  sont 
femelles.  Pas  un  n'est  mâle.  Existe-t-il  un  pied  If  d'Irlande  mâle?  La 
tradition  est  que  tous  les  Ifs  d'Irlande  poussant  actuellement  en  Angle- 
terre viennent  de  boutures  du  mutant  Irlandais  qui  se  montra  il  y  a 
plus  d'un  siècle  dans  le  comté  de  Fermanagho.  B.  aimerait  savoir  si 
quelque  corrélation  existait  originellement  entre  le  port  droit  et  le 
sexe  féminin  chez  le  mutant  Irlandais;  et  si  l'on  trouvait  quelque  fasli- 
giala  mâle,  il  voudrait  faire  féconder  un  pied  femelle  par  ce  pied  mâle. 
—  H.  DE  Varigny. 


—  130  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE  —  RÉGÉNÉRATION  —  GREFFE  35 


Reproduction  asexuée.  —  Régénération.  —  Greffe 


Cayley  (D.  M.)-  —  Some  observations  on  îhe  Life-hislory  of  Neclria  galli- 
gena  Bres.  (Ann.  of  Bot.,  XXXV,  79-92,  1921.)  [35 

Coulter  (J.  M.)  and  Land  (W.  J.  G.).  —  A  homosporous  american  Lepi- 
dostrobus.  (Bot.  Gazette,  LXXII,  106-108,  1921,)  [35 

Oiroud  (A.).  —  Observations  sur  la  cicatrisation  épilliéliale  et  musculaire. 
(Arch.  Anat.  microsc,  XVIII,  fasc.  1,  55-84,  13  fig.  1921.)  [35 

Grâper.  —  Exlremitâtenlransplantalionen  an  Anurenlârven.  (Verhandl. 
Anat.  Ges.,  31.  Vers.,  Ergânzungsheft  z.  55.  Bd.  Anat.  Anz.,  12-21, 
5  fig.)  [36 

Weber  (A.).  —  Greffes  embryonnaires  chez  les  Batraciens.  (Assoc.  fr.  av. 
Se,  45e  session,  Rouen,  679-682,  1921.)  [36 


Cayley  (D.  M.).  —  Quelques  observations  sur  le  développement  du 
Nectria  galligena  Bres.  —  Le  Nectria  galligena  se  reproduit  par  des 
conidies  de  deux  formes,  par  des  spores  nées  dans  des  pycnides,  par  des 
spores  bicellulaires  multinucléées,  enfin  par  des  ascospores.  Le  péri* 
thèce  débute  par  la  formation,  dans  les  hyphes  végétrtifs  d'un  sporo- 
dochium,  de  pelotons  répondant  à  autant  d'ascogones;  ceux-ci  dégé- 
nèrent; les  hyphes  ascogènes  dérivent  non  des  ascogones,  mais  de  cel- 
lules situées  à  la  base  du  périthèce;  les  asques  renferment  huit  spores 
bicellulaires.  —  F.  Moreau. 

Coulter  (J.  M.)  et  Land  (  W.  I.  G.).  —  Un  Lepidostrobus  américain 
isosporé.  —  La  plupart  des  cônes  de  Lepidostrobus  sont  hétérosporés, 
les  mégasporanges  étant  à  la  base,  les  microsporanges  au  sommet  du 
cône.  Les  auteurs  décrivent  un.  cône  trouvé  dans  le  houiller  de  Waren- 
Country  (lowa),  bien  conservé,  offrant,  tant  dans  les  sporanges  du 
sommet  que  dans  ceux  de  la  base  des  spores  de  mêmes  dimensions,  de 
27  ^  de  diamètre.  Ce  Lepidostrobus  est  donc  nettement  isosporé.  La 
présence  de  formes  isosporées  et  hétérosporées  dans  ce  groupe  aujour- 
d'hui disparu  permet  d'expliquer  plus  facilement  l'origine  des  formes 
isosporées  et  hétérosporées  des  Lycopodiales  actuelles.  —  R.  Souèges. 

Giroud  (A.).  —  Observations  sur  la  cicatrisation  épilhéliale  et  muscu- 
laire. —  L'auteur  a  étudié  la  réparation  des  plaies  expérimentales  chez 
Allobophora  fœtida,  et  la  cicatrisation  de  petites  plaies  produites  par 
des  kystes  à  Sporozoaires  chez  des  Lamproies.  Chez  le  Ver  de  terre,  au 
bout  de  24  heures,  un  épithélium  revêtu  d'une  épaisse  cuticule  recouvre 
le  bord  de  la  .cicatrice.  L'épithélialisation  résulte  du  déplacement  do 
l'épithélium  normal,  déplacement  actif,  en  masse,  quand  il  s'agit  d'épi- 
thélium  stratifié  (bien  que  certains  éléments  en  peuvent  ramper  indé- 
pendamment), ou  bien  par  migration  d'éléments  isolés  dans  le  cas  d'un 
épithélium  simple.  L'épithélium  nouveau  ne  présente  que  des  cellules 

—  131  — 


36  ANiNÉE  BIOLOGIQUE 

de  revêtement,  tous  les  éléments  différenciés,  cellulaires  glandulaires  et 
autres,  disparaissent,  soit  par  dégénérescence,  soit  par  dédifférenciation  ; 
cette  disparition  s'observe  même  au  delà  de  la  cicatrice,  sur  une  étendue 
qui  paraît  correspondre  à  celle  de  la  zone  qui  a  pris  part  à  la  migration 
cicatricielle.  L'épithélialisation  est  suivie  de  prolifération  épithéliale, 
par  mitose,  au  pourtour  de  la  plaie.  G.  a  remarqué  que  quand  la  plaie 
intéresse,  chez  Allobophora,  à  la  fois  l'épiderme  et  l'épithélium  intes- 
tinal, ce  dernier  ne  se  déplace  pas,  et  seul  l'épiderme  cicatrise,  bien  que 
la  cellule  intestinale  est  parfaitement  capable  de  se  mouvoir  et  de 
cicatriser.  G.  suppose  que  le  temps  de  latence,  entre  l'excitation  de  la 
blessure  et  la  réponse  de  l'épithélium,  n'est  pas  le  même  pour  les  deux 
tissus  envisagés;  il  est  beaucoup  plus  court  (24  heures)  pour  l'épiderme, 
de  sorte  que  l'épithélialisation  se  trouve  achevée  au  moment  où  pourrait 
se  déclancher  le  mouvement  de  l'épithélium  intestinal. 

Les  muscles  néoformés  proviennent  des  muscles  anciens,  par  l'inter- 
médiaire de  formes  dédifférenciées,  myoblastes  ou  sarcolytes.  — 
A.  Drzewina. 

Weber  (A.).  —  Greffes  embryonnaires  chez  les  Batraciens.  —  L'œuf 
fécondé  de  B.  anoure,  greffé  dans  la  cavité  péritonéale  ou  dans  un  sac 
lymphatique,  se  développe  normalement  un^certain  temps,  et,  lorsqu'il 
arrive  à  dépasser  un  stade  critique  qui  correspond  à  la  gastrula,  il  peut 
donner  une  larve  pourvue  de  rudiments  de  houppes  branchiales.  Jusqu'à 
ce  dernier  stade,  l'embryon  pourrait  donc,  en  utilisant  ses  propres 
réserves,  réaliser  et  maintenir  son  individualité;  mais  à  partir  du  moment 
où  il  doit  emprunter  des  éléments  de  croissance  au  milieu  extérieur, 
—  milieu  interne  de  l'adulte  dans  le  cas  présent  — ,  il  ne  résiste  pas  à 
l'action  coordinatrice  de  ces  divers  facteurs  physico-chimiques  et  se 
transforme  en  un  amas  de  cellules  d'apparence  indifférentes  qui  est 
résorbé.  Dans  certains  cas,  ces  éléments  résistent,  se  transforment  en 
un  réoplasme,  véritable  cancer  qui  pénètre  dans  les  organes  du  B. 
et  détermine  sa  mort;  les  éléments  qui  échappent  ainsi  à  l'action  du 
milieu  interne  de  l'adulte  ne  proviennent  pas  de  l'ensemble  des  tissus 
de  l'embryon,  mais  d'une  partie  seulement  de  ces  tissus,  correspon- 
dant généralement  à  l'épiderme,  au  tissu  osseux  ou  cartilagineux.  L'œuf 
segmenté  ou  non  de  B.  urodèle  {Triton)  greffé  dans  la  cavité  générale 
de  l'adulte  est  toujours  tué  en  quelques  minutes  (5  minutes  si  l'adulte 
est  une  Ç,  10  si  c'est  un  g');  la  mort  survient  moins  rapidement  si 
l'adulte  est  le  père  ou  la  mère;  on  peut  faire  disparaître  cette  toxicité 
de  l'adulte  pour  l'œuf  en  greffant  d'heure  en  heure  des  œufs  dans  la 
cavité  péritonéale  :  à  la  cinquième  greffe,  la  toxicité  a  disparu;  le  pou- 
voir toxique  est  atténué  chez  les  animaux  conservés  en  captivité.  Des 
œufs  de  Triton  ayant  séjourné  dans  la  cavité  abdominale  de  Salamandre 
pendant  plusieurs  heures  ne  sont  pas  tués  :  replacés  dans  l'eau,  ils 
restent  quelques  jours  dans  un  état  de  vie  latente,  puis  se  développent 
plus  ou  moins  normalement.  Les  greffes  croisées  d'Anoures  sur  Urodèles 
et  inversement  donnent  assez  régulièrement  des  germes  monstrueux.  — 
P.  Remy, 

Graper.  —  Transplantation  de  membres  chez  des  larves  d'Anoures.  — 
G.  a  effectué  chez  des  têtards  d'Anoures  des  transplantations  hétéro- 
pleurales  de  membres  à  peine  ébauchés,  c'est-à-dire  qu'il  a  greffé  par 
exemple  une  ébauche  droite  à  la  place  d'un  membre  gauche  extirpé,  ou 

—  13:.^  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE  —  RÉGÉNÉRATION  —  (ÎREFFE  37 

inversement.  Cette  méthode,  déjà  employée  par  Harrison  chez  les  larves 
d'Amblystome,  permet  de  se  rendre  compte  des  potentiahtés  de  l'ébauche 
et  de  l'influence  exercée  par  le  corps  sur  sa  différenciation  ultérieure. 
Les  résultats  de  cette  opération  varient.  Tantôt  l'ébauche  se  développe 
en  un  membre  d'orientation  conforme  à  sa  nouvelle  position,  c'est-à-dire 
inverse  de  son  orientation  normale  s'il  n'y  avait  pas  eu  transplantation, 
tantôt  son  orientation  originelle  ne  se  modifie  pas  et  le  membre 
transplanté  ne  se  conforme  pas  à  sa  nouvelle  position,  mais  alors  il  se 
fait  toujours,  à  son  voisinage,  des  bourgeons  régénérés  par  le  corps,  en 
nombre  variable,  plus  ou  moins  bien  développés  en  membres  surnumé- 
raires, mais  montrant  une  orientation  normale  pour  le  côté  où  ils  se 
sont  développés.  Tantôt  enfm  l'ébauche  se  développe  encore  suivant 
sa  potentialité  propre,  c'est-à-dire  ne  se  conforme  pas  à  sa  nouvelle 
position,  mais  émet  du  côté  fibulaire  un  bourgeon  qui  se  développe  en 
une  autre  patte  de  sens  inverse,  soudée  à  la  précédente  par  les  cartilages 
les  plus  proches  du  bord  fibulaire;  ces  formations,  que  G.  appelle 
«  éventails  »  ne  sont  jamais  fonctionnelles,  leur  musculature  étant  tou- 
jours bien  trop  faible.  L'auteur  explique  tous  ces  faits  par  une  détermi- 
nation progressive  des  potentialités  de  l'ébauche  :  le  premier  cas  corres- 
pond à  une  indétermination  transversale  totale;  le  deuxième,  à  une 
détermination  transversale  totale  de  l'ébauche,  avec  réaction  du  corps 
aboutissant  à  des  bourgeons  surnuméraires  et  due,  en  quelque  sorte,  à 
la  «  non-saturation  »  des  affinités  du  corps;  le  troisième  correspond  à  une 
détermination  transversale  partielle,  qui  a  débuté  au  côté  tibial. 

Dans  d'autres  expériences,  G.  a  greffé  des  membres,  non  seulement  de 
façon  hétéropleurale,  mais  encore  en  renversant  l'ébauche,  c'est-à-dire 
en  la  greffant  par  son  extrémité  distale  (naturellement  décapée).  Ces 
expériences  n'ont  été  faites  qu'avec  des  bourgeons  dont  la  longueur 
était  au  moins  double  de  la  largeur.  Cette  sorte  de  greffe,  il  est  facile  de 
le  voir,  aboutit  à  constituer  du  côté  gauche,  par  exemple,  une  surface  de 
régénération  distale  géométriquement  superposable  à  la  surface  de  sec- 
tion du  corps  au  contact  du  membre  gauche,  mais  qui,  par  son  origine, 
est  una  section  proximale  du  membre  droit.  Or,  le  régénérât  est  toujours, 
dans  ce  cas,  semblable  à  un  régénérât  proximal  gauche  :  il  y  a  donc, 
conclut  G.,  à  ce  stade,  une  détermination  transversale  totale,  mais  pas 
de  détermination  latérale  dans  l'animal.  Dans  les  mêmes  expériences, 
de  plus,  abstraction  faite  du  régénérât,  le  fragment  transplanté  se  com- 
porte de  façon  variable  :  parfois  son  ébauche  distale  se  développe  en 
parties  proximales,  ce  qui  force  à  admettre  une  détermination  trans- 
versale pure,  sans  polarité  déterminée;  parfois,  au  contraire,  le  fragment 
se  développe  en  conservant  sa  polarité  primitive,  ce  qui  prouve  que 
celle-ci  est  plus  ou  moins  complètement  déterminée. 

En  somme,  la  détermination  des  potentialités  se  fait  dans  l'ordre 
suivant  :  détermination  transversale,  détermination  partielle  de  la 
polarité,  détermination  totale  de  la  polarité,  détermination  presque 
absolue  (après  la  métamorphose).  Il  ne  semble  pas  que  ces  progrès 
soient  décelables  histologiquement.  —  M.  Prenant. 


133 


38  ANNÉE  BIOLOGIQUE 


Hérédité.  —  Hybridation 

Belling  (John).  —  The  behavior  of  homologous  chromosomes  in  a  Iriploid 
Canna.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VII,  No.  7,  197- 
201,  2  flg.,   1921.) 

[Voir  les  autres  travaux  de  l'auteur,  analysés  dans  les  fascicules 
précédents  de  VAnn.  Biol. 

a)  Blakeslee  (Albert  F.).  —  An  apparent  case  of  non-mendelian  inheri- 
tance  in  Dalura  due  lo  a  disease.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United 
States,  VII,  No.  4,  116-118,  1921.) 

[Voir  les  travaux  du  même  auteur  Ann.  Biol.,  II,  fasc.  I,  p.  82. 

b)  —  —  The  globe,  a  simple  trisomie  mutant  in  Datura.  (Proceed. 
Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VII,  No.  5,  148-152,  1921.) 

[Voir  les  travaux  du  même  auteur  Ann.  Biol.,  Il,  fasc.  I,  p.  82. 

a)  Bridges  (Calvin  B.).  - —  Currenl  maps  of  the  location  of  Ihe  mutant 
gènes  of  Drosophila  melanogaster.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United 
States,  VII,  No.  4,  127-132,  1921.) 

[Voir  les  travaux  de  l'auteur  analysés  dans  les  fascicules  précé- 
dents de  VAnn.  Biol. 

b)  —  Genetical  and  cylological  proof  of  non-disjonction  of  the  fourlh 
chromosome  of  Drosophila  melanogaster.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se. 
United  States,  VII,  No.  7,  186-192,  1  fig,  1921.) 

[Voir  une  autre  note  du  même  auteur.  [Ann.  Biol.,  II,  2,  210.) 

Brimhall  (Dean  R.).  —  Family  resemblanees  among  Anterican  Men  of 
Science.  (Amer.  Natur.,  LVI,  1922,  504-547.) 

[Liste  documentaire  d'hommes  de  science  américains  et  de  leurs 
proches  parents,  présentant  une  supériorité  intellectuelle.  —  L.  Gue- 

NOT. 

Feldman  (H.  W.).  —  A  fourth  allelomorph  in  the  albino  séries  in  Mice. 
(Amer.  Natur.,  LVI,  1922,  573-574.)  [39 

Fritsch  (Karl).  —  Ist  Cardamine  bulbifera  als  Abkômmling  eines  Bas- 
tards  aufzufassen?  (Ber.  d.  deutsch  bot.  Ged.  Bd.  XL,  193-196,  1922.) 
[Cardamine  bulbifera  descend-elle  d'un  hybride?  L'auteur  conclut 
négativement.  —  H.  Spinner. 

Ikeno  (S.).  —  Studies  on  the  genetics  of  flower-colours  in  Porlulaca  gran- 
di flora.  (Journ.  Coll.  Agricult.  Univers.  Tokyo,  VIII,  1921,  93- 
133,  pi.  2.)  [40 

Lancefîeld  (Rebecca  C)  and  Metz  (Charles  W.).  —  Non-disjunclion  and 

the  chromosome  relationships  of  Drosophila   willisloni.    (Proceed.   Nat. 

Acad.   Se.  United  States,  VII,   No.  8,  225-229,   10  fig.   1921.)    [555 

[Voir  les  analyses  des  autres  travaux  des  auteurs  dans  les  fascicules 

précédents  de  VAnn.  Biol. 

Lathouwers  (M.  V.).  —  Recherches  expérimentales  sur  V hérédité  chez 
Campanula  médium  L.  (Mém.  in-4o  Acad.  roy.  Belg.  Cl.  Se,  2^  sér., 
IV,  fasc.  8,  34  p.,  3  pi.,  1922.)  [40 

—   134  — 


HÉRÉDITÉ  -  HYBRIDATION  3'.» 

Lotsy  (J.  P.).  —  Inlerspecifie  sleriliiff.  (Nature,  23  déc.  1922,  843.)    [41 

Morgan  (T.  H.)-  —  On  îhe  mechanism  of  Heredily  [Croonian  Lecture). 
(Proc.  Roy.  Soc,  B.  659,  162,  196.) 

[Exposé  et  défense  de  la  théorie  d'après  laquelle  les  chromosomes 
contiennent  en   ordre  linéaire   les    facteurs   héréditaires.   —   H.   de 

Varigny. 

Serebrovsky  (A.  S.).  —  Crossing-ouer  involving  three  sex-linked  gènes  in 
Chickens.  (Amer.  Natur.,  LVI,  1922,  571-572.)  [39 

"Setchell  (W.  A.),  Goodspeed  (T.  H.)  and  Clousen  (R.  E.).  —  A  prele- 
mincry  Noie  on  ihe  resulls  o/  crossing  certain  varieties  of  Nicoliana 
Tabacum.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VII,  No.  2,  50, 
1921.) 

[Voir  les  analyses  des  autres  travaux  des  auteurs  dans  les  fas- 
cicules précédents  de  VAnn.  Biol. 

a)  Sturtevant  (A.  H.).  —  Linkage  variation  and  chromosome  maps.  (Proceed. 
Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VII,  No.  7,  181-183,  1921.) 

[Voir  les  autres  travaux  du  même  auteur,  analysés  dans  les  fas- 
cicules précédents  de  VAnn.  Biol. 

b)  —     A  case  of  rearrangement  of  gènes  in  Drosophila.  (Proceed.  Nat. 
Acad.  Se.  United  States,  VII,  Na.  8,  235-237,  1921.) 

[Même  remarque  que  précédemment. 


Felldman  (H.  W.).  —  Un  quatrième  allélomorphe  dans  la  catégorie  de 
V albinisme  chez  les  Souris.  — •  Pendant  longtemps  on  n'a  connu  qu'un 
seul  facteur  allélomorphe  à  l'albinisme  des  Souris,  c'est  le  facteur 
général  de  couleur,  désigné  par  le  symbole  C;  l'albinisme  étant  dominé 
a  reçu  le  symbole  c  (A  dans  la  nomenclature  Cuénot).  Récemment, 
Detlefsen  (1921)  a  découvert  un  troisième  allélomorphe  (C*)  qui  se 
place  entre  les  deux  précédents;  l'effet  du  facteur  correspond  à  la  couleur 
sauvage  très  diluée,  gris  très  atténué,  avec  des  yeux  moins  fortement 
colorés  que  la  Souris  banale.  P.  vient  de  trouver  un  quatrième  allélo- 
morphe dans  la  même  catégorie  (symbole  C""),  correspondant  probable- 
ment au  Cobaye  à  yeux  rubis,  au  Rat  à  yeux  rubis  et  au  Lapin  chin- 
chilla; associé  au  facteur  agouti,  il  donne  une  Souris  de  couleur  ardoise 
foncée;  associé  au  facteur  du  noir,  la  teinte  est  encore  un  peu  plus 
sombre.  C"  est  incomplètement  dominant  sur  l'albinisme  (comme  G''),  car 
l'hétérozygote  G''a  est  seulement  d'un  ton  brunâtre,  le  jaune  du  poil 
ayant  pratiquement  disparu.  La  disjonction  est  du  type  raendélien 
classique  1.2.1.  Dans  l'échelle  de  dominance,  les  4  allélomorphes  se 
rangent  dans  l'ordre  suivant  :  C,  C,  G%  c.  —  L.  Guéjmot. 

Serebrovsky  (A.  S.).  —  Crossing-over  entre  trois  gênes  sex-linked  chez 
la  Poule.  —  Les  Plynaomth  Rock  renferment  trois  gènes  sex-linked,  qui 
sont  :  1°  un  gène  retardant  le  développement  du  plumage  chez  les 
poulets,  qui  à  l'âge  de  un  mois  et  demi,  ont  encore  de  très  petites  queues; 
2°  un  gène  conditionnant  le  plumage  barré;,  3°  un  gène  qui  correspond 
à  la  coloz-ation  argentée.  Au  contraire,,  les  Poules  Orloff  n'ont  aucun 

—  liâ-S  — 


40  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

de  ces  trois  gènes.  Dans  le  croisement  Orloff  mâle  et  Plymouth  Rock 
femelle,  les  coqs  sont  naturellement  Plymouth  Rock,  tandis  que  les 
poules  sont  noires  (en  raison  de  la  présence  d'un  gène  mélanique  domi- 
nant des  Plymouth  Rock,  qui  n'est  pas  sex-linked),  à  développement 
normal  des  plumes.  Dans  la  Fo  la  liaison  entre  les  trois  gènes  sex-linked 
est  rompue  et  on  obtient  de  nouvelles  combinaisons.  Les  faits  observés 
s'expliquent  en  admettant  que  le  chromosome  sexuel  chez  le  mâle  peut 
donner  un  crossing-over  avec  son  partenaire,  surtout  dans  la  région 
qui  s'étend  entre  le  gène  du  plumage  barré  et  celui  du  plumage  argenté. 

—  L.   CuÉNOT. 

Ikeno  (S.).  —  Élude  génétique  sur  la  couleur  des  fleurs  chez  le  Pourpier. 

—  Toutes  les  variétés  de  Portulaca  grandiflora  à  fleurs  colorées  sont 
caractérisées  par  la  présence  d'un  facteur  C.  Ce  facteur  seul  donne  la 
couleur  orange;  associé  à  un  autre  facteur  G  il  produit  des  fleurs  jaunes; 
C  associé  avec  R  donne  le  rouge;  la  couleur  magenta  est  due  à  la  réunion 
de  trois  facteurs,  C,  iî  et  B.  Il  y  a  en  outre  des  variétés  rose  chair  et 
pseudo-blanc  dont  la  nature  génétique  n'est  pas  encore  élucidée.  Tous 
les  homozygotes  récessifs  ce  sont  blancs;  mais  il  y  a  trois  sortes  de 
blancs  :  Le  blanc  I  {ce  rr  bb)  a  des  pièces  florales  complètement  blanches; 
le  blanc  II  {ce  RR  BB)  peut  avoir,  sur  les  pétales  blancs,  quelques  petites 
traînées  magenta;  le  blanc  III,  dont  la  constitution  n'est  pas  connue, 
ressemble  au  blanc  I,  mais  donne  en'  croisements  un  certain  nombre  de 
pseudo-blancs.  En  général,  il  y  a  liaison  complète  entre  R  et  B,  qui  sont 
hérités  simultanément  comme  un  caractère  unique;  quelquefois  cepen- 
dant il  y  a  disjonction,  ce  qui  amène  la  production  inattendue  de  quelques 
individus  rouges.  Un  petit  nombre  d'individus  de  couleurs  inattendues 
se  présentent  d'ailleurs  dans  la  descendance  pure  de  certaines  lignées 
orange  ou  blanc.  I.  essaie  d'expliquer  ces  anomalies  par  des  mutations 
inverses.  La  couleur  des  organes  végétatifs  est  corrélative  de  celle  des 
fleurs;  quelques  mutations  de  bourgeons  ont  été  aussi  observées.  — 
Ch.  Pérez. 

Lathouwers  (M.  V.).  —  Recherches  expérimenlales  sur  Vhérédilé  chez 
Campanula  médium.  —  Toutes  les  colorations  de  C.  m.  se  ramènent  à 
5  types  fondamentaux  :  blanc,  rose,  lilas,  violet  et  violet  foncé,  qui 
seraient  dus  au  jeu  de  4  facteurs  génétiques  :  un  facteur  de  coloration  A 
(anthocyanine)  n'agissant  qu'en  présence  d'un  second  facteur  R  révé- 
lateur; si  la  plante  renferme  ces  deux  facteurs,  ses  fleurs  sont  colorées, 
mais  si  elle  ne  possède  que  l'un  des  deux,  elle  a  des  fleurs  blanches;  la 
présence  du  troisième  facteur  B  caractérise  une  certaine  alcalinité  du 
suc  cellulaire  et  détermine  en  présence  de  A  et  de  R  l'apparition  de 
fleurs  violettes  et  violet  foncé;  en  l'absence  de  B,  le  suc  cellulaire  est 
neutre  ou  plutôt  acide,  et  les  fleurs  sont  roses  ou  lilas;  le  quatrième 
facteur  V  fait  virer  le  violet  en  violet  foncé  lorsqu'il  agit  en  présence 
de  B  et  le  rose  en  lilas  lorsque  B  est  absent. 

La  calycanthémie  (transformation  du  calice  vert  en  un  verticille 
pétaloïde  plus  ou  moins  développé,  pouvant  aller  jusqu'à  simuler  la 
duplicaturo)  est  due  à  la  présence  d'un  seul  facteur  génétique  C,  nette- 
ment dominant  vis-à-vis  de  la  forme  simple  normale. 

Dans  les  cultures  ont  apparu  deux  formes  aberrantes  :  l'une  à  grande 
fleur  unique,  campanulée,  terminant  une  tige  droite  sans  ramifications 
ni  bourgeons  axillaires  et  qui  doit  être  tenue  pour  une  vraie  mutation, 

—  136  — 


VARIATION  —  MUTATION  —  ADAPTATION  41 

l'autre  à  fleur  non  campanulée,  mais  urcéolée,  complètement  fermée, 
ne  s'ouvrant  que  par  une  étroite  ouverture  apicale  peu  de  temps  avant 
le  flétrissement.  —  P.  Remy. 

Lotsy  (J.  P.).  Stérililé  interspécifique. —  En  somme,  la  stérilité  entre 
espèces  sauvages  est  fréquente,  même  entre  espèces  ayant  même  nombre 
de  chromosomes.  On  ne  sait  à  quoi  elle  tient.  D'autre  part,  entre  races 
domestiques  le  croisement  est  généralement  fécond.  Ceci  prouverait 
simplement  que  le  point  de  départ  dans  la  formation  des  races  par 
l'homme  et  des  espèces  par  la  nature  a  été  le  même  :  un  mélange  de  formes 
interstériles,  et  d'interfécondes  résultant  d'un  croisement.  L'homme  a 
sélectionné  les  interfécondes,  et  la  nature  les  interstériles  d'où  le  résultat 
cité  plus  haut.  —  H.  de  Varigny. 


Variation.  —  Mutation.  —  Adaptation 

Artom  (Cesare).  —  Nuovi  falli  e  nuovi  problemi  sulla  biologia  e  sulla  sisie- 
inatica  del  génère  Arîemia.  Nota  III.  (Atti  Reale  Accad.  Lincei,  XXIX, 
série  5,  65-68,  1920.)  [44 

Banta  (Arthur  M.)  et  Brown  (L.  A.).  —  More  eyeless  Cladocera.  (Amer, 
Natur.,  LVI,  1922,  568-571.)  [43 

Blackburn  (K.  B.)  and  Harrison  (J.  W.  H.).  —  The  slalm  of  the  British 
Rose  forms  as  delermined  bij  their  cylological  behaviour.  (Ann.  of  Bot., 
XXV',    159-188,    1922.)  [44 

Garoli  (A.).  —  Gli  organi  lergo  addominali  di  Naucoris  oimicoides.  (Mon. 
Cool.  It.,  XXXII,  n.  7.) 

[Les  organes  abdominaux  de  Naucoris  oimicoides  sont  considérés 
comme  des  organes  aériens  servant  à  régler  le  flottement  et  les  mou- 
vements d'ascension  et  de  descente  des  larves  dans  l'eau.  —  G.  Teo- 

DORO. 

Cockerell  (T.  D.  G.)"and  Young  (D.).  —  A  mutation  of  îJie  Columbine.  (Na- 
ture, 25  nov.  1922,  701.) 

[Mutant  d'Ancolie  cserulea,  découvert  dans  le  Colorado,  à  sépales 
profondément  trifldes.  Il  semble  que  la  qualité  triflde  des  feuilles  se 
soit  communiquée  aux  sépales.  Mais  il  ne  s'agit  pas  ici  de  phyllodie; 
ce  sont  bien  des  sépales,  bleu  pâle,  et  la  plante  serait  certainement 
intéressante  pour  l'horticulture.  —  H.  de  Varigny. 

Cutting  (E.  M.).  Observations  on  variations  in  the  flowers  of  Stachys  syl- 
vatica  Linn.  (Ann.  of  Bot.,  XXV,  409-425,  1921.) 

[Ces  observations  portent  sur  des  cas  de  pélorie,  semi-pélorie, 
fasciation,  synanthie,  chloranthie,  augmentation  ou  diminution  du 
nombre  des  pièces  des  divers  verticelles,  tendance  à  l'avortement  des 
étamines,  autofécondation  dans  le  bourgeon.  —  H.  Moreau. 

a)  Génieys  (P.).  —  Sur  le  déterminisme  des  variations  de  la  coloration  chez 
un  Hyménoptère  parasite.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVI,  767, 
1922.)  [43 

—  137  — 


42  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

b)  Génieys  (P.).  —  Observaîi&ns  biologiques  sur  les  Habrobracons.  (Ibid., 
LXXXVI,  829,   1922.)  .  [43 

Harris  (J.  Arthur),  Kirkpatrick  (W.  F.)  and  Blakeslee  (A.  F).  —  The 

prediciion  of  annual  egg  production  from  the  records  of  limiled  periods. 

(Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VII,  No.  7,  213-219,  1921.) 

[Voir  les  autres  travaux  des  auteurs  analysés  dans  les  fascicules 

précédents  de  VAnn.  Biol. 

Lamb  (C  G-.).  —  The  Geometrff  of  Insecl  Pairnig.  (Proc.  Roy.  Soc, 
B.  656,   1-11.) 

[La  thèse  est  que  dans  l'appariement  la  pose  primitive  des  insectes 
était  linéaire  et  que  les  formes  compliquées  de  l'hypopygium  de  tant 
de  diptères  tient  à  ce  que  ceux-ci  ont  adopté  secondairement  une  pose 
verticale  combinée  avec  la  persistance  de  la  corrélation  directe  imposée 
par  la  pose  linéaire  primitive  originelle.  —  H.  de  Varigny. 

Miller  (Robert  Cunningham).  —  Variations  in  the  shell  of  Teredo  naualis 
in  îlie  San  Francisco  Bay.  (Univ.  of  California  Public.  Zool.,  XXII, 
No.  2,  293-328,  4  pi.,  6  fig.,   1922.)  [42 

Pierre  (C).  —  Variations  de  coloris  chez  Pachirhyna  crocala  L.  {Diptère 
Tipulidse).  (Assoc.  fr.  avanc.  des  Se,  45^  session,  Rouen,  662-664, 
1921.)  [43 

Poisson  (Raymond).  —  Gerris  [Hémiptères-Héléroplères)  du  Calvados. 
Polymorphisme  chez  Gerris  lacuslris  L.  et  la  perte  de  la  faculté  du  vol 
chez  cette  espèce.  (Assoc.  franc,  avanc.  des  Se,  45®  sess.,  Rouen,  674-678, 
1921.)  [43 

Walher  (E.  W.  A.).  —  Siudies  in  Bacierial  uariabitily .  On  the  occurrence 
and  development  of  dys-agglutinable,  cu-agglutinable  and  hyper-agglu- 
iinable  forms  of  certain  Bacleria.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  649,  54-68.) 

[44 


Miller  (Robert  Cunningham).  —  Variations  de  la  coquille  de  Teredo 
navalis  dans  la  baie  de  San  Francisco.  —  L'auteur  étudie  le  dévelop- 
pement de  la  coquille  de  ce  Lamellibranche  à  partir  du  moment  où 
l'aûimal  perfore  le  bois;  dans  le  cas  normal,  8  ou  9  sillons  se  forment 
pendant  le  premier  mois,  et  à  chacun  des  mois  suivants  apparaissent 
2  à  4  sillons  nouveaux;  la  vitesse  de  croissance,  évaluée  par  le  nombre  de 
sillons  nouveaux  se  formant  pendant  l'unité  de  temps  (un  mois),  décroît 
à  mesure  que  l'animal  vieillit,  et  tend  à  diminuer  lorsque  la  teneur  de 
l'eau  en  sel  diminue. 

Les  coquilles  présentent  des  variations  considérables  qui  dépendent 
de  facteurs  du  milieu,  en  premier  lieu  de  la  salinité  et  de  la  température; 
c'est  ainsi  que  chez  defe  individus  de  la  partie  septentrionale  de  la  baie 
(Crockett),  où  la  salinité  change  constamment  et  où  les  variations  de 
température  sont  considérables,  les  coquilles  ont  un  plus  petit  nombre 
de  sillons  par  unité  de  surface,  un  auricule  (lobe  postérieur  de  la  coquille) 
relativement  plus  saillant,  une  surface  plus  rugueuse  et  plus  pigmentée, 
un  périostracum  plus  épais  et  plus  opaque  que  celles  de  la  région  cen- 
trale de  la  baie  (Goat  Island),  où  la  salinité  est  sensiblement  constante 

—  138  — 


VARIATION  —  MUTATION  —  ADAPTATION  43 

et  les  variations  de  température  peu  élevées.  Les  exemplaires  de  la 
partie  méridionale  (Dumbarton),  milieu  dont  les  propriétés  sont  inter- 
médiaires entre  celles  des  deux  régions  précédentes,  ont  des  caractères 
qui  sont  intermédiaires  entre  ceux  des  deux  autres  catégories  de  coquilles. 
Des  constatations  analogues  peuvent  être  faites  sur  des  coquilles 
recueillies  à  la  même  station,  les  unes  dans  le  voisinage  du  fond,  où  la 
salinité  est  relativement  élevée,  les  autres  près  de  la  surface,  où  la  teneur 
en  sel  est  beaucoup  moindre.  Ces  caractères  dus  à  l'influence  du  milieu 
ne  sont  pas  héréditaires;  ils  ne  peuvent  donc  être  utilisés  pour  définir 
des  espèces  nouvelles.  —  P.  Remy. 

Pierre  (C)-  —  Variations  de  coloris  chez  Pachijrhina  crocaîa  L.  (Dip- 
tère Tipulidœ).  —  L'abdomen  de  la  ç  de  cette  Tipule  est  noir  mat  et 
orné  de  taches  dorsales  et  costales  safranées,  plus  ou  moins  étendues  et 
en  nombre  variable.  Les  individus  dont  les  taches  jaunes  dominent  dans 
la  livrée  vivent  dans  les  endroits  chauds  et  secs;  de  plus,  P.  a  remarqué 
qu'il  y  a  deux  éclosions  de  P.  c.  par  an,  l'une  au  printemps,  l'autre  en 
été;  chez  les  individus  nés  pendant  les  mois  chauds,  le  jaune  domine, 
tandis  que  chez  la  génération  de  printemps  les  taches  safranées  sont 
plus  réduites.  —  P.  Remy. 

a)  Genieys  (P.).  —  Sur  le  déterminisme  des  variations  de  la  coloration  chez 
un  Hijménoplère  parasite.  —  Il  s'agit  d'un  Hyménoptère  parasitant  les 
chenilles  de  Pyrausta  nubilalis.  Elevé  à  haute  température,  ce  parasite 
présente  une  dépigmentation  générale;  toutefois  cette  variation  est 
limitée  à  l'individu,  dont  la  postérité  n'est  pas  modifiée.  Il  semble 
d'autre  part  que  le  degré  d'humidité  et  la  lumière  n'ont  pas  d'action.  — 
H.  Cardot. 

b)  Génieys  (P.).  —  Observations  biologiques  sur  les  Habrobracons.  — ■ 
L'habitude  de  former  un  tube  de  succion  n'est  pas  une  caractéristique 
du  genre.  H.  brevicornis  n'en  fait  pas.  Chez  H.  j'ohansenni,  cette  formation 
n'est  pas  non  plus  constante,  car  cette  espèce  absorbe  directement  la 
nourriture  dans  le  corps  de  sa  proie  quand  celle-ci  est  la  chenille  de 
Lavandula  stœchas  ou  de  Phthorimae  operculella,  non  enveloppée  de  son 
cocon,  tandis  qu'il  se  forme  un  tube  d'aspiration  quand  il  y  a  présence 
d'un  cocon.  —  H.  Cardot. 

Banta  (Arthur  M.)  et  Brown  (L.  A.).  — •  Cladocères  sans  yeux.  —  Dans 
des  élevages  de  Moina  macrocopa  et  rectirosiris,  et  de  Simocephalus 
exspinosus,  il  a  apparu  parmi  des  milliers  d'individus,  13  Daphnies 
dépourvues  d'yeux  et  de  ganglion  optique;  quelques  autres  avaient 
des  yeux  anormaux  (pigment  réduit  ou  œil  imparfait)  :  dans  tous  les 
cas,  ces  variants  ont  été  trouvés  dans  des  cultures  comptant  un  grand 
nombre  de  Daphnies,  ce  qui  suggère  l'influence  de  quelque  facteur 
externe,  plus  ou  moins  défavorable.  Tous  les  descendants  de  ces  Daphnies 
aveugles  ont  eu  des  yeux  normaux,  ce  qui  indique  clairement  que 
l'anomalie  n'est  pas  en  rapport  avec  des  facteurs  germinaux.  —  L. 

CUÉNOT. 

Poisson  (Raymond).  —  Gerris  du  Calvados.  Polymorphisme  chez 
Gerris  lacustris  et  perte  de  la  faculté  du  vol  chez  cette  espèce.  —  Une  étude 
anatomique  du  thorax  de  G.  L  macroptères,  brachyptères,  aptères  et 
de  formes  intermédiaires  à  celles-là  montre  que  la  perte  de  la  faculté 

—  139  — 


44  ANNEE  BIOLOGIQUE 

du  vol  est  due  primitivement  à  une  disparition  brusque,  ayant  les 
caractères  d'une  mutation,  des  muscles  alaires;  chez  cet  Hémiptère, 
il  n'y  a  pas  toujours  parallélisme  absolu  entre  la  disparition  des  muscles 
du  vol  et  celle  des  ailes,  comme  Mercier  l'a  montré  déjà  chez  certains 
Diptères,  La  réduction  des  ailes  et  des  élytres  n'est  pas  progressive; 
le  développement  de  ces  organes  serait  déterminé  par  des  mutations 
qui,  au  lieu  d'amener  la  disparition  totale  comme  cela  se  produit  pour 
les  muscles,  peuvent  donner  naissance  à  toutes  les  formes  intermédiaires 
entre  macroptères  et  aptères  typiques;  des  croisements  peuvent  aussi 
créer  divers  types  intermédiaires.  — -  P.  Remy. 

Artom  (C).  —  Nouveaux  faits  et  nouveaux  problèmes  sur  la  biologie 
el  sur  la  systématique  du  genre  Arlemia.  —  Il  existe  deux  formes  diffé- 
rentes d'Artemia:  l'une  amphigone,  dlploïde,  à  Cagliari,  l'autre  parthéno- 
génétique,  tétraploïde  à  Capodistria.  Les  noyaux  des  cellules  de  l'intestin 
chez  1'^.  tétraploïde  sont  beaucoup  plus  grands  que  chez  1'^.  diploïde. 
Chez  ces  dernières,  il  apparaît  des  mâles,  tandis  qu'ils  manquent  chez 
les  premières.  On  peut  ainsi  diviser  les  A.  des  plus  différents  endroits 
en  formes  micropyrènes  et  macropyrènes;  les  premières  diploïdes  et 
amphigones;  les  dernières  tétraploïdes  et  parthénogénétiques.' —  Carlo 

FOA. 

Blackburn  (K.  B.)  et  Harrison  (J.  W.  H.).  —  L'état  des  formes  de  roses 
d'' Angleterre  déterminé  par  leur  structure  cylologique.  —  Le  nombre 
haploïde  de  chromosomes  des  Rosiers  est  de  7;  la  plupart  des  Rosiers 
d'Angleterre  étudiés  montrèrent  un  nombre  diploïde,  tétraploïde, 
pentaploïde  ou  hexaploïde  de  chromosomes;  le  plus  souvent,  la  réduc- 
tion chromatique  y  revêt  des  caractères  anormaux  en  rapport  avec  le 
nombre  excédent  de  chromosomes.  —  F.  Moreau. 

Walker  (E.  W.  A.).  —  Etudes  sur  la  variabilité  des  bactéries.  Sur 
V occurrence  et  le  développement  de  formes  dijs-agglutinables,  cu-aggluti- 
nables  et  hyper-agglutinables  de  certaines  bactéries.  —  Expériences  sur 
divers  bacilles  :  typhoïde,  para-typhoïde,  dysenterie,  etc.,  traités  par 
des  méthodes  de  culture  spéciales.  Résultats  :  1°  Chez  les  bactéries  dont 
il  s'agit,  on  peut  produire  expérimentalement  des  formes  ou  des  phases 
dys-agglutinables  et  hyper-agglutinables;  2°  L'une  et  l'autre  formes 
peuvent  être  obtenues  de  la  même  lignée  cu-agglutinable  :  toutes  deux 
peuvent  revenir  à  celle-ci,  ou  bien,  l'une  être  convertie  en  l'autre; 
3°  Dans  les  tests  d'agglutination  conduits  de  la  façon  ordinaire  un 
bacille  très  dys-agglutinable  peut  ne  pas  agglutiner  du  tout  (à  1  pour  25) 
avec  un  sérum  qui  agglutine  la  culture  d'où  il  provient  jusqu'à  1  pour 
1.000  et  plus  encore.  Il  lui  arrive  encore  de  n'absorber  du  sérum  aucune 
quantité  appréciable  des  agglutinines  spécifiques  pour  cette  culture. 
4°  Ces  résultats  paraissent  nécessiter  une  modification  considérable  des 
théories  ayant  cours  au  sujet  de  la  valeur  des  tests  d'absorption  comme 
moyens  de  déterminer  les  affinités  bactériennes  mais  ils  peuvent  aussi 
jeter  quelque  lumière  sur  les  problèmes  difficiles  des  «  lignées  sérolo- 
giques».  Ils  montrent  combien  il  est  nécessaire  de  réserver  son  jugement 
quand  on  tire  les  conclusions  concernant  de  véritables  différences  de 
type  bactérien,  dans  les  cas  où  la  différenciation  repose  uniquement 
sur  les  épreuves  d'agglutination  et  d'absorption;  car  les  différences  d'un 
degré  remarquable  existent  manifestement  entre  les  différents  individus 
dans  la  population  d'une  même  culture.  —   H.  de  Varigny. 

—  140  — 


ACTION  D\J  MILIEU  —  ÉTHOLOGIE  —  COMPORTEMENT  4:i 


Action  du  milieu.  —  Éthologie.  —  Comportement 


Bouvier  (E.  L.)-  —  Sur  les  Camponolus  ou  Fourmis  ronge-bois  du  Haul- 
Jura.  (Assoc.  franc,  avanc.  des  Se,  45^  session,  Rouen,  718-721, 
1921.)  [48 

Cuénot  (L.).  —  Commensaiisme  des  pontes  de  Céphalopodes  avec  des 
Eponges  et  des  Cnidaires.  (Assoc.  fr.  avanc.  des  Se,  45^  session,  Rouen, 
658-662,  1921.)  ■  [47 

Elmhirst  (R.).  —  Habits  of  Echinus  esculentus.  (Nature,  18  nov.  1922, 
667,  et  30  déc.  1922,  877.)  [50 

Emerson  (F.  W.).  —  Sublerranean  organs  of  bog  plants.  (Bot.  Gazette, 
LXXII,   359-374,    11    fig.,    1921.)  [51 

Houard  (C).  —  Les  zoocécidies  des  plantes  d'Afrique,  d'Asie  et  d'Océanie. 
(Assoc.  fr.  avanc.l  des  Se,  45^  sess.,   Rouen,  684-687,   1921.) 

[Donne  un  coup  d'œil  d'ensemble  sur  les  zoocécidies  extra-euro- 
péennes de  l'Ancien  Continent,  décrites  dans  un  ouvrage  de  l'auteur 
qui  en  annonce  la  publication.  —  P.  Remy. 

Jeannel  (R.).  —  Silphidae  Leptininûe  (Coléoptères,  l^e  série)  et  Mor- 
phologie comparée  du  Leplinus  testaceus  Mûll.  et  du  Platijpsyllus 
castoris  Bits.  (Arch.  de  Zool.  exp.  et  gén.,  LX,  557-592,  36  fig., 
Biospeologica  n»  XLV,   1922.) 

[Des  différences  dans  l'éthologie  des  hôtes  de  ces  parasites  ont 
produit  des  spécialisations  de  sens  et  de  degré  différents  qui  ont 
masqué  leur  parenté  réelle.  — •  M.  Aubertot. 

Jucci  (C).  —  Sulla  differenziazione  délie  caste  nella  socieià  dei  termitidi. 
I  Neolenici.  Nota  1-'  (Atti  Reale  Accad.  Lincei,  XXIX,  série  5,  68, 
1920.)  [49 

Kudo  (R-).  —  Studies  on  microsporidia,  with  spécial  référence  to  those 
parasitic  in  mosquitoes.  (Journ.  of  Morphology,  XXXV,  153-182, 
5  pi.,   1920.) 

[Etude  de  trois  microsporidics,  Thelohania  magna,  du  tissu  adipeux 
de  la  larve  de  Culex  pipiens,  Th.  illinoisensis,  du  Lissu  adipeux  de 
la  larve  d'Anophèles  punclipennis,  Nosema  Baetis,  du  tissu  adipeux 
des  nymphes  de  Baetis  Sp.  Pas  de  caryogamie  au  début  de  la  sporo- 
gonie.  Le  noyau  des  cellules-hôtes  est  fortement  hypertrophié.  Les 
parasites  peuvent  être  phagocytés  par  les  globules  blancs  des  Baetis. 
Considérations  sur  l'emploi  des  microsporidies  pour  la  lutte  contre 
les  larves  de  moustiques.  —  E.  Chatton. 

Lindner  (E.). —  Die  Bedeulung des  Cysiicercus-Schwanzes.  (Biol.  Gentralbl., 
XLI,  36-41,.  1921.)  [49 

Magrou  (J.).  —  Sur  le  déterminisme  de  la  tubérisation.  (Assoc.  fr.  avanc. 
des  Se,  45e  session,  Rouen,  556-560,  1921.)  [47 

Me  Whorter  (F.  P.).  — ■  Destruction  of  mosses  bg  lichens.  (Bot.  Gazette, 
LXXII,  321-325,   1   pi.,   1921.)  [51 

—  lU  — 


46  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Orton  (J.  H.)-  —  The  relationship  between  the  common  Hermile-Crab 
{Eupagurus  bernhardus)  and  îhe  Anémone  [Sagarlia  parasilica.)  (Nature, 
2  déc.  1922,  735.)  [47 

Perotti  (Renato).  —  Per  la  conoscenza  dei  rapporli  fra  microorganismi 
e  pianla  verde.  (Rendic.  délia  R.  Accad.  d.  Lincei,  XXX,  233,  1921.)   [48 

Petit  (A.).  —  A  propos  du  "  réveil  de  la  terre  arable  ".  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIV,  1033,  1922.) 

[Revendication  de  priorité  à  propos  de  la  note  de  A.  Lumière 
(voir  Ann.  BioL). 

a)  Régnier  (Robert).  > —  Du  rôle  des  Insectes  dans  la  transmission  du 
chancre  bactérien  du  Peuplier.  (Assoc.  fr.  avanc.  des  Se,  C.  R.  45^  ses- 
sion, Rouen,  1359-1365,  1921.)  [48 

b)  —  —  Contribution  à  V étude  biologique  de  V Anthonome  du  Pom- 
mier [Anthonomus  pomorum  L.).  (Ibid.,  1365-1368,  1921.)  [49 

Smith  (K.  M.).  —  Mosaic  disease  in  plants.  (Nature,  18  nov.  1922,  668.) 
[On  a  trouvé  divers  parasites  ciiez  des  feuilles  do  Maïs  atteintes 
de  mosaïque;  S.  en  retrouve  chez  les  feuilles  de  pommes  de  terre.  — 
H.  BE  Varigny. 

Sollaud  (E.).  —  Le  comportement  des  larves  de  Palsemonetes  varions 
microgenitor  Boas;  changement  de  signe  du  phototropisme  après  la 
métamorphose.  (Assoc.  franc,  avanc.  des  Se,  45^  session,  Rouen, 
671-674,   1921.)  [50 

T.  R.  R.  S.,  Maxwell  (Sir  Herbert),  Drummond  (W.  B.)  and  Harries  (H).— 

The  miraculous  draught  of  fishes.  (Nature,  11  nov.  1922,  665.) 

[Rien  n'est  moins  miraculeux  que  cet  événement,  comme  il  a  été 
dit.  Il  convient  d'ajouter  aux  noms  de  ceux  qui  ont  étudié  la  faune 
du  lac  de  Tibériade,  celui  de  Th.  Barrois.  —  H.  de  Varigny. 

Waterhouse  (W.  L.).  —  Studies  in  the  Physiology  of  Parasilism. 
VII.  Infection  of  Berberis  vulgaris  by  sporidia  of  Puccinia  graminis. 
(Ann.  of  Bot.,  XXXV,  557-564,  1921.)  [46 

Zirpolo  (G.).  —  Contributo  alla  conoscenza  del  ciclo  biologico  del  Zoobo- 
tryon  pellucidum  Ehrbg.  (Monit.  Zool.  Ital.  An.  XXXII,  n"  10,  128- 
134.)  .  [50 


Waterhouse  (W.  L.).  —  Études  sur  la  physiologie  du  parasitisme. 
VII.  Infection  de  Berberis  vulgaris  par  les  sporidies  du  puccinia  gra- 
minis. —  La  sporidie  du  Puccinia  graminis  germe  sur  la  feuille  du 
Berberis  vulgaris  en  un  tube  mycélien  ou  en  un  bec  très  court;  l'un 
et  l'autre  organe  adhèrent  solidement  à  la  surface  de  la  feuille  grâce  à 
une  couche  mucilagineuse.  Un  hyphe  très  fin  naît  à  l'extrémité  du  tube 
germinatif  ou  sur  le  bec  et,  sans  exercer  d'action  chimique  visible  sur 
le  cuticule,  perfore  cette  dernière,  traverse  toute  la  paroi  de  l'épiderme, 
parvient  dans  la  cavité  d'une  cellule  épidermique  où  il  se  renfle  en  une 
vésicule  à  partir  de  laquelle  se  forme  le  mycélium.  Le  développement 
de  ce  dernier  paraît  ne  causer  tout  d'abord  aucune  altération  du  contenu 
cellulaire.  —  F.  Moreau. 

—  142  — 


ACTION  DU  MILIEU  —  ÉTHOLOGIE  —  C0MP0RTE31ENT  47 

Magrou  (J.)-  —  Sur  le  délerminisme  de  la  iubérisaiion.  —  On  sait  que 
la  formation  de  tubercules  cliez  les  Orchidées  est  due  à  la  présence  d'un 
Champignon  vivant  en  symbiose  avec  ces  plantes  (Noël  Bernard); 
presque  toutes  les  plantes  à  tubercules  ou  à  rhizomes,  tout  au  moins  à 
l'état  sauvage,  sont,  comme  les  Orchidées,  des  plantes  à  micorliizes, 
hébergeant  des  Champignons  symbiotes;  les  plantes  annuelles,  au 
contraire,  ne  possèdent  pas  de  ces  organismes,  et  N.  Bernard  a  été  amsi 
amené  à  considérer  l'apparition  de  l'état  vivace  comme  une  conséquence 
générale  de  la.  haute  adaptation  des  plantes  à  vivre  en  symbiose  avec 
les  Champignons.  L'auteur  a  confirmé  dans  le  cas  particulier  de  la  Pomme 
de  terre  les  vues  générales  de  N.  Bernard  :  ces  plantes,  à  l'état  domes- 
tiqué, sont  dépourvues  de  Champignons,  ce  qui  est  dû  à  leur  mise  en 
culture  et  à  leur  transplantation  constante  dans  des  terrains  nouveaux; 
mais  les  P.  de  terre  sauvages  de  l'Amérique  du  Sud  {Solarium  maglia) 
de  même  que  la  Douce-Amère  possèdent  des  micorhizes  bien  caracté- 
risées. Chez  des  plantes  issues  de  semis  de  graines  de  P.  de  terre,  les  unes 
donnent  des  tubercules  et  elles  renferment  dans  l'écorce  des  racines 
le  Ch.  symbiote  en  pleine  prospérité;  les  autres  sont  dépourvues  de  tuber- 
cules et  elles  présentent  par  endroits  dans  les  racines  des  filaments  mycé- 
liens  qui  tentent  bien  de  pénétrer,  mais  qui  sont  bientôt  digérés.  On 
arrive  à  des  conclusions  de  même  ordre  par  l'étude  de  VOrobus  tube- 
rosus,  dont  les  graines  peuvent  donner  soit  des  plantules  à  tubercules 
(et  leurs  racines  sont  alors  infestées  par  un  Champignon),  soit  des  plantules 
non  tubérisées,  à  racines  exemptes  d'endophytes.  Dans  un  même  ordre 
d'idées,  Mercurialis  perennis,  plante  avec  rhizomes,  à  tige  florifère 
non  ramifiée  dès  la  base,  héberge  un  symbiote  bien  vivant,  tandis  que 
M.  annua,  sans  rhizome,  à  tige  florifère  ramifiée  dès  la  base,  n'a  dans 
ses  racines  qu'un  endophyte  dégénéré  en  totalité.  Certains  caractères 
spécifiques  des  plantes  sont  donc  sous  la  dépendance  du  parasitisme  de 
Champignons;  ce  facteur,  en  provoquant  l'apparition  ou  la  disparition 
de  l'état  vivace,  a  pu  jouer  un  rôle  prépondérant  dans  la  formation  et 
l'évolution  des  espèces.  —  P.  Remy. 

Orton  (J.  H.).  —  La  relation  entre  le  Bernard  V Ermite  et  la  Sagartia.  — 
On  figure  communément  l'anémone  comme  posée  sur  le  dos  de  la 
coquille  occupée  par  le  Bernard,  et  se  dressant  vers  le  haut  comme  un 
palmier.  Or,  c'est  là  une  grande  erreur.  L'anémone  est  posée  de  façon 
que  le  disque  oral  puisse  balayer  le  sol  que  vient  de  fouler  le  Bernard 
et  sur  lequel  celui-ci  laisse  quelques  fragments  alimentaires,  restes  de 
son  repas.  Là  est  le  profit  de  l'anémone.  Elle  n'en  aurait  aucun  à  se 
tenir  de  la  façon  qui  est  d'habitude  indiquée.  (Comme  l'observe  l'auteur 
dans  une  note  ultérieure  J.  Sinel  en  1906  a  déjà  fait  la  même  obser- 
vation, mais  0.  n'en  a  eu  connaissance  qu'après  sa  première  commu- 
nication. )  —  H.  DE  Varigny. 

Cuénot  (L.).  —  Commensalisme  des  pontes  de  Céphalopodes  avec  des 
Éponges  et  des  Cnidaires.  —  Alors  que  certains  Céphalopodes  tels  que 
Loligo  vulgaris,  Rossia  macrosoma  fixent  leurs  œufs  à  des  supports 
quelconques,  que  le  hasard  leur  fait  rencontrer,  d'autes  tels  que  Sepia 
orbignyana  déposent  toujours  leur  ponte  sur  des  Cnidaires  (en  faisant 
un  choix  préférentiel  ou  simplement  parce  que  ces  Cœlentérés  seraient 
les  seuls  objets  faisant  saillie  au-dessus  des  fonds  vaseux  fréquentés 
par  cette  espèce).  Enfin  la  ponte   de  Sepia   elegans   est  constamment 

—  143  - 


48  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

incluse  à  l'intérieur  d'Épongés  {Ficulina,  Reniera);  l'œuf  a  une  forme 
et  une  couleur  différentes  de  celui  des  autres  Céphalopodes;  il  est 
dépourvu  de  lanière  d'accrochage  :  il  présente  une  adaptation  à  cet 
habitat  spécial.  Les  Céphalopodes  offrent  ainsi  un  nouvel  exemple  d'éta- 
blissement des  adaptations  :  l'espèce  a  donné  d'abord  des  solutions 
multiples  au  problème,  faisant  des  essais  dans  des  directions  diffé- 
rentes (stade  généralisé);  puis  l'une  de  ces  solutions,  qui  n'avait  que 
la  valeur  d'un  accident,  s'impose  plus  ou  moins  à  l'espèce  (stade  spé- 
cialisé =  adaptation);  l'espèce  est  désormais  liée  à  certaines  condi- 
tions indépendantes  d'elle-même  (cas  des  S.  orbignijana  et  elegans) 
et  elle  ne  peut  subsister  que  lorsque  ces  conditions  sont  réalisées.  — 
P.  Remy. 

Perotti  (Renato).  —  Contribution  à  la  connaissance  des  rapports  entre 
microorganismes  et  plantes  vertes.  —  Des  décoctions  stérilisées  d'une 
Crucifère  {Diplolaxis  erucoïdes),  d'une  Légumineuse  [Vicia  faba)  et  de 
différentes  graminées  sont  mélangées  à  une  suspension  aqueuse  de  terre 
du  même  jardin.  Il  se  produit  un  développement  de  microorganismes 
et  des  fermentations  de  différentes  intensités.  L'auteur  étudie  sur  les 
différents  mélanges  :  a)  le  pouvoir  de  fabrication  de  l'ammoniaque; 
b)  le  pouvoir  de  nitrification;  c)  le  pouvoir  de  dénitrification;  d)  le  pou- 
voir d'assimilation  de  l'azote.  La  décoction  de  légumineuses  provoque 
une  forte  production  d'ammoniaque  et  une  faible  nitrification,  tandis 
que  les  graminées  produisent  l'inverse,  avec  une  forte  diminution  de 
l'azote  libre.  Suivant  la  qualité  de  la  plante  qui  a  servi  comme  terrain 
de  culture,  il  se  développe  différents  microorganismes  avec  différentes 
activités.  L'auteur  conclut  que  cette  propriété  constitue  le  premier  stade 
des  rapports  symbiotiques  entre  la  plante  verte  et  les  microorganismes 
du  terrain.  —  C.   Foa. 

a)  Régnier  (Robert).  —  Du  rôle  des  Insectes  dans  la  transmission  du 
chancre  bactérien  du  Peuplier.  —  La  Bactérie  qui  est  la  cause  de  cette 
très  grave  maladie  du  Peuplier  du  Canada  est  transportée  par  l'air  et 
a  besoin  pour  attaquer  l'arbre  d'une  voie  de  pénétration;  les  Insectes 
xylophages  lui  en  fournissent  d'excellentes  par  les  galeries  qu'ils  creusent 
dans  le  bois  (chenilles  de  Cossus  ligniperda,  de  Sésies,  larves  de  Saperdes) 
ou  par  les  cécidies  qu'ils  causent  dans  les  rameaux  (chenilles  de  Gypso- 
noma  aceriana)  ou  par  les  lésions  produites  pendant  la  ponte  des  œufs 
et  l'éclosion  des  larves  [Idiocerus  populi).  Les  chenilles  de  Cossus  et  de 
Sésies  semblent  être  les  agents  de  propagation  les  plus  actifs;  il  y  a 
en  effet  question  de  réciprocité  dans  les  rapports  entre  le  chancre  et  ces 
Insectes,  le  travail  des  chenilles  favorisant  la  pénétration  de  la  Bactérie 
et  la  présence  de  lésions  chancreuses  incitant  les  femelles  à  y  déposer 
leurs  œufs,  donc  à  faire  développer  dans  la  région  infestée  de  nouveaux 
agents  propagateurs.  —  P.  Remy. 

Bouvier  (E.  L.).  —  Sur  les  Camponotus  ou  Fourmis  ronge-bois  du 
Haut-Jura.  —  Le  C.  herculeanus,  plus  commun  dans  cette  région  que 
C.  ligniperda,  n'essaime  pas  en  même  temps  que  ce  dernier;  les  mâles 
et  les  femelles  sont  produits  en  juin,  mais  non  simultanément  dans  la 
même  colonie.  Les  femelles  fécondées,  devenues  aptères,  semblent  bien 
se  nourrir  des  nymphes  d'autres  Fourmis  truncicoles  avant  d'établir 
leur  gîte  familial.  Ce  C.  ne  fait  pas  la  blessure,  mais  s'établit  dans  une 

—  14i  — 


ACTION  DU  3IILIEU  —  ÉTHOLOGTE  —  COiMPORTIilMENT  49 

blessure  reçue  préalablement  par  l'arbre,  l'élargit  et  la  prolonge  en  ron- 
geant les  parties  saines  et  vivantes  jusqu'au  moment  où  il  fait  i)érir 
l'arbre.  —  P.  Remy. 

Jucci  (C).  —  Sur  la  différend  ni  ion  des  casles  chez  les  sociélés  des  ler- 
milcs  :  les  néoléniques.  — •  L'auteur  a  jiu  confirmer  les  observations  tle 
Grassi  que  chez  Calotermes  flavicollis  on  observe  la  transformation 
en  reines  de  larves  aux  différents  degrés  de  développement.  Les  subs- 
tances sécrétées  par  les  reines  néoténiques  sont  très  différentes  de 
celles  sécrétées  par  les  vraies  rcin(\s.  Dans  le  tégument  des  vieux  indi- 
vidus néoténiques  on  trouve  de  gros  noyaux  qui  possèdent  un  nucléol(^  (?) 
gros  et  basophile  et  un  réseau  chromatique  plein  de  granulations  baso- 
philes.  Chaque  noyau  est  entouré  d'un  pigment  jaunâtre,  et  on  peut 
facilement  suivre  le  développement  de  ces  cellules  pigmentées  chez  les 
jeimes  reines  et  nymphes.  —  G.  Foa. 

Lindner  (Dr.  E.).  —  La  signification  de  la  queue  du  cysUcerque.  —  Con- 
trairement à  ceux  qui  parasitent  les  Copépodes,  les  cysticercoïdes  des 
Ostracodes  n'affectent  ni  l'appareil  génital  ni  le  tube  digestif  de  leur 
hôte.  La  queue  sert  à  la  fixation  de  la  larve  dans  la  vaste  cavité  viscé- 
rale de  l'Ostracode  :  ainsi  Cyslicercus  liymenolepidis  gracilis  est  si  forte- 
ment ancré  par,  sa  queue  aux  organes  de  Dolerocypris  fasciala  qu'on  ne 
peut  l'en  détacher  sans  dommage.  L'extrémité  de  la  queue  de  ce  para- 
site est  renflée  et  porte  les  crochets  embryonnaires  persistants,  tandis 
que  la  queue  est  réduite  et  que  les  crochets  sont  irrégulièrement  distri- 
bués ou  caducs  chez  les  espèces  qui  habitent  la  cavité  étroite  des  Copé- 
podes ou  des  Mollusques.  De  même,  Schmidt  a  observé  que  C.  h. 
anatinea,  chez  Cypris  avala,  se  développe  à  l'état  dévaginé,  à  l'inverse 
de  ce  qui  a  lieu  chez  les  es])èces  copépodophiles  où  il  y  a  invagination 
précoce  par  suite  du  manque  de  place.  D'après  L.  1'  «  ostracodophilie  » 
est  primitive  et  la  queue  est  un  organe  primaire.  Cette  queue  rappel- 
lerait le  pédoncule  de§  Crinoïdes  et  celui  des  Vorticelles.  L'axe  proba- 
blement musculaire  de  cette  queue  correspondVait  au  filament  axial 
contractile  des  Vorticelles,  et  le  développement  rappellerait  aussi  celui 
de  ces  infusoires. — -A.Robert. 

/j)  Régnier  (Robert). —  Conlribulion  à  V élude  biologique  de  VAnlhonome 
du  Pommier  [Anlhonomus  pomorum  L.).  —  L'auteur  précise  quelques 
détails  et  discerne  certains  faits  importants,  jusqu'ici  obscurs,  de  la 
vie  de  VA.  Ce  ravageur  hiverne  sous  les  écorces  des  Pommiers  et  des 
Poiriers,  quelquefois,  mais  rarement,  dans  la  partie  superficielle  du  sol, 
au  pied  même  de  ces  arbres;  pendant  cette  période,  il  subit  une  forte 
mortalité  (jusqu'à  95  %  de  victimes)  causée  par  une  moisissure,  Beau- 
ueria  {Sporolriclium)  globulifera.  Aux  premières  chaleurs  du  printemps, 
il  sort  de  son  engourdissement,  pique  les  bourgeons  pour  se  nourrir  de 
la  sève  et  reconstituer  son  organisme  affaibli  pendant  l'hiver;  ce  n'est 
qu'alors  qu'il  s'accouple  et  que,  peu  après  l'accouplement,  la  femelle 
pond  dans  les  boutons  non  épanouis.  L'Insecte  parfait  apparaît  en  mai, 
attaque  les  feuilles  du  Pommier,  dont  il  mange  exclusivement,  semble- 
t-il,  le  parenchyme;  les  dégâts  les  plus  importants  se  font  en  juin,  car 
VA.,  au  moment  des  fortes  chaleurs,  estive  dans  les  endroits  secs  et 
peu  chauds.  A  son  réveil,  en  septi^mbre,  il  s'attaque  aux  feuilles  encore 
vertes  et  cherche  un  abri  pour  l'hiver.  En  automne,  le  nombre  des  A. 

—  143  — 
ANN.  BIOL.  —  T.  I  (1922-1923.  10 


GO  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

diminue  considérablement,  sous  des  influences  encore  indéterminées.  — 
P.  Remy. 

Zirpolo  (G.).  —  Conlrihulion  à  la  connaissance  du  cycle  biologique  du 
Zoobothnjon  pellucidum  Ehrbg.  —  Le  Z.  p.  présente  pendant  l'automne 
des  rameaux  sans  zoïdes  qui  se  déposent  sur  le  fond  marin;  ils  y  passent 
l'hiver  et,  pendant  le  printemps  suivant,  produisent  de  nouveaux 
rameaux.  Cette  période  est  nommée  la  vie  latente  d'hiver.  Vient  ensuite 
le  l)Ourg('onnement  du  printemps  :  sur  les  rameaux  se  développent  de 
nombreux  zoïdes;  les  rameaux  se  dissocient  et  se  laissent  transporter 
par  les  courants  marins.  Ils  forment  des  excroissances  qui  servent 
pour  adhérer  aux  corps  submergés.  Les  zoïdes  donnent  des  larves  qui 
ont  une  vie  très  courte  et  émettent  de  leur  corps  presque  toujours 
deux  excroissances;  avec  une  d'elles,  elles  s'attachent  à  des  soutiens, 
avec  l'autre  elles  forment  de  nouveaux  rameaux  sur  lesquels  elles  pro- 
duisent beaucoup  de  zoïdes  (bourgeonnement  d'été).  Ces  rameaux  se 
développent  très  rapidement  sur  des  pieux,  des  cordes,  des  coquilles,  etc. 
—  G.  Teodoro. 

SoUaud  (E.).  —  Le  comporiemenl  des  larves  de  Palaemoneles  varions 
mirro(jenilor  Boas;  changement  de  signe  du  phototropisme  après  la  méta- 
morphose. —  Les  larves  de  P.  manifestent  un  phototropisme  très  forte- 
ment marqué;  l'optimum  de  l'action  de  la  lumière  ne  semble  jamais 
dépassé  :  cette  action  est  toujours  aussi  nette  sur  des  larves  qui  sont 
restées  toute  la  journée  au  soleil.  Le  sens  de  la  réaction  n'a  pu  être 
modifié  par  élévation  de  température,  dilution  de  l'eau,  addition  de 
substances  chimiques  diverses.  Après  section  d'un  pédoncule  oculaire, 
les  larves  exécutent  des  mouvements  de  manège,  le  côté  lésé  en  dehors, 
ce  qui  est  dû  au  relâchement  des  muscles  fléchisseurs  longitudinaux 
du  côté  où  l'œil  a  été  enlevé,  et  des  mouvements  de  rotation  autour 
d'un  axe  longitudinal,  le  côté  lésé  en  dehors,  dus  à  un  travail  plus  intense 
des  exopodilcs  Lhoraciques  du  côté  de  l'œil  unique,  le  corps  tendant 
à  basculer  autour  de  ce  côté.  Immédiatement  après  la  métamorphose, 
la  lumière  n'exerce  aucune  influence,  et  les  borgnes  se  comportent 
comme  les  normaux;  puis  les  animaux,  à  l'opposé  des  larves,  fuient  la 
lumière,  et  chez  les  opérés  réapparaissent  des  mouvements  analogues 
à  ceux  des  larves  éborgnées,  mais  qui  ont  lieu  en  sens  inverse  ;  le  photo- 
tropisme est  devenu  négatif.  Cette  inversion  du  phénomène  semble  due 
à  l'établissement  i\e  nouveaux  mécanismes  réflexes  dont  il  faut  chercher 
l'origine  dans  des  impressions  périphériques  nouvelles  (sensations  tac- 
tiles, p(n'çue'^  par  les  pattes  et  la  nageoire  caudale,  sensations  olfactives, 
sensations  d'équilibre  perçues  par  les  statocystes)  sur  lesquelles  les  exci- 
tations visuelles  exercent  une  action  inhibitrice.  —  P.   Remy. 

Elmhirst  (R.).  —  Habitudes  d'Echinus  esculentus.  —  A  Millport  cet 
oursin  se  tient  en  abondance  au  printemps  et  en  été  entre  les  limites 
des  hausses  et  basses  mers.  Il  se  rapproche  du  rivage  en  février-mars  et 
reste  jusqu'en  juin,  après  quoi  le  nombre  diminue,  atteignant  le  minimum 
en  janvier.  La  migration  vers  le  rivage  concorde  avec  la  reproduction. 
Si  toutefois  il  y  a  du  froid  en  mars-avril  ou  de  grosses  chaleurs  en  juin, 
les  oursins  se  retirent  un  peu  vers  le  large.  Les  mâles  se  rapprochent 
du  rivage  un  peu  avant  les  femelles.  C'est  surtout  de  balanes  que  ces 
oursins  se  nourrissent.  De  juin  à  décembre,  ils  vivent  dans  la  zone  des 
laminaires.  —  H.  de  Varigny. 

—  14G  — 


DISTRIBUTION  (.KOfiRAPHTQUE  "A 

Me  Whorter  (F.  P.)-  —  Deslruclion  de  mousses  par  les  lichens.  — 
1^11  pratiquant  des  coupes  dans  des  colonies  d(^  Lichens  eL  de  Mousses 
{Cladonia,  Physcia  ou  Amphiloina  sur  Dicraniiim,  Brijum,  Grimmia 
ou  Fissidens),  l'auteur  a  pu  assister  aux  différentes  phases  de  la  destruc- 
lion  très  nette  des  tissus  des  Mousses  par  les  hyphes  des  Lichens.  Cette 
destruction  parait  être  le  résultat  d'un  véritable  [)arasitisme  ou  se 
produire  par  asphyxie.  Il  est  aisé  de  voir  ainsi  que  la  séquence  ordinaires 
lichen-mousse-fougère  n'a  pas  lieu,  le  Lichen  pouvant  détruire  la  Mousse 
l'I  lui  succéder.  Sur  un  rocher  rugueux,  la  Mousse  peut  se  développer 
tout  d'abord  et  le  lichen  venir  en  second  lieu.  —  R.  Souèges. 

Emerson  (F.  W.).  —  Organes  souterrains  des  plantes  des  marécages.  — 
L'auteur  a  cherché  à  se  rendre  compte  de  la  manière  exacte  dont  les 
parties  souterraines  des  plantes  des  marais  se  développent  et  cherché 
à  déterminer  les  facteurs  qui  interviennent  dans  leur  mode  de  crois- 
sance. Après  une  rapide  critique  des  travaux  relatifs  au  sujet,  il  étudie 
en  détail  le^  organes  de  quelques  plantes,  telles  que  Sphagnnm,  Aspi- 
dium,  Thelypteris,  Larix  larieina,  Tijpha  latifolia,  Scirpus  validus, 
Carex  [iliformis,  Pogonia  ophioglossoides,  Calopogon  pulchcttus,  Betula 
pumila,  Sarracenia  purpurea,  Drosera  rotundifolia,  Lathijrus  pahisiris, 
Decodon  verticillatus,  Vaccinium  macrocarpon,  Memjanlhes  irifoliala, 
Ëupatorium  perfolialum.  Des  expériences,  destinées  à  déterminer  l'in- 
fluence des  divers  facteurs,  ont  été  entreprises  en  provoquant  des  ger- 
minations de  Pinus,  Abies,  Cedrus  dans  des  appareils  spécialement  cons- 
truits permettant  aisément  l'observation  des  phénomènes.  Il  n'y  a 
pas  de  différences  marquées  dans  les  organes  souterrains  d'une  plante 
croissant  dans  les  marécages  ou  dans  un  milieu  minéral.  L'acidité  ou  les 
toxines  ne  semblent  jouer  aucun  rôle  dans  la  position  plus  ou  moins 
sui)erficielle  de  ces  organes;  le  niveau  du  liquide  paraît  être  le  facteur 
le  plus  important,  abstraction  faite  des  tendances  héréditaires  des 
diverses  espèces.  —  R.  Souèges. 


Distribution  géographique 

Bews  (J.  W.).  —  Some  gênerai  principles  of  plant  distrilmtion  as  illuslratcil 
bij  tlie  South  African  Flora.  (Ann.  of  Bot.,  XXXV,  1-36,  1921.)  [52 

Lesne  (Pierre).  —  La  patrie  d'origine  du  Trogoxylon  sequale  Woll  [Coléopl., 
Lyctidœ)  et  le  double  mouvement  de  migration  des  xytophages  tropicaux 
à  travers  V Atlantique.  (Assoc.  fr.  avanc.  des  Se,  C.  R.,  4b^  session, 
Rouen,  638-642,  1921.)  [52 

Lienhart  (R-).  —  Sur  la  présence  aux  environs  de  Nancy  de  quelques  Coléop- 
tères rares  ou  prétendus  tels.  (Assoc.  franc,  avanc.  Se,  45^  session, 
695-700,   1921.) 

[Signale  la  présence  de  Cicindela  germanica,  espèce  très  localisée 
parce  qu'elle  a  perdu  l'habitude  de  voler;  Chrysocarabus  auronilens, 
var.  nigripes  Heyd.,  forme  typiquement  alpine,  rencontrée  dans  la 
forêt  de  Haye,  où  habite  une  faunule  spéciale  considérée  comme 
relique  glaciaire;  Cyehrus  attenuatus,  espèce  septentrionale,  et  Sphodrus 
leucophllialmus,  hôte  des  maisons.  —  P.  Remy. 

—  147  — 


52  ANxNÉE  BIOLOGIQUE 

Bews  J.  W.).  —  Quelques  principes  généraux  de  dislribulion  des 
plantes,  illuslrés  par  la  flore  sud-africaine.  —  L'aulfur  passe  en  revue 
les  diverses  opinions  qui  ont  été  émises  pour  expliquer  la  distribution 
géographique  des  plantes;  il  étudie  les  grands  traits  de  la  flore  du  sud 
de  l'Afrique  et  admet  une  origine  mulli{)le,  polygénétique,  de  diverses 
espèces  ou  de  groupes  plus  élevés;  il  discute  les  questions  relatives  à 
l'écologie,  à  l'origine  de  la  flore  des  Angiospermes  du  sud  de  l'Afrique, 
à  la  phylogénie  générale  des  Angiospermes.  —  F.  Moreau. 

Lesne  (Pierre).  —  La  pairie  d'origine  du  Trogoxylon  sequale  Woll. 
el  le  double  mouvement  de  migration  des  xylophages  tropicaux  à  travers 
V Atlantique.  —  Ce  Coléoptcre  xylophage,  répandu  dans  l'Amérique 
Centrale  et  les  Antilles,  se  rencontre  aussi  en  Afrique  équatoriale, 
aux  Philippines  et  aux  Sandwich.  Comme  d'autres  espèces  dé  Tr. 
ayant  de  très  étroits  liens  de  parenté  avec  le  Tr.  sequale  (  Tr.  paralle- 
lipipedum,  Tr.  prostomoides,  Tr.  sp.)  sont  localisées  dans  la  partie 
centrale  de  l'Amérique  et  aux  Antilles,  L.  en  déduit  que  l'on  se  trouve 
dans  cette  région  en  présence  d'un  petit  groupe  d'espèces  endémiques 
dont  les  éléments  se  sont  différenciés  sur  jdace  aux  dépens  d'une  même 
souche;  l'une  de  ces  espèces  est  passée  d'Amérique  en  Afrique,  eL  ainsi 
son  mouvement  de  migration  est  inverse  de  celui  d'autres  xylophages, 
les  Bostrychides,  qui,  comme  L.  l'a  montré  précédemment,  ont  été  trans- 
portés d'Afrique  en  Amérique  au  moment  de  la  traite  des  Noirs.  Ce  double 
courant  de  migration  d'un  continent  à  l'autre  à  travers  l'Atlantique; 
est  sans  doute  récent  et  doit  être  imputable  au  trafic  commercial. 
—  P.  Remy. 


Origine  des  espèces 


Allen  (E.  J.).  —  The  progression  of  lifc  in  llie  sea.  (Amer.  Natur.,  LVl, 
1922,  481-503.)  [52 

Heymons  (R.).  —  Beilrag  zur  Syslematift  und  Morphologie  der  Zungen- 
wûrmer  [Pentaslomida).  (Cool.  Anz.,  LV,  154-167,  4  fig.,  1922.)     [53 

Torrey  (R.  E.).  —  Teteptiragmoxijlon  and  the  origin  of  the  wood  paren- 
clujnia.  (Ann.  of  Bot.,  XXXV,  73-77,  1921.)  [53 


Allen  (E.  J.).  —  L'évolution  de  la  vie  dans  la  mer.  —  A.  trace  à  grandes 
lignes,  à  la  manière  lamarckiste,  la  marche  de  l'évolution  des  êtres, 
depuis  l'origine;  il  pense  que  la  Vie  a  été  précédée,  dans  les  eaux  litto- 
rales, par  l'édification  d'une  matière  organique,  encore  non  vivante, 
qui  se  forme  par  l'action  de  rayons  de  très  courte  longueur  d'onde  sur 
l'eau  et  l'acide  carbonique;  il  apparaît  d'abord  de  la  formaldéhyde,  qui 
se  polymérise  ensuite  pour  former  des  sucres,  lesquels  peuvent  s'unir 
à  des  nitrites.  Cette  substance  organique  colloïdale  peut  s'accroître  par 
adsorption  d'ions  libres  et  par  l'union  d'atomes  de  carbone,  la  région 

—  148  — 


GENERALITES 


o.> 


conlrali'  où  ne  pénètre  pas  la  lumière  ri^présente  le  noyau.  Alors  la 
matière  organique  s'élève  à  la  dignité  d'un  organisme  autotroi)hique, 
qui  manifeste  les  phénomènes  de  la  vie.  L'apparition  d'un  flagcllum, 
qui  a  pour  effet  de  ramener  l'organisme  à  la  surfaces  et  à  la  lumière,  en 
fait  un  Flagellé  autotro[)he.  Le  mode  de  nutrition  animal  est  d'abord 
un  accolement  fortuit,  qui  donne  à  l'un  des  organismes  accolés  une 
énergie  qui  lui  donne  plus  de  chances  de  durée. 

A.  tend  à  faire  dériver  les  Cœh'ntérés  d'une  chaîne  de  Péridinicns, 
dont  quelques-uns,  comme  les  Pohjkrikos  ont  des  nématocystes.  Le 
plus  grand  progrès  du  Gœlentéré  pélagique,  ne  va  pas  plus  loin  que  le 
Cténophore.  Les  descendants  immédiats  de  ce  dernier  sont  les  larves 
pélagiques  :  larve  de  Muller,  Pilidium,  Trochopliore,  Pluteus,  Bipin- 
naria,  Tornaria.  Les  Arthropodes  trouvent  leur  origine  dans  des  Anné- 
lides,  et  leui's  formes  primitives,  Trilobitcs  et  Crustacés,  redeviennent 
des  animaux  nageurs.  Les  Poissons  ont  dû  évoluer  d'abord  dans  les 
rivières,  leurs  caractères  somatiques  paraissent  à  A.  indiquer  une  lutte 
contre  les  violents  courants  des  fleuves;  du  reste  les  premiers  Poissons 
connus  (Old  red  sandstone)  sont  pour  la  plus  grand(^  partie  d'eau  douce 
ou  saumâtre;  ce  n'est  que  secondairement  qu'ils  ont  envahi  la  mer; 
quelques-uns  du  reste  retournent  encore  en  eau  douce  pour  pondre.  — 

►       L.   CuÉNOT. 

Heymons  (R.)-  —  Sur  la  systématique  et  la  morphologie  des  Lingua- 
tules  {Penlaslomida).  —  L'étude  morphologique  de  divers  Pentastomes 
appartenant  aux  genres  Porocephalus,  Raillieliella  et-  Cephalobacna 
amène  H.  à  douter  que  les  Linguatules  sont  apparentées  aux  x\cariens  : 
contrairement  aux  Acariens,  les  P.  ont  un  corps  segmenté  et  des  appen- 
dices qui  ne  sont  pas  véritablement  articulés;  la  partie  antérieure  de 
leur  corps  comprend  deux  segments  postoraux  munis  primitivement 
d'appendices  (six  segments  postoraux  avec  appendices  chez  les  Tiques), 
et  leur  orifice  génital  est  chez  les  formes  inférieures  sur  le  troisième 
segment  postoral,  ce  qui  n'a  jamais  lieu  chez  les  Chélicérés;  la  présence 
de  muscles  striés  n'est  pas  une  preuve  suffisante  de  leur  parenté  avec 
les  Arthropodes,  attendu  que  des  Annélides  marines,  les  Nephlhys, 
possèdent  de  tels  muscles.  H.  pense  que  ces  parasites  doivent  plutôt 
être  rapprochés  des  Annélides.  —  P.  Remy. 

Torrey  (R.  E.).  —  Telephragmoxylon  et  V origine  du  parenchyme  ligneux. 
—  L'étude  de  bois  de  Conifères  vivants  avait  conduit  Jeffrey  à 
admettre  que  le  parenchyme  ligneux  s'y  formait  par  la  septation  de 
longs  trachéides.  Deux  bois  fossiles  du  Texas,  dont  les  affinités  sont 
vers  les  Araucaria,  présentent  les  trachéides  septés  exigés  par  la  théorie 
précédente;  le  genre  Telephragmoxylon  est  créé  pour  eux.  —  F.  Moreau. 


Généralités 


FrédericQ  (Léon).  —  Nos  sensations  et  le  monde  extérieur, 
de  Physiologie,  XVII,  fasc.  I,  31  août  1921,  110-112.) 


(Arch. 


Int. 

[54 


Paulesco  (N.  C-)-  —  Localisation  des  instincts  sur  Vécorce  cérébrale.  (Arch. 
Int.  de  Physiologie,  XIX,  1,  15  avril  1922,  74-87.)  [54 

—  149  — 


54  ANNÉE    BIOLOGIQUE 

Paulesco  (N.  C).  —  Localisation  des  inslincls  sur  Vécorce  cérébrale.  — 
Entre  les  zones  sensorio-motrices  de  l'écorcc  cérébrale  de  l'homme  et 
des  animaux,  qui  représentent  les  portions  centrales  des  organes  des 
sens,  il  existe  de  larges  espaces  qui  forment  les  deux  tiers  du  manteau 
cortical  et  qui  sont  constitués  par  des  neurones  dont  les  prolongements 
afférents  et  efférents  ne  passent  pas  par  la  capsule  interne.  Suivant 
Fleschig,  ces  espaces  seraient  occupés  par  des  zones  d'association  où 
se  trouvent  «  les  centres  intellectuels  et  les  véritables  organes  de  la 
pensée  ».  Mais  ces  termes  ne  correspondent  à  rien  de  concret,  car  l'intel- 
ligence et  la  pensée  sont  des  abstractions  philosopfiiques  qui  échappent 
à  l'expérimentation.  En  réalité,  ces  espaces  libres  de  l'écorce  cérébrale 
servent  à  loger  les  instincts  individuels  et  sociaux.  En  effet,  il  existe 
sur  l'écorce  de  la  partie  inférieure  du  lobe  frontal  un  centre  de  l'instinct 
de  nutrition  qui  préside  aux  besoins  de  la  soif  et  de  la  faim.  Ce  centre 
partiel,  car  sa  destruction  produit  l'abolition  temporaire  des  besoins 
nutritifs,  est  probablement  une  dépendance  d'un  autre  centre  cortical 
situé  plus  bas  sur  la  face  inférieure  et  interne  des  hémisphères  cérébraux, 
centre  général  dont  la  destruction  aurait  pour  effet  la  suppression  totale 
et  définitive  de  la  soif  et  de  la  faim.  Le  siège  de  ce  dernier  centre  devra 
être  précisé  par  l'expérimentation.  Les  instincts  de  défense  siègent  pro- 
bablement au  niveau  du  pôle  postérieur  des  hémisphères,  sur  les  faces 
externe,  inférieure  et  interne  du  cerveau.  Les  instincts  de  reproduction 
doivent  se  trouver  entre  les  centres  corticaux  des  sens  de  la  vue,  du 
tact  et  aussi  de  l'odorat  pour  les  animaux  osmatiques.  Ils  occupent  pro- 
bablement la  partie  supérieure  et  postérieure  des  hémisphères,  entre  la 
scissure  de  Rolando  et  la  scissure  perpendiculaire  externe,  sur  les  faces 
externe  et  surtout  interne  du  cerveau.  Les  instincts  sociaux  et  en  parti- 
culier l'instinct  maternel  siègent  sur  la  face  interne  des  hémisphères 
près  de  l'extrémité  supérieure  de  la  scissure  de  Rolando.  A  la  suite 
de  destructions  expérimentales  de  l'écorce  à  ce  niveau  sur  des  chiennes 
et  des  chattes  qui  viennent  de  mettre  bas,  on  cofistate  que  les  animaux- 
mères  abandonnent  leurs  petits  ou  du  moins  qu'elles  n  '  s'en  occupent 
plus  avec  autant  de  soin  qu'avant.  —  Paul  Boyer. 

FrédéricçL  (Léon).  —  Nos  sensations  et  le  monde  extérieur.  —  Nos  sensa- 
tions sont  des  signes  conscients  correspondant  à  des  changements  qu 
se  produisent  dans  le  monde  extérieur,  mais  elles  ne  nous  renseignent 
que  sur  la  durée  et  l'intensité  de  ces  changements,  elles  nous  laissent 
dans  l'ignorance  complète  sur  la  nature  de  ces  changements.  Les  agents 
les  plus  divers  produisent  une  même  sensation  s'ils  agissent  sur  le  même 
organe  des  sens.   —   Paul  Boyer. 


150  - 


Pans.  -  Les  presses  Universitaires  de  France. 


4 


PREMIÈRE      PARTIE 


•  r_ 


PHYSIOLOGIE   GENERALE 


ANN.  BlOL.  —  T.  III,  I^ASC.  2   (1922-1923) 


Physiologie    cellulaire 


Bersa  (Egon)  und  Weber  (Friedl.).  —  Réversible  Viscosilûlserhôhung  des 
Cyloplasmas  unler  der  Einwirkung  des  eleklrisclien  Slromes.  (Ber.  d.  d. 
bot.  Ges.,  XL,  254-258,  1  fig.,  1922.)  [4 

Kornfeld  (Werner).  —  Ueberden  Zellleilungsrhylhmus  und  seine  Regelung. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  3/4  526-593,  1922.)  [7 

Loeb  (J.).  —  The  explanalion  of  Ihe  colloïdal  behauior  of  Protéines.  (Science, 
29  décembre  1922,  731.)  [3 

Loeb  (Léo).  —  On  Slereolropism  as  a  cause  of  cell  degeneralion  and 
death,  and  on  means  lo  prolonge  Ihe  life  of  cells.  (Science,  6  janvier 
1922,  22.)  [5 

Odquist  (Gustaî).  —  Viskositûisueranderungen  des  Zellplasmas  wârend 
der  ersten  Enlwicklungssiufen  des  Froscheies.  (Arch.  f.  Entw.  Mech. 
d.  Org.,  LI,  3/4,  610-625,  1922.)  [4 

Page  (Irvine  H.)  and  Clowes  (G.  H.  A.).  —  Cylolysis  and  proloplasmic 
structure.  I.  Résistance  reversai  phenomena  in  Saponin-Hypotonlc 
cylolysis.  (Amer.  J.  Physiol.,  LXIII,  No.  1,  déc.  1922,  117-125, 
7  tableaux.)  [5 

Bunnstrôm  (J.).  —  Was  bedingt  die  Form  und  die  Formverânderungen 
der  Sâugetiererythrocylen?  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  3/4, 
391-410,  1922.)  [7 

Sokoloff  (Boris).  — ■  Le  noyau  esl-il  indispensable  à  la  régénération  des 
Protozoaires?  (G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  1144,   1922.)      [7 

Weber  (Friedl.).  —  Réversible  Viscositâtserhôhung  des  lebenden  Proto- 
plasmas bei  Narcose.  (Ber.  d.  d.  bot.  Ges.,  XL,  212-216,   1922.)  [4 

Williams  (M.).  —  On  Ihe  influence  of  immersion  in  certain  electrolyles 
upon  cells  of  Saxifraga  umbrosa.  (Ann.  of  Bot.,  XXXVI,  563-576, 
1922.)  [5 


Loeb  (J.).  —  Explication  du  comportement  colloïdal  des  protéines.  — 
Les  protéines  se  combinent  stoichiométriquement  avec  les  acides  et 
bases  formant  des  sels  se  dissociant  électrolytiquement.  Les  ions  et 
molécules  énormes  des  protéines  ne  peuvent  diffuser  librement  à  travers 
les  gels  et  membranes  qui  sont  aisément  perméables  pour  les  petits 


155  — 


4  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

ioas  cristalloïdes.  Il  y  a  donc  une  distribution  inégale  des  ions  cristal- 
loïde.ç  diffusibles  entre  une  solution  de  protéine  et  une  solution  aqueuse 
extérieure,  ou  entre  un  gel  de  protéine  et  une  solution  aqaeuse.   La 
concentration    totale  des  ions  cristalloïdes  est  toujours  plus  considé- 
rable dans  la  solution  ou  le  gel  de  piotéine  que  dans  la  solution  aqueuse 
environnante.  C'est  là  la  cause  du  comportement  colloïdal  des  gels  et 
solutions  de  protéines.  Les  ^mensurations  de   potentiels  de  membranes 
montrent  que  l'excès  de  concentration  des  ions  cristalloïdes  à  l'intérieur 
de  la  solution  ou  du  gel  de  protéine,  et  tous  les  effets  des  électrolytes 
sur  la  pression  osmo tique,  le  gonllement   et  la  viscosité  des  protéines, 
peuvent  être   calculés   avec  une   exactitude    suffisante    par    l'équation 
d'équilibre    de    Donnan.    Le    comportement    colloïdal    des    protéines 
s'explique  donc  quantitativement  sur  la  base  d'une  formule  mathéma- 
tique rationalistique.  La    chimie  des   colloïdes  n'a  rien  de  neuf  :  c'est 
une  condition  d'équihbre  méconnue   de  la  chimie  classique.  Méconnue 
parce  que  les  chimistes  colloïdaux  n'ont  pas  mesuré  la  concentration  en 
ions  hydrogène  de  leurs  solutions,  qui  constitue  la  variable  principale, 
et  qu'ils  n'ont  pas  considéré  et  mesuré  les  potentiels  de  membrane  des 
solutions  et  gels  de  protéine,  fournissant  la  preuve  que   la  théorie  des 
équilibres  de  membrane  doit  être  utilisée  pour  expliquer  le  comporte- 
ment colloïdal  des  protéines.  —  H.  de  Varigny. 

Odquist  (G.).  —  Variations  de  la  viscosité  du  cytoplasme  pendant  les 
premiers  stades  du  développement  dans  l'œuf  de  grenouille.  —  En  étudiant 
la  répartition  du  pigment  dans  les  œufs  de  grenouille  soumis  à  la  centri- 
fugation,  0.  constate  que  la  viscosité  du  cytoplasme  s'abaisse  après  la 
fécondation,  et  se  relève  périodiquement  lors  de  l'apparition  des  sillons 
successifs.  Ces  résultats  s'accordent  donc,  dans  leurs  grandes  lignes, 
avec  ceux  observés  par  IIeilbrunn  chez  les  Invertébrés  marins  (cf. 
An.  Biol.,  1923).  —  A.  Dalcq. 

Bersa  (Egon)  et  Weber  (Friedl.)  —  L'action  réversible  du  courant  élec- 
trique sur  la  viscosité  du  cytoplasme.  — •  Les  épicotyles  de  Phaseolus 
multiflorus  ont  servi  de  sujets  à  B.  et  W.  à  cause  de  la  présence  dans  ces 
organes  de  nombreuses  cellules  à  statolithes  dont  le  déplacement  est 
facile  à  observer.  Sous  l'influence  du  courant  continu  on  constate  une 
augmentation  de  la  viscosité  du  cytoplasme  dans  les  statocystes. 

Si  le  courant  est  assez  fort  (5-10  milli-ampères),  il  suffit  de  1/4  à 
1/2  minute  pour  déterminer  le  phénomène,  tandis  qu'avec  0,  15  à  5  milli- 
ampères  il  faut  de  1  à  4  minutes.  20  à  40  minutes  après  cessation  du 
courant  la  viscosité  diminue  pour  reprendre  peu  à  peu  sa  valeur  normale. 
—  H.  Spinner. 

Weber  (Friedl).  —  Augmentation  réversible  de  la  viscosité  du  proto- 
plasme vivant  par  la  narcose.  —  W.,  après  de  nombreuses  expériences 
sur  des  épicotyles  de  Phaseolus  vulgaris  ayant  germé  à  la  lumière  et 
après  comparaison  avec  les  travaux  de  Heilbronn  (1914),  Zollikofer 
(1918),  Heilbrunn  (1920)  et  Weber  (1921-1922)  arrive  aux  conclu- 
sions suivantes  :  1°  L'éther  en  solution  aqueuse  à  2,5  et  5  %  augmente 
la  viscosité  du  cytoplasme  vivant  des  cellules  de  l'épicotyle  intact  de 
Phaseolus  vulgaris,  lorsque  l'expérience  ne  dure  pas  plus  d'une  heure; 
2°  Cette  augmentation  est  réversible,  l'ancien  degré  de  viscosité  réap- 
paraît après  lavage  à  l'eau  pure;  3°  Cette  augmentation  est  importante, 

—  iM  — 


PTTVSIOLOGIR    CELLULAIRE  S 

car  avec  l'appareil  à  centrifuger,  on  constate  qu'il  faut  pour  déplacer 
les  statolithes  dans  les  cellnlos  éthérisées  au  moins  15  fois  plus  de  temps 
que  dans  les  autres:  4°  L'éthérisation  à  forte  concentration  (10  %  au 
volume)  détermine  un  degré  élevé  de  viscosité  non  réversible,  le  proto- 
plaste  n'est  pas  tué  mais  fortement  endommagé,  ce  qui  se  traduit  par 
le  dépérissement  de  la  tige.  —  H.  Spinner. 

Williams  (M.)-  — ■  Sur  V influence  de  V immersion  dans  certains  éleclro- 
lyles  sur  les  cellules  de  Saxifraga  umbrosn.  —  L'auteur  étudie  les  varia- 
tions de  la  perméabilité  cellulaire  sous  l'influonce  de  divers  sels  employés 
en  solutions  de  concentrations  variées;  la  durée  de  l'immersion  néces- 
saire pour  obtenir  un  changement  déterminé,  par  exemple,  la  per- 
méabilité au  bichromate  de  potasse  en  solution  à  0,1  %  a  été  mesurée 
pour  diverses  solutions  salines;  le  temps  T  nécessaire  pour  produire  la 
transformation  précédente,  la  concentration  C,  exprimée  en  molécules- 
grammes  iDar  litre,  de  l'électrolyte  employé,  sont  unis  par  la  relation 
log.  T  +  /f(log  C  +  1)  =  K,  valable  à  25°  pour  des  expériences  de 
4  heures  au  plus,  fc  et  K  variant  avec  la  nature  de  l'électrolyte.  — 

F.    MOREAU. 

Page  (Irvine  H.)  et  Clov.^es  (G.  H.  A.).  —  Cijlohjse  el  structure  prolo- 
plasmique.  I.  Phénomènes  de  résistance  inverse  dans  la  cijtohjse  par  les 
solutions  de  saponine  el  les  solutions  hijpotoniques.  —  Les  œufs  d'Astéries 
présentent  une  résistance  élevée  à  la  saponine  du  Ouillaja  et  une  résis- 
tance faible  aux  solutions  hypotoniques.  On  observe  l'inverse  pour  les 
œufs  à'Arhacia.  Les  œufs  d' Echinarachnius  présentent  une  résistance 
très  faible  à  la  saponine  et  une  résistance  aux  solutions  hypotoniques 
intermédiaire  entre  celles  de  l'Astérie  et  de  VArbacia.  Les  différences 
de  résistance  de  VArbacia  et  de  l'Astérie  sont  encore  plus  marquées 
quand  il  s'agit  de  leurs  larves.  Le  mucus  qui  entoure  l'œuf  ne  joue 
aucun  rôle  dans  la  résistance  à  la  saponine,  à  la  digitonine  et  aux  solu- 
tions hypotoniques.  L'Astérie,  VArbacia  et  VEchinarachnius  montrent 
tous  une  faible  résistance  à  la  disfitonine,  cependant  les  concentrations 
mortelles  présentent  le  même  taux  relatif  que  pour  la  saponine  du 
Quillaia.  P.  et  C.  trouvent  donc  la  même  résistance  inverse  dans  les 
œufs  d'Echinoderme  et  d'Annelide  que  Rywosch  dans  les  globules 
rouges  des  mammifères.  La  résistance  des  œufs  n'est  que  faiblement 
modifiée  par  la  fécondation.  —  Paul  Boyer. 

Loeb  (Léo).  —  Du  stérèolropisme  comme  cause  de  dégénération  cellu- 
laire el  de  mort,  et  sur  les  moyens  de  prolonger  la  vie  des  cellules.  —  Les 
amœbocytes  de  Limulus,  au  contact  d'autres  corps  tendent  à  se  mou- 
voir et  à  s'étaler  contre  ceux-ci  :  un  cas  de  stéréotropisme  comme  en 
présentent  d'autres  cellules.  Ce  stéréotropisme  est  suivi  de  dégénération 
du  protoplasma,  perte  des  granules,  hyalinisation,  immobilité  et  enfin 
mort.  En  s'étalant,  la  cellule  semble  absorber  du  fluide  ambiant,  d'où 
des  processus  de  dissolution,  suivis  du  reste. 

Peut-on  retarder  cette  réponse  stéréotropique  exagérée  qui  conduit 
la  cellule  au  contact  du  solide  à  s'étaler?  On  le  peut  par  le  froid  qui 
retarde  toutes  les  activités  et  aussi  en  posant  les  cellules  sur  une  surface 
préalablement  enduite  d'une  mince  peUicule  de  paraffine  ou  de  vaseline. 
Sur  cette  couche,  la  cellule  ne  s'étale  guère,  et  elle  vit  plus  longtemps. 
Un  autre  moyen  existe  consistant  à  rendre  le  milieu  très  légèrement 

—  157  — 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


acide,  ce  qui  cadre  avec  le  fait  déjà  reconnu  que  la  cellule  (cellule  fibri- 
neuse  expérimentale,  amœbocyte)  meurt  dans  une  solution  neutre  de 
NaCl  isotonique,  mais  y  vit  si  l'on  ajoute  un  peu  d'acide  ou  d'alcali. 

En  milieu  légèrement  acide,  les  cellules  se  meuvent  longtemps  et 
tardent  à  s'étioler:  elles  durent  davantage.  Le  milieu  alcalin  est  moins 
favorable.  On  peut  graduer  l'effet  de  l'acide.  En  milieu  plus  acide,  la 
consistance  de  la  cellule  est  trop  forte,  et  la  mobilité  est  diminuée.  Si 
l'acidité  est  trop  faible,  les  processus  ne  sont  pas  suffisamment  retardés. 
Il  faut  un  juste  milieu  :  alors  la  consistance  est  telle  que  la  cellule  peut 
aisément  se  détacher  de  la  masse,  et  en  même  temps  elle  est  protégée 
et  la  réaction  stéréotropique  est  retardée.  Mais  la  cellule  finit  toujours 
par  s'étaler,  et  la  régression  s'établit.  On  peut  toutefois  garder  la  cellule 
active  6  jours  et  plus,  même  à  la  température  ordinaire  alors  que  nor- 
malement elle  s'étale  et  devient  hyaline  dès  le  2®  et  même  le  l^r  jour. 
,  La  cause  principale  de  la  mort  cellulaire  en  ce  cas  est  donc  un  degré 
extrême  de  réactivité  des  cellules  en  contact  avec  des  surfaces  solides. 
On  peut  présumer  que  cette  réaction  conduit  à  une  perméabilité  accrue 
de  la  surface  de  la  cellule,  atteignant  un  degré  nuisible,  et  engendrant 
le  processus  de  .dégénération  ultérieur.  Les  conditions  défavorables  à 
cette  réaction  stéréotropique  extrême  tendent  donc  à  prolonger  la  vie 
des  cellules  et  l'acide  paraît  agir  ainsi  en  augmentant  la  consistance 
des  cellules,  tout  au  moins  de  leur  paroi. 

Il  y  a  une  grande  analogie  entre  le  comportement  des  amœbocytes 
et  celui  des  cellules  ordinaires  du  tissu.  Par  agglutination,  les  amœbo- 
cytes produisent  des  couches  d'une  sorte  de  tissu.  Après  incision  dans 
pareil  tissu,  les  cellules  émigrent  des  bords  de  la  fente  dans  celle-ci, 
comme  cela  a  lieu  dans  une  plaie.  Dans  les  deux  cas,  deux  facteurs 
déterminent  les  directions  de  migration  :  la  réaction  stéréotropique  et 
la  tendance  au  mouvement  centrifuge.  Durant  le  processus  du  mouve- 
ment, les  amœbocytes  s'étalent  et  produisent  des  complexes  très  diffé- 
rents des  amœbocytes  originaux,  mais  très  semblables  à  divers  tissus. 
Dans  la  formation  du  tissu  embryonnaire,  il  y  a  pareil  changement  de 
cellules  rondes  agglutinées  à  des  cellules  s'étalant  en  largeur  au  contact 
avec  un  substratum  solide  ou  visqueux  :  sous  l'influence  de  facteurs 
mécaniques,  on  peut  produire  dans  ce  tissu  amœbocytique  expérimental 
un  système  de  flbrillation  indiquant  la  direction  dans  laquelle  agissent 
les  facteurs  mécaniques.  Pareillement  certains  effets  mécaniques  déter- 
minent la  flbrillation  chez  certains  tissus  plus  élevés.  Dans  les  deux 
cas,  la  formation  tissulaire  conduit  à  une  tension  élastique  à  laquelle 
sont  assujettis  les  tissus,  d'où  le  retrait  consécutif  à  l'incision.  Le 
processus  de  formation  de  tissu  a  conduit  à  la  production  d'énergie 
potentielle  emmagasinée  dans  les  tissus. 

Les  transformations  observées  chez  les  amœbocytes  dans  le  cas  de 
formation  de  tissu  paraissent,  jusqu'ici,  dues  principalement  à  deux 
facteurs  :  a)  changements  de  consistance  commençant  par  la  couche 
extérieure  de  la  paroi  cellulaire,  tenant  sans  doute  à  l'absorption  de 
liquide  du  milieu  ambiant,  d'où  différence  de  distribution  de  liquide 
dans  la  cellule:  b)  accroissement  de  perméabilité  de  la  paroi  extérieure 
de  la  cellule.  Ces  deux  causes  peuvent  conduire  à  un  processus  de  dégé- 
nérescence dans  la  cellule. 

A  certains  égards,  la  différenciation  et  la  spécialisation  des  cellules 
des  tissus  chez  les  organismes  supérieurs  ont  aussi  un  aspect  de  change- 
ments régressifs,  et  peuvent  diminuer  la  puissance  de  résistance  de  ces 


158  — 


PHYSIOLOGIE    CELLUI-AIRH;  7 

cellules  en  différenciation.  D'où  l'idée  que  des  changements  de  caractère 
analogue,  bien  que  plus  faibles  quantitativement  peut-être,  peuvent  en 
produire  chez  les  cellules  de  tissus  supérieurs  durant  la  formation  des 
tissus.  —  H.  DE  Varigny. 

Kornîeld  (W.)-  —  Le  rythme  des  divisions  cellulaires  el  les  fadeurs 
qui  le  conlrôlent.  —  Si  l'on  soumet  des  jeunes  larves  de  Salamandre  à 
une  courte  période  de  jeûne,  puis  à  une  alimentation  abondante,  on 
provoque  régulièrement  dans  l'épithélium  cornéen  l'apparition  de  nom- 
breuses mitoses.  H.  a  dénombré  celles-ci  avec  soin  et  a  comparé  les 
résultats  observés  dans  les  deux  cornées  du  même  animal.  Dans  leur 
ensemble,  les  données  fournies  par  les  deux  côtés  concordent  assez 
bien;  on  ne  peut  cependant  conclure  des  faits  étudiés  que  la  reprise 
de  l'alimentation  soit  le  seul  facteur  qui  règle  le  réveil  de  l'activité 
mitotique  et  la  fréquence  des  divisions.  Celles-ci  ne  réapparaissent  en 
effet  pas  immédiatement,  mais  seulement  après  un  délai  de  quelques 
jours;  les  conditions  de  nutrition  ne  sont  donc  pas  le  seul  facteur  qui 
contrôle  la  prolifération  cellulaire,  il  faut  aussi  tenir  compte  d'une 
sorte  d'aptitude  de  la  cellule,  qui  est  liée  à  son  évolution  propre.  — 
A.  Dalcq. 

Sokoloff  (Boris).  —  Le  noyau  esl-il  indispensable  à  la  régénération 
des  Protozoaires  ?  —  S.  a  constaté  que  des  fragments  de  Dileptus  privés 
de  noyau  peuvent  regagner  les  contours  caractéristiques  de  l'animal 
adulte.  Par  conséquent,  pour  le  rétablissement  de  la  forme  du  corps  et 
la  régénération  partielle,  le  noyau  n'est  pas  indispensable;  mais  les 
fragments  ainsi  régénérés  ne  peuvent  pas  continuer  à  vivre;  le  noyau 
est  donc  indispensable  pour  l'assimilation  et  l'activité  vitale,  et  il  ne 
peut  être  à  ce  point  de  vue  remplacé  par  les  formations  chromidiales.  — • 
H.  Cardot. 

Runnstrom  (J.).  —  Qu'est-ce  qui  détermine  la  forme  et  les  changements 
de  forme  des  érythrocyles  des  Mammifères?  —  Les  globules  rouges  des 
Mammifères  ont  la  forme  de  disques  aplatis  concaves  sur  leurs  deux 
faces;  cette  forme  ne  correspond  pas  à  un  état  d'équilibre  et  n'est  donc 
pas  simplement  due  à  la  tension  superficielle.  En  immergeant  des 
globules  rouges  de  Mammifères  dans  une  solution  isotonique  de  BaCls, 
R.  a  constaté  une  série  d'aspects  curieux,  qu'il  a  d'ailleurs  retrouvés 
par  d'autres  techniques,  et  qui  paraissent  indiquer  que  ces  hématies 
possèdent  à  leur  pourtour  une  zone  renforcée  qui  joue  le  rôle  d'un  sque- 
lette rudimentaire  et  donne  aux  globules  leur  forme  caractéristique. 
L'auteur  a,  d'autre  part,  étudié  une  série  de  conditions  qui  donnent 
au  globule  un  aspect  de  clochette  ou  encore  le  ramènent  à  la  forme 
sphérique;  ce  résultat  est  atteint  soit  en  plaçant  les  globules  au  contact 
d'un  porte-objet  électriquement  chargé,  soit  en  utilisant  diverses  solu- 
tions isotoniques  d'électrolytes  ou  de  non-électrolytes;  l'effet  produit 
paraît  uniformément  dû  à  une  augmentation  de  la  tension  superficielle. 
Diverses  particularités  semblent  d'ailleurs  bien  indiquer  qu'il  existe  à 
la  surface  du  globule,  comme  l'a  soutenu  Deetjen,  une  pellicule  incolore; 
c'est  sur  celle-ci  qu'agiraient  les  différents  milieux,  probablement  en 
modifiant  les  rapports  ou  le  mode  d'équilibre  des  lipoïdes  et  des  pro- 
téines. —  A.  Dalcq. 

^  159  — 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


Mutations  d'énergie  chez  les  êtres  vivants 

Bierens  de  Haan  (J.  A.)-  — Die  Kôrperlemperalur  j'unger  Wanderralîen 
{Mus  decumanus)  iind  ihre  Beeinflussung  durch  die  Temperalur  der 
Aussenwelt  [Die  Umivell  des  Keimplasmas,  VIII).  (Arch.  f.  Entw. 
Mech.,  L,  1/2,  1-13,  1922.)  [9 

Bierens  de  Haan  (J.  A.)  und  Przibram  (Hans).  —  Erniedrigung  der 
Kôrperlemperalur  junger  Wanderralîen  [Mus  decumanus)  durch  che- 
mische  Millelund  ihre  Einfluss  auf  die  Schwânzlânge.  [Die  Umwell  des 
Keimplasmas,  IX).  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  cl.  Org,  L,  1/2, 13-41, 1922. )[9 

Bouckaert  (J.  J.),  Bouckaert  (J.  P.)  et  Noyons  (A.  K).  —  Rapporl  entre 
les  effels  des  ions  potassium  et  calcium  et  le  coefficient  de  température  du 
cœur  de  grenouille.  (Arch.  mt.  PhysioL,  XIX,  160-182;  1922,  11  fig.)  [10 

Cousy  (R.  C)  et  Noyons  (A.  K.).  —  L'irritabilité  du  cœur  et  le  balancement 
des  ions.  (Arch.  int.  PhysioL,  XX,  1-28,  1922,  6  fig.)  [11 

a)  Crile  (George  W.)  and  Rowland  (Amy  F.).  —  Thermoeleclric  studies 
of  température  variations  in  animal  lissues.  II.  Effecls  of  anesthaesia; 
eleclrical  slimulaiion;  abdominal  trauma;  exposure  of  viscera;  excision 
of  organs;  acid;  alJiali;  slrychnin;  diphleria  toxin.  (Americ.  J.  of 
PhysioL,  LXII,  No.  2,  oct.  1922,  349-369,  28  tableaux.)  [9 

6)  —  —  —  —  Thermoeleclric  studies  of  température  variations 
in  animal  tissues.  III.  Adrenalin.  (Amer.  J.  of  PhysioL,  LXII, 
No.  2,  oct.  1922,  370-382,  26  tableaux.)  [10 

Fredericq  (Henri).  —  Action  des  acides  aminés  sur  la  conlractilité,  le  tonus 
vasculaire  et  le  métabolisme  du  cœur  isolé  du  lapin.  (Arch.  Int.  do 
Physiologie,  XX,  2,  25  déc.  1922,  6  fig.,  213-240.)  [11 

Gartkewicz  (St.).  —  Sur  la  respiration  de  VAnodonte  à  Vétat  d'activité 
et  de  repos.  (Arch.Int.de  Physiologie,  XX,  2,  25  déc.  1922,  202-206.)  [13 

a)  Gruber  (Charles  M.).  —  Studies  in  Fatigue.  XI.  The  effecl  of  intra- 
venous  injection  of  massive  doses  of  adrenalin  upon  skeletal  muscle  al 
rest  and  undergoing  fatigue.  (Amer.  J.  PhysioL,  XLI,  No.  3,  August, 
1922,  475-492,   10  fig.)  [12 

h)  —  —  Studies  in  Fatigue.  XII.  The  effecl  of  adrenal  sécrétion  on 
non  fatigued  skeletal  muscle.  (Ibid.,  LXII,  3,  nov.  22,  438-441, 
1  flg.)  [12 

c)  —  —  Studies  in  Fatigue.  XIII.  The  Staircase  Phenomenon  in 
Mammalian  skelelal  muscle.  (Ibid.,  LXIII,  No.  2,  Jan.  1923,  338- 
349,  7  flg.,  1  tableau.)  [12 

Hartman  (F.  A.),  Waise  (R.  H.)  and  Me  Cordock  (H.  A.).  —  The  libération 
of  epinephrin  during  muscular  exercise.  (Amer.  J.  Physiology,  LXII, 
No.  2,  oct.  1922,  223-241,  1  flg.)  [12 

Hutchinson  (Dorothy  M.).  —  Comparative  studies  on  respiration.  XXIII. 
The  effecl  of  adrenalin  on  Ihe  production  of  carbon  dioxide  by  animais 

—  160  — 


MUTATIONS    D'ÉNERGIE    CHEZ    LES    ÊTRES    VIVANTS  9 

and  bif  plants.     (Amer.  J.  Physiology,  LXII,  No.  2,  October  1922, 
192-196,  2  fig.)  [13 

Kostytschew  (S.)-  —   Uber  die  Ernâhmnq  der  grûncn  Halbschmaroîzer. 
(Bor.  d.  d.  bot.  Ges.,  XL,  273-279,  1922.)  [13 

Libbrecht  (W.).  —  Le  paradoxe  cardiaque.  (Arch.  int.   Phvsiol.,   XVT, 
448-452,  4  fig.,  1921.)  '  [11 


Bierens  de  Haan  (J.  A.)-  —  La  lempéralure  du  corps  chez  les  rats  jeunes 
{Mus  decumanus)  et  ses  modiftcaiions  sous  Vinfluence  de  la  lempéralure 
extérieure.  [Plasma  germinalif  et  milieu,  VIII.)  —  Chez  les  jeunes  rats 
élevés  à  température  constante,  la  température  du  corps  atteint  environ 
360,4  C,  elle  est  un  peu  plus  haute  chez  la  femelle  que  chez  le  mâle;  il 
y  a  une  différence  de  0o,16  C.  environ  entre  le  matin  et  le  soir.  Si  la  tempé- 
rature de  l'air  ambiant  est  sensiblement  modifiée,  celle  des  animaux 
varie  également,  mais  par  fractions  de  degré;  la  différence  entre  les  deux 
sexes  en  est  quelque  peu  accentuée.  —  A.  Dalcq. 

Bierens  de  Haan  (J.  A.)  et  Przibram  (H.)-  —  Abaissement  par  des  moyens 
chimiques,  de  la  température  corporelle  de  jeunes  rais;  son  influence  sur  la 
longueur  de  la  queue.  [Plasma  germinalif  et  milieu.  IX.)  —  L'administra- 
tion répétée  de  quinine  ou  de  préférence  d'antipyrine  en  injections  sous- 
cutanées  permet  d'obtenir  chez  les  jeunes  rats  un  abaissement  constant 
de  la  température  du  corps;  en  même  temps,  on  constate  que  la  crois- 
sance de  la  queue  est  ralentie.  11  est  donc  très  vraisemblable  que  si  la 
croissance  de  cet  organe  est  accélérée  ou  ralentie  par  l'élévation  ou 
l'abaissement  de  la  température  à  laquelle  vivent  ces  animaux,  c'est 
parce  que  la  température  du  corps  est,  dans  ces  conditions  anormales, 
légèrement  modifiée  dans  un  sens  ou  dans  l'autre.  —  A.  Dalcq. 

a)  Crile  (George  W.)  et  Rowland  (AmyF.)-  —  Études  thermoélectriques 
des  variations  de  la  température  dans  les  tissus  animaux.  II.  Effets  des 
anesthésiques;  excitation  électrique;  traumatisme  abdominal;  exposition  d'un 
viscère;  ablation  cV organes;  acides;  bases;  strychnine;  toxine  diphtérique. 
—  Les  phénomènes  d'épuisement  dus  à  des  causes  telles  que  l'anesthésie 
continue  à  l'éther,  la  surrénalectomie,  les  traumatismes  physiques, 
sont  caractérisés  par  un  abaissement  progressif  de  la  température  du 
cerveau  et  du  foie,  d'autant  plus  rapide  que  l'épuisement  se  produit 
plus  vite.  Le  stade  d'excitation  dans  l'anesthésie  à  l'éther  et  au  pro- 
toxyde  d'azote  est  marqué  par  une  élévation  de  la  température  du 
cerveau.  Après  ablation  du  foie,  la  température  du  cerveau  décroît 
progressivement  jusqu'à  la  mort,  décrivant  une  courbe  analogue  à 
celle  que  produit  l'anesthésie  continuée  à  l'éther.  L'activité  musculaire, 
volontaire  ou  provoquée  par  l'excitation  électrique  directe  d'un  nerf, 
s'accompagne  de  modifications  rapides  de  la  température  du  cerveau 
et  du  foie  correspondant  aux  phases  de  l'activité  musculaire,  ces  modi- 
fications étant  cependant  en  opposition  directe.  L'injection  de  strych- 
nine, d'un  acide  ou  d'une  base  ne  modifie  pas  la  température  du  foie 
quoiqu'elle  produise  des  modifications  marquées  de  la  température  du 
cerveau    correspondant    dans    chaque    cas    aux   phénomènes  cliniques 

—  161  — 


10  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

particuliers.  L'introduction  d'oau  chaude  dans  l'estomac  par  tubage 
produit  une  élévation  immédiate  de  la  température  du  cerveau  pré- 
cédant d'une  minute  et  plus  l'élévation  de  la  température  hépatique, 
chez  l'animal  qui  a  été  soumis  aux  traitements  précédents.  La  diminu- 
tion de  résistance  à  l'inhalation  des  anesthésiques  produite  par  une 
infection  aiguë  est  marquée  d'une  façon  frappante  par  la  chute  rapide 
de  la  température  du  cerveau  chez  un  animal  endormi  à  l'éther  24  heures 
après  une  injection  intraveineuse  de  toxine  diphtérique.  —  Paul  Boyer. 

b)  Crile  (George  W.)  et  Rowland  (Amy  P.).  —  Études  thenno-éledrîques 
des  variaîiojis  de  la  température  des  tissus  des  animaux.  III.  Adrénaline. 
—  La  température  du  cerveau  et  de  la  glande  thyroïde  est  augmentée 
par  l'adrénaline,  celle  du  foie  et  du  muscle  volontaire  n'est  pas  modifiée. 
Après  thyroïdectomie  et  après  ablation  du  foie,  la  réaction  du  cerveau 
à  l'adrénaline  est  diminuée;  elle  apparaît,  au  contraire,  plus  rapide- 
ment et  est  plus  marquée  chez  les  animaux  qui  ont  reçu  de  l'iodoforme 
en  injections  intrapéritonéales,  et  chez  les  animaux  soumis  à  l'anes- 
Ihésie  par  l'éther.  Chez  ceux  anesthésiés  au  protoxyde  d'azote,  la 
réaction  est  au  contraire  retardée  et  diminuée.  Le  cerveau  est  donc 
l'organe  qui  règle  les  réactions  thermiques  de  l'organisme  aux  excita- 
tions, la  thyroïde  et  les  surrénales  jouent  un  rôle  essentiel  dans  l'appa- 
rition et  la  durée  de  ces  réactions,  le  cerveau  est  en  relation  étroite  avec 
le  foie  au  point  de  vue  des  réactions  électrothermiques. —  Paul  Boyer. 

Bouckaert  (J.  J.),  Bouckaert  (J.  P.)  et  Noyons  (A.  K.).  —  Rapport 
entre  les  effets  des  ions  potassium  et  calcium  et  le  coefficient  de  température 
du  cœur  de  grenouille.  — -  Les  auteurs  se  sont  proposés  d'étudier  le  rap- 
port entre  l'effet  produit  par  la  température  et  celui  produit  par  la 
ccmposition  ionique  du  milieu,  sur  l'activité  du  cœur  perfusé  de  gre- 
nouille. Comment  se  comporte  le  cœur  aux  différentes  températures 
quand  on  varie  en  même  temps  la  composition  du  liquide  de  perfusion; 
quelle  valeur  prend  le  coefficient  de  température  dans  les  divers  cas? 
Le  cœur  peut  se  contracter  à  basse  température  avec  du  Ringer  sans 
calcium  ou  pauvre  en  calcium,  ou  avec  du  Ringer  sans  potassium  ou 
contenant  peu  de  potassium;  à  température  plus  élevée,  les  contrac- 
tions disparaissent;  le  rythme  a,  dans  tous  les  cas,  un  coefficient  de  tem- 
pérature positif;  mais  il  n'en  est  pas  de  même  de  la  hauteur  de  contrac- 
tion qui  a  un  coefficient  positif  pour  les  cœurs  pei'fusés  au  Ringer  normal, 
négatif  quand  il  y  a  moins  de  0  gr.  015  de  CaCP  par  litre  et  négatif  à 
basse  température,  positif  au  delà  de  22°,  pour  les  doses  de  CaCP  entre 
0  gr.015  et  0  gr.n2  par  litre.  Or,  On  sait  que  l'énergie  musculaire  présente 
un  coefficient  de  température  négatif;  mais  il  y  a  sans  doute  à 
tenir  compte  ici  d'un  facteur  autre  que  l'énergie  musculaire,  peut-être 
la  distribution  du  stimulant  d'une  fibre  à  l'autre,  et  dont  le  coefficient 
de  température  est  positif  (ce  qui  manifeste  se  dans  le  cas  du  Ringer 
contenant  une  dose  suffisante  de  calcium).  On  peut  concevoir  l'ensemble 
des  résultats  obtenus  relativement  à  la  hauteur  des  contractions  par 
des  variations  interférentes  de  ces  deux  facteurs  avec  la  nature  du 
liquide  de  perfusion.  Si,  d'autre  part,  on  étudie  les  cœurs  battant  en 
présence  de  doses  insuffisantes  de  Ca  ou  de  K,  à  la  faveur  des  basses 
températures,  on  remarque  qu'avec  une  dose  insuffisante  de  calcium, 
la  hauteur  de  contraction  diminue  régulièrement  et  rapidement,  le 
rythme  ne  se  modifiant  guère;  au  contraire,  avec  une  dose  insuffisante 

—  162  — 


MUTATIONS   D'ÉNERGIE    CHEZ    LES    ÊTRES    VIVANTS  11 

de  potassium,  l'amortissement  est  au  début  peu  marqué,  puis  les  con- 
tractions disparaissent  ensuite  brusquement,  après  s'être  notablement 
espacées.  Ceci  semble  donc  démontrer  le  rôle  prépondérant  du  potas- 
sium pour  l'automatisme  cardiaque  et  du  calcium  pour  la  hauteur  de 
contraction.  —  H.  Cardot. 

Libbrecht  (W.).  - —  Le  paradoxe  cardiaque.  —  Le  phénomène  décrit 
sous  le  nom  de  paradoxe  cardiaque  consiste  en  ceci  :  Si  à  un  cœur 
perfusé  avec  une  solution  de  Ringcr  sans  K  on  fait  parvenir  du  Ringer 
normal,  on  voit  le  cœur  s'arrêter  pendant  un  certain  temps,  puis  les 
battements  reprennent.  L.  envisage  ce  fait  comme  un  phénomène 
d'adaptation  :  le  cœur  s'est  adapté  aux  conditions  de  perfusion  sans 
potassium,  il  s'est  formé  un  nouvel  état  d'équilibre  que  vient  rompre 
le  retour  du  liquide  potassique.  Des  faits  du  même  ordre  s'observent 
quant  à  l'action  de  la  température.  Le  cœur  de  Grenouille  maintenu 
à  37°,  puis  refroidi  brusquement  à  17°,  au  lieu  de  ralentir  graduellement 
son  rythme,  s'arrête  d'abord,  pour  reprendre  ensuite  ses  contractions. 
—  H.  Cardot. 

Cousy  (R.  C.)  et  Noyons  (A.  K.)-  —  U irrilabililé  du  cœur  el  le  balan- 
cement des  ions.  —  La  mesure  de  l'irritabilité  est  donnée  par  le  seuil 
d'extrasystolie.  Expérimentant  sur  le  cœur  perfusé  de  grenouille,  C.  et 
N.  constatent  que  le  Ringer  sans  K  provoque  une  phase  d'élévation 
du  seuil  d'extrasystolie,  suivie  d'une  phase  d'abaissement;  le  Ringer 
sans  Na  donne  l'élévation  du  seuil.  La  privation  de  Ca  n'attaque  pas 
l'irritabilité,  mais  abolit  la  contractilité.  Si  on  suspend  pour  un  temps 
donné  la  perfusion,  on  voit  que  les  éléments  diffusés  du  muscle  cardiaque 
sont  capables  de  maintenir  temporairement  l'irritabilité.  Les  ions  K  et 
Ca  exercent,  en  présence  des  anesthésiques,  une  influence  sur  l'irrita- 
bilité du  cœur,  influence  qui  dépend  fortement  de  leur  dose.  — 
H.  Cardot. 

Fredericq  (Henri).  —  Action  des  acides  aminés  sur  la  contractilité,  le 
tonus  vasculaire  el  le  métabolisme  du  cœur  isolé  du  lapin.  —  Le  glycocolle, 
l'alanine,  la  valine,  la  leucine,  dissous  dans  le  liquide  de  Locke,  aug- 
mentent l'amplitude  de  contractions  du  cœur  isolé  du  lapin,  la  systole 
devenant  plus  énergique  et  la  diastole  plus  profonde.  La  phénylalanine 
affaiblit  ces  contractions.  Ces  modifications  sont  toutes  réversibles, 
et  tous  ces  acides  aminés  produisent  une  tachycardie  durable  ou  pas- 
sagère qui  peut  être  encadrée  ou  non  de  phases  de  bradycardie,  mais 
ne  modifient  pas  la  fréquence  d'apparition  des  arythmies  que  l'on 
observe  souvent  dans  les  expériences  de  circulation  cardiaque  arti- 
ficielle. De  plus,  presque  toujours  ces  acides  aminés  augmentent  par 
action  vaso-dilatatrice  locale  le  débit  des  vaisseaux  coronaires.  Le 
passage  du  liquide  de  Locke  pur  à  travers  le  cœur  isolé  ne  modifie  pas 
la  réaction  de  ce  liquide,  au  contraire  s'il  est  additionné  d'acide  aminé, 
sa  réaction  neutre  ou  faiblement  alcaline  avant  le  passage  à  travers  le 
cœur  devient  acide  après  le  passage.  La  réaction  au  titrage  au  formol 
sur  le  liquide  de  Locke  après  passage  à  travers  le  cœur,  après  une  minute 
de  circulation,  est  toujours  négative  si  le  Locke  est  pur,  elle  devient 
positive  si  le  Locke  est  additionné  d'acide  aminé,  le  liquide  recueilli 
après  une  minute  de  circulation  possède  alors  une  teneur  en  azote 
titrable  au  formol  supérieur  à  celle  qui   a  pénétré  dans  le  cœur.  Tout 

—  163  — 


12  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

se  passe  comme  si  sous  l'influence  dos  acides  aminés  ime  partie  de 
l'N  aminé  était  fixé  par  le  cœur,  et  comme  s'il  se  produisait  dans  le 
cœur  isolé  une  élimination  supplémentaire  d'N  titrable  au  formol. 
Le  résultat  global  observé  semble  être  la  somme  algébrique  de  l'acide 
aminé  fixé  et  de  l'acide  aminé  éliminé  et  son  signe  varie  suivant  que 
le  1er  =  le  2e,  que  le  1er  <;  2e,  ou  que  le  1er  >  le  oe.  —  Paul  Boyer. 

Hartman  (F.  A.),  Waise  (R.  H.)  et  Me  Cordock  (H.  A.)-  —  La  libéraîion 
d'adrénaline  durant  Pexercice  musculaire.  —  La  mydriase  de  la  pupille 
énervée  durant  l'exercice  musculaire  est  d'origine  surrénale.  La  période 
latente  de  l'accroissement  de  la  sécrétion  adrénalinique  durant  l'exercice 
violent  doit  être  de  moins  de  1  ^4^3  minutes,  elle  est  beaucoup  plus 
longue  dans  l'exercice  modéré.  La  quantité  maxima  d'adrénaline  libérée 
dépend  de  l'intensité  et  de  la  durée  de  l'exercice.  Les  injections  d'adré- 
naline augmentent  habituellement,  mais  pas  toujours,  les  facultés  de 
travail  de  l'individu,  mais  elles  hâtent  l'apparition  des  convulsions  de 
fatigue.  —  Paul  Boyer. 


'o  ' 


a)  Gruber  (Charles  M.).  —  Eludes  sur  la  faligue.  XI.  Uaclion  d'une 
injeclion  inlraveineuse  de  doses  massives  d'adrénaline  sur  le  muscle  du 
squelelle  au  repos  ou  en  élal  de  faligue.  —  L'adrénaline  par  voie  veineuse 
a  la  même  action  sur  le  muscle  non  fatigué  que  sur  le  muscle  en  état  de 
fatigue,  elle  abaisse  le  seuil  en  augmentant  l'irritabilité  et  augmente 
la  hauteur  des  contractions  musculaires.  L'augmentation  de  la  hauteur 
de  la  contraction  dépend  dans  de  certaines  limites  de  la  concentration 
de  l'adrénaline  dans  le  sang  circulant,  de  la  vitesse  de  l'excitation  et 
de  l'état  de  l'animal;  l'adrénaline  doit  exister  dans  le  sang  circulant  à 
travers  le  muscle  au  moment  où  il  se  contracte  afin  de  produire  son 
effet  maximum.  L'adrénaline  ne  neutralise  pas  ni  ne  détruit  les  subs- 
tances qui  produisent  la  fatigue,  mais  elle  augmente  l'irritabilité  du 
muscle  à  l'état  de  fatigue  ou  de  repos.  —  Paul  Boyer. 

h)  Gruber  (Charles  M.).  —  Eludes  sur  la  faligue.  XII.  Vaclion  de  la 
sécrélion  adrénalinique  sur  le  muscle  du  squelelle  avant  el  après  faligue.  — 
La  sécrétion  adrénalinique  provoquée  par  l'excitation  du  splanchnique 
augmente  la  hauteur  de  la  contraction  musculaire  du  muscle  du  sque- 
lette avant  et  après  fatigue.  La  quantité  d'adrénaline  sécrétée  doit 
être  assez  importante  si  l'on  compare  ses  effets  sur  la  contraction  du 
muscle  à  ceux  de  l'injection  intraveineuse  d'adrénaline.  Comme  l'adré- 
naline sécrétée  par  excitation  des  splanchniques  agit  également  sur  le 
muscle  avant  et  après  fatigue,  on  ne  peut  la  considérer  comme  un 
antagoniste  spécifique  des  substances  auxquelles  sont  dus  les  phéno- 
mènes de  fatigue  musculaire.  En  effet,  l'adrénaline  augmente  la  hau- 
teur de  la  contraction  et  l'excitabilité  du  muscle  dans  ces  deux  cas. 
Son  mode  d'action  exact  n'a  pas  été  déterminé.  —  Paul  Boyer. 

c)  Gruber  (Charles  M.).  —  Eludes  sur  la  faligue.  XIII  Le  phénomène 
de  Vescalier  dans  le  muscle  du  squelelle  des  mammifères.  —  Le  phénomène 
de  l'escalier  que  donne  le  muscle  squelettique  du  chat  n'est  pas  dû  à 
l'inertie  des  leviers,  ni  à  une  prolongation  de  1«  phase  de  contraction, 
mais  à  une  augmentation  de  l'irritabilité  du  muscle  résultant  proba- 
blement de  l'accumulation  de  petites  quantités  des  substances  qui 
produisent  la  fatigue  musculaire.  Le  phénomène  de  l'escalier  est  observé 

—  164  — 


MUTATIONS    DVNERGÎÉ    CHEZ    LES    liTRES    VIV'-ANTS  ^13 

après  charge  directe  du  muscle  et  quand  celui-ci  se  contracte  d'une 
manière  isotonique  ou  isométrique.  Ce  phénomène  n'est  pas  sensible- 
ment modifié  par  l'arrêt  de  la  circulation.  —  Paul  Boyer. 

Hutchinson  (Dorothy  M.).  —  Éludes  comparalives  sur  la  respiralion. 
XXIII.  L'action  de  l'adrénaline  sur  la  produclion  du  gaz  carbonique  par 
les  animaux  et  par  les  plantes.  —  L'adrénaline  présente  la  même  action 
sur  la  respiration  du  muscle  de  grenouille  et  des  plants  de  radis.  Des 
solutions  fortes  (0,UU2  %  à  0,UU3  %)  diminuent  la  production  du  GO'*, 
un  retour  à  la  normale  survenant  ensuite,  dû  probablement  à  l'oxy- 
dation de  l'adrénaline.  Des  solutions  plus  faibles  produisent  un  effet 
rythmique  :  la  quantité  de  CO^  dégagé  diminue,  s'élève,  puis  diminue 
et  s'élève  ensuite.  —  Paul  Boyer. 


j,  Gartkiewicz  (St.).  —  Sur  la  respiration  de  VAnodonle  à  Vélat  d'activité 
et  de  repos.  —  L'Anodonte  est  un  animal  qui  absorbe  périodiquement 
l'oxygène.  Une  période  de  quelques  heures  d'absorption  d'oxygène  est 
suivie  d'une  autre  où  l'absorption  de  l'oxygène  cesse,  la  deuxième 
période  correspondant  à  un  état  de  sommeil  de  l'animal  et  la  première 
à  un  état  d'activité.  —  Paul  Boyer. 

Kostytschew  (S.).  —  Le  nutrition  des  héniiparasites  verts.  —  G.  Bonnier 
(1891  et  1893)  a,  le  premier,  soumis  les  parasites  verts  à  des  mesures 
photosynthétiques  quantitatives.  Tandis  que  chez  Viscuni  il  trouvait 
une  énergique  assimilation  de  CO2,  les  Rhinanthoïdées  donnaient  des 
chiffres  très  inférieurs,  tombant  presque  à  zéro  pour  Euphrasia.  Ewart 
(1895),  WiLLSTTATER  et  SxoLL  (191S)  et  d'autres  ont  repris  la  question, 
mais  sans  résultat  précis.  K.  compare  diverses  Rhinanthoïdées  à  des 
végétaux  croissant  dans  les  mêmes  stations  quant  à  leurs  intensités 
assimilatrice  et  transpiratoire.  Les  résultats  de  Bonnier  ont  été  infirmés, 
car  ces  hémiparasites  assimilent  autant  que  les  plantes  autotrophes  de 
la  même  famille  {Linaria  vulgaris,  Veronica  longifolia),  des  constatations 
analogues  sont  applicables  à  la  transpiration. 

Or,  les  racines  normales  des  hémiparasites  sont  incapables  de  fournir 
l'eau  nécessaire  à  cette  transpiration,  le  reste  est  pris  à  l'hôte  par  les 
suçoirs,  c'est  le  premier  pas  dans  le  parasitisme.  La  réduction  de  l'appa- 
reil clilorophyllien  n'a  pas  encore  suivi,  maie  cela  arrivera  comme  pour 
les  Orohanche.  Du  reste  même  à  ce  stade  on  peut  encore  constater  un 
faible  dégagement  d'oxygène  à  la  lumière  (Willstaetter  et  Stoll). 

A  notre  avis,  la  question  mérite  d'être  encore  revue,  et  les  arguments 
de  K.  contre  Bonnier  ne  sont  pas  tous  très  exacts.  Ainsi,  pour  Euphrasia 
le  regretté  savant  n'avait  pas  dit  que  le  dégagement  d'oxygène  était 
nul  à  la  lumière,  mais  simplement  que  ce  dégagement  était  entièrement 
masqué  par  celui  du  CO2  provenant  de  la  respiration.  —  H.  Spinner. 


—  IGo  — 


ii  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Mutations  de  matière  *) 

Artom  (Camillo).  —  Conlribulion  à  V élude  du  mélaboUsme  de  la  choies- 
Urine.  II.  Sur  le  bilan  de  la  choleslérine  dans  le  foie  survivant  de  chiens 
après  extirpalion  du  pancréas.  (Arch.  Int.  de  Physiologie,  XX,  2, 
26  déc.  1922,  192-201.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chimique. 

Aversenq  (J.  P.)j  Jaloustre  (L.)  et  Maurin  (E.)-  —  Sur  quelques  actions 
du  thorium  X  sur  les  diastases  et  les  microbes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI, 
193,  1923.) 

[  Voir  Bull,  de  la  Soc.  Chimique,  4  Mai  1923,  p.  926, 

a)  Boas  (Fr.).  —  Die  Wirkung  der  Saponinsubsianzen  auf  die  Hefezelle. 
Ein  Beitrag  zur  Lipoidtheorie.  (Ber  d.  deutsch.  bot,  Ges.,  XL,  32- 
38,  1922.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chimique. 

b)  —  —  Die  Wirkung  der  Saponinsubsianzen  auf  die  pflanzliche 
Zelle.  II.  (Ibid.,  249-250:)  [Id. 

a)  Bodansky  (Meyer)  and  Rose  (William  C.).  —  Comparative  sludies  of 
digestion.  I.  The  digeslive  enzymes  of  Cœlenterales.  (Amer,  J,  Phy- 
siologie, LXII,  No.  3,  Nov.  1922,  473-481,  6  tableaux.) 

[  Voir  l'analyse  au  Bull  de  la  Soc.  Chim.,  Juin  1923,  1132. 

b)  —  —  —  —  Comparative  studies  of  digestion.  II.  Digestion  in 
Elasmobranchs  and  Teleosts.     (Ibid.,  482-487,  5  tableaux.)  [15 

Boresch  (K.).  —  Uber  die  Pigmente  der  Alge  Palmellococcus  miniatus 
Chod.  var.  porphyrea  Wille  n.  v.  (Ber.  d.  d.  bot,  Ges,,  XL,  288-292, 
1  fig.,  1922.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 

Combes  (R.)  et  Kohier  (M^^®  D.).  —  Étude  biochimique  de  la  chute  des 
feuilles.  (Bull.  Soc,  bot.  de  Fr,,  LXIX,  539-545,  1922,)  [17 

Hepburn  (J.)  et  Latchîord  (G.  K.).  —  Effect  of  insulin  [pancreatic  extract) 
on  ihe  sugar  consumption  of  the  isolated  surviving  rabbit  hearl.  (Amer. 
J,  of  PhysioL,  LXII,  No,  1,  sept,  1922,  177-183,  2  tableaux,)        [16 

Howe  (C,  G.).  —  Pectic  malerial  in  root  hairs.  (Bot.  Gazette,  LXXII, 
313-320,   1921.) 

[  Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 

Levene  (P.  A.)  and  Meyer  (P.  A.),  —  The  rote  of  leucocytes  in  the  work 
on  intermediary  metabolism  of  car bohydr aies.  (Mémoires  Jubilée 
E.  Metchnikoff,  49,   1921.)  [.5 

Lipman  (C  B.)  and  Taylor  (J.  K.).  —  Proof  of  the  power  of  ihe  wheaî 
plant  to  fix  atmospheric  nitrogen.  (Science,  24  Nov.  1922,  605,)       [17 


(*)  Par  suite  d'un  arrangement  avec  le  Bullelin  de  la  Société  Chimique,  nous  nous  bor- 
nerons désormais  à  indiquer  les  titres  de  certains  travaux,  en  renvoyant  pour  l'analyse 
à  ce  périodique. 

—  16ti  — 


MUTATIONS   DE   MATIÈRE  VS 

Marinesco  (G.)-  —  Ferments  oxydants  et  thermogénèse.  (G.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVI,  131,   1923.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 

Metzner  (P.)-  —  Uberden  Farbsloff  der  griinen  Bakterien.  (Ber.d.deutsch' 
bol.  Ges.,  XL,   125-129,   1922.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 

Misk  (E.).  —  Uétain  dans  Vorganisme  humain.  (G.  R.  Ac.  Se,  GLXXVI, 
138,  1923.) 

[Voir  l'analyse  au  Bull,  de  la  Soc.  Chim.,  Aw'd  1923,  739. 

Oison  (A.  R.).  —  The  effecl  of  X  rays  on  chemical  reactions.  (Science, 
25  août  1922,  231.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 

Prianischnikow  (D.).  —  Uber  den  Aufbau  und  Abban  des  Asparagins 
in  den  Pflanzen.     (Ber.  d.  d.  bot.  Ges.,  XL,  242-248,  1922.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 

Przylecki  (St.  J.).  —  Présence  et  répartition  de  Vuréase  chez  les  Invertébrés. 
(Arch.  int.  Physiol.,  XX,  103-110,  1922.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 

Przylecki  (J.),  Opienska  (J.)  et  Giedroyc  (H.).  —  L'excrétion  des  substances 
azotées  chez  les  grenouilles  à  différentes  températures.  (Arch.  Int.  de 
Physiologie,  XX,  2,  26  déc.  1922,  207-212.)  [16 

Rigg  (G.  B.).  —  The  identity  of  certain  yellow  pigments  in  Plants  and 
Animais.     (Science,  27  janvier  1922,  101.)  [16 

Romieu  (Marc).  —  Observations  hislolo gigues,  histochimiques  et  spectros- 
copiques  sur  le  pigment  vert  du  Chéloptère.  (Bull.«,bioI.  Fr.  et  Belg., 
LVI,  579-597,   1922.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 

True  (Bodney  H.).  —  The  signification  of  Calcium  for  higher  green 
plants.     (Science,  6  janvier  1922,  1.)  [16 

Wille  (N.).  —  Phykoerythrin  bel  den  Mykophyceen.  (Ber.  d.  deutsch.  bot. 
Ges.,  XL,  188-192,  1  fig.,  1922.) 

[Voir  Bull,  de  la  Soc.  Chim.. 


Levene  (P.  A.)  et  Meyer  (G.  H.).  —  Le  rôle  des  leucocytes  dans  le  méta- 
bolisme des  hydrates  de  carbone.  —  Les  hexoses  sont  convertis  par  les 
leucocytes  en  acide  lactique  suivant  la  réaction  suivante  :  G^H'^Q» 
~  2  C'IPO^.  L'acide  lactique  reste  le  produit  final  de  la  réaction,  l'hexose 
étant  transformé  en  méthylglyoxal  qui,  à  son  tour,  est  converti  en  acide 
lactique.  Les  phases  conduisant  à  la  formation  du  méthylglyoxal  et  à 
la  transformation  de  l'acide  lactique  en  gaz  carbonique  et  eau  sont 
encore  inconnues.  Les  hexoses  dans  lesquels  un  ou  plusieurs  atomes 
d'H  sont  substitués  par  d'autres  radicaux  ne  sont  plus  dès  lors  touchés 
par  les  enzymes  glycolytiques  des  tissus  animaux.  —  Paul  Boyer. 

b)  Bodansky  (Meyer)  et  Rose  (William).  —  Eludes  comparatives  sur  la 
digestion.  IL  Digestion  chez  les  Elasmobranches  et  les  Téléostéens.  — ■  La 
concentration  optima  des  ions  H  pour  la  digestion  de  la  gélatine  par 

—  1G7  — 


16  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

la  pepsine  de  poisson  est  d'environ  3,0  pH  et  correspond  à  la  concentra- 
tion optima  pour  la  pepsine  des  mammifères.  La  fibrine  est  digérée 
plus  rapidement  par  la  pepsine  des  Elasmobranclaes  et  des  Téléostéens 
dans  l'acide  chlorhydrique  à  0,  2%  qu'à  0,5  %.  Les  enzymes  protéoly- 
tiques  digèrent  très  lentement  l'albumine  d'œuf  coagulée.  La  pepsine 
de  poisson  peut  digérer  une  plus  grande  variété  de  protéines  que  la 
pepsine  des  Méduses.  Le  sac  stomacal  de  la  torpille  sécrète  de  la  rennine. 
Celle-ci  fait  défaut  chez  le  chien  de  mer  et  la  scie.  Quelques  Téléostéens 
(carrelet)  présentent  une  rennine  gastiùque,  d'autres  (muUet)  n'en  ont 
pas.  Les  appendices  pyloriqucs  de  Luljanus  aya  contiennent  de  la  tryp- 
sine,  de  la  pepsine,  de  la  rennine,  de  l'amylopsine  et  de  la  lipase  (en 
faible  quantité);  l'Inulinase,  la  maltase  etlalactasc  font  défaut.  L'inver- 
tase  s'y  trouve  en  faible  quantité.  Les  sécrétions  des  appendices  pylo- 
riqucs de  Luljanus  aya  contiennent  donc  plus  d'enzymes  que  l'on  en 
trouve  habituellement  dans  le  suc  pancréatique  des  vertébrés  plus 
élevés.  —  Paul  Boyer. 

Hepburn  (J.)  et  Latchford  (J.  H.).  —  Action  de  V insuline  {exlrail 
pancréalique)  sur  la  consommation  du  sucre  du  cœur  isolé  de  lapin  en 
survie.  —  La  consommation  moyenne  du  sucre  du  cœur  de  lapin  isolé 
perfusé  avec  une  solution  de  Locke  est  de  0,87  mgr.  par  gramme  et  par 
heure.  Quand  on  ajoute  au  liquide  de  perfusion  de  l'insuline  dont  on 
a  dosé  l'activité  par  la  valeur  de  la  chute  du  sucre  du  sang  qu'elle  pro- 
duit'sur  le  lapin  normal,  la  consommation  moyenne  du  sucre  atteint 
3,06  mgr.  par  gramme  et  par  heure.  La  teneur  moyenne  en  glycogène 
des  cœurs  soumis  ou  non  à  l'action  de  l'insuline  reste  pratiquement  la 
même.  —  Paul  Boyer. 

Przylecki  (St.  J.),  Opienska  (J.)  et  Giedroyc  (H.)-  —  L'excrétion  des 
substances  azotées  chez  tes  grenouilles,  à  différentes  températures.  — ■  Les 
grenouilles  normales  à  anus  fermé  ainsi  que  celles  auxquelles  on  injecte 
au  préalable  20  à  40  mgr.  d'ammoniaque  sous  forme  de  citrate  d'ammo- 
niaque, n'excrètent  d'ammoniaque  ni  par  les  poumons  ni  par  la  peau. 
La  quantité  d'azote  total  excrété  dans  l'urine  par  100  gr.,  de  grenouilles 
tenues  pendant  24  heures  à  des  températures  croissantes  (11°,  22°,  31°) 
augmente  avec  l'élévation  de  température.  Cette  excrétion,  de  plus 
en  plus  intense,  est  provoquée  par  l'augmentation  de  la  quantité  d'urine 
excrétée  par  les  animaux  soumis  aux  plus  hautes  températures,  et  par 
l'accroissement  de  la  teneur  de  l'urine  en  azote  total.  La  quantité  d'am- 
moniaque ne  s'accroît  pas  autant  que  celle  de  l'azote  total,  la  surpro- 
duction d'azote  causée  par  l'élévation  de  température  provient  de 
l'excrétion  plus  abondante  d'urée.  L'élévation  de  température  de  11° 
à  22°  augmente  également  la  quantité  d'azote  excrétée  par  la  peau,  et 
il  est  possible  du  reste  que  l'excrétion  cutanée  dans  les  conditions 
normales  des  grenouilles  (températures  basses)  joue  un  rôle  prépondé- 
rant sur  l'excrétion  rénale.  — •  Paul  Boyer. 

Rigg  (G.  B.).  —  L'identité  de  certains  pigments  jaunes  chez  les  plantes 
et  les  animaux.  —  On  connaît  l'identité  des  hpochromes  animaux  avec 
les  carotinoïdes  végétaux  :  les  lipochromes  du  lobe  des  oreilles,  du  bec, 
des  pattes,  de  la  graisse  et  du  sérum  des  poules,  et  enfin  de  leurs  yeux 
sont  étroitement  apparentés  aux  carotinoïdes  (isomérie,  ou  identité); 
il  en  va  de  même  pour  la  graisse,  le  sérum,  le  corps  jaune  et  le  lait  de  la 

—  iU6  — 


MUTATIONS    DE    MATIÈRE  17 

vache.  La  signification  physiologique  du  carotinoîde  a  été  discutée.  La 
carotine  a  une  tendance  à  s'oxyder  qui  peut  être  significative  à  propos 
de  la  photosynthèse.  La  vitamine  liposolublo  est-elle  un  des  carotinoïdes? 
Cela  a  été  discuté.  La  xanthophylle  présente  à  la  fois  dans  la  chloro- 
phylle et  l'hémoglobine  peut  jouer  un  rôle  physiologique  dans  les  deux 
cas.  La  molécule  de  chlorophylle  a  une  ressemblance  chimique  avec  la 
molécule  d'hémoglobine  :  la  similitude  de  fonctions  n'a  toutefois  pas 
été  démontrée.  Il  vaudrait  la  peine  de  voir  ce  que  les  lipochromes  et 
les  carotinoïdes  ont  en  commun  au  point  de  vue  physiologique.  —  H. 
DE  Varigny. 

Combes  (R.)  et  Kohler  (M"^  D.).  —  Etude  biochimique  de  la  chute 
des  feuilles.  —  Lorsque  les  feuilles  meurent  en  automne,  9/20  à  10/20 
des  hydrates  de  carbone  solubles  qu'elles  contiennent  tombent  avec 
elles  et  se  trouvent  ainsi  perdus  pour  l'arbre;  5/20  à  7/20  disparaissent, 
consommés  dans  le  phénomène  respiratoire  ou  entraînés  par  les  pluies 
et  les  rosées  ;  4/20  à  5/20  seulement  font  retour  aux  parties  vivaces 
et  se  mettent  en  réserve  dans  la  tige  ou  la  racine  :  telles  sont  les  conclu- 
sions auxquelles  conduit  l'analyse  chimique  des  feuilles  du  Tagus  sil- 
vatica  et  de  VAesculus  Hippocastanum  au  cours  de  leur  jaunissement.  — - 

F.    MOREAU. 

Lipman  C.  B.)  et  Taylor  (J.  K.).  —  Preuve  de  V aptitude  du  blé  à  fixer 
Vazoie  atmosphérique.  —  L.  et  T.  déclarent  avoir  prouvé  que  la  plantyle 
de  blé,  même  en  6  semaines  seulement,  peut  fixer  de  grandes  quantités 
d'azote  de  l'air.  Jamieson  a  déclaré  en  1905  que  toutes  les  plantes  vertes 
sont  capables  d'en  faire  autant,  au  moyen  d'organes  spéciaux  des 
jeunes  feuilles,  mais  on  ne  le  prit  pas  au  sérieux.  Mameli  etPoLLACCi 
furent  plus  heureux  en  1911  et  démontrèrent  que  beaucoup  de  plantes 
vertes  possèdent  le  pouvoir  en  question.  Mais  ils  n'admettaient  pas  le 
mécanisme  invoqué  par  Jamieson.  L.  et  T.  opèrent  avec  le  blé  cultivé 
en  solutions  Shive,  les  unes  avec  les  autres,  sans  azote  dans  celles-ci. 
Sans  entrer  dans  le  détail,  ils. déclarent  qu'il  n'y  a  pas  à  douter  que  les 
plantes  prennent  de  l'azote  à  l'air  (de  13  à  21  %  de  tout  l'azote 
présenté  par  les  plantes).  Un  exposé  détaillé  paraîtra  ailleurs.  — • 
H.  de  Varigny. 

True  'Rodney  H.).  — ■  Signification  du  calcium  pour  les  plantes  uerles 
supérieures.  —  Il  semble  qu'une  certaine  quantité  d'ions  Ca  doive  être 
présente  dans  le  milieu  pour  le  maintien  de  l'intégrité  chimique  et 
fonctionnelle  de  la  paroi  cellulaire  et  pour  celle  des  parties  vivantes 
plus  profondes  des  cellules  des  racines  absorbantes.  Du  moment  où 
-elle  est  maintenue,  l'absorption  s'effectue  de  la  façon  que  nous  appelons 
normale.  Quand  manque  ce  minimum  nécessaire  d  ions  Ca  dans  le 
milieu,  qu  il  s'agisse  d'une  culture  sur  sable,  ou  en  eau,  ou  en  solution 
de  sol,  la  fonction  d'absorption  est  bouleversée.  En  l'absence  de  ce 
minimum  nécessaire,  peu  importe  que  tous  les  autres  ions  requis  soient 
présents  :  la  plante  n'en  peut  tirer  parti.  Ils  sont  inabsorbables.  Nous 
sommes  amenés  ainsi  en  présence  d'une  situation  d'ordre  nutritif  qui 
n'a  pas  été  reconnue,  ni  caractérisée.  On  peut  dire  que  l'effet  des  ions 
Ca  est  de  rendre  physiologiquement  utilisables  d'autres  ions  nutritifs 
-également  indispensables.  On  n'a  pas  compris  jusqu'ici  les  conséquences 
pratiques  résultant  de  cette  façon  d'envisager  le  problème  des  engrais. 

—  169  — 

ANN.    13I0L.   —  T.    III,  FASC.    2    1^1922-1923)  2 


18  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Nous  comprenons  pourquoi  dès  les  temps  les  plus  anciens  les  civilisa- 
tions se  sont  développées  sur  les  sols  riches  en  débris  calcaires,  pourquoi 
l'agriculture  a  réussi  en  certaines  régions,  non  en  d'autres;  pourquoi,  par 
le  chaulage,  des  terres  ont  été  rendues  capables  de  faire  vivre  une  popu- 
lation plus  nombreuse.  —  H.  dp  Varigny. 


Mécanismes   physico-chimiques  chez  les  êtres  vivants 

Cantacuzène  (J.)  et  Vlès  (F.)-  —  Sur  les  facteurs  électriques  dans  les- 
réactions  des  éléments  du  sang  chez  Sipunculus  nudus.  (C.  R.  Soc.  de 
Biologie,  LXXXVII,  1155,  1922.)  [18 

Przylecki  (St.  J.).  —  L'absorption  cutanée  chez  les  Amphibiens  {l'^^  partie), 
(Arch.  Int.  de  Physiologie,  XX,  2,  25  déc.  1922,  144-161.)  [18 

Bedfern  (G.  M.).  —  On  ihe  absorption  of  ions  by  Ihe  roots  of  living  plants. 
I.  The  absorption  of  ihe  ions  of  calcium  chloride  bij  Pea  and  Maize. 
(Ann.  of  Bot,  XXXVI,  167-174,  1922.)  [18 


Przylecki  (St  J.).  —  V absorption  cutanée  chez  les  Amphibiens.  — •  La 
peau  des  grenouilles  est  perméable  pour  les  hydrocarbonés,  les  dextrines. 
les  produits  des  dégradations  des  protéines,  des  acides  aminés  et  des 
peptones  ainsi  que  pour  les  acides  gras  et  la  glycérine,  qu'on  opère  sur 
une  peau  isolée  ou  sur  l'animal  entier  et  vivant.  —  Paul  Boyer. 

Cantacuzène  (J.)  et  Vlès  (F.).  —  Sur  les  facteurs  électriques  dans  les 
réactions  des  éléments  du  sang  chez  Sipunculus  nudus.  —  Si  l'on  déter- 
mine par  cataphorèse  le  signe  de  la  charge  électrique  des  éléments 
figurés  du  sang  de  Siponcle  et  des  particules  étrangères  introduites 
dans  le  liquide  cavitaire  de  cet  animal,  on  constate  que  l'action  agglu- 
tinante exercée  par  les  urnes  sur  les  particules  étrangères  est  condi- 
tionnée par  les  facteurs  électriques.  Les  urnes,  positives,  captent  les 
éléments  étrangers,  négatifs,  repoussent  les  hématies  de  Siponcle,  posi- 
tives, mais  non  les  amibocytes,  doués  de  propriétés  phagocytaires,  dont 
la  neutralité  électrique  apparente  ne  met  pas  obstacle  à  la  pénétration 
au  sein  de  l'amas  agglutiné.  —  H.  Cardot. 

Redfern  (G.  M.).  —  Sur  V absorption  des  ions  par  les  racines  des  plantes 
vivantes.  J.  Absorption  des  ions  du  chlorure  de  calcium  par  le  Pois  et  le 
Maïs.  —  Les  racines  de  Pois  et  de  Mais  plongées  dans  une  solution  de 
chlorure  de  calcium  absorbent  l'ion  Ca  plus  activement  que  l'ion  Cl;  la 
différence  entre  les  deux  absorptions  diminue  si  la  solution  est  peu 
concentrée,  elle  est  presque  nulle  si  la  solution  est  très  diluée.  Les 
mesures  de  R.  confirment  l'inégale  absorption  des  ions  soutenue  par 
Pantanelli;  elles  ne  permettent  pas  de  reconnaître  les  variations  pé- 
riodiques de  l'absorption  décrites  par  cet  auteur.  —  F.  Moreau. 


170  — 


PHÉN03IÈNES    GÉNÉRAUX    DE    L'IMMUNITÉ  10 


Phénomènes  généraux  de  l'immunité 

Madsen  (Th.)  et  Wulff  (Ove).  —  Influence  de  la  température  sur  la 
phagocytose.  (Mémoires  Jubilée  E.  Metchikoff,  512,  1921.)  [22 

Marie  (A.).  —  Du  mode  d'action  de  r adrénaline  sur  les  toxines  bactériennes. 
(Mémoires  Jubilée  E.   Metchnikoff,  577,   1921.)  [19 

Galeotti  (Gino).  —  SulV  azione  dei  raggi  ultravioletti  sui  bacleri.  (Mémoires 
Jubilée  E.  Metchnikoff,  18,  1921.)  [20 

Hyde  (R.  R.).  —  The  domestic  fowl  as  a  source  of  immun  hemohjlic  sera. 
(Science,  19  mai  1922,  541.)  [20 

Petterson  (Alfred).  —  Sur  les  conditions  de  la  bactéricidie  provoquée  par 
les  substances  leucocytaires  chez  V animal.  (Mémoires  Jubilée  E.  Metch- 
nikoff,  376,   1921.)  -  '  [21 

Tchistovitch  (Th.).  —  Sur  Vorigine  des  myophages.  (Mémoires  Jubilée 
E.  Metchnikoff,  312,  1921.)  [21 

Weinberg  (M.)  et  Nasta  (M.).  — ■  Rôle  des  hémolysines  dans  V intoxication 
microbienne.  (Mémoires  Jubilée  E.  Metchnikoff,  711,  1921.)  [20 

Wollinan  (E.).  —  Sur  la  modification  d'une  souche  microbienne  par  la 
sélection  des  germes  phagocylables.  (Mémoires  Jubilée  E.  Metchnikoff, 
506,   1921.)  [21 


Marie  (A.).  —  Du  mode  d'action  de  f  adrénaline  sur  les  toxines  bac- 
tériennes. —  Tandis  que  l'adrénaline  et  ses  sels  peuvent  rendre  inoffen- 
sives de  très  fortes  doses  de  toxines  bactériennes  telles  que  les  poisons 
diphtérique  et  tétanique,  des  toxines  végétales  comme  l'abrine,  la 
crotine,  la  ricine,  enfm  certains  venins,  se  montrent  au  contraire 
tout  à  fait  inactives  sur  les  alcaloïdes  végétaux  et  aussi  sur  un  extrait 
microbien,  la  tuberculine.  Si  au  lieu  d'inoculer  à  l'animal  le  mélange  de 
la  substance  toxique  et  de  l'adrénaline  on  injecte  séparément  les  deux 
Substances,  les  résultats  diffèrent  totalement  suivant  que  l'adrénaline 
est  injectée  sous  la  peau  ou  dans  le  sang.  Dans  le  1er  cas  l'adrénaline  n'a 
jamais  d'action  préventive  contre  une  intoxication  tétanique  ou  diphté- 
rique, dans  le  2^  cas,  si  l'adrénaline  a  été  injectée  peu  de  temps  avant 
la  toxine,  celle-ci  n'exerce  plus  son  action  et  ne  se  retrouve  plus  dans 
le  sang  de  l'animal,  même  si  elle  a  été  injectée  à  une  époque  où  il  ne 
reste  sûrement  plus  de  traces  d'adrénaline  dans  le  sang.  On  peut  se 
demander  si  la  toxine  avant  de  se  trouver  neutralisée  par  un  anticorps 
du  sérum  sanguin  n'est  pas  oxydée  par  l'adrénaline  qui  se  fixe  électi- 
vement  dans  le  voisinage  des  terminaisons  sympathiques.  L'adrénaline 
laisse  intactes  les  propriétés  d'antigène  de  la  toxine  tétanique;  si  l'on 
cherche  par  la  dialyse  dans  les  mélanges  neutres  toxine-adrénaline  à 
éliminer  l'adrénaline,  on  voit  qu'en  dialysant  celle-ci  se  charge  elle- 
même  des  qualités  d'antigène  de  là  toxine,  comme  si  cette  dernière  était 

—  171  — 


20  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

constituée  de  deux  groupements  séparables  l'un  de  l'autre,  le  1er  doué 
du  pouvoir  d'antigène  et  entraîné  par  l'adrénaline,  le  2^  toxique  et 
restant  dans  le  dialyseur  quand  le  mélange  a  été  préparé  avec  un  excès 
de  toxine.  La  substance  cérébrale  qui  présente  in  vitro  chez  les  mam- 
mifères un  pouvoir  d'absorption  intense  par  la  toxine  tétanique  est 
tout  à  fait  dépourvue  de  propriétés  préventives;  l'adrénaline  introduite 
dans  le  tissu  cellulaire  ou  bien  directement  dans  l'encéphale  peut  rendre 
active  cette  substance  cérébrale  in  vivo  contre  environ  une  dose  mortelle 
de  toxine  tétanique  alors  que  le  sang  est  dénué  de  tout  pouvoir  pré- 
ventif.      Paul   BOYER. 

Weinberg  (M.)  et  Nasta  (M.).  —  Rôle  des  hémolysines  dans  V intoxi- 
cation microbienne.  —  Un  grand  nombre  de  microbes  pathogènes  sécrètent 
à  côté  d'autres  substances  toxiques  des  hémolysines;  la  part  qui  revient 
à  chaque  hémolysine  dans  l'intoxication  au  cours  de  l'infection  de 
l'organisme  dépend  non  seulement  de  l'intensité  de  son  pouvoir  globu- 
licide,  mais  aussi  de  la  proportion  dans  laquelle  elle  se  trouve  mélangée 
à  la  partie  non  hémolytique  dans  une  dose  mortelle  de  toxine  totale.  La 
toxine  du  B.  perfringens,  très  riche  en  hémolysine  active,  tue  le  cobaye 
par  voie  veineuse  en  quelques  minutes;  si  la  toxine  est  complètement 
privée  de  son  hémolysine  par  le  procédé  du  contact  avec  les  globules 
rouges,  les  cobayes  ne  meurent  pas.  Le  sérum  de  cheval  normal  ou 
spécifique  est  capable  également  de  neutraliser  la  toxine  du  B.  perfrin- 
gens par  ses  propriétés  antihémolytiques;  son  pouvoir  neutralisant 
est  nettement  proportionnel  à  son  pouvoir  antihémolytique  vis-à-vis 
de  l'hémolysine  du  B.  perfringens.  Le  vibrion  septique  secrète  bien 
in  vivo  une  hémolysine  très  active,  mais  comme  la  partie  non  hémo- 
lytique de  sa  toxine  est  également  très  active,  le  contact  avec  les  glo- 
bules rouges  qui  débarrasse  la  toxine  de  ses  hémolysines  ne  suffît  pas 
à  la  neutraliser,  et  souvent  ne  l'affaiblit  nullement.  Des  résultats  nets 
sont  au  contraire  obtenus  en  neutralisant  l'hémolysine  du  staphylocoque 
par  le  contact  avec  les  globules  rouges  ou  l'antihémolysine  du  sérum 
normal  ou  non  spécifique.  L'étude  du  pouvoir  antihémolytique  du  sérum 
de  cheval  vis-à-vis  d'une  hémolysine  donnée  d'origine  bactérienne 
permet  donc  d'expliquer  certains  succès  thérapeutiques  obtenus  avec 
le  sérum  normal.  Gomme  le  pouvoir  hémolytique  est  très  variable  avec 
les  échantillons  de  sérum  normal  et  spécifique,  il  est  possible  que  ces 
variations  du  pouvoir  hémolytique  expliquent  les  résultats  contradic- 
toires signalés  dans  le  traitement  sérothérapique  de  diverses  infections, 
notamment  des  infections  à  streptocoques.  —  Paul  Boyer. 

Hyde  (R.  R.).  —  La  poule  domestique  comme  source  de  sérum  hémohj- 
lique  immunisant.  —  La  poule  n'est  pas,  comme  le  veut  Citron,  un  des 
animaux  les  plus  propres  à  fournir  du  sérum  hémolytique.  C'e^t,  au 
contraire,  un  très  pauvre  producteur  d'hémolysine.  Guyer  et  Smith 
prétendent  avoir  produit  chez  ce  volatile  un  sérum  produisant  la  lyse 
du  cristallin  du  lapin.  L'auteur  a  traité  des  poules  avec  les  globules 
rouges  de  nombre  d'espèces  animales  sans  voir  s'accroître  les  propriéLés 
lytiques  du  sérum.  Les  conclusions  qui  ont  été  tirées  sont  donc  sans 
valeur.  —  H.  de  Varigny. 

Galeotti  (Gino).  —  Action  des  rayons  ultra-violets  sur  les  bactéries.  — 
G.  donne  les  résultats  de  plusieurs  séries  d'expériences.  Dans  une  pre- 

—  172  — 


PHÉNOMÈNES    GÉNÉRAUX    DE    L'IMMUNITÉ  21 

mière,  il  a  constaté  que  le  temps  d'exposition  aux  rayons  ullra-violets 
nécessaire  pour  stériliser  divers  liquides  tenant  en  suspension  des  bacilles 
est  très  variable  suivant  la  nature  du  liquide.  La  stérilisation  rapide 
dans  le  cas  de  l'eau  pure  devient  pratiquement  inefïîcace  dans  celui  des 
liquides  organiques  comme  le  lait.  Puis,  utilisant  la  sensibilité  élective 
du  Baclerium  coli  à  l'action  des  rayons  ultra-violets,  il  étudie  le  rôle 
protecteur  pour  les  bactéries  de  certaines  substances  protéiques  adjointes 
aux  liquides  vecteurs  de  bacille.  Il  met  ensuite  en  valeur  le  renforcement 
de  l'action  microbicide  des  rayons  ultra-violets  par  l'adjonction  de 
traces  de  substances  fluorescentes  aux  suspensions  microbiennes.  Enfin, 
il  montre  que  les  rayons  ultra-violets  détruisent  d'abord  le  pouvoir 
reproducteur  des  Bactéries  et  seulement  très  tardivement  leur  motilité 
d'où  il  entrevoit  la  possibilité  d'utiliser  comme  vaccins  des  germes  encore 
vivants  mais  incapables  de  se  reproduire.  —  Henri  MARTi>f. 

Petterson  (Alfred).  —  Sur  les  conditions  de  la  baciéricidie  provoquée 
par  les  substances  leucocytaires  chez  Vanimal.  —  Le  bacille  du  charbon 
est  sensible  à  l'action  des  substances  bactéricides  des  leucocytes  chez 
le  lapin  en  dehors  des  cellules.  Les  bâtonnets  encapsulés  ne  font  pas 
exception  à  cette  règle.  La  virulence  du  charbon  pour  le  lapin  n'est  pas 
due  à  ce  que  le  bacille  du  charbon  se  soustrait  à  la  phagocytose,  mais 
au  manque  d'hyperleucocytose  après  l'infection  et  au  manque  relatif 
de  substances  bactéricides  des  leucocytes.  Chez  le  lapin,  les  substances 
bactéricides  des  leucocytes  sont  sans  action  sur  les  streptocoques  en 
dehors  des  leucocytes;  les  streptocoques  ne  sont  seulement  tués  par  les 
leucocytes  que  lorsqu'ils  ont  été  englobés  par  ceux-ci.  Il  en  est  de  même 
du  pneumocoque  chez  le  lapin  et  chez  l'homme.  —  Paul  Bover. 

WoUman  (E.).  —  Sur  la  modification  d'une  souche  microbienne  par 
la  sélection  des  germes  phagocylables.  —  Lorsqu'on  inocule  à  un  animal 
une  culture  pathogène,  on  constate  qu'une  partie  des  germes  devient 
la  proie  des  phagocytes  tandis  que  d'autres  y  échappent,  se  multiplient 
et  envahissent  l'organisme.  Partant  de  ce  fait,  W.  fait  des  passages 
successifs  sur  le  cobaye  avec  le  liquide  obtenu  après  lavage  à  l'eau 
physiologique  du  péritoine  d'un  cobaye  injecté  5  heures  auparavant 
avec  une  culture  de  deuxième  vaccin  charbonneux.  Dans  une  série 
de  cobaye  il  injecte  seulement  le  culot  des  exsudats  prélevés  ne  ren- 
fermant, par  conséquent,  que  des  bactéridies  englobées  par  les  leuco- 
cytes, et  dans  l'autre  série  il  n'injecte  que  le  liquide  surnageant 
après  centrifugation  des  exsudats  prélevés,  et  ne  renfermant  que 
des  bactéridies  libres.  Les  bactéridies  dans  la  l^e  série  se  montrent 
beaucoup  plus  phagocytables  que  la  souche  primitive,  dans  la  2^  série 
elles  deviennent,  au  contraire,  de  plus  en  plus  réfractaires  à  la  phago- 
cytose. On  peut  donc,  par  cette  méthode,  obtenir  à  partir  d'une  seule 
et  même  souche  deux  variétés  se  comportant  de  façon  très  différente  vis- 
à-vis  des  phagocytes,  la  l'^  semblant  avirulente  et  la  2e  conservant 
la  virulence  de  la  souche  d'origine.  —  Paul  Boyer. 


'&' 


Tchistovitch  (Th.).  —^  Sur  Vorigine  des  mijophages.  —  Dans  la  phago- 
cytose des  muscles,  ce  sont  les  cellules  conjonctives  spéciales  du  péri- 
mysium,  les  clasmatocytes,  qui  jouent  le  rôle  de  myophage:  ensuite  elles 
ne  prennent  aucune  part  à  la  régénération  ultérieure,  les  éléments 
sanguins  au  contraire  contribuent  peu  au  myophagisme.  —  Paul  Boyer. 


173  — 


22  LANNÉE  BIOLOGIQUE 

Madsen  (Th.)  et  Wulfî  (Ove).  —  Influence  de  la  température  sur  la 
phagocytose.  —  Le  pouvoir  phagocytaire  augmente  avec  la  tempéra- 
ture chez  les  homœothermes,  en  partant  d'environ  +  5°  jusqu'à  un 
maximum  qui  correspond  exactement  à  la  température  de  l'individu 
dont  proviennent  les  globules  blancs  (37°  chez  l'homme,  39°  chez  le 
cobaye  et  41°  chez  le  coq  et  le  pigeon).  Au-dessus  de  ce  maximum  une 
augmentation  de  la  température  fait  diminuer  rapidement  la  phago- 
cytose. Chez  les  personnes  fébricitantes  le  maximum  phagocytaire  suit 
exactement  les  variations  de  température.  L'augmentation  de  la  pha- 
gocytose avec  la  température  semble  suivre  la  loi  de  Van't  Hoff- 
Arrhenius.  Les  valeurs  de  p.  varient  entre  ca.  4.000  et  li.OOO.  Chez  la 
grenouille  un  tel  optimum  n'est  pas  observé,  la  phagocytose  est  la 
même  à  toutes  les  températures  examinées.  —  Paul  Boyer. 


Associations  fonctionnelles  et  milieu  intérieur 


AUenby  (D.  R.).  —  Les  tempéraments  :  essai  sur  une  théorie  physiologique 
des  tempéraments  et  de  leurs  diathèses.  (Paris,  Vigot,  360  pp.,  1922.)  [24 

Banting  (F.  G),  Best  (C.  H),   CoUip  (J.  B.),  Macleod  (J.  J.  R.)  and 

Noble  (E.  C.).  —  The  effect  of  Pancreatic  extracl  {Insulin)  on  normal 
rabbits.  (Amer.  J.  of  Physiol.,  LXII,  No.  1,  Sept.  1922,  162-176, 
4  tableaux.)  [29 

Bell  (Marion)  and  Mendel  (Laîayette  B.).  —  The  distribution  of  vitamin 
B  in  the  ivheal  kernel.  (Amer.  J.  Physiol.,  LXII,  No.  1,  Sept.  1922, 
145-161,  3  fig.,  1  tableau.)  [31 

Beâsesen  (D.  H.).  —  Changes  in  Organ  Weights  of  the  Guinea  Pig  During 
expérimental  Scurvy.  (Amer.  J.  Physiol.,  Jan.  1923,  LXIII,  No.  2, 
245^256,  3  tableaux.)  [30 

Bordet  (Jules).  —  Considérations  sur  les  théories  de  la  coagulation  du  sang. 
(Mémoires  Jubilée  E.  Metchnikoff,  655,  1921.)  [31 

a)  Hammet  (Frederick  S.).  —  Studies  of  the  thyroid  apparatus.  VII- 
A  differential  effect  of  thyro-parathyroidectomy  and  parathyroidectomy 
on  the  incisor  teeth  of  the  albino-rats.  (Amer.  J,  Physiol.,  LXII,  No.  2, 
Oct.  1922,  197-201,  1  fig.,  1  tableau.)  [27 

b)  —  —  Studies  of  the  thyroid  apparatus.  VIII.  On  the  alleged 
exogenous  source  of  the  poisons  giving  rise  to  telania  parathyreopriva. 
(Ibid.,  LXIII,  No.  1,  Dec.  1922,  151-154,  1  tableau.)  [27 

c)  —  —  Studies  of  the  thyroid  apparatus.  IX.  The  effects  of  the  loss 
of  the  thyroid  and  parathyroid  glands  al  100  days  of  âge  on  the  growth 
in  body  length,  body  weight  and  iail  lenglh  of  maie  and  female  albino 
Rats.  (Ibid.,  LXIII,  No.  2,  January  1923,  218-243,  12  tableaux, 
7  fig.)  [27 

—  174  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  iMILIEU  INTÉRIEUR  23 

Hirschler  (Jan).  —  Uber  Erzwingung  und  Beschleiinigung  der  Amphi- 
bien-Melamorphose  millels  Jod.  (Arch.  f.  EnLwikI.   Mech.  d.  Org.,  LI, 

3/4,  482-504,   1922.)  [29 

Launoy  (L.)-  —  Elude  sur  le  pouvoir  anlilrgplique  du  sérum  sanguin. 
(Mémoires  Jubilée  E.  Metchnikoff,  387,  1921.)  [32 

Martin  (E.  G.)  and  Armitstead  (R.  B.).  —  The  influence  of  adrenalin 
on  metaholism  in  various  excised  tissues.  (Amer.  J.  Physiol.,  LXII, 
No.  3,  Nov.  1922,  488-495,  5  tableaux.)  [30 

a)  Me  Clendon  (J.  F.).  —  Are  lodides  food?  (Science,  7  avril  1922,  p.  358.) 

[28 

b)  —  —  The  World's  supply  of  lodine  in  relalion  lo  Ihe  prévention  of 
Goitre.  (Science,  8  sept.  1922,  269.)  [28 

Mitchell  (Helen  S.).  —  Reproduction  on  synthelic  diets  when  purified  agar 
is  added  to  the  mixture.     (Am.  J.  Physiol.,  LXII,  No.  3,  Nov.  1922, 

557-558.)  ,  [31 

Moreau  (F.)  et  Moreau  (M^n^  p.).  —  U histoire  des  glandes  à  lupuline  chez 
le  Houblon  cultivé.  (Bull,  de  la  Fondation  de  la  Brass.  et  de  la  Malt, 
fr.  à  l'Ec.  de  Brass.  et  de  Malt,  de  Nancy,  39-49,  1922.)  [33 

Roger  (H.),  r—  Le  rôle  antiputride  de  la  bile.  (Mémoires  Jubilée  E.  Metch- 
nikoff, 9,  1921.)  [30 

Romeis  ,B.).  —  Versuche  zur  Isolierung  des  Schildd  Eiisenhormones. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  3/4,  410-468,  1922.)  [28 

Schulze  (Werner).  —  Weitere  Unlersuchungen  iiber  die  Wirkung  inkre- 
iorischer  Drûsensubstanzen  auf  die  Morphogenie.  II.  Neotenie  und 
gesteigertes  Wachstum  nach  Thyreoidektomie  bei  Larven  von  Rana 
fusca.  Wiederbeginn  der  Fortentwicklung  durch  Verfûlterung  von  Rin- 
deschilddrûse.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org,  LU,  1/2,  232-261,  1922.) 

[27 

Stewart  (G.  N.)  and  Rogoîf  (J.  M.).  —  Morphine  hyperglycemia  and  the 
adrenals.  (Amer.  J.  Physiol.,  LXII,  No.  1,  Sept.  1922,  93-112, 
7  tableaux.)  [29 

Stumper  (R.).  —  Nouvelles  recherches  sur  le  venin  des  Fourmis.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXVI,  330,  1923.) 

[Chez  les  Camponotinés,  la  quantité  d'acide  formique  sécrétée  est 
proportionnelle  à  la  taille  des  «  ouvrières  ».  —  M.  Goldsmith. 

Swingle  (W.  W.).  —  lodine  and  anuran  metamorphosis.  (Science, 
22  décembre  1922,  720.)  [29 

Trugg  (E.).  —  The  Feeding  power  of  plants.  (Science,  15  sept.  1922, 
294.)  [32 

Ureehia  (C.  I.)  et  Grigoriu  (Chr.).  —  L'extirpation  de  la  glande  pinéale 
et  son  influence  sur  V hypophyse.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVIII, 
815,  1922.) 

[L'extirpation  de  la  glande  pinéale  chez  le  coq  détermine  une 
hypertrophie  et  des  signes  microscopiques  d'hyperfonctionnement  de 
l'hypophyse.  —  H.  Cardot.' 

—  175  — 


24  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Vignes  (H.)  »'t  Hermet  (P.)-  —  Sédimeniation  des  globules  rouges  el  gesla- 
lion.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  952,  1922.)  [32 

Watrin  (J.).  —  Recherches  expérimentales  sur  la  fonction  érythropoiétique 
de  rhypophyse.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  907,  1922.) 

[Cette  activité  peut-elle  être  réveillée  chez  le  cobaye  par  d'autres 
états  physiologiques  que  la  gestation?  Des  saignées  abondantes  et 
répétées  peuvent  la  mettre  en  jeu,  mais  toujours  d'une  façon  moins 
marquée  que  la  gestation.  —  H.  Cardot. 

a)  Weber  (A.).  —  Action  du  milieu  intérieur  des  Tritons  sur  leurs  œufs. 
(C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  902,  1922.) 

[Les  modifications  subies  par  les  œufs  greffés  dans  la  cavité  périto- 
néale,  suivant  la  durée  du  séjour,  vont  depuis  la  cytolyse  complète 
pour  les  séjours  prolongés  jusqu'à  une  simple  inhibition  de  l'activité 
nucléaire  sans  altération,  appréciable  du  cytoplasme  pour  des  séjours 
assez  brefs.  —  H.  Cardot. 

b)  —     —   Toxicité  du   milieu   intérieur  des   Urodèles  pour  leurs  œufs. 
(Ibid.,  961,  1922.)  [.32 


AUenby  (D'  R.).  —  Les  Tempéraments  :  Essai  sur  une  théorie  physio- 
logique des  tempéraments  et  de  leurs  diathèses.  — ■  On  trouvera  dans  ce 
livre  un  exposé  historique  de  l'évolution  de  l'ancienne  théorie  des 
tempéraments  et  une  tentative  pour  systématiser  autour  de  cette 
notion  réadaptée  à  nos  connaissances  actuelles,  tout  un  plan  d'études 
biologiques. 

Pour  les  anciens,  le  tempérament  fut  d'abord  le  reflet  et  l'influx  dans 
l'individu  des  conditions  du  milieu  où  il  vivait.  La  théorie  des  quatre 
humeurs  qui  lui  servait  de  base  était  en  quelque  sorte  la  prolongation 
de  celle  des  quatre  éléments.  Continuateurs  de  cette  tradition,  les 
alchimistes  du  moyen  âge  se  sont  cependant  peu  à  peu  dégagés  de  l'em- 
prise des  éléments  externes  pour  attribuer  une  influence  d'abord  très 
vague  et,  à  la  fin,  assez  précise  à  un  élément  interne,  le  système  nerveux, 
ou,  si  l'on  préfère,  l'état  psychologique  :  son  influence  sur  la  direction 
du  tempérament  apparut  de  plus  en  plus  considérable  chez  l'homme. 
Cabanis  fut  peut-être,  avec  les  physiognomonistes,  celui  qui  a  le  plus 
insisté  sur  la  valeur  active  des  éléments  psychologiques  :  sous  leur 
influence,  le  tempérament  lui  paraît  susceptible  de  changer  de  nature  : 
ainsi  le  flegmatique  peut  devenir  plus  ou  moins  sanguin,  ou  musculaire 
(mais  jamais  bilieux)  :  le  sanguin  ou  le  bilieux  peuvent  devenir  mélan- 
coliques. »  Au  total,  conclut  A.,  depuis  que  la  vieille  théorie  fondée  sur 
les  quatre  éléments  a  commencé  à  se  désagréger,  tous  les  systèmes  qu'on 
a  tenté  de  lui  substituer  n'en  ont  été  que  des  altérations,  des  adaptations 
fragmentaires  ou  même  de  simples  contrefaçons.  En  sorte  que  l'on  est 
autorisé  à  soutenir  que,  malgré  les  efforts  pour  la  remplacer,  cette 
théorie  est  encore  aujourd'hui  la  seule  qui  corresponde  à  la  réalité  des 
faits  :  il  suffirait,  pour  la  remettre  sur  pied,  d'en  rajeunir  les  éléments 
et  d'en  faire  la  réadaptation  aux  données  actuelles  de  la  biologie  :  le 
livre  est  consacré  à  cet  essai. 

L'individualité  réactionnelle  d'un  sujet  donné,  à  un  moment  donné, 
résulte  de  la  combinaison  des  caractères  fixes  et  des  caractères  variables  : 

—  176  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  iMILIEU  INTÉRIEUR  2r> 

suivant  les  cas,  ces  deux  catégories  de  caractères  se  renforcent,  s'annu- 
lent, s'atténuent  ou  se  modifient  avec  une  inflnie  complexité.  Pour  qui 
l'étudié  du  dehors,  —  et  pour  lui-même  s'il  s'étudie  du  dedans,  —  chaque 
sujet  revêt  des  formes,  les  unes  transitoires,  les  autres  permanentes.  Les 
unes  et  les  autres  sont  susceptibles  d'être  rangées  en  trois  catégories  qui 
ont  respectivement  trait  :  à  la  forme  de  son  corps,  —  au  mode  de 
fonctionnement  de  ses  organes,  —  à  son  état  psychologique.  Anatomie 
ou  morphologie;  physiologie;  psychologie  :  toutes  les  branches  de  l'étude 
de  l'homme  ne  sont  que  des  modalités  ou  des  combinaisons  de  ces  trois 
sciences  fondamentales.  Qu'on  le  considère  aux  points  de  vue  anato- 
mique,  physiologique  ou  psychologique,  l'homme  n'apparaît  jamais 
comme  figé  dans  une  formule  absolument  statique,  mais  au  contraire  en 
voie  de  perpétuelle  transformation.  Les  plus  susceptibles  de  changement 
(parce  que  résultant  d'un  très  grand  nombre  de  facteurs  fortuits  et 
accidentels,  masquant  souvent  tout  à  fait  les  caractères  primordiaux) 
sont  les  formes  psychologiques.  Au  contraire,  les  caractères  anato- 
miques  sont  susceptibles  de  variations  peu  étendues  :  même  un  trait 
menu,  comme  la  puissance  du  maxillaire  inférieur,  se  montre  dès  le 
premier  jour  de  la  vie,  et  reste  incapable  de  se  modifier  complètement. 
Les  formes  anatomiques  doivent  donc  nous  révéler  un  état  durable  et 
profond,  mais  pas  plus  que  les  formes  psychologiques,  elles  ne  sont 
susceptibles  de  variations  indépendantes  (p.  95).  C'est  l'orientation 
fonctionnelle   qui  les   influence. 

La  fonction  ou  mieux  le  rapport  des  diverses  fonctions  entre  elles 
semble  donc  être  la  clef  des  formes  de  toute  nature  que  peut  présenter 
un  sujet  et  le  pivot  de  leurs  variations.  La  fonction  physiologique  se 
traduit  à  la  fois  par  une  tournure  psychologique  extrêmement  sensible, 
mais  par  cela  même  fugace  et  difficile  à  apprécier;  et  par  une  morpho- 
logie au  contraire  peu  élastique,  dont  les  changements  relativement 
faibles  et  lents  poursuivent  un  cycle  non  réversible. 

En  tant  que  mode  réactionnel,  le  tempérament  est  un  état  dyna- 
mique qui  doit  s'exprimer  dans  tous  les  actes  vitaux  de  l'homme,  les- 
quels sont  des  manifestations  d'énergie;  celle-ci,  en  biologie  comme 
dans  toutes  les  sciences  de  l'énergétique,  peut  être  ramenée  à  une  formule 

analogue   à   celle   de   l'électricité   dynamique   :    I  =   -p-  L'intensité    du 

courant  résulte  du  rapport  d'un  élément  actif  et  qualitatif  (la  Force 
électro-motrice)  à  un  élément  passif  et  quantitatif,  la  Résistance.  Ainsi, 
la  notion  binaire  de  quantité  et  qualité  apparaît  à  la  base  de  toutes  les 
manifestations  naturelles  simples  qui  sont  accessibles  à  notre  intelli- 
gence. Quand  on  écrit  leurs  variations  en  courbes,  l'axe  des  abscisses 
représente  la  quantité  et  l'axe  des  ordonnées,  la  qualité.  Que  l'on  étudie, 
par  exemple,  comment  nous  réalisons  le  soulèvement  d'un  poids  :  il  y 
aura  4  cas  à  considérer  :  1°  grand  poids  à  grande  hauteur  (+  :  -|-); 
20  grand  poids  à  faible  hauteur  (  -f-  ;  — )  ;  3°  faible  poids  à  grande 
hauteur  ( —  ;  +);  4°  faible  poids  à  faible  hauteur  ( —  ; — ).  Or,  c'est 
le  même  procédé  que  l'on  applique,  en  clinique,  à  l'examen  de  la  cir- 
culation sanguine  :  1°  grande  masse  et  grande  vitesse  ( -h  ;  H-  :  con- 
gestion active);  2°  grande  masse  et  faible  vitesse  (+  ;  —  :  congestion 
passive);  3°  faible  masse  et  grande  vitesse  ( —  ;  +  :  palpitations 
post-hémorragiques)  ;  4°  masse  faible  et  vitesse  faible  ( —  ;  —  :  brady- 
cardie  cholémique). 

En  procédant  ainsi  pour  tous  les  états  fonctionnels,  on  arriverait  à 

—  177  — 


26  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

un  nombre  de  formules  beaucoup  trop  considérable  pour  pouvoir  les 
additionner.  Des  procédés  analytiques  ne  peuvent  donc  conduire  à  une 
formule  totale  de  l'organisme  à  un  moment  donné,  ni,  à  plus  forte 
raison,  au  suivant.  La  solution  ne  peut  venir  que  d'un  procédé  synthé- 
tique :  mais  toute  synthèse  nécessite  un  effort  d'abstraction.  Il  faut, 
pour  comprendre  l'individualité  biologique,  s'élever  d'abord  à  l'idée 
d3  fonction  (ce  qui  est  une  abstraction  pure)  et  ensuite  chercher  dans 
tout  organisme  la  fonction  prédominante.  De  cette  fonction  prédomi- 
nante doit  résulter  une  aptitude  biologique  spéciale,  un  mode  réac- 
tionnel  particulier. 

Une  réaction  ou  une  fonction  peut  nécessiter  une  transformation 
d'énergie  plus  ou  moins  grande  :  un  travail  musculaire  transforme 
manifestement  plus  d'énergie  qu'un  acte  sensoriel.  C'est  le  point  de 
vue  qualitatif.  —  Une  réaction  ou  une  fonction  peut  mettre  en  jeu  une 
masse  d'organes  plus  ou  moins  considérables  :  la  digestion  occupe 
dans  l'organisme  plus  de  cellules  que  la  fonction  génitale.  C'est  le 
point  de  vue  quantitatif.  Le  sujet  qui,  piqué  à  un  membre,  réagit  par  un 
réflexe  violent  de  ce  membre,  sans  plus,  réagit  avec  une  grande  intensité, 
sur  un  champ  restreint.  S'il  répondait  par  un  fort  trouble  circula- 
toire, il  réagirait  avec  une  grande  intensité,  sur  un  champ  étendu. 

Convenons  (dit  A.)  d'appeler  tonicité  la  propriété  qu'a  une  fonction 
d'utiliser  beaucoup  de  force  vive,  ou  un  organisme  de  réagir  avec  une 
grande  intensité;  appelons  plasticité  le  caractère  qu'a  une  fonction 
d'employer  une  masse  importante  de  tissus  ou  d'organes,  ou  la  pro- 
priété qu'a  un  organisme  de  réagir  sur  un  champ  étendu.  L'atonicité  et 
Vaplasticité  étant  les  qualités  contraires,  nous  aurons  :  1°  modalité 
toni-aplastique  (catabolisme  anaérobie;  arrêt);  2°  modalité  toni-plas- 
tique  (catabolisme  aérobie;  échange);  3°  modalité  atoni-plastique  (ana- 
bolisme;  incorporation);  4°  modalité  atoni-aplastique  (excrétion;  pré- 
dominance du  système  nerveux).  Restera  à  déterminer  quelles  fonctions 
peuvent  présenter  une  prédominance  intéressante  au  point  de  vue 
réactionnel;  leur  caractère  quantitatif  (tonique),  ensuite  leur  caractère 
qualitatif  (plastique),  puis  les  signes  objectifs.  Ainsi,  l'atoni-plastique 
présente  une  prédominance  de  la  fonction  d'anabolisme,  d'où  abon- 
dance de  la  lymphe  avec  toutes  ses  conséquences  :  abondance  des 
diverses  sécrétions,  que  l'alimentation  doit  compenser,  prédominence  du 
tissu  cellulaire  sous-cutané  et  habitus  extérieur  de  ce  que  les  anciens 
appelaient  le  tempérament  lymphatique.  Le  toni-plastique,  chez  qui 
prédomine  le  catabolisme  aérobie,  présente  une  suractivité  respiratoire, 
une  capacité  pulmonaire  augmentée,  un  développement  plus  grand  des 
muscles  du  thorax.  Dans  le  tempérament  toni-aplastique,  c'est  le 
métabolisme  anaérobie  qui  prédomine  :  le  taux  de  l'urée  augmente 
au  détriment  de  l'acide  urique;  la  pauvreté  des  humeurs  circulantes 
diminue  le  volume  des  sécrétions;  la  densité  est  plus  forte  :  le  corps  du 
toni-aplastique  nage  difTicilement;  la  sécrétion  biliaire  est  abondante  : 
d'où  hypercholémie,  qui  détermine  une  psychologie  particulière.  Enfin 
le  tempérament  atoni-plastique,  chez  qui  passe  au  second  plan  le  cata- 
bolisme aérobie  ou  respiratoire  et  dont  les  qualités  toniques  et  plastiques 
sont  exactement  opposées  à  celles  de  la  fonction  d'excrétion  :  pauvreté 
circulatoire,  pauvreté  digestive,  pauvreté  musculaire  caractérisent  ce 
tempérament,  peu  favorisé  au  point  de  vue  de  la  vie  animale  :  seule 
n'est  pas  ralentie  l'excrétion  qui  devient  prépondérante  à  mesure  que 
le-  autres  fonctions  se  vicient.  C'est  le  tempérament  neuro-arthritique 

—  178  — 


ASSOC[AT[ONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  27 

dominé  par  la  rupture  du  parallélisme  entre  le  déploiement  de  la  force 
neurale  et  le  déploiement  de  la  force  musculaire. 

On  n'a  pas  à  présenter  ici  toute  la  partie  du  livre  où  A.  tire  des  données 
précédentes  ses  conséquences  thérapeutiques  qu'il  raccorde  aux  faits  : 
il  suffit  d'avoir  présenté  sa  théorie  et  la  manière  dont  il  la  construit,  et 
d'avoir  montré  par  quelques  exemples  comment  il  la  raccorde  aux 
observations  cliniques.  —  Jean  Philippe. 

Schulze  (W.).  —  Nouvelles  recherches  sur  V action  des  glandes  endocrines 
au  point  de  vue  morphogénétique.  II.  Néoténie  et  accélération  de  la  crois- 
sance après  thyroidectomie,  chez  des  larves  de  Rana  fusca.  Repri.se  de  révo- 
lution normale  par  alimentation  avec  dés  thyroïdes  de  bœuf.  —  S.  enlève 
chirurgicalement  la  thyroïde  à  des  têtards  de  Rana  fusca  déjà  pourvus 
de  leurs  membres  postérieurs.  Si  l'extirpation  est  totale,  le  cours  de  la 
métamorphose  s'arrête,  tandis  que  la  croissance  continue  au  point  de 
donner  une  larve  géante.  Ces  têtards  présentent  alors  une  certaine 
hypertrophie  de  l'hypophyse  et  du  thymus.  L'administration  de  thy- 
roïde de  bœuf  permet  l'achèvement  de  la  métamorphose.  —  A.  Dalco. 

a)  Hammet  (Frederick  S.). —  Éludes  sur  V  appareil  thyroïde.  VII.  Une 
action  différente  de  la  thyro-parathyroïdeclomie  et  de  la  parathyroïdeclomie 
sur  les  incisives  du  rat  albinos.  —  La  parathyroïdectomie  produit  des 
troubles  particuliers  du  côté  des  incisives,  qui  perdent  leur  aspect 
normal  semi-translucide  pour  devenir  opaques  et  blanches  comme  la 
neige  et  friables.  Aucun  de  ces  troubles  ne  se  produit  après  parathyroï- 
dectomie. A  ce  sujet  H.  expose  l'opinion  actuelle  sur  les  relations  anta- 
gonistes de  la  thyroïde  et  des  parathyroïdes  et  sur  leurs  fonctions;  pour 
lui,  l'action  de  la  parathyroïdectomie  sur  les  incisives  et  la  sous-maxil- 
iaire  est  une  expression  particulière  d'une  sommation  de  stimulation 
du  métabolisme.  —  Paul  Boyer. 

6)  Hammet  (Frederick  S.).  —  Études  sur  Vappareil  thyroïdien.  VIII. 
Sur  la  prétetulue  origine  exogène  des  poisons  qui  donnent  naissance  à  la 
iétcnie  de  la  parathyroïdectomie.  —  La  tétanie  de  la  parathyroïdectomie 
est  due  à  des  poisons  d'origine  endogène  engendrés  par  le  métabo- 
lisme endogène  et  en  particulier  la  phase  catabolique,  et  non  d'origine 
exogène    d'origine   alimentaire,  comme   le   prétendent  Luckhardt    et 

ROSENBLOOM.   Paul   BOYER. 

c)  Hammet  (Frederick  S.).  —  Études  sur  Vappareil  thyroïde.  IX.  Les 
effets  de  la  Ihyroïdectomie  et  de  la  parathyroïdectomie  à  l'âge  de  100  fours 
sur  le  développement  de  la  longueur  et  du  poids  du  corps  et  de  la  longueur 
de  la  queue  des  rats  albinos  mâles  et  femelles.  —  La  thyroïdectomie  et  la 
parathyroïdectomie  effectuées  à  l'âge  de  100  jours  retardent  la  crois- 
sance du  rat  albinos,  l'action  est  plus  marquée  chez  la  femelle  que  chez 
le  mâle.  Le  retard  de  croissance  est  beaucoup  plus  marqué  au  point  de 
vue  du  poids  du  corps  qu'au  point  de  vue  de  la  longueur  du  corps  et  de 
celle  de  queue  après  parathyroïdectomie  seule  ou  parathyroïdectomie 
et  thyroïdectomie  combinées.  Après  thyroparathyroïdectomie,  la  crois- 
sance de  la  queue  en  longueur  est  plus  retardée  que  la  croissance  en 
longueur  du  corps.  Le  retard  de  croissance  de  la  parathyroïdectomie 
est  plus  faible  que  celui  de  la  thyroïdectomie.  La  croissance  des  rats 
parathyroïdectomisés   montre    des   alternatives   d'augmentation   et   de 

—  179  — 


28  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

diminution  atteignant  parfois  sa  valeur  normale;  ceci  est  en  faveur 
d'une  accumulation  répétée  suivie  d'une  destruction  ou  d'une  élimina- 
tion de  produits  toxiques  qui  modifient  ainsi  le  système  de  la  crois- 
sance. La  croissance  des  rats  thyroïdectomisés  ne  présente  pas  de  telles 
variations.  Elle  tend  à  augmenter  du  niveau  très  bas  auquel  elle  tombe 
immédiatement  après  la  thyroïdectomie  jusqu'à  ce  qu'elle  atteigne  un 
état  d'équilibre  en  rapport  avec  le  ralentissement  du  métabolisme  dû 
à  l'ablation  des  thyroïdes.  La  croissance  poursuit  ensuite  son  cours  mais 
à  un  niveau  beaucoup  plus  bas  que  normalement  au  point  de  vue  du 
poids  du  corps.  Le  retard  de  la  croissance  après  thyroïdectomie  n'est 
pas  dû  à  une  intoxication  de  l'organisme  comme  dans  la  parathyroï- 
dectomie,  mais  il  est  dû  à  la  perte  d'un  stimulant  de  la  croissance  et  du 
métabolisme.  —  Paul  Boyer. 

Romeis  (B.).  —  Recherches  sur  Fisolemenl  de  Vhormone  thyroïdienne.  — 
Par  des  procédés  divers,  R.  a  réussi  à  fractionner  l'extrait  de  la  glande 
thyroïde  de  bœuf  en  une  série  de  sous-produits  dont  il  a  étudié  l'activité 
par  les  effets  qu'ils  exercent  sur  la  métamorphose  des  têtards  de  gre- 
nouille. Il  est  ainsi  parvenu  à  isoler  une  substance  non  albumineuse, 
qui  possède  les  propriétés  essentielles  de  la  glande  fraîche  :  incitation 
à  la  métamorphose,  arrêt  de  la  croissance,  prédominance  des  phéno- 
mènes de  désassimilation.  Cette  substance  est  active,  même  lorsqu'on 
n'y  peut  déceler  d'I;  toutefois  la  présence  d'I  augmente  nettement 
son  efficacité.  Elle  est  abiurétique,  ne  contient  pas  de  soufre,  et  ne 
donne  pas  de  réaction  de  Millon;  sa  constitution  n'a  pu,  jusqu'à  présent, 
être  autrement  précisée.  —  A.  Dalcq. 

b)  Me  Clendon  (J.  F.)-  —  L' approvisionnement  du  globe  en  iode  et  le 
goitre.  — •  Description  d'un  procédé  d'analyse  de  l'eau  de  mer  confirmant 
la  teneur  en  iode  annoncée  par  Winkler  (0,05  milligr.  par  litre).  L'eau 
du  grandi  Lac  Salé  en  contient  40  %  de  plus.  En  pratique  tout  l'iode  de 
la  surface  terrestre  se  trouve  dans  la  mer  qui  en  renferme  60  milliards 
de  tonnes  sous  forme  de  sels  inorganiques.  Les  iodures  sont  probablement 
les  sels  les  plus  solubles  de  l'écorce.  La  fréquence  du  goitre  donne  à  croire  à 
une  insuffisance  d'iode  dans  les  aliments  et  boissons.  Aux  Etats-Unis 
le  région  goitreuse  comprend  les  parages  montagneux  et  ceux  qui  ont 
été  glaciaires.  Il  serait  indiqué  de  manger  plus  de  produits  de  la  mer, 
ou  d'ajouter  aux  aliments  des  algues  en  poudre  dont  la  saveur  n'est  pas 
déplaisante.  L'iode  manque  toujours  dans  le  sel  marin  :  on  ne  peut  donc 
compter  sur  ce  dernier.  Mais  on  pourrait  préparer  un  sel  marin  iodé, 
sans  augmentation  de  prix.  —  H.  de  Varigny. 

a)  Me  Clendon  (J.  F.).  —  Les  sels  d'iode  sont-ils  des  aliments?  Si  la  ma- 
tière vivante  a  pris  naissance  dans  l'eau  de  mer,  on  peut  s'attendre 
à  y  trouver  les  éléments  existant  dans  cette  dernière.  Et  il  en  est  ainsi  : 
on  trouve  chez  les  êtres  vivants  même  du  brome,  de  l'iode,  du  fluor,  etc. 
Et  l'iode  est  utile  contre  le  goitre  chez  le  mouton  (Dumas  et  CoiNDEf); 
les  récentes  recherches  de  Marius  et  Kimball  (1917)  montrent 
que  l'iode  est  un  remède  efficace  contre  ce  mal.  Or,  l'iode  qui  existe  en 
diverses  roches  manque  dans  les  sols,  et  aussi  dans  beaucoup  d'aliments. 

Le  goitre  prédomine  dans  les  régions  montagneuses  loin  de  la  mer. 
Peut-être,  plus  près  de  la  mer,  le  goitre  fait-il  défaut  parce  que  le  vent 
apporterait  un  air  contenant  un  peu  d'eau  de  mer,  donc  d'iode. 

—  180  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  29 

A  ce  compte  la  région  des  Etats-Unis  la  plus  pauvre  en  iode  serait 
celle  des  grands  Lacs,  et  c'est  une  région  goîtrigène.  Ne  conviendrait-il 
pas,  dès  lors,  d'ofïrir  à  ces  régions  du  sel  marin  impur,  contenant  de  l'iode? 
L'expérience  a  été  faite  sur  des  enfants  et  a  donné  de  bons  résultats.  — 
H.  DE  Varigny. 

Hirschler  (J.)-  —  Déclanchemenl  et  accélération  de  la  métamorphose 
à  Vaide  de  Viode,  chez  les  Amphibiens.  —  H.  a  injecté  à  des  larves 
d'Axolotl  diverses  doses  d'iode  en  solution  iodurée.  Il  a  également 
inséré  sous  la  peau  de  têtards  de  grenouille  des  fragments  d'ouate 
imprégnée  d'iode  métallique.  Dans  les  deux  cas  il  a  pu  déclancher  la 
métamorphose  et  en  accélérer  le  cours.  Il  est  donc  établi  que  l'I  métal- 
lique entre  au  moins  pour  une  part  dans  les  processus  évolutifs  que 
contrôle  l'hormone  thyroïdienne.  —  A.  Dalcq. 

Swingle  (W.  W.).  —  Iode  et  métamorphose  des  Anoures.  — -  Têtards 
de  grenouille  privés  de  la  thyroïde  et  de  l'hypophyse,  ayant  dépassé 
l'âge  de  la  métamorphose,  nourris  les  uns  de  tyrosine  pure,  d'autres  de 
di-iodo-thyrosine;  un  3e  groupe  enfin  de  di-bromo-tyrosine.  Or,  la 
métamorphose  s'opère  rapidement  chez  le  second  groupe,  mal  ou  pas 
chez  les  deux  autres.  L'iode  paraît  essentiel.  Le  brome  ne  peut  le  rem- 
placer. La  tyrosine  ne  peut  non  plus  remplacer  l'iode.  —  H.  de  Varigny. 

Banting  (F.  G.),  Best  (C.  H.).  CoUip  (J.  B.),  Macleod  (J.  J.  R.)  et 
Noble  (E.  C).  —  L'action  de  Vextrail  pancréatique  {Insuline)  sur  les 
lapins  normaux.  —  L'insuline  (extrait  alcoolique  de  pancréas),  injectée 
par  voie  sous-cutanée  au  lapin  normal,  provoque  en  quelques  heures 
une  chute  du  taux  du  sucre  dans  le  sang,  qui  permet  de  la  doser.  En 
même  temps  que  cette  chute  du  sucre  du  sang  se  produisent  des  symp- 
tômes très  caractéristiques;  les  plus  précoces  sont  des  signes  de  faim 
et  de  soif,  d'hyperexcitabilité  et  de  crainte.  Les  symptômes  peuvent 
disparaître,  mais,  fréquemment,  avec  des  préparations  actives,  l' hyper- 
excitabilité  devient  extrême,  des  crises  convulsives  cloniques  enva- 
hissent tout  le  corps  et  durent  plusieurs  minutes.  Les  injections  sous- 
cutanées  de  solutions  glucosées  suppriment  les  convulsions  et  les  autres 
symptômes;  en  quelques  minutes  l'animal  est  ramené  à  un  état  presque 
normal.  Des  symptômes  semblables  peuvent  se  reproduire,  mais  l'in- 
jection glucosée  a  également  prise  sur  eux.  Dans  le  cas  où  l'animal 
meurt,  on  observe  très  souvent  une  dégénérescence  mucigène  des  tissus 
sous-cutanés  de  la  paroi  abdominale.  —  Paul  Boyer. 

Stewart  (G.  N.)  et  Rogoff  (P.  M.).  —  UhypeMjhjcémie  morphinique  et 
les  surrénales.  —  La  morphine  produit  chez  le  chien,  le  chat  et  le  lapin 
à  activité  surrénale  diminuée  (par  ablation  ou  énervation  partielles) 
une  hyperglycémie  moins  constante  et  moins  élevée  que  chez  les 
animaux  normaux  ou  qui  ont  survécu  à  des  opérations  telles  que  la 
splénectomie.  Cependant  l'hyperglycémie  morphinique  de  l'animal  ne 
semble  pas  due  à  une  action  stimulante  de  la  morphine  sur  la  sécrétion 
surrénale  (action  présente  chez  le  chat,  absente  chez  le  chien).  Néan- 
moins l'apparition  de  cette  hyperglycémie  peut  être  facilitée  par  la  sécré- 
tion normale  des  surrénales  et  la  réaction  à  la  morphine  semble  être 
un  test  qui  permet  de  distinguer  les  animaux  soumis  à  des  opérations 
diverses  sur  les  surrénales,  des  animaux  normaux.  —  Paul  Boyer. 

—  Ibl  — 


30  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Martin  (E.  G.)  et  Armitstead  (R.  B.)-  —  L'influence  de  Vadrénaline 
sur  le  métabolisme  de  différents  tissus  après  extirpation.  —  Les  cerveaux 
extirpés  de  grenouille  et  immergés  dans  du  liquide  de  Ringer  produisent 
une  acidité  atteignant  par  gramme  et  par  heure  91,5  +  10-'^'  en  C  h  à 
20°  C.  L'addition  d'adrénaline  à  la  concentration  de  1  :  200.000  l'aug-' 
mente  2.6  fois  plus.  L'influence  thermogénique  de  l'adrénaline  se  mani- 
feste dans  le  même  sens  si  l'on  opère  avec  du  tissu  hépatique,  intestinal, 
rénal;  cette  action  thermogénique  n'est  donc  pas  spécifique  pour  un 
tissu  particulier,  mais  elle  s'étend  à  la  plupart  des  variétés  de  tissu  sinon 
à  toutes.  —  Paul  Boyer. 

Roger  (H.).  —  Le  rôle  antiputride  de  là  bile.  —  Quand  l'écoulement 
do  la  bile  est  suspendu,  des  fermentations  intenses,  accompagnées  de 
gaz  extrêmement  fétides  se  développent  dans  l'intestin.  Si  les  putré- 
factions s'exagèrent  alors,  ce  n'est  pas  parce  qu'un  liquide  antiseptique 
fait  défaut  (la  bile  n'entravant  pas  le  développement  des  bactéries), 
mais  parce  que  des  substances  empêchant  l'action  des  ferments  micro- 
biens, soit  qu'elles  en  entravent  la  production  soit  qu'elles  en  neutra- 
lisent les  effets,  cessent  d'être  déversées  dans  l'intestin.  De  plus,  la  bile 
favorise  le  développement  de  certaines  bactéries  telles  que  le  colibacille, 
au  détriment  de  certaines  autres  :  notamment  les  anaérobies  agents  les 
plus  importants  de  la  putréfaction  et  de  la  toxicité.  Mais  avant  tout 
la  l)ile  exerce  son  rôle  antiputride  en  diminuant  la  production  et 
l'action  des  ferments  microbiens  et  en  neutralisant  les  poisons  intes- 
tinaux. ■ —  Paul  Boyer. 

Bessesen  (D.  H.).  —  Modifications  du  poids  des  organes  du  cobaye 
durant  le  scorbut  expérimental.  —  Les  effets  d'une  nourriture  scorbu- 
tigène  sur  le  poids  des  différents  organes  varient  beaucoup  dans  les 
différents  viscères  et  selon  la  durée  de  l'expérimentation.  Durant  les 
premiers  quinze  jours,  les  variations  de  poids  sont  comparativement 
légères.  La  moelle  épinière,  les  testicules,  l'épididyme  et  la  vessie  ont 
pendant  cette  première  période  un  poids  supérieur  à  la  normale,  tandis 
que  le  poids  du  foie,  de  la  rate,  du  tube  digestif  est  au-dessous  de  la 
normale.  Plus  tard,  quand  apparaissent  les  signes  du  scorbut,  les  modi- 
fications de  poids  des  organes  sont  plus  nettes.  Si  l'on  compare  le  poids 
du  corps  normal  et  le  poids  final,  les  ovaires  seuls  sont  alors  au-dessous  de 
la  normale.  Le  pancréas,  le  cœur,  le  foie,  les  testicules,  les  téguments  sont 
presque  normaux,  leur  perte  de  poids  est  proportionnelle  à  celle  du  corps 
en  entier.  L'encéphale,  les  globes  oculaires,  la  thyroïde,  la  rate  et  l'intestin 
sont  un  peu  au-dessus  de  la  normale.  La  moelle  épinière,  les  poumons,  les 
reins,  l'épididyme,  l'hypophyse  et  la  vessie  sont  nettement  au-dessus  de  la 
normale.  Les  surrénales  subissent  une  augmentation  de  leur  poids  absolu 
aus^i  bien  que  de  leur  poids  relatif.  Ces  résultats  confirment  donc  et  éten- 
dent à  d'autres  organes  ceux  de  Me  Carrison;  ils  permettent  de  comparer 
les  effets  du  scorbut  à  ceux  du  jeûne,  et  ils  tendent  à  confirmer  l'opinion 
de  Me  Carrison  pour  lequel  les  symptômes  du  scorbut  seraient  expli- 
cables par  une  inanition  générale.  Cependant,  dans  ces  deux  cas,  les 
résultats  obtenus  ne  sont  pas  du  tout  identiques  et  les  différences  mar- 
quées que  l'on  observe  dans  quelques-uns  des  organes  (cerveau,  poumon, 
rate,  reins,  testicules,  épididyme  et  vessie)  indiquent  que  dans  les 
modifications  du  poids  dues  au  scorbut  entrent  des  facteurs  différents 
de  ceux  qui  jouent  dans  l'inanition  ordinaire.  —  Paul  Bover. 

—  182  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  31 

Mitchell  (Helen  S.)-  —  Reproduction  avec  des  régimes  «  synthétiques  » 
additionnés  d'agar  purifiée.  —  Les  rats  soumis  au  régime  syntliétique 
d'OsBORNE  et  Mendel  (caséine  +  levure)  ne  peuvent  se  reproduire. 
Dans  les  rares  cas  où  les  femelles  deviennent  pleines,  elles  meurent 
avant  d'avoir  mis  bas  ou  leurs  petits  meurent  à  la  naissance  ou  bientôt 
après.  L'autopsie  révèle  une  forte  obstruction  intestinale.  Si,  au  con- 
traire, on  substitue  dans  le  régime  de  l'agar  purifiée  à  une  quantité 
égale  d'amidon  sans  d'autres  modifications  du  régime,  les  portées 
deviennent  normales.  La  quantité  de  protéines  que  renferme  l'agar, 
même  si  elle  était  utilisée  en  totalité,  serait  insuffisante  en  tant  que 
protéine  supplémentaire.  Les  aliments  grossiers  dans  la  nutrition  -du 
rat  doivent  donc  être  un  facteur  beaucoup  plus  important  qu'on  ne 
l'avait  supposé  jusqu'à  présent.  — ■  Paul  Boyer. 

Bell  (Marion)  et  Mendel  (Laîayette  B.).  —  La  répartition  de  la  vitamine  B 
dans  le  grain  de  blé.  —  Le  grain  de  blé  contient  une  quantité  relativement 
faible  de  vitamine  B.  Il  faut  ajouter  15  à  40  %  de  blé  total  à  une  nour- 
riture dépourvue  de  vitamine  B  pour  assurer  une  croissance  normale  au 
rat  albinos,  alors  qu'il  ne  faut  que  2  à  10  %  de  beaucoup  d'autres  aliments 
pour  lui  fournir  la  vitamine  B.  Suivant  les  échantillons  de  blé,  on  observe 
des  variations  à  cet  égard.  Le  blé  de  printemps  «  Marquis  »  renferme  plus 
de  vitamine  B  que  le  blé  d'hiver  «  Minnesota  «.  La  farine  ordinaire  ne 
contient  pas  de  quantité  de  vitamine  B  appréciable;  le  premier  et  le 
deuxième  blutage  ont  environ  la  même  teneur  en  vitamine  que  le  grain 
non  moulu;  la  farine  grossièrement  blutée  et  le  son  sont  deux  fois  plus 
riches  et  les  produits  de  mouture  étalons  (qui  renferment  la  partie  qui 
contient  le   plus  d'embryon)  sont  quatre  fois  plus  riches  que  le  grain 
entier.  Ces  faits  présentent  une  grande  importance  physiologique  si  l'on 
considère  l'usage  de  plus  en  plus  étendu  de  la  farine  très  blutée  dans 
l'alimentation  humaine.  De  même  l'incorporation  de  produits  de  mou- 
ture relativement  riches  en  vitamine  B  dans  les  aliments  des  animaux 
domestiques  est  très  favorable  à  leur  nutrition.  La  vitamine  B  existe  à  la 
fois  dans  l'embryon  et  l'endosperme,  la  teneur  en  vitamine  B  de  l'embryon 
étant  beaucoup  plus  élevée  que  celle  de  l'endosperme,  mais  vu  le  rapport 
minime  du  volume  de  l'embryon  et  du  grain  de  blé  entier,  la  quantité 
absolue  de  vitamine  B  de  l'embryon  n'est  que  le  sixième  de  celle  du  grain 
de  blé  total.  De  plus,  si  l'on  sectionne  transversalement  les  grains  de  blé, 
et  si  l'on  donne  à  des  animaux  différents  des  quantités  égales  des  deux 
fragments,  le  cours  de  la  croissance  dans  leé  deux  séries  d'animaux  reste 
le  même.  La  présence  ou  l'absence  de  l'embryon  ne  produit  pas  une  diffé- 
rence assez  sensible  dans  la  teneur  en  vitamine  B  des  deux  fragments  pour 
avoir  une  influence  sur  la  nutrition.  —  Paul  Boyer. 

Bordet  (Jules).  —  Considérations  sur  les  théories  de  la  coagulation  du 
sang.  —  B.,  après  avoir  donné  une  revue  générale  des  faits  acquis  actuel- 
lement sur  le  mécanisme  de  la  coagulation  du  sang,  discute  les  théories 
actuelles  relatives  à  la  genèse  de  la  thrombine,  il  rejette  en  particulier 
l'interprétation  de  Wooldridge  admise  par  Nolf,  d'après  laquelle  la 
thrombine  serait  non  la  cause  première  et  nécessaire,  mais  le  produit 
de  la  coagulation,  et  rappelle  que  les  constatations  de  Gratia  relatives 
à  l'antithrombine  ne  cadrent  pas  avec  la  théorie  d'HouvELL  mais 
s'harmonisent  au  contraire  parfaitement  avec  la  thèse  de  Bordet  et 
Delange  d'après  laquelle  le  cytozyme  s'unit  au  sérozyme  pour  engen- 
drer la  thrombine.  —  Paul  Boyer. 

—  183  — 


32  L'ANNÉE  PIOLOGIQUE 

Launoy  (L.).  —  Étude  sur  le  pouvoir  onlitryplique  du  sérum  sanguin. 
I.  Ses  valeurs  limites;  leur  expression  numérique.  II.  Le  mouvement  de 
la  proléolyse  dans  un  milieu  «  gélatine-trypsine-sérum  ».  —  Il  existe  un 
rapport  très  étroit  entre  les  sérums  de  Mammifères  relativement  à  leur 
pouvoir  antitryptique  absolu;  les  lipoïdes  du  sérum  n'interviennent 
pas  dans  la  genèse  de  son  pouvoir  antitryptique;  les  sérums  des  animaux 
qui,  comme  l'anguille  et  la  poule,  sont  riches  en  lipoïdes,  se  montrent 
en  effet  le  plus  faiblement  antitryptiques.  —  Paul  Boyer. 

Vignes  (H.)  et  Hermet  (P.)-  —  Sédimentation  des  globules  rouges  et 
gestation.  —  L'augmentation  de  la  rapidité  de  sédimentation  des  glo- 
iDules  rouges  s'observe  non  seulement  au  cours  de  la  gestation,  mais 
aussi  après  les  spoliations  sanguines,  le  développement  des  tumeurs  et 
au  cours  de  la  phase  aiguë  des  infections.  Au  cours  de  la  gestation,  la 
sédimentation  presque  nulle  au  début  devient  de  plus  en  plus  marquée, 
ce  qui  suggère  l'existence  d'un  rapport  entre  l'intensité  du  phénomène  et 
l'intensité  de  la  spoliation  de  substances  nutritives  maternelles  par  le 
fœtus.  —  H.  Cardot. 

b)  Weber  (A.).  —  Toxicité  du  milieu  intérieur  des  Urodèles  pour  leurs 
œufs.  —  La  toxicité  du  milieu  intérieur  des  Urodèles  pour  les  œufs 
peut  être  provisoirement  rapportée  à  l'existence  d'une  substance  ana- 
logue aux  oocytases.  Par  suite  de  greffes  répétées  d'œufs  dans  la  cavité 
péritonéale,  cette  substance  serait  adsorbée,  car  la  toxicité  du  milieu 
intérieur  s'atténue  ou  disparaît  dans  ces  conditions.  En  recherchant 
combien  de  temps  dure  cette  perte  de  toxicité,  on  peut  constater  chez 
Triton  crislatus  que  le  pouvoir  toxique  n'est  pas  reparu  au  bout  de 
27  jours.  Pour  recueillir  quelques  renseignements  sur  la  nature  de  cette 
substance,  on  peut  introduire  dans  la  cavité  péritonéale  les  œufs  entourés 
de  sacs  de  collodion,  réalisant  des  ultra-filtres  serrés  ou  mous.  Dans  le 
cas  d'un  ultra-filtre  à  pores  très  étroits,  on  constate  que  l'action  du 
milieu  intérieur  sur  l'œuf  est  nulle.  En  employant  des  filtres  à  larges 
pores,  la  toxicité  n'est  que  très  légèrement  atténuée.  La  substance 
hypothétique  passe  donc  à  travers  les  filtres  à  larges  pores  et  est 
arrêtée  par  les  ultra-filtres  serrés;  il  est  possible  qu'il  s'agisse  d'une 
globuline.  —  H.  Cardot. 

Triigg  (E.).  —  La  puissance  d'alimentation  des  plantes.  —  Les  diffé- 
rences dans  l'aptitude  des  plantes  agricoles  usuelles  à  absorber  les  élé- 
ments essentiels  de  minéraux  relativement  insolubles  ne  tiennent  pas 
essentiellement  à  des  différences  dans  la  quantité  ou  la  nature  des 
acides  excrétés.  Elles  tiennent  à  plusieurs  facteurs  dont  certains  se 
rattachent  aux  conditions  d'équilibre  extérieur  autour  des  racines,  et 
d'autres  à  des  conditions  d'équilibre  intérieur,  de  la  plante.  Si  deux 
produits  solubles  se  forment  autour  des  racines,  dus  à  l'action  de  l'acide 
carbonique  sur  un  minéral  (phosphates  par  exemple),  la  puissance 
d'alimentation  suit  la  loi  de  l'pction  de  masse  et  d'équilibre  chimique, 
et  dépend  de  la  suppression  des  deux  produits  solubles  par  la  plante 
en  totalité  ou  en  partie,  ou  d'autre  façon;  ainsi  les  plantes  riches  en 
calcium  s'alimentent  fort  de  phosphate  parce  qu'elles  absorbent  le 
phosphate  soluble  et  le  bicarbonate  de  calcium,  à  la  fois,  en  proportion 
convenable. 

S'il  ne  se  forme  qu'un  produit  soluble  (avec  le  feldspath  par  exemple), 

—  184  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  KT  MILIEU  INTÉRIEUR  n 

le  pouvoir  d'alimentation  pour  le  potassium  dépend  de  l'aptitude  à 
utiliser  celui-ci  dans  une  solution  diluée,  et  celle-ci  dépend  beaucoup 
de  l'acidité  de  la  sève;  moins  celle-ci  est  acide  et  plus  il  est  possible 
d'utiliser  le  potassium,  ce  qui  est  dû  au  fait  que  le  potassium  est  plus 
aisément  et  complètement  précipité  sous  la  forme  de  composés  végétaux 
dans  la  sève  moins  acide. 

La  puissance  alimentaire  pour  le  calcium  qui  est  employé  à  la  régu- 
lation de  la  réaction  de  la  sève  et  du  système  colloïdal  et  la  précipitation 
des  aiides,  ou  pour  d'autres  élémtuiLs  employés  à  cette  fin,  dépend 
aussi  de  la  réaction  du  suc  de  la  plante,  mais  la  relation  est  l'opposée 
de  celle  du  potassium;  plus  le  suc  est  acide  plus  la  plante  peut  entrer 
en  compétition  avec  un  autre  système  acide  (la  solution  de  sol  d'un  sol 
acide)  pour  les  matériaux  basiques  requis.  Dans  le  cas  d'éléments  for- 
mateurs de  base  employés  à  autre  chose  que  la  régulation  de  la  réaction 
et  de  la  précipitation  d'acides,  la  relation  de  la  puissance  d'alimentation 
du  suc  à  l'égard  de  ceux-ci  est  peut-être  la  même  que  pour  le  potas- 
sium. D'autres  facteurs  agissent  sans  doute  sur  le  pouvoir  d'alimenta- 
tion mais  ceux  dont  il  s'agit  semblent  exercer  souvent  l'influence  prin 
cipale.  —  H.  de  Varigny. 

Moreau  (F.)  et  Moreau  (M^^  F.).  —  L'histoire  des  glandes  à  lupuline 
chez  le  Houblon  cultivé.  —  Les  auteurs  étudient  les  phénomènes  morpho- 
logiques de  la  production  des  glandes  à  lupuline,  recherchent  quels 
sont  les  lieux  de  formation,  les  voies  de  filtration  de  la  lupuline  et  le 
mécanisme  de  sa  production.  Les  glandes  à  lupuline  se  forment  de  bonne 
heure  aux  dépens  de  cellules  épidermiques,  surtout  sur  les  bractéoles 
du  cône;  la  lupuline,  constituée  par  des  essences  et  des  résines,  prend 
naissance  dans  le  protoplasme  des  cellules  des  glandes,  non  dans  la 
membrane  conformément  à  la  théorie  de  Tschirsch,  ni  dans  lesmito- 
chondries,  conformément  à  celle  de  Politis;  elle  ne  résulte  pas  non  plus 
de  l'activité  de  bactéries  endophytes  comme  le  soutint  Mohl;  elle  appa- 
raît abondante  lorsque  disparaissent  les  mitochondries  et  semble  se 
former  aux  dépens  de  leur  substance;  elles  quittent  le  protoplasme, 
peut-être  rendu  perméable  par  les  lipoïdes  mitochondriaux  qui  perdent 
leur  état  figui-é,  et  elles  se  rendent  sous  la  cuticule;  là,  soustraites  au 
milieu  réducteur  que  leur  créait  le  protoplasme,  peut-être  à  l'action 
antioxygènes  des  tannoïdes,  elles  s'oxydent  et  passent  à  l'état  des 
matières  résineuses  qui  constituent  définitivement  la  lupuline.  — 
F.    Moreau. 


-  185 
aNn.  13I0I,    -   T.  m,  FASC.  2  (1922-19^3) 


34  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Influence  du  milieu  extérieur 

sur    le    fonctionnement    des    êtres    vivants. 

Réaction  des  êtres  vivants  à  leur  milieu. 

Blum  (Harold  Francis).  —  On  ihe  effecl  of  low  salinihj  on  Teredo  navalis. 
(Univ.   of  Calif.   Public.   ZooL,   XXII,   349-.3G8,   4   fig.,    1922.)        [46 

a)  Brecher  (Léonore).  —  Die  Puppenfârbungen  des  Kohlweisslings, 
Pieris  brassicae  L..  Siebenler  Teil  :  Wirksamkeil  refleklierlen  und 
durchgehenden  Lichîes.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  1/2,  41-79, 
1922.)  [36 

b)  —  —  Die  Puppenfârbungen  der  Vanessiden  [Vanessa  lo,  V.  urticae, 
Pyrameis  cardui,  P.  alalanta).  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org,,  L,  1/2, 
209-309,   1922.)  [36 

Czaja  (A.  Th.).  —  Sludien  zur  Apoganiie  lepiosporangiater  Famé.  I.  Uber 
die  Apogamie  der  Pellaea  atropurpurea  (L.)  Link  und  das  Auflrelen 
von  Tracheiden  in  Prothallium.  (Ber.  d.  d.  boL.  Ges.,  XL,  346-352, 
1922.)  [43 

Forbes  (Alexander)  and  Miller  (Richard.  H.).  —  The  effecl  of  elher  anes- 
îhesia  on  afférent  palhs  in  Ihe  decerebrale  animal.  (Amer.  J.  Physiol., 
LXII,  No.  1,  Sept.  1922,  113-139,  10  fig.,  1  tableau.)  [45 

Garner  (W.  W.)  and  AUard  (H.  A.).  —  Photoperiodis  in  Ihe  response  of 
Ihe  Planl  lo  relaliue  lenglh  of  day  and  nighl.     (Science,  2  juin  1922, 

582.)  [43 

Garner  (W.  W.),  Me  Murtrey  (J.  E.),  Moss  (E.  G.).  —  Sand  droivn,  a 
chlorosis  of  tabacco  and  olher  planls  resulling  from  magnésium  defi- 
ciency.     (Science,  22  Sept.  1922,  341.) 

[Il  est  facile  de  provoquer  le  mal  en  faisant  venir  la  plante  dans 
un  milieu  manquant  de  magnésium,  et  de  le  combattre  par  addition 
de  cet  élément.  —  H.  de  Varigny. 

Harvey  (R.  B.).  —  Growlh  of  planls  in  arlificial  lighl  from  seed  lo  seed. 
(Science,  22  sept.  1922,  366.)  [45 

Guillaumin.  — •  Quelques  expériences  sur  la  ferlilisalion  préalable  des 
semences.  (Rev.  gén.  de  Bot.,  XXXIV,  257-264,  1922.)  [45 

Hasebroek  (K.).  —  Zur  Enlwicklungsmechanik  der  schwarzen  Fliigel- 
fàrbung  der  Schmellerlinge,  speziell  beim  Melanismus.  (Archiv.  f. 
Entw.  Mech.  d.  Org.,  LU,  1/2,  261-276,  1922.)  [38 

Kammerer  (Paul).  —  Die  Zeichnung  von  Salamandra  maculosa  im 
durchfallenden  farbiyen  Lichl.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  1/2, 
79-108,   1922.)  [38 

a)  Kopec  (S.).  —  Wplyw  glodzenia  na  rozwoj  i  dlugosc  zycia  owadow. 
(Mém.  de  l'Institut  national  polonais  d'économie  rurale  à  Putawy, 
I,   1921;   164-192.)  [39 

b)  — -  —  O  odmiennym  wplywie  glodzenia  samcow  i  samie  owadow  na 
ich  potomslwo.  (Ibid.,  II,  1922,  138-159.)  [40 

—  186  — 


INb^UENCE  DU  .MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  :iS 

Kudo  (Tokuyasu).  —  Venimlening  der  Melaninmenge  beim  Farbwecksel 
der  Fische  Esox,  Carassius,  Gobius,  Neniachiliis  [zugleich  :  Ursache 
tierischer  Farbkleidung,  VIII).  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  1/2 
309-326,   1922.)  [39 

Lopez-Lomba  (J.)-  —  Poissons  réaclifs  des  alcaloïdes.  Recherches  des 
conditions  optima  de  réaction,  de  tension  superficielle  et  de  température. 
(C.  H.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,   1168,   1922.)  [42 

Lutc  (F.  G.)  et  Richtmyer  [F.  K.).  —  The  reaction  of  Drosophila  to  ultra- 
violet.    (Science,   12  mai   1922,  519.)  [46 

Ni  (Tsang  G.)-  —  The  active  response  of  capillaries  of  frogs  ladpoles,  fish 
bats  and  men  to  varions  forms  of  excitation.  I.  Excitation  by  etectri- 
ciiy.  (Amer.  J.  Physiology,  LXII,  No.  2,  Oct.  1922,  282-309,  4  fig., 
1  tableau.)  '  [47 

Noguchi  (Hideyo).  —  Certain  altérations  in  biological  properties  of  Spiro- 
chaetes  tlirough  artificial  cultivation.  (Mémoires  Jubilée  E.  Metch- 
nikoff,  15,  1921.)  [42 

Pagniez  (P.),  Ravina  (A.)  et  Solomon  (I.).  —  Recherches  sur  la  coagula- 
bilité  du  sang  après  irradiation  in  vitro.  ■  {C  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVII,  1170,  1922.)- 

[Le  sang  de  l'homme  ou  du  lapin  n'est  pas  modifié  dans  ses  apti- 
tudes à  la  coagulation,  l'accélération  observée  de  la  coagulation 
après  irradiation  de  la  région  splénique  ne  doit  donc  pas  être  le 
résultat  d'une  action  immédiate  des  rayons  sur  le  sang  lui-même.  — 
II.  Cardot. 

Policard  (A.)  et  Li  Koue  Tchang.  —  Action  de  la  chaleur  sur  le  fonclion- 
nenient  du  système  lymplioïde.  Modifications  de  la  teneur  du  sang  en 
lymphocytes  sous  V influence  de  la  chaleur  sèche.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie, 
LXXXVIII,   1133,  1922.) 

[Lorsque  des  souris  ont  séjourné  de  16  à  24  heures  à  l'étuvc,  on 
constate  dans  leur  sang  une  diminution  de  plus  de  la  moitié  du 
nombre  total  des  globules  blancs,  de  la  moitié  du  nombre  des  poly- 
nucléaires et  des  deux  tiers  des  éléments  mononucléaires.  — 
H.   Cardot. 

Portier  (Paul)  et  Lopez-Lomba  (T.).  —  Utilisation  des  poissons  de  petite 
taille  pour  la  découverte  de  faibles  quantités  de  substances  toxiques. 
(C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  1165,  1922.)  [42 

Przibram  (Hans).  —  Verpuppung  kopfloser  Raupen  von  Tagfaltern 
[zugleich  :  Ursachen  tierischer  Farbkleidung,  VII.)  (Arch.  f.  Entw. 
Mech.  d.  Org.,  L,  1/2,  20.3-209,  1922.)  [38 

Przibram  (Hans)  und  Brecher  (Leonore).  —  Die  Farbmodificationen  der 
Stabheusschrecke,  Dixippus  morosus  Br.  et  Redt  {zugleich  :  Ursachen 
tierischer  Farbkleidung,  VI.)  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  1/2, 
147-186,    1922.)  [37 

Przibram  (H.)  und  Dembowski  (Jan).  —  Der  Einfluss  gelber  und  schwarzer 
Umgebung  der  Larve  auf  die  Fleckenzeichnung  des  Vollmolches  von 
Salaniandra  maculosa  Laur  forma  typica  {zugleich  :  Ursachen  tierischer 
Farbkleidung,    V).   (Arch.   f.   Entw.  Mech.   d.  Org.,   L,    1/2,    108-147, 

1922.)  [37 

—  187  — 


36  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

Rees  (Charles  William).  —  The  neuromolor  apparalus  of  Paramaecium. 
(University  of  California  publications  in  Zoology,  XX,  fasc.  14, 
333-364,  3  pi.,  5  fig.,  1922.)  [47 

Remy  (P.).  —  Sur  le  rejet  de  sang  par  les  Argasidae.  (Arch.  de  zoologie 
expér.  et  gén.,  LXI,  Notes  et  Revue,  N^  1,  1-16,  3  fig.,  1922.)        [45 

Rimbach  (A.).  —  Die  Wurzelverkûrznng  bei  den  grossen  Monokolylen- 
[ormen.  (Ber.  d.  deutsch.   bot.  Ges.,   XL,   196-202,   1922.) 

[Résultats  positifs  ou  négatifs  d'un  grand  nombre  d'observations 
sur  des  graminées,  des  palmiers,  des  pandanacées,  des  cyclanthacées, 
des  aracées,  des  liliiflorées,  des  scitaminées.  —  H.  Spinner. 

Schultz  (Walter).  —  Erzeugung  des  Winierschwarz.  Willkûrliche  Schwàr- 
zung  gelber  Haare.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LI,  3/4,  337-383, 
1922.)  [38 

Wanser  (H.  M.).  —  Pholoperiodism  of  ivheal;  a  delermining  faclor  in 
acclimatizalion.  (Science,  15  sept.  1922,  313.)  [42 

Young  (R.  T.).  —  Résistance  of  flsh  io  salis  and  alkalinilij.  (Amer.  J. 
Physiol.,  LXIII,  No.  2,  Jan.  1923,  373-.388,  4  tableaux.)  [42 


i 


1°  Influence  du  milieu. 

Actions  physiques.  Actions  des  substances  chimiques  et  organiques. 

a)  Brecher  (L.).  —  Les  colorations  de  la  pape  chez  le  Piéride  du  chou 
{Pieris  brassicae  L.)  VII^  partie  :  activité  de  la  lumière  réfléchie  et  trans- 
mise. —  Dans  des  travaux  précédents  (1921)  analysés  ici  {Ann.  BioL, 
XXV,  p.  369  et  XXVI,  p.  337),  B.  a  exposé  le  mécanisme  de  la  colora- 
tion que  prend  la  pupe  de  ce  papillon  suivant  la  couleur  et  le  mode 
d'éclairement  du  milieu.  De  nouvelles  expériences,  faites  en  renforçant 
la  dose  de  rayons  ultraviolets  que  reçoivent  des  larves  élevées  dans 
diverses  conditions  démontrent  de  manière  positive  que  la  pigmenta- 
tion noire  dépend  de  l'action  spécifique  de  ces  rayons.  Le  fait  que  la 
lumière  est  transmise,  réfléchie  par  une  surface  plus  ou  moins  rugueuse 
ou  par  des  glaces  métalliques  n'a  aucune  importance;  seule  importe 
la  longueur  d'onde  des  diverses  radiations.  —  A.  Dalcq. 

6)  Brecher  (L.).  —  La  coloration  de  la  chrysalide  chez  les  V anessides 
{Vanessa  Io,  V.  urticae,  Pyrameis  cardui,  P.  alalanla).  —  Ce  travail  vise 
à  l'extension  au  groupe  des  Vanessides  du  mécanisme  de  pigmentation 
de  la  chrysalide  minutieusement  étudié  par  L.  B.  dans  le  cas  du  Piéride 
du  chou.  L'auteur  définit  tout  d'abord  les  quatre  types  de  chrysalides 
(foncées,  de  coloration  moyenne,  claires  et  jaunes  d'or)  que  l'on  ren- 
contre dans  la  nature,  suivant  la  couleur  et  l'éclairage  du  fond  sur 
lequel  repose  la  pupe;  elle  indique  alors  quels  sont  les  facteurs  qui 
donnent  à  ces  divers  types  leur  aspect  caractéristique  (pigments  noir 
et  vert,  opacité  de  l'enveloppe  de  la  chrysalide  allant  du  rose  au  blanc, 
reflet  jaune  d'or  de  cette  enveloppe).  Cela  posé,  des  élevages  pratiqués 

—  188  -- 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  37 

dans  des  conditions  d'éclairage  défniies  ont  permis  d'établir  qu'il  y  a 
un  rapport  étroit  entre  la  longueur  d'onde  des  radiations  auxquelles 
la  larve  est  soumise,  que  ce  soit  en  lumière  transmise  ou  réfléchie;  que 
l'appareil  visuel  joue  dans  ce  processus  un  rôle  certain  quoique  encore 
mal    défini   (cf.    Przibram,    p.   38);    qu'il    existe,    comme    chez    Pieris, 
un    stade    critique    où    les    chenilles    sont     électivement    sensibles    à 
l'irradiation;  et  qu'enfin  on  ne  peut  prétendre  que  l'adaptation  entre 
la  coloration  et  le  milieu  soit  due  à  une  sorte  de  choix  instinctif  de  la 
part  des  chenilles  :  seule  importe  la  longueur  d'onde  des  irradiations 
auxquelles  sont  soumises  les  chenilles  au  stade  sensible  d'immobilité. 
Restait  à  élucider  le  chimisme  de  ces  processus  de  pigmentation.  Le 
présent  mémoire  n'envisage,  à  ce  point  de  vue,  que  la  formation  du 
pigment  mélanique.  D'après  une  série  d'épreuves  relatives  à  l'activité 
de  la  tyrosinase  fournie  par  le  sang  des  chenilles  aux  diverses  phases 
de  leur  évolution,  il  paraît  se  confirmer  que  la  mélanisation  est  essentiel- 
lement réglée  par  la   réaction  du  sang,   qui  devient,   à  mesure  qu'on 
approche  de  la  chrysalidation,  de  plus  en  plus  alcalin;  c'est  sur  cette 
réaction  qu'agiraient  électivement  les  diverses  radiations.  En  compa- 
rant certains  des  résultats  obtenus  in  vitro  avec  ceux  observés  in  vivo, 
B.  a  eu  l'attention  attirée  sur  le  rôle  de  l'oxygène  dans  ces  réactions; 
('11(^  est  ainsi  conduite  à  émettre  une  hypothèse  assez  plausible  concer- 
nant le  rôle  de  l'appareil  visuel,  qui  offre  certes  une  des  particularités  les 
plus  curieuses   de  cet  ensemble  de   phénomènes;   la    fonction   visuelle 
interviendrait  par    une   sorte   de  réglage   des   processus  intimes   de  la 
respiration,   dont  le  taux  varierait  ainsi  en  fonction  des  irradiations 
perçues  et  serait  donc  un  des  facteurs  de  l'adaptation  automatique  de 
la  chrysalide  à  la  coloration  du  milieu.  —  A.   Dalcq. 

Przibram  (H.).  (En  collaboration  avec  Jean  Dembowski.)  —  Les  modi- 
fications de  la  livrée  de  la  Salamandra  maculosa  Laiir  [forme  typique) 
adulte  après  élevage  de  la  larve  sur  fond  jaune  ou  noir.  {Le  mécanisme  de 
la  coloration  de  la  peau  chez  les  animaux.  V.)  —  Si  l'on  place  les  jeunes 
larves  de  cette  Salamandre  dans  des  récipients  à  parois  jaunes  ou  noires, 
fortement  éclairées,  on  constate  qu'après  la  métamorphose  les  individus 
soumis  aux  radiations  jaunes  ont  des  taches  jaunes  plus  grandes  et  plus 
nombreuses  que  normalement,  tandis  que  ces  taches  sont  au  contraire 
petites  et  rares  chez  ceux  qui  ont  vécu  sur  fond  noir.  L'intensité  de 
l'éclairage  a  ici  une  grande  importance;  les  résultats  sont  d'autre  part 
les  mêmes  en  lumière  réfléchie  et  transmise;  ils  sont  considérablement 
modifiés,  s'il  s'agit  de  larves  aveugles.  Le  but  de  P.  a  été  surtout  de  véri- 
fier certains  résultats  précédemment  obtenus  par  Kammerer  et  critiqués 
par  Herbst.  Après  analyse  détaillée  des  mémoires  de  ces  auteurs,  il 
conclut  à  l'inexistence  d'un  désaccord  réel  entre  leurs  observations.  — 
A.  Dalcq. 

Przibram  (H.)  et  Brecher  (L.).  —  Les  changements  de  la  pigmentation 
chez  le  Bacille  Dixippus  morosus.  Le  mécanisme  de  la  coloration  de 
la  peau  chez  les  animaux.  —  La  pigmentation  de  ces  insectes  est  due 
à  un  mélange  de  mélanine  et  de  deux  lipochromes,  l'un  vert,  l'autre 
orange.  Les  proportions  de  ces  éléments  varient  suivant  les  conditions 
d'éclairement  auxquels  sont  soumis  les  individus  pendant  leur  déve- 
loppement. Le  mécanisme  de  la  coloration  est,  à  peu  de  chose  près, 
le  même  que  pour  les  pupes  du  Piéride  du  Chou  (Cf.  Année  biologique, 

—  189  — 


38  L'ANNEE  BIOEOGIQUE 

XXV,  p.  369,  XXVI,  p.  337  et  ce  volume  p.  36.)  Il  est  à  noter  que  si 
l'on  élève  plusieurs  générations  parthénogénétiques  successives  dans  des 
conditions  d'éclairement  définies,  la  proportion  des  individus  qui  prennent 
une  pigmentation  conforme  à  ce  mode  d'éclairement  augmente  de  plus 
en  plus;  toutefois,  l'influence  des  caractères  primordiaux  de  la  femelle 
d'où  est  issue  la  lignée  n'est  jamais  complètement  effacée,  et  les  mo- 
difications acquises  disparaissent  dès  que  l'organisme  est  replacé  dans 
son  milieu  normal.  —  A.   Dalcq, 

Przibram  (H.).  —  La  chrysalidalion  de  chenilles  décapitées  de  papillons 
diurnes.  —  Au  cours  de  ses  observations  sur  la  pigmentation  des  chry- 
salides des  Piérides  et  des  Vanessides,  Léonore  Brecher  avait  envisagé 
le  rôle  possible  de  la  vision;  en  badigeonnant  les  yeux  de  ses  chenilles 
d'un  enduit  noir,  elle  avait  constaté  que  les  résultats  de  ses  expériences 
ne  variaient  en  rien;  la  coloration  de  la  chrysalide  restait  fonction,  en 
première  ligne,  de  la  longueur  d'onde  des  rayons  lumineux  auxquels 
la  chenille  se  trouvait  soumise.  Mais,  d'autre  part,  P.  ayant  voulu  vérifier 
CCS  faits  en  détruisant  les  yeux  à  l'aide  d'un  fin  cautère,  fut  surpris  de 
voir  que  la  pigmentation  ne  correspondait  plus  à  la  coloration  du  milieu, 
ou  du  moins  se  bornait  à  des  teintes  neutres.  Pour  parer  à  une  objection 
de  B.  DuRKEN,  qui  tendait  à  incriminer  les  effets  sur  les  processus 
de  pigmentation  d'une  élévation  forte  de  la  température,  fût-elle  même 
toute  locale  et  temporaire,  P.  a  pensé  à  éliminer  l'appareil  optique 
par  décapitation.  En  serrant  autour  de  la  tête,  juste  en  avant  des  pattes 
antérieures,  le  nœud  d'un  fil  de  cocon,  il  a  pu,  comme  l'avaient  fait 
déjà  Conte  et  Vaney,  arriver  à  séparer  la  tête  du  tronc  sans  la  moindre 
hémorragie.  Un  assez  grand  nombre  de  ces  chenilles  se  sont  transformées 
en  chrysalides.  Les  résultats,  quant  à  la  pigmentation,  ont  été  les  mêmes 
qu'après  cautérisation.  C'est  donc  bien  de  la  destruction  des  yeux  en 
elle-même  que  relèvent  les  troubles  de  la  pigmentation  qui  ont  été 
notés.  —  A.  Dalcq. 

Hasebroek  (H.).  —  La  coloration  noire  de  l'aile  des  papillons;  méca- 
nisme de  la  formation  du  pigment  mélanique.  — -  En  plongeant  l'aile  encore 
incolore  d'une  puppe  de  papillon  [Cijm.  or  F.  ab.  albigensis  Warn)  dans 
une  solution  de  tyrosine  ou  de  dopa,  H.  provoque  la  formation  artifi- 
cielle de  pigment  noir  qui  se  dépose  tout  d'abord  dans  la  racine  des 
écailles,  puis  se  répand  dans  l'écaillé  elle-même  et  va  s'accumuler  enfin 
dans  l'extrémité  libre;  cette  mélanisation  artificielle  reproduit  trait 
pour  trait  les  processus  de  la  pigmentation  normale  de  l'aile  de  Vimago. 
—  A.  Dalcq. 

Schultz  (W  ).  —  V apparition  de  taclies  noires  dans  le  pelage  hivernal 
des  Lapins.  Reproduction  expérimentale  du  phénomène.  —  Des  lapins  de 
diverses  races,  dont  la  livi'ée  s'orne  en  hiver  de  stries  ou  de  taches  noires, 
ont  été,  pendant  la  bonne  saison,  partiellement  épilés  et  soumis  à  l'action 
du  froid.  Les  poils  qui  ont  repoussé  étaient  fortement  pigmentés. 
L'exposé  de  ces  expériences  fournit  à  l'auteur  l'occasion  de  développer 
longuement,  et  de  la  manière  la  plus  confuse,  ses  vues  sur  l'hérédité.  — 
A.  Dalco. 

'• 

Kammerer  (P.).  —  La  pigmentation  de  la  Salamandre  tachetée  soumise 
à  la  lumière  colorée  transmise.  —  Elevées  sous  des  cloches  de  verre  jaune, 

—  190  -^ 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUIl  LES  ÊTRES  VIVANTS  39 

les  jeunes  larves  de  Salamandre  prennent  une  livrée  où  dominent  les 
taches  jaunes;  au  contraire,  sous  l'action  des  rayons  ultra- violets,  ces 
taches  sont  moins  étendues  que  normalement.  Cette  différence  tient 
surtout  à  ce  que  les  premières  renferment  moins  de  c^iromatophores 
noirs  et  qu'ils  y  sont  en  état  de  rétraction,  tandis  que  les  secondes  en 
possèdent  bien  plus,  et  dans  un  état  d'expansion.  On  peut  également 
obtenir  des  individus  du  type  foncé  en  les  élevant  dans  une  solution  à 
0,25   %  de  NaGl  (Pôgonowska).  —  A.  Dalcq. 

Kudô  (T.).  —  Variations  delà  quantité  de  mélanine  lors  des  changements 
de  coloralion  chez  les  Poissons  Esox,  Carassius,  Phoxinus,  Gohius, 
Nemachilus.  (  =  'Le  mécanisme  de  la  coloralion  de  la  peau  chez  les  animaux, 
VllI.)  —  Przibram  a  soutenu  que  les  variations  de  coloration  de  la  peau 
ne  sont  pas  seulement  dus  à  des  mouvements  d'expansion  ou  do.  rétrac- 
tion des  chromatophores,  mais  encore  à  une  augmentation  ou  une 
diminution  de  la  quantité  de  mélanine.  Fischel  a  combattu  ce  point  de 
vue.  A  l'appui  de  la  thèse  de  Przibram,  K-  apporte  diverses  observations 
relatives  à  la  pigmentation  de  certains  poissons.  La  peau  de  ceux-ci 
contient  de  la  mélanine;  on  peut  d'autre  part  en  extraire  une  tyrosinase 
active.  Il  est  donc  vraisemblable  que  la  pigmentation  résulte  ici  aussi 
d'un  processus  de  fermentation.  De  plus,  il  est  assez  facile  de  faire 
acquérir  à  ces  poissons  une  coloration  plus  foncée,  en  les  aveuglant,  en 
les  plaçant  dans  un  récipient  à  fond  sombre  ou  dans  l'obscurité,  ou  encore 
par  l'action  des  narcotiques;  la  section  du  sympathique  détermine  des 
modifications  locales  de  la  pigmentation.  Si  l'on  prélève  alors  des  frag- 
ments équivalents  de  peau  de  coloration  variée  et  si  l'on  en  extrait  la 
mélanine  par  broyage  et  acidification,  on  constate  que  la  quantité  de 
mélanine  est  de  beaucoup  plus  grande  avec  les  lambeaux  très  noirs  qu'avec 
les  lambeaux  faiblement  pigmentés.  Dans  les  conditions  où  les  expé- 
riences ont  été  réalisées,  il  ne  semble  pas  qu'il  ait  pu  se  produire  une 
multiplication  des  chromatophores  assez  marquée  que  pour  rendre 
compte  des  différences  observées;  c'est  bien,  conformément  aux  idées 
de  Przibr.\m,  la  masse  de  chromatine  qui  s'est  accrue.  —  A.  Dalcq. 

a)  Kopec  (S.).  —  L'influence  de  Vinanilion  sur  le  développement  et  la 
durée  de  la  vie  des  Insectes.  —  L'auteur  a  fait  des  expériences  avec 
Lijmantria  dispar  L.,  dont  les  chenilles  ont  été  privées  totalement  de 
nourriture  pendant  1  ou  2  journées  tous  les  2  ou  3  jours.  L'expérience  a 
été  faite  1°  dès  l'éclosion  des  chenilles  et  2°  immédiatement  après  leur 
avant-dernière  mue.  L'auteur  a  expérimenté  sur  plus  de  1.200  individus 
soumis  à  l'inanition,  avec  plus  de  800  témoins.  Les  faits  observés  ont 
été  les  suivants  : 

1°  L'inanition  totale  tous  les  deux  jours  pendant  toute  l'existence 
larvaire  cause  une  prolongation  moyenne  de  la  vie  de  chenille  de  52,7  % 
pour  les  mâles  et  de  61.5  %  pour  les  femelles  et  une  abréviation  moyenne 
de  la  période  de  chrysalide  de  31,0  %  pour  les  mâles  et  de  44,5  %  pour 
les  femelles,  sans  influencer  la  durée  de  la  vie  de  l'insecte  adulte.  Les 
changements  s'accentuent  au  fur  et  à  mesure  que  l'inanition  devient 
plus  forte.  Les  périodes  de  nutrition  plus  longues,  mais  plus  rares,  pro- 
duisent un  plus  grand  effet  que  les  périodes  plus  courtes  et  plus  fré- 
quentes. Les  femelles  sont  plus  sensibles  à  l'action  du  jeûne  que  les 
mâles; 

2°  L'inanition  de  chenilles  au  7^  jour  après  leur  dernière  mue  déter- 

~    191  — 


40  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

mine  un  retard  de  la  chrysalidation,  tandis  que  celle-ci  est  accélérée 
lorsque  l'inanition  agit  le  10^  jour  après  la  dernière  mue.  Les  différences 
dans  les  résultats  obtenus  par  les  auteurs  s'expliquent  par  les  différences 
de  l'âge  des  animaux  étudiés; 

3°  La  durée  de  la  période  pupaire  est  abrégée  même  chez  les  chrysa- 
lides provenant  des  chenilles  soumises  à  l'inanition  tous  les  deux  jours 
seulement,  pendant  les  20  premiers  jours  de  leur  vie.  Cette  abréviation 
se  monte  en  moyenne  à  17.1  %  pour  les  mâles  et  à  22.5  %  pour  les 
femelles.  Les  processus  survenant  dans  la  chrysalide  ne  sont  pas  une 
continuation  des  processus  histolytiques  qui  précèdent  la  chrysalidation, 
ce  sont  deux  processus  parallèles  que  l'auteur  a  réussi  à  montrer  dès 
les  premiers  jours  de  la  vie  larvaire.  D'après  lui,  le  ganglion  sus-œsopha- 
gien non  seulement  décide  par  sa  ou  ses  sécrétions  de  l'histolyse  des 
tissus  de  la  chenille,  mais  arrête  aussi  dans  la  chenille  les  développements 
des  disques  imaginaux. 

La  limite  moyenne  de  la  croissance  des  chenilles  exprimée  en  poids 
moyen  des  chrysalides  nouvellement  formées  est  en  raison  inverse  de 
l'intensité  de  l'inanition,  ainsi  que  de  la  prolongation  de  la  vie  larvaire 
et  de  l'abréviation  du  «  repos  »  de  la  chrysalide.  La  diminution  du  poids 
des  chrysalides  est  plus  grande  en  cas  de  période  plus  longue  quoique 
plus  rares,  qu'en  cas  de  périodes  plus  fréquentes,  mais  plus  courtes.  Ces 
rapports  ne  concernent  que  la  totalité  des  pontes  soumises  à  des  degrés 
différents  à  l'influence  du  jeûne,  et  non  pas  les  individus  d'une  seule 
ponte  privés  de  nourriture  ou  normaux. 

La  faculté  de  croissance  aussi  bien  que  la  faculté  de  transformation 
peuvent  dépasser  l'âge  normal  de  croissance  et  de  métamorphose. 

Dans  le  cas  d'inanition  intermittente  prolongée,  l'organisme  s'habitue 
aux  conditions  nouvelles  :  la  rapidité  de  la  croissance  devient  beaucoup 
plus  grande  que  dans  les  chenilles  qui  étaient  en  inanition  dès  le  moment 
d'après  leur  avant-dernière  mue.  La  mort  causée  par  l'inanition  est 
probablement  due  avant  tout  à  l'épuisement  des  substances  de  réserve. 
L'inanition  intermittente  retarde  la  mort  de  l'animal,  car,  bien  que  la 
vie  du  papillon  ne  soit  pas  changée,  la  durée  de  toute  la  vie  depuis 
l'éclosion  de  l'œuf  jusqu'à  la  mort  de  l'insecte  adulte  est  considérable- 
ment prolongée.  La  mort  naturelle  est  alors  probat>lement  une  fonction 
du  métabolisme.  —  .J.  Zweibaum. 

i^)  Kopec  (Stefan).  —  De  F  influence  de  T  inanition  des  femelles  et  de  celle 
des  mâles  sur  la  progéniture  chez  les  insectes.  —  L'auteur  a  fait  ses  expé- 
riences avec  le  papillon  Limanlria  dispar  L.,  provenant  d'un  seul  couple 
de  papillons  recueillis  en  1917.  Toutes  les  pontes,  ainsi  que  les  chenilles 
qui  en  étaient  écloses,  ont  été  soumises  à  des  conditions  identiques  de 
lumière,  de  température,  d'humidité,  l'alimentation  ayant  toujours  été 
donnée  ad  libitum.  Ce  papillon  ne  prenant  pas  la  nourriture  au  stade 
adulte,  on  a  fait  agir  l'inanition  au  stade  larvaire.  Les  chenilles  étaient 
totalement  privées  de  nourriture  tous  les  2  jours  pendant  toute  la  journée; 
elles  étaient  soumises  à  l'inanition  immédiatement  après  leur  avant- 
dernière  mue.  L'auteur  a  étudié  :  1°  la  progéniture  issue  de  l'union  des 
mâles  normaux  avec  les  femelles  provenant  des  chenilles  soumises  à 
l'inanition  l'année  précédente  et  2°  la  progéniture  issue  de  l'union  des 
femelles  normales  avec  des  mâles  provenant  des  chenilles  soumises  à 
l'inanition  l'année  précédente.  L'auteur  a  étudié  l'œuf  au  point  de  vue 
de  ses  dimensions,  du  nombre,  de  la  faculté  évolutive,  de  la  mortalité 

—  192  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  41 

des  chenilles  et  des  nymphes,  ainsi  que  les  caracLcres  f)hysiologiques  des 
descendants,  savoir  la  durée  de  la  vie  larvaire,  celle  du  stade  d(^  chry- 
salide et  la  limite  de  croissance  de  chenilles,  par  pesée  des  nymphes 
nouvellement  formées.  Dans  ce  but,  l'auteur  a  examiné:  1°  294  chrysa- 
lides de  13  pontes  provenant  de  l'union  des  femelles  soumises  à  l'ina- 
nition avec  des  mâles  normaux;  2°  112  chrysalides  de  7  pontes  provenant 
d'union  des  mâles  soumis  à  l'inanition  avec  les  femelles  normales; 
3°  329  chrysalides  de  8  pontes  provenant  d'union  des  femelles  normales 
avec  des  mâles  normaux.  Les  dimensions  des  œufs,  la  durée  de  la  vie 
des  chenilles  et  celle  de  la  vie  des  chrysalides  furent  déterminées  par 
des  méthodes  biométriques.  Voici  les  résultats  observés  : 

1°  Le  nombre  des  œufs  pondus  par  femelles  soumises  à  l'inanition 
était  en  moyenne  de  132,1,  celui  des  femelles  de  contrôle  280,7; 

2°  L'inanition  des  femelles  n'exerce  aucune  influence  ni  sur  la  faculté 
évolutive  de  leurs  œufs,  ni  sur  la  mortalité  des  chenilles  et  de  chrysalides. 
56,8  %  des  œufs  pondus  par  ces  femelles  évoluent,  36,3  %  de  toutes  les 
chenilles  subissent  la  chrysalidation  et  85,5  %  des  chrysalides  se  trans- 
forment en  imagos.  Les  témoins  ont  donné  63,4  %  d'œufs  évolués,  27,3  % 
des  chenilles  transformés  en  chrysalides  et  88,  7  %  de  nymphes  méta- 
morphosées; 

3°  La  durée  de  la  vie  larvaire  de  la  progéniture  des  femelles  soumises 
à  l'inanition  n'est  pas  essentiellement  changée;  la  vie  nymphale  au 
contraire  est  abrégée  par  rapport  à  celle  de  femelles  normales.  Le  poids 
de  la  progéniture  des  femelles  soumises  à  l'inanition  reste  normal; 

4»  Les  spermatozoïdes  des  mâles  soumis  à  l'inanition  conservent  leur 
pouvoir  fécondant; 

5°  Le  pourcentage  des  œufs  éclos  provenant  des  femelles  normales 
unies  à  des  mâles  soumis  à  l'inanition  est  en  moyenne  de  78,4  %;  chez 
les  témoins,  ce  pourcentage  est  de  63,4  %; 

6°  La  mortalité  des  chenilles  et  des  nymphes  de  la  progéniture  des 
mâles  soumis  à  l'inanition  est  supérieure  à  celle  des  témoins.  La  chrysa- 
lidation s'accomplit  seulement  dans  6,8  %  de  cas,  tandis  que  chez  les 
témoins  ce  pourcentage  est  de  27,3  %;  68,5  %  des  nymphes  provenant 
des  mâles  privés  de  nourriture  et  88,7  %  des  nymphes  témoins  se  sont 
transformées  en  imagos; 

7°  Dans  la  progéniture  des  pères  soumis  à  l'inanition,  la  vie  larvaire 
ne  subit  aucun  changement  tandis  que  la  vie  nymphale  est  essentiel- 
lement abrégée; 

8°  Le  poids  de  la  progéniture  des  mâles  soumis  à  l'inanition  est  essentiel- 
lement diminué  par  rapport  au  poids  de  la  progéniture  des  mâles  normaux. 

La  diminution  de  la  progéniture  doit  être  attribuée  aux  changements, 
probablement  qualitatifs,  des  spermatozoïdes;  les  œufs  avaient  des 
dimensions  normales  et  les  spermatozoïdes  ne  présentaient  aucune 
modification  morphologique. 

L'auteur  conclut  que  l'inanition  des  femelles  du  Limantria  dispar  L. 
ne  produit  pas  sur  leur  descendance  les  effets  négatifs  qu'on  observe 
chez  la  progéniture  des  mâles  soumis  au  même  traitement.  L'auteur 
voit  la  cause  de  cette  différence  dans  le  dimorphisme  métabolique, 
inconnu,  de  ces  animaux.  La  durée  normale  de  la  vie  larvaire  ainsi  que 
l'abréviation  du  stade  nymphale  chez  la  progéniture  de  parents  inanitiés 
confirment  la  fonction  de  sécrétion  que  l'auteur  attribue  au  cerveau 
des  chenilles  et  qu'il  considère  comme  facteur  déterminant  de  la  méta- 
morphose des  insectes.  —  J.  Zweibaum. 

—  193  — 


42  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Young  (R.  T.)-  —  Résistance  des  poissons  aux  sels  et  à  V alcalinilé .  — 
L'action  mortelle  de  la  plupart  des  eaux  alcalines  des  lacs  d'Amérique 
qui,  comme  le  Devils  Lake,  s'assèchent  peu  à  peu  et  dont  la  teneur  en 
sel  et  l'alcalinité  vont  en  croissant  graduellement,  est  complexe,  et 
n'est  pas  due  à  l'action  unique  d'un  sel  particulier,  car  la  concentration 
de  chaque  sel  dans  ces  eaux  naturelles  n'atteint  que  rarement  la  con- 
centration mortelle  expérimentale.  Si  l'expérimentation  avec  diverses 
solutions  salines  n'apporte  que  peu  de  renseignements  sur  le  mécanisme 
de  la  mort  des  poissons  dans  les  solutions  hypertoniques,  elle  permet 
de  juger  approximativement  de  la  valeur  d'une  eau  pour  la  pisciculture 
et  d'expliquer  la  distribution  des  poissons  dans  les  divers  lacs;  pour 
juger  de  la  valeur  d'une  eau  pour  les  poissons,  il  ne  faut  pas  envisagt-r 
un  seul  facteur  Lcl  que  l'alcalinité,  mais  tous  les  facteurs  qui  peuvent 
entrer  en  jeu,  puisqu'ils  se  contrecarrent  les  uns  les  autres.  Les  résis- 
tances individuelles  des  différents  poissons  rendent  presque  impossible 
d'établir  un  test  exact;  cependant,  en  général,  une  eau  ayant  une  pres- 
sion osmotique  supérieure  à  6  atmosphères  ne  convient  pas  à  la  pisci- 
culture.    Paul  BOYER. 

Portier  (Paul)  et  Lopez-Lomba  (J.).  —  Ulilisalion  des  poissons  de  petite 
taille  pour  la  découverte  de  faibles  quantités  de  substances  toxiques.  — 
La  substance  toxique  dissoute  dans  l'eau  pénètre  à  travers  la  branchie 
et  elle  est  transportée  directement  aux  éléments  anatomiques  par  les 
capillaires  artériels.  Il  faut  donc  favoriser  le  passage  du  poison  à  travers 
l'épithélium  branchial,  et  pour  cela  abaisser  la  tension  superficielle  de 
l'eau  ambiante  et  diminuer  la  viscosité  de  la  mucine  de  la  branchie  par 
une  alcalinisation  convenable  de  cette  eau.  —  H.  Cardot. 

Lopez-Lomba  (J.).  — •  Poissons  réactifs  des  alcaloïdes.  Recherches  des 
conditions  optima  de  réaction,  de  tension  superficielle  et  de  température.  — 
Les  épinoches  sont  parmi  les  espèces  les  plus  favorables  pour  ces 
recherches.  Pour  une  concentration  déterminée  du  poison,  le  maximum 
de  toxicité  est  obtenu  avec  des  solutions  alcalines;  toutefois,  pour 
éviter  la  toxicité  propre  de  l'alcali,  il  ne  faut  pas  dépasser  pH  9,0.  Il 
convient  d'abaisser  la  tension  superficielle  du  milieu  extérieur  par  addi- 
tion de  sels  biliaires.  La  température  optima  est  de  25°.  —  H.  Cardot. 

Noguchi  (Hideyo).  —  Quelques  altérations  des  propriétés  biologiques  des 
Spirochaetes  produites  par  une  culture  artificielle.  —  N.  a  pu  obtenir  des 
cultures  pures  de  Treponema  palliduni,  perienue,  macradentium,  micro- 
dentium.  mucosum,  calligyrum  et  refringens  et  par  cultures  successives 
il  a  pu  les  garder  et  les  observer  pendant  2  à  4  ans.  Ils  n'ont  pas  présenté 
alors  de  modifications  morphologiques  particulières;  mais  la  virulence 
de  Tr.  palliduni  disparaît  après  trois  mois  de  culture  pure.  Tr.  perienue 
perd  sa  virulence  dès  qu'il  est  isolé  en  culture  pure.  Tr.  microdentium 
garde  entièrement  une  année  environ  le  pouvoir  qu'il  possède  norma- 
lement de  dégager  une  odeur  intense  de  putréfaction,  mais  cette  odeur 
disparaît -peu  à  peu  et  graduellement  en  deux  ans.  La  propriété  de 
jiroduire  de  la  mucine  que  possède  Tr.  mucosum,  s'affaiblit  graduelle- 
ment et  disparaît  finalement  5  mois  après  son  isolement.  Les  conditions 
auxquelles  sont  soumis  ces  Tréponèmes  dans  les  cultures  se  rapprochant 
beaucoup  plus  d'un  état  pai'asitaire  que  de  leur  milieu  normal  dans  les 
tissus,  doivent  être  la  cause  de  la  perte  graduelle  de  leurs  propriétés 

—  194  — 


INFLUENCE  DU  3IILIEU  SUR  LES  fiTRKS  VIVANTS  43 

biologiques  et  ceci  peut  réaliser  un  exemple  de  la  perte  l'ouctionnelle  de 
certaines  facultés  par  suite  du  changement  de  milieu  qui  a  supprimé 
leur  emploi.  —  Paul  Boyer. 

Czaja  (A.  Th.)-  —  Etudes  sui-  Vapogamie  des  fougères  leplosporangiées- 
1.  Sur  Vapogamie  de  Pellœa  alropurpurea  (L.)  Link  el  Vapparllion  de 
irachéides  dans  le  prothalle.  —  C.  a  cultivé  des  prothalles  de  Pellœa  sur 
un  mélange  de  sable  et  de  tourbe  en  recouvrant  les  cultures  soit  d'un 
verre  rouge  (jusqu'à  X  =  575  [ajx),  soit  d'un  verre  bleu  laissant  passer 
surtout  les  radiations  à  partir  du  vert.  L'ensemencement  des  pores  eut 
lieu  en  février,  les  cultures  furent  maintenues  à  la  lumière  difîuso  du 
jour.  Il  se  développa  3  formes  typiques  de  prothalles  :  1°  des  prothall(>s 
rudimentaires  portant  un  grand  nombre  d'anthéridies,  lesquelles  donnè- 
rent des  spermatozoïdes  normaux;  2°  des  prothalies  plus  grands,  plats, 
à  ailes  allongées.  Dans  quelques  cas,  il  y  fut  observé  de  rares  archégones 
dont  la  fertilité  ne  put  être  constatée;  3°  de  grands  prothalles  plats,  à 
ailes  bien  développées  et  à  corps  presque  bulbiformC;  se  portant  aucun 
organe  sexuel.  Les  premiers  périssent  bientôt,  tandis  que  les  deuxièmes 
et  troisièmes  donnent  naissance  à  des  plantules  normales.  L'apogamie 
habituelle  (voir  C,  Ann.  BioL,  XXVI,  p.  358,  1921)  n'a  donc  pas  été 
étouffée  par  les  circonstances  anormales  de  l'éclairement,  au  contraire 
la  tendance  sporophytique  du  prothalle  se  manifeste  encore  plus  net- 
tement. En  effet,  les  grands  prothalles  en  lumière  rouge  possèdent 
souvent  des  trachéides,  c'est-à-dire  une  prédisposition  de  temps  et  de 
lieu.  Il  faut  attribuer  cette  particularité  au  rapport  existant  entre  les 
substances  photosynthétiques  et  les  aliments  minéraux,  les  premières 
étant,  en  quantité  insuffisante.  En  outre,  la  lumière  rouge  favorise 
l'élongaLion  des  organes  en  voie  de  croissances,  tandis  que  la  lumière 
bleue  détermine  plutôt  une  augmentation  des  surfaces.  —  H.  Spinner. 

Garner  (W.  W.)  et  Allard  (H.  A.).  —  Pliotopériodisme,  la  réponse  de 
la  plante  à,  la  longueur  relative  du  jour  et  de  la  nuit.  — -  La  durée  de  la 
Ijériode  d'illumination  quotidienne  n'agit  pas  seulement  sur  la  quantité 
de  matériaux  photosynthétiques  formée  mais  peut  déterminer  aussi 
l'usage  qu'en  fera  la  plante.  En  général  il  y  a  une  période  lumineuse 
optima  pour  le  maximum  d'élongation  apogéotropique  de  la  tige  : 
pour  telles  espèces  ce  maximum  a  lieu  aux  longs  jours  d'été  des  latitudes 
hautes:  pour  telles  autres  à  la  longueur  moyenne  du  jour  du  printemps 
et  de  l'automne  (jour  équatorial).  Les  changements  de  la  période  lumi- 
neuse tendant  aux  conditions  suboptimales  d'allongement  de  la  tige 
résultant  d'un  allongement  ou  d'un  raccourcissement  adéquat  de  la 
longueur  du  jour  peuvent  déterminer  une  série  de  réponses  caractéris- 
tiques qui  sont  nettement  associées  à  de  la  périodicité  dans  le  compor- 
tement végétal.  La  floraison  et  la  fructification  ne  se  font  que  pour 
certaines  longueurs  de  jour  variables.  Il  semble  exister  une  période  de 
jour  optima  pour  la  reproduction  sexuelle,  tendant  à  diriger  les  énergies 
de  la  plante  plus  ou  moins  quantitativement  vers  la  floraison  et  la  fruc- 
tification. Si  la  durée  du  jour  s'écarte  de  l'optimum  pour  l'allongement 
de  la  tige,  h?  bourgeon  terminal  perd  de  sa  dominance,  ce  qui  favorise 
divers  types  de  ramification.  La  chute  des  feuilles  et  l'entrée  en  période 
de  repos,  encore,  résultent  de  l'exposition  à  une  certaine  longueur  de 
jour  défavorable  à  l'accroissement  de  la  tige.  Il  peut  y  avoir  une  longueur 
de  jour  également  favorable  à  l'état  de  sommeil  ou  à  la  mort,  alors 

—  195  — 


44  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

que  par  jours  plus  courts  ou  plus  longs  l'activité  de  la  plante  peut  se 
maintenir.  Des  changements  lumineux  tenant  à  ce  que  la  période  s'ac- 
croît, ou  se  raccourcit  suffisamment  par  rapport  à  l'optimum  pour  la 
croissance  en  longueur,  et  au  delà  de  l'optimum  pour  la  reproduction 
sexuelle,  tendent  à  déterminer  une  tubérisation  intense,  caractère  mar- 
quant les  phases  finales  dans  la  réduction  de  l'allongement  de  la  tige. 
La  formation  des  bulbes  est  déterminée  par  les  jours  très  longs  alors 
que  celle  de  tubercules  résulte  communément  de  jours  très  courts.  Le 
dépôt  d'hydrocarbonés  sous  formes  relativement  condensées  ou  déshy- 
dratées,   résultant   d'une    période   lumineuse    insuffisante   indique    une 
perte  marquée  dans  l'aptitude  à  utiliser  les  produits  de  photosynthèse 
à  allonger  la  tige  ou  à  produire  de  la  fleur  ou  du  fruit,  condition  dont 
on  a  un  bon  exemple  dans  la  production  de  feuilles  sans  tige,  ou  en 
rosette.   Le  changement  opposé  vers  la  durée  de  jour  optimale  pour 
l'allongement   de  la   tige   peut  sauver  des    plantes  annuelles  typiques 
de  la  mort  menaçante  et  effectuer  un  rajeunissement  plus  ou    moins 
complet.   Les  faits  indiquent  que  le  degré  d'hydratation  du  contenu 
de  la  cellule  vivante  est  délicatement  contrôlé  par  le  rapport  du  nombre 
d'heures    d'éclairement    au    nombre    d'heures    d'obscurité    durant    la 
période  de  24  heures.  Une  corrélation  bien  définie  a  été  établie  entre 
la  concentration  en  ions  hydrogène  du   suc  cellulaire  et  les  réponses 
observées  de  la  plante  aux  changements  de  longueur  de  la  journée. 
Ainsi  le  changement  de  la   phase   purement  végétative   à  celle   de  la 
floraison  et  de  la  fructification  peut  impliquer  un  changement  marqué 
dans  la  concentration  en  ions  hydrogène  dans  le  bourgeon  apical.  et 
même  un  renversement  des  relations  d'acidité  entre  l'apex  et  la  base 
de  la   tige.   Une   corrélation   s'est  encore   manifestée  entre  le  conteilu 
en   hydrocarbonés   disponibles  (sucres  simples)    et   les   réponses   de   la 
plante  à  des  différences  de  longueur  du  jour.  Mais  les  relations  causales 
n'ont  pas  été  établies  de  façon  définie.  11  semble  probable  que  le  cycle 
annuel  de  la  longueur  du  jour,  fournissant  comme  il  le  fait  un  caractère 
rythmique  net  du  milieu  ambiant  constitue  un  facteur  causal  dominant 
dans  les  phénomènes  de  la  périodicité  végétale,   sujet,   bien  entendu, 
aux  influences  modificatrices   de   la   température   et  d'autres  facteui's 
du  milieu.  —  H.  e  Varignad. 

Wanser  (H.  M.).  —  Le  phoiopériodisme  du  blé,  un  fadeur  délerminanl 
dans  Vacelimalatian.  —  Garner  et  Allard  ont  montré  que  normale- 
ment la  plante  n'atteint  le  stade  de  floraison  et  de  fructification  que  si 
la  longueur  du  jour  est  favorable  d'où  le  nom  de  photopériode  pour 
désigner  cette  longueur  et  la  réponse  de  la  plante  à  la  longueur  relative 
du  jour  et  de  la  nuit.  I!  y  a  une  photopériode  critique  indispensable  à 
l'initiation  de  la  phase  de  fructification,  et  sans  elle  la  plante  reste  végé- 
tative. W.  constate  qu'en  effet  une  proportion  convenable  d'illumina- 
tion, indépendamment  de  la  température,  a  son  action  sur  la  croissance 
du  blé  d'hiver  :  on  peut  par  là  provoquer  la  formation  des  nœuds  et 
des  épis  en  dehors  de.  la  saison.  Il  existe  une  photopériode  appropriée 
à  chacun  de  ces  stades,  et  qui  diffère  de  l'autre.  Ce  facteur  joue  un  rôle 
dans  la  croissance  des  blés  d'hiver  et  d'été.  Le  mois  de  mars  constitue 
la  période  critique  pour  le  blé  d'hiver.  Celui-ci  semé  au  printemps  ne 
forme  des  nœuds  qu'à  l'automne  ou  au  printemps  suivant,  quand  se 
présente  la  longueur  de  jour  voulue,  et  l'épiaison  est  retardée  à  l'été 
suivant  quand  viennent  les  jours  plus  longs.  Les  photopériodes  doivent 

—  196  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  45 

jouer  un  rôle  analogue  dansf|c  cas  de  toutes  les  plantes.  A  un  moment 
donné,  il  faut  une  photopériode  donnée  pour  que  se  présente  tel  stade 
de  végétation.  —  H.  de  Varigny. 

Harvey  (R.  B.).  —  Développement  de  plantes  à  la  lumière  artificielle 
de  la  graine  à  la  fructification.  —  Expérience  faite  en  hiver  sur  de  nom- 
breuses plantes  :  blé,  orge,  seigle,  pomme  de  terre,  laitue,  haricot,  pois, 
trèfle,  radis,  lin,  mauvaises  herbes.  Lumière  fournie  par  des  lampes  à 
filament  de  tungstène,  remplies  d'azote,  brûlant  de  façon  continue. 
Le  blé  de  printemps  donne  la  graine  mûre  en  9U  jours.  La  continuité 
de  la  lumière  accélère  beaucoup  l'épiaison.  Seul  le  chou  ji'a  pas  fleuri. 
Les  pièces  n'étaient  pas  chauffées  :  l'énergie  de  la  lumière  se  transforme 
en  chaleur.  —  IL  de  Varigny. 

Guillaumin.  —  Quelques  expériences  sur  la  fertilisation  préalable  des 
semences.  — -  Le  trempage  des  semences  dans  l'eau  favorise  et  hâte 
nettement  la  germination,  le  trempage  des  graines  dans  des  solutions 
d'engrais  a  des  effets  variables  selon  les  dosfes  et  selon  les  plantes; 
l'auteur  a  expérimenté  sur  l'Orge  et  le  Radis,  qu'il  a  soumis  à  l'action 
du  nitrate  d'ammoniaque  et  du  peptonate  de  corne  (corne  solubilisée). 

F.    MOREAU. 


2°    RÉACTION    DES    ÊTRES    VIVANTS    A    LEUR    MILIEU. 

Forbes  (Alexander)  et  Miller  (Richard  H.). —  L'action  de  Vanesthésie 
à  Vélher  sur  les  voies  afférentes  chez  Vanimal  décérébré.  — -  Une  légère  anes- 
thésie  à  l'éther  diminue  les  troubles  électriques  qui  se  produisent  dans 
le  tronc  cérébral  et  qui  prennent  probablement  naissance  dans  les  seconds 
neurones  de  la  chaîne  qui  conduit  au  cortex  cérébral  quand  on  excite  un 
nerf  afférent.  Puisque  l'impulsion  nerveuse  isolée  atteint  probablement 
sa  valeur  maxima  dans  l'axone  après  avoir  traversé  une  articulation,  et 
est  transmise  ensuite  sans  décroître,  la  diminution  que  l'on  observe 
après  éthérisation  doit  dépendre  du  blocage  total  des  impulsions  dans 
quelques-unes  des  articulations  entre  les  premiers  et  deuxièmes  neurones 
de  la  chaîne,  le  blocage  étant  incomplet  dans  les  autres  articulations.  Si 
l'anesthésie  devient  plus  profonde,  on  observe  une  nouvelle  diminution 
des  troubles  électriques  témoignant  probablement  d'une  augmentation 
du  nombre  des  articulations  dans  lesquelles  ce  blocage  est  complet. 
Avec  une  anesthésie  chirurgicale  profonde  la  diminution  des  troubles 
électriques  est  très  considérable  allant  parfois  jusqu'à  leur  abolition. 
Très  peu  d'impulsions  nerveuses  franchissent  le  barrage  établi  par  l'éther 
dans  les  premières  articulations  des  voies  afférentes  qui  gagnent  le  cer- 
veau, et  par  conséquent  l'éther  protège  puissamment  le  cerveau  contre 
les  troubles  que  pourraient  lui  causer  les  impulsions  afférentes.  En 
résumé  les  résultats  de  F.  et  M.  concorcfent  tout  à  fait  avec  l'opinion  de 
Sherrington  pour  lequel  l'articulation  des  neurones  entre  eux  est  le 
point  sur  lequel  agit  l'anesthésique.  —  Paul  Boyer. 

Remy  (P.).  —  Sur  le  rejet  de  sang  par  les  Argasidse.  —  On  sait  depuis 
longtemps  que  si  l'on  excite  certains  Insectes,  ceux-ci  peuvent  réagir 
par  l'émission  d'une  goutte  de  liquide  en  des  endroits  du  corps  variables 

—  197  - 


46  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

suivant  les  espèces.  Certains  auteurs  considèrent  ce  liquide  comme  une 
sécrétion  glandulaire;  d'autres  comme  une  substance  traversant  par 
osmose  les  minces  téguments  des  articulations.  Après  Leydig,  Cuénot 
pense  et  donne  des  preuves  indéniables  qu'il  représente  le  propre  sang 
de  l'Insecte  {saignée  réflexe).  Hollande  admet  également  qu'il  y  a 
aulohémorrhée  et  que  les  appareils  de  sortie  doivent  être  envisagés 
comme  des  organes  glandulaires  en  voie  de  régression.  R.  a  observé  ce 
phénomène  chez  trois  Acariens  de  la  famille  des  Argasidœ.  Une  exci- 
tation thermique  détermine  chez  un  Argas  l'expulsion  d'une  goutte  de 
liquide  réfringent  par  un  orifice  situé  à  la  base  du  coxa  de  la  première 
patte,  droite  ou  gauche  (orifice  de  la  glande  coxale).  Or,  ce  liquide 
renferme  les  mêmes  amibocytes  finement  granuleux,  les  mêmes  «  cel- 
lules à  sphérules  »  que  le  liquide  sanguin  dont  il  possède  d'autre  part  les 
réactions  chimiques.  Les  Argasidœ  peuvent  donc  rejeter  au  dehors  leur 
propre  sang.  L'émission  est  liée  à  la  contraction  de  nombreux  muscles 
dorso-ventraux,  qui  a  pour  effet,  en  diminuant  le  volume  de  la  cavité 
générale,  d'augmenter  la  pression  du  liquide  coelomique.  Tout  facteur 
qui  contribue  à  accroître  cette  pression  favorise  le  rejet  de  liquide,  et 
inversement.  Un  Argas  qui  vient  de  se  gorger  du  sang  d'un  pigeon 
quitte  la  région  de  la  piqûre,  puis  émet,  quelques  minutes  après,  une 
quantité  de  liquide  qui  peut  représenter  le  tiers  de  son  poidî  actuel  et 
qui  est  toujours  bien  supérieure  au  poids  de  l'animal  à  jeun.  Il  se  pourrait 
que  le  sang  ainsi  expulsé,  dont  la  très  grande  partie  provient  par  consé- 
quent du  sang  soutiré  à  l'hôte,  sorte  à  la  suite  de  déchirures  dues  à  la 
compression,  par  un  orifice  temporaire.  R.  a  étudié  l'action  d'excitants 
variés  (chaleur,  pression  mécanique,  vapeurs  de  chloropicrine,  acide 
sulfurique  dilué,  fixateur  de  Carnoy,  excitation  électrique)  qui  tous 
déclanchent  la  saignée.  Le  rejet  de  sang  par  les  orifices  coxaux  est  donc 
bien  un  acte  réflexe.  Il  ne  semble  pas  que  la  saignée  joue  ici  un  rôle 
protecteur,  la  toxicité  du  sang  des  Argas  n'étant  pas  démontrée.  Elle 
apparaît  plutôt  comme  un  régulateur  de  la  pression  intérieure  de  l'ani^ 
mal,  et  de  plus  comme  un  processus  d'excrétion,  notamment  de  NaCl, 
processus  brutal  chez  les  Acariens  comme  les  Argas,  qui  ne  restent  pas 
constamment  fixés  à  leurs  hôtes.  — ■  M.  Aubertot. 

Lutz  (F.  E.)  et  Richtmyer  (F.  K.).  —  La  réaction  de  Drosophila  à 
Vullra-violel.  —  Les  insectes,  de  façon  générale,  semblent  réagir  le  plus 
fortement  aux  ondes  de  l'extrémité  violette  du  spectre.  Sont-ils  sen- 
sibles à  l'ultra-violet?  L'expérience  montre  que  D.  melanogasler  se 
dirige  vers  la  lumière,  de  fa;.on  très  marquée.  Mais  l'insecte  est  éga- 
lement, et  fortement,  attiré  vers  l'ultra-violet,  mais  non  vers  le  rouge. 
Est-ce  qu'il  y  a  fluorescence  des  milieux  oculaires,  comme  il  arrive 
pour  l'homme?  Mais  dans  le  cas  présent  l'intensité  lumineuse  était 
faible  et  il  n'y  avait  pas  fluorescence  pour  l'expérimentateur.  —  H.  de 
Varigny. 

a 

Blum  (Harold  Francis).  —  Sur  les  effets  de  la  faible  salinité  sur  Teredo 
navalis.  —  L'activité  de  l'animal  est  normale  jusqu'au  moment  où  la 
salinité  de  l'eau  de  mer  est  descendue  à  9  0/00,  mais  décroît,  à  partir 
de  cet  instant,  à  mesure  que  la  teneur  de  l'eau  en  sel  diminue;  dès  que 
celle-ci  a  atteint  la  valeur  de  5  0/00,  les  T.  ne  peuvent  subsister.  Ces 
animaux  peuvent  supporter  sans  inconvénients  de  brusques  change- 
ments de  salinité  (de  4  à  6  0/00  dans  la  même  journée).  —  P.  Remy, 

—  198  — 


RÉACTIONS    DES    ftTRKS    VIVANTS  47 

Recs  (Charlos  William).  —  L'appareil  neuro-moleur  de  Paramaccium. 
—  En  colorant  les  Paramécies  par  la  méthode  de  Mallory  ou  celle  de 
Heidenhqin  à  Thématoxylinc  ferrique,  on  met  en  évidence  de  fines 
fibrilles  anastomosées,  dont  l'ensemble  constitue,  d'après  R.,  un  système 
neuro-moteur  comparable  au  système  nerveux  de  divers  Métazoaires 
inférieurs.  Toutes  les  fibres  de  ce  système,  aussi  bien  les  fibres  péri- 
phériques, orales  et  aborales,  que  les  fibres  cytopharyngiennes  se  ren- 
dant aux  membranelles,  convergent  vers  un  centre  neuro-moteur  situé 
un  peu  en  avant  du  cytostome.  Sur  des  préparations  convenables,  on 
distingue  des  fibres  venant  au  contact  immédiat  des  granulations 
basâtes  et  trichocystcs.  Afin  de  prouver  que  les  fibrilles  en  question 
sont  bien  conductrices,  et  non  point  de  soutien  ou  contractiles,  R.  a 
employé  la  méthode  de  coloration  vitale  au  bleu  do  méthylène,  qui 
n'a  donné  aucun  résultat,  et  la  méthode  de  microdissection  :  en  cou- 
pant les  fibres  cytopharyngiennes,  les  battements  des  membranelles  en 
avant  et  en  arrière  de  la  section  cessent  d'être  coordonnés;  dans  un 
cas,  une  blessure  au  niveau  du  centre  neuro-moteur  a  fait  disparaître  la 
coordination  des  mouvements  ciliaires.  Ces  expériences  sembleraient 
indiquer,  d'après  R.,  que  du  moins  les  fibres  cytopharyngiennes 
assurent  la  transmission  des  impulsions.  —  A.  Drzewina. 

Ni  (Tsang  G.).  —  La  réponse  active  des  capillaires  des  grenouilles,  des 
lélards,  des  poissons,  des  chauves-souris  et  de  F  homme  aux  différentes  formes 
d'excitation.  —  N.  étudie  par  la  méthode  unipolaire  l'action  d'une  exci- 
tation électrique  directe  et  localisée  sur  les  capillaires  de  la  grenouille, 
du  têtard,  du  poisson,  de  la  chauve-souris  et  de  l'homme.  Les  excitations 
isolées  d'ouverture  et  de  rupture  n'ont  pas  d'action  appréciable,  pour 
obtenir  une  réponse  il  faut  une  série  de  sommations  d'excitations.  Les 
capillaires  de  la  membrane  palmaire  des  grenouilles  et  de  la  nageoire 
caudale  des  poissons  réagissent  à  un  courant  tétanisant  et  à  une  série 
de  chocs  d'induction  ainsi  qu'au  courant  continu  quand  on  envoie  une 
série  d'excitations.  N.  n'a  obtenu  qu'une  fois  une  réponse  des  capillaires 
de  l'aile  de  la  chauve-souris  avec  un  courant  tétanisant,  mais  ces  capil- 
laires réagissent  à  des  chocs  d'induction  isolés  et  au  courant  continu. 
Les  capillaires  cutanés  de  l'homme  ne  réagissent  pas  au  courant  téta- 
nisant, mais  donnent  une  réponse  avec  les  chocs  d'induction  isolés,  ainsi 
qu'avec  le  courant  continu  quand  on  envoie  une  série  d'excitations, 
mais  les  réponses  sont  variables  quant  à  la  période  latente,  la  durée  de 
la  constriction,  la  durée  du  ralentissement  et  de  l'arrêt  de  la  circulation. 
Les  capillaires  répondent  donc  d'une  façon  active  à  l'excitation  élec- 
trique par  une  réaction  strictement  localisée;  cette  localisation  stricte 
de  la  réaction  indique  donc  que  c'est  bien  la  paroi  des  capillaires  qui 
réagit  à  l'excitation.  — -  Paul  Boyer. 


—  199 


DEUXIÈME      PARTIE 


MORPHOLOGIE  ET  BIOLOGIE 


r  r 


GENERALE 


ANN.   BIOL.  —  T.    III.    FASC,   2  (1922-1923) 


Morphologie   cellulaire 


Aebly  (J.)-  —  ^^^  Frage  der  geomelrischen  Geslall  der  normalen  Hornhaul- 
oberflâche.  (Archiv.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org,  LU,  1,  223-232,  1922.) 
[Mathématique.  —  A.  Dalcq. 

Alverdes  (Friedrich).  —  Unlersuchungen  ûber  hegeiszelle  und  beflimmerte 
Organismen.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LU,  1/2,  281-313,  1922.) 
[Protistologie  pure.  —  A.  Dalcq. 

Giersberg  (H.).  —  Unlersuchungen  zuni  Plasmabau  der  Amôben,  ini 
Hinblick  auf  die  Wabentheorie.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LI, 
1/2,  150-251,  1922.)  [51 

Hovasse  (R-)-  —  Endodiniuni  Chatloni,  n.  g.,  n.  sp.,  parasite  des  Vélelles. 
Un  type  exceptionnel  de  variation  du  nombre  des  chromosomes.  (Bull, 
biol.  Fr.  et  Belg.,  LVII,   107-130,   15  fig.,   1923.)  [52 

Meyer  (Arthur).  —  Die  «  Hûlle  »  der  Chromatophoren.  (Ber.  d.  deutsch. 
bot.  Ges.,  XL,  161-167,   1   fig.,  1922.) 

[[N.  démontre  que  les  plastides  n'ont  point  d'enveloppe  propre,  mais 
sont  entourés  de  cytoplasme  homogène.  —  H.  Spinner. 

Painter  (Th.  S.).  —  The  sex  chromosomes  of  the  Monkey.  (Science, 
8  Sept.  1922,  286.) 

[La  sarigue  et  l'homme  ont  le  type  X  Y  de  chromosome  sexueL 
Il  en  va  de  même  chez  le  singe  (espèce?).  Chez  les  spermatogonies  qui 
se  divisent  on  trouve  54  chromosomes  dont  le  plus  petit,  le  chromo- 
some Y,  est  déterminant  de  masculinité.  Les  éléments  X  et  Y  occupent 
les  pôles  opposés  de  la  cellule  chez  une  des  tétrades  de  première  divi- 
sion. A  la  seconde  maturation,  le  chromosome  sexuel  se  divise,  d'où 
27  chromosomes  à  la  dernière  télophase  de  la  seconde  division  de 
maturation.  —  H.  de  Varigny. 


Giersberg  (H.).  —  Recherches  sur  la  structure  du  protoplasme  chez 
les  amibes,  spécialement  au  point  de  vue  de  la  théorie  alvéolaire.  —  G.  fait 
le  procès  de  cette  théorie;  elle  est  impuissante  à  expliquer  les  mouve- 
ments amiboïdes;  ses  bases  cytologiques  sont  insufTisantes  et  les  preuves 
indirectes  que  l'on  a  voulu  en  donner  ne  résistent  pas  à  la  critique. 
En  réahté  l'aspect  alvéolaire  du  cytoplasme  est  purement  accessoire 
et  dépend  des  conditions  d'équilibre  de  ses  constituants.  G.  montre 
notamment  qu'en  soumettant  des  amibes  à  l'action  d'une  série  de 
réactifs  (sels  neutres,   bases,   acides)   dont  les  uns  augmentent  et  les 

—  203  — 


52  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

autres  diminuent  l'imbibition  du  corps  cellulaire  on  peut  donner  aux 
amibes  tantôt  un  aspect  granuleux  ou  réticulaire,  tantôt,  au  contraire, 
un  aspect  homogène;  ces  images  dépendent  surtout  du  degré  de  disso- 
lution et  de  mélange  des  albuminoïdes  dans  les  autres  constituants  du 
protoplasme.  —  A.  Dalcq. 

Hovasse  (R.).  —  Endodinium  Challoni,  parasite  des  Vélelles.  Un  îype 
exceptionnel  de  variation  du  nombre  des  chromosomes.  —  Il  s'agit  d'un 
Péridinien  parasite  se  multipliant  activement  à  l'intérieur  des  cellules 
endodermiques  de  Velella  spirans  (toutes  les  Vélelles  examinées,  pro- 
venant de  la  Méditerranée,  étaient  infestées);  à  l'état  adulte,  c'est  une 
cellule  unique,  sphérique,  légèrement  déformable,  mais  qui  paraît  inca- 
pable de  se  mouvoir  seule,  et  qui  se  rapproche  beaucoup,  du  point  de 
vue  morphologique,  notamment  par  les  caractères  du  noyau  et  par  le 
type  si  spécial  de  la  cinèse,  de  certaines  formes  de  Péridiniens  décrites 
précédemment  par  Chatton  (sporocytes  de  Blastodinium).  Le  noyau 
ne  semble  jamais  être  au  repos  :  aucune  membrane  ne  le  sépare  du 
cytoplasme;  il  est  formé  d'un  grand  nombre  de  chromosomes  (de  50  à 
plus  de  1.000)  bactéroïdes,  épais  chez  certains  individus,  grêles  chez 
d'autres,  ceux  du  premier  type  étant  parcourus  fréquemment  par  un 
système  de  canaux  à  peu  près  parallèles  et  réunis  par  des  anastomoses; 
ni  avant  ni  pendant  la  cinèse,  il  n'y  a  de  division  des  chromosomes  :  la 
division  est  une  simple  répartition  des  bâtonnets  chromatiques  en  deux 
groupes  sensiblement  égaux;  cette  cinèse  serait  intermédiaire  entre  les 
types  pleiomère  et  pleistomère  (Della  Valle),  qui  constituent  une 
transition  entre  l'amitose  et  la  caryocinèse  typique. 

Le  parasite  adulte  se  trouve  dans  l'endothélium  des  cavités  gastro- 
vasculaires.   uniquement  dans  les  cellules  à  cytoplasme  vacuolaire  et 
acidophile,  jamais  dans  celles  à  cytoplasme  dense  et  basophile;  il  est 
surtout  abondant  à  la  périphérie  du  disque;  les  dactylozoîtes  et,  sauf 
exception,  les  gonozoïtes  en  sont  dépourvus;  mais  les  cellules  endoder- 
miques   basophiles   des   bourgeons   sexués,    portés   par  les   gonozoïtes, 
sont    abondamment   infestées,    du    moins    dès    que  ces    bourgeons   ont 
atteint   un   certain   âge   (manubrium   commençant   à   faire   saillie   vers 
l'extérieur).    Diverses   formes   parasitaires   observées   par   l'auteur   ont 
permis  de  reconstituer  le  cycle  évolutif  de  cette  espèce  :  il  se  formerait 
dans  le  corps  des  parasites  adultes,  par  un  mécanisme  incomplètement 
connu,  des  spores  endogènes;  celles-ci,  plus  tard,  donneraient  des  corps 
sphériques  qui  deviendraient  par  la  suite  polymorphes,  seraient  animées 
par  moments  de  mouvements  amiboîdes  et  pourraient  ainsi  passer  de 
cellule  en   cellule,  transmettant  l'infection;  ces  formes  amiboîdes  sont, 
en  effet,  réparties  d'une  façon  continue  dans  les  tissus  de  l'hôte,  y  com- 
pris dans  les  cellules  endodermiques  du  gonozoïte,   et  c'est  par  leur 
intermédiaire  que   s'infectent  les  jeunes  méduses. 

Les  théories  chimico-physiques  que  l'auteur  a  fait  intervenir  récem- 
ment pour  expliquer  la  variation  du  nombre  des  chromosomes  chez  la 
Grenouille  permettent  d'expliquer  également  certains  faits  observés 
chez  les  End.  :  absence  de  division  longitudinale  des  chromosomes; 
forme  massive  des  chromosomes,  de  plus  en  plus  grande  à  mesure  que 
les  divisions  se  succèdent;  diminution  du  nombre  des  chromosomes 
par  la  segmentation,  surtout  où  celle-ci  est  rapide  (noyaux  à  chromo- 
somes épais);  conservation  approximative  du  nombre  chez  les  formes 
qui  se  divisent  peu  (noyaux  à  chromosomes  grêles).  —  Certains  orga- 

—  204  —    ■ 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  53 

nismes  parasites  de  Cœlentérés,  décrits  jusqu'à  présent  sous  le  nom  de 
Xanthelles  (Geddes,  Brandt,  Buchner),  devront  rentrer,  dans  le 
groupe  des  Péridiniens  parasites. 

Il  doit  en  être  de  même,  sans  doute,  pour  les  Zooxanthelles  signalées 
récemment  par  Kuskop  {Zool.  Anz.,  lu,  p.  257,  1921)  dans  les  cellules 
endodermiques  de  diverses  Vélelles  et  Porpites;  certaines  figures  de  cet 
auteur,  bien  que  faites  à  un  faible  grossissement,  rappellent  celles  de 
H.;  en  outre,  la  répartition  de  ces  «  Zooxanthelles  »  est  analogue  à  celle 
de  VEnd.  (symbiote  absent  des  cellules  endodermiques  des  dactylo- 
zoïtes,  mais  présent  dans  les  canaux  radiaires  des  médusoïdes).  — 
P.  Remy. 


Histogenèse   et  morphogénèse 

Arey  (L.  B.)-  —  The  human  yolk-sac.     (Science,  21  juillet  1922.)        [61 

Azoulay  (Léon).  —  La  cause  du  rapprochement  provoqué  des  feuillets  de 
Eussula  quelelii  {Fr.)  Bat.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVIII,  963,  1922.) 
[En  touchant  avec  un  pinceau  ou  une  bandelette  de  papier  les 
feuillets  de  ce  champignon,  on  provoque  leur  rapprochement.  Il 
semble  que  la  cause  de  ce  phénomène  soit  la  rupture  d'équilibre 
déterminée  dans  la  turgescence  ou  la  tension  des  deux  faces  de  la 
même  lame  par  la  lésion  déterminée  par  le  contact.  —  H.  Cardot. 

Blaringhem  (L.).  —  Sur  la  peedogenèse  du  chanvre  {Cannabis  saliva  L.). 
(Bull.  Soc.  Path.  vég.,  IX,  290-294,  1922.)  [65 

Bdning  (Karl).  —  Uber  den  inneren  Bau  horizontaler  und  geneigter  Sprosse 
und  seine   Ursachen.  (Ber.  d.  d.  bot.  Ges.,  XL,  279-282,   1922.) 
[Résumé  des  cas  les  plus  divers.  —  H.  Spinner. 

Carey  (E.  J.).  —  Expérimental  transformation  of  the  smooth  bladder  of 
the  dog.     (Science,  25  août  1922,  226.)  [60 

Degner  (Eduard).  —  Zur  Entwicklung  von  Histioteulhis.  (Zool.  Anz., 
LV,  215-220,  4  flg.,   1922.) 

[Etude  macroscopique  sommaire  du  développement  de  différents 
organes  (manteau,  bras,  tentacules,  organes  visuels,  etc.).  —  P.  Remy. 

Giroud  (A.).  —  Notes  sur  le  tube  digestif  d'Ascaris  holoptera  (Rudolphi). 
(Arch.  de  Zool.  exp.  et  gén.,  LXI,  Notes  et  Revue,  N»  1,  17-20,  2  flg., 
1922.)  [62 

« 

Horter  (Konrad).  —  Ein  Fall  von  echter  Entwicklungskorrelationen  aus 
der  Natur  bei  Rana  esculental.  L.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LI, 
1/2,  59-66,  1922.) 

[L'œil  gauche  imparfaitement  développé.  Corrélativement,  partie 
droite  du  cerveau  moyen  et  intermédiaire  également  déficientes.  — 
A.  Dalcq. 

Kostytschew  (S.).  —  Der  Bau  und  das  Dickenwachslum  der  Dikotylen- 
stàmme.  (Ber.  d.  d.  bot.  Ges.,  XL,  297-305,  10  flg.,  1922.)  [64 

—  205  — 


54  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Kotte  (Walter).  —  Wurzelmerisfem  in  Gewebecullur.  (Ber.  d.  d.  bot.  Ges., 
XL,  269-272,  3  flg.,  1922.)  [64 

Krieg  (Hans).  —  Slreifung  und  Slromung.  Versuch  einer  kausalen 
Begriffsbeslimmung  einiger  Grundelemente  der  Saugeiierzeichnung. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LI,  3/2,  24-33,  1922.) 

[K.  cherche  à  établir  une  relation  entre  le  mode  de  croissance  des 
diverses  parties  du  corps  et  la  direction  des  raies  colorées  que  porte 
le  pelage  dé  beaucoup  de  mammifères.  —  A.  Dalcq. 

Lewis  (F.  T.).  —  The  futility  of  the  human  yalk  sac.  (Science,  5  mai 
1922,  478.)  [62 

Loeb  (Léo).  —  Agglulinalion  and  lissue  formation.  (Science,  1  sept. 
1922,  237.)  [55 

Merker  (E.).  —  Die  Bichfung  der  Molekeln  im  Kalkskelell  der  Slachel- 
hauier  und  ihre  mutmassliche  Ursache.  (Biol.  Centralbl.,  XLI,  110-118, 
2  flg.,  1921.)  [62 

Obaton  (F.).  —  Sur  le  nanisme  des  feuilles  des  arbres.  (Rev.  gén.  de  Bot., 
XXXIV,  264-279,   1922.)  [64 

Fatouillard  (N.).  —  Une  anomalie  canlharelloïde  de  Clylocybe  dealbata. 
(Bull.  soc.  myc.  de  Fr.,  XXXVIII,  186-187,   1922.)  [65 

Parseval  (Maximilian  von).  —  Die  Enlwicklung  zenlrifugierler  Eier  von 
Tubifex  rivulorum,  Lam.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  3/4,  468- 
498,  1922.)  [60 

iliddle  (Oscar).  —  Idenlical  Iwins  in  pigeons  arise  from  oua  of  markedly 
aberrant  size.  (Proceed.  Soc.  experim.  Biology  a.  Medic,  XIX, 
12-14,  1921.)  [64 

Roubaud  (E.).  - —  Eludes  sur  le  sommeil  hivernal  pré-imaginal  des  Mus- 
cides.  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVI,  455-544,  5  fig.,  1922.)  [65 

Bund  (Gudum)  und  Spemann  (Hans).  —  Die  Enlwicklung  isolierler 
dorsaler  und  lateraler  Gaslrulahàlflen  von  Triton  loeniatus  und  alpestris, 
ihre  Régulation  und  Postgeneralion.  (Archiv.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org, 
LU,  3/4,  95-167,  1922.)  [58 

Saunders  (E.  R.).  —  The  leaf-skin  iheory  of  the  slem  :  a  considération  of 
certain  analomico-physiological  relations  in  the  spermatophyte  shoot. 
(Ann.  of  Bot.,  XXXVI,  133-165,  1922.)  [65 

Schaxel  (Julius).  —  Uber  die  Natur  der  Formvorgange  in  der  tierischen 
Enlwicklung.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  3/4,  498-526,  1922.)     [58 

Schmidt  (W.  J.).  —  Die  Skleriten  der  Oktokoralle  Briareum  als  Biokris- 
ialle.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LI,  3/4,  509.)  [63 

Walkden  (H.).  —  The  isolation  of  the  organism  causing  crown  gall  on 
Chrysanthemum  frutescens  in  Britain.  (Ann.  of  Bot.,  XXV,  137-138, 
1921.) 

[Du  crown-gall  qui  atteint  e^i  Angleterre  le  Chrysanthemum  frutescens, 
il  a  été  isolé  un  bacille  dont  les  caractères  sont  ceux  du  Bacterium 
iumefaciens.  —  F.  Moreau. 


^OG 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  55 

Loeb  (Léo).  —  AggliUinaiion  eî  formalion  de  tissus.  —  L.  étudie  depuis 
des  années  le  problème  de  la  formation  des  tissus  en  partant  de  ce  point 
de  vue  que  le  facteur  primaire  est  l'agglutination,  amenant  les  cellules 
isolées  à  se  constituer  en  tissu,  et  que  cette  agglutination  dépend  d'une 
certaine  consistance  de  la  couche  périphérique  du  protoplasma  cellu- 
laire. De  quoi  dépend  donc  cette  consistance?  L'expérience  montre  que 
c'est  un  facteur  quantitativement  variable,  que  cette  variabilité  est 
indispensable  au  mouvement  amiboïde,  et  que  la  même  agglutinabilité 
déterminant  la  formation  du  tissu  est  la  cause  de  ce  que  L.  a  appelé 
le  stéréotropisme  des  cellules  de  tissu,  leur  tendance  à  se  mouvoir  en 
contact  avec  des  solides.  Formation  de  tissu,  stéréotropisme  et  amœ- 
bisme  sont  donc  des  phénomènes  en  relation  entre  eux,  dépendant  tous 
d'une  certaine  variabilité  et  d'une  certaine  régulation  de  la  consis- 
tance de  la  périphérie  du  protoplasma.  L.  a  préparé  un  tissu  amœbo- 
cytique  expérimental  consistant  en  cellules  sanguines  mobiles  d'inver- 
tébrés, permettant  une  analyse  expérimentale  des  facteurs.  Les  lois 
fondamentales  de  la  formation  des  tissus  doivent  s'appliquer  aussi  aux 
diverses  sortes  de  croissance,  embryonnaire,  régénérative,  corrélative 
et  croissance  de  tumeurs. 

Les  tissus  sont  primitivement  des  agrégats  de  cellules  agglutinées. 
Des  différenciations  secondaires  sont  possibles  dans  les  -ellules  indivi- 
duelles et  dans  leurs  connexions  entre  elles.  On  peut  produire  des  tissus 
et  même  des  structures  élémentaires  au  moyen  d'amœbocytes  isolés. 
Sous  l'influence  de  certaines  conditions,  la  consistance  du  protoplasma 
périphérique  devient  collante  :  pour  cela  il  faut  un  protoplasme  entre 
l'état  liquide  et  le  solide.  L'agglutination  est  aussi  le  facteur  fonda- 
mental assurant  la  possibilité  de  la  formation  de  parties  paraplastiques 
où  les  produits  de  cellules  contiguës  sont  unis  en  un  tout  homogène. 

L'expérience  montre  que  les  mouvements  des  cellules  de  tissu  se 
produisent  au  contact  de  surfaces  solides  ou  presque  solides,  comme 
des  fibres.  Ce  mode  de  réaction  a  reçu  le  nom  de  stéréotropisme  (1898) 
et  joue  un  rôle  important  dans  la  question  des  plaies  et  dans  les  pro- 
cessus de  l'organisme  se  produisant  là  où  il  y  a  des  mouvements  des 
cellules  du  tissu.  Ce  stéréotropisme  est  apparent  non  seulement  chez 
les  cellules  normalement  mobiles,  mais  même  chez  les  cellules  normale- 
ment fixes,  amenées  à  se  mouvoir  dans  des  conditions  impliquant  un 
changement  dans  l'ambiance.  Evidemment,  il  faut  inclure  les  change- 
ments accompagnant  le  développement  embryonnaire. 

Cette  réaction  stéréotropique  peut  être  provoquée  et  modifiée  expé- 
rimentalement chez  les  amœbocytes,  et  elle  dépend  de  changements 
de  consistance.  Le  stéréotropisme  exprime  donc  le  facteur  qui,  d'autre 
part,  conduit  à  l'agglutination,  à  la  formation  de  tissu. 

Le  stéréotropisme  dépend  de  l'aptitude  à  l'amœbisme.  Au  cours  des 
mouvements  amiboïdes,  il  se  fait  des  changements  cycliques,  semble-t-il, 
dans  la  consistance  des  parties  de  protoplasma  intéressées.  En  con- 
nexion avec  ceux-ci  doivent  en  exister  dans  le  pouvoir  agglutinatif  des 
cellules  de  tissu.  Les  facteurs  de  l'amœbisme  et  ceux  de  l'agglutination 
sont  donc  étroitement  rapprochés.  ]Vlais  chez  les  cellules  de  tissu,  toute 
la  surface  est  visqueuse;  chez  le  protoplasme  ce  sont  seulement  des 
parties  localisées,  d'où  formation  de  pseudopodes.  Le  caractère  du 
mouvement  amiboïde  varie  avec  la  consistance  du  protoplasme;  c'est' 
seulement  à  l'état  presque  liquide  que  la  tension  superficielle  peut 
jouer  un  rôle;  chez  le  protoplasma  consistant,  elle  ne  peut  intervenir^ 

—  207  - 


56  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Le  mouvement  par  où  les  cellules  de  tissu  s'étalent,  par  exemple, 
au  contact  de  solides,  est  en  relations  avec  l'amœbisme,  mais  en  diffère. 
Chez  les  amibocytes,  il  dépend  aussi  de  la  consistance  du  protoplasme. 
Celui-ci  s'étale  quand  se  ramollit  et  se  relâche  la  couche  périphérique. 
D'habitude  l'amœbisme  se  produit  en  même  temps,  mais  non  toujours. 
On  peut  accroître  la  consistance,  expérimentalement,  de  telle  façon 
que  l'étalement  est  empêché  ou  retardé,  tandis  que  l'amœbisme  reste 
actif  :  par  exemple  par  l'addition  de  doses  défmies  d'acides.  Un  peu 
d'alcali  favorise  l'extension  et  ramollit  la  consistance,  d'où  adhésivité 
et  agglutination.  Cet  étalement  est  un  facteur  important  dans  la  forma- 
tion des  tissus,  et  dans  le  développement  embryonnaire  la  formation 
du  mésenchyme  dépend  de  pareille  transformation  des  blastomères 
plus  ou  moins  arrondis  en  cellules  qui  s'étalent  et  présentent  l'amœ- 
bisme. Les  changements  dans  les  propriétés  agglutinantes  des  cellules 
durant  le  développement  embryonnaire  sont  importants,  et  on  y  voit 
que  des  cellules  rondes  agglutinées,  collées  les  unes  aux  autres  par  partie 
du  leur  périphérie,  deviennent  des  cellules  qui  s'étalent  au  contact  d'un 
substratum  solide  ou  visqueux.  L'adhésivité  et  l'agglutinabilité  par 
conséquent,  des  cellules  constituent  un  facteur  variable,  et  le  degré  de 
variabilité  diffère  beaucoup  selon  les  cellules  et  selon  les  conditions. 
Elle  est  grande  chez  les  amibocytes.  Non  collants  dans  le  sang,  ils  le 
deviennent  dans  un  miheu  différent,  présentent  l'amœbisme  et  s'agglu- 
tinent entre  eux  et  à  d'autres  cellules.  Des  variations  considérables 
sont  probables.  A  l'état  normal,  les  cellules  endothéliales  des  vaisseaux 
sont  lisses,  et  laissent  passer  les  autres  cellules  sans  les  retenir.  Certpins 
changements  surviennent-ils  dans  le  milieu,  ces  cellules  deviennent 
amiboïdes,  migratrices  et  adhésives,  ou  bien  deviennent  phagocytiques, 
ce  qui  présuppose  des  changements  de  consistance.  Des  changements 
similaires  sont  très  probables  chez  toutes  les  cellules  épithéliales  ou 
conjonctives  passant  de  l'état  normal  au  migrateur  et  adhésif. 

Le  mouvement  amiboïde  implique  une  modification  cyclique,  loca- 
lisée, de  la  consistance  de  la  cellule.  On  peut  montrer  que  l'adhésivité 
d'un  pseudopode  l'emporte  sur  celle  du  reste  de  la  cellule.  Chez  la 
plupart  des  cellules,  la  variation  en  consistance  et  adhésivité  est  moins 
marquée  que  chez  les  amibocytes;  elles  sont  déjà  éléments  de  tissus, 
adhérant  par  partie  de  leur  surface  aux  cellules  voisines.  Ceci  est  déjà 
vrai  des  blastomères  de  l'œuf  qui  se  divise,  où  certaines  parties  exté- 
rieures ont  déjà  une  viscosité  telle  que  les  cellules  de  segmentation 
restent  unies.  L'union  des  cellules  en  tissus  permanents  peut  s'opérer 
au  moyen  de  différenciations  secondaires  conduisant  à  la  formation 
de  structures  spéciales.  11  est  permis  de  croire  que  quand,  sous  l'influence 
de  certaines  excitations,  ces  cellules  entrent  en  état  de  mouvement 
amiboïde,  ces  différenciations  sont  au  moins  partiellement  perdues,  ce 
qui  implique  un  changement  dans  la  condition  de  la  couche  extérieure 
de  la  cellule  qui  présente  l'amœbisme,  et  dont  dépendent  l'agglutina- 
bilité, et  par  suite,  le  stéréotropisme. 

Les  changements  de  milieu  conduisant  à  l'amœbisme,  à  des  change- 
ments de  consistance  du  protoplasme,  à  la  réponse  stéréotropique, 
jouent  un  grand  rôle  en  pathologie,  dans  la  cicatrisation,  la  croissance 
des  tumeurs,  et  partant  le  stéréotropisme  exerce  une  influence  consi- 
dérable. Celui-ci  est  en  jeu  durant  le  développement  embryonnaire, 
et  chez  l'adulte,  aussi  dans  l'ovaire  (atre&ie  des  follicules),  dans  les 
cellules  endothéliales  du  corps  jaune,    durant  la  formation    des  vais- 

—  208  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  57 

seaux,    et    chez   les   lymphocytes  émigrant  à  travers  les  surfaces  épi- 
théliales. 

On  peut  aller  plus  loin  dans  l'analyse  des  facteurs,  et  surtout  dans 
la  signification  de  l'agglutination  pour  la  formation  de  certains  com- 
plexes de  tissus.  Généralement  la  division  cellulaire  non  accompagnée 
d'amœbisme  tend  à  la  production  de  surfaces  épithéliales.  Les  tissus 
à  amœbisme  actif  et  qui  s'étalent  peuvent  produire  des  structures  qui 
diffèrent  selon  le  degré  d'agglutinabilité  et  d'énergie  de  l'amœbisme. 
Avec  un  amœbisme  marqué  on  a  des  tissus  plus  ou  moins  lâches.  Ainsi 
les  fîbroplastes  sont  reliés  entre  eux  par  des  surfaces  de  contact  limitées 
et  émettent  de  longs  pseudopodes  en  se  déplaçant  au  milieu  de  corps 
solides.  Dans  les  tissus  épithéliaux,  la  prépondérance  de  l'amœbisme 
sur  l'adhésivité  est  moins  marquée,  et  ces  cellules  ont  plus  de  contacts 
et  forment  des  couches  plus  ou  moins  assemblées.  Les  cellules  de 
sarcome  se  comportent  comme  les  fibroblastes;  celles  de  cancer  ont  le 
caractère  épithélial.  Une  forte  adhésivité  tend  à  produire  des  amas 
cellulaires,  et  si  avec  cela  il  y  a  amœbisme  et  étalement,  il  se  forme  des 
couches  de  tissu  formées  de  cellules  constituant  un  réseau,  les  cellules 
s'éloignant  des  amas.  Au  cours  de  la  formation  de  tissu  telle  qu'on 
l'observe  in  vitro,  on  constate  deux  phénomènes,  le  stéréotropisme  qui 
conduit  les  cellules  à  se  développer  au  contact  de  solides,  et  la  tendance 
des  cellules  à  se  développer  en  sens  centrifuge  par  rapport  au  fragment 
de  tissu  en  culture,  d'où  un  dispositif  centrifuge,  radial,  souvent  ramifié, 
des  éléments  qui  se  forment.  Ce  dispositif  est  aisément  étudié  dans  le 
tissu  amœbique.  Ni  la  lumière  ni  l'état  électrique  ne  paraissent  jouer  de 
rôle,  et  il  semble  y  avoir  deux  facteurs  :  1°  la  tendance  des  cellules 
qui  adhèrent  à  se  séparer,  et  à  émettre  des  pseudopodes,  en  se  mou- 
vant de  telle  façon  que  les  cellules  unies  en  amas  tendent  à  s'isoler; 
2°  la  tendance  de  la  cellule  saine  à  continuer  un  certain  temps  à 
former  des  pseudopodes  à  une  même  partie  de  sa  périphérie.  Ces  deux 
facteurs  suffiraient  à  produire  le  mouvement  centrifuge.  Les  cellules 
isolées  et  les  amas  devenant  moins  nombreux  avec  la  distance  par 
rapport  au  centre,  on  comprend  la  formation  d'une  structure  plus  ou 
moins  réticulée,  ou  bien  ramifiée.  Sans  doute  les  mêmes  facteurs  sont 
en  jeu  durant  la  croissance  dans  l'organisme. 

La  formation  de  tissus  dépend  d'une  combinaison  de  mouvements 
et  de  divisions  cellulaires.  Le  contact  avec  une  base  solide  est  essen- 
tiel pour  l'expansion  des  tissus,  mais  l'expérience  fait  voir  que  celle-ci 
peut  se  produire  dans  un  milieu  riche  en  oxygène.  On  peut  expérimenta- 
lement séparer  la  prolifération  cellulaire  mitotique  et  la  migration  des 
cellules  dans  les  cultures  de  tissus  :  mais  en  général  les  deux  phéno- 
mènes vont  ensemble,  produits  par  la  même  excitation.  Un  changement 
approprié  dans  le  milieu  provoque  généralement  des  altérations  cellu- 
laires conduisant  aux  deux  processus  —  si  les  cellules  y  sont  aptes, 
La  différence  dans  les  réponses  des  divers  tissus  dépend  de  la  structure 
du  tissu  qui  prédispose  les  cellules  plutôt  à  l'une  ou  biCTi  à  l'autre  réac- 
tion. 

La  réaction  stéréotropique  des  cellules  de  tissu  à  une  modification 
de  milieu  comprend  l'amœbisme  et  des  altérations  de  consistance  de 
la  couche  extérieure  des  cellules,  altérations  pouvant  varier  beaucoup 
Une  surface  non  collante  peut  devenir  collante;  une  certaine  adhésivité 
localisée  peut  devenir  plus  générale  ou  plus  forte.  Ces  changements 
sont  des  réponses  à  une  excitation  :  cela  est  très  net  pour  les  amibocytes 

—  ;eo9  — 


58         ^  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

et  les  réactions  du  tissu  amibocytique  expérimental;  ce  doit  être  vrai 
aussi  pour  les  autres  tissus.  —  H.  de  Varigny. 

Shaxell  (J.)-  —  Sur  la  nature  des  processus  morphogénéliques  dans  le 
développement  des  animaux.  —  Ce  mémoire  donne  un  aperçu  de  multiples 
expériences  ou  observations  qui  ont  été  réalisées  chez  l'Axolotl; 
il  y  est  question  de  retournement,  de  compression,  de  centrifugation  de 
l'œuf  fécondé,  de  destruction,  de  déplacement,  d'isolement  de  blas- 
tomères;  d'ablations  de  divers  territoires  des  jeunes  larves,  de  trans- 
plantations de  masses  cellulaires  non  organisées,  d'ébauches  de  membres, 
de  bourgeons  de  régénération,  de  fusion  d'embryons,  etc.  Bref,  ces 
recherches  embrassent  pour  ainsi  dire  tout  le  champ  de  l'embryologie 
causale,  mais  elles  sont  exposées  d'une  manière  tellement  sommaire 
qu'il  est  impossible  de  se  faire  une  opinion  sur  la  légitimité  des  déduc- 
tions qu'en  tire  l'auteur.  Bien  plus,  il  n'est  fait  dans  ce  mémoire  aucun 
départ  entre  les  innombrables  données  déjà  établies  chez  d'autres 
espèces  et  que  S.  retrouve  simplement  chez  l'Axolotl,  et  les  quelques 
constatations  nouvelles  qu'il  y  ajoute;  et  d'ailleurs  celles-ci,  noyées 
dans  l'ensemble  du  mémoire,  se  réduisent  à  de  pures  affirmations.  — 
A.  Dalcq. 

Bund  (G.)  et  Spemann  (H.).  —  Isolement,  dans  les  gastrulœ  de  Triton 
ioeniatus  et  alpestris,  des  moitiés  dorsales  et  latérales;  leur  développement, 
leur  régulation  et  leur  post-génération.  —  Traité  par  des  mains  expertes, 
l'œuf  de  Triton  se  prête  à  de  véritables  opérations  chirurgicales,  dont 
l'intérêt  n'est  pas  seulement  dans  la  réalisation  technique;  le  dévelop- 
pement des  œufs  ou  des  larves  ainsi  mutilées  ou  remaniées  nous  révèle 
dans  l'œuf  ou  la  jeune  larve  des  facultés  évolutives  bien  plus  larges  que 
celles  qui  se  manifestent  au  cours  de  l'ontogenèse  normale.  Certes,  ce 
pouvoir  de  «  régulation  »  par  la  mise  en  action  des  potentialités  totales 
de  l'organisme  est  un  phénomène  bien  connu,  mais  les  nouvelles  expé- 
riences de  S.  et  R.  permettent  d'en  préciser  les  modalités  et  d'apprécier 
le  degré  de  stabilisation  ou  de  malléabilité  des  localisations  germinales 
dans  la  gastrula  du  triton.  La  méthode  suivie  dans  ces  recherches 
consiste  à  partager,  par  une  technique  appropriée,  la  jeune  larve,  prise 
au  stade  où  se  dessine  l'encoche  blastoporalu,  en  deux  moitiés  égales,  et 
à  observer  leur  évolution.  Les  résultats  varient  évidemment  suivant 
que  la  section  faite  suivant  un  plan  frontal  laisse  la  zone  blastoporale 
toute  entière  dans  une  des  moitiés  de  l'œuf  ou  que,  pratiquée  suivant 
le  plan  sagital,  elle  partage  au  contraire  le  blastopore  entre  les  deux 
fragments. 

Le  cas  du  plan  transversal  est  le  plus  simple;  seule,  la  moitié  blasto- 
porale est,  ainsi  qu'il  fallait  s'y  attendre,  susceptible  de  développement. 
Mais  le  fait  remarquable  consiste  en  ceci  que  le  résultat  varie  suivant 
l'âge  de  la  larve  opérée.  Si  la  section  ou  l'étranglement  est  réalisé  au 
début  de  la  gastrulation,  au  stade  du  blastopore  en  fer  à  cheval,  il  se 
constituera  un  embryon  bien  proportionné,  dans  lequel  les  dimensions 
de  la  plaque  médullaire  sont  réduites  en  proportion  de  la  diminution 
du  volume  total;  au  contraire,  si  l'intervention  a  lieu  alors  que  le  blas- 
topore est  déjà  circulaire,  le  petit  embryon  qui  en  résultera  va  posséder 
une  plaque  médullaire  aussi  grande  que  les  témoins,  c'est-à-dire  beau- 
coup trop  grande  par  rapport  à  sa  taille  actuelle.  Il  est  donc  manifeste 
que   dans   les   cas   d'isolement,  suivant  un  plan  frontal,  de  la  moitié 

—  :iio  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  59 

blastoporale  de  rembryon,  uiif  régulation  peut  se  produire,  qui  amène 
la  réduction  du  volume  de  la  plaque  médullaire,  en  rendant  à  l'épiblaste 
banal  des  éléments  qui  normalement  seraient  intervenus  dans  la  forma- 
tion du  système  nerveux;  ce  pouvoir  de  régulation,  très  net  au  début  de 
la  gastrulation,  disparait  avant  que  le  blastopore  ne  soit  complètement 
fermé. 

Dans  les  cas  de  section  sagiUale  que  S.  et  R.  efïectuent  au  stade 
d' encoche  blastoporale,  les  faits  sont  beaucoup  plus  compliqués.  Il  faut 
se  rendre  compte  de  la  déformation  considérable  que  produit  la  section 
que  l'on  opère  à  l'aide  d'une  fine  baguette  de  verre  appliquée  sur  le  pôle 
animal  en  direction  sagittale,  et  que  le  poids  d'un  cavalier  enfonce  petit 
à  petit  dans  la  substance  ovulaire;  ce  n'est  pas  exactement  une  section 
qui  se  produit,  mais  un  refoulement  des  cellules  de  part  et  d'autre  de 
la  baguette;  à  aucun  moment,  on  n'a  sur  chaque  moitié  une  tranche 
béante  limitée  par  un  méridien  sagittalement  orienté;  progressivement, 
la  masse  de  l'œuf  s'étire  suivant  le  plan  sagittal  si  bien  que  les  cellules 
qui  formaient  au  pôle  animal  la  voûte  de  la  cavité  de  segmentation 
viennent,  entraînées  par  la  tige  de  verre,  s'appliquer  contre  la  zone 
végétative  où  se  trouve  le  blastopore;  on  peut  assez  bien  se  représenter 
le  processus  en  imaginant  une  demi-balle  de  caoutchouc  dont  on  saisirait 
la  tranche  entre  les  doigts  en  deux  points  diamétralement  opposés  et 
que  l'on  étirerait  ainsi  jusqu'à  ce  que  l'orifice  circulaire  se  réduise  à  un 
interstice  linéaire.  Dans  les  cas  les  plus  favorables  le  partage  de  l'œuf 
en  deux  hemigastrulae  se  fait  presque  sans  perte  de  substance,  les  lèvres 
de  la  plaie  étant  réduites  à  une  fine  suture  au  niveau  de  laquelle  les 
cellules  du  pôle  animal  sont  contiguës  à  celles  du  pôle  végétatif.  Mais 
la  déformation  est  telle  qu'il  devient  difficile  d'apprécier  l'origine  et  la 
valeur  des  territoires  qui  constituent  ces  hemigastrulae;  on  peut  toute- 
fois y  arriver  en  s'aidant  d'un  repère;  c'est  ce  que  S.  et  R.  ont  réalisé 
en  insérant  au  pôle  animal  relativement  sombre  des  gastrulae  de  Tr. 
lœnialus  un  petit  fragment  prélevé  à  la  micropipette  (Cf.  Spemann  1919) 
sur  une  gastrula,  plus  claire,  de  Tr.  cristatus;  une  fois  la  scission  réalisée, 
ce  repère  se  retrouve  à  proximité  de  la  demi-lèvre  blastoporale,  séparé 
de  lui  par  une  fine  suture  linéaire. 

Si  l'on  réussit,  grâce  à  ces  quelques  indications,  à  se  représenter  ces 
curieuses  hemigastrulae,  on  saisira  également  tout  l'intérêt  de  leur 
évolution.  Tout  d'abord,  la  gastrulation  se  poursuit;  la  demi-lèvre  blas- 
toporale, en  forme  de  simple  croissant,  se  transforme,  par  un  processus 
assez  complexe  sur  lequel  je  n'insiste  pas,  en  un  orifice  circulaire.  Là  où 
se  trouvait  la  demi-lèvre  blastoporale,  une  plaque  médullaire  commence 
à  se  dessiner;  normalement,  cette  plaque  médullaire  remonte  vers  le 
pôle  animal  en  épousant  la  courbure  de  l'œuf;  mais  dans  ces  demi- 
neurulae,  en  raison  de  la  déformation  générale,  la  plaque  médullaire 
s'infléchit  brusquement  en  avant  et  suit  dans  toute  sa  longueur  le  trajet 
de  la  suture.  Ce  fait  n'a  en  soi  rien  de  très  remarquable,  car  on  peut  dire 
que  la  demi-plaque  médullaire  prend  naissance  aux  dépens  des  matériaux 
qui  lui  étaient  destinés,  et  qui  ont  été  simplement  déplacés,  rejetés  en 
bas  et  en  avant;  toutefois,  si  les  localisations  germinales  étaient  au 
moment  de  l'intervention  strictement  définies,  on  ne  devrait  trouver 
qu'une  demi-plaque  médullaire;  la  suite  du  développement  montre 
qu'elle  se  complète  du  côté  interne,  que  notamment  la  vésicule  optique 
et  auditive  y  apparaissent,  tout  en  conservant  une  taille  réduite;  d'une 
manière  générale  les  organes  axiaux  se  complètent  sur  toute  la  longueur 

-  211  — 


60  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

de  la  larve,  sauf  dans  la  zone  correspondant  au  blastopore;  c'est  là, 
évidemment,  le  fait  d'une  post-génération.  Mais  il  se  passe  quelque  chose 
de  plus;  de  la  région  postérieure  de  cette  plaque  médullaire  primaire, 
un  peu  en  avant  de  sa  coudure,  un  bourrelet  médullaire  secondaire  se 
détache  d'avant  en  arrière  et  va  contourner  le  bouchon  vitellin  qui 
persiste  presque  toujours  au  niveau  du  blastopore;  et  une  étude  minu- 
tieuse, faite  en  s'aidant  des  repères  dont  j'ai  parlé  plus  haut,  permet 
d'affirmer  que  cette  petite  plaque  médullaire  secondaire,  qui  donnera 
dans  la  suite  sur  le  côté  de  la  queue  normale,  une  queue  accessoire  avec 
tous  ses  organes  axiaux,  est  apparue  par  néoformation  dans  un  terri- 
toire qui  normalement  ne  participe  nullement  à  la  formation  du  système 
nerveux.  C'est  une  autre  preuve  plus  formelle  encore  de  la  réalité  de  la 
postgénération.  Outre  l'intérêt  qui  s'attache  à  la  constatation  positive 
d'un  phénomène  si  souvent  contesté,  les  résultats  de  S.  et  R.  fournissent 
d'utiles  indications  concernant  la  formation  des  monstres  Janus,  l'évo- 
lution des  nageoires,  la  question  des  situs  inversas  et  le  problème  de  la 
symétrie.  Mais  ce  qu'il  importe  surtout  de  souligner  c'est  que  les  phéno- 
mènes de  régulation  et  de  postgénération  s'atténuent  à  mesure  que  le 
développement  progresse;  dans  les  cas  de  section  frontale,  la  régulation 
ne  se  manifeste  qu'au  début  de  la  gastrulation;  dans  les  sections  sagit- 
tales, la  postgénération  se  produit  sur  toute  la  longueur  de  la  larve,  sauf 
dans  la  zone  qui  correspond  au  blastopore;  or  c'est  là  que  siège  le  «  centre 
d'organisation  »,  que  la  différenciation  progresse  le  plus  rapidement,  et 
c'est  par  conséquent  là  aussi  que  survient  en  premier  lieu  la  stabilisation 
des  localisations  germinales.  —  A.  Dalco. 

Parseval  (M.  V.).  —  Le  développemenl  des  œufs  de  Tuhifex  riviilorum 
soumis  à  la  cenlrifugation.  ■ —  La  force  centrifuge  détermine  une  sédi- 
mentation des  constituants  ovulaires,  protéines,  graisses,  deutoplasme 
en  couches  bien  distinctes;  ce  traitement  a  d'ailleurs  pour  effet  de 
modifier  sur  plusieurs  points  l'évolution  de  l'œuf.  Parmi  les  particu- 
larités qu'a  rencontrées  l'auteur,  deux  surtout  sont  à  relever  :  1°  dans 
les  œufs  centrifugés  durant  les  cinèses  de  maturation,  l'appareil  achro- 
matique prend  souvent  un  aspect  de  tourbillons  qui  paraissent  indiquer 
qu'il  existe  ici  de  véritables  filaments  achromatiques;  2°  le  mode  de 
clivage  de  la  masse  cytoplasmique  à  la  fe  et  à  la  2^  mitose  de  segmen- 
tation est  fortement  modifié  par  suite  de  l'accumulation  du  deutoplasme 
dans  une  certaine  zone  de  l'œuf;  il  n'en  est  pas  de  même  pour  le  3^  cycle 
de  mitoses;  il  semble  qu'après  la  division  en  4  blastomères  la  viscosité 
du  protoplasme  se  modifie.  —  A.  Dalcq. 

Carey  (E.  J.).  —  Transformalion  expérimentale  de  la  vessie  à  fibres 
lisses  du  chien.  —  La  différence  essentielle  entre  le  muscle  pâle  à  fibres 
lisses  de  la  vessie  et  le  muscle  strié  rouge,  involontaire  du  cœur,  dépend 
de  l'intensité  différentielle  de  la  pression  hydrodynamique  à  laquelle 
ont  été  soumises  les  cellules  du  mésenchyme,  du  cœur  et  de  la  vessie. 
En  faisant  varier  expérimentalement  la  vitesse  d'application  et  l'inten- 
sité de  la  pression  intravésicales,  déterminant  la  tension  de  la  fibre 
musculaire  lisse  de  la  vessie,  pendant  deux  mois,  à  un  degré  compa- 
rable à  celui  qui  se  présente  dans  le  cœur,  on  transforme  la  fibre  lisse 
de  la  vessie,  histologiquement,  en  fibre  striée  cardiaque,  et  physiolo- 
giquement  en  organe| présentant  la  rythmicité  tant  que  dure  l'appli- 
cation de  l'excitantji^de  la  pression  hydrodynamique. 

—  212  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPIIOGÉNÈSE  61 

yVu  point  de  vue  embryologique  fonctionnel,  ou  dynamique,  les  divers 
muscles,  lisses,  cardiaques,  striés,  représentent  des  différences  dans  la 
quantité  de  travail  exécuté  sur  eux  par  les  parties  embryonnaires  diffé- 
rentielles durant  les  périodes  actives  de  croissance.  La  différence  essen- 
tielle, donc,  au  point  de  vue  physiologique  entre  les  divers  muscles  est 
leur  capacité  de  travail,  dépendant  elle-même  de  la  somme  de  travail 
dépensée  pour  leur  production.  La  raison  des  divers  degrés  d'énergie 
possédés  par  les  types  de  muscle  constitue  uniquement  un  problème 
biomécanique  d'embryologie  et  correspond  à  la  somme  différentielle 
de  tension  optimum  que  ces  muscles  ont  subie  durant  leur  période  de 
formation  en  raison  d'une  zone  énergétique  dominante  extrinsèque  par 
rapport  à  la  région  de  myogénè.sc.  La  conclusion  est  que,  en  ce  qui 
concerne  le  muscle  strié,  c'est  la  fonction  qui  détermine  la  structure  et 
non  le  contraire.  —  H.  de  Varigny. 

Arey  (L.  B.).  —  La  vésicule  ombilicale  humaine.  —  A.  a  observé  deux 
cas  de  jumeaux  humains  très  jeunes,  où  n'existait  qu'une  seule  vésicule 
ombilicale;  il  a  publié  sur  ce  sujet  une  note  à  laquelle  F.  T.  Lewis  fait 
des  objections.  Chez  le  second  échantillon  il  y  avait  une  seule  vésicule 
reliée  à  l'un  des  embryons,  et  chez  l'autre  il  n'y  avait  ni  vésicule  ni  tige 
de   vésicule.  Lewis   croit   qu'il   y  a  eu  là  oblitération  d'une  des  tiges. 
A.  pense  qu'une  division  précoce  inégale  de  la  masse  embryonnaire  a 
privé  l'un  des  embryons  de  vésicule.  Il  n'y  a  en  effet  pas  trace  de  vési- 
cule, ni  de  tige;  le  cordon  ombilical  ne  présente  pas  de  tige  non  plus; 
la  vésicule  unique  ne  présente  pas  trace  d'une  seconde  tige;  en  outre, 
bien  que  la  tige  de  la  vésicule  se  sépare  normalement  de  l'intestin  chez 
des  embryons  un  peu  plus  jeunes,  la  relation  avec  la  vésicule  est  con- 
servée plus  longtemps.  (Sur  ce  point  la  critique  de  L.  implique  de  façon 
non  intentionnelle  l'idée  erronée  qu'il  est  même  remarquable  que  l'autre 
tige  ait  conservé  sa  connexion  avec  le  sac  jusqu'à  cette  période;  dès 
lors,  la  disparition  précoce  de  l'une  est  entièrement  évidente.)  Enfin, 
le   pédoncule   avec  ses  vaisseaux  est  généralement  reconnaissable   un 
temps  notable  après  la  6^  semaine  :   après  le  4^  mois,  dit  minot,  mais 
non  au  6«;  parfois  des  traces  des  vaisseaux  subsistent  à  la  naissance  : 
en  tout  cas,  ils  sont  présents  chez  les  embryons  ayant  5  ou  6  fois  les 
dimensions  de  celui  dont  il  s'agit.  —  C'est  pourquoi  A.  a  préféré  l'hypo- 
thèse d'une  séparation  primitive  :  l'autre  n'est  toutefois  pas  indéfendable. 
Quelle  que  soit  l'interprétation,  l'objectif  réel  de  la  note  subsiste  :  dans 
les  deux  cas,  les  deux  embryons  viennent  d'un  œuf  unique.  En  disant 
que  la  vésicule  ombilicale  n'est  pas  essentielle  pour  la  croissance  de 
l'embryon  ou  la  différenciation  requise  de  ses  parties,  A.  n'avait  en 
vue  que  la  croissance  et  la  différenciation  coïncidente  de  ses  parties; 
il  voulait  seulement  dire  que  la  vésicule  ne  signifie  rien  pour  la  croissance. 
Il  faisait  observer  que  l'embryon  en  question  est  un  peu  plus  volumi- 
neux que  l'autre,  ajoutant  que  chez  les  plus  jeunes  embryons  humains 
connus  alors  qu'elle  pourrait  être  utile,  la  vésicule  consiste  en  un  simple 
sac   endodcrmique   contenant   des   masses   coagulées.   L'embryon  n'ac- 
quiert des  dimensions  appréciables  que  tard,  longtemps  après  l'établis- 
sement  des   relations   de   nutrition   adéquates   avec   la   mère.    Il   n'est 
nullement  question  du  développement  morphologique,  mais  seulement 
de   la    croissance.    Naturellement   l'intestin   et   l'allantoïde   doivent   se 
former  quelque  part  et  la  vésicule  est  assurément  le  point  d'origine, 
mais  la  vésicule  pourrait  totalement  manquer  que  pourtant  l'intestin 

—  213  — 


62  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

continuerait  à  provenir  de  l'endoderme  qui  en  forme  pour  la  plus  grande 
partie  le  tout.  C'est  en  pensant  ainsi  qu'A,  a  écrit  que  la  fission  a  pro- 
bablement été  telle  que  l'un  des  deux  embryons  a  reçu  toutes  les  cellules 
destinées  à  former  la  vésicule.  Il  ne  songeait  nullement  à  nier  l'origine 
de  l'intestin  dans  l'endoderme,  dans  la  vésicule.  Et  Lewis  se  déclare 
parfaitement  satisfait  de  cette  explication.  —  H.  de  Varigny. 

Lewis  (F.  T.).  —  Vinulililé  du  sac  à  jaune  humain.  —  Un  anatomiste, 
Arey,  a  décrit  un  chorion  humain  contenant  2  embryons  de  11,5  et 
12  millimètres  :  l'un  a  le  sac,  l'autre  n'en  a  pas,  et  la  coupe  du  cordon 
ombilical  ne  révèle  pas  trace  d'une  prolongation  du  sac.  D'où  la  conclu- 
sion que  ce  sac  est  un  vestige  sans  utilité;  c'est  du  reste  l'embryon  le 
plus  long  qui  était  privé  de  vésicule  ombilicale.  Mais  la  conclusion 
est-elle  admissible?  On  sait  que  la  vésicule  fonctionne  au  début  de  la 
vie  embryonnaire  puis  se  réduit  et  atrophie.  N'est-ce  pas  là  un  cas 
d'oblitération  précoce  de  la  tige  du  placenta,  qui  lui  aussi  sert,  et  sert 
beaucoup,  un  temps,  puis  disparaît?  La  chose  n'est  pas  claire...  — 
H.  DE  Varigny. 


Giroud  (A.).  —  Noies  sur  le  lube  digestif  d'Ascaris  holoplera  {Rudolphi) , 
—  Le  revêtement  interne  de  l'œsophage  se  continue  avec  la  lamelle 
basale  qui  limite  en  dehors  le  tube  intestinal.  Une  telle  disposition 
semble  commandée  par  l'absence  d'enveloppe  musculo-conjonctive  :  ce 
serait  une  structure  compensatrice.  La  cellule  intestinale  est  constituée 
sur  le  type  des  autres  Ascarides.  Au-dessous  du  plateau  strié,  on  trouve 
la  zone  homogène  de  Romeis,  formation  très  générale,  identique  à  la  zone 
sous-basale  de  Nicolas,  et  représentant  comme  elle  les  racines  d'un 
appareil  ciliaire  modifié.  Chez  V Ascaris  holoplera  elle  renferme  un  corps 
lenticulaire  plan-convexe  finement  granuleux  et  peu  dense,  de  subs- 
tance encore  indéterminée.  Dans  le  protoplasme  de  la  grande  vacuole 
axiale  sont  disséminés  des  grains  jaunes,  bien  connus  chez  les  Ascarides 
et  qui  paraissent  avoir  une  origine  mitochondriale.  Ils  sont  souvent  plus 
ou  moins  fusionnés  deux  à  deux  (ce  serait  une  fusion  lente  en  raison 
de  leur  faible  tension  superficielle).  Chez  l'animal  fixé  simplement  au 
formol,  le  chondriome  s'est  présenté  sous  forme  de  longs  chondrio- 
contes.  Et  l'auteur  ajoute  :  «  Généralement  on  considère  la  mitochon- 
drie  comme  un  complexe  protéolipoïdique.  De  nombreux  travaux 
paraissent  avoir  établi  la  présence  d'un  corps  gras  dans  sa  composition. 
Il  n'en  est  peut-être  pas  de  même,  malgré  les  observations  de  Regaud, 
Fauré-Frémiet,  pour  le  corps  albuminoïde  qui  l'accompagnerait.  La 
fixation  du  chondriome  par  un  agent  qui  précipite  les  albumines  et  qui 
n'insolubilise  point  les  corps  gras  (au  moins  à  l'état  pur)  semble  prouver 
l'existence  de  ce  deuxième  constituant  ».  —  M.  Aubertot. 

Merker  (Dr.  E.).  —  L'orientation  des  molécules  dans  le  squelette  calcaire 
des  Echinodernies  et  sa  cause  probable.  —  Les  plaques  squelettiques  des 
Echinodermes  et  les  spicules  des  Eponges  calcaires  se  comportent 
comme  si  chaque  pièce  était  découpée  dans  un  cristal  unique  de  spath, 
c'est-à-dire  que  chacune  est  optiquement  un  unique  individu  cristallin. 
Pourtant  elles  n'ont  nullement  la  forme  de  cristaux  et  chez  les  Echino- 
dermes elles  sont  spongieuses  et  formées  de  trabécules,   orientées  de 

—  214  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÉSE  63 

façon  variée.  Mieux  encore  :  dans  le  squelette  entier  d'un  animal,  les 
axes  optiques  se  montrent  souvent  disposés  selon  un  ordre  déterminé  : 
ainsi  l'axe  optique  dans  les  éléments  du  pédoncule  et  des  bras  chez  les 
Crinoîdes  coïncide  avec  leur  axe  morphologique.  Quelle  peut  être  la 
cause  de  cette  disposition  régulière?  La  formation  de  l'axe  optique  a 
certainement  pour  cause  la  disposition  des  molécules,  ou  même  des 
atomes,  et  cet  axe  est  déterminé  dès  le  dépôt  de  la  première  particule 
calcaire,  car  les  autres  doivent  s'y  adapter  ensuite  régulièrement,  comme 
dans  l'édification  d'un  cristal  ordinaire.  L'orientation  régulière  des 
axes  dans  le  squelette  d'un  animal  entier  suggère  l'action  d'une  force 
générale  extérieure.  M.  pense  à  la  pesanteur.  Dans  une  molécule  de 
calcaire,  il  est  très  probable  que  l'atome  de  G  occupe  le  centre.  Or, 
l'atome  de  Ca  est  2  fois  1/2  plus  lourd  que  l'atome  de  0  et  3  fois  1/2 
plus  que  l'atome  de  G.  Puisqu'il  est  placé  excentriquement,  la  molécule 
de  calcaire  est  en  quelque  sorte  polarisée  et  on  conçoit  que  la  pesanteur 
puisse  avoir  sur  elle  une  action  d'orientation  :  il  n'est  même  pas  néces- 
saire que  l'atome  de  Ga  en  occupe  toujours  dans  l'état  d'équilibre  la 
position  la  plus  déclive  :  il  peut  fort  bien  s'établir  entre  les  forces  cris- 
tallines et  la  pesanteur  un  état  d'équilibre  différent  :  il  suffit  que  cet 
état  soit  le  même  pour  les  premières  molécules  qui  se  déposent.  A  ce 
noyau  cristallin  viendront  ensuite  s'ajouter  régulièrement  les  autres 
molécules  du  cristal.  Plus  tard,  la  pesanteur  agira  toujours,  mais  elle  pourra 
alors  être  vaincue  par  les  forces  d'attraction  cristallines.  Une  fois  com- 
mencé, le  cristal  pourra  donc  être  déplacé  ou  déformé,  tout  en  continuant 
à  grossir  régulièrement.  Ge  serait  donc  par  suite  de  l'action  de  la  pesan- 
teur que  la  direction  principale  des  axes  optiques  est  verticale  dans  les 
spicules  de  Sycandra  elegans,  que,  dans  les  plaques  des  bras  des  Astéries 
et  des  Ophiures,  ces  axes  sont  perpendiculaires  à  l'allongement  des 
bras,  c'est-à-dire  verticaux  dans  la  position  physiologique.  Une  excep- 
tion se  remarque  pourtant  dans  les  plaques  ventrales  des  bras  des 
Ophiures,  dont  les  axes  sont  longitudinaux.  Mais  d'après  Bêcher  ces 
plaques  sont  originairement  des  formations  spiculaires;  elles  étaient  donc 
primitivement  dressées  et  c'est  secondairement  que,  par  une  action 
dynamique  biologique,  elles  ont  été  déplacées.  Ghez  les  Grinoïdes,  les 
axes  du  pédoncule  sont  restés  verticaux;  pour  les  plaques  du  calice, 
leurs  axes  paraissent  d'autant  plus  voisins  de  la  verticale  que  l'animal 
est  plus  jeune;  de  même  pour  les  pièces  des  bras  :  c'est  par  la  croissance 
ultérieure  que  leurs  axes  optiques  divergent  et  s'écartent  de  la  verticale. 
Et  il  est  remarquable  que  la  disposition  primitive  des  axes  optiques 
soit  bien  conservée  surtout  chez  les  Grinoïdes  qui  sont  primitifs.  On 
rencontre  bien  des  difficultés  dans  les  plaques  du  disque  des  Ophiures 
et  le  squelette  des  Oursins;  mais  il  faudra  étudier  à  ce  point  de  vue 
la  première  apparition  des  plaques  chez  la  larve,  puisque  celle-ci  peut 
être  modifiée  secondairement.  —  A.  Robert. 

Schmidt  (W.  J.).  —  Les  sclériles  de  VOdocoralliaire  Briareum  considérés 
comme  des  biocristaux.  —  Etudes  des  propriétés  optiques  des  spicules  de 
Briareum.  Alors  que  chez  la  plupart  des  Gorgones,  les  spicules  sont  formés 
par  un  aggrégat  de  cristaux  très  petits  de  calcite,  chez  Briareum  chaque 
sclérite  se  comporte,  au  point  de  vue  optique,  comme  un  cristal  unique, 
mais  dépourvu  de  facettes  cristallines.  On  ne  peut  donc  considérer  la 
forme  de  ces  spicules  comme  résultant  des  forces  de  cristallisation 
propres  de  leur  substance;  l'activité  des  cellules  qui  les  ont  sécrétés  y 

—  215  — 


64  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

entre  pour  une  grande  part.  Une  série  d'anomalies  de  ces  sclérites  sont 
étudiées  en  détail  et  les  résultats  obtenus  confirment  cette  notion  géné- 
rale. —  A.  Dalcq. 

Biddle  (Oscar).  —  Jumeaux  idenïiques  de  Pigeon  nés  d'œufs  de  taille 
aberrante.  —  R.  a  noté,  sur  environ  18.000  œufs  de  Pigeon,  les  dimen- 
sions comparées  de  l'œuf  entier  et  du  jaune  d'œuf;  d'autre  part,  une 
vingtaine  de  mille  d'œufs  ont  été  pesés  et  incubés.  Parmi  ces  derniers, 
7  ont  donné  naissance  à  des  jumeaux  identiques,  et  il  se  trouve  que  5 
de  ces  œufs  sont  de  dimensions  tout  à  fait  anormales  :  quatre  sont  très 
gros,  un  est  très  petit.  Le  sexe  a  été  déterminé  dans  trois  cas  :  jumeaux 
femelles,  issus  d'œufs  très  gros.  D'après  les  recherches  antérieures  de 
R.,  chez  le  pigeon,  les  gros  œufs  donnent  des  femelles,  les  petits,  des 
mâles.  —  A.  Drzewina. 

Kotte  (Walter).  —  Cultures  de  méristèmes  radiculaires.  —  Pour  la 
première  fois  des  méristèmes  isolés  ont  été  cultivés.  Ceux  du  point 
végétatif  des  radicules  de  Pisum  ont  paru  favorables  à  K.  A  des  radi- 
cules longues  de  10  à  20  millimètres  il  décapitait  l'extrémité  longue  de 
1  millimètre  avec  la  coiffe,  puis  cette  pointe  était  placée  dans  le  liquide 
nutritif  de  Knop  additionné  de  diverses  substances  organiques.  Au 
bout  de  10  à  12  jours,  ces  infimes  boutures  avaient  donné  naissance  à 
des  racines  normales  atteignant  jusqu'à  36  millimètres  de  longueur.  Un 
fragment  de  2  millimètres  de  radicule  de  Zea  Mays  s'est  même  développé 
en  un  radicule  de  140  millimètres  avec  ramifications,  faisceaux  nor- 
maux, endoderme  à  cadres  subérisés.  Les  fragments  cultivés  en  position 
renversée  se  sont  recointés  par  géotropisme,  ne  donnant  ses  radicules 
latérales  que  sur  le  côté  convexe.  Si  nous  admettons  avec  Haberlandt 
que  les  divisions  cellulaires  dans  les  méristèmes  primaires  sont  dues  à 
l'action  d'hormones  spéciales  {Teilungshormonen),  les  expériences  de  K. 
démontrent  que  ces  hormones  sont  élaborées  par  le  méristème  lui-même. 
—  H.  Spinner. 

Obaton  (F.).  —  Sur  le  nanisme  des  feuilles  des  arbres.  —  La  compa- 
raison ae  feuilles  d'un  même  arbre  mais  de  taille  différente  conduit  à 
leur  reconnaître  des  formes  dissemblables.  Leurs  éléments  anatomiques 
ont  des  dimensions  analogues  et  sont  en  nombre  égal  sur  une  coupe 
transversale,  les  vaisseaux  qui  irriguent  le  même  nombre  de  cellules 
ont  le  même  calibre,  le  groupement  dé  ces  vaisseaux  en  faisceaux  se 
fait  de  la  même  manière  tant  que  les  nervures  comparées  desservent 
une  surface  foliaire  identique,  mais  dès  que  le  nombre  d'éléments  à 
vasculariser  devient  plus  considérable,  le  nombre  des  vaisseaux  augmente 
et  la  quantité  de  faisceaux  libéro-ligneux  s'accroît.  Les  feuilles  adultes 
d'une  même  espèce  ont  la  même  épaisseur.  Une  petite  feuille  adulte 
n'est  pas  la  réduction"  d'une  grande;  le  nanisme  des  feuilles  consiste 
presque  uniquement  dans  la  réduction  du  nombre  des  éléments  et  non 
dans  la  diminution  de  leur  grandeur.  —  F.  Moreau. 

Kostytschew  (S.).  —  La  structure  et  V épaississement  des  troncs  ou  tiges 
de  dicolylées.  —  K.  s'attaque  à  Sachs  et  à  De  Bary  dont  les  théories 
vieilles  d'un  demi-siècle  ne  sont  plus  exactes  quant  à  l'interprétation 
des  structures  primaires  et  secondaires  de  la  tige.  Une  étude  appro- 
fondie faite  sur  133  plantes  typiques,   arbres  et  plantes  herbacées,  a 

—  216  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPIIOGÉNÈSE  68 

amené  K.  aux  conclusions  suivantes  :  1"  la  répartition  du  procambium 
est  déterminante  chez  les  dicotylées,  s'il  forme  un  anneau  continu  :  il 
donnera  du  bois  et  du  liber,  s'il  est  discontinu,  un  cambium  inlerfasci- 
culaire  peut  intervenir,  mais  ne  donne  naissance  qu'à  du  parenchyme; 
2°  Les  traces  foliaires  doivent  être  distinguées  des  faisceaux  libéroli- 
gneux  proprement  dits,  les  derniers  sont  autonomes,  les  premières  sont 
le  résultat  dune  corrélation  entre  le  développement  de  la  feuille  et  celui 
de  la  tige.  — ■  H.  Spinner. 

Blaringhem  (L.).  —  Sut  la  pœdogénèse  du  Chanvre.  —  L'auteur  a  obtenu 
des  lignées  pœdogénétiques  de  Chanvre  produisant  des  graines  alors 
que  les  pieds  n'ont  que  13  à  25  centimètres  de  hauteur;  après  la  forma- 
tion de  ces  graines  juvéniles,  la  plante  peut  subir  une  période  de  repos 
dans  sa  croissance  terminale,  au  cours  do  laquelle  la  tige  s'épaissit,  puis 
elle  peut  reprendre  le  développement  et,  parvenue  à  l'état  adulte,  former 
de  nouvelles  graines.  Les  graines  juvéniles  sont  plus  petites  que  les 
graines  formées  plus  tard,  elles  sont  aussi  moins  lourdes;  un  certain 
nombre  d'entre  elles  sont  fécondes.  —  H.  Moreau. 

Saunders  (E.  R.).  —  La  Ihéorie  phyllodermique  de  la  lige.  —  Il  ressort 
de  l'examen  des  feuilles  décurrentes  que  la  surface  de  la  tige  relève  des 
feuilles  dont  elle  n'est  que  le  prolongement  de  la  surface;  l'auteur  géné- 
ralise cette  vue,  qu'il  fonde  sur  l'étude  d'un  certain  nombre  de  végétaux. 
—  F.  Moreau. 

Patouillard  (N.).  — •  Une  anomalie  canlharelloïde  de  Clilocybe  dealbata 
Fr.  —  Cette  anomalie  rentre  dans  le  groupe  Phlebophora  Lév.,  qui  com- 
prend les  anomalies  cantharelloïdes  d'agarics  leucosporés.  Les  échan- 
tillons qu'elle  atteint  monti'ent  sur  leur  face  hyménienne  des  plis  rayon- 
nants, à  tranche  arrondie  et  obtuse,  rameux-dichotomes,  plus  ou  moins 
crispés,  parfois  anastomosés  et  rappelant  les  plis  des  Chanterelles.  La 
cause  de  l'anomalie  est  inconnue.  —  F.  Moreau. 

Roubaud  (E.).  —  Études  sur  le  sommeil  hivernal  pré-imaginal  des 
Muscides.  —  Les  Mouches  ccAnmunes  peuvent  hiverner  non  seulement 
sous  la  forme  adulte,  fait  connu  depuis  longtemps,  mais  aussi  à  l'état 
de  larves  ou  de  pupes,  phénomène  qui  est  moins  bien  connu  que  le 
premier.  Le  sommeil  hivernal  des  larves  n'est  nullement  dû,  comme 
on  l'a  cru  jusqu'à  présent,  à  l'action  du  froid,  «  il  n'est  pas  plus  lié  à 
l'hiver  que  notre  sommeil  nocturne  à  la  nuit  «.:  il  marque  un  temps 
d'arrêt  rythmique,  obligatoire,  une  «  diapause  »,  au  cours  de  l'évolu- 
tion; ce  temps  d'arrêt  survient  indépendamment  du  froid,  mais  peut 
cesser  à  la  suite  d'excitations  brusques,  actions  mécaniques  (piqiires, 
brûlures,  centrifugation),  ou  physiques  (chauffage  brutal  précédé  ou 
non  par  un  froid,  variation  d'humidité,  action  prolongée  d'une  basse 
température).  R.  distingue  parmi  les  Mouches  deux  catégories  biolo- 
giques essentielles;  les  unes  (espèces  homodynames)  {Musca  domeslica, 
Stomoxe,  Drosophile,  etc.),  sont  douées  d'une  activité  physiologique 
constante  et  obéissent  toute  l'année  aux  influences  thermiques  ;  le  froid 
arrête  momentanément  cette  activité  (arrêt  non  obligatoire,  qui  reprend 
aussitôt  que  la  températux*e  s'élève);  si  la  température  est  maintenue 
constante,  Igs  générations  se  succèdent  indéfiniment  pendant  toute 
l'année,  même  en  hiver,  avec  la  même  eouLiuuité;  les  Mouches  de  l'autre 

—  217  — 

ANN.   UIOL.    —   T.    ni.    F.\SC.    'i   (19^«i-ly23)  5 


66  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

catégorie  (espèces  hétérodynames)  (M.  verte,  Sarcophage,  Mydssa  pla- 
typtera,  Tachinaires)   ont  intercalé,  parmi  des  générations  à  évolution 
rapide,   sensibles  au   froid  comme  à  la   chaleur,   des  générations   qui 
offrent   des    périodes    d'inertie,    des    diapauses    obligatoires,    au    cours 
desquelles  l'organisme  échappe  totalement  aux  influences  thermiques. 
La  période  d'inertie  affecte  soit  la  larve  qui  a  achevé  sa  croissance, 
soit  la  nymphe  au  commencement  de  sa  transfoi^mation.  Il  se  trouve 
que,  fortuitement,  dans  nos  régions,  les  périodes  d'inertie  qui  affectent 
les  espèces  hétérodynames  coïncident  avec  la  saison  froide;  la  vie  active 
reprend  au  printemps,  souvent  d'une  façon  précoce;  ce  réveil  printa- 
nier  n'est  pas  dû  à  l'mfluence  d'excitations  propres  à  la  saison,  entre 
autres  à  des  excitations  lumineuses;  c'est  le  froid  qui,  loin  d'être  l'agent 
qui  détermine  le  sommeil  hivernal,  ramène  le  développement  suspendu 
lorsqu'il  a  agi  d'une  façon  prolongée,  —  ce  qui  est  précisément  le  cas 
pendant  l'hiver  —  ;i'  il  faut  l'hiver  pour  faii'e  cesser  le  sommeil  d'hiver  ». 
L'arrêt  rythmique   de   l'activité   de   ces   Insectes  correspond   à   des 
nécessités  d'excrétion  :  les  larves  ou  les  nymphes  qui  vont  hiverner  ont 
leurs  cellules  adipeuses  et  leurs  tubes  de  Malpighi  surchargés  de  pro- 
duits   d'excrétion    qui   intoxiquent   l'organisme;    cet   empoisonnement 
se  traduit  par  une  dépression  physiologique,   par  une   torpeur,   sorte 
d'asthénie  spécifique.  Pendant  le  sommeil  hivernal,  les  organes  excré- 
teurs continuent  à  fonctionner  et  débarrassent  activement  l'organisme 
de  l'excès   de   substances   toxiques;    une   fois   épuré,    ce   dernier   peut 
reprendre  sa  vie  active;   mais  cette  épuration  qui  doit  réactiver  les 
larves  hivernantes  ne  se  produit  efficacement  qu'en  l'absence  de  cha- 
leur :   à  basse  température,  en  effet,  les  échanges  de  nutrition  sont 
extrêmement  ralentis,  la  production  urinaire  est  par  conséquent  très 
affaiblie,  et  la  fonction  excrétrice,  dont  l'intensité  n'est  pas  diminuée, 
peut  assurer  au  mieux  la  désintoxication  nécessaire;  si  la  température 
était  maintenue  élevée,  larves  ou  pupes  continueraient  à  produire  de 
nouvelles  quantités  d'excrétats  que  les  organes  rénaux  ne  pourraient 
arriver  à  évacuer,  et  .l'animal  succomberait;  le  froid  le  sauve.  Chez  la 
Mouche  domestique,  l'appareil  excréteur  est  parfaitement  réglé,  et  c'est 
pourquoi  l'activité  évolutive  ne  paraît  pas  se  ralentir  :  les  générations 
peuvent  se  succéder  sans  interruption.  Chez  les  espèces  hétérodynames, 
par  contre,  il  y  a  désharmonie  entre  la  puissance  multiplicatrice  et  les 
facteurs  physiologiques  d'excrétion;  ces  M.  sont  précocement  surchar- 
gées de  produits  d'excrétion  résultant  de  leur  activité  normale,  lèguent 
à  leurs  générations  tardives  un  patrimoine  héréditaire  d'intoxication 
qui  les  rend  incapables  de  se  développer;  c'est  alors  que  survient  la 
diapause,  période  de  détente  qui  permet  aux  générations  épuisées  de 
se  refaire.  Cette  période  de  repos  réparateur  coïncidant  avec  l'hiver, 
circonstance  heureuse,  mais  non  voulue,  les  M.  hétérodynames  ne  devront 
pas  habiter  les  régions  où  il  n'y  a  pas  d'hiver;  c'est,  en  effet,  ce  que  l'on 
constate  pour  nos  Mouches  à  viande  [Calliphora  vomitoria,  erythroce-  . 
phala,  Savcophaga  carnaria),  qui  ne  se  rencontrent  pas  dans  les  régions 
chaudes  du  globe  en  dehors  des  localités  à  altitude  élevée;  les  espèces 
homodynames  (M.   domestique,   Stomoxe)   sont  par  contre  répandues 
sur  toute  la   terre.  La  diapause  peut  d'ailleurs  cesser  non  seulement 
par  un  froid  prolongé,  mais  aussi  —  c'est  le  cas  chez  les  animaux  esti- 
vants —  par  une  déshydratation  prolongée. 

L'auteur  tire  de  ces  études  des  considérations  originales  au  sujet  de 
différents  processus  évolutifs.  Il  explique,  par  exemple,  le  déterminisme 

—  216  — 


CELLULES  SEXUELLES,  FÉCONDATION.  —  PARTHÉNOGENÈSE       &1 

de  la  métamorphose  des  Insectes  :  la  larve  est  un  complexe  biologique 
comprenant  l'organisme  larvaire  bien  développé  et  l'organisme  em- 
bryonnaire emboîtés;  le  second  est,  au  début,  inhibé  dans  son  dévelop- 
pement par  des  facteurs  d'intoxication  résultant  du  métabolisme 
larvaire  lui-même;  mais  dès  que  les  organes  excréteurs  larvaires  sont 
arrivés  à  évacuer  les  produits  toxiques,  l'activité  imaginale  réapparaît, 
l'organisme  de  l'adulte  reprend  le  dessus  et  provoque  rapidement,  par 
les  produits  résultant  de  son  métabolisme  propre,  la  destruction  de 
l'organisme  larvaire  qui  l'abrite.  Les  phénomènes  de  progénèse  ou  de 
pœdogénèse,  toujoui's  caractérisés  par  un  arrêt  de  développement, 
s'expliquent  de  la  même  façon.  La  plupart  des  processus  de  vie  latente 
se  ramènent  eux  aussi  (sauf  ceux  provoqués  par  le  froid)  à  des  pro- 
cessus asthéniques  liés  à  une  intoxication  (fatigue,  épuisemcnL  précoce...); 
tel  est  le  cas  des  enkystements  des  Protozoaires,  des  sporulations  chez 
les  végétaux  inférieurs,  des  éléments  des  gonades,  des  bourgeons  et 
tubercules  végétaux,  des  gemmules  d'Epongés,  des  bourgeons  d'Hy- 
draires  et  de  Bryozoaires,  des  statoblastes,  etc.  La  période  d'inertie  de 
l'ovule  mûr  avant  la  fécondation  représenterait  elle-même  un  état 
asthénique  qui  serait  la  conséquence  de  l'activité  intense  manifestée 
pendant  l'ovogénèse.  —  P.  Remy. 


Cellules  sexuelles,  fécondation. 
Parthénogenèse 


Belar  (Karl).  —  Unlersuchungen  iiber  den  Formwechsel  von  Aclinophrys 
sol.  (Biol.  Centralbl.,  XLI,  385-395,  3  fig.,  1921.)  [70 

Buchholtz  (J.  T.)  and  Blakeslee  (G.  F.).  —  Sludies  of  the  pollen  lubes 
and  abortive  ovules  of  the  Globe  mulanl  of  Dalura.  (Science,  2  juin 
1922,  597.) 

[Un  des  résultats  de  cette  étude  encore  en  cours  semble  être  que, 
chez  le  Dalura,  il  y  a  une  sélection  entre  gamétophytes,  et  d'autre 
part  que  les  divers  mutants  du  Dalura  semblent  présenter  une  condi- 
tion où  les  mutations  tendent  à  disparaître  parce  qu'elles  ne  sont  pas 
favorisées  par  les  processus  de  la  sélection  du  développement.  — 
H.  DE  Varigny. 

Giesberg  (H.).  —  Eihûllenbildung  der  Vôgel,  sowie  Enlslchung  der  Far- 
bung  der  Vogeleier.  (Biol.  Centralbl.,  XLI,  252-268,  3  fig.,  1921.)    [69 

Giglio-Tos  (Ermanno). —  Enlwicklungsmechanische  Sludien.  I.  Die  erslen 
Furchungsebenen  bel  den  Eiern  der  Seeigel.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d. 
Or  g.,  LI,  1/2,  79-150,  1922.)  .  [69 

Johnson  (H.  H.).  —  Péri  plierai  migration  of  a  cenlriole  derivalive  in  the 

Spermatogenesis    of    Œcanlhus.     (Science,    29    décembre    1922,    759.) 

•[Il  s'agit  d'un  centriolo  dérivé  émigrant  le  long  du  filament  axial 

vers  un  point  éloigné  du  nucléus,  c    rnii  fournit  un  type  intermédiaire 

—  Zi\)  — 


(iS  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

à  deux  autres  bien  connus  (spermatogenèse  de  beaucoup  d'invertébrés, 
de  la  plupart  des  insectes,  etspei'matogenèse  de  divers  vertébrés,  mam- 
mifères en  particulier).  —  H,  de  Varigny. 

Just  (E.  E.)-  —  The  effecl  of  sperm  boiled  in  oxalaled  sea-waler  in  inilia- 
iing  deuelopment.     (Science,   18  août   1922,   202.)  [72 

Kirchner  (0.  v.)  — •  Zur  Selbslbesldubung  der  Orchidaceen.  (Ber.  d.  d. 
bot.  Ges.,  XL,  317-321,  4  fig.,  1922.) 

[K.  a  démontré  l'autogamic  de  Liparis  Loeselii  Rich  et  d'Epipadis 
microphylla  Sw.  —  H.  Spinner. 

Me  Cartney  (J.  L.).  —  Siudies  on  Ihe  mechanism  of  slerilizalion  of  ihe 
feniale  by  spcnnoloxin.  (Amer.  J.  of  PlivsioL,  LXIII,  No.  2,  Jan. 
1923,  207-217,  3  tableaux.)  "  [72 

Picado  (C.)'  —  Germination  brusque  du  pollen  dans  Vexlrail  d'ovule 
homologue.  (C.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  924,  1922.)  [73 

Remotti  (Essore).  —  Contribution  à  Vélude  des  processus  biochimiques 
de  la  fécondation.  Fonction  antixénique  du  liquide  périuilellin  des  œufs 
des  téleostéens.  (Arch.  Int.  Physiologie,  XX,  fasc.  3,  15  fév.  1923, 
371-376.)  [71 

Schmitt  (E.  M.).  —  Beziehungen  zwischen  der  Befruchlung  und  dcn 
post floralen  Blûlen.  bzw.  Fruchlslielbewegungen  bei  Digitalis  purpurea, 
Digitalis  ambigua,  Althsea  rosea  und  Linaria  cymbalaria.  (Zeits.f.  Bol., 
XIV,    625-675,    1922.)  "[73 

a)  Schiirhoîf  (P.  N.).  —  Die  Teilung  des  vegetatiuen  Pollenkernes  bei 
Eichhornia  crassipes.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XL,  60-63,  1  fig., 
1922.) 

[S.  a  pu  constater  ce  cas  unique  de  la  division  du  noyau  végétatif 
après  la  séparation  de  la  cellule  générative.  11  ne  peut  l'expliquer.  — 
H.   Spinner. 

b)  — ■  —  Die  Befruchlung  von  Viscum  album  L.  (Ber,  d.  d.  bot.  Ges., 
XL,  314-316,  6  fig.,  1922.)  [73 

Stieve  (H.).  —  Jahreszeitenschwankungen  im  Bau  des  Vogeleileiters. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  3/4,  607-618,  1922.) 

[L'oviducte  du  choucas  s'hypertrophie  considérablement  à  la 
période  de  ponte,  au  moment  où  l'ovaire  contient  de  nombreux  folli- 
cules mûrs.  — •  A.  Dalcq. 

Weber  (A.).  —  Essais  de  surfécondation  hétérogène  chez  les  Batraciens. 
(G.  R.  Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  904,   1922.)  [71 

Woodburn  (W.  L.).  —  Spermatogenesis  in  Asierella  hemisphœrica  Beaur. 
(Ann.  of  Bot.,  XXXVI,  535-539,  1922.)  [71 

Wylie  (R.  B.).  —  A  note  on  ihe  sperms  of  Vallisneria.  (Science,  13  oct. 
1922,  422.) 

[Note  sur  les  techniques  à  suivre  pour  observer  la  fécondation.  — 
H.  de  Varigny. 


—  220  — 


I 


CELLULES  SEXUELLES,  FÉCONDATTON.  —  PARTHÉNOGENÈSE      00 

Giglio-Tos  (E.)-  —  Etudes  sur  la  mécanique  du  développement.  1er  jvf^_ 
moire.  Les  premiers  plans  de  segmentation  dans  Vœuf  d'Oursin.  —  Les 
processus  de  la  fécondation  et  de  la  segmentation  chez  l'Oursin  sont 
depuis  longtemps  bien  connus.  L'auteur  croit  cependant  nécessaire  d'en 
donner  une  nouvelle  description  qui,  sur  beaucoup  de  points,  s'éloigne 
sensiblement  des  notions  classiques.  Il  attribue  notamment  une  impor- 
tance considérable  à  la  gangue  gélatineuse  et  au  micropyle  qui  la 
transperce;  ce  n'est  que  par  cette  voie  que  le  spermatozoïde  peut 
atteindre  l'œuf.  Bien  plus,  le  diamètre  du  micropyle  est  stricte- 
ment proportionné  aux  dimensions  du  spermatozoïde  de  l'espèce  en 
cause;  les  possibilités  d'hybridation  seraient  même  liées  à  ces  dimen- 
sions du  micropyle;  les  cas  d'incompatibilité  des  gamètes  s'explique- 
raient «  simplement  »  par  la  largeur  de  la  tête  du  spermatozoïde;  et 
quant  à  ce  fait  si  remarquable,  que  J.  Loeb  a  décrit  et  analysé,  que 
l'hybridation  irréalisable  dans  l'eau  do  mer  normale  devient  possible 
si  l'on  augmente  l'alcalinité  du  milieu,  il  résulterait  simplement  de  ce 
que  l'alcaîi,  en  dissolvant  la  gangue,  élargit  le  micropyle.  G. -T.  décrit 
en  détail  tous  les  processus  de  la  fécondation  et  souvent  en  les  présen- 
tant sous  un  angle  très  particulier.  Il  affirme  notamment  que  le  centro- 
some  spermatique  est  divisé  bien  avant  l'amphimixie,  que  le  l^i"  fuseau 
de  segmentation  est  complètement  mobile  à  l'intérieur  de  l'œuf  et  se 
place  toujours  horizontalement  quelle  que  soit  l'orientation  du  pôle 
animal.  [Il  est  vraisemblable  que  dans  ces  expériences  d'inclinaison  du 
microscope  l'œuf,  quoi  qu'en  dise  G. -T.,  roule  dans  ses  enveloppes], 
que  l'élongation  de  l'œuf,  avant  l'apparition  du  sillon,  est  limitée  par 
la  présence  de  la  membrane  de  fécondation.  Dans  l'ensemble,  ou  bien 
la  description  de  G.  T.  ne  fait  que  rappeler  des  données  bien  connues, 
ou  bien  les  particularités  qu'elle  y  ajoute  sont  sujettes  à  caution.  Quant 
à  l'interprétation  des  faits,  qui  ne  vise  à  rien  moins  qu'à  exprimer  les 
phénomènes  biologiques  sous  la  forme  de  lois  mathématiques,  elle  est 
basée  sur  la  conception  des  »  Biomories  »,  particules  élémentaires  de 
la  substance  vivante,  auxquelles  l'auteur,  par  un  artifice  trop  souvent 
employé,  confère  toutes  les  propriétés  requises  pour  dissiper  les  mystères 
les  plus  délicats  de  la  physiologie  de  l'œuf.  —  A.  Dalco. 

Giersberg  (H.).  —  Formation  des  enveloppes  de  Vœuf  et  apparition  de 
la  couleur  des  œufs  d'Oiseaux.  —  D'après  Surface  (1912),  le  pavillon 
et  la  trompe  sécréteraient  la  «  membrana  chalacifera  »  et  les  chalazes 
de  l'œuf.  Mais  le  contenu  des  cellules  glandulaires  de  ces  régions  est 
si  clair  qu'il  est  difficile  de  lui  attribuer  la  formation  d'une  membrane 
aussi  compacte.  Il  est  plus  probable  que  cette  sécrétion  intervient 
pour  modifier  la  consistance  du  jaune;  celui-ci,  en  effet,  devient  en 
ce  point  plus  volumineux  et  plus  élastique,  ce  que  Coste  attribuait 
déjà  à  une  absorption  de  liquide.   Les  chalazes  se  forment  plus  bas. 

La  partie  albuminifère  do  l'oviducte  sécrète  une  grande  partie  de 
l'albumen.  Mais  une  couche  externe  plus  fluide,  formant  50  à  60  %  du 
poids  total  du  blanc  de  l'œuf,  est  sécrétée  plus  bas,  dans  l'isthme  qui 
suit  la  région  albuminifère,  et  surtout  dans  l'utérus;  là,  la  substance 
albumineuse  diffuse  à  travers  la  membrane  coquillière  et  la  coque 
calcaire,  déjà  en  partie  formées.  Ce  n'est  qu'après  un  séjour  de  6  à 
7  heures  dans  l'utérus  que  cette  absorption  osmotique  d'albumine 
diluée  prend  fin.  L'albumine  apparaît  sous  forme  de  grains  de  sécrétion, 
qui  sont  émis  dans  la  lumière  de  l'oviducte  et  qui,  là  seulement,  se 

—  221  — 


70  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

transforment  on  une  masse  colloïdale,  collante,  plus  homogène  quand 
il  s'agit  de  la  sécrétion  des  glandes  en  tube,  plus  collante  et  en  forme 
de  fdaments  si  elle  provient  des  cellules  caliciformes.  L'albumine  est 
imprégnée  de  mucine,  sans  doute  produite  par  les  cellules  muqueuses, 
très  développées  dans  tout  l'oviducte. 

La  membrane  coquillière  fibreuse  est  produite  par  les  glandes  en 
tube  de  l'isthme.  Ces  glandes  émettent  des  granulations  qui  s'accolent 
à  l'albumen  de  l'œuf.  Les  grains  les  plus  superficiels  se  gonflent  d'abord 
et  confluent,  se  transformant  en  une  masse  colloïdale  qui  se  coagule 
sous  forme  de  fibres.  Les  couches  profondes  ne  subissent  cette  trans- 
formation que  dans  l'utérus,  sans  doute  sous  l'influence  de  la  diffusion 
de  l'albumine  diluée  à  travers  la  coquille  calcaire,  déjà  en  partie  formée. 

La  coquille  est  produite  par  les  glandes  en  tube  de  l'utérus.  Chacune 
de  ces  glandes  produit  une  goutte  de  sécrétion  qui  se  colle  à  la  membrane 
coquillière.  Autour  de  ces  gouttes,  des  grains  de  sécrétion  laissent 
déposer  le  carbonate  de  chaux,  qui  donne  naissance  à  des  sortes  de 
papilles  faisant  saillie  dans  l'épaisseur  de  la  membrane. 

La  coloration  des  œufs  apparaît  dans  l'utérus.  Le  pigment  est 
formé  par  dégénérescence  des  globules  rouges  dans  les  capillaires 
de  la  région  albviminifèrc  :  le  noyau  des  hématies  se  résout  en 
gouttelettes  qui  semblent  devenir  des  grains  de  pigment.  Ceux-ci 
passent  dans  la  lumière  de  l'oviducte  et  gagnent  l'utérus  où  ils  se  fixent 
à  la  coquille  et  la  pénètrent.  Ils  sont  en  suspension  dans  un  liquide 
riche  en  albumine  qui,  en  se  coagulant,  donne  naissance  à  la  cuticule 
de  l'œuf. 

Le  fait  que  le  pigment  descend  dans  l'utérus  de  la  partie  supérieure 
de  l'oviducte  explique  que  les  taches  colorées  sont  surtout  développées 
au  pôle  supérieur.  C'est  d'ordinaire  le  pôle  obtus  qui  est  en  haut.  Pour- 
tant, chez  les  Vautours  et  quelques  autres  Rapaces,  c'est  presque  régu- 
lièrement l'inverse.  On  ne  sait  comment  se  produit  la  teinte  générale 
uniforme  des  œufs  quand  elle  existe.  —  A.  Robert. 

Belar  (Karl).  —  Recherches  sur  les  changemenls  morphologiques  chez 
Acîinophrys  sol.  —  L'auteur  confirme  l'existence  chez  cet  animal  de 
la  psedogamie;  mais  il  précise  les  phénomènes  de  maturation.  Un 
individu  se  contracte  et  s'entoure  d'une  enveloppe  gélatineuse,  puis 
subit  une  division  progame.  Dans  les  noyaux  des  deux  gamètes  se 
passent  alors  des  changements  identiques  au  schéma  hétéro-homéo- 
typique  des  Métazoaires.  44  chromosomes  apparaissent,  qui  se  conju- 
guent deux  à  deux.  B.  croit  même  avoir  aperçu  que  les  chromosomes  qui 
se  conjuguent  sont  de  taille  correspondante.  Les  filaments  accolés  se 
séparent  ensuite  légèrement  et  semblent  enroulés  l'un  à  l'autre  :  c'est 
le  stade  strepsinema.  Ils  se  raccourcissent  alors  et  s'accolent  étroite- 
ment, sauf  en  un  point  où  la  séparation  reste  visible.  A  ce  moment 
apparaît  le  premier  fuseau  de  maturation,  qui  sépare  les  chromosomes 
de  chaque  paire  et  réduit  le  nombre  des  chromosomes  à  22.  L'un  des 
noyaux-filles  dégénère.  Seconde  mitose,  dans  laquelle  les  chromosomes 
se  clivent  normalement;  et  l'un  des  produits  se  détruit  encore.  Les 
noyaux  des  deux  gamètes  reviennent  ensuite  au  repos  et  se  fusionnent. 
L'auteur  insiste  sur  l'identité  des  phénomènes  de  maturation  chez  les 
Protozoaires  et  chez  les  Métazoaires.  «  La  grande  variété  des  modes  de 
division  du  noyau  que  nous  rencontrons  chez  les  Protistes,  dit-il,  est 
uniquement    l'expression    du    développement    varié    des    composantes 

—  222  — 


CELLULES  SEXUELLES,  FftCONDATION.  —  PARTnÉNOGÉNÈSE      7i 

motrices  soit  des  éléments  du  fuseau,  etc.  C'est  ce  développement 
inégal  qui  donne  à  une  mitose  de  Protiste  un  caractère  simple  ou 
bizarre.  »  Mais  la  chromatine,  c'est-à-dire  la  composante  idio-générative 
du  noyau,  montre  chez  les  Protistes  comme  chez  les  autres  organismes 
essentiellement  la  même  série  de  changements  morphologiques. 

Il  y  a  une  légère  différence  entre  les  gamètes  :  dès  le  stade  strepsinema 
le  noyau  d'un  des  gamètes  est  en  avance  dans  son  développement,  si 
bien  que  sa  '2^  mitose  de  maturation  a  lieu  15  à  30  minutes  avant  celle 
de  l'autre.  On  voit  alors  le  gamète  précoce  émettre  vers  son  conjoint  uu 
pseudopode  qui  déprime  sa  surface,  puis  se  fusionne  avec  lui  et  le  gamète 
actif  s'écoule  tout  entier  dans  l'autre,  de  telle  façon  que  le  zygote  occupe 
la  place  du  gamète  passif.  L'isogamie  n'est  donc  qu'apparente,  ce  qui 
viendrait  à  l'appui  de  la  théorie  de  Butschli-Hartmann,  d'après 
laquelle  il  n'existerait  pas  de  véritable  isogamie;  car  l'existence  d'un 
acte  sexuel  exigerait  l'existence  préalable  d'une  différenciation  sexuelle. 
La  paedogamie  peut  être  empêchée  si  on  maintient  les  animaux  dans 
des  conditions  constantes,  tandis  qu'on  la  provoque  à  coup  sûr  en 
abandonnant  les  cultures  à  elles-mêmes,  sans  renouveler  leur  milieu 
nutritif.  —  A.  Robert. 

Woodburn  (W.  L.).  —  La  spermaîo genèse  chez  Asîerella  hemisphserica. 
—  Chez  cette  Hépatique,  les  cellules-mères  des  anthérozoïdes  montrent 
de  part  et  d'autre  du  noyau  en  voie  de  division,  aux  places  où  seront 
les  pôles  du  fuseau,  des  masses  de  cytoplasme  dense;  elles  n'ont  point 
la  valeur  d'un  centrosome  et  nées  de  nouo  ne  sont  point  des  organites 
durables.  Le  blépharoplaste  naît  aussi  de  novo.  L'anthérozoïde  âgé 
comprend  un  noyau  recourbé,  terminé  en  pointe  fine,  et  prolongé  en 
un  blépharoplaste  filamenteux  qui  porte  deux  cils  à  son  extrémité  anté- 
rieure.    F.  MOREAU. 

Remotti  (Ettore).  —  ConlribuUon  à  V élude  des  processus  biochimiques 
de  la  fécondalion  [Fonclion  anlixénique  du  liquide  périvitellin  des  œufs 
des  T éléosléens) .  —  La  capsule  des  œufs  des  Téléostécns  au  cours  du 
développement  de  l'œuf  subit  une  diminution  progressive  de  résistance, 
ce  qui  permet  à  la  larve  lorsqu'elle  est  arrivée  à  son  complet  dévelop- 
pement de  pouvoir  la  déchirer  facilement  et  sortir  ainsi  de  son  enve- 
loppe protectrice.  En  même  temps,  le  liquide  périvitellin  devient  opaque. 
Cette  démolition  de  la  structure  moléculaire  de  la  membrane  est  due 
à  la  présence  dans  le  liquide  périvitellin  d'un  ferment  protéolytique 
qui  n'existe  que  chez  les  œufs  fécondés.  Comme  le  liquide  vitellin  des 
œufs  fécondés  n'active  pas  les  spermatozoïdes  et  leur  fait  perdre  leurs 
mouvements  caractéristiques  après  un  contact  de  courte  durée,  le  fer- 
ment protéolytique  qu'il  renferme  semble  provenir  de  la  réaction  entre 
l'ooplasme  et  les  spermatozoïdes;  le  liquide  périvitellin  serait  une 
sécrétion  de  défense  contre  les  protéines  étrangères;  le  ferment  pro- 
téolytique, tout  en  respectant  les  protéines  vivantes  de  l'embryon, 
démolirait  tous  les  éléments  protéiques  étrangers,  y  compris  la  capsule 
qui,  au  fur  et  à  mesure  du  développement  de  l'embryon,  devient  étran- 
gère à  l'édifice  chimique  intime  de  la  larve  et  qui  après  avoir  été  pour 
elle  une  protection  deviendrait  une  prison.  —  Paul  Boyer. 

Weber  (A.)-  —  Essais  de  surf  écondalion  hélérogène  chez  les  Dalraciens.  — 
Quel   est  le   sort   des   spermatozoïdes   étrangers  dans  l'œuf  de  triioii 

—  223  — 


72  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

fécondé  et  bloqué  par  le  procédé  précédent  et  qui  peut  par  suite  être 
considéré  dans  une  certaine  mesure  comme  privé  de  noyau?  Avec  les 
œufs  cytolysés  et  caryolysés  ou  à  pronucléi  et  monocaryons  bloqués 
définitivement,  il  n'y  a  pas  pénétration  des  spermatozoïdes;  avec  les 
œufs  à  pronucléi  bloqués  définitivement,  à  monocaryons  actifs,  il  y  a 
pénétration;  enfin,  avec  les  œufs  à  pronucléi  et  monocaryons  bloqués 
temporairement,  il  n'y  a  pas  pénétration.  W.  discute  ces  faits  et  les  con- 
fronte avec  les  deux  théories  de  l'impénétrabilité  de  l'œuf  à  de  nouveaux 
spermatozoïdes  après  la  fécondation.  —  H.  Cardot. 

Just  (E.  E.).  Effel  du  sperme  bouilli  dans  Veau  de  mer  oxalaUe  sur  la  ' 
mise  en  route  du  développemenl.  — ■  A  propos  de  rechercties  sur  le  rôle 
du  calcium  dans  la  fécondation  des  œufs,  l'auteur  constate  que  le  sperme 
de  Nereis  traité  par  l'eau  d<^  mer  oxalatée  féconde  les  œufs  normaux 
de  l'espèce;  que  les  œufs  de  Nereis  ainsi  traités  sont  fécondables  par  le 
sperme  normal;  que  les  œufs  de  Nereis  sont  fécondables  dans  l'eau  de 
mer  oxalatée,  donnant  des  larves  nageantes  (assez  souvent  anormales); 
que  les  œufs  à  l'eau  de  mer  oxalatée  donnent  des  larves  présentant  la 
différenciation  sans  fusion:  qu'enfin  le  sperme  de  Nereis  bouilli  en  eau 
de  mer  oxalatée  est  capable  de  provoquer  le  développement.  L'ébulli- 
tion  dure  3  minutes.  Dans  les  solutions  bouillies  l'œuf  se  développe; 
dans  le  liquide  bouilli,  sans  sperme,  il  ne  le  fait  pas;  et  l'oxalate  est 
nécessaire,  car  dans  l'eau  de  mer  bouillie,  sans  oxalate,  il  n'y  a  pas  grand'- 
chose.  —  Les  faits,  toutefois,  ne  sont  pas  aussi  clairs  ni  aussi  constants 
qu'on  les  désirerait.  D'ailleurs,  il  y  a  des  causes  d'erreur  possibles.  Il 
faut  des  œufs  très  frais  et  sensibles.  L'eau  de  mer  oxalatée  doit  être 
âgée  de  moins  de  24  heures  (de  0,1  à  0,25  gr.  d'oxalate  de  soude  ou  de 
potasse  pour  100  ce.  d'eau  de  mer  filtrée.  —  L'eau  de  mer  hyperto- 
nique,  seule,  suffît  à  mettre  en  train  le  développement  :  on  pourrait 
croire  que  l'ébullition  de  l'eau  de  mer  est  en  cause.  Mais  l'eau  de  mer 
bouillie  seule  est  sans  action.  Pour  que  l'oxalate  provoque  le  dévelop- 
pement, n'est-ce  pas  l'oxalate  plutôt  que  le  sperme  qui  agit,  dans  l'eau 
de  mer  oxalatée,  avec  spermatozoïdes,  bouillie?  Mais  en  l'absence  de 
sperme  il  faut  une  proportion  d'oxalate  supérieure  à  celle  qui  agit  en 
présence  du  sperme. 

Les  expériences  ont  été  entreprises  avec  l'idée  que  le  calcium  est 
nécessaire  à  la  fécondation.  Indiqueraient-elles  que  l'eau  oxalatée 
bouillie  extrait  du  sperme  une  substance  fécondante  ?  L'auteur  ne  le 
croit  pas.  Mais  les  résultats  ne  sont  pas  clairs  :  ni  même  l'exposé  qui  en 
est  donné,  lequel  sur  certains  points  prête  à  l'équivoque.  —  H.  de 
Varigny. 

Mt  Cartney  (J.  L.).  —  Éludes  sur  le  mécanisme  de  la  slérilisalion  de  la 
femelle  par  la  spermoîoxine.  —  Les  injections  sous-cutanées  de  sperma- 
tozoaires  ou  d'extraits  testiculaires  stérilisent  les  rates  pendant  2  à 
22  semaines.  M.  confirme  donc  les  travaux  de  Guyer  et  Dittler  sur 
les  lapins.  Les  injections  sous-cutanées  d'extraits  d'autres  organes  ne 
produisent  pas  de  stérilité.  La  stérilité  paraît  due  à  la  présence  de 
spermotoxines  dans  les  sécrétions  vaginales  et  utérines  de  l'animal 
immunisé,  ces  spermotoxines  immobilisent  et  agglutinent  les  sperma- 
tozoaires.  Dans  de  certaines  limites,  le  degré  d'immunité  paraît  propor- 
tionnel à  la  quantité  d'antigène  injecté.  Le  cycle  sexuel  de  la  femelle 
(ovulation  et  rut)  n'est  pas  modifié.  L'injection  sous-cutanée  de  sper- 

—  224  — 


PROBLÈMES  GÉNÉRAUX  DE  LA  SEXUALITÉ  73 

matozoaires  au  rat  adulto  lond  à  la  rl(^slruction  des  spcnnato/oairos  ot 
à  l'atrophie  des  testicules  de  l'animal.  Cette  action  n'est  que  tempo- 
raire et  M.  confirme  les  travaux  de  De  Leslie  sur  les  rats  et  de  Guyer 
sur  les  lapins.  Les  injections  sous-cutanées  de  sperme  de  coq  à  des  poules 
pondeuses  ne  modifie  pas  la  ponte,  mais  stérilise  les  œufs  pendant 
12  à  17  jours.  L'injection  d'extrait  de  foie  de  poulet  n'a  aucune  action 
sur  la  fertilité  des  œufs.  —  Paul  Boyer. 

Schiirhoîf  (P.  N.).  —  La  fécondaîion  chez  Viscum  album  L.  —  Le  noyau 
reproducteur  présente  ce  cas  unique  de  se  diviser  déjà  dans  le  grain  de 
pollen,  puis  ensuite  seulement  les  3  noyaux  pénètrent  dans  le  boyau 
pollinique.  A  l'entrée  dans  le  sac  embryonnaire  le  noyau  végétatif  se 
résorbe.  Après  la  fécondation  il  se  développe  rapidement  un  endos- 
perme  cellulaire  tandis  que  l'oosphère  reste  indivise  un  certain  temps. 
—  H.  Spinner. 

Schmitt  (E.  M.).  —  Relalions  enlre  la  fécondation  el  les  mouvemenls  du 
pédoncule  floral  ou  fructifère  chez  Digitalis  purpurea,  D.  ambigua,  Allhsea 
rosca  el  Linaria  cijmbalaria.  —  Chez  ces  plantes,  la  fécondation  est  la 
condition  nécessaire  des  mouvements  du  pédoncule  floral  ou  fructifère. 
La  pollinisation  par  un  pollen  étranger  détermine  les  mêmes  mouve- 
ments pourvu  qu'elle  soit  suivie  d'une  fécondation.  Aucune  action 
mécanique  sur  le  stigmate  ne  les  provoque.  La  pollinisation  par  le  pollen 
propre  ne  cause  pas  ces  mouvements  dans  le  cas  où  les  tubes  polliniques 
traversent  les  tissus  du  style  sans  opérer  la  fécondation.  En  outre,  chez 
le  Linaria  cymbalaria  la  fécondation  provoque  la  croissance  de  la  partie 
apicale  du  pédoncule  floral,  mais  non  celle  de  la  partie  basale  qui  est 
indépendante  du  développement  de  la  fleur.  —  H.  Moreau. 

Picado  (C).  —  Germination  brusque  du  pollen  dans  V extrait  d'ovule 
homologue.  —  P.  a  constaté  que  les  ovules  non  fécondés  et  les  stigmates 
de  Maïs  renferment  une  substance  thermostabile  qui  provoque  la  ger- 
mination du  pollen,  même  à  faible  dilution  et  dans  des  suspensions 
isotoniques.  Cette  «  pollenauxine  »  du  maïs  agit  sur  le  pollen  de  Grami- 
nées voisines,  mais  non  sur  celui  d'espèces  éloignées;  elle  a  donc  une 
spécificité  de  groupe.  —  H.  Cardot. 


Problèmes  généraux  de  la  sexualité 


Ceni  (C).  —  Der  Einflussz  der  Sehkrafl  auf  die  Funktion  des  Hodens  und 
auf  die  aûsseren  Geschlechtscharaklere.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org., 
LI,  3/4,  504-509,  1922.)  [74 

Cotte  (J.).  —  Essai  d' expérimentation  sur  les  hormones  génitales.  (C.  R. 
Soc.  de  Biologie,  LXXXVII,  842,  1922.)  [76 

Lillie  (F.  L.)  et  Bascom  (K.  F.).  —  An  earlij  stage  of  Ihe  free-martin  and 
Ihe  parallel  historij  of  the  interslilial  cells.  (Science,  9  juin  1922, 
624.)  [76 

—  225  — 


74  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Lipschiitz  (Alexander),  Ottow  (Benne)  und  Wagner  (Karl).  —  Uber 
Eiinuchoïdismiis  beim  Kaninchen,  hedinfil  diirrh  U nlerenlwicklung  des 
Hodcns.  (Arch.  f.  EnLw.  Mech.  d.  Ovg.,  LI,  1/2,  66-79,  1922.)  [74 

(Mellen  Ida  M.).  —  The  effecls  of  capfivity  on  a  sex  characler.  (Science, 
17  nov.  1922,  573.) 

[Truite  d'Europe  femelle  (en  captivité)  présentant  la  mâchoire 
Inférieure  en  crochet  du  mâle.  Le  phénomène  se  présenterait  assez 
souvent  en  captivité.  —  H.  de  Varigny. 

Moreau  (F.  et  M""^).  • —  Sur  une  liane  hermaphrodite  de  Houblon.  (Bull. 
Soc.  bot.  de  Fr.,  LXIX,  591-594,  1922.) 

[Description  d'inflorescences  hermaphrodites  andromorphes  ou 
gynomorplies  chez  un  Houblon  réputé  femelle.  —  F.  Moreau. 

Parhon  (Marie).  —  Sur  la  teneur  en  glycogène  du  foie  et  des  muscles  des 
animaux  chaires.  (C.  R.  Soc.  de  JBiologie,  LXXXVIII,  741,  1922.) 
[Lorsque  la  survie  des  chiennes  opérées  n'est  que  de  six  semaines 
après  la  castration,  on  constate  une  diminution  légère  du  glyco- 
gène  hépatique  et  une  diminution  inappréciable  dans  le  muscle;  mais 
si  la  survie  est  de  un  an,  il  y  a  dans  les  deux  organes  une  diminution 
appréciable  du  glycogène.  —  H.  Cardot. 

Stieve  (H.).  —  Untersuchungen  ûber  die  Wechselbeziehungen  zwischen 
Gesamtkôrper  und  Keimdrûsen.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LU, 
1/2,   313-365,    1922.)  [75 

Wagner  (Karl).  —  Uber  die  Zwischenzellen  und  das  spermaîogene  Gewebe 
in  einem  Fall  von  Eunuchoidismus  beim  Kaninnchen.  (Arch.  f.  Entw. 
Mech.  d.  Org.,  LI,  3/4,  416-436,  1922.)  [75 


Ceni  (C).  —  Les  effets  de  la  vision  sur  la  fonction  du  testicule  et  les 
caractères  sexuels  secondaires.  —  De  jeunes  coqs  ont  été  aveuglés  par 
cautérisation  de  la  cornée.  Au  bout  de  quelques  jours,  ils  cessent  de 
chanter  et  leur  activité  sexuelle  est  graduellement  supprimée;  le  plumage 
se  modifie  d'ailleurs  également  et  l'oiseau  prend  l'aspect  d'un  chapon. 
L'étude  du  testicule  montre  la  suppression  de  la  spermatogénèse  et  à 
un  certain  moment  une  hyperplasie  du  tissu  interstitiel  dont  C.  ne 
précise  pas  nettement  les  caractères  histologiques  (la  description  est 
insuflisante  pour  démontrer  qu'il  s'agit  comme  le  croit  C.  de  cellules 
de  Leydig,  qui  apparaîtraient  en  grand  nombre  alors  que  l'oiseau  a 
l'allure  d'un  castrat).  Conclusion  :  «  La  vision,  en  tant  que  phénomène 
psychique,  exerce  par  l'intermédiaire  du  cerveau  et  surtout  des  centres 
génitaux  supérieurs  une  action  excitatrice  de  première  importance  sur 
les  processus  biologiques  intimes  de  la  reproduction,  qui  ne  conservent 
qu'à  cette  condition  leur  équilibre  fonctionnel.  »  [Cette  conclusion 
dépasse,  à  mon  sens,  le  cadre  des  faits  observés.].  —  A.  Dalcq. 

Lipsehutz  (A.),  Ottow  (B.)  et  Wagner  (K.).  —  Eunuchoïdisme  pro- 
voqué par  Vhypoplasie  du  testicule,  chez  le  lapin.  —  Chez  trois  lapins 
jeunes,  on  a  pratiqué  la  castration  partielle  avec  section  de  l'épididyme. 
Tous  trois  se  sont  ultérieurement  comportés  comme  des  castrats.  Cepen- 

—  2iiG  — 


PROBLÈMES  GÉNÉRAUX  DE  LA  SEXUALITÉ  75 

dant  chez  deux  d'entre  eux  le  frapfment  testiculairo  restant  ne  s'était 
pas  résorbé;  la  surface  de  section  s'était  cicatrisée  et  l'examen  micros- 
copique a  montré  des  tubes  séminifères  bien  constitués;  dans  un  de^ 
cas,  ils  étaient  restés  à  l'état  infantile,  et  étaient  occupés  par  de  nom- 
breuses cellules  de  Sertoli;  dans  l'autre,  le  développement  était  un  peu 
plus  marqué,  et  il  existait  de  nombreuses  spermatofj:()ni(»s;  de  part  et 
d'autre  on  a  trouvé  entre  les  tubes  des  cellules  interstitielles,  du  type 
infantile.  Ces  observations,  si  elles  ne  tranchent  pas  la  question  de  savoir 
si  l'hormone  génitale  est  sécrétée  par  les  cellules  séminales  ou  par  les 
éléments  interstitiels,  apportent  en  tous  cas  un  nouvel  argument  en 
faveur  de  l'indifférence,  à  ce  point  de  vue,  des  cellules  de  Sertoli.  — 
A.  Dalcq. 


Wagner  (K.).  — ■  Les  cellules  interstitielles  et  la  lignée  séminale  dans 
le  testicule  d'un  lapin  eunucoïde.  —  Trois  jeunes  lapins  ont  été  choisis 
dans  une  même  nichée;  deux  ont  subi  une  castration  partielle;  l'un 
de  ceux-ci  a  conservé  des  caractères  infantiles,  tandis  que  l'autre  prenait 
l'aspect  d'un  mâle  normal.  A  l'examen  histologique,  la  lignée  séminale 
est,  chez  les  deux  opérés  et  chez  le  témoin,  sensiblement  au  même 
point  de  son  évolution,  d'ailleurs  tout  à  fait  normale.  La  différence  ne 
porte  que  sur  les  cellules  de  Leydig  qui  sont,  dans  le  testicule  de  l'animal 
châtré  et  non  infantile,  plus  nombreuses,  plus  grosses,  plus  actives  que 
chez  l'autre  castrat;  il  semble  même  y  avoir  par  rapport  au  témoin, 
une  certaine  hypertrophie  compensatrice  de  la  glande  interstitielle. 
C'est  bien  à  celle-ci  que  revient  donc,  d'après  W-.la  sécrétion  de  l'hormone 
cexuelle.  —  A.  Dalco.  , 


Stieve  (H.).  —  Recherches  sur  les  échanges  entre  l'ensemble  du  corps 
et  les  glandes  génitales.  —  Chez  les  oies,  l'évolution  du  testicule  se  fait 
suivant  un  cycle  saisonnier.  L'organe  en  état  d'activité  sexuelle  est 
50  fois  plus  volumineux  que  durant  la  période  de  repos.  On  y  trouve 
tout  d'abord,  vers  la  fin  de  l'hiver,  une  glande  interstitielle  chargée  de 
réserves  graisseuses,  entre  des  tubes  uniformément  peuplés  de  sperma- 
togonies;  puis,  tandis  que  la  spermatogénèse  s'accomplit,  il  semble 
que  la  graisse  passe  des  îlots  interstitiels  dans  l'épithélium  séminal 
lui-même.  Une  fois  la  spermiogénèse  terminée,  l'organe  entre  au  repos 
et  reprend  petit  à  petit  son  volume  normal.  Durant  toute  cette  périod(% 
l'oie  o''  maigrit  considérablement.  Et  tandis  qu'à  d'autres  moments, 
elle  répond  au  gavage  par  un  engraissement  très  rapide,  en  période  de 
rut,  la  nutrition  la  plus  abondante  ne  peut  qu'entraver  l'amaigrisse- 
ment sans  jamais  arriver  à  une  augmentation  de  poids.  La  période 
d'activité  de  la  glande  génitale  est  donc  caractérisée  par  un  métabolisme 
très  actif;  S.  compare  ce  fait  au  développement  in  utero  de  l'embryon 
des  mammifères  ou  encore  à  la  croissance  des  tumeurs  malignes.  Dans 
toute  cette  étude,  S.  n'observe  aucun  indice  d'une  fonction  endocrine 
de  la  glande  interstitielle.  Aussi  continue-t-il  à  lui  attribuer  une  fonc- 
tion purement  trophique;  interposée  entre  les  vaisseaux  et  les  cellules 
séminales,  elle  accomplit  une  sorte  de  préassimilation  et  fournit  ainsi 
aux  spermatogonies  les  matériaux  élaborés  nécessaires  à  leur  multi- 
plication. C'est  au  contraire  à  la  lignée  séminale,  spermatogonies  et 
spermatocytes,  que  revient  la  fonction  endocrine.  —  A.  Dalcq. 

—  227  — 


76  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Cotte  (J.)-  —  Essai  cVexpérimenlalion  sur  les  hormones  génitales.  — 
En  se  plaçant  dans  l'hypothèse  où  il  y  aurait  formation  d'anticorps 
chez  l'animal  auquel  on  a  greffé  une  glande  génitale  du  sexe  opposé 
au  sien,  on  peut  se  demander  si  la  descendance  ne  va  pas  être  modifiée 
de  façon  à  n'être  composée  que  d'individus  du  sexe  opposé  à  la  glande 
greffée.  Une  série  d'essais  effectués  par  l'auteur  sur  le  cobaye  n'a  donné 
aucun  résultat  positif.  —  H.  Cardot. 

Lillie  (F.  R.)  et  Bascom  (K.  F.)- —  Une  phase  précoce  du  free-marîin 
et  r  histoire  parallèle  des  cellules  interstitielles.  —  Le  free-martin,  c'est  la 
jumelle  stérile  du  jumeau  fécond,  chez  les  bovidés.  Une  théorie  explique 
le  free-martin  par  les  hormones  sécrétées  ^par  les  cellules  interstitielles 
du  testicule  du  jumeau  mâle  et  distribuées  à  la  femelle  par  le  sang. 
Pour  qu'elle  soit  valide  il  faut  la  connexion,  démontrée,  entre  l'anas- 
tomose vasculaire  fœtale  et  la  condition  intersexuée  de  la  jumelle;  il 
faut  aussi  d'autres  faits.  Le  moment  où  l'hormone  mâle  commence  à 
agir  effectivement  se  placerait  très  peu  après  le  commencement  de  la 
différenciation  sexuelle  dans  l'embryon  (Lillie),  d'après  la  condition 
normale  connue  des  membranes  embryonnaires  à  la  période  en  question 
rendant  possible  la  connexion  vasculaire,  et  d'après  la  nature  très 
profonde  de  l'effet.  Jusqu'ici  le  free-martin  le  plus  jeune  connu  était 
l'embryon  de  7,5  cent.  La  différenciation  sexuelle  commence  à  2,5  cent, 
environ.  Mais  maintenant  on  possède  un  embryon  de  3,75  cent,  et 
l'histoire  complète  des  cellules  interstitielles  du  testicule,  de  l'ovaire  à 
partir  de  2.5  cent. 

Que  nous  apprend  cet  embryon?  On  constate  que  la  gonade  n'a  que 
beaucoup  moins  que  la  moitié  des  dimensions  des  gonades  des  mâles 
et  femelles  normaux  d'âge  correspondant.  L'épithélium  germinal 
(écorce  de  l'ovaire)  n'a  que  le  cinquième  de  l'épaisseur  existant  chez  la 
femelle  normale  de  même  âge,  et  est  moins  développé  que  chez  la 
femelle  de  3  centimètres.  Le  sang  du  mâle  a  déjà  commencé  à  inhiber 
le  développement  de  l'ensemble  de  la  gonade,  et  à  arrêter  la  différen- 
ciation de  l'écorce.  L'hormone  sexuelle  spécifique  mâle  existe  évidem- 
ment dans  le  sang. 

Les  cellules  interstitielles  se  montrent  dans  le  testicule  de  l'embryon 
de  bovidé  normal  entre  la  longueur  2,7  et  3  cent.  A  3  cent,  elles  sont 
identiques  en  dimensions  et  structure  histologique  à  ce  qu'elles  seront 
plus  tard  et  chez  l'adulte  :  leur  histoire  est  ininterrompue  jusqu'à  l'âge 
adulte.  Chez  la  femelle  les  cellules  homologues  n'apparaissent  dans 
l'ovaire  que  vers  le  moment  de  la  naissance. 

L'apparition  des  cellules  interstitielles  dans  le  testicule  au  moment 
où  une  hormone  mâle  paraît  évidente  d'après  ses  effets  physiologiques 
(free-martin)  tend  fort  à  prouver  que  cette  hormone  vient  de  ces  cellules. 
L'absence  de  ces  cellules  chez  la  femelle  et  l'absence  correspondante 
d'action  du  sang  femelle  sur  le  jumeau  mâle  plaident  dans  le  même 
sens.  Chez  la  femelle  de  bovidé  la  différenciation  sexuelle  avant  la  nais- 
sance est  due  en  apparence  à  des  facteurs  génétiques  seuls,  chez  le  mâle 
ceux-ci  sont  intensifiés  par  la  production  d'une  hormone.  —  II.  de 
Varigny. 


900    


Reproduction  asexuée.  —  régénération.  —  greffe       il 


Reproduction  asexuée.  —  Régénération.  —  Greffe: 

Alberti  (Walther).  —  Zur  Frage  der  Linsenregeneralion  bei  den  Aniiren. 
(Arch.  f.  EiiLw.  Mcch.  d.  Org.,  L,  3/4,  355-375,  192'2.)  [IS 

Bierich  (R.).  —  Die  Resullale  der  inlraabdoininale  Implanlalion  von 
Kallbliïterembryoïien  in  der  erwachsenen  aiigleichen  Organiainus.  (Ai'ch. 
f.  Entw.  Mech.  cl.  Org.,  L,  3/4,  593-6U7,  19-i-2.)  [S'Z 

Boecker  (Ed.).  —  Regeneralionsversuche  an  knospenden  Hydren.  (Biol. 
Centralbl.,  XLI,  119-121,  1921.)  [78 

Fulinski  (Benedikt).  —  Ûber  das  Reslilulionsvermôgen  der  Rhabdocœlen. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LI,  3/4,  575-587,   1922.)  [79 

Goetsch  (W.).  —  Regeneralion  und  Transplantation  bei  Planarien.  Il 
Teil.  (Arch.  f.  EiUw.  Mech.  d.  Org.,  LI,  1/2,  251-256,  1922.)  [79 

a)  Gràper  (Ludwig).  —  Exlremitàtentransplanlaiionen  an  Anuren.  (Arch. 
f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LI,  1/2,  284-310.)  [81 

b)  —  —  Extremitalentransplantationen  an  Anuren.  II  Mitteilung  : 
Reverse    Transplanlationen.   (Ibid.,   3/4,   587-610,    1922.)  [82 

Huber-Pestalozzi  (P.). — ■  U ber  Bruchdreifachbildung  bei  einem  inzelligen 
Urganisnius.  [Ceranlium  hirundinella  O.  F.  M.).  (Arch.  f.  Entw. 
Mech.  d.  Org.,  LU,   1/2,  276-281,   1922.) 

[Chez  ce  Péridmien  d'eau  douce,  une  centrifugation  un  peu  violente 
détermine  facilement  le  bris  d'un  appendice  qui,  assez  souvent,  se 
régénère  sous  la  forme  triple;  des  trois  nouveaux  prolongements, 
deux  sont  sensiblement  symétriques  entre  eux.  —  A.  Dalgq. 

Killian  (Ch.).  —  Le  développement  du  Sligniatea  Robertiani  Fries.  (Rev. 
gén.  de  Bot.,  XXXIV,  577-588,  1922.)  [78 

Kurz  (Oskar)-  —  Versuche  ûber  Polaritàtsunikehr  ani  Trilonenbein. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  L,  1/2,  186-192,  1922.)  [78 

Thomson  (A.  Landsborough).  —  Notes  on  tlie  régénération  of  the  fore- 
limb  in  varions  gênera  of  Mantidae.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.,  L,  1/2, 
192-203,   1922.)  [79 

Strate  (Cleniens).  —  Ueber  Wachsluni  und  Régénération  des  Thallus  von 
Peltigera  canina.  (Iledwigia,  Ed.  63,  11-42,  13  lig.,   1922.)  [80 

Tamura.  —  Die  Folgen  der  Nervendurchscimeidung  ani  Entenschnabel. 
(Arch.  f.  Entwicld.  Mech.  d.  Org.,   LI,  3/4,  552-575,    1922.)  [80 

Ubisch  (Leopold  von).  —  Ûber  die  Aklivierung  regenerativer  Potenzen. 
(Arch.  L  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LI,  1/2,  33-59,  1922.)  [79 

Wilhelmi  (Hedgwig). —  Ûber  Transplanlationen  von  Exlremitàtenanlagen 
mit  Riicksiclil  auf  das  Symmelrieproblem.  (Archiv.  f.  Entw.  Mecli.  d. 
Org.,  LU,  1/2,  182-223,  1922.)  [666 

Woerdernian (Martin  W.). —  Uber  Linsenextirpation  bei  Grassfroschlarven. 
(Arch.  L  Entwicki.  Mech.  d.  Org.,  LI,  3/4,  625-628,  1922.) 

—  ^^U  — 


78  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

[L'auteur  a  réussi  l'ablation  du  cristallin  chez  de  nombreux  têtards 
de  Rana  fusca,  mais  sans  obtenir  aucune  régénération.  —  A.  Dalcq. 


Killian  (Ch.)-  —  ^e  développement  du  Stigmaiea  Roberliani  Fries. — 
Chez  cet  Ascomycète,  parasite  des  feuilles  du  Géranium  Boberiianum, 
on  observe,  à  l'origine  des  fructifications,  qu'il]  se  différencie  parmi  les 
cellules  qui  recouvrent  l'épiderme  de  la  plante  malade  une  cellule-mère 
de  l'archicarpe,  d'abord  uninucléée,  puis  binucléée;  elle  se  divise  en 
plusieurs  cellules;  au  centre  du  petit  massif  cellulaire  qui  prend  ainsi 
naissance,  on  observe  la  fusion  de  deux  cellules;  l'une,  volumineuse, 
bamcléée,  est  une  ascogone;  l'autre,  grêle,  appliquée  contre  ce  dernier, 
où  elle  déverse  son  contenu,  est  i'anthéridie;  après  la  fécondation  l'an- 
théridie  disparaît;  l'ascogonc  subsiste,  devient  multinucléé,  émet  des 
hyphes  ascogènes  qui  peuvent  dès  leur  naissance,  se  recourber  en  crochet, 
origine  d'un  asque.  Les  autres  cellules  de  l'archicarpe  s'allongent  en 
paraphyses.  L'auteur  compare  ce  développement  de  l'appareil  ascosporé 
du  Stigmatea  Roberliani  avec  celui  du  Doihidella  Ulmi  et  du  Crypto- 
myces  Pleridis;  il  explique  les  différences  observées  par  les  différences 
qu'offrent  ces  trois  Ascomycètes  dans  leur  mode  de  vie.  —  H.  Moreau. 

=    Régénération. 

Bœcher  (Eduard).  —  Expériences  de  régénération  sur  des  Hydres  en 
bourgeonnement.  —  D'après  Goetsch,  si  on  décapite  une  Hydre  portant 
des  bourgeons,  ceux-ci  achèvent  leur  croissance  et  se  détachent  s'ils 
sont  déjà  bien  développés  et  prêts  à  se  libérer.  Si  les  bourgeons  sont 
encore  très  jeunes  au  moment  de  l'opération,  pour  qu'ils  se  détachent 
il  faut  qu'on  les  nourrisse;  si  on  ne  les  nourrit  pas,  ils  restent  fixés  à 
leur  mère,  qui  ne  se  régénère  pas.  De  26  expériences  faites  sur  plusieurs 
espèces  et  avec  des  bourgeons  d'âges  divers,  B.  conclut  que  toujours, 
même  privés  de  nourriture,  les  bourgeons  se  complètent  et  se  détachent 
et  que  la  mère  régénère  sa  couronne  de  tentacules.  L'auteur  renonce  à 
expliquer  cette  contradiction.  —  A.  Robert. 

Kurz  (O-)-  —  Redierches  sur  le  renversement  de  la  polarité  du  membre 
inférieur  chez  le  Triton.  — -  K.  sectionne  à  mi-hauteur  du  tibia  et  du 
péroné  la  jambe  d'un  triton  adulte,  refoule  la  peau  du  moignon  jusqu'à 
la  partie  moyenne  de  la  cuisse  et  sectionne  alors  celle-ci;  le  segment 
amsi  libéré,  et  qui  comprend  donc  l'articulation  du  genou,  est  retourné 
de  manière  que  les  os  de  la  jambe  soient  ramenés  dans  la  cuisse  et  que 
le  segment  inférieur  du  fémur  forme  l'extrémité  libre  du  moignon  sur 
lequel  la  peau  est  enfin  rabattue, et  suturée.  A  la  suite  de  cette  opération, 
K.  obtient,  et  c'est  là  le  fait  essentiel,  la  reconstitution  d'un  pied  à  peu 
près  normal  aux  dépens  de  l'extrémité  inférieure  du  fémur,  régénération 
qui  se  fait  donc  en  sens  inverse  de  la  direction  normale  à  la  croissance. 
Il  peut  évidemment  se  produire  aussi  divers  dédoublements  de  l'extré- 
mité et  même  dans  les  cas  où  le  fragment  supérieur  du  fémur  reste  libre, 
la  régénération  à  ce  niveau  d'un  pied  accessoire.  —  A.  Dalcq. 

Alberti  (W.).  —  La  question  de  la  régénération  du  cristallin  chez  les 
Anoures.  —  Le  cristallin  a  été  extirpé  à  des  embryons  de  Rana  fusca 

—  -^oO  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE         19 

longs  d'environ  10  mm.  L'éLudc  hisLolugiquc  n'a  pas  l'évélé  do  véritable 
régénération.  Il  se  produit  une  réaction  de  la  région  pupillaire  et  iridienne, 
et  même  une  certaine  prolifération  de  la  zone  de  la  rétine  située  juste 
au-dessus  de  l'iris.  Mais,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  chez  les  urodèles, 
il  ne  se  reforme  pas  de  véritable  cristallin.  — -  A.  Ualcq. 

Thomson  (A.)  Landsborough.  —  Notes  sur  la  régénéralion  du  membre 
antérieur  chez  différents  genres  de  Mantes.  —  Si  l'on  sectionne  au  niveau 
de  l'articulation  lémoro-troclianténenne  la  patte  antérieure  des  Mantes 
Sphodromantis  bioculata,  Parathenodra  anyustifolia  et  Stagmomantis 
carolinensis,  on  observe  la  régénération  d'un  membre  en  miniature  ayant 
tous  les  caractères  du  membre  antérieur.  11  faut  toutefois,  pour  que 
r expérience  réussisse,  qu'elle  soit  pratiquée  sur  des  individus  suffisam- 
ment jeunes.  —  A.  Dalcq. 

Goetsch  (W.).  —  Régénéralion  et  transplantation  chez  les  Planaires. 
11^  partie.  —  G.  a  précédemment  montré  {Année  biologique,  XXVI, 
p.  16'2.)  que  si  l'on  fend  une  planaire  sagittalemcnt,  d'arrière  en  avant,  en 
respectant  la  région  optique,  il  peut  se  reconstituer  dans  l'angle  formé 
par  les  deux  moitiés  du  corps  une  tète  secondaire,  munie  de  deux  yeux 
normaux,  mais  regardant  en  arrière;  ces  formes  remarquables  se  dépla- 
cent d'une  manière  particulière,  les  deux  têtes  tendant  à  entraîner 
l'animal  dans  deux  directions  opposées.  Ayant  obtenu  un  spécimen 
de  ce  genre  parfaitement  symétrique,  G.  a  complété  la  séparation  des 
deux  moitiés  du  corps  par  une  section  sagittale  et  médiane,  passant 
en  arrière  entre  les  deux  yeux  secondaires,  en  avant  entre  les  deux  yeux 
primaires.  Or,  dans  chacune  des  parties,  le  fragment  de  la  tête  secon- 
daire s'est  immédiatement  appliqué  contre  la  surface  de  section  de  la 
tête  primaire  qui,  ainsi  complétée,  a  repris  en  quelques  heures  un  aspect, 
complètement  normal.  De  ce  fait,  et  de  quelques  observations  analogues, 
G.  conclut  que  la  tête  secondaire  qui  s'était  formée  n'était  pas  due  à 
un  phénomène  d'hétéromorphose,  mais  de  simple  régénération;  en 
réalité,  à  la  suite  de  la  première  section  médiane,  chaque  moitié  externe 
de  la  tête  a  tendu  à  se  compléter  par  régénération,  mais  les  deux  régé- 
nérats,  situés  dans  l'angle  de  section,  ont  été  forcés  d'entrer  en  concres- 
cence  et  ont  ainsi  donné  la  tête  secondaire  qui  paraissait,  au  premier 
abord,  indiquer  un  processus  d'hétéromorpliose.  —  A.  Dalcq. 

Fulinsky  (B.).  —  Sur  le  pouvoir  de  régénération  des  Rhadocoeliens.  — 
Contrairement  au  groupe  voisin  des  Turbellariés,  les  Riiabdocœliens  ne 
sont  nullement  capables  de  régénération.  Tout  au  plus  se  produit-il 
parfois,  pour  certaines  régions  du  corps,  un  processus  de  réparation, 
sans  reconstitution  des  parties  excisées.  F.  attribue  cette  absence  de 
régénération  à  l'extrême  rareté,  dans  ces  formes,  des  cellules  mésen- 
chymateuses.  —  A.  Dalcq. 

Ubisch  (L.  von).  —  Sur  V aclivation  des  facultés  de  régénéralion.  —  Si 
l'on  sectionne  l'extrémité  antérieure  d'un  ver  de  terre  déjà  âgé  et  qu'on 
suture  à  sa  place  l'extrémité  antérieure  d'un  ver  plus  jeune,  les  résultats 
de  l'opération  sont  meilleurs,  —  au  point  de  vue  du  nombre  des  guérisons, 
—  que  si  l'on  suture  entre  eux  des  fragments  d'âge  égal.  U.  voit  dans  ce 
phénomène  une  activation  des  facultés  de  régénération  et  met  en  cause, 
pour  l'expliquer,  le  degré  de  différenciation  des  cellules.  —  A.  Dalcq. 

—  231  — 


8Ô  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Tamura.  —  Les  effets  de  la  section  des  filets  nerveux  dans  le  bec  du 
canard.  —  Après  excision  de  la  branche  infraorbitaire  du  trijumeau, 
T.  étudie  les  modifications  des  corpuscules  de  Herbst  et  de  Gandry 
que  porte  le  bec  du  canard  et  le  mode  de  régénération  de  l'axone.  Heringa 
a  soutenu  que  celui-ci  envoie  des  neurofibrilles  dans  une  série  de  cellules 
de  l'appareil  terminal.  D'après  ses  observaLions,  T.  conteste  l'existence 
de  pareilles  images.  Rien  ne  permet  de  croire  ni  à  la  régénération  auto- 
gène du  bout  périphérique,  ni  à  la  théorie  des  chaînes  cellulaires,  ni  à 
l'existence  d'un  réseau  nerveux  spécial  et  périphérique.  Les  conclusions 
de  T.  sont  donc  plutôt  négatives  et  n'ajoutent  que  peu  de  chose  à  nos 
connaissances  sur  la  régénération  des  nerfs.  —  A.  Dalcq. 

Strato  (Clemens).  —  Sur  la  croissance  et  la  régénération  du  thalle  de 
Peltigera  canina.  —  L'auteur  décrit  d'abord  ses  procédés  de  culture 
sur  sable  humide,   terre,   brique;   sa   technique;   l'anatomie   du   thalle 
normal  formé  d'une  écorce  à  la  face  supérieure  recouvrant  une  couche 
à   gonidies   [Nosloc  punciiformis)  et   d'une    zone   médullaire   inférieure 
parcourue  par  des  veines  d'où  sortent  les  rhizines  fixant  le  thalle  au 
substratum.  Il  n'a  pas  observé  de  pénétration  de  l'algue  par  le  cham- 
pignon, mais  seulement  un  accolement.   La  moelle  seule  continuerait 
à  s'accroître  à  l'état  adulte.  La  croissance  du  thalle  serait  marginale 
et  par  places,  d'où  formation  de  lobes.  Si  ces  lobes  sont  très  petits,  on 
aurait  les  v  forma  undulata  «.  Il  observa  des  bords  blancs  chez  certains 
thalles  où  il  ne  vit  plus  que  des  restes  de  gonidies.  Les  formes  dites 
ondulées  sont  des  formes  riches  en  isidies.  Ces  isidies  sont  des  excrois- 
sances en  forme  de  lobes  ayant  peu  d' écorce  et  contenant  des  gonidies. 
Leur  thalle  est  au  plus  de   1   millimètre.   L^  position  des  isidies    par 
rapport  au  thalle  inlluerait  sur  leur  dorsiventralité,  celle-ci  étant  nulle 
lorsque  l'isidie  jeune  est  perpendiculaire  au  thalle,  et  se  développerait 
ultérieurement  lorsqu'elle  prend  une  position  oblique.  Les  isidies  appa- 
raîtraient dans  les  fentes  produites  par  la  dessiccation  des  thalles  ou 
par  les  morçures   des   insectes   ou   toutes   autres   blessures,    d'où   leur 
disposition  en  lignes,  groupes  ou  rosettes.  C'est  de  la  couche  gonidiale 
que  partirait  le  bourgeon  formant  l'isidie.  La  moelle  formerait  quelque- 
fois  un   bourrelet   qui   soutiendrait   les   isidies.    Toutes   les   parties   du 
thalle  pourraient  produire  des  isidies,   même  le  pied  des  apothécies. 
Cependant  les  parties  âgées  en  porteraient  de  plus  nombreuses.  S.  aurait 
placé  des  gonidies  libres  sur  des  thalles.  Celles-ci  se  seraient  entourées 
d'hyphes  provenant  du  thalle  sous-jacent  et  auraient  donné  ainsi  des 
isidies.   Il  aurait  obtenu  la  croissance  des  isidies  détachées  du  thalle. 
Lorsqu'un  thalle  est   malade,    ses   isidies    pousseraient    d'autant    plus 
vigoureusement.  Ces  corps  serviraient  donc  à  la  multiplication.  L'auteur 
a  fait  quelques  essais  de  régénération  de  fragments  de  thalle.  Après 
2  à  3  jours,  la  région  médullaire  pousserait  des  hyphes  qui  atteindraient 
2  millimètres  en  2  semaines.  La  dorsiventralité  du  thalle  ne  serait  pas 
une  propriété  inhérente  à  celui-ci.  On  ne  pourrait  constater  de  polarité 
dans  la  régénération  des  fragments  du  thalle.   Ce  serait  en  face  des 
veines  du  thalle  qu'il  pousserait  d'abord  sur  la  surface  de  section  des 
faisceaux  d'hyphes  ressemblant  à  des  rhizines.  La  pesanteur  n'aurait 
pas  d'action  sur  la  régénération.  La  croissance  s'arrêterait  plus  tôt  à 
l'obscurité  à  cause  de  la  cessation  de  l'assimilation   clilorophyllienne 
des  gonidies.   L'humidité  serait  nécessaire  à  la  régénération.   Pas  de 
i"apports  entre  la  taille  des  morceaux  mis  à  régénérer  et  la  régénération. 

—  -az  — 


RKPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATLON.  —  GKI:FFE  81 

La  réaction  de  récorco  serait  tardive.  La  croissance  des  hyphes  de  la 
moelle  ne  se  continuerait  pas  si  elle  n'était  pas  suivie  de  la  croissance 
dft  la  zone  à  gonidies.  Celle-ci  se  produirait  seulement  après  3  ou 
1  semaines  sous  forme  de  petites  boules  de  gonidies  entourées  d'hyphes 
très  semblables  aux  isidies.  Dans  un  cas,  il  aurait  vu  la  nouvelle  moelle 
formée  provenir  de  la  nouvelle  couche  gonidiale  et  non  de  la  couche 
médullaire  du  thalle  mis  à  régénérer.  11  décrit  diverses  expériences  qui 
l'amènent  à  la  conclusion  que  la  lumière  et  l'humidité  agiraient  ensemble 
pour  pousser  le  côté  recouvert  de  l'écorce  à  s'éloigner  de  l'humidité 
pour  se  diriger  vers  la  lumière.  Ces  recherches  apporteraient,  suivant 
l'auteur,  une  nouvelle  preuve  contre  les  théories  d'ELFvixG  suiv^ant 
lesquelles  les  gonidies  seraient  issues  des  hyphes.  —  .iacques  Pottier. 

a)  Gràper  (L.).  —  Transplanlalions  de  membres  chez  les  Anoures.  11^  Mé- 
moire. Transplantations  «  inversées  ».  —  G.  opère  sur  des  têtards  de  divers 
Anoures  au  moment  où  le  bourgeon  du  membre  postérieur  commence  à 
s'étaler  en  palette  en  dessinant  la  forme  du  pied.  Il  effectue  alors  ses 
transplantations  de  deux  manières;  dans  une  première  série,  il  excise  le 
bourgeon  de  patte  à  sa  racine,  sectionne  d'autre  part  l'ébauche  du  pied, 
et,  retournant  le  membre,  il  réapplique  la  partie  distale  du  moignon 
contre  la  zone  d'insertion  de  la  racine  du  membre;  le  bout  proximal  de 
celui-ci,  où  se  serait  formée  la  cuisse,  devient  donc  distal;  dans  cette 
opération  G.  respecte  l'orientation  dorso-ven traie  du  bourgeon;  il  effectue 
donc  une  transplantation  orthotopique  homolatérale  et  «  inversée  «  du 
membre;  dans  la  seconde  série,  le  procédé  est  le  même  mais  l'implanta- 
tion est  faite  à  un  autre  têtard  du  côté  opposé;  c'est  une  transplantation 
orthotopique  hétérolatérale  et  «  inversée  ».  Chez  les  individus,  assez  rares 
d'ailleurs,  où  la  guérison  survient,  on  constate,  abstraction  faite  de  cas 
particuliers  fort  compliqués,  que  les  os  du  moignon  se  différencient, 
comme  il  fallait  s'y  attendre,  en  leur  lieu  et  place,  ce  qui  donne  un  tibia 
et  un  péroné  articulés  avec  le  bassin  et  prolongés  d'autre  part  par  un 
bout  de  fémur;  mais  de  plus,  à  l'extrémité  de  ce  dernier,  une  régénération 
s'effectue  et  donne,  de  dedans  en  dehors,  un  nouveau  bout  de  fémur, 
puis  les  os  de  la  jambe  et  le  pied.  La  disposition  des  doigts  montre  que 
dans  les  transplantations  homolatérales  la  symétrie  primitive  du  membre 
est  renversée  (un  moignon  droit,  inversé  et  greffé  sur  place,  donne  par 
régénération  un  membre  gauche)  ;  il  en  est  de  même  dans  les  transplan- 
tations hétérolatérales,  mais  alors  le  régénérât  est  en  harmonie  avec  sa 
nouvelle  situation  i^un  moignon  droit,  inversé  et  greffé  du  côté  gauche 
donne  un  membre  gauche). 

En  somme,  bien  que  l'auteur  ne  les  interprète  pas  dans  ce  sens,  ces 
résultats  se  comprennent  aisément  en  admettant  avec  Harrison  (cf. 
An.  BioL,  XXVI,  p.  623)  que  l'axe  antéro-postérieur  de  l'ébauche 
est  strictement  déterminé,  et  commande  les  rapports  de  symétrie  du 
régénérât;  lorsque  l'implantation  est  homolatérale,  l'axe  antéro-posté- 
rieur est  ici  nécessairement  retourné  par  rapport  à  l'axe  antéro-posté- 
rieur du  corps;  dans  la  transplantation  hétérolatérale  les  deux  axes 
antéro-postérieurs  concordent  entre  eux. 

Mais  les  faits  ne  se  bornent  pas  à  cette  régénération  suivant  l'axe 
proximo-distal  du  membre;  comme  dans  toutes  les  expériences  de  ce 
genre,  il  se  produit  en  outre  des  réduplications.  Un  membre  accessoire^ 
plus  petit,  se  développe  souvent  à  la  racint^  du  membre  inversé;  sa  symé- 
trie sera  l'inverse  de  celle  du  régénérât  primaires  (s'il  y  a  eu  inversion  et 

—  :i33  — 
ANN.  niOL.  —  T.  m,  FASc.  '2  (19'^2-1'J23)  tj 


82  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

greffe  homolalérale  du  membre  droit,  le  régénérât  primaire  est  gauche, 
tandis  que  le  régénérât  secondaire  est  droit).  D'après  G.,  la  réduplication 
est  plus  fréquente  dans  les  cas  d'implantation  homolatérale,  ce  qui 
vient  à  l'appui,  dans  une  certaine  mesure,  des  idées  de  Wilhelmi  (voir 
ci-dessous).  La  question  que  se  posait  l'auteur  de  ces  recherches  est 
de  savoir  si  l'on  peut  obtenir  un  renversement  de  la  polarité  axiale, 
proximo-distale  du  membre,  alors  que  la  polarité  en  sens  transversal  est 
déjà  fixée.  Il  conclut  par  l'affirmative.  (A  mon  avis,  cette  conclusion 
n'est  pas  entièrement  justifiée;  il  n'y  a  pas  eu  renversement  de  la  pola- 
rité dans  le  moignon  inversé,  mais  simplement  un  bourgeonnement  à 
son  extrémité  distale  et  les  faits  observés  s'expliquent  bien,  comme  je 
l'indiquais  plus  haut,  en  admettant  que  l'axe  antéro-postérieur  du 
membre  est  strictement  déterminé).  —  A.  Dalcq. 

b)  Graeper  (L.).  —  Transplantations  de  bourgeons  de  membres  chez  les 
Anoures.  —  Chez  des  têtards  de  Bufo  viridis,  Rana  lemporaria,  R.  escu- 
lenla  et  Hijla  arborea,  G.  a  réalisé  l'implantation  d'un  bourgeon  du 
membre  postérieur  en  lieu  et  place  du  bourgeon  du  côté  opposé;  en 
général,  le  bourgeon  a  été  retourné  (implantation  orphotopique  hétéro- 
latérale  dorso-ventrale  de  Harrison).  Un  renversement  de  la  symétrie 
n'a  été  obtenu  qu'avec  des  bourgeons  très  jeunes,  dont  la  longueur  ne 
dépassait  guère  la  largeur;  pour  les  bourgeons  plus  avancés,  le  membre 
conserve  le  plus  souvent  sa  symétrie  originelle.  L'auteur  a  observé 
divers  modes  de  dédoublement  de  l'appendice  par  régénération.  Dans 
l'ensemble  ses  résultats  ne  concordent  guère  avec  ceux  de  Harrison 
(cf.  Année  biologique,  XXVI,  p.  623)  qui  ont  d'ailleurs  été  obtenus 
chez  Aniblystoma  et  par  transplantation  de  l'ébauche  du  membre 
antérieur  clw^z  des  larves  beaucoup  plus  jeunes.  —  A.  Dalcq. 

Bierich  (R.).  —  Les  résultais  de  V implantation  d'embryons  dans  la 
cavité  abdominale  des  adultes,  chez  les  espèces  à  sang  froid.  —  Contrai- 
rement à  ce  qu'a  décrit  Belogolowy  (1918),  B.  n'a  observé  que  l'arrêt 
du  développement  des  œufs  greffés,  ou  leur  mort  rapide.  Il  y  a  évidem- 
ment de  la  part  de  l'hôte  une  certaine  réaction,  mais  les  dispositions 
dans  lesquelles  B.  a  voulu  voir  des  cellules  sarcomateuses  ne  sont  rien 
de  plus  que  du  tissu  de  granulation.  —  A.  Dalcq. 

Wilhelmi  (H.).  —  Les  transplantations  de  bourgeons  de  membres,  envi- 
sagées au  point  de  vue  du  problème  de  la  symétrie.  —  Dans  un  mémoire 
récent  analysé  ici  même,  R.  G.  Harrison  (1921)  a  montré  que  dans 
l'ébauche  du  membre  antérieur  d  une  jeune  larve  d'Amblystome  l'axe 
cranio-caudal  est  déterminé,  tandis  que  l'axe  dorso-vonlral  est  variable; 
quelle  que  soit  l'orientation  du  bourgeon  greffé  sur  la  paroi  latérale  du 
corps,  le  membre  se  développera  de  telle  sorte  que  son  bord  cubital 
regardera  du  côté  dorsal.  La  différenciation  n'est  donc  spontanée  que 
suivant  l'axe  cranio-caudal,  elle  est  provoquée  suivant  l'axe  dorso- 
ventral.  W.  a,  semble-t-il,  cherché  à  vérifier  ce  dernier  point  en  implan- 
tant le  bourgeon  de  membre  sur  la  ligne  médio-ventrale,  zone  neutre 
où  les  excitations  qui,  dans  l'implantation  latérale,  déterminent  l'axe 
dorso-ventral,  se  neutraliseront  réciproquement.  Les  résultats  obtenus, 
—  assez  maigres,  il  est  vrai,  —  paraissent  indiquer  que  l'axe  dorso- 
ventral  est  déjà,  dans  une  certaine  mesure,  déterminé  dans  l'ébauche, 
mais  d'une  manière  plus  labile  que  l'axe  cranio-caudal.  Ces  observations 

—  234  — 


HÉRÉDITÉ.  —  HYBRIDATION  83 

fournissent,  d'autre  part,  à  W.  l'occasion  d'analyser  les  résultats  de 
Harrison.  Elle  relève  dans  les  tableaux  de  cet  auteur  certaines  mentions 
d'après  lesquelles  le  membre  normal  paraît  exercer  une  action  à  distance 
sur  un  grefïon  implanté  de  l'autre  côté,  en  lieu  et  place  du  membre 
symétrique,  de  telle  manière  que  la  reconstitution  de  ce  dernier  aux 
dépens  du  greffon  est  favorisée,  Harrison  a  cependant  expliqué  ces  cas 
par  un  dédoublement  symétrique  du  grefïon,  avec  atrophie  ultérieure 
du  bourgeon  orienté  de  manière  atypique,  moins  favorisé,  au  point  de 
vue  nutritif,  que  celui  qui  reproduit  en  tous  points  le  membre  normal. 
Mais  W.  considère  que  la  proportion  des  cas  où  cela  survient  révèle  un 
processus  spécial.  Pour  elle,  c'est  l'application  de  cette  loi  générale  de 
la  symétrie  qu'elle  a  cru  discerner  par  l'étude  de  la  régénération  des 
spicules  des  Holothuries  et  d'après  laquelle  les  parties  symétriques  de 
l'organisme  échangeraient  durant  leur  croissance  des  excitations  qui 
maintiendraient  entre  elles  une  sorte  d'équilibre. 

[De  quelle  nature  seraient  ces  excitations  qui  agiraient  ainsi  à  dis- 
tance, et  d'une  manière  spécifique,  sur  les  diverses  zones  de  croissance? 
L'explication  me  paraît  purement  verbale.]  —  A.  Dalcq. 


Hérédité.  —  Hybridation. 


(Il  Blaringhem  (L.).  —  Sur  un  hybride  de  Dianthus  Carijophyllus  L.  X. 
Seguieri  Chaix.  (Bull.  Soc.  bot.  de  Fr.,  LXIX,  548-555,  1922.)        [85 

b)     —     —  Sur  la  résistance  aux  parasites  rryployamiques  d'un  hybride 
d'Epeautre  et  de  Seigle.  (Bull.  Soc.  Path.  vég.,  IX,  267-276,  1922.)     [86 

Carr-Saunders  i  A.  M.).  —  Note  on  inherilance  in  Swine.    (Science,  6  jan- 
vier 1922,  19.)  [84 

a)  Castle  (W.  E.)    —    The  Y-chromosome  type  of  sex  linked  inherilance 
in  man.     iScience,  30  juin  1922,  703.) 

[A  propos  d'un  cas  d'orteils  palmés  à  travers  4  générations,  n'exis- 
tant que  chez  les  mâles,  transmis  de  père  à  fils  seulement,  on  constate 
là  la  distribution,  en  hérédité,  d'un  chromosome  Y,  élément  n'existant 
que  chez  les  spermatozoaires.  Ce  chromosome  n'appartient  qu'aux 
mâles.  L'hérédité  de  ce  type  existe  chez  le  poisson,  où  il  a  été  décrit 
par  ScHMiDT,  et  chez  l'homme,  d'après  le  cas  présent,  cité  par 
ScHAFiELD.  {Journal  of  Heredily.  nov.  1921.)  —  H.  de  Varignv. 

//)     —     —    Genelics  of  Ihe   Vienna   White    Rabbit.     (Science,    10  mars 
1922,  269.) 

[Examen  critique  des  résultats  d'une  expérience  de  E.  Baur,  où 
celui-ci  a'  pris  un  chinchilla  noir  pour  un  noir  ordinaire,  ce  qui  fait 
une  grosse  différence  au  point  de  vue  génétique.  —  H.  de  Varigny. 

Griîîith  iC-  R.  . —  Are  permanent  dislurbances  of  Equilibralion  inheriled  ? 
(Science,  15  déc.  1922,  676.)  [84 

—  no  — 


84  L  ANNÉE  BIOLOGIOL  F, 

Ikeno  (S-)-  —  ^'^  hybridization  of  some  species  of  Salix.  II.  (Ann.  of 
Bot.,   XXXVI,    175-191,    1922.)  [8& 

Landauer  (Walter).  —  Untersuchungen  ûher  die  Verschiebung  der  Verer- 
bungsrichlung  bei  Echinode.rmen-Baslardlarven  iinler  dem  Emfluss  von 
Ammoniak.  (Archiv.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org.,  LU,  1/2,  1-95,  1922.)      [84 

Weidenreich  (Franz).  —  Uber  formbeslimmende  Ursachen  am  Skelell 
und  die  Erblickkeil  der  Knochenform.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.  d.  Org., 
LL,  3/4,  436-482,   1922.)  [84 


Weidenreich  (Franz).  —  Sur  les  causes  déterminantes  des  caractères 
du  squelette  et  la  transmission  héréditaire  de  la  forme  des  os.  —  Compa- 
raison de  la  structure  du  calcaneum  humain  avec  celui  de  certains 
Primates.  Importance  des  excitations  mécaniques  pour  le  développement 
des  diverses  apophyses  d'après  les  caractères  du  calcaneum  infantile 
ou  non  soumis  à  des  efforts  mécaniques.  La  morphologie  osseuse  ne 
relève  pas  entièrement  de  la  différenciation  spontanée,  mais  aussi  dans 
une  large  mesure  de  la  différenciation  provoquée.  Il  faut  admettre 
qu'il  y  a  eu,  dans  l'évolution,  à  certains  moments,  hérédité  de  caractères 
acquis  par  adaptation  fonctionnelle.  —  A.  Dalcq. 

Griîîith  (C.  R.).  —  Les  troubles  permanents  de  V équilibration  sont-ils 
héréditaires?  —  Expériences  sur  des  rats  soumis  au  séjour  dans  des 
cages  en  rotation  pendant  des  mois.  îl  va  de  soi  que  ce  traitement 
engendre  des  lésions  et  troubles  de  l'équilibre.  Ces  troubles  se  pré- 
sentent chez  partie  des  jeunes  que  ces  rats  engendrent  après  union  avec 
des  sujets  normaux.  —  H.  de  Varignv. 

Carr-Saunders  (A.  M.).  —  Sur  r  hérédité  chez  le  porc.  —  Les  caractères 
du  Berkshire  sont  :  oreilles  droites;  poil  noir  uniforme  à  part  6  pointes 
blanches  sur  la  tête,  les  4  pieds  et  la  queue;  un  groin  court;  le  corps 
court  et  large.  Le  Large  Black  a  les  oreilles  tombantes,  le  vêtement  noir 
sans  trace  de  blanc,  le  groin  de  longueur  moyenne;  le  corps  long,  moins 
large.  Ona  près  d'Oxford  croisé  Berkshire  femelle  par  Large  Black  mâle. 
La  progéniture,  d'après  une  douzaine  de  portées, a  l'oreille  droite,  la  soie 
noiresans  blanc,  et  pour  le  groin  et  la  forme  du  corps  présente  des  carac- 
tères intermédiaires.  Le  croisement  inverse  (truie  Large  Black  et  mâle 
Berkshire)  donne  :  oreilles  droites;  groin  et  corps  intermédiaires,  et  tous 
les  passages  du  noir  pur  au  tacheté  ou  blanc  et  noir  sont  en  égale  propor- 
tion :  c'est-à-dire  3  groupes  principaux  :  pur  noir,  noir  à  6  pointes;  et 
tacheté.  Les  tachetés  sont  tous  des  mâles.  L'oreille  droite  semble  être 
un  dominant  simple.  Mais  les  autres  caractères  sont  moins  simples. 
Peut-êtr3  y  a-t-il  un  lien  entre  le  sexe  et  la  coloration.  — ■  H.  de  Varigny. 

Landauer  (W.).  —  Recherches  sur  la  déviation  des  tendances  héréditaires 
chez  les  larves  hybrides  d'Echinodermes,  après  traitement  des  œufs  par 
Vammoniaque.  —  L'addition  de  NH^  à  l'eau  de  mer  provoque  dans  les 
œufs  vierges  de  Sphœrechinus  granularis  un  début  d'activation  parlhé- 
nogénétique,  caractérisée  par  un  réveil  du  noyau,  qui  forme  à  plusieurs 
reprises  un  monaster  typique,   sans  toutefois  se  segmenter.  Des  œufs 

—  -^30  — 


HKRKDITK.  —  IIVBUIDATION  85 

soumis  à  ce  Lraitement  ont  été  ultérieurement  fécondés  par  du  sperme 
normal  de  Paracentrotiis  liuidus.  Bien  que  nettement  hybrides,  les  larves 
présentent  une  déviation  iicIte  du  côLé  maternel,  surtout  en  ce  qui 
concerne  la  disposition  du  s(|uelette  calcaire  des  plutei.  Les  recherches 
de  L.  tendent  à  démontrer  que  ces  caractères  sont  liés  au  fait  que  les 
monasters  successifs,  chaque  fois  acconijjagnés  d'une  division  des  chro- 
mosomes enrichissent  l'œuf  en  substanci'  nucléaire,  de  sorte  que  h^  noyau 
amphimixique  contient  beaucoup  plus  de  chromosomes  maternels  que 
paternels.  On  ne  peut  en  effet  invoquin-  dans  C(>  cas  une  fécondation 
simplcmriit  apparente,  avec  n^jet  ou  résorption  de  la  tête  spermatiquc 
et  melLrc  la  prédominance  des  caractèri'S  maternels  au  compte  du  cyto- 
plasme ovulaire;  ce  n'est  que  dans  des  cas  très  exceptionnels  que  la  tête 
spermati([ue  reste  compacte  et  ne  participe  pas  activement  à  la  segmen- 
tation; dans  presque  tous  les  œufs,  1,'amphimixie  se  produit,  bien  que 
ce  soit  toujours  fait,  qui  n'est  pas  sans  intérêt,  avec  quelque  retard. 
De  plus,  les  mensurations  des  noyaux  au  repos  et  le  dénombrement  des 
chromosomes  dans  les  mitoses  s'accordent  à  montrer  que  les  Plutei  en 
cause  présentent,  à  ces  points  de  vue,  les  caractères  prévus.  Cette  étude 
fournit  accessoirement  à  l'auteur  diverses  observations  cytologiques 
relatives  à  la  forme,  la  taille,  la  fissuration  des  chromosomes,  le  rapport 
entre  le  nombre  de  ces  éléments  et  le  volume  ou  la  surface  du  noyau; 
une  constatation  intéressante  est  la  brièveté  du  fuseau  dans  les  œufs 
fécondés  qui  ont  antérieurement  subi  plusieurs  monasters;  c'est  la  con- 
fu'mation  de  ce  qu'avait  observé  Hinderer,  en  utilisant  CO''  au  lieu  de 
NtP;  il  en  ressort  que  la  longueur  du  fuseau  n'est  pas  essentiellement 
liée  à  la  masse  du  protoplasme  ni  au  nombre  des  chromosomes,  mais 
est  surtout  déterminée  par  le  nombre  de  mitoses  que  l'œuf  a  antérieu- 
rement accomplies.  C'est  là  une  remarque  importante  au  point  de  vue 
•de  l'énergétique  de  la  division  cellulaire.  —  A.  Dalco. 

a)  Blaringhem  (L.).  —  Sur  un  hybride  de  Dianlhus  Caryophyllus  L.  x 
Seguieri  Chaix.  —  Cet  hybride,  beaucoup  plus  vigoureux  que  ses  parents, 
présente  une  série  de  caractères  à  tendance  nettement  paternelle  :  feuilles, 
bractées  caulinaires  et  bractées  caliculaires  aiguës,  trinerviées,  à  bords 
pourvus  d'épines  ou  de  cils;  pétales  rose  vif  avec  poils  de  la  gorge  de 
la  corolle  accentués  et  parfois  quelques  taches  rouges;  forte  taille  et 
ornementation  superficielle  des  graines;  d'autres  sont  nettement  mater- 
nels :  couleur  glauque,  tige  et  feuilles  épaisses  et  molles,  ramifications 
étalées  et  fleurs  isolées  sur  des  pédoncules  longs  et  divergents.  Les 
caractères  ornementaux  dominants  du  père  se  retrouvent  dans  l'hybride, 
tandis  que  les  caractères  d'organisation,  d'assimilation  et  de  transpi- 
ration de  ce  dernier  sont  plutôt  dérivés  de  la  mère.  L'hybride  est  de 
floraison  précoce  et    ses  fleurs  sont  le  plus  généralement  femelles.  — 

H.    MOREAU. 

Ikeno  (S.)-  —  -Sur  Vhybridalion  de  quelques  espèces  de  Salix  II.  — 
Dans  le  croisement  des  Salix  iaponais,  S.  grocilislyla  aux  chatons  très 
poilus,  et  S.  mullinervis  aux  chatons  peu  poilus,  le  caractère  chaton  très 
poilu  est  dominant,  avec  toutefois  une  légère  imperfection  de  la  domi- 
nance;  parfois,  grâce  à  un  phénomène  relevant  de  l'apogamie,  le  croise- 
ment S.  mullinervis  >;  S.  gracilislyln  fournit  une  première  génération 
de  descendants  tous  semblables  au  parent  maternel,  S.  mullinervis.  — 

F.    MOREAU. 

—  237  — 


86  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

b)  Blaringhem  (L.).  —  Sur  la  résistance  aux  parasites  cryplogamiques 
d'un  hybride  d'Epeautre  et  de  Seigle.  —  Le  croisement  Triticum  spelta 
var.  T  et  Secale  céréale  donne  naissance  à  un  hybride  de  grande  vigueur 
végétative  et  absolument  stérile.  Cet  hybride  se  montre  beaucoup  plus 
résistant  aux  attaques  des  Rouilles  que  ses  parents.  Les  ovaires  de 
l'hybride,  réfractaires  au  pollen  du  blé  ou  du  seigle,  se  développent 
sous  l'action  du.  Claviceps:  les  ergots  formés  n'ont  pas  exactement  le& 
caractères  des  ergots  sur  le  Seigle,  mais  partagent  les  caractères  des- 
ergots  sur  le  Blé;  ce  fait  rend  vraisemblable  que,  si  les  ovaires  de 
l'hybride  pouvaient  être  fécondés,  ils  donneraient  des  grains  de  blé  et 
non  des  grains  de  seigle.  —  H.  Moreau. 


Variation.  —  Mutation.  —  Adaptation. 


Alexander  (Jérôme).  —  The  Physico-chemical  mechanism  of  mutation 
and  évolution.     (Science,  22  sept.  1922,  323.)  [87 

Bleakesle,  Belling,  Farnham  and  Bergner.  —  A  haploid  mutant  in  Ihe 
«  Jimson  Weed  »,  Datura  Stramonium.     (Science,  16  juin  1922,  646.) 

[L'haploïdie  est  normale  chez  les  gamétophytes  de  toutes  les 
plantes.  Parfois  elle  se  présente  chez  les-  sporophytes  des  fougères. 
Chez  Datura  c'est  une  nouveauté  génétique  parmi  les  phanérogames, 
car  c'est  un  sporophyte  qui  pourtant  a  le  nombre  somatique  de 
chromosomes  caractéristique  du  gamétophyte  de  l'espèce,  et  parce 
que  les  chromosomes,  encore  en  monosomes,  continuent  à  présenter 
la  réduction,  bien  que  sans  partenaires  synaptiques.  —  H.  de  Varigny. 

Czaja  (A.  Th.).  —  Die  Fanguorricliïung  der  Utriculariablase.  (Zeits  f. 
Bot.,    XIV,    705-729,    1922.)  [88 

Essenberg  (Christine  E.).  —  Stylarioides  papillosa  sp.  nov.,  a  new  Annelid 
from  the  San  Diego  région.  (Univ.  of  Calif.  Publ.  ZooL,  XXII,  379- 
381,  8  fig.,  1922.) 

[Description  d'une  nouvelle  espèce  de  couleur  gris  brun,  homo- 
chrome  avec  la  boue  dans  laquelle  elle  vit.  —  P.  Remy. 

Harris  ( J.  A.)  and  Lewis  (H.  R.).  —  Tfie  winter  cycle  in  the  fowl.  (Science. 
25  août  1922,  230.) 

[Etude  de  toutes  les  corrélations  possibles  entre  les  chiffres  de 
ponte  des  cycles  de  la  l^e  et  de  la  2^  année  de  443  Leghorn  blanches. 
Pour  les  4  périodes  considérées  il  y  a  une  plus  forte  corrélation  entre 
les  totaux  des  périodes  homologues.  Elle  est  moins  forte  pour  les 
périodes  d'hiver.  Rien  n'établit  l'existence  de  facteurs  spéciaux  distin- 
guant le   cycle   d'hiver  de   tout  autre.   —   IL   de  Varigny. 

Hor  (K.  S.).  —  A  new  variety  of  Barley  with  strihing  characleristics . 
(Science,  7  avril  1922,  378.)  [88 

—  238  — 


VARIATION.  —  MUTATION.  —  ADAPTATION  87 

Jordan  (D.  S.).  —  The  California  Poppij.     (Science,  11  août  1922,  168.) 
[h'' Eschollzia  est  à  recommander  aux  généticiens.   Culture  aisée; 
très  grande  variabilité  (32  formes  d'après  Greene,  sinon  davantage), 
de  couleur  et  aussi  de  forme,  dans  la  Heur.  —  H.  de  Varigny. 

Moodie  (Roy  L.).  —  The  palœapathologij  of  the  Parasuchians.  (Science, 
13   octobre    1922,   417.)  [90 

Neger  (F.  W.).  —  Beilràge  zur  Kennlnis  des  Baues  und  der  Wickungsweise 
der  Lentizellen  II.  (Ber.  d.  d.  bot.  Ges.,  XL,  306-313,  2  fig.,  1922.)    [88 

Prell  (Heinrich).  —  Die  Biolypenbildung  durch  Anlagenanordnung  und 
der  Begriff  der  Mutation.  (Arch.  f.  Entw.  Mcch.  d.  Org.,  LI,  1/4,  1-24, 
1922.)  [87 

Babaud  (Etienne).  —  Recherches  sur  la  variation  chromatique  et  lliomo- 
chromie  des  Arthropodes  terrestres.  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVII, 
1-69,  4  fig.,   1923.)  [88 


Alexander  Mérôme).  —  Le  mécanisme  physico-chimique  de  la  mutation 
et  de  révolution.  —  Certains  principes  physico-chimiques  fondamentaux 
paraissent  pouvoir  affecter  la  formation,  le  développement,  la  crois- 
sance, etc.  des  êtres  vivants,  et  expliquer  des  variations  importantes 
et  transmissibles  que  les  théories  admises  n'expliquent  pas.  Chez  les 
corps  animés  ou  inanimés  certains  facteurs  fondamentaux  produisent 
l'orientation  ou  agrégation  symétrique  :  la  cristallisation,  la  diffusion, 
les  champs  de  force  électriques  et  magnétiques;  la  vibration  harmonique 
de  l'air  et  de  l'eau,  etc.  La  cristallisation  est  influencée  par  la  concen- 
tration, la  température,  la  pression,  l'agitation,  la  présence  d'autres 
substances  (colloïdes  princilpalement)  et  l'iso-colloïdisme  :  l'influence 
des  colloïdes  sur  la  cristalisation  semble  être  un  facteur  particulièrement 
important,  et  de  celle-ci  dans  le  monde  inanimé  l'auteur  cite  de  nom- 
breux exemples.  Or,  les  bio-colloïdes  sont  très  sensibles  à  des  fac- 
teurs divers  et  usuels;  ils  le  sont  à  tel  point  que  ce  qui  étonne  est  non 
la  variation,  mais  la  fixité.  —  H.  de  Varigny. 

Prell  (H.).  —  L'apparition  de  typés  nouveaux  par  déplacement  des 
éléments  porteurs  de  caractères  et  le  concept  de  mutation.  —  Se  plaçant  dans 
l'hypothèse  où  les  chromosomes  sont  les  porteurs  des  tendances  héré- 
ditaires, P.  cherche  à  défmir  comment  on  peut  concevoir  l'apparition 
de  nouveaux  caractères  héréditaires.  D'après  les  résultats  acquis  par 
l'école  de  Morgan,  il  faut  considén^r  que  les  mutations  reposent  soit  sur 
une  «  combinaison  »  nouvelh;  des  éléments  qui  portent  les  caractères  de 
l'espèce,  combinaison  qui  survient  au  cours  des  phénomènes  caryoga- 
miques  normaux;  soit  sur  une  «  aggrégation  »  de  chromosomes,  qui 
suppose  alors  certaines  anomalies  dans  le  mécanisme  de  la  caryocinèse; 
soit  encore  sur  une  «  idiokinèse  »  qui  réside  dans  une  modification  fonda- 
mentale des  éléments  porteurs  des  caractères.  L'ensemble  de  ces  méca- 
nismes porte  le  nom  de  genovariation.  P.  attire  l'attention  sur  ce  fait  que 
la  genovariation  peut  aussi  bien  se  concevoir  dans  les  cellules  somatiques 
qu(!  dans  le  germen  lui-même.  Elle  peut  donc,  en  principe,  donner  lieu 
aussi  bien  à  une  «  somation  »  qu'à  une  «  mutation  «.  Mutation  et  geno- 

—  ;!J39  — 


88  L'ANiNÉE  BIOLOGIQUE 

variation  ne  sont  donc  pas  forcément  équivalentes.  Pour  éviter  cette 
confusion,  P.  propose  de  donner  aux  genovariations  héréditaires  le  nom 
de  «  BlasLations  ».  —  A.  Dalcq. 

Czaja  (A.  Th.).  —  Les  pièges  des  Utriculaires.  —  L'auteur  étudie  les 
conditions  de  l'entrée  des  animaux  de  petite  taille  dans  les  pièges  dt?s 
Utriculaires;  le  phénomène  est  lié  à  la  possibilité  pour  le  piège  de  laisser 
pénétrer  au  travers  de  sa  paroi  certaines  substances  qui  en  accroissent 
la  tension  et  au  fait  qu'une  diminution  brusque  momentanée  de  la 
tension  est  due  à  la  résorption  du  liquide  de  l'utricule  par  des  poils 
spéciaux  de  sa  face  interne.  —  F.  Moreau. 

Neger  (F.  W.).  —  Contribution  à  la  connaissance  de  la  structure  des 
lentic.elles  et  à  leur  mode  d'action.  11.  —  3.  Les  lenticelles  des  racines 
aériennes  de  quelques  espèces  de  Pliilodendron.  Ces  appareils  sont  cons- 
truits sur  le  type  des  Gupressinées  et  représentent  assez  bien  une  soupape 
à  clapet,  ce  dernier  étant  figuré  par  une  couche  scléreuse,  le  «  scléro- 
phelloïde  ».  Quelques  cellules  latérales  non  épaissies  permettent  une 
difficile  aération.  4.  Les  intumescences  lenticelliformes  des  phyllodes 
d'Acacia.  Ces  appareils  remplissent  les  fonctions  de  stomates  quand  ceux- 
ci  manquent;  ils  se  développent  à  la  face  inférieure  des  phyllodes  et 
lorsque  ceux-ci  prennent  la  position  de  profil,  on  en  trouve  sur  les 
deux  faces.  5.  Les  lenticelles,  portes  d'entrée  pour  les  champignons 
parasites.  Des  essais  d'infection  d'érables  et.de  marronnier  d'Inde  par 
Neclria  cinnabarina  ont  donné  des  résultats  très  positifs. —  H.  Spinner. 

Hor  (K.  S.).  —  Nouvelle  variété  d'orge  à  caractéristiques  frappantes.  — 
Variété  découverte  en  Californie  dans  un  champ  de  blé  contenant 
beaucoup  d'orge.  L'épi  présente  6  rangs.  Les  caractères  de  cette  forme 
sont  :  fo  Une  augmentation  du  nombre  des  nœuds  avec  raccourcissement 
irrégulier  des  entre-nœuds.  Au  lieu  de  3,  5,  6,  7  nœuds  avec  entre-nœud 
le  plus  élevé,  le  plus  long  chez  l'orge  normale,  il  y  a  de  10  à  30  nœuds 
sans  élongation  de  l'entre-nœud  du  haut.  '  La  paille  est  plus  rigide; 
2°  L'aptitude  à  donner  des  branches  à  tout  nœud.  L'orge  ordinaire 
branche  du  premier  nœud,  du  bas,  seulement;  une  seule  variété  branche 
au  nœud  supérieur.  Celle-ci  émet  des  branches  à  tout  nœud,  et  ces 
branches  elles-mêmes  produisent  des  branches;  3°  L'aptitude  à  pro- 
duire des  racines  à  tout  nœud.  Cette  aptitude  existe  chez  l'orge  ordi- 
naire pour  les  nœuds  du  bas  :  chez  le  mutant  en  question  elle  existe 
même  pour  le  nœud  le  plus  élevé,  quand  on  le  met  en  terre:  4°  L'apti- 
tude à  la  propagation  végétative.  L'expérience  montre  que  le  boutu- 
rage est  possible  à  tous  les  nœuds.  Ce  dernier  fait  aura-t-il  une  impor- 
tance pratique?  En  tout  cas,  le  type  nouveau  se  reproduit  identique 
à  lui-même,  et  l'auteur  se  propose  d'en  continuer  l'étude.  —  H.  de 
Varigny. 

Rabaud  Etienne).  —  Recliercfies  sur  la  variation  clironiatique  et  Vtiomo- 
chromie  des  Arthropodes  terreslres.  —  Les  auteurs  qui  se  sont  occupés 
antérieurement  du  sujet  n'ont  retenu,  de  toutes  leurs  observations, 
que  celles  qui  parlaient  en  faveur  de  leur  théorie,  et  ont  trop  facilement 
généralisé;  R.  observe  une  énorme  quantité  de  faits,  et  les  retient  tous, 

—  240  — 


VARIATION.  —  MUTATION.  —  ADAPTATION  Sî) 

ce  qui  lui  permeL  de  faire  un  choix  parmi  toutes  les  observations  contra- 
dictoires publiées  précédemnKnit  et  de  ramener  les  chose;  à  leur  juste 
valeur.  La  Mante  relitrieuse  est  considérée  généralement  comme  présen- 
tant une  homochromie  frappante,  les  individus  verts  vivant  sur  les 
feuilles  vertes,  les  bruns  sur  les  feuilles  brunes;  cette  homochromie 
serait  avantageuse  pour  l'animal  du  point  de  vue  défensif  (il  échap- 
perait aux  regards  des  prédateurs)  et  du  point  de  vue  offensif  (il  sur- 
prendrait plus  facilement  ses  victimes)  ;  R.  apporte  des  restrictions  à 
cette  manière  de  voir  :  d'abord  l'homochromie  est  d'une  réalisation 
difficile,  peu  de  substrats  ayant  une  teinte  absolument  identique  à  celle 
des  M.;  même  lorsque  de  tels  substrats  existent,  les  M.,  qu'elle)  soient 
vertes  ou  brunes,  ne  sont  pas  particulièrement  attirées  par  eux;  l'homo- 
chromie du  support  et  de  l'animal,  lorsqu'elle  a  lieu,  ce  qui  est  très  rare, 
résulte  d'une  coïncidence  purement  fortuite;  d'ailleurs,  les  colorations 
verte  ou  brune  ne  jouent  aucun  rôle  dans  l'abondance  ou  la  rareté 
relative  des  deux  variétés,  qui  vivent  de  la  même  manière  et  fréquentent 
les  mêmes  parages;  ce  ne  sont  pas  des  excitations  chromatiques  qui 
règlent  l'activité  quotidienne  de  ces  Insectes  :  l'intensité  lumineuse 
doit  jouer  le  principal  rôle,  et  ces  animaux  se  cantonnent  dans  les  endroits 
ensoleillés,  où  elles  trouvent  des  proies  en  abondance;  de  plus,  il  n'est 
pas  prouvé  qu'un  substrat,  homochrome  pour  l'œil  hun-ain,  l'est  aussi 
pour  l'œil  des  prédateurs  ou  des  victimes;  des  expériences  montrent 
d'ailleurs  que  ces  dernières  ne  reconnaissent  pas  les  M.  comme  dange- 
reuses. 

Les  mêmes  conclusions  s'appliquent  à  un  grand  nombre  d'autres 
Insectes  :  Cijrtaspis  sciilala  (variopicta)  JErlaleus,  Phasgonuridés,  che- 
nilles, Coléoptères  divers,  Insectes  couleur  feuille  morte  (vivant  en 
général  sur  les  feuilles  vertes),  etc. 

Pour  ce  qui  concerne  les  colorations  prémonitrices,  R.  se  montre  très 
sceptique.  On  désigne  sous  ce  nom,  comme  l'on  sait,  les  colorations 
vives,  très  voyantes,  contrastant  avec  le  support,  que  présentent  cer- 
tains animaux  présentant  par  ailleurs  une  propriété  protectrice  telle 
que  saveur  ou  odeur  désagréable  :  les  prédateurs,  qui  précédemment 
auraient  attaqué  un  animal  de  cette  espèce,  seraient  avertis  par  cette 
coloration  que  l'espèce  n'est  pas  comestible  et  l'épargneraient.  Il  est 
certain  qu'un  srrand  nombre  d'Insectes  présentant  une  coloration 
'  prémonitrice  >>  n'ont  pas  une  saveur  ou  une  odeur  désagréable  (Ela- 
térides,  Carabiques,  Forficules,  etc.,  qui  se  posent  sur  les  fleurs  blanches 
des  Ombellifères)  ;  de  plus,  on  l'a  reconnu  que  des  Insectes  qui  passaient 
pour  être  non  comestibles  n'ont  en  réalité  aucune  mauvaise  odeur 
(Héliconides)  ou  bien  ont  une  saveur  sucrée  [Abraxas  grossulariaia)  ; 
d'ailleurs,  on  ne  peut  connaître  les  qualités  des  sensations  olfactives 
ou  gustati^'es  des  prédateurs. 

L'homochromie  des  Criquets  du  genre  JEdipoda,  qui  présente  des 
caractères  si  particuliers  et  a  prêté  à  tant  de  controverses,  peut  rece- 
voir une  explication.  Sur  les  terrains  à  couleur  non  uniforme,  on  trouve 
sur  un  espace  de  couleur  donnée  des  Œdipodes  présentant  les  teintes 
If^s  plus  variées,  n'ayant  aucun  rapport  avec  le  substrat;  par  contre, 
si  le  terrain  a  une  couleur  uniforme,  il  y  a  concordance  entre  la  couleur 
des  Criquets  et  celle  du  terrain;  on  ne  peut  admettre  l'hypothèse  d'une 
variation  chromatique  se  produisant  chaque  fois  que  l'Œ.  change  de 
substrat,  ni  celle  d'un  chromotropisme,  comme  on  l'a  prétendu  :  il  y 
aurait  une  variation  chromatique  se  produisant  probablement  um^  fois 

—  241  — 


90  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

pour  toutes  pendant  la  courte  période  qui  suit  la  mue;  les  Insectes 
prendraient  à  ce  moment  la  teinte  de  leur  voisinage  immédiat;  si  la 
teinte  du  terrain  où  ils  se  trouvent  est  uniforme  sur  une  grande  étendue, 
les  Criquets  qui,  on  le  sait,  se  déplacent  peu,  demeureront  homochromes 
avec  leur  substrat  et  tous  auront  la  même  teinte;  mais  si  le  terrain  est 
une  mosaïque  de  couleurs,  ils  auront  des  couleurs  différentes  et  ne 
seront  plus  homochromes  dès  qu'ils  quitteront  la  zone  où  ils  ont  mué; 
cette  discordance  chromatique  n'est  d'ailleurs  pas  pour  eux  une  condi- 
tion particulièrement  défavorable. 

Un  autre  mode  d'homochromie,  l'h.  mobile,  présentée  sous  une  forme 
simple  chez  deux  Araignées,  Thomisus  onustus  el  Misumena  vatia, 
reçoit  également  une  interprétation.  Ces  deux  Thomisides  sont  soit 
jaunes,  soit  blanches,  avec,  chez  les  deux  espèces,  quelques  taches 
rouges  plus  ou  moins  étendues  suivant  les  individus,  mais  fixes,  inva- 
riables en  étendue  et  en  coloration  chez  un  animal  donné;  l'observation 
directe  et  l'expérience  montrent  que  les  deux  Araignées,  quelle  que 
soit  leur  teinte,  ne  sont  pas  spécialement  attirées  par  une  couleur  déter- 
minée. Les  téguments  peuvent  prendre  la  couleur  du  support,  mais  ce 
n'est  que  d'une  façon  très  restreinte  :  les  A.  blanches  placées  sur  fond 
jaune  jaunissent,  mais  demeurent  blanches  si  on  les  place  sur  fond 
non  jaune  (sauf  quelques-unes  qui  jaunissent'  sur  le  rouge),  et  les  A. 
jaunes  blanchissent  si  on  les  met  sur  fond  non  jaune  ou  si  on  les  main- 
tient à  l'obscurité;  de  plus,  le  jaunissement,  quand  il  a  lieu,  est  excessi- 
vement lent  (à  la  lumière  solaire  diffuse,  il  est  nul  pour  M.  et  a  lieu, 
chez  Th.,  au  bout  de  3  à  38  jours;  à  la  lumière  directe,  il  apparaît  au 
bout  de  2  à  3  jours  pour  M.  et  de  10  à  12  jours  pour  Th.).  Pour  toutes 
ces  raisons,  la  mise  en  harmonie  des  téguments  avec  le  support  ne 
s'établit  pas  souvent  dans  la  nature  (dans  le  1/3  des  cas  observés); 
dans  les  cas  où  il  y  a  homochromie,  les  Araignées  ne  retirent  aucun 
avantage  des  points  de  vue  offensif  ou  défensif,  et  dans  les  cas  où  il  y 
a  hétérochromie,  elles  ne  paraissent  pas  en  souffrir. 

La  variation  chromatique,  qu'il  s'agisse  d'Araignées,  de  Crustacés 
ou  de  Poissons,  aboutit  à  une  teinte  quelconque,  pai'fois  voisine  de 
celle  du  fond,  mais  elle  n'a  rien  de  spécifique;  la  rencontre  d'un  substrat 
homochrorae  n'est,  pour  les  animaux  à  coloration  variable  comme  pour 
ceux  qui  ont  une  coloration  fixe,  qu'une  question  de  hasard;  jamais 
l'homochromie  n'est  le  résultat  d'une  attraction  chromotropique;  elle 
n'est  d'aucune  utilité  pour  l'espèce.  —  P.  Remy. 

Moodie  (Roy  L.).  —  Paléopaihologie  des  Parasuchia  {Phijlosauria).  — - 
Il  s'agit  des  bosses  sur  le  museau  des  reptiles  crocodiliformes  du  Trias. 
Cal  de  fracture  ont  dit  les  uns.  Lésions  consécutives  à  des  traumatismes 
disent  d'autres,  comme  O.  Abel  de  Vienne  qui  y  voit  le  résultat  de 
traumatismes  suivis  de  nécroses  considérables.  M.  doute  de  l'exac- 
titude de  l'opinion  d'ABEL,  en  s'appuyant  sur  l'histologie.  Et  puis 
des  lésions  traumatiques  ne  seraient  pas  aussi  symétriques.  —  H.  de 
Varigny. 


ACTION  DU  MILIEU.  —  ETllOLOGIE.  —  COMPORTEMENT  91 


Action  du  milieu.  —  Ethologie,  —  Comportement. 

a)  Brown  (W.).  —  Studies  in  the  Phijsiologij  of  Parasilism.  VIII.  On 
îlie  exosmosing  of  nutrient  substances  from  the  host  tissue  into  the  infection 
drop.  (Ann.  of  Bot.,  XXXVI,  101-119,  1922.)  [94 

h)  —  —  Studies  in  the  Physiology  of  Parasilism.  IX.  The  effect  on 
the  germination  of  fungal  spores  of  volatile  substances  arising  from 
plant  tissues.     (Ann.  of  Bot.,  XXXVI,  285-300,  1922.)  [94 

a)  Caballero  (A.).  —  Las  especies  del  genero  Chara  y  las  laruas  de  los 
mosqailos.  (Valencia,  1920.)  [95 

b)  —  —  Nuevos  datas  respecta  de  la  accion  de  las  Chara  en  las  larvas 
de  los  mosquitos.  (BoL  R.  Soc.  Espan.  de  H^  Natural,  XXII.  61- 
64.)  [Ibid. 

c)  —  —  Otras  especies  laruicidas  del  género  Chara.  (Ibid,  418- 
421.)  [Ibid. 

Champlain  (A.  B.).  —  A  long-liued  woodborer  (Science,  13  janvier 
1922,  49.)  [100 

Cholodnyj  (N.).  —  Ûber  Eisenbakterien  und  ihre  Beziehungen  zu  den 
Algen.  (Ber.  d.  d.  bot.  Ges.,  XL,  326-346,  6  fig.,  1922.)  [95 

Clemens   (W.    A.)-   —  Hydra   in   Lake  Erie.     (Science,   28   avril   1922, 

445.)  [98 

Crampton  i  Henry  E.).  —  On  the  differenlial  effects  of  the  influenza  Epi- 
démie among  native  peoples  of  the  Pacific  Islands.  (Science,  27  jan- 
vier 1922,  90.)  [100 

Crumb  (S.  E.).  —  A  Mosquito  altractant.     (Science,  28  avril  1922,  446.)  [98 

Fry  (E.  J.).  —  Some  types  of  endolithic  Umestone  lichens.  (Ann.  of  Bot., 
XXXVI,   541-562,   1922.)  [94 

Gowanlock  (J.  N.).  —  The  Periodical  Cicada.  (Science,  4  août  1922, 
144.) 

[Apparition,  qui  était  prévue,  du  groupe  XIII  de  la  Tibicina  sep- 
temdecimi  dans  la  région  de  Chicago  (groupe  6  de  Fitch;  111  de  Walsh 
Riley;  V  de  Riley,  et  XIII  de  Marlatt).  Voilà  70  ans  que  ce  groupe 
se  présente  régulièrement.  —  H.  de  Varigny. 

Grasse  (Pierre  P.).  —  Etude  biologique  sur  le  Criquet  égyptien  Orthacan- 
tfiacris  œgyptia  (L.).  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVI,  54.5-578,  7  fig., 
1922.)  [96 

Honigmann  (Hans).  —  Zur  Biologie  der  Schildkroten.  [Beitrâge  zur 
Physiologie  der  Geruchs-und  Geschmackssinns) .  (Biol.  Centralbl.,  XLI, 
241-250,  1921.)  [99 

Lipman  (C.  B.).  —  Does  nitrificaiion  occur  in  sea  water?  (Science,  3  nov. 
1922,   501.)  [97 

—  243  — 


92  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Mellor  (E.)-  —  Les  Lichens  uilricoles  et  la  détérioration  des  vitraux  d'églises. 
(Rev.  gén.  de  Bot.,  XXXIV,  280-285,  336-345,  1922.)  [95 

Nelson  (Ray).  —  Transference  of  the  bean  mosaic  virus  by  Macrosiphuni 
solanifolii.     (Science,    22    sept.    1922,    342.) 

[Les  expériences  établissent  que  le  vii'us  de  la  maladie  est  propagé 
par  l'insecte  en  question.  —  H.  de  Varigny. 

Osborn  (T.  G.  B.).  —  Some  observations  on  Isoetes  Drummondii  A.  Br. 
(Ann.  of  Bot.,  XXXVI,  41-54,   1922.)  [99 

Picard  (F.).  —  Lliibemalion  des  Chenilles  de  Pieris  brassicœ  L.  (Bull, 
biol.  Fr.  et  Belg.,  LVIl,  98-106,  1923.)  [93 

Poisson  (Raymond).  —  Accouplement,  ponte  et  éclosion  chez  les  Hémiptères 
aquatiques.  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVll,  89-97,  1  fig.,  1  pi.,  1923.)     [97 

Ridler  (W.  F.  F.).  —  The  fungus  présent  in  Pellia  epiphylla  (L.)  Corda. 
(Ann.   of  Bot.,   XXXVI,    193-207,    1922.)  [95 

Simon  (E.)  et  Fage  (L.).  —  Araneae  des  grottes  de  V Afrique  orientale. 
(Arch.  de  Zool.  exp.  et  gén.,  LX,  fasc.  7.  Biospeologica  No  XLIV, 
1922,  523-555,   12  fig.)  [98 

Tukey  (H.  B.).  —  Alternate  bearing  of  fruit  trees.  (Science,  3  mars 
1922,  241.)  [100 

Viehmeyer  (H.).  —  Die  millel-europâischen  Beobachtungen  von  Harpa- 
goxenus  sublevis  Mayr.  (Biol.  Centralbl.,  XLI,  269-278,  1921.)       [92 

Wildeman  (E.  de).  —  Quelques  mots  sur  la  myrmécophilie  chez  le  Gru- 
milea  refraclislipula  De  Wild.  (Ann.  Soc.  Se.  Bruxelles,  XLII,  281- 
286,    1922-1923.) 

[Les  plantes  du  genre  Gr.,  Rubiacées  du  Congo,  sont  des  myrmé- 
cophiles  à  stipules  transformées  en  abris  pour  les  Fourmis.  —  P.  Remv. 


.  Viehmeyer  (H.).  —  Les  observations  de  Harpagoxenus  sublevis  Mayr 
dans  l'Europe  centrale.  — ■  L'auteur  a  découvert  en  Saxe  cette  Fourmi 
septentrionale.  Elle  vit  exclusivement  en  parasite  dans  les  nids  de 
Lepiothorax  acervorum  et  muscorum,  qui  lui  servent  d'esclaves  et  vont 
jusqu'à  la  nourrir  par  dégorgement.  Outre  les  ouvrières,  on  ne  connais- 
sait qu'une  forme  femelle  fertile,  aptère,  ressemblant  aux  ouvrières 
(ergatoïde)  ;  V.  a  trouvé  une  seconde  forme  femelle,  ailée.  Les  colonies 
sont  très  peu  nombreuses  :  50  membres  au  plus.  En  petites  troupes 
d'une  douzaine  d'individus,  comprenant  des  ouvrières  et  des  femelles 
aptères,  elles  attaquent  les  nids  de  Lepiothorax  et  en  volent  les  pupes; 
une  des  femelles,  avec  quelques  ouvrières,  reste  dans  le  nid,  qui  est 
abandonné  par  ses  légitimes  propriétaires  :  quelques  pupes  laissées  dans 
le  nid  fournissent   des   esclaves  à  la  nouvelle  colonie. 

En  règle  générale,  il  ne  paraît  y  avoir  dans  chaque  colonie  qu'une 

—  244  — 


ACTION  DU  MILIEU.  —  ETHOLOGIE.  —  COMPORTEMENT  93 

seule  femelle  fertile.  V.  croît  que  les  liabiludes  de  parasitisme  ont  été 
acquises  indépendamment  par  les  différentes  espèces.  Comme  Formica 
sanguinea,  Harpagoxenus  aurait  été  primitivement  carnassière;  puis 
elle  se  serait  mise  à  voler  des  pupes;  enfin  à  vivre  aux  dépens  des  indi- 
vidus qui  en  naissent.  Les  deux  formes  de  femelles  sont  équivalentes  et 
peuvent  toutes  deux  jouer  le  rôle  de  reine  dans  des  nids  différents. 
V.  suppose  qu'une  femelle  ailée,  fécondée,  est  capable  de  conquérir  à 
elle  seule  un  nid  de  Leplolhorax  et  de  fonder  une  colonie,  grâce  aux 
pupes  qui  y  restent.  Plus  tard,  les  femelles  aptères  sont  aidées  par  des 
ouvrières  dans  leurs  expéditions  guerrières. 

Les  formes  aptères  sont  certainement  descendues  des  formes  ailées. 
Pourquoi  cette  modification?  Le  vol  nuptial,  dit  l'auteur,  entraîne  un 
grand  nombre  de  hasards  et  de  dangers,  ce  qui  doit  réduire  le  nombre 
des  femelles  fécondées.  C'est  donc  diminuer  les  chances  de  destruction 
que  de  supprimi^r  ct^  vol,  donc  d'éliminer  les  ailes  qui  le  rendent  possible. 
Et  cela  est  d'autant  plus  utile  aux  formes  parasites  que  chez  elle  la  fon- 
dation de  colonies  est  environnée  aussi  de  bien  des  difflcultés. 

Pourquoi  les  femelles  ailées  sont-elles  absentes  ou  du  moins  très  rares 
op.  Suède?  Leplolhorax  acervorum  et  muscoriim  seraient  des  immigrés 
arctiques  qui  auraient  gagné  la  région  méditerranéenne  à  l'époque 
glaciaire  et  seraient  ensuite  retournés  vers  le  nord  lors  de  la  fonte  des 
glaces.  Harpagoxenus  aurait  suivi  le  même  chemin.  Mais  le  parasite  est 
plus  sensible  au  froid  que  ses  hôtes  :  il  hiberne  plus  tôt  et  se  réveille  plus 
tard  :  il  s'élève  aussi  moins  haut  dans  la  montagne.  Bien  qu'on  ne  l'ait 
pas  encore  trouvé  dans  le  plaine  de  l'Allemagne  du  Nord,  on  ne  peut  le 
considérer  comme  espèce  relicte  glaciaire.  En  retournant  dans  le  nord, 
notre  espèce  s'est  trouvée  dans  des  conditions  moins  favorables  que 
celles  auxquelles  elle  s'était  accoutumée,  notamment  au  point  de  vue 
de  la  nourriture.  Cela  a  dû  contribuer  à  la  Iransformation  des  femelles; 
les  ailées  ont  pu  se  maintenir  dans  les  conditions  moins  dures  de  l'Europe 
centrale,  tandis  qu'elles  ont  disparu  dans  les  régions  plus  septentrionales. 
A.  Robert. 

Picard  (F.).  —  Uhibernalion  de  Pieris  brassicœ.  —  Alors  que  P.  hr. 
hiverne  habituellement,  dans  la  France  centrale,  sous  la  forme  chry- 
salide, ce  Lépidoptère,  dans  la  France  méditerranéenne,  passe  norma- 
lement la  première  moitié  de  l'hiver  à  l'état  de  chenilles;  cette  hiber- 
nation n'est  qu'un  ralentissement  des  phénomènes  vitaux  sous  l'influence 
directe  de  la  température;  mais  tel  n'est  pas  le  cas  d'autres  Papillons, 
voisins  du  P.  dans  la  classification  {Aporia  cralœgi  par  exemple),  chez, 
lesquels  l'arrêt  hivernal  dépend,  au  moins  en  partie,  de  causes  internes, 
et  ne  peut  être  empêché  totalement  en  faisant  agir  des  circonstances 
extérieures  :  chez  V Aporia,  en  effet,  des  chenilles  écloses  en  mai  dans  le 
îMidi  de  la  France,  au  lieu  de  juillet  comme  cela  a  lieu  dans  le  Nord 
{donc  ayant  une  avance  de  plus  d'un  mois),  ont  cependant  hiverné  au 
même  stade  que  dans  la  France  septentrionale.  La  façon  dont  les  Lépi- 
doptères passent  l'hiver  retentit  sur  leurs  rapports  avec  les  parasites  : 
V Apanleles  glomeralus,  qui  hiverne  sous  forme  de  larve  déjà  dès  la  fin 
octobre  dans  le  Midi,  n'attaquera  donc  plus  les  chenilles  de  P.  br.  issues 
des  pontes  d'automne,  —  ce  qui  est  un  des  facteurs  permettant  aux 
Piérides  de  persister  et  de  réapparaître  en  nombre  au  printemps;  — 
mais  V Apanleles  pond  en  été  dans  la  chenille  (ï Aporia  cr.,  et  les  larves 
de   ce   Braconide   pourront   hiverner   dans   la   cavité  générale   de   leur 


U  L  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

victime,  en  même  temps  que  celle-ci.  Ces  faits  montrent  combien  est 
complexe,  du  point  de  vue  physiologique,  le  phénomène  de  l'hiverna- 
tion  chez  les  Insectes;  d'autres  observations  de  l'auteur,  jointes  à  celles 
de  RouBAUD  chez  les  Muscides,  font  encore  ressortir  davantage  cette 
complexité.  h'Haltica  ampelophaga  hiverne  à  l'état  adulte  à  partir  de 
septembre,  alors  que  la  température  est  encore  élevée,  souvent  supérieure 
à  celle  d'avril,  époque  du  réveil  de  ce  Coléoptère;  chez  cet  Insecte,  ce 
n'est  donc  pas  l'action  du  froid  qui  déclanche  l'hivernage;  tous  les  H. 
vivants  en  septembre,  animaux  issus  d'au  moins  trois  générations, 
tombent  en  diapause  à  la  fois;  le  réveil  peut  être  obtenu  en  plein  hiver 
par  une  température  de  22°,  ce  qui  est  contraire  au  cas  des  Mydaea 
étudiées  par  Roubaud.  Le  Melillohia  acasla,  Hyménoptèrc  homody- 
namc  au  sens  de  Roubaud,  hiverne,  comme  la  Mouche  domestique,  à 
l'état  de  grosse  larve;  mais  les  élevages  faits  à  l'étuve  en  hiver  donnent 
les  mêmes  résultats  que  ceux  d'été;  la  diapause  une  fois  commencée  ne 
peut  être  interrompue  par  l'élévation  de  température,  comme  si  tout 
dépendait  du  degré  thermique  auquel  se  sont  effectués  les  premiers 
stades.  —  P.  Remy. 

a)  Brown  (W.).  —  Eludes  sur  la  physiologie  du  parasitisme.  VIII.  Sur 
Vexosmose  de  substances  nutritives  du  tissu  de  Vhôte  dans  la  goutte  d'in- 
fection.—  Le  Boirytis  cinerea  ne  saurait  pénétrer  dans  les  cellules  d'une 
plante  hospitalière  tant  que  la  cuticule  reste  intacte,  mais  il  peut  subir 
à  la  surface  de  celle-ci,  dans  la  goutte  d'eau  où  ses  spores  sont  plongées, 
l'influence  de  la  plante  hospitalière  qui  y  envoie  par  exosmose  diverses 
substances;  on  se  rend  compte  de  l'existence  de  ces  dernières  par  la 
mesure  de  la  conductibilité  électrique  de  l'eau  d'une  goutte  restée 
quelque  temps  à  la  surface  d'une  plante,  ou  en  constatant  que  dans 
quelques  cas  cette  eau  empêche  ou  favorise  la  germination  des  spores 
du  Boirytis.  —  F.  Moreau. 

/>)  Brown  (W.). — Éludes  sur  la  physiologie  du  parasitisme.  IX.  Les 
effets  sur  la  germination  des  spores  de  champignons  des  substances  uola- 
iiles  émises  par  des  tissus  végétaux.  —  Les  substances  volatiles  émises 
par  des  tissus  végétaux  tels  que  des  feuilles  de  pommier,  des  pommes, 
des  feuilles  de  Ruta,  d'Eucalyptus,  etc.  favorisent  la  germination  des 
spores  de  Boirytis  cinerea;  au  contraire,  celles  qu'émettent  les  tuber- 
cules de  Pommes  de  terre,  les  feuilles  ou  les  bulbes  d'oignon,  les  orga- 
nismes qui  se  développent  dans  le  papier  filtre  ou  le  buvard  humides 
ralentissent  ou  entravent  la  germination;  des  substances  chimiques 
'limples  comm<^  l'acétate  d'éthyle  provoquent  de  semblables  effets, 
favorables  ou  défavorables  sur  la  germination.  D'autres  champignons 
que  le  Boirytis  cinerea  donnent  lieu  à  des  observations  analogues.  Ces 
faits  offrent  de  l'intérêt  au  point  de  vue  de  la  physiologie  du  parasi- 
tisme. —  F.  Moreau. 

Fry  (E.  J.).  —  Quelques  types  de  lichens  endolithiques  calcicoles.  —  La 
rapidité  de  la  croissance  des  lichens  endolithiques  calcicoles  est  en 
relation  avec  une  abondante  formation  de  gaz  carbonique  et  la  produc- 
tion d'une  huile  répandue  dans  des  cellules  de  forme  renflée.  Le  gaz 
carbonique  émis  au  cours  de  la  respiration  provoque  la  dissolution  du 
calcaire  à  l'état  de  bicarbonate  de  chaux;  du  carbonate  de  chaux   est 

—  24G  — 


ACTION  DU  MILIEU.  —  ETHOLOGIE.  —  C031P0RTEMENT  9o 

précipité  à  la  surface  du  thalle,  ce  qui  lui  vaut  un  aspect  granuleux.  — 

F.    MOREAU. 

Mellor  (E.).  —  Les  Lichens  vilricoles  el  la  détérioration  des  vitraux 
fVéglises.  —  La  flore  des  vitraux  d'église  est  presque  entièrement  cons- 
tituée par  des  lichens  crustacés  qui  croissent  surtout  sur  la  surface 
extérieure  des  vitraux:  Biatorina  erijsiboides  cependant  habite  exclusi- 
vement la  surface  intérieure.  Ces  Lichens  trouvent  là  un  miheu  spécial 
que  caractérisent  en  particulier  la  surface,  ordinairement  lisse,  des 
vitraux,  l'action  du  vent,  de  la  pluie,  du  soleil,  et,  à  l'intérieur,  la  lumière 
diffuse  et  l'air  vicié.  Le  verre  est  corrodé  par  les  Lichens  et  parfois 
l'action  des  Lichens  sur  les  deux  faces  du  verre  en  amène  la  perforation; 
l'action  des  Lichens  est  d'ordre  chimique  et  aussi  d'ordre  mécanique  : 
elle  cause  une  désagrégation  du  verre  dont  les  fragments  peuvent  se 
retrouver  dans  le  thalle  des  Lichens.  —  F.  Moreau. 

Ridier  (W.  F.  F.).  —  Le  champignon  du  Pellia  epiphylla.  —  La  partie 
médiane  épaissie  du  thalle  du  Pellia  epiphylla  et  ses  rhizoïdes  renferment 
un  champignon  qu'on  retrouve  au  voisinage  des  anthérozoMes  et  des 
archégones  ainsi  que  dans  le  sporophyte  dont  il  cause  parfois  l'avorte- 
ment.  Le  Champignon  isolé  du  sporophyte  a  été  identifié  avec  un 
Phoma.  Dans  le  gamétophyte  le  Phoma  vit  en  symbiote  bien  qu'avec 
un  certain  avantage  sur  le  Pellia  qu'il  peut  tuer  dans  les  cas  extrêmes; 
dans  le  sporophyte,  il  se  comporte  en  parasite,  détruisant  le  contenu 
cellulaire  et  les  parois  des  cellules.  —  F.  Moreau. 

Cholodnyj  (N.).  —  Les  bactéries  ferrugineuses  et  leurs  relations  avec  les 
algues.  —  Une  étude  approfondie  a  conduit  C.  aux  conclusions  suivantes  : 
Les  nodules  formés  de  gelée  ferrugineuse  qu'on  observe  sur  des  filaments 
d'algues  (surtout  de  Conferva)  n'appartiennent  point  à  ces  algues, 
mais  il  faut  les  attribuer  à  l'activité  d'une  bactérie  ferrugineuse,  Side- 
romonas  Confervarwn  n.g.,  n.  sp.  S.  Confervarum  est  un  coccus 
(0,9  u  X  0,6  [I.)  dont  les  cellules  tendent  à  former  des  chaînettes.  Ces 
chaînettes  sont  noyées  dans  la  gelée  qui  prend  une  consistance  spon- 
gieuse. Les  cellules  de  l'algue  entourées  par  le  nodule  présentent  souvent 
une  hypertrophie  de  l'appareil  chlorophyllien  et  une  accumulation  de 
substances  de  réserve.  On  peut  parler  d'une  vraie  symbiose  entre  plu- 
sieurs bactéries  ferrugineuses  et  des  algues  vertes  ou  bleues.  Cette 
association  est  surtout  frappante  chez  Leplolhrix  ochracea,  dont  les 
filaments  forment  souvent  un  réseau  aux  mailles  serrées  autour  d'algues 
vertes  unicellulaires,  ou  s'enroulent  en  spirales  autour  des  espèces  pluri- 
cellulaires.  Cette  symbiose  est  provoquée  par  le  besoin  d'oxygène  de  la 
bactérie.  —  H.  Spinner. 

Caballero  (A.). —  a)  Les  espèces  du  genre  Chara  et  les  larves  des  mou- 
cherons, b)  —  Nouveaux  renseignements  au  sujet  de  Vaction  de  la  Chara 
dans  les  larves  des  moucherons.  —  c)  Autres  espèces  larvicides  du  genre 
Chara.  —  L'auteur  a  effectué  de  nombreuses  expériences  qui  ont  dé- 
montré que  les  espèces  du  genre  Chara  [Chara  fragilis,  Ch.  felida,  Ch. 
intermedia  et  Ch.  crinita)  sécrètent  une  substance  vénéneuse  qui  tue  les 
larves  des  moucherons.  En  prenant  de  l'eau  d'une  mare  dans  laquelle 
végétaient  ces  algues  et  en  déposant  un  demi-litre  de  cette  eau  dans 
un  bocal  où  vivaient  des  larves  de  moucherons  [Slegomia),  on  voit  ces 


96  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

larves  mourir  au  bout  de  2  ou  3  jours.  Réciproquement,  si  l'on  met  dan?^ 
une  culture  de  Chara  obtenue  dans  un  laboratoire  des  larves  de  mou- 
cherons, elles  meurent  comme  dans  l'expérience  ci-dessus.  En  écrasant 
des  Chara  avec  du  sable  de  manière  à  former  une  pâte  et  en  déposant 
cette  pâte  dans  un  flacon  où  vivent  des  larves  de  moucherons  [Slego- 
mia),  l'auteur  n'a  pas  constaté  les  effets  toxiques  comme  dans  les 
expériences  antérieures,  d'où  il  conclut  que  la  substance  toxique  est 
sécrétée  uniquement  par  les  cellules  vivantes  de  la  Chara.  —  M.  Sanchez. 
Y  Sanchez. 

Grasse  (Pierre  P.).  —  Étude  biologique  sur  le  Criquet  égyptien  Orlha- 
canthacris  œgytia  L.  —  Les  Orthoptères  font  exception  à  la  règle  qui 
dit  que  les  animaux  de  grande  taille  sont  beaucoup  plus  localisés  que 
les  petites  formes  :  le  Criquet  égyptien,  forme  de  grandes  dimensions, 
a  une  répartition  géographique  extrêmement  vaste  (il  existe  dans 
l'Ancien  Continent,  des  régions  équatoriales  au  45°  de  latitude  N.);  cela 
tient  à  ce  que  les  Orthoptères  appartiennent  à  un  groupe  ancien.  L'O.  se., 
espèce  polyphage,  non  strictement  végétarienne  (elle  peut  manger  des 
Insectes),  n'a  pas  d'habitat  bien  déterminé.  La  Ç  pond  en  mai-juin 
des  oothèques  qui  éclosent  à  peine  quelques  semaines  après;  le  jeune 
animal  est  adulte  fin-août,  passe  l'hiver  sous  cet  état  (rarement  sous 
la  forme  de  larve)  et  pond  l'année  suivante;  ce  cycle  évolutif  diffère 
donc  de  celui  de  la  plupart  de  nos  espèces  indigènes,  qui  hivernent  à 
l'état  d'œuf  et  n'ont  qu'une  courte  existence  sous  la  forme  larve  ou 
adulte.  L'auteur  décrit  l'accouplement,  qui  ne  présente  rien  de  très 
spécial,  et  reconnaît  le  rôle  des  diverses  pièces  des  armatures  génitales. 
La  ponte,  qui  n'est  pas  déclenchée  par  la  copulation,  n'offre  rien  de  par- 
ticulier; elle  est  conditionnée  par  le  degré  de  consistance  et  l'état  hygro- 
métrique du  sol,  mais  le  mécanisme  par  lequel  la  Ç»  apprécie  ces 
qualités  du  sol  reste  inconnu;  l'allongement  de  l'abdomen  de  la  Q  au 
moment  où  celle-ci  creuse  le  puits  où  seront  déposés  les  œufs  est  dû 
surtout  à  la  déglutition  d'air  par  l'Insecte,  l'afflux  de  sang  dans  la  région 
postérieure  du  corps  ne  devant  jouer  qu'un  rôle  secondaire. 

La  loi  de  Lessona  sur  l'autotomie  (la  facilité  avec  laquelle  un  animal 
perd  une  partie  de  son  corps  est  en  rapport  avec  la  facilité  avec  laquelle 
il  régénère  cette  partie)  n'est  pas  vérifiée  chez  ces  Orthoptères  :  les 
pattes  postérieures  s'autotomisent  avec  une  extrême  facilité,  et  cepen- 
dant aucune  régénération  ne  suit  l'amputation;  Bordage  a  bien  essayé 
de  concilier  ce  fait  avec  l'énoncé  de  Lessona  en  disant  que  les  Orthop- 
tères sauteurs  ainsi  mutilés  ne  peuvent  accomplir  leur  fonction  géné- 
sique,  n'ont  aucune  descendance  et  que  par  conséquent  il  n'y  a  pas 
d'adaptation  possible  :  l'exception  de  ces  animaux  à  cette  loi  ne  serait 
qu'une  apparence  trompeuse;  mais  G.  fait  tomber  ce  raisonnement  en 
observant  que,  chez  les  animaux  privés  de  leurs  pattes  postérieures, 
les  cf  et  Ç  s'accouplent  et  les  Q  pondent  tout  comme  chez  les  Insectes 
normaux. 

A  la  suite  d'un  séjour  dans  une  atmosphère  humide  à  30°,  les  réserves 
(corps  adipeux)  diminuent,  mais  les  ovaires  ne  sont  pas  affectés  :  quelle 
que  soit  l'intensité  du  métabolisme  général  de  l'être,  la  glande  génitale 
conserve  la  même  faculté  d'élaboration;  la  coloration  des  téguments 
s'éclaircit,  les  sécrétions  hypodermiques  sont  fortement  augmentées. 
La  mortalité  à  30°  est  beaucoup  plus  faible  qu'à  la  température  nor- 
male (2  %  contre  .30  à  95  %);  la  longévité  des  Criquets  n'est  pas  sensi- 

—  2iS  — 


ACTION  DU  MILIEU.  —  ETUOLOC.lE.  —  COMPOIlTEAlEiNT  97 

blemont  modifiée;  en  général  dans  le  règne  animal  l'élévation  de  tem- 
pérature, qui  accélère  les  échanges,  raccourcit  la  durée  de  la  vie;  mais 
alors  les  gonades  participent  au  développement  général  de  l'individu 
et  s'accroissent  en  même  temps  que  les  autres  organes;  dans  le  cas 
d'O.  se.,  on  peut  admettre  que  l'accroissement  de  température  ne  modifie 
pas  la  longévité  parce  que  les  gonades  conservent  une  grande  indé- 
pendance; ces  glandes  doivent  certainement  jouer  un  rôle  considérable 
dans  la  durée  de  la  vie  des  Arthropodes. 

Les  0.  se.  présentent  un  phototropisme  positif;  la  vitesse  de  réaction 
varie  avec  les  individus;  elle  est  maximum  avec  les  rayons  solaires 
directs,  minimum  avec  la  lumière  diffuse;  l'élévation  de  température 
diminue  la  sensibilité  à  la  lumière.  Les  Insectes  ne  vont  pas  directement 
à  la  source  lumineuse,  mais  décrivent  des  circuits  plus  ou  moins  compli- 
qués, passant  par  des  alternatives  de  phototropisme  positif,  de  photo- 
tropisme négatif  et  enfin  de  phototropisme  positif  qui  est  définitif;  ces 
circuits  compliqués  ne  peuvent  être  expliqués  par  une  sensibilité  diffé- 
rentielle; la  plupart  des  faits  observés  ne  peuvent  être  expliqués  par 
la  théorie  de  Loeb;  il  en  est  de  même  pour  ce  qui  concerne  le  compor- 
tement de  ces  Insectes  à  l'égard  de  la  chaleur.  Les  tropismes,  pense  G., 
sont  des  phénomènes  extrêmement  complexes,  où  il  y  a  lieu  de  distin- 
guer les  excitants  tropiques,  le  tonus  musculaire,  les  «  actions  internes  » 
de  natures  variées,  qui  interfèrent  entre  eux;  la  complexité  de  ces 
interférences  explique  celles  des  actes  de  l'animal. 

[A  rapprocher  des  conclusions  auxquelles  arrive  Manquât  [Ann.  biol. 
XXVI,  p.  69].  —  P.  Remy. 

Poisson  (Raymond).  —  Accouplement,  ponle  et  éclosion  cliez  les  Hémi- 
ptères aquatiques. —  L'auteur  décrit  les  diverses  particularités  que  pré- 
sente l'accouplement  chez  les  Népides,  les  Notonectides  et  les  Gerri- 
dides;  cet  acte  est  en  relation  intime  avec  la  température  :  fréquent  dès 
que  la  température  dépasse  12°,  il  disparaît  aux  températures  infé- 
rieures à  10°.  De  même  la  ponte  est  liée  à  la  température  :  une  femelle 
cesse  de  pondre  dès  que  la  température  descend  au-dessous  de  9  à  10°. 
La  durée  du  développement  embryonnaire  dépend,  elle  aussi,  de  la  tem- 
pérature :  elle  est  sensiblement  plus  courte  à  une  température  de  16  à 
20°  qu'à  12-140;  de  0  à  9°,  le  développement  embryonnaire  de  Noto- 
necta  maculata  est  arrêté;  l'œuf  peut,  lorsque  son  développement  n'est 
pas  trop  avancé,  être  conservé  à  l'état  de  vie  ralentie  à  une  température 
de  0  à  8°  pendant  10  à  12  mois;  il  continue  son  développement  lorsque, 
après  avoir  subi  ce  traitement,  il  est  placé  à  une  température  normale. 
La  rupture  du  chorion  de  l'œuf  se  fait  suivant  une  fente  longitudinale 
située  dans  la  région  antéro-dorsale  chez  les  Notonectides  et  les  Gerri- 
dides,  ou  par  éclatement  du  chorion  dans  le  voisinage  du  micropyle 
(Corixides,  Naucorides,  Népides);  la  rupture  est  produite  chez  les 
Gerridides  par  une  lame  chitineuse,  tranchante,  située  entre  les  deux 
yeux  de  la  larve,  un  peu  en  avant  de  l'emplacement  du  clypeus,  et  qui 
sera  rejetée  immédiatement  après  l'éclosion  avec  une  membrane  em- 
bryonnaire; chez  les  autres  H.,  la  rupture  semble  se  faire  sous  la  pres- 
sion de  la  tête  de  la  larve,  qui  se  gonfle  énergiquement.  —  P.  Remy. 

Lipman  (C.  B.).  —  La  nitrification  se  présente-l-elle  dans  Veau  de  mer? 
—  On  l'admet  généralement  :  l'eau  de  mer  doit  recevoir  des  bactéries 
nitrifiantes  par  les  eaux  douces,  et  en  fait  on  a  trouvé  de  celles-ci 

—  249  — 
ANN.  BIOL.  —  T.  III,  FASC.  2   (1922-1923)  7 


98 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


(Kiel,  d'après  Thomson;  Naples),  mais  toujours  dans  la  vase  et  près 
de  la  côte  :  pas  dans  l'eau  de  mer  ou  dans  la  plankton.  Issatchenko 
dit  pourtant  en  avoir  rencontré  dans  le  Gulf  Stream  et  dans  l'eau  arc- 
tique :  Berkeley  a  cherché  si  l'eau  de  mer  a  une  aptitude  nitrifiante, 
mais  n'en  a  pas  trouvé  trace.  L.  a  répété  les  expériences  et  a  obtenu  la 
nitrification  à  condition  qu'avec  l'eau  il  y  eut  du  sable  calcaire.  Mais 
l'eau  de  mer  ne  contient  pas  les  bactéries  nitrifiantes,  ou  bien  elles  ne 
peuvent  fonctionner  dans  celle-ci.  Le  sable  en  est  riche,  par  contre. 
Sans  doute  ce  dernier  milieu  est  très  différent.  [L'adsorption  pourrait 
être  en  jeu.]  • —  H.  de  Varigny. 

•     Simon  (E.)  et  Fase  (L.).  —  Aranese  des  grottes  de  V Afrique  orientale.  — 
Les  grottes  de  l'Afrique  orientale  explorées  par  Alluaud  et  Jeannel 
n'offrent  pour  la  plupart  que  des  conditions  d'habitat  assez  défavo- 
rables aux  vrais  troglobios  et  sont  surtout  peuplées  de  trogloxènes,  en 
raison    de    l'abondance    exceptionnelle    du    guano    de    Chauve-Souris. 
Mais,  tandis  que  les  grottes  calcaires  de  Shimoni,  du  Kulumuzi  et  de 
Zanzibar  s'ouvrent  à  quelques  mètres  à  peine  au-dessus  du  niveau  de 
la  mer,  ont  une  température  de  24°,b  à  26°  C,  et  abritent  une  faune  à 
affinités  nettement  tropicales,  la  grotte  de  Campbell  est  constituée  par 
une  sorte  de  tunnel  débouchant  sur  le  bord  d'une  falaise  de  kényte  à 
3.480  mètres  d'altitude;  la  température  s'y  maintient  à  7°,  7  C  et  les 
espèces  qu'on  y  récolte  ont  des  affinités  alpines.  Ces  faits  s'ajoutent  à 
ceux  déjà  signalés  dans  les  publications  de  voyages  de  Alluaud   et 
Jeannel  et  de  leurs  devanciers  pour  montrer  l'existence,  sous  les  tro- 
piques, d'une  faune  d'altitude,  comparable  à  celle  des  pays  tempérés. 
Ainsi  se  pose  un  problème  des  plus  intéressants  et  des  plus    délicats 
parmi  ceux  que  la  connaissance  de  la  vie  tropicale  dresse  devant  le 
biologiste.  —  M.  Aubertot. 

Clemens  (W.  A.).  —  Hydres  dans  le  Lac  Erié.  —  En  1920,  lors  du  net- 
toyage d'été  des  filets  des  parcs  fixes,  on  a  constaté  l'existence  d'in- 
nombrables hydres  fixées  aux  mailles  et  aux  piquets.  Ce  sont  des  H. 
oligaciis  probablement.  Les  hydres  sont-elles  la  cause  de  l'ihflamination 
qui  se  présente  aux  mains,  visage  et  yeux  des  pêcheurs,  du  fait,  sem- 
ble-t-il,  de  la  poussière  (d'hydre)  se  dégageant  des  filets  après  séchage? 
Les  hydres  ne  détruisent-elles  pas  les  alevins  en  eaux  libres  comme  elles 
le  font  en  bacs  de  pisciculture?  Ne  dévorent-elles  pas  beaucoup  de 
petits  crustacés  dont  se  nourrissent  les  poissons  jeunes  et  adultes? 
Autant  de  questions  à  examiner.  —  H.  de  Varigny. 


Crumb  (S.  E.).  —  Pour  attirer  les  moustiques.  —  Ce  qui  attire  le  mieux 
les  moustiques,  ce  n'est  pas  l'odeur  de  la  sueur  et  du  sang,  c'est  une 
légère  chaleur.  Un  tuyau  de  poêle  chauffé  par  une  lampe  à  alcool,  dans 
lesjjbois,  attire  autant  qu'un  humain.  Dans  le  laboratoire  on  voit  les 
moustiques,  en  cage,  s'agglomérer  sur  l'étoffe  grossière  formant  toit 
de  celle-ci,  au-dessus  du  courant  d'air  chaud  et  humide.  L'air  chaud 
exhalé  par  les  poumons  exerce  aussi  une  attraction  marquée.  C'est 
donc)par  la  chaleur,  modérée  d'ailleurs,  qu'il  faut  attirer  ces  insectes. 
A' noter  que  ceux-ci  boivent  volontiers  de  l'eau  sucrée  à  l'arsénite  de 
potasse,  qui  leur  est  très^toxique.  —  H.  de  Varigny. 

—  25  )  — 


ACTION  DU  MILIEU.  —  ETIIOLOGIE.  —  GOMPORTEMKNT  09 

Osborn  (T.  G.  B.)-  —  Quelques  obserualions  sûr  Isoeles  Drummondii 
A.  Br.  —  L'espèce  sud-australienne  Isoeies  Drummondii  montre  à  la 
surface  du  sol  pendant  la  saison  pluvieuse  une  simple  rosette  de  feuilles 
linéaires  insérées  sur  une  tige  souterraine,  placée  à  2  centimètres  au- 
dessous  de  la  surface  du  sol.  A  l'approche  de  la  saison  sèche,  les  feuilles 
se  dessèchent,  se  détachent  en  laissant  leur  base  dans  le  sol  et  les  spo- 
ranges qui  y  sont  annexés.  La  dissémination  des  spores  se  fait  seulement 
au  retour  de  la  saison  humide;  les  premières  pluies  font  gonfler  des 
cellules  mucilagineuses  qui  se  trouvent  tout  à  la  base  des  feuilles  fertiles* 
et  qui  soulèvent  la  région  sporangifère  de  la  feuille.  Les  sporanges,  ainsi 
amenés  au-dessus  du  sol,  brisent  leurs  parois  et  mettent  leurs  spores,  en 
liberté.  —  H.  Moreau. 


Honigmann  (Hans).  —  Sur  la  biologie  des  Tortues.  —  D'après  Hen- 
NiNG,  les  Tortues,  à  cause  de  leur  vie  dans  un  air  chargé  de  brouillard, 
doivent  avoir  une  vue  très  longue.  Mais  tout  au  contraire  on  peut  appro- 
cher jusqu'à  1  mètre  des  Tortues  aquatiques  sans  qu'elles  paraissent 
vous  apercevoir  si  l'on  ne  fait  aucun  bruit.  Un  fragment  de  Poisson  est 
saisi  par  les  Tortues  si  on  le  place  à  1  à  2  mètres  du  bord  de  l'eau;  plus 
loin,  elles  ne  le  voient  pas.  Dans  l'eau  trouble,  les  Tortues  ne  voient 
pas  mieux  que  les  hommes.  Les  expériences  contradictoires  de  Henning 
peuvent  tenir  à  ce  qu'il  n'a  pas  éliminé  l'olfaction  :  or  l'odorat  est  bien 
développé  chez  les  Tortues.  L'auteur  le  prouve  en  présentant  à  dès 
Tortues  d'espèces  variées  deux  sacs  de  toile  identiques,  l'un  contenant 
un  morceau  de  Poisson,  l'autre  du  sable;  et  en  même  temps  deux  tubes 
de  verre,  l'un  vide,  l'autre  contenant  du  Poisson.  Les  animaux  ne  font 
aucune  attention  au  tube  ni  au  sac  vides.  Une  seule  Tortue  montra 
une  prédominance  marquée  de  la  vue  sur  l'odorat  en  cherchant  à  mordre 
le  tube  de  verre  garni  de  Poisson,  sans  s'occuper  des  sacs.  Chez  huit 
autres  l'odorat  prédominait  sur  la  vue.  Douze  individus  donnèrent 
des  résultats  moins  nets,  mais  en  démontrant  toujours  l'existence 
certaine  du  sens  de  l'odorat. 

L'odorat  doit  intervenir  aussi  pour  la  recherche  de  la  femelle,  car 
dans  la  plupart  des  cas  les  sexes  sont  très  difficiles  à  distinguer  oxté-' 
rieurement.  Les  mâles  de  la  même  espèce  se  mordent  souvent  entre 
eux,  mais  n'attaquent  pas  ceux  d'espèce  différente,  même  quand  les- 
deux  espèces  sont  si  voisines  qu'il  faut  une  grande  attention  pour  les 
distinguer  :  c'est  évidemment  l'odorat  qui  intervient.  La  biologie, 
dans  ce  cas,  peut  servir  à  distinguer  les  espèces.  Il  faut  avoir  soin  d'ob- 
server isolément  tous  les  individus,  car  les  Tortues,  même  repues, 
imitent  immédiatement,  par  une  sorte  de  jalousie,  les  individus  qu'elles 
voient  manger;  c'est  même  un  procédé  qu'on  peut  employer  pour 
obliger  à  se  nourrir  celles  qui  refusent  la  nourriture.  Le  goût  existe 
aussi  chez  les  Tortues.  Certains  individus  exigent  en  effet  une  nour- 
riture absolument  déterminée  :  l'une  n'acceptait  par  exemple  que  les 
Vers  de  farine  et  crachait  les  fragments  de  viande  de  Poisson  qu'on  y 
mêlait.  La  plupart  préfèrent  la  viande  de  Mammifère  et  rejettent  la 
viande  de  Poisson.  Un  individu  de  Cinoslermun  crucniatum,  qui  pendant 
7  ans  avait  absolument  refusé  le  Poisson,  se  niit  un  jour  brusquement 
à  s'en  repaître  et  continua  depuis.  Une  Cijclemijs  amboinensis,  pendant 
un  certain  temps,  n'accepta  que  des  cerises.  Il  y  a  de  grandes  varia- 
tions individuelles.  —  A.  Robert. 

—  ^51  — 
ANN      BIOL.  —  T.  III,  l'ASC.  2  (1922-1923).  7* 


100  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Crampton  (Henry  E.)-  —  Sur  les  effets  différentiels  de  V épidémie  de 
grippe  sur  les  populations  indigènes  des  îles  du  Pacifique.  —  Il  s'agit 
de  la  pandémie  grippale  de  1917-1918.  L'auteur  l'a  observé  dans  deux 
groupes  insulaires  différents  :  1°  Iles  de  la  Société,  Tahiti,  etc.  La  mor- 
talité des  indigènes  pur  sang  a  varié  de  15  à  25  %.  Chez  les  métis  (d'in- 
digène et  de  blanc),  mortalité  sensiblement  moindre,  et  chez  les  blancs, 
beaucoup  plus  faible.  Le  mal  fut  apporté  en  novembre  1918  par  un 
navire  de  San  Francisco,  portant  quelques  cas  (développés  en  route). 
L'incidence,  la  morbidité  a  été  la  même  sensiblement  pour  les  3  groupes. 
Bien  peu  ont  évité  le  mal;  2°  Iles  Mariannes,  Guam,  Saipan.  A  Saipan, 
deux  populations  indigènes  distinctes  :  des  insulaires  des  Mariannes, 
et  d'autres  des  Carolines  :  deux  groupes  à  peu  près  égaux  en  nombre. 
Le  mal  venait  du  Japon  (1919).  Il  frappa  presque  toute  la  population, 
mais  chez  les  Chamorros  (insulaires  des  Mariannes)  la  mortalité  fut  de 
plus  de  12  %;  chez  les  indigènes  des  Carolines,  de  0,4  %.  Ces  derniers 
ont  donc  présenté  une  résistance  extraordinaire.  Les  deux  populations 
vivent  pourtant  côte  à  côte,  de  la  même  façon,  dans  des  demeures 
similaires,  et  consommant  les  mêmes  aliments.  Mais  les  Chamorros  ont 
un  vêtement  complet,  au  lieu  que  les  Caroliniens  n'ont  qu'un  minimum 
de  costume.  C.  ne  pense  pas  toutefois  que  cette  différence  ait  grande 
importance.  —  H.  de  Varigny. 

Tukey  (H.  B.).  —  Fruclification  alterne  des  arbres  fruitiers.  —  C'est 
une  notion  généralement  répandue  que  les  arbres  fruitiers  ne  donnent 
une  bonne  récolte  que  tous  les  deux  ans.  A  ce  propos  T.  cite  un  passage 
d'une  note  de  C.  M.  Hovey  écrite  en  1847  {Magazine  of  Horticulture) 
à  la  suite  d'une  visite  à  l'établissement  d'horticulture  de  R.  Manning, 
à  Salem.  «  Passant  à  côté  d'un  pommier  Baldwin  en  plein  rapport, 
M.  Manning  dit  que  c'était  celui  sur  lequel  il  avait  tenté  de  changer 
expérimentalement  l'année  de  grosse  production.  Il  est  bien  connu  que  le 
Baldwin  ne  fructifie  que  tous  les  deux  ans.  Pour  changer  ceci,  au  prin- 
temps de  1846  Manning  passa  près  de  deux  jours  à  couper  toutes  les 
fleurs.  Il  obtint  le  résultat  désiré  à  :  cette  année  (1847)  l'arbre  est  chargé 
de  fruits.  Cette  expérience  est  précieuse,  car  elle  montre  que  dans  un 
grand  verger  où  les  arbres  se  trouveraient  presque,  tous  produire  la 
même  année,  on  pourrait  obliger  partie  de  ceux-ci  à  donner  leur  produc- 
tion l'autre  année  simplement  en  détruisant  toutes  les  fleurs  ».  — 
H.  DE  Varigny. 

Champlain  (A.  B.).  —  La  longévité  d'un  insecte  lignicole.  —  H.  E.  Ja- 
ques a  parlé  l'an  dernier  d'un  Eburia  quadrigeniinala  ayant  mis 
40  ans  à  passer  de  l'état  d'œuf  à  celui  de  larve  mûre  dans  le  bois  d'un 
meuble.  Bon  nombre  de  récits  de  ce  genre  sont  en  circulation.  Mais  ils 
doivent  s'expliquer  autrement  qu'en  supposant  que  l'œuf  existait  dans 
le  bois  quand  il  fut  travaillé  par  le  menuisier.  Il  a  dû  être  introduit 
depuis  la  confection  du  meuble  par  une  fente  où  une  femelle  l'a  déposé. 
La  durée  normale  de  vie  des  larves  de  Cérambycides  est  variable  :  elle 
varie  de  1  à  5  ans.  Mais  40  ans,  cela  est  inadmissible.  —  H.  de  Varigny. 


252  — 


DISTRIBUTION   CKOGRAPHIQUE  101 


Distribution  géographique 

a)  Allen  (Winîred  Emory).  —  Ouaniitalive  siudies  on  marine  phijlo- 
plankton  al  La  Jolla  in  1919.^  (Univ.  of  Calif.  Publ.  Zool.,  XXII, 
329-347,   1922.)  [104 

b)  —     —  Oiianiilaiive  siudies  on  inshore  marine  Dialoms  and  Dino 
flagellales^of   Southern    California    in    1920.    (Ibid.,    XXll,    369-377, 
1922.)  [Ibid. 

Bews  (J.  W.).  —  The  Souih  Easl  Afriean  flora  :  ils  origin,  migralion  and 
evoluiionary  lendencies.     (Ann.  of  Bot.,  XXXVl,  209-223,  1922.)  [103 

Chouard  (P.).  —  Une  remarque,  sur  la  flore  halophile  des  sources  minéra- 
lisées. (Bull.  Soc.  bot.  de  Fr.,  LXIX,  470-471,  1922.)  [103 

Cuenot  (L.).  —  Conlribulions  à  la  faune  du  Bassin  d'Arcachon.  VIII. 
Pijcnogonides.  (Arch.  de  Zool..  exp.  et  gén.,  LX,  Notes  et  Revue, 
no  2,  21-32,   1921.)  [103 

Denis  (,M.).  —  Les  Euphorbiées  des  Iles  Australes  d'Afrique.  (Rev.  gén. 
de  Bot.,  XXXIV,  5-64,  96-133,  171-177,  214-236,  287-299,  346- 
366,  1922.)  [104 

Heim  (R.).  —  Noie  sur  les  zones  de  végétation  fongique  dans  les  Alpes. 
(Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  LXIX,  464-469,  1922.)  [103 

Jeannel  (R.).  —  Silphidae  Catopinae  [Coléoptères)  (2^  série),  avec  une 
étude  phylogénique  et  paléogéograpliique  de  la  sous-famille.  (Arch.  Zool. 
Exper.,  LXI,  Biospeologica,  XLVIl,  98  p.,  117  flg.,  1922.)  [101 

Kiihnholtz-Lordat  (G.).  —  Contribution  à  l étude  des  associations  par  le 
«  relevé  florisiique  ^>.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXIX,  518-523,  1922.) 
[Technique  et  application  à  l'étude  d'une  dune  de  Provence.  — 

F.    MOREAU. 

Matthai  (George).  —  Madréporaires  de  Nouvelle-Calédonie.  (Bull.  biol. 
Fr.  et  Belg.,  LVII,  70-88,  2  pi.,  1923.) 

[Enumération  de  91  espèces,  avec  leur  distribution  géographique. 

—    P.    RjEMY. 

Matthews  (J.  R.).  —  The  dislribulion  of  plants  in  Perthshire  in  relation 
to  «  âge  and  area  ».     (Ann.  of  Bol.,  XXXVI,  321-327,  1922.)         [103 

Pellegrin  (Jacques).  —  Nouvelle  contribution  à  la  faune  ichtyologique  des 
eaux  douces  du  Maroc.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVl,  787,  1923.) 

[Types  européens  (Gobitidinés  surtout)  constatés  dans  les  rivières, 
à  côté  de  la  faune  paléarctique  et  africaine.  —  M.  Goldsmith. 


Jeannel  (R.).  —  Silphidae  Catopinae  (Coléoptères)  (2«  série),  avec  une 
étude  phylogénique  et  paléogéographique  de  la  sous-famille.  —  Les  CoUcç- 


i02  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

lions  de  Biospeologica  ne  renferment  qu'un  petit  nombre  d'espièces  de 
Calopinae,  considérées  pour  la  plupart  comme  dos  «  cavernicoles  acci- 
dentelles ».  Certaines  espèces  recueillies  par  H.  Breuil  dans  le  sua  de 
l'Espagne  sont  de  véritables  troglobies.  Ce  sont  les  premiers  Calopinae 
troglobies  connus  d'Europe.  Quelques-unes  des  espèces  de  Calopinae 
que  l'on  trouve  dans  les  grottes  sont  en  même  temps  plus  ou  moins 
xénophiles  en  ce  sens  qu'elles  fréquentent  les  terriers  de  certains  Mam- 
mifères (microcavernes  de  Racovitza).  A  ce  propos,  J.  rappelle  qu'on 
a  trop  souvent  perdu  de  vue  les  rapports  écologiques  qui  existent  entre 
les  Xénophiles  et  leurs  hôtes.  «  En  somme,  les  Xénophiles  des  cavernes 
subissent  le  milieu  souterrain  plutôt  qu'ils  le  recherchent.  Nous  les  trou- 
voris  dans  les  grottes  parce  que  leur  Hôte  les  y  a  entraînés  et  que  le 
milieu  des  cavernes  leur  est  indifférent.  A  l'inverse  des  véritables  Troglo- 
bies, étroitement  spécialisés,  pour  lesquels  les  conditions  d'existence 
physiques  du  milieu  souterrain  sont  devenues  une  nécessité  absolue,  les 
Xénophiles  cavernicoles  n'ont  éprouvé  aucune  influence  modificatrice 
de  la  part  du  milieu  souterrain.  « 

.Le  critérium  tiré  de  l'organe  copulateur  a  permis  à  J.  de  répartir  pour 
la  première  fois  les  Calopinae  de  l'hémisphère  nord  en  quatre  séries 
phylétiques,  dont  l'histoire  géologique  peut  être  reconstituée  avec 
quelques  détails.  Les  deux  premières  [Anemadûs  et  Ptomaphagus), 
distribuées  à  la  fois  dan^  l'Amérique  tropicale  et  en  Europe  posent  une 
fois  de  plus  un  problème  bien  connu.  L'hypothèse,  due  à  Ortmann  (1902), 
d'un  Continent  nord  pacifique  crétacé  supérieur  et  tertiaire  doit  être 
utilement  complétée  par  celle  de  Scharff  (1911)  qui  admet  l'existence 
d'un  pont  continental  transatlantique  éocène,  morcelé  à  l'Oligocène. 
vC'est  par  ce  pont  que  les  deux  lignées,  dont  le  centre  de  dispersion  a  été 
situé  dans  l'Amérique  tropicale,  sont  passées  en  Europe.  Comme  on  ne 
les  rencontre  ni  à  Madère  ni  aux  Canaries,  il  faut  admettre  que  le  pont 
ne  passait  pas  par  les  îles  atlantiques  ou  alors  que  ces  îles  ont  été  plus 
tard  submergées,  puis  de  nouveau  exondées  et  encore  rattachées  à 
l'Afrique  du  Nord  d'où  elles  ont  reçu  leur  faune  actuelle.  Arrivées  à 
r Eocène  dans  le  sud-ouest  de  l'Europe,  les  deux  lignées  ont  colonisé  les 
massifs  tyrrhéniens,  se  sont  répandues  en  Europe  et  dans  l'Asie  paléarc- 
tique,  atteignant  même  le  Japon.  Au  Miocène,  les  Ptomaphagus  ont  fort 
bien  pu  repasser  dans  l'Amérique  du  Nord  (Grottes  du  Kentucky)  par 
les  continents  nordatlantiques.  Enfin,  au  Pliocène,  beaucoup  d'autres 
espèces  sud-américaines  ont  pu,  à  la  faveur  des  relations  nouvellement 
établies,  passer  dans  l'Amérique  du  Nord. 

Quant  aux  deux  autres  lignées  {^Nargus  et  Calops),  elles  sont  actuelle- 
ment purement  holarctiques.  Il  est  possible  qu'elles  soient  plus  ou  moins 
apparentées  à  certains  Calopinae  de  l'Australie  ou  de  la  Nouvelle-Zélande. 
En  tout  cas,  leur  souche  a  existé  en  Europe,  probablement  dans  la  région 
méditerranéenne,  dès  le  début  du  Tertiaire.  Elles  se  sont  largement 
répandues  dans  toute  la  région  paléarctique;  on  trouve  les  N argus 
jusque  dans  l'Altaï;  les  Calops  ont  été  plus  loin  :  on  les  rencontre  dans  le 
Kaschmir  et  dans  l'Inde;  de  là  ils  ont  passé  pendant  la  fin  du  Tertiaire 
dans  l'Amérique  du  Nord  par  la  Sibérie  orientale  et  l'Alaska. 

Le  biologiste  retiendra  également  du  mémoire  de  J.  ce  fait  intéressant  : 
que  «  la  région  bétique,  d'où  on  ne  connaît  jusqu'à  présent  aucun  type 
cavernicole,  aucun  relicte  est  actuellement  en  pleine  période  active  de 
peuplement  de  ses  cavernes  ».  —  M.  Aubertot. 

—  254  — 


DISTRIBUTION    GÉOGRAPHIQUE  103 

Bews  (J.  W.)-  —  V origine,  les  migrations  et  les  tendances  évolutives 
de  la  flore  de  r Afrique  sud-orientale.  —  La  flore  de  l'Afrique  sud-orien- 
tale comprend  un  élément  tropical  et  subtropical  et  un  élément  tempéré 
ou  montagnard;  l'auteur  en  recherche  les  relations  phylogéniques  géné- 
rales, ainsi  que  les  grandes  voies  de  migrations.  —  F.  Moreau. 

Chouard  (P.)-  —  Une  remarque  sur  la  flore  halophile  des  sources  miné- 
ralisées. —  L'auteur  montre  quel  serait  l'intérêt  de  la  connaissance 
approfondie  de  la  flore  halophile  des  sources  minéralisées  des  Alpes 
et  de  sa  comparaison  avec  celle  des  sources  d'Auvergne  pour  résoudre 
la  question  de  l'origine  de  cette  flore;  dans  le  cas  d'une  flore  commune 
aux  deux  régions,  comme  on  ne  peut  invoquer  pour  h^s  Alpes  l'exis- 
tence d'une  mer  géologique  relativement  récente  comme  l'est  en 
Auvergne  le  lac  oligocène  de  Limagne,  il  faudrait  admettre  que  la  flore 
halophile  est  une  flore  adventice;  si,  au  contraire,  les  environs  des 
sources  minéralisées  des  Alpes  étaient  dépourvus  de  la  flore  des  sources 
d'Auvergne,  il  faudrait  penser  que  celle-ci  est  une  survivance  ancienne. 
—  H.  Moreau. 

Matthews  (J.  R.).  —  /-«  répartition  des  plantes  du  comté  de  Perlh  et 
la  théorie  de  Willis  «  de  l'âge  et  de  Faire  ».  —  La  théorie  de  Willis  soutient 
que,  en  moyenne,  plus  une  espèce  est  dans  une  région  depuis  longtemps 
et  plus  elle  y  occupe  une  aire  étendue.  Ce  principe  général  est  applicable 
à  la  flore  d'une  région  de  l'étendue  d'un  comté;  toutefois,  dans  le  comté 
di^  Perth,  un  certain  nombre  d'espèces,  qui  sont  des  plantes  aux  affi- 
nités arctiques,  ont  eu  jadis  une  aire  de  répartition  plus  étendue;  ce  sont 
des  reliques  d'une  flore  septentrionale  en  voie  de  réduction  depuis  les 
temps  glaciaires,  —   F.  Moreau. 

Heim  (R.).  —  Note  sur  les  zones  de  végétation  fongique  dans  les  Alpes.  — 
L'altitude  exerce  une  influence  marquée  sur  la  répartition  géographique 
et  sur  la  morphologie  des  Champignons  supérieurs.  La  flore  fongique 
silvicole  occupant  la  région  supérieure  de  la  zone  alpestre  se  modifie 
peu  sensiblement  avec  l'altitude;  la  flore  fongique  des  prairies  humides 
à  graminées  (flore  alpine)  comprend  des  individus  plus  ou  moins  rabou- 
gris, mais  toujours  identifiables;  la  flore  fongique  alpine  supérieure  est 
surtout  constituée  par  des  espèces  bryophiles,  naines  et  toujours  profon- 
dément modifiées.  ^  H.  Moreau. 

Cuenot  (L.).  —  Contributions  à  la  faune  du  Bassin  d'Arcachon.  VIII* 
Pycnogonides.  —  Le  petit  groupe  des  Pycnogonides  constitue  un  phylum 
spécial  répandu  dans  toutes  les  mers.  C.  en  signale  le  premier  dans  le 
Bassin  d'Arcachon  cinq  espèces  déjà  connues  ailleurs,  dont  l'une  {Pijcno- 
gonum  littorale  Strôm),  qui  vit  au  large,  y  est  ramenée  parfois  par  les 
chalutiers.  On  les  rencontre  à  mer  basse,  dans  les  paquets  de  Fucus  ou 
de  Zostères  vivants,  sur  les  Algues  et  les  Moules  fixées  aux  bateaux,  sur 
des  Serlulaires  [Thuiaria).  —  Jusqu'ici  le  golfe  de  Gascogne  marque  la 
limite  méridionale  du  Pycnogonum  littorale,  qui  au  nord  ne  dépasse  pas 
le  petit  Belt,  et  Arcachon  celle  du  Nijmphon  gracile  Leach.  La  région 
d'Arcachon,  aux  faciès  peu  variés,  n'est  pas  riche  en  Pycnogonides;  la 
Baltique  est  encore  plus  pauvre  (deux  espèces  seulement);  la  Méditer- 
ranée, par  contre,  semble  d'une  extrême  richesse.  Des  animaux  lents 
comme  les  Pycnogonides  prêtent  à  l'envahissement  par  les  petits  êtres 

—  255  — 


104  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

qui  cherchent  une  surface  de  fixation;  aussi  portent-ils  fréquemment 
de  nombreux  pseudo-commensaux,  mais  qui  pourraient  bien  présenter 
un  début  d'élection  pour  telle  ou  telle  espèce.  Tous  les  Nymphon  d'Ar- 
cachon  que  C.  a  examinés  portaient  sur  le  corps  et  sur  les  pattes  des 
loges  de  Bryozoaires  Cheilostomes  {Membranipora).  Les  autres  espèces 
peuvent  avoir  un  revêtement  continu  de  Diatomées  épiphytes  souvent 
accompagnées  par  d'autres  Algues  et  divers  Infusoires  Vorticelliens  et 
Acinétiens.  —  M.  Aubertot. 

Denis  (M.)-  —  Les  Euphorbiées  des  Iles  australes  cF Afrique.  —  Après 
avoir  fait  l'étude  systématique  des  Euphorbiées  malgaches  et  mis  en 
valeur  dans  ce  but  des  caractères  négligés  jusqu'ici,  tels  que  la  présence, 
ou  l'absence,  ainsi  que  la  forme  des  cyathophylles,  la  sexiialité  du 
cyathium,  la  forme  du  fruit,  la  persistance  du  calice  aux  fleurs  femelles, 
après  avoir  groupé  les  espèces  selon  leurs  affinités,  l'auteur  expose  leur 
répartition  géographique  :  la  région  centrale  de  Madagascar  offre  une 
série  de  formes  très  particulières,  très  circonscrites  géographiquement; 
dans  les  régions  de  la  flore  du  vent,  au  climat  tropical  humide,  les 
Euphorbes  arborescentes  sont  à  feuilles  persistances;  elles  sont  à  feuilles 
caduques  dans  les  régions  de  la  flore  sous  le  vent  au  climat  plus  sec; 
les  Euphorbes  xérophytiques  à  faciès  charnu  ou  épineux  sont  localisées 
dans  le  centre-sud,  l'ouest-sud  et  surtout  le  sud-ouest.  Les  Euphorbes 
de  Madagascar,  beaucoup  plus  sensibles  à  l'influence  physique  du  sol 
qu'à  l'influence  chimique,  sont  remarquables  par  leur",  adaptations  à 
la  sécheresse  (réserves  d'eau  dans  la  moelle  de  la  tige  ou  dans  des 
tubercules  radiculaires,  protections  épidermiques  par  réduction  de  la 
surface  transpiratoire,  enfoncement  des  stomates,  cutinisation  de  la 
membrane).  L'auteur  suit  les  transformations  vraisemblables  des 
Euphorbiées  depuis  l'époque  où  Madagascar  était  réunie  au  continent 
africain;  une  évolution  parallèle,  dans  le  sens  du  xérophytisme,  a  frappé 
les  espèces  isolées  à  Madagascar  et  les  espèces  du  continent;  aussi,  des 
deux  côtés  du  canal  de  Mozambique,  on  rencontre  des  séries  compa- 
rables de  types  xérophytiques.  —  F.  Moreau. 

a)  Allen  (W.  E.).  —  Eludes  quanlilalives  sur  le  phijloplandon  à  La 
Jolla  en  1919.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b) Éludes  quantitatives  sur  les  Diatomées  et  les  Dino  flagellés  du  littoral 

marin  de  la  Californie  méridionale  en  1920.  —  Ces  études  montrent  une 
fois  de  plus  que  la  distribution  des  organismes  dans  l'eau  de  mer  n'est 
pas  uniforme;  les  captures  de  deux  journées  successives  faites  au  même 
endroit  diffèrent  toujours  d'une  quantité  très  appréciable,  sauf  pendant 
une  période  très  courte  de  l'année,  correspondant  à  une  très  faible 
production.  L'auteur  étudie  les  variations  numériques  au  cours  des 
différentes  saisons;  pendant  toute  l'année,  le  nombre  moyen  des  Dia- 
tomées par  litre  d'eau  est  beaucoup  plus  élevé  que  celui  des  DinoPla- 
gellés;  le  rapport  de  ces  deux  nombres  varie  de  1/15  à  1/8.  —  P.  Remy. 


—  256  — 


ORIGINE  DES  ESPÈCES 


103 


Origine  des  espèces 


Jordan  (De  Starr)- 

1922,  448.) 


The  Produclion  of  Species.     (Science,    20  oct. 

[105 


Jordan  (D.  Starr).  —  La  produclion  des  Espèces.  —  On  dit  souvent 
qu'il  est  aisé  de  produire  à  volonté  des  formes  ne  différant  en  rien 
d'espèces  authentiques.  Grosse  erreur.  Une  espèce  n'est  pas  seulement 
un  groupe  reconnaissable,  c'est  un  groupe  ayant  résisté  au  temps  et 
ayant  persisté.  Pas  une  «  espèce  nouvelle  »  d'éleveur  ou  d'horticulteur 
ne  résisterait  5  ans,  en  liberté,  affranchie  des  soins  de  l'homme.  La  varia- 
tion ne  signifie  rien  :  ce  qui  compte  c'est  qu'elle  dure,  qu'elle  tient  le 
coup.  ■ —  H.  DE  Varigny. 


257 


Paris.  -    Les  presses  Universitaires  de  Franck. 


PREMIÈRE     PARTIE 


r  r 


PHYSIOLOGIE   GENERALE 


ANN.  liioL.  —  T.  III,  1-Asc.  3  (1922-19:^3) 


Physiologie  cellulaire 


Chambers  (R-)-  —  ^  microinjeclion  sludij  on  Ihe  penneabilily  of  Ihe 
siarfish  egg.     (Journ.  of  gen.  PhysioL,  V,  189-193,   1922),  [6 

Crozier  (W.  J.)-  —  Cell  penetralion  by  acids,  VI.  The  chloroacelic  acids. 
(Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  65-80.) 

[La  vitesse  de  pénétration  à  travers  les  tissus  do  Chromodoris  zébra 
dépend  de  deux  influences  :  une  combinaison  chimique  avec  le  proto- 
plasme et  une  diffusion.  —  René  Wurmser. 

Czapek  (Friedrich).  —  Plujsikochemische  Problème  der  P  rolo  plasma  for - 
schung.  (Die  Naturwissenschaften,  XI,  H.  13,  237-243,  1923.)  [4 

Dragoiu  (J.),  Vies  (F.)  et  Rose  (M.).  —  Conséquences  cylologiqiies  de 
rabaissement  du  Ph  extérieur  sur  révolution  de  l'œuf  d'Oursin.  (G.  R. 
Ac.  Se,  CLXXVI,  409,    1923.)  [5 

■a)  Fenn  (W.  0.).  —  The  adhesiueness  of  leucocytes  lo  solid  surfaces. 
Effect  of  the  hydrogen  ion  concentration  on  itie  phagocytosis  and  adhesi- 
veness  of  leucocytes.  (Journ.  of  gen.  PhysioL,  V,   143-180).  [7 

b)  —  The  phagocytosis  of  solid  particles.  IV.  Carbon  and  quartz  in 
solutions  of  varying  acidiîy.     (Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  311-325.) 

[7 

Harvey  (E.  N.).  —  The  permeability  of  cells  for  oxygen  and  ils  significance 
for  the  theory  of  stimulation.     (Journ.  of  gen.  PhysioL,  V,  215-222.) 

[6 

Irwin  (M.).  —  The  permeability  of  living  cells  to  dyes  as  affecled  by  hydrogen 
ion  concentration.     (Journ.  of  gen.  PhysioL,  V,  223-224.)  [6 

Jacobs  (M.  H.).  —  The  influence  of  ammonium  salis  on  cell  reaction. 
(Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,   181-188.)  [8 

a)  Lœb  (J.).  —  Sodium  chloride  and  sélective  diffusion  in  living  organism. 
(Journ.  of  gen.  PhysioL,  V,  231-254.)  [7 

b)  —  — ■  The  influence  of  salis  on  the  raie  of  diffusion  of  acid  Ihrough 
collodion  membranes.     (Journ.  of  gen.  PhysioL,  V,  255-262.)  [7 

Maige  (A.).  —  Influence  de  la  nutrition  organique  sur  le  noyau  des  cellules 
végétales.  (G.  R.  Soc.  Biol,  LXXXV'lI,  1297,  Pvéunion  bioL  Lille, 
1922.)  [8 

—  iCA  — 


4  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Northrop  (J.  H.)-  —  The  mecanism  of  the  influence  of  acids  and  alkalies 
on  Uie  dii/eslion  of  proleins  by  pepsin  or  îrypsin.  (Journ.  of  gen. 
PhysioL.  V,  263  274.)  ,  [7 

Osterhout  i^N.  J.  V.)-  —  Some  aspects  of  seleclive  absorption.  (Journ.  of 
gen.  PhysioL,  V,  225-230.)  [6 

Prenant  (Marcel).  —  Sur  les  ferments  oxydants  nucléaires  et  cytoplas- 
miques  cl  sur  leur  importance  physiologique.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXVII 
972,   1922.)  [8 

Robertson  (T.  Brailsîord).  —  Reproduction  in  cell-communities.  (The  J.  of 
Physiology,     LVI,  No.  6,  18  oct.  1922,   404-413,  2  tableaux.)  [9 

Rose  (M.),  Dragoiu  (J.)  et  Vlès  (F.).  —  Sur  la  réversibilité  des  phénomènes 
d'arrêt  par  abaissement  du  Pu  dans  révolution  des  œufs  d'Oursin. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  531.)  [5 

Schube  (Paul).  —  Ueber  die  Bildung  des  Spongiolins  bei  den  Susswasser- 
schwammcn.   (ZooL  Anz.,   LV,   213-215,   4   fig.,   1922.)  [8 

Vlès  (F.),  Dragoin  (J.)  et  Rose  (M.).  —  Recherches  sur  le  Ph  d'arrêt  de 
la  division  de  Vœuf  d'Oursin.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,   133,   1923.) 

[5 


Gzapek  (Friedrich).  —  Problèmes  physico-chimiques  dans  les  recherches 
sur  le  protoplasme.  —  Pfeffer  s'est  occupé  des  phénomènes  physiques 
dans  le  protoplasme  vivant.  Nous  lui  devons  les  recherches  d'importance 
fondamentale  sur  l'osmose.  Tous  les  phénomènes  du  métabolisme  dans 
la  cellule  sont  basés  sur  la  semiperméabihté  des  membranes  protoplas- 
miques  de  la  cellule  vivante.  L'étude  de  la  perméabilité  de  la  membrane 
protoplasmique  pour  différentes  substances,  la  plasmolyse,  sont  de 
grande  importance  pour  la  connaissance  des  substances  composant  la 
membrane  protoplasmique.  D'après  Overton,  elle  est  de  nature  lipoïde- 
Cette  hypothèse  explique  l'entrée  facile  des  narcotiques  dans  la  cellule, 
mais  non  le  passage  du  sucre  et  des  sels  minéraux.  La  théorie  de 
RuHLAND,  d'après  laquelle  la  perméabilité  dépend  de  la  grandeur  des 
molécules  des  substances  dissoutes,  la  membrane  protoplasmique  agis- 
sant comme  un  filtre  très  fin,  ne  satisfait  pas  non  plus  à  tous  les  cas. 
On  a  été  amené  à  cette  hypothèse  que  la  membrane  protoplasmique  est 
le  siège  de  processus  régulateurs  qui  modifient  l'osmose.  Les  cellules 
vivantes  contiennent  des  substances  lipoïdes  qui  s'imbibent  dans  l'eau 
et  qui,  dans  cet  état  imbibé,  sont  influencées  par  les  sels.  Ces  substances 
sont  surtout  les  phosphatides.  Si  de  telles  substances  se  trouvaient  dans 
la  membrane  protoplasmique,  on  pourrait  mieux  comprendre  le  méca- 
nisme du  passage  de  substances  du  milieu  externe  dans  la  cellule.  En 
accord  avec  cette  hypothèse,  C.  a  trouvé  des  lipoïdes  dans  le  cytoplasme; 
Hanstein  a  aussi  trouvé  des  lipoïdes  capables  de  s'imbiber,  probablement 
des  phosphatides,  dans  la  cellule  vivante.  Nirenstein  a  établi  que  la 
cellule  de  Paramaecium  caudalum  se  comporte  envers  les  matières  colo- 
rantes comme  une  graisse.  Si  des  substances  lipoïdes  se  trouvent  dans 
le  plasma,  elles  devraient,  d'après  le  théorème  de  Gibbs,  s'accumuler 
à  la  surface,  ce  qui  formerait  une  membrane  lipoïde.  Cette  membrane 
ne  devrait  pas  être  continue,  mais  composée  de  gouttelettes  très  fines 

—  262  — 


PHYSIOLOGIE    CELLULAIRE  5 

qui  Iciisscraient  entre  elles  des  espaces  pour  le  passage  de  substances 
insolubles  dans  les  lipoïdes  (la  théorie  de  la  mosaïque  de  la  membrane 
protoplasmique  de  Nathansox).  En  résumé,  le  rôle  des  substances 
lipoïdes  dans  la  perméabilité  de  la  membrane  protoplasmique  est  encore 
un  problème  non  résolu.  Comment  doit-on  s'imaginer  la  composition 
colloïdale  du  cytoplasme.?  Elle  se  trouve  aux  différents  degrés  intermé- 
diaires entre  les  colloïdes  liquides  et  solides,  aux  différents  stades  de  la 
vie,  et  aussi  dans  différents  endroits  de  la  même  cellule.  D'après 
W.  Pauli,  les  sels  ont  une  grande  importance  dans  la  constitution  du 
cytoplasme;  la  viscosité  en  dépend  aussi.  Hofmeister  a  trouvé  que  le 
degré  d'imbibition  dépendait  des  différents  anions.  Cz.  remarque  qu'il 
lui  est  tout  à  fait  incompréhensible  que  J.  Loeb  ait  contesté  récemment 
cette  théorie  de  Hofmeister.  et  qu'il  rapporte  tout  à  l'influence  des 
ions  H  sur  les  solutions  albuminoïdes.  L'influence  des  cations  dépend 
de  leur  valence.  La  solution  d'un  seul  sel  agit  comme  un  toxique,  parce 
qu'elle  change  l'état  d'imbibition  normale  des  colloïdes  protoplas- 
miques.  En  ajoutant  au  NaCl  ou  du  CaCl',  on  paralyse  l'influence  toxi- 
que (antagonisme  des  ions  des  sels  de  J.  Loeb).  —  Nous  devons 
admettre  dans  toutes  les  cellules  vivantes  l'existence  de  ces  mélanges 
balancés  d'ions.  Il  en  résulte  que  le  plasma  n'est  pas  électriquement 
neutre.  D'après  Pauli,  le  viscosimètre  est  un  moyen  excellent  pour 
examiner  l'état  électrique  des  solutions  d'albumine.  La  physiologie  du 
protoplasme  est  la  base  de  la  physiologie  générale  et  on  doit  procéder  avec 
beaucoup  d'esprit  critique  dans  ces  recherches.  —  Eléonore  Brecher. 

Vlès  (F.),  Dragoiu  (J.)  et  Rose  (M.).  —  Recherches  sur  le  Ph  cVarrêl 
de  la  division  de  F  œuf  d'Oursin.  —  Les  œufs  d'oursin  plongés  dans 
l'eau  de  mer  dont  le  Ph  est  très  élevé  subissent  des  modifications  très 
faibles.  Quand  le  Ph  de  l'eau  ambiante  descend  à  4,  l'inhibition  de  la 
division  de  l'œuf  est  totale.  Le  Ph  intérieur  de  l'œuf  étant  compris 
entre  5  et  6,  on  peut  supposer  que  l'abaissement  de  différence  de  potentiel 
entre  l'intérieur  et  l'extérieur  aura  une  répercussion  sur  la  tension  super- 
ficielle et  la  viscosité  intérieure  de  l'œuf.  —  Z.  Gruzewska. 

Dragoiu  (J.),  Vlès  (F.)  et  Rose  (M.).  —  Conséquences  cylologiques  de 
rabaissement  du  Ph  extérieur  sur  révolution  de  Vœuf  d'Cursin.  — -  Dans 
les  milieux  (eau  de  mer)  dont  le  Ph  est  très  faible,  l'œuf  d'Oursin  subit 
des  modifications  extrême^.  On  peut  observer  :  le  retard  d'évolution, 
l'altération  de  structure  du  cytoplasme  et  de  l'appareil  nucléaire  et  les 
phénomènes  de  cytolyse.  Les  symptômes  de  cytolyse  sont  analogues  à 
ceux  décrits  par  Loeb  pour  les  œufs  d'Oursin  traités  par  les  agents 
hémolytiques.  En  somme,  les  modifications  du  milieu  extérieur  sont 
d'une  importance  capitale  pour  le  développement  normal  de  l'œuf.  A 
l'abaissement  du  Pu,  ainsi  qu'à  l'élévation  de  la  pression  osmotique 
(Dragoiu  et  Vlès),  l'œuf  répond  par  des  modifications  intérieures 
analogues.  —  Z.  Gruzewska. 

Rose  (M.),  Dragoiu  (J.)  et  Vlès  (F.).  —  Sur  la  réversibilité  des  phéno- 
.mè?ies  d'arrêt  par  abaissement  du  Ph  dans  l'évolution  des  œufs  d'Oursin.  — ■ 
Les  auteurs  ayant  démontré  les  importantes  modifications  cytologiques 
provoquées  par  l'abaissement  du  Ph  de  l'eau  de  mer  sur  l'œuf  fécondé 
d'Oursin,  ont  cherché  à  déterminer  les  conditions  dans  lesquelles  ces 
phénomènes  deviennent  réversibles. 

—  2(33  — 


6  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

Le  sort  de  l'œuf  et  la  réversibilité  des  phénomènes  dépc^ndent  de 
deux  facteurs  :  de  la  concentration  en  ions  H+  du  milieu  extérieur  et 
du  temps  de  séjour  de  l'œuf  dans  ce  milieu.  Quand  l'œuf  d'Oursirt 
soumis  à  l'action  de  l'eau  de  mer  dont  le  Ph  est  faible  (Ph*  —  Ph')  a  été 
transporté  dans  un  milieu  normal,  on  peut  observer  plusieurs  cas  : 
1°  Simple  retard  des  processus  de  division;  2°  Des  anomalies  passa- 
gères dans  l'évolution;  3°  Une  évolution  anormale  qui  se  termine  par 
une  cytolyse;  4°  L'irréversibilité  totale  et  cytolyse,  —  Z.  Gruzewska. 

Harvey  (E.  N.)-  —  La  perméabilité  des  cellules  pour  Voxygène  et  sa 
signification  pour  la  théorie  de  la  stimukdion.  —  On  sait  que  l'entrée  de 
CO^  dans  les  cellules  est  toujours  parfaitement  libre.  Il  en  est  de  même 
pour  O^  Si  un  muscle  de  grenouille  teint  au  bleu  de  méthylène  est  placé 
ensuite  dans  une  atmosphère  exempte  d'oxygène,  la  couleur  bleue  dis- 
paraît. En  présence  d'air,  la  couleur  bleue  se  rétablit  en  15  secondes. 
Il  n'y  a  pas  de  différence  de  perméabilité  à  l'oxygène  entre  un  muscle 
mort  et  un  muscle  vivant.  Toute  théorie  de  la  stimulation  qui  suppose 
un  brusque  accroissement  de  perméabilité  à  l'oxygène  comme  consé- 
quence de  la  stimulation  n'a  aucune  base  expérimentale.  —  Un  problème 
analogue  à  celui  de  la  stimulation  concerne  les  changements  qui  se  pro- 
duisent dans  les  cellules  après  la  mort.  La  mort  s'accompagne  de  pro- 
fondes réactions  chimiques.  De  nombi'êuses  plantes  noircissent,  par  suite 
d'oxydation.  Pourquoi  ce  noircissement  n'avait-il  pas  lieu  pendant  la 
vie?  C'est  pour  étudier  ces  phénomènes  que  H.  expose  des  plantes 
vivantes  à  de  hautes  pressions  d'oxygène.  Tant  qu'on  ne  lèse  pas  les 
cellules,  l'accroissement  de  pression  ne  donne  naissance  à  aucune  de 
ces  oxydations,  dont  les  cellules  mortes  sont  le  siège  en  présence  d'air. 
C'est  donc  que  la  cellule  vivante  ne  libère  pas  les  substances  (chromo- 
gène et  oxydase)  sur  lesquelles  agit  l'oxygène.  —  R.  Wurmser. 

Chambers  (R.)-  —  Une  élude  par  micro-injection  de  la  perméabililé  de 
Vceuf  d'Étoile  de  mer. —  Les  expériences  effectuées  sur  Aslerias  forbesii 
montrent  que  la  semiperméabililé  d'une  cellule  vivante  est  une  fonction 
de  sa  pellicule  superficielle.  Peu  importe  que  cette  pellicule  soit  natu- 
relle ou  déterminée  par  une  section.  Tant  qu'elle  existe,  ni  le  groupe- 
ment acide  de  HN*C1  ni  le  groupement  alcalin  de  NaHCO*  ne  peuvent, 
dans  certaines  limites  de  concentration,  pénétrer  le  protoplasme.  L'on 
injecte  les  solutions  sous  la  pellicule,  elles  produisent  leurs  effets  caracté- 
ristiques sur  le  protoplasme.  —  R.  Wurmser. 

Irvin  (M.).  — ■  La  perméabililé  des  cellules  vivantes  aux  colorants  en 
fonction  de  la  concenlration  des  ions  hydrogène.  —  Le  bleu  crésyl  ne 
pénètre  rapidement  dans  les  cellules  (de  Nilella)  que  si  le  pH  extérieur  à 
la  cellule  est  nettement  supérieur  au  pH  interne.  Autour  de  pH  9  la  péné- 
tration est  rapide  'et  l'exosmosc  lente.  A  P^,  5,9  l'exosmose  est  rapide 
et  la  pénétration  très  lente.  —  R.  Wurmser. 

Osterhout  (M.  J.  V.).  —  Quelques  aspects  cV absorption  sélective.  —  Le  suc 
de  Valonia  possède  une  composition  telle  que  l'on  ne  peut  admettre  que 
le  potassium  soit  combiné  dans  la  cellule  avec  un  composé  organique. 
Pratiquement,  tout  le  potassium,  le  sodium  et  le  calcium  y  sont  à  l'état 
de  chlorures.  Le  Cl  est  sensiblement  à  la  même  concentration  dans  les 
cellules  et  dans  l'eau  de  mer.  Il  existe  donc  un  mécanisme  empêchant 

—  264  — 


PHYSIOLOGIE   CELLULAIRE  7 

Na,  Mg,  Ca,  SO*  d'atteindre  une  concentration  aussi  haute  dans  les 
cellules  que  dans  l'eau  de  mer  et  permettant  une  concentration  de 
KCl  plus  élevée  intérieurement  qu'extérieurement.  Mais  ce  mécanisme 
ne  doit  pas  reposer  sur  une  liaison  de  K  avec  un  constituant  cellulaire. 

R.   WURMSER. 

a)  Loeb  (J.)-  —  Le  chlorure  de  sodium  el  la  diffusion  sélecliue  dans  les 
organismes  vivants.  —  NaCl  agit  comme  CaCl*  ou  LaCl*  en  empêchant  la 
diffusion  des  acides  forts  à  travers  la  membrane  de  l'œuf  de  Fundulus, 
avec  cette  différence  seulement  qu'une  solution  1/8  N.  de  NaCl  agit 
comme  une  solution  1/1.000°  N.  de  CaCP  et  1/.30.000  N.  de  LaCR 
La  diffusion  des  acides  faiblement  dissociés  n'est  que  peu  ou  pas  inhibée. 
NaCl  et  CaCP  accélèrent  tous  deux  la  diffusion  d'alcali  fortement  dis- 
socié, et  CaCP  plus  intensément  que  NaCl.  A  des  concentrations  modé- 
rées, NaCl  accélère  la  vitesse  de  diffusion  de  KCl  à  travers  la  membrane 
de  l'œuf,  tandis  que  CaCP  est  inefficace.  —  R.  Wurmser. 

b)  Loeb  (J.).  —  L'influence  des  sels  sur  la  vitesse  de  diffusion  d'un  acide 
à  travers  les  membranes  de  collodion.  —  L.  a  précédemment  montré  que 
si  une  solution  saline  acide  (HCl)  de  pH  défini  (3,0)  est  séparée  par  une 
membrane  de  collodion  d'une  solution  du  même  acide  au  même  pH,  de 
l'acide  sort  de  la  solution  saline,  de  telle  sorte  que  le  pH  de  cette  solu- 
tion est  plus  élevé  que  celui  de  l'eau  acidifiée.  Dans  le  présent  travail, 
L.  met  en  évidence  que  ce  fait  résulte  de  l'accroissement  de  la  constante 
de  diffusion  de  l'acide  en  présence  d'un  sel.  —  R.  Wurmser. 

Northrop  (J.  H.)-  —  Le  mécanisme  de  l'influence  des  acides  et  des  alcalis 
sur  la  digestion  des  protéines  par  la  pepsine  ou  la  tnjpsine.  —  N.  compare 
l'effet  de  l'addition  d'acide  sur  la  quantité  de  protéine  ionisée  à  l'effet 
sur  la  vitesse  de  digestion  de  la  gélatine,  la  caséine  et  l'hémoglobine  par 
la  pepsine.  Une  comparaison  analogue  est  faite  par  addition  d'alcali 
dans  le  cas  de  la  trypsine  avec  la  gélatine,  la  caséine,  l'hémoglobine,  la 
globine  et  l'édestine.  En  général,  la  vitesse  de  digestion  peut  être  prévue 
à  partir  de  la  quantité  de  protéine  ionisée  (déterminée  par  la  courbe  de 
titration  ou  la  conductivité).  La  vitesse  de  digestion  est  minima  au 
point  isoélectrique  de  la  protéine  et  maxima  au  pH  pour  lequel  la  protéine 
est  complètement  combinée  avec  l'acide  ou  l'alcali  pour  former  un  sel. 
Les  propriétés  physiques  de  la  solution  protéique  ont  peu  ou  pas  d'effet 
sur  la  vitesse  de  digestion.  —  R.  Wurmser. 

a)  Fenn  (W.  0.).  - —  L'adhésivilé  des  leucocytes  aux  surfaces  solides.  — 
Effet  de  la  concentration  des  ions  hydrogène  sur  la  phagocytose  el  l'adhé- 
sivilé des  leucocytes.  —  Etude  des  différents  facteurs  qui  influencent 
l'adhésivité  des  leucocytes.  Les  forces  de  tension  superficielle  ne  suffisent 
pas  à  déterminer  le  comportement  des  cellules  vis-à-vis  des  corps  solides. 
La  phagocytose  du  quartz  augmente  avec  l'acidité,  tandis  que  l'adhé- 
sivité du  verre  des  leucocytes  augmente  avec  l'alcalinité.  —  R.  Wurmser. 

b)  Fenn  (W.  0.)-  —  La  phagocytose  des  particules  solides.  IV.  Charbon 
el  quartz  en  solutions  d'acidités  diverses.  —  Les  leucocytes  ingèrent  les 
particules  de  quartz  plus  rapidement  que  le  charbon  en  solutions  acide 
et  le  charbon  plus  rapidement  que  le  quartz  en  solutions  alcalines.  En 
présence  d'acacia,  le  charbon  est  toujours  préféré  au  quartz,  même  en 

—  2G5  — 


8  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

solutions  acides.  Les  particules  de  bioxyde  de  manganèse  sont  ingérées 
d'une  façon  extraordinairement  rapide  relativement  au  silicate  de  man- 
ganèse ou  au  quartz.  Les  spires  de  Pénicillium  sont  ingérées  plus  rapi- 
dement que  le  quartz.  De  très  petites  particules  de  quartz,  de  1  jjt. 
de  diamètre,  ne  sont  pas  ingérées  aussi  rapidement  que  de  plus  grandes 
particules.  Ce  résultat  contraire  à  ce  que  permet  de  prévoir  la  tension 
superficielle  démontre  l'intervention  d'un  autre  facteur.  Les  mesures  des 
potentiels  de  l'électrode  de  charbon  et  des  charges  de  cataphorèse  n'ont 
pas  permis  d'établir  une  théorie  rationnelle.  —  R.  Wurmser. 

Jacobs  (M.  H.)  —  L'influence  des  sels  cV ammonium  sur  la  réaction 
cellulaire.  —  Un  accroissement  de  l'alcalinité  intracellulaire  peut  être 
produit  par  des  solutions  nettement  acides  contenant  des  sels  d'ammo- 
nium. J.  pense  que  cela  est  dû  au  fait  que  NH;,OH  est  assez  faiblement 
basique  pour  permettre  une  certaine  hydrolyse  de  ses  sels  et  que  les 
cellules  vivantes  sont  perméables  très  largement  à  NH4OH,  mais  pas 
aux  acides,  ni  aux  sels  d'ammonium.  —  R.  Wurmser. 

Prenant  (Marcel).  —  Sur  les  ferments  oxydants  nucléaires  et  cyioplas- 
miques  et  sur  leur  importance  physiologique.  —  Critique  expérimentale 
des  travaux  de  Fischel.  Tous  les  noyaux  ne  sont  pas  équivalents  au 
point  de  vue  du  pouvoir  peroxydasique.  P.  met  en  garde  contre  les  con- 
clusions basées  sur  l'oxydation  des  réactifs  histologiques  par  les  noyaux 
après  la  mort  et  pense  que  la  notion  de  peroxydase  est  une  notion 
physiologiquement  artificielle,  due  à  la  réunion  par  nos  réactifs  de  corps 
qui  peuvent  être  très  divers,  mais  ont  en  commun  cette  propriété 
d'activer  l'eau  oxygénée  en  présence  d'accepteurs  appropriés;  il  faut  se 
garder  de  conclure  des  ferments  oxydants  à  des  oxydations  physiolo- 
giques. —  H.  Cardot. 

Maige  (A.).  —  Influence  de  la  nutrition  organique  sur  le  noyau  des 
cellules  végétales.  —  En  mesurant  les  dimensions  du  noyau  et  du  nucléole 
des  cellules  d'embryons  de  Haricot  séparés  de  leurs  cotylédons,  on 
constate  des  variations  nettes.  Suivant  les  conditions  physiologiques, 
en  l'absence  de  nutrition,  les  cotylédons  étant  placés  sur  l'eau  distillée, 
il  y  a  décroissance  du  volume  du  noyau  et  du  nucléole.  Sur  une  solution 
de  saccharose  à  5  %,  il  y  a  accroissement  notable  du  noyau  et  surtout 
du  nucléole.  Avec  le  maltose,  le  glucose,  le  lactose,  le  lévulose  et  le 
galactose,  il  y  a  des  accroissements  divers,  mais  très  nets  des  dimen- 
sions, les  résultats  sont  douteux  avec  le  mannose  et,  enfin,  il  n'y  a  aucun 
accroissement  avec  la  glycérine,  l'asparagine  et  l'urée.  —  H.  Cardot. 

Schulze  (Paul).  —  Sur  la  formation  de  la  spongioline  chez  les  Eponges 
d'eau  douce.  —  Les  spongioblastes,  chez  Ephydatia  miilleri,  dériveraient 
d'amibocytes  possédant  un  gros  nucléole  dans  le  noyau;  primitivement 
globuleux,  ceux-ci  émettent  des  pseudopodes  ramifiés  qui  se  trans- 
forment en  spongioline.  Lorsque  cette  sul3stance  est  sécrétée,  la  masse 
cytoplasmique  renfermant  le  noyau  se  détache  et  redevient  globuleuse; 
le  cytoplasme,  qui  s'était  éclairci  à  mesure  que  la  substance  était  élaborée, 
redevient  foncé;  le  noyau,  qui  avait  diminué  de  volume  et  était  irrégu- 
lièrement compact,  est  à  nouveau  du  type  nucléolaire;  en  un  mot,  le 
spongioblaste  reprend  tout  à  fait  l'aspect  d'un  amibocyte.  —  P.  Remy. 

—  2GG  — 


PHYSIOLOGIE   CELLULAIRE  9 

Robertson  (T.  Brailsîord^.  —  Reproduction  dans  les  communautés  cellu- 
laires. —  Quand  doux  infusoives  {Enchehjs  farcinem)  sont  isolés  dans 
une  même  goutte  d'un  milieu  de  culture,  la  marche  de  la  division  cellu- 
laire est  beaucoup  plus  rapide  (parfois  16  fois  plus)  que  quand  un  seul 
infusoire  est  isolé  dans  une  goutte  identique  («  effet  allelocatalytique  »). 
La  marche  initiale  de  la  multiplication  cellulaire  est  d'autant  plus 
rapide  que  le  volume  de  la  goutte  dans  laquelle  est  isolé  un  seul  infusoire 
est  plus  petit.  L'eau  distillée  à  laquelle  l'addition  d'une  solution  tam- 
ponnée de  phosphates  a  donné  une  réaction  et  une  tonicité  convenable, 
et  dans  laquelle  les  infusoires  se  sont  développés  en  multitude,  contient 
une  substance  qui  accélère  la  marche  de  la  reproduction  des  infusoires 
isolés.  Le  caractère  autocatalytique  de  la  reproduction  dans  les  cellules 
d' infusoires  dépend  donc  d'une  part  de  la  capacité  inhérente  à  chaque 
cellule  à  se  reproduire  parce  qu'elle  renferme  un  catalyseur  capable 
d'effectuer  les  synthèses  protoplasmiques,  et  d'autre  part  de  la  produc- 
tion dans  le  milieu  environnant  d'un  catalyseur  par  l'intermédiaire 
duquel  les  cellules  peuvent  se  faciliter  mutuellement  leur  reproduction. 
Un  milieu  de  culture  ancien  ne  contient  pas  de  substances  toxiques  pour 
les  infusoires,  il  ne  retarde  pas  la  multiplication  des  infusoires  des  cultures 
jeunes.  Néanmoins,  les  infusoires  des  cultures  anciennes  se  développent 
iDcaucoup  plus  lentement  dans  les  milieux  de  culture  anciens  que  dans 
les  infusions  de  foin  fraîches  et  isotoniques.  Une  simple  dilution  d'un 
milieu  ancien  avec  un  volume  égal  d'eau  distillée,  convenablement 
tamponnée,  active  la  marclie  de  la  reproduction,  le  maximum  n'est 
toutefois  pas  atteint.  Durant  la  dernière  période  qui  succède  à  l'isolement 
d'un  infusoire  dans  un  milieu  de  culture  frais,  avant  toute  division  cellu- 
laire, l'organisme  ne  réagit  pas  aux  agents  qui  accélèrent  la  multipli- 
cation, ceux-ci  n'agissent  qu'après  la  division  de  la  cellule  isolée;  les 
agents  proviennent  du  noyau.  Durant  les  périodes  comprises  entre  les 
divisions  nucléaires,  chaque  noyau  retient  la  charge  de  l' autocatalyseur 
dont  il  a  été  pourvu  à  l'origine  et  l'augmente  au  cours  de  la  synthèse 
nucléaire,  qui  est  rendue  possible  par  sa  présence.  A  la  division  suivante, 
l'autocatalyseur  est  partagé  entre  les  matériaux  nucléaires  et  le  milieu 
environnant  dans  une  proportion  déterminée  en  partie  par  sa  solubilité 
relative  dans  les  deux  milieux  et  on  partie  par  son  affinité  pour  les 
substances  chimiques  du  noyau.  Un  équilibre  est  alors  atteint  entre  le 
milieu  extérieur  et  les  substances  nucléaires  avec  lesquelles  l'autocata- 
lyseur se  combine  ou  dans  les([uelles  il  se  dissout,  la  membrane  nucléaire 
30  reforme  alors,  et  le  catalyseur  ne  peut  plus  diffuser  de  nouveau.  — 

Paul    BOYER. 


•.^<i7  — 


10  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Mutations  d'énergie  chez  les  êtres  vivants 


Athanasiu  (J.)-  —  Sur  Vénergie  nerveuse  motrice.  Réponse  à  la  noie  de 
M.  L.  Lapicque  :  cadence  de  Vinflux  moteur  volontaire.  (C.  R.  Soc. 
BioL,  LXXXVII,  1356,  1922.)  [12 

Aue  (A.  U.  E.)-  —  Besitzt  der  Falter  von  Arclia  caja.  die  Fahigkeit  zu 
leuchten?  (Biolog.  Centralbl.,  XLII,   1922,  141-142.) 

[Malgré  un  grand  nombre  d'expériences  (300),  A.  n'a  jamais  pu 
reproduire  le  phénomène  de  phosphorescence  dont  parle  Isaak.  — 

B.    SOUKATCHOFF. 

Courrier  (R.)  et  Gerlinger  (H.).  —  Le  cycle  glandulaire  de  V épithélium  de 
Voviducie  chez  la  chienne.  (C.  R.  BioL,  LXXXVII,  1363,  Réunion 
biol.  Strasbourg,  1922.) 

[C.  et  G.  ont  constaté  que  l' épithélium  tubaire  présente  un  cycle 
glandulaire  net  en  relation  chronologique  avec  les  processus  ovariens  : 
période  d'activité  glandulaire  quand  l'ovaire  renferme  des  follicules 
murs,  phase  de  repos  quand  le  corps  jaune  est  en  période  d'état. 
L'étude  de  ce  cycle  au  point  do  vue  cytologique  a  été  faite.  — ■ 
H.  Cardot. 

Couvreur  (E.)  et  Clément  (H.)-  —  Sur  les  effets  de  la  rétention  de  la  soie 
chez  les  larves  de  Sericaria  mori.  (G.  R.  BioL,  LXXXVII,  1127, 
Réunion  biol.  Lyon,   1922.) 

[Les  larves  chez  lesquelles  on  provoque  par  différents  artifices  la 
rétention  de  la  soie  meurent  dans  un  court  délai  avec  une  coloration 
noire  et  histolyse  de  l'appareil  séricigène.  Il  est  probable  que  la  soie 
donne  parmi  ses  produits  de  désintégration  de  la  tyrosine,  qui  cause 
la  mort  et  qui,  en  s' oxydant  sous  l'influence  d'un  ferment  oxydant, 
donne  la  coloration  constatée.  —  H.  Cardot. 

Gerretsen  (F.  C.).  —  Einige  Notizen  ûher  das  Leucliten  des  javanischen 
Leuchtkâfers  [Luciola  vittata  Cast.)  (Biolog.  Centralbl.,  XLII,  1-9,  1922.) 

[U 

Harvey  (E.  N.).  —  Studies  on  bioluminescence.  XV.  Eleclroreduction  of 
oxgluciferin.  (Journ.  of  gen.  PhysioL,  V,  275-284.)  [10 

Me  Swiney  (B.  A.)  and  Mucklow  (S.  L.)-—  Ttie  origin  of  the  electrical 
change  in  muscle.  (Journ.  of  PhysioL,  LVI,  No.  6,  18  oct.  1922,  337- 
403,  4  fig.)  [U 

Vogel  (R-).  —  Ueber  die  Topographie  der  Leutchorgane  von  Phausis 
splendidula  Leconle.  (Biolog.  Centralbl.,  XLII,  1922,  138-140.) 

[Purement  descriptif. 


Harvey  (E.  N.).  —  Etudes  sur  la  bioluminescence  XV.  Eleclroreduction 
de  Voxijluciférine.  —  L'oxyluciférine  peut  être  réduite  en  luciférine 
à  la  cathode,  quand  on  fait  passer  un  courant  électrique  à  travers  la 

—  2GS  — 


MUTATIONS  D'ÉNERGIE  CHEZ  LKS  ÊTRKS  VIVANTS  II 

solution,  ou  à  la  cathode  formée  par  des  couples  métalliques  en  solution, 
ou  aux  cathodes  de  piles  d'oxydation-réduction  du  type  NaCl-Pt-Pl- 
Na^S.  Elle  est  aussi  réduite  à  la  surface  des  métaux  (Al,  Mn,  Zn  et  Cd) 
qui  libèrent  dans  l'eau  de  l'hydrogène  naissant,  quoique  aucun  gaz  ne 
se  sépare  visiblement  de  la  surface.  L'hydrogène  moléculaire  ne  réduit 
pas  l'oxyluciférine,  sauf  au  contact  du  palladium.  Dans  certaines  condi- 
tions, on  obtient  une  luminescence  continue.  11  se  peut  que  chez  les 
bactéries,  dans  des  parties  différentes  de  la  cellule,  la  luminescence  soit 
due  à  l'oxydation  de  la  luciférine  et  à  la  réduction  de  l'oxyluciférine.  — 

R.   WURMSER. 

Gerretsen  (F.  C.).  —  Quelques  nolices  sur  la  phosphorescence  du  scarabée 
phosphorescent  de  Java  {Luciola  villala  Cast).  —  Les  œufs  des  Lampy- 
rides  dégagent  au  début  du  développement  une  lumière  diffuse  qui  se 
concentre  en  un  certain  endroit  au  fur  et  à  mesure  que  se  développe 
l'embryon.  La  phosphorescence  des  œufs  de  Luciola  villala  accuse  une 
alternation  périodique  quelques  jours  avant  l'éclosion  de  la  larve.  Les 
périodes  de  phosphorescence  des  larves  reviennent  une  à  deux  fois  par 
minute.  Rarement  ces  insectes  dégagent  la  lumière  pendant  la  journée 
ou  au  clair  de  la  lune.  La  phosphorescence  périodique  est  dirigée  par  la 
volonté  de  l'animal  et  peut  être  reproduite  artificiellement,  au  moyen 
de  courant  électrique,  chez  des  spécimens  tués.  (Il  ne  peut  toutefois  être 
question  de  la  présence  d'un  centre  nerveux  absolument  automatique 
dans  le  sens  de  Verworn.)  La  périodicité  de  la  phosphorescence 
s'explique  par  un  arrêt  périodique  dans  l'apport  de  l'oxygène  dans  les 
trachées  capillaires,  arrêt  provoqué  par  une  contraction  des  cellviles 
terminales  des  trachées.  Cette  contraction  serait  le  résultat  d'une  irri- 
tation nerveuse.  La  narcotisation  des  Lampyrides  au  moyen  de  chloro- 
forme permet  de  distinguer  trois  phases  :  dans  la  première,  la  lumière 
éteinte  dès  le  commencement  de  l'action  du  chloroforme  peut  être 
réobtenue  en  plaçant  l'animal  dans  l'air  pur.  Une  action  plus  prolongée 
du  chloroforme,  tout  en  tuant  l'animal  qui,  dans  ce  cas,  ne  se  remet 
plus  dans  l'air  pur,  a  comme  suite  la  réapparition  de  la  phosphorescence 
qui  peut  durer  quelques  heures  après  la  mort  de  l'insecte.  En  prolongeant 
encore  plus  l'action  du  narcotique,  on  obtient  la  cessation  complète  de 
la  phosphorescence  qui  ne  peut  plus  être  réobtenue  par  aucun  moyen. 
En  se  servant  de  la  méthode  préconisée  par  Dubois,  on  peut  constater 
chez  Luciola  villala,  la  présence  d'une  matière  phosphorescente  spéci- 
fique, ou  tout  au  moins  d'un  enzyme.  —  B.  Soukatchoff. 

Me  Swiney  (B.  A.)  et  Mucklow  (S.  L.).  —  U origine  des  modificalions 
éleclriques  dans  le  muscle.  —  Par  une  technique  appropriée,  on  peut 
faire  la  somme  des  effets  électriques  qui  se  produisent  au  cours  d'une 
contraction  prolongée.  Si,  comme  Mines  le  pense,  les  modifications  élec- 
triques du  muscle  sont  dues  à  la  production  d'acide  lactique,  la  somme 
des  effets  électriques  doit  suivre  une  course  parallèle,  suivant  la  durée 
et  la  fréquence  de  l'excitation,  à  celle  de  la  production  de  l'acide  lactique. 
En  règle  générale,  la  production  de  l'acide  lactique  suit  la  même  course 
que  celle  de  la  chaleur.  Or,  l'expérimentation  montre  que  les  relations 
entre  la  durée  et  la  fréquence  de  l'excitation  et  les  modifications  élec- 
triques totales  d'une  part,  et  la  production  de  chaleur,  d'autre  part, 
diffèrent  entre  elles.  La  production  de  l'acide  lactique  n'est  donc  pa 
la  cause  première  des  modifications  électriques.  —  Paul  Boyer. 

—  260  — 


S- 


42  L'ANiNÉE  BIOLOGIQUE 

Athanasiu  (J.)-  —  Sur  r  énergie  nerveuse  motrice.  Réponse  à  la  noie 
de  M.  L.  Lapicque  :  cadence  de  Vinflux  moteur  volontaire.  —  A.  discute 
la  théorie  du  tout  ou  rien  appliquée  à  la  fibre  musculaire  striée  et  les 
expériences  de  Pratt  et  de  Keith  Lucas  qui  ont  servi  de  base  à  Fargu- 
mentation  de  Lapicque.  Les  contractions  enregistrées  par  Lucas  et 
Pratt,  dans  les  expériences  par  lesquelles  ils  ont  prétendu  étendre  au 
muscle  strié  la  loi  du  tout  ou  rien,  ne  peuvent  être  des  contractions 
maximales  des  fibres,  comme  ils  le  supposent,  car  il  faut  tenir  compte  du 
tissu  conjonctif  qui  unit  les  fibres  les  unes  aux  autres  et  les  pénètre,  en 
sorte  que  leur  contraction  est  limitée  en  amplitude  par  des  raisons 
d'ordre  mécanique.  Si  on  excite  toutes  les  fibres  d'un  muscle,  dans  des 
conditions  identiques,  en  appliquant  deux  électrodes  humides  aux  deux 
extrémités  sectionnées  du  muscle,  on  voit  que  l'amplitude  de  la  contrac- 
tion croît  proportionnellement  à  l'intensité  de  l'excitant  et,  par  consé- 
ciuent,  que  le  muscle  n'obéit  pas  à  la  loi  du  tout  ou  rien.  En  second  lieu, 
le  courant  d'action  du  muscle  en  contraction  volontaire  n'excite  pas  la 
patte  galvanoscopique  parce  que  son  intensité  est  sous-minimale.  La 
troisième  objection  discutée  est  relative  à  la  valeur  de  la  période  réfrac- 
taire  du  nerf  et  elle  n'a  pas  paru  décisive  à  A.  qui  maintient  ses  conclu- 
sions. —  H.  Cardot. 


Mutations  de   matière   chez  les  êtres  vivants  * 


a)  Abderhalden  (Emil).  —  Weilere  Beilrâge  zur  Kenntniss  von  orga- 
nischcn  Nahi'ungssloffen  mil  spezifischer  Wirkung.  XV.  Ernàhrungs- 
versuche  mit  hiinstlich  dargestelllen  organischen  Nalirungssioffen  und 
ferner  mil  aus  zusammengesetzlen  organischen  Nalirungssioffen  gewon- 
nenen  Bausleinen  mit  und  ohne  Zusalz  von  Nulraminen.  (Arch.  ges. 
Physiol.,  CVCV,  199-226,  1922.)  [14 


b)  —  —  Weilere  Beilrâge  zur  Kenntniss  von  organisctien  Nalirungs- 
sioffen mil  spezifischer  Wirkung.  XVI.  Vergleicliende  Unlersuchangen 
ûber  die  W^irkung  von  erwârmler  und  nicht  erwàrmler  Kleie  und  Hefe 
und  ferner  von  Organen  von  normal  ernâhrten  und  von  mit  geschliffenem 
Reis  ernâhrten  Tauben.  (Arch.  ges.  Physiol.,  CXGV,  433-459,  1922.)    [14 

c)  —  —  Weilere  Beilrâge  zur  Kenntniss  von  organischen  Nahrungs- 
sloffen  mit  spezifischer  Wirkung.  XVIII.  Versuche  mit  reinen  Nahrungs- 
sloffen.  (Ibid.,  480-486,  1922.)  [16 

Abderhalden  (Emil)  und  Wertheimer  (Ernst).  —  Weilere  Beilrâge  zur 
Kenntniss  von  organischen  Nalirungssioffen  mit  spezifischer  Wirkung. 
XVII.  (Arch.  ges.  Physiol.,  CXGV,  460-479,  1922.)  [15 


*  Par  suite  d'une  entente  avec  le  BuUelin  de  la  Société  de  Chimie,  nous  nous  bornons, 
pour  les  analyses  de  certains  mémoires  d'un  caractère  non  strictement  biologique  à 
renvoyer  à  cette  dernière  publication. 

—  27.)  — 


MUTATIONS  DE   MATIÈRE  13 

Abel  (E.)-  —  Remarques  à  propos  de  quelques  expériences  d'avitaminose. 
(C.  R.  Biol.,  LXXXVII,  1213:  Réunion  biol.  Nancy,  19-2-:.) 

[L'avitaminose  détermine  des  symptômes  différents  suivant  l'espèce 
d'oiseau  choisie.  Des  poussins  soumis  dès  la  naissance  à  une  alimen- 
tation stérilisée  réagissent  par  un  syndrome  polynévritique;  des 
canetons  traités  de  la  même  façon  réagissent  différemment,  des  acci- 
dents scorbutiques  se  superposant  aux  accidents  polynévritiques.  — 
H.  Cardot. 

Aron  (Max).  —  Le  glycogène  du  foie  embryonnaire.  Délerminisme  de  sa 
formation.  (Bull.  Soc.  Chimie  Biol.,  IV,  avril  1922,  209-222.) 

[Voir  Bull.  Soc.  Chimie,  XXXII,  1471. 

Burge  (W.  E.).  —  Proof  thaï  a  Jiigli  prolein  diet  increases  and  slaruation 
decreases  the  calalase  content  of  Ihe  entire  animal.  (Amer.  J.  Physiol., 
LXIII,  No.  3,  Febr.  1923,  545-547,  2  fig.)  [17 

Drummond  (J.  C),  Crowden  (G.  P.)  and  Hill  (E.  L.  G.).  —  Nutrition  on 
high-protein  dietaries.  (The  J.  of  Physiology,  LVI,  No.  6,  18  Oct. 
1922,  413-420,  3  tableaux,  2  fig.)  [17 

Gain  (Edmond).  —  Sur  les  planlules  carencées  issues  de  graines  de  Grand- 
Soleil  chauffées  de  100°  à  150°.  (C.  R.  Biol.,  LXXXVII,  1205;  Réunion 
biol.  Nancy,  1922.) 

[Ces  plantâtes  ont  une  énergie  germinative  retardée  et  diminuée 
et  fournissent  des  monstruosités  décrites  dans  la  présente  note.  — 
H.  Cardot. 

Hintzelmann  (Ulrich).  —  Medizinisch-zoologische  Studien.  I.  Milleilung. 
Die  antipyretische  Wirkung  des  Regenwurms  und  programmatisclie 
Hinweise  auf  die  allgemein-biologische  Bedeutung  des  Tirosins.  (Biolog. 
Centralbl.,  XLII,  1922,  293-300.)  [21 

a)  Hitchcock  (D.  I.).  —  Tlie  colloïdal  behauior  of  sérum  globulin.  (Journ. 
of  gen.  Physiol.,  V,  35-44.)  [20 

b)  —  —  The  ionizalion  of  prolein  chlorides.  (Journ.  of  gen.  Physiol., 
V,  383-394.)  [20 

Hussey  (R.  G.)  and  Northrop  (J.  H.).  —  A  study  of  Ihe  equilibriam  belween 
ihe  so  called  «  antilrypsin  »  of  ihe  bloôd  and  trypsin.  (Journ.  of  gen. 
Physiol.,  V,  335-351.) 

[L'agent  inhibiteur  de  l'action  de  la  trypsine  et  la  trypsine  se  com- 
binent en  un  composé  inactif,  mais  dissociable  : 

trvpsine  +  inhibiteur  ^^  trypsine  —  inhibiteur. 

Les  conditions  de  l'équihbre  semblent  obéir  à  la  loi  d'action  des 
masses.  —  R.  Wurmser. 

Jonesco  (S.)-  —  Recherches  sur  le  rôle  physiologique  des  anlhocyanes. 
(Ann.  Se.  nat.,  Bot.,  sér.  10,  IV,  301-403.  Thèse  Paris) 

[Voir  l'analyse  au  Bulletin  de  la  Société  de  Chimie,  XXXI II- 
XXXIII,  1256. 

Lopez-Lomba  (J.)  et  Randoin  {M.^^).  —  Contribution  à  Vélude  de  l'avita- 
minose B  chez  le  Pigeon.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1249,  1923.)       [18 

Porges  Otto).  —  Ueber  Acidose  und  Alkalose.  (Die  Naturwissenschaften^ 
XI,  H.  8,  70-73,  1923.)  [19 

—  271  — 


14  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

a)  Slonaker  (James  Rollin)  and  Card  (Thomas  A.)-  —  Th^  effecl  of  a 
reslricled  diet.  I.  On  growlh.  (Amer.  J.  Physiol.,  LXIII,  No.  3, 
Febr.    1923,    503-512,   2   tableaux,   2    fig.)  [16 

b)  —  —  The  effecl  of  a  reslricled  diel.  III.  On  Ihe  niimber  of  lillers 
and  ijoiing  born.  (The  Amer.  J.  Physiol.,  LXIV,  No.  1,  March  1923, 
167-180,   3   tableaux,   5    fig.)  [16 

c)  —  —  The  effecl  of  a  reslricled  diel.  IV.  On  Ihe  âge  of  grealesl  pro- 
ductiuihj.  (The  Amer.  J.  Physiol.,  LXIV,  No.  2,  April  1923,  205- 
209,  1  fig.)  [16 

d)  —  —  The  effecl  of  a  reslricled  diel.  V.  On  morlalily,  cannibalism, 
and  Ihe  sex  ralio.  (Ibid.,  LXIV,  No.  2,  April  1923,  297-310, 
3  tableaux.)  [17 

Souba  (Arthur  John).  —  Influence  of  Ihe  anlineurilic  vilamin  iipon  Ihe 
internai  organs  of  single  conib  while  leghorn  cockerels.  (The  Amer. 
J.  Physiol.,  LXIV,  No.  1,  March,  1923,  181-201,  13  tableaux,  8  fig., 
2  planches.)  [18 

Terroine  (Emile),  Brenckmann  (E.),  Feuerbach  (A).  —  La  composilion 
des  organismes  el  les  problèmes  généraux  de  la  nulrilion  chez  les  homéo- 
thermes.  (Arch.  Int.  Physiologie,  XX,  4,  31  mars  1923,  466-486.)       [18 

Waksman  (S.  A.)  and  Starkey  (R.  L.).  —  On  Ihe  growlh  and  respiralion 
of  sulfur-oxidizing  bacleria.     (Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  285-310.)    [20 


a)  Abderhalden  (Emil).  —  Nouvelles  recherches  sur  les  substances  orga- 
niques à  action  spécifique  dans  la  nutrition.  XV.  Expériences  d'alimentation 
avec  des  substances  organiques  de  synthèse  ou  des  matériaux  extraits  des 
aliments,  avec  ou  sans  addition  de  nulramines.  —  Soit  avec  les  acides 
aminés  de  synthèse,  soit  avec  ceux  obtenus  à  l'état  pur  à  partir  des 
aliments,  il  est  possible  de  maintenir  quelque  temps  les  animaux  adultes 
en  équiUbre  de  poids,  quand  ces  substances  constituent  la  seule  source 
d'azote  et  sont  administrées  avec  le  glucose,  la  glycérine,  les  acides  gras 
et  les  substances  minérales.  Mais  il  n'est  possible  en  aucun  cas  avec  ce 
régime  d'observer  la  croissance  des  jeunes.  En  ajoutant  à  la  ration  ainsi 
constituée  des  préparations  de  levure,  l'équililDre  de  poids  peut  être 
maintenu  pendant  longtemps  et  s'il  y  a  eu  antérieurement  perte  de  poids, 
elle  peut  être  compensée;  chez  le  jeune,  la  croissance  est  possible.  En  ce 
qui  concerne  la  signification  biologique  des  différents  acides  aminés,  il 
résulte  des  recherches  de  A.  que  le  tryptophane  est  dans  tous  les  cas 
absolument  irremplaçable  et  indispensable.  Les  acides  aminés  homo- 
cycliques,  tyrosine  et  phényl-alanine  sont  dans  le  même  cas,  mais 
semblent  pouvoir  se  suppléer  l'un  l'autre.  Le  manque  de  glycocolle  et 
d'alanine  ne  se  fait  pas  remarquer.  La  lysine,  l'arginine  et  l'histidine  ne 
semblent  pas  pouvoir  être  supprimées; en  revanche  les  acides  monoaminés 
à  6  carbones  peuvent  être  suppléés  par  la  leucine  ordinaire;  mais  si  on 
supprime  tous  les  acides  monoaminés  à  6  C  l'équilibre  du  poids  est 
rompu.  L'asparagine  et  l'acide  glutaminique  ne  sont  pas  remplaçables. 

—  27^^  — 


MUTATIONS    DE   MATIÈRE  15 

l^'absence  de  bases  puriques  et  pyi'imidiqucs  et  de  cholestérine  est  sans 
influence.  —  H.  Cardot. 

b)  Âbderhalden  (Emil).  —  Nouvelles  contributions  à  la  connaissance 
des  aliments  organiques  à  action  spécifique.  XVI.  Expériences  compara- 
tives sur  Vaclion  du  son  et  de  la  levure  chauffés  on  non  chauffés  et  en  outre 
des  organes  des  pigeons  normalement  nourris  ou  alimentés  avec  du  riz  poli. 

—  A.  constate  qu'en  administrant  à  des  pigeons  soumis  à  l'alimenLation 
au  riz  poli,  des  organes  de  pigeons,  il  ne  semble  pas  y  avoir  de  différence 
essentielle  suivant  que  ces  organes  proviennent  de  pigeons  normaux  ou  de 
pigeons  alimentés  au  riz  poli.  Dans  les  deux  cas,  suivant  les  animaux  en 
expérience,  on  observe  que  la  chute  de  poids  est  parfois  ralentie,  mais  que 
le  plus  souvent  elle  se  produit  comme  si  l'addition  des  organes  en  ques- 
tion à  l'alimentation  était  sans  influence  sur  elle.  En  donnant  à  des  rats 
des  organes  provenant  soit  de  pigeons  normaux,  soit  de  pigeons  ali- 
mentés au  riz  poli,  on  n'obtient  pas  non  plus  des  résultats  d'une  grande 
netteté;  ils  semblent  plutôt  en  sens  contraire  de  ceux  de  Hess  et  Taka.- 
HASHi  et  ne  permettent  pas  d'affirmer  que  dans  les  tissus  des  pigeons 
normaux  existent  des  substances  qui  font  défaut  dans  les  tissus  des 
pigeons  carences.  Une  autre  question  dont  l'étude  est  abordée  est  celle 
de  savoir  si  le  riz  poli  ne  contient  en  aucune  façon  les  substances  à  action 
spécifique  ou  s'il  n'en  contient  seulement  que  de  très  faibles  quantités; 
l'expérience  est  favorable  à  cette  deuxième  hypothèse,  car  elle  montre 
que  le  riz  poli  chauffé  est  plus  défavorable  que  le  riz  poli  non  chauffé. 
Comparativement,  A.  étudie  également  l'influence  du  chauffage  sur  la 
levure  et  le  son.  —  H.  Cardot. 

Abderhalden  (Emil)  et  Wertheimer  (Ernst).  —  Nouvelles  contributions 
à  la  connaissance  des  substances  organiques  nutritives  à  action  spécifique. 

—  Les  expériences  rapportées  par  A.  et  W.  sont  relatives  à  la  compa- 
raison des  échanges  respiratoires  et  du  métabolisme  chez  les  pigeons 
normaux  et  dystrophiques.  Les  pigeons  nourris  au  riz  présentent  une 
forte  modification  de  la  respiration  et  une  diminution  du  nombre  des 
mouvements  respiratoires.  On  pourrait  supposer  que  les  échanges  gazeux 
des  cellules  qui,  par  différentes  méthodes,  se  montrent  très  diminués 
chez  les  pigeons  dystrophiques,  pourraient  être  mis  en  rapport  avec  un 
transport  défectueux  de  l'acide  carbonique  formé  dans  les  tissus.  Mais 
si  l'on  place  deux  pigeons,  l'un  normal,  l'autre  alimenté  au  riz  poli 
dans  une  atmosphère  qu'on  enrichit  graduellement  en  acide  carbonique, 
puis  qu'on  détermine  chez  les  deux  la  façon  dont  l'acide  carbonique 
absorbé  est  éliminé,  on  ne  constate  pas  de  différences  notables.  Soumis 
au  rayonnement  d'une  forte  lampe,  la  température  et  les  échanges 
respiratoires  des  pigeons  dystrophiques  se  relèvent  nettement,  mais  cet 
effet  n'est  pas  durable  et  cesse  au  bout  de  quelques  heures.  A.  et  W.  ont 
étudié  l'effet  chez  les  pigeons  des  injections  d'adrénaline  et  ont  constaté 
qu'il  consiste  en  une  diminution  de  la  température  et  des  échanges. 
A  ce  point  de  vue,  les  pigeons  nourris  au  riz  présentent  une  sensibilité 
nettement  accrue  :  la  chute  d(;  température  est  très  brusque  et  la  mort 
peut  survenir  dans  un  délai  très  court.  Il  semble  que  le  pigeon  normal  a 
la  faculté  de  modifier  l'adrénaline  et  de  la  transformer  bientôt  en 
substance  peu  active  ou  inactive,  tandis  que  ce  processus  est  plus  res- 
treint chez  l'animal  dystrophique,  par  suite  d'une  forte  diminution  des 
oxydations.  Si  l'on  recherche  si  le  pigeon  au  régime  du  riz  est  capable 
de  transformer  comme  le  pigeon  normal  l'acide  benzoïque  en  dibenzoylor- 


16  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

nithine,  les  résultats  ne  sont  pas  concordants,  mais  ils  montrent  du 
moins  que  cette  transformation  est  possible,  même  à  un  stade  avancé 
de  la  dystrophie  alimentaire.  —  H.  Cardot. 

Abderhalden  (Emil).  —  Nouvelles  conlribulions  à  la  connaissance  des 
substances  nulrilives  à  action  spécifique.  Expériences  avec  des  aliments 
purifiés.  —  A.  a  pu  reproduire  exactement  les  symptômes  déclanchés 
par  l'alimentation  exclusive  avec  le  riz  poli  chez  le  pigeon,  à  l'aide  d'un 
régime  ne  comportant  que  des  produits  purs.  Il  exclut  ainsi  défini- 
tivement l'hypothèse  que  la  dystrophie  alimentaire  du  pigeon  soumis  à 
l'alimentation  au  riz  poli  serait  due  à  des  substances  contenues  dans 
l'aliment  et  exerçant  une  action  toxique.  —  H.  Cardot. 

a)  Slonaker  (James  RoUin)  et  Card  (Thomas  A.).  —  Effets  d'une  alimen- 
tation restreinte.  —  S-  et  C.  étudient  l'action  d'une  alimentation  restreinte 
composée  de  végétaux  et  de  quelques  substances  alimentaires  d'origine 
animale  qui  entrent  dans  l'alimentation  des  végétariens,  sur  la  crois- 
sance, la  fécondité  des  rats  albinos  et  sur  l'état  et  le  nombre  des  petits. 
Ils  ont  constaté  que  le  poids  maximum  des  mâles  et  des  femelles  présen- 
tait respectivement  une  diminution  de  35  %  et  de  25  à  28  %  par  rapport 
à  celui  des  animaux  contrôlés,  les  différences  extrêmes  correspondant 
aux  groupes  soumis  le  plus  longtemps  à  la  restriction  alimentaire.  Les 
animaux  atteignent  leur  poids  maximum  à  un  âge  prématuré  et  les 
mâles  plus  tôt  que  les  femelles,  la  durée  de  la  vie  est  raccourcie,  elle  est 
au  contraire  augmentée  ainsi  que  le  poids  par  l'addition  de  protéines 
de  source  animale.  Les  petits  des  animaux  en  expérience  ont  un  poids 
au-dessous  de  la  normale  à  la  naissance,  de  18  %  pour  les  mâles  et  de 
14,5  %  pour  les  femelles  plus  faible  que  celui  des  contrôles.  L'action  sur 
le  poids  des  jeunes  de  la  restriction  alimentaire  augmente  jusqu'à  l'âge 
de  250  jours,  elle  se  fait  ensuite  peu  sentir.  —  Paul  Boyer. 

b)  Slonaker  (James  Rollin)  et  Card  (Thomas  A.).  —  Vaclion  d'une 
alimentation  reslreinle.  III.  Sur  le  nombre  des  portées  et  sur  les  petits.  — 
Si  l'on  soumet  des  rats  à  un  régime  uniquement  végétal,  un  grand 
nombre  d'animaux  s'affaiblissent,  leur  fécondité  diminue  fortement.  Ils 
perdent  la  faculté  de  se  reproduire  à  la  troisième  génération,  et  la  race 
s'éteint.  Les  animaux  qui  peuvent  encore  se  reproduire  peuvent  être 
ramenés  à  un  état  presque  normal  par  un  régime  omnivore.  —  Paul 
Boyer. 

c)  Slonaker  (James  Rollin)  et  Card  (Thomas  A.).  —  L'action  d'un 
régime  restreint.  IV.  Sur  V époque  de  la  fertilité  maxima.  —  S.  et  C. 
étudient  l'influence  sur  le  nombre  et  la  richesse  des  portées  du  rat 
albinos  d'un  régime  restreint  à  peu  près  exclusivement  végétarien. 
Chez  le  rat  albinos,  comme  l'a  montré  King,  la  2°  portée  est  la  plus 
riche  et  les  jeunes  femelles  sont  moins  prolifiques  que  les  femelles  plus 
âgées.  La  fertilité  maxima  s'observant  à  l'âge  de  210  jours  environ. 
Si  l'animal  est  soumis  au  régime  végétarien,  la  2^  portée  reste  encore 
la  plus  riche  et  s'observe  à  l'âge  de  7  à  12  mois.  Mais  alors  que  le  nombre 
des  portées  chez  la  femelle  normale  peut  être  de  9  avec  un  intervalle  de 
1  mois  3/4  à  2  mois  1/2  entre  chaque  portée,  celui  des  femelles  en  expé- 
rience n'est  en  moyenne  que  de  3  avec  un  intervalle  de  3/4  de  mois  à 
4  mois  1/2  entre  chacune  d'elles.  Alors  que  la  période  de  fertilité  de 

—  274  — 


MUTATIONS   DE   MATltRE  17 

l'animal  normal  peut  durer  17  mois,  chez  l'animal  en  expérience  elle 
n'est  que  de  2  à  7  mois.  Les  fi'melles  soumises  au  régime  végétarien  et 
ayant  cessé  de  mettre  bas  après  leur  3^  portée,  peuvent  de  nouveau 
redevenir  fécondes  si  on  les  remet  à  une  alimentation  normale,  et  leur 
4e  portée  est  alors  plus  riche  que  leur  3^  portée.  L'apparition  tardive  de 
cette  portée  montre  que  le  changement  de  régime  ne  manifeste  son 
action  qu'au  bout  d'un  temps  assez  long  représentant  parfois  une  portion 
assez  considérable  de  la  durée  de  la  vie  de  l'animal.  —  Paul  Boyer 

d)  Slonaker  i^James  RoUin)  et  Gard  Thomas  A.).  —  Vaclion  d'un 
régime  reslreinl.  V.  Sur  la  morlalilé,  le  cannibalisme  et  le  sexe.  —  Tandis 
que  la  mortalité  des  jeunes  rats  normaux  s'accroît  avec  le  nombre  des 
portées  des  parents,  soumis  à  une  alimentation  normale,  elle  diminue 
avec  le  nombre  des  portées  des  parents  soumis  à  un  régime  végétarien. 
Une  adaptation  à  un  régime  inadéquat  semble  donc  se  produire  et  donner 
des  jeunes  plus  résistants  et  plus  forts.  La  mortalité  des  petits  des  géné- 
rateurs de  la  2e  génération,  soumis  au  régime  restreint  est  de  100  %; 
la  descendance  s'éteint  à  la  3^  génération.  Chez  les  rats  normaux,  le 
cannibalisme  augmente  avec  l'âge  des  parents,  pour  atteindre  son  maxi- 
mum dans  les  dernières  portées;  il  s'observe  également  chez  les  animaux 
privés  d'aliments  d'origine  animale,  il  subit  une  augmentation  marquée 
dans  les  premières  portées,  mais  les  dernières  portées  présentent  le  pour- 
centage le  plus  faible  de  jeunes  dévorés.  Il  se  produit,  à  ce  point  de  vue 
aussi,  une  adaptation  chez  les  parents  qui  semble  réduire  ce  besoin  de 
novu'riture  animale.  Chez  le  rat  normal,  la  proportion  des  sexes  est  de 
108  mâles  pour  100  femelles,  à  la  fe  portée;  les  mâles  prédominent  encore 
davantage  à  la  2^  pour  diminuer  au  cours  des  dernières  portées.  L'effet 
général  de  l'alimentation  végétarienne  est  de  produire  une  réduction 
très  marquée  de  la  proportion  des  mâles.  —  Paul  Bover. 

Drummond  (J.  C);  Crowden  (G.  P.)  et  Hill  (E.  L.  G.).  —  Nulrilion 
avec  des  régimes  de  teneur  élevée  en  protéine.  —  Les  rats  et  les  chats 
nourris  avec  des  régimes  contenant  80  à  90  %  du  poids  sec  sous  forme  de 
protéine  (caséinogène)  et  d'autre  part  normaux  au  point  de  vue  de  leur 
teneur  en  vitamines  et  en  sels,  présentent  une  croissance  à  vm  rythme 
au-dessous  de  la  normale.  Si  l'on  remet  ces  animaux  à  un  régime  normal, 
ils  atteignent  leur  poids  normal.  La  santé  des  animaux  reste  excellente, 
mais  ceux-ci  ne  se  reproduisent  pas  tant  qu'ils  sont  soumis  à  ce  régime 
spécial.  De  même,  les  organes  et  les  tissus  paraissent  normaux  à  la  fin 
des  expériences,  et  il  est  probable  que  les  altérations  trouvées  dans 
des  expériences  semblables  par  d'autres  auteurs  sont  dues  à  de  toutes 
autres  causes  que  la  teneur  élevée  en  protéines  du  régime,  le  manque  de 
vitamine,  par  exemple.  L'excrétion  d'une  très  grande  quantité  de  corps 
azotés  non  utilisés  qui  dure  un  temps  considérable,  ne  semble  pas  pro- 
voquer d'altérations  rénales  dans  ces  cas.  Le  retard  de  croissance  et  la 
perte  du  pouvoir  de  reproduction  ne  sont  pas  dus  à  la  teneur  élevée 
en  protéines  du  régime  elle-même,  mais  à  un  défaut  d'équilibre  entre  les 
protéines  et  les  autres  éléments  d'un  régime  normal.  D.,  C.  et  H.  pensent 
que  la  vitamine  B  qui  intervient  quantitativement  dans  le  métabolisme 
des  hydrates  de  carbone,  intervient  également  dans  le  métabolisme  de 
ces  fragments  non  azotés  des  amino-acides  qui  suivent  un  sort  sem- 
blable.    Paul  BOYER. 

Burge  (W.  E.).  — ■  Preuve  de  '.'augmentation  et  de  la  diminution  de  la 

—  27:^  — 

ANN.  BiOL.  —  T.  m,  FASc.  3  (l9;iL'-I923)  2 


18  '        L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

teneur  en  calalase  de  Vanimal  enlier  par  une  alimenlalion  riche  en  protéine 
et  par  le  jeûne.  —  Une  alimentation  riche  en  protéine  chez  la  souris 
augmente  la  teneur  en  catalase  de  l'animal  tout  entier  et  une  alimenta- 
tion pauvre  en  protéines  ainsi  cjue  le  jeûne  la  diminuent;  ces  faits^ 
concordent  de  plus  avec  l'augmentation  et  la  diminution  du  métabolisme 
que  produisent  respectivement  une  alimentation  riche  en  protéines 
d'une  part  et  une  alimentation  pauvre  en  protéines  et  le  jeûne,  d'autre 
part.  —  Paul  Boyer. 

Souba  (Arthur,  John).  —  Influence  de  la  vitamine  anîinévriîique  sur 
les  organes  internes  du  jeune  coq.  —  Une  nourriture  contenant  une  quan- 
tité insuffîsante  de  vitamine  B  et  normale  à  tous  les  autres  points  de  vue 
produit  chez  le  jeune  coq  une  diminution  des  dimensions  et  du  poids  des 
organes  dans  l'ordre  suivant  :  testicules,  rate,  cœur,  foie,  reins,  pancréas 
et  thyroïde;  le  poids  de  la  surrénale,  au  contraire,  calculé  par  kilo 
d'animal,  augmente.  Les  testicules  sont  les  organes  les  plus  atteints, 
présentant  une  atrophie  définitive.  S.  confirme  enfin  les  observations  de 
Karr  et  CowGiLL  touchant  la  relation  entre  la  quantité  de  nourriture 
ingérée  par  les  animaux  et  la  teneur  de  celle-ci  en  vitamine  B.  —  Paul 
Boyer. 

Terraine  (Emile  F.),  Brenckmann  (E.)  et  Feuerbach  (A.).' —  La  com- 
position des  organismes  et  les  problèmes  généraux  de  la  nutrition  chez  les 
homéotfiermes.  —  La  composition  globale  du  corps  des  divers  animaux 
d'une  même  espèce  est  variable,  particulièrement  au  point  de  vue  des 
teneurs  en  eau  et  en  graisse,  les  taux  des  matières  protéiques  et  des 
cendres  étant  au  contraire  très  voisins.  Lors  de  la  mort  par  inanition, 
la  composition  globale  du  corps  devient  au  contraire  identique  chez 
tous  les  sujets  d'une  même  espèce,  et  constitue  une  constante  biochimique 
pour  l'espèce  considérée  qui  peut  définir  numériquement  et  chimique- 
ment la  mort  par  inanition.  L'inanition  ne  change  en  rien  la  composi- 
tion des  tissus,  elle  fait  seulement  disparaître  les  réserves  grasses  qui 
masquent  la  composition  vraie  de  l'organisme,  et  permet  d'obtenir  une 
représentation  plus  exacte  de  la  composition  de  l'organisme  normal 
que  l'analyse  directe  de  celui-ci.  11  n'existe  pas  de  formes  de  réserve  de 
matières  protéiques  :  la  teneur  en  substances  protéiques  des  animaux, 
morts  d'inanition  étant  toujours,  quoique  légèrement,  nettement  plus 
élevée  que  celle  des  animaux  normaux  de  même  espèce.  Des  animaux 
de  même  espèce,  et  de  taille  et  de  poids  très  différents  présentent  une 
teneur  en  azote  rigoureusement  proportionnelle  au  poids  du  corps,  une 
proportionnalité  avec  la  surface  n'existe  donc  pas.  La  proportion  de 
matières  protéiques  rapportées  au  poids  est  à  peu  près  identique  chez 
toutes  espèces  étudiées  (bœuf,  homme,  lapin,  souris),  quelle  qu'en  soit 
la  taille.  Comme  l'intensité  de  la  dépende  énergétique  varie  dans  des 
proportions  considérables  avec  le  poids  (loi  des  tailles),  on  ne  peut  pas 
établir  de  relation  entre  l'intensité  de  la  dépense  et  la  teneur  en  azote, 
ni  formuler  par  conséquent  une  loi  générale  du  métabolisme  énergétique 
sur  la  seule  considération  de  la  masse  protéique  des  organismes.  — 
Paul  Boyer. 

Lopez-Lomba  (J.)  et  Bandoin  (M^^^).  —  Contribution  à  Vctude  de 
V avitaminose  B  chez  le  pigeon.  —  Les  pigeons  privés  de  facteur  B  pré- 
sentent une  augmentation  de  poids  des  reins  et  des  capsules  surrénales, 

—  '^7(3  — 


MUTATIONS    DE   MATIKRE  19 

A  l'exception  du  cœur,  du  cerveau  et  des  poumons,  tous  les  autres  organes 
subissent  une  diminution  de  poids.  —  Z.  Gruzewska. 

Porges  (Otto).  —  Vacidose  et  Valcalose.  —  Le  sang  (humain)  possède 
la  réaction  alcaline.  On  attribuait  aux  substanc(;s  alcalines  du  sang  le 
rôle  de  véhicule  pour  l'acide  carbonique  transporté  aux  poumons  et 
là  éliminé.  Une  diminution  des  substances  alcalines  aurait,  croyait-on, 
pour  suite  une  intoxication  par  le  CO^  Pourtant,  différents  faits  et  des 
expériences  d'intoxication  par  des  acides  ont  montré  une  diminution 
de  CO^  dans  le  sang.  Dans  certaines  maladies,  le  sang  contient  des  acides 
anormaux  qui  lient  les  substances  alcabnes  du  sang  et  le  CO-  du  sang 
diminue;  on  désigne  cet  état  sous  le  nom  d'acidose.  L'organisme  a  diffé- 
rents moyens  pour  se  débarrasser  de  l'excès  d'acides  :  1»  la  sécrétion 
rénale;  2°  la  propriété  du  foie  de  libérer  de  l'ammoniaque;  3°  la  présence 
du  bicarbonate  de  soude  et  des  substances  albuminoïdes  permet  au  sang 
de  neutraliser  les  acides.  —  Le  sang  agit  comme  «  tampon  >.  —  Les 
mêmes  dispositions  peuvent  agir  dans  le  sens  contraire,  en  cas  d'excès 
d" alcalis  dans  le  sang.  Le  terme  acidose  indiquait  d'abord  une  dimi- 
nution de  l'alcalinité  du  sang  et  pai'fois  aussi  une  réaction  acide  du 
sang.  En  mesurant  la  concentration  en  ions  hydrogène  du  sang.  Hôber 
a  trouvé  qu'il  était  neutre.  Ce  résultat  paraissait  en  contradiction  avec 
les  résultats  antérieurs.  On  trouve  la  solution  dans  la  théorie   de  la 
régulation   de  la  respiration.   L'augmentation   du   GO^  ou   le   manque 
d'oxygène  dans  le  sang  stimule  l'activité  du  centre  respiratoire  et,  par 
suite  de  la  respiration  plus  active,  la  concentration  des  gaz  sanguins 
revient  à  la  normale.  En  somme,  c'est  la  tension  de  l'acide  carbonique 
dans  le  sang  qui  règle  la  respiration  et,  d'après  Haldane,  c'est  la  respi- 
ration qui  maintient  la  tension  du  CO^  dans  le  sang  à  un  niveau  constant. 
Porges,  Leimdôrfer  et  Marcovici  ont  trouvé  que,  dans  différents  cas 
pathologiques,  la  thèse  de  Haldane  n'était  pas  confirmée.  Ainsi,  cer- 
tains cas  de  diabète  montrent  une  tension  du  CO'^  inférieure  à  la  nor- 
male; aussi  faut-il  admettre  un  autre  agent  dans  le  sang  comme  excitant 
de  la  respiration.  Ces  auteurs  ont  observé  qne  seuls  les  diabétiques  ayant 
des  acides  anormaux  dans  le  sang  ont  une  tension  diminuée  de  l'acide 
carbonique.  Ces  acides  sont  donc  l'agent  qui  stimule  le  centre  respira- 
toire. Leur  neutralisation  par  le  bicarbonate  de  soude  ramène  la  tension 
du  CO^  au  niveau  normal.  C'est  donc  VacidiU  du  sang  qui  agit  comme 
excitant  sur  le  centre  respiratoire  et  non  pas  spécialement  le  CO^.  La 
même  théorie  fut  formulée  aussi  par  Winterstein.  La  respiration  est 
réglée  par  la  concentration  en  ions  H  du  sang.  D'après  P.,  il  faut  retourner 
Cf  tt"  proposition  :  c'est  la  respiration  qui  règle  la  concentration  en  ions  H 
du  sang.   Par  là  s'explique  pourquoi  la  concentration  en  ions   H  est 
normale  dans  les  cas  d'acidose  :  les  acides  anormaux  du  sang  provoquent 
une  respiration  plus  active,  donc  une  élimination  plus  active  du  CO^ 
dont  le  niveau  dans  le  sang  reste  par  conséquent  très  bas;  cela  compense 
l'augmentation  des  autres  acides  dans  le  sang,  en  sorte  que  la  concen- 
tration en  ions  H  reste  normale.  A  cause  de  cela,  l'acidose  diabétique 
est  caractérisée  par  une  ventilation  pulmonaire  excessive,  une  tension 
de  CO*  diminuée  et  une  acidité  du  sang  normale.  Cette  théorie  a   été 
vérifiée  par  Hasselbach  qui  désigne  ce  cas  sous  le  terme  d'  «  acidose 
compensée  ».  La  respiration  a  donc  un  rôle  important  pour  le  maintient 
de  la  réaction  neutre  du  sang.  En  ce  qui  concerne  l'influence  du  manque 
d'oxygène  sur  la  respiration,  Winterstein  admet  que  par  suite  d'une 


20  L'ANNEE  BIOLOtalQUE 

oxydation  incomplète,  des  produits  acides  apparaissent  dans  le  système 
nerveux  central  et  donnent  lieu  à  une  acidose  locale  du  centre  respira- 
toire cjui  répond  par  une  plus  grande  activité  pulmonaire,  ce  qui,  à  son 
tour,  diminue  la  tension  du  CO^  dans  le  sang.  —  La  diminution  du  GO^ 
dans  le  sang,  dans  les  expériences  de  Walter,  H.  Meyer,  Kraus, 
MiNKOWSKi  s'explique  maintenant  en  partie  par  la  diminution  en 
bicarbonate  de  soude  et  en  partie  par  la  diminution  de  la  tension  du 
CO^  due  à  une  respiration  plus  intense.  Porges,  Leimdorfer  et  Mar- 
covici  ont  montré  que,  contrairement  à  l'opinion  de  Haldane,  chez 
l'homme  sain  aussi  la  tension  du  CO^  n'est  pas  constante  :  ainsi  elle 
augmente  pendant  la  digestion  stomacale.  Porges  et  ses  collaborateurs 
étudièrent  différentes  maladies  au  point  de  vue  de  la  tension  dvi  CO^ 
En  résumé,  les  recherches  sur  le  mécanisme  régulateur  de  la  réaction  du 
sang  a  contribué  à  élucider  de  nombreux  faits  de  la  physiologie  et  de 
la   pathologie.  —  Leonore   Brecher. 

a)  Hitchcock  (D.  I.)-  —  Le  comporlemenl  colloïdal  de  la  sérum-globuline. 
—  La  globuline  préparée  à  partir  du  sérum  de  bœuf  par  dilution  et  préci- 
pitation avec  CO^  se  comporte  comme  un  électrolyte  amphotère,  réagis- 
sant stœchiométriquement  avec  les  acides  et  les  bases.  La  différence  de 
potentiel  développée  entre  une  solution  de  chlorure,  phosphate  ou 
acétate  de  globuline,  et  l'acide  correspondant  séparé  de  la  globuline  par 
une  membrane  de  collodion,  dépend  de  la  concentration  des  ions  H  et 
des  sels,  de  la  manière  que  l'on  peut  prévoir  par  la  théorie  de  Donnan. 
De  même,  la  théorie  rend  compte  de  ia  différence  de  potentiel  entre  le 
globulinate  de  sodium  et  NaOH;  et,  qualitativement  au  moins,  de  la 
pression  osmotique  des  solutions  de  globuline.  Ce  travail  représente  une 
extension  à  la  sérum-globuline  des  résultats  obtenus  par  Loeb  dans  le 
cas  de  la  gélatine,  la  caséine,  l'ovalbumine  et  l'édestine. —  René 
Wurmser. 

b)  Hitchcock  (D.  I.).  —  Vionisalion  des  chlorures  de  protéines.  — 
H.  mesure  à  l'aide  d'une  électrode  d'argent — chlorure  d'argent  les  concen- 
trations en  ions  Cl  de  5  protéines  en  solution  à  1  %,  contenant  de  0,001  N 
à  0,1  N  acide  chlorhydrique.  Les  pH  sont  mesurés  électrométriquement. 
Ces  mesures  indiquent  que  les  chlorures  de  gélatine,  d'ovalbumine,  de 
caséine,  d'édestine  et  le  sérum-globuline  sont  des  élcctrolytes  très 
ionisés.  L'ionisation  est  analogue  à  celle  du  chlorure  d'ammonium.  Elle 
libère  des  ions  Cl.  Le  maximum  d'ionisation  apparaît  à  des  pH  très 
différents  de  ceux  correspondant  aux  propriétés  maxima  des  divers 
colloïdes.  Ce  fait,  contraire  aux  idées  de  Pauli  sur  les  colloïdes,  est 
conforme  à  celles  de  Loeb.  —  R.  Wurmser. 

Waksman  (S.  A.)  et  Starkey  (R.  L.).  —  Sur  la  croissance  el  la  respiration 
des  bacléries  oxydatrices  du  soufre.  —  Sulfomonas  thiooxydans  oxyde  le 
soufre  élémentaire,  complètement,  jusqu'au  stade  acide  sulfurique. 
L'hyposulfite  est  oxydé  également.  L'organisme  assimile  le  carbone  du 
CO^  atmosphérique,  mais  non  des  carbonates  ni  des  matières  organiques. 

Le  rapport  -  est  31,8  avec  le  soufre  comme  source  d'énergie  et  64,2 

avec    l'hyposulfite;    6,65    %    de   l'énergie    d'oxydation    du    soufre    se 
retrouve   dans   l'assimilation   du   carbone.    L'oxydation   du   soufre,    la 

—  ^73  — 


MÉCANISMES  PHVSICO-CHI.MIQUES  CHEZ  LES  ÊTRES  VIVANTS       21 

croissance  et  la  respiration  sont  étudiées,  en  fonction  de  la  quanUté  de 
soufre,  de  la  présence  de  dextrose,  du  pIT.  —  R.  Wurmser. 

Hintzelmann  (Ulrich).  —  Eludes  médico-zoologiqiies.  I.  Sur  V action 
anlipijrélique  du  ver  de  lerre  el  de  la  valeur  des  tyrosines  au  point  de  vue 
de  la  biologie  générale.  —  Les  vers  de  terre,  comme  moyen  médical, 
étaient  connus  déjà  des  anciens.  La  médecine  populaire  de  différents  pays 
ru  fait  usage.  Comme  antipyrétique,  les  vers  de  terre  séchés  étaient 
employés  par  les  anciens,  ainsi  qu'il  en  est  maintenant  en  Chine  et  au 
Japon!^  Il  n'existe  toutefois  qu'un  seul  ouvrage  sur  l'action  antipyré- 
tique de  Lumbricus  (Nikada  et  Tanaka,  Tokyo,  1915).  L'auteur  a  fait 
des  recherches  pour  savoir  si  les  représentants  du  genre  Lumbricus 
de  l'Europe  centrale  possédaient  les  mêmes  propriétés  antipyrétiques 
que  ceux  de  l'Extrême-Orient,  ainsi  que  pour  éclaircir  le  rôle  et  la  valeur 
des  tyrosines  dans  ce  cas.  En  soumettant  une  certaine  quantité  '  de 
Lumbricus  à  divers  procédés  de  séchage,  de  cuisson,  etc.,  l'auteur  obte- 
nait la  lumbrofebrine  de  Nikada  et  Tanaka,  produit  contenant  de  la 
tyrosine  et  ayant  une  action  antipyrétique  sur  l'organisme  animal. 
Cette  action  ne  varie  nullement  avec  les  saisons  de  l'année.  Les  tyrosines 
représentant  des  produits  de  fermentation  des  mélanines  se  rencontrent 
chez  les  animaux  dépourvus  d'hémoglobine  aussi  bien  que  chez  ceux 
qui  la  possèdent.  La  pigmentation  étant  fonction  de  l'éclairage  dépend 
de  cette  dernière.  L'action  catalytique  de  la  lumière  donne  naissance  à 
des  produits  dans  la  substance  vivante  qui  provoquent  l'excitation 
connue  sous  le  nom  de  perception  de  la  lumière.  La  tyrosine  ne  serait 
pas  étrangère  à  ces  phénomènes.  Elle  constituerait  la  substance  photo- 
sensibilisatrice de  l'organisme  animal.  Ainsi  trouverait-on  toujours  des 
mélanines,  c'est-à-dire  des  produits  de  transformation  de  la  tyrosine 
dans  les  organes  de  la  vision.  De  même,  peut-on  constater  la  présence 
de  grandes  quantités  de  tyrosine  dans  les  cellules  visuelles  d'animaux 
inférieurs.  Les  recherches  de  l'auteur  se  poursuivent.  Entre  autre, 
l'auteur  fait  part  d'une  observation  faite  en  commun  avec  le  D'  Fritz 
EcKSTEiN  à  l'occasion  des  recherches  sur  l'histolyse  des  lai'ves  de  Lyda 
et  concernant  son  parasite  Tachine;  l'enveloppe  de  tissu  conjonctif 
formée  par  F  animal-hôte  autour  du  parasite,  comme  de  tout  corps 
étranger,  contient  du  pigment  et,  selon  l'auteur,  doit  contenir  de  la  méla- 
nine, produit  de  transformation  de  la  tyrosine.  Des  recherches  expéri- 
mentales sont  en  cours.  —  B.  Soukatchoff. 


Mécanismes  physico-chimiques  chez  les  êtres  vivants. 


Arrhenlus  (0.).  —  Absorption  of  nutrients  and  plant  growth  in  relation 
to  hydrogen  ion  concentration.  (Journ.  of  gcn.  Physiol.,  V,  81-88.) 
[L'absorption  dépend  largement  de  la  réaction  du  milieu.  En  général, 
l'absorption  des  sels  est  maxima  quand  la  croissance  est  minima. 
L'absorption  de  l'eau  est  indépendante  de  celle  des  matières  salines. 
—  René  Wurmser. 

—  219  — 


22  L  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Brooks  iS.  C)-  —  Conductivily  as  measiire  of  vilalily  and  death.  (Journ. 
of  gen.  Physiol.,  V,  365-381.)  ['22 

Crile  (G.  W.).  —  An  eledro-chemical  Theorij  of  normal  and  cerlain  palho- 
logical  processes.  (Proceed.  Americ.  philosoph.  Soc,  LX,  fasc.  4, 
546-553,   1921.)  [24 

Duval  (Marcel)  et  Portier  (P.).  —  Imperméabilité  à  Vurée  de  divers  tissus 
des  poissons  Sélaciens.    (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  920,   1923.)       [25 

Eidmann  (H.).  —  Die  Durehlâssigkeil  des  Chitins  bel  osmotischen  Vor- 
gangen.  (Bioleg.  Centralbl.,  XLII,   1922,  429-433.)  [25 

Girard  f Pierre).  —  Recherches  relatives  à  V osmose  électrique  des  tissus 
vivants.  (Arch.  Int.  Physiologie,  XX,  4,  31  mars  1923,  437-445.)     [23 

a)  Loeb  (J.).  —  Caiaphoretic  charges  of  collodion  parlicles  and  anomalous 
osmosis  Ihrough  collodion  membranes  free  from  prolein.  (Journ.  of 
gen.   Physiol.,   V,   89-108.)  •  [23 

b)  —  —  The  influence  of  eleclrolytes  on  the  caiaphoretic  charge  of 
colloïdal  particles  and  the  stability  of  their  suspensions.  (Journ.  of 
gen.  Physiol.,  V,  109-126.)  [23 

c)  —  —  The  influence  of  eleclrolytes  on  the  caiaphoretic  charge  of 
colloïdal  particles  and  the  slabitily  of  their  suspensions.  II.  (Journ. 
of  gen.   Physiol.,  V,   395-413.)  [23 

Ohashi  (Yûnosuké).  —  Farbenwechsel  der  Krustazeen  Dekapoden  (E. 
lyephera  sp.).  (Journ.  of  the  Collège  of  Agriculture,  Tokyo,  VI,  1921, 
434-441,    1    pi.)  [27 

Parât  (M.).  —  Contribution  à  Vhistophysiologie  des  organes  digestifs  de 
V embryon.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  1273,  1922.)  [26 

Parker  (G.  H.).  —  The  excrétion  of  carbon  dioxide  by  relaxed  and  contracted 
Sea  anémones.     (Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  45-64.)  [26 

Roch  (Félix).  —  Bcitrag  zur  Physiologie  der  Flugmusculalur  der  Insecten. 
(Biolog.  Centralbl.,  XLII,  1922,  359-364.)  [26 

Siiîîert  (Fritz).  --  Zur  Morphologie  und  Optik  der  Schmetterlingsschup- 
pen.     ^Biolog.  Centralbl.,  XLII,   1922,  382-388.)  [26 


Brooks  (S.  C).  —  La  conduclivité  comme  mesure  de  la  vitalité  et  de  la 
mort.  —  La  conduclivité  des  tissus  vivants  est  déterminée  par  celle  du 
liquide  ambiant  avec  lequel  il  existe  un  équilibre  apparent.  Des  varia- 
tions dans  la  conduclivité  de  ce  liquide  sont  rapidement  suivies  de  varia- 
tions compensatrices  dans  celle  des  tissus.  B.  appelle  «  conductance  nette  » 
la  différence  entre  la  conduclivité  du  courant  passant  entre  les  électrodes 
lorsque  le  liquide  seul  est  intercalé  et  la  conduclivité  quand  le  liquide  est 
partiellement  remplacé  par  le  tissu.  Tous  les  tissus  étudiés,  même  morts, 
offrent  une  résistance  au  passage  du  courant  plus  grande  que  celle  du 
liquide  ambiant.  —  R.  Wurmser. 

—  280  — 


MÉCANISMES  PHYSICO-CHIMIQUES  CHEZ  LES  ÊTRES  VIVANTS       23 

a)  Loeb  (J.)-  —  Charges  de  caiaplwrèse  des  particules  de  collodion  et 
osmose  anormale  à  travers  les  membranes  de  collodion  sans  protéines.  — 
Le  transport  électrique  de  l'eau  dans  la  solution  à  travers  la  membrane 
de  collodion  se  superpose  au  transport  osmotique  normal  chaque  fois 
que  l'eau  acquiert  dans  les  pores  de  la  membrane  une  charge  de  signe 
opposé  à  la  charge  que  prend  la  solution  relativement  à  l'eau  sous  l'action 
du  potentiel  de  diffusion.  Si  l'eau  acquiert  dans  les  pores  de  la  membrane 
une  charge  positive,  elle  sera  transportée  dans  la  solution  si  celle-ci  est 
chargée  négativement.  Les  anions  du  sel  attirent  l'eau  d'autant  plus 
que  leur  valeur  est  plus  élevée.  Les  cations  agissent  inversement.  — 
René  Wurmser. 

b)  Loeb  (J.).  —  L'influence  des  éleclrohjtes  sur  la  charge  de  cataphorcse 
des  particules  de  collodion  et  la  stabilité  de  leurs  suspensions.  I.  Expériences 
avec  des  particules  de. collodion.  —  Les  particules  de  collodion  sont  char- 
gées négativement  par  rapport  à  l'eau.  La  différence  de  potentiel  maxima 
est  d'environ  70  millivolts.  La  charge  est  minima  dans  l'eau  pure  et 
augmente  jusqu'à  un  maximum  pal*  addition  d'électrolytes.  Quand  la 
différence  de  potentiel  tombe  au-dessous  de  16  milliv.,  la  suspension 
précipite.  —  R.  Wurmser. 

c)  Loeb  (J.).  —  L'influence  des  éleclrohjles  sur  la  charge  de  caiaplwrèse 
des  particules  colloïdales  et  la  stabilité  de  leurs  suspensions.  IL  Expériences 
avec  des  particules  de  gélatine,  caséine  et  ovalbumine  dénaturée.  — ■ 
L'influence  d'un  même  électrolyte  sur  la  charge  des  particules  de  collo- 
dion gélatine,  de  caséine  et  d'ovalbumine  dénaturée  est  la  même  pour  les 
trois  protéines.  —  On  peut  diviser  les  sels  en  deux  groupes  d'après  leur  effet 
sur  la  charge  au  point  isoélectrique.  Les  sels  du  premier  groupe  (NaCl 
CaCl-,  Na^SO*)  n'affectent  que  faiblement  la  charge  au  point  isoélec- 
trique. Le  second  groupe  (ions  tri-  et  tétravalents,  La  Cl^,  Na*Fe(CX)«) 
produit  une  importante  différence  de  potentiel,  LaCl^  fournissant  une 
charge  positive  et  Na*Fe(CN)8,  une  charge  négative.  Cette  différence 
d'action  des  deux  groupes  de  sels  agrée  avec  les  obervations  sur  l'effet  de 
ces  sels  sur  l'osmose  anormale  à  travers  les  membranes  de  collodion  géla- 
tine. Aup  H4]es  trois  protéines  ont  une  charge  positive  qui  est  augmentée 
par  LaCi^  mais  pas  par  NaCl  ou  CaCl-  et  qui  est  inversée  par  Na*Fe  (CN)«. 
Au  pH  5,8  les  particules  protéiques  ont  une  charge  négative  qui  est 
fortement  augmentée  par  Na*Fe(CN)6,  mais  pratiquement  pas  par 
Na-SO*  ou  NaCl  et  qui  est  inversée  par  LaCP.  —  R.  Wurmser. 

Girard  (Pierre).  —  Recherches  relatives  à  r  osmose  électrique  des  tissus 
vivants.  - —  A  l'aide  d'un  dispositif  spécial,  G.  réalise  l'osmose  élec- 
trique à  travers  divers  tissus  vivants.  Celle-ci  peut  être  décelée  à  tra- 
vers la  cornée  de  lapin  vivant  par  la  détermination  de  la  tension  intraocu- 
laire.  Pour  l'orientation  électrique  du  champ  suivante  :  corps  — ,  élec- 
trode liquide  +,  les  solutions  contenant  des  ions  OH  — ,  ou  des  ions 
négatifs  bivalents  (sulfates),  trivalents  (citrates)  et  tétravalents  (ferro- 
cyanures)  engendrent  des  emdosmoses  que  révèlent  de  fortes  hyper- 
tensions. On  ne  peut  utiliser  les  solutions  acides  trop  toxiques,  mais  les 
solutions  contenant  des  ions  +  polyvalents  (Ba4--|-,  Mg-|--f-,  Ca  + -(-, 
La  -f-  +,  Ce -f  -I-  +)  engendrent  des  exosmoses  qui  se  traduisent  par  des 
abaissements  considérables  de  la  tension  oculaire  qui  peut  être  réduite 
au  1/3  ou  au  1/4  de  sa  valeur  normale.  Ces  modifications  de  la  tension 

■   -  —  -Jsi  — 


24  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

oculaire  sont  bien  dues  à  des  phénomènes  d'osmose,  en  effet,  si  on  tue 
l'animal,  la  tension  de  l'œil  non  traité  tombe  rapidement  à  3  mm.  de  Hg, 
celle  de  l'œil  traité  reste  au  bout  du  même  temps  à  8-10  mm.  de  Hg^ 
dans  l'endosmose,  elle  tombe  à  0  dans  l'exosmose.  Si  on  refoule  du 
liquide  physiologique  dans  les  deux  globes  oculaires  pour  ramener  la 
tension  oculaire  à  sa  valeur  normale,  les  volumes  nécessaires  sont  diffé- 
rents et  les  différences  de  volume  mesurent  très  exactement  le  volume 
liquidien  entré  dans  la  chambre  antérieure,  par  endosmose,  ou  sorti  par 
exosmose.  Enfin  sur  l'œil  physiologique,  ces  déséquilibres  de  tension 
sont  temporaires,  la  circulation  revenant  à  la  normale  au  bout  d'un 
temps  variable.  Sur  les  cellules  hépatiques,  à  l'inverse  de  la  cornée  et 
de  la  conjoiïctive,  les  phénomènes  d'osmose  ne  sont  pas  seulement  loca- 
lisés aux  intestins  cellulaires  à  travers  lesquels  glissent  les  veines  liquides^ 
les  cellules  participent  elles-mêmes  aux  processus  d'osmose,  comme  le 
montre  l'examen  histologique  qui  révèle  dans  l'endosmose  du  gonfle- 
ment des  cellules  hépatiques  (leur  volume  est  triplé).  Mais  les  solutions 
qui  provoquaient  l'exosmose  sur  la  cornée,  produisent  ici  de  l'endosmose. 
On  peut  donc  forcer  par  l'osmose  électrique  la  paroi  des  cellules.  Ces 
modifications  sont  du  reste  encore  toutes  temporaires,  quelques  jours 
après  le  rétablissement  de  l'animal,  l'examen  histologique  révèle  un 
tissu  hépatique  normal.  Enfin,  l'osmose  électrique  agit  aussi  sur  les 
tumeurs  de  greffe,  soit  pour  les  activer  (K,  Rb),  soit  pour  provoquer 
de  l'arrêt  de  leur  développement  et  leur  nécrose  (Ca  et  Mg),  arrêt  du 
reste  tout  provisoire,  et  suivi  d'une  reprise  de  la  marche  de  la  tumeur. 
Les  ions  Pb  possèdent  cependant  un  pouvoir  stérilisant  remarquable. 

Paul   BOYER. 

Crile  (G.  W.).  —  Une  théorie  éleclrochimique  des  processus  normaux  el 
de  certains  processus  pathologiques.  —  Les  bio-chimistes  et  les  bio-physi- 
ciens ont  depuis  longtemps  montré  l'importance  des  processus  électro- 
chimiques dans  les  phénomènes  de  la  vie.  Ils  en  ont  donné  de  nombreux 
exemples.  Parmi  les  plantes,  les  Drosera  et  les  Sensitives  présentent  des 
variations  électriques  lors  de  leurs  réactions  spécifiques  aux  excitations. 
Chez  les  Poissons,  les  ondes  sonores  déterminent  un  courant  électrique 
dans  les  nerfs  auditifs.  Holmgren  a  signalé  déjà  en  1886,  et  le  fait  fut 
confirmé  depuis,  que  quand  la  lumière  impressionne  la  rétine,  il  se  pro- 
duit un  courant  électrique  dans  le  nerf  optique.  D'après  Lillie,  il 
existe  une  relation  directe  entre  la  conductibilité  électrique  du  milieu 
et  la  vitesse  de  propagation  de  l'onde  d'excitation  dans  le  tissu  nerveux. 
C.  cite  d'autres  exemples  encore,  empruntés  à  divers  auteurs,  et  apporte 
des  arguments  personnels,  tirés  de  la  structure  du  système  nerveux 
central,  de  l'expérimentation  et  enfin  l'observation  clinique,  en  faveur 
de  cette  thèse  que  l'homme  est  une  machine  électro-chimique.  Les 
colorants  appliqués  à  la  cellule  nerveuse  montrent  les  différences  de 
composition  et  de  fonction  entre  le  noyau  et  le  protoplasma  cellulaire, 
séparés  l'un  de  l'autre  par  une  membrane.  Or,  deux  solutions  colloïdales, 
l'une  acide,  l'autre  alcaline  ou  neutre,  séparées  par  une  membrane 
semi-perméable  constituent  une  batterie  :  la  cellule  nerveuse  est  une 
petite  batterie  électrique;  la  «  synapse  »  correspond  à  une  «  clef  »;  la 
fibre  nerveuse  conduit  le  courant  aux  muscles  et  glandes.  Chaque  unité 
nerf-muscle,  ou  nerf-glande  fait  ainsi  partie  d'un  système  électro- 
chimique. Les  périodi'S  d'activité  et  de  repos,  repos  pendant  lequel 
s'effectue  la  recharge  des  batteries  nerveuses,  sont  la  veille  et  le  sommeiL 

—  :^.s2  — 


iMÉGANISMES  PHYSICO-GHIMIQUKS  CHEZ  LES  ÊTRES  VIVANTS       25^ 

La  considération  des  propriétés  de  l'eau  vient  à  l'appui  de  la  théorie 
électro-chimique  (  l'eau  assure  à  chaque  cellule  un  milieu  non  conducteur 
dans  lequel  sont  suspendues  les  particules  chargées  électriquement; 
l'eau  est  le  plus  puissant  solvant,  le  plus  intense  catalyseur,  eLc).  Si 
l'eau  des  cellules  devient  saturée  d'acides,  l'énergie  cellulaire  disparaît, 
d'où  nécessité  de  l'apport  constant  d'eau.  La  théorie  exige  que  les  voies 
conductives  (cylindres-axes)  aient  une  conductibilité  plus  grande  que 
le  cerveau,  et  les  muscles  une  conductibilité  plus  grande  que  les  nerfs; 
les  expériences  de  laboratoire  parlent  dans  ce  sens.  Suivant  la  théorie, 
l'activité  organique  doit  diminuer  avec  la  diminution  de  la  différence  du 
potentiel  dans  les  cellules;  on  le  constate  en  effet  à  la  suite  d'une 
acidose  provoquée  par  des  injections  d'acides,  ou  par  des  exercices  vio- 
lents, ou  des  émotions  vives.  Après  ces  arguments  et  autres,  tirés  de  la 
régulation  automatique  des  oxydations,  etc.,  C.  passe  à  des  arguments 
fournis  par  l'observation  des  malades.  Partant  de  cette  idée  que  l'homme 
est  un  mécanisme  électro-chimique,  il  a  fait  adopter,  depuis  2  ans,  dans 
une  clinique  chirurgicale,  les  mesures  nécessaires  pour  assurer  le  bon 
fonctionnement  d'un  système  électro-chimique,  en  particulier  l'équilibre 
acide-alcali  des  cellules,  et  leur  respiration  interne.  Les  malades  sont 
donc  abondamment  pourvus  en  eau  et  en  oxygène;  on  veille  à  ce  que 
la  température  soit  maintenue  normale;  on  leur  assure  un  repos  parfait, 
mental  et  physique,  ainsi  que  beaucoup  de  sommeil;  on  évite,  autant 
que  peut  se  faire,  la  destruction  de  la  structure  physique  des  cellules  lors 
des  opérations.  Grâce  à  ces  mesures,  la  mortalité  a  diminué,  même 
pour  des  opérations  graves.  —  A.  Drzewina. 

Duval  (Marcel)  et  Portier  (P.).  — •  Imperméabilité  à  Vurée  de  divers 
tissus  de  poissons  Sélaciens.  —  Si  on  remplace  l'eau  de  mer  qui  entoure 
les  poissons  par  une  solution  d'urée  dans  l'eau  douce,  le  poisson  modifie 
la  pression  osmotique  de  son  milieu  intérieur,  comme  il  le  ferait  si  le 
milieu  extérieur  était  salin.  Il  semble  donc  que  chez  les  Sélaciens,  chez 
lesquels  on  trouve  normalement  l'accumulation  d'urée  dans  le  milieu 
intérieur,  les  branchies,  les  téguments  et  le  rein  sont  imperméables  à 
l'urée  dans  les  deux  sens.  —  Z.  Gruzewska. 

Eidmann  (H.).  —  La  perméabilité  de  la  chitine  dans  les  phénomènes 
osmotiques.  — ■  Par  un  procédé  ingénieux  et  extrêmement  délicat,  l'auteur 
réussit  à  faire  des  expériences  sur  la  perméabilité  de  la  membrane  chiti- 
neuse  «  intima  »  du  jabot  et  de  l'intestin  terminal  de  Periplaneta  orien- 
tcdis.  Les  résultats  furent  concluants  aussi  bien  pour  les  solutions  alca- 
lines que  pour  celles  acides.  La  réaction  peut  être  observée  dans  10  à 
15  minutes  pour  l'intestin  terminal  et  dans  plusieurs  heures  (jusqu'à 
24  heures)  pour  le  jabot,  F  «  intima  »  de  ce  dernier  étant  considérable- 
ment plus  épaisse  que  celle  de  l'intestin  terminal  (8  (x  contre  2  ix).  Les 
membranes  chitineuses  sont  donc  perméables,  sans  avoir  besoin  d'être 
munies  de  pores,  pour  les  phénomènes  osmotiques.  La  perméabilité  est 
fonction  de  l'épaisseur  de  la  membrane  en  question.  L'intima  de  l'intestin 
antérieur  et  celle  de  l'intestin  terminal  ne  présentent  donc  aucun  obstacle 
à  l'absorption  des  aliments.  Le  jabot  de  Periplaneta  orientalis  étant 
revêtu  d'une  membrane  chitineuse  très  épaisse,  ne  joue  probablement 
aucun  rôle  dans  l'absorption  de  la  nourriture.  Les  organes  de  sens, 
particulièrement  ceux  du  sens  chimique,  n'ont  pas  besoin  d'être  munis 
d'orifices  pour  assurer  le  contact  des  terminaisons  nerveuses  avec  les- 

—  283  — 


-26  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

substances  à   analyser,   l'action  de  ces  substances  se   produisant  par 
osmose  à  travers  la  membrane  chitineuse.  —  B.  Soukatchoff. 

Roch  (Félix).  —  Conlribulion  à  la  physiologie  de  la  musculature  de  vol 
des  Insectes.  —  Au  moyen  d'une  série  d'expériences,  l'auteur  a  essayé 
de  résoudre  la  question  de  l'influence  qu'aurait  l'amputation  d'une 
seule  aile  d'insecte  sur  le  nombre  des  vibrations  de  l'appareil  du  vol. 
11  opérait  avec  Tipula,  Laphria  (Asilidae)  et  Calliphora  (Muscidae). 
Les  photographies  obtenues  au  cours  de  ces  expériences  montrent  que 
le  nombre  des  vibrations  augmente  sensiblement  (de  6  à  10)  dans  le  cas 
où  les  deux  ailes  ont  été  opérées  (amputées  de  leurs  moitiés)  ne  dépas- 
sant, par  contre,  pas  le  nombre  de  vibrations  normales  dans  le  cas 
d'une  amputation  unilatérale.  Les  mêmes  résultats  furent  obtenus  avec 
Apis  (Hyménoptères).  L'auteur  cherche  l'explication  de  ce  fait  curieux 
dans  le  mécanisme  général  du  vol  chez  les  Diptères  et  les  Hyménoptères, 
animaux  chez  lesquels  le  système  musculaire  de  l'appareil  du  vol  ne 
contient  pas  de  muscles  fixés  directement  aux  ailes.  C'est  un  système 
musculaire  <  indirect  »  et  le  mouvement  des  ailes  provient  d'une  con- 
traction et  un  relâchement  des  parties  des  muscles  thoraciques  trans- 
versaux et  longitudinaux  qui  provoquent,  de  leur  côté,  une  déformation 
alternante  du  thorax,  tantôt  dans  le  sens  longitudinal,  tantôt  dans  le 
sens  dorso-ventral,  tout  en  mettant  en  mouvement  les  ailes  qui  accusent 
de  ce  fait  un  mouvement  synchronique.  —  B.  Soukatchoff. 

Parât  (M.).  —  Contribution  à  Vhistophysiologie  des  organes  digestifs 
de  Vembrijon.  —  P.  a  étudié  la  cellule  intestinale  du  fœtus  entre  le 
3e  et  le  8e  mois  et  a  constaté  qu'elle  est  le  siège  d'une  activité  considé- 
rable et  joue  un  rôle  très  important  d'absorption.  Il  y  a  des  différences 
selon  l'espèce  de  Mammifère  envisagée  et  on  peut  s'assurer  que  ce  qui 
conditionne  la  plus  ou  moins  grande  activité  de  la  cellule  intestinale, 
qui  mérite  réellement  l'épithète  de  fonctionnelle,  c'est  l'existence  d'un 
matériel  nutritif  contenu  à  l'intérieur  du  tube  intestinal.  —  H.  Cardot. 

Parker  (G.  H.).  —  Vexcrétion  du  gaz  carbonique  par  les  Anémones  de 
mer  contractées  et  en  étcd  de  relaxation.  —  Le  métabolisme  de  Metridium 
marginatum  a  été  déterminé  au  moyen  de, l'appareil  d'OsxERHOUT.  Le 
processus  de  relaxation  et  les  états  de  relaxation  et  de  contraction  ne 
sont  accompagnés  d'aucune  modification  du  métabolisme,  mais  la  con- 
traction entraîne  une  augmentation  de  50  ,%  environ.  Les  muscles  des 
Anémones  de  mer  présentent  dans  leur  activité  la  plupart  des  particula- 
rités de  l'état  de  tonus.  —  René  Wurmser. 

Siiîfert  *  Fritz).  —  .Sur  la  morpliologie  et  les  propriétés  optiques  des  écailles 
des  papillons.  — ■  Description  détaillée  des  différents  types  d'écaillés 
normales.  Les  diverses  couleurs  des  écailles  pigmentées  des  papillons 
proviennent  d'un  pigment  diffus  colorant  la  chitine.  La  couleur  blanche 
de  certaines  écailles  ne  proviendrait  pas  de  ce  que  ces  écailles  contien- 
draient de  l'air,  mais  de  la  réflexion  diffuse  de  la  lumière  par  certaines 
parties  de  l'écaillé.  Une  réflexion  diffuse  de  la  lumière  par  des  particules 
particulièrement  petites  à  l'intérieur  des  écailles  non  pigmentées  pro- 
voque une  coloration  bleu  opaque.  De  même  pour  les  autres  couleurs. 
La  lamelle  inférieure  de  l'écaillé,  étant  d'une  minceur  considérable,  agit 
comme  une  couche  produisant  des  effets  d'interférence.  En  somme  les 

—  284  — 


PHÉNOMÈNES   GÉNÉRAUX    DE    L'IMMUNITÉ  27 

diverses  couleurs  de  l'écaillé  proviennent  de   différents  détails  de  sa 
structure,    en    dehors    de    la    pigmentation    diffuse    de    la    chitine.    — 

B.    SOUKATCHOFF. 

Ohashi  (Yunosuké).  —  Changement  de  couleur  des  Crustacés  Déca- 
podes [Ebjephera  sp.).  —  Le  corps  de  l'animal  présente  trois  couleurs,  le 
bleu,  le  jaune  et  le  brun,  renfermées  dans  des  chromatophores,  dont  le 
jeu  produit  des  changements  de  teintes.  En  pleine  lumière  solaire,  les 
animaux  deviennent  transparents  et  incolores  comme  du  verre;  dans 
l'obscurité  et  dans  la  lumière  colorée  (bleue  ou  rouge),  la  teinte  passe 
au  brun,  d'autant  plus  rapidement  que  l'obscurité  est  plus  grande;  il 
en  est  de  même  chez  les  animaux  aveuglés  des  deux  yeux  et  sur  les 
morceaux  sectionnés  du  corps.  En  dernière  analyse,  le  changement  de 
couleur  paraît  dépendre  seulement  de  l'intensité  lumineuse,  le  sombre 
produisant  l'expansion  de  la  matière  colorante  brune  (crustacéorubine) 
et  la  contraction  du  pigment  bleu  (crustacéocyanine),  le  milieu  clair 
ayant  l'effet  inverse.  —  L.  Cuénot. 


Phénomènes  généraux  de  l'immunité  chez  les  animaux 

et  les  végétaux. 


Abderhalden  (Emil)  und  Wertheimer  (Ernst).  —  Sludien  liber  den  Verlauf 
des  Gesamle  und  des  Zellgasweclisels  im  anaphijlaklischen  Schock. 
(Arch.  Ges.   Physiol.,   CXCV,   487-498,   19'22.) 

[La  respiration  cellulaire' est  diminuée  dans  le  choc  anaphylactique. 
Il  pourrait  y  avoir  là  un  moyen  de  distinguer  le  véritable  choc  anaphy- 
lactique des  autres  états  analogues.  —  H.  Cardot. 

Appelmans  (R).  —  Le  rôle  de  glande  thyroïde  dans  le  phénomène  de  Vana- 
phijlaxie.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  1242;  Réunion  Soc.  belge  de 
Biol.,  1922.) 

[A.  a  tenté  de  répéter  les  expériences  de  Kepinow  avec  des  résul- 
tats entièrement  négatifs  :  les  cobayes  thyroïdectomisés,  avant  ou 
après  l'injection  sensibilisante,  subissent  le  choc  anaphylactique  lors 
de  l'injection  déchaînante  exactement  comme  les  témoins.  — 
H.  Cardot. 

-Kruiî  (P.  H.  de)  and  Northrop  (J.  H.).  —  The  stabilitij  of  baclerial  suspen- 
sions. IV.  The  combinalion  of  antigen  and  anlibody  al  différent 
hydrogen  ion  concentrations.  V.  The  remoual  of  anlibody  from  sensi- 
tized  organisms.     (Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  127-142.)  [28 

Walbum  (L.  D.)  et  Môrch  (J.).  —  L'importance  des  sels  métalliques  dans 
r  immunisation  et  en  particulier  dans  la  production  de  Vantitoxine 
diplïtérique  et  de  Vagglutinine  pour  le  B.  coli.  (Ann.  Inst.  Pasteur, 
XXXVII,  393-441,   1923.  [28 


i^'y 


28  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Walbum  (L.  D.)  et  Morch  (J.).  —  L'importance  des  sels  méîalliqiies 
dans  V immunisation  et  en  particulier  dans  la  production  de  V antitoxine 
diphtérique  et  de  Vagglutinine  pour  le  B.  coli.  —  Les  injections  intra- 
veineuses de  chlorure  de  manganèse  et  de  clilorure  de  cobalt  à  des 
chèvres  et  à  des  chevaux  immunisés  contre  la  diphtérie  augmentent 
d'une  façon  considérable  la  production  de  l'antitoxine  dans  le  sérum. 
Administrés  per  os,  les  sels  métalliques  n'ont  aucune  influence  sur  le 
pouvoir  antitoxique  du  sérum.  Les  métaux  injectés,  d'une  part  s'éli- 
minent par  la  muqueuse  intestinale,  d'autre  part  se  fixent  dans  les 
organes.  Par  l'immvmisation,  la  teneur  en  manganèse  du  foie  est  réduite 
au  quart  de  la  normale.  Après  les  injections  de  sels  de  manganèse,  on 
peut  observer  que  cet  organe  est  d'autant  plus  apte  à  élaborer  les  anti- 
toxines qu'il  fixe  plus  de  manganèse.  Eiltîn,  dans  la  production  de 
l'agglutinine  pour  le  B.  coli,  le  nombre  d'atomes  du  métal  injecté  joue 
un  rôle  important.  De  ces  expériences,  se  dégagent  des  idées  théori- 
ques qui  peuvent  avoir  une  grande  portée  dans  le  domaine  biologi- 
que :  l'influence  du  poids  atomique  d'un  métal  sur  la  formation 
(dans  l'organisme)  d'un  corps  organique,  anticorps,  ou  antitoxine. — 
Z.  Gruzewska. 

Kruif  (P.  H.  de)  et  Northrop  (J.  H.).  —  La  slabililc  des  sifspensions  baclé- 
riennes.  IV.  La  combinaison  de  V  antigène  et  de  V  anticorps  à  différentes 
concentrations  d'ions  hydrogène.  V.  La  défixalion  de  Vanlicorps.  —  La 
combinaison  de  l'anticorps  et  de  l'organisme  dans  le  cas  de  Bacillus 
îyphosus  ne  semble  pas  due  à  une  différence  dans  le  signe  de  la  charge 
portée  par  le  bacille  et  l'anticorps.  Il  semble  que  l'anticorps  forme 
une  pellicule  à  la  surface  de  l'organisme  et  c[ue  l'effet  sur  la  charge  soit 
le  résultat  de  cette  formation.  La  quantité  d'anticorps  combinée  du 
bacille  est  moindre  du  côté  acide  que  du  côté  alcalin  de  part  et  d'autre 
de  pH  =  4.  Pourtant,  la  défixation  n'est  pas  plus  complète  à  pH  .3  qu'à 
pH  7.  On  récupère  beaucoup  plus  d'anticorps  par  lavage  avec  l'eau  dis- 
tillée qu'avec  une  solution  saline.  12  doses  environ  sont  fortement 
combinées  aux  organismes;  le  reste  est  aisément  défixable.  —  René 

WURMSER. 


Associations  fonctionnelles  et  milieu  intérieur. 


Bru  (P.).  —  Sérums  antisurrénaux  corticaux  et  anlisurrénaux  médullaires. 
(G.  R.  BioL,  LXXXVII,  1068,  1922.) 

[Il  est  possible,  en  ayant  recours  à  la  préparation  des  antisérums 
en  question  et  à  l'étude  de  leurs  propriétés  physiologiques,  de  disso- 
cier le  rôle  des  deux  parties  de  la  surrénale,  la  substance  corticale 
ayant  un  rôle  hypotenseur  et  la  médullaire  un  rôle  hypertenseur.  — 
H.    Cardot. 

Dorst(S.E.)  and  Mills  (C  A.).  —  Comparative  studies  on  blood  clolting  in 
mammals,  birds  and  reptiles.  (The  Amer.  J.  PhvsioL,  LXIV,  No.  1, 
March  1923,   160-166,  3  tableaux.)  '  [31 

—  2m  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIKU  INTÉRIEUR  20 

Eddy  (Nathan)  and  Downs  (Ardrey  W.)-  —  Some  unusual  appearances 
of  niicleaied  erijlhrocijlcs  in  ihe  circalalion  folloiving  repealed  injeclions 
of  splenic  exlracl.  (Amer.  J.  PhvsioL,  LXIII,  Fcbr.  1923,  479- 
483,  2  fig.)  "  [31 

Gueylard  (^France).  —  Inlervenlion  de  la  raie  dans  les  phénomènes  d'adap- 
lalion  aux  changements  de  salinité.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  917, 
1923.)  [30 

Guglielmetti  (J.).  —  Action  de  V adrénaline  sur  le  système  musculaire 
strié.  [C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVU,  692,  Réunion  Biol.  Bucnos-Aires, 
1922.)  [30 

Herwerden  ^M.  A.  van).  —  Der  Einfluss  der  Nebennierenrinde  des  Rindes 
auf  Gesundheit  (und  Wachstum  verschiedener  Organismen.  (Biolog. 
CentralbL,    XLII,    1922,    109-112.)  [30 

Hoiissay  (B.  A.).  —  Rôle  de  Vadrénaline  dans  les  effets  hypcrtensifs  pro- 
duits par  excitation  du  nerf  splanchnique  ou  par  piqûre  bulbaire. 
(C.  R.  Biol.,  LXXXVII,  695,  Réunion  biol.  Buenos-Aires,  1922.) 

[Si  l'adrénaline  surrénale  n'est  pas  nécessaire  pour  maintenir  la  vie 
et  le  tonus  vasculairo,  l'expérience  démontre  cependant  que  dans 
l'excitation  du  nerf  splanchnique  ou  du  nerf  bulbaire,  il  se  décharge 
assez  d'adrénaline  pour  que  son  effet  physiologique  soit  démontré  de 
façon  indiscutable.  —  H.  Cardot. 

Koppanyi  (Theodor).  — -  Gehirnexlirpalionsversuche  an  artenvachsenen 
Amphibicn.   (Anz.  Akad.  Wissensch.  Wien,   n"  85,    1922.)  [31 

Mayerowna  (Zoîja).  —  La  glande  iJiyroide  des  Amphibiens  au  moment 
de  la  métamorphose.  (C.  R.'  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  1175,  1922.)         [31 

Richet  (Charles).  —  La  rate,  organe  utile,  non  nécessaire.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVI,  1026,  1923.)  [30 

Stewart  (G.  N.)  and  Rogoîî  (J.  M.).  —  The  supposed  relation  of  Ihe  adre- 
nats  to  reflex  volume  changes  in  the  denervaled  limb.  (Amer.  J.  Physiol., 
LXIII,  No.  3,  Febr.   1923,  436-478,  20  fig.)  [29 


Stewart  (G.  N.)  et  Rogoîî  (J.  M.).  —  La  prétendue  relation  entre  les 
surrénales  et  les  variations  de  volume  réflexes  du  membre  inférieur 
énervé.  —  S.  et  R.  s'élèvent  contre  l'opinion  de  quelques  auteurs  d'après 
lesquels  l'augmentation  de  volume  que  l'on  observe  dans  le  membre 
inférieur  énervé,  après  une  fe  phase  de  diminution  de  volume  passive, 
en  excitant  le  bout  central  du  sciatique  serait  due  à  un  accroissement 
réflexe  du  débit  surrénal.  En  effet,  cette  réaction  peut  très  bien  être 
obtenue  après  surrénalectomio  ou  après  section  ou  ligature  des  veines 
surrénolombaires  entre  les  surrénales  et  la  veine  cave  inférieure,  juste 
après  leur  sortie  de  la  glande.  On  obtient  également  cette  réaction  chez 
les  animaux  qui  ont  survécu  aux  opérations  i)artielles  suffisantes  pour 
supprimer  la  sécrétion  adrénaliniquc  (surrénalectomie  totale  droite  et 
ablation  d'une  grande  partie  de  la  surrénale  gauche  avec  et  énerva- 
tion  du  reste  de  la  substance  médullaire.  —  Paul  Boyer. 

—  287  — 


30  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Guglielinetti  (J-)-  —  Action  de  V adrénaline  sur  le  système  musculaire 
strié.  —  G.  a  étudié  l'action  de  l'adrénaline  sur  le  muscle  fatigué, 
ou  non  fatigué,  sur  les  muscles  énervés  et  aboutit  aux  principaux  résul- 
tats suivants.  L'adrénaline  a  peu  d'action  sur  l'excitabilité  d'un  com- 
plexe neuro-musculaire  non  fatigué;  elle  ramène  à  son  niveau  primitif 
l'excitabilité  du  muscle  fatigué  dont  la  chronaxie  a  augmenté;  elle  ne 
peut  modifier  l'excitabilité  des  muscles  énervés  et  n'a  pas  non  plus 
d'action  sur  l'excitabilité  des  muscles  curarisés  des  Batraciens. 
L'ensemble  des  résultats  et  surtout  le  fait  que  l'énervation  et  la  cura- 
risation  empêchent  l'adrénaline  de  modifier  la  contraction,  l'excitabilité 
et  la  période  latente  portent  à  conclure  qu'elle  agit  sur  la  substance 
intermédiaire  qui,  d'après  Langley  et  Lucas,  se  trouverait  à  la  jonctioa 
du  muscle  et  du  nerf.  —  H.  Gard  or. 

Herwerden  (M.  A.  van).  —  U influence  de  la  couche  corticale  des  glandes 
surrénales  du  bœuf  sur  la  sanlé  et  la  croissance  de  différents  organismes. 
—  Les  expériences  sur  l'influence  d'extraits  de  différents  organes  sur  la 
reproduction  de  Daphnia  puléx  suggérèrent  à  l'auteur  l'idée  d'ajouter  à 
l'eau  dans  laquelle  vivent  ces  Cladocères  des  quantités  minimes  dfr 
l'extrait  de  la  couche  corticale  des  glandes  surrénales  du  bœuf.  La  santé 
des  animaux,  en  général,  leur  croissance,  leur  fertilité,  ont  été  manifes- 
tement influencées,  ce  qui  n'a  pas  été  le  cas  avec  l'extrait  de  la  glande 
thyroïde,  de  l'hypophyse  (en  quantité  égale),  ou  de  la  partie  centrale  des 
glandes  surrénales.  Chez  Daphnia  pulex,  spécialement,  l'addition  d'une 
quantité  minime  d'extrait  permet  aux  animaux  de  supporter  facilement 
la  présence  des  algues  multicellulaires  filiformes  ainsi  que  des  miceliums 
de  champignons  qui,  normalement,  provoquent  leur  mort  rapide  Des 
expériences  ont  démontré  que  l'élément  inconnu  de  cet  extrait  qui  pro- 
voque ces  effets  est  soluble  dans  l'eau  et  ne  se  laisse  pas  détruire  par  un 
traitement  de  deux  heures  par  une  température  de  IIO»  à  120°.  Les 
mêmes  résultats  ont  été  obtenus  avec  Limnsea  ouata,  ainsi  qu'avec  Rana 
esculenla.  Les  embryons  de  cette  dernière  espèce  se  distinguaient,  par 
rapport  aux  animaux  de  contrôle,  par  leurs  grandes  dimensions  et  leur 
Vivacité.  Les  œufs  des  cultures  auxquelles  a  été  ajouté  de  l'extrait  des 
glandes  surrénales  se  développent  presque  tous,  tandis  que  normalement 
un  bon  nombre  périt.  Comme  dans  le  cas  de  Daphnia  pulex,  il  y  a  des 
raisons  de  supposer  une  action  antitoxique  de  l'extrait. —  B.  Soukatchoff. 

Richet  (Charles).  —  La  raie,  organe  utile,  non  nécessaire.  —  Les  chiens 
dératés  consomment,  pour  maintenir  leur  poids  normal,  plus  d'aliments 
que  les  chiens  normaux.  Pendant  un  jeûne  prolongé,  la  perte  de  poids 
globale  des  chiens  dératés  est  plus  forte  que  celle  des  chiens  normaux. 
A  poids  égal,  la  dénutrition  d'un  animal  dératé  est  plus  rapide  que  celle 
d'un  animal  normal.  Après  le  jefine,  à  condition  que  l'alimentation  soit 
suffisante,  les  chiens  dératés  et  les  chiens  normaux  réparent  leur  poids 
avec  la  même  rapidité.  Pour  l'auteur,  la  rate  est  un,  organe  utile  à  la 
nutrition,  en  ce  sens  qu'il  diminue  la  dénutrition.  Au  point  de  vue  de 
physiologie  générale,  nous  sommes  amenés  à  admettre  qu'il  existe  des 
organes  qui  ne  sont  pas  nécessaires,  mais  simplement,  uh/es.  —  Z.  Gru- 
zewska. 

Gueylard  (France).  —  Intervention  de  la  rate  dans  les  phénomènes 
d'adaptation  aux  changements  de  salinité.  —  Les  poissons  qui  supportent 

—  28S  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  3t 

faciloment  le  passage  de  l'eau  douce  dans  l'eau  salée  possèdent  une 
rate  (Epinoche)  plus  volumineuse  coniparalivement  au  poids  du  corps 
que  celle  des  autres  poissons.  Sous  rinfluence  de  l'eau  salée,  la  rate 
diminue  de  poids  et  la  diminution  est  d'autant  plus  marquée  que  la 
concentration  en  sel  est  plus  forte.  En  même  temj)s  l'aspect  de  l'organe 
change  d'une  façon  caractéristique.  Il  semble  donc  que  la  rate  inter- 
vient dans  le  mécanisme  qui,  en  réglant  la  pression  intérieure  de  l'animal 
d'après  la  pression  du  milieu  extérieure,  permet  au  poisson  de  résister 
pendant  quelque  temps  aux  solutions  salines  auxquelles  il  n'est  pas 
adapté.  —  Z.  Gruzewska. 

Mayerowna  (Zoîja).  —  La  glande  Ihijroïde  des  Amplti biens  au  momenl 
de  la  mélamorphosc.  —  Au  moment  culminant  de  la  métamorphose,  la 
glande  atteint  son  maximum  d'accroissement  et  ensuite  le  rapport  de  la 
glande  à  la  dimension  du  corps  diminue.  Au  temps  de  la  métamorphose 
normale,  elle  ressemble  tout  à  fait  à  celle  de  l'homme  atteint  de  maladie 
de  Basedow.  Les  projections  de  rayons  X  sur  la  thyroïde  des  têtards, 
donnent  les  m.êmes  symptômes  que  lors  d'une  faible  projection  sur  un 
tissu  quelconque;  mais  si  le  rayonnement  agit  sur  tout  l'organisme,  on 
constate  souvent  un  fort  hypofonctionnement  de  la  glande,  les  animaux 
se  développent  très  lentement  et,  le  plus  souvent,  n'atteignent  pas  la 
métamorphose.  —  H.  Cardot. 

Koppanyi  ^Theodor).  —  Expériences  d' extirpation  du  cerveau  chez  des 
Amphibiens  adultes.  —  K.  enlève  à  des  Triton  crislalus  adultes  le  cerveau 
entier,  jusqu'au  calamus  scriptorius.  Après  quelques  jours  de  paralysie  et 
la  disparition  des  phénomènes  du  choc,  les  Tritons  recommencent  à  se 
mouvoir  normalement,  ou  plutôt  ils  se  déplacent  presque  sans  arrêt 
(comme  c'est  le  cas  chez  les  animaux  à  sang  chaud  privés  des  hémisphères 
cérébraux).  Avec  des  Bombinalor  igneus  adultes,  on  obtient  les  mêmes 
résultats.  —  A.  Drzewixa. 

Dorst  (S.  E.)  et  Mills  (C  A.).  —  Etudes  comparatives  de  ta  coagulation 
du  sang  chez  les  mammifères,  les  oiseaux  et  les  reptiles.  —  L'action  des 
extraits  de  tissus  sur  la  coagulation  du  sang  d'animaux  de  même  espèce 
ou  d'espèces  différentes  présente  quelques  variations  au  point  de  vue  de 
la  vitesse  de  la  coagulation;  elle  n'en  présente  aucune  quant  au  pouvoir 
d'union  du  coagulant  avec  le  fibrinogène  dû  sang  pour  former  la  fibrine. 
Le  coagulant  tissulaire  actif  de  tous  les  tissus  étudiés  par  D.  et  M.  (tissu 
pulmonaire  principalement)  se  compose  d'une  phospholipine  et  d'une 
fraction  de  protéine,  la  l^e  présentant  seulement  une  faible  activité 
tlu'omboplastique,  la  2e  agissant  toujours  comme  un  anticoagulant 
énergique  pour  tous  les  sangs.  On  n'observe  que  peu  ou  pas  de  spécificité 
dans  l'action  de  la  phosphalipine  ou  dans  celle  de  la  protéine  anticoagu- 
lante qui  agit  toujours  pour  inhiber  la  coagulation.  La  nature  inhibitrice 
universelle  de  la  fraction  protéinique  des  extraits  tissulaires  confirme 
donc  que  cette  fraction  protéinique  doit  son  action  à  son  pouvoir  élevé 
de  combinaison  avec  la  phospholipine.  La  coagulation  du  sang  paraît 
donc  être  due  à  un  processsus  analogue  dans  tous  les  types  d'animaux 
étudiés.  —  Paul  Boyer. 

Eddy  iNathan  B.)  et  Downs  (Ardrey  W.).  —  Quelques  formes  rares 
d'érythrocytes  dans  la  circulation  après  injections  répétées  d'extrait  splé- 

—  28[>  — 


32  L'ANNÉE  BIOLOGiyUK 

nique.  —  Des  injections  répétées  quotidiennement  d'extrait  splénique 
à  doses  élevées  et  progressives  provoquent  l'apparition  dans  la  circula- 
tion des  lapins  adultes  d'un  grand  nombre  de  globules  rouges  nuclées. 
Les  noyaux  de  beaucoup  de  ces  globules  sont  en  train  de  se  séparer  du 
cytoplasme,  et  quelques-uns  d'entre  eux  au  moins  semblent  posséder 
le  pouvoir  d'accumuler  mi  nouveau  cytoplasme  pour  constituer  de  nou- 
veaux érythroblastes.  —  Paul  Boyer. 


Influence   du   milieu    extérieur  sur  le   fonctionnement 

des  êtres  vivants. 
Réactions  des  êtres  vivants  à  leur  milieu. 


Allée  (W.  C)-  —  The  effecl  of  potassium  cy article  on  metabolism  in  Iwo 
fresh  ivaler  arthropods.  (Amer.  J.  Physiol.,  XLIII,  No.  3,  Febr.  1923, 
499-502,  1   tableau.)  [37 

Alverdes  (Friedrich).  —  Zur  Lehre  von  den  Eeactionen  der  Organismen 
anf  dussere  Reize.  (Biolog.  Centralbl.,  XLII,  1922,  218-222.)  [43 

Bremer  (Frédéric).  —  La  strychnine  et  les  phénomènes  d'inhibition. 
(C.   R.   Soc.   Biol.,   LXXXVII,   1055,   Réunion  Soc.  belge  de  Biol., 

1922.)  [37 

Cardot  (H.).  —  Réaction  du  cœur  isolé  de  V escargot  à  une  augmentation 
du  taux  de  potassium.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  1193,  1922.)       [36 

Dolley  (William  L.).  —  The  relative  stimulating  efficiency  of  continuons 
and  intermittent  tighl  in  Ihe  Tachyna  fly,  Archytas  aterrima.  (The 
Amer.    J.    Physiol.,    LXIV,    No.    2  ,    April    1923,    364-370,    2    fig. 

1  tableau.)  [41 

Ebbecke  (U.).  - —  Ueber  elettîrische  Hautreizung.  (Pflûger's  Arch.,  GXCV, 
300-323,  1922.)  •  [36 

a)  Erhard  (H.).  —  Kritik  von  J.  Loeb's  Tropismenlehre  auf  Grund 
fremder  und  eiqener  Versuche.  (Zool.  Jahrb.,  Abt.  Allg.  Zool.  u.  Physiol. 
d.  Tiere,  XXXIX,  H.  1,  1,  1922.)  [38 

b)  —  —  Zur  Kennlniss  des  Lichtsinnes  einiger  niederer  Krebse.  (Zool. 
Jahrb.,  Allg.  Zool.  u.  Physiol.,  XXXIX,  H.  1,  65-82,  1922.)  [40 

Greene  (W.  F.)  and  Laurens  (Henry).  —  The  effect  of  extirpation  of  the 
emtjryonic  ear  and  eye  on  équilibration  in  Amblysloma  punctalum. 
(The  Amer.  J.  Physiol.,  LXIV,  No.   1,  March  1923,  120-143,  1   fig., 

2  planches.)  [42 

Gueylard  (France).  —  Wirialions  de  poids  de  Vépinoche  passant  de  Veau 
douce  dans  des  solutions  de  chlorure  de  sodium  à  différentes  concentra- 
lions.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  969,   1922.)  [35 

—  i90  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  33 

Hecht  (S.)  and  Williams  (R.  E.)-  —  The  visibility  of  monochromalic 
radiation  and  the  absorption  spectriim  of  visiial  piirple.  (Journ.  of 
gi^^n.  PhysioL,  V,  1-33.)  [41 

Houssay  (B.  A.)  t^t  Pave  (S.)-  —  Action  curarisante  des  venins  de  serpents 
clxez  la  grenouille.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  821,  Réunion  biol. 
Buenos-Aires,   1922.)  [38 

Houssay  (B.  A.),  Negrete  (J.)  et  Mazzocco  (P.).  —  Action  des  venins  de 
serpents  sur  le  nerf  et  le  muscle  isolés.   (Ibid.,   823.)  [38 

Hussey  (R.   G.).  —   Further  observations  on  the  influence  of  salts  when 

injected  inlo  the  animal  bodij.     (Journ.  of  g^n.  PhysioL,  V,  359-364.) 

[Il  existe  une  analogie  entre  l'effet  des  rayons  X  et  certains  sels  sur 

les  éléments  lymphoïdes.  Cette  analogie  est  en  faveur  de  l'hypothèse 

que    les    rayons    X    agissent    suivant    un    mécanisme    chimique.    — 

R.   WURMSER. 

Kahn  (R.  H.).  —  Studien  iiber  die  Innervation  der  Chromatophoren  auf 
Grund  gegensâtzlicher  Giftwirkungen.  (Arch.  ges.  Phys.,  CXCV,  337- 
360,   1922.) 

[R.  étudie  l'action  de  divers  poisons  sur  les  chromatophores  de  la 
grenouille.  Ses  résultats  tendent  à  indiquer  que  les  cellules  en  question 
se  trouvent  être  régies  par  une  double  innervation  réciproque.  — 
H.  Cardot. 

Laurens  (Henry).  —  Studies  on  Ihe  relative  Physiological  value  of  spectral 
lights.  III.  The  Pupillomotor  effects  of  Wave-Lengths  of  equal  energy 
content.  (Amer.  J.  PhysioL,  LXIV,  No.  1,  March  1923,  97-119, 
4  tableaux,  5  fig.)  [41 

Lôhner  (L.)  und  Markcvits  :  B.  E.).  —  Zur  Kennlniss  der  oligodynamischen 
Metall-Giftwirkungen  auf  die  lebendige  Subsianz.  I.  Paramaecien- 
versuche.   (Arch.   ges.   PhysioL,   CXCV,   417-431,    1922.)  [36 

Moore  (A.  R.).  —  Muscle  tension  and  réflexes  in  the  earthworm.  (Journ. 
of  gen.  PhysioL,  V,  327-333.)   •  [44 

Nicolas  (Emile  et  Gustave).  —  L'influence  de  Valdéhyde  formique  sur  les 
végétaux  supérieurs  et  la  synthèse  chlorophyllienne.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVII,   1315,   1922.)  [37 

Parker  (G.  H.).  —  The  relations  of  the  relinal  image  to  animal  réactions. 
(Proceed.  Americ.  Philos.  Soc,  LXI,  107-117,  1922.)  [40 

a)  Przibram  (Hans).  —  Direkte  Temperalurabhângigkeil  der  Schwanzlânge 
bei  Ratten  {Mus  decumanus  und  M.  rattus).  (Anz.  Akad.  Wissensch. 
Wien,  no  89,  1922.)  [34 

h)  —  —  Die  Schwanzlânge  bei  Ratten  [Mus  decumanus  und  M.  rattus) 
als  fakullatives    Geschlechtsmerkmal.    (Ibid.,    no   90,    1922.)  [34 

c)  — -  —  Die  Schwanzlânge  der  Nachkommen  temperaturmodiflzierler 
Ratten  {Mus  decumanus  und  Mus  rattus).  (Ibid.,  no  91,  1922.)  [35 

d)  —  —  Das  Anwachsen  der  relaliven  Schwanzlânge  und  dessen  Tem- 
peraturquolient  bei  den  Ratten  {Mus  decumanus  und  M.  rattus).  (Ibid., 
no  92,  1922.)  [35 

—  291  — 
ANN.  BIOL.  —  T.  ni,  FASC.  3  (1922-1923)  3 


34  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Przibram  (Hans)  et  Wiesner  (Bertold  P.)-  —  Erhôhung  der  Kôrpertem- 
peralur  junger  Wanderraten  {Mus  decumanus)  ûber  den  Normalweri 
und  ihr  Einfluss  auf  die  Schwanzlânge.  (Anz.  Akad.  Wissensch.  Wien, 
no  88,  1922.)  [35 

Schaefer  (George).  —  Studien  ûber  den  Geotropismus  von  Paramaecium 
aurelia.  (Arch.  ges.  Physiol.,  CXCV,  226-244,   1922.)  [43 

Schmidt  (Hans).  —  Untersuchungen  ûber  den  chemischen  Sinneinigtr 
Pohjchaelen.   (Biolog.   Centralbl.,   XLII,    1922,    193-200.)  [43 

Thorner  (Walter).  —  Leitungsuerlangsamung  und  Verringerung  des 
Stoffumsalzes  als  Grundlage  der  scheinbaren  «  Gewôhnung  »  des  warme- 
gelâhmlgewesenen  Neruen.  (Arch.  ges.  Physiol.,  CXCV,  602-616, 
1922.)  •  [38 

Wiechmann   (Ernst).  —    Ueber  die   Beseiligung  von    Giflwirkungen   am 

Herzen  durch  Calcium  und  andere  zweiwertige  Kalionen.  (Arch.  ges. 

Phys.,  CXCV,  588-601,  1922.)  [37 


=  Influence  du  milieu  extérieur. 

a)  Przibram  (Hans).  —  Influence  directe  de  la  température  sur  la  longueur 
de  la  queue  des  Mus  decumanus  et  M.  raltus.  —  Chez  des  Rats  pL  Surmulots 
élevés  à  une  température  constante,  et  soumis  ensuite  à  r.es  tempéra- 
tures variables,  on  constate  que  la  longueur  de  la  queue  par  rapport 
à  la  longueur  du  corps  augmente  ou  diminue  même  lorsqu'il  s'agit 
d'individus  ayant  atteint  la  maturité  sexuelle.  Entre  +5°  et  +40°  C. 
ce  rapport  varie  de  0.035  pour  chaque  5  degrés  centigrades.  F.  B.  Sumner 
a  obtenu  chez  la  souris  des  résultats  semblables.  —  A.   Drzewina. 

b)  Przibram  (Hans).  —  La  longueur  de  la  queue  chez  les  Mus  decumanus 
et  M.  raltus  est  un  caractère  sexuel  facultatif.  —  Chez  des  Surmulots 
albinos  de  même  âge  la  queue  est  relativimient  plus  longue  chez  la 
femelle  que  chez  le  mâle.  Ceci  est  vrai  pour  tout  âge  et  toute  température 
extérieure;  cependant,  la  différence  s'atténue  aux  températures  élevées. 
La  longueur  de  la  queue  est  ainsi  un  caractère  sexuel  tertiaire  modi- 
fiable par  la  température.  Il  a  été  reconnu  (Przibram,  1915;  Bierens, 
1920),  que  la  température  du  corps  de  jeunes  Rats  femelles  est  plus 
élevée  en  moyenne  que  celle  des  Rats  mâles,  et  que  cette  différence  est 
moins  prononcée  quand  la  température  extérieure  est  élevée;  par  consé- 
quent, la  queue  plus  longue  de  la  femelle  est  en  relation  avec  sa  tempé- 
rature interne' plus  élevée.  11  en  est  de  même  chez  le  Rat  noir  sauvage. 
Cependant,  chez  le  Surmulot  sauvage,  le  rapport  entre  la  longueur  de  la 
queue,  et  la  température  du  corps  est  moins  net.  De  façon  générale,  les 
M.  decumanus  sauvages  ont  une  queue  moins  longue  que  les  Surmulots 
albinos  apprivoisés,  comme  si  ces  derniers  formaient  une  race  artificielle 
«  à  sang  plus  chaud  ».  D'autre  part,  chez  le  Lapin,  il  ne  paraît  pas  y 
avoir  de  différences  de  température  interne  entre  mâles  et  femelles.  La 
température  du  corps  serait  ainsi,  comme  bien  d'autres  caractères,  un 
caractère  sexuel  tertiaire  facultatif.  —  A.  Drzewina. 

—  1i'J2  — 


liNKLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  3o 

c)  Przibram  (Hans).  —  La  longueur  de  la  queue  chez  les  descendants 
des  Mus  decumanus  et  Mus  raltus  dont  on  a  modifié  la  température  du 
corps.  —  Des  Rats  élevés  à  une  température  constante  pendant  plu- 
sieurs générations  présentent,  pour  une  température  donnée,  un  rapport 
très  précis  entre  la  longueur  du  corps  et  celle  de  la  queue;  les  écarts  de 
la  moyenne  sont  faibles  et  ne  s'accentuent  pas  avec  le  temps.  Au  con- 
traire, quand  on  place  des  Rats  à  la  naissance  à  une  température  diffé- 
rente de  10°  de  celle  où  l'on  maintenait  les  parents,  la  longueur  de  la 
queue  subit  un  écart  en  plus  ou  en  moins  par  rapport  à  celle  des  individus 
qui  furent  maintenus  pendant  une  série  de  générations  à  cette  tempé- 
rature. Autrement  dit,  exposés  à  une  température  élevée,  ils  ont  une 
queue  plus  longue,  et  à  une  basse  température  une  queue  plus  courte 
que  les  témoins.  — -  A.  Drzewina. 

d)  Przibram  (Hans).  —  Accroissement  de  la  longueur  relative  de  la 
queue  et  son  coefficient  de  température  chez  Mus  decumanus  et  M.  rattus. 
—  L'accroissement  que  subit  la  queue  avec  la  température  suit  la  règle 
de  Kanitz-van't  Hoff,  relative  au  coefficient  de  température  de  la  vitesse 
des  réactions  chimiques.  Mais  cette  règle  ne  s'applique  que  quand  on 
tient  compte  de  la  température  du  corps  et  non  de  la  température 
extérieure.  —  A.  Drzewina. 

Przibram  (Hans)  et  Wiesner  (Berthold  P.).  —  Elévation  de  la  tempé- 
rature du  corps  de  jeunes  Surmulots  {Mus  decumanus)  au-dessus  de  la 
normale,  et  son  influence  sur  la  longueur  de  la  queue  de  ces  animaux.  — 
Chez  des  Surmulots  [Mus  decumanus  Pallas  =  Epimijs  norvegicus 
Erxleben)  albinos  âgés  de  4  semaines,  et  portés  brusquement  d'une  cave 
froide  dans  un  laboratoire  chauffé,  la  température  du  corps  s'élève 
au-dessus  de  la  valeur  que  ces  animaux  présentent  normalement  à  cette 
température  du  laboratoire.  Dans  les  premiers  10  jours  qui  suivent  cette 
élévation  de  la  température  du  corps,  la  queue  de  jeunes  Surmulots,  — 
qui  continuent  à  bien  se  porter,  —  devient  plus  longue  que  normale- 
ment. Des  expériences  prouvent  que  cet  allongement  est  en  riapport 
avec  la  température  interne,  et  non  pas  avec  la  température  exté- 
rieure, celle  du  laboratoire  chauffé.  Par  des  injections  de  tuberculine,  on 
ne  parvient  pas  à  élever  la  température  au-dessus  de  celle  déjà  obtenue. 
D'autre  part,  quand,  par  des  moyens  chimiques,  on  abaisse  la  température 
interne  de  Surmulots,  la  queue  diminue  de  longueur  (Bierens  de  Haan 
et  Przibram);  par  conséquent,  aussi  bien  l'allongement  que  le  raccour- 
cissement de  cet  appendice  dépendent  de  la  température  du  corps.  — 
A.  Drzewina. 

Gueylard  (France).  —  Variations  de  poids  de  Vépinoche  passant  de  Veau 
douce  dans  des  solutions  de  chlorure  de  sodium  à  différentes  concentrations. 
— •  Les  résultats  du  passage  de  l'eau  douce  aux  solutions  en  question 
sont  essentiellement  les  mêmes  que  dans  le  passage  de  l'eau  douce  à  l'eau 
de  mer.  Le  poids  du  poisson  diminue  au  début,  conformément  aux  lois 
de  l'osmose,  puis  augmente  jusqu'à  ce  qu'il  ait  acquis  une  valeur  fixe, 
égale  ou  souvent  supérieure  à  sa  valeur  initiale  dans  l'eau  douce.  Mais 
l'importance  de  ces  variations  de  poids  diffère  suivant  la  teneur  du 
liquide  en  NaCl  :  elles  passent  par  un  minimum  pour  les  solutions  à 
0,9  %  qui  semblent  placer  l'épinoche  dans  un  état  d'équilibre  remar- 
quable par  rapport  à  son  milieu.  Les  recherches  de  Portier  el  Duval 

—  293  — 


36  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

ayant  montré  qu'en  augmentant  la  salinité  du  milieu  extérieur,  la  con- 
centration du  sang  de  poisson  croît  aussi,  mais  plus  lentement,  en  sorte 
que  si  l'on  atteint  une  salinité  de  0,9  %,  il  y  a  égalité  entre  la  concen- 
tration du  sang  et  la  concentration  extérieure,  il  semble  donc  que  la 
stabilité  des  épinoches  dans  0,9  %  est  déterminée  par  l'équilibre  osmo- 
tique  entre  le  sang  du  poisson  et  le  milieu  extérieur.  —  H.  Cardot. 

Ebbecke  (U.)-  —  Sur  V excilalion  électrique  de  la  peau.  —  Dans  les  sen- 
sations produites  par  l'excitation  galvanique  de  la  peau,  E.  distingue  : 
1»  excitation  des  troncs  nerveux  cutanés;  2°  excitation  des  terminaisons 
nerveuses,  ces  deux  premières  catégories  se  produisant  conformément  à 
la  loi  de  Pflijger  et  enfin  3°  une  excitation  indirecte  des  nerfs  par  suite 
des  modifications  qui  s'accomplissent  dans  les  cellules;  cette  dernière 
excitation  peut  être  comparée  à  ce  qui  se  produit  dans  l'excitation  élec- 
trique des  filets  gustatifs  et  peut  se  comprendre  d'après  la  théorie  de 
Bethe  comme  le  résultat  des  accumulations  d'ions  H  et  OH  aux  mem- 
branes cellulaires;  elle  détermine  des  sensations  de  fourmillements,  de 
picotements  et  de  brûlures.  E.  a  étudié  les  modifications  visibles  produites 
dans  la  peau  par  le  passage  du  courant  galvanique  et  les  variations  de 
résistance.  En  employant  différents  liquides  pour  humecter  les  élec- 
trodes, on  peut  étudier  l'action  des  divers  électrolytes  sur  les  membranes 
cellulaires.  Les  ions  Ca,  les  ions  H  à  faible  concentration  exercent  une 
action  condensante,  les  ions  K  et  les  ions  H  à  forte  concentration  exercent 
sur  ces  mêmes  membranes  un  effet  de  relâchement.  —  H.  Cardot. 

Lôhner    (L.)  et  Markovits  (B.  E-)-  —  Sur  la  connaissance  des  actions 
oligodynamiques  des  métaux  sur  la  substance  vivante.  I.  Expériences  sur 
les  Paramécies.  —  En  1917,  Saxl  a  tenté  de  rapporter  les  actions  oligo- 
dynamiques exercées  par  les  métaux  sur  les  microorganismes  à  une  sorte 
d'action  à  distance.   Les  travaux  récents  sur  cette  question  dont  on 
trouvera  l'indication  détaillée  dans  le  mémoire  de  L.  et  M.  ne  confirment 
nullement  cette  façon  de  voir  et  s'accordent  pour  faire  accepter  l'hypo- 
thèse que  des  traces  de  substance  métallique  entrent  en  solution  dans 
le  milieu.  Dans  leurs  recherches  sur  l'action  toxique  du  cuivre  sur  les 
Paramécies,  L.  et  M.  constatent  qu'il  se  produit  d'abord  un  état  d'exci- 
tation caractérisé  par  une  accélération  des  mouvements  ciliaires  et  de  la 
locomotion  et  par  des  modifications  de  certains  tactismes.  Puis  vient 
un  stade  de  paralysie  caractérisé  par  le  ralentissement  des  mouvements 
des  cils  et  de  la  locomotion,  le  ralentissement  du  rythme  de  la  vésicule 
contractile,  la  déformation  du  corps  et  finalement  des  phénomènes  de 
nécrose  et  la  mort.  Ces  phénomènes,  sauf  s'il  y  a  déjà  des  modifications 
morphologiques,    sont  réversibles   quand   les   Paramécies   sont  remises 
dans  l'eau  pure.  L'hypothèse  que  les  effets  oligodynamiques  sont  dus 
à  une  fixation  par  absorption  du  métal  dans  la  substance  vivante  est 
appuyée  par  deux  ordres  de  preuves.  D'abord  la  survie  dans  un  même 
volume  de  liquide  est  d'autant  plus  grande  que"  le  nombre  des  animaux 
qui  y  est  contenu  est  plus  grand  et  ensuite  les  Paramécies  qui  ont  été 
tuées  de  cette  façon  présentent  par  rapport  à  celles  qui  ont  été  tuées  par 
un  autre  procédé,  par  exemple  la  chaleur,  une  réaction  positive  avec  le 
réactif  à  la  fuchsine  de  Pfeiffer.  —  H.  Cardot. 

Cardot  (H.).  —  Réaction  du  cœur  isolé  de  Vescargol  à  une  augmentation 
du  taux  du  potassium.  Etude  des  changements  de  rythme  de  l'organe 

—  294  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  37 

en  question  suivant  la  composition  du  liquide  qui  le  baigne. —  L'augmen- 
tation du  taux  de  potassium  provoque  un  ryhtme  lent  et  le  passage  du 
rythme  initial  à  ce  rythme  lent  s'effectue  soit  par  blocage  graduel  d'une 
systole  sur  deux,  soit  par  brusque  cessation  du  rythme  initial  rapide  et 
après  une  pause  diastolique  prolongée,  par  la  reprise  soudaine  de  l'acti- 
vité suivant  le  rythme  lent;  cette  dernière  réaction  comportant  un  arrêt 
momentané  semble  devoir  être  assimilée  au  paradoxe  du  potassium  décrit 
par  LiBBRECHT  sur  le  cœur  des  Vertébrés.  —  H.  Cardot. 

Wiechmann  lErnst).  —  Sur  la  neiilralisalion  des  actions  cardiotoxiques 
par  le  calcium  et  les  autres  cations  bivalents.  —  11  résulte  des  expériences 
que  l'intoxication  du  cœur  par  la  quinine  et  l'arsenic  ne  peut  être  com- 
battue que  par  l'addition  dans  le  Ringer  de  cations  du  groupe  des  alcâ- 
lino-terreux  et  non  par  d'autres  cations  bivalents  ou  plurivalents,  ce  qui 
tend  à  indiquer  que  le  caractère  chimique  de  l'ion  compensateur  est 
prépondérant  par  rapport  à  la  valence.  L'arrêt  cardiaque  produit  par  la 
quinidine  peut  être  supprimé  par  action  de  la  strophantine  et  de  la  digi- 
foline,  —  H.  Cardot. 

Bremer  (Frédéric).  —  La  strychnine  et  les  phénomènes  d'inhibition.  — 
Dans  un  réilexe  spinal,  certains  muscles  se  contractent,  mais  il  y  a  tou- 
jours un  élément  inhibiteur  qui  se  manifeste  par  le  relâchement  des  anta- 
gonistes, sauf  sous  l'action  d'une  faible  dose  de  strychnine  qui,  dans 
la  réponse,  transforme  les  inhibitions  en  excitations.  De  même  les 
inhibitions  par  excitations  du  cortex  cérébral  peuvent  aussi  être  inver- 
sées; mais  il  n'en  est  plus  de  même  de  celles  qui  font  partie  des  réflexes 
vestibulaires  statiques,  ni  des  inhibitions  provoquées  par  l'excitation  du 
lobe  antérieur  du  cervelet  chez  le  chat  décérébré.  La  strychnine  n'inverse 
donc  pas  le  processus  central  de  l'inhibition,  elle  conserve  aux  fibres 
leurs  fonctions  spéciales:  l'excitabilité  des  arcs  moteurs  est  énormément 
augmentée,  sans  doute  par  suite  de  l'abaissement  des  chronaxies,  tandis 
que  l'excitabilité  des  arcs  inhibiteurs  ne  semble  pas  altérée.  On  peut 
admettre  que  dans  tous  les  cas  l'action  de  la  strychnine  est  de  favoriser 
électivement  l'action  des  fibres  motrices,  sans  qu'il  y  ait  jamais  une 
véritable  inversion  de  la  réponse.  —  H.  Cardot. 

Allée  (W.  C).  —  L'action  du  cyanure  de  potassium  sur  deux  arthro- 
podes if  eau  douce.  —  Une  atmosphère  contenant  du  CNK  à  0,002  N 
produit  chez  les  nymphes  à'Heptagenina  pulchrella  une  diminution  de 
la  quantité  du  CO^  libéré.  Cette  diminution  est  parfois  précédée  d'une 
phase  d'excitation  que  l'on  retrouve  presque  toujours  si  la  concentration 
du  CNK  est  plus  faible  (0,0005  N).  A.  ne  peut  cependant  déduire  de  ses 
expériences  quel  est  l'ion  qui  produit  cette  excitation,  quoique  dans  un 
travail  antérieur  il  ait  constaté  que  cette  phase  préliminaire  d'excita- 
tion était  causée  chez  un  isopode,  VAsellus,  en  partie  du  moins  par 
l'ion  K.  De  plus,  le  cyanure  de  potassium  diminue  considérablement  la 
consommation  d'oxygène  chez  VAsellus.  Ces  résultats  confirment  donc 
ceux  qu'ont  obtenus  beaucoup  d'autres  auteurs  sur  d'autres  espèces 
animales,  et  accentuent  le  désaccord  entre  l'opinion  de  ces  derniers  et 
celle  de  Lund  sur  la  Paramécie.  —  Paul  Boyer. 

Nicolas  (Emile  tt  Gustave).  —  L'influence  de  l'aldéhyde  formique  sur 
es  végétaux  supérieurs  et  la  synthèse  chlorophyllienne.  —  A  la  dose  de 

—  29.5  — 


38  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

321  mgr.  par  litre  de  solution  de  Knop,  le  formol  constitue  un  aliment 
pour  le  haricot,  car  la  plante  ainsi  cultivée  présente  un  poids  supérieur 
à  celui  du  témoin.  Cependant,  même  à  cette  dose  favorable,  le  formol 
retarde  le  développement  de  l'embryon  et  la  digestion  des  cotylédons, 
son  action  toxique  ne  cesse  et  le  développement  ne  s'accélère  que  quand 
les  feuilles  commencent  à  s'étaler,  par  conséquent  quand  il  commence 
à  y  avoir  assez  de  chlorophylle.  L'aldéhyde  formique,  qui  exerce  une 
action  toxique,  exerce  donc  une  action  favorable  dès  que  la  chlorophylle 
peut  jouer  son  rôle  photocatalyseur.  —  H.  Cardot. 

Houssay  (B.  A.)  et  Pave  (S.)-  —  Action  curarisanle  des  venins  de  ser- 
pents chez  la  grenouille.  —  Les  doses  curarisantes  ont  été  déterminées 
pour  un  grand  nombre  de  venins;  on  constate  ainsi  qu'il  y  a  des  discor- 
dances entre  le  pouvoir  curarisant  in  vivo  pour  la  grenouille  et  le  pouvoir 
hémolytique  in  vitro  pour  les  hématies  de  chien.  Il  semble  donc  que 
l'action  curarisante  soit  due  à  un  facteur  différent  de  l'hémolysine.  — 
H.  Cardot. 

Houssay  (B.  A.),  Negrete  (J.)  et  Mazzocco  (P.).  —  Action  des  venins  de 
serpents  sur  le  nerf  et  le  muscle  isolés.  —  L'action  paralysante  des  venins 
est  périphérique,  l'excitabilité  du  muscle  diminue,  celle  du  nerf  n'est 
pas  modifiée.  II  y  a  parallélisme  complet  entre  l'action  musculaire  (con- 
tracture et  inexcitabilité)  et  l'action  hémolytique  des  venins;  l'imbibi- 
tion  du  muscle  dans  le  Ringer  contenant  le  venin  est  d'autant  plus  forte 
que  le  venin  est  plus  hémolytique.  H-,  N.  et  M.  pensent  que  les  venins 
agissent  directement  sur  les  lipoïdes  musculaires  et  engendrent  des 
produits  à  action  hémolytique;  ces  produits,  ainsi  que  la  lysocythine, 
augmentent  fortement  l'imbibition  du  muscle,  d'où  contracture  et 
inexcitabilité.  —  H.  Cardot. 

Th  rner  (Walter).  —  Ralentissement  de  la  conduction  et  diminution 
du  métabolisme  comme  base  de  V adaptation  apparente  des  nerfs  paralysés 
par  la  chaleur.  —  L'échauffement  d'un  segment  nerveux  d'une  prépara- 
tion neuro-musculaire  finit  par  abolir  la  conduction  dans  le  segment 
considéré  et  le  muscle  ne  répond  plus  aux  excitations  portées  en  amont. 
Mais  si  on  ne  dépasse  pas  une  certaine  limite  de  température,  les  phéno- 
mènes sont  réversibles  et  le  pouvoir  de  conduction  se  rétablit  par  refroi- 
dissement et  la  hauteur  des  secousses  se  retrouve  identique  à  ce  qu'elle 
était  avant  réchauffement.  Si  l'on  fait  alors  un  second  échauffement,  on 
constate  que  le  pouvoir  de  conduction  disparaît  à  une  température  plus 
élevée  que  la  première  fois  (adaptation  apparente).  Cette  adaptation 
coïncide  avec  une  plus  grande  résistance  du  nerf  qui  a  subi  un  échauffe- 
ment vis-à-vis  de  la  soustraction  d'oxygène  et  avec  un  ralentissement 
atteignant  environ  12  %  de  la  vitesse  de  conduction.  —  H.  Cardot. 


=  Réactions  des  êtres  vivants  à  leur  milieu. 

a)  Ehrard  (H.).  —  Critique  de  la  théorie  des  tropismes  de  J.  Loeb,  basée 
sur  des  expériences  d'autres  auteurs  et  des  expériences  propres.  —  L'auteur 
rapporte  différentes  expériences  faites  par  différents  auteurs  et  par  lui- 
même,  qui  sont  en  désaccord  avec  la  théorie  des  tropismes  de  Loeb;  il  est 
de  l'avis  que  les  réactions  des  animaux  inférieurs,  aussi  bien  que  celles  des 

—  296  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  39 

animaux  supérieurs  et  de  l'iiomme,  sont,  dans  les  conditions  naturelles 
auxquelles  les  êtres  sont  habitués,  instinctives  et  ayant  toujours  pour 
but  de  conserver  la  vie.  Entri;  les  réactions  purement  machinales,  les 
réactions  instinctives  et  les  actes  de  volonté  libre,  il  n'y  a  que  des  difïé- 
rences  quantitatives.  Nos  connaissances  actuelles  en  sciences  naturelles 
exactes  ne  suffisent  pas  pour  expliquer  les  phénomènes  de  la  vie.  Nous 
trouvons  dès  les  organismes  les  plus  inférieurs  une  volonté  instinctive 
qui  les  détermine  à  exécuter  des  actions  qui  sont  parfois  le  contraire  de 
ce  qu'on  attendrait  en  partant  d'un  point  de  vue  mécaniste.  Une  finalité 
inhérente   à   tous  les  animaux  dirige   leurs  réactions.   E.   montre   que 
ridée  de  Loeb  de  l'identité  du  tropisme  chez  les  plantes  et  les  animaux 
ne  peut  plus  être  maintenue.  L'inversion  de  l'héliotropisme  par  d'autres 
excitants  tels  que  l'acide  carbonique  ou  les  rayons  ultra-violets,  n'est 
pas  en  réalité  une  inversion  de  la  réaction  contre  la  lumière,  mais  la 
réaction  contre  la  lumière  cède  à  un  excitant  plus  fort.  La  plupart  des 
tropismes  sont,  d'après  E.,  des  instincts  fixés  par  l'hérédité  ou  bien  acquis 
dans  la  vie  individuelle;  ce  ne  sont  pas  des  actes  réflexes  mécaniques. 
L'argument  de  Loeb  contre  le  caractère  adaptatif  des  tropismes,  à  savoir 
que  les  tropismes  sont  quelquefois  indifférents  ou  même  nuisibles  à  la 
vie  des  animaux,  n'est  pas  juste  :  dans  les  conditions  naturelles,  les  réac- 
tions sont  toujours  utiles  à  l'aùimal  et  c'est  seulement  dans  des  conditions 
artificielles  auxquelles  l'animal  n'est  pas  habitué  qu'elles  peuvent  nuire 
à  la  vie;  c'est  ainsi  que  les  papillons  volent  vers  une  lumière  artificielle 
en  vertu  d'un  héliotropisme  positif,  tandis  que  le  même  héliotropisme 
positif  ne  les  fait  pas  voler  vers  le  soleil  ou  la  lune.  Ici  interviennent,  pour 
conserver  la  vie,  d'autres  tropismes  qui  paralysent  l'héliotropisme.  La 
grandeur  de  la  surface  illuminée  n'a  pas  d'influence  sur  le  tropisme. 
Contrairement  aux  résultats  de   Bohn  avec  Liltorina,  E.  a  trouvé  dans 
ses  expériences  avec  Planaria  gonocephala,  Polycelis  nigra,  Dendrocœliim 
lacleum  et  Planaria  alpina,  placés  au  milieu  entre  deux  écrans  noirs, 
qu'ils  ne  se  mouvaient  pas  d'après  le  parallélogramme  des  forces,  mais 
se  dirigeaient  en  nombre  égal  vers  l'un  ou  vers  l'autre  écran.  De  même, 
BuDDENBROCK  (Zool.  Jalirb.,  1920)  a  trouvé  que  des  Hélicides  négati- 
vement phototropiques,   placées  devant  un  écran  semi-circulaire  blanc 
au  milieu  et  noir  des  deux  côtés,  ne  rampent  pas,  comme  les  Littorines  de 
Bohn,  d'après  le  parallélogramme  des  forces,  donc  vers  le  milieu  blanc, 
mais  rampent  vers  les  parties  noires.  Des  résultats  analogues  ont  été 
obtenus  par  Buddenbrock  avec  les  chenilles  positivement  phototro- 
piques de  Vanessa  urlicae  (S.  B.  Heidelberg  Akad.  Wiss.,  1917).  Contre 
l'explication  de  Loeb  du  mécanisme  de  l'héliotropisme,  l'auteur  cite, 
entre  autres,  l'expérience  suivante,  c^u'il  a  faite  avec  Planaria  gonoce- 
phala et  Polycelis  nigra,  les  deux  négativement  phototropiques.  En  leur 
enlevant  les  yeux  d'un  côté,  leur  premier  mouvement  est  de  tourner  la 
tête  vers  le  côté  opéré,  à  cause  de  la  douleur.  Mais  bientôt  elles  se  dirigent 
par  rapport  à  la  lumière  de  telle  sorte  que  les  deux  côtés  du  corps  sont 
illuminés  également,  bien  que  l'un  des  côtés  soit  aveugle.  D'après  la 
théorie   de   Loeb,   l'animal   aurait  dû  se  mouvoir  vers  le  côté    opéré 
Pour  le  galvanotropismc,  E.  est  d'accord  avec  Loeb  et  Bancroft,  que 
c'est  là  une  réaction  forcée,  mais,  comme  le  dit  aussi  Jennings,  c'est 
une  influence  à  laquelle  l'animal  n'est  jamais  exposé  dans  les  conditions 
naturelles.  Avec  Wundt,  l'auteur  croit  que  les  réactions  des  animaux 
envers  le  milieu  extérieur  dérivent  d'une  finalité  intérieure  —  volonté 
instinctive   (Wundt)   —  qui  appartient  même   aux  animaux  les  plus 

—  2U1  — 


40  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

inférieurs  et  qui  est  le  critérium  même  de  la  vie.  De  la  théorie  des  tro- 
pismes  il  ne  reste  que  le  mot  pour  décrire  cette  réaction,  mais  non  pas 
pour  l'expliquer.  —  Eléonore  Brecher. 

b)  Erhard  (H.).  —  Conlribulions  à  la  connaissance  du  sens  visuel  chez 
quelques  Crustacés  inférieurs.  —  Ces  expériences  ont  été  exécutées  dans 
l'Institut  d'ophtalmologie  C.  Hess,  à  Miinchen.  E.  a  expérimenté  avec 
Cyclops  sîrenuus,  Chydorus  sphaericus  et  Diaptomus  castor.  Ces  Crustacés 
sont  positivement  phototropiques.  Ils  perçoivent  les  mêmes  différences 
d'intensité  que  l'homme.  De  deux  lumières  de  couleur  différente,  par 
exemple  bleu  et  rouge,  ils  sont  attirés  vers  le  bleu,  même  si  celui-ci 
paraît  beaucoup  plus  foncé  que  le  rouge  à  l'œil  humain  normal.  E.  croit 
qu'ils  réagissent  en  cela  de  la  même  manière  que  l'œil  humain  adapté  à 
l'obscurité,  donc  insensible  aux  couleurs.  Dans  un  autre  chapitre,  il 
décrit  la  réaction  de  ces  Crustacés  aux  rayons  ultra-violets  :  entre  deux 
sources  de  lumière,  l'une  riche  et  l'autre  pauvre  en  rayons  ultra-violets, 
ils  vont  vers  la  lumière  riche  en  rayons  ultra-violets,  même  si  cette  der- 
nière est  moins  lumineuse  que  l'autre.  (Quand  la  différence  d'intensité 
lumineuse  est  pourtant  trop  grande,  ils  vont  vers  la  partie  plus  lumi- 
neuse, mais  pauvre  en  rayons  ultra-violets.)  [Cette  réaction  positive 
envers  les  rayons  ultra-violets  me  semble  en  contradiction  avec  l'opi- 
nion d'E.  que  les  lumières  colorées  agissent  sur  ces  Crustacés  seulement 
par  les  différences  d'intensité,  tout  comme  sur  l'œil  humain  insensible 
aux  couleurs.  On  pourrait  aussi  interpréter  le  résultat  des  expériences 
avec  les  lumières  colorées  rouge  et  bleu,  en  supposant  que  ces  animaux 
sont  attirés  vers  la  lumière  à  longueur  d'onde  plus  petite  et  que,  par 
conséquent,  ils  perçoivent  la  qualité  de  la  lumière.]  Pour  les  rayons  ultra- 
violets, E.  admet  avec  Hess  qu'ils  sont  transformés  par  des  substances 
fluorescentes  dans  les  yeux  en  des  rayons  de  longueur  d'onde  plus 
grande;  mais  il  n'a  pas  mis  en  évidence  cette  fluorescence  dans  les  yeux 
de  ses  Crustacés.  [La  réaction  positive  de  ces  animaux  envers  les  rayons 
ultra-violets  est  très  intéressante,  car  Bêcher  a  expliqué  la  réaction  aux 
couleurs  chez  Daphnia  par  des  différences  de  richesse  en  rayons  ultra- 
violets, envers  lesquelles  les  Daphnia  sont  négativement  phototropiques. 
Bêcher  est  d'avis  que  les  rayons  ultraviolets  ne  sont  pas  perçus 
comme  qualité,  mais  qu'ils  provoquent  la  fuite  par  une  sensation  de 
douleur.  Si  l'on  admet  cette  explication,  il  serait  inconcevable  que  des 
animaux  comme  ces  Crustacés,  positifs  aux  rayons  ultra-violets,  aillent 
au-devant  de  la  douleur.]  —  Eléonore  Brecher. 

Parker  (G.  H.).  —  Les  relations  entre  les  images  rétiniennes  et  les  réac- 
tions de  ranimai.  —  Les  réactions  phototropiques  des  animaux  inférieurs 
sont  comparables  aux  réactions  que  présentent  certains  de  nos  organes 
internes,  le  cœur  par  exemple,  ou  l'intestin  :  dans  un  cas  comme  dans 
l'autre,  il  s'agit  de  «  mouvements  forcés  »  où  le  système  nerveux  central 
n'intervient  point.  Il  en  est  probablement  encore  de  même  dans  le  cas 
où  existent  des  taches  oculaires;  les  animaux  qui  en  sont  pourvus  sont 
renseignés  sur  la  direction  de  la  lumière,  mais  les  images  visuelles  leur 
font  défaut;  aussi,  le  phototropisme  chez  eux  est-il  très  net  et  des  plus 
purs.  Les  images  rétiniennes  apparaissent  avec  des  yeux  beaucoup  plus 
compliqués,  ceux  des  Crustacés,  Insectes,  Mollusques  et  Vertébrés.  Les 
Insectes  sont  particulièrement  intéressants,  car  certaines  de  leurs  réac- 
tions à  la  lumière  sont  indiscutablement  phototropiques,  d'autres 
impliquent   la   vision.    Les   premières   existent   seules   chez   les  larves; 

—  208  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  41 

choz  les  imagos,  avec  le  développement  di;  l'œil  à  facettes,  il  se  forme  une 
immense  «  superstructure  »  de  réactions  plus  complexes  qui  viennent 
masquer  le  phototropisme  primitif.  On  peut  faire  réapparaître  celui-ci, 
même  chez  des  animaux  plus  élevés  en  organisation,  en  supprimant 
l'image  rétinienne.  Une  Grenouille  saisit  tout  petit  objet  en  mouvement; 
un  Insecte  immobile  lui  échappe;  elle  possède  donc  un  organe  de  vision 
et  un  appareil  nerveux  central  hautement  différenciés.  Mais  quand  on 
enlève  à  la  Grenouille  la  partie  antérieure  de  la  tête  jusqu'tni  arrière  des 
yeux,  elle  se  comporte  comme  un  animal  purement  phototropique.  Elle 
perçoit  la  lumière  par  la  peau  ;  placée  près  de  la  fenêtre,  elle  fait  face  à  la 
lumière  et  s'en  approche  par  petits  bonds.  —  A.  Drzewina. 

Laurens  (Henry)-  —  Elude  de  la  valeur  physiologique  relative  des  lumières 
spectrales.  III.  Les  effets  pupillomoleurs  de  longueurs  d'onde  d'énergie 
égale.  —  L.  étudie  chez  l'homme,  le  pigeon  et  l'alligator,  les  réactions  de 
la  pupille  à  des  longueurs  d'onde  d'énergie  spectrale  égale  à  une  haute  et 
à  une  faible  intensité,  et  sur  un  œil  adapté  à  la  lumière  ou  à  l'obscurité. 
Pour  obtenir  le  maximum  d'effet,  à  une  haute  intensité,  pour  l'œil 
humain  adapté  à  la  lumière,  il  faut  une  longueur  d'onde  de  554,2  mu.; 
pour  un  œil  adapté  à  l'obscurité,  il  faut  534,3  mjx;  et  pour  une  intensité 
faible  et  un  œil  adapté  à  l'obscurité,  il  faut  514,3  ma.  Les  longueurs 
d'onde  correspondantes  pour  le  pigeon  sont  de  564,1  mtx,  544,2  m[A,  et 
524,5  m]j.;  et  pour  l'alligator  :  544,2  ma,  514,3  ma  à  504,5  ma  et  514,2  ma. 
Les  variations  du  maximum  d'effet  qui  se  produisent  quand  l'état  d'adap- 
tation est  seul  modifié,  en  laissant  l'intensité  constante,  montrent  que 
l'on  peut  obtenir  une  contre-partie  motrice  du  phénomène  de  Purkinje 
on  modifiant  seulement  l'état  d'adaptation.  Les  valeurs  pupillomotrices 
sont  comparables  à  celles  de  la  visibilité  des  cônes  et  des  bâtonnets  à 
une  faible  et  à  une  haute  intensité.  L'adaptation  à  l'obscurité  chez  le 
pigeon  demande  au  moins  45  minutes;  elle  peut  être  prise  comme  type 
d'adaptation  à  l'obscurité  d'oiseau  diurne.  Les  différences  respectives 
de  réaction  à  une  intensité  faible  ou  élevée  à  la  lumière  ou  à  l'obscurité 
chez  le  pigeon  et  l'alligator  correspondent  à  des  rétines  dans  lesquelles 
les  cônes  ou  les  bâtonnets  prédominent  respectivement.  Le  temps  de 
réaction  de  la  pupille  de  l'homme  est  de  5  à  6  secondes,  celui  du  pigeon, 
2/3  à  1  seconde,  et  celui  de  l'alligator  approximativement  2  secondes.  — 

Paul    BOYER. 

DoIIey  (William  L.).  —  Les  actions  stimulantes  relatives  des  lumières 
continue  et  intermittente  sur  la  mouche  tachynaire,  Archijlas  aterrima.  — 
Quand  Arcliytas  aterrima  est  exposée  à  une  lumière  continue  venant  de 
deux  sources  dont  les  rayons  lumineux  se  croisent  à  angle  droit,  il  se 
dirige  vers  un  point  situé  entre  les  deux  sources.  La  localisation  de  ce  point 
dépend  de  la  relation  entre  l'illumination  venue  des  deux  sources.  Avec 
une  illumination  de  35  bougies,  l'action  de  la  lumière  intermittente  sur 
l'orientation  de  VArchytas  varie  avec  sa  fréquence.  A  une  fréquence  de 
50,  40,  30,  20,  15  et  10  par  seconde,  l'action  de  la  lumière  intermittente 
est  beaucoup  plus  marquée  que  celle  de  la  lumière  continue;  à  une  fré- 
quence de  2  par  seconde  elle  est  au  contraire  plus  faible,  pour  lui  devenir 
égale  à  une  fréquence  de  5,  60  et  160  par  seconde.  —  Paul  Boyer. 

Hecht  (S.)  et  Williams  (R.  E.).  —  La  visibilité  du  rayonnement  mono- 
chromatique et  le  spectre  d'absorption  du  pourpre  visuel.  —  Les  auteurs 

—  2W  — 


42  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

décrivent  un  dispositif  permettant  de  mesurer  l'énergie  relative  néces- 
saire, dans  différentes  régions  du  spectre,  pour  produire  une  sensation 
visuelle  incolore.  L'inverse  de  cette  énergie  relative  doit  être,  d'après  la 
loi  de  Grotthus,  proportionnel  au  coefficient  d'absorption  de  la  substance 
sensible  présente  dans  la  rétine.  La  courbe  représentant  la  visibilité  du 
spectre  aux  faibles  intensités  a  exactement  la  même  forme  que  la  courbe 
de  visibilité  à  intensité  élevée  impliquant  la  perception  des  couleurs.  La 
seule  différence  entre  elles  est  leur  position  dans  le  spectre,  la  courbe 
correspondant  aux  fortes  intensités  étant  déplacée  de  48  mu.  vers  le 
rouge.  Il  est  donc  possible  que  les  substances  sensibles  responsables  des 
deux  visibilités  soient  identiques,  le  déplacement  du  maximum  pouvant 
fort  bien  être  dii,  en  application  de  la  règle  de  Kundt,  à  des  différences 
des  indices  de  réfraction  des  solvants.  Sans  doute  on  peut  objecter 
qu'on  ne  connaît  pas  de  matière  colorée  dans  les  cônes,  mais  il  suffît 
d'admettre  que  cette  substance  s'y  trouve  à  l'état  d'extrême  dilution.  — 
René  Wurmser. 

Greene  (W.  F.)   et  Laurens   (Henry).   —  L'action  de   Vextirpation  de 
Voreille    embryonnaire    et    de    Vœil   sur   V équilibration    chez   Amblijstoma 
punctaium.  —  h'Amblystoma  normal,  quand  on  le  fait  tourner  horizon- 
talement, donne  les  réactions  rotatoires  et  post-rotatoires  typiques  de 
la  tête,  du  tronc  et  des  membres;  avec  une  rotation  lente,  on  observe 
également  des  mouvements  oculaires  caractéristiques.  L'inclinaison  du 
plan  horizontal  de  l'animal  est  commandée  par  les  positions  compensa- 
trices du  corps  entier.  L'attitude  de  l'animal   auquel  on  a  enlevé  une 
oreille  embryonnaire  est  tout  à  fait  anormale;  la  déviation  et  la  torsion 
de  la  tête  persistent  toujours,  tout  comme  la  position  asymétrique  des 
membres.  Dans  la  locomotion,  l'animal  se  tourne  du  côté  où  son  oreille 
a  été  enlevée,  avec  une  déviation  plus  ou  moins  grande  du  côté  normal. 
Quand  la  locomotion  est  rapide,  l'animal  tourne  sur  son  axe  longitudinal, 
vers  le  côté  privé  d'oreille,  ou  décrit  des  cercles  de  faibles  rayons,  couché 
sur  le  côté  privé  d'oreille,  vers  le  côté  normal.  Les  réactions  compensa- 
trices rotatoires  et  post-rotatoires  sont  augmentées  ou  diminuées  sui- 
vant la  direction  de  la  rotation  (vers  le  côté  normal  ou  le  côté  privé 
d'oreille).  Comme  chaque  labyrinthe  a  une  action  binoculaire,  le  tonus 
des  muscles  oculaire  est  abaissé  après  l'ablation  d'une  seule  oreille.  Les 
animaux  privés  des  deux  oreilles  peuvent  se  reposer  dans  une  position 
indifférente,  quoiqu'ils  montrent  une  tendance  à  rester  debout  jusqu'à 
ce  qu'ils  soient  fatigués.  La  locomotion  est  gauche  et  mal  coordonnée, 
indiquant  un  abaissement  du  tonus  musculaire.   L'ablation  d'une  ou 
des  deux  oreilles  produit  habituellement  un  léger  emprostothonos  qui 
explique  la  tendance  générale  de  l'animal  à  se  détourner  quand  il  nage 
vers  le  côté  normal.  Après  l'ablation  d'un  œil,  on  observe  seulement 
une  légère  rotation  de  la  tête  sur  son  axe  longitudinal  vers  le  côté  normal. 
Après  l'ablation  des  deux  yeux,  le  principal  signe  que  l'on  observe  con- 
siste en  un  léger  opistothonos  quand  l'animal  se  tient  en  équilibre  ou  se 
meut  rapidement.   L'ablation   d'une   seule   oreille   et  de  l'œil   du  côté 
opposé  exagère  les  troubles  de  l'équilibration  qui  se  produisent  après 
l'ablation  d'une   seule  oreille.  Inversement,  l'ablation  de  l'œil  du  côté 
privé    d'oreille    a    une    influence    contre-balançante,   et    l'équilibration 
devient  normale,  sauf  lorsque  l'animal  nage  rapidement.  Les  animaux 
privés  des  deux  yeux   ou   d'une   oreille   présentent   des   troubles   plus 
marqués  que   ceux  auxquels  on   a   enlevé  seulement    une   oreille;   ces 

—  300  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  4J 

troubles  sont  encore  plus  marqués  si  l'on  enlève  les  deux  oreilles  et  un  seul 
œil;  l'animal  présente  une  tendance  remarquable  à  l'opistothonos.  On 
observe  de  même  pendant  la  vie  larvaire  et  plusieurs  semaines  après  la 
métamorphose  des  troubles  'de  l'attitude  et  de  la  locomotion  chez  les 
têtards  de  Bana  sylualica  auxquels  on  a  ciilrvè  une  vésicule  auriculaire. 
—  Paul  BovER. 

Schaefer  (George).  —  Expériences  sur  le  géotropisme  de  Parameciiiin 
aurelia.  —  S.,  reprend  une  question  déjà  étudiée  par  Sosmovski,  qui  a 
cru  avoir  démontré  que  sous  l'influence  d'excitations  mécaniques  les 
Paramécies  qui  présentent  normalement  un  géotropisme  négatif  peuvent 
montrer  un  géotropisnK^  positif.  Des  résultats  analogues,  par  suite 
d'excitations  mécaniques  ou  par  action  de  basses  températures,  ont  été 
signalés  par  Moore.  Si  les  résultats  de  ces  auteurs  ne  peuvent  être  con- 
testés, il  faut  du  moins  modifier  l'interprétation  qui  en  a  été  donnée, 
comme  le  démontre  S-  dans  une  série  d'expériences.  Dans  ces  cas,  il 
ne  s'agit  nullement  d'une  inversion  du  tropisme  à  proprement  parler, 
mais  d'une  perturbation  du  mécanisme  statique,  en  sorte  que  l'effet 
géotropique  normal  ne  peut  plus  se  manifester  et  que  seul  se  fait  sentir 
l'influence  de  la  densité  de  l'animal.  Si  l'on  admet,  d'aprè's  les  résultats 
de  Platt  et  de  Jensen,  que  la  force  nécessaire  pour  contre-balancer  la 
résistance  de  l'eau  est  de  0,00096  mg.,  tandis  que  la  force  absolue  d'une 
Paramécie  est  de  0,001079,  on  voit  qu'une  faible  diminution  de  cette  der- 
nière par  diminution  de  l'activité  ciliaire  aura  pour  effet  une  inversion 
apparente  du  géotropisme.  L'orientation  de  la  cellule  dans  les  conditions 
normales  (géotropisme  négatif)  peut  être  expliquée  par  l'action  exci- 
tante du  frottement  de  l'eau  sur  les  cils  et  non  par  les  minimes  différences 
de  la  pression  hydrostatique  sur  les  deux  côtés  de  l'animal.  En  étudiant 
la  disparition  du  géotropisme  normal  dans  le  cas  des  températures 
basses,  on  voit  que  pour  obtenir  l'accumulation  des  protozoaires  sur 
le  fond,  une  durée  d'action  d'autant  plus  longue  est  nécessaire  que  la 
température  est  plus  basse;  en  portant  en  abscisses  les  temps  et  en 
ordonnées  les  températures,  la  courbe  obtenue  est  une  logarithmique. 
—  H.  Gardot. 

Alverdes  (Friedrich).  —  Conlribulions  à  V élude  des  réactions  des  orga- 
nismes aux  irritations  extérieures.  —  Le  point  de  vue  répandu,  d'après 
lequel  les  Protozoaires  ne  représentent  qu'une  cellule  unique  et  leurs 
réactions  chimiques,  thermiques,  etc.,  sont  comparables  à  celles  d'une 
simple  cellule  (musculaire  par  exemple)  est  absolument  erroné.  D'après 
l'auteur,  le  Paramaecium  possède  une  aussi  grande  quantité  de  possi- 
bilité de  réactions  que  beaucoup  d'autres  organismes  dits  «  supérieurs  ». 
Il  ne  s'agit  pas  dans  ces  cas  de  «  tropismes  »,  mais  bien  d'une  sensibilité 
différencielle.   —   B.   Soukatchoff. 

Schmidt  (Hans).  —  Reclierches  sur  le  sens  cliimique  de  quelques  Pohj- 
cliaetes.  —  Les  recherches  de  l'auteur  ont  porté  sur  les  trois  formes  de 
Polychaetes  communes  dans  les  eaux  de  l'île  de  Helgoland  :  Arenicola 
piscatorum,  Nereis  pelagica  et  Nephltnjs  hombergi.  Comme  irritants 
l'auteur  employait  les  matières  sucrées  :  le  sucre,  la  saccharine,  ou  les 
matières  amères  :  la  chinine.  La  réaction  aux  irritations  chimiques  n'est 
pas  la  même  dans  les  différentes  parties  du  corps.  Le  maximum  de  sen- 
sibilité est  accusé  par  la  partie  antérieure  du  corps,  la  tête,  surtout 

—  301  — 


44  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

la  trompe;  le  minimum  correspond  à  la  partie  du  corps  moyenne,  située 
entre  la  tête  et  la  partie  caudale,  cette  dernière  possédant  une  sensibi- 
lité moyenne.  Le  séjour  en  captivité  a  pour  résultat  une  diminution  con- 
sidérable de  la  sensibilité  vis-à-vis  des  irritants  cliimiques,  surtout  en 
ce  qui  concerne  la  partie  caudale  de  l'animal,  cette  partie  devenant  peu 
à  peu  aussi  peu  sensible  que  la  partie  moyenne  du  corps.  Dans  ces 
conditions,  les  résultats  obtenus  par  l'auteur  concordent  avec  ceux  de 
Nagel  (1894)  qui  a  fait  ses  observations  sur  des  individus  des  mêmes 
espèces  de  Polychaetes  marins  déjà  quelque  peu  modifiés  par  le  séjour 
en  aquarium.  Les  animaux  coupés  en  deux  possèdent  la  même  sensibilité, 
cette  dernière  pouvant  même  augmenter.  En  extirpant  une  partie  de 
la  chaîne  nerveuse,  on  obtient,  quant  à  la  réaction  aux  irritants  chi- 
miques,   deux    moitiés    d'animal    parfaitement    séparées.    —    B.    Sou- 

KATCHOFF. 

Moore  (A.  R.).  —  Tension  el  réflexes  musculaires  chez  le  ver  de  terre. 
—  Etude  du  péristaltisme  et  des  voies  des  réflexes  de  tension.  Une 
tension  unilatérale  passive  de  la  partie  postérieure  d'un  ver  de  terre 
induit  une  tension  homolatérale  active  de  la  musculature  des  segments 
antérieurs.  M.  étudie  l'interaction  du  réflexe  homostrophique  et  des  tro- 
pismes.  —  R.  Wurmser. 


—  302  — 


DEUXIEME    PARTIE 


MORPHOLOGIE  ET  BIOLOGIE 


/»  /• 


GENERALE 


Morphologie   cellulaire 


a)  Bétancès   (L.   M.)-   —   Sur  le  vieillissement  de   la   cellule  hémalique. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  265,  1923.)  [48 

b)  —     —  Sur  la  différenciation  spécifique  de  la  cellule  liétnatique  chez 
les  Métazoaires.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  924,  1923.)  [48 

c)  —     —  La  cylohémato genèse  chez  les  Métazoaires.   (C.    R.   Ac.   Se, 
CLXXVI,  1252,  1923.)  [49 

Georgevitch  (Pierre).  —  Sur  le  rôle  du  cenlrosome  dans  la  cinèse.  (C.  R 
Ac.  Se,  CLXXVI,   1084,   1923.)  [47 

Kozlowski  (M.).  —  Critique  de  Vhypothèse  des  chondriosonies.  (Rev.  gén. 
de  Bot.,  XXXIV,  641-659,  1922.)  [47 

Romieu  (Marc).  —  Contribution  à  Vhistologie  comparée  du  muscle  strié. 
(C.  R.  Ae  Se,  CLXXVI,  864,  1923.)  [49 


Kozlowski  iM.).  —  Critique  de  V hypothèse  des  chondriosomes.  — 
L'auteur  soutient  que  l'aspect  homogène  des  chondriocontes  est  un 
artefact  de  préparation,  et  que  ces  éléments,  observés  sur  le  vivant, 
offrent  l'aspect  d'une  file  de  perles;  chacun  des  éléments  de  la  file  est 
une  mitochondrie.  Les  mitochondries  peuvent  également  se  grouper  en 
formations  amiboïdes  qui  conservent  un  caractère  granuleux  et  qui  ne 
sont  autre  chose  que  les  plastides.  Ces  derniers  reconnaissent  donc  bien 
une  origine  mitochondriale,  mais,  selon  K.,  ils  se  forment  par  l'agglo- 
mération de  multiples  mitochondries  et  non  par  la  croissance  de  mito- 
chondries isolées.  Les  figures  rapportées  à  des  divisions  de  chondrio- 
somes sont  interprétées  par  K.,  comme  le  résultat  du  rapprochement 
de  deux  mitochondries.  Les  différentes  hypothèses  sur  les  diverses  fonc- 
tions des  chondriosomes  lui  paraissent  provenir  le  plus  souvent  d'idées 
préconçues.  —  H.  Moreau. 

Georgewitch  (Pierre).  —  Sur  le  rôle  du  cenlrosome  dans  la  cinèse.  — 
Lorsque  les  centrosomes,  dérivés  du  nucléole,  se  sont  libérés  de  ce  der- 
nier, ils  subiraient  de  la  part  de  la  membrane  nucléaire  une  attraction  qui 
les  dirige  vers  cette  membrane  avec  laquelle  ils  entrent  «  en  contact 
intime  ».  L'écartement  des  centrosomes  provoque  l'élirement  du  fuseau, 
et  la  rupture  des  fibrilles  dans  la  zone  équatoriale.  Les  2  moitiés  du 
fuseau  rompu  continuent  de  s'éloigner  l'une  de  l'autre  en  gagnant  la 

—  30.3  — 


48  l'annkp:  biologique 

périphérie  du  noyau;  la  plaque  cellulaire  se  forme  alors  par  accolemenl 
des  mailles  du  réseau  cytoplasraique  entre  les  deux  noyaux  séparés. 
Ce  n'est  donc  pas  l'accroissement  des  fibrilles  cinoplasmatiques  du 
fuseau  qui  pousse  les  centrosomes.  Ce  sont  bien  les  centrosomes  attirés 
paf  la  membrane  qui  les  étirent  jusqu'à  les  rompre.  Ces  faits  sont 
valables  pour  les  plantes  inférieures.  Les  plantes  supérieures  n'ont  pas 
de  centrosomes,  les  fibrilles  ne  subissent  pas  cet  étirement  et  la  plaque 
cellulaire  se  forme  sur  les  fibrilles  elles-mêmes.  —  L.  Dehorne. 

a)  Bétancès  fL.  M.).  —  Sur  la  différenciation  spécifique  de  la  cellule 
hémalique  chez  les  Métazoaires.  —  B.  a  montré  que  la  forme  prise  par  la 
cïiromatine  dans  les  cellules  hématiques  des  Métazoaires  n'est  pas 
caractéristique.  Elle  permet  tout  au  plus  de  caractériser  l'âge  de  ces 
cellules.  Pour  distinguer  les  variétés  cellulaires,  il  faut  se  préoccuper  de 
la  structure  totale,  mise  en  évidence  par  les  méthodes  panoptiques. 
Ces  méthodes  mettent  en  évidence  diverses  granulations  ou  substances 
caractéristiques  :  1°  la  granulation  neutrophile  (s  d'Erlich)  soluble  dans 
l'eau,  les  acides,  les  acides  étendus,  se  rencontre  chez  l'Homme,  chez 
certains  Mammifères,  Batraciens,  Poissons,  chez  do  rares  Tuniciers. 
Cette  granulation  présente  une  forme  définie  chez  ces  divers  animaux. 
Elle  est  basiérythrophile  chez  les  Mammifères,  basocyanophile  chez 
toutes  les  autres  espèces  qui  la  présentent;  2°  la  granulation  monooxy- 
phile  (a  d'Erlich)  a  aussi  ses  caractères  dans  ces  différents  groupes; 
3°  la  granulation  monobasophile  (y  d'Ehrlich)  existe  chez  tous  les  Ver- 
tébrés et  chez  la  plupart  des  Invertébrés  où  elle  ne  varie  guère  que  par 
son  degré  d'abondance;  4°  la  granulation  amphophile  (^  d'Ehrich)  se 
retrouve  chez  la  plupart  des  Invertébrés  et  des  Vertébrés  inférieurs, 
mais  elle  est  rare  chez  les  Mammifères  où  elle  prend  la  forme  de  cris- 
talloïde.  Chez  tous,  elle  est  amphooxyphile  avec  une  légère  cyanophilie 
chez  les  Invertébrés,  une  légère  basoérythrophilie  chez  les  Vertébrés; 
5°  l'hémoglobine,  constante  chez  les  Vertébrés,  n'existe  que  chez  de  rares 
Invertébrés  etl'hémérythrine  chez  certains  Géphyriens  seulement.  Toutes 
deux  sont  amphophiles;  basophiles  au  début  de  leur  formation,  elles 
deviennent  oxyphiles  par  la  suite. 

La  plupart  des  granulations  oxyphiles  sont  d'abord  basophiles  avant 
de  devenir  oxyphiles.  Toutefois,  l'oxyphilie  est  définitive.  Les  cellules 
qui  les  contiennent  sont  «  indédifférenciables  ».  La  monoxyphilie,  la 
monobasophilie,  aussi  bien  que  la  neutrophilie  et  l'amphophilie  sont 
des  caractères  irréversibles.  Il  est  à  remarquer  qu'il  n'y  a  pas  de  relation 
définie  entre  la  structure  de  la  cellule  hématique  et  l'espèce  qui  la  forme, 
non  plus  qu'avec  sa  fonction,  sa  chromophilie,  et  sa  constitution  chi- 
mique. Le  besoin  physiologique  seul  expliquerait  les  analogies  de  leurs 
différenciations  chez  des  espèces  dont  les  relations  phylogéniques  sont 
fort  éloignées.  —  L.  Dehorne. 

b)  Bétancès  (L.  M.).  —  La  cylohémato genèse  chez  les  Métazoaires.  — 
La  cellule  mésenchymateuse  a  chez  tous  la  même  forme  et  la  même 
structure  apparente.  Elle  peut  être  le  germe  de  la  cellule  hématique  de 
l'embryon  et  de  l'animal  adulte.  A  la  cellule  mésenchymateuse,  géné- 
ratrice des  cellules  hématique,  osseuse,  connective,  etc.,  B.  réserve  le 
nom  de  :  hémohistoblaste.  Lorsqu'elle  évolue  dans  le  sens  hématique  et 
devient  la  cellule  hématique  primitive,  polyvalente  et  indifférenciée, 
elle  porte  le  nom  de  :  hémocytoblaste.  Elle  peut  alors  se  différencier  soit 

—  30G  — 


HISTOGENÈSE  KT  MORPHOGÉNÈSE  41) 

on  cellule  érythrocytaire,  soit  en  cellule  granulocytaire,  ou  vieillir  sans 
3'être  différenciée.  B.,  on  le  sait,  a  montré  que  les  érythroblaste,  myélo- 
blaste,  lymphoblaste  reconnus  par  les  autres  auteurs,  sont  des  stades 
évolutifs  de  cette  cellule  encore  indifférenciée  ou  au  début  de  sa  difTé- 
renciation.  B.  énumère  tous  les  stades  successifs  de  la  difïérenciation 
dans  le  sens  érythrocytaire  et  dans  le  sens  granulocytaire.  h'hémocylo- 
blaste  qui  vieillit  sans  s'être  différencié  dans  l'un  des  deux  sens,  est  repré- 
senté par  les  prolymphocytes,  les  lymphocytes  immatures,  lymphocytes 
circulants.  —  L.  Dehorne. 

c)  Bétancès  (L.  M.).  —  Sur  le  vieillissement  de  la  cellule  hémaiique.  — 
La  chromatine  de  la  cellule  hématique  des  Métazoaires  passe  en  vieillis- 
sant par  une  série  régulière,  constante,  de  formes  irréversibles.  Les  formes 
de  chromatine  :  poussiéroïde,  finement  réticulaire,  à  travées,  à  petites 
masses  épaisses,  correspondent  aux  stades  de  repos,  d'accroissement  ou 
à  la  phase  précinétique.  L'épaississement  grossier  des  travées  et  des 
petites  masses,  ou  bien  la  disposition  périphérique,  ou  bien  la  diffusion, 
ainsi  que  l'isolement,  la  réduction  et  la  vacuolisation  du  nucléole  corres- 
pondent à  dés  stades  successifs  de  la  différenciation  ontogénétique.  Ces 
structures  sont  des  états  successifs  du  gel  nucléaire,  sans  rapport  évident 
avec  le  milieu  et  avec  la  fonction  de  la  cellule.  De  même,  les  structures 
correspondantes  du  cytoplasme,  perte  graduelle  de  la  basophilie,  qui  va 
de  l'endoplasme  vers  le  périplasme,  l'épaississement  de  celui-ci,  n'ont 
aucune  relation  avec  le  milieu  ni  avec  la  fonction  de  la  cellule.  La  cellule 
hématique  circulante  des  Métazoaires  est  une  momie  dont  le  rôle  s'est 
éloigné  de  celui  des  autres  cellules  caractérisées  par  la  croissance,  la 
division,  la  différenciation,  pour  se  rapprocher  de  celui  de  corps  cata- 
lyseurs ou   hormoniques.   —   L.    Dehorne. 

Roraieu  (Marc).  —  Contribution  à  Vhislologie  comparée  du  muscle  strié. 
—  Le  muscle  strié  des  Annélides,  chez  lesquelles  le  muscle  strié  domine, 
est  à  striation  oblique  ou  transversale.  Chez  Magelona  papillicornis, 
presque  tous  les  muscles  sont  striés.  La  striation,  complexe,  reproduit 
toute  la  diversité  décrite  par  Marceau  chez  un  Lamellibranche  VAnomia. 
Ces  divers  aspects  doivent  être  dus  aux  divers  états  de  contraction  des 
fibrilles  hétérogènes.  L'analogie  de  ces  muscles  est  grande  avec  ceux 
des  Arthropodes,  mais  surtout  avec  les  muscles  adducteurs  des  Lamelli- 
branches. —  L.  Dehorne. 


Histogenèse    et   morphogénèse 


Brien  (Paul).  —  Recherches  sur  Vembryogénie  de  Salpa  maxima.  (Bull. 
Acad.  roy.  Belg.,  [5],  VIII,  616-627,  1922.)  [50 

Giacomini  Ercole).  —  Esperimenti  di  nutrizione  di  girini  di  Rana  e  di 
allri  Anfihi  Anuri  con  organi  e  sostanze  iodate.  Nota  3-'.  Influenza 
sulla  rigenerazione  degli  arli.  (Rendiconto  Sess.  délia  R.  Accad.  Se. 
deir  Istituto  Bologna,  Cl.  Se,  Fis.,  1921-1922,  22  p.)  [50 

—  307  — 
ANN.    BIOL.  —  T.    m,    1-ASC.   3    (tO-i2-l'J23i  4 


50  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Hirschler  (Jan).  —  Ueber  den  Einfluss  von  Organen  melamorpliosierler 
Amphibien  auf  den  Verlauf  der  Amphibienmetamorphose.  (Biolog. 
CentralbL,    XLII,    1922,    303-308.)  [50 

Luna  (E.)-  —  Le  curvahire  delVasse  encefalico  negli  embrioni  dei  chirolteri. 
(Monit.  ZooL  ItaL,  XXXII,  11°  1-2,  1921,  12-19,  fig.  7.) 

[Ces  courbures  n'ont  pas  seulement  une  cause  physique,  mais  sont 
également  dues  à  l'accroissement  et  aux  déplacements  du  canal 
neural  par  suite  du  changement  de  place  et  de  volume.  — 
G.  Teodoro. 

Weiss  (Paul).  —  Winkelmessungen  am  SchmellerUngsfliigel.  (Anz.  AUad. 
Wissensch.  Wien,  no  83,  1922.)  [51 

Zenkévitch  (L.).  —  Un  cas  de  monslruosilé  de  Vaile  du  canard  domestique 
{Anas  boschas  en  russe).  (Revue  Zoologique  Russe,  T.  III,  n°  1-2, 
1922.)  [51 


Brien  (Paul).  —  Recherches  sur  Vembryogénie  de  Salpa  maxinxa.  — 
L'embryologie  de  cette  espèce  est  essentiellement  semblable  à  celle 
de  S.  fusiformis,  étudiée  précédemment  (Heider,  Salensky);  elle  se 
complique  d'annexés  extrafœtales  dont  la  plus  intéressante  est  le  blas- 
tophore;  celui-ci  apparaît  de  très  bonne  heure,  à  un  moment  où  l'onto- 
génie  n'en  est  qu'au  stade  de  la  segmentation,  et  il  se  constitue  très 
rapidement  de  façon  à  servir  de  soutien  à  l'embryon  lorsque  celui-ci 
s'organisera;  il  se  creuse  d'une  cavité  centrale  qui  disparaît  sans  avoir 
évolué,  de  sorte  que  le  blastophore  n'a  aucun  sens  morphologique.  Il 
peut  se  faire  que  la  cavité  du  blastophore  ne  se  creuse  pas  (cas  de  Salpa 
democratica),  de  sorte  que,  si  l'on  néglige  les  modifications  adaptatives, 
l'embryologie  de  S.  m.  est  celle  d'un  Tunicier  :  la  cavité  digestive  est 
endodermique,  tandis  que  le  cloaque  dorsal  et  le  système  nerveux  sont 
ectodermiques.  —  P.  Remy. 

Giacomini  (Ercole).  —  Expériences  de  nutrition  de  têtards  de  Grenouille 
et  autres  Amphibiens  anoures  avec  des  organes  et  substances  iodés.  III. 
Influence  sur  la  régénércdion  des  membres.  —  Des  larves  de  Rana,  Hyla 
arborea,  Bufo  vulgaris  nourries  avec  différents  tissus  de  Mammifères 
(thymus,  thyroïde,  rate,  muscles,  rein,  foie,  etc.)  ayant  séjourné  dans 
une  solution  iodo-iodurée  ou  avec  des  substances  diverses,  telles  que  le 
blanc  ou  le  jaune  d'œuf,  iodées  par  le  même  procédé,  se  métamorphosent 
beaucoup  plus  tôt  que  les  témoins;  c'est  l'iode  minéral  qui  joue  le  rôle 
actif,  et  il  se  comporte  ainsi  comme  l'iode  de  la  substance  thyroïdienne 
(Guderisatsch)  ou  comme  différentes  combinaisons  organiques  iodées. 
L'administration  de  ces  tissus  et  substances  imprégnés  d'iode,  de  même 
qu'un  traitement  par  l'iodothyrine  ou  la  glande  thyroïde  fraîche  ou 
l'extrait  thyroïdien,  accélère  chez  ces  têtards  la  régénération  d'un 
membre  postérieur  amputé.  —  P.  Remy. 

Hirschler  (Jan).  —  Sur  Vinfluence  des  organes  d' Amphibiens  métamor- 
phosés sur  le  cours  de  la  métamorphose.  —  Les  Amphibiens  ayant  subi 
la  métamorphose  accusent,  en  comparaison  avec  leurs  larves,  une  série 
de  différences  profondes  aussi  bien  d'ordre  morphologique  que  physio- 

—  'M8  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  51 

logique.  Ces  différences  sont  plus  considérables  que  colles  existantes 
entre  les  spécimens  de  deux  espèces  différentes.  Dans  ce  cas  un  organe 
d'un  Amphibien  ayant  déjà  subi  la  métamorphose,  transplanté  dans  ou 
sur  une  larve  de  la  même  espèce,  provoque  l'apparition  de  corps  de 
défense  à  l'instai*  d'un  corps  étranger.  Ces  corps  de  défense  peuvent 
paralyser  complètement  le  fonctionnement  de  l'organe  ou  l'action  de 
ses  produits  de  sécrétion.  L'auteur  transplantait  des  fragment^  de  la 
peau  de  tritons  et  de  salamandres  adultes  sur  ou  sous  la  peau  de  larves 
de  même  espèce.  Cette  transplantation  n'exerçait  aucune  influence  sur 
le  cours  du  développement  et  de  la  métamorphose  de  la  larve,  comme 
le  démontrèrent  les  observations  faites  parallèlement  sur  des  animaux 
de  contrôle.  Les  expériences  faites  sur  des  têtards  de  Rana  esculenta 
donnèrent  un  résultat  différent  :  la  métamorphose  de  la  queue  d'un 
têtard  sur  lequel  on  avait  transplanté  un  fragment  de  la  peau  d'une  Rana 
esculenta  adulte  se  trouva  sensiblement  ralentie,  jusqu'à  158  jours 
contre  36  jours  des  animaux  de  contrôle.  Ce  ralentissement  ne  touche 
toutefois  que  la  métamorphose  de  la  queue.  Les  extrémités  antérieures  se 
développant  sous  l'operculum  normalement;  et  en  pratiquant  une  inter- 
vention chirurgicale  on  réussit  à  les  dégager  de  l'operculum.  De  même, 
se  produit  normalement  le  développement  —  l'involution  —  du  tube 
digestif,  la  transformation  de  la  pigmentation  dans  l' épidémie,  la  trans- 
formation de  la  tête,  le  développement  des  extrémités  postérieures.  — 

B.   SOUKATCHOFF. 

Zenkévitch  (L.).  —  Un  cas  de  monstruosité  de  Vaile  chez  le  canard  domes- 
tique [Anas  boschas).  —  Z.  décrit  un  cas  rare.  Du  côté  interne  de  l'aile  et 
dans  la  région  du  métacarpe  se  trouve  une  patte  assez  développée. 
L'aile  même  est  à  peu  près  normale.  La  patte  est  formée  de  deux  doigts 
(2e  et  4e);  le  2^  comprend  3,  le  4^  4  phalanges.  De  plus,  il  existe  un  méta- 
tarse qui  s'articule  avec  le  cubitus  de  l'aile.  Les  deux  doigts  portent  des 
griffes.  Le  plumage  de  la  patte  correspond  à  un  plumage  normal  de 
l'aile.  Z  :  suppose  qu'il  s'agit  d'un  cas  de  monstruosité  double  avec 
hétéromorphose.  La  possibilité  de  formation  de  l'extrémité  postérieure 
serait  cachée  dans  l'aile.  —  Boris  Ephrussi. 

Weiss  (Paul).  —  Mesures  des  angles  de  nervures  des  ailes  de  Papillons, 
—  Ces  mesures  ont  été  faites  sur  des  Vanessa  lo  et  Aporia  crataegi. 
L'aile  placée  entre  une  lame  de  verre  et  un  papier  photosensible  était 
d'abord  exposée  à  la  lumière;  on  obtenait  ainsi  un  négatif  sur  le  papier 
et  on  collait  celui-ci  sur  la  planchette  d'un  goniomètre  en  usage  en  cris- 
tallographie, et  muni  d'un  miroir.  Certains  angles  ont  été  trouvés  très 
constants,  d'autres  très  variables.  A  noter  que  les  fines  nervures  déli- 
mitant la  «  cellule  »  de  l'aile  antérieure  et  de  l'aile  postérieure  forment 
entre  elles  des  angles  très  simples  (60°,  90°,  120°),  comme  c'est  le  cas 
pour  les  figures  de  tension  de  surface.  —  A.  Drzewina. 


—  309  — 


52  ANNÉE  BIOLOGIQUE 


Cellules  sexuelles.   —  Fécondation.   —    Parthénogenèse 

Clowes  (G.  H.  A.)  and  Smith  (Homer  W.).  —  The  influence  of  hydrogen 
ion  concentration  on  ttie  ferlilization  and  growtli  of  certain  marine  eggs. 
(The  Amer.  J.  PhysioL,  LXIV,  No.  1,  March  1923,  144-159,  8  flg.)      [53 

Courrier  (R.).  —  Remarques  sur  la  membrane  de  fécondation  de  F  œuf 
d'Oursin  {Paracentrotus  liuidus).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1260, 
1923.)  [53 

Ephrussi  (Boris).  —  Sur  la  spermatogénèse  du  Balanus  perforatus.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXVI,  141,  1923.)  [52 

Gravier  (Ch.).  —  Remarques  sur  la  Note  précédente  de  M.  R.  Herpin. 
(C.'R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  539.)  [54 

Herpin  (R.).  —  Comparaison  entre  le  comportement  sexuel  de  quelques 
Néreidiens  des  côtes  de  la  Manche.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  536.)        [54 

Hovasse  (R-)-  —  A  propos  du  mécanisme  autorégulaleur  du  nombre  des 
chromosomes  chez  les  œufs  de  Batraciens  dans  la  parthénogenèse  par 
piqûre.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  899,  Réunion  biol.  Marseille, 
1922.)  [55 

Tausson  (A.  0.).  —  La  maturation  des  œufs  parthéno génétiques  chez 
Asplanchna  inlermedia  (en  russe).  (Izvestia  Instituta  experimentalnoï 
Biologii,  I,  60-64,  1921.)  [55 

Weber  (A.).  —  Action  inhibilrice  du  milieu  intérieur  des  Batraciens 
anoures  sur  la  fécondation  et  V  activation  parthéno  génétique  de  leurs 
œufs.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1255,  1923.)  [55 

Westblad  (E.).  —  Résorption  von  Dotterlropfen  im  Darm  von  Dendrocœlum 
lacleum  MulL.  (Zool.  Anz.,  LV,  220-225,  5  fig.,   1922.)  [54 


=  Cellules  sexuelles.  Fécondation. 

Ephrussi  , Boris).  —  Sur  la  spermatogénèse  du  Balanus  perforatus.  — 
Gruvel  a  signalé  chez  cette  espèce  deux  sortes  de  spermatozoïdes,  tous 
deux  pourvus  d'une  tête,  mais  différents  par  la  taille.  —  B.  a  constaté 
que  le  spermatozoïde  mûr  est  filiforme,  liomogène,  constitué  en  entier 
par  de  la  chroma tine,  peut-être  limitée  par  une  mince  enveloppe  proto- 
plasmique.  La  jeune  spermatide  présente  un  noyau  compact  dans  lequel 
apparaît  un  espace  clair  qui  s'accroît  tandis  que  s'efface  la  membrane 
nucléaire.  A  ce  stade,  la  spermatide  est  libre  dans  l'ampoule  séminifère. 
Elle  prend  un  aspect  de  fuseau,  l'anneau  chromatique  se  résout  en  grains, 
mais  pour  se  réunir  aussitôt  en  constituant  un  filament  superficiel, 
allongé  d'un  pôle  à  l'autre  du  corps  fusiforme.  Les  deux  extrémités 
du  filament  se  forment  les  premières,  le  filament  paraissant  s'allonger 

—  310  — 


CELLULES  SEXUELLES.  FÉCONDATION.  PARTHÉNOGENÈSE  53 

durant  tout  le  temps  que  se  constitue  sa  partie  moyenne.  Le  cytoplasme 
s'est  ramassé  en  goutte  et  le  filament  s'enroule  autour  d'elle  à  mesure 
qu'il  s'accroît  en  longueur.  Les  réactions  révèlent  à  ce  moment  l'existence 
d'un  appareil  mitochondrial  filamenteux  au  sein  de  la  sphérule  cyto- 
plasmique,  «  Nebenkern  »  caractéristique  qui  a  pu  en  imposer  pour  une 
tête.  En  se  déroulant,  le  filament  libère  ce  Nebenkern  dont  les  mitochon- 
dries  ont  dégénéré  et  disparu.  Les  stades  de  formation  et  de  déroule- 
ment du  filament  chromatique  ont  été  interprétés  comme  deux  formes 
de  spermatozoïdes  mûrs,  les  uns  normaux,  les  autres  géants.  Quelques 
stades  de  cette  spermiogénèse  avaient  été  observés  par  Kôlliker  (1841) 
chez  B.  stroehmii  et  B.  sulcatus.  De  cette  étude  deux  faits  se  dégagent  : 
1°  rejet  complet  des  mitochondries;  elles  ne  partagent  donc  pas  avec 
la  chromatine  le  rôle  de  support  héréditaire;  2°  absence  d'une  pièce 
intermédiaire.  Quelle  est,  dès  lors,  l'origine  du  centrosome  de  segmen- 
tation dans  l'œuf  fécondé?  —  L.  Dehorne. 

Courrier  (R.).  —  Remarques  sur  la  membrane  de  fécondation  de  Vœuf 
d'Oursin  [Paracenlrolus  lividus).  —  Après  Brachet,  C.  fait  agir  le  sperme 
vivant  de  Sabellaria  alveolata  sur  l'œuf  d'Oursin.  On  sait  que  l'œuf  reste 
fécondable  par  le  sperme  d'Oursin  et  se  segmente  sans  avoir  produit  de 
membrane  de  fécondation.  C.  a  constaté  que  ces  œufs  sont  dégangués 
par  dilacération  de  cette  enveloppe  par  les  spermatozoïdes  de  Sabellaria. 
Est-ce  là  la  cause  de  l'absence  de  membrane  de  fécondation?  Elder, 
Mac  Clendon,  Gray  supposent  que  celle-ci  résulte  d'une  précipitation 
au  contact  de  deux  colloïdes  de  signe  opposé  :  le  liquide  de  la  «  réaction 
épuratrice  «  (Bataillon)  chargé  positivement,  la  gangue  ou  membrane 
pellucide  chargée  négativement.  C.  tue  le  sperme  de  Sabellaria  par  un 
court  séjour  dans  l'eau  distillée  avant  de  soumettre  les  œufs  d'Oursin 
à  son  action.  La  gangue  n'est  pas  détruite;  les  œufs  restent  fécondables 
et  se  segmentent,  mais  ne  forment  pas  de  membrane  de  fécondation. 
C'est  donc  le  protoplasme  ovulaire  qui  est  modifié.  En  effet,  l'œuf 
d'Oursin,  dégangué  par  centrifugation  lente,  forme  une  membrane  de 
fécondation.  La  gangue  n'est  donc  pas  indispensable  à  la  formation  de 
la  membrane.  C.  compare  l'action  de  certaines  substances  à  celle  du 
sperme  de  Sabellaria.  Une  solution  concentrée  de  cyanure  de  potassium 
empêche  la  formation  de  la  membrane  et  permet  la  polyspermie.  L'action 
du  rouge  Congo  entraîne  les  mêmes  effets.  L'œuf  se  comporte  alors 
comme  un  œuf  immature  (Ries,  Elder,  Brachet).  Le  sperme  d'Her- 
melle  atteint  moins  le  cytoplasme,  puisqu'il  n'entraîne  aucune  polys- 
permie et  permet  la  segmentation  de  l'œuf  fécondé. 

C.  rappelle  comment  Brachet  explique  l'arrêt  de  la  segmentation  au 
stade  blastula  :  la  membrane  de  fécondation,  déjà  préformée  chez  l'œuf 
vierge,  est  imperméabilisée  par  le  sperme  d'Hermelle;  le  défaut  d'eau 
empêchera  le  développement  au  delà  d'un  certain  stade.  Mais  Herlant 
a  montré  qu'un  œuf  fécondé,  imperméabilisé  ne  se  segmente  pas  au  delà 
de  la  première  division,  et  de  son  côté  Gray  a  montré  que  l'œuf  sans 
membrane  est  perméable  :  il  a  la  même  conductivité  électrique  que 
l'œuf  normal.  Il  ne  peut  donc  être  question  d'imperméabilité  dans 
l'arrêt  de  ce  développement.  Faut-il  dès  lors  l'attribuer  au  défaut  de 
la  réaction  épuratrice?  —  L.  Dehorne. 

Clowes  (G.  H.  A.)  et  Smith  (Homer  W.).  —  L'influence  de  la  concen- 
iration  des  ions  H  sur  la  fécondation  et  le  développement  de  certains  œufs 

—  311  — 


54  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

marins.  —  Quand  les  œufs  d'étoile  de  mer  [Aslerias  Forbesii)  et  d'oursin 
{Arbacia  piindulata),  sont  fécondés  dans  l'eau  de  mer  normale  et  plongés 
immédiatement  dans  une  eau  de  mer  d'acidité  variable  et  dépourvue  de 
CO^,  ils  présentent  8  à  16  divisions  cellulaires  avec  une  rapidité  normale 
à  des  concentrations  en  ions  H  variant  de  8,2  à  5,8  ou  5,2  pH.  Si  l'on 
dresse  la  proportion  des  œufs  polyspermiques  et  celle  des  œufs  normale- 
ment fécondés,  quand  la  fécondation  et  le  premier  développement  ont 
eu  lieu  dans  l'eau  de  mer  privée  de  GO^  et  d'acidité  variable,  on  peut 
établir  l'influence  de  la  concentration  des  ions  H  sur  le  processus  de 
fécondation  lui-même.  La  perméabilité  des  œufs  d'oursin  et  d'étoile  de 
mer  au  sperme  correspondant  est  très  influencée  par  la  concentration 
des  ions  H.  Ghez  l'Oursin,  la  polyspermie  atteint  son  maximum  pour 
7,2  à  7  pH.  La  fécondation  commence  a  être  enrayée  à  7  pH,  elle  est 
nulle  de  6,4  à  6,2  pH,  mais  les  œufs  non  fécondés  peuvent  être  encore 
fertilisés  si  on  les  remet  dans  un  milieu  plus  alcalin.  Ghez  l'Etoile  de 
mer,  la  polyspermie  atteint  son  maximum  à  la  concentration  en  ions  H 
de  l'eau  de  mer.  A  7  pH  la  fécondation  est  enrayée,  elle  est  nulle  de 
6,8  à  6,6  pH.  De  7  à  6,6  pH,  le  sperme  modifie  les  œufs  de  telle  sorte  que 
l'on  ne  peut  ensuite  les  féconder  quoiqu'ils  ne  subissent  aucune  alté- 
ration apparente.  Dans  un  milieu  encore  plus  acide  (pH  ■<;6,7  ^  6,4), 
les  œufs  d'étoile  de  mer  comme  ceux  d'oursin  ne  sont  pas  modifiés  par  le 
contact  avec  le  sperme.  Ges  phénomènes  dépendent  de  modifications  du 
cortex  des  œufs  et  non  du  sperme.  Le  GO^  présente  seulement  un  effet 
inhibiteur  sur  les  processus  internes  de  segmentation  et  de  développe- 
ment, il  n'agit  pas  sur  les  processus  de  fécondation  externes  ou  corticaux 
si  l'on  excepte  l'augmentation  de  la  concentration  des  ions  H  qu'il  occa- 
sionne. —   Paul   BOYER. 

Herpin  (R.).  —  Comparaison  entre  le  comportement  sexuel  de  quelques 
Néréidiens  des  côtes  de  la  Manche.  —  L'émission  du  sperme  chez  Peri- 
nereis  cultrifera  est  déterminée  par  une  sécrétion  de  la  femelle.  La  ponte 
l'est  par  la  présence  de  spermatozoïdes.  Il  en  est  ainsi  chez  Perinereis 
Marionii  et  Nereis  irrorata.  Il  y  a  une  relation  entre  l'enveloppe  géla- 
tineuse dont  s'entoure  l'œuf  après  la  fécondation  et  l'extension  géogra- 
phique des  Néréidiens.  N.pe/a^/ca,  dont  l'œufn'adhère  pas, a  uneexLension 
mondiale,  bien  que  sa  larve  ne  soit  pas  nageante.  —  L.  Dehorne. 

Gravier  (Ch.).  —  Remarques  sur  la  note  précédente  de  M.  R.  Herpin.  — 
L'hybridation  a  peu  de  chances  de  se  réaliser  chez  les  Polychètes,  en 
raison  des  conditions  étroites  dont  s'accompagne  l'émission  du  sperme, 
la  sécrétion  des  femelles  mûres  étant  probablement  sans  action  sur  les 
mâles  des  autres  espèces.  —  L.  Dehorne. 

Westblad  (E.).  —  Résorption  des  gouttelettes  vilellines  dans  Vinleslin 
de  Dendrocœlum  lacteum.  —  Les  organes  génitaux  des  Triclades  dégé- 
nèrent, comme  l'on  sait,  après  la  période  de  reproduction  ou  à  la  suite 
d'un  jeûne  prolongé.  W.  étudie  les  processus  de  la  disparition  du  vitellus  : 
les  cellules  vitellines  dégénèrent,  libérant  les  gouttes  de  vitellus  dans  le 
parenchyme,  où  elles  sont  presque  toutes  résorbées;  les  govittelettes  qui 
persistent  sont  disséminées  dans  le  parenchyme  sous  l'influence  des 
contractions  musculaires  de  l'animal,  qui  s'exercent  dans  diverses  direc- 
tions; quelques-unes,  pressées  contre  la  paroi  du  tube  digestif  par  les 
muscles  voisins,  pénètrent  par  effraction  dans  la  lumière  de  celui-ci  et 


seront  digérées.  —  P.  Remy. 


■612 


CELLULES  SEXUELLES.  FECONDATION.  PART{IKNOGÉNÈSE  55 

=  Parthénogenèse. 

Hovasse  (R.).  —  -4  propos  du  mécanisme  autorégulaleiir  du  nombre 
des  chromosomes  chez  les  œufs  de  Batraciens  dans  la  parthénogenèse  par 
piqûre.  —  Pour  confirmer  ses  premières  constatations  cytologiques  et 
colles  de  Bataillon,  H.  s'est  efforcé  de  constater  directement  la  seconde 
émission  de  globule  polaire  et  y  est  parvenu.  Par  conséquent,  le  double- 
ment du  nombre  des  chromosomes  chez  certaines  larves  parthénogéné- 
tiques  de  grenouille  s'effectue  sans  que  le  second  globule  polaire  vienne 
se  refusionner  avec  l'œuf.  D'autre  part,  les  faits  observés  ne  confirment 
pas  l'hypothèse  suivant  laquelle  le  doublement  en  question  s'effectue- 
rait avec  intervention  d'un  monaster  et  division  avortée,  ce  qui  entraî- 
nerait un  retard  au  début  du  développement.  —  H.  Cardot. 

Tausson  (A.  0-).  —  La  maturation  des  œufs  parU\éno génétiques  chez 
Asplanchna  inlermedia.  —  Cette  maturation  se  produit  différemment 
suivant  qu'il  s'agit  d'œufs  donnant  des  mâles  ou  des  femelles.  Dans  le 
premier  cas,  deux  globules  polaires  sont  émis;  le  fuseau  de  la  première 
division  de  maturation  montre  24  chromosomes  (nombre  somatique)  en 
forme  de  biscuits,  qui  finissent  par  s'étrangler  au  milieu  et  passer  aux 
deux  pôles  du  fuseau.  De  la  seconde  division  réductrice,  l'auteur  n'a  pu 
observer  le  début;  il  ne  l'a  vue  qu'au  moment  où  le  fuseau  est  complète- 
ment formé,  avec,  à  l'équateur,  des  chromosomes  au  nombre  de  12. 
Il  est  probable  qu'ils  résultent  de  la  fusion  2  par  2  des  24  précédents.  Ces 
chromosomes  s'étirent  et  se  divisent  de  même.  Lorsque,  après  la  sépa- 
ration des  globules  polaires,  la  segmentation  commence,  le  nombre  de 
chromosomes  redevient  diploidc;  une  régulation  a  donc  eu  lieu  au  stade 
de  repos  consécutif  à  la  séparation  du  2^  globule. 

Dans  les  œufs  donnant  des  femelles,  les  phénomènes  du  début  sont  les 
mêmes,  sauf  quelques  différences  dans  l'aspect  du  fuseau.  Mais  le  nombre 
de  chromosomes  ici  est  plus  grand,  probablement  double,  car,  sans 
pouvoir  l'établir  exactement,  l'auteur  en  a  compté  plus  de  40,  de  taille 
beaucoup  plus  petite  et  également  étirés  en  biscuits.  Un  seul  globule 
polaire  est  émis:  dans  les  divisions  de  segmentation,  on  retrouve  le 
nombre  somatique  (24)  de  chromosomes.  —  M.  Goldsmith. 

Webei*  (A.).  —  Action  inhibilrice  du  milieu  intérieur  des  Batraciens 
anoures  sur  ta  fécondation  et  P  activité  parthéno génétique  de  leurs  œ.ufs.  — 
L'œuf  fécondé  des  Batraciens  anoures,  implanté  dans  leur  cavité  générale 
ou  dans  leurs  sacs  lymphatiques,  se  développe  tant  qu'il  utilise  ses 
réserves,  mais  entre  en  conflit  d'iiidividualité  dès  qu'il  doit  emprunter 
au  milieu  des  substances  nutritives.  L'œuf  fécondé  devient  perméable 
aux  substances  nocives  du  milieu  maternel  et  diffère  en  cela  de  l'œuf 
vierge. 

L'œuf  de  Rana  fusca  activé  par  piqûre  (imprégnation  par  des  éléments 
maternels)  ne  se  développe  pas  dans  le  milieu  maternel,  alors  qu'il  se 
développe  dans  la  proportion  de  90  %  s'il  est  placé  dans  l'eau  pure. 
Implanté  après  un  début  de  segmentation  (24  h.),  il  ne  se  développe 
plus  et  se  résorbe.  Des  œufs  fécondés  de  Bufo  vulgaris  introduits  dans 
l'organisme  maternel  à  côté  d'œufs  vierges  mûrs  ne  se  développent  pas 
davantage.  On  sait  que  le  sang  extravasé  des  Mammifères  se  comporte 
comme  un  liquide  contenant  des  albumines  étrangères  (Widal  et  ses 

—  H13  — 


56  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

élèves);  dans  le  sang  ou  la  lymphe,  dans  le  liquide  cœlomique  des 
Anoures,  exposés  à  l'air  durant  les  expériences,  doivent  apparaître  aussi 
des  albumines  étrangères  qui  inhibent  le  développement  de  l'œuf.  — 
L.  Dehorne. 


Problèmes  généraux  de  la  sexualité. 

Chatton  (E.)  et  Chatton  {M^^  M.).  —  La  sexualité  provoquée  expérimen- 
talement chez  un  Infusoire  :  Glaucoma  scintillans.  Prédominance  des 
conditions  du  milieu  dans  son  déterminisme.  (C.  R.  Ac.  Se.,  CLXXVI, 
1091,1923.)  [111 

Correns  (C).  —  Versuche  bei  Pflanzen  das  Geschlechlsverhàllnis  zu 
uerschieben.  [Vortrag,  gehaltenam  10  Dez.  1920  zur  Feier  des  lO-jàhrigen 
Bestehens  der  «  Mendelska  Sallstîapet  »  in  Lund).  (Hereditas,  II,  1-24, 
1921.)  [222 

Eidmann  (Hermann).  —  Die  Einwirkung  der  Ueberreife  auf  Eier  von 
Rana  lemporaria.   (Biolog.  Centralbl.,   XLII,   1922,  97-108.)         [333. 

Fisher  (N.  F.).  ■ —  The  influence  of  the  gonad  hormones  on  the  séminal 
vesicles.  (The  Amer.  J.  Physiol.,  LXIV,  No.  2,  April  1922,  244-251, 
1  tableau.)  [443 

Goldschmidt  (Richard).  —  Die  Eeifetheilungen  der  Spermatozylen  in 
den  Gonaden  inlersexueUer  Weibchen  des  Schwammspinners.  (Biolog. 
Centralbl.,    LU,    1922,    301-302.)  [555 

Kahn  (0-  L.).  —  Influence  des  conditions  extérieures  sur  la  détermination 
du  sexe  chez  Asplanclina  (en  russe).  (Izvestia  Instituta  e.xperimen- 
talnoï  Biologii,   I,  54-60,   1921.)  [666 

Lipschutz  (Alexander).  —  The  so-called  compensatonj  hypertrophy  of  the 
testicle  after  unilatéral  castration.  (The  J.  of  Physiology,  LYI,  No,  6, 
18  Oct.  1922,  451-458,  3  fig.,  2  tableaux.)  [777 

Meisenheimer  (J.).  —  Geschlecht  und  Geschlechter  im  Tierreiche.  I.  Die 
nalûrliche  Beziehungen.  (Jena,  Fischer,  896  pp.,  737  flg.,  1921.)     [888 

Ouspensky  (V.  J.).  —  Action  de  la  température  et  du  jeûne  sur  le  dévelop- 
pement des  produits  génitaux  chez  Hydra  grisea  (en  russe).  (Bull,  de 
l'Institut  de  Biologie  Expérimentale,  no  1,  1921,  Moscou.)  [999 

Parhon  (C.  J.)  et  Parhon  (Constance).  —  Sur  Vinvolution  estivale  des 
caractères  sexuels  secondaires  du  plumage  chez  le  canard  mâle  et  sur  les 
modifications  parallèles  du  testicule  chez  le  même  animal.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXVII,  1227,  Réunion  roumaine,  1922.)  [000 

Pézard  (A.),  Sand  (Knud)  et  Caridroit  (F.).  —  Production  expérimentale 
du  gynandromorphisme  biparti  chez  les  Oiseaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV, 
615.)  [111 

Serebrowsky  (A.  S.).  —  Essai  d'analyse  statistique  du  sexe.  (En  russe.) 
IBxxW.  de  l'Institut  de  Biologie  Expérimentale  no  1,  1921,  Moscou.)  [222 

—  :j14  — 


PROBLÈMES    GÉNÉRAUX    DE    LA   SEXUALIIÉ  57 

Meisenheimer  (J.)-  —  Sexes  et  sexualité  dans  le  règne  animal.  I.  Les 
rapports  naturels.  —  Dans  ce  manuel,  l'auteur  expose  à  fond  le  problème 
de  la  sexualité,  son  apparition  et  son  développement  depuis  la  simple 
division  de  la  cellule  jusqu'aux  formes  les  plus  compliquées,  }>ar  exemple 
certaines  formes  de  l'hermaphroditisme.  Viennt'nt  ensuite  trois  chapitres 
qui  traitent  des  organes  de  copulation,  en  commençant  par  les  plus 
primitifs  jusqu'aux  plus  parfaits.  Ensuite  il  est  question  des  corré- 
lations entre  les  organes  de  copulation  mâles  et  les  organes  femelles. 
D'autres  chapitres  traitent  des  différents  organes  secondaires  servant  à 
l'acte  de  copulation,  tels  que  différents  organes  stimulants,  les  organes 
de  volupté,  etc.,  et  les  différents  formes  et  moyens  d'attraction  sexuelle, 
entre  autres  les  caractères  sexuels  ornementaux.  Dans  un  autre  chapitre, 
M.  s'occupe  des  armes  sexuelles,  des  luttes  entre  mâles  pour  la  possession 
de  la  femelle.  Viennent  ensuite  les  différentes  dispositions  pour  préserver 
les  œufs  et  la  progéniture  et  leur  assurer  la  vie.  Aux  différents  degrés 
d'organisation  sexuelle,  nous  voyons  peu  à  peu  tout  le  corps  influencé 
par  les  organes  sexuels.  Le  polymorphisme  des  formes  sexuelles,  la 
néoténie  sont  aussi  traités.  Les  caractères  sexuels  spécifiques  sont 
transmis  de  génération  en  génération.  L'auteur  est  opposé  à  l'idée  de 
la  nature  hermaphrodite  primaire  des  vertébrés.  Le  dernier  chapitre 
traite  de  l'origine  et  du  développement  des  caractères  sexuels  périphé- 
riques et  de  la  théorie  de  la  sélection  sexuelle  de  Darwin.  Outre  les  exemples 
connus,  tirés  de  l'histoire  naturelle  des  oiseaux,  M.  en  donne  d'autres 
empruntés  à  l'histoire  naturelle  de  l'homme  :  la  préférence  des  formes 
arrondies  chez  la  femme,  le  petit  pied  de  la  Chinoise,  la  chevelure  abon- 
dante. Une  bibliographie  très  riche,  de  70  pages,  complète  le  livre;  il 
contient  de  nombreuses  illustrations  et  est  très  facile  à  lire  grâce  à  un 
style  très  clair;  c'est  un  manuel  très  utile  pour  le  spécialiste  et  en  même 
temps  un  livre  qui  peut  facilement  introduire  le  non-spécialiste  dans  ce 
domaine.  —  Eléonore  Brecher. 

Serebrovsky  (A.  S.).  —  Essai  iV analyse  statistique  du  sexe.  —  On 
connaît  chez  les  animaux  des  cas  de  prédominance  d'un  sexe.  En  parti- 
culier, chez  les  chevaux,  qui  font  objet  de  cette  étude  de  S.,  la  différence 
de  nombre  entre  les  individus  o'  et  Ç  n'est  pas  constante.  Mais  les 
éleveurs  reconnaissent  souvent  à  certains  animaux  la  tendance  à  donner 
une  progéniture  dans  laquelle  un  des  sexes  p£édomine.  Partant  de  la 
formule  des  erreurs  probables  (m  =  0.4769  \/  2  npq)  de  Laplace,  et  se 
servant  des  dossiers  des  éleveurs  de  chevaux,  S.  se  propose  de  vérifier 
la  théorie  chromosomique  du  déterminisme  du  sexe.  Il  conclut  de  cette 
analyse  que  les  rapports  des  sexes  dans  les  cas  étudiés  sont  en  accord 
avec  les  prévisions  théoriques  fondées  sur  la  probabilité  égale  des  nais- 
sances cf  et  Ç.  Les  discordances  observées  entre  le  rapport  réel  et  le 
rapport  théorique  (1:1)  sont  en  accord  parfait  avec  la  théorie  des  erreurs 
probables  et  ne  demandent  pas  l'introduction  d'autres  correctifs  dans 
la  théorie  monochromosomique  du  déterminisme  du  sexe.  —  Boris 
Ephrussi. 

Fisher  (N.  F.).  —  Influence  des  hormones  sexuelles  sur  les  vésicules 
séminales.  —  On  ne  trouve  que  rarement  des  spermatozoaires  dans  les 
vésicules  séminales  du  rat  et  du  cobaye,  les  vésicules  séminales  ne  sont 
donc  pas  des  réservoirs  pour  les  spermatozoïdes  et  la  sécrétion  de  la 
prostate,  quoiqu'on  puisse  parfois  trouver  du  sperme  dans  leur  coalenu. 

—  315  — 


S8  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Des  granulations  apparaissent  dans  les  cellules  des  vésicules  séminales 
le  3 6  jour  environ  après  la  naissance,  et  la  sécrétion  s'établit  vers  le 
20e  jour.  La  production  de  vacuoles  dans  le  voisinage  des  noyaux  peu 
de  temps  après  la  naissance  ou  après  um'  copulation  excessive  indique 
l'activité  sécrétoire.  La  greffe  des  vésicules  séminales  dans  d'autres 
parties  du  corps  de  l'animal  n'arrête  pas  l'activité  sécrétoire  de  l'épithé- 
lium  vésiculaire.  La  castration  unilatérale  ne  produit  aucune  action  sur 
les  vésicules,  mais  la  castration  bilatérale,  pratiquée  de  bonne  heure7 
inhibe  leur  croissance;  si  elle  est  effectuée  au  contraire  quand  les  vésicules 
ont  atteint  leur  développement  normal,  elle  produit  leur  atrophie, 
l'épithélium  de  cylindrique  devient  cubique,  mais  sans  que  les  processus 
sécrétoires  soient  totalement  inhibés,  les  couches  musculaires  subissent 
par  contre  une  hypertrophie  considérable.  Les  greffes  ovariennes  chez 
les  mâles  normaux  n'ont  aucune  influence  sur  les  vésicules  séminales, 
qu'elles  soient  sous-cutanées  ou  intrapéritonéales,  du  moins  pendant 
des  périodes  de  3  à  5  mois.  —  Paul  Boyer. 

Lipschiitz  (Alexander).  —  La  prétendue  hypertrophie  compensatrice  du 
testicule  après  castration  unilatérale.  —  Si  l'on  pratique  une  hémicastra- 
tion précoce  sur  le  lapin,  la  différence  de  poids  du  testicule  restant  et 
de  celui  d'un  lapin  normal  est  d'autant  plus  faible  que  l'animal  est  plus 
âgé  et  plus  près  de  la  maturation  testiculaire  complète.  Il  n'y  a  non  seu- 
lement pas  d'hypertrophie  de  nature  endocrinienne  du  testicule  restant, 
mais  pas  du  tout  d'hypertrophie.  On  ne  note  pas  de  signes  de  déficience 
des  hormones  sexuelles.  Il  faut  donc  invoquer  un  autre  facteur  pour 
expliquer  la  croissance  accélérée  du  testicule  restant  qui  atteint  son  poids 
maximum  beaucoup  plus  vite  que  normalement.  —  Paul  Boyer. 

Parhon  (C  I.)  et  Parhon  (Constance).  —  Sur  V involution  estivale  des 
caractères  sexuels  secondaires  du  plumage  chez  le  canard  mâle  et  sur  les 
modifications  parallèles  du  testicule  chez  le  même  animal.  —  Chez  le 
canard,  vers  la  fin  de  l'été,  le  plumage  du  mâle  prend  un  caractère 
intermédiaire  entre  le  plumage  du  reste  de  l'année  et  celui  de  la  femelle. 
Parallèlement,  les  testicules  diminuent  de  volume,  leur  couleur  devient 
jaune  ocre,  la  spermatogénèse  est  moins  abondante,  les  cellules  des  tubes 
séminifères  et  les  cellules  interstitielles  se  chargent  de  granulations 
graisseuses;  la  glande  interstitielle  est  plus  développée  que  pendant  le 
printemps.  L'administration  quotidienne  pendant  les  mois  de  mai  et  de 
juin  de  25  mgr.  de  poudre  thyroïdienne  ne  modifie  pas  l'involution 
estivale.  —  H.  Cardot. 

Ouspensky  (V.  J.).  —  Action  de  la  température  et  du  jeûne  sur  le  déve- 
loppement des  produits  génitaux  chez  Hydra  grisea.  —  Deux  opinions. prin- 
cipales sur  la  question  du  développement  de  la  sexualité  chez  les  hydres 
régnent  actuellement  en  biologie.  D'après  une  de  ces  théories  (R.  Hert- 
w^iG,  Frisghgolz,  Krapfenbaum,  Koch,  Witney,  Annandoll)  la 
température  est  le  facteur  principal  du  développement  des  produits 
génitaux.  D'après  l'autre  (Nussbaum,  Schulz)  ce  facteur  est  le  jeûne. 

Ou.  a  entrepris  une  série  d'expériences  sur  Hydra  grisea  en  mettant 
les  cultures  dans  différentes  conditions  de  température  et  de  nutrition 
et  en  combinant  ces  deux  facteurs.  L'auteur  a  pu  obtenir  ainsi  le  déve- 
loppement de  la  sexualité  chez  l'hydre  sous  la  seule  influence  de  la 
température,    en   transportant   les   animaux   à   des   températures   plus 

—  316  — 


PROBLÈMES  GÉNÉRAUX  DE  LA  SEXUALITE  59 

élevées.  Les  pi'oduits  génitaux  ne  se  forment  qu'à  partir  de  13°  C.  Les 
températures  basses  (ôo-lO»  C.)  empêchent  leur  développement.  Quant 
au  jeûne,  il  n'a  aucune  influence  sur  le  déterminisme  de  la  sexualité. 
Il  ne  fait  que  varier  l'intensité  du  processus.  Les  individus  bien  nourris 
forment  de  5  à  7  œufs  et  testicules;  les  individus  inanitiés  n'en  forment 
qu'un  d'ordinaire.  —  Boris  Ephrussi. 

Kahn  0.  L.).  —  Influence  des  conditions  extérieures  sur  la  détermination 
du  sexe  chez  VAsplanchna.  —  Dans  la  question,  déjà  vieille,  de  la  déter- 
mination du  sexe  chez  les  Rotifères,  l'auteur  part  des  résultats  obtenus 
par  INIiTCHELL  (1913)  et  surtout  des  conclusions  de  cet  auteur  qui,  en 
expérimentant  les  effets  de  l'inanition,  a  remarqué  que  seul  le  passage 
brusque  d'un  régime  abondant  à  la  pénurie  de  nourriture  provoque 
l'augmentation  du  nombre  de  mâles  dans  les  cultures  :  l'inanition  chro- 
nique n'a  aucun  effet.  D'autre  part,  Goldschmidt  (1913)  explique  la 
variété  des  agents  qui  provoquent  chez  les  Rotifères  l'apparition  de 
mâles,  en  supposant  que  c'est  là  une  réaction  unique  à  tous  les  change- 
ments du  milieu,  quels  qu'ils  soient,  pourvu  qu'ils  soient  suffisamment 
brusques  et  dépassent  un  certain  seuil.  S'inspirant  de  cette  idée,  K.  a 
expérimenté  sur  deux  espèces  d'Asplanchna,  A.  inlermedia  et  A.  bright- 
wellii,  le  passage  de  l'eau  d'un  étang  dans  celle  d'un  autre.  Deux  séries 
d'expériences  ont  été  faites.  Dans  la  première,  des  cultures  ne  contenant 
que  des  femelles  productrices  de  femelles  étaient  transportées  dans  le 
milieu  étranger;  aussitôt  les  productrices  de  mâles  apparaissaient,  avec 
un  pourcentage  croissant  jusqu'à  80  %  dans  les  premiers  jours  (le 
nombre  d'individus  comptés  était  chaque  jour  en  moyenne  60  à  70); 
ce  pourcentage  diminuait  ensuite  et,  au  bout  d'un  certain  temps  (8  à 
10  jours),  les  productrices  de  mâles  disparaissaient  complètement  de 
nouveau.  Dans  la  seconde  série,  des  femelles  isolées  étaient  examinées; 
après  s'être  assuré  que  l'individu  donné  ne  produisait  dans  l'eau  de  son 
milieu  naturel  que  des  générations  femelles  parthénogénétiques,  on  le 
transportait  dans  le  milieu  étranger.  Dans  10  expériences  sur  11,  il  a  été 
constaté  que,  immédiatement  après  le  transfert,  l'individu  fournit  2  à 
5  productrices  de  mâles,  après  quoi  viennent  de  nouveau  des  générations 
de  femelles  parthénogénétiques.  Les  expériences  ont  donc  confirmé 
l'idée  initiale  du  changement  brusque  du  milieu  comme  facteur  de  la 
détermination  du  sexe.  —  M.  Go  ld  s  mit  h. 

Eidmann  iHermann).  —  L'influence  de  la  surmalurilé  sur  les  œufs 
de  Rana  temporaria.  —  Etendant  le  champ  de  recherches  de  R.  Hertwig 
sur  l'influence  de  la  surmaturité  des  œufs  de  Rana  esculenta  sur  la  déter- 
mination des  sexes,  l'auteur  fait  des  expériences  analogues  avec  les 
oeufs  de  Rana  temporaria. 

Durant  le  développement,  la  gonade  droite  prend  presque  toujours  le 
devant  sur  la  gonade  gauche  (ainsi  que  cela  a  été  décrit  pour  Rana 
esculenla).  Une  différence  entre  les  deux  sexes  est  rarement  perceptible 
pendant  la  métamorphose  et  même  dans  la  période  suivante.  Toutefois 
le  testicule  se  distingue  souvent  par  la  présence  d'amas  de  cellules  pigmen- 
taires.  Les  œufs  fécondés  normalement  se  développent  en  mâles  et 
femelles  en  proportions  à  peu  près  égales  (18  contre  23).  Les  œufs  trop 
mûrs  provenant  des  mêmes  individus  accusent  une  prépondérance  mani- 
feste de  mâles  (26  encontre  2  Ç),  ainsi  qu'un  accroissement  considérable 
du  nombre  d'indifférents,  ces  derniers  se  transformant,  au  fur  et  à  mesure 

—  317  — 


60  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

du  développement,  en  mâles.  Le  protoplasma  seul  et  non  le  noyau  est 
atteint  par  la  surmaturité.  Un  sperme  trop  mûr  agit  comme  le  sperme 
frais,  ce  qui  résulte  du  fait  même  que  les  spermatozoïdes  sont  virtuelle- 
ment presque  complètement  dépourvus  de  protoplasma,  le  peu  de  ce 
dernier  qu'ils  possèdent  ne  jouant  aucun  rôle  dans  la  fécondation  et  le 
développement  ultérieur.  —  B.  Soukatchoff. 

Pézard  (A.),  Sand  (Knud)  et  Caridroit  (F.).  —  Production  expérimenlale 
du  gynandromorphisme  biparti  chez  les  oiseaux.  —  Les  oiseaux  chez 
lesquels  il  se  présente  sont  toujours  des  hermaphrodites.  Les  auteurs  le 
réalisent  expérimentalement  en  greffant  un  ovaire  chez  un  coq  au 
préalable  dépouillé  d'une  partie  de  ses  plumes;  celles  qui  repoussent 
offrent  les  caractères  des  plumes  de  la  femelle  :  couleur  et  forme.  — 
L.  Dehorne. 

Goldschmidt  (Richard).  —  Les  divisions  de  maturation  des  spermalo- 
cytes  dans  les  gonades  intersexuelles  de  la  femelle  de  F  Araignée  aquatique. 
—  Notice  complémentaire  à  l'ouvrage  principal  de  l'auteur  sur  la  trans- 
formation de  l'ovaire  en  testicule  chez  une  araignée  aquatique 
intersexuelle  (Zeitschr.  f.  ges.  Anatomie,  1922).  Le  nombre  des  chromo- 
somes dans  les  divisions  de  maturation  des  spermatocytes  dans  la 
gonade  d'une  femelle  intersexuée  est  de  31.  L'intersexualité  n'a  rien 
à  faire,  chez  l'animal  étudié  avec  les  particularités  concernant  les  chro- 
mosomes. —  B.  Soukatchoff. 

Correns  (C).  —  Recherches,  chez  les  plantes,  des  conditions  qui  modifient 
la  proportion  numérique  entre  les  sexes.  —  On  admet,  d'une  façon  géné- 
rale, que  la  proportion  entre  les  deux  sexes  est  de  1  :  1  et  qu'aucune 
action  extérieure  agissant  sur  les  cellules  germinatives  ou  sur  l'embryon, 
ne  peut  intervenir  dans  la  détermination  sexuelle. 

A  la  suite  de  diverses  recherches  avec  des  plantes,  et  en  particulier 
avec  Melandrium,  et  se  basant  aussi  sur  les  données  fournies  par  certains 
auteurs,  C.  met  en  évidence  certaines  conditions  nouvelles  capables 
de  modifier  la  proportion  numérique  entre  les  sexes.  Celle-ci  n'est  pas 
invariable  pour  une  espèce  ou  une  famille  donnée,  comme  on  l'a  long- 
temps cru,  et  apparaît  au  contraire  comme  résultant  de  conditions 
très  compliquées,  dont  nous  ne  saisissons  pas  toujours  la  portée  exacte. 

L'âge  de  la  plante,  au  moment  de  la  fécondation,  est  à  considérer,  et, 
sous  ce  rapport,  les  résultats  de  C.  ont  une  certaine  analogie  avec  ceux 
de  Hertwig  chez  les  Grenouilles.  Ensuite,  le  rapport  numérique  entre 
les  cellules  mâles  et  les  cellules  femelles  peut  déjà  s'être  écarté  de  la 
proportion  1  :  1  au  moment  de  la  fécondation,  et,  parmi  les  causes 
capables  de  provoquer  cet  écart,  il  faut  noter  une  inégalité  de  résistance 
des  zygotes  mâles  et  femelles. 

Ces  deux  conditions  sont,  cela  va  sans  dire,  indépendantes  l'une  de 
l'autre  et  d'une  efficacité  très  variable,  suivant  la  constitution  hérédi- 
taire des  individus,  dans  la  rapidité  avec  laquelle  les  cellules  germina- 
tives aboutissent  à  la  formation  de  la  cellule  œuf.  En  outre,  beaucoup  de 
conditions  tombent  sous  le  coup  du  hasard.  — ■  Arnold  Pictet. 

Chatton  (E.)  et  Chatton  (M^^^  M.).  —  La  sexualité  provoquée  expé- 
rimentalement chez  un  Infusoire,  Glaucoma  scintillans.  —  Maupas  a 
montré  l'existence  chez  les  Infusoires  (cultures  pedigrees)  d'un  rajeunis- 

—  318  -- 


> 


REPRODUCriON  ASEXUÉE  —  RÉGÉNÉRATION  —  GRliFFE  (Vl 

sèment  nécessaire,   cyclique,   dépendanl   d'un  nombi*e   de    Ijipartitions 
propi'e  à  chaque  espèce,  complètement  indépendant  des  conditions  exté- 
rieures. Les  recherches  de  Calkins,  Woodruff,  Baitzell,  Erdmann, 
ont   conduit   à   la   découverte   d'une   endomyxie   périodique   qui,    loin 
d'ébranler  la  loi  établie  par  Maupas,   ne  fait  que  lui   donner  appui. 
Metalnikow  soutient  que  les  dépressions  du  pouvoir  de  multiplication 
qui  conduisent  à  l'endomyxie  ne  sont  pas  périodiques  et  ne  sont  pas 
indépendantes  des  conditions  extérieures.  P.  Enriques  nie  la  sénescence 
fatale  qui  conduit  à  la  conjugaison  et  attribue  celle-ci  à  l'action  exclusive 
des  facteurs  externes.  Pour  Zweibaum,  le  facteur  essentiel  de  la  conju- 
gaison des  Paramécies  est  l'inanition,  à  ce  facteur  s'ajoute  un  facteur 
adjuvant  :  la  teneur  des  sels  du  milieu.  Les  résultats  des  recherches 
faites   jusqu'ici   sont   insuffisamment   démonstratifs.    C.    et   C.    les   ont 
reprises  en  s'adrossant  à  une  espèce,  Glaucoma  scinlillans,  où  la  conju- 
gaison est  rare.  Grâce  à  une  technique  plus  rigoureuse  les  auteurs  ont 
réalisé   une   culture    pedigree   entretenue   par   une   seule   espèce   bacté- 
rienne. Les  lignées  se  perpétuent  sans  altération  du  pouvoir  de  multi- 
plication si  l'on  a  soin  d'effectuer  des  repiquages  tous  les  huit  jours. 
Lorsqu'on  abandonne  une  culture  à  elle-même,  la  multiplication. cesse 
par  épuisement  du  milieu  nutritif  autant  que  par  intoxication.  Dans 
ces   conditionsj    la    conjugaison   peut   apparaître    précédant   de   24    ou 
36  heures  l'arrêt  de  la  multiplication.  Si  le  défaut  de  nourriture  et  la 
toxicité  du  milieu  paraissent  jouer  un  rôle  primordial  dans  l'apparition 
de  la  conjugaison,  les  exceptions  montrent  que  ces  conditions  néces- 
saires ne   suffisent  pas  à   elles  seules  à  la   déterminer.   L'analyse  des 
milieux  a  montré  que  ceux  où  elle  apparaît  ont  une  teneur  en  Ca  plus 
élevée.  En  ajoutant  du  CaCl'^  aux  milieux  de  culture  où  la  conjugaison 
n'est  pas  manifeste,  on  déclanche  le  phénomène.  On  peut  donc  pro- 
voquer expérimentalement  et  à  volonté  chez  le  Glaucoma  scinlillans  le 
phénomène  de  la  sexualité.  Le  concours  de  deux  facteurs  au  moins  est 
nécessaire  :  déséquilibre  trophique,  teneur  du  milieu  en  certains  sels. 
Le  cycle  de  Glaucoma  scinlillans  dépend  donc  dans  une  certaine  mesure 
des  conditions  extérieures.  —  L.   Dehorne. 


Reproduction  asexuée.  —  Régénération.  —  Greffe 


Ephrussi  (Boris)  et  Lwofî  (André).  —  Sur  la  double  périodicilé  cyclique 
de  la  zone  de  division  chez  un  Cilié,  Colpidium  colpoda,  mise  en  évidence 
par  la  réversion  de  la  scission.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  930,  1923.)  [111 

Koppanyi  (Theodor)  and  Weiss  (Paul). —  Funktionnelle  Regeneralion  des 
Rûckenmarkes  hei  Anamniern.  (Anz.  Akad.  Wissensch.  Wien,  n"  84, 
1922.)  -  [222 

Nobécourt  (P.).  —  Une  germinalion  anormale  de  la  conidie  du  Cyslopus 
candidus  Lér.  (Bull.  Soc.  Linn.  Lyon,  II,  38,  1923.) 

[Les  zoospores,  pour  une  cause  inconnue,  n'ont  pu  s'échapper  de 
la  conidie  et  ont  germé  à  son  intérieur,  en  donnant  7  filaments  qui 
ont   perforé  la  membrane  conidienne.  —  P.   Remy. 

—  319  — 


62  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Weber  (A.)-  —  Altérations  des  noyaux  et  des  formations  astériennes  dans 
les  œufs  de  Triton  greffés  sur  adultes.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII, 
1333,  1922.)  [333 

a)  Weiss  (Paul).  (Ibid.)  —  Transplantation  enlwickeller  Extremilûten  bel 
Amphibien.  (Anzeig.  Akad.  Wissensch.  Wien,  nos  79  à  82,  1922.)  [444 

b)  —     —  Die  Funktion  Iransplantierter  Aniphibienexlremitâten.  (Ibid.) 

[555 

c)  —  —  Régénération  an  Iransplantierter  Extremitâten  enlwickeller 
Amphibien.  (Ibid.)  [666 

d)  ■ —  —  Abhângigkeit  der  Régénération  entwickelter  Amphibienextre- 
mitâten  uom  Nervensysteni.  (Ibid.)  [777 

Wiesner  (Berthold  P.).  —  Die  Funktionsfâhigkeit  autophor  Iransplan- 
tierter Ovarien  bei  Ratten  [Epimys  norvégiens).  (Anz.  Akad.  Wissensch. 
Wien,  no  94,   1922.)  [888 


Reproduction  asexuée. 

Ephrussi  (Boris)  et  Lwofî  (André).  —  Sur  la  double  périodicité  cyclique 
de  la  zone  de  division  chez  un  Cilié,  Colpidium  Colpoda,  mise  en  évidence 
par  la  réversion  de  la  scission.  —  Chatton  (1921)  a  pu  créer  par  un 
procédé  expérimental  une  race  d'Infusoires  distomes  :  des  Glaucoma 
scinlillans  en  division  sont  portés  du  milieu  de  culture  normal  (décoction 
de  foin  dans  l'eau  distillée)  dans  une  solution  de  bromure  de  sodium 
160/100«,  où  ils  sont  laissés  dix  minutes,  puis  reportés  dans  le  milieu  de 
culture.  Au  bout  de  cinq  minutes,  on  constate  un  effacement  progressif 
du  sillon  de  scission,  puis  la  refonte  des  deux  moitiés  en  un  individu 
unique  porteur  de  deux  bouches.  Celles-ci,  primitivement  sur  un  même 
méridien,  se  trouvent  alors  sur  un  même  parallèle,  comme  si  l'un  des 
individus  fds  avait  glissé  sur  l'autre.  Ces  infusoires  distomes  peuvent  se 
multiplier  indéflniment  par  scissiprité  et,  bien  qu'un  certain  nombre 
reviennent  à  l'état  monostome,  on  peut  conserver  cette  race  par  repi- 
quage d'individus  distomes  tous  les  quinze  jours.  S'inspirant  de  ce 
procédé  expérimental,  E.  et  L.  obtiennent  des  Colpidium  Colpoda  à 
deux  bouches  en  les  transportant  du  milieu  où  ils  vivent  (milieu  de 
Peters  additionné  de  B.  coli  tués  par  là  chaleur)  dans  un  bouillon  salé 
hypertonique  (2,8  NaCl).  Mais  il  y  a  plus  :  C.  Colpoda,  soumis  au  traite- 
ment hypertonique,  donnera  naissance,  lors  de  la  scission,  à  deux  indi- 
vidus normaux  s'il  a  été  transporté  dans  le  milieu  hypertonique  durant 
les  quatre  premières  heures  qui  suivent  la  division  dont  il  provient. 
Mais  soumis  trente  minutes  plus  tard  (soit  4  h.  30  au  total)  à  l'influence 
du  milieu  hypertonique,  il  évoluera,  au  moment  de  la  scission,  en  Infu- 
soire  distome;  il  en  sera  ainsi  pour  tout  Infusoire  jusqu'à  6  h.  30  après 
la  division  initiale.  Puis  le  traitement  reste  sans  effet  sur  le  Colpidium 
jusqu'à  9  heures,  car  il  donnera,  lors  de  la  scission,  des  individus-fds 
normaux.  Après  9  h.  30,  le  traitement  provoque  de  nouveau  la  forma- 
tion d'Infusoires  doubles. 

Entre  4  h.  30  et  6  h.  30  après  la  division  initiale,  il  existe  donc  dans 

—  320  — 


REPRODUCTION  —  ASEXUÉE  RÉGÉNÉRATION  —  (iREFFK  03 

le  Colpidium  une  zone  de  division.  Celle-ci  disparaîtra  pour  réapparaître 
environ  3  heures  plus  tard.  Or,  dans  les  conditions  normales,  il  y  a  un 
intervalle  de  10  heures  entre  deux  divisions  successives.  L'expérimen- 
tation met  donc  en  évidence  l'existence  d'une  zone  de  division  qui, 
dans  les  conditions  normales,  n'aboutit  pas  à  la  scission  et  reste  inaperçue; 
elle  se  manifeste  dans  les  conditions  de  l'expérience  par  la  formation 
d'individus  distomes.  Ce  ne  sont  pas  les  conditions  expérimentales  qui 
la  déterminent  puisque  le  Colpidium  a  vécu  jusqu'au  moment  de  son 
transport  dans  des  conditions  normales.  —  L.  Dehorne. 

=   Greffe  el  régénération. 

a)  Weiss  (Paul).  —  Transplantation  des  pattes  entièrement  développées 
chez  les  Amphibiens.  (Analysé  en  même  temps  que  les  suivants.) 

b)  —     —  Etat  fonctionnel  des  pattes  transplantées  d' Amphibiens. 

c)  —     —  Régénération  des  pattes  transplantées  chez  les  Amphibiens. 

d)  —     —  Rapport  entre  la  régénération  des  pattes  et  le  système  nerveux. 

a)  Les  larves  de  Salamandra  maculata,  contrairement  aux  larves 
d'Anoures,  présentent  à  la  naissance  des  pattes  complètement  diffé- 
renciées et  fonctionnelles.  W.  a  fait  sur  ces  larves,  âgées  de  quelques 
jours,  des  expériences  de  transplantation  autophorique  (Przibram)  et 
autoplastique.  La  technique  opératoire  est  simple  :  on  pratique  un  tout 
petit  orifice  dans  la  région  inguinale  ou  axillaire  et  on  y  introduit  l'extré- 
mité proximale  d'une  patte  antérieure,  voire  postérieure  venant  d'être 
amputée  au  ras  du  corps  sur  le  même  animal.  La  tension  musculaire 
autour  de  l'orifice  est  telle  qu'elle  empêche  la  chute  du  greffon.  La 
position  et  l'orientation  de  celui-ci  ont  été  variées  de  diverses  façons  : 
ainsi,  la  patte  antérieure  était  greffée  auprès  de  la  patte  postérieure, 
soit  telle  que,  soit  retournée,  ou  bien  c'était  la  patte  postérieure  qu'on 
greffait  en  avant  en  la  retournant  ou  non;  ou  bien  encore  on  coupait 
les  deux  pattes  du  même  côté  du  corps  et  l'on  plantait  l'une  à  la  place 
de  l'autre,  etc.  Au  bout  de  peu  de  jours,  la  plaie  était  cicatrisée,  les 
pattes  greffées,  bien  vascularisées,  continuaient  à  croître  aussi  bien  ou 
presque  aussi  bien  que  celles  non  amputées  et  subissaient  la  métamor- 
phose en  même  temps  que  celles-ci. 

b)  Les  pattes  transplantées  deviennent  au  bout  de  peu  de  temps 
actives  et  fonctionnelles.  Une  patte  antérieure,  greffée  à  la  place  d'une 
patte  postérieure  amputée  du  même  côté,  fonctionne  exactement  comme 
celle-ci.  Si,  au  lieu  d'être  greffée  à  la  place,  elle  est  greffée  à  côté  d'une 
patte  postérieure,  les  mouvements  qu'elle  exécute  sont  synchromes  de 
cette  dernière;  jamais  on  ne  la  voit  se  mouvoir  de  façon  indépendante. 
Les  mouvements  du  greffon  sont  la  reproduction  exacte,  qualitative- 
ment et  quantitativement,  des  mouvements  du  membre  resté  en  place, 
et  ce  quelle  qu'en  soit  l'orientation.  Quand  une  patte  est  greffée  à  la 
place  d'une  autre,  celle-ci  ne  tarde  pas  à  régénérer,  et  dans  ce  cas  aussi 
il  y  a  concordance  parfaite  des  mouvements  du  greffon  et  de  la  patte 
régénérée. 

c)  Aussitôt  après  la  transplantation,  ou  un  certain  temps  après 
(l'intervalle  du  temps  ne  paraît  avoir  aucun  effet  sensible),  W.  amputait 
de  nouveau  les  pattes  greffées,  et  ce  afin  de  voir  si  les  caractères  du 

—  321  — 


64  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

moignon  régénéré  varient  suivant  la  zone  où  la  greffe  a  été  pratiquée. 
Une  patte  postérieure  greffée  dans  la  région  scapulaire  régénère  un  pied 
à  5  doigts,  une  patte  antérieure  greffée  dans  la  région  inguinale  régénère 
une  main  à  4  doigts.  Les  caractères  primordiaux  ne  sont  donc  pas 
modifiés.  L'orientation  et  les  dimensions  de  la  patte  régénérée  sont 
exactement  comme  avant  l'amputation.  Quand  on  ampute  à  la  fois  une 
patte  non  greffée  et  une  patte  greffée  à  ses  côtés,  elles  régénèrent  toutes 
les  deux,  mais  la  régénération  est  toujours  plus  rapide  pour  la  patte 
antérieure,  qu'il  s'agisse  ou  non  d'un  membre  transplanté.  Quand 
les  deux  pattes  sont  fusionnées  à  la  base,  et  que  la  section  est  faite  à  ce 
niveau,  les  deux  pattes  réapparaissent  après  la  régénération,  et  elles 
sont  orientées  l'une  par  rapport  à  l'autre  comme  avant  l'amputation. 

d)  Les  expériences  ont  été  faites  sur  des  Triton  crislaius  adultes;  on 
amputait  les  pattes  antérieures  des  deux  côtés  du  corps,  mais  d'un 
côté  on  laissait  le  plexus  nerveux  intact  (témoin),  et  de  l'autre  on  le 
sectionnait.  Ou  bien  on  coupait  la  moelle  épinière,  ou  encore  on  détrui- 
sait le  nerf  brachial  sur  un  trajet  plus  ou  moins  long.  Il  s'est  montré  que 
la  présence  de  nerfs  intacts  est  indispensable  pour  la  régénération,  mais 
pas  l'innervation  totale,  une  partie  suffît;  d'autre  part,  il  est  indifférent, 
pour  la  «  qualité  »  du  membre  régénéré,  que  ce  soit  un  nerf  plutôt  qu'un 
autre.  —  A.  Drzewina. 

Wiesner  (Berthold  P.).  —  Le  pouvoir  fonctionnel  des  ovaires  après 
transplantation  autophorique  chez  les  Epiniys  norvégiens.  — •  La  trans- 
plantation, soit  autoplastique,  soit  homoplastique,  est  pratiquée  de  la 
façon  suivante  :  après  laparatomie  latérale,  on  ouvre  l'utérus,  on  y  intro- 
duit l'ovaire  débarrassé  de  sa  capsule,~et  afin  d'en  éviter  la  chute,  on  lie 
l'utérus,  sans  avoir  recours  à  aucune  fixation  artificielle  (transplantation 
autophorique).  Quand  les  ovaires  sont  enlevés  puis  greffés  sur  le  même 
surmulot,  l'opération  réussit  parfaitement,  et  dans  la  suite  seul  le  nombre 
de  nouveau-nés  est  plus  faible  que  normalement.  Quand  on  transplante 
l'ovaire  d'un  animal  sur  un  autre,  cet  ovaire  dégénère  au  cas  où  les 
ovaires  mêmes  du  Surmulot  opéré  ont  été  laissés  en  place.  Mais  au 
cas  où  ceux-ci  sont  excisés,  l'ovaire  transplanté  conserve  son  pouvoir 
fonctionnel  et  assure  la  progéniture.  II  en  est  de  même  quand  on 
échange  les  ovaires  des  femelles  de  lignées  différentes,  ou  même  appar- 
tenant à  des  races  de  couleur  différente.  Une  femelle  albinos  portant 
un  ovaire  d'une  Ratte  pigmentée,  après  avoir  été  accouplée  avec  un 
mâle  albinos,  a  donné  des  petits  pigmentés.  Ceci  indiquerait  que  le 
porte-greffe  n'a  pas  d'effet  sur  la  progéniture,  et  prouverait  aussi  que 
cette  dernière  ne  provient  pas  d'un  fragment  d'ovaire  du  porte-greffe 
qu'on  aurait  laissé  en  place  par  inadvertance.  —  A.  Drzewina. 

Koppanyi  (Theodor)  et  Weiss  (Paul).  —  Régénération  fonctionnelle 
de  la  moelle  épinière  chez  les  Anamniens.  —  Après  section  de  la  moelle 
épinière  chez  des  Carassius  vulgaris  Nilss  adultes,  et  des  larves  âgées  de 
Triton  alpesîris  Laur,  il  y  a  eu  d'abord  paralysie  presque  complète. 
Mais  au  bout  de  2  mois,  les  Poissons  opérés  nageaient  normalement,  et 
les  Tritons,  après  5  à  7  semaines,  présentaient  des  mouvements  parfai- 
tement coordonnés,  et  se  métamorphosaient  comme  d'habitude  (Loeb 
l'avait  déjà  signalé  pour  l'Axolott).  Chez  les  animaux  sacrifiés  plusieurs 
mois  après,  l'étude  histologique  a  montré  une  reconstitution  complète 

—  322  — 


HÉRÉDITÉ  —  HYBRIDATION  65 

des  voies  nerveuses;  certaines  des  fibres  régénérées  offraient  un  trajet 
anormal,  mais,  de  façon  générale,  l'image  histologique  de  la  moelle 
épinière  régénérée  ne  différa '.t  guère  d'une  moelle  épinière  normale.  — 
A.  Drzewina. 

Weber  (A.)-  —  Alléralions  des  noyaux  el  des  formations  aslériennes  dans 
les  œufs  de  Triton  greffés  sur  adultes.  —  Dans  les  œufs  greffés  sur  Triton 
adulte,  la  première  altération  est  une  modification  de  l'aster,  coïnci- 
dant avec  l'immobilisation  des  pronucléi  qui  semblent  encore  parfaite- 
ment intacts.  Après  action  prolongée  du  milieu  intérieur,  les  pronucléi 
et  les  noyaux  spermatiques  accessoires  se  ratatinent  comme  s'ils  étaient 
plasmolysés.  Lorsque  les  œufs  sont  remis  dans  l'eau  pure,  la  membrane 
nucléaire  disparaît  et  il  y  a  mélange  du  plasma  astérien  au  caryoplasma. 
—  H.  Cardot. 


Hérédité.  —  Hybridation 

Akerman  (A.).  —  Unlersuchungen  iiher  Bastarde  zwischen  EpiloMutn 
hirsutum  und  Epilobium  montanum.  (Hereditas,  II,  99-112,  1921.)    [71 

Costantin  (J.).  —  La  dégénérescence  des  plantes  cultivées  et  Vhérédité  des 
caractères  acquis.  (Ann.  Se.  nat..  Bot.,  sér.  10,  IV,  267-297,  1922.)    [70 

Cuénot  (L.),  Lienhart  (R.)  et  Mutel  (M.).  —  Expériences  montrant  la 
non-hérédité  d'un  caractère  acquis.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  611.)       [70 

Fejérvary-Langh  (M»^®  A.  M.  V.).  —  Ueber  Xenopus-Hybriden.  (Verhandl. 
d.  zool.  botan.  Gesellsch.  Wien,  LXXI,  140-145,  5  fig.,  1922.)       [71 

Gante  (Th.).  —  Ueber  eine  Besonderheit  der  Begrannung  bei  Fatuoid- 
Helerozygoten.  (Hereditas,  II,  410-415,   1921.)  [69 

Hallqvist  (Cari).  —  The  inheritance  of  the  flower  colour  and  îhe  seed 
colour  in  Lupinus  angustifolius.     (Hereditas,  II,  299-363,  1921.)     [68 

Hammarlund  (C).  —  Ueber  die  Vererbung  anormaler  Ahren  bei  Plantago 
major.  (Hereditas,   II,   113-142,   1921.)  [69 

Kristoîîerson  (Karl  B.).  —  Spontaneous  crossing  in  the  Garden  Bean, 
Phaseolus  vulgaris.     (Hereditas,   II,  395-400,   1921.) 

[Donne  des  renseignements  sur  la  proportion  des  hybrides  dans  les 
croisements  spontanés  de  haricots,  avec  considérations  relatives  à  la 
culture  et  au  triage  des  semences.  — ■  Arnold  Pictet. 

Lécaillon  (A.).  —  La  tendance  à  Valbinisme  chez  les  Hybrides  de  Canard 
Pilel  mâle  [Daflla  acuta  L.)  et  de  Cane  sauvage  [Anas  boschas  L.). 
(G.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  164,  1923.)  [71 

Mohr  (Otto  L.).  —  A  case  of  hereditary  Brachyphalangy  utilized  as  évidence 
in  forensic  Medicine      (Hereditas,  II,  290-298,  1921.)  [70 

Nilsonn  (Martin  P.).  —  The  Race  Problem  of  the  Roman  Empire.  (Here- 
ditas, II,  370-390,  1921.) 

[Ne  se  prête  pas  à  une  analyse  brève.  —  Arnold  Pictet. 

—  3?3  — 

ANN.  BioL.  —  T.  in,   FASC.  3  il9::i2- 1923).  5 


66  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Nilsson-Ehle  (H.).  —  Forlgeselzle  Unlersuclningen  iïber  Faluoïd-miila- 
lionen  beim  Hafer.  (Hereditas,  II,  401-409,  1921.)  [69 

Ossian  Dahlgren  (K.  V.)-  —  Vererhungsver sache  mil  einer  Banlblâllrigen 
Barbarea  vulgaris.  (Hereditas,  II,  88-98,  1921.)  [68 

Rasmuson  (Hans).  —  Beitrage  zu  einer  genelischen  Analyse  zweier  Godelia- 
A'rlen  und  ihrer  Baslarde.  (Hereditas,  II,  143-289,  1921.)  [66 

Waaler  (Georg  H.  M.).  —  The  location  of  a  new  second  Chromosome  Eije 
colour  gène  in  Drosophila  melanogasler.  (Hereditas,  II,  391-394, 
1921.)  [66 


Waaler  (Georg  H.  M.).  —  Un  nouveau  gène  de  la  coloration  des  yeux 
localisé  dans  le  second  chromosome  chez  Drosophila  melanogasler.  —  D'un 
croisement,  entre  une  femelle,  hétérozygote  pour  les  gènes  récessifs 
sex-linked  :  éosine  et  vermillon  (couleur  des  yeux)  et  bifurques  (poils; 
forked  bristles),  par  un  mâle  éosine-vermillon-forked,  W.  a  obtenu, 
sur  un  total  de  120  Mouches,  2  femelles  et  4  mâles  dont  les  yeux 
étaient  d'une  couleur"*  brun  pâle  différant  passablement  de  tout  ce 
que  l'on  pouvait  attendre  de  cette  série  en  fait  de  coloration  des  yeux. 
Des  élevages  de  cette  mouche  ont  permis  à  W.  d'en  extraire  une  race 
pure. 

Supposant  que  l'apparition  de  ce  caractère  «  œil  brun  »  [bw)  soit  le 
résultat  d'une  mutation  nouvelle,  W.  entreprend  une  série  de  croise- 
ments dans  le  but  de  déterminer  à  quel  chromosome  appartient  le  gène 
bw.  Un  premier  croisement  :  Ç  bw  x  (f  hétérozygotes  pour  S  (Star) 
localisé  dans  le  2^  chromosome,  et  pour  D  (Dichaete),  dans  le  3®,  a  eu 
pour  résultats:  tous  cT  et  Ç  avec  yeux  rouges,  ce  qui  montre  d'abord 
que  le  gène  bw  est  récessif  et  non  sex-linked.  Un  second  croisement:  Ç 
SD  provenant  du  couple  précédent  x  cf  yeux  bruns,  amène  W.  à  déter- 
miner ainsi  que  le  gène  brun  est  localisé  dans  le  second  chromosome. 
Enfin,  d'autres  croisements,  où  entrent  en  ligne  les  caractères  Star, 
Dichaete  et  black,  précisent,  par  l'évaluation  des  valeurs  de  linkage, 
que  le  gène  «  œil  brun  »  est  localisé  au  côté  droit  du  second  chromosome. 
Continuant  ses  expériences,  W.,  à  la  suite  de  nouveaux  croisements 
«  plexus  ))  et  «  brown  »,  est  à  même  de  préciser  encore  qu'il  y  a,  dans 
le  chromosome,  une  distance  de  3,8  unités  entre  ces  deux  gènes,  ce  qui 
place  le  gène  œil  brun  à  102,1.  —  Arnold  Pictet. 

Rasmuson  (Hans).  —  Contribution  à  l'analyse  génétique  de  deux 
espèces  du  genre  Godetia.  —  Ces  recherches,  de  grande  envergure,  se  sont 
portées  sur  l'étude  de  la  constitution  génétique  de  Godetia  Whitneyi 
et  de  G.  amœna,  tant  par  hybridation  de  ces  deux  espèces  que  par 
croisements  entre  races  de  l'une  et  de  l'autre.  Dans  les  croisements 
entre  races  de  Whitneyi,  R.  a  considéré  les  caractères  de  la  couleur  des 
fleurs  et  de  la  feuille,  des  dimensions  de  la  corolle,  de  la  forme  des  feuilles, 
de  l'aptitude  à  la  croissance,  des  fleurs  simples  et  doubles.  En  ce  qui 
concerne  la  couleur  des  fleurs,  il  a  été  mis  en  évidence  un  certain  nombre 
de  paires  de  gènes  qui  sont  les  suivantes  ; 

A-a;  aa  fleurs  avec  marques  jaunes,  A  A  et  Aa  non  jaunes. 

B-b;  B  producteur  du  lilas  pâle. 

—  324  — 


IIKRKDITK  —  HYBRIDATION  67 

C-c;  C  producteur  du  rose,  les  hétérozygotes  étant  souvent  pâles, 
presque  blancs. 

D-d;  D  seul  n'a  pas  d'effet  appréciable;  il  produit  le  lilas  avec  B  ou  G. 

E-e;   E  producteur  du  rouge. 

F-f;  F  seul  n'a  pas  d'effet  appréciable,  mais  donne  avec  E  le  type 
de  fleurs  avec  taches  rouges. 

G-g;  G  produit  un  point  rouge  au  centre  du  pétale,  les  fleurs  Gg 
possédant  un  point  plus  petit. 

H-h;  H  constitue  un  facteur  d'agrandissement  du  point  rouge  produit 
par  G,  mais  sans  avoir  d'action  par  lui-même. 

I-i;  I  producteur,  mais  probablement  seulement  avec  B,  de  la  cou- 
leur rose  lilas. 

Il  y  a  linkage  entre  :  B-b  et  E-e;  E-e  et  G-g;  C-c  et  F-f;  B-b,  E-e, 
G-g  sont  localisés  dans  la  même  paire  de  chromosome,  tandis  que  G-c, 
et  F-f  sont  chacun  localisés  dans  une  autre  paire. 

En  ce  qui  concerne  les  dimensions  de  la  corolle,  R.  montre  que  les 
fleurs  portant  aa  ont  une  corolle  en  moyenne  plus  petite  que  celles 
portant  A.  Quant  au  type  à  fleurs  simples,  il  se  montre  plus  ou  moins 
complètement  dominant  de  celui  à  fleurs  doubles.  Pour  ce  qui  est  de 
la  couleur  des  feuilles,  il  en  a  été  constaté  la  ségrégation  dans  plusieurs 
croisements,  bien  qu'on  n'ait  pu  les  classer  exactement;  la  couleur 
foncée  domine  la  couleur  claire,  quoique  probablement  incomplètement 
et,  en  définitive,  deux  paires  de  gènes  sont  en  action. 

Au  sujet  de  la  forme  des  feuilles,  R.  a  remarqué  une  certaine  varia- 
bilité héréditaire,  avec  ségrégation  apparente  à  F^;  les  gènes  pour  la 
longueur  et  la  largeur  semblant  indépendants.  Enfin,  la  croissance 
faible  est  récessive  de  la  croissance  forte,  avec  ségrégation  simple  à 
F^,  le  gène  R  s'héritant  indépendamment  de  E  et  de  T  (couleur  des 
fleurs).  Dans  les  croisements  entre  races  (Pamoena,  R.  n'a  tenu  compte 
que  de  la  couleur  des  fleurs  et  du  type  à  fleurs  doubles. 

Une  variété  caractérisée  par  la  présence  d'un  point  rouge  à  la  base 
des  pétales  a  été  croisée  avec  une  autre  montrant  un  point  lilas  rouge 
au  milieu  de  cet  organe,  ce  qui  a  donné  des  hétérozygotes  possédant  à 
la  fois  les  deux  caractères,  avec  disjonction  normale,  à  F^,  dans  la  pro- 
portion  1:2:1. 

Il  y  a  deux  variétés  à  fleurs  doubles  dans  l'espèce  amoena  :  la  première, 
portant  surtout  des  fleurs  simples  et  peu  de  doubles,  avec  jamais  plus 
de  5  à  6  pétales,  et  la  seconde  où  les  fleurs  doubles  dominent  numérique- 
ment, avec  un  grand  nombre  de  pétales;  c'est  ce  dernier  type  qui  est 
dominant  avec  ségrégation  3  :  1  à  F-  et  une  paire  de  gènes  U-u.  La  race 
avec  le  point  rouge  à  la  base  des  pétales  est  toujours  plus  souvent 
représentée  par  des  plantes  du  type  à  fleurs  doubles  que  celle  avec  le 
point  lilas  rouge  situé  au  milieu  des  pétales;  les  hétérozygotes  pro- 
venant du  croisement  entre  ces  deux  variétés  sont  intermédiaires  en 
ce  qui  concerne  la  production  du  nombre  des  fleurs  doubles. 

Dans  les  croisements  entre  Wliiineyi  et  amoena,  presque  tous  les  hybrides 
Fi  furent  complètement  stériles,  aussi  bien  en  ce  qui  concerne  le  pollen 
que  les  ovules,  et  ce  fut  la  raison  du  petit  nombre  d'individus  qui  furent 
obtenus  à  F2,  où  il  a  été  constaté  quand  même  une  ségrégation  des 
caractères  de  la  couleur  des  fleurs,  taille  de  la  plante,  forme  et  couleur 
des  feuilles,  ainsi  que  du  caractère  «  fleurs  doubles  ».  Les  gènes  de  ce 
dernier  caractère  et  de  celui  de  la  couleur  se  comportent  de  la  même 
façon  que  dans  les  croisements  entre  races.  —  Arnold  Pictet. 

—  325  — 


68  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Ossian  Dahlgren  (K.  V.)-  —  Recherches  de  génétique  avec  une  Barborea 
vuhjaris  à  feuilles  panachées.  —  Il  s'agit  d'une  plante  à  feuilles  panachées 
que  0.  a  trouvée  dans  un  jardin  et  qu'il  a  croisée  avec  deux  individus 
sauvages  à  feuilles  uniformément  vertes,  A  et  B  ;  le  croisement  avec  A 
donna,  à  Fi,  une  cinquantaine  de  Barbarea  vulgaris  absolument 
normaux  quant  à  la  couleur  des  feuilles;  ils  devinrent  adultes 
deux  ans  après.  A  F2,  des  individus  panachés  apparaissent.  Dans  deux 
familles,  ils  sont  dans  la  proportion  de  7  panachés  pour  28  normaux,  ce 
qui  laisse  supposer  que  l'on  se  trouve  en  présence  d'une  ségrégation 
monohybride  ;  mais,  dans  la  plupart  des  autres  familles,  la  proportion, 
des  panachés  est  beaucoup  trop  faible  (totalisation  1.639  normaux  pour 
144  panachés,  c'est-à-dire  à  peu  près  15  :  1),  ce  qui  amène  0.  à  envi- 
sager que  le  type  vert  soit  déterminé  par  deux  facteurs,  dont  l'absence 
produit  le  type  panaché.  —  Arnold  Pictet. 

Hallqvist  (Cari).  —  Hérédité  de  la  couleur  des  fleurs  et  des  semences 
chez  Lupinus  anguslifolius.  — ■  Le  matériel  pur  utilisé  par  H.,  dans  dix. 
croisements,  présente  une  assez  grande  variation  dans  la  couleur  des 
fleurs  (bleue,  bleu  pâle,  rouge  bleuté,  violette,  blanche)  à  laquelle  vient 
s'associer  une  variation  corrélative  de  la  couleur  des  semences  (brun 
sombre,  brun  rouille,  marbrées  ou  non,  et  blanches),  c'est-à-dire  5  types 
de  semences;  en  outre,  les  croisements  ont  fait  surgir  3  formes  nou- 
velles avec  fleurs  de  couleur  violette,  rouge  et  rouge  pâle.  H.  a  porté 
ses  recherches  sur  l'hérédité  de  la  couleur  des  fleurs  en  association  avec 
celle  des  semences,  c'est-à-dire  que,  par  exemple,  une  plante  à  fleurs 
blanches  et  à  semences  blanches  est  croisée  avec  une  plante  à  fleurs 
bleues  et  à  semences  brun  sombre  marbrées,  etc.;  il  y  a  ainsi  10  com- 
binaisons de  ces  caractères  dont  la  descendance,  étudiée  parfois  jusqu'à 
F^,  amène  aux  conclusions  suivantes  : 

Le  facteur  de  couleur  fondamental,  R,  est  celui  des  fleurs  rouges  avec 
semences  brun  rouille;  les  types  portant  rr  ont  des  fleurs  et  des  semences 
blanches.  Un  facteur  B,  pour  le  bleu,  donne  avec  R  des  fleurs  rouge 
bleuté  et  des  semences  brun  sombre.  V  transforme  le  rouge  en  violet, 
mais  sans  influence  sur  la  couleur  de  la  semence.  B  et  V,  lorsque  pré- 
sents ensemble,  donnent  le  bleu  complet;  en  l'absence  de  R,  aucune 
coloration  n'est  produite  par  aucun  d'eux;  la  formule  RBV  est  donc 
nécessaire  pour  la  production  de  la  couleur  bleue. 

Un  facteur  F  est  indispensable  pour  produire  le  complet  développe- 
ment de  toute  couleur  et,  sans  celui-ci,  toutes  les  couleurs  deviennent 
diluées;  bleu  devient  alors  bleu  pâle,  rouge  bleuté  devient  rouge  pâle,  etc. 
Cependant,  les  formes  diluées  de  violet  et  de  rouge  n'ont  pas  encore  été 
trouvées.  La  couleur  des  semences  n'est  pas  influencée  par  ce  facteur  F. 

Lin  facteur  M,  qui  rend  les  semences  marbrées,  a  encore  été  mis  en 
évidence,  et  sa  présence  a  pour  effet  d'assembler  le  pigment  en  certaines 
parties  de  l'enveloppe  de  la  semence  pour  le  rendre  plus  clairsemé  dans 
d'autres,  tandis  qu'aucune  marbrure  n'est  marquée  lorsque  M  est 
absent. 

Les  recherches  concernant  la  relation  entre  les  caractères  de  colora- 
tion des  semences  et  des  fleurs  ont  permis  de  mettre  en  évidence  l'exis- 
tence d'un  certain  nombre  de  phénotypes,  tels  que  :  fleur  bleue  et 
semence  brun  sombre,  RRBBVVFF;  bleu  dilué  et  brun  sombre, 
RRBBVVff;  violette  et  brun  rouille,  RRbbVVFF;  rouge  et  brun 
rouille,  RRbbvvFF;  blanche  et  blanche,  rrBBVVFF  ou  rrbbVVFF,  etc. 

—  32G  - 


HÉRÉDITÉ  —  IIYim[DATIOxN  69 

Pour  ce  qui  est  de  la  ségrégation  des  caractères,  H.  a  noté  quelque 
déviation  du  mode  normal,  bien  que,  généralement,  les  proportions 
voulues  soient  atteintes.  Une  remarque  intéressante  est  celle  qui  concerne 
la  couleur  blanche  chez  Lupinus  cmguslifolius,  qui  ne  doit  pas  être 
considérée  comme  un  cas  d'albinisme,  comme  chez  d'autres  plantes 
{Lailujnis,  Anlirrhimim),  mais  vraisemblablement  comme  un  phénomène 
de  dilution  en  relation  avec  la  physiologie  de  la  cellule. 

Les  résultats  ont  montré  encore  que  trois  des  facteurs  peuvent  former 
un  linkage.  Il  y  a  linkage  complet  entre  les  facteurs  B  et  F  dans  le 
croisement:  fleur  bleu  pâle-semence  brun  sombre  (RRBBVVff)  x  fleur 
violette-semence  brun  rouille  (RRbbVVff),  et,  dans  le  croisement 
rouge  bleuté-brun  sombre  (RRBBvvFF)  x  violette-brun  rouille  (RRbb- 
VVFF)  entre  les  facteurs  B  et  V;  par  ailleurs,  V  et  F  se  disjoignent.  — 
Arnold  Pictet. 

Hammarlund  (C.).  —  Sur  V hérédité  de  Plantago  major  à  épis  anormaux. 

—  H.  a  étudié  la  descendance  de  deux  variétés  de  cette  espèce  caracté- 
risées par  des  épis  anormaux.  L'une  de  ces  variétés  possède  des  épis 
dits  «  ramifiés  »,  à  ramification  variable;  la  seconde  variété  porte  des 
épis  non  ramifiés,  mais  en  forme  de  pyramide,  avec  des  bractées  en 
forme  de  feuilles  allongées  et  aplaties;  les  plus  grosses  bractées  sont 
situées  à  la  base  et  les  plus  petites  au  sommet  et,  entre  les  deux  sortes, 
se  trouvent  des  rangées  d'autres  bractées  allant  en  diminuant  graduel- 
lement de  taille  de  la  base  au  sommet;  c'est  ce  qui  donne  à  l'épi  une 
forme  pyramidale.  Enfin,  H.  décrit  encore  un  3^  type,  issu  des  croise- 
ments, qu'il  nomme  «  épi  en  rosettes  »,  dont  les  bractées  sont  également 
en  forme  de  feuilles,  mais  alors  plus  fortement  développées  et  à  long 
pédoncule  embranché  sur  la  tige  de  l'épi,  qui  est  elle-même  très 
raccourcie.  H.  considère  un  facteur  N  s' opposant  à  la  ramification 
des  épis;  B,  un  facteur  empêchant  les  bractées  de  se  développer  en 
forme  de  feuilles;  C,  un  facteur  qui,  lorsque  B  est  absent,  raccourcit 
la  tige  de  l'epi  et  produit  la  forme  «  en  rosettes  ».  Le  croisement  : 
ramifié  x  normal  (nnBB  x  NNBB)  a  donné  une  ségrégation  mono- 
hybride à  F2,  où  les  modifications  que  subit  le  type  ramifié  sont  ce 
qu'il  y  a  lieu  surtout  de  retenir.  Le  croisement  :  pyramide  x  normal 
(NNbbcc  x  NNBBGC)  a  donné  alors,  à  F2,  une  ségrégation  dihy bride, 
avec  12  normaux,  3  rosettes  et  1  pyramide,  montrant  la  dominance  du 
type  normal  sur  les  deux  autres,  et  du  type  à  rosettes  sur  celui  en 
pyramide.  Il  y  a  lieu  de  noter  que  la  variété  avec  épis  en  rosettes  est 
moins  résistante  aux  conditions  atmosphériques  défavorables.  — 
Arnold  Pictet. 

Nilsson-Ehle  (H.).  —  Recherches  complémenlaires  sur  les  mulalions 
Jaluoïdes  de  F  Avoine.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

Gante  (Th.).  —  Sur  une  parlicularilé  des  épillels  des  faluoîdes  de  V  Avoine. 

—  La  variété  faiuoïde  d'Avoine,  caractérisée  par  une  plus  forte  crois- 
sance de  la  «  barbe  »  des  épillets,  et  dont  N.  a  déjà  parlé  précédemment 
(1911),  apparaît  d'emblée  comme  une  mutation  et  donne,  une  fois  croisée 
avec  le  type  normal,  une  ségrégation  mendélienne  simple,  avec  une  F'- 
composée  uniquement  de  fatuoïdes  hétérozygotes,  et  une  disjonction 
régulière,   à  F,,  en  plantes  normales,  en  hétérozygotes  et  en  fatuoïdes 

—  •A-?-;  — 


70  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

(1:2:1).  N.  discute  longuement  la  question  de  l'hérédité  de  ce  type 
aberrant,  qu'il  considère  comme  une  véritable  mutation  mendélienne 
spontanée  et  qu'il  compare  aux  mutations  speltoïdes  du  Froment,  dont 
il  a  parlé  dans  un  autre  travail. 

Cependant  G-,  étudiant  expérimentalement  la  descendance  d'une 
plante  d'Avoine  fatuoïde  hétérozygote  ayant  des  épillets  à  «  double 
barbe  »,  conclut  que  cette  variété  n'appartient  pas  à  une  mutation, 
mais  qu'elle  est  le  résultat  d'une  propriété  particulière  à  une  certaine 
lignée  de  produire  des  individus  ainsi  modifiés.  —  Arnold  Pictet. 

Cuénot  (L.),  Lienhart  (R.)  et  Mutel  (M.).  —  Expériences  monlranl  la 
non-hérédilé  cViin  caractère  acquis.  —  Il  a  été  définitivement  démontré 
que  les  mutilations  d'organes  ne  sont  pas  transmissiblcs.  Les  preuves 
de  la  transmission  de  l'effet  des  conditions  de  milieu,  de  l'usage  et  du 
non  usage,  etc.,  sont  très  rares  et  des  plus  médiocres.  La  pi'oduction 
expérimentale  de  la  cataracte  chez  le  Lapin  adulte  à  la  suite  de  l'ingestion 
de  naphtaline  (Bernard  et  Charrin)  peut  entraîner  des  malformations 
oculaires  chez  les  fœtus  quand  on  s'adresse  à  des  Lapines  gestantes 
(Pagenstecher).  De  même,  la  crystallysine,  — contenue  dans  le  sérum 
de  la  Poule  préparée  avec  des  cristallins  de  Lapin,  —  détermine  chez  les 
fœtus  des  accidents  oculaires  variés,  sans  agir  sur  les  yeux  de  la  Lapine 
gestante  (Guyer  et  Smith).  Voilà  des  caractères  acquis.  Sont-ils  héré- 
ditaires? GuYER  et  Smith  d'une  part,  Duerst  d'autre  part  l'affirment. 
Cependant,  les  résultats  obtenus  par  C-,  L.  et  M.  (procédé  Pagenstecher) 
prouvent  nettement  le  contraire.  —  L.   Dehorne. 

Costantin  (J.).  —  La  dégénérescence  des  plantes  cultivées  et  Vhérédité 
des  caractères  acquis.  —  L'auteur  propose  une  théorie  de  la  dégénéres- 
cence, spécialement  applicable  à  la  dégénérescence  de  la  Pomme  de 
terre,  qui  fait  jouer  aux  symbiotes  ou  aux  conditions  équivalentes  à  la 
symbiose  un  rôle  prépondérant  dans  la  production  de  cette  affection. 
Un  certain  nombre  de  plantes  que  frappent  les  maladies  de  dégéné- 
rescence sont  des  plantes  vivaces,  dont  les  ancêtres  contractaient  une 
symbiose  durable  avec  des  endophytes  de  racines;  le  mode  de  culture, 
le  bouturage  de  régions  indemnes  des  endophytes,  a  fait  disparaître  ces 
derniers;  la  plante  a  par  suite  changé  de  caractère  et  en  particulier 
la  Pomme  de  terre  a  cessé  de  faire  des  tubercules.  Ces  derniers  persistent 
cependant  si  des  conditions  équivalentes  à  la  symbiose  sont  réalisées; 
ce  sont  celles  que  les  végétaux  trouvent  en  montagne  et  sous  les  climats 
rigoureux.  Aussi,  le  remède  aux  maladies  de  dégénérescence  est  dans  le 
séjour  qu'il  convient  de  faire  faire  en  montagne  aux  végétaux  suscep- 
tibles d'en  être  atteints;  là  ils  acquièrent  les  caractères  que  les  endo- 
phytes avaient  jadis  conférés  à  leurs  ancêtres,  et,  en  raison  du  maintien 
des  caractères  acquis,  ils  les  conservent  quand  on  les  ramène  en  plaine. , 

F.    MOREAU. 

Mohr  (Otto  L.)-  —  f^'«  cas  de  brachydactylie  héréditaire  comme  témoi- 
gnage en  médecine  légale.  —  M.  relate  un  cas  de  brachydactylie  hérédi- 
taire grâce  auquel,  dans  un  jugement  sur  la  recherche  d'une  paternité, 
survenu  en  Norvège,  le  tribunal  a  pu  déterminer  la  réalité  de  la  filiation. 
Un  homme  (Hans  Olsen),  reniant  la  paternité  d'un  flls  adoptif,  possède 
une  déformation  bracliyphalangienne  aux  mains  et  aux  pieds.  L'enfant 
adoptif  (Ole   Kristian),   âgé  de  8   mois  au  moment  de  l'enquête,   est 

—  328  — 


HÉKÉDITK  —  liVBRIDATlON  71 

atteint  de  la  même  malformation,  tandis  que  la  mère  est  absolument 
normale,  ainsi  que  ses  parents  et  ses  frères  et  sœurs.  Ces  points  ont 
été  établis  par  des  photographies  et  par  des  examens  radiographiques. 
Dans  ces  conditions,  étant  donné  ce  que  l'on  sait  de  l'hérédité  de  la 
brachydactylie  et  de  la  rareté  de  cette  déformation,  le  tribunal  a  admis 
la  paternité  de  Hans  Olsen.  —  Arnold  Pictet. 

Feiérvary-Langh  (Muce  A.  M.  v.)-  —  Sur  les  hybrides  de  Xenopus.  — 
Description  de  4  hybrides  obtenus  à  l'aquarium  de  Berlin  par  croise- 
ment entre  Xenopus  calcaratus  Buchh.  et  Ptrs.  et  Xenopus  Muelleri  Ptrs. 
Tous  ces  hybrides  rappellent  par  leurs  caractères  morphologiques  et 
leur  coloration  l'espèce  calcaratus,  qui  est  donc  dominante.  La  griffe 
métatarsienne  est  plus  ou  moins  bien  développée.  Au  sujet  des  griffes, 
l'auteur  est  d'avis  que,  loin  de  présenter  un  caractère  archaïque,  elles 
sont  une  acquisition  phylétique  récente.  —  A.  Drzewina. 

Lécaillon  (Albert).  —  La  tendance  à  Valbinisme  chez  les  Hybrides  de 
Canard  Pilel  mâle  {Daftla  acula  L.)  et  de  Cane  sauvage  [Anas  boschas  L.). 
—  L'albinisme  total  du  plumage  s'est  produit  chez  5  hybrides.  Parmi 
les  35  autres  sujets  (albinisme  partiel),  une  tendance  au  mélanisme  se 
manifestait  chez  les  femelles.  La  tendance  à  l'albinisme  n'est  pas  le 
fait  d'organismes  affaiblis  comme  on  le  croit,  mais  dépend  de  la  même 
cause  que  la  tendance  au  mélanisme.  Arnold  Pictet  (1912)  a  observé 
des  faits  de  même  ordre  chez  les  Lépidoptères.  Certains  individus 
peuvent  être  «  mélanisants  »  dans  certaines  parties  des  ailes,  »  albini- 
sants  »  dans  d'autres  parties.  —  L.  Dehorne. 

Akerman  (A.).  —  Recherches  sur  des  hybrides  d'Epilobium  hirsutuni 
par  E.  monlanum.  — -  Ce  travail  commence  par  un  historique  des 
recherches  faites  depuis  1842  dans  des  croisements  entre  diverses  races 
d'Epilobium.  A.  a  croisé  Epilobium  hirsulum  par  E.  monlanum  et  a 
commencé  ses  recherches  en  1916,  avec  un  matériel  préalablement  con- 
trôlé comme  étant  homozygote.  Dès  le  début  de  la  germination,  les 
hybrides,  à  mesure  qu'ils  croissent,  présentent  de  grandes  différences 
entre  eux  et  avec  les  parents  et  cette  différence  s'accentue  encore  avec 
la  croissance;  les  différents  caractères  de  ces  hybrides  sont  étudiés, com- 
parativement avec  ceux  des  parents,  sur  des  individus  s' étant  développés 
pendant  3  années. 

Alors  que  VEpilobium  monlanum  commence  à  fleurir  et  que  ses 
rameaux  atteignent  60  à  70  centimètres  de  hauteur,  les  hybrides  sont 
restés  nains,  avec  des  rameaux  mesurant  à  peine  le  1/3  ou  le  1/4  de  ceux 
des  parents  et,  tandis  que  ces  derniers  ont  une  floraison  abondante,  les 
hybrides  n'émettent  que  des  boutons,  dont  la  plupart  n'arrivent  pas  à 
s'ouvrir  et  se  fanent  avant  que  la  semence  ait  pu  se  développer.  Il  n'y 
eut  qu'un  petit  nombre  de  ces  boutons  qui  arrivèrent  à  un  développe- 
ment assez  avancé  pour  s'ouvrir  et  pour  que  le  pollen  vînt  à  maturité; 
mais,  dans  ce  cas,  les  pétales  restèrent  si  petits  que  ce  n'est  qu'après 
un  examen  attentif  qu'on  put  les  discerner. 

La  taille,  la  pilosité  des  feuilles  et  des  tiges,  la  morphologie  des  feuilles 
sont  les  principaux  caractères  étudiés.  Les  feuilles  qui,  chez  les  hybrides, 
sont  serrées  les  unes  contre  les  autres,  présentent  un  caractère  parti- 
culier, celui  d'être  courtes  et  bosselées;  en  outre,  elles  sont  riches  en 
anthocyane,  qui  fait  défaut  dans  les  feuilles  des  parents.  Compton  (19L3 

-  32  )  — 


m  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

a  observé,  dans  les  mêmes  croisements,  que  lorsque  hirsulum  est  pris 
comme  mère,  les  mêmes  formes  naines  et  sans  floraison  apparaissent; 
mais  il  ne  mentionne  pas  la  présence  d'anthocyane. 

Quelques  hybrides  furent  plantés  dans  des  pots  et  placés  à  l'ombre 
d'un  arbre,  tandis  que  les  autres  poussèrent  en  pleine  terre  et  au  soleil 
et  A.  remarqua  alors  une  certaine  différence  entre  les  uns  et  les  autres, 
non  seulement  dans  leur  développement  respectif,  mais  aussi  dans  le 
développement  de  leurs  caractères  individuels.  Ceux  placés  à  l'ombre 
se  développèrent  plus  rapidement,  leurs  feuilles  acquirent  la  particularité 
bosselée  à  un  moindre  degré  et  leur  teneur  en  anthocyane  ne  fut  pas 
aussi  grande;  en  outre,  la  plupart  des  boutons  s'ouvrirent  et  les  pétales, 
plus  grands  que  chez  les  individus  développés  au  soleil,  atteignirent 
même  parfois  une  taille  supérieure  aux  pétales  de  E.  monlanum. 

Dans  ces  conditions,  A.  se  demande  si  l'on  n'obtiendrait  pas  un  déve- 
loppement encore  plus  près  du  développement  normal,  en  diminuant 
davantage  l'intensité  lumineuse  et  c'est  en  effet  ce  qu'il  put  constater 
en  cultivant  des  hybrides  nains  sur  une  fenêtre  au  nord,  où  la  lumière 
était  diffuse;  grâce  aussi  à  un  arrosage  abondant,  ces  derniers  hybrides 
se  rapprochèrent  passablement  des  E.  hirsulum,  surtout  en  ce  qui  con- 
cerne les  fleurs.  A  la  suite  de  nouvelles  recherches,  A.  entreprend  de 
déterminer  expérimentalement  le  rôle  de  la  lumière  et  de  l'eau  sur  les 
différentes  formes  hybrides;  mais  il  y  aura  lieu  de  revenir  sur  ces  ques- 
tions. —  Arnold  Pictet. 


Variation.  —  Mutation.  —  Adaptation 


Anthony  (R.)  et  Villemin  (F.).  —  La  lobaiion  du  rein  fœlal  chez  les 
Primales.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1245,  1923.)  [77 

Bœker  (Hans).  —  Die  Bedeulung  der  Ueberkreuzung  der  Schnabelspilzen 
hei  der  Galtung  Lodia.  (Biolog.  Centralbl.,  XLII,  1922,  87-93.)  [77 

Cuénot  (L.)  et  Mercier  (L.).  —  Les  muscles  du  vol  chez  les  mulanls  alaires 
des  Drosophilcs  {Drosophila  melanogasler  Meig.)  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVI,   1112,   1923.)  [74 

Dingler  (Max).  —  Eine  Schulzeinrichlung  hei  Arclia  caja.  (Biolog.  Cen- 
tralbl., XLII,   1922,  495-496.)  [76 

Jeannel  (René).  —  Uévolulion  de  Vappareil  copulaleur  dans  le  genre 
Choleva  Latr.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1014,  1923.)  [75 

Konsuloîî  (St.).  —  Ueber  die  Doppelaimung  der  Mûckenlaruen.  (Biolog. 
Cenlralbl.,  XLII,   1922,   188-192.)  [76 

Labbé  (Alphonse).  —  La  genèse  des  némalocysles  des  Nudibranches. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,   1508,   1923.)  [75 

Lapie  (G.  E.).  —  Les  chenilles  venimeuses  et  les  accidents  éruciques. 
(Th.  méd.  iNancy,   193  pp.,  3  pi.,  1922-23).  [76 

—  33D  - 


VARIATION  —  MUTATION  —  ADAPTATION  73 

Lundborg  (H.)-  —  Hassenmischung.  —  Vermehrle  Helerozijgolie  {Gcn- 
chaos).  —  Konstitulionsverànderungen.  —  Habilus  aslhenicus  sive  para- 
hjlicus  {Zunahme  der  Korpergrôsse  iisw.).  —  Tuberkulose.  Eine  Ursa- 
chenkcUe.  (Hereditas,   II,   77-87,   1921.)  [73 

Nilsson-Ehle.  —  Ueber  miilmassiiche  parlielle  Helerogamie  bei  deri 
Spelloidmiilalionen  des  Weizens  {III  Unlersuchungen  ûber  Spelloid- 
mulalionen   beim   Weizens).   (Hereditas,    II,   26-76,   1921.)  [74 

Phisalix  (M'^^e  m.).  —  ^g  venin  cutané  muqueux  du  Bombinator  pachypus 
Fitz.,  var.  breuipes  Blasius.  (Bulletin  du  Muséum  d'Hist.  Natur., 
fasc.  1,  40-45,  1923.)  [76 

Schiefferdecker  (Paul).  —  Ucher  die  Ergebnisse  meiner  Arbeilen  zur 
Biologie  des  Menschengeschlechles.  (Biolog.  Centralbl.,  XL  11,  1922, 
200-217.)  [73 


Schiefferdecker  (Paul).  —  Sur  les  résultais  de  mes  travaux  sur  la  biologie 
du  genre  humain.  —  Un  résumé  succinct  des  nombreux  travaux  de  S. 
dans  le  domaine  de  la  biologie  humaine,  travaux  embrassant  la  période 
de  1903  à  1921.  L'auteur  expose  tout  spécialement  les  résultats  acquis 
et  ses  idées  sur  la  peau  avec  ses  organes  et  sur  les  muscles,  le  problème 
des  muscles  du  cœur  humain  et  des  deux  races  d'hommes  :  celle  avec 
des  petits  noyaux  et  celle  avec  des  grands  noyaux,  les  muscles  de  la 
parole,  la  peau  de  la  région  des  glandes  parotides,  la  question  du  tissu 
élastique  (fibres  chromophiles  et  chromophobes),  les  glandes  cutanées, 
la  musculature  lisse  de  la  peau.  —  B.  Soukatchoff. 

Lundborg  (H.).  —  Augmentation  de  la  taille  par  le  mélange  des  races 
et  prédisposition  à  la  tuberculose.  —  11  résulte  des  travaux  d'un  certain 
nombre  d'auteurs  et  des  observations  personnelles  de  L.  que,  dans 
certaines  circonstances,  les  hommes  de  taille  élevée  pris  dans  un  pays 
donné  sont  plus  souvent  atteints  de  la  tuberculose  par  contagion  que  les 
individus  de  taille  moyenne  de  ce  même  pays.  Cela  ne  veut  pas  dire  que 
tous  les  hommes  grands  deviendront  tuberculeux.  Mais  L.  recherche 
quels  sont  les  cas  où  l'augmentation  de  taille  prédispose  à  cette  maladie 
et  il  démontre  le  rôle  joué  par  les  croisements  entre  certaines  races. 

Après  avoir  rappelé  que  certains  hommes,  certaines  familles,  voire 
certaines  races,  sont  beaucoup  plus  résistants  que  d'autres  à  la  tuber- 
culose par  contagion,  et  que  l'on  rencontre,  parmi  les  individus,  des 
degrés  très  divers  d'immunité  (dont  l'origine  est  due  à  des  motifs  phéno- 
typiques  et  génoty piques),  L.  fait  ressortir  que  l'état  constitutionnel 
individuel  résultant  du  croisement  entre  des  peuples  ou  des  races  plus 
ou  moins  rapprochées,  ou  plus  ou  moins  semblables,  c'est-à-dire  des 
croisements  tendant  vers  une  consanguinité  plus  ou  moins  grande,  est 
une  des  raisons  importantes  de  l'accroissement  de  la  taille;  mais  c'est 
en  même  temps  une  des  raisons  de  la  formation  de  toute  une  série  de 
variations  individuelles  génotypiques,  que  L.  comprend  sous  le  nom 
de  «  dégénération  »  et  qui  sont  plus  fréquemment  prédisposées. 

Cependant,  on  sait  le  rôle  néfaste  joué  par  certaines  conditions  de  vie 
(sous-alimentation,  mauvaise  hygiène,  alcoolisme,  etc.)  pour  diminuer 

—  331  — 


7  4  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

notablement  le  degré  de  résistance  à  la  tuberculose.  Or,  L.  a  remarqué 
que  dans  les  familles  ou  races  où  ces  mauvaises  conditions  font  défaut 
(quelques  exemples  sont  cités),  on  trouve  que  les  individus  de  grande 
taille  ne  sont  pas,  pour  cela,  prédisposés  à  la  tuberculose.  —  Arnold 

PiCTET. 

Nilsson-Ehle  (H.)-  —  Sur  la  probabilité  cVhéléro garnie  partielle  des 
mutations  speltoïdes  du  Froment.  [III.  Recherches  sur  les  mutations  spel- 
loïdes  du  Froment.)  —  N.  désigne  par  «  mutations  speltoïdes  »,  des  muta- 
tions du  froment  ressemblant  à  l'épeautre.  Ce  travail  a  pour  but  l'étude 
des  résultats  de  l'apparition  d'une  hétérogamie  partielle  sur  la  propor- 
tion numérique  des  descendants,  dans  un  croisement  mendélien  de 
Froment.  C'est  surtout  dans  la  descendance  des  hétérozygotes  speltoïdes 
que  l'on  remarque  certaines  différences  numériques  dans  la  ségrégation 
ordinaire  de  1  type  normal  :  2  hétérozygotes  :  1  mutant.  Cette  dernière 
forme  apparaît  toujours  en  trop  faible  quantité.  Dans  un  précédent 
travail  (1917),  N.  a  montré  comment  cette  diminution  numérique  du 
mutant  résulte  en  partie,  dans  la  fertilisation,  d'une  élimination  partielle 
des  gamètes  speltoïdes  mâles,  ce  qui  entraîne  par  contre  une  augmen- 
tation du  nombre  des  plantes  normales  par  rapport  aux  hétérozygotes. 
De  nouvelles  données  fournies  par  le  présent  travail  confirment  ce 
point. 

Mais,  dans  certaines  séries  de  speltoïdes,  l'élimination  partielle  des 
gamètes  speltoïdes  mâles,  bien  que  se  manifestant,  n'est  quand  même 
pas  suffisante  pour  expliquer  les  modifications  numériques  constatées 
dans  la  proportion  mendélienne  régulière.  Tel  est  le  cas  où  le  nombre  des 
plantes  normales  comparé  à  celui  des  hétérozygotes  n'est  plus  en  augmen- 
tation, comme  jusqu'à  présent,  mais  en  forte  diminution;  la  faible  pro- 
portion des  normaux  est  alors  régulière  et  n'est  pas  compensée  par 
une  augmentation  des  homozygotes  speltoïdes.  Enfin,  dans  une  troi- 
sième série,  il  arrive  aussi  que  les  plantes  normales  sont  plus  nombreuses 
que  les  hétérozygotes  et  que  les  speltoïdes  homozygotes  y  sont  même 
assez  rares. 

C'est  ce  qui  amène  N.  à  considérer  l'hétérogamie  partielle  constatée 
comme  une  seconde  cause  d'irrégularité  dans  la  proportion  numérique 
normale  et  à  envisager  l'existence  de  cette  hétérogamie  dans  les  deux 
sexes,  et  non  seulement  chez  les  mâles  comme  c'est  le  cas  mis  en  évi- 
dence par  Saunders  chez  Malthiola. 

N.  admet  encore  la  possibilité  que  l'hétérogamie  partielle  soit  unfr 
cause  de  sex-linkage  partiel.  i 

L'absence  d'hétérogamie  dans  certaines  séries  de  speltoïdes  et  la  pré- 
sence du  même  facteur  dans  d'autres  est  probablement  due  au  carac- 
tère génétique  spécifique,  c'est-à-dire  à  l'extrême  complication  génétique 
des  mutations  speltoïdes,  car,  plus  le  degré  de  complication  génétique 
est  grand,  plus  grande  est  aussi  la  tendance  à  l'hétérogamie.  Un  croise- 
ment :  speltoïde  non  hétérogame  par  un  hétérozygote  hétérogame, 
donne  de  nouveaux  hétérozygotes  dont  la  descendance  n'est  pas  hété- 
rogame. On  peut  donc  supposer,  comme  origine  de  l'hétérogamie,  une 
altération  cellulaire  du  mutant  rendant  plus  difficiles  les  échanges 
mendéliens  de  facteurs.  —  Arnold  Pictet. 

Cuénot  (L.)  et  Mercier  (L.).  —  Les  muscles  du  vol  chez  les  mutants 
alaires  des  Drosophiles  {Drosophila  melanogaster  Meig.).  —  Antérieure- 

—  332  — 


VARIATION  —  MUTATION  —  ADAPTATION  75 

ment,  M.  a  constaté  la  disparition  totale  des  muscles  vibrateurs  chez  des 
Insectes  aptères  {Melophagus  ouinus  L.)  ou  à  ailes  réduites  {Aplerina 
pedestris  Meig.).  L'exemple  de  Cralaerhina pailida  Gif.,  privée  des  muscles 
du  vol,  mais  dont  les  longues  ailes  dépassent  l'abdomen  montre  que 
l'absence  de  ces  muscles  ne  correspond  pas  nécessairement  à  la  réduc- 
tion ou  à  l'absence  des  ailes.  Les  quatre  mutants  alaires  de  D.  melano- 
gasier  :  à  ailes  petites,  ou  rudimentaires,  ou  vestigiales,  ou  absentes 
présentent  des  muscles  à  peu  près  normaux,  en  particulier  les  mutants 
à  ailes  rudimentaires  et  les  mutants  aptères  ont  des  muscles  absolu- 
ment normaux.  En  outre,  la  striation  des  muscles  devenus  inutiles 
chez  les  derniers  est  maintenue.  Les  variations  qui  portent  sur  les  ailes 
n'expliqueraient  nullement  la  perte  de  la  faculté  du  vol.  Au  contraire, 
les  vai'iations  numériques  constatées  dans  les  fibres  des  muscles  vibra- 
teurs  peuvent  expliquer  la  disparition  progressive  de  ces  muscles  {Clier- 
sodromia  hirla),  devenue  totale  chez  les  Aplerina,  Cralaerhina,  Melo- 
phagus, etc.,  sans  qu'il  y  ait  eu  nécessairement  une  atrophie  corrélative 
des  ailes.  Ici,  la  variation  ne  peut  s'expliquer  ni  par  l'usage,  ni  par 
l'utilité,  ni  par  l'adaptation,  «  l'espèce  s'arrange  comme  elle  peut  des 
résultats  de  l'orthogénèse  régressive  «.  —  L.  Dehorne. 

Labbé  (Alphonse).  —  La  genèse  des  némalocysles  des  Niidibranches.  — 
L'extrémité  des  cirres  des  Nudibranches  est  occupée  par  un  cnidosac 
où  s'accumulent  les  nématocystes  provenant  des  Cœlentérés  dont  ces 
animaux  se  nourrissent.  Chez  Eolidiella  croisicensis  Labbé,  il  en  est  de 
provenance  éolidienne.  L'évolution  du  cnidosac  le  prouve.  Les  papilles 
voisines  des  rhinophores  projettent,  lorsqu'on  les  excite,  des  groupes 
cellulaires  à  grands  éléments  renfermant  quelques  nématocystes  disposés 
en  rangées  du  côté  de  la  cuticule  (Hecht).  Ces  cellules  proviennent  de 
l'épithélium  qui  tapisse  le  cnidosac.  Chacune  d'elles  renferme  un  noyau 
basilaire,  une  thèque  oblongue  remplie  d'un  liquide  réparti  en  de  nom- 
breuses vacuoles  et  par  7  ou  8  nématocystes  disposés  en  rangées  contre 
la  cuticule.  Les  nématocystes  prennent  naissance  dans  les  vacuoles  de 
la  thèque.  Par  suite,  les  cellules  se  débarrassent  de  leur  thèque  ou 
tombent  tout  entières  dans  la  lumière  élargie  du  cnidosac.  On  trouve 
alors  des  nématocystes  eolidiens  mêlés  aux  nématocystes  de  Cœlentérés, 
aux  débris  cellulaires  et  aux  déchets  alimentaires  qui  remplissaient  le 
prolongement  hépatique  sous-jacent.  —  L.  Dehorne. 

Jeanne!  (René).  —  Vévohilion  de  Vappareil  copulaleur  dans  le  genre 
Choleua  Lalr.  ■ —  Le  sac  interne  de  l'organe  copulateur  des  mâles  permet 
d'établir  la  généalogie  de  tous  les  Sylphidae  actuels  rapportés  à  ce  genre. 
Toutes  les  phanères  du  sac  interne,  —  dont  quelques-unes  sont  des  organes 
propulseurs  du  sperme,  —  présentent  une  diversité  telle  qu'il  est  diffi- 
cile d'en  expliquer  les  orthogénèses.  Mais  la  dent  ventrale  du  sac  four- 
nirait une  lecture  orthogénétique  remarquablement  satisfaisante;  et 
toute  son  évolution  explique  celle  du  tergite  génital  Q.  Les  deux  carac- 
tères sont  excellents  pour  séparer  les  espèces.  Les  conformations  du 
sommet  de  l'organe  copulateur  des  mâles  sont  responsables  de  celles 
du  segment  génital  Q  «  qu'elles  ont  produites  par  contre-coup  »;  mais 
ces  caractères  morphologiques,  utiles  à  la  systématique,  n'ont  guère 
de  valeur  phylogénique  et  J.  nous  invite  à  les  considérer  comme  des 
«  ornements  sexuels  ».  —  L.  Dehorne. 

—  333  — 


76  •  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Phisalix  (M'"^  M.)-  —  Le  venin  cutané  muqueux  du  Bonibinaior  pachijpus 
Fitz.  — •  Comme  tous  nos  Batraciens  indigènes,  B.  pachypus  possède 
deux  catégories  de  glandes  cutanées  venimeuses  :  les  glandes  muqueuses 
uniformément  réparties,  et  les  glandes  granuleuses  localisées  sur  la  face 
dorsale.  P.  indique  la  manière  d'obtenir  le  venin  muqueux,  les  propriétés 
de  celui-ci  et  son  action  sur  divers  animaux  :  Grenouille,  Triton,  Lézard, 
Couleuvre,  Souris,  et  Borabinator  lui-même.  Par  son  action  stupéfiante, 
paralysante  de  la  respiration,  des  muscles  volontaires  et  du  cœur,  enfin 
hémolysante,  ce  venin  se  comporte  comme  le  venin  homologue  de  la 
plupart  de  nos  Batraciens  indigènes;  mais  il  est  beaucoup  plus  toxique. 
Chauffé,  il   perd  sa   toxicité,   et   devient  un  vaccin.    —  A.  Drzewina. 

Lapie  (G.  E.).  —  Les  chenilles  venimeuses  el  les  accidents  éruciques.  — 
Les  espèces  étudiées  par  l'auteur  possèdent  un  appareil  venimeux  repré- 
senté soit  par  un  réservoir  à  liquide  corrosif,  situé  dans  la  région  anté- 
rieure du  corps  et  projetant  à  distance  son  contenu  [Cossus,  Dicranura), 
soit  par  des  poils  urticants  et  des  verrues  dorsales  {Bombyx,  Liparis, 
Cnelhocampa...).  L'appareil  urticant  des  Cnelhocampa,  espèces  de  beau- 
coup les  plus  dangereuses,  fait  l'objet  de  recherches  approfondies; 
chez  ces  Processionnaires,  il  est  constitué,  comme  l'on  sait,  par  de  petits 
poils  caducs,  creux,  groupés  sur  des  plaques  chitineuses  ovalaires(miroirs) 
existant  dans  la  région  dorsale  de  8  segments  abdominaux;  la  cellule 
épithéliale  génératrice  de  chaque  poil  élabore  le  venin  et  est  en  com- 
munication, au  début,  avec  la  cavité  du  poil;  par  la  suite,  le  tube  chiti- 
neux  se  ferme  à  la  base,  et  le  poil,  détaché  du  miroir,  conserve  sa  propriété 
urticante  pendant  fort  longtemps;  il  met  en  liberté  le  poison  qu'il  contient 
par  rupture  de  sa  paroi,  peut-être  aussi  par  osmose;  ces  poils  ne  se  renou- 
vellent pas  qu'au  moment  des  mues,  en  même  temps  que  le  miroir  et 
les  autres  formations  chitineuses  :  plusieurs  générations  de  poils  appa- 
raissent et  se  détachent  entre  deux  mues  successives.  Le  venin  sécrété 
par  les  Processionnaires  n'est  pas  de  la  cantharidine,  comme  on  l'a 
supposé  :  c'est  vui  produit  faiblement  acide,  à  propriétés  réductrices  et 
qui  est  très  probablement  de  l'acide  formique;  son  inoculation  ne  cause 
le  plus  souvent  que  des  dermatoses  très  prurigineuses,  en  général  assez 
bénignes;  mais  on  a  constaté  aussi  des  affections  graves  des  poumons, 
des  yeux  (kératite,  iritis)  et  du  tube  digestif.  —  P.  Remy. 

Dingler  (Max).  —  Un  appareil  de  protection  chez  Arctia  caja.  —  L'auteur 
a  pu  observer  chez  une  Arclia  caja  qui  venait  d'éclore  les  deux  goutte- 
lettes dont  parle  Aue;  toutefois,  pas  plus  que  ce  dernier,  il  n'a  réussi  à 
y  constater  de  la  phosphorescence.  Pourtant,  une  impression  de  lumi- 
nosité aux  premiers  moments  de  l'apparition  des  gouttelettes  est  mani- 
feste. Le  liquide  dégage  une  odeur  qui  rappelle  celle  des  Coccinella  et 
est  d'un  goût  résineux.  Il  est  possible  qu'il  s'agisse  d'un  moyen  de 
défense  pour  l'animal  dans  la  période  entre  l'éclosion  et  l'acquisition 
de  la  faculté  de  voler.  —  B.  Soukatchoff. 

Konsuloff  (St.).  —  Sur  la  respiration  double  des  larves  de  moustiques. 
■ —  La  plupart  des  espèces  européennes  passent  l'hiver  dans  le  stade 
larvaire  et  sont;  par  conséquent,  réduites,  quant  à  la  respiration,  à 
l'emploi  des  branchies,  leurs  trachées  ne  pouvant  pas  leur  servir  dans  les 
régions  où  la  surface  de  l'eau  est  couverte  de  glace.  Au  moyen  de  diffé- 
rentes  expériences   et   observations,   l'auteur  réussit   à   prouver   que   : 

—  33'i  — 


VARIATION  —  MUTATION  —  ADAPTATION  7T 

1°  les  larves  des  moustiques  peuvent  respirer  sous  la  surface  de  l'eau; 
2°  cette  faculté  est  liée  aux  appendices  anaux;  3°  ces  appendices 
ont  une  fonction  respiratoire  assez  faible  qui  ne  peut  subvenir  aux 
besoins  de  respiration  que  dans  les  conditions  de  processus  vitaux 
réduits,  comme  cela  a  lieu  à  des  températures  basses,  par  exemple 
en  hiver,  sous  la  couche  glaciale  où  l'eau  a  une  température  proche  de  0°; 
4°  que  les  larves  peuvent  tenir  quelque  temps  (toutefois  pas  longtemps) 
même  dans  de  la  glace  si  la  température  n'en  est  pas  ti'op  basse.  Les 
appendices  anaux  représentent  des  branchies  trachéennes.  —  B.  Sou- 

KATCHOFF. 

Boker  (Hans).  —  La  signification  du  croisement  des  pointes  du  bec 
dans  le  genre  Loxia.  —  Il  est  généralement  admis  que  la  forme  croisée 
du  bec  de  Loxia  est  le  résultat  d'une  adaptation  de  l'animal,  lui  per- 
mettant d'ouvrir  des  fruits  des  Conifères.  L'auteur  considère  le  croise- 
mi'nt  des  deux  parties  (inférieure  et  supérieure)  du  bec  comme  un 
phénomène  d'ordre  secondaire,  dû  au  développement  asymétrique  de 
la  partie  inférieure  du  bec.  Cette  asymmétrie  provient,  elle,  de  l'asymé- 
trie des  muscles  masticateurs  de  la  mandibule,  assurant  le  mouvement 
dans  le  sens  latéral,  mouvement  jouant  un  rôle  considérable  dans 
l'introduction  de  la  pointe  de  la  partie  inférieure  du  bec  dans  les  fissures 
de  l'écorce  des  fruits  dont  se  nourrit  cet  oiseau.  — -  B.  Soukatchoff. 

Anthony  (R.)  et  Villemin  (F.).  —  La  lobalion  du  rein  f celai  cliez  les- 
Primates.  —  Le  rein  fœtal  de  l'Homme,  du  Gorille,  du  Chimpanzé  est 
lobé.  Cette  lobation  est  plus  accusée  chez  le  rein  du  foetus  humain,  et 
la  comparaison  des  reins  faite  chez  des  fœtus  humains  de  différentes 
races  montre  que  la  lobation  est  en  rapport  avec  la  grande  taille  de 
l'organisme  et  la  nature  du  climat.  Les  races  tropicales  présenteront 
une  lobation  moins  accentuée.  Ces  résultats  sont  appuyés  par  des  obser- 
vations antérieures  faites  par  l'un  des  auteurs  sur  la  lobation  du  rein 
adulte  de  certains  mammifères;  diverses  conditions  :  grand  volume 
somatique  (Eléphant);  habitat  sous  de  froids  climats  et  «  ambiance 
aquatique  »  (Loutre,  Pinnipèdes,  Cétacés);  absence  de  glandes  cutanées 
(Eléphants,  Cétacés),  etc.,  augmentent  la  sécrétion  urinaire  et  portent 
la  lobation  à  son  maximum.  L'augmentation  de  la  sécrétion  sudorale 
due  à  l'habitat  dans  des  régions  chaudes  et  l'exiguité  de  la  taille  entraî- 
neraient l'affaiblissement  de  cette  lobation.  Ainsi  s'expliquerait  l'absence 
complète  de  lobation  rénale  chez  les  fœtus  des  petits  Primates,  habitants 
de  chaudes  contrées.  —  L.  Dehorne. 


—  33.")  — 


78  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Action  du  milieu.  —  Éthologie.  —  Comportement 

Aubertot  (Maurice).  —  Sur  la  disséminalion  el  le  transport  de  Néma- 
iodes  du  genre  Rhahdilis  par  les  Diptères.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI, 
1257,   1923.)  [80 

Bathellier  (Jean).  —  Sur  les  jardins  à  champignons  de  V Eutermes  Matan- 
gensis  Haviland.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  129,  1923.) 

[Comme  les  Termes,  VE.  matongensis  installe  dans  ses  demeures 
«  des  meules  à  champignons  ».  —  L.  Dehorne. 

'Chatton  (Ed.)  et  Chatton  (M"'®  M.).  —  L'influence  des  facteurs  bactériens 
sur  la  nutrition,  la  multiplication  et  la  sexualité  des  Infusoires.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXVI,  1262,  1923.)  [79 

Costantin  et  Magrou.  —  Applications  industrielles  d'une  grande  décou- 
verte française.  (Ann.  Se.  nat..  Bot.,  sér.  10,  IV,  I-XXXIV,  1922.)     [82 

Darwin  (F.).  —  Studies  in  phsenologij,  No.  2,  1920  et  No.  3,  1921.  (New 
Phytologist,  XX,  30-38,   1921;  XXI,  34-40,   1922.) 

[Deux  sortes  de  tableaux,  les  uns  donnant  le  relevé  de  température, 
les  autres  celui  des  dates  de  floraison  d'un  grand  nombre  de  plantes, 
durant  les  années  1917,  1918,  1919,  1920,  1921.  —  R.  Souèges. 

Fejérvary-Langh  (V.).  — •  Biologische  Beobachtungen  an  europaeischen 
Braunfrôschen  (Ranae  fuscae).  (Verhandl.  d.  zool.  botan.  Gesellsch. 
Wien,  LXXI,   112-139,  1922.)  [79 

Finkler  (Walter).  —  Experimentelle  Erzeugung  von  Pigmenlierung  und 
Zeichnung  der  Flûgeldecken  am  Rûckenschwimmer  [Notonecta  glauca) 
(Anz.  Akad.  Wissensch.  Wien,  n»  86,  1922.)  [81 

Frisch  (Karl  V.).  —  Ueber  die  «  Sprache  «  der  Bienen.  (Zool.  Jahrb., 
Abt.  Allg.  Zool.  u.  Physiol.,  XL,  1-186,  25  fig.,  2  pi.,  1923.)  [82 

Giacomini  (Ercole).  —  Sut  sistema  interrenale  e  sut  sistema  cromaffine 
di  alcuni  Teleoslei  abissali  [Argyropelecus  e  Scopelus)  (Rendiconto 
R.  Accad.  Se.  Ist.  Bologna,  Cl.  Se.  Fis.,  1920-21,  6  p.)  [79 

Heikertinger  (Franz).  —  Sind  die  Wanzen  [Hemiptera  Heteroptera)  durch 
Ekelgeruch  geschutzt?  (Biolog.  Centralbl.,  XLII,  1922,  441-464.)       [81 

Herpin  (R.).  —  Sur  le  développement  de'  quelques  Néréidiens.  (Assoe.  fr, 
avanc.  Se,  45^  Session,  Rouen,  708-711,  1921.)  [81 

Lwoîî  (André).  —  Sur  la  nutrition  des  Infusoires.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI, 
928,  1923.)  [80 

•Regen  (J.).  —  Eine  Mermithide  aus  der  Leibeshhôle  von  Liognjlhis  cam- 
pestris  L.  (Zool.  Anz.,  LV,  124-129,  2  fig.,  1922.) 

[Espèce  nouvelle,  Mermis  liogrylli,  parasite  à  divers  stades  de  son 
développement.  —  P.  Remy. 

Spencer  (E.  R.).  —  Decay  of  Brazil  nuls.  (Bot.  Gazette,  LXXII,  265- 
292,  3  flg.,  5  pi.,  1921.) 

[Maladies  déterminées  par  des  Champignons  et  des  Bactéries.  — • 
R.  Souèges. 

—  336  — 


ACTION  DU  MILIEU  —  ÉTIIOLOGIE  —  COMPORTEMENT  79 

"Szymanski   (J.   S.)-   —   Drei   Lôsiingsuersuche  eines  Problems.   (Biolog. 
Centralbl.,   XLII,   1922,  289-293.)  [83 

yuasaT(Hachiro).  —  A  classificalion  of  Ihe  larvae  of  ihe  Tenlhredinoidea. 
(Illinois  biol.  Monogr.,  VII,  No.  4,  172  p.,  14  pi.,  1922.) 

[Description  de  larves  de  plus  de  400  espèces  nord-américaines, 
amenant  quelques  indications  sur  leur  phylogénie.  —  P.  Remy. 


Fejérvary-Langh  (M™e  A.  M.).  —  Observaîions  biologiques  sur  les 
Grenouilles  rousses  de  V Europe  {Ranae  fuscae).  —  Ces  observations 
portent  sur  les  Grenouilles  à  l'état  de  nature  et  en  captivité,  et  con- 
cernent leurs  éthologie  et  écologie,  la  façon  de  les  apprivoiser,  la  nourri- 
ture, la  résistance  aux  divers  facteurs,  etc.  D'une  façon  générale,  la 
Rana  fusca  Ris,  est  de  toutes  les  Grenouilles  rousses  d'Europe  la  plus 
robuste,  la  moins  différenciée.  Malgré  les  variations  de  la  couleur  de  la 
peau,  elle  ne  présente  pas  de  variétés;  c'est  une  sorte  de  «  type  collectif  >s 
l'espèce  la  plus  ancienne  d'ailleurs.  Rana  graeca  Blgr.  est  voisine  de 
fusca,  c'est  une  forme  méridionale,  à  distribution  géographique  limitée. 
Elle  diffère  de  fusca  par  sa  gracilité,  ses  mouvements  plus  vifs,  ses  sauts 
extraordinaires;  au  point  de  vue  psychologique  elle  est  plus  éveillée, 
plus  timide  aussi. 

Rana  arvalis  Nilss.  et  R.  arvalis  Nilss.  var.  WolterstorfTi  Fejérv.: 
cette  dernière  est  surtout  Croate,  alors  que  la  première  habite  la  Hongrie. 
La  variété  établie  récemment  par  Fejérvary  diffère  de  l'espèce  typique 
par  sa  taille  plus  grande,  ses  pattes  postérieures  sensiblement  plus 
longues,  sa  démarche  particulière.  On  a  signalé  R.  arvalis  en  Scandinavie, 
en  Russie,  en  Allemagne,  en  Alsace,  en  Suisse  du  côté  de  Bâle;  on  l'a 
signalée  récemment  en  France.  Elle  préfère  les  endroits  marécageux, 
contrairement  à  Rana  dalmalina  Fitz.  (=  agilis  Thom.),  qui,  elle,  hante 
les  bois,  et  ne  va  à  l'eau  que  durant  la  période  du  frai.  Dans  un  terra- 
rium,  une  R.  dalmalina,  effrayée,  ne  cherche  jamais  à  se  réfugier  dans 
l'eau,  comme  le  fait  par  exemple  fusca.  Enfin,  R.  Lalaslei  Blgr.  est  une 
espèce  fort  déhcate,  et  qui  ne  s'accommode  guère  d'une  vie  en  capti- 
vité. —  A.  Dr  ZE  WIN  A. 

Giacomini  (Ercole).  —  Sur  le  système  inlerrénal  et  sur  le  système  chro- 
maffine  de  quelques  Téléosléens  abyssaux  {Argyropelecus  et  Scopelus).  — 
Les  Téléostéens  abyssaux  ne  possèdent  pas  d'organes  à  sécrétion  interne 
spéciaux,  différents  essentiellement  de  ceux  des  T.  non  abyssaux; 
l'énigmatique  organe  à  sécrétion  interne  décrit  par  Nusbaum-Hilaro- 
wicz  {Anat.  Anz.  1916)  dans  le  rein  de  VAr.  n'est  autre  que  l'organe 
interrénal  antérieur;  les  corpuscules  de  la  partie  postérieure  de  ce  rein 
pris  par  l'auteur  précèdent  pour  des  glomérules  de  Malpighi  transformés 
en  organes  à  sécrétion  interne  particuliers  dont  des  corpuscules  de 
Stannius.  —  P.   Remy. 

Chatton  (E.)  et  Chatton  (Mn^^  m.).  —  L'influence  des  facteurs  bacté- 
riens sur  la  nutrilion,  la  mulliplicalion  et  la  sexualité  des  Infusoires.  — 

—  337  — 


80  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Tous  les  Infusoircs  dont  on  a  étudié  l'évolution  cyclique  sont  des  bacté- 
riophages.  Pour  définir  les  conditions  qui  modifient  le  cycle,  il  est  indis- 
pensable d'avoir  recours  aux  cultures  fermées  entretenues  avec  une 
flore  bactérienne  simple.  L'influence  des  facteurs  bactériens  est  ainsi 
mise  en  évidence  : 

1°  Nutrition.  —  Glaucoma  scinlillans  vit  en  bouillon  avec  Bacterium 
coli  ou  B.  fliiorescens  seuls,  ou  B.  flaviis  mélangé  à  l'une  de  ces  deux 
espèces,  mais  ne  vit  pas  en  présence  de  B.  flauus  seul. 

2°  Division.  —  Colpidium  Colpoda  cultivé  en  eau  de  foin  ou  en  milieu 
de  Peters  ensemencé  de  B.  fluorescens  se  divise  normalement.  Dans  un 
milieu  ensemencé  de  B.  coli,  la  séparation  des  individus-fils  se  trouve 
retardée  jusqu'à  permettre  l'accroissement  de  la  taille  normale  de  l'espèce. 
Les  deux  individus  ainsi  accrus  peuvent  même  présenter  une  constriction 
équatoriale.  Cette  chaîne  à  quatre  individus  réalise  la  forme  catenulaire 
de  certains  Infusoires  ciliés  parasites,   les  Anoplophryidés. 

3°  Conjugaison.  —  Glaucoma  scinlillans  élevé  en  eau  de  foin  avec 
B.  fluorescens  n'entre  jamais  en  conjugaison,  mais  l'addition  de  CaCl^ 
ou  de  FeCl^  provoque  son  apparition.  —  Avec  B.  coli  seul,  cette  conju- 
gaison a  lieu.  —  Les  conditions  déterminées  par  B.  coli  sont  donc  équi- 
valentes à  celles  qu'apporte  l'addition  de  sels  au  B.  florescens. 

Colpidium  Colpoda  élevé  avec  B.  coli  en  présence  ou  non  de  sels  ne 
donne  pas  de  conjugaison.  Il  en  donne  avec  B.  fluorescens  en  milieu 
additionné  de  sels. 

Pour  résumer,  aux  deux  facteurs  externes  connus  pour  modifier  le 
cycle  des  Infusoires  :  déséquilibre  trophique,  présence  de  certains  sels 
dans  le  milieu,  s'en  ajoute  un  troisième:  l'espèce  bactérienne  qui  assure 
la  nutrition.  Dans  certains  cas,  l'influence  de  ce  facteur  paraît  suppléer 
en  partie  l'action  des  sels.  —  L.  Dehorne. 

Lwoîf  (André).  —  Sur  la  nulrilion  des  Infusoires.  — ■  Les  Infusoires 
Ciliés  sont  essentiellement  bactériophages.  Oehler  a  montré  qu'ils 
peuvent  se  nourrir  de  bactéries  tuées  par  la  chaleur  ou  d'albumines 
animales  réduites  à  l'état  de  granules;  ils  ne  peuvent  utiliser  les  sub- 
stances dissoutes.  Cependant  Peters  a  pu  élever  des  Colpidium  Colpoda 
en  milieu  minéral  (glycérophosphate  d'ammonium).  L.  a  repris  cet 
essai  sans  succès.  Mais  dans  d'autres  milieux  de  cultures  où  la  «  nutrition 
particulière  »  était  impossible  :  bouillon  peptoné  dilué  au  tiers,  bouillon 
contenant  8  %  de  NaCl,  les  Infusoires  se  multiplièrent.  Leur  corps  ne 
présentait  jamais  de  vacuoles  digestives.  L.  a  pu  également  cultiver 
C.  Colpoda  sur  gélose  et  obtenir  des  colonies  d'individus  de  forme  géné- 
rale et  d'appareil  buccal  très  modifiés,  dont  le  cytoplasme  ne  présentait 
jamais  d'inclusion  étrangère.  —  L.  Dehorne. 

Aubertot  (Maurice).  —  Sur  la  dissémination  el  le  transport  de  Nématodes 
du  genre  Rhabditis  par  les  Diptères.  —  A.  constate,  à  la  surface  des  pièges 
à  Drosophiles,  quelques  jours  après  la  capture  de  ces  Diptères,  la  pré- 
sence d'un  grand  nombre  de  Rhabditis  pellio  A.  Schn.  :  formes  adultes, 
œufs,  larves.  Les  larves  (stade  II  de  Maupas)  sont  dressées  sur  leur 
extrémité  postérieure  légèrement  coudée,  adhérant  les  unes  aux  autres, 
soit  bout  à  bout,  soit  en  faisceau,  de  façon  à  former  les  plus  curieuses 
arborescences.  Elles  sont  capables  de  supporter  dans  cet  état  une 
période  d'attente  prolongée.   C'est  à  ce  stade  qu'elles  envahissent  la 

—  338  — 


ACTION  DU  MILIEU  —  KTHOLOGIE  —  COMPORTIÎMEXT  81 

surface  du  corps  des  Drosophiles.  Se  rassemblant  dans  toutes  les  dépres- 
sions du  corps,  elles  n'abandonnent  ces  abris  qui'  lorsque  les  Drosophiles 
explorent  une  purée  fraîche,  humide.  En  moins  de  deux  jours,  le 
stade  IV  est  alors  atteint  par  les  larves  et  le  stade  V,  stade  adulte,  permet 
la  dissémination  des  œufs  dans  la  purée.  Des  Coléoptères  et  des  Acariens 
peuvent  véhiculer  ce  Nématodes.  Mais  on  conçoit  que  les  Drosophiles 
leur  assurent  une  plus  large  dispersion.  —  L.  Dehorne. 

Herpin  (R.).  —  Sur  le  développement  de  quelques  Néréidiens.  —  La 
larve  de  Perinereis  Marioni  paraît  plus  apte  à  la  natation  que  celle  de 
Perinereis  cullrifera,  ce  qui  semble  en  rapport  avec  l'habitat  quelque 
peu  différent  des  adultes  des  deux  espèces  :  la  première  de  ces  Anné- 
lides  vit  dans  les  fentes  des  rochers  recouverts  de  Fucus  ou  de  Balancs 
à  un  niveau  plus  élevé  que  celni  des  stations  à  P.  c.  La  larve  de  Nereis 
pelagica  est  munie  d'une  seule  couronne  ciliaire,  qui  est  située  dans  la 
région  céphalique  et  tombe  déjà  trois  jours  après  l'éclosion;  cette  cou- 
ronne, incapable  d'assurer  la  natation  de  l'animal,  détermine  avant 
l'éclosion  des  mouvements  de  bascule  de  l'embryon  autour  d'axes  trans- 
versaux; la  larve  tombe  au  fond  de  l'eau  dès  l'éclosion,  et  l'adulte  vit 
à  un  niveau  assez  bas  (zone  des  Laminaires).  —  P.  Remy. 

Finkler  (Walter).  —  Produclion  expérimenlale  de  la  pigmentalion  el 
du  dessin  des  éhjlres  de  Notonecta  glauca.  —  La  Notonecte,  contraire- 
ment à  la  plupart  des  animaux  aquatiques,  présente  un  dos  clair  et  un 
ventre  foncé.  On  en  a  donné  une  interprétation  finaliste  :  la  Notonecte 
nageant  sur  le   dos  est   ainsi   moins  visible  à   ses  ennemis.  F.  montre 
que  cette  coloration  est  directement  sous  la  dépendance  des  conditions 
d'éclairement.  Des  imagos  de  N.  glauca,  à  élytres  incolores  ou  à  peine 
colorées  sont  éclairées  uniquement  par  en  dessous:  au  bout  de  2  mois, 
les  élytres  deviennent  pigmentées  et  ressemblent  tout  à  fait  à  celles  de 
N.  mannorea.  Dans   la    nature,  N.  glauca  et  N.  lulea,   très   claire,   se 
rencontrent  surtout  dans  les  eaux  troubles,  pleines  d'Algues,  alors  que 
N.  mannorea  et  N.  furcala,  presque  noire  celle-ci,  vivent  dans  les  eaux 
limpides,  à  fond  clair.  —  A.  Drzewina. 

Heikertinger   (Franz).  —  Les  punaises  [Hemiplera  Heleropîera)  sonl- 
elles  protégées  par  V odeur  répugnante  qu'elles  dégagent?  —  L'auteur  a 
entrepris  diverses  expériences  avec  des  punaises  de  différentes  espèces 
en  les  donnant  à  manger  à  des  oiseaux.  Des  expériences  de  contrôle, 
pendant  lesquelles  les  oiseaux  recevaient  comme  nourriture  des  insectes 
autres  que  des  punaises,  mais  peintes  avec  des  couleurs  à  eau  de  façon 
à  leur  donner  la  ressemblance  avec  des  punaises,  confirmèrent  les  résul- 
tats acquis.  La  cause  de  refus  des  oiseaux  d'accepter  la  nourriture  servie 
était  toujours   dans  la   couleur,   le   dessin  de  l'objet   et  ne   dépendait 
nullement    du    goût    ou    de    l'odeur.    L'examen    du    contenu    du    tube 
digestif  des  oiseaux  insectivores,  spécialement  de  leur  estomac,  démon- 
tre que  les  Hémiptères   Hétéroptères,    à   côté   dés    Coléoptères,   domi- 
nants,   constituent    la    majeure    partie    de    leur    nourriture.    Certaines 
espèces  d'Hémiptères  ont  un  produit  de  sécrétion  d'une  odeur  «  répu- 
gnante >)  au  point  de  vue  de  l'homme,  et  encore  ce  point  de  vue  n'est-il 
pas  général.  L'opinion  selon  laquelle  une  odeur  désagréable  pour  l'homme 
cultivé   doit   l'être    aussi    pour   les    animaux   insectivores    manque    de 
logique.  La  preuve  n'en  peut  être  apportée  que  par  une  observation  et 

—  ;i3i)  — 

ANN.  niOL.  —  T.  ni,  l'ASC.  3  (1922-1923)  G 


82  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

une  expérience  directe.  Les  ennemis  principaux  des  insectes  sont  les- 
oiseaux.  Or,  le  contenu  de  leur  estomac  nous  prouve  que  les  Hémiptères 
constituent  une  partie  considérable  de  leur  nourriture  et  qu'ils  ne 
jouissent  sous  aucun  rapport  de  quelque  protection  que  ce  soit  vis-à-vis 
de  ceux-là.  Les  expériences  de  l'auteur  ont  porté  sur  tous  les  oiseaux 
insectivores  communs.  Les  oiseaux  ont  toujours  accepté  et  mangé  la 
nourriture  qu'on  leur  servait  (plus  de  200  expériences).  Jamais  une 
action  protectrice  des  glandes  odorantes  n'a  pu  être  observée.  Tou- 
tefois une  certaine  protection  est  exercée  par  la  coloration  vive  des 
insectes,  les  insectes  de  couleurs  pâles  étant  moins  garantis.  L'attitude 
des  oiseaux  vis-à-vis  des  insectes  aux  couleurs  vives  résulte  plutôt  de 
la  surprise  devant  Vinconnu  d'une  couleur  frappante,  du  manque  d'habi- 
tu4e.  Dans  la  plupart  de  ces  cas  la  coloration  vive  ne  protège  pourtant 
nullement  l'insecte  et  les  oiseaux  le  mangeront  aussi  bien  que  tout 
autre  de  couleur  moins  vive.  Le  point  de  vue  anthropomorphique  doit 
être  définitivement  abandonné.  —  B.  Soukatchoff. 

Costantin  et  Magrou.  —  Applicaîions  industrielles  d'une  grande  décou- 
verte française.  —  Noël  Bernard  a  montré,  à  la  suite  de  recherches  d'un 
très  haut  intérêt  biologique,  le  rôle  que  les  champignons  endophytes 
jouent  dans  le  développement  des  orchidées,  spécialement  dans  la  ger- 
mination de  leurs  graines;  il  a  montré  aussi  quelles  conditions,  équiva- 
lentes à  cette  symbiose  entre  les  orchidées  et  leurs  endophytes,  per- 
mettent le  développement  des  plantules  sans  ces  derniers.  Les  applica- 
tions des  procédés  de  Noël  Bernard  réalisées  sur  une  grande  échelle 
par  les  horticulteurs  apportent  aux  théories  de  Bernard  une  impor- 
tante confirmation.  —  F.  Moreau. 

«=   Comportement. 

Frisch  (Karl  v.).  -—  Sur  le  «  langage  »  des  abeilles.  —  Tout  comme  dans 
ses  expériences  précédentes  relatives  à  la  distinction  des  couleurs  (Zool. 
Jahrb.  1914)  et  des  odeurs  (Zool.  Jahrb.  1919)  par  les  abeilles,  v.  F. 
réussit  par  des  expériences  très  ingénieuses  et  très  minutieuses  à  décou- 
vrir que  les  abeilles  ont  un  moyen  de  s'entendre  entre  elles,  qu'elles  ont 
un  «  langage  ».  Le  problème  que  v.  F.  s'est  posé  et  qui  lui  avait  été  sug- 
géré au  cours  de  ses  nombreuses  expériences  de  dressage  des  abeilles 
pour  certaines  couleurs  ou  certains  parfums  au  moyen  d'eau  sucrée, 
est  celui-ci  :  lorsqu'une  abeille  vient  de  découvrir  une  source  de  nourri- 
ture, comment  se  fait-il  que  cette  place,  déserte  avant,  est  bientôt 
envahie  par  de  nombreuses  visiteuses  de  la  même  ruche  que  la  première 
abeille?  V.  F.  a  construit  une  ruche  toute  spéciale,  qui  lui  permet 
d'observer  tout  ce  qui  se  passe  à  l'intérieur.  Il  a  numéroté  les  abeilles 
d'une  manière  très  ingénieuse,  ce  qui  lui  permet  d€  voir  et  de  distinguer 
entre  elles  les  abeilles,  qui  visitent  certaine  place.  Il  a  fait  ses  expériences 
avec  de  l'eau  sucrée,  de  l'eau  sucrée  parfumée  au  moyen  de  différents 
parfums,  des  différentes  fleurs  dans  la  serre  et  dans  les  conditions  natu- 
relles dans  la  campagne.  Lorsqu'une  abeille  découvre  une  source  de  nectar 
(ou  d'eau  sucrée),  après  avoir  sucé  quelque  temps,  elle  retourne  à  la 
ruche,  donne  le  miel  à  d'autres  abeilles,  puis  elle  exécute  une  danse 
circulaire  très  caractéristique.  Les  abeilles,  qu'elle  touche  pendant  cette 
danse,  se  mettent  aussi  à  danser  de  la  même  façon.  Après  avoir  dansé 
dans  un  ou  plusieurs  endroits  de  la  ruche  (le  nombre  des  danses  dépend 

—  340    - 


ACTION  DU  MILIEU  —  ÉTtlOLOGIE  —  COMPORTEMENT  83 

de  la  richesse  de  la  source  découverte)  et  après  avoir  ainsi  donné  l'éveil 
à  un  certain  nombre  d'abeilles,  elle  retourne  à  l'endroit  où  elle  a  trouvé 
le  nectar  (ou  l'eau  sucrée).  Les  autres  abeilles,  qu'elle  a  ainsi  averties, 
quittent  on  toute  hâte  la  ruche.  Deux  cas  se  présentent.  Quelquefois 
il  s'agit  d'une  source  qu'un  certain  nombre  d'abeilles  fréqu(uitait,  mais 
qui  était  tarie  et  par  conséquent  délaissée  pendant  quelque  temps. 
L'une  des  abeilles  du  groupe  vient  de  découvrir  que  la  place  contient 
de  nouveau  du  miel.  Parmi  les  abeilles  mises  en  éveil,  celles  qui  con- 
naissent la  place  par  leurs  visites  antérieures  s'y  rendent  directement. 
D'autres  abeilles,  novices,  cherchent  au  hasard  dans  l'entourage  jusqu'à 
ce  qu'elles  trouvent  l'endroit  désigné  ou  bien  un  autre  analogue.  D'autres 
fois,  l'odeur  des  fleurs  apportée  par  l'abeille  qui  a  découvert  la  source  à 
nectar,  guide  les  abeilles  mises  en  éveil  vers  les  endroits  exhalant  le  même 
parfum,  v.  F.  voit  là  un  rôle  biologique  important  du  parfum  des  fleurs. 
Lorsque  la  nourriture  fournie  par  une  place  diminue,  les  abeilles,  retour- 
nant à  la  ruche,  dansent  moins,  et  quand  la  source  est  tarie,  elles  n« 
dansent  plus  du  tout.  Les  visites  cessent.  De  temps  en  temps  l'une  des 
abeilles,  qui  connaît  la  place,  y  va  pour  voir  s'il  y  a  du  miel  de  nouveau. 
Lorsqu'elle  en  trouve,  elle  avertit  les  autres  au  moyen  de  la  danse, 
comme  nous  venons  de  le  décrire  plus  haut.  Pour  le  pollen,  les  abeilles 
ont  une  autre  danse  toute  différente  de  colle  pour  le  nectar.  En  ce  cas 
aussi  elles  sont  guidées  par  le  parfum  spécial  du  pollen  des  différentes 
fleurs,  apporté  par  l'abeille  qui  a  dansé.  [Ce  livre  est  intéressant  d'un 
bout  à  l'autre,  et  bien  que  tout  à  fait  sérieux  et  purement  scientifique, 
grâce  à  son  style  très  clair  et  très  vif,  se  lit  comme  un  roman.  Même  des 
personnes  non  spécialistes  en  biologie  le  comprendront  et  éprouveront 
du  plaisir  en  le  lisant.]  —  Eléonore  Brechkr. 

Szymanski  (J.  S.).  —  Trois  lenîalives  de  sohilion  d'un  problème.  — 
L'auteur  donne  une  analyse  de  la  solution  du  problème  de  la  ligne  en 
spirale,  solution  basée  sur  le  principe  du  plus  court  trajet,  telle  qu'elle 
est  suivie  par  les  bourdons  {Bombus),  par  Silta  europea  et  par  les  enfants. 
Le  bourdon,  en  recueillant  le  nectar  des  fleurs,  visite  la  tige  de  la  fleur 
en  parcourant  une  ligne  spirale  parfaite,  obtenant  ainsi  le  maximum 
d'économie.  La  Silla  europea,  en  picorant  les  insectes  et  leurs  larves 
dans  les  Assures  de  l'écorce  des  arbres,  ne  manifeste  aucune  régularité 
dans  son  travail,  en  ne  remontant  que  d'un  côté  du  tronc  de  l'arbre. 
Les  enfants  à  l'âge  de  3  à  5  ans  présentent  dans  la  solution  du  même 
problème  un  état  intermédiaire.  Seul  le  bourdon  résout  le  problème  à 
la  manière  de  l'homme  adulte,  ce  qui  est  une  preuve  de  la  ressemblance 
entre   l'instinct   et   l'intellect   dans   leurs   manifestations   motrices.  — 

B.    SOUKATCHOFF. 


341 


84  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


Distribution  géographique 

AUorge  (P.)-  —  Les  associations  végélales  du  Vexin  français.  (Rev.  gén. 
Bot.,  XXXIII,  481-544,  589-6ry2,  708-751,  792-810,  1921;  XXIV, 
71-79,  134-144,  178-191,  251-256,  311-319,  376-383,  425-431,  471-480, 
519-528,   564-576,    612-639,    676-701,    1922.)  [87 

Arènes  (J.).  —  Etude  sur  la  végétation  des  vallées  en  Provence.  (Bull. 
Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXIX,  491-507,  725-740,  818-831,  1922.)  [87 

Cardot  (H.).  —  Sur  la  propagation  de  Lithoglijphus  naticoides  Fér.  vers 
les  régions  occidentales  d'Europe.  (Bull.  Soc.  Linn.  Lyon,  II,  11°  7, 
44,  1923.)  [85 

Depape  (G.)-  —  Recherches  sur  la  flore  pliocène  de  la  vallée  du  Rhône. 
Flores  de  Saint-Marcel  [Ardèche)  et  des  environs  de  Théziers  {Gard). 
(Ann.  Se.  nat..  Bot.,  sér.  X,  IV,  73-263,  1922.)  [86 

Fredericq  (Léon).  —  Dans  la  Nouvelle  Belgique.  (Bull,  Acad.  roy.  Bel;?., 
Cl.  Se,  [5],  VIII,  559-566,  1922.)  [86 

Gibitz  (Anton).  — -  Verbreitung  und  Abstammung  mariner  Cladorecen. 
(Verhandl.  zool.-botan.  Gesellsch.  in  Wien,  LXXI,  85-105,  6  cartes, 
1922.)  [84 

Jeannel  (René).  —  Esquisse  du  peuplement  de  VEurope  par  les  espèces 
du  genre  Choleva  Latr.  (C.  R.  Ac.  Se.,  CLXXVI,  1242,  1923.)  [85 

Mercier  (L.).  —  Essai  sur  la  constitution  de  la  faune  des  Diptères  de  la 
côte  du  Calvados.  (Assoc.  fr.  avanc.  des  Se,  45"  session,  Rouen  643- 
647,   1921.)  [86 

Pellegrin  (Jacques).  —  Les  Poissons  des  eaux  douces  de  V Afrique  occiden- 
tale. (Assoc.  fr.  Avanc.  des  Se,  C.  R.  45®  session,  Rouen,  633-638, 
1921.)  [86 

Seurat  (L.  G.).  —  Sur  la  faune  de  pénétration  des  rivières  du  Sud-Tuni- 
sien. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  414,  1923.)  [85 

ToUenaar  (D.).  —  Statistick  und  Vogelzug.  (Biolog.  Centralbl.,  XLII, 
1922,   401-405.) 

[Critique  de  la  méthode  employée  par  Bretscher  qui  croit  pou- 
voir affirmer  qu'il  n'existe  aucun  rapport  entre  l'arrivée  des  oiseaux 
et  la  température  de  l'endroit.  : — B.  Soukatchoff. 


Gibitz  (Anton).  —  Distribution  et  origine  des  Cladocères  marins.  — 
La  faune  marine  actuelle  des  Cladocères  tire  ses  origines  des  formes 
d'eau  douce  immigrées  dans  les  océans.  Mais  cette  migration  n'est  pas 
encore  terminée,  de  sorte  que  l'on  compte  une  série  d'espèces  dans  des 
habitats  à  salinité  croissante.  G.  les  répartit  en  trois  groupes  :  lo  espèces 
qui  ont  quitté  les  eaux  douces  pour  les  eaux  saumâtres,  mais  ne  pré- 
sentent pas  encore  des  modifications  morphologiques  sensibles;  2°  espèces 

—  342  — 


DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE  85 

iiclt ornent  saumâtres,  enfin  3^  espèces  marines  vraies.  G.  décrit  les 
différentes  formes  de  ces  trois  catégories  et  leur  distribution  géogra- 
phique, mais  fait  des  restrictions  pour  certaines,  les  auteurs  n'ayant 
pas  pris  la  précaution  d'indiquer  avec  précision  le  degré  de  salinité  de 
l'eau.  Parmi  les  espèces  d'eaux  saumâtres,  seule  la  Bosmina  marititna 
a  été  étudiée  avec  les  détails  nécessaires.  Pour  ce  qui  est  de  Penilia 
schniackeri,  on  prétendait  qu'elle  n'est  connue  que  dans  les  eaux  marines. 
Cependant,  on  la  rencontre  plus  ou  moins  loin  des  côtes,  et,  paraît-il, 
même  dans  les  eaux  de  pluie.  Quant  aux  formes  marines  vraies,  on  ne 
peut  en  citer  que  plusieurs  espèces  des  genres  Podon  et  Euadne.  G.  discute 
leur  filiation;. les  caractères  morphologiques  de  Podon  rappellent  davan- 
tage que  ceux  d'Euadne  les  ancêtres  d'eau  douce.  —  A.  Drzewina. 

Cardot  (H.).  —  Sur  la  propagation  de  Lilhoghjphus  nalicoides  Fér. 
vers  les  régions  occidenlales  d'Europe.  — ■  Le  domaine  géographique  de  ce 
jx'tit  Gastéropode  originaire  de  l'Europe  orientale  s'étend  vers  l'Ouest  : 
signalée  dans  le  Palatinat  et  en  Hollande,  près  de  Rotterdam  et  dans  la 
Vieille-Meuse,  de  18/1  à  1904,  cette  espèce  a  été  rencontrée  par  l'auteur 
dans  presque  tous  les  canaux  des  départements  des  Ardennes  et  de  la 
Meuse  en  1909  et  1910  et  dans  le  canal  latéral  à  l'Oise,  à  Pont-Sainte- 
Maxence  (Oise),  en  1921-22;  elle  vit  dans  les  canaux,  les  fonds  de  vase 
entremêlée  de  menus  cailloux  étant  ceux  qui  lui  conviennent  le  mieux. 
Cette  migration  vers  l'Ouest,  faite  à  la  faveur  des  voies  navigables 
ouvertes  par  l'homme  et  grâce  au  transit  de  la  batellerie,  est  tout  à  fait 
comparable  à  celle  de  Dreissensia  polyniorpha.  —  P.  PxEmv. 

Jeannel  (R.)-  —  Esquisse  du  peuplement  de  VEurope  par  les  espèces 
du  genre  Choleua  Lalr.  —  Ces  espèces  ont  toujours  des  habitats  spéciaux, 
pierres  enfoncées,  grottes,  terriers  qui  s'expliquent  par  un  caractère 
éthologique;  elles  sont  toutes  lucifuges.  La  répartition  actuelle  montre 
que  si  l'on  tient  compte  de  l'éthologie  des  espèces  actuelles,  les  Choleua 
sont  des  éléments  anciens  de  la  faune  de  l'Europe.  Les  Choleva  spéciales 
à  l'Egéide  méridionale  ont  dû  pouvoir  se  répandre  sur  l'autre  Egéide, 
avant  le  milieu  du  Miocène,  venant  d'Asie.  La  révision  du  genre  a  permis 
à  l'auteur  d'en  reconstituer  toute  l'histoire  géologique  pendant  la 
deuxième  moitié  du  Tertiaire.  —  L.  Dehorne. 

Seurat  (L.  G.).  —  Sur  la  faune  de  pénétration  des  rivières  du  Sud- 
Tunisien.  —  La  rivière  artésienne  d'Adjim  (île  Djerba)  contient  une 
faune  de  pénétration  établie  depuis  30  ans  à  peine  :  deux  Poissons, 
Anguilla  vulgaris  et  Mugil  chelo;  un  mollusque,  le  Melania  tuberculata 
dont  la  petite  taille  est  imputable  à  la  température  élevée  des  eaux; 
un  seul  Crustacé,  un  Sphseromien  :  Sphœroma  Rissoi  abondant  sous  les 
pierres;  des  Insectes,  l'Hydrophilide  Laccobius  gracilis,  les  larves  de 
Chironome,  d'Ephémère  et  de  Libellule,  notamment  VOrlhelruni  chry- 
sostignia;  les  larves  du  Pyretophorus  chaudoyei.  La  rivière  artésienne  de 
Zargis  dont  l'eau  est  salée  à  3  gr.  n'est  habitée  que  par  des  Anguilles. 
Quant  à  l'oued  Gabès,  sa  faune  est  à  peine  plus  riche  que  celle  de  la 
rivière  d'Adjim;  à  citer  notamment  des  Prosobranches  :  Melanopsis 
pseudoferrusaci,  Nerilina  numidica,  Amnicola  dupotetiana,  et  deux  Crus- 
tacés caractéristiques  :  Palœmoneles  varions,  Sphœroma  rugicauda, 
auxquels  s'associe  une  variété  locale  de  Gammarus  Simoni.  — 
L.  Dehorne. 

—  343  — 


86  L'ANxNÈe  BIOLOGIQUE 

Pellegrin  (Jacques).  —  Les  Poissons  des  eaux  douces  de  l'Afrique  occi- 
deniale.  . —  La  faune  ichtyologique  des  eaux  douoes  de  la  région  qui 
s'étend  du  Sénégal  au  Cross  River  est  extrêmement  riche  et  abondante 
(300  espèces,  dont  l'auteur  donne  la  liste)  ;  elle  possède  des  représentants 
de  toutes  les  grandes  familles  caractéristiques  de  la  région  éthiopienne; 
les  Siluridés  sont  les  plus  richement  représentés  (60  espèces),  puis 
viennent  les  Mormyridés  avec  38,  les  Cyprinidés  et  les  Characynidés  avec 
chacun  31  espèces.  A  noter  l'absence  des  Gromeriidés  du  Nil  Blanc  et 
des  Kneriidés  du  Cameroun,  de  l'Angola,  du  Mozambique  et  de  l'Afrique 
Orientale.  —  P.  Remy. 

Mercier  (L.).  — -  Essai  sur  la  conslilulion  de  la  faune  des  Diptères  de 
la  cote  du  Calvados.  —  La  majorité  des  espèces  appartient  à  la  faune 
continentale,  mais  un  certain  nombre  de  formes  est  spécial  au  bord  de 
la  mer  :  leurs  larves  vivent  dans  le  sable  salé  des  dunes,  sous  les  paquets 
d'Algues  ou  dans  la  zone  de  balancement  des  marées.  Parmi  les  espèces 
continentales,  il  en  est  dont  les  larves  vivent  dans  les  détritus  en  décom- 
position, dans  des  substances  organiques  imbibées  de  sel,  ou  dans  la 
vase  des  cours  d'eau  près  de  leur  embouchure,  où  l'eau  reste  saumâtre 
sur  une  certaine  étendue  {Scatophaga  slercoraria,  Aplerina  pedestris, 
Limosina  sylvalica,  fonlinalis,  crassimana,  fulvipes,  etc.).  Certains  de  ces 
halophiles  ont  d'étroits  liens  de  parenté  avec  des  formes  nettement  con- 
tinentales; parmi  ces  dernières,  il  en  est  même  {Hydrophorus  prgecox, 
Scatella  slagnalis)  qui  sont  halophiles;  ceci  fait  donc  croire  que  les  halo- 
philes sont  des  formes  continentales  qui  vivent  soit  dans  les  eaux 
douces,  soit  sur  les  détritus  organiques  et  qui  sont  préadaptées  par  leur 
eurhyalinité  à  la  vie  dans  un  milieu  à  salure  variable;  ces  espèces  halo- 
philes donnent  naissance  aux  halobies;  M.  cite  comme  exemple  Aplerina 
pedeslris,  forme  eurhyaline  de  l'Europe  centrale  et  de  Sibérie,  toujours 
très  rare,  et  rencontrée  en  quantité  très  abondante  à  Luc-sur-Mer,  sous 
des  paquets  d'Algues  rejetés  par  la  mer,  où  elle  se  multiplie  plus  abon- 
damment qu'à  l'intérieur  des  terres;  on  peut  concevoir  qu'à  un  certain 
moment  A.  pedestris,  espèce  inapte  au  vol,  sera  détruite  à  l'intérieur  des 
terres  par  des  animaux  insectivores,  plus  abondants  là  qu'au  bord  de  la 
mer,  et  alors  l'espèce  sera  considérée  comme  halobie.  —  P.  Remy. 

Fredericq  (Léon).  —  Dans  la  Nouvelle  Belgique.  —  L'auteur  a  appelé 
antérieurement  (1904,  1905,  1912)  l'attention  sur  l'îlot  arctique  alpin 
que  forme  dans  l'Ardenne  le  plateau  de  la  Baraque  Michel;  il  ajoute  ici 
de  nouvelles  espèces,  animales  et  végétales,  aux  précédentes  listes  des 
représentants  de  la  faune  et  de  la  flore  de  l'époque  glaciaire  qui  forment 
là  une  véritable  colonie  locale.  Cette  faune  et  cette  flore  alpines  font  en 
grande  partie  défaut  sur  le  plateau  du  Losheimerwald  (cercle  de  Mal- 
médy)  qui  est  cependant  tout  voisin  et  a  sensiblement  même  altitude  et 
même  étendue  que  le  précédent;  cela  est  dû  à  un  climat  moins  humide 
et  moins  froid.  —  P.  Remy. 

Depape  (G-.).  —  Recherches  sur  la  flore  pliocène  de  la  vallée  du  Rhône.  — 
La  flore  du  golfe  pliocène  de  la  vallée  du  Rhône,  riche  d'environ  70  espèces, 
compte  67  %  de  ces  dernières  représentées  dans  la  flore  actuelle;  37  % 
sont  comparables  ou  identiques  aux  formes  actuelles  de  la  même  région; 
les  formes  qui  ont  disparu  (63  %)  sont  représentées  aujourd'hui  dans  les 
régions  méditerranéennes,  en  Amérique  du  Nord,  aux  Canaries  ou  en 

—  344  — 


DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE  87 

Extrême-Orient.  A  partir  du  rivage  de  la  mer  plaisancienne,  les  espèces^ 
s'étageaient  sur  les  versants  montagneux  suivant  leurs  exigences  respec- 
tives et  paraissent  avoir  été  soumises  à  des  conditions  climat ériqu(^s  com- 
parables avec  celles  qui  sont  acLuellement  réalisées  dans  les  régions  où 
l'isotherme  annuel  est  d'environ  "200  et  où  les  précipitations  atmosphé- 
riques atteignent  ou  dépassent  1.300  mm.  d'eau  (sud  des  Etats-Unis 
et  de  la  Chine).  La  flore  plaisancienne  de  la  vallée  du  Rhône  offre  de 
nombreux  points  de  contact  avec  les  flores  pliocèncs  du  Massif  central, 
de  l'Ain,  d'Espagne,  d'Italie.  Beaucoup  des  espèces  plaisanciennes  du 
Rhône  sont  identiques,  ou  presque,  à  des  formes  des  flores  tertiaires 
antérieures;  quelques-unes  sont  comparables  à  des  espèces  crétacées  du 
Groenland  ou  à  des  formes  éocènes  du  Bassin  de  Paris,  qui  paraissent 
avoir  émigré  vers  le  sud  de  l'Europe;  d'autres  attestent  des  affmités 
étroites  avec  les  flores  aquitaniennes  du  Sud-Est,  helvétiennes  de  Suisse, 
H  surtout  avec  les  flores  du  miocène  supérieur;  cependant,  on  constate, 
en  passant  du  miocène  au  pliocène,  une  diminution  du  nombre  des 
espèces  chaudes  et  exotiques.  Enfin,  on  constate  un  contraste  frappant 
dans  la  vallée  du  Rhône  entre  la  flore  plaisancienne  encore  riche  en 
espèces  exotiques  et  la  flore  quaternaire  formée  presque  exclusivement 
de  formes  indigènes.  —  F.  Moreau. 

Arènes  (J.).  —  Etude  sur  la  végétation  des  vallées  en  Provence.  —  Il 
existe  dans  les  vallées  toulonnaises  et  dans  les  vallées  provençales  en 
général  un  type  de  végétation  très  autonome  par  rapport  à  celui  qui 
forme  la  caractéristique  propre  de  la  Provence;  on  l'observe  quels  que 
soient  le  régime  des  cours  d'eau,  le  milieu  physique,  la  nature  chimicjue 
du  sol  et  la  portion  du  cours  d'eau  envisagée;  il  est  caractérisé  par  la 
présence  de  plantes  hygrophiles  fixées  soit  par  la  présence  continuelle, 
soit  par  l'apparition  intermittente  de  l'eau  sur  le  sol,  soit  par  sa  présence 
constante  en  quantité  plus  ou  moins  grande  dans  ce  sol.  Les  espèces 
soumises  à  l'influence  directe  de  l'eau  se  groupent  en  ceintures  végé- 
tales, observables  lorsque  la  profondeur  de  l'eau  est  suffisante,  lorsque 
la  force  du  courant  n'est  ni  trop  variable  ni  trop  grande,  lorsque  le  fond 
est  assez  meuble  et  riche  en  humus;  si  l'une  de  ces  conditions  n'est  pas 
réalisée,  les  ceintures  végétales  disparaissent  et  bon  nombre  d'espèces 
sont  éliminées.  Les  hydrophytes  des  vallées  ne  sont  pas  représentées 
dans  la  végétation  habituelle  des  collines,  tandis  que,  dans  les  vallées, 
on  retrouve  les  éléments  caractéristiques  de  la  végétation  purement 
méditerranéenne,  bien  qu'en  moindre  proportion  que  sur  les  collines. 
La  végétation  des  vallées  est  riche  en  espèces  banales  pour  la  région;  les 
espèces  rares  y  font  au  contraire  à  peu  près  totalement  défaut.  A  cette 
végétation  des  vallées  provençales  l'auteur  donne  le  nom  de  végétation 
vallémale,  qui  ne  doit  s'appliquer  à  aucune  formation  lacustre  ou  maré- 
cageuse. —  F.  Moreau. 


*D"^ 


Allorge  (P.).  —  Les  associations  végétales  du  Vexin  français.  —  Cette 
étude,  richement  documentée,  expose  les  résultats  de  recherches  de 
géographie  botanique  sur  un  «  pays  »  du  Bassin  de  Paris,  le  Vexin  fran- 
çais. Après  avoir  fait  connaître  les  traits  physiographiques  et  géologiques 
généraux  du  territoire  qu'il  étudie,  l'auteur  expose  et  discute  les  méthodes 
et  la  terminologie  phytogéographiques  qu'il  adopte  :  il  fonde  essentiel- 
lement les  unités  phytogéographiques  sur  l'analyse  floristique  différen- 
tielle et  comparative  et  cherche  à  reconstituer  leur  développement  et 

—  345  — 


88  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

leur  enchaînement  évolutif.  L'analyse  phytosociologique  détaillée  des 
associations  occupe  une  partie  étendue  de  l'ouvrage;  après  des  considé- 
rations générales  sur  la  valeur,  la  distinction  et  l'évolution  des  groupe- 
ments phytogéographiques  du  Vexin  français,  l'auteur  compare  ce 
«  pays  »  aux  «  pays  »  limitrophes  et  fixe  ses  caractères  botaniques  dans 
l'ensemble  du  Bassin  de  Paris  et  de  la  région  parisienne.  De  belles  photo- 
gravures accompagnent  cet  important  travail.  —  F.   Moreau. 


Origine  des  espèces 


Fraipont  (Ch.).  —  Observations  sur  les  grands  Félidés  pléislocènes.  (Bull. 
Acad.  roy.  Belg.,  Cl.  des  Se,  [b],  VIII,  577-580,  1922.)  [88 

Lameere  (A.)-  —  Vhisloire  naturelle  des  Dicyémides.  (Bull.  Acad.  roy. 
Belg.,  Cl.  d.  Se,  [5],  VIII,  779-792,  1922.)  [88 


Fraipont  (Charles).  —  Observations  sur  les  grands  Félidés  pléislocènes. 
—  F.  signale  une  Panthère  du  pléistocène  de  l'Ariège;  c'est  une  variété 
de  la  Panthère  actuelle  {Felis  pardiis);  bien  qu'étant  plus  ancienne,  elle 
est  cependant  plus  évoluée  que  cette  dernière  :  elle  est  dépourvue, 
comme  le  Lynx,  des  premières  prémolaires  de  la  mâchoire  supérieure, 
prémolaires  qui  existent  chez  les  autres  Félidés.  —  P.  Remy. 

Lameere  (A.).  —  L'histoire  naturelle  des  Dicyémides.  —  L'auteur  donne 
dans  cette  «  lecture  »  un  résumé  de  nos  connaissances  sur  ce  groupe. 
L'étude  embryogénique  montre  que  la  cellule  axiale,  qui  semblait  si 
énigmatique,  n'est  qu'une  cellule  reproductrice  qui  servira  à  nourrir  les 
autres  cellules-germes;  le  D.  est  donc  formé  uniquement,  comme  l'Ortho- 
nectide  du  reste,  d'un  ectoderme  enveloppant  des  gonocytes;  l'embryon 
se  conduit  tout  à  fait  comme  celui  d'un  Ver  et  montre  de  plus  nettement 
des  caractères  qui  n'existent  que  chez  les  Vers  du  groupe  des  Echiu- 
riens  [BoneUia)  :  les  prétendus  Mésozoaires  sont  des  Vers  réduits  à  un 
épiderme  et  à  des  cellules  reproductrices;  ils  dérivent  de  BoneUia  chez 
lesquelles  le  nanisme  et  la  dégénérescence  accompagnant  la  vie  parasi- 
taire ont  affecté  non  seulement  les  çf  comme  cela  se  produit  chez  les  B., 
mais  aussi  les  Ç.  L.  résume  les  résultats  de  ses  recherches  sur  le  cycle 
biologique  de  ces  Echiuriens  parasites,  qui  présente  une  ciuantité  de  par- 
ticularités exceptionnelles  :  parthénogenèse  oogoniale,  viviparisme  folli- 
culeux,  hermaphrodisme  sans  fécondation  croisée,  polyembryonie.  — 
P.  Remy. 


—  346  — 


THÉORIES  GÉNÉRALES  —  GÉNÉRALITÉS  89' 


Théories  générales.  —  Généralités 


Brody  (S.)  and  Ragsdale  (A.  C)-  —  The  équivalence  of  âge  in  animais. 
(Journ.  of  gen.  PhysioL,  V,  205-214,  1922.)  [111 

Guillaume  (A.  C).  —  Les  sympalliies.  La  notion  de  syinpalhie  de  Vancienne 
Médecine  el  la  Physio- Pathologie  moderne.  (Biologie  médicale,  XII, 
1922,  no  6,  251-285.) 

[Première  partie  d'une  étude,  allant  jusqu'au  moment  où  la  notion 
de  sympathie  disparaît  de  la  médecine.  La  2»  partie  doit  traiter  de 
sa  réapparition  et  de  sa  rénovation.  —  M.  Goldsmith. 

Herrera  (A.  L.).  —  Sur  Vimilation  des  plasmodies  et  des  structures  chro- 
matiques avec  le  silicate  de  sodium  noirci  par  le  noir  d' ivoire  et  des  gouttes 
d'alcool  en  diffusion.  (G.  R.  Ac.  Se,  CLXXVl,  1011,  1923.) 

[L'auteur  obtient  des  aspects  d'analogie  remarquable  avec  ceux 
que  présentent  les  plus  fines  structures  de  la  matière  vivante.  — 
L.  Dehorne. 

Lœwi  (0.).  —  Ueber  Steuerung  von  Funktionen  im  Tierkôrper.  (Die 
Naturwissenschaften,   XI,   H.  8,   117-123,   1923.)  [222 

Peter  (Karl).  —  Ueber  den  Begriff  «  Homologie  »  und  seine  Anwendung 
in  der  Embryologie.  (Biolog.  Centralbl.,  XLII,  1922,  308-327.)         [333 

Przlbram  (Hans).  —  Aufbau  malhematischer  Biologie.  (Schaxel's  Abhandl 
z.  theoret.  Biologie,  H.  18,  68  pp.,  1923.)  [89 

Uhlmann  (Eduard).  —  Entwicklungsgedanke  und  Artbegriff  in  ihrer 
geschichllichen  Enlstehung  und  sachlichen  Beziehung.  (Jenaische 
Zeitschr.  f.  Naturwiss.,  LIX,  N.  F.,  LU,  H.  1,  1-114,  1923.)  [91 


Przlbram  (Hans).  — ■  La  crécdion  d'une  biologie  malhémaliquc.  — - 
Comme  contribution  au  programme  de  Schaxel,  P.  expose  la  façon 
dont  la  biologie  pourrait  avancer  au  rang  des  sciences  naturelles  exactes. 
Tout  comme  la  physique  et  la  chimie,  la  biologie  devrait  cesser  d'être 
une  science  seulement  qualitative  et  devenir  une  science  aux  méthodes 
quantitatives,  une  «  Bionomie  )>.  Le  but  serait  la  création  d'une  bionomie 
mathématique  consistant  en  une  série  de  lois  exprimables  par  des 
formules.  Déjà  dans  plusieurs  domaines  de  la  biologie  on  a  commencé 
à  appliquer  des  méthodes  mathématiques.  Ainsi,  en  taxonomie,  Mac 
Leod  a  introduit  les  mesures  de  la  longueur  de  certaines  parties  du 
corps  pour  la  détermination  de  l'espèce.  Toutefois  les  longueurs  absolues, 
telles  que  les  donne  Mac  Leod,  n'ont  pas  encore  la  valeur  de  constantes. 
La  division  entre  deux  des  «  Primordia  »  de  Mac  Leod  nous  permet 
de  calculer  les  constantes.  En  anatomie,  nous  avons  les  recherches  sur 
la  corrélation  entre  les  différentes  parties  du  corps  et  leurs  rapports 
avec  la  fonction  et  le  milieu,  «  l'organométrie  «  inaugurée  par  IIoussaye 

—  3'i7  — 


90  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

en  France  et  Hesse  en  Allemagne;  la  comparaison  des  formes  des 
animaux  au  moyen  de  recherches  sur  les  différences  quantitatives 
(D'Arcy  W.  Thompson).  En  physiologie,  depuis  longtemps  déjà,  les 
méthodes  quantitatives  sont  employées.  Ainsi,  la  biophysique  et  la 
biochimie  s'occupent  des  différentes  parties  ou  systèmes  du  corps 
animal;  elles  sont  tout  simplement  la  physique  et  la  chimie  et  on  a 
le  devoir  de  chercher  des  méthodes  qui  nous  permettent  de  comprendre 
les  manifestations  vitales  d'une  manière  quantitative.  En  biophysique, 
les  lois  de  la  mécanique  sont  applicables  à  la  mécanique  du  squelette 
(O.  Fischer,  A.  Schmidt,  G.  Tornier),  celles  de  l'acoustique  aux 
recherches  sur  la  voix  des  animaux  et  l'ouïe;  l'optique  appliquée  aux 
phénomènes  de  la  vie  donne  naissance  à  la  biodioptrique,  la  biophotique 
et  la  bioluminescence.  Inutile  de  parler  de  l'application  des  lois  de  la 
chaleur  en  biologie;  tout  le  monde  connaît  l'application  du  thermo- 
mètre. En  chimie  les  recherches  physico-chimiques  mènent  à  la  chimie 
des  colloïdes. 

Ce  n'est  pas  par  hasard  que  c'est  à  un  botaniste,  Pfeffer,  que 
l'on  doit  la  découverte  de  l'osmose  et  la  mesure  quantitative  de  la 
pression  osmotique;  c'est  aussi  un  physiologiste,  Robert  Meyer,  qui 
a  découvert  la  loi  de  la  constance  de  l'énergie.  En  morphologie,  P. 
considère  la  forme  organique  comme  un  état  d'équilibre;  tout 
processus  qui  tend  à  réparer  l'équilibre  dérangé,  par  exemple  la  régé- 
nération, se  prête  aux  méthodes  mathématiques.  La  variation  quanti- 
tative des  facteurs  externes  et  l'étude  quantitative  de  leur  influence 
sur  l'organisme  (forme,  couleur,  etc.)  sont  absolument  nécessaires  pour 
comprendre  et  exprimer  par  des  formules  mathématiques  les  phéno- 
mènes de  la  vie.  En  ontogenie,  nous  avons  la  loi  de  la  croissance  (voir  les 
travaux  de  P.  là-dessus).  L'auteur  critique  l'école  biométrique  (la  revue 
Biometrika)  en  Angleterre  et  les  méthodes  statistiques  appliquées  aux 
variations  dans,  d'autres  pays;  on  applique  ces  statistiques  aux  varia- 
tions dans  la  nature  sans  tenir  compte  des  causes  de  la  variation  et 
sans  le  contrôle  de  l'expérience.  Elles  arrivent  à  des  formules  très  com- 
pliquées qui  pourtant  ne  nous  aident  pas  à  reconnaître  les  rapports  de 
causalité.  Dans  les  recherches  sur  l'hérédité,  les  méthodes  quantita- 
tives ont  fait  découvrir  à  Mendel  ses  lois  de  l'hérédité.  MorCxAN  a  pu, 
par  ses  recherches  sur  les  cas  du  «  crossing  over  »,  arriver  à  une  stéréo- 
métrie des  facteurs.  En  éthologie,  l'étude  des  phénomènes  rythmiques 
devrait  être  faite  non  pas  comme  dans  la  périodologie,  mais  par  une 
étude  exacte  des  influences  extérieures  et  de  leurs  effets  sur  l'organisme. 
p.  esquisse  ensuite  la  manière  dont  ces  tentatives  pourraient  contribuer 
à  élever  un  édifice  théorique,  une  biologie  mathématique  analogue  à 
la  physique  théorique.  La  condition  principale  pour  cela,  c'est  que  les 
théories  doivent  être  fondées  sur  des  expériences.  L'auteur  nous  expose 
sa  méthode  de  travail  et  son  but,  par  exemple  dans  ses  recherches  sur 
la  régénération.  Les  formules  de  Putter  sont  trop  spéciales,  celle  de 
Driesch  trop  générale.  P.  considère  le  point  de  vue  agnostique  comme 
le  meilleur.  Aujourd'hui  nous  ne  pouvons  pas  encore  savoir  s'il  sera 
possible  de  réduire  tous  les  phénomènes  de  la  vie  aux  lois  connues 
jusqu'à  présent  dans  le  monde  inorganique.  Avant  de  pouvoir  s'exprimer 
là-dessus,  il  faut  que  la  biologie  expérimentale  quantitative  donne 
une  analyse  des  phénomènes  si  compliqués  de  la  vie,  pour  pouvoir  les 
réduire  du  moins  en  grande  partie  à  des  phénomènes  plus  simples.  — 
Eléonore  Brecher. 

—  348  — 


THÉORIES  GÉNÉRALES  —  GÉNÉRALITÉS  91 

Lœvi  (O-)'  —  Sur  la  régulalion  de  fonctions  dans  Vorganisme  animal.  — 
L'organisme  possède  une  tendance  à  se  maintenir  dans  un  certain 
état  d'équilibre,  et  tout  écart  de  la  ligne  moyenne,  causé  soit  par  notre 
organisation  physiologique  même,  soit  par  des  influences  du  milieu, 
«st  en  même  temps  la  cause  qui  rétablit  cet  équilibre.  L.  donne  diffé- 
rents exemples  de  régulations  automatiques  dans  l'organisme.  Le 
contrôle  et  la  régulation  du  fonctionnement  se  font  principalement  par 
le  système  nerveux  central  et  par  les  glandes  endocrines.  Mais  il  y  a 
aussi  des  régulations  qui  sont  dues  au  fonctionnement  de  l'organe 
même,  sans  l'intermédiaire  du  système  nerveux  central  ou  des  glandes 
endocrines  :  par  exemple,  le  fonctionnement  du  muscle  strié.  Quand 
un  muscle  a  fonctionné  quelque  temps,  il  est  fatigué  et  ne  répond  plus 
aux  excitants  du  système  nerveux.  Il  se  repose,  et  après  quelque  temps 
il  est  de  nouveau  capable  de  fonctionner.  Le  mécanisme  de  cette  régu- 
lation automatique  est  le  suivant  :  les  produits  de  désassimilation 
créés  par  le  fonctionnement  du  muscle  empêchent  que  la  désassimilation 
continue  :  le  muscle  est  fatigué;  en  même  temps  que  la  désassimilation 
diminue,  la  tendance  de  la  matière  vivante  vers  l'assimilation  augmente, 
jusqu'au  moment  où  l'état  antérieur,  c'est-à-dire  l'équilibre  entre 
désassimilation  et  l'assimilation,  est  rétabli.  Donc,  comme  l'a  déjà  dit 
EvvALD  Hering,  le  muscle  qui  a  fonctionné  revient  à  son  état  antérieur 
grâce  aux  produits  mêmes  de  la  désassimilation,  qui  créent  les  condi- 
tions chimiques  nécessaires  à  son  rétablissement.  L.  croit  que  dans 
la  nature  inorganique  il  n'y  a  pas  de  processus  analogues,  à  l'exception 
de  l'influence  réversible  des  catalysateurs.  —  Un  autre  exemple  de 
régulation  à  la  suite  du  fonctionnement  même  de  l'organe,  sans  l'inter- 
médiaire d'un  autre  organe,  serait  le  fonctionnement  du  cœur  grâce 
à  la  transformation  d'un  excitant  continu  agissant  sur  le  sinus  veineux 
en  un  excitant  discontinu  agissant  sur  le  cœur.  —  Parmi  les  régula- 
tions se  faisant  par  l'intermédiaire  du  système  nerveux  on  a  la  régulation 
de  la  pression  du  sang  sous  l'action  du  nerf  dépresseur  et  aussi  la  respi- 
ration se  faisant  même  contre  notre  volonté.  Lorsqu'on  retient  la  res- 
piration pendant  quelque  temps,  les  acides  formés  à  la  suite  de  l'oxyda- 
tion incomplète  due  à  l'appauvrissement  du  sang  en  oxygène  forment 
un  excitant  du  centre  respiratoire  et  le  forcent  à  reprendre  son  activité. 
Outre  les  régulations  par  voie  nerveuse  ou  chimique,  il  y  a  aussi  des 
régulations  par  voie  physique;  c'est  ainsi  que  la  régulation  de  la  tem- 
pérature, pour  son  maintien  à  37»,  se  fait  par  l'intermédiaire  d'un 
certain  centre  nerveux  et  de  la  glande  thyroïde.  Un  exemple  de  régu- 
lation par  l'intermédiaire  d'une  glande  endocrine  et  indépendante  du 
système  nerveux  est  fourni  par  l'augmentation  de  la  formation  des 
globules  rouges  sanguins  après  une  perte  de  sang.  Dans  ce  cas,  c'est  la 
glande  thyroïde  qui  joue  le  rôle  de  régulateur.  Toutes  ces  régulations 
sont  indépendantes  de  notre  conscience.  D'autres  ne  s'effectuent  que 
par  l'intermédiaire  de  celle-ci  :  ainsi  la  faim,  .la  soif,  le  sommeil.  Même 
dans  notre  vie  psychique  on  peut  reconnaître  la  tendance  à  se  main- 
tenir dans  un  certain  état  d'équilibre.  Dans  ce  domaine  cependant 
nous  ne  pouvons  pas  encore  analyser  le  mécanisme  de  la  régulation.  — 
Leonore  Brecher. 

Uhlmann  (Eduard).  —  L'idée  de  révolution  et  la  notion  de  Vcspèce 
dans  leur  genèse  historique  et  leur  rapport  réciproque.  —  L'idée  de  l'évolu- 
tion chez  les  philosophes  grecs  avant  Socrate  n'a  pas  d'analogie  avec 


92  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

l'idée  moderne  de  la  descendance,  parce  qu'alors  la  notion  de  l'espèce 
biologique  manquait  encore.  La  théorie  des  notions  de  Platon  a  une 
grande  influence  sur  la  formation  de  la  notion  de  l'espèce  en  biologie, 
que  nous  trouvons  pour  la  première  fois  chez  Aristote.  Mais  chez 
Aristote  cette  notion  de  l'espèce  n'est  pas  encore  en  rapport  avec 
l'idée  de  l'évolution.  Son  idée  de  l'évolution  jusqu'à  la  plus  graiide 
perfection  par  l'entéléchie  est  purement  métaphysique.  Après  Aristote, 
les  idées  sur  l'évolution  et  sur  l'espèce  s'effacent  peu  à  peu.  Ray  est 
le  premier  qui  définisse  l'espèce  comme  une  unité  fondamentale  biolo- 
gique systématique.  Vient  ensuite  Linné,  qui  donne  le  premier  la 
notion  scientifique  de  l'espèce.  L'auteur  considère  ensuite  le  problème 
de  la  constance  de  l'espèce  et  les  commencements  de  pensée  génétique 
chez  Leibnitz,  Bonnet,  Buffon;  la  transformation  des  espèces  chez 
Erasmus  Darwin;  le  problème  de  l'espèce  et  la  théorie  de  l'évolution 
chez  Lamarck;  la  signification  de  ces  notions  à  l'époque  de  la  morpho- 
logie idéaliste,  dont  les  principaux  représentants  sont  Guvier,  G.  Saint- 
Hilaire,  Gœthe;  la  notion  de  l'espèce  et  l'idée  d'évolution  chez  Kant, 
ScHELLiNG,  etc.  Charles  Darwin  base  la  théorie  de  révolution  sur  le 
problème  de  l'espèce.  L'auteur  considère  ensuite  la  notion  de  l'espèce 
et  la  théorie  de  l'évolution  après  Darwin  :  les  recherches  causales 
mécanistiques  remplacent  le  point  de  vue  historique.  —  Eléonore  Bre- 
cher. 

Peter  (Karl).  —  Sur  le  concept  «  liomologie  «  et  son  application  dans 
Vembryologie.  — •  Au  point  de  vue  de  l'anatomie  comparée  l'homologie 
de  l'organe  olfactif  des  Amphibiens  avec  celui  des  Poissons  et  des 
Amniotes  ne  présente  aucun  doute.  Par  contre,  les  données  embryolo- 
giques que  nous  possédons  sur  cet  organe  chez  les  Amphibiens  pré- 
sentent de  tels  obstacles  au  point  de  vue  de  son  homologie  avec  l'organe 
correspondant  des  Poissons  et  des  Amniotes  qu'une  étude  approfondie 
s'impose  pour  répondre  à  la  question  :  quelle  serait  la  définition  prati- 
quement applicable  et  logiquement  valide  du  concept  «  homologie  »? 

Trois  périodes  sont  à  distinguer  dans  le  cours  du  développement  du 
concept  de  l'homologie  :  la  période  morphologique  d'OwEN,  celle  histo- 
rique de  Gegenbaur,  intimement  liée  à  la  théorie  darwienne  et,  finale- 
ment, la  troisième  période,  liée  aux  recherches  de  l'embryologie  expé- 
rimentale, la  période  causale-analytique.  Cette  dernière  peut  être 
négligée  dans  notre  cas.  les  recherches  embryologiques  n'ayant  pour 
objet  ordinairement  que  le  développement  d'organes  normaux.  En 
outre,  en  parlant  d'homologie  nous  comparons  entre  eux  non  pas  des 
individus  d'une  même  espèce  mais  d'espèces,  de  genres,  etc.  différents. 
D'après  le  point  de  vue  représenté  par  Gegenbaur,  l'origine  identique 
joue  le  rôle  principal  dans  le  concept  de  l'homologie.  P.  limite  le  concept 
de  l'homologie  aux  formations  de  même  origine;  les  organes  d'origine 
différente  ne  seraient  qu'analogues.  Dans  le  cas  où  ces  organes,  tout 
en  provenant  de  formations  homologues,  se  tranforment  dans  le  même 
sens  indépendamment  les  uns  des  autres,  les  uns  à  côté  des  autres, 
nous  avons  affaire  à  un  développement  parallèle,  à  des  organes  paral- 
lèles (définition  proposée  par  Osborn).  Au  point  de  vue  morphologique 
on  appellera  homologues  les  organes  qui  se  développent,  quant  à  leur 
provenance,  position  et  rapports  vis-à-vis  des  organes  voisins,  aux  dépens 
d'un  même  matériel.  En  combinant  les  deux  points  de  vue,  la  défini- 
tion suivante  de  l'homologie  s'impose  :  «  On  appellera  homologue  toute 

— .3r)0  — 


THÉORIES  GÉNÉRALES  —  GÉNÉRALITÉS  93 

formation  dont  les  germes  sont  les  mêmes,  quant  à  leur  origine,  struc- 
ture et  rapports  vis-à-vis  des  formations  voisines,  et  qui  sont  de  même 
origine.  '>  En  partant  de  cotte  définition,  l'auteur  soumet  à  une  étude 
comparée  :  1°  Le  développement  de  T organe  olfactif  des  Ampliibiens; 
2°  les  organes  embryonnaires  des  larves  d'Amphibiens  et  le  trophoblaste 
des  Mammifères  et  3°  les  stades  embryonnaires  (la  blastula)  des  Mam- 
mifères. La  formation  des  choanes  chez  les  Ampliibiens  anoures  et 
urodèles  présente  quelque  chose  de  tout  à  fait  nouveau;  ces  choanes 
ne  sont  pas  homologues  à  celles  des  Poissons  et  des  animaux  supé- 
rieurs (Amniotes),  mais  bien  à  celles  des  Gymnophiona.  Le  cœcum 
inférieur  de  l'organe  de  JACOBSO^'  des  Amphibiens  et  celui  des  Amniotes 
sont  bien  homologues  entre  eux.  La  coquille  nasale  des  Amphibiens  et 
celle  des  Amniotes.  sont  des  formations  homologues.  Dans  les  cas  où 
la  paléontologie  est  incapable  de  nous  éclairer  sur  la  valeur  de  telle  ou 
autre  formation  ou  organe  au  point  de  vue  de  leur  homologie,  c'est  à 
l'embryologie  que  nous- devons  avoir  recours.  En  établissant  une  homo- 
logie des  organes  ou  de  stades  de  développement  embryonnaire,  la 
valeur  prospective  des  parties  germinatives  ne  doit  pas  être  prise  en 
considération.  — ■  La  cavité  germinative  des  placentaires  doit  être 
comparée  au  blastocœle  des  autres  vertébrés  et  la  vésicule  germinative 
doit  être  désignée  comme  blastula.  —  B.  Sgukatchoff. 

Bfody  (S.)  et  Ragsdale  (A.  C).  —  V équivalence  d'âge  chez  les  animaux. 
—  DoNAi.DSON,  dans  sa  comparaison  du  rat  blanc  avec  l'homme  au 
point  de  vue  de  la  croissance,  admettait  que  le  rat  à  l'âge  de  3  ans  est 
comparable  à  un  homme  de  90  ans.  La  durée  de  la  vie  était  employée 
comme  base  de  comparaison.  Mais  cette  estimation  est  difficile.  On  sait 
maintenant  que  la  croissance  est  périodique  ou  cyclique.  Les  animaux 
à  sang  chaud  ont  trois  périodes  de  croissance  (infantile,  juvénile,  adoles- 
cente). On  peut  prendre  les  maxima  de  ces  cycles  comme  points  de 
référence.  —  R.  Wurmser. 


—  351  - 


Paris.  —  Les  presses  Universitaires  de  France, 


PREMIÈRE      PARTIE 


PHYSIOLOGIE   GÉNÉRALE 


NN.  BiOL.  —  1.  m,  KAsc.  4  (1922-1923) 


A  Ni» 


Physiologie    cellulaire. 


tîowdry  (E.  V.)-  —  The  reticuiar  maîerial  as  an  indicalor  of  physiologie 
reversai  in  secretory  polarity  in  the  thyroid  cells  of  Ihe  guinea-pig.  (Amer. 
Journ.  of  Aiiat.,  XXX,  n"  1,  15  janv.  1922,  14  p.,  2  pi.)  [4 

Hogue  (M.  J.).  —  A  comparison  of  an  amoeba,  Vahlkampfiia  patuxenl, 
wilh  tissue-culture  cells.  (The  Journal  of  expérimental  Zoolog;y,  XXXV, 
1-11,  janvier   1922.)  [2 

Metalnikov  (S.).  —  Sur  la  digestion  intracellulaire  chez  les  Protozoaires 
{La  circulation  des  vacuoles  digestives).  (Mémoires  Jubilée  E.  Met- 
chnikoff,  127-145,  3  fig.,  1921). 

[Analysé  d'après  les  Annales  de  V Institut  Pasteur,  1918,  voir  Ann. 
BioL,  XXI,  p.  172. 

Young  (D.  B.).  —  -ri  contribution  to  the  morphology  and  phgsiology  of 
the  genus  Uronychia.  (The  Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXVI, 
353-390,  28  fig.,  octobre  1922.)  [4 


Hogue  (M.  J.).  —  Comparaison  d'une  amibe  avec  les  cellules  d'une 
culture  de  tissus.  —  Ordinairement,  lorsque  dans  une  culture  de  tissus 
les  cellules  traitées  par  un  colorant  dit  vital  (bleu  de  méthylène,  bleu 
crésyl  brillant,  rouge  neutre)  présentent  la  coloration  du  noyau  et  du 
cytoplasme,  on  admet  que  c'est  là  le  signe  de  la  mort  de  ces  éléments. 
Pour  vérifier  la  valeur  de  ce  critérium,  H.  a  comparé  les  réactions  à 
ces  substances  colorantes  de  cellules  cultivées  (flbroblastes,  leucocytes) 
d'embryons  de  poulet  et  d'une  amibe,  parasite  de  l'huître  [Vahlkampfia 
patuxent),  introduite  dans  la  culture.  L'auteur  a  constaté  qu'en  présence 
d'une  solution  forte  de  rouge  neutre  (1  p.  10.000),  les  amibes  se  colorent 
immédiatement  et  meurent.  Par  contre,  dans  les  solutions  plus  diluées 
(1  p.  40.000  à  1  p.  80.000),  les  amibes  se  colorent  mais  continuent  à 
vivre.  Les  granulations  colorées  dans  leur  cytoplasme  se  décolorent 
pendant  la  vie  de  l'amibe  (sans  doute  par  oxydation).  Cette  constata- 
tion est  intéressante  parce  que  la  décoloration  des  cellules  de  cultures 
de  tissus  était  toujours  considérée  comme  réalisée  post  morlem.  L'auteur 
conclut  que  c'est  la  cessation  des  mouvements  et  non  la  pénétration 
par  les  colorants  qui  constitue  le  plus  sûr  critérium  de  la  mort.  Elle 
rapporte,  en  outre,  quelques  expériences  sur  la  coloration  vitale  des 
mitochondries  par  le  noir  janus  n^  2  et  sur  l'ingestion  de  granules  de 
mélanine.  —  Emile  Guvknot. 

—  ;jô5  — 


4  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Young  (D,  B.).  —  Éludes  morphologiques  el  physiologiques  sur  Uro- 
nychia.  —  Chez  les  Uronychia,  le  micronucleus  est  nécessaire  pour  que 
l'infusoire  puisse  s'accroître  et  se  diviser;  par  contre,  le  pouvoir  de 
régénérer  les  parties  du  corps  sectionnées  ou  blessées  ne  dépend  pas 
toujours  de  la  présence  du  micronucleus.  La  capacité  de  régénération, 
très  faible  lorsque  la  cellule  vient  de  se  diviser,  va  en  s'accroissant  à 
mesure  que  l'animal  vieillit  jusqu'à  la  prochaine  division.  Les  grands 
cirres  diflérenciés  ne  sont  régénérés  que  si  l'on  a  blessé  en  même  temps 
la  paroi  du  corps.  —  Emile  Guyénot. 

Cowdry  (E.  U.).  —  L'appareil  réticulaire,  comme  indicateur  de  Vinver- 
sion  physiologique  dans  la  polarilé  secréloire  des  cellules  Ihyro  diennes 
du  Cochon  d'Inde.  —  Les  méthodes  d'imprégnition  argentique  de 
l'appareil  réticulaire  de  Golgi,  appliquées  à  la  glande  thyroïde,  montrent 
que  l'appareil  réticulaire  peut  y  occuper  toutes  les  situations,  latérale 
par  rapport  au  noyau  apicale  et  tournée  vers  la  cavité  folliculaire, 
basale  et  voisine  des  vaisseaux  sanguins.  On  sait  que  la  position  apicale 
est  habituelle  dans  les  glandes  et  même  dans  la  thyroïde  d'après 
NEGin  (1900),  LIoLMGREN  1901,  KoLSTER  (1913).  Mais  Duesberg  (1914) 
etCAJAL  (1914),  ont  montré  que  la  thyroïde  pouvait  faire  exception  à  la 
règle.  Bensley  (1916),  par  une  méthode  spéciale,  a  vu  les  gouttes  d(v 
sécrétion  s'accumuler  dans  la  région  basale  de  la  cellule;  il  pense  que 
leur  situation  est  en  rapport  avec  le  mode  endocrine  de  la  sécrétion; 
ce  serait  là  le  mode  direct  de  sécrétion  interne,  tandis  que  dans  le 
mode  indirect  la  sécrétion  s'accumulerait  préalablement  dans  la  cavité 
folliculaire.  Telle  est  aussi  la  conclusion  de  C.  Pour  lui,  la  consta- 
tation de  la  position  inversée  de  l'appareil  réticulaire  dans  une  cellule 
thyroïdienne  donne  la  preuve  que  cette  cellule  évacue  actuellement 
ses  produits  par  le  mode  direct.  L'auteur  cherche  à  utiliser  le  même 
critérium  tiré  de  la  place  de  l'appareil  de  Golgi  pour  la  détermination  de 
la  polarité  dans  la  parathyroïde  et   dans  l'hypophyse.  —  A.  Prenant. 


Mutations  d'énergie  chez  les  êtres  vivants. 


Basiswar  Sen.  —  On  ihe  relation  between  permeability  variation  and 
Plant  Movemenls.   (Proc.   Roy.   Soc,  B.   660,  216-231,    1923.)  [8 

Bedale  (E.  M).  —  Energy  expendilure  and  food  requiremenî  of  children 
al  kchool.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  662,  368-404,  1923.) 

[A  partir  de  8  ans,  il  faut  une  alimentation  donnant  2.800  calories  : 
de  12  à  16  ou  20,  il  faut  3.000  calories,  et  les  garçons  après  16  ans, 
robustes-sportifs,  ont  besoin  de  4.000  calories  par  jour.  — -  H.  de 
Varigny. 

Bellamy  (A.  W.).  —  Differenlial  susceptibility  as  a  basis  for  modification 
and  control  of  deuelopment  in  Ihe  frog.  If.  Types  of  modification  seen 
in  later  developmenlal  '.■Jqrit\<<.  'Amer,  .lourn.  Anat.,  XXX,  473-502, 
70  fig.)  [H 


-MUTATIONS    D'ÉNERGIE    CHEZ    LES    ÊTRES    VIVANTS  5 

Cannon  (H.  Graham).  —  On  Ihe  melalolic  gradient  of  Vie  frog's  egg.  (Proc. 
Roy.   Soc,   B.  660,  232-249,   1923.)  [.'i 

a)  Gayda  (Tullio).  —  La  produzione  di  calore  nella  rana  in  diverse  condi- 
zioni  sperimenlali.  Nota  IV.  Ricerche  sulla  rana  spancreata.  (Arch.  di 
scien.    biol.,    III,   415-423,    1922.)  [9 

■b) La  produzione  de  catore  nella  rana  in  diverse  condizioni  speri- 
menlali. Nota  V.  Ricerche  sulla  rana  privala  décapsule  surrenali.  (Ibid., 
IV,    93,    1923.)  [9 

Gray  (J.).  —  The  mechanism  of  ciliary  movcmenl.  III.  The  effecl  of 
Température.   (Proc.   Roy.   Soc,   B.   664,  6-14,   1923.)  [7 

a)  Harvey  (E.  Newton).  —  The  minimum  concentration  of  luciferin  to 
give  a  visible  luminescence.   (Science,  27  avril  1923.)  [10 

b) The  nature  of   animal  light.   (Monogr.    exper.  Biology,    Phila- 

delphia  and  London,  182  pp.,  35  flg.) 

[Mise  au  point  de  la  question;  l'auteur  s'attache  surtout  à  l'étude 
des  caractéristiques  physiques  de  la  lumière  animale  et  des  phéno- 
mènes chimiques  qui  accompagnent  la  bioluminescence.  —  P.  Remv. 

Hédon  (L.).  —  Les  échanges  gazeux  et  la  dépense  d'énergie  minima  du 
chien  normal.  (Arch.  Int.  Physiol.,  XXI,  1,  31  mai  1923,  45-70, 
3  tableaux,   1   flg.)  [7 

Heyde  (H.  C.  Van  der).  —  On  the  respiration  of  Dytiscus  marginalis. 
(The  Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXV,  335-352,  3  fig., 
avril  1922.)  [9 

Kostytschew(S.).  —  Studien  iiber  Photosynthèse.  IV.  Die  C0\  —  Assimi- 
lation der  Leguminosen.  (Rev.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XL,  112-120, 
1922.)  [9 

Lund  (E.  J.).  —  Expérimental  control  of  organic  polarity  by  the  electric 
current.  II.  The  normal  electrical  polarity  of  Obelia.  A  proof  of  ils 
existence.  (The  Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXVI,  477-494, 
2  flg.,  novembre  1922.)  [8 

Parker  (G.  H.).  —  The  leaping  of  the  stromb  [Strombus  gigas  Linn.)  (The 
Journal  of  expérimental  Zoologv,  XXXVI,  205-209,  2  fig.,  août 
1922.) 

[Etude  du  mécanisme  du  saut  chez  ce  gastéropode.  —  Em.  Guyenot. 

a)  Zirpolo  (G.).  —  Studii  sulla  bioluminescenza  batterica.  Azione  dei  sale 
radioattive.    (Natura,    XII.)  [10 

b)  —  —  Azione  del  nilrato  de  cerio.  (Bollettino  Soc.  Naturaliste, 
Napoli,    1922.)  [ibid. 


Cannon  (H.  Graham).  —  Sur  la  gradcdion  métabolique  de  Tœuf  de 
grenouille.  —  Ghild  est  arrivé,  par  ses  expériences  sur  la  régénération, 
à  la  conclusion  que  chez  les  hydroïdes  et  planaires  il  y  a  chez  l'adulte 
un  gradient  du  taux  de  métabolisme  :  ce  dernier  est  au  maximum  à 
l'extrémité  antérieure,  au  minimum  à  la  postérieure.  D'après  cette  vuei 


—  357  — 


6  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

il  a  pu  prédire  avec  beaucoup  de  succès  le  résultat  d'expériences  de 
régénération.  Il  a  été  amené  à  formuler  sa  «  conception  dynamique  de 
l'individu  »  qui  postule  l'existence  chez  tous  les  organismes  d'un  gra- 
dient dans  le  taux  du  métabolisme,  d'une  région  dominante  de  haut 
métabolisme  à  une  région  à  taux  métabolique  faible.  Chez  les  orga- 
nismes à  axe,  la  région  dominante  est  à  l'avant,  à  l'apex.  La  division 
cellulaire  de  l'œuf  va  plus  vite  à  l'avant;  les  organes  apicaux  se  déve- 
loppent avant  les  basaux.  Souvent,  il  y  a  un  gradient  dans  l'aptitude 
des  tissus  des  diverses  régions  de  l'organisme  à  prendre  les  colorants; 
il  peut  y  avoir  un  gradient  dans  le  potentiel  électrique,  ou  dans  la 
sensibilité  aux  toxiques.  En  dehors  du  gradient  apico-basal,  il  y  en 
a  d'autres  chez  l'adulte  :  un  dorso-vey.tral,  parfois  un  médio-latéral,  etc. 
Au  cours  du  développement,  le  gradient  primordial  se  manifeste  dans 
l'œuf,  même  avant  fertilisation,  les  autres,  par  la  suite;  mais  ces  gra- 
dients ne  persistent  pas  nécessairement  durant  toute  la  vie.  Les  idées 
de  Ghild  ont  été  appliquées  par  Hyman  au  poisson  et  par  Bellamy 
au  têtard.  Ce  dernier  a  employé  la  méthode  de  la  susceptibilité  aux 
toxiques.  Les  régions  à  taux  métabolique  élevé  seraient  plus  sensibles 
que  celles  à  taux  faible.  L'apex  périrait  avant  la  queue  dans  une  solu- 
tion mortelle.  Dans  une  faible,  ce  serait  le  contraire,  l'acclimatement 
se  faisant  plus  vite  pour  les  régions  à  métabolisme  élevé.  C.  a  répété 
les  expériences  de  Bellamy,  mais  n'obtient  pas  les  mêmes  résultats. 
Il  est  vrai,  les  espèces  soumises  à  l'expérience  diffèrent.  Les  œufs,  dans 
un  cas,  viennent  de  masses  pondues  naturellement;  dans  l'autre,  d'œufs 
(et  de  spermatozoïdes)  retirés  des  adultes.  Les  solutions  employées 
peuvent  n'avoir  pas  été  comparables.  Enfm,  C.  se  demande  si  la  méthode 
est  bien  précise.  Quoi  qu'il  en  soit,  voici  ses  conclusions  :  1"  il  n'a  pas 
été  trouvé  de  preuves  en  faveur  de  l'existence  d'un  gradient  de  morta- 
lité différentiel  chez  les  jeunes  embryons  de  Rana  iemporaria;  le 
cours  de  la  désintégration  provoqué.'  par  les  concentrations  mortelles 
d'agents  extérieurs  n'a  présenté  aucune  régularité;  2°  les  embryons  en 
question  sont  plus  susceptibles  aux  solutions  fortes  de  HgCF  qu'aux 
faibles,  mais  c'est  le  contraire  avec  KCN.  D'autre  part,  les  jeunes 
embryons  de  Bufo  vulgarls  sont  plus  susceptibles  aux  solutions  fortes 
de  KCN  qu'aux  faibles;  3°  l'auteur  émet  l'opinion  que  le  manque  de 
spécificité  que  Bellamy  dit  exister  dans  les  relations  de  susceptibilité 
de  l'embryon  de  grenouille  aux  agents  extérieurs  peut  tenir  au  fait 
que  l'extrême  dilution  des  solutions  employées  est  peut-être  un  facteur 
aussi  important  dans  la  production  de  l'effet  toxique  que  l'est  l'agent 
toxique  lui-même;  4°  l'effet  de  solutions  de  KCN  et  de  HCHO,  sur  les 
rapports  de  division  chez  les  jeunes  embryons  de  grenouille  et  de  crapaud 
est  direct,  et  l'auteur  indique  qu'il  ne  trouve  pas  une  explication  aisée 
dans  l'hypothèse  des  gradients  de  Child;  5°  les  perturbations  dans  les 
rapports  de  division  peuvent  être  dues  à  une  action  directe  de  la  solu- 
tion toxique  sur  l'albumen  aussi  bien  qu'à  un  effet  inhibiteur  général 
sur  le  métabolisme;  6°  enfin  l'auteur  critique  les  recherches  de  Bellamy 
sur  les  types  de  modification  se  manifestant  dans  les  phases  ultérieures  de 
développement  des  œufs  de  grenouille.  —  H.  de  Varigny. 

Bellamy  (A.  W.).  —  Susceptibilité  différentielle  considérée  comme  base 
pour  la  modification  et  le  contrôle  du  développement  chez  la  Grenouille. 
II.  Types  de  modifications  vus  dans  les  stades  avancés  du  développement. 
—  Elève  de  Child,  B.  a  mis  précédemment  en  évidence   dans  le  déve- 

—  ;-5^  — 


MUTATIONS    D'ÉNERGIE    CHEZ    LES    ÊTRES    VIVANTS  7 

loppement  de  la  Grenouille  une  susceptibilité  difîéreiitielle  a  divers 
facteurs,  tels  que  formol,  cyanure  de  potassium,  chlorure  de  lithium, 
acide  chlorhydrique,  soude,  alcool.  Les  phénomènes  que  l'on  provoque 
dépendent  beaucoup  moins  de  la  nature  que  de  l'intensité  du  facteur 
employé;  il  n'y  a  pas  de  spécificité.  Ils  dépendent,  d'autre  part,  large- 
ment de  l'état  initial,  et  notamment  de  l'âge  de  l'embryon,  au  point 
que  suivant  l'âge  un  même  facteur  de  même  intensité  peut  amener, 
soit  une  accélération,  soit  un  retard  du  développement.  La  suscepti- 
bilité différentielle  consiste  en  ce  que,  comme  Child  et  ses  élèves  l'ont 
établi  pour  200  espèces,  les  régions  les  plus  actives  sont  les  plus  atteintes  : 
pendant  quelque  temps,  ce  sont  les  régions  antérieure,  dorsale  et  médiane; 
lorsque  les  organes  commencent  à  apparaître,  ce  sont  eux  qui  sont 
atteints  surtout  :  ainsi  les  vésicules  optiques,  les  ébauches  des  membres, 
le  bourgeon  caudal...  Suivant  que  les  facteurs  artificiels  agissent  à  un 
moment  ou  à  un  autre,  les  résultats  tératologiques  sont  naturellement 
très  variés,  mais  ils  se  laissent  toujours  expliquer,  d'après  la  loi  précé- 
dente, et  classer  sous  quatre  rubriques  :  inhibition  différentielle,  accé- 
lération différentielle,  accoutumance  différentielle,  rétablissement  diffé- 
rentiel (après  retour  à  un  milieu  normal).  —  M.  Prenant. 

Hédon  (L.).  —  Les  échanges  gazeux  el  la  dépense  d'énergie  mininia  du 
chien  normal.  —  Dans  la  détermination  de  la  dépense  minima  des  chiens 
normaux  adultes,  la  durée  du  jeûne  joue  un  rôle  Important  :  dans  cer- 
tains cas,  les  chiens  ne  présentent  leur  vraie  dépense  minima  qu'après 
2  jours  de  jeûne  et  parfois  plus;  dans  d'autres  cas,  un  jeûne  de  18  à 
24  heures  seulement  suffît.  Ces  deux  modalités  peuvent  d'ailleurs  se 
rencontrer  chez  le  même  chien  à  quelques  jours  d'intervalle.  La  quan- 
tité et  la  qualité  de  l'alimentation  des  jours  précédents  doivent  jouer 
un  rôle  important.  Néanmoins,  pratiquement,  la  dépense  minima  est 
atteinte  le  2^  ou  le  S^  jour  après  le  dernier  repas  dans  la  plupart  des 
cas.  La  température  joue  également  un  rôle  important,  chez  certains 
animaux  de  faible?  écarts  de  température  peuvent  modifier  sensiblement 
la  dépense  d'énergie.  Chez  les  chiens  à  poils  ras,  le  minimum  de  dépense 
est  atteint  pour  une  température  ambiante  de  26°.  Chez  les  animaux 
à  poils  longs,  l'optimum  de  température  est  au  contraire  plus  bas  (20°- 
21»).  En  éliminant  toutes  les  dépenses  de  fonctionnement,  le  minimum 
général  de  toutes  les  expériences  de  H.  est  de  2,39  calories  par  kilo- 
gramme corporel  et  par  heure,  les  dépenses  les  plus  basses  étant  voisines 
de  2,2  calories  par  kilogramme-heure.  Lorsqu'il  s'agit  de  comparer  un 
~  individu  à  lui-même  à  différentes  périodes  et  dans  différents  états  de 
masse  corporelle,  il  est  plus  rigoureux  de  rapporter  le  calcul  de  la  dépense 
au  kilogramme  de  poids  vif  que  de  le  rapporter  à  l'heure  et  au  mètre 
carré  de  surface  (métabolisme  basai),  mais  ce  dernier  mode  de  déter- 
mination garde  tout  son  intérêt  quand  il  s'agit  de  comparer  entre  eux 
des  animaux  d'espèces  et  de  tailles  différentes;  on  trouve,  en  eff'et,  par 
ce  mode  de  calcul  la  même  dépense  pour  les  petits  chiens  que  pour 
l'homme.  —  Paul  Boyer. 

Gray  (J.).  — -  Le  mécanisme  du  mouvement  ciliaire.  IIL  Effet  de  la 
température.  —  Conclusions  :  1°  Entre  0°  et  33oC,  la  vitesse  des  cils  sur 
les  branchies  de  Mylihis  augmente  à  mesure  que  s'élève  la  température, 
bien  que  l'amplitude  reste  normale.  Entre  34°  et  40°,  il  y  a  diminution 
marquée  de  l'amplitude  du  battement,  suivie  d'une  réduction  de  vitesse. 

—  359  — 


8  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

A  40<>,  les  cils  s'arrêtent  en  position  relâchée;  à  45°,  ils  occupent  la 
position  contractée;  2°  le  coefficient  de  température  entre  0°  et  32°5 
varie  de  3,1  à  1,92;  3°  les  températures  élevées  produisent  un  effet 
destructeur  sur  les  cellules  individuelles  de  l'épithélium;  4°  dans  le 
tissu  bien  aéré,  la  consommation  d'oxygène  est  directement  proportion- 
nelle à  la  vitesse  de  battement  de  0°  à  30°C;  5°  à  des  températures 
supérieures  à  30°,  la  consommation  initiale  d'oxygène  n'est  pas  .main- 
tenue. La  réduction  est  due  à  l'effet  désintégrateur  de  la  température 
sur  l'épithélium;  6°  l'effet  de  la  température  sur  l'activité  des  cils  est 
étroitement  parallèle  à  son  effet  sur  d'autres  types  de  protoplasme 
contractile.  —  H.  de  Varigny. 

Basiswar  Sen.  —  Sur  la  relation  entre  la  variation  de  perméabilité  et 
la  mo  ililé  des  plantes.  —  1°  L'auteur  décrit  une  nouvelle  méthode  de 
mesure  de  la  résistance  électrique  d'un  tissu  vivant,  in  situ  ou  bien 
isolé,  permettant  de  vaincre  la  différence  de  potentiel  naturelle  des  parties 
du  tissu  et  ses  fluctuations.  Le  tissu  est  relié  en  série  à  un  galvano- 
mètre sensible  dont  la  déviation  indique  l'intensité  du  courant,  la 
différence  potentielle  entre  les  parties  du  tissu  étant  la  seule  source  de 
f.  é.  m.  employée;  la  valeur  en  est  déterminée  pour  chaque  observation 
au  moyen  d'un  potentiomètre  composé.  Des  déviations  du  galvanomètre 
et  des  lectures  du  potentiomètre,  on  peut  déduire  avec  exactitude  les 
variations  de  résistance  de  tout  système  hétérogène;  2°  en  employant 
la  résistance  électrique  d'un  tissu  végétal  comme  mesure  du  nombre 
d'ions  libres  hors  de  la  membrane  protoplasmique  des  cellules,  l'auteur 
montre  que,  dans  un  tissu  recevant  une  excitation,  le  nombre  des  ions 
s'accroît  de  façon  marquée  due  à  l'accroissement  de  perméabilité  de 
la  membrane  protoplasmique.  Ceci  a  été  vérifié  à  la  fois  pour  le  pulvinus 
moteur  de  Mimosa,  et  pour  les  tiges  et  pétioles  d'Hélianihus,  Bryo- 
phijllum  et  Raphanus;  3°  l'amplitude  de  la  réponse  mécanique  de  la 
feuille  de  Mimosa  correspond  à  la  diminution  de  résistance  du  pulvinus; 
4°  ce  sont  là  des  effets  physiologiques  :  nulle  variation  de  résistance  de 
ce  genre  n'a  lieu  chez  les  tissus  tués  ou  morts.  —  H.  de  Varigny, 

Lund  (E.  J.).  —  Existence  d'une  polarité  électrique  normale  chez  Obelia. 
- —  Au  cours  d'expériences  antérieures,  Lund  (1921)  a  constaté  qu'en 
faisant  passer  un  courant  électrique  à  travers  une  tige  isolée  à.' Obelia, 
on  pouvait  inhiber  la  régénération  des  polypes  à  l'extrémité  tournée 
vers  la  cathode  et  produire,  au  contraire,  la  formation  d'un  polype  à 
l'extrémité  correspondant  à  l'anode.  De  plus,  pour  inhiber  la  régéné- 
ration d'un  polype  à  l'extrémité  apicale,  il  faut  un  courant  plus  puis- 
sant que  pour  obtenir  le  même  résultat  à  l'extrémité  basale  de  la  tige. 
Ceci  paraissait  indiquer  l'existence  dans  la  tige  à'Obelia  d'une  diffé- 
rence de  nature  électrique  (ionique)  qui  pourrait  être  associée  avec  l3 
polarité  organique  rendue  manifeste  pendant  la  régénération.  Une 
semblable  différence  de  potentiel  électrique  a  été  déjà  mise  en  évidence 
par  Mathews  (1903),  pour  d'autres  hydraires.  En  étudiant  les  dévia- 
tions d'un  galvanomètre  sensible  intercalé  dans  un  circuit  réunissant 
les  deux  extrémités  d'une  tige  d'Obelia,  L.  met  directement  en  évidence 
l'existence  d'une  différence  de  potentiel.  Le  sens  de  la  chute  de  poten- 
tiel peut  être  inverse  dans  les  parties  apicale  et  basale  d'une  même  tige. 
Cette  différence  de  potentiel  n'est  pas  identique  à  celle  qui  s'observe 
à  la  suite  de  la  simple  section  de  la  tige.  Elle  est  liée  à  l'existence  de 

-  ?,C,i)  — 


MUTATIONS  D'ÉNERGIE  CHEZ  LES  ÊTRES  VIVANTS  9 

tissus  vivants,  car  elle  manque  dans  les  tiges  mortes  ou  privées  méca- 
niquement de  leurs  parties  vivantes  ou  tuées  par  le  chloroforme.  Ces 
expériences  laissent  prévoir  qu'il  sera  possible  d'inhiber  ou  de  modifier 
les  processus  du  développement  en  soumettant  les  tiges  à  l'action  de 
courants  électriques.  —  Emile  Guyénot. 

Heyde  (H.  C.  van  der).  —  Sur  la  respiration  de  Dytiscus  marginalis.  — 
L'auteur  étudie  d'abord  la  respiration  du  Dytique  au  moyen  d'un 
appareil  particulier.  Le  bocal  à  demi  rempli  d'eau,  renfermant  l'animal, 
communique  avec  un  tube  capillaire  horizontal  et  parfaitement  sec, 
dans  lequel  une  gouttelette  de  pétrole  traduit,  par  ses  déplacements, 
les  mouvements  respiratoires  de  l'insecte.  Contrairement  aux  afTirma- 
tions  de  quelques  auteurs,  c'est  l'expiration  qui  constitue  la  phase 
initiale.  Pendant  son  séjour  dans  l'eau,  l'animal  utilise  sa  réserve  d'air 
emmagasinée  entre  le  dos  et  les  élytres.  L'insecte  dépend  beaucoup  plus 
directement  des  gaz  contenus  dans  l'air  qu'il  emmagasine  que  de  ceux 
qui  sont  dissous  dans  l'eau.  —  Emile  Guyénot. 

Kostytschew  (S.).  —  Etudes  sur  la  photosynthèse.  IV.  L'assimilation 
de  CO^  par  les  Légumineuses.  —  K.  a  pris  des  feuilles  et  dans  des  tubes 
de  verre  plats,  fermés  au  mercure,  il  les  a  exposées  à  une  forte  lumière 
diffuse.  Ces  expériences  gazométriques,  dans  une  atmosphère  surchargée 
de  GO^,  jusqu'à  12  %,  ont  démontré  que  les  légumineuses  assimilent 
00^  beaucoup  plus  énergiquement  que  les  autres  végétaux,  et  que 
ceux-ci  montrent  peu  de  différence  entre  eux.  Les  plantes  qui  végètent 
sur  un  sol  contenant  des  nitrates  assimilent  davantage  que  les  exem- 
plaires de  même  espèce  provenant  de  sols  sans  nitrates,  à  condition  que 
l'essai  dure  assez  longtemps.  D'observations  complémentaires  faites  sur 
des  Alnus,  il  résulte  que  les  pieds  possédant  des  nodosités  radiculaires 
ont  la  même  énergie  photosynthétique  que  ceux  qui  n'assimilent  pas 
l'azote  libre.  —  H.  Spinner. 

a)  Gayda  (T.).  —  La  production  de  chaleur  dans  la  grenouille  pendant 
différentes  conditions  expérimentales.  Note  IV.  Recherches  sur  la  grenouille 
sans  pancréas.  —  L'auteur  a  mesuré  la  production  de  chaleur  chez  les 
grenouilles  auxquelles  il  avait  enlevé  le  pancréas.  Après  l'opération, 
il  y  eut  une  diminution  immédiate  de  production  de  chaleur,  à  peu  près 
de  13 — 24  %;  ensuite,  elle  redevint  normale.  La  même  diminution  fut 
observée  chez  les  grenouilles  non  privées  de  pancréas,  mais  aux- 
quelles on  avait  fait  toutes  les  ligatures  nécessaires  à  l'opération  de 
l'extirpation.  Par  conséquent,  la  diminution  observée  ne  doit  pas  être 
attribuée  au  manque  de  la  glande  pancréatique,  mais  au  shok  opéra- 
toire. —  R.  Arslan. 

b)  Gayda  (T.).  — •  La  production  de  chaleur  chez  la  grenouille  privée  des 
glandes  surrénales.  —  Immédiatement  après  la  destruction  totale  ou 
partielle  des  glandes  surrénales,  la  production  de  chaleur  diminue  de 
30-40  %;  la  diminution  se  fait  progressivement  jusqu'à  la  mort  de 
l'animal.  Au  premier  moment,  elle  est  due  aux  altérations  produites 
par  l'opération;  la  diminution  ultérieure  est  due  à  la  disparition  de 
l'excitation  tonique  du  sympathique,  aux  altérations  du  métabolisme 
des  hydrates  de  carbone  et  aux  phénomènes  d'asthénie  musculaire.  — 
G.   FoA. 

—  ;;6i  — 


iO  L'ANNÉE  BIOLOGIODE 

Harvey  (E.  Newton).  —  Concentration  la  plus  faible  de  luviférine  don- 
nant une  luminescence  visible,  —  La  luciférine  est  la  substance  des  ani- 
maux lumineux  produisant  de  la  lumière  par  oxydation.  Il  faut  au  phé- 
nomène un  enzyme,  la  luciférase,  qui  existe  aussi  chez  ces  animaux. 
En  1916,  N.  H.  a  calculé  qu'une  partie  de  luciférine  de  Cypridina,  en 
1.700.000.000  parties  d'eau  de  mer,  par  addition  de  luciférase,  donne  une 
lumière  visible  à  l'œil  nu.  Il  en  va  de  même  à  dose  plus  faible  encore. 
L'auteur  expose  la  manière  dont  il  a  préparé  sa  solution  et  fait  l'expé- 
rience. A  noter  qu'il  convient  d'employer  des  récipients  n'ayant  jamais 
servi  à  celle-ci  :  il  se  fait  une  forte  adsorption  de  la  luciférine  qui  trom- 
perait sur  le  résultat. 

Les  recherches  de  N.  H.  arriveraient  à  cette  conclusion  que  :  1  de 
luciférine  dans  de  4  à  40  milliards  d'eau  de  mer  donne  une  lumière 
visible  à  l'œil  à  l'oxydation.  Et  1  de  luciférase  dans  de  800  millions 
à  8  milliards  d'eau  oxyde  une  solution  titrée  de  luciférine  de  façon 
visible.  Se  méfier  beaucoup  de  l'adsorption,  dit  l'auteur.  —  H.  de 
Varigny. 

Zirpolo  (G.).  —  a)  Études  sur  la  bioluniinescence  bactérique.  —  b)  Action 
des  sels  radioactifs  et  du  nitrate  de  cérium.  —  L'acétate  d'uranium  et 
le  nitrate  de  torium  en  concentration  de  1/5  à  1/50  agissent  comme 
des  toxiques  sur  la  luminescence  du  Bacl.  Pieranlonii-Zirpolo.  Plus  la 
concentration  est  faible,  plus  tôt  apparaît  la  luminescence  et  plus  elle 
dure.  Le  nitrate  de  cérium  agit  comme  un  toxique  à  la  même  concen- 
tration. Des  doses  plus  faibles  (1/200)  permettent  la  luminescence  pen- 
dant 2jours;  des  doses  très  faibles,  comme  1/20.000.000,  laissent  subsister 
la  luminescence  pendant  103  jours,  et  elle  n'est  pas  plus  forte  que  sans 
cérium.  —  G.  Foa. 


Mutations  de  matière. 


Âindt  (Hans  Joachim).  —  Histochemische  Unlersuchungen  an  den  Epi- 
Ihelkôrperchen  des  Menschen.   (Anat.  Anz.,  LVI,  290-295.)  [15 

Baudisch  (Oskar).  —  On  Ihe  formation  of  organic  compounds  from  inorganic 
bij  the  influence  of  light.  (Science,  20  avril  1923,  451.)  [12 

Bodine  (J.  H.).  —  Aneslhetics  and  CO^  oulput.  I.  The  effects  of  anesthe- 
tics  and  other  substances  on  the  production  of  carbon  dioxide  by  certain 
Orthoptera.  (The  Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXV,  323-334, 
5   fig.,   avril   1922.)  [15 

Brown  (W.  E.  L.)  and  Hill  (A.  U.).  —  The  oxygen  dissociation  curve  of 
blood  and  ils  thermodynamical  Basis.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  661,  297- 
334.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  chimique. 

Costantino  (A.).  —  La  fermentazione  alcolica  in  relazione  cdV  cdlivilà 
vitale  dei  saccaromiceti.  Nota  preliminare.  (Arch.  di  scien.  biol.,  III, 
263-278,   1922.) 

—  352  — 


MUTATIONS   DE   MATIKRI-  U 

Dixon  (M.)  and  TunnicUffe  (U.  E.)-  —  The  oxidalion  of  reduced  gluta- 
Ihionc  and  olher  sulphydryl  compounds.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  661, 
266-2960 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chimique. 

Fulmer  (E.  J.)-  —  The  Ulilizaîion  of  almospheric  nitrorjen  by  Saccharo- 
myces  cerevisiœ.  (Science,  l^r  juin  1923,  645.)  [14 

Harris  (Leslie  J.).  —  On  Ihe  existence  of  an  unidenlified  sulphure  grouping 
in  Ihe  Protein  Molécule.  I.  On  Ihe  denaluralion  of  Proleins.  IL  On 
ihe  estimation  of  Cystine  in  certain  Proteins.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  663^ 
426-441  et  441-449.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chimique. 

Hartridge  (H.)  and  Roughton  (F.  J.  W.)-  —  The  velocity  ivith  which 
carboni  monoxide  displaces  oxygen  from  combinalions  with  haemo- 
globin.   (Proc.   Roy.   Soc,   B.   662,  336-367.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.   Chimique. 

Hoagland  (D.  R.)  and  Davis  (A.  R.).  —  The  Composition  of  ihe  cell  sap  of 
ihe  plant  in  relation  to  the  absorption  of  ions.  (Journ.  of  gen.  Physiol.^ 
V,  629-646.)  [15 

Hussey  (R.  G.)  and  Thompson  (W.  R.).  —  The  effect  of  radioactive  radia- 
tions and  X-rays  on  enzymes.  I.  The  effect  of  radiations  from  radium 
émanation  on  solutions  of  Irypsin.  (Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  647-660.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chimique. 

Irwin  (M.).  —  The  behavior  of  chorides  in  the  cell  sap  of  Nitella.  (Journ. 
of  gen.  Physiol.,  V,  427-428.)  [16 

Lipman  (J.  G.)  and  Waksman  (S.  A.).  —  The  oxidalion  of  sélénium  bg 
a  new  group  of  auiotrophic  microorganisms.  (Science,  12  janvier  1923, 
60.)  [14 

a)  Loeb  (J.).  —  Stability  of  suspensions  of  solid  parlicles  of  proteins  and 
protective  action  of  coUoids.  (Journ.  of  gen.  Physiol.,  479-504.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bulletin  de  la  Société  Chimique. 

b)  —  —  Membrane  poteniials  and  cataphoretic  potentials  of  proleins-. 
(Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  505-519.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bulletin  de  la  Société  Chimique. 

a)  Ray    (G.    B.).    —   Comparative   studies   on   respiration.    XXIV.    The 
effects  of  chloroform  on  the  respiration  of  dead  and  of  living  tissue. 
(Journ.   of  gen.   Physiol.,   V,   469-477,    1923.)  [14 

b)  —  —  Comparative  sîudies  on  respiration.  A'AT.  The  action  of  chlo- 
roform on  the  oxidalion  of  some  organic  acids.  XXVI.  The  production 
of  CO'^  from  organic  acids  in  relation  to  Iheir  iodine  absorption,  (ilbid.,^ 
611-628.)  [14 

Remotti  (Ettore).  —  Antagonisme  entre  liquides  périvilellins  hétérogènes. 
Recherches  biochimiques  sur  les  œufs  des  Téléosléens.  (Arch.  Int.  Phy- 
siol., XXI,  I,  31  mai  1923,  86-89,  1  tableau.)  [15 

Voicu  (J.).  —  L'effet  de  Vhumus  à  faibles  et  à  fortes  doses  sur  la  fixation 
de  Vazole  par  VAzolohacler  chroococcum.  (G.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,. 
1421,  1923.) 

[Sera  analysé  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Chimique. 

—  3G3  — 


1^  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Baudisch  (Oskar).  - —  Sur  la  formation  de  composés  organiques  aux 
dépens  des  inorganiques  sous  rinfluence  de  la  lumière.  —  L'auteur 
commencé  par  l'étude  de  la  réduction  des  nitrates  par  l'énergie  lumi- 
neuse, seule  ou  en  présence  de  matières  organiques.  L'importance 
du  fer  a  été  révélée  par  des  expériences  sur  le  bacille  cholérique,  montrant 
qu'il  y  a  une  relation  entre  l'absorption  du  fer  et  la  faculté  de  réduire 
les  nitrates  en  nitrites  et  en  ammoniaque.  Schimper,  d'ailleurs,  a  vu 
que  la  feuille  chlorotique,  sans  fer,  ne  réduit  aucun  nitrate.  Le  bacille 
cholér  que  est  très  réducteur  de  nitrates  en  nitrites,  à  l'état  frais  :  et 
la  réaction  se  fait  à  l'obscurité  aussi  bien  qu'à  la  lumière.  Lors  des 
premières  recherches  de  l'auteur,  on  savait  seulement  que  l'hydroxyde 
ferreux  réduit  le  nitrate  de  potassium  et  devient  oxyde  ferrique  aux 
dépens  de  l'oxygène  du  nitrate.  Il  s'agissait  de  trouver  un  processus 
in  vitro  pouvant  montrer  que  les  plus  faibles  traces  de  fer  peuvent 
réduire  beaucoup  de  nitrate  ou  de  nitrite,  et  que  la  réduction  manque, 
en  l'absence  de  fer.  Il  fallait  trouver  un  processus  de  réduction  chimique 
où  le  fer  jouât  le  rôle  de  catalyseur.  L'expériînce  apprit  que  si  les  solu- 
tions de  sucre  de  raisin  ne  réduisent  ni  nitrates  ni  nitrites,  même  à  la 
chaleur  et  sous  pression,  la  moindre  trace  de  fer  suffit  à  réduire  beau- 
coup de  nitrite  en  chauffant  avec  du  glucose  en  solution  faiblement 
alcaline.  Les  nitrates,  eux,  restent  inattaqués. 

Quel  était  le  rôle  du  fer?  C'était  incompréhensible  d'abord,  mais 
depuis,  les  choses  se  sont  éclaircies.  Il  est  plus  important  de  savoir 
pourquoi  les  nitrates  restent  indemnes  alors  que  les  nitrites  sont  si 
facilement  réduits  en  ammoniaque.  Et  pourquoi  les  nitrates  devien- 
nent-ils nitrites  dans  les  expériences  biologiques?  L'auteur  a  observé 
que  l'oxygène,  en  présence  de  sels  ferreux,  réduit  les  nitrates  instanta- 
nément, même  au  froid.  C'était  chose  nouvelle.  Ce  processus  chimique 
serait  comme  une  origine  de  la  fécondation.  Deux  composés  inorganiques 
riches  en  énergie  (bicarbonate  ferreux  et  nitrate  de  potassium)  restent 
inaltérés  dans  une  solution  ne  contenant  pas  d'oxygène.  Au  contact  de 
l'air,  le  bicarbonate  ferreux  humide  absorbe  rapidement  l'oxygène  et 
lie  une  molécule  dans  la  sphère  intérieure  du  nuclues  ferreux.  Cette 
absorption  d'oxygène  est  comparable  à  la  fécondation  d'un  œuf,  puisque 
de  l'hydroxyde  ferreux  presque  non  magnétique  ou  du  bicarbonate 
ferreux,  il  se  forme  un  composé  à  peroxyde  voisin  du  fer  métallique  au 
point  de  vue  magnétique.  Ce  composé  attire  une  molécule  de  nitrate  de 
potassium  dans  la  sphère  intérieure  du  noyau  de  fer  et  en  détache  un 
atome  d'oxygène,  avec  formation  de  nitrite.  Puis  le  nitrite  est  réduit 
au  nitrosyl  qui  réagit  en  présence  des  aldéhydes,  par  exemple,  avec 
formation  de  composés  contenant  du  carbone  et  de  l'azote. 

La  molécule  d'oxygène  féconde  la  molécule  de  fer  et  les  propriétés 
acquises,  de  ce  chef,  par  cette  dernière,  jouent  un  grand  rôle  dans  sa 
grande  réactivité  chimique.  La  réduction  de  nitrates  en  nitrites  par  la 
lumière  tiendrait  à  ce  que  de  l'énergie  est  absorbée  avec  activation 
conséquente  des  puissances  de  valeurs  auxiliaires  de  l'atome  d'oxygène, 
du  nitrate  et  de  l'oxygène  de  l'air.  Lors  de  la  réduction  de  nitrates 
alcalins  avec  du  peroxyde  d'hydroxyde  ferreux,  l'énergie  est  transmise 
à  la  molécule  de  nitrate  par  le  composé  de  peroxyde  fortement  magné- 
tique au  détachement  d'une  molécule  d'oxygène.  La  suite  de  la  réduction 
du  nitrosyl  à  l'ammoniaque  est  amenée  sans  doute  par  l'hydrogène 
naissant  formé  par  la  décomposition  des  molécules  d'eau  dans  la  sphère 
intérieure  par  l'action  de  l'atome  de  fer  central  du  composé  de  peroxyde. 

—  36'i  — 


MUTATIONS   DE    MATIKRE  U 

Evidemment  plusieurs  réactions  sont  amenées  par  la  fécondation  de 
la  molécule  de  fer  par  la  molécule  d'oxygène,  et  les  propriétés  magné- 
tiques du  peroxyde  paraissent  être  en  relations  directes  avec  sa  grande 
réactivité  chimique.  Il  convient  de  noter  que  les  composés  ferriques 
complexes  sont  aisément  transformés  en  composés  ferreux  par  l'in- 
lluence  de  la  lumière  ou  par  le  peroxyde  d'hydrogène'  "ja  sont  ainsi  conti- 
nuellement ramenés  à  une  forme  capable  de  s'annexer  de  l'oxygène  ; 
exemple,  la  réduction  de   ferrocyanure  de   K   aux   composés  ferreux. 

Le  ferrocyanure  de  K  neutre,  exposé  quelques  secondes  à  la  lumière, 
donne  un  composé  alcalin;  la  prolongation  de  l'action  lumineuse  en 
présence  de  l'air  donne,  outre  des  ions  ferreux  libres,  un  composé  ferreux 
complexe  très  actif  (pentacyano-aquo-ferroate  de  K)  qui  lie  l'oxygène, 
l'oxyde  nitrique  ou  le  GO  à  l'atome  de  fer  central,  tout  comme  fait 
l'hémoglobine.  A  l'air,  ce  composé  absorbe  et  véhicule  de  l'oxygène. 
Dans  ce  cas  aussi,  l'oxydation  des  substances  oxydables  présentes  n'a  lieu 
que  quand  ces  substances  sont  d'abord  liées  dans  la  sphèr  ;  intérieure 
du  sel  de  fer,  ce  qui  nous  ramène  à  un  cas  d'oxydation  sélective.  Le 
pentacyano-peroxo-fei'roate  de  K  agit  comme  catalyste  ferreux  et  on 
peut  voir  l'origine  de  la  respiration  dans  son  action  comme  véhicule 
el  activateur  d'oxygène,  et  comme  activateur  de  composés  in  )rganiques 
et  organiques  ayant  de  l'afiînité  pour  le  fer. 

Ces  expériences  de  pure  chimie  cadrent  avec  les  résultats  de  Loe3  et 
de  Warburg.  Le  premier  a  dit  en  1906,  que  le  caractère  essentiel  de  la 
fécondation  est  l'accroissement  du  taux  d'oxydation  de  l'œuf  et  que 
cet  accroissement  est  provoqué  par  la  formation  de  la  membrane,  et 
W.vRBURG  a  montré  que  les  oxydations  de  l'œuf  d'oursin  sont  dues  à  un 
processus  catalytique  où  le  fer  est  agent  catalyseur.  Les  ion^  ferreux 
actifs  des  cellules  ou  des  algues  peuvent  être  rendus  in  ictifs  par  des 
quantités  proportionnelles  d'acide  hydrocyanique,  amenant  la  cessation 
de  la  respiration  et  de  l'assimilation  de  nitrates. 

Une  solution  aqueuse,  neutre,  inactive  de  ferrocyanure  de  K,  très 
stable  à  l'obscurité  est  très  sensible  à  la  lumière  (bleu,  jaune  et  rouge) 
et  amène  la  formation  d'une  aquo-base  alcaline.  La  réiuction  des 
nitrates  alcalins,  elle,  n'est  opérée  que  par  le  violet  et  l'ultra-violet.  A 
la  lumière  solaire  en  été,  ces  rayons  sont  présents  et  aboni  :nts,  et  la 
réduction  de  l'alcali-nitrate  au  nitrite  peut  se  produire  rapidement  si 
un  sort  est  fait  à  l'oxygène  qui  est  séparé,  ce  qui  peut  se  faire  par  l'addi- 
tion de  sels  ferreux  complexes,  comme  le  feri'ocyanure  de  K.  La  réaction 
photochimique  KNO*  à  KNO-  +  O  est  ainsi  accélérée  par  de  très 
petites  quantités  de  sels  ferreux  complexes. 

L'auteur  expose  en  détail  les  réactions  du  nitrosyl  de  potassium 
[K(NO)]  et  leur  p  rt  e  pour  la  formation  de  l'acide  form-hydroxamique, 
do  la  méthylamine,  d'alcaloïdes  et  d'amino-acides  alpha.  Il  a  écrit  aussi 
une  page  intéressante  sur  la  formation  de  composés  organiques  aux 
dépens  d'éléments  inorganiques.  CO-  exposé  à  l'ultra-violet  (  .  =  200  [j-'j.) 
ou  à  la  décharge  électrique  silencieuse,  se  transforme  en  formaldéhyde 
qui,  peut-être,  en  présence  de  l'oxyde  nitreux  formé  par  l'azote,  l'oxy- 
gène atmosphérique,  donne  de  l'acide  formhydroxamique  Cette  syn- 
thèse, par  la  lumière,  B.  l'a  obtenue  à  l'Institut  Mosso  (4.600  m),  mais  au 
ni\eau  de  la  mer  la  chose  ne  semble  pas  pouvoir  se  faire  sans  le  secours 
de  la  chlorophylle.  II  reste  donc  beaucoup  d'expériences  à  faire  avant  de 
sa\oir  comment  les  plantes  vertes  construisent  leur  protéiae  aux  dépens 
de  matières  inorganiques  et  d'énergie  lumineuse.  —  H.  de  Varigny. 


U  1/ANNKE  BIOLOGIQUE 

Lipman  (J.  G.)  et  Walcsman  (S.  A.)-  —  L'oxydation  du  sélénium  par  un 
nomieau  groupe  de  microrganismes  auîolrophes.  —  On  connaît  des  bac- 
téries strictement,  obligatoirement  autotrophes,  tenant  leur  énergie 
seulement  de  l'oxydation  de  matériaux  inorganiques  :  ce  sont  les  bac- 
téries nitrifiantes,  et  le  Thiobacillus  Ihioovidans  qui  tire  son  énergie  de 
l'oxydation  du  soufre,  des  thiosulfates  et  des  sulfites.  Il  faut  y  ajouter 
un  autre  groupe  de  formes  autotrophes,  des  bactéries  qui  tirent  leur 
^énergie  de  l'oxydation  du  sélénium.  Une  petite  quantité  de  sélénium 
ajoutée  à  du  sol  frais  fut  lentement  oxydée  avec  accroissement  de 
l'acidité  du  sol.  Lorsque  Ton  ajouta  un  peu  de  ce  sol  à  un  milieu  de 
culture  composé  de  matériaux  inorganiques,  avec  du  sélénium  comme 
nnique  source  d'énergie,  le  milieu  devint  trouble  en  quelques  jours,  et 
on  y  vit  une  bactérie  en  forme  de  bâtonnet  capable  d'oxyder  le  sélé- 
nium en  acide  sélénique.  L'organisme  et  les  méthodes  seront  décrits  en 
détail.  —  H.  DE  Varigny. 

Fulmer  i,E.  I.).  —  Utilisaiion  de  Vazole  atmosphérique  par  Saccharo- 
myces  cerevisiœ.  —  Lipman  et  Taylor  déclarent  avoir  prouvé  l'an 
dernier  l'utilisation  de  l'azote  de  l'air  par  Le  blé.  L'utilisation  par  les 
levures  a  été  beaucoup  discutée.  Les  expériences  de  F.  ont  porté  sur  du 
Sacch.  cerevisiae  cultivé  en  un  milieu  composé  de  100  ce.  eau,  10  gr. 
sucre  de  canne,  0,188  gr.  de  chlorure  d'ammonium,  0,100  gr.  de  diphos- 
phate  de  K,  et  0,100  gr.  de  GaCl,  pendant  3  ans,  puis  cultivé  6  mois 
dans  un  mélange  de  100  ce.  eau,  10  gr.  de  sucre  de  canne,  0„188  gr.  de 
chlorure  d'ammonium  et  0  gr.  100  de  diphosphate  de  K.  La  levure 
ainsi  nourrie  donnait  des  cendres  dépourvues  de  calcium  ou  de  magné- 
sium, et  se  présentait  vigoureuse.  Elle  fut  introduite  dans  des  flacons 
contenant  :  eau  100  ce,  10  gr.  de  sucre  de  canne,  et  proportions  variables 
de  diphosphate  de  potassium  :  l'optimum  est  0  gr.  45.  Aucune  source 
d'azote  en  dehors  de  l'air  atmosphérique  ayant  passé  par  le  perman- 
ganate de  potasse  alcalin  pour  le  priver  de  l'ammoniaque  et  des  oxydes 
d'azote.  Or,  la  levure  a  prospéré.  Elle  peut  vivre  de  sucre,  d'un  sel 
et  d'air;  et  l'azote  de  l'air  suffît  parfaitement.  —  H.  de  Varigjmy. 


a)  Ray  (G.  B.).  ■ —  Eludes  comparatives  sur  la  respiration.  XXIV.  Les 
effets  du  chloroforme  sur  la  respiration  des  tissus  morts  et  vivants.  —  Chez 
Ulva,  le  chloroforme  à  faible  concentration  (0,25  %)  produit  un  accrois- 
sement dans  la  vitesse  de  production  de  CO^  suivi  d'une  diminution. 
A  0,5  %,  on  n'observe  que  cette  diminution.  Supposant  que,  l'oxydation 
normale  dépend  de  l'action  d'une  peroxydase  sur  un  peroxyde,  R.  place 
Ulua  dans  H^O^  à' 1  %  et  dans  Fe^  (SO*)*  (qui  agit  comme  une  peroxy- 
dase) :  H^O^  diminue  la  vitesse,  Fe2(SO*)3  commence  par  l'augmenter, 
puis  la  fait  décroître.  Tout  se  passe  comme  si  H^O^  détruisait  une  enzyme 
ou  quelque  autre  substance  nécessaire  à  la  respiration.  Quant  au  fer,  il 
accélère  la  respiration  tant  que  le  matériel  destiné  à  la  combustion  est 
suffisant.  Quand  l'Ulve  est  tuée  par  dessication,  ne  donne  plus  au  gaïac 
la  réaction  des  oxydases,  il  ne  se  dégage  plus  de  GO^  sauf  en  présence  de 
H^O^  et  Fe2(SO*)^  Si  on  ajoute  à  ce  mélange  du  chloroforme,  en  faible 
concentration,  il  y  a  augmentation  de  la  production  de  GO^,  puis  décrois- 
sance. A  haute  concentration,  le  chloroforme  entraîne  dès  le  début  une 
diminution  du  dégagement  de  gaz  carbonique.  —  R.  Wurmser. 

b)  Ray  (G.  B.).  —  Études  comparatives  sur  la  respiration.  XXV.  L'action 
du   chloroforme   sur   V oxydation   de   quelques   acides   organiques.    XXV L 

—  3ii6  — 


MUTATIONS    DE   MATIERE  1ô 

La  production  de  CO-  par  les  acides  organiques  en  rapport  avec  leur  pou- 
voir d'absorption  de  Viode.  —  Ce  travail  dont  on  trouvera  une  analyse 
dans  le  Bull,  de  la  Soc.  chimique,  concerne  des  oxydations  inflnaencées 
par  le  chloroforme,  comm-e  le  sont  les  oxydations /ra  vivo.  —  R.  Wurmser, 

Bodine  (J.  H.)-  —  Effets  des  aneslhésiques  et  autres  substances  sur  la 
production  du  CO-  par  certains  Orthoptères.  —  L'éther,  l'acétone,  le  xylol, 
l'aldéhyde  formique  produisent  une  augmentation  du  GO^  dégagé, 
suivie  d'une  diminution  plus  ou  moins  considérable  et  irréversible  dans 
le  cas  de  certaines  doses.  Le  chloroforme,  au  contraire,  diminue  d'abord, 
puis  accroît  et  finalement  affaiblit  la  production  de  C0-.  Les  anesthé- 
siques  exercent  donc  sur  ces  animaux  une  action  narcotique  propre 
qui  ne  se  laisse  pas  ramener  à  un  simple  phénomène  d'asphyxie.  — • 
Emile  Guyénot. 

Hemotti  (Ettore).  —  Antagonisme  entre  liquides  périvitellins  hétéro- 
gènes. —  Recherches  biochimiques  sur  les  œufs  des  Téléostéens.  —  Les 
spermes  hétérogènes  présentent  un  antagonisme  qui  se  manifeste  quand 
on  les  mélange  les  uns  avec  les  autres  par  une  inactivation  de  leurs 
propriétés  cytolytiques.  Ce  même  phénomène  s'observe  aussi  si  l'on 
mélange  le  sperme  d'une  espèce  avec  le  sérum  du  sang  d'une  autre  espèce 
qui  a,  lui  aussi,  une  action  cytolytique  et  qui  peut  faire  apparaître 
la  membrane  de  fécondation  des  œufs  hétérogènes.  Il  existe  donc  entre 
le  sérum  sanguin  et  le  liquide  spermatique,  et  entre  les  liquides  péri- 
vitellins des  œufs  de  Téléostéens,  un  antagonisme  qui  semble  être  un 
cas  particulier  d'une  loi  plus  générale  relative  aux  propriétés  fermen- 
tatives  des  liquides  hétérogènes.  —  Paul  Boyer. 

Arndt  (Hans  Joachim).  —  Recherches  hisîochimiques  sur  les  corpus- 
cules épithéliaux  de  V Homme.  —  A.  étudie  histochimiquement  les  lipoïdes 
(au  sens  large)  des  corpuscules  épithéliaux.  Il  y  trouve,  non  seulement 
des  graisses,  comme  on  l'admettait  jusque-là,  mais  des  lipoïdes  vrais, 
glycériques  et  cholestériques,  de  la  cholestérine,  des  acides  gras.  Il  ne 
paraît  pas  y  avoir  de  lipoïdes  dans  le  stroma,  à  l'exception  des  cellules 
adipeuses,  qui  contiennent  exclusivement  de  la  graisse  neutre.  Quant 
aux  cellules  glandulaires  des  corpuscules,  elles  renferment  généralement 
des  mélanges,  qui  varient  d'ailleurs  suivant  les  individus;  l'âge  ne  paraît 
influer  que  sur  la  quantité  des  lipoïdes,  qui  augmente  avec  lui;  elle  est, 
d'autre  part,  indépendante  de  la  nutrition.  Il  semble  y  avoir,  en  gros, 
compensation  entre  la  teneur  en  lipoïdes  et  la  teneur  en  glycogène.  — 
M.  Prenant. 

Hoagland  (D.  R.)  et  Davis  (A.  R.).  —  La  composition  du  suc  cellulaire 
des  plantes  en  relation  avec  Vabsorption  des  ions.  —  K,  SO*,  Ga,  Mg,  PO* 
Gl  et  Na  sont  en  concentration  plus  élevée  dans  le  suc  cellulaire  de 
Nitella  que  dans  l'eau  où  elle  vit.  Ces  éléments  sont  à  l'état  ionique. 
Parmi  les  éléments  insolubles  ou  combinés  Ga,  Mg,  S,  Si,  Fe  et  Al,  Ga 
est  prédominant.  Il  n'y  a  pas  de  K  insoluble.  Le  pH  cellulaire  conserve 
la  valeur  5,2  même  lorsque  le  pH  extérieur  varie  de  5  à  9.  La  péné- 
tration de  NO'  est  beaucoup  plus  i-apide  quand  la  solution  est  faible- 
ment acide  que  lorsqu'elle  est  alcaline.  NO*  forme  probablement  une 
combinaison  avec  un  constituant  de  la  paroi  cellulaire  ou  du  proto- 
plasme. Le  pli  cellulaire  s'élève,  la  cellule  étant  endommagée,  en  pré- 
sence de  solution  diluées  des  sels  de  NU*  :  on  constate  alors  une  exos- 
mose de  Gl.  —  R.  Wurmser. 

♦      *  —  3G7  — 


16  L'ANMiE  BIOLOGIQUE 

Irwin  (M.)-  —  Le  comportement  des  chlorures  dans  le  suc  cellulaire  de 
Nilella.  —  L'auteur  a  cherché  à  accroître  la  teneur  en  chlorures  du  suc 
cellulaire  de  Nilella  (qui  est  normalement  de  0,128  M),  en  plaçant  les 
cellules  pendant  2  jours  dans  des  solutions  balancées  (pH  6,2)  conte- 
nant jusqu'à  0,128  M  de  chlorure.  Le  résultat  fut  négatif.  Des  solutions 
plus  concentrées  produisirent  la  plasmolyse.  —  R.  Wurmser. 


Mécanismes   physico-chimiques  chez  les  êtres  vivants. 

Cohn  (E.  J.)  and  Hendry  (J.  L.).  —  Sludies  in  Ihe  physical  chemislry 
of  tfie  proleins.  II.  The  relation  between  Ihe  'OlubiHty  of  casein  and  its 
capacity  lo  tombine  with  base.  The  soluhility  of  casein  in  Systems 
containing  the  prolein  and  sodium  hydroxide.  (Journ.  of  gen.  Physiol., 
V,   521-555,   1923.)  [17 

Davis  (A.  R  ),  Hoagland  (D.  R.)  and  Lipman  (C.  B.).  —  The  feeding 
power  of  plants.   (Science,  9  mars   1923,  299.)  [18 

Goldsmith  (W.  M.).  —  The  process  of  ingestion  in  Ihe  ciliate  Fronlonia. 
(The  Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXVI,  3336-351,  25  fig., 
octobre  1922.) 

[L'auteur  étudie  les  mécanismes  (cils,  rotation  et  contraction  du 
corps,  mouvements  gyratoires  du  cytoplasme)  gi'âce  auxquels  cet 
infusoire  peut  ingérer  des  proies  beaucoup  plus  grandes  que  lui.  — 
Emile  Guyenot. 

Hill  (A.  V.).  —  The  Polenîial  différence  occurring  in  a  Donnan  Equili- 
brium  and  Ihe  thcory  of  colloïdal  Behauiour.  (Proc.  Roy.  Soc,  B.  663, 
455  {in  extenso  dans  A.  719),  1923.)  [16 

Loeb  (J.)  and  Kunitz  (M.).  —  Valency  rule  and  alleged  Hofmeisler  séries 
in  the  colloïdal  behavior  of  proleins.  I.  The  action  of  acids.  II.  The 
influence  of  salis.  (Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  665-707.)  [17 

Ruhland  (W.).  —  Aclivierung  Wasserstoff  und  Kohlens  iure  Assimilation 
durch  Bakterien.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XL,  180-184,  1922.)        [17 

Sayre  (J.  D.).  —  Physiolojy  of  slomata  of  Rumex  palienlia.  (Science, 
16  février  1923,  205.)  [18 

Stanton  (R.  E.).  —  The  sélective  absorption  of  poîassium  by  animal  cells. 
III.  The  effect  of  hydrogen  ion  concenlralion.  upon  the  rétention  of 
potassium.  (Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  461-463,  1923.) 

[En  perf usant  des  gx-enouilles  avec  des  solutions  de  Ringer  sans 
potassium  et  dont  le  pH  variait  de  6  à  8,  on  observe  que  ces  solu- 
tions n'ont  que  peu  ou  pas  d'effet  sur  la  rétention  du  potassium  par 
les  cellules  musculaires.  —  R.  Wurmser. 


Hill  (A.   V.).  —  La  différence  de  potentiel  existant  dans  un  Equilibre 
de    Donnan    et   la   théorie   du   comportement   collo.dal.    —   Conclusion   : 


:ifis  — 


MÉCANISMES  PHYSICO-CHIMIQUES  CHEZ  LES  ÊTRE^  VIVANTS       17 

d'après  Loeb,  l'équilibre  de  Donnan  impliquant  la  présence  d'un  ion 
indiffusible  est  la  base  des  propriétés  colloïdales  d'une  solution  de 
protéine.  Tout  en  admettant  la  possibilité  de  cette  conclusion,  H.  indique 
qu'un  des  principaux  arguments  inv^oqués  à  l'appui  par  Loeb  est  incor- 
rect. Loeb  montre  que  la  D.  P.  observée  expérimentalement  entre  des 
solutions  protéinique  et  non  protéinique  séparées  par  une  membrane 
cadre  très  exactement  avec  celle  qui  est  calculée  d'après  la  dilTérence 
de  concentration  en  ions  hydrogène,  observée  expérimentalement  aussi, 
et  conclut  que  le  fait  vient  ainsi  à  l'appui  de  la  théorie.  En  fait  cette 
égalité  est  une  conséquence  nécessaire  et  inévitable  de  la  manière  dont 
les  observations  ont  été  faites,  et  de  la  thermodynamique  aussi,  et  sa 
preuve  est  indépendante  de  toute  théorie  du  mécanisme  par  lequel  est 
produit  la  D.  P.  — •  H.  de  Varigny. 

Loeb  (J.)  et  Kunitz  (M.  K.).  —  La  règle  de  la  valence  et  les  prétendues 
séries  de  Hofmeister  dans  le  comporlemenl  collodal  des  protéines.  I. 
L'action  des  acides.  IL  L'influence  des  sels.  —  Les  acides  et  les  rels 
agissent  sur  les  potentiels  de  membrane,  la  pression  osmotique,  le  gon- 
flement et  la  viscosité  de  la  gélatine,  d'après  la  valence  de  l'anion.  La 
nature  chimique  des  ions  n'intervient  que  sur  les  propriétés  de  la  géla- 
tine qui  ne  dépendent  pas  de  l'équilibre  de  membrane  :  la  solubilité  et 
la  cohésion.  —  R.  Wurmser. 

Cohn  (E.  J.)  et  Hendry  (J.  L.).  — •  Etudes  sur  la  chimie  physique  des 
protéines.  IL  La  relation  entre  la  solubilité  de  la  caséine  et  son  pouvoir 
de  combinaison  avec  les  bases.  La  solubilité  de  la  caséine  dans  les  systèmes 
contenant  la  protéine  et  de  la  soude.  —  La  solubilité  totale  S  de  la 
caséine  est  la  somme  de  la  solubilité  Su  de  la  molécule  de  protéine 
(H2POH)  et  de  la  solubilité  du  composé  disodique  que  la  protéine 
forme  avec  la  soude.  Si  l'on  représente  les  deux  dissociations  de  la 
caséine  par  les  équations  : 

(H  +  )  (HPOH-)  =  Ki(H2P0H) 

(H  +  )  (POH=)  =  K2(HP0H) 
on  a  : 

S  ==  Su  +  ËlLJvJi: 

R.  Wurmser. 

Ruhland  (W.)-  —  Activation  de  r  hydrogène  et  assimilation  de  CO,  par 
des  bactéries.  —  R.  résume  les  principaux  résultats  d'un  long  travail  sur 
les  bactéries  autotrophes  qui  oxydent  l'hydrogène.  1°  Il  existe  un  grand 
nombre  de  bactéries,  spécialement  dans  les  couches  superficielles  du 
sol,  qui  utilisent  l'énergie  de  H  naissant  par  l'assimilation  de  CO2; 
2°  Toutes  les  nouvelles  formes  aérobies  étudiées  sont  faciles  à  cultiver; 
30  Le  fer  est  nécessaire  sous  forme  de  bicarbonate  ferreux,  des  traces 
suffisent.  Ce  fer  joue  le  rôle  de  catalyseur  durant  l'assimilation  de  CO2 
à  la  surface  de  la  bactérie;  4»  Si  on  élimine  COi  de  l'atmosphère  des  cul- 
tures inorganiques,  on  constate  que  l'oxydation  de  l'hydrogène  diminue 
puis  s'arrête;  5»  Le  rapport  de  l'hydrogène  employé  à  l'oxygène  utilisé 
est  inférieur  à  2  dans  les  cultures  jeunes,  plus  tard  il  lui  est  un  peu  supé- 
rieur; 6°  La  formation  d'oxygène  d'assimilation  qui  est  immédiatement 
utilisé  à  oxyder  l'hydrogène  ne  saurait  donc  être  niée.  L'inconstance  du 
rapport  ci-dessus  provient  de  l'accaparement  d'une  partie  de  l'oxygène 

—  360  — 

ANN.  BIOL.  —  T.  III,  FASC.  4    (1922-1923)  :J 


18  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

par  la  formation  de  COo;  7°  La  plupart  des  bactéries  étudiées^  en  parti- 
culier Bacillus  pijcnoiious  Ruhland  peuvent  utiliser  du  gaz  tonnant  élec- 
trolytique  pur,  l'oxygène  disparaît  jusqu'au  dernier  reste  si  la  quantité 
d'hydrogéné  est  suffisante;  8°  Peu  de  formes  semblent  capables  de 
dénitrification  à  partir  de  NO3K.  C'est  le  premier  atome  d'O  de  NO3K 
qui  est  utilisé  pour  la  respiration,  tant  en  cultures  autotrophes  qu'hété- 
rotrophes;  9°  L'azote  élémentaire  n'est  pas  assimilé,  par  contre  les  sels 
de  NH4  ainsi  que  NO3K  sont  de  bonnes  sources  azotées;  lO»  Des  cultures 
comparées  dans  le  milieu  COgHNa  +  P0,,H2Na  à  différents  pH  ont 
démontré  que  le  maximum  d'oxydation  d'hydrogène  a  lieu  en  réaction 
faiblement  alcaline  et  évolue  entre  un  minimum  et  un  maximum  de 
pH  =  5,3  et  pYL  =  9,L  Avec  une  nutrition  hétérotrophes  des  concen- 
trations d'H  plus  extrêmes  sont  supportées  pendant  un  temps  assez 
long;  11°  La  comparaison  de  la  dépendance  de  l'oxydation  de  l'hydro- 

CO3H. 
gène  et  du  quotient  r^Q  ivjaH  ^'^^^  ^^  concentration  en  ions^  H  a  conduit 

à  la  conclusion  que  seul  le  bicarbonate  est  assimilé;  12°  L'effet  protec- 
teur de  maintes  substances  organiques  vis-à-vis  de  H,  tient  à  ce  qu'elles 
(le  glucose  p.  ex.)  donnent  rapidement  naissance  à  des  acides  et  à  ce 

CO, 
que  les  ions  HCO3  disparaissent;  IS^  Le  quotient  respiratoice  —çT  de 

cultures  autotrophes  en  l'absence  d'H  et  en  milieu  inorganique  (Hun- 
gerkultur)  n'a  jamais  été  que  voisin  de  1;  14°  Tout  le  processus  de 
combustion  d'H,  étudié  manométriquement  et  analytiquement  suit  la 
loi  des  températures  de  Van  t'Hoff.  —  H.  Spinner. 

Davis  (A.  R),  Hoagland  (D.  R.)  et  Lipman  (C.  B).  —  La  puissance 
de  nulrilion  des  plantes.  —  Discussion  des  études  de  Truog.  Celui-ci 
suppose  que  chaque  espèce  est  caractérisée  par  ce  qu'on  peut  appeler 
une  aridité  spécifique  pour  les  ions  en  solution  dans  le  milieu  des  racines 
et  que  cette  aridité  est  régie  par  la  réaction  du  suc  cellulaire  et  l'a  loi 
de  l'action  de  masse.  La  racine  individuelle  aurait  une  faculté  fonda- 
mentale d'absorber  des  ions  de  façon  caractéristique.  L'auteur  ne  tient 
pas  compte  du  fait  que  le  système  radiculaire  diffère  beaucoup  en. 
étendue,  et  qu'il  y  a  donc  grande  différence  dans  la  production  de  CO^ 
par  les  racines.  Or,  ce  dernier  facteur  doit  jouer  un  rôle  considérable, 
car  les  différences  sont  très  importantes.  —  H.  de  Varigny. 

Sayre  (J.  D.).  —  Physiologie  des  stomates  de  Rumcx  patientia.  —  Con- 
clusions :  1°  Les  stomates  se  ferment  complètement  la  nuit  et  s'oppo- 
sfint  à  toute  perte  d'eau  des  espaces  intercellulaires  de  la  feuille;  2°  quand 
ils  sont  ouverts,  les  stomates  modifient  la  perte  d'eau  des  espaces  inter- 
cellulaires en  proportion  avec  les  changements  dans  leurs  périmètres, 
non  avec  les  changements  dans  leurs  aires;  3°  la  lumière  constitue  le 
facteur  le  plus  important  du  milieu  tandis  que  l'acidité  et  la  propor- 
tion d'eau  dans  les  cellules  de  garde  sont  les  deux  conditions  internes 
se  rapportant  directement  aux  mouvements  stomatiques;  4°  les  cellules 
de  garde  contiennent  des  plastides  verts  qui,  structuralemont,  physio- 
logiquement  et  génétiquement,  sont  différents  des  chloroplastes  du 
mé-;ophylle;  5°  le  changement  amidon-sucre  dans  les  cellules  de  garde 
constitue  une  réaction  d'équilibre  et  le  point  d'équilibre  est  déplacé 
par  des  changements  en  acidité.  Les  cellules  de  garde  changent  d'acidité 
plus  aisément  que  les  cellules  du  mésophylle,  parce  que  leur  contenu 

—  370  — 


PHÉNOMÈNES  GÉNÉRAUX  DE  L'IMMUNITÉ  19 

de  tampon  est  faible;  6"  voici  la  série  de  t-hangements  résultant  de 
l'ouverture  des  stomates  :  a)  le  matin,  la  lumière  change  l'acidité  des 
cellules  de  garde;  b)  ce  changement  en  acidité  rend  les  conditions  plus 
favorables  à  l'action  hydrolytique  dé  la  diastase;  c)  la  diastase  des 
cellules  de  garde  change  l'amidon  en  sucre;  d)  la  formation  du  sucre 
détermine  une  augmentation  dans  la  pression  osmotique  des  cellules 
de  garde;  e)  de  Peau  entre  dans  les  cellliles  de  garde,  venant  des  cellules 
épidermiques  qui  conservent  la  même  pression  et  fait  gonfler  les  pre- 
mières; /)  le  gonflement  des  cellules  de  garde  les  oblige  à  s'ouvrir  parce 
que  la  paroi  cellulaire  épaissie  autour  du  pore  s'étend  moins  que  ne 
font  les  parties  plus  minces  dé  la  paroi  cellulaire. 

Cette  série  de  changements  ne  se  produit  pas  si  les  feuilles  sont  flétries. 
Si  elles  se  flétrissent  après  ouverture  des  cellules  de  garde,  le  point 
d'équilibre  est  déplacé  de  telle  sorte  que  le  sucre  se  change  en  amidon, 
et  les  cellules  de  garde  se  ferment.  Si  les  feuilles  restent  turgides,  les 
cellules  de  garde  restent  ouvertes  jusqu'à  l'obscurité  et  se-  ferment 
par  le  renversement  de  cette  série  dé  changements.  On  peut- aiguiller 
ceux-ci  dans  la  direction  que  l'on  veut  en  changeant  expérimentale- 
ment l'acidité  des  cellules  de  garde.  —  H.  de  Varigny. 


Phénomènes  généraux  de  l'immunité. 

Chahovitch  (X.).  —  L'immunité  chez  les  Insectes.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon, 
N.   S.,   LXIX,   235-238,    1922.)  [21 

Guyer  (M.  F.).  —  Studies  on  cytolysins.  III.  Experimenls  wiîh  sperma- 
toxins.  (J.  of  Exp.-zool.,  XXXV,  n»  2,  189-207,  1922.)  [20 

Kopaczewski  (W.).  —  Le  choc  humoral  par  les  savons  et  V hémolyse. 
(Arch.  Int.  Physiol.,  XXI,  1,  31  mai  1923,  1-7,  1   flg.)  [20 

Magrou  (J.).  —  L'immunité  dans  la  symbiose.  (Mémoires  Jubilée  E<  Met- 
chninoff,  259-269,  1   pi.,  1921.) 

[Voir  l'analyse  d'un  autre  travail  de  l'auteur,  Ann.  BioL,  XXVI, 

p.  245.) 

Mendéléef  (P.).  —  Rapports  entre  Vanaphylaxie  et  les  modifications 
physicochimiques  du  sérum.  (Arch.  Int.  Physiol.,  XXI,  1,  31  mai 
1923,    14-44,    18   flg.)  '  [19 

Northrop  (J.  H.).  —  The  slability  of  bacterial  suspension.  II.  The  influence 
of  the  concentration  of  the  suspension  on  the  concentration  of  sait  required 
to  cause  complète  agglutination.  (Journ.  of  gen.  Physiol.,-  V,  605- 
610.)  [20 


Mendéléef  (P.).  —  Rapports  entre  Vanaphylaxie  et  les  modifications 
physicochimiques  du  sérum.  —  L'injection  intraveineuse  de  protéines 
hétérogènes  (sérum,  lait,  émulsion  de  globules)  détermine  toujours  chez 

—  371  — 


20  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

l'animal  neuf  des  oscillations  du  pH  du  sérum.  Le  type  de  réaction  est 
assez  variable  et  ne  dépend  pas  de  la  nature  de  la  substance  injectée. 
Le  sérum  d'un  animal  dont  le  pH  a  été  altéré  par  une  injection  de 
sérum  hétérogène,  agit  sur  un  animal  de  même  espèce  comme  un  sérum 
hétérogène.  Après  injections  répétées  d'un  sérum  hétérogène,  le  pH 
du  sérum  de  l'animal  revient  vers  la  normale  et  n'est  plus  modifié  par 
de  nouvelles  injections.  Le  même  effet  se  produit  par  un  gélosage  répété. 
Dans  un  cas  d'absence  de  réaction  du  pH,  M.  a  pu  constater  l'absence 
de  réaction  sénique;  une  maladie  infectieuse  également  peut  empêcher 
les  modifications  du  pH  de  se  produire.  Un  sérum  gélose  devient  acide 
tandis  que  la  gélose  devient  alcaline.  Si  on  laisse  les  deux  phases  en 
contact,  le  phénomène  s'inverse.  M.  a  observé  un  cas  analogue  dans 
l'anaphylaxie  intestinale  (le  sérum  avait  un  pH  =  5,6,  et  le  contenu 
intestinal  gélatineux  un  pH  =  8,2).  On  peut  expliquer  de  la  même 
manière  l'anaphylaxie  locale  sanguine,  dermique  et  pulmonaire.  On 
observe  donc  au  cours  des  phénomènes  d'immunité  et  d'anaphylaxie 
des    modifications    du    pH    du    sérum    absolument   caractéristique-;.  — 

Paul    BOYER. 

Kopaczewski  (W.).  —  Le  choc  humoral  par  les  savons  et  V hémolyse.  — 
Le  mécanisme  de  la  protection  par  l'oléate  de  soude  contre  les  phéno- 
mènes du  choc  floculant  ne  peut  pas  être  analogue  à  celui  des  petites 
doses  des  suspensions  introduites  avant  l'injection  déchaînante.  L'oléate 
de  soude  agit  par  diminution  de  la  tension  superficielle,  en  stabilisant 
ainsi  le  milieu  colloïdal  du  sang.  —  Paul  Boyer. 

Guyer  (M.).  —  Recherches  sur  les  cylolysines.  —  Expériences  relatives 
aux  spermaloloxines.  —  G.  injecte  à  plusieurs  reprises  à  des  poulets  une 
suspension  de  spermatozoïdes  de  lapin  et  prépare  ainsi  un  sérum  sper- 
matotoxique.  Celui-ci,  injecté  à  des  lapins  provoque  des  modifications 
de  leur  liquide  séminal  :  densité  moins  grande  des  spermatozoïdes,  ou 
bien  mobilité  moins  vive,  ou  encore  stérilité  permanente  ou  parfois 
temporaire;  dans  un  cas,  l'examen  histologique  aes  testicules  a  même 
niontré  une  dégénérescence  de  la  lignée  séminale,  à  partir  des  sperma- 
tocytes.  On  peut  préparer  de  même  une  «  isospermatotoxine  «  par 
injection  d'une  suspension  de  spermatozoïdes  à  des  lapins;  leur  sérum 
devient  très  toxique  et  produit  en  peu  de  temps  l'immobilisation  ou 
même  la  désintégration  des  spermatozoïdes  qu'on  y  place  {in  vitro). 
De  même,  en  injectant  à  un  mâle,  à  intervalles  réguliers,  une  suspension 
de  ses  propres  spermatozoïdes,  les  spermatozoïdes  qu'il  forme  ulté- 
rieurement sont  moins  résistants  tant  à  un  sérum  normal  qu'à  un  sérum 
spermatotoxique.  G.  considère  que  la  production  d'anticorps  contre  des 
cellules  qui  ont  été  déplacées  ou  simplement  altérées  dans  l'organisme, 
et  l'action  directe  ou  indirecte  de  ces  anticorps  sur  les  gonocytes  pour- 
rait être  la  cause  de  certaines  variations  germinales.  —  A.  Dai.co. 

Northrop  (J.  H.).  —  La  slabilité  des  suspensions  bactériennes.  VL 
L'influence  de  la  concentration  de  la  suspension  sur  ta  concentration  saline 
nécessaire  pour  produire  f agglutination  complète.  —  N.  a  déterminé  les 
concentrations  de  divers  sels  capables  d'agglutiner  des  suspensions  de 
bacille  typhique  sensibilisées  avec  du  sérum  immunisé.  Dans  ces  suspen- 
sions, les  sels  n'influencent  pas  les  forces  cohésives,  mais  seulement  la 
diflérence  de  potentiel  entre  les  organismes  et  le  liquide.  L'agglutina- 

-  372  - 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  21 

tion  apparaît  quand  le  potentiel  tombe  au-dessous  de  13  millivolts. 
Les  électrolytes  peuvent  être  divisés  en  deux  classes  :  1°  Les  électro- 
lytes  dont  la  concentration  agglutinante  ne  dépend  pas  de  la  concen- 
tration de  la  suspension  (NaCl,  NaNO,,  Na.SO,,,  KCl,  LiCl,  NaBr, 
NH,C1,  BaCl,,  MgSO.,);  2°  les  électrolytes  dont  la  concentration  agglu- 
tinante augmente  avec  la  concentration  de  la  suspension  (HgGl2,  ZnSO/^, 
acétate  de  cuivre,  LaCls,  HCl,  H;,SO/,).  Les  électrolytes  de  la  première 
classe  ne  renversent  pas  le  signe  de  la  charge  de  la  suspension,  ceux  de 
Ja  deuxième  classe  le  renversent,  à  l'exception  de  ZnSO,,.  —  R.  Wurmser. 

Chahovitch  (X.)-  —  L'immunité  chez  les  Insectes.  —  Les  Sauterelles 
■et  certains  Hémiptères  [Graphosoma  lineatwn)  sont  tués  par  l'ingestion 
de  cultures  colibacillaires  et  de  Bacille  pyocyanique;  les  Blattes  {Peri- 
planeta  orienlalis),  par  contre,  résistent  à  ce  traitement,  même  prolongé; 
de  même  pour  l'ingestion  de  cultures  du  Bacille  d'Eberth  et  d'une 
espèce  microbienne  isolée  du  tube  digestif  des  Blattes.  Il  ne  s'agit  pas 
d'une  destruction  des  microbes  par  les  tissus  intestinaux,  mais  d'une 
destruction  ou  neutralisation  des  microbes  et  des  toxines  par  les  sucs 
digestifs;  ce  qui  montre  qu'il  en  est  bien  ainsi,  c'est  que  les  toxines 
sécrétées  par  les  microbes,  inoculées  seules  dans  la  cavité  générale  des 
Blattes,  déterminent  la  mort,  tandis  que  les  Blattes  nourries  avec  des 
<?ndotoxines  résistent.  —  P.   Remy. 


Associations  fonctionnelles  et  milieu  intérieur. 


<i)  Brody  (S.),  Ragsdale  (A.  C.)  and  Turner  (Ch.  W.).  —  The  rate  of 
décline  of  milk  sécrétion  with  the  aduance  of  ihe  period  of  lactation. 
I  Journ.   of  gen.   Physiol.,  V,  441-444,   1923.)  [22 

h) The  rate  of  growth  of  the  dairy  cow.  II.  Growlh  in  weight 

after  ihe  âge  of  two  years.   (Ibid.,  445-449.)  [23 

Ciamician  (G.)  e  Bavenna  (C).  —  Sul  significato  biologico  degli  alcaloidi 
nelle  plante.  (Biochim.  e  Terap.  Sper.,   IX,  4,   1922.)  [23 

Desogus  (V.).  —  Uipofisl  nelle  lesioni  del  cervello  di  animali  solioposti 
ad  ablazione  dette  ghiandote  sessuali.  (Rivista  di  Biologia,  V,  fasc.  1, 
64-68,   pi.    1,    1923.)  [23 

a)  Federici  (Enrico).  —  Lo  stomaco  délia  larva  di  Anophèles  claviger 
Fabr.  e  la  dualilà  délie  cellule  mesoinleslinali  degli  insetti.  Nota  I 
preliminare.  (Atti  délia  R.  accad.  naz.  d.  Lincei,  Rendiconti,  1  semestre 
XXXI,    264-397,    1922.)  [24 

b) Lo  stomaco  delta  larva  di  Anophèles  claviger  Fabr.  e  la  dualità 

délie  cellule  mesoinleslinali  degli  insetti.  (Ibid.,  394-397,  1922.)    [Ibid 

Hogben  (L.).  —  Studies  on  internai  sécrétion.  I.  The  effect  of  Pituitary 
ianterior  lobe)  fnjection  upon  normal  and  ihyroidectomised  Axolotls. 
(Proceed.    Roy.    Soc,    B.    660,   204-215.)  [22 

—  oio  — 


2-2  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Hunt  (Ch.  A.)  and  Winter  (A.  R.)-  —  ^  faclor  causing  Ihe  assimilation 
of   calcium.    (Science,    22   juin    1923,    717.)  [23 

Sunzeri  (Giuseppe).  —  Sur  V action  coagulante  du  sérum  sanguin.  (Arch. 
Int.  Physiol.,  XXI,  1,  108-111,  31  mai  1923.)  [23 


Hogben  (L.).  —  Eludes  sur  les  sécrétions  internes.  I.  Effet  de  V injection 
de  la  piluiiaire  {lobe  antérieur)  sur  les  Axolotls  normaux  et  thijroideclo- 
misés.  —  1°  Tandis  que  la  consommation  de  glande  pituitaire  se  montre 
sans  influence  sur  la  métamorphose  de  larves  (Axolotls)  sexuellement 
..mûres.,  de  dimensions  moyennes,  d'Amblystoma  ligrinum,  l'injection 
d'extrait  du  lobe  antérieur  est  suivie  de  la  prise  des  caractères  de  l'adulte 
avec  une  vitesse  comparable  à  celle  de  la  métamorphose  provoquée  par 
l'administration  de  thyroïde,  et  débutant  2  ou  3  semaines  après  l'injec- 
tion initiale;  2°  l'opération  de"  la  thyroïdectomie  chez  les  Axolotls  de 
dimensions  moyennes,  ou  mûrs,  est  décrite  par  l'auteur  qui  indique 
l'aptitude  de  l'extrait  du  lobe  antérieur  à  provoquer  la  métamorphose 
chez  les  larves  privées  de  thyroïde;  3°  la  transplantation  de  la  thyroïde 
d'un  Axolotl  de  grande  taille,  sexuellement  mûr,  à  un  individu  de  taille 
moyenne  a  été  accomplie  avec  succès  sans  qu'il  se  soit  produit  de 
changements  métamorphiques;  4°  l'auteur  met  fm  à  la  légende  accré- 
ditée voici  longtemps  (1875),  par  Maria  von  Chauvin,  d'après  laquelle 
les  axolotls  de  6  ou  9  mois,  placés  en  eau  peu  profonde  avec  facilités 
spéciales  pour  en  sortir,  se  transforment  généralement.  D'où  la  légende 
que  le  dessèchement  des  mares  en  été  pousse  à  la  métamorphose  des 
amphibiens.  La  .théorie  était  que  l'effet  du  séjour  en  eaux  superficielles, 
sans  profondeur,  était  d'inciter  les  Axolotls  à  respirer  par  les  poumons 
de  façon  plus  fréquente.  En  fait,  d'après  H.,  les  Axolotls  placés  dans 
le  milieu  et  les  conditions  dojit  parle  Maria  von  îChauvin,  ne  respirent 
pas  plus  souvent  l'air  que  ne  font  les  Axolotls  de  taille  moyenne,  ayant 
6  mois  ou  1  an,  qui  remontent  respirer  à  la  surface  toutes  les  5-8  minutes. 
En  eau  superficielle,  ils  ne  respirent  pas  plus  souvent  et,  au  reste,- 
les  Amblystomes  adultes  n'utilisent  pas  leurs  poumons  plus  fréquem- 
ment que  ne  font  les  Axolotls.  En  réalité,  les  Axolotls  normaux  laissés 
en  eau  superficielle  ne  se  transforment  pas.  H.  a  varié  l'expérience  de 
façons  diverses,  toujours  avec  le  même  résultat  négatif.  .Pourtant,  dit-il, 
il  doit  y  avoir  quelque  élément  de  vérité  dans  l'affirmation  d'où  est 
née  la  légende  :  peut-être  quelque  condition  particulière  dont  il  n'a 
pas  été  tenu  compte  et- qui,  elle,  a  toute  l'importance  que  n'a  pas 
la  condition  à  laquelle  il  en  a  été  tant  attribué.  En  tout  cas, 
H.  conclut  que  la  métamorphose  spontanée  ne  se  produit  pas  généra- 
lement comme  l'a  dit  Marie  von  Chauvin,  chez  les  larves  de  6-9  mois, 
placées  en  eau  sans  profondeur,  avec  ;facilités  pour  en  sortir.  —  H.  de 
Varigny. 

a)  Brody  (S.),  Ragsdale  (A.  C.)  et  Turner  (Ch.  W.).  —  La  vitesse  de 
décroissance  de  la  sécrétion  lactique  avec  l'avance  de  la  période  de  lactation. 
—  La  production  journalière  du  lait  décroît  suivant  la  relation  Mj 
c=  M<  =:  Mo  c-*',  c'est-à-dire  comme  une  réaction  chimique  monomolé- 
culaire. Tout  sepasse  comme  si  la  sécrétion  était  limitée  par  une  réaction 
chimique.  —  R.  Wurmser. 

—  374  — 


ASSOCIATIONS    FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  23 

h)  Brody  (S.),  Ragsdale  (A.  C)  et  Turner  (Ch.  W.).  —  ■La  vitesse  de 
croissance  de  la  vache  laitière.  II.  Croissance  en  poids  après  rage  de  2  ans. 
—  A  partir  de  2  ans,  la  vitesse  de  croissance  diminue  de  manière  non 
cyclique,   comme  le  cours  d'une  réaction  chimique  monomoléculaire. 

R.    WURMSER. 

Desogus  (V.)-  —  L'hypophyse  dans  les  lésions  du  cerveau  des  animaux 
soumis  à  Vablation  des  glandes  sexuelles.  —  Les  réactions  de  l'hypo- 
physe aux  lésions  du  cerveau  ne  dépendent  ni  des  conditions  des  .glan- 
des sexuelles  ni  des  corrélations  humorales  périphériques  entre  celles-ci 
et  l'hypophyse.  La  hyperfonction  de  l'hypophyse  dans  les  lésions  du 
cerveau  peut  être  interprétée  comme  un  phénomène  qui  a  son  origine 
dans  les  centres  nerveux.  —  G.  Teodoro. 

Ciamician  (G.)  et  Ravenna  (C).  —  La  signification  biologique  des 
alcaloïdes  chez  les  plantes.  —  Les  alcaloïdes  fonctionnent  chez  les  plantes 
comme  les  hormones  chez  les  animaux,  en  excitant  certaines  fonctions, 
comme  la  germination,  la  croissance,  la  maturation  du  fruit,  etc.  Le 
tartrate  de  nicotine  injecté  dans  le  mais  s'élimine  par  la  vapeur  aqueuse 
à  travers  les  feuilles,  et  si 'la  plante  de  tabac  ne  fait  pas  autant,  c'est 
parce  que  la  nicotine  ne  constitue  pas  pour  elle  un  produit  de  rebut, 
mais  au  contraire  accomplit  une  fonction  physiologique.  Si  l'on  cultive 
la  petite  plante  de  haricot  sur  du  coton  et  qu'on  l'arrose  avec  une 
solution  de  nicotine,  on  produit  un  albinisme  partiel  de  la  feuille.  La 
morphine  et  la  pyrocatéchine  augmentent  la  formation  de  la  chloro- 
phille  tandis  que  la  théobromine  et  la  caféine  augmentent  la  produc- 
tion d'amidon.  Par  la  même  méthode,  les  auteurs  étudieront  l'action 
de  différentes  substances  de  la  série  grasse  et  aromatique.  La  substitu- 
tion aux  ions  d'hydrogène  de  radicaux  alcooliques  ou  acides  augmente 
le  pouvoir  toxique  de  la  molécule  et  en  affaiblissant  l'oxydation,  l'empêche 
d'accomplir  dans  l'organisme  végétal  son  rôle  habituel.  —  Carlo  Foa. 

Hunt  (Ch.  A.)  et  Winter  (G.  R.).  —  Un  facteur  déterminant  l'assimi- 
lation du  calcium.  —  Il  semble  y  avoù*  dans  le  fourrage  vert  quelque 
chose  qui  manque  au  sec  et  qui  favorise  l'assimilation  du  calcium 
(expériences  de  Forbes,  H  art  et  Mexgs).  Serait-ce  que  chez  la  plante 
verte  le  calcium  est  plus  dispersé?  H.  et  W.  fabriquent  une  pâte  d'ami- 
don avec  CaCl  et  Na^PO*.  Le  produit  final  Ga'PO*  se  présente  très  dis- 
persé dans  la  pâte.  Pourtant,  l'assimilation  .de  Ga  n'a  pas  été  accrue 
Chez  les  animaux  ayant  reçu  de  cette  pâte  ajoutée  au  grain  et  au  foin. 
Les  auteurs  persistent  néanmoins  à  croire  que  la  non  assimilation  du 
calcium  du  foin  sec  tient  à  une  différence  dans  les  propriétés  physiques 
de  la  paroi  -et  du  coaitenu  cellulaires.  —  H.  de  Varigny. 

Sunzeri  (Giuseppe).  —  Sur  l'action  coagulante  du  sérum  sanguin.  — 
Le  plasma  incoagulable  de  morphine  mélangé  au  sérum  frais  de  chien 
coagrile  au  bout  de  2  ou  3  heures  environ,  tandis  que  l'échantillon  de 
contrôle  reste  fluide.  Si,  au  lieu  de  sérum  frais,  on  ajoute  au  plasma 
de  morphine  du  .sérum  chauffé  à  65°  ou  du  sérum  bouilli  et  filtré,  la 
coagulation  du  mélange  se  produit  également.  Dans  les  mêmes  conditions, 
le  sérum  frais,  bouilli  et  filtré,  fait  également  coaguler  le  plasma  de 
tor'tue  qui  «e  coagiile  spontanément  très  lentement;  le  plasma  oxalaté 
coagule  également  sous  l'action  du  sérum,  dans  les  mêmes  coTiditions, 

-%7b  - 


24  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

s'il  a  été  soumis  auparavant  à  la  dialyse  pendant  12  heures.  La  throm- 
bine  du  sérum  n'agit  donc  pas  dans  ces  .phénomènes  de  coagulation 
puisque  après  sa  destruction  par  la  chaleur  le  sérum  reste  actif.  La 
coagulation  doit  donc  être  provoquée  par  la  thrombokinase  du  sérum 
sécrétée  par  les  leucocytes  et  qui  résiste  aux  hautes  températures. 
Quand  la  kinase  du  plasma  est  inactivée  (plasma  de  morphine  ou  plasma 
de  tortue),  l'addition  de  sérum  bouilli  apporte  un  nouveau  contingent  de 
thrombokinase  active  qui,  se  combinant  au  thrombogène  du  plasma, 
l'active  et  le  transforme  en  thrombine.  Le  sérum  bouilli  ne  perd  pas 
toutes  ses  propriétés  coagulantes,  mais  peut  donc,  dans  certaines  cir- 
constances, provoquer  la  coagulation  de  certains  plasmas  non  coagu- 
lables  spontanément.  —  Paul  Boyer. 

a)  et  b)  Federici  (Enrico).  —  Ueslomac  dans  les  larves  d'Anophèles 
clauiger  Fabr.  d  la  dualilé  des  cellules  mésointeslinales  des  insectes  (2  notes 
préliminaires).  —  L'auteur  montre  que  l'intestin  moyen  des  insectes 
renferme  deux  espèces  de  cellules  épithéliales,  celles  qui  sécrètent  et  celles 
qui  absorbent  l'aliment.  Les  insectes  avaient  été  considérés  jusqu'à 
présent  comme  une  exception  parmi  les  autres  animaux,  invertébrés  et 
vertébrés,  parce  qu'on  croyait  qu'ils  n'avaient  pas  deux  espèces  de 
cellules  intestinales.  —  K.  Arslan, 


Influence   du  milieu  extérieur 

sur    le    fonctionnement    des    êtres    vivants. 

Réaction  des  êtres  vivants  à  leur  milieu. 


Agersborg  Kjerschow  (H.  P.).  —  Some  observations  on  qualitative  che- 
mical  and  physical  stimulations  in  nudibranchiate  mollushs  witfi  spécial 
référence  to  the  rôle  of  the  "  rhinophores  ".  (The  Journal  of  expéri- 
mental Zoology,  XXXVI,  423-444,  2  fig.,  20  novembre  1922.)       [37 

Anrep  (G.  V.).  —  The  irradiation  o[  condilioned  Réflexes.  (Proc,  Roy. 
Soc,    B.    663,    404-426.)  [35 

Baldi  (E.).  —  Siudi  sulla  fisiologia  del  sislema  nervoso  negli  inselli.  II. 
Ricerche  sui  movimenti  di  inaneggio  provocati  nei  coleotteri.  (The 
Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXVI,  211-288,  40  fig.,  octobre 
1922.)  [38 

Bodine  (J.  H.).  —  The  effecl  of  light  and  décapitation  on  the  rate  of  CO^ 
oulput  of  certain  Orthoplera.  (The  Journal  of  expérimental  Zoology, 
XXXV,    47-55,    janvier    1922.)  [29 

Buglia  (Giuseppe).  —  Sullo  sviluppo  dei  semi  di  orzo  in  almosfera  a 
bassa  pressione.    (Arch.   di  Se.   Biol.,    111,  112,    1922.)  [31 

Chassignol  (F.).  —  Sur  la  végétation  anormale  de  l'automne  1921.  (Ann. 
Soc.   Linn.,   Lyon,   N.    S.,   LXIX,   98-101,    1922.)  [31 

Cole  (W.  H.).  —  Circus  movements  of  Limulus  and  the  tropism  tlieory. 
(Journ.    of   Gen.    Physiol.,   V,    417-426.)  [32 

—  376  — 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  25 

Cotronei  (Giulio).  —  SulV  influenza  délia  nulrizione  con  lessuli  iodati 
d'inverlebrati  sulla  larua  di  Bufo  vulgaris.  (Atti  del.  R.  Accad.  d. 
Lincei,    Rendiconti,   XXX,    149-151,    1921.)  [30 

Crozier  (W.  J.)  and  Moore  (A.  R.)-  —  Homoslrophic  reflex  and  slereo- 
îropism  in  diplopods.  (Journ.  of  Gen.  Physiol.,  V,  597-604.)  [35 

Fredericq  (Léon).  —  Temps  perdu  dans  V ordre  d'apparition  des  images 
consécutives  négatives.  (Arch.  Int.  Physiol.,  XXI,  1,  31  mai  1923 
112.)  [37 

Goodrich  (H.  B.)  and  Scott  (J.  A.).  —  The  effecl  of  lighl  on  iissue  cultures. 
(Anat.  Record,  XXIV,  n»  5,  6  p.,  1  fig.,  1922.)  [29 

Harder  (Richard).  —  Lichtintensitàl  und  «  chromalische  Adaptation  » 
bei  den  Cyanophyceen.  (Ac.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XL,  26-32,  1922.) 

[33 

Hecht  (S.).  —  Sensory  adaptation  and  Ihe  stalionary  state.  (Journ.  of  gen 
Physiol.,   V,   555-580.)  [32 

Herwerden  (M.  A.  Van).  —  Der  Einfluss  der  Nebennierenrinde  auf  das 
Wachstum  und  die  Fruchlbarkeil  von  Daphnia  pulex.  (Arch.  f.  mikr. 
Anat.   u.   Entwmech.,   LXXXXVIII,  221-248,  29    fig.)  [30 

Hewer  (H.  R.).  —  Studies  in  Amphibian  colour  change.  (Proc.  Roy.  Soc, 
B.  664,  31-40,  1923.)  [35 

Hogben  (L.  T.)  and  Winton  (F.  R.).  —  The  pigmentary  effector  system. 
III.  Colour  response  in  the  hypophyseclomised  frog.  (Proc.  Roy.  Soc, 
B.    664,    15-30,    1923.)  [34 

Jackson  (Cl.  M.).  —  Dyslrophic  morphology  and  its  significance.  (Science, 
11    mai   1923,   537.)  [26 

Markovits  (Emmerich).  —  Zytologische  Verànderungen  von  Paramœcium 
nach  Bestrahlung  mil  Mesolhorium.  (Arch.  f.  Zellforsch.,  XVI,  238- 
248,   10  fig.)  [29 

a)  Minnich  (D.  E.).  —  The  chemical  sensitivity  of  Ihe  tarsi  of  the  red 
admirai  butterfly  Pyrameis  atalanta.  (The  Journal  of  expérimental 
Zoology,  XXXV,  57-81,  3  fig.,  janvier  1922.)  [Analysé  avec  le  suivant. 

b) A  quantitative  study  of  tarsal  sensitivity  to  solutions  of  saccha- 
rose, in  the  red  admirai  butterfly,  Pyrameis  atalanta.  (The  Journal  of 
expérimental  Zoology,  XXXVI,  445-457,  1   fig.,  novembre  1922.) 

[37 

a)  Moore  (A.  R.).  —  The  réaction  of  Nereis  virens  to  unilatéral  tension 
of  its  musculature.  (Journ.  of  gen.  Physiol.,  V,  451-452.) 

[Les  segments  antérieurs  sont  orientés  de  façon  réflexe  par  une 
tension  unilatérale  passive  de  la  musculature  postérieure.  M.  indique 
les  voies  de  réflexe  et  qu'il  peut  être  plus  ou  moins  partiellement 
masqué   par   stéréotropisme.  —  R.  Wurmser. 

à) Galvanolropism  in   the   Earlhworm.    (Journ.    of  gen.    Physiol., 

V,  453-459.)  [36 

Morgan  (A.  H.).  —  The  température  sensés  in  the  frog's  skin.  (The  Journal 
of  expérimental  Zoology,  XXXV,  83-115,  1  fig.,  février  1922.)       [37 

—  377  — 


26  L'ANiNEE  BIOLOGIQUE 

Nicholas  (J.  S.)-  —  The  reacUon  of  Amblystoma  tigrinum  lo  ôlfacloTy 
slimuli.  (The  Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXV,  257-283,. 
1   fig.,  avril  1922.) 

[Les  larves  d' Amblystoma  perçoivent  surtout  par  la  vue  la  nour- 
riture qui  leur  est  présentée,  mais  il  faut  faire  jouer  aussi  un  certain 
rôle  au  sens  olfactif.  —  Emile  Guyénot. 

Nienburg  (Wilhelm).  —  Die  Keimungsrichlung  von  Fucuseiern  und  die 
Théorie  der  Lichlperzeption.  (Ac.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XL,  38-40, 
1   fig.,  1922.)  [29 

Nobécourt  (Pierre).  —  Sur  le  phototropisme  chez  les  Champignons.  (Ann. 
Soc.  Linn.  Lyon,  N.  S.,  LXIX,  243-244,  1922.) 

[Les  conidiophores  du  Botrytis  cinerea,  forme  conidienne  de  l'Asco- 
mycète  Sclerolinia  Fuckeliana,  et  les  périthèces  de  Sclerotinia 
Liberfiana  présentent  un  phototropisme  positif  très  marqué.  — 
P.   Remy. 

Northrop  (J.  H.)  and  Lœb  (J.).  —  The  photochemical  basis  of  animal 
heliolropism.    (Journ.    of  gen.    Physiol.,    V,    581-596.)  [32 

Pantanelli  (E.).  - — ■  Influenza  délie  condizioni  di  vita  sullo  sviluppo  di 
alciine  alghe  marine.   (Arch.  Se.   Biolog.,  IV,  21,   1923.)  [30 

Parke;^(G.  H.).  —  The  crawling  of  young  loggerhead  lurlles  loward  Ihe 
sea.  (The  Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXVI,  323-331,  octobre 
1922.) 

[La  marche  des  jeunes  tortues  vers  la  mer  dépendrait  d'un  géotro- 
pisme négatif,  d'une  orientation  vers  les  espaces  libres  et  les  régions 
colorées  en  bleu.  —  Emile  Guyénot. 

Phillips  (R.  L.).  —  The  growlh  of  Paramecium  in  infusions  of  knoivn 
baclerial  content.  (The  Journal  of  expérimental  Zoolog.,  XXXVI, 
135-184,    1    fig.,    août    1922.)  [31 

Polowzow  (Wera).  —  Ueber  die  Wirkung  der  Alkoholnarkost  auf  die 
Enlwickhmg  der  Seeigeleier  {Slrongylocentrolus  lividus).  (Arch.  f.  mikr. 
Anat.  u.  Entwmech.,  LXXXXVIII,  68-97,  36  flg.)  [28 

Stern  (Kurt).  —  Ueber  polare  elektronasîische  Erscheinungen.  (Ber.  d. 
deutsch.  bot.  Ges.,  XL,  43-59,  3  flg.,   1922.)  [36 

XJlehla  (Vladimir)  und  Moràvek  (Vladimir).  —  Ueber  die  Wirkung  von 
Sâmen  und  Salzen  auf  Basidiobolus  ranarum.Eid.  (Ber.  d.  deutsch.  bot. 
Ges.,  XL,  9-20,  6  flg.,  1922.)  [31 

Weber  (Friedl). —  Frûhîreiben  durch  Ouelschen.  (Ber.  d.  deutsch.  bot. 
Ges.,  XL,  148-152,  1922.)  "  [31 


.l'O  iIjxsfljUEnge  du  milieu. 


Jackson  (Cl.  M.).  —  La  morphologie  dyslrophiqiie  el  sa  sign(fiGaiion.  — 
11  s'agit  ici  d'une  étude  sur  les  effets  de  l'inanition  sur  les  divers  orga- 
nismes. 

Plantes.  —  Chez  elles  il  y  a  inhibition  de  la  croissance  durant  la  période 
de  développement,  d'où  souvent  évolution  prématurée  avec  anomalies 
de  forme.  Les  produits  de  réserve  disparaissent  les  ipremiers.,  puis  le 

—  3TcS  — 


I 


INFLUENCE  DU  MIJJEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  27 

cytoplasme;  le  noyau  est  le  plus  résistant.  Les  sels  essentiels  sont  K, 
Ca  et  Mg,  et  l'absence  de  Ga  ou  d'Az  empêche  la  formation  d'airchégones 
chez  les  -protiialles  de  fougères. 

Prolozoaires.  —  Il  y  a  réduction  de  taille.  Nocliluca  garde  ses  dimen- 
sions parce  que  les  vacuoles  deviennent  plus  grosses.  La  longueur 
peut  se  réduire  à  moitié  (iPararaecii  ),  à  1/5  (Stentor)  et  à  1/10  (Dileptus 
et  Pleiirolrichia)  :  le  volume  peut  se  réduire  au  centième.  L'endoplasme 
est  le  premier  à  souffrir;  l'ectoplasme  est  plus  résistant,  le  noyau  plus 
encore,  mais  quand  même  il  souffre  :  le  micronucleus  reste  tel  quel. 
Forte  action  sur  la  reproduction  :  celle-ci  est  souvent  stimulée  au  début 
de  l'inanition,  du  moins,  mais  non  à  la  fm.  Pour  Rolph,  la  conjugaison 
est  une  forme  de  faim,  mais  les  conclusions  des  divers  observateurs 
restent  bien  contradictoires.  L'aptitude  à  la  récupération  après  cessation 
du  jeûne  est  étonnante.  Stentor  reprend  ses  dimensions  en  2  jours  :  il 
grossit  100  fois  en  ce  court  laps  de  temps  (Maupas).  Même  lait  pour 
Plein oiriohia.  Paramecium  résiste  à  un  jeûne  de  15  jours,  mais  c'est  là, 
^emble-t-il  un  ternie  extrême. 

Métazoaires  (invertébrés  supérieurs).  -—  La  diminution  en  poids  est 
moindre,  à  cause  de  l'importance  du  poids  des  parties  dures  chez  les 
Arthropodes;  mais  chez  les  Cœlentérés  et  Planaires  elle  peut  être  de  90  %. 
La  jilanaire  peut  se  réduire  au  1/12  en  longueur,  au  1/300  en  volume. 
Daphnia  peut  perdre  75  %  en  poids.  La  larve  de  Strongylocentrotus  peut 
tomber  à  1/2  du  diamètre  de  l'œuf.  La  nymphe  de  Chorlophaga  perd 
20  ou  25  %;Clisiacampa,  35.  La  larve  de  Trogoderma  se  réduit  à  1/600, 
ce  qui  est  un  chiffre  exceptionnel.  Le  corps  change  de  forme,  considé- 
rablement. Les  pertes  varient  selon  les  tissus.  Chez  les  méduses  {Cas- 
siopea)  C'est  la  substance  gélatineuse  qui  perd  le  plus;  chez  les  Eponges 
c'est  le  contraire.  Chez  les  planaires,  la  perte  porte  d'abord  sur  l'épi- 
thélium  intestinal,  les  yeux,  le  p  gment;  plus  tard  sur  les  muscles,; 
les  gonades  et  le  système  nerveux  résistent  beaucoup.  De  façon  géné- 
rale, chez  les  formes  à  reproduction  sexuelle  et  asexuelle,  l'abondance 
favorise  le  mode  asexuel,  et  le  jeûne,  le  mode  sexuel.  Chez  l'éponge, 
l'inanition  provoque  la  formation  de  gemmules.  Chez  les  rotifères,  l'ina- 
nition provoque  l'atrophie  de  l'ovaire.  Chez  les  aphides,  le  jeûne  fait 
apparaître  des  mâles  ailés.  En  somme,  la  privation  d'aliments  fait 
cesser  la  parthénogenèse  et  stimule  la  reproduction  sexuelle.  Que  devien- 
nent les  cellules?  Certaines  se  résorbent,  et  chez  la  planaire,  l'hydre, 
le  nombre  des  cellules  diminue,  d'après  Schultz.  Mais  pour  d'autres,  il 
y  a  plutôt  atrophie  de  toutes  les  cellules,  atrophie  atteignant  d'abord 
le  cytoplasme,  pour  finir  par  le  noyau.  L'effet  du  jeûne  sur  l'organisme 
en  voie  de  développement  est  étudié  en  détail;  de  même  l'effet  sur  la 
régénération.  La  récupération  est  assez  rapide,  à  la  reprise  de  l'alimen- 
tation. 

Vertébrés.  —  Ceux-ci  apparaissent  comme  à  la  fois  moins  plastiques  et 
plus  résistants.  Ils  ne  peuvent  guère  supporter  qu'une  perte  de  40  % 
de  poids.  Ils  ne  présentent  pas  de  changements  radicaux  et  profojids  de 
structure.  Mais  chez  les  vertébrés  et  invertébi'fe  il  y  a  la  même  résis- 
tance au  jeûne  du  système  nerveux.  Toutefois  la  récupération  et;raptitude 
à  la  régénération  sont  plus  .considérables  chez  les  formes  inférieures. 
Partout  il  y  a  perte  de  cytoplasme  et  résistance  suj>érieure  du  noyau, 
d'où  retour  à  une  condition  embryonnaire  sous  l'influence  du  jeûne. 
Pour  Roux,  les  cellules  à  noyaux  qui  résistent  le  mieux  .à  celui-ci  sont 
ceux  qui  ont  le  moins  besoin  d'aliments.  Schultz  consid.ère  que, . chez  Je&^ 

—  87'.»  — 


28  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

invertébrés,  l'ordre  de  régression  des  organes  est  l'inverse  de  leur  ordre 
d'apparition  dans  l'ontogénie  et  dans  la  phylogénie.  D'autres  sont 
d'avis  que  les  éléments  les  plus  résistants  sont  ceux  qui  ont  le  plus 
d'importance  pour  l'organisme  ou  l'espèce.  Runnstrom,  pour  les  larves 
d'échinodermes,  explique  les  changements  morphologiques  par  les 
conditions  physico-chimiques  qui  varient,  de  l'organisme  au  jeûne. 
J.  considère  que  l'ensemble  des  faits  donne  particulièrement  raison  à 
GuÉNOT,  qui  dit  que  «  la  plupart  des  influences  de  milieu  se  ramènent 
en  somme  à  des  différences  de  nutrition  ».  La  nutrition  constitue  un 
facteur  d'importance  primordiale  pour  la  morphologie  et  pour  la  phy- 
siologie :  peut-être  aussi  pour  la  variation  et  pour  la  morphogénèse 
aussi.  —  H.  DE  Varignv. 

Polowzow  (Wera).  —  Sur  r effet  de  la  narcose  par  V alcool  sur  le  déve- 
loppement des  œufs  d'Oursin  {Strongylocentrolus  lividus).  —  Des  œufs 
d'Oursin  normalement  fécondés  et  conservés  dans  l'eau  de  mer  jusqu'à 
l'apparition  du  premier  fuseau  de  segmentation  sont  ensuite  trans- 
portés dans  l'eau  de  mer  additionnée  d'alcool  pur.  Il  s'ensuit  divers 
troubles  de  segmentation,  que  P.  a  étudiés.  L'optimum  de  la  concen- 
tration en  alcool  est  de  2,5  à  3  %,  les  concentrations  inférieures  étant 
insuffisantes,  les  concentrations  supérieures  tuant  les  œufs.  La  narcose 
ainsi  produite  amène  des  résultats  variables  selon  son  intensité  :  en 
tout  cas,  les  processus  vitaux  sont  profondément  modifiés.  Le  plus 
faible  degré  de  narcose,  qui  ne  réussit  pas  à  inhiber  la  segmentation, 
se  traduit  par  la  disparition  du  synchronisme  dans  «les  stades  de  repos 
et  de  division  des  divers  blastomères,  ainsi  que  par  l'irrégularité  des 
caryokinèses.  Une  narcose  un  peu  plus  forte  paralyse  les  mouvements 
du  protoplasma,  empêche  sa  division  et  amène  la  formation  de  syn- 
cytiums  à  mitoses  périphériques  multipolaires.  Encore  plus  forte,  la 
narcose  provoque  des  mitoses  centrales  multipolaires,  où  le  synchro- 
nisme n'existe  même  plus,  et  qui,  ne  s'achevant  pas,  conduisent  à  de 
très  volumineux  noyaux  irréguliers.  Dans  les  mitoses  multipolaires,  le 
nombre  des  fuseaux  et  celui  des  centrosomes  sont  parfaitement  irré- 
guliers; celui  des  chromosomes  est  très  variable  et  n'est  divisible  ni 
par  le  nombre  diploïde  (36),  ni  même  par  le  nombre  haploïde  (18)  de 
Strongylocenlrolus  lividus;  la  scission  longitudinale  ne  se  fait  qu'in- 
complètement, et  la  répartition  est  irrégulière,  donnant  aux  noyaux-fils 
des  nombres  chromosomiques  réduits  et  inégaux.  Avec  une  narcose 
encore  plus  poussée,  on  supprime  même  les  mouvements  nucléaires, 
mais  sans  inhiber  les  fonctions  végétatives  :  on  obtient  alors  de  gros 
noyaux  arrondis  à  nucléoles  chromatiques  très  nombreux.  Il  faut,  pour 
arrêter  les  fonctions  végétatives  de  l'œuf  et  son  développement,  une 
narcose  tout  à  fait  profonde,  très  voisine  de  la  narcose  mortelle,  qui 
désorganise  l'œuf. 

L'état  syncytial  de  l'embryon  est  incompatible  avec  la  formation 
de  la  blastula,  de  la  gastrula  et  du  blastocèle;  cette  formation  ne  peut 
se  faire  qu'à  l'état  segmenté.  L'œuf  narcotisé  n'a  d'ailleurs  pas  perdu 
sa  capacité  de  segmentation  :  dès  que  la  narcose  cesse,  ou  même  s'affai- 
blit, des  blastomères  s'isolent  peu  à  peu,  un  à  un,  du  syncytium  primitif. 
A  remarquer  que  les  œufs  de  diverses  femelles,  et  même,  jusqu'à  un 
certain  point,  ceux  d'une  même  femelle,  ne  se  comportent  pas  tous 
exactement  de  même  dans  une  même  solution  alcoolique;  la  gradation 
4es  concentrations  n'est  que  statistique.  —  M.  Prenant. 

—  380  — 


INFLUEVGE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  29 

Nienburg  (Wilhelm).  —  La  direcUon  de  la  germinalion  des  œufs  de 
Fucus  el  la  théorie  de  la  perceplion  lumineuse.  —  Les  auLeurs  sont  fort 
divisés  sur  la  solution  du  problème  de  la  percopLion  lumineuse.  Nien- 
burg (1918),  GuTTENBERG  (1919,)  BuDER  (1920)  pensent  que  ce  sont 
les  contrastes  d'éclairement  qui  agissent  sur  les  tropismes,  tandis  qut^ 
LuNDEGARDH  (1919,  1921)  attribue  ce  rôle  à  la  direction  d(î  la  lumière. 
N.  a  pris  des  œufs  de  Fucus  en  voie  de  germination  et  les  a  éclairè.s^ 
totalement,  partiellement  ou  pas  du  tout.  Chez  les  premiers,  le  rhizoïde 
se  forme  toujours  au  pôle  opposé  à  la  direction  du  faisceau  lumineux 
qui  polarise  donc  l'œuf.  Pour  ceux  qui  étaient  éclairés  partiellement, 
quelle  que  fut  la  direction  de  la  lumière,  le  rhizoïde  s'est  formé  dans  la 
zone  obscure.  Enfin  les  œufs  germes  dans  l'obscurité  ont  formé  leur 
rhizoïde  n'importe  où.  Les  œufs  de  Fucus  étant  bourrés  de  gouttelettes 
d'huile,  de  grains  de  chlorophylle  et  de  fucosane,  la  lumière  y  est 
difractée  de  telle  façon  qu'il  est  impossible  de  tenir  compte  de  son 
cheminement  à  l'intérieur  comme  Lundegardt  le  voulait  pour  les 
coléoptiles  d' Avenu.  N.  reste  donc  partisan  de  la  théorie  des  contrastes. 
—  H.  Spinner. 

Bodine  (J.  H.).  —  Effet  de  la  lumière  et  de  la  décapitation  sur  la  produc- 
tion du  CO^  par  certains  Orthoptères.  —  Le  tonus  musculaire  dépend,  chez 
les  Insectes,  de  la  lumière  agissant  sur  les  yeux.  En  vernissant  les  yeux 
de  certaines  sauterelles  {Chorlophaga  australior,  C.  viridifasciata,  Mela- 
noplus  differentialis,  Dichromorpha  viridis),  la  variation  du  tonus  mus- 
culaire s'accompagne  d'une  diminution  de  la  quantité  de  GO*  dégagé. 
La  décapitation  a  les  mêmes  effets.  —  Emile  Guyénot. 

Goodrich  (H.  B.)  and  Scott  (J.  A.).  —  L'effet  de  la  lumière  sur  les 
cultures  de  tissu.  —  Les  expériences  des  auteurs  montrent  que  la  lumière 
polychromatique  provenant  d'une  source  incandescente  électrique  non 
supérieure  à  270  bougies  n'a  pas  d'effet  fâcheux  sur  la  croissance  du 
tissu  dans  des  cultures  de  cœur  d'embryon  de  poulet.  Ainsi,  contrai- 
rement à  ce  qu'on  a  cru,  l'éclairement  employé  dans  les  incubateurs 
et  dans  l'observation  microscopique  ordinaire  est  izioffensif.  —  A.  Pre- 
nant. 

Markovits  (Emmerich).  —  Modifications  cijlologiques  chez  Paramœcium 
après  irradiation  par  le  mésolhorium.  —  M.  étudie  l'action  de  l'irra- 
diation sur  des  lignées  pures  de  Paramécies,  en  tenant  compte  des 
résultats  récents  d'ERDMANN  et  Woodruff  relatifs  à  la  périodicité  des 
phénomènes  physiologiques  chez  ces  animaux.  Ces  auteurs,  on  le  sait, 
ont  montré  que  la  vitesse  de  division  se  modifie  selon  une  période  de 
8  semaines  environ,  croissant  d'abord,  puis  se  maintenant  constante 
pendant  4  semaines,  puis  diminuant  et  ne  se  relevant  pour  recom- 
mencer le  cycle  que  grâce  à  un  processus  de  réorganisation.  Suivant 
le  moment  de  ce  cycle  où  a  lieu  l'irradiation,  l'effet,  que  M.  a  toujours 
étudié  en  prenant  comme  témoin  la  Paramécie  sœur  de  l'animal  en 
expérience,  est  assez  variable.  La  dose  mortelle,  tout  d'abord,  mesurée 
par  la  durée  d'irradiation  dans  des  conditions  déterminées,  atteint 
10  heures  dans  la  période  de  plus  grande  vitalité,  tandis  qu'elle  descend 
jusqu'à  une  demi-heure  dans  les  moments  de  croissance  ou  de  décrois- 
sance du  rythme,  ou  au  moment  de  dépression.  Si  l'on  se  tient  au-des- 
sous de  la  dose  mortelle,  la  multiplication  des  individus  irradiés  est 

—  381  — 


30  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

accélérée,  mais  l'accélération  ne  se  fait  sentir  en  général  qu'au  bout  de 
un  à  deux  jours,  plus  même  si  l'expérience  porte  sur  un  individu  qui 
est  loin  de  se  diviser.  Au  point  de  vue  morphologique,  l'irradiation 
provoque  immédiatement  les  modifications  suivantes  :  le  macronucléus- 
est  divisé  en  fragments,  isolés  ou  unis  par  des  filaments  chromatiques; 
le  micronucléus,  lui,  ne  se  divise  pas  immédiatement;  le  plasma  est 
toujours  condensé,  détaché  de  la  pellicule,  et  contient  des  vacuoles;  les 
animaux  provenant  de  Paramécies  irradiées  sont  nettement  plus  petits 
que  les  animaux  normaux.  —  M.  Pren^asnt. 

Cotronei  (Giulio).  —  L'influence  de  la  nutrition  par  dés  tissus  iodés  d'in^- 
vertébrés  sur  la  larue  de  Bufo  vulgaris.  —  L'auteur  expérimenta  l'in- 
fluence des  tissus  iodés  d'animaux  invertébrés  [Squilla  manlis  et 
Donax  venuslus)  sur  la  métamorphose  des  grenouilles  :  les  muscles  de  ces 
invertébrés  étaient  immergés  pendant  24  heures  dans  une  solution  de 
2  grammes  de  IK,  1  gramme  de  I  et  100  grammes  d'eau,  et  ensuite  lavés. 
Les  tissus  iodés  des  invertébrés  ont  le  même  effet  accélérateur  sur  la 
métamorphose  des  larves  de  Bufo  vulgaris  que  les  tissus  iodés  des 
vertébrés  ou  la  glande  thyroïde.  —  R.  Arslan. 

Van  Herwerden  (M.  A.).  —  Influence  de  Vécorce  de  la  surrénale  sur  la 
<;roissance  et  la  fécondité  de  Daphnia  pulex.  —  L'auteur  a  observé  une 
action  favorable  de  la  substance  corticale  surrénale  sur  les  élevages  de 
certains,  animaux  aquatiques,  tels  que  les  Limnées  et  les  Daphnies; 
elle  a  fait  des  expériences  systématiques  sur  une  race  pure  de  Daphnies. 
L'addition  aux  cultures  d'écorce  de  la  surrénale,  que  cet  organe  pro- 
vienne du  Bœuf,  du  Porc  ou  du  Cobaye,  favorise  énergiquement  la  crois- 
sance, la  reproduction  et  la  résistance  des  Daphnies  à  des  facteurs 
nuisibles,  tels  que  l'envahissement  dés  cultures  par  des  Algues  fila- 
menteuses. L'effet  ne  dure  pas  si  l'on  transporte  les  individus  dans  un 
autre  milieu  :  il  est  donc  purement  actuel.  Par  chauffage  et  par  extrac- 
tion de  l'organe  par  divers  solvants,  l'auteur  a  cherché  à  préciser  la 
substance  active.  Celle-ci  n'est  pas  détruite  par  chauffage  à  120°  pen- 
dant 2  heures;  ce  n'est  pas  une  des  vitamines  connues.  Elle  n'est  con- 
tenue ni  dans  les  matières  minérales,  ni  dans  l'extrait  lipoïdique.  Elle 
fait  partie  de  l'extrait  aqueux,  mais  n'a  rien  de  commun  avec  la  choline. 
Fait  remarquable  :  la  surrénale  est  plus  active  chez  les  vaches  en  gesta- 
tion que  chez  les  autres  bovins.  —  M.  Prenant. 

Pantanelli  (E.).  —  Influence  des  conditions  de  vie  sur  le  développemenl 
de  quelques  algues  marines.  —  Si  on  ne  renouvelle  pas  l'eau  des  cultures, 
le  développement  dés  algues  s'arrête  à  cause  de  la  consommation  d'acide 
carbonique  et  du  manque  d'azote  et  de  phosphore:  Une  grande  quan- 
tité d'acide  carbonique  est  une  condition  indispensable  pour  un  bon 
développement  des  algues  marines.  L'optimum  de  concentration  de 
l'eau  de  mer  est  plus  élevé  que  le  degré  de  concentration  normale. 
Les  acides  ou  les  alcalis,  même  en  très  petite  quantité  ne  sont  pas  tolérés 
par  les  algues.  Les  phosphates  et  les  nitrates  ont  une  grande  influence 
sur  leur  développement,  qui  devient  très  abondant.  Il  y  a  des  espèces 
qui  peuvent  utiliser  l'azote  de  l'air.  Le  phosphate  dé  soude  détermine 
la  formation  très  rapide  des  organes  sexuels  tandis  que  l'azote  déter- 
mine l'allongement  rapide  des  organes  végétatifs,  mais  suspend  la 
tendance  à  la  reproduction.  La  culture  des  algues  marines  n'est  donc 

—  :{82  - 


INFLUENCE  DU  MILIEU  SUR  LES  ÊTRES  VIVANTS  31 

pas  impossible,  mais  elle  exige  un  très  grand  soin  dans  le  choix  des- 
ions, parmi  lesquels  l'auteur  reconnaît  comme  indispensables  le  magné- 
sium, le  chlore  et  l'ion  80*.  Les  algues  marines  se  prêtent  aux  recherches 
morphogénétiques  parce  qu'elles  modifient  leur  forme  suivant  les; 
conditions  de  vie  et  du  milieu.  —  C.  Foa. 

Buglia  (G.).  —  Le  développement  des  germes  d'orge  à  pression  almos- 
phérique  diminuée.  —  La  raréfaction  atmosphérique  retarde  ou  empêche 
le  développement  des  germes  d'orge,  et  cela  à  cause  de  la  diminution 
de  tension  de  l'oxygène  qui  baisse  l'action  des  diastases.  —  G.  Foa. 

Chassignol  (F.).  —  Sur  la  végétation  anormale  de  V automne  1921.  — 
A  la  faveur  d'une  température  exceptionnellement  élevée  et  de  la 
sécheresse  pendant  la  belle  saison,  de  nombreux  végétaux  ont,  on  le 
sait,  fleuri  à  nouveau  en  automne;  de  plus,  chez  un  grand  nombre 
d'arbres  et  arbustes  à  feuilles  caduques,  la  chute  des  feuilles  a  été 
anormale  :  des  feuilles  de  Vigne  vierge,  au  lieu  de  tomber,  comme  c'est 
la  règle,  à  la  fln  octobre  après  avoir  rougi,  sont  restées  sur  l'arbre  pendant 
l'hiver  et  n'ont  pas  présenté  de  rubescence;  ceci  tient  sans  doute  à  ce 
que  les  feuilles,  qui  n'avaient  pas  achevé  leur  cycle  évolutif  à  la  fin  de 
l'automne,  ont  été  tuées  par  les  gelées  avant  que  les  cellules  du  point 
d'attache  du  pétiole  à  la  tige  se  soient  préparées  à  la  rupture  :  la  sève 
a  continué  à  arriver  dans  le  limbe,  la  quantité  de  chlorophylle  n'a  pas 
diminué  et  l'érythrophylle  n'a  pu  se  développer.  —  P.  Remy. 

Phillips  (R.  L.).  —  Croissance  de  Paramécies  sur  des  infusions  à  contenu 
bactérien  défini.  —  Reprenant  les  expériences  de  Hargitt  et  Fray  (1917) 
sur  les  élevages  de  Paramécies  au  moyen  de  cultures  pures  de  bactéries, 
P.  constate  également  que  ces  cultures  pures  ne  constituent  pas  un 
milieu  nutritif  favorable.  Dans  le  cas  unique  où,  dans  ces  conditions, 
une  lignée  put  vivre  assez  longtemps,  la  vitesse  du  métabolisme  fut 
très  diminuée.  Des  mélanges  de  diverses  bactéries,  isolées  des  infusions 
de  foin,  mais  qui  n'ont  pu  être  déterminées  avec  précision,  représentent 
un  milieu  nutritif  beaucoup  plus  favorable.  Il  paraît  préférable  d'utiliser 
une  nourriture  constante  plutôt  que  de  soumettre  l'animal  à  des  chan- 
gements fréquents.  Des  recherches  de  cet  ordre  pourront  être  utilement 
appliquées  dans  la  suite  à  l'étude  de  phénomènes  tels  que  la  conju- 
gaison. — ■  Emile  Guyénot. 

Weber  (Friedi).  —  Forçage  par  écrasement.  —  Les  bourgeons  de 
Syringa  vulgaris  soumis  à  un  écrasement  énergique  mais  de  courte 
durée  au  commencement  de  leur  période  de  repos  sont  forcés.  Il  est 
probable  que  les  blessures  provoquées  déterminent  cette  action  par  la 
production  d'hormones  vulnéraires  (Wundhormonen).  Des  expériences 
faites  par  Rtngel-Suessenguth  et  par  Weber  (1922)  au  moyen  de 
rayons  Rœntgen  ont  aussi  provoqué  le  forçage  et  ces  expérimentateurs 
lui  attribuent  la  même  cause.  —  H.  Spinner. 

Ulehla  (Vladimir)  et  Moravek  (Vladimir).  —  L'effet  des  acides  et  des  sels 
sur  Basidiobolus  ranarum  Eid.  —  Basidiobolus  ranarum  Eid.  est  un 
hyphomycète  qui  se  rencontre  essentiellement  dans  l'estomac  de  la 
grenouille.  Gr,  là  le  champignon,  quoique  constant  et  très  abondant,  ne 
se  présente  jamais  que  sous  la  forme  conidienne. 

La  réaction  acide  du  contenu  de  l'estomac  de  Rana  paraît  être    la 

—  383  — 


32  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

raison  de  l'impossibilité  aux  hyphes  d'y  pouvoir  se  développer.  En 
effet,  les  expériences  faites  par  U.  et  M.  avec  GIH,  NO3H,  SO4H2,  PO4H3, 
l'acide  oxalique,  l'acide  acétique,  le  peptone  ont  démontré  qu'en  solu- 
tions diluées  les  cellules  terminales  des  hyphes  éclatent  et  que  leur 
protoplasme  s'écoule  avec  le  noyau.  Ceci  est  dû  à  l'apparition  d'ions  H 
libres,  même  s'il  s'agit  d'eau  distillée  quelque  peu  aérée.  Le  phéno- 
mène ne  se  produit  pas  en  solution  neutre  ou  alcaline. 

Ces  hyphes  provenaient  de  cultures  à  partir  de  conidies.  —  H.  Spinner, 


2°  Réactions  des  êtres  vivants  a  leur  milieu. 

Tropismes.  Réflexes. 

Cole  (W.  H.).  —  Mouvements  circulaires  de  Limulus  et  théorie  du 
Iropisme.  —  Comme  suite  à  une  stimulation  lumineuse  asymétrique, 
la  locomotion  de  nombreux  animaux  devient  circulaire.  Si  les  animaux 
sont  positivement  phototropiques,  le  chemin  s'incline  du  côté  stimulé 
et  s'en  écarte  si  le  phototropisme  est  négatif.  Dans  les  conditions  du 
laboratoire,  des  Limulus  adultes  (de  20  à  60  mm.  de  diamètre)  sont 
positivement  phototropiques  et  exécutent  des  mouvements  circulaires 
dirigés  du  côté  normal  quand  on  a  extirpé  ou  recouvert  les  yeux  médians 
et  un  œil  latéral.  Le  phototropisme  peut  être  modifié  ou  oblitéré  par  la 
frayeur,  l'inanition,  le  stéréotropisme,  etc.  Des  mesures  quantitatives 
montrent  que  le  diamètre  des  cercles  varie  inversement  à  l'intensité 
lumineuse.  La  loi  de  Weber-Fechner  semble  s'appliquer.  La  vitesse  de 
locomotion  croît  avec  l'intensité  de  la  lumière.  Ces  réactions  sont  expli- 
quées de  façon  satisfaisante  par  la  théorie  du  tropisme,  suivant  laquelle 
la  locomotion  est  déterminée  par  la  différence  dans  le  tonus  des  muscles 
de  chaque  côté  et  par  la  vitesse  de  la  réaction  photochimique  oculaire. 
—  R.  Wurmser. 

Northrop  (J.  H.)  et  Lœb  (J.).  —  La  base  phoîochimique  de  rhéliotro- 
pisme  animal.  —  Les  expériences  effectuées  sur  l'orientation  héliotro- 
pique de  Limulus  confirment  la  théorie  de  Lœb.   Les   animaux  sont 
orientés  par  la  lumière  de  telle  sorte  que  le  produit  l   x  t  x  cos  a  soit 
le  même  pour  les  éléments  photosensibles  symétriques  des  yeux  ou  de 
la  peau,  I  étant  l'intensité  de  la  lumière,  l  la  durée  de  l'éclairement  et 
a  l'angle  d'incidence  de  la  lumière  sur  l'élément  de  surface  de  l'organe 
photosensible.  Quand  cette  relation  est  vérifiée,  les  produits  de  décom- 
position par  la  lumière  doivent  être  les  mêmes  dans  les  éléments  symé- 
triques des  yeux  ou  de  la  peau,  et  l'influence  de  ces  produits  de  décom- 
position sur  la  tension  des  muscles  symétriques  des  organes  locomo- 
teurs de  l'animal  doit  être  la  même.   L'animal  doit  donc  se  mouvoir 
sur  le  trajet  de  la  lumière,  soit  dans  un  sens,  soit  dans  l'autre.  —  R. 
Wurmser. 

Hecht  (S.).  —  L'adaptation  sensorielle  et  l'étal  stationnaire.  — ■  Les 
expériences  sont  effectuées  sur  Mya  arenaria  qui,  sous  l'influence  d'une 
stimulation  rétracte  son  siphon  après  un  temps  déterminé.  Si  l'on 
maintient  l'éclairement,  l'animal  s'adapte.  Les  expériences  ont  consisté 
à  adapter  l'animal  à  des  intensités  allant  de  0  à  530  bougies  métriques, 
et  à  mesurer  le  temps  d'exposition  nécessaire  pour  obtenir  une  réponse 

~    38'i  — 


RÉACTIONS  DES  ÊTRES  VIVANTS  33 

à  chacune  de  ces  intensités.  D'expériences  antérieures,  H.  avait  conclu 
•que  pendant  l'adaptation  à  l'obscurité  deux  substances  P  et  A  se  com- 
binent pour  former  la  substance  photosensible  S  et  que,  dans  l'organe 
des  sens,  on  a  l'équation  : 

lumit-re 

S  ^         *  s  +  A 

obscurité 

qui  représente  une  réaction  photochimique  réversible.  Si  la  vitesse  de 
décomposition  photochimique  de  S  varie  avec  sa  concentration  suivant 
l'équation  : 

dx       ,^    ,  . 

di  ^^^^  ^''-'^^ 

<i  étant  la  concentration  initiale  de  S  à  l'obscurité,  et  si  la  réaction 
inverse  suit  la  relation  des  réactions  bimoléculaires  : 


dx 
dl 

Ka-c 

'état  stationnaire  est  atteint 

quand 

• 

Kl  _ 
Ko 

x^ 

—a  X 

i 


La  constante  K,  est  proportionnelle  à  l'intensité  lumineuse  I. 

Quand  l'animal  est  éclairé  par  une  lumière  supplémentaire,  des  quan- 
tités nouvelles  de  P  et  A  se  forment  avec  une  vitesse  déterminée  par 
l'équation  : 

■^  =  Kl  (a  —  x)  —  Kax^ 

dans  laquelle  Kj  a  une  nouvelle  valeur  correspondant  à  la  somme  de 
l'intensité  de  la  lumière  à  laquelle  l'animal  est  adapté  et  de  l'intensité 
supplémentaire.  On  peut  donc  calculer  en  valeurs  relatives  la  concen- 
tration X  des  substances  P  et  A  en  fonction  de  I  et  t.  On  détermine 
d'abord  la  concentration  Xo  correspondant  à  l'état  stationnaire  pour 
«ne  intensité  donnée,  puis  le  temps  h  nécessaire  à  cet  établissement. 
"Soit  U  la  période  d'exposition,  connue  expérimentalement,  nécessaire 
•pour  obtenir  une  réponse,  et  l,  la  somme  l"  -f  U.  On  calcule  les  concen- 
trations Xf  correspondant  au  temps  If  pour  les  diverses  intensités  et 
l'on  constate  que  Xf  —  Xo  est  une  constante.  Cette  constance  signifie 
■que  la  quantité  de  substances  P  et  A  fraîchement  formées,  nécessaire 
pour  produire  la  stimulation  de  Mija,  ne  varie  pas  avec  l'intensité  de  la 
lumière  à  laquelle  l'animal  est  adapté.  —  R.  Wurmser. 

Harder  (Richard).  —  LHnlensilé  lumineuse  et  V  <■  adaplalion  chroma- 
tique )'  chez  les  Cyanophycées.  —  En  1902,  Gaidukov  démontrait  qu'Os- 
cillaria  sancla  se  colore  complémentairement  à  la  lumière  reçue  et 
Oltmanns  dès  1892  avait  constaté  que  les  algues  rouges  cultivées  en 
lumière  faible  étaient  plus  intensément  colorées  que  celles  qui  avaient 
été  soumises  à  un  fort  éclairement.  H.  a  travaillé  sur  une  Cyanophycéc, 
Phormidium  foveolarum  qui,  à  l'état  normal,  est  d'un  vert  assez  pur 
Le  milieu  nutritif  employé  se  composait  de  1.000  cm^  eau;  10  gr,  Agar; 
0  gr.  1  SO.Mg;  0  gr.  1  PO.K.H;  0  gr.  5  (NOg^^Ca;  trapes  ClsFe, 

—  385  — 
ANN.  BiOL.  -  T.  ni,  FASC.  4  (1922-1923)  3 


34  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

En  lumière  blanche  intense,  la  couleur  passa  au  vert  olive,  au  brun 
violet  puis  au  pourpre  noir,  de  même  à  la  lumière  bleue  intense.  Par 
contre,  en  lumière  blanche  ou  bleue  faible,  de  même  qu'en  lumière  rouge 
de  toutes  intensités,  elle  demeure  verte.  L'action  colorante  des  diverses 
intensités  lumineuses  semble  donc  indéniable,  malgré  les  expériences 
négatives  de  Magnus,  de  Schindler,  de  Boresch  et  de  Pringsheim.  — 
H.  Spinner. 

Hogben  (L.  T.)  et  Winton  (F.  R.).  —  Le  système  pigmenlaire  effecteur. 
III.  La  réponse  en  couleur  chez  la  grenouille  hypophyseclomisée.  —  1°  Les 
changements  de  coloration  synchrone  chez  la  grenouille,  résultant  de 
l'expansion  et  de  la  contraction  des  mélanophores  et  des  xantholeu- 
cophores,  sont  amenés  par  des  facteurs  divers  :  lumière,  chaleur,  état 
hygrométrique,  etc.  La  réponse  est  graduelle  :  pour  se  produire  il  lui 
faut  d'une  demi-heure  à  plusieurs  jours;  2^  l'extrait  du  lobe  postérieur 
de  la  pituitaire  de  vertébrés  divers  a  une  action  spécifique  sur  les  méla- 
nophores, provoquant  l'expansion  maximale,  réticulée,  chez  l'animal 
isolé  et  sur  le  membre  isolé.  La  glande  d'une  seule  grenouille  fournit 
assez  de  substance  active  pour  «  noircir  »  plus  de  50  autres  grenouilles. 
Cette  substance  diffère  de  celle  qui  agit  sur  la  première  et  se  rapproche 
de  l'élément  «  utérin  »;  3°  l'excision  du  lobe  antérieur  de  la  pituitaire 
n'interrompt  pas  le  réflexe  pigmentaire,  mais  après  ablation  totale  de 
la  glande  l'animal  reste  uniformément  pâle,  mélanophores  contractés  et 
xantholeucophores  en  expansion  maximale.  Après  injection  d'extraits 
post-pituitaires,  l'expansion  des  mélanophores  reprend  chez  la  gre- 
nouille hypophysectomisée,  ou  normale,  mais  chez  la  première  la  pâleur 
revient  même  dans  les  conditions  appelant  le  plus  la  coloration  foncée; 
4°  l'adrénaline  et  la  tyramine  font  pâlir  les  grenouilles  normales  foncées; 
la  nicotine  et  l'apocodéine  noircissent  la  grenouille  normale,  ou  hypo- 
physectomisée. La  pilocarpine  et  l'atropine  semblent  ne  pas  agir; 
5°  la  section  ou  la  stimulation  des  troncs  des  nerfs  périphériques  n'agis- 
sent pas  sur  la  coloration. 

Si  l'on  tient  compte  des  faits  nouveaux  qui  viennent  d'être  exposés, 
on  arrive  à  mieux  comprendre  la  question.  Les  premiers  expérimen- 
tateurs ont  eu  en  vue  surtout  la  possibilité  d'une  coordination  nerveuse 
du  changement  de  coloration.  Peut-être  est-ce  le  cas  chez  les  poissons, 
mais  il  ne  semble  pas  y  avoir  une  innervation  directe  des  mélanophores 
chez  les  Amphibiens.  Même  en  admettant  une  innervation  sympa- 
thique, celle-ci  —  si  elle  existe  —  ne  semble  pas  agir,  à  en  juger  par 
les  effets  de  la  section  et  de  l'excitation  nerveuses,  par  la  période  latente 
très  longue  de  la  réponse,  par  l'action  de  la  nicotine  et  de  l'apocodéine 
chez  la  grenouille  hypophysectomisée.  Si  ces  poisons  provoquent  l'expan- 
sion par  paralysie  périphérique,  la  possibilité  de  produire  cette  expan- 
sion chez  l'animal  pâle  signifie  qu'il  y  a  eu  interruption  d'excitations 
tendant  à  provoquer  la  contraction.  Mais  après  ablation  de  la  pitui- 
taire on  peut  éprouver  l'action  de  ces  réactifs  sur  la  peau  dans  les  condi- 
tions les  plus  favorables  à  l'expansion  des  mélanophores.  Or  on  voit 
que  la  réaction  stellaire  peut  être  provoquée  même  dans  les  conditions 
les  plus  favorables  au  noircissement  :  les  impulsions  tendant  à  pro- 
voquer la  contraction  mélanophorique  ne  sont  donc  pas  inhibées  sous 
l'influence  des  facteurs  naturels  qui  à  l'état  normal  provoquent  l'expan- 
sion des  mélanophores.  Si  donc  il  y  a  une  innervation  sympathique, 
elle  n'intervient  pas.  Il  faut  alors  admettre  que  les  réponses  pigmen- 

—  3S6  - 


RÉACTIONS  DES  ÈÏHES  VIVANTS  35 

taircs  sont  régies  par  une  sécrétion  interne.  Peut-être  la  pinéalc  a-t-elle 
une  certaine  action  chez  le  têtard,  mais  elle  est  faible.  Les  probabilités 
sont  donc  pour  une  action  des  sécrétions  surrénale  et  post-pituitaire, 
ensemble  :  de  la  post-pituitaire  surtout.  L'apparence  de  l'animal  serait 
un  indice  de  la  condition  de  son  propre  état  de  sécrétion  pituitaire. 
La  pituitaire  joue  évidemment  un  rôle  essentiel.  — -  H.  de  Varigny. 

Hewer  (H.  R.)-  —  Eludes  sur  le  changemenl  de  couleur  des  Amphibiens. 
—  1°  Comment  les  mélanophores  dermiques  se  contractent-ils?  Les 
opinions  varient  fort.  Pour  H.  la  présence  de  terminaisons  effrangées,  de 
granules  isolés  et  de  bords  irréguliers  chez  la  masse  contractée  démontre 
qu'il  y  a  migration  de  granules,  et  non  mouvement  in  lolo  des  expan- 
sions. Il  vaudrait  mieux  parler  de  concentration  et  de  dispersion  que 
de  contraction  et  expansion.  Il  n'y  a  pas  de  mouvement  amiboïde  des 
processus  à  invoquer.  A  l'appui  de  cette  façon  de  voir,  il  faut  invoquer 
les  mouvements  irréguliers  des  granules;  l'accumulation  relative  des 
granules  vers  les  pointes  des  processus  à  la  phase  dispensée;  et  enfm 
les  coupes  de  peau  colorée.  Les  processus  des  mélanophores  ne  s'anas- 
tomosent pas  en  un  syncytium.  Et,  d'autre  part,  on  ne  voit  guère  que 
les  mélanophores  puissent  émettre  de  petites  protubérances  près  des 
extrémités  du  processus.  Un  mélanophore  serait  donc  un  amas  de 
granules  aptes  à  s'éparpiller  à  l'entour,  et  aussi  à  se  concentrer  vers 
le  centre; 

2°  Quelles  sont  les  réactions  normales  des  mélanophores?  Chez 
Rana  iemporaria  adulte  il  y  a  concentration  par  temps  sec  et  sur  fond 
clair;  il  y  a  dispersion  par  temps  humide  et  sur  fond  foncé.  A  température 
basse  il  y  a  dispersion;  à  température  moyenne,  concentration.  A 
températures  élevées,  l'effet  est  intermédiaii-e.  La  réaction  est  généra- 
lement appréciable  en  une  heure,  parfois  moins.  Le  métabolisme  doit 
jouer  un  rôle;  d'autres  conditions  individuelles  aussi,  peut-être  existe-t-il 
une  périodicité,  mais  on  reste  indécis; 

3°  Réactions  aux  gaz.  Ni  l'azote  ni  l'hydrogène  ne  produisent  d'effet 
en  3  heures.  CO^  n'agit  pas  sur  la  coulem*  avant  de  se  montrer  toxique; 
O  produit  la  concentration  des  mélanophores.  —  H.  de  Varigny. 

Crozier  (W.  J.)  et  Moore  (A.  R.).  —  Le  réflexe  homoslrophique  et  le 
sléréolropisme  chez  les  Diplopodes.  —  L'étude  du  réflexe  homostrophique 
est  entreprise  sur  Julus  venuslus,  Parajulus  pennsyluanicus  et  Pohjdes- 
mus.  Les  effets  d'une  tension  unilatérale  sur  la  position  de  la  tête  et  la 
direction  de  la  locomotion  correspondent  parfaitement  à  ceux  déjà 
décrits  pour  les  annélides.  Les  voies  du  réflexe  sont  étudiées.  Les  Diplo- 
podes sont  stéréotropiques.  —  R.  Wurmser. 

Anrep  (G.  V.).  —  U irradialion  des  réflexes  conditionnés.  —  Les  réflexes 
conditionnés  sont  tous  les  réflexes  spéciaux  aux  animaux  individuels, 
acquis  par  ceux-ci  au  cours  de  leur  existence.  Les  possibilités  de  forma- 
tion de  ceux-ci  existent  dès  la  naissance  :  leur  formation  dépend  seule- 
ment des  circonstances  sous  lesquelles  vivent  les  animaux.  Ils  dépendent 
de  beaucoup  de  conditions  à  un  très  haut  degré  :  de  là  l'expression 
distinguant  ces  réflexes  de  ceux  qui  sont  inhérents,  non  conditionnés, 
et  existent  de  la  naissance  à  la  mort.  Conclusions  :  1°  Le  degré  d'irra- 
diation des  réflexes  conditionnés  tactiles  dépend  de  la  durée  de  l'inter- 
valle entre  l'excitant  conditionné  et  le  non  conditionné;  2°  l'irradiation 
des  réflexes  conditionnés  tactiles  qui  ont  été  formés  avec  un  court  inter- 

—  387— 


36  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

valle  prend  une  position  intermédiaire  entre  les  réflexes  simultanés  et 
les  réflexes  de  trace;  3°  l'irradiation  procède  dans  toutes  les  directions 
à  partir  du  point  de  la  formation  initiale;  4°  les  deux  côtés  de  l'animal 
réagissent  à  ce  point  de  vue  de  façon  identique,  de  sorte  que  pour  deux 
points  correspondants  des  deux  côtés  on  trouve  des  valeurs  identiques; 
5°  le  réflexe  conditionné  subit  une  diminution  durant  le  processus 
d'irradiation;  6°  mais  on  n'observe  guère  de  diminution  durant  l'irra- 
diation d'un  côté  de  l'animal  à  l'autre;  7°  le  pouvoir  d'inhibition  interne 
développé  par  le  système  nerveux  central  est  à  tout  moment  donné 
limité.  L'inhibition  conditionnée  est  une  forme  d'inhibition  interne 
plus  fruste  que  l'inhibition  différentielle;  9°  l'irradiation  de  l'inhibition 
conditionnée  suit  le  même  cours  que  celui  des  autres  formes  d'inhibition 
interne.  —  H.  de  Varigny. 

b)  Moore  (A.  R.)-  —  Galvanolropisme  du  ver  de  terre.  —  Quand  on  place 
un  ver  sur  une  plaque  et  qu'on  lui  applique  des  électrodes  impolari- 
sables  de  telle  sorte  que  le  courant  le  traverse  par  le  milieu  du  corps, 
l'animal  courbe  à  la  fois  ses  deux  extrémités  vers  la  cathode.  Si  on 
coupe  la  chaîne  nerveuse,  la  partie  du  corps  qui  se  trouve  au  delà  de  la 
section  n'est  plus  sensible  au  courant.  Ce  fait  prouve  que  l'action  pri- 
maire du  courant  porte  sur  la  chaîne  nerveuse.  En  plaçant  le  ver  dans 
une  auge  étroite  en  parafiîne,  remplie  d'eau,  et  en  appliquant  un  courant 
de  0,1  milliampère  allant  de  la  tête  (cathode)  à  l'extrémité  postérieure 
(anode),  la  musculature  circulaire  se  contracte  et  le  ver  s'étire  au  maxi- 
mum. Quand  le  courant  est  inversé,  ce  sont  les  muscles  longitudinaux 
qui  se  contractent  et  le  ver  se  raccourcit.  D'autres  expériences  mon- 
trent que  l'action  du  courant  sur  la  chaîne  nerveuse  est  seule  respon- 
sable des  effets  galvanotropiques  décrits.  Il  est  vraisemblable  que  les 
cellules  ganglionnaires  sont  asymétriques  relativement  au  sens  du 
courant  électrique,  ce  qui,  dans  l'hypothèse  de  Nernst  et  Barratt, 
correspondrait  à  une  inégale  concentration  en  un  ion  donné  du  contenu 
cellulaire.  Le  ver  tout  entier  répond  à  la  direction  d'un  courant  qui 
n'agit  que  sur  quelques  ganglions  des  segments  antérieurs  :  les  neurones 
moteurs  ayant  même  fonction,  par  exemple  ceux  des  muscles  circu- 
laires, sont  donc  reliés  par  des  fibres  conductrices.  Mais  ces  connexions 
doivent  être  strictement  linéaires  pour  que  soient  possibles  les  effets 
unilatéraux   de   l'action    transversale   du    courant   galvanique.    —   R. 

WURMSER. 

Stern  (Kurt).  —  Sur  des  phénomènes  d'éledronasîie  polaire.  —  S.  a 
cherché  à  contrôler  les  résultats  obtenus  par  Bose  (1906)  et  Ritter 
(1909-1910).  Pour  cela  il  a  opéré  sur  Mimosa,  d'après  le  schéma  suivant  : 
Quelles  sont  les  réactions  polaires  des  articulations  de  Mimosa  en  pré- 
sence d'excitations  d'intensité  variable  :  a)  d'un  courant  continu; 
b)  des  décharges  d'un  condensateur;  c)  par  des  chocs  d'induction?  Pour 
le  moment,  S.  s'est  borné  au  point  a.  Il  met  tout  d'abord  en  garde  contre 
les  erreurs  provenant  des  variations  de  charge,  de  la  formation  de 
courants  dérivés  et  de  la  tension  intérieure  des  tissus. 

Un  Mimosa  est  mis  en  contact  avec  deux  électrodes,  chacun  de 
ceux-ci  étant  appliqués  contre  un  rameau.  Dans  la  plupart  des  cas,  la 
réaction  est  plus  énergique  au  pôle  —  qu'au  pôle  -f,  la  différence  pou- 
vant atteindre  100  %.  Cette  réaction  est  indépendante  de  l'ascendance 
ou  de  la  descendance  de  courant  dans  le  végétal.  Par  contre,  la  polarité 

—  388  — 


RÉACTIONS  DES  ÊTRES  VIVANTS  37 

dépend  aussi  de  facteurs  internes.  Ritter  avait  déjà  remarqué  qu'elle 
devient  +  chez  les  rameaux  âgés,  S.  n'a  pas  encore  confirmé  ce  fait 
quoique  le  croyant  exact.  De  même,  il  n'a  pas  non  plus  vérifié  les 
assertions  de  Bethe  (1916)  qui  croit  que  la  concentration  des  ions  H 
dans  la  cellule  a  un  efïet  marqué  sur  la  polarité.  — •  H.  Spinner. 

Agersborg  Kjerschow  (H.  P.).  —  Quelques  observations  sur  les  exci- 
lalions  qualitatives  chimiques  et  physiques  chez  les  mollusques  nudibranches 
avec  considérations  spéciales  sur  le  rôle  des  rhinophores.  —  A.  a  voulu 
vérifier  si  les  tentacules  dorsaux  des  mollusques  nudibranches  ont 
réellement  la  sensibilité  olfactive  qui  leur  a  fait  donner  le  nom  de  rhi- 
nophores. Les  expériences  faites  sur  Hermissenda  opalescens  montrent 
que  ces  tentacules  participent  comme  tout  le  corps  (tête,  tentacules 
oraux,  corps,  pied,  papilles)  à  la  sensibilité  tactile.  Ils  sont  également 
sensibles,  ainsi  que  la  tête,  aux  acides  et  aux  solutions  salines.  Tandis 
que  les  tentacules  oraux  sont  très  excitables  par  des  substances  odo- 
rantes (aliments,  huiles  odorantes),  les  soi-disants  rhinophores  sont 
dépourvus  de  toute  sensibilité  olfactive.  —  Emile  Guyénot. 

a  et  b)  Minnich  (D.  E.)-  —  Sensibilité  aux  solutions  sucrées  des  tarses 
d'un  papillon.  —  Tandis  que  l'on  connaît  bien  (expériences  de  Riley, 
Fabre,  etc.)  l'extraordinaire  sensibilité  olfactive  des  papillons,  on  ne 
sait  que  peu  de  choses  sur  leur  sensibilité  tactile  et  gustative.  M.  a 
constaté  que  chez  Vanessa  antiopa  et  Pyrameis  atalanta,  les  tarses  des 
pattes  sont  extrêmement  sensibles  au  contact  de  solutions  diverses  et 
principalement  de  saccharose.  La  réponse  à  cette  excitation  chimio- 
tactique  consiste  dans  un  déroulement  de  la  trompe.  Le  contact  de 
l'eau  distillée  peut  entraîner  le  même  résultat,  mais  seulement  si  l'animal 
est  privé  d'eau  depuis  4  à  7  jours.  La  sensibilité  au  saccharose  varie 
aussi  avec  les  conditions  de  nutrition.  Elle  augmente  après  une  inani- 
tion totale,  suivie  d'ingestion  d'eau  pure  seulement.  Quand  la  priva- 
tion de  sucre  cesse,  elle  baisse  rapidement.  Après  une  suppression 
prolongée  de  l'alimentation  sucrée,  l'animal  devient  sensible  à  des 
concentrations  de  sucre  extrêmement  faibles  (jusqu'à  1/12800  du  poids 
moléculaire);  cette  sensibilité  peut  être  ainsi  256  fois  plus  développée 
que  celle  de  la  langue  humaine.  —  Emile  Guyénot. 

Fredericq  (Léon).  —  Temps  perdu  dans  V ordre  d'apparition  des  images 
consécutives  négatives.  —  Si  l'on  fixe  un  certain  temps  le  centre  d'un 
quadrillé  noir  et  blanc  bien  éclairé  et  placé  contre  une  paroi  verticale, 
si  l'on  fixe  ensuite  une  surface  grise,  un  plafond  par  exemple,  au  bout 
d'un  temps  perdu  très  court,  on  voit  apparaître  l'image  consécutive 
négative,  les  carrés  blancs  en  noir,  les  noirs  en  clair.  Le  carré  central 
apparaît  en  image  négative  plus  tardivement  que  les  autres,  le  centre 
formant  au  début  comme  une  lacune  dans  le  dessin.  Puis  au  bout  de 
quelques  secondes,  l'image  négative  faiblit  et  s'évanouit,  et  le  carré 
central  disparaît  le  dernier.  La  période  latente,  qui  dépend  sans  doute 
de  la  persistance  de  l'image  positive,  paraît  donc  plus  longue  pour  la 
fovea  centralis  que  pour  le  reste  de  la  rétine.  —  Paul  Boyer. 

Morgan  (A.  H.).  —  Le  sens  thermique  dans  la  peau  de  la  grenouille.  — 
La  peau  des  pattes  postérieures  de  la  grenouille  {Rana  clamitans,  R. 
pipiens)  manifeste  une  sensibilité  spécifique  à  la  chaleur  et  au  froid. 

—  389  — 


38  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Les  animaux  sont  décapités  avec  conservation  de  la  mâchoire  infé- 
rieure qui  sert  à  les  suspendre.  La  patte  étudiée  est  plongée  dans  un 
bain  d'eau  chaude  ou  d'eau  froide.  La  réaction  à  la  chaleur  ne  s'observe 
qu'à  partir  de  39»  et  parfois  43°  :  elle  est  rapide  et  se  traduit  par  une 
brusque  détente  de  la  patte.  La  réaction  au  froid  se  manifeste  à  partir 
de  10°;  elle  consiste  dans  une  augmentation  de  la  tension  et  de  la  rigidité 
du  muscle.  Ces  deux  sortes  de  sensibilité  seraient  très  différentes  à  la 
fois  de  la  sensibilité  aux  excitants  chimiques  et  de  la  sensibilité  tactile. 

—  Emile  Guyénot. 

Baldi  (E.)-  —  Mouvements  de  manège  provoqués  chez  des  coléoptères. 

—  La  blessure  du  ganglion  sous-œsophagien  d'un  côté,  chez  des  coléop- 
tères {Blaps,  Ceionia,  Carabus,  Osmoderma,  etc.),  entraîne  une  modi- 
fication du  comportement  de  tout  l'animal;  l'effet  se  fait  sentir  aussi 
du  côté  non  blessé,  par  suite  de  la  décussation  des  faisceaux  nerveux. 
Un  des  résultats  est  la  transformation  de  la  démarche  linéaire  en  un 
mouvement  giratoire  résultant  surtout  d'une  plus  grande  flexion  des 
membres  du  côté  non  lésé  et  de  l'action  propulsive  des  pattes  du  côté 
opéré.  —  Emile  Guyénot. 


—  390 


DEUXIÈME      PARTIE 


MORPHOLOGIE  ET  BIOLOGIE 


r  f 


GENERALE 


Morphologie  cellulaire 


Cowdry  (E.  V.)-  —  The  independence  of  miiochondria  and  Ihe  Bacillus 
radicicola  in  root  nodules.  (Amer.  Journ.  of  Anat.,  XXXI,  n°  4,  6  p.^ 
9  fig.,  1923.)  [43 

Devisé  (René).  —  La  figure  achromatique  et  la  plaque  cellulaire  dans  les 
microsporocijtes  du  Larix  europsea.  (La  Cellule,  XXXII,  247-311, 
4  pi.,   1922.)  [51 

Guilliermond  (A.).  —  Nouvelles  observations  cylologiques  sur  les  Sapro- 
légniacées.  (La  Cellule,  XXXII,  431-454,  3  pi.,  1922.)  [44 

Hocquette  (Maurice).  —  Observations  sur  le  nombre  des  chromosomes 
chez  quelques  Renonculacées.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  1301.) 

[D'après  les  espèces  étudiées  par  H.,  il  semble  possible  de  conclure 
à  la  fixité  du  nombre  des  chromosomes  dans  les  différentes  formes 
systématiques.  Mais  il  paraît  toutefois  qu'au  sein  de  la  même  espèce, 
on  peut  rencontrer  des  races  caractérisées  par  des  nombres  chromo- 
somiques différents.  —  H.  Cardot. 

Jordan  (H.  E.)  and  Helvestine  J'  (Frank).  —  Ciliogenesis  in  the  epidi- 
dijmis  of  the  white  rat.  (Anat.  Record,  XXV,  n»  1,  12  p.,  6  fig.,  1923.) 

[46 

KoUiner  (Marthe).  —  Ueber  den  Golgischen  Netzapparal  bei  einigen  Wir- 
bellosen.  (Arch.  f.  Zellforsch.,  XVI,  217-230,  3  fig.,   1   pi.) 

[Revue  des  objets  où  l'appareil  de  Golgi  a  été  décrit;  quelques 
documents  nouveaux;  il  semble  de  plus  en  plus  que  l'appareil  de 
Golgi  est  un  constituant  général  de  la  cellule.  —  M.  Prenant. 

Kulmatycki  (W.  J.).  —  Bemerkungen  iiber  den  Eau  einiger  Zellen  von 
Ascaris  megalocephala  mit  besonderer  Berûcksichligung  des  logenannten 
Chromidialapparales.  (Arch.  f.  Zellforsch.,  XVI,  473-551,  5  pi.)         [48 

Lewis  (Warren  H.).  —  Endolhelium  in  iissue  cultures.  (Amer.  Journ. 
Anatomy,  XXX,  n^  1,  15  janv.,  10  p.,  5  pi.,  1922.)  [46 

Lœwenthal  (Hans).  —  Cytologische  Untersuchungen  an  normalen  und 
experimenlell  beeinflussten  Dipteren  {Calliphora  erythrocephala).  (Arch. 
f.  Zellforschung,  XVII,  H.  1,  16  p.,  20  fig.,  1923.)  [42 

Lutz  (Hildegard).  —  Physiologische  und  morphologische  Deutung  der  im 
Proloplasma  der  Driisenzellen  ausserhalb  des  Kernes  vorkommenden 
Strukturen.  (Arch.  f.  Zellforsch.,  XVI,  47-87,  4  fig.,  1  pi.)  [48 

Martens  (Pierre).  —  Le  cycle  du  chromosome  somatique  dans  les  Phané- 
rogames. 1°  Paris  quadrifolia.  (La  Cellule,  XXXII,  331-429,  4  pL, 
1922.)  [50 

—  393  — 


42  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Moulin  (F.  de).  —  Der  Verhornungsprozess  der  Haut  und  der  Haulderivale. 
(Anat.  Anz.,  LVI,  461-468.)  [47 

Miinzer  (Fr.  Theodor).  —  Ueber  die  Zweikernigkeil  der  Leberzellen. 
(Arch.  fur  mikr.  Anat.  und  Entwickl.-Mech.,  IIG,  H.  1/2,  34  p.,  1923.) 

[49 

Rappeport  (Th.).  —  Ueber  die  somalische  Milose  des  Menschen.  (Arch,  f. 
Zellforsch.,  XVI,  371-382,  2  fig.,  1   pi.)  [45 

Rioch  (David).  —  The  morphology  and  behavior  of  Ihe  migralonj  cells 
in  lissue-cullures  of  Ihe  chick's  spleen.  (Anat.  Record,  XXV,  no  1, 
18   p.,   4   fig.,   1923.)  [45 

Schmidt  (W.  J.).  —  Ueber  den  Nachweis  der  Epidermis-Tonofibrillen 
[bei  Emyda  granosa)  im  polarisierlen  Lichl.  (Arch.  f.  Zellforsch.,  XVI, 
1-18,  2  pi.)  [44 

Schnakenbeck  (Werner).  —  Zur  Analyse  der  Rassenmerkmale  der  Axolotl. 
II.  Die  Entstehung  und  das  Schicksal  der  epidermalen  Pigmenllrdger. 
(Zeitsch.  fur  indukt.  Abstamm.  und  Vererbungslehre,  XXVII,  178- 
226,   1921.)  [48 

Selle  (Raymond  M.).  —  Changes  in  Ihe  vaginal  epithelium  of  Ihe  Guinea- 
pig  during  ihe  œslrous  cycle.  (Amer.  Journ.  of  Anat.,  XXX,  n"  4, 
21  p.,  3  pL  avec  11  fig.,  1922.)  [45 

Takahashi  (Nabuyoshi).  —  Ueber  Kernverànderungen  in  Ganglienzellen 
der  Fische.   (Arch.   f.   Zellforsch.,   XVI,  463-472,   1   pi.)  [50 

Tserclaes  (Jacques  de).  —  Le  noyau  et  la  division  nucléaire  dans  le  Clado- 
phora  glomerala.  (La  Cellule,  XXXII,  311-331,  2  pi.,  1922.)  [50 

Wagner  (Karl). —  Ueber  die  Entwicklung  des  Froscheies.  (Arch.  f.  Zell- 
forsch., XVII,  1-44,  4  pi.)  [49 

Wallin  (Ivan  E.).  —  On  ihe  nature  of  mitochondria.  V.  A  critical  analysis 
of  Poriier's  «  les  Symbioles  ».  (Anat.  Record,  XXV,  n»  1,  7  p.,  1923.) 

[43 

IVolfî  (Clara). —  Ueber  konzenlrische  Strukluren  im  EikernvonColeopteren. 
(Arch.  f.  Zellfusch.,  XVI,  443-462,  11  fig.,  1  pi.)  [50 


Lœwenthal  (Hans).  —  Recherches  cytologiques  sur  des  Diptères  {Cal- 
iiphora  erythrocephala)  normaux  et  influencés  expérimentalement.  — 
L'auteur  s'est  préoccupé  de  la  question  du  rapport  entre  la  grandeur 
du  corps  et  la  grandeur  cellulaire;  cette  question  a  reçu,  on  le  sait, 
des  réponses  différentes.  Il  l'a  examinée  chez  la  larvé  et  chez  l'imago. 
Chez  la  larve  il  faut  choisir  des  individus  comparables  et  pour  cela 
s'adresser  à  un  moment  de  la  vie  larvaire  où  la  croissance,  de  vitesse 
variable  suivant  les  individus,  a  cessé,  c'est-à-dire  au  moment  qui 
précède  le  repos  pupaire.  Ayant  comparé  entre  elles  de  telles  larves, 
les  unes  normalement  alimentées,  les  autres  mal  nourries,  L.  constate 
que  chez  ces  dernières,  dont  la  vie  larvaire  a  été  raccourcie  d'un  quart  ou 

—  394  — 


MORPHOLOGIE   CELLULAIRE  4S 

d'un  tiers,  les  cellules  soraatiques  sont  notablement  plus  petites.  Il  en 
est  tout  autrement  pour  l'imago,  examinée  immédiatement  après 
réclusion.  La  taille  du  corps  dépend  non  plus  de  la  grandeur,  mais  du 
nombre  cellulaire.  C'est  qu'ici  la  constance  cellulaire  (numérique), 
presque  absolue  dans  la  période  larvaire,  où  la  multiplication  cellulaire 
est  rare,  fait  place  à  une  différence  numérique  selon  la  taille  des  indi- 
vidus. Cette  différence  porte  sur  les  cellules  dont  la  différenciation  est 
tardive  et  dont,  par  conséquent,  le  pouvoir  de  multiplication  cellulaire 
demeure;  elle  ne  porte  pas  sur  les  cellules  (musculaires,  nerveuses) 
dont  la  différenciation  précoce  a  entraîné  la  perte  du  pouvoir  repro- 
ducteur. Par  une  bibliographie  de  la  question,  L.  confronte  ses  résultats 
sur  ce  point  avec  ceux  des  autres  auteurs. 

L'auteur  a  comparé  la  réaction  des  cellules  somatiques  et  des  cellules 
sexuelles  à  divers  agents  extérieurs  (froid,  narcotisation),  mais  n'a  pas 
obtenu  d'effets  différentiels.  —  A.  Prenant. 

Wallin  (Ivan  E.).  —  Sur  la  nature  des  mifochondries.  V.  Analyse 
critique  des  »  Symbioles  »  de  Portier.  —  Dans  plusieui's  mémoires  anté- 
rieurs, publiés  dans  le  Amer.  Journ.  of  Anal.  1922,  e  tanalysés  dans 
VAnn.  bioL,  voL  XXVI,  p.  695,  l'auteur,  reprenant  la  conception 
d'ALTMANN,  a  cherché  à  établir  l'identité  des  mifochondries  et  des 
bactéries.  Il  a  passé  sous  silence,  l'ayant  sans  doute  ignoré,  l'ouvrage 
de  Portier  (1918)  :  «  Les  Symbiotes  »,  où,  pour  la  première  fois  depuis 
Altmann,  les  mitochondries  sont  considérées  comme  des  microorga- 
nismes symbiotiques.  La  critique  de  W.  reproduit  la  plupart  des  argu- 
ments qui  ont  été  opposés  déjà  à  l'hypothèse  de  Portier.  Il  insiste 
surtout  sur  l'inexactitude  de  la  prémisse  placée  par  Portier  à  la  base  de 
ses  recherches,  savoir  l'état  aseptique,  non  bactrien,  des  tissus  chez 
l'animal  sain,  du  moins  dans  le  «  milieu  intérieur  »  de  cet  animal,  c'est- 
à-dire  dans  le  milieu  extra-cellulaire.  Si  ce  milieu  n'est  pas  exempt  de 
bactéries,  il  est  impossible  à  Portier  d'affirmer  qu'il  a  réellement  cultivé 
des  mitochondries,  c'est-à-dire  des  symbiotes  intracellulaires.  D'autre 
part,  il  est  difficile  d'identifier  les  symbiotes  de  Portier  avec  des 
microorganismes  connus;  la  remarquable  résistance  de  ces  symbiotes 
aux  agents  physiques  et  chimiques  les  distingue  à  la  fois  de  ces  micro- 
organismes et  des  mitochondries  et  en  fait  un  type  d'organismes  nouveau 
et  jusqu'ici  inconnu.  Enfin,  si  l'épithélium  intestinal  est  la  porte  d'entrée 
certaine  de  bactéries,  il  est  non  moins  certain  que  les  mitochondries 
se  perpétuent  dans  l'organisme  par  la  voie  des  cellules  germinatives; 
il  ne  paraît  pas  y  avoir  de  relation  entre  les  deux  phénomènes.  D'ailleurs, 
observe  W.  en  terminant,  dans  beaucoup  de  cas  les  bactéries  contractent 
avec  les  cellules  hôtes  des  relations  semblables  à  celles  qu'offrent  les 
mitochondries.  —  A.  Prenant. 

Cowdry  (E.  V.).  —  L'indépendance  des  miîochondries  et  du  Bacillus 
radicicola  dans  les  tubercules  radicaux.  —  Wallin  {Amer.  Journ.  of 
Ancd.  1922,  voir  Ann.  BioL,  XXVI,  p.  695),  comparant  des  mitochondries 
végétales  aux  bacilles  des  tubercules  radicaux,  s'est  demandé  sur  quels  faits 
-on  pouvait  s'appuyer  pour  ne  pas  identifier  les  unes  aux  autres,  en  admet- 
tant que  les  mitochondries  ne  sont  pas  des  corps  cytoplasmiques  auto- 
chtones, mais  sont  des  organismes  étrangers  pénétrant  dans  la  plante 
par  les  poils  radicaux.  C.  répond  à  cette  question  en  démontrant  la 
présence  simultanée   dans   les   tubercules   radicaux  jeunes  des   Légu- 

—  395  -T 


44  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

mineuses  de  mitochondries  et  des  bacilles,  après  fixation  par  le  liq.  de 
Regaud  et  coloration  par  la  fuchsine  acide  et  le  vert  de  méthyle;  les 
mitochondries  sont  alors  colorées  en  rouge  et  les  bacilles  en  vert.  Dans 
certaines  cellules  les  mitochondries  existent  seules.  Dans  d'autres  appa- 
raissent à  côté  d'elles  de  très  petits  bacilles.  Dans  des  cellules  plus  âgées- 
et  plus  centrales,  les  bacilles  sont  devenus  plus  gros,  en  même  temps 
que  les  mitochondries  raréfiées  se  sont  reléguées  à  la  périphérie  de  la 
cellule.  Le  milieu  du  nodule  ne  montre  plus  que  des  formes  séniles, 
arrondies,  de  bacilles  et  très  peu  de  mitochondries.  L'indépendance 
des  mitochondries  et  des  bacilles  est  donc  établie.  Elle  reçoit  des  preuves 
complémentaires  :  du  fait  que  les  mêmes  préparations  qui  montraient 
la  coexistence  des  mitochondries  et  des  bacilles  ne  font  plus  voir,  par 
d'autres  procédés  de  coloration,  que  ces  derniers;  et  du  fait  aussi  que 
le  liq.  de  Bouin  détruit  les  mitochondries  et  respecte  les  bacilles,  indi- 
quant entre  les  deux  une  différence  de  constitution  chimique.  —  A.  Pre- 
nant. 

Guilliermond  (A.).  —  Nouvelles  observations  cylologiques  sur  les  Sapro- 
légniacées.  —  De  ses  observations  sur  une  forme  du  genre  Achlya  et 
une  du  genre  Leplomitus,  G.  conclut  que  le  cytoplasme,  à  tous  les  stades 
du  développement,  contient  trois  catégories  d'éléments  figurés  :  le 
chondriome,  le  système  vacuolaire,  les  granulations  lipoïdes,  celles-ci 
représentant  de  simples  produits  du  métabolisme  cellulaire.  Le  système 
vacuolaire  est  formé  de  substances  colloïdales  non  miscibles  avec  le  cyto- 
plasme et  pouvant  absorber  de  l'eau;  son  aspect  est  instable  et  dépend 
des  conditions  physiques  de  la  cellule.  Les  substances  colloïdales  dont 
il  s'agit  peuvent  s'accroître  en  même  temps  que  le  cytoplasma.  Sous 
le  rapport  de  ce  système  vacuolaire,  les  Saprolégniacées  se  rapprochent 
donc  des  végétaux  supérieurs  et  peut-être  des  cellules  animales  (cana- 
licules  de  Holmgren,  réseau  de  Golgi).  Quant  au  chondriome,  il  serait 
constitué   par   une   substance   complexe   de   nature   lipoprotéique.  — 

A.    LÉGAILLON. 

Schmidt  (W.  J.).  —  Sur  la  mise  en  évidence  des  îonofibrilles  épider- 
miques  {chez  Emyda  granosa)  en  lumière  polarisée.  —  Von  Ebner  a 
montré  que  dans  les  épithéliums  stratifiés  on  trouve,  séparées  par  une 
couche  neutre,  une  couche  profonde  et  une  couche  superficielle  biré- 
fringentes; la  couche  profonde  se  comporte  comme  si  elle  était  uniaxe 
positive,  l'axe  étant  perpendiculaire  à  la  surface;  la  couche  superficielle, 
au  conti'aire,  paraît  uniaxe  négative,  l'axe  étant  le  même.  Von  Ebner 
attribuait  cette  différence  aux  pressions  sur  les  cellules,  pressions  qui 
s'exercent  suivant  des  directions  normales  en  profondeur  et  en  surface. 
S.  ayant  trouvé,  dans  la  peau  de  la  Trionychide  Emyda  granosa  Schœpff, 
un  objet  favorable  par  les  grandes  dimensions  des  tono fibrilles,  montre 
qu'en  realité  la  biréfringence  n'est  pas  une  propriété  des  cellules,  mais 
des  tonofibrilles  seules,  que  celles-ci  sont  uniaxes  à  allongement  positif, 
et  que  la  différence  d'aspect  des  diverses  zones  de  l'épiderme  en  lumière 
polarisée  est  due  simplement  au  changement  de  direction  des  tonofi- 
brilles. Celles-ci,  on  le  sait,  sont  en  effet  normales  à  la  surface  dans  la 
couche  profonde  de  Malpighi,  et  tournent  progressivement  pour  lui 
devenir  parallèles  dans  la  couche  cornée.  La  biréfringence  des  tono- 
fibrilles épidermiques  diffère  ae  celle  des  fibres  conjonctives  en  ce  qu'elle 
n'est  pas  modifiée  par  les  phénols,  tandis  que  l'allongement  positif  des 

—  39G  — 


MORPHOLOGIE    CELLULAIKH:  4o 

fibres  conjonctives  est  changé  par  eux  en  un  allongement  négatif.  — 
M.  Prenant. 

Selle  (Raymond  M.).  —  Changemenls  dans  Vépilhéliwn  vaginal  du 
Cochon  d'Inde  pendant  Vœslrous-cij"le.  —  Depuis  les  premiers  travaux  de 
MoRAU,  Retterer  et  Lataste,  les  changements  qui  se  pioduisent  au 
cours  des  différentes  périodes  du  cycle  œstral  des  Rongeurs  ont  été 
examinés  en  ce  qui  concerne  le  vagin  et  son  épithélium  par  Stôckard 
et  Papanicolau  (1917-1919).  Ils  ont  eu  l'idée  de  prélever  à  ces  diffé- 
rentes périodes  des  échantillons  de  l'épithélium  vaginal  et  du  liquide 
vaginal,  et  d'en  faire  des  frottis.  Long  et  Evans  (1922)  ensuite  ont 
procédé  de  la  même  manière.  C'est  aussi  cette  même  technique  que 
S.  emploie,  concurremment  avec  la  méthode  des  coupes.  Les  auteurs 
■et  S.  ont  distingué,  dans  la  période  œstrale  du  Cobaye,  d'une  durée 
moyenne  d'un  peu  plus  de  15  jours,  4  stades  successifs,  non  compris 
l'intervalle  ou  diœstrum  (période  intermenstruelle)  qui  sépare  deux 
périodes  œstrales.  Au  1"?  stade,  l'épithélium  stratifié  du  vagin  est  très 
■élevé  et  comprend  10  à  12  rangs  de  cellules;  la  kératinisation  n'affecte 
pas  les  couches  les  plus  superficielles,  mais  respecte  au  début  les  deux 
premières,  puis  elle  s'étend  à  plusieurs  couches  sous-jacentes.  Au  2^  stade 
se  produit  la  desquamation  totale  de  toutes  les  assises  kératinisées  de 
l'épithélium,  qui  peut  donner  lieu  à  un  véritable  moule  de  la  cavité 
vaginale.  Au  3^  stade,  les  frottis  montrent  des  cellules  épithéliales  rondes 
et  nucléées,  et  d'autres  kératinisées  qui  sont  le  résidu  du  stade  précé- 
dent; en  même  temps  il  y  a  pénétration  de  leucocytes  dans  l'épithélium. 
Durant  le  4^  stade,  les  leucocytes  qui  ont  envahi  l'épithélium  tombent 
dans  la  cavité  du  vagin;  c'est  à  la  fin  de  ce  stade  que  se  forme  la  mem- 
brane obturante  du  vagin  ou  bouchon  vaginal.  Pendant  l'intervalle 
•œstral  ou  diœstrum,  les  frottis  contiennent  du  mucus  et  des  leucocytes, 
mais  peu  ou  point  de  cellules  épithéliales  :  la  desquamation  de  l'épithé- 
lium a  donc  pris  fin;  celui-ci,  au  début  du  diœstrum,  est  réduit  à  une 
ou  deux  assises  de  cellules,  mais  il  se  régénère  rapidement  et  récupère 
les  10  ou  12.  assises  cellulaires,  qu'il  offre  au  début  de  la  période  œstrale. 
—  A.  Prenant. 

Rioch  (David).  —  Morphologie  et  comportement  des  cellules  migratrices 
dans  les  cultures  de  tissu  de  la  rate  de  poulet.  —  L'auteur  met  à  profit  la 
culture  facile  du  tissu  de  la  rate  pour  étudier  in  vivo  la  morphologie 
et  les  réactions  de  mobilité  et  de  phagocytose  qu'offrent  les  cellules 
sanguines  et  les  macrophages  de  cet  organe.  Il  commence  par  établir 
les  caractéristiques  générales  de  la  structure  de  la  rate  chez  les  embryons 
de  poulet  à  partir  du  7"  jour  d'incubation.  Il  la  trouve  constituée  dès 
le  début  par  une  trame  spongieuse  de  cellules  mésenchymateuses  anas- 
tomosées recouverte  par  le  mésothélium,  et  enfermant  des  sinus  san- 
guins. La  trame  spongieuse  contient  dans  ses  mailles  des  cellules  à  courts 
ou  à  longs  granules.  Le  contenu  des  sinus  est  formé  par  des  cellules 
sanguines  qui,  dans  les  stades  âgés,  appartiennent  à  toutes  les  variétés. 

Dans  les  cultures  (faites  dans  la  solution  de  Locke-Lewis),  il  y  a  à 
distinguer,  quant  à  leur  comportement,  d'une  part  les  cellules  mésen- 
chymateuses et  mésothéliales,  d'autre  part  les  cellules  libres  migra- 
trices tant  cellules  sanguines  que  macrophages  de  tissu.  R.  n'a  pas  eu 
en  vue  spécialement  les  premières.  Il  dit  seulement  que  les  cellules 
mésenchymateuses  émigrent  lentement  de  l'expiant  en  traînées  radiées, 

—  397  — 


46  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

pouvant  former  autour  de  l'expiant  dégénéré  un  halo  de  cellules  qui 
continuent  à  pousser.  Les  cellules  mésothéliales'  forment  habituellement 
en  s'accroissant  une  membrane  continue. 

Quant  aux  cellules  migratrices,  elles  sont  de  plusieurs  types  qui 
coïncident  à  peu  près  avec  ceux  qu'ont  admis  pour  le  sang  du  poulet 
Danchakoff  (1916),  Sabin  (1921)  et  d'autres  auteurs.  Ce  sont  :  d'une 
part  des  granulocytes,  distingués  en  cellules  à  granules  ronds  (basophiles 
et  éosinophiles)  et  cellules  à  granules  allongés  (éosinophiles);  d'autre 
part  des  éléments  non  granuleux,  savoir  des  lymphocytes,  des  mono- 
cytes  ou  mononucléaires  et  des  macrophages.  Les  couleurs  vitales  colo- 
rent intensément  les  granules  ronds,  faiblement  les  granules  longs. 
Toutes  les  cellules  offrent  au  bout  d'un  certain  temps  des  vacuoles, 
qu'elles  aient  été  ou  non  traitées  par  les  teintures  vitales. 

Les  mouvements  amiboïdes  des  cellules  migratrices  (cellules  granu- 
leuses, non  granuleuses  et  macrophages)  sont  caractéristiques  de  chaque 
type  et  décrits  avec  soin  par  l'auteur;  ils  sont  plus  rapides  pour  les 
cellules  granuleuses.  A  la  différence  des  cellules  mésenchymateuses  et 
mésothéliales  qui  ne  quittent  pas  le  couvre-objet  dans  leur  migration, 
les  cellules  sanguines  pour  la  plupart  tombent  au  fond  de  la  goutte 
pendante,  abandonnant  le  couvre-objet;  il  est  probable  que  dans  la 
nature  elles  traversent  de  même  les  espaces  liquides  des  tissus. 

La  phagocytose  (de  grains  de  mélanine  provenant  de  rétines  tri- 
turées) est  une  propriété  commune  à  toutes  les  cellules  sanguines.  Elle 
n'est  pas  le  résultat  de  mouvements  intentionnés  de  la  cellule,  et  le 
contact  entre  elle  et  le  granule  est  affaire  de  chance.  L'entrée  du  granule 
dans  la  cellule  dépend  de  deux  conditions.  Il  faut  d'abord  que  le  granule 
entre  en  contact  avec  la  cellule  par  toute  sa  longueur;  un  granule  tan- 
gent à  une  cellule  sphérique  n'est  pas  incorporé.  Il  faut  en  second  lieu 
que  le  cytoplasme  mouille  le  granule.  C'est  dire  qu'avec  les  auteurs 
Ledingham  (1912),  Sawtchenko  (1915-1916),  Tait  (1918),  qui  ont 
étudié  dans  ces  derniers  temps  le  mécanisme  de  la  phagocytose,  R. 
est  disposé  à  y  voir  un  phénomène  de  tension  superficielle.  —  A.  Pre- 
nant. 

Lewis  (Warren  H.).  — -  L' endolhélium  dans  les  cultures  de  tissu.  — 
L'identification  des  cellules  qui  naissent  de  l'expiant  de  tissus  embryon- 
naires présente  plus  ou  moins  de  difficulté.  Elle  a  pu  être  faite  avec 
succès  cependant  pour  un  certain  nombre  de  tissus,  dont  L.  donne  la 
liste,  avec  référence  des  mémoires.  On  a  l'habitude  de  désigner  sous 
les  termes  de  mésenchyme,  tissu  conjonctif,  flbroblastes,  le  réticulum 
qui,  d'ordinaire,  croît  en  rayonnant  dans  la  culture.  Ce  réticulum  ren- 
ferme aussi  l'endothélium  vasculaire  sanguin,  qu'il  est  facile  de  distin- 
guer du  tissu  conjonctif  embryonnaire.  Les  observations  ont  été  faites 
sur  du  foie  d'embryons  de  Poulet,  après  coloration  par  les  teintures 
vitales.  Une  étude  cytologique  des  cellules  endothéliales  néoformées  a 
permis  d'y  caractériser  les  divers  organites  cellulaires  (mitochondries, 
enclaves  granulaires  et  vacuolaires,  centrosphère,  noyau  et  nucléole). 
A.  Prenant. 

Jordan  (H.  E.)  et  Kelvestine  J'  (Frank).  —  Ciliogénèse  dans  Vépididyine 
du  rai  blanc.  —  Les  cellules  ciliées  des  cônes  efférents  et  celles  du  conduit 
de  l'épididyme  ont  été  étudiées  comparativement. 

Dans  les  prejniers,  les  cellules  épithéliales  sont  au  début,  chez  le  rat 

—  398  — 


MORPHOLOGIE  CELLULAIRE  47 

jeune,  dépourvues  de  cils.  Elles  acquièrent  ensuite  des  cils,  tantôt  longs 
et  tantôt  courts,  mobiles.  Ces  cils  sont  insérés  sur  des  corpuscules  basaux 
en  forme  de  bâtonnets  ou  de  diplocoques,  plus  importants  pour  les  cils 
longs  que  pour  les  cils  courts.  Ces  corpuscules  basaux  sont,  conformé- 
ment à  la  théorie  de  Henneguy-Lenhossek,  des  dérivés  du  centrosome. 
On  voit  se  former  aux  dépens  de  celui-ci  un  essaim  de  granules  colo- 
rables,  qui  gagnent  la  zone  apicale  de  la  cellule  et  s'y  disposent  en 
deux  rangées,  dont  la  plus  superficielle  deviendra  les  bâtonnets  basaux 
et  les  cils  qui  en  émanent;  les  deux  grains  du  diplocoque  basai  provien- 
draient de  la  fusion  plus  ou  moins  complète  des  granules  de  l'une  et 
l'autre  rangées.  Avec  l'apparition  de  l'activité  sécrétoire,  cils  et  corpuscules 
basaux  disparaissent.  De  par  la  perte  du  centrosome,  les  cellules,  pendant 
leur  phase  ciliaire,  ne  se  divisent  que  par  amitose.  Les  mitochondries  ne 
prennent  aucune  part,  contrairement  à  Saguchi  (1917),  à  la  genèse 
des  cils;  car  elles  sont  absentes  dans  la  zone  apicale  de  la  cellule. 

Dans  le  canal  de  l'épididyme,  les  cellules  ciliées  paraissent  au  premier 
abord  semblables  à  celles  des  cônes  efférents  parvenus  à  la  phase  sécré- 
toire, c'est-à-dire  en  imminence  de  perte  de  la  ciliation.  Mais  ces  cils  ne 
sont  pas  mobiles.  Ils  sont  d'ailleurs  de  toute  autre  nature  que  ceux  des 
cônes  efférents,  et  ressemblent  plutôt  à  une  bordure  en  brosse  ou  même 
à  un  plateau  strié.  Ce  sont  simplement  des  restes  persistants  de  la 
membrane  cellulaire  et  du  spongioplasme  superficiel;  leurs  granules 
basaux  ne  sont  que  des  épaississements  nodulaires  des  filaments  de  ce 
spongioplasme.  Ces  cellules  peuvent  se  diviser  par  mitose. 

[Une  bibliographie  plus  que  sommaire  accompagne  ce  mémoire.  La 
confrontation  des  résultats  énoncés  par  les  auteurs  pour  les  cellules 
du  canal  épididymaire  avec  ceux  qui  ont  été  obtenus  par  l'étude  du 
canal  de  l'épididyme  chez  divers  Mammifères  montrerait  que  leur 
interprétation  des  cils  de  ce  canal  n'est  guère  acceptable  et,  qu'en  tout 
cas  elle  n'est  pas  applicable  à  d'autres  espèces  où  les  cellules  du  canal 
portent  de  vrais  cils,  mais  d'espèce  très  différente  de  ceux  des  cônes 
efférents].  —  A.  Prenant. 

Moulin  (F.  de).  —  Le  processus  de  kératinisaiion  de  la  peau  et  des  dérivés 
cutanés.  —  La  kératinisation  de  la  peau  est  essentiellement  déterminée 
par  sa  dessiccation  superficielle;  la  peau  n'est  en  effet  irriguée  que  par 
les  vaisseaux  du  conjonctif  qui  la  supporte.  La  structure  de  la  couche 
filamenteuse  et  celle  de  la  couche  granuleuse  sont  des  aspects  artificiels 
dus  aux  réactifs  et  que  l'on  peut  voir  apparaître  sous  le  microscope; 
toutes  les  cellules  de  la  peau  sont  en  effet  normalement  homogènes; 
seules  le  restent,  après  fixation,  celles  du  stratum  lucidum  et  celles  de  la 
couche  cornée,  parce  qu'ici  s'est  fait  un  gel  stable,  électriquement  neutre 
et  incolorable  électivement,  dû  à  l'union  de  colloïdes  protoplasmiques 
avec  des  colloïdes  d'origine  nucléaire.  Ce  sont  ces  derniers  qui,  avant 
cette  union,  se  précipitent  par  les  réactifs  dans  la  couche  granuleuse,  et 
donnent  les  granulations  basophiles  de  celle-ci  :  à  mesure  en  effet  que 
celles-ci  se  développent,  la  colorabilité  du  noyau  s'atténue.  La  perte  de 
substance  par  le  noyau  est  déterminée  elle-même  par  le  début  de  la 
dessiccation.  Quand  cette  dernière  est  poussée  très  loin  en  surface,  on 
arrive  à  une  corne  bien  plus  dure.  Dans  les  fausses  muqueuses,  où  il 
n'y  a  pas  dessiccation  superficielle,  celle-ci  est  remplacée  par  une  coagu- 
lation; il  n'y  a  pas  non  plus  modification  nucléaire,  ni  développement 
d'une  couche  granuleuse.  —  M.  Prenant. 

—  399  — 


48  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Lutz  (Hildegard).  —  Signification  physiologique  et  morphologique  des 
slruclures  qui  se  présentent  hors  du  noyau  dans  le  proloplasma  des  cellules 
glandulaires.  —  A  l'occasion  de  recherches  histophysiologiques  sur 
l'hépatopancréas  de  Planorbe,  L.  discute  la  valeur  des  mitochondries  et 
des  formations  ergastoplasmiques.  Ce  sont  des  expressions  morpholo- 
giques de  l'activité  du  plasma;  les  mitochondries  n'ont  pas  d'existence 
permanente,  et  s'il  est  possible  qu'elles  se  multiplient  par  division,  il 
est  certain  qu'à  chaque  période  de  travail  cellulaire  il  s'en  refait  de 
nouvelles  à  partir  du  protoplasma.  Les  formations  basophiles  naissent 
à  leur  contact  dans  le  plasma  des  cellules  glandulaires;  elles  sont  pro- 
bablement constituées  par  un  composant  nucléinique  (caractérisé,  outre 
•sa  colorabilité,  par  sa  solubilité  et  sa  digestibilité),  mais  n'ont  aucun 
rapport  direct  avec  le  noyau.  Au  surplus,  si  le  noyau  participe  à  la 
sécrétion,  ce  qui  ressort  de  ses  dimensions  et  de  sa  chromaticité  variables, 
on  ne  peut  observer  d'émissions  chromidiales.  Le  début  de  la  sécrétion 
est  toujours  caractérisé  par  le  développement  du  chondriome;  plus 
tard  apparaissent  les  formations  basophiles,  qui  ont  un  aspect  filamen- 
teux à  l'état  actif,  mais  qui  au  repos  (repos  hibernal,  effets  du  jeCine 
ou  de  l'atropine)  se  pelotonnent  de  façon  plus  ou  moins  compacte.  C'est 
sur  elles  qu'est  accumulé  le  matériel  de  sécrétion.  En  somme,  mitochon- 
dries et  ergastoplasme  sont  des  formations  totalement  différentes. 
L.  met  en  outre  en  évidence,  par  des  procédés  statistiques  et  cytolo- 
giques,  le  passage  réversible  des  cellules  absorbantes  aux  cellules  à  fer- 
ment dans  l'hépato-pancréas.  —  M.  Prenant. 

Schnakenbeck  (Werner).  —  L'origine  et  le  sort  des  chromalophores 
épidermiques  chez  V Axolotl.  —  Les  recherches  de  S.  se  sont  portées  sur 
l'origine  de  la  couleur  de  deux  races  d'Axolotl,  la  noire  et  la  non  pig- 
mentée et  ont  eu  pour  but  principal  de  vérifier  les  théories  actuelles 
de  la  pigmentation,  celles  dites  de  V immigration,  de  V infiltration,  de 
V émigration,  et  de  la  formation  de  cellules  pigmentaires  autochtones 
dans  l'épiderme  et  dans  la  couche  cornée. 

L'examen  microscopique  de  la  peau  et  l'observation  sur  des  Axolotls 
vivants,  amènent  S.  aux  conclusions  suivantes  :  les  cellules  pigmentaires 
épidermiques  sont  des  productions  autochtones  de  l'épiderme.  Chez 
les  animaux  adultes  dépourvus  de  cellules  pigmentaires  épidermiques, 
c'est  par  une  transformation  de  cellules  épithéliales  que  des  cellules 
pigmentaires  se  forment.  Une  infdtration  de  cellules  épidermiques 
ou  une  immigration  de  cellules  pigmentaires  dans  l'épiderme  n'ont  été, 
en  aucun  cas,  constatées.  On  remarque  régulièrement  une  pénétration 
de  prolongements  des  chromatophores  sus-épidermiques  dans  les  méats 
intercellulaires  épithéliaux,  cela  aussi  bien  chez  les  embryons  et  les 
larves  que  chez  les  adultes.  Des  divisions  cellulaires  et  nucléaires  sont 
fréquentes  dans  les  chromatophores,  tandis  que  des  phénomènes  d'ami- 
tose  n'ont  pas  été  observés. 

Les  cellules  pigmentaires  épidermiques  se  forment  chez  les  embryons 
qui  se  développeront  en  Axolotls  non  pigmentés,  tout  autant  que  chez 
ceux  qui  deviendront  des  adultes  noirs;  chez  les  larves  peu  colorées, 
les  chromatophores  ont  un  caractère  d'atrophie.  —  Arnold  Pictet, 

Kulmatycki  (W.  J.).  —  Remarques  sur  la  structure  de  quelques  cellules 
d'Ascaris  megalocephala,  et  particulièrement  sur  ce  qu'on  appelle  appareil 
chromidial.  —  Depuis  que  Goldschmidt  a  décrit  des  chromidies  dans 

—  400  — 


MORPHOLOGIE    CELLULAIRE  49 

de  nombreuses  cellules  de  l'Ascaris,  ses  observations  ont  été  confirmées 
quelquefois,  mais  plus  souvent  critiquées.  K.,  qui  reprend  la  question, 
et  en  profite  pour  donner  sur  un  certain  nombre  d'éléments  de  bons 
rense  gnements    cytologiques,    est    en    général    d'accord    avec    Gold- 
scHMiDT  sur  les  faits.  Il  trouve  des  «  chromidies  »  dans  les  cellules  des 
faces  de  l'œsophage,  dans  l'épiderme,  dans  les  cellules  glandulaires  de 
l'intestin  terminal,  et  dans  quelques  muscles.  Si,  d'autre  part,  il  retrouve 
dans  l'intestin  moyen,  et  dans  les  cellules  de  la  musculature  générale, 
les  figures  données  par  Goldschmidt,  il  ne  les  considère  pas  comme 
homologues  des  autres  «  chromidies  »  :  dans  l'intestin  moyen  il  s'agit 
de  petites  régions  protoplasmiques  homogènes  et  plus  colorables:  dans 
les  cellules  musculaires  il  s'agit,  soit  de  fibrilles  arrachées,  selon  l'in- 
terprétation  de    Bile;<,    soit   d'accumulations    plasmatiques    entre  les 
travées  protoplasmiques,  selon  celle  de  Hirschler,  soit  d'accumulations 
plasmatiques  sur  les   fibrilles.   Les  vraies  «  chromidies  »  n'ont  aucun 
rapport  avec  le  noyau;  leurs  affinités  de  coloration  ne  sont  pas  non  plus 
exactement  celles  de  la  substance  nucléaire.  Elles  n'ont  rien  de  commun 
avec  l'appareil  de  Golgi,  ces  deux  formations  coexistant  dans  les  cellules 
sous-cuticulaires  de  la  gaine  des  spicules.  Le  fait  qu'elles  se  colorent 
par  le  procédé  de  Benda,  et  aussi  leur  forme  en  sphères  ou  en  chapelets, 
déterminent  K.  à  voir  dans  les  «  chromidies  »  des  formations  apparentées 
au  chondriome,   probablement  des  résultats  de  son  métabolisme.   — 
M.  Prenant. 

Miinzer.  —  Sur  Vélal  binucléé  des  cellules  hépatiques.  —  L'état  binucléé 
des  cellules  hépatiques  n'a  pas  reçu  d'explication  satisfaisante.  On  peut 
l'espérer  d'une  étude  statistique  telle  que  celle  à  laquelle  l'auteur  s'est 
livré.  Chez  un  grand  nombre  d'espèces  de  Mammifères  et  chez  diverses 
espèces  de  Vertébrés  inférieurs,  chez  l'adulte  et  chez  l'embryon  il  a, 
sur  des  milliers  de  cellules  chaque  fois,  établi  le  pourcentage  des  cellules 
uninucléées  ordinaires,  des  cellules  uninucléées  à  gros  noyau  et  des 
cellules  binucléées.  Celles-ci  sont  très  rares  dans  le  foie  de  l'embryon, 
contrairement  à  d'anciennes  données.  Quelque  temps  après  la  naissance 
la  proportion  des  cellules  binucléées  s'élève  et  monte  de  plus  en  plus 
avec  l'âge.  Chez  l'adulte  elle  est  à  son  maximum  et  assez  constante 
pour  chaque  espèce  (par  ex.  10  %  chez  l'homme,  20  %  chez  le  lapin). 
L'influnce  du  repos  hibernal  (chez  la  taupe),  celle  de  la  gravidité  et 
de  la  lactation,  celle  de  la  castration  ont  été  examinées;  la  seconde 
accroît  le  nombre  des  cellules  binucléées.  Quant  au  processus  qui  con- 
duit à  l'état  binucléé,  l'auteur  se  prononce  en  faveur  de  l'amitose.  En 
somme,  malgré  un  labeur  énorme  et  ingrat,  la  question  de  l'état  binucléé 
des  cellules  hépatiques  demeure  à  peu  près  aussi  énigmatique.  —A.  Pre- 
nant. 

Wagner  (Karl).  —  Sur  le  développement  de  Vœuf  de  Grenouille.  —  Depuis 
les  travaux  de  Carnoy  et  de  Lebrun,  on  invoque  souvent  l'exemple  des 
œufs  de  Grenouille  contre  la  théorie  de  la  continuité  des  chromosomes  : 
ces  auteurs  ont  décrit  en  effet  certains  stades  de  l'ovogénèse  où  la 
substance  nucléaire  se  réduirait  à  de  nombreux  nucléoles  :  les  chromo- 
somes se  reconstitueraient  ultérieurement  à  leurs  dépens.  La  question 
a  été  reprise  par  d'autres  en  de  nombreux  mémoires,  qui  ont  conclu  en 
des  sens  divers.  W.,  pour  la  résoudre,  étudie  l'ovogénèse  de  façon  plus 
suivie  qu'on  ne  l'a  fait  en  général.  Il  conclut  à  la  continuité  des  chromo- 

—  401  - 
ANN.  BiOL.  —  T.  ni.  FASc.  \  (1922-1923) .  4 


50  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

somes.  Au  stade  où  l'on  n'apercevait  pas  ceux-ci,  en  effet,  ils  existent, 
mais  ont  beaucoup  diminué  de  taille,  tant  par  contraction  que  par 
diffusion  de  leur  substance;  ils  sont  serrés  les  uns  contre  les  autres,  au 
milieu  des  nucléoles,  et  entourés  d'une  sorte  de  capsule  interne  acido- 
phile,  qui  dure  jusqu'à  la  prophase  de  la  deuxième  division  de  matu- 
ration. L'argument  tiré  de  la  Grenouille  ne  vaut  donc  rien  contre  l'hypo- 
thèse de  la  continuité  des  chromosomes.  —  M.  Prenant. 

Wolff  (Clara).  —  Sur  des  slruclures  concentriques  dans  le  noyau  de 
Vœuf  de  Coléoptères.  —  Buchner  avait  trouvé,  dans  le  noyau  de  l'œuf 
des  Anobies,  une  zone  stratifiée  concentriquement,  autour  de  la  chro- 
matine  rassemblée  au  centre.  W.  recherche  des  structures  analogues 
chez  divers  Coléoptères,  mais  ne  les  retrouve,  plus  ou  moins  modifiées 
suivant  les  cas,  que  chez  des  Anobiides,  des  Curculionides  et  des  Ptinides. 
Ces  formations  ne  sont  pas  entièrement  isolées  dans  la  série.  Loyez  a 
décrit  dans  l'œuf  des  Vertébrés  inférieurs  des  faits  comparables.  [Wagner 
vient  (voir  plus  haut)  de  les  retrouver  dans  l'œuf  de  Grenouille.]  Il 
s'agit  probablement  de  figures  de  diffusion  en  milieu  colloïdal,  figures 
analogues  aux  anneaux  de  Liesegang],  —  M.  Prenant. 

Takahashi  (Nabuyoshi).  —  Sur  des  modifications  du  noyau  dans  les 
cellules  ganglionnaires  de  Poissons.  —  Alors  que  les  noyaux  des  cellules 
ganglionnaires  sont  généralement  à  peu  près  sphériques,  Holmgren  a 
signalé  depuis  longtemps  dans  certaines  cellules  des  ganglions  spinaux 
de  Lophius  des  noyaux  très  lobés  et  irréguliers;  il  a  considéré  cette  forme 
aberrante  comme  facilitant  les  échanges  nucléoplasmiques,  et  en  parti- 
culier la  production  des  corps  de  Nissl.  T.  a  recherché  systématique- 
ment des  noyaux  analogues  chez  de  nombreux  Poissons,  et  les  a  parfois 
retrouvés  :  chez  Petromyzon,  dans  les  grandes  cellules  d'où  partent  les 
fibres  géantes  de  la  moelle;  chez  des  Sélaciens,  dans  les  très  grandes 
cellules  du  leclum  opticum;  çà  et  là  chez  les  Téléostéens.  D'une  façon 
générale,  on  ne  les  observe  que  dans  de  grands  éléments,  sensibles  ou 
d'association,  et  situés  dans  des  régions  mal  irriguées.  Aussi  T.  pense-t-il 
qu'il  y  a  une  relation  entre  la  structure  particulière  du  noyau  et  de 
mauvaises  conditions  de  nutrition.  —  M.  Prenant. 

Martens  (Pierre).  —  Le  cycle  du  chromosome  somalique  dans  les  Phané- 
rogames. 1°  Paris  quadrifolia.  —  Le  chromosome  somatique,  considéré 
au  moment  où  il  est  bien  différencié  au  stade  prophasique,  est  constitué 
par  deux  sortes  d'éléments  :  des  travées  fortement  chromatophiles  et  une 
partie  achromatique  homogène  et  non  structurée,  formant  une  sorte  de 
«  boyau  de  fond  sur  le  pourtour  duquel  courent  les  travées  chroma- 
tiques ».  Ce  chromosome  peut  se  diviser  et  donner  deux  chromosomes 
filles  ayant  même  constitution  que  lui.  Selon  M.,  la  matière  nucléolaire 
jouerait  un  rôle  dans  l'augmentation  de  chromaticité  qui  se  produit 
pendant  les  transformations  que  subissent  les  chromosomes;  elle  impré- 
gnerait ceux-ci,  ce  qui  augmenterait  leur  colorabilité.  On  ne  voit  jamais 
dans  les  chromosomes  somatiques  des  chromomères  ou  granules  chro- 
matiques distincts.  —  A.  Lécaillon. 

Tserclaes  (Jacques  de).  —  Le  noyau  et  la  division  nucléaire  dans  le 
Cladophora  glomerala.  —  Il  se  forme  ici  des  chromosomes  semblables  à 
ceux  des  plantes  supérieures,  mais  sans  stade  de  spirème.  Les  chromo- 

—  402  — 


HISTOGENÈSE   ET   MORPIIOGÉNÈSE  51 

somes  se  clivent  longitudinalement.  Il  n'y  a  pas  de  figure  achromatique. 
Il  ne  se  forme  pas  de  plaque  équatoriale  proprement  dite,  mais  un  grou- 
pement irrégulier  des  clii-omosomes  dont  les  moitiés  longitudinales  se 
dissocient  suivant  deux  centres  de  direction,  mais  sans  simultanéité 
pour  les  divers  chromosomes.  Pendant  toute  la  durée  de  la  division 
nucléaire,  il  persiste  un  nucléole  principal  qui  se  fragmente  en  deux 
parties  à  la  télophase.  —  A.  Lécaillon. 

Devisé  (René).  —  La  figure  achromatique  et  la  plaque  cellulaire  dans 
les  microsporocyles  du  «  Larix  europaea  ».  —  Le  fuseau  ne  proviendrait, 
suivant  D.,  ni  des  chondriocontes  éparpillés  dans  le  cytoplasma  quand 
le  microsporocyte  est  en  repos  hivernal,  ni  d'aucun  autre  élément  figuré 
appartenant  au  cytoplasma.  L'ébauche  de  ce  fuseau  apparaît  au  contact 
des  chromosomes  et  s'accroît  par  voie  centrifuge  en  se  développant  à 
travers  la  zone  intranucléaire  périphérique.  Le  nombre  des  fibres  du 
fuseau  semble  correspondre  exactement  à  celui  des  chromosomes.  Le 
fuseau  devient  de  plus  en  plus  nettement  bipolaire.  Le  nucléole  ne 
fournit  aucun  élément  au  fuseau.  Ce  dernier  est  donc  purement  d'origine 
nucléaire.  Quant  à  la  plaque  cellulaire,  elle  se  produirait  non  pas  aux 
dépens  des  fibres  fusoriales  s'épaississant  dans  leur  région  moyenne,  mais 
d'un  dépôt  interstitiel  se  produisant  entre  ces  fibres.  —  A.  Lécaillon* 

Rappeport  (Th.).  —  Sur  la  mitose  somalique  de  V Homme.  —  R.  reprend, 
sur  les  mitoses  somatiques,  l'étude  des  chromosomes  humains,  qui  a 
donné  lieu  à  tant  de  contradictions.  Il  opère,  non  sur  coupes,  mais  sur 
membranes  minces  (péritoine,  plèvre,  amnios  d'embryons),  ce  qui  permet 
de  voir  les  mitoses  dans  leur  ensemble.  Les  chromosomes  se  forment 
directement,  sans  stade  de  spirème,  et  la  membrane  nucléaire  persiste 
jusqu'à  la  métaphase.  La  taille  et  la  forme  des  chromosomes  varient 
beaucoup  dans  un  même  noyau,  mais  R.  ne  peut  préciser  si  ces  variations 
se  répètent  identiques  dans  les  divers  noyaux.  Les  nombres  les  plus 
probables,  obtenus  sur  1 1  mitoses,  varient  entre  38  et  44.  Il  est  possible 
de  compter  dans  certains  cas  jusqu'à  32  d'une  part,  53  de  l'autre.  Si 
l'on  admet,  comme  semble  le  faire  R.,  que  le  nombre  est  constant,  il  ne 
peut  être  que  compris  entre  40  et  44,  le  plus  probable  étant  42.  Ce 
nombre  est  intermédiaire  entre  celui  de  Winiwarter  (48)  et  celui  de 
MooRE  et  Arnold  (32),  très  supérieur  à  tous  les  autres  résultats  anciens. 
—  M.  Prenant. 


Histogenèse   et  morphogénèse. 

Bagini  (M.).  —  Alcuni  effelli  délia  cenlrifugazione  nelle  nova  segmentaîe 
di  Bufo  vulgaris.  Nota  preliminare.  (Monit.  Zool.  Ital.,  XXXIV, 
no  4,  2  flg.,  1923.)  [62 

Baudot  (Jean).  —  Contribution  à  r  étude  de  V  hypophyse.  Quelques  points 
d'organoginèse,  d'histogenèse  et  d'histologie.  (Th.  méd.  Nancv,  112  p., 
3  pi.,  1921-1922.)  '  [  GO 

—  403  — 


52  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Bessesen  (Alfred  N.)  and  Carlson  (Herbert  A.)-  —  Postnatal  growth  in 
weight  of  llie  body  and  of  tlie  varions  organs  in  the  guinea-pig.  (Amer. 
Journ.  of  Anat.,  XXXI,  n»  5,  40  p.,  25  tableaux,  1923.)  [54 

Burr  (H.  S).  —  Some  expérimental  sludieS  on  the  central  neruous  System. 
(Science,  20  juin  1923,  732.)  [59 

Delezenne  (C.)  et  Fourneau  (E.).  —  Sur  la  part  que  prend  la  chaux  de  la 
coquille  de  l'œuf  de  poule  à  la  formation  du  squelette  du  poussin  pendant 
Vincubalion.    (Mémoires   Jubilée    E.    Metchnikoff,    347-363.) 

[Analysé  d'après  les  Annales  de  VInstitut  Pasteur,  1918.  Voir  Ann. 
Biol.,  XXI,  p.  59. 

Gràper  (Ludwig).  —  Détermination  und  Differenzierung.  (Arch.  f.  mikr. 
Anat.  u.  Entw.  —  mech.,  LXXXXVIII,  210-220.)  [53 

Hammar  (Aug.).  —  Ueber  Vitalfàrbung,  sowie  hormonale  und  iiberhaupt 
Beeinflùssung  des  wacksenden  Vogelembryos  im  Ëi.  (Arch.  f.  mikr. 
Anat.  und  Entwickl.-Mech.,  IIC,  H.  1  /2,  20  p.,  2  fig.,  1923.)  [61 

Holmgren  (Emil).  —  Verânderungen  in  der  Struklur  des  Menschen- 
darmes  in  Zusammenhang  mit  kuratiu  angelegtem  Anus  praeternatu- 
ralis.   (Anat.   Anz.,   LVI,   449-461,    12   fig.)  [62 

King  (Helen  Dean).  —  The  growth  and  variability  in  the  body  weight 
of  the  Norway  rat  [Musnorvegicus).  (Anat.  Record,  XXV,  n»  2,  15  p., 
3  graphiques,  1923.)  [54 

Kopec  (S.).  —  Mutual  relationship  in  the  development  of  the  brain  and 
eyes  of  Lepidoptera.  (The  Journal  of  expérimental  Zoology,  XXXVI, 
459-465,    1    pi.,    novembre    1922.)  [65 

Lebedinsky  (N.  G.).  —  Ueber  eine  Duplicitas anterior von  Rana  fusca  und 
liber  die  teralogenetische  Terminationsperiode  der  f-ymmetrischen  Dop- 
pelbildungen  der  Placentalier.  (Anat.  Anz.,  LVI,  257-266,  3  fig.)       [65 

Mutel  (M.).  —  Développement  de  V articulation  du  coude  chez  l'Homme 
et  signification  de  ses  ligaments  articulaires.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon, 
N.  S.,  LXIX,  91-97,  5  fig.,   1922.)  [64 

Rongione  (Amerigo).  —  Variazioni  délia  pressione  osmotica  in  semi 
germinanti.   (Arch.   di  Se.   Biol.,    III,  87,   1922.)  [65 

Rufîini  (G.).  —  Sulla  differenziazione  f  étale  asincrona  Ira  le  espansioni 
nervose  del  senso  cutaneo  e  quelle  del  senso  muscolare  nelV  uomo.  (Monit. 
ZooL  Ital.,  XXXIII,  no  9.)  [60 

Sollaud  (Edmond).  —  Recherches  sur  l'embryogénie  des  Crustacés  déca- 
podes de  la  sous-famille  des  «  Palemoninae  ».  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg., 
Supp.  V,  234  p.,  17  fig.,  5  pi.,  1923.)  [63 

Stockard  (Charles  R.).  —  Human  types  and  growth  reactions.  (Amer. 
Journ.  of  Anat.,  XXXI,  n^  3,  1923,  28  p.,  3  fig.)  [53 

Stone  (L.  S.).  —  Experiments  on  the  development  of  the  cranial  ganglia 
and  the  latéral  Une  sensé  organs  in  Amblysloma  punctatum.  (J.  of 
Exp.  ZooL,  XXXV,  n»  4,  421  -  496,  1922.)  [55 

Swingle  (W.  W.).  —  Experiments  on  the  metamorphosis  of  neoîenous 
amphibians.  (J.  of  Exp.  ZooL,  XXXVI,  n"  4,  397-423,  1922.)  [66 

—  404  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  53 

Weymann  (Morie  P.)-  —  The  beginning  and  deuelopmenl  of  funcUon  in 
fhe  suprarenal  medulla  of  pig  embnjos.  (Anat.  Record,  XXIV,  n^  5, 
16  p.,  4   fig.,   1922.)  [61 

Veit  (Otto). —  Ueber  Blasloderniwucherungen  iind  die  sog.  Amnîonbildung 
bei  Pristiuruskeimscheiben.  (Anat.  Anz.,  LVI,  266-271,  5  fig.)  [62 


Gràper  (Ludwig).  —  Détermination  et  différenciation.  —  Comme  suite 
à  ses  recherches  sur  la  transplantation  des  membres  d'Anoures  (Ann. 
Biol.,îiSC.2,  p.  81,  82),  G.  cherche  à  préciser  les  notions  de  détermination 
et  de  différenciation,  ainsi  que  leurs  rapports  entre  elles.  La  détermination 
est  la  limitation  de  la  potentialité,  ou,  si  l'on  veut,  de  la  «  potentialité 
prospective  »,  au  sens  de  Driesch;  il  n'y  a  pas  de  détermination  d'une, 
ébauche  sans  perte  de  certaines  potentialités.  La  différenciation,  elle 
est  la  limitation  de  la  «  signification  prospective  »,  au  sens  de  Driesch; 
c'est  le  résultat  du  processus  qu'est  la  détermination.  Il  y  a  donc  entre 
ces  deux  notions  une  relation  obligatoire.  Ni  la  détermination,  ni  la 
différenciation  ne  s'installent  d'ailleurs  d'un  seul  coup  :  entre  leur  début, 
où  elles  sont  encore  susceptibles  de  modifications,  et  leur  terme,  où  elles 
sont  fermement  définies,  peut  s'écouler  un  intervalle  assez  grand,  pen- 
dant lequel  on  peut  agir  sur  elles.  —  M.  Prenant. 

Stockard  (Charles  R.).  —  Types  humains  et  réactions  de  croissance.  — ■ 
Le  présent  article  est  une  introduction  à  une  série  d'études  en  cours  qui 
portent  sur  l'origine  et  le  développement  de  certains  types  bien  marqués 
réalisés  parmi  les  mammifères-.  Il  fait  suite  à  un  mémoire  paru  dans 
y  Amer.  Journ.  of  Anal.  (1921),  où  était  envisagée  l'influence  des  modi- 
fications de  la  marche  du  développement  sur  la  structure  de  l'embryon. 
Afin  d'éclairer  la  question,  il  sera  avantageux  d'examiner  d'abord  des 
cas  extrêmes,  avant  de  chercher  à  déterminer  les  facteurs  qui  produisent 
les  types  humains  moins  marqués  et  plus  habituels.  A  cet  effet,  S.  passe 
en  revue  les  crétins,  les  pygmées  africains,  les  achondroplasiques,  les 
atéliotiques  et,  d'autre  part,  les  géants  et  acromégaliques.  Dans  tous  ces 
types  extrêmes  et  pathologiques,  on  a  invoqué  ou  même  démontré 
l'action  d'une  glande  endocrine  (thyroïde,  hypophyse)  sur  le  dévelop- 
pement, pour  expliquer  le  type  anormal  de  structure.  Or,  quand  on 
parcourt  une  série  de  personnes  humaines,  on  voit  qu'elles  offrent  à  un 
degré  léger  les  conditions  particulières  des  types  extrêmes  :  les  unes 
avec  des  bras  courts  et  la  face  plate,  les  autres  avec  des  extrémités 
grêles  et  la  face  longue,  etc.  Une  population  hétérogène  est  formée  du 
mélange  de  ces  types.  Toutes  les  formes  structurales  des  animaux 
résultent  de  processus  de  développement  inégal.  L'égal  accroissement 
dans  toutes  les  directions,  à  partir  de  la  sphère,  forme  originelle  de 
l'œuf,  produirait  seulement  une  sphère  plus  grande  (  !).  L'inégalité  de 
croissance  selon  les  directions  détermine  des  différences  anatomiques. 
Des  substances  influençant  le  développement  sont  produites  par  l'orga- 
nisme, et  il  en  résulte  deux  types  de  croissance,  rapide  ou  lent.  Deux 
types  de  structure  anatomique  en  dérivent  :  le  type  linéaire  dû  à  la 
croissance  rapide,  le  type  latéral  causé  par  la  croissance  plus  lente  et 
plus  tardive;  car  un  organisme  s'allonge  avant  de  s'élargir.  Pour  recon- 

—  i05  — 


54  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

naître  auquel  de  ces  deux  types  appartient  un  individu  humain,  S. 
trace  de  chaque  côté  du  corps  une  «  ligne  latérale  »  dont  l'extrémité  anté- 
rieure est  à  la  pointe  du  nez.  Plus  les  deux  lignes  latérales  sont  rap- 
prochées l'une  de  l'autre,  plus  la  face  est  étroite,  plus  l'angle  intercostal 
est  aigu,  etc.,  plus  est  réalisé  le  type  linéaire,  dont  la  dolicocéphalie 
est  l'expression  classique.  Plus  ces  deux  lignes  sont  écartées,  plus  la 
face  est  large,  l'angle  intercostal  ouvert,  plus  pur  est  le  type  latéral, 
dont  la  brachycéphalie  est  le  caractère  connu.  Les  caractères  morpho- 
logiques opposés  de  ces  deux  types  se  doublent  de  caractères  psycho- 
logiques différentiels.  Les  Anglais  représentent  une  race  du  type  linéaire, 
les  Allemands  une  race  du  type  latéral.  Ces  types  sont  bien  moins  héré- 
ditaires qu'ils  ne  sont  l'effet  des  conditions  géographiques  de  milieu; 
le  type  linéaire  est  maritime,  dû  à  l'influence  d'une  thyroïde  active  et 
riche  en  iode,  produisant  l'allongement  du  corps;  le  type  latéral  est 
continental,  dû  à  des  causes  inverses  (  !).  Mais  dans  une  certaine  popu- 
lation les  deux  types  sont  mélangés  et  il  y  a  des  formes  intermédiaires. 
Les  caractères  des  deux  types  se  retrouvent,  si  on  construit  d'après 
les  mensurations  d'un  grand  nombre  d'individus  une  forme  humaine 
résultante.  On  obtient  alors  une  statue  aux  proportions  dysharmoniques, 
telle  que  celle  qui  a  été  faite  d'après  des  mesures  de  soldats  de  l'armée 
américaine,  statue  aux  bras  trop  courts,  au  tronc  trop  long,  combi- 
naison du  type  linéaire  et  du  type  latéral.  —  A.  Prenant. 

King  (Helen  Dean).  —  Croissance  el  variation  de  poids  du  corps  chez 
le  rat  de  Norvège  {Mus  norvegicus).  —  On  connaît  par  les  travaux  de 
DoNALDSON  (1906,  1909,  1915),  Slonaker  (1912),  Jackson  (1913),  et 
d'autres,  la  marche  de  la  croissance  du  corps  chez  le  rat  albinos  domes- 
tique. Mais  nos  informations,  concernant  le  rat  norvégien,  prototype 
sauvage  du  rat  albinos,  sont  limitées  à  un  travail  de  Miller  (1911)  et 
à  quelques  données  éparses.  D'après  les  recherches  de  K.,  les  mâles 
norvégiens  ont  à  la  naissance  un  poids  moyen  de  5  gr.  34,  les  femelles 
un  poids  de  5  gr.  09.  Pendant  les  premiers  temps  de  la  vie,  les  femelles 
ont  un  poids  plus  grand  que  les  mâles.  Mais  après  le  60^  jour,  les  mâles 
sont  plus  lourds  que  les  femelles.  La  croissance  du  rat  norvégien  dans 
les  premiers  temps  de  la  vie  est  plus  lente  que  chez  le  rat  albinos;  l'accé- 
lération de  la  croissance  chez  celui-ci  est  un  résultat  de  la  domestication. 
Les  rats  norvégiens  montrent  à  tout  âge  de  la  vie  une  grande  variation 
dans  le  poids  du  corps,  plus  marquée  chez  la  femelle  au  début  de  l'exis- 
tence, surtout  marquée  chez  les  mâles  à  l'âge  adulte.  —  A.  Prenant. 

Bessesen  (Alfred  N.)  et  Carlson  (Herbert  A.).  —  Accroissement  post- 
natal en  poids  du  corps  et  des  divers  organes  chez  le  Cobaye.  —  H  y  a 
intérêt,  pour  la  sûreté  de  l'expérimentation,  à  connaître  les  courbes 
normales  de  croissance  du  corps  et  de  ses  organes  chez  les  animaux 
de  laboratoire.  C'est  un  tel  but  que  se  sont  proposé  les  auteurs,  pour 
le  Cobaye.  Leurs  résultats  sont  les  suivants.  Les  Cobayes  varient  beau- 
coup de  poids  à  la  naissance;  les  différences  se  maintiennent  pendant 
les  premiers  temps  de  la  croissance.  Il  y  a  une  légère  chute  de  poids  à 
la  naissance;  elle  est  compensée  dès  le  2^  jour.  Puis  il  y  a  une  période 
de  rapide  accroissement,  qui  dure  environ  100  jours;  après  quoi,  la 
croissance  se  ralentit  jusqu'à  la  maturité.  Les  femelles  sont  un  peu  plus 
lourdes  que  les  mâles,  jusque  vers  le  52e  jour,  et  ensuite  dépassées  par 
eux;  les  femelles  adultes  sont  de  nouveau  plus  pesantes  que  les  mâles^ 

—  406  — 


HISTOGENÈSE   ET   MORPHOGÉNÈSE  55 

La  tête  du  mâle  est  un  peu  plus  grosse  et  plus  lourde;  de  même  à  l'état 
adulte  le  squelette,  la  musculature,  le  tégument  ont  un  poids  plus  consi- 
dérable chez  le  mâle.  La  courbe  de  croissance  s'est  montrée  de  forme 
différente  selon  les  organes  :  droite,  courbe  à  convexité  supérieure,  ou 
bien  biphasée,  ou  même  triphasée  (pour  le  testicule  et  l'ovaire).  L'au- 
teur convient  que  ses  chiffres  diffèrent  passablement  de  ceux  que  d'autres 
auteurs  ont  donnés;  il  attribue  les  divergences  moins  aux  variations 
individuelles  qu'aux  conditions  de  milieu  et  notamment  au  régime, 
ainsi  qu'à  la  technique  d'autopsie  employée.  —  A.  Prenant. 

Stone  (L.  S.).  —  Recherches  expérimentales  sur  le  développemenî  des 
nerfs  crâniens  et  des  organes  de  la  ligne  latérale  chez  Amblysloma  punc- 
talnm.  —  A.   Position  du  problème.  :  La  constitution    et  le   mode  de 
formation  des  nerfs  crâniens  mixtes  est  un  des  problèmes  fondamen- 
taux que  pose  la  morphologie  de  la  tête  des  Vertébrés.  L'embryologie  et 
l'anatomie  comparée  s'accordent  à  montrer  que  les  quatre  grands  nerfs 
dorsaux,  le  trijumeau,  l'acoustico-facial,  le  glossopharyngien  et  le  vague 
sont  bâtis  sur  un  même  plan.  A  côté  des  fibres  motrices  du  système  vis- 
céral,  ils   comprennent   des   fibres   sensorielles   qui   appartiennent,   les 
unes  au  système  de  la  sensibilité  somatique,  les  autres  à  celui  de  la 
sensibilité  viscérale.   Les   fibres  sensorielles  du  système  somatique  se 
répartissent   elles-mêmes   en   fibres  de  la  sensibilité  cutanée  générale 
(tactile)  et  fibres  de  la  sensibilité  cutanée  spéciale,  destinées  à  percevoir 
les  vibrations  du  monde  extérieur,  représentées  par  l'oreille  et  les  organes 
des  sens  de  la  ligne  latérale.  Les  fibres  sensorielles  du  système  viscéral 
se  classent  à  leur  tour  en  fibres  de  la  sensibilité  viscérale  générale,  qui 
se  terminent  librement  dans  l'épithélium  des  muqueuses,  et  fibres  de  la 
sensibilité   viscérale  spéciale,   qui  aboutissent  à   un  organe  récepteur 
intra-épithélial  (sensations  gustatives  ou  analogues).  Il  est  d'autre  part 
établi  que  les  ganglions  de  ces  nerfs  mixtes  ont  une  double  origine. 
L'observation  purement  descriptive  montre  que  leurs  cellules  peuvent 
provenir  soit  de  la  crête  ganglionnaire  qui  se  détache  des  bords  du  tube 
neural  pour  s'insinuer  entre  le  mésoblaste  et  l'épiblaste  de  la  tête  et 
de  la  région  branchiale,  soit  des  placodes,  épaississements  épiblastiques 
disséminés  sur  toute  cette  même  région,  et  dont  les  cellules  tendent  à 
émigrer  dans  la  profondeur.  On  sait  de  plus,  depuis  Von  Kupfeb,  que 
ces  placodes  peuvent  être  groupées  en  placodes  dorso-latérales,  situées 
sensiblement  au  même  niveau  que  la  placode  auditive,  en  avant  et  en 
arrière  d'elle,  et  placodes  épibranchiales  situées  à  la  partie  postérieure 
et  dorsale  de  chaque  arc  branchial,  un  peu  ventralement  par  rapport 
aux  précédentes.   Il  était  dès  lors  légitime  d'établir  un  rapport  entre 
l'existence  des  divers  systèmes  sensoriels  et  les  sources  distinctes  d'où 
peuvent  provenir  les  cellules  ganglionnaires,   de  supposer  que  l'auto- 
nomie  physiologique   dérivait   d'une  autonomie   morphologique   origi- 
nelle. Il  apparaît  immédiatement,  par  la  simple  observation,  une  filia- 
tion directe  entre  les  placodes  dorso-latérales  et  les  cellules  ganglion- 
naires où  aboutissent  les  fibres  des  organes  récepteurs  de  la  ligne  laté- 
rale. Mais  quel  rôle  revient  aux  cellules  ganglionnaires  issues  de  la  crête 
ganglionnaire,    et    à    celles    provenant    des    placodes    épibranchiales? 
Diverses   considérations   ont   conduit   Landacre   à   supposer   que   ces 
dernières  constituent  la  partie  spéciale  du  système  viscéral;  plusieurs 
auteurs  admettent  en  outre  qu'elles  fournissent  aussi  les  éléments  de  la 
sensibilité  viscérale  générale;  de  la  crête  ganglionnaire  viendraient  au 

—  407  — 


56  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

contraire  toutes  les  cellules  du  système  somatique  général  (sensibilité 
cutanée).  Il  est  clair  que  si  l'on  pouvait  réaliser  des  destructions  loca- 
lisées soit  des  placodes,  soit  de  la  crête  ganglionnaire,  les  déficiences  qui 
en  résulteraient  dans  l'embryon  permettraient  de  résoudre  ce  problème. 
Tel  a  été  le  but  principal  poursuivi  par  S.  Mais  il  y  a  en  outre  une  ques- 
tion secondaire  que  l'auteur  de  ces  recherches  devait  nécessairement 
aborder.  On  a  depuis  longtemps  remarqué  que  le  nombre  des  cellules 
de  la  crête  ganglionnaire  dépasse  de  beaucoup  leur  contribution  à  la 
formation  des  ganglions   des  nerfs  mixtes  et  des  gaines  de  Schwann 
des  nerfs  crâniens.  J.  Platt,  et  après  elle  beaucoup  d'auteurs  ont  admis 
que  toute  la  partie  ventrale  de  la  crête  ganglionnaire,  et  même  des 
cellules  détachées  de  l'épiblaste  par  sa  face  profonde,  se  transforment  en 
formations  habituellement  considérées  comme  mésoblastiques,  à  savoir 
les  cartilages  branchiaux,  le  tissu  conjonctif  qui  les  entoure  et  la  portion 
antérieure    des    trabécules.  A    cette   théorie   du  «  mésectoderme  »    de 
J.  Platt  s'oppose  une  conception  plus  réservée,  d'après  laquelle  l'excès 
des  cellules  de  la  crête  ganglionnaire  se  confondrait  en  apparence  dans 
le  mésenchyme,  sans  cesser  d'être,  à  quelque  titre,  neural.  Il  importait 
donc  de  vérifier  si  les  destructions  des  placodes  ou  de  la  crête  ganglion- 
naire retentiraient  sur  le  développement  du  squelette  branchial  (1). 
B.  Recherches  originales  :  Le  travail  de  S.  comprend  deux  parties  : 
I.  —  La  première,  purement  descriptive,  consiste  en  un  véritable  repé- 
rage des  éléments  de  la  crête  ganglionnaire  et  des  placodes  aux  stades 
successifs  du  développement,  à  partir  de  la  fermeture  du  tube  neural. 
Cette  étude  n'a  pas  été  faite  uniquement  sur  coupes,  mais  encore  sur 
des  dissections  d'embryons  fixés  et  légèrement  macérés  dans  une  solu- 
tion nitrique;  l'épiblaste  peut  alors  être  détaché,  coloré  à  l'hématoxyline 
et  monté  après  éclaircissement;  on  peut  ainsi  reconnaître  tous  les  épais- 
sissements    placodiques;    la    crête   ganglionnaire,    laissée    en   place,    se 
distingue  grâce  à  une  faible  pigmentation;  ses  éléments  se  retrouvent 
facilement  sur  coupes  grâce  à  la  finesse  des  inclusions  vitellines.  Alors 
que  la  crête  ganglionnaire  est  encore  appliquée  contre  les  bords  du  tube 
neural  et  ne  dépasse  pas  en  arrière  le  2^  somite,  deux  petites  placodes 
apparaissent  déjà;  l'une,  située  au-dessus  de  l'œil,  est  la  placode  ophtal- 
mique; l'autre  se  forme  dans  la  région  dorsale  de  la  fente  hyomandi- 
bulaire   et  sera  incorporée  dans  le  système  de  la  ligne  latérale.  Dès  que 
la  crête  ganglionnaire  a  atteint  le  4©  somite,  la  placode  auditive  se 
montre  en  même  temps  que  la  placode  dorso-latérale  du  facial,  située 
un  peu  en  avant  d'elle,  et  la  placode  dorso-latérale  du  vague  un  peu 
en  arrière.  Au  stade  où  la  crête  ganglionnaire  s'étend  du  côté  ventral 
et  atteint  la  région  oculaire  par  son  prolongement  trigeminal,  la  placode 
auditive  devient  visible  sur  l'embryon  vivant  et  constituera  un  repère 
précieux  pour  les  interventions  sur  les  placodes;  presque  toutes  ont  été 
réalisées  à  ce  stade,  d'autres,  au  jugé,  à  des  stades  un  peu  plus  jeunes. 
Dès  ce  moment  on  peut  reconnaître,  en  avant  de  la  placode  auditive, 
la  placode  ophtalmique  et  la  placode  dorsale  de  la  région  hyomandi- 
bulaire,  la  placode  dorso-latérale  du  facial  et  un  peu  ventralement  par 


].  Pour  plus  de  détails  concernant  ces  notions  nécessaires  à  la  compréhension 
du  travail  de  S-,  voir  le  traité  d'Embryologie  des  Vertébrés  de  Brachet,  pp' 
377-397. 

—  408  — 


HISTOGENESE  ET  MORPHOGÉNÈSE  57 

rapport  à  celle-ci  la  placode  épibranchiale  du  même  nerf;  en  arrière  de 
la  région  auditive  se  sont  formées,  outre  la  placode  dorso-latérale  du 
pneumogastrique,  la  placode  épibranchiale  du  même  nerf  et  les  deux 
placodes,  épibranchiale  et  dorso-latérale,  ou  glossopharyngien.  Il  n'est 
guère  possible  de  suivre,  sans  l'aide  de  figures,  le  détail  des  stades  ulté- 
rieurs. Rappelons  que  la  crête  ganglionnaire,  en  même  temps  qu'elle 
s'étend  vers  la  région  branchiale,  se  découpe  d'avant  en  arrière  en  une 
portion  trigeminale  avec  ses  branches  ophtalmique  et  maxillaire  en 
avant  de  la  bouche,  mandibulaire  en  arrière;  puis  une  portion  «  faciale  » 
comprise  entre  la  fente  hyomandibulaire  et  la  l'^  fente  branchiale; 
puis  la  portion  propre  au  glossopharyngien  et  enfln  les  digitations  du 
vague,  comprises  chacune  dans  l'épaisseur  d'un  arc  branchial;  entre 
temps,  les  connexions  primaires  de  la  crête  avec  le  système  nerveux 
central  se  sont  rompues.  Quant  aux  placodes,  le  groupe  préaiidilif  ne 
s'augmente  guère  que  d'une  petite  placode  gassérienne,  située  juste  en 
avant  de  la  placode  dorso-latérale  du  facial,  et  d'une  petite  placode 
hyomandibulaire  ventrale,  qui  appartient  elle  aussi  au  système  de  la 
ligne  latérale.  Bientôt  toute  trace  de  placode  ophtalmique  disparaît, 
tandis  que  les  autres  placodes,  à  l'exception  de  la  placode  épibranchiale 
du  facial,  s'étendent  en  traînées,  se  fusionnent  autour  de  l'œil  et  don- 
nent ainsi  les  rameaux  supra-orbitaire,  infra-orbitaire,  mandibulaire  et 
hyomandibulaire  de  la  ligne  latérale,  dont  les  fibres  sensorielles  abou- 
tissent toutes  à  un  groupe  de  cellules  du  ganglion  du  facial.  Le  groupe 
post-auditif  n'aura  d'autres  placodes  épibranchiales  que  celles  du  glosso- 
pharyngien et  du  vague,  mais  il  se  compliquera  par  l'adjonction  de 
nouvelles  placodes  dorso-latérales  qui  sont  :  1°  le  groupe  occipital  situé 
en  arrière  de  la  cupule  auditive,  dorsalement  par  rapport  à  la  racine 
du  1er  arc  branchial  vrai,  et  qui  se  scindera  en  4  éléments  groupés  en 
carré;  il  est  à  l'origine  en  connexion  intime  avec  le  ganglion  dorso- 
latéral  du  glossopharyngien;  2°  le  groupe  de  la  ligne  latérale  du  tronc 
formé  de  ses  trois  rameaux:  dorsal,  moyen  et  ventral,  tous  trois  jalonnés 
par  les  organes  des  sens  de  la  ligne  latérale,  dont  les  fibres  sensorielles 
se  rendent  au  ganglion  dorso-latéral  du  pneumogastrique. 

II.  —  Cette  esquisse  des  données  morphologiques  clairement  établies 
par  l'auteur  permettra  de  saisir  l'importance  des  résultats  obtenus  par 
Vexpérience.  Cette  seconde  partie  du  travail  se  subdivise  elle-même  en 
expériences  de  suppression  des  placodes  et  d'exérèse  de  la  crête  gan- 
glionnaire :  a)  Pour  les  placodes,  la  technique  consiste  à  enlever  —  aux 
stades  jeunes  mentionnés  plus  haut  — -  un  fragment  soigneusement 
délimité  de  l'épiblaste  soit  en  avant,  soit  en  arrière  de  la  placode  audi- 
tive et  à  le  remplacer  par  de  l'épiblaste  banal  (abdominal)  d'un  autre 
embryon  du  même  âge,  que  l'on  aura  eu  soin  de  colorer  préalablement 
au  sulfate  de  bleu  de  Nil,  de  manière  à  pouvoir  suivre  l'expansion  du 
greffon.  Réalisée  dans  la  région  ophtalmique,  cette  opération  donne 
des  larves  soit  dépourvues  de  tout  ganglion  ophtalmique  du  côté  opéré, 
soit  avec  un  ganglion  rudimentaire.  Il  y  a  donc  de  fortes  présomptions 
en  faveur  d'une  origine  purement  placodique  des  cellules  du  ganglion 
ophtalmique.  Pour  le  ganglion  de  Gasser  les  résultats  sont  moins  nets; 
il  est  arrivé  d'ux  fois  que  la  suppression  d'une  large  zone  épiblastique  en 
avant  de  l'oreille  a  causé  l'absence  totale  du  ganglion  de  Gasser;  aussi 
S.  n'exclut-il  pas  la  possibilité  d'une  formation  de  ce  ganglion  aux 
dépens  de  l'épiblaste.  Diverses  autres  interventions  ont  fourni  deux 
résultats  très  clairs  :  1°  ainsi  qu'il  fallait  s'y  attendre,  la  suppression 

—  409  — 


58  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

des  placodes  dorso-Iaîérales  entraîne  l'absence  des  ganglions  correspon- 
dants du  facial,  du  glossopharyngien  et  du  vague;  elle  montre  aussi 
l'indépendance  des  diverses  régions  de  ce  système  (notamment  du  groupe 
occipital  par  rapport  à  l'oreille,  ainsi  que  celle  des  trois  rameaux  du 
tronc)  et  met  en  évidence  un  certain  pouvoir  de  régénération  aux  dépens 
de  répiblaste  voisin,  notamment  en  ce  qui  concerne  le  groupe  occipital 
et  le  rameau  ventral  de  la  ligne  latérale;  2°  la  suppression  des  placodes 
épibranchiales  de  ces  mêmes  nerfs  retentit  fortement  sur  le  développe- 
ment de  leurs  fibres  de  sensibilité  viscérale;  une  étude  anatomique  pré- 
cise montre  que  la  déficience  porte  toujours  sur  des  rameaux  de  la 
sensibilité  viscérale  spéciale,  à  organes  récepteurs  différenciés,  jamais 
sur  les  rameaux  de  la  sensibilité  splanchnique  générale.  6)  L'extirpation 
de  la  crîle  ganglionnaire  est  une  opération  délicate.  Un  volet  épiblas- 
tique  est  rabattu  en  évitant  de  le  léser  aucunement.  On  enlève  alors 
non  seulement  les  traînées  de  cellules  pigmentées  de  la  crête  ganglion- 
naire, mais  encore  la  moitié  correspondante  du  tube  neural,  condition 
nécessaire   pour   prévenir   la   régénération   de   la   crête.    L'intervention 
réussit  mieux  dans  la  région  branchiale  qu'en  avant  de  la  bouche,  où  la 
crête  adhère  trop   intimement  au   mésoblaste.   S.   a  obtenu  ainsi  une 
dizaine  de  cas  typiques,  dont  l'étude  est  faite  sous  le  rapport  :  1°  de 
la  formation  des  ganglions.   L'imperfection  des  opérations  réalisées  sur 
la  crête  ganglionnaire  du  trijumeau  laisse  ouverte  la  question  de  l'ori- 
gine du  ganglion  de  Gasser;  l'origine  purement  placodique  du  ganglion 
ophtalmique  se  confirme  pleinement.  En  ee  qui  concerne  les  autres  nerfs 
mixtes,  le  système  de  la  sensibilité  cutanée  tant  générale  que  spéciale 
(ligne  latérale)  est  respecté,  de  même  que  les  fibres  viscérales  spéciales. 
La  déficience  porte  régulièrement  sur  les  nerfs  de  la  sensibilité  splan- 
chnique générale;  2°  de  la  conlrihulion  fournie  au  mésoderme.  Ici  encore, 
les  résultats  sont  le  moins  nets  dans  la  région  buccale;  il  semble  cepen- 
dant que  l'on  entrave  le  développement  des  cartilages  mandibulaire  et 
carré,  ainsi  que  des  trabécules.  Dans  la  région  branchiale  on  peut  inter- 
venir en  respectant  à  coup  sûr  l'intégrité  du  mésoblaste;  et  cependant 
on  observe  une  aplasie  radicale  des  cartilages  des  arcs  branchiaux;  seul 
le  2e  basibranchial  semble  formé  par  le  mésoblaste;  en  outre,  les  bran- 
chies externes  sont  toujours  moins  développées  que  du  côté  sain. 

C.  Conclusion  :  On  voit  donc  que,  tout  au  moins  en  ce  qui  concerne 
l'Amblystome,  les  questions  formulées  au  début  de  cet  exposé  reçoivent, 
grâce  aux  patientes  recherches  de  S.,  une  réponse  précise.  Il  est  à  pré- 
sent certain  que  la  crête  ganglionnaire  réalise  une  sorte  de  mésectoderme, 
au  sens  de  J.  Platt,  en  faisant  toutefois  abstraction  des  proliférations 
épiblastiques  qu'avait  cru  pouvoir  y  rattacher  cet  auteur,  et  qui  ne  sont 
autres  que  des  cellules  placodiques  en  voie  de  migration  vers  les  gan- 
glions; toute  la  partie  ventrale  des  crêtes  ganglionnaires  est  absorbée 
dans  la  constitution  des  arcs  branchiaux  et  se  perd  en  partie  dans  le 
mésenchyme  des  branchies  externes  et  sans  doute  aussi  d^  la  région 
antérieure  de  la  tête.  En  revanche,  la  participation  de  la  crête  ganglion- 
naire à  la  formation  des  ganglions  est  plus  faible  encore  qu'on  ne  l'avait 
cru;  seules  en  dérivent  les  cellules  ganglionnaires  de  la  sensibilité  viscé- 
rale générale.  Toutes  les  autres  proviennent  des  proliférations  épiblas- 
tiques; mais  cette  activité  intense  de  l'épiblaste  céphalique  et  branchial 
n'est  en  rien  désordonnée;  deux  systèmes  de  placodes  s'y  trouvent 
côte  à  côte,  mais  évoluent  chacun  suivant  ses  lois  propres;  les  placodes 
ophtalmique,  gassérienne  et  épibranchiale  du  vague  envoient  dans  la 

—  412  — 


I 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  5î> 

profondeur  les  éléments  des  ganglions  de  la  sensibilité  cutanée  générale 
(que  l'on  attribuait  jusqu'à  présent  à  la  crête  ganglionnaire);  les  pla- 
codes  épibranchiales  du  facial,  du  glossopharyngien  et  du  vague  sont 
aussi  la  matrice  des  cellules  ganglionnaires  de  la  sensibilité  viscérale 
spéciale;  les  multiples  éléments  du  système  acoustico-latéral  restent  en 
partie,  surtout  chez  les  Anamniotes,  dans  l'épiblaste  sous  la  forme 
d'organes  de  perception,  et  s'enfoncent  d'autre  part  pour  constituer 
les  divers  ganglions  «  dorso-latéraux  »  incorporés  aux  trois  derniers  nerfs 
dorsaux.  —  A.  Dalco. 

Burr  (H.  S.)-  —  Etudes  expérimenlales  sur  le  système  nerveux  central.  — • 
Pourquoi  les  neuroblastes  se  différencient-ils  en  neurones,  et  pourquoi  les 
neurones  s'étendent-ils  pour  joindre  leurs  congénères,  par  leurs  prolon- 
gements et  former  ainsf  une  chaîne  complexe  d'unités  nerveuses? 
Harrison  a  montré  que  les  neuroblastes  se  développent  en  neurones 
quand  ils  sont  isolés  de  divers  facteurs  normaux  du  milieu.  Le  tissu 
nerveux  primitif  du  système  nerveux  central  du  poussin  donne,  dans 
des  cultures  de  tissus,  des  neurones  en  apparence  normaux.  Tant  que 
les  aliments  sont  suffisants  il  se  fait  une  certaine  croissance,  une  certaine 
différenciation,  malgré  l'absence  de  facteurs  pouvant  jouer  un  rôle  dans 
la  croissance  des  éléments  in  vivo  et  in  situ.  Jusqu'où  va  la  perfection  de  ce 
neurone?  On  ne  sait.  Mais  évidemment  le  tissu  nerveux  a  en  lui-même 
une  certaine  puissance  de  différenciation. 

Les  expériences  de  B.  ont  porté  sur  la  larve  de  l'Amblystome.  Il  est 
aisé  de  lui  enlever  des  organes  ou  parties  d'organe,  et  de  les  transplanter 
d'un  site  en  un  autre,  mettant  un  œil  où  était  une  oreille,  ou  n'importe 
où.  Ces  opérations  se  font  avant  le  développement  des  nerfs  périphé- 
riques, ce  qui  simplifie  les  suites.  Si  l'on  retire  le  primordium  de  l'appa- 
reil nasal,  la  partie  du  cerveau  recevant  le  nerf  olfactif  se  développe 
normalement  pendant  un  temps,  puis,  quand  commence  l'activité  fonc- 
tionnelle, le  développement  de  l'hémisphère  correspondant  reste  en 
retard  sur  celui  de  l'hémisphère  ayant  conservé  ses  rapports  normaux. 
Ceci  confirme  la  théorie  de  Roux,  d'après  laquelle  dans  le  développe- 
ment du  système  nerveux  il  y  a  deux  périodes  :  la  première,  de  crois- 
sance et  de  différenciation  où  les  cellules  primitives  se  transforment  en 
neurones  spécialisés;  et  la  seconde,  de  croissance  seule,  où  les  dimen- 
sions du  neurone  s'accroissent  notablement  et  où  ses  connexions  sont 
plus  complètement  établies.  En  conséquence,  l'absence  d'un  sac  olfactif, 
donc  du  nerf  olfactif,  a  pour  résultat  le  retard  de  la  croissance  normale 
de  l'hémisphère  cérébral  :  ce  dernier  s'accroît  davantage  quand  il  y 
a  le  sac  et  le  nerf  olfactif.  Pour  voir  s'il  en  est  bien  ainsi,  on  a  enlevé 
tout  l'appareil  cérébral,  avec  l'appareil  nasal,  pour  le  greffer  sur  le  tronc 
tantôt  de  façon  que  l'élément  olfactif  pût  fonctionner,  étant  à  décou- 
vert, tantôt  de  façon  à  être  placé  sous  la  peau  où  il  ne  pouvait  guère 
fonctionner.  Le  résultat  fut  que  le  facteur  stimulant  de  la  seconde 
croissance  semble  être  non  l'activité  fonctionnelle,  mais  plutôt  l'excitant 
fourni  par  le  nerf  olfactif  se  développant  vers  le  cerveau  :  les  deux 
hémisphères,  normal  et  anormal  étant  sensiblement  égaux.  On  se 
demande  alors  quelle  est  la  puissance  de  cette  stimulation  résultant 
d'un  tractus  nerveux  se  développant  en  une  collection  de  cellules  ner- 
veuses. Suffirait-elle  à  amener  la  régénération  de  pareille  masse,  et  la 
présence  d'un  tronc  nerveux  plus  volumineux  produirait-elle  un  accrois- 
sement? 

—  413  — 


CO  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Pour  répondre  à  la  première  question,  B.  enlève  l'hémisphère  cérébral 
en  remettant  en  position  normale  le  sac  olfactif.  Au  cours  de  la  guérison, 
le  trou  interventriculaire  laissé  ouvert  par  ablation  de  l'hémisphère 
se  ferme  par  une  mince  couche  de  cellules  dérivées  du  revêtement 
épendymal  du  tube  neural.  Quand  le  nerf  olfactif  en  développement 
centripète  atteint  cette  nouvelle  partie  de  la  paroi  du  tube  neural,  les 
cellules  sont  incitées  à  se  différencier  et  à  se  développer  en  un  nouvel 
hémisphère  complet  qui,  pour  la  structure  et  la  taille,  a  toutes  les 
apparences  d'un  hémisphère  complet  et  normal.  En  conséquence,  il 
faut  répondre  affirmativement  à  la  première  question.  Un  groupe 
d'axones  se  développant  dans  une  collection  de  cellules  primitives  est 
apte  à  leur  faire  régénérer  une  partie  de  cerveau  nouvelle  et  complète. 

Pour  répondre  à  la  seconde,  B.  a  placé  un  second  sac  olfactif  à  côté 
d'un  autre  in  situ,  pour  voir  si  un  tronc  nerveux  plus  gros  a  une  action 
plus  stimulante.  Dans  les  cas  où  le  nerf  olfactif  supplémentaire  a  atteint 
l'hémisphère,  celui-ci  a  été  notablement  plus  volumineux  (20  %).  Une 
augmentation  du  nombre  des  axones  se  développant  vers  l'hémisphère 
(et  venant  des  neurones  olfactifs)  détermine  un  accroissement  d'une 
masse  de  cellules  nerveuses  embryonnaires,  puisque  les  hémisphères 
correspondants   deviennent  sensiblement   plus  volumineux. 

L'expérience  montre  donc  que  par  suite  de  l'ablation  d'un  organe 
terminal  la  partie  correspondante  du  cerveau  n'atteint  pas  son  plein 
développement.  Il  y  a  donc  une  action  stimulante  des  fibres  centripètes 
d'un  pareil  organe  sur  le  revêtement  épendymique  du  tube  neural, 
incitant  à  la  formation  d'une  nouvelle  partie  du  cerveau;  et  en  augmen- 
tant le  nombre  de  ces  fibres  centripètes,  on  peut  amener  le  cerveau  à 
prendre  des  dimensions  plus  considérables.  Autrement  dit,  l'expérience 
montre  que  les  cellules  nerveuses  se  développent,  d'abord  par  suite 
d'une  aptitude  héritée  à  la  différenciation;  et  en  second  lieu,  par 
suite  d'une  excitation  résultant  du  contact  des  Te/oienrfr/a  avec  d'autres 
neurones.  Cette  dernière  excitation  est  assez  forte  chez  l'Amblystome, 
pour  produire  la  régénération  et  l'hyperplasie  des  hémisphères  cérébraux. 
L'activité  fonctionnelle  n'est  pas  exclue,  car  nous  ne  savons  pas  encore 
ce  qui  se  passe  quand  les  neurones  établissent  des  connexions  à 
l'intérieur  du  système  nerveux  central.  En  tout  cas,  la  phase  extéro- 
ceptive  de  l'activité  fonctionnelle  n'a  guère  d'influence  appréciable.  — 
H.  DE  Varigny. 

Ruffini  (G.).  —  Sur  la  diffêrenlialion  fœtale  asynchrone  entre  les  expan- 
sions nerveuses  du  sens  cutané  et  celles  du  sens  musculaire  chez  Vhomme. 
—  Les  organes  du  sens  musculaire  sont  complètement  formés  et  très 
nombreux  dès  les  premiers  temps  de  la  vie  fœtale.  Au  contraire,  les 
organes  du  sens  cutané  doivent  accomplir  une  lente  transformation  et 
passent  par  différents  stades  de  développement  avant  d'arriver  au 
dernier  stade  morphologique  et  fonctionnel.  C'est  conforme  à  la  théorie 
de  DuccEscHi  sur  la  distinction  topographique  de  deux  champs  d'in- 
nervation pour  le  sens  cutané  et  pour  le  sens  musculaire.  —  G.  Teodoro. 

Baudot  (Jean).  —  Contribution  à  Vétude  de  Vhijpophyse.  Quelques 
points  d'organogénèse,  d'histogenèse  et  d'histologie.  —  B.  apporte  d'abord 
aux  données  classiques  concernant  l'organogénèse  et  l'histogenèse  de 
l'h.  des  confirmations  ou  modifications  de  détail;  il  établit  ensuite  une 
filiation  des  diverses  cellules  de  l'organe  :  la  cellule  sombre  ou  chromo- 

—  414  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÉSE  6t 

phile,  bourrée  de  mitochondries,  se  transforme  peu  à  peu  en  cellule 
claire  ou  chromophobe;  à  mesure  que  les  mitochondries  disparaissent^ 
elles  donnent  naissance  aux  gouttelettes  de  sécrétion  incolores  qui 
encombrent  la  cellule  chromophobe  et  la  distendent;  lorsque  le  produit 
d'excrétion  est  évacué,  la  cellule  claire  reprend  ses  dimensions  normales, 
son  cytoplasme  devient  éosinophile  (stade  de  cellule  rajeunie),  les  mito- 
chondries réapparaissent  et  le  terme  final  est  la  cellule  sombre,  puis  le 
cycle  recommence.  L'hypophyse  fonctionne,  tout  au  moins  par  moments, 
comme  un  organe  hématopoïétique,  à  la  fois  globulipare  et  vaso-forma- 
teur;  les  globules  rouges  ont  une  origine  épithéliale  (Soyer),  et  non 
conjonctive  ou  vasculaire  (Stewart);  il  est  vraisemblable  de  croire  que 
les  «  noyaux  libres  »  de  Rogowitsch  (noyaux  des  cellules  chromophobes 
dont  le  cytoplasme  s'est  vacuolisé.  puis  a  disparu)  se  trans  orment  peu 
à  peu  en  hématies.  —  P.  Remy. 

Weymann  (Morie  F.).  —  Le  début  et  le  développement  de  la  fonction 
dans  la  médullaire  suprarénale  des  embryons  de  Porc.  —  Les  recherches 
de  W.  se  placent  dans  le  cadre,  déjà  bien  rempli  par  de  nombreux  tra- 
vaux, des  investigations  ayant  pour  but  de  déterminer  la  fonction  des 
glandes  endocrines  chez  l'embryon.  En  ce  qui  concerne  la  médullaire 
.  surrénale,  chez  l'embryon  la  présence  de  l'adrénaline  a  été  prouvée 
déjà  par  les  recherches  de  Langlois  et  Svehn  (1899),  de  Fenger  (1912), 
de  Me  CoRD  (1915),  contrairement  aux  résultats  négatifs  de  Svehla 
(1900),  de  Lewis  (1916).  L'auteur  a  employé  la  méthode  de  Henle 
(reaction  chromaffine)  que  Ogata  et  Ogata  (1917)  ont  montrée  être 
due  à  une  réduction  du  sel  de  chrome  par  l'adrénaline  avec  formation 
d'un  bioxyde  de  chrome.  Il  s'est  assuré  que  le  précipité  obtenu  in  vitro 
en  faisant  agir  l'adrénaline  sur  le  sel  de  chrome  se  comporte  vis-à-vis 
des  colorants  et  des  solvants  de  la  même  façon  que  l'adrénaline  cellu- 
laire dans  les  préparations  microscopiques.  Pratiquant  alors  la  réaction 
chez  des  embryons  de  divers  âges,  il  la  voit  débuter  chez  des  embryons 
de  40  mm.  à  7.5  mm.,  limitée  d'abord  à  quelques  cellules,  puis  générale. 
Les  cellules  d'embryons  plus  jeunes,  situées  entre  le  ganglion  sympa- 
thique et  le  cortex  surrénal,  ne  lî  donnent  encore  pas.  Elle  n'apparaît 
que  quand  les  cellules  médullaires  envahissent  le  cortex,  De  ce  qu'aucune 
fonction  médullaire  n'existe  chez  des  embryons  de  40  mm.,  c'est-à-dire 
à  un  moment  où  toutes  les  ébauches  organiques  sont  constituées,  l'au- 
tt'ur  en  conclut  que  la  médullaire  surrénale  n'exerce  aucune  influence 
morphogénétique.  —  A.  Prenant. 

Hammar  (Aug.).  —  Coloration  vitale  et  réaction  aux  influences  hormo- 
nales et  en  général  humorales  de  Vembrijon  d'oiseau  en  voie  de  développe- 
ment dans  Vœuf.  —  L'auteur  a  cherché  à  influencer  l'embryon  en 
employant  un  procédé  fondamental  depuis  longtemps  et  maintes  fois 
pratiqué;  c'est  l'introduction  de  substances  variées  sous  la  coquille  de 
l'œuf  de  poule.  Ces  substances  ont  été  des  couleurs  vitales,  des  principes 
extraits  de  glandes  endocrines  et  qualifiés  d'hormones,  des  extraits 
lipoïdiques.  Après  introduction  dans  l'albumen  de  couleurs  vitales,  ou 
a  constaté  la  présence  de  grains  colorés  offrant  certaines  localisations 
assez  précises,  comme  par  exemple  le  long  des  vaisseaux  de  l'aire  vascu- 
laire. H.  a  voulu  aussi  étudier  l'influence  d'agents  (qui  ne  l'ont  jamais 
été)  qu'il  qualifie,  dans  le  titre  et  dans  le  texte  de  son  mémoire,  d'hor- 
monaux, et  qu'il  croit  par  suite  pouvoir  renseigner  sur  les  actions  phy- 

—  415  — 


«2  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

siologiques  de  sécrétion  interne  qui  s'exercent  sur  l'embryon.  Il  a  intro- 
duit dans  l'albumen  des  extraits  d'hypophyse  (hypophysine,  pituitrine, 
antuitrine)  et  n'a  d'ailleurs  obtenu  aucun  effet  spécifique  et  marqué 
de  leur  action.  [H.  a  tort  de  croire  qu'il  a  étudié  en  employant  ces  divers 
extraits  des  influences  hormonales;  hormones  et  extraits  ne  sont  pas  les 
mêmes  choses,  comme  les  physiologistes  (Swale  Vincent,  Gley,  Hal- 
lion)  y  ont  tant  insisté;  les  extraits  ou  principes  d'extraits  utilisés  par 
H.  ne  sont  que  des  agents  pharmacodynamiques  et  non  pas  physiolo- 
gistes, et  ce  serait  s'abuser  que  de  croire  que  leur  action  est  comparable 
à  une  influence  naturelle,  hormonale  ou  humorale].  H.  a  encore  fait 
pénétrer  des  extraits  lipoïdiques  de  surrénale  sous  la  coquille  de  l'œuf, 
et  a  seulement  constaté  que.  plus  légers  que  le  blanc  d'œuf,  ils  s'accu- 
mulaient au-dessous  de  la  coquille,  mettant  ainsi  obstacle  aux  échanges 
gazeux.  [En  somme,  les  résultats  de  toute  cette  expérimentation  sur 
l'œuf  de  poule  apparaissent  comme  à  peu  près  négatifs.  Elle  n'aurait 
eu  d'effet  qu'au  prix  d'être  tératogénique,  comme  elle  l'a  été  entre 
les  mains  de  tant  d'expérimentateurs.  La  tentative  d'influencer  le 
développement  normal  de  l'embryon  de  poulet  par  le  procédé  des  injec- 
tions de  substances  dans  l'œuf  paraît  exposée  à  l'insuccès].  —  A.  Pre- 
nant. 

Bagini  (M.).  —  Quelques  effets  de  la  cenlrifugation  sur  les  œufs  seg- 
mentés de  Bufo  vulgaris.  —  Des  œufs  centrifugés  au  stade  de  blastula 
donnent  des  larves  soit  avec  un  tube  médullaire  ventral  régulièrement 
conformé,  soit  un  prolongement  médian,  dorso-ventral  antérieur  du 
tube  médullaire,  soit  des  formations  irrégulières  et  indépendantes  dans 
la  partie  ventrale  de  la  tête.  En  déplaçant  par  la  centrifugation  les 
blastomères,  on  leur  fait  donc  reproduire  des  parties  du  même  organe 
qu'ils  auraient  formé  s'ils  étaient  restés  dans  leur  position  normale.  — 
E.  Teodoro.  * 


Veit  (Otto).  —  Sur  les  proliférations  du  blastoderme  et  sur  ce  qu'on 
■appelle  formation  de  Vamnios  dans  les  disques  germinaux  de  Pristiurus. 
■ —  D'Evant  a  signalé  chez  Pristiurus  une  formation  rudimentaire 
d'amnios,  qui  a  été  niée  depuis.  V.  la  retrouve  :  il  s'agit  de  proliférations 
et  de  replis  du  blastoderme,  en  avant  de  l'embryon  et  sur  ses  côtés, 
au-dessus  de  cavités  creusées  par  ramollissement  dans  le  vitellus.  Des 
formations  analogues  existent  d'ailleurs  chez  bien  des  Sélaciens.  Ces 
constatations  sont  importantes  :  elles  montrent  qu'il  peut  y  avoir  des 
replis  amniotiques  sans  fonction,  et  que  de  plus  Hubrecht  a  eu  tort, 
en  attribuant  trop  d'importance  à  la  prétendue  absence  de  ces  replis 
chez  les  Anamniotes  méroblastiques,  de  nier  l'influence  essentielle  de 
facteurs  mécaniques  dans  la  formation  de  l'amnios.  —  M.  Prenant. 

Holmgren  (Emil).  —  Modifications  de  structure  de  V intestin  humain, 
en  relation  avec  la  création,  dans  un  but  curatif,  d'un  anus  contre  nature. 
—  H.  a  étudié  précédemment  [Ann.  Biolog.,  1921)  d'intéressantes  modi- 
fications de  la  muqueuse  intestinale  et  de  la  peau  au  voisinage  d'un 
anus  contre  nature.  Il  a  eu  l'occasion  d'observer  un  second  cas  analogue, 
mais  non  identique,  en  raison  de  conditions  opératoires  différentes  et 
d'une  durée  plus  prolongée  de  l'état  anormal.  Gomme  dans  le  cas  pré- 
cédent, la  muqueuse  de  l'iléon  est  transformée  en  une  sorte  de  muqueuse 

—  416  — 


HISTOGENÈSE  ET  MORPHOGÉNÈSE  63 

rectale,  dans  la  portion  voisine  de  l'anus;  la  peau  qui  entoure  celui-ci 
a  pris  les  caractères  d'une  muqueuse  circumanale,  avec  développement 
de  grosses  glandes  sudoripares  spéciales.  Mais  alors  que  dans  le  cas 
ancien  l'anse  intestinale  aboutissait  normalement  à  la  surface,  on  a  dû 
ici  la  perforer  latéralement,  de  sorte  que  plusieurs  centimètres  carrés 
de  muqueuse  intestinale  sont  exposés  à  l'air  :  la  transformation  en 
muqueuse  rectale  y  est  plus  accentuée  encore  qu'ailleurs,  les  villosités 
étant  complètement  disparues.  Les  cellules  de  Paneth  y  subsistent 
cependant,  et  comme  elles  n'ont  plus  de  fonction,  on  ne  peut  y  voir 
qu'un  caractère  morphologique  profond  et  stable.  Il  s'y  est  développé 
de  plus  des  glandes  tubuleuses  ramifiées,  qui  ressemblent  par  leur  forme 
aux  glandes  duodénales;  elles  n'ont  aucun  rapport  avec  l'activité  diges- 
tive,  mais  remplacent  les  glandes  sudoripares  de  la  zone  périanale; 
leur  mode  de  sécrétion  est  d'ailleurs  bien  plus  voisin  de  celui  des  glandes 
excrétrices  que  de  celui  des  glandes  digestives.  La  muqueuse  intestinale 
a  donc  en  elle  des  capacités  potentielles  qu'elle  peut  développer  une  fois 
placée  dans  des  milieux  anormaux.  —  M.  Prenant. 

Sollaud  (Edmond).  —  Recherches  sur  V embryogénie  des  Crustacés 
décapodes  de  la  sous-famille  des  Palemoninae.  —  Les  œufs  se  dévelop- 
pent dans  une  chambre  incubatrice  sous-abdominale  de  la  femelle;  les 
modifications  des  pléonites  et  des  pleurons  qui  limitent  cette  chambre 
sont  des  caractères  sexuels  secondaires  tardifs  apparaissant  seulement 
au  moment  de  la  première  ponte;  les  uns  persistent  dès  lors  d'une  façon 
définitive,  tandis  que  d'autres  (apparition  de  soies  fixatrices)  sont 
transitoires  et  n'apparaissent  que  pondant  la  période  d'activité  sexuelle. 

L'œuf  fécondé  est  d'abord  centrolécithique,  mais  le  noyau  se  déplace 
de  bonne  heure  vers  la  périphérie  et  se  multiplie  dans  un  syncytium 
cytoplasmique  intravitellin;  les  nouveaux  éléments  formés  prennent 
une  position  de  plus  en  plus  excentrique,  et  ce  n'est  que  lorsque  les 
noyaux  se  sont  suffisamment  rapprochés  de  la  surface  que  la  fragmen- 
tation de  l'œuf  commence;  cette  segmentation,  légèrement  inégale, 
n'est  jamais  totale;  elle  aboutit  à  une  morula  ayant  une  calotte  de 
micromères  au  pôle  animal  et  une  de  macromères  au  pôle  vitellin;  les 
blastomères  s'ouvrent  largement  dans  la  masse  vitelline  interne;  chacun 
d'eux  contient  une  énergide  à  prolongements  ramifiés.  A  un  stade 
variable  de  l'évolution  de  la  morula,  certaines  énergides  des  macro- 
mères du  pôle  vitellin,  au  lieu  d'aller,  comme  c'est  la  règle,  s'appliquer 
contre  la  surface,  émigrent  vers  l'intérieur  du  vitellus;  l'aire  où  pren- 
nent naissance  ces  cellules  endovitellines  se  restreint  de  plus  en  plus, 
puis  se  localise  autour  d'une  petite  dépression  voisine  du  pôle  vitellin, 
qui  est  le  blastopore  primitif;  celui-ci  se  réduit  pour  devenir  le  blas- 
topore  définitif  pendant  que  le  blastoderme  achève  de  s'individualiser 
du  côté  protoplasmique.  Des  éléments  migrateurs  amiboïdes  continuent 
à  se  détacher  de  l'aire  blastoporique;  ce  sont  des  vitellophages,  qui 
représentent  à  eux  seuls  tout  l'endoderme;  le  blastoderme,  pendant  ce 
temps,  se  disloque;  ses  éléments  émigrent  à  la  surface  du  vitellus  et 
viennent  se  mettre  au  contact  de  l'aire  blastoporique,  où  certains 
forment  deux  expansions  latérales  symétriques,  les  lames  mésectoblas- 
tiques;  celles-ci,  lorsque  le  blastopore  aura  disparu,  proliféreront  acti- 
vement, produisant  à  la  fois  de  l'ectoderme  et  des  éléments  mésoder- 
miques; une  autre  partie  du  mésoderme  provient  d'éléments  qui  subsis- 
tent sur  l'emplacement  du  blastopore  après  l'émission  des  vitellophages, 

—  417  — 


(54  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Les  énergides  ne  présentent  pas,  pendant  toute  la  durée  de  la  segmen- 
tation,   de   différences   histologiques   marquées,    permettant    de    déter- 
miner  avec   certitude   leur   destinée   ultérieure   :    la   segmentation   est 
donc  essentiellement  du  type  non  déterminatif.  S.  étudie  ensuite  d'une 
façon   approfondie    la    différenciation    des    organes    embryonnaires;    le 
mésentéron,   qui   chez   les    Insectes   et  les   Peracarida   est   entièrement 
mésodermique,   est  ici  en  grande  partie  d'origine   endodermique;   une 
partie    cependant   est   formée    par   du    mésoderme;    le    stomodéum   se 
forme  dans  le  segment  des  antennes  II,  qui  est  donc  le  segment  buccal. 
Tous  les  appendices  caractéristiques  de  la  larve  Nauplius  se  forment 
simultanément  et  ce  n'est  qu'après  un  temps  d'arrêt  que  des  appen- 
dices nouveaux  apparaissent;   ceci  montre  que  l'embryon   traverse  à 
l'intérieur  de  l'œuf  une  phase  nauplienne  bien  nette.   La  région  qui 
s'étend  entre  les  appendices  naupliens  et  le  telson  correspond  aux  deux 
segments  maxillaires,  qui  sont  bien  des  segments  céphaliques,  et  l'au- 
teur généralise  ce  résultat  en  disant  que  le  Nauplius  typique  des  Crus- 
tacés est  constitué  fondamentalement  par  le  céphalon  et  le  telson;  à 
l'origine,  la  première  forme  larvaire  des  Crustacés  possédait  dès  le  début 
tous  les  appendices  du  céphalon,  tous  équivalents;  si  chez  les  Crustacés 
actuels  les  deux  paires  de  maxilles  apparaissent  tardivement,  c'est  le 
résultat  d'une  hétérochronie.  Par  la  suite,  les  segments  ne  se  différen- 
cient pas  en  suivant  un  ordre  régulier  d'avant  en  arrière;  les  si  gments 
postcéphaliques  se  forment  dans  des  tissus  bourgeonnes  par  une  zone 
germinative  subterminale  :  les  trois  premiers  segments  du  péréion  avec 
les  trois  paires  de  maxillipèdes  se  développent  très  régulièrement  en 
série  continue  vers  l'arrière;   puis  apparaissent  les  segments  abdomi- 
naux, tandis  que  les  cinq  derniers  articles  du  péréion  restent  à  l'état 
de  tissus  indifférenciés  entre  les  maxillipèdes  et  l'abdomen.  Il  survient 
alors  une  période  d'arrêt,  et  les  membres  suivants  ne  se  formeront  que 
beaucoup  plus  tard  :  l'embryon  est  à  ce  moment  une  ébauche  de  larve 
Zœa   (embryon   prozoéen).   Une  grande  partie  de  l'ectoderme  du  revê- 
tement périvitellin  se  condense  au  pôle  antérieur  de  l'œuf,  et  y  forme 
une  calotte,  la  plaque  apicale,  décrite  sous  le  nom  d'organe  dorsal  chez 
un  grand   nombre  d'Arthropodes;   ses   éléments  se   désagrègent  et  se 
répandent  dans  le  vitellus.  La  lame  caudale,  qui  est  un  organe  équili- 
brateur  à  grande  importance  fonctionnelle,  se  développe  d'une  façon 
extraordinairement  précoce;  la  présence  de  cette  lame  détermine  l'atti- 
tude  particulière   de   l'embryon,    dont   l'abdomen,   replié   d'arrière   en 
avant,    vient   s'appliquer   sur  la   face   ventrale   du   céphalothorax.    La 
larve  protozoéenne  est  enfermée  dans  une  exuvie  qui  sera  abandonnée 
au  moment  de  l'éclosion.  L'auteur  termine  par  des  considérations  d'ordre 
spéculatif,   essayant  de  reconnaître  le  rôle  que  jouent  les  conditions 
actuelles  dans  le  déterminisme  de  la  forme  générale  de  l'embryon  et  se 
demandant  quelle  est  la  signiflcation  des  différentes  étapes,  si  tranchées, 
du  développement.  —  P.  Remy. 

Mutel  (M.).  —  Développement  de  V arliculalion  du  coude  chez  V Homme 
el  signification  de  ses  ligaments  articulaires.  —  La  capsule  articulaire  est, 
comme  l'on  sait,  un  manchon  fibreux  renforcé  par  endroits  par  des 
faisceaux  plus  résistants,  les  ligaments  périphériques;  l'étude  embryolo- 
gique de  l'articulation  du  coude  permet  de  déterminer  la  signification 
et  l'origine  de  ces  ligaments.  Certains  (ligaments  latéraux  interne  et 
externe)  apparaissent  avant  la  formation  de  la  fente  articulaire  et  de 

—  418  — 


HISTOGENÈSE  ET  MOUPIIOGÉNÈSE  65 

la  capsule;  ce  sont  de  véritables  pièces  squelcttiques,  formées  en  dehors 
de  la  cîipsulo,  aux  dépens  d'un  tissu  squclettogène  identique  h  celui 
qui  donne  naissance  aux  ébauches  cartilagineuses  qu'elles  relient;  la 
partie  fibreuse  de  la  capsule  se  forme  aux  dépens  de  la  couche  mésen- 
chymatcuse  qui  relie  ces  ligaments  l'un  à  l'autre,  et  ce  n'est  que  secon- 
dairement qu'elle  s'accole  à  ces  derniers.  Les  autres  ligaments  (ligaments 
antérieurs  et  postérieurs),  qui  se  développent  après  les  précédents,  sont 
des  diflércncialions  de  l'aponévrose  d'enveloppe  des  muscles  triceps  et 
brachial  antérieur.  La  fente  articulaire  se  forme  aux  dépens  d'une 
ébauche  unique,  d'abord  dans  les  parties  larges  des  articulations  radio- 
humérale  et  cubito-humérale,  c'est-à-dire  sur  les  côtés,  puis  elle  gagne 
le  centre,  suivant  ainsi  la  loi  établie  par  Retterer  et  Schulin.  — 
P.   Remy. 

Eopec  (S).  —  Corrélation  entre  le  développement  du  cerveau  et  des  yeux 
chez  les  L  pidoptères.  —  L'auteur  s'est  proposé  de  rechercher  s'il  y 
avait,  chez  les  papilh  n>  {Lymantria  dispar),  une  corrélation  entre  le 
développement  de  l'œil  et  la  présence  du  cerveau.  Sans  d)uLc,  quand 
on  a  enlevé  à  une  chenille  les  ébauches  des  yeux,  la  coucho  externe 
du  ganglion  optique  ne  se  développe  qu'incomplètement  et  certaines 
couches  internes  ont  une  structure  modifiée.  Mais  si  l'on  transplante 
les  ébauches  oculaires  extirpées,  sur  l'abdomen  de  la  larve,  les  yeux 
se  développent  normalement,  malgré  l'absence  de  relation  avec  la 
chaîne  nerveuse.  K  conclut  que  les  yeux  peuvent  se  développer  indé- 
pendamment du  cerveau  et  du  ganglion  sous-œsophagien.  Il  ajoute 
que  chez  les  individus  privés  de  cerveau,  le  ganglion  sous-œsophagien 
se  développe  à  un  moindre  degré;  par  contre,  la  suppression  de  ce 
ganglion  ne  modifie  pas  la  formation  du  cerveau  de  l'imago.  —  Emile 

GUYÉNOT. 

Rongione  (A.).  —  Variations  de  la  pression  osmoîique  des  germes  en 
développement.  —  L'auteur  étudie  les  variations  de  la  pression  osmo- 
tique  pendant  le  développement  des  germes  de  Phascolus  vulgaris, 
Cicer  ariatinum,  Zea  Mays  et  Ricinus  commun  s.  Il  emploie  In  méthode 
cryoscopique  en  étudiant  séparément  les  cotylédon  ;,  les  bourgeons  et 
les  racines  primaires,  l'endosperme,  le  germe  entier,  l'épicotyle  et 
l'hypocotyle.  La  pression  osmotique  pendant  les  premiers  jours  de 
la  gtM-mination  est  très  haute  dans  l'endosperme  et  dans  les  cotylédons; 
elle  tombe  ensuite  rapidement;  dans  les  racines,  au  contraire,  elle  croît 
lentement.  La  pression  osmotique  des  racines  à  la  fin  de  la  germination 
est  à  peu  près  le  tiers  ou  la  moitié  de  la  pression  in.tiale  des  cotylédons 
ou  de  l'endosperme.  —  G.  Foa. 

=:  Tératogénèse. 

Lebedînsky  (N.  G  ).  —  Sur  un  cas  de  dupUcilas  anterior  chez  Rana 
fusca  ri  sur  les  limites  de  la  période  téralo génétique  des  jO"mntions  doubles 
symétriques  chez  les  Placentaires.  —  L.  décrit,  chez  un  têtard  de  Rana 
fusca,  un  cas  de  mon'^truosilé  double  symétrique  antérieure,  s'étendant 
extérieurement  jusqu'à  l'avant  du  tronc,  intérieurement  jusque  vers 
l'avant  de  la  queue;  la  situation  des  viscères  est  normale  dans  les  deux 
moitiés.  Les  cas  de  ce  genre  sont  rares  chez  les  Batraciens  :  on  n'en 

—  419  - 

ANN.  DIOL.  —  T.  m,  FASC.  4   (1922-19^3)  5 


66  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

connaît  pas  plus  de  10,  malgré  le  grand  nombre  de  larves  couramment 
examinées.  A  ce  point  de  vue,  les  Vertébrés  peuvent  être  divisés  en 
deux  groupes  :  ces  monstruosités  sont  fréquentes  chez  les  Téléostéeus 
et  les  Amniotes,  rares  chez  les  Lamproies,  les  Chondroganoïdes  et  les 
Batraciens.  La  période  du  développement  où  elles  se  produisent  doit 
donc  être  celle  où  les  deux  groupes  ont,  chacun  en  ce  qui  le  concerne, 
le  plus  de  traits  communs  et  spéciaux,  c'est-à-dire  qu'elle  ne  peut  être 
postérieure  à  la  gastrula.  Par  d'autres  raisonnements,  fondés  sur  l'exis- 
tence d'annexés  embryonnaires,  Sobotta  était  arrivé  à  conclure  que 
chez  les  Placentaires  cette  période  ne  peut  être  antérieure  à  la  deuxième 
division  de  segmentation.  On  a  donc  ainsi  deux  limites  extrêmes  pour 
la  périocLe  tératogénétique  chez  les  Placentaires.  —  M.  Prenant. 

=:  Métamorphose. 

Swingle  (W.  W.).  —  Expériences  sur  la  métamorphose  des  amphibiens 
néoléniques.  —  Les  faits  remarquables  découverts  pendant  ces  dernières 
années  concernant  le  rôle  de  la  thyroïde  dans  la  métamorphose  des' 
amphibiens  anoures  ont  conduit  à  penser  que  la  néoténie  est  due  à  une 
déficience  de  l'appareil  thyroïdien.  Cette  conception  paraissait  étayée 
par  l'assertion  souvent  répétée  qu'une  des  espèces  néoténiques,  Typhlo- 
molge,  ne  posséderait  pas  de  glande  thyroïde.  En  réalité,  c'est  là  un  fait 
assez  mal  établi,  et  en  ce  qui  concerne  les  autres  espèces,  l'expérience 
montre  que  le  déterminisme  de  la  néoténie  reste  énigmatique.  C'est 
ainsi  que  chez  Necturus,  ni  une  alimentation  abondante  —  presque  un 
gavage  —  avec  de  l'extrait  thyroïdien  (démontré  actif  par  épreuve  sur 
des  têtards  de  Rana  clamala),  ni  l'injection  de  cet  extrait,  ni  la  com- 
binaison de  ces  divers  traitements  ne  produisent  chez  cet  animal  la 
moindre  tendance  à  la  métamorphose.  La  greffe  d'une  thyroïde  de 
Rana  clamata  n'a  pas  produit  plus  d'effet.  Bien  plus,  la  thyroïde  de 
Necturus,  histologiquement  normale,  n'est  nullement  dépourvue  de 
principes  actifs;  la  greffe  d'un  fragment  chez  un  têtard  de  R.  clamata 
suffit  à  provoquer  une  accélération  nette  de  la  métamorphose,  avec 
tous  les  symptômes  de  l'hyperthyroïdisrae.  Il  semble  donc  bien  que  la 
thyroïde,  à  elle  seule,  ne  suiïise  pas  chez  Necturus  à  déterminer  la  méta- 
morphose; peut-être  s'agit-il  d'un  mécanisme  pluriglandulaire?  Quelques 
expériences  instituées  en  ce  sens  n'ont  pas  donné  de  résultat.  En  ce  qui 
concerne  V Axolotl,  on  sait  d'autre  part  que  des  influences  très  diverses 
et  parfois  minimes  peuvent  entraîner  la  métamorphose.  S.  a  étudié  un 
individu  dont  tous  les  congénères,  placés  dans  des  conditions  identiques, 
s'étaient  métamorphosés.  La  thyroïde  de  cet  animal  fut  répartie  en 
5  fragments  qui,  greffés  chez  des  têtards  de  Rana  clamata,  y  déterminè- 
rent une  métamorphose  typique,  avec  hyperthyroïdisme.  L'hypophyse 
fut  également  prélevée;  elle  était  histologiquement  normale;  un  frag- 
ment greffé  sous  la  peau  d'un  têtard  de  R.  clamata  détermina  un  chan- 
gement immédiat  de  la  pigmentation,  mais  n'eut  aucun  effet  sur  la 
croissance.  En  tout  cas,  la  thyroïde  de  cet  axolotl  était  certainement 
active;  et  si  l'on  considère  que  chez  cette  espèce  une  légère  alimentation 
thyroïdienne  suffit  toujours  à  mettre  en  marche  la  métamorphose,  il 
est  logique  de  croire  que  la  néoténie  provient  de  ce  qu'un  ttimulus 
nerveux  empêche  le  produit  de  sécrétion  de  la  thyroïde  de  passer  dans 
la  circulation.  On  arrive  d'ailleurs  à  une  conclusion  analogue  si  l'on 
expérimente    sur   les    têtards    accidentellement   néoténiques    de    Rana 

—  4::>0  — 


CELLULES  SEXUELLES,  FÉCONDATION.  —  PARTHÉNOGENÈSE       67 

clamala.  La  greffe  de  la  thyroïde  de  ces  animaux  à  de  jeunes  têtards 
de  la  même  espèce  prouve  également  que  la  sécrétion  de  cet  organe  est 
manifestement  active;  de  plus,  si  on  insère  ces  thyroïdes  de  têtards 
néoténiques  dans  la  cavité  péritonéale  d'animaux  également  héoté- 
niques,  on  observe  une  accélération  nette  des  processus  de  métamorphose. 
II  semble  donc  bien  encore  que,  dans  ce  cas,  la  thyroïde  sécrète  les 
produits  actifs  nécessaires  à  la  métamorphose,  mais  qu'un  mécanisme 
vraisemblablement  de  nature  nerveuse  en  détermine  la  rétention.  — 
A.  Dalco. 


Cellules  sexuelles.  —  Fécondation. 
Parthénogenèse. 

Allen  (Edgard).  —  Ovogenesis  diiring  sexual  malurihj.  (Amer.  Journ.  of 
Anat.,  XXXI,  n"  5,  44  p.,  5  pi.  avec  18  fig.  et  4  graphiques,  1923.) 

[70 

a)  Artom  (C.).  —  Osseruazioni  preliminari  sulla  radiosensibililà  di  alcuni 
sladi  délia  spermatogenesi  oliqopirenica  di  Paludina  vivipara.  (Atti 
R.  Accad.  Lincei.,  XXXI,   130,   1922.)  [74 

b)  —  —  Ricerche  sulla  uariazione  ■  délia  radiosensibililà  degli  sperma- 
locili  oligopirenici  in  Paludina  vivipara.  Nota    II.  (Ibid.,  524,  1922.) 

[74 

bataillon  (E.).  —  Nouvelle  conlribulion  à  V analyse  expérimentale  de  la 
fécondation  par  la  parthénogenèse.  (Mémoires  Jubilée  E.  Metchnikoff,  97- 
106,   1921.) 

[Voir    l'analyse    d'après    les    Annales    de    VInslilut    Pasteur,    dans 
y  Année  Biologique,  XXI,  p.  41. 

Bowen  (Robert  H.).  —  On  certain  fealures  of  spermatogenesis  in  amphibia 
and  insects.  (Amer.  Journ.  of  Anat.,  XXX,  30,  n»  1,  15  January  1922, 
25  p.,  2  pL)  [73 

Cognetti  de  Martiis  (Luigi).  —  Conlribnto  alla  conoscenza  delta  sperma- 
togenesi dei  Rabdoeelidi.  (Arch.  f.  Zellforsch.,  XVI,  249-284,  3  pi.) 

[70 

■<i)  Gelei  (J.).  —  Weiiere  Siudien  iiber  die  Oogenese  des  Dendrocœlum 
lacteum.  II.  Die  Ldngskonjugation  dcr  Chromosomen.  (Arch.  f.  Zell- 
forsch.,   XVI,   88-169,    7    fig.,   6   pi.)  [68 

b)  —  —  Weitere  Siudien  iiber  die  Oogenese  des  Dendrocœlum  lacteum. 
III.  Die  Konjugationsfrage  der  Chromosomen  in  der  Lileratur  und 
meine  Befunde.  (Arch.  f.  Zellforsch.,  XVI,  299-370,  I  fig.)  [69 

Hôrstadius  (Sven).  —  Phijsiologische  U nlersuchungen  iiber  die  Eireifung 
bei  Pomatoceros  triqueter  L.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.  u.  Entwmech., 
LXXXXVIII,   1-9,  4   fig.)  [72 

—  -ïZl  — 


68  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Krôiing  (Friedrich).  —  Sludien  zur  Chromalinreifung  der  KeimzeUen.  Die 
Tetradenbildung  und  die  Reifeleilungen  bei  einigen  NemaloJen.  (Arch. 
î.  Zellforsch.,  XVII,  63-85,  2  pi.)  [71 

Lœwenthal  (Hans).  —  Die  Oojenese  von  Tubifex  tubifex  [Mû'.l.).  (Arch. 
L   Zellforsch.,   XVI,  231-237,    1    pi.)  [71 

Novak(J  )  undEisinger  (K  ). —  U eber kûnsllich  bewirlde  Teilung  des  unbe- 
fruchteten  Sàugetiereies.  Zugleich  Vcrsuche  zur  Erzeugung  von  exlraule- 
riner  Grauidilal.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.  u.  Enl.wmech.,  LXXXXV^III, 
10-47,  26   fig.)       '  [75- 

Noyés  (Bessie).  —  Expérimental  sludies  on  Ihe  life  hislory  of  a  roîifer 
reproiucing  parlhenojsnetically  {Proaies  decipiens).  (J.  of  Exp.  Zoul., 
XXXV,   no  2,  223-237,   1922.)  [76- 

Painter  (Theophilus  S  ).  —  Sludies  in  mammalian  spernialojenesis. 
I.  The  spermalogenesis  of  Ihe  opoisuni  {Didelphys  uirginiana).  (J.  of 
Exp.    Zool.,   XXXV,    13-47,    1922.)  [7a 

Schrader  (Franz).  —  A  sludg  of  Ihe  chromosomes  in  three  species  of  Pseu- 
do.ozcus.  (Arch.  f.  Zellforrich.,  XVII,  45-62,  2  pi.)  [71 

Seiler  (J  )  und  Haniel  (C.  B.).  —  Das  verschiedene  Verhallen  der  Chro- 
n.o  omen  in  Eireifung  und  Samenreifung  von  Lymanlria  monacha  L. 
(ZeiLsch.  fur  indukt.  Abstamm.  und  Vererbung.slehre,  XXVII,  81- 
103,  1921.)  [72 

ShuU  (A.  Franklin).  —  Relative  nuclear  volume  and  the  life-cycle  of 
Hydatina  senla.    (J.   of   Exp.    Zool.,   XXXV,   n»  3,   283-323,    1922.) 

[77 

Voss  (Hermann).  —  Sludien  zur  kuisllichen  Enlwicklungserregung  des 
Fioicheies.  II.  Experimenleller  Beitrag  zur  kunsllichen  Enlwicklungser- 
regung des  Froicheies  durch  mcchanische  Einwirkung.  (Arch.  f.  mikr- 
Anat.   u.   EnLwmcch.,   LXXXXVIII,    121-123.)  [76 

Winkler  (Hans).  —  Verbreilung  und  Ursache  der  Parthùnogenesis  im 
Pflanzen     und     Tierreiche.     (lena,     1920.)  [74 


a)  Gelei  (J).  —  Nouvelles  études  sur  Voogénèse  de  Dendrocœlum  lacleum. 
II.  La  conjugaison  longitudinale  des  chromosomes.  —  Les  oogouies  de 
Dendio  œ'.um  lacleum  ont  14  chromosomes,  que  l'on  peut  grouper  par 
paires,  de  tailles  différentes  entre  elles,  mais  formées  chacune  de  deux 
chromosomes  de  même  longueur.  Les  noyaux  des  oocytes  sont  reformés 
par  le  même  nombre  de  chromosomes,  qui  ne  montrent  auparavant 
aucune  trace  de  scission  longitudinale  et  s'unissent  entre  eux  par  des 
filaments  chromatiques  dans  le  noyau  au  repos.  La  première  division 
réductrice  débute  par  l'apparition  d'anses,  probablement  en  nombre 
diploïde.  Les  anses  s'ordonnent  en  synapsis,  sous  l'influence  du  cenLro- 
some,  comme  l'a  admis  Buchner  Au  stade  leptotène,  les  anses,  très 
allongées,  présentent  une  série  de  granulations  (chromioles)  de  taille 
inégale,  où  G.  voit  la  preuve  morphologique  de  l'existence  d'ébauches 

—  422  — 


I 


CELLULES  SEXUELLES,  FÉCONDATION.  —  PARTHÉNOGENÈSE      69 

héréditaires  variées;  les  anses  d'une  même  paire  ne  sont  pas  voisines, 
mais  subissent  alors  des  déplacements  qui  les  rapprochent,  après  quoi 
se  fait  la  conjugaison  longitudinale,  suivie  elle-même  d'un  raccourcis- 
sement. Seuls  les  chromosomes  de  même  longueur  peuvent  se  conjuguer 
entre  eux,  ce  qui  prouve  la  valeur  de  l'hypothèse  de  Montgomery,  que 
chaque  paire  contient  un  chromosome  paternel  et  un  chromosome 
maternel.  Lorsque  des  mitoses  pluripolaires  des  oogonies  ont  réparti 
irrégulièrement  les  chromosomes,  et  que  les  chromosomes  d'une  mime 
paire  ont  été  séparés  et  envoyés  à  deux  noyaux  différents,  ils  sont 
incapables  de  se  conjuguer  avec  d'autres  chromosomes.  La  correspon- 
dance qualitative  des  chromosomes  deux  à  deux,  l'inéquivalence  des 
paires,  et  la  flxité  de  structure  de  chaque  chromosome  prouvent  l'indi- 
vidualité absolue  de  ces  formations.  A  la  syndèse  apparaît  dans  chique 
chromosome  une  fissure  longitudinale  qui  s'efface  bientôt;  les  deux 
chromosomes  appariés  se  séparent  à  nouveau,  de  sorte  que  la  première 
division  est  réductionnelle.  Les  nucléoles  ne  jouent  dans  l'oog^^nèse 
qu'un  rôle  passif.  —  M.  Prenant. 

b)  Gelei  (J.).  —  Nouvelles  études  sur  Voogenèse  de  Dendrocœhim  lac- 
ieum.  III.  La  quesUon  de  la  conjugaison  des  chromosomes  d'après  la 
bibliographie  ei  mes  observations.  —  Contrairement  à  ce  qu'ont  vu  les 
ScHREiNER  chez  Tomoptcris,  le  noyau  de  l'oocyte  chez  Dandrozœ'.um 
a  une  structure  où  les  chromosomes  sont  entièrement  indistincts  et, 
pour  arriver  à  la  syndèse,  il  faut  toute  une  série  de  processus  pour 
lesquels  G.  crée  le  terme  de  présyndèse.  L'orientation  des  anses  se  fait 
d'abord  de  façon  diffuse,  et  plus  tard  sous  l'action  de  forces  émmant 
du  centrosome.  Celles  qui  doivent  se  conjuguer  sont  prédéterminées, 
mais  ne  sont  pas  forcément  voisines  dès  le  début  et  ne  le  deviennent 
que  par  des  mouvements  propres.  La  conjugaison  est  longitudinale, 
mais  il  n'est  pas  impossible  qu'elle  succède  à  une  métasyndèse,  comme 
l'ont  admis  Montgomery  et  Farmer  et  Moore.  La  conjugaison  longi- 
tudinale n'est  pas  destinée  simplement  à  assurer  la  réduction,  mais  à 
permettre  l'échange  de  particules  entre  les  chromosomes  conjugués, 
dont  l'un  est  d'origine  paternelle,  l'autre  d'origine  maternelle  :  elle 
assure  donc  un  mélange  de  qualités.  Les  chromosomes  sexuels,  quoique 
se  correspondant,  n'ont  pas  besoin  de  mêler  leurs  qualités;  aussi  leur 
conjugaison  se  fait-elle  en  général  en  dehors  du  bouquet  d'anses,  et, 
destinée  à  la  réduction  numérique  seule,  ne  dure-t-elle  pas  longtemps. 
Les  oocytes  et  spermatocytes  doivent  être  opposés  aux  cellules  soma- 
tiques  :  ce  ne  sont  pas  des  cellules  spécialement  différenciées,  mais  les 
ébauches  d'un  nouvel  organisme;  tout  au  plus  a-t-on  le  droit  de  les 
comparer  à  des  cellules  indifférentes  de  l'organisme  ou  encore  à  leurs 
ancêtres  de  la  voie  germinale.  Les  chromosomes  ne  montrent,  à  part 
les  chromosomes  sexuels,  pas  de  différences  selon  le  sexe;  la  cause  de 
la  conjugaison  n'est  donc  pas  leur  origine  paternelle  et  maternelle, 
mais  simplement  leur  origine  de  parents  différents.  La  conjugaison  est 
probablement  à  mettre  en  rapport  avec  la  fécondation,  et  les  causes  de 
ces  deux  phénomènes  sont  probablement  identiques.  Les  conditions 
nécessaires  à  la  conjugaison  sont  :  l'existence  d'un  double  système 
de  chromosomes,  l'égalité  essentielle  des  chromosomes  deux  à  deux  et 
l'activité  du  centrosome.  Même  si  tous  ces  facteurs  sont  réunis,  des 
forces  extérieures  peuvent  empêcher  la  syndèse,  comme  dans  les  cas 
d'ovules  obligatoirement  parthénogénétiques.  — ■  M.  Prenant. 

-    423  — 


7<J  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Cognetti  de  Martiis  (Luigi).  —  Conirihulion  à  la  connaissance  de  la 
spermaîogénèse  des  Rhahdocœlides.  — •  La  réduction  chromatique  se  fait 
chez  le  Rhabdocœlide  Phœnocora  jiicunda  Cogn.,  selon  le  schéma  réduc- 
tionnel-équationnel.  Il  y  a  12  chromosomes  dans  les  cellules  somatiques 
et  les  spermatogonies.  A  la  prophase  de  la  première  cinése  réductrice, 
ils  se  conjuguent  par  parasyndèse,  mais  la  parasyndèse  n'est  que  tran- 
sitoire et  se  transforme  en  métasyndèse.  A  la  métaphase,  les  corps 
chromosomiques  doubles  se  coupent  par  le  milieu.  A  l'intercinèse,  les 
chromosomes  restent  à  peu  près  distincts  et  commencent  à  se  fissurer 
longitudinalement.  L'évolution  de  la  spermatide  en  spermie  se  fait 
par  développement  du  filament  terminal  au  voisinage  du  centrosome, 
changement  de  forme  du  noyau,  disposition  du  corps  mitochondrial  en 
coiffe  sur  celui-ci,  et  rejet  d'une  sphérule  cytoplasmique.  —  M.  Prenant. 

Allen  (Edgard).  —  Ovogénèse  pendant  la  maturité  sexuelle.  —  La  ques- 
tion de  savoir  si  l'ovogénèse  se  poursuit  pendant  la  maturité  sexuelle  a 
été  diversement  résolue.  Les  opinions  des  auteurs  forment  à  cet  égard 
trois  catégories.  Les  uns  admettent  que  la  provision  de  tous  les  œufs 
est  assurée  dès  la  période  embryonnaire  prénatale.  Les  autres  soutien- 
nent que  ces  œufs  de  l'ovaire  embryonnaire  dégénèrent  et  que  de  nou- 
veaux œufs  sont  produits  par  l'épithélium  germinatif  après  la  naissance, 
mais  avant  la  puberté.  Un  troisième  groupe  d'auteurs  soutiennent  que, 
même  après  la  puberté,  l'épithélium  germinatif  continue  à  être  le  siège 
d'une  ovogénèse  active.  Il  est  renvoyé  au  mémoire  original  pour  les 
nombreuses  citations.  A.,  par  le  présent  mémoire  et  par  un  travail  préli- 
minaire {Anal.  Record,  1921)  non  seulement  établit  qu'il  existe  une 
ovogénèse  postpubère,  mais  encore  montre  les  rapports  chronologiques 
que  cette  ovogénèse  offre,  chez  la  Souris,  avec  le  cycle  œstral  qu'il  a 
d'autre  part  suivi  et  caractérisé  {Amer.  J.  of  Anal.,  1922).  Voici  en  effet 
ses  conclusions.  Les  mitoses  de  l'épithélium  germinatif  sont  assez  nom- 
breuses à  certaines  périodes  du  cycle  œstral  pour  constituer  un  premier 
stade  d'ovogénèsc  postpubère;  elles  fournissent  les  cellules  nécessaires 
à  la  fois  au  maintien  de  l'épithélium  germinatif  et  à  la  genèse  des  nou- 
veaux œufs.  La  preuve  de  la  double  destinée  des  cellules  fournies  par 
ces  mitoses  est  dans  la  direction  de  Taxe  de  ces  mitoses  par  rapport  à 
la  surface  de  l'ovaire,  qui  est  telle  que  l'une  des  cellules-filles  restant 
en  place,  l'autre  devient  sous-jacente  à  l'épithélium  germinatif  et 
évoluera  en  un  œuf.  A  partir  d'un  premier  stade  où  se  produisent  les 
mitoses  ovogénétiques,  on  peut  en  distinguer  plusieurs  autres  au  cours 
desquels  les  œufs  produits  occupent  une  situation  de  plus  en  plus  pro- 
fonde et  s'entourent  d'un  follicule  de  plus  en  plus  parfait.  Les  faits 
prouvant  que  les  cellules  produites  par  les  mitoses  sont  des  œufs  et 
non  pas  d'autres  cellules  ovariennes  sont  en  outre  ceux-ci  :  l'accroisse- 
ment numérique  des  très  jeunes  œufs  présents  dans  le  cortex  ovarien 
quand  l'activité  mitotique  de  l'épithélium  germinatif  est  à  son  apogée; 
la  présence  de  plusieurs  centaines  d'œufs  4  ou  5  jours  après  une  pér  ode 
œstrale;  l'absence  ou  la  rareté  de  jeunes  œufs  dans  le  cortex  après  une 
longue  période  diœstrale  où  l'épithélium  germinatif  n'a  pas  fonctionné. 
L'apparition  des  mitoses  épithéliales  et  l'ovogénèse  consécutive  sont 
en  rapport  donc  avec  le  cycle  œstral  et  atteignent  leur  maximum  dans 
la  période  de  ce  cycle  où  l'ovaire  et  le  tractus  génital  sont  hyperhémique& 
et  leur  minimum  pendant  l'intervalle  diœstral  où  ces  organes  sont 
anémiques.   Par  conséquent,  l'ovogénèse  est  un  phénomène  cyclique. 


I 


CELLULES   SEXUELLES.  —  FÉCONDATION   PARTHÉNOGENÈSE      71 

Une  prolifération  cyclique  de  l'épithélium  germinatif  donne  lieu  à  une 
nouvelle  addition  de  jeunes  œufs  dans  le  cortex  ovarien  à  chaque  période 
œstralc  normale.  L'établissement  de  l'ovogénèse  pendant  la  maturité 
sexuelle  des  Mammifères  rapproche  ceux-ci  des  Vertébrés  inférieurs 
où  l'ovogénèse  continue  chez  l'adulte.  Il  fait  aussi  de  l'ovogénèse  un 
processus  plus  analogue  à  la  spermatogénèse.  —  A.  Prenant. 

Lœwenthal  (Hans).  —  Uoogenèse  de  Tubifex  hibifex  (Mail).  — 
OscHMANN  ayant  décrit,  chez  Tubifex  bauaricus,  un  type  étrange  d'oogé- 
nèse,  où  l'œuf  non  mûr  serait  formé  par  la  fusion  nucléaire  et  plasmique 
de  nombretix  oocytes,  L.  reprend  la  question  chez  une  espèce  voisine, 
T.  tubifex.  Il  retrouve  les  mêmes  images  qu'OscHMANN,  mais  les  inter- 
prète tout  autrement.  Au  moment  où  Oschmann  fait  débuter  la  fusion, 
les  oocytes  sont  groupés  en  complexes  massifs,  dont  les  cellules  péri- 
phériques seules  évolueront  normalement,  les  autres  dégénérant  en  une 
masse  nutritive  où  elles  subissent  une  fusion  protoplasmique  et  nucléaire. 
A  ce  détail  près,  le  développement  de  l'œuf  est  parfaitement  normal.  — 
M.   Prenant. 

Kiôning  (Friedrich).  —  Etudes  sur  la  maturation  chromatique  des 
cellules  germinales.  La  formation  des  tétrades  et  les  divisions  de  matu- 
ration chez  quelques  Nématodes.  —  Ces  recherches  ont  été  faites  sur  des 
Rhabditis,  Oxyurus,  Slrongijlus.  Les  divisions  de  maturation  des  ovocytes 
sont  tout  à  fait  conformes  au  schéma  hétérohoméotypique  de  Grégoire. 
11  en  est  de  même  pour  les  spermatocytes  chez  Strongylus  :  pour  l'hétéro- 
chromosome sexuel  aussi,  c'est  la  première  division  qui  est  réductrice. 
Chuz  des  Rhabditis,  il  est  remarquable  que  les  faits  ne  soient  pas  aussi 
bien  fixés  :  suivant  les  cellules,  la  réduction  de  l'hétérochromosome 
peut  se  faire  à  la  première  ou  à  la  deuxième  cinèse.  K.  cherche  à  expli- 
quer cette  particularité  en  admettant  que  les  forces  qui  étirent  le  cliro- 
mosome  X  à  la  métaphase  de  la  première  mitose  peuvent  être  égales  et 
le  partager,  ou  au  contraire  inégales  et  l'entraîner  tout  entier  à  un  pôle. 
Il  rapproche  ces  faits  d'un  cas  de  non-disjonction  d'un  chromosome  à 
la  deuxième  division  d'un  ovocyte  chez  Rhabditis  pellio.  —  M.  Prenant. 

Schrader  (Franz).  —  Étude  des  chromosomes  dans  trois  espèces  de  Pseu- 
dococcus.  Le  nombre  diploïde  des  Coccides  du  gairePseudococcus  est  10. 
Dans  Tovogénèse,  la  réduction  se  fait  de  façon  normale,  avec  formation 
ûe  5  tétrades.  L'évolution  est  différente  dans  la  spermatogénèse.  A  la 
prophase  des  spermatocytes  I,  5  chromosomes  sont  en  avance  sur  les 
autres;  ils  ont  généralement  une  tendance  à  se  masser.  La  première 
division  des  spermatocytes  est  équationnelle,  et  10  chromosomes  vont 
à  chaque  pôle;  on  retrouve  dans  les  cellules-filles  les  5  chromosomes 
spécialisés,  avec  tendance  au  groupement.  La  deuxième  division  suit, 
sans  intercinèse  régulière;  elle  est  réductrice,  les  5  chromosomes  spécia- 
lisés allant  à  un  pôle,  les  5  autres  à  l'autre  pôle.  Elle  n'est  pas  suivie 
de  division  cytoplasmique  et  donne  des  spermatides  doubles,  qui  pro- 
duisent 2  spermatozoïdes.  Les  noyaux  oogoniaux  et  somatiques  de  la 
femelle  sont  tout  à  fait  normaux.  Chez  le  mâle,  les  noyaux  spermato- 
goniaux  et  somatiques  montrent  la  même  tendance  que  les  noyaux  des 
spermatocytes,  mais  à  un  degré  un  peu  moins  marqué  :  5  chromosomes 
sont  généralement  en  avance  sur  les  autres,  et  au  repos  une  masse 
compacte  de  chromatine  leur  carrcspond  probablement.  S.  admet  donc 

—  ii:,  — 


72  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

que  les  5  chromosomes  spéciaux  représentent  l'hétérochromosome.  — 
M.   Prenant. 

Fôrstadius  (Sven).  —  Recherches  physiologiques  sur  la  maluraiion  de 
Vœuf  chez  Pomcloceros  iriqueter  L.  —  Chez  le  Serpulien  Ponialoceros 
Iriqueler,  l'apparition  du  prem.ier  fuseau  de  maturation  est  accompagnée 
d'un  changement  de  forme  et  d'une  diminution  de  volume  de  l'œuf, 
ainsi  que  d'un  remaniement  de  son  pigment  rouge.  Elle  est  donc  facile 
à  suivre  extérieurement.  H.  a  pu  ainsi  étudier  l'influence  de  quelques 
facteurs  physiologiques  sur  le  déclenchement  de  la  maturation.  L'alca- 
linité de  l'eau  a  une  très  grosse  importance  :  dans  des  eaux  de  mer 
neutres  ou  acides  (PH  ^  7),  la  maturation  ne  se  fait  pas;  le  pourcentage 
des  œufs  mûrs  croît  régulièrement  avec  le  PH;  il  faut  remarquer  cepen- 
dant que  H.  n'a  pas  pu  dépasser  le  PH  9,6,  parce  qu'à  ce  moment 
l'eau  de  mer  précipite  et  que  sa  composition  est  altérée.  L'auteur  admet 
que  si  les  œufs  ne  subissent  chez  cette  espèce  la  maturation  qu'une  fois 
pondus,  c'est  en  raison  de  la  neutralité  du  liquide  cœlomique,  qui  est 
inhibitrice.  Les  températures  élevées  favorisent  aussi  la  maturation, 
pourvu,  cependant,  qu'elles  ne  dépassent  pas  20°  environ;  au-dessus 
se  produisent  en  effet  des  déformations  et  une  cytolyse  qui  troublent 
les  phénomènes  et  diminuent  rapidement  le  pourcentage  des  œufs  mûrs; 
au-dessous  de  20°  une  élévation  de  température  de  10°  paraît  doubler  le 
nombre  des  œufs  mûrs,  fait  que  H.  rapproche  de  l'existence  d'un  coef- 
ficient .de  température  égal  à  2,  dans  les  réactions  chimiques.  L'ion 
potassium  inhibe  très  nettement  la  maturation,  qui  se  fait  beaucoup 
mieux  dans  une  eau  entièrement  privée  de  ce  métal.  L'ion  calcium  est 
au  contraire  indispensable,  mais  il  existe  ici  un  optimum,  correspondant 
à   _2_  molécule  de  GaCl^  par  100  ce;  la  chute  à  partir  de  ce  point  est 

400 
due,  pour  H ,  à  l'abaissement  de  l'alcalinité.  L'œuf  de  Ponialoceros 
diminuant  de  volume  à  la  maturation,  il  n'y  a  rien  d'étonnant  à  ce  que 
l'ion  potassium,  qui  favorise  le  gonflement  des  colloïdes  protoplasmiques, 
inhibe  la  maturation,  et  à  ce  que  l'ion  calcium,  qui  inhibe  le  gonflement, 
favorise  la  maturation.  La  pression  osmotique,  enfin,  est  optima  aux 
environs  de  la  teneur  normale  de  l'eau  en  sels  (24-30  %o)-  —  M.  Pre- 
nant. 

Seller  (J.)  et  Haniel  (C  B.).  -^  Différenls  comporlemenls  des  chromo- 
somes pendant  la  maturation  de  Vœuf  et  du  spermatozoïde,  chez  Lymantria 
monacha  L.  —  A  la  première  division  de  maturation,  ainsi  qu'à  la 
seconde,  on  trouve  28  chromosomes  au  spermatozoïde  de  Lymantria 
monacha;  ceux-ci  présentent  entre  les  uns  et  les  autres  une  certaine 
variabilité  de  taille  et  S.  et  H.  en  distinguent  notamment  un  (le  28^) 
qui  est  beaucoup  plus  gros  que  les  autres,  à  peu  près  le  double  plus  gros 
dans  la  deuxième  division.  Pour  ce  qui  est  de  l'œuf,  on  trouve,  à  la 
première  division  de  maturation,  31  chromosomes,  mais  le  gros  (le  28» 
du  mâle)  fait  défaut,  ainsi  qu'un  chromosome  impair  X.  Cependant,  à 
la  deuxième  division,  on  retrouve  le  chiffre  28,  dont  un  chromosome 
impair  de  très  fortes  dimensions,  c'est-à-dire  deux  à  trois  fois  plus 
volumineux  que  le  plus  gros  des  27  autres.  S.  et  H.  démontrent  l'appa- 
rition de  ce  gros  chromosome,  qui  s'est  ainsi  créé  entre  la  première  et 
la  deuxième  division,  comme  provenant  de  ce  que  4  des  31  chromo- 
somes primitifs  se  sont  soudés  en  un  seul  pendant  l'anaphase;   bien 

—  426  — 


CELLULES  SEXUKLLKS—  FECONDATION  PAKTHÈNOGÉN^.SIÎ        73 

entendu,  il  correspond  ou  28e  du  mâle.  On  pourrait  soupçonner,  comme 
c'est  le  cas  chez  P.  fui.ginosa,  qu'il  représente  le  chromosome  sexuel. 
De  ces  faits,  S.  et  H.  arrivent  à  la  conclusion,  purement  théorique 
d'ailleurs,  que  les  4  chromosomes  en  question,  réunis  en  un  seul  (A, 
B,  G,  D,  chez  l'un  des  parents,  et  a,  6,  c,  d,  chez  l'autre),  ainsi  que  les 
4  groupes  de  facteurs  qu'ils  portent,  sont  liés  chez  le  mâle,  tandis  que, 
chez  la  femelle,  ils  se  disjoignent  normalement  selon  la  loi  de  Mendel. 
On  se  trouverait  donc  là  en  présence  d'un  phénomène  de  crossing-ouer 
comparable  au  mécanisme  de  crossing-ouer  des  chromosomes  I-III  de 
Drosophila.  —  Ai'nold  Pictet. 

Bowen  (Robert  H.).  —  Sur  quelques  fails  de  la  spermalogénèse  chez 
les  amphibiens  et  les  insectes.  —  Chez  les  Amphibiens  Urodèles  [Ple- 
thodon),  l'acrosome  naît  de  l'acroblaste,  c'est-à-dire  du  complexe  formé 
par  l'appareil  de  Golgi  et  l'idiosome.  Meves  (1897),  chez  la  Salamandre, 
faisait  provenir  l'acrosome  de  la  fusion  de  vésicules  formées  dans  l'idio- 
some ou  sphère  attractive,  le  reste  de  la  substance  de  la  sphère  dispa- 
raissant. Me  Gregor  (1899),  chez  l'Amphiuma,  reproduit  la  description 
de  Meves,  sauf  que  le  reste  de  l'idiosome  ou  sphère  émigré  au  pôle  basai 
du  noyau  et  y  contribue  à  la  formation  de  la  pièce  intermédiaire.  Pour 
B.,  ce  qui  reste  de  l'acroblaste,  après  le  départ  de  l'acrosome,  c'est-à-dire 
le  résidu  de  l'appareil  de  Golgi,  demeure  pour  un  temps  à  côté  des 
centrioles  au  pôle  basai  du  noyau,  sans  prendre  part  à  la  production 
de  la  pièce  intermédiaire,  laquelle,  ainsi  que  Meves  l'a  établi,  dérive 
du  ccntriole  proximal.  Les  observations  de  B.  sur  des  In-^ectes  (Coléop- 
tères, Orthoptères,  Hémiptères)  confirment  essentiellement  celles  faites 
par  lui  antérieurement  {Biol.  Bull.,  1920)  sur  les  Hémiptères.  Chez 
Lixus,  l'appareil  de  Golgi  de  la  spermatide  consiste  en  corps  annulaires 
épars  dans  le  cytoplasme;  ils  se  rassemblent  en  une  masse  unique  qui 
émigré  au  pôle  basai  du  noyau;  ce  corps  ou  acroblaste  se  sépare  alors, 
comme  chez  les  Amphibiens  et  les  Hémiptères,  en  un  acrosome  qui 
gagne  le  pôle  nucléaire  apical  et  un  résidu  de  Golgi,  qui  demeure  en 
place.  L'auteur  précise  d'autre  part  la  formation,  la  disposition  et  la 
destinée  du  Nebenkern  (corps  mitochondrial)caractéristique  du  sper- 
matozoïde des  Insectes.  Chez  Rhomuleum  et  Dissosleira,  les  corps  de 
Golgi  épars  ne  se  fusionnent  pas;  chacun  d'eux  représente  un  individu 
acroblaste  comme  chez  les  Hémiptères.  Chez  Ceutophilus,  la  spermatide 
contient  un  gros  acroblaste  unique,  à  l'origine  duquel  B  n'a  pas  assisté. 
Celui-ci  émigré  au  pôle  apical  du  noyau  et  forme  là  l'acrosome;  devenu 
résidu  de  Golgi,  après  départ  de  l'acrosome,  l'acroblaste  gagne  le  pôle 
nucléaire  basai.  A  signaler  aussi  dans  la  spermatide  un  u  corps  juxta- 
nucléaire  »,  déjà  décrit  par  d'autres  auteurs  sur  l'origine  et  la  nature 
duquel  B.  n'est  pas  fixé,  mais  qui  n'a  rien  à  faire  avec  l'acrosome,  bien 
qu'il  apparaisse  à  côté  de  lui.  —  A.  Prenant. 

Painter  (T.  S.).  —  Études  sur  la  spermalogénèse  des  Mammifères.  La 
spermalogénèse  de  V Opossum  {Didelphys  virginiana).  —  Chez  cette  même 
espèce,  Jordan  avait  précédemment  établi  que  les  spermatogonies 
possèdent  16  autosomes  et  1  hétérochromosome,  celui-ci  passant,  lors 
de  la  l'e  division  de  maturation,  dans  un  des  deux  spermatocytes  de 
12»  ordre;  la  2e  division  de  maturation  était  parfaitement  équationncUe; 
la  moitié  des  spermatides  recevait  donc  l'hétérochromosome,  l'autre 
«n   était   dépourvue.    D'autre   part,    Hartman,   étudiant  des  globules 

—  427  — 


74  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

polaires,  a  trouvé  de  10  à  12  chromosomes.  P.  arrive,  de  son  côté,  à 
dénombrer  dans  les  spermatogonies  22  chromosomes,  parmi  lesquels 
deux  éléments  plus  petits  qui  tendent  à  se  placer  au  centre  de  la  cou- 
ronne équatoriale,  l'un  en  bâtonnet  (X),  l'autre  ovoïde  (Y).  Les  aspects 
que  présente  le  noyau  pendant  la  période  préparatoire  à  la  f^  division 
de  maturation  ne  sont  décrits  que  très  sommairement;  sur  le  l^''  fuseau 
sont  disposés,  d'une  manièx-e  irrégulière,  10  tétrades  et  1  dyade  formée 
par  X  et  Y.  Ceux-ci  se  séparent  et  gagnent  chacun  l'un  des  pôles.  Il 
est  possible  de  reconnaître  dans  la  plaque  équatoriale  des  spermatocytes 
de  2e  ordre  tantôt  l'élément  X,  tantôt  l'élément  Y;  tous  deux  subissent 
d'ailleucs  une  division  équationnelîe.  L'opossum  répond  donc,  comme 
les  reptiles  décrits  par  P.,  au  type  réductionnel  XY.  La  description  de 
Jordan,  qui  a  figuré  un  hétérochromosome  gagnant  l'un  des  pôles  du 
1"  fuseau  de  maturation,  ne  peut  être  basée  que  sur  un  matériel  mal 
fixé.  P.  a  d'ailleurs  étudié  des  plaques  équatoriales  provenant  de 
8  embryons  différents;  chez  tous  il  a  trouvé  22  chromosomes;  chez 
4  d'entre  eux,  il  a  reconnu  la  formule  du  type  XY,  c'étaient  donc  des  d"; 
chez  les  4  autres,  dont  3  étaient  déjà  reconnaissables  comme  dos  femelles, 
il  a  trouvé  2  éléments  X  en  bâtonnet.  La  différence  chromosomiale  entre 
les  deux  sexes  réside  donc  simplement  dans  la  dimension  et  la  forme 
d'un  des  plus  petits  chromosomes.  P.  a  réexaminé  les  préparations 
étudiées  par  H-artman  et  conclut  à  une  erreur  de  numération  de  la 
part  de  ce  dernier.  Au  cours  de  son  exposé,  il  rejette  aussi  l'idée  d'une 
«  double  réduction  »,  jadis  avancée  par  Guyer;  on  ne  constate  une 
sorte  de  confluence  des  chromosomes  dans  les  spermatocytes  de  2^  ordre 
que  s'ils  sont  imparfaitement  fixés.  —  A.  Dalcq. 

«)  Artom  (Cesare).  —  Observalions  préliminaires  sur  la  radiosensibiUlé 
de  la  spermalogénèse  oligopyréniquc  de  Paludina  vivipara.  — •  On  sait  que 
Pahidina  vivipara  possède  deux  différentes  spermatogénèses.  L'auteur 
fait  agir  sur  les  testicules  les  radiations  du  radium,  du  mésothorium  et 
les  rayons  X.  Les  noyaux  des  cellules  de  la  série  oligopyréniquc  hyper- 
trophique  deviennent  picnotiques,  tandis  que  les  éléments  de  la  série 
eupyrénique  restent  parfaitement  normales.  A.  en  déduit  que  les  élé- 
ments hypertrophiques  ayant  un  métabolisme  plus  élevé  sont  aussi  plus 
sensibles.  Les  mêmes  rayons  qui  agissent  sur  les  cellules  de  la  série 
oligopyréniquc  n'ont  aucune  influence  sur  les  cellules  germinales  basales 
de  la  même  série.  —  C.   Foa. 

h)  Artom  (C).  —  Recherches  sur  les  variations  de  la  radiosensibiUlé 
des  spernialocyles  oligopyréniques  de  Paludina  vivipara.  —  Pendant 
l'hiver,  quand  la  température  de  l'aquarium  varie  entre  2°  et  12°,  les 
rayons  X  ne  produisent  pas  des  dégénérescences  de  noyaux  comme  ils 
le  font  en  mai  ou  juin.  Pour  que  les  rayons  agissent,  il  faut  que  le  méta- 
bolisme cellulaire  soit  élevé.  —  G.  Foa. 

Winkler  (Hans).  —  Extension  el  causes  de  la  parlhénogénèse  chez  les 
plantes  et  les  animaux.  — •  Dans  un  travail  précédent,  W.  avait  défini 
la  parthénogenèse  comme  le  développement  d'un  œuf  non  fécondé  en 
un  embryon.  Il  distingue  entre  parthénogenèse  somatique  (lorsque 
l'œuf  a,  au  commencement  du  aéveloppement,  le  nombre  non  réduit  de 
chromosomes)  et  parthénogenèse  générative  (lorsque  l'œuf  a  au  com- 

—  428  — 


CELLULES  SEXUELLES.  —  FÉCONDATION  I'ARTHENOGÉNÈSE        75 

mencemcnt  de  son  développement  le  nombre  réduit  de  chromo-ornes.) 
11  appelle  apogamie  la  formation  d'un  sporophyte  de  cellules  végéta 
tives  du  gametophyte  et  distingue  une  apogamie  somatique  (si  la  celluU" 
initiale  a  le  nombre  non  réduit  de  chromosomes)  et  une  apogamie  végé- 
tative (si  la  cellule  initiale  a  le  nombre  réduit  de  chromosomes).  En  1918 
parut  un  livre  de  Ernst  :  Baslardierung  als  Ursache  der  Apogamie  im 
Pflanzcnreiche  (l'Hybridation  comme  cause  de  l'apogamie  dans  le  règne 
végétal).  Ernst  définit  la  parthénogenèse  comme  le  développement 
spontané,  ou  causé  par  des  influences  extérieures,  des  ovules  d'une 
plante  ou  d'un  animal  différencié  sexuellement  et  capable  de  repro- 
duction sexuelle,  et  l'apogamie  comme  multiplication  apomictique  obli- 
gatoire des  descendants  d'hybrides,  par  des  ovules  et  des  cellules  soma- 
tiques  de  gamétophytes  di-  et  polyploïdes.  Cet  auteur  émet  l'hypothèse 
que  chez  Cliara  crinita,  la  fécondation  par  des  spermatozoïdes  d'une 
autre  espèce  avec  le  même  nombre  de  chromosomes  fait  naître  un 
hybride  métromorphe  dont  la  zygote  ne  subit  plus  de  réduction  de 
chromosomes  à  la  germination.  De  là  est  née  la  forme  parthénogéné- 
tique  diploïde.  Ernst  arrive  à  l'hypothèse  que  la  perte  de  la  sexualité 
causée  par  l'hybridation  est  très  répandue  dans  le  monde  végétal  et 
que  l'hybridation  est  la  cause  de  la  parthénogenèse.  Dans  le  volume 
présent,  W.  se  propose  de  soumettre  l'hypothèse  d'ERNST  à  une  cri- 
tique. II  analyse  d'abord  le  cas  de  Chara  crinita,  passe  ensuite  en  revue 
tous  les  cas  de  parthénogenèse  durable  dans  le  règne  animal,  analyse 
les  causes  de  la  parthénogenèse  et  arrive  à  la  conclusion  que  les  défini- 
tions de  la  parthénogenèse  et  de  l'apogamie  données  par  Ernst  n'ap- 
portent pas  de  progrès,  mais  mènent  au  contraire  à  des  contradictions, 
si  on  veut  les  appliquer  à  la  parthénogenèse  animale.  De  plus,  les  défi- 
nitions d'ERNST  sont  liées  à  son  hypothèse  de  l'hybridation,  qui  n'est 
pas  encore  assez  fondée.  W.  croit  donc  qu'il  faut  encore  maintenir  les 
définitions  qu'il  avait  données  lui-même.  —  L.   Brecher. 

Novak  (J.)  et  Eisinger  (K.).  —  Sur  la  division  arlificiellemenl  provoquée 
de  Vœiif  de  Mammifère  non  fécondé,  et  sur  des  essais  de  production  de  la 
grossesse  exlrautérine.  —  Le  Rat  présente,  on  le  sait,  dans  les  rapports 
de  l'ovaire,  des  dispositions  anatomiques  spéciales  :  l'ovaire  y  est  isolé 
de  la  cavité  générale,  et  enfermé  dans  une  fraction  de  celle-ci,  que 
délimite  un  endothélium  continu;  la  cavité  périovarienne  ne  débouche 
à  l'extérieur  que  par  l'oviducte  qui  s'y  ouvre.  Les  auteurs  ont  utilisé 
ces  particularités  pour  empêcher,  en  ligaturant  l'oviducte,  les  œufs 
d'arriver  à  l'utérus;  ils  ont  obtenu  ainsi,  dans  la  cavité  périovarienne, 
des  masses  cellulaires  irrégulières,  en  forme  de  morula  et  dégénérant 
souvent  en  leur  centre.  Bien  qu'on  n  y  voie  aucune  indication  de  feuillets, 
ces  masses  ont  tendance  à  s'implanter  sur  la  paroi  et  même  à  y  être 
irriguées;  N.  et  E.  les  considèrent  comme  des  œufs  irrégulièrement  et 
abortivement  segmentés,  et  admettent  qu'ils  ont  réalisé  expérmeiita- 
lement,  par  simple  ligature  des  voies  génitales,  des  grossesses  extrau- 
térines. Le  plus  remarquable  est  qu'on  obtient  les  mêmes  résultats  sans 
coït,  ou  après  coït  non  fécondant  (par  un  mâle  dont  les  canaux  déférents 
ont  été  sectionnés)  :  pour  les  auteurs,  il  s'agit  là  d'une  parthénogéuèset 
provoquée  par  le  changement  des  conditions  de  milieu,  et  notamment 
par  les  modifications  que  subit  le  liquide  périovarien  du  fait  de  la 
stagnation.  Les  œufs  des  Mammifères  ne  seraient  donc  pas  incapables. 
de  développement  parthénogénétique.  —  M.  Prenant. 

—  4-;?9  — 


16  L'ANNÉn:  BIOLOGIQUE 

Voss  (Hermann).  —  Éludes  sur  la  parlhénojénèse  arlificielle  de  l'œuf 
de  Grenouille.  II.  Conlribulion  expérimentale  à  la  parlhénojénèse  arlifi- 
cielle de  Vœuf  de  Grenouille  par  excilalion  mécanique.  — -  V.  réussit  à 
déclencher  quelques  divisions  dans  des  œufs  vierges  de  Rana  fusca 
en  les  battant  avec  une  spatule  de  corne,  c'est-à-dire  en  les  excitant 
mécaniquement  sans  y  faire  de  plaie.  Le  développement  ainsi  mis  en 
branle  s'arrête  très  vite,  et  concorde  entièrement  avec  celui  des  œufs 
simplement  piqués,  sans  introduction  de  corps  étrangers.  L'auteur 
conclut  que  dans  la  piqûre  simple,  le  fait  important  n'est  pas  la  lésion, 
mais  le  choc,  et  s'élève  contre  l'interprétation  de  la  fécondât  on  selon 
Haberlandt;  ce  dernier,  on  le  sait,  ayant  montré  chez  des  plantes 
qu'une  sorte  d'hormone  de  blessure  produite  à  la  surface  des  lésions 
déterminait  les  mitoses  de  régénération,  a  supposé  que  dans  la  fécon- 
dation le  déclenchement  de  la  segmentation  était  dû,  de  même,  à  la 
lésion  que  produit  la  pénétration  du  spermatozoïde.  Cette  interprétation 
•est  évidemment  incompatible  avec  les  expériences  de  V.;  celui-ci  ne 
prétend  pas  d'ailleurs  attribuer  au  choc  du  spermatozoïde  la  mise  eu 
mouvement  des  mitoses;  il  s'agit  là,  pour  lui,  dans  la  fécondation,  d'un 
phénomène  physico-chimique  d'ordre  tout  différent.  —  M.   Prenant. 

Noyés  (B.).  —  Recherches  expérimenlales  sur  le  cycle  reproductif  d'un 
rôti f ère  parlhénogénétique  {Proaies  decipicns).  —  Ce  petit  organisme  se 
prête  admirablement  à  l'étude  du  cycle  reproductif.  Il  se  cultive  sur 
les  milieux  les  plus  variés,  s'isole  aisément  et  parcourt  en  une  semaine 
le  cycle  de  son  existence.  L'œuf,  très  petit  (48  x  80  ja),  éclôt  après 
^4  heures  d'incubation  et  donne  naissance  à  une  femelle  parthénogé- 
nétique  qui  commence  sa  ponte  dès  le  !«'  jour.  En  général,  elle  dépose 
1  œuf  le  1er  jour,  3  le  second,  5  le  troisième,  7  le  quatrième,  3  le  cin- 
quième, 1  le  sixième,  puis  meurt.  Le  nombre  d'œufs  pondus  par  chaque 
individu  varie  d'ailleurs  de  10  à  30,  de  même  que  la  longueur  de  l'exis- 
tence peut  osciller  de  3  à  8  jours.  N.  a  élevé  ce  rotifère,  en  cultures 
individuelles,  pendant  13  mois,  observant  ainsi  250  générations  environ, 
soit  plus  de  125.000  individus.  Les  cultures  ont  été  en  majorité  faites 
en  milieu  constant,  à  base  de  lait  en  poudre.  Trois  problèmes  théoriques 
ont  été  examinés  :  1°  plusieurs  espèces  de  rotifères  présentent  des 
individus  çf;  ceux-ci  ne  sont  pas  connus  chez  Proaies  decipiens;  ne  pour- 
rait-on les  faire  surgir  en  modifiant  le  milieu?  N.  n'y  est  parvenu  ni 
en  variant  la  température,  ni  en  changeant  la  nature  du  milieu  de 
culture,  ni  en  introduisant  diverses  substances  dans  le  milieu  usuel  à 
base  de  lait.  Les  250  générations  observées  sont  restées  intégralement 
parthénogénétiques.  Ce  fait  est  d'autant  plus  intéressant  qu'après  cette 
longue  période  aucun  signe  de  décrépitude  de  l'espèce  ne  s'est  mani- 
festé, ni  dans  la  taille  des  individus,  ni  dans  leur  degré  de  fertilité,  ni 
dans  la  durée  de  leur  existence;  2°  étant  données  les  variations  qui 
s'observent  dans  le  nombre  des  œufs  pondus  par  un  individu,  et  corré- 
lativement dans  la  durée  de  son  existence,  ne  pourrait-on  isoler  par 
sélection  une  race  caractérisée  par  une  existence  longue  et  une  ponte 
abondante?  Une  tentative  a  été  faite  en  ce  sens  et  la  -sélection  a  été 
poursuivie  pendant  3  mois,  sur  15  générations;  aucune  amélioration 
n'a  été  obtenue.  Proaies  decipiens  appartient  donc  à  la  catégorie  des 
organismes  parthénogénétiques  sur  lesquels  la  sélection  est  inopérante; 
3°  serait-il  possible,  en  modifiant  le  milieu  où  vit  l'animal,  de  provoquer 
dans  ses  cellules  germinales  des  altérations  durables,  persistant  après 

—  430  — 


PROBLÈMES  GÉNÉRAUX  DE   LA  SEXUALITÉ  77 

le  retour  dans  le  milieu  normal.  L'alcool  a  été  choisi  comme  agent  nocif; 
les  gouttes  de  culture  où  vivaient  les  animaux  étaient  maintenues  dans 
une  atmosphère  imprégnée  de  vapeurs  d'alcool,  à  diverses  tensions. 
Au  cours  des  21  semaines  que  dura  l'expérience,  N.  observa  une  réduc- 
tion du  nombre  des  œufs,  sans  que  la  durée  moyenne  de  l'existence  soit 
raccourcie  d'une  manière  appréciable;  il  n'y  eut  aucune  progression 
dans  l'inton-ité  de  l'effet  noté.  Après  retour  au  milieu  normal,  les  orga- 
nismes revinrent  dès  la  troisième  génération  au  taux  de  ponte  habituel. 
Ces  constatations  sont  donc  très  diilérentes  de  celles  faites  par  Stockard, 
chez  le  Cobaye  (altération  persistante  des  facultés  procréatrices)  et  se 
rapprochent  plutôt  de  celles  de  Pearl,  sur  la  poule  (diminution  du 
nombre  des  œufs  fécondés,  mais  sans  aucune  altération  de  leurs  facultés 
de  développement  ni  de  leurs  qualités  intrinsèques).  —  A.  Dalcq. 

Shnll  (F.  A).  —  Le  volume  relatif  du  nojau  cl  le  cycle  reproiuclif  chez 
Hydatina  senla.  —  Ce  rotifère  présente  une  alternance  assez  régulière 
de  reproduction  sexuée  et  parthénogénétique.  Or,  R.  Hertwig  et  ses 
élèves  ont  cru  jadis  pouvoir  expliquer  ce  phénomène  par  des  variations 
du  rapport  nucléoplasmique.  Emise  par  Hertwig  et  Issakowitch, 
à  propos  des  œufs  des  Diphnides,  sur  des  bases  d'ailleurs  plutôt  spécu- 
latives, cette  idée  fut  confirmée  par  des  observations  de  Papanicolau, 
puis  de  Hartmann.  Dans  l'ensemble,  les  arguments  ne  sont  p.îs  con- 
vainquants. S.  s'est  proposé  d'examiner  si  Hydatina  senla  présente  des 
variations  appréciables  du  rapport  nucléoplasmique  :  1°  Chez  les  femelles 
qui  donnent  des  œufs  d'où  sortent  des  mâles;  2°  au  cours  de  l'existence 
des  individus  (théories  de  c.  s.  minot  sur  la  sénescence);  3°  lorsque 
l'élevage  est  fait  dans  un  milieu  qui  augmente  le  nombre  des  miles. 
L'étude  a  porté  sur  les  oocytes,  la  paroi  du  tube  digestif  et  la  glande  à 
vitellus;  le  rapport  nucléoplasmique  a  été  établi  en  mesurant  sur  coupe 
la  plus  grande  surface  de  section  du  noyau  et  du  cytoplasme;  ce  n'est  là, 
évidemment,  qu'une  méthode  assez  imparfaite.  Elle  sulïit  à  mettre  en 
évidence  diverses  variations  du  rapport  nucléoplasmique  dans  les  condi- 
tions mentionnées  plus  haut.  Mais  ces  variations  ne  se  font  pas  dans  le 
même  sens  pour  les  trois  organes  étudiés,  et  l'on  ne  distingue  aucune 
relation  entre  elles  et  l'apparition  des  mâles  dans  le  cycle  de  reproduc- 
tion. En  somme,  les  observations  de  S.  établissent  une  série  de  faits 
nouveaux,  mais  dont  la  signification  est  à  rechercher;  mais  elles  tendent 
surtout  à  infirmer  Ijs  conceptions  de  Hertwig  et  de  ses  élèves.  — 
A.  Dalcq. 


Problèmes  généraux  de  la  sexualité. 


Bascom  (Kellog  F.).  —  The  interstitial  cells  of  the  gonads  of  caille  wilh 
esprcial  référence  lo  their  embryonic  deuelopment  and  significance. 
(Amer.  Journ.  of  Anat.,  XXXI,  n»  3,  38  p.,  10  fig.,  1923.)  [78 

Haldane  (J.  B.  S).  —  Sex  ratio  and  unisexual  slerilily  in  hyhrid  animais. 
(Journ.   of  Genetics,   XH,    lOi-103,    1922.)  [80 

—  431  — 


■^  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Hartman  (Cari  R.)  and  Hamilton  (William  F.).  —  A  case  of  Irue  herma- 
phrodism  in  ihe  fowl,  with  remarks  upon  secondary  sex  characlers.  (J. 
of  Exp.   ZooL,  XXXVI,  no  1,   185-205,   192.2.)  [80 

Kolmer  (W.)  und  Koppanyi  (Th.)-  —  Ueber  den  Hoden  von  Pleurodeles 
Wallli  {Michah).   (Anat.   Anz.,   LVI,   410-415,  2   flg.)  [80 

Kopec  (S.).  —  Physiological  self-differenliaiion  of  Ihe  wing-germs  grafled 
on  caierpillars  of  Ihe  opposite  sex.  (The  Journal  of  expérimental  Zoo- 
lo^,  XXXVI,  469-475,  novembre  1922.)  [78 

Mrsic  (Wilîielm).  —  Die  Spdlbefruchlung  und  deren  Einfhiss  auf  Entwi- 
ckliing  und  Geschlechlsbildung,  experimenlell  nachgepriifl  an  der  Regen- 
boqcnforelle.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.  u.  Entwmech.,  LXXXXVIII,  129- 
209,  22  flg.,  7   tableaux.)  [79 


Kopec  (S.).  —  Auio -différenciation  physiologique  des  ébauches  d'ailes 
greffées  sur  des  chenilles  du  sexe  opposé.  —  Si  l'on  greffe  des  disques 
imaginaux  d'ailes  sur  des  chenilles  [Lymantria  dispar)  du  sexe  opposé, 
les  ailes  greffées  se  développent  en  nianifestant  tous  les  caractères 
sexuels  de  l'animal  auquel  elles  ont  été  empruntées  et  non  ceux  du 
spécimen  sur  lequel  elles  ont  été  transplantées.  Le  pigment  des  écailles 
résulterait  d'une  modification  du  sang  sous  l'influence  de  substances 
spécifiques  contenues  dans  les  cellules  formatrices  des  écailles.  — 
Emile  Guyénot. 

Bascom  (Kellog  F.).  —  Les  cellules  interstitielles  des  gonades  du  taureau 
et  de  la  génisse,  au  point  de  vue  spécial  de  leur  développement  embryon- 
naire et  de  leur  signification.  —  Sur  la  suggestion  de  Lillie,  B.  étudie 
le  développement  des  cellules  interstitielles  dans  les  deux  sexe-s  de  Bos 
taurus,  afin  d'éclairer  la  question  de  la  production  des  free-martin  et 
de  fournir  une  base  morphologique  à  l'hypothèse  émise  par  Lillie  (1917), 
à  ce  sujet.  Lillie  avait  énoncé  cette  conclusion  entre  autres  :  il  y  a 
pour  la  théorie  hormonale  de  la  genèse  des  free-martin  une  base  solide 
dans  les  faits  connus  sur  l'époque  de  l'apparition  des  cellules  intersti- 
tielles dans  le  testicule  et  l'ovaire  du  porc.  Cette  conclusion  suppose 
que,  dans  les  deux  espèces,  le  développement  des  gonades  est  le  même. 
De  l'examen  d'une  série  très  complète  de  testicules  et  d'ovaires  s'éten- 
dant  depuis  des  embryons  de  20  mm.  de  long  jusqu'à  des  adultes,  B. 
tire  les  conclusions  suivantes.  Avant  le  stade  de  30  mm,,  bien  que  les 
organes  génitaux  externes  ne  permettent  pas  de  reconnaître  le  sexe, 
le  testicule  peut  être  facilement  distingué  de  l'ovaire.  Au  stade  de 
30  mm.  il  apparaît  dans  le  testicule,  au  sein  du  tissu  conjonctif  qui 
sépare  les  cordons  sexuels,  des  cellules  interstitielles  bien  définies  par 
leur  taille,  leur  forme,  l'aspect  de  leur  noyau,  l'abondance  et  le  caractère 
de  leur  cytoplasme,  déjà  semblables  à  celles  des  embryons  plus  âgés  et 
du  taureau  adulte,  semblables  aussi  à  celles  qui  paraîtront  plus  tard 
dans  l'ovaire;  elles  sont  moins  abondantes  un  peu  avant  et  après  la 
naissance,  que  plus  tôt  ou  plus  tard.  Pour  l'ovaire,  il  faut  attendre 
jusqu'à  6  ou  8  semaines  après  la  naissance  pour  y  trouver  de  véritables 
cellules  interstitielles  comparables  à  celles  du  testicule;  elles  apparais- 
sent dans  la  thèque  interne  des  follicules,  principalement  des  follicules 

—  'i32  — 


PROBLÈMES  GÉNÉRAUX  DE  LA  SEXUALITÉ  79 

-atréliques  chez  la  femelle  adulte.  Une  revue  (d'ailleurs  assez  incom- 
plète) de  l'état  de  nos  connaissances  sur  l'apparition  des  cellules  inters- 
titielles dans  les  gonades  mâle  et  femelle  des  diverses  espèces  de  Mam- 
mifères apprend  que  chez  le  mâle  ces  cellules  existent  dès  le  début  de  la 
différenciation  du  testicule;  les  cellules  interstitielles  sont  au  contraire 
un  élément  variable  de  l'ovaire,  manquant  chez  la  truie  après  le  stade 
de  35  mm.,  marquant  chez  la  génisse  jusqu'aux  environs  de  la  naissance, 
existant  chez  le  chat  dans  la  vie  embryonnaire  et  chez  l'adulte. 

L'auteur  se  demande  en  terminant  quelle  est  la  portée  de  tous  ces 
faits  et  de  ceux  qu'il  a  constatés  sur  la  question  de  la  relation  entre  les 
-cellules  interstitielles  et  les  hormones  sexuelles.  Il  se  déclare  partisan 
de  la  sécrétion  de  ces  hormones  par  les  cellules  interstitielles.  Il  examine 
ensuite  quelle  base  les  faits  observés  par  lui  fournissent  à  l'hypothèse 
émise  par  Lillie  sur  la  genèse  des  free-marlin.  Comme  dans  l'espèce 
Bos  îaurus,  les  sexes  des  gonades  peuvent  être  reconnus  dès  le  stade  de 
25  mm.,  c'est-à-dire  avant  que  les  cellules  interstitielles  aient  apparu, 
ces  cellules  ne  peuvent,  contrairement  à  Lipschutz  (1919),  déterminer 
le  sexe.  Le  plus  jeune  free-marlin  examiné  par  Lillie  (1922),  mesurait 
35  mm.  et  présentait  un  ovaire  déjà  modifié  dans  le  sens  mâle,  influencé 
déjà  par  conséquent  par  l'hormone  produite  par  son  jumeau  mâle  et 
lui  parvenant  grâce  aux  communications  vasculaires  établies  entre  les 
deux  jumeaux.  Or,  les  observations  de  B.  établissent  que  c'est  au  stade 
de  30  mm.  qu'effectivement  paraissent  dans  le  testicule  les  cellules  inters- 
titielles productrices  d'hormone.  Celles  de  l'ovaire,  par  contre,  ne  se 
développent  que  trop  tard  pour  affecter  le  mâle  jumeau  du  free-marlin^ 
dans  le  sens  femelle.  [Les  observations  de  l'auteur  établissent  en  effet 
une  chronologie  de  l'apparition  des  cellules  interstitielles  tout  à  fait 
favorable  à  l'hypothèse  de  Lillie;  mais  cette  chronologie  aurait  bien 
plus  de  valeur  si  B,  au  lieu  d'identifier  les  cellules  interstitielles  à  l'aide 
-de  caractères  morphologiques  extérieurs  tels  que  peuvent  les  fournir 
les  méthodes  de  Mallory  et  autres,  s'était  appliqué  à  rechercher  le  début 
du  fonctionnement  des  cellules  interstitielles,  en  caractérisant  leur 
produit  de  sécrétion].  —  A.  Prenant. 

Mrsîc  (Wilhelm).  —  La  fécondation  tardive  el  son  influence  sur  le 
développement  et  la  délerminalion  du  sexe.  Elude  expérimentale  d'après 
la  Truite  arc-en-ciel.  —  On  sait,  chez  les  Grenouilles,  par  les  travaux 
de  R.  Hertwig,  de  Kuschakewitsch  et  de  Eydmanns,  que  la  maturité 
exagérée  des  ovules  modifie  la  proportion  des  sexes  au  bénéfice  du  sexe 
mâle.  M-  a  repris  cette  question  sur  la  Truite.  Sur  quatre  femelles,  il 
prélève,  à  la  maturité,  à  peu  près  le  quart  des  œufs,  et  les  féconde; 
il  procède  de  même  5  jours  après,  à  l'aide  des  mêmes  femelles  et  du 
même  mâle,  puis  de  même  encore  au  bout  de  6  jours,  puis  de  8  jours. 
Il  a  ainsi  des  lots  fécondés,  les  uns  à  maturité,  les  autres  avec  un  retard 
de  plus  en  plus  grand.  L'excès  de  maturité  amène,  et  de  façon  d'autant 
plus  marquée  qu'il  est  plus  considérable,  un  certain  nombre  de  parti- 
cularités :  mortalité  plus  grande  des  produits,  incapacité  de  nombreux 
œufs  à  être  fécondés,  croissance  d'abord  favorisée,  puis  retardée,  pour- 
centage élevé  des  malformations  (torsions  de  la  colonne  vertébrale, 
malformations  oculaires,  malformations  des  nageoires,  raccourcissement 
de  l'opercule,...  etc.).  Normalement,  chez  la  Truite  arc-en-ciel,  la 
première  ébauche  des  gonades  est  indifférente;  puis,  chez  tous  les 
individus,  les  organes  génitaux  semblent  évoluer  en  direction  femelle, 

—  4i3  — 


80  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

aboutissant  à  de  volumineuses  cellules  germinales  oviformes;  c'est  assez 
tardivement  que,  chez  50  %  des  jeunes  Poissons,  les  cellules  germinales 
se  multiplient  activement,  et  que  la  gonade  prend  peu  à  peu,  de  l'arrière 
à  l'avant,  l'aspect  d'un  testicule;  chez  l'autre  moitié  des  individus,  le 
caractère  ovarien  se  fixe  et  se  précise.  Dans  les  cultures  à  partir  d'œufs 
trop  mûrs,  le  début  du  développement  se  passe  de  la  mâme  façon;  mais, 
tardivement,  une  certaine  proportion  des  Poissons  de  tendance  femelle 
change  de  direction  d'évolution  :  les  cellules  oviformes  dégénèrent  et 
les  gonades  passent  à  la  tcndmce  mâle. 

Ces  faits  prouvent,  selon  M  ,  que  la  maturité  exagérée  n'alTecte  pas 
immédiatement  les  chromosomes,  mais  le  plasmi  des  ovules;  sinon  les 
sexes  ne  pourraient  pas  se  développer  normalemtni  au  début  :  M  admet, 
en  eflet,  avec  R.  îIertwig,  l'importance  prépondérr.nte  de  la  formule 
chromosomiale,  et  plus  précisément  de  l'hélérochromosome,  dans  la 
détermination  du  sexe.  La  modification  c\ t(  platmique  en  question  est 
vraibtmblsblc  m(  ni  due  à  des  troubles  de  nutriti(  n,  peut-être  à  la  résorp- 
tion de  certaines  substances  ovulaires;  l'influence  de  la  maturité  exagérée 
se  ramène  dcnc  au  cas  plus  général  des  influences  trophiques  sur  la 
détermination  du  sexe.  Comme  les  recherches  récentes  indiquent  que 
la  maturité  exrgéiée  favorise  le  sexe  hélércgjmète,  l'auteur  suppose 
que  chez  la  Truite  arc-en-ciel  le  sexe  hétér(gumète  est  le  sexe  mâle, 
mais  il  ne  cherche  pas  à  vérifier  cette  hypothèse.  —  M.  Prenant. 

Kolmer  (W)  et  Koppanyi  (Th.).  —  Sur  le  lesliciile  de  Pleuroieles 
Wallli  (Michah).  —  Le  testicule  du  Triton  Plewoleles  Walili  prén'nte  à 
ses  deux  pôles  un  corps  jaune  volumineux  et  saillant,  formé  de  véritables 
cellules  inlerstilielles  d'origine  conjonctive.  Or,  chez  les  Urodèles  le 
corps  jaune,  qu;nd  il  existe,  est  en  général  d'origine  sertolicnne.  Il  y  a 
là  substitution,  dtns  une  même  fonction,  de  tissus  diflércnts.  A  remar- 
quer que  rorg;ine  est  nettement  individualisé,  et  se  prêterait  peut-être 
à  l'expérimentation  opératoire.  Sur  8  animaux,  les  auteurs  ont,  de  plus, 
trouvé  deux  fois  dcns  le  testicule  des  «  ovules  primordiaux  »,  mais  ils 
ne  peuvent  dire  s'il  s'agit  d'hermaphroditismc  ou  de  spermatides  géantes. 
M.   Prenant. 

Hartmann  (C  R  )  et  Hamllton  (W.  F.).  —  Un  cas  d'hermaphrodisme 
vrai  chez  la  poule,  avec  quelques  remarques  co-icerninl  les  caractères  sexuels 
secondaires.  —  L'oiseau  étudié  s'est  en  général  comporté  comme  une 
poule;  une  fois  dans  sa  vie  il  a  même  pondu  un  œuf,  d'ailleurs  mal 
formé.  Son  plumage  était  celui  d'une  poule,  mais  il  avait  d'autre  part 
une  crête  très  dé/eloppée,  des  barbillons  énormes  et  un  éperon  à  la 
patte  droite;  son  port  était  celui  d'un  coq.  A  l'autopsie,  on  a  trouvé 
du  côté  gauche  un  ovotestis,  un  oviducte  et  un  canal  déférent;  du  côté 
droit  un  testicule,  dont  les  tubes  contenaient  des  spermatozoïdes  mûrs, 
une  sorte  d'épididyme  et  un  canal  déférent.  Les  auteurs  rapprochent 
ce  cas  des  observations  analogues  faites  tant  chez  les  Oiseaux  que  chez 
les  Mammifères  et  concluent  à  la  réalité  d'une  fonction  endocrine  des 
glandes  génitales.  —  A.  Dalco. 

Haldane  (J.  B  S  ).  —  Proporlion  des  sexes  eî  stérililé  unisexuelle  chez 
les  hybrides  d'espèces  animales.  —  On  a  parfois  remarqué  que  le  croise- 
ment entre  animaux  d'espèces  différentes  produit  une  descendance 
de  laquelle  l'un  des  sexes  est  exclu  ou  bien  n'est  représenté  que  par  un 
petit  nombre  d'individus,  qui  sont  alors  stériles.   Doncaster  observa 

—  434  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE    81 

•que  c'est  généralement  la  femelle  qui  fait  défaut,  mais  les  conclusions 
de  H.  montrent  que  cela  n'est  pas  toujours  le  cas.  Des  modifications 
dans  la  proportion  rationnelle  des  deux  sexes  ainsi  que  des  exemples  de 
stérilité  unisexuelle  ont  été  observés  par  plusieurs  auteurs  dans  des 
croisements  d'Oiseaux,  de  Papillons,  de  Diptères,  de  Mammifères  et  de 
Cladocères.  H.  a  rassemblé  les  documents  fournis,  à  ce  sujet,  par  les 
expériences  des  auteurs  et  en  déduit  que  lorsque,  dans  la  F^  d'un  croi- 
sement entre  deux  espèces  animales,  ou  entre  deux  races,  l'un  des  sexes 
manque,  ou  est  rare,  et  dans  ce  cas  stérile,  ce  sexe  est  le  sexe  hétéro- 
:zygote.  —  Arnold  Pictet. 


Reproduction  asexuée.  —  Régénération.  —  Greffe. 


Suchanan  (J.  William).  —  The  Control  of  Hcad  formation  in  Planaria 
by  means  of  anesthœlics.  (J.  of  Exp.  Zool.,  XXXVI,  1-49,  1922.) 

[83 

Cole  (William  H.).  —  The  iransplanlalion  of  skin  in  frog  tadpoles,  wilh 
spécial  référence  lo  ihe  adjusmenl  of  grafls  ouer  cyes,  and  lo  Ihe  local 
specificity  of  inlegaments.  (J.  of  Exp.  Zool.,  XXXV,  n»  4,  353-421, 
1922.)  [91 

Debaisieux  (Paul). — Note  sur  deux  Coccidies  des  Mollusques.  (La  Cellule, 
XXXII,  231-247,   1   pi.,   1922.)  [82 

Detwiler  (S.  R.).  —  Experimenls  on  Ihe  Iransplanlalion  of  Limbs  in  Ambly- 
sloma.  Furlher  observations  on  peripheral  nerve  conneclions.  (J.of  Exp. 
Zool.,  XXXV,  no  2,  115-163,   1922.)  [86 

Hédon  (L.  V.).  —  Effets  de  la  suppression  temporaire  de  la  fonction  d'une 
greffe  pancréatique  chez  un  chien  dépancréaté.  (Arch.  Int.  Physiol., 
XXI,  1,  8-14,  1  fig.,  1923.)  [92 

Olmsted  (J.  M  D.).  —  The  rôle  of  the  nervous  System  in  the  régénération 
of  polyclad  Turbellaria.  (J.  of  Exp.  Zool.,  XXXVI,  n"  1,  49-57,  1922.) 

[85 

Perfiljew  (P.). —  Ueber  den  Mechanismus  der  Aulotomie  bel  den  Larven 
einiger  Libellen.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.  u.  Entwmech  ,  LXXXXVIII, 
283-291,    3    fig.)  [85 

Przibram  (Hans).  —  Aulophoric  transplantation,  ils  Iheory  and  practise. 
(Amer.  Natur.,  LVI,  548-559,  1922.)  [91 

Schaxel  (J.).  — ■  Untersuchungen  iiber  die  Formbildung  der  Tiere.  I. 
Auffassungen  und  Erscheinungen  der  Régénération.  (Schaxels  Arb. 
a.  d.  Geb.  d.  exper.  Biol.,  H.  1,  100  p.,  .30  fig.)  '         [82 

Strong  (Leonell  C).  — A  genetic  analysis  of  the  factors  underlying  suscep- 
tibilily  to  Iransplanlable  tumors.  (J.  of  Exp.  Zool.,  XXXVI,  n°  1, 
67-135,    1922.)  [88 


ANN.  niOL.  —  T.  III,  FASC.  4  (1922-1923) 


sa  L'ANNÉE  BIOLOGIC)lIE 

Taube  (Ervin).  —  Uebcr  die  hislologischen  Vorgànge  bel  der  Régénération 
von  Trilonen  mit  Beleiligiing  ortsfremder  Haut.  (Arch.  f.  mikr.  Anat. 
u.  Entwmech.,  LXXXXVILI,  98-120,  19  fig-.)  [85" 

Wieman  (H.  L.).  —  The  ef.fecl  of  îransplanling  a  portion  af  Ihe  neural 
tube  of  Ambhjsloma  fo  a  position  al  riglit  angle  lo  Ihe  normal.  (J.  of 
Exp.   Zool.,  XXXV,  no  2,   163-189,   1922.)  [90-' 


Debaisieux  (Paul).  —  Noie  sur  deux  Coccidies  des  Mollusques  :  Pseu- 
doklossia  patellse  et  P.  Chilonis.  —  Les  Coccidies  dont  il  s'agit  se  trouvent 
dans  l'hépatopancréas  et  le  tube  digestif  de  la  Patelle  et  de  VAcanlho- 
chiles  fascicularis.  Elles  ne  semblent  pas  avoir  de  période  de  schizogonie- 
plasmodiale,  mais  on  y  rencontre  une  multiplication  agame  de  tropho- 
zoïtes.  Et  les  produits  de  cette  multiplication  peuvent  quitter  les  cellules 
hôtes  et  infecter  d'autres  cellules,  ou  donner  des  macrogamètes  et  des 
microgamètes  qui,  eux  aussi,  se  libèrent  des  cellules  hôtes  et  sont  expulsés 
du  corps  de  l'hôte.  La  fécondation  et  la  sporulation  semblent  se  produire- 
hors  de  ce  dernier.  —  A.  Lécaillon. 

Schaxel  (Juluis).  —  Recherches  sur  la  morphogénie  des  animaux.  Pre- 
mière partie  :  théories  et  phénomènes  de  ta  régénération.  —  Par  ce  volume, 
Sch.  inaugure  une  série  d'ouvrages  sur  la  Biologie  expérimentale.  Après 
avoir  élucidé  la  notion  de  la  régénération,  il  passe  aux  expériences, 
qu'il  a  faites  sur  l'Axolotl;  ces  expériences  ont  porté  sur  l'œuf  fécondé, 
les  blastomères,  les  cellules  prédestinées  à  former  les  tissus  primordiaux 
ou  les  différents  organes,  les  larves  de  différents  âges,  les  formes  néoté-  ' 
niques  et  enfln  les  Amblystomes  métamorphosées.  Si,  au  stade  de  deux 
blastomères,  l'on  empêche  Tune  d'elles  de  se  diviser  en  la  maintenant 
toutefois  en  place,  l'on  obtient  un  hemiembryo  lateralis;  en  isolant  les 
blastomères  au  stade  de  deux,  on  obtient  des  embryons  entiers  bien 
proportionnés,  mais  moitié  moins  grands  qu'un  embryon  normal.  Si 
on  enlève  les  cellules  destinées  à  former  un  tissu  primordial,  celui-ci  ne 
se  forme  plus  et  il  en  résulte  uae  atypie  durable,  dans  laquelle  manquent 
pour  toujours  certains  organes  et  tissus.  C'est  à  partir  du  moment  où  les 
cellules  se  multiplient  par  division  et  une  croissance  par  augmentation 
de  masse,  suivie  de  différenciations  spécifiques,  a  lieu,  que  l'enlèvement 
d'une  partie  n'est  plus  «ne  perte  irréparable,  mais  donne  lieu  à  d'autre* 
processus  qui  sont  l'objet  de  cette  étude.  Une  excision  de  la  peau  est 
suivie  d'une  formation  d'une  nouvelle  peau,  caractérisée  par  le  manque 
de  glandes,  une  structarti  atypique  du  tissu  conjonctif,  le  manque  de 
cellules  sensorielles  et  de  terminaisons  nerveuses.  Dans  la  queue  régé- 
nérée, la  distribution  des  vaisseaux  sanguins  est  atypique.  L'excision 
de  la  rate  jusqu'aux  2/3  de  son  volume  est  suivie  de  régénération. 
L'enlèvement  du  foie  jusqu'à  la  moitié  est  compensé  par  une  croissance 
plus  vive  des  parties  restantes.  Les  membres  régénèrent  d'autant  plus 
vite  qu'ils  sont  amputés  plus  près  du  corps  et  la  régénération  est  d'au- 
tant plus  lente  et  plus  atypique,  que  la  section  a  été  plus  éloignée  du 
corps.  Les  parties  régénérées  atypiques,  si  elles  sont  amputées  en  un 
endroit  plus  proximai  qu'à  la  section  précédente,  sont  remplacées  par 
des  membres  moins  atypiq^ies;  amputées  en  un  endroit  plus  distal,  elles 
sant  remplacées  par  un  membre  aussi  atypique  que  le  précédent.  La 

~  'i3G  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE  —  RÉGÉNÉRATION  —  GREFl'E  83 

formation  nouvelle  dépend  toujours  de  ee  qui  reste.  Les  lois  de  la  régé- 
nération de  l'œil  sont  moins  claires.  Après  excision  partielle  de  l'œil,  une 
régénération  a  encore  lieu  quand  toutes  les  parties  antérieures  ainsi 
que  le  corps  ciliaire  sont  enlevés,  mais  que  la  pars  ciliaris  de  la  rétine 
reste  intacte;  de  même,  après  excision  des  parties  intérieures,  avec  la 
rétine,  à  condition  que  la  pars  ciliaris  reste.  L'énucléation  totale  de 
l'œil  n'est  pas  suivie  de  régénération.  L'exarticulation  d'un  membre 
à  la  ceinture  donne  lieu  à  une  régénération  moins  atypique  que  l'ampu- 
tation. Ces  atypies,  après  exarticulation,  consistent  en  polydactylie, 
improportionnalité  des  membres,  répartition  atypique  des  vaisseaux 
sanguins.  L'extrémité  postérieure  régénère  moins  atypiquement  que 
l'extrémité  antérieure.  Après  extirpation  de  la  ceinture,  deux  cas  se 
présentent.  Si  la  blessure  se  cicatrise  vite,  aucune  régénération  n'a  lieu. 
Si  la  blessure  reste  ouverte,  une  régénération  atypique  a  lieu.  Sch.  tire 
de  ses  expériences  cette  conclusion  que  la  régénération  n'est  pas  une 
réparation  de  ce  qui  a  été  perdu,  qu'il  ne  s'agit  pas  là  d'une  tendance 
régulatrice  de  l'organisme  à  revenir  à  sa  norme,  mais  que  l'enlèvement 
d'une  partie  du  corps  donne  lieu  à  une  formation  nouvelle  dont  l'orga- 
nisation et  la  différenciation  dépendent  des  potentialités  de  la  partie 
restante.  La  formation  nouvelle  est  toujours  plus  ou  moins  atypique  et 
Sch.  croit  qu'une  régulation  sous  la  forme  du  u  retour  à  la  norme  »  par 
voie  atypique  n'existe  pas.  D'après  lui,  la  régénération  n'est  pas  un 
problème  spécial,  mais  elle  est  comprise  dans  le  problème  de  l'organi- 
sation et  la  différenciation.  —  L.   Brecher. 

Buchanan  (J.  W.).  —  Effets  régulateurs  des  aneslhésiques  sur  la  régé- 
nération de  la  tête  chez  les  Planaires.  —  On  sait  que,  d'après  les  conceptions 
de  Child,  il  existe  chez  les  Planaires  une  sorte  de  hiérarchie  physiolo- 
gique dans  le  métabolisme  des  diverses  régions  du  corps,  suivant  le 
niveau  de  l'axe  longitudinal  auquel  elles  appartiennent.  Lorsqu'on 
isole  un  fragment  de  l'individu  par  deux  traits  de  section  perpendiculaire 
à  l'axe  longitudinal,  et  que  la  tranche  antérieure  de  ce  fragment  régénère 
une  extrémité  céphalique  plus  ou  moins  typique,  on  observe  un  pro- 
cessus que  l'on  peut  considérer  comme  la  résultante  de  deux  facteurs 
distincts  :  d'une  part,  le  métabolisme  propre  des  cellules  de  la  tranche 
antérieure;  d'autre  part,  celui  du  restant  de  ce  même  fragment.  En 
effet,  les  cellules  qui  garnissent  la  tranche  antérieure  étaient,  avant  la 
section,  soumises  à  des  influences  émanant  tant  des  tissus  situés  en 
avant  d'elles  que  de  ceux  qui  leur  font  immédiatement  suite;  ce  sont 
ces  corrélations  fonctiomielles  qui  les  maintenaient  dans  l'état  de 
différenciation  où  elles,  se  trouvent  normalement.  L'ablation  de  l'extré- 
mité antérieure  place  donc  les  cellules  de  la  tranche  antérieure  dans 
des  conditions  nouvelles.  Elle  les  libère  des  excitations  que  leur  envoyait 
toute  la  partie  haute  de  l'axe  physiologique,  et  tend  donc  à  les  ramener 
à  un  état  indiflérencié,  à  leur  permettre  de  recouvrer  les  potentialités 
générales  des  cellules  de  l'espèce  et,  par  conséquent,  à  les  mettre  sur  la 
voie  de  la  régénération.  Mais,  d'autre  part,  il  faut  considérer  que  ces 
cellules  restent  soumises  aux  excitations  venant  de  la  masse  du  frag- 
ment auquel  elles  adhèrent;  la  persistance  de  ces  corrélatioas  émanant 
de  la  partie  haférieure  de  l'axe  physiologique  tendra,  au  contraire,  à 
maintenir  en  état  de  différenciation  les  cellules  de  la  tranche  libre. 
On  en  arrive  am-^i  à  imaginer  un  certain  antagonisme  entre  les  facultés 
de  régénération  dues  à  l'activité  prt^pre  des  cellules  de  la  tranche  anté- 

-  Yô7  — 


84  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

rieure  du  fragment  isolé  et  le  métabolisme  total  de  ce  fragment,  en 
faisant  abstraction  des  cellules  qui  le  délimitent  en  avant.  Plus  celui-ci 
est  modéré,  moins  il  s'opposera  à  la  dédifïérenciation  des  cellules  de  la 
tranche  antérieure,  plus  grandes  seront  les  chances  de  régénération  de 
l'extrémité  céphalique,  plus  parfaite  sera  cette  régénération.  Telle  est 
l'idée  directrice  dont  B.  s'est  proposé  de  fournir  une  nouvelle  démons- 
tration expérimentale  en  soumettant  des  fragments  de  Planaria  dorolo- 
cephala  à  l'action  de  divers  anesthésiques  :  chlorétone,  chloroforme, 
hydrate  de  chloral,  éther,  alcool  éthylique.  Pour  pouvoir  apprécier  la 
valeur  des  résultats  obtenus,  il  est  nécessaire,  surtout  lorsqu'il  s'agit 
d'un  problème  aussi  délicat,  de  connaître  la  méthode  employée.  En 
voici  les  grandes  lignes  :  deux  modes  d'expérience  ont  été  adoptés; 
dans  une  série,  celle  dont  les  résultats  sont  le  plus  complètement  exposés 
dans  ce  mémoire,  les  fragments  ont  été  soumis  pendant  quelques  heures 
seulement,  tout  de  suite  après  la  section,  à  une  solution  relativement 
concentrée  des  divers  anesthésiques;  dans  l'autre,  ils  ont  été  placés 
à  demeure  dans  des  solutions  très  diluées  des  mêmes  substances.  Il  faut 
signaler  aussi  que  la  notion  même  de  l'axe  physiologique  suppose  des 
différences  notables  de  métabolisme,  suivant  le  niveau  du  corps  où  le 
fragment  est  prélevé;  d'où  la  nécessité  d'examiner  les  effets  des  anes- 
thésiques sur  des  fragments  provenant  de  trois  régions  distinctes  (région 
immédiatement  postérieure  à  la  tête,  région  moyenne  du  corps,  région 
précaudale),  en  s'efforçant,  pour  autant  que  le  matériel  le  permette,  de 
ne  comparer  que  des  fragments  équivalents  entre  eux.  Cela  posé,  quelles 
observations  peut-on  recueillir  au  sujet  du  problème  posé?  En  ce  qui 
concerne  le  degré  de  «  stimulation  »  du  fragment  total,  on  peut  l'appré- 
cier en  dosant  sa  consommation  d'oxygène;  mais  il  est  évidemment  néces- 
saire d'opérer  sur  une  masse  de  tissu  assez  considérable;  et  comme  il 
serait  illusoire  de  vouloir  apprécier  des  différences  entre  les  fragments 
prélevés  aux  divers  niveaux,  cette  partie  du  travail  se  ramène  à  com- 
parer la  consommation  d'oxygène  réalisée  par  des  masses  comparables 
de  fragments  placés,  d'une  part,  dans  l'eau  pure,  d'autre  part,  dans  les 
divers  anesthésiques;  des  dosages  (méthode  de  Winkler)  ont  été  faits 
à  intervalles  réguliers,  de  manière  à  suivre  l'évolution  du  processus. 
Quant  au  degré  de  «  stimulation  »  de  la  tranche  antérieure,  il  ne  peuL 
s'agir  de  le  soumettre  à  un  dosage  quelconque.  On  le  mesure  d'après 
la  proportion  de  têtes  qui  se  sont  régénérées  au  bout  d'un  temps  donné, 
en  tenant  compte  de  la  perfection  du  processus  (type  tératomorphique, 
tératophtalmique,  etc.).  Signalons  enfin  que,  pour  des  raisons  techniques, 
et  notamment  parce  qu'il  faut  éviter  toute  manipulation  accessoire  des 
fragments,  capable  de  causer  par  elle-même  une  stimulation,  la  statis- 
tique de  la  fréquence  de  régénération  n'a  pu  être  faite  sur  le  même 
matériel  que  les  dosages  d'oxygène;  ce  sont  là,  cependant,  les  données 
que  B.  se  propose  de  rapprocher  et  de  comparer.  Passons  aux  résultats  : 
ils  sont  assez  complexes;  les  anesthésiques  étudiés  n'agissent  pas  d'une 
manière  univoque;  leurs  effets  varient  suivant  la  concentration  utilisée, 
le  temps  de  séjour  dans  la  solution.  Néanmoins,  un  fait  remarquable  se 
dégage  de  l'ensemble  des  observations  :  c'est  que,  dans  la  plupart  des 
expériences,  la  fréquence  de  régénération  est  modifiée  en  sens  opposé, 
après  séjour  dans  les  anesthésiques,  suivant  le  niveau  d'où  provient  le 
fragment.  En  général,  elle  est  diminuée  pour  les  fragmeiits  antérieurs, 
tandis  qu'elle  est  augmentée  pour  les  postérieurs.  B.  insiste  sur  le  fait 
que  de  telles  différences  ne  sont  explicables  que  si  l'on  admet  l'exis- 

—  438  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE    85 

tence  du  gradient  physiologique.  Que  donnent,  d'autre  part,  les  dosages 
d'oxygène?  La  consommation  d'02  augmente  progressivement  pour  les 
fragments  placés  à  demeure  dans  les  solutions  diluées,  fait  que  B.  se 
borne  pour  le  moment  à  signaler;  mais  lorsqu'on  ne  laisse  agir  l'anes- 
thésique  que  pendant  un  court  laps  de  temps,  on  supprime  l'accrois- 
sement notable  des  oxydations  qui  s'observe  toujours,  en  milieu  normal, 
à  la  suite  de  la  section.  Toutefois,  l'alcool  produit  des  effets  différents;  il 
augmente  le  taux  des  oxydations;  mais  il  semble  que  ce  soit  dû  à  l'oxyda- 
tion de  l'alcool  lui-même  au  sein  des  tissus.  Ce  cas  mis  à  part,  on  peut 
dire  que  d'une  manière  générale  un  court  séjour  du  fragment  dans  les 
anesthésiques,  tout  de  suite  après  leur  isolement,  atténue  la  stimulation 
qui  s'y  éveillerait  en  milieu  normal.  D'après  la  théorie,  il  devrait  donc 
en  résulter  une  augmentation  de  la  fréquence  de  régénération.  Il  n'en 
est  ainsi  que  dans  certains  cas,  et  surtout  pour  les  fragments  postérieurs. 
Force  est  donc  d'admettre  qu'un  phénomène  intercurrent  joue  égale- 
ment son  rôle.  B.  suppose,  ce  qui  est  d'ailleurs  légitime,  que  les  cellules 
de  la  tranche  antérieure  peuvent  aussi,  dans  certaines  conditions  de 
concentration  et  de  durée,  subir  l'influence  déprimante  des  anesthé- 
siques. Et  il  arrive  ainsi,  par  une  analyse  détaillée,  à  donner  une  inter- 
prétation cohérente  [mais  qui  paraît  parfois  spécieuse]  des  faits  observés. 
En  somme  ceux-ci  forment  une  gamme,  dont  certains  termes  —  ceux 
où  les  anesthésiques  atténuent  la  stimulation  du  fragment  dans  son 
ensemble  —  confirment  pleinement  la  théorie;  les  autres  sont  dus  à  une 
action  trop  brutale  ou  trop  prolongée  des  mêmes  anesthésiques,  qui 
atteignent  alors  dans  leur  vitalité  les  cellules  qui  devraient  assurer  la 
régénération.  —  A.  Dalcq. 

Olmsted  (J.  M.  D.).  —  Le  rôle  du  sijslème  nerveux  dans  la  régénération 
des  Turbellariés  Polyclades.  —  Ces  observations,  faites  sur  Planocera 
californica,  Phylloplana  lilloricola  et  Leploplana  Laxicola  confirment 
la  nécessité  des  ganglions  céphaliques  pour  que  la  régénération  se  fasse 
normalement.  —  A.  Dalco. 

Taube  (Ervin).  —  Sur  les  processus  hislologiques  de  la  régénération  chez 
les  Tritons,  avec  participation  de  peau  transplantée  d'une  autre  région.  — ■ 
Dans  ses  expériences  les  plus  démonstratives,  dites  par  lui  expériences 
on  «  manchette  »,  T.  dénude  une  partie  annulaire  de  la  patte  d'un  Triton, 
puis  transplante  dans  cette  région  primitivement  pigmentée  de  méla- 
nine la  peau  rouge  du  ventre  d'un  autre  Triton,  de  même  espèce  ou  non. 
Sauf  certaines  greffes  hétéroplastiques  (peau  d'alpestris  sur  patte  de 
taeniatus),  la  greffe  prospère  en  général.  Au  bout  d'un  temps  plus  ou 
moins  long,  T.  ampute  l'extrémité  de  la  patte  au  niveau  de  la  man- 
chette, de  façon  que  la  peau  située  au  contact  de  la  plaie  soit  la  peau 
transplantée.  C'est  elle  qui  constitue  le  régénérât,  et  dans  les  greffes 
hétéroplastiques  on  arrive  ainsi  à  constituer  des  chimères  périclinales. 
Les  processus  histologiques  n'offrent  rien  de  très  particulier.  — -  M.  Pre- 
^^\^■T. 

Perîiljew  (P.).  —  Sur  le  mécanisme  de  Vaulolomie  des  branchies  chez 
les  larves  de  quelques  Odonates.  —  Les  larves  des  Agrionides,  qui  sont 
pourvues  de  lamelles  branchiales  externes  et  postérieures,  peuvent  les 
autotomiser,  à  l'état  jeune  surtout;  l'autotomie  peut  être  provoquée, 
soit  par  l'éther,  soit  lorsqu'on  saisit  l'animal  par  ces  lamelles.  P.  étudie 

—  «9  — 


86  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

ici  le  dispositif  anatomique  et  le  mécanisme  de  l'autotomie.  La  base  de 
chaque  lamelle  présente  un  anneau  où  la  chitine  a  des  caractères  parti- 
culiers :  au  lieu  d'être  formée,  comme  sur  le  reste  du  corps,  des  trois 
couches  habituelles,  elle  est  constituée  entièrement  par  la  couche  externe, 
incolore  et  fragile,  qui  est  très  épaissie  à  cet  endroit  aux  dépens  des 
autres;  à  ce  niveau  se  place  une  sorte  de  diaphragme,  mi-musculaire, 
mi-épithélial,  qui  ne  laisse  passer  du  corps  à  la  branchie  qu'un  tronc 
trachéen  et  une  lacune  lymphatique.  L'autotomie  se  fait  par  contraction 
brusque  des  flbres  musculaires  transversales,  qui  brisent  l'anneau 
chitineux,  point  de  moindre  résistance,  et  en  même  temps  obturent 
trachée  et  espace  lymphatique.  Le  dispositif  est  assez  analogue,  mais 
non  pas  identique,  à  ceux  qui  ont  été  décrits  chez  d'autres  Insectes,  à 
la  base  des  pattes  (Embiides,  Phasmides).  —  M.  Prenant. 

Detwiler  (S.  R.).  —  Expériences  de  iransplanlation  des  membres  chez 
VAmblijslome.  —  Lorsque  l'on  étudie  le  développement  du  bourgeon 
d'un  membre  antérieur,  il  semble  que  la  formation  du  plexus  brachial 
s'explique  d'elle-même  par  le  nombre  de  segments  sur  lesquels  s'étend 
la  première  ébauche  du  membre.  Mais  depuis  longtemps,  Furbringer 
a  montré  que  la  composition  segmentaire  du  plexus  peut  varier  dans 
certains  cas  exceptionnels,  sans  que  les  nerfs  issus  de  ce  plexus  soient 
modifiés.  Chez  les  Anoures,  Braus,  puis  Harrison  ont  constaté  que 
si  l'on  transplante  le  bourgeon  du  membre  à  quelque  distance  en  avant 
ou  en  arrière  de  son  implantation  normale,  elle  recevra  son  innervation 
des  nerfs  correspondants  aux  myo tomes  en  face  desquels  elle  est  greffée; 
on  pouvait  donc  supposer  que  les  variations  signalées  par  Furbringer, 
dépendaient  simplement  de  l'étendue  ou  de  la  situation  de  la  première 
ébauche  du  membre.  Mais  ces  expériences  étaient  nécessairement  faites, 
chez  les  Anoures,  à  un  stade  où  les  trajets  des  nerfs  sont  déjà  diffé- 
renciés; en  préparant  le  nid  du  greffon,  les  auteurs  cités  sectionnaient 
ou  blessaient  les  nerfs  moteurs  périphériques  de  la  région,  et  ceux-ci 
devaient  naturellement,  en  se  régénérant,  pénétrer  dans  le  bourgeon 
de  membre  inséré  en  cet  endroit.  Les  nouvelles  recherches  de  D.  sur 
l'Amblystome  tendent  à  montrer  que  les  corrélations  entre  les  nerfs 
du  plexus  et  le  bourgeon  du  membre  sont  plus  étroites  qu'on  n'aurait 
pu  le  penser,  et  qu'il  existe  entre  eux  une  sorte  d'attraction  mutuelle. 
Chez  cette  espèce,  le  bourgeon  du  membre  se  dessine  à  un  stade  très 
précoce,  bien  avant  que  les  flbres  motrices  aient  atteint  les  éléments 
musculaires  auxquels  elles  sont  destinées.  Le  déplacement  expérimental 
de  ce  bourgeon  pourra  donc  nous  renseigner  sur  la  nature  des  facteurs 
qui  dirigent  le  trajet  normal  de  ces  flbres.  Dans  un  précédent  mémoire, 
D.  a  établi  que  si  l'on  déplace  le  bourgeon  de  membre  de  plusieurs 
segments  en  arrière,  les  rameaux  ventraux  des  S",  4^  et  5^  segments 
cervicaux  qui  constituent  normalement  le  plexus  brachial  peuvent 
assumer  un  nouveau  trajet  d'avant  en  arrière,  jusq^u'à  ce  qu'ils  rencon- 
trent le  bourgeon  du  membre  et  y  pénètrent;  ainsi,  malgré  sa  situation 
anormale,  le  membre  antérieur  peut  avoir  un  plexus  brachial  dont  la 
constitution  n'est  guère  modifiée.  Cependant,  on  pouvait  invoquer  ici 
l'élongation  caudo-ventrale  des  myotomes,  dans  les  interstices  desquels 
les  fibres  nerveuses  n'avaient  qu'à  cheminer  pour  atteindre  le  greffon; 
encore  le  fait  qu'elles  pénétraient  dans  celui-ci  semblait-il  nettement 
témoigner  d'une  affinité  définie  entre  les  nerfs  et  les  muscles  du  membre. 
C'est  pour  préciser  la  signification  de  ces  phénomènes  que  D.  a  réalisé 

—  i'iO  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE         SU 

la  contre-fparlie  de  ses  premières  expériences;  il  transplante  certte  fois 
le  bourgeon  de  membre,  dès  quil  se  dessine,  eaa  avant  de  sa  situation 
normale,  c'est-à-dire  en  pleine  région  branchiale.  Quelques  essais  furent 
faits  en  déplaçant  1«  bourgeon  de  l'étendue  de  2  somitcs,  c'est-à-dire 
en  le  substituant  au  3^  renflement  branchial;  mais  dans  ce  cas,  ou  bien 
le  greffon  recule  vt'rs  son  implantation  normale,  ou  bien  l'énergique 
prolifération  de  l'épiblaste  branchial  l'étouffé  on  quelque  sorte.   Il  est 
donc  nécessaire  de  reporter  le  bourgeon  du  membre  en  avant  du  1  ^r  somite 
en  lieu   et   place   des   3   renflements   branchiaux   aii«sl   complètement 
excisés  que  possible.  Malgré  tout,  l'épiblaste  voisin  régénère  toujours 
plus  ou  moins  les  branchies  externes;  il  fait  quelque  peu  reculer  le 
greffon,  ou  bien  entoure  sa  base,  immobilise  le  bras  par  des  adhér^ences, 
provoque  des  tarsiens  diverses  de  la  racine  du  membre  et  détermine 
des  anomalies  variées  de  l'extrémité.  Bref,  en  raison  des  potentialités 
très  marquées  d'auto-différenciation  de  l'épiblaste  branchial,  un  conflit 
se  produit  toujours  entre  les  branchies  externes  et  le  membre  inséré 
dans  ces  tissus.  Il  est  donc  tout  à  fait  exceptionnel  que  celui-ci  récupère 
^a  motilité  normale  et,  à  ce  point  de  vue,  le  résultat,  comparé  à  celvii  que 
donnent  les  transplantations  postérieures,  est  nettement  inférieur  ;  mais 
ainsi  que  le  montre  l'étude  anatomique  de  chaque  animal  opéré,  cela 
tient  uniquement  aux  causes  générales  que  je  viens  de  citer,  à  l'imper- 
fection de  la  ceinture  scapulaire  et  des  muscles  scapulo-huméraux,  et 
non  pas  à  l'innervation  elle-même.  Or,  c'est  la  manière  dont  le  plexus 
nerveux  est  constitué  qui  fait  tout  l'intérêt  de  ces  expériences.  Alors 
qu'au  moment  où  il  acquiert  ses  eonnexions  nerveuses,  le  bourgeon  est 
situé  un  peu  en  avant  du  l<^r  somite,  le  l^"^  nerf  eervical  vn  reste  tott- 
joiu"s  indépendant;  il  se  rend  dans  ceux  des  muscles  hypobranchiaux 
ciue  l'intervention  a  laissé  subsister.  Le  2^  nerf  cervical  est  lui  toujours 
détourné  de  son  affectation  hypobranchiale  habituelle  [D.  a-t-il  attaché 
à  ce  fait  toute  l'attention  qu'il  mérite?]  et  son  rameau  ventral  prend 
régulièrement  part  à  la  formation  du  plexus.  Celui-ci  est  complété  par 
les  rameaux  ventraux  des  3^  et  4^  segments  cervicaux.   Il  est  remar- 
quable de  voir  que  ceux-ci,  composants  normaux  du  plexus  brachial, 
suivent  d'abord,  dans  toute  leur  partie  proximale  leur  trajet  normal, 
puis  s'infléchissent  en  avant  pour  rejoindre  le  tronc  issu  du  2"  nerf 
cervical.  D.  voit  dans  cette  disposition  une  indication  décisive  de  ce 
qu'il  existe  bien  entre  les  nerfs  des  différents  segments  médullaires  et 
les  muscles  auxquels  ils  sont  normalement  destinés  un  certain  degré 
de  spécificité;  il  ne  peut  s'agir  d'une  spécificité  étroite,  car  D.  a  pu 
obtenir  parfois  un  plexus  brachial  entièrement  constitué  par  des  nerfs 
de  la  musculature  abdominale;  mais  il  y  aurait  une  certaine  «  préfé- 
rence ».  Il  apparaît  ainsi  que  l'odogénèse  des  nerfs  moteurs  n'est  pas 
régie  par  des  facteurs  purement  mécaniques.  Ouelle  est  la  nature  des 
stimuli  qui  interviennent?  Si  l'on  tient  compte  de  la  brièveté  des  dis- 
tances qui  séparent  le  système  nerveux  central  du  muscle  au  moraenit 
<3ù  se  fixent  les  connexions,  il  n'est  pas  déraisonnable  d'admettre  que 
des  chemotactismes  ou  des  galvanotactismes  puissent  régir  cette  «  prefe- 
rential  selectivity  »  qui  semble  exister  entre  les  organes  périphériques 
et  le  système  nerveux  central  du  jeune  embryon.  D.  suggère  donc  à  ee 
sujet  une  explication  électrochimique  analogue  à  celle  qu'a  imaginée 
Ariens  Kappers  pour  la  polarisation  dynamique  du  neurone.  [On  peut 
se  demander  si  la  déviation  des  rameaux  ventraux  du  3"  et  du  4''  nerf 
«ervicai  n'est  pas  due  au  tiraillement  que  1q  2®  nerf,  engagé  directement 

—  441  — 


88  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

dans  le  bourgeon,  exerce  sur  eux  par  les  rameaux  anastomotiques  qui 
l'unissent  aux  nerfs  suivants,  que  l'intervention  a  précisément  libérés 
de  tout  point  d'attache.  L'exclusion  de  toute  interprétation  mécanique- 
ne  me  paraît  pas  aussi  certaine  que  l'affirme  D.]  —  A.  Dalcq. 

Strong   (Leonell  Cj.   —   Recherche  analytique  des  fadeurs  génétiques 
qui   règlent   la   susceptibilité   à   l'égard   des   tumeurs   transplantables.    — 
Beaucoup  des  travaux  consacrés  au  rôle  de  l'hérédité  dans  la  trans- 
mission expérimentale  des  tumeurs  n'ont  pas  assez  tenu  compte  de  la 
nécessité  d'utiliser  des  animaux  de  race  parfaitement  pure.  C'est  pour- 
quoi l'auteur  a  cru  devoir  reprendre  l'étude  de  cette  importante  ques- 
tion en  utilisant  des  races  de  souris  d'une  remarquable  homogénéité. 
L'une,  dite  race  brun  clair,  a  présenté  spontanément  deux  cas  d'adéno- 
carcinome  de  la  glande  mammaire;  ces  tumeurs  (A  et  B),  histologique- 
ment  identiques,  ont  fourni,  grâce  à  des  inoculations  en  série,  l'occasion 
de  nombreuses  observations;  elles  «  prennent  »  dans  100  %  des  greffes 
faites  sur  la  race  brun  clair,   qui  est  donc  éminemment  susceptible. 
Une  autre  race,  dite  race  albinos,  est  au  contraire  tout  à  fait  réfrac- 
taire  à  la  grefTe  de  ces  mêmes  tumeurs  A  et  B.  Fait  remarquable,  les 
hybrides  de  l'^  génération  obtenus  par  croisement  de  ces  deux  races, 
réalisent  un  milieu  plus  favorable  encore  à  la  prolifération  des  tumeurs  A 
et  B  que  ne  l'est  la  race  brun  clair;  la  croissance  des  nodules  inoculés 
y  est  beaucoup  plus  rapide.  Ce  fait  peut  être  dû  au  phénomène  dit 
d'hétérosis  ou  vigueur  accrue  par  l'hybridation;  il  peut  aussi  indiquer, 
d'après  S.,  que  la  croissance  d'une  tumeur  est  liée  au  nombre  de  facteurs 
génétiques  engagés  dans  la  réaction.  L'étude  de  ce  problème  est  actuel- 
lement en  cours;  mais  avant  de  l'aborder,  l'auteur  a  dû  examiner  une 
série  de  questions  relatives  aux  potentialités   des  tumeurs  A  et  B,  à 
l'existence  de  rythmes  de  croissance,  à  la  possibilité  d'une  adaptation 
entre  la  tumeur  et  l'hôte,  à  l'influence  de  l'âge  et  du  sexe  des  animaux 
inoculés.  Cette  étude  préliminaire,  qui  fait  l'objet  du  présent  mémoire, 
a  été  réalisée  par  inoculation  à  des  souris  sauvages  capturées  au  nid 
dans  un  rayon  peu  étendu,  et  qui  fournissent  des  élevages  extrêmement 
homogènes.  La  méthode  d'investigation  était  la  suivante  :  le  fragment 
de  tumeur  était  inoculé  à  l'aide  d'un  trocard  dans  le  tissu  sous-cutané 
de  la  région  axillaire;  à  intervalles  réguliers,  les  dimensions  du  nodule 
étaient  appréciées  par  palpation,  et  S.  en  déduisait  leur  poids  approxi- 
matif par  comparaison  avec  une  série  de  tumeurs-types  pesées  après 
extirpation.  Cette  méthode,  qui  n'est  certes  pas  d'une  grande  rigueur, 
suffît  cependant  à  apprécier  s'il  y  a  croissance,  résorption  ou  simple- 
ment statu  quo  du  nodule  greffé;  elle  permet  donc,  surtout  si  l'on  étudie 
un  grand  nombre  d'animaux  et  si  l'on  tient  compte  de  l'erreur  probable 
(une  différence  donnée  entre  deux  cas  est  reconnue  valable  et  signifi- 
cative si  elle  dépasse  5  fois  l'erreur  probable)  de  dresser  des  courbes 
de  susceptibilité,  basées  sur  le  %  de  réactions  positives,  lors  de  chaque 
examen.  Cela  posé,  il  s'agissait  tout  d'abord  de  savoir  si  les  deux  tumeurs, 
histologiquement  identiques,   déterminent  sur   un   même  «   hôte   »  les 
mêmes  réactions;  en  les  inoculant  à  des  souris  sauvages  de  race  pure, 
on  constate  que  pour  toutes  deux  le  %  des  réactions  positives  diminue 
progressivement,   pour  arriver,  après  6  à  8  semaines,  à  la  résorption 
complète  des  nodules  injectés;  cette  race  de  souris  sauvages  est  donc 
non  susceptible  tant  à  A  qu'à  B.  Cependant,  le  %  de  réactions  positives 
est  toujours  plus  élevé  avec  B  qu'avec  A.  Ainsi,  suivant  la  conception 

^  442  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE.         8D 

do  Child,  l'identité  morphologique  des  cellules  n'entraîne  pas  forcé- 
ment l'identité   des  réactions   physiologiques.    On   peut  supposer   que 
cette  différence  est  liée  à  des  facteurs  génétiques,   et  c'est  à  définir 
ceux-ci  que  S.  consacre  ses  efforts.  Toujours  à  titre  préliminaire,  il  est 
utile  de  constater  à  quel  point  les  réactions  fournies  par  ces  tumeurs 
sont  constantes;  pour  B,  les  résultats  sont  d'une  uniformité  parfaite; 
pour  A,  une  seule  exception  s'est  présentée;  dans  l'expérience  N  [dont 
on  souhaiterait  un  protocole  plus  explicite],  le  nodule  greffé  a  présenté 
une    croissance    progressive    que   l'auteur    attribue    à    un   changement 
interne  des  potentialités  de  la  tumeur,  événement  comparable  à  une 
mutation  dans  le  règne  végétal;  mais  à  part  ce  cas  unique,  des  centaines 
d'inoculations  ont  été  faites  chez  la  souris  sauvage  sans  que  l'on  puisse 
noter  ni   croissance   progressive,   ni   fluctuations   rythmiques   dans   la 
prolifération;  et  cependant,  les  cellules  des  deux  adénocarcinomes  ont 
constamment  conservé  toute  leur  vitalité,  ainsi  qu'en  témoigne  la  réus- 
site des  inoculations  faites  périodiquement  sur  hôte  albinos  susceptible 
(100  %  -t-);   en  somme,  si  l'on  fait  abstraction  de  l'expérience  N,  les 
deux  tumeurs  A  et  B  ne  diffèrent  que  par  leur  énergie  de  prolifération; 
les  deux  courbes  sont  remarquablement  parallèles,  B  dominant  toujours 
A.  Envisageons  maintenant  l'influence  de  l'âge  des  individus  sur  leur 
susceptibilité  à  l'égard  de  ces  tumeurs.  S-   a,  dans  ce  but,  réparti  les 
animaux  en  cinq  groupes  :  1°  de  0  à  3  semaines  (enfance);  2o  de  4  à 
7  semaines  (puberté);  3°  de  7  semaines  à  3  mois  (adolescence);  4»  de 
3  mois  et  plus  (âge  adulte);  5°  animaux  montrant  des  signes  de  séni- 
lité. Les  groupes  2,  3  et  4  donnent  sensiblement  les  mêmes  réactions. 
Mais  les  âges  extrêmes  se  caractérisent  par  une  susceptibilité  nettement 
plus  grande,  tant  pour  A  que  pour  B!  Reprenant  une  idée  déjà  suggérée 
par  LiTTLE,  S.  est  donc  conduit  à  établir  un  rapprochement  entre  le 
degré  de  susceptibilité  à  la  tumeur  et  l'évolution  des  glandes  génitales. 
Ainsi  cette  race  essentiellement  non  susceptible  ne  réagit  comme  telle 
qu'à  partir  du  moment  où  les  gonades  entrent  en  activité  jusqu'à  celui 
où  survient  l'épuisement  sénile.  Mais  s'agit-il  là  d'un  phénomène  commun 
aux  deux  sexes,  ou  bien  l'ovaire  et  le  testicule  exercent-ils  chacun  une 
influence  spécifique?  Il  ne  le  semble  pas.  Les  faits  observés  par  S.  mon- 
trent qu'il  n'y  a  entre  les  sexes  d'autres  différences  que  celles  imputables 
aux  particularités  chronologiques  de  l'évolution  des  glandes  génitales; 
c'est  ainsi  que  chez  les  cf,  où  la  puberté  est  plus  tardive  que  chez  les  Ç, 
il  y  a  une  plus  longue  période  initiale  de  susceptibilité  relative;  plus 
tard,  les  premiers  signes  de  la  sénilité  surviennent  en  premier  lieu  chez 
le   cf,  d'où  nouvelle  période  de  susceptibilité  relative;  de  sorte  qu'en 
totalisant  les  résultats,  le  sexe  mâle  semblerait  plus  susceptible,  mais 
cette  différence  n'est  que  contingente.  Cependant,  il  ne  semble  pas  en 
être  de  même  pour  la  tumeur  A,  exceptionnellement  modifiée  de  l'expé- 
rience N.  Il  se  pourrait  donc  que  des  caractères  inhérents  à  la  tumeur 
jouent,  dans  certains  cas,  un  rôle  important;  mais,  dans  l'ensemble,  la 
notion  essentielle  est  celle  de  l'importance  de  l'âge  de  l'individu,  et  cela 
à  cause  de  l'évolution  de  l'activité  génitale  au  cours  de  l'existence  : 
l'âge  et  le  sexe  de  l'individu  se  combinent  pour  modifier  l'état  physio- 
logique des  tissus.  Ces  résultats  conduisent  tout  naturellement  à  exa- 
miner les  effets   de  l'ablation  des  glandes  génitales  (opérations  dont 
S.  donne  en  détail  la  technique).  Deux  faits  sont  à  noter  :  1°  on  obtient 
par  ce  procédé,  chez  certains  individus  de  cette  race  normalement  non 
susceptible,  une  croissance  régulièrement  progressive  de  la  tumeur;  2»  à 

—  4i3  — 


^0  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

part  ce  détail,  la  seule  différence  est  que  le  %  des  réactions  positives  est 
plus  faible  avec  les  animaux  châtrés  qu'avec  les  normaux.  Ge  fait  est 
uniquement  dû  au  choc  causé  par  l'opération  chirurgicale;  la  différence 
s'atténue  si  l'on  procède,  après  ablation  des  tumeurs  greffées  une  pre- 
mière fois,  à  la  réinoculation  des  mêmes  animaux.  Des  expériences 
instituées  à  ce  propos  montrent  d'ailleurs  que  les  animaux  châtrés 
■depuis  5  à  10  jours  jouissent  d'une  résistance  plus  grande  à  l'inoculation; 
chez  ceux  qui  sont  inoculés  après  un  délai  plus  long,  la  susceptibilité  se 
relève  et  atteint  son  maximum  vers  110  jours;  au  bout  de  150  jours, 
om  a  les  mêmes  résultats  qu'avec  des  animaux  opérés  à  l'état  sénile;  à 
la  susceptibilité  relative  des  animaux  normaux  et  vieux  fait  place  une 
résistance  presque  absolue.  Ce  dernier  résultat  nous  amène  enfin  à 
examiner  les  effets  de  la  castration  sur  la  susceptibilité  en  tenant  compte 
de  l'âge  des  animaux  opérés  et  inoculés.  Il  faut  pour  cela  étudier  sépa- 
rément des  groupes  d'animaux  classés  par  âge,  comme  il  a  été  dit  plus 
haut.  Les  données  recueillies  pour  le  1^'  et  le  5^  groupe  ne  sont  pas 
suffisantes  pour  permettre  une  comparaison;  mais  S.  constate  que 
tandis  que  la  castration  diminue  la  susceptibilité  des  animaux  du  2" 
et  du  4e  groupe,  elle  augmente  fortement  celle  des  animaux  du  2®  groupe, 
âgés  de  7  semaines  à  3  mois.  Ainsi  donc,  tandis  que  les  expériences  faites 
sur  des  animaux  normaux  montrent  une  corrélation  entre  la  réaction 
de  l'hôte  à  la  tumeur  et  le  mode  d'activité  des  glandes  génitales  à  l'âge 
envisagé,  nous  voyons  ici  que  la  castration  tend  à  renverser  le  sens 
de  la  réaction,  et  rend  éminemment  susceptibles  les  souris  sauvages 
châtrées  à  la  période  de  puberté,  au  moment  où  l'animal  acquiert  petit 
è  petit  sa  spécificité  cellulaire.  C'est  là  la  notion  essentielle  qui  se  dégage 
de  ces  investigations;  une  race  donnée  n'acquiert  son  mode  de  réaction 
typique  à  l'égard  d'une  certaine  tumeur  que  lorsque  les  glandes  géni- 
tales sont  en  pleine  activité.  Il  ne  semble  pas  y  avoir  d'ailleurs  une 
action  spécifique  du  côté  mâle  ou  femelle.  Mais  les  glandes  génitales 
sont,  dans  l'un  et  l'autre  sexe,  un  facteur  commun  des  processus  géné- 
raux qui  président  à  l'acquisition  de  la  spécificité  physiologique  des 
cellules  et  des  tissus.  —  A.  Dalcq. 

Wieman  (H.  L.).  —  Résultais  oblemis  en  transplanlanl  une  porlion 
du  tube  neural  de  V Amblyslome  à  angle  droit  avec  la  position  normale.  — 
L'opération  a  été  réalisée  sur  des  larves  d'Amblystome  dont  le  tube 
médullaire  vient  de  se  fermer,  ou  parfois  à  des  stades  un  peu  plus 
avancés.  Le  segment  réséqué  avait  une  longueur  correspondant  à  peu 
près  à  deux  somites.  Le  tissu  mésoblastique  adjacent,  et  notamment  une 
partie  des  somites  était  laissé  adhérent  au  tube  nerveux,  et  le  segment 
«insi  isolé  subissait  donc  une  rotation  de  90°,  en  respectant  l'orientation 
de  sa  face  dorsale,  de  sorte  que  l'axe  longitudinal  du  tube  nerveux  soit, 
dans  cette  région,  dirigé  perpendiculairement  au  grand  axe  de  l'embryoli. 
Dans  certains  cas,  l'opération  a  été  pratiquée  entre  le  2«  et  le  4^  somite, 
dans  d'autres  entre  le  4^  et  le  6^.  Dans  la  première  série,  on  constate 
que  le  fragment  du  tube  neural  évolue  tout  d'abord  en  restant  isolé; 
puis  le  développemejit  du  cerveau  fait  que  son  extrémité  postérieure 
vient  s'appuyer  contre  la  face  craniale  du  segment  déplacé;  la  fusion 
survient  bientôt;  au  contraire,  ce  n'est  que  plus  tardivement  que  la 
face  caudale  du  transplant  se  remet  en  continuité  avec  la  partie  infé- 
rieure du  tube  noural.  Dans  la  seconde  série  (transplant  pris  entre  le  4« 
■et  le  6*^  somite),  il  est  rare  que  les  connexions  se  rétablissent.  W.  inlor- 

—  4i4  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE  91 

prête  ces  faits  de  la  manière  suivante  :  le  rétablissement  de  la  conti- 
nuité de  l'axe  neural  est  en  partie  dû  au  développement  rapide  du 
cerveau,  mais  résulte  surtout  de  la  croissance  céphalo-caudale  des 
fibres  nerveuses  motrices;  elles  abordent  tout  d'abord  le  transplant 
par  sîï  face  craniale,  puis  s'infléchissent  en  reprenant,  dans  le  greffon, 
leur  trajet  habituel  et  enfin  s'incurvent  de  nouveau  pour  rentrer  dans 
la  partie  basse  de  l'axe  nerveux;  le  délai  que  nécessite  le  rétablissement 
■des  connexions  du  greffon  sur  ses  deux  faces  correspond  au  temps 
nécessaire  au  cheminement  des  fibres.  En  ce  qui  concerne  les  opérations 
faites'  à  un  niveau  relativement  bas,  l'isolement  persistant  du  greffon 
provient  de  ce  que  les  éléments  mésoblastiques  déplacés  avec  lui  ont  eu 
le  temps,  avant  que  les  fibres  motrices  n'arrivent  à  ce  niveau,  d'atteindre 
un  développement  assez  grand  pour  s'opposer  au  passage  de  ces 
fibres.  L'examen  des  réactions  des  diverses  larves  opérées  à  des  stimuli 
tactiles  s'accorde  assez  bien  avec  cette  explication.  —  A.  DxVlcq. 

PrzilTam  (Hans).  —  Transplantation  aulophoriqne ,  théorie  et  pratique. 
—    Par   transplantation   aulophoriqne     P.    enlen-d    une   sorte    de   greffe 
maintenue  en  place,  sans  sutures  spéciales,  par  les  propres  forces  de  la 
région  où  se  pratique  la  greffe,  notamment  l'adhérence  par  Tintermé- 
diaire  des  fluides  coagulables,   par  la  pression  atmosphérique,   par  la 
pression  des  tissus  environnant  l'oi-gane  implanté  et  l'empêchant  de 
sortir  de  sa  place;  par  cette  méthode,  utilisée  depuis  deux  ans  par  P. 
et  ses  élèves,  les  fonctions  des  organes  greffés  peuvent  être  restaurées 
d'une  façon  que  l'on  ne  soupçonnait  pas,  au  moins  chez  les  animaux 
adultes,   les  nerfs,   muscles   et  vaisseaux  reprenant  leurs   connexions, 
de  sorte  que  la  réparation  est  parfaite.  Le  premier  cas  de  transplanta- 
tion autophorique  est  celui  du  sac  \*scéral  de  VAntedon,  qui  peut  être 
replacé  dans  un  calice  vidé,  et  qui  y  reprend  ses  attaches  (Przibram, 
1901);  KoppANYï  (1921)  a  réussi  la  greffe  d'yeux  de  divers  Vertébrés 
qui,  réimplantés  dans  une   orbite   vide  avec  l'orientation  convenable, 
non  seulement  récupèrent  leurs  attaches,  mais  aussi  leur  fonction,  le 
nerf  optique  à  croissance  centripète,   comme  l'on  sait,  reprenant  ses 
connexions  avec  le  cerveau;  l'expérience  échoue  avec  les   Rats  nou- 
veau-nés,   mais   réussit   bien   avec   les  Rats  adultes,  ainsi  qu'avec  les 
Poissons  et   les  Amphibiens.  Wiesner  (1921)   a   appliqué  la  méthode 
au  cristallin  des  Poissons  et  Amphibiens;  les  cristallins  replacés  dans 
le  sac   cristallinien  redeviennent  transparents   et  la   vue  normale   est 
restaurée;  il  est  probable  que  cette  greffe  sera  applicable  à  l'Homme. 
Enfin  W.   FiNKLER  (1921),  coupant  la  tête  à  des  Insectes  (Phasmes, 
Coléoptères  et  Hémiptères  aquatiques)  les  a  replacés  (en  les  échangeant 
souvent  avec  celles  d'autres  individus,  même  de  sexes  différents),  sur 
le  thorax  et  a  obtenu  leur  reprise.  [On  peut  craindre  que  ces  expériences, 
comme  beaucoup  de  celles  qui  ont  été  faites  à  l'Institut  du  Prater, 
soient  accueillies  avec  scepticisme;   passe  encore  pour  la  greffe  auto- 
phorique d'un  œil  total  de  Rat  dans  l'orbite:  on  connaît  en  clinique 
des  exemples  analogues,  et  cela  n'est  pas  invraisemblable;  mais  la  greffe 
d'une  tête  de  Dytique  sur  le  corps  d'un  autre  Dytique  de  sexe  différent 
est  une  chose  difficilement  croyable;  aussi  faut-il  espérer  que  ces  expé- 
riences seront  bientôt  refaites  par  d'autres  observateurs].  —  L.  Guénot. 

Cîole  (W.  H.).  —  La  Iransplanlalion  de  lambeaux  cutanés  chez  les  têtards 
de  grenouille,  considérée  surtout  au  point  de  vue  de  V adaptation  des  greffes 

—  445  — 


92  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

superposées  aux  yeux  el  de  la  spécificité  locale  du  tégument.  —  Des  frag- 
ments de  peau  ont  été  prélevés  sur  l'abdomen,  sm'  le  dos  et  sur  le  ventre 
de  têtards  et  ont  été  transplantés  dans  la  région  oculaire,  en  faisant 
adhérer  leurs  bords  à  une  incision  cutanée  circonscrivant  l'œil  tout 
entier.  Celui-ci  était  donc,  recouvert  d'une  sorte  de  pansement  occlusif 
permanent.  L'auteur  avait  espéré  voir  ce  lambeau  cutané  acquérir  la 
transparence  de  la  cornée;  il  n'en  fut  évidemment  rien.  La  plupart  du 
temps,  le  lambeau  se  maintint  tel  quel,  d'autres  fois  il  fut  éliminé. 
Mais  C.  fut  frappé  de  ce  que,  dans  certains  cas,  où  la  peau  avait  été 
prélevée  dans  la  région  de  la  queue,  la  résorption  se  faisait  uniquement 
dans  la  région  centrale  du  lambeau,  de  manière,  semblait-il,  à  permettre 
aux  rayons  lumineux  d'arriver  jusqu'à  l'œil.  Rien  de  semblable  avec 
la  peau  du  dos.  En  réalité,  il  n'y  a  là  rien  de  mystérieux;  le  même  phé- 
nomène se  reproduit  si  l'on  greffe  le  fragment  de  peau  caudale  sur  une 
petite  perle  de  celloïdine,  qui  joue  le  rôle  d'œil  artificiel;  il  est  vraisem- 
blablement dû  à  une  sorte  de  tension  provoquée  par  le  globe  oculaire 
lorsque  le  fragment  adhère  solidement  à  la  peau  voisine.  Outre  cette 
conclusion  purement  négative,  ces  recherches  ont  donné  à  C.  l'occasion 
de  faire  quelques  observations  accessoires  sur  la  spécificité  locale  des 
téguments  de  ces  têtards,  —  qui  est  complète  à  l'âge  envisagé;  —  sur 
l'apparition  des  mélanophores  dans  la  peau  blanche  greffée  dans  une 
région  pigmentée  ■ —  migration  pour  les  homotransplants,  transfor- 
mation in  situ  de  cellules  épithéliales  pour  les  auto  transplants;  —  sur 
la  pigmentation  de  la  conjonctive  après  grattage  ou  arrachement  — 
par  migration  de  mélanophores;  —  sur  les  conditions  qui  produisent  la 
contraction  ou  l'expansion  des  mélanophores  — -  toute  cause  qui  tend 
à  élever  le  taux  du  métabolisme  entraînerait  l'expansion  des  mélano- 
phores. —  A.  Dalcq. 

Hêdon  (L.  V.).  —  Effets'^de  la  suppression  temporaire  de  la  fonction 
d'une  greffe  pancréatique  chez  un  chien  dépancréaté.  —  Lorsque  le  greffon 
pancréatique  établi  sous  la  peau  du  ventre  ne  contracte  aucune  adhé- 
rence avec  le  plan  profond,  et  lorsqu'on  peut  pincer  avec  un  clamp 
son  pédicule  mésentérique  à  travers  la  peau,  on  constate  l'apparition 
rapide  de  l'hyperglycémie  et  de  la  glycosurie.  Celles-ci  s'atténuent 
progressivement  après  le  rétablissement  de  la  circulation  par  la  levée 
du  clamp,  et  le  retour  à  l'état  normal  s'effectue  en  quelques  heures.  — 

Paul    BOYER. 


Hérédité.  —  Hybridation. 

Anonyme.    —   Hereditanj    immunily    i'o    diseuse.  (Science,   supplément, 
11  mai  1923,  X.)  [98 

Bamber  (Ruth  C.)  (Mrs.  Bisbee).  —   The  maie  torloiseshell  Cal.  (Journ. 
of   Genetics,    XII,  209-216,    1922.)  '  [101 

Christie  (  W.).  —  Die  Vererbung  gelbgestreiter  Blattfarbe  bei  Hafer.  (Zeitsch. 
fur  indukt.  Abstamm.  und  Vererbungslehre,  XXVII,  134-141,  1921.) 

[107 

—  4'i(j  — 


HÉRÉDITÉ.  —  HYBRIDATION  93 

CoUins  (E.  J.)-  —  Variegaiion  and  ils  inherilance  in  Chlorophytum  elalum 
and  Chlorophijlum  comosum.  (Journ.  of  Genetics,  XII,  1-17,  PI.  1- 
VIII,   1922.)  [106 

g)  Goldschmidt  (R.).  —  Einjiihrung  in  die  Vererbungswissenschaft. 
(Leipzig,  Engelmann,  XII  +  519  pp.,  178  fig.,  1920.)  [94 

b) ■  Einige   Malerialien   zur    Théorie   der  abgeslimmlen  Reaklions- 

geschwindigkeiten.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.  u.  Entwmech.,  LXXXXVIII, 
292-313,  19  fig.,  1923.)  [95 

Haase-Bessel  (Gertrand).  —  Digilalissludien.  II.  (Zeitsch.  fur  indukt. 
Abstamm.   und  Vererbungslehre,   XXVII,    1-24,   1921.)  [107 

Harland  (S.  C).  —  Inherilance  in  Ricinus  communis  L.  (Journ.  of 
Genetics,    XII,    251-253,    1922.)  [108 

Hawkes  (Onera  A.  Merr'tt).  —  Sludies  in  inherilance  in  Ihe  hybrid  Philo- 

sama  {Allaciis)   Ricini   {Boisd.)  o"    x  Philosania   Cynthia    [Drury)  Ç. 
(Journ.   of  Genetics,   XII,   111-135,    1922.)  [99 

Johannsen  (W.).  — -  Zur  Frage  der  Vererbung  erworbener  Eigenschaften. 
(Anat.  Anz.,   LVl,  514-521.)  [98 

Morgan  (Thomas  Hunt).  —  Some  possible  bearings  of  genetics  on  Paiho- 
logy.  (Middleton  Goldsmith  Lecture,  tirage  à  part,  1-33,  1922.) 

[96 

Nilsson  (Nils  Heribert).  —  Seleklive  Verschiebung  der  Gamelenfrequenz 
in  einer  Kreuzungspopiilalion  von  Roggen.  (Hereditas,  II,  364-369, 
1921.)  [108 

Oehlkers  (Friedrich).  —  Vererbangsversuche  an  Oenolheren  {Oenolhera 
Cockerelli  und  ihre  Kreuzungen).  (Zeitschr.  fur  indukt.  Abstamm.  und 
Vererbungslehre,    XXVI,    1-31,    1921.)  [106 

Onslow  (H.).  —  A  noie  on  Ihe  inherilance  of  Ihe  «  sleel  »  coal-colour  in 
Rabbils.  (Journ.  of  Genetics,  XII,  91-99,   1922.)  [102 

Pap  (Endre).  —  Ueber  Vererbung  von  Farbe  und  Zeichnung  bei  den  Kanin- 
chen.  (Zeitsch.  fiir  indukt.  Abstamm.  und  Vererbungslehre,  XXVI, 
185-270,    1921.)  [102 

Richet  (Charles).  —  La  fermenlalion  laclique  et  les  sels  de  Ihallium.  Elude 
sur  Vhérédilé.   (Mémoires  Jubilée  E.   Metchnikoff,   167,   1921.) 

[Analysé  d'après  le  C.  R.  Ac.  Se,  1920;  voir  Année  Biologique,  XXV, 
p.   136. 

Salaman  (Redcliffe  N.).  —  The  inherilance  of  fur  lypes  and  hair  cha- 
raclers  in  Rabbils.  (Journ.  of  Genetics,  XII,  179-207,  1922.)         [100 

Schiemann  (Elisabeth).  —  Genelische  Sludien  an  Gersle.  I.  Zur  Frage 
der  Briichigkeil  der  Gersle.  II.  Zur  Genetik  der  breilklappigen  Gerslen. 
(Zeitsch.  f.  indukt.  Abstamm.  und  Vererbungslelire,  XXVI,  109- 
143,  XXVII,   104-133,  pi.  V,   1921.) 

[Ne  se  prête  pas  à  une  analyse  brève.  —  Arnold  Pictet. 

a)  Seller  (J.).  —  Geschlechlschromosomenunlersuchungen  an  Psychiden. 
II.  Die  Chromosomenzyklen  von  Fumea  casla  und  Talaeporia  lubulosa. 
«  Non-disjunktion  »  der  Geschlechtschromosomen.  (Arch.  f.  Zellforsch., 
XVI,   19-46,  4  fig.,   1   pi.)  [104 

—  4i7  — 


94.  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

b)  Seilet  (J.).  —  Geschlechîsckromosomenunlersiichungen  an  Psychiden.  III.. 
Chromosomenkappelungen  bel  Solenobia  pineli  Z.  Eine  cytolagische 
Basis  fur  die  Faktorenauslausch-Hypolhese.  (Ibid.,  171-216^  7  fig.,  12  ta- 
bleaux, 1   pi.)  [105 

Sverdrup  (Asiang).  —  Postaxial  polydaclylism  in  six  generalions  of  a 
norwegian  family.  (Jourii.  of  Geuetics,.  XII,  217-240,,  pi.  XV-XX, 
1922.)  [loa 

Tammes  (Tine).  ^—  Genelic  analysis,  schemes  of  coopération  and  multiple 
alletomorphs  of  Linum  usilalissimwn.  (Journ.  of  Genetics,  XII,  19- 
46,    1922.)  [L05 

Tanaka  (Y.).  —  Sex-Hnkage  in  ihe  Silkworm.  (Journ.  of  Genetics,  XII, 
163-178,  pi.  XIV,   1922.)  [100 

Uphof  (J.  C).  —  Die  Farbenfaktoren  von  Eschschollzia  mexicana  Greene. 
(Zeitsch.  fiir  indukt.  Abstamm.  und  Vererbungslehre,  XXVII,  227- 

229,  1921.)  [108 

a)  Winge  (0.).  —  A  peculiar  mode  of  inherilance  and  ils  cylological 
explanalion.  (.Journ.  of  Genetics,  XII,  137-144,  pi.  XI,  1922.)        [98 

b)  —  • —  One-sided  masculine  and  sex-linked  inherilance  in  Lebisles 
reliculalus.  (Journ.  of  Genetics,  XII,   145-162,  pi.   XII-XIII,   1922.) 

[98 


a)  Goldschmidt  (Richai'd).  —  Introduction  dans  la  science  de  V hérédité. 
—  Dans  cette  nouvelle  édition,  l'auteur,  tenant  compte  des  progrès 
importants  dans  le  problème  de  riiérédité  par  les  travaux  sur  Drosophila 
faits  par  l'école  de  Morg.\n,  donne  à  la  théorie  des  chromosomes  la 
ptece  qui  lui  est  due  dans  la  théorie  de  l'hérédité.  D'autres  chapitres 
sont  plus  courts  que  dans  les  éditions  précédentes.  Les  premiers  cha- 
pitres sur  la  variabilité  et  la  statistique  des  variations  sont  un  peu 
modifiés.  L'auteur  distingue  entre  la  variation  non  héréditaire,  ou 
modification,  et  la  variation  héréditaire.  La  première  est  purement 
phsenotypique  et  n'a  rien  à  faire  avec  le  génotype  de  l'organisme.  Une 
sélection  parmi  de  telles  modiflcations  ne  peut  donc  pas  apporter  un 
changement  de  nature  héréditaire.  Donc  les  modifications  non  hérédi- 
taires sont  exclues  du  groupe  complexe  des  variations  fluctuantes. 
La  norme  de  réaction,  c'est-à-dire  la  manière  et  l'amplitude  de  la  modi- 
fication, sont  un  caractère  héréditaire.  L'auteur  traite  ensuite  de  la 
règle  de  Mendel  et  apporte  de  nombreux  exemples;  il  passe  ensuite 
au  mécanisme  des  chromosomes  dans  la  disjonction  mendélienne. 
Sont  traités  ensuite  la  polymérie  et  la  homomérie,  la  théorie  des  chro- 
mosomes sexuels,  le  sex-linkage,  l'enchaînement  des  facteurs,  le  eros- 
sing-over,  ensuite  les  facteurs  lethals.  Dans  la  question  des  multiples 
allélomorphes,  l'auteur  pense  qu'il  s'agit  là  de  difTérences  quantitatives 
du  même  «  gène  »,  la  quantité  étant  une  fonction  de  la  vitesse  de  réac- 
tion des  enzymes  ou  de  substances  analogues  aux  enzymes.  On  peut 
de  même  expliquer  la  dominance  :  si  l'un  des  allélomorphes.  a  une 
vitesse  de  réaction   telle   qu'il    atteint   un  certain    état   plus   vite  que- 

—  'lis  — 


HÉIÎÉBITK.  —  IIVMUDATION  93, 

l'autre,  i\  est  dominant.  Gairuïie  les  vitesses  de  réaction  peuivcnl  être- 
influencées  par  les  facteurs  extern.es,  il  peut  en  résulter  un  changement 
de  dominance.  L'auteur  a  été  amené  à  cette  explication  par  ses  ex{)é- 
riences  sur  les  différentes  races  géographiques  de  Lyrnantria  dispar. 
Ces  expériences  donnent  aussi  une  explication  aui  gynandromorphisme- 
et  à  la  déviation  de  pourcentage  dans  la  relatioa  des.  sexes..  Le  chapitire 
sur  la  théorie  des  mutations  a  été  considérablement  changé.  G.  distingue 
la  mutation  factorielle  qui  signifie,^  d'après  la  théorie  de  présence- 
absence,  l'apparition  nouvelle  ou  la  disparition  d'un  facteur  mendélien, 
et  d'après  1»  théorie  des  chromosomes,  des  changements  dans  une  cer- 
taine partie  d'un  chromosome,  d'où  résulte  rappari;tion  nouvelle  d'un 
caractère  dominant  ou  récessif.  G.  croit  que  la  mutation  factorielle 
joue  un  rôle  très  peu  important  dans  l'évolution.  Un  deuxième  groupe 
de  changements  héréditaires  du  plasma  germinatif  est  fom'ni  par  les 
recombinaisons  de  facteurs  résultant  de  l'hybridation.  Une  évolution 
due  à  l'hybridation  n'est  pas  probabLe.  Le  troisième  groupe  sont  les. 
mutations  de  de  Vries,  le  croisement  entre  espèces.  G.  croit  que  ces 
mutations  non  plus  ne  peuvent  jouer  un  rôie  important  dans  l'évolution. 
Il  parle  ensuite  de  la  quantité  des  facteurs  héréditaires.  Un  ©hangcmejat 
minimal  en  quantité  d'un  facteur  héréditaire  ou  «  gène  »  peut  aussi 
être  appelé  mutation.  G.  croit  que  ce  sont  ju&tement  ces  changements 
minimes  en  quantité  d'un  «  gène  >»  qui  soat  le  point  de  départ  des  chan- 
geiïients  progressifs  et  des  adaptations.  Des  causes  des  mutations  nous 
ne  savons  encore  rien,  excepté  en  ce  qui  concerne  les  mutants  géants 
que  WiNKLER  a  obtenus,  par  un  doublement  du  nombre  des  chromo- 
somes. Relativement  à  l'hérédité  des  caractères  acquis,  G.  dit  que  «  le 
résultat  des  expériences  pour  prouver  l'hérédité  des  caractères  acquis 
est  si  petit  qu'on  peut  le  considérer  comme  négatif  ».  Le  chapitre  sur 
les  symbioses  de  greffe  et  les  chimères  est  le  même  que  dans  les  éditions 
précédentes.  Celui  sur  l'hérédité  et  la  détermination  du  sexe  est  plus 
court  que  dans  les  autres  éditions,  étant  spécialement  traité  dans  un 
autre  livre  de  l'auteur.  Le  dernier  chapitre  sur  l'hérédité  chez  l'homme 
ne  diffère  pas  de  celui  des  éditions  précédentes.  Après  chaque  chapitre, 
il  y  a  une  bibliographie.  —  Léonore  Brecher. 

b)  Goldschmidt  (Richard).  —  Quelques  matériaux  pour  la  théorie  des 
vitesses  de  réaction  discordantes.  —  Dans  des  travaux  antérieurs,  G.  a 
cherché  à  établir  une  théorie  de  l'hérédité,  où  n'intervie minent  plus 
seulement  des  différences  qualitatives,  mais  aussi  des  différences  quan- 
titatives entre  les;  facteurs  héréditaires.  On  peut  supposer  que  ceux-ci 
se  comportent  comme  des  enzymes  et  catalysent  des  réactions,  dont  la 
vitesse,  tO'Utes  choses  égales  d'ailleurs,  est  proportionnelle  à  la  masse 
du  facteur  héréditaire.  L'apparition  d'un,  caractère  détermine  est,  dès. 
lors,  due  au  concours  d'un  certain  nombre  de  réactions  €le  vitesses 
définies  par  la  quantité  des  facteurs  héréditaires  correspondajats.  Si 
ces  quantités  sont  normalement  équilibrées,  les  facteurs  interviennent 
chacun  au  moment  opportun,  et  le  caractère  normal  apparaît;  sinon, 
certaines  réactions  vont  trop  vite  ou  trop  lentement;  le  caractère  normal 
n'apparaît  pas  ou  est  modifié.  L'exactitude  de  cette  hypothèse  peut  être 
vérifiée  par  l'étude  de  cas  aberrants.  C'est  ce  que  fait  ici  G.  Un  premier 
exemple  est  tiré  des  mâles  intersexués  de  Lymanlria  dispar  :  ce  sont  des 
individus  qui  ont  commencé  leur  évolution -comme  mâles  et  qui  la 
terminent  comme  femelles  à  partir  d'un  certain  point  oriticiue;  leurs 

—  M9  — 


<)€  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

ailes  sont  une  mosaïque,  d'ailleurs  variable,  de  régions  à  écailles  brunes 
(du  type  çf)  et  de  régions  à  écailles  blanches  (du  type  Ç).  Si  l'on  étudie 
leur  développement,  on  constate  que,  bien  avant  l'apparition  des 
pigments,  les  zones  blanches  et  brunes  sont  délimitées  :  dans  les  zones 
femelles,  les  écailles  sont  déjà  solides  et  pleines  d'air,  alors  que  dans  les 
zones  mâles  elles  sont  encore  molles  et  pleines  de  sang.  Les  zones  femelles 
sont  donc  caractérisées  avant  tout  par  un  développement  plus  rapide. 
G.  voit  dans  cette  accélération  la  cause  même  de  leur  couleur  ultérieure  : 
si  en  effet  on  admet  qu'à  un  certain  moment  le  métabolisme  général 
produit  du  pigment  purique,  les  écailles  femelles  seules  seront  prêtes  à 
s'en  charger,  les  écailles  mâles  n'étant  pas  mûres;  si  plus  tard  le  même 
métabolisme  produit  un  chromogène,  les  écailles  femelles,  déjà  chargées 
de  pigment  purique,  ne  pourront  le  flxer,  et  ce  sont  les  écailles  mâles, 
à  ce  moment  prêtes,  qui  bruniront  seules.  On  voit  ici  l'importance  des 
vitesses  relatives  de  différenciation  des  diverses  parties.  G.  interprète 
encore  de  façon  analogue  les  antennes  de  pupe  dont  sont  parfois  munies 
les  chenilles  du  même  Lépidoptère,  et,  de  façon  plus  générale,  les  cas  de 
prothétélie  (métamorphose  prématurée  de  certains  organes);  ces  cas 
prouvent  l'indépendance  de  la  métamorphose  et  de  l'évagination  des 
disques  imaginaux;  que  la  métamorphose  soit  retardée,  ou  même  inhibée, 
comme  c'est  le  cas,  souvent,  chez  les  individus  prothétéliques,  certains 
appendices  pouvant  prendre  chez  la  larve  le  type  qu'ils  doivent  avoir 
normalement  chez  la  pupe  ou  même  l'imago.  Inversement,  l'hystéro- 
télie  d'un  organe  (retard  de  développement  de  cet  organe  par  rapport 
au  reste  de  l'organisme)  s'explique  encore  de  façon  analogue;  G.  en  cite 
un  nouvel  exemple  chez  Lymantria  dispar.  Les  premières  ébauches 
lesticulaires  sont  segmentaires  et  formées  de  4  paires  de  follicules 
distincts,  mais  normalement  les  follicules  se  rassemblent  en  une  paire 
d'organes  compacts,  où  on  ne  les  retrouve  qu'à  la  dissection.  A  titre 
d'anomalies  on  peut  trouver  des  testicules  plus  ou  moins  divisés  en 
follicules,  donc  à  évolution  retardée,  que  G.  interprète  d'après  sa  théorie  : 
ce  sont  les  cas  que  l'on  considère  généralement  comme  des  rappels 
d'un  état  phylogénétique  plus  ancien.  Un  quatrième  exemple  apporté 
par  l'auteur  est  tiré  de  certaines  asymétries  dans  le  dessin  de  chenilles 
de  Lymantria.  —  M.  Prenant. 

Morgan  (Th.  Hunt).  —  Génétique  et  pathologie.  —  Après  avoir  passé 
en  revue  un  certain  nombre  de  cas  de  transmission  de  tares  humaines 
de  génération  en  génération,  M.  se  demande  si  cette  transmission  se 
fait  bien  par  la  voie  du  plasma  germinatif,  ainsi  qu'on  serait  tenté  de 
le  croire.  Et,  se  basant  sur  les  données  fournies  par  nos  connaissances 
actuelles  sur  l'hérédité  chromosomique,  il  pense  qu'il  est  fort  impro- 
bable qu'il  en  soit  ainsi.  Mais  alors  comment  cette  transmission  s'opère-t- 
elle?  Plusieurs  théories  ont  été  mises  en  avant,  dont  aucune  ne  donne 
cependant  une  explication  satisfaisante  d'une  transmission  héréditaire 
pouvant  s'opérer  autrement  que  par  la  voie  du  plasma  germinatif. 

Cependant,  se  basant  sur  ce  qui  se  passe  chez  certaines  plantes,  où 
l'hérédité  de  l'albinisme  est  due  au  comportement  des  chloroplastides 
dans  le  cytoplasme,  M.  discute  la  possibilité  d'une  hérédité  cytoplasmique. 
Comme  on  sait,  les  corps  chlorophylliens  peuvent  se  diviser  et  se  distri- 
buer, à  chaque  division  cellulaire,  dans  le  cytoplasma  des  deux  cellules 
filles,  indépendamment  de  la  division  nucléaire  et  de  la  maturation  de 
l'œuf.  Pourquoi  n'y  aurait-il  donc  pas,  dans  le  cytoplasma  des  animaux, 

—  450  — 


HÉRÉDITÉ.  —  HYBRIDATION  97 

•et,  se  comportant  comme  les  chloroplastides,  d'autres  corps  porteurs  de 
■certains  facteurs  d'Iiérédité?  Et  pourquoi  ne  pas  envisager  que  le  cyto- 

plasma  soit  un  véhicule  de  ces  corps  de  cellule  à  cellule?  En  théorie 

un  tel  argument  est  logique,  mais  il  convient  de  reconnaître  que,  pour  le 
moment,  à  part  le  cas  des  corps  chlorophylliens,  rien  ne  nous  autorise 
à  considérer  comme  certaine  une  hérédité  cytoplasmique.  Cette  question 
«st  pourtant  d'un  grand  intérêt,  car  on  pourrait  de  ce  côté  trouver  une 
explication  de  l'hérédité  si  contestée  des  caractères  acquis.  Dans  cet 
■ordre  de  choses,  on  doit  considérer  cependant  les  expériences  bien 
connues,  et  importantes  dans  le  domaine  pathologique,  de  Brown- 
Sequard,  de  Stockard  et  de  Guyer,  montrant  que  parfois  une 
action  sur  le  soma  peut  produire  certains  efïets  qui  semblent  s'hériter. 
Dans  les  expériences  de  Stockard,  l'action  de  l'alcool  a  pour  efîet  de 
détériorer  les  cellules  germinatives  (blastophthorie)  et  c'est  de  cette 
façon  que  les  malformations  acquises  se  transmettraient.  Mais  cela  ne 
veut  pas  dire  qu'elles  se  transmettent  par  hérédité  chromosomique, 
c'est-à-dire  que  des  gênes  aient  été  altérés,  car  la  transmission  se  serait 
faite  alors  selon  la  loi  de  Mendel,  et  tel  n'est  pas  le  cas.  Les  résultats 
des  expériences  de  Guyer  peuvent  être  interprétés  de  la  même  façon. 
Dans  ce  cas,  un  certain  sérum  (injection  préalable  de  cristallins  de  Lapin 
dans  des  volailles  et  utilisation  du  sérum  du  sang  de  ces  volailles  pour 
l'expérience)  injecté  dans  des  Lapines  portantes,  agit  directement  sur 
l'embryon  pour  atteindre  ses  yeux,  et  en  même  temps  sur  les  cellules 
germinatives  de  cet  embryon  pour  transmettre  la  malformation.  Mais, 
là  encore,  la  preuve  n'est  pas  faite  d'une  hérédité  au  sens  propre  du  mot. 
(On  pourrait  ajouter  les  résultats  analogues  de  bien  d'autres  expé- 
riences, notamment  chez  les  Papillons,  montrant  que  des  actions  étran- 
gères, température,  nourriture,  humidité,  etc.,  altèrent  l'organisme  dans 
son  métabolisme  et  agissent  sur  les  cellules  germinatives  pour  répercuter 
ces  altérations  chez  les  descendants  des  2  ou  3  générations  suivantes; 
mais  l'action  perd  alors  ses  effets  et  les  altérations  disparaissent.  Il  n'y 
a  eu  repercussion  du  caractère  acquis  que  pendant  un  petit  nombre  de 
générations  et  non  pas  hérédité  défmitive.) 

Dans  ce  domaine,  on  ne  doit  pas  oublier  que  la  question  se  présente 
selon  deux  points  de  vue  bien  différents.  Tout  d'abord,  l'influence  du 
miheu  sur  le  germen;  on  vient  de  voir  qu'elle  se  manifeste  positivement. 
Mais  ce  mécanisme  d'action  n'appartient  en  aucune  façon  au  domaine 
de  la  génétique.  Secondement,  la  question  se  pose  dci  savoir  si  cette 
influence  du  milieu  atteint  le  système  des  chromosomes,  ce  qui  serait 
la  seule  preuve  de  l'hérédité  réelle  des  malformations  acquises.  Or  on 
doit  reconnaître  qu'aucun  des  cas  précités  ne  donne  la  pleine  assurance 
qu'il  en  soit  ainsi.  Voilà  où  nous  en  sommes  pour  le  moment.  M ,  bien 
que  s'étant  parfois  montré  sévère  dans  ses  critiques  au  sujet  de  l'appli- 
cation de  la  génétique  à  la  pathologie,  n'en  est  pas  moins  très  sym- 
pathique aux  efforts  qui  se  font,  presque  partout,  dans  ce  sens.  Certes, 

tant  donnée  la  nature  même  du  sujet,  les  recherches  pratiquées  cons- 
tituent encore  un  travail  de  pionnier,  et  tant  que  l'on  tiendra  compte 

e  cela,  il  n'y  a  certainement  aucun  inconvénient  à  essayer  de  décou- 
vrir  jusqu'à    quel   point   les   principes   mendéliens   sont   applicables   à 

'homme.  Mais  il  convient  de  souligner  le  danger  des  conclusions  trop 
souvent  prématurées,  tirées  de  preuves  insuiFisantes.  Dans  notre  enthou- 
siasme à  appliquer  les  lois  de  Mendel,  gardons-nous  de  les  compro- 
mettre. —  Arnold  Pictet. 

—  451  — 
ANN.   BiOL.  —  T.  m,  1  ASC.  5  (1922-1923).  7 


98  L'ANxNÉE  BIOLOGIQUE 

Johannsen  (W.)-  —  Sur  la  question  de  V hérédité  des  caractères  acquis.  — - 
J.  intervient  dans  la  discussion  ouverte  depuis  quelque  temps  sur  ce 
suiei  dans  VAnatomischer  Anzeiger  {\.  Krizenecky,  Ann.  Biolog.,  1922). 
Il  est  naturellement  d'accord  avec  cet  auteur  pour  nier  qu'un  fait 
descriptif  puisse  jamais  prouver  quoi  que  ce  soit  en  matière  d'hérédité 
des  caractères  acquis  :  on  ne  met  ainsi  en  évidence  que  des  modifications 
des  phénotypes,  et  non  des  génotypes.  Ceux-ci,  d'après  les  travaux 
faits  sur  des  lignées  pures,  sont  parfaitement  constants,  et  beaucoup 
d'  «  adaptations  héréditaires  »  ne  sont  que  des  extractions  de  génotypes^ 
préexistants  dans  des  populations  insuiïisamment  pures.  Il  est  vrai  que 
les  génotypes  sont  loin  d'être  complètement  analysés,  qu'ils  ne  sont  peut- 
être  même  pas  complètement  analysables,  et  que  l'espérance  du 
lamarckisme  peut  se  réfugier  dans  ce  résidu  indécomposé.  —  M.  Pre- 
nant. 

Anonyme.  —  Immunité  héréditaire  à  l'égard  de  la  maladie.  —  Résumé 
des  recherches  de  F.  Guver.  Celui-ci  a  inoculé  le  bacille  de  la  typhoïde 
à  des  générations  successives  de  lapins  et  a  obtenu  la  formation  d'anti- 
corps transmis  d'une  génération  à  l'autre  et  les  rendant  plus  résistants. 
L'expérience  a  été  faite  sur  les  mères  :  que  donnerait-elle  sur  les  pères? 
Ces  expériences  sont  considérées  comme  détruisant  le  dogme  de 
la  non-hérédité  des  caractères   acquis.    —    H.   de  Varigny. 

a)  Winge  (0.).  —  Un  mode  particulier  de  transmission  héréditaire  el 
son  explication  cytologique.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b)  —  —  Hérédité  unilatérale  el  hérédité  sex-linked  chez  Lebistes  reli- 
culatus.  —  Le  mode  particulier  de  transmission  héréditaire  auquel  il  est 
fait  allusion  a  été  mis  en  évidence  par  J.  Schmidt,  chez  Lebistes  reti- 
culatus  et  est  le  suivant  :  lorsqu'un  mâle  de  ce  Poisson,  porteur  d'un 
caractère  particulier  de  dimorphisme  sexuel  secondaire  (par  exemple 
une  tache  noire  à  la  nageoire  dorsale),  est  croisé  avec  une  femelle  d'une 
race  dont  les  mâles  ne  possèdent  pas  ce  caractère,  tous  les  F^  cf  sont 
semblables  au  père,  c'est-à-dire  montrent  tous  cette  tache  noire.  Dans 
les  cas  où  une  génération  F2  a  pu  être  obtenue,  on  constate  le  même 
mode  d'hérédité  unilatérale.  Autrement  dit,  c'est  uniquement  le  père 
qui  détermine  la  car,actéristique  particulière  de  ses  descendants  mascu- 
lins; il  n'y  a  aucune  ségrégation  de  ce  caractère.  A  la  suite  de  recherches 
cytologiques  et  d'expériences  de  croisement  entre  diverses  races  de 
Lebistes,  destinées  à  donner  une  explication  de  ce  mode  de  transmission 
héréditaire,  W.  arrive  aux  conclusions  suivantes  :  la  transmission,  liée 
au  sexe  mâle,  des  caractères  sexuels  secondaires  masculins,  se  fait  en 
connexion  avec  une  transmission  unilatérale.  Chez  les  races  de  Lebistes 
expérimentés,  W.  a  toujours  trouvé  que  le  chromosome  Y  était  porteur 
de  couleur,  ce  qui  est,  un  peu  différent  de  ce  qui  se  passe  chez  Drosophila, 
dont  le  même  chromosome  ne  porte  que  les  facteurs  conditionnant  la 
structure  morphologique  particulière  au  mâle.  Les  deux  sexes  de  Lebistes 
ont  46  chromosomes,  vraisemblablement  44  -f  X  +  X  chez  la  femelle 
et  44  -hX  -f  Y  chez  le  mâle;  les  facteurs  trouvés  dans  le  chromo- 
some X  régissent  l'hérédité  sex-linked  et  ceux  contenus  dans  le  chro- 
mosome Y,  l'hérédité  unilatérale  masculine.  On  doit  distinguer  deux 
sortes  de  chromosomes  X,  chacun  d'une  action  génétique  différente,, 
dont  l'un  ne  transmet  aucune  coloration  (Xo)  et  dont  l'autre  (Xs,  sul- 

—  452  — 


HÉRÉDITÉ.  —  HYBRIDATION  09 

fiireus)  contient  les  facteurs  déterminant  le  caractère  de  coloration.  Et 
il  existe  4  différentes  sortes  de  chromosomes  Y  (  YXr,  ruber;  YXi,  iridescens; 
YXm,  maculaliis;YXf,  ferrugineus)  déterminant  les  différences  décoloration 
se  transmettant  par  hérédité  unilatérale  masculine.  L'action  des  X  et  Y 
peut  s'ajouter  sur  un  même  individu.  —  Arnold  Pictet. 

Hawkes  (0.  A.  Merritt).  —  Recherches  sur  Vhérédité  de  Vhybride  Philo- 
somia  {Allaciis)  ricini,  Bdu.  o"  par  Ph.  cijnlhia  Driiry  Ç.  —  Ces  deux 
séricigènes  sont  principalement  caractérisés  par  une  large  bande  médiane 
sur  les  ailes,  qui  est  brune  chez  ricini  et  jaune  bigarré  chez  cynlhia;  dans 
les  deux  cas,  la  bande  délimite  des  zones  de  coloration  intermédiaire,  et 
H.  montre  que  deux  sortes  de  facteurs  sont  à  considérer  pour  régir  la 
pigmentation  de  ces  Papillons  :  un  facteur  anatomiquc  (la  forme  des 
écailles)  et  un  facteur  chimique  (la  pigmentation  de  celles-ci).  La  F^ 
donna  143  Papillons  absolument  semblables  au  P  ricini  d'après  l'examen 
macroscopique,  mais  en  différant  cependant  en  ce  s^ns,  qu'à  l'examen 
microscopique  on  trouve  dans  la  bande  brune  un  certain  nombre  d'écaillés 
jaunes  semblables  à  celles  qui  existent  dans  la  bande  correspondante  de 
cynlhia;  mais  ces  écailles  jaunes  sont  en  trop  petite  quantité  pour  modi- 
fier l'aspect  général  de  l'aile.  H.  conclut  donc  de  ce  qui  précède  que 
s'il  y  a  dominance  macroscopique  de  ricini  par  rapport  à  cynlhia,  cette 
dominance  est  incomplète  du  point  de  vue  microscopique. 

A  la  Fo,  la  ségrégation  se  fait  non  pas  en  deux  groupes,  mais  en  quatre  : 
296  ricini  foncés  (DK),  129  ricini  très  foncés  (DKK),  56  cynlhia  pâles 
(LI)  et  très  pâles  (LII),  et  l'examen  microscopique  de  ces  individus  de 
seconde  génération  permet  à  H.  d'élucider  ce  mécanisme  d'hérédité. 
Les  écailles  brunes  de  ricini  dominent  les  plus  foncées  de  cynlhia  et, 
dans  le  processus  de  ségrégation,  il  y  a  addition  des  écailles  les  plus 
foncées  de  cynlhia  sur  le  type  ricini  et  inversement  des  écailles  claires 
de  ricini  sur  le  type  cynlhia,  de  façon  à  former  deux  nouvelles  formes, 
DKK  et  LU.  Les  écailles  jaunes  ne  se  disjoignent  pas,  en  sorte  qu'aucun 
Papillon  jaune  n'est  produit.  Aucun  des  caractères  considérés  n'a  été 
constaté  comme  étant  sex-linked.  L'hérédité  de  la  forme  des  écailles, 
chez  les  hybrides  et  chez  leurs  descendants  pendant  cinq  générations 
d'élevage,  fait  encore  l'objet  d'une  étude  microscopique  détaillée.  A 
la  Fi,  la  majorité  des  écailles  ont  une  forme  se  rapprochant  beaucoup 
plus  du  type  cynlhia  que  du  type  ricini,  bien  qu'une  certaine  variation 
s'observe  dans  la  longueur  des  dents  des  écailles  et  que  le  champ  de 
l'aile  en  comporte  quelques-unes  absolument  du  type  ricini.  Pour  ce 
qui  est  de  la  taille  des  écailles,  il  est  manifeste  qu'elle  est  intermédiaire; 
on  peut  donc  dire  que  cynlhia  a  davantage  influé  sur  la  structure 
des  écailles  de  l'hybride  que  ricini.  La  F^  montre  encore  une  plus  grande 
variation  des  écailles  qu'à  la  génération  précédente  et  l'on  ne  peut 
distinguer  aucune  ségrégation  d'un  type  quelconque;  il  en  est  de  même 
à  F3  et  F4,  ce  qui  permet  de  penser  que  la  morphologie  des  écailles  ne 
dépend  pas  d'un  facteur  héréditaire.  (On  a  établi  par  ailleurs  qu'elle 
est  en  partie  le  résultat  d'un  processus  mécanique  pendant  le  dévelop- 
pement nymphal.)  Cependant  à  F5,  suivant  les  lignées,  on  voit  réap- 
paraître les  deux  types  d'écaillés  ricini  et  cynlhia.  L'hérédité  de  la  taille 
des  deux  séricigènes  croisés  par  H.  fait  également  l'objet  de  recherches 
de  génétique.  Les  deux  Papillons  diffèrent  énormément  sous  ce  rapport 
(P  ricini  c,  49  mill.  de  la  base  de  l'aile  au  milieu  de  la  tache  oculaire, 
et  P  cynlhia  Ç,  59  mill.)  A  In  F,,  les  individus  ne  sont  pas  d'une  taille 


100  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

intermédiaire  entre  celle  des  deux  parents,  mais  se  rapprochent  tous 
des  dimensions  de  ricini;  la  grande  taille  de  la  Ç  P  a  donc  disparu. 
Quant  à  la  différence  de  grandeur  qui  est  un  des  caractères  importants 
de  dimorphisme  sexuel  chez  les  Saturnides  en  général,  elle  se  perd 
définitivement  dans  les  générations  suivantes  des  croisements  ricini 
X  cynthia.  En  sélectionnant  les  plus  petits  individus,  H.  a  pu  fixer  une 
race  de  petite  taille  parfaitement  vigoureuse  et  fertile,  si  l'on 
en  juge  par  le  nombre  d'œufs  pondus  comparativement  au  nombre 
d'œufs  éclos. 

Quant  à  la  proportion  entre  les  sexes,  il  est  à  remarquer  qu'elle  est 
en  faveur  d'un  excès  des  mâles  à  la  première  génération  et  qu'elle  se 
maintient  la  même  dans  les  générations  suivantes;  la  surproduction 
masculine  se  produit  aussi  bien  dans  les  croisements  cousin  x  cousine 
que  frère  x  soeur.  H.  a  étudié  encore  l'hérédité  de  la  pilosité  blanche  de 
l'abdomen  de  ricini  et  jaune  de  cynlhia,  qui  a  donné  lieu,  aux  générations 
suivantes,  à  la  production  d'une  certaine  variation,  sans  régularité 
dans  la  transmission  de  ces  caractères. 

Quant  à  l'hérédité  de  la  couleur  du  cocon,  qui  est  blanc  chez  ricini 
et  brun  rouge  chez  cynlhia,  elle  donne  bien  lieu  à  une  ségrégation,  mais 
incomplète.  Les  cocons  F^  furent  d'une  coloration  intermédiaire;  à  Fj, 
il  s'opère  une  disjonction  en  cocons  se  rapprochant  des  deux  types  de 
coloration  {cynthia  et  ricini).  —  Arnold  Pictet. 

Tanaka  (Y).  —  Sex-linkage  chez  le  Ver  à  soie.  —  Dans  la  Fj  d'un  croi- 
sement entre  une  ç  de  Ver  à  soie  de  la  race  okusa  (bivoltine  japonaise) 
et  un  çf  g i alto  puro  indigeno  (univoltine  italienne),  T.  remarqua  un  cer- 
tain nombre  de  chenilles  à  peau  transparente  parmi  celles  à  peau  nor- 
male, ces  dernières  en  beaucoup  plus  grand  nombre.  Ces  individus  trans- 
parents étaient  tous  des  femelles,  tandis  que  les  normaux  étaient  repré- 
sentés par  des  individus  des  deux  sexes.  Ayant  croisé  une  Q  transparente 
par  un  d  normal,  T.  vit  surgir  de  ce  croisement  quelques  mâles  transpa- 
rents et  put  démontrer  que  ce  cas  d'hérédité  sex-linked  suit  le  même 
mode  que  celui  découvert  par  Doncaster,  avec  Abraxas  grossulariata- 
lacUcolor.  Des  chenilles  transparentes  ayant  été  trouvées,  dans  la  suite, 
parmi  les  descendants  de  la  race  italienne,  il  devient  évident  que  le 
caractère  sex-linked  est  apporté  par  celle-ci  et  non  par  la  race  japonaise. 
La  transparence  cutanée  des  chenilles  du  Ver  à  soie  a  été  trouvée  depuis 
lors  par  T.  dans  37  races  ou  lignées  différentes  de  cette  espèce,  ce  qui 
lui  a  permis  de  déterminer  qu'il  existe  au  moins  8  facteurs  qui,  à  l'état 
homozygote  sont,  chacun,  capables  de  produire  ce  caractère;  parmi 
ceux-ci  un  seul  est  sex-linked,  tandis  que  les  autres  sont  transmis  indé- 
pendamment. —  Arnold  Pictet. 

Salaman  (Redcliffe  N.)-  —  Hérédilé  de  la  forme  des  poils  chez  les  Lapins. 
—  S.  distingue,  chez  les  Lapins  en  général  et  chez  le  Lapin  hollandais 
en  particulier,  deux  types  de  forme  des  poils  bien  caractérisés  :  des  fins, 
dont  le  diamètre  est  plus  ou  moins  uniforme  sur  toute  la  longueur  et 
des  vigoureux,  dont  la  section  varie  suivant  la  distance  considérée  à 
partir  de  la  surface  de  la  peau.  Ces  deux  formations  sont  indépendantes 
de  la  longueur  du  pelage;  elles  sont  disposées  en  groupements  définis 
dans  les  follicules,  ce  qui  permet  encore  à  S.  de  faire  deux  nouvelles 
distinctions  en  un  type  «  A  »  et  un  type  «  B  »,  suivant  leurs  différents 

—  454  — 


HÉRÉDITÉ.  —  HYBKIDATION  iOl 

caractères  :  forme  de  la  section  des  poils  prise  à  leur  base,  à  leur  milieu 
ou  à  leur  sommet.  «  A  »  et  «  B  »  comportent  aussi  bien  des  poils  fins 
que  des  vigoureux.  «  A  »  est  commun  au  type  sauvage  à  poils  courts  et 
se  trouve  également  chez  quelques  angoras;  chez  ces  animaux,  à  part 
quelques  exceptions,  il  ne  se  rapporte  pas  spécialement  à  une  couleur 
déterminée  ou  à  une  localisation  particulière  des  taches.  «  B  »  est  un 
type  qui  ne  se  trouve  que  chez  les  Lapins  à  poils  longs. 

Le  type  «  A  «  est  dominant  par  rapport  à  «  B  »,  aussi  bien  si  «  x\  »  est 
court  ou  long.  Les  angoras,  hétérozygotes  pour  «  A  »  et  «  B  >>,  peuvent 
se  reconnaître  par  l'examen  de  la  section  de  leurs  poils  à  la  surface  de  la 
peau,  à  cause  de  la  proportion  entre  les  poils  particuliers  au  type  «  A  » 
et  ceux  particuliers  au  type  «  B  ».  On  remarque  encore  que  les  poils 
de  petites  dimensions  du  type  «  A  »  appartiennent  à  3  groupes  différente 
suivant  leur  section  à  la  surface  de  la  peau,  qui  peut  être  carrée,  ronds 
ou  ovale.  Le  type  à  section  carrée  est  récessif  et  peut  être  extrait  à 
l'état  pur;  celui  à  section  ronde  lui  est  dominant  et  ne  peut  se  disjoindre 
à  l'état  pur  qu'en  relation  avec  «  B  ».  Les  poils  à  section  ovale  consti- 
tuent la  forme  numériquement  dominante  des  Lapins  à  poils  courts. 
Chez  certains  Lapins  montrant  des  marques  blanches,  comme  c'est 
le  cas  du  Hollandais,  les  poils  blancs  sont  du  type  à  section  ronde  ou 
ovale,  et  cela  aussi  bien  chez  les  animaux  à  poils  longs  que  chez  ceux 
à  poils  courts.  Dans  certains  cas  (hétérozygotes),  on  observe  une  diffé- 
rence de  constitution  des  poils  suivant  que  l'on  considère  les  parties 
blanches  ou  les  parties  colorées.  — ■  Arnold  Pictet. 

Bamber  (Ruth  C)  (Mrs.  Bisbee).  —  Le  Chat  écaille  de  Torlue.  — •  Les 
chattes  écaille  de  Tortue  sont  communes;  elles  sont  vraisemblablement 
les  Fi  Ç  de  parents  portant  respectivement  les  facteurs  pour  le  noir  et 
pour  le  jaune,  alors  que  les  Fj,  c"  provenant  des  mêmes  parents,  sont 
jaunes,  très  rarement  écaille  de  Tortue.  Ce  type' de  coloration  n'est  pas 
un  caractère  sex-linked  au  sens  propre  du  mot,  car  il  semble  que  le 
facteur  pour  le  jaune  soit  lié  au  mâle  seulement  et  pas  à  la  femelle. 

Le  croisement  çf  jaune  x  9  noire  donne  des  femelles  écaille  de 
Tortue  et  des  mâles  noirs,  tandis  que  Q  jaune  x  cT  noir  donne  des 
mâles  jaunes  et  des  femelles  écaille  de  Tortue,  et  que  le  croisement  9 
écaille  de  Tortue  x  cf  noir  produit  des  femelles  écaille  de  Tortue,  des 
mâles  jaunes,  des  femelles  et  des  mâles  noirs.  Cela  montre  que  les  mâles 
jaunes  et  les  femelles  écaille  de  Tortue  sont  hétérozygotes,  mais  que, 
chez  le  mâle,  le  jaune  domine  le  noir,  alors  qu'il  est  incomplètement 
dominant  chez  la  femelle. 

On  a  constaté  parfois,  dans  les  croisements,  l'apparition  exception- 
nelle de  chats  écaille  de  Tortue,  mais  qui  sont  alors  presque  toujours 
stériles.  C'est  ce  qui  amena  Doncaster  à  envisager  que  ces  mâles  seraient 
peut-être  des  femelles  atrophiées  qui,  au  cours  du  développement 
embryonnaire,  auraient  acquis  une  sorte  de  masculinité, .comme  c'est 
parfois  le  cas,  démontré  par  Lillie,  pour  des  veaux  jumeaux  (free 
martin)  ;  dans  ces  cas,  l'embryon  femelle  se  trouve  intimement  lié  au 
développement  de  l'embryon  mâle  dans  l'utérus,  avec  confluence  des 
vaisseaux  sanguins,  permettant  aux  hormones  de  l'embryon  mâle  de 
passer  dans  l'embryon  femelle.  Riddle  avec  des  Pigeons  et  Golds- 
CHMiDT  avec  des  Papillons,  sont  d'ailleurs  arrivés  à  des  conclusions 
semblables. 

C'est  dans  le  but  de  rechercher  si   la  stérilité  des  chats  écaille  de 


102  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Tortue  serait  de  même  origine,  que  B.  a  entrepris  une  série  de  recherches. 
L'étude  anatomique  d'un  certain  nombre  de  chattes  portantes  ne 
donna  pas  de  résultats,  tandis  que  des  croisements,  bien  que  ne  confir- 
mant pas  catégoriquement  l'interprétation  de  Doncaster,  permettent 
d'envisager  que  les  chats  écaille  de  Tortue  stériles  devraient  leur  origine 
à  certaines  causes  inconnues  tendant,  dans  l'œuf  fécondé,  à  «  renverser  » 
le  sexe  de  quelques  individus  et  à  produire,  dans  des  cas  extrêmes,  des 
familles  ne  comportant  que  l'un  des  sexes,  comme  chez  les  Pigeons  de 
RiDDLE  et  les  Papillons  de  Goldschmidt.  —  Arnold  Pigtet. 

Onslow  (H.).  —  Noie  sur  Vhérédilé  de  la  couleur  gris  d'acier  [sleel)  du 
pelage  des  Lapins.  —  L'hérédité  des  poils  tiquetés  des  Lapins  gris  d'acier 
n'a  pas  encore  été  exactement  déterminée  et  c'est  à  cette  étude  que 
se  livre  0.  H  semble  qu'il  existe  plusieurs  sortes  de  Lapins  gris  d'acier, 
absolument  identiques  en  ce  qui  concerne  la  couleur,  mais  qui  sont 
cependant  totalement  différents  dans  leur  constitution  chromosomique; 
il  en  est  de  même  pour  le  type  agouti.  Désignant  par  A  le  facteur  pour 
l'agouti  et  a  pour  le  noir,  les  résultats  donnent  :  AAa;a;  agouti,  AAXa; 
gris  d'acier,  AAXX  noirs  disjoints  de  Lapins  gris  d'acier  et  aaxx  noirs 
normaux.  Le  caractère  gris  d'acier  est  hétérozygote  et  le  facteur  qui  le 
régit  (X),  peut  être  considéré  comme  un  facteur  d'assombrissement 
ou  de  méianisme,  semblable,  quoique  avec  moins  d'intensité,  au  facteur 
D  qui  apporte  le  même  caractère  chez  les  Lapins  «  agouti-noir  »  de 
Punnett;  à  l'état  hétérozygote,  il  convertit  la  couleur  agouti  en  gris 
d'acier  et  à  l'état  homozygote,  l'agouti  en  noir.  Le  noir  extrait  d'un 
Lapin  gris  d'acier  (AAXX),  et  par  conséquent  homozygote  pour  X, 
ne  donne  que  le  type  gris  d'acier  (AAXa;)  aussi  bien  lorsque  croisé  avec 
un  normal  agouti  (AAxrr),  homozygote  pour  x,  que  lorsque  croisé  avec 
des  noirs  normaux  ou  des  Lapins  couleur  chocolat  {aaxx).  Gris  d'acier 
(AAXa;)  x  agouti  [Khxx)  donne  un  nombre  égal  de  chacun,  etc.  Quant 
aux  individus  du  type  agouti,  ils  ne  sont  pas  tous  génotypiquement 
semblables,  bien  que  d'aspect  identique;  en  effet  un  certain  o"  agouti 
croisé  avec  une  Ç  noire  issue  d'un  parent  gris  d'acier  et  répondant  par 
conséquent  à  la  formule  AAXX,  eut  une  descendance  différente  de  celle 
d'autres  agoutis  croisés  avec  des  femelles  noires  de  même  formule.  Ce 
dernier  point  sera  encore  examiné.  —  Arnold  Pictet. 

Pap  (Endre).  —  Sur  Vhérédilé  de  la  couleur  el  des  dessins  chez  les  Lapins. 
—  Le  facteur  A,  fondamental  pour  la  couleur  du  fond,  avec  aa  pour 
l'albinisme,  est  connu  comme  régulièrement  mendélien;  mais,  chez 
certains  lapins  de  couleur  blanche,  comme  c'est  le  cas  pour  le  «  Vien- 
nois blanc  »,  qui  se  distingue  des  vrais  albinos  en  ce  qu'il  a  les  yeux 
bleus,  P.  détermine  un  second  facteur  de  coloration,  X,  qui  est  néces- 
saire pour  la  production  de  la  couleur  normale.  Les  «  Viennois  blancs  » 
sont  alors  des  hhxx...,  plus  d'autres  facteurs  généraux  de  coloration. 
C'est  pourquoi  ces  animaux,  bien  que  blancs,  ont  une  F^  composée  de 
panachés,  mais  montrant  une  surface  de  blanc  beaucoup  plus  grande 
que  chez  les  panachés  en  général.  Le  facteur  B  (obscui'cissement  de  la 
couleur)  a  été  étudié  par  P.  chez  les  lapins  jaunes  (AAXX66),  tandis 
que  des  individus  dont  le  pelage  est  d'une  coloration  allant  du  brun  au 
noir  sont  des  AAXXBB.  Tous  les  sujçts  66  sont  d'une  teinte  jaune; 
par  exemple,  bb  x  bb  donne  100  %  de  jaunes,  bb  x  Bb  (approx.)  : 
1  jaune,  1  brun-noir,  etc.;  la  nuance  est,  dans  ce  cas,  conditionnée  par 

—  /i56  — 


HÉRÉDITÉ.  —  HYBRIDATION  103 

Jeux  autres  facteurs  d'obscurcissement,  C  et  D;  C,  dont  la  présence 
a  également  été  démontrée  chez  le  «  lapin  havanais  «,  donne  la  coulevir 
brune  dans  AAXXBBcc,  et  bleue  ou  noire  dans  AAXXBBGC.  Quant 
à  D,  qui  agit  dans  la  production  du  brun  cendré,  sa  présence  est  égale- 
ment nécessaire  pour  la  production  du  bleu  et  du  noir  :  dd  x  dd  donne 
100  %  de  bleus;  dd  x  Dd,  1  bleu,  1  noir,  etc.  Les  lapins  chez  lesquels  D 
est  absent  sont  toujours  d'une  coloration  diluée.  HH  =  bleu  foncé,  hh, 
bleu  clair.  G,  qui  est  le  facteur  de  la  coloration  sauvage,  donne  (comme 
on  sait)  :  gg  x  gg,  100  %  de  lapins  n'ayant  pas  cette  coloration  et 
dd  X  Dd,  1  à  coloration  sauvage,  1  sans.  P.  s'occupe  aussi  du  type 
«  black  and  tan  »,  conditionné  par  O,  pour  donner  lieu,  avec  des  lapins 
de  couleur  uniforme  (par  ex.  noirs  ggoo),  à  une  ségrégation  mono- 
hybride. La  plus  ou  moins  grande  étendue  du  roux  par  rapport  au  noir, 
chez  les  «  black  and  tan  »,  amène  P.  à  envisager  une  série  de  facteurs 
(Y-,,  Y2,  Y3...),  pour  le  moment  hypothétiques,  dont  le  rôle  serait  de 
régir  la  proportion  des  deux  couleurs;  mais  les  expériences  ne  sont  pas 
assez  avancées  jiour  en  déterminer  le  rôle  exact.  Cependant  y\y\yyg2> 
serait  la  formule  des  lapins  uniformément  roux.  Les  lapins  argentés 
sont  conditionnés,  en  ce  qui  concerne  leur  caractère,  par  un  facteur  P, 
et  les  lapins  «  japonais  »,  par  un  facteur  M  [mm  désignant  des  individus 
ayant  du  brun,  du  bleu  ou  du  noir  sur  le  fond  jaune);  mm  x  MM, 
donne  100  %  de  noirs  et  mm  x  Mm,  1  noir,  1  noir-jaune,  etc.  Le  pelage 
irrégulièrement  tacheté  des  «  japonais  »  est  récessif  du  pelage  uniforme. 
On  connaît,  entre  autres,  deux  races  de  lapins  tachetés  de  blanc,  une 
race  hollandaise  et  une  anglaise,  différant  principalement  l'une  de 
l'autre  par  l'étendue  et  la  disposition  de  la  couleur  blanche.  Dans  le 
cas  de  la  race  anglaise  cette  disposition  est  conditionnée  par  le  facteur  K, 
des  individus  tachetés  Kfc,  croisés  avec  des  unicolores  kk,  ayant  donné 
moitié  de  chacun.  Quant  à  la  race  tachetée  hollandaise,  sa  constitution 
chromosomique  est  plus  compliquée;  il  en  est  de  même  de  l'étendue  du 
blanc  par  rapport  aux  emplacements  pigmentés  qui  est  soumise  à  une 
certaine  variabilité,  selon  les  individus  et  aussi  selon  les  lignées.  P. 
étudie  en  détail  cette  variabilité  et  l'hérédité  de  l'étendue  du  blanc, 
pour  laquelle  il  détermine  une  série  de  facteurs  (S1S2S3S4)  dont  le  nombre 
n'est  pas  inférieur  à  quatre.  La  présence  d'un  ou  de  plusieurs  de  ces 
facteurs  détermine  la  fréquence  des  taches  non  pigmentées,  en  ce  sens 
que  celles-ci  sont  d'autant  moins  nombreuses  que  les  facteurs  en  ques- 
tion sont  plus  fortement  représentés;  ainsi,  un  lapin  avec  SiSiSjS^SaSgS^Si 
est  d'une  coloration  uniforme.  Pour  ce  qui  est  de  la  longueur  des  poils 
(V)  P.  précise  encore,  ce  que  l'on  sait  d'ailleurs,  que  Yv  et  VV  sont  des 
lapins  à  poils  courts,  et  vv  à  pelage  angora.  —  Arnold  Pictet.j 

Sverdrup  (Aslaug).  —  Polydaclylie  héréditaire  dans  une  famille  norvé- 
gienne pendant  six  générations.  —  Il  s'agit  d'un  cas  très  intéressant  do 
polydactylie  héréditaire  dans  une  famille  norvégienne.  S.  l'a  d'abord 
étudié  sur  les  membres  de  cette  famille  actuellement  en  vie,  au  moyen 
de  radiophotographies,  puis  a  pu,  par  des  enquêtes,  en  faire  remonter 
l'origine  jusqu'à  l'année  1800.  Ce  cas  consiste  en  deux  types  de  malfor- 
mations; le  type  A,  le  plus  accentué,  est  caractérisé  par  l'insertion  d'un 
doigt  supplémentaire  entre  le  4^  et  le  5^  doigt  de  chaque  main  (et  parfois 
du  pied);  ce  doigt  supplémentaire  provient  d'un  dédoublement  du  4^ 
ou  du  5e  doigt,  suivant  les  cas,  avec  bifurcation  au  4^  métacarpe.  Le 
•type  B  consiste  en  ce  que  la  main  porte  sur  le  côté  extérieur  un  petit 

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104  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

appendice  digitiforme  sans  os.  Les  enquêtes  révèlent  que  c'est  une- 
femme  qui  a  apporté  la  polydactylie  du  type  A  dans  la  famille,  vers- 
l'anée  1800;  elle  a  eu  dix  enfants,  dont  neuf  polydactyles. —  2^  génération  : 
10  çf  (1805),  6  doigts  à  la  main  droite;  de  son  mariage  avec  une  femme 
normale,  naissent  4  enfants,  dont  3  polydactyles.  2.  Ç  (1807),  pas  de 
renseignements  complets,  mais  a  un  fils  polydactyle.  3.  Q  (1809), 
6  doigts  à  une  main  :  6  enfants,  dont  3  polydactyles.  4.  cf  (1812),  6  doigts 
à  la  main  droite,  probablement  du  type  B  :  5  enfants,  dont  4  normaux 
et  1  du  type  B.  —  3^  génération  :  c'est  avec  cette  génération  que  les  obser- 
vations personnelles  de  S.  commencent.  1.1.  cf  (1840),  6  doigts  à  la 
main  droite  et  6  doigts  à  chaque  pied;  pas  d'enfants.  1.2.  Q  (1841),  pieds 
et  mains  normaux;  pas  d'enfants.  1.3.  Q  (1844),  mains  du  type  A; 
5  enfants,  dont  4  du  même  type.  1.4.  cf  (1847),  6  doigts  aux  2  mains 
et  aux  2  pieds;  pas  d'enfants.  2.1.  rf  (1847),  6  doigts,  sans  autres  infor- 
mations obtenues.  3.1.  a'  (1847),  mains  normales,  6  doigts  à  chaque 
pied;  2  enfants,  chacun  polydactyle.  4.1,  Q  (1847),  mains  et  pieds  nor- 
maux, etc.,  etc. 

L'hérédité  des  2  types  s'est  continuée  ainsi  pendant  6  générations, 
la  6^  représentée  par  un  enfant  né  en  1922,  qui  est  du  type  A  à  la  main 
gauche  et  dont  les  2  pieds  sont  hexadactyles.  Sur  62  descendants  con- 
trôlés, 35  furent  polydactyles;  sur  les  28  individus  de  la  5^  génération, 
12  furent  polydactyles.  Il  est  à  remarquer  que,  parmi  les  normaux,  les 
deux  dont  la  descendance  a  pu  être  contrôlée,  ont  eu  des  enfants  nor- 
maux. —  Arnold  Pigtet, 

a)  Seller  (J.).  —  Recherches  sur  les  chromosomes  sexuels  chez  les  Psij- 
chides.  II.  Les  cycles  chromosomiques  de  Fumea  casla  et  de  Talaeporia 
tubulosa.  «  Non-disjonction  »  des  chromosomes  sexuels.  —  Les  deux  espèces 
étudiées  ont,  chez  les  femelles,  un  hétérochromosome  impair,  qui,  à  la 
première  division  de  maturation,  passe  sans  se  diviser  à  un  des  pôles 
du  fuseau.  Il  résulte  de  là,  chez  Fumea  casta,  où  les  femelles  ont  61  chro- 
mosomes, des  œufs  à  30  et  d'autres  à  31  chromosomes,  en  proportions 
à  peu  près  égales;  chez  Talaeporia  tubulosa,  les  femelles  ont  59  chro- 
mosomes, et  les  œufs  ont  29  ou  30  chromosomes.  Les  mâles  ont  respec- 
tivement 62  et  60  chromosomes,  et  leurs  spermatozoïdes  ont  le  nombre 
moitié.  Le  fait  important  est  l'existence  d'embryons  anormaux,  qui  n'ont 
respectivement  que  60  et  58  chromosomes.  Rejetant  l'hypothèse  de 
leur  formation,  soit  par  développement  parthénogénétique  d'un  œuf 
femelle  et  régulation  subséquente  à  un  nombre  de  chromosomes  double, 
soit  par  couplage  de  certains  chromosomes,  S.  pense  qu'il  s'agit  d'une 
fécondation  entre  cellules  sexuelles  anormales.  Chez  Talaeporia  tubulosa, 
en  effet,  il  a  trouvé  dans  le  testicule,  sur  572  numérations  à  la  première 
division  de  maturation,  9  cas  où  les  deux  chromosomes  X  ne  s'étaient 
pas  conjugués;  dans  ces  cas  ils  sont  abandonnés  à  l'anaphase,  et  ne  sont 
pas  pris  dans  le  noyau  des  spermatocytes  de  2^  ordre;  il  se  fait  ainsi  des 
spermatozoïdes  à  29  chromosomes,  sans  chromosome  X;  s'ils  fécondent 
un  œuf  à  30  chromosomes,  il  en  résulte  une  femelle  exceptionnelle,  à 
59  >  hromosomes,  dont  l'hétérochromosome  vient  de  la  mère;  s'ils  fécon- 
dent un  œuf  à  29  chromosomes,  il  se  fait  une  femelle  exceptionnelle  à 
58  chromosomes.  L'expérience  cruciale  consisterait  à  étudier  la  descen- 
dance de  ces  femelles,  normalement  fécondées  :  elle  devrait  être  composée 
imiquement  de  femelles.  Mais  l'expérience  est  très  difficile  à  réussir, 
étant  données  l'imitossibilité  de  reconnaître  les  femelles  anormales  et  la 

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HÉRÉDITÉ.  —  HYBRIDATION  105> 

difficulté  d'élever  les  espèces  en  question  :  elle  n'a  pas  été  menée  à  bien. 
Ces  faits  sont  à  rapprocher  des  cas  de  non-disjonction  signalés  par 
Bridges,  chez  Drosophila.  —  M.  Prenant. 

h)  Seller  (J.)-  —  Recherches  sur  les  chromosomes  sexuels  des  Psychides. 
III.  Couplages  de  chromosomes  chez  Solenobia  pineli  Z.  Une  base  cylo- 
logique  pour  l'hypolhèse  des  échanges  de  facteurs.  —  Chez  Solenobia  pineli 
il  existe  trois  races  où  les  nombres  haploïdes  de  chromosomes  sont  respec- 
tivement 30,  31  et  32.  Il  n'y  a,  au  point  de  vue  de  la  formule  chromo- 
somiale,  pas  de  différence  appréciable  entre  les  deux  sexes.  La  race  à 
30  chromosomes  possède  un  élément  chromosomique  trivalent,  qui  peut 
se  cliver  en  deux  ou  trois  chromosomes  autonomes  :  ainsi  prennent 
naissance  les  races  à  31  et  32  chromosomes.  Les  croisements  entre  elles 
se  font  sans  difficultés,  et  chez  les  hybrides  la  formation  des  gamètes 
se  passe  comme  s'il  s'agissait  de  races  pures.  Cependant,  dans  une  même 
ponte,  on  trouve,  dès  le  début  de  la  segmentation,  des  nombres  de 
chromosomes  différents.  Il  s'agit  d'un  clivage  qui  s'est  produit  vraisem- 
blablement dans  les  gamètes  d'où  a  pris  naissance  un  hybride.  Le  clivage 
peut  d'ailleurs  se  faire,  exceptionnellement,  jusque  dans  certaines 
cellules  somatiques,  car  on  trouve  des  embryons  où  le  nombre  de  chro- 
mosomes varie  un  peu  d'une  cellule  à  l'autre.  Partant  de  ces  données 
et  de  quelques  pourcentages,  S.  calcule  les  résultats  que  doivent  donner 
les  croisements  pour  la  population  entière,  mais  le  matériel  n'est  pas 
favorable  à  une  vérification  expérimentale.  L'auteur  considère  qu'il 
saisit  là  le  mécanisme  cytologique  de  phénomènes  tout  à  fait  comparables 
au  «  Crossing  over  »  des  auteurs  américains,  mais  ce  mécanisme  lui 
paraît  différent  de  celui  imaginé  par  Morgan.  Au  lieu  que  l'échange  ne 
soit  possible  qu'au  stade  diplotène,  il  l'est  à  n'importe  quel  moment, 
par  clivage  et,  s'il  y  a  lieu,  reconstitution  d'un  nouveau  groupement. 
- —  M.  Prenant. 

Tammes  (Tine).  —  Analyse  génélique  des  caractères  de  Linum  usita- 
lissimum.  —  Dans  ce  travail,  T.  analyse  l'hérédité  d'un  certain  nombre 
de  caractères  de  Linum  usitatissimum,  notamment  celle  de  la  couleur 
des  fleurs,  des  anthères,  des  pétales  et  des  semences,  et  cela  chez  diverses 
variétés  de  cette  espèce  :  le  Lin  cultivé  bleu  et  le  blanc,  une  variété 
portant  des  fleurs  bleu  pâle,  tous  trois  avec  anthères  bleues  et  semences 
brunes,  et  une  forme  à  fleurs  blanchâtres  avec  anthères  jaunes  et  semences 
gris  vert;  d'autres  variétés  présentant  des  intermédiaires  de  coloration 
sont  également  étudiées.  Jusqu'à  présent  T.  a  déterminé  8  facteurs 
héréditaires  qui  conditionnent  la  couleur  des  fleurs,  la  forme  et  la  lar- 
geur des  pétales,  la  couleur  des  anthères  et  de  l'enveloppe  des  semences 
et  il  les  désigne  par  A,  B',  C,  D,  E,  F,  G  et  H.  Pour  la  couleur  des 
pétales,  6  de  ces  facteurs  coopèrent  (A,  B',  C,  D,  E,  et  F),  B'  et  G', 
lorsque  présents  ensemble,  produisent  une  coloration  rose  pâle  pouvant 
être  à  peine  distinguée  du  blanc.  A  et  F  sont  des  facteurs  d'intensifi- 
cation qui  agissent  différemment  selon  les  cas  :  ainsi,  lorsque  B',  G',  D 
et  F  sont  présents,  A  est  dominant  par  rapport  à  a  et  lorsque  c'est  B', 
C,  et  F  qui  sont  présents,  c'est  a  qui  domine  A.  D  modifie  la  couleur 
rose  produite  par  B'  et  C  en  lilas,  agissant  en  même  temps  comme 
intensifîcateur.  F  ne  modifie  pas  le  rose  d'une  manière  appréciable, 
mais  fait  passer  le  lilas  précité  au  bleu;  dans  ces  deux  cas  F  agit  en 
outre  comme  facteur  de  dilution.  B',  D  et  H  entrent  en  action  pour 

—  459  — 


i06  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

conditionner  la  couleur  bleue  des  anthères  qui  sont  alors  jaunes  dans 
les  cas  où  l'un  de  ces  trois  facteurs  est  absent.  Pour  ce  qui  est  de  la 
couleur  brune  de  l'enveloppe  des  semences,  elle  est  le  résultat  d'un  com- 
plexe, G,  que  T.  n'a  pas  encore  analysé  définitivement  et  dont  l'absence 
amène  l'enveloppe  à  devenir  incolore  et  transparente,  et  la  semence 
elle-même  jaune,  en  raison  de  la  couleur  des  cotylédons;  D  a  une  action 
inhibitrice  sur  ce  complexe  G.  D  et  G  ensemble  colorent  les  semences 
en  gris  vert;  l'action  inhibitrice  de  D  est  neutralisée  par  B'.  G'  et  D 
réunis  sont  les  facteurs  de  la  «  fragilité  «  des  pétales,  laquelle  est  neutra- 
lisée par  B'.  64  formes,  portant  des  fleurs  colorées  et  toutes  généti- 
quement différentes,  ont  été  identifiées  dans  les  croisements  effectués 
par  T.  et  ont  montré  40  phénotypes  différents;  les  192  génotypes  por- 
teurs de  fleurs  blanches  ont  montré  6  phénotypes.  Le  Lin  commun  à 
fleurs  bleues  porte  les  8  facteurs  déterminés,  tandis  que  toutes  les  autres 
variétés  étudiées  dans  ce  travail  en  dérivent  par  la  perte  de  un  ou  plu- 
sieurs de  ces  facteurs.  Il  a  pu  être  déterminé  3  séries  d'allélomorphes 
multiples,  chacune  de  quatre.  La  différence  de  couleur  entre  les  fleurs 
de  certaines  formes  est  parfois  à  peine  perceptible,  bien  que  leur 
coloration  soit  régie  par  des  facteurs  héréditaires  pourtant  bien  dis- 
tincts. — -  Arnold  Pictet. 

CoUins  (E.  J.).  — -  Lliérédilé  de  la  panachure  chez  Chlorophylum  elaluin 
et  Chlorophijlum  comosum.  —  Sur  2.389  plantes  cultivées  et  croisées  de 
diverses  manières,  C.  a  obtenu  1.814  plantes  à  feuilles  vertes,  445  albinos 
et  130  (5,4  %)  présentant  une  panachure  plus  ou  moins  accentuée; 
dans  aucun  cas  un  type  déterminé  de  panachure  ne  s'est  reproduit 
directement  en  redonnant  le  même  type  exactement.  La  panachure  des 
Chlorophylum  ne  se  répartit  donc  pas  selon  un  système  mendélien  et 
rarement  ce  caractère  se  manifeste  chez  les  descendants  d'individus 
porteurs  de  la  panachure  typique.  Néanmoins,  les  feuilles  vertes  doivent 
leur  caractère  à  un  facteur  que  les  feuilles  blanches  ne  portent  pas  et  la 
panachure  peut  être  considérée  comme  une  forme  particulière  afférente 
aux  hétérozygotes.  La  panachure  chez  les  plantes  semées  de  Chlorophylum 
doit  son  origine  à  une  action  qui  amène  la  séparation  somatique  des 
deux  paires  d'allélomorphes,  celle  pour  les  plastides  verts  et  celle  pour 
les  plastides  incolores,  et  la  distribution  imprécise  de  ces  deux  sortes  de 
plastides  dans  la  feuille.  —  Arnold  Pictet. 

Oehlkers  (Friedrich).  —  Recherches  de  génélique  avec  des  Œnothères.  — 
Dans  une  série  de  croisements  entre  diverses  races  d'œnothères  {cocke- 
relli,  suavcoleus,  biennis  lamarckiana,  muricala,  hookeri,  strigosa,  suavis), 
0.  analyse  principalement  le  degré  de  fertilité  des  hybrides,  en  corré- 
lation avec  les  dimensions  comparées  des  divers  organes  floraux.  La 
stérilité  du  pollen,  dans  les  cas  d'hétérogamie,  a  été  étudiée  par  divers 
auteurs.  Dans  ses  croisements,  0.  observe  que  les  grains  de  pollen  des 
hybrides  et  des  individus  des  générations  suivantes  peuvent  être  actifs, 
inactifs  ou  stériles,  dans  une  proportion  très  variable,  la  stérilité  pou- 
vant même  devenir  assez  forte.  D'une  manière  générale  la  proportion 
entre  les  grains  de  pollen  bons  et  stériles  est  en  relation  avec  la  longueur 
du  calice  (stérilité  plus  faible  lorsque  celui-ci  est  court),  et  en  relation 
•également  avec  le  patrimoine  hérité.  Les  plantes  F^  portent,  par  moitiés 
égales,  des  grains  de  pollen  sains  et  stériles  et  la  proportion  de  ces 
derniers  tend  à  augmenter  à  la  génération  suivante.  Mais  il  faut  tenir 

—  4G0  — 


HÉRÉDITÉ.  —  IIVIHUDATION  107 

compte  également  de  certaines  actions  directes  sur  le  sonia,  provoquant 
une  incapacité  de  développement  ou  des  avortements  embryonnaires, 
qui  déplacent  la  proportion  mendélienne  dans  le  sens  d'une  augmen- 
tation du  nombre  des  grains  de  pollen  stériles.  —  Arnold  Pigtet. 

Haase-Bessell  (Gertrand).  —  Recherches  de  génétique  avec  des  Digilales. 
—  Une  série  de  croisements  ont  été  effectués  par  H.  entre  diverses  races 
•de  Digitalis  :  D.  piirpurea  x  ambigiia,  avec  une  F^  composée  d'individus 
polymorphes;    lutea  x  micraniha,    avec    des    hybrides    intermédiaires; 
lanala  x  micraniha,    avec    une    Fi    composée    d'individus    en    général 
micraniha;   lanala  x  lulea,  avec  une  Fj  représentée,  dans  une  lignée, 
par   des   individus   polymorphes,   dont   plusieurs   furent  stériles.    Dans 
une  autre  lignée  de  ce  croisement,  la  Fj  fut  une  forme  hybride.  D.  lanala 
X  ambigua,  avec  une  première  génération  composée  de  3  ambigua  et  de 
2  intermédiaires;  purpurea  blanche  x  lanala,  avec  5  purpurea  blanches 
et  2  types  hybrides.  Par  ces  croisements,  H.  arrive  aux  résultats  géné- 
raux suivants  :  les  hybrides  sont  parfois  d'une  forme  qui  représente 
im  intermédiaire  entre  leurs  deux  parents;  le  type  purpurea  domine, 
à  un  certain  point,  lutea  et  lanala,  et  les  types  lutea  et  micraniha  domi- 
nent lanala.  De  faux  hybrides,  semblables  à  la  plante  mère,  provien- 
nent aussi  de  ces  croisements.  Les  recherches  de  H.  ont  encore  porté 
sur  la  cytologie  des  Digitales  expérimentées  et  montrent  que  les  parents 
purpurea,  micraniha,  lanala  et  ambigua  portent  24/48  chromosomes  et 
lulea  48/96;  chez  les  hybrides,  les  phénomènes  de  réduction  et  de  fusion, 
qui  ont  pu  être  parfaitement  contrôlés,  ne  présentent  rien  d'anormal. 
H.  discute  ensuite  la  question  de  l'apparition  nombreuse  de  faux  hybrides 
dans  ses  croisements  purpurea  x  ambigua,  purpurea  x  lanala,  ambigua  x 
lanala,  lanala  x  lutea,  et  considère  la  plupart  des  hypothèses  émises  par 
les  auteurs  pour  expliquer  l'origine  des  faux  hybrides  en  général,  comme 
ne  s'appliquant  pas  au  cas  des  Digitales,  sauf  peut-être  l'idée  que  l'âge 
des  cellules  sexuelles,  au  moment  de  la  fécondation,  pourrait,  ici,  jouer 
un  certain  rôle.  —  Arnold  Pigtet. 

Christie  (W.).  —  Hérédité  des  feuilles  à  rayures  jaunes  de  l'Avoine.  — - 
Les  Avoines  à  feuilles  rayées  de  jaune  donnent  généralement,  ainsi 
qu'il  résulte  des  recherches  de  C.,  une  ségrégation  en  plantes  à  feuilles 
rayées  et  en  plantes  à  feuilles  uniformément  vertes,  ces  dernières  le 
plus  souvent  en  moins  grande  quantité  que  les  autres.  Mais  les  rapports 
de  ségrégation  sont  alors  assez  irréguliers  :  par  exemple,  302  verts  : 
1 12  rayés,  33  :  98,  12  :  15,  14  :  18,  etc.  A  la  deuxième  génération,  les  plantes 
vertes  sont  représentées  en  partie  par  des  individus  constants  et  par  des 
individus  redonnant  des  verts  et  des  rayés;  à  retenir  encore  le  cas  d'une 
plante  verte  qui  pendant  toute  une  année  n'a  donné  que  des  individus 
à  feuilles  uniformes  et  dont  la  descendance  s'est  ensuite  disjointe  en 
ces  deux  variétés.  Mais  les  rayés  de  cette  génération  ne  donnèrent 
ensuite  que  desverts  etceux-ci  de  nouveau  des  rayés.  Gequi  précède,  ajouté 
à  la  constatation  de  l'irrégularité  des  rapports  de  ségrégation,  fait 
douter  que  l'on  se  trouve,  dans  le  cas  de  ces  Avoines,  en  présence  d'une 
hérédité  mendélienne,  comme  cela  a  été  observé  chez  d'autres  plantes. 
Cependant  C.  rapproche  ses  résultats  de  ceux  d'ALTENBURG  et  Muller 
dans  leurs  recherches  sur  l'hérédité  des  «  ailes  tronquées  »  chez  Dro- 
sophila;  bien  que  l'aile  normale  soit  dominante  de  l'aile  tronquée,  la 
Fi  donne  toujours  une  faible  proportion  de  ce  dernier  caractère,  que 

—  461  — 


108  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

l'on  ne  peut  pas  extraire  à  l'état  pur  et  qui,  dans  certains  croisements, 
laisse  réapparaître  des  normaux;  ces  auteurs  considèrent  pourtant  ce 
cas  comme  mendélien.  ■ —  Arnold  Pictet. 

Uphof  (J.  C.  Th.).  —  Les  fadeurs  de  la  coloration  des  fleurs  chez  Eschs- 
chollzia  mexicana.  —  Cette  espèce  est  représentée,  dans  l'Arizona  méri- 
dional, par  plusieurs  variétés  de  couleur  des  fleurs,  qui  sont  blanches,, 
jaunes,  orangées,  ou  jaunes  avec  la  base  orangée.  U.  a  pratiqué  un 
certain  nombre  de  croisements  entre  ces  diverses  variétés  dans  le  but 
de  déterminer  les  facteurs  de  coloration  qui  entrent  en  action,  et,  dans 
la  plupart  des  cas  (fleurs  blanches  et  jaunes),  les  croisements  donnent 
lieu  à  une  ségrégation  monohybride  avec  disjonction  normale.  Cepen- 
dant la  couleur  orange  est  régie,  suivant  les  lignées,  par  deux  facteurs 
ne  se  manifestant,  respectivement,  que  dans  ceraines  conditions; 
c'est  ce  que  démontrent  les  croisements  fleurs  jaunes  x  fleurs  orangées. 
Les  deux  plantes  orangées  utilisées  comme  parents,  bien  qu'absolument 
semblables  comme  couleur  et  comme  aspect,  provenaient  de  deux 
localités  différentes,  et  les  résultats  montrent  que  l'une  d'elles  {Orange  I) 
porte  un  facteur  pour  la  couleur  orange  qui  distribue  celle-ci  sur  toute 
la  surface  de  la  fleur,  tandis  que  l'autre  [Orange  II)  porte  un  second 
facteur  pour  cette  même  couleur,  qui  localise  celle-ci  seulement  à  la 
base  de  la  fleur.  Comme  bien  l'on  pense,  ce  dernier  ne  se  manifeste  que 
dans  des  croisements  avec  des  plantes  à  fleurs  d'une  autre  coloration, 
et  jamais  dans  les  cas  Orange  I  x  Orange  II.  Tous  les  autres  croisements 
pratiqués  avec  ces  deux  variétés  orangées  mendélisent  normalement,  avec 
la  coloration  orangée  comme  facteur  dominant.  Ainsi  :  Orange  I  x  jaunes 
donne  une  F2  de  fleurs  orangées  et  de  jaunes,  tandis  que  Orange  II 
x  jaunes,  a  une  F,  avec  des  fleurs  jaunes  à  base  orangée,  etc.  Dans 
un  croisement  :  fleurs  blanches  de  Los  Nogales  x  blanches  de  Santa- 
Riia,  la  Fj  se  trouva  composée  uniquement  de  fleurs  blanches,  contrai- 
rement aux  résultats  de  Bateson  dans  ses  croisements  de  Lalhyrus 
odoralus  à  fleurs  blanches.  —  Arnold  Pictet. 

Harland  (S.  C.)-  —  Sur  V hérédité  de  certains  caractères  de  Ricinus- 
communis  L.  Il»  partie.  —  Ce  petit  travail  précise  quelques  points 
traités  précédemment  par  H.  {Journal  of  Genetics,  vol.  X,  n»  3).  Il  y  a 
lieu  de  distinguer  4  facteurs  mendéliens  chez  Ricinus  communis  :  B 
(floraison),  S  (épines),  M  (acajou),  G  (vert).  S  et  M,  S  et  B,  M  et  G, 
et  G  et  B  s'héritent  indépendamment;  les  facteurs  M  et  B  sont  liés, 
avec  8,3  %  de  cross-over  dans  le  croisement  F^  par  le  double  récessif. 
—  Arnold  Pictet. 

Nilson  (Nils-Heribert).  —  Déplacement  de  la  proportion  numérique  des 
gamètes,  dans  une  population  de  Seigle,  par  élimination  des  récessifs.  — 
Dans  une  population  végétale  d'une  espèce  donnée,  où  les  croisements 
se  font  librement,  la  loi  de  Mendel  établit  que  les  proportions  numé- 
riques de  disjonction,  à  partir  de  F,,  restent  constantes,  cela,  bien 
entendu,  en  considérant  que  tous  les  individus  soient  de  vitalité  égale 
et  qu'aucun  d'eux  ne  soit  éliminé  du  croisement.  Mais,  un  des  types 
vient-il  à  manquer,  on  conçoit  que  la  proportion  entre  les  différents 
gamètes  soit,  alors,  modifiée.  C'est  en  partant  de  ce  principe  que  H. 
calcule  la  proportion  des  gamètes  entre  eux  dans  un  croisement  libre 
d'une  population  de  Seigle  après  élimination  complète  et  successive  des 

-   462  — 


VARIATION.  —  MUTATION.  —  ADAPTATION  109 

récessifs  à  chaque  génération.  Il  s'agit  de  deux  variétés  de  Seigle,  l'une 
avec  revêtement  cireux  (dominante),  l'autre  sans  ce  revêtement  (réces- 
i?ive)  et  dont  le  croisement  donne  lieu  à  une  ségrégation  monohybrido. 
La  fréquence  des  gamètes,  dans  ce  cas,  se  trouve  être  à  F,,  de  2  :  1  ; 
à  F3,  de  3  :  1  ;  à  F^,  de  4  :  1,  ce  qui  se  traduit,  pour  n  générations,  par 
la  formule  n  :  1,  tandis  que  la  ségrégation  normale  des  croisements 
libres  (  F3,  8  :  1  ;  F;,,  1 5  :  1  )  se  traduit  par  la  formule  n^*  —  1 : 1 .  Les  recherches 
•de  H.,  en  éliminant  toujours  les  récessifs  dans  la  population  de  Seigle 
qu'il  a  expérimentée,  ont  atteint  F7.  Les  résultats  obtenus  sont  con- 
formes aux  chiffres  théoriques,  avec  une  faible  différence  moyenne. 
Par  cette  méthode  de  sélection,  la  proportion  des  récessifs  décroît  donc 
rapidement  de  génération  en  génération  et  il  est  à  remarquer  que  si 
elle  est  encore  de  25  %  à  F,,  elle  n'est  plus,  à  F3,  que  de  11  %,  pour 
tomber  à  6  %  à  F.^,  à  2  %  à  F,,  à  1  %  à  F^q;  à  partir  de  la  dixième 
génération  la  décroissance  se  ralentit  (0,25  %  à  Foq)-  Tandis  que  dans 
les  10  premières  générations  la  proportion  des  récessifs  baisse  de  24  %, 
elle  ne  baisse  plus  que  de  0,75  %  dans  les  10  générations  suivantes.  — 
Arnold  Pictet. 


Variation.  —  Mutation.  —  Adaptation. 


Arione  (L.).  —  Variazioni  délia  grandezza  degli  ossicini  delV  udilo  ne 
periodo  di  accrescimento  e  nelV  aduUo  (Monit.  zoolog.  Ital.,  XXXIV 
n.  3,  45-48,  1923.)  [111 

Hauser  (Walther).  —  Osleologische  Unlerscheidungsmerkmale  der  schweize- 
rischen  Feld-und  Alpenhasen.  (Zeitschr.  fur  indukt.  Abstamm.  und 
Vererbungslehre,  XXVI,  32-108,   1921.)  [111 

Lakon  (Georg).  —  Die  Weissrandpanaschierung  von  Acer  negun  do  L 
(Zeitsch.  fur  indukt.  Abstamm.  und  Vererbungslehre,  XXVI,  271- 
284,  1921.)  [112 

Larbaud  (M^^^).  —  Structure  des  fleurs  de  quelques  plantes  ubiquistes  à 
diverses  altitudes.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  N.  S.,  LXIX,  188-196,  1922.) 

[113 

Leake  (Martin)  and  Pershad  (B.  Ram).  —  The  coloration  of  Ihe  lesta  of 
Ihe  Poppy  seed  {Papaver  somniferum  L.).  (Journ.  of  Genetics,  XII, 
247-249,   1922.)  [112 

Nopcsa  (Franz).  —  Vorlâufige  Noliz  ûber  die  Pachyostose  und  Osteosklerose 
einiger  mariner  Wirbeltiere.  (Anat.  Anz.,  LVI,  353-359.)  [111 

Pearl  (Raymond)  and  Doering  (C.  R.).  —  A  comparison  of  the  morlalitij  of 
certain  lower  organisms  with  thaï  of  man.  (Science,  16  février  1923,  209.) 

[113 

Punnett  (R.  C).  —  On  a  case  of  patching  in  the  f lower  colour  of  the  sweel 
Pea  {Lathyrus  odoratus).  (Journ.  of  Genetics,  XII,  255-281,  pi.  XXI, 
1922.)  [Ne  se  prête  pas  à  une  analyse  brève.  —  Arnold  Pictet. 

—  '103  — 


110  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

Sumner  (F.  B.)  and  Collins  (H.  H.)-  —  Furlher  sludies  of  color  mulalions- 

in   mice  of  Ihe  genus  Peromyscus.    (J.    of  Exp.    ZooL,    XXXVI,    289- 

|>  323,    1923.)  [110 

Werth  (E.)-  —  •2'ur  experimenlellen  Erzeugung  eingeschlechliger  Mais- 
pflanzen  und  zur  Frage  :  Wo  enhvickeln  sich  gemischle  {androgyne) 
Blûtensîànde  am  Maïs.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XL,  69-77,   1922.) 

[112 

Zimmermann  (A.).  —  Zur  physiologischen  Analomie  der  Cucurbilaceen. 
(Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XL,  2-8,  1  fig.,  1922.)  [111 


Sumner  (F.  B.)  et  Collins  (H.  H.).  — •  Nouvelles  éludes  sur  les  niula-      * 
lions  du  pelage  chez  les  Souris  du  genre  Peromyscus.  — -  En  faisant  des 
élevages  des  souris  des  champs  du  genre  Peromyscus  maniculalus  gambeli, 
les  auteurs  ont  obtenu  diverses  mutations  reconnaissables  à  la  colora- 
tion du  pelage.  Ils  en  ont  précisé  les  caractères  en  se  servant  pour  cela 
d'un   appareil   spécial,  le   colorimètre   de  Hess-Ives.   Ils  ont   en   outre 
réalisé  un  certain  nombre  de  croisements  afin  de  définir  la  nature  des 
facteurs  génétiques  sur  lesquels  portent  ces  mutations.  Malheureusement, 
l'espèce  étudiée  se  reproduit  mal  et  lentement  en  captivité.  La  mutation 
apparue  le  plus  souvent  est  la  variété  jaune,  qui  se  distingue  de  la 
forme  normale  par  une  diminution  de  la  quantité  de  pigment  noir  au 
profit  du  pigment  jaune.  Elle  comprend  d'ailleurs  deux  nuances,  a  et  b, 
dont  il  est  difTicile  d'afTirmer  si  elles  sont  plus  que  de  simples  fluctua- 
tions phénotypiques,  non  héréditaires.  Une  seconde  mutation   est  dite 
variété  pâle;  elle  est  apparue  chez  les  hybrides  de  2^  génération  entre 
P.  maniculalus  rubidus  et  P.  m.  sonoriensis;  les  animaux  qui  la  présentent 
ont  un  pelage  d'un  jaune  très  clair,  dépourvu  de  tout  poil  noir  et  avec 
un  minimum  de  pigment  noir;  les  yeux  sont  rouges  et  très  petits;  ce 
sont  en  somme  des  albinos  partiels.  Enfin  une  troisième  mutation  est 
représentée  par  quelques  cas  d'albinisme  complet.  Ces  trois  mutations 
sont  donc  caractérisées,  dans  l'ensemble,  par  une  déficience  de  quelque 
chose  que  possède  normalement  l'animal.  Chez  les  albinos  tout  pigment 
est  disparu  à  la  fois  dans  les  poils,  la  peau  et  les  yeux;  la  variété  pâle 
a  perdu  en  grande  partie  son  pigment  noir  et  quelque  peu  son  pigment 
jaune,  et  cela  également  dans  toutes  les  parties  du  corps;  la  diminution 
du  pigment  noir  dans  la  variété  jaune  s'est  limitée  aux  poils.  Les  carac- 
tères ainsi  acquis  sont  récessifs  par  rapport  au  type  sauvage  normal. 
Si  l'on  croise  deux  à  deux  ces  diverses  variétés  on  n'obtient  à  la  l'^  géné- 
ration que  des  individus  du  type  sauvage,  ce  qui  prouve  qu'il  s'agit 
dans  ces  trois  mutations  de  trois  facteurs  génétiques   bien  distincts. 
Mais  en  étudiant  les  générations  ultérieures  S.  et  C.  ont  pu  constater 
que  si  la  variété  jaune,  qui  est  d'ailleurs  la  moins  stable,  est  indépen- 
dante des  deux  autres,  ces  dernières  présentent  entre  elles  une  liaison 
étroite  (linkage).  Ainsi,  en  opérant  les  croisements  entre  18  souris  de 
2e  génération  dérivant  de  variété   pâle  x  albinos,   on  a   obtenu  à  la 
3^  génération  135  individus  parmi  lesquels  il  n'y  avait  qu'un  seul  type 
de  la  variété  pâle  et  deux  albinos.  On  peut  se  demander  jusqu'à  quel 
point  les  mutations  ici  décrites  sont  comparables  à  celles  étudiées  par 

—  464  — 


VARIATION  —  MUTATION  —  ADAPTATION  Ul 

divers  auteurs  chez  la  Souris  domestique;  cette  question  ne  paraît  pas 
soluble,  car  le  croisement  des  deux  espèces  n'a  pu  jusqu'à  présent  être 
réalisé.  —  A.  Dalco. 

Arione  (L.)-  —  Variations  de  la  grandeur  des  osselets  de  Vouie  dans  la 
période  d'accroissement  et  dans  Vadulte.  —  Les  variations  individuelles 
de  la  grandeur  des  osselets  de  l'ouïe  sont  petites  et  indépendantes 
des  variations  du  diamètre  sagittal  et  de  celui  transversal  maximum 
de  la  tête.  Les  osselets  de  l'ouïe  acquièrent  déjà  pendant  la  vie  fœtale 
leur  grandeur  définitive.  —  G.  Teodoro. 

Nopcsa  (Franz).  —  Note  préliminaire  sur  la  pachyoslose  et  Vosléosclé- 
rose  de  quelques  Vertébrés  marins.  —  La  pachyostose  et  l'ostéosclérose 
sont  des  caractères  fréquents  chez  les  Vertébrés  marins.  N.  remarque 
qu'elles  n'existent  guère  que  chez  des  animaux  non  cuirassés,  et  dans 
la  région  correspondant  aux  poumons,  lorsque  ceux-ci  sont  très  déve- 
loppés. Il  y  voit  le  développement  d'un  contrepoids  qui  équilibre  la 
poussée  de  l'eau  sur  les  poumons  gonflés  d'air,  et  permet  au  corps 
d'émerger  d'abord  par  la  région  des  fosses  nasales.  Ce  contrepoids  n'a 
plus  besoin  d'exister  chez  les  animaux  très  bien  adaptés,  soit  que  la 
nécessité  de  l'émersion  facile  soit  moins  impérieuse  par  suite  d'adap- 
tations circulatoires,  soit  que  l'ouverture  des  fosses  nasales  soit  déplacée 
vers  le  haut,  soit  que  les  nageoires  soient  conformées  de  façon  à  assurer 
l'émersion  de  l'animal  par  la  tête  (nageoires  épibathiques).  En  fait  il 
disparaît  en  général,  mais  non  par  rétablissement  de  la  moelle  osseuse 
dans  le  canal  central  ossifié  :  un  tel  processus,  qui  serait  contraire  à 
l'irréversibilité  de  l'évolution,  n'est  réalisé  nulle  part;  il  se  refait  dans 
l'os  des  cavités  médullaires  par  résorption  diffuse.  Les  Siréniens  sont 
les  seuls  Vertébrés  marins  bien  adaptés  qui  présentent  des  traces  de 
pachyostose;  mais  celle-ci,  très  généralisée  au  lieu  d'être  localisée  à  la 
région  du  poumon,  est  d'un  tout  autre  type  et  N.  la  rapporte  à  l'ali- 
mentation végétale  de  ces  animaux,  alimentation  riche  en  iode,  et  par 
suite  favorable  à  l'ossification.  D'une  manière  générale,  les  modifications 
pachyosto tiques  sont  le  résultat  d'excitations  pathologiques  ou  trau- 
matiques  de  la  moelle  osseuse;  ce  sont  en  somme  des  phénomènes 
cicatriciels  de  sortes  de  maladies  chroniques;  N.  propose  pour  eux  le 
terme  de  phénomènes  arrostiques.  —  M.  Prenant. 

Hauser  (Walther).  — -  Recherches  osléologiques  sur  le  Lièvre  suisse  de 
plaine  et  sur  celui  des  Alpes.  —  H.  donne  une  analyse  serrée  de  l'ostéo- 
logie  comparée  des  diverses  parties  de  la  tête,  des  membres  et  du  tronc 
des  deux  races  de  Lièvres,  Lepus  europaeus,  Pall.  et  Lepus  médius 
varronis  Miller,  d'après  de  nombreuses  mensurations  faites  sur  un  grand 
nombre  d'individus  de  diverses  régions  de  la  plaine  et  des  Alpes  suisses. 
Ce  travail,  qui  établit  bien  la  différenciation  de  ces  deux  animaux  au 
moyen  de  courbes  de  variation,  n'aboutit  cependant  pas  à  des  conclu- 
sions d'une  portée  générale.  —  Arnold  Pictet. 

Zimmermann  (A.).  - —  Contribution  à  Vanatomie  physiologique  des 
Cucurbilacées.  —  Description  des  particularités  anatomiques  rencontrées 
chez  un  grand  nombre  d'espèces  des  environs  d'Amani  (ancienne  Afrique 
orientale  allemande)  et  interprétation  physiologique  d'un  certain 
nombre.  Relevons  les  plus  intéressantes.  Chez  beaucoup  d'espèces,  on 

—  465  — 


112  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

constate  que  chez  les  jeunes  tiges  très  densément  poilues,  les  stomates 
sont  fortement  surélevées,  tandis  qu3  les  tiges  âgées  à  pilosité  peu 
épaisse  possèdent  d'autres  stomates  à  fleur  d'épiderme.  Les  feuilles  de 
quelques  espèces  sont  polymorphes.  Celles  des  rameaux  couchés  sont 
plus  ou  moins  argentées  et  réfléchissent  une  bonne  partie  de  la  lumière, 
tandis  que  celles  des  rameaux  aériens  sont  d'un  vert  pur.  Chez  Physedra 
chaelocarpa,  les  feuilles  d'ombre  et  de  soleil  sont  très  différentes.  Les 
premières  sont  veloutées,  papilleuses,  tandis  que  les  autres  sont  lisses 
et  luisantes.  —  H.  Spinner. 

Werth  (E.).  —  La  création  expérimenlale  de  plants  de  maïs  mono- 
games; où  se  développent  des  inflorescences  androgynes  chez  le  maïs?  — 
Des  cultures  «  affamées  »  de  maïs  semé  très  serré  dans  des  pots  à  fleurs 
ont  donné  les  résultats  suivants  :  16  %  de  plantes  normales;  49,2  % 
de  plants  Ç  par  avortement  de  l'épi  terminal  a*;  21,3  %  de  plants  Q  par 
formation  d'un  épi  terminai  Ç;  1,6  %  de  plants  anormaux  à  épi  ter- 
minal androgyne;  11,9  %  de  plants  stériles.  Aucun  plant  n'était  abso- 
lument cf.  La  réponse  à  la  seconde  question  a  été  obtenue  par  des 
cultures  en  pleine  terre.  1,75  %  seulement  des  tiges  axiales  ont  donné 
des  épis  terminaux  androgynes,  tandis  que  les  rameaux  latéraux  en 
ont  donné  47,7  %.  Il  semble  donc  que  pour  le  maïs,  la  sous-nutrition 
ou  la  nutrition  plus  difficile  soient  favorables  à  la  féminisation.  Ceci 
est  en  contradiction  avec  les  conclusions  formulées  jusqu'ici  après 
études  sur  d'autres  végétaux.  —  H.  Spinner. 

Leake  (H.  Martin)  et  Ram  Pershad  (B.).  —  La  couleur  des  semences 
du  Pavot,  Papaver  somniferum.  —  La  couleur  de  l'enveloppe  des  semences 
du  Pavot  somnifère  est  régie  par  3  facteurs  :  S  (couleur  de  paille),  P 
(rose)  et  B  (bleu).  Les  résultats  des  recherches  de  L.  et  P.  montrent 
qu'en  l'absence  de  P  et  B,  la  forme  SS  se  distingue  de  la  forme  Ss  par 
sa  couleur  plus  foncée,  tandis  que  la  forme  PP  ne  peut  pas  se  distinguer 
de  Pp,  lorsque  S  et  B  manquent.  Des  semences  à  enveloppe  brune 
proviennent  de  la  réunion  de  S  et  de  F  et  peuvent  avoir  une  constitution 
répondant  à  la  formule  :  SSPP  ou  SSPp,  avec  une  Fj  ne  portant  que  des 
semences  brunes;  SsPP  (semences  Fj,  1  rose  :  3  brunes);  SsPp  (semences 
F,,  1  blanche,  3  roses,  12  pailles).  La  couleur  bleue  ne  se  développe 
qu'en  présence  du  facteur  P,  et  par  conséquent  toutes  les  plantes  qui 
portent  des  semences  à  enveloppe  bleue  possèdent  des  pétales  avec  un 
ocelle  coloré  (M).  Quant  à  la  coopération  de  S  et  de  B,  elle  développe 
toute  une  série  de  couleurs,  variant  du  gris  au  pourpre.  SSBB,  avec 
semence  pourpre  foncé,  a  pu  être  fixé  à  l'état  pur,  avec  disjonction  en 
plantes  à  semences  bleues,  grises,  pourpres  et  gris  pourpre.  —  Arnold 

PiCTET. 

Lakon  (Georg).  —  La  panachure  marginale  des  feuilles  d'Erable  [Acer 
negundo).  —  Les  feuilles  d'Erable  panachées  dont  L.  étudie  l'anatomie 
et  le  développement,  sont  de  trois  sortes  :  1°  celles  dont  la  région  margi- 
nale est  blanche  avec  zone  centrale  verte  (chimères  periclinales)  ;  2"  celles 
à  marge  blanche  avec  zone  centrale  mi-partie  vert  foncé  et  vert  clair 
(chimères  sectoriales);  3°  feuilles  à  moitié  panachées,  c'est-à-dire  dont 
le  côté  gauche  est  semblable  à  la  disposition  de  la  deuxième  catégorie 
et  le  côté  droit  uniformément  vert.  Alors  que  chez  les  feuilles  normales, 
les  cellules   des    quatre   rangées   du   mésophylle  portent  toutes   de  la 

—  4G(i  — 


VARIATION.  —  MUTATION.  —  ADAPTATION  113 

chlorophylle,  les  parties  vert  clair  n'en  portent  que  dans  les  deux  rangées 
médianes;  les  parties  qui  avoisinent  la  bordure  marginale  n'en  possè- 
dent que  dans  la  troisième  rangée  et  toutes  les  cellules  des  zones  blanches 
en  sont  dépourvues.  L'étude  de  l'anatomie  et  du  développement  des 
bourgeons  permet  à  L.  de  diviser  ceux-ci  en  plusieurs  catégories  suivant 
qu'ils  sont  eux-mêmes  complètement  verts,  vert  clair,  blancs  ou  pana- 
chés, en  tenant  compte  d'un  certain  nombre  d'intermédiaires;  pour  ce 
qui  est  de  l'écorce,  elle  appartient  plus  ou  moins  aux  mêmes  divisions. 
Les  bourgeons  complètement  vert  ou  complètement  blancs  portent 
respectivement  des  bourgeons  latéraux  (fUs)  uniformément  verts  ou 
blancs;  les  feuilles  à  panachure  marginale  sont  portées  par  des  bour- 
geons vert  clair,  qui  sont  accompagnés  également  de  bourgeons  laté- 
raux de  la  même  couleur.  Quant  aux  bourgeons  panachés,  ils  produisent 
des  feuilles  de  la  catégorie  n°  2  (chimères  sectoriales)  et  plusieurs  combi- 
naisons différentes  de  panachure.  Les  fruits  provenant  des  bourgeons 
panachés  sont  blancs  avec  des  taches  vertes,  tandis  qu'ils  apparaissent 
normalement  verts  sur  les  rameaux  verts,  et  blancs  sur  les  rameaux 
blancs.  Au  cours  du  développement  des  feuilles  panachées,  les  cellules 
à  chlorophylle  n'engendrent  que  des  cellules  vertes  et  celles  sans  chlo- 
l'ophylle,  que  des  cellules  blanches.  —  Ai'nold  Pictet. 

Larbaud  (M"^).  —  Struclure  des  fleurs  de  quelques  plantes  uhiquisles  à 
quelques  altitudes.  —  Ce  sont  les  parties  les  plus  externes  de  la  fleur  qui 
subissent  des  transformations;  les  organes  de  reproduction  (étamines 
et  pistils  surtout)  sont  les  plus  stables.  La  fleur,  comparée  à  la  plante 
<iui  la  porte,  a  un  développement  plus  grand  en  montagne  qu'en  plaine; 
les  papilles  qui  recouvrent  certains  organes  floraux  sont  plus  longues 
et  plus  serrées  en  montagne,  ce  qui  est  une  des  causes  pour  lesquelles 
les  pétales  de  montagne  ont  un  éclat  plus  vif.  Souvent,  en  montagne, 
la  cuticule  épidermique  du  pédoncule  et  des  sépales  est  plus  épaisse,  les 
poils  sont  plus  longs  et  plus  abondants;  ce  sont  là  des  moyens  de  pro- 
tection contre  le  froid  et  l'évaporation.  L'appareil  végétatif  aérien 
devient  de  plus  en  plus  réduit  à  mesure  que  l'altitude  augmente,  tandis 
que  l'appareil  végétatif  souterrain  se  développe  davantage  lorsqu'on 
s'élève,  soit  pour  la  fixation  plus  solide  de  la  plante,  soit  pour  une  plus 
grande  accumulation  des  réserves,  qui  doivent  être  utilisées  rapidement 
pendant  le  peu  de  temps  qu'a  la  plante  pour  se  développer.  —  P.  Remy. 

Pearl  (Raymond)  et  Dœring  (C.  R.).  —  Comparaison  de  la  mortalité 
de  certains  organismes  inférieurs  et  de  celle  de  V homme.  —  Les  biométriciens 
et  les  actuaires  se  procurent  sans  peine,  par  les  méthodes  connues,  des 
renseignements  généraux  sur  la  mortalité,  l'expectation  de  vie  etc., 
selon  l'âge,  chez  une  société  humaine.  Mais  quand  il  s'agit  de  comparer 
à  ce  point  de  vue  deux  sortes  d'organismes  ayant  une  durée  totale, 
normale,  de  vie  très  différente,  des  difficultés  surgissent.  Pourtant  on 
peut  se  tirer  d'affaire.  L'homme  vit  à  peu  près  autant  d'années  que 
Drosophila  de  jours  :  ceci  importe  peu.  Il  faut  dresser  les  deux  courbes 
et,  dit  P.,  les  superposer  de  telle  façon  que  coïncident  au  moins 
deux  points  biologiques  équivalents.  On  voudrait  prendre  pour  points 
équivalents  le  début  et  la  fin  de  la  vie;  mais  avec  Drosophila  il  est 
malaisé  de  prendre  comme  début  autre  chose  que  le  commencement 
de  la  vie  de  l'imago.  P.  tourne  la  difficulté  en  prenant  pour  point  de 
départ  dans  les  deux  cas  l'âge  où  la  mort  est  au  minimum  et  avec 

—  lOT  — 
ANN.  BKL.  —  T.   111.   lASC.    i  (1922-1923)  8 


114  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Drosophila  ce  point  touche  au  début  de  la  vie  d'imago  :  avec  l'homme 
à  l'âge  de  12  ans.  Le  point  d'arrivée,  dans  les  deux  cas,  est  celui  où 
sur  1.000  ayant  1  jour  (Drosophiles)  ou  bien  12  ans  (homme  de  race 
blanche),  il  ne  reste  qu'un  seul  survivant.  D'autre  part,  miss  R.  Noyés  a 
calculé  la  durée  de  vie  d'un  rotifère  {Proaies  decipiens),  dont  la  vie  est 
d'ailleurs  bien  courte  :  8  jours.  Mais  l'établissement  d'une  courbe  est 
toujours  facile.  Que  résulte-t-il  de  l'observation  des  faits  et  de  la  com- 
paraison des  courbes?  Le  premier  point  est  que  la  courbe  de  Proaies 
reste  plus  haute  que  les  deux  autres,  en  tous  les  points  de  celle-ci. 
C'est-à-dire  que  sur  1.000  individus  partant  ensemble  de  points  biolo- 
giquement  équivalents  dans  le  cycle  vital,  c'est-à-dire  de  l'âge  où  qx 
est  au  minimum  pour  chaque  organisme,  à  tout  centile  d'âge  subsé- 
quent il  reste  plus  de  rotifères  que  d'hommes,  et  plus  d'hommes  que  de 
Drosophiles.  (Le  lecteur  se  doute  de  ce  qu'est  un  centile  d'âge.)  En 
second  lieu,  les  durées  moyennes  de  vie,  l'âge  relatif,  le  centile  où  sur 
1.000  individus  il  en  aura  disparu  500,  diffèrent  d'un  organisme  à 
l'autre.  Pour  Proaies,  c'est  au  moment  où  il  a  vécu  74  %  de  sa  vie, 
les  chiffres  étant  62  %  pour  l'homme,  et  42,5  %  pour  Drosophila. 
Si  l'on  considère  les  faits  sous  un  autre  angle,  on  voit  que  quand  chacun 
des  organismes  a  atteint  la  moitié  de  &&  durée  de  vie,  il  subsiste  93  %. 
des  Proaies  initiaux;  68,5  %  des  hommes  et  38  %  des  Drosophiles. 
11  y  a  beaucoup  de  vitalité  chez  Proaies.  La  courbe  qu'a  dressée  P. 
d'après  les  statistiques  de  miss  Noyes  est  assurément  celle  qui 
se  rapproche  le  plus  de  la  forme  à  angle  droit  possible,  la  courbe  où 
tous  les  individus  vivent  jusqu'à  un  âge  donné  x,  puis  meurent  tous 
ensemble.  A  quoi  tient  cette  particularité  de  la  courbe  de  Proales'i 
A  une  uniformité  plus  grande  des  conditions  de  milieu?  A  ce  que  les 
Proaies  constituent  une  population  de  constitution  génétique  plus 
uniforme  (ils  se  reproduisent  parthénogénétiquement,  et  dans  l'expé- 
rience dont  il  s'agit,  tous  les  rotifères  descendaient  de  6  individus  au 
plus)?  On  ne  sait.  Mais  il  serait  très  désirable  —  et  point  trop  difficile  — 
de  se  procurer  pour  beaucoup  d'espèces  des  documents  du  genre  de 
ceux  qui  viennent  d'être  analysés.  —  H.  de  Varigny. 


Action  du  milieu.  —  Ethologie.  —  Comportement. 


Bertin  (Léon).  —  L'adaptation  des  pièces  buccales  aux  régimes  alimen- 
iaires  chez  les  Coléoptères  lamellicornes.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  N.  S., 
LXIX,   145-159,  8  fig.,   1922.)  [117 

Brocher  (Frank).  — -  Observations  biologiques  sur  les  Haliplidés  (Coléop- 
tères). (Annales  de  Biologie  lacustre,  XI,  7-18,  2  fig.,  1922.) 

[Détails  sur  la  prise  de  l'air  atmosphérique  par  ces   Insectes.  — 

M.    GOLDSMITH. 

Cook  (Melville  E.).  —  The  origin  and  structure  of  plant  galls.  (Science, 
5  janvier   1923,  6.)  [119 

Doolittle  (S.  P.)  and  Walker  (M.  N.).  —  Cross  inoculation  studies  wilh 
cucurbite  mosaic.   (Science,  20  avril   1923,  477.)  [121 

—  46S  — 


ACTION  DU  MILIEU.  —  ETllOLOGIE.  —  COMPORTEMENT  ilîi 

Gautier  (Cl),  Bonnamour  (S.)  el  Chifflot  (J.)-  —  Observations  biologiques 
sur  le  Tingis  pyri  F.,  le  Tigre  du  Poirier.  (Ann.  Soc.  Liiin.  Lyon, 
N.  S.,  LXIX,  160-166,  1922.)  [116 

Hodgetts  (W.  J.).  —  -4  slmlij  of  some  of  Ihe  faclors  conlroUing  Ihe  perio- 
ilicity  of  freshwaler  Algse  in  nature.  (New.  Phytol.,  XX,  150-164,  11  fig., 
195-227,  6  fig.,  1921;  XXI,  15-33,  2  fig.,  1922.)  [117 

Johnson  (D.  S.).  —  Polypodium  vulgare  as  an  epiphyte.  (Bot.  Gazette, 
LXXII,    237-244,    3    fig.,    1921.)  [119 

Klebahn  (H.).  —  Wirtwechsel  und  Spezialisierung  des  Slaclielbeerrosles. 
(Ber.   d.   deutsch.  bot.   Ges.,  XL,   104-111,   1922.)  [119 

Lacroix  (J.  L.).  —  Etudes  sur  les  Chrysopides.  II.  Chrysopes  du  groupe 
prasina,  Burm.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  N.  S.,  LXIX,  119-144,  1922.) 

[117 

Lyndhurst  Duke  (H.).  —  An  inquiry  inlo  an  outbreak  of  human  Irypano- 
somiasis  in  a  Glossina  morsitans  helt  to  the  easl  of  Mwanza,  Tanganyika 
Territory.  (Proc.  Roy.  Soc.  B.  660,  250-265,  1923.) 

[Curieux  travail  d'où  il  résulterait  que  les  trypanosomiases  se 
transmettent  plutôt  d'homme  à  homme  que  du  gibier  à  l'homme  par 
la  glossine,  et  que  le  gibier,  bien  que  réservoir  du  virus,  protège 
plutôt  l'homme  en  attirant  la  glossine  (comme  font  le  lapin  et  le 
bétail  pour  les  anophèles).  —  H.  de  Varigny. 

a)  Melin  (Elias).  —  Ultramikroskopische  Mikroben  im  Waldboden.  (Ber. 
d.   deutsch.    bot.    ges.,   XL,   21-25,    1922.)  [119 

b)  —  —  Bolelus- Arien  als  Mykorrhizenpilze  der  Waldbàume.  (Ibid. 
94-97,  1922.)  [119 

Raymond  (M.  G.).  —  Sur  un  singulier  parasite  d'une  Cochenille  de  VOrau- 
ger,  le  Pulvinaria  floccifera.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  N.  S.,  LXIX,  117- 
118,  1  fig.,  1922.) 

[Il  s'agit  d'une  larve  indéterminée,  ressemblant  aux  larves  à  queue 
de  rat  de  certains  Diptères,  qui  est  flottante  au  milieu  des  organes 
de  la  Cochenille;  celle-ci  en  renferme  plusieurs.  —  P.  Rem  y. 

Roth  (P.).  —  A  propos  de  Vinstinct  de  Bembex  roslrala  L.  (Ann.  Soc.  Linn. 
Lyon,  47-52,  N.  S.,  LXIX,  1922.) 

[Confirmation  du  fait  que  les  proies  de  ce  B.  ne  sont  pas  tuées  au 
moment  où  elles  sont  saisies,  comme  le  croyait  Fabre  (1880),  mais 
paralysées  par  le  venin  du  prédateur  et  peuvent  survivre  à  la  piqûre 
pendant  un  temps  variable  suivant  les  espèces.  —  P.  Remy. 

Sparrow  (C.  M.).  —  On  tlie  spectral  characlerisiics  of  prolecliue  coloration. 

(Science,  27  avril  1923,  488.)  [115 

Wells  (B.  W.).  —  Fundamenlal  classification  of  galls.  (Science,  30  avril 
1923,    469.)  [110 


Sparrow   (C    M.).   —  Les  caractéristiques  spectrales  de  la   coloration 
prolectrice.  —  La  couleur  d'un  animal  protectivement  coloré  est-elle 


4G9  — 


116  L'ANNÉE   BIOLOGIQUE 

spectralement  pareille  à,  ou  difTérente  de,  la  couleur  du  milieu  à  laquelle 
elle  s'appareille?  La  réponse  peut  jeter  de  la  lumière  sur  la  nature  de 
la  vision  des  couleurs  chez  les  animaux.  Prenons  la  grenouille.  Si  sa 
couleur  est  adaptative  et  la  protège,  et  si  le  vert  delà  grenouille  et  celui 
de  la  végétation  des  mares  sont,  spectralement,  des  mélanges  différents, 
il  suit  que  les  prédateurs  contre  lesquels  l'animal  est  protégé  voient  les 
couleurs  comme  nous.  Comme  la  couleur  est  non  une  entité  physique, 
mais  une  entité  psychologique,  nous  acquérons  une  connaissance  de 
l'expérience  des  autres  organismes.  Les  recherches  ont  porté  sur  des 
animaux  verts  vivant  en  milieu  vert,  et  ont  été  faites  avec  des  filtres 
de  couleur.   Le  Liopellis  vernalis,  reptile  qu'on  a  peine  à  distinguer  de 
la  verdure,  a,  au  filtre,  une  coloration  très  différente  de  celle  de  l'herbe. 
11  apparaît  très  vert,  alors  que  l'herbe  est  rouge  ou  jaune  :  le  contraste 
est  violent.   Même  chose  pour  la  grenouille,  le  Melanophiis,  VAnolis. 
De  façon  générale,  la  perception  des  couleurs  est  la  même  chez  les  ani- 
maux que  chez  l'homme.  On  se  demande  pour  quels  percipients  existe 
Ja  couleur  d'un  organisme.   Pour  lui-même?  Pour  les  ennemis?  Dans 
le  premier  cas,  nous  sommes  amenés  à   considérer  le  développement 
évolutif  de  l'adaptation  comme  dirigé  du  dehors  sans  sélection  naturelle 
ou  autre  processus  analogue;  dans  le  second,  à  imaginer  un  processus 
évolutif  continu  dans  l'organisme.  Il  y  a  divers  faits  à  élucider.  Jusqu'où 
dans   l'échelle  animale,   vers  le  bas,   va  la  vision  des  couleurs?  Il  y  a 
des  animaux  à  couleur  variable,  changeant  celle-ci  selon  les  conditions 
(poissons  plats).  Ceux-ci  sans  doute  voient  les  couleurs;  mais  l'expo- 
sition aux  lumières   filtrées  ne  paraît  pas  les  surprendre,  bien  qu'en 
pareil  cas  l'ambiance  doive  apparaître  différemment  colorée.   On  peul 
se  demander  encore  si  la  perception  des  couleurs  implique  la  vision 
de  celles-ci?  Question  moins  surprenante  qu'il  le  semble  :  on  a  vu  des 
larves  aveuglées  rester  appareillées  en  couleur  au  milieu.  La  peau  peut 
compter  plus  que  les  yeux.  Enfin,  existe-t-il  des  animaux  à  vision  dichro- 
matique?  Le  Cardinal  est-il  si  différent  de  la  verdure  pour  l'ennemi 
qui  le  recherche?  Questions  qui  se  posent  et  que  l'auteur  se  propose 
d'élucider.  —  H.  de  Varigny. 

Crautier  (Cl),  Bonnamour  (S.)  et  Chifflot  (J.).  — ■  Observations  biolo- 
giques sur  Tingis  pyri  F.,  le  Tigre  du  Poirier.  —  Cet  Hémiptère  est  un 
parasite  redoutable  des  Poiriers,  Pommiers  et  autres  arbres  fruitiers, 
dont  il  perce  les  feuilles  et  suce  la  sève.  Les  auteurs  décrivent  ici  avec 
détails  l'acte  de  la  succion  et  les  manœuvres  exécutées  par  les  conjoints 
au  moment  de  l'accouplement.  Cinq  à  six  jours  après  l'accouplement, 
qui  a  lieu  dès  les  premiers  jours  de  mai,  les  œufs  sont  pondus  sur  la 
face  inférieure  des  feuilles;  ils  sont  implantés  plus  ou  moins  verticale- 
ment dans  le  parenchyme  foliaire  et  chacun  d'eux  est  entouré  par  des 
déjections  de  l'animal  qui  forment  après  dessication  autant  de  taches 
noirâtres,  luisantes,  à  la  surface  de  la  feuille.  Les  larves  éclosent  17  jours 
après  la  ponte;  5  mues  se  produisent  entre  la  naissance  et  l'état  adulte; 
la  durée  de  chacune  de  ces  phases  larvaires  varie  dans  certaines  limites 
suivant  les  individus,  la  dui'ée  totale  de  la  vie  larvaire  étant  d'un  peu 
plus  de  5  semaines.  Il  y  a  plusieurs  générations  par  an  (peut-être  4), 
intriguées  les  unes  dans  les  autres,  de  sortf  que  l'on  rencontre  à  peu 
près  pendant  toute  l'année  des  œufs,  des  larvés  et  des  adultes;  un 
certain  nombre  d'adultes  hivernent,  et  on  les  retrouve  au  printemps, 
dès  que  les  premières  feuilles  apparaissent.  —  P.  Remy. 


ACTION  DU  MILIEU.  —  ETIIOLOGIK.  —  COMPORTEMENT  llî 

Bertin  (Léon).  —  Uadaplalion  des  pièces  buccales  aux  régimes  alimen- 
taires chez  les  Coléoptères  lamellicornes.  —  On  peut,  au  point  de  vue 
régime  alimentaire,  répartir  les  Lamellicornes  en  cinq  groupes  étho- 
logiques  bien  distincts,  à  chacun  desquels  correspond  un  type  spécial 
d'appareil  buccal.  Chez  les  Phyllophages  (Hanneton,  Anomala),  qui 
coupent  et  broient  des  aliments  coriaces,  les  mandibules  ont  un  tran- 
chant incisif  très  résistant  et  une  facette  molaire  très  étendue  et  lamel- 
leuse,  tandis  que  les  Xylophages  (Orycles),  qui  rongent  le  bois  pourri 
ou  vermoulu,  ont  des  mandibules  en  cuilleron  qui  déblaient  les  galeries 
et,  sur  les  organes  buccaux,  des  poils  servant  de  balai.  Chez  les  Antho- 
phages  (Cétoines,  Trichies),  brouteurs  de  fleurs  et  de  pollen,  les  mandi- 
bules sont  rudimentaires  et  molles;  les  mâchoires  s'allongent  et  leur 
galea  se  transforme  en  pinceau  à  longs  poils,  dispositions  favorables 
pour  la  récolte  du  pollen.  Chez  les  Coprophages,  cette  galea  et  le  tran- 
chant incisif  des  mandibules  fonctionnent  comme  des  raclettes  à  matières 
stercorales.  Les  Nécrophages  [Trox],  qui  rongent  les  cadavres,  ont  des 
mandibules  falciformes,  tranchantes  et  des  mâchoires  en  forme  de 
trident  (caractères  de  convergence  avec  les  Nécrophores  [Silpha  et 
Necrophorus]).  Ces  faits  permettent  de  conclure  à  une  adaptation  des 
pièces  buccales  aux  régimes  alimentaires;  cependant,  on  retrouve  dans 
les  cinq  groupes  des  caractères  fondamentaux  qui  attestent  une  parenté 
réelle.  —  P.  Remy. 

Lacroix  (J.  L.)-  —  Eludes  sur  les  Chrysopides.  II.  Chrysopes  du  groupe 
prasina,  Burm.  —  Description  des  manœuvres  de  la  Ç  pendant  la  ponto, 
des  œufs  et  de  la  disposition  de  la  ponte,  disposition  qui  est  différente 
suivant  les  espèces.  Le  développement  embryonnaire,  un  peu  plus  lent 
que  chez  les  Chr.  du  groupe  perla  (9  à  11  jours  au  lieu  de  6  à  8),  est 
accéléré  de  quelques  jours  par  une  température  élevée  et  sèche  et  retardé 
d'autant  quand  la  température  s'abaisse  et  devient  humide.  Les  larves 
recouvrent  leur  dos  de  petits  objets  de  nature,  de  forme  et  de  couleurs 
quelconques;  elles  les  saisissent  entre  les  pointes  de  leurs  mandibules, 
puis,  relevant  la  tête  jusqu'à  la  renverser  sur  le  dos,  elles  les  accrochent 
aux  longues  soies  dorsales.  Il  y  a  normalement  deux  générations  :  des 
imagos  qui  éclosent  en  juin-juillet,  pondent  et  donnent  des  larves  qui, 
après  avoir  évolué  lentement,  plus  lentement  que  celles  du  groupe 
perla,  donnent  des  adultes  en  août-septembre;  les  œufs  que  pondent 
ceux-ci  donnent  des  larves  qui  mènent  une  vie  ralentie  à  l'état  libre, 
parfois  sans  absorber  de  nourriture,  pendant  tout  l'hiver,  et  reprendront 
leur  activité  au  printemps  suivant.  —  P.  Remy. 

Hodgetts  (W.  J.).  — ■  Elude  de  quelques-uns  des  fadeurs  réglant  hx 
périodicité  des  Algues  d'eau  douce  dans  la  nature.  —  Le  but  de  ces  longues 
recherches  n'est  pas  seulement  de  jeter  quelque  lumière  sur  la  pério- 
dicité des  principales  espèces  d'Algues  peuplant  l'étang  de  Hawkesley 
Hall  près  de  Birmingham,  mais  aussi  de  montrer  quelles  sont  les  rela- 
tions qui  existent  entre  le  développement  des  Algues  les  plus  variées  et 
les  conditions  extérieures,  météorologiques  ou  autres,  et  surtout  de 
faire  voir  quel  est  le  rôle  joué  par  la  concentration  du  liquide.  Le  travail 
comprend  d'abord  un  aperçu  de  la  flore  phanérogamique  de  l'étang,  qui 
peut  être  divisé,  à  partir  des  bords  jsuqu'au  centre,  en  quatre  zones  bien 
nettes  :  une  zone  à  Juncus  conglomeratas,  une  zone  à  Scirpus  palustris, 
une  zone  à  Sparganium  ramornm,  enfin  au  centre  une  aire  de  Polamo- 

—  Ml  — 


H  8  L'ANNÉE   BIOLOGIQUE 

gelon  naians.  Viennent  ensuite  des  données  météorologiques  (tempéra- 
ture, régime  des  pluies,  lumière  du  soleil)  et  l'étude  des  procédés  de 
détermination  de  concentration  de  l'eau,  La  flore  algologique  présente 
trois  groupes  d'espèces  :  1°  celles  qui,  à  un  moment  donné,  forment  un 
caractère  très  net  de  la  végétation  algologique  de  l'étang;  2°  celles  qui 
se  développent  sur  une  petite  étendue  et  demeurent  localisées;  3°  celles 
qui  sont  rares  et  se  rencontrent  isolément.  La  liste  des  espèces  com- 
prises dans  ces  trois  groupes  suit  cette  division.  Pour  ce  qui  regarde  le 
cycle  annuel  des  espèces  prédominantes,  on  doit  distinguer  dans  l'étang 
deux  régions  :  une  région  centrale  (aire  des  Polamo gelon)  d'eau  profonde 
et  une  région  périphérique  de  faible  profondeur.  Dans  la  région  centrale 
on  peut  établir  quatre  phases  dans  le  cycle  annuel,  correspondant  à 
chacune  des  quatre  saisons  et  basées  sur  la  prédominance  ou  la  dispa- 
rition des  Zygnema  ou  des  Œdogonium.  Dans  la  région  des  bords,  trois 
phases  seulement,  les  phases  d'automne  et  d'hiver  ne  présentant  pas 
de  caractères  distincts.  L'auteur  aborde  ensuite  la  discussion  détaillée 
des  faits  relatifs  à  la  périodicité  des  formes  principales  représentées 
dans  l'étang.  Deux  exemples  de  cette  étude  peuvent  être  donnés.  Spiro- 
gyra  (14  espèces  observées)  prédomine  dans  la  région  des  bords,  se  montre 
surtout  en  mai,  puis  disparaît  peu  à  peu  en  juin.  La  température  influence 
beaucoup  sa  végétation,  la  plupart  des  espèces  du  genre  se  développent 
surtout  à  la  température  comprise  entre  60-12°  C.  La  lumière  du  soleil 
est  indispensable  pour  quelques  espèces  particulièrement  sensibles. 
L'algue  demande  une  concentration  assez  faible  de  l'eau;  les  fortes 
concentrations  lui  sont  nuisibles  et  empêchent  son  développement  à 
l'automne.  Zygnema  se  développe  surtout  fin  avril,  commencement 
mai,  peut-être  encore  assez  commun  en  automne.  Il  est  surtout  abon- 
dant à  température  modérée  (5o-12°  C.)  et  à  une  concentration  d'eau 
assez  faible.  L'auteur  passe  de  cette  façon  en  revue  les  Desmidiées  qu'il 
divise  en  deux  groupes  :  celles  qui  atteignent  leur  maximum  de  déve- 
loppement au  printemps  ou  en  automne,  celles  qui  atteignent  leur 
maximum  fin  de  l'été  et  commencement  de  l'automne;  les  Œdogonia- 
cées,  parmi  lesquelles  il  distingue  également  deux  groupes  :  dans  l'un, 
une  seule  espèce,  grande,  stérile  qui  atteint  un  grand  développement 
en  juin-août,  dans  l'autre  un  grand  nombre  de  petites  espèces  qui  pous- 
sent surtout  en  mai;  les  genres  suivants  :  Tribonema,  Microspora,  Vaii- 
cheria,  Aphanochœîe,  Draparnaldia,  Nilella,  Coleochœte;  les  Protococ- 
cales;  les  Volvocales  {Chlamydomonas,  Volvox);  les  Cyanophycées;  les 
Flagellâtes.  De  ces  multiples  observations,  on  peut  conclure  que  pour 
beaucoup  d'Algues,  la  concentration  de  l'eau  est  un  facteur  très  impor- 
tant influençant  leur  distribution  dans  la  nature.  D'un  côté,  on  a  des 
formes,  comme  Voluox  aureus,  adaptées  aux  plus  basses  concentrations, 
d'un  autre  côté,  on  rencontre  quelques  espèces  {Tribonema  affine, 
Chlamydomonas  Beinhardi,  etc.)  dont  la  distribution  dépend  de  hautes 
concentrations.  Les  causes  des  variations  de  la  concentration  ne  sont 
pas  seulement  l'évaporation  et  la  dilution  par  les  pluies,  mais  aussi 
l'apport  de  matière  organique  soluble  par  putréfaction  des  grandes 
quantités  de  feuilles  flottantes  de  Polamogelon  et  d'Algues  filamen- 
teuses. La  matière  organique  constitue  la  plus  grande  partie  de  la 
matière  soluble  totale,  de  sorte  qu'il  y  a  des  raisons  de  croire  que 
ces  espèces  favorisées  par  les  hautes  concentrations  sont  probable- 
ment plus  ou   moins  mixotropiques   dans  leur  mode  de  nutrition.  — 

R.  SOUÈGES. 

—  472  — 


ACTION  DU  .MILIEU.  —  ETIIOLOGIE.  —  COMPORTEMliiNT  110 

Johnson  (D.  S.)-  —  Le  Polypodium  vulgare  épiphyle.  —  Dans  les  forêts 
•de  l'Amérique  du  Nord,  dit  Schimper,  les  plantes  poussant  sur  le  sol 
des  lieux  ombragés  ne  peuvent  croître  sur  Técorce  des  arbres,  à  cause  du 
manque  d'humidité.  L'auteur  rapporte  cependant  le  cas  d'un  P.  vulgare 
s'étant  développé  sur  l'écorce  d'un  Quercus  Prinus  à  une  assez  grande 
hauteur  au-dessus  du  sol;  les  caractères  de  la  plante  ne  différaient  pas 
de  ceux  de  la  plante  terrestre.  Les  racines  étaient  abondantes,  étroite- 
ment serrées  et  recouvertes  de  poils  en  couche  très  épaisse;  les  rhizomes 
et  les  feuilles  offraient  une  cuticule  assez  forte  et  un  mésophylle  tout  à 
fait  semblable  à  celui  de  la  plante  poussant  sur  le  sol.  L'épiphyte,  au 
point  de  vue  de  la  lumière,  se  trouve  dans  des  conditions  avantageuses 
et,  d'autre  part,  il  doit  trouver  sur  l'arbre  la  nourriture  minérale  dont 
il  a  besoin,  celle-ci  pouvant  provenir  de  la  désintégration  de  matières 
organiques  (écorces,  feuilles,  etc.)  ou  pouvant  être  apportée  par  les 
vaisseaux  de  l'hôte.  Il  se  trouverait  ainsi  dans  des  conditions  de  semi- 
parasitisme.  Le  P.  vulgare  apparaît  en  somme  comme  un  épiphyte 
facultatif,  endémique  dans  la  zone  tempérée  et  nullement  importé  de 
la  zone  tropicale  avec  ce  caractère  déjà  acquis.  —  R.  Souèges. 

/->)  Melin  (Elias). — Des  holr.ls  comme  champignons  de  la  mtjcorrhize  des 
arbres  forestiers.  —  Déjà  Woronin  (1885)  admettait  que  Bolelus  edulis 
et  B.  scaber  édifiaient  des  mycorrhizes  ectotrophe?.  Pennington  (1908), 
^L\c  DouGALL  (1914),  RoMELL  (1921)  ont  depuis  insisté  sur  la  coexis- 
tence de  Pinus  et  de  Larix  avec  des  bolets.  M.  a  réussi  enfln  deux  syn- 
thèses, la  mycorrhize  de  Bolelus  luleus  sur  Pinus  silveslris  et  colle  de 
B.  elegans  sur  Larix  europaea.  —  H.  Spinner. 

o)  Melin  (Elias).  —  Des  microbes  ultramicroscopiques  dans  le  sol  fores- 
tier. —  De  l'extrait  d'humus  d'une  plantation  de  Pinus  silvestris  de  la 
forêt  de  Griinewald  (Berlin)  a  été  filtré  à  travers  des  membranes  à  pores 
de  diamètres  variés,  puis  mis  sur  gélatine.  Le  filtre  à  larges  pores  a  laissé 
passer  des  masses  de  bactéries  qui  ont  liquéfié  la  gélatine.  Les  autres 
ont  arrêté  tous  les  organismes  visibles  au  microscope  et  pourtant  une 
partie  de  l'extrait  ainsi  filtré  (par  des  pores  moyens)  a  aussi  provoqué 
la  liquéfaction  de  la  gélatine;  les  filtres  à  pores  ultrafins  semblent  avoir 
aussi  retenu  les  germes  ultramicroscopiques,  car  les  extraits  qui  y  ont 
passé  n'ont  pas  eu  d'action  sur  la  gélatine.  La  présence  probable  de  ces 
germes  ultramicroscopiques  doit  sans  doute  être  mise  en  relation  avec 
la  croissance  pénible  de  Pinus  dans  la  plantation  où  l'humus  a  été  pris. 
—  H.  Spinner. 

Klebahn  (H.).  —  Changement  d'hôle  et  spécialisation  de  la  rouille  de 
la  groseille.  —  C'est  la  réponse  aux  attaques  qu'ERiKSSON  a  dirigées  en 
1920  dans  VArkiv  fur  Botanik  contre  les  travaux  précédents  de  K. 
Ce  dernier,  après  de  nombi'euses  expériences,  conclut  comme  suit  : 
Les  rouilles  qui  forment  des  écidies  sur  Ribes  et  sur  Urtica  sont  biolo- 
giquement  très  différentes,  mais  elles  peuvent  se  mélanger.  Par  contre, 
les  formes  intermédiaires,  ainsi  que  la  forme  <>  diffusa  »  n'existent  pas. 
Les  deux  groupes  de  rouilles,  à  l'état  Puccinia,  sont  spécialisés  par 
«éctions  du  genre  Carex,  et  les  écidies  suivant  les  espèces  Ribes  grossu- 
laria  et  R.  nigrum.  —  H,  Spinner. 

Cook  (Melville  F.)-  —  Origine  et  structure  des  galles.  —  Etude  histo- 

—  ilS  — 


*' 


420  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

rique,  principalement  (discours  à  l'Ass.  américaine  pour  l'avancement 
des  sciences,  1922).  L'auteur  résume  l'état  présent  de  la  question  de  la 
façon  suivante  :  1°  L'opinion  primitive  d'après  laquelle  les  galles  dues 
à  des  insectes  seuls  résultent  de  l'injection  d'un  poison  par  ces  derniers, 
n'est  plus  défendable;  2°  l'excitant,  dans  la  plupart  des  cas,  est  proba- 
blement dû  à  une  excrétion  de  l'organisme  parasite,  de  la  larve,  chez 
les  insectes.  En  d'autres  cas,  il  peut  être  dû  à  la  pression  ou  à  d'autres 
facteurs  mécaniques;  3^  il  est  nécessaire  que  cet  excitant  soit  appliqué 
aux  tissus  méristématiques  :  la  réaction  dépend  en  une  grande  mesure 
du  degré  d'activité  de  ces  tissus;  4»  la  réaction  des  cellules  aux  excitants 
est  remarquablement  identique,  quel  que  soit  l'excitant;  5°  les  cellules 
qui  sont  avancées  dans  leur  évolution  et  qui,  en  conditions  normales, 
ne  se  divisent  guère,  peuvent  sous  l'influence  de  l'excitation  se  diviser 
et  s'accroître  rapidement;  6^  des  galles  de  forme  indéfinie  et  irrégulière 
de  structure  peuvent  se  produire  aux  dépens  de  tissus  âgés  conservant 
encore  quelque  puissance  méristématiques.  Cela  dépend  de  l'âge  et  de 
l'activité  du  tissju  méristématique;  T»  les  galles  se  classent  en  deux- 
groupes,  quel  que  soit  l'organisme  qui  les  provoque.  Le  groupe  dit 
kataplasma  consiste  en  galles  faites  de  tissu  parenchymateux.  Dans 
le  groupe  dit  prosoplasma,  les  tissus  sont  arrivés  à  des  degrés  variés 
de  différenciation;  8°  les  galles  complexes  comme  celles  que  provoquent 
les  cynipides  naissent  toujours  de  tissu  méristématique  très  jeune  et 
très  actif;  9°  les  galles  de  structure  complexe  passent  par  les  phases 
se  rencontrant  chez  les  galles  de  complexité  moindre;  10»  les  galles  dues 
aux  insectes  sont  de  beaucoup  celles  qui  présentent  le  plus  de  régularité 
de  structure  et  de  développement.  Certaines  sont  très  simples  , alors 
que  d'autres  présentent  le  développement  le  plus  élevé  et  la  plus  grande 
complexité  que  puissent  présenter  les  galles;  11°  les  galles  d'insectes  les 
plus  complexes  présentent  4  phases  de  croissance;  d'autres  1,  2,  ou  3; 
12°  l'organisme  provoquant  la  galle  d'insecte  est  stationnaire,  mais,  dans 
le  cas  de  la  plupart  des  autres  galles,  l'organisme  déterminant  la  galle 
peut,  par  la  croissance  ou  autrement,  se  propager  à  des  points  autres 
que  le  site  primitif;  13»  dans  tous  les  cas,  l'excitant  peut  se  propager 
en  dehors  du  site  occupé  par  l'organisme  excitant;  14°  souvent,  en 
rapport  avec  diverses  galles,  il  se  forme  des  pousses  anormales  et  d'autres 
structures  (souvent  appelées  embryômes),  mais  on  ne  peut,  encore,  en 
déterminer  le  statut.  —  H.  de  Varignv. 

Wells  (B.  W.).  —  La  classification  fondamenlale  des  galles.  —  A  propos 
de  l'article  de  Cook,  W.  rappelle  la  définition  des  formations  kataplas- 
miques  donnée  par  Kuster  :  ce  sont  des  formations  chez  qui  la  différen- 
ciation reste  au-dessous  du  pair,  au-dessous  du  niveau  normal  pour  la 
partie  considérée.  Elles  ne  présentent  rien  de  constant  comme  dimen- 
sions, forme,  ou  époque  de  développement.  Elles  peuvent  se  présenter 
comme  la  déformation  d'un  organe  entier,  ou  comme  une  excroissance 
locale.  Les  kataplasmas  comprennent,  à  la  fois,  des  structures  à  différen- 
ciation légèrement  inhibée  et  des  structures  à  parenchyme  homogène 
sans  aucune  différenciation.  Pour  les  prosoplasmas,  ce  sont  des  galles 
ayant  des  caractéristiques  précises,  quant  aux  dimensions,  à  la  forme 
et  à  l'époque  de  développement,  et  possédant  des  caractères  tissulaires 
nouveaux,  des  caractères  de  forme  et  d'orientation  des  tissus  qui  sont 
nouveaux  et  ne  se  retrouvent  pas  ailleurs  chez  la  plante.  — ■  H.  de 
Varigny. 

—  474  — 


DISTRIBUTION    GKOGRAPHIQUE  121 

Doolittle  (S.  P.)  et  Walker  (M.  N.).  —  Études  d'inoculations  croisées 
avec  la  mosaïque  du  Concombre.  —  La  mosaïque  en  question  est  inocu- 
lable à  presque  toutes  les  Cucurbitacées,  et  à  diverses  plantes  appar- 
tenant à  d'auti'es  familles.  Parmi  les  Cucurbitacées,  le  genre  Cilrullus 
reste  réfractaire  :  mais  8  autres  genres,  23  espèces,  8  variétés  et  96  variétés 
horticoles  sont  susceptibles.  Le  mal  peut  être  inoculé  à  Martynia,  Cap- 
sicum,  Asclepias,  Phytolacca;  et,  de  ces  espèces,  il  est  réinoculable  au 
concombre.  On  obtient  une  bonne  infection  en  transplantant  sur  pied 
sain  les  pucerons  d'un  pied  malade  et  aussi  en  inoculant  les  tissus 
écrasés  ou  le  suc  exprimé  de  ce  dernier.  Parfois  l'inoculation  réussit 
mieux  avec  un  passage  :  ainsi  on  n'a  pu  encore  inoculer  la  mosaïque  au 
tabac  :  mais  la  mosaïque  du  concombre,  inoculée  au  Gapsicum,  puis  de 
celui-ci  au  tabac,  prend  bien.  La  mosaïque  est  inoculable  à  la  pomme 
de  terre,  aussi  à  Amaranlhus  reflexus  et  à  Phijsalis.  — •  H.  de  Varigxv. 


Distribution   géographique 

Baker  (Frank  CoUins).  —  The  moUuscan  fauna  of  Ihe  Big  Vermillon 
river,  Illinois.  (III.  biol.  monogr.,  Vil,  n»  2,  96  p.,  15  pi.) 

[Le  nombre  des  espèces  diminue  et  la  taille  des  individus  d'une 

même  espèce  décroît  à  mesure  que  l'on  se  rapproche  de  la  source; 

B.   examine  l'influence  de  la  pollution  de  l'eau  par  les  usines  d'un 

grand  centre  industriel  (Urbanaj   sur  la  faune  du  cours  d'eau.  — 

■  P.   Remy. 

Boubier  (Maurice).  —  Les  Oiseaux  cosmopolites.  (Ann.  Soc.  Linn. 
Lyon,   N.   S.,  LXIX,  59-66,   1922.)  [112 

Braun-Blanquet  (Josias).  —  L'origine  et  le  développement  des  flores  dans 
le  Massif  Central  de  France,  avec  aperçu  sur  les  migrations  des  flores 
dans  VEurope  sud-occidentale.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  N.  S.,  LXIX, 
1-16,  1  pL,  1922.)  [112 

Caziot.  —  L'Ours  brun  dans  les  Iles  Britanniques.  (Ann.  Soc,  Linn. 
Lyon,  N.  S.,  LXIX,  42-46,  1922.)  [112 

Falcoz  (L.).  —  Etudes  sur  les  Cryplophaginae.  II.  Henoticus  californicus 
Mannerheim,  espèce  américaine  en  voie  d'acclimatation  européenne. 
(Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  N.  S.,  LXIX,  167-183,  10  fig.,  1922.)         [112 

Pallary  (Paul).  —  Histoire  d'une  erreur.  (Ann,  Soc.  Linn.  Lyon,  239, 
1922.) 

[Le  Cirripède  Pollicipescornucopiae,  dont  la  présence  en  Méditer- 
ranée était  considérée  comme  douteuse,  a  été  trouvé  en  abondance 
dans  cette  mer  près  d'Oran.  —  P.  Remy. 

Remy  (P.).  —  Orthoptères  des  Vosges  méridionales.  (Ann.  Soc.  Linn. 
Lyon,  LXIX,  67-72,  1922.) 

[Signale  une  proportion  de  1  a'  pour  2  Q  chez  les  Chelidoplera  bicolor 
et  Tetligonia  verrucivora  adultes;  a  rencontré  un  individu  macroptère 
sur  4  normaux  chez  Chelidoplera  Rœsellii  et  1  macroptère  sur  120  nor- 
maux chez  Chel.  bicolor.  —  P.   Remy. 

—  'i::.  — 


122  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Boubier  (Maurice).  —  Les  Oiseaux  cosmopolites.  —  L'auteur  n'en- 
visage ici  que  le  cosmopolitisme  naturel  et  laisse  de  côté  les  espèces 
que  l'Homme  transporte  avec  lui  et  les  formes  qui  s'éloignent  peu  de 
la  mer,  milieu  biologique  beaucoup  plus  uniforme  que  les  milieux  conti- 
nentaux. L'ordre  des  Gharadriiformes  détient  le  record  du  cosmopo- 
litisme :  4  espèces,  le  Tourne-pierres  [Arenaria  interpres),  le  Sanderling 
des  sables  [Crocethia  alba),  le  Pluvier  varié  [Squalarola  squalarola)  et 
le  Sterne  paradis  {Sterna  paradisaea)  sont  à  tel  point  cosmopolites  que 
c'est  l'espèce  type  qui  occupe  l'ensemble  du  territoire  mondial  et  que, 
lorsqu'il  y  a  des  sous-espèces,  celles-ci  sont  très  localisées;  2  autres 
espèces  de  cet  ordre,  le  Maubêche  canut  [Erolia  canulus)  et  le  Pluvier 
brun  {Charadriiis  dominicus)  ne  sont  cosmopolites  que  par  l'ensemble 
de  leurs  sous-espèces.  L'immense  groupe  des  Passériformes  ne  compte 
qu'une  seule  espèce  cosmopolite,  l'Hirondelle  de  cheminée  [Chelidon 
ruslica),  dont  4  sous-espèces  occupent  la  terre  entière;  la  forme  type 
présente  une  particularité  curieuse  :  ce  sont  les  individus  qui  nichent 
le  plus  au  nord  qui  vont  hiverner  le  plus  loin  vers  le  sud.  —  P.  Remy. 

Braun-BIanquet  (Josias).  —  L'origine  el  le  développement  des  flores 
dans  le  Massif  Central  de  France  avec  aperçu  sur  les  migrations  des  flores 
dans  VEurope  sud-occidentale.  —  Après  avoir  donné  les  caractéristiques 
phytosociologiques  et  floristiques  de  l'élément  méditerranéen,  l'auteur 
détermine  les  limites  de  la  région  méditerranéenne  dans  les  Cévennes 
méridionales;  il  étudie  ensuite  les  irradiations  méditerranéennes  dans 
le  Massif  Central  et  dans  les  contrées  voisines;  les  contrées  du  centre  de 
la  France  sont  beaucoup  moins  riches  en  échappées  méditerranéennes 
que  la  dépression  du  Rhône  et  la  côte  atlantique;  la  raison  principale 
paraît  être  non  pas  le  climat  plus  rigoureux  du  Centre,  mais  l'obstacle 
orographique  important  que  constitue  l'ensemble  des  montagnes  du 
Massif  Central,  hautes  de  1.000  à  1.700  mètres,  et  couvertes  jadis  de 
forêts.  —  P.  Remy. 

Falcoz  (L.).  —  Etudes  sur  les  Cnjptophaginse.  IL  Henoticus  califor- 
nicus  Mannerheim,  espèce  américaine  en  voie  d'acclimatation  européenne. 
—  Ce  petit  Coléoptère  ErotyHde,  découvert  en  Californie  en  1843,  et 
cantonné  primitivement  en  Amérique  du  Nord  (Californie,  Orégon), 
vit  sur  les  fruits  conservés,  particulièrement  les  abricots  desséchés,  où 
l'adulte  se  nourrit  des  végétations  cryptogamiques  qui  s'y  développent; 
il  accompagne  ces  fruits  dans  leur  transport  en  Europe,  et  a  été  ren- 
contré depuis  1906  dans  divers  ports  fluviaux  d'Allemagne,  de  Hollande 
et  d'Angleterre,  et  aussi  par  F.  en  France,  à  Vienne  en  Dauphiné.  — 
P.  Remy. 

Caziot.  —  L'Ours  brun  dans  les  Iles  Britanniques.  —  L'Ours  brun 
{Ursus  arclos)  serait  le  seul  Mammifère  ayant  survécu  dans  les  Iles 
Britanniques  aux  refroidissements  de  la  période  glaciaire;  il  a  été  parti- 
culièrement abondant  en  Ecosse,  surtout  dans  les  bois  de  Grande- 
Calédonie.  Il  aurait  disparu  de  Grande-Bretagne  au  x"  siècle;  les  nom- 
breux individus  rencontrés  après  cette  époque  étaient  importés  de 
l'étranger.  —  P.   Remy. 


476  — 


GÉNÉRALITÉS  12;i 

Origine  des  espèces 


Heller  (H.  H.)-  — ■  Phylogenelic  posilion  0/  Ihc  Bacleria.  (Bot.  Gazette, 
LXXII,  390-396,   1921.)  [123 


Heller  (H.  H.).  —  Position  pinjlogénétique  des  Bacléries.  —  Pour 
l'auteur,  les  Bactéries  doivent  être  considérées  comme  représentant  un 
phylum  distinct  des  Champignons  et  des  Algues  Cyanophycées,  Ce 
nouveau  phylum  serait  ainsi  défini  :  Plantes  unicellulaires  qui  se  multi- 
plient typiquement  par  scissiparité  et  exceptionnellement  par  bour- 
geonnement; elles  ne  présentent  pas  de  formes  de  reproduction  sexuée; 
elles  sont  rarement  revêtues  de  cellulose  et  ne  renferment  ni  chloro- 
phylle ni  phycocyanine.  —  R.  Souèges. 


Généralités 

Bêcher  (Hellmut).  —  Ueber  die  Ziveckmâssigkeilsforschung  in  der  Embryo- 
logie und  eine  finale  Belrachlung  einiger  Wachslunisvorgànge  und 
Einrichlungen  in  der  Placenta.  (Anat.  Anz.,  LVI,  272-290.)  [115 

Driesch  (Hans).  —  Der  Begriff  der  organischen  Form.  (Abhandlungen 
zur  theoretischen  Biologie  herausgegeben  von  Julius  Schaxel,  Heft  3. 
Berlin,  Gebr.  Borntrâger,  83  p.,  r919.) 

[Exposé  très  clair  et  concis  des  idées  biologiques  de  l'auteur,  éparses 
dans  ses  différentes  publications  antérieures.  —  Léonore  Brecher. 

Kofoid  (Ch.  A.).  —  The  Life  Cycle  of  the  Prolozoa.  (Science,  6  avril 
1923,  397.)  [115 

Delage  Yves)  et  Goldsmith  (Marie).  —  L'argument  de  la  continuité  et 
les  nouvelles  méthodes  en  physio-psychologie.  (Mémoires  Jubilée  E.  Met- 
chnikoff,  72-81,  1921.) 

[Voir  Année  Biologique,  XXII,  395  (analyse  d'après  le  tiré  à  part). 

Maeallum  (A.  B.).  —  On  the  urgency  of  research  on  ihe  great  portai  ta 
diseuse  in  the  body.  (Science,  16  février  1923,  189.) 

[Le  point  faible  de  l'organisme  est  la  muqueuse  intestinale.  — 
H.   DE  Varigxy. 

Marchand  (Félix).  —   Ueber  Reizung  und  Reizbarkeil.   (Arch.   f.    Entw. 
Mech.  d.  Org.,  LI,  256-284,  1922.) 
[Purement  spéculatif.  —  A.   Dalcq. 

Martin  (G.  W.).  —  What  is  a  plant?  (Science,  9  février  1923.) 

[L'auteur  propose  la  définition  :  «  Un  organisme  à  chlorophylle  ou 
descendant  d'ancêtres  à  chlorophylle.  »  Mais  il  admet  qu'on  puisse 
trouver  mieux,  et  le  souhaite.  —  H.  de  Varigny. 


H  I 


124  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Roux  (Wilhelm).  —  Ueber  die  Flamme,  Probionlen  und  das  Wescn  des 
Lebens.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.,  LI,    Vo,  315-329,  1922.) 

[Spéculation  pure.  —  A.  Dalcç. 

Schaxel  (Julius).  —  Ueber  die  Darsiellung  allgemeiner  Biologie.  (SchaxrlV 
Abhandt.   z.  theoret.   Biol.,   H.   1,   1919.)  [114 

Wilson  (E.  B.).  —  The  Physical  Basis  of  Life.  (Science,  9  mars  1923. 
277.)  [ii;> 


Schaxel  (Julius).  —  Ce  qu'est  la  Biologie.  —  Sch.  inaugure  par  ce  volume 
une  série  d'ouvrages,  qui  auront  pour  but  de  donner  à  la  science  de  la 
vie  l'édifice  de  notions  qui  lui  manque  encore.  Dans  ce  premier  volume, 
Sch.  parle  de  la  Biologie  générale.  D'abord  le  nom  même  de  Biologie 
est  soumis  à  une  critique.  Il  est  impossible  de  donner  une  définition 
de  ce  qu'est  la  Biologie.  L'objet  de  la  Biologie  est  la  vie.  Mais  pour  tout 
naturaliste  la  vie  semble  si  pleine  d'énigmes  que  l'auteur  renonce  à 
s'occuper  des  questions  essentielles  et  se  contente  de  décrire  et  de 
classifier  le  matériel  collectionné  et  de  s'occuper  tout  au  plus  de  pro- 
blèmes partiels,  tels  que  le  changement  de  la  forme.  Mais  cette  restric- 
tion temporaire  ne  nous  dispense  nullement  de  chercher  la  solution  des 
problèmes  essentiels.  Les  parties  principales  de  la  Biologie  sont  le 
Darwinisme,  la  phylogénie,  la  mécanique  de  l'évolution,  la  science  dr 
l'hérédité,  la  physiologie  mécaniste  et  le  néovitalisme,  reliées  les  unes 
aux  autres,  mais  se  contredisant  l'une  l'autre.  Viennent  encore  une 
foule  d'opinions  particulières  sur  les  problèmes  de  la  Biologie.  Sch. 
distingue  trois  théories  fondamentales  de  la  vie,  qu'il  a  exposées  plus 
largement  dans  un  ouvrage  précédent  (Grundzûge  der  Theorienbildung 
in  der  Biologie,  Fischer  Jena  1919)  :  la  théorie  énergétique,  qui  réduit 
tout  phénomène  à  une  transformation  d'énergie  dans  l'espace  et  Ir 
temps,  la  théorie  historique  qui  considère  l'état  actuel  des  êtres  vivants 
en  tenant  compte  de  leur  passé  et  la  théorie  organistique  pour  laquelle 
les  organismes  sont  des  objets  de  la  nature  de  nature  spéciale.  C'est  ainsi 
que  son  histoire,  son  objet  et  les  théories  fondamentales  de  la  vie  ont 
donné  à  la  Biologie  ce  manque  d'unité  qui  la  caractérise.  Tout  essai 
d'exposer  la  Biologie  d'une  manière  systématique  est  vain,  à  cause  de 
cette  hétérogénéité.  Jusqu'à  présent  la  Biologie  a  été  exposée  dans  des 
manuels,  des  traités  et  des  exposés  généraux.  Un  manuel  proprement 
dit  de  Biologie  n'existe  pas,  les  limites  et  les  principes  de  la  science  de 
la  vie  étant  trop  incertains.  Parmi  les  manuels  qui  traitent  certaines 
parties  de  la  Biologie  sont  cités  :  la  Chimie  physiologique,  Abderhalden: 
la  Biochimie,  Oppenheimer;  la  Physiologie  comparée  de  Winterstein 
la  Morphologie  des  Inverlébrés  de  Lang,  VEmbryologie  comparée  de 
Korschelt  et  Heider,  VEmbryologie  de  O.  Hertvvig  et  la  Zoologie 
expérimentale  de  Przibram.  Parmi  les  traités  de  Biologie  sont  cités  les 
traités  de  Botanique  et  de  Zoologie,  le  traité  de  Biologie  de  Nussbaum, 
Karsten  et  Weber,  le  traité  de  Botanique  de  Strassburger,  le  traité 
de  Zoologie  de  Glaus-Grobbex,  celui  de  R.  Hertwig,  celui  de 
E.  V.  Boas  et  la  Zoologie  de  Steche.  Sch.  passe  ensuite  en  revue  les 
exposés  généraux,  ainsi  Les  merveilles  de  la  nature  de  Haeckel,  la 
Biologie  générale  de  P.  Kammerer,  le  volume  de  Biologie  générale 
dans  la  «  Kultur  der  Gegenwart  »  de  Hinneberg,  la  Biologie  générale 


—  47S 


GÉNÉRALITÉS  125 

de  O.  Hertwig,  la  Physiologie  générale  de  Verworn  et  la  Physiologie 
-irénérale  de  Tschermak.  Sch.  s'occupe  ensuite  des  différents  essais 
qui  ont  été  faits  pour  donner  un  système  à  la  Biologie.  11  nomme  en 
premier  lieu  le  système  des  sciences  de  la  vie  donné  par  Haeckel,  qu'il  no 
•<:onsidère  pas  comme  un  système  logique,  mais  purement  empirique. 
Hesse  divise  la  Biologie  en  Morphologie,  Physiologie  et  Œcologie. 
TscHULOK  distingue  sept  branches  de  la  Biologie  :  Classification,  Mor- 
phologie, Physiologie,  Œcologie,  Chorologie  et  Génétique.  Aucun  de 
^es  systèmes,  et  non  plus  le  système  donné  par  Driesch,  n'est  en  état 
■de  comprendre  en  soi  la  Biologie  entière.  D'après  Sch.,  seulement  un 
point  de  vue  phénoménaliste  pourrait  servir  pour  donner  un  système 
à  la  Biologie.  Pour  lui  l'objet  de  la  Biologie  est  :  «  La  multitude  des 
individus  d'existence  limitée,  étant  reliés  les  uns  aux  autres  d'un  côté 
par  leur  coexistence  et  d'un  autre  côté  par  la  succession.  »  Ce  qui  relie 
les  individus  qui  se  succèdent  est  la  reproduction,  ce  qui  relie  les  indi- 
vidus coexistants  est  la  sexualité.  A  un  moment  donné  l'individu  est 
une  forme  définie  spécifique,  se  comporte  d'une  manière  définie  spéci- 
fique et  se  trouve  en  relations  définies  spécifiques.  D'après  ces  différents 
aspects  sous  lesquels  les  individus  nous  apparaissent,  on  pourrait  clas- 
sifier  les  disciplines  de  la  Biologie  et  la  mettre  ainsi  au  rang  des  sciences 
ayant  un  système  et  lui  faciliter  une  exposition  générale.  —  Eléonore 
Brecher. 

Bêcher  (Hellmut).  —  Sur  la  recherche  de  la  finalité  en  embryologie,  et 
sur  une  interprétation  finaliste  de  quelques  processus  de  croissance  et  de 
dispositifs  du  placenta.  -^  B.  développe  l'idée  qu'en  sciences  naturelles 
un  point  de  vue  finaliste  a  autant  de  valeur  et  est  aussi  fécond  qu'un 
point  de  vue  causal,  ou  qu'un  point  de  vue  historique  et  phylogénétique  : 
non  pas  qu'il  interprète  la  vie  comme  le  résultat  d'une  volonté,  mais 
elle  est  un  fait,  et  partout  on  peut  rechercher  les  conditions  qui  la  rendent 
possible.  Il  applique  cette  idée  à  l'embryologie  et  en  particulier  à  la 
Kjonstitution  du  placenta.  —  M.  Prenant. 

Kofoid  (Ch.  A.).  —  Le  cycle  vital  des  Protozoaires.  —  Exposé  général 
intéressant,  l'auteur  partant  de  ce  point  de  vue  que  les  protozoaires 
sont  non  pas  des  organismes  unicellulaires,  mais  des  êtres  pluricellulaires 
bien  que  ce  ne  soit  pas  au  degré,  ni  de  la  façon  où  c'est  le  cas  chez  les 
métazoaires.  Et  les  vues  qu'il  développe  à  ce  propos  sur  la  sénescence  et 
la  mort  chez  les  Protozaires  ont  un  intérêt  tout  spécial.  —  H.  de  Vari- 

GNY. 

Wilson  (E.  B.).  —  La  base  physique  de  la  vie.  —  Discours  intéressant 
résumant  bien  nos  connaissances  et  surtout  nos  ignorances,  et  arrivant 
à  la  conclusion  pas  du  tout  inattendue  qu'en  somme,  malgré  tous  les 
progrès  de  la  cytologie  et  de  l'analyse  biologique,  nous  ne  savons  rien, 
ou  à  peu  près  rien  du  principe  de  la  vie,  et  de  la  manière  dont  elle  a 
pris  naissance  lynoramus.  Mais  il  ne  faut  pas  se  croire  obligé  de  dire 
Jgnorabinius.  —  II.  de  Varigny. 


—  \V3 


Paris.  —  Les  Presses  universitaires  de  France 


PREMIÈRE     PARTIE 


>       _> 


PHYSIOLOGIE  GENERALE 


ANN.   BIOL.  T.  III,  FASC.   5    (1922-1923) 


4  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Vlès  (Fred),  Achard  (Mlle  G.)  et  Prikeltnaier  (Dj.).  —  Sur  quelques  pro- 
priétés phisico- chimiques  des  constituants  de  Vœuf  d^ Oursin.  (C.  R,  Ac. 
Se,  CLXXVI,  1179,  1923.)  [6 

Weber  (FriedI).  —  Rôntgenstrahlenwirkung  und  Protoplasmapiscositàt. 
(Pflûger's  Archiv,  CXCVIII,  644-647,  1923.)  [5 


Abderhalden  (Emil)  et  Gellhorn  (Ernst).  —  Contributions  à  la  physiolo- 
gie générale  de  la  cellule.  Etude  du  gonflement  du  muscle  et  de  sa  perméa- 
bilité dans  différentes  conditions.  —  A  une  solution  contenant  0,2  à  0,4  % 
de  CaCl^,  on  ajoute  NaCl,  MgCl^  ou  saccharose  pour  rétablir  l'isotonie  avec 
NaCl  à  0.7  %  et  on  étudie  le  gonflement  du  gastrocnémien  de  grenouille 
dans  les  diverses  solutions  ainsi  réalisées  :  ce  gonflement  est  le  plus  fort 
dans  la  solution  CaCl^  +  sucre,  et  le  plus  faible  dans  CaCl^  -}-  MgCl^ 
Pour  une  même  concentration  en  CaCl*,  l'excitabilité  disparaît  d'abord 
dans  CaCl^  -f  sucre  et  en  dernier  lieu  dans  MgCl'"  +  CaCl^,  bien  que  la 
courbe  d'excitabilité  pour  cette  solution  baisse  au  début  plus  rapidement 
que  dans  NaCl  -|-  Cad*.  En  dosant  le  calcium  dans  le  liquide  baignant 
une  patte  postérieure  de  grenouille  dépouillée  de  sa  peau,  on  constate 
que  l'absorption  de  calcium  est  plus  notable  dans  CaCl*  -(-  sucre  que  dans 
CaCl*  -f"  NaCl.  Si  on  ajoute  à  ce  dernier  liquide  une  dose  de  KCl  qui  dimi- 
nue nettement  l'excitabilité,  on  ne  modifie  pas  l'absorption  de  calcium 
par  le  muscle.  On  peut  admettre  que  l'augmentation  de  perméabilité  par 
le  sucre  tient  à  une  modification  de  l'état  des  colloïdes  des  couches  limi- 
tantes de  la  fibre  musculaire  et  que  le  calcium  est  fixé  par  ces  couches, 
tandis  que  KCl  pénètre  dans  les  cellules  musculaires  sans  modifier  ces 
couches  et  sans  faire  varier  par  conséquent  la  perméabilité  pour  le  cal- 
cium. —  H.  Cardot. 

Netter  (Hans).  —  Influence  des  cations  plurivalents  sur  la  pénétration 
des  sels  alcalins  dans  les  cellules  végétales  vivantes.  —  N.  étudie  la  déplas- 
molyse  chez  Rhoes  en  solutions  faiblement  hypertoniques  de  NaCl  ;  elle 
est  inhibée  par  les  sels  des  cations  bivalents  qui  se  classent  à  ce  point  de 
vue  dans  l'ordre  :  Ca>'Ni!>Co>Sr>'Ba>Mg>Mn.  Les  sels  des  métaux 
lourds  inhibent  la  pénétration  de  sel  et  peut-être  d'eau  ;  ils  consolident  la 
surface  plasmatique,  qui  éclate  alors  dans  la  déplasmolyse  rapide  et  ils 
provoquent  des  plissements.  Ces  phénomènes  n'ont  pas  lieu  avec  3e  man- 
ganèse qui  exerce  une  faible  action  inhibante.  Le  magnésium  à  forte  con- 
centration inhibe  la  déplasmolyse  et  la  pénétration  de  sel,  mais  à  la  longue 
a  une  action  dissolvante  vis-à-vis  de  la  membrane.  Les  sels  alcalino  ter- 
reux ne  consolident  pas  la  membrane,  n'altèrent  pas  le  protoplasme  ;  ils 
inhibent  la  pénétration  de  sel  et  le  calcium  a  l'action  plus  forte.  A  cause 
de  la  présence  du  calcium  dans  les  liquides  cellulaires  interstiels,  il  faut 
admettre  que  la  loi  d'OvERTON  sur  la  non-pénétration  des  sels  dans  les 
conditions  normales  est  en  partie  vraie  et  que,  étant  donnée  la  nécessité 
de  la  présence  des  sels  dans  le  protoplasme,  il  y  a  lieu  d'admettre  un  mé- 
canisme particulier  de  pénétration,  une  perméabilité  physiologique.  — 
H.  Cardot. 

—  484  — 


PHYSIOLOGIE   CELLULAIRE  5 

Hertz  (Wilhelm).  —  Coloration  i'itale  d'Opalina  ranarum  avec  des  colo- 
rants acides  ;  variations  sous  faction  des  narcotiques.  —  Les  colorants 
acides  insolubles  dans  la  diamylaniine  colorent  les  Opalines  en  dehors  de 
l'intestin  de  la  grenouille;  si  l'on  ajoute  au  Ringer  certaines  substances 
organiques  telles  que  des  traces  d'impuretés  provenant  du  contenu  in- 
testinal ;  cette  coloration  n'a  plus  lieu  en  présence  des  narcotiques  ce  qui 
semble  indiquer  qu'elle  comporte  un  processus  cellulaire  actif,  conformé- 
ment à  la  conception  de  Hober.  Au  contraire  les  colorants  basiques  et 
les  colorants  acides  solubles  dans  la  diamylamine,  colorent  assez  rapide- 
ment les  Opalines  dans  du  Ringer  pur  et  même  en  présence  des  narco- 
tiques. Conformément  à  la  théorie  lipoïdique  de  Nirenstein,  on  n'aurait 
dans  ce  second  cas  qu'un  processus  physique  indépendant  de  l'état  de 
fonctionnement  de  la  cellule,  —  H.  Cardot. 

Weber  (Friedl).  —  Action  des  rayons  Rôntgen  et  viscosité  du  protoplasme. 
—  Les  expériences  de  W.  ont  porté  sur  Spirogyra  et  sur  Phaseolus  multi- 
florus.  La  conclusion  est  qu'il  ne  paraît  pas  y  avoir,  comme  action  pri- 
maire des  rayons  Rôntgen,  une  modification  de  viscosité  dans  le  cyto- 
plasme de  la  cellule  végétale  vivante.  —  H.  Cardot. 

Merton  (H).  —  Etudes  sur  le  mouvement  ciliaire.  —  M.  a  étudié  la  répar- 
tition des  cellules  à  cils  vibratiles  et  leur  mode  d'activité  dans  les  diverses 
régions  du  corps,  soit  chez  la  grenouille,  soit  chez  les  Gastéropodes  Pul- 
monés.  Il  résulte  de  ses  constatations  que  l'activité  ciliaire  est  liée  à  des 
modifications  automatiques  et  rythmiques  du  kinoplasme,  mais  aussi  que, 
pour  beaucoup  d'épithéliums  ciliés,  cette  activité  est  sous  l'influence  du 
système  nerveux.  Dans  la  bouche  de  la  grenouille  les  mouvements  des  cils 
créent  des  courants  de  différentes  directions  dont  le  point  de  départ  est 
l'orifice  des  glandes  intermaxillaires  et  qui  divergent  à  partir  de  cette  ré- 
gion. Dans  les  voies  hépato-pancréatiques  à^Helix  pomatia  ou  hortensia 
on  voit  sur  les  parties  en  saillies  que  les  mouvements  des  cils  créent  des 
courants  poussant  vers  les  acini  hépatiques  les  particules  alimentaires,  et 
entre  les  bourrelets,  il  y  a  au  contraire  des  courants  ciliaires  ramenant 
vers  l'intestin  les  résidus  solides.  Chez  les  Gastéropodes  Pulmonés  d'eau 
douce,  et  notamment  chez  Physa  acuta,  on  peut  distinguer  sur  la  surface 
du  corps  trois  sortes  d'épithéliums  ciliés,  avec  des  modes  d'activité  diffé- 
rents :  tête  et  bords  du  manteau,  sole  pédieuse  et  replis  buccaux.  Les 
bandes  ciliées  voisines  de  la  bouche  sont  généralement  au  repos  sauf  à  la 
suite  d'excitations  extérieures  ou  d'incitations  nerveuses  ;  les  filets  ner- 
veux qui  se  rendent  aux  replis  buccaux  du  côté  dorsal  contiennent  à  la 
fois  des  fibres  sensitives  et  des  fibres  motrices  ;  l'excitation  de  ces  filets 
par  courant  constant  provoque  l'activité  des  cils  de  ces  régions.  Les  cils 
de  la  région  céphalique,  des  bords  du  manteau  et  des  parties  dorsales  du 
pied  sont  longs  et  constamment  en  activité  ;  ceux  de  la  sole  pédieuse,  plus 
courts  et  plus  serrés,  battent  plus  lentement  mais  aussi  d'une  façon  per- 
manente et  assurent  la  locomotion  de  l'animal.  Hors  l'action  des  nerfs 
sur  l'activité  ciliaire,  on  doit  aussi  rechercher  la  cause  de  cette  activité 
dans  l'épithélium  lui-même  et  examiner  comment  on  peut  déterminer 
l'arrêt,  la  reprise  ou  l'inversion  des  mouvements  des  cils  sur  des  épithé- 
liums  ou  même  des  cellules  isolés.  Stentor  cœruleus  dans  une  solution  con- 
tenant des  ions  K  ou  Na  présente  une  inversion  du  mouvement  ciliaire 
et  se  meut  à  reculons.  Les  cils  de  l'épithélium  de  la  sole  ou  des  tentacules 

—  485  — 


^4 


6  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

de  Planorbis  s'arrêtent  en  présence  de  CaCP  0,1  N,  et  reviennent  à  l'ac- 
tivité par  addition  de  HCl,  0,1  N.  Il  est  possible  enfin  d'isoler  des  cellules 
ciliées  chez  Limnaea  ovata,  en  les  dissociant  par  emploi  de  CaCP  à  0,14  N, 
puis  de  KCl  0,2  N.  On  constate  alors  sur  ces  cellules  isolées]  des  modifi- 
cations caractéristiques  de  forme  ;  on  voit  notamment  se  former  un  pro- 
longement du  corps  cellulaire  qui  se  contracte  à  la  façon  d'un  cil,  mais 
avec  une  lenteur  plus  grande.  —  H.  Cardot. 

Taylor  (C.  V.),  —  La  vacuole  contractile  de  Euplotes,  exemple  du  passage 
réversible  du  cytoplasme  de  Vétat  de  gel  à  celui  de  sol.  —  T.  étudie  le  méca- 
nisme de  formation  et  de  décharge  de  la  vacuole  contractile  A^ Euplotes  ; 
les  mouvements  des  cils  vibratils  qui  gênent  l'observation  sont  supprimés 
ou  diminués  par  une  solution  à  1  p.  1000  de  nicotine,  sans  que  le  mouve- 
ment des  vacuoles  cesse.  L'usage  d'encre  de  Chine  permet  de  mieux  voir 
le  point  de  décharge.  La  vacuole  résulte  de  la  coalescence  de  vacuoles  pri- 
maires, elles-mêmes  provenant  de  la  fusion  de  vacuoles  secondaires  et 
celles-ci  de  vacuoles  tertiaires  de  plus  en  plus  petites.  Cette  coalescence 
est  considérée  comme  résultant  du  passage  de  la  paroi  visqueuse  des 
vacuoles  de  l'état  de  gel  à  celui  de  sol.  La  décharge  se  fait  en  un  point 
défini  du  corps,  par  un  pore  ectoplasmique,  souvent  saillant  en  papille. 
La  vacuole  ne  se  vide  que  quand  elle  est  arrivée  au  contact  de  la  papille 
pulsatile  :  ici  encore  les  parois  de  ces  deux  parties  se  résorbent  par  pas- 
sage à  l'état  de  sol.  —  Emile  Guyénot. 

Vlès  (Fred),  Achard  (Mlle  G.)  et  Prikelmaîer  (Dj). —  Sur  quelques  pro- 
priétés physico-chimiques  des  constituants  de  l'œuf  d'Oursin.  —  L'œuf  nor- 
mal d'Oursin,  d'après  son  Ph  intérieur,  est  équilibré  au  voisinage  du  point 
isoélectrique  d'un  de  ses  principaux  complexes.  Le  point  isoélectrique 
étant  la  résultante  d'un  grand  nombre  de  propriétés  physico-chimiques, 
toute  variation  du  Ph  intérieur  de  l'œuf  produira  des  changements  dans 
ces  diverses  variables.  Ainsi,  on  peut  supposer  que  tout  abaissement  du 
Ph  extérieur  amènerait  un  blocage  de  la  division.  —  Z.  Gruzewska. 

Jollos  (V.)  et  Peterfi  (T.).  —  Segmentation  d'oeufs  d' Axolotl  sans  noyau.  — 
Les  auteurs,  à  l'aide  d'un  appareil  micro-chirurgical,  réussirent  à  extraire 
le  pronucleus  9  d'œufs  d'Axolotl,  immédiatement  après  la  ponte.  Le 
noyau  ci',  avec  son  spermocentre,  bien  que  laissé  en  place,  ne  tarde  pas  à 
disparaître  (sans  doute  à  la  suite  du  traumatisme)  et  ne  participe  pas  à  la 
suite  des  phénomènes.  Or,  l'œuf,  ainsi  privé  de  noyau,  se  segmente  plus 
ou  moins  normalement  et  atteint,  surtout  au  pôle  animal,  une  organisa- 
tion comparable  à  celle  d'une  blastula  avancée.  Bien  qu'intimement 
liées  d'ordinaire,  la  division  du  noyau  et  la  segmentation  du  cytoplasme 
peuvent  donc  être  réalisées  indépendamment  l'une  de  l'autre.  (On  connais- 
sait jusqu'à  présent  des  divisions  de  noyau  sans  plasmodiérèse  ;  mais  non 
l'inverse).  Les  premiers  stades  du  développement  de  l'œuf  sont  indépen- 
dants du  noyau  et  sont  conditionnés  par  la  différenciation  du  cytoplasme. 

0.  SCHOTTÉ. 

Docquier  (Ed.).  —  La  division  nucléaire  chez  V Anthophysa  vegetans 
{O.  F.  M.)  Stein.  —  C'est  en  somme  une  mésomitose  telle  que  nous  l'avons 
définie  en  1910  :  désintégration  du  caryosome,  plaque  équatoriale  et 
fuseau  intranucléaire.  Les  centrosomes  flagellaires  prennent  les  pôles  du 
fuseau  comme  dans  les  Monas  et  les  Mastigamibes.  —  E.  Chatton. 

—  486  — 


MUTATIONS   D'ÉNERGIE  CHEZ  LES   ÊTRES  VIVANTS  7 

Smith  (F.).  —  Sur  la  division  nucléaire  directe  dans  le  mycélium  de  Sa- 
prolegnia.  —  La  division  nucléaire  dans  le  mycélium  de  Saprolegnia  est 
une  amitose  ;  elle  a  lieu  en  général  la  nuit,  de  dix  heures  du  soir  à  deux 
heures  du  matin  ;  on  peut  toutefois  en  provoquer  la  production  à  toute 
heure  de  la  manière  suivante  :  le  champignon  est  laissé  dans  l'eau  froide, 
aux  environs  de  4°,  pendant  deux  jours  ;  on  le  porte  brusquement  dans 
l'eau  à  220  j  g^  bout  de  10  à  20  minutes,  les  amitoses  se  produisent.  — 

F.    MOREAU. 

KIsser  (Joseî).  —  Amitose,  fragmentation  et  vacuolisation  de  noyaux  cel- 
lulaires végétaux.  —  L'auteur  distingue  nettement  l'amitose  et  la  fragmen- 
tation. Par  plusieurs  exemples  il  démontre  que  l'amitose  n'est  qu'une 
caryocinèse  simplifiée  du  moment  qu'une  division  en  deux  masses  égales 
n'est  pas  nécessaire.  La  théorie  de  SchUrhoff  d'après  laquelle  l'amitose 
ne  saurait  donner  des  noyaux  filles  qu'en  nombre  au  plus  égal  à  celui  des 
chromosomes  dans  le  noyau  mère  normal,  serait  controuvée.  La  fragmen- 
tation serait  plutôt  un  phénomène  tératologique  dû  à  des  modifications 
intimes  du  noyau.  On  l'observe  chez  plusieurs  Tradescantia,  dans  le  pa- 
renchyme du  pétiole  de  Funkia  Sp.^  dans  la  moelle  de  Impatiens  Balsa- 
mina,  dans  le  parenchyme  cortical  de  pousses  étiolées  de  Solaniim  tuhero- 
sum,  dans  la  racine  de  Beta  vulgaris,  dans  le  tissu  aquifère  d' Aloe  vulgaris 
et  dans  la  moelle  de  Tropaeolum  majus.  Dans  tous  les  cas,  K.  a  pu  démon- 
trer la  sénilité  des  cellules  fragmentées.  La  vacuolisation  du  noyau  a  été 
observée  chez  Solanum  nigrum,  Lactuca  sativa,  Prunus  domestica,  Beta 
vulgaris,  Funkia  Sp.  ;  Prunus  armeniaca,  Aloe  vulgaris.  Il  s'agit  aussi 
d'un  processus  sénile.  Ces  vacuoles  peuvent  éclater  et  fragmenter  le  noyau. 
—  H.  Spinner. 


Mutations  d'énergie  chez  les  êtres  vivants 

o)  Amar  (Jules).  —  La  loi  du  minimum  en  biologie.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVI,  466,  1923.)  [8 

b) La  loi  de  viviréaction  en  biologie  et  en  pathologie.  (Ibid.,  921.) 

[Analysé  avec  le  suivant. 

c) La  loi  de  viviréaction  en  pathologie.  (Ibid.,  1021.)  [8 

Cathcart  (E.  P.),  Bedale  (E.  M.)  and  Me  Callum  (G.).  —  Studies  in  muscle 
activity.  /.  The  static  effort.  (The  J.  Physiol.,  LVII,  21  mars  1923,  161- 
174,  7  tableaux,  2  fig.)  [10 

Efimoff  (W.  W.)  und  Efimoîï  (A.  W.).  —  Das  Weber-Fechnersche  Gesetz 
bei  der  Arbeit  des  Menschenmuskels.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVI,  243- 
246,  1922.)  [9 

Gurwitsch  (Lydia  Felieine).  —  Zur  Analyse  der  Arbeit  der  Nervenzelle. 
(Pflûger's  Archiv.  Physiol.,  CXC,  Heft  1/2,  147-159,  4  fig.,  29  nov., 
1922.)  [10 


487 


8  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Hartree  (W.)  and  Me  Dowall  (R  J.  S.)  —  An  Analysis  of  the  production  of 
heat  in  certain  muscles  of  the  hedgehog.  (The  J.  PhysioL,  LVII,  3  et  4, 
21  mars  1923,  210-214,  1  fig.)  [10 

Judin  (A.).  —  Aktionsstrom,  Temperatur  und  Latenzzeit  der  quergestreiften 
Muskeln.  (Arch.  ges.  Phys.,  CXCVIII   263-266,  1923.)  [10 

Mittelmann  (Bêla).  —  Ueber  langer  anhaltende  (tonische)  Beeinflussungen 
der  Kontraktionszustandes  der  Skelettmuskulatur  der  Menschen.  (Pflû- 
ger's  Archiv,  CXCVI,  531-539,  1922.)  [9 

Natannsen  (Hugo).  —  Sind  die  durch  Salze  erzeugten  Ruhestrohme  Strome 
einer  Beutncrschen  Œlkette.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVI,  637-642, 1922.)    [9 

Schleier  (J.).  —  Die  Dehnbarkeit  der  quergestreiffen  Muskels  im  Zustande 
der  Contractur.  (Pfliiger's  Archiv,  CXCVII,  543-551,  1923.) 

[  Le  muscle  en  état  de  contracture  est  plus  extensible,  mais  moins  par- 
faitement élastique,  que  le  muscle  normal.  —  H.  Cardot. 

Schreber  (K). —  Der  Mensch  als  Kraftmaschine.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVII, 
300-320,  1922.)  [9 

Weiss  (Hermann).  —  Ueber  den  Einfluss  unterschwelliger  elektrischer 
Reizung  auf  den  Permeàbilitatszustand  von  Froschmuskeln,  (Pflûger's 
Archiv,  CXCVI,  393-399,  1922.)  [9 

Woronzoff  (D,  S.).  —  Zur  Frage  der  Einwirkung  von  Wasser  auf  die  elek- 
tro-motorischen  Eigenschaften  der  lebenden  Gewebe.  (Pflûger's  Archiv, 
CXCVII,  471-481,  1923.)  [9 


a)  Atnar  (Jules).  —  La  loi  du  minimum  en  biologie.  —  Cette  loi  est  l'appli- 
cation à  la  production  du  travail  par  l'organisme  des  principes  de  l'écono- 
mie qui  régissent  les  diverses  adaptations  fonctionnelles.  Pour  produire 
du  travail  mécanique,  l'organisme  utilise,  parmi  les  matières  de  réserve, 
de  préférence  les  hydrocarbonés,  car  cela  permet  une  moindre  consomma- 
tion d'oxygène.  S'il  ne  doit  produire  que  de  la  chaleur,  sans  travail  méca- 
nique, ce  sont  les  graisses  qui  sont  brûlées,  car  elles  sont  les  plus  exother- 
miques sous  un  minimum  de  masse.    —  M.  Goldsmith. 

b-c)  Amar  (Jules).  — La  loi  de  viviréaction  en  biologie  et  en  pathologie.  — 
Tout  facteur  physico-chimique  ou  pathologique  qui  tend  à  atténuer  les 
phénomènes  d'oxydation  organique  provoque,  par  un  mécanisme  de  dé- 
fense, chez  les  animaux  supérieurs  un  accroissement  de  la  ventilation  pul- 
monaire. C'est  le  phénomène  de  viviréaction.  Il  se  produit  par  l'intermé- 
diaire de  la  régulation  thermique,  elle-même  dépendante  du  système 
nerveux;  il  n'existe  donc  que  chez  les  homéothermes.  Tous  les  agents  anti- 
oxydants provoquent  ce  phénomène  de  défense  :  tout  ce  qui  gêne  la  res- 
piration (air  confiné,  hautes  altitudes),  toxines,  poisons,  tous  les  anesthé- 
siques  en  général,  toutes  les  substances  contenant  une  fonction  phénol 
(recherches  de  Moureu  et  Dufraisse).  Chez  les  plantes,  les  mêmes  agents 
ne  peuvent  pas  empêcher  les  oxydations,  qui  sont  purement  protoplas- 
miques  et  indépendantes  de  toute  régulation  thermique.  C'est  pourquoi  le 

—  488  — 


MUTATIONS   D'ÉNERGIE   CHEZ   LES   ÊTRES  VIVANTS  9 

tannin  et  les  alcaloïdes  peuvent  impunément  s'accumuler  dans  les  tissus 
végétaux. 

En  pathologie,  l'infection,  l'intoxication  sont  des  agents  anti-oxydants, 
et  la  viviréaction  a  pour  effet  de  fournir  de  l'oxygène  aux  tissus.  L'oxygène 
étant  partiellement  en  réserve  dans  les  leucocytes,  cela  montre  un  nouvel 
aspect  de  la  phagocytose.  Les  substances  médicamenteuses  ont  toutes 
pour  but  soit  de  neutraliser  la  toxine,  soit  de  stimuler  la  viviréaction  La 
notion  d'  «  anti-corps  »  doit  être  étendue  à  diverses  sécrétions  organiques  à 
effet  oxydant  ou  neutralisateur  de  toxines  —  M.  Goldsmith. 

Woronzoff  (D.  S.).  —  Action  de  Veau  sur  les  propriétés  électro-motrices 
des  tissus  vivants.  —  Avec  le  gastrocnémien  de  grenouille,  le  nerf,  le  muscle 
de  lézard,  les  feuilles,  la  partie  plongée  dans  l'eau  devient  positive  par 
rapport  au  reste  de  la  préparation  ;  mais  W.  a  constaté  le  cas  inverse 
avec  les  muscles  de  tortue.  —  H.  Cardot, 

Schreber  (K.).  —  Le  moteur  humain.  —  Ce  mémoire  n'est  pas  l'œuvre 
d'un  biologiste  ;  il  montre  comment  un  ingénieur  envisagerait  au  point 
de  vue  mécanique  et  thermodynamique  les  muscles,  les  organes  et  la  ma- 
chine humaine  dans  son  ensemble,  en  laissant  aux  physiologistes  le  soin 
d'apprécier  jusqu'à  quel  point  ses  raisonnements  sont  compatibles  avec 
les  faits  connus.  —  H.  Cardot, 

Efimoff  (W.  W.)  et  Efimoff  (A.  W.).  —  Loi  deW cher- F echner  et  travail 
musculaire  chez  l'homme.  —  Le  sujet  fléchit  sur  le  bras,  l'avant-bras  chargé 
avec  des  poids  variables,  et  il  répète  ce  mouvement  le  plus  rapidement 
possible  pendant  un  temps  donné,  assez  court.  La  relation  entre  le  nombre 
de  contractions  ainsi  effectuées  pendant  5  secondes  et  le  logarithme  du 
poids  soulevé  est  représentée  par  une  droite  en  général,  sauf  pour  le  cas 
de  la  flexion  de  l'avant-bras  non  chargé  ;  le  travail  accompli  (produit  du 
poids  en  fonction  du  nombre  de  contractions)  varie  aussi  en  fonction  li- 
néaire du  logarithme  du  poids.  —  H.  Cardot. 

Weiss  (Hermann).  —  De  Vinfluence  d'excitations  électriques  en  dessous 
du  seuil  sur  la  perméabilité  des  muscles  de  grenouille.  —  Après  le  travail, 
et  la  fatigue,  outre  la  diminution  de  l'amplitude  des  secousses,  il  y  a  aug- 
mentation de  l'élimination  d'acide  phosphorique  et  l'apparition  de  la 
paralysie  par  le  potassium  est  accélérée.  Des  effets  semblables  s'observent 
quand  le  muscle  a  été  traversé  par  un  courant  constant  ne  donnant  pas 
de  contractions  visibles  ou  soumis  à  l'action  de  chocs  d'induction  isolés 
ne  provoquant  pas  d'excitation.  —  H.  Cardot, 

Mitteltnann  (Bêla).  —  Sur  les  modifications  persistantes  (toniques)  de 
Vétat  de  contraction  de  la  musculature  du  squelette  chez  l'homme.  —  L'intérêt 
de  ce  travail  est  de  montrer  que  l'état  d'activité  du  tonus  d'un  groupe 
musculaire  donné  peut  être  modifié  d'une  façon  durable  par  l'activité 
d'un  autre  groupe  musculaire,  par  des  déplacements  passifs  d'une  région 
du  corps,  par  des  excitations  tactiles  et  douloureuses  et  enfin  par  des  mo- 
difications de  l'état  psychique,  —  H.  Cardot, 

Natannsen  (Hugo).  —  Les  courants  de  repos  produits  par  les  sels  sont-ils 
de  même  nature  que  ceux  d' une  chaîne  à  huile  de  Beutner? —  Beutner  qui  a 

—  489  — 


10  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

montré  qu'une  chaîne  liquide  comprenant  une  solution  aqueuse  d'un  sel  a, 
de  l'huile  et  une  solution  aqueuse  d'un  sel  h  donne  des  différences  de 
potentiel  de  l'ordre  du  dixième  de  volt  a  suggéré  qu'il  était  possible  d'ex- 
pliquer par  un  mécanisme  analogue  les  courants  de  repos  du  muscle  sous 
l'action  des  sels  neutres.  N.  qui  confirme  d'ailleurs  les  résultats  de  Beut- 
NER  a  étudié  comparativement  ces  courants  et  ceux  de  la  chaîne  de 
Beutner  et  conclut  qu'on  ne  peut  assimiler  les  premiers  aux  seconds.  — 
H.  Cardot. 

Judin  (A.).  —  Courant  d'' action,  température  et  temps  de  latence  de  muscle 
strié.  —  L'examen  de  l'électro  gramme  fait  supposer  à  l'auteur  qu'il 
y  aurait  deux  processus  différents  à  envisager  lors  de  la  contraction 
musculaire  :  l'un  correspondant  à  la  première  oscillation  et  suivant  la  loi 
de  Van't  Hoff  pour  la  vitesse  de  réaction,  l'autre  ayant  pour  base  des  mo- 
difications physiques  (peut-être  polarisation  et  diffusion)  dont  la  période 
serait  indépendante  de  la  température.  Le  tracé  de  la  contraction  muscu- 
laire débute  toujours  à  la  fin  de  la  première  oscillation  ;  le  temps  de  la- 
tence ne  peut  donc  être  inférieur  à  la  durée  de  cette  oscillation  pour  la 
température  considérée.  —  H.  Cardot. 

Cathcart  (E.  P.),  Bedale  (E.  M.)  et  Me  Gallum  (G.).  —  Etudes  de  Vacti- 
vité  musculaire.  I.  L'effort  statique.  —  C.  B.  et  M.  étudient  trois  sortes 
d'efforts  statiques  :  continu,  intermittent,  progressivement  augmenté. 
Dans  aucun  de  ces  types  la  consommation  de  l'oxygène  n'est  diminuée, 
elle  n'augmente  pas  non  plus  après  cessation  de  l'effort.  On  n'observe  que 
peu  de  modifications  du  quotient  respiratoire,  mais  le  pouls  et  la  respira- 
tion s'accélèrent  et  la  pression  artérielle  s'élève  durant  l'effort  statique, 
la  minima  s'élevant  plus  que  la  maxima.  Si  l'effort  statique  augmente  gra- 
duellement et  si  l'effort  dynamique  tend  de  plus  en  plus  à  devenir  sta- 
tique (action  de  tirer  sur  un  ressort  puissant),  le  résultat  mécanique  dimi- 
nue et  le  coût  de  l'accomplissement  du  travail  augmente  en  revanche  rapi- 
dement ;  il  existe  un  point  critique  où  ce  dernier  croît  hors  de  proportion 
avec  le  travail  extérieur  accompli,  la  fatigue  croît  également  hors  de  pro- 
portion avec  la  quantité  de  travail  accompli  et  avec  la  durée  de  l'expé- 
rience. On  peut  donc  la  considérer  comme  une  des  caractéristiques  de 
l'effort  statique.  —  Paul  Boyer. 

Gurwitsch  (Lydia  Felicine).  —  Pour  Vanalyse  du  trai>ail  des  cellules  ner- 
veuses. —  G.  propose  la  méthode  histologique  pour  mettre  en  valeur  la 
notion  de  travail  dans  l'analyse  de  la  fonction  des  cellules  nerveuses.  Elle 
cherche  à  mettre  en  valeur  une  modification  qualitative  ou  quantitative 
dans  des  cellules  déterminées  et  émet  l'hypothèse  d'une  unité  de  mesure 
possible  du  travail.  Ses  expériences  portent  sur  les  diverses  modifica- 
tions des  noyaux  et  des  fibrilles  des  cellules  de  la  corne  antérieure  de  gre- 
nouille sacrifiée  dans  la  tétanisation  strychnique.  —  Paul  Boyer. 

Hartree  (W  )  et  Me  Dowall  (R.  J.  S  ).  —  Une  analyse  de  la  production 
de  chaleur  dans  certains  muscles  du  hérisson.  —  La  production  de  chaleur, 
durant  et  après  la  contraction  des  muscles  à  contraction  dense  isolés  du 
hérisson,  présente  le  même  rythme  qu'avec  le  muscle  de  grenouille.  On 
constate  un  dégagement  initial  de  chaleur  à  l'excitation  qui  persiste  si 
l'excitation  est  prolongée,  puis  un  arrêt  lors  de  la  cessation  de  l'excitation, 

—  490  — 


MUTATIONS   DE   MATIÈRE  11 

puis  un  dégagement  de  chaleur  considérable  et  caractéristique  durant  le 
relâchement  ;  finalement  durant  la  phase  de  récupération  le  dégagement 
de  chaleur  est  lent,  prolongé  et  considérable.  —  Paul  Boyer. 


Mutations  de  matière 


a)  Abderhaiden  (Emil).  —  Weitere  Beitrâge  zur  Kenntniss  von  organischen 
Nahrungstoffen  mit  spezifîscher  Wirkimg.  XIX.  Vergleichende  Fûtterungs- 
i'ersuche  mit  Fleisch  von  normal  und  von  ausschliesslich  mit  geschlijfe- 
nem  Reis  ernàhrten  Tauhen.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVII,  89-96, 1922.)   [13 

h) XX.  Vergleichende  Fiitterungsversuche  mit  verschiedenen  reinen 

Nahrungstoffen.  (Ibid.,  97-104.) 

[Analysé  avec  le  précédent. 

c) XXI.   Versxiche  mit  reinen  Nahrungstoffen  mit  Ueberwiegen  der 

Kohlenhydrate  bzw.  eines  Fettsaurengbjzeringemisches.  CIbid.,  105- 
120.) 

[Analysé  avec  le  précédent. 

d) XXII.  Futterung  von  Tauhen  mit  Fleissch  ohne  und  mit  Ziisatzen, 

(Ibid.,  121-130.) 

[Analysé  avec  le  précédent, 

e) XXIII.    —    Vergleichende    Versuche    ûber   das    Verhalten    von 

schilddriisenlosen  Meerschweinchen  und  solchen,  die  Schilddrilsen  hesitzen 
gegeniiher  einer  Nahrung,die  zum  Skorhut  fûhrt.  (Ibid.,  CXCVIII,  164- 
168,  1923.)  [13 

Abderhaiden  (Emil)  und  Schiffmann  (Olga). —  Studien  ûber  die  von  ein- 
zelnen  Organen  hervorgebrachten  Substangen  mit  spezifîscher  Wirkung. 
IX.   (Pflûger's  Archiv,  CXCVIII,  128-144,  1923.)  [15 

a)  Abderhaiden  (Emil)  und  Wertheimer  (Ernst).  —  Studien  ûber  die  Auto- 
xydationen.  {Versuche  mit  Cystein  und  Geweben.  Studien  ûber  das  Wesen 
der  Blausaûrevergiftung.  (Pflûger's  Archiv  Physiol.,  CXC,  Heft  1/2, 
29  nov.  1922,  131-146.) 

[Voir  Bull,  de  la  Soc.  Chimique. 

h) Weitere  Beitrâge  zur  Kenntniss  von  organischen  Nahrung- 
stoffen mit  spezifîscher  Wirkung.  XXIV.  Weitere  Studien  ûber  das  Wesen 
der  in  Stadium  der  alimentdren  Dystrophie  bei  Tauben  nach  ausschlies- 
slicher  Futterung  mit  geschliffenem  Reis  auftretenden  Stbrung  der 
Zellatmung.  (Ibid.,  CXCVIII,  169-178,  1923.)  [14 

c) XXV.  L'eber  den  Einfluss  von  Brombenzol  auf  normal  er- 

nàhrteundmit  Reis gefûtterteTauben.  {]hid.,CXCWUl, 179-190, 1923.)  [14 

—  491  — 


12  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

d)  Abderhalden  (Emil)  und  Wertheimer  (Ernst).  —  W citer e  Beitrdge  zur 
Kenntniss  von  organischcn  Nahrungstof  fen  mit  spezifischer  Wirkung. 
XXVI-  (Ibid.  571-672.)  [14 

e) —  —  Weitere  Beitrdge  zur  Kenntniss  von  organiscken  Nahrung- 
stof fen  mit  spezifischer  Wirkung.  XXVI,  XXVII.  Versuche  an  Gànsen. 
Prûfung  des  Verhalten  der  Zellfermente.  (Ibid.,  583-589,  1923.)  [15 

Brunswik  (Hermann).  —  Die  Mikrochemie  der  Flavonexkrete  bei  den  Pri- 
mulinae.  (Sitzber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXXI,  221-232,  1922.) 

[Voir  Bull,  de  la  Société  chimique. 

Combes  (R.).  —  A  propos  de  publications  récentes  sur  la  formation  des  pig- 
ments anthocyaniques,  (Bull.  Soc.  bot.  de  Fr.,  LXX,  222  232,  263-276, 
1923.) 

[Critique  des  travaux  de  Jonesco  et  de  Kozlowski  sur  le  mécanisme 
de  la  formation  des  anthocyanes.  —  F.  Moreau. 

Herwerden  (M.  A.  van).  —  Oxifdasen  bei  der  Bildung  von  Schneckenhan- 
dern.  (Biolog.  Zentralblatt,  XLIII,  no  2,  129-131,  1  fig.,  1923.)  [18 

Hess  (W.  R.).  —  Die  Blausàurevergiftung  als  Méthode  der  Avitaminose- 
vorschung.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVIII,  483-489,  1923.)  [15 

Jackson  (C.  M.)  and  Carleton  (Rachel). —  The  effect  of  expérimental  rickets 
upon  the  weigths  of  the  various  organs  in  albino  rats.  (Amer.  J.  Phys., 
LXV,  11  juin  1923,  1-14,  3  tableaux.)  [16 

Keith  (Helen  M.)  and  Mitchell  (H.  H.).  —  The  effect  of  exercise  on  vitamin 
requirements.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  1,  l^r  juin  1923,  128-138,  1  fig., 
1  tableau.)  [16 

Klein  (Gustav).  —  Der  histochemische  Nachweis  der  Flavone.  (Sitzber.  d. 
Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXXI,  23-46,  1  pi.,  1922.) 

[Voir  Bull,  de  la  Société  chimique. 

Laufberger  (Wilhelm).  —  Ueber  die  Avitaminose  bei  Fischen.  (Pflûgë?s 
Archiv,  CXCVIII,  31-36,  1923.)  [15 

Millot  (Jacques).  —  Signification  biologique  de  V argenture  des  Poissons. 
(Bull.  Soc.  Zool.,  XLVII,  194-198,  XLVII,  1922.)  [18 

Molliard  (M.).  —  Influence  de  la  nature  de  Valiment  azoté  sur  les  échanges 
gazeux.  (Rev.  gén.  de  Bot.,  XXXV,  6-23,  1923.)  [17 

Oppenheimer  (Heinz).  —  Keimungshemmende  Substanzen  in  der  Frucht 
von  Solanum  Lycopersicum  und  in  anderen  Pflanzen.  (Sitz-Ber.  d.  Akad. 
d.  Wiss.  in  Wien,  CXXXI,  59-65,  1922.)  [19 

Prenant  (Marcel).  —  Sur  une  nouvelle  série  naturelle  de  pigments  animaux. 
(Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVII,  140-145,  1922.)  [18 

Rywosch  (D.).  —  Ueber  die  Beeinflussung  der  Hâmolyse  durch  Fûtterung 
mit  Cholesterin  und  Fetten.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVI,' 643-645, 1922.)  [16 

Sindler  (Adolf).  —  Untersuchungen  ûber  den  Kalkstoffwechsel.  (Pflûger's 
Archiv,  CXCVII,  386-403,  1922.)  [16 

—  492  — 


MUTATIONS   DE   MATIÈRE  13 

a)  Vaiî  der  Heyde  (H.  C).  —  Petites  contributions  à  la  physiologie  comparée. 
I.  Le  métabolisme  de  Vazote  chez  les  Holothuridées.  (Arch.  Néerlandaises  de 
physiologie,  t.  VIII,.  1  livraison,  112-117,  1923.)  [16 

b) Petites  contributions  à  la  physiologie  comparée,  II.  La  résorption 

chez  les  Echinodermes.  (Ibid.,  118-147.)  [17 

c) Petites  contributions  à  la  physiologie  comparée.    III.    Y  a-t-il 

des  enzymes  dans  le  liquide  périviscéral  des  Echinodermes.  (Ibid.,  148- 
150.)  [17 

Verne  (J.).  —  Les  pigments  rouges  et  la  formation  d'hémoglobine  chez  les 
Daphnies.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  XLVIII,  140-144,  1923.)  [17 


a-b-c-d)  Abderhalden  (Emil).  —  Nouvelles  contributions  à  la  connais- 
sance des  aliments  organiques  exerçant  une  action  spécifique.  XIX.  Compa- 
raison  des  résultats  obtenus  en  nourrissant  à  la  viande  des  pigeons  normaux 
ou  nourris  exclusivement  au  riz  poli.  XX.  Expériences  comparatives  sur 
l'alimentation  avec  divers  aliments  purifiés.  XXI.  Expériences  avec  une  ali- 
mentation purifiée  oii  dominent  les  hydrates  de  carbone  ou  un  mélange  de 
glycérine  et  d'acides  gras.  XXII.  Alimentation  des  pigeons  à  la  viande,  avec  ou 
sans  additions.  —  La  série  d'expériences  présentées  par  A.  aboutit  à  cette 
conclusion  qu'il  ne  faut  pas,  dans  la  genèse  des  manifestations  caractéris- 
tiques de  la  dystrophie  alimentaire,  qu'on  réalise  d'une  façon  classique 
avec  l'alimentation  exclusive  au  riz  poli,  mais  aussi  avec  une  ration  d'ali- 
ments purifiés  (caséine  pure,  mélange  d'acides  gras  et  de  glycérine,  hy- 
drates de  carbone  purs  et  sels)  envisager  un  seul  facteur  :  absence  d'une 
substance  indispensable  de  nature  inconnue.  Il  faut  aussi  tenir  compte  de 
la  nature  du  métabolisme  qui  s'accomplit  dans  l'organisme  et  qui  dépend 
elle-même  de  la  constitution  de  la  ration.  La  prépondérance  dans  la  ration 
des  hydrates  de  carbone  semble  être  favorable  à  l'apparition  des  troubles 
caractéristiques  :  paralysie  et  crampes.  D'autre  part,  l'alimentation  à  la 
viande,  avec  ou  sans  additions,  n'entraîne  pas,  pendant  longtemps  au 
moins  de  symptômes  particuliers.  Lorsque  cette  viande  provient  de  pigeons 
dystrophiques  alimentés  au  riz  poli  et  qu'on  l'administre  à  d'autres  pi- 
geons on  ne  voit  pas  se  produire  chez  ceux-ci  les  crampes  et  la  paralysie. 
Ils  se  comportent  plutôt  comme  des  animaux  en  état  d'inanition  par- 
tielle, notamment  en  ce  qui  concerne  l'effet  de  l'administration  de  levure. 
Il  faut  considérer  que  les  organes  dystrophiques  ont  une  valeur  nutritive 
moindre  que  les  organes  normaux,  du  fait  de  nombreuses  modifications 
dans  la  constitution  chimique  mais  qu'ils  contiennent  encore  de  petites 
quantités  de  la  substance  spécifique  inconnue.  —  H.  Cardot. 

e)  Abderhalden  (Emîl).  —  Nouvelles  contributions  à  la  connaissance  des 
aliments  à  action  spécifique.  XXIII.  Expériences  sur  la  façon  dont  se  com- 
portent des  cobayes  thyroïdectomisés  et  des  cobayes  normaux  quand  ils  reçoi- 
vent une  alimentation  provoquant  le  scorbut.  —  En  moyenne,  les  cobayes 
thyroïdectomisés  sont  plus  gravement  atteints  que  les  normaux  quand  on 
les  alimente  avec  de  la  bouillie  d'orge,  mais  il  ne  semble  pas  que  le  scor- 
but débute  plus  rapidement  chez  eux.  —  H.  Cardot. 

—  493  — 


14  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

h)  Abderhalden  (Emil)  et  Wertheîmer  (Ernst).  —  Nouvelles  contribu- 
tions à  la  connaissance  des  aliments  organiques  à  action  spécifique.  XXIV. 
Nouvelles  recherches  sur  l'existence  d'une  modification  de  la  respiration  cel- 
lulaire chez  le  pigeon  rendu  dystrophique  par  alimentation  exclusive  au  riz 
poli.  —  Dans  la  dystrophie  alimentaire,  on  observe  trois  phénomènes 
dont  la  marche  est  parallèle  :  l'abaissement  de  la  température,  la  diminu- 
tion des  échanges  gazeux  totaux  et  des  échanges  gazeux  cellulaires.  Dans 
les  organes  des  pigeons  dystrophiques  se  constate  aussi  une  diminution 
du  taux  de  la  cystéine  et  il  paraît  probable  qu'il  y  a  pénurie  de  substances 
indispensables  à  la  transformation  de  cystine  en  cystéine.  L'expérience 
montre  que  le  tissu  musculaire  du  pigeon  dystrophique  ne  réduit  que  peu 
ou  point  la  cystine  en  cystéine,  à  l'inverse  du  tissu  musculaire  du  pigeon 
normal.  Si  l'on  ajoute  au  tissu  du  pigeon  dystrophique  de  la  levure  sèche, 
la  réduction  a  lieu  de  nouveau.  Donc  dans  la  dystrophie  alimentaire,  il  y 
a  une  perturbation  portant  sur  une  phase  déterminée  de  la  respiration  cel- 
lulaire, en  particulier  sur  certains  processus  de  réduction  Au  contraire 
dans  l'action  de  l'acide  cyanhydrique,  il  y  a  perturbation  des  processus 
d'oxydation,  tandis  que  le  pouvoir  de  réduction  n'est  pas  diminué.  — 
H.  Cardot. 

c)  Abderhalden  (Emil)  et  Wertheimer  (Ernst).  —  XXV.  Sur  l'influence 
du  hromobenzol  sur  les  pigeons  normaux  et  sur  ceux  nourris  de  riz.  —  Des 
doses  de  bromobenzol  injectées  dans  le  tissu  musculaire  qui  ne  donnent 
chez  l'animal  normal  que  des  phénomènes  peu  marqués  provoquent  chez 
le  pigeon  nourri  au  riz  un  notable  abaissement  de  la  température,  une 
phase  de  crampes,  puis  une  période  d'apathie  d'inertie  avec  respiration 
superficielle,  et  abaissement  des  échanges  gazeux.  —  H.  Cardot. 

d)  Abderhalden  (Etnîl).  —  Nouvelles  contributions  à  la  connaissance  des 
aliments  organiques  à  action  spécifique.  XXVI.  —  Une  fois  de  plus,  A.  in- 
siste sur  la  complexité  des  facteurs  qui  doivent  intervenir  dans  la  dystro- 
phie alimentaire.  Les  extraits  de  son  et  de  levure  n'ont  pas  les  mêmes 
effets  curatifs  que  ces  produits  eux-mêmes  :  ils  peuvent  exciter  l'appétit, 
dissiper  les  crampes  sans  cependant  permettre  la  survie  prolongée  des 
pigeons  nourris  au  riz  poli.  Sans  doute  existe-t-il  dans  le  son  et  la  levure 
plusieurs  substances  inconnues  ayant  chacune  une  action  définie.  La  dys- 
trophie alimentaire  semble  liée  à  un  trouble  des  processus  d'oxydatiou 
et  de  réduction  dont  le  système  cystine  —  cystéine  fournit  un  modèle  : 
l'oxydation  de  la  cystéine  en  cystine  a  lieu  en  présence  d'oxygène,  la  trans- 
formation inverse  serait  liée  à  la  présence  dans  les  cellules  de  substances 
inconnues.  A  côté  de  ces  «  substances  respiratoires  »  il  en  faut  considérer 
qui  exercent  leur  action  au  point  de  vue  de  la  croissance,  d'autres  au  point 
de  vue  du  maintien  de  l'équilibre  corporel  («  substances  de  croissance  »  et 
«  substances  d'entretien  »).  L'injection  d'histamine,  de  tyramine,  de  cola- 
mine  donne  généralement  des  résultats  favorables  dans  la  dystrophie,  à 
l'inverse  d'autres  aminés  étudiées  ;  mais  cette  action  est  moins  sûre  que 
celle  des  extraits  de  levure  et  de  son  et  en  diffère  quantitativement  et  qua- 
litativement ;  cette  dernière  peut  agir  alors  que  les  aminés  n'agissent  plus. 
Chez  l'animal  nourri  au  riz  poli,  la  perte  de  poids  peut  souvent  être  évitée 
par  addition  de  caséine  purifiée.  D'autre  part,  des  crampes  peuvent  sur- 
venir avant  toute  perte  notable  de  poids.  Enfin  la  question  est  encore  com- 
pliquée par  l'existence  de  grandes  différences  individuelles.  —  H.  Cardot. 

—  494  — 


MUTATIONS   DE   MATIÈRE  i5 

e)  Abderhalden  (Emil)  et  Werthelmer  (Ernst).  —  Nouvelles  contributions 
à  la  connaissance  des  aliments  organiques  à  action  spécifique.  XXVII. 
Expériences  sur  les  oies.  Essai  de  Vaclii'ité  des  ferments  cellulaires.  —  A.  et 
W.  ont  constaté  que  l'alimentation  au  riz  poli  provoque  chez  l'oie  des  symp- 
tômes comparables  à  ceux  du  pigeon  Si  on  compare  les  ferments  cellu- 
laires chez  l'animal  normal  ou  chez  l'animal  dystrophique,  on  ne  note 
aucune  modification  nette  pour  la  diastase,  mais  une  forte  diminution 
de  l'action  des  polypeptidases  dans  la  dystrophie.  Ceci  peut  être  en  rap- 
port avec  l'état  général  d'inanition  et  ne  doit  pas,  sans  réserve,  être  attri- 
bué à  l'alimentation  spéciale.  La  décomposition  fort  diminuée  de  la  di- 
leucylglycine  se  relève  par  addition  de  produits  extraits  de  la  levure.  Il  est 
possible  que  les  conditions  d'action  des  polypeptidases  ne  soient  pas  par- 
faitement réalisées  par  défaut  de  substances;  inconnues  encore,  dans  la 
ration.  —  H.  Cardot. 

Abderhalden  (Emil)  et  Schifîmann  (Olga).  —  Etude  des  substances  à 
action  spécifique  extraites  de  divers  organes.  IX.  —  Si  l'on  fait  ingérer  à  des 
grenouilles,  avant  la  ponte,  de  la  thyroïde  desséchée^  il  n'y  a  à  noter  aucune 
modification  pondérale  ;  quant  aux  têtards  provenant  de  ces  grenouilles, 
leur  croissance  et  leur  développement  s'accomplissent  comme  ceux  des 
animaux  témoins.  En  traitant  par  la  substance  thyroïdienne  ou  les  pro- 
duits agissant  comme  elles  sur  les  têtards,  des  œufs  non  fécondés  et  du 
sperme,  et  en  opérant  ensuite  la  fécondation  artificielle,  on  obtient  des 
têtards  dont  le  développement  est  également  normal  ;  et  il  en  est  encore 
de  même  si  on  fait  agir  ces  produits  tout  de  suite  après  la  fécondation.  Ils 
n'agissent  donc  que  quand  les  embryons  ont  atteint  un  stade  déterminé 
de  leur  développement.  L'administration  aux  têtards  de  diiodotyrosine, 
de  peptone  iodée,  de  thyreoglobuline,  d'iodovalbumine,  d'iodosérum- 
albumine  donnent  les  mêmes  modifications  caractéristiques  que  l'adminis- 
tration de  thyroïde.  Au  contraire  tyrosine  +  iodure  de  potassium,  dibro- 
motyrosine,  phénylalanine  et  p-iodophénylalanine  sont  inactifs.  D'après 
l'intensité  des  effets  obtenus,  les  produits  actifs  se  classent  dans  l'ordre 
thyreoglobuline,  iodoserumalbumine,  iodovalbumine.  Partout  où  s'obser- 
vent les  modifications  caractéristiques  du  développement,  on  constate 
une  diminution  du  taux  du  glycogène  ;  le  glycogène  du  foie  diminue 
à  mesure  que  les  modifications  s'accentuent  et  il  finit  par  disparaître.  Ceci 
s'observe  non  seulement  dans  l'alimentation  thyroïdienne,  mais  encore  dans 
l'ingestion  des  produits  ayant  la  même  action  que  la  thyroïde.  —  H.  Cardot, 

Lauf berger  (Wiîhelm).  —  Sur  l'avitaminose  chez  les  Poissons.  —  L'expé- 
rience porte  sur  4  lots  d' Amyurus  vulgaris.  Le  premier  est  nourri  à  la 
viande  de  bœuf  fraîche,  le  deuxième  avec  un  mélange  de  caséine,  graisse 
de  porc  et  sels,  le  troisième  avec  les  mêmes  aliments  plus  levure  et  jaune 
d'œuf,  le^quatrième  avec  viande  de  bœuf  soumise  à  l'extraction  par  l'alcool 
et  l'cther  et  desséchée  à  100°.  Les  animaux  du  second  groupe  sont  les  seuls 
à  ne  pas  augmenter  de  poids  et  ont  la  mortalité  la  plus  forte.  Ceux  du  qua- 
trième lot  augmentent  de  poids,  mais  moins  que  ceux  des  lots  1  et  3.  Donc 
la  privation  de  vitamines  chez  le  poisson  empêche  la  croissance.  — 
H.  Cardot. 

Hess  (W.  R.).  —  L'intoxication  cyanhydrique  comme  méthode  d' investiga- 
tion de  l'avitaminose.  —  H.  soutient,  contre  les  objections  qui  ont  été  faites 

—  495  — 


16  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

par  Abderhalden,  la  similitude  des  symptômes  du  béribéri  et  de  ceux  de 
l'intoxication  cyanhydrique.  Dans  les  deux  cas,  on  doit  se  trouver  en  pré- 
sence de  perturbations  de  l'une  ou  l'autre  des  phases  d'oxydation  des  pro- 
duits désassimilés.  —  H.  Cahdot. 

Jackson  (C.  M.)  et  Carleton  (Rachel).  —  L'action  du  rachitisme  expéri- 
mental  sur  le  poids  des  différents  organes  des  rats  albinos.  —  Si  l'on  consi- 
dère l'action  du  rachitisme  expérimental  sur  le  poids  des  rats  albinos,  on 
peut  établir  trois  groupes  :  Dans  le  premier  groupe  qui  comprend  les  tégu- 
ments, l'hypophyse,  les  os  secs,  l'estomac  et  l'intestin  vides,  et  le  thymus  en 
particulier,  on  observe  une  diminution  marquée  de  poids.  Le  poids  aug- 
mente, au  contraire,  dans  le  deuxième  groupe  qui  comprend  les  globes 
oculaires,  le  cœur,  le  contenu  gastro-intestinal  et  particulièrement  les 
glandes  sous-maxillaires,  les  reins  et  les  surrénales.  Dans  le  troisième 
groupe  les  modifications  apparentes  sont  légères  ou  irrégulières,  ce  groupe 
comprend  la  tête,  le  squelette  ligamenteux  et  cartilagineux,  les  muscles, 
l'encéphale,  les  poumons,  le  foie,  la  rate,  les  ovaires,  les  testicules  et  l'épi- 
didyme.  L'interprétation  de  ces  modifications  du  poids  des  organes, 
même  quand  elles  sont  nettes,  est  délicate,  à  cause  des  effets  possibles  dus 
à  des  facteurs  autres  que  ceux  qui  jouent  le  rôle  essentiel  dans  la  produc- 
tion du  rachitisme.  —  PaulBoYER. 

Keith  (Helen  M)  et  Mitchell  (H.  H.).  —  Ueffet  de  Vexercice  sur  les  besoins 
en  vitamine.  —  Le  travail  musculaire  ne  modifie  pas  les  courbes  de  crois- 
sance des  rats  soumis  à  un  régime  normal,  il  hâte  nettement  l'apparition 
des  symptômes  de  la  carence  en  vitamine  A  ainsi  que  la  mort  des  jeunes 
soumis  à  un  régime  insuffisant  en  vitamine  A.  Avec  la  vitamine  B,  les  résul- 
tats sont  au  contraire  peu  nets,  il  est  possible  qu'avec  un  régime  tout  à  fait 
déficient  en  vitamine  B  les  résultats  puissent  peut-être  être  positifs,  quoique 
dans  leurs  expériences  K.  et  M.  n'aient  employé  que  des  régimes  renfer- 
mant seulement  des  traces  insignifiantes  de  vitamine  B.  —  Paul  Boyer. 


'»' 


Sindler  (Adolf).  —  Recherches  sur  le  métabolisme  du  calcium.  —  Dans 
une  large  mesure,  le  bilan  du  calcium  chez  l'homme  est  lié  à  la  quantité 
de  viande  ingérée.  Avec  régime  riche  en  viande,  il  est  moins  amélioré  par 
addition  de  calcium  que  par  diminution  de  la  quantité  de  viande.  L'inges- 
tion d'un  excès  de  calcium  provoque  une  rétention  ;  ensuite  il  y  a  élimi- 
nation par  l'intestin  ou  les  reins.  La  rétention  de  calcium  ne  conduit  pas  à 
une  perte  en  P^O  ;  il  y  a  en  même  temps  rétention  de  potassium  et  aug- 
mentation compensatrice  de  l'élimination  de  NaCl  pour  maintenir  la  con- 
centration moléculaire  du  sang.  —  H.  Cardot. 

RywOSCh  (D.).  —  Modifications  de  Vhémolyse  par  alimentation  contenant 
des  graisses  et  de  la  cholestérine.  —  Des  rats  ayant  reçu  pendant  4  mois  de 
la  cholestérine  et  des  graisses  ont  des  hématies  moins  résistantes  à  l'eau 
et  plus  résistantes  à  la  saponine  que  celles  des  animaux  témoins.  —  H.  Car- 
dot. 

a)  Van  den  Heyde  (H.  C).  —  Petites  contributions  à  la  physiologie  com- 
parée. I.  Le  métabolisme  de  Vazote  chez  les  Holuthoridies.  —  L'auteur  a 
démontré,  contrairement  à  Cohnheim,  que  le  Tyone  briareus  Lesueur  pos- 
sède un  ferment  protéolytique.  L'azote  de  la  nourriture  est  utilisé  et  les 

—  496  — 


MUTATIONS   DE   MATIÈRE  17 

acides  aminés  sont  résorbés.  Si  la  quantité  d'azote  dans  le  contenu  stoma- 
cal est  plus  grande  que  celle  qu'on  trouve  dans  la  boue  du  milieu  ambiant, 
cela  prouve  que  les  animaux,  en  dehors  de  la  boue,  se  nourrissent  encore  de 
planetone.  —  Z.  Gruzewska. 

b)  Van  den  Heyde  (H.  C).  —  Petites  contributions  à  la  physiologie  com- 
parée. II.  La  résorption  chez  les  Echinodermes.  —  En  nourrissant  artifi- 
ciellement les  Echinides  et  les  Holothurides  on  constate  que  les  protéines 

.sont  démolies  et  résorbées  et  que  le  liquide  périviscéral  est  chargé  de  les 
transporter  dans  les  tissus.  Une  autre  série  d'expériences,  effectuées  sur 
les  Astéries,  a  démontré  que  les  appendices  de  l'intestin  moyen,  qu'on 
appelle  «  foie  »,  sont  d'origine  primaire  et  servent  d'organe  de  résoprtion. 
Le  liquide  périviscéral  remplit  le  rôle  de  sang,  c'est-à-dire  qu'il  doit  dis- 
tribuer à  l'organisme  les  substances  nutritives.  L'auteur  injecte  diverses 
substances  (glucose,  glycine,  acides  aminés)  dans  la  cavité  coelomique.  et 
constate  que  le  «  sang  »  ne  sert  que  comme  véhicule  pour  toute  substance 
étrangère  qu'on  y  introduit.  Tout  ce  qui  entre  dans  la  cavité  est  con- 
sommé avec  une  grande  rapidité  ;  il  ne  se  forme  aucune  réserve.  Cette  con- 
sommation se  fait  dans  les  tissus  et  dans  les  globules,  qui  emportent  les 
substances  nutritives,  et  il  n'y  a  aucune  proportionnalité  entre  la  quan- 
tité de  substances  introduites  dans  le  «  sang  »  et  celle  qui  a  été  consommée. 
Au  point  de  vue  de  la  biologie  générale  ces  expériences  sont  intéressantes, 
car  elles  montrent  que  dans  ce  cas  la  loi  d'action  des  masses  ne  peut  être 
appliquée,  —  Z.  Gruzewska. 

c)  Van  der  Heyde  (H.  C).  —  Petites  contributions  à  la  physiologie  com- 
parée. III.  Y  a-t-il  des  enzymes  dans  le  liquide  périviscéral  des  Echinodermes  ? 
—  L'auteur  montre  que  les  diastases  trouvées  par  Cohnheim  dans  le 
liquide  périviscéral  sont  localisées  dans  les  globules  du  a  sang  »  des  Echi- 
nodermes. —  Z.  Gruzewska. 

Molliard  (M.).  —  Influence  de  la  nature  de  V aliment  azote  sur  les  échanges 
gazeux.  —  Les  nitrates,  et,  parmi  d'autres  substances  azotées,  l'urate  de 
sodium  augmentent  le  quotient  respiratoire  des  plantes  autotrophes  et 
hétérotrophes,  ainsi  que  l'intensité  de  la  respiration  intramoléculaire. 
Cette  action  est  de  nature  catalytique.  L'asparagine,  le  leucine  et  le  gly- 
cocolle  constituent  pour  VIsaria  densa  un  aliment  organique  complet. 
L'albumine  de  l'œuf  se  comporte  comme  un  aliment  organique  et  minéral 
complet  pour  VIsaria  densa  et  elle  est,  ainsi  que  diverses  autres  substances 
protéiques,  plus  profondément  attaquée  en  l'absence  qu'en  présence  du 
sucre.  Le  quotient  respiratoire  est  plus  élevé  pour  les  substances  à  la  fois 
carbonées  et  azotées  en  présence  qu'en  l'absence  de  sucre.  —  F.  Moreau. 

Verne  (J.).  —  Les  pigments  rouges  et  la  formation  d^hémoglobine  chez  les 
Daphnies.  —  V.  trouve,  chez  des  Daphnies,  de  l'hémoglobine  diffuse  à 
travers  les  tissus,  surtout  au  niveau  des  appendices,  et  en  même  temps  du 
fer  dans  la  lumière  et  les  parois  de  l'intestin.  Il  suppose  que  du  fer  peut  être 
absorbé  par  l'intestin  et  fixé  à  des  composés  organiques,  provenant  par 
exemple  de  la  désintégration  de  la  chlorophylle  ingérée.  En  effet,  les 
Daphnies  cultivées  dans  un  milieu  privé  de  fer  restent  incolores.  Elevées 
dans  un  milieu  contenant  des  débris  de  feuilles  ou  d'algues,  riches  en  chlo- 
rophylle et  contenant  du  fer,  elles  acquièrent  un  pigment  rouge  :  celui-ci 

—  497  — 

ANN.  BIOL.  —  T.  III,  FASC.  5   (1922-1913)  3 


18  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

est,  chez  les  unes  de  l'hémoglobine  diffuse,  chez  d'autres  de  la  zooérythrine 
fixée  sur  des  enclaves  graisseuses,  chez  d'autres  enfin  les  deux  pigments 
à  la  fois.  Des  Daphnies  élevées  dans  un  milieu  sans  chlorophylle,  même 
avec  du  fer,  peuvent  former  de  la  zooérythrine,  mais  jamais  d'hémoglobine. 
La  formation  de  celle-ci  dépend  donc  de  la  présence  de  chlorophylle  et  de 
fer,  mais  le  fer  seul  ne  suffit  pas.  Toutes  les  Daphnies,  même  dans  les  con- 
ditions voulues,  ne  sont  pas  aptes  à  former  de  l'hémoglobine.  —  A.  Robert 

Herwerden  (M.  A.  van).  —  ^e  rôle  des  oxydases  dans  la  formation  des 
bandes  sur  les  coquilles.  —  Lorsqu'on  rencontre  sur  une  coquille  des  traces 
de  pigment,  c'est  la  preuve  de  l'existence  d'une  oxydase  :  il  suffirait  peut- 
être  d'introduire  un  chromogène  pour  obtenir  une  pigmentation  plus  forte. 
H.  plonge  des  Limnea  ovata.  qui  ne  sont  que  très  faiblement  pigmentées, 
dans  du  réactif  de  Rohmann-Spitzer  (mélange  de  naphtol  et  de  dimethyl 
paraphenylendiamine),  destiné  à  servir  de  chromogène.  Au  bout  d'un  cer- 
tain temps,  l'animal  acquiert  sur  sa  coquille  de  belles  rayures  bleues. 
Comme  Portier  l'a  déjà  montré,  la  paroi  externe  du  manteau  est  spécia- 
lement riche  en  oxydases.  H.  croit  pouvoir  conclure  que  dans  les  espèces 
possédant  des  bandes  colorées  régulières,  cette  distribution  doit  être  due 
à  une  localisation  des  oxydases.  —  O,  Schotté. 

Prenant  (Marcel).  —  Sur  une  nouvelle  série  naturelle  de  pigments  ani- 
maux. —  La  péroxydase  est  associée  à  certains  pigments  bruns  dans  les 
mêmes  régions,  souvent  les  mêmes  cellules,  chez  différents  animaux,  sur- 
tout des  Mollusques  et  des  Vers.  Il  est  probable  qu'il  y  a  une  relation  géné- 
tique entre  ces  deux  sortes  de  formations.  Ce  serait  démontré  si  on  pouvait 
extraire  de  ces  animaux  un  chromogène,  l'offrir  aux  cellules  à  péroxydase 
et  leur  faire  fabriquer  du  pigment.  Cette  expérience  n'a  pu  être  réussie. 
Mais  l'auteur  a  remarqué  que  le  ferment  oxydant  agissait,  non  seulement 
sur  la  benzidine,  mais  encore  sur  une  série  de  corps  chimiques,  tels  que 
paramidophénol,  diamidophénol.  hydroquinone,  pyrogallol,  etc.  Il  a  fait 
vivre  deux  à  trois  jours  des  Moules  dans  des  solutions  étendues  de  ces 
corps  ;  ceux-ci  ont  été  absorbés  et  excrétés  par  oxydation  dans  les  bran- 
chies, les  palpes,  le  bord  du  manteau,  en  général  dans  les  régions  à  ferment 
oxydant,  et  il  s'y  est  formé  des  pigments  artificiels,  occupant  exactement 
la  même  place  que  le  pigment  naturel  ou  les  granulations  à  péroxydase. 
Il  est  remarquable  que  les  corps  expérimentés  (ortho  —  et  paradiphénols) 
peuvent  être  considérés  comme  des  aboutissants  fréquents  du  métabolisme 
des  protéiques.  Un  certain  nombre  de  pigments,  regardés  jusqu'ici  comme 
des  lipochromes,  des  uranidines,  des  mélanines,  répandus  surtout  chez 
les  Mollusques  et  les  Vers,  peuvent  donc  être  rassemblés  en  une  famille 
naturelle,  définie  par  ses  rapports  avec  un  ferment  oxydant  les  ortho  et 
paradiphénols.  —  A.  Robert. 

Millot  (Jacques).  —  Signification  biologique  de  Vargenture  des  Poissons. 
—  L'argenture  du  ventre  des  Poissons  est  due  à  la  présence  de  cristaux 
de  guanine.  Certains  l'ont  considérée  comme  une  protection  contre  l'action 
de  la  lumière  ;  mais  la  région  dorsale  aurait  besoin  d'être  protégée  bien 
plus  que  la  région  ventrale.  Pour  d'autres  c'est  un  moyen  de  protection 
contre  les  prédateurs  :  grâce  à  leur  éclat,  ces  Poissons  pourraient  se 
confondre  avec  la  surface  de  l'eau  qui  paraît  argentée,  vue  de  la  profon- 
deur. Mais  précisément,  traîner  dans  l'eau  un  objet  brillant  est  un  des 

—  498  — 


MÉCANISMES   PHYSICO-CHIMIQUES  19 

meilleurs  moyens  d'attirer  les  Poissons  carnassiers.  De  plus,  les  organes 
internes  sont  fréquemment  pigmentés  :  le  péritoine  de  beaucoup  de 
Poissons  est  aussi  brillant  que  leur  surface  ventrale.  Ni  l'action  de  la 
lumière  ni  les  nécessités  de  défense  ne  peuvent  évidemment  expliquer  cela. 
En  réalité,  toujours  et  partout,  les  pigments  puriques  ont  tendance  à 
prédominer  sur  l'ensemble  de  la  surface  ventrale.  De  plus  il  y  a  une 
relation  constante  entre  les  divers  pigments  :  chez  les  Vertébrés  inférieurs, 
l'albinisme  n'est  pas  l'absence  d'un  pigment  particulier,  mais  l'incapacité 
générale  de  l'organisme  à  former  des  pigments.  De  même  chez  les  caverni- 
coles il  y  a  à  la  fois  réduction  de  tous  les  pigments.  Au  contraire  dans  la 
parure  de  noces,  tous  les  pigments  s'exagèrent  parallèlement.  Chez  les 
têtards,  presque  toutes  les  fois  qu'un  pigment  purique  se  différencie  dans 
une  cellule,  du  pigment  jaune  se  forme  en  même  temps  dans  la  cellule 
située  immédiatement  au-dessus.  La  poche  du  noir  des  Céphalopodes, 
centre  des  plus  importants  de  formation  de  mélanines,  est  tapissée  de 
couches  denses  de  cellules  à  guanine.  Les  pigments  varient  donc  parallè- 
lement. Il  y  a  un  déterminisme  commun  à  tous  et  un  rapport  étroit 
entre  les  divers  processus  de  leur  formation.  L'apparition  de  tel  ou  tel 
pigment  en  particulier  peut  toutefois  dépendre  en  partie  de  facteurs  ex- 
ternes et  du  milieu,  mais  ces  causes  ne  sont  qu'accessoires.  —  A.  Robert, 

Oppenheimer  (Heinz).  —  Sur  les  substances  antlgerminatives  des  fruits  de 
Solanum  Lycopersicum  et  d'autres  plantes.  —  Dans  une  communication 
préliminaire,  0.  annonce  quelques  résultats  obtenus  avec  des  tomates. 
Ses  expériences  l'amènent  à  penser  qu'il  y  existe  des  substances  qui  entra- 
vent la  germination  et  dont  l'action  diminue  avec  la  concentration  des 
sucs  du  fruit.  Ce  serait  un  colloïde  encore  mal  défini.  0,  croit  avoir  déter- 
miné la  présence  d'un  corps  semblable  chez  Cucumis  satwa  et  chez  Lage- 
naria  vulgaris.  —  R.  Spinner. 


Mécanismes  physico-chimiques   chez  les  êtres  vivants 

Geiger  (E.)  und  Lœwi  (0.).  —  Versuche  ûher  die  Glucosepermeabilitàt 
der  Leber.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVIII,  633-643,  1923.)  [21 

Handovsky  (Hans).  —  Die  Bedeutung  der  Anionen  der  Durchstromungs- 
fliissikeit  fiir  die  Tàtigkeitder  Froschherzens.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVIII, 
56-64,  1923.)  [20 

Hober  (R.)  und  MSnnesheîmer  (A.).  —  Einige  Beobacktungen  Hier  Per- 
meabilitàtsânderungen  bei  roten  Blutkôrperchen  in  Lôsungen  von  Nicht- 
leitern.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVIII,  564-570,  1923.)  [21 

a)  Thorner  (Walter).  —  Elektrophysiologische  Untersuchungen  am  alterierten 
Nerven.  I.  Die  ûberlegene  Erregungswirkung  der  aufstreigenden  Kon- 
stanten  und  Induktions- Slrôme  infolge  Zunahme  der  anodischen  Offnungs- 
erregbarkeit  und  kathodiscken  Dépression  wàhrend  der  Erstickung.  (Pflû- 
ger's Archiv,  CXCVII,  159-186,  1922.)  [20 

—  499  — 


20  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

b)  Thorner  (Walter).  —  Sauerstoffentziehung  und  physiologischer  Elek- 
trotonus.  (Ibid.,   187-205.)  [20 

a)  White  (H.  L.).  —  Studies  on  rénal  tubule  function.  I.  A  comparison  of 
the  concentration  ration  of  varions  urinary  constituents.  (Amer.  J.  Phys., 
LXV,  1,  1er  juin  1923,  200-211,  4  tableaux.)  [21 

h) Studies  on  rénal  tubule  function.  11.  A  comparison  of  the  plasma 

concentrations   and  rates   of   excrétion  of   varions   urinary   constituents. 
(Ibid.,  212-222,  4  tableaux.)  [21 


a-b)  ThUrner  (Walter).  —  Recherches  électrophysiologiques  sur  les  nerfs 
altérés.  I.  Prépondérance  des  courants  constants  ou  induits  ascendants,  par 
suite  de  V augmentation  d'excitabilité  pour  V ouverture  à  V anode  et  de  V action 
dépressive  de  la  cathode,  au  cours  de  V asphyxie.  II.  Soustraction  d'oxygdne 
et  électrotonus  physiologique.  —  Dans  ces  deux  mémoires,  T.  s'est  proposé 
d'étudier  les  modifications  de  l'électrotonus  physiologique  pour  un  seg- 
ment nerveux  de  sciatique  de  grenouille  plongé  dans  une  atmosphère 
d'azote.  Ces  modifications  consistent  essentiellement  en  une  exagération 
de  l'action  dépressive  de  la  cathode  et  en  une  augmentation  de  l'excita- 
bilité vis-à-vis  de  l'ouverture  à  l'anode.  Ces  modifications  suffisent  à  ex- 
pliquer les  changements  qui  surviennent  dans  la  loi  des  secousses,  et  no- 
tamment le  fait  qu'on  peut  sur  ces  nerfs  constater  en  courant  ascendant 
une  lacune  dans  l'excitation  ;  c'est-à-dire  que  pour  des  courants  d'inten- 
sité moyenne,  on  n'obtient  ni  excitation  de  fermeture,  ni  excitation  d'ou- 
verture, alors  que  des  courants  moins  intenses  excitent  à  la  fermeture  seule 
et  des  courants  plus  intenses  à  l'ouverture. 

Ces  phénomènes  de  lacune  et  de  blocage  que  T.  signale  comme  inédits 
ont  été  longuement  étudiés  il  y  a  plusieurs  années  par  Cardot  et  Laugier 
et  l'interprétation  qu'en  donne  T.  est  identique  à  celles  de  ces  deux  auteurs 
dont  les  travaux  sont  passés  sous  silence.  De  même,  étudiant  les  elTets 
obtenus  avec  les  chocs  d'induction  isolés,  dans  le  cas  des  nerfs  asphyxiés, 
il  est  amené  à  assimiler  ces  chocs  à  des  courants  constants  très  brefs,  c'est- 
à-dire  capables  d'exciter  par  fermeture  et  par  ouverture;  il  est  conduit  ainsi 
par  la  logique  à  une  explication  identique  à  celle  fournie  par  Cardot  et 
Laugier  pour  expliquer  les  phénomènes  de  lacune  dans  l'excitation  par 
décharges  de  condensateurs.  —  H.  Cardot, 

Handovsky  (Hans).  —  Signification  des  anions  contenus  dans  le  liquide 
de  perfusion  pour  Vactivité  du  cœur  de  grenouille.  —  D'après  ses  résultats 
et  ceux  de  Sakai.  H.  conclut  qu'il  faut  distinguer  parmi  les  anions  trois 
tiroupes  correspondant  chacun  à  un  mode  particulier  d'activité  cardiaque. 
Kn  prenant  comme  type  normal  l'activité  dans  le  Ringer,  on  voit  qu'avec 
Br  il  y  a  seulement  une  légère  diminution  de  l'amplitude  de  la  systole. 
Avec  SCN  et  I,  les  contractions  sont  plus  fortes,  la  fréquence  peut  dimi- 
nuer, le  débit  par  minute  ne  change  pas,  la  résistance  du  cœur  vis-à-vis 
<le  la  surchage  diminue.  Avec  SO',  il  y  a  diminution  d'amplitude,  accéléra- 
tion, diminution  du  débit  par  minute,  et  augmentation  de  la  résistance  à  la 
surchage.  —  H.  Cardot. 

—  500  — 


PHÉNOMÈNES  GÉNÉRAUX  DE   L'IMMUNITÉ  21 

Geiger  (E.)  et  Lœwl  (0.).  —  Recherches  sur  la  perméabilité  du  foie  au 
glucose.  —  Le  foie  de  grenouille,  perfusé  par  la  veine  porte  avec  une  solu- 
tion de  Ringer,  cède  du  glucose  à  la  solution  ;  le  calcium  inhibe  ce  phéno- 
mène, tandis  que  l'oléinate  de  soude  n'a  pas  d'action  aux  doses  comprises 
entre  1  :  50.000  et  1  :  1000.000.  En  hiver,  d'une  façon  régulière,  le  foie 
retient  du  glucose  quand  le  liquide  de  perfusion  en  renferme  ;  l'addition 
d'oléate  de  soude  supprime  cet  emprunt.  Il  a  lieu  encore  en  présence  de 
sérum  provenant  d'individus  non  diabétiques  ;  il  est  nul  avec  le  sérum  de 
diabétiques.  —  H,  Cardot. 

Hober  (R.)  et  Monnesheimer  (A.).  —  Quelques  observations  sur  les  chan- 
gements de  perméabilité  des  globules  rouges  dans  les  solutions  de  non-éleC' 
trolytes.  —  La  fixation  des  colorants  vitaux  basiques  est  empêchée  par 
lavage  avec  une  solution  isotonique  de  saccharose,  en  prenant  comme  terme 
de  comparaison  les  hématies  lavées  avec  une  solution  de  NaCl.  Le  partage 
des  colorants  acides,  non  vitaux,  n'est  pas  modifié.  Le  glycocolle  agit 
comme  le  saccharose.  L'action  inhibante  de  ce  dernier  s'exerce  aussi  quand 
le  sucre  est  substitué  seulement  à  une  fraction  du  chlorure  de  sodium  — 
H.  Cardot. 

a)  White  (H.  L.).  —  Etudes  des  fonctions  des  tubuli  rénaux,  l.  Une  com- 
paraison des  concentrations  des  différents  constituants  de  l'urine.  —  Dans 
les  conditions  de  ses  expériences.  W.  observe  des  concentrations  de  phos- 
phates et  de  sucre  approximativement  égales  ;  celle  des  chlorures  est  beau- 
coup plus  faible  que  celles  de  l'urée,  des  phosphates  et  du  sucre  et  est 
plutôt  abaissée  par  l'administration  antérieure  de  chlorures,  à  cause  de  la 
diurèse  abondante  consécutive.  La  concentration  de  l'urée  est  plus  faible 
que  celle  des  phosphates.  W.  propose  une  théorie  pour  expliquer  la  corres- 
pondance de  ces  concentrations  non  basée  sur  celle  de  la  filtration-réabsorp- 
tion.  —  Paul  Boyer. 

b)  White  (H.  L.).  —  Etudes  des  fonctions  des  tubuli  rénaux.  IL  Une  com- 
paraison des  concentrations  du  plasma  et  de  Vexcrétion  des  différents  consti- 
tuants de  Vurine.  —  La  correspondance  de  la  concentration  du  sucre  chez 
le  chien  ayant  reçu  de  la  phlorhizine  et  de  celle  des  phosphates  inorga- 
niques n'est  pas  conservée  suivant  les  différents  niveaux  de  plasma  de 
ces  corps  et  suivant  les  différents  débits  de  l'urine.  L'urée,  le  sucre  chez  le 
chien  ayant  reçu  de  la  phlorhizine  et  les  phosphates  inorganiques  sont  en 
partie  sécrétés  par  les  cellules  des  tubuli.  —  Paul  Boyer. 


Phénomènes  généraux  de  l'immunité  chez  les  animaux 

et  les  végétaux 

a)  Abderhalden  (Emil)  und  WertheJmer  (Ernst).  —  Weitere  Studien  ûber 

das  Wesen  der  anaphylaktischen  Schokes.  II  Untersuchungen  ûber  den 
Gesamt-und  den  Gewebsgaswechsel  im  anaphylaktischen  Shock  bei  Tauben. 
(Pflûger's  Archiv,  CXCVI,  429-239,  1922.)  [22 

—  501  — 


22  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

b)  Abderhalden  (E.)  und  Wertheîmer  (E,).  —  III-  Zugleich  ein  Beitragzum 
Studium  desWesens  der alimentaren  JDystrophie.  (Ibid.,  440-443, 1922.)  [23 

c) IV.    Untersuchungen  iXher  das   Brechungsverm'ôgen  des  Serums 

por  und  nach  der  Erslinjektion  von  blutfremden  Eiweiss  und  nach  dessen 
Reinjektion.  (Ibid.,  CXCVII,  Heft  1/2,  85-89,  1922.)  [23 

Bessemans  (A.)  et  Leynen  (E.).  —  Valeur  antigénique  d^  certains  spiro- 
chètes  et  de  différentes  souches  de  Trypanosomes  pour  le  diagnostic  de  la 
dourine  chez  les  équidés  par  la  réaction  de  Bordet-Gengou.  (C.  R  Soc, 
BioL,  LXXXVII,  797,  1922.)  [25 

Erber  (Berthe).  — ■  Action  du  sérum  de  quelques  mammifères  sur  les  trypa- 
nosomes, in  i'itro,  après  injection  de  peptone.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXIX, 
217,  1923.)  [25 

Gautrelet  (J.).  —  Choc  et  réactions  parasympathiques.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVI,  1185,  1923.)  [23 

Kanai  (Tokujiro).  —  Physikalisch-chemische  Untersuchungen  iiber  Phago- 
cytose. (Pflûger's  Archiv,  CXCVIII,  401-414,  1923.)  [24 

a)  Levy  (Robeft).  Sur  la  toxicité  des  tissus  de  la  Sacculine  {Sacculina  car- 
cini  Thomp.)  i'is-à-i'is  du  Crabe  {Carcinus  mœnas  Pehn.)  et  sur  la  re- 
cherche de  réactions  d'immunité  chez  ce  dernier.  (Bull.  Soc.  Zol.  Fr., 
XLVIII,  291-294,  1923,).  [24 

b)  —  —  Sur  les  propriétés  hémolytiques  du  venin  de  certains  Myriapodes 
Chilopodes.  (Ibid..  294-297,  1923.)  [24 

Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Dépression  barométrique  et 
choc  anaphylactique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1019,  1923.)  [23 

Turchini  (Jean).  —  Démonstration  des  organes  phagocytaires  du  Poulpe 
{Octopus  çulgaris  Lam.)  et  remarques  sur  la  structure  cytologique  des 
branchies  de  cet  animal.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  XLVIII,  117-119, 
1923.) 

[Confirme  le  pouvoir  phagocytaire  des  cœurs  branchiaux  et  des 
branchies  par  l'étude  d'un  Poulpe  dont  le  système  circulatoire  était 
injecté  de  mélanine,  par  suite  d'une  déchirure  accidentelle  de  la  poche 
du  noir.  —  A.  Robert, 

Van  Saceghem  (R.).  —  La  sérothérapie  dans  le  traitement  des  trypanoso- 
miases.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  995,  1922.) 

[Utile  comme  adjuvant  de  la  chimiothérapie.  —  E,  Chatton. 


a)  Abderhalden  (Emil)  et  Wertheimer  (Ernst).  —  Nouvelles  études  sur 
Vétat  de  choc  anaphylactique.  II.  Recherches  sur  les  échanges  gazeux  totaux  et 
tissulaires  dans  le  choc  anaphylactique  chez  le  pigeon.  —  Après  l'injection 
déchaînante,  les  échanges  gazeux  totaux  baissent  rapidement  et  d'une  façon 
notable  ;  ils  restent  plus  ou  moins  longtemps  à  un  niveau  bas,  puis  remon- 
tent ensuite  rapidement.  Les  muscles  et  le  tissu  cardiaque  ont  des  échanges 
gazeux  diminués  dans  le  choc  ;  cette  diminution  est  très  marquée  pour  le 
tissu  cérébral  ;  elle  est  faible  pour  le  tissu  hépatique.  —  H.  Cardot. 

—  502  — 


PHÉNOMÈNES   GÉNÉRAUX   DE   L'IMMUNITÉ  23 

b)  Abderhalden  (Emil)  et  Wertheimer  (Ernst).  —  III.  Contribution  à 
Vétude  de  Vétat  de  dystrophie  alimentaire.  —  Comment  des  pigeons  dont  les 
échanges  gazeux  sont  déjà  perturbés  par  une  alimentation  prolongée  au  riz 
poli  supportent-ils  la  diminution  des  échanges  gazeux  du  choc  anaphylac- 
tique ?  L'expérience  montre  qu'ils  meurent  dans  les  vingt-quatre  heures 
au  cours  du  choc.  —  H.  Cardot. 

c)  Abderhalden  (Emil)  et  Wertheimer  (Ernst).  —  IV.  Communication. 
Recherches  sur  le  pouvoir  réfractométrique  du  sérum  avant  et  après  V injection 
première  d'allumine  étrangère  et  après  les  réinjections.  —  De  même  que 
Berger,  A.  et  W.  constatent  qu'après  injection  parentérale  d'albumine 
étrangère  au  lapin,  la  réfraction  et  la  viscosité  du  sérum  sanguin  augmen- 
tent, de  même  que  la  teneur  en  albumine,  la  teneur  en  globuline  augmente 
aussi.  Berger  parle  d'une  hyperprotéinémie,  il  serait  plus  juste  de  parler 
d'hyperprotéinoplasmie.  Le  pouvoir  rotatoire  au  contraire  n'est  pas  mo- 
difié ;  après  réinjection  on  obtient  les  mêmes  effets  réfractométriques 
qu'après  l'injection  première,  ils  sont  seulement  plus  marqués.  Ces  modi- 
fications de  l'indice  réfractométrique  du  sérum  ne  sont  pas  dues  aux  prises 
de  sang  répétées  que  l'on  est  obligé  de  faire  dans  cette  étude;  en  effet,  après 
des  prises  de  sang  répétées  sur  l'animal  normal,  les  différences  rétractomé- 
triques  du  sérum  sont  minimes  devant  celles  qui  se  produisent  après  injec- 
tion d'allumine  étrangère.  Ces  modifications  de  l'indice  réfractométrique 
ne  sont  pas  dues  non  plus  à  un  apport  considérable  au  plasma  de  lapin  d'un 
sérum  étranger;  en  effet  si  l'on  ajoute  à  1  cm.  de  sérum  de  lapin  0,6  à  0,8  ce. 
de  sérum  de  bœuf,  le  pouvoir  réfractométrique  et  interférométrique  du 
premier  n'est  pas  modifié.  A.  et  W.  étudient  aussi  la  teneur  du  sérum  en 
Az  avant  et  pendant  le  choc  anaphylactique  sans  pouvoir  conclure  à  cause 
des  différences  minimes  qu'ils  ont  notées  et  de  leur  petit  nombre  d'expé- 
riences. Quant  à  la  transformation  de  l'allumineen  globuline  pour  laquelle 
Berger  ne  peut  donner  aucune  preuve,  elle  paraît  impossible  à  A.  et  W. 
à  cause  de  leur  constitution  chimique,  l'allumine  n'a  pas  de  glycocolle 
tandis  que  ce  dernier  est  propre  aux  globulines.  En  résumé,  des  modifi- 
cations certaines  se  produisent  au  cours  du  choc  anaphylactique  dans  les 
propriétés  physico-chimiques  des  éléments  du  sérum  et  en  particulier  des 
protéines,  modifications  dont  l'étude  reste  encore  à  faire.  —  Paul  Boyer. 

Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Dépression  barométrique  et 
choc  anaphylactique.  —  Chez  les  cobayes  sensibilisés  au  moyen  d'ovalbu- 
mine,  la  dose  déchaînante  amène  des  accidents  graves  quelques  minutes 
après  l'injection.  Si  pendant  ce  temps  on  abaisse  la  pression  extérieure  de 
30  à  40  cm.,  le  choc  anaphylactique  est  atténué  et  les  animaux  survivent. 
Or,  Dastre  et  Morat  ont  montré  que,  chez  les  animaux  soumis  à  une  dé- 
pression plus  forte  que  30  cm.,  on  constate  une  vasodilatation  périfé- 
rique  et  une  constriction  des  vaisseaux  viscéraux.  Ces  troubles  sont  in- 
verses de  ceux  qu'on  observe  dans  le  choc  anaphylactique.  Les  deux  effets 
antagonistes  se  compensent.  —  Z.  Gruzewska. 

Gautrelet  (J.j.  —  Choc  et  réactions  parasympathiques.  —  La  thionine- 
nigrosine  injectée  à  un  chien  provoque  la  baisse  de  la  pression  sanguine  par 
excitation  des  vaso-dilatateurs.  Chez  des  animaux  qui  ont  reçu  préala- 
blement une  injection  de  peptone,  ou  de  l'argent  colloïdal,  le  complexe 
colorant  n'exerce  plus  aucune  influence  sur  la  pression  sanguine.  On  peut 

—  503  — 


24  ANNEE  BIOLOGIQUE 

supposer  que,  dans  ce  dernier  cas,  le  système  nerveux  parasympathique 
est  paralysé.  Ces  recherches  jettent  une  certaine  lumière  sur  le  mécanisme 
de  la  période  réfractaire  de  l'anaphylaxie.  —  Z.  Gruzewska. 

Kanai  (Tokujiro).  —  Recherches  physico-chimiques  sur  la  phagocytose.  — 
K.  montre  que  la  phagocytose  du  charbon  par  les  leucocytes,  qui  débute 
par  un  accolement  des  particules  à  la  surface  des  globules,  est  régie  dans 
cette  phase  initiale  par  les  mêmes  règles  que  l'agglutination  des  hématies. 
Les  diverses  solutions  exercent  des  effets  parallèles  d'une  part  sur  l'agglu- 
tination des  leucocytes  et  du  charbon,  d'autre  part  sur  l'agglutination  et 
la  sédimentation  des  globules  blancs  ou  rouges.  Dans  une  solution  de  chlo- 
rure de  sodium,  les  hématies  sédimentent  faiblement,  tandis  que  l'agglu- 
tination et  la  sédimentation  des  leucocytes  sont  très  fortes,  ainsi  que 
l'accolement  de  ces  derniers  aux  particules  de  charbon  ;  la  différence  doit 
tenir  à  la  forte  charge  négative  des  hématies  par  rapport  à  la  faible  charge 
des  leucocytes.  Le  chlorure  de  calcium  favorise  la  phagocytose  à  dose 
faible,  et  l'inhibe  à  dose  forte,  ainsi  que  la  sédimentation  des  globules. 
La  sédimentation  des  particules  inorganiques  en  milieu  albuminoïde  se 
comporte  comme  celle  des  globules.  L'influence  des  divers  albuminoïdes 
doit  s'expliquer  par  leur  pouvoir  d'absorption.  —  H.  Cardot, 

a)  Lévy  (Robert).  —  Sur  la  toxicité  des  tissus  de  la  Sacculine  {Sacculina 
carcini  Thomp.)  i^is-à-vis  du  Crabe  [Carcinus  mœnas  Penn.)  et  sur  la  re- 
cherche de  réactions  d'immunité  chez  ce  dernier.  —  Les  macérations  de  tissus 
de  Sacculine  injectées  à  des  Crabes  normaux  se  montrent  toxiques  ;  les 
macérations  de  masse  viscérale  donnent  des  résultats  variables,  sans  doute 
en  raison  de  l'état  de  maturité  des  produits  génitaux.  Les  macérations  de 
pontes  produisent  des  effets  plus  réguliers  :  la  dose  mortelle  minima  cor- 
respond à  environ  un  tiers  de  ponte.  Enfin  les  macérations  de  manteaux 
sont  encore  plus  toxiques  et  donnent  des  résultats  très  constants  :  la  dose 
mortelle  est  d'environ  1/12  du  manteau  d'une  Sacculine.  Les  Cancer  sont 
sensibles  comme  les  Carcinus.  L'injection  de  doses  mortelles  voisines  du 
minimum  à  des  Crabes  normaux,  sacculinés  ou  guéris,  ne  montre  pas  de 
différences  appréciables  dans  les  effets  :  donc  la  Sacculine  ne  détermine 
pas  de  réactions  d'immunité  appréciables  chez  le  Crabe  qu'elle  infeste.  — 
A.  Robert. 

b)  Lévy  (Robert).  —  Sur  les  propriétés  hémolytiques  du  venin  de  certains 
Myriapodes  Chilopodes.  —  L'auteur  étudie  l'action  du  venin  de  diverses 
espèces  sur  le  sang  de  Bœuf,  de  Cheval,  de  Mouton,  de  Porc.  11  y  a  hémo- 
lyse de  toutes  les  sortes  d'hématies,  mais  de  façon  très  irrégulière.  En  acti- 
vant les  venins  par  adjonction  de  lécithine,  on  obtient  au  contraire  des 
résultats  très  réguliers  avec  des  doses  minimes  :  1/500  du  venin  d'une  Sco- 
lopendre suffit  à  hémolyser  les  hématies  de  Mouton.  Le  venin  est  activé 
légèrement  par  les  sérums  de  Bœuf,  de  Mouton,  surtout  de  Cheval.  Mais 
la  meilleure  activation  est  obtenue  par  le  jaune  d'œuf,  et  son  action  croît 
avec  la  durée  du  contact  du  venin  avec  le  vitellus:  on  arrive  ainsi  à  obtenir 
l'hémolyse  avec  quelques  dix-millièmes  du  venin  d'une  Scolopendre.  Les 
résultats  sont  analogues  avec  le  venin  de  Cryptops,  et  tout  cela  concorde 
avec  ce  que  l'on  connaît  des  venins  de  l'Abeille,  du  Scorpion,  des  Serpents. 
Par  contre  les  venins  de  Lithobius,  à' Himantarium  et  de  Scutigera  n'ont 
aucune  action  hémolytique.  Or  Scolopendra  et  Cryptopz  sont  assez  voisins 

—  504  — 


ASSOCIATIONS   FONCTIONNELLES   ET  MILIEU   INTÉRIEUR  25 

dans  la  systématique  tandis  que  les  trois  autres  espèces  font  partie  de 
groupes  plus  éloignés  :  le  groupement  par  les  propriétés  physiologiques 
concorde  donc  avec  le  groupement  systématique.  —  A.  Robert. 

Erber  (Berthe).  —  Action  du  sérum  de  quelques  mammifères  sur  les  trypa- 
nosomes  in  vitro,  après  injection  de  peptone.  —  Le  pouvoir  trypanolytique 
in  vitro  du  sérum  de  Cobaye  est  notablement  diminué,  ou  même  supprimé, 
quand  on  a  injecté  l'animal  fournisseur  de  sérum  avec  de  la  peptone.  Ce 
sérum  devient  même  un  milieu  de  culture  pour  les  trypanosomes  qui  s'y 
multiplient.  Mêmes  constatations  avec  le  sang  de  Rat  ou  de  Chien  pepto- 
nisés.  Résultats  nuls  ou  inconstants  avec  la  Souris,  le  Lapin  ou  le  Hérisson. 
Des  saignées  très  rapprochées  pratiquées  sur  le  Rat  ou  le  Cobaye  non  pepto- 
nisés  ont  aussi  pour  effet  de  faire  baisser  le  pouvoir  trypanolytique  du  sang 
normal,  mais  dans  de  beaucoup  plus  faibles  proportions  que  la  peptone.  — 
E    Chatton. 

Bessemans  fA.)  et  Leynen  (E.),  —  Valeur  antigénique  de  certains  spiro- 
chètes  et  de  différentes  souches  de  trypanosomes  pour  le  diagnostic  de  la  dou- 
rine  chez  les  équidés  par  la  réaction  de  Bordet-Gengou.  —  Les  auteurs  ont 
comparé  la  valeur  de  cinq  antigènes  :  1°  à  Treponema  pallidum  ;  2°  à  Spi- 
rochaeta  icterohemorragiae  ;  3**  à  Trypanosoma  lewisi  ;  4°  à  T.  rhodesiense  ; 
5°  à  Trypanosome  aviaire  (de  Erithacus  phœnicurus),  tous  préparés  à  par- 
tir de  cultures  pures.  Les  antigènes  1,  2  et  5  n'ont  pas  de  pouvoir  déviateur 
vis-à-vis  du  sérum  de  cheval  douriné.  Il  y  a  déviation  spécifique  avec  3  et  4. 
Elle  est  plus  forte  encore  avec  des  antigènes  à  Tr.  brucei  et  Tr.  euansi, 
mais  elle  n'augmente  pas  avec  des  antigènes  à  Tr.  equiperdum  (le  tr.  de  la 
dourine).  En  somme,  réaction  plutôt  générique  que  spécifique,  mais  ne 
s'étendant  cependant  pas  aux  trypanosomes  d'oiseaux.  —  E.  Chatton. 


Associations  fonctionnelles  et  milieu  intérieur 


Abelin  (J.)  und  Scheinfinkel  (N.).  —  Gaswechsel  und  Métamorphose  <>on 
Amphibienlarven  nach  Verfutterung  von  Schilddrûse  oder  von  jodhaltigen 
Suhstanzen.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVIII,  151-163,  1923.)  [28 

Burn  (J.  H  ).  —  The  modification  of  the  action  of  insulin  hy  pituitary  ex- 
tract and  other  substances.  (J.  Physiol,,  LVII,  5,  8  juin  1923,  318-329, 
3  fig.,  3  tableaux.)  [29 

Dfxon  (W.  E.).  —  Pituitary  sécrétion.  (The  J.  Phys.,  LVII,'  3  et  4,  21  mars 
1923,  129-138,  5  fig.)  [29 

a)  Hart  (C).  —  Beitrâge  zur  hiologischen  Bedeutung  der  innersekretori- 
schen  Organe.  I.  Schilddrûse  und  Métamorphose.  (Arch.  ges.  Physiol., 
CXCVI,  127-150,  1922.)  [27 

b)     II.    Der    Einfluss    abnormer    Aussentemperaturen   auf    Schild- 

driise  und  Hoden.  (Ibid.,  151-176.)  [27 

—  505  — 


26  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Heuking  (G.  v.)  und  Szent-Gybrgyi  (A,  v.).  —  Ueber  dos  Wirkung  der 
defibrinierten  Blutes  auf  das  isolietre  Sàugetierherze.  (Pflùger's  Archiv, 
CXCVIII,  516-517, 1923.)  [31 

Kolmer  (W.)  und  Lowy  (R.).  —  Beitrdge  zur  Physiologie  der  Zirbeldriise. 
(Arch.  ges.  Physiol.,  CXCVI,  1-14,  1922.)  [30 

Me  Dowall  (R.  J.  S.).  —  On  the  nature  of  histamine  action.  (The  J.  Physiol., 
LVII,  3  et  4,  21  mars  1923,  146-152,  3  fig.)  [31 

Quinquaud  (Alf.).  —  Augmentation  de  Vurée  dans  le  sang consécutii>e à  Vexci- 
tation  du  nerf  grand  splanchnique.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVIII,  1242, 
19  mai  1923.)  [31 

Rees  (Maurice  H.)  and  Whitehead  (Richard  W.).  —  Effect  of  digestive 
enzymes  on  pituitary  extract  action.  (Amer  J.  Phys.,  LXV,  1,  l^'"  juin 
1923,  90-100,  6  tableaux.)  [28 

Schenk  (Paul).  —  Ueber  den  Winterschlaf  und  seine  Beeinflussung  durch 
die  Extrakte  innersekretorischer  Drûsen.  (Pflùger's  Archiv  Physiol., 
CXC,  Heft  1/2,  29  nov.  1922,  66-80,  3  tableaux,  1  fig.)  [30 

Stotsenburg  (J.  M.).  —  On  the  weight  of  the  avaries  in  the  albino  rat  during 
gestation  and  normal  lactation  :  also  in  females  deprii^ed  of  their  newborn 
litters.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  1,  l^r  juin  1923,  77-89, 5  tableaux,  3  fig.)  [28 

Swingle  (W.  W.).  —  Thyroid  transplantation  and  anuran  metamorphosis. 
(Journ.  exp.  Zool.,  XXXVII,  no  2,  219-256,  7  fig.,  1923.)  [27 

Teissier  (Georges).  —  Sur  la  valeur  morphologique  des  prétendues  Chlorelles 
de  Sertularella  polyzonias  L.  et  de  certaines  cellules  pigmentaires  d^Hy- 
draires  Calyptoblastiques.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  XLVII,  1922,  354- 
356.) 

[Les  cellules  vertes  de  Sertularella  ne  sont  pas  des  Algues  symbio- 
tiques, mais  les  homologues  de  cellules  granuleuses,  répandues  chez 
les  Calyptoblastiques.  Habituellement  incolores,  elles  sont  colorées  en 
vert  ou  en  noir,  par  un  pigment  probablement  mélanique,  chez  les  Plu- 
mularidées  et  surtout  les  Sertularidées.  —  A  Robert. 

a)  Turchini  (Jean).  —  Note  d'histologie  comparée  sur  le  cœur  branchial  et 
V appendice  du  cœur  branchial  des  Céphalopodes.  (Bull.  Soc.  Zool.  France, 
XLVII,  1922,  414-418.) 

[L'épithélium  qui  revêt  l'appendice  du  cœur  branchial  chez  les  Déca- 
pides  possède  un  pouvoir  d'excrétion  externe  que  celui  des  Octopides 
n'a  pas  ;  mais  celui-ci  concentre  dans  ses  cellules  des  déchets  azotés  et 
devient  ainsi  un  rein  d'accumulation.  —  A.  Robert. 

h)     Sur  la  valeur  des  glandes  hypobranchiales  du  Poulpe  {Octopus 

vulgaris  Lam.).  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  XLVIII,  1923,  203-204.) 

[C'est  une  glande  endocrine.  —  A.  Robert. 

Uhlenhuth  (E.).  —  Further  facts  regarding  the  influence  of  feeding  the  ante- 
rior  lobe  of  hypophysis  on  the  rate  of  growth  and  the  size  of  Amblystoma 
tigrinum.  (Journ.  exp.  Zool.,  XXXVIL  no  1,  101-115,  4  fig.,  1923.)      [29 

Welsch  (W.).  —  Das  Blut  der  Haustiere  mit  neueren  Methoden  untersucht. 
Untersuchung  des  Schweines,  Schaf-und  Ziegenblutes.  (Pflùger's  Archiv, 
CXCVIII,  37-55,  1923.)  [31 

—  506  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES   ET  MILIEU   INTÉRIEUR  27 

Wertheimer  (Ernst).  —  Untersuchungen  am  intakten  Kreislauf  verschide- 
n<?r  6>rgaf^ۏeim  Frosc/i.  (Pauger'sArchiv,CXCV  1,412-422,  1922.)     [30 


à)  Hart  (C).  —  Contribution  à  la  signification  des  organes  à  sécrétion 
interne.  I.  Thyroïde  et  métamorphose.  —  Dans  des  expériences  faites  sur 
l'axolotl.  H.  a  étudié  les  effets  de  l'ablation  du  thymus,  effets  consistant  en 
un  retard  considérable  de  la  croissance,  une  augmentation  de  la  teneur  des 
tissus  en  eau  et  des  modifications  atrophiques  de  la  thyroïde.  L'influence 
de  l'alimentation  des  larves  avec  la  thyroïde  qui  est  de  précipiter  la  méta- 
morphose a  été  aussi  étudiée.  Comparant  ses  résultats  à  ceux  des  autres 
auteurs,  H.  arrive  à  la  conception  que  les  facteurs  extérieurs  (nourriture, 
climat,  milieu)  ne  peuvent  agir  efficacement  que  par  l'intermédiaire  du  sys- 
tème endocrinien,  et  notamment  de  la  thyroïde.  —  H.  Cardot. 

h)  Hart  (C).  —  Contribution  à  la  signification  biologique  des  organes  à 
sécrétion  interne.  II.  Influence  de  températures  extérieures  anormales  sur  la 
thyroïde  et  les  testicules.  —  En  maintenant  la  Souris  à  une  température 
anormalement  élevée  on  constate  une  atrophie  de  la  thyroïde  avec  dis- 
parition de  la  substance  colloïde  ;  il  y  a  en  même  temps  inhibition  de  la 
spermatogénèse.  Le  froid  au  contraire  augmente  plutôt  la  spermatogénèse 
et  l'activité  de  la  thyroïde.  Discussion  sur  la  signification  de  ces  résultats 
et  des  faits  connexes  existant  dans  la  littérature.  —  H.  Cardot. 

Swingle  (W.  W.).  —  Transplantation  de  thyroïde  et  métamorphose  chez 
les  Batraciens  anoures.  —  Les  deux  espèces  de  Grenouilles,  Rana  cates- 
biana  et  R.  clamata,  sont  remarquables  par  l'extraordinaire  durée  de  leur 
vie  larvaire,  celle-ci  étant  de  deux  et  parfois  trois  ans  pour  la  première, 
de  un  à  deux  ans  pour  la  seconde.  Cette  persistance  de  l'état  larvaire  ne 
serait-elle  pas  due  à  la  prolongation  d'un  état  rudimentaire  et  inactif  de 
la  glande  thyroïde,  dont  on  connaît  le  rôle  dans  le  déterminisme  de  la  mé- 
tamorphose ?  Pour  le  vérifier,  S.  effectua  la  transplantation,  sur  des  tê- 
tards, de  thyroïdes  empruntées  à  des  animaux  d'âges  variés,  de  la  même 
espèce  ou  d'espèces  différentes.  Les  greffes  sont  résorbées  en  quelques 
semaines,  mais  mettent  en  liberté  leurs  produits  de  sécrétion  qui  suffisent, 
s'ils  sont  présents,  à  entraîner  l'évolution  vers  l'état  adulte.  Les  têtards 
immatures,  auxquels  on  a  greffé  des  thyroïdes  prélevées  sur  de  jeunes  Rarux 
ayant  achevé  leur  métamorphose,  présentent  bientôt  tous  les  phénomènes 
de  la  métamorphose  (apparition  ou  croissance  des  pattes,  amaigrissement, 
modifications  de  la  peau  ;  résorption  de  la  queue),  tandis  que  les  têtards 
témoins  n'offrent  rien  de  comparable.  Les  glandes  thyroïdes,  provenant  de 
jeunes  en  train  de  se  métamorphoser,  sont  moins  actives  ;  celles  de  têtards 
immatures  de  même  âge  n'exercent  aucune  action.  La  prolongation  anor- 
male de  la  vie  larvaire,  chez  ces  espèces,  est  donc  due  à  la  persistance  d'un 
état  rudimentaire  et  non  fonctionnel  de  la  glande  thyroïde.  Cette  particu- 
larité serait  elle-même  conditionnée  par  l'inactivité  d'un  facteur,  repré- 
senté par  les  sécrétions  du  lobe  antérieur  de  l'hypophyse.  C'est  du  moins 
la  conclusion  qui  se  dégage  des  travaux  antérieurs.  Adler  (1914)  a,  en 
effet,  montré  que  le  développement  de  la  thyroïde  dépend  de  la  glande  pi- 

—  507  — 


28  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

tuitaire  ;  l'ablation  de  la  pîtuitaîre,  sur  des  larves  de  grenouilles  (Smith, 
1916  et  Allen,  1917)  entraîne  une  perturbation  de  la  croissance  et  du  dé- 
veloppement, l'absence  prolongée  de  métamorphose  et  corrélativement  la 
thyroïde  reste  rudimentaire.  Si  sur  ces  animaux,  privés  d'hypophyse, 
mais  avec  thyroïde  rudimentaire,  on  greffe  des  lobes  antérieurs  de  glande 
pituitaire,  la  thyroïde  se  développe  et  entraîne  la  métamorphose  (Allen). 
L'absence  de  métamorphose  dépend  donc  des  relations  entre  les  deux 
glandes  à  sécrétion  interne.  S.  a  fait  quelques  essais  pour  déterminer  la 
nature  de  la  substance  utile.  On  peut  faire  se  métamorphoser  des  larves 
thyroïdectomisées  en  les  nourrissant  avec  de  la  thyroïde  ou  de  l'extrait 
thyroïdien  ;  S.  a  utilisé  comparativement  la  tyrosine,  la  di-bromo-tyrosine 
et  la  di-iodo-tyrosine,  ajoutées  à  une  alimentation  formée  d'algues.  Les 
têtards,  privés  à  la  fois  de  glande  thyroïde  et  d'hypophyse,  n'ont  subi 
aucune  modification  sous  l'influence  des  deux  premières  substances,  mais 
la  tyrosine  iodée  a  entraîné  une  tendance  nette  à  la  métamorphose,  bien 
que  son  action  soit  inférieure  à  celle  de  l'extrait  thyroïdien.  —  Emile 

GuYÉNOT. 

Abelin  (J.)  et  Scheinfinkel  (N.).  —  Echanges  gazeux  et  métamorphose  des 
larves  (TAmphibiens  après  alimentation  à  la  thyroïde  ou  aux  substances  con- 
tenant  de  l'iode.  —  Chez  le  têtard  de  Rana  esculenta  et  d' Amblijstomum 
mexicanum,  on  constate  qu'à  partir  du  début  de  la  métamorphose  après 
ingestion  de  thyroïde,  la  production  d'acide  carbonique  diminue  de  plus  en. 
plus  à  mesure  que  la  larve  se  transforme  et  peut  atteindre  50  %  de  la  valeur 
normale,  à  la  fin  de  la  métamorphose.  Cette  diminution  peut  être  précédée 
dans  les  deux  premiers  jours  après  l'alimentation  à  la  thyroïde  d'un  léger 
accroissement  de  l'élimination  de  CO^.  La  métamorphose  est  accélérée 
par  la  diiodotyrosine,  et  la  diiodotyramine,  également  avec  diminution 
des  échanges  gazeux.  A.  et  S.  interprètent  cette  diminution  des  échanges 
lors  de  la  métamorphose  comme  un  mécanisme  de  protection.  L'Axolotl 
après  un  séjour  prolongé  dans  l'eau  iodée  ne  montre  ni  métamorphose,  ni 
modification  des  échanges  gazeux  ;  si  l'on  effectue  des  injections  sous-cu- 
tanées répétées  de  solution  de  Lugol,  la  métamorphose  ne  débute  que 
deux  mois  après  la  dernière  injection.  —  H.  Cardot. 

Stotsenbtirg  (J.  M.).  —  Sur  le  poids  des  ovaires  chez  les  Rats  albinos  durant 
la  gestation  et  la  lactation  normale  ainsi  que  chez  les  femelles  séparées  de  leur 
portée  dès  la  mise  bas.  —  Le  poids  des  ovaires  des  Rats  albinos  présente  des 
modifications  régulières  entre  le  début  et  la  fin  des  cycles  de  la  gestation 
et  de  la  lactation  ;  les  ovaires  sont  alors  généralement  plus  lourds  que 
ceux  des  vierges,  excepté  à  partir  du  14^  jour  de  la  lactation.  Quand  les 
portées  sont  éloignées  de  la  mère  dès  la  mise  bas,  la  diminution  de  poids  régu- 
lière des  ovaires  est  inhibée,  et  les  ovaires  tendent  à  conserver  leur  poids 
durant  30  jours  environ  après  la  mise  bas.  Ces  modifications  cycliques 
dépendent  du  nombre  et  du  volume  des  follicules  et  des  corps  jaunes.  Des 
portées  répétées  n'influencent  pas  directement  le  poids  des  ovaires,  mais 
comme,  à  partir  de  la  deuxième  portée,  elles  tendent  à  devenir  de  moins 
en  moins  fréquentes,  une  diminution  correspondante  du  poids  des  ovaires 
s'en  suit.  —  Paul  Boyer. 

Rees  (Maurice  H.)  et  Whîtehead  (Richard  W.).  —  Effet  des  enzymes  diges- 
tives  sur  faction  de  Vextrait  hypophysaire.  —  L'addition  d'enzymes  à  l'ex- 

—  508  — 


ASSOCIATIONS   FONCTIONNELLES   ET  MILIEU   INTÉRIEUR  29 

trait  hypophysaire  ne  modifie  pas  son  action  sur  l'utérus  de  Cobaye  isolé. 
Avec  l'utérus  de  chien  in  situ,  l'injection  intraveineuse  d'enzymes  diges- 
tives  seules  ne  modifie  pas  le  tonus  utérin,  mais  donne  une  chute  uniforme 
de  la  pression  artérielle;  cette  dernière  est  au  contraire  élevée  si  l'on  in- 
jecte un  mélange  d'enzyme  et  d'extrait  hypophysaire  après  un  temps  de 
digestion  variable.  L'injection  directe  de  pituitrine  dans  le  tube  digestif 
augmente  le  tonus  utérin,  l'injection  intrastomacale  n'a  aucune  action  sur 
le  tonus  si  le  pylore  est  lié,  alors  que  l'injection  intraduodénale  agit  ;  la 
substance  est  absorbée  sur  une  surface  très  limitée  du  tube  digestif  et 
l'absorption  est  rapide,  il  n'y  a  pas  de  modifications  de  la  pression  arté- 
lielle.  —  Paul  Boyer. 

Dixon  (W.  E.).  —  La  sécrétion  hypophysaire.  —  Injecté  dans  la  circula- 
tion, l'extrait  hypophysaire  excite  la  sécrétion  de  l'hypophyse.  Injecté 
dans  le  liquide  céphalorachidien,  l'extrait  hypophysaire  a  la  même  action 
que  quand  on  l'injecte  directement  dans  les  veines,  il  passe  dans  la  circu- 
lation générale  et  un  équilibre  s'établit  entre  la  teneur  en  extrait  hypo- 
physaire du  sang  et  du  liquide  céphalorachidien.  La  sécrétion  hypophy- 
saire est  excitée  d'une  manière  spécifique  par  l'extrait  d'ovaire,  l'action  de 
ce  dernier  est  immédiate  mais  ne  dure  que  deux  ou  trois  minutes,  son  prin- 
cipe actif  ne  provient  pas  du  corps  jaune.  L'extrait  duodénal  excite  la 
sécrétion  hypophysaire  au  bout  d'une  heure,  son  action  n'est  pas  si  cons- 
tante ni  aussi  forte  que  celle  de  l'extrait  d'ovaire,  en  revanche  elle  est  plus 
durable.  L'extrait  hypophysaire  augmente  le  tonus  de  l'intestin  grêle, 
mais  diminue  celui  du  gros  intestin.  —  Paul  Boyer. 

Uhlenhuth  (E.).  —  Vitesse  de  croissance  et  taille  d' Amblystoma  tigrinum 
nourris  avec  du  lobe  antérieur  d'hypophyse.  —  U.  a  montré  précédemment 
(1921-1922)  que  l'on  peut  déterminer  du  gigantisme  chez  des  larves  à'  Am- 
blystoma,  en  les  nourrissant  avec  du  lobe  antérieur  d'hypophyse  de  bœuf. 
Dp  nouveaux  essais  confirment  ces  résultats  ;  les  animaux,  nourris  avec 
du  foie  de  bœuf  ou  de  l'hypophyse,  s'accroissent  plus  vite  que  ceux  nour- 
ris avec  des  vers  de  terre  ;  les  larves  nourries  à  l'hypophyse  s'accroissent 
plus  longtemps  et  atteignent  la  plus  grande  taille.  Celle-ci  peut  dépasser 
de  25  %  la  taille  maxima  des  animaux  normaux  (taille  normale  maxima  : 
235  mm.  ;  dans  une  expérience,  animaux  nourris  à  l'hypophyse,  à  131  se- 
maines :  296  mm.).  —  Emile  Guyénot. 

Burn  (J.  H.).  —  La  modification  de  l'action  de  Vinsuline  par  Vextrait 
hypophysaire  et  d'autres  substances.  —  La  chute  du  sucre  du  sang  produite 
normalement  par  l'insuline  est  diminuée  ou  supprimée  si  l'on  injecte  par 
voie  sous-cutanée  l'insuline  mélangée  à  l'extrait  de  lobe  postérieur  d'hypo- 
physe. Ces  mêmes  doses  d'extrait  hypophysaire  injectées  seules,  ne  produi- 
sent pas  une  augmentation  suffisante  du  taux  du  sucre  du  sang  pour  expli- 
quer cette  inhibition  de  l'action  de  l'insuline  par  une  opération  algébrique. 
On  ne  retrouve  pas  cette  action  avec  les  extraits  similaires  de  lobe  anté- 
rieur d'hypophyse,  de  rate,  de  thyroïde,  de  cerveau,  de  thymus,  ni  avec 
l'histamine  ;  l'extrait  de  lobe  postérieur  perd  cette  propriété  si  on  le  traite 
par  une  solution  d'alcali  normale.  En  élevant  rapidement  le  sucre  du  sang 
l'extrait  pituitaire  supprime  les  convulsions  hypoglycémiques  produites 
par  l'insuline.  Une  injection  intraveineuse  d'ergotoxine  renforce  considé- 
rablement l'action  d'une   faible  dose  d'insuline.   L'hyperglycémie  et  la 

—  509  — 


30  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

glycosurie  adnénaliriques  sont  supprimées  par  l'extrait  pituitaire  ainsi 
que  par  l'ergotoxine,  ou  considérablement  diminuées  par  l'insuline.  Ce- 
pendant dans  quelques  cas  les  injections  sous-cutanées  d'extrait  hypophy- 
saire  produisent  une  chute  du  sucre  du  sang  quoique  l'élévation  passagère 
du  sucre  du  sang  soit  la  règle,  —  Paul  Boyer. 

Kolmer  (W.)  et  Lowy  (R.).  —  Contribution  à  la  physiologie  de  la  glande 
pinéale.  —  Aucune  modification  appréciable,  ni  au  point  de  vue  du  dé- 
veloppement de  la  graisse,  ni  au  point  de  vue  de  la  maturité  sexuelle,  par 
ablation  de  l'épiphyse  chez  de  tout  jeunes  Rats.  Recherchant  l'influence 
de  la  castration  sur  la  glande  pinéale,  H.  et  L.  constatent  qu'en  sacrifiant 
les  animaux  12  à  15  semaines  après  la  castration,  on  ne  peut  constater 
aucune  modification  dans  la  structure  de  la  glande.  Les  rapports  nerveux 
existant  entre  la  glande  pinéale  et  les  plexus  choroïdes  ont  été  examinés  et 
suggèrent  la  pensée  que  cette  glande  peut  intervenir  pour  modifier  la  cir- 
culation et  par  suite  la  sécrétion  au  niveau  des  plexus.  —  H.  Cardot. 

Schenk  (Paul).  —  Sur  Vhihernation  et  sur  V influence  qu  exercent  sur  elle 
les  extraits  des  glandes  à  sécrétion  interne.  —  Chez  les  Hérissons  en  léthargie 
complète  le  quotient  respiratoire  oscille  entre  0,41  et  0,65.  Le  gaz  carbo- 
nique expiré  atteint  14,49  à  84,16  mg  par  kg  d'animal  et  par  heure  et  la 
consommation  d'oxygène  20,29  à  97,59  mgr.  La  diminution  de  poids  par 
kilo  d'animal  oscille  entre  3,12  et  3,66  gr.  dans  les  24  heures.  Les  injections 
sous-cutanées  d'extraits  de  thyroïde,  de  thymus,  de  lobe  antérieur  d'hy- 
pophyse et  de  surrénale  augmentent  d'une  façon  marquée  le  métabolisme 
de  ces  animaux,  et  provoquent  souvent  le  réveil  complet.  L'action  des  ex- 
traits thyroïdiens  est  la  plus  constante.  Le  quotient  respiratoire  s'élève 
dans  les  heures  qui  suivent  l'injection  à  0,68-0,83  par  suite  de  l'augmenta- 
tion marquée  des  combustions  produite  par  les  hormones,  de  l'excrétion 
du  gaz  carbonique  retenu  dans  l'organisme  durant  la  léthargie,  et  de  la 
régulation  thermique  homéotherme  qui  apparaît  avec  le  réveil.  La  quan- 
tité d'acide  carbonique  dégagé  pendant  la  période  qui  précède  le  réveil 
atteint  environ  1.900  à  2.200  mgr  par  kilo  d'animal  et  par  heure  et  celle 
de  l'oxygène  consommé  1.600  à  2.100  mgr.  La  léthargie  des  animaux  hi- 
bernants qui  se  produit  au  commencement  de  l'hiver  est  due  à  une  faible 
réaction  de  leurs  glandes  endocrines  qui  apparaît  déjà  dans  les  étés  froids 
et  qui  augmente  au  commencement  de  l'hiver  aboutissant  à  un  hypo- 
fonctionnement  glandulaire  marqué.  —  Paul  Boyer, 

Wertheimer  (Ernst).  —  Recherches  sur  divers  organes  à  circulation  in- 
tacte chez  la  Grenouille.  —  Le  but  de  ce  travail  est  de  démontrer  que  chaque 
organe  présente,  au  point  de  vue  de  sa  circulation,  des  caractéristiques 
spécifiques,  par  exemple  au  point  de  vue'  des  réactions  des  vaisseaux  vis- 
à-vis  de  l'adrénaline,  de  divers  ions,  des  acides  ou  des  bases.  Voici  quel- 
ques exemples  de  ces  réactions  spécifiques  :  les  produits  du  métabolisme 
musculaire,  comme  les  acides  lactique  et  phosphorique,  intensifient  la 
circulation  dans  le  muscle  en  dilatant  les  petits  vaisseaux.  L'adrénaline  est 
sans  action  sur  la  circulation  pulmonaire,  tandis  que  l'acide  carbonique  di- 
late les  vaisseaux  du  poumon  et  accélère  la  circulation,  à  l'inverse  des  solu- 
tions alcalines  faibles.  A  l'inverse  de  ses  effets  sur  le  réseau  vasculaire  de 
l'intestin,  l'adrénaline  n'a  pas  d'action  constrictive  sur  les  vaisseaux  du 
cœur.  Des  différences  analogues  se  constatent  dans  l'action  de  K.  Ca,.  Mg. 
de  la  choline,  etc.  —  H.  Cabdot. 

—  510  — 


INFLUENCE   DU   MILIEU  SUR  LES   ÊTRES  VIVANTS  31 

Me  Dowall  (R.  J.  S.).  —  Sur  la  nature  de  V action  de  Vhistamine.  —  Si 
l'on  injecte  une  dose  faible  d'histamine  sous  une  anesthésie  profonde,  on 
n'observe  plus  d'élévation  de  la  pression  de  l'artère  pulmonaire,  ni  de  la 
pression  veineuse,  il  semble  dans  ce  parallélisme  qu'une  même  cause  joue  : 
l'action  de  l'anesthésique  sur  la  vaso-constriction  pulmonaire  Si 
la  dose  de  l'anesthésique  est  élevée  de  façon  à  abolir  la  vaso-constriction 
pulmonaire,  Thistamine  produit  alors  une  chute  de  la  pression  veineuse 
sans  que  la  chute  de  la  pression  artérielle  ne  soit  augmentée  ni  le  cœur 
affaibli.  Après  injection  d'une  faible  dose  d'histamine,  la  chute  de  la  pres- 
sion artérielle  que  l'on  observe  est  donc  due  à  la  diminution  du  débit  du 
cœur,  par  suite  de  la  vaso-constriction  pulmonaire  d'une  part  et  par  suite 
d'autre  part  de  la  diminution  de  la  quantité  de  sang  qui  se  rend  au  cœur, 
diminution  qui  résulte  de  l'augmentation  de  la  capacité  des  capillaires  et 
non, comme  le  prétendent  Dale  et  Richards,  delà  diminution  de  la  résis- 
tance des  capillaires.  —  PaulBovER. 

Welsch  (W.).  —  Examen  à  Vaide  des  méthodes  modernes  du  sang  des  ani' 
maux  domestiques.  Recherche  surlesang  du  Porc,  duMouton  et  delà  Chèvre.  — 
Parmi  les  résultats  relatifs  au  nombre  des  hématies  et  des  diverses  catégo- 
ries de  globules  blancs,  à  la  teneur  en  hémoglobine,  il  faut  retenir  des 
nombres  donnés  par  W.  la  constance  de  la  quantité  d'hémoglobine  rappor- 
tée à  l'unité  de  surface  de  l'hématie.  Chez  l'Homme  et  les  différents  Mam- 
mifères domestiques,  la  quantité  d'hémoglobine  rapportée  au  y.^  de  sur- 
face d'hématie  reste  comprise  entre  29  et  33.10"^*  gr,  —  H.  Cardot. 

Heuking  (G.  V.)  et  Szent-Gyorgyi  (A.  V.).  —  Action  du  sang  défibriné  sur 
le  cœur.  —  H.  et  S.  constatent  que  le  sang  défibriné  de  Chat  exerce  sur  le 
cœur  isolé  du  même  animal  une  action  analogue  à  celle  d'une  dose  active 
d'adrénaline  (augmentation  de  l'amplitude  et  du  tonus  systolique,  accéléra- 
tion), tandis  que  le  sang  normal  non  encore  coagulé  a  un  effet  légèrement 
déprimant.  —  H.  Cardot. 

Quinquaud  (Alf.).  —  Augmentation  de  Vurée  dans  le  sang,  consécutive  à 
r  excitation  du  nerf  grand  splanchnique.  —  L'excitation  du  bout  périphé- 
rique du  nerf  splanchnique  fait  augmenter  la  concentration  de  l'urée  dans 
le  sang.  Cette  augmentation  est  provoquée  d'une  part  par  l'action  ner- 
veuse des  filets  rénaux  sur  le  rein,  et  d'autre  part  par  l'action  du  splan- 
chnique sur  les  surrénales,  ce  qui  produit  une  sécrétion  exagérée  d'adré- 
naline. Les  deux  causes  agissent  simultanément  sur  le  rein  ;  son  volume 
est  diminué  par  vaso-constriction,  et  la  sécrétion  rénale  est  arrêtée.  — 
Z.  Gruzev^ska. 


—  511 


32  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Influence   du  milieu  extérieur   sur  le  fonctionnement 

des  êtres  vivants. 

Réactions  des  êtres  vivants  à  leur  milieu. 


a)  Atzler  (Edgar)  und  Lehmann  (Gunther).  —  Untersuchungen  Uber  die 
Pufferungspotenz  des  Warmbliitergewebes.  (Pflùger's  Archiv,  CXCVI. 
206-220,  1922.)  [33 

b) Untersuchungen    uber    den    Einffuss    der     Wasserstof- 

fionenkonzentration  auf  die  Blutgefasse  von  Sàugethiere.  (Ibid.,  221-234. 
1922.)  [34 

Brinkman  und  Van  Dam  (E.).  —  Die  chemische  Uebertragbarkeit  der  Ner- 
venreizwirkung.  (Arch,  ges.  Physiol.,  CXCVI,  66-82,  1922.)  [37 

Ebbecke  (U.).  —  Membranànderung  und  Nervenerregung.  II.  Ueber  das 
N ervenschwirren  bel Reizung sensibler  Nerven,  (Pfluger'sArchiv.,CXCVII. 
482-499,  1923.)  [37 

Feringa  (K.  J.)  und  de  Haatl  (J.).  —  Ueber  die  Ursachen  der  Emigration 
der  Leukocyten.  I.  (Pflùger's  Archiv,  CXCVII,  404-410,  1922.)  [34 

Fodor  (H.)  und  Happisch  (L.).  —  Ueber  die  V erschiedenheit  der  Unter- 
schiedsschwellen  fur  den  Geschmacksinn  bei  Reizzunahme  und  Reiz- 
abnahme.  (Pflùger's  Archiv,  CXCVII,  337-347,  1922.)  [38 

Galiano  (E.  Femandez).  —  Contribuciôn  al  estudio  de  las  reactiones  quimo- 
tacticas  del  Flagelado  Chilomonas.  (Bol.  R.  Soc.  esp.  Hist.  Nat.,  XX,  282- 
301,  1920.)  [39 

Gellhorn  (Ernst).  —  Untersuchungen  zur  Physiologie  der  raumlichen  Tast- 
empfindungen  unter  Berûckschtigung  der  Beziehungen  der  Tastraumes 
zum  Schraume.  (Pflùger's  Archiv,  CXCVI,  311-330,  1922.)  [38 

Gildmeister  (Martin).  —  Der  gali'anische  Hautreflex  als  Teilerscheinung 
eines  allgemeinen  autonomen  Réflexes.  (Pflùger's  Archiv,  CXCVII,  432- 
436,  1922.) 

[Ce  réflexe  autonome  se  produit  chaque  fois  qu'une  excitation  afTecte 
l'homme  ;  ses  signes  objectifs  jusqu'ici  connus  sont  la  dilatation 
de  la  pupille,  des  variations  vaso-motrices,  l'accélération  cardiaque, 
la  contraction  des  muscles  horripilateurs,  des  modifications  électro- 
motrices et  une  augmentation  de  la  résistance  électrique  de  la  peau. 
—  H.  Cardot. 

Gbthlin  (Gustav  Fr).  —  On  the  situation  and  extent  of  the  purely  yellow 
zone  in  the  spectrum.  (The  J.  Physiol.,  LVII,  3  et  4,  21  mars  1923,  181- 
194,  3  fig.)  [38 

Halberstsma  (K.  T.  A.).  —  Ueber  den  Einfluss  einzelner  radioaktiver  Ele- 
mente  und  Hormone  auf  die  vasomotorische  Erregbarkeit.  (Pflùger's 
Archiv,  CXCVII,  611-623,  1923.)  [35 

—  512  — 


INFLUENCE   DU  MILIEU  SUR  LES   ÊTRES   VIVANTS  33 

Herter  (K.).  —  Untersuchungen  iiber  den  Temperatursinn  der  Feuerwanze 
{Pyrrhocoris  apterus  L.).  (Biolog.  Zentralblatt,  XL III,  n^  1,  27-30,  2  fig., 
1923.)  [38 

a)  Lasareff  (P.).  —  Untersuchungen  uber  die  lonentheorie  der  Reizung. 
IV.  Die  Théorie  der  Erscheinungen  des  Flimmerns  beim  Dunkelsehen. 
(Pflûger's  Archiv,  CXCVI,  177-184,  1922.)  [36 

b) Untersuchungen  uber  die   lonentheorie  der   Reizung.   V.    Ueber 

die    Gesetze  der  Wiederherstellung   der   Empfindlichkeit   im   Nerv   nach 
Ablauf  der  Erregung.  (Ibid.,  CXGVII,  468-476,  1923.)  [36 

NeuschlOSS  (E.  M.).  —  Untersuchungen  uber  die  Wirkung  l'on  Neutralsalzen 
auf  den  toni'schen  Anteil  der  Muskelzuckung.  (Pflûger's  Archiv,  CXCVI, 
503-530,  1922.)  [34 

Ohno  (Masataka).  —  Der  Einfluss  chemischer  Contractursubstanzen  auf 
das  frische  und  narkotisierte  Froschmagenpràparat,  (Pflûger's  Archiv, 
CXCVII,  362-385,  1922.)  [34 

Poynter  (C.  W.  M.)  and  Moritz  (Alan).  —  The  effects  of  ultra-violet  light  on 
pond  snails  (Limnaeus).  (Journ.  exp.  Zool.,  XXXVII,  n^  1,  1-13,  1  fig., 
1923.)  [35 

Rabaud  (E.).  —  La  saignée  réflexedes  Coccinelles.  (Bull.  soc.  Zool.,  XLVII, 
253-257,  1922.)  "  [38 

Salant  (William)  and  Kleitman  (Nathaniel).  —  A  study  of  reversai  effects 
observed  in  experiments  with  sodium  citrate  or  allied  salts  and  autonomie 
drugs.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  1,  1«  juin  1923,  62-76,  2  fig.)  [35 

a)  Zotta  (G.).  —  Emploi  de  la  substance  cérébrale  comme  milieu  de  culture 
pour  le  Leptomonas  pyrrhocoris.  (C.  R.  Soc,  biol.  ,LXXXVIII,  281.)    [36 

b) Culture  du  Leptomonas  pyrrhocoris  en  milieux  d'organes  stéri- 
lisés. (C.  R.  Soc.  biol.,  LXXXVIII,  283, 1923.)  [Ibid. 

c) A  propos  de  Vaction  favorisante  du  sang  sur  le  développement 

du  Leptomonas  pyrrhocoris  dans  le  bouillon  glucose.  (C.  R.  Soc.  biol., 
LXXXVIII,  913,  1923.)  [Ibid. 

d) L'action  favorisante  de  la  catalase  du  foie  de  veau  sur  le  dévelop- 
pement du  Leptomonas  pyrrhocoris  en  culture.  (Ibid.,  1350,  1923.)     [Ibid. 


1°    Influence    du  milieu. 

a)  Atzler  (Edgar)  et  Lehmann  (Gunther),  —  Recherches  sur  le  pouvoir- 
tampon  des  tissus  d'animaux  à  sang  chaud.  —  Etude  de  la  loi  suivant  la- 
quelle diminue  la  concentration  des  ions  dans  le  liquide  qui  circule  à  tra- 
vers l'organisrne  d'un  Lapin;  elle  est  exprimée  par  une  formule  analogue 
à  la  formule  de  Newton  pour  le  refroidissement.  Les  constantes  de  cette 
formule  dépendent  du  tamponnage  de  la  solution  et  du  pouvoir-tampon  de 

—  513  — 

AN».  BIOL.  —  ».  III,  FA3C.  5  (1922-1923)  3 


34  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

l'animal.  Ce  pouvoir-tampon  donne  une  mesure  de  la  grandeur  des  échanges 
comme  le  montrent  des  expériences  comparatives  sur  le  Lapin  et  la  Gre- 
nouille. —  H.  Cardot. 

b)  Atzler  (Edgar)  et  Lehmann  (Gunther).  —  Recherches  sur  l'influence 
de  la  concentration  des  ions  H  sur  les  vaisseaux  sanguins  des  Mammifères.  — 
A  l'aide  d'un  appareil  permettant  d'enregistrer  la  quantité  de  liquide  per- 
fusé  chez  un  animal,  A.  et  L.  montrent  que  l'état  de  contraction  des  vais- 
seaux se  modifie  suivant  le  pa  du  liquide  perfusé.  Les  phénomènes  cons- 
tatés s'observent  encore  après  suppression  du  système  nerveux  central.  — 
H.  Cardot. 

Feringa  (H.  J.)  et  de  Haati  (J.).  —  Sur  les  causes  de  la  migration  des  leu- 
cocytes. —  1.  Etude  des  exsudats  provoqués  chez  le  Lapin  par  injection  de 
divers  liquides.  11  ne  semble  pas  que  la  migration  leucocytaire  soit  provo- 
quée par  le  fait  que  NaCl  0,9  %  n'est  pas  un  milieu  physiologique,  car  on 
obtient  les  mêmes  effets  avec  le  Ringer,  et  l'ultra  filtrat  de  sérum.  La  visco- 
sité des  solutions  injectées  ou  la  présence  de  produits  de  dislocation  des 
albumines  ne  semblent  pas  être  des  facteurs  de  premier  plan.  L'addition 
d'empois  d'amidon,  de  glucose,  de  gomme  arabique  ou  de  sérum  du  même 
animal,  n'a  jamais  exercé  une  action  chimiotactique.  11  semble  que  la  mi- 
gration leucocytaire  doit  être  rattachée  à  l'injection  de  n'importe  quelle 
solution  déterminant  dans  l'organisme  une  rupture  d'équilibre.  —  H.  Car- 


dot. 


Ohno  (Masataka).  —  Action  des  substances  provoquant  la  contracture 
chimique  sur  la  préparation  fraîche  ou  narcotisée  de  V  estomac  de  Grenouille.  — 
Quand  les  préparations  ont  perdu  leur  excitabilité  sous  l'action  des  nar- 
cotiques, elles  peuvent  encore  donner  des  contractures  au  moins  aussi  pro- 
noncées que  les  préparations  excitables.  La  contracture  par  l'acide  chlorhy- 
drique  à  dilution  convenable  est  supprimée  par  la  soude  et  réciproque- 
ment. Les  contractures  par  HCl  ou  NaOH  sont  moins  fortes  avec  le  muscle 
narcotisé  qu'avec  le  muscle  frais.  Le  chloroforme  donne  des  contractures 
durables  d'un  type  particiilier  que  font  disparaître  en  partie  HCl  ou  NaOH. 
Après  l'action  de  HCl  ou  NaOH  la  contracture  par  le  chloroforme  ne  se 
produit  plus.  —  H.  Cardot. 

Neuschlosz  (S.  M.).  —  Recherches  sur  Vaction  des  sels  neutres  sur  la  portion 
tonique  de  la  secousse  musculaire.  —  En  augmentant  légèrement  le  taux 
de  potassium  dans  le  Ringer  on  détermine  un  relâchement  incomplet  du 
muscle  isolé  de  Grenouille,  recevant  des  excitations  rythmiques,  alors  que 
la  suppression  du  potassium  ou  l'addition  de  calcium  montre  des  effets 
opposés  (abaissement  du  tracé  en  dessous  de  la  ligne  du  zéro).  Une  forte 
concentration  de  calcium  empêche  l'arrêt  définitif  en  contracture.  La  se- 
cousse vératrinique  est  favorisée  par  de  petites  quantités  de  CaCP  et  em- 
pêchée par  KCl  ;  mais  de  grandes  quantités  de  CaCl^  empêchent  aussi  la 
secousse  vératrinique  par  un  mécanisme  différent  :  en  effet,  avec  KCl,  la 
secousse  vératrinique  se  manifeste  à  nouveau  après  excitation  rythmique, 
ce  qui  n'a  pas  lieu  avec  CaCR  CaCP  à  dose  modérée  empêche  le  relâche- 
ment complet  dans  l'excitation  rythmique  et  favorise  la  secousse  vératri- 
nique. Les  ions  oxalate  et  citrate  qui  précipitent  le  calcium  amènent  à 
dose  modérée  la  production  de  secousses  doubles  analogues  à  celle  de  la 

—  514  — 


INFLUENCE   DU  MILIEU  SUR  LES   ÊTRES  VIVANTS  35 

vératrine.  L'ensemble  des  observations  faites  au  cours  de  ces  expériences 
montre  qu'il  faut  tenir  compte  à  la  fois  de  l'état  de  gonflement  du  carso- 
plasme  et  de  la  perméabilité  des  couches  de  séparation.  —  H.  Cardot. 

Halberstsma  (K.  T.  A.).  —  Influence  des  cléments  radio-actifs  et  des  hor- 
mones sur  V excitahilitc  vaso-motrice.  —  Ce  travail  est  une  extension,  au  cas 
des  vaso-moteurs,  des  recherches  de  Zwaardemaker  sur  les  éléments  radio- 
actifs. Dans  une  solution  de  Ringer  privé  de  potassium,  l'excitabilité  fara- 
dique  des  vaso-moteurs  de  la  Grenouille  subsiste  quelque  peu.  Mais  si 
l'on  ajoute  une  trace  d'urane  on  obtient  un  liquide  qui  abolit  l'excitabilité 
faradique  et  constitue  le  liquide  servant  de  point  de  départ  (Nullgemisch) 
pour  ces  expériences.  Sur  la  préparation  ainsi  irriguée  par  ce  liquide  et 
devenue  inexcitable,  on  peut  constater  la  réapparition  de  l'excitabilité 
quand  on  ajoute  des  quantités  convenables  d'un  sel  radio-actif.  Par  addi- 
tion de  radiateurs  a  et  ^  appropriés,  on  peut  réaliser  toute  une  série  de 
mélanges  équilibrés  pour  lesquels  l'excitabilité  est  abolie  ;  dès  qu'on  rompt 
l'équilibre  par  une  nouvelle  addition,  l'excitabilité  reparaît.  On  peut  ainsi, 
pour  diverses  doses  d'un  ion  léger  et  d'un  ion  lourd,  par  exemple  pour 
potassium-uranium,  potassium-thorium  ou  rubidium-uranium,  détermi- 
ner les  courbes  d'équilibre.  Lorsqu'on  est  à  l'équilibre,  dans  un  quelconque 
de  ces  cas,  on  peut  rétablir  l'excitabilité  par  addition  d'adrénaline,  d'his- 
tamine  ou  de  choline.  La  choline  renforce  l'influence  des  ions  radio-actifs 
légers  (K,  Rb),  l'adrénaline  et  l'histamine  celle  des  ions  radio-actifs  lourds  ; 
l'addition  d'une  quantité  convenable  d'ions  antagonistes  de  ces  hormones 
abolit  à  nouveau  l'excitabilité.  L'action  des  sels  radio-actifs  sur  l'excita- 
bilité vaso-motrice  porte  sur  le  synapse.  —  H.  Cardot. 

Salant  (William)  et  Kleitman  (Nathaniel).  —  U^ie  étude  des  effets  inverses 
observés  dans  les  expériences  avec  le  citrate  de  soude  ou  les  sels  anologues  et 
les  drogues  autonomes.  —  S.  et  K.  étudient  l'action  inverse  du  citrate  de 
soude  et  des  sels  analogues,  tartrate,  oxalate,  fluorure,  sur  la  pression 
sanguine  en  particulier,  après  injection  de  pilocarpine  chez  l'animal  atro- 
pine ;  ils  étudient  également  l'action  sur  la  mobilité  intestinale  et  la  res- 
piration. —  Paul  Boyer. 

Poynter  (C.  W.  M.)  et  Moritz  (Alan).  —  Effets  des  rayons  ultra-violets 
sur  les  Limnées.  —  Des  pontes  de  Limnées,  renfermant  des  embryons  à 
divers  stades,  ont  été  soumises  à  l'action  d'une  lampe  Cooper-Hewett 
(110  volts,  25  cent,  de  distance,  matériel  sous  couche  d'eau  de  5 
à  10  cent.).  L'exposition  continue  amène,  dans  les  premières  secondes, 
une  augmentation  de  l'activité  des  larves  trochosphères,  puis  un  ralentis- 
sement au  bout  d'une  minute  et  demie  à  2  minutes.  A  ce  moment,  les  em- 
bryons deviennent  moins  transparents,  granuleux  ;  puis  les  mouvements 
cessent,  l'opacité  augmente.  Au  bout  de  5  à  7  minutes,  l'embryon  meurt  et 
subit  une  dissolution  qui  se  fait,  soit  sous  forme  d'une  sorte  d'explosion, 
soit  par  expulsion  de  fragments  de  sa  substance.  Comme  Burge  (1917)  et 
BoviE  (1916)  l'avaient  déjà  observé  sur  d'autres  organismes,  les  arysuo 
idtra-violets  déterminent  une  coagulation  très  semblable  à  celle  qui  est 
produite  par  la  chaleur.  La  résistance  augmente  avec  l'âge.  Il  faut  en 
moyenne  7  minutes  pour  tuer  les  larves  au  stade  trochosphère  ;  21  au  stade 
vehger,  plus  encore  au  moment  de  l'éclosion.  Des  expositions  très  courtes 
(15  secondes)  permettent  la  survie  de  la  plupart  des  embryons  ;  mais  dès 

—  515  — 


36  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

que  l'on  dépasse  une  durée  de  1  minute,  presque  tous  meurent  avant  l'éclo- 
sion.  Les  expositions  fractionnées  exercent  une  action  cumulative  :  quand  on 
a  atteint  une  certaine  durée  totale  d'exposition,  la  mort  survient  plus  ou 
moins  tôt,  mais  sans  exception.  L'abaissement  de  la  température  ne  modi- 
fie en  rien  les  phénomènes,  —  Emile  Guyénot. 

a)  Zotta  (G.).  —  Emploi  de  la  substance  cérébrale  comme  milieu  de  cul- 
ture pour  le  Leptomonas  pyrrhocoris.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b)  Zotta  (G.).  Culture  du  Leptomonas  pyrrhocoris  en  milieux  d'organes  sté- 
rilisés. —  Nous  avons  montré  (1918,  C.  R.  Soc.  biol.)  que  des  flagellés 
parasites  (Trichomastix)  se  cultivaient  bien  dans  des  milieux  constitués 
par  une  décoction  stérile  d'organes  divers  (cerveau,  foie,  rate)  ou  de  sang 
dans  l'eau  physiologique.  Dans  de  tels  milieux  Z.  obtient  des  cultures  ex- 
trêmement riches  de  son  Leptomonas  pyrrhocoris,  qui  y  montre  une  vita- 
lité plus  accentuée  que  dans  le  bouillon  sang.  Il  y  supporte  un  abaisse- 
ment du  pH  jusqu'à  6,23.  —  E.  Chatton. 

c)  Zotta  (G.).  —  A  propos  de  V action  faf>orisante  du  sang  sur  le  dévelop- 
pement du  Leptomonas  pyrrhocoris  dans  le  bouillon  glucose.  —  (Analysé 
avec  le  suivant.) 

d)  Zotta  (G.).  —  L'action  factorisante  de  la  catalase  du  foie  de  veau  sur  le 
développement  du  Leptomonas  pyrrhocoris  en  culture.  —  Pour  un  p°  de  7,6 
le  bouillon  glucose  seul  ne  permet  pas  la  culture  du  flagellé,  ou  ne  la  donne 
que  minime.  Le  bouillon  glucose  additionné  de  sang  défîbriné  de  mouton 
la  donne  lorsque  la  dose  de  sang  ne  descend  pas  au-dessous  de  1/5000  de 
la  dose  de  bouillon.  L'optimum  est  1/200  où  l'on  a  40.000  flagellés  au 
mmc.,  ce  qui  est  considérable.  Mais  cette  action  favorisante  du  sang  dis- 
paraît rapidement  par  le  vieillissement.  La  catalase  du  foie  de  veau  pré- 
parée par  la  méthode  Sôrensen  rend  très  favorable  à  la  culture  le  bouillon 
glucose  seul,  même  à  la  dose  de  1/40.000.  —  E.  Chatton. 


2°   Réactions    des    êtbes    vivants    a    leur    milieu. 

a)  Lasareff  (P.).  —  Recherches  sur  la  théorie  ionique  de  l'excitation.  IV. 
Théorie  des  phénomènes  de  scintillation  dans  la  vision  à  l'obscurité.  —  Pour 
étendre  sa  théorie  générale  de  l'excitation  au  cas  de  la  vision  d'une  lumière 
alternative  donnant  l'illusion  d'une  lumière  continue,  L.  a  étudié  spécia- 
lement l'influence  de  l'intensité  lumineuse  sur  le  nombre  des  interruptions 
nécessaires  pour  donner  une  sensation  lumineuse  continue,  et  la  relation 
entre  ce  nombre  et  la  durée  de  l'adaptation.  Il  compare  les  résultats  expé- 
rimentaux avec  les  considérations  théoriques  et  les  données  du  calcul.  — 
H.  Cardot. 

b)  Lasareff  (P.).  —  Recherches  sur  la  théorie  ionique  de  l'excitation.  V 
Sur  les  lois  du  rétablissement  de  la  sensibilité  dans  le  nerf  après  l'excitation.  — 
La  propagation  de  l'excitation  dans  le  nerf  peut  être  envisagée  soit  comme 
un  processus  physique  (transmission  de  la  polarisation  d'après  Hermann, 
onde  élastique  d'après  Sutherland),  soit  comme  une  réaction  chimique 
(Pfluger)  prenant  naissance  au  point  excité  et  se  propageant  de  proche  en 

—  516  — 


RÉACTIONS  |DES   ÊTRES  VIVANTS  37 

proche,  La  théorie  physique,  basée  principalement  sur  la  non-fatigabilité 
du  nerf  a  fait  déjà  l'objet  de  travaux  mathématiques,  tandis  qu'il  n'en  est 
pas  de  même  pour  la  théorie  chimique.  Les  recherches  faites  sur  le  coeffi- 
cient de  température  de  la  vitesse  de  propagation  de  l'excitation,  tendent  à 
infirmer  la  théorie  physique  et  L.  développant  mathématiquement  la 
théorie  chimique  est  parvenu  à  montrer  que  le  coefficient  de  température 
calculé  est  en  accord  avec  l'expérience,  que  la  loi  du  tout  ou  rien  doit  être 
considérée  comme  valable,  c'est-à-dire  qu'une  réaction  une  fois  commencée 
se  poursuit  jusqu'au  bout,  et  enfin  qu'il  est  possible  d'expliquer  les  modi- 
fications de  la  vitesse  de  conduction  de  l'excitation  pendant  l'électrotonus, 
fournissant  ainsi  un  nouvel  appui  à  cette  théorie  chimique.  Il  faut  encore 
admettre  qu'au  cours  du  processus  de  décomposition  de  la  substance  sen- 
sible, il  ne  se  produit  aucun  phénomène  de  réparation,  cette  dernière  ne 
débutant  qu'après  décomposition  de  la  totalité  de  la  substance  sensible. 
Le  présent  mémoire  est  consacré  à  la  théorie  du  processus  de  réparation 
de  la  substance  dans  le  nerf  et  à  la  comparaison  des  résultats  du  calcul  et 
des  nombres  expérimentaux  fournis  par  le  travail  de  Keith  Lucas  sur  la 
conduction  de  l'influx  nerveux.  —  H.  Cardot, 

Ebbecke  (U.).  —  Modifications  des  membranes  et  excitation  nerveuse.  II. 
Sur  le  fourmillement  nerveux  par  excitation  des  nerfs  sensitifs.  —  Le  four- 
millement peut  être  obtenu  par  l'excitation  galvanique  des  troncs  sensi- 
tifs ;  il  correspond  au  tétanos  de  fermeture  dans  l'excitation  du  nerf  mo- 
teur. Ce  fourmillement  se  dissippe  au  cours  même  du  passage  du  courant 
et  sa  durée  est  fonction  de  l'intensité,  de  l'état  du  nerf  et  notamment  des 
excitations  antérieures.  On  peut  observer  dans  ce  cas  aussi  l'influence  de 
l'introduction  progressive  du  courant.  Il  faut  considérer  que  l'action  du 
courant  sur  le  nerf  provoque  à  la  cathode  une  excitation  locale  durable 
qu'on  peut  comparer  au  gonflement  cathodique  du  muscle  dans  l'excita- 
tion galvanique.  Il  y  a  en  même  temps  des  modifications  qui  empêchent 
la  propagation  de  cette  excitation  locale.  E.  indique  les  rapports  existant 
entre  l'excitation  durable,  l'accomodation,  la  parabiose  et  les  modifica- 
tions des  membranes  et  de  la  perméabilité.  —  H.  Cardot. 

Brinkman  (R.)  et  Van  Dam  (E.).  —  La  transmission  chimique  de  faction 
neuro-excitatrice.  —  D'après  une  théorie  récente,  l'excitation  des  nerfs  est 
suivie  de  la  production  ou  du  déplacement  de  substances  excitantes  qui 
peuvent  être  rendues  responsables  de  l'excitation  elle-même.  Ainsi, 
HowELLS  a  tenté  de  démontrer  que  l'excitation  du  vague  et  l'inhibition 
cardiaque  qui  en  est  la  conséquence  sont  en  rapport  avec  une  augmenta- 
tion des  composés  potassiques  diffusibles  dans  le  tissu  auriculaire.  Pour 
critiquer  cette  théorie  B.  et  V.  D.  font  arriver  dans  l'estomac  d'une 
grenouille  le  liquide  de  perfusion  qui  vient  de  traverser  le  cœur  d'une  autre 
grenouille  et  observent  chez  le  deuxième  animal  les  réactions  de  l'estomac 
après  l'excitation  du  vague  et  l'inhibition  cardiaque  réalisées  chez  le  pre- 
mier. L'excitation  du  tronc  vago-sympathique,  quand  elle  est  suivie  de 
l'effet  habituel  à  l'excitation  du  vague  entraîne  ainsi  chez  la  deuxième 
grenouille  des  contractions  gastriques  typiques  de  l'excitation  du  vague  ; 
inversement  quand  l'excitation  a  produit  sur  le  cœur  de  la  première  une 
réaction  du  type  sympathique,  on  observe  chez  la  deuxième  une  inhibition 
non  moins  caractéristique  des  mouvements  de  l'estomac.  Il  y  a  donc  trans- 
port humoral  de  substances  excitatrices  des  nerfs,  —  H.  Cardot. 

—  517  — 


38  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Fodor  (K.)  et  Happisch  (L.).  —  Sur  la  différence  des  seuils  différentiels 
pour  des  excitants  croissants  ou  décroissants.  —  Comparaison  de  solutions 
salines  de  concentrations  variées,  comme  excitants  de  la  sensation.  La  loi 
de  Weber  n'est  valable  que  dans  une  mesure  restreinte;  les  résultats  obte- 
nus concordent  bien  avec  la  loi  de  Pïjtter.  Le  seuil  différentiel  dépend  à  la 
fois  de  l'intensité  de  l'excitation  et  de  l'intervalle  entre  deux  excitations. 
Une  diminution  dans  la  concentration  est  moins  facilement  appréciée 
qu'une  augmentation.  —  H.  Cardot. 

Gellhorn  (Ernst).  —  Recherches  sur  la  physiologie  des  sensations  tactiles 
et  considérations  sur  les  rapports  entre  les  notions  d'espace  révélées  par  le 
toucher  et  celles  révélées  par  la  vue.  —  L'angle  formé  par  deux  pièces  rigides 
dont  l'une  constitue  la  ligne  de  zéro  et  dont  l'autre  peut  être  déplacée,  est 
apprécié  tantôt  par  la  vue,  tantôt  par  le  toucher.  Ces  deux  ordres 
d'appréciations  sont  comparés.  Dans  l'appréciation  de  l'angle  par  le  tou- 
cher, le  meilleur  résultat  au  point  de  vue  d'une  différence  entre  deux 
angles  est  donné  par  la  région  palmaire,  ensuite  par  le  dos  de  la  main  et 
en  troisième  lieu  par  l'avant-bras.  Quant  à  la  valeur  absolue  de  l'angle 
perçu  par  le  toucher,  et  notamment  de  l'angle  droit,  elle  est  surestimée 
quand  on  explore  avec  la  face  palmaire  ;  alors  qu'avec  les  autres  régions 
cette  surestimation  disparaît  et  peut  être  remplacée  par  une  sous-estima- 
tion. —  H.  Cardot. 

Herter  (K.).  —  Le  sens  thermique  des  Pyrrhocores.  —  H.  place  des  larves 
et  des  imagos  dans  un  appareil  présentant  des  zones  de  températures  dif- 
férentes, depuis  50"  jusqu'à  la  température  de  la  chambre.  La  tempéra- 
ture optima  est  de  28°  C.  ;  à  32°  5  les  animaux  réagissent  par  un  recul 
brusque  (schreckreaction).  Après  section  des  antennes,  ces  températures 
deviennent  respectivement  30°  5  (optimum)  et  36°  (schreckreaction). 
Il  arrive,  en  outre,  que  des  insectes  se  laissent  surprendre  dans  les  régions 
trop  chaudes  et  meurent  sur  place.  Les  antennes  joueraient  un  grand  rôle 
dans  les   réactions    des    Pyrrhocores    aux    excitations    thermiques.    — 

O.    SCHOTTÉ. 

Gothlin  (Gustaf  Fr.).  —  Sur  la  situation  et  l'étendue  de  la  zone  strictement 
jaune  dans  le  spectre.  —  Il  n'existe  pas  de  lumière  monochromatique  qui 
donne  la  sensation  de  jaune  pur  à  tous  les  organes  normaux  trichroma- 
tiques  de  la  vision  adaptés  à  une  faible  illumination  neutre  lorsque  les 
radiations  ne  sont  pas  suffisamment  fortes  pour  rendre  possible  la  distinc- 
tion des  couleurs.  —  Paul   Boyer. 

Rabaud  (Etienne).  —  La  saignée  réflexe  des  Coccinelles.  —  L'émission  de 
sang  n'est  nullement  volontaire  et  ne  résulte  pas  d'une  augmentation  de  la 
pression  sanguine  sous  l'action  des  muscles  dorso-ventraux,  comme  le 
voudrait  Hollande;  car  une  compression  du  sternum,  suffisante  pour  le 
refouler  nettement,  ne  fait  sourdre  aucune  goutte  de  sang.  L'émission  se 
produit  uniquement  si  l'excitation  porte  directement  sur  les  pattes  et 
elle  n'a  lieu  qu'au  niveau  de  la  patte  excitée.  Il  s'agit  donc  d'un  réflexe 
strictement  localisé.  La  poussée  est  due  aux  muscles  de  l'appendice  excité, 
probablement  aux  fléchisseurs  du  tibia,  qui  modifient  la  pression  san- 
guine locale.  Ce  n'est  pas  un  moyen  de  défense,  car,  en  raison  de  la 
forme  de  la  Coccinelle,  un  prédateur  ne  peut  la  saisir  que  par-dessus  ou  par 

—  518  — 


RÉACTIONS   DES   ÊTRES  VIVANTS  39 

les  côtés  et  l'insecte  est  écrasé  avant  que  l'émission  sanguine,  qui  est  ven- 
trale, ait  pu  intervenir.  Cette  émission  est  plutôt  nuisible  à  l'animal,  car 
elle  détermine  une  perte  de  sang  et  un  affaiblissement  de  l'individu.  En 
effet  si,  lorsqu'on  laisse  la  Coccinelle  au  repos,  le  sang  émis  est  réabsorbé, 
il  ne  peut  en  être  de  même  quand  un  prédateur  malmène  sa  victime  et  que 
celle-ci  s'agite.  C'est  donc  un  réflexe  local  sans  utilité  visible.  —  A.  Robert. 

Galiano  (E.  Femandez).  —  Contribution  à  Vétude  des  réactions  chimio- 
tactiques  du  Flagellé  Chilomonas.  —  Jennings  a  montré  que  la  réaction 
tactique  des  Infusoires  envers  le  même  liquide  changeait  suivant  la  com- 
position du  milieu  de  culture  qui  contient  les  animaux.  Les  tactismes  sont 
donc  relatifs  et  les  réactions  que  l'on  observe  résultent,  non  pas  de  la  seule 
action  de  la  substance  expérimentée,,  mais  de  l'interférence  entre  l'action 
de  cette  substance  et  celle  des  composés  chimiques  contenus  dans  le  milieu 
de  culture.  Ainsi  d'après  Garrey  les  acides  exerceraient  toujours  un  tac- 
tisme  négatif  sur  Chilomonas,  tandis  que  Jennings  et  Moore  ont  constaté 
au  contraire  un  tactisme  positif  pour  les  acides  dilués.  Cela  tient  à  ce  que 
Garrey  n'a  pas  éliminé  l'acide  carbonique  de  la  culture.  Ce  qu'il  a  observé 
correspond  à  l'interférence  entre  l'action  de  l'acide  étudié  et  celle  de 
CO^.  Or  celui-ci  exerce  un  tactisme  positif.  Si  on  le  chasse,  en  insufflant 
à  plusieurs  reprises  de  l'air  dans  le  liquide  de  culture,  on  confirme  les  obser- 
vations de  Jennings.  Dans  ses  expériences,  G.  a  toujours  soigneuse- 
ment éliminé  CO^.  L'eau  distillée  étant  le  type  même  des  hquides  neutres, 
il  semblerait  qu'elle  ne  dût  exercer  aucune  action  sur  les  Flagellés.  Or,  au 
contraire,  une  goutte  d'eau  distillée,  introduite  entre  lame  et  lamelle  dans 
une  culture  de  Chilomonas,  provoque  de  la  part  de  ceux-ci  une  violente 
réaction  de  fuite  (fugirréaction,  dit  l'auteur)  :  les  animaux  forment  un 
anneau  autour  de  la  goutte  ;  puis,  quand  on  a  retiré  la  pipette,  ils  envahis- 
sent peu  à  peu  la  goutte  d'eau  et  s'y  accumulent.  Or,  si  le  mélange  de  sub- 
stances contenu  dans  le  milieu  de  culture  provoquait  un  tactisme  négatif 
chez  les  Chilomonas,  ceux-ci  s'accumuleraient  aussitôt  dans  l'eau  pure  ; 
si  au  contraire  le  tactisme  pour  la  culture  était  positif,  la  goutte  d'eau  res- 
terait vide.  Ni  l'une  ni  l'autre  de  ces  alternatives  ne  se  produit,  puisqu'il  y  a 
d'abord  concentration  autour  de  la  goutte,  dans  le  mélange  de  culture  et 
d'eau.  Ce  mélange  contient  donc  une  substance  provoquant  une  réaction 
positive  (ce  que  G.  appelle  une  substance  +)  et  celle-ci  ne  peut  provenir 
que  de  la  culture.  Mais  puisque  les  animaux  ont  tendance  à  quitter  le  mi- 
lieu de  culture  en  s'accumulant  autour  de  la  goutte,  il  faut  que  la  culture 
renferme  un  élément  négatif.  Ce  milieu  de  culture  contient  donc  à  la  fois 
un  élément  +  et  un  élément  — .  La  substance  —  doit  se  diffuser  dans  l'eau 
moins  vite  que  la  substance  +,  sinon  le  mélange  resterait  neutre  :  or,  il 
devient  +  puisque  les  animaux  y  pénètrent;  et  cette  substance  se  diffuse 
progressivement  dans  la  goutte,  de  la  périphérie  vers  le  centre,  puisque  les 
Chilomonas  finissent  par  s'accumuler  en  ce  point.  Que  l'on  place  côte  à 
côte  sur  une  lame  de  verre  une  goutte  de  culture  et  une  goutte  d'eau  dis- 
tillée et  qu'on  fasse  communiquer  les  deux  gouttes,  on  verra  les  animaux 
se  réunir  à  l'entrée  du  canal  d'union  et  envahir  peu  à  peu  ce  canal  mais 
sans  aller  jusqu'à  la  goutte  d'eau  pure  :  ici  la  diffusion  de  la  substance  +  est 
plus  lente,  à  cause  de  l'étroitesse  de  la  communication.  Si  au  lieu  d'eau 
distillée  on  introduit  dans  une  culture  entre  lame  et  lamelle  une  goutte 
d'un  mélange  de  liquide  de  culture  et  d'eau,  les  effets  observés  sont  les 
mêmes,  mais  plus  rapides,  parce  que  l'élément  +  contenu  dans  la  prépara- 

—  519  — 


40  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

tion  et  celui  que  renferme  le  liquide  introduit  ajoutent  leurs  actions.  On 
obtient  encore  les  mêmes  résultats  en  diluant  le  liquide  de  la  préparation 
et  y  introduisant  une  goutte  de  culture  non  diluée,  parce  que  les  animaux 
s'accumulent  dans  le  mélange  d'eau  et  de  culture  :  or,  le  mélange  se  fait 
d'abord  à  la  périphérie  de  la  goutte,  d'où  formation  d'un  anneau  d'ani- 
maux, puis  se  poursuit  dans  la  goutte,  qui  a  une  masse  bien  moindre  que 
le  reste  de  la  préparation,  d'où  accumulation  des  Chilomonas  dans  la  goutte. 
Si  au  lieu  d'eau  distillée  on  introduit  dans  une  culture  non  diluée  une  goutte 
d'acide  très  étendu,  on  obtient  encore  les  mêmes  réactions  :  formation  d'un 
anneau  d'animaux,  puis  accumulation  de  ceux-ci  dans  la  goutte.  11  est  donc 
probable  que  les  causes  sont  les  mêmes,  c'est-à-dire  que  ces  mouvements 
résultent  de  la  diffusion  dans  l'acide  d'un  élément  -\-  provenant  de  la  cul- 
ture. Dans  ce  cas  pourtant  l'accumulation  des  Chilomonas  dans  l'acide  se 
fait  plus  vite  et  plus  nettement  qu'avec  l'eau  pure.  C'est  peut-être  que 
l'acide  neutralise,  au  moins  partiellement,  l'élément  négatif,,  celui-ci  devant 
être  lié  aux  substances  alcalines  qui  existent  dans  tous  les  milieux  de  cul- 
ture, —  A.  Robert 


520 


DEUXIÈME     PARTIE 


MORPHOLOGIE  ET  BIOLOGIE 


_jA  > 


GENERALE 


Morphologie  cellulaire 


De  Mello  (Froilano).  —  Sur  la  cytologie  d'un  Eutrichomastix  de  Vintestin 
de  Calâtes  versicolor  Daudin  {subspecies  major  Blyth).  (C.  R.  Soc.  Biol.) 

[Analysé  avec  le  suivant. 

a)  De  Mello  (F.),  de  Lima  Ribeiro  (J.)  et  de  Sousa  (J).  —  Nouvelles  re- 
cherches sur  la  cytologie  des  Entrichomastix.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVIII, 
317,  1923.) 

h) L'enkystement  des  flagellés  du  genre  Entrichomastix.  (Ibid.,  1327.) 

[Lire  dans  le  texte  le  détail  fort  compliqué  des  appareils  nucléaires, 
axostylaires,  parabasaux,  blépharoplastiques  et  de  leur  évolution  pen- 
dant l'enkystement.  L'axostyle  n'aurait  point  ici  la  valeur  d'une 
centrodesmose,  comme  on  l'admet  généralement  depuis  Dobell.  — 
E.  Chatton. 

Litardière  (R.  de).  —  .Sur  V insertion  fusoriale  des  chromosomes  somatiques, 
(Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXX,  193-197,  1923.)  [3 

Prenant  (Marcel).  —  Formations  pseudochromosomiques  dans  les  glandes 
salivaires  de  Limnœa  stagnalis  L.  (Bull  Soc.  Zool,  Fr.,  jXLVIII,  123- 
129,  1923.)  [3 


Litardière  (R.  de).  —  Sur  Vinsertion  fusoriale  des  chromosomes  soma- 
tiques.  —  Chez  le  Crépis  virens,  les  chromosomes  métaphasiques,  au 
nombre  de  6,  comprennent  d'une  manière  constante  4  chromosomes  à 
insertion  terminale,  dont  2  moyens  et  2  plus  courts  et  2  longs  chromo- 
somes à  insertion  intermédiaire,  le  point  d'insertion  sur  le  fuseau  se  trou- 
vant à  une  distance  sensiblement  constante  de  l'une  de  leurs  extrémi- 
tés ;  les  figures  d'anaphase  montrent  4  chromosomes  droits  et  2 
chromosomes  en  hameçon,  ces  derniers  à  insertion  intermédiaire,  les 
autres  à  insertion  terminale.  Ces  faits  sont  en  faveur  de  l'idée  de  l'au- 
tonomie chromosomique.  —  F.  Moreau. 

Prenant  (Marcel).  —  Formations  pseudochromosomiques  dans  les  glandes 
salivaires  de  Limnse  stagnalis  L.  —  Ce  sont  des  chondriocontes  modifiés, 
devenus  plus  volumineux,  plus  résistants,  et  colorables  par  les  colo- 
rants basiques.  Ils  sont  en  rapport  avec  la  formation  des  grains  de  sécré- 
tion de  ferment.  Ce  stade  pseudochromosome  n'existe  ni  chez  l'Escar- 
got ni  chez  le  Planorbe  et  est  peut-être  dû  au  grand  volume  des  grains 
de  sécrétion  chez  la  Limnée.  —  A.  Robert. 

—  523  — 


ANNÉE  BIOLOGIQUE 


Histogenèse  et  morphogénèse. 


Baecker  (Richard).  —  Ueber  ausziehbare  Gefàss-und  Bastbundel  und  Schrau- 
henbànder.  (Sitz,  ber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXXI.  139-151, 
1.  fig.,  1922.)  [8 

Cole  (L.  W.).  —  Teratological  phenomena  in  the  inflorescences  of  F agus  siU 
vatica.  (Ann.  of  Bot.,  XXXVII,  147-150,  1923  )  [9 

Figdor  (Wilhelm).  —  Ueber  die  Entwichlung  derWendeltreppenhlâttervon 
H elicodiceros  rauscivorus  Engl.  (Sitz  ber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien, 
CXXXI,  233-241,  1  fig.,  1922.)  [8 

Flamm  (Emilie).  —  Zur  Lebensdauer  und  Anatomie  einiger  Rhizome. 
(Sitz.  ber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXXI,  7-22,  1  pi.,  1922.)         [8 

Haberlandt  (G.),  —  Die  Vorstufen  und  Ursachen  der  Adventivembryonie. 
(Sitz.  ber.  d.  preuss.  Akad.  d.  Wiss.,  386-406,  1  pi.,  1922.)  [7 

Herouard  (E.).  —  Le  tétraèdre  morphogénique  et  le  râle  des  colloïdes  dans  sa 
formation.  (Bull.  Soc.  Zool.,  XLVII,  46-52,  1922.)  [5 

Kopec  (S.).  —  The  influence  of  the  nervous  system  on  the  development  and 
régénération  of  muscles  and  integument  in  insects.  (Journ.  exp.  Zool., 
XXXVII,  no  1,  15-24,  7  fig.,  1  pL,  1923.)  [6 

Menzi  (J.).  —  Ontogenie  und  Régénération  des  Vorderdarms  von  Tubifex 
tubifex  Mull.  (Revue  suisse  Zoologie,  XXX,  n»  10,  287-308,  4  fig.,  1  pi., 
1923.)  [6 

Migot  (A.).  —  Sur  les  rapports  entre  la  formation  du  squelette  et  le  mode  de 
fixation  chez  les  Cœlentérés.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.  XLVII,  1922,  269-278.) 

[Chez  la  plupart  des  Cœlentérés  fixés,  il  existe  au  moins  un  squelette 
rudimentaire,  formé  d'une  lamelle  chitineuse  interposée  entre  l'animal 
et  son  support.  Des  cellules  ectodermiques  plus  ou  moins  transformées 
en  tonofibrilles  relient  les  parties  molles  à  ce  squelette.  —  A.  Robert. 

a)  Prenant  (Marcel).  —  Formation  extra-cellulaire  des  spicules  calcaires 
chez  les  Didemnidés.  (Bull.  Soc.  zool.  France,  XLVIII,  1923,  119-122.) 
[Les  spicules  se  forment  librement  dans  la  tunique,  indépendamment 
de  toute  cellule,  par  une  sorte  de  cristallisation  :  leur  forme  plus  ou  moins 
spécifique  n'est  déterminée  que  par  des  facteurs  physico-chimiques.  — 
A.  Robert. 

h) Remarques  sur  les  processus  de  formation  des  spicules  cylindriques 

chez  les  Chitons.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVIII,  150-157,  1923.)  [7 

Puchinger  (Hermine).  —  Ueber  die  Lebensdauer  sclerotisiezter  Zellen.  {Sitz. 
ber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXXI,  47-57,  1  pi.,  2  fig.,  1922.)        [8 

Swett  (F.  H.).  —  The  prospective  significance  of  the  cells  contained  in  the 
four  quadrants  of  the  primitive  limb  dise  of  Amblystoma.  (Journ.  exp. 
Zool.,  XXXVII,  no  2,  207-217,  11  fig.,  1923.)  [5 

—  524  — 


HISTOGENÈSE   ET  MORPHOGÉNÊSE  S 

Verne  (J).  —  Le  rein  des  Poissons  Lophobranches.  Note  préliminaire.  (Bull. 
Soc.  Zool.  Fr.,  XLVII,  1922,  77-83.)  [7 


Swett  (F.  H.).  —  Potentialités  des  cellules  contenues  dans  les  quatre  qua- 
drants du  bourgeon  de  patte  chez  V Amblystome.  —  Les  tissus  formateurs  de 
la  patte  d'^.  punctatum  forment  une  plaque  niésodermique  dans  laquelle 
on  peut  envisager  arbitrairement  4  secteurs.  S.  a  cherché  à  déterminer 
les  potentialités  réelles  de  chacun  d'eux  par  la  méthode  suivante  :  Les 
embryons  sont  colorés  vitalement  par  le  bleu  sulfate  de  Nil  ;  l'ectoderme 
qui  est  tué  par  le  colorant  est  remplacé,  au  niveau  du  bourgeon,  par  de  la 
peau  saine  prélevée  sur  un  embryon  non  coloré.  Après  reprise,  un  secteur  du 
disque  de  patte  est  transplanté  sur  un  animal  non  coloré,  privé  de  la  por- 
tion correspondante  Le  mésoderme  transplanté  reste  coloré  pendant  7  à 
8  jours,  ce  qui  permet  d'en  suivre  le  développement  ultérieur  dans  la 
formation  de  la  patte.  Le  quadrant  antéro-dorsal  fournit  la  plus  grande 
partie  de  la  surface  proximale  dorsale  et  le  bord  radial  de  la  patte,  la 
partie  proximale  de  l'épaule  ;  le  quadrant  postéro-dorsal  donne  la  partie 
distale  dorsale  et  la  surface  interne  de  la  patte.  Le  quadrant  postéro- 
ventral  ne  participe  pas  à  la  formation  de  la  patte,  mais  donne  seulement 
un  peu  de  la  partie  proximale  de  l'épaule  ;  enfin  le  quadrant  antéro-ventral 
contribue  à  la  formation  de  l'épaule  et  fournit  quelques  cellules  au  bord 
radial  de  la  patte.  —  Emile  Guyénot.  "* 

Hprouard  (E.).  —  Le  tétraède  morphogénique  et  le  rôle  des  colloïdes  dans 
sa  formation.  —  Toute  substance  vivante,  dit  l'auteur,  s'organise  en  symé- 
trie bilatérale,  et  cette  symétrie  prend  naissance  au  moment  de  la  féconda- 
tion. Or  la  première  division  de  l'œuf  peut  se  faire  suivant  un  plan  en  dis- 
cordance absolue  avec  le  plan  de  symétrie  :  ce  dernier  ne  dépend  donc  pas 
de  l'organisation  cellulaire,  mais  de  quelque  chose  de  différent,  probable- 
ment d'une  substance  spécifique.  Rien  n'autorise  à  localiser  cette  substance 
uniquement  dans  les  cellules  et  il  est  probable  qu'elle  est  répartie  dans 
tout  l'espace,  cellulaire  ou  non,  occupé  par  l'édifice  total.  On  peut  même 
assurer,  pense  l'auteur,  «  que  les  substances  répandues  dans  les  régions 
non  cellulaires  d'un  édifice  morphologique  »  (par  exemple  le  contenu  de  la 
cavité  blastulaire)  «  sont  directement  responsables  de  la  forme  que  prend 
cet  édifice,  c'est-à-dire  de  la  seule  donnée  tangible  qui  nous  permette  de 
parler  de  spécificité,  quand  il  s'agit  de  substances  vivantes  ».  Les  cellules 
fournissent  les  matériaux  qui  servent  à  édifier  l'organisme,  mais  ces  maté- 
riaux se  distribuent  par  rapport  au  plan  de  symétrie  et  sans  rapport  néces- 
saire avec  les  cellules.  Ce  plan  de  symétrie  se  comporte  comme  un  lieu  de 
moindre  résistance  par  ce  fait  qu'il  marque  une  séparation  entre  les  deux 
moitiés  énantiomorphes.  Aussi  est-ce  toujours  suivant  ce  plan  que  se  pro- 
duit l'invagination  gastrulaire.  Mais  pour  que  l'invagination  ait  lieu,  il 
faut,  d'après  H.,  qu'une  différence  de  pression  se  produise  entre  le  contenu 
de  la  blastula  et  le  milieu  ambiant  :  «  la  prolifération  des  cellules  de  la 
paroi  serait  incapable  de  former  une  invagination  par  ses  propres  moyens  », 
Or  le  contenu  de  la  blastula  n'est  pas  une  simple  solution  aqueuse  de  cris- 
talloïdes  :  des  colloïdes  y  existent  certainement  et  lui  donnent  une  consis- 

—  525  — 


6  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

tance  plus  ou  moins  pâteuse.  On  se  trouve  donc  en  prisence  d'une  sphère 
de  substance  pâteuse,  dont  la  surface  devient  plus  rigide  que  le  contenu, 
et  dont  la  surface  seule  s'accroît  par  division  des  cellules.  Pour  l'étude,  on 
peut  tout  aussi  bien  considérer  une  sphère  dont  la  surface  resterait  cons- 
tante tandis  que  son  contenu  diminuerait.  Or  P  Dufour,  laissant  un  glo- 
bule de  paraffine  fondue  se  refroidir  au  sein  d'un  liquide  de  même  densité, 
voit  la  surface  du  globule,  solidifiée  la  première,  se  déformer  et  la  sphère 
se  transformer  en  un  tétraèdre.  H.  assimile  à  ce  tétraèdre  le  plutéus,  la  larve 
de  Mûller,  le  pilidium,  la  trochophore,  la  tornaria,  même  l'embryon  de 
Batracien.  La  trace  du  plan  de  symétrie  sur  le  tétraèdre  détermine  la  for- 
mation d'un  triangle  dont  les  angles  marquent  les  régions  frontale,  caudale 
et  nuquale  de  l'adulte.  L'arête  coupée  en  deux  par  ce  plan  de  symétrie  est 
la  base  commune  de  deux  faces  triangulaires  :  l'une,  qui  a  pour  sommet 
l'angle  frontal,  correspond  à  la  face  ventrale  ;  l'autre,  qui  a  pour  sommet 
l'angle  nuqual,  correspond  à  la  face  dorsale  de  l'adulte.  L'arête  qui  coïn- 
cide avec  le  plan  de  symétrie  est  l'arête  d'un  angle  dièdre  qui  représente 
le  lobe  préoral  et  donne  naissance  au  système  nerveux  central  dans  toute 
la  série  animale.  La  cause  principale  de  la  déformation  du  tétraède  est  la 
présence  d'une  masse  vitelline,  reléguée  sur  la  face  dorsale  chez  les  Arthro- 
podes, sur  la  face  ventrale  chez  les  Vertébrés.  —  A.  Robert. 

Menzi  (J.).  —  Ontogénie  et  régénération  de  Vintestin  antérieur  chez  le 
Tubifex.  —  M.  constate  qu'une  invagination  ectodermique  donne  nais- 
sance à  l'intestin  antérieur  jusqu'à  la  partie  postérieure  du  premier  seg- 
ment ou  jusqu'au  niveau  postérieur  du  ganglion  cérébroïde.  L'épithélium 
cilié  est  d'origine  endodermique.  A  la  jonction  du  stomodeum  et  de  l'endo- 
derme, les  cellules  formant  les  culs-de-sac  des  deux  feuillets  sont  histoly- 
sées  avant  la  réunion  des  deux  parties.  L'ectoderme  ne  donne  naissance 
qu'à  la  cavité  buccale,  tandis  que  le  pharynx  et  l'œsophage  sont  d'origine 
endodermique.  Confirmant  les  travaux  de  Haase  (1899)  et  d'AsEL  (1902), 
M,  constate  que  la  régénération  reproduit  exactement  le  développement 
normal,  fait  qui  vient  à  l'appui  de  la  théorie  de  la  spécificité  des  feuillets.  — 
A.  Naville, 

Kopec  (S,).  —  Influence  du  système  nerveux  sur  le  développement  et  la 
régénération  des  muscles  et  des  formations  té gumentaires  chez  les  Insectes.  — 
Si  l'on  enlève  à  de  jeunes  chenilles  de  Lymantria  dispar  le  5^  ganglion  abdo- 
minal, on  constate  que,  3  à  5  semaines  plus  tard,  les  muscles  de  la  région 
correspondante  ne  montrent  ni  atrophie  ni  dégénérescence,  fait  tout  à  fait 
contraire  à  ce  que  l'on  observe  chez  les  Vertébrés.  Par  contre,  les  chenilles, 
privées  des  ganglions  thoraciques  peu  avant  la  métamorphose,  donnent 
des  papillons  dépourvus  de  muscles  dans  les  segments  correspondants. 
K.  n'a  pu  se  rendre  compte  si  les  muscles  imaginaux,  qui  doivent  remplacer 
les  muscles  larvaires  liistolysés,  dégénèrent  après  un  début  d'histogenèse 
ou  ne  se  forment  pas  du  tout.  En  corrélation  avec  l'absence  de  muscles,  le 
tube  digestif  et  les  trachées  présentent,  en  ce  point,  des  dimensions  exagé- 
rées. D'autre  part,  l'absence  des  gangUons  thoraciques  ne  modifie  pas  le 
développement  des  téguments  et  des  appendices  (ailes,  pattes).  Les  seg- 
ments des  pattes  sont  seulement  un  peu  élargis.  Le  système  nerveux  ne 
paraît  avoir  aucune  action  sur  la  régénération  des  pattes  larvaires.  La 
4^  patte  abdominale  est  régénérée  aussi  bien,  et  avec  la  même  fréquence, 
que  le  ganglion  correspondant  soit  présent  ou  absent.  Ce  résultat  est  en 

—  526  — 


HISTOGENÈSE   ET  MORPHOGÉNÈSE  7 

contradiction  avec  ceux  de  Janda  (1913)  et  de  Krisenecky  (1913)  qui, 
après  ablation  des  yeux  et  destruction  du  ganglion  optique,  chez  des  larves 
de  Tenebrio  molitor,  avaient  vu  apparaître  des  hétéromorphoses  (cf.  obser- 
vations de  Herbst  sur  les  Crustacés).  K.  discute  la  valeur  de  ces  expé- 
riences. —  Emile  Guyénot. 

b)  Prenant  (Marcel).  —  Remarques  sur  les  processus  de  formation  des 
spicules  cylindriques  chez  les  Chitons.  —  Le  spicule  apparaît  dans  la  cellule 
mère,  qui  diminue  de  taille  à  mesure  que  la  dimension  du  spicule  augmente. 
Quand  la  partie  calcaire  de  celui-ci  est  achevée,  la  cellule  est  très  réduite, 
mais  le  noyau  n'a  pas  changé.  Lorsque  commence  la  sécrétion  de  la 
cupule  chitineuse  qui  embrasse  la  base  du  spicule  calcaire,  le  noyau  dirai- 
nue  brusquement  en  émettant  des  granulations  qui  entrent  dans  la  com- 
position de  cette  cupule.  Les  parties  périphériques  de  la  cupule,  comme 
plus  tard  l'anneau  qui  la  double,  sont  formées  par  les  cellules  voisines.  Le 
disque  terminal  de  la  cupule  paraît  formé  dans  le  noyau  lui-même.  Enfin 
noyau  et  cellule  mère  reviennent  au  type  indifférencié.  — A.  Robert. 

Verne  (J.).  —  Le  rein  des  Poissons  Lophobr anches.  Note  préliminaire.  — 
Le  rein  unique  des  Lophobranches  ne  présente  de  glomérules  de  Malpighi 
à  aucun  moment  de  son  développement.  Dans  le  mésonéphros  des  Téléos- 
téens  en  général,  les  glomérules  n'apparaissent  qu'à  la  maturité  sexuelle. 
Comme  Audigé  l'a  montré,  cette  apparition  est  liée  à  l'envahissement  du 
rein  par  des  branches  artérielles.  En  effet,  le  pronéphros  pair  qui  existe 
chez  les  très  jeunes  Lophobranches  et  qui  présente  un  glomérule  est  irri- 
gué par  l'aorte,  tandis  que  le  mésonéphros  ne  reçoit  jamais  de  vaisseaux 
artériels  et  est  irrigué  seulement  par  la  veine  cardinale  unique.  La  circula- 
tion artérielle,  rapide  et  comme  discontinue,  et  la  circulation  veineuse,  très 
lente  dans  de  larges  sinus,  demandent  des  dispositions  différentes  pour  la 
sécrétion  de  la  partie  liquide  de  l'urine.  Le  ralentissement  de  la  circulation 
a  pour  autre  conséquence  le  développement  de  tissu  lymphoïde  et  l'exis- 
tence de  phénomènes  d'érythrolyse.  —  A.  Robert. 

Haberlandt  (G.).  —  Sur  l'origine  des  embryons  adventifs.  —  En  1921 
déjà,  H.  avait  publié  un  travail  sur  la  production  expérimentale  d'embryons 
adventifs  chez  Oenothera  Lamarckiana.  Il  admettait  que,  sous  l'influence 
d'hormonestraumatiques  ou  nécrotiques  il  se  forme  des  cals  dans  la  région 
du  sac  embryonnaire.  Ces  cals,  proliférant  dans  le  sac  embryonnaire,  s'y 
développent  en  embryons  ou  donnent  naissance  à  des  embryons  sous  l'in- 
fluence d'hormones  embryogènes.  De  nouvelles  observations  faites  sur 
Ornithogalum  umbellatum,  Scopolia  carniolica,  Funkia  oç'ata,  Allium 
odorum,  Syringa  vulgaris,  comparées  aux  résultats  déjà  obtenus  par 
Hague,  IIegemaier,  Hofmeister,  Longo,  Strassburger,  Tretjakow 
et  WiNKLER  lui  ont  permis  d'établir  une  chaîne  complète  des  stades 
préliminaires  à  l'embryonie  adventive  :  1°  des  cellules  adjacentes  au  sac 
embryonnaire,  nucelle  ou  intégument,  se  divisent  activement  sans  proli- 
fération spéciale.  Le  phénomène  peut  être  spontané  ou  provoqué  ;  2^  ces 
cellules  forment  des  amas  cellulaires  qui  pénètrent  dans  le  sac  embryon- 
naire sans  y  former  d'embryons  adventifs.  Parfois  il  se  développe  des  poils 
internes  ou  des  vésicules  embryoïdes  ;  2)^  à  côté  de  ces  prohférations  sté- 
riles il  s'en  forme  de  fertiles  se  développant  en  embryons  adventifs,  spon- 
tanément ou  artificiellement  ;  4°  toutes  les  proliférations  sont  embryogènes. 

—  527  — 


8  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Dans  tous  les  cas  examinés  on  a  constaté  la  présence  de  cellules  dégénérées 
ou  mortes  dans  l'entourage  des  proliférations.  La  présence  d'hormones 
nécrotiques  paraît  donc  établie.  L'existence  des  hormones  traumatiques  a 
déjà  été  prouvée  expérimentalement;  quant  aux  hormones  embryogènes 
elles  demeurent  hypothétiques.  Pour  que  les  ébauches  d'embryons  adven- 
tifs  se  développent  complètement,  il  faut,  chez  diverses  espèces,  que  la 
pollinisation  du  stigmate  soit  effectuée  et  que  le  pistil  ait  commencé  son 
développement.  La  mort  des  cellules  d'où  sortiront  les  nécro-hormones 
est  due  sans  doute  à  des  troubles  trophiques.  Ceux-ci  sont  provoqués  par 
le  milieu  défavorable  soit  climatique,  soit  géographique,  soit  expérimental. 
Ils  peuvent  aussi  dériver  d'hybridations  ou  de  mutations.  —  H.  Spinner. 

Flgdor  (Wilhelm).  —  Sur  le  développement  des  feuilles  «  en  escalier  tour- 
nant »  de  H elicodiceros  muscivorus  Engl.  —  Les  feuilles  de  cette  Aracée  se 
compliquent  avec  l'âge.  D'abord  elles  sont  simples,  puis  il  leur  pousse  des 
lobes  latéraux  profonds,  jusqu'à  7.  Ces  divisions  ne  sont  pas  dans  un  seul 
plan,  mais  sont  disposées  sur  une  spirale.  Ce  serait  donc  une  évolution 
foliaire  sympodiale.    —  H.  Spinner. 

Baecker  (Richard).  —  Sur  des  éléments  extensibles  du  cylindre  central  et 
des  cordons  scléreux.  —  Lorsqu'on  arrache  ou  qu'on  brise  des  parties  de 
plantes  herbacées,  la  cassure  est  en  général  assez  nette.  Mais  chez  certaines 
espèces  telles  que  les  Plantage  on  constate  que  des  fibres  et  des  vaisseaux, 
au  lieu  de  se  rompre,  s'allongent  hors  de  la  surface  de  brisure.  B.  a  constaté 
en  outre  ce  phénomène  chez  Spinacia,  StellaHa  média,  S.  aquatica,  Arabis 
albida,  Brassica  campestris,  B.  botrytis,  Pleontodon  Sp.,  Arctium  Sp., 
Cirtium  palustre  et  Campelia  Zanonia.  Chez  cette  dernière  espèce  ce  sont 
les  cordons  scléreux  qui  s'allongent,  chez  toutes  les  autres  c'est  le  cylindre 
central,  le  bois  en  particulier.  B.  attribue  cette  propriété  à  la  grande  diffé- 
rence de  résistance  entre  les  éléments  du  stéréome  et  celle  des  biocyets 
qui  l'entourent.  Les  premiers  ont  des  parois  très  épaisses,  les  seconds  très 
minces.  Souvent  il  n'y  a  que  la  spirale  d'épaississement  qui  s'allonge  par 
déroulement  après  décollement  de  la  membrane  du  vaisseau,  laquelle 
demeure  intacte.  Cette  membrane  est  presque  toujours  cellulosique,  par- 
fois pectique  et  la  spirale  est  lignifiée.  Rarement  {Rhoeo  discolor,  Chelido- 
nium  majus,  Tradescentia  multicolor),  la  membrane  est  pectique  et  la  spi- 
rale cellulosique.  —  H.  Spinner. 

Puchinger  (Hermine).  —  Sur  la  durée  de  la  vie  de  cellules  sclérifiées.  — 
Combien  de  temps  des  cellules  complètement  sclérifiées  conservent-elles 
encore  leur  protoplaste  ?  P.  a  examiné  des  scléréides  variés  appartenant  à 
des  organes  divers  de  17  espèces  végétales.  Les  idioblastes  considérés,  qui 
apparaissent  dans  des  feuilles,  ont  une  vie  aussi  longue  que  celle  du  paren- 
chyme. Au  contraire,  ceux  qui  constituent  le  tégument  des  graines  ne 
tardent  pas  à  périr  puisqu'ils  n'ont  plus  à  jouer  qu'un  rôle  protecteur.  La 
durée  maximale  de  la  vie  d'un  sclérocyte  varie  entre  deux  et  quatre  ans 
s'il  provient  d'une  tige;  entre  un  et  cinq  ans  s'il  est  foliaire;  entre  un  mois 
et  deux  mois  et  demi  s'il  est  endocarpique.  —  H.  Spinner. 

Flamm  (Emilie).  —  La  durée  et  Vanatomie  de  quelques  rhizomes.  —  Dans 
les  cas  les  plus  favorables.  F.  attribue  à  des  rhizomes  la  durée  maximum  sui- 
vante :  Poîygonatum  multiflorum  20  ans  ;  P.  officinale  16  ans  ;  P.  latifolium 

—  528  — 


CELLULES   SEXUELLES.  —  FÉCONDATION   PARTHÉNOGENÈSE  9 

8  ans  ;  P.  verticillatum,  Anthericum  ramosum,  Paris  quadrijolia  17  ans  ; 
Asarum  europaeum  14  ans,  Anémone  ranunculoïdes  7  ans.  Au  fur  et  à  me- 
sure de  sa  croissance  le  rhizome  éprouve  diverses  modifications  secondaires. 
Tout  d'abord  la  cuticule  se  fonce.  Des  cellules  épidermiques  dégénèrent  ou, 
chez  Convallaria  majalis  et  Majanthemum  bifolium,  se  remplissent  d'une 
sécrétion  colorée  en  brun  foncé  par  CIH  bouillant.  Les  stomates  des  Poly- 
gonatées  ne  tardent  pas  à  être  obstruées  par  un  bouchon  de  nature  chi- 
mique indéterminée,  puis  une  partie  des  cellules  stomatiques  se  ligni- 
fient. L'appareil  stomatique  lignifié  se  surélève  au-dessus  du  niveau  épi- 
dermique.  Parmi  tous  les  rhizomes  étudiés,  seul  parmi  les  monocotylées, 
celui  d^ Anthericum  ramosum  possède  un  accroissement  secondaire.  L'en- 
doderme de  la  racine  pénètre  jusqu'au  cylindre  central  du  rhizome  et 
l'accompagne  sur  un  espace  plus  ou  moins  considérable,  simulant  ainsi  un 
endoderme  du  rhizome.  —  H.  Spinner. 

Cole  (L.  W.).  —  Anomalies  des  inflorescences  de  Fagus  sihatica. —  L'au- 
teur a  rencontré  des  inflorescences  à  fleurs  toutes  femelles,  mais  en  nombre 
excédant  ou  réduit,  des  inflorescences  ofl'rant  à  la  fois  des  fleurs  mâles,  des 
fleurs  femelles  et  des  fleurs  hermaphrodites,  des  inflorescences  aux  fleurs 
femelles  toutes  anormales  et  présentant  une  tendance  marquée  vers  la 
constitution  des  inflorescences  mâles.  —  F.  Moreau. 


Cellules  sexuelles   —  Fécondation  —  Parthénogenèse. 


Brailey  (Miriam  E.).  —  Conditions  javoring  Maturation  of  eggs  of  Asterias 
Forhesii.  (Amer.  .J.  Phys.,  LXV,  l^r  juin  1923,  45-54.)  [11 

a-h)  Gellhorn  (Ernst).  —  Befruchtungsstudien.  I  und  II.  (Pfliiger's  Archiv, 
CXCVI,  358-373  :  374-392,  1922.)  [10 

Paînter  (T.  S.).  —  Studies  in  mammalian  spermatogenesis.  II.  The  spermato- 
genesis  of  man.  (Journ.  exp.  Zool.,  XXXVII,  n^  3,  291-321,  4  fig.  et 
6  pi.,  1923.)  [11 

Ross-Johnson  (Margaret)  and  Hewer  (Evelyn  E.).—  The  effeci  of  lactation 
on  ovulation.  (The  J.  Physiol.,  LVII,  3  et  4,  21  mars  1923,  143-145.)    [11 

Sanchez  y  Sanchez  (Manuel).  —  La  oxidacion  cataliticas  de  los  gametos  del 
erizo  de  mar  antes  de  la  fecundacion.  (Trab.  labor.  invest.  biol.  Madrid, 
XIX,  209-213,  1922.)  [9 


Sanchez  y  Sanchez  (Manuel).  —  L'oxydation  catalytique  des  gamètes 
chez  rOursin  avant  la  fécondation.  —  Dès  la  maturation  de  l'œuf,  son  pro- 
toplasma entre  en  activité  et  donne  naissance,  à  sa  périphérie,  sous  forme 
de  granules,  à  des  oxydones,  c'est-à-dire  à  des  catalyseurs  insolubles  dans 
l'eau.  Ces  grains  forment  autour  de  l'œuf,  même  autour  de  la  membrane 

—  529  — 

ANN.  BlOt.  —  T.  III,  FASC.  5  (1922-1923)  4 


10  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

lorsqu'elle  s'est  développée,  une  atmosphère  oxydante,  ayant  une  épais- 
seur approximativement  égale  au  rayon  de  l'oeuf.  Ces  enzymes  oxydantes 
ne  sont  pas  produites  par  le  noyau,  car  elles  apparaissent  aussi  dans  les 
œufs  anucléés,  obtenus  par  la  méthode  de  Delage.  Elles  n'ont  rien  de  com- 
mun avec  le  chondriome.  Traversant  cette  atmosphère  oxydante,  les  sper- 
matozoïdes se  chargent  d'oxydones  qui  se  fixent  à  leur  tête  et  à  leur  queue. 
L'attraction  exercée  par  l'oeuf  sur  les  spermatozoïdes  serait  due,  suppose 
S.,  à  l'oxygène  produit  par  ces  enzymes.  —  A.  Robert, 

a)  Gelîhorn  (Ernst).  —  Etudes  sur  la  fécondation.  I.  —  G.  a  examiné 
séparément  l'action  des  électrolytes  d'une  part  sur  les  spermatozoïdes, 
d'autre  part  sur  les  ovules  de  grenouille.  Dans  l'action  sur  les  spermato- 
zoïdes, qu'il  s'agisse  de  la  persistance  de  la  mobilité  et  de  la  survie  ou  bien 
du  pourcentage  des  œufs  qui  se  développent  lorsqu'ils  sont  fécondés  par 
le  sperme  ainsi  traité,  on  voit  que  le  classement  des  ions  reste  le  même,  à 
savoir  par  ordre  de  toxicité  croissante  :  pour  les  cations  Li  <  Cs  <C  Na  <C 
NH^  <  K  <C  Rb,  et  pour  les  anions  tartrate  <  SO'  <  phosphate  <  acé- 
tate <  NO»  <  Br  <  Cl<  I<  citrate  <  F  <  SCN.  Les  œufs  qui  se 
développent  dans  ces  conditions  donnent  des  embryons  normaux.  En  trai- 
tant les  spermatozoïdes  par  un  mélange  d'électrolytes  on  retombe  sur  des 
effets  antagonistes  connus  :  K  et  Na  ;  CL  Br,  ou  I  et  phosphate,  acétate, 
tartrate  ou  sulfate.  Si  d'autre  part  on  traite  les  ovules  par  les  divers  élec- 
trolytes et  qu'on  les  féconde  ensuite  par  du  sperme  normal,  on  ne  constate 
pas,  pour  les  durées  d'action  de  20  à  30  minutes,  de  différences  nettes  entre 
les  divers  chlorures  alcalins  quant  au  pourcentage  des  développements. 
Quand  le  développement  a  lieu,  il  est  normal,  et  on  ne  peut  constater  au- 
cune action  sur  l'idioplasme.  —  H.  Cardot. 

b)  Gellhorn  (Ernst).  —  Etudes  sur  la  fécondation.  II.  —  Dans  ce  second 
mémoire,  6.  s'attache  à  étudier  l'influence  de  la  pression  osmotique  et  de 
la  concentration  des  ions  H,  soit  sur  les  spermatozoïdes,  soit  sur  les  ovules, 
soit  sur  les  œufs  fécondés  de  Rana  temporaria.  Après  traitement  de  30  à 
50  minutes  par  les  solutions  anisotoniques,  le  sperme  sert  à  féconder  des 
œufs  normaux  ;  le  pourcentage  des  développements  augmente  à  mesure 
qu'on  abaisse  la  pression  osmotique  de  la  solution.  Au  contraire,  on  observe 
à  peu  près  l'inverse,  si  on  soumet  les  ovules  à  l'action  des  solutions  aniso- 
toniques et  qu'on  les  féconde  ensuite  avec  du  sperme  normal  :  quand,  à 
partir  d'un  optimum  N/10,  l'hypotonie  des  solutions  augmente,  le  nombre 
d'œufs  fécondés  diminue.  Et  si  on  traite  à  la  fois  ovules  et  spermatozoïdes, 
on  obtient,  comme  on  pouvait  le  prévoir  d'après  les  deux  séries  précédentes, 
pour  représenter  le  pourcentage  de  développement,  une  courbe  à  optimum 
vers  N/20.  Enfin,  si  on  soumet  l'œuf  fécondé  normal  à  des  solutions  de 
chlorure  de  sodium  aussitôt  après  la  fécondation,  on  voit  que  le  dévelop- 
pement est  arrêté  au  delà  de  la  concentration  0,3  %  ;  mais  si  l'action  de 
NaCl  a  lieu  seulement  12  à  14  h.  après  la  fécondation,  il  se  développe  encore 
des  larves  normales  dans  NaCl  0,9  %.  Pour  la  concentration  des  ions  H, 
les  limites  entre  lesquelles  il  y  a  possibilité  de  développement  sont  :  dans 
le  traitement  des  spermatozoïdes,  pH  3  à  pH  13;  dans  le  traitement  des 
ovules,  pH  3  à  pH  12.  Dans  HCl  et  NaOH  N/lOOO,  le  développement  des 
œufs  fécondés  normaux  n'est  pas  entravé  ;  il  l'est  généralement  dans  HCl 
N/lOO;  dans  NaOH  N/lOO  il  y  a  environ  30  %  d'œufs  qui  se 
développent,  et  d'une  façon  normale.  Dans  ces  expériences  comme  dans 

—  530  — 


PROBLÈMES   GÉNÉRAUX   DE   LA   SEXUALITÉ  11 

celles  sur  l'anisotonie,  on  constate  une  augmentation  de  la  résistance  des 
germes  de  12-24  h.  par  rapport  à  l'œuf  qui  vient  d'être  fécondé.  Dans  au- 
cune de  ces  différentes  recherches,  il  n'y  a  indication  d'une  modification 
de  l'idioplasme  dans  le  sens  indiqué  par  Hertwig.  Quand  un  œuf  fécondé 
subit  pendant  72  h.  l'action  de  l'eau  distillée,  on  obtient  des  malformations 
analogues  à  celles  des  animaux  à  œdème  d' Hertwig.  —  H.  Cardot. 

Brailey  (Miriam  E.).  —  Conditions  favorisant  la  maturation  des  œufs 
d'Asterias  Forbesii.  —  Le  rôle  du  facteur  respiration  est  prépondérant  dans 
la  maturation  des  œufs  d'Astéries,  si  le  milieu  environnant  n'est  pas  favo- 
rable pour  l'élimination  du  CO^  et  pour  l'absorption  de  l'oxygène,  peu 
d'œufs  arrivent  à  maturation  ;  il  en  est  ainsi  quand  les  œufs  se  trouvent 
entassés  en  grand  nombre  dans  un  faible  volume  d'eau  de  mer,  quand  le 
milieu  a  été  acidifié  et  quand  l'oxygène  est  enlevé  du  milieu  par  CyK. 
Les  oxydants,  comme  MnO*K,  ne  modifient  pas  le  pourcentage  de  matura- 
tion quand  ils  sont  introduits  dans  l'eau  de  mer  dans  laquelle  se  trouvent 
les  œufs,  mais  la  maturation  est  favorisée  si  les  œufs  sont  placés  dans  un 
grand  volume  d'eau  de  mer,  si  on  ajoute  une  faible  quantité  de  soude  à 
l'eau  de  mer  avant  d'y  déposer  les  œufs  et  quand  enfin  on  brasse  vigoureuse- 
ment les  œufs  plusieurs  minutes  dans  un  grand  volume  d'eau  de  mer.  — 

Paul    BOYER. 

Ross- Johnson  (Margaret)  et  Hewer  (Evelyn  E.).  —  L'action  de  la  lacta- 
tion surVoi'ulation.  —  L'ovulation  persiste  durant  la  lactation  de  la  femelle 
du  rat  albinos  à  l'encontre  de  l'opinion  de  Long  et  Evans  et  de  Loeb  et 
KuRAMiTsu,  en  effet  pendant  la  lactation  les  ovaires  de  ces  animaux  pré- 
sentent des  corps  jaunes  jeunes.  —  Paul  Boyer. 

Painter  (T.  S.).  —  Les  chromosomes  dans  la  s permato genèse  de  V homme.  — 
P.  a  étudié  le  nombre  des  chromosomes  dans  les  testicules  de  deux  nègres 
et  d'un  blanc,  prélevés  et  fixés  dans  des  conditions  très  favorables.  Les 
spermatogonies  renferment  48  chromosomes  (nombre  diploïde)  ;  le  nombre 
haploïde  dans  les  spermatocytes  de  premier  ordre  est  de  24,  mais  une  paire 
est  formée  de  deux  chromosomes  inégaux  :  ce  sont  les  chromosomes  X  et  Y. 
Les  spermatozoïdes  auraient  chacun  23  autosomes  et  soit  un  X,  soit  un  Y. 
Ces  résultats  sont  très  voisins  de  ceux  de  V.  Winiwarter,  à  cette  différence 
près  que  cet  auteur  comptait  48  chromosomes  chez  la  9  et  seulement  47 
chez  le  o".  Le  d"  ne  posséderait  qu'un  seul  chromosome  X  (^X — 0),  tandis 
que,  d'après  Painter,  il  a  la  formule  X — Y.  —  Emile  Guyénot. 


Problèmes  généraux  de  la  sexualité 

Champy  (Ch.)  et  Gley  (Pierre).  —  La  glande  du  testicule  des  Blennies  et  sa 
signification,  (Bull.  Soc.  Zool.,  XVII,  199-208,  1922.)  [14 

Chevey  (P.).  —  Observation  sur  une  Perche  hermaphrodite  {Perça  fluviatilis 
Lmn.).  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  XLVII,  1922,  60-64.) 

[Description  d'un  individu  hermaphrodite  protandre  observé  vivant 

—  531  — 


12  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

pendant  plusieurs  mois,  dont  la  tendance  mâle  a  pleinement  évolué  et 
a  permis  la  fécondation  d'une  ponte  et  dont  la  tendance  femelle  est 
restée  incomplète,  bien  qu'ayant  donné  naissance  à  des  ovules  incontes- 
tables. —  A.  Robert. 

Georgewitch  (J.).  —  Sur  les  phénomènes  de  sexualité  chez  Myxobolus  Pfeif- 
feri.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXIX,  115,  1923.)  [12 

Goldschmidt  (R.)  et  Pariser  (K.).  —  Triploïde  Intersexe  bel  Schmetterlingen, 
(Biolog.  Zentralblatt,  XLIII,  no  4,  446-452,  1923.)  [12 

Grubb  (V.  M.).  —  Preliminary  note  on  the  reproduction  of  Rhodymenia 
palmata.  (Ann.  of  Bot.,  XXXVII,  151-152,  1923.)  [14 

Lipschiitz  (Alexander)  und  Wagner  (Karl).  —  Ueber  die  Hypertrophie  der 
Zwischenzellen.  Ihr  Vorkommen  und  ihre  Bedingungen.  (Pflûger's  Archiv, 
CXCVII,  348-361,  1922.)  [12 

Murisier  (P.).  —  Note  sur  la  masculinisation  des  femelles  de  Gallinacées. 
(Rev.  suisse  de  Zoologie,  XXX,  n»  9,  275-285,  1923.)  [12 


Georgewitch  (J.).  —  Sur  les  phénomènes  de  sexualité  chez  Myxobolus 
pjeifferi.  —  G.  étudie  la  formation  des  spores  de  cette  myxosporidie  chez 
les  truites  du  lac  Doiran,  particulièrement  dans  le  cas  où  il  ne  se  forme 
qu'une  seule  spore  par  pansporoblaste,  cas  anormal,  mais  facile  à  inter- 
préter. Le  noyau  initial  du  pansporoblaste  donne  par  trois  promitoses 
successives  [ne  sont-ce  pas  plutôt  des  mésomitoses  ]  6  noyaux  dont  2 
seront  les  noyaux  des  gamètes.  Les  gamètes  sont  d'abord  deux  corps 
sphériques  séparés  qui  se  fusionnent  en  un  sporoplasme  binucléé.  Dans  ce 
sporoplasme  chacun  des  noyaux  émet  par  mitose  [la  deuxième  émission 
mitotique  n'a  pas  été  vue  avec  certitude]  deux  noyaux  résiduels  homo- 
logues de  globules  polaires.  Du  fait  de  ces  évictions  nucléaires  ïe  nombre 
des  chromosomes  qui  était  de  4  est  tombé  à  2.  Ces  phénomènes  ont  donc 
tous  les  caractères  d'une  méiose  présexuelle.  Ils  sont  conformes  à  ce  que 
l'auteur  a  déjà  vu  chez  les  Myxidium  marins,  et  difîèrent  par  contre  de 
ceux  qu'ont  décrit  Keisselitz  et  Mercier.  —  E.  Chatton. 

Goldschmidt  (R.)  et  Pariser  (K.).  —  Papillons  intersexués  triploïdes.  —  En 
croisant  des  hybrides  mâles  {Saturnia  pyri  X  S.  pavonia),  très  peu  féconds 
(les  9  sont  stériles),  avec  des  S.  pyri  9,  Standfuss  (1908)  obtint  une  Fg 
composée  de  cf  normaux  et  de  i  intersexuées.  Pareille  apparition  de  ç 
intersexuées  en  Fg  a  été  observée  par  Federley  (1913),  au  cours  de  croise- 
ments entre  Pygaera  et  par  Meisenheimer  (1922),  dans  des  croisements 
entre  espèces  de  Biston.  Dans  le  cas  des  Pygaera^  Federley  a  montré  que 
les  9  intersexuées  étaient  triploïdes.  [Bridges  (1922)  a  aussi  décrit  des 
Drosophiles  triploïdes,  présentant  une  intersexualité  qu'il  explique  par 
les  proportions  anormales  des  chromosomes  X  par  rapport  au  nombre  des 
autosomes].  Standfuss  (1914)  avait  émis  l'hypothèse  que  ses  9  intersexuées 
de  Saturnia  devaient  aussi  être  triploïdes.  L'examen  cytologique  permet 
à  G.  et  P.  de  confirmer  ce  point  de  vue.  S.  pyri  a  N  =  30  ;  5.  pavonia  a 

—  532  — 


PROBLÊMES   GÉNÉRAUX   DE   LA  SEXUALITÉ  13 

N  ==  29  ;  l'hybride  Fj  a  N  =  45  à  48,  par  suite  de  ces  irrégularités  dans  la 
réduction  chromatique  qui  sont  si  souvent  observées  chez  les  hybrides 
d'espèces.  Les  Fg,  provenant  du  croisement  Fj  X  P  (45  à  48  X  30)  ont 
de  75  à  78  chromosomes,  c'est-à-dire  à  peu  près  le  triple  du  nombre  N. 
Dans  la  spermatogénèse  des  o'  F2,  on  trouve  N  =  45  environ,  dont  une 
partie  représenterait  des  gemini,  l'autre  des  chromosomes  univalents, 
quelques  éléments  enfin  sont  peut-être  des  groupes  trivalents  (cf.  Belling 
pour  Datura,  1923).  Ce  type  d'intersexualité,  liée  à  l'état  triploïde  des 
chromosomes,  et  n'apparaissant  qu'à  la  Fg,  est  très  variable  comme  aspect. 
Ceci  serait  dû  à  ce  que  les  caractères  sexuels  dépendent  de  nombreux  fac- 
teurs, logés  dans  les  autosomes,  dont  la  distribution  est  très  irrégulière, 
comme  celle  des  chromosomes  eux-mêmes,  par  suite  des  anomalies  de  la 
réduction  chromatique.  On  observe  aussi  souvent  une  véritable  mosaïque 
de  parties  cf  et  V,  qui  pourrait  être  expliquée  par  une  sorte  de  ségrégation 
somatique  des  chromosomes  X,  au  cours  de  divisions  caryocinétiques  ren- 
dues particulièrement  délicates  par  l'état  triploïde  des  chromosomes  :  il 
en  résulterait  la  formation,  dans  un  même  individu,  de  lignées  cellulaires 
de  sexualité  différente.  —  K.  Ponse. 

Murisier  (P.).  —  MascuUnisation  de  femelles  de  Gallinacés.  —  M.  retrace 
l'histoire  d'une  poule,  couvée  en  juin  1920,  ayant  commencé  à  pondre  en 
février  1921  et  continuant  normalement  sa  ponte  jusqu'au  mois  de  mai. 
En  juin,  elle  couva  13  œufs  qui  donnèrent  12  poussins,  vis-à-vis  desquels 
ses  soins  maternels  ne  se  démentirent  pas.  La  ponte  reprit  normalement 
peu  après  l'éclosion  et  se  poursuivit  jusqu'en  novembre  de  la  même  année. 
En  mars  1922,  elle  pondit  à  nouveau  durant  quelques  semaines  ;  puis  se 
montra  complètement  stérile.  A  partir  d'avril,  cette  poule  commença  à 
chanter  comme  un  coq,  mais  plus  faiblement  (l'autopsie  montra  un  syrinx 
de  poule).  L'instinct  sexuel  devint  celui  du  mâle  et  les  organes  érectiles 
s'accrurent  progressivement  jusqu'en  juillet  où  sa  tête  ressemblait  à  s'y 
méprendre  à  celle  d'un  coq.  Par  contre,  le  plumage  resta  celui  d'une  poule 
typique.  Les  ergots  étaient  à  peu  près  nuls  ;  en  automne  pas  de  mue.  Le 
22  décembre,  cette  poule  mourut  et  l'autopsie  montra  un  fibro-sarcome  du 
ligament  de  l'ovaire  ainsi  que  de  nombreux  nodules  métastasiques  à  la 
surface  du  mésentère  et  du  tube  digestif.  Cette  tumeur  paroviductaire  n'a 
pas  fait  régresser  l'ovaire,  mais  a  seulement  provoqué  un  arrêt  de  crois- 
sance de  ses  éléments.  Le  néoplasme  semble,  en  outre,  avoir  accaparé 
toute  la  graisse  disponible,  ce  qui  explique  peut-être  l'absence  de  mue  en 
automne.  D'autre  part,  l'examen  soigné  des  viscères  n'a  pu  déceler  la  pré- 
sence de  testicules  et  l'ovaire  ne  présentait  nullement  la  structure  d'un  ovo- 
testis.  On  peut  donc  se  demander  si  certaines  cellules  néoplasiques  ne 
seraient  pas  capables  de  faire  apparaître  les  véritables  caractères  sexuels 
secondaires  (instinct  combatif  et  sexuel,  chant  et  organes  érectiles  du 
coq)  par  une  action    comparable    à  celle   des  cellules    interstitielles.   — 

A.    Na VILLE. 

Lipschîitz  (Alexander)  et  Wagner  (Karl).  —  Hypertrophie  des  cellules 
interstitielles.  Conditions  de  sa  production.  —  L'hypertrophie  du  tissu  inters- 
titiel et  celle  du  tissu  générateur  ne  doivent  pas  être  considérées  comme  des 
réactions  compensatrices,  non  plus  que  la  prétendue  hypertrophie  du  tes- 
ticule dans  la  castration  unilatérale.  11  faut  considérer  et  discuter,  et  c'est 
l'objet  de  nombreuses  pages  du  présent  mémoire,  les  conditions  locales  ou 

—  533  —     . 


14  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

générales  dans  lesquelles  se  produit  l'hypertrophie  des  cellules  intersti- 
tielles :  dégénération,  bonne  vascularisation,  réduction  de  la  masse  testi- 
culaire.  —  H.  Cardot. 

Champy  (Ch.)  et  Gley  (Pierre).  —  La  glande  du  testicule  des  Blennies  et 
sa  signification.  —  Champy  a  décrit  chez  diverses  espèces  de  Blennies 
une  glande  testiculaire  que  d'aucuns  ont  regardée  comme  endocrine.  Mais 
C.  et  G.  remarquent  que  les  cellules  de  cette  glande  diminuent  de  volume 
et  excrètent  leur  produit  au  moment  de  la  reproduction,  que  de  plus  cette 
glande  existe  précisément  chez  toutes  les  espèces  de  Blenniidés  dont,  chez 
la  femelle,  la  zone  micropylaire  des  ovocytes  s'entoure  d'un  appareil  de 
filaments  spéciaux,  sécrétés  par  les  cellules  folliculeuses,  et  servant  à 
fixer  les  œufs  aux  algues  ou  aux  pierres.  Les  espèces  où  manque  la  glande 
du  mâle  ont  aussi  des  œufs  sans  cette  différenciation.  Or  les  filaments  de 
l'ovocyte  sont  naturellement  peu  glutineux  ;  ils  se  gonflent  au  contraire 
et  deviennent  plus  adhésifs  si  on  y  ajoute  un  peu  de  suc  testiculaire  filtré. 
La  glande  du  testicule  semble  donc  avoir  pour  rôle  de  sécréter  un  produit 
qui  assure  l'adhérence  des  œufs  par  une  réaction  sur  les  filaments  de  ceux-ci. 
Des  éléments  de  même  souche  que  les  gamètes  participeraient  donc  chez 
les  deux  sexes  à  un  phénomène  accessoire  de  la  fécondation.  —  A.  Robert. 

Grubb  (V.  M.).  —  Note  préliminaire  sur  la  reproduction  de  Rhodymenia 
palmata.  —  La  reproduction  sexuelle  est  signalée  chez  cette  algue  ;  des 
frondes  femelles  y  sont  décrites,  pourvues  de  procarpes  dont  chacun 
porte  un  long  trichogyne  au  noyau  bien  distinct  ;  aucune  fronde  mâle 
n'a  été  rencontrée,  mais  on  a  vu  des  corps  sphériques,  rappelant  des  sper- 
maties,  au  contact  des  trichogynes.  —  F.  Moreau. 


Reproduction  asexuée.  —  Régénération.  —  Greffe. 


Krecker  (F.  H.),  —  Origin  and  activities  of  the  neoblasts  in  the  régénération 
of  microdrilous  annelida.  (Journ.  Exp.  Zool.,  XXXVII.  n"  1,  27-46, 
6  fig.,  1923.)  '  [15 

Lund  (E.  J.).  —  Expérimental  control  of  organic  polarity  hy  the  electric 
current.  III.  Normal  and  expérimental  delay  in  the  initiation  of  polyp 
formation  in  Obelia  internodes.  (Journ.  Exp.  ZooL,  XXXVII,  n^  1,  69-87, 
2  fig.,  1923.)  [15 

Weber  (A.).  —  Influence  du  stade  de  développement  sur  les  résultats  de  Vim- 
plantation  de  lan>es  d' Anoures  sur  adultes  de  même  espèce,  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXVIII,  19  mai,  1253,  1923.)  [15 

Schotté  (0.).  —  Influence  de  la  section  tardive  des  nerfs  sur  les  pattes  de  Tri- 
tons en  régénération.  (C.  R.  Soc.  Physique  et  Hist.  natur.  Genève,  XL, 
no  2,  86-88,  1923.)  [15 

—  534  — 


REPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE      15 

Schotté  (0.).  —  Influence  de  la  section  tardive  des  nerfs  sur  les  pattes  de 
Tritons  en  régénération.  —  S.  classe  les  opérations  qu'il  a  effectuées  ea 
quatre  catégories  :  1°  section  des  nerfs  au  stade  de  régénérât  encore  in- 
discernable à  l'examen  macroscopique  ;  dans  ce  cas  aucune  régénération 
ne  s'observe  même  au  bout  de  3  mois  ;  2°  section  nerveuse  pratiquée  au 
stade  de  bourgeon  de  régénération  ;  le  jeune  bourgeon  cesse  aussitôt  de 
s'accroître,  puis  régresse  et  peut  même  disparaître  complètement  ;  3°  sec- 
tion des  nerfs  au  stade  de  «  palette  »  ;  dans  ce  cas  le  régénérât  est  arrêté 
dans  sa  croissance,  mais  semble  être  encore  le  siège  de  phénomènes  de  diffé- 
renciation (pigmentation,  etc.)  ;  4°  section  à  des  stades  plus  évolués,  il  y 
a  arrêt  temporaire  dans  la  croissance  du  bourgeon.  S.  conclut  que  :  1^  l'ac- 
tion du  système  nerveux  se  fait  sentir  pendant  toute  la  durée  de  la  régéné- 
ration en  inhibant  la  croissance  du  régénérât  ;  2°  les  processus  régénératifs 
reprennent  dès  que  les  connexions  nerveuses  sont  rétablies  par  régénéra- 
tion des  nerfs  sectionnés  ;  3°  la  différenciation  paraît  indépendante  d'une 
action  directe  du  système  nerveux  ;  son  type  dépend  en  grande  partie  de 
la  masse  du  régénérât.  —  A.  Naville. 

Lund  (E.  J.).  —  Etude  de  la  polarité  organique  :  retard  dans  la  formation 
des  polypes  par  les  entrenœuds  d^Obelia.  —  L'auteur  a  cherché  à  se  rendre 
compte  si  les  différences  observées  dans  la  rapidité  de  formation  des  polypes 
d'une  extrémité  à  l'autre  de  la  tige,  et  qui  sont  une  expression  de  la  pola- 
rité, sont  dues  réellement  à  une  différence  dans  la  vitesse  de  croissance  des 
polypes  régénérés.  D'expériences  comparatives,  faites  avec  des  entre- 
nœuds d'Obelia  allant  de  la  base  à  l'extrémité  apicale,  il  résulte  que  si  les 
entrenœuds  basaux  régénèrent  plus  lentement  un  polype  à  leur  extrémité 
apicale  que  les  entrenœuds  apicaux  de  la  même  extrémité,  ceci  n'est  dû 
qu'à  une  différence  dans  le  temps  écoulé  entre  le  moment  de  la  section  et 
celui  du  début  des  phénomènes  régénératifs.  Une  fois  la  régénération  en 
train,  la  vitesse  de  croissance  du  régénérât  est  la  même  à  tous  les  entre- 
nœuds. L.  (1922)  a  montré  précédemment  qu'un  courant  électrique,  tra- 
versant longitudinalement  un  entrenœud,  empêche  la  formation  d'un  po- 
lype à  la  cathode.  De  nouvelles  expériences  montrent  que  cela  n'est  pas 
dû  à  une  destruction  du  pouvoir  régénérateur,  mais  à  une  suppression  tem- 
poraire. —  Emile  Guyénot. 

Krecker  (F.  H.).  —  Origine  et  activité  des  néoblastes  dans  la  régénération 
des  Oligochètes  microdriles.  —  Le  terme  de  néoblastes,  introduit  par  'Ran- 
DOLPH  (1892),  désigne  les  éléments  qui  forment  le  mésoderme  des  segments 
postérieurs  régénérés  par  ces  Annélides  {Limnodrilus,  Lumbriculus,  Tubi- 
fex).  Normalement,  les  néoblastes  sont  des  cellules  au  repos,  à  la  surface 
postérieure  des  septa.  Après  section,  ces  cellules  subissent  une  sorte  de 
métamorphose  en  grandes  cellules  actives  qui  franchissent  les  septa  et 
arrivent  au  niveau  de  la  blessure.  Les  néoblastes  sont  stimulés  jusqu'à  6-7 
segments  au  delà  de  la  blessure,  surtout  au  4''.  Cette  activité  cesse  norma- 
lement vers  le  10®  jour  de  la  régénération.  La  migration  des  néoblastes, 
qui  jouent  un  rôle  si  important  dans  la  régénération  des  tissus,  rend  ma- 
laisée une  interprétation  des  potentialités  localisées  dans  chaque  segment. 
—  Emile  Guyénot. 

Weber  (A.).  —  Influence  du  stade  de  développement  sur  les  résultats 
de  r implantation  de  larves  d'Anoures  sur  adultes  de  même  espèce.  —  L'œuf 

—  535  — 


10  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

fécondé  d'Anoures,  greiïé  après  la  ponte  dans  le  sac  lymphatique  de  l'adulte, 
ne  dépasse  jamais  le  stade  de  développement  caractérisé  par  l'invagina- 
tion gastruléenne.  Les  larves  au  stade  de  neurula,  ayant  passé  la  phase 
critique  de  la  gastrula,  implantées  dans  les  sacs  lymphatiques,  peuvent 
vivre  dans  le  corps  de  l'adulte.  Les  neurulas  s'adaptent  d'autant  mieux  à 
cette  vie  parasitaire  qu'elles  ont  été  inoculées  plus  tôt.  —  Z.  Gruzewska.. 


Hérédité.  —  Hybridation. 


Cardot  (Henry)  et  Laugier  (Henri).  —  Adaptation,  transmission  des  carac- 
tères acquis,  sélection  par  concurrence  vitale  chez  le  ferment  lactique.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXVI,  1087, 1923.)  [19 

Correns  (C).  —  Vererhungsversuche  mit  hunthlàttrigen  Sippen.  VL  Einige 
neue  Fâlle  von  Albomaculatio.  VIL  Ueber  die  peraurea-Sippe  der  Urtica 
urens.  (Sitzber.  d.  preuss.  Akad.  d.  Wiss.,  460-486,  4  fig.,  1922.)         [19 

Guyénot  (Emile).  —  Croisements  entre  cobayes  avec  ou  sans  rosettes.  A  pro- 
pos d'une  récente  communication  de  M.  A.  Pictet  et  Mlle  Ferrera.  (C.  R. 
Soc.  Physique  et  Hist.  natur.,  XL,  n»  1,  4-7,  1923.)  [18 

Henneguy  (F.).  —  [Discours  présidentiel].  (Bull.  Soc.  Zool..  XLVII,  87-94, 
1922.)  '  [16 

Issajew  (W.).  —  Vererbungsstudien  an  tierischen  Chimâren.  (Biolog.  Zen- 
tralblatt,  XLIII,  no  2,  115-123,  3  fig.,  1923.)  [17 

La  Vaulx  (R.  de).  —  Sur  V hérédité  des  anomalies  inter sexuelles  provoquées 
expérimentalement.  (Bull.  Soc.  Zool.,  XLVII,  300-303,  1922.)  [19 

Newman  (H.  H.).  —  Hybrid  vigor,  hybrid  weakness,  and  the  chromosome 
theory  of  heredity.  An  expérimental  analysis  of  the  physiology  of  heredity 
in  the  reciprocal  crosses  betwen  two  closely  associated  species  of  sea-urchins, 
Strongylocentrotus  purpuratus  and  S.  franciscanus.  (Journ.  Exp.  Zool., 
XXXVII,  no  2,  169-205,  25  fig.,  1923.)  [17 

Philiptschenko.  —  Das  mendelsche  Gesetz  in  genotypischer  Fassung.  (Biolog. 
Zentralblat,  XLII,  n^  2,  97-106,  1923.)  [18 


Henneguy  (F.).  —  [Discours  présidentiel].  —  La  théorie  de  Weismann 
oblige  à  considérer  les  chromosomes  comme  de  véritables  individus.  C'est 
que  ses  partisans  n'ont  considéré  les  chromosomes  et  la  chromatine  que 
dans  les  cellules  sexuelles  et  principalement  pendant  leur  division.  Ils 
n'ont  tenu  aucun  compte  de  l'état  dans  lequel  se  trouvent  ces  substances 
avant  ou  après  la  mitose.  Les  chromosomes  sont  des  formations  labiles, 
n'apparaissant  dans  le  noyau  que  lorsque  la  cellule  se  prépare  à  se  diviser. 

—  536  — 


HÉRÉDITÉ.   —   HYBRIDATION  17 

La  continuité  des  chromosomes  ne  s'observe  que  pendant  les  divisions  de 
maturation,  parce  que  celles-ci  se  succèdent  rapidement,  sans  que  le  noyau 
passe  par  une  période  de  repos.  La  colorabilité  du  noyau,  et  par  consé- 
quent la  constitution  chimique  de  la  chromatine,  change  continuellement 
suivant  l'état  physiologique  de  la  cellule  :  lorsque  celle-ci  se  nourrit  acti- 
vement, son  noyau  est  pauvre  en  acides  nucléiques;  ceux-ci  sont  au  contraire 
abondants  quand  la  cellule,  cessant  de  s'accroître,  s'apprête  à  se  diviser. 
La  chromatine  ne  correspond  donc  à  aucune  substance  chimique  définie. 
Les  mitochondries,  dont  on  a  aussi  voulu  faire  le  support  de  l'hérédité, 
ne  sont  pas  moins  labiles  et  leur  nature  chimique  est  aussi  variable.  Com- 
ment admettre  que  les  caractères  héréditaires,  dont  la  constance  est  re- 
marquable, soient  liés  à  des  corps  constamment  en  voie  de  transforma- 
tion ?  En  réalité,  nos  connaissances  sur  la  constitution  physico-chimique 
du  protoplasma  sont  encore  trop  peu  avancées  pour  nous  permettre  d'ex- 
pliquer l'hérédité.  —  A.   Robert. 

Issajew  (W.).  —  Etudes  (ïhérédité  sur  des  chimères  animales.  —  I.  a  réa- 
lisé des  chimères  entre  deux  espèces  d'hydres,  Pelmatohydra  oligactis  et 
Hydra  i>ulgaris  et  a  pu  en  obtenir  plusieurs  générations  de  descendants, 
nés  par  bourgeonnement.  La  chimère,  obtenue  par  divers  procédés  (jux- 
taposition, association,  dissociation),  est  le  siège  de  modifications  dans 
son  aspect  extérieur  et  finit  par  ressembler  entièrement  à  P.  oligactis. 
Toutes  les  parties  extérieurement  visibles  de  la  portion  H.  ç>ulgaris  fini- 
raient par  disparaître  et  seules  persisteraient  de  cette  espèce  des  cellules 
sous-ectodermiques,  mélangées  d'ailleurs  à  ce  niveau  avec  des  cellules 
de  l'autre  espèce  composante  (cytomyxie).  Par  bourgeonnement,  ces  chi 
mères  forment  deux  sortes  d'individus  :  1°  des  hydres  du  type  Pelmatohy- 
dra (P)  pur  et  qui  restent  pures  dans  les  générations  asexuées  consécutives; 
2°  des  hydres  mixtes,  bien  que  très  voisines  de  Pelmatohydra  (type  oligac- 
toïde  PH).  Ces  dernières  donnent  deux  sortes  de  bourgeons,  des  P  purs  et 
des  PH  mixtes  ;  cette  dissociation  se  fait  suivant  des  proportions  va- 
riables, mais  dans  lesquelles  le  nombre  des  PH  paraît  aller  en  augmentant 
(2  PH  :  1  P  en  Fg  ;  3  PH  :  1  P  en  F3  ;  6  et  10  PH  :  1  P  en  Fg).  I.  pense  que 
cela  montre  que  le  type  de  chimère  PH  tendrait  à  devenir  équilibré  et 
croit  avoir  ainsi  démontré  la  possibilité  de  la  formation  d'espèces  par  voie 
végétative.  [Cette  conclusion  paraît  au  moins  prématurée,  la  forme  mixte 
ne  cessant  pas  de  se  dissocier.  Il  est  regrettable  que,  dans  ce  travail  fort 
intéressant,  l'auteur  ait  cru  devoir  employer  les  mots  de  la  terminologie 
mendélienne  (dominance  de  P  sur  H  ;  hétérozygotie  des  formes  PH  ;  sé- 
grégation, etc.),  alors  qu'il  s'agit  exclusivement  de  cas  de  reproduction 
asexuée,  pour  lesquels  ils  sont  tout  à  fait  inadéquats  et  ne  peuvent  con- 
duire qu'à  des  explications  fantaisistes].  —  O.  Schotté. 

Newmatl  (H.  H.).  —  Vigueur  et  faiblesse  des  hybrides  dans  le  croisement 
entre  deux  espèces  d'oursins,  S.  purpuratus  et  S.  franciscanus.  —  Les 
hybrides  d'espèces  sont  parfois  très  vigoureux  ou  au  contraire  très  faibles. 
N.  (1908)  l'avait  déjà  constaté  dans  les  croisements  entre  espèces  de  Poissons 
[Fundulus  heteroclitus  9  X  F.  majalis  d"  :  hybrides  vigoureux,  souvent 
plus  que  les  espèces  parentes  elles-mêmes;  croisement  réciproque  :  hy- 
brides faibles,  incapables  d'éclore)  et  l'auteur  avait  cherché  à  expliquer  ces 
différences  par  le  degré  de  dominance  ou  de  récessivité  des  ^caractères 
ayant  une  importance  vitale.   De  nouvelles  expériences,  faites  sur  des 

—  537  — 


18  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Oursins,  montrent  des  phénomènes  analogues.  Les  hybrides  Strongylo- 
centrotus  purpuratus  ^  X  S.  franciscanus  cf  sont  très  vigoureux,  mais  il 
y  a  toujours  de  nombreux  individus  faibles  et  non  viables.  Le  croisement 
réciproque  donne  des  embryons  faibles  dont  quelques-uns  seulement  dé- 
passent le  stade  gastrula.  Les  gamètes  de  S.  franciscanus  étant  environ 
12  fois  plus  gros  que  ceux  de  S.  purpuratus,  l'auteur  pense  que  la  diffé- 
rence pourrait  s'expliquer  de  la  façon  suivante  :  le  petit  œuf  de  S.  purpu- 
ratus recevrait  une  hyperstimulation  du  gros  spermatozoïde  de  S.  francis- 
canus, tandis  que  l'œuf  de  S.  franciscanus  ne  serait  qu'insuffisamment 
stimulé  par  le  petit  spermatozoïde  de  S.  purpuratus.  La  vigueur  paraî- 
trait résulter  de  la  réunion  dans  l'hybride  des  caractères  favorables  des 
deux  espèces  ;  la  faiblesse,  de  la  réunion  des  facteurs  lethals,  semi-lethals 
et  défavorables  des  deux  espèces.  [Ceci  ne  saurait  expUquer,  malgré  tout, 
pourquoi  les  résultats  diffèrent  dans  les  deux  croisements  réciproques].  — 
Emile  Guyénot. 

Philiptschenko.  —  La  loi  de  Mendel  en  expression  génotypique.  —  La 
formule  générale  de  la  loi  de  Mendel,  développée  parBATESON  est  (3  +  l)n, 
où  n  est  le  nombre  de  caractères  allélomorphes,  3  :  1  la  proportion  des 
phénotypes  dominants  aux  récessifs.  Pour  les  génotypeS;  cette  proportion 
devient  1  :  2  :  1,  ce  que  Mendel  lui-même  exprimait  par  sa  formule 
A  +  2Aa  +  a.  Pour  déterminer  le  nombre  et  la  composition  des  géno- 
types dans  un  croisement  mendélien,  la  méthode  de  Punnet  (combinai- 
son des  gamètes)  est  longue  et  pour  ainsi  dire  impraticable  lorsqu'il  s'agit 
d'un  penta  ou  d'un  décahybride.  P.  propose  une  formule  intéressante  qui 
sera  par  exemple,  pour  un  trihybride  (l  +  2-t-l)^=:l  +  8+l  +  3x 
2  +  3x  1  +  3x4  +  3x4+3x1  +  3x2  +  6x2- 
1  fois  8,  6  fois  4,  12  fois  2,  8  fois  1,  ce  qui  signifie  qu'il  y  aura,  dans  un  tel 
croisement,  1  trihétérozygote,  6  dihétérozygotes,  12  monohétérozygotes 

n! 
et  8  homozygotes.  La  formule  générale  est   (a  +  b   +   c)°'=  S  ^ j     i     i 

aX  b(x  cv,  où  a  =  c  =  1,  b  =  2,  S  =  la  sommation,  X  +  [J,  +  y  =  J^- 
[Cette  formule  pourrait  rendre  de  grands  services  dans  les  croisements 
complexes,  mais  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  la  dominance  n'est  nul- 
lement une  règle  générale  et  que  les  résultats  seraient  presque  sûrement 
modifiés  par  les  faits  d'association  entre  facteurs].  —  0  Schotté. 

Guyénot  (Emile).  —  Croisements  entre  cobayes  avec  et  sans  rosettes.  — 
Dans  un  récent  travail,  A.  Pictet  et  Mlle  Ferbero  (1922)  ont  relaté  des 
expériences  de  croisement  entre  cobayes  qu'ils  interprètent  comme  un 
cas  de  tétrahybridisme.  Les  couples  de  facteurs  seraient,  d'après  ces  au- 
teurs :  1°  l'albinisme  opposé  à  la  coloration  ;  2^  la  brièveté  du  poil  opposée 
à  sa  croissance  continue  ;  3'^  la  présence  de  deux  rosettes  antérieures  oppo- 
sée à  leur  absence.  G.  montre  que,  s'il  y  avait  deux  facteurs  de  rosettes 
(T  et  T'),  la  dissociation  en  Fg  devrait  donner,  en  bloc,  15  rosettes  pour 
1  ordinaire,  alors  que,  sur  104  individus,  les  auteurs  cités  ont  obtenus 
82  rosettes  pour  22  ordinaires,  soit  très  sensiblement  la  proportion  3  :  1. 
En  adoptant,  comme  l'avait  déjà  fait  Castle,  un  seul  facteur  de  rosettes 
(quelle  que  soit  la  localisation  de  ces  dernières),  on  peut  ramener  le  pré- 
tendu tétrahybridisme  à  un  cas  de  trihybridisme,  ce  qui  fait  disparaître 
les  écarts  entre  les  chiffres  trouvés  et  les  proportions  mendéliennes  atten- 
dues. —  A.  Naville. 

—  538  — 


HÉRÉDITÉ.   —   HYBRIDATION  19 

Correns  (C).  —  Essais  sur  r hérédité  de  sortes  à  feuilles  panachées.  VI. 
Noui^eaux  cas  d' alhomaculatio.  VII.  Sur  la  variété  peraurea  d' Artica  urens, 
—  C.  a  constaté  1'  «  alhomaculatio  »  chez  Stellaria  média,  Senecio  vuls,aris, 
Taraxacum  officinale,  Hieracium  Auricula.  Chez  les  vrais  «  albomaculatae  » 
chaque  cellule  conserve  jusqu'à  un  certain  stade  embryonnaire  du  tissu 
la  faculté  de  se  développer  normalement  en  produisant  des  chloroplastes 
ou  de  tomber  malade  et  de  s'étioler.  Certaines  cellules  peuvent  demeurer 
longtemps  dans  un  état  indifférent,  mais  finissent,  pour  ce  qui  est  des 
feuilles,  par  donner  des  éléments  verts  ou  des  éléments  étiolés.  Chez  Senecio 
et  Taraxacum.  les  capitules  présentent  des  zones  indifférentes  sur  lesquelles 
se  développent  des  fleurs  à  descendance  bigarrée,  tandis  que  de  chaque 
côté  de  ces  zones  se  développent  des  fleurs  à  descendance  déterminée 
«  verte  »  ou  «  blanche  ».  Il  doit  s'agir  ici  d'une  maladie  du  plasma  et  non 
des  plastides.  Chez  les  vrais  albomaculata,  il  ne  passe  aucun  plasma  dans 
l'oosphère  avec  le  noyau  reproducteur,  ou  du  moins  pas  en  quantité  appré- 
ciable. La  descendance  correspond  exactement  à  l'oosphère  et  l'origine  du 
pollen  est  sans  influence.  Cette  origine  gamétogène  explique  sans  doute 
pourquoi  on  ne  connaît  acun  cas  d'infection  d'albomaculatio  par  la  greffe. 
La  variété  peraurea  Urtica  urens  est  une  plante  débile,  jaune-vert,  chez 
laquelle  les  deux  chlorophylles  sont  beaucoup  moins  abondantes  que  les 
colorants  jaunes.  Les  graines  de  peraurea  ont  régulièrement  donné  une  des- 
cendance formée  de  2  peraurea  pour  1  typica,  sur  30.000  descendants  l'er- 
reur n'a  pas  atteint  0,1  %.  —  H.  Spinner. 

Cardot  (Hanry)  et  Laugier  (Henri).  —  Adaptation,  transmission  des  carac- 
tères acquis,  sélection  par  concurrence  i^itale  chez  le  ferment  lactique.  —  Le 
bacille  lactique,  cultivé  sur  un  milieu  riche  en  KCl  et  réensemencé  toutes 
les  48  h.,  s'adapte  peu  à  peu  à  son  milieu.  Cette  accoutumence  à  KCl  est 
non  seulement  acquise,  mais  elle  est  aussi  transmise  à  travers  une  série 
de  générations,  qui  ont  passé  sur  un  milieu  non  potassique.  Malgré  sa 
grande  vitalité,  le  ferment  potassique,  mis  en  présence  du  ferment  témoin 
sur  un  milieu  normal,  est  complètement  et  rapidement  éliminé  par  ce  der- 
nier. Exemple  frappant  de  sélection  par  concurrence  vitale.  Ces  expériences 
viennent  à  la  suite  des  belles  recherches,  effectuées  par  Charles  Richet  en 
collaboration  avec  H.  Cardot  et  R.  Bachrach,  sur  l'accoutumance  du 
ferment  lactique  aux  sels  minéraux  toxiques.  —  Z.  Gruzewska. 

La  Vaulx  (R.  de).  —  Sur  Vhérédité  des  anomalies  intersexuelles  provoquées 
expérimentalement.  —  Des  Daphnia  magna,  maintenues  46  jours  dans  un 
espace  très  restreint,  sans  doute  intoxiquées  par  leurs  produits  d'excrétion, 
ne  se  sont  pas  reproduites,  bien  qu'abondamment  nourries.  Deux  de  ces 
animaux,  isolés  et  remis  ensuite  dans  des  conditions  normales,  se  sont 
mis  à  pondre.  A  partir  de  la  dixième  portée,  diverses  anomalies  ont  apparu 
et  notamment  des  intersexués.  Une  femelle  normale  provenant  de  la  deu- 
xième ponte  de  l'un  de  ces  individus  isolés  a  donné  naissance,  à  partir  de  sa 
septième  portée,  à  plusieurs  intersexués  :  les  effets  du  confiment  se  font  donc 
sentir  jusque  dans  la  deuxième  génération.  De  plus  des  intersexués  issus  de 
cette  deuxième  génération  ont  produit  à  leur  tour  plusieurs  intersexués. 
L'aptitude  à  produire  des  intersexués,  acquise  expérimentalement  par 
Daphnia  magna,  est  donc  héréditaire,  ainsi  que  cela  a  été  déjà  constaté 
chez  D.  atkinsoni.  L'intersexualité  ne  paraît  pas  être  due  à  la  présence 
d'un  «  facteur  »  particulier,  mais  être  la  conséquence  d'une  intoxication 

—  539  — 


20  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

générale,  atteignant  le  germen,  et  capable  d'ailleurs  de  se  manifester  par 
d'autres  caractères  tératologiques.  Ce  n'est  pas  là  un  cas  d'hérédité  de 
caractère  acquis,  sensu  stricto,  mais  plutôt  quelque  chose  de  comparable 
à  ce  qu'on  observe  dans  l'espèce  humaine,  dans  les  lignées  dont  les  ascen- 
dants ont  été  soumis  à  des  intoxications  chroniques  :  alcoolisme,  satur- 
nisme, etc.  Il  y  a  transmission  de  distrophies,  dont  les  différents  types 
se  répartissent  irrégulièrement  dans  la  lignée.  —  A.  Robert. 


Variation.  —  Mutation.  —  Adaptation 


Blitl  (Dr.).  —  Note  sur  V alimentation  de  la  Sardine.  Euterpes  et  Sardines. 
(Bull  Soc.  Zool.  France,  XLVIll,  1923,  99-105.) 

[La  Sardine  immature,  au  moment  de  sa  période  d'engraissement,  se 
nourrirait  surtout  de  Euterpes  acutiflons,  Copépode  très  abondant  et  qui, 
de  mai  à  septembre,  porte  des  sacs  à  œufs  volumineux.  —  A.  Robert 

Bugnion  (E.).  —  Note  relative  à  V  Ameles  spallanziana.  Structure  de  Voo- 
thèque,  éclosion  des  jeunes  larves.  (Bull.  Soc.  Zool.,  XVII,  1722-1800, 
1922.)  [23 

Dollfus  (Robert  Ph.).  —  U orientation  morphologique  des  Gyrocotyles  et  des 
Cestades  en  général  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVIII,  205-242,  1923.)     [21 

Domet  de  Vorges  (A.).  —  Quelques  observations  sur  les  genres  Unio  et  Ano- 
donta.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  XLVllI,  1923,  20-22.) 

[Une  Anodonte  trouvée  dans  un  étang  creusé  depuis  quatorze  ans 
avait  101  m.  1/2  de  longueur  et  présentait  28  stries  d'accroissement.  — 
—  A.  Robert. 

Grubb  (V.  M.).  —  The  attachments  of  Porphyre  umbilicalis  (L.)  J.  Ag, 
(Ann.  of  Bot.,  XXXVII,  131-140,  1923.)  [21 

Henneguy  (F.).  —  Sans  titre,  procès-verbal  de  la  séance  du  22  mai  1923. 
(Bull  Soc.  Zool.  France,  XLVIII,  1923,  257.) 

[La  surface  du  corps  des  Eolis  est  revêtue  de  cellules  à  grosses  va- 
cuoles qui  lui  donnent  de  la  rigidité.  —  A.  Robert. 

Legendre  (R.).  —  Notes  biologiques  sur  le  Dauphin  commun  {Delphinus 
delphis  L.).  (Bull.  Soc.  Zool.,  XVII,  370-379,  1922.)  [22 

Picard  (F.).  —  Note  préliminaire  sur  V atrophie  de  l'œil  chez  le  mâle  d'un 
Hyménoptère  Chalcidien  (Melittobia  acasta  Walk.)  (Bull.  Soc.  Zool.. 
Fr.,  XLVII,  404-414,  1922.)  [21 

Taliaferro  (W.  H.).  —  A  study  of  size  and  variability,  throughout  the  course 
of  «  pure  liney>  infections,  with  Trypanosoma  lewisi.  (Journ.  Exp.  Zool., 
XXXVII,  no  2,  127-168,  10  fîg.,  1923.)  [21 


540 


VARIATION.  —  MUTATION.  —  ADAPTATION  2i 

Taliaferro  (W.  H.).  —  Taille  et  variabilité  chez  Trypanosoma  lewisi  en 
lignée  pure.  —  La  difficulté  pour  étudier  génétiquement  la  variabilité  d'un 
protozoaire  parasite,  tel  que  les  Trypanosomes,  tient  aux  grandes  varia- 
tions dues  à  la  multiplication  intensive  du  parasite.  L'étude  précise  du 
cycle  montre  que  le  Trypanosome  du  rat  présente  d'abord  une  période  de 
multiplication  (22  à  32  jours)  pendant  laquelle  la  taille  présente  de  grandes 
variations  à  cause  de  la  rapidité  des  divisions.  Puis  l'infection  arrive  à  un 
état  «  adulte  »,  pendant  lequel  on  ne  voit  plus  de  division  ni  d'accroisse- 
ment du  parasite.  C'est  le  moment  de  choix  pour  l'étude  biométrique  de 
l'animal  ;  les  mesures  de  taille,  dans  une  infection  par  une  lignée  pure, 
montrent  que  la  variabilité  est  alors  très  faible,  ne  dépassant  par  38  %,  — 
Emile    Guyénot. 

Dollfus  (Robert  Ph.).  —  U orientation  morphologique  des  Gyrocotyles  et 
des  Castodes  en  général.  —  Tout  le  monde  admet  que  la  rosette  terminale 
des  Gyrocotyles  correspond  au  scolex  des  Castodes  normaux.  D'autre  part, 
l'appareil  génital  de  Amphilina  liguloidea  ressemble  tellement  à  celui  des 
Trématodes  que  l'orientation  de  cet  animal  devient  évidente  :  sa  pseudo- 
ventouse est  antérieure.  Alors  les  crochets  de  l'oncosphère  sont  posté- 
rieurs et  il  en  est  nécessairement  de  même  chez  les  Castodes  normaux.  Donc 
le  scolex,  qui  se  développe  à  l'extrémité  opposée,  est  antérieur,  contrai- 
rement à  ce  que  pourrait  faire  supposer  le  mouvement  de  progression  de 
l'oncosphère.  Lorsqu'un  parasite  muni  d'appareils  de  fixation  se  déplace 
vers  un  support,  c'est  toujours  l'extrémité  pourvue  de  cet  appareil  qui  est 
dirigée  en  avant,  qu'il  soit  morphologiquement  antérieur  ou  postérieur. 
«  Le  sens  actuel  de  la  progression  est  le  résultat  de  tropismes  et  n'est  pas 
déterminé  par  l'orientation  morphologique  ».  La  question  de  la  présence  de 
Gyrocotyle  rugosa  chez  les  Lameelibranches  et  les  Ruminants  reste  encore 
à  élucider.  —  A.  Robert. 

Grubb  (V.  M.).  —  Les  organes  de  fixation  chez  le  Porphyra  umbilicalis.  — 
Cette  Floridée  marine  n'a  pas  la  réputation  d'une  algue  parasite  et  n'a  été 
rencontrée  à  l'état  épiphyte  que  rarement  ;  elle  s'attache  aux  rochers  par 
des  disques  adhésifs  ;  ceux-ci  sont  constitués  par  des  filaments  qui  peuvent 
pénétrer  les  tissus  ligneux  morts  ;  l'auteur  signale  un  cas  où  le  Porphyra 
adhérait  à  un  Fucus  dont  les  cellules  vivantes  ont  été  pénétrées  par  les 
filaments  du  Porphyra;  c'est  là  une  tentative  de  parasitisme. —  F.  Moreau. 

Picard  (F.).  —  Note  préliminaire  sur  Vatrophie  de  Vœil  chez  le  mâle  d^un 
Hyménoptère  Chalcidien  {Melittobia acastaWalk.) .  —  La  femelle  de  Melitto- 
hia  acasta  présente  des  ailes  et  des  yeux  composés  normaux.  Le  mâle, 
de  teinte  claire,  a  des  ailes  rudimentaires  et  ses  yeux  latéraux  ressemblent 
à  des  ocelles,  sans  cristallins  ni  cornéules.  La  partie  nerveuse  de  l'œil 
du  mâle  est  bien  constituée,  tout  en  rappelant  le  stade  nymphal  de  la  fe- 
melle. Ce  processus  de  dégénérescence  des  yeux  à  partir  de  la  périphérie 
semble  assez  fréquent  chez  les  Arthropodes.  Le  mâle  est  donc  à  la  fois 
aveugle,  aptère  et  décoloré.  Or  ces  trois  caractères  s'accompagnent  sou- 
vent dans  les  groupes  d'Insectes  où  la  plupart  des  espèces  sont  norma- 
lement ailées,  ou  dans  un  sexe  quand  l'autre  est  ailé,  ou  dans  le  même 
sexe  quand  certains  individus  sont  aptères  et  les  autres  pourvus  d'ailes. 
Les  facteurs  qui  provoquent  ces  caractères  sont  probablement  de 
même    nature    et    attaquent  de   préférence    l'épiderme    et    ses    dérivés. 

—  541  — 


22  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Il  faut  remarquer  que  la  plupart  des  Insectes  présentant  tous  ces 
caractères  sont  cavernicoles  ou  microcavernicoles.  Ces  habitats  ont  en 
commun,  outre  l'obscurité,  la  température  constante  et  assez  basse,  l'hu- 
midité, l'atmosphère  confinée  :  tout  cela  doit  influer  sur  le  métaboUsme 
et  contribuer  à  affaiblir  l'épiderme.  La  dégénérescence  des  yeux  par  non- 
usage  est  peu  vraisemblable  et  atteindrait,  semble-t-il,  de  préférence  les 
cellules  nerveuses.  Les  cavernicoles  étaient-ils  aveugles  avant  de  pénétrer 
dans  les  grottes  ?  L'exemple  des  Trechus  est  peu  favorable  à  cette  hypo- 
thèse. En  effet  d'après  Jeannel  T.  fulçus  a  produit  quatre  races  distinctes 
qui  habitent  les  cavernes  de  quatre  provinces  d'Espagne  ;  et  ces  races  diffè- 
rent de  leurs  parents  de  la  surface  par  la  réduction  de  leurs  yeux.  Il  est 
vraisemblable  que  c'est  le  fait  d'avoir  pénétré  dans  les  grottes  qui  a  amené 
cette  différenciation  :  autrement  il  faudrait  que  quatre  lignées  différentes 
aient  réduit  leurs  yeux  indépendamment  et  soient  venues  habiter  les  ca- 
vernes quand  leurs  yeux  ont  été  suffisamment  atrophiés.  On  trouve 
T.  Bonvouloiri  à  altitude  élevée  dans  les  Pyrénées,  et  des  types  voisins 
dans  des  grottes  situées  plus  bas  :  or  ceux-ci  ont  les  yeux  réduits,  et  cela 
d'autant  plus  que  leur  lieu  d'habitat  est  à  plus  faible  altitude.  Pour  Jeannel 
T.  Bonvouloiri  a  suivi  le  retrait  des  glaciers  et  a  laissé  en  route  des  relictes, 
qui  se  sont  adaptées  à  la  vie  souterraine  :  les  animaux  qui  sont  restés  à 
altitude  moindre  sont  réfugiés  dans  les  cavernes  depuis  plus  longtemps: 
voilà  pourquoi  leurs  yeux  sont  plus  réduits.  Tous  les  Bathysciinae  oculés  sont 
épigées.  Si  la  cécité  ne  résulte  pas  de  la  vie  dans  les  grottes  pourquoi  n'y 
rencontre-t-on  pas  de  Bathyscia  pourvus  d'yeux  ?  Il  est  possible  pourtant 
que  les  caractères  de  cavernicoles  aient  précédé,  dans  certains  groupes, 
leur  entrée  dans  les  grottes,  mais  «  il  ne  paraît  guère  plus  intéressant  de 
savoir  si  tel  Bathyscia  ou  tel  Niphargus  étaient  aveugles  avant  de  péné- 
trer dans  les  cavernes,  que  de  se  demander  s'ils  ont  peuplé  le  couloir  de 
gauche  de  la  grotte  avant  celui  de  droite  ».  Il  existe  bien  quelques  ani- 
maux aveugles  qui  ne  vivent  pas  à  l'obscurité,  mais  ils  forment  une  in- 
fime minorité  et  il  s'agit  pour  la  plupart  d'êtres  marins,  dont  la  biologie 
est  à  peine  connue.  Le  cas  de  Melittohia  n'est  pas  favorable  à  la  préadapta- 
tion, car  le  mâle  seul  a  des  caractères  de  microtroglobie  :  or  «  jamais  il  ne 
pénètre  dans  les  microcavernes  ;  la  femelle  seule  s'y  rend  »,  bien  que  non 
préadaptée.  «  Elle  y  pond,  le  mâle  y  naît,  s'y  développe,  s'y  accouple  et  y 
meurt  sans  en  être  sorti.  Ses  caractères  sont  une  conséquence  des  condi- 
tions ambiantes  qu'il  est  tenu  de  subir  passivement  ».  Ce  mâle  n'est  adapté 
à  rien.  Sa  fonction  est  de  s'accoupler  sous  terre.  Il  le  ferait  aussi  bien  avec 
des  yeux  et  des  ailes,  puisque  la  femelle  le  fait  étant  pourvue  de  ces  or- 
ganes. «  Chacun  des  deux  sexes  a  seulement  réagi  d'une  façon  différente 
aux  facteurs  qui  ont  pesé  sur  leur  développement  »,  —  A,  Robert. 

Legendre  (R.).  —  Notes  biologiques  sur  le  Dauphin  commun  {Delphinus 
delphis  L.).  —  On  paraît  ne  rencontrer  pendant  l'été  sur  la  côte  atlantique 
de  Bretagne  que  des  mâles,  ayant  acquis  leur  taille  normale.  P.  Fischer 
a  signalé  pendant  l'hiver  à  Arcachon  une  forte  prédominance  de  femelles. 
Peut-être  ces  faits  tiennent-ils  à  une  période  de  rut  pendant  l'hiver  et  à 
une  période  de  gestation  ou  de  lactation  pendant  l'été.  La  nourriture  des 
Dauphins  comporte  à  la  fois  des  Poissons  et  des  Céphalopodes.  Comme  les 
autres  Cétacés,  ils  ont  une  masse  encéphalique  considérable  :  leur  coeffi- 
cient céphalique,  calculé  selon  la  formule  de  Dubois,  atteint  environ  1,60, 
ce  qui  les  place  immédiatement  après  l'Homme  (2,82)  et-bien  avant  l'Elé- 

—  542  — 


ACTION   DU   MILIEU.   —  ETHOLOGIE.  —   COMPORTEMENT  23 

phant  (1,25)  et  les  Singes  anthropoïdes  (0,75).  Ce  poids  considérable  de 
l'encéphale  ne  paraît  pas  dû  à  l'abondance  de  graisse,  mais  peut-être  à  la 
grosseur  des  fibres  nerveuses  et  à  l'épaisseur  de  leur  gaîne  de  myéline. — 
A.  Robert. 

Bugnion  (E.).  —  Note  relative  à  V  Ameles  spallanziana.  Structure  de  Voo- 
thèque,  éclosion  des  jeunes  larves.  —  Dans  l'oothèque  de  cette  espèce,  les 
loges  contenant  les  œufs  débouchent  dans  une  cavité  commune,  s'ouvrant 
au  dehors  par  un  orifice  unique,  à  l'extrémité  qui  a  été  édifiée  en  dernier 
lieu.  Les  jeunes  rejettent  leur  gaîne  dans  ce  passage,  donc  à  l'abri,  ce  qui 
paraît  en  rapport  avec  le  nombre  relativement  petit  des  œufs.  Chez  la 
Mante  relieuse,  où  les  œufs  sont  très  nombreux,  les  loges  s'ouvrent  iso- 
lément au  dehors  et  les  jeunes  se  hbèrent  à  leur  gaine  à  la  surface  même  de 
l'oothèque  :  ils  restent  ainsi  pendant  20  minutes  au  moins  exposés  sans 
défense  à  l'extérieur.  —  A.  Robert. 


Action  du  milieu.  —  Éthologie.  —  Comportement 

Arènes  (J.).  —  Etudes  sur  la  zone  halophile  en  Provence.  Végétation  des  /a- 
iaise*.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXX,  238-247,  1923.) 

[Cité  à  titre  bibliographique. 

Brumpt  (E.).  —  [Discours  présidentiel  à  la  Société  zoologique  de  France^ 
10  janvier  1922].  (Bull.  Soc.  Zool.,  XLVII,  6-9,  1922.)  [29 

Buchet  (S.).  —  Cladomanie  et  castration  parasitaire  de  Reseda  lutea  L. 
(Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  LXX,  301-303,  1923.) 

[Un  Curculionide,  Baris  picifonnis,  parasitant  les  racines  de  Reseda 
lutea,  provoque  la  cladomanie  et  la  stériHsation  des  inflorescences.  — 

F.    MOREAU. 

Buytendijk  (J.  J.)  et  Révész  (G.).  —  L'importance  spéciale  du  sens  de  la 
vue  dans  les  phénomènes  de  reconnaissance  chez  les  singes  inférieurs. 
(Arch.  Néarland.  de  Physiol.,  VIII,  1  livr.,  14-19,  1923.)  [30 

Chatton  (E.)  et  Avel  (M.).  —  Sur  la  Sarcosporidie  du  Gecko  et  ses  cytopha- 
nères.  La  paroi  et  le  reticulum  sarcosporidiens  appartiennent  en  propre 
au  parasite.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXIX,  181,  1923.)  [26 

Chatton  (E.)  et  LWOÎÎ  (A.).  —  Un  cas  remarquable  d'adaptation  :  Ellohio- 
phrifa  donacis,  n.  g.,  n.  sp..  péritriche  inquilin  des  branchies  de  Donax 
vitiatus  {Lamellibranche).  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVIII,  749, 1923.)    [27 

Cléments  (F.  E.).  —  Plant  indicators.  The  relation  of  plant  communities 
to  process  and  practice.  (Carnegie  Inst.  of  Washington,  n^  290,  1920.)   [26 

Gagnepain  (F.).  —  Déhiscence  des  fruits  et  germination  du  Dimerocarpus 
Brenieri  Gagnep.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXX,  204-207,  1923.) 

[La  graine  de  cette  Morée  est  projetée  à  quelques  mètres  du  fruit  grâce 
à  la  turgescence  de»  lissus  de  ce  dernier  ;  sa  germination  est  épigée.  — 

F.    MoREAU. 

—  543  — 


24  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Gard.  Sur  Vétat  sexuel  du  Fucus  ceranoides  L.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXX 
294-296,  1923.) 

[Fucus  ceranoides  est  généralement  dioïque,  quelle  que  soit  la  lati- 
tude.      F.    MOREAU. 

Guyénot  (E.),  Naville  (A.)  et  Ponse  (H.).  —  Une  larve  de  Cestode  parasitée 
par  une  microsporidie.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXVII,  635, 1922.)  [26 

Hovasse  (R.)*  —  Quelques  faits  nouveaux  concernant  le  parasitisme 
des  Blastodinium  et  des  Syndiniuni.  (C.  R.  Soc.  Biol,,  LXXXIX, 
321,  1923).  [30 

Legendre  (R.)  —  Note  sur  des  Salpes  observées  à  Concarneau.  (Bull. 
Soc.  Zool.  Fr.,  XLVII,  241-245,  1923.) 

Léger  (M.).  —  Formes  crithidiennes  observées  chez  Lyperosia  thirouxi  Rou- 
baud.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  134,  1922.)  [28 

Léger  (M.)  et  Bédier  (E.).  —  Passage  du  Spirochaeta  crocidurae  à  travers 
le  placenta.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  949.  1922.)  [28 

Léger  (L.)  et  Hesse  (E.).  —  Sur  un  Champignon  du  type  Ichthyophonus 
parasite  de  l'intestin  de  la  Truite.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  420, 1922.)  [28 

Malsin  (J.),  —  Cancer  et  infection  rénale  à  coccidies  ch^z  la  Souris.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXXXVIII,  1219,  1923.)  [28 

Mercier  (L.)  et  Poisson  (R.)-  —  Un  cas  de  parasitisme  accidentel  d^une  Nèpe 
par  un  Infusoire.  (C.  R  Ac.  Se,  CLXXVI,  1838,  1923.)  [28 

Miehe  (H.).  —  Sind  ultramikroskopische  Organismen  in  der  Natur  ver- 
breitet  ?  (Biolog.  Zentralblatt,  XL III,  n»  1,  1-15,  1923.)  [25 

Monod  (Th.).  —  Sur  un  Dichelapsis  de  Madagascar,  commensal  de  Segela 
serrata  {Forskal).  (Bull.  Soc.  Zool.,  XLVII,  264-269,  1922.)  [29 

Neveu-Leitiaire  (M.).  —  Ascaris  lumbricoïdes  L.  et  corps  étrangers  de  Vin- 
testin.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr  ,  XLVII,  1922,  39-41.) 

[Ascaris  ayant  pénétré  dans  une  perle  de  verre  ;  un  autre  dans  les 
trous  d'un  bouton  de  porcelaine.  —  A.  Robert. 

Pliymaly  (A.  de).  ■ —  Adaptation  à  la  vie  aérienne  d'une  algue  verte  du  groupe 
des  Volvocales  {Chlamydomones  fungicola  n.  sp.).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI, 
1739,  1923.)  [25 

Rabatld  (E.).  —  Notes  sur  la  comportement  de  Rielia  manticidu,  Proctotry- 
pide  parasita  des  oothèques  de  Mantes.  (Bull.  Soc.  Zool.,  XLVII,  10-15, 
1922.)  [30 

Rose  (Maurice).  —  Sur  les  réactions  d'un  Copépode  marin,  Idya  furcata 
Baird.  (Bull,  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVII,  367-370,  1922.)  [31 

—  544  — 


ACTION   DU   MILIEU.   —   ÉTHOLOGIE.   —  COMPORTEMENT  25 

Van  Saceghem  (R.)-    —    L,es    infections    doubles    à    trypanosomes    patho- 
gènes. (Ibid.,  994,  1922.) 

[Deux   trypanosomes   pathogènes   peuvent   coexister   dans   le   sang. 
Exemple  :   T.  cazalboni-vivax  et  T.  congolense-pecorum.  —  E.  Chatton. 

a)  Weaver  (J.  E.).  —  The  ecological  relations  of  roots.  (Carnegie  Inst.  of 
Washington,  n»  286,  1920.)  [25 

h) Root  det^elopment    in  the  grassland  formation.  A  corrélation  of 

the  root  Systems  of  native  végétation  and  crop  plants.  (Carnegie  Inst.  of 
Washington,  no  292,  1920.)  [25 


Puymaly  (A.  de).  —  Adaptation  à  la  vie  aérienne  d^une  algue  verte  du 
groupe  des  Volvocales  {Chlamydomonas  fungi  n.  sp.).  —  Ce  protiste  fait 
partie,  avec  une  Chlorophycée  unicellulaire,  et  d'autres  algues,  d'une 
florule  qui  tapisse  le  chapeau  des  Polyporacées.  Sa  vie  aérienne  a  pour  effet 
de  rendre  éventuel  et  éphémère  le  stade  flagellé  et  mobile  qui  est  persis- 
tant chez  les  Chlamydomonas  aquatiques,  et,  inversement,  de  donner  aux 
stades  qui  chez  ces  derniers  sont  transitoires  (stade  palmelloïde  ou  glceo- 
cystoïde),  l'importance  de  stades  végétatifs.  —  E.  Chatton. 

Miehe  (H.).  —  Les  organismes  ultramicroscopiques  sont-ils  répandus  dans 
la  nature  ?  —  M.  soumet  à  la  filtration,  sur  filtres  de  duretés  différentes, 
des  solutions  d'humus,  de  terres  de  forêts,  des  infusions  de  foin,  du  lait,  etc. 
Il  recherche  les  microbes  dans  ces  liquides,  après  filtration,  soit  par  exa- 
men microscopique,  soit  par  les  cultures  dont  ils  peuvent  être  le  siège,  les 
liquides  deviennent  alors  opalescents.  Dans  tous  les  cas,  il  s'agit  de  mi 
crobes  visibles  au  microscope.  Il  n'y  aurait  pas  dans  ces  milieux  naturels 
d'organismes  dont  les  dimensions  seraient  au-dessous  de  la  limite  de 
visibilité  microscopique.  [Il  semble  que  cette  conclusion  ne  serait  valable 
que  si  l'auteur  avait  cherché  à  mettre  de  tels  ultramicrobes  en  évidei  je, 
en  ensemençant  les  filtrats  sur  les  inilieux  les  plus  divers  et  dans  les  condi- 
tions (température,  aérobiose  ou  anaérobiose,  etc.)  les  plus  variées.]  — 

O.    SCHOTTÉ. 

a)  Weaver  (  J.  E.).  —  Les  relations  écologiques  des  racines.  —  L'auteur  s'est 
proposé  d'étudier  les  particularités  de  l'appareil  radiculaire  chez  des 
plantes  croissant  dans  des  conditions  climatiques  et  édaphiques  variées, 
la  distribution  des  racines  des  espèces  individuelles  et  leurs  relations  avec 
celles  d'autres  espèces  vivant  en  communauté.  Il  a  noté  la  profondeur  à 
laquelle  elles  arrivent,  la  surface  qu'elles  occupent,  le  mécanisme  de  leur 
pénétration.  Les  caractères  du  système  radiculaire  d'une  espèce  sont  sou- 
vent aussi  marqués  que  ceux  de  son  appareil  aérien,  et  les  systèmes  radi- 
culaires  des  différentes  espèces  d'un  même  genre,  souvent  très  semblables 
par  leurs  autres  caractères,  peuvent  être  très  différents.  Bien  que  la  posi- 
tion des  racines  reflète  les  conditions  d'humidité  du  sol,  cette  étude  a  une 
grande  valeur  au  point  de  vue  de  l'agriculture.  —  F.  Péchoutre. 

b)  Weaver  (J.  E.).  —  Développement  des  racines  dans  la  prairie.  Corré- 
lation entre  le  système  radiculaire  de  la  végétation  native  et  celui  des  plantes 
cultivées.  —  Des  nombreux  facteurs  qui  affectent  le  développement  des 

—  545  — 

ANN.  BioL.  —  T.  III,  FASc.  5  (1922-1923)  5 


26  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

racines  dans  la  prairie,  le  plus  important  est  l'humidité  du  sol.  La  texture 
du  sol  exerce  aussi  une  influence  notable.  Les  plantes  cultivées,  comme  la 
majorité  des  plantes  natives,  ont  le  plus  grand  développement  de  leurs 
racines  dans  la  vraie  prairie,  là  où  le  sous-sol  est  constamment  humide 
et  l'évaporation  modérée.  —  F.  Péchoutre. 

Cléments  (F.  E.).  —  Indicateurs  de  végétation.  Relations  des  communau- 
tés des  plantes  avec  les  facteurs  écologiques  et  avec  la  pratique.  —  Copieux. 
ouvrage  où  l'intérêt  réside  surtout  dans  les  détails.  Les  plantes  spontanées 
sont  des  indicateurs  des  facteurs  externes  et  du  sol  ;  elles  donnent  des  ren- 
seignements au  point  de  vue  pratique  et  au  point  de  vue  de  la  végétation 
disparue.  11  est  donc  important  de  recueillir  tous  les  documenrs  relatifs 
à  ces  questions  tant  au  point  de  vue  pratique  qu'au  point  de  vue  scienti- 
fique. C'est  dans  ce  but  que  l'auteur  étudie  dans  le  détail  les  formations  végé- 
tales si  diverses  de  l'Ouest  de  l'Amérique  du  Nord.  Il  passe  ensuite  en  revue 
les  plantes  jouant  le  rôle  d'index  au  point  de  vue  de  l'agriculture,  des  pâtu- 
rages et  des  forêts.  —  F.  Péchoutre. 

Molliard  (M.).  —  Lichens  décorateurs  d'églises.  —  Les  rapports  entre  la 
distribution  des  végétaux  et  la  nature  de  leur  substratum  sont  particuliè- 
rement nets  sur  les  pierres  des  églises  du  pays  de  Caux  ;  elles  sont  faites 
de  grès  calcaire  et  de  silex  ;  les  silex  supportent  le  Lecanora  lobulata,  les 
grés,  le  L.  atra  ;  la  diiïérence  de  couleur  des  deux  lichens  —  le  premier  est 
jaune  vif.  le  second  gris  ardoisé  —  souligne  la  différence  entre  leurs  subs- 
tratums.  —  F.  Moreau. 

Guyénot  (E.),  Navllle  (A.)  et  Ponse  (H.).  —  Une  larve  de  Cestode  para- 
sitée par  une  microsporidie.  —  Dans  des  Tropidonotus  natrix  venant  de 
Bologne  les  auteurs  ont  trouvé  des  larves  de  Cestodes  enkystées  sous  une 
coque  fibreuse  dans  le  tissu  conjonctif,  les  muscles  ou  le  péritoine  et  para- 
sitées elles-mêmes  par  une  Microsporidie.  Entre  le  parasite  et  la  paroi  kys- 
tique il  se  trouve  de  grandes  cellules  conjonctives  de  la  couche  interne  de 
cette  paroi,  elles-mêmes  infiltrées  de  microsporidies  qui  forment  une  assise 
surajoutée.  En  certains  points  la  coque  fibreuse  est  rompue  et  cette  assise 
foisonne  alors  sous  forme  de  boyaux  qui  pénètrent  dans  le  conjonctif  de 
l'hôte.  Les  cellules  infectées  de  celui-ci  sont  le  siège  d'une  prolifération 
réactionnelle.  Le  fait  que  des  cellules  de  la  couleuvre  peuvent  présenter 
des  spores  à  grande  distance  des  cestodes  montre  que  la  microsposidie  se 
développe  aussi  bien  à  ses  dépens  qu'à  ceux  du  ver.  Celui-ci  est  l'agent 
de  contamination  de  son  hôte.  —  E.  Chatton. 

Chatton  (Edouard)  et  Avel  (Marcel).  —  Sur  la  sarcosporidie  du  gecko 
et  ses  cytophanères.  La  paroi  et  le  réticulum  sarcosporidicus  appartiennent 
en  propre  au  parasite. —  Les  germes  de  cette  Sarcosporidie  offrent  une  struc- 
ture identique  à  celle  des  éléments  isolés  des  Toxoplasmes  :  croissants  hété- 
ropolaires  de  5  à  6  [x  sur  1  (X  5  à  2  (X.  Noyau  rapproché  du  pôle  le  plus  obtus, 
plage  acidophile  au  pôle  opposé.  C.  et  A.  voient  dans  cette  structure  l'ex- 
pression d'une  étroite  parenté  entre  les  Sarcosporidies,  les  Toxoplasmes  et 
les  Coccidies  qu'ils  rangent  côte  à  côte  dans  les  Sporozoaires  sensu-stricto. 

La  paroi  n'est  pas  constituée,  comme  le  pense  Weber,  par  une  couche 
de  prismes  accolés.  Elle  est  formée  de  deux  fines  membranes  superposées  et 
ménageant  entre  elles  un  espace  très  surbaissé  encombré  par  un  enduit 
compact.   La  lame  interne  se  prolonge  en  travées  limitant  les  alvéoles 

—  546  — 


ACTION   DU   MILIEU.   —   ÉTHOLOGIE.   —   COMPORTEMENT  27 

remplis  de  germes.  La  lame  externe  forme  de  nombreuses  villosités  de 
12  à  20  (X  de  long  sur  2  de  diamètre,  pédiculées  et  creuses  qui,  se  compri- 
mant réciproquement,  fournissent  l'illusion  de  prismes  accolés. 

Ainsi  est  réalisée  une  surface  d'échanges  extrêmement  étendue,  ana- 
logue aux  brosses  ou  aux  chevelus  dont  se  revêtent,  soit  des  parasites  vo- 
lumineux (Sarcosporidies,  Cnidosporidies),  soit  des  cellules  hypertrophiées 
sous  l'action  de  parasites  (cell.  à  Gastrocystis,  à  Ileocystis,  à  Mrazekia), 
soit  d'une  manière  générale  toutes  les  surfaces  absorbantes  :  épithéliums 
intestinaux,  placenta.  Pour  toutes  ces  formations,  C.  et  A.  proposent  la 
dénomination  de  Cytophanères. 

Ces  cytophanères  ne  peuvent  être  édifiées  ici  que  par  le  parasite  et  non 
par  le  myoblaste  infecté,  élément  très  différencié  et  d'ailleurs  inerte  vis- 
à-vis  du  parasite.  C'est  d'ailleurs  une  règle  générale,  les  auteurs  y  insistent, 
que  quand  des  cellules  infectées  édifient  des  cytophanères,  elles  le  font 
toujours  à  leur  surface  libre,  et  non  au  contact  du  parasite.  C.  et  V.  con- 
cluent donc,  contrairement  à  Alexeieff,  que  chez  toutes  les  sarcosporidies 
la  paroi  de  l'utricule  et  celle  des  alvéoles  appartiennent  en  propre  au 
parasite.  Les  altérations  musculaires  consistent  seulement  dans  une 
perturbation  de  l'orientation  des  myofibrilles  au  contact  du  parasite.  — 
E.  Chatton. 

Chatton  (E.)  et  Lwoff  (A.).  —  Un  cas  remarquable  d'adaptation  :  Ello- 
hiophrya  donacis,  n.  g.,  n.  sp.,  péritriche  inquilin  des  branchies  de  Donax 
vittatus  {Lamellihr anche).  —  Les  auteurs  insistent  d'abord  sur  le  fait  que 
la  branchie  des  Lamellibranches  est  peuplée  presque  exclusivement  de 
représentants  des  ciliés  holotriches  qui,  dérivant  de  formes  libres  et  va- 
giles,  ont  dû  s'adapter  entièrement  aux  conditions  de  cet  habitat,  tandis 
que  les  Ciliés  péritriches  qui  y  sont,  en  apparence,  parfaitement  préadaptés, 
de  par  leur  organisation  et  leur  vie  sédentaire  n'y  sont  représentés  que  par 
de  rares  formes.  Encore  celles-ci  s'écartent-elles  du  type  adaptatif  générai 
du  groupe,  dont  la  caractéristique  est  l'appareil  de  fixation  désignée  pav 
Fauré-Fbémiet  sous  le  nom  de  scopula. 

Ce  sont,  d'une  part,  les  Trichodines,  dont  la  fixation  intermittente  s'effec- 
tue par  une  ventouse  qui  n'est  point  l'homologue  d'une  scopula,  d'autre 
part,  le  Cilié  nouveau  que  décrivent  C.  et  L.  Celui-ci  possède  bien  une  sco- 
pula mais  ne  s'en  sert  pas  pour  se  fixer  sur  l'hôte.  Il  le  fait  par  un  moyen, 
détourné  qui  constitue  bien  une  adaptation  très  stricte  à  la  branchie,  mais 
très  différente  de  celle  que  présentent  les  autres  péritriches.  Le  corps  de 
l'infusoire,  qui  a  un  péristome,  une  zone  adorale  et  une  bouche  caracté- 
ristiques de  péritriche  dextre,  a  son  pôle  aboral  bipartit,  comme  s'il  portait 
deux  jambes.  Celles-ci  encerclent  étroitement  un  pont  interfilamentaire 
branchial  et  se  soudent  l'une  à  l'autre  par  leurs  extrémités  en  un  anneau 
complet  par  lequel  l'infusoire  est  suspendu  comme  l'est  par  sa  boucle  un 
pendant  d'oreille.  Or  l'appareil  de  soudure  des  deux  jambes  est  constitué 
précisément  par  les  scopula  que  portent  leurs  extrémités  et  qui  adhèrent 
l'une  à  l'autre.  L'appareil  scopulaire  n'a  pu  servir  ici  directement  à  la 
fixation  sur  le  support,  comme  c'est  le  cas  chez  tous  les  autres  péritriches. 
Par  sa  bouche  V Elîobiophrya  est  si  strictement  adapté  à  la  branchie  qu'elle 
interdit  à  l'infusoire  toute  autre  situation  sur  son  hôte  que  celle  qu'il  y 
occupe.  D'une  manière  générale  les  appareils  de  fixation  des  organismes 
sédentaires  laissent  plus  de  latitude  à  ceux-ci  quant  à  l'utilisation  des  sup- 
ports. —  E.  Chatton. 

—  547  — 


28  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

Léger  (L.)  et  Hesse  (E.).  —  Sur  un  champignon  du  type  IchthyophonuSy 
parasite  de  V intestin  de  la  truite.  —  h^  Ichthyophonus  Hoferi  est  un  phyco- 
mycète  qui  envahit  les  organes  de  la  truite  et  détermine  la  mort.  L.  et  H. 
rencontrent  une  forme  tout  à  fait  analogue,  existant  à  l'état  de  parasite 
inofîensif  dans  l'intestin,  mais  dans  l'intestin  seulement,  des  truites  sau- 
vages des  Alpes  et  de  la  plupart  des  salmonidés  d'élevage.  Il  s'y  présente 
sous  forme  de  masses  plasmodiales  formant  un  revêtement  presque  con- 
tinu sur  le  mucus  œsophagien  et  stomacal,  et  de  kystes  épars  dans  l'in- 
testin. Au  terme  de  sa  croissance  le  parasite,  sphérique,  se  divise  en  8  masses 
multinucléées  qui  reproduiront  le  parasite  adulte.  La  division,  qui  est 
d'abord  du  type  mésomitotique,  devient  ensuite  métamitotique.  Il  peut 
se  former  des  éléments  uniculéés  expulsés  par  l'intestin.  On  peut  confondre 
facilement  cette  forme  non  pathogène  qui  est  très  répandue  (/.  intesti- 
nalis)  avec  les  stades  intestinaux  de  parasites  pathogènes  /.  Hoferi  et 
Lymphosporidium  truttae  de  Calkins.  La  seule  constatation  de  ces  stades 
ne  suffit  donc  pas  à  établir  le  diagnostic  d'ichtyosporidiose  grave.  — 
E.  Chatton. 

Maisin  (J.).  —  Cancer  et  infection  rénale  à  Coccidies  chez  la  Souris.  — 
Il  s'agit  de  la  Klossiella  mûris  que  Theobald  Smith  a  rencontrée,  rarement 
chez  des  souris  normales,  et  qu'il  n'a  pu  que  très  difficilement  inoculer 
per  os.  M.  observe  que  l'état  cancéreux  des  souris  est  une  condition  très 
favorable  à  l'expansion  de  l'infection  puisque  sur  21  souris  cancéreuses  il 
trouve  17  infectées  tandis  qu'il  n'en  trouve  que  2  sur  90  souris  normales.  — 
E.   Chatton. 

Léger  (M.).  —  Formes  crithidiennes  ohsers'ées  chez  Lyperosia  thirouxi. 
Roubaud.  —  Présence  dans  l'estomac  d'une  mouche  piqueuse  du  genre 
Lyperosia  prise  sur  im  cheval  malade  de  horse-sickness,  de  trypanoso- 
mides  de  forme  crithidienne.  Rien  de  semblable  dans  les  mouches  prises 
sur  animaux  sains.  Donc  présomption  que  ces  Crithidia  proviennent  du 
cheval  malade.  Mais  pas  de  preuves  qu'elles  soient  l'agent  de  la  horse- 
sickness.  —  E.  Chatton. 

Léger  (M.)  et  Bédier  (E.).  —  Passage  du  spirochaeta  crocidurae  à  travers 
le  placenta.  — -  L'hérédo-contagion  par  des  spirochètes  sanguicoles  est  en 
général  si  ménagée  qu'elle  ne  peut  être  mise  en  évidence  que  par  des  arti- 
fices expérimentaux.  Ici  l'infection  du  sang  fœtal  est  massive  et  l'est  même 
}>lus  que  chez  la  mère,  —  E.  Chatton, 

a)  Van  Sacegheni  (R.),  —  Uintrapalpéhro-réaction  dans  le  diagnostic 
des  trypanosomiases.  —  En  inoculant  dans  le  derme  palpébral  1  ce.  de 
trypanoléine  (produit  obtenu  par  l'auteur  en  traitant  1  vol.  de  sang  try- 
panosé  mis  en  culture  pendant  trois  jours  sur  milieu  de  Ponsell^  avec 
1/2  vol.  de  glycérine  et  1/2  vol.  d'eau  physiologique,  on  constate  chez  les 
animaux  infectés  seulement  un  œdème  analogue  à  l'œdème  malléinique 
des  animaux  morveux,  mais  moins  accentué.  Mais  cette  réaction  paraît 
plus  générique  que  spécifique,  —  E.  Chatton, 

Mercier  (L.)  et  Poisson  (R.).  —  Un  cas  de  parasitisme  accidentel  d'une 
Nèpe  par  un  Infusoire.  —  Une  larve  de  Nèpe  au  cinquième  stade  présen- 
tait une  tumeur  formant  deux  poches,  l'une  externe  grosse  comme  une 

—  548  — 


ACTION   DU   MILIEU.   —   ÉTHOLOGIE.   —  COMPORTEMENT  29 

tête  d'épingle,  l'autre  interne  un  peu  moins  volumineuse,  communiquant 
avec  la  première  par  un  orifice  de  la  cuticule  correspondant  probable- 
ment à  une  ancienne  blessure.  La  paroi  est  formée  par  une  membrane 
épaisse  chargée  de  pigment  mélanique.  La  poche  externe  contient  un  abon- 
dant coagulum  dans  lequel  se  trouvent  des  infusoires,  des  amibocytes  et 
des  trachées.  Dans  la  poche  interne,  il  y  a,  en  plus,  des  fibres  musculaires 
en  dégénérescence. 

Cette  tumeur  a  eu  probablement  pour  origine  une  plaie  de  la  cuticule  où 
s'est  établie  une  culture  d'infusoires  qui  a  provoqué  la  tuméfaction  réac- 
tionnelle. 

M.  et  P.  rapportent  l'infusoire  au  genre  Colpoda,  dont  les  espèces  vivent 
à  l'état  Hbre.  11  s'agirait  donc  d'un  cas  de  parasitisme  accidentel.  Les  para- 
sites se  présentent  sous  deux  aspects  très  différents.  Les  uns  mesurant  de 
60  à  70  [i,  ont  leur  cytoplasme  chargé  d'inclusions  alimentaires.  Les  autres 
qui  ne  mesurent  que  15  y.  ne  contiennent  pas  d'enclaves  figurées. 

M.  et  P.  en  concluent  que  les  grands  individus  ont,  comme  les  formes 
libres,  une  nutrition  phagocytaire,  tandis  que  les  petits  paraissent  se  nourrir 
exclusivement  de  substances  dissoutes.  Cette  plasticité  nutritiale  que 
M.  et  P.  rapprochent  de  celle  qui  a  été  mise  expérimentalement  en 
évidence  par  Lwoff,  chez  Colpidium  Colpoda  est  une  préadaptation  au 
parasitisme.  C'est  là  un  cas  de  ce  que  Giard  a  appelé  parasitisme  inchoatif 
qui  d'après  M.  et  P.  serait  à  l'origine  de  la  condition  parasite  de  beau- 
coup d'infusoires.  (Le  seul  examen  des  coupes  permet-il  d'affirmer  que 
les  petits  individus  se  nourrissent  exclusivement  de  substances  dissoutes  ? 
Chez  les  Colpoda  les  petits  individus  qui  naissent  d'une  division  en  4  ou  en  8 
de  gros  individus  enkystés,  sont  toujours  dépourvus  d'inclusions  et  met- 
tent plusieurs  heures  à  s'en  charger,  sans  que  cela  implique  une  nutrition 
par  fluides.  Mais  il  pourrait  s'agir  aussi  d'un  infusoire,  parasite  vrai,  évo- 
luant comme  les  Nicollellidne  (Ann.  biol.,  XXVI,  p.  106),  où  toute  nutri- 
tion cessant,  les  ciliés  se  multiplient  sans  s'accroître  et  donnent  de  petites 
formes,  soit  conjugantes,  soit  finalement  dégénérescentes  et  toujours 
libres  d'inclusions).  —  E.  Chatton. 

Monod  (Th.).  —  Sur  un  Dichelaspis  de  Madagascar,  commensal  de  Scylla 
serrata  (Forskol).  —  Les  individus  appartenant  à  la  variété  C  de  Gruvel, 
ayant  des  plaques  capitulait  es  plus  compliquées,  sont  toujours  fixés  à 
l'entrée  de  la  cavité  branchiale  ou  sur  l'épipodite  du  maxillipède  externe, 
tandis  que  les  autres  variétés  se  trouvent  exclusivement  sur  les  branchies 
et  les  parois  de  la  cavité  branchiale.  Cela  peut  tenir  à  ce  que  les  colonies 
de  la  var.  C  ont  pu  prélever  au  passage  une  part  de  la  nourriture  contenue 
dans  l'eau,  ce  qui  a  affamé  les  autres.  Peut-être  aussi  cette  répartition 
résulte-t-elle  du  fait  général  que,  plus  un  parasite  est  abrité,  plus  ses 
éléments  protecteurs  solides  tendent  à  se  réduire.  —  A.  Robert. 

Lependre  (R.).  —  Note  sur  des  Salpes  observées  à  Concarneau.  —  Appari- 
tion de  Salpa  confœderata  sur  la  côte  de  Bretagne,  certains  individus  con- 
tenant l'Amphipode  Vibilia  viatrix.  Extraits  de  leur  hôte,  ces  Crustacés 
pénètrent  immédiatement  dans  un  individu  de  Salpe  quelconque  qui  se 
trouve  à  leur  portée.  —  A.  Robert. 

Brumpt  (E.).  —  [Discours  présidentiel  à  la  Société  zoologique  de  France, 
10  jawi^r  1922].  —  Pour  prendre  des  mesures  prophylactiques  efficaces 

—  549  — 


30  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

contre  les  parasites  humains,  il  faudrait  connaître  exactement  les  espèces 
attaquant  exclusivement  l'Homme  et  celles  que  ce  dernier  présente  en 
commun  avec  divers  animaux.  Si  en  effet  on  pense  que  la  même  espèce 
parasite  à  la  fois  l'Homme  et  d'autres  êtres  (conception  uniciste),  on  sera 
porté  à  détruire  des  espèces  considérées  comme  réservoirs  de  virus  ;  avec 
la  conception  pluraliste  on  risquera  de  laisser  vivre  des  réservoirs  à  virus 
dangereux.  Or  les  différences  morphologiques  entre,  les  Protozoaires  pa- 
rasites notamment,  sont  souvent  inappréciables.  Ainsi  les  corps  de  Leishman 
du  bouton  d'Orient,  de  la  leishmaniose  forestière  américaine,  du  kala- 
azar  infantile  et  du  kala-azar  indien  sont  morphologiquement  identiques  ; 
mais  l'étude  de  leurs  caractères  biologiques,  leur  habitat,  leur  évolution 
dans  les  cultures,  leur  action  pathogène,  les  expériences  d'immunité,  les 
réactions  humorales,  montrent  que  ces  organismes  se  comportent  comme 
des  espèces  différentes.  On  peut  donc  considérer  comme  valables  de  véri- 
tables «  espèces  physiologiques  ».  —  A.  Robert. 

Hovasse  (R.).  —  Quelques  faits  noui'eaux  concernant  le  parasitisme  de 
Blastodinium  et  de  Syndinium..  —  Constatation  de  la  présence  de  Blas- 
todinium  dans  la  cavité  gastro-vasculaire  d'une  Campanulaire  et  d'une  Vé- 
lelle  et  dans  la  calymna  d'une  ThalassicoUe  et  d'un  Syndinium  dans  une 
Campanulaire,  tous  apparemment  en  bon  état,  et  accompagnés  des  débris 
digérés  de  leur  hôte  Copépode.  H.  se  demande  si  Cœlentérés  et  Radiolaires 
sont  des  hôtes  normaux  de  ces  Péridiniens.  (Apstein  s'était  déjà  posé  la 
même  question  pour  les  harengs)  tout  en  reconnaissant  que  «  seule  une 
longue  étude  statistique  permettra  de  le  savoir  ».  Une  telle  incertitude  ne 
cadre  guère  avec  le  titre  de  la  note  et  les  considérations  de  l'auteur  sur  le 
rôle  de  «  réservoir  de  virus  »  que  joueraient  les  Copépodes  à  l'égard  des 
animaux  qui  les  mangent.  —  E.  Chatton. 

Buytendijk  (J.)  et  Révész  (G.).  —  L'importance  spéciale  du  sens  de  la  vue 
dans  les  phénomènes  de  reconnaissance  chez  les  singes  inférieurs.  —  Les  au- 
teurs montrent  par  une  série  d'expériences,  que  chez  les  singes  inférieurs 
les  impressions  visuelles  interviennent  presque  seules  dans  la  recherche 
de  la  nourriture.  Les  autres  impressions  sensorielles  sont  bien  moins  im- 
portantes. En  général,  les  animaux  qui  se  nourrissent  des  objets  non  mo- 
biles (oiseaux,  singes)  sont  surtout  sensibles  à  l'impression  optique  de  la 
forme  et  de  la  couleur,  tandis  que  les  animaux  qui  chassent  une  proie  vi- 
vante sont  plutôt  adaptés  à  l'impression  optique  du  mouvement.  — 
Z.  Gruzewska. 

Rabaud  (Etienne).  —  Notes  sur  le  comportement  de  Rielia  manticida, 
Proctotrypide  parasite  des  oothèques  de  Mantes.  —  Rielia  manticida  se  fixe 
à  l'aisselle  des  élytres  et  des  ailes  des  Mantes,  non  par  l'effet  d'un  choix, 
mais  parce  que  les  mouvements  des  pattes  de  l'hôte  lui  rendent  intenable 
toute  autre  situation.  Comme  le  parasite  pond  dans  les  oothèques  des 
Mantes,  on  s'attendrait  à  ce  qu'il  ne  se  fixe  que  sur  les  femelles,  tout  au 
moins  qu'il  abandonne  les  mâles  lors  de  l'accouplement  si,  par  hasard, 
il  se  trouve  sur  l'un  d'eux.  Il  n'en  est  rien  et  si  les  femelles  se  trouvent 
plus  souvent  infestées  que  les  mâles,  cela  tient  uniquement  à  ce  que,  plus 
volumineuses  et  moins  actives,  elles  ont  plus  de  chance  d'attirer  et  de  rete- 
nir le  parasite.  Celui-ci  ne  choisit  pas  son  hôte  et  il  n'a  aucun  moyen  de 
passer  sur  un  autre,  car,  à  peine  fixé,  il  perd  ses  ailes,  ce  qui  constitue  pour 

—  550  — 


DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE  8t 

iui  un  gros  désavantage.  Il  se  reproduit  donc  et  persiste  en  dépit  d'une 
disposition  défavorable  :  c'est  un  exemple  de  la  sélection  du  pire.  — 
A.  Robert. 

Rose  (Maurice).  —  Sur  les  réactions  d'un  Copépode  marin  Idya  furcata 
Baird.  —  Idya  furcata  présente  un  phototropisme  négatif  et  un  géotro- 
pisme positif  intenses.  Mais  si  les  animaux  sont  fixés  à  une  paroi,  toute  ac- 
tion tropique  disparaît,  pour  se  manifester  de  nouveau  avec  énergie  aus- 
sitôt qu'ils  se  détachent.  Mis  près  d'une  fenêtre  dans  une  cuvette  plate, 
ils  se  précipitent  dans  le  coin  le  plus  sombre  ;  mais  après  quelques  heures 
ils  ont  envahi  en  rampant  toute  la  cuvette,  paraissant  s'être  affranchis  de 
l'action  de  la  lumière  ;  toutefois  le  phototropisme  reparaît  brusquement  si 
on  frappe  quelques  légers  coups  sur  le  bord  du  vase.  De  faibles  doses  de 
permanganate  de  potasse,  d'acide  chromique,  d'éther,  etc.,  renversent  le 
sens  des  réactions,  au  moins  pendant  quelque  temps.  La  dilution  amène 
un  phototropisme  positif  permanent.  Si  la  dose  de  réactif  ajoutée  est  trop 
forte,  les  animaux  sortent  du  liquide  en  grimpant  le  long  du  verre.  Avec  une 
dose  convenable  de  permanganate,  les  formes  immatures  vont  mourir  au 
fond  du  liquide,  tandis  que  les  individus  ovigères  sortent  du  milieu  :  la 
sensibilité  change  donc  avec  l'âge  et  l'état  des  glandes  sexuelles.  L'inten- 
sité lumineuse  intervient  aussi:  si  l'on  met  des  Idya  dans  un  tube  de  verre 
dirigé  vers  la  lumière  et  dont  la  partie  éloignée  de  la  fenêtre  est  entourée 
de  papier  noir,  les  animaux  se  répartissent  en  deux  groupes  :  l'un  dans  la 
région  la  plus  obscure,  tout  au  fond  du  tube,  l'autre  plus  important  dans 
une  zone  d'intensité  moyenne.  Ces  faits  se  rapprochent  de  ceux  déjà  signa- 
lés chez  les  Copépodes  pélagiques.  —  A.  Robert. 


Distribution  géographique 


Allorge  (P.).  —  Le  Fontinalis   Duriœi   Schimp.  dans  les  Hautes-Alpes. 
(Bull.  Soc.  bot.  de  Fr.,  LXX,  254-255,  1923.)  [33 

Bavay  (A.).  —  [Sans  titre  :  procès-verbal  du  iQ  juillet  1923.]  (Bull.  Soc.  Zool. 
France,  XLVIII,  1923,  298-299.) 

[B.  déplore  la  disparition  presque  complète  à  Tahiti  de  deux  espèces 
d'Oiseaux  qui  y  étaient  jadis  fort  communes  :  le  Pigeon  Globicera  aU' 
raras  et  l'Hirondelle  Collocalia  thespecia.  —  A.  Robert. 

Beauchamp  (P.  de).  —  Quelques  remarques  de  bionomie  marine  sur  les  îles 
Chausey.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  XLVIII,  1923,  84-95.) 

[Archipel  appartenant  tout  entier  au  mode  abrité,  qui  devient  très 
abrité  au  centre  du  groupe  d'îlots.  Grande  ressemblance  avec  Bréhat. 
Absence  de  Moules,  Astéries,  Oursins.  Faune  des  grottes  très  riche. 
Laminaires  peu  développées.  —  A.  Robert. 

BuroIIet  (P.  A.).  —  Observations  sur  la  Mercuriale  annuelle.  (Bull.  Soc. 
Bot.  de  Fr.,  LXX,  250-254,  1923.)  [33 

—  551  — 


32  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Fauvel  (Pierre).  —  Un  nouveau  Serpulien  d'eau  saumâlre  Mercierella  n.  g., 
enigmatica  n.  sp.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  XLVII,  1922,  424-430.) 

[Grand  développement  dans  le  canal  de  Caen  à  la  mer  d'une  espèce 
nouvelle  qui  n'y  existait  pas  il  y  a  quelques  années.  —  A.  Robert. 

Goris  (A.).  —  Sur  l'existence  d'une  petite  colonie  de  Cyclamen  aux  environs 
de  Bagnères-de- Bigarre.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXX,  198-199,  1923.) 

[Il  s'agit  du  Cyclamen  neapolitanum,  de  station  généralement  plus 
orientale.  —  F.  Moreau. 

Guffroy  (Ch.).  —  La  flore  agricole  de  la  France.  I.  Les  «  mauvaises  herbes  » 
des  terres  cultivées.  II.  Les  plantes  des  prairies  et  des  pâturages.  (Bull, 
Soc.  Bot.  Fr.,  LXX,  79-84,  1923.)  [33 

Joleaud  (L.).  —  Etudes  de  géographie  zoologique  sur  la  Berbérie.  Les  Car- 
nivores. I.  Les  Melinés  {Blaireaux  et  Moufettes).  (Bull.  Soc.  Zool.,  XLVII, 
361-365,  1922.)  [33 

Petit  (L.).  —  L'arrivée  des  Hirondelles  en  1923.  (Bull.  Soc.  Zool.  France, 
XLVIII,  1923,  254-256.) 

[Les  Hirondelles  ont  franchi  en  une  nuit  les  375  kilomètres  qui  sé- 
parent le  Puy-de-Dôme  de  Paris.  —  A.  Robert. 

Prenant  (Marcel)  et  Teissier  (Georges).  —  Notes  sur  les  Cirripèdes  oper- 
culés de  la  région  de  Roscoff.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVIII,  170-178, 
1923.)  [32 

Ridier  (H.  N.).  —  The  distribution  of  plants.  (Ann.  of  Bot.,  XXXVII, 
1-29,  1923.) 

[Etude  des  facteurs  généraux  de  la  répartition  des  plantes,  spéciale- 
ment dans  la  péninsule  malaise.  —  F.  Moreau. 

Vandel  (A.).  —  Sur  la  faune  d'eau  douce  des  Pyrénées-Orientales,  (Bull.  Soc. 
Zool.  Fr.,  XLVII,  163-170,  1922.)  r33 


Prenant  (Marcel)  et  Telssfer  (Georges).  —  Notes  sur  les  Cirripèdes  oper- 
culés de  la  région  de  Roscoff.  —  Trois  facteurs  principaux  semblent  jouer  un 
rôle  dans  la  répartition  de  ces  animaux.  L'agitation  de  l'eau  est  très  favo- 
rable aux  Chthamalus  stellatus,  Balanus  balanoides  et  perforatus  et  à  peu 
près  sans  importance  pour  les  autres  espèces.  La  dessiccation,  fatale  aux 
B.  crenatus  et  improvisas  et  à  Verruca  stromia,  est  bien  supportée  par 
B.  perforatus  adulte  (pas  les  jeunes),  B.  balanoides  et  surtout  Chthamalus. 
La  dessalure  supprime  B.  balanoides,  crenatus,  Verruca  ;  B.  perforatus, 
improvisas  et  surtout  Chthamalus  y  résistent  beaucoup  mieux.  Les  Chtha- 
malus, résistant  aussi  bien  à  la  dessalure  qu'à  la  sécheresse,  remontent 
très  haut  et  peuvent  vivre  dans  des  courants  très  saumâtres.  B.  balanoides, 
rare  à  Roscoff,  n'existe  que  dans  des  endroits  exposés  librement  à  la  pleine 
mer.  B.  perforatus,  qui  recherche  l'eau  agitée  et  craint  la  dessiccation  et  l'eau 
douce,  vit  surtout  sur  les  parois  verticales  ou  surplombantes  et  évite  les 
surfaces  horizontales,  que  l'eau  de  pluie  peut  couvrir  ;  il  en  existe  au  via- 
duc de  la  Penzé  à  une  hauteur  telle  qu'elles  sont  émergées  dès  que  la  salure 

—  552  — 


DISTRIBUTION   GÉOGRAPHIQUE  33 

de  l'eau  devient  trop  faible.  B.  crenatus  ne  vit  qu'immergée  au  revers  des 
cailloux  et  en  profondeur.  B.  improvisus  est  très  eurylialine  et  peut  vivre 
dans  la  vase.  Verruca  strômia  vit  surtout  sous  les  cailloux  appliqués  sur  le 
sol  vaseux.  —  A.  Robert. 

Allorge  (P.).  —  Le  Fontinalis  Duriœi  Schimp.  dans  les  Hautes-Alpes.  — 
Cette  mousse  méditerranéenne  se  trouve  au  Plan-de-Phasy,  près  Mont- 
Dauphin  (Hautes-Alpes),  à  une  altitude  de  900  mètres,  dans  les  fossés  de 
dérivation  des  sources  d'un  établissement  thermal,  à  la  faveur  de  la  tem- 
pérature de  20°  atteinte  par  les  eaux  où  elle  vit.  —  F.  Moreau. 

Burollet  (P.  A.).  —  Observations  sur  la  Mercuriale  annuelle.  —  La  Mer- 
curiale annuelle  est  le  plus  généralement  monoïque  en  Tunisie  ;  elle  l'est 
moins  fréquemment  dans  le  Midi  de  la  France,  moins  encore  dans  le  Nord. 
La  zone  tropicale  ou  subtropicale,  où  sont  localisés  la  presque  totalité  des 
genres  d'Euphorbiacées,  étant  la  patrie  vraisemblable  de  la  Mercuriale 
annuelle,  la  forme  monoïque  de  cette  dernière  paraît  en  être  le  type  ancien, 
la  forme  strictement  dioïque  étant  une  forme  dérivée  adaptée  aux  contrées 
septentrionales.  —  F.  Moreau. 

Guffroy  (Ch.).  —  La  flore  agricole  de  la  France.  —  Tl  y  a  dans  les  prairies 
et  les  pâturages  beaucoup  plus  d'espèces  différentes  (2.380  en  France)  que 
dans  les  terres  cultivées  (1.362)  ;  la  proportion  relative  des  plantes  mono- 
carpiques  et  des  plantes  polycarpiques  est  inverse  dans  les  deux  cas,  les 
plantes  monocarpiques  dominant  dans  les  terres  cultivées  (57,5  %),  les 
plantes  polycarpiques  dans  les  prairies  et  pâturages  (71,5  %)  ;  il  y  a  une 
plus  forte  proportion  de  Monocotylédones  dans  les  prairies  et  pâturages 
(26,9  %)  que  dans  les  terres  cultivées  (16,3  %).  Dans  les  deux  cas  ce  sont 
les  familles  des  Composées,  Légumineuses  et  Graminées  qui  fournissent 
le  plus  grand  nombre  d'espèces.  —  F.  Mobeau. 

Joleaud  (L.).  —  Etudes  de  géographie  zoologique  sur  la  Berhérie.  Les  Car- 
nivores. I.  Les  Mélincs  {Blaireaux et  Moufett<^s).  —  Les  deux  genres  de  Blai- 
reaux actuels  de  l'Ancien  monde  semblent  originaires  de  l'Asie  centrale  et 
antérieure  ;  de  là  ils  ont  émigré  vers  l'ouest  au  pontien  et  au  pliocène  :  le 
genre  Mêles  au  nord,  le  genre  Mellivora  au  sud  des  grands  lacs  et  lagunes 
et  de  la  Méditerranée.  Aujourd'hui,  une  curieuse  lacune,  comprenant 
le  Maroc  au  nord  du  Sous,  l'Algérie,  la  Tunisie,  la  Libye,  la  Cyrénaïque, 
l'Egypte,  l'Arabie  et  le  Sahara,  à  l'exception  du  littoral  océanique,  sépare 
les  aires  d'habitat  des  deux  genres.  Ces  deux  aires  ne  se  soudent  qu'au 
centre  de  l'Asie,  dans  le  Turkestan  et  dans  l'Inde,  Le  grand  groupe  des 
Moufettes  serait  aussi  originaire  d'Asie  et  aurait  émigré  à  la  fois  vers  l'Amé- 
rique et  vers  l'Afrique,  sans  pénétrer  dans  la  zone  de  la  forêt  vierge.  — 
A.  Robert. 

Vandel  (A.).  —  Sur  la  faune  d'eau  douce  des  Pyrénées-Orientales.  —  La 
faune  du  torrent  de  Banyuls  (Pyrénées-Orientales)  renferme  trois  élé- 
ments :  un  élément  caractéristique  des  ruisseaux  inconstants  (Ancyles, 
Sangsues,  larves  d'Ephémères,  etc.),  un  élément  méditerranéen  {Planaria 
suhtentaculata)  ;  enfin,  élément  inattendu,  des  espèces  à  caractères  caver- 
nicoles (Niphargus,  Planaire  aveugle,  Haplotaxis).  Ici,  contrairement  à  ce 
qu'admet  l'auteur  pour  les  régions  calcaires,  ce  ne  peuvent  être  des  orga- 

—  553  — 


34  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

nismes  normalement  cavernicoles  entraînés  accidentellement  au  dehors 
par  le  courant,  parce  qu'ils  se  rencontrent  vers  le  milieu  du  ruisseau,  fort 
loin  des  sources,  et  qu'il  n'y  a  pas  de  grottes  dans  la  région.  Il  faut  donc 
que  leur  habitat  normal  soit  bien  le  lieu  où  ils  ont  été  trouvés,  mais  alors 
comment  ont-ils  acquis  les  caractères  de  cavernicoles?  —  A.   Robebt. 


Origine  des  espèces 


Chatton  (Edouard)  et  Harant  (Hervé).  —  Notes  sur  les  Copépodes  Ascidi- 
cotes.  XIII.  Enterocolides  ecaudatus  n.  g.  n.  sp.,  et  V évolution  de  péréio- 
podes.  (Bull.  Soc.  Zool.,  LXVII,  245-252.)  [37 

■a)  Chatton  (E.)  et  Lwoîf  (A,).  —  Sur  Véi>olutwn  des  Infusoires  des  Lamel- 
libranches. Relations  des  Hypocomidés  avec  les  Ancistridés.  Le  genre 
Hypocomides,  n.  gen.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  787,  1922.)  [35 

h) Sur  révolution  des   Infusoires  des   Lamellibranches.   Le   genre 

Pelecyophrya,  intermédiaire  entre  les  Hypocomidés  et  les  Sphénophryidés, 
Bourgeonnement  et  conjugaison.  (Ibid.,  915.)  [Ibid. 

-c) Sur  révolution  des  Infusoires  des  Lamellibranches.  Relations  des 

Sphénophryidés  avec  les  Hypocomidés.  (Ibid.,  1445,  1922.)      |         [Ibid. 

d) Sur  Vévolution  des  Infusoires  des  Lamellibranches.  Les  formes 

primitives  du  phylum  des  Thigmotriches  :  le  genre  Thigmophrya.  (Ibid., 
CLXXVI I,  81,  1923.)  [[Ibid. 

l.a  Vaulx  (R.  de).  —  Destinées  diverses  de  la  furca  dans  le  groupe  des  Cla- 
docères.  (Bull.  Soc.  Zool.,  XLVII,  35-38,  1922.)  [38 

Thompson  (W.  R.).  —  Observations  sur  quelques  «  espèces  biologiques  »  dans 

le  groupe   des   Tachinaires.    (Bull.   Soc.   Zool.   Fr.,   XLVIII,   165-170, 

1923.)  [34 

WIntrebert  (P.).  —  L'évolution  de  V appareil  ptéry go- palatin  chez  les  Sala- 
mandridae.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVII,  208-215,  1922.)  [37 


Thompson  (W.  R.).  —  Observations  sur  quelques  «  espèces  biologiques  * 
dans  le  groupe  des  Tachinaires.  —  L'auteur  cite  trois  espèces  de  Tachi- 
naires qui  ont  été  introduites  en  Amérique  pour  y  combattre  des  Insectes 
nuisibles  venus  d'Europe.  Or,  il  existait  déjà  en  Amérique  des  espèces 
identiques  en  apparence,  et  que  nous  sommes  incapables  d'en  distinguer 
par  la  morphologie.  Mais  les  formes  américaines  vivent  exclusivement  sur 
des  chenilles  américaines  et  n'attaquent  que  très  exceptionnellement 
les  animaux  importés  d'Europe.  Ainsi  la  Pyrale  du  Maïs,  Pyrausta  nubilalis 

—  554  — 


ORIGINE   DES   ESPÈCES  35 

«st  attaquée  en  Europe  par  le  Tachinaire  Paraphorocera  senilis.  Dans 
la  région  des  Etats-Unis  qui  a  été  envahie  par  la  Pyrale,  il  existe  un  para- 
site américain  connu  sous  le  nom  de  Masicera  myoidea,  mais  qu'il  est  im- 
possible de  séparer  de  P.  senilis.  Or  le  parasite  américain  n'attaque  pas 
Jes  chenilles  de  la  Pyrale.  T.  cote  ainsi  trois  espèces,  dont  chacune  présente 
une  forme  américaine  et  une  forme  européenne  indiscernables,  mais  qui 
diffèrent  par  leurs  mœurs.  On  appelle  d'ordinaire  les  groupes  semblables 
des  «  espèces  éthologiques  »  ou  «  espèces  biologiques  »  et  on  les  regarde  comme 
des  espèces  naissantes,  admettant  que  la  transformation  spécifique  com- 
mence par  un  changement  de  mœurs.  Mais  T.  pose  en  principe  qu'à  une 
différence  constante  dans  les  mœurs  doit  nécessairement  correspondre  une 
différence  quelconque  dans  la  structure  ;  autrement,  dit-il,  on  opérerait 
«  une  séparation  entre  l'être  de  la  chose  en  tant  qu'il  se  manifeste  dans  l'ac- 
tion et  l'être  de  la  chose  en  tant  qu'il  se  manifeste  dans  la  conformation  ; 
et  cette  opération  est  inadmissible...  Action  et  conformation  sont  pure- 
ment et  simplement  deux  aspects  d'une  seule  et  même  réalité  qui  est  l'être 
ou  la  nature  du  vivant  ».  Il  n'y  a  donc  pas  de  véritable  espèce  biologique, 
puisque  une  différence  dans  la  biologie  nécessite  une  différence  dans  la 
structure.  Il  en  résulte  que  ces  «  espèces  biologiques  »  peuvent  être  d'aussi 
bonnes  espèces  que  celles  qui  sont  morphologiquement  très  différentes. 
Et  si  elles  ne  sont  pas  de  véritables  espèces  (en  admettant  qu'il  en  existe), 
elles  ne  sont  pas  nécessairement  pour  cela  des  espèces  naissantes.  Il  faut 
remarquer  d'abord,  dit  l'auteur,  que  l'acquisition  d'une  habitude  nouvelle 
doit  correspondre  à  une  modification  générale  de  l'être  et  que  celui-ci  est 
un  tout  ».  Les  cellules  germinales,  faisant  partie  intime  du  tout,  partici- 
pent de  chaque  mouvement  du  tout...  et  si,  par  la  répétition  de  l'acte, 
l'habitude  s'enracine  dans  le  soma,  elle  doit  aussi  s'enraciner  dans  le  ger- 
men  ».  Mais  un  changement  d'habitude  n'implique  pas  un  changement 
fondamental  de  l'être,  car,  si  l'animal  acquiert  une  habitude  nouvelle, 
c'est  qu'il  était  déjà  apte  à  l'acquérir  :  cette  habitude  nouvelle  n'est 
«  qu'une  manifestation  plus  accentuée  d'une  propriété  que  l'être  possédait 
déjà  ».  Il  n'est  donc  pas  nécessaire  qu'il  y  ait  là  de  changement  spéci- 
fique. Enfin  il  faut  remarquer  que  le  comportement  des  êtres  dépend  aussi 
du  milieu.  Quand  donc  on  transporte  dans  un  nouveau  milieu  un  parasite 
et  son  hôte,  ils  ne  se  comportent  pas  nécessairement  de  même  façon  vis- 
à-vis  de  ce  milieu,  ni  de  façon  que  leurs  rapports  entre  eux  restent  ce  qu'ils 
étaient  dans  leur  milieu  originel:  le  parasite  peut  par  exemple  être  détruit 
ou  se  mêler  et  se  confondre  avec  la  population  du  nouveau  milieu.  — 
A.  Robert. 

a)  Chatton  (E.)  et  Lwoff  (A.).  —  Sur  Vévolution  des  infusoires  des  La- 
mellihr anches.  Relations  des  Hypocomidés  avec  les  Ancistridés.  Le  genre 
Hypocomides  n.  gen.  (Analysé  avec  les  suivants.) 

b)  Chatton  (A.)  et  Lwoff  (A.).  —  Sur  l'évolution  des  infusoires  des  La- 
mellibranches. Le  genre  Pelecyophrya,  intermédiaire  entre  les  Hypocomidé» 
et  les  Sphénophryidés.  Bourgeonnement  et  conjugaison.  (Id.) 

c)  Chatton  (E.)  et  Lwoff  (A.).  —  Sur  l'évolution  des  infusoires  des  La- 
mellibranches. Relations  des  Sphénophryidés  avec  les  Hypocomidés.  (Id.) 

d)  Chatton  (E.)  et  Lwoff  (A.).  —  Sur  V évolution  des  infusoires  des  La- 
.mellibranches.   Les  formes  inférieures  du   phylum   des    Thigmotriches.    Le 

—  555  — 


36  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

genre  Thigmophrya.  —  C.  et  L.  ont  fait  connaître  l'an  dernier  les  Spheno- 
phrya,  infusoires  inquilins  des  Lamellibranches,  qu'ils  ont  donnés  comme- 
types  d'une  famille  nouvelle  d'Acinétiens.  (V.  Ann.  biol.,  XXVI,  p.  105.) 
Mais,  poursuivant  leurs  recherches  sur  la  faune  infusorienne  des  branchies 
des  Lamellibranches,  ils  ont  découvert  ou  réétudié  toute  une  série  de  formes 
dont  la  connaissance  leur  impose  cette  notion  nouvelle  :  il  existe,  indépen- 
damment des  Acinétiens,  des  Infusoires  qui  sont,  comme  eux,  sans  bouche 
et  sans  cils  à  l'état  adulte,  complètement  immobiles,  et  qui,  comme  eux, 
se  reproduisent  par  embryons  ciliés.  Les  auteurs  établissent  qu'ils  tirent 
leur  origine  non  des  Péritriches,  mais  des  Holotriches,  et  ils  analysent  les 
conditions  éthologiques  de  leur  évolution. 

Ces  infusoires  des  branchies  des  Lamellibranches  appartiennent  à  quatre 
familles  :  1°  Ancistridés,  les  plus  anciennement  et  les  mieux  connus,  holo- 
triches sédentaires,  mais  non  fixés  à  demeure,  n'adhérant  au  support  que 
d'une  manière  intermittente,  par  un  champ  ciliaire  aboral  différencié  que 
C.  et  L.  appellent  «  aire  thigmotactique  ».  La  ciliature  générale  persiste,. 
il  y  a  une  frange  adorale  très  développée  qui  attire  les  aliments  à  la  bouché  ; 
2°  les  Hypocomidés  déjà  connus  comme  parasites  des  Ascidies,  des  Aciné- 
tiens, des  Gastéropodes  (Lichtenstein  v.  Ann.  biol.,  p.  106)  et  dont  C. 
et  L.  font  connaître  l'existence  chez  les  Acéphales. 

Ils  étaient  considérés  comme  des  Acinétiens  (sans  bouche,  ils  se  nourris- 
sent par  un  suçoir  qu'ils  enfoncent  dans  les  cellules)  néoténiques  (ils  con- 
serveraient soi-disant  à  l'état  dit  adulte  la  forme  embryonnaire  ciliée  des 
Acinétiens)  ;  3*^  les  Sphénophrydiés,  découverts  par  C.  et  L.,  formes 
complètement  immobiles  fixées  à  demeure,  sans  cils,  ni  bouche,  ni  tenta- 
cules, mais  se  multipliant  par  embryons  ciliés  ;  4^  les  Thigmophryidés  à 
morphologie  d' Holotriches,  libres,  mais  à  ciliature  thygmotactique  bien 
difîerenciée,  que  les  auteurs  viennent  de  faire  connaître. 

Ils  montrent  que  toutes  ces  formes,  à  première  vue  très  disparates, 
appartiennent  à  un  même  phylum,  issu  des  Holotriches  et  qu'ils  appellent 
les  Thigmotriches,  parce  que  leur  caractère  essentiel,  morphologique  et 
physiologique  est  l'existence  d'une  ciliature  thigmotactique  qui  seule 
survit  dans  leur  évolution  à  la  ciliature  générale  et  à  la  ciliature  adorale. 
A  l'existence  de  cette  ciliature,  organe  d'adhérence,  est  liée  la  condition 
sédentaire  de  ces  infusoires  qui  est  elle-même  à  l'origine  du  commensa- 
lisme  des  uns  et  du  parasitisme  des  autres. 

C.  et  L.  établissent  que  les  Hypocomidés  ne  sont  point  des  Acinétiens. 
Par  le  genre  Hypocomidés  qui  a  un  vestige  de  frange  adorale  ils  se  ratta- 
chent aux  Ancistridés.  Leur  ciliature  représente  la  ciliature  thygmotactique 
de  ces  derniers,  seule  persistante.  Elle  n'est  du  reste  point  du  type  péri- 
triche  (ceintures  de  cils)  comme  celle  des  embryons  d'Acinétiens,  mais  du 
type  holotriche  (stries  méridiennes).  Leur  suçoir  n'est  pas  homologue  d'un 
suçoir  mais  d'un  style,  et  est  dérivé  du  pôle  aboral  adhésif  des  Ancistridés. 
Les  auteurs  montrent  aussi  que  par  le  genre  Pelecyophrya  la  transition  est 
établie  des  Hypocomidés  aux  Sphénopryidés  par  passage  de  la  scission 
binaire  à  la  division  gemmipare,  disparition  de  la  ciliature  à  l'état  végéta- 
tif, où  elle  n'est  plus  représentée  que  par  des  stries  cuticulaires.  Mais  elle 
persiste  chez  l'embryon,  où  elle  est  nettement,  comme  chez  les  Hypoco- 
midés, du  type  holotriche. 

Dès  lors  la  série  évolutive  est  complète  des  Ancistridés  aux  Sphéno- 
phryidés.  Mais  il  restait  à  la  base  du  phylum  une  importante  lacune  entre 
les  Holotriches  libres  et  les  Ancistridés,  que  les  auteurs  viennent  de  com- 

—  556 


ORIGINE    DES   ESPÈCES  37 

bler  en  faisant  connaître  le  genre  Thigmophrya  qui,  holotriche  non  évolué 
par  toute  sa  morphologie,  a  cependant  déjà  l'aire  thigrnotactique  bien 
difTérenciée  des  Ancistridés,  mais  sans  en  avoir,  même  à  l'état  d'ébauche, 
la  ciliature  adorale.  Ce  cas  montre  que  la  diiïérenciation  de  la  ciliature 
thigrnotactique  a  précédé  phylogénétiquement  celle  de  la  ciliature  adorale, 
et  que  la  fixation  a  précédé  l'attraction  tourbillonnaire  des  aliments,  qui 
en  apparaît  comme  la  conséquence. 

Et  ils  esquissent  ainsi  l'évolution  qui  a  conduit  des  ciliés  du  type  pri- 
mitif à  des  formes  à  la  fois  astomes,  atriches  et  atentaculées,  complète- 
ment immobiles  et  gemmipares. 

Des  Holotriches  à  ciliature  uniforme,  doués  d'un  thigmotactisme  accen- 
tué (comme  déjà  les  Paramécies),  d'abord  seulement  physiologique,  puis 
exprimé  morphologiquement  par  la  différenciation  permanente  d'une  aire 
thigrnotactique  {stade  Thiginophryidé),  se  sont  fixés  sur  les  branchies 
des  Acéphales.  Ils  y  ont  trouvé  à  leur  portée  les  particules  alimentaires 
charriées  par  le  courant  palléal  sans  qu'ils  eussent  à  se  déplacer  pour  les 
rencontrer,  mais  à  condition  de  les  attirer  et  de  les  collecter.  Par  excita- 
tion fonctionnelle  de  la  ciliature  antérieure,  la  frange  adorale  s'est  allongée 
en  hélice.  C'est  le  stade  Ancistridé,  c'est  la  condition  éthologique  dite  in- 
quilinisme.  Mais  chez  certains  Ancistridés,  s'est  développé,  au  contact 
du  support,  un  bouton  adhésif  devenu  ensuite  un  suçoir  pénétrant  et 
absorbant.  La  bouche  désormais  inutile  s'est  oblitérée  ;  la  ciliature  ado- 
rale a  régressé  et  même  la  ciliature  générale.  Seule  l'aire  thigmotactique 
s'est  conservée,  et  ne  fonctionne  d'ailleurs  que  quand  l'animal,  ayant 
épuisé  une  cellule,  rampe  vers  une  autre.  Ce  stade  parasite  est  le  stade 
Hypocomidé.  Mais  chez  certains  Lamellibranches  vivant  dans  un  milieu 
riche  en  matières  organiques  dissoutes,  les  infusoires  se  nourrissent  direc- 
tement par  osmose.  Les  suçoirs  ne  se  développent  point,  régressent  ou 
se  transforment.  L'animal  définitivement  fixé  s'hypertrophie,  et  sa  cilia- 
ture thigmotactique  n'est  plus  fonctionnelle  que  chez  l'embryon,  seule 
stade  vagile  du  cycle  évolutif.  C'est  le  stade  Sphénophryidé. —  E.  Chatton. 

Chatton  (Edouard)  et  Harant  (Hervé).  —  Notes  sur  les  Copépodes  Ascidi- 
cotes.  XI IL  Enterocolides  ecaudatus,  n.  g.,  n.  sp.,  et  V évolution  des  péréio- 
podes.  —  Le  nouveau  genre  Enterocolides  diffère  des  Enterocola  notamment 
par  la  réduction  du  nombre  des  soies  et  l'apparition  de  griffes  supplé- 
mentaires sur  certains  péréiopodes.  La  disparition  progressive  des  soies  est 
générale  chez  {«s  Crustacés  parasites.  Les  griffes  surnuméraires  sont-elles 
des  soies  modifiées  ?  Dans  ce  cas  les  Enterocolides  ne  descendraient  pas 
directement  des  Enterocola.  car  ceux-ci  n'ont  plus  de  soie  au  point  où  appa- 
raissent ces  griifes  :  il  faudrait  donc  qu'une  soie  disparue  chez  Enterocola 
ait  réapparu  chez  ses  descendants,  ce  qui  serait  contraire  à  la  loi  d'irréver- 
sibilité de  l'évolution.  En  règle  générale,  chez  les  Copépodes  libres,  l'endo- 
podite  des  péréiopodes  est  plus  développé  que  l'exopodite,  et  c'est  l'in- 
verse chez  les  parasites  non  fixés,  reptateurs  ou  fouisseurs.  La  natation 
développe  davantage  les  appendices  dans  leurs  parties  voisines  de  la  ligne 
médiane,  la  reptation  et  le  fouissement  renforcent  au  contraire  les  régions 
externes.  Cela  résulte  de  la  comparaison  des  Copépodes  libres  avec  les 
parasites  et  surtout  de  la  comparaison  des  femelles  d'Ascidicoles  avec  leurs 
mâles  libres,  —  A.  Robert, 

Wintrebert  (P.).  —  L'évolution  de  l'appareil  ptéry go- palatin  chez  les  Sala- 

—  557  — 


I- 


38  ^         ANNÉE   BIOLOGIQUE 

mandridae.  —  Les  Urodèles  adultes  n'ont  plus  de  palatin  et  ne  conservent 
du  ptérygoïde  que  l'aile.  L'appareil  ptérygo-palatin  des  Urodèles  corres- 
pond exactement,  par  sa  position  et  son  orientation,  à  celui  des  Téléo- 
stomes.  Leur  crâne  diffère  nettement  de  celui  des  Stégocéphales  et  des 
Anoures.  Les  Urodèles  descendraient  directement  des  Poissons.  Les  Am- 
phibiens  auraient  ainsi  une  origine  diphylétique  :  Stégocéphales  et  Anoures 
d'un  côté,  Urodèles  de  l'autre,  procéderaient  de  souches  différentes.  — 
A.  Robert. 

La  Vaulx  (R.  de).  —  Destinées  diverses  de  la  furca  dans  le  groupe  des 
Cladocères.  —  Chez  les  Daphnies,  l'extrémité  de  l'abdomen,  terminée  par 
la  furca,  est  normalement  repliée  sous  le  ventre,  entre  les  valves  de  la  cara- 
pace, et  sert  à  rejeter  de  temps  en  temps,  «  d'un  brusque  coup  de  fourche  », 
la  masse  de  nourriture  inacceptable  qui  s'est  accumulée  entre  les  pattes. 
La  furca  ne  peut  donc  plus  jouer  son  rôle  habituel  d'empennage  :  ce  rôle 
est  alors  rempli  par  deux  soies  plumeuses,  développées  au  point  de  flexion 
de  l'abdomen,  à  l'extrémité  physiologique  du  corps.  Chez  Holopedium,  par 
exemple,  ces  deux  soies  sont  bien  développées  et  portées  par  un  prolonge- 
ment ou  caudicule,  formant  une  sorte  de  furca  physiologique.  Chez  les  Cla- 
docères gymnomères,  qui  n'ont  plus  de  valves,  le  reploiement  de  l'abdo- 
men n'a  plus  de  raison  d'être  ;  par  contre,  l'empennage  caudal  est  d'au- 
tant plus  utile  que  ces  animaux  nagent  rapidement.  Chez  les  uns  {Poly- 
phemus,  par  exemple)  la  furca  achève  de  se  réduire,  le  caudicule  avec 
ses  deux  soies  est  très  développé  et  la  remplace.  Chez  les  Leptodora  au 
contraire,  le  caudicule  et  les  deux  soies  régressent,  l'abdomen  se  redresse 
et  se  termine  par  une  fourche.  Si,  comme  il  semble,  les  Gymnomères  descen- 
dent des  Calyptomères,  on  croirait  voir  ici  Une  exception  à  la  loi  d'irréver- 
sibilité de  l'évolution.  Mais  si  cette  loi  constate  1'  «  impossibilité  pour 
un  organisme  de  repasser  par  des  étapes  antérieurement  parcourues  sans 
conserver  de  trace  de  ses  adaptations  précédentes  »,  le  cas  de  Leptodora 
en  est  plutôt  une  confirmation  :  il  n'est  pas  impossible  à  un  organisme 
d'acquérir  des  dispositions  ressemblant  à  un  état  primitif  nécessairement 
plus  simple.  —  A.  Robert. 


Théories     générales. 


Lohner  (L.).  —  Ueber  Indii>idualstoffe  und  biochemische  Individualspezi- 
ficitàt.  (Pfliiger's  Archiv,  CXCVIII,  490-503,  1923.)  [38 


Lohner  (L.).  —  Sur  les  substances  individuelles  et  sur  la  spécificité  bio- 
chimique individuelle.  —  C'est  un  mémoire  de  théorie  pure  que  présente  L. 
Il  renferme,  en  effet,  non  des  résultats  expérimentaux,  mais  une  série  de 
suggestions  et  de  discussions  relatives  à  l'étude  de  la  spécificité  indivi- 

—  558  — 


THÉORIES  GÉNÉRALES  39 

duelle  des  albuminoïdes,  et  des  matières  constitutives.  C'est  un  essai  pour 
tenter  de  trouver  une  base  chimique  à  la  variabilité,  aux  mutations,  avec 
des  considérations  sur  la  combinaison  sans  cesse  renouvelée  des  caractères 
lors  de  chaque  fécondation.  Parmi  les  recherches  qui  pourraient  être  entre- 
prises dans  une  telle  direction,  l'auteur  signale  l'étude  de  la  composition 
quantitative  et  qualitative  des  liquides  circulants  :  caractéristiques  séro- 
logiques,  existence  d'isoagglutinines  et  d'isolysines  ;  l'étude  des  sécré- 
tions et  excrétions;  des  substances  de  réserves;  en  rapport  avec  les  faits 
d'immunité,  d'intolérance,  et  les  résultats  variables  de  l'autotransplanta- 
tion  et  de  l'homotransplantation.  —  H.  Cardot. 


—  559  — 


^' 


Les  Presses  Universitaires  de  France,  Paris.  —  0003 


PREMIÈRE     PARTIE 


A         * 


PHYSIOLOGIE   GENERALE 


ANN.  BIOT-,  —  T.  III,    FASC.  6   (1022-1923) 


m 


Physiologie  cellulaire. 

Bovie  (W.  T.)  and  Daland  (G.  A.).  —  New  experiments  on  the  sensitization 
of  protoplasm  to  heat  hy  exposure  to  light  of  short  wawe-length.  (Amer.  J. 
Phys.,  LXVI,  1,  55-66,  6  tableaux,  2  fig.,  1er  gept.  1923.)  [7 

Heilbrunn  (L.  V.).  —  The  colloid  chemistry  of  protoplasm.  I.  General  Con- 
siderations.  II.  The  electrical  charges  of  protoplasm.  (Am.  J.  of  Phy- 
siology,  LXIV,  NO  3,  1923.)  [3 

Forbes  (H.  S.)  and  Daland  (G.  A.). —  Further  experiments  on  the  sensitiza- 
tion to  heat  due  to  exposure  of  short  wawe  lengths.  (Amer.  J.  Phys.,  LXVI, 
1,  50-54,  1er  sept.  1923.)  [6 

Seifriz  (William).  —  Phase  reversai  in  emulsions  and  protoplasm.  (Amer. 
J.  Phys.,  LXVI,  1,  124-133,  i^^  sept.  1923.)  [6 

Stiles  (Walter).  —  PermeahiUty  :  I.  Introduction;  II.  The  system  involved. 
(New  Phytologist,  XX,  45-55,  1921)  ;  III.  Surface  phenomena.  (Ibid., 
93-106,  2  fig.)  ;  IV.  Diffusion.  (Ibid.,  137-149)  ;  V.  The  permeability 
of  membranes.  (Ibid.,  185-194,  1  fig.);  VI.  Osmotic pressure.  {\hià.,y^y>.\, 
1-14,  3  fig.,  1922)  ;  VII.  The  cell  wall.  (Ibid.,  49-57);  VIII.  The  plasma 
membrane.  (Ibid.,  140-162)  ;  IX.  The  water  relations  of  the  plant  cell. 
(Ibid.,  169-209)  ;  X.  The  influeiice  of  external  conditions  on  the  intake 
and  excrétion  of  water  by  plant  cells  and  tissues  (Ibid.,  233-251.)  [4 


Heilbrunn  (L.  V.).  —  La  chimie  des  colloïdes  protoplasmiques :  I.  Considé- 
rations  générales  ;  II.  Les  charges  électriques  du  protoplasme.  —  L'idée  direc- 
trice de  H.  a  été  d'étudier  les  propriétés  des  colloïdes  protoplasmiques  en 
comparant  les  elTets  de  divers  ions  sur  la  viscosité  de  ces  colloïdes  aux  effets 
précipitants  de  ces  mêmes  ions  sur  l'albumine  du  blanc  d'œuf.  La  viscosité 
relative  du  protoplasme  de  cellules  isolées,  telles  que  des  œufs  ou  des  pro- 
tistes, peut  être  mesurée  si  ces  cellules  contiennent  en  suspension  des  sphé- 
rules  de  graisse  ou  de  pigment;  la  centrifugation  permet  de  déterminer  la 
stratification  de  ces  inclusions  en  des  zones  plus  ou  moins  nettes  ;  le  temps 
nécessaire  pour  obtenir  ce  résultat,  à  vitesse  constante,  est  d'autant  plus 
long  que  la  viscosité  du  protoplasme  est  plus  forte.  On  sait  d'autre  part 
que  les  sels  neutres  exercent  sur  les  propriétés  des  colloïdes  des  actions 
spécifiques,  qui  permettent  de  ranger  les  ions  et  les  cations  en  des  séries 
dites  de  Hofmeister,  Pauli,  R.  S.  Lillie,  etc.  Pour  l'ovalbumine,  Bar- 
CROFT  a  établi  que  l'adsorption  des  cations  se  fait  suivant  la  série  :  Th  > 
U02>Cu>Zn>Ca>Mg>Li>K>Na>NH4.      L'ovalbumine     étant    un 

—  563  — 


4  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

colloïde  électronégatif,  Tintensité  de  l'adsorption  retentit  sur  la  stabilité 
du  colloïde  ;  les  charges  positives  des  cations  tendent  à  neutraliser  les 
charges  négatives  des  micelles  ;  et  l'action  précipitante  de  ces  cations  est 
donc  graduée  suivant  la  même  série.  H.  admet  implicitement  que  l'accrois- 
sement de  viscosité  que  produirait  éventuellement  un  cation  dans  le  pro- 
toplasme d'une  cellule  est  un  processus  comparable  à  l'action  précipitante 
obtenue  in  vitro  sur  l'ovalbumine.  De  sorte  que  si  l'on  peut  mettre  en  évi- 
dence une  gradation  dans  les  effets  de  certains  cations  sur  la  viscosité  du 
protoplasme,  et  que  cette  gradation  se  fasse  dans  le  même  sens  que  la  série 
de  Barcroft,  on  pourra  en  conclure  que  le  protoplasme  est,  de  même  que 
l'ovalbumine,  un  colloïde  électronégatif  ;  si  au  contraire  la  série  est  ren- 
versée, c'est  qu'il  s'agit  d'un  colloïde  électropositif.  —  Les  expériences  ont 
été  réalisées  avec  des  solutions  pures  des  chlorures  de  cinq  cations  :  Ca, 
Mg,  K,  Na,  NH4.  Elles  ont  porté  sur  l'œuf  d'Oursin  [il  semble  bien,  quoique 
le  texte  ne  l'indique  pas,  qu'il  s'agisse  de  l'œuf  vierge  et  mûrj  et  sur  un 
Stentor.  Pour  l'œuf  d'Oursin,  elles  ont  conduit  à  établir  la  série  :  Ca< 
Mg<  K<  Na<  NH4.  Pour  l'infusoire  le  résultat  est  le  même,  à  part  la 
transposition  des  deux  éléments  monovalents  de  la  série  :  Ca<Mg<Na< 
K<  INH^.  C'est  donc  un  ordre  de  gradation  inverse  de  la  série  de  Barcroft. 
H.  en  conclut  que  la  zone  interne  du  protoplasme  est  chargée  positivement. 
Quant  à  la  couche  corticale  de  l'œuf,  ses  propriétés  diffèrent  visiblement  de 
celles  de  la  zone  profonde  ;  NaCl  et  NH4CI  y  produisent  une  absorption 
d'eau  et  une  tendance  au  gonflement  ;  CaCl2  corrige  cette  action.  Ce  fait 
semble  indiquer  que  les  cations  monovalents  tendent  à  liquéfier  la  couche 
corticale,  les  bivalents  à  la  consolider  en  la  précipitant.  H.  pense  donc  que 
la  couche  corticale  est,  elle,  formée  par  des  colloïdes  électronégatifs.  Ces 
conclusions  s'accordent  assez  bien  avec  diverses  observations.  D'après 
RoHDE  et  CoLLANDER,  Ic  SUC  dcs  vacuolcs  des  cellules  végétales  a  une  réac- 
tion plutôt  acide,  ce  qui  s'explique  si  la  vacuole  est  creusée  dans  un  col- 
loïde électropositif.  D'autre  part  Katho,  en  étudiant  le  pouvoir  toxique 
des  cations  sur  les  cellules  végétales  a  établi  la  série  K>NH4>Na>Sr, 
Mg,  Ba,  Ca.  Cette  série  est  très  voisine  de  celle  établie  par  H,  ;  c'est  que, 
d'après  celui-ci,  le  pouvoir  toxique  est  lié  à  l'effet  précipitant  des  cations.  On 
peut  encore  noter  que  les  meilleurs  colorants  vitaux  ont  une  réaction  alca- 
line ;  et  aussi  que  les  déplacements  des  cellules  libres  dans  le  champ  élec- 
trique se  font  généralement  vers  l'anode.  S'élevant  enfin  à  un  point  de  vue 
plus  général,  H.  termine  en  disant  que  les  effets  des  cations  sur  la  viscosité 
du  protoplasme  donnent  la  clef  de  l'antagonisme  des  sels,  si  souvent  signalé. 
[A  mon  avis,  cette  affirmation  est  exagérée  ;  les  faits  décrits  par  H.  sont 
simplement  une  nouvelle  manifestation  de  cet  antagonisme  ;  bien  que  plus 
précise,  touchant  de  plus  près  aux  rouages  intimes  de  la  cellule,  elle  n'en 
demande  pas  moins  à  être  expliquée  ;  et  cette  explication,  comme  l'a  montré 
J.  LoEB,  doit  être  recherchée  dans  les  lois  générales  de  la  chimie  des  col- 
loïdes protéiques.  D'autre  part,  depuis  les  recherches  de  H.,  J.  Loeb  a 
montré  que  les  séries  du  genre  de  celle  de  Barcroft  sont  purement  fictives; 
s'il  en  est  ainsi,  l'interprétation  des  faits  découverts  par  H.  est  à  réviser. 
Cela  n'enlève  d'ailleurs  rien  à  leur  valeur  intrinsèque.]  —  A.  Dalcq. 

Stiles  (Walter).  —  Perméabilité.  —  Travail  très  important  divisé  en  plu- 
sieurs chapitres  qui  embrassent  les  questions  suivantes  : 

I.  Introduction.  Définition  du  terme  de  perméabilité  qui  doit  être  en- 
tendu non  seulement  au  point  de  vue  purement  physique  mais  surtout 

—  564  — 


PHYSIOLOGIE   CELLULAIRE 

au  point  de  vue  physiologique.  La  méthode  de  recherche  consistera  à 
expérimenter  à  la  fois  sur  des  organismes  vivants  ou  sur  des  cellules  ou  des 
tissus  isolés. 

II.  Pour  pouvoir  déterminer  les  lois  qui  régissent  la  pénétration  des  subs- 
tances étrangères  dans  la  cellule,  il  est  nécessaire  de  bien  connaître  les  diffé- 
rentes parties  de  la  cellule.  Dans  ce  chapitre,  l'auteur  examine  la  consti- 
tution du  protoplasme,  du  noyau,  des  plastides,  des  vacuoles,  du  chou- 
driome,  de  la  paroi. 

III.  Etude  des  problèmes  qui  se  rapportent  à  la  tension  superficielle, 
avec  processus  de  l'adsorption,  surtout  dans  le  cas  de  liquides  colloïdaux, 
aux  forces  électriques  qui  se  développent  dans  les  solutions  par  différence 
d'adsorption  des  ions  consistants. 

IV.  Cette  partie  est  consacrée  à  la  diffusion,  aux  méthodes  de  mesure 
du  coefficient  de  diffusibilité.  Elle  comprend  encore  les  tableaux  des 
coefficients  d'un  certain  nombre  de  substances  dans  l'eau,  les  relations 
entre  la  grandeur  moléculaire  et  le  coefficient  de  diffusilibité,  l'influence 
de  la  température  sur  ce  coefficient,  l'étude  du  coefficient  de  partage  dans 
le  cas  d'un  système  hétérogène  de  liquides  non  miscibles,  enfin  la  diffusion 
dans  les  milieux  colloïdaux. 

V.  Perméabilité  des  membranes.  Sur  cette  perméabilité  est  basée  l'an- 
cienne division  des  substances  en  cristalloïdes  et  colloïdes;  mais  Brown 
a  démontré  par  ses  expériences  sur  les  membranes  de  collodion  que  cette 
distinction  n'est  pas  absolue.  Après  avoir  relaté  les  expériences  de  Brown, 
l'auteur  envisage  la  question  de  la  perméabilité  dans  le  cas  de  membranes 
semi-perméables  au  ferrocyanure  de  Cu  et  de  Zn,  l'influence  de  la  tempéra- 
ture et  de  la  pression  sur  la  perméabilité,  et  enfin,  les  différentes  théories 
proposées  pour  expliquer  rationnellement  le  phénomène  :  théorie  du  tamis, 
théorie  basée  sur  la  capillarité  et  théorie  d'ordre  purement  chimique, 
d'après  laquelle  la  membrane  donnerait  une  véritable  combinaison  chi- 
mique avec  la  substance  qui  la  traverse. 

VI.  Les  questions  abordées  dans  ce  chapitre  ont  trait  à  la  pression  ôsmo- 
tique  :  méthodes  qui  sont  employées  pour  la  déterminer,  influence  de  la 
température  et  de  la  concentration,  mesure  de  la  pression  osmotique  du 
sucre,  pression  osmotique  des  électrolytes,  des  colloïdes,  théories  de  la 
pression  osmotique,  osmose  négative  et  hypothèses  de  Girard  et  Bar- 
TELi,  attribuant  ce  phénomène  à  l'action  des  forces  électriques. 

VII.  La  paroi  cellulaire  :  sa  structure,  sa  composition  et  ses  modifica- 
tions. On  tend  à  considérer  la  membrane  cellulaire  comme  formant  une 
charpente  au  milieu  de  laquelle  la  pectose,  les  lipoïdes  et  d'autres  subs- 
tances représentent  la  phase  dispersée  d'un  hydrosol  ou  d'un  hydrosel. 
Etant  ainsi  envisagée  comme  un  colloïde,  la  membrane  doit  jouer  un  rôle 
actif  dans  les  échanges  avec  le  milieu  extra-cellulaire. 

VIII.  La  membrane  plasmatique  :  Elle  a  été  désignée  sous  les  noms  les 
plus  divers  ;  son  existence  est  démontrée  par  les  lois  physiques  des  sur- 
faces, car  là  où  le  protoplasme  se  trouve  en  contact  avec  la  paroi  cellulaire 
ou  les  vacuoles  il  se  différencie  en  une  couche  qui  diffère  par  ses  propriétés 
chimiques  et  physiques.  Son  existence  découle  encore  des  observations 
cytologiques,  du  mode  de  circulation  des  liquides  dans  la  cellule,  de  la  per- 
méabilité sélective,  de  considérations  sur  la  conductibilité  des  cellules  et 

—  565  — 


6  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

des  tissus  vivants.  Sa  composition  a  donné  lieu  à  de  nombreuses  discussions 
qui  sont  résumées  par  l'auteur. 

IX.  Les  échanges  aqueux  de  la  cellule  végétale.  Dans  ce  chapitre  sont 
envisagés  la  turgescence,  les  rapports  quantitatifs  de  la  cellule  et  des  li- 
quides au  simple  point  de  vue  osmotique,  les  solutions  isotoniques  et  les 
coefficients  isotoniques,  la  puissance  de  la  pression  osmotique  dans  les 
cellules  végétales,  les  rapports  entre  la  position  de  la  cellule  dans  la  plante 
et  sa  pression  osmotique,  les  différences  de  pression  dans  les  espèces  d'ha- 
bitat différent,  l'influence  des  conditions  extérieures  sur  la  pression  osmo- 
tique, le  rôle  des  substances  que  renferme  la  plante,  etc. 

X.  Influence  sur  l'absorption  et  l'excrétion  d'eau  par  les  cellules  ou  les 
tissus  des  agents  extérieurs  tels  que  la  température  et  les  substances  dis- 
soutes (sucrose,  chlorure  de  sodium,  alcool,  chloroforme,  cyanure  de  mer- 
cure, acide  sulfurique,  acide  osmique,  chlorure  de  mercure,  acétate  d'éthyle 
et  phénols).  —  R.  Souèges. 

Seifriz  (William).  —  Réversibilité  des  phases  dans  les  émulsions  et  le  pro- 
toplasma. —  Les  émulsions  d'huile  d'olive  avec  la  caséine,  la  glladine,  la 
cholestérine  ou  la  céphaline  forment  des  systèmes  d'eau  dans  l'huile  ré- 
versibles avec  NaOH.  De  même  les  émulsions  d'huile  faites  avec  l'oléate  ou 
le  stéarate  de  soude  sont  des  systèmes  d'huile  et  eau  réversibles  avecBaCP. 
Au  contraire,  les  émulsions  d'huile  faites  avec  une  saponine  (senegine,  smi- 
lacine),  la  gélatose,  la  gomme  arabique,  l'albumine,  la  lécithine  ou  un 
extrait  de  plante,  forment  des  systèmes  d'huile  dans  l'eau  irréversibles  avec 
BaCP.  Puisque  l'hypothèse  de  Clowes  sur  le  mécanisme  des  variations  de 
la  perméabilité  des  membranes  du  plasma  repose  sur  la  supposition  que  le 
principe  émulsif  dans  le  protoplasma  doit  pouvoir  former  une  émulsion 
réversible  avec  BaCP  et  NaOH,  puisque  certaines  des  substances  expéri- 
mentées par  les  auteurs  comme  émulsifs  sont  très  abondantes  dans  le 
protoplasma  mais  ne  donnent  pas  d'émulsions  réversibles  avec  BaCP  et 
NaOH,  et  puisque  nous  ne  connaissons  rien  de  la  nature  du  principe  émul- 
sionnant  du  protoplasma,  une  théorie  du  mécanisme  des  variations  de  la 
perméabilité,  basée  sur  le  comportement  d'un  seul  type  d'émulsion  en 
présence  de  certains  ions,  doit  être  regardée  comme  une  hypothèse  pure- 
ment spéculative  et  d'évidence  très  incertaine.  NaCl  n'inverse  aucune  des 
émulsions  étudiées,  il  rompt  l'émulsion.  A  cause  de  la  différence  frappante 
de  réaction  des  émulsions  avec  NaCl  et  avec  NaOH,  le  comportement  des 
émulsions  d'huile  traitées  par  NaOH  ne  peut  servir  de  base  satisfaisante 
pour  expliquer  le  mécanisme  des  variations  de  la  perméabilité  produites 
dans  les  membranes  plasmatiques  par  NaCl.  Puisque  le  chlorure  et  l'hy- 
droxyde  de  Ba  et  CaCP  inversent  certaines  émulsions  d'huile  dans  l'eau,- 
puisque  NaCl  n'inverse  pas  certaines  émulsions  d'eau  dans  l'huile  qui  sont 
inversées  par  l'hydroxyde  de  Na,  et  puisque  l'hydroxyde  de  Na  et  de  Ba 
inverse  certaines  émulsions,  la  valence  du  cathion  n'est  pas  le  seul  facteur 
déterminant  dans  la  réversibilité  de  la  phase.  On  ne  peut  pas  davantage 
formuler  de  règle  générale  au  point  de  vue  du  pouvoir  relatif  des  cathions  et 
des  anions  dans  les  phénomènes  de  réversibilité.   Le  comportement  des 
émulsions  varie  donc  avec  le  type  d'émulsif  et  dépend  de  lui.  —  Paul  Boyer. 

Forbes  (H.  S.)  et  Daîand  (G.  A.).  —  Nouvelles  expériences  sur  la  sensi- 
bilisation à  la  chaleur  par  V exposition  à  de  courtes  longueurs  d'onde.  Influence 

—  566  — 


MUTATIONS   D'ÉNERGIE   CHEZ  LES   ÊTRES  VIVANTS  7 

de  Vozone.  —  Les  Paramecium  caudatum  sont  tués  par  la  lumière  ultra- 
violette par  action  directe  ou  par  l'ozone  que  celle-ci  engendre  ;  l'ozone  est 
rapidement  absorbé  par  le  liquide  de  culture  et  exerce  alors  une  action 
toxique  intense  sur  les  organismes  contenus  dans  les  cultures.  La  formation 
de  l'ozone  est  arrêtée  par  la  suppression  des  bulles  d'air,  cependant  l'ac- 
tion directe  des  rayons  peut  être  encore  fatale.  Le  chauflage  est  plus 
toxique  après  une  forte  irradiation  qu'avant.  —  Paul  Boyer. 

Bovie  (W.  T.)  et  Daland  (G.  A.).  —  Nouvelles  expériences  sur  la  sensibi- 
lisation du  protoplasme  à  la  chaleur  par  l'exposition  aux  lumières  de  faible 
longueur  d'onde.  —  B.  et  D.  confirment  leurs  résultats  précédents  sur  la 
sensibilisation  à  la  chaleur  du  Paramecium  caudatum  par  une  exposition 
préalable  aux  rayons  fluorescents,  la  Paramécie  est  alors  tuée  ou  lésée 
par  une  quantité  de  chaleur  qui  n'aurait  aucune  action  sur  un  orga- 
nisme normal  non  irradié.  La  première  manifestation  de  l'irradiation  est 
une  excitation;  l'altération  survient  ensuite,  des  vésicules  peuvent  appa- 
raître dans  le  protoplasme,  et  si  l'irradiation  est  intense,  elle  aboutit  à  une 
cytolyse  totale.  Si  l'irradiation  est  moins  intense,  les  altérations  cytolo- 
giques  sont  moins  marquées  et  leur  apparition  peut  être  tardive.  B.  et  D. 
étudient  enfin  plus  spécialement  l'action  de  la  chaleur  sur  la  durée  du  temps 
qui  s'écoule  entre  la  fin  de  l'exposition  et  l'apparition  des  altérations  cyto- 
logiques,  c'est-à-dire  sur  la  période  latente  :  la  chaleur  raccourcit  cette 
période  de  latence  et  augmente  les  altérations  cytologiques.  —  Paul 
Boyer. 


Mutations  d'énergie  chez  les  êtres  vivants. 

Athanasiu  (J.).  —  Les  vibrations  nerveuses  motrices  dans  la  série  animale. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1651,  1923.)  [9 

Boothby  (Walter  M.)  and  Sandiîord  (Irène).  —  The  calorigenic  action  of 
adrenalin  chlorid.  (Amer.  J.  Phys.,  LXVI,  1,  93-123,  7  fig.,  7  tableaux, 
1er  sept.  1923.)  [9 

Cobb  (Stanley)  and  Forbes  (Alexander).  —  Electromyo graphie  studies  of 
muscular  fatigue  in  man.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  2,  1^^  juillet  1923,  234- 
251,  3  fig.,  1  tableau.)  [8 

Forbes  (A.),  Ray  (L.  H.)  and  Hopkins  (A.  Me  H.).  —  The  effect  of  tension 
on  the  action  carrent  of  squeletal  muscle.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  2, 
3  fig.,  3  tableaux,  l^r  juillet  1923,  300-311.)  [8 

Henderson  (Velyien  E.).  —  Studies  in  peristaltic  fatigue.  (Amer,  J.  Phys., 
LXVI,  2,  380-390,  4  fig.,  l^r  octobre  1923.)  [8 

Hoskins  (R.  G.)  and  Durrant  (E.  P.). —  The  effect  offatigued  muscle  upon 
perfused  adrenalin.  (Amer.  J.  Phys.,  LXVI,  1,  176-179,  1  fig.,  1^^  sept. 
1923.)  [9 

—  567  — 


8  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Lupton  (Hartley).  —  The  relation  hetween  (lie  external  work  prodiiced  and 
the  time  occupied  in  a  simple  muscular  contraction  in  man.  (Journ.  of. 
Phys.,  LVII,  1  et  2,  68-75,  5  tableaux,  4  fig.,  22  déc.  1922.)  [8- 

Rogers  (Fred.  T.).  —  The  relations  hetween  lésions  of  the  brainstem,  water 
élimination  and  hody  température  {Preliminary  report).  (Amer.  J.  Phys., 
LXVI,  2,  284-287,  2  tableaux,  l^r  oct.  1923.)  [9 

Snyder  (Charles  D.).  —  On  the  sources  of  heat  in  muscle  contraction.  (Amer. 
J.  Phys.,  LXVI,  2,  232-234,  l^r  oct.  1923.)  [9 

Terroine  (E.-F.),  Bonnet  (R.)  et  Joëssel  (P.  H.).  —  Influence  de  la  tempéra- 
ture sur  le  rendement  énergétique  dans  la  germination.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVII,  212,  1923.)  [10 


Henderson  (Velyîen  E.).  —  Etudes  sur  la  fatigue  péristaltique.  —  La  dis- 
parition du  péristaltisme  n'est  pas  due  à  la  perte  de  l'activité  des  couches 
musculaires  seulement,  mais  en  partie  du  moins  à  la  fatigue  du  réseau 
nerveux.  L'activité  peut  être  rétablie  dans  la  plupart  des  cas  par  BaCl^ 
et  la  pilocarpine  et  dans  de  certaines  conditions  par  la  strychnine,  —  Paul 

BOYER. 

Lupton  (Hartley).  —  La  relation  entre  lé  travail  musculaire  produit  et 
le  temps  dépensé  dans  une  seule  contraction  musculaire  chez  Vhomme.  — 
L.  apporte  des  modifications  à  la  méthode  qui  permet  de  mesurer  le  tra- 
vail maximum  des  muscles  humains  et  le  temps  dépensé.  Il  vérifie  l'équa- 
tion :  W  =  Wo  (1 — kt)  où  W  =  le  travail  effectué  dans  un  mouvement 
maximum  se  produisant  dans  le  temps  f,  Wq  est  une  constante  (travail 
maximum  théorique)  et  k  une  autre  constante  dépendant  probablement 
de  la  résistance  du  muscle  aux  modifications  de  sa  forme.  L'équation 
M  =  KW  [(1 — W)\Vo]^  qui  relie  le  travail  W  à  la  masse  M  qui  s'oppose  à  la 
contraction  est  également  exacte,  K  étant  une  autre  constante  en  rapport 
avec  k.  L.  discute  enfin  les  conséquences  variées  qui  découlent  de  ces  équa-^ 
lions.  —  Paul  Boyer. 

Forbes  (A.),  Ray  (L.  H.)  et  Hopkins  (A.  Me  H).  —  L'action  de  la  tension 
sur  le  courant  d'action  du  muscle  du  squelette.  —  Les  courants  d'action  pro- 
duits par  des  excitations  isolées  sont  nettement  plus  forts  avec  le  muscle 
gastrocnémien  de  la  grenouille  si  celui-ci  est  tendu  modérément.  Avec  le 
sartorius  de  la  grenouille  et  le  rétracteur  cervical  de  la  tortue,  on  n'observe 
pas  de  modifications  du  courant  d'action  dans  les  mêmes  conditions  de 
tension.  Quand  pour  ces  trois  muscles  la  tension  a  dépassé  une  certaine 
valeur,  le  courant  d'action  faiblit,  une  altération  plus  ou  moins  permanente 
des  fibres  semble  donc  se  produire.  L'augmentation  du  courant  d'action 
avec  une  tension  modérée,  observée  avec  le  gastrocnémien  et  absente  chez 
les  muscles  à  fibres  parallèles  est  probablement  due  à  une  interférence  élec-^ 
trique,  résultant  de  la  disposition  oblique  ou  convergeante  des  fibres  (dans 
le  cas  du  gastrocnémien).  —  Paul  Boyer. 

Cobb  (Stanley)  et  Forbes  (Alexander).  —  Etudes  électromyo graphiques  de 
la  fatigue  musculaire  chez  l'homme.  —  Sur  les   électromyogrammes   de 

—  568  — 


MUTATIONS   D'ÉNERGIE   CHEZ   LES   ÊTRES   VIVANTS  ^ 

muscles  fatigués  rapidement  on  observe  une  diminution  de  la  fréquence 
des  courants  d'action  et  une  augmentation  de  l'amplitude  des  courants 
d'action  isolés.  La  fatigue  se  localise  donc  à  la  jonction  neuro-musculaire 
ou  bien  elle  agit  sur  les  fibres  musculaires  d'une  manière  élective  en  élevant 
le  seuil  d'excitation  beaucoup  plus  qu'en  diminuant  la  grandeur  du  cou- 
rant d'action.  —  Paul  Boyer. 

Hoskins  (R.  G.)  et  Durrant  (E.  P.).  —  L'action  du  muscle  fatigué  sur  les 
perfusats  d'adrénaline.  —  Après  perfusion  de  l'adrénaline  à  travers  un 
muscle  normal  et  un  muscle  fatigue  chez  le  chat  et  le  chien,  H.  et  D.  con- 
firment le  fait  que  l'adrénaline  augmente  l'activité  du  muscle  du  squelette; 
l'adrénaline  agit  simplement  comme  un  catalyseur,  ce  fait  joint  aux  obser- 
vations d'autres  auteurs  sur  la  relation  entre  l'adrénaline  et  le  métabolisme 
basai  fait  de  l'augmentation  d'un  catalyseur  respiratoire  une  fonction  pos- 
sible des  surrénales.  —  Paul  Boyer. 

Boothby  (Walter  M.)  et  Sandiford  (Irène).  —  L'action  calorigrne  du 
chlorlu/drate  d'adrénaline.  —  La  thermogénèse  du  chien  est  augmentée  par 
une  injection  intraveineuse  d'adrénaline  à  une  dose  comparable  à  celles  qi  e 
sécrètent  les  surrénales,  par  une  augmentation  générale  et  tout  à  fait  paral- 
lèle de  la  production  de  chaleur  de  tous  ou  presque  tous  les  types  de  cel- 
lules. On  constate  en  même  temps  une  élévation  du  quotient  respiratoire 
et  une  légère  augmentation  de  la  concentration  du  sucre  du  sang  ainsi  que 
d'autres  manifestations  secondaires.  —  Paul  Boyer. 

Snyder  (Charles  D.).  —  Sur  les  sources  de  la  chaleur  dans  la  contraction 
musculaire.  —  Lorsque  le  sartorius  de  la  grenouille  se  contracte  isométri- 
quement  (dans  une  position  rigoureusement  fixée)  un  effet  thermoélas- 
tique d'une  valeur  considérable  est  probable.  Si  on  ne  peut  le  démontrer 
expérimentalement,  néanmoins  c'est  un  facteur  qui  ne  doit  pas  être  négligé 
quand  on  étudie  les  sources  de  la  chaleur  dans  la  contraction  musculaire.  — 
Paul  Boyer. 

Rogers  (Fred  T.).  —  Les  relations  entre  les  lésions  du  tronc  cérébral,  V élimi- 
nation de  Veau  et  la  température  du  corps.  —  La  destruction  de  la  couche 
optique  sans  lésions  de  l'hypophyse  produit  chez  le  pigeon  outre  la  po- 
lyurie  et  la  suppression  du  mécanisme  régulateur  de  la  température  du 
corps,  une  perte  de  poids  immédiate.  Celle-ci  est  due  principalement  aux 
pertes  du  corps  en  eau.  —  Paul  Boyer, 

Athanasiu  (J.).  —  Les  vibrations  nerveuses  motrices  dans  la  série  animale. 
—  Les  oscillations  électromusculaires,  que  l'on  peut  observer  sur  l'électro- 
myogramme  volontaire,  expriment  les  courants  d'action  des  secousses 
élémentaires  de  la  contraction  musculaire  volontaire.  Les  oscillations  élec- 
troneuromotrices  sont  l'expression  de  l'énergie  nerveuse  motrice.  Les 
muscles  reçoivent  en  moyenne  (chez  tous  les  animaux),  quatre  fois  autant 
d'excitations  nerveuses  que  ces  muscles  peuvent  donner  de  secousses  élé- 
mentaires dans  une  unité  de  temps.  On  peut  appliquer  pour  le  système  neu- 
romusculaire le  même  principe  que  Charles  Richet  a  établi  pour  les. 
échanges  nutritifs  :  «  pour  avoir  assez  il  faut  avoir  trop  ».  — 
Z.  Gruzewska. 

—  5G9  — 


10  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Terroine  (E.-F.),  Bonnet  (R.)  et  Joëssel  (P.  H.).  —  Influence  de  la  tempé- 
rature sur  le  rendement  énergétique  dans  la  germination.  —  La  température 
n'exerce  aucune  influence  sur  le  rendement  énergétique  dans  la  germination; 
elle  n'agit  que  sur  la  vitesse  du  développement  de  la  plante.  Il  semble  donc 
que  pour  ces  expériences,  ainsi  que  pour  tous  les  phénomènes  biologiques, 
on  peut  formuler  la  loi  suivante  :  «  l'énergie  utilisable  des  réactions  impli- 
quées dans  ces  phénomènes  ne  varie  pas  sensiblement  dans  l'intervalle 
de  température  compatible  avec  la  vie  ».  —  Z.  Gruzewska. 


Mutations  de  matière. 


Burge  (W.  E.).  —  The  effect  of  high  and  low  températures  on  the  catalase 
content  of  Paramsecium  and  Spirogyra.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  3,  527-533, 
3  lig.,  1er  août  1923.) 

[La  teneur  en  catalase  des  Paramécies  et  des  Spirogyres  est  diminuée 
par  les  températures  basses  et  accrue  par  les  températures  hautes,  les 
premières  diminuant  le  métabolisme  respiratoire,  les  deuxièmes  l'aug- 
mentant. La  teneur  en  catalase  et  le  métabolisme  respiratoire  des 
Spirogyres  sont  également  accrus  par  la  lumière.  —  Paul  Boyer. 

Cowgill  (George  R.).  —  Studies  in  the  physiology  of  pitamins.  H.  Parenteral 
Administration  of  vitam,in  B.  —  Mammalian  Experiments.  (Amer,  J. 
Phys.,  LXVL  1,  164-175, 1  tableau,  1  fig.,  1er  sept.  1923.)  [16 

Desgrez  (A.),  Bierry  (H.)  et  Rathery  (H.).  —  Action  de  Vinsuline  sur  la 
glycémie  et  sur  Vacidose.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1833,  1923.)  [17 

Dore  (Walter  H.)  and  Miller  (Robert  C).  —  The  digestion  of  wood  by  Teredo 
navalis.  (Univ.  Cahf.  Publ.  Zool.,  XXII,  1923,  383-400,  pi.  18.)         [17 

Jones  (L.  H.)  and  Shive  (J.  W.).  —  Influence  of  Wheat  seedlings  upon  the 
hydrogen  ion  concentration  of  nutrient  solutions.  (Bot.  Gazette,  LXXIII, 
391-400,  1922.)  [18 

Leîholz  (Rothwell).  —  The  effects  of  diet  varying  in  calorie  value  and  in 
relative  amounts  of  fat,  sugar  and  protein  upon  the  growh  of  lymphoid 
tissue  in  Kittens.  (Amer.  Journ.  of  Anat.,  XXXII,  n»  1,  36  p.,  3  pi.)    [17 

Lesné  (E.)  et  Vagliano  (M.).  —  Différenciation  delà  vitamine  et  du  facteur 
antirachitique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  711,  1923.)  [16 

Librachowna  (S.).  —  0  przemianie  materji  u  plarow  w  staine  glodu.  {Sur  le 
métabolisme  chimique  chez  les  Amphibiens  à  l'état  de  jeûne.)  (Trav.  Lab. 
PhysioL  de  l'Institut  M.  Nencki,  Soc.  Se.  de  Varsovie),  13,  1922.)     [11 

^a)  Lopez-Lomba  (J.).  —  La  lapine  soumise  à  un  régime  scorbutique  peut 
se  reproduire,  et  les  petits  nourris  de  son  lait  ont  une  croissance  normale. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXIX,  24,  2  juin  1923.)  [15 

—  570  — 


MUTATIONS   DE   MATIÈRE  11 

■b)  Lopez-Lomba  (J.).  —  Modifications  pondérales  des  organes  chez  le  Pigeon 
au  cours  de  l'avitaminose  D.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1417,  1923.)    [15 

c) Modifications  pondérales  des  organes  chez  le  Cobaye  au  cours  de 

Vavitaminose  C.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1752,  1923.)  [16 

Lopez-Lomba  et  Randoin  (Mme).  —  Etude  du  scorbut  produit  par  un  ré- 
gime complet  et  biochimiquement  équilibré,  uniquement  dépourvu  de  fac- 
teur C.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1573,  1923.)  [15 

Mignon  (Helen  L.).  —  Biological  Food  Tests.  IV.  The  protein  and  the 
vitamin  A  content  of  tJie  english  walnut,  (Amer.  J.  Phys.,  LXVI,  2,  215- 
231,  3  tableaux,  2  fig.,  1"  oct.  1923.)  [16 

Mouriquand  (Georges)  et  Michel  (Paul).  —  Sur  quelques  facteurs  ostéodys- 
trophiques  et  leur  action  suivant  les  espèces  animales.  (C.  R.  Ac.  Se. 
CLXXVI,  1655,  1923.)  [16 

Randoin  (Mme).  —  Etude  des  vitamines  chez  les  Mollusques.  Sur  la  présence 
du  facteur  antiscorbutique  dans  VHuitre.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  498, 
1923.)  [15 

Rayner  (M.  C).  —  Nitrogen  fixation  in  Ericaceae.  (Bot,  Gazette,  LXXIII, 
226-235,  4  fig.,  1922.)  [18 

Szretter  (R  ).  —  0  glodowej  przemianie  mater jiuwezy.  {Sur  le  métabolisme 
chimique  des  serpents  inanitiê.i.)  (Trav.  Lab.  Phys.  dellnst.  M.  Nencki, 
Soc.  Se  de  Varsovie,  I,  14,  1922.)  [12 

a)  Terroine  (E.-F.)  et  Barthélémy  (H.). —  La  composition  des  œuf  s  au  cours 
de  Vovogénèse  chez  la  Grenouille  rousse  {Rana  fusca).  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVI,  1757.) 

[Analysé  avec  le  suivant, 

b) La  composition  des  œufs  et  des  organismes  producteurs  au 

cours  de  Vovogénèse  chez  la   Grenouille  rousse.  (Arch.  Int.  Phys.,  XXI, 
3,  250-265,  6  tableaux,  25  sept.  1923.)  [14 

<) La  composition  des   organismes  au  cours  de  Vovogénèse 

chez  la   Grenouille  rousse  {Rana  fusca).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  358, 
1923.)  [15 

Vieweger  (F.).  —  0  warunkach  przyswajania  bialka  w  czasie  restytucfi 
poglodowej  u  zwierzat  zmiennocieplenych.  {Sur  les  conditions  de  V assi- 
milation des  protéines  chez  les  animaux  poïkilothermes  pendant  la  période 
post-jeûnale.  )  (Trav.  Lab.  Physiol.  de  l'Institut  M.  Nencki,  Soc.  Se 
Varsovie,  I,  15,  1922.)  [13 


Librachowna  (S.). —  Sur  le  métabolisme  chimique  chez  les  Amphibiens  à 
4f^état  de  jeûne.  —  L'auteur  a  étudié  le  métabolisme  d'inanition  d'Axolotls, 
de  Grenouilles  et  de  Tritons.  Les  expériences  ont  été  faites  à  la  température 
de  25°  C.  En  voici  les  résultats  : 

1°  les  Amphibiens  étudiés,  indépendamment  de  leur  taille  et  de  l'espèce, 

—  571  — 


12  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

subissent  à  peu  près  le  même  degré  de  réduction  du  poids  du  corps  jusqu'au 
moment  de  la  mort  ; 

2°  les  pertes  journalières  du  poids  sont  les  plus  grandes  au  commence- 
ment, diminuent  progressivement  durant  la  phase  moyenne  de  l'inanition, 
pour  augmenter  de  nouveau  dans  la  période  prémortelle  ; 

3^  la  quantité  d'Az  désassimilé,  rapportée  à  l'unité  du  poids  du  corps, 
reste  à  peu  près  constante  pendant  toute  la  durée  du  jeûne  et  augmente 
seulement  durant  la  période  prémortelle  chez  l'Axolotl  ; 

4°  la  question  d'Az  désassimilé,  rapportée  à  l'unité  d'Az  contenu  dans  le- 
corps,  reste  constante  durant  la  majeure  partie  du  jeûne  et  augmente 
seulement  dans  la  période  prémortelle  ; 

b^  les  protéines  constituent  à  peu  près  les  9/10  de  la  matière  organique 
totale  du  corps.  Le  reste  est  constitué  par  les  graisses  et  les  hydrocarbonés  ; 

6°  le  pourcentage  des  substances  sèches  ne  change  presque  pas  pendant 
la  période  du  jeûne  chez  les  Axolotls  et  très  peu  chez  les  Grenouilles. 

7°  la  participation  des  composés  azotés  et  non  azotés  au  métabolisme 
total  d'inanition  reste  donc  en  rapport  direct  avec  la  composition  centési- 
male du  corps,  celle-ci  ne  changeant  presque  pas  jusqu'à  la  mort. 

Le  métabolisme  d'inanition  des  Amj)hibiens  a  par  conséquent  un  carac- 
tère éminemment  protéique.  ressemblant  en  tous  points  au  métabolisme 
de  Hirudo  medicinnlis  (Biataszewicz'  19.  Voir  Ann  B'iol.  1922),  bien 
que  ces  animaux  soient  si  différents  par  leur  organisation  morphologique. 

J,   ZWEIBAUM. 

Szretter  (R.).  —  Sur  le  métabolisme  chimique  des  serpents  inanitiés.  — 
Se  basant  sur  un  travail  de  Biataszewicz  dans  lequelcet  auteur  a  émis  l'hy- 
pothèse de  l'existence  de  deux  types  du  métabolisme  d'inanition  :  celui 
des  homéothermes  et  celui  des  poïkilothermes,  l'auteur  a  entrepris  une  série 
d'expériences  ayant  pour  but  de  déterminer  le  métabolisme  des  serpents. 
Les  reptiles  forment  aii  point  de  vue  morphologique  un  groupe  intermé- 
diaire entre  les  animaux  à  sang  froid  et  les  animaux  à  sang  chaud.  Le  méta- 
bolisme des  serpents  se  ra])proche  de  celui  des  poïkilothermes  en  ce  sens  que 
les  principes  azotés  (protéines)  prennent  une  part  importante  au  métabo- 
lisme. Mais,  tandis  que  chez  les  poïkilothermes  la  proportion  des  principes, 
azotés  et  des  graisses  désassimilées  reste  constante  pendant  toute  la 
durée  de  l'inanition  et  égale  à  la  proportion  de  ces  principes  dans  le  corps, 
chez  les  serpents  les  graisses  se  comportent  comme  chez  les  animaux  homéo- 
thermes. Durant  les  premières  périodes  de  l'inanition,  le  pourcentage  de 
graisses  désassimilées  dépasse  de  beaucoup  le  pourcentage  de  graisses  dans 
le  corps  :  les  graisses  s'oxydent  plus  facilement  que  les  protéines  et  protè- 
gent celles-ci  contre  une  désagrégation  trop  intensive.  Dans  les  périodes 
plus  avancées  de  l'inanition,  lorsque  les  réserves  de  graisse  sont  épuisées, 
la  participation  des  protéines  au  métabolisme  augmente  progressivement, 
comme  chez  les  oiseaux  et  les  mammifères.  Vers  la  fin  de  l'inanition,  la 
protéine  constitue  environ  75  %  du  total  des  substances  désassimilées. 

L'auteur  a  étudié  en  outre  les  variations  du  quotient  respiratoire  durant 
les  différentes   phases   de   l'inanition,   les   changements   du    métabolisme- 
provoqués  par  la  mue  et  la  mobilité  des  serpents  inanitiés. 

Il  résulte  de  ces  expériences  que  : 

1°  la  composition  chimique  du  corps  des  serpents  après  150-250  jours- 

—  572  — 


MUTATIONS    DE   MATIERE  13 

d'inanition  change  comme  suit  :  le  pourcentage  de  cendres  double  (de 
15  à  30  %).  le  pourcentage  d'Az  augmente  quelque  peu  et  le  pourcentage 
de  graisses  diminue  jusqu'à  1/3-1/4  de  la  teneur  primitive  ; 

2°  à  la  température  de  25°  C,  le  quotient  C/N  dans  les  produits  de  la 
désassimilation  est  de  9,5  à  10,5  durant  les  premières  périodes  et  descend 
jusqu'à  4.5S  durant  les  dernières  phases  de  l'inanition  ; 

3°  le  quotient  respiratoire  CO^O^  pendant  les  mois  d'été  et  à  la  tem- 
pérature 25°  C.  ne  change  presque  pas  durant  toute  la  durée  de  l'inani- 
tion. En  été  sa  valeur  moyenne  est  de  0,71  ;  en  hiver,  de  0,67  ; 

4°  durant  la  mue,  la  valeur  du  C/N  diminue  considérablement.  Dans  les 
cas  observés,  ce  quotient  varie  entre  3,6  et  5.  Cette  diminution  est  due  à  la 
désassimilation  plus  intense  des  protéines,  causée  par  la  formation  d'une 
nouvelle  peau  ; 

5°  après  130-150jours  déjeune,  à  la  température  de  25oC.  les  mouvements 
des  serpents  ont  un  caractère  éminemment  intermittent.  Des  phases  de  mou- 
vement continu  alternent  avec  des  phases  d'immobilité  complète.  Le 
nombre  des  phases  du  mouvements  varie  de  0  à  3  en  24  heures.  La  durée 
des  phases  de  mouvement  ne  dépasse  jamais  trois  heures.  —  J.  Zwei- 

BAUM. 

Vieweger  (F.).  —  Sur  les  conditions  de  ^assimilation  des  protéines  chez  les 
animaux  poïkilnthermes  pendant  la  période  post- jeûnai".  —  Les  expériences 
de  V.  ont  pour  but  de  connaître  les  facteurs  qui  règlent  l'assimilation  des 
protéines  chez  les  animaux  à  sang  froid.  Elles  ont  porté  sur  la  sangsue 
médicinale,  animal  dont  le  métabolisme  d'inanition  est  assez  bien  connu 
grâce  aux  travaux  de  PIjtteb  et  Biataszewicz.  Ces  animaux  ont  été 
choisis  parce  qu'ils  présentent  un  type  du  métabolisme  éminemment  pro- 
téique,  à  cause  de  leur  genre  d'alimentation.  Les  sangsues  étaient  préala- 
blement soumises  à  un  jeûne  de  plusieurs  mois.  Ensuite  elles  ont  été  nour- 
ries avec  du  sang  de  lapin,  après  quoi  elles  étaient  placées  dans  des  bocaux 
contenant  de  30  à  50  ce.  d'eau.  On  changeait  cette  eau  tous  les  deux  ou 
trois  jours  et  on  la  recueillait  soigneusement  pour  la  détermination  de  l'Az 
des  produits  de  la  désassimilation.  La  quantité  d'Az  assimilé  a  été  déter- 
minée en  faisant  la  différence  entre  la  quantité  initiale  et  la  quantité  finale 
d'Az  dans  le  corps  des  animaux.  Pour  déterminer  la  quantité  initiale, 
l'auteur  a  analysé  des  animaux  de  contrôle  inanitiés  provenant  de  la  même 
culture  que  les  sangsues  qui  furent  ensuite  alimentées.  En  mesurant  le 
poids  du  corps  des  animaux  devant  servir  aux  expériences  et  le  pourcen- 
tage moyen  d'Az  dans  le  corps,  l'auteur  a  calculé  leur  teneur  en  Az.  Les 
variations  de  ce  pourcentage  ne  dépassent  guère  chez  les  animaux  du  même 
lot  10  %  de  l'Az  total.  La  quantité  finale  d'Az  a  été  déterminée  en  ana- 
lysant les  animaux  à  la  fin  de  la  période  d'alimentation,  après  avoir  éloi- 
gné les  restes  du  sang  trouvé  dans  l'intestin.  La  somme  de  l'Az  assimilé, 
de  l'Az  du  sang  non  résorbé  et  de  l'Az  des  produits  de  la  désassimilation 
donnait  pour  chaque  animal  la  quantité  d'Az  ingérée  avec  le  sang.  Les 
analyses  ont  montré  que  le  rapport  entre  l'Az  protéique  et  non  protcique 
du  corps  ne  change  pas  durant  la  période  d'assimilation  active.  La  vitesse 
de  la  désassimilation  augmente  considérablement  (de  180  à  600  %)  pen- 
dant la  période  d'alimentation,  en  comparaison  avec  la  période  de  jeûne. 
11  existe  durant  cette  période  une  dépendance  directe  entre  la  vitesse  de 
l'assimilation  et  de  la  désassimilation  et  la  quantité  d'Az  ingéré  avec  le 

—  573  — 


14  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

sang.  C'est  la  quantité  d'Az  des  protéines  ingérées  qui  règle  l'intensité  du 
métabolisme  protéique  et  de  l'assimilation  des  protéines.  Il  existe  une 
dépendance  directe  entre  la  quantité  d'Az  assimilé  et  désassimilé.  Pendant 
la  première  période  d'assimilation,  au  cours  de  laquelle  la  quantité  de  pro- 
téines du  corps  est  doublée,  le  coefficient  d'utilisation  (le  pourcentage 
d'azote  assimilé  dans  le  métabolisme  azoté  total)  des  protéines  est  d'environ 
46,  chiffre  beaucoup  plus  élevé  que  ceux  donnés  par  Rubner  etWELLMANN. 
Sous  ce  rapport  il  existe  une  différence  notable  avec  les  animaux  homéo- 
thermes,  chez  lesquels  une  active  et  durable  assimilation  des  protéines  a 
lieu  seulement  en  cas  d'une  alimentation  plus  ou  moins  riche  en  principes 
non  azotés  (graisses). 

La  troisième  question  étudiée  par  l'auteur  est  celle  de  l'influence  de  la 
masse  du  corps  sur  le  métabolisme  protéique.  Il  résulte  de  ses  expériences 
que  la  quantité  d'Az  assimilé,  rapprochée  de  la  quantité  initiale  d'Az  dans 
le  corps,  diminue  en  raison  inverse  du  poids  des  animaux.  La  quantité 
d'Az  des  produits  de  la  désassimilation  augmente  avec  le  poids  du  corps, 
mais  pas  à  un  degré  qui  puisse  expliquer  la  diminution  de  la  vitesse  de 
l'assimilation.  La  vitesse  relative  de  la  désassimilation  diminue  avec  celle 
de  l'assimilation.  L'auteur  a  étudié  aussi  la  marche  de  l'assimilation  durant 
les  diverses  étapes  de  la  période  d'alimentation.  La  vitesse  de  l'assimila- 
tion diminue  avec  le  temps.  Les  changements  de  vitesse  de  l'assimilation 
ressemblent  à  ceux  de  la  restitution  post-jeûnale  chez  les  autres  animaux 
poïkilothermes  et  homoïthermes  et  aussi  à  ce  qui  a  lieu  au  cours  de  l'accrois- 
sement de  la  matière  organisée  durant  le  développement  des  animaux.  Le& 
facteurs  qui  déterminent  la  marche  de  l'assimilation  sont  donc  les  suivants  : 

1°  la  diminution  progressive  de  l'intensité  du  métabolisme  protéique, 
en  rapport  direct  avec  la  diminution  progressive  de  la  quantité  d'aliment» 
contenus  dans  le  tube  digestif  ; 

2°  l'augmentation  de  la  quantité  des  protéines  dans  le  corps.  Pendant  la 
période  d'assimilation  active,  le  coefficient  d'utilisation  ne  change  presque 

pas.    J.    ZwEIBAUM. 

a-b)  Terroine  (Emile  F.)  et  Barthélémy  (H.).  —  La  composition  des  œuf» 
et  des  organismes  producteurs  au  cours  de  Vovogénèse  chez  la  grenouille  rousse 
{Rana  fusca).  —  Il  existe  deux  phases  distinctes  dans  le  cours  de  l'ovogé- 
nèse  au  point  de  vue  de  la  composition  des  œufs  de  grenouille  rousse,  la 
première  s'étendant  de  la  ponte  précédente  (fin  mars)  jusqu'à  la  fin  sep- 
tembre, et  la  deuxième  de  la  fin  septembre  à  la  ponte  suivante.  Au  cours  de 
la  première  phase  on  observe  une  variation  considérable  de  la  composition 
des  ovaires  caractérisée  par  une  diminution  de  la  teneur  en  eau  qui  passe  de 
85  à  60  %,  une  augmentation  de  la  teneur  en  matière  protéiques  qui  passe 
de  13  à  28  %,  de  la  teneur  en  matières  grasses  qui  s'élève  de  1,60  à  9  %  et 
de  la  teneur  en  cholestérine  qui  passe  de  0,20  à  0,60  %.  Au  cours  de  la 
deuxième  phase  on  n'observe  plus  de  modification  sensible,  l'accroisse- 
ment des  divers  constituants  se  poursuit  régulièrement  dans  les  mêmes  pro- 
portions bien  que  le  poids  des  œufs  augmente  considérablement  et  passe 
de  8  à  15  %  du  poids  total  du  corps.  On  ne  peut  donc  chercher  dans  une 
proportion  déterminée  des  éléments  dosés  un  test  biochimique  caracté- 
ristique de  l'œuf  prêt  à  subir  les  transformations  de  maturation.  D'une 
ponte  à  une  autre  dans  une  année  on  constate  un  enrichissement  considé- 
rable de  l'organisme  total,  ovaires  compris,  en  matières  grasses,  pendant 

—  574  — 


MUTATIONS   DE   MATIÈRE  IS 

l'été,  le  maintien  du  même  taux,  sinon  même  une  légère  diminution  durant 
toute  la  période  hibernale,  une  augmentation  considérable  de  la  quantité 
des  corps  gras  accumulés  dans  l'ovaire  pendant  la  période  hibernale  corré- 
lativement à  une  diminution  considérable  des  graisses  contenues  dans  le 
reste  de  l'organisme.  Il  n'y  a  donc  pas  de  synthèse  de  graisses  aux  dépens 
des  tissus  au  cours  de  la  période  hibernale,  mais  simple  déplacement  vers 
l'ovaire  des  graisses  accumulées  dans  l'organisme  pendant  la  période  esti- 
vale. Lors  de  la  ponte  le  taux  des  matières  grasses  de  l'organisme  sans  les 
ovaires  est  infime,  à  peine  supérieur  à  celui  observé  lors  de  la  mort  par  ina- 
nition, la  ponte  se  produit  au  moment  oîi  tout  développement  ultérieur  des- 
œufs serait  impossible.  —  Paul  Boyer. 

c)  Terroîne  (E.  F.)  et  Barthélémy  (H.). —  La  composition  des  organismes 
au  cours  de  Vovogénèse  chez  la  grenouille  rousse  {Rana  fusca). —  Les  auteurs, 
en  étudiant  comparativement  les  matières  grasses  des  œufs  et  celles  des 
organismes-mères,  ont  pu  observer  pendant  la  période  estivale  un  enrichis- 
sement considérable  de  l'organisme  total.  Pendant  la  période  hivernale  le 
même  taux  est  maintenu  pour  l'organisme  total,  mais  les  ovaires  s'enrichis- 
sent fortement  en  corps  gras.  Il  y  a  donc  simplement  un  transport  dans 
l'ovaire  des  graisses  accumulées  dans  l'organisme.  Quand  les  œufs  sont 
expulsés,  l'organisme  privé  d'ovaire  ne  contient  plus  que  des  quantités- 
très  faibles  de  matières  grasses,  à  peine  légèrement  plus  élevées  que  celles^ 
qu'on  observe  chez  les  animaux  morts  par  inanition.  —  Z.  Gbuzewska. 

Randoin  (Mme).  —  Etude  des  vitamines  chez  les  Mollusques.  Sur  la  pré- 
sence du  facteur  antiscorbutique  dans  VHuître.  —  Les  cobayes  soumis  à  un 
régime  complet,  à  l'exception  du  facteur  antiscorbutique,  auquel  on  ajou- 
tait 15  gr.  d'huîtres  par  jour,  n'ont  présenté,  au  bout  d'un  mois  et  demi, 
aucun  symptôme  de  scorbut.  Cette  quantité  d'huîtres  contient  donc  suffi- 
samment de  facteur  C  pour  empêcher  le  développement  de  la  maladie.  — - 
Z.  Gruzewska. 

Lopez-Lomba  et  Randoin  (Mme).  —  Stade  du  scorbut  produit  par  un 
régime  complet  et  biochimiquement  équilibré,  uniquement  dépourvu  de  facteur 
C.  —  Chez  les  Cobayes,  rendus  scorbutiques  par  un  régime  dépourvu  de- 
facteur  C,  les  capsules  surrénales  et  les  thyroïdes  augmentent  notablement 
de  poids.  Les  reins  et  la  rate  ne  présentent  aucune  variation,  mais  le  foie 
et  le  thymus  perdent  presque  50  %  de  leurs  poids.  —  Z.  Gruzewska. 

a)  Lopez-Lomba  (J.).  —  La  lapine,  soumise  à  un  régime  scorbutique,  peut 
se  reproduire,  et  les  petits  nourris  de  son  lait  ont  une  croissance  normale.  — 
Des  petits  lapins,  mis  bas  et  allaités  par  une  lapine  soumise  à  l'avitaminose 
C,  augmentent  de  poids  et  restent  en  parfaite  santé  jusqu'au  sevrage.  Le 
lait  de  la  mère  devait  donc  contenir  le  facteur  C,  si  indispensable  pour  les 
jeunes  animaux.  Les  conclusions  qu'on  peut  tirer  de  ces  expériences  sont 
importantes  pour  la  biologie  générale.  Il  se  peut  que  l'animal  adulte  possède 
des  réserves  du  facteur  C,  ou  (ce  qui  est  plus  probable),  l'organisme  de  la 
mère  est  capable  de  produire  synthétiquement  la  vitamine  antiscorbu- 
tique. - —  Z.  Gruzewska. 

b)  Lopez-Lomba  (J.).  —  Modifications  pondérales  des  organes  chez  le 
Cobaye  au  cours  de  r avitaminose  C.  —  Dans  le  scorbut  aigu  produit  par 

—  575  — 


16  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

l'avitaminose  C,  l'auteur  distingue  quatre  périodes:  la  période  d'incubation, 
dans  laquelle  le  cobaye  privé  de  vitamine  C  ne  présente  aucune  différence 
avec  le  témoin,  puis  les  périodes  A,  B  et  C,  dans  lesquelles  l'animal  malade 
passe  d'abord  par  des  phases  d'hypoparasympathicotonie  et  d'hypersym- 
pathicotermie,  puis  par  les  phases  inverses.  Les  différents  organes,  soit 
s'hypertrophient  d'abord,  pour  s'atrophier  dans  la  dernière  période  de 
scorbut,  soit,  comme  le  foie,  le  thymus  et  la  thyroïde,  s'atrophient  dès  la 
première  période.  —  Z.  Gruzewska. 

c)  Lopez-Lomba  (J.).  —  Modifications  pondérales  des  organes  chez  le 
pigeon  au  cours  de  F  avitaminose  B.  —  Les  lésions  et  les  troubles  de  l'avita- 
minose, obtenus  avec  les  cobayes  scorbutiques,  semblant  être  dus  surtout 
à  des  troubles  des  systèmes  neuro-endocriniens  de  la  organo-végétative.  — 
Z.  Gruzewska. 

Lesné  (E.)  et  Vagliano  (M.)  —  Différenciation  de  la  vitamine  A  du  facteur 
■antirachitique.  —  On  peut,  par  des  méthodes  purement  biologiques,  séparer 
dans  l'huile  de  foie  de  morue  le  facteur  antirachitique  de  la  vitamine  A, 
liposoluble,  de  croissance.  L'huile  de  foie  de  morue,  administrée  par  inges- 
tion, est  un  agent  préventif  et  curatif  du  rachitisme  expérimental  des  rats 
blancs.  Injectée  sous  la  peau,  à  ces  mêmes  animaux,  elle  est  sans  effet  sur 
le  rachitisme.  D'autre  part  l'huile  de  foie  de  morue,  introduite  sous  la  peau 
des  rats  très  jeunes,  soumis  à  un  régime  rachitigène  et  privés  de  vitamines 
liposolubles,  assure  la  croissance  normale  de  ces  animaux  sans  les  guérir 
du  rachitisme.  —  Z.  Gruzewska. 

Mouriquand  (Georges)  et  Michel  (Paul).  —  Sur  quelques  facteurs  ostéodys- 
trophiques  et  leur  action  suivant  les  espèces  animales. —  Les  rats  et  les  cobayes, 
soumis  à  certains  régimes  distrophiques,  réagissent  d'une  façon  tout  à  fait 
différente,  sans  qu'on  puisse  s'expliquer  la  cause  de  cette  différence.  Les 
auteurs  en  concluent  que  pour  la  nutrition  de  l'homme,  nous  ne  pouvons 
nous  servir  qu'avec  beaucoup  de  prudence  des  renseignements  que  nous 
possédons  actuellement  sur  la  nutrition  osseuse  de  certaines  espèces  ani- 
males. —  Z.  Gruzewska. 

Cowgîll  (George  R.).  —  Etudes  sur  la  physiologie  des  vitamines.  11.  Admi- 
nistration parentérale  de  vitamine  B.  Expériences  sur  les  mammifères.  — 
La  vitamine  B  injectée  chez  le  chien  en  quantité  suffisante  dans  les  veines 
ou  dans  le  péritoine  amende  les  symptômes  nerveux  et  musculaires  carac- 
téristiques de  sa  carence,  tout  comme  chez  le  pigeon.  Par  la  voie  sous-cu- 
tanée l'absorption  est  trop  lente  dans  les  cas  graves,  mais  si  l'état  de  l'ani- 
mal n'est  pas  critique,  l'injection  sous-cutanée  de  vitamine  B  a  une  valeur 
thérapeutique  qui  n'est  cependant  pas  supérieure  à  l'administration  par  la 
bouche.  —  Paul  Boyer. 

Mignon  (Helen  L).  —  Tests  alimentaires  biologiques.  IV.  La  teneur  en 
protéine  et  en  vitamine  A  de  la  noix.  —  Les  rats  et  les  souris  se  développent 
normalement  si  on  ajoute  les  protéines  de  la  noix  comme  seules  sources  de 
protéines  à  leur  nourriture  suffisante  à  tous  les  autres  points  de  vue  ;  la 
globuline  de  la  noix  permet  également,  à  dose  suffisante,  la  croissance  nor- 
male des  souris  blanches.  La  noix  tout  entière  ne  contient  pas  assez  de 
vitamine  A  pour  permettre  la  croissance  normale  des  rats  quand  on  l'ajoute 

—  576  — 


MUTATIONS  DE  MATIÈRE  17 

aux  autres  facteurs  de  la  nutrition  dans  l'alimentation.  L'huile  de  noix 
obtenue  par  pression  ou  par  l'éther  ne  contient  pas  non  plus  assez  de  vita- 
mine A  pour  assurer  la  croissance  normale  mais  si  elle  constitue  20  %  de 
l'alimentation  comme  seule  source  de  graisses  et  de  vitamines,  la  croissance 
normale  se  maintient  au  moins  150  jours.  Le  dépérissement  des  rats  soumis 
à  une  alimentation  contenant  20  %  d'huile  de  noix  obtenue  par  pression  à 
froid  ou  extraite  par  l'éther,  comme  seule  source  de  vitamine  A  et  de 
graisse  n'est  protablement  pas  du  à  des  propriétés  toxiques  de  l'huile.  Si 
l'on  substitue  du  beurre  à  la  moitié  de  l'huile,  l'animal  se  rétablit.  Dans 
beaucoup  de  cas  de  carence  en  vitamine  A  chez  le  rat  on  constate  des  cal- 
culs rénaux  phosphatiques  et  des  infections  rénales  qui  probablement 
empêchent  souvent  l'animal  de  se  rétablir  même  après  le  retour  à  une  ali- 
mentation très  riche  en  vitamine  A.  —  Paul  Boyer. 

Lefholz  (Rothwell).  —  Les  effets  d'un  régime  variable  par  la  i>aleur  en 
calories  et  par  la  proportion  de  graisse,  de  sucre  et  d^albumine  sur  la  crois- 
sance du  tissu  lymphoïde  chez  les  petits  chats.  —  Durant  les  premiers  temps 
de  la  vie  d'un  animal,  à  part  les  inflammations  aiguës  et  chroniques,  c'est 
le  régime  qui  est  le  facteur  de  variation  le  plus  important  du  tissu  lym- 
phoïde. 11  a  été  établi  par  Kanthack  et  Hardy  (1894)  et  par  d'autres  qu'il 
se  produit  une  abondante  leucocytose  après  la  digestion,  par  Poulain 
(1902),  par  Fiessinger  et  Marie  (1909),  par  Stheeman  (1910)  que  les 
lymphocytes  et  le  tissu  lymphoïde  interviennent  dans  la  digestion  des 
graisses,  par  Hammar  (1905),  Czerney  (1907),  Hâtai  (1915)  et  beaucoup 
d'autres,  que  les  organes  lymphoïdes  et  notamment  le  thymus  augmentent 
par  la  surnutrition  et  s'atrophient  par  l'inanition.  Settles  (1920)  a  précisé 
qu'un  régime  de  graisses  riche  en  calories  peut  doubler  le  volume  des  or- 
ganes lymphoïdes.  L.  cherche  à  préciser  davantage  encore  l'influence  du 
régime,  en  comparant  au  régime  gras  des  régimes  riches  en  calories  fournies 
par  le  sucre  ou  l'albumine.  Les  différents  organes  lymphoïdes  ont  été  exa- 
minés (ganglions,  rate,  thymus,  follicules  clos  et  plaques  de  Peyer,  amyg- 
dales palatine  et  pharyngienne).  Il  a  constaté  que  la  proportion  du  tissu 
lymphoïde,  dans  les  amygdales  et  dans  les  organes  lymphoïdes  de  l'intes- 
tin, dépend  de  la  valeur  en  calories  du  régime  et  qu'elle  est  influencée  spé- 
cifiquement par  le  régime  gras.  Une  alimentation  riche  en  calories,  fournies 
par  le  sucre  ou  l'albumine,  augmente  bien  la  masse  du  tissu  lymphoïde, 
mais  beaucoup  moins  que  si  les  calories  supplémentaires  sont  dues  à  de  la 
graisse.  —  A.  Prenant. 

Desgrez  (A.),  Bierry  (H.)  et  Rathery  (H.).  —  Action  de  VinsuUne  sur  la 
glycémie  et  sur  Vacidose.  —  L'insuline,  préparée  des  glandes  pancréatiques, 
doit  être  isolée  sous  forme  de  poudre,  par  précipitations  fractionnées.  Cette 
préparation  administrée  aux  diabétiques,  à  plusieurs  reprises  et  en  quantité 
convenable,  produit  une  diminution  notable  de  l'excrétion  des  corps  céto- 
niques  et  de  l'acide  cétogène.  —  Z.  Gruzewska. 

Dore  et  Miller  (Robert  C),  —  Digestion  du  bois  par  le  Taret.  —  On  a 
beaucoup  discuté,  depuis  deux  siècles,  sur  la  question  de  savoir  si  les  Tarets 
tirent  ou  non  quelque  nourriture  du  bois  qu'ils  perforent.  Le  seul  fait  que 
les  particules  de  bois  séjournent  accumulées  dans  un  cœcum  spécial  semble 
plaider  en  faveur  de  l'affirmative.  D.  et  M.  ont  cherché  à  arriver  à  une  cer- 
titude en  analysant  chimiquement  le  bois,  avant  et  après  ingestion,  au  point 

—  577  — 

ANN.  BioL.  —  T.  m,  FASC.  6   (1922-1923)  2 


18  AN\NÉE  BIOLOGIQUE 

de  vue  de  divers  constituants  :  teneur  en  eau,  cendres,  calcium,  azote, 
extraits  par  la  benzine  et  l'alcool,  sucres  réducteurs,  hémicelluloses,  cel- 
lulose, lignine.  Les  particules  de  bois  rejetées  par  les  Tarets  ont  une  com- 
position fixe  :  21  %  de  cellulose  et  55  %  de  lignine,  représentant  sans  doute 
le  résidu  que  ces  Mollusques  sont  incapables  de  digérer  Par  l'apport  à  la 
composition  initiale  du  bois,  il  y  a  perte  de  80  %  en  cellulose  et  de  15  à 
56  %  en  hémicelluloses  ;  sans  que  d'ailleurs  cet  appauvrissement  ait  une 
influence  bien  marquée  sur  l'aspect  microscopique  des  parois  cellulaires. 
On  peut  penser  que  les  hydrates  de  carbone  absorbés  jouent  un  rôle  impor- 
tant dans  la  physiologie  du  Taret,  lui  fournissant  en  particulier  de  l'éner- 
gie pour  son  activité  perforante  ;  la  croissance  et  l'entretien  des  organes 
doivent  au  contraire  être  assurés  par  l'alimentation  aux  dépens  du  plancton. 
En  tout  cas,  le  contact  intime  entre  les  particules  de  bois  et  les  sucs  diges- 
tifs des  Tarets  expliquent  l'efficacité  des  poisons  injectés  au  bois  pour  les 
protéger  contre  l'attaque  de  ces  Mollusques  perforants  ;  et.  du  point  de 
vue  de  la  physiologie  expérimentale,  cette  imprégnation  du  bois  est  le  meil- 
leur moyen  pour  inoculer  un  toxique  et  juger  de  son  efficacité.  —  Ch.  Pérez. 

Jones  (L.  H.)  et  Shive  (J.  W.).  —  Influence  des  germinations  de  froment 
sur  la  concentration  en  ions  H  des  solutions  nutritives.  —  La  réaction  des 
milieux  de  culture  exerce  une  action  bien  connue  sur  leurs  propriétés  bio- 
logiques. Il  est  utile  de  connaître  la  concentration  en  ions  H  dans  les  études 
de  culture  de  plantes,  non  seulement  à  cause  de  l'influence  que  ce  facteur 
peut  avoir  sur  la  manière  dont  la  plante  se  comporte  vis-à-vis  de  certains 
cléments  du  milieu,  mais  aussi  à  cause  de  ses  relations  étroites  avec  la 
croissance  en  général.  Dans  ses  expériences  l'auteur  a  déterminé  les  valeurs 
Ph  des  solutions  nutritives  les  plus  couramment  employées  (solution  de 
Crone,  de  Sachs,  de  Detmer,  de  Knop,  de  PfelTcr,  de  Schimper,  de  Shive, 
de  Tollens,  de  Tottingham,  etc.),  au  début  de  la  culture  et  à  divers  inter- 
valles pendant  une  période  de  cinquante-deux  heures.  Les  résultats  sont 
consignés  dans  des  tableaux  de  lecture  facile.  —  R.  Souèges. 

Rayner  (M.  C).  —  La  fixation  de  V azote  chez  les  Ericncées.  —  On  sait 
depuis  longtemps  que  certaines  plantes  de  la  famille  des  Ericacées  présen- 
tent des  mycorhizes  d'une  espèce  particulière.  Il  est  intéressant  de  savoir 
quels  sont  exactement  les  rapports  nutritifs  de  la  plante  et  du  Champignon. 
Ù  résulte  déjà  de  divers  travaux  que  l'endophyte  des  Ericacées  peut  uti- 
liser l'azote  atmosphérique.  Ternetz  parvint  à  isoler  huit  sortes  de  Cham- 
pignons formant  des  pycnides  de  diverses  racines  de  Ericacées;  cinq  de  ces 
Champignons  fixent  nettement  l'azote  de  l'air.  Toutes  ces  formes  furent 
rapportées  par  Lindau  et  Hemmings  au  genre  Photna  et  diflerent  par  les 
petites  dimensions  des  pycnidiophores  des  espèces  précédemment  trouvées 
chez  les  Ericacées.  L'auteur  a  pu  également  rencontrer  dans  les  jeunes 
racines  de  plantules  de  Calluna  un  Champignon  qui  provenait  du  testa  et 
dont  les  caractères  étaient  conformes  à  ceux  des  endophytes  décrits  par 
Ternetz.  Ce  Champignon  fut  dénommé  Phorna  radicis  CaUunœ.  Les  essais 
de  germination  de  la  plante  phanérogame  sur  des  milieux  de  culture  dé- 
pourvus de  composés  azotés  fournissent  la  preuve  que  l'assimilation  de 
l'azote  se  fait  par  l'intermédiaire  du  symbiote.  En  1916,  DuGGARa  apporté 
de  nouvelles  preuves  de  la  fixation  de  l'azote  par  les  Phoma. —  R.  Souèges. 


578  — 


MÉCANISMES   PHYSICO-CHIMIQUES  19 


Mécanismes  physico-chimiques  chez  les  êtres  vivants. 


Amar  (Jules).  —  .Sur  les  phénomènes  intimes  de  la  respiration.  (C.  R,  Ac. 
Se,  CLXXVII,  350,  1923.)  [22 

Duval  (Marcel).  —  Pression  osmotique  effective  du  sérum  des  Sélaciens  i>is- 
à-vis  de  leurs  globules  rouges.  —  (C.  R.  Biol.,  LXXXIX,  22;  2  juin  1923.) 

[20 

Kopaczewski  (W.).  —  La  tension  superficielle,  le  gonflement  et  la  narcose. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  157G,  1923.)  [19 

Kugelmass  (I,  Newton).  —  Contribution  physico-chimique  au  mécanisme 
delà  coagulation  du  sang.  (Arch.  Int,  Phys.,  XXI,  2, 139-190,  20  tableaux, 
9  fig.,  10  août  1923.)  [20 

Lumière  (Auguste).  —  Sur  la  toxicité  des  autolysats  et  des  extraits  tissulaires. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1415,  1923.)  [22 

Priestley  (J.  H.)  and  Armstead  (D.).  —  Physiological  studies  in  plant  ana- 
tomy.  II  The  physiological  relation  of  the  surrounding  tissue  to  the  xylem 
and  its  contents.  (New  Phytologist,  XXI,  62-80,  1922.)  [20 

Priestley  (J.  H.)  and  North  (E.  E.  ).  —  Physiological  studies  in  plant  anatomy. 
III.  The  structure  of  the  endodermis  in  relation  to  its  junction.  (Ibid., 
113-139,  1922.)  [21 

Priestley  (J.  H.)  and  Tupper-Carey  (R.  M.).  —  Physiological  studies  in  plant 
anatomy.  IV.  The  water  relations  of  the  plant  groiving  point.  (Ibid., 
210-229,  1922.)  [21 

Soar  (Isabel).  —  The  structure  and  function  of  the  endodermis  in  the  leaves 
of  the  Abietinese.  (New  Phytologist,  XXI,  269-292,  12  fig.,  1922.)         [22 


Kopaczewski  (W.).  —  La  tension  superficielle,  le  gonflement  et  la  nar- 
cose. —  Les  narcotiques  abaissent  généralement  la  tension  superficielle 
de  l'eau  et  du  sérum  et  pendant  la  narcose  le  même  phénomène  se  produit. 
Si  on  fait  agir  une  série  de  ces  substances  sur  la  gélatine  et  qu'ensuite  on 
mesure  l'état  de  gonflement  de  cette  dernière,  on  constate  qu'il  n'y  a  aucun 
parallélisme  entre  la  tension  superficielle  des  substances  narcotiques  et  le 
degré  de  gonflement  de  la  gélatine.  D'autre  part,  le  degré  de  gonflement  varie 
suivant  la  nature  des  substances  employées.  Selon  l'auteur,  on  ne  peut  pas 
tirer  de  ces  expériences  des  conclusions  qui  puissent  expliquer  l'action 
des  narcotiques  sur  les  gels  du  cylindraxe  nerveux.  En  dehors  de  la  péné- 
tration des  substances  étrangères  à  travers  la  membrane,  il  faut  envisager 
encore  les  modifications  que  ces  substances  produisent  dans  la  cellule 
même.  Dans  la  narcose,  deux  sortes  de  phénomènes  peuvent  se  produire  : 

io  L'abaissement  de  la  tension  superficielle  du  milieu  humoral,  le  gon- 

—  579  — 


20  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

flement  du  cylindraxe  nerveux  et  osmose  électrique  à  travers  la  membrane  ; 
2°  Après  la  pénétration  du  narcotique  dans  la  cellule,  on  peut  supposer, 
au  sein  du  protoplasme,  les  phénomènes  de  coagulation,  de  floculation  et 
d'adsorption.  —  Z.  Gruzewska. 

Duval  (Marcel).  —  Pression  osmotique  effectue  du  sérum  des  Sélaciens 
vis-à-vis  de  leurs  globules  rouges.  —  La  pression  osmotique  du  sérum  de  la 
Raie  vis-à-vis  des  globules  rouges,  déterminée  par  le  cryoscope,  présente 
un  point  de  congélation  faiblement  inférieur  à  celui  de  l'eau  de  mer.  Cette 
pression  est  bien  plus  forte  que  la  pression  osmotique  physiologique,  qui 
a  pu  être  fixée  aux  environs  de  —  1°  10.  La  diiïérence  entre  la  pression  osmo- 
tique physique  et  la  pression  osmotique  physiologique  peut  être  expliquée 
par  la  présence  de  l'urée  dans  le  sérum.  —  Z.  Gruzewska. 

Kugelmass  (I.  Newton).  —  Contribution  physico-chimique  au  mécanisme 
de  la  coagulation  du  sang.  —  K.  étudie  tout  spécialement  l'influence  de  la 
concentration  des  ions  H  et  des  ions  Ca  dans  le  mécanisme  de  la  coagu- 
lation du  plasma  dioxalaté  et  du  fibrinogène.  Il  étudie  également  la  trans- 
parence du  milieu  coagulable  qui  diminue  d'abord  lentement,  puis  rapide- 
ment pendant  la  formation  proprement  dite  du  caillot,  et  la  viscosité  qui 
s'accroît  très  lentement  au  début  de  la  coagulation  puis  très  vite  à  partir 
de  l'apparition  du  caillot  pour  atteindre  un  maximum  au  delà  duquel 
commence  la  rétraction  du  caillot  en  même  temps  que  la  viscosité 
diminue  rapidement.  —  Paul  Boyer. 

Priestley  (J.  H.)  et  Armstead  (D.).  —  Relations  physiologiques  entre  le 
parenchyme  environnant,  le  xylème  et  son  contenu.  —  Après  avoir  rappelé  les 
principaux  faits  sur  lesquels  repose  la  théorie  de  la  pression  dans  la  racine, 
l'auteur  attire  surtout  l'attention  sur  la  nature  et  les  conditions  des  échanges 
entre  le  xylème  et  le  parenchyme  entourant  les  cordons  vasculaires.  A  un 
certain  moment,  les  cellules  entourant  les  faisceaux  ligneux  présentent  des 
protoplastes  spécialement  perméables  ;  dans  quelques  cas,  ces  protoplastes 
sembleraient  être  plus  rapidement  perméables  par  les  ions  acides  ou  ba- 
siques. Dans  des  conditions  expérimentalement  convenables,  les  pressions 
d'exsudation  peuvent  être  produites  par  les  tiges  et  par  les  feuilles  aussi 
bien  que  par  les  racines.  Dans  la  sève  on  trouve  des  substances  organiques  et 
inorganiques.  Les  substances  organiques  agissent  plus  directement  sur  la 
pression  osmatique  en  déterminant  le  flux  de  la  sève,  les  substances  inorga- 
niques sembleraient  plutôt  diffuser  à  travers  la  barrière  endodermique. 
Dans  le  cas  de  la  Vigne,  les  substances  organiques  seraient  surtout  des 
sucres,  des  disacharides  et  des  hexoses  ;  mais  il  y  aurait  aussi  d'autres 
corps  dont  l'un  pourrait  être  extrait  par  l'éther  à  chaud  et  obtenu  ensuite 
à  l'état  cristallisé.  Pour  ce  qui  est  des  substances  inorganiques,  la  présence 
des  nitrites  est  incontestable  dans  la  Vigne  et  dans  le  Fuchsia.  Le  fait  que 
l'eau  qui  s'écoule  des  hydathodes  du  Colocasia  antiquorum  ne  contient 
pas  de  substances  dissoutes  peut  être  expliqué  comme  dû  à  l'absorption 
de  ces  substances  pendant  l'ascension  de  la  sève.  Cette  absorption  compren- 
drait une  absorption  physique  et  une  absorption  physiologique  et  les  deux 
processus  seraient  réversibles.  On  peut  finalement  concevoir  un  équilibre 
de  concentration  pour  une  solution  sucrée,  dont  la  teneur  ne  serait  nulle- 
ment modifiée  pendant  son  passage  dans  le  bois.  Cet  équilibre  de  concen- 
trations varierait,  dans  une  même  plante,  selon  les  saisons.  —  R.  Souèges. 

—  580  — 


MÉCANISMES    niYSICO-CHlMIQUES  21 

Priestley  (J.  H.)  etNorth  (E.  E.). —  Rapports  entre  la  structure  et  les  fonc- 
tions de  r endoderme.  —  Ce  travail  comprend  une  nouvelle  étude  de  la  mi- 
crochimie et  de  la  structure  de  l'endoderme,  entreprise  dans  le  but  de  savoir 
jusqu'à  quel  point  les  faits  observés  s'accordent  avec  les  idées  récemment 
émises  sur  les  fonctions  de  ce  tissu  dans  la  plante.  L'endoderme  a  été  étu- 
dié, chez  le  Potamngeton  perfoliatus,  non  par  la  méthode  des  coupes,  mais 
par  isolement  après  macération  dans  des  réactifs  appropriés.  On  peut  en 
général  distinguer  quatre  étapes  dans  le  développement  de  l'endoderme  : 
l'étape  embryonnaire  avec  cellules  méristématiques  ;  l'étape  primaire  où 
les  membranes  radiales  et  transverses  montrent  des  bandes  plissées  (Cas- 
parian  strip)  ;  l'étape  secondaire  dans  laquelle  les  parois  sont  encore  rela- 
tivement minces,  mais  sont  caractérisées  par  la  présence  d'une  lamelle  de 
subérine  sur  toute  la  surface  interne  de  la  cellule  ;  enfin,  l'état  tertiaire 
caractérisé  par  le  dépôt,  en  dedans  de  la  lamelle  de  subérine,  de  couches  de 
cellulose  pouvant  atteindre  une  grande  épaisseur.  La  bande  de  Casparian 
résulte  de  l'imprégnation  par  des  substances  diverses  parmi  lesquelles  on 
peut  distinguer  des  dérivés  d'acides  gras  et  des  corps  donnant  les  réactions 
caractéristiques  des  membranes  lignifiées.  Elles  sont  localisées  dans  une 
paroi  fondamentale  de  composition  inconnue  mais  très  résistante  aux  acides 
et  alcalis  concentrés  ;  elle  renferme  de  l'azote,  mais  n'est  pas  une  protéine. 
L'endoderme  primaire  permet  le  passage  de  l'eau  et  des  substances  dis- 
soutes, mais  la  bande  de  Casparian  empêche  ou  retarde  plus  ou  moins  le 
passage  de  ces  corps  à  travers  la  membrane  cellulaire.  La  lamelle  de  subé- 
rine qui  recouvre  intérieurement  les  cellules  de  l'endoderme  secondaire  est 
imprégnée  de  substances  analogues  aux  dérivés  des  acides  subérogéniques 
trouvés  dans  les  lames  de  subérine  du  périderme  normal  ;  ces  substances 
imprégnantes  ne  donnent  pas  les  mêmes  réactions  de  coloration  que  celles 
de  la  bande  de  Casparian.  La  substance  fondamentale  de  la  lamelle  de 
subérine  est  soluble  dans  l'acide  sulfurique  fort  ;  elle  serait  un  hydrate  de 
carbone,  plus  condensé  et  plus  résistant  que  la  cellulose.  La  lamelle  de 
subérine  rend  l'endoderme  secondaire  à  peu  près  imperméable  à  l'eau  et  aux 
substances  dissoutes.  Les  observations  relatées  dans  ce  travail  confirment 
l'opinion  précédemment  émise  sur  le  rôle  de  l'endoderme  dans  le  dévelop- 
pement des  pressions  d'exsudation.  —  R.  Souèges. 

Priestley  (J.  H.)  et  Tupper-Carey  (R.  M.).  —  Les  échanges  aqueux  au  point 
végrtatif  de  la  plante.  —  Le  méristème  qui  coiffe  le  cylindre  endodermique 
à  l'extrémité  de  la  jeune  racine  empêche  le  passage  de  l'eau  à  une  pression 
de  deux  atmosphères  ;  ce  tissu  s'oppose  relativement  à  la  diffusion  des  sels 
en  solutions  et  aux  colorants  acides,  mais  il  se  colore  très  nettement  par 
les  couleurs  basiques.  L'imperméabilité  du  méristème  est  aussi  confirmée 
par  sa  grande  résistance  au  passage  du  courant  électrique.  La  fonction  des 
protoplastes  dans  la  synthèse  protoplasmique  ressort  nettement  de  leur 
imperméabilité  par  l'eau.  Le  sommet  de  la  tige  permet  relativement  la 
libre  diffusion  de  l'eau  et  des  substances  dissoutes  à  travers  la  cuticule, 
les  protoplastes  méristématiques  du  sommet  se  colorant  nettement  par  les  ■ 
réactifs  acides.  La  différence  de  perméabilité  des  deux  méristèmes  est  due 
à  la  composition  des  parois.  Au  sommet  de  la  tige,  elles  sont  cellulosiques, 
au  sommet  de  la  racine  elles  sont  composées  de  substances  inconnues  qui 
sont  partiellement  converties  en  celhdose  par  ébullition  dans  la  potasse. 
La  sève  contenue  dans  le  cylindre  endodermique  de  la  racine  est  apparem- 
ment plus  acide  que  la  sève  qui  irrigue  le  sommet  de  la  tige.  Ce  fait  peut 

—  581  — 


22  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

être  rapproché  de  la  rétention  des  ions  colloïdaux  électro-positifs  à  l'inté- 
rieur de  l'endoderme  primaire  et  explique  comment,  dans  la  racine,  le  som- 
met retient  les  substances  amphotères  nécessaires  à  la  croissance  tandis  que 
l'écorce  en  ref,'oit  très  peu.  Dans  la  tige,  ces  mêmes  substances  peuvent 
porter  une  charge  différente  et  passer  plus  librement  dans  l'écorce  aussi 
bien  que  dans  le  méristème  apical.  Les  différences  de  coloration  des  deux 
méristèmes  apicaux  apparaissent  ainsi  très  significatives.  La  facilité  avec 
laquelle  le  méristème  apical  de  la  tige  est  irrigué  par  les  diverses  substances, 
opposée  à  l'emmagasinement  de  ces  substances  au  sommet  de  la  racine, 
permet  d'appuyer  sur  une  base  physiologique  les  différences  morpholo- 
giques importantes  qui  caractérisent  les  deux  points  végétatifs.  Les  résul- 
tats expérimentaux  obtenus  sont  en  contradiction  directe  avec  ceux  que 
CouPiN  a  formulés  à  la  suite  de  son  récent  travail  sur  la  fonction  du  sommet 
de  la  racine.  —  R.  Souèges. 

Soar  (Isabel).  —  La  structure  et  les  fonctions  de  V endoderme  dans  les  feuilles 
des  Ahiétinées.  —  La  structure  particulière  de  l'endoderme  et  la  disposition 
de  ses  cellules  dans  les  feuilles  des  Abiétinées  sont  des  facteurs  qui  servent 
à  retarder  la  respiration.  Après  avoir  décrit  ses  méthodes  de  recherches  et 
après  avoir  donné  la  composition  des  réactifs  qui  lui  ont  servi,  l'auteur  fait, 
en  résumé,  remarquer  que  l'endoderme  se  constitue  selon  un  plan  général,  la 
subérisation  se  produisant  toujours  sur  les  parois  radiales  ponctuées  et  sur 
les  parois  transversales  non  ponctuées.  La  subérine  se  dépose  toujours  en 
couches  de  chaque  côté  de  la  partie  centrale  ligno-cellulosique.  La  structure 
des  parois  tangentielles  varie  dans  les  différentes  espèces  décrites.  Dans  les 
jeunes  feuilles  de  Pinus  sijlvestris,  le  développement  des  parois  de  l'endo- 
derme comporte  les  stades  suivants  :  cellulose,  lignocellulose,  lignocellulose 
avec  couche  superficielle  de  subérine  ;  les  épaississements  se  déposent 
<l'abord  sur  les  parois  radiales.  Quand  la  gaine  endodermique  est  incomplète, 
il  se  développe  des  tissus  protecteurs  surnuméraires  (fibres  de  sclérenchyme, 
nouvelles  couches  d'hypoderme  lignifié).  La  subérisation  et  la  lignification 
des  parois  radiales  rendent  les  cellules  de  l'endoderme  relativement  im- 
perméables à  l'eau  ;  de  la  sorte  le  courant  de  transpiration  doit  passer  large- 
ment à  travers  ces  cellules  et  il  est  probable  que  le  protoplasme  exerce 
quelque  contrôle  sur  l'écoulement.  —  R.  Souèges. 

Amar  (Jules).  —  Sur  les  phénomènes  intimes  de  la  respiration.  —  La  diffu- 
sion de  l'oxygène  se  fait  à  travers  la  paroi  des  poumons;  les  globules  rouges 
portent  immédiatement  le  gaz  aux  cellules  de  l'organisme.  La  vie  cellulaire 
continue,  s'accomplit  chez  les  plantes  et  chez  les  animaux  grâce  à  cet 
apport  d'oxygène.  Mais  l'oxydation  intime  des  tissus  n'est  pas  l'œuvre  du 
protoplasma,  elle  s'effectue  sans  l'action  des  oxydases  et  c'est  pourquoi  elle 
résiste  aux  anesthésiques.  On  peut  distinguer  dans  le  phénomène  de  la 
respiration  un  mécanisme  physique  de  diffusion  et  d'absorption,  qui  s'effec- 
tue au  niveau  du  poumon,  et  un  mécanisme  chimique,  qui  a  lieu  au  sein  de 
la  cellule.  Les  globules  rouges  ne  jouent,  dans  le  phénomène  de  la  respira- 
lion,  que  le  rôle  de  véhicule.  Leur  véritable  fonction  est  d'augmenter  et 
de  régulariser  la  réserve  d'oxygène  des  animaux  supérieurs.  —    Z.  Gru- 

ZEWSKA. 

Lumière  (Auguste).  —  Sur  la  toxicité  des  autolysats  et  des  extraits  tissu- 
laires,  —  Les  extraits  de  tissus  broyés  dans  l'eau  distillée  et  abandonnés» 

—  582  — 


PHÉNOMÈNES   GÉNÉRAUX   DE   L'IMMUNITÉ  23 

à  eux-mêmes  précipitent  successivement  ;  la  toxicité  de  ces  extraits  est  en 
relation  étroite  avec  leurs  états  de  floculation.  Au  bout  de  vin^-quatre 
heures  l'extrait  devient  indéfiniment  limpide.  Dans  les  autoK-sats,  les  col- 
loïdes diffusent  lentement  dans  le  milieu;  il  faut  huit  jours  pour  que  les 
phénomènes  de  floculation  soient  achevés;  aussi  la  toxicité  de  ces  prépaiti- 
tions  persiste  bien  plus  longtemps  que  celle  des  produits  de  trituration. 
Ces  expériences  viennent  à  l'appui  de  la  théorie  physique  des  chocs  de  l'au- 
teur; elles  confirment  aussi  le  rôle  important  qu'il  attribue  aux  phéno- 
mènes de  floculation  en  pathologie.  —  Z.  Gruzewska. 


Phénomènes  généraux  de  l'immunité  chez  les  animaux 

et  les  végétaux. 


De  Waeîe  (H.).  —  Glandes  endocrines  et  anaphylaxîe,  (Arch.  Int.  Phvs., 
XXI,  2,  204-214,  2  tableaux,  10  août  1923.)  [23 

Garibaldi  fAmerico).  —  Thyroïdectomie  et  immunité  :  allergie  thyroïdienne. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1341,  1923.)  [23 

Me  Cartney  (J.  L.).  —  Further  observations  on  the  antigenic  effects  of  semen. 
Mechanism  of  sterilization  of  female  rat  frotn  injections  of  spcrmatozoa. 
(Amer.  J.  Phys.,  LXVI,  2,  404-407,  4  tableaux,  l^r  oct.  1923.)  [24 


Garibaldi  (Americo).  —  Thyroïdectomie  et  immunité  :  allergie  thyroïdienne. 
—  L'insuffisance  thyroïdienne  pevit  créer  une  allergie  spontanée,  compa- 
rable à  l'allergie  des  tuberculeux.  Les  animaux  éthyroïdés  présentent  une 
hypersensibilité  vis-à-vis  des  substances  étrangères  à  leur  milieu  interne, 
et  en  même  temps  leur  capacité  défensive  a  fortement  augmenté.  Suivant 
les  conditions  de  l'expérience,  ces  deux  forces  antagonistes  peuvent  s'an- 
nuler, ou  encore  chacune  d'elle  peut  prendre  le  dessus.  On  peut  observer 
soit  risoimmunité,  soit  l'hyperimmunité,  ou  l'hypersensibilité.  On  ne  peut 
expliquer  ces  phénomènes  qu'en  admettant  que  l'hypothyroïdie  provoque 
un  abaissement  du  seuil  d'excitabilité  antixénique  des  tissus  qui  jouent 
un  rôle  important  dans  l'immunité.  —  Z.  Gruzewska. 

De  Waeîe  (Henri).  —  Glandes  endocrines  et  anaphylaxie.  —  La  thy 
dectomie  chez  le  lapin  inhibe  en  général  les  phénomènes  du  choc  pendant  le 
premiers  jours  qui  suivent  l'opération.  Après  vingt  à  trente  jours  il  se  fait 
une  suppléance  et  l'animal  réagit  de  nouveau  ;  en  général  la  thyroïdectomie 
chez  le  lapin  respecte  les  parathyroïdes  et  l'animal  est  plutôt  vagotonique. 
Les  injections  de  thyroïde,  de  surrénale  ou  de  lobe  antérieur  d'hypophyse 
qui  tendent  à  rendre  l'animal  sympathicotonique,  n'augmentent  pas  lai  sen 
sibilité  de  l'animal  normal  au  choc,  mais  le  choc  une  fois  déclanclîé  présente 

—  583  — 


24  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

alors  une  allure  grave  ;  au  contraire  avec  les  injections  de  parathyroïde 
et  de  lobe  postérieur  d'hypophyse  qui  relèvent  le  tonus  du  vague,  les  mani- 
festations du  choc  sont  retardées  et  chez  le  lapin  parfois  supprimées.  L'in- 
jection de  thyroïde  fait  reparaître  la  faculté  de  réaction  claez  les  lapins 
éthyroïdés,  la  parathyroïde  a\i  contraire  maintient  la  résistance  au  choc  ; 
l'injection  de  surrénales  d'autre  part  rend  la  faculté  de  réaction  au  lapin 
éthyroïdé,  la  suppléance  qui  s'établit  vingt  à  trente  jours  après  la  thyroï- 
dectomie  est  peut-être  due  à  l'hyperfonctionnement  de  la  surrénale.  —  Paul 

BOYER. 

Carttiey  (Me  J.  L.).  —  Noui>elles  observations  sur  les  effets  antigéniques 
du  sperme.  Mécanisme  de  la  stérilisation  de  la  femelle  par  les  injections  de 
spermatozoïdes,  -r-  Les  injections  sous-cutanées  de  spermatozoïdes  de  rat 
stérilisent  les  rates  pendant  deux  à  vingt-sept  semaines  ou  davantage  ; 
quand  les  rates  deviennent  fertiles  elles  mettent  bas  alors  des  portées  plus 
petites  que  la  normale.  La  stérilité  paraît  due  à  la  présence  d'anticorps 
pour  les  spermatozoïdes  dans  les  sécrétions  vaginales  et  le  sérum  sanguin. 
Chez  les  rates  pleines  normales,  le  sérum  sanguin  et  les  sécrétions  vaginales 
peuvent  présenter  de  tels  anticorps  en  petites  quantités.  Les  effets  antigé- 
niques peuvent  être  produits  par  l'introduction  des  spermatozoïdes  dans  le 
vagin.  L'immunisation  avec  les  spermatozoïdes  ne  modifie  pas  le  cycle 
sexuel  des  rates.  —  Paul  Boyer. 


Associations  fonctionnelles  et  milieu  intérieur. 


Corner  (George  W.).  —  The  problem  of  emhryonic  pathology  in  mammals, 
with  observations  upon  intrauterine  mortality  in  the  pig.  (Amer.  Journ.  of 
Anat.,  XXXI,  no  5,,  22  p.)  [32 

Edwards  (D  J.)  and  Bagg  (H.  J.).  —  Lésions  of  the  corpus  striatum  by  radium 
émanation  and  the  accompanying  structural  and  fonctionnai  changes. 
(Amer.  J.  Phys.,  LXV,  1,  l^r  juin  1923,  162-173,  4  fig.)  [36 

Gérard  (P.).  —  Etude  sur  les  modifications  de  Vutérus  pendant  la  gestation 
chez  Nasilio  brachyrynchus  (Smith).  (Arch.  de  Biologie,  XXXIII,  1923, 
199-227.)  [31 

Giacomini  (Ercole).  —  Primi  resuhati  délia  somministrazione  di  tiroide 
sperimentata  nei  Polli.  Nota  1^.  (Rendiconto  R.  Accad.  Se.  dell'  Istit. 
Bologna,  Cl.  Se.  Fisiche,  Sez.  Se.  Nat.,  9  p.,  1922-23.)  [28 

Guyénot  (E.)  et  Ponse  (K.).  —  IJorgane  de  Bidder  du  Crapaud  est-il  in- 
dispensable à  la  vie  ?  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXIX,  63,  9  juin  1923.)     [30 

a)  Hamtnet  (Frederick  S.).  —  Studies  of  the  thyroid  apparatus.  X.  The 
refractive  index  and  water  content  of  the  blood  sérum  of  maie  and  female 
albino  rats  thyro-parathyroidectomized  and  parathyroidectomized  at  100 

—  584  — 


ASSOCIATIONS   FONCTIONNELLES   ET  MILIEU   INTÉRIEUR  2S 

days  of  âge.  (Amer  J.  Phys.,  LXIV,  3,  467-480,  5  tableaux,  2  fig.,  l^^^^  mai, 
1923.)  [26 

b)  Hammet  (Frederick  S.)  —  Studies  of  the  thyroid  apparafus.  XIII,  XIV, 
XV.  (Amer.  Journ.  of  Anat.,  XXXII,  n»  1,  38  p.)  [27 

Hopping  (Aleita).  —  Seasoncd  changes  in  the  gases  and  sugar  of  the  hlood 
and  the  nitrogen  distribution  in  the  hlood  and  urine  of  the  Alligator.  (Amer. 
J.  Phys.,  LXVI,  1,  145-163,  9  tableaux,  2  fig.,  l^r  sept.  1923.)  [34 

Houssay  (B.  A.)  and  Lewis  (John  T.).  —  The  relative  importance  tolife  of 
cortex  and  medidla  of  the  adrenal  glands.  (Amer.  J.  Phys.,  LXIV,  2,  512- 
521,  5  fig.,  mai  1923.)  [30 

Kellaway  (C.  H.)  and  Cowel!  (S.  J.).  —  On  the  concentration  of  the  hlood  and 
the  effects  of  histamine  in  adrenal  insufficiency.  (J.  Phys.,  LVII,  1  et  2, 
82-99,  4  fig.,  22  déc.   1922.)  [33 

Kleitman  (Nathaniel).  —  Studies  on  the  physiology  of  sleep.  I.  The  effects 
of  prolonged  sleeplessness  on  man.  (Amer.  J.  Phys.,  LXVI,  1,  67-92, 
2  fig.,  3  tableaux,  l^r  sept.  1923.)  [35 

a)  Lewis  (John  T.).  — •  Extirpation  of  adrenal  glands  in  alhino  rats.  (Amer. 
Journ.  Phys.,  LXIV,  503-505,  mai  1923.)  [29 

b) Sensibility  to  intoxication  in  albino  rats  after  double  adrenalec- 

tomy.  (Ibid.,  506-511,  2  tableaux.)  [29 

Masson  (P.)  et  Berger  (L.).  —  Sur  un  nouveau  mode  de  sécrétion  interne  : 
la  Neurocrinie.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1748,  1923.)  [26 

a)  Me  Cutcheon  (Morton).  —  Studies  on  the  locomotion  of  leucocytes.  I. 
The  normal  rate  of  locomotion  of  human  neutrophilic  leucocytes  in  vitro. 
(Amer.  Journ.  Phys.,  LXVI,  180-184,  1  tableau,  1  fig.,  l^r  septembre 
1923.)    ,^  "  [34 

b) Studies  on  the  locomotion  of  leucocytes.  II.  The  effect  of  température 

on  the  rate  of  locomotion  of  human  neutrophilic  leucocytes  in  vitro.  (Amer. 
J.  Phys.,  LXVI,  1,  185-190,  2  tableaux.)  [Ibid. 

Maeder  (Leroy  M.  A.).  —  Changes  in  the  mammary  gland  of  the  alhino  rat. 
{Mas  norvegicus  albinus)  during  lactation  and  involution.  (Amer.  Journ. 
of  Anat.,  XXXI,  no  1,  26  p.,  10  fig.)  [33 

Peacock  (Silber  C.)  and  Dragstedt  (Lester  R.).^  The  influence  of  parathy- 
roïdectomy  on  gastric  sécrétion.  (Amer.  J.  Phys.,  LXIV,  2,  499-502, 
1  tableau,  mai  1923.) 

'^'^  .'ablation  des  glandes  thyroïdes  et  parathyroïdes  chez  le  chien  n'a 
pas  \ction  dépressive  sur  la  sécrétion  gastrique  si  la  tétanie  ou  les  phé- 
nomènes de  dépression  sont  prévenus  par  un  régime  adéquat,  —  Paul 

BoYER. 

Prewitt  (Pro.  V.).  —  Lipase  production  by  the  liver.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV, 
2,  1er  juillet  1923,  287-294,  4  fig.)  [29 

à)  Rîchet  (Charles).  —  Rôle  de  la  rate  dans  la  nutrition.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVI,  1581,  1923.)  [28 

—  585  — 


26  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

b)  Richet  (Charles)  —  Influence  de  V ablation  de  la  rate  dans  les  cas  d'ali- 
mentation défectueuse.  (Ibid.,  CXXLVII,  441,  1923.)  [28 

a)  Riddle  (Oscar).  —  Studies  on  the  physiology  of  reproduction  in  birds. 
XIII.  Asphyxiai  deatk  of  embryos  in  eggs  ahnormally  retained  in  the 
oi>iduct.  (Amer.  J.  Phys.,  LXVI,  2,  309-321,  l^r  oct.  1923.)  [30 

h) Studies  on  the  physiology  of  reproduction  in  birds.  XIV.  Suprare- 

nal  hypertrophy  coincident  with  ovulation.   (Ibid.,  322-339,  3  tableaux, 
1  fig.,  1er  oct.  1923.)  [31 

Riddle  (Oscar)  and  Honeywell  (Hannah-Elizabeth).  —  Studies  on  the  physio- 
logy of  reproduction  in  birds.  XV.  Increased  blood  sugar  coincident  with 
ovulation  in  various  kinds  of  pigeons.  (Ibid.,  340-348.  2  tableaux,  1  fig., 
1er  oct.  1923.)  [31 

Ringoen  (A.  R.). —  The  mast  leucocytes  in  the  adult  guinea  pig  under  expé- 
rimental conditions.  (Amer.  Journ.  of.  Anat.,  XXXI,  n^  3, 16  p.  1  pi.)     [34 

Scott  (J.  M.  D.).  —  Seasonal  variation  in  the  reticulated  corpuscles  of  amphi- 
bian  blood.  (J.  ofPhys.,  LVII,  1  et 2,  31-35, 1  tableau, 22 déc,  1922.)  [35 

Stewart  (G.  N.).' —  The  gill  movements  in  one  of  the perennibranchiate  Urodela 
[Necturus  maculatus)  and  their  relation  to  the  central  nervous System.  {Amer 
J.  Phys.,  LXVI,  2,  288-296,  1^'  oct.  1923.)  [36 

Stiénon  (L.),  —  Signification  anatomique  des  éléments  constituants  du  pan- 
créas. (Arch.  de  Biologie,  XXXIII,  61-78,  1923.)  [28 


Masson  (P.)  et  Berger  (Louis).  —  Sur  un  nouveau  mode  de  sécrétion  in- 
terne :  La  neurocrinie.  —  Certains  tissus  endocriniens  ne  déversent  pas  leurs 
produits  dans  le  système  circulatoire,  mais  directement  dans  les  nerfs. 
Ces  produits,  qui  ne  subissent  aucune  dilution,  peuvent  agir  avec  une  grande 
intensité  sur  les  tissus  réceptifs.  Les  auteurs  supposent  l'existence  des 
glandes  neurocrines  avec  leurs  neurhormones,  qu'on  doit  ranger  à  côté  des 
glandes  hémocrines  et  des  hormones.  —  Z.  Gruzewska. 

a)  Hammet  (Frederick  S.).  —  Etudes  de  V appareil  thyroïdien.  X.  U indice 
rêfractométrique  et  la  teneur  en  eau  du  sérum  sanguin  des  rats  albinos  mâles 
et  femelles  thyro-parathyroïdectomisés  et  parathyroïdectomisés  à  l'âge  de 
100  jours.  —  Il  n'y  a  pas  de  différences  sexuelles  au  point  de  vue  de  la  teneur 
en  eau  ou  de  la  nature  ou  de  la  distribution  des  substances  réfringentes  du 
sérum  des  rats  normaux  âgés  de  150  jours.  La  parathyroïdectomie  chez  les 
mâles  et  les  femelles  à  l'âge  de  100  jours  ne  modifie  pas  le  pourcentage  des 
s.ubstances  solides  ^totales  du  sérum  sanguin  :  elle  modifie  au  contraire 
la  nature  ou  la  répartition  des  substances  réfringentes  mais  sensiblement  de 
la  même  manière  dans  les  deux  sexes.  La  thyroïdectomie  chez  les  mâles 
abaisse  la  teneur  en  eau  du  sérum  et  élève  l'indice  rêfractométrique  comme 
si  une  véritable  dessication  partielle  du  sérum  s'était  produite.  La  thyroïde 
joue  donc  un  rôle  dans  les  échanges  de  liquides  du  corps.  La  thyroïdectomie 
chez  les  femelles  prodtrit  un  état  d'inanition  partielle  qui,  en  tendant  à 
abaisser  la  concentration  du  sérum,  contrebalance  son  action  desséchante 

—  586  — 


ASSOCIATIONS   FONCTIONNELLES   ET  MILIEU   INTÉRIEUR  'Il 

que  l'on  observe  quand  l'anabolisme  et  l'augmentation  de  poids  du  corps 
se  produisent  ensuite.  Quand  on  compare  les  chiffres  observés  pour  le  pour- 
centage de  l'eau  avec  les  chiffres  calculés  sur  la  base  de  l'âge  physiologique 
et  sur  la  longueur  du  corps,  les  contrôles  des  deux  sexes  présentent  la  con- 
centration en  eau  prévue,  tandis  que  tous  les  groupes  opérés  présentent 
une  tendance  vers  un  pourcentage  en  eau  légèrement  plus  faible.  La  déter- 
mination de  l'indice  réfractométrique  du  sérum  sans  une  estimation  simul- 
tanée du  pourcentage  en  eau  est  insuffisante  pour  calculer  les  substances 
solides  du  sérum.  De  plus,  dans  un  système  tel  que  le  sang,  dans  lequel  les 
variations  de  la  teneur  en  eau  peuvent  être  dues  à  des  variations  des  con- 
centrations absolues  ou  relatives  des  constituants  dusérumdues elles-mêmes 
à  des  variations  de  la  perméabiHté  ou  de  la  filtration  vasculaire,  la  détermi- 
nation de  l'indice  réfractométrique  et  du  pourcentage  en  eau  d'un  seul 
échantillon  de  sang  ne  suffit  également  pas  pour  montrer  si  la  nature  et 
la  distribution  des  substances  sohdes  du  sérum  ont  été  ou  non  modifiées.  — 

Paul  BOYER. 

h)  Haiîîmet  (Frederick  S.).  —  Etudes  sur  V  appareil  thyroïdien.  XIII, XIV, 
XV.  —  Sous  ce  titre  H.  a  déjà  publié  dans  divers  journaux  américains 
(Amer.  Journ.  of  Phys.,  Amer.  Journ.  of  Anat.,  J.  Metaholic  Research, 
Journ.  of  comp.  Neur.,  1922-1923)  les  résultats  de  recherches  entreprises 
systématiquement  pour  dégager  l'influence  qu'exerce  la  suppression  des 
fonctions  thyroïdienne  et  parathyroïdienne  sur  les  divers  organes  de  rats 
jeunes,  et  pour  établir  les  corrélations  fonctionnelles  qui  lient  l'appareil 
thyroïdien  à  ces  organes.  La  bibliographie  afférente  à  la  question  accom- 
pagne chaque  mémoire. 

XI IL  Effets  de  la  thyro-parathyroîdectomie  et  de  la  parathyroïdectomîe, 
pratiquées  sur  des  rats  mâles  et  femelles  âgés  de  100  jours,  sur  le  système  repro- 
ducteur. —  Après  thyro-parathyroïdectomie  et  même  à  un  moindre  degré 
après  parathyroïdectomie,  les  organes  femelles  (ovaire  et  utérus)  et  surtout 
Fovaire  régressent.  Au  contraire  la  croissance  des  organes  mâles  (testicule 
et  épididyme)  n'est  que  peu  ralentie  par  la  suppression  de  la  thyroïde  et 
point  du  tout  par  celle  de  la  parathyroïde.  La  sensibilité  de  l'ovaire  et  par 
suite  de  l'utérus  à  la  perte  de  la  fonction  thyroïdienne  est  plus  grande  que 
celle  du  corps  considéré  dans  son  ensemble  et  témoigne  de  corrélations  spé- 
cifiques existant  entre  la  thyroïde  et  l'ovaire. 

XIV.  Effets  de  la  thyro-parathyroïdectomie  et  de  la  parathyroïdectomie, 
pratiquées  chez  les  rats  albinos  mâles  et  femelles  âgés  de  100  jours,  sur  les 
glandes  à  sécrétion  interne.  —  La  croissance  de  l'hypophyse  du  mâle  est 
accélérée  par  la  suppression  de  la  thyroïde  ;  celle  de  la  femelle  est  ralentie. 
Cette  réponse  différentielle  est  attribuable  aux  influences  des  sécrétions 
internes  des  gonades,  plutôt  qu'à  une  action  directe  sur  l'hypophyse.  La 
thyroïdectomie  amène  l'arrêt  de  croissance  et  même  l'involution  de  la  sur- 
rénale, du  pancréas  et  du  thymus,  de  ce  dernier  surtout,  chez  les  mâles 
comme  chsz  les  femelles.  Ce  résultat  doit  être  interprété,  plutôt  que  comme 
une  réaction  aux  troubles  généraux  ds  croissance  qui  se  sont  produits, 
comme  l'expression  de  la  dépendance  du  type  particulier  de  métabolisme  de 
ces  organes  vis-à-vis  du  stimulus  thyroïdien.  La  parathyroïdectomie  retarde 
la  croissance  de  l'hypophyse,  de  la  surrénale,  du  pancréas  et  de  la  thyroïde, 
et  produit  la  régression  du  thymus.  Ces  effets  sont  plutôt  dus  à  la  toxhé- 
mie  généralisée  consécutive  à  la  parathyroïdectomie  qu'à  des  corrélations 
fonctionnelles  spécifiques, 

—  587  — 


28  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

XV.  La  croissance  du  cœur,  des  poumons,  du  foie,  des  reins,  de  la  rate, 
des  glandes  sous-maxillaires  et  des  globes  oculaires  dans  des  rats  albinos  mâle 
et  femelle  thyro-parathyroïdectomisés  et  parathyroïdectomisés  au  100^  jour.  — 
L'absence  de  sécrétion  thyroïdienne  cause  l'arrêt  de  croissance  et  même 
l'involution  du  cœur  et  des  poumons,  du  foie,  des  reins  et  de  la  rate.  Ce  ré- 
sultat prouve  que  le  développement  et  même  le  maintien  de  ces  organes 
sont  influencés  par  l'excitant  thyroïdien.  La  glande  sous-maxillaire  est 
arrêtée,  sans  subir  d'involution.  L'absence  de  parathyroïde  détermine 
seulement  l'arrêt  de  développement  et  non  la  régression  du  cœur  et  des 
poumons,  du  foie,  des  reins,  par  toxhémie  généralisée  plutôt  que  par  action 
spécifique  directe.    —  A.  Prenant. 

GiacOItlini  (Ercole).  —  Premiers  résultats  d'expériences  d' administration 
de  thyroïde  à  des  Poules.  —  L'ingestion  de  thyroïde  fraîche  de  Bœuf  par  de 
jeunes  poussins  provoque  un  grand  amaigrissement  général  des  animaux  ; 
la  quantité  de  substance  oléagineuse  sécrétée  par  la  glande  uropygienne 
diminue  considérablement.  [C.-L  et  C  Parhon  (C  R.  Soc.  Biol.,  1923) 
observent  de  même  que  l'administration  de  thyroïde  sèche  à  de  tout 
jeunes  Canards  détermine  un  retard  de  croissance  très  net].  Le  thymus  est 
réduit  et  la  bourse  de  Fabricius  subit  une  atrophie  précoce.  Par  contre  le 
traitement  thyroïdien  accélère  la  production  des  plumes  (on  sait  que  chez 
l'Homme  il  active  le  développement  des  cheveux,  des  cils  et  des  sourcils)  ; 
celles-ci  atteignent  très  rapidement  leur  taille  maximum,  puis  tombent 
et  sont  remplacées  par  des  nouvelles,  ce  qui  fait  que  la  mue  a  lieu  continuel- 
lement. [Les  Parhon  notent  un  retard  très  net  de  la  poussée  des  plumes  chez 
leurs  jeunes  Canards  thyroïdes].  Chez  les  Poules  traitées  par  la  thyroïde, 
le  plumage  présente  une  dépigmentation  très  accusée,  conduisant  à  l'appa- 
rition de  plumes  blanches  ou  partie  blanche,  partie  gris-bleuâtre  ;  l'au- 
teur a  observé  précédemment  une  dépigmentation  analogue  chez  les  ale- 
vins de  Truite  ayant  subi  un  traitement  thyroïdien.  [L'administration  de 
préparation  thyroïdienne  à  de  jeunes  Coqs  fait  apparaître  un  plumage  se 
rapprochant  de  celui  des  Poules  (Horning  et  Torrey)].  —  P.  Remy. 

a)  Richet  (Charles).  —  Rôle  de  la  rate  dans  la  nutrition.  —  Les  expériences 
faites  sur  les  chiens  normaux  ont  montré  que  les  animaux  nourris  avec  la 
viande  cuite  seule  meurent  bien  vite.  Les  chiens  mis  au  régime  plus  com- 
plet ne  perdent  pas  de  poids.  Mais  les  chiens  dératés,  nourris  de  viande 
cuite  avec  farine  de  riz  et  sucre,  se  comportent  comme  les  animaux  nor- 
maux ;  mis  au  régime  de  la  A'iande  cuite  seule,  ils  meurent  très  vite  (un  mois 
à  six  semaines).  Ces  résultats  jettent  une  lumière  sur  le  rôle  important  de  la 
rate  dans  la  nutrition,  et  spécialement  dans  l'assimilation  des  hydrates  de 
carbone.  —  Z.   Gruzewska, 

b)  Richet  (Charles).  —  Influence  de  Vablation  de  la  rate  dans  les  cas  d'ali- 
mentation défectueuse.  —  Les  chiens  dératés,  soumis  ou  non  au  jeûne  d'une 
période  déterminée,  augmentent  de  poids  et  se  portent  bien  si  l'alimenta- 
tion est  convenable,  régulière  et  suffisante.  Si  le  régime  est  défectueux,  par 
exemple  de  viande  cuite  ou  de  farine  de  riz,  les  animaux  dératés  perdent 
de  poids  et  meurent  plus  vite  que  les  chiens  normaux.  —  Z.  Gruzewska. 

Stiénon  (L.).  —  Signification  anatomique  des  éléments  constituants  du 
pancréas.  —  Bien  que  l'organogénèse  du  pancréas  ait  été  étudiée  par  beau- 

—  588  — 


ASSOCIATIONS   FONCTIONNELLES    ET   MILIEU    INTÉRIEUR  29 

coup  d'auteurs,  plusieurs  points  restent  encore  obscurs  ;  la  question  des 
relations  génétiques  entre  les  acini  et  les  îlots  de  Langerhans,  celle  de  l'ori- 
gine des  cellules  centro-acineuses  sont  toujours  controversées.  C'est  sur  elles 
surtout  que  S.  a  porté  son  attention,  en  prenant  comme  objet  d'études  le 
lapin,  le  chat  et  l'homme.  11  a  été  conduit  à  confirmer  l'opinion  de  Aron  en 
ce  qui  concerne  l'existence  d'une  première  génération  d'ilôts  (dits  de  La- 
guesse)  destinés  à  dégénérer.  Il  envisage  surtout  la  cellule  centro-acineuse 
et  l'ilôt  de  Langerhans  proprement  dits  en  tant  que  suppléants  éventuels  de 
la  cellule  acineuse.  Les  cellules  centro-acineuses  sont  le  prolongement  de 
l'épithélium  des  conduits  terminaux  dans  la  cavité  des  acini  ;  elles  pour- 
voient au  remplacement  des  cellules  acineuses  vieillies.  Quant  aux  ilôts 
de  Langerhans,  ils  se  forment  aux  dépens  de  groupes  cellulaires  compacts 
de  l'ébauche  pancréatique  ;  mais  au  cours  du  développement,  et  surtout 
dans  des  circonstances  pathologiques,  beaucoup  d'entre  eux  peuvent  se 
transformer  en  acini.  —  A.  Dalcq. 

Prewitt  (Pro.  V.).  —  Production  de  la  lipase  par  le  foie.  —  L'activité  lipo- 
lytique  du  foie  isolé  peut  augmenter  ou  diminuer  quand  on  perfuse  cet 
organe  avec  du  sang  défibriné  additionné  soit  de  liquide  de  Ringer,  soit  de 
sécrétine  ou  soit  de  pilocarpine.  L'activité  lipolytique  du  foie  n'est  pas 
modifiée  instantanément  par  l'asphyxie,  mais  elle  tend  à  être  augmentée 
au  cours  d'une  perfusion  suivante.  Le  foie  fabrique  de  la  lipase  quand  on 
le  perfuse  avec  du  sang  additionné  de  liquide  de  Ringer  et  de  sécrétine 
fraîche,  l'augmentation  maxima  de  la  teneur  en  lipase  peut  atteindre  40  %. 
Quoique  la  pilocarpine  ne  semble  pas  augmenter  la  lipase  hépatique, 
elle  facilite  cependant  les  échanges  de  lipase  entre  le  foie  et  le  sang.  La  teneur 
en  lipase  du  foie  non  perfuse  est  beaucoup  plus  élevée  que  celle  du  foie  per- 
fuse. La  diminution  très  nette  de  la  lipase  hépatique  après  perfusion  avec 
du  sang  normal  ne  semble  pas  due  à  la  légère  augmentation  de  la  lipase 
sanguine.  —  Paul  Boyer. 


*& 


a)  Lewis  (John  T.).  —  Extirpation  des  surrénales  chez  les  rats  albinos.  — 
60  à  80  %  de  rats  albinos  survivent  à  la  surrénalectomie  double.  On  observe 
une  apathie  et  une  sensibilité  particulière  au  froid  les  premiers  jours  après 
l'opération.  La  croissance  n'est  pas  entravée  même  quand  les  surrénales 
sont  enlevées  précocement  (à  l'âge  de  30  à  40  jours).  Les  fonctions  de  repro- 
duction semblent  normales.  Après  une  légère  altération  qui  ne  dure  que 
quelques  jours,  le  glycogène  hépatique  et  la  fonction  glycogénique  sont 
normaux.    —    Paul   Boyer. 

h)  Lewis  (John  T.).  —  Sensibilité  des  rats  albinos  aux  intoxications  après 
surrénalectomie  double.  —  La  surrénalectomie  double  augmente  la  sensibi- 
lité des  rats  albinos  à  la  morphine,  la  codéine,  la  papavérine,  le  curare,  le 
venin  de  cobra,  la  vératrine,  la  digitaline,  l'adrénaline  et  la  toxine  diphté- 
rique. On  n'observe  pas  de  différence  avec  le  picrotoxine  ni  avec  la  strych- 
nine. Cette  sensibilité  qui  apparaît  dès  l'opération  diminue  graduellement, 
au  bout  d'un  certain  temps,  pour  disparaître  ensuite  complètement.  L'abla- 
tion d'une  seule  surrénale  augmente  parfois  la  sensibilité  à  la  morphine  et 
n'a  généralement  aucune  action  sur  la  résistance  aux  poisons.  Le  mélange  m 
vitro  et  l'injection  antérieure  d'extrait  aqueux  de  surrénale  ne  protègent 
pas  contre  l'intoxication.  —  Paul  Boyer. 

—  589  — 


30  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Houssay  (B.  A.)  et  Lewis  (J.  T.).  —  L'importance  relative  pour  la  vie  des 
substances  corticales  et  médullaires  des  surrénales.  —  Le  chien  survit  à 
l'ablation  de  tout  le  tissu  chromophile  des  surrénales  quand  la  coucha  cor- 
ticale reste.  Si  on  enlève  cette  dernière,  l'animal  meurt  comme  après  une 
surrénalectomie  double.  Après  ablation  de  la  substance  médullaire  dea 
surrénales,  les  fonctions  du  chien  restent  normales,  l'animal  ne  perd  pas  de 
poids,  la  température  de  son  corps,  son  pouls,  sa  pression  sanguine,  sa 
respiration  et  la  composition  chimique  de  son  sang  sont  normaux.  On 
n'observe  ni  pigmentation  anormale,  ni  asthénie.  Une  injection  d'adréna- 
line, ou  la  réaction  de  la  pupille  à  la  cocaïne,  l'adrénaline  et  l'atropine 
montrent  que  l'excitabilité  sympathique  reste  normale.  La  réponse  de  la 
pression  sanguine  aux  injections  de  pituitrine  est  également  normale. 
Le  diabète  pancréatique  peut  être  produit  sans  sécrétion  d'adréna- 
line. On  ne  peut  néanmoins  conclure  que  le  tissu  chromophile  n'est 
pas  indispensable  à  la  vie,  mais  si  ce  tissu  présente  des  fonctions  vitales 
(et  leur  existence  n'est  nullement  évidente),  la  portion  extra  cap- 
sulaire    est   suffisante   pour    maintenir    l'intégrité    de    ces    dernières.    — 

Paul  BOYER. 

Guyénot  (E.)  et  Ponse  (K.).  —  L'organe  de  Bidder  du  Crapaud  est-il 
indispensable  à  la  vie?  —  Les  Crapauds  privés  par  l'opération  de  l'organe 
de  Bidder  restent  en  parfaite  santé.  Ils  peuvent  même  se  reproduire  un 
ou  deux  ans  après.  La  présence  de  l'organe  de  Bidder  n'est  donc  pas  indis- 
pensable à  la  vie  de  l'animal.  —  Z.  Gruzewska. 

a)  Riddie  (Oscar).  —  Etudes  sur  la  physiologie  de  la  reproduction  chez  les 
oiseaux.  XIII.  Mort  asphyxique  des  embryons  dans  les  œufs  anormalement 
retenus  dans  Voviducte.  —  La  rétention  dans  l'oviducte  provoque  la  mort  de 
la  moitié  des  œufs  de  colombes  quand  elle  dépasse  5  heures  ;  0.5  à  0,6  % 
du  nombre  total  des  embryons  meurent  par  rétention  dans  l'oviducte.  Sur 
un  lot  de  pigeons  et  de  colombes  un  œuf  pour  cent  est  retenu  anormalement 
dans  l'oviducte  pendant  un  temps  variant  de  5  à  122  heures.  La  fréquence 
de  la  mort  augmente  avec  la  durée  de  la  rétention  et  l'épaisseur  de  la  co- 
quille La  mort  est  due  probablement  à  un  rapport  d'oxygène  insuffisant 
pour  les  embryons  retenus  dans  l'utérus.  La  survie  de  ces  embryons  durant 
ces  premières  phases  du  développement  est  due  à  des  conditions  de  res- 
piration spécialement  favorables  :  une  coquille  mince,  ou  un  retard  dans  la 
sécrétion  de  la  quantité  normale  de  coquille.  Un  œuf  reste  parfois  dans  la 
glande  coquillère  durant  deux  ou  trois  fois  le  temps  normal  nécessaire  à  la 
sécrétion  de  la  coquille  sans  que  l'épaisseur  de  celle  ci  soit  plus  forte  que 
normalement;  cependant  en  général,  les  œufs  ainsi  retenus  présentent  une 
coquille  plus  lourde.  Sur  un  couple  d'œufs  la  rétention  du  premier  œuf  est 
due  souvent  à  la  suppression  du  deuxième  œuf;  il  en  résulte  la  mort  ou 
l'élimination  d'environ  la  moitié  des  embryons  de  chaque  œuf  de  ces 
couples.  La  rétention  du  deuxième  œuf  ne  supprime  pas  l'ovulation  sui- 
vante; cette  rétention  se  produit  une  fois  sur  200  ovulations  et  la  moitié 
des  embryons  environ  survivent.  L'élimination  élective  d'un  si  petit  nombre 
de  deuxièmes  œufs  peut  n'avoir  qu'un  effet  très  faible  sur  la  nature  du  sexe. 
Même  dans  les  espèces  pures  dans  lesquelles  les  deuxièmes  œufs  des  paires 
donnent  avec  prédominance  des  femelles,  la  proportion  des  femelles  par 
rapport  aux  mâles  n'est  modifiée  de  ce  fait  probablement  que  de  0,3  à 
1  %.  —  Paul  BoYER. 

—  590  — 


ASSOCIATIONS   FONCTIONNELLES    ET   MILIEU   INTÉRIEUR  31 

b)  Riddie  (Oscar).  —  Etudes  sur  la  physiologie  de  la  reproduction  chez  les 
oiseaux.  XIV.  Hypertrophie  surrénale  coïncidant  ai>ec  V ovulation.  —  Chez 
les  colombes  et  les  pigeons,  normalement,  le  poids  des  surrénales  augmente 
à  chaque  cycle  d'ovulation,  le  maximum  d'augmentation  coïncide  avec 
l'acte  de  l'ovulation  et  peut  atteindre  40  %.  Les  maladies  communément 
rencontrées  chez  le  pigeon  provoquent  généralement  une  hypertrophie 
surrénale  nette.  Dans  les  travaux  antérieurs  sur  l'hypertrophie  surrénale 
durant  la  grossesse  et  la  lactation,  les  auteurs  ont  négligé  l'hypertrophie  de 
l'ovulation;  si  celle-ci  se  produit  chez  les  mammifères,  elle  doit  être  la  cause 
d'une  source  d'erreur  dans  la  plupart  des  résultats  donnés.  Les  surrénales 
du  pigeon  mâle  sont  probablement  plus  volumineuses  que  celles  des  fe- 
melles, même  après  que  les  corrections  pour  la  différence  de  poids  ont  été 
faites.  Les  substances  médullaires  et  corticales  s'hypertrophient  probable- 
ment toutes  les  deux  durant  l'ovulation  —  Paul  Boyer. 

Riddie  (Oscar)  et  Honeywell  (Hannah  Elizabeth).  —  Etudes  sur  la  physio- 
logie de  la  reproduction  chez  les  oiseaux.  XV.  Augmentation  du  sucre  du  sang 
coïncidant  avec  l'ovulation  chez  différentes  variétés  de  pigeons.  —  Le  taux 
du  sucre  du  sang  chez  le  pigeon  croît  environ  de  20  %  à  chaque  période  d'ovu- 
lation ;  il  augmente  environ  108  heures  avant  l'ovulation  du  premier  œuf; 
il  se  maintient  à  son  taux  maximum  44  heures,  jusqu'à  la  deuxième  ovula- 
tion; il  revient  ensuite  progressivement  à  son  taux  normal  en  108  heures, 
à  moins  que  de  nouveaux  œufs  ne  commencent  leur  période  finale  de  crois- 
sance et  qu'un  nouveau  cycle  ne  se  fasse.  La  courbe  du  sucre  du  sang  par 
rapport  à  l'ovulation  est  semblable  à  celle  de  l'hypertrophie  surrénale  de 
l'ovulation.  —  Paul  Boyer. 

Gérard  (P.).  —  Etude  sur  les  modifications  de  V utérus  pendant  la  gestation 
chez  Nasilio  brachijrynchus  (Smith).  —  Ce  petit  Insectivore  de  l'Afrique 
centrale  présente  lors  de  la  gestation  des  modifications  histologique?  pro- 
fondes de  l'utérus  tout  entier  et  même  du  mésométrium  ;  les  dispositions 
qu'a  étudiées  G.  sont  d'un  vif  intérêt  car  elles  montrent  la  complexité  des 
échanges  qui  se  font  entre  la  mère  et  le  fœtus.  Chez  Nasilio  comme  chez 
beaucoup  d'espèces,  l'implantation  de  l'œuf  fécondé  détermine  une  réac- 
tion intense  de  la  muqueuse  utérine.  On  voit  aj)paraître  dans  son  chorion 
des  cellules  remarquables  par  leur  taille,  leur  prolifération  intense  et  sur- 
tout par  leur  disposition  en  gaine  autour  des  artères.  Des  grains  de  sécré- 
tion à  substratum  protéique  s'accumulent  dans  leur  cytoplasme  ;  leur 
noyau  présente  de  fortes  variations  de  chromaticité,  qui  attestent  un  carac- 
tère véritablement  sécrétoire  ;  par  ann'tose  ou  par  division  polycentrique 
ce  noyau  tend  à  se  morceller  ;  une  plage  centrale,  claire,  montre  quelques 
ccntrioles  ;  bref,  ces  éléments  ont  une  physionomie  tout  à  fait  typique. 
Mais  tandis  que  les  artères  du  chorion  s'entourent  de  pareilles  gaines,  les 
glandes  utérines  se  dilatent  progressivement,  si  bien  que  le  chorion  est 
peu  à  peu  laminé  entre  elles  ;  et  au  début  de  la  deuxième  moitié  de  15  ges- 
tation l'embryon  se  trouve  entouré  d'un  vaste  sinus  né  de  la  fusion  des 
cryjiJes  glandulaires,  sinus  délimité  en  dehors  par  la  musculature  utérine 
et  qui  n'est  Interrompu  qu'en  un  point,  du  côté  mésométrial,  pour  le  pas- 
sage (les  vaisseaux  placentaires.  Au  cours  de  ces  remaniements  les  artères 
du  chorion  subissent  naturellement  un  raccourcissement  de  plus  en  plus 
marcpié.  et  leurs  gaînes  d'éléments  sécrétoires  disparaissent  peu  à  peu. 
Mais  tandis  que  cette  régression  s'accomplit,  une  évolution  nouvelle  com- 

—  591  — 


32  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

mence  non  seulement  dans  le  myometrium,  mais  encore  en  dehors  de  l'uté- 
rus, dans  tout  le  mésométrium  ;  elle  débute  dans  les  cellules  de  la  couche 
externe  des  artères  ;  par  gonflement,  prolifération,  migration  dans  le  tissu 
conjonctif  voisin,  elles  reproduisent  des  amas  glandulaires  qui  possèdent 
tous  les  caractères  histologiques  des  gaines  vasculaires  qui  existaient  pré- 
cédemment dans  le  chorion.  Il  n'y  a  aucun  doute  que  ces  formations  éla- 
borent des  produits  destinés  à  la  nutrition  de  l'embryon.  Leur  situation 
périartérielle  plaide  déjà  en  ce  sens  ;  mais  de  plus,  G.  a  pu  constater  dans 
certains  cas  que  des  cellules  ainsi  chargées  de  grains  de  sécrétion  efl'ractent 
l'endothélium  vasculaire  et  tombent  dans  le  torrent  artériel  ;  elles  sont 
alors  charriées  jusqu'aux  lacunes  sanguines  du  placenta,  et  c'est  là  seu- 
lement qu'elles  subissent  la  désintégration.  Les  cellules  nourricières  du 
myo  et  du  mésométrium  semblent  persister  jusqu'à  la  mise-bas  ;  elles  dis- 
paraissent ensuite  très  rapidement,  mais  le  matériel  recueilli  n'a  pas  permis 
d'élucider  le  mécanisme  du  retour  à  l'état  normal.  C'est  en  tout  cas  un 
phénomène  remarquable  que  cette  véritable  suppléance  des  cellules  glan- 
dulaires du  chorion  par  les  éléments  de  l'externa  des  artères  du  myo  et 
du  mésométrium.  D'où  peut  venir  le  stimulus  qui  provoque  des  modifi- 
cations aussi  accentuées  ?  Il  est  vraisemblable  que  le  corps  jaune  n'y  est 
pas  étranger  ;  mais  une  observation  fortuite  relative  à  un  utérus  dont  une 
corne  était  embryonnée  et  l'autre  vide  montre  que  l'embryon  exerce 
aussi  une  certaine  action  générale  qui  s'ajoute  à  celle  du  corps  jaune. 
Outre  les  formations  spécialement  envisagées  dans  cette  étude,  on  retrouve 
chez  Nasilio  la  glande  myométriale,  sous  forme  d'amas  cellulaires  pluri- 
nucléés,  à  cytoplasme  clair,  apparus  aux  dépens  du  tissu  conjonctif  du 
myometrium  ;  ces  amas  symplastiques  ne  contractent  aucun  rapport  avec 
les  artères  ;  ils  déversent  vraisemblablement  leurs  sucs  dans  les  lympha- 
tiques maternels  ;  et  de  même  que  leur  fonction  diffère  de  celle  des  cellules 
glandulaires  des  gaines  artérielles,  ils  prennent  aussi  naissance  sous  l'in- 
fluence de  causes  différentes  ;  il  semble  en  effet  qu'ils  proviennent  d'une 
réaction  locale  exercée  sur  l'utérus  par  l'embryon.  —  A    Dalcq. 

Corner  (George  W.).  —  Le  problème  de  la  pathologie  de  l'embryon  chez  les 
Mammifères,  observations  sur  la  mortalité  intrautérine  chez  le  porc.  —  Dans 
l'explication  de  la  causalité  de  la  morbidité  embryonnaire,  deux  tendances 
contraires  se  sont  fait  jour.  Les  uns,  avec  Mall,  sont  disposés  àattribuerla 
cause  principale  des  maladies  et  de  la  mort  de  l'embryon  à  des  vices  du 
milieu  maternel,  habituellement  à  une  implantation  défectueuse  de  l'œuf. 
Les  généticistes  au  contraire  et  les  embryologistes,  familiarisés  avec  les 
premiers  stades  du  développement,  tendent  à  croire  que  c'est  l'embryon 
lui-même  qui  est  atteint  de  vices  internes  de  constitution,  qui  sont  hérités 
ou  peuvent  être  acquis  dans  la  toute  première  période  du  développement. 

Nous  sommes  renseignés  déjà  sur  la  perte  totale  des  embryons  avant  la 
naissance,  pour  différentes  espèces  de  Mammifères.  En  comptant  le  nombre 
de  corps  jaunes  présents  dans  l'ovaire  de  la  femelle  gravide  et  par  consé- 
quent d'œufs  susceptibles  d'être  fécondés,  et  d'autre  part  celui  des  embryons 
trouvés  dans  l'utérus  ou  des  petits  à  la  naissance,  Hammond  (1914),  Robin- 
son  (1921),BiEDL.  Peters  et  Hofstatteb  (1921),  Lang  et  Evans  (1922)  sont 
arrivés  à  des  chiffres  variables  donnant  une  perte  d'embryons  comprise 
entre  18  et  40  %.  Les  statistiques  de  Gowan  (1918)  portant  sur  le  gros  bétail 
indiquent  que  20  à  25  %  des  œufs  fécondables  ne  donnent  pas  lieu  à  des- 
cendance. 

—  592  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  HT  MILIF.U   INTÉRIEUR  33 

D'autre  part,  on  sait  que  des  embryons  malades  se  trouvent  dans  d<;s 
Titérus  parfaitement  normaux,  en  même  temps  que  les  embryons  sains,  à 
toute  période  de  la  gestation,  et  même  avant  toute  implantation  (Huber 
1915,  Corner  1921).  Chez  les  Marsupiaux  bien  plus,  d'après  Hill  and  O'Do- 
NOGHUE  (1913-1914),  Hartmann  (1916-1919),  le  nombre  des  œufs  déchargés 
d^ns  l'utérus  à  chaque  période  œstrale  est  le  double  de  celui  que  la  poche 
marsupiale  peut  nourrir,  de  sorte  que  les  embryons  en  excès  meurent  dans 
l'utérus  ou  au  cours  de  leur  migration  dans  la  marsupium. 

Les  observations  de  C.  ont  porté  sur  le  porc,  animal  favorable  tant  à 
cause  du  nombre  élevé  des  embryons  d'une  même  portée,  qu'en  raison  de 
la  placentation  très  simple  qui  permet  de  séparer  nettement  les  lésions  de 
l'embryon  de  celles  de  l'utérus  maternel.  L'auteur  a  évalué  le  nombre  des 
oeufs  fécondables  par  celui  des  corps  jaunes  existant  dans  l'ovaire  de  la 
femelle  gravide.  L'évaluation  est  peu  sujette  à  erreur  importante  et  ne  peut 
être  viciée  par  la  disparition  exceptionnelle  de  corps  jaunes  au  cours  de  la 
crestation.  Les  numérations  de  l'auteur  donnent  les  résultats  suivants:  dans 
un  premier  groupe  comprenant  les  périodes  les  plus  avancées  de  la  gesta- 
tion, une  perte  de  28,2  %  et  une  proportion  de  1,9  %  d'embryons  anor- 
maux ;  dans  un  second  groupe  correspondant  à  la  période  moyenne,  la 
perte  était  de  19,3  %  et  le  nombre  d'embryons  pathologiques  de  0,47  %  ; 
dans  le  plus  jeune  groupe  d'embryons,  la  proportion  des  œufs  non  déve- 
loppés était  de  20  %  et  celle  des  embryons  anormaux  de  2,2  %  ;  enfin  dans 
un  dernier  groupe  de  cas,  correspondant  aux  trois  premières  semaines  du 
développement,  la  perte  en  œufs  non  évolués  était  de  26,6  %  et  le  nombre 
des  embryons  anormaux  s'élevait  à  4,7  %.  D'ailleurs  l'auteur  n'a  que  peu  ou 
point  étudié  les  altérations  pathologiques  dont  les  embryons  sont  atteints. 
Quant  aux  causes  de  ces  altérations  il  les  groupe  sous  trois  chefs,  qu'il  en 
visage  successivement  :  vices  (absence,  irrégularité)  dans  la  fécondation  ; 
vices  dans  les  conditions  du  miheu  maternel  (troubles  mécaniques  de  l'uté- 
rus, infection,  toxicité  des  sécrétions  utérine  et  tubaire,  etc.)  ;  vices  des 
gamètes  et  d\i  zygote.  Sa  conclusion,  concernant  les  facteurs  pathogènes 
qui  agissent  sur  l'embryon,  la  même  que  celle  de  Robinson  et  de  Daven- 
PORT,  est  que  les  embryons  portent  en  eux-mêmes  les  vices  internes  de  cons- 
titution qui  les  vouent  à  la  dégénérescence  et  à  la  mort,  en  l'absence  de 
toute  maladie  de  l'utérus.  —  A.  Prenant. 

Maeder  (Leroy  M.  A.).  —  Changements  dans  la  glande  mammaire  du  rat 
albinos  {Mus  norvégiens  alhinus)  pendant  la  lactation  et  V involution.  — 
Ce  travail  vient  à  la  suite  de  ceux  entrepris  sur  le  même  animal  par  Myebs 
(1916-1919),  par  Myers  and  Myers  (1921)  et  par  Roberts  (1921  ).  Le  résultat 
général,  assez  inattendu,  de  ces  investigations  et  de  celles  de  l'auteur  est 
que,  pendant  toute  la  période  de  lactation,  peu  de  changements  histologiques 
se  produisent  dans  la  glande.  A  la  période  d'involution,  quand  la  lactation 
cesse,  après  sevrage,  les  acinis  conservent  encore  leur  activité  sécrétoire  et 
se  remplissent  du  produit  de  sécrétion  accumulé,  puis  vers  le  quatrième 
jour,  cette  activité  diminue  et  les  acinis  s'atrophient,  avec  pycnose  et 
caryorrhexis  de  leurs  cellules  épithéliales.  —  A.  Prenant. 

Kellaway  (C.  H.)  et  Conell  (S.  J.).  —  Sur  la  concentration,  du  sang  et  les 
effets  de  l  histamine  dans  l'insuffisance  surrénale.  —  Les  réactions  para- 
doxales de  la  pupille  à  l'anoxémie  et  aux  injections  de  faibles  doses  d'his- 
tamine  indiquent  la  quantité  de  substance  médullaire  qui  fonctionne  encore 

—  593  — 

ANN.  BIOL,  —  T.   III,   FASC.   6    (1922-1923)  3 


34  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

chez  les  animaux  atteints  d'insuffisance  surrénale  à  des  degrés  divers. 
L'histomine  augmente  la  sécrétion  de  l'adrénaline  par  une  action  en  par- 
tie directe.  La  concentration  du  sang  chez  les  animaux  qui  meurent  d'insuf- 
fisance surrénale  est  due  à  une  insuffisance  corticale.  Les  modifications  des 
réactions  de  la  concentration  aux  faibles  doses  d'histamine  chez  ces  ani- 
maux ,sont  dues  à  une  insuffisance  médullaire.  L'insuffisance  corticale  et 
l'insuffisance  médullaire  semblent  jouer  toutes  les  deux  ensemble  un  rôle 
dans  le  collapsus  qui  suit  l'injection  de  faibles  doses  d'histamine.  L'injec- 
tion soùs-cutanée  d'adrénaline  est  antagoniste  de  l'action  de  l'histamine 
en  augmentant  la  concentration  du  sang;  elle  inhibe  aussi  l'hypersensibi- 
lité à  l'histamine  que  présentent  les  animaux  atteints  d'insuffisance  sur- 
rénale.    Paul  BOYER. 

Hopping  (Aleita).  —  Variations  saisonnières  des  gaz  et  du  sucre  du  sang 
et  de  la  distribution  de  Vazote  dans  le  sang  et  Vurine  de  V  Alligator.  —  Le  sang 
de  l'Alligator  contient  850.000  globules  rouges  par  mm^  de  sang  envi- 
ron: les  érythocyte  sont  14  [x  environ  de  large  et  25  de  long;  ils  sont  ovales 
et  nucléés,  leur  volume  moyen  est  de  14  à  15  %.  La  capacité  en  oxygène 
du  sang  varie  suivant  la  saison  de  l'année  entre  9,5  et  13,7  volumes  %. 
La  teneur  en  oxygène  varie  de  1,8  à  11  volumes  %,  la  non  saturation  en 
oxygène  du  sang  veineux  est  faible  à  la  fin  de  l'hiver  (20  %)  et  très  grande 
en  été  (80  %).  La  teneur  du  sang  en  fer  est  d'environ  30  mgr.  pour  100  ce. 
La  capacité  et  la  teneur  du  sang  en  CO^  présentent  aussi  une  variation  sai- 
sonnière :  elles  présentent  20  volumes  de  plus  au  début  du  printemps  quo 
durant  l'été  et  l'hiver.  La  courbe  d'absorption  du  CO^  du  sang  de  l'Alliga- 
tor est  la  même  que  celle  du  sang  humain.  La  teneur  en  sucre  du  sang  montre 
une  variation  saisonnière  élevée  au  printemps  et  très  faible  durant  l'hiver. 
L'acide  urique  n'existe  qu'en  faible  quantité  dans  le  sang  et  l'urine  de  l'Alli- 
gator. L'ammoniaque  est  la  principale  substance  azotée  de  l'urine,  le  corps 
qui  l'engendre  dans  le  sang  est  inconnu.  —  Paul  Boyer. 

a-h)  Me  Cutcheon  (Morton).  —  Etudes  sur  la  locomotion  des  leucocytes. 
I.  La  vitesse  normale  de  locomotion  des  leucocytes  humains  neutrophiles  in 
vitro.  II.  U action  de  la  température  sur  la.  vitesse  de  locomotion  des  leucocytes 
neutrophiles  humains  in  vitro.  —  Dans  les  conditions  données,  la  vitesse 
de  locomotion  des  leucocytes  neutrophiles  à  noyaux  polymorphes  est 
de  170,6  i  2,2  micra  en  5  minutes,  ou  de  34,1  micra  par  minute  à  37°.  Elle 
est  doublée  i}i  vitro  par  une  élévation  thermique  de  10°,  avec  certaines  li- 
mites de  variation  thermique.  Ce  fait  constitue  une  nouvelle  vérification 
de  la  loi  de  Van't  Hofï  pour  les  phénomènes  biologiques.  —  Paul  Boyer. 

Ringoen  (A.  R.). —  Les  mastleucocytes  chezle  Cochon  d' Inde  adulte  dans  les 
conditions  expérimentales.  —  Les  hématologistes  modernes,  à  l'exception 
de  Helly  et  Levaditi,  distinguent  deux  types,  histogène  et  hématogène,  de 
Mastzellen  (mastocytes).  L'auteur  n'a  en  vue  que  le  second  type.  La  pré- 
sente étude  fait  pendant  à  des  mémoires  déjà  publiés  par  l'auteur  {Anat. 
Record,  1915  et  Folia  hsemat.,  1921)  sur  l'origine  et  la  différenciation  des 
éosinophiles  dans  les  conditions  expérimentales,  mémoires  dont  les  résul- 
tats sont  défavorables  à  la  théorie  de  la  provenance  hémoglobique  des 
grains  éosinophiles.  De  la  présente  étude,  dont  l'exposé  est  passablement 
confus,  on  peut  dégager  les  faits  principaux  suivants.  Après  injection  sous- 
cutanée  ou  intrapéritonéale  de  blanc  d'œuf,  il  se  produit  dans  le  tissu  sous- 

—  594  — 


ASSOCIATIONS  FONCTIONNELLES  ET  MILIEU  INTÉRIEUR  35 

cutaué  une  abondante  mastleucocytose,  tandis  que  normalement  dans  ce 
tissu  les  mastleucocytes  font  entièrement  défaut,  en  même  temps  qu'une 
poiymorphonucléose  (polynucléose).  Ni  l'une  ni  l'autre  ne  sont  d'origine 
locale.  Malgré  cela,  le  sang  circulant  n'ofTre  pas  de  mastleucocytose,  et 
cependant  la  ponctuation  granuleuse  et  la  polychromatophilie  des  globules 
rouges  témoignent  de  sa  réaction  à.  l'agent  expérimental.  La  moelle  osseuse 
réagit  aussi  vigoureusement  par  la  production  de  mastleucocytes,  desquels 
proviennent  ceux  du  tissu  sous-cutané,  après  un  passage  rapide  dans  le 
courant  sanguin.  L'évolution  de  ces  mastleucocytes  dans  la  moelle  se  fait 
à  partir  de  mastmyélocytes,  dont  les  grains  sont  d'abord  acidophiles.  Dans 
le  tissu  sous-cutané,  les  mastleucocytes  tout  comme  les  polynucléaires  se 
comportent  en  phagocytes,  puis  subissent  une  rapide  dégénération.  R. 
établit,  comme  résultat  général  de  ses  recherches  expérimentales,  que.  con- 
trairement à  certains  auteurs  (Proscher  1909,  Graham  1920)  les  mastleu- 
cocytes ne  sont  pas  des  formes  inertes  et  dégénératives  d'autres  leucocytes, 
mais  représentent,  pour  lui  comme  pour  Weidenreich  (1908),  Maximow 
(1913),  DowNEY  (1915),  des  leucocytes  vrais,  ayant  une  origine  autonome 
et  n'étant  pas  les  termes  de  l'involution  d'autres  espèces  leucocytaires.  — 
A.  Prenant. 

Scott  (J.  M.  D.).  —  Variation  saisonnière  des  corpuscules  réticulés  du  sang 
d'amphibien.  —  Le  sang  de  grenouille  et  de  crapaud  présente  en  été  une 
forte  proportion  de  cellules  réticulées  qui  persiste  quelque  temps  quoique 
le  réticulum  change  d'aspect  et  diminue  ensuite  de  quantité.  À  la  fin  du 
printemps  et  au  début  de  l'été,  avant  l'apparition  de  la  nouvelle  génération 
de  cellules  réticulées,  la  proportion  des  cellules  réticulées  présente  un  mi- 
nimum. A  cette  période  également  les  cellules  dégénèrent  rapidement  dans 
le  Ringer  à  1  %o  de  bleu  de  méthylène.  La  majorité  des  globules  rouges  de 
la  grenouille  et  du  crapaud  présentent  leur  cycle  complet  dans  le  cours 
d'une  année.  —  Paul  Boyer. 

Kleitman  (Nathaniel).  —  Etude  de  la  physiologie  du  sommeil,  l.  L'action 
d'une  insomnie  prolongée  chez  Vhomme.  —  K.  étudie  les  effets  sur  l'homme 
d'une  veille  de  40  à  115  heures.  L'homme  peut  rester  facilement  éveillé  à 
condition  d'avoir  une  activité  quelconque;  il  s'assoupit  vite  s'il  s'assied,  et 
s'endort  immédiatement  quand  il  se  couche  au  cours  de  l'insomnie  expéri- 
mentale. Le  relâchement  musculaire  détermine  le  sommeil  dans  les  condi- 
tions normales  et  il  le  précipite  dans  les  conditions  d'insomnie  expérimen- 
tale. Pendant  la  période  d'insomnie  pas  de  modifications  du  sucre  du  sang, 
des  réserves  alcalines  du  sang  et  du  plasma,  du  pourcentage  de  l'hémoglo- 
bine et  des  globules,  de  la  numération  des  globules  rouges  et  des  leucocytes, 
du  poids  du  corps,  du  métabolisme  basai,  de  l'appétit,  de  la  température  et 
des  facultés  intellectuelles.  La  respiration,  le  rythme  cardiaque,  la  pression 
sanguine  sont  nettement  diminués  dans  l'insomnie,  mais  cette  diminution 
est  surtout  due  au  relâchement  musculaire  plus  marqué  du  sujet  accablé 
de  sommeil.  De  nombreux  réflexes  persistent  durant  le  sommeil  qui  suit 
l'insomnie,  mais  les  réponses  sont  un  peu  paresseuses.  Le  sommeil  semble 
plus  profond  six  heures  après  son  début  que  deux  heures  après.  Le  réflexe 
de  Babinski  peut  être  positif  dans  le  sommeil  qui  suit  l'insomnie,  signe  de 
blocage  fonctionnel  du  faisceau  pyramidal  ;  il  peut  être  inversé  par  une 
excitation  de  la  plante  du  pied  répétée  rapidement,  la  profondeur  du  som- 
meil décroît  en  même  temps.  L'excrétion  des  phosphates  acides  est  plus 

—  595  — 


36  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

considérable  la  nuit,  mais  on  observe  l'inverse  si  le  sujet  dort  le  jour;  cette 
augmentation  de  l'excrétion  des  phosphates  acides  est  donc  due  au  som- 
meil. L'excrétion  des  chlorures  est  plus  forte  le  jour,  ainsi  que  dans  l'in- 
somnie; on  observe  l'inverse  si  le  sujet  dort  le  jour.  L'excrétion  de  l'azote 
total  et  de  la  créatinine  ne  présente  que  peu  de  variations  diurnes  et  n'est 
pas  modifiée  par  l'insomnie  ni  par  l'inversion  du  sommeil.  Les  variations 
diurnes  de  la  température  sont  dues  aux  alternatives  de  sommeil  et  de 
veille,  les  oscillations  de  la  température  tendent  à  disparaître  durant  une 
insomnie  prolongée.  Le  début  du  sommeil  est  dû  probablement  à  un  relâ- 
chement musculaire  complet  volontaire  ou  involontaire.  Le  sommeil 
semble  dû  à  la  fatigue  des  centres  supérieurs  de  la  conscience  et  les  rêves  à 
la  persistance  de  l'activité  des  centres  inférieurs.  —  Paul  Boyer. 

Stewart  (G.  N.).  —  Les  mouvements  des  branchies  chez  un  urodèle  péren- 
nibranche  {Necturus  maculatus)  et  leurs  Relations  avec  le  système  nerveux 
central.  —  S.  étudie  l'action  de  la  décérébration  sur  l'équilibration  du  nec- 
turus et  sur  les  mouvements  des  branchies  qui  persistent  sans  arrêt  long- 
temps après  l'opération  alors  que  chez  l'animal  normal  les  branchies  exé- 
cutent des  mouvements  rythmiques  de  temps  en  temps  mais  sont  souvent 
rétractées  et  à  l'état  de  repos.  S.  discute  enfin  le  mécanisme  de  ces  phéno- 
mènes et  leur  relations  avec  le  système  nerveux  central. —  Paul  Boyer. 

Edwards  (D.  J.)  et  Bagg  (H.  J.). —  Lésions  du  corps  strié  par  V émanation 
du  radium  et  modifications  structurales  et  fonctionnelles  concomitantes.  — 
E.  et  B.  décrivent  une  technique  pour  produire  des  lésions  du  corps  strié 
par  l'inclusion  de  tubes  d'émanation  de  radium.  Ces  lésions  sont  très  loca- 
lisées, de  caractère  nécrotique,  elles  s'accompagnent  de  processus  de  pha- 
gocytose et  d'oedème,  tout  autour  le  tissu  cérébral  est  normal,  sans  traces 
de  dégénérescence  dans  la  moelle,  sans  modifications  structurales  du  foie 
ni  des  autres  organes.  La  destruction  de  grands  territoires  des  noyaux 
lenticulaire  et  caudé  ne  provoque  pas  de  désordres  persistants  de  l'activité 
des  muscles  coordonnés  de  la  marche  et  du  saut.  Les  lésions  bilatérales  éten- 
dues, produites  simultanément,  sont  suivies  de  tremblements  et  de  signes 
d'hypertonie  avec  retour  consécutif  à  la  normale  ou  à  un  état  en  apparence 
normal.  On  observe  temporairement  de  la  dysphagie,  de  la  dysarthrie,  de 
la  conjonctivite,  de  la  maladresse  dans  les  mouvements  lents,  du  tremble- 
ment et  de  l'hypertonie,  tous  troubles  disparaissant  habituellement  eu 
quatre  semaines.  —  Paul  Boyer 


—  596  — 


INFLUENCE   DU   MILIEU  SUR  LES    ÊTRES   VIVANTS  37 


Influence   du   milieu   extérieur   sur   le  fonctionnement 

des  êtres  vivants. 
Réactions  des  êtres  vivants  à  leur  milieu. 


Bagg  (Halsey  J.).  —  Dlsturbances  in  Mammalian  decelopment  produced 
hyradium  émanation.  (Radium,  I,  New  Ser.,  no2,20p  ,15fig.,  1922.)      [40 

Benoit  (Charles)  et  Heilbrunner  (André).  —  Antagonisme  des  radiations. 
Conséquences  physiologiques  et  thérapeutiques.  (C.  R.  Ac  Se,  CLXXVII, 
786,  1923.)  [39 

Blum  (Harold  Francis).  —  On  tke  effect  of  low  salinity  on  Teredo  navalis. 
(Univ.  Calif.  Publ.  Zool.,  XXIL  1922,  349-368,  4  Og. )  [40 

Bourguignon  (Georges)  et  Laugier  (Henri).  —  Variations  de  V excitabilité 
neuromusculaire  sous  V influence  de  la  suppression  et  du  rétablissement  de 
la  circulation  d'un  membre  chez  Vhomme.  (Arch.  Int,  Phys.,  XXI,  3' 
25  sept.  1923,  266-294,  8  tableaux,  8  fig.)  [45 

Cory  (Gerty  T.).  —  The  influence  of  thyroid  extracts  and  thyroxin  on  the  rate 
of  multiplication  of  Paramecia.  (Amer,  J.  Phys.,  LXV,  2,  1^^  juillet  1923, 
295-299.)  [39 

Courtier  (Jules).  —  Expériences  sur  une  sensibilité  nouvelle  du  tact.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXVI,  1747,  1923.)  [43 

Deinbowska  (S.).  —  Wplyw  swiatla  barwnego  na  tempo  mnozenia  sie  Para- 
msecium  caudatum.  (Sur  l'influence  de  la  lumière  colorée  sur  la  rapidité  des 
divisions  chez  Paramsecium  caudatum.  (  Trav.  Lab.  Biol,  Gén.  de  l'inst. 
M.  Nencki,  Soc.  Se.  de  Varsovie,  1, 1922,  6.)  [38 

Dembowski  (J.).  —  Obserwacje  nad  ruchem  Paramsecium  caudatum  w 
kroplach  roznego  hsztaltu  geometryecznego .  (Travaux  Lab.  Biol.  Gén.  de 
l'Institut  M.  Nencki,  I,  1922,  8.)  [42 

Detwiler  (S.  R.).  —  Studies  on  the  retina.  Photomechanical  responses  in  the 
retina  of  Eremias  argus.  (J.  of.  Exp.  Zoology,  XXXVII,  89-101,  n9  1, 
1923.)  [44 

Evans  (R.  E.)  —  Effect  of  température  on  germination  of  Amaranthus  retro- 
flexus.  (Bot.  Gazette,  LXXIII,  213-225,  4  fig.,  1922.)  [39 

Fredericq  (Henri)  et  Lapicque  (Marcelle).  —  Action  de  quelques  dérivés 
quinoléiques  sur  la  chronaxie  du  myocarde  et  de  muscles  divers.  (Arch.  Int. 
Phys.,  XXI,  3,  353-360,  2  tableaux,  25  sept.  1923,)  [45 

Greaves  (J.  E.).  —  Influence  of  salts  on  bacterial  activities  of  soil.  (Bot. 
Gazette,  LXXIII,  161-180,  1922.)  [41 

Hamilton  (W.  F.)  et  Laurens  (Henry).  —  The  sensibiUty  of  the  fatigued  eye 

—  597  — 


38  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

to  différences  in  wcwe  length  in  relation  to  color  hlindness,  (Amer.  J.  Phvs., 
LXV,  3,  569-584,  2  fîg.,  3  tableaux,  l^r  août  1923.)  \44 

Henry  (Charles).  —  Sur  une  sensibilité  nouvelle  du  tact.  (C.  R,  Ac,  So., 
CLXXVI,  1744,  1923.)  [43 

Kopec  (Steîan).  —  U influence  de  l'inanition  sur  le  développement  et  la  durée 
de  la  vie  des  Insectes.  De  V  influence  de  F  inanition  des  femelles  et  des  mâles 
sur  la  progéniture  chez  les  Insectes.  (Mém.  Institut  nat  polonais  d'Econo- 
mie rurale,  I,  164-192,  1921  ;  II,  138-159,  1922.)  [41 

Lang  (Jessîe  M.)  and  Oîmsted  (J.  M.  D.).  —  Conditioned  réflexes  and pathways 
in  the  spinal  cord.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  3,  603-611,  7  fig.,  l^''  août 
1923.)  [44 

Lashley  (K.  S.).  —  Temporal  variation  in  the  function  of  the  gyrus  precentra- 
lis  in  Primates.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  3,  585-602,  12  fig.,  1  tableau, 
1er  août  1923.)  [44 

Laurens  (Henry)  and  Hamilton  (W.  F.).  —  The  sensibility  of  the  eyeto  dif- 
férences in  wave  length.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  3,  547-568,  10  fig.,  3  ta- 
bleaux, 1er  août  1923.)  [43 

Lillie  (R.  S.)  and  Shepard  (C.  E.).  —  The  influence  of  comhinations  of  inor- 
ganic  salts  and  of  variations  in  hydrogen  ion  concentration  on  the  helioiro- 
pic  response  of  Arenicola  larvae.  (Amer  J.  Phys.,  LXV,  3,  450-461,  6  ta- 
bleaux, 1"  août  1923.)  [40 

Redfield  (Alfred  C.)  and  Bright(ElizabethM.). —  H emolytic  action  of  radium 
émanation.  (Amer.  J.  Phys.,  LXV,  2,  l^r  juillet  1923,  312-318,  3  tableaux, 
1  fig.)  [41 

Robbins  (W.  J.).  —  Cultivation  of  excised  root  tips  and  stem  tips  under  stérile 
conditions.  (Bot.  Gazette,  LXXIII,  376-390,  4  fig.,  1922.)  [42 

Smith  (C.  S.).  —  The  alleged  effects  on  hody  growth  and  gonad  development 
of  feeding  pituitary  gland  substance  to  normal  white  rats,  (Amer.  J.  Phvs., 
LXV,  2,  1"  juillet  1923,  3  tableaux,  277-281.) 

[La  glande  pituitaire  totale  et  desséchée  donnée  avec  une  alimentation 
normale  aux  rats  blancs  aux  doses  de  0  gr.  05  à  0  gr.  30  par  jour  pendant 
4  à  16  semaines  n'a  aucune  action  sur  la  croissance  du  corps  et  le  déve- 
loppement sexuel.  —  Paul  Boyer. 

Wollman  (E.)  et  Vagliano  (M.).  —  Action  de  la  lumière  sur  la  croissance. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1653,  1923.)  [39 


1^  Influence   du   milieu. 
Agents  physiques  et  chimiques. 

Denibowska  (S.).  —  Action  de  la  lumière  colorée  sur  la  vitesse  de  multipli- 
cation de  Paramaecium  caudatum.  —  L'auteur  a  étudié  l'influence  de  la 
lumière  rouge,  bleue,  jaune,  verte,  violette,  noire  et  blanche.  Les  récipients 

—  598  — 


INFLUENCE    DU   MILIEU   SUR   LES   ÊTRES   VIVANTS  39 

contenant  des  infusoires  ont  été  placés  sur  des  papiers  colorés.  Les  animaux 
ont  été  nourris  avec  l'infusion  ou  avec  de  l'amidon.  A  la  suite  d'un  grand 
nombre  d'expériences,  l'auteur  a  pu  établir  que  les  rayons  réfléchis  jaunes 
et  noirs  favorisent  la  multiplication  des  infusoires.  La  couleur  bleue  a  une 
action  manifestement  défavorable.  Ainsi,  tandis  que  la  couleur  jaune, 
12  jours  après  la  mise  en  expérience,  a  donné  1.507,  1.515,  1.533,  1.830 
individus,  la  couleur  bleue  a  donné  715,  742,  749,  793.  Les  différences  sont 
très  considérables  et  d'une  constance  remarquable.  La  multiplication  la 
plus  faible  a  été  observée  à  l'obscurité.  Les  agents  actifs  défavorables  sont 
les  rayons  ultra- violets  ;  leur  élimination  augmente  la  multiplication.  — 

J.    ZwEIBAUM. 

Cory  (Gerty  T.).  —  L'action  des  extraits  thyroïdiens  et  de  la  thyroxine  sur 
la  marche  de  la  multiplication  des  paramécies.  —  La  multiplication  dePara- 
mœcium  putrinum  est  très  accélérée  par  l'extrait  thyroïdien  faiblement  alca- 
lin dans  l'infusion  de  foin.  Des  concentrations  équivalentes  d'une  solution 
de  thyroxine  dans  l'infusion  de  foin  n'ont  qu'une  action  très  légère  au  con- 
traire. Il  existe  donc  dans  l'extrait  thyroïdien  une  substance  active  autre 
que  la  thyroxine  qui  accélère  la  division  des  paramécies,  on  ne  peut  donc 
conclure  si  cette  accélération  est  due  ou  non  à  une  substance  spécifique.  — 

Paul  BOYER. 

Wolman  (E  )  et  Vagliano  (M.).  —  Action  de  la  lumière  sur  la  croissance.  — 
Les  rats,  soumis  à  un  régime  insuffisant  en  facteur  liposoluble  pour  assurer 
la  croissance  normale,  irradiés  pendant  un  certain  temps  par  une  lampe  à 
vapeur  de  mercure,  se  développent  normalement.  Lorsque  le  régime  ne 
contient  pas  de  beurre,  l'irradiation  par  la  lampe  à  mercure  n'a  aucun 
effet  sur  la  croissance  des  animaux.  La  lumière  ne  semble  donc  pouvoir 
compenser  que  dans  une  certaine  mesure  l'absence  du  facteur  liposoluble 
de  la  croissance.  —  Z.  Gruzewska. 

Benoit  (Charles)  et  Heilbrunner  (André).  —  Antagonisme  des  radiations. 
Conséquences  physiologiques  et  thérapeutiques.  —  L'infrarouge  est  un  agent 
prophylactique  des  radiodermites  et  un  agent  de  guérison  de  la  maladie. 
Son  efficacité  est  moins  absolue  lorsqu'on  on  se  trouve  en  présence  de 
lésions  organiques  déjà  produites.  —  Z.  Gruzewska. 

Evans  (C.  R.).  —  Effet  de  la  température  sur  la  germination  de  V  Amarantus 
retroflexus.  —  Les  travaux  qui  se  rapportent  à  l'action  de  la  température 
sur  la  germination  peuvent  se  diviser  en  deux  groupes  :  les  uns  envisagent 
les  rapports  de  la  température  et  de  la  croissance,  les  autres  se  placent  au 
4)oint  de  vue  du  temps  nécessaire  à  la  germination.  Les  graines  à  Amarantus 
retroflexus  conservent  très  longtemps  leur  pouvoir  germinatif  et  elles  peu- 
vent encore  germer  après  avoir  séjourné  dans  le  sol  pendant  trente  ans  ; 
cela  serait  attribuable  aux  caractères  propres  de  l'embryon  et  à  l'action 
exercée  par  le  tégument  séminal.  L'embryon  nu,  placé  dans  les  conditions 
ordinaires  favorables,  germe  sans  période  de  vie  ralentie.  L'action  de 
l'enveloppe  séminale  serait  à  rapporter  à  son  imperméabilité  vis-à-vis  de 
l'eau  et  de  l'oxygène,  à  son  élasticité  et  à  sa  grande  résistance  aux  forces 
expansives  de  l'embryon.  Des  expériences  de  l'auteur  il  résulte  que  les  coef- 
ficients relatifs  aux  taux  de  germination  (c'est-à-dire  au  pourcentage  des 
germinations  divisé  par  le  nombre  d'heures  nécessaire  à  la  germination) 

—  599  — 


40  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

vont  des  pltis  hautes  valeurs  aux  plus  basses  températures,  aux  valeurs  les 
plus  basses  aux  hautes  températures.  La  série  des  coefficients  ainsi  obtenue 
est  comparable  à  celle  qui  a  été  observée  par  LeitcHjLehenbauer  et  Balls 
au  sujet  des  taux  de  croissance.  La  marche  générale  de  ces  coefficients  est 
la  même  pour  les  graines  à  post-maturation  partielle  et  pour  celles  dont  le 
tégument  a  été  presque  complètement  enlevé  par  un  traitement  à  l'acide 
suîfurique  ou  par  abrasion  à  l'aide  de  sable.  —  R.  Souèges. 

3!uni  (H.  F.).  —  Effets  sur  le  Taret  d'une  eau  de  faible  salinité.  —  Le  Taret 
est  connu  pour  s'accommoder,  en  Hollande  par  exemple,  de  degrés  très 
divers  de  salinité  de  l'eau,  depuis  la  composition  normale  de  l'eau  de  mer 
jusqu'à  une  salinité  réduite  à  6  °/oo  ;  il  en  est  de  même  dans  la  baie  de  San 
Francisco  et  le  delta  de  la  rivière  de  San  Joaquin.  Dans  une  même  station, 
les  Tarets  sont  susceptibles  d'être  exposés  sans  dommage  à  de  grandes  va- 
riations de  salinité  au  cours  des  diverses  saisons,  et  l'expérience  en  aqua- 
rium montre  qu'ils  supportent  très  bien  de  brusques  variations.  Ils  conser- 
vent leur  pleine  activité,  manifestée  par  l'extension  des  siphons,  jusqu'à  une 
salinité  réduite  à  9  °/oo  ;  au-dessous  de  7  ^/oo  la  proportion  des  individus 
actifs  diminue  rapidement  ;  la  limite  mortelle  correspond  en  moyenne  à 
5  Voo-  Toutefois,  les  Tarets  peuvent  se  protéger  contre  une  eau  trop 
faiblement  salée  en  fermant  avec  leurs  palettes  l'orifice  d'entrée  de  leur 
tube,  et  conserver  à  l'intérieur  une  certaine  quantité  d'eau  primitive  plus 
salée  ;  leur  vie  peut  se  maintenir  plus  ou  moins  longtemps  dans  ce  milieu 
confiné,  tant  qu'il  n'est  pas  lui-même  trop  dilué  par  osmose  à  travers  le 
bois.  Une  observation  semble  indiquer  une  survie  de  33  jours  dans  une  eau 
à  4  Voo-  —  Ch.  Pérez. 

Lîllie  (R.  S.)  et  Shepard  (C.  E.).  —  U influence  des  combinaisons  de  sels 
minéraux  et  des  variations  de  la  concentration  des  ions  H  sur  la  réponse  hélio- 
tropique des  larves  d' Arenicola.  —  La  persistance  de  l'héliotropisme  posi- 
tif des  larves  d'Arenicola  dépend  de  la  présence  d'une  proportion  conve- 
nable de  sels  (en  particulier  NaCl,  CaCP,  et  KCl  dans  le  miheu  ambiant),  de 
plus  la  réaction  de  ce  dernier  doit  être  neutre  ou  légèrement  alcaline.  La 
réponse  héliotropique  est  supprimée  instantanément  par  une  solution  iso- 
tonique pure,  elle  persiste  au  contraire  plusieurs  minutes  si  l'on  ajoute  du 
CaCP  à  la  solution  isotonique  de  NaCl,  l'addition  de  MgCP  a  peu  d'action, 
mais  l'addition  simul  tanée  de  MgCP  et  de  CaCP  prolonge  l'héhotropisme  plus 
longtemps  que  chacun  de  ces  sels  isolément.  La  durée  de  l'héliotropisme  est 
également  prolongée  plusieurs  heures  par  l'addition  de  KCl  en  petite  quan- 
tité à  (35  volumes  m/2,  KCl  dans  100  volumes  de  solution)  aux  solutions  de 
NaCl  et  CaCP  (ou  de  NaCl,  MgCP  et  CaCP).  RbCl  mais  non  CSCl  produit  un 
eflet  analogue.  Dans  les  solutions  isotoniques  de  NaCl,  MgCl^,  CaCP  et  KCl, 
l'héliotropisme  est  rendu  négatif  par  une  acidification  légère  (pH  =  6  à  5), 
si  l'acidité  augmente  encore  (pH  <  5)  tout  héliotropisme  disparaît  rapide- 
ment. L'alcalinisation  ne  modifie  pas  l'héliotropisme  jusqu'à  10  pH,  au- 
dessus  de  cette  valeur  la  réponse  est  supprimée,  l'action  inverse  est  très  peu 
marquée  ;  dans  le  renversement  de  la  réponse  héliotropique,  les  ions  H 
sont  donc  beaucoup  plus  actifs  que  les  ions  OH.  —  Paul  Boyeb. 

Bagg  (Halsey  J.).  —  Perturbations  provoquées  dans  le  développement  des 
Mammifères  par  V émanation  du  radium.  —  Si  l'abdomen  des  femelles  de 
Rat  pleines  est  exposé  aux  rayons  y  quelques  jours  avant  le  terme  de  la 

--  600  — 


INFLUENCE   DU   MILIEU  SUR   LES   ÊTRES   VIVANTS  4t 

grossesse,  les  enïbryons  présentent  des  arrêts  de  développement  de  diffé- 
rents organes  ;  atrophie  des  hémisphères  cérébraux  avec  réduction  de  la 
substance  corticale,  niicrophtalmie,  absence  de  rétine,  atrophie  des  tes- 
ticules et  des  ovaires,  en  général  absence  de  spermatozoïdes  normaux  et 
d'ovules,  etc.  ;  le  foie,  les  reins,  les  poumons  et  autres  organes,  qui  sont 
bien  différenciés  au  moment  du  traitement,  ne  paraissent  pas  affectés. 
Exception  faite  pour  la  cécité,  il  n'a  pas  été  observé  chez  ces  petits  anor- 
maux, qui  ont  pu  vivre  jusqu'à  18  mois  et  plus,  de  troubles  dans  l'accom- 
plissement des  fonctions  sensorielles.  Lorsque  les  femelles  sont  soumises  à 
des  radiations  y  appliquées  extérieurement,  ou  à  des  injections  d'eau  phy- 
siologique radioactive,  on  observe  chez  les  embryons  des  aires  très  nettes 
d'extravasations  dans  le  tissu  conjonctif  sous-cutané  ;  ces  épanchements 
sanguins  sont  dus  à  la  destruction  de  l'endothélium  des  vaisseaux  sanguins 
par  le  radium  ;  ils  apparaissent  chez  des  embryons  dont  la  mère  a  été  traitée 
par  les  solutions  radioactives  longtemps  avant  la  fécondation.  Ces  expé- 
riences montrent  que  les  médecins  doivent  agir  avec  une  grande  prudence 
lorsqu'ils  soumettent  les  femmes  enceintes  à  la  radiumthérapie.  —  P.  Remy. 

Redfleld  (Alfred  C).  et  Bright  (Elizabeth  M.).  —  Action  hémdytique  de 
l'émanation  du  radium.  --  L'action  hémolytique  de  l'émanation  du  radium 
est  due  surtout  aux  rayons  a.  Les  processus  d'hémochromolyse  et  de  stro- 
matolyse  sont  indépendants  l'un  de  l'autre.  Au  cours  de  l'hémochromo- 
lyse  la  résistance  électrique  de  la  suspension  augmente  pour  diminuer  en- 
suite au  cours  de  la  stromatolyse.  —  Paul  Boyeb. 

Kopec  (Steîan).  —  Influence  de  l'inanition  sur  le  déi'eloppement  et  la  durée 
de  la  vie  des  Insectes.  —  La  durée  de  la  vie  larvaire  des  chenilles  de  Lyman- 
tria  dispar  soumises  à  l'inanition,  tous  les  deux  ou  trois  jours,  se  trouve  con- 
sidérablement prolongée,  mais  cette  prolongation  entraîne  une  diminution 
corrélative  et  compensatrice  de  la  durée  de  la  vie  nymphale,  (C'est  exacte- 
ment ce  que  l'analyse  a  démontré  en  1905).  La  prolongation  est  en  moyenne 
de  52,7  %  pour  les  mâles  et  de  61,5  %  pour  les  femelles,  et  la  diminution  de 
31,0  %  pour  les  premiers  et  de  44,5  %  pour  les  dernières.  K.  pense  pouvoir 
expliquer  cette  prolongation  de  la  nymphose  par  le  fait  que  le  ganglion  sus- 
œsophagien,  par  ses  sécrétions,  intervient,  dans  la  chenille,  pour  entraver 
ses  fonctions  de  développement,  et.  dans  la  chrysalide,  pour  abréger  l'évo- 
lution des  disques  imaginaux. 

Le  nombre  des  œufs  pondus  par  les  femelles  dont  les  chenilles  ont  été 
inanitiées  est  de  1.321  contre  2.807  pris  comme  chiffre  normal  moyen  ; 
toutefois  la  dimension  des  œufs  est  la  même  dans  les  deux  cas.  Les  spermato- 
zoïdes des  individus  inanitiés  à  l'état  larvaire  jouissent  du  pouvoir  fécondant 
normal.  Cependant  la  descendance  des  mâles  inanitiés  croisés  par  des  fe- 
melles normalement  élevées,  est  assez  fortement  atteinte  sous  le  rapport  du 
poids  et  de  la  vitalité,  tandis  qu'elle  l'est  moins  lorsque  c'est  la  femelle 
qui  a  été  soumise  aux  expériences  de  jeûne.  K.  pense  que  la  cause  de  cette 
différence  est  à  chercher  dans  le  dimorphisme  métabolique  de  ces  Insectes. 
(Ces  recherches  sont  publiées  en  polonais  suivies  d'un  court  résumé  en 
français.)  —  Arnold  Pictet, 

Greaves  (J.  E.).  —  Influence  des  sels  sur  Vadivité  bactérienne  du  sol.  — 
Beaucoup  de  sels  ajoutés  au  sol  augmentent  l'activité  bactérienne  de  ce 
sol.  Le  phénomène  se  manifeste  par  une  plus  grande  production  d'ammo- 

—  GOl  — 


42  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

niaque,  de  nitrates,  de  phosphore  soluble  et  organique.  Ordinairement,  les 
sels  qui  sont  toxiques  aux  plus  basses  concentrations  sont  les  plus  grands 
stimulants  bactériens.  Il  y  a  une  corrélation  très  étroite  entre  la  toxicité 
des  différents  sels  et  la  pression  osmotique  produite  dans  le  sol,  cette  toxicité 
dépendrait  ainsi  en  partie  des  perturbations  osmotiques.  Un  autre  facteur 
de  pareille  importance  est  le  changement  de  composition  chimique  du  pro- 
toplasme, résultant  de  la  formation  de  sels  de  protéine  autres  que  ceux  qui 
existent  normalement  dans  le  protoplasme  vivant.  —  R.  Souèges. 

Robbins  (W.  J.).  —  Culture  de  sommets  de  racines  et  de  tiges  dans  des  con- 
ditions stériles.  —  La  croissance  des  plantes  supérieures  dans  des  conditions 
stériles  est  nécessaire  pour  résoudre  le  problème  relatif  à  l'emploi  direct 
par  ces  plantes  des  substances  organiques  ou  inorganiques  qui  peuvent 
être  modifiées  par  l'action  des  Bactéries.  Des  fragments  du  sommet  méris- 
tématique  de  la  tige  ou  de  la  racine  du  Pois,  du  Blé  ou  du  Cotonnier,  sté- 
rilisés et  transportés  ensuite  dans  différents  milieux  nutritifs  se  dévelop- 
pent considérablement  à  l'obscurité  dans  des  solutions  contenant  des  sels 
minéraux  et  du  glucose  ou  du  lévulose  ;  le  développement  est  peu  accentué 
en  l'absence  d'hydrates  de  carbone  ;  il  est  plus  marqué  en  présence  de  glu- 
cose que  de  lévulose.  Les  fragments  de  racine  de  Blé  obéissent  normalement 
à  la  pesanteur  dans  des  milieux  minéraux  et  glucoses.  Les  bouts  de  bour- 
geons de  Blé  et  de  Pois  dans  les  solutions  sucrées  restent  chlorotiques  ; 
le  Pois  montre  l'élongation  de  la  tige  et  la  réduction  du  développement 
foliaire  caractéristique  des  plantes  poussant  à  l'obscurité.  —  R.  Souèges, 


2°  Réaction  des  êtres  vivants  a  leur  milieu. 

Dembowski  (J.).  —  Recherches  sur  les  mouvements  de  Paramaecium  eau- 
datum  dans  des  gouttes  de  différentes  formes  géométriques.  —  L'auteur  a 
entrepris  une  série  d'expériences  afin  d'expliquer  :  1°  la  régularité  des  mou- 
vements des  Paramaecium  ;  2°  les  modifications  de  cette  régularité  ;  3°  les 
conditions  qui  causent  les  changements  de  direction  du  mouvement  ;  il  a 
voulu  aussi  vérifier  si  la  théorie  des  tropismes  est  capable  d'expliquer  ces 
mouvements.  Les  expériences  ont  été  faites  dans  des  gouttes  placées  dans 
des  excavations  de  différentes  formes,  faites  dans  une  couche  de  paraffine 
étalée  sur  la  lame  porte-objet.  La  profondeur  des  ces  excavations  était  de 
0  mm.  75,  le  diamètre  de  3  à  8  mm.  environ.  Les  infusoires  provenaient 
toujours  des  cultures  bien  alimentées.  Leurs  mouvements  étaient  enregistrés 
au  moyen  d'une  chambre  claire.  Dans  ces  conditions,  les  infusoires  exécu- 
tent des  mouvements  irréguliers  pendant  les  trois  premières  minutes.  Ce 
sont  des  mouvements  en  lignes  courbes,  en  avant  et  en  arrière,  avec  un 
changement  brusque  de  direction  au  milieu  de  la  goutte,  des  retours  brusques 
après  contact  avec  la  paroi  du  récipient,  sans  rapports  réguliers  entre  l'angle 
de  r«  incidence  »  et  l'angle  de  «  réflexion  »,  etc.  Après  trois  minutes,  le 
mouvement  devient  régulier.  Les  infusoires  nagent  exclusivement  suivant 
les  lignes  droites.  Le  changement  de  la  direction  a  lieu  uniquement  après 
contact  avec  les  parois  du  récipient.  Dans  des  récipients  en  forme  arrondie 
les  infusoires  suivent  des  directions  géométriquement  semblables  au  con- 
tour du  récipient.  La  régularité  du  mouvement  consiste  essentiellement  en 
une  constance  de  l'angle  de  «  réflexion  »,  lequel  est  indépendant  de 
l'angle  de  I'k  incidence  »  et  de  la  forme  et  de  la  grandeur  de  la  goutte.  Cet 

—  602  — 


RÉACTIONS    DES    ÊTRES   VIVANTS  43 

angle  mesure  environ  70°.  Le  changement  du  mouvement  irrégulier  en 
mouvement  régulier  dépend  des  conditions  de  l'oxydation  dans  la  goutte. 
Dans  des  conditions  d'une  bonne  aération,  les  infusoires  exécutent  le  mou- 
vement régulier.  L'excitant  externe,  qui  détermine  le  caractère  du  mouve- 
ment, ne  peut  expliquer  qu'une  partie  du  phénomène  ;  l'auteur  admet,  à 
côté,  l'existence  d'un  motif  d'action.  Ce  motif  pourra  être  défini  uniquement 
après  une  connaissance  approfondie  des  conditions  normales  de  la  vie  des 
infusoires.  Les  infusoires  inanitiés  exécutent  des  mouvements  réguliers  ; 
mais  si  on  ajoute  de  la  nourriture,  les  mouvements  deviennent  irréguliers.  Le 
motif  essentiel  déterminant  le  caractère  du  mouvement  est,  selon  l'auteur, 
la  tendance    à    satisfaire   aux  besoins  de  la  nutrition.  —  J.  Zweibaum. 

Henry  (Charles).  —  Sur  une  sensibilité  nouvelle  du  tact.  —  Le  champ  des 
sensibilités  du  tact  est  plus  étendu  que  ne  le  suppose  la  psychobiologie 
courante.  Chez  des  sujets  sensibles  et  entraînés  la  réaction  est  plus  subtile. 
L'auteur  présente  un  dispositif  expérimental  qui  permet  de  mesurer  la 
sensibilité  au  temps  par  rapport  à  la  sensibilité  à  une  vitesse,  c'est-à-dire 
de  doser  la  sensibilité  qui  réagit  à  la  masse  et  au  temps  et  celle  qui  réagit 
à  une  vitesse,  dont  le  cube  est  proportionnel  au  produit  de  la  masse  par 
le  carré  de  la  fréquence.  — ^  Z.  Gruzewska. 

Courtier  (Jules).  —  Expériences  sur  une  sensibilité  nouvelle  du  tact.  — - 
Ces  expériences  ont  montré,  ainsi  que  Charles  Henry  l'a  exposé  antérieure- 
ment, qu'il  existe  des  sujets  plus  sensibles  à  la  durée  des  vibrations  ato- 
miques qu'à  leur  vitesse.  Sur  19  sujets,  l'auteur  trouve  5  du  type  indiffé- 
rent et  7  du  type  instable.  Les  deux  autres  hommes  observés  montrent  une 
sensibilité  prépondérante  du  nerf  médian  et  du  nerf  cubital;  enfin,  4sujets 
ont  présenté  une  sensibilité  plus  marquée  tantôt  à  la  durée  des  vibra- 
tions tantôt  à  leur  vitesse.  D'autre  part,  on  a  pu  observer  des  sensations 
spéciales,  accompagnant  la  sensation  de  poids,  qui  dépendent  peut-être 
des  propriétés  intimes  des  corps.  —  Z.  Gruzewska. 

Laurens  (Henry)  et  Hamilton  (W.  F.).  —  La  sensibilité  de  l'œil  aux  diffé- 
rences de  longueur  d'onde.  —  La  distinction  des  couleurs  est  à  son  maximum 
dans  le  jaune  et  le  bleu-vert  ;  dans  l'orange  et  le  violet  il  y  a  deux  minima 
secondaires  où  le  seuil  différentiel  est  légèrement  plus  élevé.  Quand  le 
spectre  s'échelonne  du  bleu  au  rouge,  une  cinquième  région  de  seuil  mini- 
mum différentiel  apparaît  vers  520  [z,  au  milieu  du  vert  ;  après  fatigue  elle 
apparaît  également  par  une  lumière  intense  et  homogène.  Les  quatre  ré- 
gions de  seuil  minimum  correspondent  aux  régions  de  variation  maxima 
dans  la  relation  entre  les  ordonnées  des  trois  courbes  représentant  la  ré- 
ponse du  mécanisme  trirécepteur  de  Konig,  Exner  et  Abney,  L'activité  de 
l'appareil  récepteur  correspond  bien  à  la  fonction  résultante  de  trois  va- 
riables indépendantes.  La  cinquième  région  de  seuil  minimum  diiïérentiel 
correspond  à  la  région  du  spectre  de  variation  maxima  dans  la  relation  des 
ordonnées  des  courbes  du  rouge  et  du  bleu  (ou  du  violet).  Elle  n'apparaît 
que  lorsque  l'intensité  de  la  sensation  du  vert  a  été  abaissée  par  la  fatigue. 
Il  n'y  a  qu'un  minimum  (à  493  (x  environ)  dans  la  courbe  protanopique  de 
distinction  des  couleurs  et  non  deux,  comme  le  prétend  Steindler.  Quand  les 
couleurs  opposées  présentent  la  différence  perceptible  la  plus  faible,  elles 
peuvent  parfois,  et  à  certaines  longueurs  d'onde,  apparaître  beaucoup  plus 
différentes  les  unes  des   autres   qu'à   d'autres  moments   et  qu'avec   des 

—  603  — 


44  ANNEE  BlOLOGiQUE 

longueurs  d'ond«  différentes.  Ce  fait  subjectif  n'a  aucun  rapport  avec  la 
valeurphysique  du  seuil  en  mjx,  mais  il  met  en  doute  la  valeur  de  la  différence 
perceptible  la  plus  faible  comme  unité  psychophysique.  —  Paul  Boyer. 

Hamilton  (W.  F.)  et  Laurens  (Henry).  —  La  sensibilité  de  Vœil  fatigué 
aux  différences  de  longueur  d'onde  et  la  cécité  colorée.  —  Les  courbes  de  dis- 
tinction des  couleurs  d'un  œil  fatigué  par  une  lumière  intense  et  homogène 
rouge  et  verte  sont  analogues  respectivement  aux  courbes  typiques  d^ 
protanopes  (cécité  au  rouge)  et  des  deutéranopes  (cécité  au  vert).  La  fa- 
tigue de  l'œil  par  une  lumière  bleue  ou  violette  intense  et  homogène  modi- 
fie sa  distinction  des  couleurs,  celle-ci  devient  semblable  à  celle  que  don- 
nent les  courbes  de  sensibilité  de  la  cécité  au  bleu  (œil  tritanope).  La  fa- 
tigue de  l'œil  par  une  lumière  intense  et  homogène,  rouge  orangée,  jaune, 
bleue-verte  ou  blanche,  n'a  pas  d'effet  électif  sur  la  distinction  des  couleurs  : 
le  jaune  n'obéit  donc  pas  à  un  processus  récepteur  unitaire  comme  le  veut 
la  théorie  de  la  vision  des  couleurs  de  Hering,  L'éclat  n'est  pas  séparable 
de  la  couleur  et  la  fatigue  réduit  à  la  fois  ces  deux  aspects  d'une  excitation 
colorée.  —  Paul  Boyer. 

Detwlier  (S.  R.).  —  Etudes  sur  la  rétine.  Réactions  photomécaniques  de 
la  rétine  chez  Eremias  argus.  —  En  procédant  à  une  fixation  presque  ins- 
tantanée de  l'œil  de  ce  Reptile,  soumis  à  diverses  conditions  d'éclairement, 
on  peut  observer,  sous  l'elfet  de  la  lumière,  une  contraction  des  cônes 
ainsi  qu'une  migration  des  grains  de  pigment.  —  A.  Dalcq. 

Lang  (Jessie  M.)  et  Olmsted  (J.  M.  D.).  —  Réflexes  conditionnels  et  leurs 
voies  dans  la  moelle.  —  Le  réflexe  conditionnel  à  la  douleur  du  membre 
postérieur  du  chien  est  aboli  par  une  hémisection  médullaire  pratiquée  au 
niveau  de  la  première  lombaire  du  côté  opposé  au  membre  dressé;  il  peut 
se  rétablir  après  une  assez  longue  période  de  dressage,  quoique  la  sensation 
douloureuse  soit  supprimée.  La  période  de  latence  du  nouveau  réflexe  est 
beaucoup  plus  longue  que  celle  du  réflexe  originel.  Ce  nouveau  réflexe  est 
aboli  par  une  deuxième  hémisection  médullaire  du  côté  opposé,  pratiquée 
plusieurs  segments  plus  près  de  l'encéphale.  L.  et  0.  ont  pu  également  pro- 
voquer un  deuxième  réflexe  conditionnel  à  la  pression  qui  se  comporte 
comme  le  précédent  vis-à-vis  des  hémisections  médullaires.  —  Paul  Boyer. 

Lashley  (K.  S.).  —  Variations  temporelles  dans  les  fonctions  du  gyrus 
precentralis  chez  les  Primates.  —  L.  excite  électriquement  une  portion  du 
gyrus  precentralis  du  singe  dans  quatre  expériences  d'une  demi-heure 
de  durée  chacune  et  espacées  dans  une  période  de  15  jours.  Chaque  fois 
il  obtient  des  réactions  presque  constantes  (différences  très  légères  et  ne 
dépendant  que  de  la  valeur  de  l'excitation).  Les  champs  généraux  qui  suS' 
citent  les  mouvements  de  la  face,  du  bras  et  de  la  jambe  tendent  à  rester 
constants,  leurs  limites  seules  étant  inconstantes.  L'excitation  d'un  même 
point  de  l'aire  brachiale  engendre  dans  ces  différentes  expériences  des 
mouvements  très  différents,  le  même  mouvement  est  obtenu  suivant  les 
expériences  par  excitation  d'aires  distinctes  et  variables.  Si  l'on  consi- 
dère les  aires  segmentaires,  les  différentes  portions  de  l'écorce  peuvent  donc 
être  équipotentielles  dans  la  production  de  tous  les  mouvements  de  l'aire, 
les  mouvements  particuliers  engendrés  dans  une  expérience  dépendent  de 

—  604  — 


RÉACTIONS  DES  ÊTRES  VIVANTS  45 

l'organisation  physiologique  temporaire  de  l'aire  plutôt  que  d'une  corres- 
pondance point  par  point  entre  les  cellules  pyramidales  et  les  cellules 
spinales.  La  fatigue  des  mouvements  volontaires  n'a  pas  d'action  nette  sur 
l'excitabilité  du  gyrus  précentralis  ni  sur  le  caractère  des  mouvements  qu'il 
peut  engendrer.  —  Paul  Boyer. 

Bourguignon  (Georges)  et  Laugier  (Henri).  —  Variations  de  Vexcitahilitè 
neuromusculaire  sous  Vinfluence  de  la  suppression  et  du  rétablissement  de  la 
circulation  d'un  membre  chez  F  homme.  —  Pendant  la  suspension  de  la  cir- 
culation avec  stase  comme  avec  anémie,  il  se  produit  une  véritable  curari- 
salion  :  l'excitabilité  directe  du  muscle  étant  conservée  et  son  excitabilité 
indirecte  par  le  nerf  supprimée.  Après  le  rétablissement  de  la  circulation 
il  se  produit  une  augmentation  considérable  de  la  chronaxie  du  nerf  et  du 
muscle  avec  contraction  lente  à  la  fois  par  excitation  directe  et  indirecte, 
syndrome  analogue  à  celui  de  la  réaction  de  dégénérescence.  Les  modifi- 
cations profondes  dont  sont  le  siège  les  nerfs  et  les  muscles  sous-jacents  à  la 
compression  se  répercutent  à  distance  par  l'intermédiaire  des  centres  sur 
l'excitabilité  des  nerts  et  aes  muscles  situés  loin  du  siège  de  la  compression. 
Toutes  les  modifications  observées  se  produisent  en  très  peu  de  temps  et 
sont  réversibles  rapidement,  —  Paul  Boyer. 

Fredericq  (Henri)  et  Lapicque  (Marcelle).  —  Action  de  quelques  dérii>és 
quinoléiques  sur  la  chronaxie  du  myocarde  et  de  muscles  divers.  —  Les  sul- 
fates de  cinchonine,  de  cinchonidine,  de  quinidine  et  le  chlorhydrate  de 
quinine  augmentent  nettement  la  chronaxie  du  ventricule  du  cœur  isolé 
de  grenouille,  et  ont  une  action  encore  plus  marquée  sur  la  chronaxie  du 
muscle  du  pied  de  l'escargot.  Par  contre  ils  ne  modifient  pas  d'une  manière 
appréciable  la  chronaxie  des  nerfs  moteurs  (sciatique)  et  des  muscles  striés 
(gastrocnémien)  de  la  grenouille  ;  ils  ne  peuvent  donc  être  rangés  à  ce  point 
de  vue  parmi  les  poisons  curarisants,  mais  parmi  les  poisons  dont  l'action 
sur  les  organes  rapides  est  peu  marquée,  mais  qui  modifient  au  contraire 
très  fortement  l'excitabilité  des  organes  lents.  L'action  des  sels  de  quinine 
et  de  quinidine  paraît  plus  marquée  que  celle  des  sels  de  cinchonine  et  de 
cinchonidine.  —  Paul  Boyer. 


605  — 


DEUXIÈME    PARTIE 


MORPHOLOGIE  ET  BIOLOGIE 


-*        * 


GENERALE 


Morphologie  cellulaire. 

"Lewis  (Warren  H.).  —  Observations  on  cells  in  tissue  cultures  with  dark- 
field  illumination.  (Anat.  Record,  XXVI,  n*^  1,  16  p.)  [4 

Morelle  (Jean).  —  Les  constituants  cytoplasmiques  dans  le  pancréas  et  leur 
rôle  dans  la  sécrétion.  (Bull.  Acad.  roy.  Belg.,  Cl.  Se.  [5],  IX,  139-157 
1923.)  "  [3 

Wallin   (Ivan   E.).  —   The  miix>chondria  problem.   ('.Vmer.   Natur.,  LVII, 
1923,  255-261.)  [4 


Morelle  (Jean).  —  Les  constituants  cytoplasmiques  dans  le  pancréas  et. 
leur  rôle  dans  la  sécrétion.  —  La  fixation  par  liquides  exempts  d'acide 
'acétique  montre  que  la  cellule  pancréatique  renferme  trois  zones  bien 
distinctes  ;  1^  une  zone  distale,  au  pôle  opposé  à  la  lumière  de  l'acinus 
formée  de  protoplasme  basai  dense,  homogène,  exempte  de  formations 
niitochondriales  chez  les  Grenouilles,  mais  renfermant  des  chondriocontes 
chez  le  Cobaye  et  le  Chien  ;  2"  une  zone  à  chondriocontes  dans  la  région 
nucléaire  ;  3°  une  zone  proximale,  renfermant  des  granulations  de  taille:^ 
variées,  plus  ou  moins  fuchsinophiles.  Après  fixation  acétique,  la  zone 
distale  est  occupée  par  des  formations  ergastoplasmiques,  amas  creusc's 
d'alvéoles,  lamellisés,  qui  peuvent  présenter  un  aspect  analogue  à  celui 
qu'on  a  décrit  sous  le  nom  de  «  Nebenkern  »  ;  tous  les  chondriocontes 
ont  disparu  ainsi  que,  en  général,  la  plus  grande  partie  des  granu- 
lations. Les  formations  ergastoplasmiques  ne  peuvent  être  expliquées 
par  une  altération  des  chondriocontes  :  on  s'en  rend  très  bien  compte 
chez  la  Grenouille,  où  les  chondriocontes  n'empiètent  pas  sur  la  zone 
distale  ;  ces  formations  sont  d'ailleurs  d'autant  plus  marquées  que 
la  zone  considérée  est  plus  profonde  et  a  été  moins  rapidement 
soumise  à  l'action  combinée  des  divers  constituants  du  liquide  fixateur  ; 
l'ergastoplasme,  de  même  que  les  «  Nebenkern  »,  sont  dus  à  une  altération 
des  constituants  du  protoplasme  basai  ;  «  Nebenkern  »  et  ergastoplasme  ne 
sont  que  deux  aspects  difl'érents  d'une  même  altération,  et  il  semble  que  la 
transformation  du  protoplasme  basai  *=n  «  Nebenkern  »  plutôt  qu'en  ergas- 
toplasme est  due  à  des  tourbillons  produits  dans  le  cytoplasme  quand  le 
fixateur  pénètre  dans  la  cellule.  Comme  les  protoplasmes  qui,  en  s'altéranl. 
donnent  des  formations  ergastoplasmiques,  sont  toujours  le  siège  d'un  tra- 
vail chimique  de  nature  particulière,  M.  attribue  au  protoplasme  basai  de 
la  cellule  pancréatique  un  rôle  fonctionnel  important.  Les  granules  du 
pôle  proximal  représentent  une  forme  de  réserve  dans  la  cellule  de  la  subs- 
tance qui  sera  libérée  plus  tard  sous  forme  de  ferment;  ce  qui  montre  qu'il  eu 
est  bien  ainsi,  c'est  que  si  l'on  accélère  la  sécrétion  pancréatique  chez  un 
Chien  en  excitant  le  nerf  vague,  on  observe  des  stades  de  dissolution  des 

—  609  — 

ANN.  BioL.  —  T.  ni,  FASC.  6  (1022-1923)  4 


4  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

wranules.  Quant  aux  chondriocontes  (que  l'auteur  appelle  zymocontes), 
ils  se  transforment  en  granules  ;  ils  représentent  une  substance  de  transi- 
tion dans  l'élaboration  des  granules  ;  l'auteur  ne  peut  leur  reconnaître 
une  origine  nucléaire,  comme  l'admet  Saguchi  (1922)  ;  il  ne  peut  les  homo- 
loguer non  plus  au  chondriome  de  la  cellule  embryonnaire,  duquel  on  a 
voulu  les  faire  descendre  ;  il  semble  bien  qu'ils  se  forment  d'une  façon 
autonome  dans  le  cytoplasme.  —  P.  Remy. 

WalHn  (Ivan  E.).  —  Le  problème  mitochondrial.  —  W.  croit  qu'il  y  a 
plus  de  probabilités  pour  une  nature  bactérienne  des  mitochondries  que 
pour  une  origine  cytoplasmique;  il  critique  surtout  un  travail  de  Cowdry 
et  Olitsky  qui  sont  d'im  avis  opposé.  W.  a  pu  colorer  des  mitochondries 
avec  le  Giemsa  dans  un  frottis  de  fœtus  de  Chien  séché  à  l'air  et  fixé  à 
l'alcool  ;  il  n'y  a  rien  d'étonnant  à  ce  que  les  mitochondries  n'offrent 
pas  les  caractères  (spores,  colorations,  culture)  de  bactéries  banales,  car 
elles  doivent  être  très  modifiées  (comme  d'authentiques  bactéries  le  sont) 
par  la  vie  symbiotique  qu'elles  mènent  dans  la  cellule.  W.  considère  que 
le  problème  de  la  valeur  des  mitochondries  reste  ouvert,  et  qu'aucune 
preuve  décisive  n'a  été  donnée  ni  dans  un  sens  ni  dans  l'autre.  [Il  y  en  a 
cependant  une  :  c'est  que  les  bactéries  symbiotes  sont  très  localisées  dans 
certains  hôtes  et  dans  certaines  cellules,  tandis  que  les  mitochondries  sont 
vuiiversellement  réparties  chez  tous  les  êtres  et  presque  toutes  lescellules].  — 

L.    CuÉNOT. 

Lewis  (Warreil  H.}.  —  Observation  des  cellules  de  cultures  de  tissu  avec 
Vécluirage  à  fond  noir.  —  L.  a  examiné  dans  ces  conditions,  soit  sans  colo- 
ration, soit  avec  coloration  par  une  teinture  vitale,  diverses  cellules  en 
culture  de  l'embryon  de  poulet  :  mésenchyme,  endothélium,  ectoderme, 
entoderme,  foie,  fibres  nerveuses  sympathiques,  muscles  lisse,  cardiaque  et 
squelettique  ;  il  a  confronté  chaque  fois  les  aspects  constatés  avec  ceux 
fournis  par  l'observation  en  lumière  ordinaire.  Le  cytoplasme  de  ces  divers 
éléments  apparaît  homogène  et  sans  structure  ;  on  ne  voit  aucune  struc- 
ture fibrillaire,  ni  dans  l'endothélium,  ni  dans  les  fibres  sympathiques,  ni 
même  dans  les  muscles  lisse,  squelettique  et  cardiaque,  où  n'apparaît  pas 
non  plus  la  striation  transversale.  Lenucléoplasme  est  homogène  et  sombre 
aussi.  On  voit  le  nucléole,  les  globules  de  graisse  brillamment  illuminés, 
les  mitochondries  en  granules  et  en  bâtonnets  qui  apparaissent  en  gris,  les 
grains  de  dégénération  qui  s'éclairent  en  blanc.  La  préparation  colorée 
au  rouge  neutre  montre  les  grains  de  dégénération  en  jaune  ;  colorée  au 
vert-janus,  elle  fait  paraître  roses  les  mitochondries.  Les  grains  de  dégé- 
nération et  les  mitochondries  se  montrent  agités  d'un  mouvement  brownien 
qui  dans  certaines  espèces  de  cellules  est  beaucoup  plus  lent  que  dans 
d'autres,  sans  doute  par  suite  de  la  plus  grande  consistance  du  cytoplasme. 
—  A.  Prenant. 


—  610 


HISTOGENÈSE    ET   MORPHOGÉNÈSE 


Histogenèse  et  morphogénèse. 


Ekman  (Gunnar).  —  Neue  experimentelle  Beitrdge  zur  fruheslen  Ent- 
wicklung  der  Kiemenregion  und  V orderextremilàt  der  Anuren.  (Societas 
scientiarum  fennica.  Conimentationes  biologicœ,  I,  3,  96  p.,  1922.)         [7 

Kopec  (Stephan).  —  Studies  on  the  necessity  of  the  hrain  for  the  inception 
of  Insect  metamorphosis.  (Biolog.  Bull.,  XLII,  323-342,  4  fig.,  1922.)     [11 

Lewis  (Frédéric  T.).  —  A  note  on  symmetry  as  a  factor  in  the  ev-olution  of 
plants  and  animais.  (Amer.  Natur.,  LVII,  5-41,  1923.)  [5 

Marchai  (El.  et  Em.).  —  De  V  «  HomothalUsme  »  de  quelques  Ascomycètes 
(Bull.  Acad.  roy.  Beig.,  Bull.  Cl.  Se.  [5],  IX,  8-13,  1923.)  [12 

a]  Morgan  (T.  H.).  —  The  development  of  asymmetry  in  the  Fiddler  Crah. 
(Amer.  Natur.,  LVII,  269-273,  1923).  .  [6 

h)  - —  —  Further  évidence  on  i^ariaiion  in  the  width  of  the  abdomen  in  imma- 
ture Fiddler  Crahs.  (Ibid.,  274-283.)]  [6 

Papanicolaou  (G.  N.)  and  Stockard  (C.  R.).  —  Morphology  of  cystic  growths 
in  the  ovnry  and  utérus  of  the  guinea  pig.  —  Expérimental  results  on  the 
etiology  of  cystic  growths  in  ovary  and  utérus  in  guinea  pig.  (Proceed. 
Soc.  exp.  Biol.  and  Med.,  XIX,  401-403,  1922.)  [11 

Priestley  (J.  H.)  and  Wofîenden  (L.  M.).  —  Physiological  studies  in  plant 
anatomy.  V.  Causal  factors  in  cork  formation.  (New  Phytologist,  XXI, 

252-268,  1922.)  [13 

Spurling  (Roy  G.).  —  The  effect  of  extirpation  of  the  posterior  limb  hud 
on  the  development  of  the  limb  and  pelvic  girdle  in  chick  embryos.  (Anat. 
Record,  XXVI,  n»  1,  16  p.,  5  fig.)  [10 

Stewart  (Fred  W.\  —  An  histogenetic  study  of  the  respiratory  epithelium. 
(Anat.  Record,  XXV,  nO  4,  20  p.,  3  fig.  texte  et  3  pL)  [11 


Lewis  (Frédéric  T.).  —  Une  note  sur  la  symétrie  comme  un  facteur  dans 
V évolution  des  plantes  et  des  animaux.  —  Les  animaux  et  les  plantes  ont  une 
tendance  à  être  symétriques,  sans  doute  sous  l'influence  de  diverses  causes 
physiques  ;  les  arrangements  asymétriques,  relativement  exceptionnels, 
sont  peut-être  transitoires,  et  destinés  ^  être  remplacés  par  de  nouveaux, 
plus  symétriques  et  plus  durables.  L.  passe  en  revue  le  genre  Campanula 
qui  comprend  une  centaine  d'espèces  de  la  région  tempérée  et  nordique  ; 
C.  médium  a  une  symétrie  pentamère  parfaite,  mais  présente  quelques  va- 
riations à  3  et  4  carpelles  ;  C.  napunculoides  pentamère  avec  3  carpelles  est 
beaucoup  plus  variable  ;  il  peut  devenir  hexamère,  ce  qui  rétablit  la  symé- 
trie, ou  acquérir  une  symétrie  bilatérale,  comme  un  Lobelia,  genre  allié 

—  611  — 


6  ANNÉE   BIOLOGJQUE 

à  Campanula.  Il  semble  bien  que  dans  la  famille,  il  y  ait  tendance  à  acqué- 
rir diverses  syméti'ies,  hexamère  chez  Canarina,  octomère  chez  Michauxia, 
en  passant  par  une  condition  intermédiaire  et  transitoire  d'asymétrie. 
C'est  beaucoup  plus  satisfaisant  que  d'imaginer  comme  l'a  fait  Spencer 
que  la  production  d'une  fleur  bilatérale  de  Campanulacée  est  en  relation  avec 
la  fécondation  par  les  Abeilles. 

L'arrangement  des  gros  vaisseaux  artériels  sur  l'aorte  (sous-clavières 
et  carotides)  qui  montre  tant  de  dispositions  variées,  tend  aussi  vers  un 
certain  nombre  d'arrangements  symétriques.  Chez  le  Mouton,  il  y  a  un 
tronc  brachiocéphalique  unique  dont  se  détachent  les  deux  sous-clavières 
(à  des  niveaux  un  peu  différents),  et  qui  se  bifurque  en  deux  carotides  ; 
l'Homme  a  un  arrangement  asymétrique,  mais  des  anomalies  présentent 
une  symétrie  parfaite.  L.  pense  que  l'arrangement  spiral  des  viscères  n'est 
pas  en  rapport  avec  tel  vaisseau  ou  tel  organe,  mais  a  une  origine  beaucou|t 
plus  profonde,  la  tendance  à  une  rotation  générale  dextre,  comme  celle  qui 
prévaut  chez  les  Gastropodes.  Il  termine  en  critiquant  vivement  la  théorie 
qui  veut  placer  dans  les  cellules  germinales  toute  base  de  l'évolution  ;  en 
prenant  comme  exemple  les  arcs  aortiques,  il  pense  que  les  dispositions 
symétriques  du  Porc  et  du  Mouton  ont  apparu  d'abord  chez  les  ancêtres 
à  l'état  d'anomalies  rares  ;  puis  celles-ci  sont  devenues  communes  et  enfin 
ont  représenté  l'état  normal  ;  la  cause  des  anomalies  est  la  cause  de  l'évo- 
lution, et  elle  paraît  bien  plutôt  somatique  que  germinale.  —  L.  Cuénot. 

a)  Morgan  (T.  H.).  —  Le  déi>eloppement  de  Fasymétrie  chez  le  Crabe 
Gélasime.  [Analysé  avec  le  suivant] 

b) Noui>elle  évidence  de  variation  dans  la  largeur  de  V abdomen  dans 

les  Gélasimes  immatures.  —  Les  expériences  de  Przibram  et  d'autres  ont 
montré  que  chez  certains  Crustacés  Décapodes  qui  ont  des  pinces  inégales, 
lorsqu'on  enlève  la  grande  pince,  la  plus  petite  se  développe  en  une  grande 
pince  ;  chez  d'autres  espèces  dont  les  Gélasimes,  ce  fait  ne  se  produit  pas  ; 
après  enlèvement  de  la  grande  pince,  il  s'en  régénère  une  nouvelle  grande 
sur  le  moignon  de  l'ancienne.  Or  dans  les  premiers  stades  qui  suivent  la 
Zoé  les  deux  pinces  sont  égales  en  dimensions  et  en  forme  et  ressemblent  à 
celles  de  la  femelle  ou  à  la  petite  pince  du  mâle  ;  M  a  tenté  de  voir  si  en 
enlevant  une  pince  aux  jeunes  mâles  à  ces  stades  indifférenciés,  la  pince 
restante  se  développerait  en  une  grande  pince  :  la  pince  gauche  a  été  en- 
levée à  43  jeunes  Crabes,  de  sexe  encore  inconnu  ;  après  la  mue,  22  ont  les 
deux  pinces  petites  et  égales  (on  peut  supposer  que  ce  sont  des  femelles), 
21  ont  une  grande  pince  à  droite,  et  aucune  à  gauche.  Mais  si  l'on  opère  sur 
de  jeunes  mâles  qui  ont  atteint  le  stade  où  commence  la  différence  entre 
les  deux  pinces,  la  même  opération  n'a  plus  d'effet,  pas  phis  que  chez  des 
Crabes  adultes  ;  toujours,  quand  îa  grande  pince  a  été  enlevée,  il  se  reforme 
une  grande  pince  à  la  même  place.  On  a  trouvé  deux  fois  des  mâles  adultes 
qui  avaient  deux  grandes  pinces  du  type  masculin  ;  il  y  a  indifférence  pour 
le  côté  qui  porte  la  grande  pince  ;  sur  524  adultes,  241  ont  la  gi^ande  pince 
à  droite,  un  peu  plus  (283)  l'ont  à  gauche. 

Dans  le  jeune  âge,  il  n'y  a  aucune  différence  entre  l'abdomen  des  deux 
sexes  ;  ils  sont  étroits  et  semblables.  L'abdomen  est  encore  étroit  chez  la 
femelle  à  un  stade  où  les  pinces  du  mâle  commencent  à  montrer  la  diffé- 
renciation caractéristique  ;  puis^  plus  tard,  l'abdomen  de  la  femelle  s'élar- 
git  considérablement,    mais   plus   ou   moins   vite   suivant   les   individus. 

—  612  — 


HISTOGENESE    ET   MOitPHOGENESE  7 

Quelques  femelles  gardent  encore  un  abdomen  incomplet  alors  que  la 
grande  majorité  ont  développé  depuis  longtemps  l'abdomen  caractéris- 
tique des  femelles  à  maturité.  —  L.  Cuénot. 

Ekman  (Gunnar).  —  Nouçelles  contributions  expérimentales  aux  premiers 
développements  de  la  région  branchiale  et  des  membres  antérieurs  des  Anoures. 
—  L'auteur  confirme  et  étend  ses  précédentes  observations.  L'épiderme 
de  la  région  branchiale  est  capable,  par  autodilTérenciation,  de  produire 
des  branchies  externes,  sans  intervention  de  l'endoderme  ni  du  mésoderme. 
\\n  efïet,  un  lambeau  d'épiderme  de  cette  région,  greffé  à  la  place  de  la 
partie  correspondante  sur  un  autre  individu  et  retourné  de  180°,  le  bout 
caudal  dirigé  vers  la  tcte,  détermine  la  formation  d'une  série  de  branchies 
retournées  de  180°.  Mais  d'autre  part,  un  lambeau  d'ectoderme  ne  prove- 
nant pas  de  la  région  branchiale,  et  qui  normalement  n'aurait  jamais 
donné  naissance  à  des  branchies,  peut  être  amené  à  le  faire  si  on  le  gi'eiïe 
sur  la  région  branchiale  d'un  autre  individu  :  c'est  alors  évidemment  l'en- 
domésoderme  qui  agit  et  provoqvie  la  difîérenciation.  Il  faut  pour  cela  que 
le  lambeau  provienne  du  ventre,  immédiatement  en  arrière  de  la  région 
branchiale.  La  formation  de  branchies  peut  donc  résulter,  soit  de  l'auto- 
différenciation  de  l'ectoderme,  soit  d'une  différenciation  provoquée  par 
l'endomésoderme.  Toutefois  l'ectoderme  ne  possède  ce  pouvoir  d'auto- 
difîérenciation  qu'à  partir  du  stade  où  les  replis  médullaires  ont  apparu  ; 
avant  ce  moment,  un  lambeau  d'ectoderme  greffé  après  retournement  pro- 
duit des  branchies  orientées  normalement  :  c'est  donc  le  deuxième  mode  de 
différenciation  qui  agit.  L'ectoderme  d'un  point  éloigné  de  la  région  bran- 
chiale ne  produit  jamais  de  branchies.  Quand  le  lambeau  est  pris  dans  la 
région  blastoporienne  d'une  larve  très  jeune,  il  donne  naissance  à  une  sail- 
lie qui  représente  un  rudiment  de  queue  ;  il  n'est  donc  pas  tout  à  fait 
indifférent.  Dans  bon  nombre  de  cas  où  l'on  s'attendrait  à  la  formation  de 
branchies,  ces  organes  n'apparaissent  pas  :  il  semble  que  cela  résulte  de 
blessures  du  lambeau  transplanté,  blessures  qui  tout  ensemble  auraient 
fait  perdre  au  greffon  son  pouvoir  d'autodifférenciation  et  l'auraient  mis 
hors  d'état  de  réagir  à  l'excitation  de  l'endomésoderme.  On  peut  supposer 
que  cette  dernière  excitation  n'est  capable  d'agir  que  pendant  un  temps 
assez  court  ;  il  faudrait  alors  que,  dans  cet  intervalle,  l'endoderme  et  l'ec- 
toderme s'unissent  intimement  :  si  cette  union  n'a  pas  Heu  assez  vite, 
l'endomésoderme  n'a  plus  d'action.  Plus  tard  cependant,  même  dans  ce  cas, 
une  régularisation  peut  intervenir  et  amener  l'apparition  de  branchies  in- 
ternes, souvent  imparfaites,  mais  normalement  disposées,  et  cela  que  l'on 
ait  greffé  des  lambeaux  de  région  branchiale  retournés  ou  des  fragments  de 
peau  du  tronc.  Cela  peut  tenir  à  ce  que  les  branchies  internes  persistent 
assez  longtemps  chez  la  larve,  tandis  que  les  externes  n'ont  qu'une  exis- 
tence fort  brève  :  l'organisme  a  donc  le  temps  de  former  secondairement 
les  premières,  mais  pas  les  secondes.  Cette  régénération  paraît  ne  se  faire 
complètement  que  s'il  est  resté  en  place  au  moins  un  lambeau  de  l'épiderme 
branchial  primitif.  Une  pareille  régénération  régulatrice  n'a  pas  lieu  chez 
Bombinator,  où  les  branchies  internes  se  forment  en  partie  par  transforma- 
tion directe  des  branchies  externes.  La  circulation  agit  sur  le  développe- 
ment des  branchies  :  si  on  extirpe  le  cœur  d'une  jeune  larve,  celle-ci  peut 
continuer  à  vivre  une  dizaine  de  jours,  mais  elle  ne  forme  pas  de  branchies 
et  finit  toujours  par  périr.  Le  milieu  semble  agir  aussi  sur  la  formation  des 
branchies,  car  les  branchies  de  Hi/la  sont  plus  développées  quand  elles 

—  613  — 


8  ANNÉE   JJIOLOGIQUE 

poussent  au  mois  de  juin  que  lorsqu'elles  se  développent  au  mois  de  mai  ; 
l'eau  chaude  contient  en  effet  moins  d'oxygène  que  l'eau  froide. 

Ainsi  l'ectoderme  possède  un  pouvoir  d'autodifférenciation,  mais  à  par- 
tir d'un  certain  âge  seulement  ;  il  devient  ensuite  assez  fort  pour  vaincre 
les  tendances  évolutives  des  autres  feuillets.  Ce  pouvoir  est  donc  acquis 
par  l'ectoderme;  par  suite,  ce  n'est  pas  là  de  la  véritable  autodifférenciation, 
mais  bien  le  résultat  d'une  impulsion  venue  des  autres  tissus  :  c'est  d«  la 
même  manière  qu'un  lambeau  étranger  à  la  région  branchiale  peut  être 
incité  par  son  nouvel  entourage  à  modifier  son  mode  normal  de  dévelop- 
pement. Seulement,  dans  le  cas  des  branchies,  les  facteurs  ont  depuis 
longtemps  cessé  d'agir  lorsque  se  réalise  leur  effet  :  de  là  l'apparence 
de  l'autodifférenciation.  Il  est  probable  qu'à  l'origine  tout  l'ecto- 
derme avait  le  pouvoir  de  produire  des  branchies  ;  mais,  dès  le 
stade  gastrula,  cette  puissance  est  déjà  restreinte  et  on  ne  peut 
plus  faire  produire  des  branchies  à  un  fragment  d'ectoderme  tout  à  fait 
postérieur,  provenant  d'une  gastrula  avancée  :  l'ectoderme  caudal,  diffé- 
rencié de  bonne  heure,  ne  peut  plus  donner  naissance  à  ces  organes,  tandis 
qu'une  partie  de  l'ectoderme  située  plus  près  de  la  région  orale  peut  être 
influencée  plus  longtemps  par  les  autres  tissus. 

Outre  les  branchies,  l'ectoderme  transplanté  peut  donner  naissance  à  un 
opercule  et  à  une  cavité  péribranchiale  chez  Bombinator,  par  exemple  ;  et 
quand  il  se  produit  des  branchies  retournées,  le  repli  operculaire  est  d'ordi- 
naire retourné  aussi:  il  y  a  autodifférenciation  et  le  développement  se  pour- 
suit sans  égard  au  nouveau  milieu.  Mais  cette  autodifférenciation  est  loin 
d'être  absolue  :  le  même  lambeau  retourné  qui  vient  de  former  un  opercule 
renversé  peut  en  même  temps,  sous  l'influence  des  tissus  sous-jacents,  donner 
un  deuxième  opercule,  normalement  placé.  Si  ces  deux  replis  sont  assez 
éloignés  l'un  de  l'autre,  il  peut  se  former  du  même  côté  deux  opercules  et 
deux  cavités  péribranchiales.  S'ils  sont  rapprochés,  ils  se  soudent  :  dans  ce 
cas,  c'est  le  sujet  qui  impose  sa  direction,  et  il  se  forme  en  définitive  une 
cavité  péribranchiale  normale.  La  puissance  d'autodifférenciation  est  moins 
absolue  encore  pour  l'opercule  que  pour  les  branchies.  Un  lambeau  d'ecto- 
derme non  branchial  peut  aussi  être  amené  à  former  un  opercule,  pourvu 
qu'il  vienne  d'une  région  voisine.  Mais  souvent  il  n'en  produit  pas,  ou  bien 
il  reste  deux  spiracles  au  lieu  d'un:  cela  arrive  régulièrement  si  le  greffon  est 
pris  à  la  peau  du  ventre.  Dans  le  développement  normal  de  la  Grenouille,  un 
repli  médian  transversal  concourt  à  former  un  canal  qui  réunit  ventralement 
les  deux  cavités  péribranchiales  droite  et  gauche  ;  plus  tard  il  ne  persiste 
qu'un  seul  spiracle,  ouvert  du  côté  gauche.  Si  on  greffe  sur  la  ligne  médiane, 
au  point  où  devrait  se  former  ce  canal,  un  lambeau  d'épiderme  ventral  pos- 
térieur, le  canal  ne  se  forme  pas  et  les  deux  cavités  restent  séparées  ;  cha- 
cune s'ouvre  d'abord  par  un  orifice  ;  puis  la  cavité  droite  se  ferme  complè- 
tement, tandis  que  l'orifice  de  la  gauche  persiste  à  la  place  normale  du 
spiracle. 

L'auteur  étudie  ensuite  la  formation  de  la  cavité  péribranchiale  dans  les 
monstres  doubles  artificiels.  11  greffe  l'un  à  l'autre  dans  des  positions  variées 
deux  jeunes  têtards  au  même  stade  et  constate  que  si  les  replis  operculaires 
des  deux  animaux  poussent  dans  le  même  sens  ils  se  confondent  en  un  pli 
unique  ;  si  au  contraire  ils  poussent  en  direction  opposée,  il  se  forme  une 
sorte  de  compromis  entre  les  deux  organes.  Que  l'on  greffe  ventre  à  ventre, 
parallèlement  et  dans  le  même  sens,  en  arrière  de  la  région  branchiale,  deux 
têtards  de  Grenouille  verte,  les  cavités  péribranchiales  deviennent  normales, 

—  614  — 


HISTOGENÈSE   ET  MORPHOGÉNÈSE  9 

mais  elles  s'ouvrent  au  niveau  de  la  soudure  par  une  longue  fente  transver- 
sale :  compromis  entre  les  dispositions  régulières  des  deux  individus,  qui 
devraient  porter  chacun  un  spiracle  à  leur  gauche.  Si  la  soudure  s'étend  sur 
toute  la  face  ventrale  jusqu'à  la  bouche,  il  se  forme  de  chaque  côté  une  ca- 
vité, commune  aux  deux  animaux  et  ouverte  par  un  orifice  latéral;  il  n'y 
a  pas  de  communication  de  droite  à  gauche.  Deux  têtards  grefïés  latérale- 
ment, le  côté  droit  de  l'un  au  côté  gauche  de  l'autre,  suppriment  entière- 
ment leur  cavité  péribranchiale  du  côté  de  la  soudure  ;  le  pli  operculaire  des 
deux  animaux  se  dirige  dans  le  même  sens  :  il  en  résulte  la  formation  dua 
canal  transversal, s'ouvrant  du  côté  gauche  de  l'animal  double.  Si  au  contraire 
on  soude  deux  animaux  tête  à  pointe,  côté  gauche  contre  côté  gauche,  la 
cavité  de  ce  côté  ne  se  forme  pas  ;  à  droite  apparaît  un  repli,  mais  qui 
s'arrête  au  contact  de  l'épiderme  de  l'autre  animal.  Une  cavité  péribran- 
chiale s'achève  dans  chaque  individu,  mais  l'orifice  de  chacune  se  ferme  plus 
ou  moins  complètement.  Ainsi  le  pli  s'arrête  quand  il  arrive  à  l'épiderme 
étranger.  Pourtant  chez  Bombinator  E.  a  pu  obtenir  une  fois  une  différen- 
ciation provoquée  :  deux  têtards  avaient  été  soudés  par  toute  la  face  ven- 
trale dans  le  même  sens  :  il  s'est  développé,  comme  dans  le  cas  analogue 
de  Grenouille,  deux  cavités  péribranchiales  communes  aux  deux  individus 
et  ouvertes  chacune  par  un  orifice  latéral.  Or  on  sait  que  chez  Bombinator 
il  se  forme  normalement  un  spiracle  médian.  Comine  la  région  médiane 
ventrale,  qui  aurait  dû  produire  cet  orifice,  avait  été  enlevée  aux  deux  ani- 
maux, la  partie  de  l'ectoderme  qui  a  donné  naissance  aux  orifices  latéraux 
n'aurait  pas  du  normalement  former  de  spiracle  :  il  y  a  là  manifestement  une 
différenciation   provoquée. 

On  peut,  en  traversant  avec  une  aiguille  de  verre  la  région  branchiale, 
empêcher  le  repli  operculaire  de  se  prolonger  transversalement.  Si,  après 
trois  jours  par  exemple,  on  enlève  l'aiguille,  le  développement  reprend  et 
s'achève  .normalement  :  le  développement  des  différentes  parties  de  la 
paroi  péribranchiale  a  donc  lieu  indépendamment  de  celui  de  ses  voisines. 
En  particulier  la  région  caudale  de  la  cavité  péribranchiale,  qui  est  en  rap- 
port avec  le  spiracle,  peut  se  développer  même  quand  la  partie  antérieure 
avorte. 

Sous  quelle  action  se  produisent  les  replis  operculaires?  Le  mésoderme 
doit  intervenir,  en  apportant  au  point  voulu  des  matériaux  nutritifs  plus 
abondants.  De  même  peut-il  inciter  un  lambeau  d'épiderme  étranger  à 
former  des  productions,  auxquelles  celui-ci  ne  donnerait  pas  naissance  dans 
sa  situation  normale.  Le  rétrécissement  qui  produit  le  spiracle  n'est  pas  dû  à 
une  soudure  :  il  y  a  seulement  rétrécissement  de  l'orifice  par  diminution 
de  la  multiplication  cellulaire  à  son  bord,  ce  qui  raccourcit  celui-ci. 

Il  résulte  des  expériences  que  la  «  détermination  »  des  branchies  dans 
l'ectoderme  est  bien  plus  énergique  que  celle  de  l'opercule  ;  cela  peut  tenir, 
dit  l'auteur,  à  ce  que  l'opercule  est  un  organe  complexe  et  étendu,  en  con- 
flit constant  avec  d'autres  organes,  tandis  que  les  branchies  sont  plus 
simples  et  plus  indépendantes  ;  et  puis  les  branchies  se  développent  plus 
tôt  et  doivent  donc  être  déterminées  à  une  époque  bien  plus  précoce  ; 
or,  plus  l'incitation  dure  longtemps,  plus  est  énergique  la  puissance  de  diffé- 
renciation de  l'ébauche  correspondante.  Donc,  sur  les  lambeaux  prélevés, 
la  détermination  des  branchies,  qui  commence  très  tôt,  a  eu  le  temps  de  se 
faire  plus  énergiquement  que  celle  de  l'opercule,  commencée  bien  plus 
tard. 

E.  confirme  chez  Rana  arvalis  le  fait  déjà  connu  que  la  perforation  de 

—  615  — 


10  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

l'opercule  peut  avoii'  lieu  sans  action  de  la  patte  antérieure  :  le  coude  de 
cette  patte  ne  se  trouve  pas  en  face  du  point  où  un  amincissement  des 
tissus  indique  la  perforation  future.  Si  on  t'ait  sortir  la  patte  par  un  orifice 
artificiel,  la  perforation  ne  s'achève  pas  moins  au  point  où  elle  s'annonçait. 
L'auteur  étudie  ensuite  les  rapports  des  pattes  antérieures  avec  la  cavité 
péribranchiale  après  greffe  d'un  lambeau  retourné.  L'ébauche  mésoder- 
nùque  de  la  patte  vient  toujours  se  mettre  de  très  bonne  heure  en  rapport 
avec  rectoderme,  soit  dans  la  cavité  péribranchiale  quand  celle-ci  se  dé- 
veloppe, soit  au  fond  d'une  invagination  particulière  de  l'ectoderme,  sou- 
vent réduite  à  un  tractus  plein.  Dans  ce  dernier  cas,  le  repli  normal  a  com- 
mencé à  se  développer  en  avant  de  Tébauche  de  la  patte  ;  mais  une  cause 
inconnue  a  arrêté  ce  développement  :  il  s'est  produit  seulement  une  sorte 
de  bourgeonnement  autour  du  rudiment  du  membre  ;  mais  le  plus  souvent  un 
nouveau  repli  naît  en  arrière  et  donne  naissance  à  la  partie  caudale  de  la 
cavité  péribranchiale  et  au  spiracle.  L'invagination  de  l'ectoderme  en  face 
de  la  patte  peut  être  due,  soit  à  une  attraction  de  la  part  de  celle-ci,  soit  à  la 
puissance  d'autodifférenciation  de  l'ectoderme  :  il  est  plus  probable  encore 
que  ces  deux  facteurs  agissent  à  la  fois.  Les  rapports  sont  les  mêmes,  que 
la  patte  se  trouve  recouverte  par  l'épiderme  normal  du  sujet,  ou  par  lelam- 
l)eau  étranger.  Pourtant,  dans  ce  dernier  cas,  l'ectoderme  parfois  ne  s'inva- 
gine  pas  et  ne  se  met  pas  en  rapport  avec  le  rudiment  mésodermique  de  la 
patte  :  alors  celui-ci  dégénère.  —  A.  Robert. 

Spurling  (Roy  G.).  —  Effet  de  r ablation  du  bourgeon  du  membre  postérieur 
sur  le  développement  du  membre  et  de  la  ceinture  pelvienne  chez  les  embryons 
de  poulet.  —  On  sait  C|ue  les  ablations  des  bourgeons  de  membre  pratiquées 
chez  les  larves  d'Amphibiens  (Byrnes  1898,  Braus  1906,  Harrison  1918, 
Detweii-er,  1918,  1920)  ont  été  couronnées  d'un  succès  plus  ou  moins 
complet  et  suivies  de  régénération  du  membre.  Chez  les  animaux  à  sang 
chaud  (poulet),  un  seul  essai  a  été  tenté  par  Lillie  (1904)  et  a  échoué. 
C'est  aussi  un  échec  qu'a  obtenu  S.  malgré  une  technique  très  sûre  ;  sur 
49  embryons  opérés  au  stade  de  choix  pour  la  régénération  (65^  heure  d'in- 
cubation), il  n'y  eut  survie  que  de  6  individus,  et  aucun  de  ceux-ci  ne  montra 
après  ablation  du  bourgeon  du  membre  postérieur  de  trace  de  régénération. 
Aussi  S.  est-il  d'accord  avec  Lillie  pour  déclarer  que  l'embryon  de  poulet 
n'a  pas  un  plus  grand  pouvoir  régénérateur  que  l'adulte.  Cependant,  par 
un  hasard  d'expérience,  le  bourgeon  du  membre  enlevé  s'est  trouvé  trans- 
porté sur  un  point  de  la  paroi  abdominale  sur  laquelle  il  s'est  greffé  et  dé- 
veloppé en  un  membre  parfait  ;  le  mésoderme  squelettogène  du  membre 
est  donc  déjà  différencié  et  peut  être  transplanté  avec  succès.  A  ce  stade  le 
rudiment  de  la  ceinture  pelvienne  est  déjà  déterminé,  et  l'ablation  d'une 
partie  de  ce  rudiment  entraîne  dans  l'ébauche  un  manque  de  la  partie 
enlevée  qui  ne  s'est  pas  régénérée.  On  peut  donc  dire  que  chez  les  embryons 
(!e  poulet  de  cet  âge  le  système  du  membre  postérieur  et  de  la  ceinture  pel- 
^  ienne  possède  une  structure  mosaïque  avec  composants  définis  dans  lequel 
l'ablation  d'une  partie  n'est  pas  suivie  de  sa  restitution.  Ce  résultat  est 
contraire  à  ceux  qui  ont  été  obtenus  chez  les  Amphibiens  par  les  auteurs 
(Detweiler  excepté)  et  qui  ont  permis  de  conclure  à  l'équipotentialité  des 
parties  de  l'ébauche.  S.  a  expérimenté  aussi  sur  la  musculature,  et  il  a 
constaté  que  la  suppression  de  tout  ou  partie  de  la  plaque  musculaire  du 
somite  produit  une  perte  de  substance  dans  la  musculature  ventrolatéiale. 
- —  A.  Prenant. 

—  616  — 


HISTOGliNJtSb:   ET  MORPHOGENllSi:  \î 

Papanicoîaou  (G.  N.)  et  Stockard  (C.  R.).  —  Morphologie  el  étiologie  des 
formations  kystiques  de  Vovaire  et  de  VuU'rus  du  Cobaye.  —  Les  kystes  de 
l'ovaire  du  C.  sont  le  l'ésultat  de  la  prolifération  de  l'épithélium  cubique 
qui  tapisse  les  tubules  épididymaires  du  canal  de  Wold*  embryonnaire  ; 
ces  tubules,  aveugles,  se  remplissent  d'un  liquide  qui  les  distend  et  les 
transforme  en  petites  masses  sphériques  incluses  dans  la  masse  o\  arienne 
ou  demeurant  en  dehors  de  cet  organe.  Les  glandes  utérines  peuvent  subir 
des  transformations  analogues.  La  présence  des  kystes  ovariens  et  parova- 
riens  est  particulièrement  fréquente  chez  les  animaux  mal  nourris  ;  les 
auteurs  supposent,  sans  le  démontrer  bien  explicitement,  que  les  mauvaises 
conditions  da  vie  déterminent  une  congestion,  donc  une  augmentation  de 
pression  du  sang  dans  les  organes,  ce  qui  favoriserait  la  prolilération  de 
l'épithélium  épididymaire.  —  P.  Remy. 

Stewart  (Fred  W.).  —  Etude  histo génétique  de  Vépithélium  respiratoire.  — 
Dans  la  controverse  qui  s'est  produite  autrefois  sur  le  processus  de  l'apla- 
tissement de  l'épithélium  pulmonaire,  S.  se  prononce  pour  un  processus 
graduel  s'accomplissant  dans  les  derniers  jours  de  la  vie  intrautérine,  chez 
le  Rat.  il  est  en  effet  certain  que  les  inspirations  convulsives,  qui  font  péné- 
trer le  liquide  amnioticfue  dans  le  poumon  du  fœtus,  ont  pour  effet  d'apla- 
tir l'épithélium  et  que  cet  effet  n'est  que  complété  par  les  premières  inspi- 
rations respiratoires  du  nouveau-né.  Les  expériences  de  Wislocki  (1920)  et 
celles  de  l'auteur,  injectant  dans  la  cavité  amniotique  un  sel  de  fer  et  du 
ferrocyanure  de  potassium,  montrent  que  le  poumon  absorbe  le  liquide 
amniotique,  puisqu'il  est  coloré  en  bleu. 

En  suivant  les  modifications  de  l'épithélium  pulmonaire  du  19^  jour  au 
20®  de  la  vie  intrautérine  et  quelques  jours  après  la  naissance,  S.  a  constaté 
les  changements  suivants.  L'épithélium  alvéolaire  devient  hydropique, 
peut-être  pai'ce  qu'il  est  traversé  par  le  liquide  amniotique  absorbé.  Ses 
cellules  subissent  une  sorte  de  métamorphose  graisseuse,  les  gouttelettes 
graisseuses  se  développent  à  partir  de  corps  mitochondriaux  fuchsinophile^. 
Le  tissu  connectif  lui  aussi  devient  graisseux  et  disparaît  en  partie.  L'apla- 
tissement des  cellules  épithéliales  se  produit  ensuite  mécaniquement  à  la 
suite  des  inspirations  du  fœtus  et  du  nouveau-né.  Les  plaques  épithé- 
liales anuclées  sont  dues  probablement  à  deux  processus  ;  en  premier  lieu 
la  perte  du  noyau  dans  cei^taines  cellules  épithéhales  ;  en  second  lieu  la  for- 
mation de  prolongements  cellulaires  aplatis  qui  se  séparent  du  reste  de  la 
cellule.  —  A.   Prenait. 

Kopec  (S.).  —  Rôle  décisif  du  cerveau  dans  la  mise  en  train  de  la.  métamor- 
phose chez  les  Insectes.  —  Expériences  sur  des  chenilles  femelles  de  Lyman- 
tria  dispar  L.  Si  au  7®  jour  après  leur  dernière  mue  on  opère  des  chenilles 
en  leur  supprimant  le  cerveau,  la  plupart  (25  sur  30)  n'arrivent  pas  à  se 
métamorphoser.  Ce  n'est  pas  que  l'opération  les  fasse  mourir;  leur  survie 
peut  être  au  contraire  considérable  (31  jours)  ;  elles  ne  meurent  qu'à  la 
longue  d'inanition,  après  s'êti'e  progressivement  ratatinées,  mais  sans  pré- 
senter aucun  phénomène  d'histolyse.  5  seulement  s;;  sont  chrysalidées, 
mais  avec  retard  sur  les  témoins  non  opérés.  Si  l'ablation  du  cerveau  est 
faite  au  10^  jour  après  la  dernière  mue,  la  plupart  des  chenilles  au  contraire 
se  chrysalident.  K.  conclut  de  ses  expériences  que  le  cerveau  a  un  rôle 
décisif  dans  la  mise  en  train  des  phénomènes  histolytiques.  A  un  certain 
moment,  c-"ile  action  déterminante  s'étant  exercée,  les  processus  de  meta- 

—  617  — 


12  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

morphose  peuvent  se  poursuivre  indépendamment  de  la  présence  du  cer- 
veau :  ainsi  s'expliquerait  la  chrysalidation  de  5  chenilles  dans  la  première 
expérience.  On  peut  aussi  faire  une  expérience  très  démonstrative  en  fai- 
sant assez  tôt,  à  divers  niveaux  dans  le  corps  d'une  chenille,  des  ligatures 
transversales  voisines,  et  sectionnant  le  corps  entre  elles  ;  on  subdivise 
ainsi  une  même  chenille  en  tronçons  dont  seul  le  plus  antérieur,  contenant  îe 
cerveau,  présente  une  mise  en  train  de  la  métamorphose,  tandis  que  les 
trongons  moyen  ou  postérieur  meurent  après  une  survie  plus  ou  moins 
longue,  mais  sans  présenter  trace  de  phénomènes  histolytiques.  Si  au  con- 
traire les  ligatures  sont  faites  plus  tardivement,  tous  les  tronçons  se  méta- 
morphosent. L'action  exercée  dans  ces  phénomènes  par  le  cerveau  n'est  pas 
une  action  nerveuse  se  transmettant  par  les  connectifs  ;  car  elle  n'est  pas 
affectée  par  l'ablation  des  ganglions  sous-œsophagiens  ou  thoraciques,  dans 
des  conditions  où  il  ne  saurait  y  avoir  régénération  ultérieure  des  voies  con- 
ductrices. L'action  doit  être  de  nature  chimique,  le  cerveau  jouant  à  un 
moment  donné  le  rôle  d'une  glande  close  et  déversant  dans  le  sang  une  subs- 
tance qui  agirait  sur  les  organes  ;  peut-être  est-ce  la  tyrosinase,  dont  on 
connaît  le  rôle  important  dans  les  phénomènes  de  la  métamorphose.  Il  y 
aurait  là  quelque  chose  d'analogue  à  ce  qui  a  lieu  chez  les  Batraciens  ; 
divers  travaux  ont  bien  mis  en  évidence  chez  ces  animaux,  comme  déter- 
minant de  la  métamorphose,  le  rôle  de  l'iode  contenu  dans  la  thyroïde  ;  et 
la  fonction  secrétoire  de  cette  dernière  est  réglée  par  l'hypophyse. 

Une  fois  que  le  cerveau  a  eu  le  temps  d'exercer  son  action  à  distance,  les 
tissus  se  suffisent  pour  continuer  d'eux-mêmes  leurs  transformations  nym- 
phales,  et  les  larves  dépourvues  de  cerveau  qui  se  chrysalident  aboutissent, 
dans  le  même  temps  que  les  témoins,  à  l'éclosion  de  l'imago.  Chaque  tissu 
évolue  pour  son  compte  d'une  manière  indépendante,  et  sans  qu'il  y  ait 
besoin  de  connexions  anatomiques  normales.  Ainsi  des  fragments  de 
tubes  de  Malpighi  transplantés  sur  le  thorax  ou  dans  la  tête  subissent  une 
évolution  normale  ;  ou  même  un  disque  imaginai  d'aile,  prélevé  siir  une 
chenille  adulte  près  de  se  chrysalider  et  transplanté  sur  ime  chenille  plus 
jeune,  avant  sa  dernière  mue,  se  développe  d'une  manière  analogue  à  une 
aile  nymphale.  Par  contre,  si  on  prélève  les  glandes  génitales  dans  une 
chenille  encore  relativement  jeune,  après  la  3^  ou  4^  mue,  et  qu'on  les  trans- 
plante dans  une  chenille  adulte  sur  le  point  de  se  chrysalider,  on  ne  cons- 
tate aucune  accélération  dans  la  différenciation  ultérieure  de  ces  glandes. 
La  substance  déversée  dans  le  sang  par  le  cerveau  n'a  donc  pas  à  elle  seule 
une  influence  suffisante  ;  il  faut  aussi  que  les  divers  tissus  soient  arrivés 
eux-mêmes  à  un  état  qui  les  rende  sensibles  à  son  action.  — 
Ch.  Pérez. 

Marchai  (Eî.  et  Em.).  —  De  V  «  HomothalUe  «  de  quelques  Ascomycètes.  — 
Dans  aucun  cas  de  sexualité  chez  les  Ascomycètes  on  n'a  pu  observer  jus- 
qu'à présent  si  les  gamètes  procèdent  initialement  de  la  même  spore  (ho- 
mothallie)  ou  de  deux  spores  différentes  (hétérothalhe).  Les  deux  auteurs 
essaient  d'éclairer  cette  question  en  comparant  le  comportement  de  divers 
A.  en  cultures  mono  et  polyspores.  Des  cultures  monospores  de  diverses 
Sordariées  fimicoles  {Hypocopra  fimicola,  macrospnra,  Sordaria  tetraspora, 
Philocopra  selosa,  curvicolla,  Sporormia  intermedia,  Chaetomium  elatum) 
leur  ont  montré  que  ces  Champignons  doivent  être  considérés  comme  ho- 
mothalliques  :  toutes  <;es  cultures  ont,  en  effet,  produit  normalement  des 
périthèces  fertiles.  —  P.  Remy. 

—  618  — 


CELLULES   SEXUELLES.   —   FÉCONDATION.   —    PARTHÉNOGENÈSE        13 

Prlestley  (J.  H.)  et  Woffenden  (L.  M.).  —  Les  causes  de  la  formation  du 
liège.  —  La  formation  du  liège  a  déjà  été  étudiée  à  un  point  de  vue  général, 
à  la  suite  d'une  étude  sur  l'ciïet  de  la  sève  contenue  dans  l'intérieur  des 
faisceaux,  sur  l'activité  méristématique  des  tissus  alimentés  par  ces  fais- 
ceaux. La  production  du  liège  de  cicatrisation,  les  cicatrices  laissées  par  la 
chute  des  feuilles  et  la  formation  naturelle  du  liège,  se  rapportent  aux  causes 
successives  suivantes  :  d'abord  obstruction  d'une  surface  parenchymateuse 
par  dépôt,  en  présence  de  l'air,  de  subérine  ou  cutine;  deuxièmement,  accu- 
mulation de  sève  à  la  surface  de  la  région  parenchymateuse  obstruée;  enfin 
différenciation  d'une  assise  subéro-phellodermique  au  milieu  de  ce  paren- 
chyme. L'origine  péricycle  d'un  périderme  doit  être  attribuée  à  la  présence 
d'une  barrière  endodermique  fonctionnelle  quand  le  phellogène  est  cons- 
titué. Des  phénomènes  tels  que  l'absence  générale  de  périderme  dans  l'écorce 
des  racines,  dans  l'axe  des  plantes  aquatiques  et  dans  les  Fougères  leptospo- 
rangiées  apportent  de  nouvelles  preuves  de  l'action  successive  des  causes 
déjà  indiquées.  Dans  le  cas  de  formation  du  liège  dans  les  feuilles,  les  expé- 
riences montrent  que  la  production  du  méristème  dépend  de  la  pression  de 
la  sève  dans  l'intérieur  des  tissus.  D'autres  faits  expérimentaux  confirment 
les  données  précédentes  relatives  à  l'action  de  l'air  sur  la  subérisation.  — 

R.  SOUÈGES. 


Cellules  sexuelles.  —  Fécondation.  -^  Parthénogenèse. 


«)  Benoit  (P.).  • —  L'uvogénèse  et  la  segmentation  de  Myrioihela  Coksi  (Vi- 
gurs).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1836,  1923.)  [20 

b) Les  globules  polaires  de  l'œuf  de  Tubularia  mesembryanthemum 

Allin.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  287,  1923.)  [21 

c) Sur  Voriçine  des  cellules   interstitielles  dans  le  testicule  du  coq 

domestique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  412,  1923.)  [21 

Bogucki  (M.).  —  Dalsze  badania  nad  dzieworodztwem  sztucznem.  {ISouvelles 
recherches  sur  la  parthénogenèse  expérimentale.)  (Trav.  Lab.  de  Physiol. 
de  rinst.  M.  Nencki,  Soc.  Se.  de  Varsovie,  I,  n»  16,  1922.)  [21 

Chambers  (Robert).  —  A  note  on  the  entrance  of  the  spermatozoon  into  the 
starfish  egg.  (Proceed.  Soc.  exp.  Biol.  and  Med.,  XX,  137-138,  1922.)    [18 

Chambers  (R.)  and  Ohshima  (H.),  —  Merogony  experiments  on  Sea-urchin 
eggs.  (Proceed.  Soc.  exper.  Biol.  and  Med.,  XIX,  320,  1922.)  [18 

Clark  (Esther  Bridgman).  —  Observations  on  the  ova  and  ovaries  of  the  guinea- 
pig,  Cai^ia  Cobaya.  (Anat.  Record,  XXV,  n»  6,  26  p.,  14  fig.)  [19 

Coulon  (Jacques  de}.  —  Développement  parthéno génétique  du  Nardus  stricta, 
(Actes  Soc.  helv.  Se.  Nat.,  II,  242-243, 1922.)  [22 

Dalcq  (A.).  —  Recherches  sur  la  physiologie  de  Vœuf  en  maturation.  (Arch. 
de  Biologie,  XXXIII,  79-196,  1923.)  [15 

—  619  — 


14  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

Dehorne  (Armand).  —  Les  cellule'}  interstitielles  dans  le  testicule  (V Anne- 
Udes._  Stylaria  et  Lumbricus.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXYI,  1674,  1923.)      [20 

a)  Drzewina  (Anna)  et  Bohn  (Georges).  —  Effets  tardifs  de  la  dilution  du 
sperme  sur  le  développement  de  Vœuf  d'Oursin.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVIl 
79-192.)  [14 

b) Influence  de  la  lumière  sur  le  pouvoir  activant  du  sperme  di' Oursin. 

(Ibid.,   218,    1923.)  [14 

Loeb  (J.).  —  Fécondation  et  phagocytose.  (Mémoires  Jubilé  E.  Metchni- 
koff,  227,  1921.)  [14 

Salazar  (A.  L.).  —  On  the  existence  of  spécial  cells  wilh  tannophil  hodies 
in  the  interstitiat  gland  of  female  rabbit.  (Anat.  Record.  XXVI,  n9  i, 
3p.,2fig.)  '  [19 

Van  der  Stricht  (0.).  —  Etude  comparée  des  ovules  des  Mammifères  aux  dif- 
férentes périodes  de  Vovogénèse  d'après  les  travaux  du  laboratoire  d^HistO' 
logie  et  d' Embryyiogieder U niversitéde  Gand.  (Arch.  de  Tiiologie.  XXXIÏI, 
229-300,  1923.)  [19 


Loeb  (Jacques).  —  Fécondation  et  phagocytose.  —  Il  semble  assez  naturel 
de  mettre  en  parallèle  la  fécondation  (en  tant  qu'absorption  du  spermato- 
zoïde par  l'œuf)  et  la  phagocytose.  Certaines  observations  montrent  que 
c'est  là  plus  qu'une  simple  analogie.  Lorsque  L.  rend,  par  alcalinisation  de 
l'eau,  les  œufs  d'Oursin  fécondables  par  le  sperme  d'Astérie,  une  partie 
seulement  donnent  des  larves,  la  majorité  périssant  après  avoir  formé  une 
membrane  de  fécondation.  L.  suppose  que,  dans  ce  dernier  cas,  le  sperma- 
tozoïde, après  avoir  traversé  le  chorion,  reste  adhérent  à  celui-ci  intérieure- 
ment, et  le  cytoplasma  ovulaire  du  cône  d'attraction  ne  peut  pas  s'étaler 
complètement  autour  de  lui.  Le  spermatozoïde  ne  pénètre  donc  pas,  tout 
en  étant  capable  de  faire  passer  dans  l'œuf  la  lysine  qu'il  renferme.  Les 
changements  de  tension  superficielle  seraient  donc  à  la  base  aussi  bien  de  la 
fécondation  que  de  la  phagocytose.  —  M.  Goldsmith. 

a)  Drzewina  (Anna)  et  Bohn  (Georges).  —  Effets  tardifs  de  la  dilution  du 
sperme  sur  le  développement  de  l'œuf  d'Oursin.  —  Pour  avoir  une  bonne  cul- 
ture il  faut  laisser  un  certain  temps  le  sperme  après  sa  dilution  en  contact 
avec  le  liquide.  Si  le  sperme  de  Str.  lividus  ou  d'Ech.  microtuberculatus  est 
employé  aussitôt  après  sa  dilution,  on  n'obtient  qu'un  développement  mé- 
diocre. La  concentration  du  liquide  ne  doit  pas  dépasser  une  certaine  limite 
(1/1000),  d'autre  part  il  ne  faut  pas  que  le  sperme  soit  trop  étendu.  Il  est 
intéressant,  au  point  de  vue  biologique,  de  remarquer  que  les  spermes 
réagissent  à  la  dilution  différemment  selon  la  localité  où  les  animaux  ont 
été  péchés.  Ainsi  les  Str.  lividus  de  Roscofî  sont  plus  résistants  que  ceux 
de  Monaco.  Il  semble  aussi  que  la  saison  a  luie  grande  influence  sur  les  cul- 
tures. —  Z.   Gruzewska. 

:-  620  — 


CELLULES   SEXUELLES.  —  FÉCONDATION.  —  PARTHÉNOGENÈSE         15 

b)  Drzewina  (Anna)  et  Bohn  (Georges).  —  Influence  de  la  lumière  sur  le 
pouvoir  fécondant  du  sperme  d'Oursin.  —  A  concentration  égale,  le  sperme 
tenu  à  rohscurité  conserve  plus  longtemps  son  {)ouvoir  fécondant  <pie  celui 
fenu  à  la  lumière  (une  dilution  à  1/1000,  par  exemple,  perd  ce  pouvoir  après 
S  heures  à  la  lumière  et  peut  encore  féconder  75  %  des  œufs  à  l'obscurité). 
Le  sperme  tenu  à  l'obscurité  résiste  mieux  aux  agents  toxiques,  tels  que  le 
rouge  neutre.  Les  œufs  fécondés  par  lui  se  développent  plus  rapidement 
que  ceux  fécondés  par  le  sperme  tenu  à  la  lumière.  Il  faut  signaler  aussi  un 
phénomène  qui  vient  troubler  les  résultats  :  le  sperme,  à  l'obscurité,  quelques 
minutes  après  la  dilution,  accuse  une  baisse  brusque  du  pouvoir  fécondant  ; 
quelques  minutes  après,  il  y  a  redressement,  et  ce  pouvoir  augmente  de  nou- 
veau. C'est  là  un  phénomène  que  les  auteurs  appellent  oscillation  dilîé- 
rentielle.  —  M.   Goldsmith, 


Dalcq  (A.).  —  Recherches  sur  la  physiologie  de  l'œuf  en  maturation.  — 
Le  point  de  départ  de  ces  recherches  a  été  d'examiner  si  les  cycles  de  per- 
méabilité dont  R.  S.  LiLLiE  et  surtout  M.  ITerlant  avaient  démontré  l'exis- 
tence chez  l'œuf  d'Oursin  en  segmentation  se  retrouveraient  pendant  la 
maturation  chez  l'Astérie  ;  elles  ont  conduit  l'auteur  à  envisager  le  pro- 
blème de  la  maturation  dans  son  ensemble.  Toutes  les  expériences  ont  été 
faites  sur  l'œuf  d' Asterias  glacialis  qui  entre  spontanément  en  maturation 
lorsqu'on  le  met  au  contact  de  l'eaii  de  mer.  En  ce  qui  concerne  l'existence 
de  cycles  de  perméabilité,  D.  avait  cru,  lors  de  ses  premières  recherches  —  qui 
firent  l'objet  d'une  note  préliminaire  analysée  ici  —  pouvoir  conclure  à  des 
alternances  de  perméabilité  aux  sels  et  aux  bases  fortes  coïncidant  avec  les 
deux  mitoses  de  maturation.  De  nouvelles  observation.^  faites  avec  une  tech- 
nique plus  sûre  l'ont  convaincu  qu'il  n'y  a  en  réalité  de  différence  nette  et 
constante  dans  les  réactions  de  pîasmolyse  ou  de  cytolyse  qu'entre  l'oocyte 
de  premier  ordre  encore  au  repos  et  l'oocyte  en  voie  de  maturation  eftec- 
tive.  Avant  la  rupture  de  la  vésicule  germinative,  l'oocyte  se  pîasmolyse 
énergiquement  dans  l'eau  de  mer  rendue  hypertonique  par  NaCl  (ou  par  du 
sucre)  et  est  rapidement  cytolyse  dans  l'eau  de  mer  alcalinisée  (bases  fortes); 
une  fois  la  vésicule  germinative  flétrie,  la  pîasmolyse,  en  tant  que  déforma- 
tion, ne  se  manifeste  plus  en  solution  hypertonique,  tandis  que  la  résistance 
en  milieu  alcalin  devient  beaucoup  plus  considérable.  On  relève  bien,  lors 
des  deux  exptilsions,  quelques  indices  d'une  perméabilité  accrue,  mais  ils 
sont  en  somme  fugaces  et  inconstants.  Ce  qui  est  certain,  c'est  que  l'entrée 
en  maturation  change  profondément  le  mode  de  réaction  de  l'oocyte. 
Sa  perméabilité  aux  bases  fortes  diminue,  tandis  que  la  déshydratation 
se  fait  sans  déformation  marquée.  L'interprétation  de  ces  faits  serait  diffi- 
cile, si  les  résultats  obtenus  avec  l'eau  de  mer  diluée  ne  venaient  les  éc4ai- 
rer  ;  ce  procédé  montre  en  effet  que  la  cytolyse  dans  une  solution  fortement 
hypotoniqua  survient  plus  tardivement  dans  l'œuf  en  maturation  effec- 
tive que  dans  l'oocyte  au  repos.  On  peut  donc  dire  que  le  mélange  du  suc 
nucléaire  et  du  cytoplasme  change  les  propriétés  physiques  de  l'œuf,  et 
notamment  diminue  sa  perméabilité  à  l'eau  ;  l'imperméabilité  relative 
aux  bases  fortes,  qui  survient  en  même  temps,  semble  indiquer  que  la  ré- 
partition des  lipoïdes  dans  les  complexes  cytoplasmiques  entre  en  jeu  dans 
ces  phénomènes  ;  et  une  analyse  attentive  montre  que  la  seule  explication 
plausible  de  l'absence  de  déformation  plasmolytique  est  dans  cette  même 
imperméabilité  relative  du  cytoplasme  ;  comme  l'irruption  du  suc  nu- 

—  621  — 


16  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

cléaire  a  rendu  celui-ci  relativement  fluide,  une  déshydratation  lente  et 
progressive  permet  à  l'œuf  de  se  rétracter  sans  se  déformer. 

En  examinant  les  œufs  placés  dans  ces  trois  milieux  différents,  D.  a 
constaté  que  chacun  d'eux  modifie  d'une  manière  particulière  le  cours  des 
phénomènes  mitotiques  ;  une  étude  cytologique  méthodique  a  révélé 
tous  les  détails  de  ces  processus  : 

1°  Dans  l'eau  de  mer  alcalinisée  à  dose  non  cytolytique,  l'irradiation 
astérienne  s'efface  rapidement,  les  chromosomes  perdent  leur  netteté  ;  si 
l'alcalinité  n'est  pas  trop  forte,  il  se  reconstitue  un  petit  noyau  vésiculeux, 
entièrement  semblable  aux  pronucleus  de  l'ootide  normale  ;  si  la  concentra- 
tion en  alcali  est  plus  élevée,  les  chromosomes  s'agglomèrent  simplement  en 
une  masse  pycnotique.  Cette  réaction  montre  une  fois  de  plus  la  liaison 
étroite  entre  les  conditions  physico-chimiques  qui  régnent  dans  le  corps 
cellulaire  et  les  aspects  morphologiques  de  ses  constituants  ;  elle  semble 
indiquer  qu'une  variation  ou  pH  interne  de  l'œuf  n'est  pas  étrangère  au 
passage  de  la  phase  de  division  indirecte  à  la  phase  de  «  repos  »  cellulaire  ; 

2°  Les  effets  cytologiques  de  l'eau  de  mer  hypertonique  restent  sensible- 
ment les  mêmes,  que  l'eau  de  mer  ait  été  additionnée  de  NaCl  ou  de  sucre. 
Il  faut  les  envisager  aux  stades  successifs  de  la  maturation.  Si  les  œufs 
.sont  plongés  dans  la  solution  au  moment  où  la  vésicule  germinative  vient 
de  se  rompre,  la  diffusion  du  suc  nucléaire,  reconnaissable  à  son  affinité 
pour  la  laque  ferrique,  ne  se  produit  pas  ;  les  irradiations  astériennes  appa- 
raissent cependant  dans  la  plage  granuleuse  que  forme  le  suc  nucléaire  ; 
mais  jamais  ses  rayons  n'empiètent  sur  le  cytoplasme  pur,  fait  qui  s'ac- 
corde d'ailleurs  bien  avec  des  observations  déjà  anciennes  de  Yatsu  et  de 
Me  Clendon.  Il  montre  que  le  changement  d'état  physique  dont  l'aster  est 
l'expression  nécessite  le  mélange  préalable  du  cytoplasme  et  du  suc  nu- 
cléaire. Si  l'on  opère  sur  des  œufs  un  peu  plus  âgés,  on  observe  de  même 
que  les  solutions  hypertoniques  empêchent  la  migration  du  fuseau  (qui 
s'est  constitué  à  l'endroit  oîi  se  trouvait  la  vésicide  germinative  au  moment 
de  sa  rupture)  vers  le  pôle  animal  de  l'œuf.  Il  apparaît  donc  que  les  phéno- 
mènes initiaux  de  la  maturation  sont  hautement  sensibles  à  un  excès  de 
pression  extérieure  ;  il  semble  qu'i^.ç  mettent  en  jeu  et  exigent,  pour  pouvoir 
se  produire,  des  déplacements  d'eau  au  sein  de  la  cellule.  Lorsqu'il  s'agit 
d'œufs  en  voie  d'expulsion  des  globules  polaires,  on  constate  qu'un  excès 
de  pression  de  7  à  8  atmosphères  en  inoyenne  suffit  à  empêcher  la  forma- 
tion du  cône  d'émergence  ;  à  cette  pression  le  rythme  mitotique  se  poursuit 
à  l'intérieur  de  l'œuf  et  l'on  voit  s'édifier  une  mitose  de  second  ordre,  tri- 
polaire  ou  tétrapolaire.  Si  le  degré  d'hypertonie  est  plus  élevé,  l'arrêt  est 
radical,  tant  pour  le  noyau  que  pour  le  cytoplasme,  en  métaphase  de  la 
mitose  de  maturation.  D.  a  cherché  à  voir  s'il  y  a  une  différence  entre  la 
pression  osmotique  d'arrêt  (Vlès  et  Dragoiu)  des  mitoses  de  maturation  et 
celle  de  la  première  mitose  de  segmentation  ;  il  n'a  pas  constaté  de  diffé- 
rence appréciable.  Mais  il  est  évident  que  cela  ne  signifie  pas  que  le  travail 
osmotique  soit  aussi  considérable  dans  les  mitoses  de  maturation  que  dans 
la  division  de  l'œuf  fécondé  en  ses  deux  blastomères  ;  dans  ce  dernier  cas 
«  c'est  la  masse  totale  du  cytoplasme  (ou  une  portion  proportionnelle  à  cette 
masse  totale)  qui  travaille  dans  la  division  et  amène  ce  processus  »  (Vlès 
et  Dragoiu)  ;  au  contraire  dans  les  divisions  de  maturation,  l'activité  se 
limite  à  une  zone  voisine  du  pôle  animal,  et  le  travail  osmotique  est  vrai- 
semblablement égal  à  celui  de  la  division  d'un  blastomère  de  la  morula 

—  622  — 


CELLULES  SEXUELLES.   —   FÉCONDATION.   —    PARTHÉNOGENÈSE        17 

dont  le  fuseau  aurait,  la  même  longueur  que  le  fuseau  de  lualuration.  On 
peut  invoquer  en  faveur  de  cette  manière  de  voir  ce  qui  se  passe  lors  de  la 
fécondation  des  œufs  bloqués  en  cours  de  maturation.  Lorsque  le  sperma- 
tozoïde pénètre  dans  un  œuf  placé  en  milieu  normal  et  qui  poursuit  sa 
maturation,  la  tête  spermatique  reste  inerte,  flanquée  de  quelques  rayons 
astériens,  jusqu'à  ce  que  les  expulsions  soient  terminées  ;  mais  si  le  sperma- 
tozoïde pénètre  au  contraire  dans  des  œufs  paralysés  dans  leur  maturation, 
on  constate,  ainsi  que  Brachet  l'a  décrit  dans  des  pontes  d'œufs  d'Oursin, 
la  «  mise  à  V unisson  »  de  la  tcte  spermatique  avec  la  chromatine  femelle  : 
le  pronucleus  mâle  —  ou  les  pronuclei  mâles  s'il  y  a  eu  polyspermie  —  se 
résolvent  directement  en  leurs  chromosomes  constitutifs.  D.  a  pu  repro- 
duire expérimentalement  le  même  phénomène  en  fécondant  des  œufs 
d  Astérie  bloqués  en  cours  de  maturation  par  une  solution  hypertonique 
sucrée.  11  semble  donc  que  des  conditions  qui  normalement  sont  circons- 
crites à  la  région  du  pôle  animal  peuvent,  lorsque  le  cours  de  la  maturation 
est  suspendu,  diffuser  en  quelque  sorte  dans  l'œuf  tout  entier.  Ajoutons 
enfin  que  ces  mêmes  solutions  hypertoniques  permettent  d'observer  un 
processus  qui  n'est  pas  sans  intérêt  au  point  de  vue  du  mécanisme  de 
lamphimixie  des  pronuclei  ;  si  les  œufs  sont  laissés  assez  longtemps  dans 
ce  milieu,  la  figure  mitotique  s'efface  et  les  chromosomes  s'agglomèrent  en 
un  pronucleus  vésiculeux.  S'il  s'est  constitué  une  mitose  de  deuxième 
ordre  polycentrique,  plusieurs  pronuclei  peuvent  prendre  naissance. 
Or,  on  les  voit  migrer  vers  le  centre  de  l'œuf  et  s'y  fusionner  en  un 
noyau  unique.  S'il  y  a  eu  fécondation,  le  ou  les  pronuclei  mâles  subissent 
le  même  sort.  Nous  retrouverons  le  même  phénomène  dans  les  œufs  soumis 
à  l'action  de  l'eau  de  mer  diluée  ; 

3^  Lorsqu'on -additionne  l'eau  de  mer  de  40  à  45  %  à'Wx  0,  on  obtient 
une  solution  où  les  oocytes  entrent  en  maturation  de  façon  normale.  Tou- 
tefois, à  la  dilution  de  45  %,  la  figure  mitotique  reste  sur  place,  loin  du 
pôle  animal,  quoique  la  diffusion  du  suc  nucléaire  ne  soit  nullement  en- 
travée. A  la  dilution  de  40  %,  la  migration  vers  le  pôle  animal  s'accomplit 
mais  la  première  expulsion  ne  se  fait  pas  ;  cependant  le  rythme  mitolique 
se  poursuit  et  une  figure  tricentrique  ou  tétracentrique  s'édifie;  elle  est 
remarquable  par  la  présence  d'un  gros  chromosome  qui  ne  se  montre  que 
dans  ces  conditions,  et  dont  on  ne  peut  donc  attribuer  l'apparition  qu'à 
l'hydratation  forcée  du  cytoplasme  ;  bientôt  un  cône  d'émergence  se  forme 
en  face  de  la  figure  mitotique  et  l'œuf  reste  longtemps  dans  cet  état,  avec 
ses  chromosomes  en  anaphase  sur  les  fuseaux  ;  tardivement  un  gros  glo- 
bule polaire,  de  constitution  chromosomiale  tout  à  fait  atypique,  peut  être 
expulsé.  Que  cette  expulsion  se  produise  ou  non,  il  se  reconstitue  finale- 
ment au  dépens  des  chromosomes  un  ou  plusieurs  pronuclei  qui  se  fusion- 
nent peu  à  peu  ;  les  échantillons  fixés  ont  permis  de  constater  que  cette 
reconstitution  des  pronuclei  se  fait  en  même  temps  dans  les  œufs  d'une 
même  ponte,  quel  qu'ait  été  le  moment  où  ils  ont  été  plongés  dans  la  solu- 
tion hypotonique  ;  il  en  est  d'ailleurs  également  ainsi  dans  les  solutions 
hypertoniques  mais  la  concordance  y  est  moins  nette.  Aussi  cette  réaction, 
qui  se  retrouve  donc  dans  des  conditions  tout  à  fait  opposées,  doit-elle 
être  considérée  comme  dépendant  de  l'évolution  propre  de  l'œuf,  et  non  des 
conditions  anormales  auxquelles  il  est  soumis  ;  D.  présume  qu'elle  joue  un 
rôle  considérable  dans  l'amphimixie;  ce  mécanisme  explique  notamment  que 
la  fécondation  puisse  se  faire  durant  la  maturation  sans  entraver  en  rien 
le    cours    de    celle-ci. 

—  623  — 


18  ANNEE  BIOLOGIQUE 

Ces  observations  montrent  donc  l'importance  des  phénomènes  d'osmose 
ou  d'imbibition  dans  la  maturation.  11  semble  que  l'on  puisse  admettre 
que  dès  son  apparition  la  figure  astérienne  est  le  siège  d'un  appel 
d'eau  lié  sans  doute  au  métabolisme  propre  des  substances  qui  s'y 
trouvent.  Mais  si  cet  appel  d'eau  conditionne  la  migration  de  l'appareil 
astérien  vers  le  pôle  animal,  qui  est  prédéterminé,  c'est  qu'un  facteur 
défini  oriente  la  migration  en  cesens  ;  d'où  l'hypothèse  d'une  perméa- 
bilité plus  grande  du  pôle  animal  à  l'égard  de  l'eau.  L'efficacité 
de  ce  facteur  paraît  assurée  par  l'imperméabilité  relative  qu'accjuiert 
l'œuf  tout  entier  après  l'entrée  en  maturation.  11  y  a  là  un  ensemble 
de  conditions  dont  le  jeu  précis  concourt  à  assurer  l'expulsion  des 
globules  polaires  et  la  réduction  chromatique,  qui  est  à  tout  le  moins 
indispensable  à  l'harmonie  du  développement.  En  dernière  analyse, 
ces  conditions  particulières  aux  mitoses  de  maturation  ont  leur  source  dans 
le  métabolisme  tout  spécial  de  la  période  de  grand  accroissement  ;  bien 
que  son  volume  se  soit  considérablement  accru,  l'œuf  ne  possède  qu'un 
fuseau  réduit  ;  si  l'on  admet  un  certain  parallélisme  entre  les  dimensions  du 
fuseau  et  la  puissance  de  travail  osmotique,  ce  qui  est  légitime,  on  voit  qiie 
l'œuf  ne  dispose,  eti  somme,  pour  réaliser  ses  mitoses  de  maturation,  que 
des  mêmes  ressources  énergétiques  qu'un  spermatocyte  de  premier  ordre 
de  la  même  espèce  ;  le  métabolisme  a  été  purement  trophique,  et  s'il  est 
alourdi  de  réserves,  il  ne  peut  encore  les  mobiliser  pour  son  travail  ciné- 
tique. Le  jeu  combiné  de  l'imperméabilité  globale  et  de  la  polarité  physio- 
logique pare  à  cette  phéthore  qui  risque  de  paralyser  l'œuf  ;  il  amène  la 
iigure  mitotique  au  pôle  animal,  où  le  travail  osmotique,  si  faible  soit-il, 
suffira  à  provoquer  une  déformation  localisée  assez  marquée  pour  que  les 
forces  superficielles  puissent  entrer  en  jeu  et  isoler  le  globule  polaire.  En 
somme,  on  voit  qu'au-dessus  du  problème  de  la  maturation  de  l'œuf 
se  place  celui,  bien  plus  difficile  à  scruter,  des  causes  physiologiques  de  la 
maturation  des  gamètes  en  général  :  mais  l'étude  de  la  maturation  de  l'œuf 
garde  néanmoins  sa  valeur  intrinsèque  car  on  peut  espérer  qu'elle  projettera 
une  lumière  nouvelle  sur  les  grandes  questions  de  la  fécondation  et  de  la 
parthénogenèse.  [Ces  observations  datent  de  1922.  En  1923,  de  nouvelles 
recherches  ont  été  faites  sur  l'action  de  l'eau  de  mer  diluée  ;  elles  ont  mon- 
tré qu'à  ce  point  de  vue  ce  mémoire  renferme  quelques  inexactitudes  de 
détail,  qui  seront  rectifiées  dans  une  publication  ultérieure].  —  A.  Dalcq. 

Chambers  (Robert).  —  Note  sur  la  pénétration  du  spermatozoïde  dans 
Vœuf  de  V  Asterias  forbesii.  —  Cet  œuf  est,  comme  l'on  sait,  entouré  d'une 
épaisse  couche  gélatineuse  qui  empêche  les  spermatozoïdes  d'arriver  au 
contact  du  cytoplasme  sous-jacent  ;  mais  dès  que  l'œuf  est  placé  dans  UTie 
suspension  de  sperme,  le  cytoplasme  émet  des  élévations  coniques,  dont  le 
nombre  vai'ie  avec  l'Age  de  l'œuf  et  la  densité  du  sperme,  et  vers  lesquelles 
se  dirigent  en  droite  ligne  les  spermatozoïdes  ;  du  sommet  de  chaque  cône 
se  détache  xm  très  mince  filament  cytoplasmique.  qui  traverse  complète.- 
ment  la  couche  gélatineuse  et  arrive  à  la  périphérie  :  aussitôt  que  l'ex- 
trémité d'un  de  ces  filaments  est  en  contact  avec  un  spermatozoïde,  tous 
lés  filaments  émis  par  l'œuf  se  rétractent  simultanément  et  le  spermato- 
zoïde est  entraîné  vers  l'intérieur.  —  P.  Remy. 

Chambers  (R.)  et  Ohshima  (H.).  —  Expériences  de  mérogonie  sur  des  œufs 
d'Oursin.  —  Des  fragments  d'œufs  mûrs,  privés  de  noyau  et  dont  la  taille 

—  624  — 


CELLULES  SEXUELLES.  —  FÉCONDATION.  —    PARTHÉNOGENÈSE        19 

est  les  4/5  de  celle  de  l'œuf  entier,  donnent  après  fécondation  des  larves  dont 
la  taille  est  deux  fois  plus  petite  que  celle  des  témoins,  et  dont  les  noyaux 
sont  de  dimensions  réduites.  D'autres  œufs,  privés  de  plus  de  la  moitié  de 
leur  cytoplasme,  donnent,  après  fécondation,  des  larves  dont  la  taille  est 
la  moitié  de  celle  des  témoins,  mais  dont  les  noyaux  sont  de  taille  normale. 
—  P.  Remy.  ) 

Van  der  Stricht  (0.).  —  Etude  comparée  des  ovules  des  Mammifères  aux 
différentes  périodes  de  Vovogénèse,  d'après  les  travaux  du  laboratoire  d'His- 
tologie et  d'Embryologie  de  l'Université  de  Gand.  —  On  trouvera  rassemblées 
dans  cet  article  les  données  essentielles  des  nombreux  mémoires  publiés 
parV.  et  ses  élèves,  notamment  H.  Lams  et  R.  Van  der  Stricht,  sur  l'ovogénèse 
des  Mammifères.  Toutes  les  particularités  de  la  maturation,  de  la  féconda- 
tion et  des  premiers  stades  de  la  segmentation  y  sont  notées  avec  un  soin 
scrupuleux.  Outre  qu'elles  constituent  des  documents  précieux,  ces  obser- 
vations ont  mis  en  lumière  divers  phénomènes  d'un  grand  intérêt  théo- 
rique ;  citons  le  renversement  de  la  polarité  qui  s'accomplit  dans  l'œuf 
de  la  Chauve-Souris  et  du  Cobaye  au  cours  de  la  maturation  ;  la  deutoplas- 
molyse  qui  accompagne  la  segmentation  de  l'œuf  de  Chatte  et  de  Chauve- 
Souris  ;  et  le  passage  intégral  de  la  queue  du  spermatozoïde  dans  l'un  des 
deux  premiers  blastomères  de  l'œuf  du  Cobaye  et  de  la  Chauve-Souris.  — 
A.   Dalcq. 

Clark  (Esther  Bridgman).  —  Observations  sur  les  œufs  et  les  ovaires  du 
Cochon  d' Inde,  Cavia  Cobaya.  —  C,  dans  un  paragraphe  intitulé  «  œufs 
atypiques  »,  dit  n'avoir  trouvé  aucune  indication  bibliographique  relative 
à  des  œufs  atypiques,  mais  vouloir  se  contenter  de  quelques  références  con- 
cernant les  «  œufs  anormaux  ».  Mais  elle  néglige  de  définir  les  termes  aty- 
piques et  anormaux  ;  de  là  la  plus  grande  confusion  dans  son  mémoire, 
comme  dans  cette  phrase  :  «  il  en  résulterait  qu'un  aspect  atypique  de  l'œuf, 
situé  dans  un  follicule  ayant  sa  granulosa  intacte,  est  une  indication  de 
l'état  anormal  de  l'œuf  ».  Des  œufs  atypiques  l'auteur  distingue  les  œufs 
anormaux,  dont  la  dégénérescence  accompagne  habituellement  dans  les 
ovaires  des  Mammifères  l'atrésie  folliculaire,  mais  elle  ne  dit  pas  ce  que  sont 
pour  elle  ces  œufs  atypiques.  Dans  un  paragraphe  consacré  à  la  question 
de  savoir  s'il  y  a  phagocytose  des  œufs  dégénérés,  C;  après  avoir  cité  une 
série  d'auteurs  qui  ont  observé  cette  phagocytose,  déclare  n'avoir  jamais  eu 
de  preuve  évidente  de  sa  réalité.  Dans  un  autre  paragraphe  où  l'auteur 
traite  de  la  fragmentation  dégénérative  de  l'œuf,  C.  se  range  du  côté  des 
histologistes  qui  considèrent  l'apparente  division  des  œufs  comme  une 
fragmentation  dégénérative  et  non  comme  un  commencement  de  division 
parthénogénétique.  —  A.  Prenant. 

Salazar  (A.  L.).  —  Sur  l'existence  de  cellules  spéciales  à  corps  tannophiles 
dans  la  glande  interstitielle  delà  lapine.  —  Dans  plusieurs  publications  (entre 
autres  .Soc.  de  biol.  1920,  1921),  S.  a  fait  connaître  les  résultats  obtenus  à 
l'aide  d'un  procédé  de  coloration  qui  lui  est  propre,  le  procédé  tanno-fer- 
rique.  Il  montre  actuellement  l'existence,  parmi  les  cellules  ordinaires  de 
la  glande  interstitielle,  d'éléments  isolés  à  corps  tannophiles,  qu'il  faut  dis 
tinguer  des  cellules  interstitielles  à  chondriome  tannophile.  Il  leur  suppose 
pour  origine  la  granulosa  de  certains  follicules  atrétiques,  dont  après  la 
destruction  du  follicule  certains  éléments  demeurent  dans  le  corps  jaune 

—  625  — 

AN.X.   BIOL.  —  T.  III,   FASC.    6   (1922-1923)  5 


20  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

r.trétique,  et  plus  tard  sont  incorporés  à  la  glande  interstitielle.  La  nature 
des  corps  tannophiles  est  inconnue  ;  ils  ne  sont  ni  du  pigment  ni  de  la 
graisse.  —  A.  Prenant. 

Dehorne  (Armand),  ■ —  Les  cellules  interstitielles  dans  le  testicule  d'Anne- 
lides,  Stylaria  et  Lumhricus.  —  D.  retrouve  dans  les  testicules  de  Stylaria 
des  éléirients  qui  sont  les  équivalents  des  cellules  interstitielles  du  testicule 
des  Vertébrés.  Chez  Stylaria,  ces  cellules,  indépendantes,  forment  autour 
des  spermatosplières  une  sorte  de  tissu  conjonctif  à  caractère  sécrétoire. 
Ces  cellules  contiennent  et  détruisent  des  spermatozoïdes  et  celte  destruc- 
tion durerait  jusqu'au  temps  où  la  spermiogénèse  est  devenue  générale 
dans  tout  le  testicule.  D.  suppose  que  les  spermatozoïdes  inclus  dans  les 
cellules  interstitielles  y  ont  pénétré  par  eux-mêmes,  «  sollicités  chimique- 
ment ».  Cependant  pour  les  cytophores  qu'elles  contiennent  D.  admet  le 
l'ait  de  phagocytose.  La  spermiogénèse  achevée,  la  disparition  des  cellules 
interstitielles  est  complète  :  le  liquide  des  sacs  testiculaires  constituerait 
a  une  solution  de  leurs  substances  constituantes  ».  —  Brasil  a  déjà  signalé 
ces  éléments  chez  le  Lombric  (1905).  Pour  Brasil,  ils  phagocytent  d'anciens 
spermatozoïdes  inemployés  et  cette  phagocytose  précède  chez  le  Lombric 
une   nouvelle  spermiogénèse.  —  Lucienne  Dehorne. 

a)  Benoit  (Pau!).  —  Uot^o genèse  et  la  segmentation  de  Myriothela  Coksi 
Vigurs.  —  Depuis  les  recherches  de  Allman,  Korotneff  et  Labbé  on  sait 
que  toutes  les  ovogonies  du  gonophore  femelle  de  M.  Coksi  se  fusionnent 
pour  former  un  œuf  unique.  B.  a  repris  l'étude  de  l'ovogénèse  et  suit  l'évo- 
lution de  l'œuf  jusqu'à  la  segmentation.  Dès  que  le  noyau  de  l'ovocyte 
augmente  de  volume  sa  chromatinCj  jusqu'alors  fixée  sur  un  nucléole 
énorme,  se  disperse  en  grains  de  tailles  diverses  sur  un  réseau  de  linine  à 
mailles  très  serrées  ;  puis  fragmentation  du  nucléole  achromatique.  Cet 
aspect  nucléaire  dure  jusqu'à  la  maturation  de  l'œuf.  L'ovocyte  grossit  et 
absorbe  les  ovocytes  voisins  :  ces  pseudo-cellules  dégénéreront  rapidement. 
Ou  sait  qu'il  n'en  est  pas  ainsi  chez  Tubularia.  —  Leur  chromatine,  d'abord 
concentrée  en  une  masse  qui  occupe  tout  le  noyau,  se  disperse  en  sphérules 
que  B.  appelle  sphérules  vitellines  ;  ces  sphérules  s'allongent  et  se  segmen- 
tent. L'accroissement  de  l'ovocyte  ayant  pris  fin,  les  nucléoles  secondaires 
achromatiques,  au  nombre  de  vingt  environ,  abandonnent  le  noyau  ; 
puis  apparaît  im  centrosome  avec  son  centriole  bien  distinct  et  son  aster 
qui  déprime  le  noyau  ;  dédoublement  du  centrosome,  formation  du  fuseau 
et  expulsion  du  globule  polaire  suivi  de  la  reconstitution.  B.  n'a  pu  voir 
la  formation  des  tétrodes.  Enfin  seconde  mitose  de  maturation  avec  centro- 
somes  nets,  mais  sans  asters,  et  8  dyades.  Durant  le  même  temps,  le  premier 
globule  polaire  s'est  divisé.  Les  spermatozoïdes  provenant  des  gonophores 
niâles  voisins  pénètrent  par  le  pédoncule  du  gonophore  femelle  pour 
atteindre  l'œuf  par  son  pôle  postérieur.  La  polyspermie  est  des  plus  rares. 
Un  spermatozoïde  ayant  pénétré  dans  l'œuf,  son  spermocentre  a]»paraît 
aussitôt.  Après  l'accolement  des  deux  pronuclei,  le  premier  fuseau  de  seg- 
mentation se  forme,  très  court  et  petit.  Les  mitoses  de  segmentation  se  suc- 
cèdent, rapides,  sans  être  suivies  de  divisions  du  cytoplasme.  La  segmenta- 
tion débute  au  stade  16,  laissant  d'abord  indivis  le  centre  et  le  pôle  pos- 
térieur de  l'œuf.  A  ce  moment  l'œuf  quitte  le  pédoncule,  il  est  saisi  par  les 
«  ciaspers  »  qui  le  maintiennent  tandis  que  se  poursuit  la  segmentation  dont 
tous  les  stades  ultérieurs  sont  bien  connus.  —  Lucienne  Dehorne. 

—  626  — 


CELLULES   SEXUELLES.  —   FÉCONDATION.  —   PARTHÉNOGENÈSE         21 

b)  Benoît  (Paul).  —  Les  globules  polaires  de  l'œuf  de  Tubularia  mesem- 
bryanthemum  Allm.  —  Avant  l'émission  des  globules  polaires,  l'œuf  géant 
de  T.  niesembrifanthemum  «  se  découpe  par  dt^s  incisuros  »  en  trois  ou  quatre 
ovules  secondaires,  chacun  d'eux  possédant  jusqu'à  dix  noyaux.  Ces 
noyaux  sont  des  pseudo-cellules  qui  n'ont  pas  entièrement  dégénéré.  La 
diversité  de  leur  structure  répond  sans  doute  aux  degrés  de  la  dégénéres- 
cence. Tous  ces  noyaux  entrent  en  mitose  en  même  temps  :  parmi  ceux  qui 
occupent  la  périphérie  de  l'ovule,  il  en  est  un  —  que  l'auteur  suppose  être 
le  noyau  de  l'ovocyte  privilégié  —  qui  olïre  une  figure  de  maturation  clas- 
sique, avec  huit  tétrades,  avec  un  fuseau  légèrenxent  oljlique.  Les  autres 
noyaux  périphériques  présentent  des  fuseaux  également  obliques  mais  avec 
une  chromatine  massive,  irrégulière,  résultant  probablement  de  l'agglu- 
tination des  chromosomes  et  qui  rappellerait  les  aspects  nucléaires  des 
œufs  d'Oursin  fécondés,  bloqués  par  l'élévation  de  la  pression  osmotique 
externe  (Vlès  et  Dragoiu,  1921).  Cependant  ils  expulsent  un  premier  glo- 
bule polaire,  comme  le  noyau  privilégié.  Les  noyaux  du  centre  subissent 
aussi  une  mitose  réductionnelle  ;  puis  la  plupart  se  fusionnent  par  2,  par 
3  ou  par  4.  Les  pronuclei  polyénergides  résultant  de  ces  fusions  seront  fé- 
condés par  des  pronuclei  polyénergides  mâles.  —  Par  la  suite,  les  quatre 
noyaux  périphériques  subissent  la  deuxième  mitose  de  maturation,  le 
noyau  pi-ivilégié  étant  le  seul  à  présenter  des  dyades  distinctes.  C'est  seu- 
lement lorsqu'il  est  parvenu  à  ce  stade,  que  l'œuf  déchire  la  paroi  externe 
du  manubrium  et  devient  libre  dans  la  cavité  sous-onjbrellaire  où  il  pourra 
être  fécondé.  La  fécondation  ne  déterminerait  donc  pas  l'expulsion  des  glo- 
bules polaires,  comme  l'a  soutenu  Oschmanïv  (1923). 

B.  a  observé,  dans  les  noyaux  des  pseudo-cellules,  des  mitoses  réduction- 
nelles  tétracentriques  avec  deux  fuseaux  perpendiculaires  et  expulsion  de 
trois  globules  polaires;  et  dans  un  cas,  une  expulsion  directe  de  globule 
polaire  :  réduction  par  amitose.  Ces  divisions  réductionnelles  anormales 
sont  imputables  à  l'état  de  dégénérescence  des  pseudo-cellules. 
L.  Dehorne. 

c)  Benoît  fj.).  —  Sur  l'origine  des  cellules  interstitielles  dans  le  testicule 
du  Coq  domestique.  —  Quelques  petites  cellules  épithéliales  du  cordon  sexuel 
subissent  une  transformation  cytologique  qui  a  pour  fin  l'élaboration  d'une 
graisse  très  labile  remplissant  toute  la  cellule.  Les  cellules  ainsi  modifiées 
sortent  du  tube,  sont  libérées  dans  le  conjonctif  et  prennent  généralement 
contact  avec  un  capillaire  sanguin.  Isolées,  elles  auront  la  forme  étoilée 
propre  aux  cellules  conjonctives.  Leur  structure  cytologique  se  modifie 
quelque  peu  :  diminution  du  nombre  des  alvéoles,  augnientation  de  leur 
volume  mais  persistance  du  chondriome  (chondriocontes  et  mitochondries 
surtout)  sur  les  travées  intervacuolaires.  Durant  toute  la  vie  impubère, 
elles  conserveront  cette  structure  sans  jamais  dégénérer.  Loisel  chez  le 
Poulet,  le  Pigeon,  le  Moineau,  et  Nonidez  chez  le  Coq  Sebright  reconnais- 
sent aux  cellules  interstitielles  du  testicule  la  même  origine  :  petites  cel- 
lules sexuelles  qui  se  transforment  et  se  libèrent.  —  L.  Dehorne. 

Bogucki  (M.).  —  Noui>elles  recherches  sur  la  parthénogenèse  expérimentale. 
—  Dans  un  travail  })récédent  (v.  Ann.  Biol.,  1922)  l'auteur  a  démontré 
que  les  corpuscules  sanguins  de  la  grenouille  contiennent  un  facteur  ca- 
pable de  régler  le  développement  de  l'œuf  piqué  et  que  ce  facteur  devient 
inactif  lorsque  le  sang  est  soumis  pendant  30  minutes  à  une  température 

—  627  — 


22  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

de  55",  et  que  les  spermatozoïdes  de  la  grenouille,  soumis  à  cette  tempéra- 
ture, perdent  leur  pouvoir  de  régler  le  développement  de  l'œuf  piqué. 
L'auteur,  en  supposant  qu'il  s'agit  dans  ce  cas  d'un  facteur  de  nature  en- 
zymatique,  a  expérimenté  l'action  de  quelques  enzymes  sur  le  développe- 
ment des  œufs  non  fécondés.  Les  expériences  faites  avec  la  pepsine,  la  pan- 
créatine  et  le  labferment  ont  donné  les  résultats  négatifs,  c'est-à-dire  que  les 
œufs  humectés  avant  la  piqûre  avec  des  solutions  faibles  de  ces  prépara- 
tions et  les  œufs  piqués  à  sec  ont  donné  la  même  proportion  d'œufs  seg- 
mentés. Les  solutions  plus  concentrées  ont  une  influence  nuisible  sur  les 
œufs. 

Il  semblait  à  l'auteur  que  ce  facteur  enzymatique  est  contenu  dans  les 
embryons  de  la  grenouille  et  que  ces  embryons  pourraient  provoquer  le 
développement  parthénogénétique  des  œufs  de  la  grenouille.  Pour  vérifier 
cette  supposition  il  a  broyé  soigneusement  des  gastrules  et  des  morulas 
de  la  grenouille  et  avec  cette  masse  semi-liquide  a  humecté  les  œufs  non 
fécondés,  avant  la  piqûre.  Les  œufs  humectés  avec  les  embryons  broyés 
et  ensuite  piqués  donnèrent  en  moyenne  plus  de  20  %  de  morulas  tandis 
que  les  œufs  piqués  à  sec  donnèrent  1-2  %  de  morules  et  les  œufs  humec- 
tés avec  du  sang  avant  la  piqûre  donnèrent  en  moyenne  aussi  20  %  de 
morulas.  Mais  tandis  que  sur  2.165  œufs  humectés  avec  les  embryons 
broyés  ont  obtint  120  têtards  dont  10  subirent  une  métamorphose  com- 
plète, sur  2.313  œufs  piqués  à  sec  on  obtint  à  peine  quelques  têtards,  dont 
pas  un  seul  ne  se  métamorphosa,  et  sur  2.480  œufs  humectés  avec  du  sang 
on  obtint  100  têtards   dont  un  seul  se  métamorphosa. 

Les  œufs  non  fécondés  et  les  embryons  broyés  au  stade  de  2  blastomères 
et  provenant  d'œufs  fécondés  donnent  un  %  plus  petit  de  morules 
(1  %)  que  les  œufs  piqués  à  sec  (2  %).  L'auteur  conclut  de  ces  expériences 
que  les  embryons  de  grenouilles  dans  les  stades  plus  avancés  de  leurs  déve- 
loppement (blastula  et  gastnda)  contiennent  le  facteur  indispensable 
au  développement  de  l'œuf  piqué,  tandis  que  les  embryons  de  2  blastomères 
et  les  œufs  non  fécondés  en  sont  dépourvus.  —  J.  Zweibaum. 

Coulon  (Jacques  de).  —  Développement  parthénogénétique  du  Nardus 
fitricta.  —  Utilisant  la  méthode  Klebs,  C.  plaça  en  janvier,  dans  un  local 
chauffé,  un  certain  nombre  de  plantes  de  Nardus  prises  en  hivernage  sous 
la  neige  et  les  soumit  à  un  éclairage  ininterrompu  de  100  bougies.  Au  bout 
de  neuf  jours  les  premières  inflorescences  apparaissent,  suivies  de  beau- 
coup d'autres,  sans  qu'à  aucun  moment  il  ait  été  possible  de  voir  trace  de 
pollen.  En  disséquant  les  épillets  C.  observa,  à  côté  des  étamines  étiolées, 
des  graines  normalement  développées  contenant  un  embryon  également 
normal.  Toute  pollinisation  étant,  dans  les  conditions  de  l'expérience,  abso- 
lument exclue  et  l'étude  embryologique  n'ayant  révélé  aucune  trace  de 
noyau  ou  de  tube  pollinique,  C.  conclut  que  le  Nardus  stricta  se  reproduit 
parthénogénétiquement.  Il  ne  lui  a  cependant  pas  encore  été  possible  de 
déterminer  le  nombre  des  chromosomes,  ni  d'établir  d'une  façon  certaine 
si  l'oosphère,  au  moment  de  son  développement,  possède  ou  non  2n  chro- 
mosomes.—  Arnold  Pictet. 


—  628 


PROBLÈMES   GÉNÉRAUX    DE   LA  SEXUALITÉ  23 


Problèmes  généraux  de  la  sexualité. 


Ephrusst  (Boris).  —  Surin  sexualité  d'un  Hydraire,  Clafa  squamata.  (C.  R 
Ac.  Se,  CLXXVr,  1766,  1923.)  [26 

Goldschmidt  (Richard).  —  Untersuchungen  ilher  Intersexualitàt  (II.). 
(Zeit.  f.  indukt.  Abstam.  u.  Vererbgs],  XXIX,  146-184,  1922.)  [25 

Goldschmidt  (Richard)  undMachida  (J.). —  Ueher  zwei  eigenartige  Gijnan- 
dromorphe  des  Schwammspijinei's  Lymantria  dispar  L.  (Ibid.,  XXVIII, 
250-258,  1922.)  [25 

Jordan  (H.  E.).  —  The  histology  oj  a  testis  from  a  case  of  human  herma- 
phroditism,  with  a  considération  of  the  significance  of  hermaphroditism, 
in  relation  to  the  question  of  sex  differentiation.  (Amer.  .lourn.  of  Anat., 
XXXI,  no  1,  28  p.,  4  fig.)  [23 

Pézard  (A.)  et  Caridroit  (F.).  —  Les  modalités  du  gynandromorphisme  chez 
les  Gallinacés.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  76,  1923.)  [24 

Schrader  (Franz)  et  Sturtevant  (A.  H.).  —  A  note  on  the  theory  of  sex  déter- 
mination. (Amer  Natur.,  LYII,  379-381,  1923.)  [23 


Schrader  (Franz)  et  Sturtevant  (A.  H.).  —  Une  note  sur  la  théorie  de  la 
détermination  du  sexe.  —  L'important  travail  de  Bridges  (1921-1922)  sur 
le  Drosophile  triploïde  a  montré  que  le  sexe  est  déterminé  dans  cette  forme 
par  la  relation  entre  les  chromosomes  X  et  les  lots  d'autosomes  présents 
dans  un  individu  :  les  autosomes  ont  dans  leur  ensemble  une  tendance  à 
produire  un  mâle  et  les  chromosomes  X  une  tendance  à  produire  une  fe- 
melle ;  mais  ce  n'est  pas  le  rapport  entre  les  nombres  respectifs  des  auto- 
somes et  des  chromosomes  sexuels  qui  décide,  car  le  rapport  est  le  même 
chez  un  haploïde  (X  +  A),  un  diploïde  (2  X  +  2  A)  et  un  triploïde 
(3  X  +  3  A)  ;  or,  on  sait  que  dans  plusieurs  groupes,  Rotifères,  Thysa- 
noptères,  Aleyrodides,  Hyménoptères  et  Acariens,  les  femelles  sont  di- 
ploïdes  et  les  mâles  haploïdes.  S  et  S.  supposent  que  ce  n'est  pas  le  rapport 
entre  les  nombres  des  X  et  des  A  qui  est  important,  mais  que  ce  pourrait 
bien  être  leur  somme  algébrique,  en  attribuant  à  X  une  valeur  numérique 
négative  et  à  A  une  valeur  positive  ;  dans  cette  hypothèse,  on  comprend 
que  X  +  3  A  soit  un  supermâle,  X  +  2  A  un  mâle,  2  X  +  3  A  un  inter- 
sexué, et  toute  la  série  des  diploïdes  et  tétraploïdes  des  femelles  ;  la  forme 
3  X  -f-  2  A,  reconnue  par  Bridges  chez  Drosophila,  serait  une  superfemelle. 
Le  résultat  serait  alors  d'accord  avec  les  faits  présentés  par  les  groupes 
cités  plus  haut.  —  L.  Cuénot. 

Jordan  (H.  E.).  —  Histologie  du  testicule  dans  un  cas  d' hermaphrodisme 
chez  Vhomme,  avec  considérations  sur  la  signification  de  V hermaphrodisme 
dans  ses  rapports  avec  la  question  de  la  différenciation  du  sexe.  —  Une  tumeur, 

—  629  — 


-2'i  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

enlevée  de  l'aine  droite  d'une  femme  mariée  de  quarante-quatre  ans,  s'est 
montrée  à  l'examen  microscopique  être  un  testicule  bien  caractérisé.  Les 
tubes  séminifères,  diminués  de  volume,  à  paroi  épaissie,  étaient  occupés 
par  des  cellules  de  Sertoli  et  peut-être  aussi  par  des  spermatogonies.  Le 
tissu  interstitiel  était  très  développé,  au  point  de  rendre  le  testicule,  malgré 
l'atrophie  des  tubes  séminifères,  presque  aussi  gros  qu'un  organe  normal. 
L'épididyme  et  le  canal  déférent  étaient  présents.  Contre  la  tête  de  l'épi- 
didyme  se  trouvait  un  nodule,  formé  de  tissu  musculaire  lisse,  qui  ne  pou- 
vait être  par  conséquent  regardé  comme  un  ovaire  et  ne  pouvait  être  com- 
paré aux  nodules  trouvés  en  position  analogue  dans  d'autres  cas  d'herma- 
phrodisme. On  pouvait  sentir  dans  l'aine  gauche  une  tumeur  semblable. 
On  n'a  pas  pu  savoir  s'il  existait  ou  non  un  ovaire  ;  mais  l'utérus  était  absent. 

Cette  femme  appartenait  à  une  famille  d'hermaphrodites,  comprenant 
3  sœurs  dont  2  avaient  une  tumeur  dans  chaque  canal  inguinal.  L'une  est 
celle  dont  il  s'agit  ici.  L'autre  eut  un  enfant  hermaphrodite,  porteur  de  deux 
testicules,  dont  l'examen  histologique  fut  pratiqué  après  ablation  par 
Whitehead  {Anat.  Rec,  1913),  d'un  ovaire  gauche  et  d'une  sorte  de  trompe. 
La  troisième  sœur  portait  dans  les  deux  aînés  des  tumeurs  semblables. 

L'hermaphrodisme  vrai  est  rare  chez  l' Homme.  Aux  cinq  cas  authentiques 
(dont  surtout  ceux  de  Salen  (1899)  et  de  Simon  (1903)  que  rapporte  Nev- 
GEBAUER  (1908)  s'ajoutent  ceux  de  Uffredizi  (1910),  de  Gudernatsch 
(1911)  de  Sheppard  (1920),  de  Polano  (1920)  et  celui  de  Whitehead 
(1913)  mentionné  ci-dessus.  Dans  la  pludart  de  ces  cas,  l'hermaphrodisme 
était  réalisé  par  un  ovotestis,  dans  ceux  de  Polano  et  de  Sheppard  par  des 
testicules  et  des  ovaires  séparés. 

J.  consacre  plusieurs  pages  à  l'interprétation  du  cas  d'hermaphrodisme 
qu'il  a  observé.  Il  admet  (avec  Waldeyer,  Broman,  Sauerbeck)  que  l'em- 
bryon humain  et  en  général  celui  des  Mammifères  est  potentiellement  her- 
maphrodite, que  le  sexe  résulte  de  l'inhibition  ou  de  la  suppression  du. 
sexe  opposé,  que  dans  l'hermaphrodisme  vrai  il  y  a  eu  égal  développement 
des  deux  sexes  primitifs  par  suite  d'un  balancement  entre  les  deux  potentia- 
lités sexuelles.  11  confronte  ensuite  cette  interprétation  avec  les  théories 
régnantes  sur  la  différenciation  du  sexe,  tant  les  théories  du  métabolisme 
que  celles  des  chromosomes  sexuels,  et  il  s'explique  ainsi  la  causalité  de 
l'hermaphrodisme.  Bien  que  le  sexe  soit  déterminé  à  la  fécondation,  il  res- 
terait possible  qu'il  fût  inversé  par  la  recrudescence  de  conditions  semblabes 
à  celles  par  lesquelles  il  fut  déterminé  à  partir  de  l'état  bisexuel  primitif, 
avant  que  le  facteur  de  la  détermination  du  sexe  se  localisât  dans  un  chro- 
mosome distinct.  Autrement  dit,  l'état  hermaphrodite  ancestral,  plus  les 
chromosomes  sexuels  des  cellules  germinatives,  produiraient  un  balance- 
ment entre  les  phases  anabolique  et  catabolique  du  métabolisme  sexuel, 
permettant  le  développement  des  deux  gonades,  avec  deux  types  de  com- 
plexes chromosomiens,  dérivés  l'un  de  l'autre  par  perte  d'un  chromosome 
ou  par  doublement  d'un  chromosome.  L'hermaphrodisme  est  le  résultat  de 
la  dominance  imparfaite  du  facteur  germinal  représentant  le  type  diffé- 
rentiel de  métabolisme  de  l'un  des  deux  sexes  sur  le  facteur  germinal  de 
l'hermaphrodisme.  [Ces  citations,  presque  littérales,  montreront  que  l'au- 
teur a  plutôt  exposé  qu'il  n'a  résolu  le  problème  de  l'hermaphrodisme.]  — • 
A.  Prenant. 

Pézard  (A.)  et  Caridroit  (F.).  — Les  modalités  du  gynandroinorphisme  chez 
les  Gallinacés.  —  L'autopsie  d'une  poule  de  race  Leghorn  blanc,  devenue 

—  630  — 


.PROBLÈMES   GÉNÉRAUX   DK   LA   SEXUALITÉ  'J5 

gynandromorphe  après  la  puberté,  révèle  l'existence  de  deux  glandes  repro- 
ductrices, symétriques,  au  lieu  de  l'ovaire  unique.  En  relation  avec  la 
glande  gauche  se  trouve  un  oviducte  infantile.  Ces  organes  reproducteurs 
gauches  rappellent  donc  ceux  de  la  poule  normale.  Toutefois  la  glande  a 
un  caractère  nettement  masculin  ,  elle  renfern^iC  des  tubes  séminifères  avec 
des  spermatogonies.  La  glande  reproductrice  droite,  blanchâtre,  dure, 
petite,  réniforme,  est  un  testicule.  —  La  double  poussée  testiculaire  tar- 
dive a  assuré  l'apparition  de  caractères  mâles,  mais  la  fonction  endocrine 
de  l'ovaire  a  bloqué  le  plumage  mâle.  La  poussée  des  ergots  à  partir  de 
six  mois  dut  marquer  la  fin  de  l'action  ovarienne.  —  Tous  les  cas  de  gynan- 
dromorphisme  signalés  jusqu'alors  se  ramènent  à  trois  types  :  1°  type 
asexué  dont  la  réalisation  est  toujours  passagère  ;  il  existe  chez  les  mâles 
au  moment  de  la  mue  de  puberté  ;  2^  type  unisexué  qui  correspond  à  une 
atrophie  incomplète  de  l'ovaire  entraînant  une  neutralité  partielle  ;  3°  type 
bisexué,  résultant  d'une  influence  hormonique  double.  Le  gynandromorphe 
précédent  rentre  dans  ce  type.  L'hypothèse  de  double  potentialité  du 
soma  et  de  l'effet  simultané  de  deux  hormones  trouve  là  une  vérification 
nouvelle.  —  L.  Dehorne. 

Goldschtnidt  (Richard)  et  Machida  (J.).  —  A  propos  de  deux  gynandro- 
morphes  du  Papillon  Lymantria  dispar,  L.  —  Dans  les  expériences  de  croise- 
ments entre  Lymantria  dispar  et  ses  diverses  races,  l'apparition  d'individus 
gynandromorphes  est  fréquente.  G.  et  M  en  étudient  deux  qui  sont  éclos 
dans  une  de  leurs  séries  de  croisements,  entre  une  $  de  la  race  Tokyo  par 
un  (^  de  la  race  Hokkaido,  l'un  à  la  Fi  et  l'autre  à  la  F4.  Après  avoir  donné 
la  description  de  ces  deux  exemplaires,  G.  et  H.  discutent  l'origine  du  gynan- 
dromorphisme  bilatéral,  si  répandu  chez  les  Insectes,  et  qui  consiste  eu 
ce  que  les  individus  sont  exactement  (J  d'un  côté  et  $  de  l'autre,  pour  la 
tête,  les  antennes,  les  pattes,  la  corpulence  de  l'abdomen,  ou  les  organes 
génitaux  secondaires.  Parfois  les  organes  génitaux  primaires  sont  également 
gynandromorphes.  Quant  à  la  pigmentation,  on  trouve  parfois  sur  les  ailes 
d'un  des  côtés  du  mâle  des  empreintes  de  la  pigmentation  de  la  femelle. 
L'origine  des  cas  où  la  répartition  des  organes  se  fait  exactement  selon 
deux  moitiés,  réside,  selon  G.  et  M.,  dans  une  division  anormale  des  chro- 
mosomes sexuels,  en  relation  avec  la  différence  numérique  de  ces  chromo- 
somes suivant  les  sexes  ((^,  1  X  ;  Ç,  2  X).  Mais,  dans  le  cas  où  la  répartition 
des  organes  ne  se  fait  pas  selon  deux  moitiés,  comme  chez  ce  gynandro- 
morphe où  le  côté  de  l'appareil  génital  qui  appartient  au  mâle  est  complet, 
tandis  que  seul  le  côté  femelle  est  représenté  par  un  demi-appareil,  il  faut 
chercher  une  autre  origine.  G.  et  M.  expliquent  cette  conformation  parti- 
culière par  la  raison,  bien  simple,  que,  dans  le  développement  embryon- 
naire, l'appareil  génital  femelle  se  constitue  aux  dépends  d'organes  symé- 
triques, ayant  par  conséquent  la  possibilité  de  se  scinder  en  deux  moitiés, 
tandis  que  l'appareil  génital  mâle  provient,  pour  une  part,  de  l'organe  de 
ITerold,  qui  est  impair.  —  Arnold  Pictet. 

Goldschmldt  (Richard).  —  Recherches  sur  r intersexualité  (II).  —  G.  revient 
sur  le  développement  physiologique  de  l'intersexualité  chez  les  Bombyx 
et  étudie,  à  ce  point  de  vue,  différents  organes  des  Papillons  intersexués 
(antennes,  organes  buccaux,  structure  de  la  chrysalide,  ailes,  etc.)  compara- 
tivement aux  mêmes  organes  considérés  chez  les  normaux.  L'origine  de 
l'intersexualité  marquée  sur  les  ailes  fait  l'objet  de  considérations  intéres- 

—  631  — 


26  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

santés.  Les  Papillons  de  Lymantria  dispar  intersexués  ont  les  ailes  du  mâle 
sur  lesquelles  sont  marquées  des  empreintes  plus  ou  moins  étendues  de 
dessins  appartenant  aux  femelles  ;  les  empreintes  féminines  ne  sont  pas 
symétriquement  réparties  et  peuvent  être,  par  exemple,  plus  étendues  ou 
plus  nombreuses  à  gauche  qu'à  droite.  D'une  manière  générale,  le  dessin 
d'une  portion  de  l'aile  féminine  se  dépose  sur  l'aile  masculine  à  l'empla- 
cement correspondant,  dans  un  espace  entre  deux  nervures.  G.  interprète 
l'origine  de  l'intersexualité  marquée  sur  les  ailes  de  la  façon  suivante  :  On 
sait  que  le  développement  des  ailes  et  de  leur  pigmentation  se  fait  par 
étapes  successives  de  détermination  d'après  lesquelles  le  sort  de  la  cellule 
de  l'écaillé  est  lié  respectivement  au  développement  du  mâle  ou  de  la  fe- 
melle ;  en  ce  qui  concerne  la  constitution  du  dessin  (type  mosaïque),  ces 
étapes  ne  se  présentent  pas  au  même  moment  sur  toute  la  surface  de  l'aile, 
mais  elles  s'opèrent  graduellement  comme  un  courant  allant  de  la  base  au 
sommet.  On  conçoit  donc  que  le  mécanisme  de  l'intersexualité  soit  régi  préci- 
sément par  ce  mode  de  développement.  En  effet,  si  les  phénomènes  qui  provo- 
quent ce  mécanisme  ont  lieu  à  l'époque  d'une  des  étapes  de  détermination,  la 
portion  de  l'aile  qui  correspond  à  cette  étape  pourra  recevoir  l'empreinte  dii 
dessin,  du  sexe  opposé,  tandis  que  toutes  les  parties  de  l'aile  déj  à  formées  au  mo- 
ment du  phénomène  ne  peuvent  plus  être  changées  et  conservent  la  mosaïque 
normale.  C'est  ainsi  que  le  dimorphisme  sexuel  des  ailes  n'est  autre  chose 
qu'une  sorte  de  photographie  en  couleurs  du  courant  de  détermination. 
L'examen  des  courbes  de  variation  des  intersexués  amène  G.  à  se  deman- 
der si  l'intersexualité  pourrait  se  produire  sans  hybridation,  par  le  fait 
d'une  action  extérieure  sur  le  soma.  On  sait  qu'au  début  de  la  nymphose 
la  chrysalide  se  trouve  dans  un  état  de  sensibilité  (le  point  critique)  qui 
est  le  principal  moment  du  développement  où  une  intervention  extérieure 
puisse  agir  sur  la  pigmentation  pour  modifier  la  mosaïque  normale  des  ailes.  Si 
donc  une  action  extérieure  devait  pouvoir  aboutir  à  la  production  de  l'in- 
tersexualité, ce  ne  serait  qu'à  ce  moment  précis  que  son  intervention  serait 
active.  C'est  ce  qui  amène  en  conséquence  G.  à  entreprendre  une  série  d'ex- 
périences consistant  à  soumettre,  à  un  fort  abaissement  de  la  température, 
des  cocons  de  Lymantria  dispar  à  diiî'érentes  périodes  de  leur  développe- 
ment nymphal.  Les  résultats  ont  été  absolument  négatifs  et  tous  les  cocons 
expérimentés  ont  donné  naissance  à  des  Papillons  normaux  quant  au  dimor- 
phisme sexuel.  —  Arnold  Pictet. 

Ephrussi  (Boris).  —  Sur  la  sexualité  d'un  Hydraire  Clava  squarnata.  — 
L'espèce,  très  abondante  sur  les  Fucus  de  la  côte  roscovite,  ne  présente  pas 
de  sexualité  saisonnière.  Toute  colonie,  devenue  adulte,  peut  être  à  maturité 
sexuelle  en  n'importe  quel  mois.  E.  constate  une  forte  prédominance  de 
l'un  des  sexes,  suivant  l'époque,  en  faveur  de  l'un  ou  l'autre  sexe.  Ces  alter- 
natives successives  ne  peuvent  se  trouver  en  accord  avec  l'hypothèse  do 
sexes  séparés,  admise  pour  les  Hydraires,  que  si  une  croissance  exception- 
nellement rapide  permettait  aux  nouvelles  colonies  d'atteindre  en  peu  de 
temps  la  maturité  sexuelle.  L'observation  de  quelques  colonies  paraissant 
hermaphrodites  porte  l'auteur  à  croire  à  l'existence  d'un  hermaphrodisme 
successif.  Sans  doute  le  passage  d'un  sexe  à  l'autre  doit-il  correspondre  à 
une  suspension  de  la  reproduction  dans  toute  la  colonie  et  à  la  réduction 
du  nombre  et  du  volume  de  ses  gonophores  dont  il  devient  alors  difficile 
de  contrôler  le  sexe.  —  L.  Dehorne. 


632 


REPRODUCTION  ASEXUÉE.  —  RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE      27 


Reproduction  asexuée.  —  Régénération.  —  Greffe. 


Boschma  (H.).  —  Knospung  und  verwandte  Erscheinungen  hei  Fungia  fun- 
gites  und  Fungia  actiniformis.  (Treubia  (Buitenzorg),  III,  149-179, 
pi.  7-19  1923.)  .  [27 

Delsman  (H.  C).  —  Beitrâge  zur  Entwlcklungs  geschichte  von  Porpita. 
(Treubia  (Buitenzorg),   III,  243-266,  28  fig.,    1923.)  [27 

Hyman  (L.  H.).  —  Physiological  studies  on  Planaria.  V.  Oxygen  consumption 
of  pièces  with  respect  to  length,  les>el,  and  time  after  section.  (J.  of  Exp. 
Zool.,  XXXVII,  no  1,  47-69,  1923.)  [28 

No  (R.  Lorente  de).  —  La  regeneracion  de  la  medula  espinal  en  las  larvai 
de  Batracio.  (Trabaj.  labor.  invest.  biolog.  Univ.  Madrid,  XIX,  147-183, 
1921.)  [29 


Boschma  (A.).  —  Bourgeonnement  et  processus  connexes  chez  la  Fungie.  — 
On  sait  depuis  Semper  que  chez  les  Fungia  les  individus  directement 
issus  de  la  fixation  des  larves  donnent  ensuite  naissance  d'une  manière  répé- 
tée à  des  bourgeons  pédicules  (anthoblastes  de  Bourne)  qui  se  détachent 
plus  tard  du  parent,  et  fixés  dans  le  voisinage,  acquièrent  à  leur  tour  la  forme 
spécifique.  Outre  ce  processus  spontané  de  blastogénèse  présenté  par  les 
oozoïtes,  les  individus  adultes  peuvent  aussi  présenter  des  phénomènes 
de  bourgeonnement  analogue,  qui  paraissent  provoqués  par  des  causes 
accidentelles,  comme  des  blessures,  le  renversement  amenant  la  face  buc- 
cale à  reposer  sur  le  fond,  l'envahissement  des  tissus  vivants  et  du  poly- 
pien  par  une  algue  verte  filamenteuse  qui  paraît  être  un  véritable  parasite, 
etc.  Quant  une  Fungie  arrive  au  terme  de  sa  croissance  et  que  les  parties 
centrales  sont  mortes,  c'est  aussi  par  une  ultime  poussée  de  bourgeons  que 
se  manifeste  la  vitalité  des  dernières  portions  encore  vivantes  de  la  péri- 
phérie. B.  donne  de  nombreuses  et  très  belles  photographies  illustrant  ces 
diverses  modalités  de  bourgeonnement,  qui  ne  constituent  pas  d'ailleurs  des 
catégories  foncièrement  distinctes.  Il  examine  aussi  la  formation  d'indivi- 
dus jumeaux  par  coalescence  plus  ou  moins  complète  de  deux  jeunes  indi- 
vidus fixés  côte  à  côte,  et  le  processus  de  division  d'un  individu  primitive- 
ment unique  par  soudure  de  deux  cloisons  opposées  entraînant  une  scis- 
sion de  la  bouche.  —  Ch.  Pérez. 

Delsman  (H.  C).  —  Développement  de  la  Porpite.  —  Au  cours  de 
recherches  océanographiques  dans  la  mer  de  Java,  D.  a  eu  l'occasion  de 
recueillir  un  très  intéressant  matériel  faisant  connaître  pour  la  Porpite  ce 
que  WoLTERECKa  décrit  pour  la  Vélelle.  Des  Porpites  adultes  se  détachent 
en  pluie  de  petits  bourgeons  médusaires,  encore  imparfaits,  qui  ont  ten- 
dance à  tomber  au  fond,  mais  dont  le  développement  s'achève  en  méduses 
Craspédotes  {Chrysomitra)  qui  remontent  au  bout  d'un  jour  nager  à  la 

—  633  — 


^8  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

surface.  Ces  jeunes  Méduses,  à  manubrium  atrophié,  dépourvues  de  bouche, 
ont  leur  cavité  gastrale  et  leurs  canaux  radiaires  représentés  par  des  trac- 
tus  endodermiques  pleins,  dont  les  cellules  spumeuses  hébergent  de  nom- 
breuses Xanthelles.  Celles-ci  font  entièrement  défaut  dans  tous  les  tissus  de 
la  Porpite,  et  seuls  les  bourgeons  médusaires  se  contaminent,  au  stade  où 
les  quatre  ébauches  des  canaux  radiaires  enserrent  le  nodule  médusaire. 
Sans  doute  les  premières  Xanthelles  infectantes  arrivent-elles  par  la  cavité 
endodermique  de  la  Porpite.  Tout  indique  pour  les  Chrysomiira  une  nutri- 
tion holophytique,  ne  pouvant  s'accomplir  que  dans  les  couches  superii- 
cielles  éclairées  ;  et  ce  fait,  joint  à  l'observation  directe  de  la  nage  de  ces 
Méduses,  s'oppose  à  l'hypothèse,  admise  pour  celles  des  Vélelles.  d'une  chute 
dans  les  abysses  où  s'effectuerait  la  différenciation  des  œufs  et  la  ponte. 
Celle-ci  n'a  pas  été  observée  ;  il  subsiste  la  même  lacune  que  pour  le  déve- 
loppement de  la  Vélelle.  Les  stades  hervaires  péchés  au  fdet  fin  rappellent 
d'une  manière  frappante  les  formes  Conaria  et  Rataria  décrites  par  Wol- 
TERACK  pour  la  Vélelle;  la  concordance  se  poursuit  dans  l'édification  de  la 
jeune  Porpite.  Ce  développement  confirme  l'étroite  parenté  de  ces  deux 
Siphonophores.  —  Ch.  Pérez. 

Hyman  (J.  H.).  —  Recherches  sur  la  physiologie  des  planaires.  Variations 
de  la  consommation  d'oxygène  des  fragments  suivant  leur  longueur,  le  niveau 
d'où  ils  proviennent  et  le  temps  écoulé  depuis  la  section.  —  Jîxposé  de  faits 
destines  à  étayer  la  théorie  du  gradient  physiologique  que  Child  a  édifiée 
d'après  ses  observations  sur  la  dynamique  de  la  régénération  chez  les  Pla- 
naires. —  H.  montre  qu'il  existe  une  décroissance  dans  le  taux  de  consom- 
mation d'oxygène  de  l'extrémité  antérieure  jusqu'à  la  zone  moyenne  de 
l'individu  adulte,  c'est-à-dire  jusqu'au  plan  transversal  de  fissuration  éven- 
tuelle. Recherches  toujours  délicates,  car  de  multiples  facteurs  modi- 
fient l'activité  respiratoire  :  régime  alimentaire  des  animaux,  longueur  des 
fragments  étudiés,  temps  écoulé  depuis  la  section  ;  il  faut  les  éliminer  pour 
entrevoiries  différences  dues  au  niveau  d'où  proviennent  les  fragments  et 
qui  témoignent  réellement  de  l'existence  d'un  gradient  physiologique. 
Ainsi,  plus  les  fragments  isolés  sont  petits,  plus  grande  est  leur  consom- 
mation d'oxygène  ;  elle  est  surtout  considérable  pendant  les  premières 
heures  qui  suivent  l'isolement,  puis  se  restreint  ensuite  ;  cependant  s'il 
s'agit  de  planaires  entières,  simplement  privées  de  tête  et  de  queue,  les 
chiffres  restent  constants.  H.  insiste  surtout  sur  deux  faits  :  1°  si  l'on  dé- 
coupe l'animal  en  trois  tronçons  de  volume  égal,  l'un  voisin  de  la  tête,  le 
deuxième  situé  juste  en  avant  du  plan  présumé  de  fissuration,  le  troisiènte 
immédiatement  en  arrière  de  celui-ci,  on  constate  régulièrement  que  la 
consommation  d'oxygène,  en  un  temps  donné,  rapportée  au  gramme  de 
poids  vif,  est  plus  grande  pour  le  premier  que  pour  le  deuxième  tronçon, 
mais  se  relève  dans  le  troisième,  pouvant  même  dépasser  le  taux  du  pre- 
mier tronçon.  D'après  H.,  la  différence  entre  le  premier  et  le  deuxième 
tronçon  tient  à  l'existence  du  gradient  physiologique  dans  la  moitié  anté- 
rieure de  l'animal,  le  zoïde  principal  de  Child;  les  chiftres  plus  élevés 
obtenus  avec  le  troisième  tronçon  tiennent  à  ce  qu'il  fait  partie  de  la  zone 
de  bourgeonnement  et  participe  ainsi  de  l'activité  respiratoire  toujours 
grande  des  tissus  jeunes  ;  2*^  si  l'on  considère  au  contraire  deux  tronçons 
de  petit  volume,  situés  l'un  juste  en  arrière  de  la  tête,  l'autre  juste  en  avant 
du  plan  de  fissuration,  on  observe  pendant  les  premières  heures  après  la 
section  une  consommation  d'oxygène  plus  forte  pour  le  petit  fragment 

—  634  — 


REPRODUCTION   ASEXUÉE.  —   RÉGÉNÉRATION.  —  GREFFE  29 

postérieur  que  pour  l'antérieur  ;  mais  le  lendemain  un  nouveau  dosage 
donne  des  différences  de  sens  opposé.  C'est  qu'ici  encore  une  nouvelle  cause 
de  disturbance  s'est  introduite  sous  forme  de  la  stimulation  consécutive 
à  l'isolement;  Child  admet  que  cette  excitation  est  d'autant  plus  marquée 
que  les  fragments  isolés  se  trouvaient  soumis  dans  l'animal  à  une  domina- 
tion physiologique  plus  absolue.  Ce  n'est  là  toutefois  qu'un  phénomène 
passager  et  l'on  retrouve  quelques  heures  plus  tard  des  chiffres  conformes 
à  l'hypothèse  du  gradient  physiologique.  —  A,  Dalcq. 

No  (R.  Lorente  de).  —  La  régénération  de  la  moelle  épinière  chez  les  larves 
de  Batraciens.  —  L'auteur  coupe  plus  ou  moins  complètement  la  moelle  épi- 
nière de  têtards  de  Grenouille,  sans  sectionner  la  chorde.  La  cicatrice  qui 
se  forme  à  la  moelle  ne  renferme  que  des  éléments  nerveux  :  la  chorde  exci- 
tée peut  produire  une  saillie,  le  tissu  conjonctif  périphérique  prolifère, 
mais  sans  pénétrer  d'ordinaire  entre  les  fragments  de  la  moelle;  et  si  par 
hasard  il  y  a  invasion  compacte  de  conjonctif  entre  les  deux  extrémités  de 
celle-ci,  ce  tissu  forme  un  obstacle  infranchissable  aux  tissus  nerveux  et  la 
régénération  n'a  pas  lieu.  La  pie-mère  se  rétablit  en  quarante-huit  heures. 
Le  canal  médullaire  se  dilate  et  les  cellules  épendymaires  se  multiplient. 
Les  cellules  nerveuses  ne  se  divisent  jamais  :  la  perte  de  substance  grise 
est  comblée  uniquement  par  le  «  réarrangement  »  des  neuroblastes  exis- 
tants ;  ils  glissent  les  uns  sur  les  autres  pour  combler  le  vide  et  se  disposent 
alors  très  irrégulièrement,  laissant  entre  eux  de  larges  espaces.  Parfois  ce 
mouvement  donne  lieu  à  la  formation  de  ponts  qui  traversent  le  canal 
épendymaire  et  que  l'épithélium  vient  tapisser.  Des  cellules  nerveuses 
peuvent  aussi  tomber  dans  cette  cavité  médullaire  :  elles  y  restent  vivantes 
et  émettent  chacune  une  fibre  qui  pénètre  plus  ou  moins  loin  dans  la  paroi 
de  la  moelle.  Tandis  que,  chez  l'adulte,  les  axones  coupés  dégénèrent,  chez 
la  larve  ils  forment,  à  leur  extrémité  coupée,  un  bouton  de  croissance  et 
s'allongent  sans  se  ramifier,  tendant  à  rétablir  la  continuité  primitive  de  la 
moelle.  Pour  les  fibres  médianes,  souvent  la  croissance  ne  se  fait  pas  par  le 
bouton  terminal,  mais  par  une  «  fibre  compensatrice  »,  qui  se  développe 
comme  un  rameau  de  la  fibre  primitive,  à  peu  de  distance  du  bouton. 
Assez  souvent,  des  fibres  suivent  les  ponts  de  substance  grise  qui  tra- 
versent l'épendyme  et  passent  ainsi  d'un  côté  à  l'autre  de  la  moelle; 
d'autres  fois,  elles  traversent  librement  le  canal  ou  y  décrivent  de  longs 
trajets,  sans  rien  pour  les  appuyer  ou  les  orienter.  Quand  elles  rencontrent 
un  élément  qui  s'y  prête,  les  fibres  peuvent  s'enrouler  autour  de  lui,  mais 
aucun  tuteur  n'est  indispensable  pour  les  soutenir  ou  les  diriger.  Les  fibres 
régénérées  sont  disposées  de  façon  très  irrégulière,  courbées,  entrecroisées 
de  mille  manières. 

Il  existe  dans  les  ganglions  rachidiens  de  têtards  de  Grenouille  deux 
sortes  de  cellules  nerveuses  :  des  cellules  unipolaires  adultes,  dont  les  axones 
ont  atteint  déjà  leur  territoire  terminal  définitif,  et  des  cellules  bipolaires, 
de  type  embryonnaire,  qui  se  développent  en  même  temps  que  les  organes 
auxquels  elles  doivent  fournir  (pattes,  p.  ex.).  Leur  axone,  terminé  par  un 
bouton  de  croissance,  suit  le  trajet  des  nerfs  existants,  traverse  la  pie- 
mère,  atteint  la  moelle  et  s'y  bifurque  :  une  branche  monte,  l'autre  descend. 
Quelque  chose  d'analogue  existe  pour  les  racines  antérieures,  mais  renversé  : 
les  cellules  et  les  boutons  de  croissance  sont  à  l'intérieur  delà  moelle  et 
doivent  traverser  la  pie-mère  pour  gagner  les  muscles  en  suivant  les  nerfs. 
Il  semble  y  avoir  deux  étapes  dans  le  développement  des  fibres  nerveuses 

—  635  — 


30  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

veuses  des  nerfs  rachicliens  :  une  première  où  se  forment  les  fibres  nécessaires 
aux  mouvements  dans  l'eau,  une  seconde  plus  tardive  où  se  développent 
les  fibres  qui  ont  à  régir  les  mouvements  des  pattes  et  les  organes  de 
l'adulte.  Si  on  lèse  les  ganglions  rachidiens,  les  cellules  attaquées  dégé- 
nèrent. Si  on  détruit  entièrement  le  ganglion,  il  n'y  a  pas  de  régénération 
de  la  racine  correspondante.  Si  on  coupe  une  racine  postérieure,  les  axones 
des  cellules  du  ganglion  poussent  rapidement  ;  au  bout  de  cinq  jours, 
de  nombreuses  fibres  sensitives  ont  traversé  le  conjonctif  et  la  pie-mère 
qui  entourent  la  moelle  et  sont  entrées  dans  celle-ci.  Cela  est  très  visible  s'il 
n'est  resté  du  ganglion  qu'un  petit  nombre  de  cellules,  disséminées  dans  le 
conjonctif  :  on  voit  alors  les  fibres  sensitives  atteindre  la  moelle  à  des  ni- 
veaux diiïérents,  d'ordinaire  sans  rapport  avec  les  anciens  nerfs  détruits. 
Toutes  se  dirigent  cependant  vers  la  moelle  et  y  pénètrent.  Là,  à  l'inverse 
des  fibres  normales,  les  fibres  régénérées  ne  se  bifurquent  que  très  excep- 
tionnellement, et  seulement  sous  l'action  d'obstacles  mécaniques  :  elles  se 
bornent  à  se  recourber  vers  le  bas  ou  vers  le  haut.  On  ne  connait  pas  la  cause 
de  cette  différence.  Fibres  sensitives  et  fibres  motrices  se  mêlent  et  s'entre- 
croisent ;  pourtant  toutes  vont  aux  organes  auxquels  elles  sont  destinées  : 
la  moelle  pour  les  premières,  les  muscles  pour  les  secondes.  Les  fibres  n'ont 
certainement  pas  de  trajet  prédéterminé  ni  de  gaine  pour  les  conduire  : 
cela  résulte  notamment  de  leur  marche  irrégulière  et  des  détours  qu'elles 
décrivent  :  elles  suivent  sans  doute  le  trajet  de  moindre  résistance  et 
s'adaptent  aux  difficultés  qu'elles  rencontrent.  On  ne  peut  expliquer  l'orien- 
tation qui  porte  toujours  les  fibres  sensorielles  vers  la  moelle  et  les  fibres 
motrices  vers  les  muscles  que  par  un  tropisme  particulier,  un  neurotropisme, 
dont  toutefois  on  ne  connait  pas  les  agents.  —  A.  Robert. 


Hérédité.  —  Hybridation. 


Breitenbecher  (J.  K.).  —  A  red-spotted  sex-limited  mutation  in  Bruchus. 
(Amer.  Natur.,  LVII,  59-65, 1923.)  .      [36 

a)  Brimhall  (Dean  R.).  —  Family  resemhlances  among  American  men  of 
science.  II.  Degree  of  resemblance  in  comparison  with  the  generality  ; 
proportion  of  workers  in  each  science  and  distribution  of  replies.  (Amer. 
Natur.,  LVII,  74-88,  1923.)  [Cité  à  titre  bibliographique. 

h) Family  resemhlances  among   American  men  of  science.    III.  — 

The  influence  of  the  nearness  of  kinship.  (Ibid.,  137-152.) 

[Cité  à  titre  bibliographique. 

c)  —  —  Family  resemhlances  among  American  men  of  science.  (Ibid., 
326-344.) 

[Tendance  pour  les  parents  remarquables  d'hommes  de  science  à  avoir 
une  spécialisation  dans  la  science.  —  L.  Cuénot. 

Carrière  (Reinhard).  — Ueher  erhliche  Ohrformen,  inshesondere  das  angewa- 

—  636  — 


HEREDITE.   —   HYBRIDATION  31 

cJisene  Ohrlûppchen.    (Zeit.    f.   induk.   Abstam.  u.  Vererbgsl.,  XXVIII, 
238-242,  1922.)  [40 

Clausen  (Roy  E.).  —  Inheritance  in  Drosophila  Hydei.  I.  White  and  vermi- 
lion  eye-colors.  (Amer.  Nahur.,  LVII,  52-58,  1923.)  [36 

Devaux  (Emile).  —  Du  rôle  de  V allure  du  développement  dans  Vinter fécon- 
dité. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  74,  1923.)  [34 

Dunn  (L.  C).  —  A  lethal  gène  in  fowls.  (Amer.  Natur.,  LVII,  345-349, 
1923.)  [37 

Hagedoorn  (A.  L.  and  A.  C).  —  Species  crosses  in  Rats.  (Zeit.  f.  indukt. 
Abstam.  und  Vererbgsl.,  XXIX,  97-121,  1922.)  [39 

Hertwig  (Giinther  und  Paula).  —  Die  Vererbitng  des  Hermaphroditismus 
hei  Melandrium.  Ein  Beitrug  zur  Frage  der  Bestimmung  und  V ererhung 
der  Geschlechts.  (Zeitsch.  f.  induk.  Abst.  u.  Vererbgsl.,  XXVIII,  258-294, 
1922.)  [41 

Ikeno  (S.).  —  V ererhungsversuche  iiher  die  Biutenfarbe  hei  Portulaca  gran- 
diflora.  (Zeitsch.  f.  induk,  Abst.  u.  Vererbgsl,  XXIX,  122-135,  1922.) 

[41 

a)  Kopec  (Steîan).  —  Quelques  observations  sur  Vhérédité  de  la  couleur  des 
œufs  de  Poules.  (Mém.  Institut  nation,  polon.  d'économie  rurale,  III, 
328-342,  1922.)  [38 

b) On  the  offspring  of  two  sires  in  one  litter  of  rabbits.  (Mém.  Institut 

nat.  Polonais  d'économie  rurale.  II,  215-235,  1922.)  [34 

Kempton  (J.  H.).  —  Inheritance  of  mesocotyl  length  in  hybrids  of  hrachytic 
Maize.  (Amer.  Natur.,  LVII,  374-377,  1923.)  [40 

Lams  (H.).  —  La  télégonie.  (Bull.  Soc.  Roy.  médecine  Gand,  10  p.,  1923.) 
[Revue  rapide  des  différentes  interprétations  données  pour  la  possi- 
bilité de  ce  fait  hypothétique.  Les  expériences  critiques  montrent  que  la 
télégonie  n'existe  pas.  Les  faits  que  l'on  a  cru  pouvoir  interpréter  en 
sa  faveur  se  réduisent  à  des  coïncidences  fortuites  d'hérédités  diffé- 
rentes. —  Ch.  Pérez. 

Lilfenfeld  (F.  A.).  —  Vererbungsstudien  an  Dianthus  barharus  L.  (Zeitsch. 
f.  indukt.  Abstamm.  und.  Vererbungslehre.,  XXVIII,  207-237, 1922.)  [41 

Lippincott  (William  A.).  —  Gènes  for  the  extension  of  black  pigment  in  the 
Chicken.  (Amer.  Natur.,  LVII,  284-287, 1923.)  [37 

Metz  (Charles  W.)  and  Ferry  (RuthM.).  —  The  parallel  characters  icross- 
veinless  «  and  «  cermilion  »  in  Drosophila  Willistoni.  (Amer.  Natur., 
LVII,  381-384,  1923.)  [36 

Mohr  ^Otto  L.).  —  Cases  of  mimic  mutations  and  secondary  mutations  in  the 
X  —  chromosome  of  Drosophila  melanogaster.  (Zeitsch.  f.  indukt.  Abs- 
tamm. u.  Vererbungslehre,  XXVIII,  1-22, 1922.)  [37 

Millier  (H.  J.).  —  A  simple  formula  giving  the  numher  of  individuals  requi- 
red  for  obtaining  one  of  a  given  frequenctj.  (Amer.  Natur.,  LVII,  66-73, 
1923.)  [Cité  à  titre  bibhographique. 

—  637  — 


3J  ANNEE   BIOLOGIQUE 

Pear!  (Raymond),  Parker  (Sylvia  L.)  and  Gonzalez  (B.M.).  —  Expérimental 
studies  on  the  duration  of  life.  (Amer.  Natur.,  LVII,  153-192,  1923.)    [34 

a)  Pictet  (Arnold)  et  Mlle  Ferrero  (A.).  —  Hérédité  de  la  panachure  chez  les 
Cobayes  agoutis.  (C.  R.  Soc.  Phys.  Hist.  nat.  Genève.  XXXIX,  35-38, 
1922!)  '  [39 

fc)  —  — Hérédité  de  la  longueur  des  poils  chez  les  Cobayes.  (Ibid., 

57-60.)  [39 

Sumner  (F.  B.).  —  The  origin  and  inheritance  of  spécifie  characters,  (Amer. 
Natur.,  LVII,  238-254,  1923.)  [32 

a)  Tœnniessen  (E.).  —  Ueber  die  Vererbung  der  Alkaptonurie  des  Mens- 
chen.  (Zeit.  f.  indukt.  Abstam.  u.  Vererbgsl,  XXVIII,  4,  26-30, 1922.)  [40 

b) Ueber  Enstehung  erblicher  Eigenschaften  durch  cytoplasmatische 

Induktion.  (Ibid.,  XXIX,  16-25,  1922.)  '  [33 

Weber  (A.).  —  La  rupture  de  Vopercule  branchial  au  moment  de  la  métamor- 
phose des  Batraciens  anoures  démontre-t-elle  la  transmissibilité  d'un  carac- 
tère acquis  ?  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  657,  1923.)  [35 

Winge  (0.).  —  Ueber  eine  teihveise  geschlechtsgebundene  Vererbung  der 
Augenfarbe  bei  Menschen.  (Zeitsch.  f.  indukt.  Abstam.  u.  Vererbungs- 
lehre,  XXVIII,  53-74,  1922.)  [39 

Witschi  (Emil).  —  Vererbung  und  Zytologie  des  Geschlechts  nach  Untersu- 
chungen  an  Frôschen.  (Zeit.  f.  ind.  Abstam.  u.  Vererbgsl.,  XXIX,  31-68, 

1922.)  [34 

Wright  (Sewall).  —  Two  new  color  factors  of  the  Guinea  Pig.  (Amer.  Natur., 
LVII,  42-51,  1923.)  [38 


Sumner  (F.  B.).  —  L'origine  et  Vliérédité  des  caractères  spécifiques.  —  Il 
semble  raisonnable  de  supposer  que  les  races  géographiques  ou  sous-espèces 
de  Mammifères  et  d'Oiseaux  représentent  des  stades  de  début  de  la  dilTé- 
renciation  des  espèces  ;  les  différences  par  lesquelles  ces  races  locales  se  dis- 
tinguent l'une  de  l'autre  sont  du  même  type  que  celles  qui  séparent  les 
«  bonnes  »  espèces,  et  souvent  les  différences  sont  du  même  ordre  de  gran- 
deur. Si  l'on  considère  une  race  donnée  comme  sous-espèce  plutôt  que 
comme  espèce  vraie,  cela  est  dû  au  fait  qu'elle  interfère  avec  des  races  voi- 
sines, ce  qui  après  tout  dépend  entièrement  d'un  accident  historique. 
Les  intergrades  sont  ici  conservés,  tandis  qu'ils  ont  disparu  dans  le  cas  des 
espèces. 

Les  différences  qui  séparent  les  races  ne  sont  pas  une  simple  absence- 
présence,  comme  dans  le  cas  des  mutants,  mais  de  nombreuses  différences, 
principalement  de  nature  statistique,  donc  s'exprimant  en  termes  de 
moyennes,  les  polygones  de  fréquence  se  recouvrant  plus  ou  moins  pour 
des  formes  plus  ou  moins  proches.  S.  a  déjà  montré  (Journal  of.  exp.  Zoo- 
logy,  1920,  voir  Ann.  Biol.,  XXV,  p.  142)  que  ces  différences  ne  sont  nulle- 
ment transitoires,  mais  qu'elles  sont  parfaitement  héréditaires  ;  plusieurs 
races  géographiques  de  Peromyscus,  de  milieux  extrêmement  différents, 

—  638  — 


HÉRÉDITÉ.   —   HYBRIDATION  33 

sont  élevées  à  La  Jolla  depuis  2, 10  et  plus  de  générations,  sans  convergence 
ni  changement  appréciable.  Les  races  locales  ne  sont  pas  disposées  au  ha- 
sard, ce  qui  établit  une  corrélation  entre  leurs  caractéristiques  et  les  con- 
ditions de  milieu  ;  il  y  a  par  exemple  accord  positif  entre  l'humidité  atmos- 
phérique et  la  pigmentation,  les  races  de  pays  secs  étant  de  ton  plus  clair  ; 
mais  il  est  impossible  d'en  donner  une  explication  ;  il  est  peu  vraiseml^lable 
qu'il  s'agisse  d'un  caractère  acquis  par  l'individu  et  devenu  héréditaire, 
et  l'intervention  d'une  sélection  n'est  pas  facilement  admissible.  On  peut 
admettre  xme  orthogénèse,  c'est-à-dire  une  tendance  pour  l'espèce  à  varier 
dans  certaines  directions  définies,  d'une  façon  indépendante  ou  presque 
indépendante  des  particularités  du  milieu  ;  il  y  a  des  cas,  en  effet,  où  des 
variations  similaires  sont  associées  avec  des  entourages  très  dilTérents, 
peut-être  même  inverses  ;  si  la  manifestation  de  tels  chemins  de  variation 
prédéterminés  coïncide  avec  la  dispersion  d'une  espèce  à  partir  du  centre 
commun,  c'est-à-dire  est  influencée  par  le  temps,  nous  aurions  des  séries 
géographiques  graduées  telles  que  celles  que  l'on  rencontre  elTectivement. 
Toutes  ces  manières  de  voir  sont  actuellement  spéculatives  :  le  fait  certain 
est  l'existence  de  séries  graduées.  La  théorie  de  la  mutation  n'apporte 
aucun  mécanisme  rendant  compte  de  ce  fait.  —  L.  Cuén'ot. 

6)Toeniessen  (E.).  —  Sur  r acquisition  de  propriétés  héréditaires  par  le  cytO' 
plasme.  —  Des  propriétés  héréditaires  ne  peuvent  apparaître,  comme  on 
sait,  que  par  une  modification  du  plasma  germinatif  (mutations)  ;  T.  en- 
visage que  l'origine  des  mutations  peut  être  de  trois  sortes. 

1°  La  modification  spontanée,  endogène,  d'un  facteur  héréditaire  dans  les 
bases  mêmes  du  plasma  germinatif.  Ce  genre  de  variation  est  caractérisé 
par  l'apparition  subite  d'une  nouvelle  propriété  héréditaire,  telle  que 
l'albinisme  et  le  mélanisme  chez  les  animaux,  certains  cas  de  la  couleur  des 
feuilles  et  des  fleurs,  ou  bien  il  revêt  un  caractère  directement  pathologique 
(polydactylie,  nanisme,  etc.).  C'est  aussi  à  une  modification  spontanée  du 
plasma  héréditaire  chez  l'homme  que  Nageli  pensait  pouvoir  rattacher 
l'hémophilie  ; 

2°  La  mutation  exogène  produite  par  une  excitation  extérieure  agissant 
directement  sur  le  plasma  germinatif  lui-même.  —  Dans  ce  cas,  il  n'est  pas 
question  de  l'acquisition  ou  de  la  perte  de  facteurs  héréditaires,  mais  d'un 
changement  de  valeur  par  lequel  tel  gêne  peut  être  rendu  latent  ou  récessif. 
T.  se  rattache  à  cette  interprétation,  qui  est  d'ailleurs  celle  de  Plate; 

3°  La  modification  du  plasma  germinatif  par  une  action  extérieure  indi- 
recte sur  le  soma.  —  La  preuve  expérimentale  d'une  hérédité  des  carac- 
tères acquis  par  action  sur  le  cytoplasme  avec  répercussion  sur  le  noyau 
n'a  pas  été  faite  j  usqu'à  présent,  malgré  le  nombre  considérable  de 
recherches  dans  ce  domaine.  On  a  essayé  d'expliquer  l'échec  de  ces 
recherches  par  l'impossibilité  d'une  transmission  au  plasma  germinatif 
de  la  modification  acquise  par  le  cytoplasme.  Mais  le  nœud  du  problème 
se  trouverait  sur  un  autre  point,  si  l'on  admet,  avec  W.  Roux,  que  les 
cellules  du  soma  contiennent,  à  côté  du  cytoplasme,  du  plasma  germinatif. 
Rien  ne  semble  s'opposer  à  cette  hypothèse  si  l'on  se  base  sur  ce  qui  existe 
chez  certains  animaux  inférieurs  ;  les  cellules  somatiques  des  animaux 
supérieurs  ne  contiendraient  peut-être  qu'un  plasma  germinatif  partiel 
puisque  leur  pouvoir  de  régénération  est  limité,  mais  suffisant  pour  réper- 
cuter la  modification  acquise  jusqu'aux  éléments  du  noyau.  —  Arnold 

PiCTET, 

—  639  — 


34  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Witschi  (Emil).  —  Hérédité  et  cytologie  du  sexe,  d'après  des  recherches  chez 
les  Grenouilles.  —  W.  étudie  d'abord  la  nature  des  facteurs  sexuels  F  et 
M,  d'après  les  résultats  d'expériences  ayant  consisté  à  élever  des  œufs  de 
Grenouilles  dans  des  milieux  de  température  différente  allant  de  10°  à 
27°.  La  différenciation  sexuelle  ne  commence  pas  au  même  degré  de  dévelop- 
pement suivant  la  température  et,  chez  certaines  races,  elle  ne  s'opère  que 
tardivement  chez  la  larve.  Quant  à  la  proportion  numérique  entre  les  deux 
sexes  elle  reste  bien,  d'une  manière  générale,  de  1  :  1,  les  croisements  entre 
races  la  modifiant  parfois.  L'examen  cytologique  de  ces  larves,  ainsi  que  le 
pourcentage  des  résultats,  amènent  W.  à  la  conclusion,  qui  demande  d'ail- 
leurs de  nouvelles  recherches,  que  la  différenciation  sexuelle  est  régie  par 
un  état  dynamique  de  la  nutrition  dans  l'épithélium  germinatif  ;  W. 
observe  en  effet  que  les  deux  systèmes  trophiques,  celui  de  la  différencia- 
tion masculine  et  celui  de  la  différenciation  féminine,  sont  indépendants.  — 
Arnold  Pictet. 

b)  Kopec  (Stefan).  —  Sur  V imprégnation  de  femelles  simultanément  par 
deux  mâles  chez  les  Lapins.  ■ —  La  possibilité  d'imprégnation  de  plusieurs 
ovules  d'une  seule  femelle  par  deux  ou  trois  mâles  pendan*  la  même  période 
de  rut  [super jecundatio)  est  indiscutable.  Dans  ses  recherches  K.  tâche  de 
savoir  si  les  fœtus  produits  par  la  fécondation  de  plusieurs  mâles  ont  une 
influence  quelconque  l'un  sur  l'autre  ou  s'ils  sont  mutuellement  indépen- 
dants. Ce  problème  n'avait  pas  encore  été  étudié  avec  méthode.  Les  expé- 
riences ont  été  faites  avec  des  lapines  Himalaya  fécondées  d'abord  par  un 
mâle  de  même  race,  puis  ensuite  par  un  mâle  argenté.  Toutes  les  précau- 
tions ont  été  prises  pour  le  contrôle  de  la  pureté  des  sujets  utilisés.  Les  ca- 
ractères qui  ont  servi  de  base  au  calcul  des  résultats  sont  le  poids  à  la  nais- 
sance, la  croissance  et  la  couleur  du  pelage.  Se  basant  sur  les  données  phy- 
siologiques connues  de  la  gestation  en  ce  qui  concerne  l'échange  mutuel 
des  substances  entre  la  mère  et  le  fœtus,  K.  conclut  qu'il  existe  une  commu- 
nication physiologique  de  la  mère  entre  les  fœtus  qui  appartiennent  à  deux 
types  différents  et  qui  se  développent  simultanément  dans  le  même  utérus. 
L'augmentation  de  poids  constatée  chez  les  nouveau-nés  provenant  d'une 
imprégnation  hétérogène  est  vraisemblablement  due  au  passage  de  cer- 
taines substances  facilitant  la  croissance  des  fœtus  d'un  type  dans  ceux  de 
l'autre  type.  K.  discute  les  problèmes  de  la  télégonie  en  se  basant  sur  ses 
résultats  ;  sans  en  affirmer  l'existence,  il  la  considère  comme  physiologique- 
ment  possible  et  pense  qu'elle  pourrait  très  bien  être  le  résultat  d'une  modi- 
fication, rarement  réalisée,  provoquée  par  des  conditions  internes,  spéciales 
et  encore  inconnues,  au  cours  du  développement  fœtal.  (Ces  recherches  ont  été 
publiées  en  polonais,  suivies  d'un  court  résuméen  anglais.)  —  ArnoldPiCTET. 

DevaUX  (Emile).  —  Du  rôle  de  Vallure  de  développement  dans  Vinter fécon- 
dité. —  La  stérilité  observée  chez  de  nombreux  hybrides  tient  à  l'inégalité 
de  la  vitesse  de  développement  chez  les  espèces  croisées.  Lorsque  deux 
espèces  ne  se  croisent  pas  ou  se  «  croisent  mal  »  c'est  qu'il  existe  un  trop 
grand  écart  entre  les  vitesses  de  développement  des  deux  reproducteurs. 
L'interfécondité  constante  et  indéfinie  des  races  tient  à  l'égalité  remar- 
quable de  leurs  allures  de  développement,  —  L.  Dehorne. 

Pearl  (Raymond),  Parker  (Sylvia  L.)  et  Gonzalez  (B.  M).  —  Etudes  expé- 
rimentales sur  la  durée  de  la  vie.  VII.  L'hérédité  men-délienne  de  la  durée  de 

—  640  — 


HÉRÉDITÉ.   —   HYBRIDATION  35 

la  vie  dans  des  croisements  du  type  sauvage  et  du  mutant  Quintuple  de  Droso- 
phila  melanogaster.  —  Il  est  maintenant  acquis  de  par  les  études  sur  deux 
organismes  très  différents,  la  Drosophile  et  l'Homme,  que  la  durée  de  vie 
est  un  caractère  héritable,  comme  la  stature  ou  la  couleur  de  l'œil.  Le  pré- 
sent mémoire  traite  de  la  durée  de  vie  dans  diverses  générations  provenant 
du  croisement  de  la  forme  sauvage  avec  le  mutant  Quintuple  ;  ce  dernier 
a  une  vie  très  courte,  de  14  à  15,  8  jours  contre  39  à  41  jours  pour  la  forme 
sauvage.  Toutes  les  déterminations  de  durée  de  vie  ont  été  faites  dans  des 
incubateurs  à  25°,  nourriture  et  autres  facteurs  étant  aussi  constants  que 
possible.  La  génération  F^  vit  un  peu  plus  longtemps  que  la  lignée  sau- 
vage (effet  de  l'hétérosis)  ;  la  F2  présente  une  claire  disjonction  entre  un 
groupe  à  vie  courte  et  un  groupe  à  vie  longue,  les  durées  étant  comparables 
à  celles  des  lignées  originales.  Au  point  de  vue  génétique,  la  durée  de  vie 
est  complètement  et  invariablement  associée  avec  certaines  caractéristiques 
morphologiques  ;  c'est  ainsi  que  pas  une  seule  Mouche  à  ailes  vestigiales 
(c'est  une  des  mutations  du  type  Quintuple)  n'a  eu  une  vie  longue,  et  que 
pas  un  groupe  de  Mouches  à  ailes  normales  n'a  présenté  une  oourbe  de  vie 
approchant  celle  qui  est  caractéristique  des  vestigiales.  La  durée  de  vie 
n'est  pas  un  caractère  séparé  de  l'organisme,  représenté  par  un  gène 
spécial,  mais  est  l'expression  dans  le  temps  de  l'organisation  du  corps  ;  ce 
qui  est  hérité  dans  ce  cas  (de  même  que  dans  celui  de  la  tuberculose)  ce 
n'est  pas  la  chose  elle-même,  mais  l'organisation  somatique,  dont  la  durée 
de  vie,  dans  un  cas,  et  la  diathèse  tuberculeuse  dans  l'autre,  sont  en  partie 
des  manifestations  ;  brièvement,  ce  qui  est  hérité  est  la  diathèse  pour  lon- 
gévité. Les  auteurs  se  sont  demandé  si  la  perte  des  ailes  (un  des  caractères 
de  Quintuple)  n'avait  pas  une  influence  défavorable  sur  la  longévité,  puis- 
qu'elle contraint  la  Mouche  à  marcher  et  à  sauter;  à  cet  effet  ils  ont  coupé 
les  ailes  à  un  certain  nombre  de  Mouches  normales  ;  leur  durée  de  vie  a  été 
légèrement  abaissée  (34  jours  au  lieu  de  43),  mais  la  différence  est  trop' 
faible  pour  expliquer  la  brièveté  remarquable  de  vie  de  la  mutation  Quin- 
tuple ;  ce  n'est  pas  une  mutation  séparée  qui  agit,  mais  l'ensemble  de  l'or- 
ganisation, comme  il  a  été  dit  plus  haut.  —  L.  Cuénot. 

Weber  (A.).  —  La  rupture  de  V opercule  branchial  au  moment  de  la  métamor- 
phose des  Batraciens  anoures  démontre-t-elle  la  transmissihilité  d'un  caractère 
acquis  ?  —  On  sait  que  les  membres  antérieurs  développés  dans  l'espace 
péribranchial  se  libèrent  par  rupture  de  l'opercule,  au  moment  de  la  méta- 
morphose. Braus  (1906)  ayant  détruit  précocement  l'ébauche  d'un  membre 
antérieur  chez  des  têtards  de  Bombinator  igneus  a  constaté  la  rupture  de 
l'opercule  correspondant  deux  ou  trois  jours  après  l'éruption  de  l'autre 
membre  antérieur  demeuré  intact.  W.  a  repris  ces  essais.  Avec  une  aiguille 
fortement  chauffée,  il  lèse  le  blastème  du  membre  antérieur  droit  des  tê- 
tards ;  l'opercule,  traversée  du  même  coup,  se  cicatrise  rapidement.  Il 
obtient  les  résultats  observés  par  Braus.  Mais  dans  certains  cas  il  n'y  eut 
pas  rupture.  L'étude  par  les  coupes  a  révélé  que  celle-ci  a  lieu  lorsqu'une  par- 
tie de  l'épiderme  glandulaire  qui  recouvre  normalement  l'ébauche  du 
membre  antérieur  a  persisté  et  s'est  développée.  Vis-à-vis  d'elle,  le  mésen- 
chyme  disparaît  dans  l'épaisseur  de  l'opercule,  les  deux  épithéliums  s'acco- 
lent et  s'amincissent  ;  la  rupture  sera  fatale.  Lorsque  aucun  fragment 
d'épiderme  glandulaire  ne  persiste  dans  la  cavité  péribranchiale,  ces  phé- 
nomènes ne  se  produisent  pas.  Cette  corrélation  que  W.  se  borne  à  constater 
montre  l'invraisemblance  de  l'hypothèse  à  laquelle  eurent  recours  certains 

—  641  — 
AKN.  BioL.  —  T.  m,  FASC    6  (1922-1923)  6 


36  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

naturalistes  pour  expliquer  les  résultats  de  Braus.  La  rupture  des  opercules 
chez  les  têtards  tripodes  ne  peut  être  un  élément  de  démonstration  pour  la 
théorie  de  l'hérédité  des  caractères  acquis.  —  L.  Dehorne. 

Breitenbecher  (J.  K.).  —  Points  rouges,  une  nouvelle  mutation  limitée  au 
sexe  chez  Bruchus.  —  Dans  le  type  sauvage  de  Bruchus  quadrimaculatus, 
la  couleur  du  corps  dans  les  deux  sexes  est  brunâtre  ;  la  femelle  présente  des 
mutations  rouge,  blanche  et  noire  qui  appartiennent  toutes  à  la  même  série 
d'allélomorphes.  B.  vient  de  découvrir  une  nouvelle  mutation  encore  limi- 
tée au  sexe,  propre  aux  femelles  :  celles-ci,  à  l'état  sauvage,  ont  4  taches 
noires,  deux  sur  chaque  élytre  ;  le  mutant  nouveau,  provenant  d'une  cul- 
ture pure  de  rouges  à  4  points  noirs,  a  présenté  le  changement  de  ces  points 
en  rouge  ;  il  est  dominant  sur  le  type  sauvage,  exactement  comme  les  trois 
mutations  précédemment  décrites.  Les  mâles  ne  montrent  pas  le  nouveau 
caractère;  puisque  les  élytres  ne  sont  pas  tachetés,  mais  ils  peuvent  le  ren- 
fermer dans  leur  patrimoine  héréditaire  et  le  transmettre.  —  L.  Cuénot. 

Metz  (Charles  W.)  et  Ferry  (Ruth  M.).  —  Les  caractères  parallèles  «  pas 
de  freine  transverse  »  et  «  vermillon  y>  chez  Drosophila  Willistoni.  —  Lance- 
FiELD  et  Metz  (1922)  ont  montré  que  certains  caractères  enchaînés  au  sexe 
chez  Drosophila  Willistoni  ressemblent  à  des  caractères  de  D.  melanogaster, 
virilis  et  obscura,  pas  seulement  par  leur  aspect,  mais  aussi  par  leurs  rela- 
tions d'enchaînement.  Par  exemple  «  scute»  et  «  yellow  »  qui  sont  complè- 
tement enchaînés  ressemblent  aux  caractères  de  même  nom  semblablement 
enchaînés  chez  les  autres  Drosophiles,  à  l'exception  de  virilis  («scute»  n'y 
a  pas  été  trouvé,  mais  «  yellow  »  existe).  Les  auteurs  désignent  comme  paral- 
lèles les  caractères  mutants  similaires  dans  des  espèces  différentes  où  l'ho- 
mologie  ne  peut  pas  être  mise  en  évidence  par  un  croisement.  Cette  vue  est 
renforcée  par  les  autres  parallèles  «  pas  de  veine  transverse  »  et  «  vermillon  ». 
En  dressant  les  cartes  des  loci  pour  ces  4  gènes  chez  Willistoni,  obscura, 
virilis  et  melanogaster,  il  devient  très  clair  que  dans  deux  cas,  les  loci 
tombent  à  l'une  des  extrémités  du  chromosome,  et  dans  deux  autres  cas, 
ils  se  trouvent  vers  le  milieu,  ce  qui  est  sans  doute  en  rapport  avec  la  forme 
des  chromosomes,  ici  de  courts  bâtonnets,  là  des  rubans  allongés  et  en 
forme  de  V  ;  on  voit  aussi  que  si  l'ordre  sériai  des  loci  est  le  même,  la  dis- 
tance qui  les  sépare  varie  fortement  suivant  les  espèces.  —  L.  Cuénot. 

Clausen  (Roy  E.).  — Hérédité  chez  Drosophila  Hydei.  I.  Couleurs  oculaires 
blanche  et  vermillon.  ■ —  Drosophila  Hydei  recueillie  à  l'état  sauvage  a  pré- 
senté en  culture  un  certain  nombre  de  mutations,  identiques  à  celles  de 
melanogaster  :  1^  une  mutation  «  bobbed  »,  enchaînée  au  chromosome  sexuel, 
consistant  en  marques  irrégulières  sur  l'abdomen  et  en  une  réduction  de 
dimension  des  soies  dorso-centrales  et  scutellaires  ;  2°  des  yeux  blancs,  et 
des  yeux  vermillon,  caractères  également  enchaînés  au  sexe,  tous  deux 
récessifs  par  rapport  à  la  forme  sauvage  ;  ils  présentent  un  peu  plus  de 
9  %  de  recombinaisons,  chiffre  inférieur  à  celui  que  présentent  les  mêmes 
mutations  chez  melanogaster  (30  %).  mais  s'accordant  bien  avec  les  chiffres 
constatés  chez  D.  virilis  et  obscura  ;  3°  Hyde  a  découvert  deux  mutations 
autosomales  récessives,  écarlate  et  «  variable  ».  Comme  il  y  a  6  paires  de 
chromosomes  chez  l'espèce  Hydei,  on  doit  s'attendre  à  trouver  6  groupes 


de  linkage.  —  L.  Cuénot. 


642 


HEREDITE.   —   HYBRIDATION  37 

Mohr  (Otto  L.).  —  Mutations  dans  le  chromosome  X  chez  Drosophila 
ynelanogaster.  —  On  sait  que  des  mutations  semblables  sont  parfois  condi- 
tionnées par  des  gênes  diiïérents.  M.  étudie  un  cas  remarquable  de  cette 
nature  consistant  dans  le  fait  que  deux  gênes  sex-linked  récessifs  ont  indi- 
viduellement régi  la  production  de  la  même  modification.  Celle-ci,  nommée 
«singed»  (poils  frisés,  comme  s'ils  avaient  été  roussis),  consiste  dans  l'on- 
dulation de  tous  les  poils  et  des  soies  de  l'individu.  A  première  vue,  il  pou- 
vait sembler  que  cette  modification  soit  due  à  l'action  d'un  nouvel  allélo- 
morphe  du  gêne  «  forked  »  (poils  bifurques),  déjà  connu,  qui  de  même  con- 
ditionne une  altération  générale  des  soies.  Cependant  l'examen  des  résul- 
tats des  croisements  montre  qu'aucune  relation  n'existe  entre  les  deux. 
Dans  la  suite,  une  nouvelle  mutation  apparut,  qui  ressemblait  d'une  façon 
SI  frappante  au  caractère  «  singed  »,  qu'on  pouvait  lui  supposer  la  même  ori- 
gine. Néanmoins,  l'examen  des  résultats  amena  à  la  conclusion  qu'elle  pro- 
vient d'un  allélomorphe  d'un  autre  gêne  «  forked  »  {forked*).  Aucune  rela- 
tion n'existe  entre  ces  deux  gênes,  ce  qui  est  non  seulement  prouvé  par  leur 
localisation  respective  dans  le  chromosome  X,  mais  aussi  par  le  fait  que  les 
femelles  homozygotes  «singed  »  sont  stériles,  contrairement  aux  Mouches 
«  forked*  »,  qui  sont  d'une  fertilité  normale  dans  les  deux  sexes.  La  stéri- 
lité femelle  des  «  singed  »  est  due  à  un  état  défectueux  des  œufs,  accompagné 
en  outre  d'une  modification  dans  leur  forme.  M.  étudie  encore  deux  nouvelles 
mutations  surgies  au  cours  de  ses  recherches,  dont  deux  se  rapportent  au 
«  forked  »  et  une  au  «  singed  »,  ainsi  que  deux  cas  de  gynandromorphisme.  — 
Arnold  Pictet. 

Dunn  (L.  C).  —  Un  gène  léthal  chez  la  Poule.  —  D.  a  mis  en  évidence 
l'existence  d'un  gène  léthal,  l,  qui  détermine  la  mort  des  embryons  quand  il 
se  trouve  à  l'état  homozygote,  et  qui  diminue  peut-être  la  vitalité  des  ani- 
maux quand  il  est  à  l'état  hésésozygote.  Ce  gène  est  très  solidement  en- 
chaîné avec  le  gène  c  du  plumage  blanc,  gêne  qui  est  dominé  par  celui  (C) 
du  plumage  coloré.  Les  croisements  entre  une  femelle  blanche  de  formule 
ce  hl  et  un  mâle  coloré  Ce  LZ  donnent  dans  cette  hypothèse  les  formes  sui- 
vantes Ce  LL  (coloré,  ne  renfermant  plus  le  gène  léthal),  Ce  hl  (coloré 
ce  hl  (blanc,  viable),  ccll  (blanche,  meurt  en  incubation)  ;  la  proportion 
totale  est  donc  de  deux  petits  colorés  pour  un  blanc,  ce  qui  concorde  bien 
avec  le  résultat  expérimental  ;  s'il  n'y  avait  pas  le  gène  léthal,  le  résultat 
serait  l'égalité  entre  les  deux  génotypes.  —  L.  Cuénot. 

Lippincott  (William  A.).  —  Gènes  pour  Vextension  du  pigment  noir  chez 
la  Poule.  —  Dunn  (1922)  a  récemment  défini  chez  la  Poule  un  gène  domi- 
nant (symbole  E™),  porté  par  un  autosome,  qui  a  pour  effet  d'étendre  le 
pigment  noir  à  tout  ou  presque  tout  le  plumage  des  Poulets  ;  ce  gène 
existe  chez  les  Plymouth  Rock  blancs  (qui  ne  sont  blancs  que  parce  qu'ils 
ne  possèdent  pas  le  gène  autosomique  nécessaire  pour  la  production  du 
pigment  noir).  L'allélomorphe  de  E°^  est  présent  dans  les  Light  Brahma  et 
races  voisines  (symbole  e°^).  Mais  ce  n'est  pas  le  seul  gène  qui  influence  la 
distribution  du  pigment  noir  ;  il  y  en  a  un  autre  (symbole  E)  qui  a  le  même 
effet  extenseur  et  qui  est  différent  du  premier;  on  le  rencontre  dans  beau- 
coup de  races  (Wyandotte,  Langshan,  Orpington,  Leghorn,  Minorca).  — 
Un  certain  gène  R  coopère  avec  E  pour  donner  du  bleu  uniforme  ;  il  est 
soit  allélomorphe  de  E  ou  si  fermement  enchaîné  à  son  allélomorphe  récessif 
qu'il  n'a  pu  être  séparé  expérimentalement.  —  L.  Cuénot. 

—  643  — 


38  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

a)  Kopec  (Stefan).  —  Quelques  observations  sur  l'hérédité  de  la  couleur 
des  œufs  de  Poules.  —  Le  but  de  ces  recherches  est  de  déterminer  les  facteups 
génétiques  de  la  coloration  des  œufs  de  Poules  dans  le  croisement  de  de\ix 
races  dont  les  œufs  ne  diiïèrent  pas  sensiblement  sous  ce  rapport.  Comme 
matériel,  K.  a  utilisé  trois  «  Poules  polonaises  à  pattes  vertes  »,  croisées  par 
un  coq  Leghorn.  Pour  être  à  même  de  déterminer  la  teinte  des  œufs  Issus 
de  ces  croisements,  il  a  fallu  préalablement  établir  une  échelle  comparative 
de  coloration  en  prenant  pour  1  la  coloration  blanche  de  craie  et  pour  8  la 
teinte  crème  la  plus  foncée  ;  l'intensité  moyenne  de  la  couleur  des  oeufs 
des  Poules  polonaises  P  s'exprime  ainsi  par  7-1  et  celle  des  Leghorn  P 
par  1-5.  Pour  ce  qui  est  des  œufs  de  la  génération  Fj,  leur  intensité  de  colo- 
ration moyenne  est  de  3-3,  c'est-à-dire  à  peu  près  intermédiaire  (blanche 
avec  teinte  crème).  Quant  aux  œufs  de  la  génération  Fg,  K.  a  constaté  une 
ségrégation  complète  des  couleurs  à  peu  de  chose  près  dans  les  mêmes  pro- 
portions que  celles  observées  par  Punnet  et  BAiLEvdans  leurs  croisements 
de  races  aux  œufs  bruns  et  aux  œufs  blancs.  Les  Poules  polonaises,  croisées 
une  première  fois  avec  un  coq  polonais,  avaient  pondu  des  œufs  couleur 
crème  ;  les  mêmes  Poules,  croisées  une  seconde  fois  avec  un  Leg^horn, 
fournirent  des  œufs  presque  blancs  dont  les  poussins  montraient  quelques 
caractères  du  plumage  Leghorn.  Or,  une  période  de  dix  mois  s'étant  écoulée 
entre  la  première  et  la  deuxième  fécondation,  et  les  Poules  ayant  toujours 
été,  entre  temps,  élevées  dans  l'isolement  d'un  coq,  K.  voit  dans  ces  résul- 
tats une  indication  probable,  sinon  une  preuve  définitive,  d'un  phénomène 
de  xénie.  (Ces  recherches  sont  publiées  en  polonais  avec  un  court  résumé  en 
français.)  —  Arnold  Pictet. 

Wright  (Sewall).  —  Deux  nouveaux  facteurs  de  couleur  du  Cobaye.  —  Les 
Rongeurs  de  laboratoire,  Souris,  Rat,  Cobaye  et  Lapin  ont  été  les  premiers 
animaux  étudiés  au  point  de  vue  génétique,  après  la  redécouverte  de  la  loi 
de  Mendel  ;  on  découvrit  rapidement  une  demi-douzaine  de  facteurs  men- 
déliens  de  couleur,  plus  ou  moins  parallèles  ;  mais  ce  n'est  que  lentement 
que  l'on  trouve  de  nouvelles  paires  indépendantes  de  facteurs,  ceux  que 
l'on  met  en  évidence  étant  généralement  des  allélomorphes  des  facteurs 
déjà  connus.  Ainsi  chez  le  Rat  il  y  a  3  allélomorphes  dans  la  série  des  pana- 
chés, 4  dans  la  série  albinique  des  Cobayes  et  Lapins,  3  dans  la  série  albi- 
nique  des  Rats  et  Souris.  Les  allélomorphes  de  la  série  agouti  sont  au 
nombre  de  4  chez  les  Souris,  3  chez  les  Lapins  et  Cobayes, 

Un  cinquième  membre  de  la  série  albinique  vient  d'être  identifié  chez 
les  Cobayes  ;  c'est  la  «  dilution  sombre  »  (symbole  c^)  ;  il  détermine  dans  le 
pigment  noir  une  dilution  moindre  que  celle  que  conditionne  le  facteur  de 
dilution  c^,  déjà  connu  ;  il  dilue  très  peu  le  rouge  ;  il  est  récessif  au  facteur 
intensité  C,  imparfaitement  dominant  sur  cd,  sur  la  dilution  à  yeux  rouges 
(cr)  et  sur  l'albinisme  (ca).  Cette  série  allélomorphique,  C,  ck,  c'>,  C,  c»  est 
la  plus  longue  connue  jusqu'ici  chez  les  Mammifères. 

Un  autre  facteur  /  a  été  trouvé*  parmi  les  descendants  provenant  d'un 
couple  unique  ;  il  réduit  le  rouge  au  jaune,  qui  devient  plus  tard  crème  et 
même  blanc,  mais  il  intensifie  le  noir  ;  il  est  récessif  à  F,  et  est  indépendant 
de  la  série  albinique.  Aucun  facteur  de  cette  sorte  n'a  jusqu'ici  été  trouvé 
chez  les  Rongeurs  ;  mais  on  connaît  quelque  chose  de  parallèle  chez  le 
Porc,  où  W.  (1918)  a  interprété  certaines  variations  de  couleurs  comme 
dues     à     une    dilution    du     rouge     sans    aiTaiblissement     du    noir.    — 

L.  CuÉNOT. 

—  644  — 


HÉRÉDITÉ.  —  HYBRIDATION  39 

a)  Pictet  (Arnold)  et  Mlle  Ferrero  (A.).  —  Hérédité  de  la  panachure  chez 
les  Cobayes  agoutis.  —  La  panachure  des  Cobayes  agoutis  s'accompagne, 
dans  les  lignées  de  P.  et  F.,  d'une  ligne  frontale  blanche;  ce  caractère  est 
constant  et  héréditaire.  La  Fg  d'un  croisement  entre  un  P  agouti  uniforme 
et  un  P  agouti  panaché  montrant  en  outre  la  ligne  frontale  blanche,  se  com- 
pose de  8  types  apparents.  Si  l'on  classe  les  individus  de  ces  8  types  en  deux 
catégories,  selon  qu'ils  montrent  ou  non  de  la  couleur  agouti,  on  se  trouve  en 
présence  d'une  ségrégation  monohybride  régulière.  Si  l'on  considère  la 
ligne  frontale  blanche  comme  régie  par  un  facteur  indépendant,  les  deux  P 
doivent  dilïérer  l'un  de  l'autre,  sous  ce  rapport,  chacun  par  deux  facteurs 
d'extension,  ce  qui  semble  conforme  aux  résultats.  Enfin,  si  l'on  fait  une 
distinction  entre  les  Cobayes  qui  montrent  du  blanc  et  ceux  qui  n'en 
montrent  pas,  la  répartition  entre  ces  deux  facteurs  se  fait  selon  une 
ségrégation  hétéro-homo  régulière.  —  Arnold  Pictet. 

h)  Pictet  (Arnold  et  Mlle  Ferrero  (A.).  —  Hérédité  de  la  longueur  des  poils 
chez  les  Cobayes.  —  Castel  et  Forbes  avaient  conclu  des  résultats  de  leurs 
croisements  entre  Cobayes  à  poils  courts  et  à  poils  longs  que  ces  deux  carac- 
tères ne  se  disjoignent  pas  normalement  à  la  Fg,  mais  qu'ils  réagissent  l'un 
sur  l'autre  dans  les  hybrides  pour  former  un  mélange,  donnant  une  nouvelle 
forme  de  poils  intermédiaire,  de  longueur  moyenne.  "P.  et  F.  reprennent  la 
question  et,  se  basant  sur  un  matériel  expérimental  de  722  Cobayes,  dé- 
montrent que  le  poil  court  et  le  poil  long,  chez  ces  animaux,  sont  régis  cha- 
cun par  un  facteur  mendélien  simple,  le  premier  dominant  par  rapport  au 
second,  avec  ségrégation  mathématiquement  régulière.  —  Arnold  Pictet, 

Hagedoorn  (A.  L.  et  A.  C).  —  Croisements  entre  espèces  chez  les  Rats.  — 
Les  expériences  qui  forment  l'objet  de  ces  recherches  consistent  en  une  série 
de  croisements  entre  individus  de  quelques  espèces  du  groupe  de  Mus 
ruttus  :  Mus  tectorum,  alexandrinum,  le  Rat  domestique  javanais,  le  Rat 
sauvage  javanais  et  le  Rat  sauvage  de  Sumatra.  Dans  bien  des  cas,  l'hybri- 
dation ne  donna  pas  de  résultats,  dans  d'autres  la  copulation  entre  indi- 
vidus d'espèces  différentes  fut  bien  constatée,  mais  sans  aboutir  à  la  fécon- 
dation ;  dans  les  cas  de  succès,  les  hybrides  furent  féconds.  H.  et  H.  déter- 
minent, d'après  ces  derniers,  les  facteurs,  principalement  ceux  de  la  cou- 
leur des  poils,  qui  conditionnent  les  caractères  des  espèces  en  question,  et 
analysent  un  certain  nombre  de  «  nouveautés  »,  issues  de  ces  croisements. 
Ce  sont  principalement  des  nouveautés  de  couleur,  dues  aux  diverses  com- 
binaisons des  facteurs  en  jeu  ;  la  plupart  de  ces  facteurs  sont  communs 
aux  7  espèces.  Le  jaune,  l'argenté,  le  chocolat,  la  couleur  crème,  le  pâle 
agouti,  l'albinos,  sont  les  différents  éléments  qui  se  trouvent,  isolément  ou 
en  association,  pour  constituer  ces  nouveautés.  H.  et  H.  discutent  l'origine 
de  4  de  ces  nouveautés  existant  à  l'état  naturel,  origine  qui  a  été  contrô- 
lée dans  leurs  expériences,  c'est-à-dire  que  ces  nouveautés  sont  des  indivi- 
dus F2  doubles  récessifs  issus  d'un  croisement  entre  deux  hybrides  répon- 
dant à  une  des  formules  déterminées  ;  la  rencontre,  en  liberté,  de  deux 
hybrides  doit  être  un  cas  relativement  rare.  —  Arnold  Pictet. 

WInge  (0).  —  Hérédité  partielle  de  la  couleur  de^  yeux  chez  l'homme.  — 
Tandis  que  la  règle  établit  que  les  yeux  bleus  [simplex)  sont  récessifs  par 
rapport  aux  yeux  bruns  [duplex),  W.  fait  remarquer,  d'après  une  statis- 

—  645  — 


40  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

tique  qu'il  a  faite  sur  1.400  individus  et  leurs  parents,  qu'il  n'en  est  pas 
toujours  ainsi  et  que  deux  parents  aux  yeux  bleus  peuvent  avoir  parfois 
des  enfants  dont  les  yeux  sont  bruns.  Ces  cas  exceptionnels  s'expliquent 
par  l'intervention  d'un  facteur  inhibiteur  du  pigment.  W.  remarque  encore 
que  les  yeux  bruns  sont  partout  plus  fréquents  chez  les  femmes  que  chez  les 
hommes,  et  cela  provient  de  ce  que,  à  côté  du  facteur  mendélien  pour  la 
couleur  des  yeux  (B),  il  existe  un  facteur  brun  dominant  (W)  qui  est  hérité 
en  liaison  avec  le  sexe.  Or,  les  statistiques  de  W.  montrent  que  dans  les  cas 
de  mariage  entre  femmes  à  yeux  bleus  et  hommes  à  yeux  bruns  la  descen- 
dance masculine  est  représentée  par  autant  de  bleus  que  de  bruns  et  la  des- 
cendance féminine  par  un  fort  excédent  de  bruns  (une  fois  et  demie),  tan- 
dis que  dans  les  cas  de  mariages  réciproques,  l'excédent  des  yeux  bleus  se 
rencontre  aussi  bien  chez  les  garçons  que  chez  les  filles.  On  comprend  par- 
faitement ces  résultats  si  l'on  tient  compte  de|Ces  deux  facteurs,  B,  localisé 
dans  une  paire  d'autochromosomes  et  W,  dans  les  chromosomes  sexuels, 
en  supposant  en  outre  que  tous  les  œufs  b  W  soient  éliminés.  —  Arnold 

PiCTET. 

a)  Toenniessen  (E.).  —  Sur  r hérédité  de  V alkaptonur i,e  chez  V homme.  — • 
T.  analyse  les  recherches  généalogiques  faites  par  un  certain  nombre 
d'auteurs  (Fromherz,  Osleb,  Futcher,  Umber,  etc.)  dans  quelques  familles 
où  l'on  a  constaté  la  présence  de  cette  maladie.  Les  résultats  de  cette  ana- 
lyse montrent  que  l'alkaptonurie  est  héréditaire  et  qu'elle  est  régie  par  un 
facteur  mendélien  récessif,  soit  dans  la  proportion  3  :  1,  soit  dans  la  propor- 
tion 1  :  1,  et  que  ce  facteur  n'est  en  aucune  façon  lié  au  sexe.  —  Arnold 

PiCTET. 

Carrière  (Reinhard).  —  Hérédité  de  la  forme  de  V oreille  chez  l'homme.  — 
Il  s'agit  d'une  étude  généalogique  faite  par  C.  dans  un  certain  nombre  de 
familles  et  qui  démontre  qu  l'adhérence  du  lobe  de  l'oreille  est  héréditaire. 
Dans  8  familles  différentes,  dont  l'un  des  parents  est  porteur  de  l'oreille 
normale  et  l'autre  de  l'oreille  à  lobe  adhérent,  et  dans  7  familles,  dont 
chacun  des  parents  est  porteur  de  l'oreille  à  lobe  adhérent,  les  résultats 
montrent  que  ce  dernier  caractère  s'hérite  à  l'état  dominant,  avec  ségréga- 
tion monohybride  et  que  son  hérédité  n'est  pas  liée  au  sexe.  —  Arnold 

PiCTET. 

Kempton  (J.  H.).  —  Hérédité  de  la  longueur  du  mésocotyle  dans  les  hybrides 
du  Maïs  brachytique.  —  La  variation  brachytique,  à  entre-nœuds  très  rac- 
courcis, adaptée  aux  plaines  basses  inondables  du  Yang-tsé,  demande  à  être 
plantée  très  peu  profondément,  en  raison  de  son  très  court  mésocotyle  ;  le 
mésocotyle  que  l'on  considère  généralement  comme  un  entre-nœud  est 
l'organe  qui  permet  au*  jeune  plant  d'atteindre  la  surface  du  sol  :  il  règle 
donc  la  profondeur  de  plantation.  Le  type  Hopi  au  contraire  a  de  longs 
mésocotyles,  et  peut  être  planté  à  18  centimètres  de  profondeur.  Une  tenta- 
tive a  été  faite,  sans  grand  espoir,  d'associer  par  hybridation  avec  le  type 
Hopi  des  entre-nœuds  brachytiques  et  de  longs  mésocotyles.  Les  plantes 
de  la  première  génération  ont  fourni  quelques  épis  qui  ont  été  autofécondés, 
d'où  une  seconde  génération  comprenant  des  pieds  normaux  et  des  pieds 
brachytiques  ;  il  ne  paraît  pas  y  avoir  de  ségrégation  en  ce  qui  concerne 
la  longueur  du  mésocotyle,  il  varie  entre  10  et  15  centimètres  dans  les  deux 
sortes.  Il  paraît  donc  qu'on  peut  associer  des  entre-nœuds  brachytiques  et 

—  646  — 


HÉRÉDITÉ.  —  HYBRIDATION  41 

des  mésocotyles  longs,  ce  qui  suggère  que  le  mésocotyle  n'est  nullement 
un  entre-nœud,  mais  bien  un  nœud  allongé  comme  le  pensait  Van  Tieghem  ; 
en  effet  des  racines  peuvent  apparaître  en  un  point  quelconque  de  sa  sur- 
face.        L.    CuÉNOT. 

Lilienfeld  (F.  A.).  —  Recherches  sur  Vhérédité  des  caractères  de  Dianthus 
harharus.  —  Dans  ce  travail,  L.  analyse  longuement  les  caractères  hérédi- 
taires et  la  constitution  chromosomique  de  Dianthus  barbarus,  par  croise- 
ments entre  cette  plante  et  ses  variétés  versicolor  et  chlorotica  ;  les  carac- 
tères de  couleur,  de  dessin,  de  pilosité,  de  croissance  font  principalement 
l'objet  de  ces  recherches,  dont  les  résultats  ont  une  base  encore  trop  incer- 
taine pour  amener  à  des  conclusions  significatives,  notamment  dans  le 
sens  d'une  confirmation  des  données  et  de  l'hypothèse  de  Goldschmidt 
relatives  à  l'intersexualité.  —  Arnold  Pictet. 

Hertwig  (Gunther)  et  Hertwîg  (Paula).  —  Héridité  de  Vhermaphroditisme 
chez  Melandrium.  —  Ces  recherches  apportent  une  nouvelle  contribution 
à  nos  connaissances  sur  l'hérédité  du  sexe.  Leurs  conclusions  s'appuient 
sur  l'idée  d'une  différence  de  potentialité  entre  les  gamètes  mâles  et  femelles. 
De  même  que  Goldschmidt,  et  désignant  par  M  le  facteur  pour  le  sexe  mâle 
et  par  F  et  /  les  facteurs  pour  le  sexe  femelle,  H.  et  H.  établissent  les  formules 
d'hérédité  du  sexe  de  la  façon  suivante  :  Ç  =  FFMM,  (J  =  F/MM  et  envi- 
sagent deux  phénomènes  produisant  cette  différence  de  potentialité  :  ou 
bien  ce  sont  MM  qui  sont  les  plus  faibles,  ou  bien  ce  sont  les  deux  facteurs 
F/  qui,  par  voie  de  mutation,  sont  renforcés,  ensemble,  dans  leur  potentia- 
lité. Or,  les  résultats  donnent  la  preuve  de  la  seconde  alternative,  ce  qui 
correspond,  selon  l'opinion  de  Hc  et  H.,  à  un  cas  réalisé  chez  les  herma- 
phrodites de  Shull. 

Les  hermaphrodites  secondaires  de  Melandrium  qui  ont  été  étudiés  dans 
ces  recherches  sont  des  mâles  mutants,  c'est-à-dire  qu'ils  sont  hétérozy- 
gotes pour  les  facteurs  sexuels.  Ils  se  distinguent  des  mâles  normaux  par 
une  modification  de  la  valence  des  facteurs  F  et  /,  en  ce  sens  que  le  rapport 
F/  :  MM  est  en  faveur  de  F/.  Les  formules  héréditaires  sont  par  conséquent  : 

Femelles  normales   =   FFMM,  d'où  FF    >    MM. 
Mâles  normaux  =  F/MM,  d'où  F/  <   MM. 
Hermaphrodites   ==   FV^   MM,   d'où   F^/i   ^   MM. 

Par  autofécondation  des  hermaphrodites  et  par  croisement  d'une  femelle 
normale  au  moyen  de  pollen  d'un  hermaphrodite,  on  obtient  des  $  et  des  (J 
qui  sont  différents  génétiquement  ;  les  $  ont  respectivement  la  formule 
F^F^MM  et  F^FMM  et  les  ^,  F/^MM.  En  outre,  il  y  a  encore  des  hermaphro- 
dites qui  répondent  à  la  formule  F/^MM  et  qui  proviennent  de  la  polhni- 
sation  d'hermaphrodites  châtrés  avec  du  pollen  normal.  —  Arnold  Pictet. 

Ikeno  (S.).  —  Recherches  sur  l'hérédité  de  la  couleur  des  fleurs  de  Portulaca 
grandiflora.  —  Ce  travail  détermine  les  facteurs  héréditaires  de  la  couleur 
des  fleurs  de  Portulaca  grandiflora.  I.  distingue  notamment  un  facteur 
(C)  pour  la  couleur  en  général,  qui  mendélise  normalement  en  monohy- 
bride avec  c  (Ce  ou  CC  =  orange  ;  ce  blanc).  Un  autre  facteur  (R)  change  la  cou- 
leur orange  en  rouge  et  B  (pourpre)  ne  se  manifeste  qu'en  présence  de  B  et 
C.  Les  proportions  numériques  obtenues  montrent  que  R  et  B  sont  en 
complet  linkage  et  agissent  comme  un  facteur  unique,  ce  qui  correspond 

—  647  — 


42  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

assez  aux  résultats  de  Baur,  avec  Aquilegia  et  de  Punnet,  avecles  Lapias. 
I.  analyse  encore  certains  cas  où  les  facteurs  de  couleur  donnent  lieu  à  une 
ségrégation  dihybride,  ainsi  que  la  descendance  des  lignées  de  plantes  à 
fleurs  blanches.  —  Arnold  Pictet. 


Variation.  —  Mutation.  —  Adaptation. 


Blomquist  (H.  L.).  —  Vascular  anatomy  of  Angiopteris  ervecta.  (Bot.  Gazette, 
LXXIII,  .181-199,  8  fig.,  4  pi.,  1922.)  {46 

Bucllholz  (J.  T.).  —  Dei'elopmental  sélection  in  vascular  plants. ÇBoX.  Gazette. 
LXXIII,  249-286,  28  Hg.,  1922.)  [46 

Calkins  (Gary  N.).  —  Whal  did  Maupas  mean  ?  (Amer.  Natur.,  LVII, 
350-370,  LVÏL)  [44 

Gonzalez  (Bknvenido  Maria).  —  Expérimental  studies  on  the  duration  of 
lije.  VIII.  The  influence  upon  duration  of  life  of  certain  mutant  gènes  of 
Drosophila  melanogasler.  (Amer.  Natur.,  LVII,  289-325,  1923.)  [44 

Heller  (H.  H.).  —  Classification  of  the  anaerobic  Bacteria.  (Bot,  Gazette, 
LXXIII,  70-79,  1922.)  {47 

Menzel  (R.).  —  Beitrage  zur  Kenntniss  der  Mikrofaunavon  N iederlàndisch- 
Ost-Indien.  (Treubia  (Buitenzorg),  III,  189-196, 16  fig.,  1923.)  [48 

Pictet  (ArnoM).  —  La  génétique  expérimentale  dans  ses  rapports  avec  la 
Variation  et  V Evolution.  (Actes  Soc.  helv.  Se.  nat.,  I,  133-153,  1922.)   [43 

Randolph  (L.  F.).  —  Cytology  of  chlorophyll  types  of  Maize.  (Bot.  Gazette, 
LXXIII,  337-375,  6  pi.,  1922.)  [46 

a)  Sears  (P.  B.).  —  Variatio?is  in  cytology  and  gross  morphology  of  Taraxa- 
cum.  I.  Cytology  of  Taraxacum  laevigatum.  (Bot.  Gazette,  LXXIII, 
308-324,  2  pi.,  1922.)  [45 

h)  ~ Variations  in  cytology  and  gross  morphology  of  Taraxacum.  II. 

Sénescence,  rejuvenescence  and  leaf  variation  in  Taraxacum.  (Ibid.,  425- 
446,  9  fig.)  [45 

Stout  (A.  B.).  —  C y  clic  manifestation  of  sterility  in  Brassica  pekinensis  and 
B.  chinensis.  {Bot.  Gazette,  LXXIII,  110-132,  7  fig.,  1922.)  [47 

Sttmner  (Frairacis  B.).  —  The  Organism  and  its  environment.  (The  Scienti- 
fic  Monthly,  XÏV,  223-233,  1922.)  [43 


648 


VARIATIOiN.   —  MUTATION.  —  ADAPTATION  4» 

Sumner  (Francis  B.).  —  L'organisme  et  son  milieu.  —  Ce  travail  constitue 
un  plaidoyer  en  faveur  du  Lamarckisme  et  une  ardente  protestation 
contre  la  tendance  qu'ont  les  mutationnistes  les  plus  en  vue  à  étudier  l'or- 
ganisme isolément  et  à  le  considérer  indépendamment  de  son  milieu.  Selon 
S.,  les  études  mendéliennes  ont  eu  comme  effet  de  réduire  à  une  importance 
beaucoup  trop  faible  le  rôle  du  milieu  dans  le  développement  et  le  métabo- 
lisme des  individus  et  de  faire  oublier  certains  faits  établis  qui  ne  doivent 
cependant  pas  être  oubliés.  Force  est,  toujours  selon  S.,  d'avouer  l'insuffi- 
sance du  mendélisme  mutationniste  pour  expliquer  l'évolution  des  êtres 
organisés  et  l'origine  des  structures  et  des  fonctions  adaptatives.  Les  preuves 
que  l'on  a  cru  voir  dans  les  nombreuses  mutations  de  Drosophiles  de  l'école 
de  Morgan  ne  doivent  pas  prendre  l'importance  qu'on  est  tenté  de  leur 
accorder  et  c'est  aller  un  peu  loin  que  de  voir,  dans  ce  qui  s'est  produit 
dans  les  éleveuses  de  l'Université  de  Columbia,  une  indication  des  méca- 
nismes de  l'évolution. 

S.  base  principalement  ses  critiques  sur  le  fait  que  les  mutations  de  Dro- 
sophiles sont,  pour  la  plupart,  des  difformités,  des  anonrialies,  aussi  bien 
ea  tant  qu'écarts  de  la  condition  typique  que  par  la  raison  qu'elles  rendraient 
l'Insecte  inapte  à  la  vie  s'il  se  trouvait  à  l'état  de  liberté.  Quant  aux  rnuta- 
tions  qui  ne  sont  pas  franchement  pernicieuses,  elles  n'affectent  que  la 
couleur  du  corps  ou  des  yeux,  le  nombre  ou  la  forme  des  poils,  etc.  et  cons- 
tituent ainsi  un  écart  de  la  constitution  normale  trop  faible  pour  qu'on 
puisse  le  considérer  comme  un  acheminement  vers  un  type  d'organisme  de 
degré  plus  évolué.  Cependant  S.  ne  va  pas  jusqu'à  conclure  qu'il  ne  s'est 
jamais  produit,  au  coiu's  des  siècles,  de  mutations  ayant  eu  une  valeur 
évolutive  ;  mais,  au  point  où  nous  en  sommes,  nous  pouvons  dire  que  les 
mutations  produites  in  vitro  n'offrent  aucun  terrain  solide  autorisant  à 
croire  que  l'évolution  résulterait  de  l'accumulation  de  mutations  par  sélec- 
tion naturelle. 

Par  contre  S.  attache  une  beaucoup  plus  grande  importance  aux  résultats 
des  recherches  de  Guyer  et  Smith  qui  semblent  prouver  qu'il  existe  au 
moins  une  classe  particulière  de  caractères  acquis  pouvant  se  transmettre 
indéfiniment  d'une  génération  à  l'autre  (on  ne  sait  cependant  pas  si  cette 
transmission  se  maintiendrait  après  de  longues  générations).  Le  mécanisme 
par  lequel  ces  caractères  acquis  semblent  avoir  été  enregistrés  dans  la  cel- 
lule germinative  est  d'un  genre  dont  on  peut  concevoir  l'existence  sur  une 
grande  échelle  dans  tout  le  monde  vivant. 

Prenant  enfin  comme  exemple  le  cas  de  certains  Invertébrés  marins, 
chez  lesquels  la  concentration  et  la  composition  des  sels  contenus  dans  les 
liquides  du  corps  s'établit,  par  osmose,  en  conformité  avec  l'eau  dans  la- 
quelle ils  vivent,  S.  envisage  que  l'organisme  et  son  miUeu  s'entrepénètrent 
complètement  et  que  la  distinction  que  nous  établissons  entre  eux  ne  doit 
avoir  d'autre  raison  que  celle  d'une  «  commodité  d'expression  »,  —  Arnold 

PiCTET. 

Pictet  (Arnold).  —  La  génétique  expérimentale  dans  ses  rapports  avec  la 
variation  et  V évolution.  —  Les  recherches  de  P.  dams  le  domaine  de  la  varia» 
bilité  par  somations  et  par  mutations  chez  les  Lépidoptères,  ainsi  que  les 
résultats  de  ses  croisements  de  Cobayes,  forment  la  base  principale  de  son 
argumentation  en  faveiu'  du  mutationnisme.  P.,  qui  a  travaillé  expérimen- 
talement vingt-deux  ans  l'hérédité  chez  les  Papillons,  considère  les  races 
géographiques  comme  des  échelons  d'évolution.  Les  races  géographiques 

—  649  — 


44  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

ont  trois  origines  :  1''  celles  créées  par  l'action  du  milieu  {races  géographiques- 
somations)  qui  ne  restent  constantes  que  dans  leur  climat  et  perdent  leur 
caractéristique  dans  un  autre  pays;  leurs  caractères  n'étant  pas  hérédi- 
taires, ces  races  n'ont  pas  de  valeur  évolutive  ;  2°  les  races  géographiques- 
mutations  dont  les  caractères  restent  toujours  constants,  indépendamment 
du  milieu  ;  3°  les  races  géographiques  constituées  par  les  récessifs  homo- 
zygotes d'un  croisement  entre  deux  races  déjà  existantes.  En  outre  P. 
déduit  de  ses  recherches  qu'à  l'état  naturel  l'hétérozygotie  est  considé- 
rablement plus  représentée  que  l'homozygotie,  l'état  homozygote,  pour 
quelques  espèces  [N emeophila  plantaginis  p  ex.)  n'ayant  pas  été  rencontré 
dans  certaines  régions  montagneuses.  Enfin,  dans  ceux  des  croisements 
entre  l'espèce  et  sa  variété  qui  ont  donné  lieu  à  une  ségrégation  moitié- 
moitié,  c'est  le  plus  souvent  la  variété  qui  représente  le  type  hétérozygote. 
De  ces  faits,  P.  estime  pouvoir  préciser  que  l'évolution  des  êtres  organisés 
suivrait  les  principales  étapes  suivantes  ;  Espèce  ;  par  mutations,  variabi- 
lité homozygote  peu  différenciée;  puis,  par  croisements,  variabilité  hétéro- 
zygote de  plus  en  plus  complexe.  L'espèce  peut  rester  longtemps  sous 
cette  forme.  Enfin,  par  mutations  successives  se  portant  sur  les  hétérozy- 
gotes les  plus  complexes,  espèce  nouvelle.  —  Arnold  Pictet. 

Gonzalez  (Bienvenido  Maria).  —  Etudes  expérimentales  sur  la  durée  de  la 
vie.  VIII.  U influence  sur  la  durée  de  vie  de  certains  gènes  mutants  de  Droso- 
phila  melanogaster.  —  G.  a  comparé  entre  elles  cinq  mutations  de  Droso- 
phile,  «  black,  pourpre,  vestigial,  arc  et  speck  »  pour  décider  de  leur  in- 
fluence sur  la  durée  de  la  vie,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  d'abord  sur  les 
lignées  considérées  in  toto,  puis  sur  chacun  des  sexes.  La  courbe  de  survie 
des  lignées  renfermant  seulement  black  ou  speck  n'est  pas  sensiblement 
différente  de  celle  de  la  forme  sauvage  ;  purple  et  arc  donnent  une  survie 
moins  grande  ;  cela  est  plus  accentué  pour  vestigial,  et  encore  plus  pour 
quintuple  (association  des  cinq  mutations  du  second  chromosome).  L'in- 
fluence des  mutations  n'est  pas  la  même  chez  les  mâles  et  les  femelles,  mais 
les  différences  sont  faibles  :  chez  les  mâles,  la  mutation  black  et  aussi  la 
mutation  speck  ont  une  durée  de  vie  plus  grande  que  celle  de  la  forme  sau- 
vage (41  et  46  jours  au  lieu  de  38),  mais  il  est  curieux  que  lorsque  ces  deux 
mutations  sont  rassemblées  dans  un  même  individu,  elles  abaissent  la  durée 
de  vie.  Il  est  donc  certain  qu'un  gène,  outre  son  effet  morphologique  visible, 
affecte  l'organisme  d'une  façon  générale,  puisque  la  reproduction  et  la  durée 
de  la  vie  sont  modifiées  en  quantité  appréciable.  En  général,  les  mutants 
sont  inférieurs  en  vitalité  à  la  forme  sauvage.  —  L.  Cuénot. 

Calkins  (Gary  N.).  — Qu'a  voulu  dire  Maupas?  —  Jennings  pense  que  la 
conjugaison  des  Infusoires  n'a  aucun  effet  appréciable  dans  la  restauration 
de  la  vitalité,  mesurée  par  le  taux  des  divisions  ;  la  dégénérescence  des  Infu- 
soires est  le  résultat  pathologique  de  mauvaises  conditions  d'existence,  et 
l'effet  primordial  de  la  conjugaison  est  de  donner  naissance  à  diverses 
lignées  différant  par  leur  hérédité.  C.  n'est  pas  de  cet  avis,  et  pense  que  la 
conjugaison  a  bien  un  effet  de  rajeunissement,  qui  se  traduit  visiblement 
par  l'augmentation  du  nombre  des  divisions.  Il  critique  les  observations 
de  Maupas  et  de  R.  Hertwig,  sur  lesquelles  s'appuie  Jennings,  et  aussi, 
celles  de  Jennings;  il  montre  qu'elles  sont  contradictoires  et  non  convain- 
cantes, et  que  chez  Uroleptus  mobilis  les  ex-conjugués  présentent 
un  accroissement  de  divisions  par  rapport  aux  non-conjugués.  — 
L.  Cuénot 

—  650  — 


VARIATION.   —  MUTATION.  —  ADAPTATION  45 

a)  Sears  (P.  B.).  —  Variations  dans  la  cytologie  et  la  grosse  morphologie 
du  Taraxacum.  I.  Cytologie  du  Taraxacum  laevigatum.  —  Les  phénomènes 
de  la  maturation  chez  T.  laevigatum  diiïèrent  de  ceux  qui  ont  été  décrits 
précédemment  chez  les  espèces  parthénogénétiques  de  Taraxacum,  surtout 
dans  la  prophase,  par  formation  d'un  filament  aux  dépens  duquel  se  cons- 
tituent vingt-six  chromosomes  univalents.  Au  lieu  d'une  simple  série  de 
phénomènes  on  observe  ensuite  quatre  dispositions  différentes  :  A.  Division 
de  réduction  presque  typique  caractérisée  par  un  accouplement  bout  à  bout 
des  chromosomes  univalents  ;  B.  Division  qualitative  avec  formation  de 
dyades  suivie  de  la  différenciation  du  sac  embryonnaire  ;  pour  cette  divi- 
sion le  terme  à'ameiosis  a  été  proposé  ;  C.  Division  plus  ou  moins  irrégu- 
lière avec  accouplement  variable  des  univalents  et  allongement  précoce  du 
noyau  ;  D.  Amitose  avec  allongement  très  précoce  du  noyau  et  persis- 
tance du  filament  chromatique  donnant  26  chromosomes  en  X 
ou  Y.  Il  ne  se  forme  pas  de  fuseau.  Ces  variations  ne  sont  pas  anor- 
males mais  correspondent  à  des  degrés  croissants  d'inhibition  du  sexe 
par  d'autres  facteurs,  par  exemple  l'individualité  et  la  polarité  des 
chromosomes.  L'interprétation  donnée  par  Juel  des  phénomènes  de 
maturation  chez  le  T.  officinale  ne  s'applique  pas  dans  le  cas  présent.  — 

R.  SOUÈGES. 

h)  Sears  (P.  B.).  —  Variations  dans  la  cytologie  et  la  grosse  morphologie 
du  Taraxacum.  II.  Sénescence,  rajeunissement  et  i^ariation  foliaire  chez  Taraxa- 
cum.  —  Quelques  botanistes  ont  étudié  les  effets  des  facteurs  externes  sur 
le  Taraxacum,  mais  leurs  résultats  n'ont  pas  résolu  les  difficultés  d'ordre 
taxinomique.  Les  systématiciens  ont  considéré  les  variations  dans  ce  genre 
comme  des  fluctuations  ou  de  légères  variations  et  ont  procédé  alors  à  des 
groupements  ou  à  des  divisions  conformément  à  leur  manière  de  voir.  Que 
l'histoire  du  développement  exerce  une  profonde  influence  sur  les  formes 
semble  généralement  avoir  échappé  à  l'attention.  L'auteur  aborde  le  pro- 
blème de  la  variation  foliaire  en  étudiant  la  plante  entière  extraite  de  divers 
habitats,  et  en  poursuivant  ses  observations  pendant  une  assez  longue 
période  de  temps.  Par  comparaison  du  développement  des  racines,  de  la 
couleur  et  de  la  texture  de  l'anneau  cortical,  de  l'état  général  des  rosettes, 
l'âge  d'une  plante  donnée  peut  être  décelé  avec  une  grande  exactitude. 
S'appuyant  sur  cette  méthode  l'auteur  s'est  attaché  à  l'étude  des  détails 
du  développement  et  aux  modifications  de  la  forme  foliaire.  Chez  les  Taraxa- 
cum vulgare  et  T.  laevigatum,  la  sénescence  augmente  le  degré  de  découpure 
des  feuilles  et  fréquemment  leur  sénescence  ;  le  rajeunissement  ramène  la 
forme  entière  des  feuilles  primordiales.  Ces  variations  sont  indépendantes 
des  modifications  de  la  surface  absolue  de  la  feuille,  de  la  capacité  conduc- 
trice du  bois  dans  les  feuilles  successives,  du  rapport  de  cette  capacité  à  la 
surface  foliaire  et  du  nombre  de  nervures  par  unité  de  surface.  La  sénes- 
cence est  accompagnée  d'une  augmentation  marquée  et  le  rajeunissement 
d'une  diminution  brusque  du  rapport  hydrates  de  carbone-azote.  Les  fac- 
teurs extérieurs  n'exercent  que  peu  d'influence  ;  une  atmosphère  humide 
entraîne  l'allongement  des  feuilles.  La  majorité  des  caractères  soi-disant 
spécifiques  du  Taraxacum  sont  sujets  à  de  grandes  fluctuations  qui,  ajoutées 
aux  modifications  des  formes  foliaires  par  sénescence  ou  par  action  des  fac- 
teurs écologiques,  sont  assez  fortes  pour  engendrer,  aux  dépens  des  deux 
espèces  communes,  des  phénotypes  doublant  beaucoup  de  formes  dites 
spécifiques.  —  R.  Souèges. 

—  651  — 


46  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

Buchholz  (J.  T.).  —  Sélection  du  développement  dans  les  plantes  (muscu- 
laires. —  La  sélection  du  développement  a  lieu  durant  les  premiers  stades  % 
de  la  vie  embryonnaire  ou  gamétophytique,  dans  l'intérieur  même  des 
tissus  de  la  plante  mère.  Elle  comprend  :  la  sélection  interovulaire  entre 
ovules  d'un  même  ovaire,  soit  avant  la  fécondation,  par  activité  des  mégas- 
pores ou  des  archéspores,  soit  après  la  fécondation  par  la  lutte  d'embryons 
multiples  ;  la  sélection  embryonnaire  entre  embryons  d'un  même  ovule  ou 
entre  tissus  du  gamétophyte  mère  ;  la  sélection  gamétophytique  entre 
gamétophytes  mâles,  par  exemple  entre  tubes  polliniques  dans  l'intérieur 
du  tissu  ovulaire  et  carpellaire  ou  entre  gamétophytes  femelles  dans  l'inté- 
rieur du  même  ovule  ;  la  sélection  gamétique  entre  gamètes  mâles  ou  anthé- 
rozoïdes et  entre  gamètes  femelles  ou  œufs.  Les  sélections  embryonnaire 
et  gamétique  représentent  les  formes  de  sélection  que  l'on  rencontre  sur- 
tout chez  les  Ptéridophytes.  Chez  les  Gymnospermes  les  gamétophytes 
6*  l'embryon  prennent  surtout  part  à  la  lutte  et  chez  les  Angiospermes  il  y 
a  surtout  compétition  entre  les  gamétophytes  mâles  représentés  par  les 
tubes  polliniques.  La  sélection  naturelle  se  distingue  de  la  sélection  du  déve- 
loppement parce  qu'elle  a  lieu  sous  l'action  des  forces  complexes  physiques 
ou  biologiques  extérieures  à  l'organisme.  Entre  la  sélection  naturelle  et  la 
sélection  du  développement  on  peut  établir  une  forme  intermédiaire  de 
sélection  dans  la  compétition  entre  bourgeons  et  branches  d'un  sporo- 
phyte  ou  d'un  thalle  ramifié.  Discutant  sur  les  rapports  de  la  sélection 
naturelle  et  de  la  sélection  du  développement,  l'auteur  essaie  finalement  de 
montrer  comment  cette  dernière  peut  jouer  un  rôle  égal  ou  prépondérant 
dans  les  processus  sélectifs  réels  et  dans  quelques-uns  des  phénomènes  de 
l'orthogenèse.  —  R.  Souèges. 

Blomquist  (H.  L.).  —  Anatomie  çasculaire  de  V Angiopteris  erecta.  — 
Dans  l'étude  de  l'anatomie  vasculaire  des  plantes  il  est  nécessaire  d'exami- 
ner les  divers  états  qui  se  trouvent  successivement  réalisés  au  cours  du 
développement.  L' Angiopteris  présente  un  exemple  frappant  des  variations 
que  peut  offrir  l'anatomie  vasculaire  d'âge  en  âge.  Les  plus  remarquables 
de  ces  variations  résident  dans  :  1°  l'élimination  de  l'endoderme  ;  2°  l'appa- 
rition de  faisceaux  commissuraux  et  médullaires,  leur  importance  de  plus 
en  plus  grande  dans  la  structure  de  la  région  centrale  ;  3°  la  bifurcation 
répétée  des  traces  foliaires  ;  4°  la  région  plus  étroite  du  cordon  central  où 
se  réunissent  le  point  d'attache  du  faisceau  commissural  et  le  point  de  sépa- 
ration de  la  trace  foliaire  ;  5°  les  variations  de  point  d'attache  des  stèles 
radicales.  Beaucoup  de  ces  variations  tendent  à  dissocier  le  cordon  central, 
ce  qui  indique  une  condition  polystélique  si  caractéristique  des  types  phylo- 
génétiquement  avancés  des  différents  groupes  de  plantes  vasculaires.  — 
R.  Souèges. 

Randolph  (L.  F.).  —  Cytologie  de  types  chlorophylliens  de  maïs.  —  Les 
recherches  de  l'auteur  ont  été  entreprises  dans  le  but  de  déterminer  s'il 
ne  se  trouverait  dans  les  cellules  de  certains  types  chlorophylliens  de  maïs, 
caractérisés  par  un  mode  de  distribution  et  de  fonctionnement  anormal  de 
la  chlorophylle,  des  différences  de  structure  visibles  qui  pourraient  expli- 
quer les  propriétés  génétiques  de  ces  plantes.  Toutes  les  plantes  examinées 
présentent  la  même  structure  cellulaire  initiale  avec  «  proplastides  »  de 
forme  et  de  dimensions  semblables.  Dans  les  plantes  vertes  normales,  le 
proplastide  apparaît  d'abord  dans  la  cellule  comme  un  tout  petit  granule, 

—  652  — 


VARIATION.  —  MUTATION.   —  ADAPTATION  47 

à  la  limite  de  la  visibilité,  grossissant  peu  à  peu  cl  produisant  de  la  chloso- 
phylle  de  manière  à  devenir  un  chloroplaste  adulte.  Dans  les  autres  types 
chlorophylliens  (Mendelian  white  ou  Mendelian  virescent),  les  caractères 
anormaux  de  la  plante  sont  dus  à  ce  que  les  premiers  proplastides  ne  se 
transforment  pas  en  plastides  normaux  quant  à  leur  taille  et  à  leur  colora- 
tion. Les  plastides  verts  et  incolores  trouvés  dans  des  plantes  différentes 
ou  dans  diverses  parties  d'une  même  plante  ne  représentent  pas  deux  types 
fondamentalement  distincts,  mais  doivent  plutôt  être  regardés  comme  les 
termes  extrêmes  d'une  série  continue  qui  comprend  tous  les  intermédiaires. 
L'observation  cytologique  ne  peut  nullement  apporter  la  preuve  que  les 
primordia  d'où  dérivent  les  divers  plastides  sont  de  plusieurs  sortes.  On 
peut  voir  des  plastides  adultes  ou  partiellement  développés  se  multiplier 
par  division,  mais  au  moment  où  le  protoplaste  devient  visible,  il  est  si 
petit  qu'il  est  impossible  de  déterminer  le  mode  de  son  origine  ;  cette  faculté 
de  division  confère  aux  plastides  de  tout  âge  une  individualité  distincte, 
mais  l'obscurité  qui  entoure  l'origine  des  minuscules  primordiaux  laisse  en 
suspens  la  question  de  savoir  si  les  plastides  doivent  être  considérés  comme 
des  organes  permanents  de  la  cellule  possédant  une  continuité  génétique 
au  cours  du  cycle  vital.  L'auteur  ne  paraît  admettre  aucun  rapport  entre 
les  mitochondries  et  les  proplastides  ;  ceux-ci  se  produiraient  de  novo  dans 
l'intérieur  de  la  cellule.  —  R.  Souègës. 

Huiler  (H.  H.).  —  Classification  des  Bactéries  anaérobies.  —  L'auteur 
pense  que  les  lois  de  l'hérédité,  avec  les  mêmes  degrés  de  nomenclature  dont 
on  fait  usage  dans  la  classification  des  plantes  supérieures,  pourraient  être 
appliquées  à  la  systématique  des  Bactéries.  A  la  base,  on  pourrait  distin- 
guer le  biotype  ou  colonies  qui  ne  diffèrent  les  unes  des  autres  que  par  des 
caractères  biologiques  facilement  sujets  à  mutation.  Puis  viendraient  l'es- 
pèce aux  caractères  à  peu  près  stables,  enfin  le  genre  qui  comprendrait  les 
organismes  montrant  les  mêmes  réactions  générales  sur  les  milieux  ordi- 
naires et  présentant  les  mêmes  dispositions  morphologiques  générales,  — 

R.  SOUÈGES. 

Stout  (A.  B.).  —  ^Manifestation  cyclique  de  la  stérilité  chez  le  Brassica 
pekinensis  et  le  B.  chinensis.  —  De  récentes  observations  ont  montré  que  la 
compatibilité  et  la  fertilité  des  organes  sexuels  peuvent  varier  dans  le  cycle 
du  développement  végétatif  et  reproducteur  caractéristique  de  certaines 
espèces.  Ces  observations  ont  permis  de  supposer  que  de  nouveaux  éclair- 
cissements sur  le  vieux  problème  des  rapports  entre  les  vigueurs  végétative 
et  reproductrice,  pourraient  être  acquis  par  des  moyens  expérimentaux,  en 
étudiant  les  fluctuations  de  la  fertilité  chez  des  individus  faiblement  self- 
compatibles.  Chez  les  Brassica  pekinensis  et  chinensis  on  distingue  trois 
types  différents  de  stérilité  :  impuissance  par  avortement  des  fleurs  ;  dé- 
veloppement de  proliférations  axiales  aux  dépens  des  pistils  de  beaucoup  de 
fleurs  ;  degrés  divers  d'incompatibilité  parmi  des  fleurs  capables  de  fonc- 
tionner sous  certains  rapports.  Ces  divers  types  de  stérilité  indiquent  des 
relations  mutuelles  entre  la  vigueur  végétative  et  la  vigueur  reproductrice. 
Leur  succession  irrégulière,  leur  apparition  à  des  périodes  définies  dans  le 
cycle  du  développement  et  spécialement  la  manifestation  cyclique  de  la 
self-compatibilité  indiquent  que  les  différenciations  morphologiques  et 
physiologiques  du  sexe  sont  réglées  et  déterminées  par  ces  processus  in- 
ternes et  biogénétiques  qui  en  général  déterminent  le  cycle  de  la  croissacne 

—  653  — 


48  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

du   développement    et    de    la    maturité    dans   la    vie    de    l'individu.    — 

R,     SOUÈGES. 

Menzel  (R.)-  ~~  Copépodes  et  Ostracodes  adaptés  à  la  vie  dans  la  mousse.  — 
Quelques  Copépodes  Harpacticides  peuvent  se  contenter  d'une  faible  humi- 
dité, telle  que  celle  qui  imbibe  les  touffes  de  mousse  dans  les  forêts  tropi- 
cales. Les  Parastenocaris  qui  exigent  une  plus  grande  humidité  paraissent 
être  des  formes  souterraines,  qui  n'émigrent  que  rarement  à  la  surface 
(cf.  Chappuis,  (P.  A.),  Arch.  f.  HydrobioL,  t.  XIV,  Dissert-Bâle,  1920)  : 
les  Epaclophanes  paraissent  être  de  vrais  habitants  des  mousses,  suscep- 
tibles d'être  parfois  entraînés  dans  les  eaux  souterraines. 

Un  certain  nombre  d'Ostracodes,  Darwinulides,  Cythérides  et  Cyprides, 
peuvent  vivre  dans  les  mêmes  conditions.  Dans  un  même  genre  Darwinula 
on  trouve  des  espèces  d'eau  douce  et  des  espèces  de  mousses.  —  Ch.  Pérez. 


Action  du  milieu.  —  Éthologie.  —  Comportement. 


BathelHer  (J.).  —  Rectification  à  propos  des  nids  d'Eutermes,  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVl,  430,  1923.)  [51 

Bottazzi  (F.),  Lorenzis  (P.  de)  et  Stasi  (G.).  —  La  grotta  aZinzulusa»  in  terra 
d'Otranfo  e  il  ritrwamento  in  essa  di  Typhlocaris.  (Rivista  di  Biol.,  V, 
fasc.  3,  301-308,  5  fig.,  1923.)  [53 

Bugnion  (E.).  —  Remarques  sur  la  Note  de  M.  BathelHer.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXVl,  432.)  [51 

Descy  ^Arm.).  —  Observations  sur  le  retour  au  nid  des  Hyménoptères.  (Bull. 
Soc.  Entomol.  Belg.,  IV,  93-99,  104-111,  1922.)  [54 

Gardner  (M.  W.)  and  Kendrick  (J.  B.).  —  Overwintering  of  Tomato  mosaic. 
(Bot.  Gazette,  LXXIII,  469-485,  1  pi.,  1922.)  [54 

Goldsrnith  (M.).  —  La  Convoluta  roscoffensis  et  ses  réactions.  (C.  R.  Ass. 
Fr.  Av.  Se,  Strasbourg,  1920,  390.)  [55 

Gravier  (Ch.).  —  Sur  l'adaptation  à  la  vie  arboricole  d'un  Crabe  de  Mada- 
gascar. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  7,  1923.)  [51 

Herpin  (R.).  —  Un  essaimage  en  plein  jour  d'une  Annélide  polychète  : 
Pionosijllis  lamelligera.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  355,  1923.)  [52 

Knudson  (Lewis).  —  Non-symbiotic  germination  of  Orchid  seeds,  (Bot.  Ga- 
zette, LXXIII,  1-25,  3  fig.,  1922.)  [53 

fl)  Labbé  (Alphonse).  —  Influence  du  Ph  ascendant  de  Veau  de  mer  sur  la 
rapidité  de  la  segmentation  des  œufs  d'Halosydna  et  de  Sabellaria.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXVl,  1423,  1923.)  [49 

b)  —  —  Les  zones  critiques  de  l'adaptation  au  milieu.  (Ibid.,  1665.)         [50 

—  654  — 


ACTION   DU   MILIEU.  —   ÉTHOLOGIE.   —   COMPORTEMENT  49 

Magrou  (J.).  —  L'immunité  dans  la  symbiose.  (Mémoires  Jubilé  E.  Met- 
chnikoiï,  259,  1  pi.,  1921.) 

[Voir  les  travaux  de  l'auteur,  Ann.  Biol.,  XXV,  1920-21, .p.  94  et 
245. 

Martin  (G.  W.).  —  Rhizophidium  polysiphoniae  in  the  United- States.  (Bot. 
Gazette,  LXXIII,  236-238,  10  fig.,  1922.) 

[Description  du  mycélium,  des  sporanges  et  des  zoospores  de  cette 
espèce  des  Chytridiacées,  qui  a  été  rencontrée  sur  des  filaments  d'une 
Algue  du  genre  Callithamnion.  —  R.  Souèges. 

Menzel  (R.).  —  Beitrage  zur  Kenntniss  der  Mikrofauna  von  N iederlandisch- 
Ost-Indien.  (Treubia  (Buitenzorg),  III,  118-126,  1922.)  [52 

Pellegrin  ''Jacques).  —  Sur  un  Poisson  apode  nouveau  du  golfe  de  Californie 
et  sa  biologie.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  789,  1923.)  [52 

Roubaud  (E.).  —  Les  particularités  de  la  nutrition  et  la  vie  symbiotique  chez 
les  mouches  tsétsés.  (Mémoires  Jubilé  E.  MetchnikoiT,  523,  17  iig., 
1921.)  [53 

Sadovnikoff  (M.  P.).  —  Recherches  sur  le  comportement  des  oiseaux  dans  un 
labyrinthe.  (En  russe)  flzvcstia  Instituta  experimentalnoï  Biologii, 
1,  82-86,  1921.)  [55 

Stumper  (Robert).  —  Sur  la  composition  chimique  des  nids  d' A  picoter  mes 
occultus.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVII,  409,  1923.)  [51 

Vignon  (P.).  —  Sur  le  mimétisme  des  Sauterelles  Pterochrozées.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLXXVI,  1348,  1923.)  [54 

Woodard  (J.).  —  Sulphur  as  a  factor  in  soil  fertility.  (Bot.  Gazette,  LXXIII, 
81-109,1922.)  J  [53 


Action  du  milieu.  —  Éthologie, 

a)  Labbé  (Alphonse).  —  Influence  du  Pn  ascendant  de  Veau  de  mer  sur 
la  rapidité  de  la  segmentation  des  œufs  d'Halosydna  et  de  Sabellaria.  —  L'a- 
baissement du  Ph  de  l'eau  de  mer  entrave  jusqu'à  l'inhiber  la  division  cellu- 
laire (Vlès.  Dragoiu,  Rose).  —  L.  a  recherché  les  effets  du  Ph  ascendant  sur 
la  segmentation  de  l'œuf  des  Annélides.  Chez  Sabellaria  alveolata,\e  dévelop- 
pement de  l'œuf  jusqu'au  stade  trochosphère  se  fait  en  27  heures  lorsque 
Ph  =  8,4.  Dans  les  conditions  normales,  où  Ph  =  8,1,1e  développement 
dure  44  à  50  heures.  Pour  Halosydna  gelatinosa.  le  développement  dans  les 
conditions  normales  exige  26  à  30  heures.  Il  ne  dure  plus  que  18  heures 
lorsque  Ph  =  8,4.  —  L.  a  aussi  examiné  la  division  des  mêmes  œufs  dans 
les  fécondations  hétérogènes  obtenues  avec  ces  deux  espèces:  le  croisement 
Sabellaria  $  X  Halosydna  ^  qui  reste  stérile  quand  Ph  =  8,1,  devient 
possible  à  Ph  =  8,4.  Mais  la  proportion  des  larves  est  des  plus  médiocres. 
Le  croisement  inverse  Halosydna  $  X  Sabellaria  (J,  qui  réussit  bien  dans 
les  conditions  normales  donne  des  larves  nageantes  au  bout  de  30  heures. 

.    —  655  — 


50  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Lorsque  Ph  =  8,4,  on  obtient  des  larves  an  bout  de  18  heures  si  la  tempéra- 
ture T  =  lO^C  ;  au  bout  de  23  heures  seulement  si  T  =  14oC.  Dans  ce  cas 
particulier,  là  température  n'a  donc  pas  l'influence  accélératrice  qu'on  lui 
reconnaît.  — ■  Qu'il  s'agisse  de  fécondations  normales  ou  non,  dans  tous  les 
cas,  pour  des  valeurs  de  Ph  intermédiaires  entre  8,1  et  8,35,  l'accélération 
du  développement  est  négligeable.  Elle  se  produira  brusquement  lorsque 
Ph  =8,35  ou  8,4.  Au-dessus  de  8,4,  apparaissent  des  anomalies.  Lorsque  Ph  = 
8,5  la  segmentation  est  bloquée,  Ph  =  8,35  —  8,40  constitue  donc  un  opti- 
mum de  l'accélération  de  développement.  — ■  Il  est  intéressant  de  remarquer 
que  les  valeurs  les  plus  élevées  de  Ph  dans  les  eaux  océaniques  ne  dépassent 
pas  8,35  (Palïtzeck,  Gaarder)  . —  L.  constate  en  outre  que  le  spermato- 
zoïde étranger  joue  un  rôle  dans  l'accélération  du  développement  après  une 
fécondation  hétérogène.  Ainsi  povir  des  conditions  déterminées  où  Ph  est 
normal,  la  fécondation  Halosydna  $  X  Sahellaria  ^  aboutit  à  la  formation 
d'une  larve  nageante  au  bout  de  18  à  23  heures  ;  pour  Halosydna  Ç  X  Favo- 
rinus  albus  (^  il  faudra  24  heures  ;  enfin  la  larve  qui  résulte  du  croisement 
Halosydna  $  X  Asterias  ruhens  ^  n'est  formée  qu'au  bout  de  30  heures. 
Dans  toutes  ces  expériences  il  n'a  pas  été  tenu  compte  du  CO^  total.  — 
L.  Dehorne. 

h)  Labbé  (Alphonse).  —  Les  zones  critiques  de  V adaptation  au  milieu.  — 
Toutes  les  études  récentes  sur  le  rôle  du  Ph  dans  la  fécondation  et  dans  le 
développement  des  œufs  ont  fait  ressortir  son  importance.  Son  pouvoir 
d'inhibition  est  connu,  il  correspond  au  point  isoélectrique  (Ph  voisin  de  4,7). 
On  sait  que  le  nombre  de  cations  est  alors  égal  à  celui  des  anions  et  que  leur 
concentration  y  est  en  outre  minima  :  les  propriétés  des  albumines  considé- 
rées comme  colloïdes  amphotères  sont  au  minimum.  Les  effets  constatés 
chez  les  cellules  vivantes  soumises  aux  conditions  du  point  isoélectrique 
en  font  une  zone  critique.  Si,  au  lieu  de  considérer  le  Ph  descendant,  l'on 
considère  le  Ph  ascendant,  on  rencontre  une  autre  zone  critique,  au  voisi- 
nage du  point  d'alcalinité  maxima.  Il  y  aurait  donc  deux  zones  critiques, 
l'une  correspondant  à  une  «zone  d'acidité  minima»,  l'autre  à  une  «zone 
d'alcalinité  maxima  ».  L'auteur  a  déterminé  cette  dernière  en  faisant  varier 
Ph  ascendant  durant  les  fécondations  de  Sahellaria,  Halosydna,  Lineus. 
Il  y  a  un  Ph  optimum  pour  la  pénétration  du  spermatozoïde,  que  la  féconda- 
tion soit  normale  ou  hétérogène  ;  cet  optimum  est  voisin  de  Ph  =  8,35  — 
8,40.  En  général,  lorsque  Ph  dépasse  8,40  des  anomalies  comnriencent  à 
apparaître  dans  les  fécondations.  Mais  à  Ph  =  8.5  ily  a  complète  inhibition. 
—  Ces  chiffres  sont  valables  si  l'on  considère  la  vitesse  du  développement. 
En  outre,  le  point  Ph  =  8,5,  inhibant  pour  la  fécondation,  conditionne  aussi 
la  possibilité  de  vivre.  Lorsque  Ph  atteint  8,5  dans  les  marais  salants,  toute 
la  faune  halophile  disparaît.  Ne  persistent  que  les  Artemia,  quelques  larves 
d'Insectes  et  quelques  ïnfusoires.  D'autre  part,  lorsque  Ph  monte  au-dessus 
de  8,2,  chiffre  normal,  la  faune  marine  et  dulcicole  qui  s'est  aventurée  en 
hiver  dans  les  salines  présente  des  signes  manifestes  de  dégénérescence  et 
peu  d'individus  résistent.  Ils  meurent  tous  si  Ph  continue  de  s'accroître 
pour  atteindre  8,5.  Cependant  leurs  œufs  résistent  et  même  se  développent 
tant  que  Ph  ne  dépasse  pas  8,5.  Les  produits  diffèrent  alors  quelque  peu 
des  parents. 

En  présence  des  analogies  qui  existent  entre  le  point  isoélectrique  où 
Ph  est  voisin  de  4,7  et  le  point  critique  d'alcalinité  où  Ph  =  8,5  l'auteur  se 
demande  s'il  ne  s'agit  pas  là  d'un  second  point  isoélectrique. —  L.  Dehorne. 

—  656  — 


ACTION   DU   MILIEU.  —   ÉTHOLOGIE.  —  COMPORTEMENT  51 

Stumper  (Robert).  —  Sur  la  composition  des  nids  de  V  A  picoter  mes  occul- 
tiis  Silv.  —  Les  A.  occultus  dont  les  qualités  d'architectes  sont  bien  connues 
ont  le  souci  d'assurer  la  ventilation  de  leur  demeure.  S.  rappelle  comment  ils 
l'assurent  :  un  grand  canal  spiral  circule  dans  l'épaisseur  de  la  paroi  de  la 
sphère  et  communique  avec  l'intérieur  par  des  canalicules,  avec  l'extérieur 
par  des  pores.  La  matière  des  nids  est  insoluble  dans  l'eau.  Ses  éléments 
minéraux  sont  attaqués  par  les  acides,  les  éléments  organiques  restent 
inattaqués,  l'action  des  alcalis  révèle  l'origine  végétale  de  ce  mastic  orga- 
nique :  il  est  constitué  par  les  excrétions  des  termites,  les  éléments  miné- 
raux sont  empruntés  au  sol  sableux  et  le  canal  spiral  fait  plus  que  d'assu- 
rer la  ventilation  ;  l'air  qu'il  apporte  doit  tout  d'abord  oxyder  et  durcir 
les  parties  du  nid  fraîchement  construites.  —  L.  Dehorne. 

Bafhellier  (J.),  —  Rectification  à  propos  des  nids  d'Eutermes.  —  Les 
meules  à  champignons  ne  sont  pas  l'œuvre  des  Eutermes  matangensis  Hav. 
mais  de  Microtermes  incertus  Hav.  —  Les  M.  incertus  paraissent  rechercher 
le  voisinage  des  galeries  souterraines  de  ceux-là.  Ainsi  s'explique  l'erreur 
commise  :  de  jeunes  Microiermes  ouvriers,  non  chitinisés,  blanchâtres  et  de 
caractères  spécifiques  peu  marqués  ont  été  pris  pour  des  larves  d' Eutermes, 
Les  uns  et  les  autres  marquent  une  grande  sociabilité  et  n'entrent  jamais 
en  lutte  comme  le  font  les  autres  espèces  de  Termites  lorsqu'elles  viennent 
à  se  rencontrer. 

Les  galeries  qui  mettent  en  relation  le  nid  des  Eutermes  avec  le  sol  pro- 
fond s'y  épanouissent  en  «  placards  de  carton  de  bois  ».  Ces  galeries  pro- 
fondes ainsi  terminées  doivent  assurer  les  conditions  d'humidité  indis- 
pensables. B.  a  pu  le  vérifier  expérimentalement.  Les  T.  marquent  une  grande 
avidité  pour  l'eau  :  une  brique  assurant  par  capillarité  à  une  colonie  captive 
l'humidité  nécessaire,  fut  flanquée  en  peu  de  temps  par  un  placard  de 
carton  de  bois  servant  d'aboutissement  à  l'une  de  leurs  galeries.  — 
L.  Dehorne. 

Bugnion  (E.).  —  Remarques  sur  la  Note  de  M.  Rathellier.  —  L'erreur 
faite  par  l'auteur  précédent  s'explique  aisément  par  les  mœurs  des  Micro- 
termes  qui  s'installent  dans  les  nids  d'autres  Termites,  y  creusent  des  cavi- 
tés et  y  édifient  leurs  jardins  de  champignons.  —  L.  Dehorne. 

Gravier  (Ch.).  —  Sur  Inadaptation  à  la  vie  arboricole  d'un  Crabe  de  Mada- 
gascar {Stenocarabus  suspensus  Gravier).  —  Cette  espèce  nouvelle  qui  vit 
dans  les  récifs  de  coraux  de  Tuléar  (Madagascar)  présente  par  adaptation 
une  attitude  d'animal  arboricole.  Le  mâle,  seul  connu,  doit  vivre  accroché 
à  un  support  probablement  vertical.  Cette  supposition  est  basée  sur  la  dis- 
position et  la  conformation  des  pattes  ambulatoires  :  la  première  paire  est 
dirigée  en  avant,  la  partie  basilaire  étant  dans  un  plan  parallèle  au  plan  de 
symétrie  du  corps,  la  partie  moyenne  étant  normale  à  la  précédente  et  la 
griffe  terminale,  armée  d'une  série  de  pointes,  étant  à  son  tour  dans  un  plan 
parallèle  à  celui  de  la  partie  basilaire  ;  l'ensemble  est  propre  à  embrasser 
fortement  un  support  contre  lequel  tout  le  corps  doit  être  appliqué.  Les  trois 
paires  suivantes  offrent  la  même  conformation  que  la  première  paire,  mais 
la  troisième  et  la  quatrième  paires  ont  une  direction  inverse.  En  outre,  sans 
atteindre  la  longueur  des  pattes  de  la  première  paire,  celles  de  la  quatrième 
sont  plus  longues  que  celles  qui  les  précèdent  et  prolongent  en  arrière  le  cépha- 
lothorax, lui-même  extraordinairement  étroit  et  allongé.  S'il  était  possible 

—  657  — 

AN.N.  BIOL.  —  T.   III,   F.\SC.   6    (1922-1923)  7 


52  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

de  comparer  entre  eux  des  animaux  aussi  dissemblables  à  tous  égards  que 
les  Mammifères  et  les  Crustacés,  c'est  du  Paresseux  quel  'Oxyrhynque 
St.  suspensus  se  rapproche  le  plus  ;  même  type  d'adaptation  à  la  vie  arbo- 
ricole :  allongement  des  membres  et  du  corps,  transformation  des  membres 
en  crochets  permanents.  Il  est  probable  que  le  St.  suspensus  est  condamné 
de  par  son  adaptation  à  une  relative  immobilité.  La  lenteur  de  l'allure  est 
du  reste  un  des  caractères  de  tous  les  Oxyrhynques.  L'immobilité  du  St.  sus- 
pensus ne  saurait  donc  nous  surprendre.  —  Cette  adaptation  à  la  vie  arbo- 
ricole est  le  second  cas  connu  chez  les  Crustacés  décapodes.  On  connaissait 
déjà  l'Anomoure  Birgus  latro  Herbst  qui  grimpe  sur  les  cocotiers.  La  con- 
formation de  ses  deux  premières  paires  de  pattes  ambulatoires  lui  permet 
ce  mode  de  progression  :  puissantes  et  trapues  ces  pattes  sont  faites  pour 
embrasser  le  support  sur  lequel  l'animal  se  déplace.  —  L.  Dehorne. 

Herpin  (R.).  —  Un  essaimage  en  plein  jour  (Tune  Annélide  polychèie 
Pionosyllis  lamelligera.  —  Par  le  mot  essaimage,  H.  entend  l'expulsion  des 
œufs  effectuée  par  un  grand  nombre  de  femelles  à  la  surface  de  l'eau,  H.  a 
observé  ce  fait  dans  les  mares  des  Laminaires  et  dans  la  mer  à  leur  voi- 
sinage. —  Les  œufs  s'échappent  tous  en  même  temps  des  sogments  géni- 
taux de  la  Pionosyllis.  H.  suppose  que  la  ponte  est  provoquée  par  la  pré- 
sence des  spermatozoïdes  répandus  par  des  mâles  ayant  évolué  peu  de 
temps  auparavant  dans  les  mêmes  eaux:  H.,  a  vu  en  effet  peu  d'individus 
mâles  et  seulement  au  début  du  phénomène  de  l'essaimage.  Après  la  ponte, 
les.  annélides  ne  meurent  pas  mais  perdent  leurs  soies  natatoires.  Cet 
essaimage  qui  se  produit  en  plein  soleil  —  alors  que  celui  des  Nereis  a 
lieu  dans  la  nuit  —  est  en  relation  avec  des  phases  lunaires.  —  H.  suppose 
qu'il  n'y  a  pas  eu  régression  du  tube  digestif  chez  les  animaux  épitokes  ; 
que  la  ponte  doit  se  faire  par  des  orifices  naturels  et  non  par  rupture  du 
corps  comme  chez  les  Nereis  ;  que  les  larves  sont  pélagiques,  ce  dernier  fait 
devant  assurer  heureusement  une  dissémination  que  la  mère  a  uégligé.  — 
L.  Dehorne. 

Menzel  (R.).  —  Faunule  des  urnes  de  Nepenlhes  et  Harpacticides  des 
Broméliacées.  —  M.  étudie  surtout  la  faunule  de  Nématodes  que  l'on  ren- 
contre dans  les  urnes  des  Nepenthes.  Il  pense  que  la  capture  d'animaux  dans 
les  urnes  doit  avoir  pour  la  plante  une  signification.  —  Il  signale  d'autre 
part  les  Harpacticides  habitant  les  petites  collections  aqueuses  des  Bromé- 
liacées. La  connaissance  de  la  faune  d'eau  douce  de  Java  est  encore  trop 
imparfaite  pour  que  l'on  puisse  décider  s'il  s'agit  d'espèces  autochtones  ou 
d'espèces  importées  passivement  de  l'Amérique  du  Sud,  en  même  temps 
que  les  Broméliacées  elles-mêmes.  —  Ch.  Pérez, 

Pellegrin  (Jacques).  —  Sur  un  Poisson  apode  nouveau  du  Golfe  de  Cali- 
fornie et  sa  biologie.  —  Taenioconger  Digueti  nov.  sp.  constitue  un  second 
représentant  du  genre  Taenioconger,  genre  remarquable  par  la  présence  de 
deux  petites  nageoires  pectorales  qui  font  absolument  défaut  chez  les 
Anguilles  Heterecongrides.  Les  T.  Digueti  se  logent  dans  des  trous  creusés 
verticalement  dans  le  sable,  au-dessous  du  niveau  des  plus  basses  mers  ;  ils 
n'en  sortent  leur  corps  en  presque  totalité  que  lorsque  l'eau  est  calme  et  le 
temps  enNoleillé.  Ils  se  balancent  alors  par  oscillations  régulières,  mais  à  la 
moindre  agitation  de  l'eau,  ils  rétrogradent  précipitaiTiment.  Ces  mœurs 
pourraient  expliquer  que  les  T.  soient  si  peu  connus.  —  L,  Dehorne. 

—  658  — 


ACTION   DU   MILIEU.   —   ÉTIIOLOGIE.   —  COMPORTEMENT  53 

Bottazzi  (F.),  Lorenzis  (P.  de)  et  Stasi  (G.).  —  Présence  d'un  Typhlocaris 
dans  la  grotte  Zinzulusa  (Otrante).  —  La  grotte  en  question,  toute  proche 
de  la  mer,  fenferme  une  mare  d'eau  très  peu  salée,  située  dans  un  endroit 
très  obscur,  et  dans  laquelle  vit  une  nouvelle  espèce  de  Tjjphlocaris  [et  non 
Thyphlocaris,  comme  l'écrivent  constamment  les  auteurs],  le  T.  salenlina 
Cori.  Cette  trouvaille  porte  à  trois  le  nombre  des  espèces  de  ce  petit 
genre  de  Palaemonidac  ;  la  première,  T.  galilea  Caiman,  a  été  rencontrée 
dans  une  pièce  d'eau  artificielle,  près  du  lac  de  Tibériade  ;  l'autre,  T.  lethaea 
Parisi,  dans  la  grotte  du  Lete,  près  de  Bengasi  (Cyrénaïque)  (voir  l'Année 
BioL,  XXV,  p.  383,  1920-21).  —  P.  Remy. 

VVoodard  (J.).  —  Le  soufre  considéré  comme  un  facteur  de  la  fertilité  du 
soL  —  Tous  les  auteurs  ont  obtenu  des  résultats  remarquables  avec  le  gypse 
dans  la  culture  des  légumes.  L'emploi  du  soufre  seul  cependant  n'augmente 
pas  le  rendement  des  récoltes  et  l'on  cherche  à  expliquer  ce  fait  en  disant 
que  le  gypse  agit  chimiquement  sur  les  composés  phosphores  ou  potassiques 
pour  libérer  ou  le  phosphore  ou  le  potassium,  ou  ces  deux  éléments  à  la 
fois.  Beowne  et  Bruckner  attribuent  les  effets  bienfaisants  du  gypse,  en 
partie  du  moins,  aux  propriétés  nutritives  du  soufre.  L'auteur  a  procédé 
à  des  analyses  d'échantillons  de  sols  de  divers  Etats  (Indiana,  Kentucky, 
Michigan^  Ohio,  Wisconsin)  au  point  de  vue  du  soufre  total,  du  phosphore 
total  et  des  matières  volatiles.  Il  a  d'autre  part  effectué  quelques  essais  de 
fertilisation  avec  du  gypse.  Les  données  analytiques  montrent  une  relation 
générale  entre  le  contenu  en  soufre  et  la  matière  volatile  dans  un  même  sol 
ou  dans  des  sols  de  types  voisins,  mais  la  relation  n'apparaît  pas  quand  les 
sols  sont  de  types  différents.  La  teneur  en  soufre,  à  la  surface,  varie  de 
0,0118  à  0,0905  pour  %,  tandis  que  la  teneur  en  phosphore  varie  de 
0,0360  à  0,3407  Le  contenu  en  phosphore  et  en  soufre  de  différents  sols  a 
été  ensuite  comparé  aux  quantit  es  de  ces  mêmes  corps  qu'enlèvent  aux  sols  des 
récoltes  de  diverses  plantes  telles  que  maïs,  blé,  trèfle,  etc.  —  R.  Souèges. 

Roubaud  (E.).  —  Les  particularités  de  la  nutrition  et  la  vie  symbiotique 
chez  les  mouches  tsé-tsés.  —  D'une  étude  approfondie  des  glossines  (dévelop- 
pement, anatomie  et  la  physiologie  de  la  larve,  nymphose,  régime  alimen- 
taire et  mode  d'existence  de  l'adulte),  l'auteur  tire  des  conclusions  biolo- 
giques intéressantes.  Les  glossines  se  nourrissent  exclusivement  du  sang 
des  vertébrés  homœothermes  ;  ce  sang  est  digéré  dans  une  portion  spé- 
cialisée de  l'intestin  moyen,  qui  a  ceci  de  particulier  (comme  l'a  montré 
Stuhlmann  en  1907)  que  ses  cellules  sont  bourrées  d'organismes  unicellu- 
laires  que  R.  assimile  aux  levures.  Ce  sont  ces  «  symbiontes  »  qui,  par  les 
diastases  qu'ils  sécrètent,  digèrent  les  substances  albuminoïdes  du  sang  et 
sont  ainsi  la  condition  indispensable  de  la  vie  de  l'insecte.  La  pupiparité 
des  glossines  découle  de  cette  condition  :  une  alimentation  riche,  facile  et 
uniforme  a  pour  résultat  un  développement  exagéré  des  glandes  utérines, 
dont  la  sécrétion  nourrit  les  larves  et  leur  permet  de  se  développer.  Ces 
trois  phénomènes  :  la  pupiparité  (avec  toutes  les  particularités  de  la  nym- 
phose qu'elle  entraîne),  l'hémophagie  et  la  symbiose  avec  des  levures  sont 
indissolublement  liés  entre  eux  ;  c'est  la  symbiose  qui,  en  permettant  l'assi- 
milation du  sang,  est  à  la  base  des  deux  autres.  —  M.  Goldsmith. 

Knudson  (Lewis).  —  Germination  non  symbiotique  de  graines  d'Orchidées. 
• —  On  admet  généralement  depuis  les  travaux  de  Noël  Bernard  et  de 

—  G59  — 


54  ANXF.r.    B10L0(^.I0rF, 

BuRGEFF  que  l'infection  de  l'embryon  par  un  champignon  déterminé  est 
nécessaire  à  la  germination  des  graines  des  Orchidées.  L'auteur  sur  des  mi- 
lieux stérilisés  additionnés  de  divers  sucres  a  cependant  pu  obtenir  des  ger- 
minations de  Laelia,  Cattleya  et  d'autres  types  voisins,  sans  le  secours 
d'aucun  champignon.  Le  frvictose  apparaît  plus  favorable  au  développe- 
ment que  le  glucose  ;  en  présence  de  ce  dernier  sucre  les  germinations  sont 
chlorosées.  La  germination  est  possible  avec  certains  extraits  de  plantes 
contenant  seulement  des  traces  de  sucre.  Les  embryons  dans  les  cultures 
à  contenu  sucré  accumulent  vme  réserve  considérable  d'amidon.  La  concen- 
tration du  sucre  joue  un  rôle  important  dans  la  croissance. —  R.  Souèges. 

Gardner  (M.  W.)  et  Kendrick  (J.  B.).  —  Transmission  d'une  année  à 
Vautre  de  la  mosaïque  chez  la  Tomate.  —  La  maladie  se  transmet  surtout  par 
les  plantes  vivaces  qui  poussent  dans  les  champs  avec  la  Tomate  :  les  Phy- 
salis  suhglahrnta,  P.  virginiana,  P.  heterophylla  et  le  Solanum  carolinense. 
Chacune  de  ces  espèces  peut  transmettre  la  maladie.  11  a  pu  être  prouvé  que 
le  virus  conserve  toutes  ses  propriétés  pendant  l'hiver,  dans  les  rhizomes  du 
Physalis  suhgrahrata.  Les  jeunes  pousses  atteintes  de  maladies  se  montrent 
au  printemps  avant  que  les  Tomates  ne  soient  transplantées  dans  les 
champs.  De  ces  pousses  la  mosaïque  passe  aux  Tomates.  Les  Physalis 
suhglabrata  et  virginiana  sont  les  herbes  prédominantes  dans  les  cultures. 
L'examen  de  ces  herbes  montre  qu'une  proportion  considérable  de  Physalis 
est  atteinte  de  mosaïque  la  première  année  et  de  même  la  deuxième  année 
après  la  culture  des  Tomates.  La  maladie  persiste  parmi  ces  herbes  d'année 
en  année,  de  telle  sorte  qu'elles  servent  de  réservoir  constant  au  virus  infec- 
tieux des  nouvelles  récoltes.  Les  Aphidés  et  tous  pucerons  peuvent  contri- 
buer pour  une  bonne  part  à  la  transmission  de  la  maladie.  —  R.  Souèges. 

Vigam  (P.).  —  Sur  le  mimétisme  des  Sauterelles  ptérochrozées.  —  Les 
Ptérochrozées  simulent  tous  les  modes  et  tous  les  stades  des  feuilles,  avec 
leurs  nervures,  leurs  bords  échancrés.  et  avec  toute  la  gamme  des  couleurs 
qu'elles  peuvent  prendre  pendant  les  différentes  saisons.  —  Z.  Gruzewska. 

Descy  (Arm.).  —  Ohservations  sur  le  retour  au  nid  des  Hyménoptères. 
Z'"®  et  11^  parties.  —  L'auteur  s'est  proposé  de  vérifier  quel  est  le  sens  qui 
guide  les  Hyménoptères  dans  leur  retour  au  nid,  et  sa  première  conclusion 
est  que  ce  n'est  pas  l'odorat,  ni  la  sensation  de  l'effort  accompli  (laquelle  ne 
peut  jouer  qu'un  rôle  restreint  en  fournissant  à  l'animal  des  données  vagues 
et  grossières),  mais  bien  la  pue.  Tous  les  insectes  étudiés  (Guêpes,  Ammo- 
phiies,  Osmies,  Psen)  reconnaissent  leur  nid  à  l'emplacement  qu'il  occupe,  et 
cet  emplacement  leur  est  indiqué  par  divers  repères.  Une  Guêpe  ne  trouve 
pas  son  nid  lorsque,  en  son  absence,  on  modifie  la  forme  de  l'ouverture. 
Lorsqu'on  déplace  le  nid  avec  ses  habitants  et  qu'une  Guêpe  en  sort,  elle 
commence,  à  son  retour,  par  se  diriger  vers  l'endroit  où  le  nid  se  trouvait 
primitivement  et  ne  finit  par  découvrir  celui-ci  qu'après  de  longues 
recherches.  Une  Ammophile  passe  à  côté  de  son  terrier  sans  y  entrer  lors- 
qu'on a  enlevé  les  brindilles  d'herbes  qui  l'entouraient  et  qu'elle  avait  l'ha- 
bitude de  toucher  avec  ses  pattes  [rôle  possible  du  sens  du  tact].  Une  Osmie 
est,  de  même,  fort  embarrassée  si  on  enlève  du  voisinage  du  nid  un  objet 
(une  tige  de  fer,  dans  l'expérience)  qu'elle  avait  l'habitude  d'y  trouver. 
Aussitôt  le  repère  remis  en  place,  le  nid  est  découvert  sans  difficulté.  — 

—  660   - 


ACTION  DU  MILIEU.  —  ÉTHOLOGIE.  —  COMPORTEMENT  55 

En  dehors  de  la  recherche  du  chemin  vers  le  nid,  il  y  a  encore  la  reconnais- 
sance de  celui-ci:  un  Hymenoptère  distingue-t-il  son  nid  de  celui  d'un  autre 
individu  et  un  nid  vide  de  celui  contenant  des  larves  et  de  la  nourriture  ? 
L'expérience  (sur  une  Osmie)  montre  qu'un  nid  vide,  placé  à  l'endroit  du 
nid  garni,  n'est  pas  adopté  par  l'insecte  ;  par  contre,  un  nid  étranger,  pourvu 
qu'il  ne  diffère  pas  trop  comme  construction  et  comme  contenu  (âge  des 
larves,  approvisionnement),  est  facilement  accepté.  L'auteur  suppose 
qu'ici  l'odorat  peut  jouer  un  certain  rôle  à  côté  de  la  vue.  —  M.  Goldsmith. 

Sadovnikoff  (M.  P.).  —  Recherches  sur  le  comportement  des  Oiseaux  dans 
un  labyrinthe.  —  L'aptitude  à  trouver  son  chemin  est,  chez  les  animaux 
aussi  bien  supérieurs  qu'inférieurs,  la  manifestation  la  plus  nette  de  la  mé- 
moire et  de  la  faculté  d'acquérir  l'expérience  individuelle.  De  là  son  inté- 
rêt pour  les  biologistes.  Les  expériences  de  S.  ont  porté  sur  14  oiseaux  d'es- 
pèces différentes  (canaris,  chardonnerets,  tarins,  bouvreuils,  mésanges, 
becs-croisés,  pinsons).  Le  labyrinthe  représentait  un  réseau  assez  compliqué 
de  couloirs,  avec  de  nombreux  culs-de-sac  ;  au  centre  était.placée  une  cage 
contenant  de  la  nourriture.  A  la  suite  de  chaque  série  d'expériences  deux 
courbes  :  celle  du  temps  employé  et  celle  de  l'espace  parcouru,  étaient  dres- 
sées ;  l'auteur  ne  donne  que  les  courbes  d'une  expérience-type  (faite  avec  un 
bouvreuil)  et  une  courbe  schématique  indiquant  l'ensemble  des  résultats. 
Au  début  (les  deux  premières  expériences),  il  fallait  aux  oiseaux  pour  abou- 
tir près  de  100  minutes  ;  ce  temps  diminuait  rapidement  et,  à  la  23®  expé- 
rience, tombait  à  15  minutes  ;  à  partir  de  la  25®  il  tombait  à  10  minutes, 
après  la  45®  à  4,  et  à  la  51®  à  2  minutes,  après  quoi  l'expérience  était 
considérée  comme  terminée.  En  même  temps  que  la  durée  de  la^recherche, 
diminuait  l'étendue  du  chemin  parcouru  inutilement.  Il  y  a,  d'ailleurs^ 
des  différences  notables  entre  les  divers  oiseaux,  tenant  à  l'espèce,  au 
plus  ou  moins  grand  degré  d'apprivoisement  et  peut-être  au  sexe,  le 
nombre  d'expériences  nécessaires  pour  achever  l'apprentissage  variant  de 
20  à  50. 

La  seconde  question  examinée  est  celle  des  impressions  qui  guident  les 
oiseaux  dans  l'apprentissage  du  chemin.  Ni  l'odorat,  ni  le  tact  ne  jouent 
aucun  rôle.  Tout  dépend  de  la  vue,  car  dans  l'obscurité  les  oiseaux  ne  font 
aucun  mouvement.  Ce  ne  sont  cependant  pas  les  repères  colorés  qui  les 
guident  (on  peut,  sans  troubler  leurs  habitudes,  peindre  de  diverses  façons  les 
parois  des  couloirs),  mais  plutôt  la  direction  des  rayons  lumineux.  Le  laby- 
rinthe se  trouvait  dans  une  salle  éclairée  par  des  fenêtres  d'un  côté  ;  lors- 
qu'on le  tournait  de  90°,  180°  ou  270°  degrés,  l'oiseau  se  trouvait  absolu- 
ment déconcerté.  Mais  le  nouvel  apprentissage  est  rapide,  d'autant  plus 
rapide  que  l'oiseau  s'est  trouvé  plus  souvent  en  face  de  ces  changements  de 
position.  A  la  lumière  artificielle  tombant  d'en  haut,  les  oiseaux  appre- 
nent  rapidement  à  s'adapter  à  toutes  les  positions.  L'embarras  ne  se  mani- 
feste toutefois  qu'au  premier  détour  du  labyrinthe;  au  second  et  au  troi- 
sième les  erreurs  diminuent  notablement.  Cela  montre  qu'en  dehors  de 
la  vie,  le  sens  musculaire  joue  également  un  rôle  important.  —  M.  Golds- 
mith. 

Goldsmith  (Marie).  — -  La  Convoluta  rescoffensis  et  ses  réactions.  —  Les 
Convoluta  peuvent  vivre  une  dizaine  de  jours  à  l'obscurité  ;  puis  les  algues 
symbiotiques  meurent,  à  partir  de  l'extrémité  postérieure  (contre  la  gra- 
dation physiologique  de  Child)  ;  enfin  les  animaux  périssent.  La  lumière 

—  661  — 


56  ANNÉE  BIOLOGIQUE  ^ 

attire  toujours  les  C.  à  partir  d'un  certain  minimum  très  faible  ;  l'optimum 
paraît  se  confondre  avec  le  maximum.  Le  mouvement  se  fait  en  zigzag,  à 
la  lumière  directe  comme  à  la  lumière  diffuse  ;  l'inégalité  d'éclairement  des 
points  symétriques  ne  paraît  pas  pouvoir  intervenir.  Comme  tous  les  ani- 
maux attirés  par  la  lumière,  les  C.  paraissent  «  préférer  »  le  blanc,  puis  le 
bleu  et  le  vert,  puis  le  jaune,  enfin  le  rouge.  Tous  les  autres  facteurs  (chocs, 
dessiccation,   température   trop   élevée,    obscurcissement   ou   éclairement  ■: 

brusques,  etc.)  provoquent  la  descente.  Tous  les  observateurs  précédents  ï 

ont  admis  que  les  C.  s'étalent  sur  1«  sable  humide  à  mer  basse  et  s'enfoncent  * 

à  mer  haute.  G.  trouve  au  contraire  qu'elles  disparaissent  peu  à  peu  à  mer 
basse,  à  mesure  que  le  sol  se  dessèche  et  qu'elles  remontent  ensuite  quand  le 
sable  s'humecte  par  dessous.  Lorsque  la  mer  vient  les  recouvrir,  elles  sont 
«  toutes  étalées  et  on  les  voit  dans  l'eau  aussi  longtemps  que  l'œil  peut  les 
suivre.  »  Comme,  d'autre  part,  «  lorsque  la  mer  se  retire,  les  taches  vertes 
des  C.  deviennent  visibles  dans  l'eau  à  une  profondeur  d'un  mètre  environ  », 
G.  pense  qu'elles  restent  à  la  surface  du  sable  pendant  toute  la  durée  de  la 
haute  mer.  [Nous  avons  vérifié  qu'à  l'île  de  Batz  les  C.  ne  disparaissent  pas 
immédiatement  quand  la  mer  vient  les  recouvrir].  Elles  pasb3raient  donc  à 
la  surface  du  sable  la  plus  grande  partie  de  leur  existence.  En  aquarium, 
elles  obéissent  immédiatement  aux  marées  artificielles,  qu'elles  soient  ou 
non  synchrones  des  marées  naturelles.  Les  mouvements  rythmiques  nor- 
maux de  montée  et  de  descente  persistent  de  8  à  10  jours,  mais  ne  sont  que 
très  approximativement  synchrones  des  marées  naturelles  ;  les  C.  «  prises 
dans  différentes  flaques  d'eau,  à  des  niveaux  différents,  n'ont  pu  emporter 
avec  elles  d'autre  «  habitude  »  que  celle  des  marées  de  leur  flaque  particu- 
lière, plus  ou  moins  en  retard  sur  le  retrait  de  la  mer  ».  Le  rythme  nytchi 
méral  des  mouvements,  qui  interfère  avec  le  rythme  des  marées,  persiste 
plus  longtemps  que  celui-ci,  jusqu'à  15  jours  ou  3  semaines.  Il  semble 
que  le  séjour  à  la  surface  soit  devenu  pour  les  C.  l'état  normal,  tandis  que 
l'enfoncement  demande  un  stimulus  spécial  :  en  effet,  après  perte  du  rythme, 
elles  restent  toujours  «  montées  »,  dans  les  bocaux,  sans  descendre  jamais 
si  on  les  laisse  en  repos.  La  persistance  des  tropismes  chez  les  C.  n'est  pas 
encore  de  la  mémoire,  mais  est  incontestablement  quelque  chose  dont  la 
véritable  mémoire  est  née.  —  A,  Robert. 

■* 

■:* 


Distribution  géographique. 


Allen  (W.  E.).  —  Quantitative  Studies  on  marine  phytoplankion  at  La  Jolla 
in  1919.  (Univ.  of  California  Public,  XXII,  329-347,  2  fig.,  1922.)         [63 

Barbcur  (T.).  —  Reptiles  in  the  East  and  West  Indies  and  some  digression. 
(Amer.  Natur.,  LVIÏ,  125-128,  1923.)  [60 

Bedand   (L.).  —  Le  peuplement  en   Araignées  de  la  Nouf^elle  Calédonie. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1668,  1923.)  [59 

—  662  — 


DISTRIBUTION   GÉOGRAPHIQUE  57 

Brues  (Charles  T.).  —  The  geographical  distribution  of  the  Onycophora. 
(Amer.  Natur.,  LVII,  210-217,  1923.) 

[Bonne  mise  au  courant  de  la  géonémie  du  groupC;  mais  rien  de  nou- 
veau.    L.  CuÉNOT.  -  ^  rj 

Caivert  (Philip  P.).  —  The  geographical  distribution  of  Insects  and  the  Age 
and  Area  hypothesis  of  Dr,  J,  C.  Willis.  (Amer.  Natur.,  LVII,  218-227, 
1923.)  v^[58 

Chapin  (James  P.).  —  Ecolo gical  aspects  of  Bird  distribution  in  tropical, 
Africa.  (Amer.  Natur.,  LVII,  106-125,  1923.)  [61 

Clark  (Hubert  Lyman).  —  The  distribution  and  dérivation  of  some  New 
England  Echinoderms.  (Amer.  Natur.,  LVII,  229-287,  1923.)  [57 

Dammerman  (K.  W.),  —  The  fauna  of  Krakatau  Verlaten  Island  and 
Sebesy.  (Treubia  (Buitenzorg),  III,  61-112,  1  fig.,  1  carte,  1922.)j         [59 

Dunn  (E.  R.).  —  The  geographical  distribution  of  Amphibians.  (Amer. 
Natur.,  LVII,  129-136,  1923.)  ,    [60 

Eigenmann  (Cari  H.).  —  The  Fishes  of  the  pacifie  slope  of  South  America 
and  the  bearing  of  their  distribution  on  the  history  of  the  development  of 
the  topography  of  Peru,  Ecuador  and  western  Colombia.  (Amer.  Natur., 
LVII,  193-210,  1923.)  [Cité  à  titre  bibliographique. 

Glover  (Allen  M.).  —  Géographie  distribution  of  certain  New  England  Mam- 
mais.  (Amer.  Natur.,  LVII,  97-106,  1923.)  ^  [61 

Jeannel  (René).  —  Sur  révolution  des  Coléoptères  aveugles  et  le  peuplement 
des  grottes  dans  les  monts  du  Bihor,  en  Transylvanie.  (C.  R,  Ac.  Se, 
CLXXVI,  1670,  1923.)  [58 

Karny  i^ri.  H.).  —  Beitràge  zur  Malayischen  Thysanopterenfauna.  (Treubia 
(Buitenzorg),  III,  277-380,  54  fig.,  pi.  20.)  [59 

Roule  (Louis).  —  Sur  les  particularités  du  bassin  du  Rhône  quant  à  sa 
faune  ichthyologique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI,  1350,  1923.)  [60 


Clark  (Hubert  Lyman).  —  La  distribution  et  dérivation  de  quelques  Echino- 
dermes  de  la  Nouvelle-  Angleterre.  —  C.  étudie  en  détail  la  géonémie  de  divers 
Echinodermes  de  la  côte  américaine,  qui  paraissent  avoir  une  origine  nor- 
dique :  Strongylocentrotus  drôbachiensis,  Crossaster  papposus,  Arbacia  punc- 
iulata,  Asterias  Forbesi  et  vulgaris,  Leptosynapta  inhserens;  ces  espèces,  à 
aire  géographique  extrêmement  vaste,  ont  peu  de  tendance  à  former  des 
variétés  endémiques  sur  la  côte  américaine.  De  la  première,  est  probable- 
ment dérivé  le  Strong-fragilis  qui  porte  à  l'extrême  quelques-uns  des  carac- 
tères des  formes  d'eau  profonde  du  drôbachiensis.  Les  Arbacia  sont  regardés 
comme  d'origine  pacifique  et  tropicale  ;  elles  auraient  passé  par  le  détroit 
de  Panama  lorsqu'il  était  praticable,  pour  atteindre  le  Brésil,  la  côte 
d'Afrique  et  la  Méditerranée  ;  A.  punctulata,  l'espèce  émigrante,  est  dé- 
truite en  grandes  quantités  par  les  hivers  rudes,  mais  réapparaît  ensuite  au 

—  663  — 


58  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

bout  de  peu  d'années,  sans  que  cette  intense  sélection  ait  produit  aucune 
modification  apparente.  Asterias  vulgaris,  probablement  identique  à 
ruhens  d'Europe,  habitant  de  l'eau  froide,  a  donné  naissance  à  Forbesi, 
qui  préfère  une  eau  plus  chaude  ;  bien  que  vulgaris  et  Forbesi  aient  des 
aires  qui  interfèrent,  elles  ne  semblent  pas  s'hybrider  entre  elles.  Il  paraît 
que  la  pénétration  dans  les  eaux  plus  chaudes  favorise  la  formation  d'es- 
pèces nouvelles,  plus  ou  moins  nombreuses.  —  L.  Cuénot. 

Calvert  (Philip  P.).  —  La  distribution  géographique  des  Insectes  et  l'hypo- 
thèse de  Page  et  de  Faire  du  Dr.  J.  C.  Willis.  —  Un  botaniste  anglais,  Willis, 
qui  s'est  spécialisé  dans  l'étude  de  la  dissémination  et  de  la  géonémie  des 
plantes,  a  publié  récemment  un  livre  [Age  and  Area,  1922)  dont  l'idée 
principale  est  la  suivante  :  il  pense  que  le  temps  (toutes  barrières  physiques 
mises  de  côté)  est  un  facteur  très  important  pour  l'extension  de  l'aire  des 
êtres  vivants,  cette  extension  étant  lente  ;  par  suite,  les  espèces  à  large 
répartition  (par  exemple  Ceylan,  Inde  péninsulaire  et  pays  adjacents, 
doivent  être  les  plus  anciennes,  celles  qui  ne  dépassent  pas  Ceylan  et  l'Inde, 
sont  moins  âgées,  et  enfin  celles  qui  sont  confinées  à  Ceylan,  les  endémiques 
souvent  même  localisées  dans  des  parties  limitées  de  l'île,  sont  d'origine 
récente.  Il  admet  que  dans  un  groupe  naturel,  celui  des  Ténébrionides  par 
exemple,  les  genres  à  nombreuses  espèces  sont  les  plus  anciens.  C.  tente 
d'appliquer  les  règles  de  Willis  à  divers  groupes  d' Insectes,  Odonates.  Ortho- 
ptères, Carabiques,  mais  sans  succès  ;  les  genres  à  aire  étendue  ne  sont 
nullement     primitifs     de      par      leurs     caractères     morphologiques.    — 

L.  CuÉNOT. 

Jeanne!  (René).  —  Sur  révolution  des  Coléoptères  aveugles  elle  peuplement 
des  grottes  dans  les  monts  du  Bihor,  en  Transylvanie.  —  Trois  genres  cons- 
tituent à  eux  seuls  la  faune  souterraine  de  cette  région  :  Duvalites,  Drimeo- 
tus,  Pholeuon.  Les  représentants  du  premier  genre  vivent  dans  tous  les 
endroits  où  l'humidité  présente  une  constance  relative.  En  temps  de  séche- 
resse, ils  s'enfoncent  dans  le  sol.  En  cela  ils  se  comportent  comme  tous  les 
autres  carabiques.  Cependant  on  les  rencontre  aussi  dans  la  plupart  des 
grottes.  —  Les  Drimeotus,  aveugles,  gîtent  rarement  sous  les  pierres  ;  on 
les  trouve  dans  les  endroits  humides  des  forêts  errant  à  découvert  ou  insi- 
nués dans  les  fentes  des  roches  ou  les  fissures  de  retrait  de  l'argile,  par 
celles-là  ils  s'introduisent  dans  les  grottes.  Or,  entre  les  Duvalites  caverni- 
coles et  les  D.  épigés  n'existe  aucune  diflérence  morphologique.  Entre  les 
Drimeotus  et  divers  Bathysciinés  cavernicoles  considérés  comme  des  plus 
évolués,  il  n'y  a  pour  ainsi  dire  pas  d'hiathus.  Ces  constatations  amènent 
J.  a  concevoir  de  la  manière  suivante  le  peuplement  du  domaine  souterrain 
dans  les  monts  du  Bihor  :  pendant  l'époque  glaciaire,  les  trois  genres  envi- 
sagés, venus  des  massifs  dinariques  à  la  fin  du  Pliocène,  ont  vécu  en  épi- 
gés à  la  faveur  d'un  climat  humide.  Ils  devinrent  endogés  et  cavernicoles 
occasionnels  ou  définitifs  par  suite  du  changement  de  climat.  L'auteur  en 
est  amené  à  conclure  que  les  caractères  signalés  chez  les  cavernicoles  ne 
sont  pas  forcément  des  adaptations  au  milieu  souterrain.  Les  modifications 
constatées  chez  les  cavernicoles  sont  le  fait  d'orthogénèses  dont  il  est  diffi- 
cile actuellement  de  discerner  les  causes.  Tout  au  plus  peut-on  constater 
que  les  cavernicoles  appartiennent  à  des  lignées  anciennes  ayant  sans  doute 
subi  des  évolutions  très  diverses  et  auxquelles  l'hygrophilie  imposa  le 
domaine  souterrain.  —  L.  Dehobne. 

—  664  — 


DISTRIBUTION   GÉOGRAPHIQUE  59 

Karny  (N.  N.).  —  Thysanoptères  malais.  —  Ce  travail  monographique 
mérite  d'être  signalé  ici  parce  qu'il  donne  des  indications  sur  les  cécidies 
provoquées  par  certaines  espèces  de  Thrips  gallicoles,  et  une  discussion  des 
affinités  de  la  faune  des  Thysanoptères  malais  avec  ceux  des  autres  régions 
du  globe.  —  Ch.  Pérez 

Berland  (L.).  —  Le  peuplement  en  Araignées  de  la  Nouvelle-Calédonie.  — 
Sur  les  150  espèces  reconnues  par  l'auteur,  93  sont  spéciales  à  cette  île, 
9  sont  cosmopolites  et  toutes  les  autres  sont  communes  à  l'Australie,  la 
Nouvelle-Zélande,  la  Malaisie,  l'Inde.  —  L'étude  des  espèces  propres  à  la 
Nouvelle-Calédonie  révèle  des  affinités  très  nettes  avec  des  espèces  vivant 
en  Australie.  B.  suppose  que  la  Nouvelle-Calédonie  et  l'Australie  ont  été 
reliées  —  ainsi  que  semble  le  témoigner  la  série  des  îles  situées  au  nord  de 
la  Nouvelle-Calédonie  et  jalonnant  le  grand  synclinal  circumpacifique,  — 
à  la  Nouvelle-Guinée  et  à  la  Malaisie.  Une  migration  du  Nord  vers  le  Sud 
partant  de  la  Malaisie  a  dû  peupler  parallèlement  l'Australie  et  la  Nouvelle- 
Calédonie.  L'isolement  ultérieur  de  ces  deux  îles  explique  la  formation  de 
leurs  espèces  spéciales,  en  dépit  des  affinités  les  plus  étroites. —  L.  Dehorne. 

Dammerman  (K.  W.).  —  Le  peuplement  des  îles  de  Krakatoa,  Verlaten  et 
Sehesy.  —  La  terrible  éruption  du  Krakatoa,  en  août  1883,  recouvrit  d'une 
pluie  de  cendres  chaudes,  sur  une  épaisseur  de  30  à  60  mètres,  les  petites 
îles  voisines,  dans  le  détroit  de  la  Sonde,  et  l'on  peut,  semble-t-il,  admettre 
qu'elle  anéantit  sur  ces  îles  toute  trace  de  vie  animale.  Le  désastre  a  ainsi 
préparé  pour  les  biologistes  une  expérience  naturelle  du  plus  haut  intérêt 
en  leur  permettant  de  voir  comment  se  réalise  à  nouveau  le  peuplement 
progressif  d'une  terre  vierge.  Le  dénombrement  de  la  faune  actuelle  des 
trois  îlots  considérés  y  révèle  en  moyenne  80  %  de  formes  ailées  ;  il  n'est 
pas  douteux  que  ce  sont  les  animaux  ailés  qui  constituent  les  premiers 
envahisseurs  d'une  île  dépeuplée  ;  les  apports  par  bois  ou  végétaux  flottés 
peuvent  intervenir  ensuite  en  seconde  instance  et  avoir  une  importance 
plus  grande  qu'on  ne  l'admet  généralement,  amenant  des  Myriapodes, 
Arachnides,  Crustacés  et  Mollusques  terrestres  ;  la  présence  de  ces  animaux 
dans  une  île  ne  saurait  être  considérée  comme  un  argument  irréfutable  en 
faveur  d'une  communication  continentale  antérieure.  Bien  évidemment 
tout  ce  qui  arrive  ne  réussit  pas  à  s'installer,  faute  de  trouver  les  conditions 
nécessaires  de  survie.  Les  premières  formes  qui  peuvent  s'installer  sont 
sans  doute  les  saprophages,  vivant  de  matières  végétales  en  décomposition, 
tandis  que  ceux  qui  exigentdes  végétaux  vivants  sont  subordonnés  à  l'exis- 
tence préalable  d'une  flore  déterminée  ;  ce  sont  enfin  les  prédateurs  et  para- 
sites qui  rencontrent  le  plus  de  difficultés  à  s'établir,  puisqu'ils  ont  besoin 
de  rencontrer  en  abondance  la  proie  ou  l'hôte  approprié.  De  fait  les  espèces 
nouvellement  installées  pullulent,  tant  que  leurs  ennemis  et  parasites  ne 
sont  pas  eux-mêmes  arrivés  ;  et  le  territoire  nouvellement  colonisé  est  carac- 
térisé par  le  petit  nombre  des  espèces  et  la  pullulation  des  individus.  On  ne 
connaît  pas  assez  la  distribution  géographique  des  espèces  dans  les  régions 
environnantes  pour  préciser  exactement  d'où  doivent  venir  celles  qui  ont 
peuplé  à  nouveau  les  îles  du  détroit  de  la  Sonde  ;  on  ne  peut  pas  dire  non 
plus  si  la  faune  de  Krakatoa  doit  être  considérée  comme  revenue  à  un  état 
normal,  ni  si  de  nouvelles  variétés  ne  sont  pas  en  train  de  s'y  constituer.  — 
Ch,  Pérez. 

—  665  — 


€0  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

Roule  (Louis).  —  Sur  les  particularités  du  bassin  du  Rhône  quand  à  sa 
faune  ichthyologique.  —  Parmi  les  bassins  français,  le  bassin  du  Rhône  se 
rapproche,  quand  à  sa  faune  ichthyologique,  du  bassin  du  Danube.  Cette 
affinité  est  d'autant  plus  curieuse,  qu'elle  ne  s'accorde  pas  avec  l'orogra- 
phie actuelle,  les  deux  réseaux  fluviaux  étant  séparés  par  le  massif  alpin 
central.  C'est  la  paléontologie  et  l'orogénée  qui  peut  donner  l'explication 
de  ce  phénomène.  Les  groupements  de  poissons  d'eau  douce  se  sont  éta- 
blis au  début  du  Tertiaire,  et  à  cette  époque,  le  massif  alpin  n'existait  pas. 
La  région  rhodonienne  et  celle  du  Danube  étaient  réunies  et  protégées  par 
le  massif  cévenol.  Ce  n'est  que  plus  tard  que  le  soulèvement  alpin  a  rompu 
cette  union.  Ainsi  la  faune  ichtyologique  du  bassin  du  Rhône  peut 
être  considérée  comme  étant  d'une  origine  plus  ancienne.  • — - 
Z.  Gruzewska. 

Dunn  (E.  R.).  —  La  distribution  géographique  des  Amphibiens.  —  D.  con- 
fronte les  faits  connus  dans  la  géonémie  des  Amphibiens  avec  les  théories 
de  Matthew  (Climateand  Evolution,  1915),  et  .L  C.  Willis  (Ageand  Area, 
1906-1921)  ;  le  premier  renonçant  aux  continents-ponts  s;  souvent  invo- 
qués pour  expliquer  la  présence  d'un  groupe  dans  deux  continents  large- 
ment séparés  aujourd'hui  par  vin  grand  océan,  admet  que  les  centres  de 
dispersion  ont  été  surtout  holarctiques  ;  la  dispersion  s'étant  faite  par 
vagues,  les  espèces  les  plus  spécialisées  doivent  être  le  plus  près  du  centre, 
les  plus  archaïques  les  plus  éloignées.  PourWiLLis,  plus  vieux  est  un  genre, 
plus  étendue  est  sa  distribution  et  plus  grand  le  nombre  de  ses  espèces. 
L'étude  de  la  distribution  des  Amphibiens  s'accorde  assez  bien  avec  les 
idées  de  Matthew;  cependant  on  peut  admettre  qu'une  famille  moderne 
(Brachycéphalides.  dérivés  des  Bufonides)  a  pu  apparaître  dans  l'Amérique 
du  Sud  ;  les  formes  primitives  ne  sont  pas  nécessairement  à  la  périphérie 
et  peuvent  se  trouver  au  centre.  Quant  à  l'hypothèse  de  Willis,  des  faits 
l'appuient  et  d'autres  la  contredisent,  et  comme  le  dit  un  auteur  :  la  seule 
règle  générale  c'est  qu'il  n'y  a  pas  de  règle  générale.  —  L.  Cuénot. 

Barbour  (T.).  —  Reptiles  des  Indes  orientales  et  des  Antilles,  et  quelques 
digressions.  —  Nos  idées  sur  la  réalité  des  limites  des  zones  géographiques 
ont  beaucoup  changé  avec  l'extension  des  collections  ;  les  faunes  se  mé- 
langent beaucoup  plus  qu'on  ne  le  pensait.  Les  Antilles  et  les  îles  indo-ma- 
laises se  ressemblent,  géographiquement  parlant,  formant  une  longue  série 
d'îles  tropicales  reliant  deux  continents  distincts,  l'Amérique  centrale  et 
l'Amérique  du  Sud  dans  le  premier  cas,  l'Australie,  isolée  depuis  longtemps, 
et  l'Asie  dans  le  second.  Dans  les  îles  indo-malaises,  les  Agamides  du  con- 
tinent s'évanouissent  et  peu  atteignent  la  Nouvelle-Guinée,  tandis  que  les 
Scinques  australiens  y  abondent,  ainsi  que  dans  les  Moluques  et  jusque 
dans  les  grandes  îles  de  la  Sonde.  Tandis  qu'on  peut  parler  par  familles 
dans  la  région  malaise,  il  faut  se  borner  aux  genres  dans  les  Antilles  :  les 
Bujo  de  l'Amérique  centrale  atteignent  par  Cuba  et  Haïti  jusqu'à  la  petite 
île  Vierge  Corda.  Gymnophthalmus,  Centropyx  et  Scolecosaurus  parviennent 
à  partir  des  Guyanes  jusque  dans  les  petites  Antilles.  Les  Scinques  sont 
rares  dans  les  Antilles  et  en  voie  de  disparition  ;  mais  les  Iguanes  y  abon- 
dent. La  place  des  Varanides  malais  est  tenue  par  les  Ameiva  dans  les 
Antilles.  Dans  les  deux  cas,  la  faune  peut  être  interprétée  comme  venue  des 
deux  extrémités  opposées,  avec  intercalation  de  quelques  immigrants  de 
iiasard.  —  L.  Cuénot. 

—  GG6  — 


DISTRIBUTION   GÉOGRAPHIQUE  61 

Chapin  (James  P.).  —  Considérations  écologiques  sur  'a  répartition  géo- 
graphique des  Oiseaux  en  Afrique  tropicale.  —  C.  reprend  les  études  faites 
par  Wallace,  Reichenow  et  Sharpe.  Les  difTérences  de  faunes  ornitholo- 
giques  existant  entre  les  côtes  Est  et  Ouest  de  l'Afrique  équatoriale  ne 
sont  pas  ducs  à  des  barrières  physiques,  mais  à  des  conditions  écologiques 
spéciales  dues  à  la  végétation.  L'Afrique  ne  possède  qu'une  série  de  hauts- 
plateaux  et  les  montagnes  très  élevées  sont  rares.  Aux  altitudes  supérieures 
à  5.000  pieds,  les  précipitations  atmosphériques  sont  assez  abondantes 
pour  permettre  la  présence  de  forêts  de  montagne  abritant  un  nombre 
d'espèces  d'Oiseaux  relativement  peu  élevé.  Le  Congo  belge  en  possède 
environ  1.050.  Aux  altitudes  inférieures  à  5.000  pieds,  on  ne  trouve  que 
92  espèces. 

Les  terres  basses  africaines  présentent  une  grande  variété  de  faunes 
aviaires  correspondant  à  différents  types  d'associations  végétales.  Nous 
avons  dans  l'ordre  suivant  ;  les  zones  de  forêts,  de  savanes,  de  montagnes, 
les  zones  désertiques  et  littorales.  Les  abords  de  la  forêt  vierge,  déboisés 
par  l'homme,  mais  envahis  une  deuxième  fois  par  la  végétation,  ont  une 
faune  aviaire  spéciale.  Certaines  espèces  sont  communes  à  toutes -les 
zones.  Kaupifalco  monogrammica  par  exemple  vit  dans  les  clairières  de  la 
forêt  équatoriale  et  dans  les  fourrés  épais  des  savanes.  La  faune  aviaire 
désertique  est  caractérisée  par  des  «  sand-grouses,  coursers  and  larks  ». 

C'est  à  des  altitudes  allant  de  5  à  10.000  pieds  que  se  trouvent  les  Oiseaux 
de  montagne  caractéristiques.  Là  également  nous  avons  plusieurs  zones  : 
zone  de  cultures,  forêts,  zone  des  Bambous  {Arundinaria  alpina),  futaie, 
zone  à  Senecio  et  Lobelia.  Les  deux  dernières  zones  du  Mont  Ruvenzori 
ne  présentent  que  sept  espèces,  entre  autres  Nectarinia  Johnstoni. 

En  Afrique,  les  espèces  forestières  de  la  zone  située  au  voisinage  immé- 
diat de  l'Equateur  sont  très  sédentaires,  mais  plus  au  Nord  et  au  Sud 
dès  qu'il  y  a  une  période  de  sécheresse  annuelle,  on  assiste  à  des  migrations. 
Les  espèces  soudaniennes  s'en  vont  dans  les  savanes  avoisinant  le  Congo 
belge,  d'autres  traversent  toute  la  zone  équatoriale  et  s'établissent  sur  le 
côté  opposé.  Tels  sont  «  Abdim's  storck  »  et  «  pennant-winged  nigthjar  » 

C.  divise  le  Congo  en  huit  régions,  les  zones  de  montagne  et  Madagascar 
sont  mises  à  part.  Cette  division  est  basée  sur  la  quantité  d'eau  de  pluie 
qui  tombe  chaque  année.  La  région  éthiopienne  est  divisée  en  deux  régions 
et  dix-sept  sous-districts.  En  Afrique  orientale,  les  précipitations  atmos- 
phériques nombreuses  permettent  l'établissement  de  prairies  de  montagne 
et  de  leurs  espèces  caractéristiques.  La  forêt  équatoriale  forme  la  limite 
pour  les  espèces  des  savanes,  quoique  quelques-unes  en  envahissent  cepen- 
dant les  clairières.  En  Afrique  du  Sud,  les  différences  de  faunes  entre  les 
côtes  Est  et  Ouest  sont  nettement  dues  à  des  différences  dans  la  végéta- 
tion. 

Il  est  à  retenir  qu'il  existe  des  complexes  caractéristiques  d'espèces 
pour  chaque  zone  et  que  les  aires  de  distribution  de  deux  espèces  d'une 
même  zone  ne  coïncident  jamais  exactement.  Dans  la  zone  tempérée  et 
sur  les  hautes  montagnes  africaines,  on  peut  établir  des  limites  d'extension 
parce  que  la  température  en  est  le  facteur  principal.  Mais  dans  la  zone 
tropicale  c'est  l'humidité  et  la  végétation  qui  règlent  la  répartition  des 
espèces.  —  G.  Wormser, 

Glover  (M.  Allen).  —  Répartition  géographique  de  quelques  Alammifères 
de  la  Nouvelle- Angleterre.  —  Jusqu'à  ces  dernières  années  les  auteurs  s'étant 

—  667  — 


C2  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

occupés  de  répartition  géographique  des  Vertébrés,  ont  toujours  établi  des 
lignes  de  démarcation  très  nettes  pour  chaque  espèce.  G.  met  en  doute 
leur^  affirmations  en  étudiant  quelques  Mammifères  de  la  Nouvelle-An- 
gleterre, rangés  par  paires,  de  parenté  plus  ou  moins  étroite  et  dont  les 
aires  de  distribution  sont  complémentaires.  Une  espèce  de  chaque  paire 
est  généralement  septentrionale,  tandis  que  l'autre  est  méridionale.  Par 
exemple  l'Ecureuil  rouge  {Sciuriis  hudsonicus  et  ses  variétés)  est  abondant 
et  caractéristique  des  forêts  de  résineux  allant  de  l'Alaska  à  l'Atlantique. 
Il  se  nourrit  presque  exclusivement  de  graines  de  Pin.  Par  contre  l'Ecu- 
reuil gris  {Sciurus  carolinensis  et  ses  variétés)  se  nourrit  de  noix.  On  le 
trouve  depuis  la  Floride  jusqu'au  centre  de  la  Nouvelle-Angleterre.  Il  en 
est  de  même  de  deux  espèces  de  Sciuroptères  :  l'un,  gros  animal  de  couleur 
foncé,  essentiellement  septentrional,  habite  les  forêts  du  Labrador  et  de 
l'Alaska  ;  l'autre  espèce  beaucoup  plus  petite  et  au  pelage  clair,  se  trouve 
dans  les  forêts  allant  de  la  Floride  et  du  Texas  de  l'Ouest  jusqu'au  centre 
du  New  Hampshire  et  du  Vermont.  Les  deux  aires  de  distribution  se  tou- 
chent et  il  est  des  localités  où  l'on  rencontre  les  deux  espèces  réunies.  Il  en 
est  de  même  pour  deux  espèces  de  Souris  :  Peromyscus  manicvlatus  se  trouve 
depuis  le  Labrador  jusqu'au  centre  du  Maine  et  sur  la  côte  du  Pacifique 
depuis  l'Alaska  jusqu'en  Californie  du  Sud.  L'espèce  complémentaire, 
Peromyscus  leucopus  et  ses  variétés  s'étend  depuis  le  Texas  et  la  Géorgie 
au  centre  de  la  Nouvelle-Angleterre  et  du  Minnesota.  Microtus  pensyhani- 
eus  se  trouve  depuis  le  Labrador  jusqu'aux  Carolines  et  les  Montagnes  Ro- 
cheuses. Pitymys  pinetorum,  l'espèce  correspondante,  s'étend  depuis  la 
Géorgie  jusqu'en  Nouvelle-Angleterre.  L'auteur  cite  encore  comme  étant 
dans  le  même  cas  :  Synaptomys  mictomys  et  S.  cooperi,  Lepus  americanus  et 
Syhilagus  transitionalis,  le  Lynx  du  Canada  et  le  Lynx  brun  de  Floride,  le 
Renard  rouge  {Vulpes  julva)  et  le  Renard  gris  {Urocyon),  Mustela  cico- 
gnanii  et  M.  novehoracensis. 

G.  constate  que  les  espèces  septentrionales  ont  des  parentés  dans  la 
partie  septentrionale  du  Vieux-Monde  peuplé  à  l'ère  tertiaire.  Les  espèces 
correspondantes  méridionales  sont  peut-être  des  reliquats  d'une  invasion 
antérieure  à  celle  des  espèces  septentrionales  et  leurs  aires  de  distribution 
devaient  être  beaucoup  plus  étendues.  Elles  ont  été  repoussées  vers  l'Ouest 
à  l'époque  miocène  par  la  dessication  progressive  due  au  soulèvement  des 
Montagnes  Rocheuses  empêchant  l'arrivée  des  vents  de  l'Ouest  chargés 
d'humidité. 

La  limite  méridionale  n'est  jamais  la  même  pour  deux  espèces  difïé- 
rentes.  Ceci  s'explique  par  leurs  conditions  de  vie  particulières.  Exemple, 
les  trois  espèces  américaines  de  Taupes  :  la  Taupe  commune  {Scalopus 
aquaticus)  est  abondante  depuis  le  Texas  de  l'Est  jusqu'au  Sud  du  Michigan 
et  le  Sud  du  Massachusets.  Là  commence  le  domaine  de  Parascalops 
Breweri.  Cette  dernière  espèce  s'étend  depuis  le  sud  du  Canada  jusque  dans 
l'Est  du  Massachusets  sans  toutefois  atteindre  la  côte.  Au  Sud  elle  longe 
les  Monts  Alleghanys  jusqu'en  Géorgie,  mais  à  une  certaine  altitude.  Les 
aires  d'extension  de  ces  deux  espèces  ne  se  touchent  pas  en  Nouvelle-An- 
gleterre. Ceci  s'explique  par  l'écologie  des  deux  espèces.  Scalopus  aquaticus 
affectionne  les  terrains  sableux  et  légers,  tandis  que  Parascalops  se  plaît 
dans  les  sols  plus  compacts.  Une  troisième  espèce,  la  Taupe  au  nez  étoile, 
habite  les  terrains  marécageux,  depuis  le  Labrador  jusqu'aux  Carolines. 

Deux  espèces  de  Souris  sauteuses,  l'une  Zapus  hudsonius  vit  dans  les 
pi^airies  basses  et  près  des  étangs  ;  l'autre  Nazacozapus  insignis  habite 

—  668  — 


ORIGINE   DES   ESPÈCES  63 

dans  les  bois  au  voisinage  immédiat  d'un  ruisseau.  Une  troisième  espèce 
étroitement  liée  aux  deux  précédentes,  du  Sud-Ouest  de  la  Chine,  in- 
dique une  extension  beaucoup  plus  considérable  autrefois. 

Enfin  un  Daim  {Odocoileus  virginianus)  très  abondant  maintenant 
depuis  le  centre  du  Maine  jusqu'au  Nouveau-Brunswick,  y  faisait  totale- 
ment défaut  il  y  a  un  siècle  par  suite  de  la  présence  du  Loup,  maintenant 
disparu  de  cette  contrée.  —  G.  Wormser. 

Allen  (W.  E.).  - —  Etudes  quantitatwes  du  phytoplancton  marin  à  La  Jolla 
en  1919.  —  Du  1^''  septembre  à  fin  décembre,  des  pêches  au  filet  fin  ont 
été  faites  régulièrement,  à  douze  heures  d'intervalle,  à  La  Jolla,  près  San 
Diego,  en  Californie.  Dans  la  plupart  des  cas,  la  pêche  consistait  presque 
entièrement  en  Diatomées  et  Dinoflagellés.  Souvent,  on  avait  l'impression 
que  quand  les  Diatomées  étaient  abondantes,  les  Dinoflagellés  étaient 
rares,  et  vice  versa,  mais  les  choses  sont  plus  compliquées.  Les  deux  groupes 
présentent  des  périodes  de  fréquence,  des  «  pulsations  »,  où  pendant  trois 
jours  sucessifs  ou  davantage,  les  individus  sont  très  nombreux  puis  dimi- 
nuent. Il  y  a  eu  aussi  deux  «  pulsations  »  particulièrement  intenses  de  Dia- 
tomées en  septembre,  aucune  en  octobre,  une  en  novembre,  deux  en  dé- 
cembre. Certaines  coïncidaient  presque  exactement  avec  celles  des  Dino- 
flagellés, ce  qui  semblerait  indiquer  que  les  facteurs  favorisants  pourraient 
être  les  mêmes,  mais  d'autres  ne  coïncidaient  point.  Dans  certains  cas 
l'influence  des  courants  sur  la  richesse  du  phytoplancton  paraissait  très 
nette.  Il  y  a  aussi  un  rythme  diurne.  De  toutes  façons  le  problème  est  extrê- 
mement complexe.  A.  indique  enfin  les  espèces  recueillies,  du  moins  les 
principales  :  46  Diatomées,  et  37  Dinoflagellés.  —  A.  Dkzevvina. 


Origine  des  espèces. 


Christy  (Miller).  —  The  origin  of  the  hijhrid  Primida  elatior  X  vulgaris 
demonstratcd  experimentallif  in  the  field.  with  notes  on  other  british  Pri- 
mula  hybrids.  (New  Phytoîogist,  XXI,  293-300,  1922.)  [64 

Karny  (H.  H.).  —  Zorapteren  ans  Siid- Sumatra.  (Treubia  (Buitenzorg), 
ni,  14-37,  7  fig.,  1922.)  [63 


Karny  (H.  H.).  —  Les  Zoraptères  et  la  phylogénie  des  Insectes.  - —  K.  a 
retrouvé  à  Sumatra  des  Zorotypus^  représentants  du  groupe  curieux  des 
Zoraptères,  Insectes  de  l'humus  des  régions  tropicales,  connus  seulement 
depuis  peu  d'années.  Il  confirme  que  les  imagos  sont  ailées  et  fait  suivre 
leur  description  de  considérations  sur  la  phylogénie  générale  des  Insectes. 
Il  n'est  pas  douteux  que  les  Zoraptères  se  rattachent  au  tronc  des  Proto- 
blattoïdes.  D'autre  part  si  on  cherche  à  déterminer,  par  des  considérations 

—  669  — 


64  ANNÉE  BIOLOGIQUE 

d'anatomie  comparée,  quels  ont  dû  être  les  ancêtres  des  Thysanoptères., 
on  tombe  précisément  sur  le  type  Zoraptère.  K.  en  conclut  que  les  Thysa- 
noptères  ont  dû  dériver  des  Zoraptères  avec  passage  de  l'armature  buc- 
cale du  type  broyeur  au  type  suceur  ,  dérivation  analogue  à  celle  des 
Pédiculides  par  rapport  aux  Mallophages.  —  Ch.  Pérez. 

Christy  (Miller).  —  L'origine  de  Vhyhride  Primula  elalior  X  vulgaris 
démontrée  expérimentalement  ;  ohseri>ations  sur  d'autres  hybrides  de  Primula 
en  Grande-Bretagne.  —  Pour  démontrer  l'origine  hybride  du  Primula 
elatior  X  vulgaris,  l'auteur  a  procédé  à  des  expériences  qui  ont  consisté 
à  planter  quelques  Primula  elatior  dans  des  bois  où  ne  poussent  seulement 
que  des  P.  vulgaris  et,  inversement  de  transplanter  quelques  P.  vulgaris  là 
où  ne  poussent  que  des  P.  elatior.  Après  un  certain  temps  on  a  pu  observer 
des  hybrides  entre  les  deux  espèces.  Des  hybrides  P.  elatior  X  i>e.ris  et 
P.  veris  X  vulgaris  doivent  se  produire  de  la  même  manière.  D'ailleurs  il 
est  reconnu  que  les  parents  sont  visités  par  les  mêmes  espèces  d'insectes,  — 

R.   SOUÈGES. 


Théories  générales.  —  Généralités. 


Brachet  (A.).  —  Edouard  Van  Beneden  et  son  œuvre.  (Arch.  de  Biologie, 
XXXI II,  1-59,  1923.)  [65 

Dubois  (Raphaël).  —  Sur  Vanticinèse  giratoire.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXVI, 
1346,  1923.)  [65 

Lashley    (K.   S.).    —    The  ' hehavioristic    interprétation    of    Consciousness. 
(Psychol.  Review,  XXX,  237-272,  329-353,  1923.)  [65 

Wallin  (Ivan  E.).  —  Symbionticism  and  prototaxis,  two  fundamental  bio- 
logical  principles.  (Anat.  Record,  XXVI,  n^  1,  10  p.)  [64 


WalHn  (Ivan  E.).  —  Symbionticisme  et  prototaxis,  deux  principes  biolo- 
giques fondamentaux.  —  W.  crée  le  terme  de  prototaxis  pour  signifier 
la  tendance  innée  qu'a  un  organisme  ou  une  cellule  à  réagir  d'une  manière 
définie  vis-à-vis  d'un  autre  organisme  ou  d'une  autre  cellule.  Le  principe 
de  la  prototaxis  se  rapproche  beaucoup  de  celui  de  la  chemotaxis,  sans 
coïncider  avec  celui-ci,  qui  n'est  pas  un  facteur  exclusif  de  prototaxis, 
puisque  la  tension  superficielle  peut  par  exemple  être  un  autre  facteur. 
La  prototaxis  peut  s'exprimer  de  façons  variées.  La  prototaxis  positive 
est  l'attraction  d'un  organisme  par  un  autre  ;  la  prototaxis  négative  est 
de  sens  inverse.  Les  principales  modalités  de  la  prototaxis  positive  sont  la 
conjugaison,  le  symplasme.  la  symbiose,  la  fusion  cellulaire  dans  les  tissus, 
le  parasitisme.  La  symbiose  à  son  tour  peut  être  extracellulaire  ou  intra- 
cellulaire. La  symbiose  intracellulaire  peut  être  incomplète  ou  absolue  ; 

—  670  — 


THÉORIES  GÉNÉRALES  —  GÉNÉRALITÉS  6& 

c'est  celle-ci  qui  est  le  second  principe  admis  par  l'auteur,  le  symbionti- 
cisme,  caractérisé  par  l'incapacité  de  reproduction  indépendante  des  deux 
symbiotes.  L'un  des  symbiotes  est  toujours  une  bactérie.  W.,  qui  a  cri- 
tiqué {Anat.  Record  1923,  anal,  in  Ann.  èt'oZ.)  les  résultats  de  Portier  rela- 
tifs à  la  culture  des  mitochondries,  a  cependant  lui-même  {Amer.  J.  of. 
Anat.,  1922,  Anal,  in  Ann.  hiol.)  identifié  les  mitochondries  aux  bactéries, 
parce  qu'il  a  réussi  à  les  cultiver.  [Mais  s'il  les  a  cultivées,  il  semble  que  le 
résultat  soit  contradictoire  avec  le  principe  du  symbionticisme,  défini 
par  l'incapacité  de  reproduction  indépendante  des  symbiotes  absolus]. 
De  même  que  la  reproduction  assure  la  perpétration  de  l'espèce,  de  même 
le  symbionticisme  assure  l'origine  de  l'espèce.  —  P.  Prenant. 

Lashley  (K.  S.).  —  Le  comportement  comme  interprétation  de  la  vie  cons- 
ciente. —  L.  développe  cette  thèse  que  c'est  l'étude  expérimentale  du  com- 
portement, et  non  l'introspection  directe,  qui  constitue  la  vraie  méthode 
scientifique  de  la  psychologie  humaine.  Les  attributs  de  la  conscience, 
tels  que  nous  les  révèle  l'introspection,  ne  sont  pas  autre  chose  que  les 
attributs  de  la  complexe  organisation  physiologique  de  l'homme,  et  il 
n'est  pas  douteux  que  les  progrès  de  l'analyse  du  comportement  n'arrivent 
à  nous  donner  une  conception  scientifique  adéquate,  sans  avoir  jamais  à 
faire  intervenir  la  conscience  comme  élément  particulier.  —  Ch.  Pérez. 

Dubois  (Raphaël).  —  Sur  V anticinèse  giratoire.  —  L'auteur  suppose  que 
les  animaux  se  déplacent  en  sens  inverse  d'un  mouvement  giratoire  qui 
tend  à  les  entraîner.  Les  expériences  qu'il  a  faites  à  ce  sujet  lui  ont  démontré 
que  si  une  excitation  s'impute  sur  l'excitation  giratoire,  le  mouvement 
est  dans  le  sens  contraire  (anticinèse).  Si  les  deux  forces  sont  égales,  on 
observe  l'immobilité.  L'homocinèse  s'observe  quand  la  réaction  est  moins 
forte  que  l'excitation  giratoire.  Toute  fatigue  entrave  la  force  anticiné- 
tique. D'autre  part,  grâce  à  un  dispositif  spécial,  l'auteur  a  pu  démontrer 
qu'un  courant  électrique  peut  augmenter,  annuler  ou  inverser  la  réaction 
anticinétique.  Il  se  pourrait  donc  que  les  courants  telluriques  exercent 
une  influence  périodique  sur  l'anticinèse  terrestre.  —  Z.  Gruzewska. 

Brachet  (A.).  —  Edouard  Van  Beneden  et  son  œuvre.  —  Suivant  le  vœu 
d'Edouard  van  Beneden  lui-même,  sa  notice  académique  n'a  été  rédigée 
que  plus  de  dix  ans  après  sa  mort,  et  par  un  privilège  rare,  ce  recul  permet 
de  mieux  saisir  l'importance  capitale  de  son  œuvre.  Après  avoir  évoqué 
en  un  portrait  saisissant  la  puissante  personnalité  de  l'illustre  embryolo- 
giste,  B.  a  su,  par  une  analyse  très  fouillée,  dégager  les  grandes  lignes  de 
ses  admirables  découvertes.  Parmi  celles-ci,  il  en  est  qui  sont  connues  de 
tous,  parce  qu'elles  sont  devenues  des  notions  fondamentales  de  la  biologie 
générale  ;  c'est  la  réduction  caryogamique  des  chromosomes,  c'est  l'exis- 
tence et  la  division  du  centrosome,  résultats  magnifiques  de  l'étude  de  la 
reproduction  chez  l'Ascaris.  D'autres  sont  moins  répandues,  parce  que 
plus  spéciales,  mais  ne  sont  cependant  pas  d'un  moindre  mérite  ;  elles 
intéressent  à  la  fois  le  zoologiste  et  l'embryologiste  ;  elles  tendent,  par  des 
voies  parfois  détournées,  à  établir  la  phylogénèse  du  groupe  des  Verté- 
brés ;  elles  comprennent  à  côté  de  recherches  purement  zoologiques  sur  les 
Anthozoaires  et  les  Tuniciers,  un  ensemble  considérable  d'observations 
sur  l'ontogenèse  chez  deux  ordres  situés  aux  deux  extrémités  du  phylum 
des  Vertébrés,  les  Tuniciers  d'une  part,  les  Mammifères  de  l'autre.  Ce  rap- 

—  671  — 


66  ANNÉE   BIOLOGIQUE 

prochement  peut  sembler  étrange,  mais  il  s'expliquait  sans  doute,  au  mo- 
ment des  investigations  d'Ed.  van  Beneden,  par  l'espoir  que  l'œuf  presque 
alécithique  des  Mammifères  révélerait  un  mode  de  développement  peu  dif- 
férent de  celui  des  formes  les  plus  primitives  de  l'embranchement.  Si  cet 
espoir  fut  déçu,  si  la  théorie  de  la  cerianthula  à  laquelle  aboutirent  ces 
efforts,  semble  aujourd'hui  quelque  peu  spéculative,  il  n'en  est  pas  moins 
vrai  que  les  divers  mémoires  que  E.  van  Beneden  a  consacrés  à  ces  ques- 
tions, notamment  ceux  consacrés  à  l'embryologie  du  lapin  et  de  la  Chauve- 
Souris,  sont  devenus  classiques.  Aussi  le  biographe  de  ce  maître  trop  tôt 
disparu  a-t-il  pu  faire  ressortir  à  juste  titre  tout  ce  que  doivent  encore,  à 
l'heure  actuelle,  à  Ed.  van  Beneden,  tous  les  chercheurs  qui  se  consacrent 
soit  à  la  génétique,  soit  à  la  physiologie  cellulaire,  soit  à  l'embryologie  des 
Vertébrés.  —  A.  Dalcq. 


—  672 


TABLE    ANALYTIQUE 


Adderhalden  (Emil),  67,  80,  272,  273,  274, 

285,  478,  484,  491,  493,  494,  495,  496,  502, 

503. 
Abeilles,  340. 

—      (venin  des),  82. 
Abel  (E.),  271. 
Abel  (0.),  242. 
Abel,  526. 
Abelin   (J.),  508. 
Abelous  (J.  E.),  24,  59. 
Ab.es,  147. 
Abiétinées,  582. 
Abney,  603. 
Abraxas  grossulariaia,  241,  454. 

—         lacticolor,  454. 
Absorption,  40,  170,  279,  284. 
Acacia,   240. 

Acanthochites  fascicularis,  436. 
Accoutumance,  28. 
Acer  negundo,  466. 
AcHARD  (Mlle  G.),  486. 
Achlija,  396. 

Achondroplasiques  (types),  405. 
Acides   (action  des),  161,   265,  369.   382,  383. 
Acidose,  277. 

cromégaliques    types),  405. 
Actinies,   93.   Voir  aussi  aux  noms  d'espèces. 
Acdnophrys  sol,  222. 
Adaptation,   137    et   suiv.,    238   et   suiv.,   330 

et  suiv.,  463  et  suiv.,  540  et  suiv.,  648  et 

suiv. 
Adler,  507. 
Adrénaline,  52,  53,  56,  57,  58,  75,  88,  162,  164, 

165,  171,  182,  286,  288,  386,  415,  569. 

DRIAN  (Ë.  D.),  92. 
Aebly  (J.),  203. 
Mdipoda,  241. 

escidus  Hippocasianum,  169. 
Afrique,  250,  255,  256,  344,  667. 
Age,  351. 

Agenborg  Kjer^chow  (H.  P.),  389. 
Agglutination,  140,  207  et  suiv.,  372. 
Agricole  (flore),  553. 
Agrionides,  439. 
Ailes,  309. 
Akerman  (A.),  329. 
Alberti  (W.),  230. 
Aldertoni  (Pietro),  71. 
Albinisme,  135,  329. 
Alcalis  (action  des),  161,  194,  265,  382. 
Alcaloïdes,   375. 
Alcalose,  277. 


Aleurone  (grains  d'),  100. 

Alexander   (Jérôme),  239. 

Alekeieff,    547    . 

Algues,   382,   471,   472.   Voir  aussi   aux    noms 

d'espèces. 
Alkaptonurie,  646. 
Allard  (H.  A.),  195,  196. 
Allen  (B.  M.),  508. 
Allen  (Edsrard),  424. 
Allen  (E.  J.),  148. 
Allen  (F.),  116. 
Allen  (W.  E.),  256,  295,  669. 
Allenbv  (R.),  176. 
Alligator,  594. 
Allison  (V.  D.),  29. 
Allium  odorum,  527. 
Allman,  636. 
Alluaud,   250. 
Allobophora  fœtida,  131. 
Allorge  (P.),  345,  553. 
Almis,  361. 
Aloe  i'ulgaris,  487. 
Alpes,  255. 
Altenberg,   461. 
Allhœa  rosea,   225. 
Altitudes   (action  des),  467. 
Altmann,  395. 

Alverdes  (Friedrich),  203,  301. 
Amantea  (jf.),  93. 
Amar  (Jules),  488,  582. 
Amaranlus  refle.vus,  22,  475,  599. 
Amhljjstoma,  234,  440,  444. 

—  mexicanum,  508. 

—  punclalum,    300,^407, "413,    525. 

—  tigrinum,  116,  374,  378,^509. 
Ameiosis,  651. 

Ameii>a,  666. 

Ameles  spallanziana,  543. 

Amibe,  203. 

Aminoacides,  33,  78,  163,  272. 

Amitose,  204,  487,  651. 

Ammoniaque,  38. 

Ammophile^  660. 

Amnicola  dupoteliana,  343. 

Amnios,  416. 

Amœbisme,  207  et  suiv. 

Amphibiens,  170,  289,  308,  321,  386,  387,  427, 

571,  666. 
Amphilina  liguloidea,  541. 
Amphiloma,  147. 
Ampliilrite,  121. 
AmplUuma,  427. 


—  673 


TABLE   ANALYTIQUE 


Amylase,  63. 

Amylopsine,  168. 

Amyurus  uulgaris,  495. 

Anapliylaxie,  43,  44,  45,  46,  47,  49,  285,  371, 

502,   503,   504,   583. 
Anas  boschas,  309,  329. 
Ancel,  123. 

Ancistridés,  555,  556,  557. 
Ancolia  cœrulea,  137. 
Anemadus,  254. 
Anémone  ranunculoides,  529. 
Aneslhésie,  197. 
Anesthésiques    faction    des),    161,    367,    437, 

438. 
Angiopteris  erecfa,  652. 
Angiiilla  vulgaris,   343. 
Annandoll,  316. 
Anobiidcs,  402. 
Anodonta,  165,  540. 
Anolis,  470. 
Anomala,  471. 
Anornia,  307. 
Anonyme,  452. 
Anophèles  daviger,  376. 

—  piinctipennis,  141. 
Anoures,  230,  230,  234.  Voir  aussi  aux  noms 

d'espèces. 
Antedon,  5,  445 
Antkerea  perniji,  21. 
Anlliericum  ramosum,  529. 
Anthoblastes,  633. 
Anthocyanes,  271,  492. 
Anthocyanine,   39. 
Anthonomus  pomorum,  145. 
Anthony  (R.),  335. 
Anthophages,  471. 
Anthophysa  uegetans,  486. 
Anticinèse  giratoire,  671. 
Antilles,   666. 
Antipathaires,  113. 
Anlipathella  subpinnata,   113. 
Apanteles  glomeralus,  245. 
Aphanochaete,   472. 
Apicotermes  occuUus,  657. 
Apis,  284. 

Apocodéine  (action  de  1'),  88,  386. 
Apogamie,  195,  429. 
Apogéotropisme,  87. 
Apomorplune  (action  de  1'),  9. 
Aporia  craiaegi,  245,  309. 
Appelmans  (R.),  285. 
Apterina  pedestris,  333,  344. 
Aquatiques  (insectes),  20,  21. 
Aqueux  (échanges),  580,  581. 
Aquilegia,    648. 
Arabis  albida,  528. 
Araignées,  242,  250,  318,  665 
Arbacia,  9,  157. 

—      punctulata,  312,  663. 
Arber  (A.),  114. 
Arboricole  (vie),  657. 
Arcaehon  (bassin  d'),  255. 
Archylas   alterrima,    299. 
Arctia  caja,  268,  334. 
Arctium,  528. 
Arènes  (J.),  345,  54.3. 
Arenicola  piscatorum,  301, 


Arenaria  inleipes,  476. 
Arep  (.1.  V.),  387. 
Arey  (L.  B.),213. 
Argas,  198. 

—  refle.rus,  90. 
Argasidae,  197. 
Arginine,   272. 
Argyropelecus,  337. 
Arione   (L.),  465. 
Aristote,  350. 

Arloing  (F.),  43,  44,  55,  56. 

Armillaria  mellea,  14. 

Armitstead  (R.  B.),  182. 

Armstead  (D.),  580. 

Armstrong  (H.  A.),  27. 

Arndt  (Hans  Joacliim),  367. 

Aron  (M.),  123,  271. 

Arrhénius   (loi  d'),  23. 

Arrhenius  (0.),  279. 

Artemia,  140. 

Arthropodes,   240,   241.   Voir  aussi  aux  noms 

d'espèces. 
Articulations   (développement  des],  418. 
Artom  (C),  140,  166,  428. 
Arundinaria  alpina,  667. 
Asarum  europaeum,  529. 
Ascaris  holoptera,  214. 

—  tnegalocephala,  400. 
Asclepias,  475. 
Asc'omycètes,  618. 
Aselliis,  295. 

Aseptique   (vie),  50. 

Asexuée    (reproduction),   131   et  suiv.,   229   et 

suiv.,  319  et  suiv.,  435  et  suiv.,  534  et  suiv., 

633  et  suiv. 
Asparaginase,  27. 
Asparagine,   27,  497. 
Aspergillus  fumigatus,  11. 
Asphyxie,   20,  58. 
Aspidium,  147. 
Asplanchna  intermedia,  313,  317. 

—  hrightweUii,   317. 

Aspleniuin   bulbijerum ,   87. 
Assimilation,  voir  Métabolisme. 

—  chlorophyllienne,  24. 
Associations  fonctionnelles,  52  et  suiv.,  174  et 

suiv.,  286  et  suiv.,  373  et  suiv.,  505  et  suiv., 
584  et  suiv. 

—  végétales,    253. 
Aslacus  fluviatilis,   103. 
Asteiella  hemisphserica,  223. 

Asterias  Forbesii,    264,    312,    531,    624,    663, 
664. 

—  glacialis,  621. 

—  iiibens,  656. 

—  i>i/lgaris,    663,    664. 
Astéries,  121,  157,  215. 
Asplanchna  intermedia,  313,  317. 

—       hrighUvellii,   317. 
Asymétrie,   612. 
Atéliotiques    (types),    405. 
Athanasiu  (J.),  13,  270,  569. 
Athias  (M.),  126. 
Atmosphérique   (pression),  383. 
Atropine  (action  de  1'),  52,  58,  88,  386. 
Atlacus,    voir    Philosamia. 
Atzler  (Eldgar),  513,  514. 


674 


TABLE   ANALYTIQUE 


AuB   (Joseph  C),  60. 

AuBERTOT  (Maurice),  338. 

AuDiGÉ,  527. 

Ave  (A.  U.  E.),  268,  334. 

Autodifférentiation,  613,  614. 

Autogamée,  220. 

Autohémorrhée,  voir  Saignée  réûcxe. 

Autotomie,  248,  439. 

AvEL  (Marcel),  546. 

AvERSENQ  (J.  p.),  166. 

Avitaminose,   54,   64,  65,  271,  276,  495,  575, 

576. 
Avoine,  327,  461. 
Axolotl,  115,  116,  181,  210,  374,  400,  420,  436, 

486. 
Azote,   169,  366. 
Azotobacfer,   82. 
AzouLAY  (Léon),  205. 
AzuMA  (L.),  74. 


Bachrach  (E.),  28,  68,  539,. 
Bacillus   radicicola,    395. 

—  ti/pliosus,   286. 
Backmann  (E.  Louis),  52,  58. 

Bactéries,  140,  362,  369,  372,  473,  477,  601 
653. 

—  ferrugineuses,  247» 

—  nitrifiantes,   249. 

—  sulfurées,   278. 
Bacterium  coli,  338. 

—  flai>us,  338. 

—  fîuorescens,  338. 
Baecker  (Richard),  528. 
Baelis,  141. 

Bagg  (Halsey  J.),  596,  600. 
Eagini  (M.),  416. 
Baglioni,  18. 
Bailey,  644. 
Bailhache  (Gabriel),  76, 
Bailly  (P.),  77. 
Baitsell,  111. 
Baker  (Frank  Collins),  475. 
Baker  (Manon  L.),  18. 
Balanus  balanoides,  552. 

—  crenalus,  552,  553. 

—  improvisas,  552,  553. 

—  perjoralus,  310,  552. 

—  strœhmii,  311. 

—  sulcatus,  311. 
Bdali  (E.),  390. 
Balls  (W.  L.),  toi. 
Bambeh  (Ruth  C),  455. 
Bancroft,  297. 
Banta  (Arthur  M.),  139. 
Banting  (F.  G.),  181. 
Barbarea  i>ulgaris,  326. 

B.\RBERA,   63. 

Barbour  (T.),  666. 
Barcroft,  563,  564. 
Baris  piciformis,  543. 
Barratt,  388. 
Barrois  (Th.),  142. 
Bartell,  565. 

Barthélémy  (H.),  31,  64,  574,  575. 

Bascom  (K.  F.),  228,  432. 

Bases  (action  des),  voir  Alcalis 


Basidiobolus  rananiin,  383. 

Basisvar  Sen,  360. 

Baskerwill  (Margaret  L.),  9. 

Bataillon  (E.),  121,  311,  313,  421. 

Batelli  (P.),  26,  79,  80,  81,  126. 

Bateson,  462,  538. 

B.vthei.lier  (J.),  657.  . 

Bathyscia,  542. 

Bathysciinae,   542. 

Batraciens,  223,  313,  635,  Cit.  Voir  aussi  aux 

noms  d'espèces. 
Baudisch  (Oscar),  364. 
Baudot  (Jean),  414. 
Bauer,  89. 
Baur,  648. 
Bavay  (A.),  551. 
Bayliss  (W.  M.),  34. 
Beaucoamp  (P.  de),  551. 
Beaui>eria  [Sporolrichum]  globuli(era,  145. 
Bec,  335. 
Bêcher,  298. 
Bêcher  (Hellmut),  479. 
Bêcher,  215. 
Beco  (L.),  78. 
B3DALE  (E.  M.).  356,  490. 

Bédier  (E.),  548. 

Belar  (Karl),  222. 

Belehrdeàk  (Jan),  63. 

Bell  (Marion),  183. 

Bellamy  {A.  W.),  358. 

Belling,  238,  533. 

Belogolov^'y,  234. 

Bembex  rostraia,   469. 

Beneden  (van),  671,  672. 

Benedict   (Francis  G.),  18. 

Benninghoff  (A.),  108. 

Benoit  (Charles),  599. 

Benoit   (J.),   128. 

Benoit  (Paul),  626,  627. 

Bensley,  356. 

Berbérie  (faune  de  la),  553. 

Berberis  vulgaris,  142. 

Berger,  503. 

Berger  (Louis),  586. 

Bergner,  238. 

Beritoff  (J.  S.),  17. 

Berkeley,    250. 

Berland  (L.),  665. 

Bernard   (Claude),  58. 

Bernard  (Noël),  142,  340,  659. 

Bernard,   328. 

Bernard  l'Ermite,  143. 

Bersa   (Egon),   156. 

Bertin  (Léon),  471. 

Bertrand   (G.),   76. 

Bessemans  (A.),  505. 

Bessessen  (Alfred  N.),  406. 

Bessessen  (D.  H.),  182. 

Best  (C.  H),  181. 

Beta  vulgaris,  487. 

Betances  (L.  M.),  102,  103,  306,  307. 

Bethe,  389. 

Bettda  pumila,  147. 

Beutner,  489,  490. 

Bews  (J.  W.),  148,  255. 

Biataszewicz,  572,  573. 

Biaiorina  erijsiboides,  247. 


675 


TABLE   ANALYTIQUE 


Bidder  (organe  de),  128,  590. 

BiEDL,   592. 

BlELCHEN   (E.   0.),   128. 

BiERENs  DE  Haan  (J.  A.),  161,  292,  293. 

Bjerich  (R.),  234. 

BiERRY  (H.),  52,  577. 

Bihor   (monts  du),  664. 

Bile,  182. 

BlLEK,   401. 

Binucléées  (cellules),  401. 

Biochimie,  348. 

Bioluminesconce,  268,  269.  Voir  aussi  Lumière. 

Biométrie,  348. 

Biomories,    221. 

Bionomie  mathématique,  347. 

Biophysique,  348. 

Bios,  68. 

Birgus  latro,  658. 

Bisbee    (Mrs),   voir  Bamber   (Rulh  C), 

Blackburn  (K.  B.),  140. 

Blackman  (V.  H.),  42,  86. 

Bl.AKESLEE  (A.  F.),  130,  138. 

Blakeslee  (J.  F.),  219,  238. 

Blaps,  390. 

Blaringhem  (L.),  217,  237,  238. 

Blastations,   240.    . 

Blastodiniiim,  204,  550.  « 

Blenniidés,  534. 

Bleu  de  méthylène,  74. 

Blin  (Dr.),  540. 

Blomquist  (H.  L.),  652. 

Blum  (Harold  Francis),  198,  600. 

Boas  (E.  V.),  478. 

Boas  (Fr.),  166. 

BoDANSKY  (Meyer),  166,  167. 

BoDiNE  (J.  H.),  367,  381. 

Boecher    (Eduard),  230. 

Boker  (Hans),  335. 

BôNiNG    (Karl),  205. 

BOGDANOW,  50. 

BoGucKi  (M.),  627. 
BoHN  (G.),  51,  297,  621. 
Bolelus  edulis,  473. 

—  elegans,   473. 

—  luieus,  473. 

—  scaber,  473. 
Bombinalor,  613,  614,  615. 

—  igneus,  289,  641. 

—  pachypiis,  334. 
Bomhus,  341. 

BomhijT,  334,  631. 
Bond  (C.  J.),  130. 
bonnamour  (s.),  470. 
Bonnet,  350. 
Bonnet  (R.),  570. 
bonnier   (g.),  165. 
BooTHBY   (Walter  M.),  569. 

BORDAGE,    248. 

BoRDET  (F.),  52,  70. 

BoRDET  (Jules),  183. 

BoREscH  (K.),  166,  386. 

BORMANN  (F.),  124,  126. 

Bosmina  marilima,  343. 

Bos  taurits,  432. 

BoscH^fA  (H.),  633. 

BosE  (Jagadis  Chunder),  84,  388. 

Botnjtis  cinerea,  246,  378. 


BoTTAZzi  (F.),  659. 
BouBiER  (Maurice),  476. 
BOUCKAERT    (J.   J.),    162. 

BOUCKAERT    (J.    P.),    162. 

BouiN,  123. 
Bourgeonnement,  537. 
Bourguignon  (Georges),  72,  605. 
Bouvier  (E.  L.),  144. 
Bovie  (W.  T.),  515,  567. 
BowEN  (Robert  H.),  427. 
Boyer   (G.),  14. 
Brachet  (A.),  311,  623,  671. 
Brachydactylie.  328. 
Brailey  (Miriam  E.),  531. 
Branchial  (opercule),  641. 
Branchies,  596,  613  et  suiv. 
Brandt,  205. 
Brasil,  626. 
Biassica  hotrijtis,  528- 

—  campestris,  528. 

—  chinensis,  653. 

—  pekinensis,  653. 
Braun-Blanquet  (Josias),  '^76. 
Braus,  440,  616,  641. 
Brecher  (L.),  188,  189,  190. 
Breitenbecher   (J.   K.),  642. 
Bremer  (Frédéric),  295. 
Rrenckmann  (E.),  276. 
Bretscher,    342. 

Beeuil  (H.),  254. 

Briareum,  215. 

Bridger,  459,  532,  629. 

Brien  (Paul),  308. 

Brigiit  (Elisabeth  M),  60,  601. 

Brimuall  (Dean  R.),  134,  636. 

Brinkman  (R.),  517. 

Brocher  (Frank),  468. 

Brody  (S.),  351,  374,  375. 

Broman,  630. 

Broméliacées,  658. 

Broocks  (S.  G.),  280. 

Brown,  565. 

Brown  (L.  A.),  139. 

Brown  (W.),  246. 

Brown  (W.  E.  L.),  362. 

Bro\\n-Séquard,  451. 

Brown  e,  659. 

Bru   (P.),  286. 

Bruchus  quadrimaculalus,  642. 

Bruckner,  659. 

Brues  (Charles  T.),  663. 

Brumpt  (E.),  549. 

Brunswik   (Hermann),  492. 

Bryophyllum,   360. 

Bn/umi  147. 

Buccales  (pièces),  471. 

BUCHANAN   (J.  W.),  437. 

BucHET  (S.),  543. 

Buchholtz  (J.  T.),  219,  652. 

BuCHNER,   205. 
BUCHNER,     422. 

BuDDENBRocK  (W.  vou),  20,  297. 

BUDER,     381. 

BùTSCHLi,  223. 

BuFFON,    350. 

Bufo,  666. 
—     calamita,  121. 


—  G76  — 


TABLE  ANALYTIQUE 


Bujo  viridis,  234. 
--     vulgaris,  15,  20,  103,  113,  121,  128,  308, 
313,  358,  382,  416. 
BuGLiA   (G-.),  383. 
BuGNioN  (E.),  543,  657. 
BuRGE  (VV.  E),  68,  275,  515,  570. 

BURGEFF,  660. 
BUKGER,  130. 
BuROLLET  (P.  A.),  553. 

BuRN  (J.  H.),  509. 
BuRR  (H.  s.),  413. 

BuYTENDIJK    (J.),    550. 

Byrnes,  616. 


Caballero  !A.),  247. 

CcBsium  (action  du),  76. 

Caféine  (action  de  la),  375. 

Cajal,  356.  " 

Calcium,  169,  179,  295,  426,  496. 

Californie,  256. 

Calkins  (Gary  N.),  319,  650. 

CalUphora,  284. 

—  erylhrocephala,  218,  394. 

—  vomitoria,   21,   218. 
CalUlliamnion,  655. 
Calluna,  578. 

Calopogon  pulchellus,  147. 
Calorimétrie,  14,  15,  16. 
Calotermes  flavicolUs,   145. 
Calvados,  344. 
Calvert  (Philip  P.),  664. 
Campanula  médium,  136,  611. 

—  napunculoides,  011. 
Campbeli,  (H.  L.),  65. 
Campelia  Zanonia,  528. 
Camponotinés,  175. 
Camponoius  herculcnnus,  144. 

—  ligniperda,  144. 
Camus  (Jean),  61. 
Camus  (L.),  73. 
Canard,  232,  316. 
Canarina,  612. 

Cancer,  99. 

Cannon  (H.  Graîiani),  357. 
Cannon   (W.  B.),  57. 
Cantacuzène  (J.),  170. 
Capillaires,  18,  199. 
Capsicum,  475. 
Capstick  (J.  W.),  19. 
Carabus,  390. 

—        auratus,  113. 
Caractères  acquis  (hérédité  des),  328,  451,  452, 

539,  639,  641. 
Carassius,   191. 
Carciniis  mœnas,  504. 
Card  (Thomas  A.),  274,  275. 
Cardamine  hidbifera,  134. 
Cardot  (H.),  28,  294,  343,  500,  539. 
Carence,  54,  55,  56. 
Carex,  kl'i. 
—  filijormis,  147. 
Carey  (E.  J.),  212. 
Caridroit  (F.),  318,  630. 
Carleton   (Rachel),  496. 
Carlson  (Herbert  A.),  406. 
Carnivores,  553. 


Carnoy,  198,  401. 

Caroli  (A.),  137. 

Carotinoïdes  (pigments),  168,  169. 

Carpes,  89. 

Carr-Saunders  (A.  M.),  236. 

Carrasco-Formiguera  (R.),  57. 

Carrière    (Reinhard),   646.  , 

Cartilage,  108. 

Cartledge  (J.  L.),  130. 

Cassiopea,  379. 

Castle  (W.  E.),  235,  538. 

Castration,  124,  125,  127,  226,  227,  316. 

—  parasitaire,  543. 

Catalase,  27,  68,  570. 
Catalyse,  267. 
Cataphorèse,  281. 
Cathcart  (E.  P.),  490. 
Catopinae,  253,  254. 
Caiops,  254. 
Callleya,  660. 
Cavazzani    (Emile),    10. 
Cavernes  (faune  des),  253,  254,  542,  664. 
Cavia  Cobaya.  Voir  Cobaye. 
Cayley  (D.  m.),  131. 
Caziat,  476. 
Cécidics,  665. 
Cécité  colorée,  604. 
Cedrus,  147. 
Cellulase,  63. 

Cellule  (division  de  la),  10,  11,  159,  204,  222, 
263,   305. 

—  (morphologie  de  la),   99  et  suiv.,   203 

et  suiv.,  305  et  suiv.,  393  et  suiv., 
523  et  suiv.,  609  et  suiv. 

—  nerveuse,  282,  490. 

—  (physiologie  de  la),  3  et  suiv.,   155  et 

suiv.,  261  et  suiv.,  355  et  suiv.,  483  et 
suiv.,  563  et  suiv. 
Cellules  migratices,  397,  398. 

—  plasmatiques,    102. 

—  sexuelles,  116  et  suiv.,   219    et    suiv., 

310  et  suiv.,  421  et  suiv.,  529  et  suiv., 

619  et  suiv. 
Ceni  (C),  226. 
Centrifugation,  212,  416. 
Centropyx,  666. 
Centrosome,  305. 
Cephalohaena,  149. 
Céphalopodes,    12,    143,    506.    Voir   aussi    aux 

noms   d'espèces. 
Cerantium  hirundinella,   229. 
Cérium,    362. 

Cerveau,  53,   68,   69,   79,   289,   509,   617,   618. 
Cestodes,  541,  546. 
Cétoines,  471. 
Cetonia,  390. 
Ceulophilus,  427. 
Chabrol  (M.),  56,  57. 
Chaetomium  elatum,  618. 
Chahovitch  (X.),  51,  373. 
Chaleur    (production    de),   16,    119,    161,    3GI, 

490,   569. 
Chambers  (R.l,  264,  624. 
Champlain  (A.  B.),  252. 
Champy  (Ch.),  124,  534. 
Chancre  du  Peuplier,  144. 
Chanvre,  217. 


—    677    — 


TABLE  ANALYTIQUE 


Chaovitch,   voir   Chahovitch. 
Chapin  (James  P.),  667. 
Chappl'is,  654. 
Chara  crinita,  247,  429, 

—  felida,  247. 

—  fragilis,   247. 

- —      intermedia,  247. 
Characynidés,  344. 
Charadrius    dominîcus,    476. 
Charbon  (babille  du),  173. 
Charrin,  328. 
Chassignol  (F.),  383. 
Chatton  (Edouard),  204,  318,  320,  546,  547, 

555    557. 
Chatton   (Mme  M.),  318,  337. 
Chats,  275,  455. 
Chausey  (Iles),  551. 
Chauvin  (Maria  von),  374. 
Chelidon  rusiica,  476. 
Chelidonium  inajus,  528. 
Chelidoptera  bicolor,  475. 

—  Rœsellii,  475 

Chemotaxis,  voir  Chimiolaclismc. 
Chenopodium  album,  22. 
Chersodromia  hirta,  333. 
Chevey   (P.),  531. 
Chien,  359. 
Chiffi.ot  (J.),  470. 
Child,  357,  358,  437,  034,  635,  G61. 
Chilopodes,   504. 
Chimères,  537. 
Chimiotactisme,  510,  670. 
Chimique  (sens),  301. 
Chiroptères,   308. 
Chitine,  283. 
Chitons,  527. 
Chlamydomonas,  472. 

—  fungi,  545. 

Chloranthie,    137. 
Chlorelles,  506. 

Chloroforme  (action  du),  48,  366. 
Chlorophylle,    169.   Voir  aussi   Photosynthèse. 
Chlorophyiitm  comosum,  460. 

—  elalum,  460. 
Chloroplaslides,    450. 
Cholestérine,  496. 
Cholestérol,  24. 
Choiera,  333,  343. 
Choline  (action  de  la),  78. 
Cholodnyj   (N.),  247. 
Chouakd  (P.),  255. 
Chondriocontes,   610. 
Chondriosomes,   305. 
Chorda,  121. 
Choiiophaga,  379. 

—  auslralior,  381. 

—  viridifasciata,  381. 
Christie    (W.),   461. 
Christy    (Miller),   670. 
Chromatophores,  7,   203,  285,  291,  400. 
Chromidial   (appareil),  400,  401. 
Chromodoris  zébra,  261. 

Chromosomes,  100,  401,  402,  422,  423,  448.  523, 

—  (dans  riiérédilé),  135. 

—  (nombre  des),  140,  204,  31.3,  393, 
425,  452,  531,  532,  533,  628. 

—  sexuels,  203. 


Chronaxie,  74,  605. 

Chrysocarabus  auronitens,  147. 

Chrysomitra,  633,  634. 

Chrysopides,   471. 

Chthamalus  siellalus,  552. 

Chydoriis  sphaericus,  298. 

Ciamician  (G.),  375- 

Cicatriciel  (tissu),  101. 

Cicatrisation,  131. 

Cicer  arialinum,  419. 

Cicindela  germanica,  147. 

Cihaire   (mouvement),  5,  6,  7,  359,  485. 

Ciliogénèse,  398,  399. 

Cils,  5,  6. 

Cinéphylaxie,  11,  483. 

Cinosternum  cruentatum,  251. 

Ciona  inteslinalis,  103. 

Cirripèdcs,  552. 

Cirlium  palustre,  528. 

Citron,  172. 

Citrullus,  475. 

Cladocères,  139,  342.  558.  Voir  aussi  aux  noma 

d'espèces. 
Cladomanie,  543. 
Cladonia,  147. 
Cladophora  glomerata,  402. 
Clark  (Esther  Bridgman),  625. 
Clark   (Hubert  Lyman),  663. 
Claus,   478. 

Clausen  (R.  E.),  135,  642. 
Clava  squamata,  632.  ^ 

Clasiceps,  238. 
Clemens   (W.  A.),  250. 
Clément   (H.),  268. 
Clementi  (A.),  27,  33. 
Cléments  (F.  E.),  546. 
Clisiacampa,  379. 
Clitocybe  dealbala,  1\1. 
Clowes  (G.  H.  A.),  157,  311,  566. 
Cnethocampa,  334. 
Cnidaires,  143. 
Cnidosporidies,  547. 
Coagulation,    73. 

Cobaye,  125^127,  406,  5  38,  625,  644,  645,  649 
CoBB  (Stanley),  568. 
Cobitidinés,  253. 
Cocaïne  (action  de  la),  79,  88. 
Coccidies,  436,  548. 
Coccinelles,  518. 
COCKERELL   (T.   D.   G.),   137. 
Codéine  (action  de  la),  9. 
Coefiicient  de  température,  23. 
Cœlentérés,  524. 

—  (phylogénèse  des),   149. 
Cœur,  18,  71,  162,  163,  294,  295,  500. 

—    branchial,  506. 
Cognetti  de  Martiis  (Luigi),  424. 
Cohen,  66. 
CoHN  (E.  J.),  369. 
Cohnheim,  496,  497. 
Coindet,  180. 
CoLE  (L.  W.),  529. 
Cole  (VV.  h.),  384,  445. 
Coleochaele,  472. 
Coléoptères,  113,  147,  253,  390,  402,  664. 

—  xylophages,  148. 
CoLLANDER,    564. 


—  G78  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


CoLLiNS  (E.  J.),  460. 

CoLLiNs  (H.  H.),  464. 

Coi.Lip  (J.  B.),  181. 

Collocalia  thespecia,  55  L 

Golloïdaux  (métaux),  77.  > 

Colloïdes,  155,  156,  369,  525,  526,  563,  564, 

565,  582. 
Colocasia  antiquorum,  580. 
Coloration,  89,  191,   206,  339,  455,  456,  457, 

459,  460,  462,  64:^,  644,  647. 

—  protectrice,  469. 
Colpidium  colpoda,  81,  320,  338,  549. 
Combes  (R.),  169,  492. 
Coinmensalisme,  143,  549. 
Comportenaent,  141  et  suiv.,  340,  341,  550,  551, 

660  et  suiv.,  671. 
CONARD  (A.),  101. 
Conaria,  634. 
Congo,  667. 

Conductivité  électrique,  280,  282. 
Conjugaison,  319,  650. 
Conocephahim  conicuin,  100. 
Conopholis,  100. 

CONRADI,  29. 

Conscience,  671. 
Conte,  190. 

Convallaria  majalis,  529. 
Coiwoluta,  51. 

—  roscojjensis,  66 1 . 
CooK  (MelviUe  F.),  473,  474. 
Copépodes,  557,  654. 
Coprophages,  471. 

Coq,  627. 

Coquille,  138. 

Corallina  offîcinalis,  100. 

Corixides,  249. 

Corner  (Georg.  W.),  592,  593. 

Corps  de  Russel,  102. 

—  jaune,  434. 

—  strié,  596. 
Corrélation,  347. 
Correns  (C),  318,  539. 
CoRY  (Gerty  T.),  599. 
Cosmotriche  poiatoria,  21. 
Cossus,  334. 

—  ligniperda  144. 
COSTANTIN    (J.),  328,   340. 
COSTE,  221. 

CoTRONEi  (G.),  103,  382. 
Cotte  (J.),  103,  228. 
Couleurs  (sens  des),  88. 
CouLON  (Jacques  de),  628. 
COULTER  (J.  M.),  131. 
Courrier  (R.),  268,  311. 
Courtier   (Jules),  603. 
CousY  (R.  C),  163. 
Couturier  (Henri),  44,  48,  503. 
Couvreur  (E.),  51,  268. 
CowDRY  (E.  M.),  356. 
CowDRY  (E.  V.),  395. 

CoWDRY,    610. 

CowELL  (S.  J.),  593. 
CowGiLL  (George  R.),  276,  576. 
Crabe  gélasime,  612. 
Crampton  (Henry  E.),  252. 
Crànc,  108. 
Cratœgus,  22. 


Cralœrhina  pallida,  333. 

Crépis  virens,  523. 

Crétins,  405. 

Crile  (George  W.),  161,  162,  282. 

Crinoïdcs,  215. 

Cristallin,  230. 

Cristallisation,  10. 

Cristol   (Paul),  99. 

Crithidia,   548. 

Crocethia  alba,  47C. 

Croissance,  66,  110, 111, 112,  200,  375,  378,  405, 

406. 
Crossasier  papposus,  663. 
Crotalus  terrificus,  83. 
Crovvden  (G.  P.),  275. 
Crozieb  (W.  J.),  261,  387. 
Crumb  (S.  E.),  250. 
Crustacés,  242,  285,  298.  Voir  aussi  aux  noms 

des  groupes  et  d'espèces. 
Crustacéocyanine,  285. 
Crustacéorubine,  285. 
Cryptomi/ces  Pteridis,  230. 
Cryptophaginae,    476. 
Cryplops,  504. 
Cucumis  sativus,  22,  499. 
Cucurbitacées,  465,  475. 
CuÉNOT   (L.),   103,   113,   135,   143,    103,   255, 

328,  332,  380. 
Culex  annulaius,  21. 
—      pipiens,  141. 
Cunninghamella  herlholleiiae,  130. 

—  echinulala,  130. 

—  elegans,  130. 
Curare  (action  du),  74,  88. 
Curculionides,  402  . 
Cutané  (sens),  414. 
Cutting  (E.  M.),  120,  137. 
CuviER,  350. 

Cyanhydrique  (intoxication),  496. 
Cyanophycées,  385. 

Cyanure  de  potassium  (action  du),  295. 

Cychrus  allennatus,  147. 

Cyclamen  neapolitannm,  552. 

Cyclemys  amboinensis,  251. 

Cyclops  strennuus,   298. 

Cymarine  (action  de  la),  78. 

Cyon,  63. 

Cyprides,  654. 

Cypridina,   362. 

Cyprinidés,  344. 

Cyprinoïdes,  88. 

Cypris  ovata,   145. 

Cyrtaspis  sculala,  241. 

Cysticercus  hymenolcpidis  analinea,     145. 

—        gracilis,  195. 
Cysiopus  candidus,  319. 
Cythérides,  654. 
Cytolyse,  157. 
Cytolysines,  372. 
Cytomyxie,  537. 
Cytophanères,  547. 

Cytoplasma,    156,    262,    263.    Voir    aussi  Cel- 
lule. 
Cyto^ymine,   70. 
CzAJA  (A.  Th.),  195,  240. 
CzAPEK  (Friedrich),  262. 

CZERNEY,    577. 


679 


I 


TABLE    ANALYTIQUE 


Daland  (G.  A.),  566,  567. 
Dalcq  (A.),  621. 
Dammerman  (K.  W.),  665. 
Danchakoff,  398. 
Dantan  (J.  L.),  113. 
Daphnia,  298. 

—  atldnsoni,  539. 

—  magna,  41,  539. 

—  pilier,  41,  288,  382. 
Daphnies,  497,  558. 
Darwin,  87,  315,  350. 
Darwin  (Erasme),  350. 
Darwin  (F.),  336. 
Dar'>vinula,  654. 
Darwinulides,  654. 

Dafila  acuta,  329. 
Dastre,  503. 
Dalura,  219. 

—       slramoniiim,  238. 
Davies  (H.  W.),  61. 
Davis  (A.  R.),  367,  370. 
Debaisieux   (Paul),  436. 
De  Bary,  216. 
Decodon  vcrlicillatus,  147. 
Deetjen,  159, 
Degner  (Edward),  205. 
Dehorne  (Armand),  626. 
Deilephila  euphorhiae,  21. 
Dekhuysen   (C),  42. 
Delage  (Yves),  477,  530. 
Delange,  70,  183. 
Delcourt-Bernard   (E.),  49. 
De  Leslie,  225. 
Delezenne  (C),  404. 
Della  Valle,  204. 
Delphinus  delphis,  542. 
Delphy  (Jean),  114. 
Delsman  (H.  C),  633. 
Dembowski  (Jean),  189,  598,  602. 
De  Mello  (F.),  523. 
Demooh  (Jean),  71,  80. 
Dendrocœlum  lacteum,  297,  312,  422,  423. 
Denis    (M.),    256. 
Depape  (G.),  344. 
Dero,  129. 
Descy  (Arm.),  660. 
Désertique  (zone),  G67. 
Desgrez  (A.),  577. 
Déshydrogcnases,  28. 
Desogus  ty.),  375.     • 
Detlefsen,  135. 
Detweiler,  616. 
Detwiler  (S.  R.),  440,  604. 
Devanesen  (D.  W.),  112. 
Devaux  (Emile),  640. 
Devisé  (René),  403. 
De  Waele  (H.),  47. 
D'Herelle,  29. 
Diabète,  58. 
DiaiUhus  barbarus,  647. 

—  Caryophyllus,  237. 

—  Seguieri,  237. 
Diaptomus  castor,  298. 
Dichelaspis,  549. 
Dichromorpha  viridis,  381. 
Dicranura,  334. 
Dicyémides,  346. 


Didelphys  i'irginiana,  427. 
Didemnidés,  524. 
Différenciation,  405. 
Diffusion,  265,  565. 
Digestion,  167,  284. 
Digifoline  (action  de  la),  10. 
Digitaline  (action  de  la),  78. 
Diantlius  barbarus,  647. 
Digitalis  ambigua,  461. 

—  lanata,  461. 

—  luiea,  461. 

—  inicrantha,  461. 

—  purpurea,  225,  461. 

—  ambigua,  225. 
Digitonine,  157. 
Dileptus,  159,  379. 
Dimerocarpus  Brenieri,  543. 
Dingler  (Max),  334. 
Diplotaxis  erucoïdes,  144. 
Diptères,  344,  394. 
Dicranium,  147. 
Dissosteira,  427. 

Distribution  géographique,  147  et  suiv., 
248,  253  et  suiv.,  343  et  .uiv.,  475  et  suiv., 
551  et  suiv.,  662  et  suiv. 

Dittleb,  224. 

Dirippits  nwrosus,  20,  21,  63,  189. 

Dixon  (M.),  363. 

DixoN  (W.  E.),  509. 

DocQuiER  (E.),  486. 

Dœring  (C.  R.),  467. 

Dognon  (A.),  43,  94. 

Dolerocypris  jasciala,  145. 

Dolley   (William  L.).  299. 

DoLLFus  (Robert  Ph.),  541. 

Domet  de  Voroes  fA.),  540. 

DoMiNici  (H.),  107. 

Donaldson,  351,  406. 

Donae  venustus,  382. 
—      villalus,  547. 

Doncaster,  434,  454,  455,  456. 

DoNNAN,  278,  369. 

DooLiTTLE  (S.  p.),  475. 

Dore,  577. 

DonsT  (S.  E.),  289. 

Dothidella  Ulmi,  230. 

DowNEY,  595. 

DowNs   (Ardrey  W.),  289. 

Dragoiu  (J.),  263,  622,  627. 

Dragstedt  (Lester  R.),  585. 

Draparnaldia,  472. 

Dreissensia  polymorpha,  343. 

Drew  (A.  H.),  69. 

Driesch  (H.),  106,  405,  477. 

Drlmeoius,  664. 

Drosophila,  217,  448,  452,  459,  461,  467,  468, 
629,  649. 

—  Hijdei,  642. 

—  melanogaster,   198,   324,   332,   333, 

641,  642,  643,  650. 

—  ohscura,  642. 

—  i'irilis,  642. 

—  WiUisloni,  642. 
Drosera,  282. 

—  rotundifolia,  147. 
Drummond  (J.  C),  275. 
Dru.mmond  (W.  B.),  142. 


680 


TABLE   ANALYTIQUE 


Dhzewina  (A.),  51,  621. 
Dubois,  542. 
Dubois  (Ch.),  63. 
Dubois  (Raphaël),  671. 
Du  Bois-Reymond,  18,  94. 
DUBREUIL  (G.),  102. 
DuccESCHi,  414. 
DuERST,  328. 

DuESBERG,   356. 

DuFOUB  (P.),  526. 
DuFouRT  (A.),  55,  56. 

DuFRAlSSE,    488. 
DUGGAR.    578. 

Dumas,  180. 

DuNN  (E.  R  ),  666. 

DuNN  (L.  C),  643. 

DURKEN   (B.),  190. 

DuRRANT  (E.  p.),  569. 

DusTiN  (A.  P.),  11,  483. 

DuvAL  (Marcel),  24,  283,  293,  580. 

DuvAL  (Rubens),  107. 

Duçalites,  664. 

Dystropliie,  493  et  suiv.,  503. 

Dyiiscus  marginalis,  20,  361. 


Ebbecke  (M.),  294,  517. 
Ebner  (von),  396. 
Ecailles  (des  papillons),  284. 
Echinarachnius,  157. 

—  parma,  11,  120. 

Ecliinodermcs,  214,  236.  Voir  aussi  aux  noms 

des  groupes  et  d'espèces. 
Echinus  esculenius,   146. 

—  microtiiberculatus,  118,  620. 

—  miliaris,  112,  119. 
EcKSTEiN  (Fritz),  279. 
Ecologie,  voir  Ethologie. 
Ecrevisses,  17. 
Ectoderme,  613,  614. 
Eddy  (Nathan  B.),  289. 
Edwards  (D.  J.),  596. 
Efimoff  (A.  W.),  489. 
Efimoff  (W.  W.),  489. 
Ehrard  (H.),  296,  298. 
Ehrlich,  107. 
Eichhornia  crassipes,  220. 
EiDMANN  (H.),  283,  317. 
Eisinger  (K.),  429. 
Ekman    (Gunnar),  613. 
Elasmobranches,  167. 
Elder,   311. 

Electricité,  94,  156,  170,  294. 
Electronastie,  388. 
Ellinger,  21. 
Ellobiophrya  donacis,  547. 
Elmhirst  (R.),  146. 
Elodea,  100. 
Embryons  adventifs,  527. 

—        (mortalité  des),  592,  593. 
Emerson  (F.  W.),  147. 
Emulsions,  566. 
Emyda  granosa,  396. 
Emys  europaea,  79. 
Enchelya  farcinem,  267. 

Endocrines  (glandes),  56  et  suiv.,  179,  180,  405, 
415,  510,  583,  586  et  suiv. 


Endodinium  Chailoni,  204. 

Endoderme,  581,  582. 

Endomylie,  319. 

Energie  (mutations  d'),  13  et  suiv.,  160  el  suiv  , 

268  et  suiv.,  348,  356  et  suiv.,  487  et  suiv., 

567  et  suiv. 
Enfants,  110. 
Enriques  (P.),  319. 
Enterocolldes  ecaudatus,  557. 
Enlriclwmastix,  523. 
Enzymes,     449,    497,    628.    Voir    aussi     For 

ments 
Eolidiella  croisicensis,  333. 
Eolis,  540. 

Ephrussi  (Boris),  310,  320,  632. 
Ephydatia  mûlleri,  266. 
Epididyme,   398. 
Epilobium  hirsuium,  329. 

—  montanum,  329. 

Epimys  norvégiens,  voir  Mus  decumamts. 
Epinoches,  288,  293. 
Epipactis  microphylla,  220. 
Epiphyse,  60,  75,  510. 
Epithelium,  106. 

—  pulmonaire,  617. 
Eponges,  143,  144,  214,  215,  266. 
Equilibration,  300. 

Erber  (Berthe),  505. 

Erbium  (action  de  1'),  77. 

Erdmann,  319,  381. 

Eremias  argus,  604. 

Ergastoplasma,  609. 

Ergastoplasmiques  (tormalions),  400. 

Ericacées,  578. 

Erié  (lac),  250. 

Eriksson,  473. 

Eristalis,  20. 

Ernst,  429. 

Erolia  canuius,  476. 

Erythrocytes,  voir  Hématies. 

EschoUzia,  239. 

—  mexicana,  462. 
Esox,  191. 

Espèces  (origine  des),  148,  149,  257,  346,  399, 

477,  554  et  suiv.,  669  et  suiv. 
Essenberg  (Christine  E.),  238. 
Ethologie,   141   et  suiv.,  243  et  suiv.,  336  et 

suiv.,    468  et  suiv.,    543  et  suiv.,    654  et 

suiv. 
Elyephyra,  89,  285. 
Eupalorium  perfoliatum,  147. 
Euphorbiées,  256. 
Euphasia,  165. 
Euplotes,  486. 
Eutermes  maiangensis,  657. 
Euterpes  acutiflons,  540. 
Evadne,  343. 
EvANT  (D'),  416. 
Evans  (C.  R.),  397,  531,  592,  599. 

EWART,   165. 

Excitation,   18,  94,  294,  295,  296,  516,  517, 

518 
Excrétion,  12,  13,  38,  61,  168,  501. 
Exner,  603. 
Exogastrulation,  105. 
Extraits  d'organes  (action  des),  80. 
Evdmanns,  433. 


—  681  — 


TABLE  ANALYTIQUE 


Fabre,  389. 

Facteurs,  voir  Hérédité. 

Fage  (L.),  250. 

Fagus  sylvatica,  169. 

Falcoz  (L.),  476. 

Fano  (Giulio),  79. 

Farnham,  238. 

Farnier,  423. 

Fasciation,  137. 

Fatigue,  23,  164,  568,  r,G9,  (;0V 

Fauré-Frémiet  (E.),  111,  2Vi. 

Fauvel  (Pierre),  552. 

Fa<-'orinus  albus,  656. 

Favre  (M.),  102. 

Fécondation, 


Fécondité,  640 
Federici  (Enrico 
Federley,  532. 
Fejérvary-Langii 
Feldman  (H.  W.), 
Félidés,  346. 
Felis  par  dus,  346. 
Fenger,  415. 
Fenn  (W.  0.),  265. 
Fer   (rôle  du),  364, 


116  et  suiv.,  219  et  suiv.,  223  et 
suiv.,  310  et  suiv.,  421  et  suiv., 
529  et  suiv.,  619  et  suiv.,  655, 
656. 

croisée,  5.  Voir  aussi   Hybridité. 

(membrane  de),  311. 

tardive,  433. 


376. 

(Mme 
135. 


365. 


M.),   329,   337. 


Feringa  (H.  J.),  514. 

Ferments,  26  et  suiv.,  266,  447,  495,  539. 

Ferrari    (P.),  63. 

Ferrero  (Mlle),  538,  645. 

Ferry  (Ruth  M.),  642. 

Feuerbach  (A.),  276. 

Feuerborn,  105. 

Feuilles,  114,  216,  461,  466,  651 

—       (chute  des),  169. 
Feuillets,  106. 
Ficulina,  144. 

FlESSINGER,    577. 

FiGDOK  (Wilhelm),  528. 
Finalité,  479. 

FiNKLER  (Walter),  339,  445. 
FiRKET  (Jecm),  61. 

FiSCHEL,    191. 

FiscHEL,  266. 

Fischer  (H.),  121. 

Fischer  (N.  F.),  315. 

Fischer  (0.),  348. 

Fischer   (P.),  542. 

Fissidens,  147. 

FiTCH,   243. 

Flamm  (Emilie),  528. 

Fleming   (A.),  29. 

Fléole  (bacille  de  la),  37. 

Fleur,  612. 

Floculation,  372. 

FoDOR  (K.),  518. 

Foie  (extrait  de),  81,  589. 

ForUinalis  Diirixi,  553. 

Forbes  (Alexandre),  92,  197,  568. 

Forées  (H.  S.),  566. 

Forbes,  375. 

Forêts  (zone  des),   667. 


FoRMAN    (Jonathan),   60. 
Formol  (action  du),  296. 
Fougères,  195. 
Fourmis,  175. 

—  (venin  des),  83. 
Fourneau  (E.),  404. 
Fox  (F.  W.),  24. 
Fraipomt  (Ch.),  346. 
Fray,  383. 

Fredericq  (Henri),  73,  87,  163,  605. 

Fredericq  (Léon),  18,  88,  150,  344,  389. 

<■  Free-martin  »,  129,  228,  432,  433. 

Friedmann,  27. 

Fbisch  (Karl  v.),  340. 

Fr.iscHGOLZ,   316. 

Fritsch  (Karl),  134. 

Froment,  332. 

Fromherz,  646. 

Fronlonia,  368. 

Fruitiers  (arbres),  252. 

Fry  (E.  J.),  246. 

Fucus,  100,  381. 

Fuchsia,  580. 

Fucus  ceranoldes,  544. 

FURBINGER,   440. 
FULINSKY    (B.),  231. 
FuLMER  (E.  .J.),  366. 
Fumea  casta,  458. 
Fundulus  heteroclitus,  89,  537. 

—  majalis,  537. 
Funkia,  487. 

—  ovaia,  527. 
Fungia,  633. 
Furca,  558. 
FURTH    (v.),   27. 


Gaarder,  656. 

Gadow,  115. 

Gagnepain  (F.),  543. 

Gaidukov,  385. 

Gain  (Edmond),  76,271. 

Galeotti  (Gino),  172. 

Galiano  (E.  Fernandez),  6,  519. 

Galleria  melonella,  50. 

Galles,  473,  474. 

Gallinacés,  533,  630. 

Gallus  domesiicus,  63. 

Galvanotropisme,  388. 

Gammarus  Simoni,  343. 

Gandry  232. 

Gante  (Th.),  327. 

Gard,  544. 

Gardner  (J.  A.),  24. 

Gardner  (M.  W.),  660. 

Garibaldi   (Americo),  583. 

Garner  (W.  W.),  186,  195,  196. 

Garrby,  519. 

Gartkiewicz   (St.),   165. 

Gastéropodes,  109,   112,   485.   Voir  aussi   aux 

noms  d'espèces. 
Gastrique  (sécrétion),  32,  33. 
Gastrocystis,  547. 
Gaslropacha  quercijolia,  21. 
Gastrulation,  105. 
Gautier  (Cl.),  53,  63,  470. 
Gautier  (R.),  79. 


682 


TABLE  ANALYTIQUE 


Gautrelet  (J.),  77,  78.  SO?. 

Gavda  (T.),  14,  15,  16,  113,  361. 

Géants,   405. 

Geddes,  205. 

Geertruyden-Bernard     (J[artlie    van),    46. 

Gegenbauh,  350. 

Geigei  (E.^  501. 

Gelei  (J.),  422,  423. 

Cellhorn  (Ernst),  67,  484,  518,  530. 

Généralités,  53,  54,  347  et  sui\.,  477  et  suiv., 

558,  670.  et  suiv., 
Gengou,  29. 
Cenieys  (P.),  139. 
Genovariation,   239. 
Geoffroy  Saint-Hilaire,  350. 
(jeorgewitch   (j.),   532. 
Georgewitch  (Pierre),  305. 
Géotropisme,  86,  87,  301,  378,  551. 
Géranium  Rohertianum.  230. 
Gérard    (P.),  591. 
Gerboise,   73. 
Gerlinger  (H.),  268. 
Germination,  83,  271,  570,  578,  599. 
Gerretsen   (F.  C),  269. 
Gerridides,  249. 
Gerris  lacuslris,  139. 
Gestation,  508,   591. 
Giacomini  (Ercole),  308,  337,  588. 

GlAJA    (J.),    17. 

Gianferrari   (Luisa),  60. 

GiAKD,  549 

GiBiTz  (Anton),  342. 

GiBBS,  262. 

Giedroyc  (H.),  168. 

GlERSDERG  (H.),  203,  221. 

Giglio-Tos  (E.),  221. 

Gildmeister  (Martin),  512. 

Girard  (Pierre),  281,  565. 

GiRouD  (A.),  13i,  214. 

GiusTi  (H.),  53. 

Glandulaires    (cellules),    400 

Glaitcoma  scintillans,  318,  319,  320,  338. 

Gley  (E.),  58,  73,  127,  416. 

Gley  (Pierre),  534. 

Globicera  auraras,  551. 

Globules  polaires,  313.  Voir  aussi  Œuf. 

—  rouges,  voir  Hématies. 
Glossina  motsitans,  469. 
Gloveh  (M.  Allen),  667. 
Glutathione,  119. 
Glycocolle,  497. 

Glycine  soja,  39. 
Gobius,  191. 
Godelia  amoena,  324. 

—  Whitneyi,  324. 
Godlewski,  5. 
Gœthe,  350. 
Gœtsch  (W.),  230,  231. 
Goitre,  180,  181. 

Goldschmidt  (R.),  317,  318,  400,  401,  448,  449. 

455,  456,  532,  631,  647. 
Goldsmith  (Marie),  477,  661. 
Goldsmith  (W.  m.),  368. 
Golgi  (appareil  de),  393. 
Golla  (F.).  91. 
Gonzalez  (B.  M.),  641,  650. 
Goodrich  (H.  B.),  381. 


GOODSPEED  (T.  H.),  135. 

GoRis  (A.),  552. 

GoTHLiN  (Gustaf  Fr.),  518. 

GovAERTS  (Paul),  49. 

GowAN,  592. 

GOWANLOCK   (J.  N.),  243. 

Gradation    métabolique,    357,    358,    437,    438, 

634. 
GrXper  (L.),  132,  233,  234,  405. 
Graham,   595. 
Graisses,  37,  496. 
Granoplasma,  102. 
Graphosoma  Unealum,  373. 
Grasse  (Pierre  P.),  248. 
Grassi,   145. 
Gratia,  183. 
Gravier  (Ch.),  312,  657. 
Gray  (J.),  5,  311,  359. 
Greaves   (J.  E.),  601. 
Greene  (W.  F.),  239,  300. 
Greffe,  81,  85,  91,  92,  131  et  suiv.,  229  et  suiv., 

319  et  suiv.,  432,  435  et  suiv.,  535,  613  et 

suiv. 
Grégoire,  425. 
Grégory  (F.  G.),  22. 
Grenouille,  121,  401,  495,  510.  Voir  aussi  aux 

noms  d'espèces. 
Grigoriu   (Chr.),  175. 
Griffith  (C.  R.),  236. 
Grimmia,  147. 
Grippe  (épidémie  de),  252. 
Grobben,  478. 
Grossesse  extrautérine,  429. 
Grottes  (faune  des),  250. 
Grotthus,  300. 
Grubb  (V.  M.),  534,  541. 
Gruber  (Charles  M.),  164. 
Grumilea  refractistipiila,  244. 
Gruvel,  549. 
Gubra   (S.  Chandra),  84. 
Gudernatsch,  308,  630. 
Guêpes,.  660. 

Gueylard  (France),  288. 
Guffroy  (Ch.),  553. 
Guglielmetti  (J.),  288. 
GUNDLACH  (R.),  32,  33. 
Guillaume  (A.  C),  347. 

GuiLLAUMIN,    197. 
GUILLIERMOND     (A.),    396. 

GuRwiTSCH  (Lydia  Felicine),  490. 

Gustative  (sensibilité),  389. 

Guttenberg,  381. 

Guyénot  (E.),  128,  538,  546,  590. 

Guyer  (M.  F.),  172,  224,  225,  328,  372,  428, 

451,  452,  649. 
Gymnophihalmus,  666. 

Gynandromorphisme,    voir    Hermaphrodisme. 
Gypse,  659. 

Gypsonoma  aceriana,  144. 
Gyrocotyle  rugosa,  541. 
Gyrus  precentralis,  604i 


Haan  (J.  de),  50,  514. 
Haase,  526. 

Haase-Bessell  (Gertrand),  461. 
Haberlandt  (G.),  527. 


683  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


Haberlandt  (L.),  121,  127,  216. 
Hachenberg  (Andréas),  83. 
Hadrohracon  hrevicornis,  139. 
—  johansenni,  139. 

Haeckel,  478,  479. 
Hagedoorn  (A-  C),  645. 
Hagedoorn  (A.  L.),  645. 
Hague,  527. 

Halberstsma  (K.  t.  a.),  515. 
Haldane  (J.  B.  s.),  61,  277,  434. 
Haliplidés,   468. 
Halisotonie,  42. 
Halliburton  (W.  D.),  59. 
Hallion,  416. 
Hallqvist  (Cari),  326. 
Halophilie,  255,  344. 
Halosydna  gelatinosa,  655,  656. 
Haltica  ampelophaga,  246. 
Hamilton  (W.  F.),  434,  603,  604. 
Hammar  (Aug.),  415,  577. 
Hammarlund  (C),  327. 
Hammet  (Frederick  S.),  179,  586,  587. 
Hammond,  592. 
Hancock  (H.  A.),  101. 
Handosky  (Hans),  500. 
Haniel  (C.  B.),  426. 
Hanneton,  471. 
Hanstein,  262. 
Haploiaxis,  553. 
Happisch    (L.),  518. 
Harant    (Hervé),   557. 
Harder  (Richard),  385. 
Hardy,  577. 
Hargitt,   383. 
Harland  (S.  C),  462. 
Harmozones,  123. 
Harms,  1^8. 
Harpacticides,  658. 
Harpagoxenus  suble^^is,  244,  245. 
Harrics  (H.),  142. 
Harrington  (J.  T.),  82. 
Harris  (D.  T.).  71. 
Harris  (J.  A.),  114,  138,  238. 
Harris  (Leslie  J.),  363. 
Harrison  (J.  W.  H.),  140. 
Harrison  (R.G.),133, 233, 234,235,413, 440,616. 
Hart  (C),  375,  507. 
Hartmann  (C.  R.),  431,  434. 
Hartman  (F.  A.),  164. 
Hartmann,  223. 
Hartman,  427,  428. 
Hartmann,  593. 
Hartree  (W.),  16,  490. 
Hartridge   (H.),  363. 
Harvey  (E.  N.),  264,  268,  357,  362. 
Harvey  (R.  b.),  197. 
Hasebroek    (H.),   190. 
Hasselbach,  277. 
Hâtai,  577. 

Hauser   (Walther),  465. 
Hawkes  (O.  a.  Merritt),  453. 
Hecht  (S.),  299,  384. 
Hecht,  333. 
Hédon  (E.),  58. 
Hédon  (L.  V.),  446. 
Hédon  (L.),  359. 
Hegemaier,  527. 


Hegner   (Robert  W.),   104. 
Heilbronn,  156. 
Heilbrunn  (L.  V.),  156,  563. 
Heilbrunner  (André),  599. 
Heider,  308,  478. 
Heikertinger  (Franz),  339. 
Heim   (R.),  255. 
Helianthus,  76,   360. 

—  annuus,  21,  22,  85. 

Hélicides,  297. 

Helicodiceros  niuscUvrus,  528. 
Héliotropisme,  84,  85,   86,  87,  297,  384,  600. 
Hélix  horlensis,  485. 
—     pomatia,  485. 
Heller  (H.  h.),  477,  653. 
Helly,  594. 
Hématies,  4,  10,  69,  70,  159, 184,  289,  290,  306, 

307,  594. 
Hématopoïétiques  (organes),  107. 
Hématoporphyrine,    35. 
Hémiparasites,  165. 
Hémiptères,    249,   339.   Voir   aussi   aux    noms 

d'espèces, 
Hemmings,  578. 
Hémocytoblaste,  306,  307. 
Hémoglobine,  497. 
Hémohistoblaste,  306. 
Hémolyse,  48. 
Héraolysines,  172. 
Henderson  (Velyien  E.),  568. 
Hendry  (J.  L.),  369. 
Hendry  (Mary  F.),  18. 
Henneguy  (F.),  118,  536,  540. 
Henneguy-Lenhossek   (théorie),  399. 
Henning,  251. 
Henoticus  californicus,  476. 
Henry  (Charles),  603. 
Hépatiques  (cellules),  401. 
Hépatopancréas,  400. 
Hepburn  (J.),  168. 
Heptagenina  pulchrella,  295. 
Herbst,  106,   189,  232,  527. 
Hérédité  134  et  suiv.,  235  et  suiv.,  310  et  suiv., 
446  et  suiv.,  536  et  suiv.,  636  et 
suiv. 

—  cytoplasmique,  450,  451 

—  unilatérale,  452. 
Hering  (Ewald),  349. 
Hering,  604. 
Heringa,  232. 

Herlant  (M.),  121,  311,   621. 

Hermann,   516. 

Hermaphroditisme,    129,    130,   318,    434,    449, 

531,  532,  533,  539,  629.  630,  647. 
Hermelle,  311. 
Hermet  (P.),  184. 
Hermissenda  opalescens,  389. 
Hérouard   (E.),  525. 
Herpin  (R.),  312,  339,  658. 
Herrera  (A.  L.),  347. 
Herter  (K.),  518. 
Hertwig  IGûnther),  4,  647. 
Hertwig  (0.),  121,  478,  479. 
Hertwig  (Paula),  647. 
Hertwig   (R.),  316,  173,  318,  431,  4.'33,  434, 

478,  531,  650. 
Hertz  (Wilhelm),  485. 


—   684 


TABLE   ANALYTIQUE 


Herwerden  (M.  A.  van),  288,  382,  498. 

Hess  (C),  298. 

Hesse  (E.),  548. 

Hess  (W.  R.),  65,  66,  495 

Hess,  273. 

Hesse,  .'Î48. 

Hesse,  479. 

Hétéroniorphose,  231. 

Hétérothallie,  618. 

Hettwer   (J.),  91. 

Heuking   (G.  V.),  511. 

Hewer  (Evelyn  E.),  531. 

Hewer  (H.  R.),  387. 

Hewitt  (J.  a.),  50. 

Heyde  (H.  C.  van  der),  361,  496,  497. 

Hevmans    (C),  74. 

Heymons  (R.),  149. 

Hibernation,  217,  218,  245,  510. 

Hieracium  auricula,   539. 

HiLL  (A.  V.),  1.6,  362,  368. 

HiLL  (E.  L.  G.),  275. 

HiLL,  593. 

Himantarium,  504. 

Hinderer,  237. 

Hinneberg,  478. 

HiNTZELMANN  (Ulricli),  279. 

Hirondelles,  552. 

HiRSCHLER     (J.),    181,    308. 
HiRSCHLER,    401. 

Hirudine,  46, 

Uiritdo  medicinaJis,  572. 

Histamine,  8,  32,  33,  88,  509,  511,  593. 

Histidine,  272. 

Hislioleuthis,  205. 

Histogenèse,  103  et  suiv.,  205  et  suiv.,  307  f-t 

suiv.,    403   et  suiv.,   524   et   suiv.,   611    et 

suiv. 
Hiilones,  33. 
Hitchcock  (D.  J.),  278. 
Hjort  (Johan),  66. 
HoAGLAND  (D.  R.),  367,  370. 
Hocquette   (Maurice),  393. 
HODGETTS  (W.  J.),  471. 
Hôber  (R.),  485,  501. 
HoET  (Joseph),  67,  68. 
Hôrstadius  (Svcn),  426. 
HoFMEisTER,  263,  361,  369,  527,  563. 
Hofstatter,  592. 
HoGBEN  (L.  T.),  88,  115,  374,  386. 
HoGUE  (M.  J.),  355. 
Hollande  (Ch.),  12,  198,  518. 
HoLMGREN,  282,  35G,  402, 
HoLMGREN  (Emil),  416. 
Holopedium,    558. 
Holotiiurides,  496,  497. 
Homeothermes,  276,  572. 
Homochroraie,  188,  189,   240,  241,  242. 
Honiocinèse,   671. 
Homologie,  350. 
Homothallie,  618. 

HoNEYWELL    (Hannah   Elizabetli),   591 . 
HoNiGMANN   (Hans),  251. 
HopKiNs  (A.  Me  H.),  568. 
HoPKiNs  (F.  G.),  27,  36. 
HoPKiNs  (Hoyt.  S.),  8. 
HoppiNG   (Alejta).  594. 
Hou  (K.  S.),  240. 


Hormones,  123  el  suiv.,  216,  227,  228,  315,  375, 
383,  415,  416,  432,  527.  Voir  aussi  Endomnes 

(glandes). 

HoRNING,     588. 

HoRTER  (Konrad),  205.  ' 

HosKiNs  (R.  G.),  569. 

HOUARD    (G.),    141. 

Houltlon,  185. 

HoussAv  (B.  A.),  53,  287,  296,  590. 

HoussAYE  (F.),  347. 

HOUVEL,   183. 

HovAssE  (R.),  204,  313,  550. 

HovEY  (CM.),  252. 
HowE  (C.  G.),  166. 
HOWELL  (W.  H  ),  35. 

HOWELLS,   517. 

Hoya  carnosa,  101. 
HuBER,  593. 
Huber-Pestalozzi  (P.),  229. 

HUBRECHT,    416. 

HuNT  (Ch.  A.),  375. 

Hussev  (R.  G.),  271,  291,  363. 

HuTCHisoN  (Dorothy  M.),  165. 

Huxley   (Julian  S.),  115. 

Hybridation,   134  et  suiv.,  235  et  suiv.,  323 

et  suiv.,  429,  447  et  suiv.,  536  et  suiv.,  636 

et  suiv. 
Hi/dalina  senla,  431. 
Hyde  (R.  R.),  172,  642. 
Hydra,  230. 

—  grisea,  316. 

—  oligactis,  250. 

—  vulgaris,  537. 
Hydratases,   26,  27. 
Hydrates  de  carbone,  167. 
Hydrolases,  26,  27. 
Hydrophorus  praecox,  344. 
Hyla,  613. 

—     arborea,  308. 
Hyman  (J.  H.),  634. 
Hyman,  358. 
Hyménoptères,  139,  541,  660.  Voir  aussi  aux 

noms  d'espèces. 
Hypertonie  (action  de  1'),  9,  63,  621,  622. 
Hypnose,  95. 

Hy pochera  chalybeata,  128. 
Hypocomidés,  555,  556,  557. 
Hypocopra  fimicola,  618. 

—  macrospora,   618. 

Hypophyse,  53,  56,  60,  61,  80,  81,  116,  175, 

"176,  288,  374,  375,  386,  414,  508,  509,  598. 
Hypotonie  (action  de  1'),  157,  623. 
Hypoxanthine,  36. 


IcIdyOphonus  Hoferi,  548. 

—  intestinalis,  548. 

Idlocerus  populi,   144. 
Idya  furcaia,  551. 
Iguanes,    666. 
Ikeno  (S.),  136,  237,  647. 
Ileocystis,  547. 
Iles  Britanniques,  476. 
Images  consécutives,  389. 
Immunité,  43  et  suiv.,  171  et  suiv.,  285  et  suiv,. 

371  et  suiv.,  452,  501  et  suiv.,  583,  584. 
Impatiens  balsamina,  487. 


685  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


Inanition,  C4,  65,  81,  182,  191,  192,  319,  378, 

379,  572,  601. 
Incarfillea  Delavayi,  120. 
Indes,  C66. 

Infra-rougcs  (rayons),  599. 
Infusoires,  267,^318,  337,  338,  555,  556,  650. 

Voir  aussi  aux  noms  d'espèces. 
Insectes,  12,  105,  138,  191,  241,  284,  334,  373, 

427,  445,  601,  617,  618.  Voir  aussi  aux  noms 

de  groupes  et  d'espèces. 
Instinct,  150,  297. 
Insuline,  168,  181,  509,  577. 
Intersexualité,    voir   Hermaphroditisme- 
Interstitiel  (tissu),  123  et  suiv.,  227,  228,  432, 

433,  533,  534,  625,  626,  627. 
Inulinase,  168. 
Iode   (action  de  1'),   115,  116,  180,   181,   308, 

382,  508. 
Ions  (action  des),  6,  9,  162,  163,  311,  312,  514, 

516,  530. 
Irradiation,  387,  515. 
Irvin  (M.),  264,  368. 

ISAAK,    268. 

Isaria  densa,   497. 
Isoetes  Drummondii,  251. 
IssAJEW  (W.),  537. 

ISSAKOVITCH,     431. 
ISSATCHENKO,    250. 

lulus  wenuslus,  387. 

Jackson  (Cl.  M.),  378,  496 

Jackson,  406. 

Jacobs  (M.  H.),  266. 

Jacquet  (A.),  23. 

Jaloustre   (L.),  1G6. 

Jamieson,  169. 

Janda,  527. 

Jauffret  (J.),  80. 

Jeannel  (R.),  141,  250,  253,  333,  343,  542,  664. 

Jeffrey, 149. 

Jennings,  6,  297,  519,  650. 

Jensen,  115,  301. 

Jeûne,  316,  571,  572,  573.  Voir  aussi  Inanition. 

Jinnaka  (S.),  74. 

Joessel  (P.  H.),  570. 

JOHANNSEN     (W.),    452. 

Johnson   (H.  H.),  219. 
JoHNsoN  (D.  S.),  473. 
JOLEAUD   (L.),  553. 
JoLLos  (V.),  486. 

JOLLY,     107. 

Jones  (L.  H.),  578. 
JoNESco  (S.),  271,  492. 
Jordan  (D.  Starr),  239,  257. 
Jordan  (H.  E.),  398,  629. 
Jordan,  427. 
Jucci    (C),   145. 
Judd-Lewis  (S.),  34. 
JuDiN   (A.),  490. 
Jumeaux,  216. 
Jancus  conglomeratus,  471. 
JusT  (E.  E.),  120,  224. 

Kahn  (0.  L.),  317. 
Kahn  (R.  H.),  291. 
Kammerer  (P.),  189,  190,  478. 


Kanai   (Tokujiro),  504. 
Kant,  350. 
Kanthack,  577. 
Karny  (N.  iN.),  665,  669. 
Karr,  276. 
Karsten,  478. 
Katho,  564. 

Kaupifalco  monogrammica,  667. 
Kayser   (E.),  82. 
Keibel,  106. 
Keisselitz,  532. 
Keith  (Hclen  M.),  496. 
Keith  Lucas,  270. 
Kellaway  (C.  H.),  593. 
Kei-vestine  Jr  (Frank),  398. 
Kempton   (J.  h.),  646. 
Kendrick  (J.  B.),  660. 
Kepinow  (Léon),  44,  45,  285. 
Kératinisation,  399. 
KiLLiAN   (Ch.),  230. 

KiMBALL,     180. 

KiNG   (Helen  Dean),  274,  406. 
Kirchner  (0.  V.),  220. 
Kirkpatrick   (W.  F.),  138. 
Kisser   (Josef),  487. 
Klebahn   (H.),  473. 
Klebs,  628. 
Klein  (Guslav),  492. 
Kleitman  (Nathaniel),  515,  595. 
Klossiella  mûris,  548. 
Knudson  (Lewis),  659. 
Kôlliker,  311. 
KoFoiD  (Ch.  A.),  479. 
Kohler  (Mlle  D.),  169. 
KoHLRAUSCH   (Arnt),  91. 
KoLLiNEH   (Marthe),  393. 
KoLMER  (W.),  434,  510. 

KOLSTER,     356. 

KoNiG,   603. 

KONSULOFF   (St.),  334. 

Kopaczevvski  (W.),  49,  372,  579. 

KopEc  (S.),  191,  192,  419,  432,  526,  601,  617 

640,  644. 
KoppANYï   (Theodor),  289,  322,  434,  445. 
KoPSCH,   117. 

KORNFELD  (W.),  159. 
KOROTNEFF,  626. 
KORSCHELT,  478. 

Koskowski  (W.),  33. 
KosTYTScHEw  (S.),  165,  216,  361. 
KoTTE  (Walter),  216. 
KozLowsKi  (M.),  305,  492. 
Krakatoa  (île  de),  665. 
Krapfenbaum,  316. 
Kraus,  278. 
Krecker  (F.  H.),  535. 
Krediet  (J.),  129. 
Krieg  (Hans),  106,  206. 
Kristofferson  (Karl  B.),  323. 
Kkizenecky,  452,  527. 
Kroni.n-q  (Friedrich),  425. 
Khogh  (A.),  20,  21,  61. 
Krontovski  (A.  A.),  9. 
Kropmann  (E.),  124. 
Kruif  (P.  H.  de),  286. 
KuDo  (R.),  141. 
Kudo  (T.),  191. 


n 


686 


TABLE  ANALYTIQUE 


KûHNBOlTZ-LoRDAT    (G.),  253. 

KuGEi-MAss  (L  Newton),  580. 

KULMATYCHI     (W.    J.),    400. 
KUNDT,    300. 

KuNiTz  (M.  K.),  369. 
KuppER    (von),    407. 

KuRAMITSU,    53L 

KuRz   (O.),  230. 

KuSCHAKEWJTSCH,    433. 

Kuscop,  205. 
Kylin  (E.),  18. 
Kystes,  617. 


Labbé  (Alphonse),  95,  333,  626,  655,  656. 

Lal)yrinlhe  (comportement  dans  un),  661. 

Laccobiiis  gracilis,   343. 

LAfiROix  (J.  L.),  471. 

Lactasc,  168. 

Lactation,  374,  508,  531. 

Lactique  (sécrétion),  374. 

Lacluca  saliva,  487. 

Laelia,  660. 

Lagenaria  vulgaris,  499. 

Lait,  36. 

Lakon  (Georg),  466. 

Lamarck,  350. 

Laraarckisnie,  649. 

Lamb  (C.  g.),  138. 

Lamerre  (A.),  346. 

Lamellibranches,  102,  555,  556. 

Lamellicornes,  471. 

La  Mer  (V.  IL),  65. 

Laminaria,  121. 

Lams  (H.),  625,  637. 

Lancefield   (Rebecca  C.)    134. 

Land  (W.  I.  G.),  131. 

Landacre,  407, 

Landaueh  (W.),  236. 

Lang,  478. 

Lang,  592. 

Lang   (Jcssie  M.),  604. 

Langeron  (L.),  43,  44. 

Langley,  288. 

Langlois,  415.  \ 

Lanterne  d'Aristote,   112. 

Laphria,   284. 

Lapicque  (Louis),  7,  18,  74,  99,  101,  270. 

Lapicque  (Marcelle),  7,  74,  75,  605. 

Lapib  (G.  E.),  334. 

Lapins,  292,  454,  455,  648. 

Larbaud  (Mlle),  467. 

Larix  europaea,  403,  473. 

—    laricina,  147. 
Lasabeff   (P.),  516. 
Lashley  (K.  S.),  671. 
Lasiocampa  quercus,  21. 
Lataste,  397. 
Latchford  (J.  H.),  168. 
Lathouwehs  (M.  V.),  136. 
Lathyrua,    83. 

—  odoralus,  462. 

—  palustris,  147, 
Lanchnbr   (A.  J.),  89. 
Laufberger  (VVilhelm),  115,  495. 
Laugibh  (H.),  18,  94,  500,  539,  605. 
Launoy  (L.),  184. 


Laurens  (Henry),  299,  300,  603,  604 
Lnvandula  stTchas,   139. 
La  Vaulx  (R.  de),  539,  558. 
Leake   (H.  Martin),  466. 
Lebedinsky  (N.  G.),  419. 
Lebistes  reticulatus,  452. 
Lebrun,  401. 
Lécaillon  (A.),  121,  329. 
Lecanora  lohulnla,  546 
Lécithine,   70. 

Lecomte  de  Nouv  (P.),  42. 
Ledingham,  398. 
Lee  (Olive  Pcarl),  38. 
Le  Fèvre  de  Abric  (Marcel),  78. 
Lefhoi.z    (Rotliwell),   577. 
Legendre   (R.),  542,  549. 
Léger    (L.),  548. 
Léger  (M.),  548. 
Légumineuses,  361. 
Lehmann  (Gunther),  513,  514. 
Leibnitz,   350. 
Leichsenring  (J.  M.),  68. 
Leimdorfer,   277,  278. 
Leiopalhes   glaberrima,   113. 
Lenticelles,   240. 
Lepeschkin,  42. 
Lépidoplères,  419,  649. 
Lepidostrobus,  131. 
Leptinus  (estaceus,  141. 
Leptodactijlus  ocellatus,  74. 
Leplodora,  558. 
Leptomonas  pyrrhocoris,  516. 
Leptomitus,  396. 
l.eploplana  laricola,  439. 
Leptosynapla  inhaerens,  663. 
Leptothorax  acervorum,  244,  245. 
—  muscorum,  244,  245. 

Leptothrix  ochracea,  247. 
Lepus  americanus,  668. 

—  europaeus,   465. 

—  médius,   465. 
Lesné  (E.),  576. 
Lesne   (Pierre),   148. 
Lessona,    248. 
Leucine,   497. 

Leucocytes,  71,  167,  173,  265,  514,  594,   595. 

Levatidi,   594. 

Levene  (P.  A.),  167. 

Levi  (G.),  110. 

Lévy   (Robert),  504. 

Lewis,  415. 

Lewis  (F.  T.),  213,  214,  611. 

Lewis  (H.  R.),  238. 

Lewis  (John  T.),  589,  590. 

Lewis  (Warren  H.),  398,  610. 

Leydig,  198. 

Leynen  (E.),  505. 

Li  KouB  Tchang,  187. 

Libbrecht  (W.),  163. 

LiBRACHOWNA     (S.),    571. 

Lichens,  147,  246,  247,  546. 

Lichtenstein,    556. 

Liège,  619. 

LiENHART  (R.),  120,  147,  328. 

Ligne  latérale,  407. 

Lilienfeld  (F.  A.),  647. 

Lillie  (F.  R.),  129,  228,  432,  433,  455,  616. 


—  687  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


LiLLiE  (Ralph  S.),  9,  282,  563,  600.  620. 
Lima  Ribeiro  (J.),  523. 
Limnaea  ovata,  288,  486,  498. 

—  slagnalis,  523. 
Limnées,  515. 
Limnodrilus,  535. 
Limosina  crassimana,  344. 

—  jontinalis,  344 

—  fulvipes,  344. 

—  syWatia,  344. 
Limulus,  157,  384  . 
Linaria  cymbalaria,  225. 
LiNDAu,  578. 

LiNDNER    (E.),    145. 

Lineus,  656. 
Linguatules,   149. 
Linné,  350. 

Linum  usitatissimum,  459. 
Liopellis  wernalis,  470. 
Liparis,  334. 

—  Lœselii,  220. 
Lipase,  168,  589. 
LiPMAN  (C.  B.),  169,  370. 
liiPMAN  (J.  G.),  366. 
Lipochromes,  168. 

Lipoïdes  (substances),  262,  263,  367. 

LippiNcoTT  (William  A.),  643. 

LipscHÛTz  (A.),  124,  125,  126,  226,  316,  433, 

533. 
LissY  (R.),  82. 
List,    17. 

LiTARDiÈRE  (R.  de),  523. 
Lithobius,  504. 
Lithoglyphus  nalicoides,  343. 

LiTTLE,   443. 

Littorale  (zone),  667. 
Lillorina,  297. 
Lobelia,  611,  667. 
Localisations  cérébrales,  150. 
Locomotion,   17. 
LoDHOLTZ,   92. 

LoEB  (J.),  155,  221,  263,  265,  278,  281,  296, 

297,  363,  365,  369.  384,  531,  564,  620. 
LoEB  (Léo),  157,  207. 
Lœwenthal  (Hans),  394,  425. 
Lœvi  (0.),  349,  501. 
LôwY   (R.),  510. 
LoHNER  (L.),  294,  558 
LoisEL,  627. 
Loligo  vulgaris,  143. 
LOMBROSO  (Ugo),  37. 
Long,  397,  531. 
Longévité,  voir  Vie. 
LoNGO,  527. 

Lopez-Lomba  (L.),  194,  276,  575,  576. 
Lophius,   402. 
Luphobranches,  62,  527. 
LoRENzis    (P.   de),   659. 
LoTSY  (J.  P.),  137. 
Loxia,  335. 
Lovez,  402. 
Lucas,  74,  288. 
Luciférine,  362. 
Luciola  i>ittata,  269. 
Lumhriculus,  535. 
Lumhricus,  231,  279,  302,  388,  626. 
Lumière    (Auguste),  44,  46,  503,  582. 


Lumière  (action  de  la)  188,  189,  190,  195, 
196,  197,  285,  289,  364,  384,  385, 
598,  599,  620.  Voir  aussi  Phototro- 
pisme. 

—  (perception  de  la),  381. 

—  (production  de),  357,  362. 
LuNA  (E.),  104,  308. 

LuND  (E.  J.),  360,  535. 
LuNDBERG  (Harald),  53,  58,  331. 

LuNDEGARDH,   381. 

Lupinus  angusiifolius,  326,  327. 
LuPTON  (Hartley),  568. 
Lupuline  (glandes  à),  185. 
Lutjanus  aya,  168. 

LUTTICHAU     (A.),    34. 

LuTz  (F.  E.),  198. 
LuTz  (Hildegard),  400. 
Lyda,  279. 

Lymantria  dispar,    191,    192,    193,    419,    432, 
449,  450,  526,  601,  617,  631.  632. 
—         monacha,    426. 
Lymphoïde  (tissu).  577. 
Lymphosporidium  trultae,  548" 
Lyndhurst  Duke  (H.),  469. 
Lynn  (M.  J.),  86. 
Lynx,  668. 

Lyperosia  thirouxi,  548. 
Lys,  117. 
Lysine,  272. 
Lvsozvme,  29,  30,  31. 
lWoff  (André),  320,  338,  547,  555. 


Mac   Dougall,  473. 

Mac  Leod,  347. 

Macleod  (J.  J.  R.),  181. 

Maeder  (Leroy  M.  A.),  593. 

Machida  (J.),   631. 

Macht,  104. 

Macrosiphum  solanijolii,  244. 

Madréporaires,  253. 

Madsen   (Th.),  174. 

Magelona  papillicornis,  307 

Magnus,  386. 

Magrou  (J.),  143,  340,  655. 

Maïs,  466,  646,  652. 

Maisin  (J.),  548. 

Maige  (A.),  25,  266. 

Maignon  (F.),  27,  37,  54. 

Majanthemum  bifolium,  529. 

Males  (B.),  17. 

Mall,  592. 

Maltase,    168. 

Mameli,   169. 

Mammaire  (glande),  593. 

Mammifères,  592,  600,  625,  667.  Voir  aussi  aux 

noms  d'espèces. 
Manquât,  249. 
Mante,  550. 

—      religieuse,  241. 
M.arceau,  307. 
JNIarchal  (El.  et  Em.),  618 
Marcovici,  277,  278. 
Marécages  (plantes  des). 
Marie  (A.),  171. 
Marie,  577. 
Marinesco  (G  ),  93,  167. 


688  — 


TAr.I,E   ANALYTIQUE 


]\[arius,  180. 

Markovits  (B.  E.),294,  381. 

INIari-att,  243. 

jSIarneffe  (11.),  76. 

Maroc,  253. 

Martens  (Pierre),  402. 

Martin  (E.  G.),  182. 

Martin  (G.  \V.).  477,  655. 

IMartin  (J.),  126. 

IMartini  (E.),  104. 

Alartynia,  475. 

Masculinisât  ton,  124. 

Masicera  inijoidea,  555. 

-Massif  central  (flore  dul,  47G. 

Masson   (P.),  586. 

Mastigamibes,  48G. 

Mastoeytes,  594 

Mastzellen,  voir  Mastoevtes 

Matcews,  360. 

Mathews  (A.  C),  121. 

Matière  (mutations  de),  24  et  suiv.,  160  et  sui\ ., 

268  et  suiv.,  356  et  suiv.,  491  et  suiv.,  570 

et  suiv. 
M.ATissE  (G.),  23. 
Matthai  (Georges),  253. 

M.^TTHEW,   666. 

Matthews  (J.  R.),  255. 

Matthiola,  332. 

Maturation,  313,  318,  425,  426,  531,  621  cl 
suiv. 

Maupas,  318,  319,  338,  379,  650. 

]\Iaurin   (E.),  166. 

Maximoav,  595. 

Maxwell  (Sir  Herbert),  142 

IMaver  (A.),  64. 

Mayerowna   (Zofja),  289. 

Mazzocco  (P.),  296. 

Me  Callu.m  (g.),  490. 

Me  Cabrison,  182. 

Me  Cartney  (J.  L.),  224,  584. 

Aie  Clendon  (J.  F.),  180,  311,  622 

Me  CoRD,  116,  415. 

Me  CoRDocK  (H.  A.),  164. 

jNIc  Cutcheon  (Morton),  594. 

Me  Dowall  (R.  J.  S.),  490,  511. 

Me  Gregor,  427. 

Me   MURTREY  (J.  E.),  186. 

Me  Swiney  (B.  A.),  269. 

Me  Whorter  (F.  P.),  147. 

Mécanismes  physico-chimiques  chez  les  êtres 
vivants,  40  et  suiv.,  170,  279  et  suiv.,  368 
et  suiv.,  499  et  suiv.,  579  et  suiv. 

Meier  (H.  F.  A.),  84. 

àÎEiGS,  375. 

Meisenheimer  (J.),  315,  532. 

Meissner,  29. 

Melandrium,  318,  647. 

Melania  tuherculata,  343. 

Mélanine,  4,  12,  190,  101. 

JMelanisme,  190. 

Mélanophores,  88,  89,  116,  386,  387. 

Melanophus,  470. 

Melanoplus  dijjerentialis,  381. 

Melanopsis  pseudojerrusaci,  343. 

Mêles,  553. 

Melin  (Elias),  473. 

Meliltohia  acasta,  246,  541. 


Mei.lrn  (Ida  M.),  226. 
Mellwora,  553. 
Mellor   (E.),  247. 
Mélon  (Louis),  73. 
Melophagus  ovinus,  333. 
Membrane  cellulaire,  5,  101,  5C5. 

—  de  lécondatioa,  9. 
Mendël  (Lafayette  B.),  66,  68,  IS.'i. 
Mendel   (lois  de),   348,   448,  451,   462,   538. 
Mendeleeff  (P.),  45,  371. 
Mendélisme,  649. 

Meni/anthes  IrijoUala,  147. 

Menzel  (R.),  634,  658. 

Menzi  (J.l,  526. 

Mercier  (L.),  140,  332,  344,  532,  548. 

Mcrcierella  eniginatica,  552. 

Mercurlalis  annua,  143,  553. 

—  perennis,  143. 
Merker  (E.),  214. 
Mérogonie,  624. 
Merton  (H.),  485. 
Mésocotyle,   646. 
Messerli  (N.),  65. 

Métabolisme,  18,  19,  68,  09,  571  et  suiv. 

Metalnikow,  319. 

Métamorphose,    115,    116,    181,    191    et   suiv., 

289,  308,  309,  374,  382,  420,  507,  508,  617, 

018,  641. 
Métaux  (action  des),  294. 
Metconikoff,  29,  31. 
Melridium  marginalum,  284. 
Metz  (Charles  W.),  134,  642. 
Metzner  (P.),  167. 
Meves,  118,  427. 
Meyer  (Arthur),  203. 
Meyer  (G.  H.).  167. 
Meyer  (H.),  278. 
Meyer  (Robert),  348. 
jMeyerhof    (Otîo),   16. 
Michanaia,   612. 
iWicHEL  (Paul),  54.  576. 
Micrococcus  hjsodeiklicus,  29. 
Miciodissection,  100. 
Microsomes,  101. 
Microsporidies,  141,  546. 
Microspora,  ^12. 
Microtermes  incerlus,  657. 
Microlus  pensiih'anicus,  608. 
Miche  (H.j,  545. 
Mignon  (lieku  L.),  576. 
MiGOT  (A.),  524. 
Milieu   (action  du),  72  et  suiv.,  141   et  suiv., 

186  et  suiv.,  243  et  suiv.,  290  et  suiv.,  33C. 

376  et  suiv.,  468  et  suiv.,  512  et  suiv.,  543  ei 

suiv.,  597  et  suiv.,  649,  654  et  suiv. 

—     intérieur,  52  et  suiv.,  174  et  suiv.,  286 

et  suiv.,  373  et  suiv.,  505  et  suiv.,  584  et 

suiv. 
Miller,   406. 

Miller  (Richard  IL),  197. 
Miller   (Robert  Cunningliam),   138,  577. 
JIii.LOT  (Jacques),  498. 
Mills  (G.  A.),  289. 
Alimétisme,  660. 
Mimosa,  360,  388. 

—       pudica,  85. 
Mines,  269. 


—  689  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


MiNKOwsKi,  278. 

MiNNicH  (D.  E.),  389. 

MiNOT  (C.  s.),  431. 

MiSK  (E.),  167. 

Misumena  valia,  242. 

MiTCHELL  (H.  H.),  317,  496. 

MiTCHELL  (Helen  S.),  183. 

Mitochondries,  185,   214,   305,   SU,    395,   400, 

610. 
Mitose  204,  222,  403,  483,  486,  487,  622,  623, 

624.  Voir  aussi  Cellule. 

MiTTELMANN    (Rcla),    489. 

Moelle  épinière   (régénération  de  la),  635. 
MoHL,  185. 

MoHR  (Otto  L.),  328,  643. 
Moina  macrocopa,  139. 
—      rectirosUis,    139. 

MOLLENDOBF    (vOu),    13. 

MoLLiARD  (Marin),  29,  497,  546. 

Mollusques,  475,  575.  Voir  aussi  aux  noms  d'cs- 

pères. 
Monas,  486. 

MÔNNESHEIMER,    501. 

MoNoD   (Th.),  549. 
Montagnes  (zone  des),  G67. 

MONTGOMERY,    423. 

MooDiE  (Rov  L.),  242. 

MooRE  (A.  R.),  301,  302,  377,  387,  388,  423, 
519. 

MOBAT,   503. 

MoRAU,  397. 

MoRAVEK  (Vladimir),  383. 

MôRcn  (J.),  286. 

MoREAU  (F.),  185. 

MoREAu  (Mme  F.),  185. 

MoRELLE  (Jean),  609. 

Morgan  (A.  H.),  389. 

Morgan  (E.  J.),  27,  36. 

Morgan    (T.    H.),    118,    135,    239,    348,    448, 

450,  458,  612,  649. 
MoRiTZ  (Alan),  515. 
Mormyridés,  344. 

Morphine  (artion  de  la),  9,  79,  181,  375. 
Morphogénèse,    103  et  suiv.,  205  et  suiv.,  307 

et  suiv.,  403   et  suiv.,  524  et  suiv.,  611  et 

suiv. 
Mort,  8,  157,  158. 
Mortalité,  467. 

Mosaïque  (maladie  de  la),  475,  660. 
Moss  (E.  G.),  186. 
Motiline,  78. 
MOTTRAM    (J.   C),   69. 
Moui.iN  (F.  de),  399. 
MouREu,  488. 

MouRiQUAND  (G.),  54,  65,  576. 
Mousses,  147.  • 

Mouvements,  6,  7,  359,  360. 
MrazeJda,  547. 
Mrsic  (Wilhrlm),  433. 
MucKLow   (S.  L.),  269. 
Mugil  citelo,  343. 

MULLER,    461. 

MuNNs  (E.  N.),  83. 

ML'nzer,  401. 

Muqueuse  (transformation  de  la),  416. 

Murisier    (1'.),   533. 

Mus  alexandrinus,  645 


Mus  decumanus,  161,  292,  293,  322. 

—  norvégiens,  406. 

—  rattiis,  645. 

—  tectoruin,  645. 
Musca  domestica,  217,  218. 
Muscidcs,  217,  246. 

Muscle,  38,  307,  484,  488,  489,  490. 
Musculaire  (contraction),  8, 17,  490. 

—  (sens),   414. 

—  (travail),  269,  270,  568,  569. 
Musculaires  (flbres),  109,  212. 
Musiela  cicognanii,  668. 

—        nofchoracensis,  668. 
Mutation,  114,  137  et  suiv.,  238  et  suiv.,  330 

et  suiv.,  463  et  suiv.,  648  et  suiv. 
Mutationnisme,  649. 
Mutalions,  449,  639. 
MuTEL  (M.),  328,  418. 
Mycorrhi?;es,  473. 
Mya  arenaria,  384. 
Mydœa,  246. 

—       plalyplera,  218 
Myers,  593. 
Myophages,  173. 
Myriapodes,  504. 
Myriothela  Coksi,    626. 
Myrmécophilie,    244. 
Mytilus,  5,  359. 
Myroholus  pjeiijeri,  532. 


Nagai  (J.),  39. 
Nageli,  639. 
Nagel,  302. 
Nais,  128. 
Nanisme,  216. 
Narcose,  156,  380,  579. 
Narcotiques  (action  des),  485. 
Nardus  sliicla,  628. 
Nargus,  254. 

Nasilio  braclii/synchiis,  591. 
Nasta  (M.),  172. 
Natannsen  (Hugo),  489. 
Nathanson,  263. 
Naucorides,  2'i9. 
Naville  (A.),  546. 
Nazacozapus  insignis,  608. 
Nebenkern,   609. 
Nécrophages,   471. 
Nécrophores,    471. 
Necrophorus,  471. 
Neclarinia  Jolinsloni,  667. 
Nectria  cinnaharina,  240. 

—      galligena,   131. 
Necturus,  116,  420. 

—         maculatus,  596. 
Negeb  (F.  W.),  240. 
Negrete  (J.),  296. 
Negri,  356. 
Nelson   (Ray),  244. 
Nemachilus,  191. 
Nématocystes,  333. 
Nematodes,  425. 
Néoblastes,  535. 
Néodyme  (action  du),  77 
Néoténie,  115,  145,  179,  420. 
Nèpe,  548. 


—  690  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


Nepenthes  (urnes  des),  658. 
Nephthys  tiombergi,  301. 
Népides,  249. 
Néréidiens,  339. 
Nereis,  224. 

—  irrorala,  312. 

—  peiagica,  301,  312,  339. 
Nerfs  crâniens,  407  et  suiv. 

—  (développement  des),  440,  441. 
Neritina  numidua,  343. 

Nernst,  388. 

Nerveuse    (activité),   500. 

Netter    (Hans),   484. 

Neugebauer,  630. 

Neurhormones,  586. 

Neurocrines   (glandes),  586. 

Neurones  (développement  des),  413. 

Neuschlosz   (S.   M.),  514. 

Nevvman  (H.  H.),  537. 

Ni  (Tsang  G.),  199. 

Nicholas  (J.  S.),  378. 

Nicodievitch,   54. 

Nicolas  (Emile  et  Gustave),  295. 

Nicola-s,  214. 

Nicollellidae,  549. 

Nicotine  (action  de  la),  375,  386. 

NiENBURG  (Wilhelm),  381. 

Nikaoa,  279. 

NiLsoN  (Nils-Héribert),  402. 

N1LSSON-E1H.E  (H.),  327,  332. 

NiLSONN  (Martin  P.),  323. 

Niphargus,  542,  553. 

N1RENSTE1N,  262,  485. 

Nitella,  264,  472. 

No  (R.  Lorente  de),  635. 

NoBÉcouRT  (P.),  319,  378. 

Noble  (E.  C),  181. 

Noctiluca,  379. 

NoGucHi  (Ilidevo),  194. 

NoLF  (P.),  47,  48,  183. 

NopczA  (Fran'),  465. 

NoRTH  (E.  E.l,  581. 

Northrop      (.J.     H),      265,    271,     286,    372, 

384. 
Nosema  Baetis,  141. 
Nostoc  puncli[ormifi,  232. 
Nolonecta  jurcata,  339. 

—  glauca,  339. 

—  lutea,  339. 

—  maculata,  249. 

—  marmorea,  339. 
Notonectides,  249. 
Nouvelle-Belgique,  344. 
Nouvelle-Calédonie,  253,  665. 
Nouvelle-Angleterre,   663,  667. 
NovAK    fJ.),   429. 

Noyau  cellulaire,  5,   159,  204,  402,   486,  487. 

Voir  aussi  Cellule. 
NoYES   (Bessie),  430,  468. 
Noyons  (A.  K.),  162,  163. 
Nucléoplasmique   (rapport),  431. 
Nudibranches,  333,  389. 
Nuptiale  (parure),  123,  124,  128. 
NussBAUM,  316,  478. 

NuSBAUM-HlLAROWICZ,    337. 

Nutrition,  272,  273,  274,  275,  276- 
Nymphon  gracile,  255. 


Obaton  (F.),  216. 
Obelia,  360,  535. 
Octopus  vulgaria,  20,  502. 
Odocoileus  i'irginianus,  669. 
Œdonates,  439. 
Œdquist  (G.),  156. 
Odorat,  251. 
Œcanthus,  219. 
Œdogonium,  472. 
Œhler,  338. 

Œhlkers  (Friedrich),  460. 
Œil,  541. 

—  (développement  de  1'),  419. 
Œnothera  biennis,  460. 

—  cockerelli,  460. 

—  Iiookeri,    460. 

— ■         lamarckiana,  460,   527. 

—  muricata,  460. 

—  strigosa,  460. 

—  suaveoleus,  460. 

—  suavis,  460. 

Œuf  (constitution  de  1'),   486,   574,   575. 

—  (développement  de  1'),  380,  401,  425,  426, 

621  et  suiv. 

—  (segmentation  de  1'),  263,  486,  655,  666. 
Ogata,  415. 

Ohashi  (Yûnosuké),  88,  89,  285. 

Ohno    (Masataka),   514. 

Ohshima  (H.),  624. 

Oiseaux,   128,   221,    318,   476,   590,   591,  661, 

667.  Voir  aussi  aux  noms  d'espèces. 
Oligochètes,  535. 
Olitzky,  610. 

Olmsted  (J.  M.  D.),  91,  439,  604. 
Olson  (A.  R.),  167. 
Oltmanns,  385. 

Ombilicale  (vésicule),  213,  214. 
Onslow  (H.),  456. 
Onychophores,  663. 
Oogénèse,  voir  Ovogénèse. 
Opalina  ranarum,  485. 
Ophiures,  215. 
Opienska  (J.),  168. 
Oppenheimer  (Heinz),  499,  478. 
Orchidées,  143,  659. 
Oreille.  95,  646. 
Organométrie,  347. 
Orge,  240. 

Ornilhogallum  umheUalum,  527 
Orobanche,  165. 
Orobus  tuberosus,  143. 
Orthacanlhacris  aegylia,  248. 
Ortlielntm  Crhysostigma,  343. 
Orthogénèse,  333,  639. 
Orthoptères,  248,  367,  381. 
Ortmann,   254. 
Orton  (J.  H.),  143. 
Orycles,   471. 
Oryza  salwa,  39. 
Os,  236. 

OSBORN,    350. 

OsBORNB  (Thomas  B.),  88. 
OsBORNE  (T.  G.  B.),  251. 

OSBORNE,    183. 

OscHMANN,  425,  627. 
Oscillaria  sancta,  385. 
OSLBR,   646. 


—  691  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


Osmies,  GfiO. 

Osmoderma,  390. 

Osmose,  41,  42,  43,  281,  282,  348,  5G5,  566. 

Voir  aussi  Perméabilité. 
Osmotique  (pression),  41,  42,  43,  289,  293,  419, 

530,  580,  621,  G22,  623. 
Osselets  de  l'ouïe,  465. 
Osseux   (tissu),  109. 
OssiAN  Dahlgren  (K.  V.),  326. 
Ostéosclérose,  465. 
OsTERHOuT  (M.  J.  V.),  264,  284. 
Ostracodes,  654. 
Ottow  (B.),  125,  226. 
Ouabaïne  (action  de  1'),  78. 
Oursin,  215,  221,  263,  486,  529,  624.  Voir  aussi 

aux  noms  d'espèces. 
OUSPENSKY   (V.  j.),   316. 
Ovaire,  125,  126,  127,  508. 

—      (extrait   d'),    81. 
Ovariotestis,   129. 
OvERTON,  262,  484. 
Ovogénèse,  117,   118,  422  et   suiv.,  574,  575, 

G25,  626. 
Ovulation,  590,  591. 
OwEN,  350. 
Oxydation,  118,  119. 
Oxydoréducases,  26,  27. 
Oxyluciférine,  268. 
Oxyvrus,  425. 
Ozone  (action  de  1'),  567. 


Pachyostose,  465. 

Pachyrhina  crocafa.  139. 

Pack  (D.  A.),  39. 

Paedogénèse,  217. 

Paedogamie,  223. 

Page  (Irvine  H.),  157. 

Pagenstecher,  328. 

Pagniez  (P.),  187. 

Paillot  (A.),  51. 

Painter  (Th.  S.),  203,  427,  531. 

Palaemoneles  i>arians,  146,  343. 

Palemoninae    (développement    des),    417. 

Palitzeck,  656. 

Pallary  (Paul),  475. 

Palmiers,  114. 

Paludina  vwipara,  428. 

Panachure,  460,  462,  466,  539. 

Pancréas,  58,  59,  181,  361,  446,  588. 

Pancréatique  (cellule),  609. 

Pantanelm  (E.),  170,  382. 

Pap  (Endre),  456. 

Papanicolaou  (G.  N.),  397,  431,  617. 

Papaver  somniferum,  466. 

Papavérine  (action  de  la),  8,  78. 

Paracentrotus  lividus,  237,  311,  380,  620. 

Paraiulus  pennsylvanicus,  387. 

Paramaecium,   199,   294,   379,   381,   383,    570. 

—  aurelia,  301. 

—  caudatum,  262,  567,  598,  602. 

—  putrinum,  599. 
Parantipathes  larix,  113. 
Paraphorocera  senitts,   555. 
Parascalops  Breweri,  668. 

Parasitisme,  142,  144,  145,  204,  246,  247,  470, 
546  et  suiv. 


Parasuchla,  242. 

Fabat  (M.),  284. 

Paralhenodra   anguslifolia,   23 i. 

Parathyroïdes,  179,  585,  586,  587,  58?. 

Parhon  (G.  J.),  316,  588. 

Parhon  (Constance),  316,  588. 

rARHON  (Marie),  226. 

Paris  ijuadrifoUa,  402,  529. 

Pariser  (K.),  532. 

Parker  (G.  H.),  89,  284,  298,  357,  378. 

Parker  (Svlvia  L.),  640. 

Parseval  (IvI.  V.),  212. 

Parthénogenèse,    25,    121,    313,    421    et   suiv., 

428  et  suiv.,  619  et  suiv.,  627,  651. 
Patelle,  436. 

Pathologiques   (caractères),  450 
Patouillard  (N.),  217. 
Paulesco  (N.  G.),  59,  150. 
Pauli  (W.),  263,  563. 
Pave  (S.),  296. 
Peacock  (Silber  G.),  585 
Pearl  (Raymond),  431,  467,  640. 
Pèche  miraculeuse,  142. 
Pekelharing  (C.  a.),  43. 
Pelecyophrya,  555. 

Pellegrin  (Jacques),  253,  344,  658. 
Pellia  epiphylla,  247. 
Pelloea  atropurpurea,  195. 
Pelmatohydra  oligactis,  537. 
Pélorie,  137. 
Peltigera  canina,  232. 
Penilia  sckmackeri,  343. 
Pennington,  473. 
Pepsine,  168. 
Perça  fluviatilis,  531. 
Perfiljew  (P.),  439. 
Péricardiales  (i^ellules),  12. 
Péridiniens,  204,  205,  229. 
Perinereis  culirijera,  312,  339. 

—  Marioni,  312.  339, 
Periplaneta  orientalis,  283,  373. 
PerméabiHté,  43,  157,  261,  262,  263,  264,  283, 

484,  489,  501,  564  et  suiv.,  581,  621  et  suiv. 
Perotti  (Renato),  144. 
Peromyscus  leucopus,  668. 

—  maniculalun,  464,  668. 
Peroxvdase,  27. 

Peskett  (G.  L.),  61. 

Peter  (Karl),  350. 

Peterfi  (T.),  486. 

Peters,  338,  592. 

Petit  (L.),  552. 

Petromyzon,  402. 

Petterson  (Alfred),  173. 

Pétunia,  83. 

Pézard  (A.),  127,  318,  630. 

Pfeffer,  262,  348. 

Pfeiffer,  294. 

Pfluger,  516. 

Phagocytose,  50,  173,  174,  265,  398,  502,  504, 

620,  6?j. 
Pludera  bucephala,  21. 
Phascolosoma  vulgare,  42. 
Phaseolus,  42. 

—  mulliflorus,  156,  485. 

—  i>ulgaris,   28,    114,   156,    419 
Phasgonuridés,   241. 


692 


TABLE  ANALYTIQUE 


Phiiiptschenko,  538. 
Phillips  (R.  L.),  383. 
Philocopra  curvicola,  GIS. 

—  setosa,   618. 
Philodendron,  240. 
Philosomia  cynthia,  453,  454. 

—  ricini,  453,  454. 
Phisalix  (Mme  M.),  334. 
Phœnocora  jucunda,  424. 
Pholeuon,  664. 

Phoma,  247,  578. 

Phormidium  foveolanim,  385. 

Phosphatides,  70. 

Phosphorescence,  14,  340.  Voir  aussi  Lumière. 

Photopériodisme,  195,  196. 

Photosynthèse,  21,  165,  296,  361. 

Phototropisme,   88,   146,    249,    297,   298,   378, 

384,  551. 
Phoxinus,  191. 
Phthorimœa  opercutella,  139. 
Phyllophages,  471. 
Phiflloplana  liiloricola,  439. 
Physa  acuia,  485. 
Physalis  heterophylla,   660. 

—  subglahrala,  660. 
- —        virginiana,   660. 

Physcia,  147. 

Physiques  (agents),  188  et  suiv. 

Phytolacca,  475. 

Phytoplanchon,    256,   669. 

PicADO  (C),  117,  225. 

Picard  (F.),  245,  541. 

PiCKERING   (J.  W.),  50. 

PicTET  (Arnold),  329,  538,  645,  649. 

Pieris  brassicae,  188,  245. 

PiÉRON  (H.),  93. 

Pierre  (C),  139. 

Pigeon,  216,  273,  493,  494,  503,  591. 

Pigments,  4,  12,  39,  88,  115,  116,  168,  188,  189, 

190,  191,  285,  339,  386,  387,  400,  497,  498, 

499. 
Pilocarpine,  (action  de  la),  380. 
Pilobolus,  42. 

Pinéale  (glandel,  voir  Epiphyse. 
Plnus,  147. 

—  Jeffreyi,  84. 

—  syli'eslris,  473,  582. 
Pionosyllis  lamelUgera,  658. 
Pituitaire  (glande),  voir  Hypophyse. 
Pituiiine,  88,  90. 

Piiymys  pineioruin,  668. 

Planaires,   231,   437   et  suiv.,   634.   Voir  aussi 

aux  noms  d'espèces. 
Planaria  alpina,  297. 

• —        dorotocephala,  438. 

—  gonocephala,  297. 

—  suhtenlaculata,  553. 
Planocera  californica,  439. 
Planorbis,   496. 

Plantage,  528. 

—  major,  327. 
Plaquettes  sanguines,  49,  50. 
Plasma  germinatif,  639. 
Plate,  639. 

Platner,  118. 

Platon, 350. 

Platt   (J.),  408,  412. 


Platt,  301. 

Platypsyllus  castoris,   141. 

Plenk  (H.),  109. 

Pleontodon,  528. 

Plethodon,  427. 

Pleurobrachia,  5. 

Pleurodeles  Wallli,  434. 

Pleurotrichia,  379. 

Poche  du  noir,  4,  12. 

Podon,  343. 

Pogonia  ophioglossoides,  147. 

PoGONOWSKA,   191. 

Poïkilothermes,  572,  573. 

Poils,  454. 

Poisons,  194,  291. 

Poisson  (Raymond),  139,  249,  548 

Poissons,  66,^88,  194,  242,  253,  282,  283,  344, 

402,  498,  666.  Voir  aussi  aux  noms  d'espèces. 
Polano,  630. 
Polarité,   230,   233,  356,  360,  535.   Voir  aussi 

Gradation  métabolique. 
POLICARD    (A.),   187. 
Polimanti  (0.),  20. 
PoLiTis,  184. 

POLLACCI,    169. 

Pollicipes  cornucopiae,  475. 
Pollinisation,   120. 
PoLowzow  (Wera),  380. 
Polycelis  nigra,  297. 
Polydactylie,   457. 
Polydesmus,  387. 
Polychaetes,  301. 
Polygonatum  latifolium,  528. 

—  mulliflorum,  528. 
officinale,  528. 

—  verlicillalum,  529. 
Polykrikos,  149. 
Polynévrite,  54,  67. 
Pohjphemus,  558. 
Polypodium  vulgare,  473. 
Pomatoceros  iriqueter,  426. 
Pomme  de  terre,  475. 
PoNDER  (Eric),  70. 

PoNSE  (K.),  128,  546,  590. 

POPIELSKI,   33. 

Popovici-Baznosanu  (A.),  112, 

Porc,  236,  592,  593. 

PORGES  (Otto),  277. 

Porocephalus,  149. 

Porphyra  umbilicalis,  541. 

Porpite,  633. 

Porter  (W.  T.),  110. 

Portier  (P.),  24,  194,  283,  293,  395,  498,  671. 

Porlulaca  grandiflora,  136,  647. 

Postgénération,  210,  211,  212. 

Potamogeton  perjolialus,  581. 

—  natans,  472. 
Potassium,  294,  368,  426. 
Poulain,  577. 

Poule,  434,  643,  644. 

—      (hérédité  chez  la),  135. 
Poulet  (développement  du),  415. 
Powers  (Edwin  B.),  34. 
Poynter  (C.  W.  M.),  515. 
Prankerd  (T.  L.),  87. 
Praséodyme  (action  du),  77. 
Pratt,  270. 


693 


TABLE   ANALYTIQUE 


Prenant  (Marcel),  266,  498,  523,  524,  527.  552. 
Prell  (H.),  239. 
Prewitt  (Pro.  V.),  589. 
Prianischnikow  (D.),  167. 
Priestley  (J.  h  ),  580,  581,  619. 
Pbikelmaier  (Dj.),  486. 
Primates,  335,  604. 
Primida  elalior,  670. 

—  veris,  670. 

• —       i'ulgaris,  670. 
Princsheim,  386. 
Pristina,  129. 
Pristiurus,  416. 
Proaies  dccipiens,  430,  468. 
Proscher,  595. 
Protamines,  33. 
Protéines,  34,  35,  155,  156,  369. 
Protococcales,  472. 
Prototaxis,  670. 
Protozoaires,  159,  379,  479. 
Provence,  345 
Prunus  armeniaca,  487. 

—       domesiica,  487. 
Przibram  (H.),  161,  189,  190,  191,  292,  293, 

347,  445,  612. 
pRZYLECKi  (St.  J.),  38,  40,  41,  167,  168,  170. 
Psen,  660. 

Pseudochromosomes,  523. 
Pseudococcus,  425. 
Pseudohermaphrodisme,  129. 
Pseudoklossia  Chitonis,  436. 

- —  patellae.  436. 

Psychides,  458,  459.  ' 
Ptérochrozées,  660. 
Plinides,  402. 
Plomaphagus,  254. 
Puccinia,  473. 

—  graminis,  142. 
PucHiNGER   (Hermine),  528. 
Puhinaria  foccijera,  469. 
Punaises,  339. 

PuNNET,  538,  644,  648. 

PUTCHER,    646. 

PuTTER,  348,  518,   573. 
PuYMALY  (A.  de),  545. 
Pycnogonides,  255. 
Pycnogonum  littorale,  255. 
Pygmées,  405. 
Pyrameis  atnlanta,  180,  389. 

—  cardui,  188. 
Pyrausta  nuhilalis,  139,  554. 
Pyrénées-Orientales,  553. 
Pyretophorus  chaudoyei,  343. 
Pyrocaléchiue  (action  de  la),  375. 
Pyromelana  franciscana,  128. 
Pyrrhocores,  518. 

QUAGLIARIELLO    (G.),  38. 

Queue  (longueur  de  la),  292,  293. 
Quinoléiques  (dérivés),  605. 
QuiNQUAUD  (AIL),  58,  511. 

Rabaud  (Etienne),  240,  518,  550. 

Rabl,  103. 

Races  géograpliiques,  639,  649,  650. 

Rachitisme  expérimental,  496. 


Racines,  188,  216,  545. 

Racovitza,  254. 

Radioactivité,  362. 

Radium   (action  du),  10,  70,  76,  79,  84,  428. 

596,  600,  601. 
Radovici,  93. 
Radzimovska  (V.  V.),  9. 
Ragsdale  (A.  C),  351,  374,  375. 
Raillictiella,  149. 
Rajeunissement,  651. 
Ram  Pershad  (B.),  466. 
Piuna,  308. 

—  analis,  117,  337,  615. 

—  caiesbiana,  507. 

—  clamala,  420,   507. 

—  clamitans,  389. 

—  dalmatica,  337. 

—  esculenta,  103,  234,  288,  309,  317,  508. 

—  fusca,  16,  31,  117,  179,  230,  313,  337, 

419,  430,  574,  575. 

—  grxca,  337. 

—  Latastei,  337. 

—  pipiens,  38,  389. 

—  siiU'atica,  301. 

—  temporaria,  16,  234,  317,  358,  387,  530. 
Randolph  (L.  F.),  652. 

Randolph,  535. 

Randoin  (Mme),  276,  575. 

Raphanus,  360. 

Rappepout  (Th.),  403. 

Rasmuson  (Hans),  324. 

Rataria,  634. 

Rate,  59,  80,  81,  288,  289,  290,  509,  588. 

R.\THERY   (F.),  52. 

Rathery  (H.),  577. 

Rats,   17,  161,  236,   273,   274,   275,  398,  429, 

589,  593,  599,  645. 
Ravenna  (C),  375. 
Ravina    (A.),   187. 
Ray  (G.  B.),  366. 
Ray  (L.  h.),  568. 
Ray,  350, 

FtAYMOND    (M.  S.),  469. 
Rayner  (M.  C),  578. 
Rayons  X  (action  des),  383,  428,  485. 
Réactions  des  êtres  vivants,  72  et  suiv.,  186 

et  suiv.,  197  et  suiv.,  290  et  suiv.,  376  e^ 

suiv.,  512,  516  et  suiv.,  597  et  suiv.,  602  e 

suiv, 
Redfern  (G.  M.),  170. 
Redfield   (Alfred  C),  601. 
Rees  (Charles  William),  199. 
Rees  (Maurice  IL),  508. 
Réflexe  homostrophique,  387. 

—  psychogalvanique,  91. 

Réflexes,  88  et  suiv.,  146,  302,  384  cl  suiv.,  512 

—  conditionnels,  387,  604. 
Regaud  (Cl.),  10,  79,  84,  214. 
Régénération,  131   et  suiv.,  229  et  suiv.,  308, 

319  et  suiv.,  435  et  suiv.,  534  et  suiv.,  612, 

613,  634,  635. 
Régnier  (Rohert),  144,  145. 
Régression,  333. 
Régulation,  210,  211,  349. 
Rehberg  (P.  B.),  61. 
Reichenow,  667. 
Rein,  61,  62,  335,  501,  527. 


694 


TABLE   ANALYTIQUE 


Remotti  (Et tore),  223,  367. 

Remy  (P.),  90,  197,  475. 

Renault-Capart  (H.),  68,  69. 

Reniera,  144. 

Rennine,  168. 

Renonculacées,  393, 

Reptiles,  666. 

Reseda  lutea,  543. 

Respiration,  20,  21,  22,  23,  165,  334,  361,  366, 

582. 
Rétine,  604. 
Retour  au  nid,  660 
Retterer,  397,  419. 
RÉVF.SZ  (G.),  550. 
Rhahdilis,  425. 

—  pellio,  338. 
Rhabdocœliens,  231,  424. 
Rhinophore,  389. 
Rhizophidium  poh/siphoniae,  655. 
Rhizolrogus  ater,  113. 
Rhodiimenia  palmala,  534. 
Rlioes,  484. 

Rliomuleum,  427. 
Rhône,  344. 

—  (bassin  du),  666. 
Ribes  grossulariala,  473. 

—  nigriim,  473. 

RicHET  (Charles),  28,  288,  447,  539,  569,  588. 
RiCUTMYER  (F.  K.),  198. 
Riciniis,  100. 

—  communis,  419,  462. 
RiDDLE  (Oscar),  216,  590,  591,  455. 
RiDLER  (H.  N.),  552. 

RiDLER  (W.  F.  F.),  247. 

Rielia  manticida,  550. 

Ries,  311. 

RiGG  (G.  B.),  168. 

Riley,  243,  389. 

RiMBACH  (A.),  188. 

Ringel-Suessenguth,  383. 

Ringoen  (A.  R.),  594. 

RiocH  (David),  397. 

RiTTER,  388,  389. 

Rivière   (Gustave),  76 

RoBBiNS  (W.  J,.)  602. 

Roberts,  593. 

RoBERTsoN  (T.  BraSsiord).  267. 

RoniNSON,  592. 

RocH  (Félix),  284. 

Rœo  discolor,  528. 

Roger  (H.),  182. 

RoGERs  (Frcd  T.),  569. 

RoGOFF  (P.  M.),  181,  287. 

ROGOWITSCH,   415. 

RoHDE,  564. 

RoHB  (G.  von),  20. 

RoLPH,  379. 

RoMANESE  (Ruggero),  8. 

RoMEis  (B.),  180,  214. 

RoMELi-,  473. 

RoMiEu  (Marc),  167,  307. 

RouGioNE  (A.),  419. 

RoscANu,  93. 

Rose  (M.),  263,  551. 

Rose  (William  C),  166,  167. 

Roses,  140. 

RosKAM  (Jacques),  49. 


Ross-JoHNSON  (Jlargarct),  531. 
Rossia  macrosoma,  143. 
RoTH  (P.),  469. 
RoTHLiN  (E.),  32,  33. 
Rotifères,  317,  430,  431. 
RouBAUD  (E.),  217,  240,  659. 
RouGHTON  (F.  J.  W.),  363. 
Roule  (Louis),  666. 
RoussY  (G.),  61. 
Roux  (W.),  413,  639. 
RowLAND  (Amy  F.),  161,  162. 
Rubidium  (influence  du),  76. 

RUBNER,    574. 

RuFFiNi  (Angelo),  95. 
RuFFiNi    (G.),   414. 
RuHi.AND  (W.),  262,  369. 
Rumex  crispus,  22. 

—      patientia,  370. 
RuND    (G.),  210. 
RUNN-STROM  (J.),  159,  380. 
Russula  quelelii,  205. 
Rywosch  (D.),  157,  496. 


Sahellaria  alveolata,  311,  656. 

Sabin,  398. 

Saccharomyces  cerevisiae,  366. 

Saccorhiza,  43. 

Sacculina  carcini,  504. 

Saceghem  (R.  van),  545,  548. 

Sachs,  216. 

Sadovnikoff  (M.  P.),  661. 

Sagariia,  143. 

Saguchi,  399,  610. 

Saignée  réflexe,  90, 197,  198,  518. 

Sakai,  500. 

Salaman  (Redcliffe  N.),  454 

Salamandra  maculosa,  116,  189,  190,  321. 

Salamandridae,  558. 

Salant  (WiUiam),  515. 

Salazar  (A.  L.),  625. 

Salen,  630. 

Salensky,  308. 

Salix  gracilisttjla,  237. 

—  muUinervis,  237. 
Salmo  fario,  60. 

Salpa  confci'derala,  549. 

—  democratica,   308. 

—  fusiformis,  308. 

—  inaxima,  308. 

Sanchez  y  Sanchez  (Manuel),  529. 
Sand  (Knud),  130,  318. 
Sandiford   (Irène),  569. 

Sang,  33,  34,  35,  69,  102,  170,  184,  187,  511, 
593    594    595. 

—  '     (coagulation  du),  47,  48,  50,  183,  289. 
Sanguines    (cellules),   102,   103. 

Saperdes,  144. 
Saponine,  157. 

—         (action  de  la),  9. 
Saprolegnia,  487. 
Saprolégniacées,    396. 
Saragea  (Th.),  4. 
Sarcophaga  carnaria,  218. 
Sarrosporidies,  546,  547. 
Sardine,  540. 
Sarkar  (B.  B.),  93. 


—   695 


TABLE .  ANALYTIQUE 


Sarracenia  piirpurea,  147. 
Sartoey   (A.),  77. 
Saturnia  pavonia,  532. 

—  pyri,  532. 
Sauerbeck,  G30. 
Saunders  (E.  R.),  217,  332. 
Savanes  (zone  des),  6G7. 
Sawtchenko,  398. 
Saxifraga  umbrosa,  137. 
Saxl    294. 

Sayr'e  (J.  D.),  370. 
Scalopiis  aqiialictis,  G68. 
Scaleita  stagnalis,  344. 
Scatophaga  stercoraria,  344. 
Schaefer  (Georges),  301. 

SCHAEFFER,  64. 
SCHAFIELD,  235. 
SCHARFF,    254. 

ScHAXEi.  (Julius),  210,  347,  43S,  478. 

SCHEINFINKEL    (N.),   508. 
SCHELLINO,    350. 

.ScHENK  (Paul),  510. 

SCHIEFFERDECKER    (Paul),    331. 

ScHiEMANN  (Elisabeth),  447. 
SCHIFFMANN  (Olga),  80,  495. 
ScHiLF    (Ericli),    91. 
ScHiMPER,  364,  473. 

SCHINDLER,    386. 
SCHLEIER     (.J),    488. 
SCHMIDT,    145. 
SCHMIDT,     235. 

ScHMIDT  )A.),  348. 
ScHMiDT  (Hans),  301. 

ScHMIDT    (J.),    452. 

ScHMiDT  (W.  J.),  215,  396. 
ScHMiTT  (E.  M.),  225. 
ScHNAKENBEEK  (Wemer),  400. 
SCHOTTÉ  (O.),  535. 
ScHRADER  (Franz),  425,  629. 

SCHREBER    (K.),    489. 
SCHBEINER    (A.),   118,   423. 
SCHREINER     (K.    E.),    118. 
SCHRIDDE,    102. 

ScHUBERTH   (Albert),  91. 

SCHULIN,    419. 
SCHULTZ    (W.),    190. 
SCHULTZ,    37'J. 
SCHULZ,  316. 

ScHULZE  (Paul),  266. 

SCHULZE  (W.),  179. 

ScHURHOFF  (P.  N.),  220,  225,  487. 

SCHUSTER,  129. 

Scinques,  666. 
Scirpus  paluslris,  471. 

—  validus,  147. 
Sciurus  caroUnensis,  668. 

—  hudsonicus,    668. 
Sclerolinia  Fuckeliana,  378. 

—         Libertiana,  378. 
Scolecosaurus,  666. 
Scolopendra,  504. 
Scopelus,  337 
ScopoUa  carniolica,  527. 
Scorbut,  65.  182,  493,  575. 
Scott  (J.  A.),  381. 
Scott  (.J.  M.  D.),  595. 
Scott,   121. 


Scuiigera,   504. 
Scylla  serrata,  549. 
Scyllium,  88. 

■ — •       catulus,  18. 
Sears  (P.  B.),  651. 
Sebesy  (île  de),  665. 
Secale  céréale,  238. 
Sécrétine,  59. 

Sécrétion,  56  et  suiv.,  62,  69,  400. 
Sécrétions    internes,    115,    123    et    suiv.,    37i, 

386,  387,  507. 
Seifriz  (William),  566. 
Seigle,  4G2. 

Seiler  (J.),  426,  458,  459. 
Sélaciens,   283. 
Sélection,  652. 
Sélénium,  76,  366. 
Selle  (Raymond  M.),  397. 
Sels   (action  des),  6,  71,  157,   194,  286,     291, 

319,  369,  382,  383,  484,  485,  486,  489,  514, 

515,    600,    601. 
Sémocéplialus  e.rspinosus,  139. 
Semper,  112,  128,  633. 
Senecio,  667. 

—      vulgaris,  539. 
Sénescence,   319,   431,   G51. 
Sensations,  150. 

Sensibilité  difPérentielle,  358,  359. 
Sensitive,  282.  Voir  aussi  Mimosa. 
Sepia  elegans,  143,  144. 

—  orbignyiana,  143,  144. 

—  officiiialis,  4. 
Serebrovsky  (A.  S.),  135,  315. 
Sericaria  mori,  268. 
Serpents,  572. 

Sertularella  polyzonias,  506. 
Sésies,  144. 

Setchel  (W.  A.),  135. 
Settles,   577. 
Seurat  (L.  G.),  343. 
Sexe,   640. 
— -     (caractères  liés  au), 

—  (détermination  du), 
630. 

Sexes  (proportion  des),  318,  434,  449. 
Sexualité,   122  et  suiv.,    225  et  suiv.,   314  et 

suiv.,  431  et  suiv.,  531  et  suiv.,  629  et  suiv. 
Sexuel  (dimorphisme),  130. 
Sexuels  (caractères),  292,  316. 

—      secondaires    (caractères), 
226,  434,  533. 
Sharpe,  667. 
Shearer  (C),  118,  119. 
Shepard   (C.  E.),  600. 
Sheppard,  630. 
Sherman  (H.),  22,  65 
Sherrington   (Ch.  S.),  92,  197. 
Shive  (J.  W.),  578. 
Showalter  (A.  JL),  100. 
Shull  (F.  A.),  431. 
Sideromonas  Confervarum,  247. 
Sigalas  (R.l,  76. 
Silpha,  471. 
Silphidae,  141,  253. 
Siluridés,  344. 
Simon   (E.),  250. 
Simon,  630. 


642. 

275,    317,   433,  629, 


123   et   suiv., 


696 


TABLE   ANALYTIQUE 


SiNDLER    (Adolf),   496. 

SiNEL     (J.),     143. 

Singe,  203. 

Siponculides,  42. 

Sipuncitlus  nudus,   170. 

Sitta  europea,  341. 

Slonaker  (James  Rollin),  274,  275,  40G. 

Slosse   (A.),  33. 

Small,    86. 

Smith,   508. 

Smith  (C.  S.),  172,  328,  598,  649. 

Smith   (F.),  487. 

Smith  (Homer  W.),  311. 

Smith  (Théobald),  548. 

Snyder  (Charles  D.l,  569. 

SoAR  (Isabel),  582. 

SoCR.\TE,  349. 

SoKOLOFF  (Boris),  159. 

Sol,  659. 

Solanuin  carolinense,  C60. 

—  Lycopersicum,    499. 

—  luaglia,  143. 

—  nigntm,  487. 

■ —       tuberosum,  487 
SOLLAUD  (E.),  146,  417. 
Solenobia   pineli,   459. 
SOLOMOIS    (J),    187. 
Somniei!,  595. 

SOSNOWSKI,   301. 

Sordaria  letraspora,  618. 
SouBA  (Arthur  John),  276. 

SOULA,    24. 

Soufre,   659. 
Souris,  17,  135. 
SousA  (J.  de),  523. 
SouzA    (D.   H.  de),  59. 

SOVER,  415. 

Spaeth,  88. 

Sparsanium  ramosum,  471. 

Sparrow  (C.  m.),  469. 

Spemann  (H.),  210,  211. 

Spencer   (E.  R.),  336. 

Spencer,    612. 

Spermatogénèse,  118,  219,  223,  310,  424,  425, 

427,  448,  5.31. 
Spermato toxines,  372. 

Spermatozoïde   (maturation   du),   425,   426. 
Sperme,  367,  584,  620,  621. 
Sphaerechinus,  5. 

—  granularis,  236 

Sphaeroma  Rissoi,  343. 

—  rugicauda,  343. 

Spliagnum,  147. 
Sphénophryidés,  555,  556,  557. 
Sphenophrya,    556. 
Sphinx  ligusiri,   21. 
Sphodromanlis   bioculata,   231. 
Sphodrus  leucophthalmus,  147. 
Spicules,   214,  215,  524,  527. 
Spinacia,    528. 
Spirochaeta  crocidurae,  548. 

—         icterohemorragiae,  505. 
Spirochaetes,     194. 
Spirogyra,  472,  485,  570. 
Spirogyres,  7,  99,  101. 
Spongioline,    266. 
Spores  (reproduction  par),  131,  230. 


Sporormia  interiiiedia,  618. 
Spurling  (Roy  S.),  616. 
Sqiiatarola  squatarola,  476. 
Squilla  mantis,  382. 
Siachys  sijluaiica,  137. 
Slagmomantis  caroUnensis,  231. 
Standfuss,  532. 
Stanton  (R.  E.),  368. 
Starkey   (R.  L.j,  279. 
Starung  (E.  H.),  62. 
Stasi   (G.),  659. 
Steche,  478. 
Stegomia,  247. 
Steindler,  603. 
Slellaria  aquatica,    528. 

—  média,   528,   539. 
Stentor,  379. 

—  cœruleus,   485. 
Stephenson  (M.),  37. 

Stéréotropisme,  157,   158,   207   et    suiv.,    387. 

Sterigmalocystis  nigra,  29. 

StériUté,  137,  434,  653. 

Stern  (Kurt),   388. 

Stern  (L.),  26,  79,  80,  81. 

Sterna  païadisaea,  476. 

Stewart  (C.  P.),  27,  36. 

Stewart  (Fred  W.),  617. 

Stewart  (G.  N.),  181,  287,  596. 

Stewart,   415. 

Stheeman,   577. 

Stiénon  (L.),  588. 

Stieve  (H.),  117,  220,  227. 

Sligmalea  Robertiani,   230. 

Stiles   (Walter),  564. 

Stockard  (Charles  R.),  397,  405,  431,  451,  617 

Stoklasa  (J.),  76. 

Stoll,   165. 

Stoli.te  (H.  A.),  128. 

Stomates,  370. 

Stomoxe,  217,  218. 

Stone  (L.  S.),  407. 

Stotsenburg  (J.  M.),  508. 

Stout  (A.  B.),  653. 

Stovaïne  (action  de  la),  79. 

Strangeway  (T.  S.  P.),  11. 

Strassburger,  478,  527. 

Strato   (Clemens),  232. 

Stricht  (O.  van  der),  625. 

Strohl   (A.),  94. 

Strohl,   18. 

Strombus   gigas,   356. 

Strong  (Leonell  C),  442. 

Sliongylocentrotus,  379. 

—  drobachiensis,    663. 

—  fragilis,  663. 

—  jranciscanus,   537. 

—  lividus,    voir    Paracenirotus 
lii>idus. 

—  purpuratus,  537. 
Slrojigylns,   425. 

Slropliantine  (action  de  la),  10,  78. 
Strychnine,  161,  294. 
Stuhlmann   (E.),  659. 
Stumper  (Robert),  83,  175,  657. 
Sturtevant  (A.  H.),  145,  629. 
Stylaria,    626. 

—  lacustris,  129 


—  697  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


Slylarioides  papillosa,  238. 

Sucre,  52. 

Sud-africaine    (flore),    148. 

SiiFFERT  (Fritz),  284. 

Sulfomonas  thiooxydans,  278. 

SuMNER  (F.  B.),  292,  464,  638,  649. 

Sun,  81. 

SuNZERi  (Giuseppe),  375. 

Surface,  221. 

Surfécondation,  223. 

Surmaturité,  317. 

Surrénales,  35,  56,  57,  58,  60,  81,  116,  181,  182, 

286,  287,  288,  361,  382,  415,  589,  590,  591, 

593. 

SUTHERLAND,  516. 
SvEHLA,  415. 
SVEHN,  415. 

SvERDRUp  (Aslang),  457. 

SwETT  (F.  H.),  525. 

SwiNGLE  (W.  W.),  115,  181,  420,  507. 

Sycandra  elegans,  215. 

Sylphidae,   333. 

SyWilagus  transilionalis,  668. 

Symbiontes,  voir  Symbiotes. 

Symbionticisme,  670. 

Symbiose,  143,  144    227,  328,  340,  473,   659, 

660,  670. 
Symbiotes,  395,  610,  659. 
Symétrie,  234,  525,  611,  612. 
Sympathies,  347. 
Synanthie,  137. 
Synaplomys  cooperi,  668. 

—  miclomys,  668. 

Syndinium,   550. 
Syringa  i>ulgaris,  383,  527. 
Système    nerveux    (influence    du),    439,    526, 

535. 
Szent-Gyôrgyi  (A.  V.),  511. 

SzRETTER      (R  ),     572. 
SZYMANSKI   (J.  S.),   341. 


Tabac,  186. 

Tacbinaircs,  218,  554. 

Tachine,   279. 

Tact  (sens  du),  518,  603. 

Taenioconger  Digueti,  658. 

Taille,  331,  379 

Tait,  398. 

Takahashi  (Nabuyoshi),  273,  402. 

Talaeporia  iubulosa,  458. 

Taliaferro  (W.  h.),  541. 

Tamm  (R.),  124,  126. 

Tammes  (Tine),  459. 

Tamura,  232. 

Tanaka  (Y.),  279,  454. 

Tannophiles  (corps),  625. 

Taraxacum  laewigatum,  651. 

—  officinale,  539,  651. 

Taret,  577,  600. 
Tashiro   (Sliiro),  38. 
Taube   (Ervin),  439. 
Taupes,  668. 
Tausson  (O.),  313. 
Taxas  fasligialus,   130. 
Taylor  (G.  V.),  486. 
Taylor  (J.  K.),  169,  366 


TcHISTOVITCH   (Th.),   173. 

Teissier  (Georges),  506,  552. 

Télégonie,  637,  640. 

Téléostéens,    167,    223,   337,    367. 

Telephragmoorylon,  149. 

Tempéraments,  176  et  suiv. 

Température   (action  de  la),  25,    64,    65,    66, 

71,  76,  83,  115,  162,  174,  292,  293,  296,  316, 

359,  383,  426,  599. 
Tenebrio  molitor,  21,  527. 
Tension  superficielle,  565,  579. 
Tenthredinoïdés,   337. 
Tératogénèse,  106,  114,  205,  210  et  auiv.,  309, 

419,  436. 
Tcredo  navalis,  138,  198. 
Termites,  145,  657. 
Ternetz,   578. 

Terroine  (E.-F.),   31,    64,  276,  570,  574,  575. 
Testicule,  81,  123,  124,  125,  126. 
Têtards,  445,  495.  Voir  aussi  Métamorphose. 
Tétracotylédonie,   114. 
Tétraèdre  morphogénique,  525. 
Tettigonia  verrucwora,  475. 
Thallium,   447. 
Thelohania  illirwisensîs,  141. 

—  magna,  141. 
Thelypteris,  147. 
Théobromine  (action  de  la),  375. 
Thermique    (sens),   389,   518. 
Thigmophrya,  556,  557. 
Thigmotactisme  557. 
TigmotricheS;  555. 
Thiobacillus  thiooi'idans,  366. 
Thôrner  (Walter),  296,  500. 
Thomisus  onuslus,  242. 
Thompson  (D'Arcy  W.),  348. 
Thompson  (W.  R.),  363,  554. 
Thomson  (A.  Landsborough),  231. 
Thomson,  250. 

Thorium  (action  du),  77. 

Thrips,    665. 

TnuNBERG  (Torsten),  28. 

Thymus,  16,  509. 

Thyroïde,  16,  32,  56,  60,  63,  80,  81,  115,  179, 
180,  285,  288,  289,  308,  356,  374,  382,  420, 
493,  495,  507,  509,  583,  585  et  suiv.    599 

Thyroxine,  599. 

Thysanoptères,  665,  670. 

Tibicina  septemdecimi,  243. 

TiCHOMIROFF,  121. 

Tige,  216,  217. 

Timarcha  lenebricosa,  113. 

Tingis  pyri,  470. 

Tipula,  284. 

Tissu  conjonctif,  107. 

Tissus  (culture  des),  397,  398,  610. 

—      (extraits  de),  582. 

~       (formation  des),  207  et  suiv. 
Toeniessen  (E.),  639,  646. 
Tollenaar  (D.),  342. 
Tomopleris,  423. 

—  onisciformis,  117,  118. 
Tono fibrilles,  396. 

ToRNiER  (G.),  348. 
Torrey  (R.  E.),  149,  588. 
Tortue,   251,   378. 
TOURNADE    (A.),   56,   57. 


—  698  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


«  Tout  ou  rien  »  (loi  du),  74,  91,  92,  270. 
Toxines,  161,  171,  172. 

TOYAMA,    118. 

T.  R.  R.  S.,  142. 

Tradescantia,  487. 

—  muUicohr,  528. 
Transplantation,  127,  132,  231,  233,  234,  309, 

321,    322,   405,  440   et  suiv., 
507.  Voir  aussi  Greffe. 

—  autophorique,  445. 
Trauniatismes,  161. 

Trechus  Bonvouloiri,  542. 

—       fuh'us,  542. 
Treponema  calligyriim,  194. 

—  macrculeniium,  194. 

—  microdentium,  194. 

—  imicosum,   194. 

—  poUidum,  194,  505. 

—  peilenue,  194. 

—  ref  lin  gens,  194. 
Tretjakov.,  527. 
Trihonema,  472. 
Trichies,  471. 

Trilicum    spelta,    238. 

Triton,  105,  132,  230,  322,  535. 

—  alpesiiis,  124,  210,  439. 

—  ciislalus,  123,  124,  184,  289,  322. 

—  tœnialus,  210,   439. 
Trogoderma,  379. 
Trogoxylon     aequale,  148. 

—  parallelipedum,    148. 

—  prostomoides,  148. 
Tropaeoluni  maius,  487. 
Tropidonotus  natrix,  546. 

Tropisnies,    84   et   suiv.,   146,    296,    297,    381, 

384  et  suiv. 
True  (Roduey  H.),  169. 
Trugg  (E.),  184. 
Truite,  226,  548. 
Trugg,  370. 
Trypanosoma  brucei,  505. 

• —  cajalhoni,  545. 

—  congolense,  545. 

—  e<iuiperdum,  505. 
— •  t^'ansi,  505. 

—  le>visi,  505,  541. 

—  pecorum,  545. 

—  pwax,  545. 
Trypanosomes,  505. 
Trypanosomiases,  469,  548. 
Trypsine,  271. 
Tryptophane,  272. 
Tschermak,  479. 
tchirsch,  185. 
TscHULOK,  479. 

Tsé-tsc,    659. 

TsERCLAES  (Jacques  de),  402. 

Tubérisation,  143. 

Tuberculose,  331 

Tubifex,    526,    535. 

—  bavaricus,  425. 

—  rivulorum,  212. 

—  tubije.r,   425. 
Tubularia  meseinbryaniliemum,  627. 
TuKEY  (H.  B.),  252. 

Tumeurs,  10,  442,  443,  444. 
TuNNiCLiFE  (U.  E.),  363. 


Tunisie  (faune  de  la),  343. 
Tupper-Carey  (R.  M.),  581 
TuRCHiNi  (Jean),  4,  12,  502,  506. 
TuRNER  (Gb.  W.j,  374,  375. 
TuRRO,  29. 
Tijone  briareus,  496. 
Tj/pha  lalifolia,  147. 
Typhlocaris  galilea,  659. 

—  lethaea,  659. 

—  salentina,  659. 
Typhlomolge,  420. 
Tyramine,  386. 
Tyrosinase,  191. 
Tyrosines,  279. 


Ubisch  (L.  von),  231. 

Uffredizi,  630. 

Uhlenhuth  (E.),  509. 

Uhi.mann  (Eduard),  349. 

Ulehla   (Vladimir),  383. 

Ultra-violets  (rayons),  9,  172,  188,  198,  298, 

515,    567. 
Umber,  646. 
Unio,  540. 
Unna,   102. 
Uno  (Toshio),  56. 
Uphof  (J.  g.  Th.),  462. 
L^rechia  (G.  J.),  175. 
Urée,  18,  511. 
Uridil  (Joseph),  60. 
Urinaire  (sécrétion),  61,  62,  63 
Urine,  501,  594. 
Urocyon,   668. 

Urodèles  (caractères  sexuels  des),  123. 
Uroleptus  mobilis,  650. 
Uronychia,  356. 
Ursus  arctos,  476. 
Urtica,  473. 

—      urens,  539. 
Urticantes  (cellules),  114. 
Utérus,  591. 
Utriculaires,  240. 
Uyeno  (H.),  90. 


Vaccinium  macrocarpon,  147. 
Vagliano  (M.),  576,  599. 
Vahlkamppa  patuxenl,  355. 
Vaisseaux,  612. 
Vallisneria,  220. 
Valonia,   264. 
Van  Dam  (E.),  517. 
Vandei.   (A.),  553. 
Vanesse  antiopa,  389. 

—  lo,  188,  309. 

-  urlicae,  188,  297. 
Vaney,   190. 

Van't  Hoff,  23. 

Variation,  137  et  suiv.,   238  et  suiv.,   330  et 

suiv.,  448,  463  et  suiv.,  540  et  suiv  ,  648  et 

suiv. 
Varigny  (H.  de),  112. 
V^aucheria,   472. 
Veit   (Otto),  416. 
Vejdovsky,  128. 
Velella  spirans,  204. 


—  699  — 


TABLE   ANALYTIQUE 


Vélelle,  633,  634. 
Venins,  82,  83,  175,  296,  334,  504. 
Ver  à  soie,  454. 
Ver  de  terre,  voir  Lumbricus. 
Verlaine  (S.),   118. 
Verlaten  (île  de),  665. 
Verne  (J.),  62,  497,  527. 
Verney  (E.  B.),  62. 
Verruca  stromia,  552,  553. 
Verworn,  269,  479. 
Vexin  français,  345. 
ViALE   (G.),'  18. 
Vibilia  vialrix,   549. 
Vicia  jaha,  144. 

Vie  (durée  de  la),  191,  528,  60î,  640,  641,  650. 
—-  ralentie,  22,  146. 

ViEHMEYER   (H.),  244. 

Vieweger  (F.),  81.  573. 

ViEWEGEHOWA      (J.),     81. 
ViGAM     (P.),    660. 

Vignes   (H.),   184. 

ViLLEMIN    (F.),   335. 

Vincent  (Swale),  416. 
Viscache,   73. 

Viscosité,  156,  485,  563,  564. 
Viscum,   165. 

—       album,   225. 
Vision   (rôle  de  la),   189,   190,   226,   251,   285, 

298,  299,  300,  510,  518,  550,  603,  004. 

VlTALI,     95. 

Vitamines,    64   et   suiv.,    183,    276,    495,    496, 

575,  576. 
Viviréaction,  488. 

Vlès  (F.),  170,  263,  486,  622,  627. 
Vœlkel   (Hermann),   17. 
VoGEL  (R.),  268. 
VOGT,    105. 

Voicu  (J.),  363. 

Vol,  284,  332,  333. 

Volvocales,   472. 

Volçox  aureus,  472. 

Voriicella,   6,   7. 

Vorticellides,  111. 

Vosges,  475. 

Voss   (Hermann),  121,  430. 

Vries    (de),    449. 

Vue,  voir  Vision. 

Vulpes  fiilva,  668. 


Waaler  (GeorR.  H.  M).,  324.      . 
Waele  (H.),  583. 
Wagner  (Ch.),  124,  125,  126. 
Wagner  (K.),  226,  227,  401,  533. 
Waise  (R.  h.),  164. 
Waksman  (S.  A.),  278,  366. 
Walbum  (L.  D.),  286. 
Waldeyer,  630. 
Walker   (E.  W.  A),  140. 
Walker  (M.  N.),  475. 
Wallace,  667. 

Wallin  (Ivan  E.),  395.  610,  670. 
Walter,    278. 
Wanser  (H.  M.),  196. 
Warburg   (O.),   365. 
Wardner    (W.    P.),    91. 
Wassermann,  117. 


Waterhouse  (W.  L.),  142. 

Watrin  (J.),  176. 

Weaver   (J.  E.),  545. 

Weber    fA.).   132,   176,   184,   223,  313,  323, 

535,  641. 
Weber  (Fiiedl.),  156,  383,  485. 
Weber,  478. 
Weber,    .546. 

Weber-Fechneb  (loi  de),  489,  518. 
Weidenreich  (Franz),  109,  236,  595. 
Weil   (E.),  55,  56. 
Weil    (P.),   71. 
Weinberg   (M.),  172. 
Weinland,    50. 
Weismann,  536. 
Weiss    (Hermann),  43,   489. 
Weiss  (Paul),  309,  321,  322. 
Weiss  HooRwEG   (loi  de),   18. 
Welch  (D.  s.),  130. 
Wellmann,  574. 
Wells   (B.  W.),  474. 
Welsch  (W.),  511. 
Werth  (E.),  466. 
Wertheimer    (E.),    63,    94,    273,    285,    492, 

494,  495,  502,  503,  510. 
Westblad    (E.),   312. 
Wetzel  (G.),  108. 
Weymann   (Marie  F.),  415. 
White  (H.  L.),  501. 
Whetham  (M.  D.),  37. 
Whitehead  (Richard  W.),  508,  630. 
Whitney,  316. 

WlDAL,    313. 

WiECHMANN  (Ernst),  10,  295. 
Wieland,  26,  28. 
WiEMAN  (H.  L.),  444. 
Wiesner  (Berthold  P.),  293,  322. 

WlESNER,    445. 

WiLDEMAN   (E.  de),  244. 

WiLHELMl      (H.),     234. 

WiLLE   (N.),  167. 

Williams   (L.),  121. 

Williams    (M.1,   157. 

Williams    (R.    E.),  299 

Williams,   68. 

WiLLis   (J.  G.),  255,  664,  666. 

Willstaetter,  165. 

WiLsoN  (E.  B.),  479. 

Winge   (0.),  452,  645. 

Winiwarter    (V.),  531   . 

WiNKLER    (Hans),    180,    423,    438,    449,    527. 

WiNTER  (G.  R.),  375. 

WlNTERSTElN,    277,    478. 

WiNTON  (F.  R.),  88,  386. 

WiNTREBERT    (P.),    116,    557. 

WiSLOCKI,     617. 

WiTscHi    (Emil),    640. 
WoERDERMANN  (Martin  w.),  229. 

WOFFENDEN    (L.    M.).    619. 

WoLFF    (Clara),  402. 
WoLLMAN  (E.),  50,  173,  599. 

WoLTERECK,     633. 

WooD  (F.  B.),  19. 

WOODARD     (J.),    659. 

WOODBURN   (W.  L.),  223. 
WooDRUFF,  81,  111,  319,  381. 

WOOLDRIDGE,  183. 


—  700 


TABLE   ANALYTIQUE 


WORONIN,   473. 

WonoNzoFF  (D.  S.),  489. 
Wrioht  (Sewall),  644. 
Wright,    50. 
VVuLFF   (Ove),   174. 

WUNDT,    297. 

VVylie  (R.  B.),  220. 


Xanthelles,  205. 
Xantliine,  36. 
Xantholeucophores,  386. 
Xanthophores,  89. 
Xantophylle,  16'3.     .;    , 
Xenophiles,  254. 
Xenopus  calcaratus,  329. 

—        Muelleru  329. 
Xylène,  580. 
Xylophages,   471. 


Yeux   (couleur  des).   645. 
YooNG  (D.),  137. 
YouNG  (D.  B.),  356. 


YouNG  (E.  Gordon\  8. 
YouNG  (R.  T.),  194. 
Yttrium   (action  de  1'),  77 
YuASA  (Hachiro),  337. 


Zapus  hudsonius,  668. 
Zea,  100. 
—     mays,  419. 
Zenkévitch  (L.),  309. 

ZiMMERMANN     (A.),    465. 

Zinc,  99. 

ZiRPOLo  (G.),  146,  362. 

ZOLLIKOFER,    156. 

Zoobothryon  pellucidum,  146. 
Zoocécidies,  141. 
Zooxanthelles,  205. 
Zoraptères,  669. 
Zorotypus,   669. 
ZOTTA    (G.),    516. 
ZuNz  (E.),  32,  46,  70. 

ZWAARDEMAKER,     515. 
ZWEIBAUM,    319. 

Zygnema,  472. 
Zymocontes,   610. 


701 


Imp.  des  Presses   Universitaires  de  France.  —  0018. 


L'ANNÉE  BÏOLOGIOUE 


FONDÉE    PAR 

YVES       DELAGE 


COMPTES  RENDIS  DES  TKAVALX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION    BIMESTRIELLE 

DE    LA 


FEDERATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

M"«    M.    GOLDSMITH,  MM.     HeNNEUUV,     a.    MaYER,    F.    PÉCHOUTRE,    Ch.    Pérez, 

H.  PiÉRON,  A.  Prenant,   E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  "  les  presses  universitaires  ",  49,  boulevard  St-Michel,  PARIS 

SECRÉTAIRE    GÉNÉRAL  :    M»»    M.    GOLDSMITH. 

SECRÉTAIRE    POUR    LA    PARTIE   BOTANIQUE  :  M.   F.    PÉCHOUTRE 


VINGT-SEPTIÈME    ANNÉE 

1922-23 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  TOME  III,  FASC.  1 


PARIS 

MASSON   ET  C 

120,    BOULEVARD   SAINT-GERMAIN,    120 


AVIS  AUX  ABOMÉS  ET  lECTELRS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  profes- 
seur Yves  Delage,  VAnnée  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25^^  année 
de  son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés 
de  Sciences  naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuel- 
lement. Sa  direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé 
de  délégués  de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représen- 
tant les  diverses  branches  de  la  biologie.  Le  titre,  les  tendances  géné- 
rales et  le  programme  de  VAnnée  Biologique  restent  les  mêmes  que  par 
le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée,  pour  devenir  bimes- 
trielle. La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque, 
constituant,  à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule 
donne  une  table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule 
comprend  des  analyses  groupées  par  chapitre  et.  éventuellement,  des 
articles  présentant  des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique,  la 
partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  ecolutionis,  a 
fusionné  avec  l'Année  Biologique  ;  un  échange  de  services  a  été  prévu, 
de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques  de  certains 
autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le  Journal 
de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Chimique  de  France,  l'Année  Psychologique,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  VAnnée  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  pour  la  France 
60  fr.       —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Les  Presses  univer- 
sitaires de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920,  qui  ne  sont  pas  encore  parus, 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux 
anciennes  conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 

A  partir  du  volume  XXVII  (année  1922-1923),  une  modification  est 
introduite  dans  la  distribution  des  chapitres  de  VAnnée  Biologique. 
Chaque  fascicule  est  scindé  en  deux  parties  : 

/.  —  Physiologie  générale 

II.  —  Morphologie  et  physiologie  générale, 

comportant  chacune  une  pagination  séparée. 

La  table  détaillée  des  chapitres  est  donnée,  comme  pour  l'ancien  clas- 
sement, à  la  fin  de  chaque  volume  annuel. 

Le  Secrétaire  de  la  Rédaction  reçoit  le  vendredi,  de  16  h.  à  18  h.,  aux 
Presses  universitaires  de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris  (V«). 


MASSON     ET     a%    EDITEURS 

LIBRAIRES  DE  L'ACADÉMIE  DE  MÉDECINE 

120,    BOULEVAUD    S  AINT-GEUM  AIN  ,    PARIS  —    V  I*^    AHH. 

Annales  des  Sciences  Naturelles 

I.    ZOOLOGIE 

Direction   de  M.   E.-L.   BOUVIER 

Abonnement  (/  i>ol.  de  6  niim.)  :     France  4-0  fr.  Étranger  40  fr 


IL    BOTANIQUE 

Direction   de  M.   J.   COSTANTIN 

Abonnement  {i  vol.  de  6  niim.)  :     P'ranee  40  fr.     Étranger  40  fr. 


Comprenant  la  Zoologie,  la  Botanique,  l'Anatomie  et  la  Physio- 
logie comparées  des  deux  règnes,  ces  volumes  constituent  des 
recueils  de  mémoires  originaux,  de  <r  mouvements  »  scientifiques, 
et  traitent  des  principales  questions  à  l'ordre  du  jour  dans  le 
domaine  des  sciences  naturelles. 


Archives  d'Anatomie  microscopique 

PUBLIÉES    PAR 

RANVIER  &  HENNEQUY 

Professeurs  au  Collège  de  France 


3      FASCICULES      PAR      AN 


Abonnement  annuel France  80  fr.     Étranger  80  fr. 


Cette  imblication  est"  destinée  à  publier  des  travaux  techniques 
que  des  revues  générales  ne  pourraient,  faute  de  place,  insérer  dans 
leurs  colonnes.  Elle  peut  ainsi  donner  Tétendue,  l'illustration,  les 
planches  en  noir  et  en  couleur,  que  suppose  aujourd'hui  l'édition 
des  travaux  d'anatomie  microscopique.  Paraissant  depuis  1897,  elle 
forme  chaque  année  un  volume  in-8°  d'envii'on  400  pages  avec 
planches. 


LES  PRESSES  UNIVERSITAIRES  DE  FRANCE 

49,    Boulevard    Saint-Michel,    PARIS    (V^) 
ANNALES 

DE  ROENTQENOLOGIE  ET  RADIOLOGIE 

Journal  de  l'Institut  d'État  de  Roentgenologie  et  Radiologie 

à  Pétersbourg 
Tome  I.  —  1922  .     . .     60  fr. 

CONFÉRENCES,    RAPPORTS    DE    DOCUMENTATION 

SUR 

LA     PHYSIQUE 

&     'voltj3vee:s 

1.  LES  RAYONS  X,   par  M.   de  Brogue 15  fr. 

2.  LA   THÉORIE   DES   QUANTA   et   l'Atome   de  Bohr,   par 

L.  Brillouin '5  fr. 

3.  L'ARC    ÉLECri?/()L/E,  par  Maurice  Leblanc  fils ,     ..     10  fr. 

4.  LA  LAMPE  A  TROIS  ÉLECTRODES,  par  G.  Gutton  ..     ..     15  fr. 

5.  LES  PHÉNOMÈNES  THERMIONIQUES,  par  E.  Bloch.     ..10  fr. 

Pour  paraître    prochainement 

LA  STRUCTURE  DES  CRISTAUX,  i^ar  C.  Mavgaiî^ 15  fr. 

LA   TECHNIQUE    DU   WDE,  par  L.  Dunoyer 10  fr. 

UÉVOLUTION  DES  ÉTOILES,  pur  Jean  BosLER 10  fr. 

André    HOVELACQUE 

LES     NERFS    CRANIENS 

A.T^A.'rOTMilE         3VC-A.Cr£OSCOT»IQXJE 

Un  volume  in-8°,  218  pages,  88  figures,  15  hors-texte     18  fr. 

JOURNAL  DE  CHIMIE=PHYSIQUE 

FONDÉ   EN   1903,    PAR   PH.-A.    GUYE 
ABONNEMENT  :   Union  postale 80  fr. 

Docteur  Emile  WALLON 

BISMUTH 

ET     C03V/CI=0SÉS      BIS^VLXJTHIIQTJES 

DANS    LE   TRAITEMENT   DE 

LA    SYPHILIS 

Un  volume  petit  in-8o 6  fr. 

PREQL.  —  Traduction  de  WELTER 

LA    MICROANALYSE' 

Un  volume  in-8o Broché.   16  fr.  50.  —  Relié.  20  fr. 

Paris.  —  Les  Presses  Universitaires  de  France. 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


FONDKE     PAR 

YVES       DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION    BIMESTRIELLE 

DE    LA 

FÉDÉRATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

M"*  M.  GoLDSMiTH,  MM.    Henneguy,    a.   Mayer,  F.   Péchoutre,  Ch.   Pérez, 

H.  PiÉRON,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M,  Tiffeneau. 


Secrétariat  /   "  les  presses  universitaires  ",  49,  boulevard  St-Michel,  PARIS 

SECRÉTAIRE    GÉNÉRAL  :    MH"    M.    GOLDSMITH. 

SECRÉTAIRE    POUR    LA    PARTIE    BOTANIQUE  :  M.   F.    PÉCHOUTRE 


VINGT-SEPTIÈME    ANNÉE 

1922-23 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  TOME 


PARIS 

MASSON   ET  €'• 

laO,    BOULEVARD   SAINT-GERMAIN,    120 


AVIS  AUX  ABONNÉS  ET  lECTElJRS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  profes- 
seur Yves  Delage,  l'Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25«  année 
de  son  existence,  entre  les  mains  delà  Fédération  française  des  Sociétés 
de  Sciences  naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuel- 
lement. Sa  direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé 
de  délégués  de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représen- 
tant les  diverses  branches  de  la  biologie.  Le  titre,  les  tendances  géné- 
rales et  le  programme  de  V Année  Biologique  restent  les  mêmes  que  par 
le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée,  pour  devenir  bimes- 
trielle. La  revue  parait  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque, 
constituant,  à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule 
donne  une  table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule 
comprend  des  analyses  groupées  par  chapitre  et,  éventuellement,  des 
articles  présentant  des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique,  la 
partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  ecolutionis,  a 
fusionné  avec  l'Année  Biologique  ;  un  échange  de  services  a  été  prévu, 
de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques  de  certains 
autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le  Journal 
de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Chimique  de  France,  l'Année  Psychologique,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Myeologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnemeni  de  V Année  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  [lour  la  France 
60  fr.       —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Les  Presses  univer- 
sitaires de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920,  qui  ne  sont  pas  encore  parus, 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux 
anciennes  conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 

A  partir  du  volume  XXVII  (année  1922-1923),  une  modification  est 
introduite  dans  la  distribution  des  chapitres  de  VAnnée  Biologique. 
Chaque  fascicule  est  scindé  en  deux  parties  : 

/.  —  Physiologie  générale 

II.  —  Morphologie  et  physiologie  générale, 

comportant  chacune  une  pagination  séparée. 

La  table  détaillée  des  chapitres  est  donnée,  comme  pour  l'ancien  clas- 
sement, à  la  fin  de  cliaque  volume  annuel. 

Le  Secrétaire  de  la  Rédaction  reçoit  le  vendredi,  de  16  h.  à  18  h.,  aux 
Presses  universitaires  de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris  (V«). 


REVUE    CRITIQUE 

de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel  publié  sous  la  direction  de 
Maurice  COSSMANN 

avec  la  collaboration  de  MM.  Anelli,  E.  Asselberghs,    F.  A.  Bather^ 
F.  Canu,  G.  Doll/us,  H.  Douvillé,  P.  Fritel,  M.  Gignoux,  H.  Brolemann, 

J.  Lambert,  Van  Slraelen,  etc.. 

VINGT-SEPTIKME    ANNÉE 
-PRIX     DE    L'ABONNEMENT    ANNUEL     ;     20    FRANCS 

Port  en  sus  pour  l'étranger  :  1  fr.  50.  —  Compte  chèques  postaux  n*  345-45 

Paris  (Louvre) 

Chez   M.  COSSMANN,  Fondateur-Directeur, 
2,   Boulevard   Sadi-Carnot,    Enghien-les-Bains   (Seine  et-Oise). 


MASSON     ET     C'%    ÉDITEURS 

LIBRAIRES  DE  L'ACADÉMIE  DE  MÉDECINE 

I20,    BOULEVARD    S  AINT-GEUM  AIN ,    PARIS  —   VI"   ARR. 

Annales  des  Sciences  Naturelles 

I.    ZOOLOGIE 

Direction   de  M.   E.-L.   BOUVIER 

Abonnement  (i  vol.  de  6  niim.)  :     France  40  fr.  Étranger  40  IV, 

II.    BOTANIQUE 

Direction   de  M.   J.   COSTANTIN 

Abonnement  (i  vol.  de  6  num.)  :     B'rance  40  fr.     Étranger  40  fr. 

Comprenant  la  Zoologie,  la  Botanique,  l'Anatomie  et  la  Physiologie  com- 
parées des  deux  règnes,  ces  volumes  constituent  des  recueils  de  mémoires 
originaux,  de  «  mouvements  «  scientifiques,  et  traitent  des  principales 
questions  à  l'ordre  du  jour  dans  le  domaine  des  sciences  naturelles. 


Archives  d'Anatomie  microscopique 

PUBLIÉES    PAR 

RANVIER  &  HENNEQUY 

Professeurs   au   Collège   de  France 

3      FASCICULES      PAR      AN 

Abonnement  annuel France  80  fr.     Étranger  80  fr. 

Cette  publication  est  destinée  à  publier  des  travaux  techniques  aue  des 
revues  générales  ne  pourraient,  faute  de  place,  insérer  dans  leurs  colonnes. 
Elle  peut  ainsi  donner  l'étendue,  l'illuslration,  les  planches  en  noir  et  en 
couleur,  que  suppose  aujourd'hui  l'édition  des  travaux  d'anatomie  micros- 
copique. Paraissant  depuis  1897,  elle  l'orme  chaque  année  un  volume  in-8 
d'environ  400  pages  avec  planches.  :  ' 


LES  PRESSES  UNIVERSITAIRES  DE  FRANCE 

49,    Boulevard    Saint-Michel,    PARIS    (V^) 
ANNALES 

DE  ROENTQENOLOQIE  ET  RADIOLOGIE 

Journal  de  l'Institut  d'État  de  Roentgenologie  et  Radiologie 

à  Pétersbourg 
Tome  I.  —  1922 60  fr. 

CONFÉRENCES,    RAPPORTS    DE    DOCUMENTATION 

SUR 

LA     PHYSIQUE 

&       •VOLXJ3VIES 

1.  LES  RAYONS  X,  par  M.   de  Drogue 15  fr. 

2.  LA   THÉORIE  DES   QUANTA   et   l'Atome   de  Bohr,  par 

L.  Brillouin IS  fr. 

3.  L'ARC    ÉLECTP/pt/E,  par  Maurice  Lkblanc  fils ,     ..  10  fr. 

4.  LA  LAMPE  A  TROIS  ÉLECTRODES,  par  G.  Gutton  ..     ..  15  fr. 

5.  LES  PHÉNOMÈNES  THERMIONIQUES,  par  E.  Bloch.     ..  10  fr. 

Pour  paraître    prochainement 

LA  STRUCTURE  DES  CRISTAUX,  par  C.  Maugain 15  fr. 

LA   TECHNIQUE    DU   V/DE,  par  L.  Dunoyer lO'fr. 

L'ÉVOLUTION  DES  ÉTOILES,  par  Jean  BosLER ..     ..  10  fr. 

André    HOVELACQUE 

LES     NERFS    CRANIENS 

Un  volume  in-S",  218  pages,  88  figures,  15  hors-texte      18  fr. 

"     '    '  '  ■'».  ■-■^— «— ^«-^ 

JOURNAL  DE  CHIMIE=PHYSIQUE 

FONDÉ  EN  1903,    PAR   PH.-A.    GUYE 
ABONNEMENT  :   Union  postale 80  fr. 

Docteur  Emile  WALLON 

BISMUTH 

ET     COI^FOSÉS      BISnyCXJTIÏIQTJES 

DANS    LE  traitement   DE 

LA    SYPHILIS 

Un  volume  petit  in-S» - 6  fr. 

PREQL.  —  Traduction  de  WELTER 

LA    MICROANALYSE 

Un  volume  in-8o Broché.   16  fr.  50.  —  Relié.  20  fr. 

Paris.  —  Les  Presses  Universitaires  de  Franci. 


L'ANNÉE  BIOLOGIOUE 


FONDIΠ    PAR 

YVES       DELAGE 


COMPTES  RENDIS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION    BIMESTRIELLE 

DE    LA 

FÉDÉRATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES 


\ 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Gm^ 
M"e  M.  Goi.DSMiTH,  MM.    Henneguv,    a.   Mayer,  F.   Péch 
H.PiÉRON,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffen 


Secrétariat  :    "  les  presses  universitaires  ",  49,  boulevard  St-Michel,  PARIS 
E      SECRÉTAIRE    GÉNÉRAL  :    Mi"    M.    GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRE    POUR    LA    PARTIE   BOTANIQUE  :  M.  F.    PÉCHOUTRE 


VINGT-SEPTIÈME    ANNÉE 

1922-23 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  TOME  III,  FASC.  3 


PARIS 

MASSON  ET  e* 

120,    BOULEVARD   SAINT-GERMAIN,    120 


AVIS  AUX  ABOMÉS  ET  lECTElRS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  profes- 
seur Yves  Delage,  l'Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25<=  année 
de  son  existence,  entre  les  mains  delà  Fédération  française  des  Sociétés 
de  Sciences  naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuel- 
lement. Sa  direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé 
de  délégués  de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représen- 
tant les  diverses  branches  de  la  biologie.  Le  titre,  les  tendances  géné- 
rales et  le  programme  de  ÏAnnée  Biologique  restent  les  mêmes  que  par 
le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée,  pour  devenir  bimes- 
trielle. La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque, 
constituant,  à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule 
donne  une  table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule 
comprend  des  analyses  groupées  par  chapitre  et,  éventuellement,  des 
articles  présentant  des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique,  la 
partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis,  a 
fusionné  avec  V Année  Biologique  ;  un  échange  de  services  a  été  prévu, 
de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques  de  certains 
autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le  Journal 
de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Chimique  de  France,  l'Année  Psychologique,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  V Année  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  pour  la  France 
60  fr.       —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Les  Presses  univer- 
sitaires de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris. 

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conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux 
anciennes  conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 

A  partir  du  volume  XXVII  (année  1922-1923),  une  modification  est 
introduite  dans  la  distribution  des  chapitres  de  VAnnée  Biologique. 
Chaque  fascicule  est  scindé  en  deux  parties  : 

/.  —  Physiologie  générale 

IL  —  Morphologie  et  physiologie  générale, 

comportant  chacune  une  pagination  séparée. 

La  table  détaillée  des  chapitres  est  donnée,  comme  pour  l'ancien  clas- 
sement, à  la  fin  de  chaque  volume  annuel. 

Le  Secrétaire  de  la  Rédaction  reçoit  le  vendredi,  de  16  h.  à  18  h.,  aux 
Presses  universitaires  de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris  (V«), 


REVUE    CRITIQUE 

de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel  publié  sous  la  direction  de 
Maurice  CÔSSMANN 

avec  la  collaboration  de  MM.  Anelli,  E.  Asselberghs,    F.  A.  Bather, 
F.  Canu,  G.  Dollfus,  H.  Doui>illé,  P.  Fritel,  M.  Gignoux,  H.  Brolemann, 

J.  Lambert,  Van  Straelen,  etc.. 

AINGT-SEPTIÈME    ANNÉE 
■PRIX     DE     L'ABONNEMENT     ANNUEL     ;     20     FRANCS 

Port  en  sus  pour  l'étranger  :  1  fr.  50.  —  Compte  chèques  postaux  n°  345-45 

Paris  (Louvre) 

Chez  M.  COSSMANN,  Fondateur-Directeur, 
2,   Boulevard   Sadi-Carnot,    Enghien-les-Bains   (Seine  et-Oise). 


MASSON     ET     C%    EDITEURS 

LIBRAIRES  DE  L'ACADÉMIE  DE  MÉDECINE 

120,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    PARIS  —   VI^   ARR. 

Annales  des  Sciences  Naturelles 

I.    ZOOLOGIE 

Direction   de   M.   E.-L.    BOUVIER 

Abonnement  (j  vol.  de  6  niim.)  :     France  40  fr.  Etranger  40  fr. 

II.    BOTANIQUE 

Direction   de  M.   J.   COSTANTIN 

Abonnement  (i  vol.  de  6  niim.)  :     France  40  fr.     Étranger  40  fr. 

Comprenant  la  Zoologie,  la  Botanique,  l'Anatomie  et  la  Physiologie  com- 
parées des  deux  règnes,  ces  volumes  constituent  des  recueils  de  mémoires 
originaux,  de  «  mouvements  »  scientifiques,  et  traitent  des  jjrincipales 
questions  à  l'ordre  du  jour  dans  le  domaine  des  sciences  naturelles. 

Archives  d'Anatomie  microscopique 

PUBLIÉES    PAR 

RANVIER  &  HENNEQUY 

Professeurs  au   Collège  de  France 

3      FASCICULES      PAR      AN 

Abonnement  annuel France  80  fr.     Étranger  80  fr. 

Cette  publication  est  destinée  à  publier  des  travaux  techniques  aue  des 
revues  générales  ne  pourraient,  faute  de  place,  insérer  dans  leurs  colonnes. 
Elle  peut  ainsi  donner  l'étendue,  l'illustration,  les  planches  eu  noir  et  en 
couleur,  que  suppose  aujourd'hui  l'édition  des  travaux  d'anatomie  micros- 
copique. Paraissant  depuis  1897,  elle  forme  chaque  année  un  volume  in-8 
d'environ  400  pages  avec  planches. 


LES  PRESSES  UNIVERSITAIRES  DE  FRANGE 

49,    Boulevard    Saint-Michel,    PARIS    (V^) 

ANNALES 

DE  ROENTQENOLOaiE  ET  RADIOLOGIE 

Joiuvial  de  VInstitut  d'État  de  Roentgenologie  et  Radiologie 

à  Pe'tersbourg 
Tome  I.  —  1922 . .     60  fr. 

CONFÉRENCES,    RAPPORTS    DE    DOCUMENTATION 

SUR 

LA     PHYSIQUE 

s        -VOLTriVIES 

1.  LES  RAYONS  X,  par  M.   de  Broglie 15  fr. 

2.  LA   THÉORIE   DES   QUANTA   et   l'Atome   de  Bohr,  par 

L.  BrILLouin 15  fr. 

3.  L-'y4RC'J§tE.ÇT/?/()t;E,  par  Maurice  Lkblanc  fils ,     ..  10  fr. 

4      LA  LAMPE  À  TROIS  ÉLECTRODES,  par  G.  Gutton  ..     ..  15  fr. 

5.    LES  PUÉNOMÈNES  THERMIONIQUES,  par  E.  Bloch.     ..  10  fr. 

.';       •Pour  "paraître    prochainement 

l'a  SJRUÇTURE  des  cristaux,  par  C.  M.\ugain 15  fr. 

LA    TECifNIQUE    DU   VIDE,  par  L.  Bvî^oxER 10  fr. 

UÉVOLUTION  DES  ÉTOILES,  par  Jeïin  BosLER 10  fr. 

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André    HOVELACQUE 

LES     NERFS    CRANIENS 

A.I«<TA.TOJVEIE         3VIA.CR.OSCOr»IQrjE 

Un  volume  in-8°,  218  pages,  88  figures,  15  hors-texte     18  fr. 

JOURNAL  DE  CHIMIE=PHYSIQUE 

FONDÉ  EN   1903,    PAR    PH.-A.    GUYE 
ABONNEMENT  :  Union  postale 80  fr. 

Docteur  Emile  WALLON 

BISMUTH 

ET     COIVCÏ^OSÉS      BISlv^XJTHCIQXJES 

DANS    LE   TRAITEMENT   DE 

LA    SYPHILIS 

Un  volume  petit  in-8° 6  fr. 

PREGL.  —  Traduction  de  WELTER 

LA    MICROANALYSE 

Un  volume  in-8o Broché.   16  fr.  50.  —  Relié.  20  fr. 

Paris.  —  Les  Presses  Universitaires  de  Francs. 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


FONDKE    PAR 

YVES      DELAGE  XaT^ 

COMrrES   IIEXDUS  DES  TKAVAIX  /^/o  ^»    ^' 

BIOLOGIE     GÉNÉRALVX    * 

PUBLICATION    BIMESTRIELLE 

DE    LA 

FÉDÉRATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  ^^  Cauli.eky,  C.  Delezenne,  P,  Girard, 

N."«  M.  Coi.D?Mnii,>.M.    L'FN>FLi;v,    A.   Maver,  F.   Péchcltpe,  Ch.   PtREz, 

A.  PiÉRON,   A.  Prenant,   E.  Rabaud,   M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :   "  les  presses  LA/V£fiS/n/R£5", -49,  boulevard  Sl-Miche1,  paris 

SECr.ÉTAlRE    GÉXÉftAL  :    M'i"   M.    GOLDSMITH. 

SECRÉTAIRE    P01:R    LA    PARTIE   BOTAMQLE  :  M.   F.    PÉCHOUTRE 


VINGT-SEPTIÈME    ANNÉE 

1922-23 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  TOME  III,  FASC.  4 


PARIS 
INIASSON  ET  e« 

I20,    BOULEVARD    SAINT-OEUMAIN.    I20 


AVIS  AIX  AliOAiVÉS  ET  LKCTKino 


A  la  suite  du  décos  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  profes- 
seur Yves  Delage,  l'Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25"^  année 
de  son  existence,  entre  les  mains  delà  Fédération  française  des  Sociétés 
de  Sciences  natarel'es,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  j)iibliée  actuel- 
lement. Sa  direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé 
de  délégués  de.  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représen- 
tant les  diverses  branches  de  la  biologie.  Le  litre,  les  tendances  géné- 
rales tt  le  programme  de  V Année  B  ologlque  restent  les  mêmes  que  ])ar 
le  passé  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée,  pour  devenir  bimes- 
ti'lelle.  I.a  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  liuit  feuilles  environ  chaque, 
cunstiiuaiit,  à  la  fin  de  l'année,  un  volume  doiit  le  dernier  fascicule 
donne  une  table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Cliaque  fascicule 
comjirend  des  analyses  groupées  par  cliapitie  et,  éventuellement,  des 
articles  présentant  dea  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique,  la 
])U'lie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bihliograpliia  ecolulionis,  a 
fusionné  avec  l'Année  Biologique  ;  un  échange  de  services  a  été  prévu, 
de  j)lus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliogi'ai)hiquos  de  ct-rtains 
aunes  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le  Journal 
de  P/igsiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Soeiélé 
Chimique  de  France,  l'Année  Psgc/ioloqique,  le  Bulletin  de  la  Sociéié 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  ta  Société  Mgculogique  de  France. 

\.c  jiiix  de  l'abonnemeni  de  V Année  Biologique  a  été  fixé  à  :  , 

50  fr.  par  an  [lour  la  France 
60  fr.        —       ])oui'  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'odiiion  Les  Presses  uniccr- 
siiaires  de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris. 

Les  volumes  antei  leurs  à  l'année  1020,  qui  no  sont  pa«  encoî^e  pa  us, 
conserveront  Itur  ancienne  forme  annuelle  (  t  ser.int  en  vente,  aux 
anciennes  condiiion-;,  a  lu  liLiairie  Lhomme,  3,  rue  Coineille,  Paris. 

A  partir  du  volume  XXVII  (année  1922-192.1),  une  modilic.ati-iin  e-t 
introduite  dans  la  ilist.  ibalion  des  cliapitres  de  V Année  Biologique. 
Ciiaque  fascicule  est  scinde  en  deux  parues  : 

/.  —  Phgsiologie  générale 

II.  —  Morphologie  cl  phgsiologie  générale, 

comportant  chacune  uiir  ji;igii,aton  M-par  e. 

La  tal)le  détaillée  des  cliajjilres  est  duniiée,  cunime  j)our  l'ancien  c'as- 
senient,  à  la  lin  de  chaque  volume  annuel. 

Le  Secrétaire  do  la  liédaction  reçoit  le  vendredi,  de  10  h.  à  18  h.,  aux 
Presses  universftaires  ('e  France,   19,  boulevard  Saint-Michel,  PaiisiV'). 


REVUE    CRITIQUE 

de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologle 

Oro-ane  Irimcutrùl  publié  soiia  la  clireclion  de 
Maurice  COSSMANN 

avec  la  coUahoration  de  MM.  Anelli,   F.  Asselberghs,    F.  A.  Bal/wr, 
F.  Canu,  G.  Doll/iis,  FF.  FknivUlé,  F\  Frite/,  M.  Gii^-ii  >n.\,  FF.  Firoleinann, 

J.  Lambert,  Van  Slraelen,  etc.. 

VINGT-SRPTIKME    AÎN'NKE 
TRIX     D3     L ABONNEMENT     ANNUEL     ;     20     FRANCS 

Porl  en  sus  i)our  l'élranger  :  1  fr.  50.  —  Compte  chèques  postaux  n"  345.45 

Paris  (Louvre) 

Clicz   M.  COS)MANN,  l<ond:ili'jr-l)irccl>-ui\ 
■>..    lîoiilevard    Sadi-C^urnol,    Enghien-lcs-Bains    (Seine  ol-Oisc). 

MASSON     ET     C%     ÉDITEURS 

LIBRAIRES  DE  L'ACADÉMIE  DE  MÉDECINE 

120,    HOLl.  E\Aia>    SAIXT-GKUMAIX,     PARIS   —    \  l""   AIÎR. 

Annales  des  Sciences  Naturelles 

L    ZOOLOGIE 

Direction   de   M.   E.-L.    BOUVIER 

Ahnnnt'incnt  (i  vol.  de  6  nuin.\  :     France  43  fr.  Etranger  40  fr. 

II.    BOTANIQUE 

Direction   de   M.   J.    COSTANTIN 

.\l)(Minempnt  (/  vol.de  6  nu  ni.)  :      France  40  fi*.     Éli'anger  40  fr. 

(^iimpioiiîinl  la  Zi>«)logie,  la  Potaniqne,  lAnaloniie  et  Ja  Plnsiolcj^ie  com- 
I  are-s  de-;  (I(mix  r.'{>iies,  ces  voluiues  constituent  des  recueils  de  niénioifos 
«I  i^ii'aux,  de  «  nioiuenienls  »  scientiliques,  et  traitent  des  princii)aics 
(|  1  Islioiis  à  l'wfdi'e  du  jour  ilan^  le  doruai.tc  dei  sciences  naturelles. 

Ârcltives  d'Ânatonio  microscopique 

PUBLIÉES    PAR 

RANVIER  à  HENNEGUY 

Pjofjsi^eurs   au    Collège   de  France 

■j       !•  ASCUX'l.ES       PAK       AN 

AbjnneuiClU  annuel France  80  1>.     l^lran^-rr  80  IV. 

Clelle  piili'iiMtioii  est  destinée  à  publier  des  travaux  teelinii|ii(  s  (luc  des 
!•  vues  j;é  ic.ak;  '  u>;  pourraient,  faute  de  place,  insérer  dans  leur-;  colonnes. 
]''lle  p.  ni  aiu^i  donner  l'étendue,  rillustralion,  les  i)lanciies  «u  noir  et  en 
eoulrui-,  (|ue  .supi>oso  aujourdliui  l'édition  des  travaux  danatoniie  niicros- 
(•opi(|ue.  Paraissant  depuis  iSi)7,  elle  l'ornie  chaque  année  un  volume  in.^ 
d'ciniion  'jdo  paires  avec  i>lanclies. 


LES  PRESSES  UNIVERSITAIRES  i    FRANCE 

49,    Boulevard    Saint-Michel,    PARIS 


ANNALES 

DE  ROENTQENOLOGIE  ET  RADIOu.      L 

Journal  de  Vliistitut  d'État  de  Roentgenologie  et  Radiologie 

à  Pétersbourg 
Tome  I.  —  1922 60  fr. 

CONFÉRENCES,    RAPPORTS    DE    DOCUMENTATION 

SUR 

LA     PHYSIQUE 

s        "VOX.XJlVtES 

1.  LES  RAYONS  X,  par  M.   de  Brogi.ik 15  fr. 

2.  LA   THÉORIE  DES  QUANTA   et  l'Atome   de  Bohr,  par 

L.    lÎRILLOUIN 15    ff. 

3.  L'ARC    ÉLECT/?/()t;F,  par  iMaurice  Leulanc  HIs ,     ..     10  fr. 

4.  LA  LAMPE  A  TROIS  ÉLECTRODES,  par  G.  Gutton  ..     ..     15  fr. 

5.  LES  PHÉNOMÈNES  THERMIONIQUES,  par  E.  Bi.och.     ..     10  fr. 

Pour  paraître    prochainement 

LA  STRUCTURE  DES  CRISTAUX,  par  C.  Mkvgais 15  fr. 

LA    TECHNIQUE    DU   V/DE,  par  h.  Dunoyer 10  fr. 

L'ÉVOLUTION  DES  ÉTOILES,  ]nr  Jeun  BosLEH 10  fr. 

André    HOVELACQUE 

LES     NERFS    CRANIENS 

Un  volume  in-8°,  218  pages,  88  figures,  L")  hoi's-texte      18  fr. 

JOURNAL  DE  CHIMIE^PHYSIQUE 

l-OXDf:   EN    1903,    PAU    PH.A.    GUYE 
ABONNEMENT  :   Inion  postale 80  fr. 

Docteur  Emile  WALLON 

BISMUTH 

ET     COiyri^OSÉS      BIS3VETJT£-IIQXJES 

DANS    I.E    TKAl  I  EMENl     DE 

LA     SYPHILIS 

Un  volume  petit  in-S" .      . . •. .     6  fr. 

PREQL.  —  Traduction  de  WELTER 

LA    MICROANALYSE 

Un  volume  in-S° lîroché.   16  fr.  50.  —   Relié.  20  fr. 


Paris.    —    I,i.S    PRESSES    U.NIVERSITAIRES    DE   FRANCE. 


L'ANNÉE  BIOLOGIOUE 


FONDÉE  PAR 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE    GÉNÉRALE 


PUBLICATION  BIMESTRIELLE 

DE    LA 

FÉDÉRATION    DES     SOCIÉTÉS    DE     SCIENCES     NATURELLES 


Comité  de  Rédaction   : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

M"«   M.    GoLDSMiTH,    MM.    Henneguv,    a.    Mayer,    F.    Péchoutre,    Ch.    Pérez, 

H.  PiÉRON,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeimeau. 


Secrétariat  :  "  LES  PRESSES  UNIVERSITAIRES  ",  49,  boulevard  Saint-Michel,  PARIS 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :    M»^  M.  GOLDSMITH 

SECRÉTAIRE  POUR  LA  PARTIE  BOTANIQUE  :    M.  F.  PÉCHOUTRE 


VINGT-SEPTIÈME     ANNE 
1922-23 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  TOME  III,  FA 


PARIS 

MASSON  ET  Cie 

120,  Boulevard  Saint-Germain,  120 


AVIS  AUX  ABONNÉS  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  profes- 
seur Yves  Delage,  l'Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25®  année 
de  son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés 
de  Sciences  naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuel- 
lement. Sa  direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé 
de  délégués  de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représen- 
tant les  diverses  branches  de  la  biologie.  Le  titre,  les  tendances  géné- 
rales et  le  programme  de  VAnnée  Biologique  restent  les  mêmes  que  par 
le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée,  pour  devenir  bimes- 
trielle. La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque, 
constituant,  à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne 
une  table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  com- 
prend des  analyses  groupées  par  chapitre  et,  éventuellement,  des  article:^ 
présentant  des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique,  la 
partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis,  a 
fusionné  avec  V Année  Biologique  ;  un  échange  de  services  a  été  prévu, 
de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques  de  certains 
autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le  Journal  de 
Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société  Chimique 
de  France,  VAnnée  Psychologique,  le  Bulletin  de  la  Société  Botanique  de 
France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  VA  nnée  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  pour  la  France. 
60  fr.  par  an  pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Les  Presses  univer- 
sitaires de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920,  qui  ne  sont  pas  encore  parus, 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  Librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris, 

A  partir  du  volume  XXVII  (année  1922-1923),  une  modification  est 
introduite  dans  la  distribution  des  chapitres  de  V Année  Biologique.  Chaque 
fascicule  est  scindé  en  deux  parties  : 

/.  —  Physiologie  générale, 

II.  —  Morphologie  et  physiologie  générale, 

comportant  chacune  une  pagination  séparée. 

La  table  détaillée  des  chapitres  est  donnée,  comme  pour  l'ancien  clas- 
sement, à  la  fin  de  chaque  volume  annuel. 

Le  Secrétaire  de  la  Rédaction  reçoit  le  vendredi,  de  16  h.  à  18  h.,  aux 
Presses  universitaires  de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel.  Paris  (V®). 


MASSON     ET    G'*,     ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE    L'ACADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    PARIS  VI®ARR. 

Annales  des  Sciences  Naturelles 

I.    ZOOLOGIE 

Direction  de  |M.  E.-L.  BOUVIER 

Abonnement   (i  t'o/.  de  6  num.)  :     France  40   f'r.  Étranger  40   fr. 


II.    BOTANIQUE 

Direction  de  M.  J.  GOSTANTIN 

Abonnement    (1  vol.  de  6  num.)  :     France   40   fr.    Étranger  40  fr. 


Comprenant  la  Zoologie,  la  Botanique,  l'Anatomie  et  la  Physio- 
logie comparées  des  deux  règnes,  ces  volumes  constituent  des 
recueuils  de  mémoires  originaux,  de  «  mouvements  »  scientifiques, 
et  traitent  des  principales  questions  à  l'ordre  du  jour  dans  le 
domaine  des  sciences  naturelles. 


Archives  d'Anatomie  microscopique 

PUBLIÉES  PAR 

RANVIER  &  HENNEGUY 

Professeurs   au   Collège  de    France 


3       FASCICULES       PAR       AN 


Abonnement  annuel     France  80  fr.   Étranger  80  fr. 


Cette  publication  est  destinée  à  pubiler  des  travaux  techniques 
que  des  revues  générales  ne  pourraient,  faute  de  place,  insérer  dans 
leurs  colonnes.  Elle  peut  ainsi  donner  l'étendue,  l'illustration,  les 
planches  en  noir  et  en  couleur,  que  suppose  aujourd'hui  l'édition 
des  travaux  d'anatomie  niicroscopique.  Paraissant  depuis  1897,  elle 
forme  chaque  année  un  volume  in-S*^  d'environ  400  pages  avec 
planches. 


LES  PRESSES  UNIVERSITAIRES  DE  FRANCE 

49,     Boulevard    Saint-Michel,    PARIS     (V^) 

ANNALES 

DE  ROENTGENOLOGIE  ET  RADIOLOGIE 

Journal  de  V  Institut  d'État  de  Roentgenologie  et  Radiologie 

à  Pétersbourg 
Tome  1.  —  1922 60  iv. 


CONFÉRENCES,  RAPPORTS  DE  DOCUMENTATION 

LA    PHYSIQUE 

8    VOLUMES 

1.  LES  RAYONS  X,  par  M.  de  Broglie 15  fr. 

2.  LA  THÉORIE  DES  QUANTA  et  l'Atome  de  Bohr,  par 

L.  Brilloin 15  fr. 

3.  L'ARC   ÉLECTRIQUE,  par   Maurice  Leblanc  fils 10  fr. 

4.  LA  LAMPE  A  TROIS  ÉLECTRODES,  par  G.  Gutton  ..  15  fr 

5.  LES  PHÉNOMÈNES  THERMIONIQUES,  par  E.  Bloch.  10  fr. 

Pour  paraître  prochainement 

LA  STRUCTURE  DES   CRISTAUX,  par  C.  Maugain  ..     .  15  fr. 

LA  TECHNIQUE  DU  VIDE,  par  L.  Dunoyer 10  fr. 

L'ÉVOLUTION  DES  ÉTOILES,  par  Jean  Bosler 10  fr 

André    HOVELACQUE 

LES     NERFS     CRANIENS 

ANATOMIE  MACROSCOPIQUE 

Un  volume  in-8o,  218  pages,  88  figures,  15  hors-texte 18  fr. 

JOURNAL  DE  CHIMIE=PHYSIQUE 

FONDÉ    EN    19  03,    PAR    PH.-A.    GUYE 
ABONNEMENT  :  Union  postale 80  fr. 

Docteur  Emile  WALLON 

BISMUTH 

ET     COMPOSÉS    BISMUTHIQUES 

DANS    LE    TRAITEMENT    DE 

LA    SYPHILIS 

Un  volume  petit  in-8° 6  fr. 

PREGL.  —  Traduction  de  WELTER 

LA    MICROANALYSE 

Un  volume  in-8o Broché.  16  fr.  50.  —  Relié.  20  fr. 

Les  Presses  Universitaires  de  France,  Paris.  —  0003 


L'ANNÉE  BIOLOGIOlll 


î 


FONDÉE  PAR 

YVES     DELACE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 


DE 


0  0 


BIOLOGIE    GENERALE 


PUBLICATION  BIMESTRIELLE 


DE    LA 


FÉDÉRATION    DES    SOCIÉTÉS    DE     SCIENCES     NATURELLES 


Comité  de  Rédaction   : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

M"*   M.    GoLusMiTH,    MM.    Henneguy,    a.    Mayër,    F.    Péchoutre,    Ch.    Pérez, 

H.  PiÉRON,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  "  LES  PRESSES  UNIVERSITAIRES  ",  49,  boulevard  Sainl-Miclicl,  PARIS 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :    M>i«  M.  GOLDSMITH 

SECRÉTAIRE  POUR  LA  PARTIE  BOTANIQUE  :    M.  F.  PÉCHOUTRE 


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lÈME     ANNÉE 
[^\*r.  %^^  ^1922-23 

^NOUVELLE  SÉRIE.  —  TOME  III,  FASC.  (î 


7. 


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PARIS 
MASSON  ET  De 

120,  Boulevard  Saipit-Germain,  120 


AVIS  AUX  ABONNÉS  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  profes- 
seur Yves  Delage,  V Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25®  année 
de  son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés 
de  Sciences  naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuel- 
lement. Sa  direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé 
de  délégués  de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représen- 
tant les  diverses  branches  de  la  biologie.  Le  titre,  les  tendances  géné- 
rales et  le  programme  de  VAnnée  Biologique  restent  les  mêmes  que  par 
le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée,  pour  devenir  bimes- 
trielle. La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque, 
constituant,  à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne 
une  table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  com- 
prend des  analyses  groupées  par  chapitre  et,  éventuellement,  des  articles 
présentant  des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique,  la 
partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis,  a 
fusionné  avec  VAnnée  Biologique  ;  un  échange  de  services  a  été  prévu, 
de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques  ,de  certains 
autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le  Journal  ds 
Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société  Chimique 
de  France,  VAnnée  Psychologique,  le  Bulletin  de  la  Société  Botanique  de 
France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France, 

Le  prix  de  l'abonnement  de  VAnnée  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  pour  la  France. 
60  fr.  par  an  pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont'  reçus  à  la  maison  d'édition  Les  Presses  univer- 
sitaires de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920,  qui  ne  sont  pas  encore  parus, 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  Librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 

A  partir  du  volume  XXVll  (année  1922-1923),  une  modification  est 
introduite  dans  la  distribution  des  chapitres  de  VAnnée  Biologique.  Chaque 
fascicule  est  scindé  en  deux  parties  ; 

/.  —  Physiologie  générale, 

II.  —  Morphologie  et  physiologie  générale, 

comportant  chacune  une  pagination  séparée, 

La  table  détaillée  des  chapitres  est  donnée,  comme  pour  l'ancien  clas- 
sement, à  la  fin  de  chaque  volume  annuel. 

Le  Secrétaire  de  la  Rédaction  reçoit  le  vendredi,  de  16  h.  à  18  h.,  aux 
Presses  universitaires  de  France,  49,  boulevard  Saint-Michel,  Paris  {\^). 


MAS  s  ON    ET    C'%    ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE    L'ACADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,    BOULEVARD    S  A  I  N  T  -  G  E  R  M  A  I  N,    PARIS  VÏ^ARR. 

Annales  des  Sciences  Naturelles 

l    ZOOLOGIE 

Direction  de  M.  E.-L.  BOUVIER 

Abonnement   (1  i'ol.  de  6  num.)  :     France  40  fr.  Étranger  40   fr. 


II.    BOTANIQUE 

Direction  de  M.  J.  COSTANTIN 

Abonnement    (1  po/.  de  6  num.)  :     France   40   fr.    Etranger  40   fr, 


Comprenant  la  Zoologie,  la  Botanique,  l'Anatomie  et  la  Physio- 
logie comparées  des  deux  règnes,  ces  volumes  constituent  des 
recueuils  de  mémoires  originaux,  de  «  mouvements  d  scientifiques, 
et  traitent  des  principales  questions  à  l'ordre  du  jour  dans  le 
domaine  des  sciences  naturelles. 


Archives  d'Anatomie  microscopique 

PUBLIÉES  PAR 

RANVIER  &  HENNEQUY 

Professeurs   au   Collège   de    France 


3       FASCICULES       PAR       AN 


Abonnement  annuel     France  80  fr.   Etranger  80  fr, 


Cette  publication  est  destinée  à  publier  des  travaux  techniques 
que  des  revues  générales  ne  pourraient,  faute  de  place,  insérer  dans 
leurs  colonnes.  Elle  peut  ainsi  donner  l'étendue,  l'illustration,  les 
planches  en  noir  et  en  couleur,  que  suppose  aujourd'hui  l'édition 
des  travaux  d'anatomie  microscopique.  Paraissant  depuis  1897,  elle 
forme  chaque  année  un  volume  in-8°  d'environ  400  pages  avec 
planches. 


LES  PRESSES  UNIVERSITAIRES  DE  FRANCE 

49,     Boulevard    Saint-Michel,    PARIS     (V^) 

ANNALES 

DE  ROENTGENOLOGIE  ET  RADIOLOGIE 

Journal  de  C  Institut  d' État  de  Roentgenologie  et  Radiologie 

à  Pétersbourg 
Tome  I.  —  1922 60  fr. 


CONFÉRENCES,  RAPPORTS  DE  DOCUMENTATION 


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LA    PHYSIQUE 

8   VOLUMES 

1.  LES  i?>iyOArS  X,  par  M.  DE  Broglie    .*     15  fr. 

2.  LA  THÉORIE  DES  QUANTA  et  V Atome  de  Bohr,  par 

L.  Brilloin 15  fr. 

3.  L'ARC   ÉLECTRIQUE,   par   Maurice  Leblanc  fils 13  fr. 

4.  LA  LAMPE  A  TROIS  ÉLECTRODES,  par  G.  Cutton  ..  15  fr. 

5.  LES  PHÉNOMÈNES  THERMIONIQUES,  par  E.  Bloch.  10  fr. 

Pour  paraître  prochainement 

LA  STRUCTURE  DES   CRISTAUX,  par  C.  Maugain  ..     .  15  fr. 

LA  TECHNIQUE  DU  VIDE,  par  L.  Dunoyer 10  fr. 

L'ÉVOLUTION  DES   ÉTOILES,   par  Jean  Bosi.er 10  fr. 


André     HOVELACQUE 

LES     NERFS     CRANIENS 

ANATOMIE  MACROSCOPIQUE 

Un  volume  in-8'',  218  pages,  88  figures,  15  hors-texte 18  fr. 


JOURNAL  DE  CHIM1E=PHYSIQUE 

FONDÉ    i:.\    1903,    PAR    PH.-A.     GUYE 
ABONNEMENT  :   Union  postale 80  fr. 


Docteur  Emile  WALLON 

BISMUTH 

KT     COMPOSÉS    BISMUTHIQUES 


DANS    I.E    TRAITEMENT    DE 


LA     SYPHrLIS 

Un  volume  petit  iii-8" 6  fr. 

PREGL.  —  Traduction  de  WELTER 

LA    MICROANALYSE 

Un  volume  in-8o Broché.   16  fr.  50.  —  Relié.  20  fr. 


Lfs  Presses  Universitaires  de  France,  Paris. —  0018 


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