L'ANNÉE BIOLOGIQUE
LISTE DES COLLABORATEURS
DU VOLUME XXVII
ARSLAN (K.). — Interne du Laboratoire de Physiologie à V Université.
Padoue (Italie).
AUBERTOT (M.)- — Assistant à V Institut zoologique de V Université.
Strasbourg.
BACHRACH (E.). — Préparateur à la Faculté de Médecine. Paris.
BRECHER (Eléonore). — Assistante au Biologische Versuchsanstall .
Vienne (Autriche).
CARDOT (H.). — Chef de Laboratoire à la Faculté de Médecine. Paris .
CHATTON (E.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Strasbourg.
CUENOT (L.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Nancy.
DALCQ (A. -M.). — Chef des Travaux à la Faculté de Médecine à l'Univer-
sité libre de Bruxelles. Bruxelles (Belgique).
DRZEWINA (Mi^« A.), —Docteur es sciences. Paris.
EPHRUSSI (B.). — Licenciées sciences. Paris.
FOA (C). — Professeur à l'Université, Padoue (Italie).
GIRARD (Pierre). — Docteur es sciences. Paris.
GOLDSMITH (M.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Paris.
GRUZEWSKA (Z.). — Assistant à VÉcole des Hautes Études (Sor-
bonne). Paris
GUYENOT (E.). — Professeur à l'Université. Genève (Suisse).
LECAILLON (A.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Toulouse.
MOREAU (F.). — Chargé de cours à la Faculté des Sciences. Clerinont-
Ferrand.
NAVILLE (A.). — Chef des Travaux à l'Université. Genève (Suisse).
PÉCHOUTRE (F.). — Docteur es sciences, Professeur au Lycée Louis-le-
Grand. Paris.
PÉREZ (Ch.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Paris.
PHILIPPE (D' J.). — Directeur adjoint du Laboratoire de Psychologie
physiologique à la Sorhonne. Paris,
/ <f 9 7 7
VI LISTE DES COLLABORATEURS
PICTET (Arnold). — Privat-docent à l'Université. Genève (Suisse).
PONSE (M^i® K.). — Assistante à la Station de Zoologie expérimentale^ de
l'Université. Genève (Suisse).
POTTIER (J.). - Chef des Travaux à la Faculté des Sciences. Besançon.
PRENANT (A.). — Professeur à la Faculté de Médecine. Paris.
PRENANT (M.). — Agrégé-préparateur à VEcole Normale Supérieure.
Paris.
REM Y (P.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Nancy.
ROBERT (A.). — Chef des Travaux à la Faculté des Sciences. Paris.
SANCHEZ Y SANCHEZ (M.). — Docteur es sciences. Madrid.
SCHOTTE (0.). — Assistant au Laboratoire de Zoologie de V Université.
Genève (Suisse).
SOUÈGES (R.)- — Chef des Travaux à la Faculté de Pharmacie. Paris.
SOUKATCHOFF (B.). — Ex-chef des travaux de zoologie à l'Université.
Dorpat.
SPINNER (H.). — Professeur à l'Université. Neuchàtel (Suisse).
TEODORO (G.). — Chargé des cours à l'Université. Padoue (Italie).
VARIGNY (H. de). — Assistant au Muséum. Paris.
WORMSER (G.). — Licencié es sciences. Nancy.
WURMSER (R.). ■ — Préparateur au Collège de France. Paris.
ZWEIBAUM (J.). — Assistant à l'Institut d'Histologie de l' Université.
Varsovie (Pologne).
( ^-- "^7 7 2
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
FONDÉE PAR
YVES DELAGE
COMPTES RENDUS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GENERALE
PUBLICATION BIMESTRIELLE
DE LA
FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES
Comité de Rédaction :
MM. M. Caullery, C. Dbibzenne, P. Gibabd,
M"* M. GoLDSMiTH, MM. Henneguy, a. Mayer, F. Péchoutre, Cn. Pérez,
H. PiÉBON, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffkneau.
Secrétariat : " LES PRESSES UNIVEBSITAIRES ", 49, boulevard Saint-Michel, PARIS
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : M"« M. GOLDSMITH
SECRÉTAIRE POUR LA PARTIE BOTANIQUE : M. F. PÉCHOUTRE
VINGT-SEPTIÈME ANNËE
1922-23
NOUVELLE SÉRIE. — TOME III, FASC. 6
PARIS
MASSON ET O^
120, BoVLBVAItp SAmT-CsHMAIIf, 120
PREMIÈRE PARTIE
r r
PHYSIOLOGIE GENERALE
ANN. BIOL. — T. I (1922-1923)
Physiologie cellulaire
Cavazzani (Emile). — Cristallisation et protéine. (Arch. Int. de Physio-
logie, XVIII, août-déc. 1921, 446-450, 2 flg.) [10
Dustin (A. p.). — Influence d'injections intrapérilonéales répétées de
pepione sur Vallure de la courbe des cinèses. (C. R. Soc. de Biologie,
LXXXVII, 371, 1922.) • ' [11
Galiano (E. Fernandez). — Obseruaciones sobre la contractilidad de Vor-
ticella. (Boletin Real Soc. Espanola Hist. Nat., XXII, 212-233,
1922.) ^ ■ [6
Gray (J.). — /. The mecanism of Ciliary mouement. — //. The Effect
of Ions on the Cell membrane. (Roy. Soc. Proceed, B. 650, 104-121,
et 122-131.) . [5
Hertwig (G.). — Die Bedeutung des Kerns fur das Wachslum und die
Differenzierung der Zelle. (Verhandl. Anat. Ges., 31. Vers., Ergân-
zungsheft z. 55. Bd. Anat. Anz., 267-270.) [4
Hollande (A.-Ch.). — La cellule péricardiale des Insectes. (Arch. Ana-
tomie microsc, XVIII, fasc. 2 et 3, 85-307, 31 flg., 4 pL, 1922.) [12
Hopkins (Hoyt. S.). — Proloplasmic effects of papaverine, histamine
and other drugs in relation to the theory of smooth muscles contraction.
(Am. J. of Physiology, LXI, No. 3, August 1922, 551-561, 1 flg.) [8
Just (E. E.). — Studies of cell division. The effect of dilute sea-ivater
on the ferlilized eggs of Echinarachnius parma during the clivage
cycle. (The Am. J. of Physiology, LXI, No. 3, August 1922, 505-
515.) [11
Krontovski (A. A.) and Radzimovska (V. V.). — On the influence of
changes of concentration of the H' resp. OH' ions on the life on the
tissue-cells of vertébrales. — The influence of temporary changes of
reaction of the médium. (J. of Physiology, LVI, No. 5, 21 July 1922,
275-282, 3 tableaux, 3 flg.) [9
Lapicque (Louis et Marcelle). — Excitabilité électrique des chromato-
phores chez les Spirogyres. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 507,
1922.) [7
Lillie (Ralph. S.) and Baskervill (Margaret. L.). — The action of ultra-
violet rays on Arbacia eggs especially as affecting the response to hyper-
tonic sea-water. (The Am. J. of Physiology, LXI, No. 2, July 1922,
272-288, 5 tableaux.) [9
— 3 —
4 ANNÉE BIOLOGIQUE
MoUendorf (Voni. — Exkrelion, Speicherung und Zyloplasmaschadigunrj
bei der Auscheidung von Fremdsubslanzen durch die Niere. (Vcrhandl.
\nat. Ges., 31. Vers., Ergânzungsheft z. 55. Bd. Anat. Anz., 180-
18-2.) [13
a) Regaud (Cl.). — Le rythme allernanl de la mulliplicalion cellulaire
et la radiosensibililé du testicule. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVl,
822, 1922.) [10
b) ■ — • — La radiosensibililé des néoplasmes malins dans ses relations
avec les fluctuations de la multipliccdion cellulaire. (Ibid., LXXXVl,
993, 1922.) • [10
Romanese (Ruggero). — Suite modificazioni morfologiche dette cellule
coltiuate in vitro al momenlo detla morte. (Atti d. R. Acad. dei Lincei,
30, 337-340, 1921.) [8
Saragea (Th.). — Le diamètre globulaire pendant la privation cVeau.
(C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 623, 22 juillet 1922.)
[Dans la privation d'eau chez le cobaye, le lapin et l'homme, les
hématies semblent capables de subir une variation passagère de
diamètre en rapport avec les changements de la teneur en eau du
plasma. — H. Cardot.
Strangeways (T. S. P.). — Observations on Ihe changes seen in living
celts during growlh and division. (Proc. Roy. Soc, B. 658, 137-
141.) . ■ [11
a) Turchini (Jean). — Nature muqueuse des cellules à mélanine de la
glande du noir de la Seiche [Sepia officinalis L.) et mécanisme de Vexcré-
tion du pigment. (G. R. Soc. de Biologie, LXXXVl, 480, 1922.)
[T. montre que ces cellules d'origine muqueuse excrètent le pigment
qu'elles forment, les grains mélaniques étant mis en liberté au niveau
de la zone orificielle de la glande, en même temps que le mucus, par
distension et éclatement de la cellule. — II. Gardot.
b) — — Etude histologique de la poched u noir des Céphalopodes di bran-
chiaux. (Arch. Anat. microsc, XVI II, fasc. 4, 328-356, 2 fig., 1 pi.,
1922.) [12
Wiechmann (Ernst). — ■ Weilere Untersuchunegen ûber die Durchlassig-
keit der menschtischen roten Btutkôrperchen. (Pfliiger's Archiv, GXGIV,
435-447, 1922.) * [10
Young (E. Gordon). — The coagulation of protein by sunlight. (Proc.
Roy. Soc, B. 651, 235-247.) [8
Hertwig (G.). — • La signification du noyau pour la croissance et la
différenciation de la cellule. — Dans cette communication préliminaire,
H. indique une méthode nouvelle pour élucider ce problème ! il féconde,
par un spermatozoïde d'espèce étrangère, un œuf dont il a détruit le
noyau par irradiation. On peut déterminer jusqu'à quel point le noyau
spermatique étranger peut à lui seul suffire à conduire l'évolution,
c'est-à-dire à quel moment celle-ci s'arrête. Même avec des espèces
— 4 -
PHYSIOLOGIE CELLULAIRK o
voisines, ce point ne dépasse guère le début de la gastrulation : on
conclut de là que le noyau est nécessaire à la transformation des réserves
vitellines en plasma, par une action spécifique sur des réserves spéci-
fiques. Si, au contraire, avant l'hybridation, on a laissé subsister le noyau
de l'œuf, le développement continue, parce que l'assimilation du vitollus
est rendue possible; du mode de développement des hybrides on doit
conclure que le noyau spermatique, lui aussi, joue un rôle dans la diffé-
renciation, en influençant spécifiquiMiient le protoplasme; suivant les
cas on peut obtenir un hybride fertile, ou bien le noyau spermatique
étranger dégénère. La dégénérescence ne se fait d'ailleurs qu'à des
périodes de sensibilité particulière, dont l'existence est certaine, non
seulement pour les cellules germinales, mais pour toutes les cellules,
lorsqu'elles sont en voie de croissance active et de différenciation. Il
faut, pour que le noyau puisse dégénérer, qu'il participe au moins
un peu à ces processus. C'est ainsi qu'K. explique les résultats curieux
de la fécondation croisée (Godlewski) de Sphaerechinus ÇpQ.rAnledon cf;
il se fait des larves de type purement maternel alors que le noyau sper-
matique prend part au développement jusqu'au delà du stade blastula. :
c'est que, dit H., le noyau paternel ne peut dégénérer, parce qu'il ne
prend aucune part à la croissance et à la différenciation des cellules.
— M, Prenant.
•Gray (J.). — /. Le mécanisme du mouvement ciliaire. II. L'effet .
des ions sur la membrane cellulaire. — 1° Le cil est en état de dépenser de
l'énergie potentielle sous forme de travail tant qu'il reste en connexion
organique avec le protoplasma cellulaire; 2° chaque cellule ciliée de
Mylilus est capable de mouvement indépendant quand elle a été isolée.
Les cils de Pleurobrachia (Cténophore) ont besoin d'une excitation
définie pour la mise en train. Les deux types de cellules présentent
le rythme métachrone; 3° le cil est une fibre, ou un faisceau de fibres,
élastique. Dans la plupart des cas, les cils sont en communication avec
le protoplasma cellulaire au moyen de fibrilles intra-cellulaires; 4° le
battement ciliaire consiste en un coup en avant effectif rapide suivi
d'un retour plus lent. La forme des deux coups diffère souvent de façon
très marquée. Le coup direct s'accompagne d'une rigidité appréciable;
au coup de retour, le cil présente l'aspect d'une fibre ou ficelle lâche;-
5° exposés à une solution acide de titre approprié, les cils de Mylilus
entrent en repos par un ralentissement -graduel de tout le battement;
l'amplitude de celui-ci n'est pas altérée. L'arrêt du cil se produit toujours
à la fin du coup effectif, c'est-à-dire dans la position où le cil ne conserve
pas d'énergie potentielle disponible. La cessation du mouvement en
solution acide est due à un changement se produisant à l'intérieur
de la cellule et non à sa surface. Des faits donnent à penser que la pré-
sence de l'acide empêche la conversion de l'énergie chimique en énergie
cinétique. L'effet de l'acide est entièrement réversible par les alcalins.
La façon la plus simple de contrôler le rythme du battement consiste à
contrôler la concentration en ions hydrogène, à l'intérieur de la cel-
lule; jusqu'à un certain point, plus l'alcalinité interne est élevée et" plus
est rapide le battement ciliaire; 6° dans les circonstances normales,
l'activité des cils latéraux dépend d(^ la présence d'ions potassium. Cet
effet est probablement dû à l'effet général de l'ion en accélérant le
battement, qui conduit, dans le cas des cils fronto-latéraux, à un état
de contraction prolongée quand le potassium est en excès; 7° l'acti-
6 ANNÉE BIOLOGIQUE
vite ciliaire n'est pas sensible au changement dans la concentration
du magnésium ou du sodium dans le milieu extérieur, bien que ces ions
jouent un rôle dans l'équilibre général entre la cellule et son milieu;.
8" l'absence d'ions calcium peut amener une cessation du mouvement
ciliaire; les ions hydroxyles ont l'effet inverse; 9° la réaction des cils
et celle des muscles aux divers éléments chimiques de leur milieu sont
essentiellement les mêmes. Les différences apparentes sont dues : A. à
la sensibilité plus grande de la plupart des muscles par rapport aux
cils; B. à ce que les cils ont une période latente beaucoup plus courte
que la plupart des muscles; G. à ce qu'une cellule ciliée ne peut être
regardée comme directement comparable à un système neuro-muscu-
laire; IQo les cils sont amenés à l'arrêt si la pression osmotique du milieu
extérieur dépasse une certaine valeur. L'arrêt se produit par une réduc-
tion graduelle de l'amplitude du battement. Ces effets sont entière-
ment dissipés si l'on réduit la pression osmotique; 11° l'auteur émet
l'hypothèse que le mécanisme du mouvement ciliaire est essentielle-
ment celui du mouvement musculaire.
Les conclusions suivantes se rapportent au second travail sur l'effet
des ions sur la membrane cellulaire.
Les cellules ciliées de la moule sont insensibles aux anions chlore,
oxyde d'azote, brome, iode, acide acétique, acide sulfurique, tant
que l'équilibre normal des cations sodium, potassium, calcium,
magnésium est maintenu dans le milieu ambiant.
Dans les solutions contenant des tartrates et citrates, les métaux
bivalents Mg et Cu ne sont probablement pas présents à l'état ionique et
les cellules se comportent comme si ces métaux faisaient défaut. Il n'y
a aucune justification de l'assertion d'après laquelle l'ordre où les
anions agissent sur le mouvement ciliaire est l'inverse de l'ordre dans
lequel ils agissent sur le mouvement musculaire. Des solutions pures
de sel de sodium détruisent la nature normale semi-perméable de la
membrane cellulaii-e, et les colloïdes cellulaires se comportent comme
un gel élastique en contact direct avec le milieu extérieur.
L'action des sels de sodium peut être inhibée par le magnésium ou
le calcium. Probablement dans l'eau de mer normale, la stabilité de
la membrane cellulaire est due au magnésium et non au calcium. Dans
les solutions en équilibre les cations monovalents ont un effet direct
sur la vitesse du mouvement ciliaire. La vitesse du mouvement dans
des solutions de même concentration en ions hydrogène est la moindre
dans le lithium et la plus grande dans le potassium. On peut ranger les
ions selon la série suivante, bien nette : lithium, sodium, NH', potas-
sium. La semi-perméabilité normale de la paroi cellulaire n'est pas une
condition essentielle du mouvement ciliaire. La manière dont les solutions
des différents métaux affectent la surface cellulaire est en complet
accord avec l'effet qu'elles produisent sur la conductibilité électrique
de la cellule. Il y a une analogie marquée entre l'action de sels sur la
membrane cellulaire vivante et sur un gel de cholate ou une émulsion
d'eau et d'huile. — H. de Varigny.
Galiano (E. Fernandez). — Observations sur la conlracliUlé de Vorli-
cella. — Les Vorticelles présentent-elles des contractions spontanées?
G. entend par là des contractions produites par des changements dans
les conditions internes. Jennings a décrit des contractions rythmiques
sans excitations externes. G. confirme cette dernière observation. Une
— 6 —
PHYSIOLOGIE CELLULAIRE 7
pareille série de contractions commence, par exemple, quand on vient
de disposer les animaux entre lame et lamelle : tous se contractent alors
un grand nombre de fois pendant un certain temps; ce sont donc, bien
certainement, les manipulations du montage qui déterminent les contrac-
tions, mais celles-ci persistent après que l'excitation a cessé. Le mouve-
ment doit donc être une réponse rythmique à une excitation momen-
tanée. Ainsi la première contraction est provoquée, mais les suivantes
ne sont pas directement le résultat d'une action extérieure. En effet,
deux individus qiri se touchent et qui, par suite, sont évidemment soumis
aux mêmes actions externes (variations de température, chocs, courants
d'eau, etc.) ne se contractent pas simultanément. Une Vorticelle con-
tractée a son champ frontal rétracté et ses cils sont immobiles. Dans
les conditions normales, après un léger choc par exemple, quand l'animal
entre en expansion, le pédoncule s'étend d'abord, puis le capitulum s'étale
à son tour et les mouvements ciliaires reprennent. Mais s'il s'agit de
contractions rythmiques, la Vorticelle ne parvient pas à s'étendre com-
plètenient d'un seul coup. Elle déroule d'abord son pédoncule, le capitu-
lum restant contracté. Quelques secondes plus tard intervient une
nouvelle contraction du pédoncule. Après une ou plusieurs contractions
et extensions successives, les cils du pharynx commencent à s'agiter,
lentement d'abord, et après chaque nouvelle extension ces cils se
remettent à battre. Puis le capitulum s'ouvre; il s'étale davantage à
chaque extension, et des cils du péristome, de plus en plus nombreux,
entrent en vibration, d'abord de façon incomplète et intermittente,
puis enfin normalement, jusqu'à ce que l'animal ait repris toute son
activité. Chaque contraction de la série rythmique se produit quand
le capitulum est arrivé, dans son expansion, à la même phase ou à une
phase plus avancée que celle qu'il avait atteinte lors de son expansion
précédente. G. conclut de là que les contractions du pédoncule sont con-
ditionnées par l'état physiologique du capitulum. Et en effet, quand
le spasmonème est rompu dans le pédoncule, seule sa partie en continuité
avec le capitulum entre en contraction. Après extension complète du
champ frontal, les contractions rythmiques peuvent continuer encore un
certain temps, mais elles finissent toujours par s'arrêter et l'animal
demeure alors étalé avec ses cils en pleine activité. Si ensuite, après avoir
laissé l'animal en repos pendant quelques minutes, on donne un léger choc
à la préparation, il y a<;ontraction et puis extension complète, d'un seul
coup : l'animal a donc achevé la série de ses contractions et a recouvré
son état physiologique normal. Après un repos complet de trois heures,
un courant d'eau introduit dans la préparation peut déterminer une
nouvelle série de contractions rythmiques, mais alors après chacune
d'elles la Vorticelle s'étale entièrement. La durée de la série des
contractions rythmiques est extrêmement variable, selon les individus :
elle peut être de 9 à 90 minutes et plus. Bien entendu, l'expansion progres-
sive ne se fait pas toujours avec une aussi parfaite régularité et il
arrive parfois qu'une expansion imparfaite du champ frontal survienne
après une extension parfaite. En somme, il ne paraît pas exister de
contractions vraiment spontanées. — A. Robert.
Lapicque (Louis et Marcelle). — Excitabilité électrique des chromato-
phores chez les Spirogyres. — Par le courant électrique on réalise une
déformation des fdaments chorophylliens des Spirogyres et il est pos-
sible de déterminer un seuil d'excitation et de caractériser une excita-
— 7 —
8 ANNÉE BIOLOGIQUE
bilité. Si l'on fait varier la durée des excitations et qu'on détermine
les intensités liminaires correspondantes, on constate qu'entre 1 et
30 secondes le phénomène suit la loi de Nernst; la détermination de
la chronaxie donne une valeur de 10 secondes à la température ordi-
naire, c'est-à-dire une valeur dix fois .plus grande que celle constatée
sur les tissus animaux les plus lents. — H. Gardot.
Romanese ( Ruggero). — Sur les changements morphologiques des cellules
cultivées « in vitro » au moment de la mort. — Des cultures de tissus du
myocarde et de peau d'embryons de poulet cultivés pendant 5-15 jours
dans du plasme homogène, ont été observées au microscope chauffé.
Les cellules meurent de deux façons : d'une mort violente si la tempé-
rature du microscope monte rapidement au-dessus de 44°, ou bien
d'une mort lente et naturelle. Dans le premier cas, la cellule se dissout
presque totalement; dans le deuxième cas, apparaissent dans le proto-
plasme des granulations très brillantes qui dérivent probablement des
chondriocontes et qui peuvent devenir de grosses gouttes qui, en tout
cas, ne sont pas formées de graisse. Ensuite, la cellule retire ses
prolongements et il apparaît dans son intérieur un mouvement très vif,
auquel succède une complète immobilité. A la fln, il ne reste plus qu'un
petit amas de gouttes brillantes. — G. Foa.
Young (E. Gordon). — La coagulation de la protéine par la lumière
solaire. — L'albumine du sérum et celle de l'œuf qui ont été plusieurs
fois recristallisées deviennent sensibles à la lumière intense (lumière du
soleil ou celle d'un arc puissant) d'où les rayons infra-rouges et ultra-
violets ont été exclus. Souvent, l'albumine du sérum se montre plus sen-
sible que l'ovalbumine. Le changement effectué par la lumière a beau-
coup des caractéristiques de la coagulation par la chaleur. Il consiste
,en deux réactions distinctes : dénaturation, un changement chimique
primaire, et floculation ou précipitation des parcelles dénaturées. La
réaction primaire s'accompagne d'un accroissement de viscosité et de
pouvoir rotatoire optique, avec diminution de la tension superficielle.
La vitesse de cette réaction est accrue par les acides et par les alcalins.
Durant la réaction, il y a élimination d'ions hydrogène si Ph se trouve du
côté acide du point isoélectrique; si c'est du côté alcalin, il y a élimination
d'ions OH. La réaction secondaire ne suit pas, si la solution est libre
d'électrolytes. Elle est amenée par ajustement de la solution à un point
voisin du point isoélectrique de l'albumine Ph 4.8-5.4. Dans les condi-
tions où le précipité se forme aisément, celui-ci revient en solution après
addition d'acide ou d'eau en excès. Si le précipité se forme lentement,
il ne se disperse que dans un alcalin. Gertaines substances accélèrent la
réaction : l'alcool, l'acétone, (NH*)2S04, NaGl, KSGN. L'auteur discute
la nature de la réaction. — H. de Varigny.
Hopkins (Hoyt. S.). — V action sur le protoplasme de la papavérine,
de Vhislamine et d'autres drogues et la théorie de la contraction du muscle
lisse. — H. étudie l'action de plusieurs drogues sur des protozoaires
vivants. La papavérine produit une augmentation de la teneur en eau
des animaux vivants qui se manifeste par une augmentation des dimen-
sions et du nombre des vacuoles protoplasmiques. Au moment de la
mort, les phénomènes cytolytiques surviennent rapidement chez ces
animaux. L'alcool benzylique présente une action similaire sur le pro-
phvsiologih: cellulaire 9
toplasme, mais il se produit un gonflement moins marqué du corps et
pas de cytolyse. La saponine exerce un effet cytolytique marqué sur la
couche corticale de certains protozoaires sans modifier la vacuolisation
comme la papavérine. L'histamine contracte le corps des protozoaires
vivants et réduit les dimensions des vacuoles protoplasmiques. L'his-
tamine retarde fortement la désintégration du corps des animaux morts
et coagule souvent le protoplasme. La morphine, la codéine et l'apomor-
phine possèdent des effets stimulants comme l'histamine, mais n'agissent
pas sur la vitesse d'apparition de la désintégration. L'action de la papa-
vérine et de l'alcool benzylique sur la vacuolisation et les changements
de volume des protozoaires peut être comparée à leur action dépressive
sur les cellules musculaires lisses; l'action stimulante de l'histamine,
et à un degré moins marqué, celle de la morphine, de la codéine et de
l'apomorphine se rapprochent également de l'action de ces drogues sur
le muscle lisse. — Paul Boyer.
Krontovski (A. A.) et Radzimovska (V. V.). — Sur r influence des
variations de la concentration des ions H et OH sur la vie des cellules
des tissus des vertébrés. I. L'influence des variations temporaires de la
réaction du milieu. — K. et R. plongent pendant une demi-heure de
petits morceaux de rate de lapin dans des solutions « tamponnées »
ayant une concentration donnée en ions H. Ils immergent leurs contrôles
pendant le même temps dans du liquide de Ringer. Puis ils plongent
toutes les pièces dans un mélange de sérum et de plasma. La concen-
tration maxima des ions H dans les solutions d'acide lactique compa-
tibles avec la vie et la croissance des cellules est de 4,04 Pu, et pour
l'acide acétique 5,33 Ph; ces différences d'actions montrent que l'in-
fluence des solutions dépend non seulement de la concentration de
l'ion H, mais aussi d'autres facteurs. La concentration minima des
• ions H compatible avec la vie des cellules est 10, 28 Ph. Les lym-
phocytes, les cellules réticulées et les fibroblastes de la rate restent
vivantes quand la réaction du milieu environnant subit des variations
considérables dans sa teneur en acide ou en alcali. Les différentes
cellules de la rate ne sont pas touchées au même degré par les varia-
tions de la concentration en ions H. Les fibroblastes résistent à une
augmentation de la concentration des ions H qui inhibe complètement
l'activité vitale des cellules migratrices (lymphocytes, polyblastes
réticulés, etc.). On peut ainsi obtenir une culture pure de fibroblastes.
— Paul Boyer.
Lillie (Ralph S.) et Baskerwill (Margaret L.). — U action des rayons
ullraviolets sur les œufs dWrbacia particulièrement au point de vue de
leur réponse à Vaction de Veau de mer Ivjpertonique. — L'exposition
d'oeufs non fécondés û" Arbacia à l'irradiation ultraviolette pendant
5 à 15 minutes provoque la formation de la membrane et produit une
action cytolytique. Les œufs dans lesquels les membranes ont été ainsi
formées (si l'on excepte ceux qui ont été surexposés) présentent l'aug-
mentation habituelle de sensibilité à l'action activante de l'eau de mer
hypertonique. En général, cet accroisiement de sensibilité dans les
œufs irradiés se produit parallèlement à l'accroissement de la tendance
à la cytolyse, à la fois dans les œufs laissés uniquement dans l'eau de
mer et dans les œufs soumis ensuite à l'action de l'eau de mer hyperto-
nique. Une irradiation trop brève pour produire des membranes ou une
— 9 —
10 ANNÉE BIOLOGIQUE
altération cytolytique renforce également l'action de l'eau de mer
hypertonique. On obtient un effet semblable par les moyens mécaniques,
une température élevée (32° à 34°) et certains traitements chimiques
(solution saline neutre isotonique, solutions faibles d'alcool dans l'eau
de mer). Le facteur commun dans l'action de ces divers agents est une
modification de la structure de la couche superficielle du protoplasme
de l'œuf, ce qui permet l'action de substances spécifiques qui, dans les
œufs non activés, ne sont pas en contact avec cette couche. — Paul
BOYER.
Wiechmann (Ernst). — Nouvelles recherches sur la perméabilité des
globules rouges de Vhomme. — W. a constaté que la perméabilité des
hématies pour les ions Br est diminuée per la digifoline et la strophan-
tine; l'hémolyse par les solutions hypotoniques est inhibée par ces mêmes
substances, la digifoline exerçant l'action la plus marquée. La dimi-
nution de résistance vis-à-vis des solutions hypotoniques, après qu'on
a lavé les hématies avec une solution de NaCl à 0,95 %, est moindre
dans le cas d'addition de digifoline ou de strophantine. — H. Cardot.
Cavazzani (Emile). — Cristallisation et protéines. — Si l'on fait évaporer
une goutte d'une solution saturée de chlorure d'ammonium, l'aire
occupée par le chlorure d'ammonium solidifié est de beaucoup supé-
rieure à celle occupée au début par la goutte de la solution et est com-
posée d'une zone centrale formée par des cristaux aciculaires et d'un
vaste halo de cristaux à lamelles. Si l'on ajoute au chlorure d'ammo-
nium de l'ovalbumine en quantité même minime, l'aspect de la prépa-
ration est tout différent. L'aire occupée par le chlorure d'ammonium
solidifié est encore supérieure à celle de la goutte de la solution, mais
est inférieure à celle de la goutte de solution pure de chlorure d'am-
monium, le bord n'est plus uniforme, mais déchiqueté. Ce phénomène
vient montrer l'influence que les colloïdes en général et les protéines en
particulier exercent sur les processus de cristallisation en empêchant
ceux-ci d'atteindre leur complet développement et en protégeant l'orga-
nisme vivant contre les dépôts cristallisés dans les tissus. — - Paul
BoYER.
a) Regaud (Cl.). — - Le rythme alternant de la multiplication cellulaire et
la radiosensibilité du testicule. — • Les spermatogonies, au moment de
leur division, témoignent d'une radiosensibilité extrême; au contraire,
la radiosensibilité est bien moindre pendant les périodes de repos. Si
l'on fait varier la durée et l'intensité de l'irradiation, on se rend compte
que le rythme alternant de la reproduction cellulaire avec radiosensi-
bilité variable explique les différents effets constatés dans l'irradiation
unique, l'irradiation discontinue ou continue, et fait comprendre l'effi-
cacité d'une irradiation prolongée, dans le cas où la prolongation de
l'irradiation compense une diminution de l'intensité du rayonnement
sans augmenter la dose totale. — ■ H. Cardot.
b) Regaud (CL). — - La radiosensibilité des néoplasmes malins dans ses
relations avec les fluctuations de la multiplication cellulaire. — Entre le
cancer épithélial et l'épithélium séminal, on peut saisir une homologie,
notamment en ce qui concerne l'alternance des cellules en division
et des cellules quiescentes et la radiosensibilité plus considérable des
— 10 —
PHYSIOLOGIE CELLULAIRE 11
premières. R. a étudié d'autre part la stérilisation de Tépithélium
séminal par le radium. Dans la présente note, il s'occupe plus spéciale-
ment du cancer et indique que pour la destruction des éléments les
plus résistants du tissu cancéreux, il faut que la distribution chrono-
logique de l'irradiation soit adéquate aux conditions de la reproduction
cellulaire. Il est permis de croire que le tissu cancéreux doit être plus
sensible à une irradiation longue qu'à une courte. — H. Cardot.
Strangeways (T. S. P.). — Obserualions sur les changements aperçus dans
les cellules vivantes durant la croissance et la division. — Il s'agit de
culture in vitro de tissus embryonnaires et adultes de poule. L'auteur
relate tous les mouvements et déplacements qui ont lieu dans la cellule
au moihent dont il s'agit et donne quelques détails sur le temps qu'ils
prennent. Du début de la prophase, c'est-à-dire du commencement de
la désagrégation du 'nucléole jusqu'au moment où le fuseau est net,
le temps a varié, dans 30 cellules, de 3 à 20 minutes (7 "en moyenne).
De la formation du fuseau à la division du cytoplasme en deux cellules,
le temps a varié, chez 55 cellules, de 12 à 47 minutes (moyenne,
20 minutes). De la formation du fuseau à l'apparition des deux noyaux,
le temps a varié, chez 60 cellules, de 11 à 50 minutes (28 en moyenne),
La période durant laquelle le contour de la cellule s'est montré bal-
lonné a varié chez 55 cellules de 1 à 16 minutes (6 en moyenne). Le
temps requis pour la division complète d'une cellule du début de la
prophase à l'existence nette des deux noyaux a varié, chez 13 cellules,
de 23 à 63 minutes (34 en moyenne). — II. de Varigny.
Dustin (A. P.). — Influence d'injections intrapéritonéales répétées
de peptone sur Vallure de la courbe des cinèses. — D. a cherché ce qu'il
advient au point de vue des ondes de cinèse provoquées si les animaux
sont soumis à des injections répétées de peptone. Chaque onde cinétique
sera-t-elle comparable à celle déclanchée par une injection unique ou
assistera-t-on à une phase d'accoutumance par épuisement des capa-
cités réactionnelles cinétiques ou par établissement d'une sorte d'immu-
nité (cinéphylaxie)? L'expérience faite sur la souris montre que la
courbe des cinèses subit une descente continue et que ces modifications
du nombre des cinèses sont très parallèles dans les divers organes. —
H. Cardot.
Just (E. E.). — Etudes de la division cellulaire. I. L'action de Veau de
mer diluée sur les œufs fécondés d' Ec/iinarachnius parma durant le cycle
du clivage. — Quand des œufs d' Echinarachnius parma sont soumis à
l'action de l'eau de mer diluée, ils absorbent de l'eau et se gonflent;
dans l'eau de mer légèrement diluée, le point d'équilibre est atteint sans
désintégration. Les œufs restent ainsi un temps plus ou moins long,
suivant le degré de dilution de l'eau de mer; si la dilution est forte, les
œufs -gonflent et sont frappés de cytolyse. La rapidité de cette cytolyse
pour une dilution donnée atteint son maximum quand les œufs sont
soumis à l'eau de mer juste avant le clivage. Cette période correspond à
l'anaphase et à la télophase, quand l'œuf est encore sphérique, avant
que la couche de plasma hyalin s'accumule à l'équateur (où est situé
le futur plan de clivage). La sensibilité de l'œuf à l'eau de mer à cette
période est due au développement de zone de faiblesse dans le cortex
au niveau des pôles, et quand l'œuf est mis au contact de l'eau, il se
brise rapidement aux extrémités de son axe. — Paul Boyer.
— 11 —
12 ANNÉE BIOLOGIQUE
b) Turchini (Jean). — Elude histologiqiie delà poche du noir des Cépha-
lopodes dibranchiaux. Les processus cylologiques de la sécrétion el de
Vexcrélion de Vencre. — T. étudie, par les procédés de la technique
histologique moderne, les trois tuniques de la glande : l'externe, qui est
conjonctive; la moyenne, qui est formée de dedans en dehors d'une
couche conjonctive à iridocytes et d'une couche musculaire dont les
fibres offrent une double striation oblique apparente, due en réalité
à un système de fibrilles homogènes à enroulement hélicoïdal (un seul
système, et non point deux comme l'ont prétendu certains auteurs);
enfin, la tunique interne, la plus intéressante au point de vue histo-
physiologique. Elle est formée d'un chorion et d'un épithélium simple
dont la nature varie suivant les régions de la poche. Des trabécules
profonds aux trabécules superficiels de la glande, les cellules épithé-
liales subissent une évolution progressive : elles sont d'abord claires
et se multiplient par amitose; elles sécrètent et excrètent l'encre ensuite;
elles se dissocient enfin. La sécrétion, comme d'habitude, s'accom-
pagne de modifications nucléaires et de modifications cytoplasmiques.
Ces dernières sont de deux ordres, l'une en rapport avec la formation
de la mélanine, l'autre avec celle du mucus, car les cellules épithéliales
de la glande sont de nature muqueuse. T. s'est attaché particulièrement
à élucider le processus de mélanogenèse. Elle s'opère suivant les modes
connus. La glande du noir ne paraît d'ailleurs pas être un objet de choix
pour cette étude. L' « accepteur « semble dériver du chondriome; le
ferment est une tyrosinase qu'on isole facilement et qui se trouve à
l'état dissous dans le protoplasma. Mais ce qui est curieux ici, et plutôt
exceptionnel, est que les cellules de la glande ont le pouvoir d'excréter
le pigment qu'elles forment. Ce pouvoir est en relation directe avec
la fonction mucigène de la cellule. Sous la pression du mucus élaboré,
la paroi celullaire se rompt, et mucus et mélanine sont mis en liberté,
celui-là servant de véhicule aux grains de pigment. T. montre que dans
les très rares cas d'excrétion mélanique, normale ou pathologique, le
pigment n'est mis en liberté qu'en faveur d'une autre excrétion, celle
du mucus dans le cas présent. — A. Drzewina.
Hollande (A. Ch.). — Im cellule péricardiale des Insectes. — Dans cette
longue étude de la cellule péricardiale au triple point de vue : histolo-
gique, physiologique et histochimique, l'auteur arrive à des conclusions
qui lui font rejeter l'opinion généralement admise, d'après laquelle ce
seraient là des cellules excrétrices, des sortes de reins d'accumulation.
Leur rôle est autre, et plus important.
L'aspect de la cellule, au cours de la vie de l'Insecte, subit des modi-
fications continues qui sont la traduction des réactions biochimiques
au sein des cellules péricardiales et qui portent sur le noyau, les vacuoles
protoplasmiques et les inclusions variées : pigments, albuminoïdes,
cristaux, etc. Les cellules, de taille variable suivant qu'elles sont plus
ou moins nombreuses, sont maintenues en place par des fibrilles élas-
tiques, de nature conjonctive. Leur origine est mésodermique; les
cellules péricardiales des larves p.ersistent généralement chez les imagos.
Elles renferment un ou deux noyaux; il y a des cas cependant (Lépi-
doptères) où les noyaux, pendant les métamorphoses, sont le siège
d'une « rénovation nucléaire » très particulière et donnent naissance
sur place à plusieurs petits noyaux, d'où des éléments plurinucléés
que l'on avait décrits à tort comme des « syncytiums ». Au centre de la
— 12 —
.MUTATIONS D'ÉNEHGIE CHEZ LES ÈTKES VIVANTS U
cellule, tout autour du noyau, existent une ou plusieurs grandes vacuoles
où se déversent les produits absorbés du sang et modifiés, au cours de
leur absorption, par les sécrétions de la cellule. La cellule péricardiale
est une cellule glandulaire close à sécrétion mérocrine. Les produits de
sécrétion s'élaborent dans les fines vacuoles périphériques qui présentent
souvent en leur centre un grain de ségrégation et viennent se collecter
dans les grosses vacuoles centrales. Le liquide des vacuoles est constitué
par de l'eau renfermant une très petite quantité de substances albumi-
noides combinées probablement à des lipoïdes, ainsi que des pigments et
des substances acides. Les pigments sont le plus souvent ceux du sang.
En effet, toutes les fois que le sang de l'Insecte est incolore, les cellules
péricardiales sont dépourvues de pigment; au contraire, lorsque le sang
est coloré, elles sont chargées d'un pigment, semblable à celui du sang,
et qui se présente sous une forme soit soluble, soit figurée.
Une des propriétés physiologiques les plus remarquables des cellules
péricardiales est leur grand pouvoir d'absorption. L'auteur étudie les
mécanismes physiques et chimiques qui interviennent dans l'absorption
par ces cellules des colorants naturels et d'aniline, des matières protéiques,
des colloïdes et des cristalloïdes. Il montre les substances acides qu'elles
sécrètent et les diastases qu'elles élaborent. En définitive, les cellules
péricardiales apparaissent comme des glandes closes qui ont la faculté
de neutraliser les substances alcalines en excès dans le sang, ainsi que
celle d'absorber certains produits albuminoïdes complexes insuffisam-
ment dégradés par le tube digestif. Grâce à leurs ferments, elles les clivent
en éléments plus simples, et finalement les rejettent dans le sang à l'état
de composés cristalloïdes, que les tubes de Malpighi, qui eux sont les
véritables reins de l'Insecte, éliminent hors de l'organisme. On pourrait,
à la rigueur, comparer les cellules péricardiales des Insectes aux cellules
hépatiques des Vertébrés supérieurs, bien qu'on n'y retrouve pas cer-
taines fonctions importantes de celles-ci, telle la fonction glycogénique.
— A. Drzewina.
MoUendorf (Von). — Excrétion, accumulation et lésions du protoplasme
lors de Vexcrétion de substances étrangères par le rein. — • Une comparaison
de l'excrétion par le rein de l'urée, des sels et des matières colorantes
montre à M. que les sels et les matières colorantes diffusibles se com-
portent de la même façon : il y a imbibition diffuse du cytoplasme, et
si l'on a pu admettre pour certains sels des résultats inverses, c'est qu'il
y avait intoxication et lésion cellulaire. En aucun cas, on ne peut se
servir d'essais de ce genre pour une théorie de la sécrétion. — - M. Pre-
nant.
Mutations d'énergie chez les êtres vivants
Athanasiu (I.). — Présentation de documents concernant l'énergie ner-
veuse motrice. (G. R. Soc. Biol., LXXXVII, 223, 24 juin 1922.)
[L'énergie nerveuse motrice est de nature vibratoire cl présente
chez les Mammifères de 300 à 550 vibrations par seconde. — H. Cardot.
— \:\ —
14 ANNÉE BIOLOGIQUE
Benedict (Francis G.), Hendry (Mary F.) and Bauer (Marion L.)- — The
basai melabolism of girls 12 lo 17 years of âge. (Proced. Nat. Acad. Se-
United-States, VII, No. 1, 10-13, 1921, 2 tableaux, 1 fig.) [18
Beritoîî (J. S.)- ^ — Elude comparée de V innervation réciproque des muscles
à une ou deux ariiculalions. (Pfliiger's Archiv, CXCIV, 365-384;
1922.) . [17
Boyer (G.). — Le mycélium el les rhizomorphes d' Armillaria mellea Vahl
obtenus en cultures pures sont-ils pliosphorescents? (Assoc. fr. avanc. Se,
45e session, Rouen, 602-606, 1921.)
[N'a observé de luminosité à aucune période de l'évolution de ces
cultures, faites sur des milieux où des auteurs précédents ont constaté
le phénomène (jus de pruneaux, mie de pain, eau glycérinée, bois de
pin, etc.). — P. Remy.
a) Briggs (G. E-). — Expérimental Researches on Vegetable Assimilation
and Respiration. XV. The development of photosynthetic aclivily during
germination of différent types of seeds. (Proc. Roy. Soc, B., 656,
12-19.) [21
b) — — Expérimental Rgsearclies on Vegetable Assimilation and
Respiration. XVI. The Characteristics of subnormal photosynllietic
aclivity resulting from defîciency of Nulrient salis. (Proc. Roy. Soc,
B. 656, 20-35.) [21
a) Buddenbrock (W. von) und Rohr (G. v.). — Ueber die Ausalmung der
Kohlensâure bei luflatmenden Wasserinsekten. (Pflûger's Archiv.
CXCIV, 219-223; 1922.) [20
b) — — — — EinigeBeobachlangenûberdenEinflussderTemperatur
auf den Gassloffwechsel der Insekten. (Pfliiger's Archiv, CXCIV,
468-472; 1922.) [20
Capstick (J. W.) and Wood (S. B.). — Tlie progress of metabolism after
Food in Swine. (Proc. Roy. Soc, B. 656, 35-48.) . [19
Fredericq (Léon). — ■ Pulsations du cœur de Scyllium Calulus en V absence
d'urée. (Arch. Int. de Physiologie, XIX, 3, 20 août 1922, 253-256,
2 fig.) [18
a) Gayda (T.). — Ricerche'di colorimetria, Nota 2. La produzione di calore
nello svolgimento ontogenico del Bufo vulgaris. (Arch. Fisiol., XIX,
1921.) [15
b) — — Ricerche di calorimetria. Nota 3. La tonalità lermica nella
coagulazione del sangue. (Ibid., 255-259, 1921.) [Nouvelle technique.
c) — — Ricerche di calorimetria. IV. La tonalilà termica nella coagu-
lazione del latte. (Ibid., 261, 1921.)
[Pas de tonalité thermique accompagnant la coagulation du lait;
celle qui a été observée par d'autres auteurs est due probablement à
un procès d'acidification du lait. — C. Foa.
d) — — Ricerclie di calorimetria. Nota 5. La produzione di calore
nei girini nulriti con tiroide e con timo. (Ibid., 267-285, 1921.) [16
Giaja (J.) et Maies (B.). — Contributions à l'étude de la dépense énergé-
tique de la souris et du rai {en serbe, avec résumé français). (Glas Srpske
Akademije, CV, 1922.) [17
— 14 —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 15
Gregory (F. G.)- — Sludies in llie Energy Relations of Plants. I. The
increase in Area of leaves and leaf surface of Cucumis salivas. (Anh. of
Bot., XXXV, 93-123, 1921.) [22
Hartree (W.) and Hill (A. V.). — The recouery heal production in muscle.
(The J. of Physiology, LVI, No. 5, July 1922, 367-381, 4 fig.) [16
Jacquet (A.). — ■ Contribution à Vétude de la fatigue respiratoire. (Arch.
Int. de Physiologie, XVIII, aoCit-déc. 1921, 189-193.) [23
Kylin (E.). — Ueber die peristaltischen Bewegungen der Blulkapillaren.
\K\m. Wochenschr., II, Heft 1, 14-15, 1923.) [18
*
Laugier (H.). — La théorie de V excitation et l'efficacité des ondes en éche-
lons. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 722, 1922.) [18
Matisse (G.). — La loi d'Arrhénius contre la règle du coefficient de lempé-
rature. (Arch. Int. de Physiologie, XVI, fasc. IV, juillet 1921, 461-466,
1 fig.) [23
Meyerhof (Otto). — Die Energieumwandlungen ini Muskel. VI. Ueber
den Ursprung der Konlraktionswarme. (Pflûger's Arch., GXCV, 22-74,
1922.) [17
m) Polimant (Osvaldo). — Suir asftssia nelVaria delV Octopus uulgaris.
(Ann. d. facoltà di med. Perugia, 26, 1921, 5.) [20
b) — — SulV influenza del lelencefalo di Bufo vulgaris sut ritmo
respiratorio e suite variazioni delta respirazione provocate da mulamenti
di température. (Ann. de Fac. de med. Perugia, XXVI, 1921, 25.) [20
Sherman (H.). — Respiration of dormant seeds. (Bot. Gazette, LXXII,
1-30, 4 fig., 1921.) [22
Viale (G.) — Recherches sur les phénomènes pholodynamiques. IIL Le
phénomène photodynamique dans le cœur isolé. (Arch. di se. bioL, II, Nr.
3/4,231-278, 1921.) [18
Voelkel (Hermann). — Die Forlbewegungsarten des Flusskrebses.
(Pflûger's Archiv, CXCIV, 224-229, 1922.) [17
a) Gayda (TuUio). — Recherches de calorimétrie. Note II. ''La production
de chaleur dans le développement ontogénétique du Bufo vulgaris. — A
partir de la fécondation, la production de chaleur augmente de 0,037 cal.
par gramme d'œufs et par heure, non pas en proportion, mais plus
lentement que la segmentation. Au moment où les têtards éclosent,
la production de chaleur est de 0,27 cal. par gramme et par heure. Le
maximum est atteint, lorsque les têtards commencent à se mouvoir,
avect3,55 cal. par gramme d'animal et par heure. Plus tard, la produc-
tion de chaleur descend à 0,34, jusqu'à la fm de la métamorphose.
L'auteur rapporte l'augmentation de la production de chaleur dans
la première phase, c'est-à-dire jusqu'à l'éclosion, à l'augmentation de
la surface (c'est ainsi que le phénomène n'est pas proportionnel à
la segmentation); dans la deuxième phase, à la contraction musculaire;
ensuite la diminution de la production de chaleur s'explique par la
diminution de la surface en comparaison de la masse du corps.
Dans l'ensemble, la chaleur développée dans la première phase
(8 jours) est, à peu près, de 30 cal. par gramme d'œufs et de 0,12 par
œuf; dans la deuxième (120 jours), de 1,668 cal. par gramme d'animaux
— 15 —
10 ANNÉE BIOLOGIQUE
et de 67 par animal; l'augmentation du poids des têtards est accompagnée
d'une production de chaleur de 400-500 cal. par gramme d'animaux.
Les crapauds déjà développés produisent 0,29-0,51 cal. par gramme
et par heure, les mâles beaucoup plus que les femelles. L'abaissement
progressif de la production de chaleur pendant le développement des
têtards est rapporté par l'auteur aux phénomènes physico-chimiques
de la diminution de la pression osmotique et à l'augmentation de la
quantité d'H^O, faits constatés chez Rana temporaria et E. fusea. —
K. Àrslan.
d) Gayda (T.). — Recherches de caloritnélrie. Note V. La produclion de
chaleur chez les têtards nourris avec la thyroïde ou avec le thymus. —
Chez les têtards nourris avec de la thyroïde d'agneau, comparativement
à d'autres nourris seulement avec de la chair d'agneau, il y a une pro-
duction de chaleur plus grande et une accélération du développement;
à la température de 15°, la production de chaleur augmente de 15 %;
à 2205, de presque 45 %; entre le 4^ et le 8^ jour de cette nourriture
spéciale, le maximum est atteint. Les têtards nourris avec du thymus,
en comparaison avec les animaux de contrôle, n'augmentent que très
peu leur' production de chaleur, et le développement est en retard. Ges^
résultats sont dus moins à l'influence de l'alimentation thyroïdienne
sur le développement qu'à l'action de cette alimentation sur l'activité
de la thyroïde en fonction. — K. Arslan.
Hartree (W.) et Hill (A. V.). — La produclion de chaleur de récupéra-
tion dans le muscle. — Dans le muscle isolé, après une courte excitation,
on observe en présence d'oxygène une prolongation de la production de
chaleur, ce même phénomène se produit en l'absence d'oxygène, mais
est moins marqué que dans le premier cas. Cette production de cha-
leur part d'un niveau assez bas, atteint un maximum, puis tombe len-
tement à zéro, tout le processus durant environ 10 minutes à 20° C. et
davantage aux températures plus basses, l'action de la température
montre donc que la rapidité du phénomène est réglée par une réaction
chimique. La forme de la courbe, la situation de son maximum, mais
non toute son étendue, dépendent du niveau initial. La forme des courbes
montre que les processus anaérobies et les processus d'oxydation ont des
caractères différents. La valeur moyenne de la production totale de
chaleur d'oxydation récupérée est de 1 à 5 fois celle de la production
totale de chaleur initiale, la valeur moyenne de la chaleur totale dégagée,
en l'absence d'oxygène, est de 0,5 fois la production initiale de chaleur;
KCN diminue un peu, mais ne supprime pas le dégagement de cette
chaleur anaérobique. Dans l'oxydation de l'acide lactique, 1/5 à 1/6
de l'acide lactique est brûlé, le reste est transformé en glycogène. La
production totale et initiale de chaleur est d'environ 285 calories par
gramme d'acide lactique libéré. Ceci correspond à la chaleur dégagée
par la transformation d'acide lactique en glycogène, et par la neutra-
lisation de l'acide lactique, principalement par les protéines alcalines
« tampons » du muscle. Ces processus chimiques sont les seuls importants
dans les phases initiales de la contraction musculaire; la production
d'acide lactique conduit à' une élévation de la tension, sa neutralisation
à un relâchement. — Paul Boyer.
Meyerhof (Otto). — Mutations énergétiques dans le muscle. VI. Sur
— 16 —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 17
l'origine de la chaleur de conlracUon. — M. a étudié au point de vup dos
mutations énergétiques la formation dans le muscle, dans des condi-
tions anaérobiques, de l'acide lactique à partir du glycogène. Après
détermination de la chaleur de combustion de l'acide lactique, il étudie
le quotient calorique de l'acide lactique dans le muscle excité ou dans le
muscle découpé et la formation de chaleur et d'acide lactique dans le
muscle au repos. Recherchant la chaleur de réaction de l'acide lactique
avec les substances contenues dans le muscle intact, il est amené à
étudier la chaleur de dissociation de l'albumine et des acides aminés
et à examiner s'il existe des réactions accessoires dont il convient de
tenir compte dans l'étude énergétique des mutations qui s'accomplissent
dans le muscle dans des conditions anaérobiques. — H. Cardot.
Giaja (J.). et Maies (B.). — Conlribulions à V élude de la dépense éner-
gétique de la souris el du rat. (En serbe avec résumé en français.) — r
G. et M. ont étudié la consommation d'oxygène de la souris et du rat
en fonction de la température. Lorsque l'expérience, qui dure environ
une heure, est faite à température constante, on constate qu'aux basses
températures la souris débute par une consommation qui se maintient
constante pendant toute la durée de l'expérience, tandis que si l'expé-
rience est faite entre 29° et .34° la consommation débute par une valeur
élevée, puis décroît pour se fixer ensuite à un niveau constant. A 38°-
.39°, température mortelle, la consommation débute par une valeur qui
se maintient constante, puis elle tombe brusquement à zéro au moment
de la mort. La courbe de consommation d'oxygène en fonction de la
température présente un minimum net chez le rat; chez la souris, les
résultats sont plus irréguliers. Chez deux souris de tailles différentes,
mais ayant une fourrure identique, on constate à la même température
l'apparition de la chaleur complémentaire. Si l'on compare deux souris
à fourrures inégales, on constate que la moins bien vêtue commence à pro-
duire de la chaleur complémentaire à une température supérieure à celle
à laquelle apparaît la chaleur complémentaire de la souris à fourrure
épaisse : la valeur de l'énergie de fond est fonction de la surface corpo-
relle, elle n'est pas fonction du pouvoir déperditeur de cette surface. — ■
IL Cardot.
Beritoff (J. S.). — Étude comparée de V innervation réciproque des
muscles à une ou deux articulations. — Étudiant sur le chat décérébré
le fonctionnement des muscles s'étendant sur deux articulations,
B. arrive à la conclusion que le caractère de leur innervation réciproque
est conditionné par leur situation anatomique par rapport à l'articula-
tion distale. Si le muscle à ce niveau provoque la flexion, il se contracte
dans tous les mouvements de flexion de l'extrémité du membre, et
présente de l'inhibition dans tous les mouvements d'extension. Si, au
contraire, le muscle est extenseur pour l'extrémité distale, il se contracte
lors de tous les mouvements d'extension de celle-ci et est inhibé dans
tous les mouvements de flexion, — H. Cardot.
Voelkel (Hermann). — Les modes de locomotion de Vécrevisse. —
L'auteur a repris les expériences de List sur la marche de l'écrevisse et
confirme les deux premières lois démontrées par cet auteur : 1° dans
la marche en avant les pattes d'un même côté entrent en jeu dans
l'ordre suivant : 1, 3, 2, 4, et dans l'ordre inverse pour la marche arrière;
— 17 —
.\NN. BioL. — T. I (1922-1923). 2
18 ANNÉE BIOLOGIQUE
2° avec la première patte droite, marche la deuxième de gauche, avec
la troisième droite la quatrième gauche, avec la deuxième, la première
et enfln avec la quatrième la troisième. Par contre, la troisième loi de
List, suivant laquelle l'animal repose sur le sol à la fois par six pattes
à divers stades de leur mouvement n'a pas été vérifiée : l'auteur a cons-
taté que l'appui a toujours lieu par quatre pattes seulement. Il a analysé
également le coup de queue que donne l'animal dans la nage. ^ —
H. Cardot.
Fredericq (Léon). — Pulsations du cœur de Scylliuni calulus en Vabsence
d'urée. — Reprenant les expériences de Baglioni sur la perfusion du
cœur de Scylliuni, F. constate, à l'inverse de cet auteur, que le cœur de
Scyllium peut continuer à battre pendant longtemps alors qu'il est con-
tinuellement soumis à un abondant lavage au moyen d'un liquide exempt
d'urée. Ce liquide n'a pas besoin d'être isotonique avec le sang, il suffit
qu'il ait approximativement la même concentration saline que le sang
et qu'il contienne Na, K, Ga en certaine proportion. La part de pression
osmotique qui revient à l'urée dans le sang des Sélaciens n'a probable-
ment d'importance que vis-à-vis de l'eau de mer extérieure qui baigne
les lamelles branchiales. Elle en a moins vis-à-vis des tissus, qui, sans
doute, sont plus ou moins perméables à l'urée. — Paul Boyer.
Viale (G.). — Recherches sur les phénomènes pholodynamiques. III. Le
phénomène phoiodynamique dans le cœur isolé. — L'auteur fait tomber
sur le cœur des crapauds des rayons lumineux, artificiels ou solaires, en
arrêtant les rayons calorifiques. C'est seulement lorsqu'on ajoute à la
solution circulante de Ringer de l'eosine et de la benzoflavine en faible
concentration que, ces substances étant illuminées constamment, l'acti-
vité du cœur s'améliore. L'activité de la substance photodynamique peut
être mesurée par la difïérence entre l'énergie lumineuse des rayons
absorbés et celle des rayons émis. — K. Arsi.an.
Laugier (H.). — La théorie de Vexcilalion et V efficacité des ondes en
échelons. — L. discute l'interprétation de Strohl sur l'efïîcacité des
ondes en échelons et indique que les résultats obtenus par cet auteur
pouvaient être déduits de la loi de Weiss-Hoorweg. Ils sont en accord
avec la conception de Lapicque relative à l'excitation et il est possible
d'en donner un schéma hydraulique; ils ne doivent en aucune façon
justifier un retour à l'hypothèse périmée de Du Bois-Reymond. —
H. Cardot.
Kylin (E.). — Sur les mouvements périslaltiques des capillaires sanguins.
— Les capillaires sanguins présentent bien des mouvements péristal-
tiques propres, qui font progresser le sang et font jouer ainsi à ces vais-
seaux le rôle d'un véritable cœur périphérique; il ne s'agit pas, comme
l'ont cru certains, d'illusions d'optiques dues au passage des globules
sanguins dans les capillaires. — P. Remy.
Benedict (Francis G.), Hendry (Mary F.) et Baker (Marion L.). — Le
métabolisme basai des jeunes filles de 12 à 17 ans. — B., H. et B. étudiant
le métabolisme basai des jeunes filles de 12 à 17 ans à l'aide d'une grande
chambre respiratoire permettant la mesure simultanée de la production
du CO'' d'une douzaine au moins de sujets, constatent que la produc-
— 18 —
MUTATIONS D'ÉiNERGlE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 19
tion moyenne de chaleur par heure et par sujet est de 55 calories, avec de
faibles différences suivant l'âge et le poids. De 12 à 17 ans, l'énergie
nécessitée par 10 heures de repos au lit est de 550 calories. La produc-
tion basale de chaleur pendant 24 heures est approximativement de
1.250 calories, indépendamment de l'âge et du poids. La production
basale de chaleur par kilogramme de poids du corps pendant 24 heures
décroît régulièrement avec l'âge, de 29,9 calories à 12 ans 2 mois, elle
passe à 21,7 calories à 17 ans. La production de chaleur par mètre carré
de surface du corps par 24 heures diminue de même avec l'âge, mais
pas avec la même régularité, elle passe de 928 calories à 14 ans, à
745 calories à 16 ans. On peut prévoir le métaboUsme d'un groupe de
jeunes filles d'après la courbe générale de la production de chaleur
par kilogramme de poids du corps en fonction de l'âge, avec une erreur
moyenne de ± 3,1 %; l'erreur est un peu plus forte si l'on envisage la
production de chaleur par unité de surface du corps. Les courbes dressées
avec des sujets de 12 à 17 ans sont identiques à celles que l'on obtient
avec des sujets normaux de la naissance à 12 ans. L'influence de la
puberté et de la prépuberté semble donc être nulle dans ces expériences.
Paul BOYER.
Capstick (J. W.) et Wood (F. B.). — Le progrès du métabolisme après
r alimentation chez le porc. — Expériences sur un porc pendant le jeûne
(de 6 jours au plus) et après alimentation. A très peu de chose près, le
métabolisme du porc en inanition décroît selon une courbe qui est la
même dans des limites étendues de poids et âge du porc et de tempé-
rature du milieu. La chute du métabolisme mesurée à tout intervalle
donné après le dernier repas, par rapport au métabolisme de base, est
la même dans tous les cas et il est donc possible par l'emploi de la courbe
figurée de déduire le métabolisme de base, en tout cas particulier, d'après
une seule observation du métabolisme existant à un moment quelconque.
La courbe fournit aussi une mesure de la chaleur dégagée entre le
dernier repas et le moment où le métabolisme de base est atteint, après
déduction de la chaleur correspondant au métabolisme de base, et en
admettant que le porc ait été au repos durant toute la période. Cette
chaleur s'élève en gros à 3.000 calories et a été montrée constante à
travers toute l'expérience.
Cette constance, difficile à comprendre, s'explique peut-être par le
fait que le porc avait 10 mois au début de l'expérience, et son accroisse-
ment en poids peut avoir été dû entièrement à de la graisse, qui doit
être considérée comme inactive en ce qui concerne le métabolisme.
Le porc a été mesuré de temps à autre (du sol au point le plus haut du
dos : longueur 32 pouces au début des expériences, 34 à la fin; cette
petite augmentation s'explique peut-être par la couche de graisse :
la masse active de l'animal n'a guère dû changer.)
L'excédent du resting melabolism sur le métabolisme de base s'est
montré dominant selon l'équation log y + kt = o. C'est ici la loi de
l'action de masse, qui joue fréquemment dans les changements physiques
ou chimiques. Sous sa forme stricte, elle signifie qu'un changement
monomoléculaire unique est en voie de production et que le taux du chan-
gement est proportionnel à la quantité de substance non changée. Mais
il y a d'autres cas où la courbe serait presque logarithmique, et il serait
imprudent d'admettre actuellement que l'évolution de chaleur est le
résultat d'un changement monomoléculaire unique.
— 19 —
•20 ANNEE BIOLOGIQUE
Il n'a pas été possible de mesurer le resîing metabolism très près du
moment du dernier repas : des réactions à coefTicient de vitesse élevé
ne sont pas impossibles. Le travail est encore très incomplet et se pour-
suit. — H. DE Varigny.
b) Polimanti (Osvaldo). — L'influence duiélencéphale du Bufo vulgaris
sur le rythme respiratoire et sur les variations de la respiration provoquées
par les changements de température. — Les recherches ont été faites en
mars (temp. : 110-13°) et en mai (temp. : 150-23°). La fréquence de
la respiration a été étudiée plusieurs jours avant et plusieurs après
l'extirpation du télencéphale. Sur 9 animaux, chez 7 on a observé une
diminution de fréquence, chez 2 une augmentation. La fréquence
moyenne avant l'opération était, en mars, de 91,25 par minute, en mai,
de 150,4. Après l'extirpation du cerveau, elle devint 72 et 129,8. On peut
donc calculer pour l'augmentation de 10° de température, une augmen-
tation de fréquence jusqu'au double, ce qui indiquerait que le phéno-
mène suit à peu près la règle de Van't Hoff. — C. Foa.
a) Polimanti (Osvaldo). — Sur V asphyxie dans Vair de VOctopus vulg. — •
L'auteur a établi que les poissons marins qui vivent habituellement
dans les grandes profondeurs résistent à l'asphyxie dans l'air plus
longtemps que les poissons de surface. Il compare maintenant la résis-
tance à l'air de la Sepia et de VOctopus. Celui-ci vit dans le jeune âge
près de la surface, tandis qu'à l'âge mûr, il vit, comme la Sèche, à une
profondeur de 100 mètres. Mais VOctopus n'est pas très mobile, tandis
que la Sepia se meut continuellement. La survivance de VOctopus est
4,33 fois plus grande que celle de la Sepia; l'auteur se demande si
cela dépend d'un moindre besoin d'oxygène de la part des animaux
qui bougent peu. 11 décrit ensuite les phases de l'asphyxie, soit pour
les mouvements respiratoires, soit pour les battements du cœur. Chez
Octopus, l'eau douce produit les mêmes effets que l'air. — C. FoÂ.
a) Buddenbrock ( W. von) et Rohr (G. von). — Sur V élimination de V acide
carbonique chez les Insectes aquatiques respirant Vair en nature. — Krogh,
dans une série de recherches, a tenté de démontrer que, contrairement
à l'opinion courante, une grande partie de l'acide carbonique formé au
cours des combustions respiratoires, n'est pas éliminée par les trachées,
mais vraisemblablement par la surface cutanée. B. et R. ont déjà eu
l'occasion de montrer que chez Dixippus morosus, bien qu'il existe une
respiration cutanée qui n'est pas inappréciable, elle ne représente pas
plus du quart de la respiration totale et que dans cette espèce au moins
la majeure partie de l'acide carbonique est éliminée par les trachées
conformément à l'opinion classique. Ils ont repris cette même question
sur les larves de Dytiscus marginalis qui précisément ont été utilisées
dans les recherches de Krogh. En faisant varier les conditions expéri-
mentales, et notamment la surface libre du liquide dans lequel est placé
l'insecte, ils constatent que, contrairement à l'hypothèse de Krogh,
la respiration par le tégument est, ici aussi, peu importante vis-à-vis
de la respiration totale; elle n'en représente pas plus de 25 %. Chez la
larve d'Eristalis, c'est encore par l'appareil trachéen qu'est rejetée la
majeure partie de l'acide carbonique. — H. Cardot.
b) Buddenbrock ( W. von) et Rohr (G. von). — Quelques observations sur
Vinfluence de la température sur les échanges gazeux des Insectes. —
— 20 —
MUTATIONS D'ÉNEUGII'] ClIliZ LES ÊTRES VIVANTS 2!
Extension d'un travail précédent relatif à la respiration du Dixippus;
la quantité d'oxygène absorbée par cet insecte est, dans l'intervalle de
température de 12° à 32°, proportionnelle à la température et ce n'est
qu'en dessous de 12° que la courbe d'absorption de l'oxygène s'écarte
d'une droite et présente une concavité vers les ordonnées positives.
Les expériences de Krogh lui avaient montré chez tous les Vertébrés
chez lesquels les mouvements spontanés étaient supprimés, par exemple
par narcotisation, une même courbe qui n'était pas une droite, mais
intermédiaire entre une droite et une exponentielle; cette courbe avait
été retrouvée chez les larves de Tenebrio molitor par Krogh et chez
Culex annulalus au cours du repos hibernal par Ellinger. B. et R.
ont alors expérimenté sur Calliphora vomilaria, Gastropacha quenifolia,
Deilephila eupliorbiae, Sphinx liguslri. Phalera bucephala, Lasiocampa
quercus. Ils ont aussi utilisé les larves de Cosmotriche potaloria et de
Anlherea pernyi qui ne présentent au moment de la mue qu'une activité
motrice des plus restreintes et aussi diverses autres chenilles. Leurs
résultats montrent combien la forme de la courbe dépend du degré
d'activité de l'animal. Mais au repos complet, la courbe de l'oxygène
fixé en fonction de la température est une ligne droite; par conséquent,
la courbe de Krogh n'est pas valable pour les Insectes au moins. Si
chez les chenilles au moment de la mue, alors que l'activité motrice
est très réduite on observe cependant une courbe incurvée, cela tient
à l'activité sécrétoire considérable de l'animal à ce moment. Il n'est pas
impossible que chez les Vertébrés aussi, la forme de la courbe soit
modifiée par des effets secondaires, on peut contester que ce soit vrai-
ment la courbe correspondant au repos complet qui ait été établie par
Krogh et penser que, dans ce cas aussi, elle est peut-être une droite. —
H. Cardot.
a) Briggs (G. E.). — Recherches expérimentales sur V assimilation et la
respiration végétales. XV. Développement de Vactivité photosynthétique
durant la germination de divers types de graines. — Dans le cas des plan-
tules du genre de celle de V Helianthus où le premier organe assimilant
est aussi un organe servant à l'emmagasinement, l'activité photosyn-
thétique, qu'on la mesure quand c'est la lumière ou quand c'est la tempé-
rature qui est limitante, est pleinement développée à la germination.
Avec ce type, l'assimilation, sous les conditions naturelles de croissance
dans le champ, ne retarde nullement sur le verdissement. Chez le Haricot,
le Ricin, le Maïs où la plantule se développe, dans un organe photosyn-
thétique spécialisé, distinct de l'organe d'emmaga^^inement, l'activité
photosynthétique ne se développe que quelque temps après la germi-
nation et, sous les conditions naturelles, il y a un retard correspondant
chez l'assimilation. — H. de Varignv.
b) Briggs (G. E.). — Recherches expérimentales sur V assimilalion et la
respiration végétales. XVI. Caractéristiques de Vactivité photosynthétique
subnormale résultant de la carence de sels minéraux. — - L'activité photo-
synthétique de plants de haricot vulgaire vivant en milieux privés de
potassium, magnésium, fer ou phosphore est moindre que celle de plantes
vivant en milieu complet. Lorsque apparaissent les secondes feuilles,
l'activité de celles-ci est moindre aussi que celle de plantes poussant
en terre. L'activité se montre en chaque cas diminuée dans la même
proportion, que ce soit la lumière qui soit limitante, ou bien la tempé-
— 21 —
22 ANNÉE BIOLOGIQUE
rature. D'autres cas de pareille coïncidence sont cités dans la biblio-
graphie, en particulier le changement saisonnier chez le laurier-cerise,
sur les variétés jaunes opposées aux vertes, sur le développement des
feuilles de plantule chez certaines plantes et le développement des feuilles
sur des plants plus ou moins mûrs d'Helianllius anniius.
L'activité photosynthétique n'est pas seulement subnormale quand
la lumière et la température sont limitantes, mais il en est de même quand
CO^ est limitant.
L'auteur développe une conception de la nature du processus photo-
synthétique pour expliquer les faits précédents. Le point principal dans
la conception est que le facteur intérieur à la feuille, qui est en jeu dans
le processus, est la quantité de « surface chloroplastique réagissante ».
Celle-ci n'est pas nécessairement la même que la surface chloroplastique
réelle. Un accroissement dans la quantité de « surface réagissante »
implique un accroissement correspondant dans l'activité synthétique
quand une température donnée est limitante, et sous des conditions
idéales, un accroissement correspondant quand une intensité donnée
d'illumination ou la pression partielle de CO^ est limitante. Mais les
conditions dans la feuille ne sont pas toujours nécessairement idéales.
— H. DE Varigny.
Gregory (F. G.). — Études sur les échanges d'énergie cjiez les plantes.
I. L'accroissement de la surface des feuilles et de la surface foliaire totale
chez Cucumis salivus. — L'auteur indique une méthode d'estimation
de la surface des feuilles, qui n'exige pas qu'elles soient séparées de la
tige et qui consiste à décomposer chaque feuille en quelques triangles
dont la mesure de certains côtés et de certains angles permet par des
procédés simples de trigonométrie de calculer la surface. Une discus-
sion de la méthode fait connaître les limites de l'erreur commise dans
son application. La croissance en longueur, en largeur et en surface
d'une feuille se représente par des courbes en S et apparaît comme vme
réaction autocataly tique dans laquelle le matériel catalysé voit sa
masse diminuer lorsque la réf ction se poursuit. L'accroissement de l'aire
totale des feuilles des plantes développées en mars et en juin suit une
loi d'intérêt composé, se montrant à chaque instant proportionnel à
l'aire des feuilles déjà atteinte à cet instant; l'accroissement de l'aire
foliaire totale des plantes développées en décembre est soumis à une
loi plus complexe; il est encore en rapport avec la surface des feuilles
déjà atteinte, mais il semble qu'un autre facteur préjudiciable au déve-
loppement intervienne, qui diminue la valeur de l'accroissement de la
surface. — F. Moreau.
Sherman (H.). — Respiration de graines en vie ralentie. — Le pro-
blème abordé par l'auteur consiste surtout à déterminer quels sont les
échanges chimiques qui se produisent, en vie ralentie, chez cei'taines
graines dont la germination a lieu dans des conditions spéciales. L'au-
teur a surtout mesuré l'activité calalytique, c'est-à-dire le volume de O
dégagé aux dépens de H^O* par un poids donné de graines pulvérisées
avec du sable et du CO^Ca, et l'intensité respiratoire, c'est-à-dire le
poids en milligrammes de CO^ éliminé par gramme de graines et par
heure. Les expériences ont porté sur VAniaranlus reflexus, le Cheno-
podium album, le Rumex crispus, le Cratœgus et diverses autres
Rosacées, L'activité catalytique augmente chez le Cratœgus jusqu'au
■>'■)
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 23
42e jour. Chez VAmaranliis, l'activité catalytique et la respiration sont
relativement stables. Les fluctuations dans l'activité catalytique et
dans l'intensité respiratoire ne sont pas simultanées et peuvent se
produire en directions opposées. Le quotient respiratoire et l'intensité
respiratoire varient notalDlement pour les différentes graines et, chez les
Rosacées, pour différents lots de la même espèce. Les graphiques cons-
truits indiquent pour chaque graine un type de respiration défini. Les
quotients pour le Chenopodium et V Amaranlus sont respectivement de
0,928 et de 0,856. Les Rosacées, à ce sujet, forment trois groupes :
0,648 à 0,700 pour le premier groupe; 0,774 pour le deuxième; 0,800
à 0,876 pour le troisième. — R. Souèges.
Matisse (Georges). — La loi cV Arrhénius contre la règle du coefficient de
température. — La règle du coefTicient de température ou loi de Van't
HoFF qui se traduit par la formule : log K = a + bT, où K désigne le
coefTicient thermique de vitesse de la réaction chimique, T la tempé-
rature absolue, a et 6 des constantes, et log. le logarithme népérien et
la loi d'ARRHÉNius : log K = =• + C sont incompatibles l'une avec
l'autre. Cependant, les biologistes continuent à employer la règle du
coefficient de température et à trouver qu'elle s'accorde avec leurs
expériences ou mieux que leurs expériences s'accordent avec elle et
cela parce qu'ils noient dans une moyenne générale les résultats de
toutes leurs expériences. Or, c'est la loi d'ARRHÉNius seule qui repré-
sente la vraie loi d'accélération des phénomènes chimiques en fonction
de la température, c'est la seule qu'il faut employer. Quant à l'action
de la température sur les êtres vivants, elle est beaucoup plus com-
pliquée encore, car aux phénomènes chimiques influencés par la tempé-
rature, Se superposent des modifications d'état physique des colloïdes
formant les albuminoïdes du protoplasma et des liquides circulants, et
aussi des colloïdes qui constituent les réserves dynamogènes. — Paul
BOYER.
Jacquet (A.). — Contribution à Vétude de la fatigue respiratoire. — La
fatigue survenant au cours d'une respiration forcée soutenue pendant
un temps suffisant est due essentiellement à une insuffisance de l'inner-
vation. L'acide carbonique du sang est balayé par la ventilation exagérée,
la tension du gaz baisse dans les tissus et, cet excitant essentiel du centre
respiratoire venant à faire défaut, l'impulsion envoyée à la périphérie
faiblit et la fonction diminue. Un apport artificiel d'acide. carbonique
suffit à rétablir les conditions normales. La fatigue musculaire propre-
ment dite ne paraît pas jouer ici de rôle appréciable. — • Paul Boyer.
— 23
24 ANNÉE BIOLOGIQUE
Mutations de matière
Armstrong (H. A.)- — Sludies on Enzijm Aclion. XXIII. Homo — and
HderoUjlic Enzymes. (Proc. Roy. Soc, B. 657, 132-133.) [27
Battelli (F.) et Stem (L.). — Le mécanisme d'action des ferments oxydants
ci des ferments réducteurs. (Arcli. Int. de Physiologie, XVIII, aoîiL-
déc. 1921, 403-418.) [26
Bayliss (W. M.). — Sur l'existence de sels de protéines dans le sang,
(Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921, 277-281.) [34
a) démenti (A.). — • Une nouvelle hypothèse de travail sur la significa-
tion physiologique des protamines et des histones par rapport au méta-
bolisme nucléaire. (Arch. Int. de Physiologie, XVI, i'asc. I,
100-118, 1 fig.) [33
b) — — La désamidation enzymatique de V asparagine chez les diffé-
rentes espèces animales et la signification physiologique de sa présence
dans r organisme. (Arch. Int. de Physiologie, XIX, 4, 15 sept. 1922,
369-398.) [27
Duval (Marcel) et Portier (Paul). — Rapidité du changement de réaction
de Veau sous V influence de r assimilation chlorophyllienne dans la
nature. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 617, 22 juillet 1922.)
[Les eaux courantes émergent de calcaires jurassiques avec une
réaction sensiblement neutre; au printemps, pendant la journée,
l'alcalinisation de l'eau se produit avec une très grande rapidité à
partir du point d'émergence. — H. Cardot.
Fleming (A.). — On a remarkable bacleriolyiic élément found in tissues
and sécrétions. (Proc. Roy. Soc, B. 653, 306-317.) [29
Fleming (A.) and Allison (V. D.). — Further observations on a baclerio-
lyiic élément found in lissues and sécrétions. (Proc. Roy. Soc, B. 658,
142-150.) [29
Gardner (J. A.) and Fox (F. W.). — Origin and Destiny of Cholestérol
in the animal organism. XIII. On the aulolysis of Huer and spleen-
(Proc. Roy. Soc, B. 655, 486-492.)
[Les expériences d'autolyse ne fournissent aucun argument à
l'appui de l'idée que le foie ou la rate sont les organes où se fait la
synthèse ou le changement du cholestérol, comme le soutiennent
AbELOUS et SOULA. 11. DE Varigny.
Howell (W. H.). — Note relative à faction photodynamique de Vhémalo-
porphyrine sur le fibrinogène. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII,
août-déc. 1921, 269-276.) [35
Judd-Lewis (S.). — The ultra-violel absorption speclra and the optical
rotation of Ihe Proteins of Blood Sera. (Proceed. Roy. Soc, B. 651,
178-193.) [34
Koskowski (W.). — Le mode d'action de Vhislamine sur la sécrétion
gastrique. (Arch. Int. de Physiologie, XVII, fasc. 4, 5 mars 1922,
344-349.) [33
MUTATIONS DE MATIÈRE 23
Lee (Olive Pearl) andTashiro (Shiro). — Sludies on alkaligenesis in tissues.
II. Amnionia production in muscle during conlraclion. (The Am. J.
of Physiology, LXI, No. 2, july 1922, 244-253, 3 tableaux, 1 fig.) [38
Loeb ((Jacques). — La cause de V influence des éleclrolyles sur certaines
propriétés physiques des protéines. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII,
août-déc. 1921, 521-534.) [35
Lombroso (Hugo). — Action de Vacide chlor hydrique sur rechange des
graisses dans le foie survivant. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII,
août-déc. 1921, 484-494.) [37
Liittichau (A.). — Recherches sur faction des protéines hétérogènes dans
V organisme. Protéines et glycose dans le sang. (Arch. Int. de Physio-
logie, XIX, fasc. I, 15 avril 1922, 1-16, 9 fig.) ^ [34
Maige (A.). — Influence de la température sur la formation de Vamidon
dans les cellules végétales. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 685.
1922.)
[La température de 41° exerce une influence défavorable : dimi-
nution du nombre et de la grosseur des grains d'amidon; abaissement
de la puissance condensatrice des éléments amylogènes de la cellule. —
H. Cardot,
a) Maignon (F.). — Recherches sur les propriétés physiologiques et thé-
rapeutiques des diastases tissulaires. De V existence des diastases syn-
thétisantes. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 566, 1922.) [27
b) — — Utilisation des diastases tissulaires pour la détermination de
Vorgane dont Vinsuffisance fonctionnelle est la cause d'un état patho-
logique. Application de celte méthode clinique à r étude du rôle physio-
logique de certains organes. (Ibid., 568.) [27
. c) — — Recherches sur le rôle des graisses dans Vutilisation des albu-
minoides. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921, 103-
115.) " ' [37
Molliard (Marin). — Sur une nouvelle fermentation acide produite par
le Sterigmatocystis nigra. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 881, 1922.) [29
Morgan (Eg.), Stewart (C P.) and Hopkins (F. G.). — On the Anaerobic
and Aérobic oxidiation of Xanthin and Hypoxanthin by T issues and
Milk. (Proc. Roy. Soc. B. 657, 109-131.) [36
Nagai (Isaburo). — A genêt ico-physiological study on the formation of
anthocyanin and brown pigments in Plants. (Journ. Coll. Agricult.
Univers. Tokyo., VllI, 1921, 1-92, 2 fig., pi. I.) [39
Pack (D. A.). — Chemistry of after-ripening, germination and seedling
development of Juniper seeds. (Bot. Gazette, LXXII, 139-150.
1921.) [39
Fonder (Eric). — Altérations in the diameter of Erythrocytes during
Haemolysis. (Proc. Roy. Soc, B. 657, 102-108.) [35
Powers (Edwin B.). — The alkaline reserve of the blood of fish in relation
to the environment. (The Am. J. of Physiology, LXI, No. 2, Julv
1922, 380-38.3, 1 tableau.) [34
-26 ANNÉE BIOLOGIQUE
Przylecki (St. J.). ■■ — L'excrétion ammoniacale chez les invertébrés dans
les conditions normales et expérimentales. (Arch. Int. de Physiologie,
XX, 1, 31 cet. 1921, 45-51.) [38
Quagliariello (G.)- — Propriétés chimiques et physicochimiques des muscles
et des sucs musculaires. Note VII : Les graisses, la choleslérine et les
lipoïdes du suc des muscles striés de chien. (Arch. Int. de Physiologie,
XVI, fasc. II, mars 1921, 239-250.) [38
Bichet (Charles), Bachrach (Eudoxie) et Cardot (Henry). — U accou-
tumance du ferment lactique aux poisons [spécificité, simultanéité et
alternance). (C. R. Ac. Se, GLXXIV, 345, 1922.) [28
Rothlin (E.) et Gundiach (R.). — Etude expérimentale de Vinfluence
de Vhistamine sur la sécrétion gastrique. (Arch. Inl. de Physiologie,
XVII, fasc. I, 31 août 1921, 59-84, 9 fig.) [32
Slosse (Auguste). — - Considérations sur la présence des amino-acides
dans le sang. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921,
242-249.) [33
Shephenson (M.) and Whetham (M. D.). — Studies in Ihe fat metabolism
of Ihe Timothij grass bacillus. (Proc. Roy. Soc, B. 652, 262-280.) [37
Terroine (Emile F.) et Barthélémy (H.). — Recherches biochimiques et
biométriques sur la grenouille rousse [Rana fusca) et ses œufs à V époque
de la ponte. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921, 419-
433.) [31
Thunberg (Torsten). — ■ Sur la présence de certains ferments oxydants
dans les graines de Phaseolus uulgaris. (Arch. Int. de Physiologie,
XVIII, août-déc. 1921, 601-606.) . " ' [28
Zunz (E.). — Recherches sur la composition chimique du corps thyroïde.
(Arch. Int. de Physiologie, XVI, fasc. III, avril 1921, 288-306.) [.32
Batelli (F.) et Stern (L.). — Le mécanisme d'action des ferments oxydants
et des ferments réducteurs. — Il existe un parallélisme étroit entre le
pouvoir que possède un tissu animal d'oxyder une substance donnée et
son pouvoir de décolorer la thionine en présence de cette substance.
Les exceptions apparentes s'expliquent facilement par la transformation
de la leucobase en thionine (réversibilité de la» réaction). Ce parallélisme
existe pour les différents ferments oxydants des tissus animaux (citri-
coxydone, succinoxydone, alcooloxydase, uricoxydase), de même que
pour la respiration principale et accessoire. Ces résultats confirment
complètement la théorie de Wieland, d'après laquelle les ferments
oxydants et les ferments réducteurs sont identiques, mais B. et S.
n'admettent pas la théorie de l'activation de l'hydrogène de Wieland;
pour eux les ferments agissent de la même manière par un mécanisme
analogue, c'est-à-dire par la dissociation de l'eau en ions; suivant la
façon dont les ions de l'eau se comportent vis-à-vis des molécules du
substratum, les résultats sont différents. D'après ces résultats, B. et S.
divisent les ferments en 3 classes : les hydratases, les hydrolascs et les
— 26 —
MUTATIONS DE MATIÈRE 27
oxydoréducases. Avec les hydratases, les deux ions II et OU de l'eau
entrent dans la molécule du substratum sans en amener la scission; il
y a simple hydratation. Avec les hydrolases, les deux ions de l'eau se
portent sur une seule molécule du substratum en produisant sa scission.
Enfin, avec les oxydoréducases, les deux ions de l'eau se portent sur
deux molécules du substratum sans en amener la réunion. On doit
considérer la catalase comme une oxydoréducase, la peroxydase augmen-
terait l'action des oxhydryles des peroxydes. Pour chaque oxydoréducase,
en particulier, il est préférable de garder la terminologie ancienne en
ajoutant la terminaison oxydase ou oxydone au nom du substratum
(alcooloxydase, uricoxydase, succinoxydone). — Paul Boyer.
a) Maignon (F.). — Recherches sur les propriétés physiologiques et
thérapeutiques des diaslases lissulaires. De l'existence des diastases syn-
thétisantes. — Ce que l'auteur englobe sous la désignation de diastases
tissulaires, c'est en réalité l'ensemble des produits obtenus par macé-
ration de poudres d'organes dans l'eau chloroformée et précipitation
par l'alcool-éther du filtrat. Ce premier traitement étant suivi d'un
second, destiné à séparer les diastases des albumines coagulées. Le pro-
duit ainsi obtenu aurait vis-à-vis de l'activité des différents organes
une action très spécifique, les produits extraits du foie, par exemple,
n'agissant que sur la fonction hépatique, ceux extraits de la thyroïde
sur la fonction thyroïdienne, etc. — H. Gardot.
b) Maignon (F.). — Utilisation des diastases tissulaires pour la déter-
mination de r organe dont r insuffisance fonctionnelle esl la cause d'un
état pathologique déterminé. Application de celle méthode clinique à V étude
du rôle physiologique de certains organes. — En admettant le principe
de la spécificité d'action des diastases tissulaires, on peut en étudiant
les effets de l'administration de ces diverses diastases vis-à-vis de symp-
tôriies physiologiques, déterminer quel est l'organe intéressé dans les
troubles en question. — H. Cardot.
Armstrong (H. A.). — Eludes sur les enzymes, XXIII. Enzymes homo-
et hétérolytiques. — A. commente le travail de Morgan, Stewart et
HoPKiNS. L'agent catalyseur est un enzyme. Et le fait que les deux
bases sont hydroxylées à des taux moléculaires égaux (bien qu'il se
fasse dans un cas le double du travail se faisant dans l'autre), A. tente
de l'expliquer par une hypothèse qu'il expose rapidement, celle de
l'existence de deux classes d'enzymes, homo- et hétérolytique. —
H. DE Varigxy.
b) Clementi (A.). — La désamidation enzymatique de Vasparagine chez
les différentes espèces animales et la signification physiologique de sa
présence dans l'organisme. — Les tissus et les organes qui possèdent la
faculté de désamider in vitro l'asparagine contiennent un ferment :
» l'asparaginase ».
Contrairement à l'opinion de v. Furth et Friedmann, l'asjtaraginase
n'est pas répandue dans tout le règne animal. Cht'z les mammifères, elle
fait défaut chez les espèces à alimentation principalement Carnivore;
chez les omnivores et les herbivores, elle existe chez certains et manqu(^
chez d'autres. Chez les oiseaux, elle existe aussi bien chez les frugivores
que chez les carnivores. Chez les Reptiles, les Amphibiens et certains
■IS ANNÉE BIOLOGIQUE
poissons et chez les invertébrés, Pasparaginase fait défaut. Chez les
oiseaux, l'asparaginase existe dans le foie et le rein et chez les mammifères
dans le foie, les autres organes en sont privés en général; chez le cobaye,
l'asparaginase existe dans le sérum, les globules rouges lavés en sont
privés. L'asparaginase existe donc en général chez les omnivores et
les herbivores et fait défaut chez les carnivores; sa présence dans l'orga-
nisme semble donc représenter un phénomène d'adaptation biochi-
mique des espèces animales en rapport avec une des caractéristiques
chimiques de l'alimentation d'origine végétale qui est caractérisée par
la présence d'asparagine.
L'asparagine transformée par l'action de l'asparaginase en acide
aspartique et ammoniaque serait ainsi ou plus facilement oxydée dans
la phase catabolique des échanges nutritifs ou plus facilement utilisée
dans la phase anabolique de la synthèse des substances protéiques. —
Paul BOYER.
Thunberg (Torsten). — Sur la présence de certains ferments oxydants
dans les grains de Phaseoliis valgaris. — En partant de la théorie de
WiELAND qui, dans les processus d'oxydation, fait de l'oxygène un
fixateur d'hydrogène, T. a étudié les enzymes qui, en activant une partie
de l'hydrogène des cellules, la prépare à être brûlée dans ces cellules.
Ces enzymes ou « déshydrogénases » se trouvent en abondance dans les
graines de légumineuses, non seulement fraîches, mais aussi desséchées.
L'acide formique, l'acide succinique, l'acide malique, l'acide a-céto-
glutarique, l'acide glutaminique et l'alcool éthylique activent ces
déshydrogénases et la farine de haricot additionnée d'un de ces corps
décolore le bleu de méthylène, alors que son pouvoir de décoloration
est des plus faibles lorsqu'elle agit seule.
Comme la plupart des enzymes, ces « déshydrogénases « sont très sen-
sibles à la température. Un chauffage à 50° C. pendant 30 minutes suffît
pour augmenter de 100 % la durée de décoloration à la température
ordinaire.
Ces déshydrogénases sont également très sensibles à l'action du
radium, qui augmente la durée de décoloration quelque soit l'activa-
teur employé. — Paul Boyer.
Richet (Charles), Bachrach (Eudoxie) et Cardot (Henry). — L'accou-
tumance du ferment lactique aux poisons {spécificité, simultanéité et
alternance). — Par une série d'expériences dans lesquelles le ferment
lactique a été cultivé sur des milieux renfermant divers poisons, on
peut constater que l'accoutumance est spécifique, c'est-à-dire que le
microbe ne s'accoutume qu'au poison en présence duquel il a été cultivé
pendant un certain temps. Les poisons qui ont servi aux expériences
ont été notamment des arséniates, des sels de cadmium et de thallium.
Le bacille lactique peut même s'accoutumer à deux ou plusieurs toxiques
à la fois. Ainsi, lorsqu'il est cultivé sur un milieu renfermant à la fois
cadmium et arsenic, il s'accoutume simultanément aux deux. Cultivé
alternativement en présence des deux toxiques, c'est-à-dire pendant un
passage sur milieu cadmique, puis pendant un passage sur milieu arse-
nical et ainsi de suite en alternant régulièrement cadmium et arsenic, i
s'accoutume aussi aux deux poisons, mais à un degré beaucoup moindre
que s'il avait subi constamment les deux actions toxiques simultané-
ment. — Eudoxie Bachrach.
MUTATIONS DE MATIÈRE 29
MoUiard (Marin). — Sur une nouvelle fermentation acide produite par
le Sterigmalocijslis nigra. — M. modifie succossivonicnt la dose des divers
constituants du milieu de culture; il constate alors la présence de
diverses substances dérivant de l'oxydation du sucre interverti et
s'accumulant dans les conditions suivantes : acide glucosique pur ou
prépondérant par rapport à l'acide citrique quand on diminue la quan-
tité d'azote et l'ensemble des sels minéraux; acide citrique prépondérant
quand on diminue seulement la dose de la substance azotée; forte acidité
libre (acide citrique-acide oxalique) quand on réduit la dose de phos-
phore; accumulation d'acide oxalique, par réduction du potassium.
Au contraire, dans un milieu équilibré, il n'apparaît que des traces
d'acides libres et l'on est en présence du phénomène respiratoire normal.
— H. Cardot.
Fleming (A.) et AUison (V. D.). — Nouvelles observations sur un élément
bactériolytique trouvé dans les tissus et sécrétions. — Il arrive souvent que
sur les plaques ensemencées de Micrococcus lysodeiklicus, on voie,
après 15 jours ou 3 semaines, se développer quelques colonies d'un
microbe en apparence identique. Seraient-ce des colonies d'une lignée
particulièrement résistante?
Il le semble. L'expérience montre qu'ill y a des souches plus résis-
tantes, de beaucoup, et qu'il en est même qui résistent de façon absolue
à l'action lysozymique.
Une lignée résistante à un tissu f est-elle aussi aux autres? L'expérience
répond que non. D'où il résulterait que le lysozyme de substances
variées : foie, larmes, blanc d'œuf, navet, est toujours le même.
Influence de la solution de M. lysodeiklicus sur le contenu en lysozyme
du fluide lytique. La question est de savoir si, durant la dissolution de
M. l. par le lysozyme, la substance lytique est détruite (comme l'agent
bactériolytique immune du sérum sanguin), ou s'il est accru (comme
dans le cas du bactériophage). L'expérience montre qu'il y a un accrois-
sement considérable, qui dépend du nombre de coccus dissous.
U accroissement est-il général, et pour tous les microbes, ou bien seule-
ment pour le microbe ayant subi la lyse? Il semble spécial.
Les auteurs montrent combien leurs résultats sont opposés aux idées
de Metchnikoff qui niait le pouvoir bactéricide; ils rappellent aussi
les recherches de Conradi, de Meissner, de Gengou, de Turro, et
d'autres encore, et concluent que le lysozyme diffère du bactériophage
de d'Herelle. — H. de Varigny.
Fleming (A.). — Sur un élément bactériolytique remarquable découvert
dans les tissus et sécrétions. — Il s'agit d'une substance des tissus et
humeurs, capable de dissoudre rapidement certaines bactéries, qui
reçoit le nom de lysozyme parce que semblant apparentée aux ferments.
Elle a été découverte dans la culture de la sécrétion nasale d'un sujet
atteint de coryza, en colonies de gros coccus gram-positifs tendant au
dispositif en diplocoques et en tétrades, et qui sont baptisés Micrococcus
lysodeiklicus. La colonie a 2 ou 3 mill. de diamètre, elle est ronde, opaque,
de couleur jaune brillante, pousse bien sur tous les milieux de culture
ordinaires, à la température de la chambre et à 37°, est aérobie et facul-
tativement anaérobie, ne liquéfie ni gélatine, ni albumine coagulée.
Première expérience. On agite du mucus nasal du coryza avec de l'eau
salée. Une goutte du liquide placée sur une plaque d'agar ensemencée
— 20 —
30 ANNÉE BIOLOGIQUE
de M. l. mise à l'étuve montre que le coccus ne pousse pas là où a été
placée la goutte. Inhibition absolue du développement. Une goutte
ajoutée à une suspension épaisse des coccus fait totalement disparaître
ceux-ci en quelques minutes. Donc action inhibitrice et lytique puissante
sur le M. l. Ce pouvoir est possédé par la plupart des tissus et sécrétions
du corps, par ceux d'animaux divers, par les tissus végétaux, et à un
degré très marqué par le blanc d'œuf. L'expérience montre que l'effet
inhibiteur s'exerce à travers l'épaisseur d'un centimètre d'agar : le
lysozyme difîuse.
Action bactéricide. — La culture d'une zone d'inhibition ne donne
rien : les coccus ont été détruits. L'addition de lysozyme à une suspen-
sion de M. l. empêche toute culture. Le pouvoir bactéricide est très
puissant et manifeste : la dilution de larmes à 1 pour 27.000 et à 1 pour
243.000 a un pouvoir bactéricide très marqué. Même effet sur le strep-
tocoque.
Action lytique. A 45°, une dilution de larmes à 1 % éclaircit complè-
tement une suspension en 30 secondes; une dilution de blanc d'œuf à
1 pour 5, en 10 secondes. Sur une plaque une culture de M. L est dissoute
en quelques minutes. Les coccus perdent leur contour, se gonflent, et
disparaissent laissant derrière eux des granules du genre de ceux d'un
polynucléaire. Les colorants ne révèlent pas trace des coccus.
Propriétés du lysozyme. Soluble dans l'eau et la solution saline normale,
mais non dans le chloroforme, l'éther, le toluol qui le conservent sans
le détruire pendant des semaines. La dessiccation ne détruit pas le
lysozyme du blanc d'œuf qui est abondant dans l'albumine d'œuf
desséchée du commerce. Les précipitants des protéines (alcool, acétone)
précipitent le lysozyme des liquides albumineux. Le sel (à 0.1 %)
accélère l'action; à 5 % il la supprime.
Influence de la réaction du liquide. Les acides et alcalins s'opposent à
l'action, il faut un milieu neutre.
Résistance à la chaleur. Malgré 60° (10 minutes) le pouvoir lytique
n'est guère atteint; 5 minutes à 75° détruisent presque tout le lysozyme.
Les larmes chauffées 10 minutes à 75° n'ont plus que le 1/4 de leur
contenu en lysozyme. Celui-ci n'existe plus qu'à l'état de trace après
30 minutes d'ébullition; il a disparu après une heure. Dans la salive, le
lysozyme et la ptyaline disparaissent également dans le même temps.
Influence de la température sur la vitesse de Faction lysozymique. L'action
est lente à zéro et s'accroît jusque vers 60° où elle se ralentit, sans doute
par destruction de partie du lysozyme. Mais la vitesse d'action est la
même à 37° et à 50°.
Le lysozyme trauerse-l-il les membranes ou filtres? Il ne traverse pas
le collodion ni le filtre. Du moins pour commencer il ne traverse pas ce
dernier, mais après un temps il passe, avec tout son pouvoir. Il en va
de même avec les filtres de coton et de papier qui absorbent d'abord
beaucoup de lysozyme.
Action du charbon. Il absorbe le lysozyme manifestement.
Distribution du lysozyme dans le corps. Il existe dans le mucus nasal,
les larmes, les crachats et beaucoup de tissus et organes : on peut dire
tous, cheveux, matière sébacée, urine albumineuse, sperme (très peu)
compris. Il manque dans l'urine normale, le fluide cérébro-spinal, la
sueur (une seule expérience). Larmes, crachats, mucus nasal sont très
riches (avec le M. L comme réactif); la salive et le sérum du sang relati-
vement pauvres. La proportion semble la même, pour le même liquide
— 30 —
iMUTATIOiNS DE MATIÈRE 31
ou organe chez les différents individus; elle paraît toutefois varier
beaucoup d'une salive à l'autre.
L'existence du lijsozyme ailleurs que dans les tissus humains. La ques-
tion a été peu étudiée, mais le lysozyme a été trouvé chez le lapin et le
cobaye : mais plus faible que chez le chien et surtout que chez l'homme.
Les larmes des deux premiers animaux n'ont aucun pouvoir lytique. Le
blanc d'œuf est très riche en lysozyme : la lyse est visible à l'œil nu dans
une dilution au 1/50.000.000. L'albumine desséchée du commerce est
riche en lysozyme. Le navet en possède, les autres légumes semblent en
manquer.
Action du lysozyme sur des bactéries autres que M. lysodeikticus. Elle
est évidente sur 75 % de 104 espèces bactériennes tirées de l'air (coccus,
bacilles, levures, etc.). L'expérience faite sur des bacilles divers, patho-
gènes pour l'animal mais non pour l'homme, a fait voir que les larmes,
le mucus nasal, etc., opèrent la lyse dans la plupart des cas. Par contre,
action faible ou nulle sur les bactéries du corps humain. Pourtant
16 lignées de streptocoques intestinaux sur 19 ont été dissoutes; mais
pas un seul bacille coli ou typhique n'a présenté la moindre trace de
lyse avec la salive ou les larmes. Il a paru que les larmes ont un effet
lytique beaucoup plus prononcé que la salive ou le liquide synovial.
Ceci peut jouer un rôle dans l'immunité de certains tissus à l'égard de
certaines infections.
On a généralement considéré les larmes, la salive et le mucus buccal
comme luttant contre les infections en lavant les surfaces mécanique-
ment (Metchnikoff). En réalité ces liquides ont aussi une action
destructrice considérable sur les microbes. Ils détruisent la plupart des
germes de l'air, non pathogènes, et beaucoup de microbes qui, patho-
gènes pour l'animal, ne le sont pas pour l'homme. A remarquer qu'il y
a lyse évidente du bacille aborlus de Bang et du B. pseudotuberculosis
rodenlium alors qu'il n'y en a pas pour le melitensis et le pestis dont ils
sont très voisins, mais que les sécrétions humaines ne détruisent pas. —
H. DE Varigny.
Terroine (Emile F.) et Barthélémy (H.). — Recherches biochimiques
et biométriques sur la grenouille rousse {Rana fusca) et ses œufs à Vépoque
de la ponte. — Les œufs mûrs de la grenouille rousse présentent tous une
constitution identique et une fixité remarquable dans leur teneur en
matières grasses, absolument indépendantes des sujets producteurs.
100 gr. de substance fraîche contiennent 59 gr. 3 d'eau, 27 gr, 9 de
matières protéiques, 8 gr. 57 de substances grasses, 0 gr. 62 de choles-
térine et 1 gr. 68 d'insaponifiable X, le potentiel énergétique des œufs
n'est presque constitué que par des protéiques et des graisses. Les œufs
de grenouille verte, aussi bien que les œufs d'espèces aussi éloignées que
le ver à soie et la truite, possèdent la même composition que ceux de la
grenouille rousse et comme conséquence une énergie potentielle presque
identique. Le calcul du rapport qui existe entre le poids des ovaires
sur le point de déhiscer et celui de l'organisme producteur normal et
du rapport entre les substances lipoïdiques renfermées dans les ovaires
à l'époque de la ponte et la quantité de ces substances contenues dans
l'organisme total permet d'établir une véritable loi biométrique que l'on
peut ainsi formuler : Chez la grenouille rousse, à l'époque de la ponte,
le poids de l'ovaire représente 15 % du poids de l'organisme total, le
poids des matières grasses et lipoïdes des ovaires représente 68 % du
— 31 —
3-2 ANiNÈE BIOLOGIQUE
poids de ces substances contenues dans l'organisme total. La fraction
la plus importante des matières grasses est donc dans l'ovaire et non
dans l'organisme. Des mesures analogues en ce qui concerne seulement
les rapports de poids chez le hareng (la teneur en matières grasses
d'organismes et d'ovaires d'autres espèces n'ayant pas encore été
calculée) tendent à montrer que la loi précédente ne peut être restreinte
à une seule espèce et doit revêtir un caractère plus général. — Paul
BOVER.
Zunz (Edgard). — Recherches sur la composilion chimique du corps
thyroïde. — Le corps thyroïde pèse, chez l'homme de 19 à 55 ans, en
moyenne 26 à 30 gr., tout en présentant de grandes variations indivi-
duelles à tous les âges. Tantôt le lobe droit l'emporte sur le lobe gauche,
tantôt c'est l'inverse. Ils diffèrent entre eux de 6,90 à 28,32, soit en
moyenne 14,155 % du poids du corps thyroïde frais. La proportion
d'eau varie dans des limites relativement étendues dans le corps thyroïde.
Mais elle se rapproche néanmoins, en moyenne, de 75 à 76 %, à tous les
âges, pour les corps thyroïdes ne dépassant pas 60 gr. La teneur du
corps thyroïde en résidu sec est de 18,10 à 35,26, soit 24,81 % en moyenne
du poids de la glande fraîche. La teneur en cendres est de 2,42 à 5,11,
soit en moyenne 3,53 % du corps thyroïde desséché à 105°; celle de
l'azote 12,46 à 14,82, soit en moyenne 13,82 %; celle du phosphore 0,24
à 0,80, soit en moyenne 0,55 %; celle de P^O^, 0,56 à 1,82, soit en moyenne
1,25 %. La teneur moyenne en iode du corps thyroïde frais ou sec tend
à s'accroître au fur et à mesure de la diminution en poids du corps
thyroïde. Par gramme de substance fraîche, la teneur en iode correspond,
en moyenne, de 19 à 44 ans, à 0,56 milligr.; elle s'élève graduellement
de 0,23 milligr. pour les corps thyroïdes à poids très considérable, jusqu'à
0,68 miUigr. pour les corps thyroïdes à poids faible. Par gramme de
substance sèche, la teneur en iode correspond, en moyenne, de 19 à
44 ans, à 2,293 milligr.; elle s'élève graduellement de 1,191 milligr.
pour les corps thyroïdes à poids élevés, jusqu'à 2,806 milligr. pour les
corps thyroïdes à poids faible. La composition chimique moyenne du
corps thyroïde reste relativement constante chez l'adulte, malgré les
grandes variations individuelles observées à tous les âges. Toutefois, les
corps thyroïdes des hommes de 25 à 35 ans renferment, en moyenne,
plus d'iode et plus de matières minérales (cendres) que ceux des hommes
de 19 à 24 ans. Il n'existe pas de très grandes différences dans la compo-
sition chimique et spécialement la teneur en iode des 2 lobes droit et
gauche du corps thyroïde. — Paul Boyer.
Bothlin (E.) et Gundlach (R.). — Etude expérimentale de Vinfluence
de Vhistamine sur la sécrétion gastrique. — L'histamine a une action très
marquée sur la sécrétion gastrique. Par voie sous-cutanée, la dose
minima encore efficace est de 0,0033 milligr. par kilogramme chez le
chien. La quantité et la qualité du suc gastrique sécrété sous l'influence
de l'histamine croissent proportionnellement à la dose injectée. Pour
obtenir dans l'unité de temps un suc gastrique identique en quantité
et en composition au suc gastrique normal produit par le repas habituel,
il faut une dose de 0,3 miUigr. d'histamine par 15 kilogrammes; avec
0,5 milligr. on obtient un suc gastrique dont la quantité et l'acidité
sont supérieures à la normale, mais le pouvoir protéolytique n'est pas
modifié. L'histamine agit donc plus fortement comme succagogue que
— 32 —
MUTATIONS DE MATltllK 33
comme peptogène. La sensibilité gastrique envers l'histamine est la
même à jeun; pendant et après la digestion, il ne se produit donc pas de
fatigue pendant ce travail sécrétoire normal. Par la voie intraveineuse,
on n'obtient aucun effet gastrique et par la voie entérale des doses
d'histamine 20 fois plus fortes que la dose sous-cutanée minima et
active n'ont également aucune action sur la sécrétion gastrique. L'hista-
mine se comporte envers les fonctions gastriques motrice et sécrétoire
comme un excitant du vague; on peut donc, à ce point de vue, la ranger
dans les substances parasympathicomimétiques. Il est possible qu'elle
joue un rôle dans la sécrétion gastrique physiologique et, en médecine,
elle peut être d'une grande utilité, soit pour l'étude de la sécrétion gas-
trique, soit au point de vue thérapeutique dans certains cas d'insuffi-
sance de l'activité sécrétoire de l'estomac. — Paul Boyer.
Koskowski (W.). — Le mode d'action de Vhislamine sur la sécrétion
gastrique. Remarques au sujet d'un travail de Rothlin et Gundlach sur
Vinfluence secrétaire de Vhislamine. — L'histamine provoque chez le
chien, mais seulement en injection sous-cutanée, une forte sécrétion de
suc gastrique, mais tandis que Popielski admet que la propriété sécré-
toire réside dans l'action de l'histamine sur les cellules glandulaires,
Rothlin et Gundlach pensent que ce corps agit comme une substance
parasympathicomimétique. Or l'injection intraveineuse de bleu de
méthylène, qui est un paralysant des fibres terminales des nerfs para-
sympathiques, n'empêche pas l'histamine de provoquer la sécrétion du
suc gastrique, de plus la section des vagues et l'injection préalable de
scopolamine ne modifient en rien l'action de l'histamine. Bien que
l'action de l'histamine sur le système autonome soit indéniable dans
certains cas, il ne semble pas possible de généraliser cette notion et de
considérer, surtout s'il s'agit des fonctions sécrétoires de l'estomac,
l'histamine comme un corps parasympathicomimétique. — Paul Boyer.
a) Clementi(A.). — Une nouvelle hypollièse de travail sur la signification
physiologique des protamines et des hislones par rapport au métabolisme
nucléaire. — Pendant le développement de l'œuf, aussi bien chez les
vertébrés que chez les invertébrés, il se produit une augmentation des
éléments constitutifs de l'acide nucléinique (bases puriniques et phos-
phore), une synthèse d'acide nucléinique, et cela aux dép3ns du matériel
azoté non purinique existant dans l'œuf même au commencement de
la période de développement. Les protamines et les histones qui sont
les protéines les plus riches en arginine connues jusqu'ici sont caracté-
ristiques du noyau cellulaire; jusqu'à présent, elles n'ont jamais été
rencontrées dans le protoplasma cellulaire; elles remplissent dans le
noyau une fonction non seulement statique en rapport avec leurs pro-
priétés basiques, mais même dynamique, en rapport étroit avec leur
constitution chimique et, grâce à leur haute teneur en arginine, elles rem-
plissent aussi la fonction de substances de réserve immédiate pour la
synthèse de l'acide nucléinique pendant la multiplication cellulaire
ou pour la régénération synthétique de l'acide nucléinique pendant le
mélabohsme normal de la cellule. — Paul Boyer.
Slosse (Auguste). — Considérations sur la présence des amino-acides
dans le sang. — En employant la méthode de Donald D. Van Slyke,
S. conclut à la présence constante des amino-acides dans le sang veineux
— 33 —
ANN. BIOL. — T. I (1922-1923) 3
34 ANNÉE BIOLOGIQUE
de l'homme; la teneur du sang en azote aminé varie de 3 à 10 miJligr.
pour 100 cm^ de plasma, de sérum ou de sang total. S. étudie ensuite le
sort des acides aminés absorbés par les organes et leur rôle dans la répa-
ration et la régénération des cellules. — Paul Boyer.
Bayliss ( W. M.). — Sur V existence de sels de protéines dans le sang. — -
Les protéines du sérum ne se combinent d'une façon sensible ni avec
les acides, ni avec les bases dans les limites de la concentration d'ion-
hydrogène possible dans le sang. Les changements de charge électrique
que l'on observe dans le voisinage immédiat du point isoélectrique
peuvent être dus à une adsorption de surface des ions-hydrogène ou des
ions-hydroxyles. — Paul Boyer.
Judd-Lewis (S.). — Les spectres d' absorption de V ultra-violet et la rota-
tion optique des protéines des sérums du sang. — - Le but essentiel était
de connaître la contribution de chaque élément protéique du sérum à
la courbe du spectre d'absorption de l'ultra-violet du sérum du sang.
L'expérience a fait voir que la courbe d'absorption de la pseudo-globu-
line est constante et est la même pour les variétés humaines et cheva-
lines. La courbe pour l'euglobuline diffère beaucoup de celle de la pseudo-
globuline, pour les coefficients d'extraction, mais non dans sa forme
générale. Ceci vient à l'appui de l'opinion que les différences entre
pseudo-globuline et euglobuline ne résultent pas de différences dans la
structure de la molécule chimique. Les courbes d'absorption pour les
variétés chevalines et humaines d'albumine ont été montrées être les
mêmes, à part une proportion constante dans leur grandeur, et cette
différence peut être due à l'addition physique, ou peut-être chimique
d'un agrégat à pouvoir d'absorption sélectif nul ou faible — par exemple
un amino-acide aliphatique ou un polypeptide — au principal, ou agrégat
absorbant. L'étroite similitude de forme de toutes les courbes, une fois
corrigées à une commune amplitude, et le fait que les amplitudes sont
presque toutes des multiples simples d'un facteur commun indique une
similitude de constitution parmi ces protéines, et une « concentration »
variable du groupe actif. La comparaison entre les absorptions des pro-
téines du sérum humain révèlent des bandes d'absorption un peu plus
grandes en dimensions pour le cheval que pour l'homme. Les propriétés
optiques des protéines du sérum ont été étudiées avec des résultats assez
satisfaisants, et des processus ont été élaborés pour la séparation et la
purification des protéines. — H. de Varigny.
Powers (Edwin B.). — Les réserves alcalines du sang des poissons et
le milieu. — Certains poissons marins sédentaires peuvent modifier les
réserves alcalines de leur sang pour s'adapter aux variations de la
tension du gaz carbonique ou de l'oxygène de l'eau de mer. Chez les
poissons migrateurs, tels que les harengs des côtes du Pacifique, ce
pouvoir est beaucoup moins développé quand ils le possèdent. ^ Paul
Boyer.
Liittichau (A.). — Recherches sur r action des protéines hétérogènes
dans Vorganisme. — Protéines hétérogènes et ghjcose dans le sang. — Un
certain nombre de substances protéiques, comme les ovoprotéines, les
protéines de la salive, la caséine, peuvent produire de l'hyperglycémie,
si elles sont injectées dans la circulation, mais on n'observe pas de
— 3i —
MUTATIONS DE MATIÈRE 3a
glycosurie. L'hyperglycémie ne se produit pas avec l'ovalbumine, elle
est constante au contraire avec les ovoglobulines même injectées en
petite quantité, toutefois on peut admettre qu'elles agissent comme un
ferment, car elles n'ont aucune action diastasique sur le glycogène en
dehors de l'organisme. Le rapport entre les protéines trouvées dans
l'urine et celles injectées est rarement supérieur à la moitié, en général
il est inférieur au tiers, une certaine quantité de ces substances ne passe
donc point à travers l'organisme. Dans les expériences avec l'ovalbu-
mine, L. attribue l'hyperglycémie à une augmentation de la mobilisa-
tion de la glycose plutôt qu'à une diminution de' sa combustion, il ne
croit pas à une action inhibitrice sur l'hormone pancréatique, ni à un
effet stimulant sur la sécrétion surrénale, mais il croit que ces protéines
injectées ont plus vraisemblablement une action sur le foie et déter-
minent une plus grande transformation de glycogène en glycose. — Paul
BOYER.
Howell ( W. H.). — Noie relalive à Vaclion pholodynamiqiie de Vhémalo-
porphyrine sur le fibrinogène. — Tandis que les rayons ultra-violets
éloignés causent la précipitation du fibrinogène, cette réaction est empê-
chée par la présence de l'hématoporphyrine. L'effet de ce sensibilisateur
est de rendre les lumières visible et ultra-violette capables de changer
le fibrinogène en une forme plus soluble de protéine. Le fibrinogène,
insoluble dans l'eau, est changé en une protéine soluble dans l'eau,
protéine non précipitée par la chaleur et non coagulée par l'action de la
thrombine. Cette modification est analogue à celle que produit l'action
des alcalis. Il semble que l'hématoporphyrine déclanche ou facilite
l'action de la lumière à la façon d'un catalyseur. — Paul Boyer.
Loeb (Jacques). — La cause de Vinfluence des éleclrolytes sur cerlaines
propriétés physiques des protéines. — Lorsqu'on considère la concentra-
tion des ions H, les réactions chimiques des protéines peuvent être
expliquées par les lois stœchiométriques de la chimie classique, tandis que
l'influence des électrolytes sur certaines propriétés physiques des solu-
tions de protéine, telles que leur F. E. M., leur pression osmotique, leur
viscosité, leur gonflement, s'explique par une condition d'équilibre
connue de la chimie physique classique : l'équilibre de la membrane de
Donnan. — Paul Boyer.
Fonder (E.). — Uaclion hémolylique du glycocholale de sodium. — •
1° Le taurocholate et le glycocholate de sodium doivent être considérés
comme des colloïdes; ils protègent l'or colloïdal contre la précipitation
des électrolytes; 2° le glycocholate est faiblement hémolytique. Si on y
ajoute des proportions appropriées d'histamine ou d'histidine, on obtient
un mélange très hémolytique, bien que l'histamine et l'histidine elles-
mêmes ne soient pas hémolytiques. La réaction du liquide hémolysant
agit sur la vitesse de l'hémolyse; 3° l'histamine amenée au contact des
cellules du sang les rend réfractaires à l'hémolyse par le mélange hista-
mine-glycocholate. L'histidine agit pareillement. Ceci paraît tenir à
quelque changement dans les cellules elles-mêmes et non pas simple-
ment à la présence d'histamine dans le liquide; 4» les cellules sanguines
qui sont rapidement hémolysées par le glycocholate et l'histamine
deviennent réfractaires si la solution a attendu, mais le fait est moins
évident avec une suspension ancienne qu'avec une fraîchement préparée;
— 35 —
36 ANNÉE BIOLOGIQUE
5° les solutions de peptone et d'albumine de sérum, et la pituitrine
produisent une hémolyse rapide quand on les ajoute au glycocholate
de sodium, et aussi l'effet protecteur quand on les ajoute aux cellules
sanguines. Ce dernier effet se produit aussi bien in vivo qu'/n vitro.
Ces faits peuvent tenir à la présence d'histamine ou de substances alliées;
6° divers faits donnent à penser que ces phénomènes tiennent surtout
à une perturbation de la tension superficielle du genre de celle qu'on
observe dans les solutions colloïdales. Ils ne peuvent s'expliquer par la
théorie d'après laquelle le sel biliaire dissoud l'enveloppe du corpuscule:
7° des suspensions de cellules dérivées du sang tiré dans un liquide qui
empêche la coagulation se comportent autrement que des suspensions
de cellules dérivées du sang tiré dans un liquide permettant à la coagu-
lation de se produire; 8° le sérum du sang confère ainsi une protection
contre l'hémolyse par le mélange glycocholate-histamine; 9° la présence
du sérum du sang inhibe l'action hémolytique du taurocholate et du
glycocholate de sodium. — H. de Varigny.
Morgan (E. J.), Stewart (C P.) et Hopkins (F. G.). — Sur F oxydation
anaérobie et aérobie de la xanthine et de Vhypoxanthine par les tissus
et le lait. — En présence du bleu de méthylène, certains tissus animaux
sont en état d'amener l'oxydation de la xanthine et de l'hypoxanthine
jusqu'à l'acide urique, sous conditions strictement anaérobies. Les pro-
babilités sont que le système catalytique responsable de l'oxydation
anaérobie n'est pas distinct de celui qui règle l'oxydation en présence de
l'oxygène.
Le lait contient le même système catalytique, ou un système voisin,
et peut amener une rapide oxydation des bases, de façon aérobie et
anaérobie. Il fournit un milieu commode pour l'étude du processus.
Le catalyseur dans le lait est hautement spécifique : aucun dérivé
de l'ordre des purines, en dehors de l'adénine, la xanthine et l'hypo-
xanthine ne s'est le moins du monde révélé capable de provoquer la
réduction du bleu de méthylène dans le lait. La première de ces subs-
tances n'est pas oxydée directement. Le lait contient un peu d'adénase
et l'adénine est en conséquence lentement convertie en hypoxanthine.
Mais quand on ajoute de l'hypoxanthine ou de la xanthine à du lait
frais contenant du bleu de méthylène, ce dernier est rapidement réduit.
Des observations quantitatives montrent que quand les bases sont en
concentration équimoléculaire, l'hypoxanthine réduit deux fois aussi
vite que la xanthine.
L'acide urique est donc produit avec la même vitesse dans les deux
cas, la première base fixant deux atomes d'oxygène dans le temps où
la seconde en fixe un. Les probabilités sont que le catalyseur est le
même dans les deux cas.
Dans les expériences aérobies avec le lait frais, d'autre part, l'hypo-
xanthine prend deux fois le temps que prend la xanthine pour se conver-
tir complètement en acide urique. Les auteurs discutent les raisons pro-
bables de cette différence entre les événements anaérobies et les aérobies.
Les tissus du rat ont été considérés comme ne contenant pas d'oxy-
dase de xanthine. C'est une erreur : ils oxydent les deux bases des deux
façons aérobie et anaérobie. Ce résultat donne à penser que les organes
spéciaux d'autres animaux supposés ne pas posséder d'oxydant peuvent,
en certains cas au moins, être capables d'oxyder les bases dans des
conditions bien définies. — H. de Varigny.
— 36 —
iMUTATlOxNS DE MATIKRE 37
c) Maignon (F.)- — Recherches sur le rôle des graisses dans V ulilisalion
des albuminoïdes. — Les corps gras ne sont pas générateurs de glycogène
chez les animaux à sang chaud non hibernants. Ce sont donc les aliments
par excellence des diabétiques. Substitués, en plus ou moins grande
proportion, aux hydrates de carbone et associés au bicarbonate de soude
pour empêcher l'acidité urinaire de s'élever sous l'influence d'un tel
régime, ils diminuent l'acétonurie et relèvent l'état général du diabé-
tique. De plus, les corps gras interviennent dans l'utilisation des pro-
téines alimentaires dont ils diminuent la toxicité et augmentent le ren-
dement nutritif. Le rapport adipo-protéique revêt une importance capi-
tale, puisque c'est lui qui règle l'utilisation de l'azote, il existe un
minimum de graisse nécessaire à l'utilisation économique et non toxique
de l'albumine. La ration normale du sujet adulte doit contenir la quan-
tité d'albumine correspondant à l'usure, le minimum de graisse néces-
saire à l'utilisation économique et non toxique de l'albumine, une
quantité d'hydrate de carbone représentant l'énergie exigée pour l'en-
tretien du travail physiologique et la production du travail musculaire.
Paul BOYER.
Stephenson (M.) et Whetham (M. D.). — Eludes sur le mélabolisme
des graisses chez le bacille de la fléole. — Les auteurs ont suivi de près
la croissance du bacille en question sur un milieu consistant en sels
minéraux, comprenant de l'ammoniaque comme unique source d'azote,
du glucose et de l'acétate de sodium. La formation de l'azote protéinique
et celle de la graisse (deux portions, avec et sans phosphatide) ont été
suivies pas à pas et rapprochées de la disparition du glucose et de
l'acétate du milieu de culture. On a cherché à isoler des produits de
décomposition intermédiaires du glucose, mais en vain. On a cherché
à voir si l'organisme peut vivre sur des produits intermédiaires possibles
de la désintégration du glucose. Sur l'acide lactique (sous forme de
lactate), la croissance est très semblable à celle qui se fait sur glucose
seul. L'acide lactique pourrait être totalement utilisé, et la protéine et
la graisse se formerait comme en milieu de glucose. Sur acide acétique
(acétate de sodium), croissance négligeable, et l'acide acétique n'était
pas attaqué par l'organisme. (Description d'une nouvelle manière
d'estimer l'acide acétique.) Sur acides acétique et lactique (acétate et
lactate), la croissance montre que la présence de l'acide lactique aide
l'organisme à utiliser l'acide acétique. Le glucose aussi aide à utiliser
l'acide acétique. Une comparaison de la composition de la croissance
sur ces milieux montre que l'acide acétique utilisé en présence de l'acide
lactique ou du glucose sert non à augmenter la croissance générale de
l'organisme, mais à accroître la proportion de matériaux lipoïdes formée.
C'est là un effet spécifique de l'acide acétique : le fait ne tient pas sim-
plement à une plus grande concentration d'aliments hydrocarbonés.
Les expérimentateurs ont cherché si le comportement du bacille sur
d'autres acides gras de chaîne droite ressemble au comportement
sur acide lactique (et glucose) ou sur acide acétique. Sur acide propio-
nique et sur butyrique, la croissance fut pareille à ce qu'elle est sur acide
lactique : l'organisme put croître sur ces composés sans l'addition d'autres
composés carbonés et put faire les synthèses à la fois de matières azotées
et de matières grasses. — H. de Varigny.
Lombroso (Ugo). — Action de l'acide chlorhydrique sur réchange des
graisses dans le foie survivant. — En administrant à un chien à jeun
— 37 —
38 ANNEE BIOLOGIQUE
une solution d'HGi (0,5 % — 1 %) soit par la bouche, soit par intro-
duction directe dans le duodénum, le foie survivant (après extraction
de l'animal et circulation artificielle) détruit les graisses dans une pro-
portion moyenne de '1/10, chiffre égal et même supérieur à celui que
l'on trouve en expérimentant sur des foies extraits d'un animal pendant
la période digestive. Au contraire, sur l'animal dépancréatisé et à jeun,
l'administration d'HCl n'agit plus, le foie survivant ne détruit plus ou
faiblement les graisses. L'activité fonctionnelle du foie dans les échanges
des graisses dépend donc de l'action de HCl dans le duodénum et non
de l'absorption de produits spéciaux de la digestion. HCl ne semble
pas avoir une action directe sur le tissu hépatique, mais après sa péné-
tration dans le duodénum, en même temps qu'il excite la sécrétion externe
du pancréas, il excite aussi une fonction interne du pancréas qui prend
une part importante dans l'échange des graisses. — Paul Boyer.
Quagliariello (G.). — Propriétés chimiques el physico-chimiques des
muscles et des sucs musculaires. VII. Les graisses, la choleslérine el les
lipoïdes du suc des muscles striés de chien. — En soumettant à une centri-
fugation longue, énergique et répétée le suc des muscles striés de chien,
on obtient un suc dépourvu de graisse visible au microscope ou séparable
par centrifugation, mais contenant encore des quantités notables
d'acides gras, de cholestérine et de phosphore lipoïdique. La majeure
partie des acides gras et de la cholestérine du suc est contenue dans les
granules de myosine que contient le suc et la moitié de ces acides gras
s'y trouve sous forme de phospholipine. On peut donc affirmer que les
fibrilles musculaires desquelles dérivent les granules de myosine sont
constituées en grande partie de substances lipoïdiques. — Paul Boyer.
Przylecki (St. J.). — L'excrétion ammoniacale chez les Invertébrés dans
les conditions normales et expérimentales. — Le mécanisme régulateur de
l'excrétion ammoniacale est basé chez les Invertébrés (Vers, Mollusques),
sur le même principe que chez les Vertébrés, la quantité d'ammo-
niaque excrétée dépend, chez les Invertébrés tout comme chez les
Mammifères, de la concentration des ions H de leur sang. Les grandes
variations que l'on observe dans l'excrétion de l'ammoniaque chez les
différentes espèces d'Invertébrés semblent provenir de la teneur diffé-
rente en bases minérales de leur milieu intérieur; bases qui serviraient à
neutraliser les acides produits par l'organisme, l'alimentation dont les
cendres sont plus ou moins basiques jouant probablement un grand
rôle dans ces processus. — ■ Paul Boyer.
Lee (Olive Pearl) et Tashiro (Shiro). — Eludes sur V alcalirjénèse dans
les tissus. II. La production d' ammoniaque dans le muscle durant la con-
traction. — Le muscle gastrocnémien de la grenouille [Rana pipiens)
libère 3.83 x 10-'' grammes de NH^ par gramme de tissu et par
15 minutes de respiration quand il est au repos, et 7.56 x lO-'^ grammes
de NH^ quand il se contracte; durant la contraction musculaire ryth-
mique, la production de NH^ est ainsi presque doublée. Le muscle
tétanisé ou lésé ne libère pas de NH^, probablement à cause de la pro-
duction concomitante d'un acide non volatil. NH* retenu par le muscle
tétanisé est libéré de nouveau si on laisse le muscle revenir au repos,
ce qui ne se produit pas pour le muscle lésé. La quantité de NH^ libérée
par le muscle n'est que le 1/4 de celle libérée par le nerf. On voit donc
— by —
MUTATIONS DE MATltRE
39
l'erreur qu'on peut commettre dans le calcul du CO^ des tissus, si l'on
adopte la méthode de l'indicateur direct seule, sans tenir compte de la
présence des corps basiques formés dans la solution. — Paul Boyer.
Pack (D. A.)- — Chimie de la post-maturalion et de la germinalion
des graines de Genévrier. — Les graines ont été placées sur du papier
mouillé, dans des boîtes de Pétri, et soumises à une température de 5°
environ. Les échanges ne se sont produits qu'entre les matériaux de
réserve déjà emmagasinés dans la graine. Les analyses ont été faites à
trois étapes : sur les graines sèches, au début et au terme de la germi-
nation proprement dite. La digestion des graisses et des protéines
est accompagnée d'une synthèse de beaucoup de composés métaboliques
et de construction. Il se forme des acides, des phosphatides, des subs-
tances réductrices, des sucres solubles, des pentoses, des protéines
solubles et autres composés azotés. Les lipoïdes diminuent de 9,7 %
pendant la post-maturation et de 32 % pendant la germination. Les
enzymes s'accumulent. Les protéines sont hydrolysées pour donner
naissance à des amino-acides, à des composés nitrés F^, avec une certaine
pi'oportion d'hydrates de carbone. Il est évident que ce ne sont pas
seulement les protéines, mais surtout les graisses qui contribuent à
la formation de l'amidon, des sucres et des hydrates de carbone entrant
dans la constitution de la cellulose. L'azote demeurant constant dans
les analyses, et aucune proportion de ce corps n'étant ajoutée aux
graisses en expérience, l'azote de la chlorophylle provient donc sûre-
ment des autres composés nitrés. — R Souèges.
Nagai (I.). — Élude génétique et physiologique sur la formation de
Vanthocyanine et des pigments bruns chez les Plantes. — Chez diverses
plantes examinées, deux groupes de pigments, les anthocyanines et les
pigments bruns rouge (phlobaphènes) ont pu être rattachés à des
substances chromogènes qui précèdent leur apparition; et dans certains'
cas les deux sortes de pigments peuvent se former à partir du même chro-
mogène, sous l'influence de divers agents. Les chromogènes sont cons-
titués par deux groupes voisins de substances, une substance F qui
comprend les glucosides de certains flavones et flavonols, et une subs-
tance P dont la constitution chimique est encore inconnue. Certains
pigments bruns résultent de l'oxydation des substances P et F. Certaines
anthocyanines sont complètement décolorées par l'action des oxydases.
Quand le chromogène F intervient seul, l'anthocyanine résulte de sa
réduction; d'autres phénomènes peuvent se produire s'il s'agit du
chromogène P. Chez VOryza saliva, il se forme de l'anthocyanine dans
les glumes et dans l'arête lorsque toutes les conditions requises se
trouvent réalisées dans les cellules du sporophyte par la combinaison
des gènes apportés par les gamètes; on peut, par un croisement conve-
nable, obtenir un hybride coloré à partir de parents qui ne le sont pas,
N. étudie la liaison (linkage) de divers caractères de pigmentation des
glumes et de la graine chez le Riz, et la pigmentation des graines de
Glycine sofa. Chez cette dernière, la formation des pigments et même du
chromogène peut être supprimée par l'action de facteurs inhibiteurs
dominants. — Ch. Pérez.
— -ô'j —
40 ANNÉE BIOLOGIQUE
Mécanismes physico-chimiques chez les êtres vivants
Blackman (V. H.)- — Osmolic pressure, root pressure, and exsudation
(New PhyloL, XX, 106-115, 3 fig., 1921.) [42
Dekhuysen (C). — Les parois de certains animaux marins hal-isoloniques
sont bioloqiquement semi-perméables. (Arch. néerl. physiol., V, 563,
1921.) ' [42
Dognon (A.). — A propos de la pression osmolique des Algues marines.
(C. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 608, 1922.) [43
Leeomte de Nouy (P.). — Sur Véquilibre superficiel du sérum et de quelques
solutions colloïdales. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 962 et 1258, 1922.) [42
Pekelharing (C. A.). — Sur le mouvement de la pepsine à travers un gel
cVagar-agar. (Arcli. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921,
495-508.) " " [43
a) Przylecki (S. J-). — L'échange de Veau et des sels chez les amphibiens.
(Arch. Internat, de Physiologie, XIX, II, 15 juillet 1922, 148-159,
5 tableaux.) [40
b) — — Zmiany cisnieniaosmotycznegozczasierozwojuzaplodnionych
jaj vozvielitek. (Travaux du Lab. de Physiologie de l'Institut M. Nencki,
Soc. des Sciences de Varsovie, I, 1921, 10, 1-16.) [41
Weiss (Hermann). — Ueber den Einfluss der nicht erregenden Dauer-
durchslrômung auf den Permeabilitàtszustand von Froschmuskeln.
(Pfluger's Arch., CXCIV, 152-167, 1922.) [43
a) Przylecki (St. J.). — L'échange de Veau et des sels chez les amphi-
biens. — La comparaison de l'augmentation du poids des animaux à
anus fermé et ne pouvant pas boire avec des animaux pouvant boire
à volonté, immergés dans l'eau des bassins, montre que les grenouilles
ne prennent pas l'eau par la bouche et que l'augmentation de leur
poids provient de l'absorption de l'eau par la peau. L'augmentation
du poids des animaux normaux à anus fermé est de 16,3 % du poids
primitif en 24 heures, elle est régulière jusqu'au moment où la quantité
d'urine recueillie dans la vessie ne dépasse pas 25 % du poids primitif
de l'animal. Dès lors elle tombe à 13 % par 24 heures et continue à
baisser ensuite. Les animaux à uretères obstrués absorbent dans les
premiers temps après l'opération (6 à 12 heures) la même quantité d'eau
que les animaux normaux, ensuite la quantité d'eau absorbée diminue
sans cesse et la différence avec le témoin s'accentue progressivement.
L'absorption cutanée de l'eau chez la grenouille peut donc être diminuée
par l'anurie. Les mêmes résultats s'observent, si on lie les vaisseaux
sanguins des reins. Si on lie un seul uretère, on obtient également des
résultats comparables. La quantité d'eau absorbée par les animaux
dans les sacs lymphatiques desquels on a introduit un liquide hypoto-
— 40 —
MÉCANISMES PHYSICO-CHIMIQUES 41
nique est moindre également que celle du témoin. L'eau absorbée
imbibe les différents tissus de l'organisme et particulièrement les muscles
des extrémités. L'immersion dans une solution saline hypertonique
produit d'abord une diminution de poids de l'animal, l'eau est excrétée
on plus grande quantité qu'elle n'est absorbée, ensuite le poids augmente.
Le même phénomène se produit chez l'animal à anus fermé mais
la chute de poids est moins sensible. De plus, le dosage de chlorure
montre que NaCl est absorbé par la peau, KCI est également absorbé
par la peau de la grenouille. L'absorption des sels par la peau et l'im-
possibilité d'excréter par les reins le surplus des sels absorbés provoquent
une égalisation de la pression osmotique du liquide ambiant et de ceux
de l'organisme de la grenouille. La quantité de N excrétée par l'urine
pendant 24 heures dépend de la température du milieu et augmente
avec elle, elle ne dépend pas du milieu extérieur ni de l'eau absorbée.
Le sang des animaux de la chambre humide contient plus de N non
protéique que celui des animaux séjournant dans l'eau, et tandis que
chez ces derniers la concentration de N est presque égale dans l'urine
et dans le sang, elle est de 500 % plus grande dans l'urine chez les gre-
nouilles de la chambre liumide. — Paul Boyer.
b) Przylecki (.St. J.). — Recherches sur la pression osmotique chez les
embryons de Cladoceres provenant des œufs fécondés. — Les expériences
ont été faites avec les œufs du Daphnia pulex eiD. magna à la tempéra-
ture de 20° C. Les membranes d'ephippium se comportent comme des
membranes semi-perméables. La pression osmotique des embryons
provenant d'oeufs fécondés subit des variations notables. Les embryons
les moins avancés ont une pression minimum (A = 0.247° pour D.
pulex, 3 heures et A = 0.240° pour D. magna 6 heures après le début
du développement). La pression croît ensuite, mais avec une vitesse
décroissante pour arriver, après 30-60 heures, à A = 0.734°-0.740°. A
la période de la pression maximum (depuis 72 heures à 2-4 mois)
correspond un arrêt du développement. Lorsque le sommeil d'hiver
est terminé et le développement recommence, la pression osmotique
s'abaisse de 33 %, pour monter ensuite parallèlement avec le déve-
loppement. La pression osmotique aux stades les plus jeunes (3-6 h.)
diffère fort peu chez les embryons provenant d'œufs parthenogénétiques
et chez ceux provenant des œufs fécondés, ce qui prouve que l'acte de
la fécondation n'est pas, chez les Cladoceres, la cause de l'abaissement de
la pression osmotique au début du développement. L'abaissement
de cette pression au moment où le développement recommence tient à
l'absorption d'eau (24,6 % de l'abaissement total) et à l'excrétion de
substances osmotiques dans le liquide périvitellin (34,5 %). Le reste
de l'abaissement (38,6 %) doit être attribué probablement à l'expulsion
de substances osmotiquement actives à l'extérieur de l'œuf, ou bien
à la transformation de ces substances en corps moins actifs.
Le liquide périvitellin renferme toujours des corps osmotiques. Sa
pression osmotique, moins grande que celle des embryons, change paral-
lèlement aux changements de cette dernière. L'arrêt du développement
qui a lieu à peu près 60 heures après la fécondation provient d'une
production de corps osmotiques à l'intérieur de l'organisme. L'aug-
mentation de la pression osmotique jusqu'à A = 0.534°-0.740° est la
cause de cet arrêt. L'arrêt du développement n'est pas accompagné
d'une déshydratation des embryons. — J. Zweibaum.
— il —
Ai ANNÉE BIOLOGIQUE
Dekhuysen (C.)- — Les parois de cerlains animaux marins halisolo-
niques sont biologiquemenl semi-perméables. — - Les invertébrés marins
sont pourvus de liquides cavitaires isotoniques au milieu où ils vivent.
Si l'on prend comme test la titration des chlorures, la concentration
saline de l'eau de mer et celle de ces liquides s'identifie. D'où le terme
d'halisotonie. L'auteur remarque que les Siponculides, famille de
Géphyriens, qu'on range parmi les Vermidiens, se prêtent admirable-
ment aux recherches osmo tiques. Ce sont des sacs vermif ormes, allongés,
à parois musculaires, couverts d'un épithélium chitineux. La cavité
générale très vaste contient un liquide periviscéral; elle est traversée
par un intestin et deux néphridies à pavillon vibratile et débouchant
en dehors. Ces néphridies ont manifestement la fonction de gonoductes;
dans certains cas, elles sont bourrées de produits d'excrétion, ce qui leur
a valu le nom de tubes bruns. De quelle manière ces Siponculides entre-
tiennent-ils l'halisotonie de leur liquide periviscéral? Les expériences
suivantes furent entreprises pour répondre à la question posée. Des
Siponculides, ou des Phascolosoma vulgare, espèce très voisine, sont mis
à séjourner dans une solution à 5.45 % de nitrate de soude, isotonique
à l'eau de mer de Roscoff qui les débarrasse vite des chlorures. Puis ces
Ph. ainsi lavés sont placés dans l'eau distillée; ils se gonflent presque
aussitôt. Cinq minutes après on les retire, les sèche au papier buvard
et les pèse. Puis l'on détermine les chlorures de l'eau. On constate que
le poids des Ph. s'est accru considérablement; mais l'eau ne contient
que des traces indosables de chlorures. Reportés dans l'eau de mer les
animaux se rétablissent en quelques heures. Voici les résultats de l'expé-
rience inverse. L'on prépare une solution de sel marin 3 fois 1/2 plus
concentrée que l'eau de mer. Les animaux y sont mis à séjourner pendant
25 minutes; à l'issue du séjour une pesée renseigne sur l'exacte diminution
du poids de l'animal, ensuite remis dans l'eau de mer où il se rétablit.
Il est en outre assez facile, en donnant un coup de ciseaux à l'extrémité
postérieure du tronc où l'intestin fait défaut, de recueillir le liquide
periviscéral des animaux, de déterminer sur des témoins son volume et
sa teneur en Cl évolué en NaCl, et sur les animaux soumis aux épreuves
osmotiques les variations dudit volume et de ladite teneur en Cl. Or, il
résulte des déterminations sufTisamment nombreuses effectuées par l'au-
teur que la « paroi des Siponculides est biologiquement semiperméable ».
La question de savoir comment l'animal parvient à acquérir et à
garder l'halisotonie, malgré la semi-perméabilité biologique des parois,
reste sans réponse. — P. Giraud.
Blackman (V. H.). — Pression osmolique, pression dans la racine
el exsudation. — L'auteur critique les explications que Lepeschkin
a antérieurement fournies, au sujet de l'exsudation d'eau par le sporan-
giophore de Pilobolus et par les hydrathodes pluricellulaires des feuilles
de Phaseolus, pour rendre compte du passage de l'eau des cellules
vivantes dans l'intérieur des éléments morts du bois. Dans l'état actuel
de nos connaissances sur le dynamisme cellulaire, le processus certain
de l'exsudation et le mécanisme de la pression osmotique ne peuvent
être définitivement établis. — R, Souèges.
Lecomte du Nouy (P.). — Sur r équilibre superficiel du sérum et de
quelques solutions colloïdales. — L. observe qu'à température constante
la tension superficielle du sérum sanguin et des solutions d'oléate de
— 42 —
MfcCANIS^IES PHVSIGO-CHIMIQUES 43
soude, de glycocholate et de taurocholate de soude, de saponine, diminue
rapidement en fonction du temps pendant les 10 premières minutes,
et ensuite plus lentement; la courbe du phénomène est très voisine de
celle des phénomènes d'adsorption. Il en est de même pour le sérum
dilué avec la solution isotonique de NaCl. L. a en outre étudié les modi-
fications qui se produisent quand on laisse les solutions en question
s'évaporer. — H. Cahdot.
Pekelharing (C. A.). — Sur le mouvement de la pepsine à travers un
gel tVagar-acjar. — P., étudiant le mouvement de 'la pepsine dans un gel
d'agar-agar contenant de la protéine, substance que la pepsine peut
attaquer, constate que l'enzyme progresse dans ce gel dans le même laps
de temps beaucoup plus loin que dans un gel sans protéine. Ceci confirme
la grandeur considérable de la molécule de pepsine, grandeur que d'autres
expériences ont rendu du reste vraisemblable. D'un autre côté, l'influence
de la protéine sur le mouvement de la pepsine à travers un gel plaide
en faveur de l'hypothèse que l'union de l'enzyme au « zyraoteel » doit
être attribuée non seulement à l'adsorption mais également à une
toute autre cause dépendant de la structure des molécules. — Paul
BOYER.
Dognon (A.). — ^4. propos de la pression osmolique des Algues marines.
— Chez Saccorhiza, par suite de la diminution de la teneur en mannite,
la pression osmotique baisse beaucoup d'août à février, moment auquel
l'algue tend vers l'isotonie. Le balancement osmotique des sels et des
sucres est sans doute limité par une concentration maxima en sels
voisine de celle de l'eau de mer. — H. Cardot.
Weiss (Hermann). — Influence des courants électriques prolongés, non
excitants, sur la perméabilité des muscles de grenouille. — Le muscle gas-
trocnémien est placé dans un tube en U rempli de solution de Ringer;
ce tube est parcouru par un courant non excitant, les électrodes étant
placées à une distance suffisante pour que les produits d'électrolyse ne
puissent agir sur le muscle. Dans ces conditions, on constate que pendant
le passage du courant, la perméabilité des parois musculaires est aug-
mentée, cette augmentation de perméabilité se traduisant par une
augmentation de l'élimination d'acide phosphorique, une diminution de
l'excitabilité du muscle et la production plus précoce de la paralysie
potassique. — H. Cardot.
Phénomènes généraux de l'immunité chez les animaux
et les végétaux
a) Arloing (F.) et Langeron (L.). — L'anaphylaxie dans la série animale.
Choc anaphylactique expérimental chez le pigeon. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXVII, 632, 22 juillet 1922.)
[L'anaphylaxie expérimentale peut être obtenue chez le pigeon
par injection préparante et déchaînante de sérum de cheval. La
— 4b —
44 ANNEE BIOLOGIQUE
voie péritonéale est la plus favorable. Le choc est marqué par la
parésie des ailes, du prurit et une crise hémoclasique avec leuco-
pénie typique. — H. Cardot.
b) — — U anaphijlaxie dans la série animale. Batraciens el poissons.
(C. R. Soc. BioL, LXXXVII, 634, 22 juillet 1922.)
[Malgré des conditions expérimentales très variées, A. et L. n'ont
pu réaliser l'anaphylaxie chez les Vertébrés à sang froid. — H. Cardot.
Delcourt-Bernard (E.). — La fonction antixénique des plaqueltes san-
guines est-elle active ou passive^ (Arch. Int. de Physiologie. XIX,
3, 20 août 1922, 298-308.) [49
a) De Waele (H.). — Sur les modifications de la composition du sang au
cours du choc anaphylactique. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII,
août-déc. 1921, 84-91.) [47
b) — — Essai de séparation de V antithrombine et d' immunisation
passive contre V intoxication protéinique. (Ibid., XIX, fasc. I. 33-73,
15 avril 1922.) [47
Drzewina (A.) et Bohn (G.). — Immunisation des Convolula contre V ac-
tion du chlorure de potassium par des doses plus fortes que la dose rapi-
dement morlelle. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 252, 1922.) [51
Duprez (Ch.). — Action antianaphylactique des lipoïdes. (C. R. Soc. de
Biologie, LXXXVI, 285, 1922.)
[Cette action est générale. — - H. Cardot.
Firket (Jean). — Recherches sur la régénération des plaquettes. (G. R.
Soc. de Biologie, LXXXVII, 84, 1922.) [50
Govaerts (Paul). — La fonction antixénique des plaquettes sanguines.
(Arch. Int. de Physiologie, XVI, fasc. I, 1-20, 2 graph., 5 fig.) [49
Haan (J. de). — La phagocytose considérée comme tesl de la vie des leu-
cocytes. (Pfluger's Archiv., CXCIV, 448-468, 1922.) [50
a) Kepinow (Léon). — Surrénales et anaphylaxie. (C. R. Soc. de Biologie,
LXXXVII, 327, 1922.) "[45
b) — — Anaphylaxie chez les animaux éthyroïdés, nourris avec de
la thyroïde. (Ibid., 409, 1922.)
[En administrant au cobaye éthyroïdé une préparation thyroï-
dienne, l'aptitude à l'anaphylaxie active est récupérée; le sérum
des animaux éthyroïdés et sensibilisés recouvre son aptitude à la
transmission passive de l'hypersensibilité à des animaux neufs, en
administrant le produit en question pendant la période de sensi-
bilisation. — H. Cardot.
c) — — Contribution àja question du rôle de la glande thyroïde dans
le phénomène d' anaphylaxie. (Ibid., 494, 1922.) [45
Kopaczewshi (W.). — La différenciation des phénomènes de choc par
contact. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1034, 1922.) [49
a) Lumière (Auguste) et Couturier (Henri). — Résistance des femelles
en gestation aux chocs anaphylactiques el anaphylactoïdes. (C. R. Ac.
Se, CLXXIV, 495, 1922.) [46
b) — — Sur les chocs traumatiques. (Ibid., 776, 1922.)
— Vi —
PHÈNOiMÈNI^S GÉNKRAUX DE L'IMMUNITÉ 43
[Le choc anaphylactique et le choc physique dépendent de la
même cause physique. L'expérience montre que les accidents déchaînés
par l'injection de filtrat de muscle broyé sont dus à la floculation des
colloïdes tissulaires lorsque ceux-ci sont mélangés par le broyage.
L'étude de la marche de la floculation dans le filtrat rend compte
de certains des symptômes observés dans le choc. — H. Cardot.
Mendeleeîf (P.)- — Spécificité des phénomènes anaphylacliques et concen-
Iralion en ions H des sérvms. (Soc. de Biologie, LXXXVII, 393, 1922.)
[Les abaissements successifs du pli caractéristiques de l'état
anaphylactique ne peuvent être produits que par l'action répétée
d'un même colloïde; il semble donc s'agir d'un phénomène spéci-
fique. — H. Cardot.
a) Nolf (P.). — L'action coagulante du chloroforme sur le plasma d'oiseau.
(Arch. Int. de Physiologie, XVI, fasc. IV, juillet 1921, 374-447,
28 tableaux.) [47
b) — — Le choc Ihromboplastique de Voiseau. {Ihid., Xyi l,is.S:C. m,
15 févr. 1922, 271-336.) [48
c) — Action du chloroforme sur les propriétés hémolijtiques du plasma
de Chien. (Bull. Acad. roy. Belg., Cl. Se, [5], VIII, 466-478, 1922.) [48
Paillot (A.). — • Rôle des humeurs dans la destruction extra-cellulaire des
microbes chez les Insectes. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 876, 1921.) [51
Pickering (J. W.) and Hewitt (J. A.). — The action of Peptone on Blood
and immuniti] thereto. (Proc. Roy. Soc, B. 653, 367-383.) [50
Roskam iJ.). — Le rôle du plasma dans F agglutination des globulins
(plaquettes). A propos de la note de P. Govaerls. (C. R. Soc. de Biologie,
LXXXVII, 88, 1922.) [49
WoUman (E.). — La méthode des élevages aseptiques en physiologie.
(Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921, 194-199.) [50
Zunz (Edgard) et Van Geertruyden-Bernard (Marthe). — Recherches
sur Faction de Vhirudine sur les accidents anaphylactiques et sur les
effets de Vinjeclion intraveineuse de sérum traité par Vagar. (Arch.
Int. de Physiologie, XX, 1, 31 oct. 1922, 79-102.) [46
a) Kepinow (Léon). — Surrénales et anaphylaxie. — Dans une série
d'expériences faites sur le Cobaye, K. montre que l'enlèvement de la
majeure partie des surrénales n'empêche pas le choc anaphylactique,
quand l'injection préparante est faite après l'opération; les cobayes à
fonction surrénale insuffisante se montrent dans l'anaphylaxie active
plus sensibles au choc que les normaux; cette sensibilité accrue ne se
manifeste pas dans l'anaphylaxie passive, — H. Cardot.
c) Kepinow (Léon). — Contribution à la question du rôle de la glande
thyroïde dans le phénomène cV anaphylaxie. — K. a constaté qu'il manque
dans le sang des animaux thyroïdectomisés et sensibilisés une substance
nécessaire à la production du choc anaphylactique. Il lui paraît probable
que la thyroïde intervient dans la production de substances nécessaires
46 ANNÉE BIOLOGIQUE
à l'anaphylaxie; au contraire, dans aucun fait d'immunité, on n'y a
indication que la formation d'anticorps est subordonnée à cette glande.
— H. Gardot.
a) Lumière (Auguste) et Couturier (Henri). — Résistance des femelles en
gestation aux cJiocs anaphylactiques et anaphylactoïdes. — Pendant la
gestation, la femelle de cobaye montre une résistance particulière au
choc anaphylactique, au choc barytique ou au choc épileptique. En
réalité, cette résistance au choc peut apparaître chaque fois que la
masse sanguine est augmentée ou diminuée, et ceci aussi bien chez le
mâle que chez la femelle. Dans le cas de la femelle en gestation par
exemple, il suffît de lui soustraire environ un dixième du volume de
son sang pour que la résistance disparaisse; elle relève donc d'une aug-
mentation de la masse sanguine; pour une saignée deux fois plus forte,
l'injection déchaînante devient de nouveau sans effet : il faut donc pour
que les chocs se produisent une quantité de sang normale. — H. Gardot.
Zunz (Edgard) et Van Geertruyden-Bernard (Marthe). — Recherches
sur Vaclion de Vhirudine sur les accidents anaphylactiques et sur les
effets de Vinfection intraveineuse de sérum traité par Vagar. — ■ L'injec-
tion intraveineuse de 2 1/2 à 5 mgr. d'hirudine (par 250 gr. de
cobaye) pratiquée 2 h. 1/2 à 6 heures avant l'injection de la dose de
sérum de cheval minima sûrement mortelle, en atténue souvent les
effets nocifs pour les cobayes sensibilisés auparavant au sérum de
cheval. Parfois l'hirudine atténue également les effets d'une dose de
sérum légèrement supérieure à la dose minima sûrement mortelle;
s'il s'écoule seulement 5 à 15 minutes entre l'injection d'hirudine et
de sérum, il n'y a en général pas d'atténuation du choc anaphylactique.
On observe également cette même atténuation du choc anaphylactique,
par l'addition de 2 à 4 mgr. d'hirudine au sérum de cheval, cette atté-
nuation est surtout sensible pour une dose de sérum légèrement infé-
rieure à la dose minima sûrement mortelle, mais il est nécessaire que
le contact in vitro de l'hirudine et du sérum soit assez prolongé. L'action
de l'hirudine sur l'effet toxique du sérum ou du plasma traité par
l'agar chez le cobaye est encore plus marquée, surtout si l'hirudine
est injectée 1 h. 1/2 au moins avant le sérum, ou si elle est injectée en
dissolution dans le sérum ou le plasma après un contact d'au moins
3 heures. Lorsque la dissolution de l'hirudine dans le sérum a lieu
avant le traitement par l'agar, l'atténuation est constante et forte
également. Le plasma hirudinisé traité par l'agar ne provoque égale-
ment, chez le cobaye, qu'un très léger malaise alors que le plasma
oxalaté traité par l'agar entraîne au contraire la mort ou tout au moins
les accidents graves du choc anaphylactique. Mais il ne semble pas
exister un rapport net entre les propriétés anticoagulantes de l'hirudine
et son pouvoir d'atténuer les effets toxiques de l'injection déchaînante
de sérum de cheval ou de l'injection de sérum traité par l'agar, car
l'action anticoagulante in vivo de l'hirudine ne persiste pas d'une
façon marquée au delà de 1/2 heure à 3/4 d'heure chez le cobaye. Après
l'injection, l'atténuation des effets nocifs, soit du sérum sensibilisateur,
soit du sérum traité par l'agar sous l'influence de l'injection d'hirudine
in vivo, n'atteint en effet son intensité maxima qu'après plusieurs
heures, alors que l'action anticoagulative de l'hirudine in vivo a entiè-
rement disparu. — Paul Boyer.
— 46 —
PHÉNOiMÈNES GÉNÉRAUX DE L'LMMUMTÉ 47
a) De Waele (Henri). — Sur les modifications de la cotnposilion du sang
au cours du choc anaphijlaclique. ■ — Le taux du fibrinogène et des globu-
lines subit une forte diminution, tandis que celui de l'albumine augmente
à la fin de la phase thromboplastique d'un choc et au début de la phase
antithrombique. A la fin de la phase antithrombique, le taux du fibri-
nogène augmente et celui de l'albumine diminue. La sécrétion d'anti-
thrombine est rapide et ne dure pas. De plus, le choc fait sentir son action
sur la propriété désignée sous le nom de complément. Le taux de celle-ci,
évaluée par hémolyse, est directement proportionnel à la quantité de
fibrinogène coagulé à l'état de fibrine, et inversement proportionnel à
la quantité de fibrinogène resté dissout. — Paul Boyer.
b) De Waele (Henri). — Essai de séparation de V anlittxrombine ei d'immu-
nisation passive contre r intoxication proléinique. — Le plasma incoagu-
lable, recueilli chez le chien pendant la phase antithrombique qui suit
une injection intraveineuse de peptone de Witte, ajouté à du sang
normal frais le rend incoagulable, même si ce sang est hétérogène. Le
plasma incoagulable confère une immunité active tant que le sang est
incoagulable et même un peu au delà, mais il ne produit pas d'immunité
passive. Toutefois, quand spontanément il se produit dans ce plasma
un coagulum de fibrine, le séroplasme spontané (partie liquide) confère
l'immunité passive. Le chauffage à 56° C. suffît pour séparer le coagulum
fibrineux; le filtrat n'est susceptible de conférer l'immunité passive que
s'il est réactivé par du complément (séroplasme 56° réactivé). Il en est
de même si l'on chauffe le plasma incoagulable à 100° C. (séroplasme
100° réactivé). La dilution par l'eau distillée permet également de
séparer un coagulum fibrineux. Le filtrat reconcentré sans dépasser la
température de 40° C. confère l'immunité passive sans réactivation.
L'immunité passive est obtenue par administration de ces différentes
sortes de séroplasmes aussi bien par voie buccale que par voies sous-
cutanée ou intraveineuse. L'immunité passive est conférée aussi bien
à un animal de la même espèce que celui dont le séroplasme provient
qu'à un animal d'une autre espèce; de plus, elle est spécifique, elle
protège l'animal contre l'intoxication par la peptone dont dérive le
séroplasme et pas contre d'autres, avec cette restriction que quand la
dose de séroplasme est forte, il y a une certaine extension de l'immunité
aux substances voisines. — Paul Boyer.
a) Nolf (P.). — Le choc thromboplaslirjue de Voiseau. — Le sérum issu de
la coagulation du plasma d'oiseau par le chloroforme est un liquide
toxique pour l'oiseau même après évaporation complète du chloroforme.
Injecté rapidement dans une veine, il tue l'animal par thrombose du
cœur et des vaisseaux. Injecté plus lentement, il produit une diminu-
tion marquée de la coagulabilité. Son action est d'autant plus marquée
qu'il est plus riche en thrombine. L'incoagulabilité du sang que l'on
observe alors n'est pas due à une augmentation de la teneur du plasma
en antithrombosine, mais bien à une diminution des substances mères de
la fibrine et de la thrombine, elle est l'expression d'une déflbrination
incomplète produite dans les vaisseaux par l'injection de sérum chloro-
formique. L'extirpation préalable du foie n'apporte aucune modifi-
cation à ces réactions. Le sérum de plasma ou de sang possède un pou-
voir très marqué de neutralisation à l'égard des propriétés coagulantes
et toxiques du sérum chloroformique. Un oiseau privé d'une partie de
— 47 —
48 ANNÉE BIOLOGIQUE
son plasma est beaucoup plus sensible à l'action du sérum chlorofor-
mique. Un plasma ou un sérum saturés de chloroforme produisent en
injection intraveineuse un choc profond par paralysie directe de la
paroi vasculaire avec incoagulabilité du sang, même quand ils ne con-
tiennent que peu ou pas de thrombine. Ils doivent leur toxicité aux
complexes de protéine et de chloroforme qu'ils contiennent. — Paul
BOYER.
b) Nolf (P.)- — Vaclion coagulante du chloroforme sur le plasma d'oiseau.
— Malgré son extrême stabilité, le plasma d'oiseau contient tous les
éléments de la fibrine et de la thrombine. S'il ne se coagule pas sponta-
nément, ce n'est pas parce que l'un ou l'autre des constituants essentiels
de la coagulation lui fait défaut, mais simplement parce que les rapports
de quantité entre les tendances qui favorisent et celles qui empêchent
la coagulation sont en faveur des dernières. Le chloroforme ne produit
pas la coagulation en détruisant un principe anticoagulant, il la favorise
seulement extrêmement d'où la production de très grandes quantités
de thrombine. En même temps que se forment la fibrine et la thrombine,
et dans la mesure où elles se forment, disparaissent l'antithrombosine
et l'antithrombolysine. Ces substances ne subissent donc pas l'action
directe du chloroforme, leur sort est lié à celui de la thrombine. Tout
se passe comme si le chloroforme exaltait à un haut degré l'activité
réactionnelle de la thrombozyme. Sous l'influence du chloroforme, la
thrombozyme s'empare des colloïdes d'origine hépatique du plasma
(antithrombosine, antithrombolysine, fibrinogène). Elle en fait d'abord
de la fibrine et de la thrombine, mais elle les digère ensuite; au processus
de coagulation fait suite une protéolyse intense dont l'étude reste à faire,
et pendant laquelle la fibrine se redissout, tandis que la thrombine
disparaît progressivement. — Paul Bover.
c) Nolf (P.). — Action du chloroforme sur les propriétés héniolytiques du
plasma de Chien. — L'hémolyse par les plasmas ou les sérums est,
comme l'a montré précédemment rauteur,due à une coagulation de ces
liquides sur la membrane qui entoure les hématies; cette membrane est
altérée par la coagulation et devient perméable à l'hémoglobine dissoute
dans le suc cellulaire. Le sérum normal, liquide qui a déjà subi une
coagulation, possède encore, cependant, les mêmes propriétés hémoly-
tiques que le plasma non coagulé parce que sa coagulation n'est pas
complète : on sait qu'il peut, en effet, donner de nouvelles quantités de
thrombine en lui ajoutant certains agents thromboplastiques tels que
des extraits aqueux ou alcooliques de tissu, et qu'après avoir subi ce
traitement, son pouvoir hémolytique diminue; on pourrait croire que
cette diminution du pouvoir hémolytique est due à une action inhibi-
trice de l'agent thromboplastique sur l'hémolyse; l'auteur montre qu'il
n'en est rien en utilisant comme agent thromboplastique une substance
éliminable facilement par évaporation, le chloroforme. Il constate que
les plasmas de Chien coagulés par ce produit n'ont aucune action hémo-
lysante sur les hématies lavées de Cheval et de Coq; ce résultat est dû
à la consommation des protéines hémolysantes (protéines hépatiques
thrombozyme des leucocytes) et à l'accumulation dans le sérum de
substances qui empêchent la fixation des protéines hémolysantes sur les
hématies; de plus, le sérum chloroformique est riche en thrombine, subs-
tance qui possède un pouvoir thromboplastique considérable. — P. Remy.
— 'iH —
PHÉNOMÈNES GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 49
Kopaczewski (W.)- — La différencialion des phénomènes de choc par
contact. — D'après les expériences de K., quand des cobayes ont survécu
à un choc anaphylactique léger, ils ne sont pas forcément protégés contre
les chocs produits par l'introduction dans l'appareil circulatoire d'une
suspension de kaolin ou d'hydroxyde de fer colloïdal, ou de doses massives
d'oléate de soude ou de peptones. Les suJDstances capables de déclancher
les phénomènes de choc par contact ne peuvent être substituées indiffé-
remment les unes aux autres pour réaliser ainsi une protection mutuelle
contre les chocs ultérieurs. En ce qui concerne l'explication des phé-
nomènes relatifs à l'oléate de soude, il convient de songer à l'action
hémolytique intense qu'exerce cette substance. — H. Cardot.
Govaerts (Paul). — - La fonction antixénique des plaquettes sanguines. —
Les plaquettes sanguines s'accollent aux corps étrangers, microbes,
globules rouges, particules minérales, qui pénètrent dans le sang, les
englobent dans les amas qu'elles forment en s'agglutinant entre elles
et les fixent dans les capillaires.
L'accollement des microbes aux plaquettes et le premier temps de
la phagocytose sont deux phénomènes parallèles et régis par les mêmes
conditions physiques (pouvoir opsonique du plasma). Les microbes
qui, introduits dans la circulation, s'y maintiennent à l'état stable
et déterminent une septicémie immédiate, ne s'accolent ni aux plaquettes,
ni aux leucocytes. On peut donc attribuer aux plaquettes sanguines une
fonction antixénique générale qui contribue à empêcher l'envahisse-
ment du sang par les particules étrangères. — Paul Boyer.
Delcourt-Bernard (E.). — La fonction antixénique des plaquettes san-
guines est-elle active ou passive! — Sous l'influence de faibles doses de
peptone, l'élimination des microbes non virulents est plutôt accélérée.
La courbe d'élimination, régulière sans peptone, peut affecter deux
formes avec la peptone : un ou plusieurs clochers dans la courbe ou un
relèvement terminal et parfois la combinaison des deux. Ce phénomène
doit dépendre de l'action de la peptone sur les plaquettes sanguines.
La peptone à faible dose diminue les propriétés d'affinité des plaquettes
entre elles, ce qui n'empêche pas le microbe d'être éliminé ni d'adhérer
aux plaquettes dispersées; le rôle des plaquettes dans l'élimination des
microbes ne dépend donc pas de la richesse des amas, mais des pro-
priétés d'affinité entre plaquettes et microbes. Les deux phénomènes,
formation des amas de plaquette et accolement des microbes ne sont
donc pas nécessairement parallèles. La peptone à faible dose favorise la
phagocytose du staphylocoque dans le sang du lapin et du cobaye. — ■
Paul Boyer.
Roskam (Jacques). — Le rôle du plasma dans V agglutination des
globulins [plaquelles) . A propos de la note de P. Govaerts. — L'hypothèse
de R. est que l'accolement aux globulins de particules étrangères,
préalablement opsonisées par du plasma ou du sérum est dû à l'inter-
vention de la mince couche de plasma qui adhère intimement à la
surface de ces éléments : la fonction antixénique de l'organisme serait
avant tout de nature plasmatique, les globuhns jouant un rôle favorisant
mais secondaire. Dans la présente note, R. discute quelques objections
de Govaerts; il lui paraît que les faits signalés par cet auteur sont
conciliables avec son hypothèse. — H. Cardot.
ANN. niOL. — T. I. (1922-1923) 4
30 ANNÉE BIOLOGIQUE
Haan (J. de). — La phagocytose considérée comme test de la vie des leu-
cocytes. — Les leucocytes polynucléaires du lapin ne peuvent rester
vivants pendant un temps assez long que dans le sérum normal, non
dilué, de cet animal; au contraire, la solution physiologique de NaCl,
la solution de Ringer, l'ultra filtrat de sérum, même le sérum dilué et
les liquides renfermant d'autres colloïdes que ceux du sérum ne con-
viennent point. En utilisant toujours le même milieu et en étudiant la
phagocytose de la même substance, H. constate qu'on peut prendre la
phagocytose comme test de la vie du leucocyte; cette propriété varie en
effet presque toujours, sauf dans quelques cas exceptionnels comme dans
l'intoxication chloroformique, parallèlement aux mouvements ami-
boïdes. Il semble que la vie des leucocytes dans le sang circulant soit
normalement très courte; très rapidement, ils seraient fixés et détruits
dans les capillaires de certaines régions, notamment de la rate et de la
moelle rouge; là s'accompliraient normalement des processus très ana-
logues à ceux qui ont pour siège les tissus enflammés, et ces territoires
mériteraient d'être considérés comme des lieux d'inflammation physio-
logique. — H. Gardot.
Firket (Jean). — Recherches sur la régénération des plaquettes. —
D'après l'hypothèse de Wright, les plaquettes naissent dans le cyto-
plasme des mégacary ocytes du tissu myéloïde. En accord avec cette
/conception, on constate chez des lapins ayant subi des injections de
saponine que la différenciation complète des mégacaryocytes se produit
là où la régénération des plaquettes est rapide; au contraire, elle est
arrêtée au stade lymphoïde lorsque le nombre de ces plaquettes est
stationnaire. — - H. Gardot.
Wollmann (E.). — La méthode des élevages aseptiques en physiologie.
— Reprenant les expériences de Bogdanow, W. est parvenu à réaliser
le développement, dans des conditions d'asepsie parfaite, de plusieurs
espèces de mouches, à l'aide d'une technique spéciale qu'il décrit. Il a
pu ainsi vérifier que chez les larves de mouches, comme l'avait pensé
Fabre, il y a production abondante et excrétion de ferments protéoly-
tiques et jamais d'ammoniaque comme le suppose Weinland. De
même, W. a pu élever aseptiquement un lépidoptère [Gcdleria melonella)
ainsi que des têtards de grenouille. Il a réussi aussi à élever aseptique-
ment de petits cobayes jusqu'à l'âge d'un mois et constater des faits
intéressants, en ce qui concerne les infections intestinales chez ces
cobayes privés de flore intestinale. On peut espérer que l'on pourra
obtenir par cette voie la solution de questions capitales en physiologie,
telles que la durée normale de la vie, la signification de l'intoxication
intestinale, l'origine de certains constituants de l'urine, l'utilisation de
certains aliments, autant de problèmes qui ne peuvent être résolus
que par des expériences sur des animaux exempts de microorganismes. —
Paul BOYER.
Pickering (J. W.) et Hewitt (J. A.). — V action delà pepione sur le sang
et l'immunité à V égard de celle-ci. — 1" Le retard de la coagulation du
sang résultant de la rapide injection intravasculaire de peptone chez
des chats intacts, ou des chats à foie mis hors la circulation est réduit
ou annulé par l'augmentation de GO^ dans le sang; 2» L'action anti-
coagulante de la peptone, si elle est annulée par un accroissement de
— 50 —
PHÉNOiMÈNES .GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 51
CO- peut être rétablie par administration d'oxygène ou d'excès d'air;
3° Chez les animaux à moelle sectionnée respirant l'air le retard de la
coagulation du sang écoulé après une injection rapide de proportions
modérées de peptone peut être produit quand le foie est exclu de la
circulation; 4° Si l'on n'a pas jusqu'ici obtenu ce résultat, c'est qu'on
n'a pas pris garde à l'accroissement de GO^ dans le sang des animaux
par diminution de la vitalité suivant l'opération et une narcose pro-
longée; 5° Avec des précautions adéquates pour conserver les conditions
de surface du sang, des délais de coagulation typiques de la peptone
peuvent être obtenus in vitro avec des quantités qui ne sont pas supé-
rieures à celles qui sont requises pour obtenir le même effet chez l'animal
vivant; 6° Si l'on ne prend pas les précautions spéciales pour conserver
les conditions de surface du sang répandu, le mélange in vitro avec
quantités modérées de peptone ne produit aucun effet anticoagulant
appréciable; 7° Les leucocytes ne jouent aucun rôle dans l'action anti-
coagulante de la peptone sur le sang; 8° Il est superflu de présumer que
l'action anticoagulante de la peptone sur le sang est due à la sécrétion
hépatique d'un excès d'alcalins sous l'influence de l'excitation toxique;
9° Il est inutile aussi de présumer que l'action anticoagulante de la
peptone est due à la sécrétion d'antithrombine, soit par le foie, soit par
d'autres cellules du corps; 10° Une immunité typique à l'action de la
peptone sur le sang peut être obtenue en injectant des quantités maxi-
males en petites doses répétées, chez des animaux à foie exclu de la
circulation; 11° Les hypothèses courantes sur l'immunité à la peptone
sont brièvement discutées, et les raisons qu'il y a de les repousser sont
énumérées. L'immunité à l'égard de la peptone semble être un processus
physique apparenté à l'adsorption; 12° Les expériences sur la perfusion
du foie, ne montrent pas que l'antithrombine est normalement sécrétée
par cet organe; 13° Si les conclusions précédentes sont exactes, il suit
que dans l'interprétation de la coagulation du sang il est inutile de pré-
sumer l'existence d'antithrombine, de pro-antithrombine ou d'anti-
prothrombine; 14° Si l'antithrombine n'est pas une sécrétion normale
du foie, il est besoin de quelque explication de la coagulation du sang
autre que la théorie courante reposant sur la thrombine. — H. de
Varigny.
Paillot (A.). — Rôle des humeurs dans la destruction extra-cellulaire
des microbes chez les Insectes. — L'auteur fait remarquer que, dans une
note récente Couvreur et Chaovitch lui ont attribué une opinion qui
n'est pas tout à fait conforme à la vérité. Ces auteurs concluent à l'ac-
tion antiseptique du sang et du suc digestif de certains Invertébrés; les
raisons qu'ils en donnent ne semblent pas absolument probantes à l'au-
teur. ROMME.
Drzewina (A.) et Bohn (G.). — Immunisation des Convoluta contre
l'action du chlorure de potassium par des doses plus fortes que la dose
rapidement mortelle. — Les Convoluta sont rapidement cytolysées et
détruites dans l'eau de mer additionnée de 3 gr. 83 de chlorure de
potassium par litre. Au contraire, dans une solution vingt fois plus
forte, il y a paralysie immédiate, mais sans cytolyse, et si, au bout de
5 minutes, on remet les animaux dans la première solution, ils se trouvent
immunisés et peuvent résister plusieurs heures. — H. Cardot.
— 51
52 ANNÉE BIOLOGIQUE
Associations fonctionnelles et milieu intérieur
Abderhalden (Emil) und Gellhorn (Ernst). — Weitere Beiirâge zur
Kennlniss von organischen Nahrungssioffen mit speciflscher Wirkung.
XIV. (Pfluger's Archiv, CXCV, 1-21, 1922.) [67
Abelous (J. E.)- — La fonction cholestérogénique de la rate. (Arch. Int. de
Physiologie, XVIII, août-déc, 1921, 42-52, 1 fig.) [59
Albertoni (P.). — Innervation thermique et innervation trophique. (Arch.
Int. de Physiologie, XXVIII, août-déc. 1921, 35-41, 13 flg.) [71
a) Aub (Joseph C), Forman (Jonathan and Bright (Elizabeth). — The
effect of adrenalecloimj iipon ihe total metabolism of Ihe cat. (The Am.
J. of Physiology, LXI, No. 2, July 1922, 326-348, 13 fig., 1 tableau.) [60
b) — — The metabolic effect of adrenalectomy upon the uretanized
cats. (The Am. J. of Physiology, LXI, No. 2, July 1922, 349-368,
5 flg.) [60
Aub (Joseph C), Bright (Elizabeth M.) and Uridil (Joseph). — Stiidies upou
the mechanisni of the increased metabolism in hyperthyroidism. (The
Am. J. of Physiology, LXI, No. 2, July 1922, 300-310, 4 fig., 2 ta-
bleaux.) [60
a) Backmann (E. Louis) et Lundberg (Harald). — L'action de V atropine
sur les effets provoqués par V adrénaline sur Vutérus. (C. R. Soc. de Biol.,
LXXXVII, 475, 1922.) [58
b) — — — — Importance de Vatropine pour les effets de Vadré-
naline sur le cœur et sur les vaisseaux. (Ibid., 479; Réunion Biol. de
Suède, 30 juin 1922.)
[L'action inhibitrice de l'atropine vis-à-vis des effets de l'adrénaline
sur le cœur et les vaisseaux semble tenir à une action paralysante
qu'exerce cette substance sur la partie motrice du sympathique sur
laquelle l'adrénaline porte son action. — H. Cardot.
c) — — — ■ — Action de Vatropine sur les effets provoqués par
V adrénaline sur la pression du sang. (Ibid., 481, 1922.)
[Les résultats de B. et L. confirment la relation constatée entre les
effets moteurs de l'adrénaline et l'action de l'atropine. Celle-ci provoque
une parésie de la partie motrice du sympathique, mais n'agit pas sur
la partie inhibitive de ce système. — H. Cardot.
Belehràdek (Jean). — Expériences sur la cellulase et Vamylase de la salive
étiez Dixippus morosus. (Arch. Int. de Physiologie, XVII, fasc. 3,
15 fév. 1922, 260-265.) [63
Bierry (H.), Rathery (F.) et Bordet (F.). — Azothémie et hyperprotéido-
glycémie expérimenlales. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 970, 1922.)
[Par suppression brusque de la sécrétion urinaire chez le chien, ce
qui ne permet qu'une survie de deux ou trois jours, l'élévation du taux
du sucre protéidique dans le plasma sanguin est moins rapide et moins
intense que celle de l'urée. Les auteurs n'ont jamais rencontré dans
ces expériences un taux comparable pour le sucre à celui qui a été
constaté chez les brightiques. — • H. Cardot.
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 53
Burge (W. E.) and Leichsenring (J. M.)- — The effecl of a high proiein
diel on tlie blood calalase. (The Am. J. of Physiology, LXI, No. 3, Augusl
1922, 574-576, 1 fig.) [68
Camus (Jean) et Roussy (G.)- — V hijpophijseclomie chez le chien el le
chai. Technique el résullals de 149 inleruenlions. (C. R. Soc. de Biologie,
LXXXVI, 1008, 1922.) [61
Cannon (W. B.) and Garrasco-Formiguera (R). — Sludies on Ihe condi-
lions of aclivily in endocrine glands. XI. Furlher évidence for reflex and
asphyxiai secrelion of adrenin. (The Am. J. of Physiology, LXI, No, 2,
July 1922, 215-227, 4 fig., 3 tableaux.) [57
Carrasco-Formiguera (R-)- — The produclion of adrenal discharge by
piqûre. (The Am J. of Physiology, LXI, No. 2, July 1922, 254-271,
5 tableaux, 3 fig.) [57
Davies (H. W.), Haldane (J. B. S.), Peskett (G. L.). — The excrelion of
chlorides and bicarbonales by Ihe human Kidney. (Journal of Physio-
logy, LVI, No. 5, 21 July 1922, 269-274, 3 tableaux.) [61
Demoor (Jean). — Conlribulions à la physiologie générale du cœur. II.
Influence des substances extraites de Voreillelte et du ventricule du chien
sur le cœur isolé du lapin. (Arch. Int. de Physiologie, XX, 1,31 oct.
1922, 29-44, 4 fig.) [71
Drew (A. H.) and Mottram (J. C). — On blood plalelels ; their behaviour in
vitamine A deficiency and afl&r Radiation ; and their relation to Bacterial
Infections. (Proc. Roy. Soc, B. 655, 449-467.) [69
Ferrari (P.). — • Contributo alla conoscenza del corpo post-od ultimo bran-
chiale nel Gallus domesticus. Nota prevenîiva. (Monit. Zool. Ital.,
XXXIII, n. 6, 1922.) [63
Firket (Jean). — Etude histo-physiologique sur le mécanisme de la sécrétion
urinaire. (Arch. Int. de Physiologie, XVI II, août-déc. 1921, 332-342,
1 flg.) [61
a) Gautier (Cl.). — Action de V adrénaline sur le glycogène hépatique et sur
le poids et le volume du foie chez la grenouille. (C. R. Biol., LXXXVII,
157; Réunion biol. Lyon, 12 juin 1922.)
[Chez la grenouille, la diminution du glycogène hépatique par
injection d'adrénaline est moins rapide et moins intense que chez les
animaux à sang chaud. Chez la grenouille d'hiver au jeûne, l'adré-
naline diminue considérablement le volume et le poids du foie. — •
H. Cardot.
b) — — Circulation de V adrénaline chez la grenouille après injection
dans les sacs dorsaux. (Ibid., 159, 1922.) , [63
Gianîerrari (Luisa). — Influenza delV alimenlazione con capsule surrenali .
ipofisi ed epifisi su la pigmentazione culanea e sut ritmo respiratorio
di Salmo fario. (Arch. di Se. Biol., III, 39-52, 1922.) [60
Giusti (H.) et Houssay (B. A.). — Le rôle de Vhypophyse et du cerveau
dans la production des altérations cutanées chez le crapaud. (C. R. Soc.
de Biologie, LXXXVI, 1112, 1922.)
[Une lésion de la zone périhypophysaire cérébrale en laissant l'hypo-
— 53 —
U ANNÉE BIOLOGIQUE
physe intacte, provoque chez le crapaud une lésion trophique de la
peau, et ceci malgré l'ingestion ou l'injection d'hypophyse. G. et H.
montrent, en outre, qu'une lésion de l'hypophyse provoque l'expulsion
des œufs. — H. Cardot.
Gley (E.) cl Quinquaud (Alf.). — ■ La fonction des surrénales. IV. Du rôle
des surrénales dans les phénomènes vasomoteurs de Vasphyxie. Méca-
nisme purement nerveux de ces phénomènes. (Arch. Int. de Physiologie,
XVIII, août-déc. 19'n, 22-.34, 9 fig.) [58
Halliburton (W. D.) et De Souza (D. H.). — L'action de la sécrétine.
(Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921, 231-241.) [59
Harris (D. T.). — Active Hyperaemia. (Proc. Roy. Soc, B. 654, 384-
405.) [71
Hédon (E.). — Relation entre le pancréas el les capsules surrénales au
point de vue du diabète. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc.
1921,213-219, 1 flg.) [58
Hjort (Johan). — Observations on the distribution of fat soluble vitamines
in marine animais and plants. (Proc. Roy. Soc, B. 654, 440-449.) [66
a) Hoet (Joseph). — • L'alimentation artificielle du pigeon dans ses rapports
avec la polynévrite aviaire. (Arch. Int. de Physiologie, XIX, 1, 15 avril
1922, 11.5-128, 3 fig.) [67
b) — — Sur la non-identité du bios el des vitamines B. (Ibid., 2,
15 juillet 1922, 129-144, 3 flg.) [68
Krogh (August) et Rehberg (P. B.). — Sur Finfluence de Vhypophyse sur
la tonicité des capillaires. (C. R. Soc. de Biol., LXXXVII, 461,
1922.) [61
Maignon (F.). — Les insuffisances fonctionnelles dans V avitaminose.
(G. R. Biol., LXXXVII, 165; Réunion biol. Lyon, 12 juin 1922.)
L'administration de ce que M. nomme les diastases tissulaires est
sans effet dans les cas d'avitaminose. Ces catalyseurs protoplasmiques
n'ont donc rien de commun avec les vitamines. — • H. Cardot.
Messerli (N.). — De Vinfluence des substances adsorbantes ajoutées à une
alimentation unilatérale sur le développement de Vétat d'avitaminose.
(Arch. Int. de Physiologie, XIX, 1, 16 avril 1922, 103-115.) [65
Mouriquand (G.). — Indications cliniques et diététiques tirées de Vétude
expérimentale du scorbut. fArch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc.
1921, 92-102.) ^ ■ [65
Mouriquand (G.), Michel (Paul) et Nicodievitch. — Polynévrite expéri-
mentale par le riz décortiqué et inanition. (C. R. Soc. Biologie, LXXXVII
108, 1922.)
[Les expériences de M., M. et N. sur le pigeon semblent indiquer que
plus la ration de riz décortiqué assimilée est considérable, plus les
accidents polynévritiques sont précoces et aigus. Les vomissements
constituent une réaction qui retarde un peu l'apparition des accidents.
— H. Cardot.
Osborne (Thomas B.) and Mendel (Laîayette B). — Feeding experiments
wiih mixtures of foodsluffs in unusual proportions. (Proceed. Nat. Acad.
Se United States, VII, 6, 157-162, 1921, 3 flg.) [68
— 54 —
ASSOCIATIONS FONCTiOxNNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 55
Paulesco (N. C-)- — Recherche sur le rôle du pancréas dans V assimikdion
nulritive. (Arch. Int. de Physiologie, XVII, fasc. I, 31 août 1921,
85-109.) [59
Fonder (E.). — The hœmolijlic action of sodium (jlycocholaîe. (Roy. Soc.
Proceed, B. 650, 86-103.) [70
a) Renault- Capart (H.). — Conlribulion à V élude du métabolisme cérébra^
par la méthode des circulations partielles (3^ partie). (Arch. Int. de
Pliysiologie, XVI, fasc. I, 21-43.) [68
b) — — Contribution à Vétude du métabolisme cérébral par la
méthode des circulations partielles (4^ et 5^ parties). (Ibid., fasc. II,
mars 1921, 119-161, 3 planches hors texte.) [69
Sherman (H. C), La Mer (V. K.) and Campbell (H. L.). — The effecl of
température and of Ihe concentration of hydrogen ions upon the rate of
destruction of antiscorbutic vilamin {vitamin C). (Proceed. Nat. Acad.
Se. United States, VII, No. 9, 279-281, 1921.) [65
a) Terroine (E. F.) et Barthélémy (H.). — Influence de la température sur
la consommation des réserves au cours de V inanition. (Arch. Int. de
Physiologie, XIX, 1, 16 avril 1922, 88-102.) [64
b) — — Avitaminose et inanition. (Ibid., XX, 1, 31 oct. 1922.
62-78.) [64
a) Tournade (A.) et Chabrol (M.). — U adrénalinémie consécutive à Vexci-
tation du splanchnique témoigne bien d'une activité secrétaire des surré-
nales, régie par le système nerveux. (C. R. Soc. Biologie, LXXXVI,
776, 1922.) [56
b) — — ■ Le procès de F adrénalinémie physiologique : le pour et
le contre. (Ibid., 778.) [57
c) — — Influence de la décapsulation totale, puis de la transfusion de
sang veineux surrénal sur la pression artérielle; réalité d'une sécrétion
d'adrénaline en dehors de toute excitation artificielle du nerf splan-
chnique. (Ibid.,, 840, 1922.) [57
d) — — Reviviscence d'un chien décapsulé par transfusion de sang
veineux surrénal. (Ibid., 842, 1922.) [57
Uno (Toshio). — Effecl of gênerai excitement and of flghting on some
duclless glands of maie albino rats. (Am. J. of Physiology, LXI, No. 2,
July 1922, 203-214, 5 tracés, 1 tableau.) [56
Verne (J.). — Contribution à l'étude des reins aglomérulaires. L'appareil
rénal des Poissons Lophobranches. (Arch. Anat. microsc, XVIII,
fasc. 4, 357-40.3, 6 fig., 1 pi., 1922.) [62
Verney (E. B. and Starling (E. H.). — On sécrétion by the isolated Kidney.
(The J. of Physiology, LVI, No. 5, 21 July 1922, 351-358, 2 flg.) [62
a) Weill (E.), Arloing (F.) et Duîourt (A.). — Essai de traitement de la
carence du pigeon par des cultures mortes ou vivantes de microbes intes-
tinaux. (Soc. de Biologie, LXXXVII, 50, 1922.)
[Si l'on administre au pigeon carence par alimentation au riz. décor-
tiqué, des cultures microbiennes vivantes ou desséchées, on ne pré-
vient pas la marche progressive de la carence. — H. Cardot.
— .').■> —
o6 ANNÉE BIOLOGIQUE
b) — — A propos du rôle de r inanition dans la carence des pigeons
soumis au régime du riz décortiqué. (Ibid., 169, 1922.)
[On a parfois soutenu que les pigeons gavés au riz décortiqué
meurent d'une obstruction digestive; si l'on a soin d'administrer de
l'eau après le gavage, une telle obstruction, entraînant l'inanition, no
se produit jamais. — H. Cardot.
a) Weill (Paul). — Etudes sur les leucocytes. I. Les cellules granuleuses de
la muqueuse intestinale et utérine. (Arch. Anat. Microsc, XVII, fasc. 1,
77-82, 1 fig., 1920.) [71
b) — — Etudes sur les leucocytes. II. Les corpuscules basophiles des
leucocytes neutrophiles. (Arch. Anat. microsc, XVIII, fasc. 1, 46-54,
1 pi., 1921.) [71
Wertheimer (E.). — Sur V excitabilité du pneumogastrique et du cordon
cervical du sympathique après ablation des thyroïdes. (Arch. Int. de
Physiologie, XVII, fasc. 4, 5 mars 1922, 337-343, 4 fig.) [63
Wertheimer (E.) et Dubois (C). — Arrêt initial de la sécrétion urinaire
provoquée par les injections intravasculaires de solutions hypertoniques
de saccharose. (Arch. Int. de Physiologie, XVI, fasc. III, avril 1921,
307-324, 11 fig.) " [63
Zunz (E.) et La Barre (J.). — Recherche sur V action des phosphatides dans
la coagulation du sang. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc.
1921, 116-127.) • r70
Une (Toshio). — Action d'une excitation générale et de la lutte sur
quelques glandes endocrines du rat albinos mâle. — U. excite électrique-
ment des rats albinos et les fait combattre entre eux pour déterminer
si des modifications peuvent être ainsi produites sur le poids, la teneur
en eau et l'action des extraits de thyroïde, de surrénales et d'hypophyse
de ces animaux. Pour la thyroïde et les surrénales, il n'a obtenu que des
résultats négatifs, mais pour l'hypophyse les résultats ont été positifs.
Après 3 à 6 heures d'excitation et de combat, l'hypophyse augmente
de poids, mais son pourcentage en eau ne paraît pas modifié. Les extraits
d'hypophyse de ces animaux produisent la contraction d'un fragment
d'intestin (action caractéristique de la portion glandulaire de l'hypo-
physe), tandis que les extraits des glandes d'animaux témoins donnent
le relâchement habituel. Cette modification de l'extrait suit l'excitation
seule ou le combat seul, mais ne se produit qu'après une heure d'exci-
tation. L'hypophyse répond aussi promptement aux modifications
physiologiques qu'à l'ablation d'autres glandes endocrines. — Paul
BOYER.
a) Tournade (A.) et Chabrol (M.). — V adrénalinémie consécutive à
l'excitation du splanchnique témoigne bien d'une activité sécrétoire des
surrénales, régie par le système nerveux. — T. et C. ont fait une série
d'expériences dans lesquelles ils rendent solidaires physiologiquement
— 56 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 57
deux chiens qu'ils réunissent par une anastomose veineuse surrénalo-
jugulaire; ils démontrent ainsi que l'activité adrénalinogène des surré-
nales est soumise à l'action du système nerveux et que le nerf splan-
chnique peut être considéré comme le véritable nerf sécrétoire de ces
glandes. — H. Cardot.
b) Tournade (A.) et Chabrol (M.)- — Le procès de V adrénalinémie
physiologique : le pour et le contre. — Existe-t-il une adrénalinémie
physiologique? Dans les expériences d'anastomose surrénalo-jugulaire
de deux chiens, on constate que l'adrénaline élaborée chez le donneur
à la suite de l'excitation du splanchnique gagne sans destruction la
circulation artérielle de l'animal transfusé et conserve toute son effi-
cacité pour agir sur les appareils sur lesquels porte habituellement son
action. En montrant l'insécurité du critère qui a fait nier l'adrénali-
némie physiologique, T. et C. tendent à établir la réalité de cette der-
nière. — H. Cardot.
c) Tournade (A.) et Chabrol (M.). — Influence de la dêcapsulalion Maie,
puis de la transfusion de sang veineux surrénal, sur la pression artérielle;
réalité d'une sécrétion d'adrénaline en dehors de toute excitation artifi-
cielle du nerf splanchnique. — L'effet hypotenseur de l'ablation des
surrénales est corrigé par la transfusion de sang veineux surrénal; ainsi
la sécrétion interne de ces glandes joue un rôle indéniable dans l'entre-
tien de la pression artérielle. Cette sécrétion interne et l'adrénalinémie
doivent bien être considérées comme des fonctions physiologiques dont
l'expérience montre l'existence en dehors de toute excitation artificielle
du splanchnique. — H, Cardot.
rfj Tournade (A.) et Chabrol (M.). — Reviviscence d'un chien décapsulé
par transfusion de sang veineux surrénal. — Lorsqu'un chien décapsulé
vient d'arriver à l'état de mort apparente, la simple transfusion de sang
veineux surrénal provoque la reprise des battements cardiaques et le
relèvement partiel de la pression sanguine. — H. Cardot.
Cannon ( W. B.) et Carrasco-Formiguera (R.)- — Etudes sur les condi-
tions d'activité des glandes endocrines. XI. Nouvelle évidence de la sécré-
tion réflexe et asphyxique de l'adrénaline. — Après section des nerfs du
foie, l'accélération du cœur privé de ses nerfs produite par l'excitation
d'un nerf afférent, est due seulement au passage de l'adrénaline des
surrénales dans le cœur. En effet, si la voie veineuse des surrénales est
bloquée de façon à supprimer de la circulation seulement le sang surrénal,
le cœur ne s'accélère plus. Si le blocage de la circulation veineuse surré-
nale est supprimé, le cœur réagit de nouveau à l'excitation d'un nerf
afférent. L'intervalle de temps qui s'écoule entre l'excitation réflexe
et le début de la réponse cardiaque est approximativement le même
que celui qui s'écoule après l'excitation d'un splanchnique ou l'injec-
tion d'une dose physiologique d'adrénaline dans une veine fémorale. Une
asphyxie de 45 secondes accélère les battements du cœur énervé; cet
effet ne se produit pas si la circulation surrénale de retour est bloquée,
il réapparaît quand elle est rétablie. — Paul Boyer.
Carrasco-Formiguera (R.). — La production d'une décharge adrénali-
nique par la piqûre de Claude Bernard. — Reprenant l'étude de l'action de
— 57 —
58 ANNÉE BIOLOGIQUE
la piqûre de Claude Bernard, C. trouve que la piqûre du plancher du
quatrième ventricule accélère le cœur énervé, même après section des
nerfs hépatiques. Si, après avoir ainsi éliminé par la section des nerfs du
foie un facteur hépatique possible, on bloque la voie veineuse surrénale
de façon à supprimer seulement le sang surrénal de la circulation, la
piqûre du quatrième ventricule n'accélère plus le cœur énervé. Si l'on
arrête l'occlusion de la voie veineuse une minute après la piqûre, la
décharge de sang surrénal qui se produit alors provoque une accélération
du cœur plus marquée et de plus longue durée. La piqûre de Claude
Bernard lance donc dans la circulation une substance qui provient des
surrénales et qui gagne les artères en quantité suffisante pour exercer
sur les autres organes une action identique à celle de l'adrénaline. —
Paul BOYER.
a) Backmann (E. Louis) et Lundberg (Harald). — L'action de V atropine
sur les effets provoqués par l'adrénaline sur r utérus. — On peut par
l'atropine transformer l'action motrice de l'adrénaline vis-à-vis de
l'utérus de lapine en une action inhibitrice et les effets observés sont
parfaitement réversibles. L'analyse des effets observés sur l'utérus
d'autres rongeurs, sur celui de la chatte ou de la belette, tend à indiquer
que l'action normale de l'adrénaline tient à une action excitante de la
partie motrice du sympathique et non à une excitation parasympa-
thique. L'atropine paralyse non seulement le parasympathique, mais
aussi la partie motrice du sympathic{ue. — H. Cardot.
Gley (E.) et Quinquaud (Alî.). — La fonction des surrénales. IV. Du
rôle des surrénales dans les phénomènes vasomoteurs de V asphyxie. Méca-
nisme purement nerveux de ces phénomènes. — La section du bulbe et la
destruction complète de la moelle après établissement de la respiration
artificielle chez le chien supprime complètement la réaction cardio-
vasculaire de l'asphyxie, alors que dans ces conditions les vaisseaux des
animaux sans moelle réagissent à l'excitation électrique des nerfs vaso-
constricteurs et d'autre part à l'adrénaline. De plus, l'action vasomotrice
de l'asphyxie sur l'animal normal n'est pas modifiée par la section des
deux grands splanchiques, opération qui rend impossible toute sécrétion
d'adrénaline. La surrénalectomie double ne supprime également pas
l'action hypertensive de l'asphyxie. Les réactions vasomotrices de
l'asphyxie ne sont donc pas même partiellement d'origine humorale
(sous l'influence d'une sécrétion surrénale). Elles sont d'origine nerveuse
centrale. — Paul Boyer.
Hédon (E.). — Relation entre le pancréas et les capsules surrénales au
point de vue du diabète. — La pancrêatectomie totale n'est plus suivie
de glycosurie et d'hyperglycémie chez fanimal décapsulé, mais au
contraire d'hypoglycémie, à condition que fablation du pancréas précède
ou suive immédiatement la surrénalectomie. Chez l'animal dépancréalé
et en plein diabète, la surrénalectomie n'a pas d'influence sur la glyco-
surie et l'hyperglycémie ou n'a qu'une action atténuante tardive. La
suppression de la glycosurie et de l'hyperglycémie ne peuvent être
attribuées simplement au choc chirurgical et au traumatisme opératoire,
car l'hyperglycémie se produit encore après la pancrêatectomie combinée
à une résection partielle mortelle des capsules et elle persiste dans la phase
agonique. — Paul Boyer.
ASSOCLATIONS FONCTIONNELLES ET 31IL1EU INTÉRIEUR 39
Paulesco (N. C.)- - — Recherche sur le rôle du pancréas dans Vassimila-
lion nutritive. — Si, chez un animal rendu diabétique par ablation totale
du pancréas, on injecte dans une veine jugulaire un extrait pancréa-
tique, on constate une diminution ou même une suppression passagère
de la glycosurie. L'effet de l'extrait pancréatique sur la glycémie et la
glycosurie commence immédiatement après l'injection, il atteint son
maximum au bout de 2 heures et se prolonge pendant environ 12 heures,
il varie avec la quantité de la glande employée pour le préparer. Avec
un tiers du pancréas, on obtient une diminution peu sensible de l'hyper-
glycémie et de la glycosurie, tandis qu'avec deux tiers de cette glande ta
diminution est beaucoup plus accentuée. On observe également une
diminution considérable de l'urée sanguine, de l'urée urinaire, de l'acé-
tonémie et de l'acétonurie.
L'injection d'extrait pancréatique chez l'animal normal non diabé-
tique, provoque également une diminution sensible de la glycémie,
ainsi que de l'urée sanguine et urinaire. De tels effets, portant spéciale-
ment sur l'hyperglycémie et la glycosurie diabétiques, ne sont produits
ni par une injection intraveineuse de sérum physiologique, ni par une
injection intraveineuse d'extrait provenant d'un autre organe que le
pancréas (extrait splénique par exemple), ni par une injection intra-
rachidienne d'une solution de nucléinate de soude qui provoque un
accès de fièvre, ce qui prouve dans ce dernier cas que l'action de l'injec-
tion intraveineuse d'extrait pancréatique n'est donc pas due à l'accès
fébrile que cette injection détermine. — Paul Boyer.
Halliburton ( W. D.) et de Souza (D. H.). — L'action de la sécrétine. —
Pour préparer la sécrétine, il n'est pas indispensable d'avoir recours à
la température de l'ébullition; les extraits de muqueuse duodénale
préparés aux températures basses sont actifs, moins cependant que les
solutions préparées à 100° parce qu'ils sont davantage souillés d'impu-
retés protéiniques. La prétendue sécrétine extraite de l'épinard agit
bien sur les sécrétions pancréatique et gastrique en injection intra-
veineuse, mais beaucoup moins activement que la sécrétine naturelle;
de plus elle produit une chute considérable et prolongée de la pression
artérielle. Aussi H. et S. s'élèvent contre l'extension du mot sécrétine
aux excitants stomachiques qui peuvent se trouver dans des aliments,
des drogues et dans les protéines hydrolysables. L'injection de sécrétine
par voie portale est moins active que par voie jugulaire; ce fait n'est
pas dû à une action antitoxique que le foie exercerait sur la sécrétine,
mais à la dilution plus grande que subit ce produit dans la route
détournée qu'il doit suivre pour arriver au pancréas. — Paul Bover.
Abelous (J. E.). — La fonction cliolestérogéniqae de la rate. — Quand
on abandonne à lui-même en milieu aseptique le sérum des animaux qui,
5 à 6 heures avant la prise de sang par ponction du cœur, ont ingéré un
repas riche en graisse, on constate dans ce sérum une augmentation
nette du taux de la cholestérine. La cholestérine diminue au contraire
dans le sérum des chiens dératés, fourni pendant la digestion d'un repas
gras, mais elle augmente si l'on fait à ces chiens dératés une homogreffe
de rate en semis dans le péritoine ou une injection intraveineuse d'extrait
de rate desséchée. La rate fournit donc une sécrétion interne qui
intervient puissamment dans la cholestérogénèse, et la nécessité de la
présence des graisses dans la ration alimentaire pour obtenir l'enrichis-
— :)•.) —
60 ANNÉE BIOLOGIQUE
sèment en cholestérine du sérum indique que c'est avec les graisses ou
leurs produits de dédoublement que la sécrétion interne de la rate
fabrique la cholestérine, substance antiliémolysante et antitoxique. — •
Paul BOYER.
Aub (Joseph C.) Bright (Elizabeth M.) et Uridil (Joseph). — Eludes
sur le mécanisme de V augmenlalion du métabolisme dans Vhyperihyroï-
disme. — L'anesthésie à l'uréthane augmente le métabolisme de l'animal
» thyrotoxique » tout comme celui de l'animal normal. L'augmentation
du métabolisme basai stimulé par la thyroxine ne peut pas être expliqué
par l'activité musculaire, la fibrillation musculaire ou l'augmentation
du tonus musculaire. Les glandes surrénales ne sont pas indispensables
pour maintenir l'élévation du métabolisme produite par la thyroxine.
La thyroxine augmente donc la combustion des cellules du corps au
repos, en les excitant directement. — Paul Boyer.
a) Aub (Joseph C), Forman (Jonathan) et Bright (Elizabeth M.). —
Ueffel de la surrénaleclomie sur le métabolisme total du chat. — 48 heures
après la surrénalectomio double chez le chat, on observe une diminu-
tion de 25 % du métabolisme total sans modifications sensibles dans les
pourcentages relatifs des matériaux alimentaires brûlés. Cette. chute
du métabolisme est nette quand on la mesure en calories totales ou en
calories par kilo de poids du corps. Les expériences de contrôle sur les
chats complètement à jeun et opérés montrent une chute du métabolisme
deux fois plus faible que celle que l'on observe après surrénalectomie.
L'ablation d'une seule surrénale produit une chute passagère, puis un
retour au métabolisme normal. L'énervation de la glande restante est
suivie d'une chute lente du métabolisme. Dans plusieurs cas de maladie
d'Addison chez l'homme, A. F. et B. ont constaté une diminution du
métabolisme.
L'indépendance de l'action des surrénales et de la thyroïde sur le
métabolisme n'est pas prouvée. Mais A. F. et B. pensent que, tandis que
la thyroïde est le régulateur des variations lentes du métabolisme, les
surrénales règlent au contraire les variations rapides et de courte durée.
— Paul Boyer.
b) Aub (Joseph C), Bright (Elizabeth M.) et Forman (Jonathan). — ■
L'action de la surrénalectomie sur le métabolisme du clial anesthésié à
Vurélhane. — L'anesthésie à l'uréthane augmente la sécrétion de l'adré-
naline. Après surrénalectomie avec anesthésié à l'uréthane, il se produit
une chute rapide et progressive du métabolisme atteignant environ
12 %. Cette chute n'est pas supprimée par la thyroïdectomie. La thy-
roïde n'est donc pas nécessaire à cette réaction. Les extraits de couche
corticale de surrénale n'ont pas d'action rapide sur le métabolisme;
l'adrénaline, par voie veineuse, au contraire, augmente nettement le
métabolisme. La chute du métalDolisme, après surrénalectomie, est donc
due à la suppression de la sécrétion adrénalinique des surrénales. —
Paul Boyer.
Gianîerrari (Luisa). — Influence de V alimenlalion avec les capsules
surrénales, Vhijpophyse et Vépiphijse sur la pigmentation cutanée et sur
le rythme respiratoire du Salmo fario. — Cette alimentation fait con-
tracter les chromatophores de la peau: en outre, ces substances, excepté
— 60 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR Gl
répiphyse, produisent une accélération dispnéique du rythme respira-
toire, et aussi une augmentation du volume et une hyperémie des
branchies. — K. Arslan.
Camus (Jean) et Roussy (G.)- — Llnjpophijseclomiti chez le chien et le
chai. Technique et résultais de 149 inlervenlions. — C. et R. ont effectué
l'ablation de l'hypophyse sur de nombreux animaux en veillant autant
que possible à éviter les lésions de la zone nerveuse voisine. De cette
série de recherches se dégage la notion que l'hypophyse n'est pas néces-
saire à la vie. La mortalité chez les chiens et les chats ayant subi l'hypo-
physectomie totale est cependant élevée; mais il y a tout lieu d'ad-
mettre qu'elle est due à des causes secondaires, telles que méningite,
hémorragie, lésions de la base du cerveau, accidents diiïîcilement évi-
tables en raison de la situation de la glande au voisinage de centres
nerveux importants. — H. Cardot.
Krogh (August) et Rehberg (P. B.). — Sur V influence de V hypophyse
sur la tonicilé des capillaires. — Les réactions obtenues avec une subs-
tance décelée dans le sang des Mammifères et qui a un effet constricteur
sur les capillaires sont analogues à celles de la pituitrine; il y a lieu de
supposer que l'hypophyse déverse dans le sang une substance qui
circule à une concentration très basse et contribue à maintenir la
tonocité des capillaires. — H. Cardot.
Firket (Jean). — Etude histophysiologique sur le mécanisme de la sécré-
tion urinaire. — Le ferrocyanure de sodium et le citrate ammoniacal
de fer injectés par voie veineuse s'éliminent suivant le même mécanisme.
Ils passent à travers le glomérule dans la cavité glomérulaire à des
vitesses un peu différentes, le citrate de fer s'éliminant un peu plus vite
que le ferrocyanure de sodium, le fdtrat ou le liquide d'excrétion glo-
mérulaire paraît se condenser au fur et à mesure de sa descente -dans le
tube, les cellules rénales ne contiennent à aucun moment de la période
d'élimination les deux sels dans leur cytoplasme, ceux-ci dans les tubes
contournés ne dépassent pas la bordure en brosse. Certaines cellules
isolées du parenchyme rénal appartenant tantôt au tube contourné
proximal, tantôt à la branche descendante de l'anse de Henle, paraissent
capables d'emmagasiner les sels prussiques à un moment où leur élimi-
nation urinaire a presque entièrement cessé. — Paul Boyer.
Davies (H. W.), Haldane (J. B. S.), Peskett (G. L.). — V excrétion des
chlorures et des bicarbonates par le rein humain. — Il existe une concen-
tration moléculaire maxima des chlorures dans l'urine (33 N environ
dans les expériences de D. H. et P.). La concentration maxima pour les
bicarbonates atteint le même taux. Quand les chlorures et les bicar-
bonates sont excrétés simultanément, la somme maxima de leurs con-
centrations moléculaires atteint également ce même taux. Ce maximum
est indépendant dans de grandes limites de la concentration molécu-
laire totale de l'urine, ou des concentrations de l'urée et des phosphates.
Les chlorures et les bicarbonates doivent être concentrés par les mêmes
éléments du parenchyme rénal auxquels appartient probablement
la fonction de la réabsorption; l'urée et les phosphates doivent être
concentrés par des éléments différents auxquels appartient la fonction
de l'excrétion. — Paul Boyer.
— Gl —
62 ANNÉE BIOLOGIQUE
Verne (J.)- — Conlribalion à Véliide des reins aglomérulaires. L'appareil
rénal des Poissons Lophobranches. — Dans la première partie de ce
travail, V. étudie l'anatomie microscopique du rein, son développement,
et les caractères cytologiques du canalicule urinaire; dans la deuxième
partie, consacrée à l'histo-physiologie du rein, il recherche entre autres
les modifications de structure cytologique dans diverses conditions
expérimentales. Le rein des Lophobranches adultes est un mésonéphros,
où la vascularisation artérielle n'existe pas, mais seule une irrigation
veineuse par un système-porte, et il est de ce fait entièrement privé
de glomérules de Malpighi. V. précise l'influence morphogène de la
vascularisation sur le canalicule urinaire : le rein se développe ici autour
d'une veine cardinale unique; l'absence d'artère entraîne l'absence de
glomérules et, secondairement, la simplification du tube urinaire. Celui-ci
est caractérisé essentiellement par un très faible développement des
régions purement vectrices : sur presque toute son étendue, il est formé
de cellules présentant des phénomènes de sécrétion, qui paraît être aussi
active au niveau des cellules munies d'une bordure en brosse qu'au
niveau de celles qui en sont dépourvues. En effet, elles présentent les
mêmes aspects cytologiques sous l'influence des diurétiques, et du bleu
de méthylène; leur appareil mitochondrial se comporte de façon
analogue. V. compare entre elles l'action de l'urée et celle de la caféine :
la première s'exerce directement sur la cellule rénale, alors que la
caféine agit sur la circulation et détermine secondairement une augmen-
tation de la quantité d'urine.
Mais ce qui est surtout intéressant au point de vue du mécanisme
de la sécrétion urinaire est que celle-ci s'effectue, chez les Lophobranches,
en l'absence de tout glomérule de Malpighi. Les cellules du tube urinaire
sécrètent l'urine complète, partie aqueuse et substances dissoutes, elles
assument à la fois le rôle du glomérule et de l'épithélium glandulaire des
reins à glomérules. Mais ceci ne signifie point que le glomérule ne joue
aucun rôle dans la sécrétion. Dans un rein comme celui des Lophobranches
à circulation veineuse ralentie, les conditions physiologiques et fonc-
tionnelles ne sont pas tout à fait comparables à celles réalisées dans
d'autres reins. C'est à ce ralentissement de la circulation que V. attribue
également le développement d'un abondant tissu lymphoïde dans le
rein des Lophobranches. — A. Drzewina.
Vérney (E. B.) et Starling (E. H.). — Sur la sécrétion « du rein isolé ». —
V. et S. perfusent le rein d'un chien avec du sang d'un autre chien
« cardio-pulmonaire ». Ce dispositif permet en effet de nourrir un organe
isolé avec du sang artériel de composition connue et à une pression,
une vitesse de circulation et une température voulues, et d'éliminer ainsi
les influences nerveuses et chimiques qui pourraient provenir des modi-
fications du sang produites par les autres organes du corps. Dans ces
conditions, le rein des mammifères peut sécréter des quantités consi-
dérables d'urine. La circulation à travers le rein et la sécrétion varient
directement comme la pression sanguine dans l'artère rénEde. L'écoule-
ment du sang est très abondant et peut atteindre 200 ce. par minute
à travers un rein de 35 grammes. La pression sanguine minima à laquelle
s'établit la sécrétion est de 40 mm. de Hg environ. La dilution du sang
abaisse ce seuil. Les solutions salines normales, l'urée et le sulfate de
soude exercent une action diurétique sur le rein perfusé dans ces condi-
tions sans une augmentation correspondante de l'écoulement sanguin,
— 62 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTERIEUR 63
Le rein peut concentrer l'urée et le glucose et retenir les chlorures.
L'urine sécrétée est toujours hypotonique par rapport au sérum san-
guin et elle a une réaction alcaline. Ceci doit tenir à la surveiitilation
que nécessite l'expérience, à la diminution des réserves alcalines et à la
rétention des chlorures par le sérum. — Paul Boyer.
Wertheimer (E.) et Dubois (Ch.). — Arrêl initial de la sécrétion urinaire
provoqué par les infections intravasculaires de solutions hypertoniques de
saccharose. — L'injection d'une solution hypertonique de saccharose pro-
duit souvent, comme effet initial, un arrêt ou un ralentissement de la
sécrétion urinaire, à un moment où la pression artérielle augmente forte-
ment en même temps que le volume du rein. Ce fait ne se concilie pas
avec la théorie de la simple filtration, puisque la sécrétion s'arrête au
moment même où, dans un rein en plein fonctionnement, l'augmen-
tation de la pression artérielle, de la pression capillaire et de la pression
veineuse dans le rein devrait faire produire à la filtration son maximum
d'effet; cet arrêt de la sécrétion s'explique au contraire, pour W. et D.,
par la perte d'eau que fait subir aux éléments sécréteurs du rein le pou-
voir osmotique du sang subitement accru. — ■ Paul Boyer.
Ferrari (P.). — Contribution à la connaissance du corps post- ou der-
nier branchial dans le Gallus doniesticus. — Le comportement des éléments
de ce corps montre que c'est là une formation correspondant au méta-
bolisme lipoïdien et dont les éléments sont très différents de ceux du
thymus et des parathyroïdes. Il s'agit peut-être d'une vraie glandule
endocrine. — G. Teodoro.
b) Gautier (Cl.). — Circulation de V adrénaline chez la grenouille après
injection dans les sacs dorsaux. — G. montre que l'adrénaline injectée
dans les sacs lymphatiques est transportée par le sang; elle peut y être
mise en évidence par son action sur la pupille. Il est possible de déceler
dans l'œil des grenouilles injectées l'adrénaline pendant plus longtemps
encore que dans le sang. La réaction mydriatique provoquée in vivo
par l'adrénaline est due en partie à l'imprégnation locale, suite du
transport par le sang, et à une action sur le système nerveux central,
qui disparaît quand ce dernier est détruit. — H. Cardot.
Wertheimer (E.). — Sur V excitabilité du pneumogastrique et du cordon
cervical du sympathique après r ablation des thyroïdes. — Contrairement à
l'opinion de Cyon, l'ablation des thyroïdes ne diminue pas l'excitabihté
de l'appareil cardiomodérateur et n'augmente pas celle du cordon cer-
vical du sympathique et des nerfs accélérateurs. De même W. n'a
obtenu aucune modification de l'excitabilité des modérateurs et des accé-
lérateurs du cœur par injection intraveineuse d'iodures qui, pour Cyon
et Barbera, agiraient sur l'excitabilité des deux nerfs dans le même
sens que la thyroïdectomie. — Paul Boyer.
Belehràdek (Jan). — Expériences sur la cellulase et Vamylase delà salive
chez Dixippus morosus. — Dixippus, à la suite d'une excitation adéquate,
fait sortir de sa bouche une goutte de suc qui est envisagé ordinairement
comme une sorte d'excrétion défensive contre le persécuteuir. Le vomis-
sement de ce suc est ■déterminé vraisemblablement par un mouvement
antipéristaltique du jabot coordonné par un mécanisme de nature
— ■63 —
64 ANNÉE BIOLOGIQUE
réflexe; ce suc digestif du jabot contient le produit des glandes sali-
vaires, il est légèrement acide au tournesol et possède le pouvoir de
dissoudre les membranes de cellulose et de transformer l'amidon en
produits solubles, mais il est sans action sur la cellulose des fibres de
coton, la graisse et les protéines. L'amylase de ce suc dissout rapide-
ment l'amidon, celui-ci est attaqué déjà en grains (à l'état cru) et
l'empois iodé se décolore en quelques secondes en passant par une teinte
légèrement violette. L'action de l'amylase atteint son maximum en
milieu alcalin, le milieu acide sans l'arrêter toutefois entièrement,
ralentit la réaction, mais on ne peut constater la formation de sucre
réduisant la liqueur de Fehling qu'une heure environ après la décolo-
ration complète et seulement en milieu alcalin. — Paul Boyer.
a) Terroine (Emile F.) et Barthélémy (H.). — Influence de la température
sur la consommation des réserves au cours de Vinanition. — Lorsque des
homéothermes subissent, au cours d'une inanition prolongée jusqu'à la
mort, des températures variées, aussi éloignées qu'ils les peuvent sup-
porter sans que la mort soit causée par autre chose que par la prolon-
gation de l'inanition, on constate que la perte de poids est d'autant plus
grande que la température a été plus élevée, d'autre part que la teneur
en graisses soit de l'organisme total, soit du muscle, ne présente aucune
variation sensible. Il existe donc une séparation quantitative entre
deux groupes de composés d'acides gras : l'un, l'élément variable,
uniquement constitué par les réserves grasses de l'organisme et dispa-
raissant au cours de l'inanition : l'autre, l'élément constant, donnée
réellement fixe, partie obligatoire des tissus, constitue un véritable sque-
lette d'acides gras; il représente la somme des éléments mis en lumière
par Mayer et Schaeffer et dont ils font des indices lipocytiques.
Dans ces cas, la mort ne se produit par inanition que lorsque toutes les
réserves grasses disponibles ont été consommées. Il existe donc un test
biochimique rigoureux de la mort par inanition, test facile à obtenir
par le dosage des corps gras, soit dans l'organisme total, soit dans le
muscle, et caractéristique pour une espèce donnée. — Paul Boyer.
b) Terroine (Emile F.) et Barthélémy (H.). — Avitaminose et inanition.
— Il est impossible de réduire les conséquences de l'avitaminose, soit les
accidents nerveux, soit la mort, à de simples phénomènes d'inanition.
En effet, si les animaux soumis à une nourriture dépourvue de vita-
mines présentent des chutes de poids identiques lors de la mort par avi-
taminose ou par simple inanition, au moment de l'apparition des acci-
dents (parmi ceux-ci il faut ranger le refus de toute nourriture), le poids
est beaucoup plus élevé que celui noté au moment de la mort. Une
inanition secondaire vient donc se surajouter aux accidents d'avita-
minose dans la période ultime de la maladie. Alors que les teneurs en
substances grasses et lipoïdiques des sujets morts d'inanition, qu'il
s'agisse de l'animal total ou du muscle, sont à peu près identiques et
représentent une valeur constante, caractéristique de l'espèce consi-
dérée, les animaux morts d'avitaminose contiennent des quantités de
matières grasses très variables, montrant ainsi que la plupart d'entre eux
sont loin d'avoir épuisé la totalité de leurs réserves. T. et B. ne peuvent
donc conclure en faveur de l'une ou l'autre des théories métabolique ou
digestive de l'action des vitamines. Il est parfaitement possible que les
accidents généraux de l'avitaminose aient leur origine dans un trouble
— 64 ~
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET .MILIKU INTERIEUR (V.\
initial des processus digestifs, trouble dont l'existence est incontestable,
mais de l'ensemble des faits observés, il résulte que les phénomènes
d'avitaminose ne peuvent pas être purement et simplement réduits à
des accidents d'inanition. — Paul Boyer.
Messerli (N.). — De V influence des siibslances adsorbanles ajoutées à
une alimentation unilatérale sur le développement de F état d'avitaminose.
— L'avitaminose ne peut être attribuée à l'action toxique de produits
ingérés avec la nourriture ou fabriqués au cours d'une digestion anor-
male. En effet, l'addition d'adsorbants (charbon de sang ou Botus alba)
à une alimentation unilatérale de riz décortiqué chez les rats et les pigeons
provoque une aggravation de l'état morbide dû à l'avitaminose. Les
adsorbants entraînent les ferments digestifs et accélèrent directement ou
indirectement l'appauvrissement de l'organisme en matériaux qui
servent à la fabrication des ferments, ils accélèrent et aggravent les
symptômes caractéristiques de l'avitaminose en proportion de leur
pouvoir adsorbant. Ce résultat s'accorde pleinement avec la doctrine
développée par W. R. Hess, en vertu de laquelle le béribéri des oiseaux
représente au fond une. insufTisance des oxydases des tissus. — Paul
BOVER.
Mouriquand (Georges). — Indications cliniques et diététiques tirées
de Vétude expérimentale du scorbut. — • Dans cet article, M., résumant ses
publications antérieures, insiste sur les accidents de « précarence « qui
sont plus fréquents qu'on no le croit généralement, et qui sont surtout
caractérisés par une déchéance nutritive plus ou moins profonde, de
l'anémie, de l'asthénie retardant ou supprimant la marche des enfants.
Il montre l'intérêt du scorbut expérimental qui permet de déterminer la
valeur des substances antiscorbutiques et il donne la composition d'un
régime qui permet d'obtenir chez le cobaye un scorbut expérimental
sans inanition, qui se rapproche par conséquent du scorbut de l'enfant
nourri au lait stérilisé et conservé. Il montre ensuite que le pouvoir
scorbutigène des graines disparait par la germination seulement le
5^ jour après apparition de la pousse verte, sans que le pouvoir anti-
scorbutique que la graine acquiert alors soit dû à l'apparition de la chlo-
rophylle, puisque ce pouvoir existe aussi bien dans les graines germées
à l'obscurité. Enfin, il insiste sur les rapports intimes entre la dessiccation
et la ^perte du pouvoir antiscorbutique de l'herbe d'orge et sans doute
de la plupart des végétaux frais, et sur la nécessité d'appuyer dans la
mesure du possible l'expérimentation sur les données de la clinique et vice
versa; c'est par l'étroite union de la diététique clinique et de la diété-
tique expérimentale que se feront les vrais progrès. — Paul Boyer.
Sherman (H. C), La Mer (V. H.) et Campbell (H. L.). — L'action de la
température et de la concentration des ions H sur la destruction des vita-
mines antiscorbutiques {vitamine C). — S., L. et C. étudient la vitamine
G par des expériences de nutrition sur les cobayes, selon la méthode
générale décrite récemment par Hess. Ils emploient le régime suivant :
avoine totale moulue, 59 %; poudre de lait écrémé chauffée à 110°.
30 %; beurre, 10 %; NaCl, 1 %. La croissance de l'animal est excellente'
jusqu'à l'apparition du scorbut, celui-ci apparaît au bout de 15 jours
environ, l'animal perd du poid-s rapidement et meurt de scorbut 26 à
34 jours après le début de l'expérience. La nature des symptômes et les
— 05 —
ANN. HIOL. — T. I fl922-1923) 5
66 ANNÉE BIOLOGIQUE
découvertes d'autopsie concordent exactement avec les descriptions de
Cohen et Mendel et de Hess; les plus caractéristiques consistent en
chute des dents, fragilité des os, laxité et hémorragies des articulations.
Quand l'animal reçoit un peu de vitamine antiscorbutique, mais pas en
quantité suffisante pour le préserver du scorbut, la vie est prolongée,
mais certains des symptômes et des trouvailles d'autopsie peuvent être
plus accentués que chez les animaux qui n'ont pas reçu de vitamine
antiscorbutique et qui meurent plus vite. — Paul Boyer.
Hjort (Jehan). — - Observations sur la dislribulion des uilamines lipo-
solubles chez les plantes et animaux de mer. — Les études faites en
Norvège sur la croissance du poisson (hareng et morue principalement)
au moyen des écailles et des indications qu'elles fournissent sur l'âge
ont montré que la croissance de ces poissons dans les eaux norvégiennes
ne se fait que pendant le printemps et l'été; le reste du temps la crois-
sance du poisson cesse totalement. En hiver, pas de croissance. Il y a,
en corrélation avec ce fait, des changements de qualité, qui sont associés
à des changements dans le contenu en matières grasses. Le poisson
accumule en été de la graisse qu'il consomme en ^iver. Mais en hiver une
partie de la matière sèche est consommée et remplacée par de l'eau.
Le poids reste le même, mais la qualité est fort diminuée. La chose est
très visible chez le hareng où la graisse est déposée dans un organe
péritonéal {Vister des pêcheurs norvégiens) qui se développe en été, et
chez les jeunes non encore munis d'organes reproducteurs développés.
Le contenu et la qualité de Vister varient avec la saison. Les variations
de qualité chez la morue s'observent le plus aisément par l'inspection
du foie qui est composé pour moitié environ d'huile de foie. En été le
foie pèse 3 fois plus qu'en hiver à la saison reproductrice; la dépréciation
maxima se produit sur les bancs des Lofoden où se fait la ponte.
Il y a bien, pour l'esprot par exemple, une corrélation entre la tempé-
rature et l'accumulation de graisse (la table étant beaucoup mieux
servie en été). Mais l'esprot vit surtout de proies n'existant qu'en été,
alors que la rtiorue vit de proies existant toute l'année. D'autres influences
peuvent et doivent être en jeu, et la question des vitamines s'est natu-
rellement posée. Il en faut à la morue comme aux animaux terrestres.
Où la trouve-t-elle? On a commencé par examiner à ce point de vue
des algues vertes du rivage [Ulua, Codium) qu'on a éprouvées au point
de vue des vitamines en les servant à des animaux carences, et, on a
constaté que les ulves contiennent la vitamine de croissance, de façon
marquée, même l'extrait de poudre desséchée de cette algue. Les
diatomées aussi, mais peut-être la silice de celles ci est-elle défavorable
à la nutrition. Les crevettes {Crangon et Pandalus) de même, à l'état
frais du moins : l'extrait de poudre desséchée semble agir irrégulièrement
par contre. L'œuf de morue frais est riche en vitamine; l'œuf séché aussi :
la dessiccation n'appauvrit ni l'ulve ni l'œuf de morue en vitamine.
L'extrait de poudre d'œuf est très actif aussi. Il est intéressant de
constater que la dessiccation n'appauvrit pas le contenu du poisson en
vitamine.
Il paraît évident qu'en mer les organismes animaux prennent leurs
vitamines aux plantes marines, comme les animaux terrestres les
prennent aux plantes terrestres.
Il faudrait maintenant, dit H., chercher à déterminer la distribution
quantitative des vitamines lipo-solubles chez différentes espèces et aux
— 66 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNE LLIÎIS ET MILIEU INTERIEUR 07
différentes saisons de l'année. Peut-être par là trouvera-t-on la raison
de la périodicité de la croissance si remar({ual)l(' dans les eaux arctiques,
alors que dans les eaux niéridionah^s la croissance est beaucoup plus
uniforme. — H. de Varigny.
Abderhalden (Emil) et Gellhorn (Ernst). — Nouvelles conlribulions à
la connaissance des alinienls organiques à action spécifique. XIV. — A. et
G. ont étudié l'action de différents extraits de levure sur les muscles de
grenouille; tandis que certains de ces extraits n'ont qu'une action ino-
trope négative, paralysante, d'autres, à concentration convenable, sont
capables d'exercer une action favorisante sur le muscle strié, le muscle
lisse et le muscle cardiaque. Ainsi, sur le muscle gastrocnémien, on
constate, sous l'influence de l'extrait de levure, un abaissement du seuil
d'ouverture et une augmentation de la hauteur des secousses, à inten-
sité constante. Sur l'œsophage, après un stade d'inhibition caractérisé
par un abaissement du tonus et un arrêt des contractions, il y a une forte
excitation des muscles lisses (augmentation du tonus, une élévation de
la fréquence et de l'amplitude des contractions). Sur le cœur, augmen-
tation notable du rythme après une fugace diminution d'amplitude;
l'action inotrope positive atteint son maximum au bout de trois
minutes; lorsque les contractions sont irrégulières par suite du manque
d'oxygène, il se produit sous l'influence des extraits de levure actifs,
une régularisation et une amélioration du fonctionnement. Enfin, cer-
tains extraits actifs de levure agissent sur l'œil énucléé de la grenouille,
en partie d'une façon directe, en partie indirectement en renforçant la
mydriase adrénalique, et provoquent une dilatation de la pupille.
— H. Cardot.
a) Hoet (Joseph) . — Valimenlalion arlificielle du pigeon dans ses rapports
avec la polynévrite aviaire. — Pour étudier les vitamines antinévritiques
chez le pigeon, il est préférable de substituer au régime du riz poli ou
à celui des graines stérilisées, le régime artificiel dont H. donne la com-
position (caséine, beurre, sucre, amidon, margarine, papier filtre, soumis
à une légère cuisson). On élimine ainsi les déficiences multiples qui
troublent et complicfuent bien souvent les données expérimentales,
les modifications de la courbe de poids et de la température prennent
alors une importance capitale, et aux résultats incertains tirés de la
guérison de la crise céréloelleuse, on peut ajouter ceux beaucoup plus
probants basés sur des essais de prévention. La déficience cesse ainsi de
se confondre avec les syndromes nerveux de la polynévrite pour devenir
essentiellement, comme chez les rats, un trouble du métabolisme nutritif.
En effet, la polynévrite apparaît plutôt comme une manifestation
secondaire liée à des troubles d'origines diverses et de nature encore
indéterminée. Sa signification est d'autant moins précise qu'elle survient
presque toujours chez des pigeons fortement amaigris dont le poids i>e
dépasse guère celui des animaux qui meurent d'inanition. De plus, les
crises cérébelleuses bien caractérisées sont loin d'être constantes et la
guérison de la crise n'est pas une preuve certaine de la présence de vita-
mines dans les produits ingérés, car il y a des crises qui s'atténuent
spontanément, et il en est d'autres qui sont atténuées ou même préve-
nues par des substances très éloignées des facteurs accessoires. Une
substance ne sera donc entièrement active comme facteur accessoire que
si, remplaçant l'extrait de levure dans le régime artificiel complet, elle
— 67 —
68 ANNÉE BIOLUGIUUE
assure léquilibre pondéral et le maintien de la température normale
de l'animal pendant 3 semaines au moins. — Paul Boyer.
b) Hoet (Joseph). — Sur la non-identité du Bios et des vitamines B. —
Le Bios, principe activant le développement de la levure, se différencie
nettement des facteurs de croissance B et des vitamines antinévritiques :
des milieux de culture de Pénicillium riches en Bios ne possèdent
aucune action préventive ou curative sur la polynévrite aviaire, ni
aucune action sur la croissance des jeunes rats. La méthode de Bach-
MANN et de WiLLAMS, qui se base sur l'action exercée par une substance
sur le développement de la levure pour en déduire sa teneur en vita-
mines, doit donc être définitivement condamnée. — Paul Boyer.
Osborne (Thomas B.) et Mendel (Lafayette B.). — Expériences sur la
nulrilion avec des mélanges d'aliments en proportions anormales. — ■ De
jeunes animaux (rats albinos) peuvent être élevés avec une alimentation
très pauvre en graisses. Avec un régime dans lequel les corps gras ne
dépassent jamais 0,.3 % de la nourriture ingérée, lès animaux qua-
druplent leur poids dans les délais normaux et présentent un état de
nutrition aussi bon que celui des témoins dont le régime renferme
des quantités copieuses de beurre ou de lard. Si les graisses sont indis-
pensables à la nutrition durant la croissance, le minimum nécessaire doit
donc être excessivement faible. La croissance des rats albinos se pour-
suit également normalement avec un régime dans lequel l'élimination
des hydrates de carbone et des graisses a été poussée le plus loin possible.
Avec un régime renfermant plus- de 90 % de protéines et environ 5 % de
sels minéraux et de vitamines sous forme d'alfalfa séché et de levure de
bière, les rats triplent leur taille et leur poids s'accroît normalement:
ces faits renversent donc les idées classiques sur la nutrition des herbi-
vores et des omnivores. Cependant on ne peut encore conclure si un tel
régime exceptionnellement riche en protéines est plus avantageux que
nuisible à l'animal durant sa période de croissance. Ces faits soulèvenL
donc une foule de problèmes d'un intérêt physiologique considérable.
— Paul Boyer.
Burge (W. E.) et Leichsenring (J. M.). — - L'action d'une nourriture
riche en protéine sur la catalase sanguine. — L'ingestion d'une grande
quantité de nourriture produit une augmentation de la teneur en cata-
lase parallèle à celle du métabolisme. Si cette suralimentation est con-
tinue pendant plusieurs jours, l'augmentation de la catalase correspond
à celle du métabolisme basai. — Paul Boyer.
a) Renault-Capart (H.). — Contribution à V étude du métabolisme cérébral
par la méthode des circulations partielles [3^ partie). — Si l'on injecte
dans le courant sanguin d'un chien devenu inerte après éviscération
abdominale et arrêt de la circulation hépatique par pincement de l'ar-
tère hépatique et ligature de la veine porte en ne laissant dans l'abdomen
que les reins, les capsules surrénales et le foie, il se produit une syncope
cardiaque mortelle et rapide due probablement à l'influence néfaste
des déchets hépatiques et des acides biliaires. L'injection de sérum
sanguin fait nettement réapparaître, au contraire, dans les mêmes
conditions, l'activité des centres nerveux même totalement disparue:
le sérum renferme donc les matériaux nutritifs nécessaires au fonction-
— es —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELI.ES ET MILIEU INTÉRIEUR Oi»
ncment des centres. L'injection de globules rouges lavés n'intensifie
pas l'activité des centres nerveux, les globules rouges ne semblent donc
pas intervenir d'une façon spéciale dans le métabolisme cérébral autre-
ment que par leur apport d'oxygène. Ils ne sont pas les véhicules des
matériaux de sécrétion interne du foie. L'injection de glycose ranime
les contractions cardiaques mais n'agit pas sur l'activité cérébrale, la
suppression de la fonction glycogénique n'entraîne donc pas la sup-
pression de l'activité cérébrale. Une injection de sérum de sang de
bœuf ou de mouton fait réapparaître au contraire l'activité cérébrale
du chien éviscéré, ce qui indique que les matériaux sécrétés par le foie
et qui donnent au sang la propriété d'entretenir ou de permettre le
retour de l'activité des centres nerveux ne sont pas spécifiques à l'es-
pèce animale envisagée. Le sérum de sang chauffé à 57<'-60<' perd son
action sur l'activité cérébrale. Il y a donc dans le sang un principe
thermolabile nécessaire au métabolisme cérébral et sécrété par le foie,
ce n'est pas une hormone, puisque les hormones sont thermostabiles,
mais plutôt un ferment ou une substance catalysatrice, mais il semble
aussi que la sécrétion interne du foie ne consiste pas uniquement en
l'élaboration de ce produit spécial; R. croit que le foie forme d'autres
produits indispensables au cerVeau, tels que les matériaux nutrilif
énergétiques ou aliments simples, ce qu'il s'efforcera de prouver dan\
une communication ultérieure. — Paul Boyer.
b) Renauld-Capart (H.). — ConlribuHon à Vélude du mélabolisme cérébral
par la mélhode des circulations partielles. 4^ partie : sécrétion interne du
foie et variations morphologiques des neurones centraux. — Le métabo-
lisme cérébral, et par conséquent le travail psychique et la sensibilité
consciente qui en découlent, sont sous la dépendance immédiate d'une
sécrétion interne du foie, élaborant notamment un corps thermolabile
dont l'action semble être de favoriser la formation incessante de la subs-
tance chromatophile dans les neurones. En effet, chez les chiens cardio-
pulmo-cérébro-rénaux et surrénaux, l'arrêt de la fonction hépatique
provoque dans les neurones un état de chromatolyse de plus en plus
marqué marchant de pair avec la perte de l'activité cérébrale et, au
contraire, son rétablissement provoque une réparation évidente de la
substance chromatophile correspondant à la réapparition des fonctions
des centres encéphaliques, l'injection de sang défibriné ou de sérum
sanguin agit dans le même sens que le rétablissement de la circulation
hépatique, alors que l'injection de sérum de sang chauffé à 57-60o n'a
aucune action sur l'activité psychique ni sur la chromatolyse. La subs-
tance chromatophile paraît donc bien être le substratum du travail ner-
veux et du travail intellectuel, sa disparition ainsi que la chromatolyse
coïncide avec la perte de toute activité psychique. — Paul Bover.
Drew (A. H.) et Mottram (J. C). — Sur les globules rouges du sang:
leur comportement lors de la carence de vitamine A, et après irradiation;
leurs relations avec les infections bactériennes. — L'absence de vitamine
liposoluble dans les aliments conduit toujours chez le rat à une dimi-
nution progressive du nombre des globules. Cette thrombopénie est la
seule lésion constante que les auteurs aient rencontrée jusqu'ici dans
tout cas de carence de vitamine A, et elle est considérée par eux comme
étant la lésion caractéristique de cette carence, tout comme la lympho-
pénie est caractéristique dt; la carence de vitamine B. On peut même
— GH —
70 ANNÉE BIOLOGIQUE
rencontrer de la ihrombopénie chez des rats privés de vitamine A à
une époque où ils ne présentent pas encore de signes manifestes de
maladie et semblent extérieurement tout à fait normaux.
Quand une thrombopénie profonde a été établie, l'addition de vita-
mine A manquant aux aliments est suivie d'un rapide accroissement
du nombre des globules rouges qui remonte au chiffre normal, si toute-
fois l'animal n'a pas trop longtemps et trop profondément soufTert de
la carence. L'irradiation par le radium produit non seulement de la
lymphopénie mais, à doses sulTisantes, de la thrombopénie. La guérison
est rapide si l'irradiation est cessée et n'a pas été trop forte.
Si par irradiation ou par privation de la vitamine lipo-soluble on a
fait tomber le nombre des globules rouges au-dessous d'un certain
niveau critique, — 300.000 pour le rat, — la résistance de l'animal à
l'infection est grandement diminuée et des conditions favorables à
l'infection se développent : d'où la possibilité d'une anémie secondaire.
La résistance à l'infection peut s'accroître et se relever si l'on fait aug-
menter le nombre des globules. Ceux-ci jouent donc un rôle important
dans la résistance à l'infection bactérienne. Les modifications dans la
résistance locale ou générale se rattachent à des changement locaux
ou généraux dans la distribution des globules. — H. de Varigny.
Fonder (Eric). — Alléralions dans le diamètre des globules rouges durant
riiénwlyse. — Les résultats sont, de façon générale, ceux auxquels on
pourrait s'attendre. L'observation des altérations dans le diamètre
moyen des érythrocytes soumis à l'hémolyse par divers agents hémoly-
tiques fait comprendre le mode d'action de ces derniers. Les changements
de diamètre dans les cas d'hémolyse par une solution saline hypo tonique
sont ceux qui devraient être attendus si le globule rouge est considéré
comme un ellipsoïde à parois élastiques et à contenu liquide soumis à la
pression résultant de la pénétration osmotique d'un liquide. La saponine
et le taurocholate de sodium fournissent des exemples de substances qui
agissent : a) en abaissantla tension super flcielle/et b) en attaquant l'enve-
loppe. La saponine agit surtout en attaquant l'enveloppe. L'hémolyse
produite par une hémolysine plus complément résulte de ce que l'enve-
loppe est affaiblie par action chimique : aucune tension superficielle
observable, aucun changement osmotique n'accompagnent l'hémolyse.
— H. DE Varignv.
Zunz (Edgard) et La Barre (Jean). — - Recherches sur r action des phos-
phatides dans la coagulation du sang. — Comme le cytozyme de Bordet
et Delange, deux phosphatides au moins, la cytozymine et la lécithine
sont parfaitement solubles dans l'alcool absolu et le toluol et très peu
solubles dans l'acétone. La cytozymine ne contient que de l'azote
aminé, et la lécithine n'en renferme pas du tout. Du sérum issu de plasma
très limpide provoque, en présence de calcium, la coagulation du plasma
dioxalaté dilué si on l'additionne de cytozyme ou de lécithine. 11 suffît
pour cela de très faibles quantités de cytozymine et de lécithine, surtout
s'il s'agit d'un mélange à parties égales de ces deux phosphatides.
Un excès de cytozymine ou de lécithine empêche au contraire la coagu-
lation. Le cytozyme contient la majeure partie de son azote à l'état
aminé et renferme probablement à la fois de la cytozymine et d(> la léci-
thine. La céphaline ne peut pas remplacer le cytozyme, elle favorise néan-
— 70 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 71
moins la coagulation par la cytozymine, ello doit être considérée unique-
ment comme un agent thromboplastique. — Paul Boyer.
a) Weill (P.)- — • Eludes sur les leucocyles. I. Les cellules granuleuses
des muqueuses intestinale et utérine. — W. a reconnu, dans la muqueuse
intestinale de certains Mammifères (Chien, Chat, Lapin et Souris),
disséminées parmi les cellules épithéliales, des cellules leucocytaires
caractérisées par leurs grosses inclusions en forme de mottes. Ces « leu-
cocytes à mottes » sont strictement localisées; Jamais on ne les rencontre
dans le sang, ni dans les organes autres que l'intestin,, sauf cependant
dans la muqueuse utérine de la femme, parmi les cellules déciduales.
Leur fonction et la nature de leurs inclusions sont inconnues pour le
moment. — A. Drzewina.
b) Weill (P.). — Etudes sur les leucocytes. II. Les corpuscules baso-
philes des leucocytes neutrophiles. — ■ Ces corpuscules sont au nombre
de 1 a 2 par cellule, quelquefois davantage, jusqu'à 7, mais c'est excep-
tionnel. Leur forme est assez variable : bâtonnet droit, ou courbe, ou
en spire, ou bien diplocoque. Comme on rencontre les leucocytes avec
les corpuscules en question dans le sang de malades, certains auteurs
ont cru qu'il s'agit là de microbes de différentes maladies infectieuses;
d'autres les ont pris pour des Protozoaires, ou bien pour des produits
de dégénérescence, ou encore pour des particules nucléaires. D'après
W., qui les a étudiées dans le sang de tuberculeux, ces inclusions pro-
viennent d'une sorte de sécrétion nucléaire, sécrétion qui n'est pas
spécifique de telle ou telle autre maladie, mais est consécutive plutôt
à une lésion cellulaire. La réaction dégénérative serait comparable,
bien que moins intense, à celle qui conduit à la formation des granula-
tions dans les mastleucocytes. — A. Drzewina. ,
Demoor (Jean). — Contributions à la physiologie générale du cœur.
II. Influence des substances extraites de V oreillette et du ventricule du
chien sur le cœur isolé du lapin. — Les extraits centrifugés obtenus par
macération des tissus auriculaire ou ventriculaire du chien ont une action
sur le cœur isolé du lapin : l'extrait auriculaire intensifie et l'extrait
ventriculaire déprime l'ino et le chronotropisme. — Paul Boyer.
Albertoni (Pietro). — Innervation thermique et innervation Irophique.
Les points thermiques cutanés liés à des nerfs et à des centres spéciaux
doivent avoir une infiueuce très importante dans la régulation et l'entre-
tien de la température et de la nutrition des différentes parties du
corps comme de son ensemble, il existe un rapport intime entre les
centres et les fibres des sensations thermiques et les centres et les fibres
qui gouvernent les fonctions trophiques ou vasomotrices. Des points
thermiques cutanés partent les excitations qui, portées aux centres,
déterminent des réactions vasomotrices et trophiques appropriées pour
augmenter ou diminuer la production ou la dispersion de la chaleur
selon la nécessité du moment. — ■ Paul Boyer.
Harris (D. T.). — Hypérémie active. — 1° Le nerf lingual renferme des
fibres vaso-dilatatrices vraies tout comme le sympathique en contient
de vaso-constrictives; les unes ni les autres sont également indépen-
dantes de l'intervention de métabolites (produits de désintégration des
— 71 —
it
ANNÉE BIOLOGIQUE
aliments et du protoplasma); 2° rien ne tend à établir que l'hypérémie
fonctionnelle soit due, soit à une diminution du tonus vaso-constricteur,
soit à une augmentation du tonus vaso-dilatateur; 3° les expériences
montrent que l'accroissement d'apport sanguin durant l'activité muscu-
laire est dû entièrement aux produits du métabolisme; l'absence d'une
excitation simultanée des nerfs vaso-dilatateurs durant le mouvement
volontaire, bien que probable, n'est pas démontrée; 4° des métabolites
évalués, C02 et les acides organiques a OH ont été trouvés accrus;
5° en dehors de l'activité musculaire, une fonction des vaso-dilatateurs
s'est révélée en rapport avec le contrôle de la température du corps;
une hypérémie active dans la langue du chien peut être provoquée par
excitation réflexe des nerfs vaso-dilatateurs par excitation des récep-
teurs thermiques de la peau. — H. de Varigny.
Influence du milieu extérieur sur le fonctionnement
des êtres vivants.
Réactions des êtres vivants à leur milieu.
Abderhalden (Emil) et Schifîmann (Olga). — Sludien iïber die von einz-
elnen Organen hervorgebrachien Substanzen mil spezifischer Wirkung.
(Pfluger's Arch., CXCV, 167-198, 1922.) [80
Adrian (E. D.) et Forbes (Alexander). — The "ail or-nolhing" response
of sensory nerve fibres. (The J. of Physiology, LVI, n» 5, 21 juillei 1922,
301-330, 16 fig.) [92
Amantea (G.). — Sur les rapports topographiques entre Vécorce cérébrale
et la sensibilité cutanée chez le chien. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII,
août-déc. 1921, 474-483, 3 fig.) [93
Batelli (F.) et Stem (L.). — Effets produits par les extraits de la glande
pinéale, des capsules surrénales, du foie, du testicule et de Vovaire injectés
dans les ventricules latéraux du cerveau. (C. R. Soc. de Biologie,
LXXXVI, 755, 1922.) [81
Beco (L.). — Sur r action physiologique de quelques substances du groupe
de la digitale. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921,
53-66.) [78
Blackman (V. H.). — The theory of geotropic response.. {New Phytol.,
XX, .38-42, 1921.) [86
Bose (Jagadis Chunder) and Gubra (S. Chandra). — The dia-heliotropic
attitude of leaves as delermined by transmitted nervous excitation.
(Roy. Soc. Proced., B. 651, 153-177.) [84
Bourguignon (G.). — Modifications de la chronaxie des muscles squelel-
liques et de leurs nerfs, par répercussion de la lésion de neurones aux-
quels ils sont fonctionnellement associés. (C. R. Ac. Se, GLXXI\ ,
773, 1922.)
— 72 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ftTRES VIVANTS 73
[D'après l'étude que B. a faite dans des cas variés, on peut conclure
à la généralité des modifications que présente la chronaxie de neu-
rones fonctionnellement associés à des neurones lésés. — H. Cardot.
a) Camus (L.) et Gley (E.)- — Aclion coagulanle du liquide proslalique
de la Viscache sur le contenu des vésicules séminales. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXVII, 207, 24 juin 1922.)
[Chez la Viscache, les résultats sont analogues à ceux obtenus sur
le cobaye, mais l'action est moins rapide et moins énergique, sans
doute par suite d'une moindre activité du ferment prostatique ou
d'une quantité moindre de ce ferment dans la sécrétion de la prostate.
La température de destruction paraît être de 75°. — H. Cardot.
b) — — Action coagulante du liquide prostatique de la gerboise sur le
contenu des vésicules séminales. (Ibid., 320.)
[Une goutte de liquide prostatique de cobaye détermine la coagu-
lation cireuse de la vésiculine de gerboise, avec rétraction consé-
cutive du caillot et formation de sérum. Une goutte de liquide pros-
tatique de souris blanche coagule la vésiculine de gerboise et réci-
proquement une goutte de suc prostatique de gerboise coagule la
vésiculine de souris. — ■ H. Cardot.
Demoor (Jean). — Aclion de r extrait thyroïdien de chien sur le cœur
isolé du lapin normal ou du lapin sensibilisé. (Arch. Int. de Physio-
logie, XVIII, août-déc. 1921, 369-.390, 8 fig.) ' [80
Fano (Giulo). — Nouvelles recherches sur les fonctions de Vencéphale de
VEmys europea. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921,
535-548.) [79
a) Fredericq (Henri). — Vasodilatation locale due aux acides aminés,
action sur les vaisseaux du cœur. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 373,
1922.) [78
b) — — Aclion des acides aminés sur le métabolisme des organes isolés
(cœur de lapin nourri artificiellement). (Ibid., 375.) [78
Fredericq (Henri) et Mélon (Louis). — Action antagoniste de la caféine
et de V adrénaline sur Vinlestin isolé. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII,
92, 1922.)
[La caféine fait réapparaître les contractions spontanées et le
tonus que l'adrénaline avait diminués ou abolis; au contraire, l'adré-
naline réduit l'augmentation de tonus obtenu par action préalable
de la caféine. La caféine agit donc en neutralisant l'action sympa-
thico-mimétique de l'adrénaline. — H. Cardot.
Fredericq (Léon). — Le sens de la pesanteur dans la queue de Scyllium.
(Arch. Internat, de Physiologie, XIX, 2, 15 juillet 1922, 251-252,
1 flg.) ' [88
a) Gautrelet (J.). — Réactions vaso-motrices persistantes consécutives à
Vinlroduction de certaines substances [métaux colloïdaux notamment)
dans la circulation. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVl, 757, 1922.) [77
b) — — Du mode d'action physiologique de certaines substances consi-
dérées comme agents anlichoc. Aclion comparée de la choline. (C. R.
Soc. de Biologie, LXXXVII, 150, 1922.) . [78
74 ANNÉE BIOLOGIQUE
GoUa (F.) et Hettwer (J.)- — The Influence of varions conditions on
ihe lime relalions of lendon réflexes in the human subject. (Proc. Roy.
Soc, B. 657, 92-98.) [91
Hachenberg (Andréas). — Ueber die Wirkung der Ahkiihlung der Warm-
blûlers aiif die Herzschlagzahl. (Pnû2:er's Archiv., CXCiv, 308-317,
192-2.) ^ [83
Harrington (G. T.). — Optimum températures for flower seed germina-
tion. (Bot. Gazette, LXXII, 337-358, 10 fig., 1921.) [82
Heymans (C). — Le bleu de méthylène, antagoniste des excitants para-
sympathiques. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 396, 1922.)
[Action antagoniste de la muscarine, de l'acétylcholine, et de l'aré-
colino; cet antagonisme est réciproque jusqu'à un certain degré.
Ces résultats confirment l'action paralysante du bleu sur le pneu-
mogastrique. — II. Cardot.
a) Hogben (L. T.) and Winton (F. R.). — The Pigmentary Effeclor System.
I. Réaction of Frog's melanophores to Pituitary Extracts. (Proc. Roy.
Soc, B. 65.3, 318-328.) [88
b) ~ — The Pigmentary Effeclor System. (Ibid., B. 658, 151-162.) [88
Jinnaka (S.) and Azuma (S.). — Electric Currenl as a stimulus ivilh
respect lo ils duralion and slrength. (Proc. Roy. Soc, B. 656, 49-70.)
[Recherches d<.' pure physiologie selon la méthode de Lucas. — ■
H. DE Varigny.
Kayser (E.). — Conlribution à l'éfude de FAzolobacler. (Assoc franc.
Avanc des Se, 45^ session, Rouen, 1397-1400, 1921.) [82
Kohlrausch (Arnt) und Schilî (Erich). — Der galvanische Haulreflex
beim Frosch auf Sinnesreizung. (Pfluger's Archiv.. CXCIV, 326-
329, 1922.) [91
Labbé (Alphonse). — L'hypnose chez les animaux. (Assoc. fr. avanc.
des Se, 45e session, 1279-1284, 1921.) [95
Lapicque (Louis). — Sur la cadence de F influx moteur volontaire. (C. R.
Soc de Biol., LXXXVII, 424, 1922.)
[Il est peu vraisemblable que les diverses fibres nerveuses fonc-
tionnent avec un synchronisme parfait. En admettant la loi du
tout ou rien pour la fibre musculaire, on est amené à concevoir que
la combinaison avantageuse pour la contraction soutenue volontaire
doit être le décalage des phénomènes élémentaires dont les diverses
fibres sont le siège, et non leur synchronisme. — IL Cardot.
Lapicque (Louis et Marcelle). — Sur la sensibilité de Leptodaclylus
ocellatus vis-à-vis du curare. (C. R. Soc. de Biol., LXXXVII, 421,
1922.)
[La différence constatée pour les doses curarisantes chez Lepto-
dactylus ocellatus et chez la grenouille d'Europe est en rapport avec
une différence de chronaxie, Leptodaclylus ayant une chronaxie
comparable à celle de Bufo vulgaris, et nécessitant, conformément
à la relation générale, une dose de curare plus élevée que celle qu'il
faut administrer à la grenouille. — H Cardot.
— 74 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 75
Lapicque (Marcelle) oL Nattan-Larrier (Miette). — Adion de l'adrénaline
xur rexcitahililé musculaire el sur la fatigue. (C. R. Soc. de Biologie,
LXXXVI, 474, 1922.)
[La chi'onaxie du nerf ot du muscle est diminuée par l'adrénaline;
la fatig-ue consécutive à des excitations répétées est diminuée aussi;
les expériences ont été faites sur le gastrocnémien et le cœur de la
Grenouille, la pince de l'Ecfevisse, le pied de l'Escargot. — H. Cardot.
Le Fèvre de Arric .Marcel). — Recherches sur V action de la papauérine
sur la molililc intestinale. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 94,
1922.) [78
Lissy (R.). — Recherches expérimentales sur le venin des abeilles. (Arch.
Int. de Physiologie, XVI, fasc. III, avril 1921. 272-287.) [82
Lynn (M. J.). — The reversai of geolropic response in the slem. I. The
effecls of varions percenlages of carbon dioxide. — (New PhytoL, XX,
116-123, 1 pL, 1921.) [86
Meier (H. F. A.). — Effecl of direct current on cells of root lip of Canada
field pea. (Bot. Gazette, LXXll, 113-138, 3 fig., 2 pL, 1921.) [84
Munns (E. N.). — Effecl of location of seed upon germination. (Bot.
Gazette, LXXII, 256-260, 1921.) [83
o) Ohashi (Yûnosuké). — Der Farbensinn bei Fischen {Karpfen und
Goldfische). (Journ. Coll. Agricult. Univers. Tokyo, VI, 1921, 403-
441, 26 fig., pi. 44.) [88
b) — — Einige Bemerkungcn uber den Farbenwechsel bei Karpfen durch
physikaliche Einf Hisse. (Ibid., 443-457, fig. 7, pl. 45.) [89
Olmsteâ (J. M. D.) and Wardner (W. P.)- — The " ail or none " principle
applied to mammalian nerves and reflex-arcs. (The Am. J. of Physio-
logy, LXI, No. 2, July 1922, 228-243, 3 fig., 3 tableaux.) [91
Parker (G. H.), and Lanchner (A. J.). — The responses of Fundulus
to white, black and darkness. (The Am. J. of Physiology, LXI, No. 3,
August 1922, 548-550.) ' [89
a) Piéron (H.). — La question du temps de latence des différentes catégories
de réflexes. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 190, 1922.) [93
b) — — La règle de Van' tHoff elles temps de réaction des Actinies. [Ihid.,
1076, 1922.) [93
Prankerd (T. L.). — On the Irritabilitij of the Fronds of Asplenium
Bulbiferum wilh spécial référence lo graviperception. (Roy., Soc. Proced,
B. 650, 143-152.) ' [87
a) Regaud (CL). — Influence de la durée d' irradiation sur les effets déter-
minés dans le testicule par le radium. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVI,
787, 1922.) [79
b) — — Sur ta sensibilité du tissu osseux normal vis-à-vis des radia-
lions X et J et sur le mécanisme de Vosléo-radio-nécrose. (C. R. Soc.
de Biologie, LXXXVII, 629, 1922.) [84
Remy (P.). — La saignée réflexe chez un Arachnide, VArgas reflexus
Fahr. (Assoc. franc, avanc. des Se, 45^ session, 664-671, 1921.) [90
76 ANNÉE BIOLOGIQUE
Rivière (Gustave) et Bailhache (Gabriel). — De Vinfluence des substances
diles calalyliques {sels de cœsiurn et de rubidium) sur la Betterave à
sucre. (Assoc. fr. avanc. dos Se, 45^ session, 1401, 1921.)
[Le rubidium, surtout sous forme d'alun ou de chlorure, augmente
le rendement en poids des B. à l'hectare, mais n'influe pas, semljle-
t-il, sur l'élaboration du sucre; cette action est, comme celle du man-
ganèse (G. Bertrand) comparable à celle des diastases. — P. Remy.
Ruffini (Angelo). — SuWorgano nervoso parasimpatico de G. Vital i
organo del volo degli uccelli. (Arch. de otol. rinol. e larinjol., XXXI,
397, 1920.) [95
Sarkar (B. B.). — The depressor nerue of the rabbil. (Proced. Roy. Soc,
B. 651, 230-234.) " [93
Sartory (A.) et Bailly (P.). — 1^ Action de quelques sels de terres rares
sur les cultures d Aspergillus fumigatus Fr. ; 2° Du pouvoir aggluti-
nant du sulfate de Thorium su^ les spores d\A. fumigatus Fr. (Assoc.
fr. avanc. des Se, 45^ session, Rouen, 622-626, 1 fig. 1921.) [77
Schilf (Erich) und Schuberth (Albert). — Ueber das sog. psychogalva-
nische Reflcxphànômen beim Frosch und seine Beziehung zum vege-
laliven Nervensystem. (Pflûger's Arch., CXGV, 75-95, 1922.) [91
Sherrington (Ch. S.). — Sur la production d'influx nerveux dans Varc
nerveux réflexe. (Arch. Int. de Physiologie, XVIII, août-déc. 1921,
620-627.) [92
Sigalas (R.) et Marneîfe (H.). — A propos de la résistance de quelques
graines à de hautes températures. (G. R. Soc. de Biologie, LXXXVII,
193, 1922.)
[Confirment les expériences de Gain, suivant lesquelles des embryons
d'Helianthus peuvent germer après une série de chauffages attei-
gnant 150° en chaleur sèche. — H. Cardot.
Stern (R.) et Battelli (F.). — Vexcilation chimique des centres nerveux
inlravenlriculaires. (G. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 646, 1921.) [79
Stern (L.), Battelli (F.) et Jauîfret (J.). — Action produite par les extraits
d'hypophyse, de thyroïde el de rate injectés dans les ventricules latéraux
du cerveau. (G. R. Soc. de BioL, LXXXVI, 753, 1922.) ? [80
Stern (L.) et Gautier (R.). — L'emploi de Vinjection intraventriculaire
comme méthode d'étude de l'action directe des substances sur les centres
nerveux. (G. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 648, 1922.) [79
Stoklasa (J.). — Influence du sélénium el du radium sur la germination
des graines. (G. R. Ac. Se, GLXXIV, 1075, 1922.)
[Graines de sarrasin et de différentes céréales. S. constate l'action
favorisante de la radio-activité du milieu pour neutraliser d'une
façon fort notable les effets toxiques dos sélénites et des séléniates. —
H. Gardot.
a) Strohl (A.). — Etude comparée de l'excitation électrique par des cou-
rants d'intensité constante ou à brusque variation. (G. R. Soc. de
Biologie, LXXXVI, 173, 1922.) [94
h) — Sur l'efficacité des courants à échelons', réponse à M. Lauqier.
(Ibid., LXXXVII, 257, 1922.) [94
— 7G —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 77
Strohl (A.) pt Dognon (A.). — Influence de la polarisation sur la mesure
de Vexcilabililé électrique chez Vhomnie. (G. H. Soc. de Biologie.
LXXXVI, 606, 1922.) [94
Stumper (Robert). — Nouvelles observations sur le venin des Fourmis.
(G. R. Ac. Se, CLXXIV, 413, 1922.) [83
Uyeno (H.). — Observations on the melanophores of Ihe frog. (The J. of
Physiology, LVI, No. 5, 21 July 1922, 348-352.) [90
Vieweger (F.). — Dzialanie produlelow przemiany mater ji w hodowlach
a'y7/iocz/cj>u'. (Travaux du Lab. de Physiologie de riusULulM. Nencki,
Soc. des Se. de Varsovie, 1922, 12, 1-31.) [81
Viewegerowa (J.). — Badania morfologiczno-fizjolsgiczne nad Colpidium
colpoda Ëhrb. w czasié gtodu. (Travaux du Lab. de Physiologie de
riiistitut als.Neucki, Soc. des Sciences de Varsovie, I, 1921, N. 9,
1-27.) [81
Wertheimer (E.). — Sur V hyperexcilabilité des muscles de grenouille
après la mort. (G. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 426, 1922.) [94
1° Influence du milieu.
Substances chimiques et organiques. Actions physiques.
Sartory (A.) et Bailly (P.). — Action de quelques sels de terres rares
sur les cultures d'Aspergillus fumigatus Fr. — Du pouvoir agglutinant
du sulfate de thorium sur les spores d'A. f. — Les sels de terres rares ont
une action sur le développement de VA. f., action antiseptique aux
concentrations fortes, action favorisante aux concentrations faibles;
l'action favorisante est maxima pour des concentrations au 1/5.000
(néodyme, yttrium, erbium) ou au 1/10.000 (thorium, praséodyme et lan-
thane). L'agglutination des spores, nulle avec les solutions très con-
centrées de sulfate de thorium, très faible au 1/200, est maximum et
rapide aux 1/1.000 et 1/2.000. Les sels d'autres métaux de terres rares
ont toujours donné des résultats négatifs. — P. Remv.
a) Gautrelet (J.). — Réactions vaso-motrices persistantes, consécutives
à l' introduction de certaines substances {métaux colloidaux notamment)
dans la circulation. — G. a démontré antérieurement que le complexe
thionine-négrosine constitue un réactif hypotenseur de choix. Il montre
que la peptone, l'argent colloïdal sont capables, lorsqu'ils sont injectés
dans l'organisme, de mettre celui-ci, pour 24 heures, en état de neutra-
liser ce réactif hypotenseur. L'effet de neutralisation existe encore,
mais moins constant et moins marqué, avec le novarsénobenzol, le car-
bonate de soude, le sérum physiologique, la crépitine, substances parmi
lesquelles il en est qui sont considérées comme susceptibles de prévenir
les phénomènes de choc. Il semble alors possible d'établir un rapport
entre ce dernier fait et l'absence de réactions vaso-motrices décelables
par le complexe colorant, lorsque l'animal a subi l'injection de ces
substances. — H. Gardot.
78 ANNÉE BIOLOGIQUE
a) Frédéricq (Henri). — Vasodilatation locale due aux acides aminés;
action sur les vaisseaux du cœur. — Eu ajoutant du glycocolle, de la
d-alanine, de la Meucine, de la f//-phénylalanine au liquide de Locke,
on détermine une augmentation du débit des vaisseaux coronaires du
cœur isolé de lapin; les trois premiers acides aminés renforcent l'énergie
des contractions, le dernier les affaiblit; raiigm(Mitation du débit coro-
naire doit être rapporté à une action dilatatrice locale sur les vaisseaux.
— H. Cardot.
b) Frédéricq (Henri). — Action des acides aminés sur le métabolisme des
organes isolés {cœur de lapin nourri artificiellement). — La présence d'un
des acides aminés considérés (glycocolle, rf-alanine, Meucine, phényla-
lanine) dans le liquide de Locke libère en général des tissus du cœur
isolé des corps à réaction acide à la phtaléine. Une partie de l'acide
aminé semble être fixée par le cœur et, sous l'influence de l'acide aminé,
celui-ci élimine de l'azote titrable au formol. — H, Cardot.
b) Gautrelet(J.). — Du mode d' action ptnjsiologique de certaines substances
considérées comme agents antichoc. Action comparée de la cfioline. — G.
a poursuivi son étude des réactions vaso-motrices consécutives à l'in-
jection au chien de différents produits. Il a constaté que l'injection de
choline, comme celle de peptone ou d'électrargol, empêche, pour une
durée de vingt-quatre heures au moins, la baisse de pression par l'injec-
tion du complexe thionine-nigrosine. Ces faits peuvent expliquer l'im-
munité temporaire au choc à la suite d'injections de peptone ou d'argent
colloïdal. — ■ H. Cardot.
Beco (Lucien). — Sur V action physiologique de quelques substances
du groupe de la digitale. — Les digitaliques (digitaline, ouabaïne, stro-
phantine) ralentissent le rythme cardiaque uniquement par action
directe ou réflexe sur le noyau central du vague, l'augmentation de
l'amplitude des pulsations cardiaques qu'ils provoquent est due au
ralentissement du rythme (cymarine) ou à l'association au ralentisse-
ment d'une action tonique sur le myocarde (digitale et strophantus).
Ils élèvent la pression artérielle en augmentant l'énergie de la contrac-
tion cardiaque d'une part et en produisant une vaso-constriction partielle
ou généralisée (digitale et strophantus). Ils produisent une élévation de
la pression veineuse contemporaine et tributaire du ralentissement du
rythme, elle disparaît avec lui.
Enfin, à doses thérapeutiques et toxiques, les digitaliques exercent
une action vaso-constrictive sur le rein et diminuent ou suppriment
la diurèse. — Paul Boyer.
Lefèvre de Arric (Marcel). — Recherclies sur V action de la papauérine
sur la motilité intestinale. — In vitro, sur une anse intestinale de chien
ou de lapin, la papavérine à toutes les doses diminue le tonus et la
motilité intestinale. D'autre part, des travaux antérieurs ont établi que
l'intestin peut fournir in vitro un extrait excitant le péristaitisme, ou
motiline. Dans quelle mesure la papavérine modifie-t-elle l'élaboration
de la motiline? En injectant la papavérine par voie sous-cutanée aux
chiens et en les sacrifiant ensuite, on constate que l'alcaloïde diminue
le péristaitisme et peut-être le tonus de l'intestin grêle, quand il a été
donné à doses faibles (1 à 50 milligr.); à doses élevées (50 à 100 milligr.)
■ — 78 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ftTRES VIVANTS 79
il exerce, au contraire, une action excitante, action à la fois directe
et indirecte par augmentation de la motilinc formée. — H. Cardot.
a) Regaud (Cl.)- — Influence de la durée d'irradiation sur les effets déter-
minés dans le testicule par le radium. — R. a étudié l'influence de la dose
et de la durée d'irradiation sur la stérilisation du testicule chez le Bélier.
II constate que l'allongement du temps d'application sans accroissement
de la dose semble une circonstance favorable qui augmente beaucoup
l'efTicacité de l'irradiation: il paraît plus important pour réaliser la sté-
rilisation d'augmenter la durée que la dose. — H. Cardot.
Stem (L.) et Battelli (F.). — L'excitation chimique des centres nerveux
intravenlriculaires. — Par application de la substance à étudier sur la
paroi des ventricules cérébraux, on n'observe pas d'effets d'excitation
quand l'application est faite sur le corps strié, la couche optique ou la
paroi du troisième ventricule; il en est encore de même quand les subs-
tances sont injectées dans les régions correspondantes. Mais l'injection
dans la paroi de la corne sphénoïdale donne les effets habituels d'exci-
tation générale, probablement par excitation des pédoncules cérébraux.
— H. Cardot.
Stern (L.) et Gautier (R.)- — L'emploi de Vinjeclion intraventriculaire
comme méthode d'étude de l'action directe des substances sur les centres
nerveux. — S. et G. insistent sur l'avantage qu'il y a, pour étudier les
effets d'une substance sur les centres nerveux, à l'introduire directement
dans le liquide céphalo-rachidien du système ventriculaire. — H. Cardot.
Fano (Giulo). — Nouvelles recherches sur les fonctions de l'encéphale
de l'Emys europaea. — L'application de quelques petits cristaux de
cocaïne sur le télencéphale et- le diencéphale de l'Emys europaea déter-
mine, pendant un certain temps, l'immobilité de l'animal qui récupère
ensuite complètement son état normal. La cocaïne à 1 % sur le mésen-
céphale produit au contraire une vivacité exceptionnelle des mouve-
ments de l'animal; si le mésencéphale est, imprégné avec une solution
à 2 %, l'animal présente rapidement la démarche automatique caracté-
ristique des tortues « bulbospinales « (obtenue par ablation des cerveaux
antérieur et intermédiaire). Avec la stovaïne on obtient des résultats
identiques. L'application de cocaïne sur le bulbe arrête les mouvements
respiratoires de l'animal, qui revient ensuite à l'état normal. Les effets
obtenus par la cocaïnisation des segments isolés de l'encéphale corres-
pondent donc exactement à ceux qui suivent l'extirpation des segments
correspondants; ces derniers, observés et décrits dans des publications
antérieures par F., ne sont donc pas dus à des actions initiatives prove-
nant du trauma opératoire. Du reste, le refroidissement de parties du
cerveau mises à nu donne des résultats analogues. Les animaux qui ont
subi l'ablation de l'encéphale se montrent beaucoup plus résistants
quand la température du milieu n'est pas trop élevée, leur excitabilité
croissant avec la température. Le bromure d'ammonium qui diminue
l'excitabilité, ainsi que le chlorhydrate de morphine, augmentent éga-
lement la résistance des animaux décérébrés, tandis que les substances
qui exaltent l'excitabilité telles que la strychnine la diminuent. —
Paul BOYER.
— 79 —
80 ANNÉE BIOLOGIQUE
Demoor (Jean). — Aclion de V extrait thyroïdien de chien sur le cœur
isolé du lapin normal ou du lapin sensibilisé. — L'irrigation du cœur
isolé du lapin normal par un extrait aqueux et glucose de thyroïde
de chien produit une première phase d'excitation qui manque quel-
quefois; cette phase est de courte durée, les systoles se rapprochent et
leur amplitude augmente; une phase de dépression lui fait suite insen-
siblement, cette deuxième phase persiste et s'accentue pendant toute
la durée du passage du liquide thyroïde. Les caractères de cette période
ne sont pas constants. Le plus souvent, on constate successivement
une diminution de l'amplitude des systoles, du ralentissement chrono-
trope, du travail alternant, quelquefois de l'arythmie, rarement des
groupes de Luciani, et un arrêt tardif du cœur qui, du reste, repart si
l'on substitue au liquide thyroïde le sérum de Locke. L'extrait aqueux
de thyroïde de chien agissant au contraire sur le cœur de lapin, sensi-
bilisé auparavant à cet extrait, ne détermine jamais la dépression car-
diaque caractéristique de la réaction du cœur normal, mais provoque
souvent au début une excitation très marquée et intensifie presque
toujours le travail du cœur pendant toute la durée de son action. Quand
l'extrait thyroïdien passe plusieurs fois dans le cœur sensibilisé, son
action excitante initiale et, dans une moindre mesure, son action tonique
diminuent ou disparaissent lors du deuxième et troisième passage, tandis
que son inaptitude à provoquer le fléchissement ne s'altère pas. Tout
se passe comme si, au cours de la réaction de l'organisme contre la
thyroïde, le cœur s'anaphylactisait vis-à-vis de la faible action exci-
tante que produit la thyroïde à l'état normal et en même temps s'immu-
nisait totalement contre l'influence dépressive du même organe en
élaborant des anticorps. — ■ Paul Boyer.
Abderhalden (Emil) et Schiffmann (Olga). — Elude des substances à
action spécifique extraites des organes. — Les expériences de A. et S.
montrent que si l'on administre à des têtards de crapaud de différents
âges de la thyroïde fraîche, l'inhibition de la crpissance et l'accélération
de la métamorphose se manifestent plus lentement chez les animaux
les plus jeunes que chez les plus âgés. Ils se déforment davantage et
meurent avant la fin de la métamorphose, tandis que les plus âgés
réagissent plus rapidement et présentent les déformations typiques de
l'alimentation par la thyroïde. Les têtards de crapauds réagissent peu
à l'administration de produits d'hydrolyse de la thyroïde par l'acide
sulfurique; ceux de grenouille réagissent de façon typique. La diiodo-
tyrosine et la diiodotyramine agissent sur les têtards de ces deux espèces
comme la thyroïde; l'effet est d'autant plus fort que le produit est admi-
nistré plus tôt. Le dipeptide glycyl-diiodotyrosine et l'éther méthylique
de la diiodotyrosine ont la même action que la diiodotyrosine elle-
même. L'iodacétyl-diiodotyrosine est sans action; expériences négatives
avec l'acide ^-iodopropionique, l'iododioxypropane et la tyrosine. —
H. Cardot.
Stern (L.), Battelli (F.) ol Jauffret (.T.). — Action produite par les extraits
d'hypophyse, de thyroïde et de rate injectés dans les ventricules latéraux
du cerveau. — Avec l'extrait du lobe postérieur d'hypophyse, on obtient
de la somnolence au bout de quelques minutes; un abaissement de
la température et une glycosurie légère chez le cobaye. Avec l'extrait
de rate, excitation avec violentes contractions musculaires, et chez le
— 80 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ETRES VIVANTS 81
chien, une abondante salivation. L'extrait de thyroïde a des effets
inconstants. — H. Cardot.
Batelli (F.) et Stern (L.). — Effels produits par les extraits de la glande
pinéale, des capsules surrénales, du foie, du testicule et de Vovaire injectés
dans les ventricules latéraux du cerveau. — Il semble qu« le lobe posté-
rieur d'hypophyse, la glande pinéale, les substances corticale et médul-
laire de la surrénale produisent surtout des effets de dépression, tandis
que la thyroïde, le foie, la rate, le testicule, l'ovaire produisent surtout
des phénomènes d'excitation. — H. Ca.rdot.
Viewegerowa (J.). — Recherches sur Vinanition de Colpidiwn col-
poda Ehrbg. — L'auteur a étudié les changements morphologiques
et physiologiques qui surviennent chez les infusoires pendant le
jeûne partiel (cultures a) et absolu (cultures b). Dans les cultures à
jeûne partiel (infusion de foin filtrée et stérilisée), après une période
de multiplication active des infusoires, le manque de la nourriture,
la mort progressive de la culture survient. Dans les cultures à jeûne
absolu, une grande quantité d'infusoires bien lavés étaient placés
dans l'eau stérilisée et fréquemment renouvelée. L'auteur a étudié
l3S modifications du volume de la cellule et du noyau, de la quantité
de graisses, des vacuoles nutritives, du cytoplasme et du noyau. L'ina-
nition chez Colpidium se manifeste par la diminution du volume de
la cellule et du noyau, la réduction de la quantité de graisses et la dis-
parition des vacuoles nutritives. La réduction du cytoplasme se pro-
duit plus rapidement que la réduction du macronucleus; par consé-
quent le rapport du volume du noyau à celui de la cellule augmente.
L'auteur explique ce fait par l'utilisation en premier lieu des substances
alimentaires accumulées en grande partie dans le cytoplasme. Ce n'est
qu'en second lieu que sont atteintes les substances spécifiques du
noyau (chromatine). La diminution des graisses est à peu près parallèle
à la réduction du volume cellulaire. Mais la graisse persiste dans la cellule
même chez les individus morts d'inanition, A un certain moment de
l'inanition commence la vacuolisation du cytoplasme et du noyau,
due probablement à ce que la réduction de la masse protoplasmique
va plus vite que celle du volume cellulaire.
La durée de l'inanition, les phénomènes de la réduction du volume
de la cellule et du noyau, ainsi que la vacuolisation s'accomplissent
dans les cultures a beaucoup plus lentement que dans les cultures b.
Pendant le jeûne partiel, l'organisme s'habitue progressivement aux
conditions défavorables de la nutrition, ce qui augmenterait le degré
de sa résistance. — J. Zweibaum.
Vieweger (F.). — L'action des produits du métabolisme dans les cul-
tures des Infusoires. — L'auteur s'est proposé de vérifier les résultats
obtenus par divers auteurs sur le rôle des 'produits de désassimilation
sur le déclin et la mort des organismes dans les cultures en déchéance
(WooDRUFF '11-13, Sun '12). Il a exécuté dans ce but plusieurs séries
d'expériences avec Colpidium colpoda.
Dans une première série d'expériences, l'auteur montre que lorsqu'à
une culture en déchéance on ajoute de la nourriture fraîche, la cul-
ture reprend son cycle évolutif : 6 fois dans la culture I (pendant
180 jours de son existence), 6 fois dans la culture II (141 jours), 8 fois
dans la culture III (21.3 jours) et .5 fois dans la culture IV (164 jours).
— 81 —
ANN. BIOL. — T. I (1922-1923) G
Si AN.NÉE BIOLOGIQUE
Les différences quantitatives observées après l'addition de quantités
égales de nourriture s'expliquent par l'action de la concentration du
liquide sur la multiplication (J. et F. Vieweger, 21). Si on ajoute la
nourriture en petites portions quotidiennes, on obtient pendant un
certain temps un état d'équilibre instable, dû à la multiplication des
uns et à la moft d'autres individus. Dans une autre série d'expériences
l'auteur a voulu établir si, lorsqu'on diminue la quantité des produits
de désassimilation dans une culture en déchéance, les infusoires peuvent
reprendre leur cycle vital. Une culture de 64 jours a été divisée en
deux parties : l'une diluée avec de l'eau, l'autre additionnée d'infusion
de foin fraîche. La dernière seule montrait un développement des infu-
soires. Dans la II I^ série, l'auteur a pris une culture contenant des parti-
cules solides (foin) et dans laquelle le développement des infusoires
s'était poursuivi pendant 6 mois. Une partie de ce liquide a été addi-
tionnée d'infusion de foin fraîche (/), l'autre d'eau (c). La culture
contrôle {g) a été préparée avec de l'eau à laquelle on a ajouté la même
quantité d'infusion qu'à la culture /. Le développement des infusoires
dans les cultures / et gr a été à peu près le même. Des résultats sem-
blables ont été obtenus avec une culture vieille de 9 mois, où, à côté
de Colpidium, il y avait d'autres infusoires. Le développement des infu-
soires dans des milieux préparés avec de la vieille culture s'accomplit
à peu près de la même manière que dans les cultures tout à fait fraîches.
L'auteur conclut donc que l'action de la nourriture est le facteur prin-
cipal dans le développement. Quant à l'action nuisible de produits du
métabolisme, il ne les a pas observés dans les cas étudiés. L'explication
suivante des résultats obtenus est suggérée. L'action des produits de
la désassimilation dans les cultures est la résultante de plusieurs fac-
teurs : 1» de la rapidité des échanges dans la culture, ce qui dépend du
nombre des organismes présents; 2° de la rapidité des échanges gazeux
avec le milieu ambiant (l'influence de la grandeur de la surface libre
du liquide, Modrkiewiczowna '21); 3° de la vitesse de l'accumulation
des produits du métabolisme dans le liquide, et 4° de la faculté d'adapta-
tion des organismes. Dans les expériences décrites, les conditions optima
du développement ont été réalisées; par conséquent, l'action nuisible
des déchets du métabolisme ne s'est pas manifestée. — J. Zweibaum
Kayser (E.). — Contribulion à Vélude de V Azolobacler . — Dans les cul-
tures mannitées ou glucosées, l'addition d'une substance radioactive
(sels d'urane) favorise le pouvoir assimilateur de V Azolob acier . La
quantité d'N fixée par ces cultures varie avec les radiations du spectre;
le maximum correspond à la' lumière jaune. — P. Remy.
Lissy (Mlle jj_)_ — Recherches expérimentales sur le venin des abeilles.
— Le venin des abeilles injecté dans les veines du lapin produit des acci-
dents protéotoxiques : chute précoce de la pression artérielle, précédée
d'une très légère élévation de la pression, accélération respiratoire,
diminution de la coagulabilité du sang, augmentation très importante du
péristaltisme intestinal, phénomène que l'on observe très nettement
dans la réaction séro-anaphylactique du lapin. Exceptionnellement, on
observe une hypertension considérable et assez persistante analogue à
celle que provoque l'intoxication scorpionique. Injecté dans les veines
du chien, le venin d'abeilles provoque soit simplement une hypertension,
soit une hypotension suivie d'une hypertension, comme le venin des
scorpions sahariens. Le venin des abeilles est un venin protéotoxique et
— 82 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 83
se rattache à ce titre aux venins de serpent; il présente un caractère
protéotoxique commun avec le venin des scorpions, et son caractère
temporairement hypertenseur le rapproche du venin de Crolalus terri-
ficus du BrésiL — Paul Boyer.
Stumper (Robert). — Nouvelles obserualions sur le venin des fourmis. —
S. a étudié le venin de différentes espèces de fourmis et a constaté
que chez certaines d'entre elles l'action toxique est liée à la présence de
l'acide formique, dont la concentration n'est d'ailleurs nullement cons-
tante, même chez une espèce donnée. Chez d'autres espèces et notam-
ment chez beaucoup de fourmis des pays tropicaux, il doit s'agir de
toxines dont la nature n'est pas encore précisée, mais dont le mode
d'action peut sans doute être comparé à celui des venins de certains
serpents. — H. Gardot.
Haehenberg (Andréas). — Effet du refroidissement d'un animal à sang
chaud sur son rythme cardiaque. — En refroidissant légèrement un lapin
jusqu'à 3705, quelle que soit la façon dont ce refroidissement est obtenu,
il y a augmentation de la fréquence du pouls, puis ralentissement, si
le refroidissement se prolonge; mais, après section des vagues, il n'y a
plus aucune accélération; elle est donc conditionnée par une diminu-
tion du tonus du vague sous l'influence du refroidissement. Le ralen-
tissement secondaire ne tient pas à une excitation centrale du vague,
mais plutôt à une action directe sur les centres excitables du cœur. Si
l'on refroidit le sang ariMvant au cœur en agissant sur une canule reliant
la carotide à la jugulaire, les vagues étant conservées, il se produit d'abord
un ralentissement dû à l'action du froid sur le cœur, puis une accélé-
ration par diminution du tonus du vague; le ralentissement se produit
seul après suppression des vagues. L'excitabilité du vague cardiaque
diminue notablement au-dessous de 24°. — H. Gardot.
Harrington (G. T.). — Optimum de températures pour la germination
des graines. — Les essais de germination ont été effectués, sur flanelle
ou papier humidifiés, à des températures constantes de 15°, 17°, 5, 20°,
220,5, 250, 28° et 30° G., et à des températures variant journellement
entre 20°, comme degré le plus bas, et 28° ou 30°, 31°, 32°, 35°, 37°,
comme degrés les plus élevés. Les résultats obtenus peuvent être consi-
dérés à trois points de vue : effets des températures constantes et alter-
nantes; effets des différentes températures sur le pouvoir germinatif;
effets des différentes températures sur la rapidité de la germination.
L'emploi des températures élevées augmente, en règle générale, la
rapidité des germinations, mais les basses températures favorisent le
développement plus parfait. Pour ce qui est du Pied-d' Alouette et du
Pavot, on observe de grandes variations dans les températures optima
avec différents lots de la même espèce de graines. Trois optima de
températures ont été observés pour l'ensemble des graines étudiées :
l'un à 15°, l'autre à 20°, le troisième à 22o,5 ou à 30°, selon que le
Pétunia ou le Lathijrus auxquels se rattachent ces deux derniers chiffres
ont été traités à température constante (22o,5) ou alternativement à
20° et à 30°. — R. Souèges.
Munns (E. N.). — Influence de la situation de la graine sur son pou-
voir germinatif. — L'auteur s'est proposé de déterminer la qualité des
graines des différentes parties d'un cône de Pin et de montrer quelle
relation peut exister entre la position de la graine sur le cône et son
— s;i —
84 ANNÉE BIOLOGIQUE
pouvoir germinatif. Les cônes du Piniis Jeffreyi furent divisés en trois
groupes d'après leurs dimensions et leur poids. Les graines extraites
furent elles-mêmes groupées en trois catégories, selon qu'elles prove-
naient des parties supérieure, médiane ou inférieure du cône et, dans
chacune de ces catégories, envisagées selon leurs dimensions. Les graines
de la base germent beaucoup plus tôt que celles de la partie médiane
et celles-ci, à leur tour, plus tôt que celles du sommet. Le phénomène
est indépendant de la taille des graines et varie avec les dimensions du
cône, les graines des cônes les plus gros germant le plus rapidement.
R. SOUÈGES.
Meier (H. F. A.). -^ Effet du couranl direct sur les cellules du sommet
radiculaire du Pois du Canada. — - Après avoir résumé les principaux
travaux relatifs à l'action du courant électrique sur les cellules vivantes
en général et, d'autre part, le? effets du courant sur les particules en
suspension dans les liquides, l'auteur expose ses propres méthodes de
recherches et le résultat de ses observations. Celles-ci se rapportent aux
effets généraux produits par un courant amenant la mort de l'organe
et aux phénomènes cytologiques. On remarque qu'il y a migration du
contenu cellulaire vers l'électrode positive; l'effet de la migration n'est
pas le même dans toutes les régions de l'organe : les cellules du sommet
de la racine accusent une légère modification, celles qui se trouvent à
I millimètre de la base subissent les plus grands effets et celles qui pré-
sentent de grandes vacuoles ne sont pas modifiées ou très peu dans leur
cytoplasme. La différence en acidité vraie, c'est-à-dire la concentra-
tion en ions H des différentes cellules peut intervenir pour modifier la
réaction des cellules voisines. La théorie de l'électrophorèse peut être
invoquée pour expliquer les phénomènes : les particules du cytoplasme
porteraient uno charge négative, les particules de chromatine seraient
chargées positivement. — - R. Souèges.
b) Regaud (Cl.). — Sur la sensibilité du tissu osseux normal vis-à-vis
des radiations X et y et sur le mécanisme de Vostéo-radio-nécrose. —
II résulte des constatations de R. que la radio-nécrose de l'os peut par-
fois se produire sous des téguments intacts; le tissu osseux est donc
alors plus vulnérable aux rayons que le derme de la peau. La vulnéra-
bilité de l'os semble être une propriété inhérente à la substance fonda-
mentale et non aux ostéoblastes. Il s'agirait non d'un phénomène de
radiosensibilité élective, mais d'un phénomène de radiosensibilité
diffuse, conditionné par la calcification de la substance fondamentale :
chaque grain calcaire constituant un transformateur du rayonnement
primaire peu absorbable en rayonnements secondaires très absorbables.
La modification déterminée permet au tissu osseux de se comporter
d'une façon normale en apparence, tant que la région n'est pas infectée;
mais dans l'infection il subit une nécrose massive et rapide avec résis-
tance à l'histolyse presque absolue des parties mortifiées. — H. Cardot.
2° Réactions des êtres vivants a leur milieu.
Tropismcs. Réflexes.
Eose (Jagadis Chunder) et Guha (S. C). — V altitude dia-héliotro-
pique des feuilles en tant que déterminée par V excitation nerveuse trans-
mise. — Chez certaines feuilles, l'ajustement héliotropique est amené
— Si —
RÉACTIONS DES ÊTRES VIVANTS 85
par la transmission de l'impulsion nerveuse à l'organe moteur. Il existe
une continuité dans la réponse des plantes sensitives et des plantes ordi-
naires, Mimosa pudica peut être prise comme type des premières,
Hclianlhiis annuus comme type des dernières. Chez l'une et l'autre
espèces, la réponse mécanique est provoquée par l'excitabilité différen-
tielle des moitiés supérieure et inférieure de l'organe moteur. Chez l'une
et l'autre, la moitié inférieure est la plus excitable. L'excitation locale
de la moitié a b axiale de l'organe provoque un mouvement érectile;
celle de la moitié a d axiale un mouvement d'abaissement plus rapide.
La courbure héliotropique d'une tige est due aux effets combinés de la
réaction contractile du côté proximal et de l'expansion du côté distal.
Les mouvements quotidiens périodiques des feuilles de Mimosa et
d'Helianihiis sont essentiellement similaires. Le mouvement diurne est
amené par la variation de l'action géotropique selon la variation de tem-
pérature, et par la variation d'intensité de la lumière. Les feuilles se
dressent pendant la chute de température depuis le midi thermique, à
14 heures, jusqu'à environ 17 h. 30. Grâce à la rapide diminution de
lumière le soir, les feuilles subissent une chute abrupte durant jusqu'à
21 'heures. Après quoi les feuilles se dressent et le maximum d'érection
est atteint à 6 heures, qui constitue l'aurore thermique. Le mouvement
des feuilles se renverse alors et il y a chute continue jusqu'au midi ther-
mique, à 14 heures.
Une réaction motrice très importante dans l'ajustement des feuilles
est la réponse torsionnelle à l'excitation latérale. Voici la loi qui déter-
mine le mouvement directif : un organe anisotropique, quand il est
stimulé latéralement par un excitant quelconque subit une torsion par
laquelle le côté le moins excitable vient faire face à l'excitant. Dans un
organe dorsi-ventral, le côté supérieur est, généralement, le moins exci-
table, et la réponse de pareil organe à l'excitant latéral peut être décrite
de la façon simple qui suit : l'excitation latérale d'un organe dorsi-ventral
provoque une torsion vers'la droite quand le côté droit est stimulé; la
torsion vers la gauche est provoquée par l'excitation du flanc gauche.
Les effets décrits ci-dessus se produisent par l'excitation lumineuse
directe. Ils se produisent aussi sous l'action d'une excitation transmise.
L'organe moteur peut être considéré comme consistant en 4 « effec-
teurs ». La réponse de l'effecteur droit est une torsion vers la droite;
celle du gauche, une torsion vers la gauche. Les effecteurs supérieur
et inférieur répondent par des mouvements rectilinéaires vers le haut
et vers le bas.
Le tissu nerveux chez les plantes a été localisé au moyen de la sonde
électrique enfoncée par mouvements successifs dans le pétiole. Le
maximum d'excitation transmise a été localisé dans la partie du faisceau
fibro-vasGulaire contenant le phloëme. Le phloëme fonctionne donc
comme nerf de la plante.
L'excitation de la région réceptive est propagée selon une voie conduc-
trice définie que l'on suit de l'aire réceptive dans les lamina jusqu'à
l'effecteur correspondant dans la région motrice. Dans un pétiole de
Mimosa pourvu de deux sous-pétioles portant des rangées de folioles,
l'excitation de la rangée droite de folioles par la lumière détermine
une impulsion qui atteint l'effecteur de droite et provoque une torsion
vers la droite. La stimulation de la rangée gauche de folioles provoque
l'opposé, ou une torsion vers la gauche. Quand les deux sous-pétioles
sont illuminés, l'équilibre n'est possible que si toute la surface foliaire
— 8.') —
86 ANNÉE BIOLOGIQUE
(les 2 rang^ées de folioles) est perpendiculaire à l'incidence de la lumière.
L'altitude dia-héliotropique des feuilles est ainsi amenée par des impul-
sions nerveuses distinctes nées dans la région perceptive agissant sur
les différents effecteurs. Chez le Mimosa à 4 sous-pétioles, l'illumination
du second sous-pétiole détermine un redressement; celle -du S^ un abais-
sement. La feuille est ainsi ajustée dans l'espace par l'action coordonnée
de 4 réiflexes. Avec VHelianthus, on obtient des résultats similaires '
aux précédents.
Pour le mouvement de l'œil, la contraction du muscle s'opposant au
mouvement a à être inhibée. Dans le mouvement de torsion de la feuille,
on constate que l'excitation d'un nerf détermine une réaction opposée
dans un nerf contigu. Les impulsions nerveuses de signes opposés attei-
gnant les flancs de l'organe moteur ont donc de l'importance dans la
coordination du mouvement résultant. — - H. de Varigny.
Blackman (V. H.). — La théorie de la réaction géoîropique. — Précé-
demment, Small {New PhyioL, 19, pp. 49-63 et pp. 208-212) a esquissé
une théorie du géotropisme d'après laquelle la courbure de la racine
et de la tige seraient dues à des échanges dans le plasma même, sous
l'action de la pesanteur. Les particules (phase dispersée) du plasma
colloïdal seraient plus Légères que le fluide ambiant (phase continue)
et tendraient à produire sous l'action de la pesanteur un phénomène
analogue à celui de la formation de la crème (creaming). Comme ces
particules sont chargées électriquement, leurs mouvements produiraient
une différence de potentiel ou altéreraient la différence de potentiel
existant déjà dans la 'Cellule. Les particules seraient électropositives
dans la racine, électronégatives dans la tige; les différences de potentiel
engendrées et les courants électriques auxquels elles donnent nais-
sance présenteraient ainsi des directions opposées dans les deux organes.
Ces courants influenceraient la perméabilité et la croissance des cellules
et provoqueraient la courbure géotropique. A cette théorie, B. fait
trois objections principales : la première se rattache à la production
même du phénomène du creaming. Les différences de concentration
des particules cellulaires, produites par la pesanteur, apparaissent
trop négligeables et sûi'ement trop petites pour engendrer le creaming.
Il semble inconcevable que des différences aussi minimes produisent
les effets électriques considérables que requiert la théorie. D'autre part,
en ce qui concerne le facteur temps, il est aisé de montrer que le mou-
vement des particules serait si lent qu'il ne pourrait guère être consi-
déré comme un des termes du processus qui président au géotropisme
rapide de la tige et de la racine. Enfm, on peut objecter que, puisque la
différence de potentiel résultant du mouvement des particules est,
par hypothèse, ' employée à produire le courant dans l'organe, cette
différence doit disparaître quand le « creaming « est un fait accomph.
Dans un organe horizontal, la différence de potentiel produite par le
creaming cesserait d'exister et, comme le courant engendré par cette
différence est la c-ause de la courbure géo tropique, l'organe cesserait
d'être sensible à la pesanteur. Une racine contrainte de pousser pendant
un certain temps dans un tube court horizontal, perdrait, à son exlré-
mité devenue libre, le pouvoir de réagir au géotiropisnie. — R- SoroÈGES_
Lynn (M. J.). — Le renversement du géotropisme dans la tige. I. Effets
de divers pourcentages de gaz carbonique. — D'après la théorie de Small
— :S0 —
RÉACTIONS DES ÈTRliS VIVANTS 87
sur le géotropisme, le protoplasme de la tige possède une réaction rela-
tivement alcaline, le gaz carbonique de la respiration ne s'y accumu-
lant pas; en l'aison de cette alcalinité, une tige placée horizontalement,
dans des conditions normales, se dirige vers le haut par réaction aux
effets de la pesanteur. Si la tige est placée dans une atmosphère renfer-
mant un excès de GO*, le protoplasme des cellules sensibles peut devenir
moins alcalin et la direction de la courbure géo tropique peut être
modifiée. L'auteur a expérimenté sur des plantules û'Helianlhiis anniius.
De ses expériences il résulte que la courbure géotropique change de sens
quand les plantules sont fixées horizontalement dans une enceinte
contenant environ 9 à 30 % de gaz carbonique. — • R. Souèges.
Prankerd (T. L.). — Sur V irrilabililé des frondes d'Asplenium bulbi-
ferum, parliculièrement à l'égard de la gravi-perception. — La conclusion
générale est que l'histoire de la fronde d'Aspleniuni se divise naturelle-
ment en trois périodes caractérisées non seulement par la morphologie
externe, mais par la réaction physiologique et la différenciation cyto-
logique. L'ensemble peut s'exprimer par le tableau suivant :
Phase Jeunesse. Adolescence, Maturité,
Fronde Déroulée. Déroulée. Déroulée,
Irritabilité héliotropique Débutante. Maximale. Cessant tôt.
Irritabilité géotropique Croissante Maximale. Absente.
Tissu statocytique Croissante. Maximale. Absente.
On s'explique que Darwin n'ait pas reconnu l'apogéotropisme chez
les fougères par la découverte de : 1° la longueur plus grande du temps
de réaction et 2° la disparition relativement précoce de l'irritabilité
géotropique chez ces plantes. Dans son expérience {Mouvement chez les
plantes, p. 509, éd. anglaise), la fronde plus âgée perdait probablement
son pouvoir de réponse à l'égard de la gravité, et la période d'horizon-
talité (46 h.) ne sufïîsait pas toujours à provoquer l'incurvation dans le
cas d'une fronde « avec la pointe encore recourbée en dedans ». Darwin
ne donne pas la phase exacte de développement de cette fronde ni la
température où se fait l'expérience, deux points qui ont été démontrés
avoir une influence considérable sur le temps de réaction.
Ce qu'il y a d'intéressant ensuite, après la démonstration de l'exis-
tence à la fois de la faculté gravi-perceptive, et de l'existence de stato-
lithes chez les frondes, c'est l'étroite connexion entre ces deux éléments.
Le fait a, naturellement, été noté pour les pousses d'angiospermes, par
Darwin, mais chez les frondes de fougères il est plus frappant. En
premier lieu, une partie considérable de la croissance de la fronde se
produit après que les statolithes et l'irritabilité par la gravité ont
disparu, mais alors que celle-ci reste encore capable de réagir à la lumière;
et, d'autre part, ces disparitions sont, autant qu'on en peut juger,
synchrones. Ceci apparaît graphiquement dans une figure où les courbes
correspondant aux périodes d'ascension et de descente de l'appareil
statolithique correspondent pratiquement à celle de la réponse à la
gravité, en tout cas plus qu'à toute autre courbe. Le résultat général
peut être considéré comme venant à l'appui de l'opinion que la possession
de statolithes est en connexion causale avec la gravi-perception chez
les plantes. — H. de Varigny.
— S7 —
88 ANNÉE BIOLOGIQUE
Fredericq (Léon). — Le sens de la pesanteur dans la queue de Scyllium.
— La queue de Scyllium amputée au couteau reste immobile si on la
place dans sa position normale. Dans toute autre position, elle exécute
des mouvements alternatifs de flexion latérale à droite et à gauche
toutes les 1, 5, 2, 3 ou 4 secondes, ces mouvements disparaissant quand
on détruit le tronçon de moelle épinière de la queue. Ces mouvements
doivent être considérés comme des mouvements automatiques dus à une
action anormale de la pesanteur sur les centres moteurs de la moelle
épinière, ils ressemblent donc à ceux qu'exécute la queue du lézard dans
es quelques minutes qui suivent l'amputation par autotomie. — Paul
BOYER.
a) Hogben(L. E.) et Winton (F. R.). — Lesyslème pigmcnlaire effecteur.
I. Réaction des mélanophores de la grenouille aux extraits du corps pitui-
taire. — Les extraits du lobe postérieur du corps pituitairc ont une
action spécifique sur les mélanophores de la grenouille, en obligeant
ceux-ci à une expansion extrême : une injection équivalant à moins
du millième de la dose clinique ordinaire sufïît à produire un assombris-
sement de la peau visible à l'œil nu. L'effet de l'extrait sur les méla-
nophores dermiques de la grenouille est donc le contraire de celui qui
suit l'administration d'adrénaline chez la grenouille et d'adrénaline et
d'extrait pituitaire chez Fundulus, si les observations de Spaeth sur
ce dernier sont exactes. L'élément pituitaire qui stimule les mélano-
phores n'est détruit que lentement par ébullition avec 0,5 % de HCl :
il n'est donc pas identique à l'élément agissant sur la pression; par sa
lente destruction par l'hydrolyse acide, il concorde avec le principe
ocytocique ou utérin. Il n'est pas identique à l'histamine, car celle-ci
ne détermine pas l'expansion des mélanophores, et elle est rapidement
détruite par la digestion tryptique : la pepsine n'agite pas de manière
correspondante. L'excitant pituitaire agit directement sur les mélano-
phores dermiques plutôt que sur les terminaisons nerveuses, et cela se
voit à ce que l'apocodéine, l'atropine, le curare, la cocaïne n'arrivent
pas à empêcher les réactions quoique administrés à des doses pouvant
être considérées comme paralysant les terminaisons nerveuses. —
H. DE Varigny.
b) Hogben (L. T.) et Winton (F. R.). — Lesyslème pigmenlaire effecteur.
— Les auteurs cherchent s'il existe un mécanisme nerveux de contrôle
pigmentaire, au moyen d'expériences sur la section et l'excitation de
nerfs et sur l'effet de produits divers. A part la caféine, les seuls réactifs
provoquant la contraction des mélanophores sont ceux qu'on sait exciter
les terminaisons périphériques du sympathique, l'adrénaline, la tyra-
mine, l'ergotoxine et la cocaïne. En dehors de l'extrait pituitaire, les
seuls réactifs provoquant l'expansion des mélanophores sont l'apoco-
déine et la nicotine en quantités suffisant à paralyser toutes les termi-
naisons nerveuses du sympathique. Rien de précis n'a pu être imaginé
à l'appui de l'idée qu'il y a un contrôle nerveux des réponses pigmen-
taires chez les amphibiens. Il est possible que les changements synchrones
de couleur chez les amphibiens, en réponse à des excitations normales
de milieu soient déterminés principalement par des influences endo-
crines. — H. DE Varigny.
a) Ohashi (Y.). — Le sens des couleurs chez les Poissons Cyprinoïdes. —
Les Poissons rouges et les Carpes présentent un phototropisme positif,
— 88 —
RÉACTIONS DES ÊTRES VIVANTS 8'.»
surtout manifeste chez les jeunes. L'excitation lumineuse contracte les
mélanophores et étale les xanthophores. Le pouvoir de discrimination
de ces Poissons entre les diverses lumières colorées ne dépend que de
l'intensité lumineuse et non de la couleur elle-même; on ne constate
pas la prétendue « horreur du rouge » de Bauer. Ces Poissons ne dis-
tinguent pas une proie rouge sur un fond gris, dans un éclairement
faible, où l'œil humain distingue bien le ton rouge. 0. conclut de ses
expériences que les Cyprinoïdes sont aveugles pour les couleurs. Les
changements de coloration, qu'ils peuvent eux-mêmes présenter sui-
vant les fonds, dépendent de l'intensité de l'éclairement et non de la
couleur même de ce fond.
0. a fait aussi quelques expériences sur des Crustacés Décapodes
{Elyephijra), dont le corps présente trois substances colorantes : bleu
jaune et brun. A la lumière diffuse ou directe, ces animaux deviennent
incolores et transparents; ils deviennent bruns à l'obscurité. La même
chose a lieu pour des animaux aveuglés ou pour des fragments du corps.
Ces variations paraissent dépendre de l'intensité lumineuse : l'obscurité
étale le brun et contracte le bleu; l'éclairement a un effet mverse. —
Ch. Pérez.
b) Ohashi (Y.). — Changement de couleur des Carpes sous diverses
influences physiques. — Les Carpes vivantes prennent une teinte plus
obscure, par étalement des mélanophores des écailles, sous l'influence
d'une élévation ou d'un abaissement de température, soit brusque,
soit progressif. Elles répondent par la même réaction à une eau chargée
d'un excès d'oxygène ou de gaz carbonique, ou chargée d'hydrogène,
ou, au contraire, privée de gaz par l'ébullition; de même à l'excitation
électrique d'un courant constant ou d'un courant d'induction; ou à
une modification de la vitesse du courant liquide ambiant; bref à une
excitation quelconque. Après la mort les mélanophores s'étalent; ils
s'étalent dans les écailles qui ont été arrachées du corps; cet étalement
s'observe aussi chez les Poissons qui ont reçu des injections d'atropine.
Il doit donc y avoir normalement un tonus périphérique qui maintient
les mélanophores contractés. Au contraire, les mélanophores des
écailles arrachées se contractent dans l'eau physiologique, la solution
de Ringer, le sérum de carpe, sous[ 'influence des actions précitées. Il
resterait à démêler si cette contraction est due à une action directe sur
les mélanophores eux-mêmes ou sur leurs terminaisons nerveuses. —
Ch. Pérez.
Parker (G. H.) et Lanchner (A. J.). — La réponse de Fundulus à un
milieu blanc, noir et à Vobscurité complète. — Fundulus heteroclilus, placé
dans un milieu blanc ou noir et vivement éclairé ou dans l'obscurité
complète, répond par des colorations différentes de sa peau allant du
blanc crémeux au bleu d'acier, suivant le milieu dans lequel il est placé.
Ces modifications de coloration de la peau ne se produisent plus après
l'occlusion des yeux avec du collodion, elles ne sont donc pas dues à une
réaction immédiate des mélanophores à la lumière, mais à une réaction
secondaire dans laquelle le mélanophore ne réagit seulement après
que l'œil a été impressionné par le changement de coloration du milieu.
Paul BOYER.
Uyeno (K.). — Observations sur les mélanophores de ta grenouille. —
— s;) —
90 ANNÉE BIOLOGIQUE
L'oxygène accélère la concentration post morlem des pigments des méla-
nophores cutanés de la grenouille; l'acide carbonique, au contraire, a
une action inverse, mais ces deux gaz ont une action identique mais
très faible sur les méîanophores des couches profondes. Les méla-
nophores des couches profondes présentent à des degrés divers des
modifications posl mortem. Dans la plupart des cas on n'observe pas
de modifications, même au bout de 24 heures: dans quelques cas cepen-
dant on constate une dispersion ou une concentration du j^ignient.
Même chez la même grenouille, les différentes cellules présentent de
différentes sortes de modifications. L'adrénaline n'a sensiblement pas
d'actionsur les modifications posl morlem et certainement elle n'empêche
pas la dispersion du pigment. La pituitrine hâte la dispersion et empêche
la concentration. Une légère irritation (par la moutarde) produit le
même effet que la pituitrine, mais à un degré beaucoup moindre. Ainsi
les méîanophores profonds réagissent à l'oxygène, le gaz carbonique, la
pituitrine et la moutarde de la même manière que les méîanophores
cutanés, mais leur réaction à l'adrénaline est différente. Cette différence
doit tenir à ce que les méîanophores profonds ne possèdent pas de
filets nerveux et que O^, CO^, la pituitrine et la moutarde agissent direc-
tement sur les cellules. — Paul Boyer.
Remy (P.). — ■ La saignée réflexe chez un Arachnide, VArqas reflexus
Fabr. — On sait que certains Insectes, lorsqu'ils sont excités par des
procédés variés, laissent échapper en des endroits du corps variables
suivant les espèces une goutte de liquide sanguin; ce rejet de sang
s'observe aussi chez les Lombrics (suintement du liquide cœlomique
par les pores dorsaux) et chez certains Lézards américains (émission
de sang par les yeux). Un phénomène analogue est décrit chez VA. r.;
lorsque cet Acarien est chauffé vers 40°, il laisse parfois échapper à
droite et à gauche ou d'un côté seulement, entre les première et
deuxième paires de pattes locomotrices, à la base des coxas, une goutte
de liquide cœlomique identique à celui que l'on obtient par section
d'un appendice ou par ponction; le sang sort par les deux fentes qui
correspondent à celles décrites chez l'A. persiciis comme orifices de
glandes coxales. Pour que la saignée se produise, il faut qu'il y ait com-
pression du liquide cœlomique, condition qui est réalisée par la contrac-
tion, lors de l'excitation thermique, des muscles dorso-ventraux de
l'animal; la saignée est obtenue plus facilement et est plus abondante
chez les animaux repus, chez ceux qui ont séjourné quelque temps en
atmosphère humide, ou chez ceux dont on augmente par injection de
liquide dans la cavité générale, la pression du liquide sanguin. Le liquide
émis par les orifices coxaux immédiatement après le repas de la Tique
est, lui aussi, du liquide cœlomique, mais dilué considérablement par
les substances liquides du sang de l'hôte qui passent très rapidement
par osmose à travers la paroi du tube digestif de l'Acarien et viennent
se mélanger au sang dans la cavité générale. La saignée coxale est un
acte réflexe : on peut le provoquer en faisant varier la nature des exci-
tants : excitation chimique (séjour dans une atmosphère toxique de
chloropicrine, contact avec de l'acide sulfurique), électrique (courant
continu de 2 à 8 volts), et, on l'a vu, thermique (chauffage vers 40°).
Ce phénomène permet à l'animal de se débarrasser immédiatement
après son repas des substances aqueuses, peu nutritives, qu'il vient
d'absorber en quelques minutes, et ne conserve dans son tube digestif
— 90 —
RÉACTIONS DES ÊTRES VIVANTS 91
que les matières alimentaires les plus substantielles, qu'il mettra des
mois à digérer. — P, Remv.
Schilf (Erich) et Schuberth (Albert). — Sur le prétendu réflexe psycho-
galvanique chez la grenouille el ses rapports avec le syslènie nerveux végé-
tatif. — Le réflexe obtenu chez la grenouille est analogue au réflexe
psychogalvanique de l'homme; pour des excitations douloureuses
intenses il n'est pas aboli par la curarisation. La voie centripète est
constituée par les nerfs sensitifs; la voie centrifuge dans sa partie péri-
phérique est constituée par les cordons médullaires, pour le membre
postérieur, jusqu'à la hauteur de la quatrième vertèbre et ensuite par
le sympathique. Le centre du réflexe ne peut encore être précisé. — -
H. Cardot.
Kohlrausch (Arnt) et Schilî (Erich). — Réflexe galvanique de la peau
par excitation sensorielle chez la grenouille. — Sur la grenouille curarisée,
K. et S. ont observé des phénomènes analogues au réflexe psychogalva-
nique de l'homme. On peut aussi étudier le phénomène sur des gre-
nouilles non curarisées, à condition de choisir des animaux paresseux et
d'éliminer toute excitation perturbatrice étrangère à l'expérience. Les
phénomènes en question peuvent être facilement déclanchés par de
courtes excitations tactiles, par des excitations optiques; par l'action
forte des rayons ultra-violets, au contraire, les résultats ont été négatifs.
— H. Cardot.
GoUa (F.) et Hettwer (J.). — Influence de diverses conditions sur les
relations de temps des réflexes tendineux chez r homme. — La période latente
du réflexe du genou varie en raison inverse de l'ampleur de la réponse,
que cette ampleur soit influencée par la vigueur de l'excitation ou par
l'effet de l'effort physique ou psychique, avec augmentation correspon-
dante du tonus du quadriceps. Ces diminutions de la période latente
semblent se produire aux dépens du temps de synapse (temps central).
Le délai de synapse peut être considérablement réduit, s'il n'est aboli,
quand le réflexe est provoqué par des excitations rapidement répétées.
La période réfractaire du réflexe n'est pas absolue; elle est relative par
rapport à la force des excitations employées à la produire. Elle peut être
beaucoup diminuée par une stimulation suflisamment rapide du tendon.
La durée de la période réfractaire est sans relations avec la force de
l'excitation initiale. Le réflexe du genou semblerait donc être une
réponse de l'ordre « tout ou rien » pour chaque neurone isolé qui y par-
ticipe. Les muscles antagonistes dans le réflexe du genou — le groupe
fléchisseur, — et dans celui de la cheville — groupe tibial antérieur —
entrent en contraction environ 10 sigma après le commencement de
la réponse du quadriceps et du gastrocnémien, respectivement. Cette
contraction des antagonistes fait partie du type réflexe spinal provoqué
par l'excitation du tendon, et pareil type est utilisé dans les mouvements
volontaires de même nature que le mouvement réflexe. — H. de Va-
RIG?JY.
Olmsted (J. M. D.) et Warner ( W. P.). — Le principe du tout ou rien
appliqué aux nerfs des mammifères et aux arcs réflexes. — La conduction
dans les nerfs des mammifèrts, aussi bien dans les nerfs sensitifs que
dans les nerfs moteurs, et au delà de l'arc réflexe, obéit au principe du
— 91 —
9-2 ANNÉE BIOLOGIQUE
tout ou rien si les conditions sont absolument constantes. Une variation
quelconque de l'état de l'excitabilité ou une altération de l'état du
système nerveux central modifient la relation qui existe entre la force
de l'excitation et la valeur de l'effet final dans la conduction de l'arc
réflexe. L'augmentation de l'effet final dû à l'accroissement de l'exci-
tabilité peut aussi bien être expliquée par l'entrée en action d'un plus
grand nombre de neurones que par une augmentation de l'impulsion
nerveuse. Malgré ses caractères particuliers, la conduction au delà de
l'arc réflexe peut encore suivre le principe du tout ou rien. — Paul
BOYER.
Adrian (E. D.) et Forbes (Alexander). — La réponse du tout ou rien
des fibres nerveuses sensilives. — Dans une fibre nerveuse motrice, norma-
lement l'impulsion obéit au principe du « tout ou rien ». Celui-ci n'est pas
suivi dans les régions de conductibilité décroissante où la valeur de
l'impulsion dépend de la distance qu'elle a à franchir, l'impulsion variera
également dans une telle région avec la force de l'excitation. Sur ce point,
les expériences de A. et F. confirment donc celles de Lodholtz et
Rehorn. Si la décroissance de^conductibilité dans l'unité de longueur
est faible, il se produit également une faible variation dans la valeur
de l'impulsion initiale avec des excitations de force différente, si la
décroissance est grande, une variation plus considérable peut s'observer.
Les fibres sensitives des mammifères se comportent à cet égard comme
les fibres motrices. Des impulsions produites dans le nerf saphène
interne du chat par des excitations de force différente peuvent traverser
toutes également une région anesthésiée, et quand la conduction est
rompue pour une impulsion produite par une excitation faible, elle l'est
aussi pour une excitation forte. La valeur de l'impulsion est donc indé-
pendante de la force de l'excitation dans le nerf sensitif comme dans le
nerf moteur. La réponse d'un tronc nerveux sensitif à une excitation
isolée et momentanée peut varier de deux façons : 1° une forte excita-
tion aura une action plus marquée sur les fibres qu'une faible, et 2° une
excitation qui est plus que suffisante pour agir sur toutes les fibres peut
produire deux ou plusieurs impulsions dans chaque fibre. Quand on
excite le nerf moteur, le muscle ne donne qu'une seule contraction,
quoique l'excitation puisse être assez forte pour produire une double
réponse dans le nerf. Probablement la seconde impulsion n'a pas d'action
parce qu'elle atteint le muscle à un moment où il est encore en pleine
période réfractaire. Dans l'arc réflexe une seconde impulsion due à
une forte excitation du nerf afférent a plus de chance de toucher le
muscle. Une impulsion unique dans le nerf afférent peut parfois produire
deux impulsions ou plus dans la branche afférente de l'arc suivant l'état
des centres spinaux. En résumé, des réactions de l'arc réflexe on peut
déduire que la grosse majorité des fibres sensitives suivent le principe
du tout ou rien. — Paul Boyer.
Sherrington (Ch. S.). — Sur la produclion d'influx nerveux dans Varc
nerveux réflexe. — La contraction isométrique provoquée par voie
réflexe dans un muscle lorsqu'un seul choc d'induction est appliqué
sur le nerf centripète est plus violente et plus longue que la contraction
maximale du même muscle (toutes choses égales d'ailleurs) lorsqu'un
choc d'induction semblable est appliqué directement au nerf moteur.
La contraction isométrique semble donc être une contraction tétanique;
— 'M —
RÉACTIONS DES ÈTRIiS VIVANTS 'J3
dans ces conditions, la décharge d'influx nerveux provenant du centre
doit être aussi tétanique. L'onde centripète, lorsqu'elle a atteint le centre,
doit agir sur un mécanisme dont la réaction consiste en un état d'excita-
tion qui surpasse en durée tout le cycle d'une réaction de fibre motrice
(excitation nerveuse et phase réfractaire) ; de plus, cette charge centrale
relativement durable doit engendrer à son tour des excitations dans les
lignes de conduction centrifuge aussi longtemps quJelle possède un
degré d'intensité suffisant. — Paul Boyer.
a) Piéron ( H. ). — La question du temps de latence des différentes catégories
de réflexes. — A propos de la communication de Marinesco, Radovici
et Rascanu, p. fait remarquer qu'il n'a jamais observé des périodes
latentes pour les réflexes tendineux de l'ordre de 0"40 ainsi que l'ont
écrit ces auteurs. Contrairement à eux, il pense que le temps de latence
différencie nettement les réflexes tendineux des réflexes cutanés et des
réflexes d'automatisme médullaire. — H. Cardot.
b) Piéron (Henri). — La règle de Van't Hoff et les temps de réaction des
Actinies. — P. a étudié le temps de latence dans la réaction d'épanouis-
sement des Actinies à une agitation continue de l'eau des mares
rocheuses dans lesquelles elles vivent. Il a constaté qu'entre 16° et 27",
il n'y a aucune variation systématique de ce temps de latence, bien
qu'on aurait pu supposer que chez un organisme aussi simple que
l'actinie, la prédominance des réactions chimiques cellulaires mettrait
en évidence un coefficient thermique. — H. Cardot.
Amantea (G.). — Sur les rapports lopographiques entre Vécorce cérébrale
et la sensibilité cutanée chez le chien. — En faisant une ou plusieurs appli-
cations successives de strychnine sur un centre cortical déterminé du
gyrus sigmoïde du chien, on modifle la fonction de ce centre de manière
à rendre efficaces sur des aires cutanées déterminées des excitations
tactiles ou douloureuses d'abord inefficaces, qui à leur tour provoquent
par voie réflexe une ou plusieurs contractions cloniques successives de
groupes musculaires déterminés. Les zones réflexogènes les mieux éta-
blies par A. sont celles qui correspondent au centre des extenseurs des
doigts du membre antérieur et qui occupent toute la peau de la surface
dorsale de l'extrémité du membre, celles des surfaces latérales et des
espaces interdigitaux et des bouts des doigts; celles qui correspondent au
centre du muscle orbiculaire de l'œil qui occupent la peau palpébrale et
en grande partie la peau faciale du même côté; et celles qui correspondent
au centre pour les muscles fléchisseurs de l'avant-bras sur le bras qui
occupe la peau de la région antéro-externe de l'avant-bras.
Ces résultats laissent espérer que cette méthode permettra de pousser
plus loin encore l'étude des rapports qui existent entre les centres
corticaux sensitivo-moteurs, les groupes musculaires correspondants et
les zones cutanées réflexogènes correspondantes. — Paul Boyer.
Sarkar (B.-B.). — Le nerf dépresseur du lapin. — 1° Ce nerf paraît
se relier, au moins en partie, à une collection spéciale de cellules gan-
glionnaires dans le nerf vague, distincte du ganglion du tronc. Elle peut
s'étendre jusqu'à une certaine distance dans le laryngé supérieur, ou
peut passer dans le tronc du vague à quelque distance au-dessous du
ganglion du tronc, mais le plus souvent elle se trouve en contiguïté
— 93 —
94 ANNÉE BIOLOGIC>UE
étroite avec ce ganglion et juste au-dessous. Les cellules du groupe
en question donnent probablement naissance aux fibres afférentes du
dépresseur. La pointe d'origine exacte du nerf est variable. Elle est
formée habituellement par deux branches, l'une du laryngé supérieur
et l'autre du vague. En certains cas, il est double jusqu'au bout,, en
d'autres, simple. Il est relié plus bas par des branches flnes avec le
ganghon cervical inférieur et peut être suivi jusqu'à la racine de l'aorte
et à la base du cœur; 2° les dimensions de ce nerf et le nombre des fibres
qu'il contient varient chez les différents individus. Le nerf gauclie est
généralement plus riche en fibres que le droit, et de plus grandes dimen-
sions; 3° le dépresseur contient non seulement des fibres myélinées
moyennes, mais aussi beaucoup de fibres myélinées très fines et d'autres
non myéhnées. Il est, en conséquence, très probablement, non pas tota-
lement formé de fibres afférentes comme on l'a supposé, car ces fibres
fines, myéhnées et non-myélinées ressemblent beaucoup à celles qui
appartiennent au système nerveux autonome et sont probablement
efférentes. — - H. de Varigny.
a) Strohl ( A.). — Élude comparée de Vexcitation électrique par des courants
d'intensité constante ou à brusque variation. — S. a étudié l'action sur
une même préparation d'un courant continu d'intensité I et de
durée l et de courants à échelons croissants et à échelons décroissants,
mettant en jeu la même quantité d'électricité que les premiers, c'est-à-
i + V
dire à échelons d'intensité i et /' telles que —[^ = L II a constaté que
l'effet excitateur des courants à échelons est en général supérieur à celui
du courant constant mettant en jeu la même quantité d'électricité;
pouiT des durées d'action comprises entre 8 et 20 dix-millièmes de
seconde, à quantité et à durée égales, ce sont les ondes dont l'intensité
reste constante qui sont les moins efficaces, d'où un rapprochement
avec l'ancienne conception de Du Bois-Reymond, suivant laquelle
l'excitation dépendait des variations d'intensité. — H. Cardot.
Strohl (A.) et Dognon (A.). — Influence de la polarisation sur la mesure
de r excitabilité électrique chez Vhomme. — La connaissance de l'intensité
excitante réelle est empêchée par le fait qu'il apparaît une force contre-
électromotrice de polarisation croissante dès le début de l'excitation et
pouvant atteindre 10 volts; il en résulte une cause d'erreur dans la
mesure de la chronaxie chez l'homme, erreur qui peut être supprimée
par le procédé de la self, indiqué par les auteurs, ou rendue négligeable
par emploi de voltages élevés, avec un circuit suffisamment résistant.
— II. Cardot.
6)Strohl (A.). — Sur Vefficacité des courants à échelons, réponse à
M. Laugier. — Dans cette réponse, S. indique les raisons qui l'ont
incité à entreprendre sa recherche, dont le résultat ne lui semblait pas
être prévisible en toute sûreté et qu'il est intéressant de comparer après
coup aux résultats d'expériences faites sur des modèles hydrauliques.
Il se défend par ailleurs d'avoir jamais songé à remettre en honneur la
loi de Du Bois-Reymond. — H. Cardot,
Wertheimer (E.). — Sur Ihyperexcitabilité des muscles de grenouille
après la mort. — W, décrit des mouvements simulant des mouvements
— 91 —
RÉATCIONS DES ÊTRES VIVANTS Do
réllexes et dus à une hyporexcitabilité posl morleni du luusclo. Cette
hyperexcitabilité, favorisée par la dessiccation, s'oppose à l'hypoexci-
tabilité de ces muscles vis-à-vis des agents chimiques. — H. Cardot.
Labbé (Alphonse). — V hypnose chez les animaux. — L'auteur appelle
hypnose l'état d'immobilité momentanée, voisin du sommeil et analogue
à l'hypnose humaine, dans lequel peuvent tomber certains animaux,
Grenouilles, Lézards, Poissons, certains Crustacés, divers Insectes,
Céphalopodes, Astéries (c'est 1'» immobilisation réflexe» de Rabaud).
Le début du phénomène se manifeste par l'arrêt des mouvements
(mouvements respiratoires exceptés) et par la contracture brusque;
la sensibilité cutanée est très dimiijuée et toutes les fois qu'on peut le
faire on constate de la dyspnée et une accélération des mouvements
respiratoires, les expirations surtout étant profondes et forcées. Pour
produire l'hypnose, il faut mettre l'animal dans une position anormale
prolongée (Insectes, Grenouille, Lézard en décubitus dorsal. Crustacés
la tête en bas, etc.), qui peut être prise à la suite d'un choc ou d'une
chute; cette position détermine des modifications du métabolisme
(autointoxication carbonique, déplacements de substances dans les
cellules nerveuses?) qui occasionnent des chaînes de réflexes aboutissant
à l'inhibition des cellules nerveuses; cette inhibition produit la perte
du pouvoir sensorio-moteur et, en même temps, une tension plus grande
dans le tonus réflexe qui aboutit à la contracture. Dans cet état d'hyp-
nose, l'excitabilité et la conductibilité sont dissociées, les réflexes s'at-
ténuent et disparaissent, l'individualité est stabilisée. Cette stabili-
tation momentanée apparaît comme un mode de défense aux circons-
sances ambiantes, comparable à l'enkystement des organismes infé-
rieurs.— P. Remy.
Ruffini ( Angelo). — Sur V organe nerveux parasijmpalique de G. Vilali,
ou organe du vol chez les oiseaux. — C'est une mise au point des recherches
de ViTALi qui constituent une découverte très importante. II a trouvé
dans l'oreille moyenne des oiseaux une vésicule sensitive innervée par
le nerf facial. Elle mesure, chez le pigeon, 1 mm., tandis que chez les
autres oiseaux, sa taille n'est que de 0,5 mm. La destruction de cet organe
cliez le pigeon produit les mêmes troubles que l'extirpation complète
du labyrinthe. La destruction de l'organe parasympatique de Vitali est
suivie d'une dégénérescence des voies vestibulo-cérébellaires, des cellules
du noyau de Deiters, du noyau piriforme, du noyau du nerf facial, etc.,
et de la dégénérescence graisseuse des muscles. L'organe de Vitali, par
sa position, serait sensible aux oscillations de pression en rapport avec
la densité du milieu où se trouve l'oiseau, celui-ci pouvant ainsi appré-
cier la densité du milieu et régler l'innervation de ces muscles. — C. Foa.
DEUXIÈME PARTIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
f /»
GENERALE
AXN. BIOL. — T. I (1922-1923)
Morphologie cellulaire
Balls (W. L.) et Hancock (H. A.)- — Furlher .observations on cell-wall
structure as seen in cation hairs. (Proc. Roy. Soc, B. 654, 426-439.) [ 5
a) Betances (L. M.). — Lesrcellutes du sanq de V Astacus fluvialilis. (Arch.
Anal, microsc, XVIII, fasc. 1, 1-45, 7 flg., 3 pi., 1921.) [6
b) — - — Les cellules du sang de quelques Lamellibranches. (Ibid.,
fasc. 4, 309-327, 3 fig., 1 pi., 1922.^ [7
Conard (A.). — ■ Sur un nouveau mode de formation de la membrane dans les
tissus cicatriciels d'une feuille. (Bull. Acad. f^. Belg., Cl. Se, [5], VIII,
531-540, 17 flg., 1922.) C [5
Cristol (Paul). — Zinc et cancer. (G. R. Ac. Se, -^^^XXIV, 887, 1922.)
[La teneur élevée en zinc des tissus cancéreux-- est. fonction de la
prolifération et de l'activité cellulaire et nucléaire. — H. Gardot.
Dubreuil (G.), et Favre (M.). — Cellules ptasmatiques, Plasmazellen à
granulations spécifiques, cellules à corps de Russel. Cytologie et formes
évolutives. (Arch. Anat. microsc, XVII, fasc. 3, 302-360, 3 pL, 1921.)
[6
Firket (Jean). — Recherches sur la différenciation des mégakaryocijles et
leurs fonctions. (G. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 86, 1922.)
[Les mégacaryocytes renferment souvent des inclusions cellulaires
mais ils n'ont en réalité aucun pouvoir phagocytaire. — H. Gardot.
a) Lapicque (Louis). — Pailleltes scintillantes dans le protoplasme des
Spirogijres. (G. R. Soc. de Biologie, LXXXVl, 586, 1922.)
[A r ultra-microscope, on voit dans le protoplasme des paillettes
scintillantes montrant des déplacements irréguliers, des rotations, avec
scintillations. Ges déplacements peuvent être considérés comme les
témoins de l'activité protoplasmique. — • H. Gardot.
b) — — Sur les corpuscules qui montrent Pagitalion protoplasmique
chez les Spirogyres. (Ibid., LXXXVII, 510, 15 juillet 1922.) [5
Mottier (D. M.). — On certain plastids, with spécial référence to the protein
bodies of Zea, Ricinus and Conopholis. (Ann. of Bot., XXV, 349-364,
1921.) [4
Seifriz (W.). — Observations on some physical properties of protoplasm by
aid of microdisseclion. (Ann. of Bot., XXXV, 268-296, 1921.) [4
Showalter (A. M.). — Chromosomes of Conocephatum conicum. (Bot.
Gazette, LXXII, 245-249, 2- pi., 1921.) [4
— 99 —
4 ANNEE BIOLOGIQUE
Yamanouchi (S-)- — Lifc-hislonj of Corallina officinalia var. rncditerranea.
(BoL. Gazette, LXXII, 90-96, 19-21. ) [4
Showalter (A. M.). — Chromosomes du Conocephalum conicum. — ■
L'étude des chromosomes du C. conicum a d'abord été entreprise dans
le but de déterminer s'il y a une différence visible entre les chromo-
somes des deux sexes dans cette espèce. Les résultats, sur ce sujet, ont
été complètement négatifs, mais, à d'autres points de vue, il a pu être
fourni des données intéressantes. Par exemple, il a pu être établi que le
nombre des chromosomes est neuf au lieu de huit comme l'avaient sou-
tenu les précédents observateurs. Les chromosomes varient considéra-
blement en dimensions, l'un étant de beaucoup plus petit que chacun de?
huit autres. — R. SouèCxES.
Yamanouchi (S.). — Déueloppemenl du Corallina officinalis var.
mediîerranea. — L'histoire du développement de cette plante, basée
sur l'étude cytologique, peut être ainsi résumée : Les pieds mâle et
femelle possèdent 24 chromosomes, tandis que les plantes tétrasporiques
en ont 48. Pendant la formation des tétraspores se produit la réduction
chromatique; les tétraspores, pendant leur germination, présentent
24 chromosomes. Les noyaux des cellules reproductrices (spermaties
et carpogones) possèdent 24 chromosomes. Après fécondation, les
noyaux sporophytiques donnent naissance par division aux carpos-
pores qui présentent 48 chromosomes et qui engendrent la plante tétras-
porique. Les plantes mâles et femelles sont gamétophytiques, tandis
que la plante tétrasporique est sporophytique. — R. Souèges.
Mottier (D. M.). — Sur certains plasles et spécialement sur les corps
proîéiques de Zea, Ricinus et Conopholis. — Chez le Maïs, les primordia
des grains d'aleurone sont de petits corps répandus dans le protoplesme,
et qui s'accroissent surtout dans les couches périphériques de l'albumen.
Les grains d'aleurone de l'albumen du Ricin reconnaissent la même
origine; ils se réunissent en grand nombre dans des sortes de vacuoles
et forment plus tard un gros grain d'aleurone; quand la graine mîirit,
une partie du grain d'aleurone forme le cristalloïde auprès duquel naît
le globoïde. Les corps protéiques de Coropholis naissent de la même
manière que dans l'albumen du Maïs. 11 est possible que l'huile de
la graine du Ricin tire son origine de plastes spéciaux. — • F. Moreau.
Seiîriz (W.). — Observations sur quelques propriétés physiques du pro-
toplasme à Vaide de la microdissection. — Les recherches de microdis-
section sur des Myxomycètes, des œufs de Fucus, des Algues d'eau
douce, sur VElodea, sur des Mucorinées, des tubes polliniques des
Protozoaires, des œufs d'oursin et de poissons, ont porté surtout sur la
membrane plasmique sous la forme d'une couche visqueuse de nature
protoplasmique, existant à la surface du protoplasme aux propriétés phy-
siques et probablement chimiques différentes de celles de la masse
du protoplasme et dont l'épaisseur est d'environ 1/10 de u.. Le pro
— 100 —
.MORPHOLOGIE CELLLLAIRli: .-l
toplasme mis par 1? microdissoction au contact dn l'eau ne se montre
pas miscible avec elle; l'absorption et la rétention de l'eau par le proto-
plasme est essentiellement un processus d'imbibition. — F. Moreau.
h) Lapicque (Louis). — Sur les corpuscules qui monlrcnlV ngilalion pro-
loplasmique chez les Spirogyres. — L. a poursuivi l'observation des
microsomes des Spirogyres; ce sont des paillettes ou des granules; il
semble que ces deux formes d'inclusions ne sont pas spécifiquement
différentes; elles seraient sous la dépendance des influences saisonnières,
l'algue constituant dans son protoplasme avec une même substance,
au printemps, de petits disques et en été de petites sphères. Toutes ces
formations rendent manifeste l'agitation protoplasmique dans ses
diverses modalités. — H. Cardot.
Balls (W. L.) et Hancock (H. A.). — Nouvelles observalions sur la slruc-
lure des parois cellulaires chez les fibres de colon. — Il existe une structure
radiale fibrillaire spirale dans chaque anneau de croissance du poil
de coton. Les puits simples de la paroi cellulaire sont un cas spécial de
cette structure générale. Le dessin de la spirale semble être prédéterminé
durant la croissance en longueur. Il est conservé à travers tous les
anneaux de croissance de l'épaississement secondaire de la paroi. Le
nombre de fibrilles dans la coupe en travers d'un seul poil est de l'ordre
de 1.000 et plus. Le dessin des spirales (direction, renversement, etc.)
semble être le déterminant principal des convolutions extérieurement
visibles du poil. Il semble que les agrégats de cellulose inconnus com-
posant toute fibrille spirale possèdent une conformation géométrique
définie, suggérant la stéréo-isomérie. Il faudra tenir compte de cet
arrangement fibrillaire spiral dans les tentatives d'élucidation de la
structure cellulosique, par les rayons X, par exemple. — H. de Varigny.
Conard (A.). — Sur un nouveau mode de formation de la membrane dans
les tissus cicatriciels d'une feuille. — Dans les tissus cicatriciels, les
cellules nouvelles sont disposées en files normales à la surface de la
lésion, les cloisons étant, par conséquent, parallèles à cette surface;
l'auteur suit de près chez une Asclépiadacée, Hoya carnosa, les processus
qui aboutissent à la formation de ces nouvelles cloisons dans le tissu
cicatriciel qui se développe à la suite d'une blessure perforante de la
feuille. Dans les 24 heures qui suivent le traumatisme, le noyau qui,
dans la cellule adulte au repos se trouve contre la paroi, entouré par
une mince couche de cytoplasme qui tapisse la paroi tout entière (tout
le reste de la cellule est occupé par une énorme vacuole), se porte contre
la partie de la membrane la plus voisine de la blessure; de là, il émigré
dans les- deux jours suivants vers le centre de la cellule, où il se divise.
La nouvelle cloison prend naissance dans le plan équatorial du fuseau
de division, à partir du phragmoplastc; la masse cytoplasmique qui
entoure le noyau perd sa forme globuleuse, se. creuse à son intérieur et
devient un anneau qui renferme le phragmoplastc; cet anneau se porte
contre une des parois de la cellule, s'ouvre, se transforme en un arc
de cercle qui grandit, se déplace rapidement à travers la cellule, suivi
par la nouvelle cloison. C. remarque une fois de plus que la forme de la
cellule détermine celle du phragmoplastc : l'arc, pendant tout le temps
que se forme la cloison, s'attache à angle droit sur la paroi de la celhile.
— P. Remy.
— 101 —
6 ANiNÉE BIOLOGIQUE
Dubreuil (G.) el Favre (M.). — Cellules plasmaliques. Plasmazellen
à granulations spécifiques. Cellules à corps de Russel. — La cellule plas-
matique est plus ou moins polyédrique, ses dimensions varient de celles
d'un lymphocyte à celles d'un grand mononucléaire; le protoplasma
présente une zone externe, finement grenue et basophile, et une zone
interne plus claire qui correspond à la région de la centrosphère. Le
noyau (ou les noyaux) est très caractéristique et permet l'identification
de la cellule. On a souvent dit que sa chroma tine est disposée en « rayons
de roue », ce n'est pas exact : la chromatine est disposée en blocs polyé-
driques qui figurent un damier irrégulier. Le cytoplasma renferme un
chondriome que G. Dubreuil a été le premier à décrire, et sur lequel
le présent travail apporte de nouvelles précisions. Outre le chondriome
plus ou moins développé, les cellules plasmatiques contiennent des
vacuoles avec des grains de ségrégation, ce qui prouve leur fonction
sécrétoire. Le granoplasma de Unna n'est que l'aspect rudimentaire
du chondriome et des grains de ségrégation mal fixés; les granulations
neutres de Schridde sont dans le même cas, ce sont des mitochondries.
Les cellules plasmatiques peuvent, sous l'influence de causes locales,
édifier dans leur cytoplasma deux variétés de granulations spécifiques,
d'où cellules à granulations oxyphiles, et cellules à granulations baso-
philes (ou Plasmamastzellen); les Plasmazellen à granulations neutres
n'existent pas. On a beaucoup discuté sur les corps de Russel de cellules
plasmatiques. On entend par « corps de Russel » ou « corps fuchsinophiles >»
des globes plus ou moins sphériques, hyalins, d'aspect réfringent, de
taille variable (1 à 20 microns), tantôt libres, tantôt enclos dans les
cellules, isolément ou par groupes de plusieurs, colorables ou non par
les couleurs d'aniline. D. et F. montrent l'identité fondamentale de subs-
tance des granulations oxyphiles et des corps de Russel; i)ar suite
de causes locales, probablement humorales, la substance qui, normale-
ment, édifie les granulations vient se présenter sous forme de corps de
Russel : sphérules, globes, cristaux ou précipité. Les uns et les autres
apparaissent au cours des inflammations aiguës et chroniques; mais
on ignore pour le moment le rôle des granulations, de même que celui
des corps de Russel. Les cellules plasmatiques sont d'origine lympho-
cytaire; il n'est pas rare de voir leur noyau en amitose, mais la division
directe du noyau est très rare, si même elle existe. La division nucléaire
ne s'accompagne pas toujours de ivision cellulaire; l'abondance des
cellules plasmat ques dans une région est fonction de l'immigration de
lymphocytes en évolution, et non pas de la multiplication des Plas-
mazellen existantes déjà. Ce sont des cellules immobiles, elles meurent
où elles sont nées, sans se transformer en aucun autre type cellulaire;
elles disparaissent phagocytées par des macrophages, ou bien subissent
la dégénérescence. — A. Drzewina.
a) Betances (L. M.). — Les cellules du sang de quelques Lamellibranches.
— Les cellules du sang des Lamellibranches sont identiques respective-
ment aux microlymphocytes, aux cellules plasmatiques, aux mono-
cytes et aux hémocytoblastes des Mammifères. Les cellules granuleuses
de ces Mollusques, comme celles des Crustacées, sont des éléments sécré-
toires, el les diverses variétés qu'elles offrent ne sont que les divers aspects
de leur activité fonctionnelle; on peut les rapprocher des éosinophiles
et des sitistocytes (= Mastzellen) des Mammifères." Le tissu leucopoié-
tique est diffus: c'est le tissu du pied et du manteau, le tissu connectif
— 102 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 7
en général, les glandes lymphatiques décrites par Cuenot. Au point de
vue physiologique, les cellules du sang des Lamellibranches ne paraissent
présenter rien de particulier. — - A. Drzewina.
b) Betances (L. M.)- — Les cellules du sang de VAslacus fluvialilis. — Les
cellules du sang de l'Ecrevisse sont des lymphocytes et monocytes ty-
piques, identiques à ceux de l'Homme. Les cellules qui avaient été
décrites sous les noms de « explosive corps », de » thygmocytes «, et de
cellules granuleuses, ne sont que les différents stades d'activité sécré-
toire d'un élément comparable à l'érythroblaste lymphoïde; suivant
les stades, on aura un granulocytoblaste, un granulocyte ou un rha-
gioplaste. Les lieux d'origine de la cellule sanguine ô.'Aslacus sont,
outre des glandes lymphoïdes de Cuenot, le saccule de la glande verte,
et le tissu conjonctif en général. D'ailleurs, la morphogenèse n'est pas
la même chez l'embryon et chez l'adulte. Quant aux jjropriétés physio-
logiques des éléments en question, elles ne diffèrent guère de celles
reconnues chez les Mammifères; les granulocytoblastes et les granu-
locytes ont une fonction réparatrice ou nutritive; la coagulation du
sang est déterminée par ces derniers, mais y interviennent également
des cellules du type thrombocyte. — A. Drzewina.
Histogenèse et morphogénèse
Arhber (A.). — On Ihe development and morphology of the leaues of Palms.
(Proc. Roy. Soc, B. 652, 249-261.) [18
Benninghoff (A.). — Ûber den funklionnellen Bau des Knorpels. ( VerhandI,
Anat. Ges., 31. Vers., Ergânzungsheft. z. 55. Bd. Anat. Anz., 250-
267, 3 fig.) [11
Cotronei (G.). — Sulla morfologia causale dello sviluppo oculare del Bufo
vulgaris. (Mon. Zool. It., An. XXXI, 3-4.)
[Résumé d'un travail publié dans les Recherches de morphologie. Eu
faisant agir le chlorure de lithium sur les œufs qui vont être déve-
loppés de Bufo vulgaris, a obtenu un monstre asymétrique qui selon
l'auteur fournit une vérification expérimentale des recherches de Rabl.
La malformation est minutieusement décrite. Le chlorure de lithium
a une action paralysante. — S. Theodoro.
Cotte (J.). — ■ Quelques anomalies observées au cours de séances de travaux
pratiques. (Assoc. franc, avanc. des Se, 45^ session, Rouen, 722-723,
1921.)
• [Signale entre autres anomalies une Rana esculenta Ç dont un lobe
du corps adipeux surmontant l'ovaire droit était transformé en ovaire
supplém''nlaire contenant des ovules à cytoplasmi' fortement vésicu-
leux, une Ciona intestinalis pourvue de 3 cœurs adhérant par leur partie
antérieure et ayant un oriflce supérieur commun. — P. Remv.
— 103 —
8 ANNÉE BIOLOGIQUE
Cuénot (L.)- — Coléoptères droits el gauches. (Assoc. franc, avanc. des
Sciences, 45^ session, Rouen, 682, 1921.) [17
Dantan (J. L.). — Recherches sur les Anlipalhaires. (Arch. Anat. microsc.
XVII, fasc. 2, 137-245, 13 fig., 10 pL, 1921.) [17
Delphy (Jean). — Diverses anomalies de Pleuronecles. (Assoc. fr. Avanc.
des Se, C. R., 45e session, Rouen, 648-651, 5 fig., 1921.) [18
Devanesen (D. W.). — The developmenl of the calcarcous paris of the
lanlern of Arislole in Echinus miliaris. (Proc. Roy. Soc, B. 655, 468-
483.) [16
Dominici (H.). — Etudes sur le tissu conjonctif et les organes hémato-
poïétiques des Mammifères. (Arch. d'Anat. microsc, XVII, fasc. 1, 2
et 3, 3-76, 83-136, 247-301, 23 fig., 19 pi., 1920-21.) [11
Fauré-Fremiet (E.). — Le cycle de croissance des colonies de Vorlicellides.
(Bull. biol. Fr. et Belg., LVI, 427-453, 14 fig., 1922.) [15
Gayda (T.). — Ricerche de eleltrofisiologia nello sviluppo ontogenetico del
Bufo vulgaris. (Arch. de Se. Biol. III, 1, 1922.) [16
Harris (J. A.). — Leaf-tissue production and water content in a mutant
race of Phaseolus vulgaris. (Bot. Gazette, LXXII, 151-161, 1921.) [18
Hegner (Robert W.). — The effects of prostate substance on the metamor-
phosis of the intestine of frog tadpoles. (The Am. J. of Physiology, LXI,
No. 2 July 1922, 298-299, 1 tableau.)
[H. confirme les expériences de Macht et montre que la prostate
renferme un principe qui stimule les métamorphoses de l'intestin des
têtards. — Paul Boyer.
Huxley (Julian S) and Hogben (Lancelot T.). — Experiments on amphi-
bian metamorphosis and pigment responses in relation to Internai
Sécrétions. (Roy. Soc. Proceed., B. 649, 36-53.) [19
Krieg. — Zur Théorie des geschichteten Pîallenepithels. (Verhandl. Anal.
Ges., 31. Vers., Ergânzungsheft z. 55. Bd. Anat. Anz., 242-250.) [10
Levi (G.). — Per la migliore conoscenza del fondamento anatomico e dei
fattori morfogenetici delta grandezza del corpo. [U accrescimento dei somiti
mesodermici e di allre individualità morfologiche.) (Arch. Ital. de Anat.
e de Embriol., XVIII, 1921.) [13
Luna (E.). — Lo sviluppo dei centri nervosi in Rhinolophus hipposideros.
(Mon. Zool. It., XXXII, n. 3-4.)
[Premières phases du développement des centres nerveux depuis
la fermeture du conduit médullaire jusqu'à la formation des hémis-
phères cérébraux. — E. Teodoro.
Martini (E.). — Bemerkungen zu Feuerborns neuer Théorie ûber den
Thoraxbau der Inseklen. (Zool. Anz. LV, 176-180, 1922.)
— 104 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 1)
[Réfute, en s'appuyanl sur l'élude de la morpholofîie el du dévelop-
pement, la théorie toute récente de Feuekborn [Ann. biol., XXVI, 277)
sur la constitution du thorax des Insectes, et continue à adopter
l'ancienne conception. — P. Remv.
Plenk (H.). — Die Miiskelfasern der Schnecken iind das Problem der
Schrâgsireifiing. (Verhandl. Anal. Gcs., 31. Vers., Ergânzungsheft z.
55, Bd. Anal.' Anz., 203-215, 4 fig.) [13
Popovici-Baznosanu (A.). — L'influence de quelques fadeurs sur V accrois-
sement des Gastéropodes d'eau douce. (Arch. Zool. cxp. et gén., LX,
501-521, 9 fig., 1921.) [15
Porter (W. T.). — The relative 4/rowtli of individual Boston scliool boys.
(The Am. J. of Physiologv, LXI, No. 2, Julv 1922, 311-325, 6 tableaux,
3 fig.) ' ^ [14
•
Swingle (W. W.). — Spontaneous metaniorpliosis of the american Axolotl
(Amer. Natur., LVI, 1922, 560-657.) [9
Vogt. — Operaliu bewirkle " Exogaslrulation"" bei Triton und itire Bedeu-
tung fur die Théorie der Wirbeltiergasirulation. (Verhandl. Anat. Ges.,
31. Vers., Ergàngungsheft z. 55. Bd. Anat. Anz., 53-64, 6 fig.) [9
Weidenreich. — Uber die Beziehungen zwischen Muskelapparal und
Knochen und den Charakler des Knochengewebes. (Verhandl. Anat. Ges.,
31. Vers., Ergânzungsheft z. 55. Bd. Anat. Anz., 28-53.) [13
Wetzel (G.). — Studien zur Schâdelstatik. (Verhandl. Anat. Ges., 31.
Vers., Ergânzungsheft z. 55. Bd. Anat. Anz., 216-226, 6 fig.) [12
Wintrebert (P.). — La voûte palatine des Salamandridae. Son évolution
avant, pendant et après la métamorpfwse, suivant les conditions biolo-
giques. (Bull. biol. Fr. et Belg., LVI, 275-426, 53 fig., 1 pi., 1922.) [20
Vogt. — Provocation, par opération, d'une « exogastrulation ■> chez le
Triton; sa signification pour la théorie de la gastrulation étiez les Verté-
brés. — V. a enlevé, chez des embryons de Triton, à un stade de blastula
plus ou moins avancé, le toit de la cavité de segmentation, et a élevé
séparément l'embryon lésé aussi bien que le fragment de toit. Il a obtenu
ainsi divers résultats relatifs aux questions dynamiques de la formation
des feuillets. Il s'agit ici de la bouche primitive. L'embryon lésé se
répare rapidement, et l'embryon forme alors une bouI(> plus petite,
dépourvue de cavité de segmentation. Plus tard, au moment où la
gastrulation a commencé chez les témoins, se fait un étranglement
équatorial, avec allongement de l'embryon; l'étranglement devient
vite une gouttière annulaire profonde, la moitié végétative restant
sphérique tandis que la moitié animale s'amincit; l'ensemble prend la
— 10.) -
10 ANNÉE BIOLOGIQUE
forme d'un jeune champignon. V. désigne ce stade sous le nom d'exo-
gastrula, sans vouloir cependant le comparer aux exogastrulas de
Herbst et de Driesch. L'invagination normale ne se fait pas, et ce qui
aurait dû être l'entoderme intestinal reste bombé vers l'extérieur;
mais plus tard se produit une ébauche d'invagination excentrique, dans
la région végétative; l'ébauche s'efface ultérieurement (sauf dans cer-
tains cas où elle se développe, atteint la partie voisine du sillon annu-
laire, et aboutit à une gastrulation incomplète), l'embryon reprend une
forme sphérique, la partie animale s'aplatissant et coiffant la moitié
végétative, et l'on parvient à une exogastrula âgée, sans intestin primitif
ni ébauche médullaire, mais pourvue de mésoderme, de somites, de
chorde et d'ébauches sanguines.
Dans l'exogastrula, la région de la bouche primitive est donc dissociée
en un sillon annulaire, limite de la zone marginale et des cellules vitel-
lines, et région d'immigration du mésoderme, et d'autre part une inva-
gination dans la région vitelline. La place de celle-ci semble déterminée,
car si l'on étrangle équatorialement des embryons de Triton, elle se fait
de la même façon. L'invagination ne peut s'achever que s'il y a épibolie.
Or, l'opération effectuée, si elle a été pratiquée assez tôt, a exigé pour
la cicatrisation une part du matériel destiné à l'épibolie et a empêché
celle-ci de se produire à temps; si, au contraire, l'opération a été
tardive, l'épibolie était déjà avancée, et la gastrulation se passe à
peu près normalement. Dans tous' les cas, le mésoderme se produit au
niveau du sillon annulaire. La chorde peut se montrer complètement
sans trace d'intestin; son ébauche est donc indépendante du champ de
cellules entodermiqu(\s. On peut préciser davantage au moyen d'autres
expériences, qui consistent en un échange par transplantation de
matériel équivalent entre deux embryons dont l'un a été coloré vita-
lement et l'autre ne l'a pas été : on se rend compte ainsi que la
chorde, dans sa partie essentielle tout au moins, provient de la moitié
animale de la blastula : elle n'est donc pas entodermique. En somme,
dans la gastrulation normale, la bouche primitive comprend deux
éléments, qui ont été prévus par Keibel et que l'expérience sépare :
l'invagination entodermique et la gouttière mésodermique.
V. s'élève en terminant contre l'importance exagérée accordée à la
limite entre l'ectoderme et l'entoderme, puisqu'à laucun moment chez
les Vertébrés l'embryon n'a deux feuillets sans que l'on puisse distinguer
cctoderme, entoderme, mésoderme et ébauche de la chorde. —
M. Prenant.
Krieg. — Sur Vinlerprélalion théorique de Vépithélium pavimenleux
slraiifié. — Le caractère essentiel de l'épithélium pavimenteux stratifié
est que les cellules mortes ou en voie de dégénérescence n'y sont pas
éliminées individuellement, comme dans les épithéliums simples, mais
restent pour quelque tem]>s unies entre elles et avec les autres cellules
de l'épithélium. K. interprète cette différence en montrant que dans
les épithéliums simples les cellules mortes, qu'elles soient rejetées
en totalité (formation du lait utérin dans l'utérus gravide, élimination
de cellules épithéliales par l'intestin des larves d'Anoures à la méta-
morphose) ou qu'elh^s disparaissent sur place (cas bien plus fréquent),
ont subi en dégénérant une liquéfaction, c'est-à-dire une diminution de
la viscosité de leur protoplasma. Dans l'épithélium stratifié, au con-
traire, la dégénérescence nécrobiotique des cellules provoque une aug-
— 10(1 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉXÈSE 11
mc'ulaUou de viscosité ou de rigidité dans le protoplasme, ou du moins
dans ses couches externes; c'est ainsi que se produisent, entre autres,
des fibrilles épidermiques qui unissent les cellules entre elles.
La différence entre les doux types épithéliaux doit donc être ramenée
à la forme de la nécrobiose que subissent les cellules; les cas (métaplasie
indirecte vraie, transformation ontog-énétique de l'épithélium simple
de l'œsophage embryonnaire en épit hélium stratifié) où un même
épithélium peut se présenter sous les deux types signifient que ses
cellules peuvent subir aussi bien une nécrobiose à stade final liquide
qu'une nécrobiose à stade final de gel. — M. Prenant.
Dominici (H.). — Etudes sur le tissu conjonclif et les organes hémalo-
poiéliques des Mammifères. — Ce travail posthume de D., resté inachevé,
a été publié par les soins de Jolly et Rubens Duval, qui, sans rien
ajouter au texte de l'auteur, en ont extrait les parties les plus originales
et les plus substantielles. Il est divisé en trois parties : 1° tissu conjonctif
général; 2° inflammation du tissu conjonctif; 3° modifications des
organes hématopoïétiques, et illustré de belles planches.
Tous les tissus faisant partie du système conjonctif général : le tissu
cellulaire lâche, les tissus cartilagineux, osseux, fibro-tendineux, etc.,
peuvent être ramenés au même type, à cause de l'identité de leur
origine, de l'équivalence de leurs fonctions, de la continuité de leur
texture et de l'unité de leur structure fondamentale. Le système con-
jonctif général est ainsi formé de parties solidaires, indissociables, et
l'étude de l'une des parties implique celle des autres. Mais D. étudie en
particulier le tissu conjonctif lâche et les séreuses, car c'est là qu'il trouve
la clé de la structure des organes hématopoïétiques. On sait que, quelle
que soit la complexité apparente du tissu cellulaire lâche, on y rencontre
toujours les mêmes éléments qui sont, outre les vaisseaux et les nerfs,
la substance anhiste, les fibres et les cellules propres du tissu conjonctif,
les unes fixes (fibroblastes, cellules adipeuses, etc.), les autres libres
(cellules interstitielles et cellules lymphatiques). D'après D., tous ces
éléments cellulaires sont de la même espèce, et leurs aspects variés
correspondent à des degrés d'évolution distincts; les cellules migratrices
se transforment en cellules interstitielles, et celles-ci en cellules fixes,
soit par métamorphose directe, soit en passant par un stade de plasmode.
D. étudie ensuite le développement des taches laiteuses, qui sont les
centres germinatifs du tissu conjonctif; il est exactement comparable au
développement du mésenchyme de l'embryon.
L'examen des réactions inflammatoires du tissu conjonctif est par-
ticulièrement suggestif. L'inflammation le remanie de telle sorte que sa
structure recouvre des caractères propres à la période fœtale. D'autre
part, il se produit au cours des inflammations une métaplasie lym-
phoïde qui consiste dans le développement de nodules identiques aux
follicules des ganghons lymphatiques par leur structure, leurs fonctions
et leur évolution.
Dans la troisième partie de son travail, D. insiste surtout sur l'unité
du plan de structure du système hématopoïétique. Les tissus myéloïde
et lymphoïde ne sont pas spécifiquement différents, comme l'ont pré-
tendu de nombreux auteurs à la suite d'Ehrlich. Cette dualité ne peut
se soutenir que quand on envisage les Mammifères adultes, et à l'état
normal. Mais, chez le fœtus, et dans certaines conditions physiologiques
(gestation) et pathologiques, on reconnait que le tissu myéloïde n'est
— 107 —
1-2 ANNÉE BIOLOGIQUE
qu'un produit'de transformation du tissu lymphoïde. D. étudie en détail
cette transformation dans la rate, où elle est surtout manifeste à la
suite des hémorragies et au cours des états infectieux. — A. Drzewina.
Benninghoîf (A.). — Sur la slniclure fonctionnelle du cartilage. — Si
la structure fonctionnelle de l'os a été très étudiée, celle du cartilage n'a
jamais été l'objet que de travaux épars. B. entreprend ici de mettre en
rapport la constitution microscopique de ce tissu et les champs de force
auxquels il se trouve soumis en diverses circonstances. 11 discute et flnit
par considérer comme fondée la distinction généralement admise dans
le cartilage entre les territoires, qui entourent les cellules ou les groupes
de cellules, et la substance interterritoriale. Les premiers, qui lui parais-
sent vraiment caractéristiques du cartilage, en sont des éléments sta-
tiques importants : leur forme plus ou moins sphérique et leur structure
lamelleuse concentrique les rendent aptes à réagir à des pressions venant
de n'importe quelle direction; ils s'aplatissent alors, perpendiculairement
à la direction de la pression, et contribuent à répartir celle-ci unifor-
mément dans la masse du tissu. Mais les territoires sont incapables de
résister sérieusement aux tractions : ce rôle revient à la substance inter-
territoriale, et en particulier aux fibrilles conjonctives, dont B. étudie
le tracé d'ensemble. Du périchondre, qui est un lacis de ces fibrilles,
elles s'enfoncent en profondeur en s'incurvant, puis restent normales
à la surface, en ce qui concerne du moins les plus gros faisceaux. S' ap-
puyant sur l'exemple du cartilage trachéal, dont les deux faces offrent
une dissymétrie évidente dans leur rôle et dans leur structure, B. montre
que le tracé des fibrilles correspond en gros à celui du champs des forces
de flexion, que la zone des tensions maxima correspond au périchondre
externe, qui est beaucoup plus puissant même que l'interne, et qu'enfin
la zone des pressions correspond, et au périchondre interne, très mince,
et au cartilage proprement dit. Des mesures de ténacité, faites sur les
moitiés interne et externe du cartilage trachéal, confirment ces vues,
en montrant que la moitié externe est beaucoup plus tenace, surtout
si on a conservé le périchondre. D'après l'auteur, ces vues pourraient
être développées pour les autres cartilages. — M. Prenant.
Wetzel (G.). — Etudes sur la statique du crâne. — Pour étudier l'équi-
libre statique du crâne vis-à-vis des diverses pressions qu'il subit,
W. utilise des crânes décalcifiés après retrait des dents et de tout le
maxillaire inférieur. Si ensuite on replace tout ou partie de ces pièces
Testées dures, on peut exercer sur elles, par exemple, des pressions
similaires de celles dues à la mastication, et observer les déformations
qu'elles produisent dans le crâne, déformations naturellement très
exagérées par la flexibilité artificielle de celui-ci. La méthode exige
quelques précautions, d'une part parce que la décalcification n'est pas
toujours complète, d'autre part à cause de l'éloignement où on se trouve
des conditions naturelles : il est indispensable de contrôler les résultats
obtenus en les comparant aux conditions dans le crâne non décalcifié.
Le caractère général de la résistance du squelette de la face à la pres-
sion de mastication est de faire intervenir des forces de torsion bien plus
que des pressions vraies : les forces sont transmises du plan alvéolaire
aux régions supérieures du squelette par des piliers arqués, concaves
au convexes, qui se déforment' par la pression et exercent ainsi une
éroction; les piliers que forme la face ne s'appuient jamais directement
— 108 —
HISTOGENESE ET MORPIIOGENESK U
sur la boîte crânienne, mais sur des apophyses de celle-ci, et ce sont les
arcs ainsi formés (l'arc jugal par exemple) cjui fléchissent sous les pres-
sions de mastication; la pression sur les incisives tord l'intermaxillaire;
sur les canines ou sur les premières molaires, elle tord si bien le maxil-
laire que les dents voisines s'écartent les unes des autres sur le crâne
décalcifié; exercée sur les dernières molaires, elle déforme l'apophyse
ptérygoïde d'une façon qui, au point de vue mécanique, semble parti-
culièrement adaptée à fournir une résistance considérable. Ainsi, les
forces de torsion prédominent dans tous ces cas.
W. étudie aussi la statique du crâne sous l'effet de la pression interne
de l'encéphale. Pour rendre les déformations plus perceptibles, il remplit
le crâne décalcifié avec du plomb de chasse; les déformations consistent
essentiellement en un élargissement de la base et un déplacement vers
le bas du grand diamètre transversal. Ces expériences mettent aussi
en évidence le rôle statique joué par la faulx du cerveau et la tente du
cervelet. — M. PRENA^■r.
Weidenreich. — Sur les rapports entre Vappareil musculaire et Vos,
et sur le caractère du tissu osseux. — Le rapprochement des points de vue
de l'histologie, de l'anatomie et de l'anatomie comparée conduit l'auteur
à considérer le tissu osseux, non pas comme une notion histologique
autonome, mais comme une désignation d'ensemble pour les formes les
plus variées du conjonctif sclérifié. En particulier, le tissu osseux lamel-
leux que l'on décrit le plus habituellement n'est pas la forme primitive
de l'os. Cette dernière, telle qu'elle paraît représentée chez les Placo-
dermes et les Stégocéphales, est une forme purement fibreuse, que l'on
trouve réalisée à l'heure actuelle dans les régions périphériques des os,
et en particulier dans les régions d'insertion de nombreux muscles.
Dans ces régions, en effet, il y a transformation progressive du tendon
en os fibreux, mais l'os fibreux est secondairement dissocié, et remplacé
par les lamelles des systèmes de Havers. Le tissu lamelleux et vasculaire
est la forme statique de l'os. — M. Prenant.
Plenk (H.). — Les fibres musculaires des Gastéropodes et le problème
de la striation oblique. — On sait que les Mollusques présentent des fibres
musculaires obliquement striées, qui ont été diversement interprétées;
parfois on a considéré leur aspect comme dû à l'enroulement en hélice
de fibrilles lisses; d'autres ont supposé une structure compliquée et intime
de la fibre, qui réalisait cette disposition : les éléments de la fibre seraient
disposés en séries obliques spirales; d'autres encore ont imaginé des
fibrilles striées disposées en hélice. P. soutient ici que toutes ces opinions
sont fausses et que la striation oblique est simplement une striation
transversale anormalement déformée.
En effet, on ne peut suivre les stries en une hélice continue; la stria-
tion est parfois de même sens sur les deux faces opposées de la fibre;
en certains points on voit nettement des fibrilles parallèles à l'axe; les
fibrilles isolées par macération sont bien plus fines que les stries obliques;
il y a des variations importantes dans l'épaisseur de celles-ci; en lumière
polarisée, enfin, la fibre est biréfringente uniaxe, à axe parallèle à son axe
géométrique; on trouve d'ailleurs tous les intermédiaires entre des
fibres à striation oblique et des fibres à striation transversale typique,
et leur existence n'est pas strictement limitée aux Mollusques. [11 serait
peut-être dangereux de généraliser trop rapidement cette interpréta-
— lOfi —
14 ANNÉE BIOKXilQUE
tion nouvelle; récemment encore, Turchini (1922) a donné de bons
arguments en faveur de l'enroulement hélicoïdal de fibrilles lisses. Il
est possible que, comme Marceau l'a suggéré, on ait confondu bien des
choses parmi les fibres à striation oblique.] Le mémoire de P. contient
en outre une description des fibres lisses et des fibres à striation trans-
versale chez les Gastéropodes étudiés, et des indications sur leur répar-
tition. — M. Prenant.
Levi (G.). — Conlribulion à la connaissance de la base analomique
el des fadeurs morphogénéiiques de la grandeur du corps. [U accroisse-
ment des somites mésodermiques el d'autres individualités morphologiques.).
— Pendant les premières phases du développement, c'est-à-dire jusqu'à
l'ébauche des 14 premiers somites, le matériel germinatif croît jus-
qu'aux mêmes limites chez les grands comme chez les petits animaux.
Cette uniformité a pour base structurale la constance de grandeur des
somites et l'identité du nombre des cellules, laquelle, à son tour, révèle
une uniformité dans la succession des divisions cellulaires. Aux stades
suivants, la croissance des individualités morphologiques primitives
devient proportionnelle à la grandeur définitive que l'embryon atteindra
plus tard. Cela ne dépend pas tant d'un plus grand volume de quelques
éléments qui constituent les unités, que de l'augmentation du nombre
des éléments. L'augmentation de taille de ces éléments ne devient
importante qu'aux stades ultérieurs de la croissance, quand la multi-
plication des éléments embryonnaux dans les organes à éléments per-
pétuels se ralentit et finit par s'arrêter. Si les cellules des somites des
embryons des animaux de grande taille se multiplient selon un rythme
plus rapide, qui ne s'observe pas au commencement du développement,
cela montre qu'il doit y avoir un facteur inhibiteur. Celui-ci est pro-
bablement l'insuffisance du métabolisme des unités primitives à un
moment où l'appareil vasculaire ne fonctionne pas encore. — La gran-
deur des individualités morphologiques définitives serait réglée de la
façon suivante : elles grandissent davantage chez les animaux de grande
taille que chez ceux de petite taille, et il se réalise ainsi une économie
de substance en relation avec une augmentation du nombre de ces
individualités. Mais cela se passe dans des limites établies par les exigences
physiologiques; c'est ainsi que dans les organes dont les unités ne peuvent
grandir sans compromettre leur fonction (glandes salivaires, pan-
créas, etc.). elles grandissent également chez tous les animaux indépen-
demment de leur taille, tandis que leur nombre croît en proportion de
la taille du corps. — - G. Foa.
Porter (W. T.). ■ — La croissance individuelle relative des enfants de
Vécole de Boston. — P. détermine le rapport de la croissance individuelle
et de la croissance moyenne des enfants.
Approximativement, un tiers des enfants conservent leur rang dans
le pourcentage à la fois au point de vue du poids et de la taille dans
une année, l'écart ne dépasse jamais plus de 2,7 rangs pour aucun
enfant et 5,3 rangs pour un enfant sur trois.
Les variations de la taille sont tout à fait semblables à celles du
poids. Les enfants petits tendent à rester petits, à moins d'être mis
en des mains expérimentées. Pour déterminer l'augmentation mensuelle
du poids, les tables habituelles n'ont besoin d'être corrigées que pour
les variations saisonnières, les mesures mensuelles ne sont pas néces-
— 110 —
HISTOGENÈSE KT MORPHOGÉNÈSli: 15
saires pour corriger l'écart personnel. L'augmentation mensuelle de la
taille est trop faible pour nécessiter une correction pour l'écart personnel,
mais cette correction devient nécessaire quand on envisage des
périodes de trois mois et plus.
L'enfant dont le poids ne subit pas l'accroissement normal est
prédisposé à la maladie, ou est déjà malade; en effet, une augmen-
tation de poids insuffisante est en elle-même un état pathologique. A
part les services qu'elle peut rendre pour reconnaître la maladie, ou la
menace de maladie, l'augmentation du poids n'a pas une importance
capitale; il est, au contraire, capital d'obtenir chez les enfants une
taille normale au point de vue social et familial. — Paul Boyer.
Fauré-Fremiet (E.). — Le cycle de croissance des colonies de Vorlicel-
lides. — Si l'on mesure l'accroissement de la masse cellulaire totale
d'une colonie de Vorticellides en exprimant le temps par le nombre de
générations, on retrouve chez ces Protozoaires les deux types de crois-
sance que l'on peut rencontrer chez les tissus embryonnaires d'animaux
supérieurs : des croissances logarithmiques d'allure indéfinie dont la
courbe représentative satisfait à l'équation log x = al — b et des crois-
sances de forme plus complexe, tendant vers une limite, représentées
graphiquement par une courbe en S correspondant à l'équation de
RoBERTsoN log-r-^ — =K {t — t'). Mals l'accroissement de chaque
individu n'est pas nécessairement le même dans l'unité de temps; le
coefficient de croissance individuel diminue, dans l'ensemble, progres-
sivement avec l'âge, et si l'on exprime l'accroissement total en fonction
du temps réel, il serait possible que dans tous les cas on obtînt une
courbe en S.
La courbe représentant la variation de l'accroissement total du
pédicule en fonction du nombre de générations varie beaucoup avec les
espèces; mais, en tenant compte de la densité du pédicule aux diverses
bifurcations, on peut admettre que sa croissance augmente assez rapi-
dement, se ralentit, puis s'arrête.
Dans ces conditions, on peut exprimer le développement de la colonie
par un cycle de sécrétion pédiculaire et par un « cycle de croissance »
cellulaire (Woodruff et Baitsell) dont les raisons doivent être cher-
chées non pas dans l'action réciproque, négligeable ici, des individus
les uns sur les autres, ni dans la quantité d'énergie extérieure disponible
(la quantité de nourriture mise à leur disposition est pratiquement
inépuisable), mais dans des phénomènes cytoplasmiques, donc intra-
cellulaires. L'auteur essaie d'interpréter ces faits par des hypothèses :
la sécrétion du pédicule serait due sans doute à une substance active,
ferment ou produit analogue, représentée par des granulations parti-
culières apparaissant dans la région postérieure de l'individu, au niveau
de ,1a scopula; la substance active présente dans l'individu initial serait
en excès par rapport aux produits transformables et la masse de subs-
tance produite croîtrait proportionnellement à la masse de substance
transformable jusqu'à une certaine limite; puis, la substance active
étant diluée à chaque multiplication nouvelle dans une masse cyto-
plasmique de plus en plus considérable, la masse de substances pro-
duites croîtrait alors proportionnellement à la masse de substance active
et l'accroissement, d'abord progressif, tendrait ainsi vers une limite
après avoir pris une valeur maximum. Une hypothèse analogue peut
— 111 —
16 ANNÉE BIOLOGiyUE
être faite pour expliquer Faccroissement cytoplasmique en supposant
que chaque individu fondateur de colonie possède un « pouvoir d'utili-
sation 'de l'énergie extérieure qui est dilué progressivement à chaque
génération nouvelle dans une masse cytoplasmique croissante. » —
P. Remy.
Popovici-Baznosanu (A.)- — V influence de quelques fadeurs sur r ac-
croissement des Gastéropodes cVeau douce. — ■ Les biologistes ont observé
depuis longtemps que les espèces aquatiques monti*ent des variations
de dimensions considérables. Semper, expérimentant avec Lyninœus
stagnalis, pense que ces variations dépendent du volume de l'eau,
lequel réglerait l'absorption d'une « matière inconnue » ou « substance
stimulante » contenue dans l'eau. Après lui, Varigny fait intervenir un
nouveau facteur : la surface du liquide, comme aussi le nombre des
individus d'un milieu donné, la taille étant fonction de l'exercice et du
mouvement. Enfin, Legendre suggère que ce sont les excréta liquides
ou solubles qui ralentissent la croissance. P.-B. a repris ces expériences,
avec le même matériel, mais en y introduisant des facteurs nouveaux.
Pour lui, le facteur volume est loin d'avoir la valeur que Semper et
Varigny lui attribuent; d'autre part, l'accroissement est fréquemment
proportionnel à la surface et varie en raison inverse du nombre des indi-
vidus, comme on pouvait s'y attendre. La présence d'excreta favorise
nettement (et indirectement) la croissance. En fin de compte, abstrac-
tion faite de l'équation individuelle des animaux d'une même ponte,
c'est la nourriture qui représente le facteur prépondérant; par nour-
riture il convient d'entendre non pas tant les végétaux supérieurs que
la micro flore. Tous les autres facteurs (volume, surface, densité de
population, excréta) n'agissent que dans la mesure où ils servent à
exalter ou à entraver le déveloiipement de la microflore. — M. Au-
BERTOT.
Devanesen (D. W.)- — Développement des parties calcaires de la
lanterne d'Aristote chez Echinas miliaris. — Tous les éléments calcaires
de la lanterne, à l'exception des dents, se déposent sous forme de spi-
cules tri-radiées; en ceci, comme dans leur croissance ultérieure, celles-ci
ressemblent aux ossicules des Echinodermes en général. Les deux
épiphyses, une de chaque côté et en dessous d'une rotule, doivent être
considérées comme constituant une paire. Un « compas » naît de deux
spicules rudimentaires. C'est le seul élément de la lanterne qui manque
dans le « rudiment d'oursin >. Une dent est une partie formant paroi
en conséquence de sa composition aux dépens d'une double rangée de
lamelles. Une paire de lamelles constitue son unité ultime, bien qu'il
se puisse qu'originellement une paire de lamelles elle-même, après
avoir revêtu la forme conique, ait pu fonctionner comme structure
intégrale, comme une sorte primitive de dent chez l'oursin ancestral.
II se présente une phase remarquable dans la consolidation de ces
lamelles, le dispositif cône dans cône. La carina est fournie par les becs
des cônes s'adaptant en scie. Sans aller jusqu'à faire descendre direc-
tement les oursins des astéries, on peut établir une brève comparaison
entre les ossicules de la lanterne et ceux du cadre buccal d'une astérie;
.une paire d'alvéoles correspond à une paire de plaques d'angle de bouche;
une paire d 'épiphyses, comme les entend l'auteur, à la première paire
d'ambulacres; une paire de compas à la seconde paire de ceux-ci; la
— 112 —
HISTOGENÈSE ET MORPIIOGÈNÈSE 17
rotule peut peut-être passer pour un odontophore déplacé; la paire de
lamelles primordiales qui précède la dent d'oursin peut être comparée
à une paire d'appendices des plaques d'angle de bouche. — H. de
Varigny.
Gayda (TuUio). — Recherches cV éleclrophijsioloyie dans le déueloppemenl
onlogénélique du Biifo vulgaris. — Aucune différence sensible jusqu'au
stade de têtard. Plus tard, avant la formation des membres antérieurs,
la tête est négative par rapport à la racine de la queue et cette racine
négative par rapport à l'extrémité. Lorsque les membres antérieurs
apparaissent, on observe un maximum de négativité près du bassin, et
cet état se maintient même lorsque l'animal a perdu sa queue. —
K. Arslan.
Cuénot (L.). — Coléoptères droits el gauches. — Les élytres des C.
sont, on le sait, engrenés solidement l'un à l'autre lorsqu'ils sont
rabattus sur le dos de l'animal, au moyen d'un dispositif très constant
dans tout le groupe : le bord suturai d'un des élytres est creusé d'une
gouttière, tandis que l'autre élytre possède une lame saillante qui entre
à frottement dans la gouttière; dans la région antérieure, la coapta-
tion s'inverse, la gouttière présentant des dents ou une lame saillante qui
s'enfonce dans des cavités correspondantes de l'élytre opposé. Le plus
souvent c'est l'élytre gauche qui présente la gouttière et le droit de la
lame saillante (Col. gauches); pourtant Timarcha ienebricosa a la gout-
tière portée par l'élytre droit (Col. droits);, dans une même espèce,
les deux cas peuvent se présenter, mais avec une fréquence inégale
{Rhizolrogus ater, Carabus auralus). Sans doute y a-t-il des espèces
constantes, soit droites, soit gauches, et d'autres présentant en propor-
tion plus ou moins grande des inversions. — P. Remy.
Dantan (J. L.). — Recherches sur les Anlipalhaires. — Ces recherches
ont porté sur trois espèces : Parantipalhes larix, Leiopalhes glaberrima,
Antipalhella subpinnata. D. examine d'abord, au point de vue micros-
copique, l'éctoderme, l'endoderme, la bouche et l'actinopharynx, les
entéroïdes; il apparaît que la structure des Antipathaires est à peu près
la même que celle des autres Anthozoaires, elle n'est point plus simple, .
ni plus primitive. L'étude de la mésoglée est particulièrement inté-
ressante, et l'auteur en tire des conclusions fort suggestives pour la
question du feuillet moyen. Il montre que la mésoglée n'est pas anhiste,
et qu'elle n'est nullement un produit de sécrétion de l'éctoderme et de
l'endoderme, comme on l'avait pensé. Elle provient de l'activité propre
des cellules qu'elle renferme ou de celles qui la tapissent, et les éléments
que l'on observe à sa périphérie ne sont pas des cellules ectodermiques,
voire endodermiques immigrées, mais au contraire des cellules de la
mésoglée qui se sont déplacées vers la surface pour former les cuido-
blastes et les glandes. Fréquemment, autour de ces cellules, on aperçoit
une capsule comparable à celle qui entoure les chondroblastes. Bref,
c'est un tissu conjonctif typique, un véritable feuillet moyen, qui
existe entre l'éctoderme et l'endoderme. Comme chez tous les autres
Métazoaires, ce feuillet donne ici naissance au squelette et aux produits
génitaux. Il ressort en effet de l'étude de D. que c'est aux dépens des
cellules de la mésoglée que naissent les cellules sexuelles (qui, par excep-
tion à la règle générale, ne tombent pas, lorsqu'elles sont mûres, dans la
— 113 —
ANN. liiuL. — T. I (1922-1923) 8
18 ANiNÉE BIOLOGIQUE
cavité gastro-vasculairc), et que ce sont encore les cellules du feuilet
moyen qui, en se métamorphosant, deviennent les cellules formatrices
du polypier.
Un chapitré est consacré à l'étude des cellules urticantes (spirocystes,
grands cnidoblastes à corps axial en forme de dard acéré, en forme de
bâtonnet, cnidoblastes sans corps axial) et du mécanisme de l'explo-
sion; un autre donne des détails au sujet de la nutrition et de la diges-
tion. Enfin, les chapitres relatifs au bourgeonnement et à l'appareil
cloisonnaire sont une contribution à l'étude de l'embryogénie, si ignorée
encore des Antipathaires. D. montre entre autres que les entéroïdes et
l'actinopharynx sont d'origine endodermique, et non pas, comme on
l'a admis jusqu'ici, d'origine ectodermique. Le développement de
l'appareil cloisonnaire est identique à celui des Actinaires; comme les
Cérianthaires, les Antipathaires ne présentent pas de stade Edwardsia.
— A. Drzewina.
Harris (J. A.). — Production de tissu foliaire et teneur en eau dans une
race mutante de Phaseolus vulgaris. — L'auteur cherche surtout à déter-
miner quelles sont les causes directes de la production des variations
tératologiques dans les germinations de Phaseolus. Il admet que si les
conditions physiologiques affectant la croissance sont associées à des
variations morphologiques, l'influence de ces facteurs peut se recon-
naître dans les dimensions et autres caractères des organes embryon-
naires au cours de la germination.
Les recherches ont porté sur une race tétracotylédonée, dont les
feuilles primordiales ont été comparées, au point de vue du poids à
l'état vert, du poids à l'état sec et du rapport entre ces deux poids,
avec les mêmes organes d'une plante de la lignée normale dont la race
était originaire. Quand la croissance se fait dans des conditions à peu
près identiques, les feuilles primordiales de la race mutante (tétracoty-
lédonée) présentent du poids et un rapport plus faibles que la race
normple (dicotylédonée). Ainsi la première se distingue de la seconde
non seulement par des caractères morphologiques, mais aussi par des
différences physiologiques. — R. Souèges.
Arber (A.). — ■ Développement et morphologie des feuilles des Palmiers.
— Conclusions : 1° la tige de la feuille qui fait suite au fourreau basique,
chez les palmiers à feuilles en éventail comme chez ceux à feuilles en
plume, est la partie basique ou proximalc du véritable pétiole; 2° l'éven-
tail ou la plume constitue morphologiquement une modification de la
région distale du véritable pétiole. Le plissement complexe provient
du développement d'une série d'invaginations pénétrant dans la tige
de la feuille entre les faisceaux; 3° la ligule et l'écailIe dorsale des pal-
miers en éventail ne sont pas des entités morphologiques, elles repré-
sentent simplement les bords distaux adaxiaux et abaxiaux de La région
proximale non invaginée du pétiole. Les termes « crête verticale » et
« crête dorsale » sont proposés à la place de « ligule » et d' « écaille
dorsale »; 4° la feuille de palmier est en somme considérée comme un
phyllode avec une pseudo-lamina, et cette façon de voir met cette feuille
en rapport essentiel avec les feuilles des autres monocotylédones. —
H. DE Varigny.
^ Teratogénèse.
Delphy (Jean). — Diverses anomalies de Pleuronectes. — Outre des
— 114 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE li)
anomalies produites probablement par traumatisme plus ou moins
précoce dans la région caudale, aux nageoires impaires, à la bouche,
l'auteur signale un cas, non encore décrit jusqu'à présent, d'inversion
chez une Plie; cet animal a été péché dans la baie de la Hougue, où la
proportion des Flondres inverses est très élevée. — P. Remv.
^^ Métamorphose.
Swingle (W. W.)- — Mélamorpliose spontanée de l'Axolotl américain. —
Des Axolotls provenant d'Albuquerque (Etat de New Mexico) qui,
dans leur habitat naturel, restent des temps considérables à l'état de
larves, se métamorphosent rapidement, quels que soient leur âge et
leur taille, lorsqu'ils sont transportés dans une autre localité (New
Haven); quelques individus seulement sont réfractaires et restent à
l'état de larve 2 ans et plus; aussi les Axolotls de cette provenance
ne conviennent pas du tout pour des expériences sur l'action de l'iode
et de la thyroïde. Au contraire, la souche européenne est extrêmement
réfractaire à la métamorphose, qui ne se produit que rarement d'une
façon spontanée; suivant Gadow, les Axolotls d'Europe viennent des
environs de la ville de Mexico, d'où ils ont été apportés en France par
le maréchal Forey en 1863; il paraît, du reste, que les Axolotls du lac
Xochimilco ne se métamorphosent jamais dans leur habitat naturel.
Il est évident que la néoténie de l'Axolotl (inhibition de l'action thy-
roïdienne) est due à des facteurs génétiques et que cette condition est
héréditaire; l'influence attribuée au froid, à l'altitude, etc., n'est certai-
nement pas réelle. — Les Axolotls ont bien une thyroïde remplie de
l'hormone physiologiquement active et capable de déterminer la méta-
morphose, mais la sécrétion n'est pas mise en liberté dans le courant
sanguin, à ce qu'il semble, d'où la persistance néoténique des caractères
larvaires en dépit de la présence d'une grosse glande bien formée : en
effet, si l'on extirpe la thyroïde d'un Axolotl âgé de plusieurs années et
qu'on la greffe dans des têtards d'Anoures, ceux-ci se métamorphosent
à coup sûr, alors que dans le corps de l'Axolotl, elle est incapable de
provoquer la transformation en adultes. Des Axolotls thyroïdectomisés
(de New Mexico) ne se métamorphosent jamais, alors que les témoins
de la même localité se transforment rapidement; enfm si l'on injecte
à ces Axolotls sans thyroïde de l'iodotyrosine et de l'iodserumglobuline,
la métamorphose se produit 20 jours après les injections; la tyrosine,
la dibromotyrosine et la globuline n'ont aucun pouvoir transformateur.
L. CUÉNOT.
Huxley (Julian S.) et Hogben (L. T.). — Expériences sur les méta-
morphoses des amphibiens et les réactions pigmenlaires par rapport aux
sécrétions internes. — Métamorphoses : 1° Les larves de Salamandre et
de Triton peuvent être métamorphosées par immersion dans une solu-
tion étendue d'iode. La métamorphose est retardée par la température
basse. Au début, la température élevée provoque une croissance plus
considérable des branchies. 2° Les Axolotls sexuellement mûrs peuvent,
comme l'ont montré Laufberger et Jensen les premiers, être amenés
à se métamorphoser en les nourrissant de thyroïde. 3'' La métamorphose
s'accompagne d'exophthalmie, en apparence chez tous les amphibiens.
4° Dans le cas de l'Axolotl, le temps requis pour la métamorphose pro-
voquée par la respiration aérienne obligatoire est beaucoup plus long
— 115 —
20 ANNÉE BIOLOGIQUE
que dans le cas où la métamorphose est provoquée par l'ingestion de
thyroïde; dans le dernier cas, le délai est plus long pour les sujets sexuel-
lement mûrs que pour les jeunes larves et, dans tous les cas, il y a accé-
lération par élévation de température. b° L'administration d'iode libre
de combinaison ou organique, ou de substance glandulaire fraîche de la
prostate et du lobe pituitaire antérieur n'a aucun effet sur la méta-
morphose de l'Axolotl. 6° L'administration de thyroïde prolongée durant
7 mois n'a été accompagnée d'aucun changement somatique notable
chez le Necturus.
RéacUons pigmentaires. — 7° L'administration de pituitaire (lobe pos-
térieur ou glande entière) produit une dilatation temporaire marquée,
suivie plus tard d'une contraction excessive, des mélanophores dermiques
des Axolotl albinos. 8° L'extrait de moelle de surrénales produit tem-
porairement une contraction complète des mélanophores dermiques
chez l'Axolotl. 9° L'administration de substance pinéale (extrait ou ali-
ment) amène rapidement une contraction passagère frappante des
mélanophores dermiques chez les têtards de grenouille, comme l'ont
vu Me CoRD et F. Allen. Mais sur les mélanophores de l'Axolotl, l'effet
est nul. — H. de Varigny.
Wintrebert (P.). — La voûte palatine des Salamandridse. Son évolution
avant, pendant et après la métamorphose, suivant les conditions biolo-
giques. — W. décrit en détail la voûte palatin à différents stades de
la vie larvaire et à l'état adulte, et suit ses modifications au moment
de la métamorphose chez Salamandra maculosa et Amblystoma tigrinum.
Cette voûte, formée chez les animaux en bonne santé, à l'état de larve
et d'adulte, de deux pièces, ptérygo-palatin et vomer, subit d'impor-
tantes modifications lorsque l'on fait varier les conditions de vie : les
larves malades, émaciées (Axolotls en état de misère physiologique)
présentent, par suite d'une régression osseuse, une fragmentation du
ptérygo-palatin en deux os distincts, ptérygoïde et palatin; de jeunes
Amblystomes ayant acquis la parure terrestre à la suite de l'assèchement
graduel du milieu où ils vivaient, puis remis brusquement dans l'eau,
régénèrent les branchies d'Axolotl qu'ils avaient perdues, mais conser-
vent tous les autres caractères, en particulier ceux que possédait la
voûte palatine au moment de la remise à l'eau; ceci tend à prouver, par
la stabilisation d'une phase donnée de la métamorphose, que celle-ci
n'est pas une succession de modifications qui, une fois déclanchées,
doivent nécessairement conduire à l'état adulte, mais qu'elle est cons-
tituée par une série d'étapes dont chacune est « un état constitutionnel
défini, viable, ayant son équilibre propre et ses corrélations distinctes ».
— P. Remy.
Cellules sexuelles — Fécondation Parthénogenèse
Cutting (E. M.). — On the Pollinalion mechanism of Incarvillea Delavagi
Franck. (Ann. of Bot., XXXV, 63-71, 1921.) [24
Just (E. E.). — The ferîilization reaction in Ecchinarachnius Parma.
V. The existence in the inseminated eggs of a période of spécial sus-
ceptibilitij îo hypotonie sea water. (The Am. J. of Physiology, LXI,
No. 3, August 1922, 516-527.) [24
— 11.] — .
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION PARTHÉNOGENÈSE 21
Lienhart (R.)- — ^ propos de la fécondation des œufs de poule. (C. FV
Soc. de Biologie, LXXXVI, 598, 1922.) , [24
Kopsch. — Frûhzeilige Bildung reifer Geschlechtszellen bel Rana fusca
and Rana arvalis. (Verhandl. Anat. Ges., 31. Vers., Ergaiizungsheft
z. 55. Bd. Anat. Anz., 182-187, 3 fig.) [21
Lécaillon (A.). — Description des sillons qui apparaissent normalement
à la surface des œufs non fécondés du Crapaud commun et du Crapaud
calamité. (Arch. Anat. microsc, XVII, 361-374, 1 pi., 1921.) [25
Picado (C). — Atrophie des fleurs consécutive à Vinjection de pollen
homologue. (C. R. Soc. de Biol., LXXXVI, 904, 1922, 1 fig.)
[Des plants de Lys injectés avec unejémulsion de pollen de la même
espèce, présentent de nombreuses fleurs atrophiées, tandis que ceux
injectés avec du pollen de Maïs ne montrent aucune anomalie. —
H. Cardot.
a) Shearer (C). — On the oxidation processes of the Echinoderm Egg
during fertilisation. (Roy. Soc. Proceed, B. 651, 213-229.) [22
b) — — On the heal production and oxidation processes of the
Echinoderm Egg during fertilisation and earlij development. (Ibid.,
B. 654, 410-425.) [-3
Verlaine (L.). — Note sur la spermiogenèse et la double spermalo genèse
des Lépidoptères. (Mém. in-8o; Acad. roy. Belg., Cl. Se, [2], IV, 27 p.
2 pi.) [^'^
Voss (Hermann). — Kûnslliche Entwicklungserregung des Froscheies
durch mechanische Einwirkung. (Klin. Wochenschr., II, n» 1, 27,
1923.) [25
Wassermann. — Uber die Geschlechtszellenentwicklunz bei Tomopteris
onisciformis. (Verhandl. Anat. Ges., 31. Vers., Erganzungsheft z. 55.
Bd. Anat. Anz., 64-79, 31 fig.) [21
Williams (J. Lloyd). — The gametophytes and fertilization in Laminaria
and Chorda. {Preliminanj account). (Ann. of Bot., XXXV, 603-607,
1921.) [25
Kopsch. — Formation précoce de cellules sexuelles mûres chez Rana
fusca et Rana arvalis. — On admet généralement que les Grenouilles
n'atteignent leur maturité sexuelle qu'à l'âge de 4 ans, et qu'à l'âge de
3 ans seulement on peut reconnaître leur sexe sans erreur. K. croit ces
données erronées, et cite un assez grand nombre de cas où les organes
génitaux étaient parfaitement mûrs dès l'âge de 5 à 14 mois. Il s'agit
aussi bien de mâles que de femelles. (Dans la discussion, Stieve fait
remarquer que la captivité a probablement une influence accélératrice,
et de plus qu'en captivité les signes morphologiques de la maturité
accompagnent quelquefois une stérilité physiologique). — M. Prenant.
Wassermann. — Sur le développement des cellules sexuelles chez Tomop-
teris onisciformis. — W. reprend ici l'étude de l'oogenèse et de la sper-
-,117 —
22 ANNÉE BIOLOGIQUE
matogenèse, déjà faite par A. et K. E. Schreiner chez Tomopleris
onisciformis. Ces auteurs avaient conclu à une conjugaison parallèle des
chromosomes, et leurs conclusions avaient été adoptées, et même
regardées comme générales, par Morgan et son école. W. arrive cepen-
dant à des résultats diamétralement opposés : les faits d'observation
ne lui semblent s'accorder qu'avec une conjugaison des chromosomes
bout à bout. — M. Prenant.
Verlaine (S.). — Noie sur la spermiogenèse el la double spermalogenèse
des Lépidoptères. — Les Lépidoptères ne s'écartent pas de la loi générale
de la spermatogenèse pour ce qui concerne le mode d'évolution du
chondriome : dans les spermatocytes de 1^"^ et 2^ ordres, celui-ci est
composé de mitochondries vésiculeuses disséminées dans le cytoplasme,
se condensant à la 2^ mitose de maturation en une masse globuleuse
située tout près du noyau; lorsque les spermatides s'allongent, leur gros
bout est occupé par le noyau, tandis que dans la queue se place le
chondriome, qui s'allonge, s'étire en même temps que la queue, et for-
mera plus tard une gaine au flagellum. Ces observations confirment
celles de Meves et de Henneguy, mais ne concordent pas avec celles
de Platner et de Toyama, qui prétendent que ce corpuscule de la queue,
auquel ils redonnent le vieux nom de « Nebenkern », dérive du résidu
fusorial de la dernière division de maturation. L'auteur remarque que
ce résidu reste en contact avec le chondriome jusqu'au moment où
celui-ci se condense, puis qu'il est résorbé et disparaît totalement.
Le centrosome, qui se place toujours chez le spermatozoïde entre le
noyau et le chondriome, est en forme de bâtonnet ou de granules juxta-
posés, et ne forme jamais un centrosome proximal et un distal, ce qui
différencie les Lépidoptères, et peut-être tous les autres Insectes, des
Vertébrés.
L'origine et la destinée de l'idiosome n'a pu être élucidée; l'acrosome
n'est pas décelable; la fine pointe allongée qui termine la région anté-
rieure du spermatozoïde est formée de cytoplasme ordinaire, et ne
peut donc être prise pour un organe perforateur. Outre ces spermato-
zoïdes normaux, les Lépidoptères possèdent aussi, comme l'on sait, des
spermatozoïdes de très petite taille, sans noyau, dont V. étudie le mode
de formation. La cause de cette double spermatogenèse est inconnue,
et le rôle de ces éléments anucléés dans la fécondation reste probléma-
tique. — P. Remy.
a) Shearer (C). — Les processus d'oxydation de Vœuf d'Echinoderme
durant la fécondation. — Résumé et conclusions. 1. Par l'emploi d'un
type spécial du manomètre différentiel Barcroft, la consommation d'oxy-
gène et l'excrétion de CO^ de l'œuf d'Echinus microtuberculatus ont été
mesurées durant la période où les spermatozoïdes se frayent leur chemin
dans l'œuf. Les œufs étaient fécondés dans les chambres closes de
l'appareil et leur respiration était observée avant et durant la fécon-
dation. 2. L'expérience montre que durant la fécondation les sperma-
tozoïdes, dans un délai inférieur à une minute après qu'ils ont été ajoutés
aux œufs, amènent un accroissement immédiat de la consommation
d'oxygène de ces derniers. 3. L'étude de sections d'œufs fixés durant
la fécondation montre que dans les deux minutes suivant l'addition
des spermatozoïdes aux œufs, les premiers n'ont pas traversé les mem-
branes de l'œuf : ils sont seulement en contact avec l'extérieur de
- 118 —
CELLULES SEXUELLES — FÉCONDATION PARTHÉNOGENÈSE 23
celui-ci. 4. Ce contact des spermatozoïdes avec la surface extérieure de
l'œuf est néanmoins capable d'accroître, en une minute, le taux d'oxy-
dation de l'œuf d'environ 8.000 %. 5. Pendant la fécondation, il est
absorbé durant la première minute du processus plus d'oxygène qu'il
n'en est absorbé à n'importe quel intervalle de temps égal, ultérieur.
6. L'excrétion de CO^ des œufs durant la fécondation suit de près la
consommation d'oxygène, le quotient respiratoire variant de 0,9 à 0,95.
7. La courbe de la consommation d'oxygène de l'œuf durant la fécon-
dation indique catégoriquement que la partie la plus importante du
processus est celle où les spermatozoïdes sont en contact avec l'œuf.
8. La fusion des pronucléus mâle et femelle aux phases ultimes de la
fécondation ne s'accompagne d'aucune augmentation additionnelle dans
la consommation d'oxygène de la cellule-œnf. 9. Le taux d'oxydation
de l'œuf, lors de la fécondation, est probablement beaucoup plus consi-
dérable que celui d'aucun des tissus du corps adulte, tandis que le taux
d'oxydation de l'œuf mûr non fécondé est de beaucoup inférieur à celui
de n'importe quel tissu somatique adulte. 10. Les spermatozoïdes et
œufs mûrs de VE. miliaris contiennent des quantités appréciables du
dipeptide glutathione sous la forme réduite (SH). Dans l'œuf, une minute
après la fécondation, il se trouve en beaucoup plus grande quantité que
chez l'œuf non fécondé. On peut l'extraire par lavage de l'œuf non
fécondé, et du fécondé aussi bien. Les œufs lavés ne donnent plus la
réaction nitro-prussique. Ce corps paraît manquer chez les cellules germi-
nales non mûres, au moins sous la forme réduite. (Une bonne biblio-
graphie accompagne cet intéressant mémoire.) — H. de Varigny.
b) Shearer (C). — Sur la production de chaleur el les processus d'oxy-
dation de Vœuf des Echinodermes durant la fécondation et le premier
développement. — L'auteur a tenté de mesurer la consommation d'oxy-
gène de l'œuf d'Echinus miliaris durant la fécondation et le début du
développement, pour comparaison avec la quantité de chaleur libérée
par l'œuf au même temps. Des méthodes nouvelles ont été employées.
Pour mesurer la consommation d'oxygène, il a été fait usage d'un
modèle spécial du manomètre différentiel de Barcroft où les œufs sont
fécondés à l'intérieur des chambres closes de l'appareil. La production
de CO^ par l'œuf a également été mesurée avec le même instrument,
et le quotient respiratoire a été déterminé. La libération de chaleur a
été mesurée par la méthode micro-calorimétrique différentielle. L'expé-
rience fait voir qu'en 1 heure 1 million d'œufs non fécondés (8 milligr.
d'azote) consomment 15,1 mill. cubes d'oxygène et abandonnent en
même temps 0,067 d'une gramme-calorie de chaleur à la pression de
760 ITg et à 14°, 5 C. Dans le même temps, la même quantité d'œufs
fécondés consomme 86,4 mill. cubes d'oxygène (avec production corres-
pondante de CO^, quotient respiratoire 0,92) et Hbère 0,3976 de gramme-
calorie. L'œuf fécondé, durant la première heure du développement
dégage en gros 6 ou 7 fois plus de chaleur que l'œuf non fécondé, et en
même temps, consomme 6 ou 7 fois plus d'oxygène que celui-ci. Chez
l'œuf fécondé, dans une expérience 58,4 milligr. d'azote-œuf (environ
7,3 millions d'œufs) a libéré 2,9 grammes-calories à la fln de la première
heure de développement, et à la 5^, 10,5 grammes-calories et 22,8 grammes-
calories en 11 heures. Dans une autre, 146,2 milligr. d'azote-œuf (18,6 mil-
llions d'œufs) ont libéré 6,35 grammes-calories durant la l'e heure,
28 durant la 5^, et 74,4 grammes-calories en 11 hi^ures. En somme, le
- 110 —
24 ANNÉE BIOLOGIQUE
dégagement de chaleur par l'œuf lors de la fécondation s'élève régu-
lièrement, atteignant son plus haut point quand la segmentation a été
achevée, et que l'œuf en est à la période où il nage librement. Le
dégagement de chaleur par l'œuf durant la première heure après l'addi-
tion du sperme aux œufs, exprimé en grammes-calories divisées par
la quantité d'O consommée dans le même temps, exprimée en milli-
grammes, donne un quotient calorifique Q. Dans le cas de l'œuf non
fécondé, ce quotient est d'environ 3,07; chez l'œuf fécondé il est d'en-
viron 3,22. Avec la fécondation coïncide donc chez l'œuf une augmen-
tation considérable de dégagement d'énergie chimique. Ceci se voit
à l'augmentation de consommation d'oxygène chez l'œuf fécondé, avec
augmentation considérable de libération de CO* et de chaleur. Comme
toutefois le quotient calorifique de l'œuf non fécondé est à peu près
celui de l'œuf fécondé, il faut croire que la proportion de cette énergie'
dépensée à produire la structure morphologique visible de l'œuf en
développement est faible ou presque négligeable. Elle est probablement
employée à maintenir la substance vivante elle-même intacte en tant
que système physique. — H. de Varigny.
Just (E. E.). — La réaction de fertilisalion chez Echinarachnius parma.
V. L'existence dans F œuf fécondé d'une période de sensibilité spéciale à
Veau de mer hijpolonique. — Durant la période qui précède le clivage
de la membrane, l'œuf (ï Echinarachnius est extrêmement sensible à
l'eau de mer hypotonique, mais la membrane de l'œuf n'intervient
nullement dans cette sensibilité. Les phénomènes osmotiques qui se
produisent alors dépendent de la cellule môme et non de la membrane
vitelline qui ne joue qu'un rôle passif dans l'activité métabolique de
l'œuf; il se produit, en effet, une modification de l'œuf lui-même. La
réponse du cortex de l'œuf à l'eau de mer hypotonique rappelle le
courant d'action d'un nerf excité; la sensibilité élevée du cortex dans
la zone de séparation de la membrane et les zones relativement résis-
tantes dans lesquelles la séparation de la membrane ne s'est pas produite
ressemblent à l'état électronégatif d'une fibre nerveuse qui se produit
au moment où l'excitation chemine le long de la fibre. Cette vague
d'abaissement de la résistance dans le cortex de l'œuf durant la for-
mation de la membrane mérite d'être étudiée comme une sécrétion. — -
Paul BOYER.
Lienhart (R.). — A propos de la fécondation des œufs de poule. —
L. a constaté que 20 à 24 heures après un premier accouplement chez
une jeune poule, l'œuf pondu est déjà fécondé; 8 à 10 jours après l'ac-
couplement commencent à apparaître des œufs inféconds et au bout
de .30 jours, la fécondité des œufs est nulle. — H. Cardot.
Cutting (E. M.). — Sur le mécanisme de la pollinisation chez Incar-
villea Delavayi. — Chez cette Bignoniacée, chaque anthère présente
deux lobes qui se placent à maturité perpendiculairement au connectif
et viennent, grâce à la courbure du filet, au voisinage du style; un
insecte chercheur de nectar, qui entre dans la corolle ou en sort, heurte
les lobes des anthères et le pollen est répandu sur lui; grâce à des irré-
gularités de la paroi des sacs poUiniques, le pollen peut être répandu
en plusieurs fois, ce qui assure la pollinisation par plusieurs insectes
visitant successivement la même fleur. — F. Moreau.
— 120 -
CELLULES SEXLKLLES— FECONDATION PAUTIIÈNOGÉNÈSK 25
Williams (L.)- — • Les gamélophijles et la fécondalion chez Laininaria
el Chorda. — Chez plusieurs Phéophycées et spécialement chez les
Laminaria et Chorda, W. a pu suivre le cycle entier du développement;
l'étude morphologique et l'étude cytologiquc concourent à leur attri-
buer une alternance de générations marquée par une grande réduction
des gamétophytes. Le cas du Laminaria, où le gamétophyte consiste
en une simple cellule séparée de la zoospore par une seule division
nucléaire, porte à croire que les organes dits oogones et anthéridies chez
les Fucacées ont la valeur de sporanges. — F. Moreau.
= Parlhénogénèse.
Voss (Hermann). — ■ Exciialion arlificielle du développement de Vœuf
de Grenouille par un moyen mécanique. — Des œufs non fécondés de
Grenouille battus avec une cuiller de corne montrent dans la propor-
tion de 10 % des signes très nets de début de développement : déplace-
ment du pôle blanc vers le bas, sortie du liquide périvitellin, etc. Des
divisions, toujours irrégulières, ont même pu être observées, mais dans
tous les cas le développement ne s'est pas poursuivi. [A rapprocher de
résultats analogues obtenus par secouage d'œufs d'Astéries (O. Her-
TwiG, A. G. Mathews) et d'Amphitrite (H. Fischer, Scott,) ou par
friction d'œufs du Bombyx du Mîiricr (Tichomiroff)].
L'auteur prétend que l'acte essentiel qui provoque l'excitation de
l'œuf vierge de Grenouille dans la méthode par piqûre de Bataillon,
ce n'est pas la blessure faite à l'œuf par le stylet, mais la pression ou
la secousse supportée par l'œuf de la part de l'aiguille. Les « Wundhor-
mone ^- que fait intervenir Haberlandt pour expliquer l'excitation arti-
ficielle ou naturelle de l'œuf peuvent bien ne jouer aucun rôle; l'action
du spermatozoïde doit être de nature purement chimique. — P. Remv.
Léeaillon (A.). — Description des sillons qui apparaissent normalement
à la surface des œufs non fécondés du Crapaud commun et du Crapaud
calamité. — On doit à L. l'étude détaillée de la segmentation que pré-
sentent, avant de dégénérer, les œufs non fécondés des Oiseaux et ceux
des Insectes. Cette segmentation rappelle plus ou moins celle des œufs
fécondés; elle est le plus souvent rudimentaire; mais, chez certains
Insectes, les œufs non fécondés subissent quelquefois un développement
embryonnaire assez avancé, et même complet. En ce qui concerne les
œufs des Batraciens qui font l'objet du présent travail, leur dévelop-
pement parthénogénétique est beaucoup moins marqué que chez les
Oiseaux. Les œufs non fécondés pondus ne tardent pas à présenter tous
ou presque tous des plis ou des sillons plus ou moins profonds qui sont
la manifestation d'une segmentation ébauchée; on observe quelquefois
des mosaïques qui simulent celles des œufs normalement segmentés.
Cependant, les phénomènes d'ordre nucléaire paraissent faire totalement
défaut; contrairement à ce qui a lieu chez les Oiseaux, la dégénérescence
ici ne rappelle que vaguement et grossièrement la segmentation normale.
L. attire l'attention sur la grande ressemblance que présente le sillon-
nement de l'œuf non fécondé du Crapaud et celui qui se produit dans
l'œuf artificiellement « activé » de la Grenouille. Cependant, dans ce
dernier, on a décrit des phénomènes nucléaires (Herlant, Brachet),
et il y aurait donc une différence réelle. — A. Drzewima.
— 121 -
26 ANNÉE BIOLOGIQUE
Problèmes généraux de la sexualité
a) Aron (M.)- — Déflnilion el classificalion des caractères sexuels des
Urodèles. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 246, 1922.) [27
b) — — Condilions de. formation el d'action de Vharmozone lesticulaire
chez les Urodèles. (Ibid., 248, 1922.) [27
c) — — Sur le déterminisme des caractères sexuels secondaires. (C. R.
Ac. Se, CLXXIV, 709, 1922.) [27
Athias (M.). — Sur la sécrélion interne de Vovaire. (Arch. Int. de Physio-
logie, XVIII, aoûl-déc. 1921, 296-.306.) [30
Batelli (F.) et Martin (J.). — La production du liquide des vésicules sémi-
nales en rapport avec la sécrétion interne des testicules. (C. R. Soc. de
Biol., LXXXVII, 429, 1922.) [30
Benoit (J.). — Sur les conditions physiologiques relatives à la parure
nuptiale périodique chez les Oiseaux. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 701,
1922.) [32
Bielchen (Ernst Oskar). — Ueber den Einfluss krankhafter Zustânde auf
die Entwicklung sekundârer Geschlechtscharaktere bel Vôgeln. (Zool.
Anz., LV, 167-176, 6 fig., 1922.) [32
Blakeslee (A. F.), Cartledge ! J. L.) and Welch (D. S.). — Sexual dimor-
phism in Conninghamella. (Bot. Gazette, LXXII, 185-219, 1 fig.,
1921.) [34
Bond (C J.). — Sex of Irish Yew Trees. (Nature, 16 déc. 1922, 810.) [34
Gley (E.) et Pézard (A.). — Modifications des glandes génitales accessoires
du cobaye après la castration. (Arch. Inl. de Physiologie, XVI, fasc. IV
juillet 1921, 363-373, 6 flg.). [31
Guyénot (E.) et Ponse (K.)- — L'organe de Bidder el les caractères sexuels
secondaires du Crapaud [Bufo vulgaris, Laur.). (G. R. Soc. de Biologie,
LXXXVI, 7.51, 1922.) [32
Haberland (L.). — Ueber hormonale Sterilisierung weiblicher Tierce durch
subcuîane Transplantation von Ovarien trachtiger Weibchen. (Pfliiger's
Archiv., GXCIV, 235-270, 1922.) [31
Krediet (G.). — Ovariotesles bei der Ziege. (Biol. Gentraibl., XLI, 447-
455, 1921.) ' [33
Lipschiitz (A.). — Sur r hypertrophie du testicule dans la castration unila-
térale. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 60, 1922.) [28
Lipschiitz (A.) and Ottow (B.), Wagner (C) and Bormann (F.). — On Ihe
hyperlrophy of the inlerstiîial cells in the Testicle of Ihe Guinea-Pig under
différent expérimental conditions. (Roy. Soc. Proceed., B. 650, 132-
142.) [29
a) Lipschiitz (A.) et Wagner (Ch.). — Nouvelles observations sur la fonction
endocrine des cellules interstitielles du testicule chez les Mammifères.
(C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 306, 1922.) [28
— 122 -
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ tl
b) Lipschiitz (A.) et Wagner (Ch.)- — Nouvelles observalions sur l'Iujper-
Irophie des fragments ovariens. (Ibid., 1122, 1922.) [29
Lipschiitz (A.), Wagner (Ch.) et Bormann (F.)- — Ralenlissement expéri-
mental de la masculinisalion. (Ibid., 238, 1922.) [28
Lipschiitz (A.), Wagner (Ch.) et Kropman (E.). — Nouvelles observalions
sur la quantité minimale de masse testiculaire suffisante pour une mascu-
linisalion complète. (Ibid., LXXXVII, 122, 1922.) [28
Lipschiitz (A.), Wagner (Ch.) et Tamm (R.). — Sur V hypertrophie des
fragments ovariens dans la castration partielle. (Ibid., LXXXVI, 240,
1922.) [28
Lipschiitz (A.) and Wagner (C), Tamm (R.) and Bormann (F.). —
Further expérimental investigations on the hijpcrtrophij of Ihe sexual
glands. (Proc. Roy. Soc, B. 657, 83-91.) [30
Sand (Knud). — De r hermaphrodisme expérimental. (G. Px. Soc. de Bio-
logie, LXXXVI, 1017-1014, 6 fig., 1922.) [34
Stolte (H. A.). — Unlersuchungen uber experimenlell bewirkte Sexualilâl
bei Naiden. (Biol. Gentralbl., XLI, 535-557, 1921.) [-32
a) Aron (M.). — Définition et classification des caractères sexuels des Uro-
dèles. — Par ordre d'apparition, on peut distinguer chez le triton mâle
des caractères primitifs (glande génitale), primaire (ébauche de la crête
dorsale, canal de Wolff évolué) et secondaires qui sont ici périodiques,
constituent la parure nuptiale et sont conditionnés par le développe-
ment dans le testicule d'un nouveau tissu endocrinien différant par son
mode de formation de celui qui apparaît lors de la différenciation des
caractères sexuels primaires. Parmi ces caractères sexuels secondaires,
les uns ne sont que la conséquence du développement de caractères
primaires (développement de la crête, prolifération et sécrétion dans le
canal déférent), d'autres tiennent à des modifications d'éléments soma-
tiques sous l'influence de l'iiarmozone testiculaire, d'autres enfin sont
les caractères du comportement psychosexuel. A. indique l'homologie
entre la classification qu'il propose et celle qui a été faite par Ancel
et BouiN pour les Mammifères. — H. Cardot.
b) Aron (M.). — Conditions de formation et d^ action de V harmozone testi-
culaire chez les Urodèles. — Des constatations faites sur Triton cristatus,
on peut conclure que l'intensité des manifestations du rut dépend de la
quantité d'harmozone déversée dans l'organisme et de la continuité de
la sécrétion de la substance active. En outre, les divers caractères sexuels
sont inégalement sensibles à l'action de l'harmozone, les uns nécessitant
de faibles quantités d'harmozone (épithélium déférentiel, pigment), les
autres une production intense et continue d'harmozone (crête, turges-
cence du cloaque, certains caractères du comportement). Enfin, la loi
du tout ou rien ne paraît pas s'appliquer aux Urodèles. — H. Cardot.
c) Aron (M.). — Sur le déterminisme des caractères sexuels secondaires.
— A. soutient que le tissu glandulaire périodique du testicule tient sous
- 123 —
-28 ANNÉli BIOLOGIQUE
sa dépendance le développement de la parure nuptiale du triton. Ses
recherches ont porté sur Triton crislalus. D'observations faites sur T.
alpestris, Champy a tiré des conclusions contraires à cette thèse. Après
avoir rappelé que chez T. crislalus, la concomitance entre la présence
du tissu glandulaire et l'existence de la parure ne peut être niée, A.
répond aux objections qui lui ont été faites par Champy. Il indique à ce
propos que la parure nuptiale du triton n'est sensible ni aux trauma-
tismes, ni à la captivité; le jeiîne, au contraire, provoque, en même temps
que la régression de la parure, l'inhibition de la genèse du tissu glandu-
laire et ensuite la dégénérescence graisseuse du testicule. — H. Gardot.
Lipschutz (A.). — ■ Sur V hypertrophie du testicule dans la castration
unilatérale. — Les observations rapportées ont pour but de montrer
que, dans la castration unilatérale du cobaye et du lapin, la conception
d'une hypertrophie compensatrice endocrine du tissu germinatif du
testicule n'est pas justifiée et qu'il n'y a même jamais aucune hyper-
trophie de ce tissu dans le testicule. — H. Gardot.
Lipschutz (A.), Wagner (Ch.) et Kropman (E.). — Nouvelles observa-
tions sur la quantité minimale de masse testiculaire suffisante pour une
masculinisation complète. — La masculinisation normale obtenue avec
un très petit fragment testiculaire peut-elle être rapportée au fait que,
dans un tel fragment, la quantité d'hormones produite serait plus grande
que ne l'indique le volume de ce fragment, et ceci par suite d'une hyper-
trophie des cellules interstitielles? L., W. et K. pensent qu'il n'en est
rien, car si cette hypertrophie est fréquente, il peut aussi y avoir masculi-
nisation sans qu'elle ne se soit manifestée. A la lumière de leurs nouvelles
expériences sur le cobaye et la souris, ils examinent une autre objection,
celle suivant laquelle des fragments testiculaires minimes auraient été
capables d'accomplir une masculinisation complète grâce à un volume
potentiel plus grand que le volume actuel; ils montrent que cette objec-
tion n'est pas justifiée. — H. Gardot.
Lipschutz (A.), Wagner (Ch.) et Bormann (F.). — Ralentissement
expérimental de la masculinisation. — Les auteurs ont fait l'étude histo-
logique des cellules interstitielles et de la spermatogenèse chez le lapin
ayant subi des incisions du testicule et présentant par suite un ralen-
tissement de la masculinisation. — H. Gardot.
Lipschutz (A.), Wagner (Ch.) et Tamm (R.). — Sur Vhypertrophie des
fragments ovariens dans la castration partielle. — Quand on laisse dans
l'organisme un fragment testiculaire ou un fragment ovarien, après
ablation du reste de l'organe correspondant, on constate l'hypertrophie
du fragment ovarien, par le fait qu'un plus grand nombre d'ovules
entrent en développement folliculaire; au contraire, le fragment testi-
culaire ne s'hypertrophie pas. — H. Gardot.
a) Lipschutz (A.) et Wagner (Ch.). — Nouvelles observations sur la fonc-
tion endocrine des cellules interstitielles du testicule chez les Mammifères.
■ — Les observations de L. et W. montrent qu'un eunuchoïdisme soma-
tique est possible en présence d'une spermatogenèse complète, mais
avec modification des cellules interstitielles. Des cellules interstitielles
bien développées constituent une condition nécessaire pour la fonction
— Uii —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 29
endocrine du testicule chez les Mammifères; mais l'intervention d'une
autre glande endocrine dans la masculinisation n'est pas éliminée. —
H. Cardot.
b) Lipschiitz (D.) et Wagner (Ch.)- — Nouvelles observations sur Vhijper-
îrophie des fragments ovariens. — Les auteurs ont poursuivi l'étude de
la castration partielle et ils montrent que l'hypertrophie d'un fragment
ovarien n'est pas due à une prolifération d'ovules, mais au nombre
relativement plus grand d'ovules entrant en développement folliculaire.
Ainsi, 2 minimes fragments d'ovule laissés dans l'organisme et s'hyper-
trophiant notablement, ont subi le développement folliculaire de la
plupart de leurs ovules. Il en est résulté la formation du tissu inters-
titiel caractéristique de l'ovaire de la lapine. Le développement normal
de l'utérus témoignait que la fonction endocrine avait été remplie.
Donc le taux quantitatif de la sécrétion interne de l'ovaire ne dépend
pas du nombre d'ovules, mais du nombre de ceux qui entrent en déve-
loppement folliculaire et des cellules qui en dérivent et peuvent confluer
pour former un tissu interstitiel. Certains auteurs ont nié le rôle de la
glande interstitielle comme organe de sécrétion interne en raison de
l'absence, chez beaucoup d'espèces, d'un tissu de cellules épithélioides.
Mais il faut, en réalité, considérer comme tissu interstitiel épithélioide
l'ensemble des cellules dérivant du développement folliculaire, même
s'il n'y a pas confluence de ces cellules pour former un parenchyme
interstitiel. — H. Cardot.
Lipschutz, Ottow, Wagner et Bormann. — Sur V hypertrophie des
cellules interstitielles dans le testicule du cobaye sous différentes conditions
expérimentales. — Les expériences de castration partielle font voir dans
de petits fragments testiculaires une hypertrophie énorme du tissu
interstitiel, les cellules interstitielles ayant beaucoup augmenté en
nombre et en dimension. Cette hypertrophie n'est pas d'ordre compen-
sateur comme le montrent les faits expérimentaux suivants :
A. L'hypertrophie de cellules interstitielles ne se présente pas dans
tous les cas de castration partielle, et de très petits fragments testicu-
laires avec un nombre relatif peu accru, donc avec un nombre absolu
très diminué, de cellules interstitielles, peut suffire à une masculinisation
normale.
B. En comparant des fragments testiculaires approvisionnés en sang
de façons diverses (fragments du pôle supérieur et du pôle inférieur du
testicule), on constate que la tendance à l'hypertrophie des cellules
interstitielles est beaucoup plus prononcée chez le fragment qui semble
le mieux pourvu de sang.
C. Une hypertrophie énorme de ces cellules peut se produire dans
un fragment testiculaire supérieur, même quand l'autre testicule reste
présent dans le corps.
D. Une hypertrophie marquée des cellules en question peut se pro-
duire quand nous transformons les deux testicules en fragments supé-
rieurs, en sectionnant le testicule près du pôle inférieur et en n'enlevant
ainsi qu'une très petite quantité de masse testiculaire.
Dans ces conditions, il semble clair que l'hypertrophie des cellules
interstitielles, telle qu'elle est observée sous diverses conditions expéri-
mentales,'n'a rien à faire avec la fonction sécrétoire interne du testicule
— 12.". —
30 ANNÉE BIOLOGIQUE
dans ses rapports avec l'organisme dans son ensemble. Cette hyper-
trophie est causée par des conditions locales et n'est pas amenée comme
réponse à des besoins compensatoires généraux. — ■ H. de Varigny.
Lipschutz (A.), Wagner (C), Tamm (R.) et Bormann (F.). — Nouvelles
recherches expérimentales sur Vhyperlrophie des glandes sexuelles. — ■ Ces
recherches confirment expérimentalement le fait qu'après ablation
d'un des testicules ou des ovaires, l'autre s'hypertrophie considérable-
ment. Le poids de la glande peut ainsi doubler. Les expériences montrent
aussi que de petits fragments d'ovaire restant dans le corps après abla-
tion de totalité de l'un et de partie de l'autre peuvent s'hypertrophier
et atteindre le poids d'un ovaire entier. Il n'en va pas de même pour le
testicule en ce qui concerne ce dernier point. Les fragments restant
après ablation de tout un testicule et de partie de l'autre ne s'hyper-
trophient pas. On pourrait attribuer ceci à une dégénérescence des
tubules séminifères, mais il n'en est rien, car : !<> même lorsqu'il est
comparé à un testicule entier chez lequel la dégénérescence complète
des tubules a été déterminée expérimentalement, le fragment testi-
culaire est encore relativement très petit; 2° même quand les tubules
sont, pour la plupart, du diamètre normal, le fragment testiculaire ne
représente qu'un faible pourcentage de la masse testiculaire normale.
Comme de très petits fragments de testicule sufTisent à assurer le
développement des caractères sexuels dépendant de la sécrétion interne
du testicule, il suit que l'hypertrophie de la partie séminifère du tes-
ticule après castration unilatérale n'est pas de l'ordre d'une compen-
sation. La différence entre le comportement d'un fragment d'ovaire
et d'un fragment de testicule semble due au fait que chez le premier
les follicules primordiaux représentent la source de l'hypertrophie, alors
que chez le second les tubules isolés ne peuvent atteindre que le même
summum que ceux du testicule normal.
La différence de comportement entre le testicule entier et un frag-
ment de testicule peut s'expliquer par deux hypothèses, — dont il reste
à fournir la démonstration expérimentale, — à savoir, d'abord que la
lésion des tubes séminifères, quand un fragment testiculaire est pro-
duit, provoque une perte du pouvoir d'hypertrophie, bien que la sper-
matogénie complète reste possible; en second lieu, que la prétendue
hypertrophie du testicule n'est qu'apparente, le testicule restant attei-
gnant plus vite le summum. ^ II. de Varigny.
Athias (M.). — Sur la sécrélion interne de V ovaire. — Le tissu lutéinique
n'est pas le seul à avoir une action endocrine dans le parenchyme ova-
rien. Aucun des phénomènes de la vie sexuelle qu'on a cru être condi-
tionnés par lui ne paraît se trouver exclusivement sous sa dépendance,
car tous peuvent se manifester sans qu'il soit présent. Le problème de
la localisation des fonctions endocrines de l'ovaire est extrêmement com-
plexe et difficile à résoudre, il semble cependant que la sécrétion interne
de la glande génitale est le produit du fonctionnement de l'ensemble
des formations qui, d'une façon permanente ou temporaire, prennent
part à sa constitution. — Paul Boyer.
Batelli (F.) et Martin (J.). — La production du liquide des vésicules
séminales en rapport avec la sécrélion interne des testicules. — Par l'obser-
vation des quantités de liquide vésiculaire produites en un temps donné,
- 126 —
PROBLÈMES GÉNÉKAUX DE LV SEXUALITÉ 31
on peut suivre les modifications de l'activité hormonique des testicules;
on peut obtenir l'éjaculation complète par la méttiode de Batelli
consistant à soumettre l'animal au passage d'un courant alternatif
apjjroprié et étudier ainsi chez le cobaye l'influence de divers facteurs.
La quantité de liquide vésiculaire, constante pendant l'hiver, présente
une brusque augmentation au printemps, puis diminue ensuite jus-
qu'au mois de juin; en dehors de cette influence saisonnière, cette
sécrétion ne paraît d'ailleurs pas influencée par la température exté-
rieure. La quantité de liquide vésiculaire diminue par des éjaculations
trop fréquentes. La sécrétion cesse presque complètement 15 à 20 jours
après la castration; elle diminue graduellement par ligature des canaux
déférents chez l'animal à sécrétion vésiculaire normale; chez l'animal
dont la sécrétion vésiculaire a cessé depuis un mois, la ligature bilatérale
provoque un réveil passager de la sécrétion. L'injection hypodermique
d'extraits testiculaires au cobaye châtré est restée sans effet pour la
production de liquide vésiculaire. — H. Gardot.
Gley (E.) et Pézard (A.). — Modifications des glandes génitales acces-
soires du cobaye après la castration. — La castration chez le cobaye
jeune provoque un arrêt de croissance des glandes vésiculaires, au lieu
d'être plus ou moins remplies et distendues par leur contenu semi-
pâteux, les glandes vésiculaires sont réduites à l'état de petits tubes
très fins, complètement ou à peu près vides, la prostate est également
très réduite, ses acini sont tout à fait aplatis, la structure histologique
des tuniques externe et moyenne des glandes vésiculaires n'est pas
modifiée, mais il y a une réduction considérable du tissu contractile,
et, de plus, la castration empêche la différenciation fonctionnelle de
l'épithélium interne où ne s'établissent pas les phénomènes histolo-
giques que l'on constate chez les mâles normaux. Il en résulte une trans-
formation profonde du contenu vésiculaire, l'excitation du nerf vési-
culaire qui conserve son excitabilité provoque les contractions habituelles
des glandes vésiculaires qui sont cependant moins fortes que celles des
glandes normales, et ces contractions sont suivies de l'émission d'un
liquide claii', hyalin, qui ne peut plus se coaguler sous l'influence du
ferment prostatique; la prostate ne contient plus qu'une minime quan-
tité de ferment actif; il en résulte donc que après castration les liquides
des glandes génitales accessoires ne peuvent plus remphr leur office.
Paul BOYER.
Haberland (L.). — Sur ta stérilisation hormonale de femelles par la
transplantation sous-cutanée d'ovaires de femelles en étal de gestation. —
H. s'est demandé s'il n'était pas possible par des transplantations sous-
cutanées d'ovaires de femelles en gestation de déterminer chez des
femelles normales, d'une part, à cause de l'implantation de corps jaunes,
d'autre part, par la prolifération des tissus interstitiels, une inhibition
de croissance des foUicules, suffisante pour entraîner une stérilisation
temporaire des femelles en question. Les recherches ont été faites sur
des lapins et des cobayes. Chez les premiers, dans cinq cas sur huit, le
résultat a été positif, aucune conception n'ayant eu lieu après la trans-
plantation sous-cutanée d'ovaire. Avec les cobayes, les résultats ont été
analogues. L'examen microscopique de l'ovaire transplanté, fait de 1 à
10 mois après l'opération, montre avant tout que le tissu interstitiel
est conservé et représente la plus grande partie de l'organe. Si l'on
— 127 —
32 ANNÉE BIOLOGIQUE
compare les résultats obtenus sur les lapins à ceux observés sur les
cobayes, on a l'impression qu'il est plus facile de réaliser par le procédé
décrit une stérilisation de longue durée chez les premiers que chez les
seconds. — H. Cardot.
Bielchen (Ernst Oskar). — Sur V influence (Télals maladifs sur le déve-
loppement des caractères sexuels secondaires chez les Oiseaux. — • Un état
maladif causé par l'inanition, ou diverses maladies infectieuses, tuber-
culose par exemple, peut, on le sait, causer une régression des caractères
sexuels secondaires chez les Vertébrés; l'auteur arrive à des résultats
analogues en provoquant artificiellement une anémie à des Coqs (il
leur injecte pour cela, à plusieurs reprises, de la phénylhydrazine, qui
donne une combinaison stable avec l'hémoglobine des hématies et,
par conséquent, enlève à un grand nombre de celles-ci toute fonction
dans les échanges respiratoires). Les animaux qui ont subi ce traite-
ment présentent, au bout de quelques semaines, une crête et des bar-
billons exsangues beaucoup moins volumineux, des testicules très nette
ment plus petits que ceux des témoins; la régression des caractères-
sexuels secondaires est d'autant plus grande que l'anémie est plus
accentuée. L'état maladif agit-il directement ou indirectement sur les
caractères sexuels? L'auteur l'ignore. — P. Remy.
Benoit (J.). — Sur les conditions physiologiques relatives à la parure
nuptiale périodique chez les oiseaux. — Deux espèces exotiques, Pyro-
melana franciscana et Hypochera chalybeala ont été examinées à ce
point de vue. Il existe chez elles une corrélation étroite entre l'état
de la glande interstitielle testiculaire et l'état de la parure nuptiale;
tandis qu'aucune corrélation n'apparaît vis-à-vis de la glande séminale
intratubulaire. — H. Cardot.
Guyénot (E.) et Pense (K.). — - L'organe de Bidder et les caractères
sexuels secondaires du Crapaud [Bufo vulgaris Laur). — - Les résultats
obtenus par G. et P. sont tout à fait contraires à ceux de Harms; ils
observent que les caractères sexuels secondaires du Crapaud sont sous
la dépendance du testicule et non de l'organe de Bidder. D'après eux,
celui-ci n'aurait aucune valeur fonctionnelle; ce serait un organe rudi-
mentaire, sorte de progonade arrêtée dans son développement. Organe
de Bidder et glande génitale de l'adulte pourraient être comparés respec-
tivement, au point de vue ontogénique, au pronéphros et au mésoné-
phros des Batraciens. — H. Cardot.
StoUte (H. A.). — Déterminisme expérimental de la sexualité chez les
Nais. — Comme l'avaient soutenu Semper (1877) et Vejdovsky (1889),
l'apparition des formes sexuées chez les Oligochètes aquatiques scissi-
pares est déterminée par des facteurs externes. S. a reconnu que les
facteurs externes prépondérants sont : la température, la richesse nutri-
tive du milieu, l'acidité de ce milieu. Le premier de ces facteurs, la
température, exerce une action indirecte en accélérant les échanges.
L'effet des deux autres est direct et l'on peut dire qu'ils conditionnent
la reproduction sexuée; c'est une valeur optima de l'acidité du milieu
qui joue le rôle déterminant. A d'autres facteurs secondaires : âge des
cultures de Nais, densité de ces cultures, âge des cultures bactériennes
qui leur servent de nourriture, seraient dues les variations du nombre
— 128 —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 33
des individus sexués. De toutes manières, l'apparition de la sexualité
ne dépend nullement de conditions de vie défavorables. Ce résultat
et ceuxïelatifs aux relations des deux reproductions, sexuée et asexuée,
ne font que confirmer des faits déjà connus. — S. montre, en outre, que
les données de ses recherches expérimentales expliquent les observa-
tions recueillies par la faunistique : la plupart des espèces de Nais
donnent des formes sexuées au printemps et à l'automne, époques où
l'acidité des eaux est le plus élevée. Si Slylaria lacustris paraît échapper
à cette règle, c'est que cette espèce vit dans les eaux de surface, parmi
les Lemna, où l'acidité est plus grande qu'ailleurs. On peut ainsi recueillir
des individus sexués en surface tandis que les individus recueillis dans
les eaux profondes sont tous asexués (Schuster, 1915). Ainsi s'expli-
quent également les rares apparitions de sexualité chez les Dero et
Pristina, habitants de la vase du fond, où se trouvent rarement réunies
les deux conditions déterminantes de la sexualité des Naïdes : abon-
dance de nourriture et forte acidité du milieu. — L. Dehorne.
Krediet (I.). — U ovarioleslis de la chèvre. — - Dans la plupart des cas
d'hermaphrodisme signalés chez la chèvre, les caractères sexuels secon-
daires ne sont nullement affectés, l'hermaphrodisme se limite stricte-
ment aux glandes génitales : c'est un pseudohermaphrodisme. La chèvre
pseudohermaphrodite a tout de la femelle : appareil génital complet,
mamelles développées, etc., mais une glande testiculaire est adjointe,
à la gJande ovarienne (avec vasa deferenlia et épididyme) : c'est l'ova-
riotestis. On a cru que l'ovariotestis se formait au dépens de l'ovaire;
au cours de son développement, la partie centrale devenant testiculaire,
la zone périphérique conservant le caractère d'ovaire, mais d'ovaire
stérile. Les ovariotestes examinés par K. présentent une structure qui
diffère de ce schéma : les éléments cf et Ç, mélangés les uns aux autres,
montrent qu'il s'agit moins d'un arrêt de développement de l'ovaire
avec substitution de caractères masculins dans l'ébauche de la glande
que d'une glande bisexuelle primitive. L'ovariotestis est donc une
glande hermaphrodite dès l'origine. Ses deux éléments caractéristiques,
spermatogonie, ovogonie, sont mutuellement gênés dans leur évolution
par les hormones qui leur correspondent. Cependant, il y a sans doute
dans l'ontogénie des périodes où l'activité de l'une des hormones décroît
assez pour permettre une poussée évolutive des éléments de l'autre sexe
restés à l'état latent. On aura ainsi un hermaphrodite cf ou un herma-
phrodite Ç. L'animal a le sexe cf ou le sexe Ç par l'appareil génital
et les caractères sexuels secondaires, mais la glande est hermaphrodite,
et nécessairement stérile. Cette question d'hormones, dont l'effet est
de limiter l'évolution des éléments germinaux de sexe opposé, amène
K. à celle de l'hormone morphogène dans le cas du « Freemartin ». La
structure des glandes génitales de cette femelle stérile et à caractères
de mâle châtré l'oblige à rejeter l'explication proposée par Lillie.
Ce ne sont nullement les hormones du jumeau cT qui, passant par les
anastomoses vasculaires de chorion commun chez le jumeau 9, impri-
ment à celui-ci des caractères de mâle châtré et arrêtent ses ovaires
dans leur développement; les préparations microscopiques montrent
que dans le rele ovarii il y a eu des ébauches testiculaires, mais que
celles-ci n'ont pas abouti à constituer des canalicules séminifères fonc-
tionnels ni un reie leslis. Si l'ébauche génitale n'avait été^ bisexuée à
l'origine, comment pourrait-on concevoir que des canalicules sémi-
— 129 —
ANN. BIOL. — T. I (1922-1923) 9
34 . ANNÉE BIOLOGIQUE
nifères se fussent développés sous la seule influence d'hormones cf ?
Le fait que ces ébauches n'ont pas évolué davantage démontre, une
fois de plus, que la glande génitale normale du mammifère ne peut être
que monosexuée. — L. Dehorne.
Sand (Knud). — De V hermaphrodisme expérimental. — Dans cet
exposé, S. envisage le cas où il a été possible d'agir sur un même individu
par des influences hormoniques combinées, à la fois mâles et femelles.
Ceci peut être réalisé en faisant simultanément sur le même individu
jeune et châtré des implantations de testicule et d'ovaire. Le cobaye
mâle ainsi opéré réalise un cas très net d'hermaphrodisme expérimental,
tant au point de vue du développement des glandes vésiculaires et des
glandes mammaires qu'au point de vue psychosexuel. On peut aussi
arriver au même résultat en partant de mâles même pubères, en pra-
tiquant une transplantation intratesticulaire d'ovaire. En analysant
les résultats obtenus par cette méthode, on constate que, dans les cas
positifs d'hermaphrodisme, les ovaires sont toujours plus ou moins
bien conservés; dans les cas négatifs, ils n'ont laissé généralement qu'une
cicatrice fibreuse; cependant, on a parfois observé dans ces derniers
cas des ovaires greffés bien développés; il faut donc en conclure qu'il
n'y a pas toujours corrélation entre la condition anatomique et la
résultante physiologique. — H. Cardot.
Blakeslee (A. F.), Cartiedge (I. L.) et Welcfa (D. S.). — Dimorphisme
sexuel chez Cunninghamella. — Chez les Mucor les termes d'homothalle
et d'hétérothalle doivent être employés pour désigner les gamétophytes,
et ceux d'homophytes et d'hétérophytes pour désigner les sporophytes.
Chez les plantes supérieures qui sont connues comme dioîques, il n'est
pas rare de trouver des formes intermédiaires, partiellement herma-
phrodites; on a de même signalé des formes hétérothalliques de Rhi-
zopiis qui se comportent comme homothalliques. Burger, étudiant
le Cunninghamella, soutient que le dimorphisme sexuel n'existe pas dans
ce genre; les auteurs ont entrepris la critique des observations de Burger
et ont procédé à de nombreuses expériences en prenant comme exemple
C. elegans, C. A. (espèce indéterminée, C. echinulala, et C. berlholleliae.
Il ressort nettement de ces essais que le Cunninghamella présente le
dimorphisme sexuel; aucune des races données par les différentes
espèces n'a donné de réactions sexuelles intermédiaires. — R. Souèges.
Bond (C. J.). — Sexe des Ifs d'Irlande. — L'If d'Irlande est le Taxus
fasligialus. Or, tous les arbres rencontrés (Leicester et environs) sont
femelles. Pas un n'est mâle. Existe-t-il un pied If d'Irlande mâle? La
tradition est que tous les Ifs d'Irlande poussant actuellement en Angle-
terre viennent de boutures du mutant Irlandais qui se montra il y a
plus d'un siècle dans le comté de Fermanagho. B. aimerait savoir si
quelque corrélation existait originellement entre le port droit et le
sexe féminin chez le mutant Irlandais; et si l'on trouvait quelque fasli-
giala mâle, il voudrait faire féconder un pied femelle par ce pied mâle.
— H. DE Varigny.
— 130 —
REPRODUCTION ASEXUÉE — RÉGÉNÉRATION — GREFFE 35
Reproduction asexuée. — Régénération. — Greffe
Cayley (D. M.)- — Some observations on îhe Life-hislory of Neclria galli-
gena Bres. (Ann. of Bot., XXXV, 79-92, 1921.) [35
Coulter (J. M.) and Land (W. J. G.). — A homosporous american Lepi-
dostrobus. (Bot. Gazette, LXXII, 106-108, 1921,) [35
Oiroud (A.). — Observations sur la cicatrisation épilliéliale et musculaire.
(Arch. Anat. microsc, XVIII, fasc. 1, 55-84, 13 fig. 1921.) [35
Grâper. — Exlremitâtenlransplantalionen an Anurenlârven. (Verhandl.
Anat. Ges., 31. Vers., Ergânzungsheft z. 55. Bd. Anat. Anz., 12-21,
5 fig.) [36
Weber (A.). — Greffes embryonnaires chez les Batraciens. (Assoc. fr. av.
Se, 45e session, Rouen, 679-682, 1921.) [36
Cayley (D. M.). — Quelques observations sur le développement du
Nectria galligena Bres. — Le Nectria galligena se reproduit par des
conidies de deux formes, par des spores nées dans des pycnides, par des
spores bicellulaires multinucléées, enfin par des ascospores. Le péri*
thèce débute par la formation, dans les hyphes végétrtifs d'un sporo-
dochium, de pelotons répondant à autant d'ascogones; ceux-ci dégé-
nèrent; les hyphes ascogènes dérivent non des ascogones, mais de cel-
lules situées à la base du périthèce; les asques renferment huit spores
bicellulaires. — F. Moreau.
Coulter (J. M.) et Land ( W. I. G.). — Un Lepidostrobus américain
isosporé. — La plupart des cônes de Lepidostrobus sont hétérosporés,
les mégasporanges étant à la base, les microsporanges au sommet du
cône. Les auteurs décrivent un. cône trouvé dans le houiller de Waren-
Country (lowa), bien conservé, offrant, tant dans les sporanges du
sommet que dans ceux de la base des spores de mêmes dimensions, de
27 ^ de diamètre. Ce Lepidostrobus est donc nettement isosporé. La
présence de formes isosporées et hétérosporées dans ce groupe aujour-
d'hui disparu permet d'expliquer plus facilement l'origine des formes
isosporées et hétérosporées des Lycopodiales actuelles. — R. Souèges.
Giroud (A.). — Observations sur la cicatrisation épilhéliale et muscu-
laire. — L'auteur a étudié la réparation des plaies expérimentales chez
Allobophora fœtida, et la cicatrisation de petites plaies produites par
des kystes à Sporozoaires chez des Lamproies. Chez le Ver de terre, au
bout de 24 heures, un épithélium revêtu d'une épaisse cuticule recouvre
le bord de la .cicatrice. L'épithélialisation résulte du déplacement do
l'épithélium normal, déplacement actif, en masse, quand il s'agit d'épi-
thélium stratifié (bien que certains éléments en peuvent ramper indé-
pendamment), ou bien par migration d'éléments isolés dans le cas d'un
épithélium simple. L'épithélium nouveau ne présente que des cellules
— 131 —
36 ANiNÉE BIOLOGIQUE
de revêtement, tous les éléments différenciés, cellulaires glandulaires et
autres, disparaissent, soit par dégénérescence, soit par dédifférenciation ;
cette disparition s'observe même au delà de la cicatrice, sur une étendue
qui paraît correspondre à celle de la zone qui a pris part à la migration
cicatricielle. L'épithélialisation est suivie de prolifération épithéliale,
par mitose, au pourtour de la plaie. G. a remarqué que quand la plaie
intéresse, chez Allobophora, à la fois l'épiderme et l'épithélium intes-
tinal, ce dernier ne se déplace pas, et seul l'épiderme cicatrise, bien que
la cellule intestinale est parfaitement capable de se mouvoir et de
cicatriser. G. suppose que le temps de latence, entre l'excitation de la
blessure et la réponse de l'épithélium, n'est pas le même pour les deux
tissus envisagés; il est beaucoup plus court (24 heures) pour l'épiderme,
de sorte que l'épithélialisation se trouve achevée au moment où pourrait
se déclancher le mouvement de l'épithélium intestinal.
Les muscles néoformés proviennent des muscles anciens, par l'inter-
médiaire de formes dédifférenciées, myoblastes ou sarcolytes. —
A. Drzewina.
Weber (A.). — Greffes embryonnaires chez les Batraciens. — L'œuf
fécondé de B. anoure, greffé dans la cavité péritonéale ou dans un sac
lymphatique, se développe normalement un^certain temps, et, lorsqu'il
arrive à dépasser un stade critique qui correspond à la gastrula, il peut
donner une larve pourvue de rudiments de houppes branchiales. Jusqu'à
ce dernier stade, l'embryon pourrait donc, en utilisant ses propres
réserves, réaliser et maintenir son individualité; mais à partir du moment
où il doit emprunter des éléments de croissance au milieu extérieur,
— milieu interne de l'adulte dans le cas présent — , il ne résiste pas à
l'action coordinatrice de ces divers facteurs physico-chimiques et se
transforme en un amas de cellules d'apparence indifférentes qui est
résorbé. Dans certains cas, ces éléments résistent, se transforment en
un réoplasme, véritable cancer qui pénètre dans les organes du B.
et détermine sa mort; les éléments qui échappent ainsi à l'action du
milieu interne de l'adulte ne proviennent pas de l'ensemble des tissus
de l'embryon, mais d'une partie seulement de ces tissus, correspon-
dant généralement à l'épiderme, au tissu osseux ou cartilagineux. L'œuf
segmenté ou non de B. urodèle {Triton) greffé dans la cavité générale
de l'adulte est toujours tué en quelques minutes (5 minutes si l'adulte
est une Ç, 10 si c'est un g'); la mort survient moins rapidement si
l'adulte est le père ou la mère; on peut faire disparaître cette toxicité
de l'adulte pour l'œuf en greffant d'heure en heure des œufs dans la
cavité péritonéale : à la cinquième greffe, la toxicité a disparu; le pou-
voir toxique est atténué chez les animaux conservés en captivité. Des
œufs de Triton ayant séjourné dans la cavité abdominale de Salamandre
pendant plusieurs heures ne sont pas tués : replacés dans l'eau, ils
restent quelques jours dans un état de vie latente, puis se développent
plus ou moins normalement. Les greffes croisées d'Anoures sur Urodèles
et inversement donnent assez régulièrement des germes monstrueux. —
P. Remy,
Graper. — Transplantation de membres chez des larves d'Anoures. —
G. a effectué chez des têtards d'Anoures des transplantations hétéro-
pleurales de membres à peine ébauchés, c'est-à-dire qu'il a greffé par
exemple une ébauche droite à la place d'un membre gauche extirpé, ou
— 13:.^ —
REPRODUCTION ASEXUÉE — RÉGÉNÉRATION — (ÎREFFE 37
inversement. Cette méthode, déjà employée par Harrison chez les larves
d'Amblystome, permet de se rendre compte des potentiahtés de l'ébauche
et de l'influence exercée par le corps sur sa différenciation ultérieure.
Les résultats de cette opération varient. Tantôt l'ébauche se développe
en un membre d'orientation conforme à sa nouvelle position, c'est-à-dire
inverse de son orientation normale s'il n'y avait pas eu transplantation,
tantôt son orientation originelle ne se modifie pas et le membre
transplanté ne se conforme pas à sa nouvelle position, mais alors il se
fait toujours, à son voisinage, des bourgeons régénérés par le corps, en
nombre variable, plus ou moins bien développés en membres surnumé-
raires, mais montrant une orientation normale pour le côté où ils se
sont développés. Tantôt enfm l'ébauche se développe encore suivant
sa potentialité propre, c'est-à-dire ne se conforme pas à sa nouvelle
position, mais émet du côté fibulaire un bourgeon qui se développe en
une autre patte de sens inverse, soudée à la précédente par les cartilages
les plus proches du bord fibulaire; ces formations, que G. appelle
« éventails » ne sont jamais fonctionnelles, leur musculature étant tou-
jours bien trop faible. L'auteur explique tous ces faits par une détermi-
nation progressive des potentialités de l'ébauche : le premier cas corres-
pond à une indétermination transversale totale; le deuxième, à une
détermination transversale totale de l'ébauche, avec réaction du corps
aboutissant à des bourgeons surnuméraires et due, en quelque sorte, à
la « non-saturation » des affinités du corps; le troisième correspond à une
détermination transversale partielle, qui a débuté au côté tibial.
Dans d'autres expériences, G. a greffé des membres, non seulement de
façon hétéropleurale, mais encore en renversant l'ébauche, c'est-à-dire
en la greffant par son extrémité distale (naturellement décapée). Ces
expériences n'ont été faites qu'avec des bourgeons dont la longueur
était au moins double de la largeur. Cette sorte de greffe, il est facile de
le voir, aboutit à constituer du côté gauche, par exemple, une surface de
régénération distale géométriquement superposable à la surface de sec-
tion du corps au contact du membre gauche, mais qui, par son origine,
est una section proximale du membre droit. Or, le régénérât est toujours,
dans ce cas, semblable à un régénérât proximal gauche : il y a donc,
conclut G., à ce stade, une détermination transversale totale, mais pas
de détermination latérale dans l'animal. Dans les mêmes expériences,
de plus, abstraction faite du régénérât, le fragment transplanté se com-
porte de façon variable : parfois son ébauche distale se développe en
parties proximales, ce qui force à admettre une détermination trans-
versale pure, sans polarité déterminée; parfois, au contraire, le fragment
se développe en conservant sa polarité primitive, ce qui prouve que
celle-ci est plus ou moins complètement déterminée.
En somme, la détermination des potentialités se fait dans l'ordre
suivant : détermination transversale, détermination partielle de la
polarité, détermination totale de la polarité, détermination presque
absolue (après la métamorphose). Il ne semble pas que ces progrès
soient décelables histologiquement. — M. Prenant.
133
38 ANNÉE BIOLOGIQUE
Hérédité. — Hybridation
Belling (John). — The behavior of homologous chromosomes in a Iriploid
Canna. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VII, No. 7, 197-
201, 2 flg., 1921.)
[Voir les autres travaux de l'auteur, analysés dans les fascicules
précédents de VAnn. Biol.
a) Blakeslee (Albert F.). — An apparent case of non-mendelian inheri-
tance in Dalura due lo a disease. (Proceed. Nat. Acad. Se. United
States, VII, No. 4, 116-118, 1921.)
[Voir les travaux du même auteur Ann. Biol., II, fasc. I, p. 82.
b) — — The globe, a simple trisomie mutant in Datura. (Proceed.
Nat. Acad. Se. United States, VII, No. 5, 148-152, 1921.)
[Voir les travaux du même auteur Ann. Biol., Il, fasc. I, p. 82.
a) Bridges (Calvin B.). - — Currenl maps of the location of Ihe mutant
gènes of Drosophila melanogaster. (Proceed. Nat. Acad. Se. United
States, VII, No. 4, 127-132, 1921.)
[Voir les travaux de l'auteur analysés dans les fascicules précé-
dents de VAnn. Biol.
b) — Genetical and cylological proof of non-disjonction of the fourlh
chromosome of Drosophila melanogaster. (Proceed. Nat. Acad. Se.
United States, VII, No. 7, 186-192, 1 fig, 1921.)
[Voir une autre note du même auteur. [Ann. Biol., II, 2, 210.)
Brimhall (Dean R.). — Family resemblanees among Anterican Men of
Science. (Amer. Natur., LVI, 1922, 504-547.)
[Liste documentaire d'hommes de science américains et de leurs
proches parents, présentant une supériorité intellectuelle. — L. Gue-
NOT.
Feldman (H. W.). — A fourth allelomorph in the albino séries in Mice.
(Amer. Natur., LVI, 1922, 573-574.) [39
Fritsch (Karl). — Ist Cardamine bulbifera als Abkômmling eines Bas-
tards aufzufassen? (Ber. d. deutsch bot. Ged. Bd. XL, 193-196, 1922.)
[Cardamine bulbifera descend-elle d'un hybride? L'auteur conclut
négativement. — H. Spinner.
Ikeno (S.). — Studies on the genetics of flower-colours in Porlulaca gran-
di flora. (Journ. Coll. Agricult. Univers. Tokyo, VIII, 1921, 93-
133, pi. 2.) [40
Lancefîeld (Rebecca C) and Metz (Charles W.). — Non-disjunclion and
the chromosome relationships of Drosophila willisloni. (Proceed. Nat.
Acad. Se. United States, VII, No. 8, 225-229, 10 fig. 1921.) [555
[Voir les analyses des autres travaux des auteurs dans les fascicules
précédents de VAnn. Biol.
Lathouwers (M. V.). — Recherches expérimentales sur V hérédité chez
Campanula médium L. (Mém. in-4o Acad. roy. Belg. Cl. Se, 2^ sér.,
IV, fasc. 8, 34 p., 3 pi., 1922.) [40
— 134 —
HÉRÉDITÉ - HYBRIDATION 3'.»
Lotsy (J. P.). — Inlerspecifie sleriliiff. (Nature, 23 déc. 1922, 843.) [41
Morgan (T. H.)- — On îhe mechanism of Heredily [Croonian Lecture).
(Proc. Roy. Soc, B. 659, 162, 196.)
[Exposé et défense de la théorie d'après laquelle les chromosomes
contiennent en ordre linéaire les facteurs héréditaires. — H. de
Varigny.
Serebrovsky (A. S.). — Crossing-ouer involving three sex-linked gènes in
Chickens. (Amer. Natur., LVI, 1922, 571-572.) [39
"Setchell (W. A.), Goodspeed (T. H.) and Clousen (R. E.). — A prele-
mincry Noie on ihe resulls o/ crossing certain varieties of Nicoliana
Tabacum. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VII, No. 2, 50,
1921.)
[Voir les analyses des autres travaux des auteurs dans les fas-
cicules précédents de VAnn. Biol.
a) Sturtevant (A. H.). — Linkage variation and chromosome maps. (Proceed.
Nat. Acad. Se. United States, VII, No. 7, 181-183, 1921.)
[Voir les autres travaux du même auteur, analysés dans les fas-
cicules précédents de VAnn. Biol.
b) — A case of rearrangement of gènes in Drosophila. (Proceed. Nat.
Acad. Se. United States, VII, Na. 8, 235-237, 1921.)
[Même remarque que précédemment.
Felldman (H. W.). — Un quatrième allélomorphe dans la catégorie de
V albinisme chez les Souris. — • Pendant longtemps on n'a connu qu'un
seul facteur allélomorphe à l'albinisme des Souris, c'est le facteur
général de couleur, désigné par le symbole C; l'albinisme étant dominé
a reçu le symbole c (A dans la nomenclature Cuénot). Récemment,
Detlefsen (1921) a découvert un troisième allélomorphe (C*) qui se
place entre les deux précédents; l'effet du facteur correspond à la couleur
sauvage très diluée, gris très atténué, avec des yeux moins fortement
colorés que la Souris banale. P. vient de trouver un quatrième allélo-
morphe dans la même catégorie (symbole C""), correspondant probable-
ment au Cobaye à yeux rubis, au Rat à yeux rubis et au Lapin chin-
chilla; associé au facteur agouti, il donne une Souris de couleur ardoise
foncée; associé au facteur du noir, la teinte est encore un peu plus
sombre. C" est incomplètement dominant sur l'albinisme (comme G''), car
l'hétérozygote G''a est seulement d'un ton brunâtre, le jaune du poil
ayant pratiquement disparu. La disjonction est du type raendélien
classique 1.2.1. Dans l'échelle de dominance, les 4 allélomorphes se
rangent dans l'ordre suivant : C, C, G% c. — L. Guéjmot.
Serebrovsky (A. S.). — Crossing-over entre trois gênes sex-linked chez
la Poule. — Les Plynaomth Rock renferment trois gènes sex-linked, qui
sont : 1° un gène retardant le développement du plumage chez les
poulets, qui à l'âge de un mois et demi, ont encore de très petites queues;
2° un gène conditionnant le plumage barré;, 3° un gène qui correspond
à la coloz-ation argentée. Au contraire,, les Poules Orloff n'ont aucun
— liâ-S —
40 ANNÉE BIOLOGIQUE
de ces trois gènes. Dans le croisement Orloff mâle et Plymouth Rock
femelle, les coqs sont naturellement Plymouth Rock, tandis que les
poules sont noires (en raison de la présence d'un gène mélanique domi-
nant des Plymouth Rock, qui n'est pas sex-linked), à développement
normal des plumes. Dans la Fo la liaison entre les trois gènes sex-linked
est rompue et on obtient de nouvelles combinaisons. Les faits observés
s'expliquent en admettant que le chromosome sexuel chez le mâle peut
donner un crossing-over avec son partenaire, surtout dans la région
qui s'étend entre le gène du plumage barré et celui du plumage argenté.
— L. CuÉNOT.
Ikeno (S.). — Élude génétique sur la couleur des fleurs chez le Pourpier.
— Toutes les variétés de Portulaca grandiflora à fleurs colorées sont
caractérisées par la présence d'un facteur C. Ce facteur seul donne la
couleur orange; associé à un autre facteur G il produit des fleurs jaunes;
C associé avec R donne le rouge; la couleur magenta est due à la réunion
de trois facteurs, C, iî et B. Il y a en outre des variétés rose chair et
pseudo-blanc dont la nature génétique n'est pas encore élucidée. Tous
les homozygotes récessifs ce sont blancs; mais il y a trois sortes de
blancs : Le blanc I {ce rr bb) a des pièces florales complètement blanches;
le blanc II {ce RR BB) peut avoir, sur les pétales blancs, quelques petites
traînées magenta; le blanc III, dont la constitution n'est pas connue,
ressemble au blanc I, mais donne en' croisements un certain nombre de
pseudo-blancs. En général, il y a liaison complète entre R et B, qui sont
hérités simultanément comme un caractère unique; quelquefois cepen-
dant il y a disjonction, ce qui amène la production inattendue de quelques
individus rouges. Un petit nombre d'individus de couleurs inattendues
se présentent d'ailleurs dans la descendance pure de certaines lignées
orange ou blanc. I. essaie d'expliquer ces anomalies par des mutations
inverses. La couleur des organes végétatifs est corrélative de celle des
fleurs; quelques mutations de bourgeons ont été aussi observées. —
Ch. Pérez.
Lathouwers (M. V.). — Recherches expérimenlales sur Vhérédilé chez
Campanula médium. — Toutes les colorations de C. m. se ramènent à
5 types fondamentaux : blanc, rose, lilas, violet et violet foncé, qui
seraient dus au jeu de 4 facteurs génétiques : un facteur de coloration A
(anthocyanine) n'agissant qu'en présence d'un second facteur R révé-
lateur; si la plante renferme ces deux facteurs, ses fleurs sont colorées,
mais si elle ne possède que l'un des deux, elle a des fleurs blanches; la
présence du troisième facteur B caractérise une certaine alcalinité du
suc cellulaire et détermine en présence de A et de R l'apparition de
fleurs violettes et violet foncé; en l'absence de B, le suc cellulaire est
neutre ou plutôt acide, et les fleurs sont roses ou lilas; le quatrième
facteur V fait virer le violet en violet foncé lorsqu'il agit en présence
de B et le rose en lilas lorsque B est absent.
La calycanthémie (transformation du calice vert en un verticille
pétaloïde plus ou moins développé, pouvant aller jusqu'à simuler la
duplicaturo) est due à la présence d'un seul facteur génétique C, nette-
ment dominant vis-à-vis de la forme simple normale.
Dans les cultures ont apparu deux formes aberrantes : l'une à grande
fleur unique, campanulée, terminant une tige droite sans ramifications
ni bourgeons axillaires et qui doit être tenue pour une vraie mutation,
— 136 —
VARIATION — MUTATION — ADAPTATION 41
l'autre à fleur non campanulée, mais urcéolée, complètement fermée,
ne s'ouvrant que par une étroite ouverture apicale peu de temps avant
le flétrissement. — P. Remy.
Lotsy (J. P.). Stérililé interspécifique. — En somme, la stérilité entre
espèces sauvages est fréquente, même entre espèces ayant même nombre
de chromosomes. On ne sait à quoi elle tient. D'autre part, entre races
domestiques le croisement est généralement fécond. Ceci prouverait
simplement que le point de départ dans la formation des races par
l'homme et des espèces par la nature a été le même : un mélange de formes
interstériles, et d'interfécondes résultant d'un croisement. L'homme a
sélectionné les interfécondes, et la nature les interstériles d'où le résultat
cité plus haut. — H. de Varigny.
Variation. — Mutation. — Adaptation
Artom (Cesare). — Nuovi falli e nuovi problemi sulla biologia e sulla sisie-
inatica del génère Arîemia. Nota III. (Atti Reale Accad. Lincei, XXIX,
série 5, 65-68, 1920.) [44
Banta (Arthur M.) et Brown (L. A.). — More eyeless Cladocera. (Amer,
Natur., LVI, 1922, 568-571.) [43
Blackburn (K. B.) and Harrison (J. W. H.). — The slalm of the British
Rose forms as delermined bij their cylological behaviour. (Ann. of Bot.,
XXV', 159-188, 1922.) [44
Garoli (A.). — Gli organi lergo addominali di Naucoris oimicoides. (Mon.
Cool. It., XXXII, n. 7.)
[Les organes abdominaux de Naucoris oimicoides sont considérés
comme des organes aériens servant à régler le flottement et les mou-
vements d'ascension et de descente des larves dans l'eau. — G. Teo-
DORO.
Cockerell (T. D. G.)"and Young (D.). — A mutation of îJie Columbine. (Na-
ture, 25 nov. 1922, 701.)
[Mutant d'Ancolie cserulea, découvert dans le Colorado, à sépales
profondément trifldes. Il semble que la qualité triflde des feuilles se
soit communiquée aux sépales. Mais il ne s'agit pas ici de phyllodie;
ce sont bien des sépales, bleu pâle, et la plante serait certainement
intéressante pour l'horticulture. — H. de Varigny.
Cutting (E. M.). Observations on variations in the flowers of Stachys syl-
vatica Linn. (Ann. of Bot., XXV, 409-425, 1921.)
[Ces observations portent sur des cas de pélorie, semi-pélorie,
fasciation, synanthie, chloranthie, augmentation ou diminution du
nombre des pièces des divers verticelles, tendance à l'avortement des
étamines, autofécondation dans le bourgeon. — H. Moreau.
a) Génieys (P.). — Sur le déterminisme des variations de la coloration chez
un Hyménoptère parasite. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVI, 767,
1922.) [43
— 137 —
42 ANNÉE BIOLOGIQUE
b) Génieys (P.). — Observaîi&ns biologiques sur les Habrobracons. (Ibid.,
LXXXVI, 829, 1922.) . [43
Harris (J. Arthur), Kirkpatrick (W. F.) and Blakeslee (A. F). — The
prediciion of annual egg production from the records of limiled periods.
(Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VII, No. 7, 213-219, 1921.)
[Voir les autres travaux des auteurs analysés dans les fascicules
précédents de VAnn. Biol.
Lamb (C G-.). — The Geometrff of Insecl Pairnig. (Proc. Roy. Soc,
B. 656, 1-11.)
[La thèse est que dans l'appariement la pose primitive des insectes
était linéaire et que les formes compliquées de l'hypopygium de tant
de diptères tient à ce que ceux-ci ont adopté secondairement une pose
verticale combinée avec la persistance de la corrélation directe imposée
par la pose linéaire primitive originelle. — H. de Varigny.
Miller (Robert Cunningham). — Variations in the shell of Teredo naualis
in îlie San Francisco Bay. (Univ. of California Public. Zool., XXII,
No. 2, 293-328, 4 pi., 6 fig., 1922.) [42
Pierre (C). — Variations de coloris chez Pachirhyna crocala L. {Diptère
Tipulidse). (Assoc. fr. avanc. des Se, 45^ session, Rouen, 662-664,
1921.) [43
Poisson (Raymond). — Gerris [Hémiptères-Héléroplères) du Calvados.
Polymorphisme chez Gerris lacuslris L. et la perte de la faculté du vol
chez cette espèce. (Assoc. franc, avanc. des Se, 45® sess., Rouen, 674-678,
1921.) [43
Walher (E. W. A.). — Siudies in Bacierial uariabitily . On the occurrence
and development of dys-agglutinable, cu-agglutinable and hyper-agglu-
iinable forms of certain Bacleria. (Roy. Soc. Proceed., B. 649, 54-68.)
[44
Miller (Robert Cunningham). — Variations de la coquille de Teredo
navalis dans la baie de San Francisco. — L'auteur étudie le dévelop-
pement de la coquille de ce Lamellibranche à partir du moment où
l'aûimal perfore le bois; dans le cas normal, 8 ou 9 sillons se forment
pendant le premier mois, et à chacun des mois suivants apparaissent
2 à 4 sillons nouveaux; la vitesse de croissance, évaluée par le nombre de
sillons nouveaux se formant pendant l'unité de temps (un mois), décroît
à mesure que l'animal vieillit, et tend à diminuer lorsque la teneur de
l'eau en sel diminue.
Les coquilles présentent des variations considérables qui dépendent
de facteurs du milieu, en premier lieu de la salinité et de la température;
c'est ainsi que chez defe individus de la partie septentrionale de la baie
(Crockett), où la salinité change constamment et où les variations de
température sont considérables, les coquilles ont un plus petit nombre
de sillons par unité de surface, un auricule (lobe postérieur de la coquille)
relativement plus saillant, une surface plus rugueuse et plus pigmentée,
un périostracum plus épais et plus opaque que celles de la région cen-
trale de la baie (Goat Island), où la salinité est sensiblement constante
— 138 —
VARIATION — MUTATION — ADAPTATION 43
et les variations de température peu élevées. Les exemplaires de la
partie méridionale (Dumbarton), milieu dont les propriétés sont inter-
médiaires entre celles des deux régions précédentes, ont des caractères
qui sont intermédiaires entre ceux des deux autres catégories de coquilles.
Des constatations analogues peuvent être faites sur des coquilles
recueillies à la même station, les unes dans le voisinage du fond, où la
salinité est relativement élevée, les autres près de la surface, où la teneur
en sel est beaucoup moindre. Ces caractères dus à l'influence du milieu
ne sont pas héréditaires; ils ne peuvent donc être utilisés pour définir
des espèces nouvelles. — P. Remy.
Pierre (C)- — Variations de coloris chez Pachijrhina crocaîa L. (Dip-
tère Tipulidœ). — L'abdomen de la ç de cette Tipule est noir mat et
orné de taches dorsales et costales safranées, plus ou moins étendues et
en nombre variable. Les individus dont les taches jaunes dominent dans
la livrée vivent dans les endroits chauds et secs; de plus, P. a remarqué
qu'il y a deux éclosions de P. c. par an, l'une au printemps, l'autre en
été; chez les individus nés pendant les mois chauds, le jaune domine,
tandis que chez la génération de printemps les taches safranées sont
plus réduites. — P. Remy.
a) Genieys (P.). — Sur le déterminisme des variations de la coloration chez
un Hijménoplère parasite. — Il s'agit d'un Hyménoptère parasitant les
chenilles de Pyrausta nubilalis. Elevé à haute température, ce parasite
présente une dépigmentation générale; toutefois cette variation est
limitée à l'individu, dont la postérité n'est pas modifiée. Il semble
d'autre part que le degré d'humidité et la lumière n'ont pas d'action. —
H. Cardot.
b) Génieys (P.). — Observations biologiques sur les Habrobracons. — ■
L'habitude de former un tube de succion n'est pas une caractéristique
du genre. H. brevicornis n'en fait pas. Chez H. j'ohansenni, cette formation
n'est pas non plus constante, car cette espèce absorbe directement la
nourriture dans le corps de sa proie quand celle-ci est la chenille de
Lavandula stœchas ou de Phthorimae operculella, non enveloppée de son
cocon, tandis qu'il se forme un tube d'aspiration quand il y a présence
d'un cocon. — H. Cardot.
Banta (Arthur M.) et Brown (L. A.). — • Cladocères sans yeux. — Dans
des élevages de Moina macrocopa et rectirosiris, et de Simocephalus
exspinosus, il a apparu parmi des milliers d'individus, 13 Daphnies
dépourvues d'yeux et de ganglion optique; quelques autres avaient
des yeux anormaux (pigment réduit ou œil imparfait) : dans tous les
cas, ces variants ont été trouvés dans des cultures comptant un grand
nombre de Daphnies, ce qui suggère l'influence de quelque facteur
externe, plus ou moins défavorable. Tous les descendants de ces Daphnies
aveugles ont eu des yeux normaux, ce qui indique clairement que
l'anomalie n'est pas en rapport avec des facteurs germinaux. — L.
CUÉNOT.
Poisson (Raymond). — Gerris du Calvados. Polymorphisme chez
Gerris lacustris et perte de la faculté du vol chez cette espèce. — Une étude
anatomique du thorax de G. L macroptères, brachyptères, aptères et
de formes intermédiaires à celles-là montre que la perte de la faculté
— 139 —
44 ANNEE BIOLOGIQUE
du vol est due primitivement à une disparition brusque, ayant les
caractères d'une mutation, des muscles alaires; chez cet Hémiptère,
il n'y a pas toujours parallélisme absolu entre la disparition des muscles
du vol et celle des ailes, comme Mercier l'a montré déjà chez certains
Diptères, La réduction des ailes et des élytres n'est pas progressive;
le développement de ces organes serait déterminé par des mutations
qui, au lieu d'amener la disparition totale comme cela se produit pour
les muscles, peuvent donner naissance à toutes les formes intermédiaires
entre macroptères et aptères typiques; des croisements peuvent aussi
créer divers types intermédiaires. — - P. Remy.
Artom (C). — Nouveaux faits et nouveaux problèmes sur la biologie
el sur la systématique du genre Arlemia. — Il existe deux formes diffé-
rentes d'Artemia: l'une amphigone, dlploïde, à Cagliari, l'autre parthéno-
génétique, tétraploïde à Capodistria. Les noyaux des cellules de l'intestin
chez 1'^. tétraploïde sont beaucoup plus grands que chez 1'^. diploïde.
Chez ces dernières, il apparaît des mâles, tandis qu'ils manquent chez
les premières. On peut ainsi diviser les A. des plus différents endroits
en formes micropyrènes et macropyrènes; les premières diploïdes et
amphigones; les dernières tétraploïdes et parthénogénétiques.' — Carlo
FOA.
Blackburn (K. B.) et Harrison (J. W. H.). — L'état des formes de roses
d'' Angleterre déterminé par leur structure cylologique. — Le nombre
haploïde de chromosomes des Rosiers est de 7; la plupart des Rosiers
d'Angleterre étudiés montrèrent un nombre diploïde, tétraploïde,
pentaploïde ou hexaploïde de chromosomes; le plus souvent, la réduc-
tion chromatique y revêt des caractères anormaux en rapport avec le
nombre excédent de chromosomes. — F. Moreau.
Walker (E. W. A.). — Etudes sur la variabilité des bactéries. Sur
V occurrence et le développement de formes dijs-agglutinables, cu-aggluti-
nables et hyper-agglutinables de certaines bactéries. — Expériences sur
divers bacilles : typhoïde, para-typhoïde, dysenterie, etc., traités par
des méthodes de culture spéciales. Résultats : 1° Chez les bactéries dont
il s'agit, on peut produire expérimentalement des formes ou des phases
dys-agglutinables et hyper-agglutinables; 2° L'une et l'autre formes
peuvent être obtenues de la même lignée cu-agglutinable : toutes deux
peuvent revenir à celle-ci, ou bien, l'une être convertie en l'autre;
3° Dans les tests d'agglutination conduits de la façon ordinaire un
bacille très dys-agglutinable peut ne pas agglutiner du tout (à 1 pour 25)
avec un sérum qui agglutine la culture d'où il provient jusqu'à 1 pour
1.000 et plus encore. Il lui arrive encore de n'absorber du sérum aucune
quantité appréciable des agglutinines spécifiques pour cette culture.
4° Ces résultats paraissent nécessiter une modification considérable des
théories ayant cours au sujet de la valeur des tests d'absorption comme
moyens de déterminer les affinités bactériennes mais ils peuvent aussi
jeter quelque lumière sur les problèmes difficiles des « lignées sérolo-
giques». Ils montrent combien il est nécessaire de réserver son jugement
quand on tire les conclusions concernant de véritables différences de
type bactérien, dans les cas où la différenciation repose uniquement
sur les épreuves d'agglutination et d'absorption; car les différences d'un
degré remarquable existent manifestement entre les différents individus
dans la population d'une même culture. — H. de Varigny.
— 140 —
ACTION D\J MILIEU — ÉTHOLOGIE — COMPORTEMENT 4:i
Action du milieu. — Éthologie. — Comportement
Bouvier (E. L.)- — Sur les Camponolus ou Fourmis ronge-bois du Haul-
Jura. (Assoc. franc, avanc. des Se, 45^ session, Rouen, 718-721,
1921.) [48
Cuénot (L.). — Commensaiisme des pontes de Céphalopodes avec des
Eponges et des Cnidaires. (Assoc. fr. avanc. des Se, 45^ session, Rouen,
658-662, 1921.) ■ [47
Elmhirst (R.). — Habits of Echinus esculentus. (Nature, 18 nov. 1922,
667, et 30 déc. 1922, 877.) [50
Emerson (F. W.). — Sublerranean organs of bog plants. (Bot. Gazette,
LXXII, 359-374, 11 fig., 1921.) [51
Houard (C). — Les zoocécidies des plantes d'Afrique, d'Asie et d'Océanie.
(Assoc. fr. avanc.l des Se, 45^ sess., Rouen, 684-687, 1921.)
[Donne un coup d'œil d'ensemble sur les zoocécidies extra-euro-
péennes de l'Ancien Continent, décrites dans un ouvrage de l'auteur
qui en annonce la publication. — P. Remy.
Jeannel (R.). — Silphidae Leptininûe (Coléoptères, l^e série) et Mor-
phologie comparée du Leplinus testaceus Mûll. et du Platijpsyllus
castoris Bits. (Arch. de Zool. exp. et gén., LX, 557-592, 36 fig.,
Biospeologica n» XLV, 1922.)
[Des différences dans l'éthologie des hôtes de ces parasites ont
produit des spécialisations de sens et de degré différents qui ont
masqué leur parenté réelle. — • M. Aubertot.
Jucci (C). — Sulla differenziazione délie caste nella socieià dei termitidi.
I Neolenici. Nota 1-' (Atti Reale Accad. Lincei, XXIX, série 5, 68,
1920.) [49
Kudo (R-). — Studies on microsporidia, with spécial référence to those
parasitic in mosquitoes. (Journ. of Morphology, XXXV, 153-182,
5 pi., 1920.)
[Etude de trois microsporidics, Thelohania magna, du tissu adipeux
de la larve de Culex pipiens, Th. illinoisensis, du Lissu adipeux de
la larve d'Anophèles punclipennis, Nosema Baetis, du tissu adipeux
des nymphes de Baetis Sp. Pas de caryogamie au début de la sporo-
gonie. Le noyau des cellules-hôtes est fortement hypertrophié. Les
parasites peuvent être phagocytés par les globules blancs des Baetis.
Considérations sur l'emploi des microsporidies pour la lutte contre
les larves de moustiques. — E. Chatton.
Lindner (E.). — Die Bedeulung des Cysiicercus-Schwanzes. (Biol. Gentralbl.,
XLI, 36-41,. 1921.) [49
Magrou (J.). — Sur le déterminisme de la tubérisation. (Assoc. fr. avanc.
des Se, 45e session, Rouen, 556-560, 1921.) [47
Me Whorter (F. P.). — ■ Destruction of mosses bg lichens. (Bot. Gazette,
LXXII, 321-325, 1 pi., 1921.) [51
— lU —
46 ANNÉE BIOLOGIQUE
Orton (J. H.)- — The relationship between the common Hermile-Crab
{Eupagurus bernhardus) and îhe Anémone [Sagarlia parasilica.) (Nature,
2 déc. 1922, 735.) [47
Perotti (Renato). — Per la conoscenza dei rapporli fra microorganismi
e pianla verde. (Rendic. délia R. Accad. d. Lincei, XXX, 233, 1921.) [48
Petit (A.). — A propos du " réveil de la terre arable ". (C. R. Ac. Se,
CLXXIV, 1033, 1922.)
[Revendication de priorité à propos de la note de A. Lumière
(voir Ann. BioL).
a) Régnier (Robert). > — Du rôle des Insectes dans la transmission du
chancre bactérien du Peuplier. (Assoc. fr. avanc. des Se, C. R. 45^ ses-
sion, Rouen, 1359-1365, 1921.) [48
b) — — Contribution à V étude biologique de V Anthonome du Pom-
mier [Anthonomus pomorum L.). (Ibid., 1365-1368, 1921.) [49
Smith (K. M.). — Mosaic disease in plants. (Nature, 18 nov. 1922, 668.)
[On a trouvé divers parasites ciiez des feuilles do Maïs atteintes
de mosaïque; S. en retrouve chez les feuilles de pommes de terre. —
H. BE Varigny.
Sollaud (E.). — Le comportement des larves de Palsemonetes varions
microgenitor Boas; changement de signe du phototropisme après la
métamorphose. (Assoc. franc, avanc. des Se, 45^ session, Rouen,
671-674, 1921.) [50
T. R. R. S., Maxwell (Sir Herbert), Drummond (W. B.) and Harries (H).—
The miraculous draught of fishes. (Nature, 11 nov. 1922, 665.)
[Rien n'est moins miraculeux que cet événement, comme il a été
dit. Il convient d'ajouter aux noms de ceux qui ont étudié la faune
du lac de Tibériade, celui de Th. Barrois. — H. de Varigny.
Waterhouse (W. L.). — Studies in the Physiology of Parasilism.
VII. Infection of Berberis vulgaris by sporidia of Puccinia graminis.
(Ann. of Bot., XXXV, 557-564, 1921.) [46
Zirpolo (G.). — Contributo alla conoscenza del ciclo biologico del Zoobo-
tryon pellucidum Ehrbg. (Monit. Zool. Ital. An. XXXII, n" 10, 128-
134.) . [50
Waterhouse (W. L.). — Études sur la physiologie du parasitisme.
VII. Infection de Berberis vulgaris par les sporidies du puccinia gra-
minis. — La sporidie du Puccinia graminis germe sur la feuille du
Berberis vulgaris en un tube mycélien ou en un bec très court; l'un
et l'autre organe adhèrent solidement à la surface de la feuille grâce à
une couche mucilagineuse. Un hyphe très fin naît à l'extrémité du tube
germinatif ou sur le bec et, sans exercer d'action chimique visible sur
le cuticule, perfore cette dernière, traverse toute la paroi de l'épiderme,
parvient dans la cavité d'une cellule épidermique où il se renfle en une
vésicule à partir de laquelle se forme le mycélium. Le développement
de ce dernier paraît ne causer tout d'abord aucune altération du contenu
cellulaire. — F. Moreau.
— 142 —
ACTION DU MILIEU — ÉTHOLOGIE — C0MP0RTE31ENT 47
Magrou (J.)- — Sur le délerminisme de la iubérisaiion. — On sait que
la formation de tubercules cliez les Orchidées est due à la présence d'un
Champignon vivant en symbiose avec ces plantes (Noël Bernard);
presque toutes les plantes à tubercules ou à rhizomes, tout au moins à
l'état sauvage, sont, comme les Orchidées, des plantes à micorliizes,
hébergeant des Champignons symbiotes; les plantes annuelles, au
contraire, ne possèdent pas de ces organismes, et N. Bernard a été amsi
amené à considérer l'apparition de l'état vivace comme une conséquence
générale de la. haute adaptation des plantes à vivre en symbiose avec
les Champignons. L'auteur a confirmé dans le cas particulier de la Pomme
de terre les vues générales de N. Bernard : ces plantes, à l'état domes-
tiqué, sont dépourvues de Champignons, ce qui est dû à leur mise en
culture et à leur transplantation constante dans des terrains nouveaux;
mais les P. de terre sauvages de l'Amérique du Sud {Solarium maglia)
de même que la Douce-Amère possèdent des micorhizes bien caracté-
risées. Chez des plantes issues de semis de graines de P. de terre, les unes
donnent des tubercules et elles renferment dans l'écorce des racines
le Ch. symbiote en pleine prospérité; les autres sont dépourvues de tuber-
cules et elles présentent par endroits dans les racines des filaments mycé-
liens qui tentent bien de pénétrer, mais qui sont bientôt digérés. On
arrive à des conclusions de même ordre par l'étude de VOrobus tube-
rosus, dont les graines peuvent donner soit des plantules à tubercules
(et leurs racines sont alors infestées par un Champignon), soit des plantules
non tubérisées, à racines exemptes d'endophytes. Dans un même ordre
d'idées, Mercurialis perennis, plante avec rhizomes, à tige florifère
non ramifiée dès la base, héberge un symbiote bien vivant, tandis que
M. annua, sans rhizome, à tige florifère ramifiée dès la base, n'a dans
ses racines qu'un endophyte dégénéré en totalité. Certains caractères
spécifiques des plantes sont donc sous la dépendance du parasitisme de
Champignons; ce facteur, en provoquant l'apparition ou la disparition
de l'état vivace, a pu jouer un rôle prépondérant dans la formation et
l'évolution des espèces. — P. Remy.
Orton (J. H.). — La relation entre le Bernard V Ermite et la Sagartia. —
On figure communément l'anémone comme posée sur le dos de la
coquille occupée par le Bernard, et se dressant vers le haut comme un
palmier. Or, c'est là une grande erreur. L'anémone est posée de façon
que le disque oral puisse balayer le sol que vient de fouler le Bernard
et sur lequel celui-ci laisse quelques fragments alimentaires, restes de
son repas. Là est le profit de l'anémone. Elle n'en aurait aucun à se
tenir de la façon qui est d'habitude indiquée. (Comme l'observe l'auteur
dans une note ultérieure J. Sinel en 1906 a déjà fait la même obser-
vation, mais 0. n'en a eu connaissance qu'après sa première commu-
nication. ) — H. DE Varigny.
Cuénot (L.). — Commensalisme des pontes de Céphalopodes avec des
Éponges et des Cnidaires. — Alors que certains Céphalopodes tels que
Loligo vulgaris, Rossia macrosoma fixent leurs œufs à des supports
quelconques, que le hasard leur fait rencontrer, d'autes tels que Sepia
orbignyana déposent toujours leur ponte sur des Cnidaires (en faisant
un choix préférentiel ou simplement parce que ces Cœlentérés seraient
les seuls objets faisant saillie au-dessus des fonds vaseux fréquentés
par cette espèce). Enfin la ponte de Sepia elegans est constamment
— 143 -
48 ANNÉE BIOLOGIQUE
incluse à l'intérieur d'Épongés {Ficulina, Reniera); l'œuf a une forme
et une couleur différentes de celui des autres Céphalopodes; il est
dépourvu de lanière d'accrochage : il présente une adaptation à cet
habitat spécial. Les Céphalopodes offrent ainsi un nouvel exemple d'éta-
blissement des adaptations : l'espèce a donné d'abord des solutions
multiples au problème, faisant des essais dans des directions diffé-
rentes (stade généralisé); puis l'une de ces solutions, qui n'avait que
la valeur d'un accident, s'impose plus ou moins à l'espèce (stade spé-
cialisé = adaptation); l'espèce est désormais liée à certaines condi-
tions indépendantes d'elle-même (cas des S. orbignijana et elegans)
et elle ne peut subsister que lorsque ces conditions sont réalisées. —
P. Remy.
Perotti (Renato). — Contribution à la connaissance des rapports entre
microorganismes et plantes vertes. — Des décoctions stérilisées d'une
Crucifère {Diplolaxis erucoïdes), d'une Légumineuse [Vicia faba) et de
différentes graminées sont mélangées à une suspension aqueuse de terre
du même jardin. Il se produit un développement de microorganismes
et des fermentations de différentes intensités. L'auteur étudie sur les
différents mélanges : a) le pouvoir de fabrication de l'ammoniaque;
b) le pouvoir de nitrification; c) le pouvoir de dénitrification; d) le pou-
voir d'assimilation de l'azote. La décoction de légumineuses provoque
une forte production d'ammoniaque et une faible nitrification, tandis
que les graminées produisent l'inverse, avec une forte diminution de
l'azote libre. Suivant la qualité de la plante qui a servi comme terrain
de culture, il se développe différents microorganismes avec différentes
activités. L'auteur conclut que cette propriété constitue le premier stade
des rapports symbiotiques entre la plante verte et les microorganismes
du terrain. — C. Foa.
a) Régnier (Robert). — Du rôle des Insectes dans la transmission du
chancre bactérien du Peuplier. — La Bactérie qui est la cause de cette
très grave maladie du Peuplier du Canada est transportée par l'air et
a besoin pour attaquer l'arbre d'une voie de pénétration; les Insectes
xylophages lui en fournissent d'excellentes par les galeries qu'ils creusent
dans le bois (chenilles de Cossus ligniperda, de Sésies, larves de Saperdes)
ou par les cécidies qu'ils causent dans les rameaux (chenilles de Gypso-
noma aceriana) ou par les lésions produites pendant la ponte des œufs
et l'éclosion des larves [Idiocerus populi). Les chenilles de Cossus et de
Sésies semblent être les agents de propagation les plus actifs; il y a
en effet question de réciprocité dans les rapports entre le chancre et ces
Insectes, le travail des chenilles favorisant la pénétration de la Bactérie
et la présence de lésions chancreuses incitant les femelles à y déposer
leurs œufs, donc à faire développer dans la région infestée de nouveaux
agents propagateurs. — P. Remy.
Bouvier (E. L.). — Sur les Camponotus ou Fourmis ronge-bois du
Haut-Jura. — Le C. herculeanus, plus commun dans cette région que
C. ligniperda, n'essaime pas en même temps que ce dernier; les mâles
et les femelles sont produits en juin, mais non simultanément dans la
même colonie. Les femelles fécondées, devenues aptères, semblent bien
se nourrir des nymphes d'autres Fourmis truncicoles avant d'établir
leur gîte familial. Ce C. ne fait pas la blessure, mais s'établit dans une
— 14i —
ACTION DU 3IILIEU — ÉTHOLOGTE — COiMPORTIilMENT 49
blessure reçue préalablement par l'arbre, l'élargit et la prolonge en ron-
geant les parties saines et vivantes jusqu'au moment où il fait i)érir
l'arbre. — P. Remy.
Jucci (C). — Sur la différend ni ion des casles chez les sociélés des ler-
milcs : les néoléniques. — • L'auteur a jiu confirmer les observations tle
Grassi que chez Calotermes flavicollis on observe la transformation
en reines de larves aux différents degrés de développement. Les subs-
tances sécrétées par les reines néoténiques sont très différentes de
celles sécrétées par les vraies rcin(\s. Dans le tégument des vieux indi-
vidus néoténiques on trouve de gros noyaux qui possèdent un nucléol(^ (?)
gros et basophile et un réseau chromatique plein de granulations baso-
philes. Chaque noyau est entouré d'un pigment jaunâtre, et on peut
facilement suivre le développement de ces cellules pigmentées chez les
jeimes reines et nymphes. — G. Foa.
Lindner (Dr. E.). — La signification de la queue du cysUcerque. — Con-
trairement à ceux qui parasitent les Copépodes, les cysticercoïdes des
Ostracodes n'affectent ni l'appareil génital ni le tube digestif de leur
hôte. La queue sert à la fixation de la larve dans la vaste cavité viscé-
rale de l'Ostracode : ainsi Cyslicercus liymenolepidis gracilis est si forte-
ment ancré par, sa queue aux organes de Dolerocypris fasciala qu'on ne
peut l'en détacher sans dommage. L'extrémité de la queue de ce para-
site est renflée et porte les crochets embryonnaires persistants, tandis
que la queue est réduite et que les crochets sont irrégulièrement distri-
bués ou caducs chez les espèces qui habitent la cavité étroite des Copé-
podes ou des Mollusques. De même, Schmidt a observé que C. h.
anatinea, chez Cypris avala, se développe à l'état dévaginé, à l'inverse
de ce qui a lieu chez les es])èces copépodophiles où il y a invagination
précoce par suite du manque de place. D'après L. 1' « ostracodophilie »
est primitive et la queue est un organe primaire. Cette queue rappel-
lerait le pédoncule de§ Crinoïdes et celui des Vorticelles. L'axe proba-
blement musculaire de cette queue correspondVait au filament axial
contractile des Vorticelles, et le développement rappellerait aussi celui
de ces infusoires. — -A.Robert.
/j) Régnier (Robert). — Conlribulion à V élude biologique de VAnlhonome
du Pommier [Anlhonomus pomorum L.). — L'auteur précise quelques
détails et discerne certains faits importants, jusqu'ici obscurs, de la
vie de VA. Ce ravageur hiverne sous les écorces des Pommiers et des
Poiriers, quelquefois, mais rarement, dans la partie superficielle du sol,
au pied même de ces arbres; pendant cette période, il subit une forte
mortalité (jusqu'à 95 % de victimes) causée par une moisissure, Beau-
ueria {Sporolriclium) globulifera. Aux premières chaleurs du printemps,
il sort de son engourdissement, pique les bourgeons pour se nourrir de
la sève et reconstituer son organisme affaibli pendant l'hiver; ce n'est
qu'alors qu'il s'accouple et que, peu après l'accouplement, la femelle
pond dans les boutons non épanouis. L'Insecte parfait apparaît en mai,
attaque les feuilles du Pommier, dont il mange exclusivement, semble-
t-il, le parenchyme; les dégâts les plus importants se font en juin, car
VA., au moment des fortes chaleurs, estive dans les endroits secs et
peu chauds. A son réveil, en septi^mbre, il s'attaque aux feuilles encore
vertes et cherche un abri pour l'hiver. En automne, le nombre des A.
— 143 —
ANN. BIOL. — T. I (1922-1923. 10
GO ANNÉE BIOLOGIQUE
diminue considérablement, sous des influences encore indéterminées. —
P. Remy.
Zirpolo (G.). — Conlrihulion à la connaissance du cycle biologique du
Zoobothnjon pellucidum Ehrbg. — Le Z. p. présente pendant l'automne
des rameaux sans zoïdes qui se déposent sur le fond marin; ils y passent
l'hiver et, pendant le printemps suivant, produisent de nouveaux
rameaux. Cette période est nommée la vie latente d'hiver. Vient ensuite
le l)Ourg('onnement du printemps : sur les rameaux se développent de
nombreux zoïdes; les rameaux se dissocient et se laissent transporter
par les courants marins. Ils forment des excroissances qui servent
pour adhérer aux corps submergés. Les zoïdes donnent des larves qui
ont une vie très courte et émettent de leur corps presque toujours
deux excroissances; avec une d'elles, elles s'attachent à des soutiens,
avec l'autre elles forment de nouveaux rameaux sur lesquels elles pro-
duisent beaucoup de zoïdes (bourgeonnement d'été). Ces rameaux se
développent très rapidement sur des pieux, des cordes, des coquilles, etc.
— G. Teodoro.
SoUaud (E.). — Le comporiemenl des larves de Palaemoneles varions
mirro(jenilor Boas; changement de signe du phototropisme après la méta-
morphose. — Les larves de P. manifestent un phototropisme très forte-
ment marqué; l'optimum de l'action de la lumière ne semble jamais
dépassé : cette action est toujours aussi nette sur des larves qui sont
restées toute la journée au soleil. Le sens de la réaction n'a pu être
modifié par élévation de température, dilution de l'eau, addition de
substances chimiques diverses. Après section d'un pédoncule oculaire,
les larves exécutent des mouvements de manège, le côté lésé en dehors,
ce qui est dû au relâchement des muscles fléchisseurs longitudinaux
du côté où l'œil a été enlevé, et des mouvements de rotation autour
d'un axe longitudinal, le côté lésé en dehors, dus à un travail plus intense
des exopodilcs Lhoraciques du côté de l'œil unique, le corps tendant
à basculer autour de ce côté. Immédiatement après la métamorphose,
la lumière n'exerce aucune influence, et les borgnes se comportent
comme les normaux; puis les animaux, à l'opposé des larves, fuient la
lumière, et chez les opérés réapparaissent des mouvements analogues
à ceux des larves éborgnées, mais qui ont lieu en sens inverse ; le photo-
tropisme est devenu négatif. Cette inversion du phénomène semble due
à l'établissement i\e nouveaux mécanismes réflexes dont il faut chercher
l'origine dans des impressions périphériques nouvelles (sensations tac-
tiles, p(n'çue'^ par les pattes et la nageoire caudale, sensations olfactives,
sensations d'équilibre perçues par les statocystes) sur lesquelles les exci-
tations visuelles exercent une action inhibitrice. — P. Remy.
Elmhirst (R.). — Habitudes d'Echinus esculentus. — A Millport cet
oursin se tient en abondance au printemps et en été entre les limites
des hausses et basses mers. Il se rapproche du rivage en février-mars et
reste jusqu'en juin, après quoi le nombre diminue, atteignant le minimum
en janvier. La migration vers le rivage concorde avec la reproduction.
Si toutefois il y a du froid en mars-avril ou de grosses chaleurs en juin,
les oursins se retirent un peu vers le large. Les mâles se rapprochent
du rivage un peu avant les femelles. C'est surtout de balanes que ces
oursins se nourrissent. De juin à décembre, ils vivent dans la zone des
laminaires. — H. de Varigny.
— 14G —
DISTRIBUTION (.KOfiRAPHTQUE "A
Me Whorter (F. P.)- — Deslruclion de mousses par les lichens. —
1^11 pratiquant des coupes dans des colonies d(^ Lichens eL de Mousses
{Cladonia, Physcia ou Amphiloina sur Dicraniiim, Brijum, Grimmia
ou Fissidens), l'auteur a pu assister aux différentes phases de la destruc-
lion très nette des tissus des Mousses par les hyphes des Lichens. Cette
destruction parait être le résultat d'un véritable [)arasitisme ou se
produire par asphyxie. Il est aisé de voir ainsi que la séquence ordinaires
lichen-mousse-fougère n'a pas lieu, le Lichen pouvant détruire la Mousse
l'I lui succéder. Sur un rocher rugueux, la Mousse peut se développer
tout d'abord et le lichen venir en second lieu. — R. Souèges.
Emerson (F. W.). — Organes souterrains des plantes des marécages. —
L'auteur a cherché à se rendre compte de la manière exacte dont les
parties souterraines des plantes des marais se développent et cherché
à déterminer les facteurs qui interviennent dans leur mode de crois-
sance. Après une rapide critique des travaux relatifs au sujet, il étudie
en détail le^ organes de quelques plantes, telles que Sphagnnm, Aspi-
dium, Thelypteris, Larix larieina, Tijpha latifolia, Scirpus validus,
Carex [iliformis, Pogonia ophioglossoides, Calopogon pulchcttus, Betula
pumila, Sarracenia purpurea, Drosera rotundifolia, Lathijrus pahisiris,
Decodon verticillatus, Vaccinium macrocarpon, Memjanlhes irifoliala,
Ëupatorium perfolialum. Des expériences, destinées à déterminer l'in-
fluence des divers facteurs, ont été entreprises en provoquant des ger-
minations de Pinus, Abies, Cedrus dans des appareils spécialement cons-
truits permettant aisément l'observation des phénomènes. Il n'y a
pas de différences marquées dans les organes souterrains d'une plante
croissant dans les marécages ou dans un milieu minéral. L'acidité ou les
toxines ne semblent jouer aucun rôle dans la position plus ou moins
sui)erficielle de ces organes; le niveau du liquide paraît être le facteur
le plus important, abstraction faite des tendances héréditaires des
diverses espèces. — R. Souèges.
Distribution géographique
Bews (J. W.). — Some gênerai principles of plant distrilmtion as illuslratcil
bij tlie South African Flora. (Ann. of Bot., XXXV, 1-36, 1921.) [52
Lesne (Pierre). — La patrie d'origine du Trogoxylon sequale Woll [Coléopl.,
Lyctidœ) et le double mouvement de migration des xytophages tropicaux
à travers V Atlantique. (Assoc. fr. avanc. des Se, C. R., 4b^ session,
Rouen, 638-642, 1921.) [52
Lienhart (R-). — Sur la présence aux environs de Nancy de quelques Coléop-
tères rares ou prétendus tels. (Assoc. franc, avanc. Se, 45^ session,
695-700, 1921.)
[Signale la présence de Cicindela germanica, espèce très localisée
parce qu'elle a perdu l'habitude de voler; Chrysocarabus auronilens,
var. nigripes Heyd., forme typiquement alpine, rencontrée dans la
forêt de Haye, où habite une faunule spéciale considérée comme
relique glaciaire; Cyehrus attenuatus, espèce septentrionale, et Sphodrus
leucophllialmus, hôte des maisons. — P. Remy.
— 147 —
52 ANxNÉE BIOLOGIQUE
Bews J. W.). — Quelques principes généraux de dislribulion des
plantes, illuslrés par la flore sud-africaine. — L'aulfur passe en revue
les diverses opinions qui ont été émises pour expliquer la distribution
géographique des plantes; il étudie les grands traits de la flore du sud
de l'Afrique et admet une origine mulli{)le, polygénétique, de diverses
espèces ou de groupes plus élevés; il discute les questions relatives à
l'écologie, à l'origine de la flore des Angiospermes du sud de l'Afrique,
à la phylogénie générale des Angiospermes. — F. Moreau.
Lesne (Pierre). — La pairie d'origine du Trogoxylon sequale Woll.
el le double mouvement de migration des xylophages tropicaux à travers
V Atlantique. — Ce Coléoptcre xylophage, répandu dans l'Amérique
Centrale et les Antilles, se rencontre aussi en Afrique équatoriale,
aux Philippines et aux Sandwich. Comme d'autres espèces dé Tr.
ayant de très étroits liens de parenté avec le Tr. sequale ( Tr. paralle-
lipipedum, Tr. prostomoides, Tr. sp.) sont localisées dans la partie
centrale de l'Amérique et aux Antilles, L. en déduit que l'on se trouve
dans cette région en présence d'un petit groupe d'espèces endémiques
dont les éléments se sont différenciés sur jdace aux dépens d'une même
souche; l'une de ces espèces est passée d'Amérique en Afrique, eL ainsi
son mouvement de migration est inverse de celui d'autres xylophages,
les Bostrychides, qui, comme L. l'a montré précédemment, ont été trans-
portés d'Afrique en Amérique au moment de la traite des Noirs. Ce double
courant de migration d'un continent à l'autre à travers l'Atlantique;
est sans doute récent et doit être imputable au trafic commercial.
— P. Remy.
Origine des espèces
Allen (E. J.). — The progression of lifc in llie sea. (Amer. Natur., LVl,
1922, 481-503.) [52
Heymons (R.). — Beilrag zur Syslematift und Morphologie der Zungen-
wûrmer [Pentaslomida). (Cool. Anz., LV, 154-167, 4 fig., 1922.) [53
Torrey (R. E.). — Teteptiragmoxijlon and the origin of the wood paren-
clujnia. (Ann. of Bot., XXXV, 73-77, 1921.) [53
Allen (E. J.). — L'évolution de la vie dans la mer. — A. trace à grandes
lignes, à la manière lamarckiste, la marche de l'évolution des êtres,
depuis l'origine; il pense que la Vie a été précédée, dans les eaux litto-
rales, par l'édification d'une matière organique, encore non vivante,
qui se forme par l'action de rayons de très courte longueur d'onde sur
l'eau et l'acide carbonique; il apparaît d'abord de la formaldéhyde, qui
se polymérise ensuite pour former des sucres, lesquels peuvent s'unir
à des nitrites. Cette substance organique colloïdale peut s'accroître par
adsorption d'ions libres et par l'union d'atomes de carbone, la région
— 148 —
GENERALITES
o.>
conlrali' où ne pénètre pas la lumière ri^présente le noyau. Alors la
matière organique s'élève à la dignité d'un organisme autotroi)hique,
qui manifeste les phénomènes de la vie. L'apparition d'un flagcllum,
qui a pour effet de ramener l'organisme à la surfaces et à la lumière, en
fait un Flagellé autotro[)he. Le mode de nutrition animal est d'abord
un accolement fortuit, qui donne à l'un des organismes accolés une
énergie qui lui donne plus de chances de durée.
A. tend à faire dériver les Cœh'ntérés d'une chaîne de Péridinicns,
dont quelques-uns, comme les Pohjkrikos ont des nématocystes. Le
plus grand progrès du Gœlentéré pélagique, ne va pas plus loin que le
Cténophore. Les descendants immédiats de ce dernier sont les larves
pélagiques : larve de Muller, Pilidium, Trochopliore, Pluteus, Bipin-
naria, Tornaria. Les Arthropodes trouvent leur origine dans des Anné-
lides, et leui's formes primitives, Trilobitcs et Crustacés, redeviennent
des animaux nageurs. Les Poissons ont dû évoluer d'abord dans les
rivières, leurs caractères somatiques paraissent à A. indiquer une lutte
contre les violents courants des fleuves; du reste les premiers Poissons
connus (Old red sandstone) sont pour la plus grand(^ partie d'eau douce
ou saumâtre; ce n'est que secondairement qu'ils ont envahi la mer;
quelques-uns du reste retournent encore en eau douce pour pondre. —
► L. CuÉNOT.
Heymons (R.)- — Sur la systématique et la morphologie des Lingua-
tules {Penlaslomida). — L'étude morphologique de divers Pentastomes
appartenant aux genres Porocephalus, Raillieliella et- Cephalobacna
amène H. à douter que les Linguatules sont apparentées aux x\cariens :
contrairement aux Acariens, les P. ont un corps segmenté et des appen-
dices qui ne sont pas véritablement articulés; la partie antérieure de
leur corps comprend deux segments postoraux munis primitivement
d'appendices (six segments postoraux avec appendices chez les Tiques),
et leur orifice génital est chez les formes inférieures sur le troisième
segment postoral, ce qui n'a jamais lieu chez les Chélicérés; la présence
de muscles striés n'est pas une preuve suffisante de leur parenté avec
les Arthropodes, attendu que des Annélides marines, les Nephlhys,
possèdent de tels muscles. H. pense que ces parasites doivent plutôt
être rapprochés des Annélides. — P. Remy.
Torrey (R. E.). — Telephragmoxylon et V origine du parenchyme ligneux.
— L'étude de bois de Conifères vivants avait conduit Jeffrey à
admettre que le parenchyme ligneux s'y formait par la septation de
longs trachéides. Deux bois fossiles du Texas, dont les affinités sont
vers les Araucaria, présentent les trachéides septés exigés par la théorie
précédente; le genre Telephragmoxylon est créé pour eux. — F. Moreau.
Généralités
FrédericQ (Léon). — Nos sensations et le monde extérieur,
de Physiologie, XVII, fasc. I, 31 août 1921, 110-112.)
(Arch.
Int.
[54
Paulesco (N. C-)- — Localisation des instincts sur Vécorce cérébrale. (Arch.
Int. de Physiologie, XIX, 1, 15 avril 1922, 74-87.) [54
— 149 —
54 ANNÉE BIOLOGIQUE
Paulesco (N. C). — Localisation des inslincls sur Vécorce cérébrale. —
Entre les zones sensorio-motrices de l'écorcc cérébrale de l'homme et
des animaux, qui représentent les portions centrales des organes des
sens, il existe de larges espaces qui forment les deux tiers du manteau
cortical et qui sont constitués par des neurones dont les prolongements
afférents et efférents ne passent pas par la capsule interne. Suivant
Fleschig, ces espaces seraient occupés par des zones d'association où
se trouvent « les centres intellectuels et les véritables organes de la
pensée ». Mais ces termes ne correspondent à rien de concret, car l'intel-
ligence et la pensée sont des abstractions philosopfiiques qui échappent
à l'expérimentation. En réalité, ces espaces libres de l'écorce cérébrale
servent à loger les instincts individuels et sociaux. En effet, il existe
sur l'écorce de la partie inférieure du lobe frontal un centre de l'instinct
de nutrition qui préside aux besoins de la soif et de la faim. Ce centre
partiel, car sa destruction produit l'abolition temporaire des besoins
nutritifs, est probablement une dépendance d'un autre centre cortical
situé plus bas sur la face inférieure et interne des hémisphères cérébraux,
centre général dont la destruction aurait pour effet la suppression totale
et définitive de la soif et de la faim. Le siège de ce dernier centre devra
être précisé par l'expérimentation. Les instincts de défense siègent pro-
bablement au niveau du pôle postérieur des hémisphères, sur les faces
externe, inférieure et interne du cerveau. Les instincts de reproduction
doivent se trouver entre les centres corticaux des sens de la vue, du
tact et aussi de l'odorat pour les animaux osmatiques. Ils occupent pro-
bablement la partie supérieure et postérieure des hémisphères, entre la
scissure de Rolando et la scissure perpendiculaire externe, sur les faces
externe et surtout interne du cerveau. Les instincts sociaux et en parti-
culier l'instinct maternel siègent sur la face interne des hémisphères
près de l'extrémité supérieure de la scissure de Rolando. A la suite
de destructions expérimentales de l'écorce à ce niveau sur des chiennes
et des chattes qui viennent de mettre bas, on cofistate que les animaux-
mères abandonnent leurs petits ou du moins qu'elles n ' s'en occupent
plus avec autant de soin qu'avant. — Paul Boyer.
FrédéricçL (Léon). — Nos sensations et le monde extérieur. — Nos sensa-
tions sont des signes conscients correspondant à des changements qu
se produisent dans le monde extérieur, mais elles ne nous renseignent
que sur la durée et l'intensité de ces changements, elles nous laissent
dans l'ignorance complète sur la nature de ces changements. Les agents
les plus divers produisent une même sensation s'ils agissent sur le même
organe des sens. — Paul Boyer.
150 -
Pans. - Les presses Universitaires de France.
4
PREMIÈRE PARTIE
• r_
PHYSIOLOGIE GENERALE
ANN. BlOL. — T. III, I^ASC. 2 (1922-1923)
Physiologie cellulaire
Bersa (Egon) und Weber (Friedl.). — Réversible Viscosilûlserhôhung des
Cyloplasmas unler der Einwirkung des eleklrisclien Slromes. (Ber. d. d.
bot. Ges., XL, 254-258, 1 fig., 1922.) [4
Kornfeld (Werner). — Ueberden Zellleilungsrhylhmus und seine Regelung.
(Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 3/4 526-593, 1922.) [7
Loeb (J.). — The explanalion of Ihe colloïdal behauior of Protéines. (Science,
29 décembre 1922, 731.) [3
Loeb (Léo). — On Slereolropism as a cause of cell degeneralion and
death, and on means lo prolonge Ihe life of cells. (Science, 6 janvier
1922, 22.) [5
Odquist (Gustaî). — Viskositûisueranderungen des Zellplasmas wârend
der ersten Enlwicklungssiufen des Froscheies. (Arch. f. Entw. Mech.
d. Org., LI, 3/4, 610-625, 1922.) [4
Page (Irvine H.) and Clowes (G. H. A.). — Cylolysis and proloplasmic
structure. I. Résistance reversai phenomena in Saponin-Hypotonlc
cylolysis. (Amer. J. Physiol., LXIII, No. 1, déc. 1922, 117-125,
7 tableaux.) [5
Bunnstrôm (J.). — Was bedingt die Form und die Formverânderungen
der Sâugetiererythrocylen? (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 3/4,
391-410, 1922.) [7
Sokoloff (Boris). — ■ Le noyau esl-il indispensable à la régénération des
Protozoaires? (G. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 1144, 1922.) [7
Weber (Friedl.). — Réversible Viscositâtserhôhung des lebenden Proto-
plasmas bei Narcose. (Ber. d. d. bot. Ges., XL, 212-216, 1922.) [4
Williams (M.). — On Ihe influence of immersion in certain electrolyles
upon cells of Saxifraga umbrosa. (Ann. of Bot., XXXVI, 563-576,
1922.) [5
Loeb (J.). — Explication du comportement colloïdal des protéines. —
Les protéines se combinent stoichiométriquement avec les acides et
bases formant des sels se dissociant électrolytiquement. Les ions et
molécules énormes des protéines ne peuvent diffuser librement à travers
les gels et membranes qui sont aisément perméables pour les petits
155 —
4 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
ioas cristalloïdes. Il y a donc une distribution inégale des ions cristal-
loïde.ç diffusibles entre une solution de protéine et une solution aqueuse
extérieure, ou entre un gel de protéine et une solution aqaeuse. La
concentration totale des ions cristalloïdes est toujours plus considé-
rable dans la solution ou le gel de piotéine que dans la solution aqueuse
environnante. C'est là la cause du comportement colloïdal des gels et
solutions de protéines. Les ^mensurations de potentiels de membranes
montrent que l'excès de concentration des ions cristalloïdes à l'intérieur
de la solution ou du gel de protéine, et tous les effets des électrolytes
sur la pression osmo tique, le gonllement et la viscosité des protéines,
peuvent être calculés avec une exactitude suffisante par l'équation
d'équilibre de Donnan. Le comportement colloïdal des protéines
s'explique donc quantitativement sur la base d'une formule mathéma-
tique rationalistique. La chimie des colloïdes n'a rien de neuf : c'est
une condition d'équihbre méconnue de la chimie classique. Méconnue
parce que les chimistes colloïdaux n'ont pas mesuré la concentration en
ions hydrogène de leurs solutions, qui constitue la variable principale,
et qu'ils n'ont pas considéré et mesuré les potentiels de membrane des
solutions et gels de protéine, fournissant la preuve que la théorie des
équilibres de membrane doit être utilisée pour expliquer le comporte-
ment colloïdal des protéines. — H. de Varigny.
Odquist (G.). — Variations de la viscosité du cytoplasme pendant les
premiers stades du développement dans l'œuf de grenouille. — En étudiant
la répartition du pigment dans les œufs de grenouille soumis à la centri-
fugation, 0. constate que la viscosité du cytoplasme s'abaisse après la
fécondation, et se relève périodiquement lors de l'apparition des sillons
successifs. Ces résultats s'accordent donc, dans leurs grandes lignes,
avec ceux observés par IIeilbrunn chez les Invertébrés marins (cf.
An. Biol., 1923). — A. Dalcq.
Bersa (Egon) et Weber (Friedl.) — L'action réversible du courant élec-
trique sur la viscosité du cytoplasme. — • Les épicotyles de Phaseolus
multiflorus ont servi de sujets à B. et W. à cause de la présence dans ces
organes de nombreuses cellules à statolithes dont le déplacement est
facile à observer. Sous l'influence du courant continu on constate une
augmentation de la viscosité du cytoplasme dans les statocystes.
Si le courant est assez fort (5-10 milli-ampères), il suffit de 1/4 à
1/2 minute pour déterminer le phénomène, tandis qu'avec 0, 15 à 5 milli-
ampères il faut de 1 à 4 minutes. 20 à 40 minutes après cessation du
courant la viscosité diminue pour reprendre peu à peu sa valeur normale.
— H. Spinner.
Weber (Friedl). — Augmentation réversible de la viscosité du proto-
plasme vivant par la narcose. — W., après de nombreuses expériences
sur des épicotyles de Phaseolus vulgaris ayant germé à la lumière et
après comparaison avec les travaux de Heilbronn (1914), Zollikofer
(1918), Heilbrunn (1920) et Weber (1921-1922) arrive aux conclu-
sions suivantes : 1° L'éther en solution aqueuse à 2,5 et 5 % augmente
la viscosité du cytoplasme vivant des cellules de l'épicotyle intact de
Phaseolus vulgaris, lorsque l'expérience ne dure pas plus d'une heure;
2° Cette augmentation est réversible, l'ancien degré de viscosité réap-
paraît après lavage à l'eau pure; 3° Cette augmentation est importante,
— iM —
PTTVSIOLOGIR CELLULAIRE S
car avec l'appareil à centrifuger, on constate qu'il faut pour déplacer
les statolithes dans les cellnlos éthérisées au moins 15 fois plus de temps
que dans les autres: 4° L'éthérisation à forte concentration (10 % au
volume) détermine un degré élevé de viscosité non réversible, le proto-
plaste n'est pas tué mais fortement endommagé, ce qui se traduit par
le dépérissement de la tige. — H. Spinner.
Williams (M.)- — ■ Sur V influence de V immersion dans certains éleclro-
lyles sur les cellules de Saxifraga umbrosn. — L'auteur étudie les varia-
tions de la perméabilité cellulaire sous l'influonce de divers sels employés
en solutions de concentrations variées; la durée de l'immersion néces-
saire pour obtenir un changement déterminé, par exemple, la per-
méabilité au bichromate de potasse en solution à 0,1 % a été mesurée
pour diverses solutions salines; le temps T nécessaire pour produire la
transformation précédente, la concentration C, exprimée en molécules-
grammes iDar litre, de l'électrolyte employé, sont unis par la relation
log. T + /f(log C + 1) = K, valable à 25° pour des expériences de
4 heures au plus, fc et K variant avec la nature de l'électrolyte. —
F. MOREAU.
Page (Irvine H.) et Clov.^es (G. H. A.). — Cijlohjse el structure prolo-
plasmique. I. Phénomènes de résistance inverse dans la cijtohjse par les
solutions de saponine el les solutions hijpotoniques. — Les œufs d'Astéries
présentent une résistance élevée à la saponine du Ouillaja et une résis-
tance faible aux solutions hypotoniques. On observe l'inverse pour les
œufs à'Arhacia. Les œufs d' Echinarachnius présentent une résistance
très faible à la saponine et une résistance aux solutions hypotoniques
intermédiaire entre celles de l'Astérie et de VArbacia. Les différences
de résistance de VArbacia et de l'Astérie sont encore plus marquées
quand il s'agit de leurs larves. Le mucus qui entoure l'œuf ne joue
aucun rôle dans la résistance à la saponine, à la digitonine et aux solu-
tions hypotoniques. L'Astérie, VArbacia et VEchinarachnius montrent
tous une faible résistance à la disfitonine, cependant les concentrations
mortelles présentent le même taux relatif que pour la saponine du
Quillaia. P. et C. trouvent donc la même résistance inverse dans les
œufs d'Echinoderme et d'Annelide que Rywosch dans les globules
rouges des mammifères. La résistance des œufs n'est que faiblement
modifiée par la fécondation. — Paul Boyer.
Loeb (Léo). — Du stérèolropisme comme cause de dégénération cellu-
laire el de mort, et sur les moyens de prolonger la vie des cellules. — Les
amœbocytes de Limulus, au contact d'autres corps tendent à se mou-
voir et à s'étaler contre ceux-ci : un cas de stéréotropisme comme en
présentent d'autres cellules. Ce stéréotropisme est suivi de dégénération
du protoplasma, perte des granules, hyalinisation, immobilité et enfin
mort. En s'étalant, la cellule semble absorber du fluide ambiant, d'où
des processus de dissolution, suivis du reste.
Peut-on retarder cette réponse stéréotropique exagérée qui conduit
la cellule au contact du solide à s'étaler? On le peut par le froid qui
retarde toutes les activités et aussi en posant les cellules sur une surface
préalablement enduite d'une mince peUicule de paraffine ou de vaseline.
Sur cette couche, la cellule ne s'étale guère, et elle vit plus longtemps.
Un autre moyen existe consistant à rendre le milieu très légèrement
— 157 —
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
acide, ce qui cadre avec le fait déjà reconnu que la cellule (cellule fibri-
neuse expérimentale, amœbocyte) meurt dans une solution neutre de
NaCl isotonique, mais y vit si l'on ajoute un peu d'acide ou d'alcali.
En milieu légèrement acide, les cellules se meuvent longtemps et
tardent à s'étioler: elles durent davantage. Le milieu alcalin est moins
favorable. On peut graduer l'effet de l'acide. En milieu plus acide, la
consistance de la cellule est trop forte, et la mobilité est diminuée. Si
l'acidité est trop faible, les processus ne sont pas suffisamment retardés.
Il faut un juste milieu : alors la consistance est telle que la cellule peut
aisément se détacher de la masse, et en même temps elle est protégée
et la réaction stéréotropique est retardée. Mais la cellule finit toujours
par s'étaler, et la régression s'établit. On peut toutefois garder la cellule
active 6 jours et plus, même à la température ordinaire alors que nor-
malement elle s'étale et devient hyaline dès le 2® et même le l^r jour.
, La cause principale de la mort cellulaire en ce cas est donc un degré
extrême de réactivité des cellules en contact avec des surfaces solides.
On peut présumer que cette réaction conduit à une perméabilité accrue
de la surface de la cellule, atteignant un degré nuisible, et engendrant
le processus de .dégénération ultérieur. Les conditions défavorables à
cette réaction stéréotropique extrême tendent donc à prolonger la vie
des cellules et l'acide paraît agir ainsi en augmentant la consistance
des cellules, tout au moins de leur paroi.
Il y a une grande analogie entre le comportement des amœbocytes
et celui des cellules ordinaires du tissu. Par agglutination, les amœbo-
cytes produisent des couches d'une sorte de tissu. Après incision dans
pareil tissu, les cellules émigrent des bords de la fente dans celle-ci,
comme cela a lieu dans une plaie. Dans les deux cas, deux facteurs
déterminent les directions de migration : la réaction stéréotropique et
la tendance au mouvement centrifuge. Durant le processus du mouve-
ment, les amœbocytes s'étalent et produisent des complexes très diffé-
rents des amœbocytes originaux, mais très semblables à divers tissus.
Dans la formation du tissu embryonnaire, il y a pareil changement de
cellules rondes agglutinées à des cellules s'étalant en largeur au contact
avec un substratum solide ou visqueux : sous l'influence de facteurs
mécaniques, on peut produire dans ce tissu amœbocytique expérimental
un système de flbrillation indiquant la direction dans laquelle agissent
les facteurs mécaniques. Pareillement certains effets mécaniques déter-
minent la flbrillation chez certains tissus plus élevés. Dans les deux
cas, la formation tissulaire conduit à une tension élastique à laquelle
sont assujettis les tissus, d'où le retrait consécutif à l'incision. Le
processus de formation de tissu a conduit à la production d'énergie
potentielle emmagasinée dans les tissus.
Les transformations observées chez les amœbocytes dans le cas de
formation de tissu paraissent, jusqu'ici, dues principalement à deux
facteurs : a) changements de consistance commençant par la couche
extérieure de la paroi cellulaire, tenant sans doute à l'absorption de
liquide du milieu ambiant, d'où différence de distribution de liquide
dans la cellule: b) accroissement de perméabilité de la paroi extérieure
de la cellule. Ces deux causes peuvent conduire à un processus de dégé-
nérescence dans la cellule.
A certains égards, la différenciation et la spécialisation des cellules
des tissus chez les organismes supérieurs ont aussi un aspect de change-
ments régressifs, et peuvent diminuer la puissance de résistance de ces
158 —
PHYSIOLOGIE CELLUI-AIRH; 7
cellules en différenciation. D'où l'idée que des changements de caractère
analogue, bien que plus faibles quantitativement peut-être, peuvent en
produire chez les cellules de tissus supérieurs durant la formation des
tissus. — H. DE Varigny.
Kornîeld (W.)- — Le rythme des divisions cellulaires el les fadeurs
qui le conlrôlent. — Si l'on soumet des jeunes larves de Salamandre à
une courte période de jeûne, puis à une alimentation abondante, on
provoque régulièrement dans l'épithélium cornéen l'apparition de nom-
breuses mitoses. H. a dénombré celles-ci avec soin et a comparé les
résultats observés dans les deux cornées du même animal. Dans leur
ensemble, les données fournies par les deux côtés concordent assez
bien; on ne peut cependant conclure des faits étudiés que la reprise
de l'alimentation soit le seul facteur qui règle le réveil de l'activité
mitotique et la fréquence des divisions. Celles-ci ne réapparaissent en
effet pas immédiatement, mais seulement après un délai de quelques
jours; les conditions de nutrition ne sont donc pas le seul facteur qui
contrôle la prolifération cellulaire, il faut aussi tenir compte d'une
sorte d'aptitude de la cellule, qui est liée à son évolution propre. —
A. Dalcq.
Sokoloff (Boris). — Le noyau esl-il indispensable à la régénération
des Protozoaires ? — S. a constaté que des fragments de Dileptus privés
de noyau peuvent regagner les contours caractéristiques de l'animal
adulte. Par conséquent, pour le rétablissement de la forme du corps et
la régénération partielle, le noyau n'est pas indispensable; mais les
fragments ainsi régénérés ne peuvent pas continuer à vivre; le noyau
est donc indispensable pour l'assimilation et l'activité vitale, et il ne
peut être à ce point de vue remplacé par les formations chromidiales. — •
H. Cardot.
Runnstrom (J.). — Qu'est-ce qui détermine la forme et les changements
de forme des érythrocyles des Mammifères? — Les globules rouges des
Mammifères ont la forme de disques aplatis concaves sur leurs deux
faces; cette forme ne correspond pas à un état d'équilibre et n'est donc
pas simplement due à la tension superficielle. En immergeant des
globules rouges de Mammifères dans une solution isotonique de BaCls,
R. a constaté une série d'aspects curieux, qu'il a d'ailleurs retrouvés
par d'autres techniques, et qui paraissent indiquer que ces hématies
possèdent à leur pourtour une zone renforcée qui joue le rôle d'un sque-
lette rudimentaire et donne aux globules leur forme caractéristique.
L'auteur a, d'autre part, étudié une série de conditions qui donnent
au globule un aspect de clochette ou encore le ramènent à la forme
sphérique; ce résultat est atteint soit en plaçant les globules au contact
d'un porte-objet électriquement chargé, soit en utilisant diverses solu-
tions isotoniques d'électrolytes ou de non-électrolytes; l'effet produit
paraît uniformément dû à une augmentation de la tension superficielle.
Diverses particularités semblent d'ailleurs bien indiquer qu'il existe à
la surface du globule, comme l'a soutenu Deetjen, une pellicule incolore;
c'est sur celle-ci qu'agiraient les différents milieux, probablement en
modifiant les rapports ou le mode d'équilibre des lipoïdes et des pro-
téines. — A. Dalcq.
^ 159 —
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Mutations d'énergie chez les êtres vivants
Bierens de Haan (J. A.)- — Die Kôrperlemperalur j'unger Wanderralîen
{Mus decumanus) iind ihre Beeinflussung durch die Temperalur der
Aussenwelt [Die Umivell des Keimplasmas, VIII). (Arch. f. Entw.
Mech., L, 1/2, 1-13, 1922.) [9
Bierens de Haan (J. A.) und Przibram (Hans). — Erniedrigung der
Kôrperlemperalur junger Wanderralîen [Mus decumanus) durch che-
mische Millelund ihre Einfluss auf die Schwânzlânge. [Die Umwell des
Keimplasmas, IX). (Arch. f. Entw. Mech. cl. Org, L, 1/2, 13-41, 1922. )[9
Bouckaert (J. J.), Bouckaert (J. P.) et Noyons (A. K). — Rapporl entre
les effels des ions potassium et calcium et le coefficient de température du
cœur de grenouille. (Arch. mt. PhysioL, XIX, 160-182; 1922, 11 fig.) [10
Cousy (R. C) et Noyons (A. K.). — L'irritabilité du cœur et le balancement
des ions. (Arch. int. PhysioL, XX, 1-28, 1922, 6 fig.) [11
a) Crile (George W.) and Rowland (Amy F.). — Thermoeleclric studies
of température variations in animal lissues. II. Effecls of anesthaesia;
eleclrical slimulaiion; abdominal trauma; exposure of viscera; excision
of organs; acid; alJiali; slrychnin; diphleria toxin. (Americ. J. of
PhysioL, LXII, No. 2, oct. 1922, 349-369, 28 tableaux.) [9
6) — — — — Thermoeleclric studies of température variations
in animal tissues. III. Adrenalin. (Amer. J. of PhysioL, LXII,
No. 2, oct. 1922, 370-382, 26 tableaux.) [10
Fredericq (Henri). — Action des acides aminés sur la conlractilité, le tonus
vasculaire et le métabolisme du cœur isolé du lapin. (Arch. Int. do
Physiologie, XX, 2, 25 déc. 1922, 6 fig., 213-240.) [11
Gartkewicz (St.). — Sur la respiration de VAnodonte à Vétat d'activité
et de repos. (Arch.Int.de Physiologie, XX, 2, 25 déc. 1922, 202-206.) [13
a) Gruber (Charles M.). — Studies in Fatigue. XI. The effecl of intra-
venous injection of massive doses of adrenalin upon skeletal muscle al
rest and undergoing fatigue. (Amer. J. PhysioL, XLI, No. 3, August,
1922, 475-492, 10 fig.) [12
h) — — Studies in Fatigue. XII. The effecl of adrenal sécrétion on
non fatigued skeletal muscle. (Ibid., LXII, 3, nov. 22, 438-441,
1 flg.) [12
c) — — Studies in Fatigue. XIII. The Staircase Phenomenon in
Mammalian skelelal muscle. (Ibid., LXIII, No. 2, Jan. 1923, 338-
349, 7 flg., 1 tableau.) [12
Hartman (F. A.), Waise (R. H.) and Me Cordock (H. A.). — The libération
of epinephrin during muscular exercise. (Amer. J. Physiology, LXII,
No. 2, oct. 1922, 223-241, 1 flg.) [12
Hutchinson (Dorothy M.). — Comparative studies on respiration. XXIII.
The effecl of adrenalin on Ihe production of carbon dioxide by animais
— 160 —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 9
and bif plants. (Amer. J. Physiology, LXII, No. 2, October 1922,
192-196, 2 fig.) [13
Kostytschew (S.)- — Uber die Ernâhmnq der grûncn Halbschmaroîzer.
(Bor. d. d. bot. Ges., XL, 273-279, 1922.) [13
Libbrecht (W.). — Le paradoxe cardiaque. (Arch. int. Phvsiol., XVT,
448-452, 4 fig., 1921.) ' [11
Bierens de Haan (J. A.)- — La lempéralure du corps chez les rats jeunes
{Mus decumanus) et ses modiftcaiions sous Vinfluence de la lempéralure
extérieure. [Plasma germinalif et milieu, VIII.) — Chez les jeunes rats
élevés à température constante, la température du corps atteint environ
360,4 C, elle est un peu plus haute chez la femelle que chez le mâle; il
y a une différence de 0o,16 C. environ entre le matin et le soir. Si la tempé-
rature de l'air ambiant est sensiblement modifiée, celle des animaux
varie également, mais par fractions de degré; la différence entre les deux
sexes en est quelque peu accentuée. — A. Dalcq.
Bierens de Haan (J. A.) et Przibram (H.)- — Abaissement par des moyens
chimiques, de la température corporelle de jeunes rais; son influence sur la
longueur de la queue. [Plasma germinalif et milieu. IX.) — L'administra-
tion répétée de quinine ou de préférence d'antipyrine en injections sous-
cutanées permet d'obtenir chez les jeunes rats un abaissement constant
de la température du corps; en même temps, on constate que la crois-
sance de la queue est ralentie. 11 est donc très vraisemblable que si la
croissance de cet organe est accélérée ou ralentie par l'élévation ou
l'abaissement de la température à laquelle vivent ces animaux, c'est
parce que la température du corps est, dans ces conditions anormales,
légèrement modifiée dans un sens ou dans l'autre. — A. Dalcq.
a) Crile (George W.) et Rowland (AmyF.)- — Études thermoélectriques
des variations de la température dans les tissus animaux. II. Effets des
anesthésiques; excitation électrique; traumatisme abdominal; exposition d'un
viscère; ablation cV organes; acides; bases; strychnine; toxine diphtérique.
— Les phénomènes d'épuisement dus à des causes telles que l'anesthésie
continue à l'éther, la surrénalectomie, les traumatismes physiques,
sont caractérisés par un abaissement progressif de la température du
cerveau et du foie, d'autant plus rapide que l'épuisement se produit
plus vite. Le stade d'excitation dans l'anesthésie à l'éther et au pro-
toxyde d'azote est marqué par une élévation de la température du
cerveau. Après ablation du foie, la température du cerveau décroît
progressivement jusqu'à la mort, décrivant une courbe analogue à
celle que produit l'anesthésie continuée à l'éther. L'activité musculaire,
volontaire ou provoquée par l'excitation électrique directe d'un nerf,
s'accompagne de modifications rapides de la température du cerveau
et du foie correspondant aux phases de l'activité musculaire, ces modi-
fications étant cependant en opposition directe. L'injection de strych-
nine, d'un acide ou d'une base ne modifie pas la température du foie
quoiqu'elle produise des modifications marquées de la température du
cerveau correspondant dans chaque cas aux phénomènes cliniques
— 161 —
10 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
particuliers. L'introduction d'oau chaude dans l'estomac par tubage
produit une élévation immédiate de la température du cerveau pré-
cédant d'une minute et plus l'élévation de la température hépatique,
chez l'animal qui a été soumis aux traitements précédents. La diminu-
tion de résistance à l'inhalation des anesthésiques produite par une
infection aiguë est marquée d'une façon frappante par la chute rapide
de la température du cerveau chez un animal endormi à l'éther 24 heures
après une injection intraveineuse de toxine diphtérique. — Paul Boyer.
b) Crile (George W.) et Rowland (Amy P.). — Études thenno-éledrîques
des variaîiojis de la température des tissus des animaux. III. Adrénaline.
— La température du cerveau et de la glande thyroïde est augmentée
par l'adrénaline, celle du foie et du muscle volontaire n'est pas modifiée.
Après thyroïdectomie et après ablation du foie, la réaction du cerveau
à l'adrénaline est diminuée; elle apparaît, au contraire, plus rapide-
ment et est plus marquée chez les animaux qui ont reçu de l'iodoforme
en injections intrapéritonéales, et chez les animaux soumis à l'anes-
Ihésie par l'éther. Chez ceux anesthésiés au protoxyde d'azote, la
réaction est au contraire retardée et diminuée. Le cerveau est donc
l'organe qui règle les réactions thermiques de l'organisme aux excita-
tions, la thyroïde et les surrénales jouent un rôle essentiel dans l'appa-
rition et la durée de ces réactions, le cerveau est en relation étroite avec
le foie au point de vue des réactions électrothermiques. — Paul Boyer.
Bouckaert (J. J.), Bouckaert (J. P.) et Noyons (A. K.). — Rapport
entre les effets des ions potassium et calcium et le coefficient de température
du cœur de grenouille. — - Les auteurs se sont proposés d'étudier le rap-
port entre l'effet produit par la température et celui produit par la
ccmposition ionique du milieu, sur l'activité du cœur perfusé de gre-
nouille. Comment se comporte le cœur aux différentes températures
quand on varie en même temps la composition du liquide de perfusion;
quelle valeur prend le coefficient de température dans les divers cas?
Le cœur peut se contracter à basse température avec du Ringer sans
calcium ou pauvre en calcium, ou avec du Ringer sans potassium ou
contenant peu de potassium; à température plus élevée, les contrac-
tions disparaissent; le rythme a, dans tous les cas, un coefficient de tem-
pérature positif; mais il n'en est pas de même de la hauteur de contrac-
tion qui a un coefficient positif pour les cœurs pei'fusés au Ringer normal,
négatif quand il y a moins de 0 gr. 015 de CaCP par litre et négatif à
basse température, positif au delà de 22°, pour les doses de CaCP entre
0 gr.015 et 0 gr.n2 par litre. Or, On sait que l'énergie musculaire présente
un coefficient de température négatif; mais il y a sans doute à
tenir compte ici d'un facteur autre que l'énergie musculaire, peut-être
la distribution du stimulant d'une fibre à l'autre, et dont le coefficient
de température est positif (ce qui manifeste se dans le cas du Ringer
contenant une dose suffisante de calcium). On peut concevoir l'ensemble
des résultats obtenus relativement à la hauteur des contractions par
des variations interférentes de ces deux facteurs avec la nature du
liquide de perfusion. Si, d'autre part, on étudie les cœurs battant en
présence de doses insuffisantes de Ca ou de K, à la faveur des basses
températures, on remarque qu'avec une dose insuffisante de calcium,
la hauteur de contraction diminue régulièrement et rapidement, le
rythme ne se modifiant guère; au contraire, avec une dose insuffisante
— 162 —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 11
de potassium, l'amortissement est au début peu marqué, puis les con-
tractions disparaissent ensuite brusquement, après s'être notablement
espacées. Ceci semble donc démontrer le rôle prépondérant du potas-
sium pour l'automatisme cardiaque et du calcium pour la hauteur de
contraction. — H. Cardot.
Libbrecht (W.). - — Le paradoxe cardiaque. — Le phénomène décrit
sous le nom de paradoxe cardiaque consiste en ceci : Si à un cœur
perfusé avec une solution de Ringcr sans K on fait parvenir du Ringer
normal, on voit le cœur s'arrêter pendant un certain temps, puis les
battements reprennent. L. envisage ce fait comme un phénomène
d'adaptation : le cœur s'est adapté aux conditions de perfusion sans
potassium, il s'est formé un nouvel état d'équilibre que vient rompre
le retour du liquide potassique. Des faits du même ordre s'observent
quant à l'action de la température. Le cœur de Grenouille maintenu
à 37°, puis refroidi brusquement à 17°, au lieu de ralentir graduellement
son rythme, s'arrête d'abord, pour reprendre ensuite ses contractions.
— H. Cardot.
Cousy (R. C.) et Noyons (A. K.)- — U irrilabililé du cœur el le balan-
cement des ions. — La mesure de l'irritabilité est donnée par le seuil
d'extrasystolie. Expérimentant sur le cœur perfusé de grenouille, C. et
N. constatent que le Ringer sans K provoque une phase d'élévation
du seuil d'extrasystolie, suivie d'une phase d'abaissement; le Ringer
sans Na donne l'élévation du seuil. La privation de Ca n'attaque pas
l'irritabilité, mais abolit la contractilité. Si on suspend pour un temps
donné la perfusion, on voit que les éléments diffusés du muscle cardiaque
sont capables de maintenir temporairement l'irritabilité. Les ions K et
Ca exercent, en présence des anesthésiques, une influence sur l'irrita-
bilité du cœur, influence qui dépend fortement de leur dose. —
H. Cardot.
Fredericq (Henri). — Action des acides aminés sur la contractilité, le
tonus vasculaire el le métabolisme du cœur isolé du lapin. — Le glycocolle,
l'alanine, la valine, la leucine, dissous dans le liquide de Locke, aug-
mentent l'amplitude de contractions du cœur isolé du lapin, la systole
devenant plus énergique et la diastole plus profonde. La phénylalanine
affaiblit ces contractions. Ces modifications sont toutes réversibles,
et tous ces acides aminés produisent une tachycardie durable ou pas-
sagère qui peut être encadrée ou non de phases de bradycardie, mais
ne modifient pas la fréquence d'apparition des arythmies que l'on
observe souvent dans les expériences de circulation cardiaque arti-
ficielle. De plus, presque toujours ces acides aminés augmentent par
action vaso-dilatatrice locale le débit des vaisseaux coronaires. Le
passage du liquide de Locke pur à travers le cœur isolé ne modifie pas
la réaction de ce liquide, au contraire s'il est additionné d'acide aminé,
sa réaction neutre ou faiblement alcaline avant le passage à travers le
cœur devient acide après le passage. La réaction au titrage au formol
sur le liquide de Locke après passage à travers le cœur, après une minute
de circulation, est toujours négative si le Locke est pur, elle devient
positive si le Locke est additionné d'acide aminé, le liquide recueilli
après une minute de circulation possède alors une teneur en azote
titrable au formol supérieur à celle qui a pénétré dans le cœur. Tout
— 163 —
12 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
se passe comme si sous l'influence dos acides aminés ime partie de
l'N aminé était fixé par le cœur, et comme s'il se produisait dans le
cœur isolé une élimination supplémentaire d'N titrable au formol.
Le résultat global observé semble être la somme algébrique de l'acide
aminé fixé et de l'acide aminé éliminé et son signe varie suivant que
le 1er = le 2e, que le 1er <; 2e, ou que le 1er > le oe. — Paul Boyer.
Hartman (F. A.), Waise (R. H.) et Me Cordock (H. A.)- — La libéraîion
d'adrénaline durant Pexercice musculaire. — La mydriase de la pupille
énervée durant l'exercice musculaire est d'origine surrénale. La période
latente de l'accroissement de la sécrétion adrénalinique durant l'exercice
violent doit être de moins de 1 ^4^3 minutes, elle est beaucoup plus
longue dans l'exercice modéré. La quantité maxima d'adrénaline libérée
dépend de l'intensité et de la durée de l'exercice. Les injections d'adré-
naline augmentent habituellement, mais pas toujours, les facultés de
travail de l'individu, mais elles hâtent l'apparition des convulsions de
fatigue. — Paul Boyer.
'o '
a) Gruber (Charles M.). — Eludes sur la faligue. XI. Uaclion d'une
injeclion inlraveineuse de doses massives d'adrénaline sur le muscle du
squelelle au repos ou en élal de faligue. — L'adrénaline par voie veineuse
a la même action sur le muscle non fatigué que sur le muscle en état de
fatigue, elle abaisse le seuil en augmentant l'irritabilité et augmente
la hauteur des contractions musculaires. L'augmentation de la hauteur
de la contraction dépend dans de certaines limites de la concentration
de l'adrénaline dans le sang circulant, de la vitesse de l'excitation et
de l'état de l'animal; l'adrénaline doit exister dans le sang circulant à
travers le muscle au moment où il se contracte afin de produire son
effet maximum. L'adrénaline ne neutralise pas ni ne détruit les subs-
tances qui produisent la fatigue, mais elle augmente l'irritabilité du
muscle à l'état de fatigue ou de repos. — Paul Boyer.
h) Gruber (Charles M.). — Eludes sur la faligue. XII. Vaclion de la
sécrélion adrénalinique sur le muscle du squelelle avant el après faligue. —
La sécrétion adrénalinique provoquée par l'excitation du splanchnique
augmente la hauteur de la contraction musculaire du muscle du sque-
lette avant et après fatigue. La quantité d'adrénaline sécrétée doit
être assez importante si l'on compare ses effets sur la contraction du
muscle à ceux de l'injection intraveineuse d'adrénaline. Comme l'adré-
naline sécrétée par excitation des splanchniques agit également sur le
muscle avant et après fatigue, on ne peut la considérer comme un
antagoniste spécifique des substances auxquelles sont dus les phéno-
mènes de fatigue musculaire. En effet, l'adrénaline augmente la hau-
teur de la contraction et l'excitabilité du muscle dans ces deux cas.
Son mode d'action exact n'a pas été déterminé. — Paul Boyer.
c) Gruber (Charles M.). — Eludes sur la faligue. XIII Le phénomène
de Vescalier dans le muscle du squelelle des mammifères. — Le phénomène
de l'escalier que donne le muscle squelettique du chat n'est pas dû à
l'inertie des leviers, ni à une prolongation de 1« phase de contraction,
mais à une augmentation de l'irritabilité du muscle résultant proba-
blement de l'accumulation de petites quantités des substances qui
produisent la fatigue musculaire. Le phénomène de l'escalier est observé
— 164 —
MUTATIONS DVNERGÎÉ CHEZ LES liTRES VIV'-ANTS ^13
après charge directe du muscle et quand celui-ci se contracte d'une
manière isotonique ou isométrique. Ce phénomène n'est pas sensible-
ment modifié par l'arrêt de la circulation. — Paul Boyer.
Hutchinson (Dorothy M.). — Éludes comparalives sur la respiralion.
XXIII. L'action de l'adrénaline sur la produclion du gaz carbonique par
les animaux et par les plantes. — L'adrénaline présente la même action
sur la respiration du muscle de grenouille et des plants de radis. Des
solutions fortes (0,UU2 % à 0,UU3 %) diminuent la production du GO'*,
un retour à la normale survenant ensuite, dû probablement à l'oxy-
dation de l'adrénaline. Des solutions plus faibles produisent un effet
rythmique : la quantité de CO^ dégagé diminue, s'élève, puis diminue
et s'élève ensuite. — Paul Boyer.
j, Gartkiewicz (St.). — Sur la respiration de VAnodonle à Vélat d'activité
et de repos. — L'Anodonte est un animal qui absorbe périodiquement
l'oxygène. Une période de quelques heures d'absorption d'oxygène est
suivie d'une autre où l'absorption de l'oxygène cesse, la deuxième
période correspondant à un état de sommeil de l'animal et la première
à un état d'activité. — Paul Boyer.
Kostytschew (S.). — Le nutrition des héniiparasites verts. — G. Bonnier
(1891 et 1893) a, le premier, soumis les parasites verts à des mesures
photosynthétiques quantitatives. Tandis que chez Viscuni il trouvait
une énergique assimilation de CO2, les Rhinanthoïdées donnaient des
chiffres très inférieurs, tombant presque à zéro pour Euphrasia. Ewart
(1895), WiLLSTTATER et SxoLL (191S) et d'autres ont repris la question,
mais sans résultat précis. K. compare diverses Rhinanthoïdées à des
végétaux croissant dans les mêmes stations quant à leurs intensités
assimilatrice et transpiratoire. Les résultats de Bonnier ont été infirmés,
car ces hémiparasites assimilent autant que les plantes autotrophes de
la même famille {Linaria vulgaris, Veronica longifolia), des constatations
analogues sont applicables à la transpiration.
Or, les racines normales des hémiparasites sont incapables de fournir
l'eau nécessaire à cette transpiration, le reste est pris à l'hôte par les
suçoirs, c'est le premier pas dans le parasitisme. La réduction de l'appa-
reil clilorophyllien n'a pas encore suivi, maie cela arrivera comme pour
les Orohanche. Du reste même à ce stade on peut encore constater un
faible dégagement d'oxygène à la lumière (Willstaetter et Stoll).
A notre avis, la question mérite d'être encore revue, et les arguments
de K. contre Bonnier ne sont pas tous très exacts. Ainsi, pour Euphrasia
le regretté savant n'avait pas dit que le dégagement d'oxygène était
nul à la lumière, mais simplement que ce dégagement était entièrement
masqué par celui du CO2 provenant de la respiration. — H. Spinner.
— IGo —
ii L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Mutations de matière *)
Artom (Camillo). — Conlribulion à V élude du mélaboUsme de la choies-
Urine. II. Sur le bilan de la choleslérine dans le foie survivant de chiens
après extirpalion du pancréas. (Arch. Int. de Physiologie, XX, 2,
26 déc. 1922, 192-201.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chimique.
Aversenq (J. P.)j Jaloustre (L.) et Maurin (E.)- — Sur quelques actions
du thorium X sur les diastases et les microbes. (C. R. Ac. Se, CLXXVI,
193, 1923.)
[ Voir Bull, de la Soc. Chimique, 4 Mai 1923, p. 926,
a) Boas (Fr.). — Die Wirkung der Saponinsubsianzen auf die Hefezelle.
Ein Beitrag zur Lipoidtheorie. (Ber d. deutsch. bot, Ges., XL, 32-
38, 1922.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chimique.
b) — — Die Wirkung der Saponinsubsianzen auf die pflanzliche
Zelle. II. (Ibid., 249-250:) [Id.
a) Bodansky (Meyer) and Rose (William C.). — Comparative sludies of
digestion. I. The digeslive enzymes of Cœlenterales. (Amer, J, Phy-
siologie, LXII, No. 3, Nov. 1922, 473-481, 6 tableaux.)
[ Voir l'analyse au Bull de la Soc. Chim., Juin 1923, 1132.
b) — — — — Comparative studies of digestion. II. Digestion in
Elasmobranchs and Teleosts. (Ibid., 482-487, 5 tableaux.) [15
Boresch (K.). — Uber die Pigmente der Alge Palmellococcus miniatus
Chod. var. porphyrea Wille n. v. (Ber. d. d. bot, Ges,, XL, 288-292,
1 fig., 1922.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chim..
Combes (R.) et Kohier (M^^® D.). — Étude biochimique de la chute des
feuilles. (Bull. Soc, bot. de Fr,, LXIX, 539-545, 1922,) [17
Hepburn (J.) et Latchîord (G. K.). — Effect of insulin [pancreatic extract)
on ihe sugar consumption of the isolated surviving rabbit hearl. (Amer.
J, of PhysioL, LXII, No, 1, sept, 1922, 177-183, 2 tableaux,) [16
Howe (C, G.). — Pectic malerial in root hairs. (Bot. Gazette, LXXII,
313-320, 1921.)
[ Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chim..
Levene (P. A.) and Meyer (P. A.), — The rote of leucocytes in the work
on intermediary metabolism of car bohydr aies. (Mémoires Jubilée
E. Metchnikoff, 49, 1921.) [.5
Lipman (C B.) and Taylor (J. K.). — Proof of the power of ihe wheaî
plant to fix atmospheric nitrogen. (Science, 24 Nov. 1922, 605,) [17
(*) Par suite d'un arrangement avec le Bullelin de la Société Chimique, nous nous bor-
nerons désormais à indiquer les titres de certains travaux, en renvoyant pour l'analyse
à ce périodique.
— 16ti —
MUTATIONS DE MATIÈRE VS
Marinesco (G.)- — Ferments oxydants et thermogénèse. (G. R. Ac. Se,
CLXXVI, 131, 1923.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chim..
Metzner (P.)- — Uberden Farbsloff der griinen Bakterien. (Ber.d.deutsch'
bol. Ges., XL, 125-129, 1922.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chim..
Misk (E.). — Uétain dans Vorganisme humain. (G. R. Ac. Se, GLXXVI,
138, 1923.)
[Voir l'analyse au Bull, de la Soc. Chim., Aw'd 1923, 739.
Oison (A. R.). — The effecl of X rays on chemical reactions. (Science,
25 août 1922, 231.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chim..
Prianischnikow (D.). — Uber den Aufbau und Abban des Asparagins
in den Pflanzen. (Ber. d. d. bot. Ges., XL, 242-248, 1922.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chim..
Przylecki (St. J.). — Présence et répartition de Vuréase chez les Invertébrés.
(Arch. int. Physiol., XX, 103-110, 1922.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chim..
Przylecki (J.), Opienska (J.) et Giedroyc (H.). — L'excrétion des substances
azotées chez les grenouilles à différentes températures. (Arch. Int. de
Physiologie, XX, 2, 26 déc. 1922, 207-212.) [16
Rigg (G. B.). — The identity of certain yellow pigments in Plants and
Animais. (Science, 27 janvier 1922, 101.) [16
Romieu (Marc). — Observations hislolo gigues, histochimiques et spectros-
copiques sur le pigment vert du Chéloptère. (Bull.«,bioI. Fr. et Belg.,
LVI, 579-597, 1922.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chim..
True (Bodney H.). — The signification of Calcium for higher green
plants. (Science, 6 janvier 1922, 1.) [16
Wille (N.). — Phykoerythrin bel den Mykophyceen. (Ber. d. deutsch. bot.
Ges., XL, 188-192, 1 fig., 1922.)
[Voir Bull, de la Soc. Chim..
Levene (P. A.) et Meyer (G. H.). — Le rôle des leucocytes dans le méta-
bolisme des hydrates de carbone. — Les hexoses sont convertis par les
leucocytes en acide lactique suivant la réaction suivante : G^H'^Q»
~ 2 C'IPO^. L'acide lactique reste le produit final de la réaction, l'hexose
étant transformé en méthylglyoxal qui, à son tour, est converti en acide
lactique. Les phases conduisant à la formation du méthylglyoxal et à
la transformation de l'acide lactique en gaz carbonique et eau sont
encore inconnues. Les hexoses dans lesquels un ou plusieurs atomes
d'H sont substitués par d'autres radicaux ne sont plus dès lors touchés
par les enzymes glycolytiques des tissus animaux. — Paul Boyer.
b) Bodansky (Meyer) et Rose (William). — Eludes comparatives sur la
digestion. IL Digestion chez les Elasmobranches et les Téléostéens. — ■ La
concentration optima des ions H pour la digestion de la gélatine par
— 1G7 —
16 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
la pepsine de poisson est d'environ 3,0 pH et correspond à la concentra-
tion optima pour la pepsine des mammifères. La fibrine est digérée
plus rapidement par la pepsine des Elasmobranclaes et des Téléostéens
dans l'acide chlorhydrique à 0, 2% qu'à 0,5 %. Les enzymes protéoly-
tiques digèrent très lentement l'albumine d'œuf coagulée. La pepsine
de poisson peut digérer une plus grande variété de protéines que la
pepsine des Méduses. Le sac stomacal de la torpille sécrète de la rennine.
Celle-ci fait défaut chez le chien de mer et la scie. Quelques Téléostéens
(carrelet) présentent une rennine gastiùque, d'autres (muUet) n'en ont
pas. Les appendices pyloriqucs de Luljanus aya contiennent de la tryp-
sine, de la pepsine, de la rennine, de l'amylopsine et de la lipase (en
faible quantité); l'Inulinase, la maltase etlalactasc font défaut. L'inver-
tase s'y trouve en faible quantité. Les sécrétions des appendices pylo-
riqucs de Luljanus aya contiennent donc plus d'enzymes que l'on en
trouve habituellement dans le suc pancréatique des vertébrés plus
élevés. — Paul Boyer.
Hepburn (J.) et Latchford (J. H.). — Action de V insuline {exlrail
pancréalique) sur la consommation du sucre du cœur isolé de lapin en
survie. — La consommation moyenne du sucre du cœur de lapin isolé
perfusé avec une solution de Locke est de 0,87 mgr. par gramme et par
heure. Quand on ajoute au liquide de perfusion de l'insuline dont on
a dosé l'activité par la valeur de la chute du sucre du sang qu'elle pro-
duit'sur le lapin normal, la consommation moyenne du sucre atteint
3,06 mgr. par gramme et par heure. La teneur moyenne en glycogène
des cœurs soumis ou non à l'action de l'insuline reste pratiquement la
même. — Paul Boyer.
Przylecki (St. J.), Opienska (J.) et Giedroyc (H.)- — L'excrétion des
substances azotées chez tes grenouilles, à différentes températures. — ■ Les
grenouilles normales à anus fermé ainsi que celles auxquelles on injecte
au préalable 20 à 40 mgr. d'ammoniaque sous forme de citrate d'ammo-
niaque, n'excrètent d'ammoniaque ni par les poumons ni par la peau.
La quantité d'azote total excrété dans l'urine par 100 gr., de grenouilles
tenues pendant 24 heures à des températures croissantes (11°, 22°, 31°)
augmente avec l'élévation de température. Cette excrétion, de plus
en plus intense, est provoquée par l'augmentation de la quantité d'urine
excrétée par les animaux soumis aux plus hautes températures, et par
l'accroissement de la teneur de l'urine en azote total. La quantité d'am-
moniaque ne s'accroît pas autant que celle de l'azote total, la surpro-
duction d'azote causée par l'élévation de température provient de
l'excrétion plus abondante d'urée. L'élévation de température de 11°
à 22° augmente également la quantité d'azote excrétée par la peau, et
il est possible du reste que l'excrétion cutanée dans les conditions
normales des grenouilles (températures basses) joue un rôle prépondé-
rant sur l'excrétion rénale. — • Paul Boyer.
Rigg (G. B.). — L'identité de certains pigments jaunes chez les plantes
et les animaux. — On connaît l'identité des hpochromes animaux avec
les carotinoïdes végétaux : les lipochromes du lobe des oreilles, du bec,
des pattes, de la graisse et du sérum des poules, et enfin de leurs yeux
sont étroitement apparentés aux carotinoïdes (isomérie, ou identité);
il en va de même pour la graisse, le sérum, le corps jaune et le lait de la
— iU6 —
MUTATIONS DE MATIÈRE 17
vache. La signification physiologique du carotinoîde a été discutée. La
carotine a une tendance à s'oxyder qui peut être significative à propos
de la photosynthèse. La vitamine liposolublo est-elle un des carotinoïdes?
Cela a été discuté. La xanthophylle présente à la fois dans la chloro-
phylle et l'hémoglobine peut jouer un rôle physiologique dans les deux
cas. La molécule de chlorophylle a une ressemblance chimique avec la
molécule d'hémoglobine : la similitude de fonctions n'a toutefois pas
été démontrée. Il vaudrait la peine de voir ce que les lipochromes et
les carotinoïdes ont en commun au point de vue physiologique. — H.
DE Varigny.
Combes (R.) et Kohler (M"^ D.). — Etude biochimique de la chute
des feuilles. — Lorsque les feuilles meurent en automne, 9/20 à 10/20
des hydrates de carbone solubles qu'elles contiennent tombent avec
elles et se trouvent ainsi perdus pour l'arbre; 5/20 à 7/20 disparaissent,
consommés dans le phénomène respiratoire ou entraînés par les pluies
et les rosées ; 4/20 à 5/20 seulement font retour aux parties vivaces
et se mettent en réserve dans la tige ou la racine : telles sont les conclu-
sions auxquelles conduit l'analyse chimique des feuilles du Tagus sil-
vatica et de VAesculus Hippocastanum au cours de leur jaunissement. — -
F. MOREAU.
Lipman C. B.) et Taylor (J. K.). — Preuve de V aptitude du blé à fixer
Vazoie atmosphérique. — L. et T. déclarent avoir prouvé que la plantyle
de blé, même en 6 semaines seulement, peut fixer de grandes quantités
d'azote de l'air. Jamieson a déclaré en 1905 que toutes les plantes vertes
sont capables d'en faire autant, au moyen d'organes spéciaux des
jeunes feuilles, mais on ne le prit pas au sérieux. Mameli etPoLLACCi
furent plus heureux en 1911 et démontrèrent que beaucoup de plantes
vertes possèdent le pouvoir en question. Mais ils n'admettaient pas le
mécanisme invoqué par Jamieson. L. et T. opèrent avec le blé cultivé
en solutions Shive, les unes avec les autres, sans azote dans celles-ci.
Sans entrer dans le détail, ils. déclarent qu'il n'y a pas à douter que les
plantes prennent de l'azote à l'air (de 13 à 21 % de tout l'azote
présenté par les plantes). Un exposé détaillé paraîtra ailleurs. — •
H. de Varigny.
True 'Rodney H.). — ■ Signification du calcium pour les plantes uerles
supérieures. — Il semble qu'une certaine quantité d'ions Ca doive être
présente dans le milieu pour le maintien de l'intégrité chimique et
fonctionnelle de la paroi cellulaire et pour celle des parties vivantes
plus profondes des cellules des racines absorbantes. Du moment où
-elle est maintenue, l'absorption s'effectue de la façon que nous appelons
normale. Quand manque ce minimum nécessaire d ions Ca dans le
milieu, qu il s'agisse d'une culture sur sable, ou en eau, ou en solution
de sol, la fonction d'absorption est bouleversée. En l'absence de ce
minimum nécessaire, peu importe que tous les autres ions requis soient
présents : la plante n'en peut tirer parti. Ils sont inabsorbables. Nous
sommes amenés ainsi en présence d'une situation d'ordre nutritif qui
n'a pas été reconnue, ni caractérisée. On peut dire que l'effet des ions
Ca est de rendre physiologiquement utilisables d'autres ions nutritifs
-également indispensables. On n'a pas compris jusqu'ici les conséquences
pratiques résultant de cette façon d'envisager le problème des engrais.
— 169 —
ANN. 13I0L. — T. III, FASC. 2 1^1922-1923) 2
18 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Nous comprenons pourquoi dès les temps les plus anciens les civilisa-
tions se sont développées sur les sols riches en débris calcaires, pourquoi
l'agriculture a réussi en certaines régions, non en d'autres; pourquoi, par
le chaulage, des terres ont été rendues capables de faire vivre une popu-
lation plus nombreuse. — H. dp Varigny.
Mécanismes physico-chimiques chez les êtres vivants
Cantacuzène (J.) et Vlès (F.)- — Sur les facteurs électriques dans les-
réactions des éléments du sang chez Sipunculus nudus. (C. R. Soc. de
Biologie, LXXXVII, 1155, 1922.) [18
Przylecki (St. J.). — L'absorption cutanée chez les Amphibiens {l'^^ partie),
(Arch. Int. de Physiologie, XX, 2, 25 déc. 1922, 144-161.) [18
Bedfern (G. M.). — On ihe absorption of ions by Ihe roots of living plants.
I. The absorption of ihe ions of calcium chloride bij Pea and Maize.
(Ann. of Bot, XXXVI, 167-174, 1922.) [18
Przylecki (St J.). — V absorption cutanée chez les Amphibiens. — • La
peau des grenouilles est perméable pour les hydrocarbonés, les dextrines.
les produits des dégradations des protéines, des acides aminés et des
peptones ainsi que pour les acides gras et la glycérine, qu'on opère sur
une peau isolée ou sur l'animal entier et vivant. — Paul Boyer.
Cantacuzène (J.) et Vlès (F.). — Sur les facteurs électriques dans les
réactions des éléments du sang chez Sipunculus nudus. — Si l'on déter-
mine par cataphorèse le signe de la charge électrique des éléments
figurés du sang de Siponcle et des particules étrangères introduites
dans le liquide cavitaire de cet animal, on constate que l'action agglu-
tinante exercée par les urnes sur les particules étrangères est condi-
tionnée par les facteurs électriques. Les urnes, positives, captent les
éléments étrangers, négatifs, repoussent les hématies de Siponcle, posi-
tives, mais non les amibocytes, doués de propriétés phagocytaires, dont
la neutralité électrique apparente ne met pas obstacle à la pénétration
au sein de l'amas agglutiné. — H. Cardot.
Redfern (G. M.). — Sur V absorption des ions par les racines des plantes
vivantes. J. Absorption des ions du chlorure de calcium par le Pois et le
Maïs. — Les racines de Pois et de Mais plongées dans une solution de
chlorure de calcium absorbent l'ion Ca plus activement que l'ion Cl; la
différence entre les deux absorptions diminue si la solution est peu
concentrée, elle est presque nulle si la solution est très diluée. Les
mesures de R. confirment l'inégale absorption des ions soutenue par
Pantanelli; elles ne permettent pas de reconnaître les variations pé-
riodiques de l'absorption décrites par cet auteur. — F. Moreau.
170 —
PHÉN03IÈNES GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 10
Phénomènes généraux de l'immunité
Madsen (Th.) et Wulff (Ove). — Influence de la température sur la
phagocytose. (Mémoires Jubilée E. Metchikoff, 512, 1921.) [22
Marie (A.). — Du mode d'action de r adrénaline sur les toxines bactériennes.
(Mémoires Jubilée E. Metchnikoff, 577, 1921.) [19
Galeotti (Gino). — SulV azione dei raggi ultravioletti sui bacleri. (Mémoires
Jubilée E. Metchnikoff, 18, 1921.) [20
Hyde (R. R.). — The domestic fowl as a source of immun hemohjlic sera.
(Science, 19 mai 1922, 541.) [20
Petterson (Alfred). — Sur les conditions de la bactéricidie provoquée par
les substances leucocytaires chez V animal. (Mémoires Jubilée E. Metch-
nikoff, 376, 1921.) - ' [21
Tchistovitch (Th.). — Sur Vorigine des myophages. (Mémoires Jubilée
E. Metchnikoff, 312, 1921.) [21
Weinberg (M.) et Nasta (M.). — ■ Rôle des hémolysines dans V intoxication
microbienne. (Mémoires Jubilée E. Metchnikoff, 711, 1921.) [20
Wollinan (E.). — Sur la modification d'une souche microbienne par la
sélection des germes phagocylables. (Mémoires Jubilée E. Metchnikoff,
506, 1921.) [21
Marie (A.). — Du mode d'action de f adrénaline sur les toxines bac-
tériennes. — Tandis que l'adrénaline et ses sels peuvent rendre inoffen-
sives de très fortes doses de toxines bactériennes telles que les poisons
diphtérique et tétanique, des toxines végétales comme l'abrine, la
crotine, la ricine, enfm certains venins, se montrent au contraire
tout à fait inactives sur les alcaloïdes végétaux et aussi sur un extrait
microbien, la tuberculine. Si au lieu d'inoculer à l'animal le mélange de
la substance toxique et de l'adrénaline on injecte séparément les deux
Substances, les résultats diffèrent totalement suivant que l'adrénaline
est injectée sous la peau ou dans le sang. Dans le 1er cas l'adrénaline n'a
jamais d'action préventive contre une intoxication tétanique ou diphté-
rique, dans le 2^ cas, si l'adrénaline a été injectée peu de temps avant
la toxine, celle-ci n'exerce plus son action et ne se retrouve plus dans
le sang de l'animal, même si elle a été injectée à une époque où il ne
reste sûrement plus de traces d'adrénaline dans le sang. On peut se
demander si la toxine avant de se trouver neutralisée par un anticorps
du sérum sanguin n'est pas oxydée par l'adrénaline qui se fixe électi-
vement dans le voisinage des terminaisons sympathiques. L'adrénaline
laisse intactes les propriétés d'antigène de la toxine tétanique; si l'on
cherche par la dialyse dans les mélanges neutres toxine-adrénaline à
éliminer l'adrénaline, on voit qu'en dialysant celle-ci se charge elle-
même des qualités d'antigène de là toxine, comme si cette dernière était
— 171 —
20 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
constituée de deux groupements séparables l'un de l'autre, le 1er doué
du pouvoir d'antigène et entraîné par l'adrénaline, le 2^ toxique et
restant dans le dialyseur quand le mélange a été préparé avec un excès
de toxine. La substance cérébrale qui présente in vitro chez les mam-
mifères un pouvoir d'absorption intense par la toxine tétanique est
tout à fait dépourvue de propriétés préventives; l'adrénaline introduite
dans le tissu cellulaire ou bien directement dans l'encéphale peut rendre
active cette substance cérébrale in vivo contre environ une dose mortelle
de toxine tétanique alors que le sang est dénué de tout pouvoir pré-
ventif. Paul BOYER.
Weinberg (M.) et Nasta (M.). — Rôle des hémolysines dans V intoxi-
cation microbienne. — Un grand nombre de microbes pathogènes sécrètent
à côté d'autres substances toxiques des hémolysines; la part qui revient
à chaque hémolysine dans l'intoxication au cours de l'infection de
l'organisme dépend non seulement de l'intensité de son pouvoir globu-
licide, mais aussi de la proportion dans laquelle elle se trouve mélangée
à la partie non hémolytique dans une dose mortelle de toxine totale. La
toxine du B. perfringens, très riche en hémolysine active, tue le cobaye
par voie veineuse en quelques minutes; si la toxine est complètement
privée de son hémolysine par le procédé du contact avec les globules
rouges, les cobayes ne meurent pas. Le sérum de cheval normal ou
spécifique est capable également de neutraliser la toxine du B. perfrin-
gens par ses propriétés antihémolytiques; son pouvoir neutralisant
est nettement proportionnel à son pouvoir antihémolytique vis-à-vis
de l'hémolysine du B. perfringens. Le vibrion septique secrète bien
in vivo une hémolysine très active, mais comme la partie non hémo-
lytique de sa toxine est également très active, le contact avec les glo-
bules rouges qui débarrasse la toxine de ses hémolysines ne suffît pas
à la neutraliser, et souvent ne l'affaiblit nullement. Des résultats nets
sont au contraire obtenus en neutralisant l'hémolysine du staphylocoque
par le contact avec les globules rouges ou l'antihémolysine du sérum
normal ou non spécifique. L'étude du pouvoir antihémolytique du sérum
de cheval vis-à-vis d'une hémolysine donnée d'origine bactérienne
permet donc d'expliquer certains succès thérapeutiques obtenus avec
le sérum normal. Gomme le pouvoir hémolytique est très variable avec
les échantillons de sérum normal et spécifique, il est possible que ces
variations du pouvoir hémolytique expliquent les résultats contradic-
toires signalés dans le traitement sérothérapique de diverses infections,
notamment des infections à streptocoques. — Paul Boyer.
Hyde (R. R.). — La poule domestique comme source de sérum hémohj-
lique immunisant. — La poule n'est pas, comme le veut Citron, un des
animaux les plus propres à fournir du sérum hémolytique. C'e^t, au
contraire, un très pauvre producteur d'hémolysine. Guyer et Smith
prétendent avoir produit chez ce volatile un sérum produisant la lyse
du cristallin du lapin. L'auteur a traité des poules avec les globules
rouges de nombre d'espèces animales sans voir s'accroître les propriéLés
lytiques du sérum. Les conclusions qui ont été tirées sont donc sans
valeur. — H. de Varigny.
Galeotti (Gino). — Action des rayons ultra-violets sur les bactéries. —
G. donne les résultats de plusieurs séries d'expériences. Dans une pre-
— 172 —
PHÉNOMÈNES GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 21
mière, il a constaté que le temps d'exposition aux rayons ullra-violets
nécessaire pour stériliser divers liquides tenant en suspension des bacilles
est très variable suivant la nature du liquide. La stérilisation rapide
dans le cas de l'eau pure devient pratiquement inefïîcace dans celui des
liquides organiques comme le lait. Puis, utilisant la sensibilité élective
du Baclerium coli à l'action des rayons ultra-violets, il étudie le rôle
protecteur pour les bactéries de certaines substances protéiques adjointes
aux liquides vecteurs de bacille. Il met ensuite en valeur le renforcement
de l'action microbicide des rayons ultra-violets par l'adjonction de
traces de substances fluorescentes aux suspensions microbiennes. Enfin,
il montre que les rayons ultra-violets détruisent d'abord le pouvoir
reproducteur des Bactéries et seulement très tardivement leur motilité
d'où il entrevoit la possibilité d'utiliser comme vaccins des germes encore
vivants mais incapables de se reproduire. — Henri MARTi>f.
Petterson (Alfred). — Sur les conditions de la baciéricidie provoquée
par les substances leucocytaires chez Vanimal. — Le bacille du charbon
est sensible à l'action des substances bactéricides des leucocytes chez
le lapin en dehors des cellules. Les bâtonnets encapsulés ne font pas
exception à cette règle. La virulence du charbon pour le lapin n'est pas
due à ce que le bacille du charbon se soustrait à la phagocytose, mais
au manque d'hyperleucocytose après l'infection et au manque relatif
de substances bactéricides des leucocytes. Chez le lapin, les substances
bactéricides des leucocytes sont sans action sur les streptocoques en
dehors des leucocytes; les streptocoques ne sont seulement tués par les
leucocytes que lorsqu'ils ont été englobés par ceux-ci. Il en est de même
du pneumocoque chez le lapin et chez l'homme. — Paul Bover.
WoUman (E.). — Sur la modification d'une souche microbienne par
la sélection des germes phagocylables. — Lorsqu'on inocule à un animal
une culture pathogène, on constate qu'une partie des germes devient
la proie des phagocytes tandis que d'autres y échappent, se multiplient
et envahissent l'organisme. Partant de ce fait, W. fait des passages
successifs sur le cobaye avec le liquide obtenu après lavage à l'eau
physiologique du péritoine d'un cobaye injecté 5 heures auparavant
avec une culture de deuxième vaccin charbonneux. Dans une série
de cobaye il injecte seulement le culot des exsudats prélevés ne ren-
fermant, par conséquent, que des bactéridies englobées par les leuco-
cytes, et dans l'autre série il n'injecte que le liquide surnageant
après centrifugation des exsudats prélevés, et ne renfermant que
des bactéridies libres. Les bactéridies dans la l^e série se montrent
beaucoup plus phagocytables que la souche primitive, dans la 2^ série
elles deviennent, au contraire, de plus en plus réfractaires à la phago-
cytose. On peut donc, par cette méthode, obtenir à partir d'une seule
et même souche deux variétés se comportant de façon très différente vis-
à-vis des phagocytes, la l'^ semblant avirulente et la 2e conservant
la virulence de la souche d'origine. — Paul Boyer.
'&'
Tchistovitch (Th.). —^ Sur Vorigine des mijophages. — Dans la phago-
cytose des muscles, ce sont les cellules conjonctives spéciales du péri-
mysium, les clasmatocytes, qui jouent le rôle de myophage: ensuite elles
ne prennent aucune part à la régénération ultérieure, les éléments
sanguins au contraire contribuent peu au myophagisme. — Paul Boyer.
173 —
22 LANNÉE BIOLOGIQUE
Madsen (Th.) et Wulfî (Ove). — Influence de la température sur la
phagocytose. — Le pouvoir phagocytaire augmente avec la tempéra-
ture chez les homœothermes, en partant d'environ + 5° jusqu'à un
maximum qui correspond exactement à la température de l'individu
dont proviennent les globules blancs (37° chez l'homme, 39° chez le
cobaye et 41° chez le coq et le pigeon). Au-dessus de ce maximum une
augmentation de la température fait diminuer rapidement la phago-
cytose. Chez les personnes fébricitantes le maximum phagocytaire suit
exactement les variations de température. L'augmentation de la pha-
gocytose avec la température semble suivre la loi de Van't Hoff-
Arrhenius. Les valeurs de p. varient entre ca. 4.000 et li.OOO. Chez la
grenouille un tel optimum n'est pas observé, la phagocytose est la
même à toutes les températures examinées. — Paul Boyer.
Associations fonctionnelles et milieu intérieur
AUenby (D. R.). — Les tempéraments : essai sur une théorie physiologique
des tempéraments et de leurs diathèses. (Paris, Vigot, 360 pp., 1922.) [24
Banting (F. G), Best (C. H), CoUip (J. B.), Macleod (J. J. R.) and
Noble (E. C.). — The effect of Pancreatic extracl {Insulin) on normal
rabbits. (Amer. J. of Physiol., LXII, No. 1, Sept. 1922, 162-176,
4 tableaux.) [29
Bell (Marion) and Mendel (Laîayette B.). — The distribution of vitamin
B in the ivheal kernel. (Amer. J. Physiol., LXII, No. 1, Sept. 1922,
145-161, 3 fig., 1 tableau.) [31
Beâsesen (D. H.). — Changes in Organ Weights of the Guinea Pig During
expérimental Scurvy. (Amer. J. Physiol., Jan. 1923, LXIII, No. 2,
245^256, 3 tableaux.) [30
Bordet (Jules). — Considérations sur les théories de la coagulation du sang.
(Mémoires Jubilée E. Metchnikoff, 655, 1921.) [31
a) Hammet (Frederick S.). — Studies of the thyroid apparatus. VII-
A differential effect of thyro-parathyroidectomy and parathyroidectomy
on the incisor teeth of the albino-rats. (Amer. J, Physiol., LXII, No. 2,
Oct. 1922, 197-201, 1 fig., 1 tableau.) [27
b) — — Studies of the thyroid apparatus. VIII. On the alleged
exogenous source of the poisons giving rise to telania parathyreopriva.
(Ibid., LXIII, No. 1, Dec. 1922, 151-154, 1 tableau.) [27
c) — — Studies of the thyroid apparatus. IX. The effects of the loss
of the thyroid and parathyroid glands al 100 days of âge on the growth
in body length, body weight and iail lenglh of maie and female albino
Rats. (Ibid., LXIII, No. 2, January 1923, 218-243, 12 tableaux,
7 fig.) [27
— 174 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET iMILIEU INTÉRIEUR 23
Hirschler (Jan). — Uber Erzwingung und Beschleiinigung der Amphi-
bien-Melamorphose millels Jod. (Arch. f. EnLwikI. Mech. d. Org., LI,
3/4, 482-504, 1922.) [29
Launoy (L.)- — Elude sur le pouvoir anlilrgplique du sérum sanguin.
(Mémoires Jubilée E. Metchnikoff, 387, 1921.) [32
Martin (E. G.) and Armitstead (R. B.). — The influence of adrenalin
on metaholism in various excised tissues. (Amer. J. Physiol., LXII,
No. 3, Nov. 1922, 488-495, 5 tableaux.) [30
a) Me Clendon (J. F.). — Are lodides food? (Science, 7 avril 1922, p. 358.)
[28
b) — — The World's supply of lodine in relalion lo Ihe prévention of
Goitre. (Science, 8 sept. 1922, 269.) [28
Mitchell (Helen S.). — Reproduction on synthelic diets when purified agar
is added to the mixture. (Am. J. Physiol., LXII, No. 3, Nov. 1922,
557-558.) , [31
Moreau (F.) et Moreau (M^n^ p.). — U histoire des glandes à lupuline chez
le Houblon cultivé. (Bull, de la Fondation de la Brass. et de la Malt,
fr. à l'Ec. de Brass. et de Malt, de Nancy, 39-49, 1922.) [33
Roger (H.), r— Le rôle antiputride de la bile. (Mémoires Jubilée E. Metch-
nikoff, 9, 1921.) [30
Romeis ,B.). — Versuche zur Isolierung des Schildd Eiisenhormones.
(Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 3/4, 410-468, 1922.) [28
Schulze (Werner). — Weitere Unlersuchungen iiber die Wirkung inkre-
iorischer Drûsensubstanzen auf die Morphogenie. II. Neotenie und
gesteigertes Wachstum nach Thyreoidektomie bei Larven von Rana
fusca. Wiederbeginn der Fortentwicklung durch Verfûlterung von Rin-
deschilddrûse. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org, LU, 1/2, 232-261, 1922.)
[27
Stewart (G. N.) and Rogoîf (J. M.). — Morphine hyperglycemia and the
adrenals. (Amer. J. Physiol., LXII, No. 1, Sept. 1922, 93-112,
7 tableaux.) [29
Stumper (R.). — Nouvelles recherches sur le venin des Fourmis. (C. R.
Ac. Se, CLXXVI, 330, 1923.)
[Chez les Camponotinés, la quantité d'acide formique sécrétée est
proportionnelle à la taille des « ouvrières ». — M. Goldsmith.
Swingle (W. W.). — lodine and anuran metamorphosis. (Science,
22 décembre 1922, 720.) [29
Trugg (E.). — The Feeding power of plants. (Science, 15 sept. 1922,
294.) [32
Ureehia (C. I.) et Grigoriu (Chr.). — L'extirpation de la glande pinéale
et son influence sur V hypophyse. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVIII,
815, 1922.)
[L'extirpation de la glande pinéale chez le coq détermine une
hypertrophie et des signes microscopiques d'hyperfonctionnement de
l'hypophyse. — H. Cardot.'
— 175 —
24 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Vignes (H.) »'t Hermet (P.)- — Sédimeniation des globules rouges el gesla-
lion. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 952, 1922.) [32
Watrin (J.). — Recherches expérimentales sur la fonction érythropoiétique
de rhypophyse. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 907, 1922.)
[Cette activité peut-elle être réveillée chez le cobaye par d'autres
états physiologiques que la gestation? Des saignées abondantes et
répétées peuvent la mettre en jeu, mais toujours d'une façon moins
marquée que la gestation. — H. Cardot.
a) Weber (A.). — Action du milieu intérieur des Tritons sur leurs œufs.
(C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 902, 1922.)
[Les modifications subies par les œufs greffés dans la cavité périto-
néale, suivant la durée du séjour, vont depuis la cytolyse complète
pour les séjours prolongés jusqu'à une simple inhibition de l'activité
nucléaire sans altération, appréciable du cytoplasme pour des séjours
assez brefs. — H. Cardot.
b) — — Toxicité du milieu intérieur des Urodèles pour leurs œufs.
(Ibid., 961, 1922.) [.32
AUenby (D' R.). — Les Tempéraments : Essai sur une théorie physio-
logique des tempéraments et de leurs diathèses. — ■ On trouvera dans ce
livre un exposé historique de l'évolution de l'ancienne théorie des
tempéraments et une tentative pour systématiser autour de cette
notion réadaptée à nos connaissances actuelles, tout un plan d'études
biologiques.
Pour les anciens, le tempérament fut d'abord le reflet et l'influx dans
l'individu des conditions du milieu où il vivait. La théorie des quatre
humeurs qui lui servait de base était en quelque sorte la prolongation
de celle des quatre éléments. Continuateurs de cette tradition, les
alchimistes du moyen âge se sont cependant peu à peu dégagés de l'em-
prise des éléments externes pour attribuer une influence d'abord très
vague et, à la fin, assez précise à un élément interne, le système nerveux,
ou, si l'on préfère, l'état psychologique : son influence sur la direction
du tempérament apparut de plus en plus considérable chez l'homme.
Cabanis fut peut-être, avec les physiognomonistes, celui qui a le plus
insisté sur la valeur active des éléments psychologiques : sous leur
influence, le tempérament lui paraît susceptible de changer de nature :
ainsi le flegmatique peut devenir plus ou moins sanguin, ou musculaire
(mais jamais bilieux) : le sanguin ou le bilieux peuvent devenir mélan-
coliques. » Au total, conclut A., depuis que la vieille théorie fondée sur
les quatre éléments a commencé à se désagréger, tous les systèmes qu'on
a tenté de lui substituer n'en ont été que des altérations, des adaptations
fragmentaires ou même de simples contrefaçons. En sorte que l'on est
autorisé à soutenir que, malgré les efforts pour la remplacer, cette
théorie est encore aujourd'hui la seule qui corresponde à la réalité des
faits : il suffirait, pour la remettre sur pied, d'en rajeunir les éléments
et d'en faire la réadaptation aux données actuelles de la biologie : le
livre est consacré à cet essai.
L'individualité réactionnelle d'un sujet donné, à un moment donné,
résulte de la combinaison des caractères fixes et des caractères variables :
— 176 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET iMILIEU INTÉRIEUR 2r>
suivant les cas, ces deux catégories de caractères se renforcent, s'annu-
lent, s'atténuent ou se modifient avec une inflnie complexité. Pour qui
l'étudié du dehors, — et pour lui-même s'il s'étudie du dedans, — chaque
sujet revêt des formes, les unes transitoires, les autres permanentes. Les
unes et les autres sont susceptibles d'être rangées en trois catégories qui
ont respectivement trait : à la forme de son corps, — au mode de
fonctionnement de ses organes, — à son état psychologique. Anatomie
ou morphologie; physiologie; psychologie : toutes les branches de l'étude
de l'homme ne sont que des modalités ou des combinaisons de ces trois
sciences fondamentales. Qu'on le considère aux points de vue anato-
mique, physiologique ou psychologique, l'homme n'apparaît jamais
comme figé dans une formule absolument statique, mais au contraire en
voie de perpétuelle transformation. Les plus susceptibles de changement
(parce que résultant d'un très grand nombre de facteurs fortuits et
accidentels, masquant souvent tout à fait les caractères primordiaux)
sont les formes psychologiques. Au contraire, les caractères anato-
miques sont susceptibles de variations peu étendues : même un trait
menu, comme la puissance du maxillaire inférieur, se montre dès le
premier jour de la vie, et reste incapable de se modifier complètement.
Les formes anatomiques doivent donc nous révéler un état durable et
profond, mais pas plus que les formes psychologiques, elles ne sont
susceptibles de variations indépendantes (p. 95). C'est l'orientation
fonctionnelle qui les influence.
La fonction ou mieux le rapport des diverses fonctions entre elles
semble donc être la clef des formes de toute nature que peut présenter
un sujet et le pivot de leurs variations. La fonction physiologique se
traduit à la fois par une tournure psychologique extrêmement sensible,
mais par cela même fugace et difficile à apprécier; et par une morpho-
logie au contraire peu élastique, dont les changements relativement
faibles et lents poursuivent un cycle non réversible.
En tant que mode réactionnel, le tempérament est un état dyna-
mique qui doit s'exprimer dans tous les actes vitaux de l'homme, les-
quels sont des manifestations d'énergie; celle-ci, en biologie comme
dans toutes les sciences de l'énergétique, peut être ramenée à une formule
analogue à celle de l'électricité dynamique : I = -p- L'intensité du
courant résulte du rapport d'un élément actif et qualitatif (la Force
électro-motrice) à un élément passif et quantitatif, la Résistance. Ainsi,
la notion binaire de quantité et qualité apparaît à la base de toutes les
manifestations naturelles simples qui sont accessibles à notre intelli-
gence. Quand on écrit leurs variations en courbes, l'axe des abscisses
représente la quantité et l'axe des ordonnées, la qualité. Que l'on étudie,
par exemple, comment nous réalisons le soulèvement d'un poids : il y
aura 4 cas à considérer : 1° grand poids à grande hauteur (+ : -|-);
20 grand poids à faible hauteur ( -f- ; — ) ; 3° faible poids à grande
hauteur ( — ; +); 4° faible poids à faible hauteur ( — ; — ). Or, c'est
le même procédé que l'on applique, en clinique, à l'examen de la cir-
culation sanguine : 1° grande masse et grande vitesse ( -h ; H- : con-
gestion active); 2° grande masse et faible vitesse (+ ; — : congestion
passive); 3° faible masse et grande vitesse ( — ; + : palpitations
post-hémorragiques) ; 4° masse faible et vitesse faible ( — ; — : brady-
cardie cholémique).
En procédant ainsi pour tous les états fonctionnels, on arriverait à
— 177 —
26 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
un nombre de formules beaucoup trop considérable pour pouvoir les
additionner. Des procédés analytiques ne peuvent donc conduire à une
formule totale de l'organisme à un moment donné, ni, à plus forte
raison, au suivant. La solution ne peut venir que d'un procédé synthé-
tique : mais toute synthèse nécessite un effort d'abstraction. Il faut,
pour comprendre l'individualité biologique, s'élever d'abord à l'idée
d3 fonction (ce qui est une abstraction pure) et ensuite chercher dans
tout organisme la fonction prédominante. De cette fonction prédomi-
nante doit résulter une aptitude biologique spéciale, un mode réac-
tionnel particulier.
Une réaction ou une fonction peut nécessiter une transformation
d'énergie plus ou moins grande : un travail musculaire transforme
manifestement plus d'énergie qu'un acte sensoriel. C'est le point de
vue qualitatif. — Une réaction ou une fonction peut mettre en jeu une
masse d'organes plus ou moins considérables : la digestion occupe
dans l'organisme plus de cellules que la fonction génitale. C'est le
point de vue quantitatif. Le sujet qui, piqué à un membre, réagit par un
réflexe violent de ce membre, sans plus, réagit avec une grande intensité,
sur un champ restreint. S'il répondait par un fort trouble circula-
toire, il réagirait avec une grande intensité, sur un champ étendu.
Convenons (dit A.) d'appeler tonicité la propriété qu'a une fonction
d'utiliser beaucoup de force vive, ou un organisme de réagir avec une
grande intensité; appelons plasticité le caractère qu'a une fonction
d'employer une masse importante de tissus ou d'organes, ou la pro-
priété qu'a un organisme de réagir sur un champ étendu. L'atonicité et
Vaplasticité étant les qualités contraires, nous aurons : 1° modalité
toni-aplastique (catabolisme anaérobie; arrêt); 2° modalité toni-plas-
tique (catabolisme aérobie; échange); 3° modalité atoni-plastique (ana-
bolisme; incorporation); 4° modalité atoni-aplastique (excrétion; pré-
dominance du système nerveux). Restera à déterminer quelles fonctions
peuvent présenter une prédominance intéressante au point de vue
réactionnel; leur caractère quantitatif (tonique), ensuite leur caractère
qualitatif (plastique), puis les signes objectifs. Ainsi, l'atoni-plastique
présente une prédominance de la fonction d'anabolisme, d'où abon-
dance de la lymphe avec toutes ses conséquences : abondance des
diverses sécrétions, que l'alimentation doit compenser, prédominence du
tissu cellulaire sous-cutané et habitus extérieur de ce que les anciens
appelaient le tempérament lymphatique. Le toni-plastique, chez qui
prédomine le catabolisme aérobie, présente une suractivité respiratoire,
une capacité pulmonaire augmentée, un développement plus grand des
muscles du thorax. Dans le tempérament toni-aplastique, c'est le
métabolisme anaérobie qui prédomine : le taux de l'urée augmente
au détriment de l'acide urique; la pauvreté des humeurs circulantes
diminue le volume des sécrétions; la densité est plus forte : le corps du
toni-aplastique nage difTicilement; la sécrétion biliaire est abondante :
d'où hypercholémie, qui détermine une psychologie particulière. Enfin
le tempérament atoni-plastique, chez qui passe au second plan le cata-
bolisme aérobie ou respiratoire et dont les qualités toniques et plastiques
sont exactement opposées à celles de la fonction d'excrétion : pauvreté
circulatoire, pauvreté digestive, pauvreté musculaire caractérisent ce
tempérament, peu favorisé au point de vue de la vie animale : seule
n'est pas ralentie l'excrétion qui devient prépondérante à mesure que
le- autres fonctions se vicient. C'est le tempérament neuro-arthritique
— 178 —
ASSOC[AT[ONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 27
dominé par la rupture du parallélisme entre le déploiement de la force
neurale et le déploiement de la force musculaire.
On n'a pas à présenter ici toute la partie du livre où A. tire des données
précédentes ses conséquences thérapeutiques qu'il raccorde aux faits :
il suffit d'avoir présenté sa théorie et la manière dont il la construit, et
d'avoir montré par quelques exemples comment il la raccorde aux
observations cliniques. — Jean Philippe.
Schulze (W.). — Nouvelles recherches sur V action des glandes endocrines
au point de vue morphogénétique. II. Néoténie et accélération de la crois-
sance après thyroidectomie, chez des larves de Rana fusca. Repri.se de révo-
lution normale par alimentation avec dés thyroïdes de bœuf. — S. enlève
chirurgicalement la thyroïde à des têtards de Rana fusca déjà pourvus
de leurs membres postérieurs. Si l'extirpation est totale, le cours de la
métamorphose s'arrête, tandis que la croissance continue au point de
donner une larve géante. Ces têtards présentent alors une certaine
hypertrophie de l'hypophyse et du thymus. L'administration de thy-
roïde de bœuf permet l'achèvement de la métamorphose. — A. Dalco.
a) Hammet (Frederick S.). — Éludes sur V appareil thyroïde. VII. Une
action différente de la thyro-parathyroïdeclomie et de la parathyroïdeclomie
sur les incisives du rat albinos. — La parathyroïdectomie produit des
troubles particuliers du côté des incisives, qui perdent leur aspect
normal semi-translucide pour devenir opaques et blanches comme la
neige et friables. Aucun de ces troubles ne se produit après parathyroï-
dectomie. A ce sujet H. expose l'opinion actuelle sur les relations anta-
gonistes de la thyroïde et des parathyroïdes et sur leurs fonctions; pour
lui, l'action de la parathyroïdectomie sur les incisives et la sous-maxil-
iaire est une expression particulière d'une sommation de stimulation
du métabolisme. — Paul Boyer.
6) Hammet (Frederick S.). — Études sur Vappareil thyroïdien. VIII.
Sur la prétetulue origine exogène des poisons qui donnent naissance à la
iétcnie de la parathyroïdectomie. — La tétanie de la parathyroïdectomie
est due à des poisons d'origine endogène engendrés par le métabo-
lisme endogène et en particulier la phase catabolique, et non d'origine
exogène d'origine alimentaire, comme le prétendent Luckhardt et
ROSENBLOOM. Paul BOYER.
c) Hammet (Frederick S.). — Études sur Vappareil thyroïde. IX. Les
effets de la Ihyroïdectomie et de la parathyroïdectomie à l'âge de 100 fours
sur le développement de la longueur et du poids du corps et de la longueur
de la queue des rats albinos mâles et femelles. — La thyroïdectomie et la
parathyroïdectomie effectuées à l'âge de 100 jours retardent la crois-
sance du rat albinos, l'action est plus marquée chez la femelle que chez
le mâle. Le retard de croissance est beaucoup plus marqué au point de
vue du poids du corps qu'au point de vue de la longueur du corps et de
celle de queue après parathyroïdectomie seule ou parathyroïdectomie
et thyroïdectomie combinées. Après thyroparathyroïdectomie, la crois-
sance de la queue en longueur est plus retardée que la croissance en
longueur du corps. Le retard de croissance de la parathyroïdectomie
est plus faible que celui de la thyroïdectomie. La croissance des rats
parathyroïdectomisés montre des alternatives d'augmentation et de
— 179 —
28 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
diminution atteignant parfois sa valeur normale; ceci est en faveur
d'une accumulation répétée suivie d'une destruction ou d'une élimina-
tion de produits toxiques qui modifient ainsi le système de la crois-
sance. La croissance des rats thyroïdectomisés ne présente pas de telles
variations. Elle tend à augmenter du niveau très bas auquel elle tombe
immédiatement après la thyroïdectomie jusqu'à ce qu'elle atteigne un
état d'équilibre en rapport avec le ralentissement du métabolisme dû
à l'ablation des thyroïdes. La croissance poursuit ensuite son cours mais
à un niveau beaucoup plus bas que normalement au point de vue du
poids du corps. Le retard de la croissance après thyroïdectomie n'est
pas dû à une intoxication de l'organisme comme dans la parathyroï-
dectomie, mais il est dû à la perte d'un stimulant de la croissance et du
métabolisme. — Paul Boyer.
Romeis (B.). — Recherches sur Fisolemenl de Vhormone thyroïdienne. —
Par des procédés divers, R. a réussi à fractionner l'extrait de la glande
thyroïde de bœuf en une série de sous-produits dont il a étudié l'activité
par les effets qu'ils exercent sur la métamorphose des têtards de gre-
nouille. Il est ainsi parvenu à isoler une substance non albumineuse,
qui possède les propriétés essentielles de la glande fraîche : incitation
à la métamorphose, arrêt de la croissance, prédominance des phéno-
mènes de désassimilation. Cette substance est active, même lorsqu'on
n'y peut déceler d'I; toutefois la présence d'I augmente nettement
son efficacité. Elle est abiurétique, ne contient pas de soufre, et ne
donne pas de réaction de Millon; sa constitution n'a pu, jusqu'à présent,
être autrement précisée. — A. Dalcq.
b) Me Clendon (J. F.)- — L' approvisionnement du globe en iode et le
goitre. — • Description d'un procédé d'analyse de l'eau de mer confirmant
la teneur en iode annoncée par Winkler (0,05 milligr. par litre). L'eau
du grandi Lac Salé en contient 40 % de plus. En pratique tout l'iode de
la surface terrestre se trouve dans la mer qui en renferme 60 milliards
de tonnes sous forme de sels inorganiques. Les iodures sont probablement
les sels les plus solubles de l'écorce. La fréquence du goitre donne à croire à
une insuffisance d'iode dans les aliments et boissons. Aux Etats-Unis
le région goitreuse comprend les parages montagneux et ceux qui ont
été glaciaires. Il serait indiqué de manger plus de produits de la mer,
ou d'ajouter aux aliments des algues en poudre dont la saveur n'est pas
déplaisante. L'iode manque toujours dans le sel marin : on ne peut donc
compter sur ce dernier. Mais on pourrait préparer un sel marin iodé,
sans augmentation de prix. — H. de Varigny.
a) Me Clendon (J. F.). — Les sels d'iode sont-ils des aliments? Si la ma-
tière vivante a pris naissance dans l'eau de mer, on peut s'attendre
à y trouver les éléments existant dans cette dernière. Et il en est ainsi :
on trouve chez les êtres vivants même du brome, de l'iode, du fluor, etc.
Et l'iode est utile contre le goitre chez le mouton (Dumas et CoiNDEf);
les récentes recherches de Marius et Kimball (1917) montrent
que l'iode est un remède efficace contre ce mal. Or, l'iode qui existe en
diverses roches manque dans les sols, et aussi dans beaucoup d'aliments.
Le goitre prédomine dans les régions montagneuses loin de la mer.
Peut-être, plus près de la mer, le goitre fait-il défaut parce que le vent
apporterait un air contenant un peu d'eau de mer, donc d'iode.
— 180 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 29
A ce compte la région des Etats-Unis la plus pauvre en iode serait
celle des grands Lacs, et c'est une région goîtrigène. Ne conviendrait-il
pas, dès lors, d'ofïrir à ces régions du sel marin impur, contenant de l'iode?
L'expérience a été faite sur des enfants et a donné de bons résultats. —
H. DE Varigny.
Hirschler (J.)- — Déclanchemenl et accélération de la métamorphose
à Vaide de Viode, chez les Amphibiens. — H. a injecté à des larves
d'Axolotl diverses doses d'iode en solution iodurée. Il a également
inséré sous la peau de têtards de grenouille des fragments d'ouate
imprégnée d'iode métallique. Dans les deux cas il a pu déclancher la
métamorphose et en accélérer le cours. Il est donc établi que l'I métal-
lique entre au moins pour une part dans les processus évolutifs que
contrôle l'hormone thyroïdienne. — A. Dalcq.
Swingle (W. W.). — Iode et métamorphose des Anoures. — - Têtards
de grenouille privés de la thyroïde et de l'hypophyse, ayant dépassé
l'âge de la métamorphose, nourris les uns de tyrosine pure, d'autres de
di-iodo-thyrosine; un 3e groupe enfin de di-bromo-tyrosine. Or, la
métamorphose s'opère rapidement chez le second groupe, mal ou pas
chez les deux autres. L'iode paraît essentiel. Le brome ne peut le rem-
placer. La tyrosine ne peut non plus remplacer l'iode. — H. de Varigny.
Banting (F. G.), Best (C. H.). CoUip (J. B.), Macleod (J. J. R.) et
Noble (E. C). — L'action de Vextrail pancréatique {Insuline) sur les
lapins normaux. — L'insuline (extrait alcoolique de pancréas), injectée
par voie sous-cutanée au lapin normal, provoque en quelques heures
une chute du taux du sucre dans le sang, qui permet de la doser. En
même temps que cette chute du sucre du sang se produisent des symp-
tômes très caractéristiques; les plus précoces sont des signes de faim
et de soif, d'hyperexcitabilité et de crainte. Les symptômes peuvent
disparaître, mais, fréquemment, avec des préparations actives, l' hyper-
excitabilité devient extrême, des crises convulsives cloniques enva-
hissent tout le corps et durent plusieurs minutes. Les injections sous-
cutanées de solutions glucosées suppriment les convulsions et les autres
symptômes; en quelques minutes l'animal est ramené à un état presque
normal. Des symptômes semblables peuvent se reproduire, mais l'in-
jection glucosée a également prise sur eux. Dans le cas où l'animal
meurt, on observe très souvent une dégénérescence mucigène des tissus
sous-cutanés de la paroi abdominale. — Paul Boyer.
Stewart (G. N.) et Rogoff (P. M.). — UhypeMjhjcémie morphinique et
les surrénales. — La morphine produit chez le chien, le chat et le lapin
à activité surrénale diminuée (par ablation ou énervation partielles)
une hyperglycémie moins constante et moins élevée que chez les
animaux normaux ou qui ont survécu à des opérations telles que la
splénectomie. Cependant l'hyperglycémie morphinique de l'animal ne
semble pas due à une action stimulante de la morphine sur la sécrétion
surrénale (action présente chez le chat, absente chez le chien). Néan-
moins l'apparition de cette hyperglycémie peut être facilitée par la sécré-
tion normale des surrénales et la réaction à la morphine semble être
un test qui permet de distinguer les animaux soumis à des opérations
diverses sur les surrénales, des animaux normaux. — Paul Boyer.
— Ibl —
30 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Martin (E. G.) et Armitstead (R. B.)- — L'influence de Vadrénaline
sur le métabolisme de différents tissus après extirpation. — Les cerveaux
extirpés de grenouille et immergés dans du liquide de Ringer produisent
une acidité atteignant par gramme et par heure 91,5 + 10-'^' en C h à
20° C. L'addition d'adrénaline à la concentration de 1 : 200.000 l'aug-'
mente 2.6 fois plus. L'influence thermogénique de l'adrénaline se mani-
feste dans le même sens si l'on opère avec du tissu hépatique, intestinal,
rénal; cette action thermogénique n'est donc pas spécifique pour un
tissu particulier, mais elle s'étend à la plupart des variétés de tissu sinon
à toutes. — Paul Boyer.
Roger (H.). — Le rôle antiputride de là bile. — Quand l'écoulement
do la bile est suspendu, des fermentations intenses, accompagnées de
gaz extrêmement fétides se développent dans l'intestin. Si les putré-
factions s'exagèrent alors, ce n'est pas parce qu'un liquide antiseptique
fait défaut (la bile n'entravant pas le développement des bactéries),
mais parce que des substances empêchant l'action des ferments micro-
biens, soit qu'elles en entravent la production soit qu'elles en neutra-
lisent les effets, cessent d'être déversées dans l'intestin. De plus, la bile
favorise le développement de certaines bactéries telles que le colibacille,
au détriment de certaines autres : notamment les anaérobies agents les
plus importants de la putréfaction et de la toxicité. Mais avant tout
la l)ile exerce son rôle antiputride en diminuant la production et
l'action des ferments microbiens et en neutralisant les poisons intes-
tinaux. ■ — Paul Boyer.
Bessesen (D. H.). — Modifications du poids des organes du cobaye
durant le scorbut expérimental. — Les effets d'une nourriture scorbu-
tigène sur le poids des différents organes varient beaucoup dans les
différents viscères et selon la durée de l'expérimentation. Durant les
premiers quinze jours, les variations de poids sont comparativement
légères. La moelle épinière, les testicules, l'épididyme et la vessie ont
pendant cette première période un poids supérieur à la normale, tandis
que le poids du foie, de la rate, du tube digestif est au-dessous de la
normale. Plus tard, quand apparaissent les signes du scorbut, les modi-
fications de poids des organes sont plus nettes. Si l'on compare le poids
du corps normal et le poids final, les ovaires seuls sont alors au-dessous de
la normale. Le pancréas, le cœur, le foie, les testicules, les téguments sont
presque normaux, leur perte de poids est proportionnelle à celle du corps
en entier. L'encéphale, les globes oculaires, la thyroïde, la rate et l'intestin
sont un peu au-dessus de la normale. La moelle épinière, les poumons, les
reins, l'épididyme, l'hypophyse et la vessie sont nettement au-dessus de la
normale. Les surrénales subissent une augmentation de leur poids absolu
aus^i bien que de leur poids relatif. Ces résultats confirment donc et éten-
dent à d'autres organes ceux de Me Carrison; ils permettent de comparer
les effets du scorbut à ceux du jeûne, et ils tendent à confirmer l'opinion
de Me Carrison pour lequel les symptômes du scorbut seraient expli-
cables par une inanition générale. Cependant, dans ces deux cas, les
résultats obtenus ne sont pas du tout identiques et les différences mar-
quées que l'on observe dans quelques-uns des organes (cerveau, poumon,
rate, reins, testicules, épididyme et vessie) indiquent que dans les
modifications du poids dues au scorbut entrent des facteurs différents
de ceux qui jouent dans l'inanition ordinaire. — Paul Bover.
— 182 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 31
Mitchell (Helen S.)- — Reproduction avec des régimes « synthétiques »
additionnés d'agar purifiée. — Les rats soumis au régime syntliétique
d'OsBORNE et Mendel (caséine + levure) ne peuvent se reproduire.
Dans les rares cas où les femelles deviennent pleines, elles meurent
avant d'avoir mis bas ou leurs petits meurent à la naissance ou bientôt
après. L'autopsie révèle une forte obstruction intestinale. Si, au con-
traire, on substitue dans le régime de l'agar purifiée à une quantité
égale d'amidon sans d'autres modifications du régime, les portées
deviennent normales. La quantité de protéines que renferme l'agar,
même si elle était utilisée en totalité, serait insuffisante en tant que
protéine supplémentaire. Les aliments grossiers dans la nutrition -du
rat doivent donc être un facteur beaucoup plus important qu'on ne
l'avait supposé jusqu'à présent. — ■ Paul Boyer.
Bell (Marion) et Mendel (Laîayette B.). — La répartition de la vitamine B
dans le grain de blé. — Le grain de blé contient une quantité relativement
faible de vitamine B. Il faut ajouter 15 à 40 % de blé total à une nour-
riture dépourvue de vitamine B pour assurer une croissance normale au
rat albinos, alors qu'il ne faut que 2 à 10 % de beaucoup d'autres aliments
pour lui fournir la vitamine B. Suivant les échantillons de blé, on observe
des variations à cet égard. Le blé de printemps « Marquis » renferme plus
de vitamine B que le blé d'hiver « Minnesota «. La farine ordinaire ne
contient pas de quantité de vitamine B appréciable; le premier et le
deuxième blutage ont environ la même teneur en vitamine que le grain
non moulu; la farine grossièrement blutée et le son sont deux fois plus
riches et les produits de mouture étalons (qui renferment la partie qui
contient le plus d'embryon) sont quatre fois plus riches que le grain
entier. Ces faits présentent une grande importance physiologique si l'on
considère l'usage de plus en plus étendu de la farine très blutée dans
l'alimentation humaine. De même l'incorporation de produits de mou-
ture relativement riches en vitamine B dans les aliments des animaux
domestiques est très favorable à leur nutrition. La vitamine B existe à la
fois dans l'embryon et l'endosperme, la teneur en vitamine B de l'embryon
étant beaucoup plus élevée que celle de l'endosperme, mais vu le rapport
minime du volume de l'embryon et du grain de blé entier, la quantité
absolue de vitamine B de l'embryon n'est que le sixième de celle du grain
de blé total. De plus, si l'on sectionne transversalement les grains de blé,
et si l'on donne à des animaux différents des quantités égales des deux
fragments, le cours de la croissance dans leé deux séries d'animaux reste
le même. La présence ou l'absence de l'embryon ne produit pas une diffé-
rence assez sensible dans la teneur en vitamine B des deux fragments pour
avoir une influence sur la nutrition. — Paul Boyer.
Bordet (Jules). — Considérations sur les théories de la coagulation du
sang. — B., après avoir donné une revue générale des faits acquis actuel-
lement sur le mécanisme de la coagulation du sang, discute les théories
actuelles relatives à la genèse de la thrombine, il rejette en particulier
l'interprétation de Wooldridge admise par Nolf, d'après laquelle la
thrombine serait non la cause première et nécessaire, mais le produit
de la coagulation, et rappelle que les constatations de Gratia relatives
à l'antithrombine ne cadrent pas avec la théorie d'HouvELL mais
s'harmonisent au contraire parfaitement avec la thèse de Bordet et
Delange d'après laquelle le cytozyme s'unit au sérozyme pour engen-
drer la thrombine. — Paul Boyer.
— 183 —
32 L'ANNÉE PIOLOGIQUE
Launoy (L.). — Étude sur le pouvoir onlitryplique du sérum sanguin.
I. Ses valeurs limites; leur expression numérique. II. Le mouvement de
la proléolyse dans un milieu « gélatine-trypsine-sérum ». — Il existe un
rapport très étroit entre les sérums de Mammifères relativement à leur
pouvoir antitryptique absolu; les lipoïdes du sérum n'interviennent
pas dans la genèse de son pouvoir antitryptique; les sérums des animaux
qui, comme l'anguille et la poule, sont riches en lipoïdes, se montrent
en effet le plus faiblement antitryptiques. — Paul Boyer.
Vignes (H.) et Hermet (P.)- — Sédimentation des globules rouges et
gestation. — L'augmentation de la rapidité de sédimentation des glo-
iDules rouges s'observe non seulement au cours de la gestation, mais
aussi après les spoliations sanguines, le développement des tumeurs et
au cours de la phase aiguë des infections. Au cours de la gestation, la
sédimentation presque nulle au début devient de plus en plus marquée,
ce qui suggère l'existence d'un rapport entre l'intensité du phénomène et
l'intensité de la spoliation de substances nutritives maternelles par le
fœtus. — H. Cardot.
b) Weber (A.). — Toxicité du milieu intérieur des Urodèles pour leurs
œufs. — La toxicité du milieu intérieur des Urodèles pour les œufs
peut être provisoirement rapportée à l'existence d'une substance ana-
logue aux oocytases. Par suite de greffes répétées d'œufs dans la cavité
péritonéale, cette substance serait adsorbée, car la toxicité du milieu
intérieur s'atténue ou disparaît dans ces conditions. En recherchant
combien de temps dure cette perte de toxicité, on peut constater chez
Triton crislatus que le pouvoir toxique n'est pas reparu au bout de
27 jours. Pour recueillir quelques renseignements sur la nature de cette
substance, on peut introduire dans la cavité péritonéale les œufs entourés
de sacs de collodion, réalisant des ultra-filtres serrés ou mous. Dans le
cas d'un ultra-filtre à pores très étroits, on constate que l'action du
milieu intérieur sur l'œuf est nulle. En employant des filtres à larges
pores, la toxicité n'est que très légèrement atténuée. La substance
hypothétique passe donc à travers les filtres à larges pores et est
arrêtée par les ultra-filtres serrés; il est possible qu'il s'agisse d'une
globuline. — H. Cardot.
Triigg (E.). — La puissance d'alimentation des plantes. — Les diffé-
rences dans l'aptitude des plantes agricoles usuelles à absorber les élé-
ments essentiels de minéraux relativement insolubles ne tiennent pas
essentiellement à des différences dans la quantité ou la nature des
acides excrétés. Elles tiennent à plusieurs facteurs dont certains se
rattachent aux conditions d'équilibre extérieur autour des racines, et
d'autres à des conditions d'équilibre intérieur, de la plante. Si deux
produits solubles se forment autour des racines, dus à l'action de l'acide
carbonique sur un minéral (phosphates par exemple), la puissance
d'alimentation suit la loi de l'pction de masse et d'équilibre chimique,
et dépend de la suppression des deux produits solubles par la plante
en totalité ou en partie, ou d'autre façon; ainsi les plantes riches en
calcium s'alimentent fort de phosphate parce qu'elles absorbent le
phosphate soluble et le bicarbonate de calcium, à la fois, en proportion
convenable.
S'il ne se forme qu'un produit soluble (avec le feldspath par exemple),
— 184 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES KT MILIEU INTÉRIEUR n
le pouvoir d'alimentation pour le potassium dépend de l'aptitude à
utiliser celui-ci dans une solution diluée, et celle-ci dépend beaucoup
de l'acidité de la sève; moins celle-ci est acide et plus il est possible
d'utiliser le potassium, ce qui est dû au fait que le potassium est plus
aisément et complètement précipité sous la forme de composés végétaux
dans la sève moins acide.
La puissance alimentaire pour le calcium qui est employé à la régu-
lation de la réaction de la sève et du système colloïdal et la précipitation
des aiides, ou pour d'autres élémtuiLs employés à cette fin, dépend
aussi de la réaction du suc de la plante, mais la relation est l'opposée
de celle du potassium; plus le suc est acide plus la plante peut entrer
en compétition avec un autre système acide (la solution de sol d'un sol
acide) pour les matériaux basiques requis. Dans le cas d'éléments for-
mateurs de base employés à autre chose que la régulation de la réaction
et de la précipitation d'acides, la relation de la puissance d'alimentation
du suc à l'égard de ceux-ci est peut-être la même que pour le potas-
sium. D'autres facteurs agissent sans doute sur le pouvoir d'alimenta-
tion mais ceux dont il s'agit semblent exercer souvent l'influence prin
cipale. — H. de Varigny.
Moreau (F.) et Moreau (M^^ F.). — L'histoire des glandes à lupuline
chez le Houblon cultivé. — Les auteurs étudient les phénomènes morpho-
logiques de la production des glandes à lupuline, recherchent quels
sont les lieux de formation, les voies de filtration de la lupuline et le
mécanisme de sa production. Les glandes à lupuline se forment de bonne
heure aux dépens de cellules épidermiques, surtout sur les bractéoles
du cône; la lupuline, constituée par des essences et des résines, prend
naissance dans le protoplasme des cellules des glandes, non dans la
membrane conformément à la théorie de Tschirsch, ni dans lesmito-
chondries, conformément à celle de Politis; elle ne résulte pas non plus
de l'activité de bactéries endophytes comme le soutint Mohl; elle appa-
raît abondante lorsque disparaissent les mitochondries et semble se
former aux dépens de leur substance; elles quittent le protoplasme,
peut-être rendu perméable par les lipoïdes mitochondriaux qui perdent
leur état figui-é, et elles se rendent sous la cuticule; là, soustraites au
milieu réducteur que leur créait le protoplasme, peut-être à l'action
antioxygènes des tannoïdes, elles s'oxydent et passent à l'état des
matières résineuses qui constituent définitivement la lupuline. —
F. Moreau.
- 185
aNn. 13I0I, - T. m, FASC. 2 (1922-19^3)
34 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Influence du milieu extérieur
sur le fonctionnement des êtres vivants.
Réaction des êtres vivants à leur milieu.
Blum (Harold Francis). — On ihe effecl of low salinihj on Teredo navalis.
(Univ. of Calif. Public. ZooL, XXII, 349-.3G8, 4 fig., 1922.) [46
a) Brecher (Léonore). — Die Puppenfârbungen des Kohlweisslings,
Pieris brassicae L.. Siebenler Teil : Wirksamkeil refleklierlen und
durchgehenden Lichîes. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 1/2, 41-79,
1922.) [36
b) — — Die Puppenfârbungen der Vanessiden [Vanessa lo, V. urticae,
Pyrameis cardui, P. alalanta). (Arch. f. Entw. Mech. d. Org,, L, 1/2,
209-309, 1922.) [36
Czaja (A. Th.). — Sludien zur Apoganiie lepiosporangiater Famé. I. Uber
die Apogamie der Pellaea atropurpurea (L.) Link und das Auflrelen
von Tracheiden in Prothallium. (Ber. d. d. boL. Ges., XL, 346-352,
1922.) [43
Forbes (Alexander) and Miller (Richard. H.). — The effecl of elher anes-
îhesia on afférent palhs in Ihe decerebrale animal. (Amer. J. Physiol.,
LXII, No. 1, Sept. 1922, 113-139, 10 fig., 1 tableau.) [45
Garner (W. W.) and AUard (H. A.). — Photoperiodis in Ihe response of
Ihe Planl lo relaliue lenglh of day and nighl. (Science, 2 juin 1922,
582.) [43
Garner (W. W.), Me Murtrey (J. E.), Moss (E. G.). — Sand droivn, a
chlorosis of tabacco and olher planls resulling from magnésium defi-
ciency. (Science, 22 Sept. 1922, 341.)
[Il est facile de provoquer le mal en faisant venir la plante dans
un milieu manquant de magnésium, et de le combattre par addition
de cet élément. — H. de Varigny.
Harvey (R. B.). — Growlh of planls in arlificial lighl from seed lo seed.
(Science, 22 sept. 1922, 366.) [45
Guillaumin. — • Quelques expériences sur la ferlilisalion préalable des
semences. (Rev. gén. de Bot., XXXIV, 257-264, 1922.) [45
Hasebroek (K.). — Zur Enlwicklungsmechanik der schwarzen Fliigel-
fàrbung der Schmellerlinge, speziell beim Melanismus. (Archiv. f.
Entw. Mech. d. Org., LU, 1/2, 261-276, 1922.) [38
Kammerer (Paul). — Die Zeichnung von Salamandra maculosa im
durchfallenden farbiyen Lichl. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 1/2,
79-108, 1922.) [38
a) Kopec (S.). — Wplyw glodzenia na rozwoj i dlugosc zycia owadow.
(Mém. de l'Institut national polonais d'économie rurale à Putawy,
I, 1921; 164-192.) [39
b) — - — O odmiennym wplywie glodzenia samcow i samie owadow na
ich potomslwo. (Ibid., II, 1922, 138-159.) [40
— 186 —
INb^UENCE DU .MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS :iS
Kudo (Tokuyasu). — Venimlening der Melaninmenge beim Farbwecksel
der Fische Esox, Carassius, Gobius, Neniachiliis [zugleich : Ursache
tierischer Farbkleidung, VIII). (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 1/2
309-326, 1922.) [39
Lopez-Lomba (J.)- — Poissons réaclifs des alcaloïdes. Recherches des
conditions optima de réaction, de tension superficielle et de température.
(C. H. Soc. de Biologie, LXXXVII, 1168, 1922.) [42
Lutc (F. G.) et Richtmyer [F. K.). — The reaction of Drosophila to ultra-
violet. (Science, 12 mai 1922, 519.) [46
Ni (Tsang G.)- — The active response of capillaries of frogs ladpoles, fish
bats and men to varions forms of excitation. I. Excitation by etectri-
ciiy. (Amer. J. Physiology, LXII, No. 2, Oct. 1922, 282-309, 4 fig.,
1 tableau.) ' [47
Noguchi (Hideyo). — Certain altérations in biological properties of Spiro-
chaetes tlirough artificial cultivation. (Mémoires Jubilée E. Metch-
nikoff, 15, 1921.) [42
Pagniez (P.), Ravina (A.) et Solomon (I.). — Recherches sur la coagula-
bilité du sang après irradiation in vitro. ■ {C R. Soc. de Biologie,
LXXXVII, 1170, 1922.)-
[Le sang de l'homme ou du lapin n'est pas modifié dans ses apti-
tudes à la coagulation, l'accélération observée de la coagulation
après irradiation de la région splénique ne doit donc pas être le
résultat d'une action immédiate des rayons sur le sang lui-même. —
II. Cardot.
Policard (A.) et Li Koue Tchang. — Action de la chaleur sur le fonclion-
nenient du système lymplioïde. Modifications de la teneur du sang en
lymphocytes sous V influence de la chaleur sèche. (C. R. Soc. de Biologie,
LXXXVIII, 1133, 1922.)
[Lorsque des souris ont séjourné de 16 à 24 heures à l'étuvc, on
constate dans leur sang une diminution de plus de la moitié du
nombre total des globules blancs, de la moitié du nombre des poly-
nucléaires et des deux tiers des éléments mononucléaires. —
H. Cardot.
Portier (Paul) et Lopez-Lomba (T.). — Utilisation des poissons de petite
taille pour la découverte de faibles quantités de substances toxiques.
(C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 1165, 1922.) [42
Przibram (Hans). — Verpuppung kopfloser Raupen von Tagfaltern
[zugleich : Ursachen tierischer Farbkleidung, VII.) (Arch. f. Entw.
Mech. d. Org., L, 1/2, 20.3-209, 1922.) [38
Przibram (Hans) und Brecher (Leonore). — Die Farbmodificationen der
Stabheusschrecke, Dixippus morosus Br. et Redt {zugleich : Ursachen
tierischer Farbkleidung, VI.) (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 1/2,
147-186, 1922.) [37
Przibram (H.) und Dembowski (Jan). — Der Einfluss gelber und schwarzer
Umgebung der Larve auf die Fleckenzeichnung des Vollmolches von
Salaniandra maculosa Laur forma typica {zugleich : Ursachen tierischer
Farbkleidung, V). (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 1/2, 108-147,
1922.) [37
— 187 —
36 L'ANNEE BIOLOGIQUE
Rees (Charles William). — The neuromolor apparalus of Paramaecium.
(University of California publications in Zoology, XX, fasc. 14,
333-364, 3 pi., 5 fig., 1922.) [47
Remy (P.). — Sur le rejet de sang par les Argasidae. (Arch. de zoologie
expér. et gén., LXI, Notes et Revue, N^ 1, 1-16, 3 fig., 1922.) [45
Rimbach (A.). — Die Wurzelverkûrznng bei den grossen Monokolylen-
[ormen. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XL, 196-202, 1922.)
[Résultats positifs ou négatifs d'un grand nombre d'observations
sur des graminées, des palmiers, des pandanacées, des cyclanthacées,
des aracées, des liliiflorées, des scitaminées. — H. Spinner.
Schultz (Walter). — Erzeugung des Winierschwarz. Willkûrliche Schwàr-
zung gelber Haare. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., LI, 3/4, 337-383,
1922.) [38
Wanser (H. M.). — Pholoperiodism of ivheal; a delermining faclor in
acclimatizalion. (Science, 15 sept. 1922, 313.) [42
Young (R. T.). — Résistance of flsh io salis and alkalinilij. (Amer. J.
Physiol., LXIII, No. 2, Jan. 1923, 373-.388, 4 tableaux.) [42
i
1° Influence du milieu.
Actions physiques. Actions des substances chimiques et organiques.
a) Brecher (L.). — Les colorations de la pape chez le Piéride du chou
{Pieris brassicae L.) VII^ partie : activité de la lumière réfléchie et trans-
mise. — Dans des travaux précédents (1921) analysés ici {Ann. BioL,
XXV, p. 369 et XXVI, p. 337), B. a exposé le mécanisme de la colora-
tion que prend la pupe de ce papillon suivant la couleur et le mode
d'éclairement du milieu. De nouvelles expériences, faites en renforçant
la dose de rayons ultraviolets que reçoivent des larves élevées dans
diverses conditions démontrent de manière positive que la pigmenta-
tion noire dépend de l'action spécifique de ces rayons. Le fait que la
lumière est transmise, réfléchie par une surface plus ou moins rugueuse
ou par des glaces métalliques n'a aucune importance; seule importe
la longueur d'onde des diverses radiations. — A. Dalcq.
6) Brecher (L.). — La coloration de la chrysalide chez les V anessides
{Vanessa Io, V. urticae, Pyrameis cardui, P. alalanla). — Ce travail vise
à l'extension au groupe des Vanessides du mécanisme de pigmentation
de la chrysalide minutieusement étudié par L. B. dans le cas du Piéride
du chou. L'auteur définit tout d'abord les quatre types de chrysalides
(foncées, de coloration moyenne, claires et jaunes d'or) que l'on ren-
contre dans la nature, suivant la couleur et l'éclairage du fond sur
lequel repose la pupe; elle indique alors quels sont les facteurs qui
donnent à ces divers types leur aspect caractéristique (pigments noir
et vert, opacité de l'enveloppe de la chrysalide allant du rose au blanc,
reflet jaune d'or de cette enveloppe). Cela posé, des élevages pratiqués
— 188 --
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 37
dans des conditions d'éclairage défniies ont permis d'établir qu'il y a
un rapport étroit entre la longueur d'onde des radiations auxquelles
la larve est soumise, que ce soit en lumière transmise ou réfléchie; que
l'appareil visuel joue dans ce processus un rôle certain quoique encore
mal défini (cf. Przibram, p. 38); qu'il existe, comme chez Pieris,
un stade critique où les chenilles sont électivement sensibles à
l'irradiation; et qu'enfin on ne peut prétendre que l'adaptation entre
la coloration et le milieu soit due à une sorte de choix instinctif de la
part des chenilles : seule importe la longueur d'onde des irradiations
auxquelles sont soumises les chenilles au stade sensible d'immobilité.
Restait à élucider le chimisme de ces processus de pigmentation. Le
présent mémoire n'envisage, à ce point de vue, que la formation du
pigment mélanique. D'après une série d'épreuves relatives à l'activité
de la tyrosinase fournie par le sang des chenilles aux diverses phases
de leur évolution, il paraît se confirmer que la mélanisation est essentiel-
lement réglée par la réaction du sang, qui devient, à mesure qu'on
approche de la chrysalidation, de plus en plus alcalin; c'est sur cette
réaction qu'agiraient électivement les diverses radiations. En compa-
rant certains des résultats obtenus in vitro avec ceux observés in vivo,
B. a eu l'attention attirée sur le rôle de l'oxygène dans ces réactions;
('11(^ est ainsi conduite à émettre une hypothèse assez plausible concer-
nant le rôle de l'appareil visuel, qui offre certes une des particularités les
plus curieuses de cet ensemble de phénomènes; la fonction visuelle
interviendrait par une sorte de réglage des processus intimes de la
respiration, dont le taux varierait ainsi en fonction des irradiations
perçues et serait donc un des facteurs de l'adaptation automatique de
la chrysalide à la coloration du milieu. — A. Dalcq.
Przibram (H.). (En collaboration avec Jean Dembowski.) — Les modi-
fications de la livrée de la Salamandra maculosa Laiir [forme typique)
adulte après élevage de la larve sur fond jaune ou noir. {Le mécanisme de
la coloration de la peau chez les animaux. V.) — Si l'on place les jeunes
larves de cette Salamandre dans des récipients à parois jaunes ou noires,
fortement éclairées, on constate qu'après la métamorphose les individus
soumis aux radiations jaunes ont des taches jaunes plus grandes et plus
nombreuses que normalement, tandis que ces taches sont au contraire
petites et rares chez ceux qui ont vécu sur fond noir. L'intensité de
l'éclairage a ici une grande importance; les résultats sont d'autre part
les mêmes en lumière réfléchie et transmise; ils sont considérablement
modifiés, s'il s'agit de larves aveugles. Le but de P. a été surtout de véri-
fier certains résultats précédemment obtenus par Kammerer et critiqués
par Herbst. Après analyse détaillée des mémoires de ces auteurs, il
conclut à l'inexistence d'un désaccord réel entre leurs observations. —
A. Dalcq.
Przibram (H.) et Brecher (L.). — Les changements de la pigmentation
chez le Bacille Dixippus morosus. Le mécanisme de la coloration de
la peau chez les animaux. — La pigmentation de ces insectes est due
à un mélange de mélanine et de deux lipochromes, l'un vert, l'autre
orange. Les proportions de ces éléments varient suivant les conditions
d'éclairement auxquels sont soumis les individus pendant leur déve-
loppement. Le mécanisme de la coloration est, à peu de chose près,
le même que pour les pupes du Piéride du Chou (Cf. Année biologique,
— 189 —
38 L'ANNEE BIOEOGIQUE
XXV, p. 369, XXVI, p. 337 et ce volume p. 36.) Il est à noter que si
l'on élève plusieurs générations parthénogénétiques successives dans des
conditions d'éclairement définies, la proportion des individus qui prennent
une pigmentation conforme à ce mode d'éclairement augmente de plus
en plus; toutefois, l'influence des caractères primordiaux de la femelle
d'où est issue la lignée n'est jamais complètement effacée, et les mo-
difications acquises disparaissent dès que l'organisme est replacé dans
son milieu normal. — A. Dalcq,
Przibram (H.). — La chrysalidalion de chenilles décapitées de papillons
diurnes. — Au cours de ses observations sur la pigmentation des chry-
salides des Piérides et des Vanessides, Léonore Brecher avait envisagé
le rôle possible de la vision; en badigeonnant les yeux de ses chenilles
d'un enduit noir, elle avait constaté que les résultats de ses expériences
ne variaient en rien; la coloration de la chrysalide restait fonction, en
première ligne, de la longueur d'onde des rayons lumineux auxquels
la chenille se trouvait soumise. Mais, d'autre part, P. ayant voulu vérifier
CCS faits en détruisant les yeux à l'aide d'un fin cautère, fut surpris de
voir que la pigmentation ne correspondait plus à la coloration du milieu,
ou du moins se bornait à des teintes neutres. Pour parer à une objection
de B. DuRKEN, qui tendait à incriminer les effets sur les processus
de pigmentation d'une élévation forte de la température, fût-elle même
toute locale et temporaire, P. a pensé à éliminer l'appareil optique
par décapitation. En serrant autour de la tête, juste en avant des pattes
antérieures, le nœud d'un fil de cocon, il a pu, comme l'avaient fait
déjà Conte et Vaney, arriver à séparer la tête du tronc sans la moindre
hémorragie. Un assez grand nombre de ces chenilles se sont transformées
en chrysalides. Les résultats, quant à la pigmentation, ont été les mêmes
qu'après cautérisation. C'est donc bien de la destruction des yeux en
elle-même que relèvent les troubles de la pigmentation qui ont été
notés. — A. Dalcq.
Hasebroek (H.). — La coloration noire de l'aile des papillons; méca-
nisme de la formation du pigment mélanique. — - En plongeant l'aile encore
incolore d'une puppe de papillon [Cijm. or F. ab. albigensis Warn) dans
une solution de tyrosine ou de dopa, H. provoque la formation artifi-
cielle de pigment noir qui se dépose tout d'abord dans la racine des
écailles, puis se répand dans l'écaillé elle-même et va s'accumuler enfin
dans l'extrémité libre; cette mélanisation artificielle reproduit trait
pour trait les processus de la pigmentation normale de l'aile de Vimago.
— A. Dalcq.
Schultz (W ). — V apparition de taclies noires dans le pelage hivernal
des Lapins. Reproduction expérimentale du phénomène. — Des lapins de
diverses races, dont la livi'ée s'orne en hiver de stries ou de taches noires,
ont été, pendant la bonne saison, partiellement épilés et soumis à l'action
du froid. Les poils qui ont repoussé étaient fortement pigmentés.
L'exposé de ces expériences fournit à l'auteur l'occasion de développer
longuement, et de la manière la plus confuse, ses vues sur l'hérédité. —
A. Dalco.
'•
Kammerer (P.). — La pigmentation de la Salamandre tachetée soumise
à la lumière colorée transmise. — Elevées sous des cloches de verre jaune,
— 190 -^
INFLUENCE DU MILIEU SUIl LES ÊTRES VIVANTS 39
les jeunes larves de Salamandre prennent une livrée où dominent les
taches jaunes; au contraire, sous l'action des rayons ultra- violets, ces
taches sont moins étendues que normalement. Cette différence tient
surtout à ce que les premières renferment moins de c^iromatophores
noirs et qu'ils y sont en état de rétraction, tandis que les secondes en
possèdent bien plus, et dans un état d'expansion. On peut également
obtenir des individus du type foncé en les élevant dans une solution à
0,25 % de NaGl (Pôgonowska). — A. Dalcq.
Kudô (T.). — Variations delà quantité de mélanine lors des changements
de coloralion chez les Poissons Esox, Carassius, Phoxinus, Gohius,
Nemachilus. ( = 'Le mécanisme de la coloralion de la peau chez les animaux,
VllI.) — Przibram a soutenu que les variations de coloration de la peau
ne sont pas seulement dus à des mouvements d'expansion ou do. rétrac-
tion des chromatophores, mais encore à une augmentation ou une
diminution de la quantité de mélanine. Fischel a combattu ce point de
vue. A l'appui de la thèse de Przibram, K- apporte diverses observations
relatives à la pigmentation de certains poissons. La peau de ceux-ci
contient de la mélanine; on peut d'autre part en extraire une tyrosinase
active. Il est donc vraisemblable que la pigmentation résulte ici aussi
d'un processus de fermentation. De plus, il est assez facile de faire
acquérir à ces poissons une coloration plus foncée, en les aveuglant, en
les plaçant dans un récipient à fond sombre ou dans l'obscurité, ou encore
par l'action des narcotiques; la section du sympathique détermine des
modifications locales de la pigmentation. Si l'on prélève alors des frag-
ments équivalents de peau de coloration variée et si l'on en extrait la
mélanine par broyage et acidification, on constate que la quantité de
mélanine est de beaucoup plus grande avec les lambeaux très noirs qu'avec
les lambeaux faiblement pigmentés. Dans les conditions où les expé-
riences ont été réalisées, il ne semble pas qu'il ait pu se produire une
multiplication des chromatophores assez marquée que pour rendre
compte des différences observées; c'est bien, conformément aux idées
de Przibr.\m, la masse de chromatine qui s'est accrue. — A. Dalcq.
a) Kopec (S.). — L'influence de Vinanilion sur le développement et la
durée de la vie des Insectes. — L'auteur a fait des expériences avec
Lijmantria dispar L., dont les chenilles ont été privées totalement de
nourriture pendant 1 ou 2 journées tous les 2 ou 3 jours. L'expérience a
été faite 1° dès l'éclosion des chenilles et 2° immédiatement après leur
avant-dernière mue. L'auteur a expérimenté sur plus de 1.200 individus
soumis à l'inanition, avec plus de 800 témoins. Les faits observés ont
été les suivants :
1° L'inanition totale tous les deux jours pendant toute l'existence
larvaire cause une prolongation moyenne de la vie de chenille de 52,7 %
pour les mâles et de 61.5 % pour les femelles et une abréviation moyenne
de la période de chrysalide de 31,0 % pour les mâles et de 44,5 % pour
les femelles, sans influencer la durée de la vie de l'insecte adulte. Les
changements s'accentuent au fur et à mesure que l'inanition devient
plus forte. Les périodes de nutrition plus longues, mais plus rares, pro-
duisent un plus grand effet que les périodes plus courtes et plus fré-
quentes. Les femelles sont plus sensibles à l'action du jeûne que les
mâles;
2° L'inanition de chenilles au 7^ jour après leur dernière mue déter-
~ 191 —
40 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
mine un retard de la chrysalidation, tandis que celle-ci est accélérée
lorsque l'inanition agit le 10^ jour après la dernière mue. Les différences
dans les résultats obtenus par les auteurs s'expliquent par les différences
de l'âge des animaux étudiés;
3° La durée de la période pupaire est abrégée même chez les chrysa-
lides provenant des chenilles soumises à l'inanition tous les deux jours
seulement, pendant les 20 premiers jours de leur vie. Cette abréviation
se monte en moyenne à 17.1 % pour les mâles et à 22.5 % pour les
femelles. Les processus survenant dans la chrysalide ne sont pas une
continuation des processus histolytiques qui précèdent la chrysalidation,
ce sont deux processus parallèles que l'auteur a réussi à montrer dès
les premiers jours de la vie larvaire. D'après lui, le ganglion sus-œsopha-
gien non seulement décide par sa ou ses sécrétions de l'histolyse des
tissus de la chenille, mais arrête aussi dans la chenille les développements
des disques imaginaux.
La limite moyenne de la croissance des chenilles exprimée en poids
moyen des chrysalides nouvellement formées est en raison inverse de
l'intensité de l'inanition, ainsi que de la prolongation de la vie larvaire
et de l'abréviation du « repos » de la chrysalide. La diminution du poids
des chrysalides est plus grande en cas de période plus longue quoique
plus rares, qu'en cas de périodes plus fréquentes, mais plus courtes. Ces
rapports ne concernent que la totalité des pontes soumises à des degrés
différents à l'influence du jeûne, et non pas les individus d'une seule
ponte privés de nourriture ou normaux.
La faculté de croissance aussi bien que la faculté de transformation
peuvent dépasser l'âge normal de croissance et de métamorphose.
Dans le cas d'inanition intermittente prolongée, l'organisme s'habitue
aux conditions nouvelles : la rapidité de la croissance devient beaucoup
plus grande que dans les chenilles qui étaient en inanition dès le moment
d'après leur avant-dernière mue. La mort causée par l'inanition est
probablement due avant tout à l'épuisement des substances de réserve.
L'inanition intermittente retarde la mort de l'animal, car, bien que la
vie du papillon ne soit pas changée, la durée de toute la vie depuis
l'éclosion de l'œuf jusqu'à la mort de l'insecte adulte est considérable-
ment prolongée. La mort naturelle est alors probat>lement une fonction
du métabolisme. — .J. Zweibaum.
i^) Kopec (Stefan). — De F influence de T inanition des femelles et de celle
des mâles sur la progéniture chez les insectes. — L'auteur a fait ses expé-
riences avec le papillon Limanlria dispar L., provenant d'un seul couple
de papillons recueillis en 1917. Toutes les pontes, ainsi que les chenilles
qui en étaient écloses, ont été soumises à des conditions identiques de
lumière, de température, d'humidité, l'alimentation ayant toujours été
donnée ad libitum. Ce papillon ne prenant pas la nourriture au stade
adulte, on a fait agir l'inanition au stade larvaire. Les chenilles étaient
totalement privées de nourriture tous les 2 jours pendant toute la journée;
elles étaient soumises à l'inanition immédiatement après leur avant-
dernière mue. L'auteur a étudié : 1° la progéniture issue de l'union des
mâles normaux avec les femelles provenant des chenilles soumises à
l'inanition l'année précédente et 2° la progéniture issue de l'union des
femelles normales avec des mâles provenant des chenilles soumises à
l'inanition l'année précédente. L'auteur a étudié l'œuf au point de vue
de ses dimensions, du nombre, de la faculté évolutive, de la mortalité
— 192 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 41
des chenilles et des nymphes, ainsi que les caracLcres f)hysiologiques des
descendants, savoir la durée de la vie larvaire, celle du stade d(^ chry-
salide et la limite de croissance de chenilles, par pesée des nymphes
nouvellement formées. Dans ce but, l'auteur a examiné: 1° 294 chrysa-
lides de 13 pontes provenant de l'union des femelles soumises à l'ina-
nition avec des mâles normaux; 2° 112 chrysalides de 7 pontes provenant
d'union des mâles soumis à l'inanition avec les femelles normales;
3° 329 chrysalides de 8 pontes provenant d'union des femelles normales
avec des mâles normaux. Les dimensions des œufs, la durée de la vie
des chenilles et celle de la vie des chrysalides furent déterminées par
des méthodes biométriques. Voici les résultats observés :
1° Le nombre des œufs pondus par femelles soumises à l'inanition
était en moyenne de 132,1, celui des femelles de contrôle 280,7;
2° L'inanition des femelles n'exerce aucune influence ni sur la faculté
évolutive de leurs œufs, ni sur la mortalité des chenilles et de chrysalides.
56,8 % des œufs pondus par ces femelles évoluent, 36,3 % de toutes les
chenilles subissent la chrysalidation et 85,5 % des chrysalides se trans-
forment en imagos. Les témoins ont donné 63,4 % d'œufs évolués, 27,3 %
des chenilles transformés en chrysalides et 88, 7 % de nymphes méta-
morphosées;
3° La durée de la vie larvaire de la progéniture des femelles soumises
à l'inanition n'est pas essentiellement changée; la vie nymphale au
contraire est abrégée par rapport à celle de femelles normales. Le poids
de la progéniture des femelles soumises à l'inanition reste normal;
4» Les spermatozoïdes des mâles soumis à l'inanition conservent leur
pouvoir fécondant;
5° Le pourcentage des œufs éclos provenant des femelles normales
unies à des mâles soumis à l'inanition est en moyenne de 78,4 %; chez
les témoins, ce pourcentage est de 63,4 %;
6° La mortalité des chenilles et des nymphes de la progéniture des
mâles soumis à l'inanition est supérieure à celle des témoins. La chrysa-
lidation s'accomplit seulement dans 6,8 % de cas, tandis que chez les
témoins ce pourcentage est de 27,3 %; 68,5 % des nymphes provenant
des mâles privés de nourriture et 88,7 % des nymphes témoins se sont
transformées en imagos;
7° Dans la progéniture des pères soumis à l'inanition, la vie larvaire
ne subit aucun changement tandis que la vie nymphale est essentiel-
lement abrégée;
8° Le poids de la progéniture des mâles soumis à l'inanition est essentiel-
lement diminué par rapport au poids de la progéniture des mâles normaux.
La diminution de la progéniture doit être attribuée aux changements,
probablement qualitatifs, des spermatozoïdes; les œufs avaient des
dimensions normales et les spermatozoïdes ne présentaient aucune
modification morphologique.
L'auteur conclut que l'inanition des femelles du Limantria dispar L.
ne produit pas sur leur descendance les effets négatifs qu'on observe
chez la progéniture des mâles soumis au même traitement. L'auteur
voit la cause de cette différence dans le dimorphisme métabolique,
inconnu, de ces animaux. La durée normale de la vie larvaire ainsi que
l'abréviation du stade nymphale chez la progéniture de parents inanitiés
confirment la fonction de sécrétion que l'auteur attribue au cerveau
des chenilles et qu'il considère comme facteur déterminant de la méta-
morphose des insectes. — J. Zweibaum.
— 193 —
42 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Young (R. T.)- — Résistance des poissons aux sels et à V alcalinilé . —
L'action mortelle de la plupart des eaux alcalines des lacs d'Amérique
qui, comme le Devils Lake, s'assèchent peu à peu et dont la teneur en
sel et l'alcalinité vont en croissant graduellement, est complexe, et
n'est pas due à l'action unique d'un sel particulier, car la concentration
de chaque sel dans ces eaux naturelles n'atteint que rarement la con-
centration mortelle expérimentale. Si l'expérimentation avec diverses
solutions salines n'apporte que peu de renseignements sur le mécanisme
de la mort des poissons dans les solutions hypertoniques, elle permet
de juger approximativement de la valeur d'une eau pour la pisciculture
et d'expliquer la distribution des poissons dans les divers lacs; pour
juger de la valeur d'une eau pour les poissons, il ne faut pas envisagt-r
un seul facteur Lcl que l'alcalinité, mais tous les facteurs qui peuvent
entrer en jeu, puisqu'ils se contrecarrent les uns les autres. Les résis-
tances individuelles des différents poissons rendent presque impossible
d'établir un test exact; cependant, en général, une eau ayant une pres-
sion osmotique supérieure à 6 atmosphères ne convient pas à la pisci-
culture. Paul BOYER.
Portier (Paul) et Lopez-Lomba (J.). — Ulilisalion des poissons de petite
taille pour la découverte de faibles quantités de substances toxiques. —
La substance toxique dissoute dans l'eau pénètre à travers la branchie
et elle est transportée directement aux éléments anatomiques par les
capillaires artériels. Il faut donc favoriser le passage du poison à travers
l'épithélium branchial, et pour cela abaisser la tension superficielle de
l'eau ambiante et diminuer la viscosité de la mucine de la branchie par
une alcalinisation convenable de cette eau. — H. Cardot.
Lopez-Lomba (J.). — • Poissons réactifs des alcaloïdes. Recherches des
conditions optima de réaction, de tension superficielle et de température. —
Les épinoches sont parmi les espèces les plus favorables pour ces
recherches. Pour une concentration déterminée du poison, le maximum
de toxicité est obtenu avec des solutions alcalines; toutefois, pour
éviter la toxicité propre de l'alcali, il ne faut pas dépasser pH 9,0. Il
convient d'abaisser la tension superficielle du milieu extérieur par addi-
tion de sels biliaires. La température optima est de 25°. — H. Cardot.
Noguchi (Hideyo). — Quelques altérations des propriétés biologiques des
Spirochaetes produites par une culture artificielle. — N. a pu obtenir des
cultures pures de Treponema palliduni, perienue, macradentium, micro-
dentium. mucosum, calligyrum et refringens et par cultures successives
il a pu les garder et les observer pendant 2 à 4 ans. Ils n'ont pas présenté
alors de modifications morphologiques particulières; mais la virulence
de Tr. palliduni disparaît après trois mois de culture pure. Tr. perienue
perd sa virulence dès qu'il est isolé en culture pure. Tr. microdentium
garde entièrement une année environ le pouvoir qu'il possède norma-
lement de dégager une odeur intense de putréfaction, mais cette odeur
disparaît -peu à peu et graduellement en deux ans. La propriété de
jiroduire de la mucine que possède Tr. mucosum, s'affaiblit graduelle-
ment et disparaît finalement 5 mois après son isolement. Les conditions
auxquelles sont soumis ces Tréponèmes dans les cultures se rapprochant
beaucoup plus d'un état pai'asitaire que de leur milieu normal dans les
tissus, doivent être la cause de la perte graduelle de leurs propriétés
— 194 —
INFLUENCE DU 3IILIEU SUR LES fiTRKS VIVANTS 43
biologiques et ceci peut réaliser un exemple de la perte l'ouctionnelle de
certaines facultés par suite du changement de milieu qui a supprimé
leur emploi. — Paul Boyer.
Czaja (A. Th.)- — Etudes sui- Vapogamie des fougères leplosporangiées-
1. Sur Vapogamie de Pellœa alropurpurea (L.) Link el Vapparllion de
irachéides dans le prothalle. — C. a cultivé des prothalles de Pellœa sur
un mélange de sable et de tourbe en recouvrant les cultures soit d'un
verre rouge (jusqu'à X = 575 [ajx), soit d'un verre bleu laissant passer
surtout les radiations à partir du vert. L'ensemencement des pores eut
lieu en février, les cultures furent maintenues à la lumière difîuso du
jour. Il se développa 3 formes typiques de prothalles : 1° des prothall(>s
rudimentaires portant un grand nombre d'anthéridies, lesquelles donnè-
rent des spermatozoïdes normaux; 2° des prothalies plus grands, plats,
à ailes allongées. Dans quelques cas, il y fut observé de rares archégones
dont la fertilité ne put être constatée; 3° de grands prothalles plats, à
ailes bien développées et à corps presque bulbiformC; se portant aucun
organe sexuel. Les premiers périssent bientôt, tandis que les deuxièmes
et troisièmes donnent naissance à des plantules normales. L'apogamie
habituelle (voir C, Ann. BioL, XXVI, p. 358, 1921) n'a donc pas été
étouffée par les circonstances anormales de l'éclairement, au contraire
la tendance sporophytique du prothalle se manifeste encore plus net-
tement. En effet, les grands prothalles en lumière rouge possèdent
souvent des trachéides, c'est-à-dire une prédisposition de temps et de
lieu. Il faut attribuer cette particularité au rapport existant entre les
substances photosynthétiques et les aliments minéraux, les premières
étant, en quantité insuffisante. En outre, la lumière rouge favorise
l'élongaLion des organes en voie de croissances, tandis que la lumière
bleue détermine plutôt une augmentation des surfaces. — H. Spinner.
Garner (W. W.) et Allard (H. A.). — Pliotopériodisme, la réponse de
la plante à, la longueur relative du jour et de la nuit. — - La durée de la
Ijériode d'illumination quotidienne n'agit pas seulement sur la quantité
de matériaux photosynthétiques formée mais peut déterminer aussi
l'usage qu'en fera la plante. En général il y a une période lumineuse
optima pour le maximum d'élongation apogéotropique de la tige :
pour telles espèces ce maximum a lieu aux longs jours d'été des latitudes
hautes: pour telles autres à la longueur moyenne du jour du printemps
et de l'automne (jour équatorial). Les changements de la période lumi-
neuse tendant aux conditions suboptimales d'allongement de la tige
résultant d'un allongement ou d'un raccourcissement adéquat de la
longueur du jour peuvent déterminer une série de réponses caractéris-
tiques qui sont nettement associées à de la périodicité dans le compor-
tement végétal. La floraison et la fructification ne se font que pour
certaines longueurs de jour variables. Il semble exister une période de
jour optima pour la reproduction sexuelle, tendant à diriger les énergies
de la plante plus ou moins quantitativement vers la floraison et la fruc-
tification. Si la durée du jour s'écarte de l'optimum pour l'allongement
de la tige, h? bourgeon terminal perd de sa dominance, ce qui favorise
divers types de ramification. La chute des feuilles et l'entrée en période
de repos, encore, résultent de l'exposition à une certaine longueur de
jour défavorable à l'accroissement de la tige. Il peut y avoir une longueur
de jour également favorable à l'état de sommeil ou à la mort, alors
— 195 —
44 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
que par jours plus courts ou plus longs l'activité de la plante peut se
maintenir. Des changements lumineux tenant à ce que la période s'ac-
croît, ou se raccourcit suffisamment par rapport à l'optimum pour la
croissance en longueur, et au delà de l'optimum pour la reproduction
sexuelle, tendent à déterminer une tubérisation intense, caractère mar-
quant les phases finales dans la réduction de l'allongement de la tige.
La formation des bulbes est déterminée par les jours très longs alors
que celle de tubercules résulte communément de jours très courts. Le
dépôt d'hydrocarbonés sous formes relativement condensées ou déshy-
dratées, résultant d'une période lumineuse insuffisante indique une
perte marquée dans l'aptitude à utiliser les produits de photosynthèse
à allonger la tige ou à produire de la fleur ou du fruit, condition dont
on a un bon exemple dans la production de feuilles sans tige, ou en
rosette. Le changement opposé vers la durée de jour optimale pour
l'allongement de la tige peut sauver des plantes annuelles typiques
de la mort menaçante et effectuer un rajeunissement plus ou moins
complet. Les faits indiquent que le degré d'hydratation du contenu
de la cellule vivante est délicatement contrôlé par le rapport du nombre
d'heures d'éclairement au nombre d'heures d'obscurité durant la
période de 24 heures. Une corrélation bien définie a été établie entre
la concentration en ions hydrogène du suc cellulaire et les réponses
observées de la plante aux changements de longueur de la journée.
Ainsi le changement de la phase purement végétative à celle de la
floraison et de la fructification peut impliquer un changement marqué
dans la concentration en ions hydrogène dans le bourgeon apical. et
même un renversement des relations d'acidité entre l'apex et la base
de la tige. Une corrélation s'est encore manifestée entre le conteilu
en hydrocarbonés disponibles (sucres simples) et les réponses de la
plante à des différences de longueur du jour. Mais les relations causales
n'ont pas été établies de façon définie. 11 semble probable que le cycle
annuel de la longueur du jour, fournissant comme il le fait un caractère
rythmique net du milieu ambiant constitue un facteur causal dominant
dans les phénomènes de la périodicité végétale, sujet, bien entendu,
aux influences modificatrices de la température et d'autres facteui's
du milieu. — H. e Varignad.
Wanser (H. M.). — Le phoiopériodisme du blé, un fadeur délerminanl
dans Vacelimalatian. — Garner et Allard ont montré que normale-
ment la plante n'atteint le stade de floraison et de fructification que si
la longueur du jour est favorable d'où le nom de photopériode pour
désigner cette longueur et la réponse de la plante à la longueur relative
du jour et de la nuit. I! y a une photopériode critique indispensable à
l'initiation de la phase de fructification, et sans elle la plante reste végé-
tative. W. constate qu'en effet une proportion convenable d'illumina-
tion, indépendamment de la température, a son action sur la croissance
du blé d'hiver : on peut par là provoquer la formation des nœuds et
des épis en dehors de. la saison. Il existe une photopériode appropriée
à chacun de ces stades, et qui diffère de l'autre. Ce facteur joue un rôle
dans la croissance des blés d'hiver et d'été. Le mois de mars constitue
la période critique pour le blé d'hiver. Celui-ci semé au printemps ne
forme des nœuds qu'à l'automne ou au printemps suivant, quand se
présente la longueur de jour voulue, et l'épiaison est retardée à l'été
suivant quand viennent les jours plus longs. Les photopériodes doivent
— 196 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 45
jouer un rôle analogue dansf|c cas de toutes les plantes. A un moment
donné, il faut une photopériode donnée pour que se présente tel stade
de végétation. — H. de Varigny.
Harvey (R. B.). — Développement de plantes à la lumière artificielle
de la graine à la fructification. — Expérience faite en hiver sur de nom-
breuses plantes : blé, orge, seigle, pomme de terre, laitue, haricot, pois,
trèfle, radis, lin, mauvaises herbes. Lumière fournie par des lampes à
filament de tungstène, remplies d'azote, brûlant de façon continue.
Le blé de printemps donne la graine mûre en 9U jours. La continuité
de la lumière accélère beaucoup l'épiaison. Seul le chou ji'a pas fleuri.
Les pièces n'étaient pas chauffées : l'énergie de la lumière se transforme
en chaleur. — IL de Varigny.
Guillaumin. — Quelques expériences sur la fertilisation préalable des
semences. — - Le trempage des semences dans l'eau favorise et hâte
nettement la germination, le trempage des graines dans des solutions
d'engrais a des effets variables selon les dosfes et selon les plantes;
l'auteur a expérimenté sur l'Orge et le Radis, qu'il a soumis à l'action
du nitrate d'ammoniaque et du peptonate de corne (corne solubilisée).
F. MOREAU.
2° RÉACTION DES ÊTRES VIVANTS A LEUR MILIEU.
Forbes (Alexander) et Miller (Richard H.). — L'action de Vanesthésie
à Vélher sur les voies afférentes chez Vanimal décérébré. — - Une légère anes-
thésie à l'éther diminue les troubles électriques qui se produisent dans
le tronc cérébral et qui prennent probablement naissance dans les seconds
neurones de la chaîne qui conduit au cortex cérébral quand on excite un
nerf afférent. Puisque l'impulsion nerveuse isolée atteint probablement
sa valeur maxima dans l'axone après avoir traversé une articulation, et
est transmise ensuite sans décroître, la diminution que l'on observe
après éthérisation doit dépendre du blocage total des impulsions dans
quelques-unes des articulations entre les premiers et deuxièmes neurones
de la chaîne, le blocage étant incomplet dans les autres articulations. Si
l'anesthésie devient plus profonde, on observe une nouvelle diminution
des troubles électriques témoignant probablement d'une augmentation
du nombre des articulations dans lesquelles ce blocage est complet.
Avec une anesthésie chirurgicale profonde la diminution des troubles
électriques est très considérable allant parfois jusqu'à leur abolition.
Très peu d'impulsions nerveuses franchissent le barrage établi par l'éther
dans les premières articulations des voies afférentes qui gagnent le cer-
veau, et par conséquent l'éther protège puissamment le cerveau contre
les troubles que pourraient lui causer les impulsions afférentes. En
résumé les résultats de F. et M. concorcfent tout à fait avec l'opinion de
Sherrington pour lequel l'articulation des neurones entre eux est le
point sur lequel agit l'anesthésique. — Paul Boyer.
Remy (P.). — Sur le rejet de sang par les Argasidse. — On sait depuis
longtemps que si l'on excite certains Insectes, ceux-ci peuvent réagir
par l'émission d'une goutte de liquide en des endroits du corps variables
— 197 -
46 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
suivant les espèces. Certains auteurs considèrent ce liquide comme une
sécrétion glandulaire; d'autres comme une substance traversant par
osmose les minces téguments des articulations. Après Leydig, Cuénot
pense et donne des preuves indéniables qu'il représente le propre sang
de l'Insecte {saignée réflexe). Hollande admet également qu'il y a
aulohémorrhée et que les appareils de sortie doivent être envisagés
comme des organes glandulaires en voie de régression. R. a observé ce
phénomène chez trois Acariens de la famille des Argasidœ. Une exci-
tation thermique détermine chez un Argas l'expulsion d'une goutte de
liquide réfringent par un orifice situé à la base du coxa de la première
patte, droite ou gauche (orifice de la glande coxale). Or, ce liquide
renferme les mêmes amibocytes finement granuleux, les mêmes « cel-
lules à sphérules » que le liquide sanguin dont il possède d'autre part les
réactions chimiques. Les Argasidœ peuvent donc rejeter au dehors leur
propre sang. L'émission est liée à la contraction de nombreux muscles
dorso-ventraux, qui a pour effet, en diminuant le volume de la cavité
générale, d'augmenter la pression du liquide coelomique. Tout facteur
qui contribue à accroître cette pression favorise le rejet de liquide, et
inversement. Un Argas qui vient de se gorger du sang d'un pigeon
quitte la région de la piqûre, puis émet, quelques minutes après, une
quantité de liquide qui peut représenter le tiers de son poidî actuel et
qui est toujours bien supérieure au poids de l'animal à jeun. Il se pourrait
que le sang ainsi expulsé, dont la très grande partie provient par consé-
quent du sang soutiré à l'hôte, sorte à la suite de déchirures dues à la
compression, par un orifice temporaire. R. a étudié l'action d'excitants
variés (chaleur, pression mécanique, vapeurs de chloropicrine, acide
sulfurique dilué, fixateur de Carnoy, excitation électrique) qui tous
déclanchent la saignée. Le rejet de sang par les orifices coxaux est donc
bien un acte réflexe. Il ne semble pas que la saignée joue ici un rôle
protecteur, la toxicité du sang des Argas n'étant pas démontrée. Elle
apparaît plutôt comme un régulateur de la pression intérieure de l'ani^
mal, et de plus comme un processus d'excrétion, notamment de NaCl,
processus brutal chez les Acariens comme les Argas, qui ne restent pas
constamment fixés à leurs hôtes. — ■ M. Aubertot.
Lutz (F. E.) et Richtmyer (F. K.). — La réaction de Drosophila à
Vullra-violel. — Les insectes, de façon générale, semblent réagir le plus
fortement aux ondes de l'extrémité violette du spectre. Sont-ils sen-
sibles à l'ultra-violet? L'expérience montre que D. melanogasler se
dirige vers la lumière, de fa;.on très marquée. Mais l'insecte est éga-
lement, et fortement, attiré vers l'ultra-violet, mais non vers le rouge.
Est-ce qu'il y a fluorescence des milieux oculaires, comme il arrive
pour l'homme? Mais dans le cas présent l'intensité lumineuse était
faible et il n'y avait pas fluorescence pour l'expérimentateur. — H. de
Varigny.
a
Blum (Harold Francis). — Sur les effets de la faible salinité sur Teredo
navalis. — L'activité de l'animal est normale jusqu'au moment où la
salinité de l'eau de mer est descendue à 9 0/00, mais décroît, à partir
de cet instant, à mesure que la teneur de l'eau en sel diminue; dès que
celle-ci a atteint la valeur de 5 0/00, les T. ne peuvent subsister. Ces
animaux peuvent supporter sans inconvénients de brusques change-
ments de salinité (de 4 à 6 0/00 dans la même journée). — P. Remy,
— 198 —
RÉACTIONS DES ftTRKS VIVANTS 47
Recs (Charlos William). — L'appareil neuro-moleur de Paramaccium.
— En colorant les Paramécies par la méthode de Mallory ou celle de
Heidenhqin à Thématoxylinc ferrique, on met en évidence de fines
fibrilles anastomosées, dont l'ensemble constitue, d'après R., un système
neuro-moteur comparable au système nerveux de divers Métazoaires
inférieurs. Toutes les fibres de ce système, aussi bien les fibres péri-
phériques, orales et aborales, que les fibres cytopharyngiennes se ren-
dant aux membranelles, convergent vers un centre neuro-moteur situé
un peu en avant du cytostome. Sur des préparations convenables, on
distingue des fibres venant au contact immédiat des granulations
basâtes et trichocystcs. Afin de prouver que les fibrilles en question
sont bien conductrices, et non point de soutien ou contractiles, R. a
employé la méthode de coloration vitale au bleu do méthylène, qui
n'a donné aucun résultat, et la méthode de microdissection : en cou-
pant les fibres cytopharyngiennes, les battements des membranelles en
avant et en arrière de la section cessent d'être coordonnés; dans un
cas, une blessure au niveau du centre neuro-moteur a fait disparaître la
coordination des mouvements ciliaires. Ces expériences sembleraient
indiquer, d'après R., que du moins les fibres cytopharyngiennes
assurent la transmission des impulsions. — A. Drzewina.
Ni (Tsang G.). — La réponse active des capillaires des grenouilles, des
lélards, des poissons, des chauves-souris et de F homme aux différentes formes
d'excitation. — N. étudie par la méthode unipolaire l'action d'une exci-
tation électrique directe et localisée sur les capillaires de la grenouille,
du têtard, du poisson, de la chauve-souris et de l'homme. Les excitations
isolées d'ouverture et de rupture n'ont pas d'action appréciable, pour
obtenir une réponse il faut une série de sommations d'excitations. Les
capillaires de la membrane palmaire des grenouilles et de la nageoire
caudale des poissons réagissent à un courant tétanisant et à une série
de chocs d'induction ainsi qu'au courant continu quand on envoie une
série d'excitations. N. n'a obtenu qu'une fois une réponse des capillaires
de l'aile de la chauve-souris avec un courant tétanisant, mais ces capil-
laires réagissent à des chocs d'induction isolés et au courant continu.
Les capillaires cutanés de l'homme ne réagissent pas au courant téta-
nisant, mais donnent une réponse avec les chocs d'induction isolés, ainsi
qu'avec le courant continu quand on envoie une série d'excitations,
mais les réponses sont variables quant à la période latente, la durée de
la constriction, la durée du ralentissement et de l'arrêt de la circulation.
Les capillaires répondent donc d'une façon active à l'excitation élec-
trique par une réaction strictement localisée; cette localisation stricte
de la réaction indique donc que c'est bien la paroi des capillaires qui
réagit à l'excitation. — - Paul Boyer.
— 199
DEUXIÈME PARTIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
r r
GENERALE
ANN. BIOL. — T. III. FASC, 2 (1922-1923)
Morphologie cellulaire
Aebly (J.)- — ^^^ Frage der geomelrischen Geslall der normalen Hornhaul-
oberflâche. (Archiv. f. Entw. Mech. d. Org, LU, 1, 223-232, 1922.)
[Mathématique. — A. Dalcq.
Alverdes (Friedrich). — Unlersuchungen ûber hegeiszelle und beflimmerte
Organismen. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., LU, 1/2, 281-313, 1922.)
[Protistologie pure. — A. Dalcq.
Giersberg (H.). — Unlersuchungen zuni Plasmabau der Amôben, ini
Hinblick auf die Wabentheorie. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., LI,
1/2, 150-251, 1922.) [51
Hovasse (R-)- — Endodiniuni Chatloni, n. g., n. sp., parasite des Vélelles.
Un type exceptionnel de variation du nombre des chromosomes. (Bull,
biol. Fr. et Belg., LVII, 107-130, 15 fig., 1923.) [52
Meyer (Arthur). — Die « Hûlle » der Chromatophoren. (Ber. d. deutsch.
bot. Ges., XL, 161-167, 1 fig., 1922.)
[[N. démontre que les plastides n'ont point d'enveloppe propre, mais
sont entourés de cytoplasme homogène. — H. Spinner.
Painter (Th. S.). — The sex chromosomes of the Monkey. (Science,
8 Sept. 1922, 286.)
[La sarigue et l'homme ont le type X Y de chromosome sexueL
Il en va de même chez le singe (espèce?). Chez les spermatogonies qui
se divisent on trouve 54 chromosomes dont le plus petit, le chromo-
some Y, est déterminant de masculinité. Les éléments X et Y occupent
les pôles opposés de la cellule chez une des tétrades de première divi-
sion. A la seconde maturation, le chromosome sexuel se divise, d'où
27 chromosomes à la dernière télophase de la seconde division de
maturation. — H. de Varigny.
Giersberg (H.). — Recherches sur la structure du protoplasme chez
les amibes, spécialement au point de vue de la théorie alvéolaire. — G. fait
le procès de cette théorie; elle est impuissante à expliquer les mouve-
ments amiboïdes; ses bases cytologiques sont insufTisantes et les preuves
indirectes que l'on a voulu en donner ne résistent pas à la critique.
En réahté l'aspect alvéolaire du cytoplasme est purement accessoire
et dépend des conditions d'équilibre de ses constituants. G. montre
notamment qu'en soumettant des amibes à l'action d'une série de
réactifs (sels neutres, bases, acides) dont les uns augmentent et les
— 203 —
52 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
autres diminuent l'imbibition du corps cellulaire on peut donner aux
amibes tantôt un aspect granuleux ou réticulaire, tantôt, au contraire,
un aspect homogène; ces images dépendent surtout du degré de disso-
lution et de mélange des albuminoïdes dans les autres constituants du
protoplasme. — A. Dalcq.
Hovasse (R.). — Endodinium Challoni, parasite des Vélelles. Un îype
exceptionnel de variation du nombre des chromosomes. — Il s'agit d'un
Péridinien parasite se multipliant activement à l'intérieur des cellules
endodermiques de Velella spirans (toutes les Vélelles examinées, pro-
venant de la Méditerranée, étaient infestées); à l'état adulte, c'est une
cellule unique, sphérique, légèrement déformable, mais qui paraît inca-
pable de se mouvoir seule, et qui se rapproche beaucoup, du point de
vue morphologique, notamment par les caractères du noyau et par le
type si spécial de la cinèse, de certaines formes de Péridiniens décrites
précédemment par Chatton (sporocytes de Blastodinium). Le noyau
ne semble jamais être au repos : aucune membrane ne le sépare du
cytoplasme; il est formé d'un grand nombre de chromosomes (de 50 à
plus de 1.000) bactéroïdes, épais chez certains individus, grêles chez
d'autres, ceux du premier type étant parcourus fréquemment par un
système de canaux à peu près parallèles et réunis par des anastomoses;
ni avant ni pendant la cinèse, il n'y a de division des chromosomes : la
division est une simple répartition des bâtonnets chromatiques en deux
groupes sensiblement égaux; cette cinèse serait intermédiaire entre les
types pleiomère et pleistomère (Della Valle), qui constituent une
transition entre l'amitose et la caryocinèse typique.
Le parasite adulte se trouve dans l'endothélium des cavités gastro-
vasculaires. uniquement dans les cellules à cytoplasme vacuolaire et
acidophile, jamais dans celles à cytoplasme dense et basophile; il est
surtout abondant à la périphérie du disque; les dactylozoîtes et, sauf
exception, les gonozoïtes en sont dépourvus; mais les cellules endoder-
miques basophiles des bourgeons sexués, portés par les gonozoïtes,
sont abondamment infestées, du moins dès que ces bourgeons ont
atteint un certain âge (manubrium commençant à faire saillie vers
l'extérieur). Diverses formes parasitaires observées par l'auteur ont
permis de reconstituer le cycle évolutif de cette espèce : il se formerait
dans le corps des parasites adultes, par un mécanisme incomplètement
connu, des spores endogènes; celles-ci, plus tard, donneraient des corps
sphériques qui deviendraient par la suite polymorphes, seraient animées
par moments de mouvements amiboîdes et pourraient ainsi passer de
cellule en cellule, transmettant l'infection; ces formes amiboîdes sont,
en effet, réparties d'une façon continue dans les tissus de l'hôte, y com-
pris dans les cellules endodermiques du gonozoïte, et c'est par leur
intermédiaire que s'infectent les jeunes méduses.
Les théories chimico-physiques que l'auteur a fait intervenir récem-
ment pour expliquer la variation du nombre des chromosomes chez la
Grenouille permettent d'expliquer également certains faits observés
chez les End. : absence de division longitudinale des chromosomes;
forme massive des chromosomes, de plus en plus grande à mesure que
les divisions se succèdent; diminution du nombre des chromosomes
par la segmentation, surtout où celle-ci est rapide (noyaux à chromo-
somes épais); conservation approximative du nombre chez les formes
qui se divisent peu (noyaux à chromosomes grêles). — Certains orga-
— 204 — ■
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 53
nismes parasites de Cœlentérés, décrits jusqu'à présent sous le nom de
Xanthelles (Geddes, Brandt, Buchner), devront rentrer, dans le
groupe des Péridiniens parasites.
Il doit en être de même, sans doute, pour les Zooxanthelles signalées
récemment par Kuskop {Zool. Anz., lu, p. 257, 1921) dans les cellules
endodermiques de diverses Vélelles et Porpites; certaines figures de cet
auteur, bien que faites à un faible grossissement, rappellent celles de
H.; en outre, la répartition de ces « Zooxanthelles » est analogue à celle
de VEnd. (symbiote absent des cellules endodermiques des dactylo-
zoïtes, mais présent dans les canaux radiaires des médusoïdes). —
P. Remy.
Histogenèse et morphogénèse
Arey (L. B.)- — The human yolk-sac. (Science, 21 juillet 1922.) [61
Azoulay (Léon). — La cause du rapprochement provoqué des feuillets de
Eussula quelelii {Fr.) Bat. (C. R. Soc. Biol., LXXXVIII, 963, 1922.)
[En touchant avec un pinceau ou une bandelette de papier les
feuillets de ce champignon, on provoque leur rapprochement. Il
semble que la cause de ce phénomène soit la rupture d'équilibre
déterminée dans la turgescence ou la tension des deux faces de la
même lame par la lésion déterminée par le contact. — H. Cardot.
Blaringhem (L.). — Sur la peedogenèse du chanvre {Cannabis saliva L.).
(Bull. Soc. Path. vég., IX, 290-294, 1922.) [65
Bdning (Karl). — Uber den inneren Bau horizontaler und geneigter Sprosse
und seine Ursachen. (Ber. d. d. bot. Ges., XL, 279-282, 1922.)
[Résumé des cas les plus divers. — H. Spinner.
Carey (E. J.). — Expérimental transformation of the smooth bladder of
the dog. (Science, 25 août 1922, 226.) [60
Degner (Eduard). — Zur Entwicklung von Histioteulhis. (Zool. Anz.,
LV, 215-220, 4 flg., 1922.)
[Etude macroscopique sommaire du développement de différents
organes (manteau, bras, tentacules, organes visuels, etc.). — P. Remy.
Giroud (A.). — Notes sur le tube digestif d'Ascaris holoptera (Rudolphi).
(Arch. de Zool. exp. et gén., LXI, Notes et Revue, N» 1, 17-20, 2 flg.,
1922.) [62
«
Horter (Konrad). — Ein Fall von echter Entwicklungskorrelationen aus
der Natur bei Rana esculental. L. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., LI,
1/2, 59-66, 1922.)
[L'œil gauche imparfaitement développé. Corrélativement, partie
droite du cerveau moyen et intermédiaire également déficientes. —
A. Dalcq.
Kostytschew (S.). — Der Bau und das Dickenwachslum der Dikotylen-
stàmme. (Ber. d. d. bot. Ges., XL, 297-305, 10 flg., 1922.) [64
— 205 —
54 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Kotte (Walter). — Wurzelmerisfem in Gewebecullur. (Ber. d. d. bot. Ges.,
XL, 269-272, 3 flg., 1922.) [64
Krieg (Hans). — Slreifung und Slromung. Versuch einer kausalen
Begriffsbeslimmung einiger Grundelemente der Saugeiierzeichnung.
(Arch. f. Entw. Mech. d. Org., LI, 3/2, 24-33, 1922.)
[K. cherche à établir une relation entre le mode de croissance des
diverses parties du corps et la direction des raies colorées que porte
le pelage dé beaucoup de mammifères. — A. Dalcq.
Lewis (F. T.). — The futility of the human yalk sac. (Science, 5 mai
1922, 478.) [62
Loeb (Léo). — Agglulinalion and lissue formation. (Science, 1 sept.
1922, 237.) [55
Merker (E.). — Die Bichfung der Molekeln im Kalkskelell der Slachel-
hauier und ihre mutmassliche Ursache. (Biol. Centralbl., XLI, 110-118,
2 flg., 1921.) [62
Obaton (F.). — Sur le nanisme des feuilles des arbres. (Rev. gén. de Bot.,
XXXIV, 264-279, 1922.) [64
Fatouillard (N.). — Une anomalie canlharelloïde de Clylocybe dealbata.
(Bull. soc. myc. de Fr., XXXVIII, 186-187, 1922.) [65
Parseval (Maximilian von). — Die Enlwicklung zenlrifugierler Eier von
Tubifex rivulorum, Lam. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 3/4, 468-
498, 1922.) [60
iliddle (Oscar). — Idenlical Iwins in pigeons arise from oua of markedly
aberrant size. (Proceed. Soc. experim. Biology a. Medic, XIX,
12-14, 1921.) [64
Roubaud (E.). - — Eludes sur le sommeil hivernal pré-imaginal des Mus-
cides. (Bull. biol. Fr. et Belg., LVI, 455-544, 5 fig., 1922.) [65
Bund (Gudum) und Spemann (Hans). — Die Enlwicklung isolierler
dorsaler und lateraler Gaslrulahàlflen von Triton loeniatus und alpestris,
ihre Régulation und Postgeneralion. (Archiv. f. Entw. Mech. d. Org,
LU, 3/4, 95-167, 1922.) [58
Saunders (E. R.). — The leaf-skin iheory of the slem : a considération of
certain analomico-physiological relations in the spermatophyte shoot.
(Ann. of Bot., XXXVI, 133-165, 1922.) [65
Schaxel (Julius). — Uber die Natur der Formvorgange in der tierischen
Enlwicklung. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 3/4, 498-526, 1922.) [58
Schmidt (W. J.). — Die Skleriten der Oktokoralle Briareum als Biokris-
ialle. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., LI, 3/4, 509.) [63
Walkden (H.). — The isolation of the organism causing crown gall on
Chrysanthemum frutescens in Britain. (Ann. of Bot., XXV, 137-138,
1921.)
[Du crown-gall qui atteint e^i Angleterre le Chrysanthemum frutescens,
il a été isolé un bacille dont les caractères sont ceux du Bacterium
iumefaciens. — F. Moreau.
^OG
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 55
Loeb (Léo). — AggliUinaiion eî formalion de tissus. — L. étudie depuis
des années le problème de la formation des tissus en partant de ce point
de vue que le facteur primaire est l'agglutination, amenant les cellules
isolées à se constituer en tissu, et que cette agglutination dépend d'une
certaine consistance de la couche périphérique du protoplasma cellu-
laire. De quoi dépend donc cette consistance? L'expérience montre que
c'est un facteur quantitativement variable, que cette variabilité est
indispensable au mouvement amiboïde, et que la même agglutinabilité
déterminant la formation du tissu est la cause de ce que L. a appelé
le stéréotropisme des cellules de tissu, leur tendance à se mouvoir en
contact avec des solides. Formation de tissu, stéréotropisme et amœ-
bisme sont donc des phénomènes en relation entre eux, dépendant tous
d'une certaine variabilité et d'une certaine régulation de la consis-
tance de la périphérie du protoplasma. L. a préparé un tissu amœbo-
cytique expérimental consistant en cellules sanguines mobiles d'inver-
tébrés, permettant une analyse expérimentale des facteurs. Les lois
fondamentales de la formation des tissus doivent s'appliquer aussi aux
diverses sortes de croissance, embryonnaire, régénérative, corrélative
et croissance de tumeurs.
Les tissus sont primitivement des agrégats de cellules agglutinées.
Des différenciations secondaires sont possibles dans les -ellules indivi-
duelles et dans leurs connexions entre elles. On peut produire des tissus
et même des structures élémentaires au moyen d'amœbocytes isolés.
Sous l'influence de certaines conditions, la consistance du protoplasma
périphérique devient collante : pour cela il faut un protoplasme entre
l'état liquide et le solide. L'agglutination est aussi le facteur fonda-
mental assurant la possibilité de la formation de parties paraplastiques
où les produits de cellules contiguës sont unis en un tout homogène.
L'expérience montre que les mouvements des cellules de tissu se
produisent au contact de surfaces solides ou presque solides, comme
des fibres. Ce mode de réaction a reçu le nom de stéréotropisme (1898)
et joue un rôle important dans la question des plaies et dans les pro-
cessus de l'organisme se produisant là où il y a des mouvements des
cellules du tissu. Ce stéréotropisme est apparent non seulement chez
les cellules normalement mobiles, mais même chez les cellules normale-
ment fixes, amenées à se mouvoir dans des conditions impliquant un
changement dans l'ambiance. Evidemment, il faut inclure les change-
ments accompagnant le développement embryonnaire.
Cette réaction stéréotropique peut être provoquée et modifiée expé-
rimentalement chez les amœbocytes, et elle dépend de changements
de consistance. Le stéréotropisme exprime donc le facteur qui, d'autre
part, conduit à l'agglutination, à la formation de tissu.
Le stéréotropisme dépend de l'aptitude à l'amœbisme. Au cours des
mouvements amiboïdes, il se fait des changements cycliques, semble-t-il,
dans la consistance des parties de protoplasma intéressées. En con-
nexion avec ceux-ci doivent en exister dans le pouvoir agglutinatif des
cellules de tissu. Les facteurs de l'amœbisme et ceux de l'agglutination
sont donc étroitement rapprochés. ]Vlais chez les cellules de tissu, toute
la surface est visqueuse; chez le protoplasme ce sont seulement des
parties localisées, d'où formation de pseudopodes. Le caractère du
mouvement amiboïde varie avec la consistance du protoplasme; c'est'
seulement à l'état presque liquide que la tension superficielle peut
jouer un rôle; chez le protoplasma consistant, elle ne peut intervenir^
— 207 -
56 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Le mouvement par où les cellules de tissu s'étalent, par exemple,
au contact de solides, est en relations avec l'amœbisme, mais en diffère.
Chez les amibocytes, il dépend aussi de la consistance du protoplasme.
Celui-ci s'étale quand se ramollit et se relâche la couche périphérique.
D'habitude l'amœbisme se produit en même temps, mais non toujours.
On peut accroître la consistance, expérimentalement, de telle façon
que l'étalement est empêché ou retardé, tandis que l'amœbisme reste
actif : par exemple par l'addition de doses défmies d'acides. Un peu
d'alcali favorise l'extension et ramollit la consistance, d'où adhésivité
et agglutination. Cet étalement est un facteur important dans la forma-
tion des tissus, et dans le développement embryonnaire la formation
du mésenchyme dépend de pareille transformation des blastomères
plus ou moins arrondis en cellules qui s'étalent et présentent l'amœ-
bisme. Les changements dans les propriétés agglutinantes des cellules
durant le développement embryonnaire sont importants, et on y voit
que des cellules rondes agglutinées, collées les unes aux autres par partie
du leur périphérie, deviennent des cellules qui s'étalent au contact d'un
substratum solide ou visqueux. L'adhésivité et l'agglutinabilité par
conséquent, des cellules constituent un facteur variable, et le degré de
variabilité diffère beaucoup selon les cellules et selon les conditions.
Elle est grande chez les amibocytes. Non collants dans le sang, ils le
deviennent dans un miheu différent, présentent l'amœbisme et s'agglu-
tinent entre eux et à d'autres cellules. Des variations considérables
sont probables. A l'état normal, les cellules endothéliales des vaisseaux
sont lisses, et laissent passer les autres cellules sans les retenir. Certpins
changements surviennent-ils dans le milieu, ces cellules deviennent
amiboïdes, migratrices et adhésives, ou bien deviennent phagocytiques,
ce qui présuppose des changements de consistance. Des changements
similaires sont très probables chez toutes les cellules épithéliales ou
conjonctives passant de l'état normal au migrateur et adhésif.
Le mouvement amiboïde implique une modification cyclique, loca-
lisée, de la consistance de la cellule. On peut montrer que l'adhésivité
d'un pseudopode l'emporte sur celle du reste de la cellule. Chez la
plupart des cellules, la variation en consistance et adhésivité est moins
marquée que chez les amibocytes; elles sont déjà éléments de tissus,
adhérant par partie de leur surface aux cellules voisines. Ceci est déjà
vrai des blastomères de l'œuf qui se divise, où certaines parties exté-
rieures ont déjà une viscosité telle que les cellules de segmentation
restent unies. L'union des cellules en tissus permanents peut s'opérer
au moyen de différenciations secondaires conduisant à la formation
de structures spéciales. 11 est permis de croire que quand, sous l'influence
de certaines excitations, ces cellules entrent en état de mouvement
amiboïde, ces différenciations sont au moins partiellement perdues, ce
qui implique un changement dans la condition de la couche extérieure
de la cellule qui présente l'amœbisme, et dont dépendent l'agglutina-
bilité, et par suite, le stéréotropisme.
Les changements de milieu conduisant à l'amœbisme, à des change-
ments de consistance du protoplasme, à la réponse stéréotropique,
jouent un grand rôle en pathologie, dans la cicatrisation, la croissance
des tumeurs, et partant le stéréotropisme exerce une influence consi-
dérable. Celui-ci est en jeu durant le développement embryonnaire,
et chez l'adulte, aussi dans l'ovaire (atre&ie des follicules), dans les
cellules endothéliales du corps jaune, durant la formation des vais-
— 208 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 57
seaux, et chez les lymphocytes émigrant à travers les surfaces épi-
théliales.
On peut aller plus loin dans l'analyse des facteurs, et surtout dans
la signification de l'agglutination pour la formation de certains com-
plexes de tissus. Généralement la division cellulaire non accompagnée
d'amœbisme tend à la production de surfaces épithéliales. Les tissus
à amœbisme actif et qui s'étalent peuvent produire des structures qui
diffèrent selon le degré d'agglutinabilité et d'énergie de l'amœbisme.
Avec un amœbisme marqué on a des tissus plus ou moins lâches. Ainsi
les fîbroplastes sont reliés entre eux par des surfaces de contact limitées
et émettent de longs pseudopodes en se déplaçant au milieu de corps
solides. Dans les tissus épithéliaux, la prépondérance de l'amœbisme
sur l'adhésivité est moins marquée, et ces cellules ont plus de contacts
et forment des couches plus ou moins assemblées. Les cellules de
sarcome se comportent comme les fibroblastes; celles de cancer ont le
caractère épithélial. Une forte adhésivité tend à produire des amas
cellulaires, et si avec cela il y a amœbisme et étalement, il se forme des
couches de tissu formées de cellules constituant un réseau, les cellules
s'éloignant des amas. Au cours de la formation de tissu telle qu'on
l'observe in vitro, on constate deux phénomènes, le stéréotropisme qui
conduit les cellules à se développer au contact de solides, et la tendance
des cellules à se développer en sens centrifuge par rapport au fragment
de tissu en culture, d'où un dispositif centrifuge, radial, souvent ramifié,
des éléments qui se forment. Ce dispositif est aisément étudié dans le
tissu amœbique. Ni la lumière ni l'état électrique ne paraissent jouer de
rôle, et il semble y avoir deux facteurs : 1° la tendance des cellules
qui adhèrent à se séparer, et à émettre des pseudopodes, en se mou-
vant de telle façon que les cellules unies en amas tendent à s'isoler;
2° la tendance de la cellule saine à continuer un certain temps à
former des pseudopodes à une même partie de sa périphérie. Ces deux
facteurs suffiraient à produire le mouvement centrifuge. Les cellules
isolées et les amas devenant moins nombreux avec la distance par
rapport au centre, on comprend la formation d'une structure plus ou
moins réticulée, ou bien ramifiée. Sans doute les mêmes facteurs sont
en jeu durant la croissance dans l'organisme.
La formation de tissus dépend d'une combinaison de mouvements
et de divisions cellulaires. Le contact avec une base solide est essen-
tiel pour l'expansion des tissus, mais l'expérience fait voir que celle-ci
peut se produire dans un milieu riche en oxygène. On peut expérimenta-
lement séparer la prolifération cellulaire mitotique et la migration des
cellules dans les cultures de tissus : mais en général les deux phéno-
mènes vont ensemble, produits par la même excitation. Un changement
approprié dans le milieu provoque généralement des altérations cellu-
laires conduisant aux deux processus — si les cellules y sont aptes,
La différence dans les réponses des divers tissus dépend de la structure
du tissu qui prédispose les cellules plutôt à l'une ou biCTi à l'autre réac-
tion.
La réaction stéréotropique des cellules de tissu à une modification
de milieu comprend l'amœbisme et des altérations de consistance de
la couche extérieure des cellules, altérations pouvant varier beaucoup
Une surface non collante peut devenir collante; une certaine adhésivité
localisée peut devenir plus générale ou plus forte. Ces changements
sont des réponses à une excitation : cela est très net pour les amibocytes
— ;eo9 —
58 ^ L'ANNÉE BIOLOGIQUE
et les réactions du tissu amibocytique expérimental; ce doit être vrai
aussi pour les autres tissus. — H. de Varigny.
Shaxell (J.)- — Sur la nature des processus morphogénéliques dans le
développement des animaux. — Ce mémoire donne un aperçu de multiples
expériences ou observations qui ont été réalisées chez l'Axolotl;
il y est question de retournement, de compression, de centrifugation de
l'œuf fécondé, de destruction, de déplacement, d'isolement de blas-
tomères; d'ablations de divers territoires des jeunes larves, de trans-
plantations de masses cellulaires non organisées, d'ébauches de membres,
de bourgeons de régénération, de fusion d'embryons, etc. Bref, ces
recherches embrassent pour ainsi dire tout le champ de l'embryologie
causale, mais elles sont exposées d'une manière tellement sommaire
qu'il est impossible de se faire une opinion sur la légitimité des déduc-
tions qu'en tire l'auteur. Bien plus, il n'est fait dans ce mémoire aucun
départ entre les innombrables données déjà établies chez d'autres
espèces et que S. retrouve simplement chez l'Axolotl, et les quelques
constatations nouvelles qu'il y ajoute; et d'ailleurs celles-ci, noyées
dans l'ensemble du mémoire, se réduisent à de pures affirmations. —
A. Dalcq.
Bund (G.) et Spemann (H.). — Isolement, dans les gastrulœ de Triton
ioeniatus et alpestris, des moitiés dorsales et latérales; leur développement,
leur régulation et leur post-génération. — Traité par des mains expertes,
l'œuf de Triton se prête à de véritables opérations chirurgicales, dont
l'intérêt n'est pas seulement dans la réalisation technique; le dévelop-
pement des œufs ou des larves ainsi mutilées ou remaniées nous révèle
dans l'œuf ou la jeune larve des facultés évolutives bien plus larges que
celles qui se manifestent au cours de l'ontogenèse normale. Certes, ce
pouvoir de « régulation » par la mise en action des potentialités totales
de l'organisme est un phénomène bien connu, mais les nouvelles expé-
riences de S. et R. permettent d'en préciser les modalités et d'apprécier
le degré de stabilisation ou de malléabilité des localisations germinales
dans la gastrula du triton. La méthode suivie dans ces recherches
consiste à partager, par une technique appropriée, la jeune larve, prise
au stade où se dessine l'encoche blastoporalu, en deux moitiés égales, et
à observer leur évolution. Les résultats varient évidemment suivant
que la section faite suivant un plan frontal laisse la zone blastoporale
toute entière dans une des moitiés de l'œuf ou que, pratiquée suivant
le plan sagital, elle partage au contraire le blastopore entre les deux
fragments.
Le cas du plan transversal est le plus simple; seule, la moitié blasto-
porale est, ainsi qu'il fallait s'y attendre, susceptible de développement.
Mais le fait remarquable consiste en ceci que le résultat varie suivant
l'âge de la larve opérée. Si la section ou l'étranglement est réalisé au
début de la gastrulation, au stade du blastopore en fer à cheval, il se
constituera un embryon bien proportionné, dans lequel les dimensions
de la plaque médullaire sont réduites en proportion de la diminution
du volume total; au contraire, si l'intervention a lieu alors que le blas-
topore est déjà circulaire, le petit embryon qui en résultera va posséder
une plaque médullaire aussi grande que les témoins, c'est-à-dire beau-
coup trop grande par rapport à sa taille actuelle. Il est donc manifeste
que dans les cas d'isolement, suivant un plan frontal, de la moitié
— :iio —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 59
blastoporale de rembryon, uiif régulation peut se produire, qui amène
la réduction du volume de la plaque médullaire, en rendant à l'épiblaste
banal des éléments qui normalement seraient intervenus dans la forma-
tion du système nerveux; ce pouvoir de régulation, très net au début de
la gastrulation, disparait avant que le blastopore ne soit complètement
fermé.
Dans les cas de section sagiUale que S. et R. efïectuent au stade
d' encoche blastoporale, les faits sont beaucoup plus compliqués. Il faut
se rendre compte de la déformation considérable que produit la section
que l'on opère à l'aide d'une fine baguette de verre appliquée sur le pôle
animal en direction sagittale, et que le poids d'un cavalier enfonce petit
à petit dans la substance ovulaire; ce n'est pas exactement une section
qui se produit, mais un refoulement des cellules de part et d'autre de
la baguette; à aucun moment, on n'a sur chaque moitié une tranche
béante limitée par un méridien sagittalement orienté; progressivement,
la masse de l'œuf s'étire suivant le plan sagittal si bien que les cellules
qui formaient au pôle animal la voûte de la cavité de segmentation
viennent, entraînées par la tige de verre, s'appliquer contre la zone
végétative où se trouve le blastopore; on peut assez bien se représenter
le processus en imaginant une demi-balle de caoutchouc dont on saisirait
la tranche entre les doigts en deux points diamétralement opposés et
que l'on étirerait ainsi jusqu'à ce que l'orifice circulaire se réduise à un
interstice linéaire. Dans les cas les plus favorables le partage de l'œuf
en deux hemigastrulae se fait presque sans perte de substance, les lèvres
de la plaie étant réduites à une fine suture au niveau de laquelle les
cellules du pôle animal sont contiguës à celles du pôle végétatif. Mais
la déformation est telle qu'il devient difficile d'apprécier l'origine et la
valeur des territoires qui constituent ces hemigastrulae; on peut toute-
fois y arriver en s'aidant d'un repère; c'est ce que S. et R. ont réalisé
en insérant au pôle animal relativement sombre des gastrulae de Tr.
lœnialus un petit fragment prélevé à la micropipette (Cf. Spemann 1919)
sur une gastrula, plus claire, de Tr. cristatus; une fois la scission réalisée,
ce repère se retrouve à proximité de la demi-lèvre blastoporale, séparé
de lui par une fine suture linéaire.
Si l'on réussit, grâce à ces quelques indications, à se représenter ces
curieuses hemigastrulae, on saisira également tout l'intérêt de leur
évolution. Tout d'abord, la gastrulation se poursuit; la demi-lèvre blas-
toporale, en forme de simple croissant, se transforme, par un processus
assez complexe sur lequel je n'insiste pas, en un orifice circulaire. Là où
se trouvait la demi-lèvre blastoporale, une plaque médullaire commence
à se dessiner; normalement, cette plaque médullaire remonte vers le
pôle animal en épousant la courbure de l'œuf; mais dans ces demi-
neurulae, en raison de la déformation générale, la plaque médullaire
s'infléchit brusquement en avant et suit dans toute sa longueur le trajet
de la suture. Ce fait n'a en soi rien de très remarquable, car on peut dire
que la demi-plaque médullaire prend naissance aux dépens des matériaux
qui lui étaient destinés, et qui ont été simplement déplacés, rejetés en
bas et en avant; toutefois, si les localisations germinales étaient au
moment de l'intervention strictement définies, on ne devrait trouver
qu'une demi-plaque médullaire; la suite du développement montre
qu'elle se complète du côté interne, que notamment la vésicule optique
et auditive y apparaissent, tout en conservant une taille réduite; d'une
manière générale les organes axiaux se complètent sur toute la longueur
- 211 —
60 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
de la larve, sauf dans la zone correspondant au blastopore; c'est là,
évidemment, le fait d'une post-génération. Mais il se passe quelque chose
de plus; de la région postérieure de cette plaque médullaire primaire,
un peu en avant de sa coudure, un bourrelet médullaire secondaire se
détache d'avant en arrière et va contourner le bouchon vitellin qui
persiste presque toujours au niveau du blastopore; et une étude minu-
tieuse, faite en s'aidant des repères dont j'ai parlé plus haut, permet
d'affirmer que cette petite plaque médullaire secondaire, qui donnera
dans la suite sur le côté de la queue normale, une queue accessoire avec
tous ses organes axiaux, est apparue par néoformation dans un terri-
toire qui normalement ne participe nullement à la formation du système
nerveux. C'est une autre preuve plus formelle encore de la réalité de la
postgénération. Outre l'intérêt qui s'attache à la constatation positive
d'un phénomène si souvent contesté, les résultats de S. et R. fournissent
d'utiles indications concernant la formation des monstres Janus, l'évo-
lution des nageoires, la question des situs inversas et le problème de la
symétrie. Mais ce qu'il importe surtout de souligner c'est que les phéno-
mènes de régulation et de postgénération s'atténuent à mesure que le
développement progresse; dans les cas de section frontale, la régulation
ne se manifeste qu'au début de la gastrulation; dans les sections sagit-
tales, la postgénération se produit sur toute la longueur de la larve, sauf
dans la zone qui correspond au blastopore; or c'est là que siège le « centre
d'organisation », que la différenciation progresse le plus rapidement, et
c'est par conséquent là aussi que survient en premier lieu la stabilisation
des localisations germinales. — A. Dalco.
Parseval (M. V.). — Le développemenl des œufs de Tuhifex riviilorum
soumis à la cenlrifugation. ■ — La force centrifuge détermine une sédi-
mentation des constituants ovulaires, protéines, graisses, deutoplasme
en couches bien distinctes; ce traitement a d'ailleurs pour effet de
modifier sur plusieurs points l'évolution de l'œuf. Parmi les particu-
larités qu'a rencontrées l'auteur, deux surtout sont à relever : 1° dans
les œufs centrifugés durant les cinèses de maturation, l'appareil achro-
matique prend souvent un aspect de tourbillons qui paraissent indiquer
qu'il existe ici de véritables filaments achromatiques; 2° le mode de
clivage de la masse cytoplasmique à la fe et à la 2^ mitose de segmen-
tation est fortement modifié par suite de l'accumulation du deutoplasme
dans une certaine zone de l'œuf; il n'en est pas de même pour le 3^ cycle
de mitoses; il semble qu'après la division en 4 blastomères la viscosité
du protoplasme se modifie. — A. Dalcq.
Carey (E. J.). — Transformalion expérimentale de la vessie à fibres
lisses du chien. — La différence essentielle entre le muscle pâle à fibres
lisses de la vessie et le muscle strié rouge, involontaire du cœur, dépend
de l'intensité différentielle de la pression hydrodynamique à laquelle
ont été soumises les cellules du mésenchyme, du cœur et de la vessie.
En faisant varier expérimentalement la vitesse d'application et l'inten-
sité de la pression intravésicales, déterminant la tension de la fibre
musculaire lisse de la vessie, pendant deux mois, à un degré compa-
rable à celui qui se présente dans le cœur, on transforme la fibre lisse
de la vessie, histologiquement, en fibre striée cardiaque, et physiolo-
giquement en organe| présentant la rythmicité tant que dure l'appli-
cation de l'excitantji^de la pression hydrodynamique.
— 212 —
HISTOGENÈSE ET MORPIIOGÉNÈSE 61
yVu point de vue embryologique fonctionnel, ou dynamique, les divers
muscles, lisses, cardiaques, striés, représentent des différences dans la
quantité de travail exécuté sur eux par les parties embryonnaires diffé-
rentielles durant les périodes actives de croissance. La différence essen-
tielle, donc, au point de vue physiologique entre les divers muscles est
leur capacité de travail, dépendant elle-même de la somme de travail
dépensée pour leur production. La raison des divers degrés d'énergie
possédés par les types de muscle constitue uniquement un problème
biomécanique d'embryologie et correspond à la somme différentielle
de tension optimum que ces muscles ont subie durant leur période de
formation en raison d'une zone énergétique dominante extrinsèque par
rapport à la région de myogénè.sc. La conclusion est que, en ce qui
concerne le muscle strié, c'est la fonction qui détermine la structure et
non le contraire. — H. de Varigny.
Arey (L. B.). — La vésicule ombilicale humaine. — A. a observé deux
cas de jumeaux humains très jeunes, où n'existait qu'une seule vésicule
ombilicale; il a publié sur ce sujet une note à laquelle F. T. Lewis fait
des objections. Chez le second échantillon il y avait une seule vésicule
reliée à l'un des embryons, et chez l'autre il n'y avait ni vésicule ni tige
de vésicule. Lewis croit qu'il y a eu là oblitération d'une des tiges.
A. pense qu'une division précoce inégale de la masse embryonnaire a
privé l'un des embryons de vésicule. Il n'y a en effet pas trace de vési-
cule, ni de tige; le cordon ombilical ne présente pas de tige non plus;
la vésicule unique ne présente pas trace d'une seconde tige; en outre,
bien que la tige de la vésicule se sépare normalement de l'intestin chez
des embryons un peu plus jeunes, la relation avec la vésicule est con-
servée plus longtemps. (Sur ce point la critique de L. implique de façon
non intentionnelle l'idée erronée qu'il est même remarquable que l'autre
tige ait conservé sa connexion avec le sac jusqu'à cette période; dès
lors, la disparition précoce de l'une est entièrement évidente.) Enfin,
le pédoncule avec ses vaisseaux est généralement reconnaissable un
temps notable après la 6^ semaine : après le 4^ mois, dit minot, mais
non au 6«; parfois des traces des vaisseaux subsistent à la naissance :
en tout cas, ils sont présents chez les embryons ayant 5 ou 6 fois les
dimensions de celui dont il s'agit. — C'est pourquoi A. a préféré l'hypo-
thèse d'une séparation primitive : l'autre n'est toutefois pas indéfendable.
Quelle que soit l'interprétation, l'objectif réel de la note subsiste : dans
les deux cas, les deux embryons viennent d'un œuf unique. En disant
que la vésicule ombilicale n'est pas essentielle pour la croissance de
l'embryon ou la différenciation requise de ses parties, A. n'avait en
vue que la croissance et la différenciation coïncidente de ses parties;
il voulait seulement dire que la vésicule ne signifie rien pour la croissance.
Il faisait observer que l'embryon en question est un peu plus volumi-
neux que l'autre, ajoutant que chez les plus jeunes embryons humains
connus alors qu'elle pourrait être utile, la vésicule consiste en un simple
sac endodcrmique contenant des masses coagulées. L'embryon n'ac-
quiert des dimensions appréciables que tard, longtemps après l'établis-
sement des relations de nutrition adéquates avec la mère. Il n'est
nullement question du développement morphologique, mais seulement
de la croissance. Naturellement l'intestin et l'allantoïde doivent se
former quelque part et la vésicule est assurément le point d'origine,
mais la vésicule pourrait totalement manquer que pourtant l'intestin
— 213 —
62 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
continuerait à provenir de l'endoderme qui en forme pour la plus grande
partie le tout. C'est en pensant ainsi qu'A, a écrit que la fission a pro-
bablement été telle que l'un des deux embryons a reçu toutes les cellules
destinées à former la vésicule. Il ne songeait nullement à nier l'origine
de l'intestin dans l'endoderme, dans la vésicule. Et Lewis se déclare
parfaitement satisfait de cette explication. — H. de Varigny.
Lewis (F. T.). — Vinulililé du sac à jaune humain. — Un anatomiste,
Arey, a décrit un chorion humain contenant 2 embryons de 11,5 et
12 millimètres : l'un a le sac, l'autre n'en a pas, et la coupe du cordon
ombilical ne révèle pas trace d'une prolongation du sac. D'où la conclu-
sion que ce sac est un vestige sans utilité; c'est du reste l'embryon le
plus long qui était privé de vésicule ombilicale. Mais la conclusion
est-elle admissible? On sait que la vésicule fonctionne au début de la
vie embryonnaire puis se réduit et atrophie. N'est-ce pas là un cas
d'oblitération précoce de la tige du placenta, qui lui aussi sert, et sert
beaucoup, un temps, puis disparaît? La chose n'est pas claire... —
H. DE Varigny.
Giroud (A.). — Noies sur le lube digestif d'Ascaris holoplera {Rudolphi) ,
— Le revêtement interne de l'œsophage se continue avec la lamelle
basale qui limite en dehors le tube intestinal. Une telle disposition
semble commandée par l'absence d'enveloppe musculo-conjonctive : ce
serait une structure compensatrice. La cellule intestinale est constituée
sur le type des autres Ascarides. Au-dessous du plateau strié, on trouve
la zone homogène de Romeis, formation très générale, identique à la zone
sous-basale de Nicolas, et représentant comme elle les racines d'un
appareil ciliaire modifié. Chez V Ascaris holoplera elle renferme un corps
lenticulaire plan-convexe finement granuleux et peu dense, de subs-
tance encore indéterminée. Dans le protoplasme de la grande vacuole
axiale sont disséminés des grains jaunes, bien connus chez les Ascarides
et qui paraissent avoir une origine mitochondriale. Ils sont souvent plus
ou moins fusionnés deux à deux (ce serait une fusion lente en raison
de leur faible tension superficielle). Chez l'animal fixé simplement au
formol, le chondriome s'est présenté sous forme de longs chondrio-
contes. Et l'auteur ajoute : « Généralement on considère la mitochon-
drie comme un complexe protéolipoïdique. De nombreux travaux
paraissent avoir établi la présence d'un corps gras dans sa composition.
Il n'en est peut-être pas de même, malgré les observations de Regaud,
Fauré-Frémiet, pour le corps albuminoïde qui l'accompagnerait. La
fixation du chondriome par un agent qui précipite les albumines et qui
n'insolubilise point les corps gras (au moins à l'état pur) semble prouver
l'existence de ce deuxième constituant ». — M. Aubertot.
Merker (Dr. E.). — L'orientation des molécules dans le squelette calcaire
des Echinodernies et sa cause probable. — Les plaques squelettiques des
Echinodermes et les spicules des Eponges calcaires se comportent
comme si chaque pièce était découpée dans un cristal unique de spath,
c'est-à-dire que chacune est optiquement un unique individu cristallin.
Pourtant elles n'ont nullement la forme de cristaux et chez les Echino-
dermes elles sont spongieuses et formées de trabécules, orientées de
— 214 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÉSE 63
façon variée. Mieux encore : dans le squelette entier d'un animal, les
axes optiques se montrent souvent disposés selon un ordre déterminé :
ainsi l'axe optique dans les éléments du pédoncule et des bras chez les
Crinoîdes coïncide avec leur axe morphologique. Quelle peut être la
cause de cette disposition régulière? La formation de l'axe optique a
certainement pour cause la disposition des molécules, ou même des
atomes, et cet axe est déterminé dès le dépôt de la première particule
calcaire, car les autres doivent s'y adapter ensuite régulièrement, comme
dans l'édification d'un cristal ordinaire. L'orientation régulière des
axes dans le squelette d'un animal entier suggère l'action d'une force
générale extérieure. M. pense à la pesanteur. Dans une molécule de
calcaire, il est très probable que l'atome de G occupe le centre. Or,
l'atome de Ca est 2 fois 1/2 plus lourd que l'atome de 0 et 3 fois 1/2
plus que l'atome de G. Puisqu'il est placé excentriquement, la molécule
de calcaire est en quelque sorte polarisée et on conçoit que la pesanteur
puisse avoir sur elle une action d'orientation : il n'est même pas néces-
saire que l'atome de Ga en occupe toujours dans l'état d'équilibre la
position la plus déclive : il peut fort bien s'établir entre les forces cris-
tallines et la pesanteur un état d'équilibre différent : il suffit que cet
état soit le même pour les premières molécules qui se déposent. A ce
noyau cristallin viendront ensuite s'ajouter régulièrement les autres
molécules du cristal. Plus tard, la pesanteur agira toujours, mais elle pourra
alors être vaincue par les forces d'attraction cristallines. Une fois com-
mencé, le cristal pourra donc être déplacé ou déformé, tout en continuant
à grossir régulièrement. Ge serait donc par suite de l'action de la pesan-
teur que la direction principale des axes optiques est verticale dans les
spicules de Sycandra elegans, que, dans les plaques des bras des Astéries
et des Ophiures, ces axes sont perpendiculaires à l'allongement des
bras, c'est-à-dire verticaux dans la position physiologique. Une excep-
tion se remarque pourtant dans les plaques ventrales des bras des
Ophiures, dont les axes sont longitudinaux. Mais d'après Bêcher ces
plaques sont originairement des formations spiculaires; elles étaient donc
primitivement dressées et c'est secondairement que, par une action
dynamique biologique, elles ont été déplacées. Ghez les Grinoïdes, les
axes du pédoncule sont restés verticaux; pour les plaques du calice,
leurs axes paraissent d'autant plus voisins de la verticale que l'animal
est plus jeune; de même pour les pièces des bras : c'est par la croissance
ultérieure que leurs axes optiques divergent et s'écartent de la verticale.
Et il est remarquable que la disposition primitive des axes optiques
soit bien conservée surtout chez les Grinoïdes qui sont primitifs. On
rencontre bien des difficultés dans les plaques du disque des Ophiures
et le squelette des Oursins; mais il faudra étudier à ce point de vue
la première apparition des plaques chez la larve, puisque celle-ci peut
être modifiée secondairement. — A. Robert.
Schmidt (W. J.). — Les sclériles de VOdocoralliaire Briareum considérés
comme des biocristaux. — Etudes des propriétés optiques des spicules de
Briareum. Alors que chez la plupart des Gorgones, les spicules sont formés
par un aggrégat de cristaux très petits de calcite, chez Briareum chaque
sclérite se comporte, au point de vue optique, comme un cristal unique,
mais dépourvu de facettes cristallines. On ne peut donc considérer la
forme de ces spicules comme résultant des forces de cristallisation
propres de leur substance; l'activité des cellules qui les ont sécrétés y
— 215 —
64 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
entre pour une grande part. Une série d'anomalies de ces sclérites sont
étudiées en détail et les résultats obtenus confirment cette notion géné-
rale. — A. Dalcq.
Biddle (Oscar). — Jumeaux idenïiques de Pigeon nés d'œufs de taille
aberrante. — R. a noté, sur environ 18.000 œufs de Pigeon, les dimen-
sions comparées de l'œuf entier et du jaune d'œuf; d'autre part, une
vingtaine de mille d'œufs ont été pesés et incubés. Parmi ces derniers,
7 ont donné naissance à des jumeaux identiques, et il se trouve que 5
de ces œufs sont de dimensions tout à fait anormales : quatre sont très
gros, un est très petit. Le sexe a été déterminé dans trois cas : jumeaux
femelles, issus d'œufs très gros. D'après les recherches antérieures de
R., chez le pigeon, les gros œufs donnent des femelles, les petits, des
mâles. — A. Drzewina.
Kotte (Walter). — Cultures de méristèmes radiculaires. — Pour la
première fois des méristèmes isolés ont été cultivés. Ceux du point
végétatif des radicules de Pisum ont paru favorables à K. A des radi-
cules longues de 10 à 20 millimètres il décapitait l'extrémité longue de
1 millimètre avec la coiffe, puis cette pointe était placée dans le liquide
nutritif de Knop additionné de diverses substances organiques. Au
bout de 10 à 12 jours, ces infimes boutures avaient donné naissance à
des racines normales atteignant jusqu'à 36 millimètres de longueur. Un
fragment de 2 millimètres de radicule de Zea Mays s'est même développé
en un radicule de 140 millimètres avec ramifications, faisceaux nor-
maux, endoderme à cadres subérisés. Les fragments cultivés en position
renversée se sont recointés par géotropisme, ne donnant ses radicules
latérales que sur le côté convexe. Si nous admettons avec Haberlandt
que les divisions cellulaires dans les méristèmes primaires sont dues à
l'action d'hormones spéciales {Teilungshormonen), les expériences de K.
démontrent que ces hormones sont élaborées par le méristème lui-même.
— H. Spinner.
Obaton (F.). — Sur le nanisme des feuilles des arbres. — La compa-
raison ae feuilles d'un même arbre mais de taille différente conduit à
leur reconnaître des formes dissemblables. Leurs éléments anatomiques
ont des dimensions analogues et sont en nombre égal sur une coupe
transversale, les vaisseaux qui irriguent le même nombre de cellules
ont le même calibre, le groupement dé ces vaisseaux en faisceaux se
fait de la même manière tant que les nervures comparées desservent
une surface foliaire identique, mais dès que le nombre d'éléments à
vasculariser devient plus considérable, le nombre des vaisseaux augmente
et la quantité de faisceaux libéro-ligneux s'accroît. Les feuilles adultes
d'une même espèce ont la même épaisseur. Une petite feuille adulte
n'est pas la réduction" d'une grande; le nanisme des feuilles consiste
presque uniquement dans la réduction du nombre des éléments et non
dans la diminution de leur grandeur. — F. Moreau.
Kostytschew (S.). — La structure et V épaississement des troncs ou tiges
de dicolylées. — K. s'attaque à Sachs et à De Bary dont les théories
vieilles d'un demi-siècle ne sont plus exactes quant à l'interprétation
des structures primaires et secondaires de la tige. Une étude appro-
fondie faite sur 133 plantes typiques, arbres et plantes herbacées, a
— 216 —
HISTOGENÈSE ET MORPIIOGÉNÈSE 68
amené K. aux conclusions suivantes : 1" la répartition du procambium
est déterminante chez les dicotylées, s'il forme un anneau continu : il
donnera du bois et du liber, s'il est discontinu, un cambium inlerfasci-
culaire peut intervenir, mais ne donne naissance qu'à du parenchyme;
2° Les traces foliaires doivent être distinguées des faisceaux libéroli-
gneux proprement dits, les derniers sont autonomes, les premières sont
le résultat dune corrélation entre le développement de la feuille et celui
de la tige. — ■ H. Spinner.
Blaringhem (L.). — Sut la pœdogénèse du Chanvre. — L'auteur a obtenu
des lignées pœdogénétiques de Chanvre produisant des graines alors
que les pieds n'ont que 13 à 25 centimètres de hauteur; après la forma-
tion de ces graines juvéniles, la plante peut subir une période de repos
dans sa croissance terminale, au cours do laquelle la tige s'épaissit, puis
elle peut reprendre le développement et, parvenue à l'état adulte, former
de nouvelles graines. Les graines juvéniles sont plus petites que les
graines formées plus tard, elles sont aussi moins lourdes; un certain
nombre d'entre elles sont fécondes. — H. Moreau.
Saunders (E. R.). — La Ihéorie phyllodermique de la lige. — Il ressort
de l'examen des feuilles décurrentes que la surface de la tige relève des
feuilles dont elle n'est que le prolongement de la surface; l'auteur géné-
ralise cette vue, qu'il fonde sur l'étude d'un certain nombre de végétaux.
— F. Moreau.
Patouillard (N.). — • Une anomalie canlharelloïde de Clilocybe dealbata
Fr. — Cette anomalie rentre dans le groupe Phlebophora Lév., qui com-
prend les anomalies cantharelloïdes d'agarics leucosporés. Les échan-
tillons qu'elle atteint monti'ent sur leur face hyménienne des plis rayon-
nants, à tranche arrondie et obtuse, rameux-dichotomes, plus ou moins
crispés, parfois anastomosés et rappelant les plis des Chanterelles. La
cause de l'anomalie est inconnue. — F. Moreau.
Roubaud (E.). — Études sur le sommeil hivernal pré-imaginal des
Muscides. — Les Mouches ccAnmunes peuvent hiverner non seulement
sous la forme adulte, fait connu depuis longtemps, mais aussi à l'état
de larves ou de pupes, phénomène qui est moins bien connu que le
premier. Le sommeil hivernal des larves n'est nullement dû, comme
on l'a cru jusqu'à présent, à l'action du froid, « il n'est pas plus lié à
l'hiver que notre sommeil nocturne à la nuit «.: il marque un temps
d'arrêt rythmique, obligatoire, une « diapause », au cours de l'évolu-
tion; ce temps d'arrêt survient indépendamment du froid, mais peut
cesser à la suite d'excitations brusques, actions mécaniques (piqiires,
brûlures, centrifugation), ou physiques (chauffage brutal précédé ou
non par un froid, variation d'humidité, action prolongée d'une basse
température). R. distingue parmi les Mouches deux catégories biolo-
giques essentielles; les unes (espèces homodynames) {Musca domeslica,
Stomoxe, Drosophile, etc.), sont douées d'une activité physiologique
constante et obéissent toute l'année aux influences thermiques ; le froid
arrête momentanément cette activité (arrêt non obligatoire, qui reprend
aussitôt que la températux*e s'élève); si la température est maintenue
constante, Igs générations se succèdent indéfiniment pendant toute
l'année, même en hiver, avec la même eouLiuuité; les Mouches de l'autre
— 217 —
ANN. UIOL. — T. ni. F.\SC. 'i (19^«i-ly23) 5
66 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
catégorie (espèces hétérodynames) (M. verte, Sarcophage, Mydssa pla-
typtera, Tachinaires) ont intercalé, parmi des générations à évolution
rapide, sensibles au froid comme à la chaleur, des générations qui
offrent des périodes d'inertie, des diapauses obligatoires, au cours
desquelles l'organisme échappe totalement aux influences thermiques.
La période d'inertie affecte soit la larve qui a achevé sa croissance,
soit la nymphe au commencement de sa transfoi^mation. Il se trouve
que, fortuitement, dans nos régions, les périodes d'inertie qui affectent
les espèces hétérodynames coïncident avec la saison froide; la vie active
reprend au printemps, souvent d'une façon précoce; ce réveil printa-
nier n'est pas dû à l'mfluence d'excitations propres à la saison, entre
autres à des excitations lumineuses; c'est le froid qui, loin d'être l'agent
qui détermine le sommeil hivernal, ramène le développement suspendu
lorsqu'il a agi d'une façon prolongée, — ce qui est précisément le cas
pendant l'hiver — ;i' il faut l'hiver pour faii'e cesser le sommeil d'hiver ».
L'arrêt rythmique de l'activité de ces Insectes correspond à des
nécessités d'excrétion : les larves ou les nymphes qui vont hiverner ont
leurs cellules adipeuses et leurs tubes de Malpighi surchargés de pro-
duits d'excrétion qui intoxiquent l'organisme; cet empoisonnement
se traduit par une dépression physiologique, par une torpeur, sorte
d'asthénie spécifique. Pendant le sommeil hivernal, les organes excré-
teurs continuent à fonctionner et débarrassent activement l'organisme
de l'excès de substances toxiques; une fois épuré, ce dernier peut
reprendre sa vie active; mais cette épuration qui doit réactiver les
larves hivernantes ne se produit efficacement qu'en l'absence de cha-
leur : à basse température, en effet, les échanges de nutrition sont
extrêmement ralentis, la production urinaire est par conséquent très
affaiblie, et la fonction excrétrice, dont l'intensité n'est pas diminuée,
peut assurer au mieux la désintoxication nécessaire; si la température
était maintenue élevée, larves ou pupes continueraient à produire de
nouvelles quantités d'excrétats que les organes rénaux ne pourraient
arriver à évacuer, et .l'animal succomberait; le froid le sauve. Chez la
Mouche domestique, l'appareil excréteur est parfaitement réglé, et c'est
pourquoi l'activité évolutive ne paraît pas se ralentir : les générations
peuvent se succéder sans interruption. Chez les espèces hétérodynames,
par contre, il y a désharmonie entre la puissance multiplicatrice et les
facteurs physiologiques d'excrétion; ces M. sont précocement surchar-
gées de produits d'excrétion résultant de leur activité normale, lèguent
à leurs générations tardives un patrimoine héréditaire d'intoxication
qui les rend incapables de se développer; c'est alors que survient la
diapause, période de détente qui permet aux générations épuisées de
se refaire. Cette période de repos réparateur coïncidant avec l'hiver,
circonstance heureuse, mais non voulue, les M. hétérodynames ne devront
pas habiter les régions où il n'y a pas d'hiver; c'est, en effet, ce que l'on
constate pour nos Mouches à viande [Calliphora vomitoria, erythroce- .
phala, Savcophaga carnaria), qui ne se rencontrent pas dans les régions
chaudes du globe en dehors des localités à altitude élevée; les espèces
homodynames (M. domestique, Stomoxe) sont par contre répandues
sur toute la terre. La diapause peut d'ailleurs cesser non seulement
par un froid prolongé, mais aussi — c'est le cas chez les animaux esti-
vants — par une déshydratation prolongée.
L'auteur tire de ces études des considérations originales au sujet de
différents processus évolutifs. Il explique, par exemple, le déterminisme
— 216 —
CELLULES SEXUELLES, FÉCONDATION. — PARTHÉNOGENÈSE &1
de la métamorphose des Insectes : la larve est un complexe biologique
comprenant l'organisme larvaire bien développé et l'organisme em-
bryonnaire emboîtés; le second est, au début, inhibé dans son dévelop-
pement par des facteurs d'intoxication résultant du métabolisme
larvaire lui-même; mais dès que les organes excréteurs larvaires sont
arrivés à évacuer les produits toxiques, l'activité imaginale réapparaît,
l'organisme de l'adulte reprend le dessus et provoque rapidement, par
les produits résultant de son métabolisme propre, la destruction de
l'organisme larvaire qui l'abrite. Les phénomènes de progénèse ou de
pœdogénèse, toujoui's caractérisés par un arrêt de développement,
s'expliquent de la même façon. La plupart des processus de vie latente
se ramènent eux aussi (sauf ceux provoqués par le froid) à des pro-
cessus asthéniques liés à une intoxication (fatigue, épuisemcnL précoce...);
tel est le cas des enkystements des Protozoaires, des sporulations chez
les végétaux inférieurs, des éléments des gonades, des bourgeons et
tubercules végétaux, des gemmules d'Epongés, des bourgeons d'Hy-
draires et de Bryozoaires, des statoblastes, etc. La période d'inertie de
l'ovule mûr avant la fécondation représenterait elle-même un état
asthénique qui serait la conséquence de l'activité intense manifestée
pendant l'ovogénèse. — P. Remy.
Cellules sexuelles, fécondation.
Parthénogenèse
Belar (Karl). — Unlersuchungen iiber den Formwechsel von Aclinophrys
sol. (Biol. Centralbl., XLI, 385-395, 3 fig., 1921.) [70
Buchholtz (J. T.) and Blakeslee (G. F.). — Sludies of the pollen lubes
and abortive ovules of the Globe mulanl of Dalura. (Science, 2 juin
1922, 597.)
[Un des résultats de cette étude encore en cours semble être que,
chez le Dalura, il y a une sélection entre gamétophytes, et d'autre
part que les divers mutants du Dalura semblent présenter une condi-
tion où les mutations tendent à disparaître parce qu'elles ne sont pas
favorisées par les processus de la sélection du développement. —
H. DE Varigny.
Giesberg (H.). — Eihûllenbildung der Vôgel, sowie Enlslchung der Far-
bung der Vogeleier. (Biol. Centralbl., XLI, 252-268, 3 fig., 1921.) [69
Giglio-Tos (Ermanno). — Enlwicklungsmechanische Sludien. I. Die erslen
Furchungsebenen bel den Eiern der Seeigel. (Arch. f. Entw. Mech. d.
Or g., LI, 1/2, 79-150, 1922.) . [69
Johnson (H. H.). — Péri plierai migration of a cenlriole derivalive in the
Spermatogenesis of Œcanlhus. (Science, 29 décembre 1922, 759.)
•[Il s'agit d'un centriolo dérivé émigrant le long du filament axial
vers un point éloigné du nucléus, c rnii fournit un type intermédiaire
— Zi\) —
(iS L'ANNÉE BIOLOGIQUE
à deux autres bien connus (spermatogenèse de beaucoup d'invertébrés,
de la plupart des insectes, etspei'matogenèse de divers vertébrés, mam-
mifères en particulier). — H, de Varigny.
Just (E. E.)- — The effecl of sperm boiled in oxalaled sea-waler in inilia-
iing deuelopment. (Science, 18 août 1922, 202.) [72
Kirchner (0. v.) — • Zur Selbslbesldubung der Orchidaceen. (Ber. d. d.
bot. Ges., XL, 317-321, 4 fig., 1922.)
[K. a démontré l'autogamic de Liparis Loeselii Rich et d'Epipadis
microphylla Sw. — H. Spinner.
Me Cartney (J. L.). — Siudies on Ihe mechanism of slerilizalion of ihe
feniale by spcnnoloxin. (Amer. J. of PlivsioL, LXIII, No. 2, Jan.
1923, 207-217, 3 tableaux.) " [72
Picado (C.)' — Germination brusque du pollen dans Vexlrail d'ovule
homologue. (C. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 924, 1922.) [73
Remotti (Essore). — Contribution à Vélude des processus biochimiques
de la fécondation. Fonction antixénique du liquide périuilellin des œufs
des téleostéens. (Arch. Int. Physiologie, XX, fasc. 3, 15 fév. 1923,
371-376.) [71
Schmitt (E. M.). — Beziehungen zwischen der Befruchlung und dcn
post floralen Blûlen. bzw. Fruchlslielbewegungen bei Digitalis purpurea,
Digitalis ambigua, Althsea rosea und Linaria cymbalaria. (Zeits.f. Bol.,
XIV, 625-675, 1922.) "[73
a) Schiirhoîf (P. N.). — Die Teilung des vegetatiuen Pollenkernes bei
Eichhornia crassipes. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XL, 60-63, 1 fig.,
1922.)
[S. a pu constater ce cas unique de la division du noyau végétatif
après la séparation de la cellule générative. 11 ne peut l'expliquer. —
H. Spinner.
b) — ■ — Die Befruchlung von Viscum album L. (Ber, d. d. bot. Ges.,
XL, 314-316, 6 fig., 1922.) [73
Stieve (H.). — Jahreszeitenschwankungen im Bau des Vogeleileiters.
(Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 3/4, 607-618, 1922.)
[L'oviducte du choucas s'hypertrophie considérablement à la
période de ponte, au moment où l'ovaire contient de nombreux folli-
cules mûrs. — • A. Dalcq.
Weber (A.). — Essais de surfécondation hétérogène chez les Batraciens.
(G. R. Soc. de Biologie, LXXXVII, 904, 1922.) [71
Woodburn (W. L.). — Spermatogenesis in Asierella hemisphœrica Beaur.
(Ann. of Bot., XXXVI, 535-539, 1922.) [71
Wylie (R. B.). — A note on ihe sperms of Vallisneria. (Science, 13 oct.
1922, 422.)
[Note sur les techniques à suivre pour observer la fécondation. —
H. de Varigny.
— 220 —
I
CELLULES SEXUELLES, FÉCONDATTON. — PARTHÉNOGENÈSE 00
Giglio-Tos (E.)- — Etudes sur la mécanique du développement. 1er jvf^_
moire. Les premiers plans de segmentation dans Vœuf d'Oursin. — Les
processus de la fécondation et de la segmentation chez l'Oursin sont
depuis longtemps bien connus. L'auteur croit cependant nécessaire d'en
donner une nouvelle description qui, sur beaucoup de points, s'éloigne
sensiblement des notions classiques. Il attribue notamment une impor-
tance considérable à la gangue gélatineuse et au micropyle qui la
transperce; ce n'est que par cette voie que le spermatozoïde peut
atteindre l'œuf. Bien plus, le diamètre du micropyle est stricte-
ment proportionné aux dimensions du spermatozoïde de l'espèce en
cause; les possibilités d'hybridation seraient même liées à ces dimen-
sions du micropyle; les cas d'incompatibilité des gamètes s'explique-
raient « simplement » par la largeur de la tête du spermatozoïde; et
quant à ce fait si remarquable, que J. Loeb a décrit et analysé, que
l'hybridation irréalisable dans l'eau do mer normale devient possible
si l'on augmente l'alcalinité du milieu, il résulterait simplement de ce
que l'alcaîi, en dissolvant la gangue, élargit le micropyle. G. -T. décrit
en détail tous les processus de la fécondation et souvent en les présen-
tant sous un angle très particulier. Il affirme notamment que le centro-
some spermatique est divisé bien avant l'amphimixie, que le l^i" fuseau
de segmentation est complètement mobile à l'intérieur de l'œuf et se
place toujours horizontalement quelle que soit l'orientation du pôle
animal. [Il est vraisemblable que dans ces expériences d'inclinaison du
microscope l'œuf, quoi qu'en dise G. -T., roule dans ses enveloppes],
que l'élongation de l'œuf, avant l'apparition du sillon, est limitée par
la présence de la membrane de fécondation. Dans l'ensemble, ou bien
la description de G. T. ne fait que rappeler des données bien connues,
ou bien les particularités qu'elle y ajoute sont sujettes à caution. Quant
à l'interprétation des faits, qui ne vise à rien moins qu'à exprimer les
phénomènes biologiques sous la forme de lois mathématiques, elle est
basée sur la conception des » Biomories », particules élémentaires de
la substance vivante, auxquelles l'auteur, par un artifice trop souvent
employé, confère toutes les propriétés requises pour dissiper les mystères
les plus délicats de la physiologie de l'œuf. — A. Dalco.
Giersberg (H.). — Formation des enveloppes de Vœuf et apparition de
la couleur des œufs d'Oiseaux. — D'après Surface (1912), le pavillon
et la trompe sécréteraient la « membrana chalacifera » et les chalazes
de l'œuf. Mais le contenu des cellules glandulaires de ces régions est
si clair qu'il est difficile de lui attribuer la formation d'une membrane
aussi compacte. Il est plus probable que cette sécrétion intervient
pour modifier la consistance du jaune; celui-ci, en effet, devient en
ce point plus volumineux et plus élastique, ce que Coste attribuait
déjà à une absorption de liquide. Les chalazes se forment plus bas.
La partie albuminifère do l'oviducte sécrète une grande partie de
l'albumen. Mais une couche externe plus fluide, formant 50 à 60 % du
poids total du blanc de l'œuf, est sécrétée plus bas, dans l'isthme qui
suit la région albuminifère, et surtout dans l'utérus; là, la substance
albumineuse diffuse à travers la membrane coquillière et la coque
calcaire, déjà en partie formées. Ce n'est qu'après un séjour de 6 à
7 heures dans l'utérus que cette absorption osmotique d'albumine
diluée prend fin. L'albumine apparaît sous forme de grains de sécrétion,
qui sont émis dans la lumière de l'oviducte et qui, là seulement, se
— 221 —
70 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
transforment on une masse colloïdale, collante, plus homogène quand
il s'agit de la sécrétion des glandes en tube, plus collante et en forme
de fdaments si elle provient des cellules caliciformes. L'albumine est
imprégnée de mucine, sans doute produite par les cellules muqueuses,
très développées dans tout l'oviducte.
La membrane coquillière fibreuse est produite par les glandes en
tube de l'isthme. Ces glandes émettent des granulations qui s'accolent
à l'albumen de l'œuf. Les grains les plus superficiels se gonflent d'abord
et confluent, se transformant en une masse colloïdale qui se coagule
sous forme de fibres. Les couches profondes ne subissent cette trans-
formation que dans l'utérus, sans doute sous l'influence de la diffusion
de l'albumine diluée à travers la coquille calcaire, déjà en partie formée.
La coquille est produite par les glandes en tube de l'utérus. Chacune
de ces glandes produit une goutte de sécrétion qui se colle à la membrane
coquillière. Autour de ces gouttes, des grains de sécrétion laissent
déposer le carbonate de chaux, qui donne naissance à des sortes de
papilles faisant saillie dans l'épaisseur de la membrane.
La coloration des œufs apparaît dans l'utérus. Le pigment est
formé par dégénérescence des globules rouges dans les capillaires
de la région albviminifèrc : le noyau des hématies se résout en
gouttelettes qui semblent devenir des grains de pigment. Ceux-ci
passent dans la lumière de l'oviducte et gagnent l'utérus où ils se fixent
à la coquille et la pénètrent. Ils sont en suspension dans un liquide
riche en albumine qui, en se coagulant, donne naissance à la cuticule
de l'œuf.
Le fait que le pigment descend dans l'utérus de la partie supérieure
de l'oviducte explique que les taches colorées sont surtout développées
au pôle supérieur. C'est d'ordinaire le pôle obtus qui est en haut. Pour-
tant, chez les Vautours et quelques autres Rapaces, c'est presque régu-
lièrement l'inverse. On ne sait comment se produit la teinte générale
uniforme des œufs quand elle existe. — A. Robert.
Belar (Karl). — Recherches sur les changemenls morphologiques chez
Acîinophrys sol. — L'auteur confirme l'existence chez cet animal de
la psedogamie; mais il précise les phénomènes de maturation. Un
individu se contracte et s'entoure d'une enveloppe gélatineuse, puis
subit une division progame. Dans les noyaux des deux gamètes se
passent alors des changements identiques au schéma hétéro-homéo-
typique des Métazoaires. 44 chromosomes apparaissent, qui se conju-
guent deux à deux. B. croit même avoir aperçu que les chromosomes qui
se conjuguent sont de taille correspondante. Les filaments accolés se
séparent ensuite légèrement et semblent enroulés l'un à l'autre : c'est
le stade strepsinema. Ils se raccourcissent alors et s'accolent étroite-
ment, sauf en un point où la séparation reste visible. A ce moment
apparaît le premier fuseau de maturation, qui sépare les chromosomes
de chaque paire et réduit le nombre des chromosomes à 22. L'un des
noyaux-filles dégénère. Seconde mitose, dans laquelle les chromosomes
se clivent normalement; et l'un des produits se détruit encore. Les
noyaux des deux gamètes reviennent ensuite au repos et se fusionnent.
L'auteur insiste sur l'identité des phénomènes de maturation chez les
Protozoaires et chez les Métazoaires. « La grande variété des modes de
division du noyau que nous rencontrons chez les Protistes, dit-il, est
uniquement l'expression du développement varié des composantes
— 222 —
CELLULES SEXUELLES, FftCONDATION. — PARTnÉNOGÉNÈSE 7i
motrices soit des éléments du fuseau, etc. C'est ce développement
inégal qui donne à une mitose de Protiste un caractère simple ou
bizarre. » Mais la chromatine, c'est-à-dire la composante idio-générative
du noyau, montre chez les Protistes comme chez les autres organismes
essentiellement la même série de changements morphologiques.
Il y a une légère différence entre les gamètes : dès le stade strepsinema
le noyau d'un des gamètes est en avance dans son développement, si
bien que sa '2^ mitose de maturation a lieu 15 à 30 minutes avant celle
de l'autre. On voit alors le gamète précoce émettre vers son conjoint uu
pseudopode qui déprime sa surface, puis se fusionne avec lui et le gamète
actif s'écoule tout entier dans l'autre, de telle façon que le zygote occupe
la place du gamète passif. L'isogamie n'est donc qu'apparente, ce qui
viendrait à l'appui de la théorie de Butschli-Hartmann, d'après
laquelle il n'existerait pas de véritable isogamie; car l'existence d'un
acte sexuel exigerait l'existence préalable d'une différenciation sexuelle.
La paedogamie peut être empêchée si on maintient les animaux dans
des conditions constantes, tandis qu'on la provoque à coup sûr en
abandonnant les cultures à elles-mêmes, sans renouveler leur milieu
nutritif. — A. Robert.
Woodburn (W. L.). — La spermaîo genèse chez Asîerella hemisphserica.
— Chez cette Hépatique, les cellules-mères des anthérozoïdes montrent
de part et d'autre du noyau en voie de division, aux places où seront
les pôles du fuseau, des masses de cytoplasme dense; elles n'ont point
la valeur d'un centrosome et nées de nouo ne sont point des organites
durables. Le blépharoplaste naît aussi de novo. L'anthérozoïde âgé
comprend un noyau recourbé, terminé en pointe fine, et prolongé en
un blépharoplaste filamenteux qui porte deux cils à son extrémité anté-
rieure. F. MOREAU.
Remotti (Ettore). — ConlribuUon à V élude des processus biochimiques
de la fécondalion [Fonclion anlixénique du liquide périvitellin des œufs
des T éléosléens) . — La capsule des œufs des Téléostécns au cours du
développement de l'œuf subit une diminution progressive de résistance,
ce qui permet à la larve lorsqu'elle est arrivée à son complet dévelop-
pement de pouvoir la déchirer facilement et sortir ainsi de son enve-
loppe protectrice. En même temps, le liquide périvitellin devient opaque.
Cette démolition de la structure moléculaire de la membrane est due
à la présence dans le liquide périvitellin d'un ferment protéolytique
qui n'existe que chez les œufs fécondés. Comme le liquide vitellin des
œufs fécondés n'active pas les spermatozoïdes et leur fait perdre leurs
mouvements caractéristiques après un contact de courte durée, le fer-
ment protéolytique qu'il renferme semble provenir de la réaction entre
l'ooplasme et les spermatozoïdes; le liquide périvitellin serait une
sécrétion de défense contre les protéines étrangères; le ferment pro-
téolytique, tout en respectant les protéines vivantes de l'embryon,
démolirait tous les éléments protéiques étrangers, y compris la capsule
qui, au fur et à mesure du développement de l'embryon, devient étran-
gère à l'édifice chimique intime de la larve et qui après avoir été pour
elle une protection deviendrait une prison. — Paul Boyer.
Weber (A.)- — Essais de surf écondalion hélérogène chez les Dalraciens. —
Quel est le sort des spermatozoïdes étrangers dans l'œuf de triioii
— 223 —
72 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
fécondé et bloqué par le procédé précédent et qui peut par suite être
considéré dans une certaine mesure comme privé de noyau? Avec les
œufs cytolysés et caryolysés ou à pronucléi et monocaryons bloqués
définitivement, il n'y a pas pénétration des spermatozoïdes; avec les
œufs à pronucléi bloqués définitivement, à monocaryons actifs, il y a
pénétration; enfin, avec les œufs à pronucléi et monocaryons bloqués
temporairement, il n'y a pas pénétration. W. discute ces faits et les con-
fronte avec les deux théories de l'impénétrabilité de l'œuf à de nouveaux
spermatozoïdes après la fécondation. — H. Cardot.
Just (E. E.). Effel du sperme bouilli dans Veau de mer oxalaUe sur la '
mise en route du développemenl. — ■ A propos de rechercties sur le rôle
du calcium dans la fécondation des œufs, l'auteur constate que le sperme
de Nereis traité par l'eau d<^ mer oxalatée féconde les œufs normaux
de l'espèce; que les œufs de Nereis ainsi traités sont fécondables par le
sperme normal; que les œufs de Nereis sont fécondables dans l'eau de
mer oxalatée, donnant des larves nageantes (assez souvent anormales);
que les œufs à l'eau de mer oxalatée donnent des larves présentant la
différenciation sans fusion: qu'enfin le sperme de Nereis bouilli en eau
de mer oxalatée est capable de provoquer le développement. L'ébulli-
tion dure 3 minutes. Dans les solutions bouillies l'œuf se développe;
dans le liquide bouilli, sans sperme, il ne le fait pas; et l'oxalate est
nécessaire, car dans l'eau de mer bouillie, sans oxalate, il n'y a pas grand'-
chose. — Les faits, toutefois, ne sont pas aussi clairs ni aussi constants
qu'on les désirerait. D'ailleurs, il y a des causes d'erreur possibles. Il
faut des œufs très frais et sensibles. L'eau de mer oxalatée doit être
âgée de moins de 24 heures (de 0,1 à 0,25 gr. d'oxalate de soude ou de
potasse pour 100 ce. d'eau de mer filtrée. — L'eau de mer hyperto-
nique, seule, suffît à mettre en train le développement : on pourrait
croire que l'ébullition de l'eau de mer est en cause. Mais l'eau de mer
bouillie seule est sans action. Pour que l'oxalate provoque le dévelop-
pement, n'est-ce pas l'oxalate plutôt que le sperme qui agit, dans l'eau
de mer oxalatée, avec spermatozoïdes, bouillie? Mais en l'absence de
sperme il faut une proportion d'oxalate supérieure à celle qui agit en
présence du sperme.
Les expériences ont été entreprises avec l'idée que le calcium est
nécessaire à la fécondation. Indiqueraient-elles que l'eau oxalatée
bouillie extrait du sperme une substance fécondante ? L'auteur ne le
croit pas. Mais les résultats ne sont pas clairs : ni même l'exposé qui en
est donné, lequel sur certains points prête à l'équivoque. — H. de
Varigny.
Mt Cartney (J. L.). — Éludes sur le mécanisme de la slérilisalion de la
femelle par la spermoîoxine. — Les injections sous-cutanées de sperma-
tozoaires ou d'extraits testiculaires stérilisent les rates pendant 2 à
22 semaines. M. confirme donc les travaux de Guyer et Dittler sur
les lapins. Les injections sous-cutanées d'extraits d'autres organes ne
produisent pas de stérilité. La stérilité paraît due à la présence de
spermotoxines dans les sécrétions vaginales et utérines de l'animal
immunisé, ces spermotoxines immobilisent et agglutinent les sperma-
tozoaires. Dans de certaines limites, le degré d'immunité paraît propor-
tionnel à la quantité d'antigène injecté. Le cycle sexuel de la femelle
(ovulation et rut) n'est pas modifié. L'injection sous-cutanée de sper-
— 224 —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 73
matozoaires au rat adulto lond à la rl(^slruction des spcnnato/oairos ot
à l'atrophie des testicules de l'animal. Cette action n'est que tempo-
raire et M. confirme les travaux de De Leslie sur les rats et de Guyer
sur les lapins. Les injections sous-cutanées de sperme de coq à des poules
pondeuses ne modifie pas la ponte, mais stérilise les œufs pendant
12 à 17 jours. L'injection d'extrait de foie de poulet n'a aucune action
sur la fertilité des œufs. — Paul Boyer.
Schiirhoîf (P. N.). — La fécondaîion chez Viscum album L. — Le noyau
reproducteur présente ce cas unique de se diviser déjà dans le grain de
pollen, puis ensuite seulement les 3 noyaux pénètrent dans le boyau
pollinique. A l'entrée dans le sac embryonnaire le noyau végétatif se
résorbe. Après la fécondation il se développe rapidement un endos-
perme cellulaire tandis que l'oosphère reste indivise un certain temps.
— H. Spinner.
Schmitt (E. M.). — Relalions enlre la fécondation el les mouvemenls du
pédoncule floral ou fructifère chez Digitalis purpurea, D. ambigua, Allhsea
rosca el Linaria cijmbalaria. — Chez ces plantes, la fécondation est la
condition nécessaire des mouvements du pédoncule floral ou fructifère.
La pollinisation par un pollen étranger détermine les mêmes mouve-
ments pourvu qu'elle soit suivie d'une fécondation. Aucune action
mécanique sur le stigmate ne les provoque. La pollinisation par le pollen
propre ne cause pas ces mouvements dans le cas où les tubes polliniques
traversent les tissus du style sans opérer la fécondation. En outre, chez
le Linaria cymbalaria la fécondation provoque la croissance de la partie
apicale du pédoncule floral, mais non celle de la partie basale qui est
indépendante du développement de la fleur. — H. Moreau.
Picado (C). — Germination brusque du pollen dans V extrait d'ovule
homologue. — P. a constaté que les ovules non fécondés et les stigmates
de Maïs renferment une substance thermostabile qui provoque la ger-
mination du pollen, même à faible dilution et dans des suspensions
isotoniques. Cette « pollenauxine » du maïs agit sur le pollen de Grami-
nées voisines, mais non sur celui d'espèces éloignées; elle a donc une
spécificité de groupe. — H. Cardot.
Problèmes généraux de la sexualité
Ceni (C). — Der Einflussz der Sehkrafl auf die Funktion des Hodens und
auf die aûsseren Geschlechtscharaklere. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org.,
LI, 3/4, 504-509, 1922.) [74
Cotte (J.). — Essai d' expérimentation sur les hormones génitales. (C. R.
Soc. de Biologie, LXXXVII, 842, 1922.) [76
Lillie (F. L.) et Bascom (K. F.). — An earlij stage of Ihe free-martin and
Ihe parallel historij of the interslilial cells. (Science, 9 juin 1922,
624.) [76
— 225 —
74 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Lipschiitz (Alexander), Ottow (Benne) und Wagner (Karl). — Uber
Eiinuchoïdismiis beim Kaninchen, hedinfil diirrh U nlerenlwicklung des
Hodcns. (Arch. f. EnLw. Mech. d. Ovg., LI, 1/2, 66-79, 1922.) [74
(Mellen Ida M.). — The effecls of capfivity on a sex characler. (Science,
17 nov. 1922, 573.)
[Truite d'Europe femelle (en captivité) présentant la mâchoire
Inférieure en crochet du mâle. Le phénomène se présenterait assez
souvent en captivité. — H. de Varigny.
Moreau (F. et M""^). • — Sur une liane hermaphrodite de Houblon. (Bull.
Soc. bot. de Fr., LXIX, 591-594, 1922.)
[Description d'inflorescences hermaphrodites andromorphes ou
gynomorplies chez un Houblon réputé femelle. — F. Moreau.
Parhon (Marie). — Sur la teneur en glycogène du foie et des muscles des
animaux chaires. (C. R. Soc. de JBiologie, LXXXVIII, 741, 1922.)
[Lorsque la survie des chiennes opérées n'est que de six semaines
après la castration, on constate une diminution légère du glyco-
gène hépatique et une diminution inappréciable dans le muscle; mais
si la survie est de un an, il y a dans les deux organes une diminution
appréciable du glycogène. — H. Cardot.
Stieve (H.). — Untersuchungen ûber die Wechselbeziehungen zwischen
Gesamtkôrper und Keimdrûsen. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org., LU,
1/2, 313-365, 1922.) [75
Wagner (Karl). — Uber die Zwischenzellen und das spermaîogene Gewebe
in einem Fall von Eunuchoidismus beim Kaninnchen. (Arch. f. Entw.
Mech. d. Org., LI, 3/4, 416-436, 1922.) [75
Ceni (C). — Les effets de la vision sur la fonction du testicule et les
caractères sexuels secondaires. — De jeunes coqs ont été aveuglés par
cautérisation de la cornée. Au bout de quelques jours, ils cessent de
chanter et leur activité sexuelle est graduellement supprimée; le plumage
se modifie d'ailleurs également et l'oiseau prend l'aspect d'un chapon.
L'étude du testicule montre la suppression de la spermatogénèse et à
un certain moment une hyperplasie du tissu interstitiel dont C. ne
précise pas nettement les caractères histologiques (la description est
insuflisante pour démontrer qu'il s'agit comme le croit C. de cellules
de Leydig, qui apparaîtraient en grand nombre alors que l'oiseau a
l'allure d'un castrat). Conclusion : « La vision, en tant que phénomène
psychique, exerce par l'intermédiaire du cerveau et surtout des centres
génitaux supérieurs une action excitatrice de première importance sur
les processus biologiques intimes de la reproduction, qui ne conservent
qu'à cette condition leur équilibre fonctionnel. » [Cette conclusion
dépasse, à mon sens, le cadre des faits observés.]. — A. Dalcq.
Lipsehutz (A.), Ottow (B.) et Wagner (K.). — Eunuchoïdisme pro-
voqué par Vhypoplasie du testicule, chez le lapin. — Chez trois lapins
jeunes, on a pratiqué la castration partielle avec section de l'épididyme.
Tous trois se sont ultérieurement comportés comme des castrats. Cepen-
— 2iiG —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 75
dant chez deux d'entre eux le frapfment testiculairo restant ne s'était
pas résorbé; la surface de section s'était cicatrisée et l'examen micros-
copique a montré des tubes séminifères bien constitués; dans un de^
cas, ils étaient restés à l'état infantile, et étaient occupés par de nom-
breuses cellules de Sertoli; dans l'autre, le développement était un peu
plus marqué, et il existait de nombreuses spermatofj:()ni(»s; de part et
d'autre on a trouvé entre les tubes des cellules interstitielles, du type
infantile. Ces observations, si elles ne tranchent pas la question de savoir
si l'hormone génitale est sécrétée par les cellules séminales ou par les
éléments interstitiels, apportent en tous cas un nouvel argument en
faveur de l'indifférence, à ce point de vue, des cellules de Sertoli. —
A. Dalcq.
Wagner (K.). — ■ Les cellules interstitielles et la lignée séminale dans
le testicule d'un lapin eunucoïde. — Trois jeunes lapins ont été choisis
dans une même nichée; deux ont subi une castration partielle; l'un
de ceux-ci a conservé des caractères infantiles, tandis que l'autre prenait
l'aspect d'un mâle normal. A l'examen histologique, la lignée séminale
est, chez les deux opérés et chez le témoin, sensiblement au même
point de son évolution, d'ailleurs tout à fait normale. La différence ne
porte que sur les cellules de Leydig qui sont, dans le testicule de l'animal
châtré et non infantile, plus nombreuses, plus grosses, plus actives que
chez l'autre castrat; il semble même y avoir par rapport au témoin,
une certaine hypertrophie compensatrice de la glande interstitielle.
C'est bien à celle-ci que revient donc, d'après W-.la sécrétion de l'hormone
cexuelle. — A. Dalco. ,
Stieve (H.). — Recherches sur les échanges entre l'ensemble du corps
et les glandes génitales. — Chez les oies, l'évolution du testicule se fait
suivant un cycle saisonnier. L'organe en état d'activité sexuelle est
50 fois plus volumineux que durant la période de repos. On y trouve
tout d'abord, vers la fin de l'hiver, une glande interstitielle chargée de
réserves graisseuses, entre des tubes uniformément peuplés de sperma-
togonies; puis, tandis que la spermatogénèse s'accomplit, il semble
que la graisse passe des îlots interstitiels dans l'épithélium séminal
lui-même. Une fois la spermiogénèse terminée, l'organe entre au repos
et reprend petit à petit son volume normal. Durant toute cette périod(%
l'oie o'' maigrit considérablement. Et tandis qu'à d'autres moments,
elle répond au gavage par un engraissement très rapide, en période de
rut, la nutrition la plus abondante ne peut qu'entraver l'amaigrisse-
ment sans jamais arriver à une augmentation de poids. La période
d'activité de la glande génitale est donc caractérisée par un métabolisme
très actif; S. compare ce fait au développement in utero de l'embryon
des mammifères ou encore à la croissance des tumeurs malignes. Dans
toute cette étude, S. n'observe aucun indice d'une fonction endocrine
de la glande interstitielle. Aussi continue-t-il à lui attribuer une fonc-
tion purement trophique; interposée entre les vaisseaux et les cellules
séminales, elle accomplit une sorte de préassimilation et fournit ainsi
aux spermatogonies les matériaux élaborés nécessaires à leur multi-
plication. C'est au contraire à la lignée séminale, spermatogonies et
spermatocytes, que revient la fonction endocrine. — A. Dalcq.
— 227 —
76 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Cotte (J.)- — Essai cVexpérimenlalion sur les hormones génitales. —
En se plaçant dans l'hypothèse où il y aurait formation d'anticorps
chez l'animal auquel on a greffé une glande génitale du sexe opposé
au sien, on peut se demander si la descendance ne va pas être modifiée
de façon à n'être composée que d'individus du sexe opposé à la glande
greffée. Une série d'essais effectués par l'auteur sur le cobaye n'a donné
aucun résultat positif. — H. Cardot.
Lillie (F. R.) et Bascom (K. F.)- — Une phase précoce du free-marîin
et r histoire parallèle des cellules interstitielles. — Le free-martin, c'est la
jumelle stérile du jumeau fécond, chez les bovidés. Une théorie explique
le free-martin par les hormones sécrétées ^par les cellules interstitielles
du testicule du jumeau mâle et distribuées à la femelle par le sang.
Pour qu'elle soit valide il faut la connexion, démontrée, entre l'anas-
tomose vasculaire fœtale et la condition intersexuée de la jumelle; il
faut aussi d'autres faits. Le moment où l'hormone mâle commence à
agir effectivement se placerait très peu après le commencement de la
différenciation sexuelle dans l'embryon (Lillie), d'après la condition
normale connue des membranes embryonnaires à la période en question
rendant possible la connexion vasculaire, et d'après la nature très
profonde de l'effet. Jusqu'ici le free-martin le plus jeune connu était
l'embryon de 7,5 cent. La différenciation sexuelle commence à 2,5 cent,
environ. Mais maintenant on possède un embryon de 3,75 cent, et
l'histoire complète des cellules interstitielles du testicule, de l'ovaire à
partir de 2.5 cent.
Que nous apprend cet embryon? On constate que la gonade n'a que
beaucoup moins que la moitié des dimensions des gonades des mâles
et femelles normaux d'âge correspondant. L'épithélium germinal
(écorce de l'ovaire) n'a que le cinquième de l'épaisseur existant chez la
femelle normale de même âge, et est moins développé que chez la
femelle de 3 centimètres. Le sang du mâle a déjà commencé à inhiber
le développement de l'ensemble de la gonade, et à arrêter la différen-
ciation de l'écorce. L'hormone sexuelle spécifique mâle existe évidem-
ment dans le sang.
Les cellules interstitielles se montrent dans le testicule de l'embryon
de bovidé normal entre la longueur 2,7 et 3 cent. A 3 cent, elles sont
identiques en dimensions et structure histologique à ce qu'elles seront
plus tard et chez l'adulte : leur histoire est ininterrompue jusqu'à l'âge
adulte. Chez la femelle les cellules homologues n'apparaissent dans
l'ovaire que vers le moment de la naissance.
L'apparition des cellules interstitielles dans le testicule au moment
où une hormone mâle paraît évidente d'après ses effets physiologiques
(free-martin) tend fort à prouver que cette hormone vient de ces cellules.
L'absence de ces cellules chez la femelle et l'absence correspondante
d'action du sang femelle sur le jumeau mâle plaident dans le même
sens. Chez la femelle de bovidé la différenciation sexuelle avant la nais-
sance est due en apparence à des facteurs génétiques seuls, chez le mâle
ceux-ci sont intensifiés par la production d'une hormone. — II. de
Varigny.
900
Reproduction asexuée. — régénération. — greffe il
Reproduction asexuée. — Régénération. — Greffe:
Alberti (Walther). — Zur Frage der Linsenregeneralion bei den Aniiren.
(Arch. f. EiiLw. Mcch. d. Org., L, 3/4, 355-375, 192'2.) [IS
Bierich (R.). — Die Resullale der inlraabdoininale Implanlalion von
Kallbliïterembryoïien in der erwachsenen aiigleichen Organiainus. (Ai'ch.
f. Entw. Mech. cl. Org., L, 3/4, 593-6U7, 19-i-2.) [S'Z
Boecker (Ed.). — Regeneralionsversuche an knospenden Hydren. (Biol.
Centralbl., XLI, 119-121, 1921.) [78
Fulinski (Benedikt). — Ûber das Reslilulionsvermôgen der Rhabdocœlen.
(Arch. f. Entw. Mech. d. Org., LI, 3/4, 575-587, 1922.) [79
Goetsch (W.). — Regeneralion und Transplantation bei Planarien. Il
Teil. (Arch. f. EiUw. Mech. d. Org., LI, 1/2, 251-256, 1922.) [79
a) Gràper (Ludwig). — Exlremitàtentransplanlaiionen an Anuren. (Arch.
f. Entw. Mech. d. Org., LI, 1/2, 284-310.) [81
b) — — Extremitalentransplantationen an Anuren. II Mitteilung :
Reverse Transplanlationen. (Ibid., 3/4, 587-610, 1922.) [82
Huber-Pestalozzi (P.). — ■ U ber Bruchdreifachbildung bei einem inzelligen
Urganisnius. [Ceranlium hirundinella O. F. M.). (Arch. f. Entw.
Mech. d. Org., LU, 1/2, 276-281, 1922.)
[Chez ce Péridmien d'eau douce, une centrifugation un peu violente
détermine facilement le bris d'un appendice qui, assez souvent, se
régénère sous la forme triple; des trois nouveaux prolongements,
deux sont sensiblement symétriques entre eux. — A. Dalgq.
Killian (Ch.). — Le développement du Sligniatea Robertiani Fries. (Rev.
gén. de Bot., XXXIV, 577-588, 1922.) [78
Kurz (Oskar)- — Versuche ûber Polaritàtsunikehr ani Trilonenbein.
(Arch. f. Entw. Mech. d. Org., L, 1/2, 186-192, 1922.) [78
Thomson (A. Landsborough). — Notes on tlie régénération of the fore-
limb in varions gênera of Mantidae. (Arch. f. Entw. Mech., L, 1/2,
192-203, 1922.) [79
Strate (Cleniens). — Ueber Wachsluni und Régénération des Thallus von
Peltigera canina. (Iledwigia, Ed. 63, 11-42, 13 lig., 1922.) [80
Tamura. — Die Folgen der Nervendurchscimeidung ani Entenschnabel.
(Arch. f. Entwicld. Mech. d. Org., LI, 3/4, 552-575, 1922.) [80
Ubisch (Leopold von). — Ûber die Aklivierung regenerativer Potenzen.
(Arch. L Entw. Mech. d. Org., LI, 1/2, 33-59, 1922.) [79
Wilhelmi (Hedgwig). — Ûber Transplanlationen von Exlremitàtenanlagen
mit Riicksiclil auf das Symmelrieproblem. (Archiv. f. Entw. Mecli. d.
Org., LU, 1/2, 182-223, 1922.) [666
Woerdernian (Martin W.). — Uber Linsenextirpation bei Grassfroschlarven.
(Arch. L Entwicki. Mech. d. Org., LI, 3/4, 625-628, 1922.)
— ^^U —
78 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
[L'auteur a réussi l'ablation du cristallin chez de nombreux têtards
de Rana fusca, mais sans obtenir aucune régénération. — A. Dalcq.
Killian (Ch.)- — ^e développement du Stigmaiea Roberliani Fries. —
Chez cet Ascomycète, parasite des feuilles du Géranium Boberiianum,
on observe, à l'origine des fructifications, qu'il] se différencie parmi les
cellules qui recouvrent l'épiderme de la plante malade une cellule-mère
de l'archicarpe, d'abord uninucléée, puis binucléée; elle se divise en
plusieurs cellules; au centre du petit massif cellulaire qui prend ainsi
naissance, on observe la fusion de deux cellules; l'une, volumineuse,
bamcléée, est une ascogone; l'autre, grêle, appliquée contre ce dernier,
où elle déverse son contenu, est i'anthéridie; après la fécondation l'an-
théridie disparaît; l'ascogonc subsiste, devient multinucléé, émet des
hyphes ascogènes qui peuvent dès leur naissance, se recourber en crochet,
origine d'un asque. Les autres cellules de l'archicarpe s'allongent en
paraphyses. L'auteur compare ce développement de l'appareil ascosporé
du Stigmatea Roberliani avec celui du Doihidella Ulmi et du Crypto-
myces Pleridis; il explique les différences observées par les différences
qu'offrent ces trois Ascomycètes dans leur mode de vie. — H. Moreau.
= Régénération.
Bœcher (Eduard). — Expériences de régénération sur des Hydres en
bourgeonnement. — D'après Goetsch, si on décapite une Hydre portant
des bourgeons, ceux-ci achèvent leur croissance et se détachent s'ils
sont déjà bien développés et prêts à se libérer. Si les bourgeons sont
encore très jeunes au moment de l'opération, pour qu'ils se détachent
il faut qu'on les nourrisse; si on ne les nourrit pas, ils restent fixés à
leur mère, qui ne se régénère pas. De 26 expériences faites sur plusieurs
espèces et avec des bourgeons d'âges divers, B. conclut que toujours,
même privés de nourriture, les bourgeons se complètent et se détachent
et que la mère régénère sa couronne de tentacules. L'auteur renonce à
expliquer cette contradiction. — A. Robert.
Kurz (O-)- — Redierches sur le renversement de la polarité du membre
inférieur chez le Triton. — - K. sectionne à mi-hauteur du tibia et du
péroné la jambe d'un triton adulte, refoule la peau du moignon jusqu'à
la partie moyenne de la cuisse et sectionne alors celle-ci; le segment
amsi libéré, et qui comprend donc l'articulation du genou, est retourné
de manière que les os de la jambe soient ramenés dans la cuisse et que
le segment inférieur du fémur forme l'extrémité libre du moignon sur
lequel la peau est enfin rabattue, et suturée. A la suite de cette opération,
K. obtient, et c'est là le fait essentiel, la reconstitution d'un pied à peu
près normal aux dépens de l'extrémité inférieure du fémur, régénération
qui se fait donc en sens inverse de la direction normale à la croissance.
Il peut évidemment se produire aussi divers dédoublements de l'extré-
mité et même dans les cas où le fragment supérieur du fémur reste libre,
la régénération à ce niveau d'un pied accessoire. — A. Dalcq.
Alberti (W.). — La question de la régénération du cristallin chez les
Anoures. — Le cristallin a été extirpé à des embryons de Rana fusca
— -^oO —
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE 19
longs d'environ 10 mm. L'éLudc hisLolugiquc n'a pas l'évélé do véritable
régénération. Il se produit une réaction de la région pupillaire et iridienne,
et même une certaine prolifération de la zone de la rétine située juste
au-dessus de l'iris. Mais, contrairement à ce qui se passe chez les urodèles,
il ne se reforme pas de véritable cristallin. — - A. Ualcq.
Thomson (A.) Landsborough. — Notes sur la régénéralion du membre
antérieur chez différents genres de Mantes. — Si l'on sectionne au niveau
de l'articulation lémoro-troclianténenne la patte antérieure des Mantes
Sphodromantis bioculata, Parathenodra anyustifolia et Stagmomantis
carolinensis, on observe la régénération d'un membre en miniature ayant
tous les caractères du membre antérieur. 11 faut toutefois, pour que
r expérience réussisse, qu'elle soit pratiquée sur des individus suffisam-
ment jeunes. — A. Dalcq.
Goetsch (W.). — Régénéralion et transplantation chez les Planaires.
11^ partie. — G. a précédemment montré {Année biologique, XXVI,
p. 16'2.) que si l'on fend une planaire sagittalemcnt, d'arrière en avant, en
respectant la région optique, il peut se reconstituer dans l'angle formé
par les deux moitiés du corps une tète secondaire, munie de deux yeux
normaux, mais regardant en arrière; ces formes remarquables se dépla-
cent d'une manière particulière, les deux têtes tendant à entraîner
l'animal dans deux directions opposées. Ayant obtenu un spécimen
de ce genre parfaitement symétrique, G. a complété la séparation des
deux moitiés du corps par une section sagittale et médiane, passant
en arrière entre les deux yeux secondaires, en avant entre les deux yeux
primaires. Or, dans chacune des parties, le fragment de la tête secon-
daire s'est immédiatement appliqué contre la surface de section de la
tête primaire qui, ainsi complétée, a repris en quelques heures un aspect,
complètement normal. De ce fait, et de quelques observations analogues,
G. conclut que la tête secondaire qui s'était formée n'était pas due à
un phénomène d'hétéromorphose, mais de simple régénération; en
réalité, à la suite de la première section médiane, chaque moitié externe
de la tête a tendu à se compléter par régénération, mais les deux régé-
nérats, situés dans l'angle de section, ont été forcés d'entrer en concres-
cence et ont ainsi donné la tête secondaire qui paraissait, au premier
abord, indiquer un processus d'hétéromorpliose. — A. Dalcq.
Fulinsky (B.). — Sur le pouvoir de régénération des Rhadocoeliens. —
Contrairement au groupe voisin des Turbellariés, les Riiabdocœliens ne
sont nullement capables de régénération. Tout au plus se produit-il
parfois, pour certaines régions du corps, un processus de réparation,
sans reconstitution des parties excisées. F. attribue cette absence de
régénération à l'extrême rareté, dans ces formes, des cellules mésen-
chymateuses. — A. Dalcq.
Ubisch (L. von). — Sur V aclivation des facultés de régénéralion. — Si
l'on sectionne l'extrémité antérieure d'un ver de terre déjà âgé et qu'on
suture à sa place l'extrémité antérieure d'un ver plus jeune, les résultats
de l'opération sont meilleurs, — au point de vue du nombre des guérisons,
— que si l'on suture entre eux des fragments d'âge égal. U. voit dans ce
phénomène une activation des facultés de régénération et met en cause,
pour l'expliquer, le degré de différenciation des cellules. — A. Dalcq.
— 231 —
8Ô L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Tamura. — Les effets de la section des filets nerveux dans le bec du
canard. — Après excision de la branche infraorbitaire du trijumeau,
T. étudie les modifications des corpuscules de Herbst et de Gandry
que porte le bec du canard et le mode de régénération de l'axone. Heringa
a soutenu que celui-ci envoie des neurofibrilles dans une série de cellules
de l'appareil terminal. D'après ses observaLions, T. conteste l'existence
de pareilles images. Rien ne permet de croire ni à la régénération auto-
gène du bout périphérique, ni à la théorie des chaînes cellulaires, ni à
l'existence d'un réseau nerveux spécial et périphérique. Les conclusions
de T. sont donc plutôt négatives et n'ajoutent que peu de chose à nos
connaissances sur la régénération des nerfs. — A. Dalcq.
Strato (Clemens). — Sur la croissance et la régénération du thalle de
Peltigera canina. — L'auteur décrit d'abord ses procédés de culture
sur sable humide, terre, brique; sa technique; l'anatomie du thalle
normal formé d'une écorce à la face supérieure recouvrant une couche
à gonidies [Nosloc punciiformis) et d'une zone médullaire inférieure
parcourue par des veines d'où sortent les rhizines fixant le thalle au
substratum. Il n'a pas observé de pénétration de l'algue par le cham-
pignon, mais seulement un accolement. La moelle seule continuerait
à s'accroître à l'état adulte. La croissance du thalle serait marginale
et par places, d'où formation de lobes. Si ces lobes sont très petits, on
aurait les v forma undulata «. Il observa des bords blancs chez certains
thalles où il ne vit plus que des restes de gonidies. Les formes dites
ondulées sont des formes riches en isidies. Ces isidies sont des excrois-
sances en forme de lobes ayant peu d' écorce et contenant des gonidies.
Leur thalle est au plus de 1 millimètre. L^ position des isidies par
rapport au thalle inlluerait sur leur dorsiventralité, celle-ci étant nulle
lorsque l'isidie jeune est perpendiculaire au thalle, et se développerait
ultérieurement lorsqu'elle prend une position oblique. Les isidies appa-
raîtraient dans les fentes produites par la dessiccation des thalles ou
par les morçures des insectes ou toutes autres blessures, d'où leur
disposition en lignes, groupes ou rosettes. C'est de la couche gonidiale
que partirait le bourgeon formant l'isidie. La moelle formerait quelque-
fois un bourrelet qui soutiendrait les isidies. Toutes les parties du
thalle pourraient produire des isidies, même le pied des apothécies.
Cependant les parties âgées en porteraient de plus nombreuses. S. aurait
placé des gonidies libres sur des thalles. Celles-ci se seraient entourées
d'hyphes provenant du thalle sous-jacent et auraient donné ainsi des
isidies. Il aurait obtenu la croissance des isidies détachées du thalle.
Lorsqu'un thalle est malade, ses isidies pousseraient d'autant plus
vigoureusement. Ces corps serviraient donc à la multiplication. L'auteur
a fait quelques essais de régénération de fragments de thalle. Après
2 à 3 jours, la région médullaire pousserait des hyphes qui atteindraient
2 millimètres en 2 semaines. La dorsiventralité du thalle ne serait pas
une propriété inhérente à celui-ci. On ne pourrait constater de polarité
dans la régénération des fragments du thalle. Ce serait en face des
veines du thalle qu'il pousserait d'abord sur la surface de section des
faisceaux d'hyphes ressemblant à des rhizines. La pesanteur n'aurait
pas d'action sur la régénération. La croissance s'arrêterait plus tôt à
l'obscurité à cause de la cessation de l'assimilation clilorophyllienne
des gonidies. L'humidité serait nécessaire à la régénération. Pas de
i"apports entre la taille des morceaux mis à régénérer et la régénération.
— -az —
RKPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATLON. — GKI:FFE 81
La réaction de récorco serait tardive. La croissance des hyphes de la
moelle ne se continuerait pas si elle n'était pas suivie de la croissance
dft la zone à gonidies. Celle-ci se produirait seulement après 3 ou
1 semaines sous forme de petites boules de gonidies entourées d'hyphes
très semblables aux isidies. Dans un cas, il aurait vu la nouvelle moelle
formée provenir de la nouvelle couche gonidiale et non de la couche
médullaire du thalle mis à régénérer. 11 décrit diverses expériences qui
l'amènent à la conclusion que la lumière et l'humidité agiraient ensemble
pour pousser le côté recouvert de l'écorce à s'éloigner de l'humidité
pour se diriger vers la lumière. Ces recherches apporteraient, suivant
l'auteur, une nouvelle preuve contre les théories d'ELFvixG suiv^ant
lesquelles les gonidies seraient issues des hyphes. — .iacques Pottier.
a) Gràper (L.). — Transplanlalions de membres chez les Anoures. 11^ Mé-
moire. Transplantations « inversées ». — G. opère sur des têtards de divers
Anoures au moment où le bourgeon du membre postérieur commence à
s'étaler en palette en dessinant la forme du pied. Il effectue alors ses
transplantations de deux manières; dans une première série, il excise le
bourgeon de patte à sa racine, sectionne d'autre part l'ébauche du pied,
et, retournant le membre, il réapplique la partie distale du moignon
contre la zone d'insertion de la racine du membre; le bout proximal de
celui-ci, où se serait formée la cuisse, devient donc distal; dans cette
opération G. respecte l'orientation dorso-ven traie du bourgeon; il effectue
donc une transplantation orthotopique homolatérale et « inversée « du
membre; dans la seconde série, le procédé est le même mais l'implanta-
tion est faite à un autre têtard du côté opposé; c'est une transplantation
orthotopique hétérolatérale et « inversée ». Chez les individus, assez rares
d'ailleurs, où la guérison survient, on constate, abstraction faite de cas
particuliers fort compliqués, que les os du moignon se différencient,
comme il fallait s'y attendre, en leur lieu et place, ce qui donne un tibia
et un péroné articulés avec le bassin et prolongés d'autre part par un
bout de fémur; mais de plus, à l'extrémité de ce dernier, une régénération
s'effectue et donne, de dedans en dehors, un nouveau bout de fémur,
puis les os de la jambe et le pied. La disposition des doigts montre que
dans les transplantations homolatérales la symétrie primitive du membre
est renversée (un moignon droit, inversé et greffé sur place, donne par
régénération un membre gauche) ; il en est de même dans les transplan-
tations hétérolatérales, mais alors le régénérât est en harmonie avec sa
nouvelle situation i^un moignon droit, inversé et greffé du côté gauche
donne un membre gauche).
En somme, bien que l'auteur ne les interprète pas dans ce sens, ces
résultats se comprennent aisément en admettant avec Harrison (cf.
An. BioL, XXVI, p. 623) que l'axe antéro-postérieur de l'ébauche
est strictement déterminé, et commande les rapports de symétrie du
régénérât; lorsque l'implantation est homolatérale, l'axe antéro-posté-
rieur est ici nécessairement retourné par rapport à l'axe antéro-posté-
rieur du corps; dans la transplantation hétérolatérale les deux axes
antéro-postérieurs concordent entre eux.
Mais les faits ne se bornent pas à cette régénération suivant l'axe
proximo-distal du membre; comme dans toutes les expériences de ce
genre, il se produit en outre des réduplications. Un membre accessoire^
plus petit, se développe souvent à la racint^ du membre inversé; sa symé-
trie sera l'inverse de celle du régénérât primaires (s'il y a eu inversion et
— :i33 —
ANN. niOL. — T. m, FASc. '2 (19'^2-1'J23) tj
82 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
greffe homolalérale du membre droit, le régénérât primaire est gauche,
tandis que le régénérât secondaire est droit). D'après G., la réduplication
est plus fréquente dans les cas d'implantation homolatérale, ce qui
vient à l'appui, dans une certaine mesure, des idées de Wilhelmi (voir
ci-dessous). La question que se posait l'auteur de ces recherches est
de savoir si l'on peut obtenir un renversement de la polarité axiale,
proximo-distale du membre, alors que la polarité en sens transversal est
déjà fixée. Il conclut par l'affirmative. (A mon avis, cette conclusion
n'est pas entièrement justifiée; il n'y a pas eu renversement de la pola-
rité dans le moignon inversé, mais simplement un bourgeonnement à
son extrémité distale et les faits observés s'expliquent bien, comme je
l'indiquais plus haut, en admettant que l'axe antéro-postérieur du
membre est strictement déterminé). — A. Dalcq.
b) Graeper (L.). — Transplantations de bourgeons de membres chez les
Anoures. — Chez des têtards de Bufo viridis, Rana lemporaria, R. escu-
lenla et Hijla arborea, G. a réalisé l'implantation d'un bourgeon du
membre postérieur en lieu et place du bourgeon du côté opposé; en
général, le bourgeon a été retourné (implantation orphotopique hétéro-
latérale dorso-ventrale de Harrison). Un renversement de la symétrie
n'a été obtenu qu'avec des bourgeons très jeunes, dont la longueur ne
dépassait guère la largeur; pour les bourgeons plus avancés, le membre
conserve le plus souvent sa symétrie originelle. L'auteur a observé
divers modes de dédoublement de l'appendice par régénération. Dans
l'ensemble ses résultats ne concordent guère avec ceux de Harrison
(cf. Année biologique, XXVI, p. 623) qui ont d'ailleurs été obtenus
chez Aniblystoma et par transplantation de l'ébauche du membre
antérieur clw^z des larves beaucoup plus jeunes. — A. Dalcq.
Bierich (R.). — Les résultais de V implantation d'embryons dans la
cavité abdominale des adultes, chez les espèces à sang froid. — Contrai-
rement à ce qu'a décrit Belogolowy (1918), B. n'a observé que l'arrêt
du développement des œufs greffés, ou leur mort rapide. Il y a évidem-
ment de la part de l'hôte une certaine réaction, mais les dispositions
dans lesquelles B. a voulu voir des cellules sarcomateuses ne sont rien
de plus que du tissu de granulation. — A. Dalcq.
Wilhelmi (H.). — Les transplantations de bourgeons de membres, envi-
sagées au point de vue du problème de la symétrie. — Dans un mémoire
récent analysé ici même, R. G. Harrison (1921) a montré que dans
l'ébauche du membre antérieur d une jeune larve d'Amblystome l'axe
cranio-caudal est déterminé, tandis que l'axe dorso-vonlral est variable;
quelle que soit l'orientation du bourgeon greffé sur la paroi latérale du
corps, le membre se développera de telle sorte que son bord cubital
regardera du côté dorsal. La différenciation n'est donc spontanée que
suivant l'axe cranio-caudal, elle est provoquée suivant l'axe dorso-
ventral. W. a, semble-t-il, cherché à vérifier ce dernier point en implan-
tant le bourgeon de membre sur la ligne médio-ventrale, zone neutre
où les excitations qui, dans l'implantation latérale, déterminent l'axe
dorso-ventral, se neutraliseront réciproquement. Les résultats obtenus,
— assez maigres, il est vrai, — paraissent indiquer que l'axe dorso-
ventral est déjà, dans une certaine mesure, déterminé dans l'ébauche,
mais d'une manière plus labile que l'axe cranio-caudal. Ces observations
— 234 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 83
fournissent, d'autre part, à W. l'occasion d'analyser les résultats de
Harrison. Elle relève dans les tableaux de cet auteur certaines mentions
d'après lesquelles le membre normal paraît exercer une action à distance
sur un grefïon implanté de l'autre côté, en lieu et place du membre
symétrique, de telle manière que la reconstitution de ce dernier aux
dépens du greffon est favorisée, Harrison a cependant expliqué ces cas
par un dédoublement symétrique du grefïon, avec atrophie ultérieure
du bourgeon orienté de manière atypique, moins favorisé, au point de
vue nutritif, que celui qui reproduit en tous points le membre normal.
Mais W. considère que la proportion des cas où cela survient révèle un
processus spécial. Pour elle, c'est l'application de cette loi générale de
la symétrie qu'elle a cru discerner par l'étude de la régénération des
spicules des Holothuries et d'après laquelle les parties symétriques de
l'organisme échangeraient durant leur croissance des excitations qui
maintiendraient entre elles une sorte d'équilibre.
[De quelle nature seraient ces excitations qui agiraient ainsi à dis-
tance, et d'une manière spécifique, sur les diverses zones de croissance?
L'explication me paraît purement verbale.] — A. Dalcq.
Hérédité. — Hybridation.
(Il Blaringhem (L.). — Sur un hybride de Dianthus Carijophyllus L. X.
Seguieri Chaix. (Bull. Soc. bot. de Fr., LXIX, 548-555, 1922.) [85
b) — — Sur la résistance aux parasites rryployamiques d'un hybride
d'Epeautre et de Seigle. (Bull. Soc. Path. vég., IX, 267-276, 1922.) [86
Carr-Saunders i A. M.). — Note on inherilance in Swine. (Science, 6 jan-
vier 1922, 19.) [84
a) Castle (W. E.) — The Y-chromosome type of sex linked inherilance
in man. iScience, 30 juin 1922, 703.)
[A propos d'un cas d'orteils palmés à travers 4 générations, n'exis-
tant que chez les mâles, transmis de père à fils seulement, on constate
là la distribution, en hérédité, d'un chromosome Y, élément n'existant
que chez les spermatozoaires. Ce chromosome n'appartient qu'aux
mâles. L'hérédité de ce type existe chez le poisson, où il a été décrit
par ScHMiDT, et chez l'homme, d'après le cas présent, cité par
ScHAFiELD. {Journal of Heredily. nov. 1921.) — H. de Varignv.
//) — — Genelics of Ihe Vienna White Rabbit. (Science, 10 mars
1922, 269.)
[Examen critique des résultats d'une expérience de E. Baur, où
celui-ci a' pris un chinchilla noir pour un noir ordinaire, ce qui fait
une grosse différence au point de vue génétique. — H. de Varigny.
Griîîith iC- R. . — Are permanent dislurbances of Equilibralion inheriled ?
(Science, 15 déc. 1922, 676.) [84
— no —
84 L ANNÉE BIOLOGIOL F,
Ikeno (S-)- — ^'^ hybridization of some species of Salix. II. (Ann. of
Bot., XXXVI, 175-191, 1922.) [8&
Landauer (Walter). — Untersuchungen ûher die Verschiebung der Verer-
bungsrichlung bei Echinode.rmen-Baslardlarven iinler dem Emfluss von
Ammoniak. (Archiv. f. Entw. Mech. d. Org., LU, 1/2, 1-95, 1922.) [84
Weidenreich (Franz). — Uber formbeslimmende Ursachen am Skelell
und die Erblickkeil der Knochenform. (Arch. f. Entw. Mech. d. Org.,
LL, 3/4, 436-482, 1922.) [84
Weidenreich (Franz). — Sur les causes déterminantes des caractères
du squelette et la transmission héréditaire de la forme des os. — Compa-
raison de la structure du calcaneum humain avec celui de certains
Primates. Importance des excitations mécaniques pour le développement
des diverses apophyses d'après les caractères du calcaneum infantile
ou non soumis à des efforts mécaniques. La morphologie osseuse ne
relève pas entièrement de la différenciation spontanée, mais aussi dans
une large mesure de la différenciation provoquée. Il faut admettre
qu'il y a eu, dans l'évolution, à certains moments, hérédité de caractères
acquis par adaptation fonctionnelle. — A. Dalcq.
Griîîith (C. R.). — Les troubles permanents de V équilibration sont-ils
héréditaires? — Expériences sur des rats soumis au séjour dans des
cages en rotation pendant des mois. îl va de soi que ce traitement
engendre des lésions et troubles de l'équilibre. Ces troubles se pré-
sentent chez partie des jeunes que ces rats engendrent après union avec
des sujets normaux. — H. de Varignv.
Carr-Saunders (A. M.). — Sur r hérédité chez le porc. — Les caractères
du Berkshire sont : oreilles droites; poil noir uniforme à part 6 pointes
blanches sur la tête, les 4 pieds et la queue; un groin court; le corps
court et large. Le Large Black a les oreilles tombantes, le vêtement noir
sans trace de blanc, le groin de longueur moyenne; le corps long, moins
large. Ona près d'Oxford croisé Berkshire femelle par Large Black mâle.
La progéniture, d'après une douzaine de portées, a l'oreille droite, la soie
noiresans blanc, et pour le groin et la forme du corps présente des carac-
tères intermédiaires. Le croisement inverse (truie Large Black et mâle
Berkshire) donne : oreilles droites; groin et corps intermédiaires, et tous
les passages du noir pur au tacheté ou blanc et noir sont en égale propor-
tion : c'est-à-dire 3 groupes principaux : pur noir, noir à 6 pointes; et
tacheté. Les tachetés sont tous des mâles. L'oreille droite semble être
un dominant simple. Mais les autres caractères sont moins simples.
Peut-êtr3 y a-t-il un lien entre le sexe et la coloration. — ■ H. de Varigny.
Landauer (W.). — Recherches sur la déviation des tendances héréditaires
chez les larves hybrides d'Echinodermes, après traitement des œufs par
Vammoniaque. — L'addition de NH^ à l'eau de mer provoque dans les
œufs vierges de Sphœrechinus granularis un début d'activation parlhé-
nogénétique, caractérisée par un réveil du noyau, qui forme à plusieurs
reprises un monaster typique, sans toutefois se segmenter. Des œufs
— -^30 —
HKRKDITK. — IIVBUIDATION 85
soumis à ce Lraitement ont été ultérieurement fécondés par du sperme
normal de Paracentrotiis liuidus. Bien que nettement hybrides, les larves
présentent une déviation iicIte du côLé maternel, surtout en ce qui
concerne la disposition du s(|uelette calcaire des plutei. Les recherches
de L. tendent à démontrer que ces caractères sont liés au fait que les
monasters successifs, chaque fois acconijjagnés d'une division des chro-
mosomes enrichissent l'œuf en substanci' nucléaire, de sorte que h^ noyau
amphimixique contient beaucoup plus de chromosomes maternels que
paternels. On ne peut en effet invoquin- dans C(> cas une fécondation
simplcmriit apparente, avec n^jet ou résorption de la tête spermatiquc
et melLrc la prédominance des caractèri'S maternels au compte du cyto-
plasme ovulaire; ce n'est que dans des cas très exceptionnels que la tête
spermati([ue reste compacte et ne participe pas activement à la segmen-
tation; dans presque tous les œufs, 1,'amphimixie se produit, bien que
ce soit toujours fait, qui n'est pas sans intérêt, avec quelque retard.
De plus, les mensurations des noyaux au repos et le dénombrement des
chromosomes dans les mitoses s'accordent à montrer que les Plutei en
cause présentent, à ces points de vue, les caractères prévus. Cette étude
fournit accessoirement à l'auteur diverses observations cytologiques
relatives à la forme, la taille, la fissuration des chromosomes, le rapport
entre le nombre de ces éléments et le volume ou la surface du noyau;
une constatation intéressante est la brièveté du fuseau dans les œufs
fécondés qui ont antérieurement subi plusieurs monasters; c'est la con-
fu'mation de ce qu'avait observé Hinderer, en utilisant CO'' au lieu de
NtP; il en ressort que la longueur du fuseau n'est pas essentiellement
liée à la masse du protoplasme ni au nombre des chromosomes, mais
est surtout déterminée par le nombre de mitoses que l'œuf a antérieu-
rement accomplies. C'est là une remarque importante au point de vue
•de l'énergétique de la division cellulaire. — A. Dalco.
a) Blaringhem (L.). — Sur un hybride de Dianlhus Caryophyllus L. x
Seguieri Chaix. — Cet hybride, beaucoup plus vigoureux que ses parents,
présente une série de caractères à tendance nettement paternelle : feuilles,
bractées caulinaires et bractées caliculaires aiguës, trinerviées, à bords
pourvus d'épines ou de cils; pétales rose vif avec poils de la gorge de
la corolle accentués et parfois quelques taches rouges; forte taille et
ornementation superficielle des graines; d'autres sont nettement mater-
nels : couleur glauque, tige et feuilles épaisses et molles, ramifications
étalées et fleurs isolées sur des pédoncules longs et divergents. Les
caractères ornementaux dominants du père se retrouvent dans l'hybride,
tandis que les caractères d'organisation, d'assimilation et de transpi-
ration de ce dernier sont plutôt dérivés de la mère. L'hybride est de
floraison précoce et ses fleurs sont le plus généralement femelles. —
H. MOREAU.
Ikeno (S.)- — -Sur Vhybridalion de quelques espèces de Salix II. —
Dans le croisement des Salix iaponais, S. grocilislyla aux chatons très
poilus, et S. mullinervis aux chatons peu poilus, le caractère chaton très
poilu est dominant, avec toutefois une légère imperfection de la domi-
nance; parfois, grâce à un phénomène relevant de l'apogamie, le croise-
ment S. mullinervis >; S. gracilislyln fournit une première génération
de descendants tous semblables au parent maternel, S. mullinervis. —
F. MOREAU.
— 237 —
86 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
b) Blaringhem (L.). — Sur la résistance aux parasites cryplogamiques
d'un hybride d'Epeautre et de Seigle. — Le croisement Triticum spelta
var. T et Secale céréale donne naissance à un hybride de grande vigueur
végétative et absolument stérile. Cet hybride se montre beaucoup plus
résistant aux attaques des Rouilles que ses parents. Les ovaires de
l'hybride, réfractaires au pollen du blé ou du seigle, se développent
sous l'action du. Claviceps: les ergots formés n'ont pas exactement le&
caractères des ergots sur le Seigle, mais partagent les caractères des-
ergots sur le Blé; ce fait rend vraisemblable que, si les ovaires de
l'hybride pouvaient être fécondés, ils donneraient des grains de blé et
non des grains de seigle. — H. Moreau.
Variation. — Mutation. — Adaptation.
Alexander (Jérôme). — The Physico-chemical mechanism of mutation
and évolution. (Science, 22 sept. 1922, 323.) [87
Bleakesle, Belling, Farnham and Bergner. — A haploid mutant in Ihe
« Jimson Weed », Datura Stramonium. (Science, 16 juin 1922, 646.)
[L'haploïdie est normale chez les gamétophytes de toutes les
plantes. Parfois elle se présente chez les- sporophytes des fougères.
Chez Datura c'est une nouveauté génétique parmi les phanérogames,
car c'est un sporophyte qui pourtant a le nombre somatique de
chromosomes caractéristique du gamétophyte de l'espèce, et parce
que les chromosomes, encore en monosomes, continuent à présenter
la réduction, bien que sans partenaires synaptiques. — H. de Varigny.
Czaja (A. Th.). — Die Fanguorricliïung der Utriculariablase. (Zeits f.
Bot., XIV, 705-729, 1922.) [88
Essenberg (Christine E.). — Stylarioides papillosa sp. nov., a new Annelid
from the San Diego région. (Univ. of Calif. Publ. ZooL, XXII, 379-
381, 8 fig., 1922.)
[Description d'une nouvelle espèce de couleur gris brun, homo-
chrome avec la boue dans laquelle elle vit. — P. Remy.
Harris ( J. A.) and Lewis (H. R.). — Tfie winter cycle in the fowl. (Science.
25 août 1922, 230.)
[Etude de toutes les corrélations possibles entre les chiffres de
ponte des cycles de la l^e et de la 2^ année de 443 Leghorn blanches.
Pour les 4 périodes considérées il y a une plus forte corrélation entre
les totaux des périodes homologues. Elle est moins forte pour les
périodes d'hiver. Rien n'établit l'existence de facteurs spéciaux distin-
guant le cycle d'hiver de tout autre. — IL de Varigny.
Hor (K. S.). — A new variety of Barley with strihing characleristics .
(Science, 7 avril 1922, 378.) [88
— 238 —
VARIATION. — MUTATION. — ADAPTATION 87
Jordan (D. S.). — The California Poppij. (Science, 11 août 1922, 168.)
[h'' Eschollzia est à recommander aux généticiens. Culture aisée;
très grande variabilité (32 formes d'après Greene, sinon davantage),
de couleur et aussi de forme, dans la Heur. — H. de Varigny.
Moodie (Roy L.). — The palœapathologij of the Parasuchians. (Science,
13 octobre 1922, 417.) [90
Neger (F. W.). — Beilràge zur Kennlnis des Baues und der Wickungsweise
der Lentizellen II. (Ber. d. d. bot. Ges., XL, 306-313, 2 fig., 1922.) [88
Prell (Heinrich). — Die Biolypenbildung durch Anlagenanordnung und
der Begriff der Mutation. (Arch. f. Entw. Mcch. d. Org., LI, 1/4, 1-24,
1922.) [87
Babaud (Etienne). — Recherches sur la variation chromatique et lliomo-
chromie des Arthropodes terrestres. (Bull. biol. Fr. et Belg., LVII,
1-69, 4 fig., 1923.) [88
Alexander Mérôme). — Le mécanisme physico-chimique de la mutation
et de révolution. — Certains principes physico-chimiques fondamentaux
paraissent pouvoir affecter la formation, le développement, la crois-
sance, etc. des êtres vivants, et expliquer des variations importantes
et transmissibles que les théories admises n'expliquent pas. Chez les
corps animés ou inanimés certains facteurs fondamentaux produisent
l'orientation ou agrégation symétrique : la cristallisation, la diffusion,
les champs de force électriques et magnétiques; la vibration harmonique
de l'air et de l'eau, etc. La cristallisation est influencée par la concen-
tration, la température, la pression, l'agitation, la présence d'autres
substances (colloïdes princilpalement) et l'iso-colloïdisme : l'influence
des colloïdes sur la cristalisation semble être un facteur particulièrement
important, et de celle-ci dans le monde inanimé l'auteur cite de nom-
breux exemples. Or, les bio-colloïdes sont très sensibles à des fac-
teurs divers et usuels; ils le sont à tel point que ce qui étonne est non
la variation, mais la fixité. — H. de Varigny.
Prell (H.). — L'apparition de typés nouveaux par déplacement des
éléments porteurs de caractères et le concept de mutation. — Se plaçant dans
l'hypothèse où les chromosomes sont les porteurs des tendances héré-
ditaires, P. cherche à défmir comment on peut concevoir l'apparition
de nouveaux caractères héréditaires. D'après les résultats acquis par
l'école de Morgan, il faut considén^r que les mutations reposent soit sur
une « combinaison » nouvelh; des éléments qui portent les caractères de
l'espèce, combinaison qui survient au cours des phénomènes caryoga-
miques normaux; soit sur une « aggrégation » de chromosomes, qui
suppose alors certaines anomalies dans le mécanisme de la caryocinèse;
soit encore sur une « idiokinèse » qui réside dans une modification fonda-
mentale des éléments porteurs des caractères. L'ensemble de ces méca-
nismes porte le nom de genovariation. P. attire l'attention sur ce fait que
la genovariation peut aussi bien se concevoir dans les cellules somatiques
qu(! dans le germen lui-même. Elle peut donc, en principe, donner lieu
aussi bien à une « somation » qu'à une « mutation «. Mutation et geno-
— ;!J39 —
88 L'ANiNÉE BIOLOGIQUE
variation ne sont donc pas forcément équivalentes. Pour éviter cette
confusion, P. propose de donner aux genovariations héréditaires le nom
de « BlasLations ». — A. Dalcq.
Czaja (A. Th.). — Les pièges des Utriculaires. — L'auteur étudie les
conditions de l'entrée des animaux de petite taille dans les pièges dt?s
Utriculaires; le phénomène est lié à la possibilité pour le piège de laisser
pénétrer au travers de sa paroi certaines substances qui en accroissent
la tension et au fait qu'une diminution brusque momentanée de la
tension est due à la résorption du liquide de l'utricule par des poils
spéciaux de sa face interne. — F. Moreau.
Neger (F. W.). — Contribution à la connaissance de la structure des
lentic.elles et à leur mode d'action. 11. — 3. Les lenticelles des racines
aériennes de quelques espèces de Pliilodendron. Ces appareils sont cons-
truits sur le type des Gupressinées et représentent assez bien une soupape
à clapet, ce dernier étant figuré par une couche scléreuse, le « scléro-
phelloïde ». Quelques cellules latérales non épaissies permettent une
difficile aération. 4. Les intumescences lenticelliformes des phyllodes
d'Acacia. Ces appareils remplissent les fonctions de stomates quand ceux-
ci manquent; ils se développent à la face inférieure des phyllodes et
lorsque ceux-ci prennent la position de profil, on en trouve sur les
deux faces. 5. Les lenticelles, portes d'entrée pour les champignons
parasites. Des essais d'infection d'érables et.de marronnier d'Inde par
Neclria cinnabarina ont donné des résultats très positifs. — H. Spinner.
Hor (K. S.). — Nouvelle variété d'orge à caractéristiques frappantes. —
Variété découverte en Californie dans un champ de blé contenant
beaucoup d'orge. L'épi présente 6 rangs. Les caractères de cette forme
sont : fo Une augmentation du nombre des nœuds avec raccourcissement
irrégulier des entre-nœuds. Au lieu de 3, 5, 6, 7 nœuds avec entre-nœud
le plus élevé, le plus long chez l'orge normale, il y a de 10 à 30 nœuds
sans élongation de l'entre-nœud du haut. ' La paille est plus rigide;
2° L'aptitude à donner des branches à tout nœud. L'orge ordinaire
branche du premier nœud, du bas, seulement; une seule variété branche
au nœud supérieur. Celle-ci émet des branches à tout nœud, et ces
branches elles-mêmes produisent des branches; 3° L'aptitude à pro-
duire des racines à tout nœud. Cette aptitude existe chez l'orge ordi-
naire pour les nœuds du bas : chez le mutant en question elle existe
même pour le nœud le plus élevé, quand on le met en terre: 4° L'apti-
tude à la propagation végétative. L'expérience montre que le boutu-
rage est possible à tous les nœuds. Ce dernier fait aura-t-il une impor-
tance pratique? En tout cas, le type nouveau se reproduit identique
à lui-même, et l'auteur se propose d'en continuer l'étude. — H. de
Varigny.
Rabaud Etienne). — Recliercfies sur la variation clironiatique et Vtiomo-
chromie des Arthropodes terreslres. — Les auteurs qui se sont occupés
antérieurement du sujet n'ont retenu, de toutes leurs observations,
que celles qui parlaient en faveur de leur théorie, et ont trop facilement
généralisé; R. observe une énorme quantité de faits, et les retient tous,
— 240 —
VARIATION. — MUTATION. — ADAPTATION Sî)
ce qui lui permeL de faire un choix parmi toutes les observations contra-
dictoires publiées précédemnKnit et de ramener les chose; à leur juste
valeur. La Mante relitrieuse est considérée généralement comme présen-
tant une homochromie frappante, les individus verts vivant sur les
feuilles vertes, les bruns sur les feuilles brunes; cette homochromie
serait avantageuse pour l'animal du point de vue défensif (il échap-
perait aux regards des prédateurs) et du point de vue offensif (il sur-
prendrait plus facilement ses victimes) ; R. apporte des restrictions à
cette manière de voir : d'abord l'homochromie est d'une réalisation
difficile, peu de substrats ayant une teinte absolument identique à celle
des M.; même lorsque de tels substrats existent, les M., qu'elle) soient
vertes ou brunes, ne sont pas particulièrement attirées par eux; l'homo-
chromie du support et de l'animal, lorsqu'elle a lieu, ce qui est très rare,
résulte d'une coïncidence purement fortuite; d'ailleurs, les colorations
verte ou brune ne jouent aucun rôle dans l'abondance ou la rareté
relative des deux variétés, qui vivent de la même manière et fréquentent
les mêmes parages; ce ne sont pas des excitations chromatiques qui
règlent l'activité quotidienne de ces Insectes : l'intensité lumineuse
doit jouer le principal rôle, et ces animaux se cantonnent dans les endroits
ensoleillés, où elles trouvent des proies en abondance; de plus, il n'est
pas prouvé qu'un substrat, homochrome pour l'œil hun-ain, l'est aussi
pour l'œil des prédateurs ou des victimes; des expériences montrent
d'ailleurs que ces dernières ne reconnaissent pas les M. comme dange-
reuses.
Les mêmes conclusions s'appliquent à un grand nombre d'autres
Insectes : Cijrtaspis sciilala (variopicta) JErlaleus, Phasgonuridés, che-
nilles, Coléoptères divers, Insectes couleur feuille morte (vivant en
général sur les feuilles vertes), etc.
Pour ce qui concerne les colorations prémonitrices, R. se montre très
sceptique. On désigne sous ce nom, comme l'on sait, les colorations
vives, très voyantes, contrastant avec le support, que présentent cer-
tains animaux présentant par ailleurs une propriété protectrice telle
que saveur ou odeur désagréable : les prédateurs, qui précédemment
auraient attaqué un animal de cette espèce, seraient avertis par cette
coloration que l'espèce n'est pas comestible et l'épargneraient. Il est
certain qu'un srrand nombre d'Insectes présentant une coloration
' prémonitrice >> n'ont pas une saveur ou une odeur désagréable (Ela-
térides, Carabiques, Forficules, etc., qui se posent sur les fleurs blanches
des Ombellifères) ; de plus, on l'a reconnu que des Insectes qui passaient
pour être non comestibles n'ont en réalité aucune mauvaise odeur
(Héliconides) ou bien ont une saveur sucrée [Abraxas grossulariaia) ;
d'ailleurs, on ne peut connaître les qualités des sensations olfactives
ou gustati^'es des prédateurs.
L'homochromie des Criquets du genre JEdipoda, qui présente des
caractères si particuliers et a prêté à tant de controverses, peut rece-
voir une explication. Sur les terrains à couleur non uniforme, on trouve
sur un espace de couleur donnée des Œdipodes présentant les teintes
If^s plus variées, n'ayant aucun rapport avec le substrat; par contre,
si le terrain a une couleur uniforme, il y a concordance entre la couleur
des Criquets et celle du terrain; on ne peut admettre l'hypothèse d'une
variation chromatique se produisant chaque fois que l'Œ. change de
substrat, ni celle d'un chromotropisme, comme on l'a prétendu : il y
aurait une variation chromatique se produisant probablement um^ fois
— 241 —
90 L'ANNEE BIOLOGIQUE
pour toutes pendant la courte période qui suit la mue; les Insectes
prendraient à ce moment la teinte de leur voisinage immédiat; si la
teinte du terrain où ils se trouvent est uniforme sur une grande étendue,
les Criquets qui, on le sait, se déplacent peu, demeureront homochromes
avec leur substrat et tous auront la même teinte; mais si le terrain est
une mosaïque de couleurs, ils auront des couleurs différentes et ne
seront plus homochromes dès qu'ils quitteront la zone où ils ont mué;
cette discordance chromatique n'est d'ailleurs pas pour eux une condi-
tion particulièrement défavorable.
Un autre mode d'homochromie, l'h. mobile, présentée sous une forme
simple chez deux Araignées, Thomisus onustus el Misumena vatia,
reçoit également une interprétation. Ces deux Thomisides sont soit
jaunes, soit blanches, avec, chez les deux espèces, quelques taches
rouges plus ou moins étendues suivant les individus, mais fixes, inva-
riables en étendue et en coloration chez un animal donné; l'observation
directe et l'expérience montrent que les deux Araignées, quelle que
soit leur teinte, ne sont pas spécialement attirées par une couleur déter-
minée. Les téguments peuvent prendre la couleur du support, mais ce
n'est que d'une façon très restreinte : les A. blanches placées sur fond
jaune jaunissent, mais demeurent blanches si on les place sur fond
non jaune (sauf quelques-unes qui jaunissent' sur le rouge), et les A.
jaunes blanchissent si on les met sur fond non jaune ou si on les main-
tient à l'obscurité; de plus, le jaunissement, quand il a lieu, est excessi-
vement lent (à la lumière solaire diffuse, il est nul pour M. et a lieu,
chez Th., au bout de 3 à 38 jours; à la lumière directe, il apparaît au
bout de 2 à 3 jours pour M. et de 10 à 12 jours pour Th.). Pour toutes
ces raisons, la mise en harmonie des téguments avec le support ne
s'établit pas souvent dans la nature (dans le 1/3 des cas observés);
dans les cas où il y a homochromie, les Araignées ne retirent aucun
avantage des points de vue offensif ou défensif, et dans les cas où il y
a hétérochromie, elles ne paraissent pas en souffrir.
La variation chromatique, qu'il s'agisse d'Araignées, de Crustacés
ou de Poissons, aboutit à une teinte quelconque, pai'fois voisine de
celle du fond, mais elle n'a rien de spécifique; la rencontre d'un substrat
homochrorae n'est, pour les animaux à coloration variable comme pour
ceux qui ont une coloration fixe, qu'une question de hasard; jamais
l'homochromie n'est le résultat d'une attraction chromotropique; elle
n'est d'aucune utilité pour l'espèce. — P. Remy.
Moodie (Roy L.). — Paléopaihologie des Parasuchia {Phijlosauria). — -
Il s'agit des bosses sur le museau des reptiles crocodiliformes du Trias.
Cal de fracture ont dit les uns. Lésions consécutives à des traumatismes
disent d'autres, comme O. Abel de Vienne qui y voit le résultat de
traumatismes suivis de nécroses considérables. M. doute de l'exac-
titude de l'opinion d'ABEL, en s'appuyant sur l'histologie. Et puis
des lésions traumatiques ne seraient pas aussi symétriques. — H. de
Varigny.
ACTION DU MILIEU. — ETllOLOGIE. — COMPORTEMENT 91
Action du milieu. — Ethologie, — Comportement.
a) Brown (W.). — Studies in the Phijsiologij of Parasilism. VIII. On
îlie exosmosing of nutrient substances from the host tissue into the infection
drop. (Ann. of Bot., XXXVI, 101-119, 1922.) [94
h) — — Studies in the Physiology of Parasilism. IX. The effect on
the germination of fungal spores of volatile substances arising from
plant tissues. (Ann. of Bot., XXXVI, 285-300, 1922.) [94
a) Caballero (A.). — Las especies del genero Chara y las laruas de los
mosqailos. (Valencia, 1920.) [95
b) — — Nuevos datas respecta de la accion de las Chara en las larvas
de los mosquitos. (BoL R. Soc. Espan. de H^ Natural, XXII. 61-
64.) [Ibid.
c) — — Otras especies laruicidas del género Chara. (Ibid, 418-
421.) [Ibid.
Champlain (A. B.). — A long-liued woodborer (Science, 13 janvier
1922, 49.) [100
Cholodnyj (N.). — Ûber Eisenbakterien und ihre Beziehungen zu den
Algen. (Ber. d. d. bot. Ges., XL, 326-346, 6 fig., 1922.) [95
Clemens (W. A.)- — Hydra in Lake Erie. (Science, 28 avril 1922,
445.) [98
Crampton i Henry E.). — On the differenlial effects of the influenza Epi-
démie among native peoples of the Pacific Islands. (Science, 27 jan-
vier 1922, 90.) [100
Crumb (S. E.). — A Mosquito altractant. (Science, 28 avril 1922, 446.) [98
Fry (E. J.). — Some types of endolithic Umestone lichens. (Ann. of Bot.,
XXXVI, 541-562, 1922.) [94
Gowanlock (J. N.). — The Periodical Cicada. (Science, 4 août 1922,
144.)
[Apparition, qui était prévue, du groupe XIII de la Tibicina sep-
temdecimi dans la région de Chicago (groupe 6 de Fitch; 111 de Walsh
Riley; V de Riley, et XIII de Marlatt). Voilà 70 ans que ce groupe
se présente régulièrement. — H. de Varigny.
Grasse (Pierre P.). — Etude biologique sur le Criquet égyptien Orthacan-
tfiacris œgyptia (L.). (Bull. biol. Fr. et Belg., LVI, 54.5-578, 7 fig.,
1922.) [96
Honigmann (Hans). — Zur Biologie der Schildkroten. [Beitrâge zur
Physiologie der Geruchs-und Geschmackssinns) . (Biol. Centralbl., XLI,
241-250, 1921.) [99
Lipman (C. B.). — Does nitrificaiion occur in sea water? (Science, 3 nov.
1922, 501.) [97
— 243 —
92 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Mellor (E.)- — Les Lichens uilricoles et la détérioration des vitraux d'églises.
(Rev. gén. de Bot., XXXIV, 280-285, 336-345, 1922.) [95
Nelson (Ray). — Transference of the bean mosaic virus by Macrosiphuni
solanifolii. (Science, 22 sept. 1922, 342.)
[Les expériences établissent que le vii'us de la maladie est propagé
par l'insecte en question. — H. de Varigny.
Osborn (T. G. B.). — Some observations on Isoetes Drummondii A. Br.
(Ann. of Bot., XXXVI, 41-54, 1922.) [99
Picard (F.). — Lliibemalion des Chenilles de Pieris brassicœ L. (Bull,
biol. Fr. et Belg., LVIl, 98-106, 1923.) [93
Poisson (Raymond). — Accouplement, ponte et éclosion chez les Hémiptères
aquatiques. (Bull. biol. Fr. et Belg., LVll, 89-97, 1 fig., 1 pi., 1923.) [97
Ridler (W. F. F.). — The fungus présent in Pellia epiphylla (L.) Corda.
(Ann. of Bot., XXXVI, 193-207, 1922.) [95
Simon (E.) et Fage (L.). — Araneae des grottes de V Afrique orientale.
(Arch. de Zool. exp. et gén., LX, fasc. 7. Biospeologica No XLIV,
1922, 523-555, 12 fig.) [98
Tukey (H. B.). — Alternate bearing of fruit trees. (Science, 3 mars
1922, 241.) [100
Viehmeyer (H.). — Die millel-europâischen Beobachtungen von Harpa-
goxenus sublevis Mayr. (Biol. Centralbl., XLI, 269-278, 1921.) [92
Wildeman (E. de). — Quelques mots sur la myrmécophilie chez le Gru-
milea refraclislipula De Wild. (Ann. Soc. Se. Bruxelles, XLII, 281-
286, 1922-1923.)
[Les plantes du genre Gr., Rubiacées du Congo, sont des myrmé-
cophiles à stipules transformées en abris pour les Fourmis. — P. Remv.
. Viehmeyer (H.). — Les observations de Harpagoxenus sublevis Mayr
dans l'Europe centrale. — ■ L'auteur a découvert en Saxe cette Fourmi
septentrionale. Elle vit exclusivement en parasite dans les nids de
Lepiothorax acervorum et muscorum, qui lui servent d'esclaves et vont
jusqu'à la nourrir par dégorgement. Outre les ouvrières, on ne connais-
sait qu'une forme femelle fertile, aptère, ressemblant aux ouvrières
(ergatoïde) ; V. a trouvé une seconde forme femelle, ailée. Les colonies
sont très peu nombreuses : 50 membres au plus. En petites troupes
d'une douzaine d'individus, comprenant des ouvrières et des femelles
aptères, elles attaquent les nids de Lepiothorax et en volent les pupes;
une des femelles, avec quelques ouvrières, reste dans le nid, qui est
abandonné par ses légitimes propriétaires : quelques pupes laissées dans
le nid fournissent des esclaves à la nouvelle colonie.
En règle générale, il ne paraît y avoir dans chaque colonie qu'une
— 244 —
ACTION DU MILIEU. — ETHOLOGIE. — COMPORTEMENT 93
seule femelle fertile. V. croît que les liabiludes de parasitisme ont été
acquises indépendamment par les différentes espèces. Comme Formica
sanguinea, Harpagoxenus aurait été primitivement carnassière; puis
elle se serait mise à voler des pupes; enfin à vivre aux dépens des indi-
vidus qui en naissent. Les deux formes de femelles sont équivalentes et
peuvent toutes deux jouer le rôle de reine dans des nids différents.
V. suppose qu'une femelle ailée, fécondée, est capable de conquérir à
elle seule un nid de Leplolhorax et de fonder une colonie, grâce aux
pupes qui y restent. Plus tard, les femelles aptères sont aidées par des
ouvrières dans leurs expéditions guerrières.
Les formes aptères sont certainement descendues des formes ailées.
Pourquoi cette modification? Le vol nuptial, dit l'auteur, entraîne un
grand nombre de hasards et de dangers, ce qui doit réduire le nombre
des femelles fécondées. C'est donc diminuer les chances de destruction
que de supprimi^r ct^ vol, donc d'éliminer les ailes qui le rendent possible.
Et cela est d'autant plus utile aux formes parasites que chez elle la fon-
dation de colonies est environnée aussi de bien des difflcultés.
Pourquoi les femelles ailées sont-elles absentes ou du moins très rares
op. Suède? Leplolhorax acervorum et muscoriim seraient des immigrés
arctiques qui auraient gagné la région méditerranéenne à l'époque
glaciaire et seraient ensuite retournés vers le nord lors de la fonte des
glaces. Harpagoxenus aurait suivi le même chemin. Mais le parasite est
plus sensible au froid que ses hôtes : il hiberne plus tôt et se réveille plus
tard : il s'élève aussi moins haut dans la montagne. Bien qu'on ne l'ait
pas encore trouvé dans le plaine de l'Allemagne du Nord, on ne peut le
considérer comme espèce relicte glaciaire. En retournant dans le nord,
notre espèce s'est trouvée dans des conditions moins favorables que
celles auxquelles elle s'était accoutumée, notamment au point de vue
de la nourriture. Cela a dû contribuer à la Iransformation des femelles;
les ailées ont pu se maintenir dans les conditions moins dures de l'Europe
centrale, tandis qu'elles ont disparu dans les régions plus septentrionales.
A. Robert.
Picard (F.). — Uhibernalion de Pieris brassicœ. — Alors que P. hr.
hiverne habituellement, dans la France centrale, sous la forme chry-
salide, ce Lépidoptère, dans la France méditerranéenne, passe norma-
lement la première moitié de l'hiver à l'état de chenilles; cette hiber-
nation n'est qu'un ralentissement des phénomènes vitaux sous l'influence
directe de la température; mais tel n'est pas le cas d'autres Papillons,
voisins du P. dans la classification {Aporia cralœgi par exemple), chez,
lesquels l'arrêt hivernal dépend, au moins en partie, de causes internes,
et ne peut être empêché totalement en faisant agir des circonstances
extérieures : chez V Aporia, en effet, des chenilles écloses en mai dans le
îMidi de la France, au lieu de juillet comme cela a lieu dans le Nord
{donc ayant une avance de plus d'un mois), ont cependant hiverné au
même stade que dans la France septentrionale. La façon dont les Lépi-
doptères passent l'hiver retentit sur leurs rapports avec les parasites :
V Apanleles glomeralus, qui hiverne sous forme de larve déjà dès la fin
octobre dans le Midi, n'attaquera donc plus les chenilles de P. br. issues
des pontes d'automne, — ce qui est un des facteurs permettant aux
Piérides de persister et de réapparaître en nombre au printemps; —
mais V Apanleles pond en été dans la chenille (ï Aporia cr., et les larves
de ce Braconide pourront hiverner dans la cavité générale de leur
U L ANNÉE BIOLOGIQUE
victime, en même temps que celle-ci. Ces faits montrent combien est
complexe, du point de vue physiologique, le phénomène de l'hiverna-
tion chez les Insectes; d'autres observations de l'auteur, jointes à celles
de RouBAUD chez les Muscides, font encore ressortir davantage cette
complexité. h'Haltica ampelophaga hiverne à l'état adulte à partir de
septembre, alors que la température est encore élevée, souvent supérieure
à celle d'avril, époque du réveil de ce Coléoptère; chez cet Insecte, ce
n'est donc pas l'action du froid qui déclanche l'hivernage; tous les H.
vivants en septembre, animaux issus d'au moins trois générations,
tombent en diapause à la fois; le réveil peut être obtenu en plein hiver
par une température de 22°, ce qui est contraire au cas des Mydaea
étudiées par Roubaud. Le Melillohia acasla, Hyménoptèrc homody-
namc au sens de Roubaud, hiverne, comme la Mouche domestique, à
l'état de grosse larve; mais les élevages faits à l'étuve en hiver donnent
les mêmes résultats que ceux d'été; la diapause une fois commencée ne
peut être interrompue par l'élévation de température, comme si tout
dépendait du degré thermique auquel se sont effectués les premiers
stades. — P. Remy.
a) Brown (W.). — Eludes sur la physiologie du parasitisme. VIII. Sur
Vexosmose de substances nutritives du tissu de Vhôte dans la goutte d'in-
fection.— Le Boirytis cinerea ne saurait pénétrer dans les cellules d'une
plante hospitalière tant que la cuticule reste intacte, mais il peut subir
à la surface de celle-ci, dans la goutte d'eau où ses spores sont plongées,
l'influence de la plante hospitalière qui y envoie par exosmose diverses
substances; on se rend compte de l'existence de ces dernières par la
mesure de la conductibilité électrique de l'eau d'une goutte restée
quelque temps à la surface d'une plante, ou en constatant que dans
quelques cas cette eau empêche ou favorise la germination des spores
du Boirytis. — F. Moreau.
/>) Brown (W.). — Éludes sur la physiologie du parasitisme. IX. Les
effets sur la germination des spores de champignons des substances uola-
iiles émises par des tissus végétaux. — Les substances volatiles émises
par des tissus végétaux tels que des feuilles de pommier, des pommes,
des feuilles de Ruta, d'Eucalyptus, etc. favorisent la germination des
spores de Boirytis cinerea; au contraire, celles qu'émettent les tuber-
cules de Pommes de terre, les feuilles ou les bulbes d'oignon, les orga-
nismes qui se développent dans le papier filtre ou le buvard humides
ralentissent ou entravent la germination; des substances chimiques
'limples comm<^ l'acétate d'éthyle provoquent de semblables effets,
favorables ou défavorables sur la germination. D'autres champignons
que le Boirytis cinerea donnent lieu à des observations analogues. Ces
faits offrent de l'intérêt au point de vue de la physiologie du parasi-
tisme. — F. Moreau.
Fry (E. J.). — Quelques types de lichens endolithiques calcicoles. — La
rapidité de la croissance des lichens endolithiques calcicoles est en
relation avec une abondante formation de gaz carbonique et la produc-
tion d'une huile répandue dans des cellules de forme renflée. Le gaz
carbonique émis au cours de la respiration provoque la dissolution du
calcaire à l'état de bicarbonate de chaux; du carbonate de chaux est
— 24G —
ACTION DU MILIEU. — ETHOLOGIE. — C031P0RTEMENT 9o
précipité à la surface du thalle, ce qui lui vaut un aspect granuleux. —
F. MOREAU.
Mellor (E.). — Les Lichens vilricoles el la détérioration des vitraux
fVéglises. — La flore des vitraux d'église est presque entièrement cons-
tituée par des lichens crustacés qui croissent surtout sur la surface
extérieure des vitraux: Biatorina erijsiboides cependant habite exclusi-
vement la surface intérieure. Ces Lichens trouvent là un miheu spécial
que caractérisent en particulier la surface, ordinairement lisse, des
vitraux, l'action du vent, de la pluie, du soleil, et, à l'intérieur, la lumière
diffuse et l'air vicié. Le verre est corrodé par les Lichens et parfois
l'action des Lichens sur les deux faces du verre en amène la perforation;
l'action des Lichens est d'ordre chimique et aussi d'ordre mécanique :
elle cause une désagrégation du verre dont les fragments peuvent se
retrouver dans le thalle des Lichens. — F. Moreau.
Ridier (W. F. F.). — Le champignon du Pellia epiphylla. — La partie
médiane épaissie du thalle du Pellia epiphylla et ses rhizoïdes renferment
un champignon qu'on retrouve au voisinage des anthérozoMes et des
archégones ainsi que dans le sporophyte dont il cause parfois l'avorte-
ment. Le Champignon isolé du sporophyte a été identifié avec un
Phoma. Dans le gamétophyte le Phoma vit en symbiote bien qu'avec
un certain avantage sur le Pellia qu'il peut tuer dans les cas extrêmes;
dans le sporophyte, il se comporte en parasite, détruisant le contenu
cellulaire et les parois des cellules. — F. Moreau.
Cholodnyj (N.). — Les bactéries ferrugineuses et leurs relations avec les
algues. — Une étude approfondie a conduit C. aux conclusions suivantes :
Les nodules formés de gelée ferrugineuse qu'on observe sur des filaments
d'algues (surtout de Conferva) n'appartiennent point à ces algues,
mais il faut les attribuer à l'activité d'une bactérie ferrugineuse, Side-
romonas Confervarwn n.g., n. sp. S. Confervarum est un coccus
(0,9 u X 0,6 [I.) dont les cellules tendent à former des chaînettes. Ces
chaînettes sont noyées dans la gelée qui prend une consistance spon-
gieuse. Les cellules de l'algue entourées par le nodule présentent souvent
une hypertrophie de l'appareil chlorophyllien et une accumulation de
substances de réserve. On peut parler d'une vraie symbiose entre plu-
sieurs bactéries ferrugineuses et des algues vertes ou bleues. Cette
association est surtout frappante chez Leplolhrix ochracea, dont les
filaments forment souvent un réseau aux mailles serrées autour d'algues
vertes unicellulaires, ou s'enroulent en spirales autour des espèces pluri-
cellulaires. Cette symbiose est provoquée par le besoin d'oxygène de la
bactérie. — H. Spinner.
Caballero (A.). — a) Les espèces du genre Chara et les larves des mou-
cherons, b) — Nouveaux renseignements au sujet de Vaction de la Chara
dans les larves des moucherons. — c) Autres espèces larvicides du genre
Chara. — L'auteur a effectué de nombreuses expériences qui ont dé-
montré que les espèces du genre Chara [Chara fragilis, Ch. felida, Ch.
intermedia et Ch. crinita) sécrètent une substance vénéneuse qui tue les
larves des moucherons. En prenant de l'eau d'une mare dans laquelle
végétaient ces algues et en déposant un demi-litre de cette eau dans
un bocal où vivaient des larves de moucherons [Slegomia), on voit ces
96 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
larves mourir au bout de 2 ou 3 jours. Réciproquement, si l'on met dan?^
une culture de Chara obtenue dans un laboratoire des larves de mou-
cherons, elles meurent comme dans l'expérience ci-dessus. En écrasant
des Chara avec du sable de manière à former une pâte et en déposant
cette pâte dans un flacon où vivent des larves de moucherons [Slego-
mia), l'auteur n'a pas constaté les effets toxiques comme dans les
expériences antérieures, d'où il conclut que la substance toxique est
sécrétée uniquement par les cellules vivantes de la Chara. — M. Sanchez.
Y Sanchez.
Grasse (Pierre P.). — Étude biologique sur le Criquet égyptien Orlha-
canthacris œgytia L. — Les Orthoptères font exception à la règle qui
dit que les animaux de grande taille sont beaucoup plus localisés que
les petites formes : le Criquet égyptien, forme de grandes dimensions,
a une répartition géographique extrêmement vaste (il existe dans
l'Ancien Continent, des régions équatoriales au 45° de latitude N.); cela
tient à ce que les Orthoptères appartiennent à un groupe ancien. L'O. se.,
espèce polyphage, non strictement végétarienne (elle peut manger des
Insectes), n'a pas d'habitat bien déterminé. La Ç pond en mai-juin
des oothèques qui éclosent à peine quelques semaines après; le jeune
animal est adulte fin-août, passe l'hiver sous cet état (rarement sous
la forme de larve) et pond l'année suivante; ce cycle évolutif diffère
donc de celui de la plupart de nos espèces indigènes, qui hivernent à
l'état d'œuf et n'ont qu'une courte existence sous la forme larve ou
adulte. L'auteur décrit l'accouplement, qui ne présente rien de très
spécial, et reconnaît le rôle des diverses pièces des armatures génitales.
La ponte, qui n'est pas déclenchée par la copulation, n'offre rien de par-
ticulier; elle est conditionnée par le degré de consistance et l'état hygro-
métrique du sol, mais le mécanisme par lequel la Ç» apprécie ces
qualités du sol reste inconnu; l'allongement de l'abdomen de la Q au
moment où celle-ci creuse le puits où seront déposés les œufs est dû
surtout à la déglutition d'air par l'Insecte, l'afflux de sang dans la région
postérieure du corps ne devant jouer qu'un rôle secondaire.
La loi de Lessona sur l'autotomie (la facilité avec laquelle un animal
perd une partie de son corps est en rapport avec la facilité avec laquelle
il régénère cette partie) n'est pas vérifiée chez ces Orthoptères : les
pattes postérieures s'autotomisent avec une extrême facilité, et cepen-
dant aucune régénération ne suit l'amputation; Bordage a bien essayé
de concilier ce fait avec l'énoncé de Lessona en disant que les Orthop-
tères sauteurs ainsi mutilés ne peuvent accomplir leur fonction géné-
sique, n'ont aucune descendance et que par conséquent il n'y a pas
d'adaptation possible : l'exception de ces animaux à cette loi ne serait
qu'une apparence trompeuse; mais G. fait tomber ce raisonnement en
observant que, chez les animaux privés de leurs pattes postérieures,
les cf et Ç s'accouplent et les Q pondent tout comme chez les Insectes
normaux.
A la suite d'un séjour dans une atmosphère humide à 30°, les réserves
(corps adipeux) diminuent, mais les ovaires ne sont pas affectés : quelle
que soit l'intensité du métabolisme général de l'être, la glande génitale
conserve la même faculté d'élaboration; la coloration des téguments
s'éclaircit, les sécrétions hypodermiques sont fortement augmentées.
La mortalité à 30° est beaucoup plus faible qu'à la température nor-
male (2 % contre .30 à 95 %); la longévité des Criquets n'est pas sensi-
— 2iS —
ACTION DU MILIEU. — ETUOLOC.lE. — COMPOIlTEAlEiNT 97
blemont modifiée; en général dans le règne animal l'élévation de tem-
pérature, qui accélère les échanges, raccourcit la durée de la vie; mais
alors les gonades participent au développement général de l'individu
et s'accroissent en même temps que les autres organes; dans le cas
d'O. se., on peut admettre que l'accroissement de température ne modifie
pas la longévité parce que les gonades conservent une grande indé-
pendance; ces glandes doivent certainement jouer un rôle considérable
dans la durée de la vie des Arthropodes.
Les 0. se. présentent un phototropisme positif; la vitesse de réaction
varie avec les individus; elle est maximum avec les rayons solaires
directs, minimum avec la lumière diffuse; l'élévation de température
diminue la sensibilité à la lumière. Les Insectes ne vont pas directement
à la source lumineuse, mais décrivent des circuits plus ou moins compli-
qués, passant par des alternatives de phototropisme positif, de photo-
tropisme négatif et enfin de phototropisme positif qui est définitif; ces
circuits compliqués ne peuvent être expliqués par une sensibilité diffé-
rentielle; la plupart des faits observés ne peuvent être expliqués par
la théorie de Loeb; il en est de même pour ce qui concerne le compor-
tement de ces Insectes à l'égard de la chaleur. Les tropismes, pense G.,
sont des phénomènes extrêmement complexes, où il y a lieu de distin-
guer les excitants tropiques, le tonus musculaire, les « actions internes »
de natures variées, qui interfèrent entre eux; la complexité de ces
interférences explique celles des actes de l'animal.
[A rapprocher des conclusions auxquelles arrive Manquât [Ann. biol.
XXVI, p. 69]. — P. Remy.
Poisson (Raymond). — Accouplement, ponle et éclosion cliez les Hémi-
ptères aquatiques. — L'auteur décrit les diverses particularités que pré-
sente l'accouplement chez les Népides, les Notonectides et les Gerri-
dides; cet acte est en relation intime avec la température : fréquent dès
que la température dépasse 12°, il disparaît aux températures infé-
rieures à 10°. De même la ponte est liée à la température : une femelle
cesse de pondre dès que la température descend au-dessous de 9 à 10°.
La durée du développement embryonnaire dépend, elle aussi, de la tem-
pérature : elle est sensiblement plus courte à une température de 16 à
20° qu'à 12-140; de 0 à 9°, le développement embryonnaire de Noto-
necta maculata est arrêté; l'œuf peut, lorsque son développement n'est
pas trop avancé, être conservé à l'état de vie ralentie à une température
de 0 à 8° pendant 10 à 12 mois; il continue son développement lorsque,
après avoir subi ce traitement, il est placé à une température normale.
La rupture du chorion de l'œuf se fait suivant une fente longitudinale
située dans la région antéro-dorsale chez les Notonectides et les Gerri-
dides, ou par éclatement du chorion dans le voisinage du micropyle
(Corixides, Naucorides, Népides); la rupture est produite chez les
Gerridides par une lame chitineuse, tranchante, située entre les deux
yeux de la larve, un peu en avant de l'emplacement du clypeus, et qui
sera rejetée immédiatement après l'éclosion avec une membrane em-
bryonnaire; chez les autres H., la rupture semble se faire sous la pres-
sion de la tête de la larve, qui se gonfle énergiquement. — P. Remy.
Lipman (C. B.). — La nitrification se présente-l-elle dans Veau de mer?
— On l'admet généralement : l'eau de mer doit recevoir des bactéries
nitrifiantes par les eaux douces, et en fait on a trouvé de celles-ci
— 249 —
ANN. BIOL. — T. III, FASC. 2 (1922-1923) 7
98
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
(Kiel, d'après Thomson; Naples), mais toujours dans la vase et près
de la côte : pas dans l'eau de mer ou dans la plankton. Issatchenko
dit pourtant en avoir rencontré dans le Gulf Stream et dans l'eau arc-
tique : Berkeley a cherché si l'eau de mer a une aptitude nitrifiante,
mais n'en a pas trouvé trace. L. a répété les expériences et a obtenu la
nitrification à condition qu'avec l'eau il y eut du sable calcaire. Mais
l'eau de mer ne contient pas les bactéries nitrifiantes, ou bien elles ne
peuvent fonctionner dans celle-ci. Le sable en est riche, par contre.
Sans doute ce dernier milieu est très différent. [L'adsorption pourrait
être en jeu.] • — H. de Varigny.
• Simon (E.) et Fase (L.). — Aranese des grottes de V Afrique orientale. —
Les grottes de l'Afrique orientale explorées par Alluaud et Jeannel
n'offrent pour la plupart que des conditions d'habitat assez défavo-
rables aux vrais troglobios et sont surtout peuplées de trogloxènes, en
raison de l'abondance exceptionnelle du guano de Chauve-Souris.
Mais, tandis que les grottes calcaires de Shimoni, du Kulumuzi et de
Zanzibar s'ouvrent à quelques mètres à peine au-dessus du niveau de
la mer, ont une température de 24°,b à 26° C, et abritent une faune à
affinités nettement tropicales, la grotte de Campbell est constituée par
une sorte de tunnel débouchant sur le bord d'une falaise de kényte à
3.480 mètres d'altitude; la température s'y maintient à 7°, 7 C et les
espèces qu'on y récolte ont des affinités alpines. Ces faits s'ajoutent à
ceux déjà signalés dans les publications de voyages de Alluaud et
Jeannel et de leurs devanciers pour montrer l'existence, sous les tro-
piques, d'une faune d'altitude, comparable à celle des pays tempérés.
Ainsi se pose un problème des plus intéressants et des plus délicats
parmi ceux que la connaissance de la vie tropicale dresse devant le
biologiste. — M. Aubertot.
Clemens (W. A.). — Hydres dans le Lac Erié. — En 1920, lors du net-
toyage d'été des filets des parcs fixes, on a constaté l'existence d'in-
nombrables hydres fixées aux mailles et aux piquets. Ce sont des H.
oligaciis probablement. Les hydres sont-elles la cause de l'ihflamination
qui se présente aux mains, visage et yeux des pêcheurs, du fait, sem-
ble-t-il, de la poussière (d'hydre) se dégageant des filets après séchage?
Les hydres ne détruisent-elles pas les alevins en eaux libres comme elles
le font en bacs de pisciculture? Ne dévorent-elles pas beaucoup de
petits crustacés dont se nourrissent les poissons jeunes et adultes?
Autant de questions à examiner. — H. de Varigny.
Crumb (S. E.). — Pour attirer les moustiques. — Ce qui attire le mieux
les moustiques, ce n'est pas l'odeur de la sueur et du sang, c'est une
légère chaleur. Un tuyau de poêle chauffé par une lampe à alcool, dans
lesjjbois, attire autant qu'un humain. Dans le laboratoire on voit les
moustiques, en cage, s'agglomérer sur l'étoffe grossière formant toit
de celle-ci, au-dessus du courant d'air chaud et humide. L'air chaud
exhalé par les poumons exerce aussi une attraction marquée. C'est
donc)par la chaleur, modérée d'ailleurs, qu'il faut attirer ces insectes.
A' noter que ceux-ci boivent volontiers de l'eau sucrée à l'arsénite de
potasse, qui leur est très^toxique. — H. de Varigny.
— 25 ) —
ACTION DU MILIEU. — ETIIOLOGIE. — GOMPORTEMKNT 09
Osborn (T. G. B.)- — Quelques obserualions sûr Isoeles Drummondii
A. Br. — L'espèce sud-australienne Isoeies Drummondii montre à la
surface du sol pendant la saison pluvieuse une simple rosette de feuilles
linéaires insérées sur une tige souterraine, placée à 2 centimètres au-
dessous de la surface du sol. A l'approche de la saison sèche, les feuilles
se dessèchent, se détachent en laissant leur base dans le sol et les spo-
ranges qui y sont annexés. La dissémination des spores se fait seulement
au retour de la saison humide; les premières pluies font gonfler des
cellules mucilagineuses qui se trouvent tout à la base des feuilles fertiles*
et qui soulèvent la région sporangifère de la feuille. Les sporanges, ainsi
amenés au-dessus du sol, brisent leurs parois et mettent leurs spores, en
liberté. — H. Moreau.
Honigmann (Hans). — Sur la biologie des Tortues. — D'après Hen-
NiNG, les Tortues, à cause de leur vie dans un air chargé de brouillard,
doivent avoir une vue très longue. Mais tout au contraire on peut appro-
cher jusqu'à 1 mètre des Tortues aquatiques sans qu'elles paraissent
vous apercevoir si l'on ne fait aucun bruit. Un fragment de Poisson est
saisi par les Tortues si on le place à 1 à 2 mètres du bord de l'eau; plus
loin, elles ne le voient pas. Dans l'eau trouble, les Tortues ne voient
pas mieux que les hommes. Les expériences contradictoires de Henning
peuvent tenir à ce qu'il n'a pas éliminé l'olfaction : or l'odorat est bien
développé chez les Tortues. L'auteur le prouve en présentant à dès
Tortues d'espèces variées deux sacs de toile identiques, l'un contenant
un morceau de Poisson, l'autre du sable; et en même temps deux tubes
de verre, l'un vide, l'autre contenant du Poisson. Les animaux ne font
aucune attention au tube ni au sac vides. Une seule Tortue montra
une prédominance marquée de la vue sur l'odorat en cherchant à mordre
le tube de verre garni de Poisson, sans s'occuper des sacs. Chez huit
autres l'odorat prédominait sur la vue. Douze individus donnèrent
des résultats moins nets, mais en démontrant toujours l'existence
certaine du sens de l'odorat.
L'odorat doit intervenir aussi pour la recherche de la femelle, car
dans la plupart des cas les sexes sont très difficiles à distinguer oxté-'
rieurement. Les mâles de la même espèce se mordent souvent entre
eux, mais n'attaquent pas ceux d'espèce différente, même quand les-
deux espèces sont si voisines qu'il faut une grande attention pour les
distinguer : c'est évidemment l'odorat qui intervient. La biologie,
dans ce cas, peut servir à distinguer les espèces. Il faut avoir soin d'ob-
server isolément tous les individus, car les Tortues, même repues,
imitent immédiatement, par une sorte de jalousie, les individus qu'elles
voient manger; c'est même un procédé qu'on peut employer pour
obliger à se nourrir celles qui refusent la nourriture. Le goût existe
aussi chez les Tortues. Certains individus exigent en effet une nour-
riture absolument déterminée : l'une n'acceptait par exemple que les
Vers de farine et crachait les fragments de viande de Poisson qu'on y
mêlait. La plupart préfèrent la viande de Mammifère et rejettent la
viande de Poisson. Un individu de Cinoslermun crucniatum, qui pendant
7 ans avait absolument refusé le Poisson, se niit un jour brusquement
à s'en repaître et continua depuis. Une Cijclemijs amboinensis, pendant
un certain temps, n'accepta que des cerises. Il y a de grandes varia-
tions individuelles. — A. Robert.
— ^51 —
ANN BIOL. — T. III, l'ASC. 2 (1922-1923). 7*
100 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Crampton (Henry E.)- — Sur les effets différentiels de V épidémie de
grippe sur les populations indigènes des îles du Pacifique. — Il s'agit
de la pandémie grippale de 1917-1918. L'auteur l'a observé dans deux
groupes insulaires différents : 1° Iles de la Société, Tahiti, etc. La mor-
talité des indigènes pur sang a varié de 15 à 25 %. Chez les métis (d'in-
digène et de blanc), mortalité sensiblement moindre, et chez les blancs,
beaucoup plus faible. Le mal fut apporté en novembre 1918 par un
navire de San Francisco, portant quelques cas (développés en route).
L'incidence, la morbidité a été la même sensiblement pour les 3 groupes.
Bien peu ont évité le mal; 2° Iles Mariannes, Guam, Saipan. A Saipan,
deux populations indigènes distinctes : des insulaires des Mariannes,
et d'autres des Carolines : deux groupes à peu près égaux en nombre.
Le mal venait du Japon (1919). Il frappa presque toute la population,
mais chez les Chamorros (insulaires des Mariannes) la mortalité fut de
plus de 12 %; chez les indigènes des Carolines, de 0,4 %. Ces derniers
ont donc présenté une résistance extraordinaire. Les deux populations
vivent pourtant côte à côte, de la même façon, dans des demeures
similaires, et consommant les mêmes aliments. Mais les Chamorros ont
un vêtement complet, au lieu que les Caroliniens n'ont qu'un minimum
de costume. C. ne pense pas toutefois que cette différence ait grande
importance. — H. de Varigny.
Tukey (H. B.). — Fruclification alterne des arbres fruitiers. — C'est
une notion généralement répandue que les arbres fruitiers ne donnent
une bonne récolte que tous les deux ans. A ce propos T. cite un passage
d'une note de C. M. Hovey écrite en 1847 {Magazine of Horticulture)
à la suite d'une visite à l'établissement d'horticulture de R. Manning,
à Salem. « Passant à côté d'un pommier Baldwin en plein rapport,
M. Manning dit que c'était celui sur lequel il avait tenté de changer
expérimentalement l'année de grosse production. Il est bien connu que le
Baldwin ne fructifie que tous les deux ans. Pour changer ceci, au prin-
temps de 1846 Manning passa près de deux jours à couper toutes les
fleurs. Il obtint le résultat désiré à : cette année (1847) l'arbre est chargé
de fruits. Cette expérience est précieuse, car elle montre que dans un
grand verger où les arbres se trouveraient presque, tous produire la
même année, on pourrait obliger partie de ceux-ci à donner leur produc-
tion l'autre année simplement en détruisant toutes les fleurs ». —
H. DE Varigny.
Champlain (A. B.). — La longévité d'un insecte lignicole. — H. E. Ja-
ques a parlé l'an dernier d'un Eburia quadrigeniinala ayant mis
40 ans à passer de l'état d'œuf à celui de larve mûre dans le bois d'un
meuble. Bon nombre de récits de ce genre sont en circulation. Mais ils
doivent s'expliquer autrement qu'en supposant que l'œuf existait dans
le bois quand il fut travaillé par le menuisier. Il a dû être introduit
depuis la confection du meuble par une fente où une femelle l'a déposé.
La durée normale de vie des larves de Cérambycides est variable : elle
varie de 1 à 5 ans. Mais 40 ans, cela est inadmissible. — H. de Varigny.
252 —
DISTRIBUTION CKOGRAPHIQUE 101
Distribution géographique
a) Allen (Winîred Emory). — Ouaniitalive siudies on marine phijlo-
plankton al La Jolla in 1919.^ (Univ. of Calif. Publ. Zool., XXII,
329-347, 1922.) [104
b) — — Oiianiilaiive siudies on inshore marine Dialoms and Dino
flagellales^of Southern California in 1920. (Ibid., XXll, 369-377,
1922.) [Ibid.
Bews (J. W.). — The Souih Easl Afriean flora : ils origin, migralion and
evoluiionary lendencies. (Ann. of Bot., XXXVl, 209-223, 1922.) [103
Chouard (P.). — Une remarque, sur la flore halophile des sources minéra-
lisées. (Bull. Soc. bot. de Fr., LXIX, 470-471, 1922.) [103
Cuenot (L.). — Conlribulions à la faune du Bassin d'Arcachon. VIII.
Pijcnogonides. (Arch. de Zool.. exp. et gén., LX, Notes et Revue,
no 2, 21-32, 1921.) [103
Denis (,M.). — Les Euphorbiées des Iles Australes d'Afrique. (Rev. gén.
de Bot., XXXIV, 5-64, 96-133, 171-177, 214-236, 287-299, 346-
366, 1922.) [104
Heim (R.). — Noie sur les zones de végétation fongique dans les Alpes.
(Bull. Soc. bot. Fr., LXIX, 464-469, 1922.) [103
Jeannel (R.). — Silphidae Catopinae [Coléoptères) (2^ série), avec une
étude phylogénique et paléogéograpliique de la sous-famille. (Arch. Zool.
Exper., LXI, Biospeologica, XLVIl, 98 p., 117 flg., 1922.) [101
Kiihnholtz-Lordat (G.). — Contribution à l étude des associations par le
« relevé florisiique ^>. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXIX, 518-523, 1922.)
[Technique et application à l'étude d'une dune de Provence. —
F. MOREAU.
Matthai (George). — Madréporaires de Nouvelle-Calédonie. (Bull. biol.
Fr. et Belg., LVII, 70-88, 2 pi., 1923.)
[Enumération de 91 espèces, avec leur distribution géographique.
— P. RjEMY.
Matthews (J. R.). — The dislribulion of plants in Perthshire in relation
to « âge and area ». (Ann. of Bol., XXXVI, 321-327, 1922.) [103
Pellegrin (Jacques). — Nouvelle contribution à la faune ichtyologique des
eaux douces du Maroc. (C. R. Ac. Se, CLXXVl, 787, 1923.)
[Types européens (Gobitidinés surtout) constatés dans les rivières,
à côté de la faune paléarctique et africaine. — M. Goldsmith.
Jeannel (R.). — Silphidae Catopinae (Coléoptères) (2« série), avec une
étude phylogénique et paléogéographique de la sous-famille. — Les CoUcç-
i02 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
lions de Biospeologica ne renferment qu'un petit nombre d'espièces de
Calopinae, considérées pour la plupart comme dos « cavernicoles acci-
dentelles ». Certaines espèces recueillies par H. Breuil dans le sua de
l'Espagne sont de véritables troglobies. Ce sont les premiers Calopinae
troglobies connus d'Europe. Quelques-unes des espèces de Calopinae
que l'on trouve dans les grottes sont en même temps plus ou moins
xénophiles en ce sens qu'elles fréquentent les terriers de certains Mam-
mifères (microcavernes de Racovitza). A ce propos, J. rappelle qu'on
a trop souvent perdu de vue les rapports écologiques qui existent entre
les Xénophiles et leurs hôtes. « En somme, les Xénophiles des cavernes
subissent le milieu souterrain plutôt qu'ils le recherchent. Nous les trou-
voris dans les grottes parce que leur Hôte les y a entraînés et que le
milieu des cavernes leur est indifférent. A l'inverse des véritables Troglo-
bies, étroitement spécialisés, pour lesquels les conditions d'existence
physiques du milieu souterrain sont devenues une nécessité absolue, les
Xénophiles cavernicoles n'ont éprouvé aucune influence modificatrice
de la part du milieu souterrain. «
.Le critérium tiré de l'organe copulateur a permis à J. de répartir pour
la première fois les Calopinae de l'hémisphère nord en quatre séries
phylétiques, dont l'histoire géologique peut être reconstituée avec
quelques détails. Les deux premières [Anemadûs et Ptomaphagus),
distribuées à la fois dan^ l'Amérique tropicale et en Europe posent une
fois de plus un problème bien connu. L'hypothèse, due à Ortmann (1902),
d'un Continent nord pacifique crétacé supérieur et tertiaire doit être
utilement complétée par celle de Scharff (1911) qui admet l'existence
d'un pont continental transatlantique éocène, morcelé à l'Oligocène.
vC'est par ce pont que les deux lignées, dont le centre de dispersion a été
situé dans l'Amérique tropicale, sont passées en Europe. Comme on ne
les rencontre ni à Madère ni aux Canaries, il faut admettre que le pont
ne passait pas par les îles atlantiques ou alors que ces îles ont été plus
tard submergées, puis de nouveau exondées et encore rattachées à
l'Afrique du Nord d'où elles ont reçu leur faune actuelle. Arrivées à
r Eocène dans le sud-ouest de l'Europe, les deux lignées ont colonisé les
massifs tyrrhéniens, se sont répandues en Europe et dans l'Asie paléarc-
tique, atteignant même le Japon. Au Miocène, les Ptomaphagus ont fort
bien pu repasser dans l'Amérique du Nord (Grottes du Kentucky) par
les continents nordatlantiques. Enfin, au Pliocène, beaucoup d'autres
espèces sud-américaines ont pu, à la faveur des relations nouvellement
établies, passer dans l'Amérique du Nord.
Quant aux deux autres lignées {^Nargus et Calops), elles sont actuelle-
ment purement holarctiques. Il est possible qu'elles soient plus ou moins
apparentées à certains Calopinae de l'Australie ou de la Nouvelle-Zélande.
En tout cas, leur souche a existé en Europe, probablement dans la région
méditerranéenne, dès le début du Tertiaire. Elles se sont largement
répandues dans toute la région paléarctique; on trouve les N argus
jusque dans l'Altaï; les Calops ont été plus loin : on les rencontre dans le
Kaschmir et dans l'Inde; de là ils ont passé pendant la fin du Tertiaire
dans l'Amérique du Nord par la Sibérie orientale et l'Alaska.
Le biologiste retiendra également du mémoire de J. ce fait intéressant :
que « la région bétique, d'où on ne connaît jusqu'à présent aucun type
cavernicole, aucun relicte est actuellement en pleine période active de
peuplement de ses cavernes ». — M. Aubertot.
— 254 —
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 103
Bews (J. W.)- — V origine, les migrations et les tendances évolutives
de la flore de r Afrique sud-orientale. — La flore de l'Afrique sud-orien-
tale comprend un élément tropical et subtropical et un élément tempéré
ou montagnard; l'auteur en recherche les relations phylogéniques géné-
rales, ainsi que les grandes voies de migrations. — F. Moreau.
Chouard (P.)- — Une remarque sur la flore halophile des sources miné-
ralisées. — L'auteur montre quel serait l'intérêt de la connaissance
approfondie de la flore halophile des sources minéralisées des Alpes
et de sa comparaison avec celle des sources d'Auvergne pour résoudre
la question de l'origine de cette flore; dans le cas d'une flore commune
aux deux régions, comme on ne peut invoquer pour h^s Alpes l'exis-
tence d'une mer géologique relativement récente comme l'est en
Auvergne le lac oligocène de Limagne, il faudrait admettre que la flore
halophile est une flore adventice; si, au contraire, les environs des
sources minéralisées des Alpes étaient dépourvus de la flore des sources
d'Auvergne, il faudrait penser que celle-ci est une survivance ancienne.
— H. Moreau.
Matthews (J. R.). — /-« répartition des plantes du comté de Perlh et
la théorie de Willis « de l'âge et de Faire ». — La théorie de Willis soutient
que, en moyenne, plus une espèce est dans une région depuis longtemps
et plus elle y occupe une aire étendue. Ce principe général est applicable
à la flore d'une région de l'étendue d'un comté; toutefois, dans le comté
di^ Perth, un certain nombre d'espèces, qui sont des plantes aux affi-
nités arctiques, ont eu jadis une aire de répartition plus étendue; ce sont
des reliques d'une flore septentrionale en voie de réduction depuis les
temps glaciaires, — F. Moreau.
Heim (R.). — Note sur les zones de végétation fongique dans les Alpes. —
L'altitude exerce une influence marquée sur la répartition géographique
et sur la morphologie des Champignons supérieurs. La flore fongique
silvicole occupant la région supérieure de la zone alpestre se modifie
peu sensiblement avec l'altitude; la flore fongique des prairies humides
à graminées (flore alpine) comprend des individus plus ou moins rabou-
gris, mais toujours identifiables; la flore fongique alpine supérieure est
surtout constituée par des espèces bryophiles, naines et toujours profon-
dément modifiées. ^ H. Moreau.
Cuenot (L.). — Contributions à la faune du Bassin d'Arcachon. VIII*
Pycnogonides. — Le petit groupe des Pycnogonides constitue un phylum
spécial répandu dans toutes les mers. C. en signale le premier dans le
Bassin d'Arcachon cinq espèces déjà connues ailleurs, dont l'une {Pijcno-
gonum littorale Strôm), qui vit au large, y est ramenée parfois par les
chalutiers. On les rencontre à mer basse, dans les paquets de Fucus ou
de Zostères vivants, sur les Algues et les Moules fixées aux bateaux, sur
des Serlulaires [Thuiaria). — Jusqu'ici le golfe de Gascogne marque la
limite méridionale du Pycnogonum littorale, qui au nord ne dépasse pas
le petit Belt, et Arcachon celle du Nijmphon gracile Leach. La région
d'Arcachon, aux faciès peu variés, n'est pas riche en Pycnogonides; la
Baltique est encore plus pauvre (deux espèces seulement); la Méditer-
ranée, par contre, semble d'une extrême richesse. Des animaux lents
comme les Pycnogonides prêtent à l'envahissement par les petits êtres
— 255 —
104 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
qui cherchent une surface de fixation; aussi portent-ils fréquemment
de nombreux pseudo-commensaux, mais qui pourraient bien présenter
un début d'élection pour telle ou telle espèce. Tous les Nymphon d'Ar-
cachon que C. a examinés portaient sur le corps et sur les pattes des
loges de Bryozoaires Cheilostomes {Membranipora). Les autres espèces
peuvent avoir un revêtement continu de Diatomées épiphytes souvent
accompagnées par d'autres Algues et divers Infusoires Vorticelliens et
Acinétiens. — M. Aubertot.
Denis (M.)- — Les Euphorbiées des Iles australes cF Afrique. — Après
avoir fait l'étude systématique des Euphorbiées malgaches et mis en
valeur dans ce but des caractères négligés jusqu'ici, tels que la présence,
ou l'absence, ainsi que la forme des cyathophylles, la sexiialité du
cyathium, la forme du fruit, la persistance du calice aux fleurs femelles,
après avoir groupé les espèces selon leurs affinités, l'auteur expose leur
répartition géographique : la région centrale de Madagascar offre une
série de formes très particulières, très circonscrites géographiquement;
dans les régions de la flore du vent, au climat tropical humide, les
Euphorbes arborescentes sont à feuilles persistances; elles sont à feuilles
caduques dans les régions de la flore sous le vent au climat plus sec;
les Euphorbes xérophytiques à faciès charnu ou épineux sont localisées
dans le centre-sud, l'ouest-sud et surtout le sud-ouest. Les Euphorbes
de Madagascar, beaucoup plus sensibles à l'influence physique du sol
qu'à l'influence chimique, sont remarquables par leur", adaptations à
la sécheresse (réserves d'eau dans la moelle de la tige ou dans des
tubercules radiculaires, protections épidermiques par réduction de la
surface transpiratoire, enfoncement des stomates, cutinisation de la
membrane). L'auteur suit les transformations vraisemblables des
Euphorbiées depuis l'époque où Madagascar était réunie au continent
africain; une évolution parallèle, dans le sens du xérophytisme, a frappé
les espèces isolées à Madagascar et les espèces du continent; aussi, des
deux côtés du canal de Mozambique, on rencontre des séries compa-
rables de types xérophytiques. — F. Moreau.
a) Allen (W. E.). — Eludes quanlilalives sur le phijloplandon à La
Jolla en 1919. (Analysé avec le suivant.)
b) Éludes quantitatives sur les Diatomées et les Dino flagellés du littoral
marin de la Californie méridionale en 1920. — Ces études montrent une
fois de plus que la distribution des organismes dans l'eau de mer n'est
pas uniforme; les captures de deux journées successives faites au même
endroit diffèrent toujours d'une quantité très appréciable, sauf pendant
une période très courte de l'année, correspondant à une très faible
production. L'auteur étudie les variations numériques au cours des
différentes saisons; pendant toute l'année, le nombre moyen des Dia-
tomées par litre d'eau est beaucoup plus élevé que celui des DinoPla-
gellés; le rapport de ces deux nombres varie de 1/15 à 1/8. — P. Remy.
— 256 —
ORIGINE DES ESPÈCES
103
Origine des espèces
Jordan (De Starr)-
1922, 448.)
The Produclion of Species. (Science, 20 oct.
[105
Jordan (D. Starr). — La produclion des Espèces. — On dit souvent
qu'il est aisé de produire à volonté des formes ne différant en rien
d'espèces authentiques. Grosse erreur. Une espèce n'est pas seulement
un groupe reconnaissable, c'est un groupe ayant résisté au temps et
ayant persisté. Pas une « espèce nouvelle » d'éleveur ou d'horticulteur
ne résisterait 5 ans, en liberté, affranchie des soins de l'homme. La varia-
tion ne signifie rien : ce qui compte c'est qu'elle dure, qu'elle tient le
coup. ■ — H. DE Varigny.
257
Paris. - Les presses Universitaires de Franck.
PREMIÈRE PARTIE
r r
PHYSIOLOGIE GENERALE
ANN. liioL. — T. III, 1-Asc. 3 (1922-19:^3)
Physiologie cellulaire
Chambers (R-)- — ^ microinjeclion sludij on Ihe penneabilily of Ihe
siarfish egg. (Journ. of gen. PhysioL, V, 189-193, 1922), [6
Crozier (W. J.)- — Cell penetralion by acids, VI. The chloroacelic acids.
(Journ. of gen. Physiol., V, 65-80.)
[La vitesse de pénétration à travers les tissus do Chromodoris zébra
dépend de deux influences : une combinaison chimique avec le proto-
plasme et une diffusion. — René Wurmser.
Czapek (Friedrich). — Plujsikochemische Problème der P rolo plasma for -
schung. (Die Naturwissenschaften, XI, H. 13, 237-243, 1923.) [4
Dragoiu (J.), Vies (F.) et Rose (M.). — Conséquences cylologiqiies de
rabaissement du Ph extérieur sur révolution de l'œuf d'Oursin. (G. R.
Ac. Se, CLXXVI, 409, 1923.) [5
■a) Fenn (W. 0.). — The adhesiueness of leucocytes lo solid surfaces.
Effect of the hydrogen ion concentration on itie phagocytosis and adhesi-
veness of leucocytes. (Journ. of gen. PhysioL, V, 143-180). [7
b) — The phagocytosis of solid particles. IV. Carbon and quartz in
solutions of varying acidiîy. (Journ. of gen. Physiol., V, 311-325.)
[7
Harvey (E. N.). — The permeability of cells for oxygen and ils significance
for the theory of stimulation. (Journ. of gen. PhysioL, V, 215-222.)
[6
Irwin (M.). — The permeability of living cells to dyes as affecled by hydrogen
ion concentration. (Journ. of gen. PhysioL, V, 223-224.) [6
Jacobs (M. H.). — The influence of ammonium salis on cell reaction.
(Journ. of gen. Physiol., V, 181-188.) [8
a) Lœb (J.). — Sodium chloride and sélective diffusion in living organism.
(Journ. of gen. PhysioL, V, 231-254.) [7
b) — — ■ The influence of salis on the raie of diffusion of acid Ihrough
collodion membranes. (Journ. of gen. PhysioL, V, 255-262.) [7
Maige (A.). — Influence de la nutrition organique sur le noyau des cellules
végétales. (G. R. Soc. Biol, LXXXV'lI, 1297, Pvéunion bioL Lille,
1922.) [8
— iCA —
4 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Northrop (J. H.)- — The mecanism of the influence of acids and alkalies
on Uie dii/eslion of proleins by pepsin or îrypsin. (Journ. of gen.
PhysioL. V, 263 274.) , [7
Osterhout i^N. J. V.)- — Some aspects of seleclive absorption. (Journ. of
gen. PhysioL, V, 225-230.) [6
Prenant (Marcel). — Sur les ferments oxydants nucléaires et cytoplas-
miques cl sur leur importance physiologique. (C. R. Soc. BioL, LXXXVII
972, 1922.) [8
Robertson (T. Brailsîord). — Reproduction in cell-communities. (The J. of
Physiology, LVI, No. 6, 18 oct. 1922, 404-413, 2 tableaux.) [9
Rose (M.), Dragoiu (J.) et Vlès (F.). — Sur la réversibilité des phénomènes
d'arrêt par abaissement du Pu dans révolution des œufs d'Oursin.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 531.) [5
Schube (Paul). — Ueber die Bildung des Spongiolins bei den Susswasser-
schwammcn. (ZooL Anz., LV, 213-215, 4 fig., 1922.) [8
Vlès (F.), Dragoin (J.) et Rose (M.). — Recherches sur le Ph d'arrêt de
la division de Vœuf d'Oursin. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 133, 1923.)
[5
Gzapek (Friedrich). — Problèmes physico-chimiques dans les recherches
sur le protoplasme. — Pfeffer s'est occupé des phénomènes physiques
dans le protoplasme vivant. Nous lui devons les recherches d'importance
fondamentale sur l'osmose. Tous les phénomènes du métabolisme dans
la cellule sont basés sur la semiperméabihté des membranes protoplas-
miques de la cellule vivante. L'étude de la perméabilité de la membrane
protoplasmique pour différentes substances, la plasmolyse, sont de
grande importance pour la connaissance des substances composant la
membrane protoplasmique. D'après Overton, elle est de nature lipoïde-
Cette hypothèse explique l'entrée facile des narcotiques dans la cellule,
mais non le passage du sucre et des sels minéraux. La théorie de
RuHLAND, d'après laquelle la perméabilité dépend de la grandeur des
molécules des substances dissoutes, la membrane protoplasmique agis-
sant comme un filtre très fin, ne satisfait pas non plus à tous les cas.
On a été amené à cette hypothèse que la membrane protoplasmique est
le siège de processus régulateurs qui modifient l'osmose. Les cellules
vivantes contiennent des substances lipoïdes qui s'imbibent dans l'eau
et qui, dans cet état imbibé, sont influencées par les sels. Ces substances
sont surtout les phosphatides. Si de telles substances se trouvaient dans
la membrane protoplasmique, on pourrait mieux comprendre le méca-
nisme du passage de substances du milieu externe dans la cellule. En
accord avec cette hypothèse, C. a trouvé des lipoïdes dans le cytoplasme;
Hanstein a aussi trouvé des lipoïdes capables de s'imbiber, probablement
des phosphatides, dans la cellule vivante. Nirenstein a établi que la
cellule de Paramaecium caudalum se comporte envers les matières colo-
rantes comme une graisse. Si des substances lipoïdes se trouvent dans
le plasma, elles devraient, d'après le théorème de Gibbs, s'accumuler
à la surface, ce qui formerait une membrane lipoïde. Cette membrane
ne devrait pas être continue, mais composée de gouttelettes très fines
— 262 —
PHYSIOLOGIE CELLULAIRE 5
qui Iciisscraient entre elles des espaces pour le passage de substances
insolubles dans les lipoïdes (la théorie de la mosaïque de la membrane
protoplasmique de Nathansox). En résumé, le rôle des substances
lipoïdes dans la perméabilité de la membrane protoplasmique est encore
un problème non résolu. Comment doit-on s'imaginer la composition
colloïdale du cytoplasme.? Elle se trouve aux différents degrés intermé-
diaires entre les colloïdes liquides et solides, aux différents stades de la
vie, et aussi dans différents endroits de la même cellule. D'après
W. Pauli, les sels ont une grande importance dans la constitution du
cytoplasme; la viscosité en dépend aussi. Hofmeister a trouvé que le
degré d'imbibition dépendait des différents anions. Cz. remarque qu'il
lui est tout à fait incompréhensible que J. Loeb ait contesté récemment
cette théorie de Hofmeister. et qu'il rapporte tout à l'influence des
ions H sur les solutions albuminoïdes. L'influence des cations dépend
de leur valence. La solution d'un seul sel agit comme un toxique, parce
qu'elle change l'état d'imbibition normale des colloïdes protoplas-
miques. En ajoutant au NaCl ou du CaCl', on paralyse l'influence toxi-
que (antagonisme des ions des sels de J. Loeb). — Nous devons
admettre dans toutes les cellules vivantes l'existence de ces mélanges
balancés d'ions. Il en résulte que le plasma n'est pas électriquement
neutre. D'après Pauli, le viscosimètre est un moyen excellent pour
examiner l'état électrique des solutions d'albumine. La physiologie du
protoplasme est la base de la physiologie générale et on doit procéder avec
beaucoup d'esprit critique dans ces recherches. — Eléonore Brecher.
Vlès (F.), Dragoiu (J.) et Rose (M.). — Recherches sur le Ph cVarrêl
de la division de F œuf d'Oursin. — Les œufs d'oursin plongés dans
l'eau de mer dont le Ph est très élevé subissent des modifications très
faibles. Quand le Ph de l'eau ambiante descend à 4, l'inhibition de la
division de l'œuf est totale. Le Ph intérieur de l'œuf étant compris
entre 5 et 6, on peut supposer que l'abaissement de différence de potentiel
entre l'intérieur et l'extérieur aura une répercussion sur la tension super-
ficielle et la viscosité intérieure de l'œuf. — Z. Gruzewska.
Dragoiu (J.), Vlès (F.) et Rose (M.). — Conséquences cylologiques de
rabaissement du Ph extérieur sur révolution de Vœuf d'Cursin. — - Dans
les milieux (eau de mer) dont le Ph est très faible, l'œuf d'Oursin subit
des modifications extrême^. On peut observer : le retard d'évolution,
l'altération de structure du cytoplasme et de l'appareil nucléaire et les
phénomènes de cytolyse. Les symptômes de cytolyse sont analogues à
ceux décrits par Loeb pour les œufs d'Oursin traités par les agents
hémolytiques. En somme, les modifications du milieu extérieur sont
d'une importance capitale pour le développement normal de l'œuf. A
l'abaissement du Pu, ainsi qu'à l'élévation de la pression osmotique
(Dragoiu et Vlès), l'œuf répond par des modifications intérieures
analogues. — Z. Gruzewska.
Rose (M.), Dragoiu (J.) et Vlès (F.). — Sur la réversibilité des phéno-
.mè?ies d'arrêt par abaissement du Ph dans l'évolution des œufs d'Oursin. — ■
Les auteurs ayant démontré les importantes modifications cytologiques
provoquées par l'abaissement du Ph de l'eau de mer sur l'œuf fécondé
d'Oursin, ont cherché à déterminer les conditions dans lesquelles ces
phénomènes deviennent réversibles.
— 2(33 —
6 L'ANNEE BIOLOGIQUE
Le sort de l'œuf et la réversibilité des phénomènes dépc^ndent de
deux facteurs : de la concentration en ions H+ du milieu extérieur et
du temps de séjour de l'œuf dans ce milieu. Quand l'œuf d'Oursirt
soumis à l'action de l'eau de mer dont le Ph est faible (Ph* — Ph') a été
transporté dans un milieu normal, on peut observer plusieurs cas :
1° Simple retard des processus de division; 2° Des anomalies passa-
gères dans l'évolution; 3° Une évolution anormale qui se termine par
une cytolyse; 4° L'irréversibilité totale et cytolyse, — Z. Gruzewska.
Harvey (E. N.)- — La perméabilité des cellules pour Voxygène et sa
signification pour la théorie de la stimukdion. — On sait que l'entrée de
CO^ dans les cellules est toujours parfaitement libre. Il en est de même
pour O^ Si un muscle de grenouille teint au bleu de méthylène est placé
ensuite dans une atmosphère exempte d'oxygène, la couleur bleue dis-
paraît. En présence d'air, la couleur bleue se rétablit en 15 secondes.
Il n'y a pas de différence de perméabilité à l'oxygène entre un muscle
mort et un muscle vivant. Toute théorie de la stimulation qui suppose
un brusque accroissement de perméabilité à l'oxygène comme consé-
quence de la stimulation n'a aucune base expérimentale. — Un problème
analogue à celui de la stimulation concerne les changements qui se pro-
duisent dans les cellules après la mort. La mort s'accompagne de pro-
fondes réactions chimiques. De nombi'êuses plantes noircissent, par suite
d'oxydation. Pourquoi ce noircissement n'avait-il pas lieu pendant la
vie? C'est pour étudier ces phénomènes que H. expose des plantes
vivantes à de hautes pressions d'oxygène. Tant qu'on ne lèse pas les
cellules, l'accroissement de pression ne donne naissance à aucune de
ces oxydations, dont les cellules mortes sont le siège en présence d'air.
C'est donc que la cellule vivante ne libère pas les substances (chromo-
gène et oxydase) sur lesquelles agit l'oxygène. — R. Wurmser.
Chambers (R.)- — Une élude par micro-injection de la perméabililé de
Vceuf d'Étoile de mer. — Les expériences effectuées sur Aslerias forbesii
montrent que la semiperméabililé d'une cellule vivante est une fonction
de sa pellicule superficielle. Peu importe que cette pellicule soit natu-
relle ou déterminée par une section. Tant qu'elle existe, ni le groupe-
ment acide de HN*C1 ni le groupement alcalin de NaHCO* ne peuvent,
dans certaines limites de concentration, pénétrer le protoplasme. L'on
injecte les solutions sous la pellicule, elles produisent leurs effets caracté-
ristiques sur le protoplasme. — R. Wurmser.
Irvin (M.). — ■ La perméabililé des cellules vivantes aux colorants en
fonction de la concenlration des ions hydrogène. — Le bleu crésyl ne
pénètre rapidement dans les cellules (de Nilella) que si le pH extérieur à
la cellule est nettement supérieur au pH interne. Autour de pH 9 la péné-
tration est rapide 'et l'exosmosc lente. A P^, 5,9 l'exosmose est rapide
et la pénétration très lente. — R. Wurmser.
Osterhout (M. J. V.). — Quelques aspects cV absorption sélective. — Le suc
de Valonia possède une composition telle que l'on ne peut admettre que
le potassium soit combiné dans la cellule avec un composé organique.
Pratiquement, tout le potassium, le sodium et le calcium y sont à l'état
de chlorures. Le Cl est sensiblement à la même concentration dans les
cellules et dans l'eau de mer. Il existe donc un mécanisme empêchant
— 264 —
PHYSIOLOGIE CELLULAIRE 7
Na, Mg, Ca, SO* d'atteindre une concentration aussi haute dans les
cellules que dans l'eau de mer et permettant une concentration de
KCl plus élevée intérieurement qu'extérieurement. Mais ce mécanisme
ne doit pas reposer sur une liaison de K avec un constituant cellulaire.
R. WURMSER.
a) Loeb (J.)- — Le chlorure de sodium el la diffusion sélecliue dans les
organismes vivants. — NaCl agit comme CaCl* ou LaCl* en empêchant la
diffusion des acides forts à travers la membrane de l'œuf de Fundulus,
avec cette différence seulement qu'une solution 1/8 N. de NaCl agit
comme une solution 1/1.000° N. de CaCP et 1/.30.000 N. de LaCR
La diffusion des acides faiblement dissociés n'est que peu ou pas inhibée.
NaCl et CaCP accélèrent tous deux la diffusion d'alcali fortement dis-
socié, et CaCP plus intensément que NaCl. A des concentrations modé-
rées, NaCl accélère la vitesse de diffusion de KCl à travers la membrane
de l'œuf, tandis que CaCP est inefficace. — R. Wurmser.
b) Loeb (J.). — L'influence des sels sur la vitesse de diffusion d'un acide
à travers les membranes de collodion. — L. a précédemment montré que
si une solution saline acide (HCl) de pH défini (3,0) est séparée par une
membrane de collodion d'une solution du même acide au même pH, de
l'acide sort de la solution saline, de telle sorte que le pH de cette solu-
tion est plus élevé que celui de l'eau acidifiée. Dans le présent travail,
L. met en évidence que ce fait résulte de l'accroissement de la constante
de diffusion de l'acide en présence d'un sel. — R. Wurmser.
Northrop (J. H.)- — Le mécanisme de l'influence des acides et des alcalis
sur la digestion des protéines par la pepsine ou la tnjpsine. — N. compare
l'effet de l'addition d'acide sur la quantité de protéine ionisée à l'effet
sur la vitesse de digestion de la gélatine, la caséine et l'hémoglobine par
la pepsine. Une comparaison analogue est faite par addition d'alcali
dans le cas de la trypsine avec la gélatine, la caséine, l'hémoglobine, la
globine et l'édestine. En général, la vitesse de digestion peut être prévue
à partir de la quantité de protéine ionisée (déterminée par la courbe de
titration ou la conductivité). La vitesse de digestion est minima au
point isoélectrique de la protéine et maxima au pH pour lequel la protéine
est complètement combinée avec l'acide ou l'alcali pour former un sel.
Les propriétés physiques de la solution protéique ont peu ou pas d'effet
sur la vitesse de digestion. — R. Wurmser.
a) Fenn (W. 0.). - — L'adhésivilé des leucocytes aux surfaces solides. —
Effet de la concentration des ions hydrogène sur la phagocytose el l'adhé-
sivilé des leucocytes. — Etude des différents facteurs qui influencent
l'adhésivité des leucocytes. Les forces de tension superficielle ne suffisent
pas à déterminer le comportement des cellules vis-à-vis des corps solides.
La phagocytose du quartz augmente avec l'acidité, tandis que l'adhé-
sivité du verre des leucocytes augmente avec l'alcalinité. — R. Wurmser.
b) Fenn (W. 0.)- — La phagocytose des particules solides. IV. Charbon
el quartz en solutions d'acidités diverses. — Les leucocytes ingèrent les
particules de quartz plus rapidement que le charbon en solutions acide
et le charbon plus rapidement que le quartz en solutions alcalines. En
présence d'acacia, le charbon est toujours préféré au quartz, même en
— 2G5 —
8 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
solutions acides. Les particules de bioxyde de manganèse sont ingérées
d'une façon extraordinairement rapide relativement au silicate de man-
ganèse ou au quartz. Les spires de Pénicillium sont ingérées plus rapi-
dement que le quartz. De très petites particules de quartz, de 1 jjt.
de diamètre, ne sont pas ingérées aussi rapidement que de plus grandes
particules. Ce résultat contraire à ce que permet de prévoir la tension
superficielle démontre l'intervention d'un autre facteur. Les mesures des
potentiels de l'électrode de charbon et des charges de cataphorèse n'ont
pas permis d'établir une théorie rationnelle. — R. Wurmser.
Jacobs (M. H.) — L'influence des sels cV ammonium sur la réaction
cellulaire. — Un accroissement de l'alcalinité intracellulaire peut être
produit par des solutions nettement acides contenant des sels d'ammo-
nium. J. pense que cela est dû au fait que NH;,OH est assez faiblement
basique pour permettre une certaine hydrolyse de ses sels et que les
cellules vivantes sont perméables très largement à NH4OH, mais pas
aux acides, ni aux sels d'ammonium. — R. Wurmser.
Prenant (Marcel). — Sur les ferments oxydants nucléaires et cyioplas-
miques et sur leur importance physiologique. — Critique expérimentale
des travaux de Fischel. Tous les noyaux ne sont pas équivalents au
point de vue du pouvoir peroxydasique. P. met en garde contre les con-
clusions basées sur l'oxydation des réactifs histologiques par les noyaux
après la mort et pense que la notion de peroxydase est une notion
physiologiquement artificielle, due à la réunion par nos réactifs de corps
qui peuvent être très divers, mais ont en commun cette propriété
d'activer l'eau oxygénée en présence d'accepteurs appropriés; il faut se
garder de conclure des ferments oxydants à des oxydations physiolo-
giques. — H. Cardot.
Maige (A.). — Influence de la nutrition organique sur le noyau des
cellules végétales. — En mesurant les dimensions du noyau et du nucléole
des cellules d'embryons de Haricot séparés de leurs cotylédons, on
constate des variations nettes. Suivant les conditions physiologiques,
en l'absence de nutrition, les cotylédons étant placés sur l'eau distillée,
il y a décroissance du volume du noyau et du nucléole. Sur une solution
de saccharose à 5 %, il y a accroissement notable du noyau et surtout
du nucléole. Avec le maltose, le glucose, le lactose, le lévulose et le
galactose, il y a des accroissements divers, mais très nets des dimen-
sions, les résultats sont douteux avec le mannose et, enfin, il n'y a aucun
accroissement avec la glycérine, l'asparagine et l'urée. — H. Cardot.
Schulze (Paul). — Sur la formation de la spongioline chez les Eponges
d'eau douce. — Les spongioblastes, chez Ephydatia miilleri, dériveraient
d'amibocytes possédant un gros nucléole dans le noyau; primitivement
globuleux, ceux-ci émettent des pseudopodes ramifiés qui se trans-
forment en spongioline. Lorsque cette sul3stance est sécrétée, la masse
cytoplasmique renfermant le noyau se détache et redevient globuleuse;
le cytoplasme, qui s'était éclairci à mesure que la substance était élaborée,
redevient foncé; le noyau, qui avait diminué de volume et était irrégu-
lièrement compact, est à nouveau du type nucléolaire; en un mot, le
spongioblaste reprend tout à fait l'aspect d'un amibocyte. — P. Remy.
— 2GG —
PHYSIOLOGIE CELLULAIRE 9
Robertson (T. Brailsîord^. — Reproduction dans les communautés cellu-
laires. — Quand doux infusoives {Enchehjs farcinem) sont isolés dans
une même goutte d'un milieu de culture, la marche de la division cellu-
laire est beaucoup plus rapide (parfois 16 fois plus) que quand un seul
infusoire est isolé dans une goutte identique (« effet allelocatalytique »).
La marche initiale de la multiplication cellulaire est d'autant plus
rapide que le volume de la goutte dans laquelle est isolé un seul infusoire
est plus petit. L'eau distillée à laquelle l'addition d'une solution tam-
ponnée de phosphates a donné une réaction et une tonicité convenable,
et dans laquelle les infusoires se sont développés en multitude, contient
une substance qui accélère la marche de la reproduction des infusoires
isolés. Le caractère autocatalytique de la reproduction dans les cellules
d' infusoires dépend donc d'une part de la capacité inhérente à chaque
cellule à se reproduire parce qu'elle renferme un catalyseur capable
d'effectuer les synthèses protoplasmiques, et d'autre part de la produc-
tion dans le milieu environnant d'un catalyseur par l'intermédiaire
duquel les cellules peuvent se faciliter mutuellement leur reproduction.
Un milieu de culture ancien ne contient pas de substances toxiques pour
les infusoires, il ne retarde pas la multiplication des infusoires des cultures
jeunes. Néanmoins, les infusoires des cultures anciennes se développent
iDcaucoup plus lentement dans les milieux de culture anciens que dans
les infusions de foin fraîches et isotoniques. Une simple dilution d'un
milieu ancien avec un volume égal d'eau distillée, convenablement
tamponnée, active la marclie de la reproduction, le maximum n'est
toutefois pas atteint. Durant la dernière période qui succède à l'isolement
d'un infusoire dans un milieu de culture frais, avant toute division cellu-
laire, l'organisme ne réagit pas aux agents qui accélèrent la multipli-
cation, ceux-ci n'agissent qu'après la division de la cellule isolée; les
agents proviennent du noyau. Durant les périodes comprises entre les
divisions nucléaires, chaque noyau retient la charge de l' autocatalyseur
dont il a été pourvu à l'origine et l'augmente au cours de la synthèse
nucléaire, qui est rendue possible par sa présence. A la division suivante,
l'autocatalyseur est partagé entre les matériaux nucléaires et le milieu
environnant dans une proportion déterminée en partie par sa solubilité
relative dans les deux milieux et on partie par son affinité pour les
substances chimiques du noyau. Un équilibre est alors atteint entre le
milieu extérieur et les substances nucléaires avec lesquelles l'autocata-
lyseur se combine ou dans les([uelles il se dissout, la membrane nucléaire
30 reforme alors, et le catalyseur ne peut plus diffuser de nouveau. —
Paul BOYER.
•.^<i7 —
10 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Mutations d'énergie chez les êtres vivants
Athanasiu (J.)- — Sur Vénergie nerveuse motrice. Réponse à la noie de
M. L. Lapicque : cadence de Vinflux moteur volontaire. (C. R. Soc.
BioL, LXXXVII, 1356, 1922.) [12
Aue (A. U. E.)- — Besitzt der Falter von Arclia caja. die Fahigkeit zu
leuchten? (Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 141-142.)
[Malgré un grand nombre d'expériences (300), A. n'a jamais pu
reproduire le phénomène de phosphorescence dont parle Isaak. —
B. SOUKATCHOFF.
Courrier (R.) et Gerlinger (H.). — Le cycle glandulaire de V épithélium de
Voviducie chez la chienne. (C. R. BioL, LXXXVII, 1363, Réunion
biol. Strasbourg, 1922.)
[C. et G. ont constaté que l' épithélium tubaire présente un cycle
glandulaire net en relation chronologique avec les processus ovariens :
période d'activité glandulaire quand l'ovaire renferme des follicules
murs, phase de repos quand le corps jaune est en période d'état.
L'étude de ce cycle au point do vue cytologique a été faite. — ■
H. Cardot.
Couvreur (E.) et Clément (H.)- — Sur les effets de la rétention de la soie
chez les larves de Sericaria mori. (G. R. BioL, LXXXVII, 1127,
Réunion biol. Lyon, 1922.)
[Les larves chez lesquelles on provoque par différents artifices la
rétention de la soie meurent dans un court délai avec une coloration
noire et histolyse de l'appareil séricigène. Il est probable que la soie
donne parmi ses produits de désintégration de la tyrosine, qui cause
la mort et qui, en s' oxydant sous l'influence d'un ferment oxydant,
donne la coloration constatée. — H. Cardot.
Gerretsen (F. C.). — Einige Notizen ûher das Leucliten des javanischen
Leuchtkâfers [Luciola vittata Cast.) (Biolog. Centralbl., XLII, 1-9, 1922.)
[U
Harvey (E. N.). — Studies on bioluminescence. XV. Eleclroreduction of
oxgluciferin. (Journ. of gen. PhysioL, V, 275-284.) [10
Me Swiney (B. A.) and Mucklow (S. L.)-— Ttie origin of the electrical
change in muscle. (Journ. of PhysioL, LVI, No. 6, 18 oct. 1922, 337-
403, 4 fig.) [U
Vogel (R-). — Ueber die Topographie der Leutchorgane von Phausis
splendidula Leconle. (Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 138-140.)
[Purement descriptif.
Harvey (E. N.). — Etudes sur la bioluminescence XV. Eleclroreduction
de Voxijluciférine. — L'oxyluciférine peut être réduite en luciférine
à la cathode, quand on fait passer un courant électrique à travers la
— 2GS —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LKS ÊTRKS VIVANTS II
solution, ou à la cathode formée par des couples métalliques en solution,
ou aux cathodes de piles d'oxydation-réduction du type NaCl-Pt-Pl-
Na^S. Elle est aussi réduite à la surface des métaux (Al, Mn, Zn et Cd)
qui libèrent dans l'eau de l'hydrogène naissant, quoique aucun gaz ne
se sépare visiblement de la surface. L'hydrogène moléculaire ne réduit
pas l'oxyluciférine, sauf au contact du palladium. Dans certaines condi-
tions, on obtient une luminescence continue. 11 se peut que chez les
bactéries, dans des parties différentes de la cellule, la luminescence soit
due à l'oxydation de la luciférine et à la réduction de l'oxyluciférine. —
R. WURMSER.
Gerretsen (F. C.). — Quelques nolices sur la phosphorescence du scarabée
phosphorescent de Java {Luciola villala Cast). — Les œufs des Lampy-
rides dégagent au début du développement une lumière diffuse qui se
concentre en un certain endroit au fur et à mesure que se développe
l'embryon. La phosphorescence des œufs de Luciola villala accuse une
alternation périodique quelques jours avant l'éclosion de la larve. Les
périodes de phosphorescence des larves reviennent une à deux fois par
minute. Rarement ces insectes dégagent la lumière pendant la journée
ou au clair de la lune. La phosphorescence périodique est dirigée par la
volonté de l'animal et peut être reproduite artificiellement, au moyen
de courant électrique, chez des spécimens tués. (Il ne peut toutefois être
question de la présence d'un centre nerveux absolument automatique
dans le sens de Verworn.) La périodicité de la phosphorescence
s'explique par un arrêt périodique dans l'apport de l'oxygène dans les
trachées capillaires, arrêt provoqué par une contraction des cellviles
terminales des trachées. Cette contraction serait le résultat d'une irri-
tation nerveuse. La narcotisation des Lampyrides au moyen de chloro-
forme permet de distinguer trois phases : dans la première, la lumière
éteinte dès le commencement de l'action du chloroforme peut être
réobtenue en plaçant l'animal dans l'air pur. Une action plus prolongée
du chloroforme, tout en tuant l'animal qui, dans ce cas, ne se remet
plus dans l'air pur, a comme suite la réapparition de la phosphorescence
qui peut durer quelques heures après la mort de l'insecte. En prolongeant
encore plus l'action du narcotique, on obtient la cessation complète de
la phosphorescence qui ne peut plus être réobtenue par aucun moyen.
En se servant de la méthode préconisée par Dubois, on peut constater
chez Luciola villala, la présence d'une matière phosphorescente spéci-
fique, ou tout au moins d'un enzyme. — B. Soukatchoff.
Me Swiney (B. A.) et Mucklow (S. L.). — U origine des modificalions
éleclriques dans le muscle. — Par une technique appropriée, on peut
faire la somme des effets électriques qui se produisent au cours d'une
contraction prolongée. Si, comme Mines le pense, les modifications élec-
triques du muscle sont dues à la production d'acide lactique, la somme
des effets électriques doit suivre une course parallèle, suivant la durée
et la fréquence de l'excitation, à celle de la production de l'acide lactique.
En règle générale, la production de l'acide lactique suit la même course
que celle de la chaleur. Or, l'expérimentation montre que les relations
entre la durée et la fréquence de l'excitation et les modifications élec-
triques totales d'une part, et la production de chaleur, d'autre part,
diffèrent entre elles. La production de l'acide lactique n'est donc pa
la cause première des modifications électriques. — Paul Boyer.
— 260 —
S-
42 L'ANiNÉE BIOLOGIQUE
Athanasiu (J.)- — Sur r énergie nerveuse motrice. Réponse à la noie
de M. L. Lapicque : cadence de Vinflux moteur volontaire. — A. discute
la théorie du tout ou rien appliquée à la fibre musculaire striée et les
expériences de Pratt et de Keith Lucas qui ont servi de base à Fargu-
mentation de Lapicque. Les contractions enregistrées par Lucas et
Pratt, dans les expériences par lesquelles ils ont prétendu étendre au
muscle strié la loi du tout ou rien, ne peuvent être des contractions
maximales des fibres, comme ils le supposent, car il faut tenir compte du
tissu conjonctif qui unit les fibres les unes aux autres et les pénètre, en
sorte que leur contraction est limitée en amplitude par des raisons
d'ordre mécanique. Si on excite toutes les fibres d'un muscle, dans des
conditions identiques, en appliquant deux électrodes humides aux deux
extrémités sectionnées du muscle, on voit que l'amplitude de la contrac-
tion croît proportionnellement à l'intensité de l'excitant et, par consé-
ciuent, que le muscle n'obéit pas à la loi du tout ou rien. En second lieu,
le courant d'action du muscle en contraction volontaire n'excite pas la
patte galvanoscopique parce que son intensité est sous-minimale. La
troisième objection discutée est relative à la valeur de la période réfrac-
taire du nerf et elle n'a pas paru décisive à A. qui maintient ses conclu-
sions. — H. Cardot.
Mutations de matière chez les êtres vivants *
a) Abderhalden (Emil). — Weilere Beilrâge zur Kenntniss von orga-
nischcn Nahi'ungssloffen mil spezifischer Wirkung. XV. Ernàhrungs-
versuche mit hiinstlich dargestelllen organischen Nalirungssioffen und
ferner mil aus zusammengesetzlen organischen Nalirungssioffen gewon-
nenen Bausleinen mit und ohne Zusalz von Nulraminen. (Arch. ges.
Physiol., CVCV, 199-226, 1922.) [14
b) — — Weilere Beilrâge zur Kenntniss von organisctien Nalirungs-
sioffen mil spezifischer Wirkung. XVI. Vergleicliende Unlersuchangen
ûber die W^irkung von erwârmler und nicht erwàrmler Kleie und Hefe
und ferner von Organen von normal ernâhrten und von mit geschliffenem
Reis ernâhrten Tauben. (Arch. ges. Physiol., CXGV, 433-459, 1922.) [14
c) — — Weilere Beilrâge zur Kenntniss von organischen Nahrungs-
sloffen mit spezifischer Wirkung. XVIII. Versuche mit reinen Nahrungs-
sloffen. (Ibid., 480-486, 1922.) [16
Abderhalden (Emil) und Wertheimer (Ernst). — Weilere Beilrâge zur
Kenntniss von organischen Nalirungssioffen mit spezifischer Wirkung.
XVII. (Arch. ges. Physiol., CXGV, 460-479, 1922.) [15
* Par suite d'une entente avec le BuUelin de la Société de Chimie, nous nous bornons,
pour les analyses de certains mémoires d'un caractère non strictement biologique à
renvoyer à cette dernière publication.
— 27.) —
MUTATIONS DE MATIÈRE 13
Abel (E.)- — Remarques à propos de quelques expériences d'avitaminose.
(C. R. Biol., LXXXVII, 1213: Réunion biol. Nancy, 19-2-:.)
[L'avitaminose détermine des symptômes différents suivant l'espèce
d'oiseau choisie. Des poussins soumis dès la naissance à une alimen-
tation stérilisée réagissent par un syndrome polynévritique; des
canetons traités de la même façon réagissent différemment, des acci-
dents scorbutiques se superposant aux accidents polynévritiques. —
H. Cardot.
Aron (Max). — Le glycogène du foie embryonnaire. Délerminisme de sa
formation. (Bull. Soc. Chimie Biol., IV, avril 1922, 209-222.)
[Voir Bull. Soc. Chimie, XXXII, 1471.
Burge (W. E.). — Proof thaï a Jiigli prolein diet increases and slaruation
decreases the calalase content of Ihe entire animal. (Amer. J. Physiol.,
LXIII, No. 3, Febr. 1923, 545-547, 2 fig.) [17
Drummond (J. C), Crowden (G. P.) and Hill (E. L. G.). — Nutrition on
high-protein dietaries. (The J. of Physiology, LVI, No. 6, 18 Oct.
1922, 413-420, 3 tableaux, 2 fig.) [17
Gain (Edmond). — Sur les planlules carencées issues de graines de Grand-
Soleil chauffées de 100° à 150°. (C. R. Biol., LXXXVII, 1205; Réunion
biol. Nancy, 1922.)
[Ces plantâtes ont une énergie germinative retardée et diminuée
et fournissent des monstruosités décrites dans la présente note. —
H. Cardot.
Hintzelmann (Ulrich). — Medizinisch-zoologische Studien. I. Milleilung.
Die antipyretische Wirkung des Regenwurms und programmatisclie
Hinweise auf die allgemein-biologische Bedeutung des Tirosins. (Biolog.
Centralbl., XLII, 1922, 293-300.) [21
a) Hitchcock (D. I.). — Tlie colloïdal behauior of sérum globulin. (Journ.
of gen. Physiol., V, 35-44.) [20
b) — — The ionizalion of prolein chlorides. (Journ. of gen. Physiol.,
V, 383-394.) [20
Hussey (R. G.) and Northrop (J. H.). — A study of Ihe equilibriam belween
ihe so called « antilrypsin » of ihe bloôd and trypsin. (Journ. of gen.
Physiol., V, 335-351.)
[L'agent inhibiteur de l'action de la trypsine et la trypsine se com-
binent en un composé inactif, mais dissociable :
trvpsine + inhibiteur ^^ trypsine — inhibiteur.
Les conditions de l'équihbre semblent obéir à la loi d'action des
masses. — R. Wurmser.
Jonesco (S.)- — Recherches sur le rôle physiologique des anlhocyanes.
(Ann. Se. nat., Bot., sér. 10, IV, 301-403. Thèse Paris)
[Voir l'analyse au Bulletin de la Société de Chimie, XXXI II-
XXXIII, 1256.
Lopez-Lomba (J.) et Randoin {M.^^). — Contribution à Vélude de l'avita-
minose B chez le Pigeon. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1249, 1923.) [18
Porges Otto). — Ueber Acidose und Alkalose. (Die Naturwissenschaften^
XI, H. 8, 70-73, 1923.) [19
— 271 —
14 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
a) Slonaker (James Rollin) and Card (Thomas A.)- — Th^ effecl of a
reslricled diet. I. On growlh. (Amer. J. Physiol., LXIII, No. 3,
Febr. 1923, 503-512, 2 tableaux, 2 fig.) [16
b) — — The effecl of a reslricled diel. III. On Ihe niimber of lillers
and ijoiing born. (The Amer. J. Physiol., LXIV, No. 1, March 1923,
167-180, 3 tableaux, 5 fig.) [16
c) — — The effecl of a reslricled diel. IV. On Ihe âge of grealesl pro-
ductiuihj. (The Amer. J. Physiol., LXIV, No. 2, April 1923, 205-
209, 1 fig.) [16
d) — — The effecl of a reslricled diel. V. On morlalily, cannibalism,
and Ihe sex ralio. (Ibid., LXIV, No. 2, April 1923, 297-310,
3 tableaux.) [17
Souba (Arthur John). — Influence of Ihe anlineurilic vilamin iipon Ihe
internai organs of single conib while leghorn cockerels. (The Amer.
J. Physiol., LXIV, No. 1, March, 1923, 181-201, 13 tableaux, 8 fig.,
2 planches.) [18
Terroine (Emile), Brenckmann (E.), Feuerbach (A). — La composilion
des organismes el les problèmes généraux de la nulrilion chez les homéo-
thermes. (Arch. Int. Physiologie, XX, 4, 31 mars 1923, 466-486.) [18
Waksman (S. A.) and Starkey (R. L.). — On Ihe growlh and respiralion
of sulfur-oxidizing bacleria. (Journ. of gen. Physiol., V, 285-310.) [20
a) Abderhalden (Emil). — Nouvelles recherches sur les substances orga-
niques à action spécifique dans la nutrition. XV. Expériences d'alimentation
avec des substances organiques de synthèse ou des matériaux extraits des
aliments, avec ou sans addition de nulramines. — Soit avec les acides
aminés de synthèse, soit avec ceux obtenus à l'état pur à partir des
aliments, il est possible de maintenir quelque temps les animaux adultes
en équiUbre de poids, quand ces substances constituent la seule source
d'azote et sont administrées avec le glucose, la glycérine, les acides gras
et les substances minérales. Mais il n'est possible en aucun cas avec ce
régime d'observer la croissance des jeunes. En ajoutant à la ration ainsi
constituée des préparations de levure, l'équililDre de poids peut être
maintenu pendant longtemps et s'il y a eu antérieurement perte de poids,
elle peut être compensée; chez le jeune, la croissance est possible. En ce
qui concerne la signification biologique des différents acides aminés, il
résulte des recherches de A. que le tryptophane est dans tous les cas
absolument irremplaçable et indispensable. Les acides aminés homo-
cycliques, tyrosine et phényl-alanine sont dans le même cas, mais
semblent pouvoir se suppléer l'un l'autre. Le manque de glycocolle et
d'alanine ne se fait pas remarquer. La lysine, l'arginine et l'histidine ne
semblent pas pouvoir être supprimées; en revanche les acides monoaminés
à 6 carbones peuvent être suppléés par la leucine ordinaire; mais si on
supprime tous les acides monoaminés à 6 C l'équilibre du poids est
rompu. L'asparagine et l'acide glutaminique ne sont pas remplaçables.
— 27^^ —
MUTATIONS DE MATIÈRE 15
l^'absence de bases puriques et pyi'imidiqucs et de cholestérine est sans
influence. — H. Cardot.
b) Âbderhalden (Emil). — Nouvelles contributions à la connaissance
des aliments organiques à action spécifique. XVI. Expériences compara-
tives sur Vaclion du son et de la levure chauffés on non chauffés et en outre
des organes des pigeons normalement nourris ou alimentés avec du riz poli.
— A. constate qu'en administrant à des pigeons soumis à l'alimenLation
au riz poli, des organes de pigeons, il ne semble pas y avoir de différence
essentielle suivant que ces organes proviennent de pigeons normaux ou de
pigeons alimentés au riz poli. Dans les deux cas, suivant les animaux en
expérience, on observe que la chute de poids est parfois ralentie, mais que
le plus souvent elle se produit comme si l'addition des organes en ques-
tion à l'alimentation était sans influence sur elle. En donnant à des rats
des organes provenant soit de pigeons normaux, soit de pigeons ali-
mentés au riz poli, on n'obtient pas non plus des résultats d'une grande
netteté; ils semblent plutôt en sens contraire de ceux de Hess et Taka.-
HASHi et ne permettent pas d'affirmer que dans les tissus des pigeons
normaux existent des substances qui font défaut dans les tissus des
pigeons carences. Une autre question dont l'étude est abordée est celle
de savoir si le riz poli ne contient en aucune façon les substances à action
spécifique ou s'il n'en contient seulement que de très faibles quantités;
l'expérience est favorable à cette deuxième hypothèse, car elle montre
que le riz poli chauffé est plus défavorable que le riz poli non chauffé.
Comparativement, A. étudie également l'influence du chauffage sur la
levure et le son. — H. Cardot.
Abderhalden (Emil) et Wertheimer (Ernst). — Nouvelles contributions
à la connaissance des substances organiques nutritives à action spécifique.
— Les expériences rapportées par A. et W. sont relatives à la compa-
raison des échanges respiratoires et du métabolisme chez les pigeons
normaux et dystrophiques. Les pigeons nourris au riz présentent une
forte modification de la respiration et une diminution du nombre des
mouvements respiratoires. On pourrait supposer que les échanges gazeux
des cellules qui, par différentes méthodes, se montrent très diminués
chez les pigeons dystrophiques, pourraient être mis en rapport avec un
transport défectueux de l'acide carbonique formé dans les tissus. Mais
si l'on place deux pigeons, l'un normal, l'autre alimenté au riz poli
dans une atmosphère qu'on enrichit graduellement en acide carbonique,
puis qu'on détermine chez les deux la façon dont l'acide carbonique
absorbé est éliminé, on ne constate pas de différences notables. Soumis
au rayonnement d'une forte lampe, la température et les échanges
respiratoires des pigeons dystrophiques se relèvent nettement, mais cet
effet n'est pas durable et cesse au bout de quelques heures. A. et W. ont
étudié l'effet chez les pigeons des injections d'adrénaline et ont constaté
qu'il consiste en une diminution de la température et des échanges.
A ce point de vue, les pigeons nourris au riz présentent une sensibilité
nettement accrue : la chute d(; température est très brusque et la mort
peut survenir dans un délai très court. Il semble que le pigeon normal a
la faculté de modifier l'adrénaline et de la transformer bientôt en
substance peu active ou inactive, tandis que ce processus est plus res-
treint chez l'animal dystrophique, par suite d'une forte diminution des
oxydations. Si l'on recherche si le pigeon au régime du riz est capable
de transformer comme le pigeon normal l'acide benzoïque en dibenzoylor-
16 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
nithine, les résultats ne sont pas concordants, mais ils montrent du
moins que cette transformation est possible, même à un stade avancé
de la dystrophie alimentaire. — H. Cardot.
Abderhalden (Emil). — Nouvelles conlribulions à la connaissance des
substances nulrilives à action spécifique. Expériences avec des aliments
purifiés. — A. a pu reproduire exactement les symptômes déclanchés
par l'alimentation exclusive avec le riz poli chez le pigeon, à l'aide d'un
régime ne comportant que des produits purs. Il exclut ainsi défini-
tivement l'hypothèse que la dystrophie alimentaire du pigeon soumis à
l'alimentation au riz poli serait due à des substances contenues dans
l'aliment et exerçant une action toxique. — H. Cardot.
a) Slonaker (James RoUin) et Card (Thomas A.). — Effets d'une alimen-
tation restreinte. — S- et C. étudient l'action d'une alimentation restreinte
composée de végétaux et de quelques substances alimentaires d'origine
animale qui entrent dans l'alimentation des végétariens, sur la crois-
sance, la fécondité des rats albinos et sur l'état et le nombre des petits.
Ils ont constaté que le poids maximum des mâles et des femelles présen-
tait respectivement une diminution de 35 % et de 25 à 28 % par rapport
à celui des animaux contrôlés, les différences extrêmes correspondant
aux groupes soumis le plus longtemps à la restriction alimentaire. Les
animaux atteignent leur poids maximum à un âge prématuré et les
mâles plus tôt que les femelles, la durée de la vie est raccourcie, elle est
au contraire augmentée ainsi que le poids par l'addition de protéines
de source animale. Les petits des animaux en expérience ont un poids
au-dessous de la normale à la naissance, de 18 % pour les mâles et de
14,5 % pour les femelles plus faible que celui des contrôles. L'action sur
le poids des jeunes de la restriction alimentaire augmente jusqu'à l'âge
de 250 jours, elle se fait ensuite peu sentir. — Paul Boyer.
b) Slonaker (James Rollin) et Card (Thomas A.). — Vaclion d'une
alimentation reslreinle. III. Sur le nombre des portées et sur les petits. —
Si l'on soumet des rats à un régime uniquement végétal, un grand
nombre d'animaux s'affaiblissent, leur fécondité diminue fortement. Ils
perdent la faculté de se reproduire à la troisième génération, et la race
s'éteint. Les animaux qui peuvent encore se reproduire peuvent être
ramenés à un état presque normal par un régime omnivore. — Paul
Boyer.
c) Slonaker (James Rollin) et Card (Thomas A.). — L'action d'un
régime restreint. IV. Sur V époque de la fertilité maxima. — S. et C.
étudient l'influence sur le nombre et la richesse des portées du rat
albinos d'un régime restreint à peu près exclusivement végétarien.
Chez le rat albinos, comme l'a montré King, la 2° portée est la plus
riche et les jeunes femelles sont moins prolifiques que les femelles plus
âgées. La fertilité maxima s'observant à l'âge de 210 jours environ.
Si l'animal est soumis au régime végétarien, la 2^ portée reste encore
la plus riche et s'observe à l'âge de 7 à 12 mois. Mais alors que le nombre
des portées chez la femelle normale peut être de 9 avec un intervalle de
1 mois 3/4 à 2 mois 1/2 entre chaque portée, celui des femelles en expé-
rience n'est en moyenne que de 3 avec un intervalle de 3/4 de mois à
4 mois 1/2 entre chacune d'elles. Alors que la période de fertilité de
— 274 —
MUTATIONS DE MATltRE 17
l'animal normal peut durer 17 mois, chez l'animal en expérience elle
n'est que de 2 à 7 mois. Les fi'melles soumises au régime végétarien et
ayant cessé de mettre bas après leur 3^ portée, peuvent de nouveau
redevenir fécondes si on les remet à une alimentation normale, et leur
4e portée est alors plus riche que leur 3^ portée. L'apparition tardive de
cette portée montre que le changement de régime ne manifeste son
action qu'au bout d'un temps assez long représentant parfois une portion
assez considérable de la durée de la vie de l'animal. — Paul Boyer
d) Slonaker i^James RoUin) et Gard Thomas A.). — Vaclion d'un
régime reslreinl. V. Sur la morlalilé, le cannibalisme et le sexe. — Tandis
que la mortalité des jeunes rats normaux s'accroît avec le nombre des
portées des parents, soumis à une alimentation normale, elle diminue
avec le nombre des portées des parents soumis à un régime végétarien.
Une adaptation à un régime inadéquat semble donc se produire et donner
des jeunes plus résistants et plus forts. La mortalité des petits des géné-
rateurs de la 2e génération, soumis au régime restreint est de 100 %;
la descendance s'éteint à la 3^ génération. Chez les rats normaux, le
cannibalisme augmente avec l'âge des parents, pour atteindre son maxi-
mum dans les dernières portées; il s'observe également chez les animaux
privés d'aliments d'origine animale, il subit une augmentation marquée
dans les premières portées, mais les dernières portées présentent le pour-
centage le plus faible de jeunes dévorés. Il se produit, à ce point de vue
aussi, une adaptation chez les parents qui semble réduire ce besoin de
novu'riture animale. Chez le rat normal, la proportion des sexes est de
108 mâles pour 100 femelles, à la fe portée; les mâles prédominent encore
davantage à la 2^ pour diminuer au cours des dernières portées. L'effet
général de l'alimentation végétarienne est de produire une réduction
très marquée de la proportion des mâles. — Paul Bover.
Drummond (J. C); Crowden (G. P.) et Hill (E. L. G.). — Nulrilion
avec des régimes de teneur élevée en protéine. — Les rats et les chats
nourris avec des régimes contenant 80 à 90 % du poids sec sous forme de
protéine (caséinogène) et d'autre part normaux au point de vue de leur
teneur en vitamines et en sels, présentent une croissance à vm rythme
au-dessous de la normale. Si l'on remet ces animaux à un régime normal,
ils atteignent leur poids normal. La santé des animaux reste excellente,
mais ceux-ci ne se reproduisent pas tant qu'ils sont soumis à ce régime
spécial. De même, les organes et les tissus paraissent normaux à la fin
des expériences, et il est probable que les altérations trouvées dans
des expériences semblables par d'autres auteurs sont dues à de toutes
autres causes que la teneur élevée en protéines du régime, le manque de
vitamine, par exemple. L'excrétion d'une très grande quantité de corps
azotés non utilisés qui dure un temps considérable, ne semble pas pro-
voquer d'altérations rénales dans ces cas. Le retard de croissance et la
perte du pouvoir de reproduction ne sont pas dus à la teneur élevée
en protéines du régime elle-même, mais à un défaut d'équilibre entre les
protéines et les autres éléments d'un régime normal. D., C. et H. pensent
que la vitamine B qui intervient quantitativement dans le métabolisme
des hydrates de carbone, intervient également dans le métabolisme de
ces fragments non azotés des amino-acides qui suivent un sort sem-
blable. Paul BOYER.
Burge (W. E.). — ■ Preuve de '.'augmentation et de la diminution de la
— 27:^ —
ANN. BiOL. — T. m, FASc. 3 (l9;iL'-I923) 2
18 ' L'ANNÉE BIOLOGIQUE
teneur en calalase de Vanimal enlier par une alimenlalion riche en protéine
et par le jeûne. — Une alimentation riche en protéine chez la souris
augmente la teneur en catalase de l'animal tout entier et une alimenta-
tion pauvre en protéines ainsi cjue le jeûne la diminuent; ces faits^
concordent de plus avec l'augmentation et la diminution du métabolisme
que produisent respectivement une alimentation riche en protéines
d'une part et une alimentation pauvre en protéines et le jeûne, d'autre
part. — Paul Boyer.
Souba (Arthur, John). — Influence de la vitamine anîinévriîique sur
les organes internes du jeune coq. — Une nourriture contenant une quan-
tité insuffîsante de vitamine B et normale à tous les autres points de vue
produit chez le jeune coq une diminution des dimensions et du poids des
organes dans l'ordre suivant : testicules, rate, cœur, foie, reins, pancréas
et thyroïde; le poids de la surrénale, au contraire, calculé par kilo
d'animal, augmente. Les testicules sont les organes les plus atteints,
présentant une atrophie définitive. S. confirme enfin les observations de
Karr et CowGiLL touchant la relation entre la quantité de nourriture
ingérée par les animaux et la teneur de celle-ci en vitamine B. — Paul
Boyer.
Terraine (Emile F.), Brenckmann (E.) et Feuerbach (A.).' — La com-
position des organismes et les problèmes généraux de la nutrition chez les
homéotfiermes. — La composition globale du corps des divers animaux
d'une même espèce est variable, particulièrement au point de vue des
teneurs en eau et en graisse, les taux des matières protéiques et des
cendres étant au contraire très voisins. Lors de la mort par inanition,
la composition globale du corps devient au contraire identique chez
tous les sujets d'une même espèce, et constitue une constante biochimique
pour l'espèce considérée qui peut définir numériquement et chimique-
ment la mort par inanition. L'inanition ne change en rien la composi-
tion des tissus, elle fait seulement disparaître les réserves grasses qui
masquent la composition vraie de l'organisme, et permet d'obtenir une
représentation plus exacte de la composition de l'organisme normal
que l'analyse directe de celui-ci. 11 n'existe pas de formes de réserve de
matières protéiques : la teneur en substances protéiques des animaux,
morts d'inanition étant toujours, quoique légèrement, nettement plus
élevée que celle des animaux normaux de même espèce. Des animaux
de même espèce, et de taille et de poids très différents présentent une
teneur en azote rigoureusement proportionnelle au poids du corps, une
proportionnalité avec la surface n'existe donc pas. La proportion de
matières protéiques rapportées au poids est à peu près identique chez
toutes espèces étudiées (bœuf, homme, lapin, souris), quelle qu'en soit
la taille. Comme l'intensité de la dépende énergétique varie dans des
proportions considérables avec le poids (loi des tailles), on ne peut pas
établir de relation entre l'intensité de la dépense et la teneur en azote,
ni formuler par conséquent une loi générale du métabolisme énergétique
sur la seule considération de la masse protéique des organismes. —
Paul Boyer.
Lopez-Lomba (J.) et Bandoin (M^^^). — Contribution à Vctude de
V avitaminose B chez le pigeon. — Les pigeons privés de facteur B pré-
sentent une augmentation de poids des reins et des capsules surrénales,
— '^7(3 —
MUTATIONS DE MATIKRE 19
A l'exception du cœur, du cerveau et des poumons, tous les autres organes
subissent une diminution de poids. — Z. Gruzewska.
Porges (Otto). — Vacidose et Valcalose. — Le sang (humain) possède
la réaction alcaline. On attribuait aux substanc(;s alcalines du sang le
rôle de véhicule pour l'acide carbonique transporté aux poumons et
là éliminé. Une diminution des substances alcalines aurait, croyait-on,
pour suite une intoxication par le CO^ Pourtant, différents faits et des
expériences d'intoxication par des acides ont montré une diminution
de CO^ dans le sang. Dans certaines maladies, le sang contient des acides
anormaux qui lient les substances alcabnes du sang et le CO- du sang
diminue; on désigne cet état sous le nom d'acidose. L'organisme a diffé-
rents moyens pour se débarrasser de l'excès d'acides : 1» la sécrétion
rénale; 2° la propriété du foie de libérer de l'ammoniaque; 3° la présence
du bicarbonate de soude et des substances albuminoïdes permet au sang
de neutraliser les acides. — Le sang agit comme « tampon >. — Les
mêmes dispositions peuvent agir dans le sens contraire, en cas d'excès
d" alcalis dans le sang. Le terme acidose indiquait d'abord une dimi-
nution de l'alcalinité du sang et pai'fois aussi une réaction acide du
sang. En mesurant la concentration en ions hydrogène du sang. Hôber
a trouvé qu'il était neutre. Ce résultat paraissait en contradiction avec
les résultats antérieurs. On trouve la solution dans la théorie de la
régulation de la respiration. L'augmentation du GO^ ou le manque
d'oxygène dans le sang stimule l'activité du centre respiratoire et, par
suite de la respiration plus active, la concentration des gaz sanguins
revient à la normale. En somme, c'est la tension de l'acide carbonique
dans le sang qui règle la respiration et, d'après Haldane, c'est la respi-
ration qui maintient la tension du CO^ dans le sang à un niveau constant.
Porges, Leimdôrfer et Marcovici ont trouvé que, dans différents cas
pathologiques, la thèse de Haldane n'était pas confirmée. Ainsi, cer-
tains cas de diabète montrent une tension du CO'^ inférieure à la nor-
male; aussi faut-il admettre un autre agent dans le sang comme excitant
de la respiration. Ces auteurs ont observé qne seuls les diabétiques ayant
des acides anormaux dans le sang ont une tension diminuée de l'acide
carbonique. Ces acides sont donc l'agent qui stimule le centre respira-
toire. Leur neutralisation par le bicarbonate de soude ramène la tension
du CO^ au niveau normal. C'est donc VacidiU du sang qui agit comme
excitant sur le centre respiratoire et non pas spécialement le CO^. La
même théorie fut formulée aussi par Winterstein. La respiration est
réglée par la concentration en ions H du sang. D'après P., il faut retourner
Cf tt" proposition : c'est la respiration qui règle la concentration en ions H
du sang. Par là s'explique pourquoi la concentration en ions H est
normale dans les cas d'acidose : les acides anormaux du sang provoquent
une respiration plus active, donc une élimination plus active du CO^
dont le niveau dans le sang reste par conséquent très bas; cela compense
l'augmentation des autres acides dans le sang, en sorte que la concen-
tration en ions H reste normale. A cause de cela, l'acidose diabétique
est caractérisée par une ventilation pulmonaire excessive, une tension
de CO* diminuée et une acidité du sang normale. Cette théorie a été
vérifiée par Hasselbach qui désigne ce cas sous le terme d' « acidose
compensée ». La respiration a donc un rôle important pour le maintient
de la réaction neutre du sang. En ce qui concerne l'influence du manque
d'oxygène sur la respiration, Winterstein admet que par suite d'une
20 L'ANNEE BIOLOtalQUE
oxydation incomplète, des produits acides apparaissent dans le système
nerveux central et donnent lieu à une acidose locale du centre respira-
toire cjui répond par une plus grande activité pulmonaire, ce qui, à son
tour, diminue la tension du CO^ dans le sang. — La diminution du GO^
dans le sang, dans les expériences de Walter, H. Meyer, Kraus,
MiNKOWSKi s'explique maintenant en partie par la diminution en
bicarbonate de soude et en partie par la diminution de la tension du
CO^ due à une respiration plus intense. Porges, Leimdorfer et Mar-
covici ont montré que, contrairement à l'opinion de Haldane, chez
l'homme sain aussi la tension du CO^ n'est pas constante : ainsi elle
augmente pendant la digestion stomacale. Porges et ses collaborateurs
étudièrent différentes maladies au point de vue de la tension dvi CO^
En résumé, les recherches sur le mécanisme régulateur de la réaction du
sang a contribué à élucider de nombreux faits de la physiologie et de
la pathologie. — Leonore Brecher.
a) Hitchcock (D. I.)- — Le comporlemenl colloïdal de la sérum-globuline.
— La globuline préparée à partir du sérum de bœuf par dilution et préci-
pitation avec CO^ se comporte comme un électrolyte amphotère, réagis-
sant stœchiométriquement avec les acides et les bases. La différence de
potentiel développée entre une solution de chlorure, phosphate ou
acétate de globuline, et l'acide correspondant séparé de la globuline par
une membrane de collodion, dépend de la concentration des ions H et
des sels, de la manière que l'on peut prévoir par la théorie de Donnan.
De même, la théorie rend compte de ia différence de potentiel entre le
globulinate de sodium et NaOH; et, qualitativement au moins, de la
pression osmotique des solutions de globuline. Ce travail représente une
extension à la sérum-globuline des résultats obtenus par Loeb dans le
cas de la gélatine, la caséine, l'ovalbumine et l'édestine. — René
Wurmser.
b) Hitchcock (D. I.). — Vionisalion des chlorures de protéines. —
H. mesure à l'aide d'une électrode d'argent — chlorure d'argent les concen-
trations en ions Cl de 5 protéines en solution à 1 %, contenant de 0,001 N
à 0,1 N acide chlorhydrique. Les pH sont mesurés électrométriquement.
Ces mesures indiquent que les chlorures de gélatine, d'ovalbumine, de
caséine, d'édestine et le sérum-globuline sont des élcctrolytes très
ionisés. L'ionisation est analogue à celle du chlorure d'ammonium. Elle
libère des ions Cl. Le maximum d'ionisation apparaît à des pH très
différents de ceux correspondant aux propriétés maxima des divers
colloïdes. Ce fait, contraire aux idées de Pauli sur les colloïdes, est
conforme à celles de Loeb. — R. Wurmser.
Waksman (S. A.) et Starkey (R. L.). — Sur la croissance el la respiration
des bacléries oxydatrices du soufre. — Sulfomonas thiooxydans oxyde le
soufre élémentaire, complètement, jusqu'au stade acide sulfurique.
L'hyposulfite est oxydé également. L'organisme assimile le carbone du
CO^ atmosphérique, mais non des carbonates ni des matières organiques.
Le rapport - est 31,8 avec le soufre comme source d'énergie et 64,2
avec l'hyposulfite; 6,65 % de l'énergie d'oxydation du soufre se
retrouve dans l'assimilation du carbone. L'oxydation du soufre, la
— ^73 —
MÉCANISMES PHVSICO-CHI.MIQUES CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 21
croissance et la respiration sont étudiées, en fonction de la quanUté de
soufre, de la présence de dextrose, du pIT. — R. Wurmser.
Hintzelmann (Ulrich). — Eludes médico-zoologiqiies. I. Sur V action
anlipijrélique du ver de lerre el de la valeur des tyrosines au point de vue
de la biologie générale. — Les vers de terre, comme moyen médical,
étaient connus déjà des anciens. La médecine populaire de différents pays
ru fait usage. Comme antipyrétique, les vers de terre séchés étaient
employés par les anciens, ainsi qu'il en est maintenant en Chine et au
Japon!^ Il n'existe toutefois qu'un seul ouvrage sur l'action antipyré-
tique de Lumbricus (Nikada et Tanaka, Tokyo, 1915). L'auteur a fait
des recherches pour savoir si les représentants du genre Lumbricus
de l'Europe centrale possédaient les mêmes propriétés antipyrétiques
que ceux de l'Extrême-Orient, ainsi que pour éclaircir le rôle et la valeur
des tyrosines dans ce cas. En soumettant une certaine quantité ' de
Lumbricus à divers procédés de séchage, de cuisson, etc., l'auteur obte-
nait la lumbrofebrine de Nikada et Tanaka, produit contenant de la
tyrosine et ayant une action antipyrétique sur l'organisme animal.
Cette action ne varie nullement avec les saisons de l'année. Les tyrosines
représentant des produits de fermentation des mélanines se rencontrent
chez les animaux dépourvus d'hémoglobine aussi bien que chez ceux
qui la possèdent. La pigmentation étant fonction de l'éclairage dépend
de cette dernière. L'action catalytique de la lumière donne naissance à
des produits dans la substance vivante qui provoquent l'excitation
connue sous le nom de perception de la lumière. La tyrosine ne serait
pas étrangère à ces phénomènes. Elle constituerait la substance photo-
sensibilisatrice de l'organisme animal. Ainsi trouverait-on toujours des
mélanines, c'est-à-dire des produits de transformation de la tyrosine
dans les organes de la vision. De même, peut-on constater la présence
de grandes quantités de tyrosine dans les cellules visuelles d'animaux
inférieurs. Les recherches de l'auteur se poursuivent. Entre autre,
l'auteur fait part d'une observation faite en commun avec le D' Fritz
EcKSTEiN à l'occasion des recherches sur l'histolyse des lai'ves de Lyda
et concernant son parasite Tachine; l'enveloppe de tissu conjonctif
formée par F animal-hôte autour du parasite, comme de tout corps
étranger, contient du pigment et, selon l'auteur, doit contenir de la méla-
nine, produit de transformation de la tyrosine. Des recherches expéri-
mentales sont en cours. — B. Soukatchoff.
Mécanismes physico-chimiques chez les êtres vivants.
Arrhenlus (0.). — Absorption of nutrients and plant growth in relation
to hydrogen ion concentration. (Journ. of gcn. Physiol., V, 81-88.)
[L'absorption dépend largement de la réaction du milieu. En général,
l'absorption des sels est maxima quand la croissance est minima.
L'absorption de l'eau est indépendante de celle des matières salines.
— René Wurmser.
— 219 —
22 L ANNÉE BIOLOGIQUE
Brooks iS. C)- — Conductivily as measiire of vilalily and death. (Journ.
of gen. Physiol., V, 365-381.) ['22
Crile (G. W.). — An eledro-chemical Theorij of normal and cerlain palho-
logical processes. (Proceed. Americ. philosoph. Soc, LX, fasc. 4,
546-553, 1921.) [24
Duval (Marcel) et Portier (P.). — Imperméabilité à Vurée de divers tissus
des poissons Sélaciens. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 920, 1923.) [25
Eidmann (H.). — Die Durehlâssigkeil des Chitins bel osmotischen Vor-
gangen. (Bioleg. Centralbl., XLII, 1922, 429-433.) [25
Girard f Pierre). — Recherches relatives à V osmose électrique des tissus
vivants. (Arch. Int. Physiologie, XX, 4, 31 mars 1923, 437-445.) [23
a) Loeb (J.). — Caiaphoretic charges of collodion parlicles and anomalous
osmosis Ihrough collodion membranes free from prolein. (Journ. of
gen. Physiol., V, 89-108.) • [23
b) — — The influence of eleclrolytes on the caiaphoretic charge of
colloïdal particles and the stability of their suspensions. (Journ. of
gen. Physiol., V, 109-126.) [23
c) — — The influence of eleclrolytes on the caiaphoretic charge of
colloïdal particles and the slabitily of their suspensions. II. (Journ.
of gen. Physiol., V, 395-413.) [23
Ohashi (Yûnosuké). — Farbenwechsel der Krustazeen Dekapoden (E.
lyephera sp.). (Journ. of the Collège of Agriculture, Tokyo, VI, 1921,
434-441, 1 pi.) [27
Parât (M.). — Contribution à Vhistophysiologie des organes digestifs de
V embryon. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 1273, 1922.) [26
Parker (G. H.). — The excrétion of carbon dioxide by relaxed and contracted
Sea anémones. (Journ. of gen. Physiol., V, 45-64.) [26
Roch (Félix). — Bcitrag zur Physiologie der Flugmusculalur der Insecten.
(Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 359-364.) [26
Siiîîert (Fritz). -- Zur Morphologie und Optik der Schmetterlingsschup-
pen. ^Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 382-388.) [26
Brooks (S. C). — La conduclivité comme mesure de la vitalité et de la
mort. — La conduclivité des tissus vivants est déterminée par celle du
liquide ambiant avec lequel il existe un équilibre apparent. Des varia-
tions dans la conduclivité de ce liquide sont rapidement suivies de varia-
tions compensatrices dans celle des tissus. B. appelle « conductance nette »
la différence entre la conduclivité du courant passant entre les électrodes
lorsque le liquide seul est intercalé et la conduclivité quand le liquide est
partiellement remplacé par le tissu. Tous les tissus étudiés, même morts,
offrent une résistance au passage du courant plus grande que celle du
liquide ambiant. — R. Wurmser.
— 280 —
MÉCANISMES PHYSICO-CHIMIQUES CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 23
a) Loeb (J.)- — Charges de caiaplwrèse des particules de collodion et
osmose anormale à travers les membranes de collodion sans protéines. —
Le transport électrique de l'eau dans la solution à travers la membrane
de collodion se superpose au transport osmotique normal chaque fois
que l'eau acquiert dans les pores de la membrane une charge de signe
opposé à la charge que prend la solution relativement à l'eau sous l'action
du potentiel de diffusion. Si l'eau acquiert dans les pores de la membrane
une charge positive, elle sera transportée dans la solution si celle-ci est
chargée négativement. Les anions du sel attirent l'eau d'autant plus
que leur valeur est plus élevée. Les cations agissent inversement. —
René Wurmser.
b) Loeb (J.). — L'influence des éleclrohjtes sur la charge de cataphorcse
des particules de collodion et la stabilité de leurs suspensions. I. Expériences
avec des particules de. collodion. — Les particules de collodion sont char-
gées négativement par rapport à l'eau. La différence de potentiel maxima
est d'environ 70 millivolts. La charge est minima dans l'eau pure et
augmente jusqu'à un maximum pal* addition d'électrolytes. Quand la
différence de potentiel tombe au-dessous de 16 milliv., la suspension
précipite. — R. Wurmser.
c) Loeb (J.). — L'influence des éleclrohjles sur la charge de caiaplwrèse
des particules colloïdales et la stabilité de leurs suspensions. IL Expériences
avec des particules de gélatine, caséine et ovalbumine dénaturée. — ■
L'influence d'un même électrolyte sur la charge des particules de collo-
dion gélatine, de caséine et d'ovalbumine dénaturée est la même pour les
trois protéines. — On peut diviser les sels en deux groupes d'après leur effet
sur la charge au point isoélectrique. Les sels du premier groupe (NaCl
CaCl-, Na^SO*) n'affectent que faiblement la charge au point isoélec-
trique. Le second groupe (ions tri- et tétravalents, La Cl^, Na*Fe(CX)«)
produit une importante différence de potentiel, LaCl^ fournissant une
charge positive et Na*Fe(CN)8, une charge négative. Cette différence
d'action des deux groupes de sels agrée avec les obervations sur l'effet de
ces sels sur l'osmose anormale à travers les membranes de collodion géla-
tine. Aup H4]es trois protéines ont une charge positive qui est augmentée
par LaCi^ mais pas par NaCl ou CaCl- et qui est inversée par Na*Fe (CN)«.
Au pH 5,8 les particules protéiques ont une charge négative qui est
fortement augmentée par Na*Fe(CN)6, mais pratiquement pas par
Na-SO* ou NaCl et qui est inversée par LaCP. — R. Wurmser.
Girard (Pierre). — Recherches relatives à r osmose électrique des tissus
vivants. - — A l'aide d'un dispositif spécial, G. réalise l'osmose élec-
trique à travers divers tissus vivants. Celle-ci peut être décelée à tra-
vers la cornée de lapin vivant par la détermination de la tension intraocu-
laire. Pour l'orientation électrique du champ suivante : corps — , élec-
trode liquide +, les solutions contenant des ions OH — , ou des ions
négatifs bivalents (sulfates), trivalents (citrates) et tétravalents (ferro-
cyanures) engendrent des emdosmoses que révèlent de fortes hyper-
tensions. On ne peut utiliser les solutions acides trop toxiques, mais les
solutions contenant des ions + polyvalents (Ba4--|-, Mg-|--f-, Ca + -(-,
La -f- +, Ce -f -I- +) engendrent des exosmoses qui se traduisent par des
abaissements considérables de la tension oculaire qui peut être réduite
au 1/3 ou au 1/4 de sa valeur normale. Ces modifications de la tension
■ - — -Jsi —
24 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
oculaire sont bien dues à des phénomènes d'osmose, en effet, si on tue
l'animal, la tension de l'œil non traité tombe rapidement à 3 mm. de Hg,
celle de l'œil traité reste au bout du même temps à 8-10 mm. de Hg^
dans l'endosmose, elle tombe à 0 dans l'exosmose. Si on refoule du
liquide physiologique dans les deux globes oculaires pour ramener la
tension oculaire à sa valeur normale, les volumes nécessaires sont diffé-
rents et les différences de volume mesurent très exactement le volume
liquidien entré dans la chambre antérieure, par endosmose, ou sorti par
exosmose. Enfin sur l'œil physiologique, ces déséquilibres de tension
sont temporaires, la circulation revenant à la normale au bout d'un
temps variable. Sur les cellules hépatiques, à l'inverse de la cornée et
de la conjoiïctive, les phénomènes d'osmose ne sont pas seulement loca-
lisés aux intestins cellulaires à travers lesquels glissent les veines liquides^
les cellules participent elles-mêmes aux processus d'osmose, comme le
montre l'examen histologique qui révèle dans l'endosmose du gonfle-
ment des cellules hépatiques (leur volume est triplé). Mais les solutions
qui provoquaient l'exosmose sur la cornée, produisent ici de l'endosmose.
On peut donc forcer par l'osmose électrique la paroi des cellules. Ces
modifications sont du reste encore toutes temporaires, quelques jours
après le rétablissement de l'animal, l'examen histologique révèle un
tissu hépatique normal. Enfin, l'osmose électrique agit aussi sur les
tumeurs de greffe, soit pour les activer (K, Rb), soit pour provoquer
de l'arrêt de leur développement et leur nécrose (Ca et Mg), arrêt du
reste tout provisoire, et suivi d'une reprise de la marche de la tumeur.
Les ions Pb possèdent cependant un pouvoir stérilisant remarquable.
Paul BOYER.
Crile (G. W.). — Une théorie éleclrochimique des processus normaux el
de certains processus pathologiques. — Les bio-chimistes et les bio-physi-
ciens ont depuis longtemps montré l'importance des processus électro-
chimiques dans les phénomènes de la vie. Ils en ont donné de nombreux
exemples. Parmi les plantes, les Drosera et les Sensitives présentent des
variations électriques lors de leurs réactions spécifiques aux excitations.
Chez les Poissons, les ondes sonores déterminent un courant électrique
dans les nerfs auditifs. Holmgren a signalé déjà en 1886, et le fait fut
confirmé depuis, que quand la lumière impressionne la rétine, il se pro-
duit un courant électrique dans le nerf optique. D'après Lillie, il
existe une relation directe entre la conductibilité électrique du milieu
et la vitesse de propagation de l'onde d'excitation dans le tissu nerveux.
C. cite d'autres exemples encore, empruntés à divers auteurs, et apporte
des arguments personnels, tirés de la structure du système nerveux
central, de l'expérimentation et enfin l'observation clinique, en faveur
de cette thèse que l'homme est une machine électro-chimique. Les
colorants appliqués à la cellule nerveuse montrent les différences de
composition et de fonction entre le noyau et le protoplasma cellulaire,
séparés l'un de l'autre par une membrane. Or, deux solutions colloïdales,
l'une acide, l'autre alcaline ou neutre, séparées par une membrane
semi-perméable constituent une batterie : la cellule nerveuse est une
petite batterie électrique; la « synapse » correspond à une « clef »; la
fibre nerveuse conduit le courant aux muscles et glandes. Chaque unité
nerf-muscle, ou nerf-glande fait ainsi partie d'un système électro-
chimique. Les périodi'S d'activité et de repos, repos pendant lequel
s'effectue la recharge des batteries nerveuses, sont la veille et le sommeiL
— :^.s2 —
iMÉGANISMES PHYSICO-GHIMIQUKS CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 25^
La considération des propriétés de l'eau vient à l'appui de la théorie
électro-chimique ( l'eau assure à chaque cellule un milieu non conducteur
dans lequel sont suspendues les particules chargées électriquement;
l'eau est le plus puissant solvant, le plus intense catalyseur, eLc). Si
l'eau des cellules devient saturée d'acides, l'énergie cellulaire disparaît,
d'où nécessité de l'apport constant d'eau. La théorie exige que les voies
conductives (cylindres-axes) aient une conductibilité plus grande que
le cerveau, et les muscles une conductibilité plus grande que les nerfs;
les expériences de laboratoire parlent dans ce sens. Suivant la théorie,
l'activité organique doit diminuer avec la diminution de la différence du
potentiel dans les cellules; on le constate en effet à la suite d'une
acidose provoquée par des injections d'acides, ou par des exercices vio-
lents, ou des émotions vives. Après ces arguments et autres, tirés de la
régulation automatique des oxydations, etc., C. passe à des arguments
fournis par l'observation des malades. Partant de cette idée que l'homme
est un mécanisme électro-chimique, il a fait adopter, depuis 2 ans, dans
une clinique chirurgicale, les mesures nécessaires pour assurer le bon
fonctionnement d'un système électro-chimique, en particulier l'équilibre
acide-alcali des cellules, et leur respiration interne. Les malades sont
donc abondamment pourvus en eau et en oxygène; on veille à ce que
la température soit maintenue normale; on leur assure un repos parfait,
mental et physique, ainsi que beaucoup de sommeil; on évite, autant
que peut se faire, la destruction de la structure physique des cellules lors
des opérations. Grâce à ces mesures, la mortalité a diminué, même
pour des opérations graves. — A. Drzewina.
Duval (Marcel) et Portier (P.). — • Imperméabilité à Vurée de divers
tissus de poissons Sélaciens. — Si on remplace l'eau de mer qui entoure
les poissons par une solution d'urée dans l'eau douce, le poisson modifie
la pression osmotique de son milieu intérieur, comme il le ferait si le
milieu extérieur était salin. Il semble donc que chez les Sélaciens, chez
lesquels on trouve normalement l'accumulation d'urée dans le milieu
intérieur, les branchies, les téguments et le rein sont imperméables à
l'urée dans les deux sens. — Z. Gruzewska.
Eidmann (H.). — La perméabilité de la chitine dans les phénomènes
osmotiques. — ■ Par un procédé ingénieux et extrêmement délicat, l'auteur
réussit à faire des expériences sur la perméabilité de la membrane chiti-
neuse « intima » du jabot et de l'intestin terminal de Periplaneta orien-
tcdis. Les résultats furent concluants aussi bien pour les solutions alca-
lines que pour celles acides. La réaction peut être observée dans 10 à
15 minutes pour l'intestin terminal et dans plusieurs heures (jusqu'à
24 heures) pour le jabot, F « intima » de ce dernier étant considérable-
ment plus épaisse que celle de l'intestin terminal (8 (x contre 2 ix). Les
membranes chitineuses sont donc perméables, sans avoir besoin d'être
munies de pores, pour les phénomènes osmotiques. La perméabilité est
fonction de l'épaisseur de la membrane en question. L'intima de l'intestin
antérieur et celle de l'intestin terminal ne présentent donc aucun obstacle
à l'absorption des aliments. Le jabot de Periplaneta orientalis étant
revêtu d'une membrane chitineuse très épaisse, ne joue probablement
aucun rôle dans l'absorption de la nourriture. Les organes de sens,
particulièrement ceux du sens chimique, n'ont pas besoin d'être munis
d'orifices pour assurer le contact des terminaisons nerveuses avec les-
— 283 —
-26 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
substances à analyser, l'action de ces substances se produisant par
osmose à travers la membrane chitineuse. — B. Soukatchoff.
Roch (Félix). — Conlribulion à la physiologie de la musculature de vol
des Insectes. — Au moyen d'une série d'expériences, l'auteur a essayé
de résoudre la question de l'influence qu'aurait l'amputation d'une
seule aile d'insecte sur le nombre des vibrations de l'appareil du vol.
11 opérait avec Tipula, Laphria (Asilidae) et Calliphora (Muscidae).
Les photographies obtenues au cours de ces expériences montrent que
le nombre des vibrations augmente sensiblement (de 6 à 10) dans le cas
où les deux ailes ont été opérées (amputées de leurs moitiés) ne dépas-
sant, par contre, pas le nombre de vibrations normales dans le cas
d'une amputation unilatérale. Les mêmes résultats furent obtenus avec
Apis (Hyménoptères). L'auteur cherche l'explication de ce fait curieux
dans le mécanisme général du vol chez les Diptères et les Hyménoptères,
animaux chez lesquels le système musculaire de l'appareil du vol ne
contient pas de muscles fixés directement aux ailes. C'est un système
musculaire < indirect » et le mouvement des ailes provient d'une con-
traction et un relâchement des parties des muscles thoraciques trans-
versaux et longitudinaux qui provoquent, de leur côté, une déformation
alternante du thorax, tantôt dans le sens longitudinal, tantôt dans le
sens dorso-ventral, tout en mettant en mouvement les ailes qui accusent
de ce fait un mouvement synchronique. — B. Soukatchoff.
Parât (M.). — Contribution à Vhistophysiologie des organes digestifs
de Vembrijon. — P. a étudié la cellule intestinale du fœtus entre le
3e et le 8e mois et a constaté qu'elle est le siège d'une activité considé-
rable et joue un rôle très important d'absorption. Il y a des différences
selon l'espèce de Mammifère envisagée et on peut s'assurer que ce qui
conditionne la plus ou moins grande activité de la cellule intestinale,
qui mérite réellement l'épithète de fonctionnelle, c'est l'existence d'un
matériel nutritif contenu à l'intérieur du tube intestinal. — H. Cardot.
Parker (G. H.). — Vexcrétion du gaz carbonique par les Anémones de
mer contractées et en étcd de relaxation. — Le métabolisme de Metridium
marginatum a été déterminé au moyen de, l'appareil d'OsxERHOUT. Le
processus de relaxation et les états de relaxation et de contraction ne
sont accompagnés d'aucune modification du métabolisme, mais la con-
traction entraîne une augmentation de 50 ,% environ. Les muscles des
Anémones de mer présentent dans leur activité la plupart des particula-
rités de l'état de tonus. — René Wurmser.
Siiîfert * Fritz). — .Sur la morpliologie et les propriétés optiques des écailles
des papillons. — ■ Description détaillée des différents types d'écaillés
normales. Les diverses couleurs des écailles pigmentées des papillons
proviennent d'un pigment diffus colorant la chitine. La couleur blanche
de certaines écailles ne proviendrait pas de ce que ces écailles contien-
draient de l'air, mais de la réflexion diffuse de la lumière par certaines
parties de l'écaillé. Une réflexion diffuse de la lumière par des particules
particulièrement petites à l'intérieur des écailles non pigmentées pro-
voque une coloration bleu opaque. De même pour les autres couleurs.
La lamelle inférieure de l'écaillé, étant d'une minceur considérable, agit
comme une couche produisant des effets d'interférence. En somme les
— 284 —
PHÉNOMÈNES GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 27
diverses couleurs de l'écaillé proviennent de différents détails de sa
structure, en dehors de la pigmentation diffuse de la chitine. —
B. SOUKATCHOFF.
Ohashi (Yunosuké). — Changement de couleur des Crustacés Déca-
podes [Ebjephera sp.). — Le corps de l'animal présente trois couleurs, le
bleu, le jaune et le brun, renfermées dans des chromatophores, dont le
jeu produit des changements de teintes. En pleine lumière solaire, les
animaux deviennent transparents et incolores comme du verre; dans
l'obscurité et dans la lumière colorée (bleue ou rouge), la teinte passe
au brun, d'autant plus rapidement que l'obscurité est plus grande; il
en est de même chez les animaux aveuglés des deux yeux et sur les
morceaux sectionnés du corps. En dernière analyse, le changement de
couleur paraît dépendre seulement de l'intensité lumineuse, le sombre
produisant l'expansion de la matière colorante brune (crustacéorubine)
et la contraction du pigment bleu (crustacéocyanine), le milieu clair
ayant l'effet inverse. — L. Cuénot.
Phénomènes généraux de l'immunité chez les animaux
et les végétaux.
Abderhalden (Emil) und Wertheimer (Ernst). — Sludien liber den Verlauf
des Gesamle und des Zellgasweclisels im anaphijlaklischen Schock.
(Arch. Ges. Physiol., CXCV, 487-498, 19'22.)
[La respiration cellulaire' est diminuée dans le choc anaphylactique.
Il pourrait y avoir là un moyen de distinguer le véritable choc anaphy-
lactique des autres états analogues. — H. Cardot.
Appelmans (R). — Le rôle de glande thyroïde dans le phénomène de Vana-
phijlaxie. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 1242; Réunion Soc. belge de
Biol., 1922.)
[A. a tenté de répéter les expériences de Kepinow avec des résul-
tats entièrement négatifs : les cobayes thyroïdectomisés, avant ou
après l'injection sensibilisante, subissent le choc anaphylactique lors
de l'injection déchaînante exactement comme les témoins. —
H. Cardot.
-Kruiî (P. H. de) and Northrop (J. H.). — The stabilitij of baclerial suspen-
sions. IV. The combinalion of antigen and anlibody al différent
hydrogen ion concentrations. V. The remoual of anlibody from sensi-
tized organisms. (Journ. of gen. Physiol., V, 127-142.) [28
Walbum (L. D.) et Môrch (J.). — L'importance des sels métalliques dans
r immunisation et en particulier dans la production de Vantitoxine
diplïtérique et de Vagglutinine pour le B. coli. (Ann. Inst. Pasteur,
XXXVII, 393-441, 1923. [28
i^'y
28 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Walbum (L. D.) et Morch (J.). — L'importance des sels méîalliqiies
dans V immunisation et en particulier dans la production de V antitoxine
diphtérique et de Vagglutinine pour le B. coli. — Les injections intra-
veineuses de chlorure de manganèse et de clilorure de cobalt à des
chèvres et à des chevaux immunisés contre la diphtérie augmentent
d'une façon considérable la production de l'antitoxine dans le sérum.
Administrés per os, les sels métalliques n'ont aucune influence sur le
pouvoir antitoxique du sérum. Les métaux injectés, d'une part s'éli-
minent par la muqueuse intestinale, d'autre part se fixent dans les
organes. Par l'immvmisation, la teneur en manganèse du foie est réduite
au quart de la normale. Après les injections de sels de manganèse, on
peut observer que cet organe est d'autant plus apte à élaborer les anti-
toxines qu'il fixe plus de manganèse. Eiltîn, dans la production de
l'agglutinine pour le B. coli, le nombre d'atomes du métal injecté joue
un rôle important. De ces expériences, se dégagent des idées théori-
ques qui peuvent avoir une grande portée dans le domaine biologi-
que : l'influence du poids atomique d'un métal sur la formation
(dans l'organisme) d'un corps organique, anticorps, ou antitoxine. —
Z. Gruzewska.
Kruif (P. H. de) et Northrop (J. H.). — La slabililc des sifspensions baclé-
riennes. IV. La combinaison de V antigène et de V anticorps à différentes
concentrations d'ions hydrogène. V. La défixalion de Vanlicorps. — La
combinaison de l'anticorps et de l'organisme dans le cas de Bacillus
îyphosus ne semble pas due à une différence dans le signe de la charge
portée par le bacille et l'anticorps. Il semble que l'anticorps forme
une pellicule à la surface de l'organisme et c[ue l'effet sur la charge soit
le résultat de cette formation. La quantité d'anticorps combinée du
bacille est moindre du côté acide que du côté alcalin de part et d'autre
de pH = 4. Pourtant, la défixation n'est pas plus complète à pH .3 qu'à
pH 7. On récupère beaucoup plus d'anticorps par lavage avec l'eau dis-
tillée qu'avec une solution saline. 12 doses environ sont fortement
combinées aux organismes; le reste est aisément défixable. — René
WURMSER.
Associations fonctionnelles et milieu intérieur.
Bru (P.). — Sérums antisurrénaux corticaux et anlisurrénaux médullaires.
(G. R. BioL, LXXXVII, 1068, 1922.)
[Il est possible, en ayant recours à la préparation des antisérums
en question et à l'étude de leurs propriétés physiologiques, de disso-
cier le rôle des deux parties de la surrénale, la substance corticale
ayant un rôle hypotenseur et la médullaire un rôle hypertenseur. —
H. Cardot.
Dorst(S.E.) and Mills (C A.). — Comparative studies on blood clolting in
mammals, birds and reptiles. (The Amer. J. PhvsioL, LXIV, No. 1,
March 1923, 160-166, 3 tableaux.) ' [31
— 2m —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIKU INTÉRIEUR 20
Eddy (Nathan) and Downs (Ardrey W.)- — Some unusual appearances
of niicleaied erijlhrocijlcs in ihe circalalion folloiving repealed injeclions
of splenic exlracl. (Amer. J. PhvsioL, LXIII, Fcbr. 1923, 479-
483, 2 fig.) " [31
Gueylard (^France). — Inlervenlion de la raie dans les phénomènes d'adap-
lalion aux changements de salinité. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 917,
1923.) [30
Guglielmetti (J.). — Action de V adrénaline sur le système musculaire
strié. [C. R. Soc. Biol., LXXXVU, 692, Réunion Biol. Bucnos-Aires,
1922.) [30
Herwerden ^M. A. van). — Der Einfluss der Nebennierenrinde des Rindes
auf Gesundheit (und Wachstum verschiedener Organismen. (Biolog.
CentralbL, XLII, 1922, 109-112.) [30
Hoiissay (B. A.). — Rôle de Vadrénaline dans les effets hypcrtensifs pro-
duits par excitation du nerf splanchnique ou par piqûre bulbaire.
(C. R. Biol., LXXXVII, 695, Réunion biol. Buenos-Aires, 1922.)
[Si l'adrénaline surrénale n'est pas nécessaire pour maintenir la vie
et le tonus vasculairo, l'expérience démontre cependant que dans
l'excitation du nerf splanchnique ou du nerf bulbaire, il se décharge
assez d'adrénaline pour que son effet physiologique soit démontré de
façon indiscutable. — H. Cardot.
Koppanyi (Theodor). — - Gehirnexlirpalionsversuche an artenvachsenen
Amphibicn. (Anz. Akad. Wissensch. Wien, n" 85, 1922.) [31
Mayerowna (Zoîja). — La glande iJiyroide des Amphibiens au moment
de la métamorphose. (C. R.' Soc. Biol., LXXXVII, 1175, 1922.) [31
Richet (Charles). — La rate, organe utile, non nécessaire. (C. R. Ac. Se,
CLXXVI, 1026, 1923.) [30
Stewart (G. N.) and Rogoîî (J. M.). — The supposed relation of Ihe adre-
nats to reflex volume changes in the denervaled limb. (Amer. J. Physiol.,
LXIII, No. 3, Febr. 1923, 436-478, 20 fig.) [29
Stewart (G. N.) et Rogoîî (J. M.). — La prétendue relation entre les
surrénales et les variations de volume réflexes du membre inférieur
énervé. — S. et R. s'élèvent contre l'opinion de quelques auteurs d'après
lesquels l'augmentation de volume que l'on observe dans le membre
inférieur énervé, après une fe phase de diminution de volume passive,
en excitant le bout central du sciatique serait due à un accroissement
réflexe du débit surrénal. En effet, cette réaction peut très bien être
obtenue après surrénalectomio ou après section ou ligature des veines
surrénolombaires entre les surrénales et la veine cave inférieure, juste
après leur sortie de la glande. On obtient également cette réaction chez
les animaux qui ont survécu aux opérations i)artielles suffisantes pour
supprimer la sécrétion adrénaliniquc (surrénalectomie totale droite et
ablation d'une grande partie de la surrénale gauche avec et énerva-
tion du reste de la substance médullaire. — Paul Boyer.
— 287 —
30 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Guglielinetti (J-)- — Action de V adrénaline sur le système musculaire
strié. — G. a étudié l'action de l'adrénaline sur le muscle fatigué,
ou non fatigué, sur les muscles énervés et aboutit aux principaux résul-
tats suivants. L'adrénaline a peu d'action sur l'excitabilité d'un com-
plexe neuro-musculaire non fatigué; elle ramène à son niveau primitif
l'excitabilité du muscle fatigué dont la chronaxie a augmenté; elle ne
peut modifier l'excitabilité des muscles énervés et n'a pas non plus
d'action sur l'excitabilité des muscles curarisés des Batraciens.
L'ensemble des résultats et surtout le fait que l'énervation et la cura-
risation empêchent l'adrénaline de modifier la contraction, l'excitabilité
et la période latente portent à conclure qu'elle agit sur la substance
intermédiaire qui, d'après Langley et Lucas, se trouverait à la jonctioa
du muscle et du nerf. — H. Gard or.
Herwerden (M. A. van). — U influence de la couche corticale des glandes
surrénales du bœuf sur la sanlé et la croissance de différents organismes.
— Les expériences sur l'influence d'extraits de différents organes sur la
reproduction de Daphnia puléx suggérèrent à l'auteur l'idée d'ajouter à
l'eau dans laquelle vivent ces Cladocères des quantités minimes dfr
l'extrait de la couche corticale des glandes surrénales du bœuf. La santé
des animaux, en général, leur croissance, leur fertilité, ont été manifes-
tement influencées, ce qui n'a pas été le cas avec l'extrait de la glande
thyroïde, de l'hypophyse (en quantité égale), ou de la partie centrale des
glandes surrénales. Chez Daphnia pulex, spécialement, l'addition d'une
quantité minime d'extrait permet aux animaux de supporter facilement
la présence des algues multicellulaires filiformes ainsi que des miceliums
de champignons qui, normalement, provoquent leur mort rapide Des
expériences ont démontré que l'élément inconnu de cet extrait qui pro-
voque ces effets est soluble dans l'eau et ne se laisse pas détruire par un
traitement de deux heures par une température de IIO» à 120°. Les
mêmes résultats ont été obtenus avec Limnsea ouata, ainsi qu'avec Rana
esculenla. Les embryons de cette dernière espèce se distinguaient, par
rapport aux animaux de contrôle, par leurs grandes dimensions et leur
Vivacité. Les œufs des cultures auxquelles a été ajouté de l'extrait des
glandes surrénales se développent presque tous, tandis que normalement
un bon nombre périt. Comme dans le cas de Daphnia pulex, il y a des
raisons de supposer une action antitoxique de l'extrait. — B. Soukatchoff.
Richet (Charles). — La raie, organe utile, non nécessaire. — Les chiens
dératés consomment, pour maintenir leur poids normal, plus d'aliments
que les chiens normaux. Pendant un jeûne prolongé, la perte de poids
globale des chiens dératés est plus forte que celle des chiens normaux.
A poids égal, la dénutrition d'un animal dératé est plus rapide que celle
d'un animal normal. Après le jefine, à condition que l'alimentation soit
suffisante, les chiens dératés et les chiens normaux réparent leur poids
avec la même rapidité. Pour l'auteur, la rate est un, organe utile à la
nutrition, en ce sens qu'il diminue la dénutrition. Au point de vue de
physiologie générale, nous sommes amenés à admettre qu'il existe des
organes qui ne sont pas nécessaires, mais simplement, uh/es. — Z. Gru-
zewska.
Gueylard (France). — Intervention de la rate dans les phénomènes
d'adaptation aux changements de salinité. — Les poissons qui supportent
— 28S —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 3t
faciloment le passage de l'eau douce dans l'eau salée possèdent une
rate (Epinoche) plus volumineuse coniparalivement au poids du corps
que celle des autres poissons. Sous rinfluence de l'eau salée, la rate
diminue de poids et la diminution est d'autant plus marquée que la
concentration en sel est plus forte. En même temj)s l'aspect de l'organe
change d'une façon caractéristique. Il semble donc que la rate inter-
vient dans le mécanisme qui, en réglant la pression intérieure de l'animal
d'après la pression du milieu extérieure, permet au poisson de résister
pendant quelque temps aux solutions salines auxquelles il n'est pas
adapté. — Z. Gruzewska.
Mayerowna (Zoîja). — La glande Ihijroïde des Amplti biens au momenl
de la mélamorphosc. — Au moment culminant de la métamorphose, la
glande atteint son maximum d'accroissement et ensuite le rapport de la
glande à la dimension du corps diminue. Au temps de la métamorphose
normale, elle ressemble tout à fait à celle de l'homme atteint de maladie
de Basedow. Les projections de rayons X sur la thyroïde des têtards,
donnent les m.êmes symptômes que lors d'une faible projection sur un
tissu quelconque; mais si le rayonnement agit sur tout l'organisme, on
constate souvent un fort hypofonctionnement de la glande, les animaux
se développent très lentement et, le plus souvent, n'atteignent pas la
métamorphose. — H. Cardot.
Koppanyi ^Theodor). — Expériences d' extirpation du cerveau chez des
Amphibiens adultes. — K. enlève à des Triton crislalus adultes le cerveau
entier, jusqu'au calamus scriptorius. Après quelques jours de paralysie et
la disparition des phénomènes du choc, les Tritons recommencent à se
mouvoir normalement, ou plutôt ils se déplacent presque sans arrêt
(comme c'est le cas chez les animaux à sang chaud privés des hémisphères
cérébraux). Avec des Bombinalor igneus adultes, on obtient les mêmes
résultats. — A. Drzewixa.
Dorst (S. E.) et Mills (C A.). — Etudes comparatives de ta coagulation
du sang chez les mammifères, les oiseaux et les reptiles. — L'action des
extraits de tissus sur la coagulation du sang d'animaux de même espèce
ou d'espèces différentes présente quelques variations au point de vue de
la vitesse de la coagulation; elle n'en présente aucune quant au pouvoir
d'union du coagulant avec le fibrinogène dû sang pour former la fibrine.
Le coagulant tissulaire actif de tous les tissus étudiés par D. et M. (tissu
pulmonaire principalement) se compose d'une phospholipine et d'une
fraction de protéine, la l^e présentant seulement une faible activité
tlu'omboplastique, la 2e agissant toujours comme un anticoagulant
énergique pour tous les sangs. On n'observe que peu ou pas de spécificité
dans l'action de la phosphalipine ou dans celle de la protéine anticoagu-
lante qui agit toujours pour inhiber la coagulation. La nature inhibitrice
universelle de la fraction protéinique des extraits tissulaires confirme
donc que cette fraction protéinique doit son action à son pouvoir élevé
de combinaison avec la phospholipine. La coagulation du sang paraît
donc être due à un processsus analogue dans tous les types d'animaux
étudiés. — Paul Boyer.
Eddy iNathan B.) et Downs (Ardrey W.). — Quelques formes rares
d'érythrocytes dans la circulation après injections répétées d'extrait splé-
— 28[> —
32 L'ANNÉE BIOLOGiyUK
nique. — Des injections répétées quotidiennement d'extrait splénique
à doses élevées et progressives provoquent l'apparition dans la circula-
tion des lapins adultes d'un grand nombre de globules rouges nuclées.
Les noyaux de beaucoup de ces globules sont en train de se séparer du
cytoplasme, et quelques-uns d'entre eux au moins semblent posséder
le pouvoir d'accumuler mi nouveau cytoplasme pour constituer de nou-
veaux érythroblastes. — Paul Boyer.
Influence du milieu extérieur sur le fonctionnement
des êtres vivants.
Réactions des êtres vivants à leur milieu.
Allée (W. C)- — The effecl of potassium cy article on metabolism in Iwo
fresh ivaler arthropods. (Amer. J. Physiol., XLIII, No. 3, Febr. 1923,
499-502, 1 tableau.) [37
Alverdes (Friedrich). — Zur Lehre von den Eeactionen der Organismen
anf dussere Reize. (Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 218-222.) [43
Bremer (Frédéric). — La strychnine et les phénomènes d'inhibition.
(C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 1055, Réunion Soc. belge de Biol.,
1922.) [37
Cardot (H.). — Réaction du cœur isolé de V escargot à une augmentation
du taux de potassium. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 1193, 1922.) [36
Dolley (William L.). — The relative stimulating efficiency of continuons
and intermittent tighl in Ihe Tachyna fly, Archytas aterrima. (The
Amer. J. Physiol., LXIV, No. 2 , April 1923, 364-370, 2 fig.
1 tableau.) [41
Ebbecke (U.). - — Ueber elettîrische Hautreizung. (Pflûger's Arch., GXCV,
300-323, 1922.) • [36
a) Erhard (H.). — Kritik von J. Loeb's Tropismenlehre auf Grund
fremder und eiqener Versuche. (Zool. Jahrb., Abt. Allg. Zool. u. Physiol.
d. Tiere, XXXIX, H. 1, 1, 1922.) [38
b) — — Zur Kennlniss des Lichtsinnes einiger niederer Krebse. (Zool.
Jahrb., Allg. Zool. u. Physiol., XXXIX, H. 1, 65-82, 1922.) [40
Greene (W. F.) and Laurens (Henry). — The effect of extirpation of the
emtjryonic ear and eye on équilibration in Amblysloma punctalum.
(The Amer. J. Physiol., LXIV, No. 1, March 1923, 120-143, 1 fig.,
2 planches.) [42
Gueylard (France). — Wirialions de poids de Vépinoche passant de Veau
douce dans des solutions de chlorure de sodium à différentes concentra-
lions. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 969, 1922.) [35
— i90 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 33
Hecht (S.) and Williams (R. E.)- — The visibility of monochromalic
radiation and the absorption spectriim of visiial piirple. (Journ. of
gi^^n. PhysioL, V, 1-33.) [41
Houssay (B. A.) t^t Pave (S.)- — Action curarisante des venins de serpents
clxez la grenouille. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 821, Réunion biol.
Buenos-Aires, 1922.) [38
Houssay (B. A.), Negrete (J.) et Mazzocco (P.). — Action des venins de
serpents sur le nerf et le muscle isolés. (Ibid., 823.) [38
Hussey (R. G.). — Further observations on the influence of salts when
injected inlo the animal bodij. (Journ. of g^n. PhysioL, V, 359-364.)
[Il existe une analogie entre l'effet des rayons X et certains sels sur
les éléments lymphoïdes. Cette analogie est en faveur de l'hypothèse
que les rayons X agissent suivant un mécanisme chimique. —
R. WURMSER.
Kahn (R. H.). — Studien iiber die Innervation der Chromatophoren auf
Grund gegensâtzlicher Giftwirkungen. (Arch. ges. Phys., CXCV, 337-
360, 1922.)
[R. étudie l'action de divers poisons sur les chromatophores de la
grenouille. Ses résultats tendent à indiquer que les cellules en question
se trouvent être régies par une double innervation réciproque. —
H. Cardot.
Laurens (Henry). — Studies on Ihe relative Physiological value of spectral
lights. III. The Pupillomotor effects of Wave-Lengths of equal energy
content. (Amer. J. PhysioL, LXIV, No. 1, March 1923, 97-119,
4 tableaux, 5 fig.) [41
Lôhner (L.) und Markcvits : B. E.). — Zur Kennlniss der oligodynamischen
Metall-Giftwirkungen auf die lebendige Subsianz. I. Paramaecien-
versuche. (Arch. ges. PhysioL, CXCV, 417-431, 1922.) [36
Moore (A. R.). — Muscle tension and réflexes in the earthworm. (Journ.
of gen. PhysioL, V, 327-333.) • [44
Nicolas (Emile et Gustave). — L'influence de Valdéhyde formique sur les
végétaux supérieurs et la synthèse chlorophyllienne. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXVII, 1315, 1922.) [37
Parker (G. H.). — The relations of the relinal image to animal réactions.
(Proceed. Americ. Philos. Soc, LXI, 107-117, 1922.) [40
a) Przibram (Hans). — Direkte Temperalurabhângigkeil der Schwanzlânge
bei Ratten {Mus decumanus und M. rattus). (Anz. Akad. Wissensch.
Wien, no 89, 1922.) [34
h) — — Die Schwanzlânge bei Ratten [Mus decumanus und M. rattus)
als fakullatives Geschlechtsmerkmal. (Ibid., no 90, 1922.) [34
c) — - — Die Schwanzlânge der Nachkommen temperaturmodiflzierler
Ratten {Mus decumanus und Mus rattus). (Ibid., no 91, 1922.) [35
d) — — Das Anwachsen der relaliven Schwanzlânge und dessen Tem-
peraturquolient bei den Ratten {Mus decumanus und M. rattus). (Ibid.,
no 92, 1922.) [35
— 291 —
ANN. BIOL. — T. ni, FASC. 3 (1922-1923) 3
34 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Przibram (Hans) et Wiesner (Bertold P.)- — Erhôhung der Kôrpertem-
peralur junger Wanderraten {Mus decumanus) ûber den Normalweri
und ihr Einfluss auf die Schwanzlânge. (Anz. Akad. Wissensch. Wien,
no 88, 1922.) [35
Schaefer (George). — Studien ûber den Geotropismus von Paramaecium
aurelia. (Arch. ges. Physiol., CXCV, 226-244, 1922.) [43
Schmidt (Hans). — Untersuchungen ûber den chemischen Sinneinigtr
Pohjchaelen. (Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 193-200.) [43
Thorner (Walter). — Leitungsuerlangsamung und Verringerung des
Stoffumsalzes als Grundlage der scheinbaren « Gewôhnung » des warme-
gelâhmlgewesenen Neruen. (Arch. ges. Physiol., CXCV, 602-616,
1922.) • [38
Wiechmann (Ernst). — Ueber die Beseiligung von Giflwirkungen am
Herzen durch Calcium und andere zweiwertige Kalionen. (Arch. ges.
Phys., CXCV, 588-601, 1922.) [37
= Influence du milieu extérieur.
a) Przibram (Hans). — Influence directe de la température sur la longueur
de la queue des Mus decumanus et M. raltus. — Chez des Rats pL Surmulots
élevés à une température constante, et soumis ensuite à r.es tempéra-
tures variables, on constate que la longueur de la queue par rapport
à la longueur du corps augmente ou diminue même lorsqu'il s'agit
d'individus ayant atteint la maturité sexuelle. Entre +5° et +40° C.
ce rapport varie de 0.035 pour chaque 5 degrés centigrades. F. B. Sumner
a obtenu chez la souris des résultats semblables. — A. Drzewina.
b) Przibram (Hans). — La longueur de la queue chez les Mus decumanus
et M. raltus est un caractère sexuel facultatif. — Chez des Surmulots
albinos de même âge la queue est relativimient plus longue chez la
femelle que chez le mâle. Ceci est vrai pour tout âge et toute température
extérieure; cependant, la différence s'atténue aux températures élevées.
La longueur de la queue est ainsi un caractère sexuel tertiaire modi-
fiable par la température. Il a été reconnu (Przibram, 1915; Bierens,
1920), que la température du corps de jeunes Rats femelles est plus
élevée en moyenne que celle des Rats mâles, et que cette différence est
moins prononcée quand la température extérieure est élevée; par consé-
quent, la queue plus longue de la femelle est en relation avec sa tempé-
rature interne' plus élevée. 11 en est de même chez le Rat noir sauvage.
Cependant, chez le Surmulot sauvage, le rapport entre la longueur de la
queue, et la température du corps est moins net. De façon générale, les
M. decumanus sauvages ont une queue moins longue que les Surmulots
albinos apprivoisés, comme si ces derniers formaient une race artificielle
« à sang plus chaud ». D'autre part, chez le Lapin, il ne paraît pas y
avoir de différences de température interne entre mâles et femelles. La
température du corps serait ainsi, comme bien d'autres caractères, un
caractère sexuel tertiaire facultatif. — A. Drzewina.
— 1i'J2 —
liNKLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 3o
c) Przibram (Hans). — La longueur de la queue chez les descendants
des Mus decumanus et Mus raltus dont on a modifié la température du
corps. — Des Rats élevés à une température constante pendant plu-
sieurs générations présentent, pour une température donnée, un rapport
très précis entre la longueur du corps et celle de la queue; les écarts de
la moyenne sont faibles et ne s'accentuent pas avec le temps. Au con-
traire, quand on place des Rats à la naissance à une température diffé-
rente de 10° de celle où l'on maintenait les parents, la longueur de la
queue subit un écart en plus ou en moins par rapport à celle des individus
qui furent maintenus pendant une série de générations à cette tempé-
rature. Autrement dit, exposés à une température élevée, ils ont une
queue plus longue, et à une basse température une queue plus courte
que les témoins. — - A. Drzewina.
d) Przibram (Hans). — Accroissement de la longueur relative de la
queue et son coefficient de température chez Mus decumanus et M. rattus.
— L'accroissement que subit la queue avec la température suit la règle
de Kanitz-van't Hoff, relative au coefficient de température de la vitesse
des réactions chimiques. Mais cette règle ne s'applique que quand on
tient compte de la température du corps et non de la température
extérieure. — A. Drzewina.
Przibram (Hans) et Wiesner (Berthold P.). — Elévation de la tempé-
rature du corps de jeunes Surmulots {Mus decumanus) au-dessus de la
normale, et son influence sur la longueur de la queue de ces animaux. —
Chez des Surmulots [Mus decumanus Pallas = Epimijs norvegicus
Erxleben) albinos âgés de 4 semaines, et portés brusquement d'une cave
froide dans un laboratoire chauffé, la température du corps s'élève
au-dessus de la valeur que ces animaux présentent normalement à cette
température du laboratoire. Dans les premiers 10 jours qui suivent cette
élévation de la température du corps, la queue de jeunes Surmulots, —
qui continuent à bien se porter, — devient plus longue que normale-
ment. Des expériences prouvent que cet allongement est en riapport
avec la température interne, et non pas avec la température exté-
rieure, celle du laboratoire chauffé. Par des injections de tuberculine, on
ne parvient pas à élever la température au-dessus de celle déjà obtenue.
D'autre part, quand, par des moyens chimiques, on abaisse la température
interne de Surmulots, la queue diminue de longueur (Bierens de Haan
et Przibram); par conséquent, aussi bien l'allongement que le raccour-
cissement de cet appendice dépendent de la température du corps. —
A. Drzewina.
Gueylard (France). — Variations de poids de Vépinoche passant de Veau
douce dans des solutions de chlorure de sodium à différentes concentrations.
— • Les résultats du passage de l'eau douce aux solutions en question
sont essentiellement les mêmes que dans le passage de l'eau douce à l'eau
de mer. Le poids du poisson diminue au début, conformément aux lois
de l'osmose, puis augmente jusqu'à ce qu'il ait acquis une valeur fixe,
égale ou souvent supérieure à sa valeur initiale dans l'eau douce. Mais
l'importance de ces variations de poids diffère suivant la teneur du
liquide en NaCl : elles passent par un minimum pour les solutions à
0,9 % qui semblent placer l'épinoche dans un état d'équilibre remar-
quable par rapport à son milieu. Les recherches de Portier el Duval
— 293 —
36 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
ayant montré qu'en augmentant la salinité du milieu extérieur, la con-
centration du sang de poisson croît aussi, mais plus lentement, en sorte
que si l'on atteint une salinité de 0,9 %, il y a égalité entre la concen-
tration du sang et la concentration extérieure, il semble donc que la
stabilité des épinoches dans 0,9 % est déterminée par l'équilibre osmo-
tique entre le sang du poisson et le milieu extérieur. — H. Cardot.
Ebbecke (U.)- — Sur V excilalion électrique de la peau. — Dans les sen-
sations produites par l'excitation galvanique de la peau, E. distingue :
1» excitation des troncs nerveux cutanés; 2° excitation des terminaisons
nerveuses, ces deux premières catégories se produisant conformément à
la loi de Pflijger et enfin 3° une excitation indirecte des nerfs par suite
des modifications qui s'accomplissent dans les cellules; cette dernière
excitation peut être comparée à ce qui se produit dans l'excitation élec-
trique des filets gustatifs et peut se comprendre d'après la théorie de
Bethe comme le résultat des accumulations d'ions H et OH aux mem-
branes cellulaires; elle détermine des sensations de fourmillements, de
picotements et de brûlures. E. a étudié les modifications visibles produites
dans la peau par le passage du courant galvanique et les variations de
résistance. En employant différents liquides pour humecter les élec-
trodes, on peut étudier l'action des divers électrolytes sur les membranes
cellulaires. Les ions Ca, les ions H à faible concentration exercent une
action condensante, les ions K et les ions H à forte concentration exercent
sur ces mêmes membranes un effet de relâchement. — H. Cardot.
Lôhner (L.) et Markovits (B. E-)- — Sur la connaissance des actions
oligodynamiques des métaux sur la substance vivante. I. Expériences sur
les Paramécies. — En 1917, Saxl a tenté de rapporter les actions oligo-
dynamiques exercées par les métaux sur les microorganismes à une sorte
d'action à distance. Les travaux récents sur cette question dont on
trouvera l'indication détaillée dans le mémoire de L. et M. ne confirment
nullement cette façon de voir et s'accordent pour faire accepter l'hypo-
thèse que des traces de substance métallique entrent en solution dans
le milieu. Dans leurs recherches sur l'action toxique du cuivre sur les
Paramécies, L. et M. constatent qu'il se produit d'abord un état d'exci-
tation caractérisé par une accélération des mouvements ciliaires et de la
locomotion et par des modifications de certains tactismes. Puis vient
un stade de paralysie caractérisé par le ralentissement des mouvements
des cils et de la locomotion, le ralentissement du rythme de la vésicule
contractile, la déformation du corps et finalement des phénomènes de
nécrose et la mort. Ces phénomènes, sauf s'il y a déjà des modifications
morphologiques, sont réversibles quand les Paramécies sont remises
dans l'eau pure. L'hypothèse que les effets oligodynamiques sont dus
à une fixation par absorption du métal dans la substance vivante est
appuyée par deux ordres de preuves. D'abord la survie dans un même
volume de liquide est d'autant plus grande que" le nombre des animaux
qui y est contenu est plus grand et ensuite les Paramécies qui ont été
tuées de cette façon présentent par rapport à celles qui ont été tuées par
un autre procédé, par exemple la chaleur, une réaction positive avec le
réactif à la fuchsine de Pfeiffer. — H. Cardot.
Cardot (H.). — Réaction du cœur isolé de Vescargol à une augmentation
du taux du potassium. Etude des changements de rythme de l'organe
— 294 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 37
en question suivant la composition du liquide qui le baigne. — L'augmen-
tation du taux de potassium provoque un ryhtme lent et le passage du
rythme initial à ce rythme lent s'effectue soit par blocage graduel d'une
systole sur deux, soit par brusque cessation du rythme initial rapide et
après une pause diastolique prolongée, par la reprise soudaine de l'acti-
vité suivant le rythme lent; cette dernière réaction comportant un arrêt
momentané semble devoir être assimilée au paradoxe du potassium décrit
par LiBBRECHT sur le cœur des Vertébrés. — H. Cardot.
Wiechmann lErnst). — Sur la neiilralisalion des actions cardiotoxiques
par le calcium et les autres cations bivalents. — 11 résulte des expériences
que l'intoxication du cœur par la quinine et l'arsenic ne peut être com-
battue que par l'addition dans le Ringer de cations du groupe des alcâ-
lino-terreux et non par d'autres cations bivalents ou plurivalents, ce qui
tend à indiquer que le caractère chimique de l'ion compensateur est
prépondérant par rapport à la valence. L'arrêt cardiaque produit par la
quinidine peut être supprimé par action de la strophantine et de la digi-
foline, — H. Cardot.
Bremer (Frédéric). — La strychnine et les phénomènes d'inhibition. —
Dans un réilexe spinal, certains muscles se contractent, mais il y a tou-
jours un élément inhibiteur qui se manifeste par le relâchement des anta-
gonistes, sauf sous l'action d'une faible dose de strychnine qui, dans
la réponse, transforme les inhibitions en excitations. De même les
inhibitions par excitations du cortex cérébral peuvent aussi être inver-
sées; mais il n'en est plus de même de celles qui font partie des réflexes
vestibulaires statiques, ni des inhibitions provoquées par l'excitation du
lobe antérieur du cervelet chez le chat décérébré. La strychnine n'inverse
donc pas le processus central de l'inhibition, elle conserve aux fibres
leurs fonctions spéciales: l'excitabilité des arcs moteurs est énormément
augmentée, sans doute par suite de l'abaissement des chronaxies, tandis
que l'excitabilité des arcs inhibiteurs ne semble pas altérée. On peut
admettre que dans tous les cas l'action de la strychnine est de favoriser
électivement l'action des fibres motrices, sans qu'il y ait jamais une
véritable inversion de la réponse. — H. Cardot.
Allée (W. C). — L'action du cyanure de potassium sur deux arthro-
podes if eau douce. — Une atmosphère contenant du CNK à 0,002 N
produit chez les nymphes à'Heptagenina pulchrella une diminution de
la quantité du CO^ libéré. Cette diminution est parfois précédée d'une
phase d'excitation que l'on retrouve presque toujours si la concentration
du CNK est plus faible (0,0005 N). A. ne peut cependant déduire de ses
expériences quel est l'ion qui produit cette excitation, quoique dans un
travail antérieur il ait constaté que cette phase préliminaire d'excita-
tion était causée chez un isopode, VAsellus, en partie du moins par
l'ion K. De plus, le cyanure de potassium diminue considérablement la
consommation d'oxygène chez VAsellus. Ces résultats confirment donc
ceux qu'ont obtenus beaucoup d'autres auteurs sur d'autres espèces
animales, et accentuent le désaccord entre l'opinion de ces derniers et
celle de Lund sur la Paramécie. — Paul Boyer.
Nicolas (Emile tt Gustave). — L'influence de l'aldéhyde formique sur
es végétaux supérieurs et la synthèse chlorophyllienne. — A la dose de
— 29.5 —
38 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
321 mgr. par litre de solution de Knop, le formol constitue un aliment
pour le haricot, car la plante ainsi cultivée présente un poids supérieur
à celui du témoin. Cependant, même à cette dose favorable, le formol
retarde le développement de l'embryon et la digestion des cotylédons,
son action toxique ne cesse et le développement ne s'accélère que quand
les feuilles commencent à s'étaler, par conséquent quand il commence
à y avoir assez de chlorophylle. L'aldéhyde formique, qui exerce une
action toxique, exerce donc une action favorable dès que la chlorophylle
peut jouer son rôle photocatalyseur. — H. Cardot.
Houssay (B. A.) et Pave (S.)- — Action curarisanle des venins de ser-
pents chez la grenouille. — Les doses curarisantes ont été déterminées
pour un grand nombre de venins; on constate ainsi qu'il y a des discor-
dances entre le pouvoir curarisant in vivo pour la grenouille et le pouvoir
hémolytique in vitro pour les hématies de chien. Il semble donc que
l'action curarisante soit due à un facteur différent de l'hémolysine. —
H. Cardot.
Houssay (B. A.), Negrete (J.) et Mazzocco (P.). — Action des venins de
serpents sur le nerf et le muscle isolés. — L'action paralysante des venins
est périphérique, l'excitabilité du muscle diminue, celle du nerf n'est
pas modifiée. II y a parallélisme complet entre l'action musculaire (con-
tracture et inexcitabilité) et l'action hémolytique des venins; l'imbibi-
tion du muscle dans le Ringer contenant le venin est d'autant plus forte
que le venin est plus hémolytique. H-, N. et M. pensent que les venins
agissent directement sur les lipoïdes musculaires et engendrent des
produits à action hémolytique; ces produits, ainsi que la lysocythine,
augmentent fortement l'imbibition du muscle, d'où contracture et
inexcitabilité. — H. Cardot.
Th rner (Walter). — Ralentissement de la conduction et diminution
du métabolisme comme base de V adaptation apparente des nerfs paralysés
par la chaleur. — L'échauffement d'un segment nerveux d'une prépara-
tion neuro-musculaire finit par abolir la conduction dans le segment
considéré et le muscle ne répond plus aux excitations portées en amont.
Mais si on ne dépasse pas une certaine limite de température, les phéno-
mènes sont réversibles et le pouvoir de conduction se rétablit par refroi-
dissement et la hauteur des secousses se retrouve identique à ce qu'elle
était avant réchauffement. Si l'on fait alors un second échauffement, on
constate que le pouvoir de conduction disparaît à une température plus
élevée que la première fois (adaptation apparente). Cette adaptation
coïncide avec une plus grande résistance du nerf qui a subi un échauffe-
ment vis-à-vis de la soustraction d'oxygène et avec un ralentissement
atteignant environ 12 % de la vitesse de conduction. — H. Cardot.
= Réactions des êtres vivants à leur milieu.
a) Ehrard (H.). — Critique de la théorie des tropismes de J. Loeb, basée
sur des expériences d'autres auteurs et des expériences propres. — L'auteur
rapporte différentes expériences faites par différents auteurs et par lui-
même, qui sont en désaccord avec la théorie des tropismes de Loeb; il est
de l'avis que les réactions des animaux inférieurs, aussi bien que celles des
— 296 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 39
animaux supérieurs et de l'iiomme, sont, dans les conditions naturelles
auxquelles les êtres sont habitués, instinctives et ayant toujours pour
but de conserver la vie. Entri; les réactions purement machinales, les
réactions instinctives et les actes de volonté libre, il n'y a que des difïé-
rences quantitatives. Nos connaissances actuelles en sciences naturelles
exactes ne suffisent pas pour expliquer les phénomènes de la vie. Nous
trouvons dès les organismes les plus inférieurs une volonté instinctive
qui les détermine à exécuter des actions qui sont parfois le contraire de
ce qu'on attendrait en partant d'un point de vue mécaniste. Une finalité
inhérente à tous les animaux dirige leurs réactions. E. montre que
ridée de Loeb de l'identité du tropisme chez les plantes et les animaux
ne peut plus être maintenue. L'inversion de l'héliotropisme par d'autres
excitants tels que l'acide carbonique ou les rayons ultra-violets, n'est
pas en réalité une inversion de la réaction contre la lumière, mais la
réaction contre la lumière cède à un excitant plus fort. La plupart des
tropismes sont, d'après E., des instincts fixés par l'hérédité ou bien acquis
dans la vie individuelle; ce ne sont pas des actes réflexes mécaniques.
L'argument de Loeb contre le caractère adaptatif des tropismes, à savoir
que les tropismes sont quelquefois indifférents ou même nuisibles à la
vie des animaux, n'est pas juste : dans les conditions naturelles, les réac-
tions sont toujours utiles à l'aùimal et c'est seulement dans des conditions
artificielles auxquelles l'animal n'est pas habitué qu'elles peuvent nuire
à la vie; c'est ainsi que les papillons volent vers une lumière artificielle
en vertu d'un héliotropisme positif, tandis que le même héliotropisme
positif ne les fait pas voler vers le soleil ou la lune. Ici interviennent, pour
conserver la vie, d'autres tropismes qui paralysent l'héliotropisme. La
grandeur de la surface illuminée n'a pas d'influence sur le tropisme.
Contrairement aux résultats de Bohn avec Liltorina, E. a trouvé dans
ses expériences avec Planaria gonocephala, Polycelis nigra, Dendrocœliim
lacleum et Planaria alpina, placés au milieu entre deux écrans noirs,
qu'ils ne se mouvaient pas d'après le parallélogramme des forces, mais
se dirigeaient en nombre égal vers l'un ou vers l'autre écran. De même,
BuDDENBROCK (Zool. Jalirb., 1920) a trouvé que des Hélicides négati-
vement phototropiques, placées devant un écran semi-circulaire blanc
au milieu et noir des deux côtés, ne rampent pas, comme les Littorines de
Bohn, d'après le parallélogramme des forces, donc vers le milieu blanc,
mais rampent vers les parties noires. Des résultats analogues ont été
obtenus par Buddenbrock avec les chenilles positivement phototro-
piques de Vanessa urlicae (S. B. Heidelberg Akad. Wiss., 1917). Contre
l'explication de Loeb du mécanisme de l'héliotropisme, l'auteur cite,
entre autres, l'expérience suivante, c^u'il a faite avec Planaria gonoce-
phala et Polycelis nigra, les deux négativement phototropiques. En leur
enlevant les yeux d'un côté, leur premier mouvement est de tourner la
tête vers le côté opéré, à cause de la douleur. Mais bientôt elles se dirigent
par rapport à la lumière de telle sorte que les deux côtés du corps sont
illuminés également, bien que l'un des côtés soit aveugle. D'après la
théorie de Loeb, l'animal aurait dû se mouvoir vers le côté opéré
Pour le galvanotropismc, E. est d'accord avec Loeb et Bancroft, que
c'est là une réaction forcée, mais, comme le dit aussi Jennings, c'est
une influence à laquelle l'animal n'est jamais exposé dans les conditions
naturelles. Avec Wundt, l'auteur croit que les réactions des animaux
envers le milieu extérieur dérivent d'une finalité intérieure — volonté
instinctive (Wundt) — qui appartient même aux animaux les plus
— 2U1 —
40 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
inférieurs et qui est le critérium même de la vie. De la théorie des tro-
pismes il ne reste que le mot pour décrire cette réaction, mais non pas
pour l'expliquer. — Eléonore Brecher.
b) Erhard (H.). — Conlribulions à la connaissance du sens visuel chez
quelques Crustacés inférieurs. — Ces expériences ont été exécutées dans
l'Institut d'ophtalmologie C. Hess, à Miinchen. E. a expérimenté avec
Cyclops sîrenuus, Chydorus sphaericus et Diaptomus castor. Ces Crustacés
sont positivement phototropiques. Ils perçoivent les mêmes différences
d'intensité que l'homme. De deux lumières de couleur différente, par
exemple bleu et rouge, ils sont attirés vers le bleu, même si celui-ci
paraît beaucoup plus foncé que le rouge à l'œil humain normal. E. croit
qu'ils réagissent en cela de la même manière que l'œil humain adapté à
l'obscurité, donc insensible aux couleurs. Dans un autre chapitre, il
décrit la réaction de ces Crustacés aux rayons ultra-violets : entre deux
sources de lumière, l'une riche et l'autre pauvre en rayons ultra-violets,
ils vont vers la lumière riche en rayons ultra-violets, même si cette der-
nière est moins lumineuse que l'autre. (Quand la différence d'intensité
lumineuse est pourtant trop grande, ils vont vers la partie plus lumi-
neuse, mais pauvre en rayons ultra-violets.) [Cette réaction positive
envers les rayons ultra-violets me semble en contradiction avec l'opi-
nion d'E. que les lumières colorées agissent sur ces Crustacés seulement
par les différences d'intensité, tout comme sur l'œil humain insensible
aux couleurs. On pourrait aussi interpréter le résultat des expériences
avec les lumières colorées rouge et bleu, en supposant que ces animaux
sont attirés vers la lumière à longueur d'onde plus petite et que, par
conséquent, ils perçoivent la qualité de la lumière.] Pour les rayons ultra-
violets, E. admet avec Hess qu'ils sont transformés par des substances
fluorescentes dans les yeux en des rayons de longueur d'onde plus
grande; mais il n'a pas mis en évidence cette fluorescence dans les yeux
de ses Crustacés. [La réaction positive de ces animaux envers les rayons
ultra-violets est très intéressante, car Bêcher a expliqué la réaction aux
couleurs chez Daphnia par des différences de richesse en rayons ultra-
violets, envers lesquelles les Daphnia sont négativement phototropiques.
Bêcher est d'avis que les rayons ultraviolets ne sont pas perçus
comme qualité, mais qu'ils provoquent la fuite par une sensation de
douleur. Si l'on admet cette explication, il serait inconcevable que des
animaux comme ces Crustacés, positifs aux rayons ultra-violets, aillent
au-devant de la douleur.] — Eléonore Brecher.
Parker (G. H.). — Les relations entre les images rétiniennes et les réac-
tions de ranimai. — Les réactions phototropiques des animaux inférieurs
sont comparables aux réactions que présentent certains de nos organes
internes, le cœur par exemple, ou l'intestin : dans un cas comme dans
l'autre, il s'agit de « mouvements forcés » où le système nerveux central
n'intervient point. Il en est probablement encore de même dans le cas
où existent des taches oculaires; les animaux qui en sont pourvus sont
renseignés sur la direction de la lumière, mais les images visuelles leur
font défaut; aussi, le phototropisme chez eux est-il très net et des plus
purs. Les images rétiniennes apparaissent avec des yeux beaucoup plus
compliqués, ceux des Crustacés, Insectes, Mollusques et Vertébrés. Les
Insectes sont particulièrement intéressants, car certaines de leurs réac-
tions à la lumière sont indiscutablement phototropiques, d'autres
impliquent la vision. Les premières existent seules chez les larves;
— 208 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 41
choz les imagos, avec le développement di; l'œil à facettes, il se forme une
immense « superstructure » de réactions plus complexes qui viennent
masquer le phototropisme primitif. On peut faire réapparaître celui-ci,
même chez des animaux plus élevés en organisation, en supprimant
l'image rétinienne. Une Grenouille saisit tout petit objet en mouvement;
un Insecte immobile lui échappe; elle possède donc un organe de vision
et un appareil nerveux central hautement différenciés. Mais quand on
enlève à la Grenouille la partie antérieure de la tête jusqu'tni arrière des
yeux, elle se comporte comme un animal purement phototropique. Elle
perçoit la lumière par la peau ; placée près de la fenêtre, elle fait face à la
lumière et s'en approche par petits bonds. — A. Drzewina.
Laurens (Henry)- — Elude de la valeur physiologique relative des lumières
spectrales. III. Les effets pupillomoleurs de longueurs d'onde d'énergie
égale. — L. étudie chez l'homme, le pigeon et l'alligator, les réactions de
la pupille à des longueurs d'onde d'énergie spectrale égale à une haute et
à une faible intensité, et sur un œil adapté à la lumière ou à l'obscurité.
Pour obtenir le maximum d'effet, à une haute intensité, pour l'œil
humain adapté à la lumière, il faut une longueur d'onde de 554,2 mu.;
pour un œil adapté à l'obscurité, il faut 534,3 mjx; et pour une intensité
faible et un œil adapté à l'obscurité, il faut 514,3 ma. Les longueurs
d'onde correspondantes pour le pigeon sont de 564,1 mtx, 544,2 m[A, et
524,5 m]j.; et pour l'alligator : 544,2 ma, 514,3 ma à 504,5 ma et 514,2 ma.
Les variations du maximum d'effet qui se produisent quand l'état d'adap-
tation est seul modifié, en laissant l'intensité constante, montrent que
l'on peut obtenir une contre-partie motrice du phénomène de Purkinje
on modifiant seulement l'état d'adaptation. Les valeurs pupillomotrices
sont comparables à celles de la visibilité des cônes et des bâtonnets à
une faible et à une haute intensité. L'adaptation à l'obscurité chez le
pigeon demande au moins 45 minutes; elle peut être prise comme type
d'adaptation à l'obscurité d'oiseau diurne. Les différences respectives
de réaction à une intensité faible ou élevée à la lumière ou à l'obscurité
chez le pigeon et l'alligator correspondent à des rétines dans lesquelles
les cônes ou les bâtonnets prédominent respectivement. Le temps de
réaction de la pupille de l'homme est de 5 à 6 secondes, celui du pigeon,
2/3 à 1 seconde, et celui de l'alligator approximativement 2 secondes. —
Paul BOYER.
DoIIey (William L.). — Les actions stimulantes relatives des lumières
continue et intermittente sur la mouche tachynaire, Archijlas aterrima. —
Quand Arcliytas aterrima est exposée à une lumière continue venant de
deux sources dont les rayons lumineux se croisent à angle droit, il se
dirige vers un point situé entre les deux sources. La localisation de ce point
dépend de la relation entre l'illumination venue des deux sources. Avec
une illumination de 35 bougies, l'action de la lumière intermittente sur
l'orientation de VArchytas varie avec sa fréquence. A une fréquence de
50, 40, 30, 20, 15 et 10 par seconde, l'action de la lumière intermittente
est beaucoup plus marquée que celle de la lumière continue; à une fré-
quence de 2 par seconde elle est au contraire plus faible, pour lui devenir
égale à une fréquence de 5, 60 et 160 par seconde. — Paul Boyer.
Hecht (S.) et Williams (R. E.). — La visibilité du rayonnement mono-
chromatique et le spectre d'absorption du pourpre visuel. — Les auteurs
— 2W —
42 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
décrivent un dispositif permettant de mesurer l'énergie relative néces-
saire, dans différentes régions du spectre, pour produire une sensation
visuelle incolore. L'inverse de cette énergie relative doit être, d'après la
loi de Grotthus, proportionnel au coefficient d'absorption de la substance
sensible présente dans la rétine. La courbe représentant la visibilité du
spectre aux faibles intensités a exactement la même forme que la courbe
de visibilité à intensité élevée impliquant la perception des couleurs. La
seule différence entre elles est leur position dans le spectre, la courbe
correspondant aux fortes intensités étant déplacée de 48 mu. vers le
rouge. Il est donc possible que les substances sensibles responsables des
deux visibilités soient identiques, le déplacement du maximum pouvant
fort bien être dii, en application de la règle de Kundt, à des différences
des indices de réfraction des solvants. Sans doute on peut objecter
qu'on ne connaît pas de matière colorée dans les cônes, mais il suffît
d'admettre que cette substance s'y trouve à l'état d'extrême dilution. —
René Wurmser.
Greene (W. F.) et Laurens (Henry). — L'action de Vextirpation de
Voreille embryonnaire et de Vœil sur V équilibration chez Amblijstoma
punctaium. — h'Amblystoma normal, quand on le fait tourner horizon-
talement, donne les réactions rotatoires et post-rotatoires typiques de
la tête, du tronc et des membres; avec une rotation lente, on observe
également des mouvements oculaires caractéristiques. L'inclinaison du
plan horizontal de l'animal est commandée par les positions compensa-
trices du corps entier. L'attitude de l'animal auquel on a enlevé une
oreille embryonnaire est tout à fait anormale; la déviation et la torsion
de la tête persistent toujours, tout comme la position asymétrique des
membres. Dans la locomotion, l'animal se tourne du côté où son oreille
a été enlevée, avec une déviation plus ou moins grande du côté normal.
Quand la locomotion est rapide, l'animal tourne sur son axe longitudinal,
vers le côté privé d'oreille, ou décrit des cercles de faibles rayons, couché
sur le côté privé d'oreille, vers le côté normal. Les réactions compensa-
trices rotatoires et post-rotatoires sont augmentées ou diminuées sui-
vant la direction de la rotation (vers le côté normal ou le côté privé
d'oreille). Comme chaque labyrinthe a une action binoculaire, le tonus
des muscles oculaire est abaissé après l'ablation d'une seule oreille. Les
animaux privés des deux oreilles peuvent se reposer dans une position
indifférente, quoiqu'ils montrent une tendance à rester debout jusqu'à
ce qu'ils soient fatigués. La locomotion est gauche et mal coordonnée,
indiquant un abaissement du tonus musculaire. L'ablation d'une ou
des deux oreilles produit habituellement un léger emprostothonos qui
explique la tendance générale de l'animal à se détourner quand il nage
vers le côté normal. Après l'ablation d'un œil, on observe seulement
une légère rotation de la tête sur son axe longitudinal vers le côté normal.
Après l'ablation des deux yeux, le principal signe que l'on observe con-
siste en un léger opistothonos quand l'animal se tient en équilibre ou se
meut rapidement. L'ablation d'une seule oreille et de l'œil du côté
opposé exagère les troubles de l'équilibration qui se produisent après
l'ablation d'une seule oreille. Inversement, l'ablation de l'œil du côté
privé d'oreille a une influence contre-balançante, et l'équilibration
devient normale, sauf lorsque l'animal nage rapidement. Les animaux
privés des deux yeux ou d'une oreille présentent des troubles plus
marqués que ceux auxquels on a enlevé seulement une oreille; ces
— 300 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 4J
troubles sont encore plus marqués si l'on enlève les deux oreilles et un seul
œil; l'animal présente une tendance remarquable à l'opistothonos. On
observe de même pendant la vie larvaire et plusieurs semaines après la
métamorphose des troubles 'de l'attitude et de la locomotion chez les
têtards de Bana sylualica auxquels on a ciilrvè une vésicule auriculaire.
— Paul BovER.
Schaefer (George). — Expériences sur le géotropisme de Parameciiiin
aurelia. — S., reprend une question déjà étudiée par Sosmovski, qui a
cru avoir démontré que sous l'influence d'excitations mécaniques les
Paramécies qui présentent normalement un géotropisme négatif peuvent
montrer un géotropisnK^ positif. Des résultats analogues, par suite
d'excitations mécaniques ou par action de basses températures, ont été
signalés par Moore. Si les résultats de ces auteurs ne peuvent être con-
testés, il faut du moins modifier l'interprétation qui en a été donnée,
comme le démontre S- dans une série d'expériences. Dans ces cas, il
ne s'agit nullement d'une inversion du tropisme à proprement parler,
mais d'une perturbation du mécanisme statique, en sorte que l'effet
géotropique normal ne peut plus se manifester et que seul se fait sentir
l'influence de la densité de l'animal. Si l'on admet, d'aprè's les résultats
de Platt et de Jensen, que la force nécessaire pour contre-balancer la
résistance de l'eau est de 0,00096 mg., tandis que la force absolue d'une
Paramécie est de 0,001079, on voit qu'une faible diminution de cette der-
nière par diminution de l'activité ciliaire aura pour effet une inversion
apparente du géotropisme. L'orientation de la cellule dans les conditions
normales (géotropisme négatif) peut être expliquée par l'action exci-
tante du frottement de l'eau sur les cils et non par les minimes différences
de la pression hydrostatique sur les deux côtés de l'animal. En étudiant
la disparition du géotropisme normal dans le cas des températures
basses, on voit que pour obtenir l'accumulation des protozoaires sur
le fond, une durée d'action d'autant plus longue est nécessaire que la
température est plus basse; en portant en abscisses les temps et en
ordonnées les températures, la courbe obtenue est une logarithmique.
— H. Gardot.
Alverdes (Friedrich). — Conlribulions à V élude des réactions des orga-
nismes aux irritations extérieures. — Le point de vue répandu, d'après
lequel les Protozoaires ne représentent qu'une cellule unique et leurs
réactions chimiques, thermiques, etc., sont comparables à celles d'une
simple cellule (musculaire par exemple) est absolument erroné. D'après
l'auteur, le Paramaecium possède une aussi grande quantité de possi-
bilité de réactions que beaucoup d'autres organismes dits « supérieurs ».
Il ne s'agit pas dans ces cas de « tropismes », mais bien d'une sensibilité
différencielle. — B. Soukatchoff.
Schmidt (Hans). — Reclierches sur le sens cliimique de quelques Pohj-
cliaetes. — Les recherches de l'auteur ont porté sur les trois formes de
Polychaetes communes dans les eaux de l'île de Helgoland : Arenicola
piscatorum, Nereis pelagica et Nephltnjs hombergi. Comme irritants
l'auteur employait les matières sucrées : le sucre, la saccharine, ou les
matières amères : la chinine. La réaction aux irritations chimiques n'est
pas la même dans les différentes parties du corps. Le maximum de sen-
sibilité est accusé par la partie antérieure du corps, la tête, surtout
— 301 —
44 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
la trompe; le minimum correspond à la partie du corps moyenne, située
entre la tête et la partie caudale, cette dernière possédant une sensibi-
lité moyenne. Le séjour en captivité a pour résultat une diminution con-
sidérable de la sensibilité vis-à-vis des irritants cliimiques, surtout en
ce qui concerne la partie caudale de l'animal, cette partie devenant peu
à peu aussi peu sensible que la partie moyenne du corps. Dans ces
conditions, les résultats obtenus par l'auteur concordent avec ceux de
Nagel (1894) qui a fait ses observations sur des individus des mêmes
espèces de Polychaetes marins déjà quelque peu modifiés par le séjour
en aquarium. Les animaux coupés en deux possèdent la même sensibilité,
cette dernière pouvant même augmenter. En extirpant une partie de
la chaîne nerveuse, on obtient, quant à la réaction aux irritants chi-
miques, deux moitiés d'animal parfaitement séparées. — B. Sou-
KATCHOFF.
Moore (A. R.). — Tension el réflexes musculaires chez le ver de terre.
— Etude du péristaltisme et des voies des réflexes de tension. Une
tension unilatérale passive de la partie postérieure d'un ver de terre
induit une tension homolatérale active de la musculature des segments
antérieurs. M. étudie l'interaction du réflexe homostrophique et des tro-
pismes. — R. Wurmser.
— 302 —
DEUXIEME PARTIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
/» /•
GENERALE
Morphologie cellulaire
a) Bétancès (L. M.)- — Sur le vieillissement de la cellule hémalique.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 265, 1923.) [48
b) — — Sur la différenciation spécifique de la cellule liétnatique chez
les Métazoaires. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 924, 1923.) [48
c) — — La cylohémato genèse chez les Métazoaires. (C. R. Ac. Se,
CLXXVI, 1252, 1923.) [49
Georgevitch (Pierre). — Sur le rôle du cenlrosome dans la cinèse. (C. R
Ac. Se, CLXXVI, 1084, 1923.) [47
Kozlowski (M.). — Critique de Vhypothèse des chondriosonies. (Rev. gén.
de Bot., XXXIV, 641-659, 1922.) [47
Romieu (Marc). — Contribution à Vhistologie comparée du muscle strié.
(C. R. Ae Se, CLXXVI, 864, 1923.) [49
Kozlowski iM.). — Critique de V hypothèse des chondriosomes. —
L'auteur soutient que l'aspect homogène des chondriocontes est un
artefact de préparation, et que ces éléments, observés sur le vivant,
offrent l'aspect d'une file de perles; chacun des éléments de la file est
une mitochondrie. Les mitochondries peuvent également se grouper en
formations amiboïdes qui conservent un caractère granuleux et qui ne
sont autre chose que les plastides. Ces derniers reconnaissent donc bien
une origine mitochondriale, mais, selon K., ils se forment par l'agglo-
mération de multiples mitochondries et non par la croissance de mito-
chondries isolées. Les figures rapportées à des divisions de chondrio-
somes sont interprétées par K., comme le résultat du rapprochement
de deux mitochondries. Les différentes hypothèses sur les diverses fonc-
tions des chondriosomes lui paraissent provenir le plus souvent d'idées
préconçues. — H. Moreau.
Georgewitch (Pierre). — Sur le rôle du cenlrosome dans la cinèse. —
Lorsque les centrosomes, dérivés du nucléole, se sont libérés de ce der-
nier, ils subiraient de la part de la membrane nucléaire une attraction qui
les dirige vers cette membrane avec laquelle ils entrent « en contact
intime ». L'écartement des centrosomes provoque l'élirement du fuseau,
et la rupture des fibrilles dans la zone équatoriale. Les 2 moitiés du
fuseau rompu continuent de s'éloigner l'une de l'autre en gagnant la
— 30.3 —
48 l'annkp: biologique
périphérie du noyau; la plaque cellulaire se forme alors par accolemenl
des mailles du réseau cytoplasraique entre les deux noyaux séparés.
Ce n'est donc pas l'accroissement des fibrilles cinoplasmatiques du
fuseau qui pousse les centrosomes. Ce sont bien les centrosomes attirés
paf la membrane qui les étirent jusqu'à les rompre. Ces faits sont
valables pour les plantes inférieures. Les plantes supérieures n'ont pas
de centrosomes, les fibrilles ne subissent pas cet étirement et la plaque
cellulaire se forme sur les fibrilles elles-mêmes. — L. Dehorne.
a) Bétancès fL. M.). — Sur la différenciation spécifique de la cellule
hémalique chez les Métazoaires. — B. a montré que la forme prise par la
cïiromatine dans les cellules hématiques des Métazoaires n'est pas
caractéristique. Elle permet tout au plus de caractériser l'âge de ces
cellules. Pour distinguer les variétés cellulaires, il faut se préoccuper de
la structure totale, mise en évidence par les méthodes panoptiques.
Ces méthodes mettent en évidence diverses granulations ou substances
caractéristiques : 1° la granulation neutrophile (s d'Erlich) soluble dans
l'eau, les acides, les acides étendus, se rencontre chez l'Homme, chez
certains Mammifères, Batraciens, Poissons, chez do rares Tuniciers.
Cette granulation présente une forme définie chez ces divers animaux.
Elle est basiérythrophile chez les Mammifères, basocyanophile chez
toutes les autres espèces qui la présentent; 2° la granulation monooxy-
phile (a d'Erlich) a aussi ses caractères dans ces différents groupes;
3° la granulation monobasophile (y d'Ehrlich) existe chez tous les Ver-
tébrés et chez la plupart des Invertébrés où elle ne varie guère que par
son degré d'abondance; 4° la granulation amphophile (^ d'Ehrich) se
retrouve chez la plupart des Invertébrés et des Vertébrés inférieurs,
mais elle est rare chez les Mammifères où elle prend la forme de cris-
talloïde. Chez tous, elle est amphooxyphile avec une légère cyanophilie
chez les Invertébrés, une légère basoérythrophilie chez les Vertébrés;
5° l'hémoglobine, constante chez les Vertébrés, n'existe que chez de rares
Invertébrés etl'hémérythrine chez certains Géphyriens seulement. Toutes
deux sont amphophiles; basophiles au début de leur formation, elles
deviennent oxyphiles par la suite.
La plupart des granulations oxyphiles sont d'abord basophiles avant
de devenir oxyphiles. Toutefois, l'oxyphilie est définitive. Les cellules
qui les contiennent sont « indédifférenciables ». La monoxyphilie, la
monobasophilie, aussi bien que la neutrophilie et l'amphophilie sont
des caractères irréversibles. Il est à remarquer qu'il n'y a pas de relation
définie entre la structure de la cellule hématique et l'espèce qui la forme,
non plus qu'avec sa fonction, sa chromophilie, et sa constitution chi-
mique. Le besoin physiologique seul expliquerait les analogies de leurs
différenciations chez des espèces dont les relations phylogéniques sont
fort éloignées. — L. Dehorne.
b) Bétancès (L. M.). — La cylohémato genèse chez les Métazoaires. —
La cellule mésenchymateuse a chez tous la même forme et la même
structure apparente. Elle peut être le germe de la cellule hématique de
l'embryon et de l'animal adulte. A la cellule mésenchymateuse, géné-
ratrice des cellules hématique, osseuse, connective, etc., B. réserve le
nom de : hémohistoblaste. Lorsqu'elle évolue dans le sens hématique et
devient la cellule hématique primitive, polyvalente et indifférenciée,
elle porte le nom de : hémocytoblaste. Elle peut alors se différencier soit
— 30G —
HISTOGENÈSE KT MORPHOGÉNÈSE 41)
on cellule érythrocytaire, soit en cellule granulocytaire, ou vieillir sans
3'être différenciée. B., on le sait, a montré que les érythroblaste, myélo-
blaste, lymphoblaste reconnus par les autres auteurs, sont des stades
évolutifs de cette cellule encore indifférenciée ou au début de sa difTé-
renciation. B. énumère tous les stades successifs de la difïérenciation
dans le sens érythrocytaire et dans le sens granulocytaire. h'hémocylo-
blaste qui vieillit sans s'être différencié dans l'un des deux sens, est repré-
senté par les prolymphocytes, les lymphocytes immatures, lymphocytes
circulants. — L. Dehorne.
c) Bétancès (L. M.). — Sur le vieillissement de la cellule hémaiique. —
La chromatine de la cellule hématique des Métazoaires passe en vieillis-
sant par une série régulière, constante, de formes irréversibles. Les formes
de chromatine : poussiéroïde, finement réticulaire, à travées, à petites
masses épaisses, correspondent aux stades de repos, d'accroissement ou
à la phase précinétique. L'épaississement grossier des travées et des
petites masses, ou bien la disposition périphérique, ou bien la diffusion,
ainsi que l'isolement, la réduction et la vacuolisation du nucléole corres-
pondent à dés stades successifs de la différenciation ontogénétique. Ces
structures sont des états successifs du gel nucléaire, sans rapport évident
avec le milieu et avec la fonction de la cellule. De même, les structures
correspondantes du cytoplasme, perte graduelle de la basophilie, qui va
de l'endoplasme vers le périplasme, l'épaississement de celui-ci, n'ont
aucune relation avec le milieu ni avec la fonction de la cellule. La cellule
hématique circulante des Métazoaires est une momie dont le rôle s'est
éloigné de celui des autres cellules caractérisées par la croissance, la
division, la différenciation, pour se rapprocher de celui de corps cata-
lyseurs ou hormoniques. — L. Dehorne.
Roraieu (Marc). — Contribution à Vhislologie comparée du muscle strié.
— Le muscle strié des Annélides, chez lesquelles le muscle strié domine,
est à striation oblique ou transversale. Chez Magelona papillicornis,
presque tous les muscles sont striés. La striation, complexe, reproduit
toute la diversité décrite par Marceau chez un Lamellibranche VAnomia.
Ces divers aspects doivent être dus aux divers états de contraction des
fibrilles hétérogènes. L'analogie de ces muscles est grande avec ceux
des Arthropodes, mais surtout avec les muscles adducteurs des Lamelli-
branches. — L. Dehorne.
Histogenèse et morphogénèse
Brien (Paul). — Recherches sur Vembryogénie de Salpa maxima. (Bull.
Acad. roy. Belg., [5], VIII, 616-627, 1922.) [50
Giacomini Ercole). — Esperimenti di nutrizione di girini di Rana e di
allri Anfihi Anuri con organi e sostanze iodate. Nota 3-'. Influenza
sulla rigenerazione degli arli. (Rendiconto Sess. délia R. Accad. Se.
deir Istituto Bologna, Cl. Se, Fis., 1921-1922, 22 p.) [50
— 307 —
ANN. BIOL. — T. m, 1-ASC. 3 (tO-i2-l'J23i 4
50 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Hirschler (Jan). — Ueber den Einfluss von Organen melamorpliosierler
Amphibien auf den Verlauf der Amphibienmetamorphose. (Biolog.
CentralbL, XLII, 1922, 303-308.) [50
Luna (E.)- — Le curvahire delVasse encefalico negli embrioni dei chirolteri.
(Monit. ZooL ItaL, XXXII, 11° 1-2, 1921, 12-19, fig. 7.)
[Ces courbures n'ont pas seulement une cause physique, mais sont
également dues à l'accroissement et aux déplacements du canal
neural par suite du changement de place et de volume. —
G. Teodoro.
Weiss (Paul). — Winkelmessungen am SchmellerUngsfliigel. (Anz. AUad.
Wissensch. Wien, no 83, 1922.) [51
Zenkévitch (L.). — Un cas de monslruosilé de Vaile du canard domestique
{Anas boschas en russe). (Revue Zoologique Russe, T. III, n° 1-2,
1922.) [51
Brien (Paul). — Recherches sur Vembryogénie de Salpa maxinxa. —
L'embryologie de cette espèce est essentiellement semblable à celle
de S. fusiformis, étudiée précédemment (Heider, Salensky); elle se
complique d'annexés extrafœtales dont la plus intéressante est le blas-
tophore; celui-ci apparaît de très bonne heure, à un moment où l'onto-
génie n'en est qu'au stade de la segmentation, et il se constitue très
rapidement de façon à servir de soutien à l'embryon lorsque celui-ci
s'organisera; il se creuse d'une cavité centrale qui disparaît sans avoir
évolué, de sorte que le blastophore n'a aucun sens morphologique. Il
peut se faire que la cavité du blastophore ne se creuse pas (cas de Salpa
democratica), de sorte que, si l'on néglige les modifications adaptatives,
l'embryologie de S. m. est celle d'un Tunicier : la cavité digestive est
endodermique, tandis que le cloaque dorsal et le système nerveux sont
ectodermiques. — P. Remy.
Giacomini (Ercole). — Expériences de nutrition de têtards de Grenouille
et autres Amphibiens anoures avec des organes et substances iodés. III.
Influence sur la régénércdion des membres. — Des larves de Rana, Hyla
arborea, Bufo vulgaris nourries avec différents tissus de Mammifères
(thymus, thyroïde, rate, muscles, rein, foie, etc.) ayant séjourné dans
une solution iodo-iodurée ou avec des substances diverses, telles que le
blanc ou le jaune d'œuf, iodées par le même procédé, se métamorphosent
beaucoup plus tôt que les témoins; c'est l'iode minéral qui joue le rôle
actif, et il se comporte ainsi comme l'iode de la substance thyroïdienne
(Guderisatsch) ou comme différentes combinaisons organiques iodées.
L'administration de ces tissus et substances imprégnés d'iode, de même
qu'un traitement par l'iodothyrine ou la glande thyroïde fraîche ou
l'extrait thyroïdien, accélère chez ces têtards la régénération d'un
membre postérieur amputé. — P. Remy.
Hirschler (Jan). — Sur Vinfluence des organes d' Amphibiens métamor-
phosés sur le cours de la métamorphose. — Les Amphibiens ayant subi
la métamorphose accusent, en comparaison avec leurs larves, une série
de différences profondes aussi bien d'ordre morphologique que physio-
— 'M8 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 51
logique. Ces différences sont plus considérables que colles existantes
entre les spécimens de deux espèces différentes. Dans ce cas un organe
d'un Amphibien ayant déjà subi la métamorphose, transplanté dans ou
sur une larve de la même espèce, provoque l'apparition de corps de
défense à l'instai* d'un corps étranger. Ces corps de défense peuvent
paralyser complètement le fonctionnement de l'organe ou l'action de
ses produits de sécrétion. L'auteur transplantait des fragment^ de la
peau de tritons et de salamandres adultes sur ou sous la peau de larves
de même espèce. Cette transplantation n'exerçait aucune influence sur
le cours du développement et de la métamorphose de la larve, comme
le démontrèrent les observations faites parallèlement sur des animaux
de contrôle. Les expériences faites sur des têtards de Rana esculenta
donnèrent un résultat différent : la métamorphose de la queue d'un
têtard sur lequel on avait transplanté un fragment de la peau d'une Rana
esculenta adulte se trouva sensiblement ralentie, jusqu'à 158 jours
contre 36 jours des animaux de contrôle. Ce ralentissement ne touche
toutefois que la métamorphose de la queue. Les extrémités antérieures se
développant sous l'operculum normalement; et en pratiquant une inter-
vention chirurgicale on réussit à les dégager de l'operculum. De même,
se produit normalement le développement — l'involution — du tube
digestif, la transformation de la pigmentation dans l' épidémie, la trans-
formation de la tête, le développement des extrémités postérieures. —
B. SOUKATCHOFF.
Zenkévitch (L.). — Un cas de monstruosité de Vaile chez le canard domes-
tique [Anas boschas). — Z. décrit un cas rare. Du côté interne de l'aile et
dans la région du métacarpe se trouve une patte assez développée.
L'aile même est à peu près normale. La patte est formée de deux doigts
(2e et 4e); le 2^ comprend 3, le 4^ 4 phalanges. De plus, il existe un méta-
tarse qui s'articule avec le cubitus de l'aile. Les deux doigts portent des
griffes. Le plumage de la patte correspond à un plumage normal de
l'aile. Z : suppose qu'il s'agit d'un cas de monstruosité double avec
hétéromorphose. La possibilité de formation de l'extrémité postérieure
serait cachée dans l'aile. — Boris Ephrussi.
Weiss (Paul). — Mesures des angles de nervures des ailes de Papillons,
— Ces mesures ont été faites sur des Vanessa lo et Aporia crataegi.
L'aile placée entre une lame de verre et un papier photosensible était
d'abord exposée à la lumière; on obtenait ainsi un négatif sur le papier
et on collait celui-ci sur la planchette d'un goniomètre en usage en cris-
tallographie, et muni d'un miroir. Certains angles ont été trouvés très
constants, d'autres très variables. A noter que les fines nervures déli-
mitant la « cellule » de l'aile antérieure et de l'aile postérieure forment
entre elles des angles très simples (60°, 90°, 120°), comme c'est le cas
pour les figures de tension de surface. — A. Drzewina.
— 309 —
52 ANNÉE BIOLOGIQUE
Cellules sexuelles. — Fécondation. — Parthénogenèse
Clowes (G. H. A.) and Smith (Homer W.). — The influence of hydrogen
ion concentration on ttie ferlilization and growtli of certain marine eggs.
(The Amer. J. PhysioL, LXIV, No. 1, March 1923, 144-159, 8 flg.) [53
Courrier (R.). — Remarques sur la membrane de fécondation de F œuf
d'Oursin {Paracentrotus liuidus). (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1260,
1923.) [53
Ephrussi (Boris). — Sur la spermatogénèse du Balanus perforatus. (C. R.
Ac. Se, CLXXVI, 141, 1923.) [52
Gravier (Ch.). — Remarques sur la Note précédente de M. R. Herpin.
(C.'R. Ac. Se, CLXXVI, 539.) [54
Herpin (R.). — Comparaison entre le comportement sexuel de quelques
Néreidiens des côtes de la Manche. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 536.) [54
Hovasse (R-)- — A propos du mécanisme autorégulaleur du nombre des
chromosomes chez les œufs de Batraciens dans la parthénogenèse par
piqûre. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 899, Réunion biol. Marseille,
1922.) [55
Tausson (A. 0.). — La maturation des œufs parthéno génétiques chez
Asplanchna inlermedia (en russe). (Izvestia Instituta experimentalnoï
Biologii, I, 60-64, 1921.) [55
Weber (A.). — Action inhibilrice du milieu intérieur des Batraciens
anoures sur la fécondation et V activation parthéno génétique de leurs
œufs. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1255, 1923.) [55
Westblad (E.). — Résorption von Dotterlropfen im Darm von Dendrocœlum
lacleum MulL. (Zool. Anz., LV, 220-225, 5 fig., 1922.) [54
= Cellules sexuelles. Fécondation.
Ephrussi , Boris). — Sur la spermatogénèse du Balanus perforatus. —
Gruvel a signalé chez cette espèce deux sortes de spermatozoïdes, tous
deux pourvus d'une tête, mais différents par la taille. — B. a constaté
que le spermatozoïde mûr est filiforme, liomogène, constitué en entier
par de la chroma tine, peut-être limitée par une mince enveloppe proto-
plasmique. La jeune spermatide présente un noyau compact dans lequel
apparaît un espace clair qui s'accroît tandis que s'efface la membrane
nucléaire. A ce stade, la spermatide est libre dans l'ampoule séminifère.
Elle prend un aspect de fuseau, l'anneau chromatique se résout en grains,
mais pour se réunir aussitôt en constituant un filament superficiel,
allongé d'un pôle à l'autre du corps fusiforme. Les deux extrémités
du filament se forment les premières, le filament paraissant s'allonger
— 310 —
CELLULES SEXUELLES. FÉCONDATION. PARTHÉNOGENÈSE 53
durant tout le temps que se constitue sa partie moyenne. Le cytoplasme
s'est ramassé en goutte et le filament s'enroule autour d'elle à mesure
qu'il s'accroît en longueur. Les réactions révèlent à ce moment l'existence
d'un appareil mitochondrial filamenteux au sein de la sphérule cyto-
plasmique, « Nebenkern » caractéristique qui a pu en imposer pour une
tête. En se déroulant, le filament libère ce Nebenkern dont les mitochon-
dries ont dégénéré et disparu. Les stades de formation et de déroule-
ment du filament chromatique ont été interprétés comme deux formes
de spermatozoïdes mûrs, les uns normaux, les autres géants. Quelques
stades de cette spermiogénèse avaient été observés par Kôlliker (1841)
chez B. stroehmii et B. sulcatus. De cette étude deux faits se dégagent :
1° rejet complet des mitochondries; elles ne partagent donc pas avec
la chromatine le rôle de support héréditaire; 2° absence d'une pièce
intermédiaire. Quelle est, dès lors, l'origine du centrosome de segmen-
tation dans l'œuf fécondé? — L. Dehorne.
Courrier (R.). — Remarques sur la membrane de fécondation de Vœuf
d'Oursin [Paracenlrolus lividus). — Après Brachet, C. fait agir le sperme
vivant de Sabellaria alveolata sur l'œuf d'Oursin. On sait que l'œuf reste
fécondable par le sperme d'Oursin et se segmente sans avoir produit de
membrane de fécondation. C. a constaté que ces œufs sont dégangués
par dilacération de cette enveloppe par les spermatozoïdes de Sabellaria.
Est-ce là la cause de l'absence de membrane de fécondation? Elder,
Mac Clendon, Gray supposent que celle-ci résulte d'une précipitation
au contact de deux colloïdes de signe opposé : le liquide de la « réaction
épuratrice « (Bataillon) chargé positivement, la gangue ou membrane
pellucide chargée négativement. C. tue le sperme de Sabellaria par un
court séjour dans l'eau distillée avant de soumettre les œufs d'Oursin
à son action. La gangue n'est pas détruite; les œufs restent fécondables
et se segmentent, mais ne forment pas de membrane de fécondation.
C'est donc le protoplasme ovulaire qui est modifié. En effet, l'œuf
d'Oursin, dégangué par centrifugation lente, forme une membrane de
fécondation. La gangue n'est donc pas indispensable à la formation de
la membrane. C. compare l'action de certaines substances à celle du
sperme de Sabellaria. Une solution concentrée de cyanure de potassium
empêche la formation de la membrane et permet la polyspermie. L'action
du rouge Congo entraîne les mêmes effets. L'œuf se comporte alors
comme un œuf immature (Ries, Elder, Brachet). Le sperme d'Her-
melle atteint moins le cytoplasme, puisqu'il n'entraîne aucune polys-
permie et permet la segmentation de l'œuf fécondé.
C. rappelle comment Brachet explique l'arrêt de la segmentation au
stade blastula : la membrane de fécondation, déjà préformée chez l'œuf
vierge, est imperméabilisée par le sperme d'Hermelle; le défaut d'eau
empêchera le développement au delà d'un certain stade. Mais Herlant
a montré qu'un œuf fécondé, imperméabilisé ne se segmente pas au delà
de la première division, et de son côté Gray a montré que l'œuf sans
membrane est perméable : il a la même conductivité électrique que
l'œuf normal. Il ne peut donc être question d'imperméabilité dans
l'arrêt de ce développement. Faut-il dès lors l'attribuer au défaut de
la réaction épuratrice? — L. Dehorne.
Clowes (G. H. A.) et Smith (Homer W.). — L'influence de la concen-
iration des ions H sur la fécondation et le développement de certains œufs
— 311 —
54 ANNÉE BIOLOGIQUE
marins. — Quand les œufs d'étoile de mer [Aslerias Forbesii) et d'oursin
{Arbacia piindulata), sont fécondés dans l'eau de mer normale et plongés
immédiatement dans une eau de mer d'acidité variable et dépourvue de
CO^, ils présentent 8 à 16 divisions cellulaires avec une rapidité normale
à des concentrations en ions H variant de 8,2 à 5,8 ou 5,2 pH. Si l'on
dresse la proportion des œufs polyspermiques et celle des œufs normale-
ment fécondés, quand la fécondation et le premier développement ont
eu lieu dans l'eau de mer privée de GO^ et d'acidité variable, on peut
établir l'influence de la concentration des ions H sur le processus de
fécondation lui-même. La perméabilité des œufs d'oursin et d'étoile de
mer au sperme correspondant est très influencée par la concentration
des ions H. Ghez l'Oursin, la polyspermie atteint son maximum pour
7,2 à 7 pH. La fécondation commence a être enrayée à 7 pH, elle est
nulle de 6,4 à 6,2 pH, mais les œufs non fécondés peuvent être encore
fertilisés si on les remet dans un milieu plus alcalin. Ghez l'Etoile de
mer, la polyspermie atteint son maximum à la concentration en ions H
de l'eau de mer. A 7 pH la fécondation est enrayée, elle est nulle de
6,8 à 6,6 pH. De 7 à 6,6 pH, le sperme modifie les œufs de telle sorte que
l'on ne peut ensuite les féconder quoiqu'ils ne subissent aucune alté-
ration apparente. Dans un milieu encore plus acide (pH ■<;6,7 ^ 6,4),
les œufs d'étoile de mer comme ceux d'oursin ne sont pas modifiés par le
contact avec le sperme. Ges phénomènes dépendent de modifications du
cortex des œufs et non du sperme. Le GO^ présente seulement un effet
inhibiteur sur les processus internes de segmentation et de développe-
ment, il n'agit pas sur les processus de fécondation externes ou corticaux
si l'on excepte l'augmentation de la concentration des ions H qu'il occa-
sionne. — Paul BOYER.
Herpin (R.). — Comparaison entre le comportement sexuel de quelques
Néréidiens des côtes de la Manche. — L'émission du sperme chez Peri-
nereis cultrifera est déterminée par une sécrétion de la femelle. La ponte
l'est par la présence de spermatozoïdes. Il en est ainsi chez Perinereis
Marionii et Nereis irrorata. Il y a une relation entre l'enveloppe géla-
tineuse dont s'entoure l'œuf après la fécondation et l'extension géogra-
phique des Néréidiens. N.pe/a^/ca, dont l'œufn'adhère pas, a uneexLension
mondiale, bien que sa larve ne soit pas nageante. — L. Dehorne.
Gravier (Ch.). — Remarques sur la note précédente de M. R. Herpin. —
L'hybridation a peu de chances de se réaliser chez les Polychètes, en
raison des conditions étroites dont s'accompagne l'émission du sperme,
la sécrétion des femelles mûres étant probablement sans action sur les
mâles des autres espèces. — L. Dehorne.
Westblad (E.). — Résorption des gouttelettes vilellines dans Vinleslin
de Dendrocœlum lacteum. — Les organes génitaux des Triclades dégé-
nèrent, comme l'on sait, après la période de reproduction ou à la suite
d'un jeûne prolongé. W. étudie les processus de la disparition du vitellus :
les cellules vitellines dégénèrent, libérant les gouttes de vitellus dans le
parenchyme, où elles sont presque toutes résorbées; les govittelettes qui
persistent sont disséminées dans le parenchyme sous l'influence des
contractions musculaires de l'animal, qui s'exercent dans diverses direc-
tions; quelques-unes, pressées contre la paroi du tube digestif par les
muscles voisins, pénètrent par effraction dans la lumière de celui-ci et
seront digérées. — P. Remy.
■612
CELLULES SEXUELLES. FECONDATION. PART{IKNOGÉNÈSE 55
= Parthénogenèse.
Hovasse (R.). — -4 propos du mécanisme autorégulaleiir du nombre
des chromosomes chez les œufs de Batraciens dans la parthénogenèse par
piqûre. — Pour confirmer ses premières constatations cytologiques et
colles de Bataillon, H. s'est efforcé de constater directement la seconde
émission de globule polaire et y est parvenu. Par conséquent, le double-
ment du nombre des chromosomes chez certaines larves parthénogéné-
tiques de grenouille s'effectue sans que le second globule polaire vienne
se refusionner avec l'œuf. D'autre part, les faits observés ne confirment
pas l'hypothèse suivant laquelle le doublement en question s'effectue-
rait avec intervention d'un monaster et division avortée, ce qui entraî-
nerait un retard au début du développement. — H. Cardot.
Tausson (A. 0-). — La maturation des œufs parU\éno génétiques chez
Asplanchna inlermedia. — Cette maturation se produit différemment
suivant qu'il s'agit d'œufs donnant des mâles ou des femelles. Dans le
premier cas, deux globules polaires sont émis; le fuseau de la première
division de maturation montre 24 chromosomes (nombre somatique) en
forme de biscuits, qui finissent par s'étrangler au milieu et passer aux
deux pôles du fuseau. De la seconde division réductrice, l'auteur n'a pu
observer le début; il ne l'a vue qu'au moment où le fuseau est complète-
ment formé, avec, à l'équateur, des chromosomes au nombre de 12.
Il est probable qu'ils résultent de la fusion 2 par 2 des 24 précédents. Ces
chromosomes s'étirent et se divisent de même. Lorsque, après la sépa-
ration des globules polaires, la segmentation commence, le nombre de
chromosomes redevient diploidc; une régulation a donc eu lieu au stade
de repos consécutif à la séparation du 2^ globule.
Dans les œufs donnant des femelles, les phénomènes du début sont les
mêmes, sauf quelques différences dans l'aspect du fuseau. Mais le nombre
de chromosomes ici est plus grand, probablement double, car, sans
pouvoir l'établir exactement, l'auteur en a compté plus de 40, de taille
beaucoup plus petite et également étirés en biscuits. Un seul globule
polaire est émis: dans les divisions de segmentation, on retrouve le
nombre somatique (24) de chromosomes. — M. Goldsmith.
Webei* (A.). — Action inhibilrice du milieu intérieur des Batraciens
anoures sur ta fécondation et P activité parthéno génétique de leurs œ.ufs. —
L'œuf fécondé des Batraciens anoures, implanté dans leur cavité générale
ou dans leurs sacs lymphatiques, se développe tant qu'il utilise ses
réserves, mais entre en conflit d'iiidividualité dès qu'il doit emprunter
au milieu des substances nutritives. L'œuf fécondé devient perméable
aux substances nocives du milieu maternel et diffère en cela de l'œuf
vierge.
L'œuf de Rana fusca activé par piqûre (imprégnation par des éléments
maternels) ne se développe pas dans le milieu maternel, alors qu'il se
développe dans la proportion de 90 % s'il est placé dans l'eau pure.
Implanté après un début de segmentation (24 h.), il ne se développe
plus et se résorbe. Des œufs fécondés de Bufo vulgaris introduits dans
l'organisme maternel à côté d'œufs vierges mûrs ne se développent pas
davantage. On sait que le sang extravasé des Mammifères se comporte
comme un liquide contenant des albumines étrangères (Widal et ses
— H13 —
56 ANNÉE BIOLOGIQUE
élèves); dans le sang ou la lymphe, dans le liquide cœlomique des
Anoures, exposés à l'air durant les expériences, doivent apparaître aussi
des albumines étrangères qui inhibent le développement de l'œuf. —
L. Dehorne.
Problèmes généraux de la sexualité.
Chatton (E.) et Chatton {M^^ M.). — La sexualité provoquée expérimen-
talement chez un Infusoire : Glaucoma scintillans. Prédominance des
conditions du milieu dans son déterminisme. (C. R. Ac. Se., CLXXVI,
1091,1923.) [111
Correns (C). — Versuche bei Pflanzen das Geschlechlsverhàllnis zu
uerschieben. [Vortrag, gehaltenam 10 Dez. 1920 zur Feier des lO-jàhrigen
Bestehens der « Mendelska Sallstîapet » in Lund). (Hereditas, II, 1-24,
1921.) [222
Eidmann (Hermann). — Die Einwirkung der Ueberreife auf Eier von
Rana lemporaria. (Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 97-108.) [333.
Fisher (N. F.). ■ — The influence of the gonad hormones on the séminal
vesicles. (The Amer. J. Physiol., LXIV, No. 2, April 1922, 244-251,
1 tableau.) [443
Goldschmidt (Richard). — Die Eeifetheilungen der Spermatozylen in
den Gonaden inlersexueUer Weibchen des Schwammspinners. (Biolog.
Centralbl., LU, 1922, 301-302.) [555
Kahn (0- L.). — Influence des conditions extérieures sur la détermination
du sexe chez Asplanclina (en russe). (Izvestia Instituta e.xperimen-
talnoï Biologii, I, 54-60, 1921.) [666
Lipschutz (Alexander). — The so-called compensatonj hypertrophy of the
testicle after unilatéral castration. (The J. of Physiology, LYI, No, 6,
18 Oct. 1922, 451-458, 3 fig., 2 tableaux.) [777
Meisenheimer (J.). — Geschlecht und Geschlechter im Tierreiche. I. Die
nalûrliche Beziehungen. (Jena, Fischer, 896 pp., 737 flg., 1921.) [888
Ouspensky (V. J.). — Action de la température et du jeûne sur le dévelop-
pement des produits génitaux chez Hydra grisea (en russe). (Bull, de
l'Institut de Biologie Expérimentale, no 1, 1921, Moscou.) [999
Parhon (C. J.) et Parhon (Constance). — Sur Vinvolution estivale des
caractères sexuels secondaires du plumage chez le canard mâle et sur les
modifications parallèles du testicule chez le même animal. (C. R. Soc.
Biol., LXXXVII, 1227, Réunion roumaine, 1922.) [000
Pézard (A.), Sand (Knud) et Caridroit (F.). — Production expérimentale
du gynandromorphisme biparti chez les Oiseaux. (C. R. Ac. Se, CLXXV,
615.) [111
Serebrowsky (A. S.). — Essai d'analyse statistique du sexe. (En russe.)
IBxxW. de l'Institut de Biologie Expérimentale no 1, 1921, Moscou.) [222
— :j14 —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALIIÉ 57
Meisenheimer (J.)- — Sexes et sexualité dans le règne animal. I. Les
rapports naturels. — Dans ce manuel, l'auteur expose à fond le problème
de la sexualité, son apparition et son développement depuis la simple
division de la cellule jusqu'aux formes les plus compliquées, }>ar exemple
certaines formes de l'hermaphroditisme. Viennt'nt ensuite trois chapitres
qui traitent des organes de copulation, en commençant par les plus
primitifs jusqu'aux plus parfaits. Ensuite il est question des corré-
lations entre les organes de copulation mâles et les organes femelles.
D'autres chapitres traitent des différents organes secondaires servant à
l'acte de copulation, tels que différents organes stimulants, les organes
de volupté, etc., et les différents formes et moyens d'attraction sexuelle,
entre autres les caractères sexuels ornementaux. Dans un autre chapitre,
M. s'occupe des armes sexuelles, des luttes entre mâles pour la possession
de la femelle. Viennent ensuite les différentes dispositions pour préserver
les œufs et la progéniture et leur assurer la vie. Aux différents degrés
d'organisation sexuelle, nous voyons peu à peu tout le corps influencé
par les organes sexuels. Le polymorphisme des formes sexuelles, la
néoténie sont aussi traités. Les caractères sexuels spécifiques sont
transmis de génération en génération. L'auteur est opposé à l'idée de
la nature hermaphrodite primaire des vertébrés. Le dernier chapitre
traite de l'origine et du développement des caractères sexuels périphé-
riques et de la théorie de la sélection sexuelle de Darwin. Outre les exemples
connus, tirés de l'histoire naturelle des oiseaux, M. en donne d'autres
empruntés à l'histoire naturelle de l'homme : la préférence des formes
arrondies chez la femme, le petit pied de la Chinoise, la chevelure abon-
dante. Une bibliographie très riche, de 70 pages, complète le livre; il
contient de nombreuses illustrations et est très facile à lire grâce à un
style très clair; c'est un manuel très utile pour le spécialiste et en même
temps un livre qui peut facilement introduire le non-spécialiste dans ce
domaine. — Eléonore Brecher.
Serebrovsky (A. S.). — Essai iV analyse statistique du sexe. — On
connaît chez les animaux des cas de prédominance d'un sexe. En parti-
culier, chez les chevaux, qui font objet de cette étude de S., la différence
de nombre entre les individus o' et Ç n'est pas constante. Mais les
éleveurs reconnaissent souvent à certains animaux la tendance à donner
une progéniture dans laquelle un des sexes p£édomine. Partant de la
formule des erreurs probables (m = 0.4769 \/ 2 npq) de Laplace, et se
servant des dossiers des éleveurs de chevaux, S. se propose de vérifier
la théorie chromosomique du déterminisme du sexe. Il conclut de cette
analyse que les rapports des sexes dans les cas étudiés sont en accord
avec les prévisions théoriques fondées sur la probabilité égale des nais-
sances cf et Ç. Les discordances observées entre le rapport réel et le
rapport théorique (1:1) sont en accord parfait avec la théorie des erreurs
probables et ne demandent pas l'introduction d'autres correctifs dans
la théorie monochromosomique du déterminisme du sexe. — Boris
Ephrussi.
Fisher (N. F.). — Influence des hormones sexuelles sur les vésicules
séminales. — On ne trouve que rarement des spermatozoaires dans les
vésicules séminales du rat et du cobaye, les vésicules séminales ne sont
donc pas des réservoirs pour les spermatozoïdes et la sécrétion de la
prostate, quoiqu'on puisse parfois trouver du sperme dans leur coalenu.
— 315 —
S8 ANNÉE BIOLOGIQUE
Des granulations apparaissent dans les cellules des vésicules séminales
le 3 6 jour environ après la naissance, et la sécrétion s'établit vers le
20e jour. La production de vacuoles dans le voisinage des noyaux peu
de temps après la naissance ou après um' copulation excessive indique
l'activité sécrétoire. La greffe des vésicules séminales dans d'autres
parties du corps de l'animal n'arrête pas l'activité sécrétoire de l'épithé-
lium vésiculaire. La castration unilatérale ne produit aucune action sur
les vésicules, mais la castration bilatérale, pratiquée de bonne heure7
inhibe leur croissance; si elle est effectuée au contraire quand les vésicules
ont atteint leur développement normal, elle produit leur atrophie,
l'épithélium de cylindrique devient cubique, mais sans que les processus
sécrétoires soient totalement inhibés, les couches musculaires subissent
par contre une hypertrophie considérable. Les greffes ovariennes chez
les mâles normaux n'ont aucune influence sur les vésicules séminales,
qu'elles soient sous-cutanées ou intrapéritonéales, du moins pendant
des périodes de 3 à 5 mois. — Paul Boyer.
Lipschiitz (Alexander). — La prétendue hypertrophie compensatrice du
testicule après castration unilatérale. — Si l'on pratique une hémicastra-
tion précoce sur le lapin, la différence de poids du testicule restant et
de celui d'un lapin normal est d'autant plus faible que l'animal est plus
âgé et plus près de la maturation testiculaire complète. Il n'y a non seu-
lement pas d'hypertrophie de nature endocrinienne du testicule restant,
mais pas du tout d'hypertrophie. On ne note pas de signes de déficience
des hormones sexuelles. Il faut donc invoquer un autre facteur pour
expliquer la croissance accélérée du testicule restant qui atteint son poids
maximum beaucoup plus vite que normalement. — Paul Boyer.
Parhon (C I.) et Parhon (Constance). — Sur V involution estivale des
caractères sexuels secondaires du plumage chez le canard mâle et sur les
modifications parallèles du testicule chez le même animal. — Chez le
canard, vers la fin de l'été, le plumage du mâle prend un caractère
intermédiaire entre le plumage du reste de l'année et celui de la femelle.
Parallèlement, les testicules diminuent de volume, leur couleur devient
jaune ocre, la spermatogénèse est moins abondante, les cellules des tubes
séminifères et les cellules interstitielles se chargent de granulations
graisseuses; la glande interstitielle est plus développée que pendant le
printemps. L'administration quotidienne pendant les mois de mai et de
juin de 25 mgr. de poudre thyroïdienne ne modifie pas l'involution
estivale. — H. Cardot.
Ouspensky (V. J.). — Action de la température et du jeûne sur le déve-
loppement des produits génitaux chez Hydra grisea. — Deux opinions. prin-
cipales sur la question du développement de la sexualité chez les hydres
régnent actuellement en biologie. D'après une de ces théories (R. Hert-
w^iG, Frisghgolz, Krapfenbaum, Koch, Witney, Annandoll) la
température est le facteur principal du développement des produits
génitaux. D'après l'autre (Nussbaum, Schulz) ce facteur est le jeûne.
Ou. a entrepris une série d'expériences sur Hydra grisea en mettant
les cultures dans différentes conditions de température et de nutrition
et en combinant ces deux facteurs. L'auteur a pu obtenir ainsi le déve-
loppement de la sexualité chez l'hydre sous la seule influence de la
température, en transportant les animaux à des températures plus
— 316 —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITE 59
élevées. Les pi'oduits génitaux ne se forment qu'à partir de 13° C. Les
températures basses (ôo-lO» C.) empêchent leur développement. Quant
au jeûne, il n'a aucune influence sur le déterminisme de la sexualité.
Il ne fait que varier l'intensité du processus. Les individus bien nourris
forment de 5 à 7 œufs et testicules; les individus inanitiés n'en forment
qu'un d'ordinaire. — Boris Ephrussi.
Kahn 0. L.). — Influence des conditions extérieures sur la détermination
du sexe chez VAsplanchna. — Dans la question, déjà vieille, de la déter-
mination du sexe chez les Rotifères, l'auteur part des résultats obtenus
par INIiTCHELL (1913) et surtout des conclusions de cet auteur qui, en
expérimentant les effets de l'inanition, a remarqué que seul le passage
brusque d'un régime abondant à la pénurie de nourriture provoque
l'augmentation du nombre de mâles dans les cultures : l'inanition chro-
nique n'a aucun effet. D'autre part, Goldschmidt (1913) explique la
variété des agents qui provoquent chez les Rotifères l'apparition de
mâles, en supposant que c'est là une réaction unique à tous les change-
ments du milieu, quels qu'ils soient, pourvu qu'ils soient suffisamment
brusques et dépassent un certain seuil. S'inspirant de cette idée, K. a
expérimenté sur deux espèces d'Asplanchna, A. inlermedia et A. bright-
wellii, le passage de l'eau d'un étang dans celle d'un autre. Deux séries
d'expériences ont été faites. Dans la première, des cultures ne contenant
que des femelles productrices de femelles étaient transportées dans le
milieu étranger; aussitôt les productrices de mâles apparaissaient, avec
un pourcentage croissant jusqu'à 80 % dans les premiers jours (le
nombre d'individus comptés était chaque jour en moyenne 60 à 70);
ce pourcentage diminuait ensuite et, au bout d'un certain temps (8 à
10 jours), les productrices de mâles disparaissaient complètement de
nouveau. Dans la seconde série, des femelles isolées étaient examinées;
après s'être assuré que l'individu donné ne produisait dans l'eau de son
milieu naturel que des générations femelles parthénogénétiques, on le
transportait dans le milieu étranger. Dans 10 expériences sur 11, il a été
constaté que, immédiatement après le transfert, l'individu fournit 2 à
5 productrices de mâles, après quoi viennent de nouveau des générations
de femelles parthénogénétiques. Les expériences ont donc confirmé
l'idée initiale du changement brusque du milieu comme facteur de la
détermination du sexe. — M. Go ld s mit h.
Eidmann iHermann). — L'influence de la surmalurilé sur les œufs
de Rana temporaria. — Etendant le champ de recherches de R. Hertwig
sur l'influence de la surmaturité des œufs de Rana esculenta sur la déter-
mination des sexes, l'auteur fait des expériences analogues avec les
oeufs de Rana temporaria.
Durant le développement, la gonade droite prend presque toujours le
devant sur la gonade gauche (ainsi que cela a été décrit pour Rana
esculenla). Une différence entre les deux sexes est rarement perceptible
pendant la métamorphose et même dans la période suivante. Toutefois
le testicule se distingue souvent par la présence d'amas de cellules pigmen-
taires. Les œufs fécondés normalement se développent en mâles et
femelles en proportions à peu près égales (18 contre 23). Les œufs trop
mûrs provenant des mêmes individus accusent une prépondérance mani-
feste de mâles (26 encontre 2 Ç), ainsi qu'un accroissement considérable
du nombre d'indifférents, ces derniers se transformant, au fur et à mesure
— 317 —
60 ANNÉE BIOLOGIQUE
du développement, en mâles. Le protoplasma seul et non le noyau est
atteint par la surmaturité. Un sperme trop mûr agit comme le sperme
frais, ce qui résulte du fait même que les spermatozoïdes sont virtuelle-
ment presque complètement dépourvus de protoplasma, le peu de ce
dernier qu'ils possèdent ne jouant aucun rôle dans la fécondation et le
développement ultérieur. — B. Soukatchoff.
Pézard (A.), Sand (Knud) et Caridroit (F.). — Production expérimenlale
du gynandromorphisme biparti chez les oiseaux. — Les oiseaux chez
lesquels il se présente sont toujours des hermaphrodites. Les auteurs le
réalisent expérimentalement en greffant un ovaire chez un coq au
préalable dépouillé d'une partie de ses plumes; celles qui repoussent
offrent les caractères des plumes de la femelle : couleur et forme. —
L. Dehorne.
Goldschmidt (Richard). — Les divisions de maturation des spermalo-
cytes dans les gonades intersexuelles de la femelle de F Araignée aquatique.
— Notice complémentaire à l'ouvrage principal de l'auteur sur la trans-
formation de l'ovaire en testicule chez une araignée aquatique
intersexuelle (Zeitschr. f. ges. Anatomie, 1922). Le nombre des chromo-
somes dans les divisions de maturation des spermatocytes dans la
gonade d'une femelle intersexuée est de 31. L'intersexualité n'a rien
à faire, chez l'animal étudié avec les particularités concernant les chro-
mosomes. — B. Soukatchoff.
Correns (C). — Recherches, chez les plantes, des conditions qui modifient
la proportion numérique entre les sexes. — On admet, d'une façon géné-
rale, que la proportion entre les deux sexes est de 1 : 1 et qu'aucune
action extérieure agissant sur les cellules germinatives ou sur l'embryon,
ne peut intervenir dans la détermination sexuelle.
A la suite de diverses recherches avec des plantes, et en particulier
avec Melandrium, et se basant aussi sur les données fournies par certains
auteurs, C. met en évidence certaines conditions nouvelles capables
de modifier la proportion numérique entre les sexes. Celle-ci n'est pas
invariable pour une espèce ou une famille donnée, comme on l'a long-
temps cru, et apparaît au contraire comme résultant de conditions
très compliquées, dont nous ne saisissons pas toujours la portée exacte.
L'âge de la plante, au moment de la fécondation, est à considérer, et,
sous ce rapport, les résultats de C. ont une certaine analogie avec ceux
de Hertwig chez les Grenouilles. Ensuite, le rapport numérique entre
les cellules mâles et les cellules femelles peut déjà s'être écarté de la
proportion 1 : 1 au moment de la fécondation, et, parmi les causes
capables de provoquer cet écart, il faut noter une inégalité de résistance
des zygotes mâles et femelles.
Ces deux conditions sont, cela va sans dire, indépendantes l'une de
l'autre et d'une efficacité très variable, suivant la constitution hérédi-
taire des individus, dans la rapidité avec laquelle les cellules germina-
tives aboutissent à la formation de la cellule œuf. En outre, beaucoup de
conditions tombent sous le coup du hasard. — ■ Arnold Pictet.
Chatton (E.) et Chatton (M^^^ M.). — La sexualité provoquée expé-
rimentalement chez un Infusoire, Glaucoma scintillans. — Maupas a
montré l'existence chez les Infusoires (cultures pedigrees) d'un rajeunis-
— 318 --
>
REPRODUCriON ASEXUÉE — RÉGÉNÉRATION — GRliFFE (Vl
sèment nécessaire, cyclique, dépendanl d'un nombi*e de Ijipartitions
propi'e à chaque espèce, complètement indépendant des conditions exté-
rieures. Les recherches de Calkins, Woodruff, Baitzell, Erdmann,
ont conduit à la découverte d'une endomyxie périodique qui, loin
d'ébranler la loi établie par Maupas, ne fait que lui donner appui.
Metalnikow soutient que les dépressions du pouvoir de multiplication
qui conduisent à l'endomyxie ne sont pas périodiques et ne sont pas
indépendantes des conditions extérieures. P. Enriques nie la sénescence
fatale qui conduit à la conjugaison et attribue celle-ci à l'action exclusive
des facteurs externes. Pour Zweibaum, le facteur essentiel de la conju-
gaison des Paramécies est l'inanition, à ce facteur s'ajoute un facteur
adjuvant : la teneur des sels du milieu. Les résultats des recherches
faites jusqu'ici sont insuffisamment démonstratifs. C. et C. les ont
reprises en s'adrossant à une espèce, Glaucoma scinlillans, où la conju-
gaison est rare. Grâce à une technique plus rigoureuse les auteurs ont
réalisé une culture pedigree entretenue par une seule espèce bacté-
rienne. Les lignées se perpétuent sans altération du pouvoir de multi-
plication si l'on a soin d'effectuer des repiquages tous les huit jours.
Lorsqu'on abandonne une culture à elle-même, la multiplication. cesse
par épuisement du milieu nutritif autant que par intoxication. Dans
ces conditionsj la conjugaison peut apparaître précédant de 24 ou
36 heures l'arrêt de la multiplication. Si le défaut de nourriture et la
toxicité du milieu paraissent jouer un rôle primordial dans l'apparition
de la conjugaison, les exceptions montrent que ces conditions néces-
saires ne suffisent pas à elles seules à la déterminer. L'analyse des
milieux a montré que ceux où elle apparaît ont une teneur en Ca plus
élevée. En ajoutant du CaCl'^ aux milieux de culture où la conjugaison
n'est pas manifeste, on déclanche le phénomène. On peut donc pro-
voquer expérimentalement et à volonté chez le Glaucoma scinlillans le
phénomène de la sexualité. Le concours de deux facteurs au moins est
nécessaire : déséquilibre trophique, teneur du milieu en certains sels.
Le cycle de Glaucoma scinlillans dépend donc dans une certaine mesure
des conditions extérieures. — L. Dehorne.
Reproduction asexuée. — Régénération. — Greffe
Ephrussi (Boris) et Lwofî (André). — Sur la double périodicilé cyclique
de la zone de division chez un Cilié, Colpidium colpoda, mise en évidence
par la réversion de la scission. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 930, 1923.) [111
Koppanyi (Theodor) and Weiss (Paul). — Funktionnelle Regeneralion des
Rûckenmarkes hei Anamniern. (Anz. Akad. Wissensch. Wien, n" 84,
1922.) - [222
Nobécourt (P.). — Une germinalion anormale de la conidie du Cyslopus
candidus Lér. (Bull. Soc. Linn. Lyon, II, 38, 1923.)
[Les zoospores, pour une cause inconnue, n'ont pu s'échapper de
la conidie et ont germé à son intérieur, en donnant 7 filaments qui
ont perforé la membrane conidienne. — P. Remy.
— 319 —
62 ANNÉE BIOLOGIQUE
Weber (A.)- — Altérations des noyaux et des formations astériennes dans
les œufs de Triton greffés sur adultes. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII,
1333, 1922.) [333
a) Weiss (Paul). (Ibid.) — Transplantation enlwickeller Extremilûten bel
Amphibien. (Anzeig. Akad. Wissensch. Wien, nos 79 à 82, 1922.) [444
b) — — Die Funktion Iransplantierter Aniphibienexlremitâten. (Ibid.)
[555
c) — — Régénération an Iransplantierter Extremitâten enlwickeller
Amphibien. (Ibid.) [666
d) ■ — — Abhângigkeit der Régénération entwickelter Amphibienextre-
mitâten uom Nervensysteni. (Ibid.) [777
Wiesner (Berthold P.). — Die Funktionsfâhigkeit autophor Iransplan-
tierter Ovarien bei Ratten [Epimys norvégiens). (Anz. Akad. Wissensch.
Wien, no 94, 1922.) [888
Reproduction asexuée.
Ephrussi (Boris) et Lwofî (André). — Sur la double périodicité cyclique
de la zone de division chez un Cilié, Colpidium Colpoda, mise en évidence
par la réversion de la scission. — Chatton (1921) a pu créer par un
procédé expérimental une race d'Infusoires distomes : des Glaucoma
scinlillans en division sont portés du milieu de culture normal (décoction
de foin dans l'eau distillée) dans une solution de bromure de sodium
160/100«, où ils sont laissés dix minutes, puis reportés dans le milieu de
culture. Au bout de cinq minutes, on constate un effacement progressif
du sillon de scission, puis la refonte des deux moitiés en un individu
unique porteur de deux bouches. Celles-ci, primitivement sur un même
méridien, se trouvent alors sur un même parallèle, comme si l'un des
individus fds avait glissé sur l'autre. Ces infusoires distomes peuvent se
multiplier indéflniment par scissiprité et, bien qu'un certain nombre
reviennent à l'état monostome, on peut conserver cette race par repi-
quage d'individus distomes tous les quinze jours. S'inspirant de ce
procédé expérimental, E. et L. obtiennent des Colpidium Colpoda à
deux bouches en les transportant du milieu où ils vivent (milieu de
Peters additionné de B. coli tués par là chaleur) dans un bouillon salé
hypertonique (2,8 NaCl). Mais il y a plus : C. Colpoda, soumis au traite-
ment hypertonique, donnera naissance, lors de la scission, à deux indi-
vidus normaux s'il a été transporté dans le milieu hypertonique durant
les quatre premières heures qui suivent la division dont il provient.
Mais soumis trente minutes plus tard (soit 4 h. 30 au total) à l'influence
du milieu hypertonique, il évoluera, au moment de la scission, en Infu-
soire distome; il en sera ainsi pour tout Infusoire jusqu'à 6 h. 30 après
la division initiale. Puis le traitement reste sans effet sur le Colpidium
jusqu'à 9 heures, car il donnera, lors de la scission, des individus-fds
normaux. Après 9 h. 30, le traitement provoque de nouveau la forma-
tion d'Infusoires doubles.
Entre 4 h. 30 et 6 h. 30 après la division initiale, il existe donc dans
— 320 —
REPRODUCTION — ASEXUÉE RÉGÉNÉRATION — (iREFFK 03
le Colpidium une zone de division. Celle-ci disparaîtra pour réapparaître
environ 3 heures plus tard. Or, dans les conditions normales, il y a un
intervalle de 10 heures entre deux divisions successives. L'expérimen-
tation met donc en évidence l'existence d'une zone de division qui,
dans les conditions normales, n'aboutit pas à la scission et reste inaperçue;
elle se manifeste dans les conditions de l'expérience par la formation
d'individus distomes. Ce ne sont pas les conditions expérimentales qui
la déterminent puisque le Colpidium a vécu jusqu'au moment de son
transport dans des conditions normales. — L. Dehorne.
= Greffe el régénération.
a) Weiss (Paul). — Transplantation des pattes entièrement développées
chez les Amphibiens. (Analysé en même temps que les suivants.)
b) — — Etat fonctionnel des pattes transplantées d' Amphibiens.
c) — — Régénération des pattes transplantées chez les Amphibiens.
d) — — Rapport entre la régénération des pattes et le système nerveux.
a) Les larves de Salamandra maculata, contrairement aux larves
d'Anoures, présentent à la naissance des pattes complètement diffé-
renciées et fonctionnelles. W. a fait sur ces larves, âgées de quelques
jours, des expériences de transplantation autophorique (Przibram) et
autoplastique. La technique opératoire est simple : on pratique un tout
petit orifice dans la région inguinale ou axillaire et on y introduit l'extré-
mité proximale d'une patte antérieure, voire postérieure venant d'être
amputée au ras du corps sur le même animal. La tension musculaire
autour de l'orifice est telle qu'elle empêche la chute du greffon. La
position et l'orientation de celui-ci ont été variées de diverses façons :
ainsi, la patte antérieure était greffée auprès de la patte postérieure,
soit telle que, soit retournée, ou bien c'était la patte postérieure qu'on
greffait en avant en la retournant ou non; ou bien encore on coupait
les deux pattes du même côté du corps et l'on plantait l'une à la place
de l'autre, etc. Au bout de peu de jours, la plaie était cicatrisée, les
pattes greffées, bien vascularisées, continuaient à croître aussi bien ou
presque aussi bien que celles non amputées et subissaient la métamor-
phose en même temps que celles-ci.
b) Les pattes transplantées deviennent au bout de peu de temps
actives et fonctionnelles. Une patte antérieure, greffée à la place d'une
patte postérieure amputée du même côté, fonctionne exactement comme
celle-ci. Si, au lieu d'être greffée à la place, elle est greffée à côté d'une
patte postérieure, les mouvements qu'elle exécute sont synchromes de
cette dernière; jamais on ne la voit se mouvoir de façon indépendante.
Les mouvements du greffon sont la reproduction exacte, qualitative-
ment et quantitativement, des mouvements du membre resté en place,
et ce quelle qu'en soit l'orientation. Quand une patte est greffée à la
place d'une autre, celle-ci ne tarde pas à régénérer, et dans ce cas aussi
il y a concordance parfaite des mouvements du greffon et de la patte
régénérée.
c) Aussitôt après la transplantation, ou un certain temps après
(l'intervalle du temps ne paraît avoir aucun effet sensible), W. amputait
de nouveau les pattes greffées, et ce afin de voir si les caractères du
— 321 —
64 ANNÉE BIOLOGIQUE
moignon régénéré varient suivant la zone où la greffe a été pratiquée.
Une patte postérieure greffée dans la région scapulaire régénère un pied
à 5 doigts, une patte antérieure greffée dans la région inguinale régénère
une main à 4 doigts. Les caractères primordiaux ne sont donc pas
modifiés. L'orientation et les dimensions de la patte régénérée sont
exactement comme avant l'amputation. Quand on ampute à la fois une
patte non greffée et une patte greffée à ses côtés, elles régénèrent toutes
les deux, mais la régénération est toujours plus rapide pour la patte
antérieure, qu'il s'agisse ou non d'un membre transplanté. Quand
les deux pattes sont fusionnées à la base, et que la section est faite à ce
niveau, les deux pattes réapparaissent après la régénération, et elles
sont orientées l'une par rapport à l'autre comme avant l'amputation.
d) Les expériences ont été faites sur des Triton crislaius adultes; on
amputait les pattes antérieures des deux côtés du corps, mais d'un
côté on laissait le plexus nerveux intact (témoin), et de l'autre on le
sectionnait. Ou bien on coupait la moelle épinière, ou encore on détrui-
sait le nerf brachial sur un trajet plus ou moins long. Il s'est montré que
la présence de nerfs intacts est indispensable pour la régénération, mais
pas l'innervation totale, une partie suffît; d'autre part, il est indifférent,
pour la « qualité » du membre régénéré, que ce soit un nerf plutôt qu'un
autre. — A. Drzewina.
Wiesner (Berthold P.). — Le pouvoir fonctionnel des ovaires après
transplantation autophorique chez les Epiniys norvégiens. — • La trans-
plantation, soit autoplastique, soit homoplastique, est pratiquée de la
façon suivante : après laparatomie latérale, on ouvre l'utérus, on y intro-
duit l'ovaire débarrassé de sa capsule,~et afin d'en éviter la chute, on lie
l'utérus, sans avoir recours à aucune fixation artificielle (transplantation
autophorique). Quand les ovaires sont enlevés puis greffés sur le même
surmulot, l'opération réussit parfaitement, et dans la suite seul le nombre
de nouveau-nés est plus faible que normalement. Quand on transplante
l'ovaire d'un animal sur un autre, cet ovaire dégénère au cas où les
ovaires mêmes du Surmulot opéré ont été laissés en place. Mais au
cas où ceux-ci sont excisés, l'ovaire transplanté conserve son pouvoir
fonctionnel et assure la progéniture. II en est de même quand on
échange les ovaires des femelles de lignées différentes, ou même appar-
tenant à des races de couleur différente. Une femelle albinos portant
un ovaire d'une Ratte pigmentée, après avoir été accouplée avec un
mâle albinos, a donné des petits pigmentés. Ceci indiquerait que le
porte-greffe n'a pas d'effet sur la progéniture, et prouverait aussi que
cette dernière ne provient pas d'un fragment d'ovaire du porte-greffe
qu'on aurait laissé en place par inadvertance. — A. Drzewina.
Koppanyi (Theodor) et Weiss (Paul). — Régénération fonctionnelle
de la moelle épinière chez les Anamniens. — Après section de la moelle
épinière chez des Carassius vulgaris Nilss adultes, et des larves âgées de
Triton alpesîris Laur, il y a eu d'abord paralysie presque complète.
Mais au bout de 2 mois, les Poissons opérés nageaient normalement, et
les Tritons, après 5 à 7 semaines, présentaient des mouvements parfai-
tement coordonnés, et se métamorphosaient comme d'habitude (Loeb
l'avait déjà signalé pour l'Axolott). Chez les animaux sacrifiés plusieurs
mois après, l'étude histologique a montré une reconstitution complète
— 322 —
HÉRÉDITÉ — HYBRIDATION 65
des voies nerveuses; certaines des fibres régénérées offraient un trajet
anormal, mais, de façon générale, l'image histologique de la moelle
épinière régénérée ne différa '.t guère d'une moelle épinière normale. —
A. Drzewina.
Weber (A.)- — Alléralions des noyaux el des formations aslériennes dans
les œufs de Triton greffés sur adultes. — Dans les œufs greffés sur Triton
adulte, la première altération est une modification de l'aster, coïnci-
dant avec l'immobilisation des pronucléi qui semblent encore parfaite-
ment intacts. Après action prolongée du milieu intérieur, les pronucléi
et les noyaux spermatiques accessoires se ratatinent comme s'ils étaient
plasmolysés. Lorsque les œufs sont remis dans l'eau pure, la membrane
nucléaire disparaît et il y a mélange du plasma astérien au caryoplasma.
— H. Cardot.
Hérédité. — Hybridation
Akerman (A.). — Unlersuchungen iiher Bastarde zwischen EpiloMutn
hirsutum und Epilobium montanum. (Hereditas, II, 99-112, 1921.) [71
Costantin (J.). — La dégénérescence des plantes cultivées et Vhérédité des
caractères acquis. (Ann. Se. nat.. Bot., sér. 10, IV, 267-297, 1922.) [70
Cuénot (L.), Lienhart (R.) et Mutel (M.). — Expériences montrant la
non-hérédité d'un caractère acquis. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 611.) [70
Fejérvary-Langh (M»^® A. M. V.). — Ueber Xenopus-Hybriden. (Verhandl.
d. zool. botan. Gesellsch. Wien, LXXI, 140-145, 5 fig., 1922.) [71
Gante (Th.). — Ueber eine Besonderheit der Begrannung bei Fatuoid-
Helerozygoten. (Hereditas, II, 410-415, 1921.) [69
Hallqvist (Cari). — The inheritance of the flower colour and îhe seed
colour in Lupinus angustifolius. (Hereditas, II, 299-363, 1921.) [68
Hammarlund (C). — Ueber die Vererbung anormaler Ahren bei Plantago
major. (Hereditas, II, 113-142, 1921.) [69
Kristoîîerson (Karl B.). — Spontaneous crossing in the Garden Bean,
Phaseolus vulgaris. (Hereditas, II, 395-400, 1921.)
[Donne des renseignements sur la proportion des hybrides dans les
croisements spontanés de haricots, avec considérations relatives à la
culture et au triage des semences. — ■ Arnold Pictet.
Lécaillon (A.). — La tendance à Valbinisme chez les Hybrides de Canard
Pilel mâle [Daflla acuta L.) et de Cane sauvage [Anas boschas L.).
(G. R. Ac. Se, CLXXVI, 164, 1923.) [71
Mohr (Otto L.). — A case of hereditary Brachyphalangy utilized as évidence
in forensic Medicine (Hereditas, II, 290-298, 1921.) [70
Nilsonn (Martin P.). — The Race Problem of the Roman Empire. (Here-
ditas, II, 370-390, 1921.)
[Ne se prête pas à une analyse brève. — Arnold Pictet.
— 3?3 —
ANN. BioL. — T. in, FASC. 3 il9::i2- 1923). 5
66 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Nilsson-Ehle (H.). — Forlgeselzle Unlersuclningen iïber Faluoïd-miila-
lionen beim Hafer. (Hereditas, II, 401-409, 1921.) [69
Ossian Dahlgren (K. V.)- — Vererhungsver sache mil einer Banlblâllrigen
Barbarea vulgaris. (Hereditas, II, 88-98, 1921.) [68
Rasmuson (Hans). — Beitrage zu einer genelischen Analyse zweier Godelia-
A'rlen und ihrer Baslarde. (Hereditas, II, 143-289, 1921.) [66
Waaler (Georg H. M.). — The location of a new second Chromosome Eije
colour gène in Drosophila melanogasler. (Hereditas, II, 391-394,
1921.) [66
Waaler (Georg H. M.). — Un nouveau gène de la coloration des yeux
localisé dans le second chromosome chez Drosophila melanogasler. — D'un
croisement, entre une femelle, hétérozygote pour les gènes récessifs
sex-linked : éosine et vermillon (couleur des yeux) et bifurques (poils;
forked bristles), par un mâle éosine-vermillon-forked, W. a obtenu,
sur un total de 120 Mouches, 2 femelles et 4 mâles dont les yeux
étaient d'une couleur"* brun pâle différant passablement de tout ce
que l'on pouvait attendre de cette série en fait de coloration des yeux.
Des élevages de cette mouche ont permis à W. d'en extraire une race
pure.
Supposant que l'apparition de ce caractère « œil brun » [bw) soit le
résultat d'une mutation nouvelle, W. entreprend une série de croise-
ments dans le but de déterminer à quel chromosome appartient le gène
bw. Un premier croisement : Ç bw x (f hétérozygotes pour S (Star)
localisé dans le 2^ chromosome, et pour D (Dichaete), dans le 3®, a eu
pour résultats: tous cT et Ç avec yeux rouges, ce qui montre d'abord
que le gène bw est récessif et non sex-linked. Un second croisement: Ç
SD provenant du couple précédent x cf yeux bruns, amène W. à déter-
miner ainsi que le gène brun est localisé dans le second chromosome.
Enfin, d'autres croisements, où entrent en ligne les caractères Star,
Dichaete et black, précisent, par l'évaluation des valeurs de linkage,
que le gène « œil brun » est localisé au côté droit du second chromosome.
Continuant ses expériences, W., à la suite de nouveaux croisements
« plexus )) et « brown », est à même de préciser encore qu'il y a, dans
le chromosome, une distance de 3,8 unités entre ces deux gènes, ce qui
place le gène œil brun à 102,1. — Arnold Pictet.
Rasmuson (Hans). — Contribution à l'analyse génétique de deux
espèces du genre Godetia. — Ces recherches, de grande envergure, se sont
portées sur l'étude de la constitution génétique de Godetia Whitneyi
et de G. amœna, tant par hybridation de ces deux espèces que par
croisements entre races de l'une et de l'autre. Dans les croisements
entre races de Whitneyi, R. a considéré les caractères de la couleur des
fleurs et de la feuille, des dimensions de la corolle, de la forme des feuilles,
de l'aptitude à la croissance, des fleurs simples et doubles. En ce qui
concerne la couleur des fleurs, il a été mis en évidence un certain nombre
de paires de gènes qui sont les suivantes ;
A-a; aa fleurs avec marques jaunes, A A et Aa non jaunes.
B-b; B producteur du lilas pâle.
— 324 —
IIKRKDITK — HYBRIDATION 67
C-c; C producteur du rose, les hétérozygotes étant souvent pâles,
presque blancs.
D-d; D seul n'a pas d'effet appréciable; il produit le lilas avec B ou G.
E-e; E producteur du rouge.
F-f; F seul n'a pas d'effet appréciable, mais donne avec E le type
de fleurs avec taches rouges.
G-g; G produit un point rouge au centre du pétale, les fleurs Gg
possédant un point plus petit.
H-h; H constitue un facteur d'agrandissement du point rouge produit
par G, mais sans avoir d'action par lui-même.
I-i; I producteur, mais probablement seulement avec B, de la cou-
leur rose lilas.
Il y a linkage entre : B-b et E-e; E-e et G-g; C-c et F-f; B-b, E-e,
G-g sont localisés dans la même paire de chromosome, tandis que G-c,
et F-f sont chacun localisés dans une autre paire.
En ce qui concerne les dimensions de la corolle, R. montre que les
fleurs portant aa ont une corolle en moyenne plus petite que celles
portant A. Quant au type à fleurs simples, il se montre plus ou moins
complètement dominant de celui à fleurs doubles. Pour ce qui est de
la couleur des feuilles, il en a été constaté la ségrégation dans plusieurs
croisements, bien qu'on n'ait pu les classer exactement; la couleur
foncée domine la couleur claire, quoique probablement incomplètement
et, en définitive, deux paires de gènes sont en action.
Au sujet de la forme des feuilles, R. a remarqué une certaine varia-
bilité héréditaire, avec ségrégation apparente à F^; les gènes pour la
longueur et la largeur semblant indépendants. Enfin, la croissance
faible est récessive de la croissance forte, avec ségrégation simple à
F^, le gène R s'héritant indépendamment de E et de T (couleur des
fleurs). Dans les croisements entre races (Pamoena, R. n'a tenu compte
que de la couleur des fleurs et du type à fleurs doubles.
Une variété caractérisée par la présence d'un point rouge à la base
des pétales a été croisée avec une autre montrant un point lilas rouge
au milieu de cet organe, ce qui a donné des hétérozygotes possédant à
la fois les deux caractères, avec disjonction normale, à F^, dans la pro-
portion 1:2:1.
Il y a deux variétés à fleurs doubles dans l'espèce amoena : la première,
portant surtout des fleurs simples et peu de doubles, avec jamais plus
de 5 à 6 pétales, et la seconde où les fleurs doubles dominent numérique-
ment, avec un grand nombre de pétales; c'est ce dernier type qui est
dominant avec ségrégation 3 : 1 à F- et une paire de gènes U-u. La race
avec le point rouge à la base des pétales est toujours plus souvent
représentée par des plantes du type à fleurs doubles que celle avec le
point lilas rouge situé au milieu des pétales; les hétérozygotes pro-
venant du croisement entre ces deux variétés sont intermédiaires en
ce qui concerne la production du nombre des fleurs doubles.
Dans les croisements entre Wliiineyi et amoena, presque tous les hybrides
Fi furent complètement stériles, aussi bien en ce qui concerne le pollen
que les ovules, et ce fut la raison du petit nombre d'individus qui furent
obtenus à F2, où il a été constaté quand même une ségrégation des
caractères de la couleur des fleurs, taille de la plante, forme et couleur
des feuilles, ainsi que du caractère « fleurs doubles ». Les gènes de ce
dernier caractère et de celui de la couleur se comportent de la même
façon que dans les croisements entre races. — Arnold Pictet.
— 325 —
68 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Ossian Dahlgren (K. V.)- — Recherches de génétique avec une Barborea
vuhjaris à feuilles panachées. — Il s'agit d'une plante à feuilles panachées
que 0. a trouvée dans un jardin et qu'il a croisée avec deux individus
sauvages à feuilles uniformément vertes, A et B ; le croisement avec A
donna, à Fi, une cinquantaine de Barbarea vulgaris absolument
normaux quant à la couleur des feuilles; ils devinrent adultes
deux ans après. A F2, des individus panachés apparaissent. Dans deux
familles, ils sont dans la proportion de 7 panachés pour 28 normaux, ce
qui laisse supposer que l'on se trouve en présence d'une ségrégation
monohybride ; mais, dans la plupart des autres familles, la proportion,
des panachés est beaucoup trop faible (totalisation 1.639 normaux pour
144 panachés, c'est-à-dire à peu près 15 : 1), ce qui amène 0. à envi-
sager que le type vert soit déterminé par deux facteurs, dont l'absence
produit le type panaché. — Arnold Pictet.
Hallqvist (Cari). — Hérédité de la couleur des fleurs et des semences
chez Lupinus anguslifolius. — ■ Le matériel pur utilisé par H., dans dix.
croisements, présente une assez grande variation dans la couleur des
fleurs (bleue, bleu pâle, rouge bleuté, violette, blanche) à laquelle vient
s'associer une variation corrélative de la couleur des semences (brun
sombre, brun rouille, marbrées ou non, et blanches), c'est-à-dire 5 types
de semences; en outre, les croisements ont fait surgir 3 formes nou-
velles avec fleurs de couleur violette, rouge et rouge pâle. H. a porté
ses recherches sur l'hérédité de la couleur des fleurs en association avec
celle des semences, c'est-à-dire que, par exemple, une plante à fleurs
blanches et à semences blanches est croisée avec une plante à fleurs
bleues et à semences brun sombre marbrées, etc.; il y a ainsi 10 com-
binaisons de ces caractères dont la descendance, étudiée parfois jusqu'à
F^, amène aux conclusions suivantes :
Le facteur de couleur fondamental, R, est celui des fleurs rouges avec
semences brun rouille; les types portant rr ont des fleurs et des semences
blanches. Un facteur B, pour le bleu, donne avec R des fleurs rouge
bleuté et des semences brun sombre. V transforme le rouge en violet,
mais sans influence sur la couleur de la semence. B et V, lorsque pré-
sents ensemble, donnent le bleu complet; en l'absence de R, aucune
coloration n'est produite par aucun d'eux; la formule RBV est donc
nécessaire pour la production de la couleur bleue.
Un facteur F est indispensable pour produire le complet développe-
ment de toute couleur et, sans celui-ci, toutes les couleurs deviennent
diluées; bleu devient alors bleu pâle, rouge bleuté devient rouge pâle, etc.
Cependant, les formes diluées de violet et de rouge n'ont pas encore été
trouvées. La couleur des semences n'est pas influencée par ce facteur F.
Lin facteur M, qui rend les semences marbrées, a encore été mis en
évidence, et sa présence a pour effet d'assembler le pigment en certaines
parties de l'enveloppe de la semence pour le rendre plus clairsemé dans
d'autres, tandis qu'aucune marbrure n'est marquée lorsque M est
absent.
Les recherches concernant la relation entre les caractères de colora-
tion des semences et des fleurs ont permis de mettre en évidence l'exis-
tence d'un certain nombre de phénotypes, tels que : fleur bleue et
semence brun sombre, RRBBVVFF; bleu dilué et brun sombre,
RRBBVVff; violette et brun rouille, RRbbVVFF; rouge et brun
rouille, RRbbvvFF; blanche et blanche, rrBBVVFF ou rrbbVVFF, etc.
— 32G -
HÉRÉDITÉ — IIYim[DATIOxN 69
Pour ce qui est de la ségrégation des caractères, H. a noté quelque
déviation du mode normal, bien que, généralement, les proportions
voulues soient atteintes. Une remarque intéressante est celle qui concerne
la couleur blanche chez Lupinus cmguslifolius, qui ne doit pas être
considérée comme un cas d'albinisme, comme chez d'autres plantes
{Lailujnis, Anlirrhimim), mais vraisemblablement comme un phénomène
de dilution en relation avec la physiologie de la cellule.
Les résultats ont montré encore que trois des facteurs peuvent former
un linkage. Il y a linkage complet entre les facteurs B et F dans le
croisement: fleur bleu pâle-semence brun sombre (RRBBVVff) x fleur
violette-semence brun rouille (RRbbVVff), et, dans le croisement
rouge bleuté-brun sombre (RRBBvvFF) x violette-brun rouille (RRbb-
VVFF) entre les facteurs B et V; par ailleurs, V et F se disjoignent. —
Arnold Pictet.
Hammarlund (C.). — Sur V hérédité de Plantago major à épis anormaux.
— H. a étudié la descendance de deux variétés de cette espèce caracté-
risées par des épis anormaux. L'une de ces variétés possède des épis
dits « ramifiés », à ramification variable; la seconde variété porte des
épis non ramifiés, mais en forme de pyramide, avec des bractées en
forme de feuilles allongées et aplaties; les plus grosses bractées sont
situées à la base et les plus petites au sommet et, entre les deux sortes,
se trouvent des rangées d'autres bractées allant en diminuant graduel-
lement de taille de la base au sommet; c'est ce qui donne à l'épi une
forme pyramidale. Enfin, H. décrit encore un 3^ type, issu des croise-
ments, qu'il nomme « épi en rosettes », dont les bractées sont également
en forme de feuilles, mais alors plus fortement développées et à long
pédoncule embranché sur la tige de l'épi, qui est elle-même très
raccourcie. H. considère un facteur N s' opposant à la ramification
des épis; B, un facteur empêchant les bractées de se développer en
forme de feuilles; C, un facteur qui, lorsque B est absent, raccourcit
la tige de l'epi et produit la forme « en rosettes ». Le croisement :
ramifié x normal (nnBB x NNBB) a donné une ségrégation mono-
hybride à F2, où les modifications que subit le type ramifié sont ce
qu'il y a lieu surtout de retenir. Le croisement : pyramide x normal
(NNbbcc x NNBBGC) a donné alors, à F2, une ségrégation dihy bride,
avec 12 normaux, 3 rosettes et 1 pyramide, montrant la dominance du
type normal sur les deux autres, et du type à rosettes sur celui en
pyramide. Il y a lieu de noter que la variété avec épis en rosettes est
moins résistante aux conditions atmosphériques défavorables. —
Arnold Pictet.
Nilsson-Ehle (H.). — Recherches complémenlaires sur les mulalions
Jaluoïdes de F Avoine. (Analysé avec le suivant.)
Gante (Th.). — Sur une parlicularilé des épillels des faluoîdes de V Avoine.
— La variété faiuoïde d'Avoine, caractérisée par une plus forte crois-
sance de la « barbe » des épillets, et dont N. a déjà parlé précédemment
(1911), apparaît d'emblée comme une mutation et donne, une fois croisée
avec le type normal, une ségrégation mendélienne simple, avec une F'-
composée uniquement de fatuoïdes hétérozygotes, et une disjonction
régulière, à F,, en plantes normales, en hétérozygotes et en fatuoïdes
— •A-?-; —
70 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
(1:2:1). N. discute longuement la question de l'hérédité de ce type
aberrant, qu'il considère comme une véritable mutation mendélienne
spontanée et qu'il compare aux mutations speltoïdes du Froment, dont
il a parlé dans un autre travail.
Cependant G-, étudiant expérimentalement la descendance d'une
plante d'Avoine fatuoïde hétérozygote ayant des épillets à « double
barbe », conclut que cette variété n'appartient pas à une mutation,
mais qu'elle est le résultat d'une propriété particulière à une certaine
lignée de produire des individus ainsi modifiés. — Arnold Pictet.
Cuénot (L.), Lienhart (R.) et Mutel (M.). — Expériences monlranl la
non-hérédilé cViin caractère acquis. — Il a été définitivement démontré
que les mutilations d'organes ne sont pas transmissiblcs. Les preuves
de la transmission de l'effet des conditions de milieu, de l'usage et du
non usage, etc., sont très rares et des plus médiocres. La pi'oduction
expérimentale de la cataracte chez le Lapin adulte à la suite de l'ingestion
de naphtaline (Bernard et Charrin) peut entraîner des malformations
oculaires chez les fœtus quand on s'adresse à des Lapines gestantes
(Pagenstecher). De même, la crystallysine, — contenue dans le sérum
de la Poule préparée avec des cristallins de Lapin, — détermine chez les
fœtus des accidents oculaires variés, sans agir sur les yeux de la Lapine
gestante (Guyer et Smith). Voilà des caractères acquis. Sont-ils héré-
ditaires? GuYER et Smith d'une part, Duerst d'autre part l'affirment.
Cependant, les résultats obtenus par C-, L. et M. (procédé Pagenstecher)
prouvent nettement le contraire. — L. Dehorne.
Costantin (J.). — La dégénérescence des plantes cultivées et Vhérédité
des caractères acquis. — L'auteur propose une théorie de la dégénéres-
cence, spécialement applicable à la dégénérescence de la Pomme de
terre, qui fait jouer aux symbiotes ou aux conditions équivalentes à la
symbiose un rôle prépondérant dans la production de cette affection.
Un certain nombre de plantes que frappent les maladies de dégéné-
rescence sont des plantes vivaces, dont les ancêtres contractaient une
symbiose durable avec des endophytes de racines; le mode de culture,
le bouturage de régions indemnes des endophytes, a fait disparaître ces
derniers; la plante a par suite changé de caractère et en particulier
la Pomme de terre a cessé de faire des tubercules. Ces derniers persistent
cependant si des conditions équivalentes à la symbiose sont réalisées;
ce sont celles que les végétaux trouvent en montagne et sous les climats
rigoureux. Aussi, le remède aux maladies de dégénérescence est dans le
séjour qu'il convient de faire faire en montagne aux végétaux suscep-
tibles d'en être atteints; là ils acquièrent les caractères que les endo-
phytes avaient jadis conférés à leurs ancêtres, et, en raison du maintien
des caractères acquis, ils les conservent quand on les ramène en plaine. ,
F. MOREAU.
Mohr (Otto L.)- — f^'« cas de brachydactylie héréditaire comme témoi-
gnage en médecine légale. — M. relate un cas de brachydactylie hérédi-
taire grâce auquel, dans un jugement sur la recherche d'une paternité,
survenu en Norvège, le tribunal a pu déterminer la réalité de la filiation.
Un homme (Hans Olsen), reniant la paternité d'un flls adoptif, possède
une déformation bracliyphalangienne aux mains et aux pieds. L'enfant
adoptif (Ole Kristian), âgé de 8 mois au moment de l'enquête, est
— 328 —
HÉKÉDITK — liVBRIDATlON 71
atteint de la même malformation, tandis que la mère est absolument
normale, ainsi que ses parents et ses frères et sœurs. Ces points ont
été établis par des photographies et par des examens radiographiques.
Dans ces conditions, étant donné ce que l'on sait de l'hérédité de la
brachydactylie et de la rareté de cette déformation, le tribunal a admis
la paternité de Hans Olsen. — Arnold Pictet.
Feiérvary-Langh (Muce A. M. v.)- — Sur les hybrides de Xenopus. —
Description de 4 hybrides obtenus à l'aquarium de Berlin par croise-
ment entre Xenopus calcaratus Buchh. et Ptrs. et Xenopus Muelleri Ptrs.
Tous ces hybrides rappellent par leurs caractères morphologiques et
leur coloration l'espèce calcaratus, qui est donc dominante. La griffe
métatarsienne est plus ou moins bien développée. Au sujet des griffes,
l'auteur est d'avis que, loin de présenter un caractère archaïque, elles
sont une acquisition phylétique récente. — A. Drzewina.
Lécaillon (Albert). — La tendance à Valbinisme chez les Hybrides de
Canard Pilel mâle {Daftla acula L.) et de Cane sauvage [Anas boschas L.).
— L'albinisme total du plumage s'est produit chez 5 hybrides. Parmi
les 35 autres sujets (albinisme partiel), une tendance au mélanisme se
manifestait chez les femelles. La tendance à l'albinisme n'est pas le
fait d'organismes affaiblis comme on le croit, mais dépend de la même
cause que la tendance au mélanisme. Arnold Pictet (1912) a observé
des faits de même ordre chez les Lépidoptères. Certains individus
peuvent être « mélanisants » dans certaines parties des ailes, » albini-
sants » dans d'autres parties. — L. Dehorne.
Akerman (A.). — Recherches sur des hybrides d'Epilobium hirsutuni
par E. monlanum. — - Ce travail commence par un historique des
recherches faites depuis 1842 dans des croisements entre diverses races
d'Epilobium. A. a croisé Epilobium hirsulum par E. monlanum et a
commencé ses recherches en 1916, avec un matériel préalablement con-
trôlé comme étant homozygote. Dès le début de la germination, les
hybrides, à mesure qu'ils croissent, présentent de grandes différences
entre eux et avec les parents et cette différence s'accentue encore avec
la croissance; les différents caractères de ces hybrides sont étudiés, com-
parativement avec ceux des parents, sur des individus s' étant développés
pendant 3 années.
Alors que VEpilobium monlanum commence à fleurir et que ses
rameaux atteignent 60 à 70 centimètres de hauteur, les hybrides sont
restés nains, avec des rameaux mesurant à peine le 1/3 ou le 1/4 de ceux
des parents et, tandis que ces derniers ont une floraison abondante, les
hybrides n'émettent que des boutons, dont la plupart n'arrivent pas à
s'ouvrir et se fanent avant que la semence ait pu se développer. Il n'y
eut qu'un petit nombre de ces boutons qui arrivèrent à un développe-
ment assez avancé pour s'ouvrir et pour que le pollen vînt à maturité;
mais, dans ce cas, les pétales restèrent si petits que ce n'est qu'après
un examen attentif qu'on put les discerner.
La taille, la pilosité des feuilles et des tiges, la morphologie des feuilles
sont les principaux caractères étudiés. Les feuilles qui, chez les hybrides,
sont serrées les unes contre les autres, présentent un caractère parti-
culier, celui d'être courtes et bosselées; en outre, elles sont riches en
anthocyane, qui fait défaut dans les feuilles des parents. Compton (19L3
- 32 ) —
m L'ANNÉE BIOLOGIQUE
a observé, dans les mêmes croisements, que lorsque hirsulum est pris
comme mère, les mêmes formes naines et sans floraison apparaissent;
mais il ne mentionne pas la présence d'anthocyane.
Quelques hybrides furent plantés dans des pots et placés à l'ombre
d'un arbre, tandis que les autres poussèrent en pleine terre et au soleil
et A. remarqua alors une certaine différence entre les uns et les autres,
non seulement dans leur développement respectif, mais aussi dans le
développement de leurs caractères individuels. Ceux placés à l'ombre
se développèrent plus rapidement, leurs feuilles acquirent la particularité
bosselée à un moindre degré et leur teneur en anthocyane ne fut pas
aussi grande; en outre, la plupart des boutons s'ouvrirent et les pétales,
plus grands que chez les individus développés au soleil, atteignirent
même parfois une taille supérieure aux pétales de E. monlanum.
Dans ces conditions, A. se demande si l'on n'obtiendrait pas un déve-
loppement encore plus près du développement normal, en diminuant
davantage l'intensité lumineuse et c'est en effet ce qu'il put constater
en cultivant des hybrides nains sur une fenêtre au nord, où la lumière
était diffuse; grâce aussi à un arrosage abondant, ces derniers hybrides
se rapprochèrent passablement des E. hirsulum, surtout en ce qui con-
cerne les fleurs. A la suite de nouvelles recherches, A. entreprend de
déterminer expérimentalement le rôle de la lumière et de l'eau sur les
différentes formes hybrides; mais il y aura lieu de revenir sur ces ques-
tions. — Arnold Pictet.
Variation. — Mutation. — Adaptation
Anthony (R.) et Villemin (F.). — La lobaiion du rein fœlal chez les
Primales. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1245, 1923.) [77
Bœker (Hans). — Die Bedeulung der Ueberkreuzung der Schnabelspilzen
hei der Galtung Lodia. (Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 87-93.) [77
Cuénot (L.) et Mercier (L.). — Les muscles du vol chez les mulanls alaires
des Drosophilcs {Drosophila melanogasler Meig.) (C. R. Ac. Se,
CLXXVI, 1112, 1923.) [74
Dingler (Max). — Eine Schulzeinrichlung hei Arclia caja. (Biolog. Cen-
tralbl., XLII, 1922, 495-496.) [76
Jeannel (René). — Uévolulion de Vappareil copulaleur dans le genre
Choleva Latr. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1014, 1923.) [75
Konsuloîî (St.). — Ueber die Doppelaimung der Mûckenlaruen. (Biolog.
Cenlralbl., XLII, 1922, 188-192.) [76
Labbé (Alphonse). — La genèse des némalocysles des Nudibranches.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1508, 1923.) [75
Lapie (G. E.). — Les chenilles venimeuses et les accidents éruciques.
(Th. méd. iNancy, 193 pp., 3 pi., 1922-23). [76
— 33D -
VARIATION — MUTATION — ADAPTATION 73
Lundborg (H.)- — Hassenmischung. — Vermehrle Helerozijgolie {Gcn-
chaos). — Konstitulionsverànderungen. — Habilus aslhenicus sive para-
hjlicus {Zunahme der Korpergrôsse iisw.). — Tuberkulose. Eine Ursa-
chenkcUe. (Hereditas, II, 77-87, 1921.) [73
Nilsson-Ehle. — Ueber miilmassiiche parlielle Helerogamie bei deri
Spelloidmiilalionen des Weizens {III Unlersuchungen ûber Spelloid-
mulalionen beim Weizens). (Hereditas, II, 26-76, 1921.) [74
Phisalix (M'^^e m.). — ^g venin cutané muqueux du Bombinator pachypus
Fitz., var. breuipes Blasius. (Bulletin du Muséum d'Hist. Natur.,
fasc. 1, 40-45, 1923.) [76
Schiefferdecker (Paul). — Ucher die Ergebnisse meiner Arbeilen zur
Biologie des Menschengeschlechles. (Biolog. Centralbl., XL 11, 1922,
200-217.) [73
Schiefferdecker (Paul). — Sur les résultais de mes travaux sur la biologie
du genre humain. — Un résumé succinct des nombreux travaux de S.
dans le domaine de la biologie humaine, travaux embrassant la période
de 1903 à 1921. L'auteur expose tout spécialement les résultats acquis
et ses idées sur la peau avec ses organes et sur les muscles, le problème
des muscles du cœur humain et des deux races d'hommes : celle avec
des petits noyaux et celle avec des grands noyaux, les muscles de la
parole, la peau de la région des glandes parotides, la question du tissu
élastique (fibres chromophiles et chromophobes), les glandes cutanées,
la musculature lisse de la peau. — B. Soukatchoff.
Lundborg (H.). — Augmentation de la taille par le mélange des races
et prédisposition à la tuberculose. — 11 résulte des travaux d'un certain
nombre d'auteurs et des observations personnelles de L. que, dans
certaines circonstances, les hommes de taille élevée pris dans un pays
donné sont plus souvent atteints de la tuberculose par contagion que les
individus de taille moyenne de ce même pays. Cela ne veut pas dire que
tous les hommes grands deviendront tuberculeux. Mais L. recherche
quels sont les cas où l'augmentation de taille prédispose à cette maladie
et il démontre le rôle joué par les croisements entre certaines races.
Après avoir rappelé que certains hommes, certaines familles, voire
certaines races, sont beaucoup plus résistants que d'autres à la tuber-
culose par contagion, et que l'on rencontre, parmi les individus, des
degrés très divers d'immunité (dont l'origine est due à des motifs phéno-
typiques et génoty piques), L. fait ressortir que l'état constitutionnel
individuel résultant du croisement entre des peuples ou des races plus
ou moins rapprochées, ou plus ou moins semblables, c'est-à-dire des
croisements tendant vers une consanguinité plus ou moins grande, est
une des raisons importantes de l'accroissement de la taille; mais c'est
en même temps une des raisons de la formation de toute une série de
variations individuelles génotypiques, que L. comprend sous le nom
de « dégénération » et qui sont plus fréquemment prédisposées.
Cependant, on sait le rôle néfaste joué par certaines conditions de vie
(sous-alimentation, mauvaise hygiène, alcoolisme, etc.) pour diminuer
— 331 —
7 4 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
notablement le degré de résistance à la tuberculose. Or, L. a remarqué
que dans les familles ou races où ces mauvaises conditions font défaut
(quelques exemples sont cités), on trouve que les individus de grande
taille ne sont pas, pour cela, prédisposés à la tuberculose. — Arnold
PiCTET.
Nilsson-Ehle (H.)- — Sur la probabilité cVhéléro garnie partielle des
mutations speltoïdes du Froment. [III. Recherches sur les mutations spel-
loïdes du Froment.) — N. désigne par « mutations speltoïdes », des muta-
tions du froment ressemblant à l'épeautre. Ce travail a pour but l'étude
des résultats de l'apparition d'une hétérogamie partielle sur la propor-
tion numérique des descendants, dans un croisement mendélien de
Froment. C'est surtout dans la descendance des hétérozygotes speltoïdes
que l'on remarque certaines différences numériques dans la ségrégation
ordinaire de 1 type normal : 2 hétérozygotes : 1 mutant. Cette dernière
forme apparaît toujours en trop faible quantité. Dans un précédent
travail (1917), N. a montré comment cette diminution numérique du
mutant résulte en partie, dans la fertilisation, d'une élimination partielle
des gamètes speltoïdes mâles, ce qui entraîne par contre une augmen-
tation du nombre des plantes normales par rapport aux hétérozygotes.
De nouvelles données fournies par le présent travail confirment ce
point.
Mais, dans certaines séries de speltoïdes, l'élimination partielle des
gamètes speltoïdes mâles, bien que se manifestant, n'est quand même
pas suffisante pour expliquer les modifications numériques constatées
dans la proportion mendélienne régulière. Tel est le cas où le nombre des
plantes normales comparé à celui des hétérozygotes n'est plus en augmen-
tation, comme jusqu'à présent, mais en forte diminution; la faible pro-
portion des normaux est alors régulière et n'est pas compensée par
une augmentation des homozygotes speltoïdes. Enfin, dans une troi-
sième série, il arrive aussi que les plantes normales sont plus nombreuses
que les hétérozygotes et que les speltoïdes homozygotes y sont même
assez rares.
C'est ce qui amène N. à considérer l'hétérogamie partielle constatée
comme une seconde cause d'irrégularité dans la proportion numérique
normale et à envisager l'existence de cette hétérogamie dans les deux
sexes, et non seulement chez les mâles comme c'est le cas mis en évi-
dence par Saunders chez Malthiola.
N. admet encore la possibilité que l'hétérogamie partielle soit unfr
cause de sex-linkage partiel. i
L'absence d'hétérogamie dans certaines séries de speltoïdes et la pré-
sence du même facteur dans d'autres est probablement due au carac-
tère génétique spécifique, c'est-à-dire à l'extrême complication génétique
des mutations speltoïdes, car, plus le degré de complication génétique
est grand, plus grande est aussi la tendance à l'hétérogamie. Un croise-
ment : speltoïde non hétérogame par un hétérozygote hétérogame,
donne de nouveaux hétérozygotes dont la descendance n'est pas hété-
rogame. On peut donc supposer, comme origine de l'hétérogamie, une
altération cellulaire du mutant rendant plus difficiles les échanges
mendéliens de facteurs. — Arnold Pictet.
Cuénot (L.) et Mercier (L.). — Les muscles du vol chez les mutants
alaires des Drosophiles {Drosophila melanogaster Meig.). — Antérieure-
— 332 —
VARIATION — MUTATION — ADAPTATION 75
ment, M. a constaté la disparition totale des muscles vibrateurs chez des
Insectes aptères {Melophagus ouinus L.) ou à ailes réduites {Aplerina
pedestris Meig.). L'exemple de Cralaerhina pailida Gif., privée des muscles
du vol, mais dont les longues ailes dépassent l'abdomen montre que
l'absence de ces muscles ne correspond pas nécessairement à la réduc-
tion ou à l'absence des ailes. Les quatre mutants alaires de D. melano-
gasier : à ailes petites, ou rudimentaires, ou vestigiales, ou absentes
présentent des muscles à peu près normaux, en particulier les mutants
à ailes rudimentaires et les mutants aptères ont des muscles absolu-
ment normaux. En outre, la striation des muscles devenus inutiles
chez les derniers est maintenue. Les variations qui portent sur les ailes
n'expliqueraient nullement la perte de la faculté du vol. Au contraire,
les vai'iations numériques constatées dans les fibres des muscles vibra-
teurs peuvent expliquer la disparition progressive de ces muscles {Clier-
sodromia hirla), devenue totale chez les Aplerina, Cralaerhina, Melo-
phagus, etc., sans qu'il y ait eu nécessairement une atrophie corrélative
des ailes. Ici, la variation ne peut s'expliquer ni par l'usage, ni par
l'utilité, ni par l'adaptation, « l'espèce s'arrange comme elle peut des
résultats de l'orthogénèse régressive «. — L. Dehorne.
Labbé (Alphonse). — La genèse des némalocysles des Niidibranches. —
L'extrémité des cirres des Nudibranches est occupée par un cnidosac
où s'accumulent les nématocystes provenant des Cœlentérés dont ces
animaux se nourrissent. Chez Eolidiella croisicensis Labbé, il en est de
provenance éolidienne. L'évolution du cnidosac le prouve. Les papilles
voisines des rhinophores projettent, lorsqu'on les excite, des groupes
cellulaires à grands éléments renfermant quelques nématocystes disposés
en rangées du côté de la cuticule (Hecht). Ces cellules proviennent de
l'épithélium qui tapisse le cnidosac. Chacune d'elles renferme un noyau
basilaire, une thèque oblongue remplie d'un liquide réparti en de nom-
breuses vacuoles et par 7 ou 8 nématocystes disposés en rangées contre
la cuticule. Les nématocystes prennent naissance dans les vacuoles de
la thèque. Par suite, les cellules se débarrassent de leur thèque ou
tombent tout entières dans la lumière élargie du cnidosac. On trouve
alors des nématocystes eolidiens mêlés aux nématocystes de Cœlentérés,
aux débris cellulaires et aux déchets alimentaires qui remplissaient le
prolongement hépatique sous-jacent. — L. Dehorne.
Jeanne! (René). — Vévohilion de Vappareil copulaleur dans le genre
Choleua Lalr. ■ — Le sac interne de l'organe copulateur des mâles permet
d'établir la généalogie de tous les Sylphidae actuels rapportés à ce genre.
Toutes les phanères du sac interne, — dont quelques-unes sont des organes
propulseurs du sperme, — présentent une diversité telle qu'il est diffi-
cile d'en expliquer les orthogénèses. Mais la dent ventrale du sac four-
nirait une lecture orthogénétique remarquablement satisfaisante; et
toute son évolution explique celle du tergite génital Q. Les deux carac-
tères sont excellents pour séparer les espèces. Les conformations du
sommet de l'organe copulateur des mâles sont responsables de celles
du segment génital Q « qu'elles ont produites par contre-coup »; mais
ces caractères morphologiques, utiles à la systématique, n'ont guère
de valeur phylogénique et J. nous invite à les considérer comme des
« ornements sexuels ». — L. Dehorne.
— 333 —
76 • L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Phisalix (M'"^ M.)- — Le venin cutané muqueux du Bonibinaior pachijpus
Fitz. — • Comme tous nos Batraciens indigènes, B. pachypus possède
deux catégories de glandes cutanées venimeuses : les glandes muqueuses
uniformément réparties, et les glandes granuleuses localisées sur la face
dorsale. P. indique la manière d'obtenir le venin muqueux, les propriétés
de celui-ci et son action sur divers animaux : Grenouille, Triton, Lézard,
Couleuvre, Souris, et Borabinator lui-même. Par son action stupéfiante,
paralysante de la respiration, des muscles volontaires et du cœur, enfin
hémolysante, ce venin se comporte comme le venin homologue de la
plupart de nos Batraciens indigènes; mais il est beaucoup plus toxique.
Chauffé, il perd sa toxicité, et devient un vaccin. — A. Drzewina.
Lapie (G. E.). — Les chenilles venimeuses el les accidents éruciques. —
Les espèces étudiées par l'auteur possèdent un appareil venimeux repré-
senté soit par un réservoir à liquide corrosif, situé dans la région anté-
rieure du corps et projetant à distance son contenu [Cossus, Dicranura),
soit par des poils urticants et des verrues dorsales {Bombyx, Liparis,
Cnelhocampa...). L'appareil urticant des Cnelhocampa, espèces de beau-
coup les plus dangereuses, fait l'objet de recherches approfondies;
chez ces Processionnaires, il est constitué, comme l'on sait, par de petits
poils caducs, creux, groupés sur des plaques chitineuses ovalaires(miroirs)
existant dans la région dorsale de 8 segments abdominaux; la cellule
épithéliale génératrice de chaque poil élabore le venin et est en com-
munication, au début, avec la cavité du poil; par la suite, le tube chiti-
neux se ferme à la base, et le poil, détaché du miroir, conserve sa propriété
urticante pendant fort longtemps; il met en liberté le poison qu'il contient
par rupture de sa paroi, peut-être aussi par osmose; ces poils ne se renou-
vellent pas qu'au moment des mues, en même temps que le miroir et
les autres formations chitineuses : plusieurs générations de poils appa-
raissent et se détachent entre deux mues successives. Le venin sécrété
par les Processionnaires n'est pas de la cantharidine, comme on l'a
supposé : c'est vui produit faiblement acide, à propriétés réductrices et
qui est très probablement de l'acide formique; son inoculation ne cause
le plus souvent que des dermatoses très prurigineuses, en général assez
bénignes; mais on a constaté aussi des affections graves des poumons,
des yeux (kératite, iritis) et du tube digestif. — P. Remy.
Dingler (Max). — Un appareil de protection chez Arctia caja. — L'auteur
a pu observer chez une Arclia caja qui venait d'éclore les deux goutte-
lettes dont parle Aue; toutefois, pas plus que ce dernier, il n'a réussi à
y constater de la phosphorescence. Pourtant, une impression de lumi-
nosité aux premiers moments de l'apparition des gouttelettes est mani-
feste. Le liquide dégage une odeur qui rappelle celle des Coccinella et
est d'un goût résineux. Il est possible qu'il s'agisse d'un moyen de
défense pour l'animal dans la période entre l'éclosion et l'acquisition
de la faculté de voler. — B. Soukatchoff.
Konsuloff (St.). — Sur la respiration double des larves de moustiques.
■ — La plupart des espèces européennes passent l'hiver dans le stade
larvaire et sont; par conséquent, réduites, quant à la respiration, à
l'emploi des branchies, leurs trachées ne pouvant pas leur servir dans les
régions où la surface de l'eau est couverte de glace. Au moyen de diffé-
rentes expériences et observations, l'auteur réussit à prouver que :
— 33'i —
VARIATION — MUTATION — ADAPTATION 7T
1° les larves des moustiques peuvent respirer sous la surface de l'eau;
2° cette faculté est liée aux appendices anaux; 3° ces appendices
ont une fonction respiratoire assez faible qui ne peut subvenir aux
besoins de respiration que dans les conditions de processus vitaux
réduits, comme cela a lieu à des températures basses, par exemple
en hiver, sous la couche glaciale où l'eau a une température proche de 0°;
4° que les larves peuvent tenir quelque temps (toutefois pas longtemps)
même dans de la glace si la température n'en est pas ti'op basse. Les
appendices anaux représentent des branchies trachéennes. — B. Sou-
KATCHOFF.
Boker (Hans). — La signification du croisement des pointes du bec
dans le genre Loxia. — Il est généralement admis que la forme croisée
du bec de Loxia est le résultat d'une adaptation de l'animal, lui per-
mettant d'ouvrir des fruits des Conifères. L'auteur considère le croise-
mi'nt des deux parties (inférieure et supérieure) du bec comme un
phénomène d'ordre secondaire, dû au développement asymétrique de
la partie inférieure du bec. Cette asymmétrie provient, elle, de l'asymé-
trie des muscles masticateurs de la mandibule, assurant le mouvement
dans le sens latéral, mouvement jouant un rôle considérable dans
l'introduction de la pointe de la partie inférieure du bec dans les fissures
de l'écorce des fruits dont se nourrit cet oiseau. — - B. Soukatchoff.
Anthony (R.) et Villemin (F.). — La lobalion du rein f celai cliez les-
Primates. — Le rein fœtal de l'Homme, du Gorille, du Chimpanzé est
lobé. Cette lobation est plus accusée chez le rein du foetus humain, et
la comparaison des reins faite chez des fœtus humains de différentes
races montre que la lobation est en rapport avec la grande taille de
l'organisme et la nature du climat. Les races tropicales présenteront
une lobation moins accentuée. Ces résultats sont appuyés par des obser-
vations antérieures faites par l'un des auteurs sur la lobation du rein
adulte de certains mammifères; diverses conditions : grand volume
somatique (Eléphant); habitat sous de froids climats et « ambiance
aquatique » (Loutre, Pinnipèdes, Cétacés); absence de glandes cutanées
(Eléphants, Cétacés), etc., augmentent la sécrétion urinaire et portent
la lobation à son maximum. L'augmentation de la sécrétion sudorale
due à l'habitat dans des régions chaudes et l'exiguité de la taille entraî-
neraient l'affaiblissement de cette lobation. Ainsi s'expliquerait l'absence
complète de lobation rénale chez les fœtus des petits Primates, habitants
de chaudes contrées. — L. Dehorne.
— 33.") —
78 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Action du milieu. — Éthologie. — Comportement
Aubertot (Maurice). — Sur la disséminalion el le transport de Néma-
iodes du genre Rhahdilis par les Diptères. (C. R. Ac. Se, CLXXVI,
1257, 1923.) [80
Bathellier (Jean). — Sur les jardins à champignons de V Eutermes Matan-
gensis Haviland. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 129, 1923.)
[Comme les Termes, VE. matongensis installe dans ses demeures
« des meules à champignons ». — L. Dehorne.
'Chatton (Ed.) et Chatton (M"'® M.). — L'influence des facteurs bactériens
sur la nutrition, la multiplication et la sexualité des Infusoires. (C. R.
Ac. Se, CLXXVI, 1262, 1923.) [79
Costantin et Magrou. — Applications industrielles d'une grande décou-
verte française. (Ann. Se. nat.. Bot., sér. 10, IV, I-XXXIV, 1922.) [82
Darwin (F.). — Studies in phsenologij, No. 2, 1920 et No. 3, 1921. (New
Phytologist, XX, 30-38, 1921; XXI, 34-40, 1922.)
[Deux sortes de tableaux, les uns donnant le relevé de température,
les autres celui des dates de floraison d'un grand nombre de plantes,
durant les années 1917, 1918, 1919, 1920, 1921. — R. Souèges.
Fejérvary-Langh (V.). — • Biologische Beobachtungen an europaeischen
Braunfrôschen (Ranae fuscae). (Verhandl. d. zool. botan. Gesellsch.
Wien, LXXI, 112-139, 1922.) [79
Finkler (Walter). — Experimentelle Erzeugung von Pigmenlierung und
Zeichnung der Flûgeldecken am Rûckenschwimmer [Notonecta glauca)
(Anz. Akad. Wissensch. Wien, n» 86, 1922.) [81
Frisch (Karl V.). — Ueber die « Sprache « der Bienen. (Zool. Jahrb.,
Abt. Allg. Zool. u. Physiol., XL, 1-186, 25 fig., 2 pi., 1923.) [82
Giacomini (Ercole). — Sut sistema interrenale e sut sistema cromaffine
di alcuni Teleoslei abissali [Argyropelecus e Scopelus) (Rendiconto
R. Accad. Se. Ist. Bologna, Cl. Se. Fis., 1920-21, 6 p.) [79
Heikertinger (Franz). — Sind die Wanzen [Hemiptera Heteroptera) durch
Ekelgeruch geschutzt? (Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 441-464.) [81
Herpin (R.). — Sur le développement de' quelques Néréidiens. (Assoe. fr,
avanc. Se, 45^ Session, Rouen, 708-711, 1921.) [81
Lwoîî (André). — Sur la nutrition des Infusoires. (C. R. Ac. Se, CLXXVI,
928, 1923.) [80
•Regen (J.). — Eine Mermithide aus der Leibeshhôle von Liognjlhis cam-
pestris L. (Zool. Anz., LV, 124-129, 2 fig., 1922.)
[Espèce nouvelle, Mermis liogrylli, parasite à divers stades de son
développement. — P. Remy.
Spencer (E. R.). — Decay of Brazil nuls. (Bot. Gazette, LXXII, 265-
292, 3 flg., 5 pi., 1921.)
[Maladies déterminées par des Champignons et des Bactéries. — •
R. Souèges.
— 336 —
ACTION DU MILIEU — ÉTIIOLOGIE — COMPORTEMENT 79
"Szymanski (J. S.)- — Drei Lôsiingsuersuche eines Problems. (Biolog.
Centralbl., XLII, 1922, 289-293.) [83
yuasaT(Hachiro). — A classificalion of Ihe larvae of ihe Tenlhredinoidea.
(Illinois biol. Monogr., VII, No. 4, 172 p., 14 pi., 1922.)
[Description de larves de plus de 400 espèces nord-américaines,
amenant quelques indications sur leur phylogénie. — P. Remy.
Fejérvary-Langh (M™e A. M.). — Observaîions biologiques sur les
Grenouilles rousses de V Europe {Ranae fuscae). — Ces observations
portent sur les Grenouilles à l'état de nature et en captivité, et con-
cernent leurs éthologie et écologie, la façon de les apprivoiser, la nourri-
ture, la résistance aux divers facteurs, etc. D'une façon générale, la
Rana fusca Ris, est de toutes les Grenouilles rousses d'Europe la plus
robuste, la moins différenciée. Malgré les variations de la couleur de la
peau, elle ne présente pas de variétés; c'est une sorte de « type collectif >s
l'espèce la plus ancienne d'ailleurs. Rana graeca Blgr. est voisine de
fusca, c'est une forme méridionale, à distribution géographique limitée.
Elle diffère de fusca par sa gracilité, ses mouvements plus vifs, ses sauts
extraordinaires; au point de vue psychologique elle est plus éveillée,
plus timide aussi.
Rana arvalis Nilss. et R. arvalis Nilss. var. WolterstorfTi Fejérv.:
cette dernière est surtout Croate, alors que la première habite la Hongrie.
La variété établie récemment par Fejérvary diffère de l'espèce typique
par sa taille plus grande, ses pattes postérieures sensiblement plus
longues, sa démarche particulière. On a signalé R. arvalis en Scandinavie,
en Russie, en Allemagne, en Alsace, en Suisse du côté de Bâle; on l'a
signalée récemment en France. Elle préfère les endroits marécageux,
contrairement à Rana dalmalina Fitz. (= agilis Thom.), qui, elle, hante
les bois, et ne va à l'eau que durant la période du frai. Dans un terra-
rium, une R. dalmalina, effrayée, ne cherche jamais à se réfugier dans
l'eau, comme le fait par exemple fusca. Enfin, R. Lalaslei Blgr. est une
espèce fort déhcate, et qui ne s'accommode guère d'une vie en capti-
vité. — A. Dr ZE WIN A.
Giacomini (Ercole). — Sur le système inlerrénal et sur le système chro-
maffine de quelques Téléosléens abyssaux {Argyropelecus et Scopelus). —
Les Téléostéens abyssaux ne possèdent pas d'organes à sécrétion interne
spéciaux, différents essentiellement de ceux des T. non abyssaux;
l'énigmatique organe à sécrétion interne décrit par Nusbaum-Hilaro-
wicz {Anat. Anz. 1916) dans le rein de VAr. n'est autre que l'organe
interrénal antérieur; les corpuscules de la partie postérieure de ce rein
pris par l'auteur précèdent pour des glomérules de Malpighi transformés
en organes à sécrétion interne particuliers dont des corpuscules de
Stannius. — P. Remy.
Chatton (E.) et Chatton (Mn^^ m.). — L'influence des facteurs bacté-
riens sur la nutrilion, la mulliplicalion et la sexualité des Infusoires. —
— 337 —
80 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Tous les Infusoircs dont on a étudié l'évolution cyclique sont des bacté-
riophages. Pour définir les conditions qui modifient le cycle, il est indis-
pensable d'avoir recours aux cultures fermées entretenues avec une
flore bactérienne simple. L'influence des facteurs bactériens est ainsi
mise en évidence :
1° Nutrition. — Glaucoma scinlillans vit en bouillon avec Bacterium
coli ou B. fliiorescens seuls, ou B. flaviis mélangé à l'une de ces deux
espèces, mais ne vit pas en présence de B. flauus seul.
2° Division. — Colpidium Colpoda cultivé en eau de foin ou en milieu
de Peters ensemencé de B. fluorescens se divise normalement. Dans un
milieu ensemencé de B. coli, la séparation des individus-fils se trouve
retardée jusqu'à permettre l'accroissement de la taille normale de l'espèce.
Les deux individus ainsi accrus peuvent même présenter une constriction
équatoriale. Cette chaîne à quatre individus réalise la forme catenulaire
de certains Infusoires ciliés parasites, les Anoplophryidés.
3° Conjugaison. — Glaucoma scinlillans élevé en eau de foin avec
B. fluorescens n'entre jamais en conjugaison, mais l'addition de CaCl^
ou de FeCl^ provoque son apparition. — Avec B. coli seul, cette conju-
gaison a lieu. — Les conditions déterminées par B. coli sont donc équi-
valentes à celles qu'apporte l'addition de sels au B. florescens.
Colpidium Colpoda élevé avec B. coli en présence ou non de sels ne
donne pas de conjugaison. Il en donne avec B. fluorescens en milieu
additionné de sels.
Pour résumer, aux deux facteurs externes connus pour modifier le
cycle des Infusoires : déséquilibre trophique, présence de certains sels
dans le milieu, s'en ajoute un troisième: l'espèce bactérienne qui assure
la nutrition. Dans certains cas, l'influence de ce facteur paraît suppléer
en partie l'action des sels. — L. Dehorne.
Lwoîf (André). — Sur la nulrilion des Infusoires. — ■ Les Infusoires
Ciliés sont essentiellement bactériophages. Oehler a montré qu'ils
peuvent se nourrir de bactéries tuées par la chaleur ou d'albumines
animales réduites à l'état de granules; ils ne peuvent utiliser les sub-
stances dissoutes. Cependant Peters a pu élever des Colpidium Colpoda
en milieu minéral (glycérophosphate d'ammonium). L. a repris cet
essai sans succès. Mais dans d'autres milieux de cultures où la « nutrition
particulière » était impossible : bouillon peptoné dilué au tiers, bouillon
contenant 8 % de NaCl, les Infusoires se multiplièrent. Leur corps ne
présentait jamais de vacuoles digestives. L. a pu également cultiver
C. Colpoda sur gélose et obtenir des colonies d'individus de forme géné-
rale et d'appareil buccal très modifiés, dont le cytoplasme ne présentait
jamais d'inclusion étrangère. — L. Dehorne.
Aubertot (Maurice). — Sur la dissémination el le transport de Nématodes
du genre Rhabditis par les Diptères. — A. constate, à la surface des pièges
à Drosophiles, quelques jours après la capture de ces Diptères, la pré-
sence d'un grand nombre de Rhabditis pellio A. Schn. : formes adultes,
œufs, larves. Les larves (stade II de Maupas) sont dressées sur leur
extrémité postérieure légèrement coudée, adhérant les unes aux autres,
soit bout à bout, soit en faisceau, de façon à former les plus curieuses
arborescences. Elles sont capables de supporter dans cet état une
période d'attente prolongée. C'est à ce stade qu'elles envahissent la
— 338 —
ACTION DU MILIEU — KTHOLOGIE — COMPORTIÎMEXT 81
surface du corps des Drosophiles. Se rassemblant dans toutes les dépres-
sions du corps, elles n'abandonnent ces abris qui' lorsque les Drosophiles
explorent une purée fraîche, humide. En moins de deux jours, le
stade IV est alors atteint par les larves et le stade V, stade adulte, permet
la dissémination des œufs dans la purée. Des Coléoptères et des Acariens
peuvent véhiculer ce Nématodes. Mais on conçoit que les Drosophiles
leur assurent une plus large dispersion. — L. Dehorne.
Herpin (R.). — Sur le développement de quelques Néréidiens. — La
larve de Perinereis Marioni paraît plus apte à la natation que celle de
Perinereis cullrifera, ce qui semble en rapport avec l'habitat quelque
peu différent des adultes des deux espèces : la première de ces Anné-
lides vit dans les fentes des rochers recouverts de Fucus ou de Balancs
à un niveau plus élevé que celni des stations à P. c. La larve de Nereis
pelagica est munie d'une seule couronne ciliaire, qui est située dans la
région céphalique et tombe déjà trois jours après l'éclosion; cette cou-
ronne, incapable d'assurer la natation de l'animal, détermine avant
l'éclosion des mouvements de bascule de l'embryon autour d'axes trans-
versaux; la larve tombe au fond de l'eau dès l'éclosion, et l'adulte vit
à un niveau assez bas (zone des Laminaires). — P. Remy.
Finkler (Walter). — Produclion expérimenlale de la pigmentalion el
du dessin des éhjlres de Notonecta glauca. — La Notonecte, contraire-
ment à la plupart des animaux aquatiques, présente un dos clair et un
ventre foncé. On en a donné une interprétation finaliste : la Notonecte
nageant sur le dos est ainsi moins visible à ses ennemis. F. montre
que cette coloration est directement sous la dépendance des conditions
d'éclairement. Des imagos de N. glauca, à élytres incolores ou à peine
colorées sont éclairées uniquement par en dessous: au bout de 2 mois,
les élytres deviennent pigmentées et ressemblent tout à fait à celles de
N. mannorea. Dans la nature, N. glauca et N. lulea, très claire, se
rencontrent surtout dans les eaux troubles, pleines d'Algues, alors que
N. mannorea et N. furcala, presque noire celle-ci, vivent dans les eaux
limpides, à fond clair. — A. Drzewina.
Heikertinger (Franz). — Les punaises [Hemiplera Heleropîera) sonl-
elles protégées par V odeur répugnante qu'elles dégagent? — L'auteur a
entrepris diverses expériences avec des punaises de différentes espèces
en les donnant à manger à des oiseaux. Des expériences de contrôle,
pendant lesquelles les oiseaux recevaient comme nourriture des insectes
autres que des punaises, mais peintes avec des couleurs à eau de façon
à leur donner la ressemblance avec des punaises, confirmèrent les résul-
tats acquis. La cause de refus des oiseaux d'accepter la nourriture servie
était toujours dans la couleur, le dessin de l'objet et ne dépendait
nullement du goût ou de l'odeur. L'examen du contenu du tube
digestif des oiseaux insectivores, spécialement de leur estomac, démon-
tre que les Hémiptères Hétéroptères, à côté dés Coléoptères, domi-
nants, constituent la majeure partie de leur nourriture. Certaines
espèces d'Hémiptères ont un produit de sécrétion d'une odeur « répu-
gnante >) au point de vue de l'homme, et encore ce point de vue n'est-il
pas général. L'opinion selon laquelle une odeur désagréable pour l'homme
cultivé doit l'être aussi pour les animaux insectivores manque de
logique. La preuve n'en peut être apportée que par une observation et
— ;i3i) —
ANN. niOL. — T. ni, l'ASC. 3 (1922-1923) G
82 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
une expérience directe. Les ennemis principaux des insectes sont les-
oiseaux. Or, le contenu de leur estomac nous prouve que les Hémiptères
constituent une partie considérable de leur nourriture et qu'ils ne
jouissent sous aucun rapport de quelque protection que ce soit vis-à-vis
de ceux-là. Les expériences de l'auteur ont porté sur tous les oiseaux
insectivores communs. Les oiseaux ont toujours accepté et mangé la
nourriture qu'on leur servait (plus de 200 expériences). Jamais une
action protectrice des glandes odorantes n'a pu être observée. Tou-
tefois une certaine protection est exercée par la coloration vive des
insectes, les insectes de couleurs pâles étant moins garantis. L'attitude
des oiseaux vis-à-vis des insectes aux couleurs vives résulte plutôt de
la surprise devant Vinconnu d'une couleur frappante, du manque d'habi-
tu4e. Dans la plupart de ces cas la coloration vive ne protège pourtant
nullement l'insecte et les oiseaux le mangeront aussi bien que tout
autre de couleur moins vive. Le point de vue anthropomorphique doit
être définitivement abandonné. — B. Soukatchoff.
Costantin et Magrou. — Applicaîions industrielles d'une grande décou-
verte française. — Noël Bernard a montré, à la suite de recherches d'un
très haut intérêt biologique, le rôle que les champignons endophytes
jouent dans le développement des orchidées, spécialement dans la ger-
mination de leurs graines; il a montré aussi quelles conditions, équiva-
lentes à cette symbiose entre les orchidées et leurs endophytes, per-
mettent le développement des plantules sans ces derniers. Les applica-
tions des procédés de Noël Bernard réalisées sur une grande échelle
par les horticulteurs apportent aux théories de Bernard une impor-
tante confirmation. — F. Moreau.
«= Comportement.
Frisch (Karl v.). -— Sur le « langage » des abeilles. — Tout comme dans
ses expériences précédentes relatives à la distinction des couleurs (Zool.
Jahrb. 1914) et des odeurs (Zool. Jahrb. 1919) par les abeilles, v. F.
réussit par des expériences très ingénieuses et très minutieuses à décou-
vrir que les abeilles ont un moyen de s'entendre entre elles, qu'elles ont
un « langage ». Le problème que v. F. s'est posé et qui lui avait été sug-
géré au cours de ses nombreuses expériences de dressage des abeilles
pour certaines couleurs ou certains parfums au moyen d'eau sucrée,
est celui-ci : lorsqu'une abeille vient de découvrir une source de nourri-
ture, comment se fait-il que cette place, déserte avant, est bientôt
envahie par de nombreuses visiteuses de la même ruche que la première
abeille? V. F. a construit une ruche toute spéciale, qui lui permet
d'observer tout ce qui se passe à l'intérieur. Il a numéroté les abeilles
d'une manière très ingénieuse, ce qui lui permet d€ voir et de distinguer
entre elles les abeilles, qui visitent certaine place. Il a fait ses expériences
avec de l'eau sucrée, de l'eau sucrée parfumée au moyen de différents
parfums, des différentes fleurs dans la serre et dans les conditions natu-
relles dans la campagne. Lorsqu'une abeille découvre une source de nectar
(ou d'eau sucrée), après avoir sucé quelque temps, elle retourne à la
ruche, donne le miel à d'autres abeilles, puis elle exécute une danse
circulaire très caractéristique. Les abeilles, qu'elle touche pendant cette
danse, se mettent aussi à danser de la même façon. Après avoir dansé
dans un ou plusieurs endroits de la ruche (le nombre des danses dépend
— 340 -
ACTION DU MILIEU — ÉTtlOLOGIE — COMPORTEMENT 83
de la richesse de la source découverte) et après avoir ainsi donné l'éveil
à un certain nombre d'abeilles, elle retourne à l'endroit où elle a trouvé
le nectar (ou l'eau sucrée). Les autres abeilles, qu'elle a ainsi averties,
quittent on toute hâte la ruche. Deux cas se présentent. Quelquefois
il s'agit d'une source qu'un certain nombre d'abeilles fréqu(uitait, mais
qui était tarie et par conséquent délaissée pendant quelque temps.
L'une des abeilles du groupe vient de découvrir que la place contient
de nouveau du miel. Parmi les abeilles mises en éveil, celles qui con-
naissent la place par leurs visites antérieures s'y rendent directement.
D'autres abeilles, novices, cherchent au hasard dans l'entourage jusqu'à
ce qu'elles trouvent l'endroit désigné ou bien un autre analogue. D'autres
fois, l'odeur des fleurs apportée par l'abeille qui a découvert la source à
nectar, guide les abeilles mises en éveil vers les endroits exhalant le même
parfum, v. F. voit là un rôle biologique important du parfum des fleurs.
Lorsque la nourriture fournie par une place diminue, les abeilles, retour-
nant à la ruche, dansent moins, et quand la source est tarie, elles n«
dansent plus du tout. Les visites cessent. De temps en temps l'une des
abeilles, qui connaît la place, y va pour voir s'il y a du miel de nouveau.
Lorsqu'elle en trouve, elle avertit les autres au moyen de la danse,
comme nous venons de le décrire plus haut. Pour le pollen, les abeilles
ont une autre danse toute différente de colle pour le nectar. En ce cas
aussi elles sont guidées par le parfum spécial du pollen des différentes
fleurs, apporté par l'abeille qui a dansé. [Ce livre est intéressant d'un
bout à l'autre, et bien que tout à fait sérieux et purement scientifique,
grâce à son style très clair et très vif, se lit comme un roman. Même des
personnes non spécialistes en biologie le comprendront et éprouveront
du plaisir en le lisant.] — Eléonore Brechkr.
Szymanski (J. S.). — Trois lenîalives de sohilion d'un problème. —
L'auteur donne une analyse de la solution du problème de la ligne en
spirale, solution basée sur le principe du plus court trajet, telle qu'elle
est suivie par les bourdons {Bombus), par Silta europea et par les enfants.
Le bourdon, en recueillant le nectar des fleurs, visite la tige de la fleur
en parcourant une ligne spirale parfaite, obtenant ainsi le maximum
d'économie. La Silla europea, en picorant les insectes et leurs larves
dans les Assures de l'écorce des arbres, ne manifeste aucune régularité
dans son travail, en ne remontant que d'un côté du tronc de l'arbre.
Les enfants à l'âge de 3 à 5 ans présentent dans la solution du même
problème un état intermédiaire. Seul le bourdon résout le problème à
la manière de l'homme adulte, ce qui est une preuve de la ressemblance
entre l'instinct et l'intellect dans leurs manifestations motrices. —
B. SOUKATCHOFF.
341
84 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Distribution géographique
AUorge (P.)- — Les associations végélales du Vexin français. (Rev. gén.
Bot., XXXIII, 481-544, 589-6ry2, 708-751, 792-810, 1921; XXIV,
71-79, 134-144, 178-191, 251-256, 311-319, 376-383, 425-431, 471-480,
519-528, 564-576, 612-639, 676-701, 1922.) [87
Arènes (J.). — Etude sur la végétation des vallées en Provence. (Bull.
Soc. Bot. de Fr., LXIX, 491-507, 725-740, 818-831, 1922.) [87
Cardot (H.). — Sur la propagation de Lithoglijphus naticoides Fér. vers
les régions occidentales d'Europe. (Bull. Soc. Linn. Lyon, II, 11° 7,
44, 1923.) [85
Depape (G.)- — Recherches sur la flore pliocène de la vallée du Rhône.
Flores de Saint-Marcel [Ardèche) et des environs de Théziers {Gard).
(Ann. Se. nat.. Bot., sér. X, IV, 73-263, 1922.) [86
Fredericq (Léon). — Dans la Nouvelle Belgique. (Bull, Acad. roy. Bel;?.,
Cl. Se, [5], VIII, 559-566, 1922.) [86
Gibitz (Anton). — - Verbreitung und Abstammung mariner Cladorecen.
(Verhandl. zool.-botan. Gesellsch. in Wien, LXXI, 85-105, 6 cartes,
1922.) [84
Jeannel (René). — Esquisse du peuplement de VEurope par les espèces
du genre Choleva Latr. (C. R. Ac. Se., CLXXVI, 1242, 1923.) [85
Mercier (L.). — Essai sur la constitution de la faune des Diptères de la
côte du Calvados. (Assoc. fr. avanc. des Se, 45" session, Rouen 643-
647, 1921.) [86
Pellegrin (Jacques). — Les Poissons des eaux douces de V Afrique occiden-
tale. (Assoc. fr. Avanc. des Se, C. R. 45® session, Rouen, 633-638,
1921.) [86
Seurat (L. G.). — Sur la faune de pénétration des rivières du Sud-Tuni-
sien. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 414, 1923.) [85
ToUenaar (D.). — Statistick und Vogelzug. (Biolog. Centralbl., XLII,
1922, 401-405.)
[Critique de la méthode employée par Bretscher qui croit pou-
voir affirmer qu'il n'existe aucun rapport entre l'arrivée des oiseaux
et la température de l'endroit. : — B. Soukatchoff.
Gibitz (Anton). — Distribution et origine des Cladocères marins. —
La faune marine actuelle des Cladocères tire ses origines des formes
d'eau douce immigrées dans les océans. Mais cette migration n'est pas
encore terminée, de sorte que l'on compte une série d'espèces dans des
habitats à salinité croissante. G. les répartit en trois groupes : lo espèces
qui ont quitté les eaux douces pour les eaux saumâtres, mais ne pré-
sentent pas encore des modifications morphologiques sensibles; 2° espèces
— 342 —
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE 85
iiclt ornent saumâtres, enfin 3^ espèces marines vraies. G. décrit les
différentes formes de ces trois catégories et leur distribution géogra-
phique, mais fait des restrictions pour certaines, les auteurs n'ayant
pas pris la précaution d'indiquer avec précision le degré de salinité de
l'eau. Parmi les espèces d'eaux saumâtres, seule la Bosmina marititna
a été étudiée avec les détails nécessaires. Pour ce qui est de Penilia
schniackeri, on prétendait qu'elle n'est connue que dans les eaux marines.
Cependant, on la rencontre plus ou moins loin des côtes, et, paraît-il,
même dans les eaux de pluie. Quant aux formes marines vraies, on ne
peut en citer que plusieurs espèces des genres Podon et Euadne. G. discute
leur filiation;. les caractères morphologiques de Podon rappellent davan-
tage que ceux d'Euadne les ancêtres d'eau douce. — A. Drzewina.
Cardot (H.). — Sur la propagation de Lilhoghjphus nalicoides Fér.
vers les régions occidenlales d'Europe. — ■ Le domaine géographique de ce
jx'tit Gastéropode originaire de l'Europe orientale s'étend vers l'Ouest :
signalée dans le Palatinat et en Hollande, près de Rotterdam et dans la
Vieille-Meuse, de 18/1 à 1904, cette espèce a été rencontrée par l'auteur
dans presque tous les canaux des départements des Ardennes et de la
Meuse en 1909 et 1910 et dans le canal latéral à l'Oise, à Pont-Sainte-
Maxence (Oise), en 1921-22; elle vit dans les canaux, les fonds de vase
entremêlée de menus cailloux étant ceux qui lui conviennent le mieux.
Cette migration vers l'Ouest, faite à la faveur des voies navigables
ouvertes par l'homme et grâce au transit de la batellerie, est tout à fait
comparable à celle de Dreissensia polyniorpha. — P. PxEmv.
Jeannel (R.)- — Esquisse du peuplement de VEurope par les espèces
du genre Choleua Lalr. — Ces espèces ont toujours des habitats spéciaux,
pierres enfoncées, grottes, terriers qui s'expliquent par un caractère
éthologique; elles sont toutes lucifuges. La répartition actuelle montre
que si l'on tient compte de l'éthologie des espèces actuelles, les Choleua
sont des éléments anciens de la faune de l'Europe. Les Choleva spéciales
à l'Egéide méridionale ont dû pouvoir se répandre sur l'autre Egéide,
avant le milieu du Miocène, venant d'Asie. La révision du genre a permis
à l'auteur d'en reconstituer toute l'histoire géologique pendant la
deuxième moitié du Tertiaire. — L. Dehorne.
Seurat (L. G.). — Sur la faune de pénétration des rivières du Sud-
Tunisien. — La rivière artésienne d'Adjim (île Djerba) contient une
faune de pénétration établie depuis 30 ans à peine : deux Poissons,
Anguilla vulgaris et Mugil chelo; un mollusque, le Melania tuberculata
dont la petite taille est imputable à la température élevée des eaux;
un seul Crustacé, un Sphseromien : Sphœroma Rissoi abondant sous les
pierres; des Insectes, l'Hydrophilide Laccobius gracilis, les larves de
Chironome, d'Ephémère et de Libellule, notamment VOrlhelruni chry-
sostignia; les larves du Pyretophorus chaudoyei. La rivière artésienne de
Zargis dont l'eau est salée à 3 gr. n'est habitée que par des Anguilles.
Quant à l'oued Gabès, sa faune est à peine plus riche que celle de la
rivière d'Adjim; à citer notamment des Prosobranches : Melanopsis
pseudoferrusaci, Nerilina numidica, Amnicola dupotetiana, et deux Crus-
tacés caractéristiques : Palœmoneles varions, Sphœroma rugicauda,
auxquels s'associe une variété locale de Gammarus Simoni. —
L. Dehorne.
— 343 —
86 L'ANxNÈe BIOLOGIQUE
Pellegrin (Jacques). — Les Poissons des eaux douces de l'Afrique occi-
deniale. . — La faune ichtyologique des eaux douoes de la région qui
s'étend du Sénégal au Cross River est extrêmement riche et abondante
(300 espèces, dont l'auteur donne la liste) ; elle possède des représentants
de toutes les grandes familles caractéristiques de la région éthiopienne;
les Siluridés sont les plus richement représentés (60 espèces), puis
viennent les Mormyridés avec 38, les Cyprinidés et les Characynidés avec
chacun 31 espèces. A noter l'absence des Gromeriidés du Nil Blanc et
des Kneriidés du Cameroun, de l'Angola, du Mozambique et de l'Afrique
Orientale. — P. Remy.
Mercier (L.). — - Essai sur la conslilulion de la faune des Diptères de
la cote du Calvados. — La majorité des espèces appartient à la faune
continentale, mais un certain nombre de formes est spécial au bord de
la mer : leurs larves vivent dans le sable salé des dunes, sous les paquets
d'Algues ou dans la zone de balancement des marées. Parmi les espèces
continentales, il en est dont les larves vivent dans les détritus en décom-
position, dans des substances organiques imbibées de sel, ou dans la
vase des cours d'eau près de leur embouchure, où l'eau reste saumâtre
sur une certaine étendue {Scatophaga slercoraria, Aplerina pedestris,
Limosina sylvalica, fonlinalis, crassimana, fulvipes, etc.). Certains de ces
halophiles ont d'étroits liens de parenté avec des formes nettement con-
tinentales; parmi ces dernières, il en est même {Hydrophorus prgecox,
Scatella slagnalis) qui sont halophiles; ceci fait donc croire que les halo-
philes sont des formes continentales qui vivent soit dans les eaux
douces, soit sur les détritus organiques et qui sont préadaptées par leur
eurhyalinité à la vie dans un milieu à salure variable; ces espèces halo-
philes donnent naissance aux halobies; M. cite comme exemple Aplerina
pedeslris, forme eurhyaline de l'Europe centrale et de Sibérie, toujours
très rare, et rencontrée en quantité très abondante à Luc-sur-Mer, sous
des paquets d'Algues rejetés par la mer, où elle se multiplie plus abon-
damment qu'à l'intérieur des terres; on peut concevoir qu'à un certain
moment A. pedestris, espèce inapte au vol, sera détruite à l'intérieur des
terres par des animaux insectivores, plus abondants là qu'au bord de la
mer, et alors l'espèce sera considérée comme halobie. — P. Remy.
Fredericq (Léon). — Dans la Nouvelle Belgique. — L'auteur a appelé
antérieurement (1904, 1905, 1912) l'attention sur l'îlot arctique alpin
que forme dans l'Ardenne le plateau de la Baraque Michel; il ajoute ici
de nouvelles espèces, animales et végétales, aux précédentes listes des
représentants de la faune et de la flore de l'époque glaciaire qui forment
là une véritable colonie locale. Cette faune et cette flore alpines font en
grande partie défaut sur le plateau du Losheimerwald (cercle de Mal-
médy) qui est cependant tout voisin et a sensiblement même altitude et
même étendue que le précédent; cela est dû à un climat moins humide
et moins froid. — P. Remy.
Depape (G-.). — Recherches sur la flore pliocène de la vallée du Rhône. —
La flore du golfe pliocène de la vallée du Rhône, riche d'environ 70 espèces,
compte 67 % de ces dernières représentées dans la flore actuelle; 37 %
sont comparables ou identiques aux formes actuelles de la même région;
les formes qui ont disparu (63 %) sont représentées aujourd'hui dans les
régions méditerranéennes, en Amérique du Nord, aux Canaries ou en
— 344 —
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 87
Extrême-Orient. A partir du rivage de la mer plaisancienne, les espèces^
s'étageaient sur les versants montagneux suivant leurs exigences respec-
tives et paraissent avoir été soumises à des conditions climat ériqu(^s com-
parables avec celles qui sont acLuellement réalisées dans les régions où
l'isotherme annuel est d'environ "200 et où les précipitations atmosphé-
riques atteignent ou dépassent 1.300 mm. d'eau (sud des Etats-Unis
et de la Chine). La flore plaisancienne de la vallée du Rhône offre de
nombreux points de contact avec les flores pliocèncs du Massif central,
de l'Ain, d'Espagne, d'Italie. Beaucoup des espèces plaisanciennes du
Rhône sont identiques, ou presque, à des formes des flores tertiaires
antérieures; quelques-unes sont comparables à des espèces crétacées du
Groenland ou à des formes éocènes du Bassin de Paris, qui paraissent
avoir émigré vers le sud de l'Europe; d'autres attestent des affmités
étroites avec les flores aquitaniennes du Sud-Est, helvétiennes de Suisse,
H surtout avec les flores du miocène supérieur; cependant, on constate,
en passant du miocène au pliocène, une diminution du nombre des
espèces chaudes et exotiques. Enfin, on constate un contraste frappant
dans la vallée du Rhône entre la flore plaisancienne encore riche en
espèces exotiques et la flore quaternaire formée presque exclusivement
de formes indigènes. — F. Moreau.
Arènes (J.). — Etude sur la végétation des vallées en Provence. — Il
existe dans les vallées toulonnaises et dans les vallées provençales en
général un type de végétation très autonome par rapport à celui qui
forme la caractéristique propre de la Provence; on l'observe quels que
soient le régime des cours d'eau, le milieu physique, la nature chimicjue
du sol et la portion du cours d'eau envisagée; il est caractérisé par la
présence de plantes hygrophiles fixées soit par la présence continuelle,
soit par l'apparition intermittente de l'eau sur le sol, soit par sa présence
constante en quantité plus ou moins grande dans ce sol. Les espèces
soumises à l'influence directe de l'eau se groupent en ceintures végé-
tales, observables lorsque la profondeur de l'eau est suffisante, lorsque
la force du courant n'est ni trop variable ni trop grande, lorsque le fond
est assez meuble et riche en humus; si l'une de ces conditions n'est pas
réalisée, les ceintures végétales disparaissent et bon nombre d'espèces
sont éliminées. Les hydrophytes des vallées ne sont pas représentées
dans la végétation habituelle des collines, tandis que, dans les vallées,
on retrouve les éléments caractéristiques de la végétation purement
méditerranéenne, bien qu'en moindre proportion que sur les collines.
La végétation des vallées est riche en espèces banales pour la région; les
espèces rares y font au contraire à peu près totalement défaut. A cette
végétation des vallées provençales l'auteur donne le nom de végétation
vallémale, qui ne doit s'appliquer à aucune formation lacustre ou maré-
cageuse. — F. Moreau.
*D"^
Allorge (P.). — Les associations végétales du Vexin français. — Cette
étude, richement documentée, expose les résultats de recherches de
géographie botanique sur un « pays » du Bassin de Paris, le Vexin fran-
çais. Après avoir fait connaître les traits physiographiques et géologiques
généraux du territoire qu'il étudie, l'auteur expose et discute les méthodes
et la terminologie phytogéographiques qu'il adopte : il fonde essentiel-
lement les unités phytogéographiques sur l'analyse floristique différen-
tielle et comparative et cherche à reconstituer leur développement et
— 345 —
88 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
leur enchaînement évolutif. L'analyse phytosociologique détaillée des
associations occupe une partie étendue de l'ouvrage; après des considé-
rations générales sur la valeur, la distinction et l'évolution des groupe-
ments phytogéographiques du Vexin français, l'auteur compare ce
« pays » aux « pays » limitrophes et fixe ses caractères botaniques dans
l'ensemble du Bassin de Paris et de la région parisienne. De belles photo-
gravures accompagnent cet important travail. — F. Moreau.
Origine des espèces
Fraipont (Ch.). — Observations sur les grands Félidés pléislocènes. (Bull.
Acad. roy. Belg., Cl. des Se, [b], VIII, 577-580, 1922.) [88
Lameere (A.)- — Vhisloire naturelle des Dicyémides. (Bull. Acad. roy.
Belg., Cl. d. Se, [5], VIII, 779-792, 1922.) [88
Fraipont (Charles). — Observations sur les grands Félidés pléislocènes.
— F. signale une Panthère du pléistocène de l'Ariège; c'est une variété
de la Panthère actuelle {Felis pardiis); bien qu'étant plus ancienne, elle
est cependant plus évoluée que cette dernière : elle est dépourvue,
comme le Lynx, des premières prémolaires de la mâchoire supérieure,
prémolaires qui existent chez les autres Félidés. — P. Remy.
Lameere (A.). — L'histoire naturelle des Dicyémides. — L'auteur donne
dans cette « lecture » un résumé de nos connaissances sur ce groupe.
L'étude embryogénique montre que la cellule axiale, qui semblait si
énigmatique, n'est qu'une cellule reproductrice qui servira à nourrir les
autres cellules-germes; le D. est donc formé uniquement, comme l'Ortho-
nectide du reste, d'un ectoderme enveloppant des gonocytes; l'embryon
se conduit tout à fait comme celui d'un Ver et montre de plus nettement
des caractères qui n'existent que chez les Vers du groupe des Echiu-
riens [BoneUia) : les prétendus Mésozoaires sont des Vers réduits à un
épiderme et à des cellules reproductrices; ils dérivent de BoneUia chez
lesquelles le nanisme et la dégénérescence accompagnant la vie parasi-
taire ont affecté non seulement les çf comme cela se produit chez les B.,
mais aussi les Ç. L. résume les résultats de ses recherches sur le cycle
biologique de ces Echiuriens parasites, qui présente une ciuantité de par-
ticularités exceptionnelles : parthénogenèse oogoniale, viviparisme folli-
culeux, hermaphrodisme sans fécondation croisée, polyembryonie. —
P. Remy.
— 346 —
THÉORIES GÉNÉRALES — GÉNÉRALITÉS 89'
Théories générales. — Généralités
Brody (S.) and Ragsdale (A. C)- — The équivalence of âge in animais.
(Journ. of gen. PhysioL, V, 205-214, 1922.) [111
Guillaume (A. C). — Les sympalliies. La notion de syinpalhie de Vancienne
Médecine el la Physio- Pathologie moderne. (Biologie médicale, XII,
1922, no 6, 251-285.)
[Première partie d'une étude, allant jusqu'au moment où la notion
de sympathie disparaît de la médecine. La 2» partie doit traiter de
sa réapparition et de sa rénovation. — M. Goldsmith.
Herrera (A. L.). — Sur Vimilation des plasmodies et des structures chro-
matiques avec le silicate de sodium noirci par le noir d' ivoire et des gouttes
d'alcool en diffusion. (G. R. Ac. Se, CLXXVl, 1011, 1923.)
[L'auteur obtient des aspects d'analogie remarquable avec ceux
que présentent les plus fines structures de la matière vivante. —
L. Dehorne.
Lœwi (0.). — Ueber Steuerung von Funktionen im Tierkôrper. (Die
Naturwissenschaften, XI, H. 8, 117-123, 1923.) [222
Peter (Karl). — Ueber den Begriff « Homologie » und seine Anwendung
in der Embryologie. (Biolog. Centralbl., XLII, 1922, 308-327.) [333
Przlbram (Hans). — Aufbau malhematischer Biologie. (Schaxel's Abhandl
z. theoret. Biologie, H. 18, 68 pp., 1923.) [89
Uhlmann (Eduard). — Entwicklungsgedanke und Artbegriff in ihrer
geschichllichen Enlstehung und sachlichen Beziehung. (Jenaische
Zeitschr. f. Naturwiss., LIX, N. F., LU, H. 1, 1-114, 1923.) [91
Przlbram (Hans). — ■ La crécdion d'une biologie malhémaliquc. — -
Comme contribution au programme de Schaxel, P. expose la façon
dont la biologie pourrait avancer au rang des sciences naturelles exactes.
Tout comme la physique et la chimie, la biologie devrait cesser d'être
une science seulement qualitative et devenir une science aux méthodes
quantitatives, une « Bionomie )>. Le but serait la création d'une bionomie
mathématique consistant en une série de lois exprimables par des
formules. Déjà dans plusieurs domaines de la biologie on a commencé
à appliquer des méthodes mathématiques. Ainsi, en taxonomie, Mac
Leod a introduit les mesures de la longueur de certaines parties du
corps pour la détermination de l'espèce. Toutefois les longueurs absolues,
telles que les donne Mac Leod, n'ont pas encore la valeur de constantes.
La division entre deux des « Primordia » de Mac Leod nous permet
de calculer les constantes. En anatomie, nous avons les recherches sur
la corrélation entre les différentes parties du corps et leurs rapports
avec la fonction et le milieu, « l'organométrie « inaugurée par IIoussaye
— 3'i7 —
90 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
en France et Hesse en Allemagne; la comparaison des formes des
animaux au moyen de recherches sur les différences quantitatives
(D'Arcy W. Thompson). En physiologie, depuis longtemps déjà, les
méthodes quantitatives sont employées. Ainsi, la biophysique et la
biochimie s'occupent des différentes parties ou systèmes du corps
animal; elles sont tout simplement la physique et la chimie et on a
le devoir de chercher des méthodes qui nous permettent de comprendre
les manifestations vitales d'une manière quantitative. En biophysique,
les lois de la mécanique sont applicables à la mécanique du squelette
(O. Fischer, A. Schmidt, G. Tornier), celles de l'acoustique aux
recherches sur la voix des animaux et l'ouïe; l'optique appliquée aux
phénomènes de la vie donne naissance à la biodioptrique, la biophotique
et la bioluminescence. Inutile de parler de l'application des lois de la
chaleur en biologie; tout le monde connaît l'application du thermo-
mètre. En chimie les recherches physico-chimiques mènent à la chimie
des colloïdes.
Ce n'est pas par hasard que c'est à un botaniste, Pfeffer, que
l'on doit la découverte de l'osmose et la mesure quantitative de la
pression osmotique; c'est aussi un physiologiste, Robert Meyer, qui
a découvert la loi de la constance de l'énergie. En morphologie, P.
considère la forme organique comme un état d'équilibre; tout
processus qui tend à réparer l'équilibre dérangé, par exemple la régé-
nération, se prête aux méthodes mathématiques. La variation quanti-
tative des facteurs externes et l'étude quantitative de leur influence
sur l'organisme (forme, couleur, etc.) sont absolument nécessaires pour
comprendre et exprimer par des formules mathématiques les phéno-
mènes de la vie. En ontogenie, nous avons la loi de la croissance (voir les
travaux de P. là-dessus). L'auteur critique l'école biométrique (la revue
Biometrika) en Angleterre et les méthodes statistiques appliquées aux
variations dans, d'autres pays; on applique ces statistiques aux varia-
tions dans la nature sans tenir compte des causes de la variation et
sans le contrôle de l'expérience. Elles arrivent à des formules très com-
pliquées qui pourtant ne nous aident pas à reconnaître les rapports de
causalité. Dans les recherches sur l'hérédité, les méthodes quantita-
tives ont fait découvrir à Mendel ses lois de l'hérédité. MorCxAN a pu,
par ses recherches sur les cas du « crossing over », arriver à une stéréo-
métrie des facteurs. En éthologie, l'étude des phénomènes rythmiques
devrait être faite non pas comme dans la périodologie, mais par une
étude exacte des influences extérieures et de leurs effets sur l'organisme.
p. esquisse ensuite la manière dont ces tentatives pourraient contribuer
à élever un édifice théorique, une biologie mathématique analogue à
la physique théorique. La condition principale pour cela, c'est que les
théories doivent être fondées sur des expériences. L'auteur nous expose
sa méthode de travail et son but, par exemple dans ses recherches sur
la régénération. Les formules de Putter sont trop spéciales, celle de
Driesch trop générale. P. considère le point de vue agnostique comme
le meilleur. Aujourd'hui nous ne pouvons pas encore savoir s'il sera
possible de réduire tous les phénomènes de la vie aux lois connues
jusqu'à présent dans le monde inorganique. Avant de pouvoir s'exprimer
là-dessus, il faut que la biologie expérimentale quantitative donne
une analyse des phénomènes si compliqués de la vie, pour pouvoir les
réduire du moins en grande partie à des phénomènes plus simples. —
Eléonore Brecher.
— 348 —
THÉORIES GÉNÉRALES — GÉNÉRALITÉS 91
Lœvi (O-)' — Sur la régulalion de fonctions dans Vorganisme animal. —
L'organisme possède une tendance à se maintenir dans un certain
état d'équilibre, et tout écart de la ligne moyenne, causé soit par notre
organisation physiologique même, soit par des influences du milieu,
«st en même temps la cause qui rétablit cet équilibre. L. donne diffé-
rents exemples de régulations automatiques dans l'organisme. Le
contrôle et la régulation du fonctionnement se font principalement par
le système nerveux central et par les glandes endocrines. Mais il y a
aussi des régulations qui sont dues au fonctionnement de l'organe
même, sans l'intermédiaire du système nerveux central ou des glandes
endocrines : par exemple, le fonctionnement du muscle strié. Quand
un muscle a fonctionné quelque temps, il est fatigué et ne répond plus
aux excitants du système nerveux. Il se repose, et après quelque temps
il est de nouveau capable de fonctionner. Le mécanisme de cette régu-
lation automatique est le suivant : les produits de désassimilation
créés par le fonctionnement du muscle empêchent que la désassimilation
continue : le muscle est fatigué; en même temps que la désassimilation
diminue, la tendance de la matière vivante vers l'assimilation augmente,
jusqu'au moment où l'état antérieur, c'est-à-dire l'équilibre entre
désassimilation et l'assimilation, est rétabli. Donc, comme l'a déjà dit
EvvALD Hering, le muscle qui a fonctionné revient à son état antérieur
grâce aux produits mêmes de la désassimilation, qui créent les condi-
tions chimiques nécessaires à son rétablissement. L. croit que dans
la nature inorganique il n'y a pas de processus analogues, à l'exception
de l'influence réversible des catalysateurs. — Un autre exemple de
régulation à la suite du fonctionnement même de l'organe, sans l'inter-
médiaire d'un autre organe, serait le fonctionnement du cœur grâce
à la transformation d'un excitant continu agissant sur le sinus veineux
en un excitant discontinu agissant sur le cœur. — Parmi les régula-
tions se faisant par l'intermédiaire du système nerveux on a la régulation
de la pression du sang sous l'action du nerf dépresseur et aussi la respi-
ration se faisant même contre notre volonté. Lorsqu'on retient la res-
piration pendant quelque temps, les acides formés à la suite de l'oxyda-
tion incomplète due à l'appauvrissement du sang en oxygène forment
un excitant du centre respiratoire et le forcent à reprendre son activité.
Outre les régulations par voie nerveuse ou chimique, il y a aussi des
régulations par voie physique; c'est ainsi que la régulation de la tem-
pérature, pour son maintien à 37», se fait par l'intermédiaire d'un
certain centre nerveux et de la glande thyroïde. Un exemple de régu-
lation par l'intermédiaire d'une glande endocrine et indépendante du
système nerveux est fourni par l'augmentation de la formation des
globules rouges sanguins après une perte de sang. Dans ce cas, c'est la
glande thyroïde qui joue le rôle de régulateur. Toutes ces régulations
sont indépendantes de notre conscience. D'autres ne s'effectuent que
par l'intermédiaire de celle-ci : ainsi la faim, .la soif, le sommeil. Même
dans notre vie psychique on peut reconnaître la tendance à se main-
tenir dans un certain état d'équilibre. Dans ce domaine cependant
nous ne pouvons pas encore analyser le mécanisme de la régulation. —
Leonore Brecher.
Uhlmann (Eduard). — L'idée de révolution et la notion de Vcspèce
dans leur genèse historique et leur rapport réciproque. — L'idée de l'évolu-
tion chez les philosophes grecs avant Socrate n'a pas d'analogie avec
92 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
l'idée moderne de la descendance, parce qu'alors la notion de l'espèce
biologique manquait encore. La théorie des notions de Platon a une
grande influence sur la formation de la notion de l'espèce en biologie,
que nous trouvons pour la première fois chez Aristote. Mais chez
Aristote cette notion de l'espèce n'est pas encore en rapport avec
l'idée de l'évolution. Son idée de l'évolution jusqu'à la plus graiide
perfection par l'entéléchie est purement métaphysique. Après Aristote,
les idées sur l'évolution et sur l'espèce s'effacent peu à peu. Ray est
le premier qui définisse l'espèce comme une unité fondamentale biolo-
gique systématique. Vient ensuite Linné, qui donne le premier la
notion scientifique de l'espèce. L'auteur considère ensuite le problème
de la constance de l'espèce et les commencements de pensée génétique
chez Leibnitz, Bonnet, Buffon; la transformation des espèces chez
Erasmus Darwin; le problème de l'espèce et la théorie de l'évolution
chez Lamarck; la signification de ces notions à l'époque de la morpho-
logie idéaliste, dont les principaux représentants sont Guvier, G. Saint-
Hilaire, Gœthe; la notion de l'espèce et l'idée d'évolution chez Kant,
ScHELLiNG, etc. Charles Darwin base la théorie de révolution sur le
problème de l'espèce. L'auteur considère ensuite la notion de l'espèce
et la théorie de l'évolution après Darwin : les recherches causales
mécanistiques remplacent le point de vue historique. — Eléonore Bre-
cher.
Peter (Karl). — Sur le concept « liomologie « et son application dans
Vembryologie. — • Au point de vue de l'anatomie comparée l'homologie
de l'organe olfactif des Amphibiens avec celui des Poissons et des
Amniotes ne présente aucun doute. Par contre, les données embryolo-
giques que nous possédons sur cet organe chez les Amphibiens pré-
sentent de tels obstacles au point de vue de son homologie avec l'organe
correspondant des Poissons et des Amniotes qu'une étude approfondie
s'impose pour répondre à la question : quelle serait la définition prati-
quement applicable et logiquement valide du concept « homologie »?
Trois périodes sont à distinguer dans le cours du développement du
concept de l'homologie : la période morphologique d'OwEN, celle histo-
rique de Gegenbaur, intimement liée à la théorie darwienne et, finale-
ment, la troisième période, liée aux recherches de l'embryologie expé-
rimentale, la période causale-analytique. Cette dernière peut être
négligée dans notre cas. les recherches embryologiques n'ayant pour
objet ordinairement que le développement d'organes normaux. En
outre, en parlant d'homologie nous comparons entre eux non pas des
individus d'une même espèce mais d'espèces, de genres, etc. différents.
D'après le point de vue représenté par Gegenbaur, l'origine identique
joue le rôle principal dans le concept de l'homologie. P. limite le concept
de l'homologie aux formations de même origine; les organes d'origine
différente ne seraient qu'analogues. Dans le cas où ces organes, tout
en provenant de formations homologues, se tranforment dans le même
sens indépendamment les uns des autres, les uns à côté des autres,
nous avons affaire à un développement parallèle, à des organes paral-
lèles (définition proposée par Osborn). Au point de vue morphologique
on appellera homologues les organes qui se développent, quant à leur
provenance, position et rapports vis-à-vis des organes voisins, aux dépens
d'un même matériel. En combinant les deux points de vue, la défini-
tion suivante de l'homologie s'impose : « On appellera homologue toute
— .3r)0 —
THÉORIES GÉNÉRALES — GÉNÉRALITÉS 93
formation dont les germes sont les mêmes, quant à leur origine, struc-
ture et rapports vis-à-vis des formations voisines, et qui sont de même
origine. '> En partant de cotte définition, l'auteur soumet à une étude
comparée : 1° Le développement de T organe olfactif des Ampliibiens;
2° les organes embryonnaires des larves d'Amphibiens et le trophoblaste
des Mammifères et 3° les stades embryonnaires (la blastula) des Mam-
mifères. La formation des choanes chez les Ampliibiens anoures et
urodèles présente quelque chose de tout à fait nouveau; ces choanes
ne sont pas homologues à celles des Poissons et des animaux supé-
rieurs (Amniotes), mais bien à celles des Gymnophiona. Le cœcum
inférieur de l'organe de JACOBSO^' des Amphibiens et celui des Amniotes
sont bien homologues entre eux. La coquille nasale des Amphibiens et
celle des Amniotes. sont des formations homologues. Dans les cas où
la paléontologie est incapable de nous éclairer sur la valeur de telle ou
autre formation ou organe au point de vue de leur homologie, c'est à
l'embryologie que nous- devons avoir recours. En établissant une homo-
logie des organes ou de stades de développement embryonnaire, la
valeur prospective des parties germinatives ne doit pas être prise en
considération. — ■ La cavité germinative des placentaires doit être
comparée au blastocœle des autres vertébrés et la vésicule germinative
doit être désignée comme blastula. — B. Sgukatchoff.
Bfody (S.) et Ragsdale (A. C). — V équivalence d'âge chez les animaux.
— DoNAi.DSON, dans sa comparaison du rat blanc avec l'homme au
point de vue de la croissance, admettait que le rat à l'âge de 3 ans est
comparable à un homme de 90 ans. La durée de la vie était employée
comme base de comparaison. Mais cette estimation est difficile. On sait
maintenant que la croissance est périodique ou cyclique. Les animaux
à sang chaud ont trois périodes de croissance (infantile, juvénile, adoles-
cente). On peut prendre les maxima de ces cycles comme points de
référence. — R. Wurmser.
— 351 -
Paris. — Les presses Universitaires de France,
PREMIÈRE PARTIE
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE
NN. BiOL. — 1. m, KAsc. 4 (1922-1923)
A Ni»
Physiologie cellulaire.
tîowdry (E. V.)- — The reticuiar maîerial as an indicalor of physiologie
reversai in secretory polarity in the thyroid cells of Ihe guinea-pig. (Amer.
Journ. of Aiiat., XXX, n" 1, 15 janv. 1922, 14 p., 2 pi.) [4
Hogue (M. J.). — A comparison of an amoeba, Vahlkampfiia patuxenl,
wilh tissue-culture cells. (The Journal of expérimental Zoolog;y, XXXV,
1-11, janvier 1922.) [2
Metalnikov (S.). — Sur la digestion intracellulaire chez les Protozoaires
{La circulation des vacuoles digestives). (Mémoires Jubilée E. Met-
chnikoff, 127-145, 3 fig., 1921).
[Analysé d'après les Annales de V Institut Pasteur, 1918, voir Ann.
BioL, XXI, p. 172.
Young (D. B.). — -ri contribution to the morphology and phgsiology of
the genus Uronychia. (The Journal of expérimental Zoology, XXXVI,
353-390, 28 fig., octobre 1922.) [4
Hogue (M. J.). — Comparaison d'une amibe avec les cellules d'une
culture de tissus. — Ordinairement, lorsque dans une culture de tissus
les cellules traitées par un colorant dit vital (bleu de méthylène, bleu
crésyl brillant, rouge neutre) présentent la coloration du noyau et du
cytoplasme, on admet que c'est là le signe de la mort de ces éléments.
Pour vérifier la valeur de ce critérium, H. a comparé les réactions à
ces substances colorantes de cellules cultivées (flbroblastes, leucocytes)
d'embryons de poulet et d'une amibe, parasite de l'huître [Vahlkampfia
patuxent), introduite dans la culture. L'auteur a constaté qu'en présence
d'une solution forte de rouge neutre (1 p. 10.000), les amibes se colorent
immédiatement et meurent. Par contre, dans les solutions plus diluées
(1 p. 40.000 à 1 p. 80.000), les amibes se colorent mais continuent à
vivre. Les granulations colorées dans leur cytoplasme se décolorent
pendant la vie de l'amibe (sans doute par oxydation). Cette constata-
tion est intéressante parce que la décoloration des cellules de cultures
de tissus était toujours considérée comme réalisée post morlem. L'auteur
conclut que c'est la cessation des mouvements et non la pénétration
par les colorants qui constitue le plus sûr critérium de la mort. Elle
rapporte, en outre, quelques expériences sur la coloration vitale des
mitochondries par le noir janus n^ 2 et sur l'ingestion de granules de
mélanine. — Emile Guvknot.
— ;jô5 —
4 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Young (D, B.). — Éludes morphologiques el physiologiques sur Uro-
nychia. — Chez les Uronychia, le micronucleus est nécessaire pour que
l'infusoire puisse s'accroître et se diviser; par contre, le pouvoir de
régénérer les parties du corps sectionnées ou blessées ne dépend pas
toujours de la présence du micronucleus. La capacité de régénération,
très faible lorsque la cellule vient de se diviser, va en s'accroissant à
mesure que l'animal vieillit jusqu'à la prochaine division. Les grands
cirres diflérenciés ne sont régénérés que si l'on a blessé en même temps
la paroi du corps. — Emile Guyénot.
Cowdry (E. U.). — L'appareil réticulaire, comme indicateur de Vinver-
sion physiologique dans la polarilé secréloire des cellules Ihyro diennes
du Cochon d'Inde. — Les méthodes d'imprégnition argentique de
l'appareil réticulaire de Golgi, appliquées à la glande thyroïde, montrent
que l'appareil réticulaire peut y occuper toutes les situations, latérale
par rapport au noyau apicale et tournée vers la cavité folliculaire,
basale et voisine des vaisseaux sanguins. On sait que la position apicale
est habituelle dans les glandes et même dans la thyroïde d'après
NEGin (1900), LIoLMGREN 1901, KoLSTER (1913). Mais Duesberg (1914)
etCAJAL (1914), ont montré que la thyroïde pouvait faire exception à la
règle. Bensley (1916), par une méthode spéciale, a vu les gouttes d(v
sécrétion s'accumuler dans la région basale de la cellule; il pense que
leur situation est en rapport avec le mode endocrine de la sécrétion;
ce serait là le mode direct de sécrétion interne, tandis que dans le
mode indirect la sécrétion s'accumulerait préalablement dans la cavité
folliculaire. Telle est aussi la conclusion de C. Pour lui, la consta-
tation de la position inversée de l'appareil réticulaire dans une cellule
thyroïdienne donne la preuve que cette cellule évacue actuellement
ses produits par le mode direct. L'auteur cherche à utiliser le même
critérium tiré de la place de l'appareil de Golgi pour la détermination de
la polarité dans la parathyroïde et dans l'hypophyse. — A. Prenant.
Mutations d'énergie chez les êtres vivants.
Basiswar Sen. — On ihe relation between permeability variation and
Plant Movemenls. (Proc. Roy. Soc, B. 660, 216-231, 1923.) [8
Bedale (E. M). — Energy expendilure and food requiremenî of children
al kchool. (Proc. Roy. Soc, B. 662, 368-404, 1923.)
[A partir de 8 ans, il faut une alimentation donnant 2.800 calories :
de 12 à 16 ou 20, il faut 3.000 calories, et les garçons après 16 ans,
robustes-sportifs, ont besoin de 4.000 calories par jour. — - H. de
Varigny.
Bellamy (A. W.). — Differenlial susceptibility as a basis for modification
and control of deuelopment in Ihe frog. If. Types of modification seen
in later developmenlal '.■Jqrit\<<. 'Amer, .lourn. Anat., XXX, 473-502,
70 fig.) [H
-MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 5
Cannon (H. Graham). — On Ihe melalolic gradient of Vie frog's egg. (Proc.
Roy. Soc, B. 660, 232-249, 1923.) [.'i
a) Gayda (Tullio). — La produzione di calore nella rana in diverse condi-
zioni sperimenlali. Nota IV. Ricerche sulla rana spancreata. (Arch. di
scien. biol., III, 415-423, 1922.) [9
■b) La produzione de catore nella rana in diverse condizioni speri-
menlali. Nota V. Ricerche sulla rana privala décapsule surrenali. (Ibid.,
IV, 93, 1923.) [9
Gray (J.). — The mechanism of ciliary movcmenl. III. The effecl of
Température. (Proc. Roy. Soc, B. 664, 6-14, 1923.) [7
a) Harvey (E. Newton). — The minimum concentration of luciferin to
give a visible luminescence. (Science, 27 avril 1923.) [10
b) The nature of animal light. (Monogr. exper. Biology, Phila-
delphia and London, 182 pp., 35 flg.)
[Mise au point de la question; l'auteur s'attache surtout à l'étude
des caractéristiques physiques de la lumière animale et des phéno-
mènes chimiques qui accompagnent la bioluminescence. — P. Remv.
Hédon (L.). — Les échanges gazeux et la dépense d'énergie minima du
chien normal. (Arch. Int. Physiol., XXI, 1, 31 mai 1923, 45-70,
3 tableaux, 1 flg.) [7
Heyde (H. C. Van der). — On the respiration of Dytiscus marginalis.
(The Journal of expérimental Zoology, XXXV, 335-352, 3 fig.,
avril 1922.) [9
Kostytschew(S.). — Studien iiber Photosynthèse. IV. Die C0\ — Assimi-
lation der Leguminosen. (Rev. d. deutsch. bot. Ges., XL, 112-120,
1922.) [9
Lund (E. J.). — Expérimental control of organic polarity by the electric
current. II. The normal electrical polarity of Obelia. A proof of ils
existence. (The Journal of expérimental Zoology, XXXVI, 477-494,
2 flg., novembre 1922.) [8
Parker (G. H.). — The leaping of the stromb [Strombus gigas Linn.) (The
Journal of expérimental Zoologv, XXXVI, 205-209, 2 fig., août
1922.)
[Etude du mécanisme du saut chez ce gastéropode. — Em. Guyenot.
a) Zirpolo (G.). — Studii sulla bioluminescenza batterica. Azione dei sale
radioattive. (Natura, XII.) [10
b) — — Azione del nilrato de cerio. (Bollettino Soc. Naturaliste,
Napoli, 1922.) [ibid.
Cannon (H. Graham). — Sur la gradcdion métabolique de Tœuf de
grenouille. — Ghild est arrivé, par ses expériences sur la régénération,
à la conclusion que chez les hydroïdes et planaires il y a chez l'adulte
un gradient du taux de métabolisme : ce dernier est au maximum à
l'extrémité antérieure, au minimum à la postérieure. D'après cette vuei
— 357 —
6 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
il a pu prédire avec beaucoup de succès le résultat d'expériences de
régénération. Il a été amené à formuler sa « conception dynamique de
l'individu » qui postule l'existence chez tous les organismes d'un gra-
dient dans le taux du métabolisme, d'une région dominante de haut
métabolisme à une région à taux métabolique faible. Chez les orga-
nismes à axe, la région dominante est à l'avant, à l'apex. La division
cellulaire de l'œuf va plus vite à l'avant; les organes apicaux se déve-
loppent avant les basaux. Souvent, il y a un gradient dans l'aptitude
des tissus des diverses régions de l'organisme à prendre les colorants;
il peut y avoir un gradient dans le potentiel électrique, ou dans la
sensibilité aux toxiques. En dehors du gradient apico-basal, il y en
a d'autres chez l'adulte : un dorso-vey.tral, parfois un médio-latéral, etc.
Au cours du développement, le gradient primordial se manifeste dans
l'œuf, même avant fertilisation, les autres, par la suite; mais ces gra-
dients ne persistent pas nécessairement durant toute la vie. Les idées
de Ghild ont été appliquées par Hyman au poisson et par Bellamy
au têtard. Ce dernier a employé la méthode de la susceptibilité aux
toxiques. Les régions à taux métabolique élevé seraient plus sensibles
que celles à taux faible. L'apex périrait avant la queue dans une solu-
tion mortelle. Dans une faible, ce serait le contraire, l'acclimatement
se faisant plus vite pour les régions à métabolisme élevé. C. a répété
les expériences de Bellamy, mais n'obtient pas les mêmes résultats.
Il est vrai, les espèces soumises à l'expérience diffèrent. Les œufs, dans
un cas, viennent de masses pondues naturellement; dans l'autre, d'œufs
(et de spermatozoïdes) retirés des adultes. Les solutions employées
peuvent n'avoir pas été comparables. Enfm, C. se demande si la méthode
est bien précise. Quoi qu'il en soit, voici ses conclusions : 1" il n'a pas
été trouvé de preuves en faveur de l'existence d'un gradient de morta-
lité différentiel chez les jeunes embryons de Rana iemporaria; le
cours de la désintégration provoqué.' par les concentrations mortelles
d'agents extérieurs n'a présenté aucune régularité; 2° les embryons en
question sont plus susceptibles aux solutions fortes de HgCF qu'aux
faibles, mais c'est le contraire avec KCN. D'autre part, les jeunes
embryons de Bufo vulgarls sont plus susceptibles aux solutions fortes
de KCN qu'aux faibles; 3° l'auteur émet l'opinion que le manque de
spécificité que Bellamy dit exister dans les relations de susceptibilité
de l'embryon de grenouille aux agents extérieurs peut tenir au fait
que l'extrême dilution des solutions employées est peut-être un facteur
aussi important dans la production de l'effet toxique que l'est l'agent
toxique lui-même; 4° l'effet de solutions de KCN et de HCHO, sur les
rapports de division chez les jeunes embryons de grenouille et de crapaud
est direct, et l'auteur indique qu'il ne trouve pas une explication aisée
dans l'hypothèse des gradients de Child; 5° les perturbations dans les
rapports de division peuvent être dues à une action directe de la solu-
tion toxique sur l'albumen aussi bien qu'à un effet inhibiteur général
sur le métabolisme; 6° enfin l'auteur critique les recherches de Bellamy
sur les types de modification se manifestant dans les phases ultérieures de
développement des œufs de grenouille. — H. de Varigny.
Bellamy (A. W.). — Susceptibilité différentielle considérée comme base
pour la modification et le contrôle du développement chez la Grenouille.
II. Types de modifications vus dans les stades avancés du développement.
— Elève de Child, B. a mis précédemment en évidence dans le déve-
— ;-5^ —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 7
loppement de la Grenouille une susceptibilité difîéreiitielle a divers
facteurs, tels que formol, cyanure de potassium, chlorure de lithium,
acide chlorhydrique, soude, alcool. Les phénomènes que l'on provoque
dépendent beaucoup moins de la nature que de l'intensité du facteur
employé; il n'y a pas de spécificité. Ils dépendent, d'autre part, large-
ment de l'état initial, et notamment de l'âge de l'embryon, au point
que suivant l'âge un même facteur de même intensité peut amener,
soit une accélération, soit un retard du développement. La suscepti-
bilité différentielle consiste en ce que, comme Child et ses élèves l'ont
établi pour 200 espèces, les régions les plus actives sont les plus atteintes :
pendant quelque temps, ce sont les régions antérieure, dorsale et médiane;
lorsque les organes commencent à apparaître, ce sont eux qui sont
atteints surtout : ainsi les vésicules optiques, les ébauches des membres,
le bourgeon caudal... Suivant que les facteurs artificiels agissent à un
moment ou à un autre, les résultats tératologiques sont naturellement
très variés, mais ils se laissent toujours expliquer, d'après la loi précé-
dente, et classer sous quatre rubriques : inhibition différentielle, accé-
lération différentielle, accoutumance différentielle, rétablissement diffé-
rentiel (après retour à un milieu normal). — M. Prenant.
Hédon (L.). — Les échanges gazeux el la dépense d'énergie mininia du
chien normal. — Dans la détermination de la dépense minima des chiens
normaux adultes, la durée du jeûne joue un rôle Important : dans cer-
tains cas, les chiens ne présentent leur vraie dépense minima qu'après
2 jours de jeûne et parfois plus; dans d'autres cas, un jeûne de 18 à
24 heures seulement suffît. Ces deux modalités peuvent d'ailleurs se
rencontrer chez le même chien à quelques jours d'intervalle. La quan-
tité et la qualité de l'alimentation des jours précédents doivent jouer
un rôle important. Néanmoins, pratiquement, la dépense minima est
atteinte le 2^ ou le S^ jour après le dernier repas dans la plupart des
cas. La température joue également un rôle important, chez certains
animaux de faible? écarts de température peuvent modifier sensiblement
la dépense d'énergie. Chez les chiens à poils ras, le minimum de dépense
est atteint pour une température ambiante de 26°. Chez les animaux
à poils longs, l'optimum de température est au contraire plus bas (20°-
21»). En éliminant toutes les dépenses de fonctionnement, le minimum
général de toutes les expériences de H. est de 2,39 calories par kilo-
gramme corporel et par heure, les dépenses les plus basses étant voisines
de 2,2 calories par kilogramme-heure. Lorsqu'il s'agit de comparer un
~ individu à lui-même à différentes périodes et dans différents états de
masse corporelle, il est plus rigoureux de rapporter le calcul de la dépense
au kilogramme de poids vif que de le rapporter à l'heure et au mètre
carré de surface (métabolisme basai), mais ce dernier mode de déter-
mination garde tout son intérêt quand il s'agit de comparer entre eux
des animaux d'espèces et de tailles différentes; on trouve, en eff'et, par
ce mode de calcul la même dépense pour les petits chiens que pour
l'homme. — Paul Boyer.
Gray (J.). — - Le mécanisme du mouvement ciliaire. IIL Effet de la
température. — Conclusions : 1° Entre 0° et 33oC, la vitesse des cils sur
les branchies de Mylihis augmente à mesure que s'élève la température,
bien que l'amplitude reste normale. Entre 34° et 40°, il y a diminution
marquée de l'amplitude du battement, suivie d'une réduction de vitesse.
— 359 —
8 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
A 40<>, les cils s'arrêtent en position relâchée; à 45°, ils occupent la
position contractée; 2° le coefficient de température entre 0° et 32°5
varie de 3,1 à 1,92; 3° les températures élevées produisent un effet
destructeur sur les cellules individuelles de l'épithélium; 4° dans le
tissu bien aéré, la consommation d'oxygène est directement proportion-
nelle à la vitesse de battement de 0° à 30°C; 5° à des températures
supérieures à 30°, la consommation initiale d'oxygène n'est pas .main-
tenue. La réduction est due à l'effet désintégrateur de la température
sur l'épithélium; 6° l'effet de la température sur l'activité des cils est
étroitement parallèle à son effet sur d'autres types de protoplasme
contractile. — H. de Varigny.
Basiswar Sen. — Sur la relation entre la variation de perméabilité et
la mo ililé des plantes. — 1° L'auteur décrit une nouvelle méthode de
mesure de la résistance électrique d'un tissu vivant, in situ ou bien
isolé, permettant de vaincre la différence de potentiel naturelle des parties
du tissu et ses fluctuations. Le tissu est relié en série à un galvano-
mètre sensible dont la déviation indique l'intensité du courant, la
différence potentielle entre les parties du tissu étant la seule source de
f. é. m. employée; la valeur en est déterminée pour chaque observation
au moyen d'un potentiomètre composé. Des déviations du galvanomètre
et des lectures du potentiomètre, on peut déduire avec exactitude les
variations de résistance de tout système hétérogène; 2° en employant
la résistance électrique d'un tissu végétal comme mesure du nombre
d'ions libres hors de la membrane protoplasmique des cellules, l'auteur
montre que, dans un tissu recevant une excitation, le nombre des ions
s'accroît de façon marquée due à l'accroissement de perméabilité de
la membrane protoplasmique. Ceci a été vérifié à la fois pour le pulvinus
moteur de Mimosa, et pour les tiges et pétioles d'Hélianihus, Bryo-
phijllum et Raphanus; 3° l'amplitude de la réponse mécanique de la
feuille de Mimosa correspond à la diminution de résistance du pulvinus;
4° ce sont là des effets physiologiques : nulle variation de résistance de
ce genre n'a lieu chez les tissus tués ou morts. — H. de Varigny,
Lund (E. J.). — Existence d'une polarité électrique normale chez Obelia.
- — Au cours d'expériences antérieures, Lund (1921) a constaté qu'en
faisant passer un courant électrique à travers une tige isolée à.' Obelia,
on pouvait inhiber la régénération des polypes à l'extrémité tournée
vers la cathode et produire, au contraire, la formation d'un polype à
l'extrémité correspondant à l'anode. De plus, pour inhiber la régéné-
ration d'un polype à l'extrémité apicale, il faut un courant plus puis-
sant que pour obtenir le même résultat à l'extrémité basale de la tige.
Ceci paraissait indiquer l'existence dans la tige à'Obelia d'une diffé-
rence de nature électrique (ionique) qui pourrait être associée avec l3
polarité organique rendue manifeste pendant la régénération. Une
semblable différence de potentiel électrique a été déjà mise en évidence
par Mathews (1903), pour d'autres hydraires. En étudiant les dévia-
tions d'un galvanomètre sensible intercalé dans un circuit réunissant
les deux extrémités d'une tige d'Obelia, L. met directement en évidence
l'existence d'une différence de potentiel. Le sens de la chute de poten-
tiel peut être inverse dans les parties apicale et basale d'une même tige.
Cette différence de potentiel n'est pas identique à celle qui s'observe
à la suite de la simple section de la tige. Elle est liée à l'existence de
- ?,C,i) —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 9
tissus vivants, car elle manque dans les tiges mortes ou privées méca-
niquement de leurs parties vivantes ou tuées par le chloroforme. Ces
expériences laissent prévoir qu'il sera possible d'inhiber ou de modifier
les processus du développement en soumettant les tiges à l'action de
courants électriques. — Emile Guyénot.
Heyde (H. C. van der). — Sur la respiration de Dytiscus marginalis. —
L'auteur étudie d'abord la respiration du Dytique au moyen d'un
appareil particulier. Le bocal à demi rempli d'eau, renfermant l'animal,
communique avec un tube capillaire horizontal et parfaitement sec,
dans lequel une gouttelette de pétrole traduit, par ses déplacements,
les mouvements respiratoires de l'insecte. Contrairement aux afTirma-
tions de quelques auteurs, c'est l'expiration qui constitue la phase
initiale. Pendant son séjour dans l'eau, l'animal utilise sa réserve d'air
emmagasinée entre le dos et les élytres. L'insecte dépend beaucoup plus
directement des gaz contenus dans l'air qu'il emmagasine que de ceux
qui sont dissous dans l'eau. — Emile Guyénot.
Kostytschew (S.). — Etudes sur la photosynthèse. IV. L'assimilation
de CO^ par les Légumineuses. — K. a pris des feuilles et dans des tubes
de verre plats, fermés au mercure, il les a exposées à une forte lumière
diffuse. Ces expériences gazométriques, dans une atmosphère surchargée
de GO^, jusqu'à 12 %, ont démontré que les légumineuses assimilent
00^ beaucoup plus énergiquement que les autres végétaux, et que
ceux-ci montrent peu de différence entre eux. Les plantes qui végètent
sur un sol contenant des nitrates assimilent davantage que les exem-
plaires de même espèce provenant de sols sans nitrates, à condition que
l'essai dure assez longtemps. D'observations complémentaires faites sur
des Alnus, il résulte que les pieds possédant des nodosités radiculaires
ont la même énergie photosynthétique que ceux qui n'assimilent pas
l'azote libre. — H. Spinner.
a) Gayda (T.). — La production de chaleur dans la grenouille pendant
différentes conditions expérimentales. Note IV. Recherches sur la grenouille
sans pancréas. — L'auteur a mesuré la production de chaleur chez les
grenouilles auxquelles il avait enlevé le pancréas. Après l'opération,
il y eut une diminution immédiate de production de chaleur, à peu près
de 13 — 24 %; ensuite, elle redevint normale. La même diminution fut
observée chez les grenouilles non privées de pancréas, mais aux-
quelles on avait fait toutes les ligatures nécessaires à l'opération de
l'extirpation. Par conséquent, la diminution observée ne doit pas être
attribuée au manque de la glande pancréatique, mais au shok opéra-
toire. — R. Arslan.
b) Gayda (T.). — • La production de chaleur chez la grenouille privée des
glandes surrénales. — Immédiatement après la destruction totale ou
partielle des glandes surrénales, la production de chaleur diminue de
30-40 %; la diminution se fait progressivement jusqu'à la mort de
l'animal. Au premier moment, elle est due aux altérations produites
par l'opération; la diminution ultérieure est due à la disparition de
l'excitation tonique du sympathique, aux altérations du métabolisme
des hydrates de carbone et aux phénomènes d'asthénie musculaire. —
G. FoA.
— ;;6i —
iO L'ANNÉE BIOLOGIODE
Harvey (E. Newton). — Concentration la plus faible de luviférine don-
nant une luminescence visible, — La luciférine est la substance des ani-
maux lumineux produisant de la lumière par oxydation. Il faut au phé-
nomène un enzyme, la luciférase, qui existe aussi chez ces animaux.
En 1916, N. H. a calculé qu'une partie de luciférine de Cypridina, en
1.700.000.000 parties d'eau de mer, par addition de luciférase, donne une
lumière visible à l'œil nu. Il en va de même à dose plus faible encore.
L'auteur expose la manière dont il a préparé sa solution et fait l'expé-
rience. A noter qu'il convient d'employer des récipients n'ayant jamais
servi à celle-ci : il se fait une forte adsorption de la luciférine qui trom-
perait sur le résultat.
Les recherches de N. H. arriveraient à cette conclusion que : 1 de
luciférine dans de 4 à 40 milliards d'eau de mer donne une lumière
visible à l'œil à l'oxydation. Et 1 de luciférase dans de 800 millions
à 8 milliards d'eau oxyde une solution titrée de luciférine de façon
visible. Se méfier beaucoup de l'adsorption, dit l'auteur. — H. de
Varigny.
Zirpolo (G.). — a) Études sur la bioluniinescence bactérique. — b) Action
des sels radioactifs et du nitrate de cérium. — L'acétate d'uranium et
le nitrate de torium en concentration de 1/5 à 1/50 agissent comme
des toxiques sur la luminescence du Bacl. Pieranlonii-Zirpolo. Plus la
concentration est faible, plus tôt apparaît la luminescence et plus elle
dure. Le nitrate de cérium agit comme un toxique à la même concen-
tration. Des doses plus faibles (1/200) permettent la luminescence pen-
dant 2jours; des doses très faibles, comme 1/20.000.000, laissent subsister
la luminescence pendant 103 jours, et elle n'est pas plus forte que sans
cérium. — G. Foa.
Mutations de matière.
Âindt (Hans Joachim). — Histochemische Unlersuchungen an den Epi-
Ihelkôrperchen des Menschen. (Anat. Anz., LVI, 290-295.) [15
Baudisch (Oskar). — On Ihe formation of organic compounds from inorganic
bij the influence of light. (Science, 20 avril 1923, 451.) [12
Bodine (J. H.). — Aneslhetics and CO^ oulput. I. The effects of anesthe-
tics and other substances on the production of carbon dioxide by certain
Orthoptera. (The Journal of expérimental Zoology, XXXV, 323-334,
5 fig., avril 1922.) [15
Brown (W. E. L.) and Hill (A. U.). — The oxygen dissociation curve of
blood and ils thermodynamical Basis. (Proc. Roy. Soc, B. 661, 297-
334.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. chimique.
Costantino (A.). — La fermentazione alcolica in relazione cdV cdlivilà
vitale dei saccaromiceti. Nota preliminare. (Arch. di scien. biol., III,
263-278, 1922.)
— 352 —
MUTATIONS DE MATIKRI- U
Dixon (M.) and TunnicUffe (U. E.)- — The oxidalion of reduced gluta-
Ihionc and olher sulphydryl compounds. (Proc. Roy. Soc, B. 661,
266-2960
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chimique.
Fulmer (E. J.)- — The Ulilizaîion of almospheric nitrorjen by Saccharo-
myces cerevisiœ. (Science, l^r juin 1923, 645.) [14
Harris (Leslie J.). — On Ihe existence of an unidenlified sulphure grouping
in Ihe Protein Molécule. I. On Ihe denaluralion of Proleins. IL On
ihe estimation of Cystine in certain Proteins. (Proc. Roy. Soc, B. 663^
426-441 et 441-449.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chimique.
Hartridge (H.) and Roughton (F. J. W.)- — The velocity ivith which
carboni monoxide displaces oxygen from combinalions with haemo-
globin. (Proc. Roy. Soc, B. 662, 336-367.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chimique.
Hoagland (D. R.) and Davis (A. R.). — The Composition of ihe cell sap of
ihe plant in relation to the absorption of ions. (Journ. of gen. Physiol.^
V, 629-646.) [15
Hussey (R. G.) and Thompson (W. R.). — The effect of radioactive radia-
tions and X-rays on enzymes. I. The effect of radiations from radium
émanation on solutions of Irypsin. (Journ. of gen. Physiol., V, 647-660.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chimique.
Irwin (M.). — The behavior of chorides in the cell sap of Nitella. (Journ.
of gen. Physiol., V, 427-428.) [16
Lipman (J. G.) and Waksman (S. A.). — The oxidalion of sélénium bg
a new group of auiotrophic microorganisms. (Science, 12 janvier 1923,
60.) [14
a) Loeb (J.). — Stability of suspensions of solid parlicles of proteins and
protective action of coUoids. (Journ. of gen. Physiol., 479-504.)
[Sera analysé dans le Bulletin de la Société Chimique.
b) — — Membrane poteniials and cataphoretic potentials of proleins-.
(Journ. of gen. Physiol., V, 505-519.)
[Sera analysé dans le Bulletin de la Société Chimique.
a) Ray (G. B.). — Comparative studies on respiration. XXIV. The
effects of chloroform on the respiration of dead and of living tissue.
(Journ. of gen. Physiol., V, 469-477, 1923.) [14
b) — — Comparative sîudies on respiration. A'AT. The action of chlo-
roform on the oxidalion of some organic acids. XXVI. The production
of CO'^ from organic acids in relation to Iheir iodine absorption, (ilbid.,^
611-628.) [14
Remotti (Ettore). — Antagonisme entre liquides périvilellins hétérogènes.
Recherches biochimiques sur les œufs des Téléosléens. (Arch. Int. Phy-
siol., XXI, I, 31 mai 1923, 86-89, 1 tableau.) [15
Voicu (J.). — L'effet de Vhumus à faibles et à fortes doses sur la fixation
de Vazole par VAzolohacler chroococcum. (G. R. Ac. Se, CLXXVI,.
1421, 1923.)
[Sera analysé dans le Bull, de la Soc. Chimique.
— 3G3 —
1^ L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Baudisch (Oskar). - — Sur la formation de composés organiques aux
dépens des inorganiques sous rinfluence de la lumière. — L'auteur
commencé par l'étude de la réduction des nitrates par l'énergie lumi-
neuse, seule ou en présence de matières organiques. L'importance
du fer a été révélée par des expériences sur le bacille cholérique, montrant
qu'il y a une relation entre l'absorption du fer et la faculté de réduire
les nitrates en nitrites et en ammoniaque. Schimper, d'ailleurs, a vu
que la feuille chlorotique, sans fer, ne réduit aucun nitrate. Le bacille
cholér que est très réducteur de nitrates en nitrites, à l'état frais : et
la réaction se fait à l'obscurité aussi bien qu'à la lumière. Lors des
premières recherches de l'auteur, on savait seulement que l'hydroxyde
ferreux réduit le nitrate de potassium et devient oxyde ferrique aux
dépens de l'oxygène du nitrate. Il s'agissait de trouver un processus
in vitro pouvant montrer que les plus faibles traces de fer peuvent
réduire beaucoup de nitrate ou de nitrite, et que la réduction manque,
en l'absence de fer. Il fallait trouver un processus de réduction chimique
où le fer jouât le rôle de catalyseur. L'expériînce apprit que si les solu-
tions de sucre de raisin ne réduisent ni nitrates ni nitrites, même à la
chaleur et sous pression, la moindre trace de fer suffit à réduire beau-
coup de nitrite en chauffant avec du glucose en solution faiblement
alcaline. Les nitrates, eux, restent inattaqués.
Quel était le rôle du fer? C'était incompréhensible d'abord, mais
depuis, les choses se sont éclaircies. Il est plus important de savoir
pourquoi les nitrates restent indemnes alors que les nitrites sont si
facilement réduits en ammoniaque. Et pourquoi les nitrates devien-
nent-ils nitrites dans les expériences biologiques? L'auteur a observé
que l'oxygène, en présence de sels ferreux, réduit les nitrates instanta-
nément, même au froid. C'était chose nouvelle. Ce processus chimique
serait comme une origine de la fécondation. Deux composés inorganiques
riches en énergie (bicarbonate ferreux et nitrate de potassium) restent
inaltérés dans une solution ne contenant pas d'oxygène. Au contact de
l'air, le bicarbonate ferreux humide absorbe rapidement l'oxygène et
lie une molécule dans la sphère intérieure du nuclues ferreux. Cette
absorption d'oxygène est comparable à la fécondation d'un œuf, puisque
de l'hydroxyde ferreux presque non magnétique ou du bicarbonate
ferreux, il se forme un composé à peroxyde voisin du fer métallique au
point de vue magnétique. Ce composé attire une molécule de nitrate de
potassium dans la sphère intérieure du noyau de fer et en détache un
atome d'oxygène, avec formation de nitrite. Puis le nitrite est réduit
au nitrosyl qui réagit en présence des aldéhydes, par exemple, avec
formation de composés contenant du carbone et de l'azote.
La molécule d'oxygène féconde la molécule de fer et les propriétés
acquises, de ce chef, par cette dernière, jouent un grand rôle dans sa
grande réactivité chimique. La réduction de nitrates en nitrites par la
lumière tiendrait à ce que de l'énergie est absorbée avec activation
conséquente des puissances de valeurs auxiliaires de l'atome d'oxygène,
du nitrate et de l'oxygène de l'air. Lors de la réduction de nitrates
alcalins avec du peroxyde d'hydroxyde ferreux, l'énergie est transmise
à la molécule de nitrate par le composé de peroxyde fortement magné-
tique au détachement d'une molécule d'oxygène. La suite de la réduction
du nitrosyl à l'ammoniaque est amenée sans doute par l'hydrogène
naissant formé par la décomposition des molécules d'eau dans la sphère
intérieure par l'action de l'atome de fer central du composé de peroxyde.
— 36'i —
MUTATIONS DE MATIKRE U
Evidemment plusieurs réactions sont amenées par la fécondation de
la molécule de fer par la molécule d'oxygène, et les propriétés magné-
tiques du peroxyde paraissent être en relations directes avec sa grande
réactivité chimique. Il convient de noter que les composés ferriques
complexes sont aisément transformés en composés ferreux par l'in-
lluence de la lumière ou par le peroxyde d'hydrogène' "ja sont ainsi conti-
nuellement ramenés à une forme capable de s'annexer de l'oxygène ;
exemple, la réduction de ferrocyanure de K aux composés ferreux.
Le ferrocyanure de K neutre, exposé quelques secondes à la lumière,
donne un composé alcalin; la prolongation de l'action lumineuse en
présence de l'air donne, outre des ions ferreux libres, un composé ferreux
complexe très actif (pentacyano-aquo-ferroate de K) qui lie l'oxygène,
l'oxyde nitrique ou le GO à l'atome de fer central, tout comme fait
l'hémoglobine. A l'air, ce composé absorbe et véhicule de l'oxygène.
Dans ce cas aussi, l'oxydation des substances oxydables présentes n'a lieu
que quand ces substances sont d'abord liées dans la sphèr ; intérieure
du sel de fer, ce qui nous ramène à un cas d'oxydation sélective. Le
pentacyano-peroxo-fei'roate de K agit comme catalyste ferreux et on
peut voir l'origine de la respiration dans son action comme véhicule
el activateur d'oxygène, et comme activateur de composés in )rganiques
et organiques ayant de l'afiînité pour le fer.
Ces expériences de pure chimie cadrent avec les résultats de Loe3 et
de Warburg. Le premier a dit en 1906, que le caractère essentiel de la
fécondation est l'accroissement du taux d'oxydation de l'œuf et que
cet accroissement est provoqué par la formation de la membrane, et
W.vRBURG a montré que les oxydations de l'œuf d'oursin sont dues à un
processus catalytique où le fer est agent catalyseur. Les ion^ ferreux
actifs des cellules ou des algues peuvent être rendus in ictifs par des
quantités proportionnelles d'acide hydrocyanique, amenant la cessation
de la respiration et de l'assimilation de nitrates.
Une solution aqueuse, neutre, inactive de ferrocyanure de K, très
stable à l'obscurité est très sensible à la lumière (bleu, jaune et rouge)
et amène la formation d'une aquo-base alcaline. La réiuction des
nitrates alcalins, elle, n'est opérée que par le violet et l'ultra-violet. A
la lumière solaire en été, ces rayons sont présents et aboni :nts, et la
réduction de l'alcali-nitrate au nitrite peut se produire rapidement si
un sort est fait à l'oxygène qui est séparé, ce qui peut se faire par l'addi-
tion de sels ferreux complexes, comme le feri'ocyanure de K. La réaction
photochimique KNO* à KNO- + O est ainsi accélérée par de très
petites quantités de sels ferreux complexes.
L'auteur expose en détail les réactions du nitrosyl de potassium
[K(NO)] et leur p rt e pour la formation de l'acide form-hydroxamique,
do la méthylamine, d'alcaloïdes et d'amino-acides alpha. Il a écrit aussi
une page intéressante sur la formation de composés organiques aux
dépens d'éléments inorganiques. CO- exposé à l'ultra-violet ( . = 200 [j-'j.)
ou à la décharge électrique silencieuse, se transforme en formaldéhyde
qui, peut-être, en présence de l'oxyde nitreux formé par l'azote, l'oxy-
gène atmosphérique, donne de l'acide formhydroxamique Cette syn-
thèse, par la lumière, B. l'a obtenue à l'Institut Mosso (4.600 m), mais au
ni\eau de la mer la chose ne semble pas pouvoir se faire sans le secours
de la chlorophylle. II reste donc beaucoup d'expériences à faire avant de
sa\oir comment les plantes vertes construisent leur protéiae aux dépens
de matières inorganiques et d'énergie lumineuse. — H. de Varigny.
U 1/ANNKE BIOLOGIQUE
Lipman (J. G.) et Walcsman (S. A.)- — L'oxydation du sélénium par un
nomieau groupe de microrganismes auîolrophes. — On connaît des bac-
téries strictement, obligatoirement autotrophes, tenant leur énergie
seulement de l'oxydation de matériaux inorganiques : ce sont les bac-
téries nitrifiantes, et le Thiobacillus Ihioovidans qui tire son énergie de
l'oxydation du soufre, des thiosulfates et des sulfites. Il faut y ajouter
un autre groupe de formes autotrophes, des bactéries qui tirent leur
^énergie de l'oxydation du sélénium. Une petite quantité de sélénium
ajoutée à du sol frais fut lentement oxydée avec accroissement de
l'acidité du sol. Lorsque Ton ajouta un peu de ce sol à un milieu de
culture composé de matériaux inorganiques, avec du sélénium comme
nnique source d'énergie, le milieu devint trouble en quelques jours, et
on y vit une bactérie en forme de bâtonnet capable d'oxyder le sélé-
nium en acide sélénique. L'organisme et les méthodes seront décrits en
détail. — H. DE Varigny.
Fulmer i,E. I.). — Utilisaiion de Vazole atmosphérique par Saccharo-
myces cerevisiœ. — Lipman et Taylor déclarent avoir prouvé l'an
dernier l'utilisation de l'azote de l'air par Le blé. L'utilisation par les
levures a été beaucoup discutée. Les expériences de F. ont porté sur du
Sacch. cerevisiae cultivé en un milieu composé de 100 ce. eau, 10 gr.
sucre de canne, 0,188 gr. de chlorure d'ammonium, 0,100 gr. de diphos-
phate de K, et 0,100 gr. de GaCl, pendant 3 ans, puis cultivé 6 mois
dans un mélange de 100 ce. eau, 10 gr. de sucre de canne, 0„188 gr. de
chlorure d'ammonium et 0 gr. 100 de diphosphate de K. La levure
ainsi nourrie donnait des cendres dépourvues de calcium ou de magné-
sium, et se présentait vigoureuse. Elle fut introduite dans des flacons
contenant : eau 100 ce, 10 gr. de sucre de canne, et proportions variables
de diphosphate de potassium : l'optimum est 0 gr. 45. Aucune source
d'azote en dehors de l'air atmosphérique ayant passé par le perman-
ganate de potasse alcalin pour le priver de l'ammoniaque et des oxydes
d'azote. Or, la levure a prospéré. Elle peut vivre de sucre, d'un sel
et d'air; et l'azote de l'air suffît parfaitement. — H. de Varigjmy.
a) Ray (G. B.). ■ — Eludes comparatives sur la respiration. XXIV. Les
effets du chloroforme sur la respiration des tissus morts et vivants. — Chez
Ulva, le chloroforme à faible concentration (0,25 %) produit un accrois-
sement dans la vitesse de production de CO^ suivi d'une diminution.
A 0,5 %, on n'observe que cette diminution. Supposant que, l'oxydation
normale dépend de l'action d'une peroxydase sur un peroxyde, R. place
Ulua dans H^O^ à' 1 % et dans Fe^ (SO*)* (qui agit comme une peroxy-
dase) : H^O^ diminue la vitesse, Fe2(SO*)3 commence par l'augmenter,
puis la fait décroître. Tout se passe comme si H^O^ détruisait une enzyme
ou quelque autre substance nécessaire à la respiration. Quant au fer, il
accélère la respiration tant que le matériel destiné à la combustion est
suffisant. Quand l'Ulve est tuée par dessication, ne donne plus au gaïac
la réaction des oxydases, il ne se dégage plus de GO^ sauf en présence de
H^O^ et Fe2(SO*)^ Si on ajoute à ce mélange du chloroforme, en faible
concentration, il y a augmentation de la production de GO^, puis décrois-
sance. A haute concentration, le chloroforme entraîne dès le début une
diminution du dégagement de gaz carbonique. — R. Wurmser.
b) Ray (G. B.). — Études comparatives sur la respiration. XXV. L'action
du chloroforme sur V oxydation de quelques acides organiques. XXV L
— 3ii6 —
MUTATIONS DE MATIERE 1ô
La production de CO- par les acides organiques en rapport avec leur pou-
voir d'absorption de Viode. — Ce travail dont on trouvera une analyse
dans le Bull, de la Soc. chimique, concerne des oxydations inflnaencées
par le chloroforme, comm-e le sont les oxydations /ra vivo. — R. Wurmser,
Bodine (J. H.)- — Effets des aneslhésiques et autres substances sur la
production du CO- par certains Orthoptères. — L'éther, l'acétone, le xylol,
l'aldéhyde formique produisent une augmentation du GO^ dégagé,
suivie d'une diminution plus ou moins considérable et irréversible dans
le cas de certaines doses. Le chloroforme, au contraire, diminue d'abord,
puis accroît et finalement affaiblit la production de C0-. Les anesthé-
siques exercent donc sur ces animaux une action narcotique propre
qui ne se laisse pas ramener à un simple phénomène d'asphyxie. — •
Emile Guyénot.
Hemotti (Ettore). — Antagonisme entre liquides périvitellins hétéro-
gènes. — Recherches biochimiques sur les œufs des Téléostéens. — Les
spermes hétérogènes présentent un antagonisme qui se manifeste quand
on les mélange les uns avec les autres par une inactivation de leurs
propriétés cytolytiques. Ce même phénomène s'observe aussi si l'on
mélange le sperme d'une espèce avec le sérum du sang d'une autre espèce
qui a, lui aussi, une action cytolytique et qui peut faire apparaître
la membrane de fécondation des œufs hétérogènes. Il existe donc entre
le sérum sanguin et le liquide spermatique, et entre les liquides péri-
vitellins des œufs de Téléostéens, un antagonisme qui semble être un
cas particulier d'une loi plus générale relative aux propriétés fermen-
tatives des liquides hétérogènes. — Paul Boyer.
Arndt (Hans Joachim). — Recherches hisîochimiques sur les corpus-
cules épithéliaux de V Homme. — A. étudie histochimiquement les lipoïdes
(au sens large) des corpuscules épithéliaux. Il y trouve, non seulement
des graisses, comme on l'admettait jusque-là, mais des lipoïdes vrais,
glycériques et cholestériques, de la cholestérine, des acides gras. Il ne
paraît pas y avoir de lipoïdes dans le stroma, à l'exception des cellules
adipeuses, qui contiennent exclusivement de la graisse neutre. Quant
aux cellules glandulaires des corpuscules, elles renferment généralement
des mélanges, qui varient d'ailleurs suivant les individus; l'âge ne paraît
influer que sur la quantité des lipoïdes, qui augmente avec lui; elle est,
d'autre part, indépendante de la nutrition. Il semble y avoir, en gros,
compensation entre la teneur en lipoïdes et la teneur en glycogène. —
M. Prenant.
Hoagland (D. R.) et Davis (A. R.). — La composition du suc cellulaire
des plantes en relation avec Vabsorption des ions. — K, SO*, Ga, Mg, PO*
Gl et Na sont en concentration plus élevée dans le suc cellulaire de
Nitella que dans l'eau où elle vit. Ces éléments sont à l'état ionique.
Parmi les éléments insolubles ou combinés Ga, Mg, S, Si, Fe et Al, Ga
est prédominant. Il n'y a pas de K insoluble. Le pH cellulaire conserve
la valeur 5,2 même lorsque le pH extérieur varie de 5 à 9. La péné-
tration de NO' est beaucoup plus i-apide quand la solution est faible-
ment acide que lorsqu'elle est alcaline. NO* forme probablement une
combinaison avec un constituant de la paroi cellulaire ou du proto-
plasme. Le pli cellulaire s'élève, la cellule étant endommagée, en pré-
sence de solution diluées des sels de NU* : on constate alors une exos-
mose de Gl. — R. Wurmser.
♦ * — 3G7 —
16 L'ANMiE BIOLOGIQUE
Irwin (M.)- — Le comportement des chlorures dans le suc cellulaire de
Nilella. — L'auteur a cherché à accroître la teneur en chlorures du suc
cellulaire de Nilella (qui est normalement de 0,128 M), en plaçant les
cellules pendant 2 jours dans des solutions balancées (pH 6,2) conte-
nant jusqu'à 0,128 M de chlorure. Le résultat fut négatif. Des solutions
plus concentrées produisirent la plasmolyse. — R. Wurmser.
Mécanismes physico-chimiques chez les êtres vivants.
Cohn (E. J.) and Hendry (J. L.). — Sludies in Ihe physical chemislry
of tfie proleins. II. The relation between Ihe 'OlubiHty of casein and its
capacity lo tombine with base. The soluhility of casein in Systems
containing the prolein and sodium hydroxide. (Journ. of gen. Physiol.,
V, 521-555, 1923.) [17
Davis (A. R ), Hoagland (D. R.) and Lipman (C. B.). — The feeding
power of plants. (Science, 9 mars 1923, 299.) [18
Goldsmith (W. M.). — The process of ingestion in Ihe ciliate Fronlonia.
(The Journal of expérimental Zoology, XXXVI, 3336-351, 25 fig.,
octobre 1922.)
[L'auteur étudie les mécanismes (cils, rotation et contraction du
corps, mouvements gyratoires du cytoplasme) gi'âce auxquels cet
infusoire peut ingérer des proies beaucoup plus grandes que lui. —
Emile Guyenot.
Hill (A. V.). — The Polenîial différence occurring in a Donnan Equili-
brium and Ihe thcory of colloïdal Behauiour. (Proc. Roy. Soc, B. 663,
455 {in extenso dans A. 719), 1923.) [16
Loeb (J.) and Kunitz (M.). — Valency rule and alleged Hofmeisler séries
in the colloïdal behavior of proleins. I. The action of acids. II. The
influence of salis. (Journ. of gen. Physiol., V, 665-707.) [17
Ruhland (W.). — Aclivierung Wasserstoff und Kohlens iure Assimilation
durch Bakterien. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XL, 180-184, 1922.) [17
Sayre (J. D.). — Physiolojy of slomata of Rumex palienlia. (Science,
16 février 1923, 205.) [18
Stanton (R. E.). — The sélective absorption of poîassium by animal cells.
III. The effect of hydrogen ion concenlralion. upon the rétention of
potassium. (Journ. of gen. Physiol., V, 461-463, 1923.)
[En perf usant des gx-enouilles avec des solutions de Ringer sans
potassium et dont le pH variait de 6 à 8, on observe que ces solu-
tions n'ont que peu ou pas d'effet sur la rétention du potassium par
les cellules musculaires. — R. Wurmser.
Hill (A. V.). — La différence de potentiel existant dans un Equilibre
de Donnan et la théorie du comportement collo.dal. — Conclusion :
:ifis —
MÉCANISMES PHYSICO-CHIMIQUES CHEZ LES ÊTRE^ VIVANTS 17
d'après Loeb, l'équilibre de Donnan impliquant la présence d'un ion
indiffusible est la base des propriétés colloïdales d'une solution de
protéine. Tout en admettant la possibilité de cette conclusion, H. indique
qu'un des principaux arguments inv^oqués à l'appui par Loeb est incor-
rect. Loeb montre que la D. P. observée expérimentalement entre des
solutions protéinique et non protéinique séparées par une membrane
cadre très exactement avec celle qui est calculée d'après la dilTérence
de concentration en ions hydrogène, observée expérimentalement aussi,
et conclut que le fait vient ainsi à l'appui de la théorie. En fait cette
égalité est une conséquence nécessaire et inévitable de la manière dont
les observations ont été faites, et de la thermodynamique aussi, et sa
preuve est indépendante de toute théorie du mécanisme par lequel est
produit la D. P. — • H. de Varigny.
Loeb (J.) et Kunitz (M. K.). — La règle de la valence et les prétendues
séries de Hofmeister dans le comporlemenl collodal des protéines. I.
L'action des acides. IL L'influence des sels. — Les acides et les rels
agissent sur les potentiels de membrane, la pression osmotique, le gon-
flement et la viscosité de la gélatine, d'après la valence de l'anion. La
nature chimique des ions n'intervient que sur les propriétés de la géla-
tine qui ne dépendent pas de l'équilibre de membrane : la solubilité et
la cohésion. — R. Wurmser.
Cohn (E. J.) et Hendry (J. L.). — • Etudes sur la chimie physique des
protéines. IL La relation entre la solubilité de la caséine et son pouvoir
de combinaison avec les bases. La solubilité de la caséine dans les systèmes
contenant la protéine et de la soude. — La solubilité totale S de la
caséine est la somme de la solubilité Su de la molécule de protéine
(H2POH) et de la solubilité du composé disodique que la protéine
forme avec la soude. Si l'on représente les deux dissociations de la
caséine par les équations :
(H + ) (HPOH-) = Ki(H2P0H)
(H + ) (POH=) = K2(HP0H)
on a :
S == Su + ËlLJvJi:
R. Wurmser.
Ruhland (W.)- — Activation de r hydrogène et assimilation de CO, par
des bactéries. — R. résume les principaux résultats d'un long travail sur
les bactéries autotrophes qui oxydent l'hydrogène. 1° Il existe un grand
nombre de bactéries, spécialement dans les couches superficielles du
sol, qui utilisent l'énergie de H naissant par l'assimilation de CO2;
2° Toutes les nouvelles formes aérobies étudiées sont faciles à cultiver;
30 Le fer est nécessaire sous forme de bicarbonate ferreux, des traces
suffisent. Ce fer joue le rôle de catalyseur durant l'assimilation de CO2
à la surface de la bactérie; 4» Si on élimine COi de l'atmosphère des cul-
tures inorganiques, on constate que l'oxydation de l'hydrogène diminue
puis s'arrête; 5» Le rapport de l'hydrogène employé à l'oxygène utilisé
est inférieur à 2 dans les cultures jeunes, plus tard il lui est un peu supé-
rieur; 6° La formation d'oxygène d'assimilation qui est immédiatement
utilisé à oxyder l'hydrogène ne saurait donc être niée. L'inconstance du
rapport ci-dessus provient de l'accaparement d'une partie de l'oxygène
— 360 —
ANN. BIOL. — T. III, FASC. 4 (1922-1923) :J
18 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
par la formation de COo; 7° La plupart des bactéries étudiées^ en parti-
culier Bacillus pijcnoiious Ruhland peuvent utiliser du gaz tonnant élec-
trolytique pur, l'oxygène disparaît jusqu'au dernier reste si la quantité
d'hydrogéné est suffisante; 8° Peu de formes semblent capables de
dénitrification à partir de NO3K. C'est le premier atome d'O de NO3K
qui est utilisé pour la respiration, tant en cultures autotrophes qu'hété-
rotrophes; 9° L'azote élémentaire n'est pas assimilé, par contre les sels
de NH4 ainsi que NO3K sont de bonnes sources azotées; lO» Des cultures
comparées dans le milieu COgHNa + P0,,H2Na à différents pH ont
démontré que le maximum d'oxydation d'hydrogène a lieu en réaction
faiblement alcaline et évolue entre un minimum et un maximum de
pH = 5,3 et pYL = 9,L Avec une nutrition hétérotrophes des concen-
trations d'H plus extrêmes sont supportées pendant un temps assez
long; 11° La comparaison de la dépendance de l'oxydation de l'hydro-
CO3H.
gène et du quotient r^Q ivjaH ^'^^^ ^^ concentration en ions^ H a conduit
à la conclusion que seul le bicarbonate est assimilé; 12° L'effet protec-
teur de maintes substances organiques vis-à-vis de H, tient à ce qu'elles
(le glucose p. ex.) donnent rapidement naissance à des acides et à ce
CO,
que les ions HCO3 disparaissent; IS^ Le quotient respiratoice —çT de
cultures autotrophes en l'absence d'H et en milieu inorganique (Hun-
gerkultur) n'a jamais été que voisin de 1; 14° Tout le processus de
combustion d'H, étudié manométriquement et analytiquement suit la
loi des températures de Van t'Hoff. — H. Spinner.
Davis (A. R), Hoagland (D. R.) et Lipman (C. B). — La puissance
de nulrilion des plantes. — Discussion des études de Truog. Celui-ci
suppose que chaque espèce est caractérisée par ce qu'on peut appeler
une aridité spécifique pour les ions en solution dans le milieu des racines
et que cette aridité est régie par la réaction du suc cellulaire et l'a loi
de l'action de masse. La racine individuelle aurait une faculté fonda-
mentale d'absorber des ions de façon caractéristique. L'auteur ne tient
pas compte du fait que le système radiculaire diffère beaucoup en.
étendue, et qu'il y a donc grande différence dans la production de CO^
par les racines. Or, ce dernier facteur doit jouer un rôle considérable,
car les différences sont très importantes. — H. de Varigny.
Sayre (J. D.). — Physiologie des stomates de Rumcx patientia. — Con-
clusions : 1° Les stomates se ferment complètement la nuit et s'oppo-
sfint à toute perte d'eau des espaces intercellulaires de la feuille; 2° quand
ils sont ouverts, les stomates modifient la perte d'eau des espaces inter-
cellulaires en proportion avec les changements dans leurs périmètres,
non avec les changements dans leurs aires; 3° la lumière constitue le
facteur le plus important du milieu tandis que l'acidité et la propor-
tion d'eau dans les cellules de garde sont les deux conditions internes
se rapportant directement aux mouvements stomatiques; 4° les cellules
de garde contiennent des plastides verts qui, structuralemont, physio-
logiquement et génétiquement, sont différents des chloroplastes du
mé-;ophylle; 5° le changement amidon-sucre dans les cellules de garde
constitue une réaction d'équilibre et le point d'équilibre est déplacé
par des changements en acidité. Les cellules de garde changent d'acidité
plus aisément que les cellules du mésophylle, parce que leur contenu
— 370 —
PHÉNOMÈNES GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 19
de tampon est faible; 6" voici la série de t-hangements résultant de
l'ouverture des stomates : a) le matin, la lumière change l'acidité des
cellules de garde; b) ce changement en acidité rend les conditions plus
favorables à l'action hydrolytique dé la diastase; c) la diastase des
cellules de garde change l'amidon en sucre; d) la formation du sucre
détermine une augmentation dans la pression osmotique des cellules
de garde; e) de Peau entre dans les cellliles de garde, venant des cellules
épidermiques qui conservent la même pression et fait gonfler les pre-
mières; /) le gonflement des cellules de garde les oblige à s'ouvrir parce
que la paroi cellulaire épaissie autour du pore s'étend moins que ne
font les parties plus minces dé la paroi cellulaire.
Cette série de changements ne se produit pas si les feuilles sont flétries.
Si elles se flétrissent après ouverture des cellules de garde, le point
d'équilibre est déplacé de telle sorte que le sucre se change en amidon,
et les cellules de garde se ferment. Si les feuilles restent turgides, les
cellules de garde restent ouvertes jusqu'à l'obscurité et se- ferment
par le renversement de cette série dé changements. On peut- aiguiller
ceux-ci dans la direction que l'on veut en changeant expérimentale-
ment l'acidité des cellules de garde. — H. de Varigny.
Phénomènes généraux de l'immunité.
Chahovitch (X.). — L'immunité chez les Insectes. (Ann. Soc. Linn. Lyon,
N. S., LXIX, 235-238, 1922.) [21
Guyer (M. F.). — Studies on cytolysins. III. Experimenls wiîh sperma-
toxins. (J. of Exp.-zool., XXXV, n» 2, 189-207, 1922.) [20
Kopaczewski (W.). — Le choc humoral par les savons et V hémolyse.
(Arch. Int. Physiol., XXI, 1, 31 mai 1923, 1-7, 1 flg.) [20
Magrou (J.). — L'immunité dans la symbiose. (Mémoires Jubilée E< Met-
chninoff, 259-269, 1 pi., 1921.)
[Voir l'analyse d'un autre travail de l'auteur, Ann. BioL, XXVI,
p. 245.)
Mendéléef (P.). — Rapports entre Vanaphylaxie et les modifications
physicochimiques du sérum. (Arch. Int. Physiol., XXI, 1, 31 mai
1923, 14-44, 18 flg.) ' [19
Northrop (J. H.). — The slability of bacterial suspension. II. The influence
of the concentration of the suspension on the concentration of sait required
to cause complète agglutination. (Journ. of gen. Physiol.,- V, 605-
610.) [20
Mendéléef (P.). — Rapports entre Vanaphylaxie et les modifications
physicochimiques du sérum. — L'injection intraveineuse de protéines
hétérogènes (sérum, lait, émulsion de globules) détermine toujours chez
— 371 —
20 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
l'animal neuf des oscillations du pH du sérum. Le type de réaction est
assez variable et ne dépend pas de la nature de la substance injectée.
Le sérum d'un animal dont le pH a été altéré par une injection de
sérum hétérogène, agit sur un animal de même espèce comme un sérum
hétérogène. Après injections répétées d'un sérum hétérogène, le pH
du sérum de l'animal revient vers la normale et n'est plus modifié par
de nouvelles injections. Le même effet se produit par un gélosage répété.
Dans un cas d'absence de réaction du pH, M. a pu constater l'absence
de réaction sénique; une maladie infectieuse également peut empêcher
les modifications du pH de se produire. Un sérum gélose devient acide
tandis que la gélose devient alcaline. Si on laisse les deux phases en
contact, le phénomène s'inverse. M. a observé un cas analogue dans
l'anaphylaxie intestinale (le sérum avait un pH = 5,6, et le contenu
intestinal gélatineux un pH = 8,2). On peut expliquer de la même
manière l'anaphylaxie locale sanguine, dermique et pulmonaire. On
observe donc au cours des phénomènes d'immunité et d'anaphylaxie
des modifications du pH du sérum absolument caractéristique-;. —
Paul BOYER.
Kopaczewski (W.). — Le choc humoral par les savons et V hémolyse. —
Le mécanisme de la protection par l'oléate de soude contre les phéno-
mènes du choc floculant ne peut pas être analogue à celui des petites
doses des suspensions introduites avant l'injection déchaînante. L'oléate
de soude agit par diminution de la tension superficielle, en stabilisant
ainsi le milieu colloïdal du sang. — Paul Boyer.
Guyer (M.). — Recherches sur les cylolysines. — Expériences relatives
aux spermaloloxines. — G. injecte à plusieurs reprises à des poulets une
suspension de spermatozoïdes de lapin et prépare ainsi un sérum sper-
matotoxique. Celui-ci, injecté à des lapins provoque des modifications
de leur liquide séminal : densité moins grande des spermatozoïdes, ou
bien mobilité moins vive, ou encore stérilité permanente ou parfois
temporaire; dans un cas, l'examen histologique aes testicules a même
niontré une dégénérescence de la lignée séminale, à partir des sperma-
tocytes. On peut préparer de même une « isospermatotoxine « par
injection d'une suspension de spermatozoïdes à des lapins; leur sérum
devient très toxique et produit en peu de temps l'immobilisation ou
même la désintégration des spermatozoïdes qu'on y place {in vitro).
De même, en injectant à un mâle, à intervalles réguliers, une suspension
de ses propres spermatozoïdes, les spermatozoïdes qu'il forme ulté-
rieurement sont moins résistants tant à un sérum normal qu'à un sérum
spermatotoxique. G. considère que la production d'anticorps contre des
cellules qui ont été déplacées ou simplement altérées dans l'organisme,
et l'action directe ou indirecte de ces anticorps sur les gonocytes pour-
rait être la cause de certaines variations germinales. — A. Dai.co.
Northrop (J. H.). — La slabilité des suspensions bactériennes. VL
L'influence de la concentration de la suspension sur ta concentration saline
nécessaire pour produire f agglutination complète. — N. a déterminé les
concentrations de divers sels capables d'agglutiner des suspensions de
bacille typhique sensibilisées avec du sérum immunisé. Dans ces suspen-
sions, les sels n'influencent pas les forces cohésives, mais seulement la
diflérence de potentiel entre les organismes et le liquide. L'agglutina-
- 372 -
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 21
tion apparaît quand le potentiel tombe au-dessous de 13 millivolts.
Les électrolytes peuvent être divisés en deux classes : 1° Les électro-
lytes dont la concentration agglutinante ne dépend pas de la concen-
tration de la suspension (NaCl, NaNO,, Na.SO,,, KCl, LiCl, NaBr,
NH,C1, BaCl,, MgSO.,); 2° les électrolytes dont la concentration agglu-
tinante augmente avec la concentration de la suspension (HgGl2, ZnSO/^,
acétate de cuivre, LaCls, HCl, H;,SO/,). Les électrolytes de la première
classe ne renversent pas le signe de la charge de la suspension, ceux de
Ja deuxième classe le renversent, à l'exception de ZnSO,,. — R. Wurmser.
Chahovitch (X.)- — L'immunité chez les Insectes. — Les Sauterelles
■et certains Hémiptères [Graphosoma lineatwn) sont tués par l'ingestion
de cultures colibacillaires et de Bacille pyocyanique; les Blattes {Peri-
planeta orienlalis), par contre, résistent à ce traitement, même prolongé;
de même pour l'ingestion de cultures du Bacille d'Eberth et d'une
espèce microbienne isolée du tube digestif des Blattes. Il ne s'agit pas
d'une destruction des microbes par les tissus intestinaux, mais d'une
destruction ou neutralisation des microbes et des toxines par les sucs
digestifs; ce qui montre qu'il en est bien ainsi, c'est que les toxines
sécrétées par les microbes, inoculées seules dans la cavité générale des
Blattes, déterminent la mort, tandis que les Blattes nourries avec des
<?ndotoxines résistent. — P. Remy.
Associations fonctionnelles et milieu intérieur.
<i) Brody (S.), Ragsdale (A. C.) and Turner (Ch. W.). — The rate of
décline of milk sécrétion with the aduance of ihe period of lactation.
I Journ. of gen. Physiol., V, 441-444, 1923.) [22
h) The rate of growth of the dairy cow. II. Growlh in weight
after ihe âge of two years. (Ibid., 445-449.) [23
Ciamician (G.) e Bavenna (C). — Sul significato biologico degli alcaloidi
nelle plante. (Biochim. e Terap. Sper., IX, 4, 1922.) [23
Desogus (V.). — Uipofisl nelle lesioni del cervello di animali solioposti
ad ablazione dette ghiandote sessuali. (Rivista di Biologia, V, fasc. 1,
64-68, pi. 1, 1923.) [23
a) Federici (Enrico). — Lo stomaco délia larva di Anophèles claviger
Fabr. e la dualilà délie cellule mesoinleslinali degli insetti. Nota I
preliminare. (Atti délia R. accad. naz. d. Lincei, Rendiconti, 1 semestre
XXXI, 264-397, 1922.) [24
b) Lo stomaco delta larva di Anophèles claviger Fabr. e la dualità
délie cellule mesoinleslinali degli insetti. (Ibid., 394-397, 1922.) [Ibid
Hogben (L.). — Studies on internai sécrétion. I. The effect of Pituitary
ianterior lobe) fnjection upon normal and ihyroidectomised Axolotls.
(Proceed. Roy. Soc, B. 660, 204-215.) [22
— oio —
2-2 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Hunt (Ch. A.) and Winter (A. R.)- — ^ faclor causing Ihe assimilation
of calcium. (Science, 22 juin 1923, 717.) [23
Sunzeri (Giuseppe). — Sur V action coagulante du sérum sanguin. (Arch.
Int. Physiol., XXI, 1, 108-111, 31 mai 1923.) [23
Hogben (L.). — Eludes sur les sécrétions internes. I. Effet de V injection
de la piluiiaire {lobe antérieur) sur les Axolotls normaux et thijroideclo-
misés. — 1° Tandis que la consommation de glande pituitaire se montre
sans influence sur la métamorphose de larves (Axolotls) sexuellement
..mûres., de dimensions moyennes, d'Amblystoma ligrinum, l'injection
d'extrait du lobe antérieur est suivie de la prise des caractères de l'adulte
avec une vitesse comparable à celle de la métamorphose provoquée par
l'administration de thyroïde, et débutant 2 ou 3 semaines après l'injec-
tion initiale; 2° l'opération de" la thyroïdectomie chez les Axolotls de
dimensions moyennes, ou mûrs, est décrite par l'auteur qui indique
l'aptitude de l'extrait du lobe antérieur à provoquer la métamorphose
chez les larves privées de thyroïde; 3° la transplantation de la thyroïde
d'un Axolotl de grande taille, sexuellement mûr, à un individu de taille
moyenne a été accomplie avec succès sans qu'il se soit produit de
changements métamorphiques; 4° l'auteur met fm à la légende accré-
ditée voici longtemps (1875), par Maria von Chauvin, d'après laquelle
les axolotls de 6 ou 9 mois, placés en eau peu profonde avec facilités
spéciales pour en sortir, se transforment généralement. D'où la légende
que le dessèchement des mares en été pousse à la métamorphose des
amphibiens. La .théorie était que l'effet du séjour en eaux superficielles,
sans profondeur, était d'inciter les Axolotls à respirer par les poumons
de façon plus fréquente. En fait, d'après H., les Axolotls placés dans
le milieu et les conditions dojit parle Maria von îChauvin, ne respirent
pas plus souvent l'air que ne font les Axolotls de taille moyenne, ayant
6 mois ou 1 an, qui remontent respirer à la surface toutes les 5-8 minutes.
En eau superficielle, ils ne respirent pas plus souvent et, au reste,-
les Amblystomes adultes n'utilisent pas leurs poumons plus fréquem-
ment que ne font les Axolotls. En réalité, les Axolotls normaux laissés
en eau superficielle ne se transforment pas. H. a varié l'expérience de
façons diverses, toujours avec le même résultat négatif. .Pourtant, dit-il,
il doit y avoir quelque élément de vérité dans l'affirmation d'où est
née la légende : peut-être quelque condition particulière dont il n'a
pas été tenu compte et- qui, elle, a toute l'importance que n'a pas
la condition à laquelle il en a été tant attribué. En tout cas,
H. conclut que la métamorphose spontanée ne se produit pas généra-
lement comme l'a dit Marie von Chauvin, chez les larves de 6-9 mois,
placées en eau sans profondeur, avec ;facilités pour en sortir. — H. de
Varigny.
a) Brody (S.), Ragsdale (A. C.) et Turner (Ch. W.). — La vitesse de
décroissance de la sécrétion lactique avec l'avance de la période de lactation.
— La production journalière du lait décroît suivant la relation Mj
c= M< =: Mo c-*', c'est-à-dire comme une réaction chimique monomolé-
culaire. Tout sepasse comme si la sécrétion était limitée par une réaction
chimique. — R. Wurmser.
— 374 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 23
h) Brody (S.), Ragsdale (A. C) et Turner (Ch. W.). — ■La vitesse de
croissance de la vache laitière. II. Croissance en poids après rage de 2 ans.
— A partir de 2 ans, la vitesse de croissance diminue de manière non
cyclique, comme le cours d'une réaction chimique monomoléculaire.
R. WURMSER.
Desogus (V.)- — L'hypophyse dans les lésions du cerveau des animaux
soumis à Vablation des glandes sexuelles. — Les réactions de l'hypo-
physe aux lésions du cerveau ne dépendent ni des conditions des .glan-
des sexuelles ni des corrélations humorales périphériques entre celles-ci
et l'hypophyse. La hyperfonction de l'hypophyse dans les lésions du
cerveau peut être interprétée comme un phénomène qui a son origine
dans les centres nerveux. — G. Teodoro.
Ciamician (G.) et Ravenna (C). — La signification biologique des
alcaloïdes chez les plantes. — Les alcaloïdes fonctionnent chez les plantes
comme les hormones chez les animaux, en excitant certaines fonctions,
comme la germination, la croissance, la maturation du fruit, etc. Le
tartrate de nicotine injecté dans le mais s'élimine par la vapeur aqueuse
à travers les feuilles, et si 'la plante de tabac ne fait pas autant, c'est
parce que la nicotine ne constitue pas pour elle un produit de rebut,
mais au contraire accomplit une fonction physiologique. Si l'on cultive
la petite plante de haricot sur du coton et qu'on l'arrose avec une
solution de nicotine, on produit un albinisme partiel de la feuille. La
morphine et la pyrocatéchine augmentent la formation de la chloro-
phille tandis que la théobromine et la caféine augmentent la produc-
tion d'amidon. Par la même méthode, les auteurs étudieront l'action
de différentes substances de la série grasse et aromatique. La substitu-
tion aux ions d'hydrogène de radicaux alcooliques ou acides augmente
le pouvoir toxique de la molécule et en affaiblissant l'oxydation, l'empêche
d'accomplir dans l'organisme végétal son rôle habituel. — Carlo Foa.
Hunt (Ch. A.) et Winter (G. R.). — Un facteur déterminant l'assimi-
lation du calcium. — Il semble y avoù* dans le fourrage vert quelque
chose qui manque au sec et qui favorise l'assimilation du calcium
(expériences de Forbes, H art et Mexgs). Serait-ce que chez la plante
verte le calcium est plus dispersé? H. et W. fabriquent une pâte d'ami-
don avec CaCl et Na^PO*. Le produit final Ga'PO* se présente très dis-
persé dans la pâte. Pourtant, l'assimilation .de Ga n'a pas été accrue
Chez les animaux ayant reçu de cette pâte ajoutée au grain et au foin.
Les auteurs persistent néanmoins à croire que la non assimilation du
calcium du foin sec tient à une différence dans les propriétés physiques
de la paroi -et du coaitenu cellulaires. — H. de Varigny.
Sunzeri (Giuseppe). — Sur l'action coagulante du sérum sanguin. —
Le plasma incoagulable de morphine mélangé au sérum frais de chien
coagrile au bout de 2 ou 3 heures environ, tandis que l'échantillon de
contrôle reste fluide. Si, au lieu de sérum frais, on ajoute au plasma
de morphine du .sérum chauffé à 65° ou du sérum bouilli et filtré, la
coagulation du mélange se produit également. Dans les mêmes conditions,
le sérum frais, bouilli et filtré, fait également coaguler le plasma de
tor'tue qui «e coagiile spontanément très lentement; le plasma oxalaté
coagule également sous l'action du sérum, dans les mêmes coTiditions,
-%7b -
24 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
s'il a été soumis auparavant à la dialyse pendant 12 heures. La throm-
bine du sérum n'agit donc pas dans ces .phénomènes de coagulation
puisque après sa destruction par la chaleur le sérum reste actif. La
coagulation doit donc être provoquée par la thrombokinase du sérum
sécrétée par les leucocytes et qui résiste aux hautes températures.
Quand la kinase du plasma est inactivée (plasma de morphine ou plasma
de tortue), l'addition de sérum bouilli apporte un nouveau contingent de
thrombokinase active qui, se combinant au thrombogène du plasma,
l'active et le transforme en thrombine. Le sérum bouilli ne perd pas
toutes ses propriétés coagulantes, mais peut donc, dans certaines cir-
constances, provoquer la coagulation de certains plasmas non coagu-
lables spontanément. — Paul Boyer.
a) et b) Federici (Enrico). — Ueslomac dans les larves d'Anophèles
clauiger Fabr. d la dualilé des cellules mésointeslinales des insectes (2 notes
préliminaires). — L'auteur montre que l'intestin moyen des insectes
renferme deux espèces de cellules épithéliales, celles qui sécrètent et celles
qui absorbent l'aliment. Les insectes avaient été considérés jusqu'à
présent comme une exception parmi les autres animaux, invertébrés et
vertébrés, parce qu'on croyait qu'ils n'avaient pas deux espèces de
cellules intestinales. — K. Arslan,
Influence du milieu extérieur
sur le fonctionnement des êtres vivants.
Réaction des êtres vivants à leur milieu.
Agersborg Kjerschow (H. P.). — Some observations on qualitative che-
mical and physical stimulations in nudibranchiate mollushs witfi spécial
référence to the rôle of the " rhinophores ". (The Journal of expéri-
mental Zoology, XXXVI, 423-444, 2 fig., 20 novembre 1922.) [37
Anrep (G. V.). — The irradiation o[ condilioned Réflexes. (Proc, Roy.
Soc, B. 663, 404-426.) [35
Baldi (E.). — Siudi sulla fisiologia del sislema nervoso negli inselli. II.
Ricerche sui movimenti di inaneggio provocati nei coleotteri. (The
Journal of expérimental Zoology, XXXVI, 211-288, 40 fig., octobre
1922.) [38
Bodine (J. H.). — The effecl of light and décapitation on the rate of CO^
oulput of certain Orthoplera. (The Journal of expérimental Zoology,
XXXV, 47-55, janvier 1922.) [29
Buglia (Giuseppe). — Sullo sviluppo dei semi di orzo in almosfera a
bassa pressione. (Arch. di Se. Biol., 111, 112, 1922.) [31
Chassignol (F.). — Sur la végétation anormale de l'automne 1921. (Ann.
Soc. Linn., Lyon, N. S., LXIX, 98-101, 1922.) [31
Cole (W. H.). — Circus movements of Limulus and the tropism tlieory.
(Journ. of Gen. Physiol., V, 417-426.) [32
— 376 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 25
Cotronei (Giulio). — SulV influenza délia nulrizione con lessuli iodati
d'inverlebrati sulla larua di Bufo vulgaris. (Atti del. R. Accad. d.
Lincei, Rendiconti, XXX, 149-151, 1921.) [30
Crozier (W. J.) and Moore (A. R.)- — Homoslrophic reflex and slereo-
îropism in diplopods. (Journ. of Gen. Physiol., V, 597-604.) [35
Fredericq (Léon). — Temps perdu dans V ordre d'apparition des images
consécutives négatives. (Arch. Int. Physiol., XXI, 1, 31 mai 1923
112.) [37
Goodrich (H. B.) and Scott (J. A.). — The effecl of lighl on iissue cultures.
(Anat. Record, XXIV, n» 5, 6 p., 1 fig., 1922.) [29
Harder (Richard). — Lichtintensitàl und « chromalische Adaptation »
bei den Cyanophyceen. (Ac. d. deutsch. bot. Ges., XL, 26-32, 1922.)
[33
Hecht (S.). — Sensory adaptation and Ihe stalionary state. (Journ. of gen
Physiol., V, 555-580.) [32
Herwerden (M. A. Van). — Der Einfluss der Nebennierenrinde auf das
Wachstum und die Fruchlbarkeil von Daphnia pulex. (Arch. f. mikr.
Anat. u. Entwmech., LXXXXVIII, 221-248, 29 fig.) [30
Hewer (H. R.). — Studies in Amphibian colour change. (Proc. Roy. Soc,
B. 664, 31-40, 1923.) [35
Hogben (L. T.) and Winton (F. R.). — The pigmentary effector system.
III. Colour response in the hypophyseclomised frog. (Proc. Roy. Soc,
B. 664, 15-30, 1923.) [34
Jackson (Cl. M.). — Dyslrophic morphology and its significance. (Science,
11 mai 1923, 537.) [26
Markovits (Emmerich). — Zytologische Verànderungen von Paramœcium
nach Bestrahlung mil Mesolhorium. (Arch. f. Zellforsch., XVI, 238-
248, 10 fig.) [29
a) Minnich (D. E.). — The chemical sensitivity of Ihe tarsi of the red
admirai butterfly Pyrameis atalanta. (The Journal of expérimental
Zoology, XXXV, 57-81, 3 fig., janvier 1922.) [Analysé avec le suivant.
b) A quantitative study of tarsal sensitivity to solutions of saccha-
rose, in the red admirai butterfly, Pyrameis atalanta. (The Journal of
expérimental Zoology, XXXVI, 445-457, 1 fig., novembre 1922.)
[37
a) Moore (A. R.). — The réaction of Nereis virens to unilatéral tension
of its musculature. (Journ. of gen. Physiol., V, 451-452.)
[Les segments antérieurs sont orientés de façon réflexe par une
tension unilatérale passive de la musculature postérieure. M. indique
les voies de réflexe et qu'il peut être plus ou moins partiellement
masqué par stéréotropisme. — R. Wurmser.
à) Galvanolropism in the Earlhworm. (Journ. of gen. Physiol.,
V, 453-459.) [36
Morgan (A. H.). — The température sensés in the frog's skin. (The Journal
of expérimental Zoology, XXXV, 83-115, 1 fig., février 1922.) [37
— 377 —
26 L'ANiNEE BIOLOGIQUE
Nicholas (J. S.)- — The reacUon of Amblystoma tigrinum lo ôlfacloTy
slimuli. (The Journal of expérimental Zoology, XXXV, 257-283,.
1 fig., avril 1922.)
[Les larves d' Amblystoma perçoivent surtout par la vue la nour-
riture qui leur est présentée, mais il faut faire jouer aussi un certain
rôle au sens olfactif. — Emile Guyénot.
Nienburg (Wilhelm). — Die Keimungsrichlung von Fucuseiern und die
Théorie der Lichlperzeption. (Ac. d. deutsch. bot. Ges., XL, 38-40,
1 fig., 1922.) [29
Nobécourt (Pierre). — Sur le phototropisme chez les Champignons. (Ann.
Soc. Linn. Lyon, N. S., LXIX, 243-244, 1922.)
[Les conidiophores du Botrytis cinerea, forme conidienne de l'Asco-
mycète Sclerolinia Fuckeliana, et les périthèces de Sclerotinia
Liberfiana présentent un phototropisme positif très marqué. —
P. Remy.
Northrop (J. H.) and Lœb (J.). — The photochemical basis of animal
heliolropism. (Journ. of gen. Physiol., V, 581-596.) [32
Pantanelli (E.). - — ■ Influenza délie condizioni di vita sullo sviluppo di
alciine alghe marine. (Arch. Se. Biolog., IV, 21, 1923.) [30
Parke;^(G. H.). — The crawling of young loggerhead lurlles loward Ihe
sea. (The Journal of expérimental Zoology, XXXVI, 323-331, octobre
1922.)
[La marche des jeunes tortues vers la mer dépendrait d'un géotro-
pisme négatif, d'une orientation vers les espaces libres et les régions
colorées en bleu. — Emile Guyénot.
Phillips (R. L.). — The growlh of Paramecium in infusions of knoivn
baclerial content. (The Journal of expérimental Zoolog., XXXVI,
135-184, 1 fig., août 1922.) [31
Polowzow (Wera). — Ueber die Wirkung der Alkoholnarkost auf die
Enlwickhmg der Seeigeleier {Slrongylocentrolus lividus). (Arch. f. mikr.
Anat. u. Entwmech., LXXXXVIII, 68-97, 36 flg.) [28
Stern (Kurt). — Ueber polare elektronasîische Erscheinungen. (Ber. d.
deutsch. bot. Ges., XL, 43-59, 3 flg., 1922.) [36
XJlehla (Vladimir) und Moràvek (Vladimir). — Ueber die Wirkung von
Sâmen und Salzen auf Basidiobolus ranarum.Eid. (Ber. d. deutsch. bot.
Ges., XL, 9-20, 6 flg., 1922.) [31
Weber (Friedl). — Frûhîreiben durch Ouelschen. (Ber. d. deutsch. bot.
Ges., XL, 148-152, 1922.) " [31
.l'O iIjxsfljUEnge du milieu.
Jackson (Cl. M.). — La morphologie dyslrophiqiie el sa sign(fiGaiion. —
11 s'agit ici d'une étude sur les effets de l'inanition sur les divers orga-
nismes.
Plantes. — Chez elles il y a inhibition de la croissance durant la période
de développement, d'où souvent évolution prématurée avec anomalies
de forme. Les produits de réserve disparaissent les ipremiers., puis le
— 3TcS —
I
INFLUENCE DU MIJJEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 27
cytoplasme; le noyau est le plus résistant. Les sels essentiels sont K,
Ca et Mg, et l'absence de Ga ou d'Az empêche la formation d'airchégones
chez les -protiialles de fougères.
Prolozoaires. — Il y a réduction de taille. Nocliluca garde ses dimen-
sions parce que les vacuoles deviennent plus grosses. La longueur
peut se réduire à moitié (iPararaecii ), à 1/5 (Stentor) et à 1/10 (Dileptus
et Pleiirolrichia) : le volume peut se réduire au centième. L'endoplasme
est le premier à souffrir; l'ectoplasme est plus résistant, le noyau plus
encore, mais quand même il souffre : le micronucleus reste tel quel.
Forte action sur la reproduction : celle-ci est souvent stimulée au début
de l'inanition, du moins, mais non à la fm. Pour Rolph, la conjugaison
est une forme de faim, mais les conclusions des divers observateurs
restent bien contradictoires. L'aptitude à la récupération après cessation
du jeûne est étonnante. Stentor reprend ses dimensions en 2 jours : il
grossit 100 fois en ce court laps de temps (Maupas). Même lait pour
Plein oiriohia. Paramecium résiste à un jeûne de 15 jours, mais c'est là,
^emble-t-il un ternie extrême.
Métazoaires (invertébrés supérieurs). -— La diminution en poids est
moindre, à cause de l'importance du poids des parties dures chez les
Arthropodes; mais chez les Cœlentérés et Planaires elle peut être de 90 %.
La jilanaire peut se réduire au 1/12 en longueur, au 1/300 en volume.
Daphnia peut perdre 75 % en poids. La larve de Strongylocentrotus peut
tomber à 1/2 du diamètre de l'œuf. La nymphe de Chorlophaga perd
20 ou 25 %;Clisiacampa, 35. La larve de Trogoderma se réduit à 1/600,
ce qui est un chiffre exceptionnel. Le corps change de forme, considé-
rablement. Les pertes varient selon les tissus. Chez les méduses {Cas-
siopea) C'est la substance gélatineuse qui perd le plus; chez les Eponges
c'est le contraire. Chez les planaires, la perte porte d'abord sur l'épi-
thélium intestinal, les yeux, le p gment; plus tard sur les muscles,;
les gonades et le système nerveux résistent beaucoup. De façon géné-
rale, chez les formes à reproduction sexuelle et asexuelle, l'abondance
favorise le mode asexuel, et le jeûne, le mode sexuel. Chez l'éponge,
l'inanition provoque la formation de gemmules. Chez les rotifères, l'ina-
nition provoque l'atrophie de l'ovaire. Chez les aphides, le jeûne fait
apparaître des mâles ailés. En somme, la privation d'aliments fait
cesser la parthénogenèse et stimule la reproduction sexuelle. Que devien-
nent les cellules? Certaines se résorbent, et chez la planaire, l'hydre,
le nombre des cellules diminue, d'après Schultz. Mais pour d'autres, il
y a plutôt atrophie de toutes les cellules, atrophie atteignant d'abord
le cytoplasme, pour finir par le noyau. L'effet du jeûne sur l'organisme
en voie de développement est étudié en détail; de même l'effet sur la
régénération. La récupération est assez rapide, à la reprise de l'alimen-
tation.
Vertébrés. — Ceux-ci apparaissent comme à la fois moins plastiques et
plus résistants. Ils ne peuvent guère supporter qu'une perte de 40 %
de poids. Ils ne présentent pas de changements radicaux et profojids de
structure. Mais chez les vertébrés et invertébi'fe il y a la même résis-
tance au jeûne du système nerveux. Toutefois la récupération et;raptitude
à la régénération sont plus .considérables chez les formes inférieures.
Partout il y a perte de cytoplasme et résistance suj>érieure du noyau,
d'où retour à une condition embryonnaire sous l'influence du jeûne.
Pour Roux, les cellules à noyaux qui résistent le mieux .à celui-ci sont
ceux qui ont le moins besoin d'aliments. Schultz consid.ère que, . chez Je&^
— 87'.» —
28 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
invertébrés, l'ordre de régression des organes est l'inverse de leur ordre
d'apparition dans l'ontogénie et dans la phylogénie. D'autres sont
d'avis que les éléments les plus résistants sont ceux qui ont le plus
d'importance pour l'organisme ou l'espèce. Runnstrom, pour les larves
d'échinodermes, explique les changements morphologiques par les
conditions physico-chimiques qui varient, de l'organisme au jeûne.
J. considère que l'ensemble des faits donne particulièrement raison à
GuÉNOT, qui dit que « la plupart des influences de milieu se ramènent
en somme à des différences de nutrition ». La nutrition constitue un
facteur d'importance primordiale pour la morphologie et pour la phy-
siologie : peut-être aussi pour la variation et pour la morphogénèse
aussi. — H. DE Varignv.
Polowzow (Wera). — Sur r effet de la narcose par V alcool sur le déve-
loppement des œufs d'Oursin {Strongylocentrolus lividus). — Des œufs
d'Oursin normalement fécondés et conservés dans l'eau de mer jusqu'à
l'apparition du premier fuseau de segmentation sont ensuite trans-
portés dans l'eau de mer additionnée d'alcool pur. Il s'ensuit divers
troubles de segmentation, que P. a étudiés. L'optimum de la concen-
tration en alcool est de 2,5 à 3 %, les concentrations inférieures étant
insuffisantes, les concentrations supérieures tuant les œufs. La narcose
ainsi produite amène des résultats variables selon son intensité : en
tout cas, les processus vitaux sont profondément modifiés. Le plus
faible degré de narcose, qui ne réussit pas à inhiber la segmentation,
se traduit par la disparition du synchronisme dans «les stades de repos
et de division des divers blastomères, ainsi que par l'irrégularité des
caryokinèses. Une narcose un peu plus forte paralyse les mouvements
du protoplasma, empêche sa division et amène la formation de syn-
cytiums à mitoses périphériques multipolaires. Encore plus forte, la
narcose provoque des mitoses centrales multipolaires, où le synchro-
nisme n'existe même plus, et qui, ne s'achevant pas, conduisent à de
très volumineux noyaux irréguliers. Dans les mitoses multipolaires, le
nombre des fuseaux et celui des centrosomes sont parfaitement irré-
guliers; celui des chromosomes est très variable et n'est divisible ni
par le nombre diploïde (36), ni même par le nombre haploïde (18) de
Strongylocenlrolus lividus; la scission longitudinale ne se fait qu'in-
complètement, et la répartition est irrégulière, donnant aux noyaux-fils
des nombres chromosomiques réduits et inégaux. Avec une narcose
encore plus poussée, on supprime même les mouvements nucléaires,
mais sans inhiber les fonctions végétatives : on obtient alors de gros
noyaux arrondis à nucléoles chromatiques très nombreux. Il faut, pour
arrêter les fonctions végétatives de l'œuf et son développement, une
narcose tout à fait profonde, très voisine de la narcose mortelle, qui
désorganise l'œuf.
L'état syncytial de l'embryon est incompatible avec la formation
de la blastula, de la gastrula et du blastocèle; cette formation ne peut
se faire qu'à l'état segmenté. L'œuf narcotisé n'a d'ailleurs pas perdu
sa capacité de segmentation : dès que la narcose cesse, ou même s'affai-
blit, des blastomères s'isolent peu à peu, un à un, du syncytium primitif.
A remarquer que les œufs de diverses femelles, et même, jusqu'à un
certain point, ceux d'une même femelle, ne se comportent pas tous
exactement de même dans une même solution alcoolique; la gradation
4es concentrations n'est que statistique. — M. Prenant.
— 380 —
INFLUEVGE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 29
Nienburg (Wilhelm). — La direcUon de la germinalion des œufs de
Fucus el la théorie de la perceplion lumineuse. — Les auLeurs sont fort
divisés sur la solution du problème de la percopLion lumineuse. Nien-
burg (1918), GuTTENBERG (1919,) BuDER (1920) pensent que ce sont
les contrastes d'éclairement qui agissent sur les tropismes, tandis qut^
LuNDEGARDH (1919, 1921) attribue ce rôle à la direction d(î la lumière.
N. a pris des œufs de Fucus en voie de germination et les a éclairè.s^
totalement, partiellement ou pas du tout. Chez les premiers, le rhizoïde
se forme toujours au pôle opposé à la direction du faisceau lumineux
qui polarise donc l'œuf. Pour ceux qui étaient éclairés partiellement,
quelle que fut la direction de la lumière, le rhizoïde s'est formé dans la
zone obscure. Enfin les œufs germes dans l'obscurité ont formé leur
rhizoïde n'importe où. Les œufs de Fucus étant bourrés de gouttelettes
d'huile, de grains de chlorophylle et de fucosane, la lumière y est
difractée de telle façon qu'il est impossible de tenir compte de son
cheminement à l'intérieur comme Lundegardt le voulait pour les
coléoptiles d' Avenu. N. reste donc partisan de la théorie des contrastes.
— H. Spinner.
Bodine (J. H.). — Effet de la lumière et de la décapitation sur la produc-
tion du CO^ par certains Orthoptères. — Le tonus musculaire dépend, chez
les Insectes, de la lumière agissant sur les yeux. En vernissant les yeux
de certaines sauterelles {Chorlophaga australior, C. viridifasciata, Mela-
noplus differentialis, Dichromorpha viridis), la variation du tonus mus-
culaire s'accompagne d'une diminution de la quantité de GO* dégagé.
La décapitation a les mêmes effets. — Emile Guyénot.
Goodrich (H. B.) and Scott (J. A.). — L'effet de la lumière sur les
cultures de tissu. — Les expériences des auteurs montrent que la lumière
polychromatique provenant d'une source incandescente électrique non
supérieure à 270 bougies n'a pas d'effet fâcheux sur la croissance du
tissu dans des cultures de cœur d'embryon de poulet. Ainsi, contrai-
rement à ce qu'on a cru, l'éclairement employé dans les incubateurs
et dans l'observation microscopique ordinaire est izioffensif. — A. Pre-
nant.
Markovits (Emmerich). — Modifications cijlologiques chez Paramœcium
après irradiation par le mésolhorium. — M. étudie l'action de l'irra-
diation sur des lignées pures de Paramécies, en tenant compte des
résultats récents d'ERDMANN et Woodruff relatifs à la périodicité des
phénomènes physiologiques chez ces animaux. Ces auteurs, on le sait,
ont montré que la vitesse de division se modifie selon une période de
8 semaines environ, croissant d'abord, puis se maintenant constante
pendant 4 semaines, puis diminuant et ne se relevant pour recom-
mencer le cycle que grâce à un processus de réorganisation. Suivant
le moment de ce cycle où a lieu l'irradiation, l'effet, que M. a toujours
étudié en prenant comme témoin la Paramécie sœur de l'animal en
expérience, est assez variable. La dose mortelle, tout d'abord, mesurée
par la durée d'irradiation dans des conditions déterminées, atteint
10 heures dans la période de plus grande vitalité, tandis qu'elle descend
jusqu'à une demi-heure dans les moments de croissance ou de décrois-
sance du rythme, ou au moment de dépression. Si l'on se tient au-des-
sous de la dose mortelle, la multiplication des individus irradiés est
— 381 —
30 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
accélérée, mais l'accélération ne se fait sentir en général qu'au bout de
un à deux jours, plus même si l'expérience porte sur un individu qui
est loin de se diviser. Au point de vue morphologique, l'irradiation
provoque immédiatement les modifications suivantes : le macronucléus-
est divisé en fragments, isolés ou unis par des filaments chromatiques;
le micronucléus, lui, ne se divise pas immédiatement; le plasma est
toujours condensé, détaché de la pellicule, et contient des vacuoles; les
animaux provenant de Paramécies irradiées sont nettement plus petits
que les animaux normaux. — M. Pren^asnt.
Cotronei (Giulio). — L'influence de la nutrition par dés tissus iodés d'in^-
vertébrés sur la larue de Bufo vulgaris. — L'auteur expérimenta l'in-
fluence des tissus iodés d'animaux invertébrés [Squilla manlis et
Donax venuslus) sur la métamorphose des grenouilles : les muscles de ces
invertébrés étaient immergés pendant 24 heures dans une solution de
2 grammes de IK, 1 gramme de I et 100 grammes d'eau, et ensuite lavés.
Les tissus iodés des invertébrés ont le même effet accélérateur sur la
métamorphose des larves de Bufo vulgaris que les tissus iodés des
vertébrés ou la glande thyroïde. — R. Arslan.
Van Herwerden (M. A.). — Influence de Vécorce de la surrénale sur la
<;roissance et la fécondité de Daphnia pulex. — L'auteur a observé une
action favorable de la substance corticale surrénale sur les élevages de
certains, animaux aquatiques, tels que les Limnées et les Daphnies;
elle a fait des expériences systématiques sur une race pure de Daphnies.
L'addition aux cultures d'écorce de la surrénale, que cet organe pro-
vienne du Bœuf, du Porc ou du Cobaye, favorise énergiquement la crois-
sance, la reproduction et la résistance des Daphnies à des facteurs
nuisibles, tels que l'envahissement dés cultures par des Algues fila-
menteuses. L'effet ne dure pas si l'on transporte les individus dans un
autre milieu : il est donc purement actuel. Par chauffage et par extrac-
tion de l'organe par divers solvants, l'auteur a cherché à préciser la
substance active. Celle-ci n'est pas détruite par chauffage à 120° pen-
dant 2 heures; ce n'est pas une des vitamines connues. Elle n'est con-
tenue ni dans les matières minérales, ni dans l'extrait lipoïdique. Elle
fait partie de l'extrait aqueux, mais n'a rien de commun avec la choline.
Fait remarquable : la surrénale est plus active chez les vaches en gesta-
tion que chez les autres bovins. — M. Prenant.
Pantanelli (E.). — Influence des conditions de vie sur le développemenl
de quelques algues marines. — Si on ne renouvelle pas l'eau des cultures,
le développement dés algues s'arrête à cause de la consommation d'acide
carbonique et du manque d'azote et de phosphore: Une grande quan-
tité d'acide carbonique est une condition indispensable pour un bon
développement des algues marines. L'optimum de concentration de
l'eau de mer est plus élevé que le degré de concentration normale.
Les acides ou les alcalis, même en très petite quantité ne sont pas tolérés
par les algues. Les phosphates et les nitrates ont une grande influence
sur leur développement, qui devient très abondant. Il y a des espèces
qui peuvent utiliser l'azote de l'air. Le phosphate dé soude détermine
la formation très rapide des organes sexuels tandis que l'azote déter-
mine l'allongement rapide des organes végétatifs, mais suspend la
tendance à la reproduction. La culture des algues marines n'est donc
— :{82 -
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 31
pas impossible, mais elle exige un très grand soin dans le choix des-
ions, parmi lesquels l'auteur reconnaît comme indispensables le magné-
sium, le chlore et l'ion 80*. Les algues marines se prêtent aux recherches
morphogénétiques parce qu'elles modifient leur forme suivant les;
conditions de vie et du milieu. — C. Foa.
Buglia (G.). — Le développement des germes d'orge à pression almos-
phérique diminuée. — La raréfaction atmosphérique retarde ou empêche
le développement des germes d'orge, et cela à cause de la diminution
de tension de l'oxygène qui baisse l'action des diastases. — G. Foa.
Chassignol (F.). — Sur la végétation anormale de V automne 1921. —
A la faveur d'une température exceptionnellement élevée et de la
sécheresse pendant la belle saison, de nombreux végétaux ont, on le
sait, fleuri à nouveau en automne; de plus, chez un grand nombre
d'arbres et arbustes à feuilles caduques, la chute des feuilles a été
anormale : des feuilles de Vigne vierge, au lieu de tomber, comme c'est
la règle, à la fln octobre après avoir rougi, sont restées sur l'arbre pendant
l'hiver et n'ont pas présenté de rubescence; ceci tient sans doute à ce
que les feuilles, qui n'avaient pas achevé leur cycle évolutif à la fin de
l'automne, ont été tuées par les gelées avant que les cellules du point
d'attache du pétiole à la tige se soient préparées à la rupture : la sève
a continué à arriver dans le limbe, la quantité de chlorophylle n'a pas
diminué et l'érythrophylle n'a pu se développer. — P. Remy.
Phillips (R. L.). — Croissance de Paramécies sur des infusions à contenu
bactérien défini. — Reprenant les expériences de Hargitt et Fray (1917)
sur les élevages de Paramécies au moyen de cultures pures de bactéries,
P. constate également que ces cultures pures ne constituent pas un
milieu nutritif favorable. Dans le cas unique où, dans ces conditions,
une lignée put vivre assez longtemps, la vitesse du métabolisme fut
très diminuée. Des mélanges de diverses bactéries, isolées des infusions
de foin, mais qui n'ont pu être déterminées avec précision, représentent
un milieu nutritif beaucoup plus favorable. Il paraît préférable d'utiliser
une nourriture constante plutôt que de soumettre l'animal à des chan-
gements fréquents. Des recherches de cet ordre pourront être utilement
appliquées dans la suite à l'étude de phénomènes tels que la conju-
gaison. — ■ Emile Guyénot.
Weber (Friedi). — Forçage par écrasement. — Les bourgeons de
Syringa vulgaris soumis à un écrasement énergique mais de courte
durée au commencement de leur période de repos sont forcés. Il est
probable que les blessures provoquées déterminent cette action par la
production d'hormones vulnéraires (Wundhormonen). Des expériences
faites par Rtngel-Suessenguth et par Weber (1922) au moyen de
rayons Rœntgen ont aussi provoqué le forçage et ces expérimentateurs
lui attribuent la même cause. — H. Spinner.
Ulehla (Vladimir) et Moravek (Vladimir). — L'effet des acides et des sels
sur Basidiobolus ranarum Eid. — Basidiobolus ranarum Eid. est un
hyphomycète qui se rencontre essentiellement dans l'estomac de la
grenouille. Gr, là le champignon, quoique constant et très abondant, ne
se présente jamais que sous la forme conidienne.
La réaction acide du contenu de l'estomac de Rana paraît être la
— 383 —
32 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
raison de l'impossibilité aux hyphes d'y pouvoir se développer. En
effet, les expériences faites par U. et M. avec GIH, NO3H, SO4H2, PO4H3,
l'acide oxalique, l'acide acétique, le peptone ont démontré qu'en solu-
tions diluées les cellules terminales des hyphes éclatent et que leur
protoplasme s'écoule avec le noyau. Ceci est dû à l'apparition d'ions H
libres, même s'il s'agit d'eau distillée quelque peu aérée. Le phéno-
mène ne se produit pas en solution neutre ou alcaline.
Ces hyphes provenaient de cultures à partir de conidies. — H. Spinner,
2° Réactions des êtres vivants a leur milieu.
Tropismes. Réflexes.
Cole (W. H.). — Mouvements circulaires de Limulus et théorie du
Iropisme. — Comme suite à une stimulation lumineuse asymétrique,
la locomotion de nombreux animaux devient circulaire. Si les animaux
sont positivement phototropiques, le chemin s'incline du côté stimulé
et s'en écarte si le phototropisme est négatif. Dans les conditions du
laboratoire, des Limulus adultes (de 20 à 60 mm. de diamètre) sont
positivement phototropiques et exécutent des mouvements circulaires
dirigés du côté normal quand on a extirpé ou recouvert les yeux médians
et un œil latéral. Le phototropisme peut être modifié ou oblitéré par la
frayeur, l'inanition, le stéréotropisme, etc. Des mesures quantitatives
montrent que le diamètre des cercles varie inversement à l'intensité
lumineuse. La loi de Weber-Fechner semble s'appliquer. La vitesse de
locomotion croît avec l'intensité de la lumière. Ces réactions sont expli-
quées de façon satisfaisante par la théorie du tropisme, suivant laquelle
la locomotion est déterminée par la différence dans le tonus des muscles
de chaque côté et par la vitesse de la réaction photochimique oculaire.
— R. Wurmser.
Northrop (J. H.) et Lœb (J.). — La base phoîochimique de rhéliotro-
pisme animal. — Les expériences effectuées sur l'orientation héliotro-
pique de Limulus confirment la théorie de Lœb. Les animaux sont
orientés par la lumière de telle sorte que le produit l x t x cos a soit
le même pour les éléments photosensibles symétriques des yeux ou de
la peau, I étant l'intensité de la lumière, l la durée de l'éclairement et
a l'angle d'incidence de la lumière sur l'élément de surface de l'organe
photosensible. Quand cette relation est vérifiée, les produits de décom-
position par la lumière doivent être les mêmes dans les éléments symé-
triques des yeux ou de la peau, et l'influence de ces produits de décom-
position sur la tension des muscles symétriques des organes locomo-
teurs de l'animal doit être la même. L'animal doit donc se mouvoir
sur le trajet de la lumière, soit dans un sens, soit dans l'autre. — R.
Wurmser.
Hecht (S.). — L'adaptation sensorielle et l'étal stationnaire. — ■ Les
expériences sont effectuées sur Mya arenaria qui, sous l'influence d'une
stimulation rétracte son siphon après un temps déterminé. Si l'on
maintient l'éclairement, l'animal s'adapte. Les expériences ont consisté
à adapter l'animal à des intensités allant de 0 à 530 bougies métriques,
et à mesurer le temps d'exposition nécessaire pour obtenir une réponse
~ 38'i —
RÉACTIONS DES ÊTRES VIVANTS 33
à chacune de ces intensités. D'expériences antérieures, H. avait conclu
•que pendant l'adaptation à l'obscurité deux substances P et A se com-
binent pour former la substance photosensible S et que, dans l'organe
des sens, on a l'équation :
lumit-re
S ^ * s + A
obscurité
qui représente une réaction photochimique réversible. Si la vitesse de
décomposition photochimique de S varie avec sa concentration suivant
l'équation :
dx ,^ , .
di ^^^^ ^''-'^^
<i étant la concentration initiale de S à l'obscurité, et si la réaction
inverse suit la relation des réactions bimoléculaires :
dx
dl
Ka-c
'état stationnaire est atteint
quand
•
Kl _
Ko
x^
—a X
i
La constante K, est proportionnelle à l'intensité lumineuse I.
Quand l'animal est éclairé par une lumière supplémentaire, des quan-
tités nouvelles de P et A se forment avec une vitesse déterminée par
l'équation :
■^ = Kl (a — x) — Kax^
dans laquelle Kj a une nouvelle valeur correspondant à la somme de
l'intensité de la lumière à laquelle l'animal est adapté et de l'intensité
supplémentaire. On peut donc calculer en valeurs relatives la concen-
tration X des substances P et A en fonction de I et t. On détermine
d'abord la concentration Xo correspondant à l'état stationnaire pour
«ne intensité donnée, puis le temps h nécessaire à cet établissement.
"Soit U la période d'exposition, connue expérimentalement, nécessaire
•pour obtenir une réponse, et l, la somme l" -f U. On calcule les concen-
trations Xf correspondant au temps If pour les diverses intensités et
l'on constate que Xf — Xo est une constante. Cette constance signifie
■que la quantité de substances P et A fraîchement formées, nécessaire
pour produire la stimulation de Mija, ne varie pas avec l'intensité de la
lumière à laquelle l'animal est adapté. — R. Wurmser.
Harder (Richard). — LHnlensilé lumineuse et V <■ adaplalion chroma-
tique )' chez les Cyanophycées. — En 1902, Gaidukov démontrait qu'Os-
cillaria sancla se colore complémentairement à la lumière reçue et
Oltmanns dès 1892 avait constaté que les algues rouges cultivées en
lumière faible étaient plus intensément colorées que celles qui avaient
été soumises à un fort éclairement. H. a travaillé sur une Cyanophycéc,
Phormidium foveolarum qui, à l'état normal, est d'un vert assez pur
Le milieu nutritif employé se composait de 1.000 cm^ eau; 10 gr, Agar;
0 gr. 1 SO.Mg; 0 gr. 1 PO.K.H; 0 gr. 5 (NOg^^Ca; trapes ClsFe,
— 385 —
ANN. BiOL. - T. ni, FASC. 4 (1922-1923) 3
34 L'ANNEE BIOLOGIQUE
En lumière blanche intense, la couleur passa au vert olive, au brun
violet puis au pourpre noir, de même à la lumière bleue intense. Par
contre, en lumière blanche ou bleue faible, de même qu'en lumière rouge
de toutes intensités, elle demeure verte. L'action colorante des diverses
intensités lumineuses semble donc indéniable, malgré les expériences
négatives de Magnus, de Schindler, de Boresch et de Pringsheim. —
H. Spinner.
Hogben (L. T.) et Winton (F. R.). — Le système pigmenlaire effecteur.
III. La réponse en couleur chez la grenouille hypophyseclomisée. — 1° Les
changements de coloration synchrone chez la grenouille, résultant de
l'expansion et de la contraction des mélanophores et des xantholeu-
cophores, sont amenés par des facteurs divers : lumière, chaleur, état
hygrométrique, etc. La réponse est graduelle : pour se produire il lui
faut d'une demi-heure à plusieurs jours; 2^ l'extrait du lobe postérieur
de la pituitaire de vertébrés divers a une action spécifique sur les méla-
nophores, provoquant l'expansion maximale, réticulée, chez l'animal
isolé et sur le membre isolé. La glande d'une seule grenouille fournit
assez de substance active pour « noircir » plus de 50 autres grenouilles.
Cette substance diffère de celle qui agit sur la première et se rapproche
de l'élément « utérin »; 3° l'excision du lobe antérieur de la pituitaire
n'interrompt pas le réflexe pigmentaire, mais après ablation totale de
la glande l'animal reste uniformément pâle, mélanophores contractés et
xantholeucophores en expansion maximale. Après injection d'extraits
post-pituitaires, l'expansion des mélanophores reprend chez la gre-
nouille hypophysectomisée, ou normale, mais chez la première la pâleur
revient même dans les conditions appelant le plus la coloration foncée;
4° l'adrénaline et la tyramine font pâlir les grenouilles normales foncées;
la nicotine et l'apocodéine noircissent la grenouille normale, ou hypo-
physectomisée. La pilocarpine et l'atropine semblent ne pas agir;
5° la section ou la stimulation des troncs des nerfs périphériques n'agis-
sent pas sur la coloration.
Si l'on tient compte des faits nouveaux qui viennent d'être exposés,
on arrive à mieux comprendre la question. Les premiers expérimen-
tateurs ont eu en vue surtout la possibilité d'une coordination nerveuse
du changement de coloration. Peut-être est-ce le cas chez les poissons,
mais il ne semble pas y avoir une innervation directe des mélanophores
chez les Amphibiens. Même en admettant une innervation sympa-
thique, celle-ci — si elle existe — ne semble pas agir, à en juger par
les effets de la section et de l'excitation nerveuses, par la période latente
très longue de la réponse, par l'action de la nicotine et de l'apocodéine
chez la grenouille hypophysectomisée. Si ces poisons provoquent l'expan-
sion par paralysie périphérique, la possibilité de produire cette expan-
sion chez l'animal pâle signifie qu'il y a eu interruption d'excitations
tendant à provoquer la contraction. Mais après ablation de la pitui-
taire on peut éprouver l'action de ces réactifs sur la peau dans les condi-
tions les plus favorables à l'expansion des mélanophores. Or on voit
que la réaction stellaire peut être provoquée même dans les conditions
les plus favorables au noircissement : les impulsions tendant à pro-
voquer la contraction mélanophorique ne sont donc pas inhibées sous
l'influence des facteurs naturels qui à l'état normal provoquent l'expan-
sion des mélanophores. Si donc il y a une innervation sympathique,
elle n'intervient pas. Il faut alors admettre que les réponses pigmen-
— 3S6 -
RÉACTIONS DES ÈÏHES VIVANTS 35
taircs sont régies par une sécrétion interne. Peut-être la pinéalc a-t-elle
une certaine action chez le têtard, mais elle est faible. Les probabilités
sont donc pour une action des sécrétions surrénale et post-pituitaire,
ensemble : de la post-pituitaire surtout. L'apparence de l'animal serait
un indice de la condition de son propre état de sécrétion pituitaire.
La pituitaire joue évidemment un rôle essentiel. — - H. de Varigny.
Hewer (H. R.)- — Eludes sur le changemenl de couleur des Amphibiens.
— 1° Comment les mélanophores dermiques se contractent-ils? Les
opinions varient fort. Pour H. la présence de terminaisons effrangées, de
granules isolés et de bords irréguliers chez la masse contractée démontre
qu'il y a migration de granules, et non mouvement in lolo des expan-
sions. Il vaudrait mieux parler de concentration et de dispersion que
de contraction et expansion. Il n'y a pas de mouvement amiboïde des
processus à invoquer. A l'appui de cette façon de voir, il faut invoquer
les mouvements irréguliers des granules; l'accumulation relative des
granules vers les pointes des processus à la phase dispensée; et enfm
les coupes de peau colorée. Les processus des mélanophores ne s'anas-
tomosent pas en un syncytium. Et, d'autre part, on ne voit guère que
les mélanophores puissent émettre de petites protubérances près des
extrémités du processus. Un mélanophore serait donc un amas de
granules aptes à s'éparpiller à l'entour, et aussi à se concentrer vers
le centre;
2° Quelles sont les réactions normales des mélanophores? Chez
Rana iemporaria adulte il y a concentration par temps sec et sur fond
clair; il y a dispersion par temps humide et sur fond foncé. A température
basse il y a dispersion; à température moyenne, concentration. A
températures élevées, l'effet est intermédiaii-e. La réaction est généra-
lement appréciable en une heure, parfois moins. Le métabolisme doit
jouer un rôle; d'autres conditions individuelles aussi, peut-être existe-t-il
une périodicité, mais on reste indécis;
3° Réactions aux gaz. Ni l'azote ni l'hydrogène ne produisent d'effet
en 3 heures. CO^ n'agit pas sur la coulem* avant de se montrer toxique;
O produit la concentration des mélanophores. — H. de Varigny.
Crozier (W. J.) et Moore (A. R.). — Le réflexe homoslrophique et le
sléréolropisme chez les Diplopodes. — L'étude du réflexe homostrophique
est entreprise sur Julus venuslus, Parajulus pennsyluanicus et Pohjdes-
mus. Les effets d'une tension unilatérale sur la position de la tête et la
direction de la locomotion correspondent parfaitement à ceux déjà
décrits pour les annélides. Les voies du réflexe sont étudiées. Les Diplo-
podes sont stéréotropiques. — R. Wurmser.
Anrep (G. V.). — U irradialion des réflexes conditionnés. — Les réflexes
conditionnés sont tous les réflexes spéciaux aux animaux individuels,
acquis par ceux-ci au cours de leur existence. Les possibilités de forma-
tion de ceux-ci existent dès la naissance : leur formation dépend seule-
ment des circonstances sous lesquelles vivent les animaux. Ils dépendent
de beaucoup de conditions à un très haut degré : de là l'expression
distinguant ces réflexes de ceux qui sont inhérents, non conditionnés,
et existent de la naissance à la mort. Conclusions : 1° Le degré d'irra-
diation des réflexes conditionnés tactiles dépend de la durée de l'inter-
valle entre l'excitant conditionné et le non conditionné; 2° l'irradiation
des réflexes conditionnés tactiles qui ont été formés avec un court inter-
— 387—
36 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
valle prend une position intermédiaire entre les réflexes simultanés et
les réflexes de trace; 3° l'irradiation procède dans toutes les directions
à partir du point de la formation initiale; 4° les deux côtés de l'animal
réagissent à ce point de vue de façon identique, de sorte que pour deux
points correspondants des deux côtés on trouve des valeurs identiques;
5° le réflexe conditionné subit une diminution durant le processus
d'irradiation; 6° mais on n'observe guère de diminution durant l'irra-
diation d'un côté de l'animal à l'autre; 7° le pouvoir d'inhibition interne
développé par le système nerveux central est à tout moment donné
limité. L'inhibition conditionnée est une forme d'inhibition interne
plus fruste que l'inhibition différentielle; 9° l'irradiation de l'inhibition
conditionnée suit le même cours que celui des autres formes d'inhibition
interne. — H. de Varigny.
b) Moore (A. R.)- — Galvanolropisme du ver de terre. — Quand on place
un ver sur une plaque et qu'on lui applique des électrodes impolari-
sables de telle sorte que le courant le traverse par le milieu du corps,
l'animal courbe à la fois ses deux extrémités vers la cathode. Si on
coupe la chaîne nerveuse, la partie du corps qui se trouve au delà de la
section n'est plus sensible au courant. Ce fait prouve que l'action pri-
maire du courant porte sur la chaîne nerveuse. En plaçant le ver dans
une auge étroite en parafiîne, remplie d'eau, et en appliquant un courant
de 0,1 milliampère allant de la tête (cathode) à l'extrémité postérieure
(anode), la musculature circulaire se contracte et le ver s'étire au maxi-
mum. Quand le courant est inversé, ce sont les muscles longitudinaux
qui se contractent et le ver se raccourcit. D'autres expériences mon-
trent que l'action du courant sur la chaîne nerveuse est seule respon-
sable des effets galvanotropiques décrits. Il est vraisemblable que les
cellules ganglionnaires sont asymétriques relativement au sens du
courant électrique, ce qui, dans l'hypothèse de Nernst et Barratt,
correspondrait à une inégale concentration en un ion donné du contenu
cellulaire. Le ver tout entier répond à la direction d'un courant qui
n'agit que sur quelques ganglions des segments antérieurs : les neurones
moteurs ayant même fonction, par exemple ceux des muscles circu-
laires, sont donc reliés par des fibres conductrices. Mais ces connexions
doivent être strictement linéaires pour que soient possibles les effets
unilatéraux de l'action transversale du courant galvanique. — R.
WURMSER.
Stern (Kurt). — Sur des phénomènes d'éledronasîie polaire. — S. a
cherché à contrôler les résultats obtenus par Bose (1906) et Ritter
(1909-1910). Pour cela il a opéré sur Mimosa, d'après le schéma suivant :
Quelles sont les réactions polaires des articulations de Mimosa en pré-
sence d'excitations d'intensité variable : a) d'un courant continu;
b) des décharges d'un condensateur; c) par des chocs d'induction? Pour
le moment, S. s'est borné au point a. Il met tout d'abord en garde contre
les erreurs provenant des variations de charge, de la formation de
courants dérivés et de la tension intérieure des tissus.
Un Mimosa est mis en contact avec deux électrodes, chacun de
ceux-ci étant appliqués contre un rameau. Dans la plupart des cas, la
réaction est plus énergique au pôle — qu'au pôle -f, la différence pou-
vant atteindre 100 %. Cette réaction est indépendante de l'ascendance
ou de la descendance de courant dans le végétal. Par contre, la polarité
— 388 —
RÉACTIONS DES ÊTRES VIVANTS 37
dépend aussi de facteurs internes. Ritter avait déjà remarqué qu'elle
devient + chez les rameaux âgés, S. n'a pas encore confirmé ce fait
quoique le croyant exact. De même, il n'a pas non plus vérifié les
assertions de Bethe (1916) qui croit que la concentration des ions H
dans la cellule a un efïet marqué sur la polarité. — • H. Spinner.
Agersborg Kjerschow (H. P.). — Quelques observations sur les exci-
lalions qualitatives chimiques et physiques chez les mollusques nudibranches
avec considérations spéciales sur le rôle des rhinophores. — A. a voulu
vérifier si les tentacules dorsaux des mollusques nudibranches ont
réellement la sensibilité olfactive qui leur a fait donner le nom de rhi-
nophores. Les expériences faites sur Hermissenda opalescens montrent
que ces tentacules participent comme tout le corps (tête, tentacules
oraux, corps, pied, papilles) à la sensibilité tactile. Ils sont également
sensibles, ainsi que la tête, aux acides et aux solutions salines. Tandis
que les tentacules oraux sont très excitables par des substances odo-
rantes (aliments, huiles odorantes), les soi-disants rhinophores sont
dépourvus de toute sensibilité olfactive. — Emile Guyénot.
a et b) Minnich (D. E.)- — Sensibilité aux solutions sucrées des tarses
d'un papillon. — Tandis que l'on connaît bien (expériences de Riley,
Fabre, etc.) l'extraordinaire sensibilité olfactive des papillons, on ne
sait que peu de choses sur leur sensibilité tactile et gustative. M. a
constaté que chez Vanessa antiopa et Pyrameis atalanta, les tarses des
pattes sont extrêmement sensibles au contact de solutions diverses et
principalement de saccharose. La réponse à cette excitation chimio-
tactique consiste dans un déroulement de la trompe. Le contact de
l'eau distillée peut entraîner le même résultat, mais seulement si l'animal
est privé d'eau depuis 4 à 7 jours. La sensibilité au saccharose varie
aussi avec les conditions de nutrition. Elle augmente après une inani-
tion totale, suivie d'ingestion d'eau pure seulement. Quand la priva-
tion de sucre cesse, elle baisse rapidement. Après une suppression
prolongée de l'alimentation sucrée, l'animal devient sensible à des
concentrations de sucre extrêmement faibles (jusqu'à 1/12800 du poids
moléculaire); cette sensibilité peut être ainsi 256 fois plus développée
que celle de la langue humaine. — Emile Guyénot.
Fredericq (Léon). — Temps perdu dans V ordre d'apparition des images
consécutives négatives. — Si l'on fixe un certain temps le centre d'un
quadrillé noir et blanc bien éclairé et placé contre une paroi verticale,
si l'on fixe ensuite une surface grise, un plafond par exemple, au bout
d'un temps perdu très court, on voit apparaître l'image consécutive
négative, les carrés blancs en noir, les noirs en clair. Le carré central
apparaît en image négative plus tardivement que les autres, le centre
formant au début comme une lacune dans le dessin. Puis au bout de
quelques secondes, l'image négative faiblit et s'évanouit, et le carré
central disparaît le dernier. La période latente, qui dépend sans doute
de la persistance de l'image positive, paraît donc plus longue pour la
fovea centralis que pour le reste de la rétine. — Paul Boyer.
Morgan (A. H.). — Le sens thermique dans la peau de la grenouille. —
La peau des pattes postérieures de la grenouille {Rana clamitans, R.
pipiens) manifeste une sensibilité spécifique à la chaleur et au froid.
— 389 —
38 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Les animaux sont décapités avec conservation de la mâchoire infé-
rieure qui sert à les suspendre. La patte étudiée est plongée dans un
bain d'eau chaude ou d'eau froide. La réaction à la chaleur ne s'observe
qu'à partir de 39» et parfois 43° : elle est rapide et se traduit par une
brusque détente de la patte. La réaction au froid se manifeste à partir
de 10°; elle consiste dans une augmentation de la tension et de la rigidité
du muscle. Ces deux sortes de sensibilité seraient très différentes à la
fois de la sensibilité aux excitants chimiques et de la sensibilité tactile.
— Emile Guyénot.
Baldi (E.)- — Mouvements de manège provoqués chez des coléoptères.
— La blessure du ganglion sous-œsophagien d'un côté, chez des coléop-
tères {Blaps, Ceionia, Carabus, Osmoderma, etc.), entraîne une modi-
fication du comportement de tout l'animal; l'effet se fait sentir aussi
du côté non blessé, par suite de la décussation des faisceaux nerveux.
Un des résultats est la transformation de la démarche linéaire en un
mouvement giratoire résultant surtout d'une plus grande flexion des
membres du côté non lésé et de l'action propulsive des pattes du côté
opéré. — Emile Guyénot.
— 390
DEUXIÈME PARTIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
r f
GENERALE
Morphologie cellulaire
Cowdry (E. V.)- — The independence of miiochondria and Ihe Bacillus
radicicola in root nodules. (Amer. Journ. of Anat., XXXI, n° 4, 6 p.^
9 fig., 1923.) [43
Devisé (René). — La figure achromatique et la plaque cellulaire dans les
microsporocijtes du Larix europsea. (La Cellule, XXXII, 247-311,
4 pi., 1922.) [51
Guilliermond (A.). — Nouvelles observations cylologiques sur les Sapro-
légniacées. (La Cellule, XXXII, 431-454, 3 pi., 1922.) [44
Hocquette (Maurice). — Observations sur le nombre des chromosomes
chez quelques Renonculacées. (G. R. Soc. Biol., 1301.)
[D'après les espèces étudiées par H., il semble possible de conclure
à la fixité du nombre des chromosomes dans les différentes formes
systématiques. Mais il paraît toutefois qu'au sein de la même espèce,
on peut rencontrer des races caractérisées par des nombres chromo-
somiques différents. — H. Cardot.
Jordan (H. E.) and Helvestine J' (Frank). — Ciliogenesis in the epidi-
dijmis of the white rat. (Anat. Record, XXV, n» 1, 12 p., 6 fig., 1923.)
[46
KoUiner (Marthe). — Ueber den Golgischen Netzapparal bei einigen Wir-
bellosen. (Arch. f. Zellforsch., XVI, 217-230, 3 fig., 1 pi.)
[Revue des objets où l'appareil de Golgi a été décrit; quelques
documents nouveaux; il semble de plus en plus que l'appareil de
Golgi est un constituant général de la cellule. — M. Prenant.
Kulmatycki (W. J.). — Bemerkungen iiber den Eau einiger Zellen von
Ascaris megalocephala mit besonderer Berûcksichligung des logenannten
Chromidialapparales. (Arch. f. Zellforsch., XVI, 473-551, 5 pi.) [48
Lewis (Warren H.). — Endolhelium in iissue cultures. (Amer. Journ.
Anatomy, XXX, n^ 1, 15 janv., 10 p., 5 pi., 1922.) [46
Lœwenthal (Hans). — Cytologische Untersuchungen an normalen und
experimenlell beeinflussten Dipteren {Calliphora erythrocephala). (Arch.
f. Zellforschung, XVII, H. 1, 16 p., 20 fig., 1923.) [42
Lutz (Hildegard). — Physiologische und morphologische Deutung der im
Proloplasma der Driisenzellen ausserhalb des Kernes vorkommenden
Strukturen. (Arch. f. Zellforsch., XVI, 47-87, 4 fig., 1 pi.) [48
Martens (Pierre). — Le cycle du chromosome somatique dans les Phané-
rogames. 1° Paris quadrifolia. (La Cellule, XXXII, 331-429, 4 pL,
1922.) [50
— 393 —
42 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Moulin (F. de). — Der Verhornungsprozess der Haut und der Haulderivale.
(Anat. Anz., LVI, 461-468.) [47
Miinzer (Fr. Theodor). — Ueber die Zweikernigkeil der Leberzellen.
(Arch. fur mikr. Anat. und Entwickl.-Mech., IIG, H. 1/2, 34 p., 1923.)
[49
Rappeport (Th.). — Ueber die somalische Milose des Menschen. (Arch, f.
Zellforsch., XVI, 371-382, 2 fig., 1 pi.) [45
Rioch (David). — The morphology and behavior of Ihe migralonj cells
in lissue-cullures of Ihe chick's spleen. (Anat. Record, XXV, no 1,
18 p., 4 fig., 1923.) [45
Schmidt (W. J.). — Ueber den Nachweis der Epidermis-Tonofibrillen
[bei Emyda granosa) im polarisierlen Lichl. (Arch. f. Zellforsch., XVI,
1-18, 2 pi.) [44
Schnakenbeck (Werner). — Zur Analyse der Rassenmerkmale der Axolotl.
II. Die Entstehung und das Schicksal der epidermalen Pigmenllrdger.
(Zeitsch. fur indukt. Abstamm. und Vererbungslehre, XXVII, 178-
226, 1921.) [48
Selle (Raymond M.). — Changes in Ihe vaginal epithelium of Ihe Guinea-
pig during ihe œslrous cycle. (Amer. Journ. of Anat., XXX, n" 4,
21 p., 3 pL avec 11 fig., 1922.) [45
Takahashi (Nabuyoshi). — Ueber Kernverànderungen in Ganglienzellen
der Fische. (Arch. f. Zellforsch., XVI, 463-472, 1 pi.) [50
Tserclaes (Jacques de). — Le noyau et la division nucléaire dans le Clado-
phora glomerala. (La Cellule, XXXII, 311-331, 2 pi., 1922.) [50
Wagner (Karl). — Ueber die Entwicklung des Froscheies. (Arch. f. Zell-
forsch., XVII, 1-44, 4 pi.) [49
Wallin (Ivan E.). — On ihe nature of mitochondria. V. A critical analysis
of Poriier's « les Symbioles ». (Anat. Record, XXV, n» 1, 7 p., 1923.)
[43
IVolfî (Clara). — Ueber konzenlrische Strukluren im EikernvonColeopteren.
(Arch. f. Zellfusch., XVI, 443-462, 11 fig., 1 pi.) [50
Lœwenthal (Hans). — Recherches cytologiques sur des Diptères {Cal-
iiphora erythrocephala) normaux et influencés expérimentalement. —
L'auteur s'est préoccupé de la question du rapport entre la grandeur
du corps et la grandeur cellulaire; cette question a reçu, on le sait,
des réponses différentes. Il l'a examinée chez la larvé et chez l'imago.
Chez la larve il faut choisir des individus comparables et pour cela
s'adresser à un moment de la vie larvaire où la croissance, de vitesse
variable suivant les individus, a cessé, c'est-à-dire au moment qui
précède le repos pupaire. Ayant comparé entre elles de telles larves,
les unes normalement alimentées, les autres mal nourries, L. constate
que chez ces dernières, dont la vie larvaire a été raccourcie d'un quart ou
— 394 —
MORPHOLOGIE CELLULAIRE 4S
d'un tiers, les cellules soraatiques sont notablement plus petites. Il en
est tout autrement pour l'imago, examinée immédiatement après
réclusion. La taille du corps dépend non plus de la grandeur, mais du
nombre cellulaire. C'est qu'ici la constance cellulaire (numérique),
presque absolue dans la période larvaire, où la multiplication cellulaire
est rare, fait place à une différence numérique selon la taille des indi-
vidus. Cette différence porte sur les cellules dont la différenciation est
tardive et dont, par conséquent, le pouvoir de multiplication cellulaire
demeure; elle ne porte pas sur les cellules (musculaires, nerveuses)
dont la différenciation précoce a entraîné la perte du pouvoir repro-
ducteur. Par une bibliographie de la question, L. confronte ses résultats
sur ce point avec ceux des autres auteurs.
L'auteur a comparé la réaction des cellules somatiques et des cellules
sexuelles à divers agents extérieurs (froid, narcotisation), mais n'a pas
obtenu d'effets différentiels. — A. Prenant.
Wallin (Ivan E.). — Sur la nature des mifochondries. V. Analyse
critique des » Symbioles » de Portier. — Dans plusieui's mémoires anté-
rieurs, publiés dans le Amer. Journ. of Anal. 1922, e tanalysés dans
VAnn. bioL, voL XXVI, p. 695, l'auteur, reprenant la conception
d'ALTMANN, a cherché à établir l'identité des mifochondries et des
bactéries. Il a passé sous silence, l'ayant sans doute ignoré, l'ouvrage
de Portier (1918) : « Les Symbiotes », où, pour la première fois depuis
Altmann, les mitochondries sont considérées comme des microorga-
nismes symbiotiques. La critique de W. reproduit la plupart des argu-
ments qui ont été opposés déjà à l'hypothèse de Portier. Il insiste
surtout sur l'inexactitude de la prémisse placée par Portier à la base de
ses recherches, savoir l'état aseptique, non bactrien, des tissus chez
l'animal sain, du moins dans le « milieu intérieur » de cet animal, c'est-
à-dire dans le milieu extra-cellulaire. Si ce milieu n'est pas exempt de
bactéries, il est impossible à Portier d'affirmer qu'il a réellement cultivé
des mitochondries, c'est-à-dire des symbiotes intracellulaires. D'autre
part, il est difficile d'identifier les symbiotes de Portier avec des
microorganismes connus; la remarquable résistance de ces symbiotes
aux agents physiques et chimiques les distingue à la fois de ces micro-
organismes et des mitochondries et en fait un type d'organismes nouveau
et jusqu'ici inconnu. Enfin, si l'épithélium intestinal est la porte d'entrée
certaine de bactéries, il est non moins certain que les mitochondries
se perpétuent dans l'organisme par la voie des cellules germinatives;
il ne paraît pas y avoir de relation entre les deux phénomènes. D'ailleurs,
observe W. en terminant, dans beaucoup de cas les bactéries contractent
avec les cellules hôtes des relations semblables à celles qu'offrent les
mitochondries. — A. Prenant.
Cowdry (E. V.). — L'indépendance des miîochondries et du Bacillus
radicicola dans les tubercules radicaux. — Wallin {Amer. Journ. of
Ancd. 1922, voir Ann. BioL, XXVI, p. 695), comparant des mitochondries
végétales aux bacilles des tubercules radicaux, s'est demandé sur quels faits
-on pouvait s'appuyer pour ne pas identifier les unes aux autres, en admet-
tant que les mitochondries ne sont pas des corps cytoplasmiques auto-
chtones, mais sont des organismes étrangers pénétrant dans la plante
par les poils radicaux. C. répond à cette question en démontrant la
présence simultanée dans les tubercules radicaux jeunes des Légu-
— 395 -T
44 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
mineuses de mitochondries et des bacilles, après fixation par le liq. de
Regaud et coloration par la fuchsine acide et le vert de méthyle; les
mitochondries sont alors colorées en rouge et les bacilles en vert. Dans
certaines cellules les mitochondries existent seules. Dans d'autres appa-
raissent à côté d'elles de très petits bacilles. Dans des cellules plus âgées-
et plus centrales, les bacilles sont devenus plus gros, en même temps
que les mitochondries raréfiées se sont reléguées à la périphérie de la
cellule. Le milieu du nodule ne montre plus que des formes séniles,
arrondies, de bacilles et très peu de mitochondries. L'indépendance
des mitochondries et des bacilles est donc établie. Elle reçoit des preuves
complémentaires : du fait que les mêmes préparations qui montraient
la coexistence des mitochondries et des bacilles ne font plus voir, par
d'autres procédés de coloration, que ces derniers; et du fait aussi que
le liq. de Bouin détruit les mitochondries et respecte les bacilles, indi-
quant entre les deux une différence de constitution chimique. — A. Pre-
nant.
Guilliermond (A.). — Nouvelles observations cylologiques sur les Sapro-
légniacées. — De ses observations sur une forme du genre Achlya et
une du genre Leplomitus, G. conclut que le cytoplasme, à tous les stades
du développement, contient trois catégories d'éléments figurés : le
chondriome, le système vacuolaire, les granulations lipoïdes, celles-ci
représentant de simples produits du métabolisme cellulaire. Le système
vacuolaire est formé de substances colloïdales non miscibles avec le cyto-
plasme et pouvant absorber de l'eau; son aspect est instable et dépend
des conditions physiques de la cellule. Les substances colloïdales dont
il s'agit peuvent s'accroître en même temps que le cytoplasma. Sous
le rapport de ce système vacuolaire, les Saprolégniacées se rapprochent
donc des végétaux supérieurs et peut-être des cellules animales (cana-
licules de Holmgren, réseau de Golgi). Quant au chondriome, il serait
constitué par une substance complexe de nature lipoprotéique. —
A. LÉGAILLON.
Schmidt (W. J.). — Sur la mise en évidence des îonofibrilles épider-
miques {chez Emyda granosa) en lumière polarisée. — Von Ebner a
montré que dans les épithéliums stratifiés on trouve, séparées par une
couche neutre, une couche profonde et une couche superficielle biré-
fringentes; la couche profonde se comporte comme si elle était uniaxe
positive, l'axe étant perpendiculaire à la surface; la couche superficielle,
au conti'aire, paraît uniaxe négative, l'axe étant le même. Von Ebner
attribuait cette différence aux pressions sur les cellules, pressions qui
s'exercent suivant des directions normales en profondeur et en surface.
S. ayant trouvé, dans la peau de la Trionychide Emyda granosa Schœpff,
un objet favorable par les grandes dimensions des tono fibrilles, montre
qu'en realité la biréfringence n'est pas une propriété des cellules, mais
des tonofibrilles seules, que celles-ci sont uniaxes à allongement positif,
et que la différence d'aspect des diverses zones de l'épiderme en lumière
polarisée est due simplement au changement de direction des tonofi-
brilles. Celles-ci, on le sait, sont en effet normales à la surface dans la
couche profonde de Malpighi, et tournent progressivement pour lui
devenir parallèles dans la couche cornée. La biréfringence des tono-
fibrilles épidermiques diffère ae celle des fibres conjonctives en ce qu'elle
n'est pas modifiée par les phénols, tandis que l'allongement positif des
— 39G —
MORPHOLOGIE CELLULAIKH: 4o
fibres conjonctives est changé par eux en un allongement négatif. —
M. Prenant.
Selle (Raymond M.). — Changemenls dans Vépilhéliwn vaginal du
Cochon d'Inde pendant Vœslrous-cij"le. — Depuis les premiers travaux de
MoRAU, Retterer et Lataste, les changements qui se pioduisent au
cours des différentes périodes du cycle œstral des Rongeurs ont été
examinés en ce qui concerne le vagin et son épithélium par Stôckard
et Papanicolau (1917-1919). Ils ont eu l'idée de prélever à ces diffé-
rentes périodes des échantillons de l'épithélium vaginal et du liquide
vaginal, et d'en faire des frottis. Long et Evans (1922) ensuite ont
procédé de la même manière. C'est aussi cette même technique que
S. emploie, concurremment avec la méthode des coupes. Les auteurs
■et S. ont distingué, dans la période œstrale du Cobaye, d'une durée
moyenne d'un peu plus de 15 jours, 4 stades successifs, non compris
l'intervalle ou diœstrum (période intermenstruelle) qui sépare deux
périodes œstrales. Au 1"? stade, l'épithélium stratifié du vagin est très
■élevé et comprend 10 à 12 rangs de cellules; la kératinisation n'affecte
pas les couches les plus superficielles, mais respecte au début les deux
premières, puis elle s'étend à plusieurs couches sous-jacentes. Au 2^ stade
se produit la desquamation totale de toutes les assises kératinisées de
l'épithélium, qui peut donner lieu à un véritable moule de la cavité
vaginale. Au 3^ stade, les frottis montrent des cellules épithéliales rondes
et nucléées, et d'autres kératinisées qui sont le résidu du stade précé-
dent; en même temps il y a pénétration de leucocytes dans l'épithélium.
Durant le 4^ stade, les leucocytes qui ont envahi l'épithélium tombent
dans la cavité du vagin; c'est à la fin de ce stade que se forme la mem-
brane obturante du vagin ou bouchon vaginal. Pendant l'intervalle
•œstral ou diœstrum, les frottis contiennent du mucus et des leucocytes,
mais peu ou point de cellules épithéliales : la desquamation de l'épithé-
lium a donc pris fin; celui-ci, au début du diœstrum, est réduit à une
ou deux assises de cellules, mais il se régénère rapidement et récupère
les 10 ou 12. assises cellulaires, qu'il offre au début de la période œstrale.
— A. Prenant.
Rioch (David). — Morphologie et comportement des cellules migratrices
dans les cultures de tissu de la rate de poulet. — L'auteur met à profit la
culture facile du tissu de la rate pour étudier in vivo la morphologie
et les réactions de mobilité et de phagocytose qu'offrent les cellules
sanguines et les macrophages de cet organe. Il commence par établir
les caractéristiques générales de la structure de la rate chez les embryons
de poulet à partir du 7" jour d'incubation. Il la trouve constituée dès
le début par une trame spongieuse de cellules mésenchymateuses anas-
tomosées recouverte par le mésothélium, et enfermant des sinus san-
guins. La trame spongieuse contient dans ses mailles des cellules à courts
ou à longs granules. Le contenu des sinus est formé par des cellules
sanguines qui, dans les stades âgés, appartiennent à toutes les variétés.
Dans les cultures (faites dans la solution de Locke-Lewis), il y a à
distinguer, quant à leur comportement, d'une part les cellules mésen-
chymateuses et mésothéliales, d'autre part les cellules libres migra-
trices tant cellules sanguines que macrophages de tissu. R. n'a pas eu
en vue spécialement les premières. Il dit seulement que les cellules
mésenchymateuses émigrent lentement de l'expiant en traînées radiées,
— 397 —
46 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
pouvant former autour de l'expiant dégénéré un halo de cellules qui
continuent à pousser. Les cellules mésothéliales' forment habituellement
en s'accroissant une membrane continue.
Quant aux cellules migratrices, elles sont de plusieurs types qui
coïncident à peu près avec ceux qu'ont admis pour le sang du poulet
Danchakoff (1916), Sabin (1921) et d'autres auteurs. Ce sont : d'une
part des granulocytes, distingués en cellules à granules ronds (basophiles
et éosinophiles) et cellules à granules allongés (éosinophiles); d'autre
part des éléments non granuleux, savoir des lymphocytes, des mono-
cytes ou mononucléaires et des macrophages. Les couleurs vitales colo-
rent intensément les granules ronds, faiblement les granules longs.
Toutes les cellules offrent au bout d'un certain temps des vacuoles,
qu'elles aient été ou non traitées par les teintures vitales.
Les mouvements amiboïdes des cellules migratrices (cellules granu-
leuses, non granuleuses et macrophages) sont caractéristiques de chaque
type et décrits avec soin par l'auteur; ils sont plus rapides pour les
cellules granuleuses. A la différence des cellules mésenchymateuses et
mésothéliales qui ne quittent pas le couvre-objet dans leur migration,
les cellules sanguines pour la plupart tombent au fond de la goutte
pendante, abandonnant le couvre-objet; il est probable que dans la
nature elles traversent de même les espaces liquides des tissus.
La phagocytose (de grains de mélanine provenant de rétines tri-
turées) est une propriété commune à toutes les cellules sanguines. Elle
n'est pas le résultat de mouvements intentionnés de la cellule, et le
contact entre elle et le granule est affaire de chance. L'entrée du granule
dans la cellule dépend de deux conditions. Il faut d'abord que le granule
entre en contact avec la cellule par toute sa longueur; un granule tan-
gent à une cellule sphérique n'est pas incorporé. Il faut en second lieu
que le cytoplasme mouille le granule. C'est dire qu'avec les auteurs
Ledingham (1912), Sawtchenko (1915-1916), Tait (1918), qui ont
étudié dans ces derniers temps le mécanisme de la phagocytose, R.
est disposé à y voir un phénomène de tension superficielle. — A. Pre-
nant.
Lewis (Warren H.). — - L' endolhélium dans les cultures de tissu. —
L'identification des cellules qui naissent de l'expiant de tissus embryon-
naires présente plus ou moins de difficulté. Elle a pu être faite avec
succès cependant pour un certain nombre de tissus, dont L. donne la
liste, avec référence des mémoires. On a l'habitude de désigner sous
les termes de mésenchyme, tissu conjonctif, flbroblastes, le réticulum
qui, d'ordinaire, croît en rayonnant dans la culture. Ce réticulum ren-
ferme aussi l'endothélium vasculaire sanguin, qu'il est facile de distin-
guer du tissu conjonctif embryonnaire. Les observations ont été faites
sur du foie d'embryons de Poulet, après coloration par les teintures
vitales. Une étude cytologique des cellules endothéliales néoformées a
permis d'y caractériser les divers organites cellulaires (mitochondries,
enclaves granulaires et vacuolaires, centrosphère, noyau et nucléole).
A. Prenant.
Jordan (H. E.) et Kelvestine J' (Frank). — Ciliogénèse dans Vépididyine
du rai blanc. — Les cellules ciliées des cônes efférents et celles du conduit
de l'épididyme ont été étudiées comparativement.
Dans les prejniers, les cellules épithéliales sont au début, chez le rat
— 398 —
MORPHOLOGIE CELLULAIRE 47
jeune, dépourvues de cils. Elles acquièrent ensuite des cils, tantôt longs
et tantôt courts, mobiles. Ces cils sont insérés sur des corpuscules basaux
en forme de bâtonnets ou de diplocoques, plus importants pour les cils
longs que pour les cils courts. Ces corpuscules basaux sont, conformé-
ment à la théorie de Henneguy-Lenhossek, des dérivés du centrosome.
On voit se former aux dépens de celui-ci un essaim de granules colo-
rables, qui gagnent la zone apicale de la cellule et s'y disposent en
deux rangées, dont la plus superficielle deviendra les bâtonnets basaux
et les cils qui en émanent; les deux grains du diplocoque basai provien-
draient de la fusion plus ou moins complète des granules de l'une et
l'autre rangées. Avec l'apparition de l'activité sécrétoire, cils et corpuscules
basaux disparaissent. De par la perte du centrosome, les cellules, pendant
leur phase ciliaire, ne se divisent que par amitose. Les mitochondries ne
prennent aucune part, contrairement à Saguchi (1917), à la genèse
des cils; car elles sont absentes dans la zone apicale de la cellule.
Dans le canal de l'épididyme, les cellules ciliées paraissent au premier
abord semblables à celles des cônes efférents parvenus à la phase sécré-
toire, c'est-à-dire en imminence de perte de la ciliation. Mais ces cils ne
sont pas mobiles. Ils sont d'ailleurs de toute autre nature que ceux des
cônes efférents, et ressemblent plutôt à une bordure en brosse ou même
à un plateau strié. Ce sont simplement des restes persistants de la
membrane cellulaire et du spongioplasme superficiel; leurs granules
basaux ne sont que des épaississements nodulaires des filaments de ce
spongioplasme. Ces cellules peuvent se diviser par mitose.
[Une bibliographie plus que sommaire accompagne ce mémoire. La
confrontation des résultats énoncés par les auteurs pour les cellules
du canal épididymaire avec ceux qui ont été obtenus par l'étude du
canal de l'épididyme chez divers Mammifères montrerait que leur
interprétation des cils de ce canal n'est guère acceptable et, qu'en tout
cas elle n'est pas applicable à d'autres espèces où les cellules du canal
portent de vrais cils, mais d'espèce très différente de ceux des cônes
efférents]. — A. Prenant.
Moulin (F. de). — Le processus de kératinisaiion de la peau et des dérivés
cutanés. — La kératinisation de la peau est essentiellement déterminée
par sa dessiccation superficielle; la peau n'est en effet irriguée que par
les vaisseaux du conjonctif qui la supporte. La structure de la couche
filamenteuse et celle de la couche granuleuse sont des aspects artificiels
dus aux réactifs et que l'on peut voir apparaître sous le microscope;
toutes les cellules de la peau sont en effet normalement homogènes;
seules le restent, après fixation, celles du stratum lucidum et celles de la
couche cornée, parce qu'ici s'est fait un gel stable, électriquement neutre
et incolorable électivement, dû à l'union de colloïdes protoplasmiques
avec des colloïdes d'origine nucléaire. Ce sont ces derniers qui, avant
cette union, se précipitent par les réactifs dans la couche granuleuse, et
donnent les granulations basophiles de celle-ci : à mesure en effet que
celles-ci se développent, la colorabilité du noyau s'atténue. La perte de
substance par le noyau est déterminée elle-même par le début de la
dessiccation. Quand cette dernière est poussée très loin en surface, on
arrive à une corne bien plus dure. Dans les fausses muqueuses, où il
n'y a pas dessiccation superficielle, celle-ci est remplacée par une coagu-
lation; il n'y a pas non plus modification nucléaire, ni développement
d'une couche granuleuse. — M. Prenant.
— 399 —
48 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Lutz (Hildegard). — Signification physiologique et morphologique des
slruclures qui se présentent hors du noyau dans le proloplasma des cellules
glandulaires. — A l'occasion de recherches histophysiologiques sur
l'hépatopancréas de Planorbe, L. discute la valeur des mitochondries et
des formations ergastoplasmiques. Ce sont des expressions morpholo-
giques de l'activité du plasma; les mitochondries n'ont pas d'existence
permanente, et s'il est possible qu'elles se multiplient par division, il
est certain qu'à chaque période de travail cellulaire il s'en refait de
nouvelles à partir du protoplasma. Les formations basophiles naissent
à leur contact dans le plasma des cellules glandulaires; elles sont pro-
bablement constituées par un composant nucléinique (caractérisé, outre
•sa colorabilité, par sa solubilité et sa digestibilité), mais n'ont aucun
rapport direct avec le noyau. Au surplus, si le noyau participe à la
sécrétion, ce qui ressort de ses dimensions et de sa chromaticité variables,
on ne peut observer d'émissions chromidiales. Le début de la sécrétion
est toujours caractérisé par le développement du chondriome; plus
tard apparaissent les formations basophiles, qui ont un aspect filamen-
teux à l'état actif, mais qui au repos (repos hibernal, effets du jeCine
ou de l'atropine) se pelotonnent de façon plus ou moins compacte. C'est
sur elles qu'est accumulé le matériel de sécrétion. En somme, mitochon-
dries et ergastoplasme sont des formations totalement différentes.
L. met en outre en évidence, par des procédés statistiques et cytolo-
giques, le passage réversible des cellules absorbantes aux cellules à fer-
ment dans l'hépato-pancréas. — M. Prenant.
Schnakenbeck (Werner). — L'origine et le sort des chromalophores
épidermiques chez V Axolotl. — Les recherches de S. se sont portées sur
l'origine de la couleur de deux races d'Axolotl, la noire et la non pig-
mentée et ont eu pour but principal de vérifier les théories actuelles
de la pigmentation, celles dites de V immigration, de V infiltration, de
V émigration, et de la formation de cellules pigmentaires autochtones
dans l'épiderme et dans la couche cornée.
L'examen microscopique de la peau et l'observation sur des Axolotls
vivants, amènent S. aux conclusions suivantes : les cellules pigmentaires
épidermiques sont des productions autochtones de l'épiderme. Chez
les animaux adultes dépourvus de cellules pigmentaires épidermiques,
c'est par une transformation de cellules épithéliales que des cellules
pigmentaires se forment. Une infdtration de cellules épidermiques
ou une immigration de cellules pigmentaires dans l'épiderme n'ont été,
en aucun cas, constatées. On remarque régulièrement une pénétration
de prolongements des chromatophores sus-épidermiques dans les méats
intercellulaires épithéliaux, cela aussi bien chez les embryons et les
larves que chez les adultes. Des divisions cellulaires et nucléaires sont
fréquentes dans les chromatophores, tandis que des phénomènes d'ami-
tose n'ont pas été observés.
Les cellules pigmentaires épidermiques se forment chez les embryons
qui se développeront en Axolotls non pigmentés, tout autant que chez
ceux qui deviendront des adultes noirs; chez les larves peu colorées,
les chromatophores ont un caractère d'atrophie. — Arnold Pictet,
Kulmatycki (W. J.). — Remarques sur la structure de quelques cellules
d'Ascaris megalocephala, et particulièrement sur ce qu'on appelle appareil
chromidial. — Depuis que Goldschmidt a décrit des chromidies dans
— 400 —
MORPHOLOGIE CELLULAIRE 49
de nombreuses cellules de l'Ascaris, ses observations ont été confirmées
quelquefois, mais plus souvent critiquées. K., qui reprend la question,
et en profite pour donner sur un certain nombre d'éléments de bons
rense gnements cytologiques, est en général d'accord avec Gold-
scHMiDT sur les faits. Il trouve des « chromidies » dans les cellules des
faces de l'œsophage, dans l'épiderme, dans les cellules glandulaires de
l'intestin terminal, et dans quelques muscles. Si, d'autre part, il retrouve
dans l'intestin moyen, et dans les cellules de la musculature générale,
les figures données par Goldschmidt, il ne les considère pas comme
homologues des autres « chromidies » : dans l'intestin moyen il s'agit
de petites régions protoplasmiques homogènes et plus colorables: dans
les cellules musculaires il s'agit, soit de fibrilles arrachées, selon l'in-
terprétation de Bile;<, soit d'accumulations plasmatiques entre les
travées protoplasmiques, selon celle de Hirschler, soit d'accumulations
plasmatiques sur les fibrilles. Les vraies « chromidies » n'ont aucun
rapport avec le noyau; leurs affinités de coloration ne sont pas non plus
exactement celles de la substance nucléaire. Elles n'ont rien de commun
avec l'appareil de Golgi, ces deux formations coexistant dans les cellules
sous-cuticulaires de la gaine des spicules. Le fait qu'elles se colorent
par le procédé de Benda, et aussi leur forme en sphères ou en chapelets,
déterminent K. à voir dans les « chromidies » des formations apparentées
au chondriome, probablement des résultats de son métabolisme. —
M. Prenant.
Miinzer. — Sur Vélal binucléé des cellules hépatiques. — L'état binucléé
des cellules hépatiques n'a pas reçu d'explication satisfaisante. On peut
l'espérer d'une étude statistique telle que celle à laquelle l'auteur s'est
livré. Chez un grand nombre d'espèces de Mammifères et chez diverses
espèces de Vertébrés inférieurs, chez l'adulte et chez l'embryon il a,
sur des milliers de cellules chaque fois, établi le pourcentage des cellules
uninucléées ordinaires, des cellules uninucléées à gros noyau et des
cellules binucléées. Celles-ci sont très rares dans le foie de l'embryon,
contrairement à d'anciennes données. Quelque temps après la naissance
la proportion des cellules binucléées s'élève et monte de plus en plus
avec l'âge. Chez l'adulte elle est à son maximum et assez constante
pour chaque espèce (par ex. 10 % chez l'homme, 20 % chez le lapin).
L'influnce du repos hibernal (chez la taupe), celle de la gravidité et
de la lactation, celle de la castration ont été examinées; la seconde
accroît le nombre des cellules binucléées. Quant au processus qui con-
duit à l'état binucléé, l'auteur se prononce en faveur de l'amitose. En
somme, malgré un labeur énorme et ingrat, la question de l'état binucléé
des cellules hépatiques demeure à peu près aussi énigmatique. —A. Pre-
nant.
Wagner (Karl). — Sur le développement de Vœuf de Grenouille. — Depuis
les travaux de Carnoy et de Lebrun, on invoque souvent l'exemple des
œufs de Grenouille contre la théorie de la continuité des chromosomes :
ces auteurs ont décrit en effet certains stades de l'ovogénèse où la
substance nucléaire se réduirait à de nombreux nucléoles : les chromo-
somes se reconstitueraient ultérieurement à leurs dépens. La question
a été reprise par d'autres en de nombreux mémoires, qui ont conclu en
des sens divers. W., pour la résoudre, étudie l'ovogénèse de façon plus
suivie qu'on ne l'a fait en général. Il conclut à la continuité des chromo-
— 401 -
ANN. BiOL. — T. ni. FASc. \ (1922-1923) . 4
50 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
somes. Au stade où l'on n'apercevait pas ceux-ci, en effet, ils existent,
mais ont beaucoup diminué de taille, tant par contraction que par
diffusion de leur substance; ils sont serrés les uns contre les autres, au
milieu des nucléoles, et entourés d'une sorte de capsule interne acido-
phile, qui dure jusqu'à la prophase de la deuxième division de matu-
ration. L'argument tiré de la Grenouille ne vaut donc rien contre l'hypo-
thèse de la continuité des chromosomes. — M. Prenant.
Wolff (Clara). — Sur des slruclures concentriques dans le noyau de
Vœuf de Coléoptères. — Buchner avait trouvé, dans le noyau de l'œuf
des Anobies, une zone stratifiée concentriquement, autour de la chro-
matine rassemblée au centre. W. recherche des structures analogues
chez divers Coléoptères, mais ne les retrouve, plus ou moins modifiées
suivant les cas, que chez des Anobiides, des Curculionides et des Ptinides.
Ces formations ne sont pas entièrement isolées dans la série. Loyez a
décrit dans l'œuf des Vertébrés inférieurs des faits comparables. [Wagner
vient (voir plus haut) de les retrouver dans l'œuf de Grenouille.] Il
s'agit probablement de figures de diffusion en milieu colloïdal, figures
analogues aux anneaux de Liesegang], — M. Prenant.
Takahashi (Nabuyoshi). — Sur des modifications du noyau dans les
cellules ganglionnaires de Poissons. — Alors que les noyaux des cellules
ganglionnaires sont généralement à peu près sphériques, Holmgren a
signalé depuis longtemps dans certaines cellules des ganglions spinaux
de Lophius des noyaux très lobés et irréguliers; il a considéré cette forme
aberrante comme facilitant les échanges nucléoplasmiques, et en parti-
culier la production des corps de Nissl. T. a recherché systématique-
ment des noyaux analogues chez de nombreux Poissons, et les a parfois
retrouvés : chez Petromyzon, dans les grandes cellules d'où partent les
fibres géantes de la moelle; chez des Sélaciens, dans les très grandes
cellules du leclum opticum; çà et là chez les Téléostéens. D'une façon
générale, on ne les observe que dans de grands éléments, sensibles ou
d'association, et situés dans des régions mal irriguées. Aussi T. pense-t-il
qu'il y a une relation entre la structure particulière du noyau et de
mauvaises conditions de nutrition. — M. Prenant.
Martens (Pierre). — Le cycle du chromosome somalique dans les Phané-
rogames. 1° Paris quadrifolia. — Le chromosome somatique, considéré
au moment où il est bien différencié au stade prophasique, est constitué
par deux sortes d'éléments : des travées fortement chromatophiles et une
partie achromatique homogène et non structurée, formant une sorte de
« boyau de fond sur le pourtour duquel courent les travées chroma-
tiques ». Ce chromosome peut se diviser et donner deux chromosomes
filles ayant même constitution que lui. Selon M., la matière nucléolaire
jouerait un rôle dans l'augmentation de chromaticité qui se produit
pendant les transformations que subissent les chromosomes; elle impré-
gnerait ceux-ci, ce qui augmenterait leur colorabilité. On ne voit jamais
dans les chromosomes somatiques des chromomères ou granules chro-
matiques distincts. — A. Lécaillon.
Tserclaes (Jacques de). — Le noyau et la division nucléaire dans le
Cladophora glomerala. — Il se forme ici des chromosomes semblables à
ceux des plantes supérieures, mais sans stade de spirème. Les chromo-
— 402 —
HISTOGENÈSE ET MORPIIOGÉNÈSE 51
somes se clivent longitudinalement. Il n'y a pas de figure achromatique.
Il ne se forme pas de plaque équatoriale proprement dite, mais un grou-
pement irrégulier des clii-omosomes dont les moitiés longitudinales se
dissocient suivant deux centres de direction, mais sans simultanéité
pour les divers chromosomes. Pendant toute la durée de la division
nucléaire, il persiste un nucléole principal qui se fragmente en deux
parties à la télophase. — A. Lécaillon.
Devisé (René). — La figure achromatique et la plaque cellulaire dans
les microsporocyles du « Larix europaea ». — Le fuseau ne proviendrait,
suivant D., ni des chondriocontes éparpillés dans le cytoplasma quand
le microsporocyte est en repos hivernal, ni d'aucun autre élément figuré
appartenant au cytoplasma. L'ébauche de ce fuseau apparaît au contact
des chromosomes et s'accroît par voie centrifuge en se développant à
travers la zone intranucléaire périphérique. Le nombre des fibres du
fuseau semble correspondre exactement à celui des chromosomes. Le
fuseau devient de plus en plus nettement bipolaire. Le nucléole ne
fournit aucun élément au fuseau. Ce dernier est donc purement d'origine
nucléaire. Quant à la plaque cellulaire, elle se produirait non pas aux
dépens des fibres fusoriales s'épaississant dans leur région moyenne, mais
d'un dépôt interstitiel se produisant entre ces fibres. — A. Lécaillon*
Rappeport (Th.). — Sur la mitose somalique de V Homme. — R. reprend,
sur les mitoses somatiques, l'étude des chromosomes humains, qui a
donné lieu à tant de contradictions. Il opère, non sur coupes, mais sur
membranes minces (péritoine, plèvre, amnios d'embryons), ce qui permet
de voir les mitoses dans leur ensemble. Les chromosomes se forment
directement, sans stade de spirème, et la membrane nucléaire persiste
jusqu'à la métaphase. La taille et la forme des chromosomes varient
beaucoup dans un même noyau, mais R. ne peut préciser si ces variations
se répètent identiques dans les divers noyaux. Les nombres les plus
probables, obtenus sur 1 1 mitoses, varient entre 38 et 44. Il est possible
de compter dans certains cas jusqu'à 32 d'une part, 53 de l'autre. Si
l'on admet, comme semble le faire R., que le nombre est constant, il ne
peut être que compris entre 40 et 44, le plus probable étant 42. Ce
nombre est intermédiaire entre celui de Winiwarter (48) et celui de
MooRE et Arnold (32), très supérieur à tous les autres résultats anciens.
— M. Prenant.
Histogenèse et morphogénèse.
Bagini (M.). — Alcuni effelli délia cenlrifugazione nelle nova segmentaîe
di Bufo vulgaris. Nota preliminare. (Monit. Zool. Ital., XXXIV,
no 4, 2 flg., 1923.) [62
Baudot (Jean). — Contribution à r étude de V hypophyse. Quelques points
d'organoginèse, d'histogenèse et d'histologie. (Th. méd. Nancv, 112 p.,
3 pi., 1921-1922.) ' [ GO
— 403 —
52 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Bessesen (Alfred N.) and Carlson (Herbert A.)- — Postnatal growth in
weight of llie body and of tlie varions organs in the guinea-pig. (Amer.
Journ. of Anat., XXXI, n» 5, 40 p., 25 tableaux, 1923.) [54
Burr (H. S). — Some expérimental sludieS on the central neruous System.
(Science, 20 juin 1923, 732.) [59
Delezenne (C.) et Fourneau (E.). — Sur la part que prend la chaux de la
coquille de l'œuf de poule à la formation du squelette du poussin pendant
Vincubalion. (Mémoires Jubilée E. Metchnikoff, 347-363.)
[Analysé d'après les Annales de VInstitut Pasteur, 1918. Voir Ann.
Biol., XXI, p. 59.
Gràper (Ludwig). — Détermination und Differenzierung. (Arch. f. mikr.
Anat. u. Entw. — mech., LXXXXVIII, 210-220.) [53
Hammar (Aug.). — Ueber Vitalfàrbung, sowie hormonale und iiberhaupt
Beeinflùssung des wacksenden Vogelembryos im Ëi. (Arch. f. mikr.
Anat. und Entwickl.-Mech., IIC, H. 1 /2, 20 p., 2 fig., 1923.) [61
Holmgren (Emil). — Verânderungen in der Struklur des Menschen-
darmes in Zusammenhang mit kuratiu angelegtem Anus praeternatu-
ralis. (Anat. Anz., LVI, 449-461, 12 fig.) [62
King (Helen Dean). — The growth and variability in the body weight
of the Norway rat [Musnorvegicus). (Anat. Record, XXV, n» 2, 15 p.,
3 graphiques, 1923.) [54
Kopec (S.). — Mutual relationship in the development of the brain and
eyes of Lepidoptera. (The Journal of expérimental Zoology, XXXVI,
459-465, 1 pi., novembre 1922.) [65
Lebedinsky (N. G.). — Ueber eine Duplicitas anterior von Rana fusca und
liber die teralogenetische Terminationsperiode der f-ymmetrischen Dop-
pelbildungen der Placentalier. (Anat. Anz., LVI, 257-266, 3 fig.) [65
Mutel (M.). — Développement de V articulation du coude chez l'Homme
et signification de ses ligaments articulaires. (Ann. Soc. Linn. Lyon,
N. S., LXIX, 91-97, 5 fig., 1922.) [64
Rongione (Amerigo). — Variazioni délia pressione osmotica in semi
germinanti. (Arch. di Se. Biol., III, 87, 1922.) [65
Rufîini (G.). — Sulla differenziazione f étale asincrona Ira le espansioni
nervose del senso cutaneo e quelle del senso muscolare nelV uomo. (Monit.
ZooL Ital., XXXIII, no 9.) [60
Sollaud (Edmond). — Recherches sur l'embryogénie des Crustacés déca-
podes de la sous-famille des « Palemoninae ». (Bull. biol. Fr. et Belg.,
Supp. V, 234 p., 17 fig., 5 pi., 1923.) [63
Stockard (Charles R.). — Human types and growth reactions. (Amer.
Journ. of Anat., XXXI, n^ 3, 1923, 28 p., 3 fig.) [53
Stone (L. S.). — Experiments on the development of the cranial ganglia
and the latéral Une sensé organs in Amblysloma punctatum. (J. of
Exp. ZooL, XXXV, n» 4, 421 - 496, 1922.) [55
Swingle (W. W.). — Experiments on the metamorphosis of neoîenous
amphibians. (J. of Exp. ZooL, XXXVI, n" 4, 397-423, 1922.) [66
— 404 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 53
Weymann (Morie P.)- — The beginning and deuelopmenl of funcUon in
fhe suprarenal medulla of pig embnjos. (Anat. Record, XXIV, n^ 5,
16 p., 4 fig., 1922.) [61
Veit (Otto). — Ueber Blasloderniwucherungen iind die sog. Amnîonbildung
bei Pristiuruskeimscheiben. (Anat. Anz., LVI, 266-271, 5 fig.) [62
Gràper (Ludwig). — Détermination et différenciation. — Comme suite
à ses recherches sur la transplantation des membres d'Anoures (Ann.
Biol.,îiSC.2, p. 81, 82), G. cherche à préciser les notions de détermination
et de différenciation, ainsi que leurs rapports entre elles. La détermination
est la limitation de la potentialité, ou, si l'on veut, de la « potentialité
prospective », au sens de Driesch; il n'y a pas de détermination d'une,
ébauche sans perte de certaines potentialités. La différenciation, elle
est la limitation de la « signification prospective », au sens de Driesch;
c'est le résultat du processus qu'est la détermination. Il y a donc entre
ces deux notions une relation obligatoire. Ni la détermination, ni la
différenciation ne s'installent d'ailleurs d'un seul coup : entre leur début,
où elles sont encore susceptibles de modifications, et leur terme, où elles
sont fermement définies, peut s'écouler un intervalle assez grand, pen-
dant lequel on peut agir sur elles. — M. Prenant.
Stockard (Charles R.). — Types humains et réactions de croissance. — ■
Le présent article est une introduction à une série d'études en cours qui
portent sur l'origine et le développement de certains types bien marqués
réalisés parmi les mammifères-. Il fait suite à un mémoire paru dans
y Amer. Journ. of Anal. (1921), où était envisagée l'influence des modi-
fications de la marche du développement sur la structure de l'embryon.
Afin d'éclairer la question, il sera avantageux d'examiner d'abord des
cas extrêmes, avant de chercher à déterminer les facteurs qui produisent
les types humains moins marqués et plus habituels. A cet effet, S. passe
en revue les crétins, les pygmées africains, les achondroplasiques, les
atéliotiques et, d'autre part, les géants et acromégaliques. Dans tous ces
types extrêmes et pathologiques, on a invoqué ou même démontré
l'action d'une glande endocrine (thyroïde, hypophyse) sur le dévelop-
pement, pour expliquer le type anormal de structure. Or, quand on
parcourt une série de personnes humaines, on voit qu'elles offrent à un
degré léger les conditions particulières des types extrêmes : les unes
avec des bras courts et la face plate, les autres avec des extrémités
grêles et la face longue, etc. Une population hétérogène est formée du
mélange de ces types. Toutes les formes structurales des animaux
résultent de processus de développement inégal. L'égal accroissement
dans toutes les directions, à partir de la sphère, forme originelle de
l'œuf, produirait seulement une sphère plus grande ( !). L'inégalité de
croissance selon les directions détermine des différences anatomiques.
Des substances influençant le développement sont produites par l'orga-
nisme, et il en résulte deux types de croissance, rapide ou lent. Deux
types de structure anatomique en dérivent : le type linéaire dû à la
croissance rapide, le type latéral causé par la croissance plus lente et
plus tardive; car un organisme s'allonge avant de s'élargir. Pour recon-
— i05 —
54 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
naître auquel de ces deux types appartient un individu humain, S.
trace de chaque côté du corps une « ligne latérale » dont l'extrémité anté-
rieure est à la pointe du nez. Plus les deux lignes latérales sont rap-
prochées l'une de l'autre, plus la face est étroite, plus l'angle intercostal
est aigu, etc., plus est réalisé le type linéaire, dont la dolicocéphalie
est l'expression classique. Plus ces deux lignes sont écartées, plus la
face est large, l'angle intercostal ouvert, plus pur est le type latéral,
dont la brachycéphalie est le caractère connu. Les caractères morpho-
logiques opposés de ces deux types se doublent de caractères psycho-
logiques différentiels. Les Anglais représentent une race du type linéaire,
les Allemands une race du type latéral. Ces types sont bien moins héré-
ditaires qu'ils ne sont l'effet des conditions géographiques de milieu;
le type linéaire est maritime, dû à l'influence d'une thyroïde active et
riche en iode, produisant l'allongement du corps; le type latéral est
continental, dû à des causes inverses ( !). Mais dans une certaine popu-
lation les deux types sont mélangés et il y a des formes intermédiaires.
Les caractères des deux types se retrouvent, si on construit d'après
les mensurations d'un grand nombre d'individus une forme humaine
résultante. On obtient alors une statue aux proportions dysharmoniques,
telle que celle qui a été faite d'après des mesures de soldats de l'armée
américaine, statue aux bras trop courts, au tronc trop long, combi-
naison du type linéaire et du type latéral. — A. Prenant.
King (Helen Dean). — Croissance el variation de poids du corps chez
le rat de Norvège {Mus norvegicus). — On connaît par les travaux de
DoNALDSON (1906, 1909, 1915), Slonaker (1912), Jackson (1913), et
d'autres, la marche de la croissance du corps chez le rat albinos domes-
tique. Mais nos informations, concernant le rat norvégien, prototype
sauvage du rat albinos, sont limitées à un travail de Miller (1911) et
à quelques données éparses. D'après les recherches de K., les mâles
norvégiens ont à la naissance un poids moyen de 5 gr. 34, les femelles
un poids de 5 gr. 09. Pendant les premiers temps de la vie, les femelles
ont un poids plus grand que les mâles. Mais après le 60^ jour, les mâles
sont plus lourds que les femelles. La croissance du rat norvégien dans
les premiers temps de la vie est plus lente que chez le rat albinos; l'accé-
lération de la croissance chez celui-ci est un résultat de la domestication.
Les rats norvégiens montrent à tout âge de la vie une grande variation
dans le poids du corps, plus marquée chez la femelle au début de l'exis-
tence, surtout marquée chez les mâles à l'âge adulte. — A. Prenant.
Bessesen (Alfred N.) et Carlson (Herbert A.). — Accroissement post-
natal en poids du corps et des divers organes chez le Cobaye. — H y a
intérêt, pour la sûreté de l'expérimentation, à connaître les courbes
normales de croissance du corps et de ses organes chez les animaux
de laboratoire. C'est un tel but que se sont proposé les auteurs, pour
le Cobaye. Leurs résultats sont les suivants. Les Cobayes varient beau-
coup de poids à la naissance; les différences se maintiennent pendant
les premiers temps de la croissance. Il y a une légère chute de poids à
la naissance; elle est compensée dès le 2^ jour. Puis il y a une période
de rapide accroissement, qui dure environ 100 jours; après quoi, la
croissance se ralentit jusqu'à la maturité. Les femelles sont un peu plus
lourdes que les mâles, jusque vers le 52e jour, et ensuite dépassées par
eux; les femelles adultes sont de nouveau plus pesantes que les mâles^
— 406 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 55
La tête du mâle est un peu plus grosse et plus lourde; de même à l'état
adulte le squelette, la musculature, le tégument ont un poids plus consi-
dérable chez le mâle. La courbe de croissance s'est montrée de forme
différente selon les organes : droite, courbe à convexité supérieure, ou
bien biphasée, ou même triphasée (pour le testicule et l'ovaire). L'au-
teur convient que ses chiffres diffèrent passablement de ceux que d'autres
auteurs ont donnés; il attribue les divergences moins aux variations
individuelles qu'aux conditions de milieu et notamment au régime,
ainsi qu'à la technique d'autopsie employée. — A. Prenant.
Stone (L. S.). — Recherches expérimentales sur le développemenî des
nerfs crâniens et des organes de la ligne latérale chez Amblysloma punc-
talnm. — A. Position du problème. : La constitution et le mode de
formation des nerfs crâniens mixtes est un des problèmes fondamen-
taux que pose la morphologie de la tête des Vertébrés. L'embryologie et
l'anatomie comparée s'accordent à montrer que les quatre grands nerfs
dorsaux, le trijumeau, l'acoustico-facial, le glossopharyngien et le vague
sont bâtis sur un même plan. A côté des fibres motrices du système vis-
céral, ils comprennent des fibres sensorielles qui appartiennent, les
unes au système de la sensibilité somatique, les autres à celui de la
sensibilité viscérale. Les fibres sensorielles du système somatique se
répartissent elles-mêmes en fibres de la sensibilité cutanée générale
(tactile) et fibres de la sensibilité cutanée spéciale, destinées à percevoir
les vibrations du monde extérieur, représentées par l'oreille et les organes
des sens de la ligne latérale. Les fibres sensorielles du système viscéral
se classent à leur tour en fibres de la sensibilité viscérale générale, qui
se terminent librement dans l'épithélium des muqueuses, et fibres de la
sensibilité viscérale spéciale, qui aboutissent à un organe récepteur
intra-épithélial (sensations gustatives ou analogues). Il est d'autre part
établi que les ganglions de ces nerfs mixtes ont une double origine.
L'observation purement descriptive montre que leurs cellules peuvent
provenir soit de la crête ganglionnaire qui se détache des bords du tube
neural pour s'insinuer entre le mésoblaste et l'épiblaste de la tête et
de la région branchiale, soit des placodes, épaississements épiblastiques
disséminés sur toute cette même région, et dont les cellules tendent à
émigrer dans la profondeur. On sait de plus, depuis Von Kupfeb, que
ces placodes peuvent être groupées en placodes dorso-latérales, situées
sensiblement au même niveau que la placode auditive, en avant et en
arrière d'elle, et placodes épibranchiales situées à la partie postérieure
et dorsale de chaque arc branchial, un peu ventralement par rapport
aux précédentes. Il était dès lors légitime d'établir un rapport entre
l'existence des divers systèmes sensoriels et les sources distinctes d'où
peuvent provenir les cellules ganglionnaires, de supposer que l'auto-
nomie physiologique dérivait d'une autonomie morphologique origi-
nelle. Il apparaît immédiatement, par la simple observation, une filia-
tion directe entre les placodes dorso-latérales et les cellules ganglion-
naires où aboutissent les fibres des organes récepteurs de la ligne laté-
rale. Mais quel rôle revient aux cellules ganglionnaires issues de la crête
ganglionnaire, et à celles provenant des placodes épibranchiales?
Diverses considérations ont conduit Landacre à supposer que ces
dernières constituent la partie spéciale du système viscéral; plusieurs
auteurs admettent en outre qu'elles fournissent aussi les éléments de la
sensibilité viscérale générale; de la crête ganglionnaire viendraient au
— 407 —
56 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
contraire toutes les cellules du système somatique général (sensibilité
cutanée). Il est clair que si l'on pouvait réaliser des destructions loca-
lisées soit des placodes, soit de la crête ganglionnaire, les déficiences qui
en résulteraient dans l'embryon permettraient de résoudre ce problème.
Tel a été le but principal poursuivi par S. Mais il y a en outre une ques-
tion secondaire que l'auteur de ces recherches devait nécessairement
aborder. On a depuis longtemps remarqué que le nombre des cellules
de la crête ganglionnaire dépasse de beaucoup leur contribution à la
formation des ganglions des nerfs mixtes et des gaines de Schwann
des nerfs crâniens. J. Platt, et après elle beaucoup d'auteurs ont admis
que toute la partie ventrale de la crête ganglionnaire, et même des
cellules détachées de l'épiblaste par sa face profonde, se transforment en
formations habituellement considérées comme mésoblastiques, à savoir
les cartilages branchiaux, le tissu conjonctif qui les entoure et la portion
antérieure des trabécules. A cette théorie du « mésectoderme » de
J. Platt s'oppose une conception plus réservée, d'après laquelle l'excès
des cellules de la crête ganglionnaire se confondrait en apparence dans
le mésenchyme, sans cesser d'être, à quelque titre, neural. Il importait
donc de vérifier si les destructions des placodes ou de la crête ganglion-
naire retentiraient sur le développement du squelette branchial (1).
B. Recherches originales : Le travail de S. comprend deux parties :
I. — La première, purement descriptive, consiste en un véritable repé-
rage des éléments de la crête ganglionnaire et des placodes aux stades
successifs du développement, à partir de la fermeture du tube neural.
Cette étude n'a pas été faite uniquement sur coupes, mais encore sur
des dissections d'embryons fixés et légèrement macérés dans une solu-
tion nitrique; l'épiblaste peut alors être détaché, coloré à l'hématoxyline
et monté après éclaircissement; on peut ainsi reconnaître tous les épais-
sissements placodiques; la crête ganglionnaire, laissée en place, se
distingue grâce à une faible pigmentation; ses éléments se retrouvent
facilement sur coupes grâce à la finesse des inclusions vitellines. Alors
que la crête ganglionnaire est encore appliquée contre les bords du tube
neural et ne dépasse pas en arrière le 2^ somite, deux petites placodes
apparaissent déjà; l'une, située au-dessus de l'œil, est la placode ophtal-
mique; l'autre se forme dans la région dorsale de la fente hyomandi-
bulaire et sera incorporée dans le système de la ligne latérale. Dès que
la crête ganglionnaire a atteint le 4© somite, la placode auditive se
montre en même temps que la placode dorso-latérale du facial, située
un peu en avant d'elle, et la placode dorso-latérale du vague un peu
en arrière. Au stade où la crête ganglionnaire s'étend du côté ventral
et atteint la région oculaire par son prolongement trigeminal, la placode
auditive devient visible sur l'embryon vivant et constituera un repère
précieux pour les interventions sur les placodes; presque toutes ont été
réalisées à ce stade, d'autres, au jugé, à des stades un peu plus jeunes.
Dès ce moment on peut reconnaître, en avant de la placode auditive,
la placode ophtalmique et la placode dorsale de la région hyomandi-
bulaire, la placode dorso-latérale du facial et un peu ventralement par
]. Pour plus de détails concernant ces notions nécessaires à la compréhension
du travail de S-, voir le traité d'Embryologie des Vertébrés de Brachet, pp'
377-397.
— 408 —
HISTOGENESE ET MORPHOGÉNÈSE 57
rapport à celle-ci la placode épibranchiale du même nerf; en arrière de
la région auditive se sont formées, outre la placode dorso-latérale du
pneumogastrique, la placode épibranchiale du même nerf et les deux
placodes, épibranchiale et dorso-latérale, ou glossopharyngien. Il n'est
guère possible de suivre, sans l'aide de figures, le détail des stades ulté-
rieurs. Rappelons que la crête ganglionnaire, en même temps qu'elle
s'étend vers la région branchiale, se découpe d'avant en arrière en une
portion trigeminale avec ses branches ophtalmique et maxillaire en
avant de la bouche, mandibulaire en arrière; puis une portion « faciale »
comprise entre la fente hyomandibulaire et la l'^ fente branchiale;
puis la portion propre au glossopharyngien et enfln les digitations du
vague, comprises chacune dans l'épaisseur d'un arc branchial; entre
temps, les connexions primaires de la crête avec le système nerveux
central se sont rompues. Quant aux placodes, le groupe préaiidilif ne
s'augmente guère que d'une petite placode gassérienne, située juste en
avant de la placode dorso-latérale du facial, et d'une petite placode
hyomandibulaire ventrale, qui appartient elle aussi au système de la
ligne latérale. Bientôt toute trace de placode ophtalmique disparaît,
tandis que les autres placodes, à l'exception de la placode épibranchiale
du facial, s'étendent en traînées, se fusionnent autour de l'œil et don-
nent ainsi les rameaux supra-orbitaire, infra-orbitaire, mandibulaire et
hyomandibulaire de la ligne latérale, dont les fibres sensorielles abou-
tissent toutes à un groupe de cellules du ganglion du facial. Le groupe
post-auditif n'aura d'autres placodes épibranchiales que celles du glosso-
pharyngien et du vague, mais il se compliquera par l'adjonction de
nouvelles placodes dorso-latérales qui sont : 1° le groupe occipital situé
en arrière de la cupule auditive, dorsalement par rapport à la racine
du 1er arc branchial vrai, et qui se scindera en 4 éléments groupés en
carré; il est à l'origine en connexion intime avec le ganglion dorso-
latéral du glossopharyngien; 2° le groupe de la ligne latérale du tronc
formé de ses trois rameaux: dorsal, moyen et ventral, tous trois jalonnés
par les organes des sens de la ligne latérale, dont les fibres sensorielles
se rendent au ganglion dorso-latéral du pneumogastrique.
II. — Cette esquisse des données morphologiques clairement établies
par l'auteur permettra de saisir l'importance des résultats obtenus par
Vexpérience. Cette seconde partie du travail se subdivise elle-même en
expériences de suppression des placodes et d'exérèse de la crête gan-
glionnaire : a) Pour les placodes, la technique consiste à enlever — aux
stades jeunes mentionnés plus haut — - un fragment soigneusement
délimité de l'épiblaste soit en avant, soit en arrière de la placode audi-
tive et à le remplacer par de l'épiblaste banal (abdominal) d'un autre
embryon du même âge, que l'on aura eu soin de colorer préalablement
au sulfate de bleu de Nil, de manière à pouvoir suivre l'expansion du
greffon. Réalisée dans la région ophtalmique, cette opération donne
des larves soit dépourvues de tout ganglion ophtalmique du côté opéré,
soit avec un ganglion rudimentaire. Il y a donc de fortes présomptions
en faveur d'une origine purement placodique des cellules du ganglion
ophtalmique. Pour le ganglion de Gasser les résultats sont moins nets;
il est arrivé d'ux fois que la suppression d'une large zone épiblastique en
avant de l'oreille a causé l'absence totale du ganglion de Gasser; aussi
S. n'exclut-il pas la possibilité d'une formation de ce ganglion aux
dépens de l'épiblaste. Diverses autres interventions ont fourni deux
résultats très clairs : 1° ainsi qu'il fallait s'y attendre, la suppression
— 409 —
58 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
des placodes dorso-Iaîérales entraîne l'absence des ganglions correspon-
dants du facial, du glossopharyngien et du vague; elle montre aussi
l'indépendance des diverses régions de ce système (notamment du groupe
occipital par rapport à l'oreille, ainsi que celle des trois rameaux du
tronc) et met en évidence un certain pouvoir de régénération aux dépens
de répiblaste voisin, notamment en ce qui concerne le groupe occipital
et le rameau ventral de la ligne latérale; 2° la suppression des placodes
épibranchiales de ces mêmes nerfs retentit fortement sur le développe-
ment de leurs fibres de sensibilité viscérale; une étude anatomique pré-
cise montre que la déficience porte toujours sur des rameaux de la
sensibilité viscérale spéciale, à organes récepteurs différenciés, jamais
sur les rameaux de la sensibilité splanchnique générale. 6) L'extirpation
de la crîle ganglionnaire est une opération délicate. Un volet épiblas-
tique est rabattu en évitant de le léser aucunement. On enlève alors
non seulement les traînées de cellules pigmentées de la crête ganglion-
naire, mais encore la moitié correspondante du tube neural, condition
nécessaire pour prévenir la régénération de la crête. L'intervention
réussit mieux dans la région branchiale qu'en avant de la bouche, où la
crête adhère trop intimement au mésoblaste. S. a obtenu ainsi une
dizaine de cas typiques, dont l'étude est faite sous le rapport : 1° de
la formation des ganglions. L'imperfection des opérations réalisées sur
la crête ganglionnaire du trijumeau laisse ouverte la question de l'ori-
gine du ganglion de Gasser; l'origine purement placodique du ganglion
ophtalmique se confirme pleinement. En ee qui concerne les autres nerfs
mixtes, le système de la sensibilité cutanée tant générale que spéciale
(ligne latérale) est respecté, de même que les fibres viscérales spéciales.
La déficience porte régulièrement sur les nerfs de la sensibilité splan-
chnique générale; 2° de la conlrihulion fournie au mésoderme. Ici encore,
les résultats sont le moins nets dans la région buccale; il semble cepen-
dant que l'on entrave le développement des cartilages mandibulaire et
carré, ainsi que des trabécules. Dans la région branchiale on peut inter-
venir en respectant à coup sûr l'intégrité du mésoblaste; et cependant
on observe une aplasie radicale des cartilages des arcs branchiaux; seul
le 2e basibranchial semble formé par le mésoblaste; en outre, les bran-
chies externes sont toujours moins développées que du côté sain.
C. Conclusion : On voit donc que, tout au moins en ce qui concerne
l'Amblystome, les questions formulées au début de cet exposé reçoivent,
grâce aux patientes recherches de S., une réponse précise. Il est à pré-
sent certain que la crête ganglionnaire réalise une sorte de mésectoderme,
au sens de J. Platt, en faisant toutefois abstraction des proliférations
épiblastiques qu'avait cru pouvoir y rattacher cet auteur, et qui ne sont
autres que des cellules placodiques en voie de migration vers les gan-
glions; toute la partie ventrale des crêtes ganglionnaires est absorbée
dans la constitution des arcs branchiaux et se perd en partie dans le
mésenchyme des branchies externes et sans doute aussi d^ la région
antérieure de la tête. En revanche, la participation de la crête ganglion-
naire à la formation des ganglions est plus faible encore qu'on ne l'avait
cru; seules en dérivent les cellules ganglionnaires de la sensibilité viscé-
rale générale. Toutes les autres proviennent des proliférations épiblas-
tiques; mais cette activité intense de l'épiblaste céphalique et branchial
n'est en rien désordonnée; deux systèmes de placodes s'y trouvent
côte à côte, mais évoluent chacun suivant ses lois propres; les placodes
ophtalmique, gassérienne et épibranchiale du vague envoient dans la
— 412 —
I
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 5î>
profondeur les éléments des ganglions de la sensibilité cutanée générale
(que l'on attribuait jusqu'à présent à la crête ganglionnaire); les pla-
codes épibranchiales du facial, du glossopharyngien et du vague sont
aussi la matrice des cellules ganglionnaires de la sensibilité viscérale
spéciale; les multiples éléments du système acoustico-latéral restent en
partie, surtout chez les Anamniotes, dans l'épiblaste sous la forme
d'organes de perception, et s'enfoncent d'autre part pour constituer
les divers ganglions « dorso-latéraux » incorporés aux trois derniers nerfs
dorsaux. — A. Dalco.
Burr (H. S.)- — Etudes expérimenlales sur le système nerveux central. — •
Pourquoi les neuroblastes se différencient-ils en neurones, et pourquoi les
neurones s'étendent-ils pour joindre leurs congénères, par leurs prolon-
gements et former ainsf une chaîne complexe d'unités nerveuses?
Harrison a montré que les neuroblastes se développent en neurones
quand ils sont isolés de divers facteurs normaux du milieu. Le tissu
nerveux primitif du système nerveux central du poussin donne, dans
des cultures de tissus, des neurones en apparence normaux. Tant que
les aliments sont suffisants il se fait une certaine croissance, une certaine
différenciation, malgré l'absence de facteurs pouvant jouer un rôle dans
la croissance des éléments in vivo et in situ. Jusqu'où va la perfection de ce
neurone? On ne sait. Mais évidemment le tissu nerveux a en lui-même
une certaine puissance de différenciation.
Les expériences de B. ont porté sur la larve de l'Amblystome. Il est
aisé de lui enlever des organes ou parties d'organe, et de les transplanter
d'un site en un autre, mettant un œil où était une oreille, ou n'importe
où. Ces opérations se font avant le développement des nerfs périphé-
riques, ce qui simplifie les suites. Si l'on retire le primordium de l'appa-
reil nasal, la partie du cerveau recevant le nerf olfactif se développe
normalement pendant un temps, puis, quand commence l'activité fonc-
tionnelle, le développement de l'hémisphère correspondant reste en
retard sur celui de l'hémisphère ayant conservé ses rapports normaux.
Ceci confirme la théorie de Roux, d'après laquelle dans le développe-
ment du système nerveux il y a deux périodes : la première, de crois-
sance et de différenciation où les cellules primitives se transforment en
neurones spécialisés; et la seconde, de croissance seule, où les dimen-
sions du neurone s'accroissent notablement et où ses connexions sont
plus complètement établies. En conséquence, l'absence d'un sac olfactif,
donc du nerf olfactif, a pour résultat le retard de la croissance normale
de l'hémisphère cérébral : ce dernier s'accroît davantage quand il y
a le sac et le nerf olfactif. Pour voir s'il en est bien ainsi, on a enlevé
tout l'appareil cérébral, avec l'appareil nasal, pour le greffer sur le tronc
tantôt de façon que l'élément olfactif pût fonctionner, étant à décou-
vert, tantôt de façon à être placé sous la peau où il ne pouvait guère
fonctionner. Le résultat fut que le facteur stimulant de la seconde
croissance semble être non l'activité fonctionnelle, mais plutôt l'excitant
fourni par le nerf olfactif se développant vers le cerveau : les deux
hémisphères, normal et anormal étant sensiblement égaux. On se
demande alors quelle est la puissance de cette stimulation résultant
d'un tractus nerveux se développant en une collection de cellules ner-
veuses. Suffirait-elle à amener la régénération de pareille masse, et la
présence d'un tronc nerveux plus volumineux produirait-elle un accrois-
sement?
— 413 —
CO L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Pour répondre à la première question, B. enlève l'hémisphère cérébral
en remettant en position normale le sac olfactif. Au cours de la guérison,
le trou interventriculaire laissé ouvert par ablation de l'hémisphère
se ferme par une mince couche de cellules dérivées du revêtement
épendymal du tube neural. Quand le nerf olfactif en développement
centripète atteint cette nouvelle partie de la paroi du tube neural, les
cellules sont incitées à se différencier et à se développer en un nouvel
hémisphère complet qui, pour la structure et la taille, a toutes les
apparences d'un hémisphère complet et normal. En conséquence, il
faut répondre affirmativement à la première question. Un groupe
d'axones se développant dans une collection de cellules primitives est
apte à leur faire régénérer une partie de cerveau nouvelle et complète.
Pour répondre à la seconde, B. a placé un second sac olfactif à côté
d'un autre in situ, pour voir si un tronc nerveux plus gros a une action
plus stimulante. Dans les cas où le nerf olfactif supplémentaire a atteint
l'hémisphère, celui-ci a été notablement plus volumineux (20 %). Une
augmentation du nombre des axones se développant vers l'hémisphère
(et venant des neurones olfactifs) détermine un accroissement d'une
masse de cellules nerveuses embryonnaires, puisque les hémisphères
correspondants deviennent sensiblement plus volumineux.
L'expérience montre donc que par suite de l'ablation d'un organe
terminal la partie correspondante du cerveau n'atteint pas son plein
développement. Il y a donc une action stimulante des fibres centripètes
d'un pareil organe sur le revêtement épendymique du tube neural,
incitant à la formation d'une nouvelle partie du cerveau; et en augmen-
tant le nombre de ces fibres centripètes, on peut amener le cerveau à
prendre des dimensions plus considérables. Autrement dit, l'expérience
montre que les cellules nerveuses se développent, d'abord par suite
d'une aptitude héritée à la différenciation; et en second lieu, par
suite d'une excitation résultant du contact des Te/oienrfr/a avec d'autres
neurones. Cette dernière excitation est assez forte chez l'Amblystome,
pour produire la régénération et l'hyperplasie des hémisphères cérébraux.
L'activité fonctionnelle n'est pas exclue, car nous ne savons pas encore
ce qui se passe quand les neurones établissent des connexions à
l'intérieur du système nerveux central. En tout cas, la phase extéro-
ceptive de l'activité fonctionnelle n'a guère d'influence appréciable. —
H. DE Varigny.
Ruffini (G.). — Sur la diffêrenlialion fœtale asynchrone entre les expan-
sions nerveuses du sens cutané et celles du sens musculaire chez Vhomme.
— Les organes du sens musculaire sont complètement formés et très
nombreux dès les premiers temps de la vie fœtale. Au contraire, les
organes du sens cutané doivent accomplir une lente transformation et
passent par différents stades de développement avant d'arriver au
dernier stade morphologique et fonctionnel. C'est conforme à la théorie
de DuccEscHi sur la distinction topographique de deux champs d'in-
nervation pour le sens cutané et pour le sens musculaire. — G. Teodoro.
Baudot (Jean). — Contribution à Vétude de Vhijpophyse. Quelques
points d'organogénèse, d'histogenèse et d'histologie. — B. apporte d'abord
aux données classiques concernant l'organogénèse et l'histogenèse de
l'h. des confirmations ou modifications de détail; il établit ensuite une
filiation des diverses cellules de l'organe : la cellule sombre ou chromo-
— 414 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÉSE 6t
phile, bourrée de mitochondries, se transforme peu à peu en cellule
claire ou chromophobe; à mesure que les mitochondries disparaissent^
elles donnent naissance aux gouttelettes de sécrétion incolores qui
encombrent la cellule chromophobe et la distendent; lorsque le produit
d'excrétion est évacué, la cellule claire reprend ses dimensions normales,
son cytoplasme devient éosinophile (stade de cellule rajeunie), les mito-
chondries réapparaissent et le terme final est la cellule sombre, puis le
cycle recommence. L'hypophyse fonctionne, tout au moins par moments,
comme un organe hématopoïétique, à la fois globulipare et vaso-forma-
teur; les globules rouges ont une origine épithéliale (Soyer), et non
conjonctive ou vasculaire (Stewart); il est vraisemblable de croire que
les « noyaux libres » de Rogowitsch (noyaux des cellules chromophobes
dont le cytoplasme s'est vacuolisé. puis a disparu) se trans orment peu
à peu en hématies. — P. Remy.
Weymann (Morie F.). — Le début et le développement de la fonction
dans la médullaire suprarénale des embryons de Porc. — Les recherches
de W. se placent dans le cadre, déjà bien rempli par de nombreux tra-
vaux, des investigations ayant pour but de déterminer la fonction des
glandes endocrines chez l'embryon. En ce qui concerne la médullaire
. surrénale, chez l'embryon la présence de l'adrénaline a été prouvée
déjà par les recherches de Langlois et Svehn (1899), de Fenger (1912),
de Me CoRD (1915), contrairement aux résultats négatifs de Svehla
(1900), de Lewis (1916). L'auteur a employé la méthode de Henle
(reaction chromaffine) que Ogata et Ogata (1917) ont montrée être
due à une réduction du sel de chrome par l'adrénaline avec formation
d'un bioxyde de chrome. Il s'est assuré que le précipité obtenu in vitro
en faisant agir l'adrénaline sur le sel de chrome se comporte vis-à-vis
des colorants et des solvants de la même façon que l'adrénaline cellu-
laire dans les préparations microscopiques. Pratiquant alors la réaction
chez des embryons de divers âges, il la voit débuter chez des embryons
de 40 mm. à 7.5 mm., limitée d'abord à quelques cellules, puis générale.
Les cellules d'embryons plus jeunes, situées entre le ganglion sympa-
thique et le cortex surrénal, ne lî donnent encore pas. Elle n'apparaît
que quand les cellules médullaires envahissent le cortex, De ce qu'aucune
fonction médullaire n'existe chez des embryons de 40 mm., c'est-à-dire
à un moment où toutes les ébauches organiques sont constituées, l'au-
tt'ur en conclut que la médullaire surrénale n'exerce aucune influence
morphogénétique. — A. Prenant.
Hammar (Aug.). — Coloration vitale et réaction aux influences hormo-
nales et en général humorales de Vembrijon d'oiseau en voie de développe-
ment dans Vœuf. — L'auteur a cherché à influencer l'embryon en
employant un procédé fondamental depuis longtemps et maintes fois
pratiqué; c'est l'introduction de substances variées sous la coquille de
l'œuf de poule. Ces substances ont été des couleurs vitales, des principes
extraits de glandes endocrines et qualifiés d'hormones, des extraits
lipoïdiques. Après introduction dans l'albumen de couleurs vitales, ou
a constaté la présence de grains colorés offrant certaines localisations
assez précises, comme par exemple le long des vaisseaux de l'aire vascu-
laire. H. a voulu aussi étudier l'influence d'agents (qui ne l'ont jamais
été) qu'il qualifie, dans le titre et dans le texte de son mémoire, d'hor-
monaux, et qu'il croit par suite pouvoir renseigner sur les actions phy-
— 415 —
«2 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
siologiques de sécrétion interne qui s'exercent sur l'embryon. Il a intro-
duit dans l'albumen des extraits d'hypophyse (hypophysine, pituitrine,
antuitrine) et n'a d'ailleurs obtenu aucun effet spécifique et marqué
de leur action. [H. a tort de croire qu'il a étudié en employant ces divers
extraits des influences hormonales; hormones et extraits ne sont pas les
mêmes choses, comme les physiologistes (Swale Vincent, Gley, Hal-
lion) y ont tant insisté; les extraits ou principes d'extraits utilisés par
H. ne sont que des agents pharmacodynamiques et non pas physiolo-
gistes, et ce serait s'abuser que de croire que leur action est comparable
à une influence naturelle, hormonale ou humorale]. H. a encore fait
pénétrer des extraits lipoïdiques de surrénale sous la coquille de l'œuf,
et a seulement constaté que. plus légers que le blanc d'œuf, ils s'accu-
mulaient au-dessous de la coquille, mettant ainsi obstacle aux échanges
gazeux. [En somme, les résultats de toute cette expérimentation sur
l'œuf de poule apparaissent comme à peu près négatifs. Elle n'aurait
eu d'effet qu'au prix d'être tératogénique, comme elle l'a été entre
les mains de tant d'expérimentateurs. La tentative d'influencer le
développement normal de l'embryon de poulet par le procédé des injec-
tions de substances dans l'œuf paraît exposée à l'insuccès]. — A. Pre-
nant.
Bagini (M.). — Quelques effets de la cenlrifugation sur les œufs seg-
mentés de Bufo vulgaris. — Des œufs centrifugés au stade de blastula
donnent des larves soit avec un tube médullaire ventral régulièrement
conformé, soit un prolongement médian, dorso-ventral antérieur du
tube médullaire, soit des formations irrégulières et indépendantes dans
la partie ventrale de la tête. En déplaçant par la centrifugation les
blastomères, on leur fait donc reproduire des parties du même organe
qu'ils auraient formé s'ils étaient restés dans leur position normale. —
E. Teodoro. *
Veit (Otto). — Sur les proliférations du blastoderme et sur ce qu'on
■appelle formation de Vamnios dans les disques germinaux de Pristiurus.
■ — D'Evant a signalé chez Pristiurus une formation rudimentaire
d'amnios, qui a été niée depuis. V. la retrouve : il s'agit de proliférations
et de replis du blastoderme, en avant de l'embryon et sur ses côtés,
au-dessus de cavités creusées par ramollissement dans le vitellus. Des
formations analogues existent d'ailleurs chez bien des Sélaciens. Ces
constatations sont importantes : elles montrent qu'il peut y avoir des
replis amniotiques sans fonction, et que de plus Hubrecht a eu tort,
en attribuant trop d'importance à la prétendue absence de ces replis
chez les Anamniotes méroblastiques, de nier l'influence essentielle de
facteurs mécaniques dans la formation de l'amnios. — M. Prenant.
Holmgren (Emil). — Modifications de structure de V intestin humain,
en relation avec la création, dans un but curatif, d'un anus contre nature.
— H. a étudié précédemment [Ann. Biolog., 1921) d'intéressantes modi-
fications de la muqueuse intestinale et de la peau au voisinage d'un
anus contre nature. Il a eu l'occasion d'observer un second cas analogue,
mais non identique, en raison de conditions opératoires différentes et
d'une durée plus prolongée de l'état anormal. Gomme dans le cas pré-
cédent, la muqueuse de l'iléon est transformée en une sorte de muqueuse
— 416 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 63
rectale, dans la portion voisine de l'anus; la peau qui entoure celui-ci
a pris les caractères d'une muqueuse circumanale, avec développement
de grosses glandes sudoripares spéciales. Mais alors que dans le cas
ancien l'anse intestinale aboutissait normalement à la surface, on a dû
ici la perforer latéralement, de sorte que plusieurs centimètres carrés
de muqueuse intestinale sont exposés à l'air : la transformation en
muqueuse rectale y est plus accentuée encore qu'ailleurs, les villosités
étant complètement disparues. Les cellules de Paneth y subsistent
cependant, et comme elles n'ont plus de fonction, on ne peut y voir
qu'un caractère morphologique profond et stable. Il s'y est développé
de plus des glandes tubuleuses ramifiées, qui ressemblent par leur forme
aux glandes duodénales; elles n'ont aucun rapport avec l'activité diges-
tive, mais remplacent les glandes sudoripares de la zone périanale;
leur mode de sécrétion est d'ailleurs bien plus voisin de celui des glandes
excrétrices que de celui des glandes digestives. La muqueuse intestinale
a donc en elle des capacités potentielles qu'elle peut développer une fois
placée dans des milieux anormaux. — M. Prenant.
Sollaud (Edmond). — Recherches sur V embryogénie des Crustacés
décapodes de la sous-famille des Palemoninae. — Les œufs se dévelop-
pent dans une chambre incubatrice sous-abdominale de la femelle; les
modifications des pléonites et des pleurons qui limitent cette chambre
sont des caractères sexuels secondaires tardifs apparaissant seulement
au moment de la première ponte; les uns persistent dès lors d'une façon
définitive, tandis que d'autres (apparition de soies fixatrices) sont
transitoires et n'apparaissent que pondant la période d'activité sexuelle.
L'œuf fécondé est d'abord centrolécithique, mais le noyau se déplace
de bonne heure vers la périphérie et se multiplie dans un syncytium
cytoplasmique intravitellin; les nouveaux éléments formés prennent
une position de plus en plus excentrique, et ce n'est que lorsque les
noyaux se sont suffisamment rapprochés de la surface que la fragmen-
tation de l'œuf commence; cette segmentation, légèrement inégale,
n'est jamais totale; elle aboutit à une morula ayant une calotte de
micromères au pôle animal et une de macromères au pôle vitellin; les
blastomères s'ouvrent largement dans la masse vitelline interne; chacun
d'eux contient une énergide à prolongements ramifiés. A un stade
variable de l'évolution de la morula, certaines énergides des macro-
mères du pôle vitellin, au lieu d'aller, comme c'est la règle, s'appliquer
contre la surface, émigrent vers l'intérieur du vitellus; l'aire où pren-
nent naissance ces cellules endovitellines se restreint de plus en plus,
puis se localise autour d'une petite dépression voisine du pôle vitellin,
qui est le blastopore primitif; celui-ci se réduit pour devenir le blas-
topore définitif pendant que le blastoderme achève de s'individualiser
du côté protoplasmique. Des éléments migrateurs amiboïdes continuent
à se détacher de l'aire blastoporique; ce sont des vitellophages, qui
représentent à eux seuls tout l'endoderme; le blastoderme, pendant ce
temps, se disloque; ses éléments émigrent à la surface du vitellus et
viennent se mettre au contact de l'aire blastoporique, où certains
forment deux expansions latérales symétriques, les lames mésectoblas-
tiques; celles-ci, lorsque le blastopore aura disparu, proliféreront acti-
vement, produisant à la fois de l'ectoderme et des éléments mésoder-
miques; une autre partie du mésoderme provient d'éléments qui subsis-
tent sur l'emplacement du blastopore après l'émission des vitellophages,
— 417 —
(54 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Les énergides ne présentent pas, pendant toute la durée de la segmen-
tation, de différences histologiques marquées, permettant de déter-
miner avec certitude leur destinée ultérieure : la segmentation est
donc essentiellement du type non déterminatif. S. étudie ensuite d'une
façon approfondie la différenciation des organes embryonnaires; le
mésentéron, qui chez les Insectes et les Peracarida est entièrement
mésodermique, est ici en grande partie d'origine endodermique; une
partie cependant est formée par du mésoderme; le stomodéum se
forme dans le segment des antennes II, qui est donc le segment buccal.
Tous les appendices caractéristiques de la larve Nauplius se forment
simultanément et ce n'est qu'après un temps d'arrêt que des appen-
dices nouveaux apparaissent; ceci montre que l'embryon traverse à
l'intérieur de l'œuf une phase nauplienne bien nette. La région qui
s'étend entre les appendices naupliens et le telson correspond aux deux
segments maxillaires, qui sont bien des segments céphaliques, et l'au-
teur généralise ce résultat en disant que le Nauplius typique des Crus-
tacés est constitué fondamentalement par le céphalon et le telson; à
l'origine, la première forme larvaire des Crustacés possédait dès le début
tous les appendices du céphalon, tous équivalents; si chez les Crustacés
actuels les deux paires de maxilles apparaissent tardivement, c'est le
résultat d'une hétérochronie. Par la suite, les segments ne se différen-
cient pas en suivant un ordre régulier d'avant en arrière; les si gments
postcéphaliques se forment dans des tissus bourgeonnes par une zone
germinative subterminale : les trois premiers segments du péréion avec
les trois paires de maxillipèdes se développent très régulièrement en
série continue vers l'arrière; puis apparaissent les segments abdomi-
naux, tandis que les cinq derniers articles du péréion restent à l'état
de tissus indifférenciés entre les maxillipèdes et l'abdomen. Il survient
alors une période d'arrêt, et les membres suivants ne se formeront que
beaucoup plus tard : l'embryon est à ce moment une ébauche de larve
Zœa (embryon prozoéen). Une grande partie de l'ectoderme du revê-
tement périvitellin se condense au pôle antérieur de l'œuf, et y forme
une calotte, la plaque apicale, décrite sous le nom d'organe dorsal chez
un grand nombre d'Arthropodes; ses éléments se désagrègent et se
répandent dans le vitellus. La lame caudale, qui est un organe équili-
brateur à grande importance fonctionnelle, se développe d'une façon
extraordinairement précoce; la présence de cette lame détermine l'atti-
tude particulière de l'embryon, dont l'abdomen, replié d'arrière en
avant, vient s'appliquer sur la face ventrale du céphalothorax. La
larve protozoéenne est enfermée dans une exuvie qui sera abandonnée
au moment de l'éclosion. L'auteur termine par des considérations d'ordre
spéculatif, essayant de reconnaître le rôle que jouent les conditions
actuelles dans le déterminisme de la forme générale de l'embryon et se
demandant quelle est la signiflcation des différentes étapes, si tranchées,
du développement. — P. Remy.
Mutel (M.). — Développement de V arliculalion du coude chez V Homme
el signification de ses ligaments articulaires. — La capsule articulaire est,
comme l'on sait, un manchon fibreux renforcé par endroits par des
faisceaux plus résistants, les ligaments périphériques; l'étude embryolo-
gique de l'articulation du coude permet de déterminer la signification
et l'origine de ces ligaments. Certains (ligaments latéraux interne et
externe) apparaissent avant la formation de la fente articulaire et de
— 418 —
HISTOGENÈSE ET MOUPIIOGÉNÈSE 65
la capsule; ce sont de véritables pièces squelcttiques, formées en dehors
de la cîipsulo, aux dépens d'un tissu squclettogène identique h celui
qui donne naissance aux ébauches cartilagineuses qu'elles relient; la
partie fibreuse de la capsule se forme aux dépens de la couche mésen-
chymatcuse qui relie ces ligaments l'un à l'autre, et ce n'est que secon-
dairement qu'elle s'accole à ces derniers. Les autres ligaments (ligaments
antérieurs et postérieurs), qui se développent après les précédents, sont
des diflércncialions de l'aponévrose d'enveloppe des muscles triceps et
brachial antérieur. La fente articulaire se forme aux dépens d'une
ébauche unique, d'abord dans les parties larges des articulations radio-
humérale et cubito-humérale, c'est-à-dire sur les côtés, puis elle gagne
le centre, suivant ainsi la loi établie par Retterer et Schulin. —
P. Remy.
Eopec (S). — Corrélation entre le développement du cerveau et des yeux
chez les L pidoptères. — L'auteur s'est proposé de rechercher s'il y
avait, chez les papilh n> {Lymantria dispar), une corrélation entre le
développement de l'œil et la présence du cerveau. Sans d)uLc, quand
on a enlevé à une chenille les ébauches des yeux, la coucho externe
du ganglion optique ne se développe qu'incomplètement et certaines
couches internes ont une structure modifiée. Mais si l'on transplante
les ébauches oculaires extirpées, sur l'abdomen de la larve, les yeux
se développent normalement, malgré l'absence de relation avec la
chaîne nerveuse. K conclut que les yeux peuvent se développer indé-
pendamment du cerveau et du ganglion sous-œsophagien. Il ajoute
que chez les individus privés de cerveau, le ganglion sous-œsophagien
se développe à un moindre degré; par contre, la suppression de ce
ganglion ne modifie pas la formation du cerveau de l'imago. — Emile
GUYÉNOT.
Rongione (A.). — Variations de la pression osmoîique des germes en
développement. — L'auteur étudie les variations de la pression osmo-
tique pendant le développement des germes de Phascolus vulgaris,
Cicer ariatinum, Zea Mays et Ricinus commun s. Il emploie In méthode
cryoscopique en étudiant séparément les cotylédon ;, les bourgeons et
les racines primaires, l'endosperme, le germe entier, l'épicotyle et
l'hypocotyle. La pression osmotique pendant les premiers jours de
la gtM-mination est très haute dans l'endosperme et dans les cotylédons;
elle tombe ensuite rapidement; dans les racines, au contraire, elle croît
lentement. La pression osmotique des racines à la fin de la germination
est à peu près le tiers ou la moitié de la pression in.tiale des cotylédons
ou de l'endosperme. — G. Foa.
=: Tératogénèse.
Lebedînsky (N. G ). — Sur un cas de dupUcilas anterior chez Rana
fusca ri sur les limites de la période téralo génétique des jO"mntions doubles
symétriques chez les Placentaires. — L. décrit, chez un têtard de Rana
fusca, un cas de mon'^truosilé double symétrique antérieure, s'étendant
extérieurement jusqu'à l'avant du tronc, intérieurement jusque vers
l'avant de la queue; la situation des viscères est normale dans les deux
moitiés. Les cas de ce genre sont rares chez les Batraciens : on n'en
— 419 -
ANN. DIOL. — T. m, FASC. 4 (1922-19^3) 5
66 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
connaît pas plus de 10, malgré le grand nombre de larves couramment
examinées. A ce point de vue, les Vertébrés peuvent être divisés en
deux groupes : ces monstruosités sont fréquentes chez les Téléostéeus
et les Amniotes, rares chez les Lamproies, les Chondroganoïdes et les
Batraciens. La période du développement où elles se produisent doit
donc être celle où les deux groupes ont, chacun en ce qui le concerne,
le plus de traits communs et spéciaux, c'est-à-dire qu'elle ne peut être
postérieure à la gastrula. Par d'autres raisonnements, fondés sur l'exis-
tence d'annexés embryonnaires, Sobotta était arrivé à conclure que
chez les Placentaires cette période ne peut être antérieure à la deuxième
division de segmentation. On a donc ainsi deux limites extrêmes pour
la périocLe tératogénétique chez les Placentaires. — M. Prenant.
=: Métamorphose.
Swingle (W. W.). — Expériences sur la métamorphose des amphibiens
néoléniques. — Les faits remarquables découverts pendant ces dernières
années concernant le rôle de la thyroïde dans la métamorphose des'
amphibiens anoures ont conduit à penser que la néoténie est due à une
déficience de l'appareil thyroïdien. Cette conception paraissait étayée
par l'assertion souvent répétée qu'une des espèces néoténiques, Typhlo-
molge, ne posséderait pas de glande thyroïde. En réalité, c'est là un fait
assez mal établi, et en ce qui concerne les autres espèces, l'expérience
montre que le déterminisme de la néoténie reste énigmatique. C'est
ainsi que chez Necturus, ni une alimentation abondante — presque un
gavage — avec de l'extrait thyroïdien (démontré actif par épreuve sur
des têtards de Rana clamala), ni l'injection de cet extrait, ni la com-
binaison de ces divers traitements ne produisent chez cet animal la
moindre tendance à la métamorphose. La greffe d'une thyroïde de
Rana clamata n'a pas produit plus d'effet. Bien plus, la thyroïde de
Necturus, histologiquement normale, n'est nullement dépourvue de
principes actifs; la greffe d'un fragment chez un têtard de R. clamata
suffit à provoquer une accélération nette de la métamorphose, avec
tous les symptômes de l'hyperthyroïdisrae. Il semble donc bien que la
thyroïde, à elle seule, ne suiïise pas chez Necturus à déterminer la méta-
morphose; peut-être s'agit-il d'un mécanisme pluriglandulaire? Quelques
expériences instituées en ce sens n'ont pas donné de résultat. En ce qui
concerne V Axolotl, on sait d'autre part que des influences très diverses
et parfois minimes peuvent entraîner la métamorphose. S. a étudié un
individu dont tous les congénères, placés dans des conditions identiques,
s'étaient métamorphosés. La thyroïde de cet animal fut répartie en
5 fragments qui, greffés chez des têtards de Rana clamata, y déterminè-
rent une métamorphose typique, avec hyperthyroïdisme. L'hypophyse
fut également prélevée; elle était histologiquement normale; un frag-
ment greffé sous la peau d'un têtard de R. clamata détermina un chan-
gement immédiat de la pigmentation, mais n'eut aucun effet sur la
croissance. En tout cas, la thyroïde de cet axolotl était certainement
active; et si l'on considère que chez cette espèce une légère alimentation
thyroïdienne suffit toujours à mettre en marche la métamorphose, il
est logique de croire que la néoténie provient de ce qu'un ttimulus
nerveux empêche le produit de sécrétion de la thyroïde de passer dans
la circulation. On arrive d'ailleurs à une conclusion analogue si l'on
expérimente sur les têtards accidentellement néoténiques de Rana
— 4::>0 —
CELLULES SEXUELLES, FÉCONDATION. — PARTHÉNOGENÈSE 67
clamala. La greffe de la thyroïde de ces animaux à de jeunes têtards
de la même espèce prouve également que la sécrétion de cet organe est
manifestement active; de plus, si on insère ces thyroïdes de têtards
néoténiques dans la cavité péritonéale d'animaux également héoté-
niques, on observe une accélération nette des processus de métamorphose.
II semble donc bien encore que, dans ce cas, la thyroïde sécrète les
produits actifs nécessaires à la métamorphose, mais qu'un mécanisme
vraisemblablement de nature nerveuse en détermine la rétention. —
A. Dalco.
Cellules sexuelles. — Fécondation.
Parthénogenèse.
Allen (Edgard). — Ovogenesis diiring sexual malurihj. (Amer. Journ. of
Anat., XXXI, n" 5, 44 p., 5 pi. avec 18 fig. et 4 graphiques, 1923.)
[70
a) Artom (C.). — Osseruazioni preliminari sulla radiosensibililà di alcuni
sladi délia spermatogenesi oliqopirenica di Paludina vivipara. (Atti
R. Accad. Lincei., XXXI, 130, 1922.) [74
b) — — Ricerche sulla uariazione ■ délia radiosensibililà degli sperma-
locili oligopirenici in Paludina vivipara. Nota II. (Ibid., 524, 1922.)
[74
bataillon (E.). — Nouvelle conlribulion à V analyse expérimentale de la
fécondation par la parthénogenèse. (Mémoires Jubilée E. Metchnikoff, 97-
106, 1921.)
[Voir l'analyse d'après les Annales de VInslilut Pasteur, dans
y Année Biologique, XXI, p. 41.
Bowen (Robert H.). — On certain fealures of spermatogenesis in amphibia
and insects. (Amer. Journ. of Anat., XXX, 30, n» 1, 15 January 1922,
25 p., 2 pL) [73
Cognetti de Martiis (Luigi). — Conlribnto alla conoscenza delta sperma-
togenesi dei Rabdoeelidi. (Arch. f. Zellforsch., XVI, 249-284, 3 pi.)
[70
■<i) Gelei (J.). — Weiiere Siudien iiber die Oogenese des Dendrocœlum
lacteum. II. Die Ldngskonjugation dcr Chromosomen. (Arch. f. Zell-
forsch., XVI, 88-169, 7 fig., 6 pi.) [68
b) — — Weitere Siudien iiber die Oogenese des Dendrocœlum lacteum.
III. Die Konjugationsfrage der Chromosomen in der Lileratur und
meine Befunde. (Arch. f. Zellforsch., XVI, 299-370, I fig.) [69
Hôrstadius (Sven). — Phijsiologische U nlersuchungen iiber die Eireifung
bei Pomatoceros triqueter L. (Arch. f. mikr. Anat. u. Entwmech.,
LXXXXVIII, 1-9, 4 fig.) [72
— -ïZl —
68 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Krôiing (Friedrich). — Sludien zur Chromalinreifung der KeimzeUen. Die
Tetradenbildung und die Reifeleilungen bei einigen NemaloJen. (Arch.
î. Zellforsch., XVII, 63-85, 2 pi.) [71
Lœwenthal (Hans). — Die Oojenese von Tubifex tubifex [Mû'.l.). (Arch.
L Zellforsch., XVI, 231-237, 1 pi.) [71
Novak(J ) undEisinger (K ). — U eber kûnsllich bewirlde Teilung des unbe-
fruchteten Sàugetiereies. Zugleich Vcrsuche zur Erzeugung von exlraule-
riner Grauidilal. (Arch. f. mikr. Anat. u. Enl.wmech., LXXXXV^III,
10-47, 26 fig.) ' [75-
Noyés (Bessie). — Expérimental sludies on Ihe life hislory of a roîifer
reproiucing parlhenojsnetically {Proaies decipiens). (J. of Exp. Zoul.,
XXXV, no 2, 223-237, 1922.) [76-
Painter (Theophilus S ). — Sludies in mammalian spernialojenesis.
I. The spermalogenesis of Ihe opoisuni {Didelphys uirginiana). (J. of
Exp. Zool., XXXV, 13-47, 1922.) [7a
Schrader (Franz). — A sludg of Ihe chromosomes in three species of Pseu-
do.ozcus. (Arch. f. Zellforrich., XVII, 45-62, 2 pi.) [71
Seiler (J ) und Haniel (C. B.). — Das verschiedene Verhallen der Chro-
n.o omen in Eireifung und Samenreifung von Lymanlria monacha L.
(ZeiLsch. fur indukt. Abstamm. und Vererbung.slehre, XXVII, 81-
103, 1921.) [72
ShuU (A. Franklin). — Relative nuclear volume and the life-cycle of
Hydatina senla. (J. of Exp. Zool., XXXV, n» 3, 283-323, 1922.)
[77
Voss (Hermann). — Sludien zur kuisllichen Enlwicklungserregung des
Fioicheies. II. Experimenleller Beitrag zur kunsllichen Enlwicklungser-
regung des Froicheies durch mcchanische Einwirkung. (Arch. f. mikr-
Anat. u. EnLwmcch., LXXXXVIII, 121-123.) [76
Winkler (Hans). — Verbreilung und Ursache der Parthùnogenesis im
Pflanzen und Tierreiche. (lena, 1920.) [74
a) Gelei (J). — Nouvelles études sur Voogénèse de Dendrocœlum lacleum.
II. La conjugaison longitudinale des chromosomes. — Les oogouies de
Dendio œ'.um lacleum ont 14 chromosomes, que l'on peut grouper par
paires, de tailles différentes entre elles, mais formées chacune de deux
chromosomes de même longueur. Les noyaux des oocytes sont reformés
par le même nombre de chromosomes, qui ne montrent auparavant
aucune trace de scission longitudinale et s'unissent entre eux par des
filaments chromatiques dans le noyau au repos. La première division
réductrice débute par l'apparition d'anses, probablement en nombre
diploïde. Les anses s'ordonnent en synapsis, sous l'influence du cenLro-
some, comme l'a admis Buchner Au stade leptotène, les anses, très
allongées, présentent une série de granulations (chromioles) de taille
inégale, où G. voit la preuve morphologique de l'existence d'ébauches
— 422 —
I
CELLULES SEXUELLES, FÉCONDATION. — PARTHÉNOGENÈSE 69
héréditaires variées; les anses d'une même paire ne sont pas voisines,
mais subissent alors des déplacements qui les rapprochent, après quoi
se fait la conjugaison longitudinale, suivie elle-même d'un raccourcis-
sement. Seuls les chromosomes de même longueur peuvent se conjuguer
entre eux, ce qui prouve la valeur de l'hypothèse de Montgomery, que
chaque paire contient un chromosome paternel et un chromosome
maternel. Lorsque des mitoses pluripolaires des oogonies ont réparti
irrégulièrement les chromosomes, et que les chromosomes d'une mime
paire ont été séparés et envoyés à deux noyaux différents, ils sont
incapables de se conjuguer avec d'autres chromosomes. La correspon-
dance qualitative des chromosomes deux à deux, l'inéquivalence des
paires, et la flxité de structure de chaque chromosome prouvent l'indi-
vidualité absolue de ces formations. A la syndèse apparaît dans chique
chromosome une fissure longitudinale qui s'efface bientôt; les deux
chromosomes appariés se séparent à nouveau, de sorte que la première
division est réductionnelle. Les nucléoles ne jouent dans l'oog^^nèse
qu'un rôle passif. — M. Prenant.
b) Gelei (J.). — Nouvelles études sur Voogenèse de Dendrocœhim lac-
ieum. III. La quesUon de la conjugaison des chromosomes d'après la
bibliographie ei mes observations. — Contrairement à ce qu'ont vu les
ScHREiNER chez Tomoptcris, le noyau de l'oocyte chez Dandrozœ'.um
a une structure où les chromosomes sont entièrement indistincts et,
pour arriver à la syndèse, il faut toute une série de processus pour
lesquels G. crée le terme de présyndèse. L'orientation des anses se fait
d'abord de façon diffuse, et plus tard sous l'action de forces émmant
du centrosome. Celles qui doivent se conjuguer sont prédéterminées,
mais ne sont pas forcément voisines dès le début et ne le deviennent
que par des mouvements propres. La conjugaison est longitudinale,
mais il n'est pas impossible qu'elle succède à une métasyndèse, comme
l'ont admis Montgomery et Farmer et Moore. La conjugaison longi-
tudinale n'est pas destinée simplement à assurer la réduction, mais à
permettre l'échange de particules entre les chromosomes conjugués,
dont l'un est d'origine paternelle, l'autre d'origine maternelle : elle
assure donc un mélange de qualités. Les chromosomes sexuels, quoique
se correspondant, n'ont pas besoin de mêler leurs qualités; aussi leur
conjugaison se fait-elle en général en dehors du bouquet d'anses, et,
destinée à la réduction numérique seule, ne dure-t-elle pas longtemps.
Les oocytes et spermatocytes doivent être opposés aux cellules soma-
tiques : ce ne sont pas des cellules spécialement différenciées, mais les
ébauches d'un nouvel organisme; tout au plus a-t-on le droit de les
comparer à des cellules indifférentes de l'organisme ou encore à leurs
ancêtres de la voie germinale. Les chromosomes ne montrent, à part
les chromosomes sexuels, pas de différences selon le sexe; la cause de
la conjugaison n'est donc pas leur origine paternelle et maternelle,
mais simplement leur origine de parents différents. La conjugaison est
probablement à mettre en rapport avec la fécondation, et les causes de
ces deux phénomènes sont probablement identiques. Les conditions
nécessaires à la conjugaison sont : l'existence d'un double système
de chromosomes, l'égalité essentielle des chromosomes deux à deux et
l'activité du centrosome. Même si tous ces facteurs sont réunis, des
forces extérieures peuvent empêcher la syndèse, comme dans les cas
d'ovules obligatoirement parthénogénétiques. — ■ M. Prenant.
- 423 —
7<J L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Cognetti de Martiis (Luigi). — Conirihulion à la connaissance de la
spermaîogénèse des Rhahdocœlides. — • La réduction chromatique se fait
chez le Rhabdocœlide Phœnocora jiicunda Cogn., selon le schéma réduc-
tionnel-équationnel. Il y a 12 chromosomes dans les cellules somatiques
et les spermatogonies. A la prophase de la première cinése réductrice,
ils se conjuguent par parasyndèse, mais la parasyndèse n'est que tran-
sitoire et se transforme en métasyndèse. A la métaphase, les corps
chromosomiques doubles se coupent par le milieu. A l'intercinèse, les
chromosomes restent à peu près distincts et commencent à se fissurer
longitudinalement. L'évolution de la spermatide en spermie se fait
par développement du filament terminal au voisinage du centrosome,
changement de forme du noyau, disposition du corps mitochondrial en
coiffe sur celui-ci, et rejet d'une sphérule cytoplasmique. — M. Prenant.
Allen (Edgard). — Ovogénèse pendant la maturité sexuelle. — La ques-
tion de savoir si l'ovogénèse se poursuit pendant la maturité sexuelle a
été diversement résolue. Les opinions des auteurs forment à cet égard
trois catégories. Les uns admettent que la provision de tous les œufs
est assurée dès la période embryonnaire prénatale. Les autres soutien-
nent que ces œufs de l'ovaire embryonnaire dégénèrent et que de nou-
veaux œufs sont produits par l'épithélium germinatif après la naissance,
mais avant la puberté. Un troisième groupe d'auteurs soutiennent que,
même après la puberté, l'épithélium germinatif continue à être le siège
d'une ovogénèse active. Il est renvoyé au mémoire original pour les
nombreuses citations. A., par le présent mémoire et par un travail préli-
minaire {Anal. Record, 1921) non seulement établit qu'il existe une
ovogénèse postpubère, mais encore montre les rapports chronologiques
que cette ovogénèse offre, chez la Souris, avec le cycle œstral qu'il a
d'autre part suivi et caractérisé {Amer. J. of Anal., 1922). Voici en effet
ses conclusions. Les mitoses de l'épithélium germinatif sont assez nom-
breuses à certaines périodes du cycle œstral pour constituer un premier
stade d'ovogénèsc postpubère; elles fournissent les cellules nécessaires
à la fois au maintien de l'épithélium germinatif et à la genèse des nou-
veaux œufs. La preuve de la double destinée des cellules fournies par
ces mitoses est dans la direction de Taxe de ces mitoses par rapport à
la surface de l'ovaire, qui est telle que l'une des cellules-filles restant
en place, l'autre devient sous-jacente à l'épithélium germinatif et
évoluera en un œuf. A partir d'un premier stade où se produisent les
mitoses ovogénétiques, on peut en distinguer plusieurs autres au cours
desquels les œufs produits occupent une situation de plus en plus pro-
fonde et s'entourent d'un follicule de plus en plus parfait. Les faits
prouvant que les cellules produites par les mitoses sont des œufs et
non pas d'autres cellules ovariennes sont en outre ceux-ci : l'accroisse-
ment numérique des très jeunes œufs présents dans le cortex ovarien
quand l'activité mitotique de l'épithélium germinatif est à son apogée;
la présence de plusieurs centaines d'œufs 4 ou 5 jours après une pér ode
œstrale; l'absence ou la rareté de jeunes œufs dans le cortex après une
longue période diœstrale où l'épithélium germinatif n'a pas fonctionné.
L'apparition des mitoses épithéliales et l'ovogénèse consécutive sont
en rapport donc avec le cycle œstral et atteignent leur maximum dans
la période de ce cycle où l'ovaire et le tractus génital sont hyperhémique&
et leur minimum pendant l'intervalle diœstral où ces organes sont
anémiques. Par conséquent, l'ovogénèse est un phénomène cyclique.
I
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION PARTHÉNOGENÈSE 71
Une prolifération cyclique de l'épithélium germinatif donne lieu à une
nouvelle addition de jeunes œufs dans le cortex ovarien à chaque période
œstralc normale. L'établissement de l'ovogénèse pendant la maturité
sexuelle des Mammifères rapproche ceux-ci des Vertébrés inférieurs
où l'ovogénèse continue chez l'adulte. Il fait aussi de l'ovogénèse un
processus plus analogue à la spermatogénèse. — A. Prenant.
Lœwenthal (Hans). — Uoogenèse de Tubifex hibifex (Mail). —
OscHMANN ayant décrit, chez Tubifex bauaricus, un type étrange d'oogé-
nèse, où l'œuf non mûr serait formé par la fusion nucléaire et plasmique
de nombretix oocytes, L. reprend la question chez une espèce voisine,
T. tubifex. Il retrouve les mêmes images qu'OscHMANN, mais les inter-
prète tout autrement. Au moment où Oschmann fait débuter la fusion,
les oocytes sont groupés en complexes massifs, dont les cellules péri-
phériques seules évolueront normalement, les autres dégénérant en une
masse nutritive où elles subissent une fusion protoplasmique et nucléaire.
A ce détail près, le développement de l'œuf est parfaitement normal. —
M. Prenant.
Kiôning (Friedrich). — Etudes sur la maturation chromatique des
cellules germinales. La formation des tétrades et les divisions de matu-
ration chez quelques Nématodes. — Ces recherches ont été faites sur des
Rhabditis, Oxyurus, Slrongijlus. Les divisions de maturation des ovocytes
sont tout à fait conformes au schéma hétérohoméotypique de Grégoire.
11 en est de même pour les spermatocytes chez Strongylus : pour l'hétéro-
chromosome sexuel aussi, c'est la première division qui est réductrice.
Chuz des Rhabditis, il est remarquable que les faits ne soient pas aussi
bien fixés : suivant les cellules, la réduction de l'hétérochromosome
peut se faire à la première ou à la deuxième cinèse. K. cherche à expli-
quer cette particularité en admettant que les forces qui étirent le cliro-
mosome X à la métaphase de la première mitose peuvent être égales et
le partager, ou au contraire inégales et l'entraîner tout entier à un pôle.
Il rapproche ces faits d'un cas de non-disjonction d'un chromosome à
la deuxième division d'un ovocyte chez Rhabditis pellio. — M. Prenant.
Schrader (Franz). — Étude des chromosomes dans trois espèces de Pseu-
dococcus. Le nombre diploïde des Coccides du gairePseudococcus est 10.
Dans Tovogénèse, la réduction se fait de façon normale, avec formation
ûe 5 tétrades. L'évolution est différente dans la spermatogénèse. A la
prophase des spermatocytes I, 5 chromosomes sont en avance sur les
autres; ils ont généralement une tendance à se masser. La première
division des spermatocytes est équationnelle, et 10 chromosomes vont
à chaque pôle; on retrouve dans les cellules-filles les 5 chromosomes
spécialisés, avec tendance au groupement. La deuxième division suit,
sans intercinèse régulière; elle est réductrice, les 5 chromosomes spécia-
lisés allant à un pôle, les 5 autres à l'autre pôle. Elle n'est pas suivie
de division cytoplasmique et donne des spermatides doubles, qui pro-
duisent 2 spermatozoïdes. Les noyaux oogoniaux et somatiques de la
femelle sont tout à fait normaux. Chez le mâle, les noyaux spermato-
goniaux et somatiques montrent la même tendance que les noyaux des
spermatocytes, mais à un degré un peu moins marqué : 5 chromosomes
sont généralement en avance sur les autres, et au repos une masse
compacte de chromatine leur carrcspond probablement. S. admet donc
— ii:, —
72 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
que les 5 chromosomes spéciaux représentent l'hétérochromosome. —
M. Prenant.
Fôrstadius (Sven). — Recherches physiologiques sur la maluraiion de
Vœuf chez Pomcloceros iriqueter L. — Chez le Serpulien Ponialoceros
Iriqueler, l'apparition du prem.ier fuseau de maturation est accompagnée
d'un changement de forme et d'une diminution de volume de l'œuf,
ainsi que d'un remaniement de son pigment rouge. Elle est donc facile
à suivre extérieurement. H. a pu ainsi étudier l'influence de quelques
facteurs physiologiques sur le déclenchement de la maturation. L'alca-
linité de l'eau a une très grosse importance : dans des eaux de mer
neutres ou acides (PH ^ 7), la maturation ne se fait pas; le pourcentage
des œufs mûrs croît régulièrement avec le PH; il faut remarquer cepen-
dant que H. n'a pas pu dépasser le PH 9,6, parce qu'à ce moment
l'eau de mer précipite et que sa composition est altérée. L'auteur admet
que si les œufs ne subissent chez cette espèce la maturation qu'une fois
pondus, c'est en raison de la neutralité du liquide cœlomique, qui est
inhibitrice. Les températures élevées favorisent aussi la maturation,
pourvu, cependant, qu'elles ne dépassent pas 20° environ; au-dessus
se produisent en effet des déformations et une cytolyse qui troublent
les phénomènes et diminuent rapidement le pourcentage des œufs mûrs;
au-dessous de 20° une élévation de température de 10° paraît doubler le
nombre des œufs mûrs, fait que H. rapproche de l'existence d'un coef-
ficient .de température égal à 2, dans les réactions chimiques. L'ion
potassium inhibe très nettement la maturation, qui se fait beaucoup
mieux dans une eau entièrement privée de ce métal. L'ion calcium est
au contraire indispensable, mais il existe ici un optimum, correspondant
à _2_ molécule de GaCl^ par 100 ce; la chute à partir de ce point est
400
due, pour H , à l'abaissement de l'alcalinité. L'œuf de Ponialoceros
diminuant de volume à la maturation, il n'y a rien d'étonnant à ce que
l'ion potassium, qui favorise le gonflement des colloïdes protoplasmiques,
inhibe la maturation, et à ce que l'ion calcium, qui inhibe le gonflement,
favorise la maturation. La pression osmotique, enfin, est optima aux
environs de la teneur normale de l'eau en sels (24-30 %o)- — M. Pre-
nant.
Seller (J.) et Haniel (C B.). -^ Différenls comporlemenls des chromo-
somes pendant la maturation de Vœuf et du spermatozoïde, chez Lymantria
monacha L. — A la première division de maturation, ainsi qu'à la
seconde, on trouve 28 chromosomes au spermatozoïde de Lymantria
monacha; ceux-ci présentent entre les uns et les autres une certaine
variabilité de taille et S. et H. en distinguent notamment un (le 28^)
qui est beaucoup plus gros que les autres, à peu près le double plus gros
dans la deuxième division. Pour ce qui est de l'œuf, on trouve, à la
première division de maturation, 31 chromosomes, mais le gros (le 28»
du mâle) fait défaut, ainsi qu'un chromosome impair X. Cependant, à
la deuxième division, on retrouve le chiffre 28, dont un chromosome
impair de très fortes dimensions, c'est-à-dire deux à trois fois plus
volumineux que le plus gros des 27 autres. S. et H. démontrent l'appa-
rition de ce gros chromosome, qui s'est ainsi créé entre la première et
la deuxième division, comme provenant de ce que 4 des 31 chromo-
somes primitifs se sont soudés en un seul pendant l'anaphase; bien
— 426 —
CELLULES SEXUKLLKS— FECONDATION PAKTHÈNOGÉN^.SIÎ 73
entendu, il correspond ou 28e du mâle. On pourrait soupçonner, comme
c'est le cas chez P. fui.ginosa, qu'il représente le chromosome sexuel.
De ces faits, S. et H. arrivent à la conclusion, purement théorique
d'ailleurs, que les 4 chromosomes en question, réunis en un seul (A,
B, G, D, chez l'un des parents, et a, 6, c, d, chez l'autre), ainsi que les
4 groupes de facteurs qu'ils portent, sont liés chez le mâle, tandis que,
chez la femelle, ils se disjoignent normalement selon la loi de Mendel.
On se trouverait donc là en présence d'un phénomène de crossing-ouer
comparable au mécanisme de crossing-ouer des chromosomes I-III de
Drosophila. — Ai'nold Pictet.
Bowen (Robert H.). — Sur quelques fails de la spermalogénèse chez
les amphibiens et les insectes. — Chez les Amphibiens Urodèles [Ple-
thodon), l'acrosome naît de l'acroblaste, c'est-à-dire du complexe formé
par l'appareil de Golgi et l'idiosome. Meves (1897), chez la Salamandre,
faisait provenir l'acrosome de la fusion de vésicules formées dans l'idio-
some ou sphère attractive, le reste de la substance de la sphère dispa-
raissant. Me Gregor (1899), chez l'Amphiuma, reproduit la description
de Meves, sauf que le reste de l'idiosome ou sphère émigré au pôle basai
du noyau et y contribue à la formation de la pièce intermédiaire. Pour
B., ce qui reste de l'acroblaste, après le départ de l'acrosome, c'est-à-dire
le résidu de l'appareil de Golgi, demeure pour un temps à côté des
centrioles au pôle basai du noyau, sans prendre part à la production
de la pièce intermédiaire, laquelle, ainsi que Meves l'a établi, dérive
du ccntriole proximal. Les observations de B. sur des In-^ectes (Coléop-
tères, Orthoptères, Hémiptères) confirment essentiellement celles faites
par lui antérieurement {Biol. Bull., 1920) sur les Hémiptères. Chez
Lixus, l'appareil de Golgi de la spermatide consiste en corps annulaires
épars dans le cytoplasme; ils se rassemblent en une masse unique qui
émigré au pôle basai du noyau; ce corps ou acroblaste se sépare alors,
comme chez les Amphibiens et les Hémiptères, en un acrosome qui
gagne le pôle nucléaire apical et un résidu de Golgi, qui demeure en
place. L'auteur précise d'autre part la formation, la disposition et la
destinée du Nebenkern (corps mitochondrial)caractéristique du sper-
matozoïde des Insectes. Chez Rhomuleum et Dissosleira, les corps de
Golgi épars ne se fusionnent pas; chacun d'eux représente un individu
acroblaste comme chez les Hémiptères. Chez Ceutophilus, la spermatide
contient un gros acroblaste unique, à l'origine duquel B n'a pas assisté.
Celui-ci émigré au pôle apical du noyau et forme là l'acrosome; devenu
résidu de Golgi, après départ de l'acrosome, l'acroblaste gagne le pôle
nucléaire basai. A signaler aussi dans la spermatide un u corps juxta-
nucléaire », déjà décrit par d'autres auteurs sur l'origine et la nature
duquel B. n'est pas fixé, mais qui n'a rien à faire avec l'acrosome, bien
qu'il apparaisse à côté de lui. — A. Prenant.
Painter (T. S.). — Études sur la spermalogénèse des Mammifères. La
spermalogénèse de V Opossum {Didelphys virginiana). — Chez cette même
espèce, Jordan avait précédemment établi que les spermatogonies
possèdent 16 autosomes et 1 hétérochromosome, celui-ci passant, lors
de la l'e division de maturation, dans un des deux spermatocytes de
12» ordre; la 2e division de maturation était parfaitement équationncUe;
la moitié des spermatides recevait donc l'hétérochromosome, l'autre
«n était dépourvue. D'autre part, Hartman, étudiant des globules
— 427 —
74 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
polaires, a trouvé de 10 à 12 chromosomes. P. arrive, de son côté, à
dénombrer dans les spermatogonies 22 chromosomes, parmi lesquels
deux éléments plus petits qui tendent à se placer au centre de la cou-
ronne équatoriale, l'un en bâtonnet (X), l'autre ovoïde (Y). Les aspects
que présente le noyau pendant la période préparatoire à la f^ division
de maturation ne sont décrits que très sommairement; sur le l^'' fuseau
sont disposés, d'une manièx-e irrégulière, 10 tétrades et 1 dyade formée
par X et Y. Ceux-ci se séparent et gagnent chacun l'un des pôles. Il
est possible de reconnaître dans la plaque équatoriale des spermatocytes
de 2e ordre tantôt l'élément X, tantôt l'élément Y; tous deux subissent
d'ailleucs une division équationnelîe. L'opossum répond donc, comme
les reptiles décrits par P., au type réductionnel XY. La description de
Jordan, qui a figuré un hétérochromosome gagnant l'un des pôles du
1" fuseau de maturation, ne peut être basée que sur un matériel mal
fixé. P. a d'ailleurs étudié des plaques équatoriales provenant de
8 embryons différents; chez tous il a trouvé 22 chromosomes; chez
4 d'entre eux, il a reconnu la formule du type XY, c'étaient donc des d";
chez les 4 autres, dont 3 étaient déjà reconnaissables comme dos femelles,
il a trouvé 2 éléments X en bâtonnet. La différence chromosomiale entre
les deux sexes réside donc simplement dans la dimension et la forme
d'un des plus petits chromosomes. P. a réexaminé les préparations
étudiées par H-artman et conclut à une erreur de numération de la
part de ce dernier. Au cours de son exposé, il rejette aussi l'idée d'une
« double réduction », jadis avancée par Guyer; on ne constate une
sorte de confluence des chromosomes dans les spermatocytes de 2^ ordre
que s'ils sont imparfaitement fixés. — A. Dalcq.
«) Artom (Cesare). — Observalions préliminaires sur la radiosensibiUlé
de la spermalogénèse oligopyréniquc de Paludina vivipara. — • On sait que
Pahidina vivipara possède deux différentes spermatogénèses. L'auteur
fait agir sur les testicules les radiations du radium, du mésothorium et
les rayons X. Les noyaux des cellules de la série oligopyréniquc hyper-
trophique deviennent picnotiques, tandis que les éléments de la série
eupyrénique restent parfaitement normales. A. en déduit que les élé-
ments hypertrophiques ayant un métabolisme plus élevé sont aussi plus
sensibles. Les mêmes rayons qui agissent sur les cellules de la série
oligopyréniquc n'ont aucune influence sur les cellules germinales basales
de la même série. — C. Foa.
h) Artom (C). — Recherches sur les variations de la radiosensibiUlé
des spernialocyles oligopyréniques de Paludina vivipara. — Pendant
l'hiver, quand la température de l'aquarium varie entre 2° et 12°, les
rayons X ne produisent pas des dégénérescences de noyaux comme ils
le font en mai ou juin. Pour que les rayons agissent, il faut que le méta-
bolisme cellulaire soit élevé. — G. Foa.
Winkler (Hans). — Extension el causes de la parlhénogénèse chez les
plantes et les animaux. — • Dans un travail précédent, W. avait défini
la parthénogenèse comme le développement d'un œuf non fécondé en
un embryon. Il distingue entre parthénogenèse somatique (lorsque
l'œuf a, au commencement du aéveloppement, le nombre non réduit de
chromosomes) et parthénogenèse générative (lorsque l'œuf a au com-
— 428 —
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION I'ARTHENOGÉNÈSE 75
mencemcnt de son développement le nombre réduit de chromo-ornes.)
11 appelle apogamie la formation d'un sporophyte de cellules végéta
tives du gametophyte et distingue une apogamie somatique (si la celluU"
initiale a le nombre non réduit de chromosomes) et une apogamie végé-
tative (si la cellule initiale a le nombre réduit de chromosomes). En 1918
parut un livre de Ernst : Baslardierung als Ursache der Apogamie im
Pflanzcnreiche (l'Hybridation comme cause de l'apogamie dans le règne
végétal). Ernst définit la parthénogenèse comme le développement
spontané, ou causé par des influences extérieures, des ovules d'une
plante ou d'un animal différencié sexuellement et capable de repro-
duction sexuelle, et l'apogamie comme multiplication apomictique obli-
gatoire des descendants d'hybrides, par des ovules et des cellules soma-
tiques de gamétophytes di- et polyploïdes. Cet auteur émet l'hypothèse
que chez Cliara crinita, la fécondation par des spermatozoïdes d'une
autre espèce avec le même nombre de chromosomes fait naître un
hybride métromorphe dont la zygote ne subit plus de réduction de
chromosomes à la germination. De là est née la forme parthénogéné-
tique diploïde. Ernst arrive à l'hypothèse que la perte de la sexualité
causée par l'hybridation est très répandue dans le monde végétal et
que l'hybridation est la cause de la parthénogenèse. Dans le volume
présent, W. se propose de soumettre l'hypothèse d'ERNST à une cri-
tique. II analyse d'abord le cas de Chara crinita, passe ensuite en revue
tous les cas de parthénogenèse durable dans le règne animal, analyse
les causes de la parthénogenèse et arrive à la conclusion que les défini-
tions de la parthénogenèse et de l'apogamie données par Ernst n'ap-
portent pas de progrès, mais mènent au contraire à des contradictions,
si on veut les appliquer à la parthénogenèse animale. De plus, les défi-
nitions d'ERNST sont liées à son hypothèse de l'hybridation, qui n'est
pas encore assez fondée. W. croit donc qu'il faut encore maintenir les
définitions qu'il avait données lui-même. — L. Brecher.
Novak (J.) et Eisinger (K.). — Sur la division arlificiellemenl provoquée
de Vœiif de Mammifère non fécondé, et sur des essais de production de la
grossesse exlrautérine. — Le Rat présente, on le sait, dans les rapports
de l'ovaire, des dispositions anatomiques spéciales : l'ovaire y est isolé
de la cavité générale, et enfermé dans une fraction de celle-ci, que
délimite un endothélium continu; la cavité périovarienne ne débouche
à l'extérieur que par l'oviducte qui s'y ouvre. Les auteurs ont utilisé
ces particularités pour empêcher, en ligaturant l'oviducte, les œufs
d'arriver à l'utérus; ils ont obtenu ainsi, dans la cavité périovarienne,
des masses cellulaires irrégulières, en forme de morula et dégénérant
souvent en leur centre. Bien qu'on n y voie aucune indication de feuillets,
ces masses ont tendance à s'implanter sur la paroi et même à y être
irriguées; N. et E. les considèrent comme des œufs irrégulièrement et
abortivement segmentés, et admettent qu'ils ont réalisé expérmeiita-
lement, par simple ligature des voies génitales, des grossesses extrau-
térines. Le plus remarquable est qu'on obtient les mêmes résultats sans
coït, ou après coït non fécondant (par un mâle dont les canaux déférents
ont été sectionnés) : pour les auteurs, il s'agit là d'une parthénogéuèset
provoquée par le changement des conditions de milieu, et notamment
par les modifications que subit le liquide périovarien du fait de la
stagnation. Les œufs des Mammifères ne seraient donc pas incapables.
de développement parthénogénétique. — M. Prenant.
— 4-;?9 —
16 L'ANNÉn: BIOLOGIQUE
Voss (Hermann). — Éludes sur la parlhénojénèse arlificielle de l'œuf
de Grenouille. II. Conlribulion expérimentale à la parlhénojénèse arlifi-
cielle de Vœuf de Grenouille par excilalion mécanique. — - V. réussit à
déclencher quelques divisions dans des œufs vierges de Rana fusca
en les battant avec une spatule de corne, c'est-à-dire en les excitant
mécaniquement sans y faire de plaie. Le développement ainsi mis en
branle s'arrête très vite, et concorde entièrement avec celui des œufs
simplement piqués, sans introduction de corps étrangers. L'auteur
conclut que dans la piqûre simple, le fait important n'est pas la lésion,
mais le choc, et s'élève contre l'interprétation de la fécondât on selon
Haberlandt; ce dernier, on le sait, ayant montré chez des plantes
qu'une sorte d'hormone de blessure produite à la surface des lésions
déterminait les mitoses de régénération, a supposé que dans la fécon-
dation le déclenchement de la segmentation était dû, de même, à la
lésion que produit la pénétration du spermatozoïde. Cette interprétation
•est évidemment incompatible avec les expériences de V.; celui-ci ne
prétend pas d'ailleurs attribuer au choc du spermatozoïde la mise eu
mouvement des mitoses; il s'agit là, pour lui, dans la fécondation, d'un
phénomène physico-chimique d'ordre tout différent. — M. Prenant.
Noyés (B.). — Recherches expérimenlales sur le cycle reproductif d'un
rôti f ère parlhénogénétique {Proaies decipicns). — Ce petit organisme se
prête admirablement à l'étude du cycle reproductif. Il se cultive sur
les milieux les plus variés, s'isole aisément et parcourt en une semaine
le cycle de son existence. L'œuf, très petit (48 x 80 ja), éclôt après
^4 heures d'incubation et donne naissance à une femelle parthénogé-
nétique qui commence sa ponte dès le !«' jour. En général, elle dépose
1 œuf le 1er jour, 3 le second, 5 le troisième, 7 le quatrième, 3 le cin-
quième, 1 le sixième, puis meurt. Le nombre d'œufs pondus par chaque
individu varie d'ailleurs de 10 à 30, de même que la longueur de l'exis-
tence peut osciller de 3 à 8 jours. N. a élevé ce rotifère, en cultures
individuelles, pendant 13 mois, observant ainsi 250 générations environ,
soit plus de 125.000 individus. Les cultures ont été en majorité faites
en milieu constant, à base de lait en poudre. Trois problèmes théoriques
ont été examinés : 1° plusieurs espèces de rotifères présentent des
individus çf; ceux-ci ne sont pas connus chez Proaies decipiens; ne pour-
rait-on les faire surgir en modifiant le milieu? N. n'y est parvenu ni
en variant la température, ni en changeant la nature du milieu de
culture, ni en introduisant diverses substances dans le milieu usuel à
base de lait. Les 250 générations observées sont restées intégralement
parthénogénétiques. Ce fait est d'autant plus intéressant qu'après cette
longue période aucun signe de décrépitude de l'espèce ne s'est mani-
festé, ni dans la taille des individus, ni dans leur degré de fertilité, ni
dans la durée de leur existence; 2° étant données les variations qui
s'observent dans le nombre des œufs pondus par un individu, et corré-
lativement dans la durée de son existence, ne pourrait-on isoler par
sélection une race caractérisée par une existence longue et une ponte
abondante? Une tentative a été faite en ce sens et la -sélection a été
poursuivie pendant 3 mois, sur 15 générations; aucune amélioration
n'a été obtenue. Proaies decipiens appartient donc à la catégorie des
organismes parthénogénétiques sur lesquels la sélection est inopérante;
3° serait-il possible, en modifiant le milieu où vit l'animal, de provoquer
dans ses cellules germinales des altérations durables, persistant après
— 430 —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 77
le retour dans le milieu normal. L'alcool a été choisi comme agent nocif;
les gouttes de culture où vivaient les animaux étaient maintenues dans
une atmosphère imprégnée de vapeurs d'alcool, à diverses tensions.
Au cours des 21 semaines que dura l'expérience, N. observa une réduc-
tion du nombre des œufs, sans que la durée moyenne de l'existence soit
raccourcie d'une manière appréciable; il n'y eut aucune progression
dans l'inton-ité de l'effet noté. Après retour au milieu normal, les orga-
nismes revinrent dès la troisième génération au taux de ponte habituel.
Ces constatations sont donc très diilérentes de celles faites par Stockard,
chez le Cobaye (altération persistante des facultés procréatrices) et se
rapprochent plutôt de celles de Pearl, sur la poule (diminution du
nombre des œufs fécondés, mais sans aucune altération de leurs facultés
de développement ni de leurs qualités intrinsèques). — A. Dalcq.
Shnll (F. A). — Le volume relatif du nojau cl le cycle reproiuclif chez
Hydatina senla. — Ce rotifère présente une alternance assez régulière
de reproduction sexuée et parthénogénétique. Or, R. Hertwig et ses
élèves ont cru jadis pouvoir expliquer ce phénomène par des variations
du rapport nucléoplasmique. Emise par Hertwig et Issakowitch,
à propos des œufs des Diphnides, sur des bases d'ailleurs plutôt spécu-
latives, cette idée fut confirmée par des observations de Papanicolau,
puis de Hartmann. Dans l'ensemble, les arguments ne sont p.îs con-
vainquants. S. s'est proposé d'examiner si Hydatina senla présente des
variations appréciables du rapport nucléoplasmique : 1° Chez les femelles
qui donnent des œufs d'où sortent des mâles; 2° au cours de l'existence
des individus (théories de c. s. minot sur la sénescence); 3° lorsque
l'élevage est fait dans un milieu qui augmente le nombre des miles.
L'étude a porté sur les oocytes, la paroi du tube digestif et la glande à
vitellus; le rapport nucléoplasmique a été établi en mesurant sur coupe
la plus grande surface de section du noyau et du cytoplasme; ce n'est là,
évidemment, qu'une méthode assez imparfaite. Elle sulïit à mettre en
évidence diverses variations du rapport nucléoplasmique dans les condi-
tions mentionnées plus haut. Mais ces variations ne se font pas dans le
même sens pour les trois organes étudiés, et l'on ne distingue aucune
relation entre elles et l'apparition des mâles dans le cycle de reproduc-
tion. En somme, les observations de S. établissent une série de faits
nouveaux, mais dont la signification est à rechercher; mais elles tendent
surtout à infirmer Ijs conceptions de Hertwig et de ses élèves. —
A. Dalcq.
Problèmes généraux de la sexualité.
Bascom (Kellog F.). — The interstitial cells of the gonads of caille wilh
esprcial référence lo their embryonic deuelopment and significance.
(Amer. Journ. of Anat., XXXI, n» 3, 38 p., 10 fig., 1923.) [78
Haldane (J. B. S). — Sex ratio and unisexual slerilily in hyhrid animais.
(Journ. of Genetics, XH, lOi-103, 1922.) [80
— 431 —
■^ L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Hartman (Cari R.) and Hamilton (William F.). — A case of Irue herma-
phrodism in ihe fowl, with remarks upon secondary sex characlers. (J.
of Exp. ZooL, XXXVI, no 1, 185-205, 192.2.) [80
Kolmer (W.) und Koppanyi (Th.)- — Ueber den Hoden von Pleurodeles
Wallli {Michah). (Anat. Anz., LVI, 410-415, 2 flg.) [80
Kopec (S.). — Physiological self-differenliaiion of Ihe wing-germs grafled
on caierpillars of Ihe opposite sex. (The Journal of expérimental Zoo-
lo^, XXXVI, 469-475, novembre 1922.) [78
Mrsic (Wilîielm). — Die Spdlbefruchlung und deren Einfhiss auf Entwi-
ckliing und Geschlechlsbildung, experimenlell nachgepriifl an der Regen-
boqcnforelle. (Arch. f. mikr. Anat. u. Entwmech., LXXXXVIII, 129-
209, 22 flg., 7 tableaux.) [79
Kopec (S.). — Auio -différenciation physiologique des ébauches d'ailes
greffées sur des chenilles du sexe opposé. — Si l'on greffe des disques
imaginaux d'ailes sur des chenilles [Lymantria dispar) du sexe opposé,
les ailes greffées se développent en nianifestant tous les caractères
sexuels de l'animal auquel elles ont été empruntées et non ceux du
spécimen sur lequel elles ont été transplantées. Le pigment des écailles
résulterait d'une modification du sang sous l'influence de substances
spécifiques contenues dans les cellules formatrices des écailles. —
Emile Guyénot.
Bascom (Kellog F.). — Les cellules interstitielles des gonades du taureau
et de la génisse, au point de vue spécial de leur développement embryon-
naire et de leur signification. — Sur la suggestion de Lillie, B. étudie
le développement des cellules interstitielles dans les deux sexe-s de Bos
taurus, afin d'éclairer la question de la production des free-martin et
de fournir une base morphologique à l'hypothèse émise par Lillie (1917),
à ce sujet. Lillie avait énoncé cette conclusion entre autres : il y a
pour la théorie hormonale de la genèse des free-martin une base solide
dans les faits connus sur l'époque de l'apparition des cellules intersti-
tielles dans le testicule et l'ovaire du porc. Cette conclusion suppose
que, dans les deux espèces, le développement des gonades est le même.
De l'examen d'une série très complète de testicules et d'ovaires s'éten-
dant depuis des embryons de 20 mm. de long jusqu'à des adultes, B.
tire les conclusions suivantes. Avant le stade de 30 mm,, bien que les
organes génitaux externes ne permettent pas de reconnaître le sexe,
le testicule peut être facilement distingué de l'ovaire. Au stade de
30 mm. il apparaît dans le testicule, au sein du tissu conjonctif qui
sépare les cordons sexuels, des cellules interstitielles bien définies par
leur taille, leur forme, l'aspect de leur noyau, l'abondance et le caractère
de leur cytoplasme, déjà semblables à celles des embryons plus âgés et
du taureau adulte, semblables aussi à celles qui paraîtront plus tard
dans l'ovaire; elles sont moins abondantes un peu avant et après la
naissance, que plus tôt ou plus tard. Pour l'ovaire, il faut attendre
jusqu'à 6 ou 8 semaines après la naissance pour y trouver de véritables
cellules interstitielles comparables à celles du testicule; elles apparais-
sent dans la thèque interne des follicules, principalement des follicules
— 'i32 —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 79
-atréliques chez la femelle adulte. Une revue (d'ailleurs assez incom-
plète) de l'état de nos connaissances sur l'apparition des cellules inters-
titielles dans les gonades mâle et femelle des diverses espèces de Mam-
mifères apprend que chez le mâle ces cellules existent dès le début de la
différenciation du testicule; les cellules interstitielles sont au contraire
un élément variable de l'ovaire, manquant chez la truie après le stade
de 35 mm., marquant chez la génisse jusqu'aux environs de la naissance,
existant chez le chat dans la vie embryonnaire et chez l'adulte.
L'auteur se demande en terminant quelle est la portée de tous ces
faits et de ceux qu'il a constatés sur la question de la relation entre les
-cellules interstitielles et les hormones sexuelles. Il se déclare partisan
de la sécrétion de ces hormones par les cellules interstitielles. Il examine
ensuite quelle base les faits observés par lui fournissent à l'hypothèse
émise par Lillie sur la genèse des free-marlin. Comme dans l'espèce
Bos îaurus, les sexes des gonades peuvent être reconnus dès le stade de
25 mm., c'est-à-dire avant que les cellules interstitielles aient apparu,
ces cellules ne peuvent, contrairement à Lipschutz (1919), déterminer
le sexe. Le plus jeune free-marlin examiné par Lillie (1922), mesurait
35 mm. et présentait un ovaire déjà modifié dans le sens mâle, influencé
déjà par conséquent par l'hormone produite par son jumeau mâle et
lui parvenant grâce aux communications vasculaires établies entre les
deux jumeaux. Or, les observations de B. établissent que c'est au stade
de 30 mm. qu'effectivement paraissent dans le testicule les cellules inters-
titielles productrices d'hormone. Celles de l'ovaire, par contre, ne se
développent que trop tard pour affecter le mâle jumeau du free-marlin^
dans le sens femelle. [Les observations de l'auteur établissent en effet
une chronologie de l'apparition des cellules interstitielles tout à fait
favorable à l'hypothèse de Lillie; mais cette chronologie aurait bien
plus de valeur si B, au lieu d'identifier les cellules interstitielles à l'aide
-de caractères morphologiques extérieurs tels que peuvent les fournir
les méthodes de Mallory et autres, s'était appliqué à rechercher le début
du fonctionnement des cellules interstitielles, en caractérisant leur
produit de sécrétion]. — A. Prenant.
Mrsîc (Wilhelm). — La fécondation tardive el son influence sur le
développement et la délerminalion du sexe. Elude expérimentale d'après
la Truite arc-en-ciel. — On sait, chez les Grenouilles, par les travaux
de R. Hertwig, de Kuschakewitsch et de Eydmanns, que la maturité
exagérée des ovules modifie la proportion des sexes au bénéfice du sexe
mâle. M- a repris cette question sur la Truite. Sur quatre femelles, il
prélève, à la maturité, à peu près le quart des œufs, et les féconde;
il procède de même 5 jours après, à l'aide des mêmes femelles et du
même mâle, puis de même encore au bout de 6 jours, puis de 8 jours.
Il a ainsi des lots fécondés, les uns à maturité, les autres avec un retard
de plus en plus grand. L'excès de maturité amène, et de façon d'autant
plus marquée qu'il est plus considérable, un certain nombre de parti-
cularités : mortalité plus grande des produits, incapacité de nombreux
œufs à être fécondés, croissance d'abord favorisée, puis retardée, pour-
centage élevé des malformations (torsions de la colonne vertébrale,
malformations oculaires, malformations des nageoires, raccourcissement
de l'opercule,... etc.). Normalement, chez la Truite arc-en-ciel, la
première ébauche des gonades est indifférente; puis, chez tous les
individus, les organes génitaux semblent évoluer en direction femelle,
— 4i3 —
80 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
aboutissant à de volumineuses cellules germinales oviformes; c'est assez
tardivement que, chez 50 % des jeunes Poissons, les cellules germinales
se multiplient activement, et que la gonade prend peu à peu, de l'arrière
à l'avant, l'aspect d'un testicule; chez l'autre moitié des individus, le
caractère ovarien se fixe et se précise. Dans les cultures à partir d'œufs
trop mûrs, le début du développement se passe de la mâme façon; mais,
tardivement, une certaine proportion des Poissons de tendance femelle
change de direction d'évolution : les cellules oviformes dégénèrent et
les gonades passent à la tcndmce mâle.
Ces faits prouvent, selon M , que la maturité exagérée n'alTecte pas
immédiatement les chromosomes, mais le plasmi des ovules; sinon les
sexes ne pourraient pas se développer normalemtni au début : M admet,
en eflet, avec R. îIertwig, l'importance prépondérr.nte de la formule
chromosomiale, et plus précisément de l'hélérochromosome, dans la
détermination du sexe. La modification c\ t( platmique en question est
vraibtmblsblc m( ni due à des troubles de nutriti( n, peut-être à la résorp-
tion de certaines substances ovulaires; l'influence de la maturité exagérée
se ramène dcnc au cas plus général des influences trophiques sur la
détermination du sexe. Comme les recherches récentes indiquent que
la maturité exrgéiée favorise le sexe hélércgjmète, l'auteur suppose
que chez la Truite arc-en-ciel le sexe hétér(gumète est le sexe mâle,
mais il ne cherche pas à vérifier cette hypothèse. — M. Prenant.
Kolmer (W) et Koppanyi (Th.). — Sur le lesliciile de Pleuroieles
Wallli (Michah). — Le testicule du Triton Plewoleles Walili prén'nte à
ses deux pôles un corps jaune volumineux et saillant, formé de véritables
cellules inlerstilielles d'origine conjonctive. Or, chez les Urodèles le
corps jaune, qu;nd il existe, est en général d'origine sertolicnne. Il y a
là substitution, dtns une même fonction, de tissus diflércnts. A remar-
quer que rorg;ine est nettement individualisé, et se prêterait peut-être
à l'expérimentation opératoire. Sur 8 animaux, les auteurs ont, de plus,
trouvé deux fois dcns le testicule des « ovules primordiaux », mais ils
ne peuvent dire s'il s'agit d'hermaphroditismc ou de spermatides géantes.
M. Prenant.
Hartmann (C R ) et Hamllton (W. F.). — Un cas d'hermaphrodisme
vrai chez la poule, avec quelques remarques co-icerninl les caractères sexuels
secondaires. — L'oiseau étudié s'est en général comporté comme une
poule; une fois dans sa vie il a même pondu un œuf, d'ailleurs mal
formé. Son plumage était celui d'une poule, mais il avait d'autre part
une crête très dé/eloppée, des barbillons énormes et un éperon à la
patte droite; son port était celui d'un coq. A l'autopsie, on a trouvé
du côté gauche un ovotestis, un oviducte et un canal déférent; du côté
droit un testicule, dont les tubes contenaient des spermatozoïdes mûrs,
une sorte d'épididyme et un canal déférent. Les auteurs rapprochent
ce cas des observations analogues faites tant chez les Oiseaux que chez
les Mammifères et concluent à la réalité d'une fonction endocrine des
glandes génitales. — A. Dalco.
Haldane (J. B S ). — Proporlion des sexes eî stérililé unisexuelle chez
les hybrides d'espèces animales. — On a parfois remarqué que le croise-
ment entre animaux d'espèces différentes produit une descendance
de laquelle l'un des sexes est exclu ou bien n'est représenté que par un
petit nombre d'individus, qui sont alors stériles. Doncaster observa
— 434 —
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE 81
•que c'est généralement la femelle qui fait défaut, mais les conclusions
de H. montrent que cela n'est pas toujours le cas. Des modifications
dans la proportion rationnelle des deux sexes ainsi que des exemples de
stérilité unisexuelle ont été observés par plusieurs auteurs dans des
croisements d'Oiseaux, de Papillons, de Diptères, de Mammifères et de
Cladocères. H. a rassemblé les documents fournis, à ce sujet, par les
expériences des auteurs et en déduit que lorsque, dans la F^ d'un croi-
sement entre deux espèces animales, ou entre deux races, l'un des sexes
manque, ou est rare, et dans ce cas stérile, ce sexe est le sexe hétéro-
:zygote. — Arnold Pictet.
Reproduction asexuée. — Régénération. — Greffe.
Suchanan (J. William). — The Control of Hcad formation in Planaria
by means of anesthœlics. (J. of Exp. Zool., XXXVI, 1-49, 1922.)
[83
Cole (William H.). — The iransplanlalion of skin in frog tadpoles, wilh
spécial référence lo ihe adjusmenl of grafls ouer cyes, and lo Ihe local
specificity of inlegaments. (J. of Exp. Zool., XXXV, n» 4, 353-421,
1922.) [91
Debaisieux (Paul). — Note sur deux Coccidies des Mollusques. (La Cellule,
XXXII, 231-247, 1 pi., 1922.) [82
Detwiler (S. R.). — Experimenls on Ihe Iransplanlalion of Limbs in Ambly-
sloma. Furlher observations on peripheral nerve conneclions. (J.of Exp.
Zool., XXXV, no 2, 115-163, 1922.) [86
Hédon (L. V.). — Effets de la suppression temporaire de la fonction d'une
greffe pancréatique chez un chien dépancréaté. (Arch. Int. Physiol.,
XXI, 1, 8-14, 1 fig., 1923.) [92
Olmsted (J. M D.). — The rôle of the nervous System in the régénération
of polyclad Turbellaria. (J. of Exp. Zool., XXXVI, n" 1, 49-57, 1922.)
[85
Perfiljew (P.). — Ueber den Mechanismus der Aulotomie bel den Larven
einiger Libellen. (Arch. f. mikr. Anat. u. Entwmech , LXXXXVIII,
283-291, 3 fig.) [85
Przibram (Hans). — Aulophoric transplantation, ils Iheory and practise.
(Amer. Natur., LVI, 548-559, 1922.) [91
Schaxel (J.). — ■ Untersuchungen iiber die Formbildung der Tiere. I.
Auffassungen und Erscheinungen der Régénération. (Schaxels Arb.
a. d. Geb. d. exper. Biol., H. 1, 100 p., .30 fig.) ' [82
Strong (Leonell C). — A genetic analysis of the factors underlying suscep-
tibilily to Iransplanlable tumors. (J. of Exp. Zool., XXXVI, n° 1,
67-135, 1922.) [88
ANN. niOL. — T. III, FASC. 4 (1922-1923)
sa L'ANNÉE BIOLOGIC)lIE
Taube (Ervin). — Uebcr die hislologischen Vorgànge bel der Régénération
von Trilonen mit Beleiligiing ortsfremder Haut. (Arch. f. mikr. Anat.
u. Entwmech., LXXXXVILI, 98-120, 19 fig-.) [85"
Wieman (H. L.). — The ef.fecl of îransplanling a portion af Ihe neural
tube of Ambhjsloma fo a position al riglit angle lo Ihe normal. (J. of
Exp. Zool., XXXV, no 2, 163-189, 1922.) [90-'
Debaisieux (Paul). — Noie sur deux Coccidies des Mollusques : Pseu-
doklossia patellse et P. Chilonis. — Les Coccidies dont il s'agit se trouvent
dans l'hépatopancréas et le tube digestif de la Patelle et de VAcanlho-
chiles fascicularis. Elles ne semblent pas avoir de période de schizogonie-
plasmodiale, mais on y rencontre une multiplication agame de tropho-
zoïtes. Et les produits de cette multiplication peuvent quitter les cellules
hôtes et infecter d'autres cellules, ou donner des macrogamètes et des
microgamètes qui, eux aussi, se libèrent des cellules hôtes et sont expulsés
du corps de l'hôte. La fécondation et la sporulation semblent se produire-
hors de ce dernier. — A. Lécaillon.
Schaxel (Juluis). — Recherches sur la morphogénie des animaux. Pre-
mière partie : théories et phénomènes de ta régénération. — Par ce volume,
Sch. inaugure une série d'ouvrages sur la Biologie expérimentale. Après
avoir élucidé la notion de la régénération, il passe aux expériences,
qu'il a faites sur l'Axolotl; ces expériences ont porté sur l'œuf fécondé,
les blastomères, les cellules prédestinées à former les tissus primordiaux
ou les différents organes, les larves de différents âges, les formes néoté- '
niques et enfln les Amblystomes métamorphosées. Si, au stade de deux
blastomères, l'on empêche Tune d'elles de se diviser en la maintenant
toutefois en place, l'on obtient un hemiembryo lateralis; en isolant les
blastomères au stade de deux, on obtient des embryons entiers bien
proportionnés, mais moitié moins grands qu'un embryon normal. Si
on enlève les cellules destinées à former un tissu primordial, celui-ci ne
se forme plus et il en résulte uae atypie durable, dans laquelle manquent
pour toujours certains organes et tissus. C'est à partir du moment où les
cellules se multiplient par division et une croissance par augmentation
de masse, suivie de différenciations spécifiques, a lieu, que l'enlèvement
d'une partie n'est plus «ne perte irréparable, mais donne lieu à d'autre*
processus qui sont l'objet de cette étude. Une excision de la peau est
suivie d'une formation d'une nouvelle peau, caractérisée par le manque
de glandes, une structarti atypique du tissu conjonctif, le manque de
cellules sensorielles et de terminaisons nerveuses. Dans la queue régé-
nérée, la distribution des vaisseaux sanguins est atypique. L'excision
de la rate jusqu'aux 2/3 de son volume est suivie de régénération.
L'enlèvement du foie jusqu'à la moitié est compensé par une croissance
plus vive des parties restantes. Les membres régénèrent d'autant plus
vite qu'ils sont amputés plus près du corps et la régénération est d'au-
tant plus lente et plus atypique, que la section a été plus éloignée du
corps. Les parties régénérées atypiques, si elles sont amputées en un
endroit plus proximai qu'à la section précédente, sont remplacées par
des membres moins atypiq^ies; amputées en un endroit plus distal, elles
sant remplacées par un membre aussi atypique que le précédent. La
~ 'i3G —
REPRODUCTION ASEXUÉE — RÉGÉNÉRATION — GREFl'E 83
formation nouvelle dépend toujours de ee qui reste. Les lois de la régé-
nération de l'œil sont moins claires. Après excision partielle de l'œil, une
régénération a encore lieu quand toutes les parties antérieures ainsi
que le corps ciliaire sont enlevés, mais que la pars ciliaris de la rétine
reste intacte; de même, après excision des parties intérieures, avec la
rétine, à condition que la pars ciliaris reste. L'énucléation totale de
l'œil n'est pas suivie de régénération. L'exarticulation d'un membre
à la ceinture donne lieu à une régénération moins atypique que l'ampu-
tation. Ces atypies, après exarticulation, consistent en polydactylie,
improportionnalité des membres, répartition atypique des vaisseaux
sanguins. L'extrémité postérieure régénère moins atypiquement que
l'extrémité antérieure. Après extirpation de la ceinture, deux cas se
présentent. Si la blessure se cicatrise vite, aucune régénération n'a lieu.
Si la blessure reste ouverte, une régénération atypique a lieu. Sch. tire
de ses expériences cette conclusion que la régénération n'est pas une
réparation de ce qui a été perdu, qu'il ne s'agit pas là d'une tendance
régulatrice de l'organisme à revenir à sa norme, mais que l'enlèvement
d'une partie du corps donne lieu à une formation nouvelle dont l'orga-
nisation et la différenciation dépendent des potentialités de la partie
restante. La formation nouvelle est toujours plus ou moins atypique et
Sch. croit qu'une régulation sous la forme du u retour à la norme » par
voie atypique n'existe pas. D'après lui, la régénération n'est pas un
problème spécial, mais elle est comprise dans le problème de l'organi-
sation et la différenciation. — L. Brecher.
Buchanan (J. W.). — Effets régulateurs des aneslhésiques sur la régé-
nération de la tête chez les Planaires. — On sait que, d'après les conceptions
de Child, il existe chez les Planaires une sorte de hiérarchie physiolo-
gique dans le métabolisme des diverses régions du corps, suivant le
niveau de l'axe longitudinal auquel elles appartiennent. Lorsqu'on
isole un fragment de l'individu par deux traits de section perpendiculaire
à l'axe longitudinal, et que la tranche antérieure de ce fragment régénère
une extrémité céphalique plus ou moins typique, on observe un pro-
cessus que l'on peut considérer comme la résultante de deux facteurs
distincts : d'une part, le métabolisme propre des cellules de la tranche
antérieure; d'autre part, celui du restant de ce même fragment. En
effet, les cellules qui garnissent la tranche antérieure étaient, avant la
section, soumises à des influences émanant tant des tissus situés en
avant d'elles que de ceux qui leur font immédiatement suite; ce sont
ces corrélations fonctiomielles qui les maintenaient dans l'état de
différenciation où elles, se trouvent normalement. L'ablation de l'extré-
mité antérieure place donc les cellules de la tranche antérieure dans
des conditions nouvelles. Elle les libère des excitations que leur envoyait
toute la partie haute de l'axe physiologique, et tend donc à les ramener
à un état indiflérencié, à leur permettre de recouvrer les potentialités
générales des cellules de l'espèce et, par conséquent, à les mettre sur la
voie de la régénération. Mais, d'autre part, il faut considérer que ces
cellules restent soumises aux excitations venant de la masse du frag-
ment auquel elles adhèrent; la persistance de ces corrélatioas émanant
de la partie haférieure de l'axe physiologique tendra, au contraire, à
maintenir en état de différenciation les cellules de la tranche libre.
On en arrive am-^i à imaginer un certain antagonisme entre les facultés
de régénération dues à l'activité prt^pre des cellules de la tranche anté-
- Yô7 —
84 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
rieure du fragment isolé et le métabolisme total de ce fragment, en
faisant abstraction des cellules qui le délimitent en avant. Plus celui-ci
est modéré, moins il s'opposera à la dédifïérenciation des cellules de la
tranche antérieure, plus grandes seront les chances de régénération de
l'extrémité céphalique, plus parfaite sera cette régénération. Telle est
l'idée directrice dont B. s'est proposé de fournir une nouvelle démons-
tration expérimentale en soumettant des fragments de Planaria dorolo-
cephala à l'action de divers anesthésiques : chlorétone, chloroforme,
hydrate de chloral, éther, alcool éthylique. Pour pouvoir apprécier la
valeur des résultats obtenus, il est nécessaire, surtout lorsqu'il s'agit
d'un problème aussi délicat, de connaître la méthode employée. En
voici les grandes lignes : deux modes d'expérience ont été adoptés;
dans une série, celle dont les résultats sont le plus complètement exposés
dans ce mémoire, les fragments ont été soumis pendant quelques heures
seulement, tout de suite après la section, à une solution relativement
concentrée des divers anesthésiques; dans l'autre, ils ont été placés
à demeure dans des solutions très diluées des mêmes substances. Il faut
signaler aussi que la notion même de l'axe physiologique suppose des
différences notables de métabolisme, suivant le niveau du corps où le
fragment est prélevé; d'où la nécessité d'examiner les effets des anes-
thésiques sur des fragments provenant de trois régions distinctes (région
immédiatement postérieure à la tête, région moyenne du corps, région
précaudale), en s'efforçant, pour autant que le matériel le permette, de
ne comparer que des fragments équivalents entre eux. Cela posé, quelles
observations peut-on recueillir au sujet du problème posé? En ce qui
concerne le degré de « stimulation » du fragment total, on peut l'appré-
cier en dosant sa consommation d'oxygène; mais il est évidemment néces-
saire d'opérer sur une masse de tissu assez considérable; et comme il
serait illusoire de vouloir apprécier des différences entre les fragments
prélevés aux divers niveaux, cette partie du travail se ramène à com-
parer la consommation d'oxygène réalisée par des masses comparables
de fragments placés, d'une part, dans l'eau pure, d'autre part, dans les
divers anesthésiques; des dosages (méthode de Winkler) ont été faits
à intervalles réguliers, de manière à suivre l'évolution du processus.
Quant au degré de « stimulation » de la tranche antérieure, il ne peuL
s'agir de le soumettre à un dosage quelconque. On le mesure d'après
la proportion de têtes qui se sont régénérées au bout d'un temps donné,
en tenant compte de la perfection du processus (type tératomorphique,
tératophtalmique, etc.). Signalons enfin que, pour des raisons techniques,
et notamment parce qu'il faut éviter toute manipulation accessoire des
fragments, capable de causer par elle-même une stimulation, la statis-
tique de la fréquence de régénération n'a pu être faite sur le même
matériel que les dosages d'oxygène; ce sont là, cependant, les données
que B. se propose de rapprocher et de comparer. Passons aux résultats :
ils sont assez complexes; les anesthésiques étudiés n'agissent pas d'une
manière univoque; leurs effets varient suivant la concentration utilisée,
le temps de séjour dans la solution. Néanmoins, un fait remarquable se
dégage de l'ensemble des observations : c'est que, dans la plupart des
expériences, la fréquence de régénération est modifiée en sens opposé,
après séjour dans les anesthésiques, suivant le niveau d'où provient le
fragment. En général, elle est diminuée pour les fragmeiits antérieurs,
tandis qu'elle est augmentée pour les postérieurs. B. insiste sur le fait
que de telles différences ne sont explicables que si l'on admet l'exis-
— 438 —
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE 85
tence du gradient physiologique. Que donnent, d'autre part, les dosages
d'oxygène? La consommation d'02 augmente progressivement pour les
fragments placés à demeure dans les solutions diluées, fait que B. se
borne pour le moment à signaler; mais lorsqu'on ne laisse agir l'anes-
thésique que pendant un court laps de temps, on supprime l'accrois-
sement notable des oxydations qui s'observe toujours, en milieu normal,
à la suite de la section. Toutefois, l'alcool produit des effets différents; il
augmente le taux des oxydations; mais il semble que ce soit dû à l'oxyda-
tion de l'alcool lui-même au sein des tissus. Ce cas mis à part, on peut
dire que d'une manière générale un court séjour du fragment dans les
anesthésiques, tout de suite après leur isolement, atténue la stimulation
qui s'y éveillerait en milieu normal. D'après la théorie, il devrait donc
en résulter une augmentation de la fréquence de régénération. Il n'en
est ainsi que dans certains cas, et surtout pour les fragments postérieurs.
Force est donc d'admettre qu'un phénomène intercurrent joue égale-
ment son rôle. B. suppose, ce qui est d'ailleurs légitime, que les cellules
de la tranche antérieure peuvent aussi, dans certaines conditions de
concentration et de durée, subir l'influence déprimante des anesthé-
siques. Et il arrive ainsi, par une analyse détaillée, à donner une inter-
prétation cohérente [mais qui paraît parfois spécieuse] des faits observés.
En somme ceux-ci forment une gamme, dont certains termes — ceux
où les anesthésiques atténuent la stimulation du fragment dans son
ensemble — confirment pleinement la théorie; les autres sont dus à une
action trop brutale ou trop prolongée des mêmes anesthésiques, qui
atteignent alors dans leur vitalité les cellules qui devraient assurer la
régénération. — A. Dalcq.
Olmsted (J. M. D.). — Le rôle du sijslème nerveux dans la régénération
des Turbellariés Polyclades. — Ces observations, faites sur Planocera
californica, Phylloplana lilloricola et Leploplana Laxicola confirment
la nécessité des ganglions céphaliques pour que la régénération se fasse
normalement. — A. Dalco.
Taube (Ervin). — Sur les processus hislologiques de la régénération chez
les Tritons, avec participation de peau transplantée d'une autre région. — ■
Dans ses expériences les plus démonstratives, dites par lui expériences
on « manchette », T. dénude une partie annulaire de la patte d'un Triton,
puis transplante dans cette région primitivement pigmentée de méla-
nine la peau rouge du ventre d'un autre Triton, de même espèce ou non.
Sauf certaines greffes hétéroplastiques (peau d'alpestris sur patte de
taeniatus), la greffe prospère en général. Au bout d'un temps plus ou
moins long, T. ampute l'extrémité de la patte au niveau de la man-
chette, de façon que la peau située au contact de la plaie soit la peau
transplantée. C'est elle qui constitue le régénérât, et dans les greffes
hétéroplastiques on arrive ainsi à constituer des chimères périclinales.
Les processus histologiques n'offrent rien de très particulier. — - M. Pre-
^^\^■T.
Perîiljew (P.). — Sur le mécanisme de Vaulolomie des branchies chez
les larves de quelques Odonates. — Les larves des Agrionides, qui sont
pourvues de lamelles branchiales externes et postérieures, peuvent les
autotomiser, à l'état jeune surtout; l'autotomie peut être provoquée,
soit par l'éther, soit lorsqu'on saisit l'animal par ces lamelles. P. étudie
— «9 —
86 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
ici le dispositif anatomique et le mécanisme de l'autotomie. La base de
chaque lamelle présente un anneau où la chitine a des caractères parti-
culiers : au lieu d'être formée, comme sur le reste du corps, des trois
couches habituelles, elle est constituée entièrement par la couche externe,
incolore et fragile, qui est très épaissie à cet endroit aux dépens des
autres; à ce niveau se place une sorte de diaphragme, mi-musculaire,
mi-épithélial, qui ne laisse passer du corps à la branchie qu'un tronc
trachéen et une lacune lymphatique. L'autotomie se fait par contraction
brusque des flbres musculaires transversales, qui brisent l'anneau
chitineux, point de moindre résistance, et en même temps obturent
trachée et espace lymphatique. Le dispositif est assez analogue, mais
non pas identique, à ceux qui ont été décrits chez d'autres Insectes, à
la base des pattes (Embiides, Phasmides). — M. Prenant.
Detwiler (S. R.). — Expériences de iransplanlation des membres chez
VAmblijslome. — Lorsque l'on étudie le développement du bourgeon
d'un membre antérieur, il semble que la formation du plexus brachial
s'explique d'elle-même par le nombre de segments sur lesquels s'étend
la première ébauche du membre. Mais depuis longtemps, Furbringer
a montré que la composition segmentaire du plexus peut varier dans
certains cas exceptionnels, sans que les nerfs issus de ce plexus soient
modifiés. Chez les Anoures, Braus, puis Harrison ont constaté que
si l'on transplante le bourgeon du membre à quelque distance en avant
ou en arrière de son implantation normale, elle recevra son innervation
des nerfs correspondants aux myo tomes en face desquels elle est greffée;
on pouvait donc supposer que les variations signalées par Furbringer,
dépendaient simplement de l'étendue ou de la situation de la première
ébauche du membre. Mais ces expériences étaient nécessairement faites,
chez les Anoures, à un stade où les trajets des nerfs sont déjà diffé-
renciés; en préparant le nid du greffon, les auteurs cités sectionnaient
ou blessaient les nerfs moteurs périphériques de la région, et ceux-ci
devaient naturellement, en se régénérant, pénétrer dans le bourgeon
de membre inséré en cet endroit. Les nouvelles recherches de D. sur
l'Amblystome tendent à montrer que les corrélations entre les nerfs
du plexus et le bourgeon du membre sont plus étroites qu'on n'aurait
pu le penser, et qu'il existe entre eux une sorte d'attraction mutuelle.
Chez cette espèce, le bourgeon du membre se dessine à un stade très
précoce, bien avant que les flbres motrices aient atteint les éléments
musculaires auxquels elles sont destinées. Le déplacement expérimental
de ce bourgeon pourra donc nous renseigner sur la nature des facteurs
qui dirigent le trajet normal de ces flbres. Dans un précédent mémoire,
D. a établi que si l'on déplace le bourgeon de membre de plusieurs
segments en arrière, les rameaux ventraux des S", 4^ et 5^ segments
cervicaux qui constituent normalement le plexus brachial peuvent
assumer un nouveau trajet d'avant en arrière, jusq^u'à ce qu'ils rencon-
trent le bourgeon du membre et y pénètrent; ainsi, malgré sa situation
anormale, le membre antérieur peut avoir un plexus brachial dont la
constitution n'est guère modifiée. Cependant, on pouvait invoquer ici
l'élongation caudo-ventrale des myotomes, dans les interstices desquels
les fibres nerveuses n'avaient qu'à cheminer pour atteindre le greffon;
encore le fait qu'elles pénétraient dans celui-ci semblait-il nettement
témoigner d'une affinité définie entre les nerfs et les muscles du membre.
C'est pour préciser la signification de ces phénomènes que D. a réalisé
— i'iO —
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE SU
la contre-fparlie de ses premières expériences; il transplante certte fois
le bourgeon de membre, dès quil se dessine, eaa avant de sa situation
normale, c'est-à-dire en pleine région branchiale. Quelques essais furent
faits en déplaçant 1« bourgeon de l'étendue de 2 somitcs, c'est-à-dire
en le substituant au 3^ renflement branchial; mais dans ce cas, ou bien
le greffon recule vt'rs son implantation normale, ou bien l'énergique
prolifération de l'épiblaste branchial l'étouffé on quelque sorte. Il est
donc nécessaire de reporter le bourgeon du membre en avant du 1 ^r somite
en lieu et place des 3 renflements branchiaux aii«sl complètement
excisés que possible. Malgré tout, l'épiblaste voisin régénère toujours
plus ou moins les branchies externes; il fait quelque peu reculer le
greffon, ou bien entoure sa base, immobilise le bras par des adhér^ences,
provoque des tarsiens diverses de la racine du membre et détermine
des anomalies variées de l'extrémité. Bref, en raison des potentialités
très marquées d'auto-différenciation de l'épiblaste branchial, un conflit
se produit toujours entre les branchies externes et le membre inséré
dans ces tissus. Il est donc tout à fait exceptionnel que celui-ci récupère
^a motilité normale et, à ce point de vue, le résultat, comparé à celvii que
donnent les transplantations postérieures, est nettement inférieur ; mais
ainsi que le montre l'étude anatomique de chaque animal opéré, cela
tient uniquement aux causes générales que je viens de citer, à l'imper-
fection de la ceinture scapulaire et des muscles scapulo-huméraux, et
non pas à l'innervation elle-même. Or, c'est la manière dont le plexus
nerveux est constitué qui fait tout l'intérêt de ces expériences. Alors
qu'au moment où il acquiert ses eonnexions nerveuses, le bourgeon est
situé un peu en avant du l<^r somite, le l^"^ nerf eervical vn reste tott-
joiu"s indépendant; il se rend dans ceux des muscles hypobranchiaux
ciue l'intervention a laissé subsister. Le 2^ nerf cervical est lui toujours
détourné de son affectation hypobranchiale habituelle [D. a-t-il attaché
à ce fait toute l'attention qu'il mérite?] et son rameau ventral prend
régulièrement part à la formation du plexus. Celui-ci est complété par
les rameaux ventraux des 3^ et 4^ segments cervicaux. Il est remar-
quable de voir que ceux-ci, composants normaux du plexus brachial,
suivent d'abord, dans toute leur partie proximale leur trajet normal,
puis s'infléchissent en avant pour rejoindre le tronc issu du 2" nerf
cervical. D. voit dans cette disposition une indication décisive de ce
qu'il existe bien entre les nerfs des différents segments médullaires et
les muscles auxquels ils sont normalement destinés un certain degré
de spécificité; il ne peut s'agir d'une spécificité étroite, car D. a pu
obtenir parfois un plexus brachial entièrement constitué par des nerfs
de la musculature abdominale; mais il y aurait une certaine « préfé-
rence ». Il apparaît ainsi que l'odogénèse des nerfs moteurs n'est pas
régie par des facteurs purement mécaniques. Ouelle est la nature des
stimuli qui interviennent? Si l'on tient compte de la brièveté des dis-
tances qui séparent le système nerveux central du muscle au moraenit
<3ù se fixent les connexions, il n'est pas déraisonnable d'admettre que
des chemotactismes ou des galvanotactismes puissent régir cette « prefe-
rential selectivity » qui semble exister entre les organes périphériques
et le système nerveux central du jeune embryon. D. suggère donc à ee
sujet une explication électrochimique analogue à celle qu'a imaginée
Ariens Kappers pour la polarisation dynamique du neurone. [On peut
se demander si la déviation des rameaux ventraux du 3" et du 4'' nerf
«ervicai n'est pas due au tiraillement que 1q 2® nerf, engagé directement
— 441 —
88 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
dans le bourgeon, exerce sur eux par les rameaux anastomotiques qui
l'unissent aux nerfs suivants, que l'intervention a précisément libérés
de tout point d'attache. L'exclusion de toute interprétation mécanique-
ne me paraît pas aussi certaine que l'affirme D.] — A. Dalcq.
Strong (Leonell Cj. — Recherche analytique des fadeurs génétiques
qui règlent la susceptibilité à l'égard des tumeurs transplantables. —
Beaucoup des travaux consacrés au rôle de l'hérédité dans la trans-
mission expérimentale des tumeurs n'ont pas assez tenu compte de la
nécessité d'utiliser des animaux de race parfaitement pure. C'est pour-
quoi l'auteur a cru devoir reprendre l'étude de cette importante ques-
tion en utilisant des races de souris d'une remarquable homogénéité.
L'une, dite race brun clair, a présenté spontanément deux cas d'adéno-
carcinome de la glande mammaire; ces tumeurs (A et B), histologique-
ment identiques, ont fourni, grâce à des inoculations en série, l'occasion
de nombreuses observations; elles « prennent » dans 100 % des greffes
faites sur la race brun clair, qui est donc éminemment susceptible.
Une autre race, dite race albinos, est au contraire tout à fait réfrac-
taire à la grefTe de ces mêmes tumeurs A et B. Fait remarquable, les
hybrides de l'^ génération obtenus par croisement de ces deux races,
réalisent un milieu plus favorable encore à la prolifération des tumeurs A
et B que ne l'est la race brun clair; la croissance des nodules inoculés
y est beaucoup plus rapide. Ce fait peut être dû au phénomène dit
d'hétérosis ou vigueur accrue par l'hybridation; il peut aussi indiquer,
d'après S., que la croissance d'une tumeur est liée au nombre de facteurs
génétiques engagés dans la réaction. L'étude de ce problème est actuel-
lement en cours; mais avant de l'aborder, l'auteur a dû examiner une
série de questions relatives aux potentialités des tumeurs A et B, à
l'existence de rythmes de croissance, à la possibilité d'une adaptation
entre la tumeur et l'hôte, à l'influence de l'âge et du sexe des animaux
inoculés. Cette étude préliminaire, qui fait l'objet du présent mémoire,
a été réalisée par inoculation à des souris sauvages capturées au nid
dans un rayon peu étendu, et qui fournissent des élevages extrêmement
homogènes. La méthode d'investigation était la suivante : le fragment
de tumeur était inoculé à l'aide d'un trocard dans le tissu sous-cutané
de la région axillaire; à intervalles réguliers, les dimensions du nodule
étaient appréciées par palpation, et S. en déduisait leur poids approxi-
matif par comparaison avec une série de tumeurs-types pesées après
extirpation. Cette méthode, qui n'est certes pas d'une grande rigueur,
suffît cependant à apprécier s'il y a croissance, résorption ou simple-
ment statu quo du nodule greffé; elle permet donc, surtout si l'on étudie
un grand nombre d'animaux et si l'on tient compte de l'erreur probable
(une différence donnée entre deux cas est reconnue valable et signifi-
cative si elle dépasse 5 fois l'erreur probable) de dresser des courbes
de susceptibilité, basées sur le % de réactions positives, lors de chaque
examen. Cela posé, il s'agissait tout d'abord de savoir si les deux tumeurs,
histologiquement identiques, déterminent sur un même « hôte » les
mêmes réactions; en les inoculant à des souris sauvages de race pure,
on constate que pour toutes deux le % des réactions positives diminue
progressivement, pour arriver, après 6 à 8 semaines, à la résorption
complète des nodules injectés; cette race de souris sauvages est donc
non susceptible tant à A qu'à B. Cependant, le % de réactions positives
est toujours plus élevé avec B qu'avec A. Ainsi, suivant la conception
^ 442 —
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE. 8D
do Child, l'identité morphologique des cellules n'entraîne pas forcé-
ment l'identité des réactions physiologiques. On peut supposer que
cette différence est liée à des facteurs génétiques, et c'est à définir
ceux-ci que S. consacre ses efforts. Toujours à titre préliminaire, il est
utile de constater à quel point les réactions fournies par ces tumeurs
sont constantes; pour B, les résultats sont d'une uniformité parfaite;
pour A, une seule exception s'est présentée; dans l'expérience N [dont
on souhaiterait un protocole plus explicite], le nodule greffé a présenté
une croissance progressive que l'auteur attribue à un changement
interne des potentialités de la tumeur, événement comparable à une
mutation dans le règne végétal; mais à part ce cas unique, des centaines
d'inoculations ont été faites chez la souris sauvage sans que l'on puisse
noter ni croissance progressive, ni fluctuations rythmiques dans la
prolifération; et cependant, les cellules des deux adénocarcinomes ont
constamment conservé toute leur vitalité, ainsi qu'en témoigne la réus-
site des inoculations faites périodiquement sur hôte albinos susceptible
(100 % -t-); en somme, si l'on fait abstraction de l'expérience N, les
deux tumeurs A et B ne diffèrent que par leur énergie de prolifération;
les deux courbes sont remarquablement parallèles, B dominant toujours
A. Envisageons maintenant l'influence de l'âge des individus sur leur
susceptibilité à l'égard de ces tumeurs. S- a, dans ce but, réparti les
animaux en cinq groupes : 1° de 0 à 3 semaines (enfance); 2o de 4 à
7 semaines (puberté); 3° de 7 semaines à 3 mois (adolescence); 4» de
3 mois et plus (âge adulte); 5° animaux montrant des signes de séni-
lité. Les groupes 2, 3 et 4 donnent sensiblement les mêmes réactions.
Mais les âges extrêmes se caractérisent par une susceptibilité nettement
plus grande, tant pour A que pour B! Reprenant une idée déjà suggérée
par LiTTLE, S. est donc conduit à établir un rapprochement entre le
degré de susceptibilité à la tumeur et l'évolution des glandes génitales.
Ainsi cette race essentiellement non susceptible ne réagit comme telle
qu'à partir du moment où les gonades entrent en activité jusqu'à celui
où survient l'épuisement sénile. Mais s'agit-il là d'un phénomène commun
aux deux sexes, ou bien l'ovaire et le testicule exercent-ils chacun une
influence spécifique? Il ne le semble pas. Les faits observés par S. mon-
trent qu'il n'y a entre les sexes d'autres différences que celles imputables
aux particularités chronologiques de l'évolution des glandes génitales;
c'est ainsi que chez les cf, où la puberté est plus tardive que chez les Ç,
il y a une plus longue période initiale de susceptibilité relative; plus
tard, les premiers signes de la sénilité surviennent en premier lieu chez
le cf, d'où nouvelle période de susceptibilité relative; de sorte qu'en
totalisant les résultats, le sexe mâle semblerait plus susceptible, mais
cette différence n'est que contingente. Cependant, il ne semble pas en
être de même pour la tumeur A, exceptionnellement modifiée de l'expé-
rience N. Il se pourrait donc que des caractères inhérents à la tumeur
jouent, dans certains cas, un rôle important; mais, dans l'ensemble, la
notion essentielle est celle de l'importance de l'âge de l'individu, et cela
à cause de l'évolution de l'activité génitale au cours de l'existence :
l'âge et le sexe de l'individu se combinent pour modifier l'état physio-
logique des tissus. Ces résultats conduisent tout naturellement à exa-
miner les effets de l'ablation des glandes génitales (opérations dont
S. donne en détail la technique). Deux faits sont à noter : 1° on obtient
par ce procédé, chez certains individus de cette race normalement non
susceptible, une croissance régulièrement progressive de la tumeur; 2» à
— 4i3 —
^0 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
part ce détail, la seule différence est que le % des réactions positives est
plus faible avec les animaux châtrés qu'avec les normaux. Ge fait est
uniquement dû au choc causé par l'opération chirurgicale; la différence
s'atténue si l'on procède, après ablation des tumeurs greffées une pre-
mière fois, à la réinoculation des mêmes animaux. Des expériences
instituées à ce propos montrent d'ailleurs que les animaux châtrés
■depuis 5 à 10 jours jouissent d'une résistance plus grande à l'inoculation;
chez ceux qui sont inoculés après un délai plus long, la susceptibilité se
relève et atteint son maximum vers 110 jours; au bout de 150 jours,
om a les mêmes résultats qu'avec des animaux opérés à l'état sénile; à
la susceptibilité relative des animaux normaux et vieux fait place une
résistance presque absolue. Ce dernier résultat nous amène enfin à
examiner les effets de la castration sur la susceptibilité en tenant compte
de l'âge des animaux opérés et inoculés. Il faut pour cela étudier sépa-
rément des groupes d'animaux classés par âge, comme il a été dit plus
haut. Les données recueillies pour le 1^' et le 5^ groupe ne sont pas
suffisantes pour permettre une comparaison; mais S. constate que
tandis que la castration diminue la susceptibilité des animaux du 2"
et du 4e groupe, elle augmente fortement celle des animaux du 2® groupe,
âgés de 7 semaines à 3 mois. Ainsi donc, tandis que les expériences faites
sur des animaux normaux montrent une corrélation entre la réaction
de l'hôte à la tumeur et le mode d'activité des glandes génitales à l'âge
envisagé, nous voyons ici que la castration tend à renverser le sens
de la réaction, et rend éminemment susceptibles les souris sauvages
châtrées à la période de puberté, au moment où l'animal acquiert petit
è petit sa spécificité cellulaire. C'est là la notion essentielle qui se dégage
de ces investigations; une race donnée n'acquiert son mode de réaction
typique à l'égard d'une certaine tumeur que lorsque les glandes géni-
tales sont en pleine activité. Il ne semble pas y avoir d'ailleurs une
action spécifique du côté mâle ou femelle. Mais les glandes génitales
sont, dans l'un et l'autre sexe, un facteur commun des processus géné-
raux qui président à l'acquisition de la spécificité physiologique des
cellules et des tissus. — A. Dalcq.
Wieman (H. L.). — Résultais oblemis en transplanlanl une porlion
du tube neural de V Amblyslome à angle droit avec la position normale. —
L'opération a été réalisée sur des larves d'Amblystome dont le tube
médullaire vient de se fermer, ou parfois à des stades un peu plus
avancés. Le segment réséqué avait une longueur correspondant à peu
près à deux somites. Le tissu mésoblastique adjacent, et notamment une
partie des somites était laissé adhérent au tube nerveux, et le segment
«insi isolé subissait donc une rotation de 90°, en respectant l'orientation
de sa face dorsale, de sorte que l'axe longitudinal du tube nerveux soit,
dans cette région, dirigé perpendiculairement au grand axe de l'embryoli.
Dans certains cas, l'opération a été pratiquée entre le 2« et le 4^ somite,
dans d'autres entre le 4^ et le 6^. Dans la première série, on constate
que le fragment du tube neural évolue tout d'abord en restant isolé;
puis le développemejit du cerveau fait que son extrémité postérieure
vient s'appuyer contre la face craniale du segment déplacé; la fusion
survient bientôt; au contraire, ce n'est que plus tardivement que la
face caudale du transplant se remet en continuité avec la partie infé-
rieure du tube noural. Dans la seconde série (transplant pris entre le 4«
■et le 6*^ somite), il est rare que les connexions se rétablissent. W. inlor-
— 4i4 —
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE 91
prête ces faits de la manière suivante : le rétablissement de la conti-
nuité de l'axe neural est en partie dû au développement rapide du
cerveau, mais résulte surtout de la croissance céphalo-caudale des
fibres nerveuses motrices; elles abordent tout d'abord le transplant
par sîï face craniale, puis s'infléchissent en reprenant, dans le greffon,
leur trajet habituel et enfin s'incurvent de nouveau pour rentrer dans
la partie basse de l'axe nerveux; le délai que nécessite le rétablissement
■des connexions du greffon sur ses deux faces correspond au temps
nécessaire au cheminement des fibres. En ce qui concerne les opérations
faites' à un niveau relativement bas, l'isolement persistant du greffon
provient de ce que les éléments mésoblastiques déplacés avec lui ont eu
le temps, avant que les fibres motrices n'arrivent à ce niveau, d'atteindre
un développement assez grand pour s'opposer au passage de ces
fibres. L'examen des réactions des diverses larves opérées à des stimuli
tactiles s'accorde assez bien avec cette explication. — A. DxVlcq.
PrzilTam (Hans). — Transplantation aulophoriqne , théorie et pratique.
— Par transplantation aulophoriqne P. enlen-d une sorte de greffe
maintenue en place, sans sutures spéciales, par les propres forces de la
région où se pratique la greffe, notamment l'adhérence par Tintermé-
diaire des fluides coagulables, par la pression atmosphérique, par la
pression des tissus environnant l'oi-gane implanté et l'empêchant de
sortir de sa place; par cette méthode, utilisée depuis deux ans par P.
et ses élèves, les fonctions des organes greffés peuvent être restaurées
d'une façon que l'on ne soupçonnait pas, au moins chez les animaux
adultes, les nerfs, muscles et vaisseaux reprenant leurs connexions,
de sorte que la réparation est parfaite. Le premier cas de transplanta-
tion autophorique est celui du sac \*scéral de VAntedon, qui peut être
replacé dans un calice vidé, et qui y reprend ses attaches (Przibram,
1901); KoppANYï (1921) a réussi la greffe d'yeux de divers Vertébrés
qui, réimplantés dans une orbite vide avec l'orientation convenable,
non seulement récupèrent leurs attaches, mais aussi leur fonction, le
nerf optique à croissance centripète, comme l'on sait, reprenant ses
connexions avec le cerveau; l'expérience échoue avec les Rats nou-
veau-nés, mais réussit bien avec les Rats adultes, ainsi qu'avec les
Poissons et les Amphibiens. Wiesner (1921) a appliqué la méthode
au cristallin des Poissons et Amphibiens; les cristallins replacés dans
le sac cristallinien redeviennent transparents et la vue normale est
restaurée; il est probable que cette greffe sera applicable à l'Homme.
Enfin W. FiNKLER (1921), coupant la tête à des Insectes (Phasmes,
Coléoptères et Hémiptères aquatiques) les a replacés (en les échangeant
souvent avec celles d'autres individus, même de sexes différents), sur
le thorax et a obtenu leur reprise. [On peut craindre que ces expériences,
comme beaucoup de celles qui ont été faites à l'Institut du Prater,
soient accueillies avec scepticisme; passe encore pour la greffe auto-
phorique d'un œil total de Rat dans l'orbite: on connaît en clinique
des exemples analogues, et cela n'est pas invraisemblable; mais la greffe
d'une tête de Dytique sur le corps d'un autre Dytique de sexe différent
est une chose difficilement croyable; aussi faut-il espérer que ces expé-
riences seront bientôt refaites par d'autres observateurs]. — L. Guénot.
Cîole (W. H.). — La Iransplanlalion de lambeaux cutanés chez les têtards
de grenouille, considérée surtout au point de vue de V adaptation des greffes
— 445 —
92 L'ANNEE BIOLOGIQUE
superposées aux yeux el de la spécificité locale du tégument. — Des frag-
ments de peau ont été prélevés sur l'abdomen, sm' le dos et sur le ventre
de têtards et ont été transplantés dans la région oculaire, en faisant
adhérer leurs bords à une incision cutanée circonscrivant l'œil tout
entier. Celui-ci était donc, recouvert d'une sorte de pansement occlusif
permanent. L'auteur avait espéré voir ce lambeau cutané acquérir la
transparence de la cornée; il n'en fut évidemment rien. La plupart du
temps, le lambeau se maintint tel quel, d'autres fois il fut éliminé.
Mais C. fut frappé de ce que, dans certains cas, où la peau avait été
prélevée dans la région de la queue, la résorption se faisait uniquement
dans la région centrale du lambeau, de manière, semblait-il, à permettre
aux rayons lumineux d'arriver jusqu'à l'œil. Rien de semblable avec
la peau du dos. En réalité, il n'y a là rien de mystérieux; le même phé-
nomène se reproduit si l'on greffe le fragment de peau caudale sur une
petite perle de celloïdine, qui joue le rôle d'œil artificiel; il est vraisem-
blablement dû à une sorte de tension provoquée par le globe oculaire
lorsque le fragment adhère solidement à la peau voisine. Outre cette
conclusion purement négative, ces recherches ont donné à C. l'occasion
de faire quelques observations accessoires sur la spécificité locale des
téguments de ces têtards, — qui est complète à l'âge envisagé; — sur
l'apparition des mélanophores dans la peau blanche greffée dans une
région pigmentée ■ — migration pour les homotransplants, transfor-
mation in situ de cellules épithéliales pour les auto transplants; — sur
la pigmentation de la conjonctive après grattage ou arrachement —
par migration de mélanophores; — sur les conditions qui produisent la
contraction ou l'expansion des mélanophores — - toute cause qui tend
à élever le taux du métabolisme entraînerait l'expansion des mélano-
phores. — A. Dalcq.
Hêdon (L. V.). — Effets'^de la suppression temporaire de la fonction
d'une greffe pancréatique chez un chien dépancréaté. — Lorsque le greffon
pancréatique établi sous la peau du ventre ne contracte aucune adhé-
rence avec le plan profond, et lorsqu'on peut pincer avec un clamp
son pédicule mésentérique à travers la peau, on constate l'apparition
rapide de l'hyperglycémie et de la glycosurie. Celles-ci s'atténuent
progressivement après le rétablissement de la circulation par la levée
du clamp, et le retour à l'état normal s'effectue en quelques heures. —
Paul BOYER.
Hérédité. — Hybridation.
Anonyme. — Hereditanj immunily i'o diseuse. (Science, supplément,
11 mai 1923, X.) [98
Bamber (Ruth C.) (Mrs. Bisbee). — The maie torloiseshell Cal. (Journ.
of Genetics, XII, 209-216, 1922.) ' [101
Christie ( W.). — Die Vererbung gelbgestreiter Blattfarbe bei Hafer. (Zeitsch.
fur indukt. Abstamm. und Vererbungslehre, XXVII, 134-141, 1921.)
[107
— 4'i(j —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 93
CoUins (E. J.)- — Variegaiion and ils inherilance in Chlorophytum elalum
and Chlorophijlum comosum. (Journ. of Genetics, XII, 1-17, PI. 1-
VIII, 1922.) [106
g) Goldschmidt (R.). — Einjiihrung in die Vererbungswissenschaft.
(Leipzig, Engelmann, XII + 519 pp., 178 fig., 1920.) [94
b) ■ Einige Malerialien zur Théorie der abgeslimmlen Reaklions-
geschwindigkeiten. (Arch. f. mikr. Anat. u. Entwmech., LXXXXVIII,
292-313, 19 fig., 1923.) [95
Haase-Bessel (Gertrand). — Digilalissludien. II. (Zeitsch. fur indukt.
Abstamm. und Vererbungslehre, XXVII, 1-24, 1921.) [107
Harland (S. C). — Inherilance in Ricinus communis L. (Journ. of
Genetics, XII, 251-253, 1922.) [108
Hawkes (Onera A. Merr'tt). — Sludies in inherilance in Ihe hybrid Philo-
sama {Allaciis) Ricini {Boisd.) o" x Philosania Cynthia [Drury) Ç.
(Journ. of Genetics, XII, 111-135, 1922.) [99
Johannsen (W.). — - Zur Frage der Vererbung erworbener Eigenschaften.
(Anat. Anz., LVl, 514-521.) [98
Morgan (Thomas Hunt). — Some possible bearings of genetics on Paiho-
logy. (Middleton Goldsmith Lecture, tirage à part, 1-33, 1922.)
[96
Nilsson (Nils Heribert). — Seleklive Verschiebung der Gamelenfrequenz
in einer Kreuzungspopiilalion von Roggen. (Hereditas, II, 364-369,
1921.) [108
Oehlkers (Friedrich). — Vererbangsversuche an Oenolheren {Oenolhera
Cockerelli und ihre Kreuzungen). (Zeitschr. fur indukt. Abstamm. und
Vererbungslehre, XXVI, 1-31, 1921.) [106
Onslow (H.). — A noie on Ihe inherilance of Ihe « sleel » coal-colour in
Rabbils. (Journ. of Genetics, XII, 91-99, 1922.) [102
Pap (Endre). — Ueber Vererbung von Farbe und Zeichnung bei den Kanin-
chen. (Zeitsch. fiir indukt. Abstamm. und Vererbungslehre, XXVI,
185-270, 1921.) [102
Richet (Charles). — La fermenlalion laclique et les sels de Ihallium. Elude
sur Vhérédilé. (Mémoires Jubilée E. Metchnikoff, 167, 1921.)
[Analysé d'après le C. R. Ac. Se, 1920; voir Année Biologique, XXV,
p. 136.
Salaman (Redcliffe N.). — The inherilance of fur lypes and hair cha-
raclers in Rabbils. (Journ. of Genetics, XII, 179-207, 1922.) [100
Schiemann (Elisabeth). — Genelische Sludien an Gersle. I. Zur Frage
der Briichigkeil der Gersle. II. Zur Genetik der breilklappigen Gerslen.
(Zeitsch. f. indukt. Abstamm. und Vererbungslelire, XXVI, 109-
143, XXVII, 104-133, pi. V, 1921.)
[Ne se prête pas à une analyse brève. — Arnold Pictet.
a) Seller (J.). — Geschlechlschromosomenunlersuchungen an Psychiden.
II. Die Chromosomenzyklen von Fumea casla und Talaeporia lubulosa.
« Non-disjunktion » der Geschlechtschromosomen. (Arch. f. Zellforsch.,
XVI, 19-46, 4 fig., 1 pi.) [104
— 4i7 —
94. L'ANNEE BIOLOGIQUE
b) Seilet (J.). — Geschlechîsckromosomenunlersiichungen an Psychiden. III..
Chromosomenkappelungen bel Solenobia pineli Z. Eine cytolagische
Basis fur die Faktorenauslausch-Hypolhese. (Ibid., 171-216^ 7 fig., 12 ta-
bleaux, 1 pi.) [105
Sverdrup (Asiang). — Postaxial polydaclylism in six generalions of a
norwegian family. (Jourii. of Geuetics,. XII, 217-240,, pi. XV-XX,
1922.) [loa
Tammes (Tine). ^— Genelic analysis, schemes of coopération and multiple
alletomorphs of Linum usilalissimwn. (Journ. of Genetics, XII, 19-
46, 1922.) [L05
Tanaka (Y.). — Sex-Hnkage in ihe Silkworm. (Journ. of Genetics, XII,
163-178, pi. XIV, 1922.) [100
Uphof (J. C). — Die Farbenfaktoren von Eschschollzia mexicana Greene.
(Zeitsch. fiir indukt. Abstamm. und Vererbungslehre, XXVII, 227-
229, 1921.) [108
a) Winge (0.). — A peculiar mode of inherilance and ils cylological
explanalion. (.Journ. of Genetics, XII, 137-144, pi. XI, 1922.) [98
b) — • — One-sided masculine and sex-linked inherilance in Lebisles
reliculalus. (Journ. of Genetics, XII, 145-162, pi. XII-XIII, 1922.)
[98
a) Goldschmidt (Richai'd). — Introduction dans la science de V hérédité.
— Dans cette nouvelle édition, l'auteur, tenant compte des progrès
importants dans le problème de riiérédité par les travaux sur Drosophila
faits par l'école de Morg.\n, donne à la théorie des chromosomes la
ptece qui lui est due dans la théorie de l'hérédité. D'autres chapitres
sont plus courts que dans les éditions précédentes. Les premiers cha-
pitres sur la variabilité et la statistique des variations sont un peu
modifiés. L'auteur distingue entre la variation non héréditaire, ou
modification, et la variation héréditaire. La première est purement
phsenotypique et n'a rien à faire avec le génotype de l'organisme. Une
sélection parmi de telles modiflcations ne peut donc pas apporter un
changement de nature héréditaire. Donc les modifications non hérédi-
taires sont exclues du groupe complexe des variations fluctuantes.
La norme de réaction, c'est-à-dire la manière et l'amplitude de la modi-
fication, sont un caractère héréditaire. L'auteur traite ensuite de la
règle de Mendel et apporte de nombreux exemples; il passe ensuite
au mécanisme des chromosomes dans la disjonction mendélienne.
Sont traités ensuite la polymérie et la homomérie, la théorie des chro-
mosomes sexuels, le sex-linkage, l'enchaînement des facteurs, le eros-
sing-over, ensuite les facteurs lethals. Dans la question des multiples
allélomorphes, l'auteur pense qu'il s'agit là de difTérences quantitatives
du même « gène », la quantité étant une fonction de la vitesse de réac-
tion des enzymes ou de substances analogues aux enzymes. On peut
de même expliquer la dominance : si l'un des allélomorphes. a une
vitesse de réaction telle qu'il atteint un certain état plus vite que-
— 'lis —
HÉIÎÉBITK. — IIVMUDATION 93,
l'autre, i\ est dominant. Gairuïie les vitesses de réaction peuivcnl être-
influencées par les facteurs extern.es, il peut en résulter un changement
de dominance. L'auteur a été amené à cette explication par ses ex{)é-
riences sur les différentes races géographiques de Lyrnantria dispar.
Ces expériences donnent aussi une explication aui gynandromorphisme-
et à la déviation de pourcentage dans la relatioa des. sexes.. Le chapitire
sur la théorie des mutations a été considérablement changé. G. distingue
la mutation factorielle qui signifie,^ d'après la théorie de présence-
absence, l'apparition nouvelle ou la disparition d'un facteur mendélien,
et d'après 1» théorie des chromosomes, des changements dans une cer-
taine partie d'un chromosome, d'où résulte rappari;tion nouvelle d'un
caractère dominant ou récessif. G. croit que la mutation factorielle
joue un rôle très peu important dans l'évolution. Un deuxième groupe
de changements héréditaires du plasma germinatif est fom'ni par les
recombinaisons de facteurs résultant de l'hybridation. Une évolution
due à l'hybridation n'est pas probabLe. Le troisième groupe sont les.
mutations de de Vries, le croisement entre espèces. G. croit que ces
mutations non plus ne peuvent jouer un rôie important dans l'évolution.
Il parle ensuite de la quantité des facteurs héréditaires. Un ©hangcmejat
minimal en quantité d'un facteur héréditaire ou « gène » peut aussi
être appelé mutation. G. croit que ce sont ju&tement ces changements
minimes en quantité d'un « gène >» qui soat le point de départ des chan-
geiïients progressifs et des adaptations. Des causes des mutations nous
ne savons encore rien, excepté en ce qui concerne les mutants géants
que WiNKLER a obtenus, par un doublement du nombre des chromo-
somes. Relativement à l'hérédité des caractères acquis, G. dit que « le
résultat des expériences pour prouver l'hérédité des caractères acquis
est si petit qu'on peut le considérer comme négatif ». Le chapitre sur
les symbioses de greffe et les chimères est le même que dans les éditions
précédentes. Celui sur l'hérédité et la détermination du sexe est plus
court que dans les autres éditions, étant spécialement traité dans un
autre livre de l'auteur. Le dernier chapitre sur l'hérédité chez l'homme
ne diffère pas de celui des éditions précédentes. Après chaque chapitre,
il y a une bibliographie. — Léonore Brecher.
b) Goldschmidt (Richard). — Quelques matériaux pour la théorie des
vitesses de réaction discordantes. — Dans des travaux antérieurs, G. a
cherché à établir une théorie de l'hérédité, où n'intervie minent plus
seulement des différences qualitatives, mais aussi des différences quan-
titatives entre les; facteurs héréditaires. On peut supposer que ceux-ci
se comportent comme des enzymes et catalysent des réactions, dont la
vitesse, tO'Utes choses égales d'ailleurs, est proportionnelle à la masse
du facteur héréditaire. L'apparition d'un, caractère détermine est, dès.
lors, due au concours d'un certain nombre de réactions €le vitesses
définies par la quantité des facteurs héréditaires correspondajats. Si
ces quantités sont normalement équilibrées, les facteurs interviennent
chacun au moment opportun, et le caractère normal apparaît; sinon,
certaines réactions vont trop vite ou trop lentement; le caractère normal
n'apparaît pas ou est modifié. L'exactitude de cette hypothèse peut être
vérifiée par l'étude de cas aberrants. C'est ce que fait ici G. Un premier
exemple est tiré des mâles intersexués de Lymanlria dispar : ce sont des
individus qui ont commencé leur évolution -comme mâles et qui la
terminent comme femelles à partir d'un certain point oriticiue; leurs
— M9 —
<)€ L'ANNÉE BIOLOGIQUE
ailes sont une mosaïque, d'ailleurs variable, de régions à écailles brunes
(du type çf) et de régions à écailles blanches (du type Ç). Si l'on étudie
leur développement, on constate que, bien avant l'apparition des
pigments, les zones blanches et brunes sont délimitées : dans les zones
femelles, les écailles sont déjà solides et pleines d'air, alors que dans les
zones mâles elles sont encore molles et pleines de sang. Les zones femelles
sont donc caractérisées avant tout par un développement plus rapide.
G. voit dans cette accélération la cause même de leur couleur ultérieure :
si en effet on admet qu'à un certain moment le métabolisme général
produit du pigment purique, les écailles femelles seules seront prêtes à
s'en charger, les écailles mâles n'étant pas mûres; si plus tard le même
métabolisme produit un chromogène, les écailles femelles, déjà chargées
de pigment purique, ne pourront le flxer, et ce sont les écailles mâles,
à ce moment prêtes, qui bruniront seules. On voit ici l'importance des
vitesses relatives de différenciation des diverses parties. G. interprète
encore de façon analogue les antennes de pupe dont sont parfois munies
les chenilles du même Lépidoptère, et, de façon plus générale, les cas de
prothétélie (métamorphose prématurée de certains organes); ces cas
prouvent l'indépendance de la métamorphose et de l'évagination des
disques imaginaux; que la métamorphose soit retardée, ou même inhibée,
comme c'est le cas, souvent, chez les individus prothétéliques, certains
appendices pouvant prendre chez la larve le type qu'ils doivent avoir
normalement chez la pupe ou même l'imago. Inversement, l'hystéro-
télie d'un organe (retard de développement de cet organe par rapport
au reste de l'organisme) s'explique encore de façon analogue; G. en cite
un nouvel exemple chez Lymantria dispar. Les premières ébauches
lesticulaires sont segmentaires et formées de 4 paires de follicules
distincts, mais normalement les follicules se rassemblent en une paire
d'organes compacts, où on ne les retrouve qu'à la dissection. A titre
d'anomalies on peut trouver des testicules plus ou moins divisés en
follicules, donc à évolution retardée, que G. interprète d'après sa théorie :
ce sont les cas que l'on considère généralement comme des rappels
d'un état phylogénétique plus ancien. Un quatrième exemple apporté
par l'auteur est tiré de certaines asymétries dans le dessin de chenilles
de Lymantria. — M. Prenant.
Morgan (Th. Hunt). — Génétique et pathologie. — Après avoir passé
en revue un certain nombre de cas de transmission de tares humaines
de génération en génération, M. se demande si cette transmission se
fait bien par la voie du plasma germinatif, ainsi qu'on serait tenté de
le croire. Et, se basant sur les données fournies par nos connaissances
actuelles sur l'hérédité chromosomique, il pense qu'il est fort impro-
bable qu'il en soit ainsi. Mais alors comment cette transmission s'opère-t-
elle? Plusieurs théories ont été mises en avant, dont aucune ne donne
cependant une explication satisfaisante d'une transmission héréditaire
pouvant s'opérer autrement que par la voie du plasma germinatif.
Cependant, se basant sur ce qui se passe chez certaines plantes, où
l'hérédité de l'albinisme est due au comportement des chloroplastides
dans le cytoplasme, M. discute la possibilité d'une hérédité cytoplasmique.
Comme on sait, les corps chlorophylliens peuvent se diviser et se distri-
buer, à chaque division cellulaire, dans le cytoplasma des deux cellules
filles, indépendamment de la division nucléaire et de la maturation de
l'œuf. Pourquoi n'y aurait-il donc pas, dans le cytoplasma des animaux,
— 450 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 97
•et, se comportant comme les chloroplastides, d'autres corps porteurs de
■certains facteurs d'Iiérédité? Et pourquoi ne pas envisager que le cyto-
plasma soit un véhicule de ces corps de cellule à cellule? En théorie
un tel argument est logique, mais il convient de reconnaître que, pour le
moment, à part le cas des corps chlorophylliens, rien ne nous autorise
à considérer comme certaine une hérédité cytoplasmique. Cette question
«st pourtant d'un grand intérêt, car on pourrait de ce côté trouver une
explication de l'hérédité si contestée des caractères acquis. Dans cet
■ordre de choses, on doit considérer cependant les expériences bien
connues, et importantes dans le domaine pathologique, de Brown-
Sequard, de Stockard et de Guyer, montrant que parfois une
action sur le soma peut produire certains efïets qui semblent s'hériter.
Dans les expériences de Stockard, l'action de l'alcool a pour efîet de
détériorer les cellules germinatives (blastophthorie) et c'est de cette
façon que les malformations acquises se transmettraient. Mais cela ne
veut pas dire qu'elles se transmettent par hérédité chromosomique,
c'est-à-dire que des gênes aient été altérés, car la transmission se serait
faite alors selon la loi de Mendel, et tel n'est pas le cas. Les résultats
des expériences de Guyer peuvent être interprétés de la même façon.
Dans ce cas, un certain sérum (injection préalable de cristallins de Lapin
dans des volailles et utilisation du sérum du sang de ces volailles pour
l'expérience) injecté dans des Lapines portantes, agit directement sur
l'embryon pour atteindre ses yeux, et en même temps sur les cellules
germinatives de cet embryon pour transmettre la malformation. Mais,
là encore, la preuve n'est pas faite d'une hérédité au sens propre du mot.
(On pourrait ajouter les résultats analogues de bien d'autres expé-
riences, notamment chez les Papillons, montrant que des actions étran-
gères, température, nourriture, humidité, etc., altèrent l'organisme dans
son métabolisme et agissent sur les cellules germinatives pour répercuter
ces altérations chez les descendants des 2 ou 3 générations suivantes;
mais l'action perd alors ses effets et les altérations disparaissent. Il n'y
a eu repercussion du caractère acquis que pendant un petit nombre de
générations et non pas hérédité défmitive.)
Dans ce domaine, on ne doit pas oublier que la question se présente
selon deux points de vue bien différents. Tout d'abord, l'influence du
miheu sur le germen; on vient de voir qu'elle se manifeste positivement.
Mais ce mécanisme d'action n'appartient en aucune façon au domaine
de la génétique. Secondement, la question se pose dci savoir si cette
influence du milieu atteint le système des chromosomes, ce qui serait
la seule preuve de l'hérédité réelle des malformations acquises. Or on
doit reconnaître qu'aucun des cas précités ne donne la pleine assurance
qu'il en soit ainsi. Voilà où nous en sommes pour le moment. M , bien
que s'étant parfois montré sévère dans ses critiques au sujet de l'appli-
cation de la génétique à la pathologie, n'en est pas moins très sym-
pathique aux efforts qui se font, presque partout, dans ce sens. Certes,
tant donnée la nature même du sujet, les recherches pratiquées cons-
tituent encore un travail de pionnier, et tant que l'on tiendra compte
e cela, il n'y a certainement aucun inconvénient à essayer de décou-
vrir jusqu'à quel point les principes mendéliens sont applicables à
'homme. Mais il convient de souligner le danger des conclusions trop
souvent prématurées, tirées de preuves insuiFisantes. Dans notre enthou-
siasme à appliquer les lois de Mendel, gardons-nous de les compro-
mettre. — Arnold Pictet.
— 451 —
ANN. BiOL. — T. m, 1 ASC. 5 (1922-1923). 7
98 L'ANxNÉE BIOLOGIQUE
Johannsen (W.)- — Sur la question de V hérédité des caractères acquis. — -
J. intervient dans la discussion ouverte depuis quelque temps sur ce
suiei dans VAnatomischer Anzeiger {\. Krizenecky, Ann. Biolog., 1922).
Il est naturellement d'accord avec cet auteur pour nier qu'un fait
descriptif puisse jamais prouver quoi que ce soit en matière d'hérédité
des caractères acquis : on ne met ainsi en évidence que des modifications
des phénotypes, et non des génotypes. Ceux-ci, d'après les travaux
faits sur des lignées pures, sont parfaitement constants, et beaucoup
d' « adaptations héréditaires » ne sont que des extractions de génotypes^
préexistants dans des populations insuiïisamment pures. Il est vrai que
les génotypes sont loin d'être complètement analysés, qu'ils ne sont peut-
être même pas complètement analysables, et que l'espérance du
lamarckisme peut se réfugier dans ce résidu indécomposé. — M. Pre-
nant.
Anonyme. — Immunité héréditaire à l'égard de la maladie. — Résumé
des recherches de F. Guver. Celui-ci a inoculé le bacille de la typhoïde
à des générations successives de lapins et a obtenu la formation d'anti-
corps transmis d'une génération à l'autre et les rendant plus résistants.
L'expérience a été faite sur les mères : que donnerait-elle sur les pères?
Ces expériences sont considérées comme détruisant le dogme de
la non-hérédité des caractères acquis. — H. de Varigny.
a) Winge (0.). — Un mode particulier de transmission héréditaire el
son explication cytologique. (Analysé avec le suivant.)
b) — — Hérédité unilatérale el hérédité sex-linked chez Lebistes reli-
culatus. — Le mode particulier de transmission héréditaire auquel il est
fait allusion a été mis en évidence par J. Schmidt, chez Lebistes reti-
culatus et est le suivant : lorsqu'un mâle de ce Poisson, porteur d'un
caractère particulier de dimorphisme sexuel secondaire (par exemple
une tache noire à la nageoire dorsale), est croisé avec une femelle d'une
race dont les mâles ne possèdent pas ce caractère, tous les F^ cf sont
semblables au père, c'est-à-dire montrent tous cette tache noire. Dans
les cas où une génération F2 a pu être obtenue, on constate le même
mode d'hérédité unilatérale. Autrement dit, c'est uniquement le père
qui détermine la car,actéristique particulière de ses descendants mascu-
lins; il n'y a aucune ségrégation de ce caractère. A la suite de recherches
cytologiques et d'expériences de croisement entre diverses races de
Lebistes, destinées à donner une explication de ce mode de transmission
héréditaire, W. arrive aux conclusions suivantes : la transmission, liée
au sexe mâle, des caractères sexuels secondaires masculins, se fait en
connexion avec une transmission unilatérale. Chez les races de Lebistes
expérimentés, W. a toujours trouvé que le chromosome Y était porteur
de couleur, ce qui est, un peu différent de ce qui se passe chez Drosophila,
dont le même chromosome ne porte que les facteurs conditionnant la
structure morphologique particulière au mâle. Les deux sexes de Lebistes
ont 46 chromosomes, vraisemblablement 44 -f X + X chez la femelle
et 44 -hX -f Y chez le mâle; les facteurs trouvés dans le chromo-
some X régissent l'hérédité sex-linked et ceux contenus dans le chro-
mosome Y, l'hérédité unilatérale masculine. On doit distinguer deux
sortes de chromosomes X, chacun d'une action génétique différente,,
dont l'un ne transmet aucune coloration (Xo) et dont l'autre (Xs, sul-
— 452 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 09
fiireus) contient les facteurs déterminant le caractère de coloration. Et
il existe 4 différentes sortes de chromosomes Y ( YXr, ruber; YXi, iridescens;
YXm, maculaliis;YXf, ferrugineus) déterminant les différences décoloration
se transmettant par hérédité unilatérale masculine. L'action des X et Y
peut s'ajouter sur un même individu. — Arnold Pictet.
Hawkes (0. A. Merritt). — Recherches sur Vhérédité de Vhybride Philo-
somia {Allaciis) ricini, Bdu. o" par Ph. cijnlhia Driiry Ç. — Ces deux
séricigènes sont principalement caractérisés par une large bande médiane
sur les ailes, qui est brune chez ricini et jaune bigarré chez cynlhia; dans
les deux cas, la bande délimite des zones de coloration intermédiaire, et
H. montre que deux sortes de facteurs sont à considérer pour régir la
pigmentation de ces Papillons : un facteur anatomiquc (la forme des
écailles) et un facteur chimique (la pigmentation de celles-ci). La F^
donna 143 Papillons absolument semblables au P ricini d'après l'examen
macroscopique, mais en différant cependant en ce s^ns, qu'à l'examen
microscopique on trouve dans la bande brune un certain nombre d'écaillés
jaunes semblables à celles qui existent dans la bande correspondante de
cynlhia; mais ces écailles jaunes sont en trop petite quantité pour modi-
fier l'aspect général de l'aile. H. conclut donc de ce qui précède que
s'il y a dominance macroscopique de ricini par rapport à cynlhia, cette
dominance est incomplète du point de vue microscopique.
A la Fo, la ségrégation se fait non pas en deux groupes, mais en quatre :
296 ricini foncés (DK), 129 ricini très foncés (DKK), 56 cynlhia pâles
(LI) et très pâles (LII), et l'examen microscopique de ces individus de
seconde génération permet à H. d'élucider ce mécanisme d'hérédité.
Les écailles brunes de ricini dominent les plus foncées de cynlhia et,
dans le processus de ségrégation, il y a addition des écailles les plus
foncées de cynlhia sur le type ricini et inversement des écailles claires
de ricini sur le type cynlhia, de façon à former deux nouvelles formes,
DKK et LU. Les écailles jaunes ne se disjoignent pas, en sorte qu'aucun
Papillon jaune n'est produit. Aucun des caractères considérés n'a été
constaté comme étant sex-linked. L'hérédité de la forme des écailles,
chez les hybrides et chez leurs descendants pendant cinq générations
d'élevage, fait encore l'objet d'une étude microscopique détaillée. A
la Fi, la majorité des écailles ont une forme se rapprochant beaucoup
plus du type cynlhia que du type ricini, bien qu'une certaine variation
s'observe dans la longueur des dents des écailles et que le champ de
l'aile en comporte quelques-unes absolument du type ricini. Pour ce
qui est de la taille des écailles, il est manifeste qu'elle est intermédiaire;
on peut donc dire que cynlhia a davantage influé sur la structure
des écailles de l'hybride que ricini. La F^ montre encore une plus grande
variation des écailles qu'à la génération précédente et l'on ne peut
distinguer aucune ségrégation d'un type quelconque; il en est de même
à F3 et F4, ce qui permet de penser que la morphologie des écailles ne
dépend pas d'un facteur héréditaire. (On a établi par ailleurs qu'elle
est en partie le résultat d'un processus mécanique pendant le dévelop-
pement nymphal.) Cependant à F5, suivant les lignées, on voit réap-
paraître les deux types d'écaillés ricini et cynlhia. L'hérédité de la taille
des deux séricigènes croisés par H. fait également l'objet de recherches
de génétique. Les deux Papillons diffèrent énormément sous ce rapport
(P ricini c, 49 mill. de la base de l'aile au milieu de la tache oculaire,
et P cynlhia Ç, 59 mill.) A In F,, les individus ne sont pas d'une taille
100 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
intermédiaire entre celle des deux parents, mais se rapprochent tous
des dimensions de ricini; la grande taille de la Ç P a donc disparu.
Quant à la différence de grandeur qui est un des caractères importants
de dimorphisme sexuel chez les Saturnides en général, elle se perd
définitivement dans les générations suivantes des croisements ricini
X cynthia. En sélectionnant les plus petits individus, H. a pu fixer une
race de petite taille parfaitement vigoureuse et fertile, si l'on
en juge par le nombre d'œufs pondus comparativement au nombre
d'œufs éclos.
Quant à la proportion entre les sexes, il est à remarquer qu'elle est
en faveur d'un excès des mâles à la première génération et qu'elle se
maintient la même dans les générations suivantes; la surproduction
masculine se produit aussi bien dans les croisements cousin x cousine
que frère x soeur. H. a étudié encore l'hérédité de la pilosité blanche de
l'abdomen de ricini et jaune de cynlhia, qui a donné lieu, aux générations
suivantes, à la production d'une certaine variation, sans régularité
dans la transmission de ces caractères.
Quant à l'hérédité de la couleur du cocon, qui est blanc chez ricini
et brun rouge chez cynlhia, elle donne bien lieu à une ségrégation, mais
incomplète. Les cocons F^ furent d'une coloration intermédiaire; à Fj,
il s'opère une disjonction en cocons se rapprochant des deux types de
coloration {cynthia et ricini). — Arnold Pictet.
Tanaka (Y). — Sex-linkage chez le Ver à soie. — Dans la Fj d'un croi-
sement entre une ç de Ver à soie de la race okusa (bivoltine japonaise)
et un çf g i alto puro indigeno (univoltine italienne), T. remarqua un cer-
tain nombre de chenilles à peau transparente parmi celles à peau nor-
male, ces dernières en beaucoup plus grand nombre. Ces individus trans-
parents étaient tous des femelles, tandis que les normaux étaient repré-
sentés par des individus des deux sexes. Ayant croisé une Q transparente
par un d normal, T. vit surgir de ce croisement quelques mâles transpa-
rents et put démontrer que ce cas d'hérédité sex-linked suit le même
mode que celui découvert par Doncaster, avec Abraxas grossulariata-
lacUcolor. Des chenilles transparentes ayant été trouvées, dans la suite,
parmi les descendants de la race italienne, il devient évident que le
caractère sex-linked est apporté par celle-ci et non par la race japonaise.
La transparence cutanée des chenilles du Ver à soie a été trouvée depuis
lors par T. dans 37 races ou lignées différentes de cette espèce, ce qui
lui a permis de déterminer qu'il existe au moins 8 facteurs qui, à l'état
homozygote sont, chacun, capables de produire ce caractère; parmi
ceux-ci un seul est sex-linked, tandis que les autres sont transmis indé-
pendamment. — Arnold Pictet.
Salaman (Redcliffe N.)- — Hérédilé de la forme des poils chez les Lapins.
— S. distingue, chez les Lapins en général et chez le Lapin hollandais
en particulier, deux types de forme des poils bien caractérisés : des fins,
dont le diamètre est plus ou moins uniforme sur toute la longueur et
des vigoureux, dont la section varie suivant la distance considérée à
partir de la surface de la peau. Ces deux formations sont indépendantes
de la longueur du pelage; elles sont disposées en groupements définis
dans les follicules, ce qui permet encore à S. de faire deux nouvelles
distinctions en un type « A » et un type « B », suivant leurs différents
— 454 —
HÉRÉDITÉ. — HYBKIDATION iOl
caractères : forme de la section des poils prise à leur base, à leur milieu
ou à leur sommet. « A » et « B » comportent aussi bien des poils fins
que des vigoureux. « A » est commun au type sauvage à poils courts et
se trouve également chez quelques angoras; chez ces animaux, à part
quelques exceptions, il ne se rapporte pas spécialement à une couleur
déterminée ou à une localisation particulière des taches. « B » est un
type qui ne se trouve que chez les Lapins à poils longs.
Le type « A « est dominant par rapport à « B », aussi bien si « x\ » est
court ou long. Les angoras, hétérozygotes pour « A » et « B >>, peuvent
se reconnaître par l'examen de la section de leurs poils à la surface de la
peau, à cause de la proportion entre les poils particuliers au type « A »
et ceux particuliers au type « B ». On remarque encore que les poils
de petites dimensions du type « A » appartiennent à 3 groupes différente
suivant leur section à la surface de la peau, qui peut être carrée, ronds
ou ovale. Le type à section carrée est récessif et peut être extrait à
l'état pur; celui à section ronde lui est dominant et ne peut se disjoindre
à l'état pur qu'en relation avec « B ». Les poils à section ovale consti-
tuent la forme numériquement dominante des Lapins à poils courts.
Chez certains Lapins montrant des marques blanches, comme c'est
le cas du Hollandais, les poils blancs sont du type à section ronde ou
ovale, et cela aussi bien chez les animaux à poils longs que chez ceux
à poils courts. Dans certains cas (hétérozygotes), on observe une diffé-
rence de constitution des poils suivant que l'on considère les parties
blanches ou les parties colorées. — ■ Arnold Pictet.
Bamber (Ruth C) (Mrs. Bisbee). — Le Chat écaille de Torlue. — • Les
chattes écaille de Tortue sont communes; elles sont vraisemblablement
les Fi Ç de parents portant respectivement les facteurs pour le noir et
pour le jaune, alors que les Fj, c" provenant des mêmes parents, sont
jaunes, très rarement écaille de Tortue. Ce type' de coloration n'est pas
un caractère sex-linked au sens propre du mot, car il semble que le
facteur pour le jaune soit lié au mâle seulement et pas à la femelle.
Le croisement çf jaune x 9 noire donne des femelles écaille de
Tortue et des mâles noirs, tandis que Q jaune x cT noir donne des
mâles jaunes et des femelles écaille de Tortue, et que le croisement 9
écaille de Tortue x cf noir produit des femelles écaille de Tortue, des
mâles jaunes, des femelles et des mâles noirs. Cela montre que les mâles
jaunes et les femelles écaille de Tortue sont hétérozygotes, mais que,
chez le mâle, le jaune domine le noir, alors qu'il est incomplètement
dominant chez la femelle.
On a constaté parfois, dans les croisements, l'apparition exception-
nelle de chats écaille de Tortue, mais qui sont alors presque toujours
stériles. C'est ce qui amena Doncaster à envisager que ces mâles seraient
peut-être des femelles atrophiées qui, au cours du développement
embryonnaire, auraient acquis une sorte de masculinité, .comme c'est
parfois le cas, démontré par Lillie, pour des veaux jumeaux (free
martin) ; dans ces cas, l'embryon femelle se trouve intimement lié au
développement de l'embryon mâle dans l'utérus, avec confluence des
vaisseaux sanguins, permettant aux hormones de l'embryon mâle de
passer dans l'embryon femelle. Riddle avec des Pigeons et Golds-
CHMiDT avec des Papillons, sont d'ailleurs arrivés à des conclusions
semblables.
C'est dans le but de rechercher si la stérilité des chats écaille de
102 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Tortue serait de même origine, que B. a entrepris une série de recherches.
L'étude anatomique d'un certain nombre de chattes portantes ne
donna pas de résultats, tandis que des croisements, bien que ne confir-
mant pas catégoriquement l'interprétation de Doncaster, permettent
d'envisager que les chats écaille de Tortue stériles devraient leur origine
à certaines causes inconnues tendant, dans l'œuf fécondé, à « renverser »
le sexe de quelques individus et à produire, dans des cas extrêmes, des
familles ne comportant que l'un des sexes, comme chez les Pigeons de
RiDDLE et les Papillons de Goldschmidt. — Arnold Pigtet.
Onslow (H.). — Noie sur Vhérédilé de la couleur gris d'acier [sleel) du
pelage des Lapins. — L'hérédité des poils tiquetés des Lapins gris d'acier
n'a pas encore été exactement déterminée et c'est à cette étude que
se livre 0. H semble qu'il existe plusieurs sortes de Lapins gris d'acier,
absolument identiques en ce qui concerne la couleur, mais qui sont
cependant totalement différents dans leur constitution chromosomique;
il en est de même pour le type agouti. Désignant par A le facteur pour
l'agouti et a pour le noir, les résultats donnent : AAa;a; agouti, AAXa;
gris d'acier, AAXX noirs disjoints de Lapins gris d'acier et aaxx noirs
normaux. Le caractère gris d'acier est hétérozygote et le facteur qui le
régit (X), peut être considéré comme un facteur d'assombrissement
ou de méianisme, semblable, quoique avec moins d'intensité, au facteur
D qui apporte le même caractère chez les Lapins « agouti-noir » de
Punnett; à l'état hétérozygote, il convertit la couleur agouti en gris
d'acier et à l'état homozygote, l'agouti en noir. Le noir extrait d'un
Lapin gris d'acier (AAXX), et par conséquent homozygote pour X,
ne donne que le type gris d'acier (AAXa;) aussi bien lorsque croisé avec
un normal agouti (AAxrr), homozygote pour x, que lorsque croisé avec
des noirs normaux ou des Lapins couleur chocolat {aaxx). Gris d'acier
(AAXa;) x agouti [Khxx) donne un nombre égal de chacun, etc. Quant
aux individus du type agouti, ils ne sont pas tous génotypiquement
semblables, bien que d'aspect identique; en effet un certain o" agouti
croisé avec une Ç noire issue d'un parent gris d'acier et répondant par
conséquent à la formule AAXX, eut une descendance différente de celle
d'autres agoutis croisés avec des femelles noires de même formule. Ce
dernier point sera encore examiné. — Arnold Pictet.
Pap (Endre). — Sur Vhérédilé de la couleur el des dessins chez les Lapins.
— Le facteur A, fondamental pour la couleur du fond, avec aa pour
l'albinisme, est connu comme régulièrement mendélien; mais, chez
certains lapins de couleur blanche, comme c'est le cas pour le « Vien-
nois blanc », qui se distingue des vrais albinos en ce qu'il a les yeux
bleus, P. détermine un second facteur de coloration, X, qui est néces-
saire pour la production de la couleur normale. Les « Viennois blancs »
sont alors des hhxx..., plus d'autres facteurs généraux de coloration.
C'est pourquoi ces animaux, bien que blancs, ont une F^ composée de
panachés, mais montrant une surface de blanc beaucoup plus grande
que chez les panachés en général. Le facteur B (obscui'cissement de la
couleur) a été étudié par P. chez les lapins jaunes (AAXX66), tandis
que des individus dont le pelage est d'une coloration allant du brun au
noir sont des AAXXBB. Tous les sujçts 66 sont d'une teinte jaune;
par exemple, bb x bb donne 100 % de jaunes, bb x Bb (approx.) :
1 jaune, 1 brun-noir, etc.; la nuance est, dans ce cas, conditionnée par
— /i56 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 103
Jeux autres facteurs d'obscurcissement, C et D; C, dont la présence
a également été démontrée chez le « lapin havanais «, donne la coulevir
brune dans AAXXBBcc, et bleue ou noire dans AAXXBBGC. Quant
à D, qui agit dans la production du brun cendré, sa présence est égale-
ment nécessaire pour la production du bleu et du noir : dd x dd donne
100 % de bleus; dd x Dd, 1 bleu, 1 noir, etc. Les lapins chez lesquels D
est absent sont toujours d'une coloration diluée. HH = bleu foncé, hh,
bleu clair. G, qui est le facteur de la coloration sauvage, donne (comme
on sait) : gg x gg, 100 % de lapins n'ayant pas cette coloration et
dd X Dd, 1 à coloration sauvage, 1 sans. P. s'occupe aussi du type
« black and tan », conditionné par O, pour donner lieu, avec des lapins
de couleur uniforme (par ex. noirs ggoo), à une ségrégation mono-
hybride. La plus ou moins grande étendue du roux par rapport au noir,
chez les « black and tan », amène P. à envisager une série de facteurs
(Y-,, Y2, Y3...), pour le moment hypothétiques, dont le rôle serait de
régir la proportion des deux couleurs; mais les expériences ne sont pas
assez avancées jiour en déterminer le rôle exact. Cependant y\y\yyg2>
serait la formule des lapins uniformément roux. Les lapins argentés
sont conditionnés, en ce qui concerne leur caractère, par un facteur P,
et les lapins « japonais », par un facteur M [mm désignant des individus
ayant du brun, du bleu ou du noir sur le fond jaune); mm x MM,
donne 100 % de noirs et mm x Mm, 1 noir, 1 noir-jaune, etc. Le pelage
irrégulièrement tacheté des « japonais » est récessif du pelage uniforme.
On connaît, entre autres, deux races de lapins tachetés de blanc, une
race hollandaise et une anglaise, différant principalement l'une de
l'autre par l'étendue et la disposition de la couleur blanche. Dans le
cas de la race anglaise cette disposition est conditionnée par le facteur K,
des individus tachetés Kfc, croisés avec des unicolores kk, ayant donné
moitié de chacun. Quant à la race tachetée hollandaise, sa constitution
chromosomique est plus compliquée; il en est de même de l'étendue du
blanc par rapport aux emplacements pigmentés qui est soumise à une
certaine variabilité, selon les individus et aussi selon les lignées. P.
étudie en détail cette variabilité et l'hérédité de l'étendue du blanc,
pour laquelle il détermine une série de facteurs (S1S2S3S4) dont le nombre
n'est pas inférieur à quatre. La présence d'un ou de plusieurs de ces
facteurs détermine la fréquence des taches non pigmentées, en ce sens
que celles-ci sont d'autant moins nombreuses que les facteurs en ques-
tion sont plus fortement représentés; ainsi, un lapin avec SiSiSjS^SaSgS^Si
est d'une coloration uniforme. Pour ce qui est de la longueur des poils
(V) P. précise encore, ce que l'on sait d'ailleurs, que Yv et VV sont des
lapins à poils courts, et vv à pelage angora. — Arnold Pictet.j
Sverdrup (Aslaug). — Polydaclylie héréditaire dans une famille norvé-
gienne pendant six générations. — Il s'agit d'un cas très intéressant do
polydactylie héréditaire dans une famille norvégienne. S. l'a d'abord
étudié sur les membres de cette famille actuellement en vie, au moyen
de radiophotographies, puis a pu, par des enquêtes, en faire remonter
l'origine jusqu'à l'année 1800. Ce cas consiste en deux types de malfor-
mations; le type A, le plus accentué, est caractérisé par l'insertion d'un
doigt supplémentaire entre le 4^ et le 5^ doigt de chaque main (et parfois
du pied); ce doigt supplémentaire provient d'un dédoublement du 4^
ou du 5e doigt, suivant les cas, avec bifurcation au 4^ métacarpe. Le
•type B consiste en ce que la main porte sur le côté extérieur un petit
— 457 —
104 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
appendice digitiforme sans os. Les enquêtes révèlent que c'est une-
femme qui a apporté la polydactylie du type A dans la famille, vers-
l'anée 1800; elle a eu dix enfants, dont neuf polydactyles. — 2^ génération :
10 çf (1805), 6 doigts à la main droite; de son mariage avec une femme
normale, naissent 4 enfants, dont 3 polydactyles. 2. Ç (1807), pas de
renseignements complets, mais a un fils polydactyle. 3. Q (1809),
6 doigts à une main : 6 enfants, dont 3 polydactyles. 4. cf (1812), 6 doigts
à la main droite, probablement du type B : 5 enfants, dont 4 normaux
et 1 du type B. — 3^ génération : c'est avec cette génération que les obser-
vations personnelles de S. commencent. 1.1. cf (1840), 6 doigts à la
main droite et 6 doigts à chaque pied; pas d'enfants. 1.2. Q (1841), pieds
et mains normaux; pas d'enfants. 1.3. Q (1844), mains du type A;
5 enfants, dont 4 du même type. 1.4. cf (1847), 6 doigts aux 2 mains
et aux 2 pieds; pas d'enfants. 2.1. rf (1847), 6 doigts, sans autres infor-
mations obtenues. 3.1. a' (1847), mains normales, 6 doigts à chaque
pied; 2 enfants, chacun polydactyle. 4.1, Q (1847), mains et pieds nor-
maux, etc., etc.
L'hérédité des 2 types s'est continuée ainsi pendant 6 générations,
la 6^ représentée par un enfant né en 1922, qui est du type A à la main
gauche et dont les 2 pieds sont hexadactyles. Sur 62 descendants con-
trôlés, 35 furent polydactyles; sur les 28 individus de la 5^ génération,
12 furent polydactyles. Il est à remarquer que, parmi les normaux, les
deux dont la descendance a pu être contrôlée, ont eu des enfants nor-
maux. — Arnold Pigtet,
a) Seller (J.). — Recherches sur les chromosomes sexuels chez les Psij-
chides. II. Les cycles chromosomiques de Fumea casla et de Talaeporia
tubulosa. « Non-disjonction » des chromosomes sexuels. — Les deux espèces
étudiées ont, chez les femelles, un hétérochromosome impair, qui, à la
première division de maturation, passe sans se diviser à un des pôles
du fuseau. Il résulte de là, chez Fumea casta, où les femelles ont 61 chro-
mosomes, des œufs à 30 et d'autres à 31 chromosomes, en proportions
à peu près égales; chez Talaeporia tubulosa, les femelles ont 59 chro-
mosomes, et les œufs ont 29 ou 30 chromosomes. Les mâles ont respec-
tivement 62 et 60 chromosomes, et leurs spermatozoïdes ont le nombre
moitié. Le fait important est l'existence d'embryons anormaux, qui n'ont
respectivement que 60 et 58 chromosomes. Rejetant l'hypothèse de
leur formation, soit par développement parthénogénétique d'un œuf
femelle et régulation subséquente à un nombre de chromosomes double,
soit par couplage de certains chromosomes, S. pense qu'il s'agit d'une
fécondation entre cellules sexuelles anormales. Chez Talaeporia tubulosa,
en effet, il a trouvé dans le testicule, sur 572 numérations à la première
division de maturation, 9 cas où les deux chromosomes X ne s'étaient
pas conjugués; dans ces cas ils sont abandonnés à l'anaphase, et ne sont
pas pris dans le noyau des spermatocytes de 2^ ordre; il se fait ainsi des
spermatozoïdes à 29 chromosomes, sans chromosome X; s'ils fécondent
un œuf à 30 chromosomes, il en résulte une femelle exceptionnelle, à
59 > hromosomes, dont l'hétérochromosome vient de la mère; s'ils fécon-
dent un œuf à 29 chromosomes, il se fait une femelle exceptionnelle à
58 chromosomes. L'expérience cruciale consisterait à étudier la descen-
dance de ces femelles, normalement fécondées : elle devrait être composée
imiquement de femelles. Mais l'expérience est très difficile à réussir,
étant données l'imitossibilité de reconnaître les femelles anormales et la
— 458 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 105>
difficulté d'élever les espèces en question : elle n'a pas été menée à bien.
Ces faits sont à rapprocher des cas de non-disjonction signalés par
Bridges, chez Drosophila. — M. Prenant.
h) Seller (J.)- — Recherches sur les chromosomes sexuels des Psychides.
III. Couplages de chromosomes chez Solenobia pineli Z. Une base cylo-
logique pour l'hypolhèse des échanges de facteurs. — Chez Solenobia pineli
il existe trois races où les nombres haploïdes de chromosomes sont respec-
tivement 30, 31 et 32. Il n'y a, au point de vue de la formule chromo-
somiale, pas de différence appréciable entre les deux sexes. La race à
30 chromosomes possède un élément chromosomique trivalent, qui peut
se cliver en deux ou trois chromosomes autonomes : ainsi prennent
naissance les races à 31 et 32 chromosomes. Les croisements entre elles
se font sans difficultés, et chez les hybrides la formation des gamètes
se passe comme s'il s'agissait de races pures. Cependant, dans une même
ponte, on trouve, dès le début de la segmentation, des nombres de
chromosomes différents. Il s'agit d'un clivage qui s'est produit vraisem-
blablement dans les gamètes d'où a pris naissance un hybride. Le clivage
peut d'ailleurs se faire, exceptionnellement, jusque dans certaines
cellules somatiques, car on trouve des embryons où le nombre de chro-
mosomes varie un peu d'une cellule à l'autre. Partant de ces données
et de quelques pourcentages, S. calcule les résultats que doivent donner
les croisements pour la population entière, mais le matériel n'est pas
favorable à une vérification expérimentale. L'auteur considère qu'il
saisit là le mécanisme cytologique de phénomènes tout à fait comparables
au « Crossing over » des auteurs américains, mais ce mécanisme lui
paraît différent de celui imaginé par Morgan. Au lieu que l'échange ne
soit possible qu'au stade diplotène, il l'est à n'importe quel moment,
par clivage et, s'il y a lieu, reconstitution d'un nouveau groupement.
- — M. Prenant.
Tammes (Tine). — Analyse génélique des caractères de Linum usita-
lissimum. — Dans ce travail, T. analyse l'hérédité d'un certain nombre
de caractères de Linum usitatissimum, notamment celle de la couleur
des fleurs, des anthères, des pétales et des semences, et cela chez diverses
variétés de cette espèce : le Lin cultivé bleu et le blanc, une variété
portant des fleurs bleu pâle, tous trois avec anthères bleues et semences
brunes, et une forme à fleurs blanchâtres avec anthères jaunes et semences
gris vert; d'autres variétés présentant des intermédiaires de coloration
sont également étudiées. Jusqu'à présent T. a déterminé 8 facteurs
héréditaires qui conditionnent la couleur des fleurs, la forme et la lar-
geur des pétales, la couleur des anthères et de l'enveloppe des semences
et il les désigne par A, B', C, D, E, F, G et H. Pour la couleur des
pétales, 6 de ces facteurs coopèrent (A, B', C, D, E, et F), B' et G',
lorsque présents ensemble, produisent une coloration rose pâle pouvant
être à peine distinguée du blanc. A et F sont des facteurs d'intensifi-
cation qui agissent différemment selon les cas : ainsi, lorsque B', G', D
et F sont présents, A est dominant par rapport à a et lorsque c'est B',
C, et F qui sont présents, c'est a qui domine A. D modifie la couleur
rose produite par B' et C en lilas, agissant en même temps comme
intensifîcateur. F ne modifie pas le rose d'une manière appréciable,
mais fait passer le lilas précité au bleu; dans ces deux cas F agit en
outre comme facteur de dilution. B', D et H entrent en action pour
— 459 —
i06 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
conditionner la couleur bleue des anthères qui sont alors jaunes dans
les cas où l'un de ces trois facteurs est absent. Pour ce qui est de la
couleur brune de l'enveloppe des semences, elle est le résultat d'un com-
plexe, G, que T. n'a pas encore analysé définitivement et dont l'absence
amène l'enveloppe à devenir incolore et transparente, et la semence
elle-même jaune, en raison de la couleur des cotylédons; D a une action
inhibitrice sur ce complexe G. D et G ensemble colorent les semences
en gris vert; l'action inhibitrice de D est neutralisée par B'. G' et D
réunis sont les facteurs de la « fragilité « des pétales, laquelle est neutra-
lisée par B'. 64 formes, portant des fleurs colorées et toutes généti-
quement différentes, ont été identifiées dans les croisements effectués
par T. et ont montré 40 phénotypes différents; les 192 génotypes por-
teurs de fleurs blanches ont montré 6 phénotypes. Le Lin commun à
fleurs bleues porte les 8 facteurs déterminés, tandis que toutes les autres
variétés étudiées dans ce travail en dérivent par la perte de un ou plu-
sieurs de ces facteurs. Il a pu être déterminé 3 séries d'allélomorphes
multiples, chacune de quatre. La différence de couleur entre les fleurs
de certaines formes est parfois à peine perceptible, bien que leur
coloration soit régie par des facteurs héréditaires pourtant bien dis-
tincts. — - Arnold Pictet.
CoUins (E. J.). — - Lliérédilé de la panachure chez Chlorophylum elaluin
et Chlorophijlum comosum. — Sur 2.389 plantes cultivées et croisées de
diverses manières, C. a obtenu 1.814 plantes à feuilles vertes, 445 albinos
et 130 (5,4 %) présentant une panachure plus ou moins accentuée;
dans aucun cas un type déterminé de panachure ne s'est reproduit
directement en redonnant le même type exactement. La panachure des
Chlorophylum ne se répartit donc pas selon un système mendélien et
rarement ce caractère se manifeste chez les descendants d'individus
porteurs de la panachure typique. Néanmoins, les feuilles vertes doivent
leur caractère à un facteur que les feuilles blanches ne portent pas et la
panachure peut être considérée comme une forme particulière afférente
aux hétérozygotes. La panachure chez les plantes semées de Chlorophylum
doit son origine à une action qui amène la séparation somatique des
deux paires d'allélomorphes, celle pour les plastides verts et celle pour
les plastides incolores, et la distribution imprécise de ces deux sortes de
plastides dans la feuille. — Arnold Pictet.
Oehlkers (Friedrich). — Recherches de génélique avec des Œnothères. —
Dans une série de croisements entre diverses races d'œnothères {cocke-
relli, suavcoleus, biennis lamarckiana, muricala, hookeri, strigosa, suavis),
0. analyse principalement le degré de fertilité des hybrides, en corré-
lation avec les dimensions comparées des divers organes floraux. La
stérilité du pollen, dans les cas d'hétérogamie, a été étudiée par divers
auteurs. Dans ses croisements, 0. observe que les grains de pollen des
hybrides et des individus des générations suivantes peuvent être actifs,
inactifs ou stériles, dans une proportion très variable, la stérilité pou-
vant même devenir assez forte. D'une manière générale la proportion
entre les grains de pollen bons et stériles est en relation avec la longueur
du calice (stérilité plus faible lorsque celui-ci est court), et en relation
•également avec le patrimoine hérité. Les plantes F^ portent, par moitiés
égales, des grains de pollen sains et stériles et la proportion de ces
derniers tend à augmenter à la génération suivante. Mais il faut tenir
— 4G0 —
HÉRÉDITÉ. — IIVIHUDATION 107
compte également de certaines actions directes sur le sonia, provoquant
une incapacité de développement ou des avortements embryonnaires,
qui déplacent la proportion mendélienne dans le sens d'une augmen-
tation du nombre des grains de pollen stériles. — Arnold Pigtet.
Haase-Bessell (Gertrand). — Recherches de génétique avec des Digilales.
— Une série de croisements ont été effectués par H. entre diverses races
•de Digitalis : D. piirpurea x ambigiia, avec une F^ composée d'individus
polymorphes; lutea x micraniha, avec des hybrides intermédiaires;
lanala x micraniha, avec une Fi composée d'individus en général
micraniha; lanala x lulea, avec une Fj représentée, dans une lignée,
par des individus polymorphes, dont plusieurs furent stériles. Dans
une autre lignée de ce croisement, la Fj fut une forme hybride. D. lanala
X ambigua, avec une première génération composée de 3 ambigua et de
2 intermédiaires; purpurea blanche x lanala, avec 5 purpurea blanches
et 2 types hybrides. Par ces croisements, H. arrive aux résultats géné-
raux suivants : les hybrides sont parfois d'une forme qui représente
im intermédiaire entre leurs deux parents; le type purpurea domine,
à un certain point, lutea et lanala, et les types lutea et micraniha domi-
nent lanala. De faux hybrides, semblables à la plante mère, provien-
nent aussi de ces croisements. Les recherches de H. ont encore porté
sur la cytologie des Digitales expérimentées et montrent que les parents
purpurea, micraniha, lanala et ambigua portent 24/48 chromosomes et
lulea 48/96; chez les hybrides, les phénomènes de réduction et de fusion,
qui ont pu être parfaitement contrôlés, ne présentent rien d'anormal.
H. discute ensuite la question de l'apparition nombreuse de faux hybrides
dans ses croisements purpurea x ambigua, purpurea x lanala, ambigua x
lanala, lanala x lutea, et considère la plupart des hypothèses émises par
les auteurs pour expliquer l'origine des faux hybrides en général, comme
ne s'appliquant pas au cas des Digitales, sauf peut-être l'idée que l'âge
des cellules sexuelles, au moment de la fécondation, pourrait, ici, jouer
un certain rôle. — Arnold Pigtet.
Christie (W.). — Hérédité des feuilles à rayures jaunes de l'Avoine. — -
Les Avoines à feuilles rayées de jaune donnent généralement, ainsi
qu'il résulte des recherches de C., une ségrégation en plantes à feuilles
rayées et en plantes à feuilles uniformément vertes, ces dernières le
plus souvent en moins grande quantité que les autres. Mais les rapports
de ségrégation sont alors assez irréguliers : par exemple, 302 verts :
1 12 rayés, 33 : 98, 12 : 15, 14 : 18, etc. A la deuxième génération, les plantes
vertes sont représentées en partie par des individus constants et par des
individus redonnant des verts et des rayés; à retenir encore le cas d'une
plante verte qui pendant toute une année n'a donné que des individus
à feuilles uniformes et dont la descendance s'est ensuite disjointe en
ces deux variétés. Mais les rayés de cette génération ne donnèrent
ensuite que desverts etceux-ci de nouveau des rayés. Gequi précède, ajouté
à la constatation de l'irrégularité des rapports de ségrégation, fait
douter que l'on se trouve, dans le cas de ces Avoines, en présence d'une
hérédité mendélienne, comme cela a été observé chez d'autres plantes.
Cependant C. rapproche ses résultats de ceux d'ALTENBURG et Muller
dans leurs recherches sur l'hérédité des « ailes tronquées » chez Dro-
sophila; bien que l'aile normale soit dominante de l'aile tronquée, la
Fi donne toujours une faible proportion de ce dernier caractère, que
— 461 —
108 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
l'on ne peut pas extraire à l'état pur et qui, dans certains croisements,
laisse réapparaître des normaux; ces auteurs considèrent pourtant ce
cas comme mendélien. ■ — Arnold Pictet.
Uphof (J. C. Th.). — Les fadeurs de la coloration des fleurs chez Eschs-
chollzia mexicana. — Cette espèce est représentée, dans l'Arizona méri-
dional, par plusieurs variétés de couleur des fleurs, qui sont blanches,,
jaunes, orangées, ou jaunes avec la base orangée. U. a pratiqué un
certain nombre de croisements entre ces diverses variétés dans le but
de déterminer les facteurs de coloration qui entrent en action, et, dans
la plupart des cas (fleurs blanches et jaunes), les croisements donnent
lieu à une ségrégation monohybride avec disjonction normale. Cepen-
dant la couleur orange est régie, suivant les lignées, par deux facteurs
ne se manifestant, respectivement, que dans ceraines conditions;
c'est ce que démontrent les croisements fleurs jaunes x fleurs orangées.
Les deux plantes orangées utilisées comme parents, bien qu'absolument
semblables comme couleur et comme aspect, provenaient de deux
localités différentes, et les résultats montrent que l'une d'elles {Orange I)
porte un facteur pour la couleur orange qui distribue celle-ci sur toute
la surface de la fleur, tandis que l'autre [Orange II) porte un second
facteur pour cette même couleur, qui localise celle-ci seulement à la
base de la fleur. Comme bien l'on pense, ce dernier ne se manifeste que
dans des croisements avec des plantes à fleurs d'une autre coloration,
et jamais dans les cas Orange I x Orange II. Tous les autres croisements
pratiqués avec ces deux variétés orangées mendélisent normalement, avec
la coloration orangée comme facteur dominant. Ainsi : Orange I x jaunes
donne une F2 de fleurs orangées et de jaunes, tandis que Orange II
x jaunes, a une F, avec des fleurs jaunes à base orangée, etc. Dans
un croisement : fleurs blanches de Los Nogales x blanches de Santa-
Riia, la Fj se trouva composée uniquement de fleurs blanches, contrai-
rement aux résultats de Bateson dans ses croisements de Lalhyrus
odoralus à fleurs blanches. — Arnold Pictet.
Harland (S. C.)- — Sur V hérédité de certains caractères de Ricinus-
communis L. Il» partie. — Ce petit travail précise quelques points
traités précédemment par H. {Journal of Genetics, vol. X, n» 3). Il y a
lieu de distinguer 4 facteurs mendéliens chez Ricinus communis : B
(floraison), S (épines), M (acajou), G (vert). S et M, S et B, M et G,
et G et B s'héritent indépendamment; les facteurs M et B sont liés,
avec 8,3 % de cross-over dans le croisement F^ par le double récessif.
— Arnold Pictet.
Nilson (Nils-Heribert). — Déplacement de la proportion numérique des
gamètes, dans une population de Seigle, par élimination des récessifs. —
Dans une population végétale d'une espèce donnée, où les croisements
se font librement, la loi de Mendel établit que les proportions numé-
riques de disjonction, à partir de F,, restent constantes, cela, bien
entendu, en considérant que tous les individus soient de vitalité égale
et qu'aucun d'eux ne soit éliminé du croisement. Mais, un des types
vient-il à manquer, on conçoit que la proportion entre les différents
gamètes soit, alors, modifiée. C'est en partant de ce principe que H.
calcule la proportion des gamètes entre eux dans un croisement libre
d'une population de Seigle après élimination complète et successive des
- 462 —
VARIATION. — MUTATION. — ADAPTATION 109
récessifs à chaque génération. Il s'agit de deux variétés de Seigle, l'une
avec revêtement cireux (dominante), l'autre sans ce revêtement (réces-
i?ive) et dont le croisement donne lieu à une ségrégation monohybrido.
La fréquence des gamètes, dans ce cas, se trouve être à F,, de 2 : 1 ;
à F3, de 3 : 1 ; à F^, de 4 : 1, ce qui se traduit, pour n générations, par
la formule n : 1, tandis que la ségrégation normale des croisements
libres ( F3, 8 : 1 ; F;,, 1 5 : 1 ) se traduit par la formule n^* — 1 : 1 . Les recherches
•de H., en éliminant toujours les récessifs dans la population de Seigle
qu'il a expérimentée, ont atteint F7. Les résultats obtenus sont con-
formes aux chiffres théoriques, avec une faible différence moyenne.
Par cette méthode de sélection, la proportion des récessifs décroît donc
rapidement de génération en génération et il est à remarquer que si
elle est encore de 25 % à F,, elle n'est plus, à F3, que de 11 %, pour
tomber à 6 % à F.^, à 2 % à F,, à 1 % à F^q; à partir de la dixième
génération la décroissance se ralentit (0,25 % à Foq)- Tandis que dans
les 10 premières générations la proportion des récessifs baisse de 24 %,
elle ne baisse plus que de 0,75 % dans les 10 générations suivantes. —
Arnold Pictet.
Variation. — Mutation. — Adaptation.
Arione (L.). — Variazioni délia grandezza degli ossicini delV udilo ne
periodo di accrescimento e nelV aduUo (Monit. zoolog. Ital., XXXIV
n. 3, 45-48, 1923.) [111
Hauser (Walther). — Osleologische Unlerscheidungsmerkmale der schweize-
rischen Feld-und Alpenhasen. (Zeitschr. fur indukt. Abstamm. und
Vererbungslehre, XXVI, 32-108, 1921.) [111
Lakon (Georg). — Die Weissrandpanaschierung von Acer negun do L
(Zeitsch. fur indukt. Abstamm. und Vererbungslehre, XXVI, 271-
284, 1921.) [112
Larbaud (M^^^). — Structure des fleurs de quelques plantes ubiquistes à
diverses altitudes. (Ann. Soc. Linn. Lyon, N. S., LXIX, 188-196, 1922.)
[113
Leake (Martin) and Pershad (B. Ram). — The coloration of Ihe lesta of
Ihe Poppy seed {Papaver somniferum L.). (Journ. of Genetics, XII,
247-249, 1922.) [112
Nopcsa (Franz). — Vorlâufige Noliz ûber die Pachyostose und Osteosklerose
einiger mariner Wirbeltiere. (Anat. Anz., LVI, 353-359.) [111
Pearl (Raymond) and Doering (C. R.). — A comparison of the morlalitij of
certain lower organisms with thaï of man. (Science, 16 février 1923, 209.)
[113
Punnett (R. C). — On a case of patching in the f lower colour of the sweel
Pea {Lathyrus odoratus). (Journ. of Genetics, XII, 255-281, pi. XXI,
1922.) [Ne se prête pas à une analyse brève. — Arnold Pictet.
— '103 —
110 L'ANNEE BIOLOGIQUE
Sumner (F. B.) and Collins (H. H.)- — Furlher sludies of color mulalions-
in mice of Ihe genus Peromyscus. (J. of Exp. ZooL, XXXVI, 289-
|> 323, 1923.) [110
Werth (E.)- — •2'ur experimenlellen Erzeugung eingeschlechliger Mais-
pflanzen und zur Frage : Wo enhvickeln sich gemischle {androgyne)
Blûtensîànde am Maïs. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XL, 69-77, 1922.)
[112
Zimmermann (A.). — Zur physiologischen Analomie der Cucurbilaceen.
(Ber. d. deutsch. bot. Ges., XL, 2-8, 1 fig., 1922.) [111
Sumner (F. B.) et Collins (H. H.). — • Nouvelles éludes sur les niula- *
lions du pelage chez les Souris du genre Peromyscus. — - En faisant des
élevages des souris des champs du genre Peromyscus maniculalus gambeli,
les auteurs ont obtenu diverses mutations reconnaissables à la colora-
tion du pelage. Ils en ont précisé les caractères en se servant pour cela
d'un appareil spécial, le colorimètre de Hess-Ives. Ils ont en outre
réalisé un certain nombre de croisements afin de définir la nature des
facteurs génétiques sur lesquels portent ces mutations. Malheureusement,
l'espèce étudiée se reproduit mal et lentement en captivité. La mutation
apparue le plus souvent est la variété jaune, qui se distingue de la
forme normale par une diminution de la quantité de pigment noir au
profit du pigment jaune. Elle comprend d'ailleurs deux nuances, a et b,
dont il est difTicile d'afTirmer si elles sont plus que de simples fluctua-
tions phénotypiques, non héréditaires. Une seconde mutation est dite
variété pâle; elle est apparue chez les hybrides de 2^ génération entre
P. maniculalus rubidus et P. m. sonoriensis; les animaux qui la présentent
ont un pelage d'un jaune très clair, dépourvu de tout poil noir et avec
un minimum de pigment noir; les yeux sont rouges et très petits; ce
sont en somme des albinos partiels. Enfin une troisième mutation est
représentée par quelques cas d'albinisme complet. Ces trois mutations
sont donc caractérisées, dans l'ensemble, par une déficience de quelque
chose que possède normalement l'animal. Chez les albinos tout pigment
est disparu à la fois dans les poils, la peau et les yeux; la variété pâle
a perdu en grande partie son pigment noir et quelque peu son pigment
jaune, et cela également dans toutes les parties du corps; la diminution
du pigment noir dans la variété jaune s'est limitée aux poils. Les carac-
tères ainsi acquis sont récessifs par rapport au type sauvage normal.
Si l'on croise deux à deux ces diverses variétés on n'obtient à la l'^ géné-
ration que des individus du type sauvage, ce qui prouve qu'il s'agit
dans ces trois mutations de trois facteurs génétiques bien distincts.
Mais en étudiant les générations ultérieures S. et C. ont pu constater
que si la variété jaune, qui est d'ailleurs la moins stable, est indépen-
dante des deux autres, ces dernières présentent entre elles une liaison
étroite (linkage). Ainsi, en opérant les croisements entre 18 souris de
2e génération dérivant de variété pâle x albinos, on a obtenu à la
3^ génération 135 individus parmi lesquels il n'y avait qu'un seul type
de la variété pâle et deux albinos. On peut se demander jusqu'à quel
point les mutations ici décrites sont comparables à celles étudiées par
— 464 —
VARIATION — MUTATION — ADAPTATION Ul
divers auteurs chez la Souris domestique; cette question ne paraît pas
soluble, car le croisement des deux espèces n'a pu jusqu'à présent être
réalisé. — A. Dalco.
Arione (L.)- — Variations de la grandeur des osselets de Vouie dans la
période d'accroissement et dans Vadulte. — Les variations individuelles
de la grandeur des osselets de l'ouïe sont petites et indépendantes
des variations du diamètre sagittal et de celui transversal maximum
de la tête. Les osselets de l'ouïe acquièrent déjà pendant la vie fœtale
leur grandeur définitive. — G. Teodoro.
Nopcsa (Franz). — Note préliminaire sur la pachyoslose et Vosléosclé-
rose de quelques Vertébrés marins. — La pachyostose et l'ostéosclérose
sont des caractères fréquents chez les Vertébrés marins. N. remarque
qu'elles n'existent guère que chez des animaux non cuirassés, et dans
la région correspondant aux poumons, lorsque ceux-ci sont très déve-
loppés. Il y voit le développement d'un contrepoids qui équilibre la
poussée de l'eau sur les poumons gonflés d'air, et permet au corps
d'émerger d'abord par la région des fosses nasales. Ce contrepoids n'a
plus besoin d'exister chez les animaux très bien adaptés, soit que la
nécessité de l'émersion facile soit moins impérieuse par suite d'adap-
tations circulatoires, soit que l'ouverture des fosses nasales soit déplacée
vers le haut, soit que les nageoires soient conformées de façon à assurer
l'émersion de l'animal par la tête (nageoires épibathiques). En fait il
disparaît en général, mais non par rétablissement de la moelle osseuse
dans le canal central ossifié : un tel processus, qui serait contraire à
l'irréversibilité de l'évolution, n'est réalisé nulle part; il se refait dans
l'os des cavités médullaires par résorption diffuse. Les Siréniens sont
les seuls Vertébrés marins bien adaptés qui présentent des traces de
pachyostose; mais celle-ci, très généralisée au lieu d'être localisée à la
région du poumon, est d'un tout autre type et N. la rapporte à l'ali-
mentation végétale de ces animaux, alimentation riche en iode, et par
suite favorable à l'ossification. D'une manière générale, les modifications
pachyosto tiques sont le résultat d'excitations pathologiques ou trau-
matiques de la moelle osseuse; ce sont en somme des phénomènes
cicatriciels de sortes de maladies chroniques; N. propose pour eux le
terme de phénomènes arrostiques. — M. Prenant.
Hauser (Walther). — - Recherches osléologiques sur le Lièvre suisse de
plaine et sur celui des Alpes. — H. donne une analyse serrée de l'ostéo-
logie comparée des diverses parties de la tête, des membres et du tronc
des deux races de Lièvres, Lepus europaeus, Pall. et Lepus médius
varronis Miller, d'après de nombreuses mensurations faites sur un grand
nombre d'individus de diverses régions de la plaine et des Alpes suisses.
Ce travail, qui établit bien la différenciation de ces deux animaux au
moyen de courbes de variation, n'aboutit cependant pas à des conclu-
sions d'une portée générale. — Arnold Pictet.
Zimmermann (A.). - — Contribution à Vanatomie physiologique des
Cucurbilacées. — Description des particularités anatomiques rencontrées
chez un grand nombre d'espèces des environs d'Amani (ancienne Afrique
orientale allemande) et interprétation physiologique d'un certain
nombre. Relevons les plus intéressantes. Chez beaucoup d'espèces, on
— 465 —
112 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
constate que chez les jeunes tiges très densément poilues, les stomates
sont fortement surélevées, tandis qu3 les tiges âgées à pilosité peu
épaisse possèdent d'autres stomates à fleur d'épiderme. Les feuilles de
quelques espèces sont polymorphes. Celles des rameaux couchés sont
plus ou moins argentées et réfléchissent une bonne partie de la lumière,
tandis que celles des rameaux aériens sont d'un vert pur. Chez Physedra
chaelocarpa, les feuilles d'ombre et de soleil sont très différentes. Les
premières sont veloutées, papilleuses, tandis que les autres sont lisses
et luisantes. — H. Spinner.
Werth (E.). — La création expérimenlale de plants de maïs mono-
games; où se développent des inflorescences androgynes chez le maïs? —
Des cultures « affamées » de maïs semé très serré dans des pots à fleurs
ont donné les résultats suivants : 16 % de plantes normales; 49,2 %
de plants Ç par avortement de l'épi terminal a*; 21,3 % de plants Q par
formation d'un épi terminai Ç; 1,6 % de plants anormaux à épi ter-
minal androgyne; 11,9 % de plants stériles. Aucun plant n'était abso-
lument cf. La réponse à la seconde question a été obtenue par des
cultures en pleine terre. 1,75 % seulement des tiges axiales ont donné
des épis terminaux androgynes, tandis que les rameaux latéraux en
ont donné 47,7 %. Il semble donc que pour le maïs, la sous-nutrition
ou la nutrition plus difficile soient favorables à la féminisation. Ceci
est en contradiction avec les conclusions formulées jusqu'ici après
études sur d'autres végétaux. — H. Spinner.
Leake (H. Martin) et Ram Pershad (B.). — La couleur des semences
du Pavot, Papaver somniferum. — La couleur de l'enveloppe des semences
du Pavot somnifère est régie par 3 facteurs : S (couleur de paille), P
(rose) et B (bleu). Les résultats des recherches de L. et P. montrent
qu'en l'absence de P et B, la forme SS se distingue de la forme Ss par
sa couleur plus foncée, tandis que la forme PP ne peut pas se distinguer
de Pp, lorsque S et B manquent. Des semences à enveloppe brune
proviennent de la réunion de S et de F et peuvent avoir une constitution
répondant à la formule : SSPP ou SSPp, avec une Fj ne portant que des
semences brunes; SsPP (semences Fj, 1 rose : 3 brunes); SsPp (semences
F,, 1 blanche, 3 roses, 12 pailles). La couleur bleue ne se développe
qu'en présence du facteur P, et par conséquent toutes les plantes qui
portent des semences à enveloppe bleue possèdent des pétales avec un
ocelle coloré (M). Quant à la coopération de S et de B, elle développe
toute une série de couleurs, variant du gris au pourpre. SSBB, avec
semence pourpre foncé, a pu être fixé à l'état pur, avec disjonction en
plantes à semences bleues, grises, pourpres et gris pourpre. — Arnold
PiCTET.
Lakon (Georg). — La panachure marginale des feuilles d'Erable [Acer
negundo). — Les feuilles d'Erable panachées dont L. étudie l'anatomie
et le développement, sont de trois sortes : 1° celles dont la région margi-
nale est blanche avec zone centrale verte (chimères periclinales) ; 2" celles
à marge blanche avec zone centrale mi-partie vert foncé et vert clair
(chimères sectoriales); 3° feuilles à moitié panachées, c'est-à-dire dont
le côté gauche est semblable à la disposition de la deuxième catégorie
et le côté droit uniformément vert. Alors que chez les feuilles normales,
les cellules des quatre rangées du mésophylle portent toutes de la
— 4G(i —
VARIATION. — MUTATION. — ADAPTATION 113
chlorophylle, les parties vert clair n'en portent que dans les deux rangées
médianes; les parties qui avoisinent la bordure marginale n'en possè-
dent que dans la troisième rangée et toutes les cellules des zones blanches
en sont dépourvues. L'étude de l'anatomie et du développement des
bourgeons permet à L. de diviser ceux-ci en plusieurs catégories suivant
qu'ils sont eux-mêmes complètement verts, vert clair, blancs ou pana-
chés, en tenant compte d'un certain nombre d'intermédiaires; pour ce
qui est de l'écorce, elle appartient plus ou moins aux mêmes divisions.
Les bourgeons complètement vert ou complètement blancs portent
respectivement des bourgeons latéraux (fUs) uniformément verts ou
blancs; les feuilles à panachure marginale sont portées par des bour-
geons vert clair, qui sont accompagnés également de bourgeons laté-
raux de la même couleur. Quant aux bourgeons panachés, ils produisent
des feuilles de la catégorie n° 2 (chimères sectoriales) et plusieurs combi-
naisons différentes de panachure. Les fruits provenant des bourgeons
panachés sont blancs avec des taches vertes, tandis qu'ils apparaissent
normalement verts sur les rameaux verts, et blancs sur les rameaux
blancs. Au cours du développement des feuilles panachées, les cellules
à chlorophylle n'engendrent que des cellules vertes et celles sans chlo-
l'ophylle, que des cellules blanches. — Ai'nold Pictet.
Larbaud (M"^). — Struclure des fleurs de quelques plantes uhiquisles à
quelques altitudes. — Ce sont les parties les plus externes de la fleur qui
subissent des transformations; les organes de reproduction (étamines
et pistils surtout) sont les plus stables. La fleur, comparée à la plante
<iui la porte, a un développement plus grand en montagne qu'en plaine;
les papilles qui recouvrent certains organes floraux sont plus longues
et plus serrées en montagne, ce qui est une des causes pour lesquelles
les pétales de montagne ont un éclat plus vif. Souvent, en montagne,
la cuticule épidermique du pédoncule et des sépales est plus épaisse, les
poils sont plus longs et plus abondants; ce sont là des moyens de pro-
tection contre le froid et l'évaporation. L'appareil végétatif aérien
devient de plus en plus réduit à mesure que l'altitude augmente, tandis
que l'appareil végétatif souterrain se développe davantage lorsqu'on
s'élève, soit pour la fixation plus solide de la plante, soit pour une plus
grande accumulation des réserves, qui doivent être utilisées rapidement
pendant le peu de temps qu'a la plante pour se développer. — P. Remy.
Pearl (Raymond) et Dœring (C. R.). — Comparaison de la mortalité
de certains organismes inférieurs et de celle de V homme. — Les biométriciens
et les actuaires se procurent sans peine, par les méthodes connues, des
renseignements généraux sur la mortalité, l'expectation de vie etc.,
selon l'âge, chez une société humaine. Mais quand il s'agit de comparer
à ce point de vue deux sortes d'organismes ayant une durée totale,
normale, de vie très différente, des difficultés surgissent. Pourtant on
peut se tirer d'affaire. L'homme vit à peu près autant d'années que
Drosophila de jours : ceci importe peu. Il faut dresser les deux courbes
et, dit P., les superposer de telle façon que coïncident au moins
deux points biologiques équivalents. On voudrait prendre pour points
équivalents le début et la fin de la vie; mais avec Drosophila il est
malaisé de prendre comme début autre chose que le commencement
de la vie de l'imago. P. tourne la difficulté en prenant pour point de
départ dans les deux cas l'âge où la mort est au minimum et avec
— lOT —
ANN. BKL. — T. 111. lASC. i (1922-1923) 8
114 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Drosophila ce point touche au début de la vie d'imago : avec l'homme
à l'âge de 12 ans. Le point d'arrivée, dans les deux cas, est celui où
sur 1.000 ayant 1 jour (Drosophiles) ou bien 12 ans (homme de race
blanche), il ne reste qu'un seul survivant. D'autre part, miss R. Noyés a
calculé la durée de vie d'un rotifère {Proaies decipiens), dont la vie est
d'ailleurs bien courte : 8 jours. Mais l'établissement d'une courbe est
toujours facile. Que résulte-t-il de l'observation des faits et de la com-
paraison des courbes? Le premier point est que la courbe de Proaies
reste plus haute que les deux autres, en tous les points de celle-ci.
C'est-à-dire que sur 1.000 individus partant ensemble de points biolo-
giquement équivalents dans le cycle vital, c'est-à-dire de l'âge où qx
est au minimum pour chaque organisme, à tout centile d'âge subsé-
quent il reste plus de rotifères que d'hommes, et plus d'hommes que de
Drosophiles. (Le lecteur se doute de ce qu'est un centile d'âge.) En
second lieu, les durées moyennes de vie, l'âge relatif, le centile où sur
1.000 individus il en aura disparu 500, diffèrent d'un organisme à
l'autre. Pour Proaies, c'est au moment où il a vécu 74 % de sa vie,
les chiffres étant 62 % pour l'homme, et 42,5 % pour Drosophila.
Si l'on considère les faits sous un autre angle, on voit que quand chacun
des organismes a atteint la moitié de && durée de vie, il subsiste 93 %.
des Proaies initiaux; 68,5 % des hommes et 38 % des Drosophiles.
11 y a beaucoup de vitalité chez Proaies. La courbe qu'a dressée P.
d'après les statistiques de miss Noyes est assurément celle qui
se rapproche le plus de la forme à angle droit possible, la courbe où
tous les individus vivent jusqu'à un âge donné x, puis meurent tous
ensemble. A quoi tient cette particularité de la courbe de Proales'i
A une uniformité plus grande des conditions de milieu? A ce que les
Proaies constituent une population de constitution génétique plus
uniforme (ils se reproduisent parthénogénétiquement, et dans l'expé-
rience dont il s'agit, tous les rotifères descendaient de 6 individus au
plus)? On ne sait. Mais il serait très désirable — et point trop difficile —
de se procurer pour beaucoup d'espèces des documents du genre de
ceux qui viennent d'être analysés. — H. de Varigny.
Action du milieu. — Ethologie. — Comportement.
Bertin (Léon). — L'adaptation des pièces buccales aux régimes alimen-
iaires chez les Coléoptères lamellicornes. (Ann. Soc. Linn. Lyon, N. S.,
LXIX, 145-159, 8 fig., 1922.) [117
Brocher (Frank). — - Observations biologiques sur les Haliplidés (Coléop-
tères). (Annales de Biologie lacustre, XI, 7-18, 2 fig., 1922.)
[Détails sur la prise de l'air atmosphérique par ces Insectes. —
M. GOLDSMITH.
Cook (Melville E.). — The origin and structure of plant galls. (Science,
5 janvier 1923, 6.) [119
Doolittle (S. P.) and Walker (M. N.). — Cross inoculation studies wilh
cucurbite mosaic. (Science, 20 avril 1923, 477.) [121
— 46S —
ACTION DU MILIEU. — ETllOLOGIE. — COMPORTEMENT ilîi
Gautier (Cl), Bonnamour (S.) el Chifflot (J.)- — Observations biologiques
sur le Tingis pyri F., le Tigre du Poirier. (Ann. Soc. Liiin. Lyon,
N. S., LXIX, 160-166, 1922.) [116
Hodgetts (W. J.). — -4 slmlij of some of Ihe faclors conlroUing Ihe perio-
ilicity of freshwaler Algse in nature. (New. Phytol., XX, 150-164, 11 fig.,
195-227, 6 fig., 1921; XXI, 15-33, 2 fig., 1922.) [117
Johnson (D. S.). — Polypodium vulgare as an epiphyte. (Bot. Gazette,
LXXII, 237-244, 3 fig., 1921.) [119
Klebahn (H.). — Wirtwechsel und Spezialisierung des Slaclielbeerrosles.
(Ber. d. deutsch. bot. Ges., XL, 104-111, 1922.) [119
Lacroix (J. L.). — Etudes sur les Chrysopides. II. Chrysopes du groupe
prasina, Burm. (Ann. Soc. Linn. Lyon, N. S., LXIX, 119-144, 1922.)
[117
Lyndhurst Duke (H.). — An inquiry inlo an outbreak of human Irypano-
somiasis in a Glossina morsitans helt to the easl of Mwanza, Tanganyika
Territory. (Proc. Roy. Soc. B. 660, 250-265, 1923.)
[Curieux travail d'où il résulterait que les trypanosomiases se
transmettent plutôt d'homme à homme que du gibier à l'homme par
la glossine, et que le gibier, bien que réservoir du virus, protège
plutôt l'homme en attirant la glossine (comme font le lapin et le
bétail pour les anophèles). — H. de Varigny.
a) Melin (Elias). — Ultramikroskopische Mikroben im Waldboden. (Ber.
d. deutsch. bot. ges., XL, 21-25, 1922.) [119
b) — — Bolelus- Arien als Mykorrhizenpilze der Waldbàume. (Ibid.
94-97, 1922.) [119
Raymond (M. G.). — Sur un singulier parasite d'une Cochenille de VOrau-
ger, le Pulvinaria floccifera. (Ann. Soc. Linn. Lyon, N. S., LXIX, 117-
118, 1 fig., 1922.)
[Il s'agit d'une larve indéterminée, ressemblant aux larves à queue
de rat de certains Diptères, qui est flottante au milieu des organes
de la Cochenille; celle-ci en renferme plusieurs. — P. Rem y.
Roth (P.). — A propos de Vinstinct de Bembex roslrala L. (Ann. Soc. Linn.
Lyon, 47-52, N. S., LXIX, 1922.)
[Confirmation du fait que les proies de ce B. ne sont pas tuées au
moment où elles sont saisies, comme le croyait Fabre (1880), mais
paralysées par le venin du prédateur et peuvent survivre à la piqûre
pendant un temps variable suivant les espèces. — P. Remy.
Sparrow (C. M.). — On tlie spectral characlerisiics of prolecliue coloration.
(Science, 27 avril 1923, 488.) [115
Wells (B. W.). — Fundamenlal classification of galls. (Science, 30 avril
1923, 469.) [110
Sparrow (C M.). — Les caractéristiques spectrales de la coloration
prolectrice. — La couleur d'un animal protectivement coloré est-elle
4G9 —
116 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
spectralement pareille à, ou difTérente de, la couleur du milieu à laquelle
elle s'appareille? La réponse peut jeter de la lumière sur la nature de
la vision des couleurs chez les animaux. Prenons la grenouille. Si sa
couleur est adaptative et la protège, et si le vert delà grenouille et celui
de la végétation des mares sont, spectralement, des mélanges différents,
il suit que les prédateurs contre lesquels l'animal est protégé voient les
couleurs comme nous. Comme la couleur est non une entité physique,
mais une entité psychologique, nous acquérons une connaissance de
l'expérience des autres organismes. Les recherches ont porté sur des
animaux verts vivant en milieu vert, et ont été faites avec des filtres
de couleur. Le Liopellis vernalis, reptile qu'on a peine à distinguer de
la verdure, a, au filtre, une coloration très différente de celle de l'herbe.
11 apparaît très vert, alors que l'herbe est rouge ou jaune : le contraste
est violent. Même chose pour la grenouille, le Melanophiis, VAnolis.
De façon générale, la perception des couleurs est la même chez les ani-
maux que chez l'homme. On se demande pour quels percipients existe
Ja couleur d'un organisme. Pour lui-même? Pour les ennemis? Dans
le premier cas, nous sommes amenés à considérer le développement
évolutif de l'adaptation comme dirigé du dehors sans sélection naturelle
ou autre processus analogue; dans le second, à imaginer un processus
évolutif continu dans l'organisme. Il y a divers faits à élucider. Jusqu'où
dans l'échelle animale, vers le bas, va la vision des couleurs? Il y a
des animaux à couleur variable, changeant celle-ci selon les conditions
(poissons plats). Ceux-ci sans doute voient les couleurs; mais l'expo-
sition aux lumières filtrées ne paraît pas les surprendre, bien qu'en
pareil cas l'ambiance doive apparaître différemment colorée. On peul
se demander encore si la perception des couleurs implique la vision
de celles-ci? Question moins surprenante qu'il le semble : on a vu des
larves aveuglées rester appareillées en couleur au milieu. La peau peut
compter plus que les yeux. Enfin, existe-t-il des animaux à vision dichro-
matique? Le Cardinal est-il si différent de la verdure pour l'ennemi
qui le recherche? Questions qui se posent et que l'auteur se propose
d'élucider. — H. de Varigny.
Crautier (Cl), Bonnamour (S.) et Chifflot (J.). — ■ Observations biolo-
giques sur Tingis pyri F., le Tigre du Poirier. — Cet Hémiptère est un
parasite redoutable des Poiriers, Pommiers et autres arbres fruitiers,
dont il perce les feuilles et suce la sève. Les auteurs décrivent ici avec
détails l'acte de la succion et les manœuvres exécutées par les conjoints
au moment de l'accouplement. Cinq à six jours après l'accouplement,
qui a lieu dès les premiers jours de mai, les œufs sont pondus sur la
face inférieure des feuilles; ils sont implantés plus ou moins verticale-
ment dans le parenchyme foliaire et chacun d'eux est entouré par des
déjections de l'animal qui forment après dessication autant de taches
noirâtres, luisantes, à la surface de la feuille. Les larves éclosent 17 jours
après la ponte; 5 mues se produisent entre la naissance et l'état adulte;
la durée de chacune de ces phases larvaires varie dans certaines limites
suivant les individus, la dui'ée totale de la vie larvaire étant d'un peu
plus de 5 semaines. Il y a plusieurs générations par an (peut-être 4),
intriguées les unes dans les autres, de sortf que l'on rencontre à peu
près pendant toute l'année des œufs, des larvés et des adultes; un
certain nombre d'adultes hivernent, et on les retrouve au printemps,
dès que les premières feuilles apparaissent. — P. Remy.
ACTION DU MILIEU. — ETIIOLOGIK. — COMPORTEMENT llî
Bertin (Léon). — Uadaplalion des pièces buccales aux régimes alimen-
taires chez les Coléoptères lamellicornes. — On peut, au point de vue
régime alimentaire, répartir les Lamellicornes en cinq groupes étho-
logiques bien distincts, à chacun desquels correspond un type spécial
d'appareil buccal. Chez les Phyllophages (Hanneton, Anomala), qui
coupent et broient des aliments coriaces, les mandibules ont un tran-
chant incisif très résistant et une facette molaire très étendue et lamel-
leuse, tandis que les Xylophages (Orycles), qui rongent le bois pourri
ou vermoulu, ont des mandibules en cuilleron qui déblaient les galeries
et, sur les organes buccaux, des poils servant de balai. Chez les Antho-
phages (Cétoines, Trichies), brouteurs de fleurs et de pollen, les mandi-
bules sont rudimentaires et molles; les mâchoires s'allongent et leur
galea se transforme en pinceau à longs poils, dispositions favorables
pour la récolte du pollen. Chez les Coprophages, cette galea et le tran-
chant incisif des mandibules fonctionnent comme des raclettes à matières
stercorales. Les Nécrophages [Trox], qui rongent les cadavres, ont des
mandibules falciformes, tranchantes et des mâchoires en forme de
trident (caractères de convergence avec les Nécrophores [Silpha et
Necrophorus]). Ces faits permettent de conclure à une adaptation des
pièces buccales aux régimes alimentaires; cependant, on retrouve dans
les cinq groupes des caractères fondamentaux qui attestent une parenté
réelle. — P. Remy.
Lacroix (J. L.)- — Eludes sur les Chrysopides. II. Chrysopes du groupe
prasina, Burm. — Description des manœuvres de la Ç pendant la ponto,
des œufs et de la disposition de la ponte, disposition qui est différente
suivant les espèces. Le développement embryonnaire, un peu plus lent
que chez les Chr. du groupe perla (9 à 11 jours au lieu de 6 à 8), est
accéléré de quelques jours par une température élevée et sèche et retardé
d'autant quand la température s'abaisse et devient humide. Les larves
recouvrent leur dos de petits objets de nature, de forme et de couleurs
quelconques; elles les saisissent entre les pointes de leurs mandibules,
puis, relevant la tête jusqu'à la renverser sur le dos, elles les accrochent
aux longues soies dorsales. Il y a normalement deux générations : des
imagos qui éclosent en juin-juillet, pondent et donnent des larves qui,
après avoir évolué lentement, plus lentement que celles du groupe
perla, donnent des adultes en août-septembre; les œufs que pondent
ceux-ci donnent des larves qui mènent une vie ralentie à l'état libre,
parfois sans absorber de nourriture, pendant tout l'hiver, et reprendront
leur activité au printemps suivant. — P. Remy.
Hodgetts (W. J.). — ■ Elude de quelques-uns des fadeurs réglant hx
périodicité des Algues d'eau douce dans la nature. — Le but de ces longues
recherches n'est pas seulement de jeter quelque lumière sur la pério-
dicité des principales espèces d'Algues peuplant l'étang de Hawkesley
Hall près de Birmingham, mais aussi de montrer quelles sont les rela-
tions qui existent entre le développement des Algues les plus variées et
les conditions extérieures, météorologiques ou autres, et surtout de
faire voir quel est le rôle joué par la concentration du liquide. Le travail
comprend d'abord un aperçu de la flore phanérogamique de l'étang, qui
peut être divisé, à partir des bords jsuqu'au centre, en quatre zones bien
nettes : une zone à Juncus conglomeratas, une zone à Scirpus palustris,
une zone à Sparganium ramornm, enfin au centre une aire de Polamo-
— Ml —
H 8 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
gelon naians. Viennent ensuite des données météorologiques (tempéra-
ture, régime des pluies, lumière du soleil) et l'étude des procédés de
détermination de concentration de l'eau, La flore algologique présente
trois groupes d'espèces : 1° celles qui, à un moment donné, forment un
caractère très net de la végétation algologique de l'étang; 2° celles qui
se développent sur une petite étendue et demeurent localisées; 3° celles
qui sont rares et se rencontrent isolément. La liste des espèces com-
prises dans ces trois groupes suit cette division. Pour ce qui regarde le
cycle annuel des espèces prédominantes, on doit distinguer dans l'étang
deux régions : une région centrale (aire des Polamo gelon) d'eau profonde
et une région périphérique de faible profondeur. Dans la région centrale
on peut établir quatre phases dans le cycle annuel, correspondant à
chacune des quatre saisons et basées sur la prédominance ou la dispa-
rition des Zygnema ou des Œdogonium. Dans la région des bords, trois
phases seulement, les phases d'automne et d'hiver ne présentant pas
de caractères distincts. L'auteur aborde ensuite la discussion détaillée
des faits relatifs à la périodicité des formes principales représentées
dans l'étang. Deux exemples de cette étude peuvent être donnés. Spiro-
gyra (14 espèces observées) prédomine dans la région des bords, se montre
surtout en mai, puis disparaît peu à peu en juin. La température influence
beaucoup sa végétation, la plupart des espèces du genre se développent
surtout à la température comprise entre 60-12° C. La lumière du soleil
est indispensable pour quelques espèces particulièrement sensibles.
L'algue demande une concentration assez faible de l'eau; les fortes
concentrations lui sont nuisibles et empêchent son développement à
l'automne. Zygnema se développe surtout fin avril, commencement
mai, peut-être encore assez commun en automne. Il est surtout abon-
dant à température modérée (5o-12° C.) et à une concentration d'eau
assez faible. L'auteur passe de cette façon en revue les Desmidiées qu'il
divise en deux groupes : celles qui atteignent leur maximum de déve-
loppement au printemps ou en automne, celles qui atteignent leur
maximum fin de l'été et commencement de l'automne; les Œdogonia-
cées, parmi lesquelles il distingue également deux groupes : dans l'un,
une seule espèce, grande, stérile qui atteint un grand développement
en juin-août, dans l'autre un grand nombre de petites espèces qui pous-
sent surtout en mai; les genres suivants : Tribonema, Microspora, Vaii-
cheria, Aphanochœîe, Draparnaldia, Nilella, Coleochœte; les Protococ-
cales; les Volvocales {Chlamydomonas, Volvox); les Cyanophycées; les
Flagellâtes. De ces multiples observations, on peut conclure que pour
beaucoup d'Algues, la concentration de l'eau est un facteur très impor-
tant influençant leur distribution dans la nature. D'un côté, on a des
formes, comme Voluox aureus, adaptées aux plus basses concentrations,
d'un autre côté, on rencontre quelques espèces {Tribonema affine,
Chlamydomonas Beinhardi, etc.) dont la distribution dépend de hautes
concentrations. Les causes des variations de la concentration ne sont
pas seulement l'évaporation et la dilution par les pluies, mais aussi
l'apport de matière organique soluble par putréfaction des grandes
quantités de feuilles flottantes de Polamogelon et d'Algues filamen-
teuses. La matière organique constitue la plus grande partie de la
matière soluble totale, de sorte qu'il y a des raisons de croire que
ces espèces favorisées par les hautes concentrations sont probable-
ment plus ou moins mixotropiques dans leur mode de nutrition. —
R. SOUÈGES.
— 472 —
ACTION DU .MILIEU. — ETIIOLOGIE. — COMPORTEMliiNT 110
Johnson (D. S.)- — Le Polypodium vulgare épiphyle. — Dans les forêts
•de l'Amérique du Nord, dit Schimper, les plantes poussant sur le sol
des lieux ombragés ne peuvent croître sur Técorce des arbres, à cause du
manque d'humidité. L'auteur rapporte cependant le cas d'un P. vulgare
s'étant développé sur l'écorce d'un Quercus Prinus à une assez grande
hauteur au-dessus du sol; les caractères de la plante ne différaient pas
de ceux de la plante terrestre. Les racines étaient abondantes, étroite-
ment serrées et recouvertes de poils en couche très épaisse; les rhizomes
et les feuilles offraient une cuticule assez forte et un mésophylle tout à
fait semblable à celui de la plante poussant sur le sol. L'épiphyte, au
point de vue de la lumière, se trouve dans des conditions avantageuses
et, d'autre part, il doit trouver sur l'arbre la nourriture minérale dont
il a besoin, celle-ci pouvant provenir de la désintégration de matières
organiques (écorces, feuilles, etc.) ou pouvant être apportée par les
vaisseaux de l'hôte. Il se trouverait ainsi dans des conditions de semi-
parasitisme. Le P. vulgare apparaît en somme comme un épiphyte
facultatif, endémique dans la zone tempérée et nullement importé de
la zone tropicale avec ce caractère déjà acquis. — R. Souèges.
/->) Melin (Elias). — Des holr.ls comme champignons de la mtjcorrhize des
arbres forestiers. — Déjà Woronin (1885) admettait que Bolelus edulis
et B. scaber édifiaient des mycorrhizes ectotrophe?. Pennington (1908),
^L\c DouGALL (1914), RoMELL (1921) ont depuis insisté sur la coexis-
tence de Pinus et de Larix avec des bolets. M. a réussi enfln deux syn-
thèses, la mycorrhize de Bolelus luleus sur Pinus silveslris et colle de
B. elegans sur Larix europaea. — H. Spinner.
o) Melin (Elias). — Des microbes ultramicroscopiques dans le sol fores-
tier. — De l'extrait d'humus d'une plantation de Pinus silvestris de la
forêt de Griinewald (Berlin) a été filtré à travers des membranes à pores
de diamètres variés, puis mis sur gélatine. Le filtre à larges pores a laissé
passer des masses de bactéries qui ont liquéfié la gélatine. Les autres
ont arrêté tous les organismes visibles au microscope et pourtant une
partie de l'extrait ainsi filtré (par des pores moyens) a aussi provoqué
la liquéfaction de la gélatine; les filtres à pores ultrafins semblent avoir
aussi retenu les germes ultramicroscopiques, car les extraits qui y ont
passé n'ont pas eu d'action sur la gélatine. La présence probable de ces
germes ultramicroscopiques doit sans doute être mise en relation avec
la croissance pénible de Pinus dans la plantation où l'humus a été pris.
— H. Spinner.
Klebahn (H.). — Changement d'hôle et spécialisation de la rouille de
la groseille. — C'est la réponse aux attaques qu'ERiKSSON a dirigées en
1920 dans VArkiv fur Botanik contre les travaux précédents de K.
Ce dernier, après de nombi'euses expériences, conclut comme suit :
Les rouilles qui forment des écidies sur Ribes et sur Urtica sont biolo-
giquement très différentes, mais elles peuvent se mélanger. Par contre,
les formes intermédiaires, ainsi que la forme <> diffusa » n'existent pas.
Les deux groupes de rouilles, à l'état Puccinia, sont spécialisés par
«éctions du genre Carex, et les écidies suivant les espèces Ribes grossu-
laria et R. nigrum. — H, Spinner.
Cook (Melville F.)- — Origine et structure des galles. — Etude histo-
— ilS —
*'
420 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
rique, principalement (discours à l'Ass. américaine pour l'avancement
des sciences, 1922). L'auteur résume l'état présent de la question de la
façon suivante : 1° L'opinion primitive d'après laquelle les galles dues
à des insectes seuls résultent de l'injection d'un poison par ces derniers,
n'est plus défendable; 2° l'excitant, dans la plupart des cas, est proba-
blement dû à une excrétion de l'organisme parasite, de la larve, chez
les insectes. En d'autres cas, il peut être dû à la pression ou à d'autres
facteurs mécaniques; 3^ il est nécessaire que cet excitant soit appliqué
aux tissus méristématiques : la réaction dépend en une grande mesure
du degré d'activité de ces tissus; 4» la réaction des cellules aux excitants
est remarquablement identique, quel que soit l'excitant; 5° les cellules
qui sont avancées dans leur évolution et qui, en conditions normales,
ne se divisent guère, peuvent sous l'influence de l'excitation se diviser
et s'accroître rapidement; 6^ des galles de forme indéfinie et irrégulière
de structure peuvent se produire aux dépens de tissus âgés conservant
encore quelque puissance méristématiques. Cela dépend de l'âge et de
l'activité du tissju méristématique; T» les galles se classent en deux-
groupes, quel que soit l'organisme qui les provoque. Le groupe dit
kataplasma consiste en galles faites de tissu parenchymateux. Dans
le groupe dit prosoplasma, les tissus sont arrivés à des degrés variés
de différenciation; 8° les galles complexes comme celles que provoquent
les cynipides naissent toujours de tissu méristématique très jeune et
très actif; 9° les galles de structure complexe passent par les phases
se rencontrant chez les galles de complexité moindre; 10» les galles dues
aux insectes sont de beaucoup celles qui présentent le plus de régularité
de structure et de développement. Certaines sont très simples , alors
que d'autres présentent le développement le plus élevé et la plus grande
complexité que puissent présenter les galles; 11° les galles d'insectes les
plus complexes présentent 4 phases de croissance; d'autres 1, 2, ou 3;
12° l'organisme provoquant la galle d'insecte est stationnaire, mais, dans
le cas de la plupart des autres galles, l'organisme déterminant la galle
peut, par la croissance ou autrement, se propager à des points autres
que le site primitif; 13» dans tous les cas, l'excitant peut se propager
en dehors du site occupé par l'organisme excitant; 14° souvent, en
rapport avec diverses galles, il se forme des pousses anormales et d'autres
structures (souvent appelées embryômes), mais on ne peut, encore, en
déterminer le statut. — H. de Varignv.
Wells (B. W.). — La classification fondamenlale des galles. — A propos
de l'article de Cook, W. rappelle la définition des formations kataplas-
miques donnée par Kuster : ce sont des formations chez qui la différen-
ciation reste au-dessous du pair, au-dessous du niveau normal pour la
partie considérée. Elles ne présentent rien de constant comme dimen-
sions, forme, ou époque de développement. Elles peuvent se présenter
comme la déformation d'un organe entier, ou comme une excroissance
locale. Les kataplasmas comprennent, à la fois, des structures à différen-
ciation légèrement inhibée et des structures à parenchyme homogène
sans aucune différenciation. Pour les prosoplasmas, ce sont des galles
ayant des caractéristiques précises, quant aux dimensions, à la forme
et à l'époque de développement, et possédant des caractères tissulaires
nouveaux, des caractères de forme et d'orientation des tissus qui sont
nouveaux et ne se retrouvent pas ailleurs chez la plante. — ■ H. de
Varigny.
— 474 —
DISTRIBUTION GKOGRAPHIQUE 121
Doolittle (S. P.) et Walker (M. N.). — Études d'inoculations croisées
avec la mosaïque du Concombre. — La mosaïque en question est inocu-
lable à presque toutes les Cucurbitacées, et à diverses plantes appar-
tenant à d'auti'es familles. Parmi les Cucurbitacées, le genre Cilrullus
reste réfractaire : mais 8 autres genres, 23 espèces, 8 variétés et 96 variétés
horticoles sont susceptibles. Le mal peut être inoculé à Martynia, Cap-
sicum, Asclepias, Phytolacca; et, de ces espèces, il est réinoculable au
concombre. On obtient une bonne infection en transplantant sur pied
sain les pucerons d'un pied malade et aussi en inoculant les tissus
écrasés ou le suc exprimé de ce dernier. Parfois l'inoculation réussit
mieux avec un passage : ainsi on n'a pu encore inoculer la mosaïque au
tabac : mais la mosaïque du concombre, inoculée au Gapsicum, puis de
celui-ci au tabac, prend bien. La mosaïque est inoculable à la pomme
de terre, aussi à Amaranlhus reflexus et à Phijsalis. — • H. de Varigxv.
Distribution géographique
Baker (Frank CoUins). — The moUuscan fauna of Ihe Big Vermillon
river, Illinois. (III. biol. monogr., Vil, n» 2, 96 p., 15 pi.)
[Le nombre des espèces diminue et la taille des individus d'une
même espèce décroît à mesure que l'on se rapproche de la source;
B. examine l'influence de la pollution de l'eau par les usines d'un
grand centre industriel (Urbanaj sur la faune du cours d'eau. —
■ P. Remy.
Boubier (Maurice). — Les Oiseaux cosmopolites. (Ann. Soc. Linn.
Lyon, N. S., LXIX, 59-66, 1922.) [112
Braun-Blanquet (Josias). — L'origine et le développement des flores dans
le Massif Central de France, avec aperçu sur les migrations des flores
dans VEurope sud-occidentale. (Ann. Soc. Linn. Lyon, N. S., LXIX,
1-16, 1 pL, 1922.) [112
Caziot. — L'Ours brun dans les Iles Britanniques. (Ann. Soc, Linn.
Lyon, N. S., LXIX, 42-46, 1922.) [112
Falcoz (L.). — Etudes sur les Cryplophaginae. II. Henoticus californicus
Mannerheim, espèce américaine en voie d'acclimatation européenne.
(Ann. Soc. Linn. Lyon, N. S., LXIX, 167-183, 10 fig., 1922.) [112
Pallary (Paul). — Histoire d'une erreur. (Ann, Soc. Linn. Lyon, 239,
1922.)
[Le Cirripède Pollicipescornucopiae, dont la présence en Méditer-
ranée était considérée comme douteuse, a été trouvé en abondance
dans cette mer près d'Oran. — P. Remy.
Remy (P.). — Orthoptères des Vosges méridionales. (Ann. Soc. Linn.
Lyon, LXIX, 67-72, 1922.)
[Signale une proportion de 1 a' pour 2 Q chez les Chelidoplera bicolor
et Tetligonia verrucivora adultes; a rencontré un individu macroptère
sur 4 normaux chez Chelidoplera Rœsellii et 1 macroptère sur 120 nor-
maux chez Chel. bicolor. — P. Remy.
— 'i::. —
122 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Boubier (Maurice). — Les Oiseaux cosmopolites. — L'auteur n'en-
visage ici que le cosmopolitisme naturel et laisse de côté les espèces
que l'Homme transporte avec lui et les formes qui s'éloignent peu de
la mer, milieu biologique beaucoup plus uniforme que les milieux conti-
nentaux. L'ordre des Gharadriiformes détient le record du cosmopo-
litisme : 4 espèces, le Tourne-pierres [Arenaria interpres), le Sanderling
des sables [Crocethia alba), le Pluvier varié [Squalarola squalarola) et
le Sterne paradis {Sterna paradisaea) sont à tel point cosmopolites que
c'est l'espèce type qui occupe l'ensemble du territoire mondial et que,
lorsqu'il y a des sous-espèces, celles-ci sont très localisées; 2 autres
espèces de cet ordre, le Maubêche canut [Erolia canulus) et le Pluvier
brun {Charadriiis dominicus) ne sont cosmopolites que par l'ensemble
de leurs sous-espèces. L'immense groupe des Passériformes ne compte
qu'une seule espèce cosmopolite, l'Hirondelle de cheminée [Chelidon
ruslica), dont 4 sous-espèces occupent la terre entière; la forme type
présente une particularité curieuse : ce sont les individus qui nichent
le plus au nord qui vont hiverner le plus loin vers le sud. — P. Remy.
Braun-BIanquet (Josias). — L'origine el le développement des flores
dans le Massif Central de France avec aperçu sur les migrations des flores
dans VEurope sud-occidentale. — Après avoir donné les caractéristiques
phytosociologiques et floristiques de l'élément méditerranéen, l'auteur
détermine les limites de la région méditerranéenne dans les Cévennes
méridionales; il étudie ensuite les irradiations méditerranéennes dans
le Massif Central et dans les contrées voisines; les contrées du centre de
la France sont beaucoup moins riches en échappées méditerranéennes
que la dépression du Rhône et la côte atlantique; la raison principale
paraît être non pas le climat plus rigoureux du Centre, mais l'obstacle
orographique important que constitue l'ensemble des montagnes du
Massif Central, hautes de 1.000 à 1.700 mètres, et couvertes jadis de
forêts. — P. Remy.
Falcoz (L.). — Etudes sur les Cnjptophaginse. IL Henoticus califor-
nicus Mannerheim, espèce américaine en voie d'acclimatation européenne.
— Ce petit Coléoptère ErotyHde, découvert en Californie en 1843, et
cantonné primitivement en Amérique du Nord (Californie, Orégon),
vit sur les fruits conservés, particulièrement les abricots desséchés, où
l'adulte se nourrit des végétations cryptogamiques qui s'y développent;
il accompagne ces fruits dans leur transport en Europe, et a été ren-
contré depuis 1906 dans divers ports fluviaux d'Allemagne, de Hollande
et d'Angleterre, et aussi par F. en France, à Vienne en Dauphiné. —
P. Remy.
Caziot. — L'Ours brun dans les Iles Britanniques. — L'Ours brun
{Ursus arclos) serait le seul Mammifère ayant survécu dans les Iles
Britanniques aux refroidissements de la période glaciaire; il a été parti-
culièrement abondant en Ecosse, surtout dans les bois de Grande-
Calédonie. Il aurait disparu de Grande-Bretagne au x" siècle; les nom-
breux individus rencontrés après cette époque étaient importés de
l'étranger. — P. Remy.
476 —
GÉNÉRALITÉS 12;i
Origine des espèces
Heller (H. H.)- — ■ Phylogenelic posilion 0/ Ihc Bacleria. (Bot. Gazette,
LXXII, 390-396, 1921.) [123
Heller (H. H.). — Position pinjlogénétique des Bacléries. — Pour
l'auteur, les Bactéries doivent être considérées comme représentant un
phylum distinct des Champignons et des Algues Cyanophycées, Ce
nouveau phylum serait ainsi défini : Plantes unicellulaires qui se multi-
plient typiquement par scissiparité et exceptionnellement par bour-
geonnement; elles ne présentent pas de formes de reproduction sexuée;
elles sont rarement revêtues de cellulose et ne renferment ni chloro-
phylle ni phycocyanine. — R. Souèges.
Généralités
Bêcher (Hellmut). — Ueber die Ziveckmâssigkeilsforschung in der Embryo-
logie und eine finale Belrachlung einiger Wachslunisvorgànge und
Einrichlungen in der Placenta. (Anat. Anz., LVI, 272-290.) [115
Driesch (Hans). — Der Begriff der organischen Form. (Abhandlungen
zur theoretischen Biologie herausgegeben von Julius Schaxel, Heft 3.
Berlin, Gebr. Borntrâger, 83 p., r919.)
[Exposé très clair et concis des idées biologiques de l'auteur, éparses
dans ses différentes publications antérieures. — Léonore Brecher.
Kofoid (Ch. A.). — The Life Cycle of the Prolozoa. (Science, 6 avril
1923, 397.) [115
Delage Yves) et Goldsmith (Marie). — L'argument de la continuité et
les nouvelles méthodes en physio-psychologie. (Mémoires Jubilée E. Met-
chnikoff, 72-81, 1921.)
[Voir Année Biologique, XXII, 395 (analyse d'après le tiré à part).
Maeallum (A. B.). — On the urgency of research on ihe great portai ta
diseuse in the body. (Science, 16 février 1923, 189.)
[Le point faible de l'organisme est la muqueuse intestinale. —
H. DE Varigxy.
Marchand (Félix). — Ueber Reizung und Reizbarkeil. (Arch. f. Entw.
Mech. d. Org., LI, 256-284, 1922.)
[Purement spéculatif. — A. Dalcq.
Martin (G. W.). — What is a plant? (Science, 9 février 1923.)
[L'auteur propose la définition : « Un organisme à chlorophylle ou
descendant d'ancêtres à chlorophylle. » Mais il admet qu'on puisse
trouver mieux, et le souhaite. — H. de Varigny.
H I
124 L'ANNÉE BIOLOGIQUE
Roux (Wilhelm). — Ueber die Flamme, Probionlen und das Wescn des
Lebens. (Arch. f. Entw. Mech., LI, Vo, 315-329, 1922.)
[Spéculation pure. — A. Dalcç.
Schaxel (Julius). — Ueber die Darsiellung allgemeiner Biologie. (SchaxrlV
Abhandt. z. theoret. Biol., H. 1, 1919.) [114
Wilson (E. B.). — The Physical Basis of Life. (Science, 9 mars 1923.
277.) [ii;>
Schaxel (Julius). — Ce qu'est la Biologie. — Sch. inaugure par ce volume
une série d'ouvrages, qui auront pour but de donner à la science de la
vie l'édifice de notions qui lui manque encore. Dans ce premier volume,
Sch. parle de la Biologie générale. D'abord le nom même de Biologie
est soumis à une critique. Il est impossible de donner une définition
de ce qu'est la Biologie. L'objet de la Biologie est la vie. Mais pour tout
naturaliste la vie semble si pleine d'énigmes que l'auteur renonce à
s'occuper des questions essentielles et se contente de décrire et de
classifier le matériel collectionné et de s'occuper tout au plus de pro-
blèmes partiels, tels que le changement de la forme. Mais cette restric-
tion temporaire ne nous dispense nullement de chercher la solution des
problèmes essentiels. Les parties principales de la Biologie sont le
Darwinisme, la phylogénie, la mécanique de l'évolution, la science dr
l'hérédité, la physiologie mécaniste et le néovitalisme, reliées les unes
aux autres, mais se contredisant l'une l'autre. Viennent encore une
foule d'opinions particulières sur les problèmes de la Biologie. Sch.
distingue trois théories fondamentales de la vie, qu'il a exposées plus
largement dans un ouvrage précédent (Grundzûge der Theorienbildung
in der Biologie, Fischer Jena 1919) : la théorie énergétique, qui réduit
tout phénomène à une transformation d'énergie dans l'espace et Ir
temps, la théorie historique qui considère l'état actuel des êtres vivants
en tenant compte de leur passé et la théorie organistique pour laquelle
les organismes sont des objets de la nature de nature spéciale. C'est ainsi
que son histoire, son objet et les théories fondamentales de la vie ont
donné à la Biologie ce manque d'unité qui la caractérise. Tout essai
d'exposer la Biologie d'une manière systématique est vain, à cause de
cette hétérogénéité. Jusqu'à présent la Biologie a été exposée dans des
manuels, des traités et des exposés généraux. Un manuel proprement
dit de Biologie n'existe pas, les limites et les principes de la science de
la vie étant trop incertains. Parmi les manuels qui traitent certaines
parties de la Biologie sont cités : la Chimie physiologique, Abderhalden:
la Biochimie, Oppenheimer; la Physiologie comparée de Winterstein
la Morphologie des Inverlébrés de Lang, VEmbryologie comparée de
Korschelt et Heider, VEmbryologie de O. Hertvvig et la Zoologie
expérimentale de Przibram. Parmi les traités de Biologie sont cités les
traités de Botanique et de Zoologie, le traité de Biologie de Nussbaum,
Karsten et Weber, le traité de Botanique de Strassburger, le traité
de Zoologie de Glaus-Grobbex, celui de R. Hertwig, celui de
E. V. Boas et la Zoologie de Steche. Sch. passe ensuite en revue les
exposés généraux, ainsi Les merveilles de la nature de Haeckel, la
Biologie générale de P. Kammerer, le volume de Biologie générale
dans la « Kultur der Gegenwart » de Hinneberg, la Biologie générale
— 47S
GÉNÉRALITÉS 125
de O. Hertwig, la Physiologie générale de Verworn et la Physiologie
-irénérale de Tschermak. Sch. s'occupe ensuite des différents essais
qui ont été faits pour donner un système à la Biologie. 11 nomme en
premier lieu le système des sciences de la vie donné par Haeckel, qu'il no
•<:onsidère pas comme un système logique, mais purement empirique.
Hesse divise la Biologie en Morphologie, Physiologie et Œcologie.
TscHULOK distingue sept branches de la Biologie : Classification, Mor-
phologie, Physiologie, Œcologie, Chorologie et Génétique. Aucun de
^es systèmes, et non plus le système donné par Driesch, n'est en état
■de comprendre en soi la Biologie entière. D'après Sch., seulement un
point de vue phénoménaliste pourrait servir pour donner un système
à la Biologie. Pour lui l'objet de la Biologie est : « La multitude des
individus d'existence limitée, étant reliés les uns aux autres d'un côté
par leur coexistence et d'un autre côté par la succession. » Ce qui relie
les individus qui se succèdent est la reproduction, ce qui relie les indi-
vidus coexistants est la sexualité. A un moment donné l'individu est
une forme définie spécifique, se comporte d'une manière définie spéci-
fique et se trouve en relations définies spécifiques. D'après ces différents
aspects sous lesquels les individus nous apparaissent, on pourrait clas-
sifier les disciplines de la Biologie et la mettre ainsi au rang des sciences
ayant un système et lui faciliter une exposition générale. — Eléonore
Brecher.
Bêcher (Hellmut). — Sur la recherche de la finalité en embryologie, et
sur une interprétation finaliste de quelques processus de croissance et de
dispositifs du placenta. -^ B. développe l'idée qu'en sciences naturelles
un point de vue finaliste a autant de valeur et est aussi fécond qu'un
point de vue causal, ou qu'un point de vue historique et phylogénétique :
non pas qu'il interprète la vie comme le résultat d'une volonté, mais
elle est un fait, et partout on peut rechercher les conditions qui la rendent
possible. Il applique cette idée à l'embryologie et en particulier à la
Kjonstitution du placenta. — M. Prenant.
Kofoid (Ch. A.). — Le cycle vital des Protozoaires. — Exposé général
intéressant, l'auteur partant de ce point de vue que les protozoaires
sont non pas des organismes unicellulaires, mais des êtres pluricellulaires
bien que ce ne soit pas au degré, ni de la façon où c'est le cas chez les
métazoaires. Et les vues qu'il développe à ce propos sur la sénescence et
la mort chez les Protozaires ont un intérêt tout spécial. — H. de Vari-
GNY.
Wilson (E. B.). — La base physique de la vie. — Discours intéressant
résumant bien nos connaissances et surtout nos ignorances, et arrivant
à la conclusion pas du tout inattendue qu'en somme, malgré tous les
progrès de la cytologie et de l'analyse biologique, nous ne savons rien,
ou à peu près rien du principe de la vie, et de la manière dont elle a
pris naissance lynoramus. Mais il ne faut pas se croire obligé de dire
Jgnorabinius. — II. de Varigny.
— \V3
Paris. — Les Presses universitaires de France
PREMIÈRE PARTIE
> _>
PHYSIOLOGIE GENERALE
ANN. BIOL. T. III, FASC. 5 (1922-1923)
4 ANNÉE BIOLOGIQUE
Vlès (Fred), Achard (Mlle G.) et Prikeltnaier (Dj.). — Sur quelques pro-
priétés phisico- chimiques des constituants de Vœuf d^ Oursin. (C. R, Ac.
Se, CLXXVI, 1179, 1923.) [6
Weber (FriedI). — Rôntgenstrahlenwirkung und Protoplasmapiscositàt.
(Pflûger's Archiv, CXCVIII, 644-647, 1923.) [5
Abderhalden (Emil) et Gellhorn (Ernst). — Contributions à la physiolo-
gie générale de la cellule. Etude du gonflement du muscle et de sa perméa-
bilité dans différentes conditions. — A une solution contenant 0,2 à 0,4 %
de CaCl^, on ajoute NaCl, MgCl^ ou saccharose pour rétablir l'isotonie avec
NaCl à 0.7 % et on étudie le gonflement du gastrocnémien de grenouille
dans les diverses solutions ainsi réalisées : ce gonflement est le plus fort
dans la solution CaCl^ + sucre, et le plus faible dans CaCl^ -}- MgCl^
Pour une même concentration en CaCl*, l'excitabilité disparaît d'abord
dans CaCl^ -f sucre et en dernier lieu dans MgCl'" + CaCl^, bien que la
courbe d'excitabilité pour cette solution baisse au début plus rapidement
que dans NaCl -|- Cad*. En dosant le calcium dans le liquide baignant
une patte postérieure de grenouille dépouillée de sa peau, on constate
que l'absorption de calcium est plus notable dans CaCl* -(- sucre que dans
CaCl* -f" NaCl. Si on ajoute à ce dernier liquide une dose de KCl qui dimi-
nue nettement l'excitabilité, on ne modifie pas l'absorption de calcium
par le muscle. On peut admettre que l'augmentation de perméabilité par
le sucre tient à une modification de l'état des colloïdes des couches limi-
tantes de la fibre musculaire et que le calcium est fixé par ces couches,
tandis que KCl pénètre dans les cellules musculaires sans modifier ces
couches et sans faire varier par conséquent la perméabilité pour le cal-
cium. — H. Cardot.
Netter (Hans). — Influence des cations plurivalents sur la pénétration
des sels alcalins dans les cellules végétales vivantes. — N. étudie la déplas-
molyse chez Rhoes en solutions faiblement hypertoniques de NaCl ; elle
est inhibée par les sels des cations bivalents qui se classent à ce point de
vue dans l'ordre : Ca>'Ni!>Co>Sr>'Ba>Mg>Mn. Les sels des métaux
lourds inhibent la pénétration de sel et peut-être d'eau ; ils consolident la
surface plasmatique, qui éclate alors dans la déplasmolyse rapide et ils
provoquent des plissements. Ces phénomènes n'ont pas lieu avec 3e man-
ganèse qui exerce une faible action inhibante. Le magnésium à forte con-
centration inhibe la déplasmolyse et la pénétration de sel, mais à la longue
a une action dissolvante vis-à-vis de la membrane. Les sels alcalino ter-
reux ne consolident pas la membrane, n'altèrent pas le protoplasme ; ils
inhibent la pénétration de sel et le calcium a l'action plus forte. A cause
de la présence du calcium dans les liquides cellulaires interstiels, il faut
admettre que la loi d'OvERTON sur la non-pénétration des sels dans les
conditions normales est en partie vraie et que, étant donnée la nécessité
de la présence des sels dans le protoplasme, il y a lieu d'admettre un mé-
canisme particulier de pénétration, une perméabilité physiologique. —
H. Cardot.
— 484 —
PHYSIOLOGIE CELLULAIRE 5
Hertz (Wilhelm). — Coloration i'itale d'Opalina ranarum avec des colo-
rants acides ; variations sous faction des narcotiques. — Les colorants
acides insolubles dans la diamylaniine colorent les Opalines en dehors de
l'intestin de la grenouille; si l'on ajoute au Ringer certaines substances
organiques telles que des traces d'impuretés provenant du contenu in-
testinal ; cette coloration n'a plus lieu en présence des narcotiques ce qui
semble indiquer qu'elle comporte un processus cellulaire actif, conformé-
ment à la conception de Hober. Au contraire les colorants basiques et
les colorants acides solubles dans la diamylamine, colorent assez rapide-
ment les Opalines dans du Ringer pur et même en présence des narco-
tiques. Conformément à la théorie lipoïdique de Nirenstein, on n'aurait
dans ce second cas qu'un processus physique indépendant de l'état de
fonctionnement de la cellule, — H. Cardot.
Weber (Friedl). — Action des rayons Rôntgen et viscosité du protoplasme.
— Les expériences de W. ont porté sur Spirogyra et sur Phaseolus multi-
florus. La conclusion est qu'il ne paraît pas y avoir, comme action pri-
maire des rayons Rôntgen, une modification de viscosité dans le cyto-
plasme de la cellule végétale vivante. — H. Cardot.
Merton (H). — Etudes sur le mouvement ciliaire. — M. a étudié la répar-
tition des cellules à cils vibratiles et leur mode d'activité dans les diverses
régions du corps, soit chez la grenouille, soit chez les Gastéropodes Pul-
monés. Il résulte de ses constatations que l'activité ciliaire est liée à des
modifications automatiques et rythmiques du kinoplasme, mais aussi que,
pour beaucoup d'épithéliums ciliés, cette activité est sous l'influence du
système nerveux. Dans la bouche de la grenouille les mouvements des cils
créent des courants de différentes directions dont le point de départ est
l'orifice des glandes intermaxillaires et qui divergent à partir de cette ré-
gion. Dans les voies hépato-pancréatiques à^Helix pomatia ou hortensia
on voit sur les parties en saillies que les mouvements des cils créent des
courants poussant vers les acini hépatiques les particules alimentaires, et
entre les bourrelets, il y a au contraire des courants ciliaires ramenant
vers l'intestin les résidus solides. Chez les Gastéropodes Pulmonés d'eau
douce, et notamment chez Physa acuta, on peut distinguer sur la surface
du corps trois sortes d'épithéliums ciliés, avec des modes d'activité diffé-
rents : tête et bords du manteau, sole pédieuse et replis buccaux. Les
bandes ciliées voisines de la bouche sont généralement au repos sauf à la
suite d'excitations extérieures ou d'incitations nerveuses ; les filets ner-
veux qui se rendent aux replis buccaux du côté dorsal contiennent à la
fois des fibres sensitives et des fibres motrices ; l'excitation de ces filets
par courant constant provoque l'activité des cils de ces régions. Les cils
de la région céphalique, des bords du manteau et des parties dorsales du
pied sont longs et constamment en activité ; ceux de la sole pédieuse, plus
courts et plus serrés, battent plus lentement mais aussi d'une façon per-
manente et assurent la locomotion de l'animal. Hors l'action des nerfs
sur l'activité ciliaire, on doit aussi rechercher la cause de cette activité
dans l'épithélium lui-même et examiner comment on peut déterminer
l'arrêt, la reprise ou l'inversion des mouvements des cils sur des épithé-
liums ou même des cellules isolés. Stentor cœruleus dans une solution con-
tenant des ions K ou Na présente une inversion du mouvement ciliaire
et se meut à reculons. Les cils de l'épithélium de la sole ou des tentacules
— 485 —
^4
6 ANNÉE BIOLOGIQUE
de Planorbis s'arrêtent en présence de CaCP 0,1 N, et reviennent à l'ac-
tivité par addition de HCl, 0,1 N. Il est possible enfin d'isoler des cellules
ciliées chez Limnaea ovata, en les dissociant par emploi de CaCP à 0,14 N,
puis de KCl 0,2 N. On constate alors sur ces cellules isolées] des modifi-
cations caractéristiques de forme ; on voit notamment se former un pro-
longement du corps cellulaire qui se contracte à la façon d'un cil, mais
avec une lenteur plus grande. — H. Cardot.
Taylor (C. V.), — La vacuole contractile de Euplotes, exemple du passage
réversible du cytoplasme de Vétat de gel à celui de sol. — T. étudie le méca-
nisme de formation et de décharge de la vacuole contractile A^ Euplotes ;
les mouvements des cils vibratils qui gênent l'observation sont supprimés
ou diminués par une solution à 1 p. 1000 de nicotine, sans que le mouve-
ment des vacuoles cesse. L'usage d'encre de Chine permet de mieux voir
le point de décharge. La vacuole résulte de la coalescence de vacuoles pri-
maires, elles-mêmes provenant de la fusion de vacuoles secondaires et
celles-ci de vacuoles tertiaires de plus en plus petites. Cette coalescence
est considérée comme résultant du passage de la paroi visqueuse des
vacuoles de l'état de gel à celui de sol. La décharge se fait en un point
défini du corps, par un pore ectoplasmique, souvent saillant en papille.
La vacuole ne se vide que quand elle est arrivée au contact de la papille
pulsatile : ici encore les parois de ces deux parties se résorbent par pas-
sage à l'état de sol. — Emile Guyénot.
Vlès (Fred), Achard (Mlle G.) et Prikelmaîer (Dj). — Sur quelques pro-
priétés physico-chimiques des constituants de l'œuf d'Oursin. — L'œuf nor-
mal d'Oursin, d'après son Ph intérieur, est équilibré au voisinage du point
isoélectrique d'un de ses principaux complexes. Le point isoélectrique
étant la résultante d'un grand nombre de propriétés physico-chimiques,
toute variation du Ph intérieur de l'œuf produira des changements dans
ces diverses variables. Ainsi, on peut supposer que tout abaissement du
Ph extérieur amènerait un blocage de la division. — Z. Gruzewska.
Jollos (V.) et Peterfi (T.). — Segmentation d'oeufs d' Axolotl sans noyau. —
Les auteurs, à l'aide d'un appareil micro-chirurgical, réussirent à extraire
le pronucleus 9 d'œufs d'Axolotl, immédiatement après la ponte. Le
noyau ci', avec son spermocentre, bien que laissé en place, ne tarde pas à
disparaître (sans doute à la suite du traumatisme) et ne participe pas à la
suite des phénomènes. Or, l'œuf, ainsi privé de noyau, se segmente plus
ou moins normalement et atteint, surtout au pôle animal, une organisa-
tion comparable à celle d'une blastula avancée. Bien qu'intimement
liées d'ordinaire, la division du noyau et la segmentation du cytoplasme
peuvent donc être réalisées indépendamment l'une de l'autre. (On connais-
sait jusqu'à présent des divisions de noyau sans plasmodiérèse ; mais non
l'inverse). Les premiers stades du développement de l'œuf sont indépen-
dants du noyau et sont conditionnés par la différenciation du cytoplasme.
0. SCHOTTÉ.
Docquier (Ed.). — La division nucléaire chez V Anthophysa vegetans
{O. F. M.) Stein. — C'est en somme une mésomitose telle que nous l'avons
définie en 1910 : désintégration du caryosome, plaque équatoriale et
fuseau intranucléaire. Les centrosomes flagellaires prennent les pôles du
fuseau comme dans les Monas et les Mastigamibes. — E. Chatton.
— 486 —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 7
Smith (F.). — Sur la division nucléaire directe dans le mycélium de Sa-
prolegnia. — La division nucléaire dans le mycélium de Saprolegnia est
une amitose ; elle a lieu en général la nuit, de dix heures du soir à deux
heures du matin ; on peut toutefois en provoquer la production à toute
heure de la manière suivante : le champignon est laissé dans l'eau froide,
aux environs de 4°, pendant deux jours ; on le porte brusquement dans
l'eau à 220 j g^ bout de 10 à 20 minutes, les amitoses se produisent. —
F. MOREAU.
KIsser (Joseî). — Amitose, fragmentation et vacuolisation de noyaux cel-
lulaires végétaux. — L'auteur distingue nettement l'amitose et la fragmen-
tation. Par plusieurs exemples il démontre que l'amitose n'est qu'une
caryocinèse simplifiée du moment qu'une division en deux masses égales
n'est pas nécessaire. La théorie de SchUrhoff d'après laquelle l'amitose
ne saurait donner des noyaux filles qu'en nombre au plus égal à celui des
chromosomes dans le noyau mère normal, serait controuvée. La fragmen-
tation serait plutôt un phénomène tératologique dû à des modifications
intimes du noyau. On l'observe chez plusieurs Tradescantia, dans le pa-
renchyme du pétiole de Funkia Sp.^ dans la moelle de Impatiens Balsa-
mina, dans le parenchyme cortical de pousses étiolées de Solaniim tuhero-
sum, dans la racine de Beta vulgaris, dans le tissu aquifère d' Aloe vulgaris
et dans la moelle de Tropaeolum majus. Dans tous les cas, K. a pu démon-
trer la sénilité des cellules fragmentées. La vacuolisation du noyau a été
observée chez Solanum nigrum, Lactuca sativa, Prunus domestica, Beta
vulgaris, Funkia Sp. ; Prunus armeniaca, Aloe vulgaris. Il s'agit aussi
d'un processus sénile. Ces vacuoles peuvent éclater et fragmenter le noyau.
— H. Spinner.
Mutations d'énergie chez les êtres vivants
o) Amar (Jules). — La loi du minimum en biologie. (C. R. Ac. Se,
CLXXVI, 466, 1923.) [8
b) La loi de viviréaction en biologie et en pathologie. (Ibid., 921.)
[Analysé avec le suivant.
c) La loi de viviréaction en pathologie. (Ibid., 1021.) [8
Cathcart (E. P.), Bedale (E. M.) and Me Callum (G.). — Studies in muscle
activity. /. The static effort. (The J. Physiol., LVII, 21 mars 1923, 161-
174, 7 tableaux, 2 fig.) [10
Efimoff (W. W.) und Efimoîï (A. W.). — Das Weber-Fechnersche Gesetz
bei der Arbeit des Menschenmuskels. (Pflûger's Archiv, CXCVI, 243-
246, 1922.) [9
Gurwitsch (Lydia Felieine). — Zur Analyse der Arbeit der Nervenzelle.
(Pflûger's Archiv. Physiol., CXC, Heft 1/2, 147-159, 4 fig., 29 nov.,
1922.) [10
487
8 ANNÉE BIOLOGIQUE
Hartree (W.) and Me Dowall (R J. S.) — An Analysis of the production of
heat in certain muscles of the hedgehog. (The J. PhysioL, LVII, 3 et 4,
21 mars 1923, 210-214, 1 fig.) [10
Judin (A.). — Aktionsstrom, Temperatur und Latenzzeit der quergestreiften
Muskeln. (Arch. ges. Phys., CXCVIII 263-266, 1923.) [10
Mittelmann (Bêla). — Ueber langer anhaltende (tonische) Beeinflussungen
der Kontraktionszustandes der Skelettmuskulatur der Menschen. (Pflû-
ger's Archiv, CXCVI, 531-539, 1922.) [9
Natannsen (Hugo). — Sind die durch Salze erzeugten Ruhestrohme Strome
einer Beutncrschen Œlkette. (Pflûger's Archiv, CXCVI, 637-642, 1922.) [9
Schleier (J.). — Die Dehnbarkeit der quergestreiffen Muskels im Zustande
der Contractur. (Pfliiger's Archiv, CXCVII, 543-551, 1923.)
[ Le muscle en état de contracture est plus extensible, mais moins par-
faitement élastique, que le muscle normal. — H. Cardot.
Schreber (K). — Der Mensch als Kraftmaschine. (Pflûger's Archiv, CXCVII,
300-320, 1922.) [9
Weiss (Hermann). — Ueber den Einfluss unterschwelliger elektrischer
Reizung auf den Permeàbilitatszustand von Froschmuskeln, (Pflûger's
Archiv, CXCVI, 393-399, 1922.) [9
Woronzoff (D, S.). — Zur Frage der Einwirkung von Wasser auf die elek-
tro-motorischen Eigenschaften der lebenden Gewebe. (Pflûger's Archiv,
CXCVII, 471-481, 1923.) [9
a) Atnar (Jules). — La loi du minimum en biologie. — Cette loi est l'appli-
cation à la production du travail par l'organisme des principes de l'écono-
mie qui régissent les diverses adaptations fonctionnelles. Pour produire
du travail mécanique, l'organisme utilise, parmi les matières de réserve,
de préférence les hydrocarbonés, car cela permet une moindre consomma-
tion d'oxygène. S'il ne doit produire que de la chaleur, sans travail méca-
nique, ce sont les graisses qui sont brûlées, car elles sont les plus exother-
miques sous un minimum de masse. — M. Goldsmith.
b-c) Amar (Jules). — La loi de viviréaction en biologie et en pathologie. —
Tout facteur physico-chimique ou pathologique qui tend à atténuer les
phénomènes d'oxydation organique provoque, par un mécanisme de dé-
fense, chez les animaux supérieurs un accroissement de la ventilation pul-
monaire. C'est le phénomène de viviréaction. Il se produit par l'intermé-
diaire de la régulation thermique, elle-même dépendante du système
nerveux; il n'existe donc que chez les homéothermes. Tous les agents anti-
oxydants provoquent ce phénomène de défense : tout ce qui gêne la res-
piration (air confiné, hautes altitudes), toxines, poisons, tous les anesthé-
siques en général, toutes les substances contenant une fonction phénol
(recherches de Moureu et Dufraisse). Chez les plantes, les mêmes agents
ne peuvent pas empêcher les oxydations, qui sont purement protoplas-
miques et indépendantes de toute régulation thermique. C'est pourquoi le
— 488 —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 9
tannin et les alcaloïdes peuvent impunément s'accumuler dans les tissus
végétaux.
En pathologie, l'infection, l'intoxication sont des agents anti-oxydants,
et la viviréaction a pour effet de fournir de l'oxygène aux tissus. L'oxygène
étant partiellement en réserve dans les leucocytes, cela montre un nouvel
aspect de la phagocytose. Les substances médicamenteuses ont toutes
pour but soit de neutraliser la toxine, soit de stimuler la viviréaction La
notion d' « anti-corps » doit être étendue à diverses sécrétions organiques à
effet oxydant ou neutralisateur de toxines — M. Goldsmith.
Woronzoff (D. S.). — Action de Veau sur les propriétés électro-motrices
des tissus vivants. — Avec le gastrocnémien de grenouille, le nerf, le muscle
de lézard, les feuilles, la partie plongée dans l'eau devient positive par
rapport au reste de la préparation ; mais W. a constaté le cas inverse
avec les muscles de tortue. — H. Cardot,
Schreber (K.). — Le moteur humain. — Ce mémoire n'est pas l'œuvre
d'un biologiste ; il montre comment un ingénieur envisagerait au point
de vue mécanique et thermodynamique les muscles, les organes et la ma-
chine humaine dans son ensemble, en laissant aux physiologistes le soin
d'apprécier jusqu'à quel point ses raisonnements sont compatibles avec
les faits connus. — H. Cardot,
Efimoff (W. W.) et Efimoff (A. W.). — Loi deW cher- F echner et travail
musculaire chez l'homme. — Le sujet fléchit sur le bras, l'avant-bras chargé
avec des poids variables, et il répète ce mouvement le plus rapidement
possible pendant un temps donné, assez court. La relation entre le nombre
de contractions ainsi effectuées pendant 5 secondes et le logarithme du
poids soulevé est représentée par une droite en général, sauf pour le cas
de la flexion de l'avant-bras non chargé ; le travail accompli (produit du
poids en fonction du nombre de contractions) varie aussi en fonction li-
néaire du logarithme du poids. — H. Cardot.
Weiss (Hermann). — De Vinfluence d'excitations électriques en dessous
du seuil sur la perméabilité des muscles de grenouille. — Après le travail,
et la fatigue, outre la diminution de l'amplitude des secousses, il y a aug-
mentation de l'élimination d'acide phosphorique et l'apparition de la
paralysie par le potassium est accélérée. Des effets semblables s'observent
quand le muscle a été traversé par un courant constant ne donnant pas
de contractions visibles ou soumis à l'action de chocs d'induction isolés
ne provoquant pas d'excitation. — H. Cardot,
Mitteltnann (Bêla). — Sur les modifications persistantes (toniques) de
Vétat de contraction de la musculature du squelette chez l'homme. — L'intérêt
de ce travail est de montrer que l'état d'activité du tonus d'un groupe
musculaire donné peut être modifié d'une façon durable par l'activité
d'un autre groupe musculaire, par des déplacements passifs d'une région
du corps, par des excitations tactiles et douloureuses et enfin par des mo-
difications de l'état psychique, — H. Cardot,
Natannsen (Hugo). — Les courants de repos produits par les sels sont-ils
de même nature que ceux d' une chaîne à huile de Beutner? — Beutner qui a
— 489 —
10 ANNÉE BIOLOGIQUE
montré qu'une chaîne liquide comprenant une solution aqueuse d'un sel a,
de l'huile et une solution aqueuse d'un sel h donne des différences de
potentiel de l'ordre du dixième de volt a suggéré qu'il était possible d'ex-
pliquer par un mécanisme analogue les courants de repos du muscle sous
l'action des sels neutres. N. qui confirme d'ailleurs les résultats de Beut-
NER a étudié comparativement ces courants et ceux de la chaîne de
Beutner et conclut qu'on ne peut assimiler les premiers aux seconds. —
H. Cardot.
Judin (A.). — Courant d'' action, température et temps de latence de muscle
strié. — L'examen de l'électro gramme fait supposer à l'auteur qu'il
y aurait deux processus différents à envisager lors de la contraction
musculaire : l'un correspondant à la première oscillation et suivant la loi
de Van't Hoff pour la vitesse de réaction, l'autre ayant pour base des mo-
difications physiques (peut-être polarisation et diffusion) dont la période
serait indépendante de la température. Le tracé de la contraction muscu-
laire débute toujours à la fin de la première oscillation ; le temps de la-
tence ne peut donc être inférieur à la durée de cette oscillation pour la
température considérée. — H. Cardot.
Cathcart (E. P.), Bedale (E. M.) et Me Gallum (G.). — Etudes de Vacti-
vité musculaire. I. L'effort statique. — C. B. et M. étudient trois sortes
d'efforts statiques : continu, intermittent, progressivement augmenté.
Dans aucun de ces types la consommation de l'oxygène n'est diminuée,
elle n'augmente pas non plus après cessation de l'effort. On n'observe que
peu de modifications du quotient respiratoire, mais le pouls et la respira-
tion s'accélèrent et la pression artérielle s'élève durant l'effort statique,
la minima s'élevant plus que la maxima. Si l'effort statique augmente gra-
duellement et si l'effort dynamique tend de plus en plus à devenir sta-
tique (action de tirer sur un ressort puissant), le résultat mécanique dimi-
nue et le coût de l'accomplissement du travail augmente en revanche rapi-
dement ; il existe un point critique où ce dernier croît hors de proportion
avec le travail extérieur accompli, la fatigue croît également hors de pro-
portion avec la quantité de travail accompli et avec la durée de l'expé-
rience. On peut donc la considérer comme une des caractéristiques de
l'effort statique. — Paul Boyer.
Gurwitsch (Lydia Felicine). — Pour Vanalyse du trai>ail des cellules ner-
veuses. — G. propose la méthode histologique pour mettre en valeur la
notion de travail dans l'analyse de la fonction des cellules nerveuses. Elle
cherche à mettre en valeur une modification qualitative ou quantitative
dans des cellules déterminées et émet l'hypothèse d'une unité de mesure
possible du travail. Ses expériences portent sur les diverses modifica-
tions des noyaux et des fibrilles des cellules de la corne antérieure de gre-
nouille sacrifiée dans la tétanisation strychnique. — Paul Boyer.
Hartree (W ) et Me Dowall (R. J. S ). — Une analyse de la production
de chaleur dans certains muscles du hérisson. — La production de chaleur,
durant et après la contraction des muscles à contraction dense isolés du
hérisson, présente le même rythme qu'avec le muscle de grenouille. On
constate un dégagement initial de chaleur à l'excitation qui persiste si
l'excitation est prolongée, puis un arrêt lors de la cessation de l'excitation,
— 490 —
MUTATIONS DE MATIÈRE 11
puis un dégagement de chaleur considérable et caractéristique durant le
relâchement ; finalement durant la phase de récupération le dégagement
de chaleur est lent, prolongé et considérable. — Paul Boyer.
Mutations de matière
a) Abderhaiden (Emil). — Weitere Beitrâge zur Kenntniss von organischen
Nahrungstoffen mit spezifîscher Wirkimg. XIX. Vergleichende Fûtterungs-
i'ersuche mit Fleisch von normal und von ausschliesslich mit geschlijfe-
nem Reis ernàhrten Tauhen. (Pflûger's Archiv, CXCVII, 89-96, 1922.) [13
h) XX. Vergleichende Fiitterungsversuche mit verschiedenen reinen
Nahrungstoffen. (Ibid., 97-104.)
[Analysé avec le précédent.
c) XXI. Versxiche mit reinen Nahrungstoffen mit Ueberwiegen der
Kohlenhydrate bzw. eines Fettsaurengbjzeringemisches. CIbid., 105-
120.)
[Analysé avec le précédent.
d) XXII. Futterung von Tauhen mit Fleissch ohne und mit Ziisatzen,
(Ibid., 121-130.)
[Analysé avec le précédent,
e) XXIII. — Vergleichende Versuche ûber das Verhalten von
schilddriisenlosen Meerschweinchen und solchen, die Schilddrilsen hesitzen
gegeniiher einer Nahrung,die zum Skorhut fûhrt. (Ibid., CXCVIII, 164-
168, 1923.) [13
Abderhaiden (Emil) und Schiffmann (Olga). — Studien ûber die von ein-
zelnen Organen hervorgebrachten Substangen mit spezifîscher Wirkung.
IX. (Pflûger's Archiv, CXCVIII, 128-144, 1923.) [15
a) Abderhaiden (Emil) und Wertheimer (Ernst). — Studien ûber die Auto-
xydationen. {Versuche mit Cystein und Geweben. Studien ûber das Wesen
der Blausaûrevergiftung. (Pflûger's Archiv Physiol., CXC, Heft 1/2,
29 nov. 1922, 131-146.)
[Voir Bull, de la Soc. Chimique.
h) Weitere Beitrâge zur Kenntniss von organischen Nahrung-
stoffen mit spezifîscher Wirkung. XXIV. Weitere Studien ûber das Wesen
der in Stadium der alimentdren Dystrophie bei Tauben nach ausschlies-
slicher Futterung mit geschliffenem Reis auftretenden Stbrung der
Zellatmung. (Ibid., CXCVIII, 169-178, 1923.) [14
c) XXV. L'eber den Einfluss von Brombenzol auf normal er-
nàhrteundmit Reis gefûtterteTauben. {]hid.,CXCWUl, 179-190, 1923.) [14
— 491 —
12 ANNÉE BIOLOGIQUE
d) Abderhalden (Emil) und Wertheimer (Ernst). — W citer e Beitrdge zur
Kenntniss von organischcn Nahrungstof fen mit spezifischer Wirkung.
XXVI- (Ibid. 571-672.) [14
e) — — Weitere Beitrdge zur Kenntniss von organiscken Nahrung-
stof fen mit spezifischer Wirkung. XXVI, XXVII. Versuche an Gànsen.
Prûfung des Verhalten der Zellfermente. (Ibid., 583-589, 1923.) [15
Brunswik (Hermann). — Die Mikrochemie der Flavonexkrete bei den Pri-
mulinae. (Sitzber. d. Akad. d. Wiss. in Wien, CXXXI, 221-232, 1922.)
[Voir Bull, de la Société chimique.
Combes (R.). — A propos de publications récentes sur la formation des pig-
ments anthocyaniques, (Bull. Soc. bot. de Fr., LXX, 222 232, 263-276,
1923.)
[Critique des travaux de Jonesco et de Kozlowski sur le mécanisme
de la formation des anthocyanes. — F. Moreau.
Herwerden (M. A. van). — Oxifdasen bei der Bildung von Schneckenhan-
dern. (Biolog. Zentralblatt, XLIII, no 2, 129-131, 1 fig., 1923.) [18
Hess (W. R.). — Die Blausàurevergiftung als Méthode der Avitaminose-
vorschung. (Pflûger's Archiv, CXCVIII, 483-489, 1923.) [15
Jackson (C. M.) and Carleton (Rachel). — The effect of expérimental rickets
upon the weigths of the various organs in albino rats. (Amer. J. Phys.,
LXV, 11 juin 1923, 1-14, 3 tableaux.) [16
Keith (Helen M.) and Mitchell (H. H.). — The effect of exercise on vitamin
requirements. (Amer. J. Phys., LXV, 1, l^r juin 1923, 128-138, 1 fig.,
1 tableau.) [16
Klein (Gustav). — Der histochemische Nachweis der Flavone. (Sitzber. d.
Akad. d. Wiss. in Wien, CXXXI, 23-46, 1 pi., 1922.)
[Voir Bull, de la Société chimique.
Laufberger (Wilhelm). — Ueber die Avitaminose bei Fischen. (Pflûgë?s
Archiv, CXCVIII, 31-36, 1923.) [15
Millot (Jacques). — Signification biologique de V argenture des Poissons.
(Bull. Soc. Zool., XLVII, 194-198, XLVII, 1922.) [18
Molliard (M.). — Influence de la nature de Valiment azoté sur les échanges
gazeux. (Rev. gén. de Bot., XXXV, 6-23, 1923.) [17
Oppenheimer (Heinz). — Keimungshemmende Substanzen in der Frucht
von Solanum Lycopersicum und in anderen Pflanzen. (Sitz-Ber. d. Akad.
d. Wiss. in Wien, CXXXI, 59-65, 1922.) [19
Prenant (Marcel). — Sur une nouvelle série naturelle de pigments animaux.
(Bull. Soc. Zool. Fr., XLVII, 140-145, 1922.) [18
Rywosch (D.). — Ueber die Beeinflussung der Hâmolyse durch Fûtterung
mit Cholesterin und Fetten. (Pflûger's Archiv, CXCVI,' 643-645, 1922.) [16
Sindler (Adolf). — Untersuchungen ûber den Kalkstoffwechsel. (Pflûger's
Archiv, CXCVII, 386-403, 1922.) [16
— 492 —
MUTATIONS DE MATIÈRE 13
a) Vaiî der Heyde (H. C). — Petites contributions à la physiologie comparée.
I. Le métabolisme de Vazote chez les Holothuridées. (Arch. Néerlandaises de
physiologie, t. VIII,. 1 livraison, 112-117, 1923.) [16
b) Petites contributions à la physiologie comparée, II. La résorption
chez les Echinodermes. (Ibid., 118-147.) [17
c) Petites contributions à la physiologie comparée. III. Y a-t-il
des enzymes dans le liquide périviscéral des Echinodermes. (Ibid., 148-
150.) [17
Verne (J.). — Les pigments rouges et la formation d'hémoglobine chez les
Daphnies. (Bull. Soc. Zool. France, XLVIII, 140-144, 1923.) [17
a-b-c-d) Abderhalden (Emil). — Nouvelles contributions à la connais-
sance des aliments organiques exerçant une action spécifique. XIX. Compa-
raison des résultats obtenus en nourrissant à la viande des pigeons normaux
ou nourris exclusivement au riz poli. XX. Expériences comparatives sur
l'alimentation avec divers aliments purifiés. XXI. Expériences avec une ali-
mentation purifiée oii dominent les hydrates de carbone ou un mélange de
glycérine et d'acides gras. XXII. Alimentation des pigeons à la viande, avec ou
sans additions. — La série d'expériences présentées par A. aboutit à cette
conclusion qu'il ne faut pas, dans la genèse des manifestations caractéris-
tiques de la dystrophie alimentaire, qu'on réalise d'une façon classique
avec l'alimentation exclusive au riz poli, mais aussi avec une ration d'ali-
ments purifiés (caséine pure, mélange d'acides gras et de glycérine, hy-
drates de carbone purs et sels) envisager un seul facteur : absence d'une
substance indispensable de nature inconnue. Il faut aussi tenir compte de
la nature du métabolisme qui s'accomplit dans l'organisme et qui dépend
elle-même de la constitution de la ration. La prépondérance dans la ration
des hydrates de carbone semble être favorable à l'apparition des troubles
caractéristiques : paralysie et crampes. D'autre part, l'alimentation à la
viande, avec ou sans additions, n'entraîne pas, pendant longtemps au
moins de symptômes particuliers. Lorsque cette viande provient de pigeons
dystrophiques alimentés au riz poli et qu'on l'administre à d'autres pi-
geons on ne voit pas se produire chez ceux-ci les crampes et la paralysie.
Ils se comportent plutôt comme des animaux en état d'inanition par-
tielle, notamment en ce qui concerne l'effet de l'administration de levure.
Il faut considérer que les organes dystrophiques ont une valeur nutritive
moindre que les organes normaux, du fait de nombreuses modifications
dans la constitution chimique mais qu'ils contiennent encore de petites
quantités de la substance spécifique inconnue. — H. Cardot.
e) Abderhalden (Emîl). — Nouvelles contributions à la connaissance des
aliments à action spécifique. XXIII. Expériences sur la façon dont se com-
portent des cobayes thyroïdectomisés et des cobayes normaux quand ils reçoi-
vent une alimentation provoquant le scorbut. — En moyenne, les cobayes
thyroïdectomisés sont plus gravement atteints que les normaux quand on
les alimente avec de la bouillie d'orge, mais il ne semble pas que le scor-
but débute plus rapidement chez eux. — H. Cardot.
— 493 —
14 ANNÉE BIOLOGIQUE
h) Abderhalden (Emil) et Wertheîmer (Ernst). — Nouvelles contribu-
tions à la connaissance des aliments organiques à action spécifique. XXIV.
Nouvelles recherches sur l'existence d'une modification de la respiration cel-
lulaire chez le pigeon rendu dystrophique par alimentation exclusive au riz
poli. — Dans la dystrophie alimentaire, on observe trois phénomènes
dont la marche est parallèle : l'abaissement de la température, la diminu-
tion des échanges gazeux totaux et des échanges gazeux cellulaires. Dans
les organes des pigeons dystrophiques se constate aussi une diminution
du taux de la cystéine et il paraît probable qu'il y a pénurie de substances
indispensables à la transformation de cystine en cystéine. L'expérience
montre que le tissu musculaire du pigeon dystrophique ne réduit que peu
ou point la cystine en cystéine, à l'inverse du tissu musculaire du pigeon
normal. Si l'on ajoute au tissu du pigeon dystrophique de la levure sèche,
la réduction a lieu de nouveau. Donc dans la dystrophie alimentaire, il y
a une perturbation portant sur une phase déterminée de la respiration cel-
lulaire, en particulier sur certains processus de réduction Au contraire
dans l'action de l'acide cyanhydrique, il y a perturbation des processus
d'oxydation, tandis que le pouvoir de réduction n'est pas diminué. —
H. Cardot.
c) Abderhalden (Emil) et Wertheimer (Ernst). — XXV. Sur l'influence
du hromobenzol sur les pigeons normaux et sur ceux nourris de riz. — Des
doses de bromobenzol injectées dans le tissu musculaire qui ne donnent
chez l'animal normal que des phénomènes peu marqués provoquent chez
le pigeon nourri au riz un notable abaissement de la température, une
phase de crampes, puis une période d'apathie d'inertie avec respiration
superficielle, et abaissement des échanges gazeux. — H. Cardot.
d) Abderhalden (Etnîl). — Nouvelles contributions à la connaissance des
aliments organiques à action spécifique. XXVI. — Une fois de plus, A. in-
siste sur la complexité des facteurs qui doivent intervenir dans la dystro-
phie alimentaire. Les extraits de son et de levure n'ont pas les mêmes
effets curatifs que ces produits eux-mêmes : ils peuvent exciter l'appétit,
dissiper les crampes sans cependant permettre la survie prolongée des
pigeons nourris au riz poli. Sans doute existe-t-il dans le son et la levure
plusieurs substances inconnues ayant chacune une action définie. La dys-
trophie alimentaire semble liée à un trouble des processus d'oxydatiou
et de réduction dont le système cystine — cystéine fournit un modèle :
l'oxydation de la cystéine en cystine a lieu en présence d'oxygène, la trans-
formation inverse serait liée à la présence dans les cellules de substances
inconnues. A côté de ces « substances respiratoires » il en faut considérer
qui exercent leur action au point de vue de la croissance, d'autres au point
de vue du maintien de l'équilibre corporel (« substances de croissance » et
« substances d'entretien »). L'injection d'histamine, de tyramine, de cola-
mine donne généralement des résultats favorables dans la dystrophie, à
l'inverse d'autres aminés étudiées ; mais cette action est moins sûre que
celle des extraits de levure et de son et en diffère quantitativement et qua-
litativement ; cette dernière peut agir alors que les aminés n'agissent plus.
Chez l'animal nourri au riz poli, la perte de poids peut souvent être évitée
par addition de caséine purifiée. D'autre part, des crampes peuvent sur-
venir avant toute perte notable de poids. Enfin la question est encore com-
pliquée par l'existence de grandes différences individuelles. — H. Cardot.
— 494 —
MUTATIONS DE MATIÈRE i5
e) Abderhalden (Emil) et Werthelmer (Ernst). — Nouvelles contributions
à la connaissance des aliments organiques à action spécifique. XXVII.
Expériences sur les oies. Essai de Vaclii'ité des ferments cellulaires. — A. et
W. ont constaté que l'alimentation au riz poli provoque chez l'oie des symp-
tômes comparables à ceux du pigeon Si on compare les ferments cellu-
laires chez l'animal normal ou chez l'animal dystrophique, on ne note
aucune modification nette pour la diastase, mais une forte diminution
de l'action des polypeptidases dans la dystrophie. Ceci peut être en rap-
port avec l'état général d'inanition et ne doit pas, sans réserve, être attri-
bué à l'alimentation spéciale. La décomposition fort diminuée de la di-
leucylglycine se relève par addition de produits extraits de la levure. Il est
possible que les conditions d'action des polypeptidases ne soient pas par-
faitement réalisées par défaut de substances; inconnues encore, dans la
ration. — H. Cardot.
Abderhalden (Emil) et Schifîmann (Olga). — Etude des substances à
action spécifique extraites de divers organes. IX. — Si l'on fait ingérer à des
grenouilles, avant la ponte, de la thyroïde desséchée^ il n'y a à noter aucune
modification pondérale ; quant aux têtards provenant de ces grenouilles,
leur croissance et leur développement s'accomplissent comme ceux des
animaux témoins. En traitant par la substance thyroïdienne ou les pro-
duits agissant comme elles sur les têtards, des œufs non fécondés et du
sperme, et en opérant ensuite la fécondation artificielle, on obtient des
têtards dont le développement est également normal ; et il en est encore
de même si on fait agir ces produits tout de suite après la fécondation. Ils
n'agissent donc que quand les embryons ont atteint un stade déterminé
de leur développement. L'administration aux têtards de diiodotyrosine,
de peptone iodée, de thyreoglobuline, d'iodovalbumine, d'iodosérum-
albumine donnent les mêmes modifications caractéristiques que l'adminis-
tration de thyroïde. Au contraire tyrosine + iodure de potassium, dibro-
motyrosine, phénylalanine et p-iodophénylalanine sont inactifs. D'après
l'intensité des effets obtenus, les produits actifs se classent dans l'ordre
thyreoglobuline, iodoserumalbumine, iodovalbumine. Partout où s'obser-
vent les modifications caractéristiques du développement, on constate
une diminution du taux du glycogène ; le glycogène du foie diminue
à mesure que les modifications s'accentuent et il finit par disparaître. Ceci
s'observe non seulement dans l'alimentation thyroïdienne, mais encore dans
l'ingestion des produits ayant la même action que la thyroïde. — H. Cardot,
Lauf berger (Wiîhelm). — Sur l'avitaminose chez les Poissons. — L'expé-
rience porte sur 4 lots d' Amyurus vulgaris. Le premier est nourri à la
viande de bœuf fraîche, le deuxième avec un mélange de caséine, graisse
de porc et sels, le troisième avec les mêmes aliments plus levure et jaune
d'œuf, le^quatrième avec viande de bœuf soumise à l'extraction par l'alcool
et l'cther et desséchée à 100°. Les animaux du second groupe sont les seuls
à ne pas augmenter de poids et ont la mortalité la plus forte. Ceux du qua-
trième lot augmentent de poids, mais moins que ceux des lots 1 et 3. Donc
la privation de vitamines chez le poisson empêche la croissance. —
H. Cardot.
Hess (W. R.). — L'intoxication cyanhydrique comme méthode d' investiga-
tion de l'avitaminose. — H. soutient, contre les objections qui ont été faites
— 495 —
16 ANNÉE BIOLOGIQUE
par Abderhalden, la similitude des symptômes du béribéri et de ceux de
l'intoxication cyanhydrique. Dans les deux cas, on doit se trouver en pré-
sence de perturbations de l'une ou l'autre des phases d'oxydation des pro-
duits désassimilés. — H. Cahdot.
Jackson (C. M.) et Carleton (Rachel). — L'action du rachitisme expéri-
mental sur le poids des différents organes des rats albinos. — Si l'on consi-
dère l'action du rachitisme expérimental sur le poids des rats albinos, on
peut établir trois groupes : Dans le premier groupe qui comprend les tégu-
ments, l'hypophyse, les os secs, l'estomac et l'intestin vides, et le thymus en
particulier, on observe une diminution marquée de poids. Le poids aug-
mente, au contraire, dans le deuxième groupe qui comprend les globes
oculaires, le cœur, le contenu gastro-intestinal et particulièrement les
glandes sous-maxillaires, les reins et les surrénales. Dans le troisième
groupe les modifications apparentes sont légères ou irrégulières, ce groupe
comprend la tête, le squelette ligamenteux et cartilagineux, les muscles,
l'encéphale, les poumons, le foie, la rate, les ovaires, les testicules et l'épi-
didyme. L'interprétation de ces modifications du poids des organes,
même quand elles sont nettes, est délicate, à cause des effets possibles dus
à des facteurs autres que ceux qui jouent le rôle essentiel dans la produc-
tion du rachitisme. — PaulBoYER.
Keith (Helen M) et Mitchell (H. H.). — Ueffet de Vexercice sur les besoins
en vitamine. — Le travail musculaire ne modifie pas les courbes de crois-
sance des rats soumis à un régime normal, il hâte nettement l'apparition
des symptômes de la carence en vitamine A ainsi que la mort des jeunes
soumis à un régime insuffisant en vitamine A. Avec la vitamine B, les résul-
tats sont au contraire peu nets, il est possible qu'avec un régime tout à fait
déficient en vitamine B les résultats puissent peut-être être positifs, quoique
dans leurs expériences K. et M. n'aient employé que des régimes renfer-
mant seulement des traces insignifiantes de vitamine B. — Paul Boyer.
'»'
Sindler (Adolf). — Recherches sur le métabolisme du calcium. — Dans
une large mesure, le bilan du calcium chez l'homme est lié à la quantité
de viande ingérée. Avec régime riche en viande, il est moins amélioré par
addition de calcium que par diminution de la quantité de viande. L'inges-
tion d'un excès de calcium provoque une rétention ; ensuite il y a élimi-
nation par l'intestin ou les reins. La rétention de calcium ne conduit pas à
une perte en P^O ; il y a en même temps rétention de potassium et aug-
mentation compensatrice de l'élimination de NaCl pour maintenir la con-
centration moléculaire du sang. — H. Cardot.
RywOSCh (D.). — Modifications de Vhémolyse par alimentation contenant
des graisses et de la cholestérine. — Des rats ayant reçu pendant 4 mois de
la cholestérine et des graisses ont des hématies moins résistantes à l'eau
et plus résistantes à la saponine que celles des animaux témoins. — H. Car-
dot.
a) Van den Heyde (H. C). — Petites contributions à la physiologie com-
parée. I. Le métabolisme de Vazote chez les Holuthoridies. — L'auteur a
démontré, contrairement à Cohnheim, que le Tyone briareus Lesueur pos-
sède un ferment protéolytique. L'azote de la nourriture est utilisé et les
— 496 —
MUTATIONS DE MATIÈRE 17
acides aminés sont résorbés. Si la quantité d'azote dans le contenu stoma-
cal est plus grande que celle qu'on trouve dans la boue du milieu ambiant,
cela prouve que les animaux, en dehors de la boue, se nourrissent encore de
planetone. — Z. Gruzewska.
b) Van den Heyde (H. C). — Petites contributions à la physiologie com-
parée. II. La résorption chez les Echinodermes. — En nourrissant artifi-
ciellement les Echinides et les Holothurides on constate que les protéines
.sont démolies et résorbées et que le liquide périviscéral est chargé de les
transporter dans les tissus. Une autre série d'expériences, effectuées sur
les Astéries, a démontré que les appendices de l'intestin moyen, qu'on
appelle « foie », sont d'origine primaire et servent d'organe de résoprtion.
Le liquide périviscéral remplit le rôle de sang, c'est-à-dire qu'il doit dis-
tribuer à l'organisme les substances nutritives. L'auteur injecte diverses
substances (glucose, glycine, acides aminés) dans la cavité coelomique. et
constate que le « sang » ne sert que comme véhicule pour toute substance
étrangère qu'on y introduit. Tout ce qui entre dans la cavité est con-
sommé avec une grande rapidité ; il ne se forme aucune réserve. Cette con-
sommation se fait dans les tissus et dans les globules, qui emportent les
substances nutritives, et il n'y a aucune proportionnalité entre la quan-
tité de substances introduites dans le « sang » et celle qui a été consommée.
Au point de vue de la biologie générale ces expériences sont intéressantes,
car elles montrent que dans ce cas la loi d'action des masses ne peut être
appliquée, — Z. Gruzewska.
c) Van der Heyde (H. C). — Petites contributions à la physiologie com-
parée. III. Y a-t-il des enzymes dans le liquide périviscéral des Echinodermes ?
— L'auteur montre que les diastases trouvées par Cohnheim dans le
liquide périviscéral sont localisées dans les globules du a sang » des Echi-
nodermes. — Z. Gruzewska.
Molliard (M.). — Influence de la nature de V aliment azote sur les échanges
gazeux. — Les nitrates, et, parmi d'autres substances azotées, l'urate de
sodium augmentent le quotient respiratoire des plantes autotrophes et
hétérotrophes, ainsi que l'intensité de la respiration intramoléculaire.
Cette action est de nature catalytique. L'asparagine, le leucine et le gly-
cocolle constituent pour VIsaria densa un aliment organique complet.
L'albumine de l'œuf se comporte comme un aliment organique et minéral
complet pour VIsaria densa et elle est, ainsi que diverses autres substances
protéiques, plus profondément attaquée en l'absence qu'en présence du
sucre. Le quotient respiratoire est plus élevé pour les substances à la fois
carbonées et azotées en présence qu'en l'absence de sucre. — F. Moreau.
Verne (J.). — Les pigments rouges et la formation d^hémoglobine chez les
Daphnies. — V. trouve, chez des Daphnies, de l'hémoglobine diffuse à
travers les tissus, surtout au niveau des appendices, et en même temps du
fer dans la lumière et les parois de l'intestin. Il suppose que du fer peut être
absorbé par l'intestin et fixé à des composés organiques, provenant par
exemple de la désintégration de la chlorophylle ingérée. En effet, les
Daphnies cultivées dans un milieu privé de fer restent incolores. Elevées
dans un milieu contenant des débris de feuilles ou d'algues, riches en chlo-
rophylle et contenant du fer, elles acquièrent un pigment rouge : celui-ci
— 497 —
ANN. BIOL. — T. III, FASC. 5 (1922-1913) 3
18 ANNÉE BIOLOGIQUE
est, chez les unes de l'hémoglobine diffuse, chez d'autres de la zooérythrine
fixée sur des enclaves graisseuses, chez d'autres enfin les deux pigments
à la fois. Des Daphnies élevées dans un milieu sans chlorophylle, même
avec du fer, peuvent former de la zooérythrine, mais jamais d'hémoglobine.
La formation de celle-ci dépend donc de la présence de chlorophylle et de
fer, mais le fer seul ne suffit pas. Toutes les Daphnies, même dans les con-
ditions voulues, ne sont pas aptes à former de l'hémoglobine. — A. Robert
Herwerden (M. A. van). — ^e rôle des oxydases dans la formation des
bandes sur les coquilles. — Lorsqu'on rencontre sur une coquille des traces
de pigment, c'est la preuve de l'existence d'une oxydase : il suffirait peut-
être d'introduire un chromogène pour obtenir une pigmentation plus forte.
H. plonge des Limnea ovata. qui ne sont que très faiblement pigmentées,
dans du réactif de Rohmann-Spitzer (mélange de naphtol et de dimethyl
paraphenylendiamine), destiné à servir de chromogène. Au bout d'un cer-
tain temps, l'animal acquiert sur sa coquille de belles rayures bleues.
Comme Portier l'a déjà montré, la paroi externe du manteau est spécia-
lement riche en oxydases. H. croit pouvoir conclure que dans les espèces
possédant des bandes colorées régulières, cette distribution doit être due
à une localisation des oxydases. — O, Schotté.
Prenant (Marcel). — Sur une nouvelle série naturelle de pigments ani-
maux. — La péroxydase est associée à certains pigments bruns dans les
mêmes régions, souvent les mêmes cellules, chez différents animaux, sur-
tout des Mollusques et des Vers. Il est probable qu'il y a une relation géné-
tique entre ces deux sortes de formations. Ce serait démontré si on pouvait
extraire de ces animaux un chromogène, l'offrir aux cellules à péroxydase
et leur faire fabriquer du pigment. Cette expérience n'a pu être réussie.
Mais l'auteur a remarqué que le ferment oxydant agissait, non seulement
sur la benzidine, mais encore sur une série de corps chimiques, tels que
paramidophénol, diamidophénol. hydroquinone, pyrogallol, etc. Il a fait
vivre deux à trois jours des Moules dans des solutions étendues de ces
corps ; ceux-ci ont été absorbés et excrétés par oxydation dans les bran-
chies, les palpes, le bord du manteau, en général dans les régions à ferment
oxydant, et il s'y est formé des pigments artificiels, occupant exactement
la même place que le pigment naturel ou les granulations à péroxydase.
Il est remarquable que les corps expérimentés (ortho — et paradiphénols)
peuvent être considérés comme des aboutissants fréquents du métabolisme
des protéiques. Un certain nombre de pigments, regardés jusqu'ici comme
des lipochromes, des uranidines, des mélanines, répandus surtout chez
les Mollusques et les Vers, peuvent donc être rassemblés en une famille
naturelle, définie par ses rapports avec un ferment oxydant les ortho et
paradiphénols. — A. Robert.
Millot (Jacques). — Signification biologique de Vargenture des Poissons.
— L'argenture du ventre des Poissons est due à la présence de cristaux
de guanine. Certains l'ont considérée comme une protection contre l'action
de la lumière ; mais la région dorsale aurait besoin d'être protégée bien
plus que la région ventrale. Pour d'autres c'est un moyen de protection
contre les prédateurs : grâce à leur éclat, ces Poissons pourraient se
confondre avec la surface de l'eau qui paraît argentée, vue de la profon-
deur. Mais précisément, traîner dans l'eau un objet brillant est un des
— 498 —
MÉCANISMES PHYSICO-CHIMIQUES 19
meilleurs moyens d'attirer les Poissons carnassiers. De plus, les organes
internes sont fréquemment pigmentés : le péritoine de beaucoup de
Poissons est aussi brillant que leur surface ventrale. Ni l'action de la
lumière ni les nécessités de défense ne peuvent évidemment expliquer cela.
En réalité, toujours et partout, les pigments puriques ont tendance à
prédominer sur l'ensemble de la surface ventrale. De plus il y a une
relation constante entre les divers pigments : chez les Vertébrés inférieurs,
l'albinisme n'est pas l'absence d'un pigment particulier, mais l'incapacité
générale de l'organisme à former des pigments. De même chez les caverni-
coles il y a à la fois réduction de tous les pigments. Au contraire dans la
parure de noces, tous les pigments s'exagèrent parallèlement. Chez les
têtards, presque toutes les fois qu'un pigment purique se différencie dans
une cellule, du pigment jaune se forme en même temps dans la cellule
située immédiatement au-dessus. La poche du noir des Céphalopodes,
centre des plus importants de formation de mélanines, est tapissée de
couches denses de cellules à guanine. Les pigments varient donc parallè-
lement. Il y a un déterminisme commun à tous et un rapport étroit
entre les divers processus de leur formation. L'apparition de tel ou tel
pigment en particulier peut toutefois dépendre en partie de facteurs ex-
ternes et du milieu, mais ces causes ne sont qu'accessoires. — A. Robert,
Oppenheimer (Heinz). — Sur les substances antlgerminatives des fruits de
Solanum Lycopersicum et d'autres plantes. — Dans une communication
préliminaire, 0. annonce quelques résultats obtenus avec des tomates.
Ses expériences l'amènent à penser qu'il y existe des substances qui entra-
vent la germination et dont l'action diminue avec la concentration des
sucs du fruit. Ce serait un colloïde encore mal défini. 0, croit avoir déter-
miné la présence d'un corps semblable chez Cucumis satwa et chez Lage-
naria vulgaris. — R. Spinner.
Mécanismes physico-chimiques chez les êtres vivants
Geiger (E.) und Lœwi (0.). — Versuche ûher die Glucosepermeabilitàt
der Leber. (Pflûger's Archiv, CXCVIII, 633-643, 1923.) [21
Handovsky (Hans). — Die Bedeutung der Anionen der Durchstromungs-
fliissikeit fiir die Tàtigkeitder Froschherzens. (Pflûger's Archiv, CXCVIII,
56-64, 1923.) [20
Hober (R.) und MSnnesheîmer (A.). — Einige Beobacktungen Hier Per-
meabilitàtsânderungen bei roten Blutkôrperchen in Lôsungen von Nicht-
leitern. (Pflûger's Archiv, CXCVIII, 564-570, 1923.) [21
a) Thorner (Walter). — Elektrophysiologische Untersuchungen am alterierten
Nerven. I. Die ûberlegene Erregungswirkung der aufstreigenden Kon-
stanten und Induktions- Slrôme infolge Zunahme der anodischen Offnungs-
erregbarkeit und kathodiscken Dépression wàhrend der Erstickung. (Pflû-
ger's Archiv, CXCVII, 159-186, 1922.) [20
— 499 —
20 ANNÉE BIOLOGIQUE
b) Thorner (Walter). — Sauerstoffentziehung und physiologischer Elek-
trotonus. (Ibid., 187-205.) [20
a) White (H. L.). — Studies on rénal tubule function. I. A comparison of
the concentration ration of varions urinary constituents. (Amer. J. Phys.,
LXV, 1, 1er juin 1923, 200-211, 4 tableaux.) [21
h) Studies on rénal tubule function. 11. A comparison of the plasma
concentrations and rates of excrétion of varions urinary constituents.
(Ibid., 212-222, 4 tableaux.) [21
a-b) ThUrner (Walter). — Recherches électrophysiologiques sur les nerfs
altérés. I. Prépondérance des courants constants ou induits ascendants, par
suite de V augmentation d'excitabilité pour V ouverture à V anode et de V action
dépressive de la cathode, au cours de V asphyxie. II. Soustraction d'oxygdne
et électrotonus physiologique. — Dans ces deux mémoires, T. s'est proposé
d'étudier les modifications de l'électrotonus physiologique pour un seg-
ment nerveux de sciatique de grenouille plongé dans une atmosphère
d'azote. Ces modifications consistent essentiellement en une exagération
de l'action dépressive de la cathode et en une augmentation de l'excita-
bilité vis-à-vis de l'ouverture à l'anode. Ces modifications suffisent à ex-
pliquer les changements qui surviennent dans la loi des secousses, et no-
tamment le fait qu'on peut sur ces nerfs constater en courant ascendant
une lacune dans l'excitation ; c'est-à-dire que pour des courants d'inten-
sité moyenne, on n'obtient ni excitation de fermeture, ni excitation d'ou-
verture, alors que des courants moins intenses excitent à la fermeture seule
et des courants plus intenses à l'ouverture.
Ces phénomènes de lacune et de blocage que T. signale comme inédits
ont été longuement étudiés il y a plusieurs années par Cardot et Laugier
et l'interprétation qu'en donne T. est identique à celles de ces deux auteurs
dont les travaux sont passés sous silence. De même, étudiant les elTets
obtenus avec les chocs d'induction isolés, dans le cas des nerfs asphyxiés,
il est amené à assimiler ces chocs à des courants constants très brefs, c'est-
à-dire capables d'exciter par fermeture et par ouverture; il est conduit ainsi
par la logique à une explication identique à celle fournie par Cardot et
Laugier pour expliquer les phénomènes de lacune dans l'excitation par
décharges de condensateurs. — H. Cardot,
Handovsky (Hans). — Signification des anions contenus dans le liquide
de perfusion pour Vactivité du cœur de grenouille. — D'après ses résultats
et ceux de Sakai. H. conclut qu'il faut distinguer parmi les anions trois
tiroupes correspondant chacun à un mode particulier d'activité cardiaque.
Kn prenant comme type normal l'activité dans le Ringer, on voit qu'avec
Br il y a seulement une légère diminution de l'amplitude de la systole.
Avec SCN et I, les contractions sont plus fortes, la fréquence peut dimi-
nuer, le débit par minute ne change pas, la résistance du cœur vis-à-vis
<le la surchage diminue. Avec SO', il y a diminution d'amplitude, accéléra-
tion, diminution du débit par minute, et augmentation de la résistance à la
surchage. — H. Cardot.
— 500 —
PHÉNOMÈNES GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 21
Geiger (E.) et Lœwl (0.). — Recherches sur la perméabilité du foie au
glucose. — Le foie de grenouille, perfusé par la veine porte avec une solu-
tion de Ringer, cède du glucose à la solution ; le calcium inhibe ce phéno-
mène, tandis que l'oléinate de soude n'a pas d'action aux doses comprises
entre 1 : 50.000 et 1 : 1000.000. En hiver, d'une façon régulière, le foie
retient du glucose quand le liquide de perfusion en renferme ; l'addition
d'oléate de soude supprime cet emprunt. Il a lieu encore en présence de
sérum provenant d'individus non diabétiques ; il est nul avec le sérum de
diabétiques. — H, Cardot.
Hober (R.) et Monnesheimer (A.). — Quelques observations sur les chan-
gements de perméabilité des globules rouges dans les solutions de non-éleC'
trolytes. — La fixation des colorants vitaux basiques est empêchée par
lavage avec une solution isotonique de saccharose, en prenant comme terme
de comparaison les hématies lavées avec une solution de NaCl. Le partage
des colorants acides, non vitaux, n'est pas modifié. Le glycocolle agit
comme le saccharose. L'action inhibante de ce dernier s'exerce aussi quand
le sucre est substitué seulement à une fraction du chlorure de sodium —
H. Cardot.
a) White (H. L.). — Etudes des fonctions des tubuli rénaux, l. Une com-
paraison des concentrations des différents constituants de l'urine. — Dans
les conditions de ses expériences. W. observe des concentrations de phos-
phates et de sucre approximativement égales ; celle des chlorures est beau-
coup plus faible que celles de l'urée, des phosphates et du sucre et est
plutôt abaissée par l'administration antérieure de chlorures, à cause de la
diurèse abondante consécutive. La concentration de l'urée est plus faible
que celle des phosphates. W. propose une théorie pour expliquer la corres-
pondance de ces concentrations non basée sur celle de la filtration-réabsorp-
tion. — Paul Boyer.
b) White (H. L.). — Etudes des fonctions des tubuli rénaux. IL Une com-
paraison des concentrations du plasma et de Vexcrétion des différents consti-
tuants de Vurine. — La correspondance de la concentration du sucre chez
le chien ayant reçu de la phlorhizine et de celle des phosphates inorga-
niques n'est pas conservée suivant les différents niveaux de plasma de
ces corps et suivant les différents débits de l'urine. L'urée, le sucre chez le
chien ayant reçu de la phlorhizine et les phosphates inorganiques sont en
partie sécrétés par les cellules des tubuli. — Paul Boyer.
Phénomènes généraux de l'immunité chez les animaux
et les végétaux
a) Abderhalden (Emil) und WertheJmer (Ernst). — Weitere Studien ûber
das Wesen der anaphylaktischen Schokes. II Untersuchungen ûber den
Gesamt-und den Gewebsgaswechsel im anaphylaktischen Shock bei Tauben.
(Pflûger's Archiv, CXCVI, 429-239, 1922.) [22
— 501 —
22 ANNÉE BIOLOGIQUE
b) Abderhalden (E.) und Wertheîmer (E,). — III- Zugleich ein Beitragzum
Studium desWesens der alimentaren JDystrophie. (Ibid., 440-443, 1922.) [23
c) IV. Untersuchungen iXher das Brechungsverm'ôgen des Serums
por und nach der Erslinjektion von blutfremden Eiweiss und nach dessen
Reinjektion. (Ibid., CXCVII, Heft 1/2, 85-89, 1922.) [23
Bessemans (A.) et Leynen (E.). — Valeur antigénique d^ certains spiro-
chètes et de différentes souches de Trypanosomes pour le diagnostic de la
dourine chez les équidés par la réaction de Bordet-Gengou. (C. R Soc,
BioL, LXXXVII, 797, 1922.) [25
Erber (Berthe). — ■ Action du sérum de quelques mammifères sur les trypa-
nosomes, in i'itro, après injection de peptone. (C. R. Soc. Biol., LXXXIX,
217, 1923.) [25
Gautrelet (J.). — Choc et réactions parasympathiques. (C. R. Ac. Se,
CLXXVI, 1185, 1923.) [23
Kanai (Tokujiro). — Physikalisch-chemische Untersuchungen iiber Phago-
cytose. (Pflûger's Archiv, CXCVIII, 401-414, 1923.) [24
a) Levy (Robeft). Sur la toxicité des tissus de la Sacculine {Sacculina car-
cini Thomp.) i'is-à-i'is du Crabe {Carcinus mœnas Pehn.) et sur la re-
cherche de réactions d'immunité chez ce dernier. (Bull. Soc. Zol. Fr.,
XLVIII, 291-294, 1923,). [24
b) — — Sur les propriétés hémolytiques du venin de certains Myriapodes
Chilopodes. (Ibid.. 294-297, 1923.) [24
Lumière (Auguste) et Couturier (Henri). — Dépression barométrique et
choc anaphylactique. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1019, 1923.) [23
Turchini (Jean). — Démonstration des organes phagocytaires du Poulpe
{Octopus çulgaris Lam.) et remarques sur la structure cytologique des
branchies de cet animal. (Bull. Soc. Zool. France, XLVIII, 117-119,
1923.)
[Confirme le pouvoir phagocytaire des cœurs branchiaux et des
branchies par l'étude d'un Poulpe dont le système circulatoire était
injecté de mélanine, par suite d'une déchirure accidentelle de la poche
du noir. — A. Robert,
Van Saceghem (R.). — La sérothérapie dans le traitement des trypanoso-
miases. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 995, 1922.)
[Utile comme adjuvant de la chimiothérapie. — E, Chatton.
a) Abderhalden (Emil) et Wertheimer (Ernst). — Nouvelles études sur
Vétat de choc anaphylactique. II. Recherches sur les échanges gazeux totaux et
tissulaires dans le choc anaphylactique chez le pigeon. — Après l'injection
déchaînante, les échanges gazeux totaux baissent rapidement et d'une façon
notable ; ils restent plus ou moins longtemps à un niveau bas, puis remon-
tent ensuite rapidement. Les muscles et le tissu cardiaque ont des échanges
gazeux diminués dans le choc ; cette diminution est très marquée pour le
tissu cérébral ; elle est faible pour le tissu hépatique. — H. Cardot.
— 502 —
PHÉNOMÈNES GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 23
b) Abderhalden (Emil) et Wertheimer (Ernst). — III. Contribution à
Vétude de Vétat de dystrophie alimentaire. — Comment des pigeons dont les
échanges gazeux sont déjà perturbés par une alimentation prolongée au riz
poli supportent-ils la diminution des échanges gazeux du choc anaphylac-
tique ? L'expérience montre qu'ils meurent dans les vingt-quatre heures
au cours du choc. — H. Cardot.
c) Abderhalden (Emil) et Wertheimer (Ernst). — IV. Communication.
Recherches sur le pouvoir réfractométrique du sérum avant et après V injection
première d'allumine étrangère et après les réinjections. — De même que
Berger, A. et W. constatent qu'après injection parentérale d'albumine
étrangère au lapin, la réfraction et la viscosité du sérum sanguin augmen-
tent, de même que la teneur en albumine, la teneur en globuline augmente
aussi. Berger parle d'une hyperprotéinémie, il serait plus juste de parler
d'hyperprotéinoplasmie. Le pouvoir rotatoire au contraire n'est pas mo-
difié ; après réinjection on obtient les mêmes effets réfractométriques
qu'après l'injection première, ils sont seulement plus marqués. Ces modi-
fications de l'indice réfractométrique du sérum ne sont pas dues aux prises
de sang répétées que l'on est obligé de faire dans cette étude; en effet, après
des prises de sang répétées sur l'animal normal, les différences rétractomé-
triques du sérum sont minimes devant celles qui se produisent après injec-
tion d'allumine étrangère. Ces modifications de l'indice réfractométrique
ne sont pas dues non plus à un apport considérable au plasma de lapin d'un
sérum étranger; en effet si l'on ajoute à 1 cm. de sérum de lapin 0,6 à 0,8 ce.
de sérum de bœuf, le pouvoir réfractométrique et interférométrique du
premier n'est pas modifié. A. et W. étudient aussi la teneur du sérum en
Az avant et pendant le choc anaphylactique sans pouvoir conclure à cause
des différences minimes qu'ils ont notées et de leur petit nombre d'expé-
riences. Quant à la transformation de l'allumineen globuline pour laquelle
Berger ne peut donner aucune preuve, elle paraît impossible à A. et W.
à cause de leur constitution chimique, l'allumine n'a pas de glycocolle
tandis que ce dernier est propre aux globulines. En résumé, des modifi-
cations certaines se produisent au cours du choc anaphylactique dans les
propriétés physico-chimiques des éléments du sérum et en particulier des
protéines, modifications dont l'étude reste encore à faire. — Paul Boyer.
Lumière (Auguste) et Couturier (Henri). — Dépression barométrique et
choc anaphylactique. — Chez les cobayes sensibilisés au moyen d'ovalbu-
mine, la dose déchaînante amène des accidents graves quelques minutes
après l'injection. Si pendant ce temps on abaisse la pression extérieure de
30 à 40 cm., le choc anaphylactique est atténué et les animaux survivent.
Or, Dastre et Morat ont montré que, chez les animaux soumis à une dé-
pression plus forte que 30 cm., on constate une vasodilatation périfé-
rique et une constriction des vaisseaux viscéraux. Ces troubles sont in-
verses de ceux qu'on observe dans le choc anaphylactique. Les deux effets
antagonistes se compensent. — Z. Gruzewska.
Gautrelet (J.j. — Choc et réactions parasympathiques. — La thionine-
nigrosine injectée à un chien provoque la baisse de la pression sanguine par
excitation des vaso-dilatateurs. Chez des animaux qui ont reçu préala-
blement une injection de peptone, ou de l'argent colloïdal, le complexe
colorant n'exerce plus aucune influence sur la pression sanguine. On peut
— 503 —
24 ANNEE BIOLOGIQUE
supposer que, dans ce dernier cas, le système nerveux parasympathique
est paralysé. Ces recherches jettent une certaine lumière sur le mécanisme
de la période réfractaire de l'anaphylaxie. — Z. Gruzewska.
Kanai (Tokujiro). — Recherches physico-chimiques sur la phagocytose. —
K. montre que la phagocytose du charbon par les leucocytes, qui débute
par un accolement des particules à la surface des globules, est régie dans
cette phase initiale par les mêmes règles que l'agglutination des hématies.
Les diverses solutions exercent des effets parallèles d'une part sur l'agglu-
tination des leucocytes et du charbon, d'autre part sur l'agglutination et
la sédimentation des globules blancs ou rouges. Dans une solution de chlo-
rure de sodium, les hématies sédimentent faiblement, tandis que l'agglu-
tination et la sédimentation des leucocytes sont très fortes, ainsi que
l'accolement de ces derniers aux particules de charbon ; la différence doit
tenir à la forte charge négative des hématies par rapport à la faible charge
des leucocytes. Le chlorure de calcium favorise la phagocytose à dose
faible, et l'inhibe à dose forte, ainsi que la sédimentation des globules.
La sédimentation des particules inorganiques en milieu albuminoïde se
comporte comme celle des globules. L'influence des divers albuminoïdes
doit s'expliquer par leur pouvoir d'absorption. — H. Cardot,
a) Lévy (Robert). — Sur la toxicité des tissus de la Sacculine {Sacculina
carcini Thomp.) i^is-à-vis du Crabe [Carcinus mœnas Penn.) et sur la re-
cherche de réactions d'immunité chez ce dernier. — Les macérations de tissus
de Sacculine injectées à des Crabes normaux se montrent toxiques ; les
macérations de masse viscérale donnent des résultats variables, sans doute
en raison de l'état de maturité des produits génitaux. Les macérations de
pontes produisent des effets plus réguliers : la dose mortelle minima cor-
respond à environ un tiers de ponte. Enfin les macérations de manteaux
sont encore plus toxiques et donnent des résultats très constants : la dose
mortelle est d'environ 1/12 du manteau d'une Sacculine. Les Cancer sont
sensibles comme les Carcinus. L'injection de doses mortelles voisines du
minimum à des Crabes normaux, sacculinés ou guéris, ne montre pas de
différences appréciables dans les effets : donc la Sacculine ne détermine
pas de réactions d'immunité appréciables chez le Crabe qu'elle infeste. —
A. Robert.
b) Lévy (Robert). — Sur les propriétés hémolytiques du venin de certains
Myriapodes Chilopodes. — L'auteur étudie l'action du venin de diverses
espèces sur le sang de Bœuf, de Cheval, de Mouton, de Porc. 11 y a hémo-
lyse de toutes les sortes d'hématies, mais de façon très irrégulière. En acti-
vant les venins par adjonction de lécithine, on obtient au contraire des
résultats très réguliers avec des doses minimes : 1/500 du venin d'une Sco-
lopendre suffit à hémolyser les hématies de Mouton. Le venin est activé
légèrement par les sérums de Bœuf, de Mouton, surtout de Cheval. Mais
la meilleure activation est obtenue par le jaune d'œuf, et son action croît
avec la durée du contact du venin avec le vitellus: on arrive ainsi à obtenir
l'hémolyse avec quelques dix-millièmes du venin d'une Scolopendre. Les
résultats sont analogues avec le venin de Cryptops, et tout cela concorde
avec ce que l'on connaît des venins de l'Abeille, du Scorpion, des Serpents.
Par contre les venins de Lithobius, à' Himantarium et de Scutigera n'ont
aucune action hémolytique. Or Scolopendra et Cryptopz sont assez voisins
— 504 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 25
dans la systématique tandis que les trois autres espèces font partie de
groupes plus éloignés : le groupement par les propriétés physiologiques
concorde donc avec le groupement systématique. — A. Robert.
Erber (Berthe). — Action du sérum de quelques mammifères sur les trypa-
nosomes in vitro, après injection de peptone. — Le pouvoir trypanolytique
in vitro du sérum de Cobaye est notablement diminué, ou même supprimé,
quand on a injecté l'animal fournisseur de sérum avec de la peptone. Ce
sérum devient même un milieu de culture pour les trypanosomes qui s'y
multiplient. Mêmes constatations avec le sang de Rat ou de Chien pepto-
nisés. Résultats nuls ou inconstants avec la Souris, le Lapin ou le Hérisson.
Des saignées très rapprochées pratiquées sur le Rat ou le Cobaye non pepto-
nisés ont aussi pour effet de faire baisser le pouvoir trypanolytique du sang
normal, mais dans de beaucoup plus faibles proportions que la peptone. —
E Chatton.
Bessemans fA.) et Leynen (E.), — Valeur antigénique de certains spiro-
chètes et de différentes souches de trypanosomes pour le diagnostic de la dou-
rine chez les équidés par la réaction de Bordet-Gengou. — Les auteurs ont
comparé la valeur de cinq antigènes : 1° à Treponema pallidum ; 2° à Spi-
rochaeta icterohemorragiae ; 3** à Trypanosoma lewisi ; 4° à T. rhodesiense ;
5° à Trypanosome aviaire (de Erithacus phœnicurus), tous préparés à par-
tir de cultures pures. Les antigènes 1, 2 et 5 n'ont pas de pouvoir déviateur
vis-à-vis du sérum de cheval douriné. Il y a déviation spécifique avec 3 et 4.
Elle est plus forte encore avec des antigènes à Tr. brucei et Tr. euansi,
mais elle n'augmente pas avec des antigènes à Tr. equiperdum (le tr. de la
dourine). En somme, réaction plutôt générique que spécifique, mais ne
s'étendant cependant pas aux trypanosomes d'oiseaux. — E. Chatton.
Associations fonctionnelles et milieu intérieur
Abelin (J.) und Scheinfinkel (N.). — Gaswechsel und Métamorphose <>on
Amphibienlarven nach Verfutterung von Schilddrûse oder von jodhaltigen
Suhstanzen. (Pflûger's Archiv, CXCVIII, 151-163, 1923.) [28
Burn (J. H ). — The modification of the action of insulin hy pituitary ex-
tract and other substances. (J. Physiol,, LVII, 5, 8 juin 1923, 318-329,
3 fig., 3 tableaux.) [29
Dfxon (W. E.). — Pituitary sécrétion. (The J. Phys., LVII,' 3 et 4, 21 mars
1923, 129-138, 5 fig.) [29
a) Hart (C). — Beitrâge zur hiologischen Bedeutung der innersekretori-
schen Organe. I. Schilddrûse und Métamorphose. (Arch. ges. Physiol.,
CXCVI, 127-150, 1922.) [27
b) II. Der Einfluss abnormer Aussentemperaturen auf Schild-
driise und Hoden. (Ibid., 151-176.) [27
— 505 —
26 ANNÉE BIOLOGIQUE
Heuking (G. v.) und Szent-Gybrgyi (A, v.). — Ueber dos Wirkung der
defibrinierten Blutes auf das isolietre Sàugetierherze. (Pflùger's Archiv,
CXCVIII, 516-517, 1923.) [31
Kolmer (W.) und Lowy (R.). — Beitrdge zur Physiologie der Zirbeldriise.
(Arch. ges. Physiol., CXCVI, 1-14, 1922.) [30
Me Dowall (R. J. S.). — On the nature of histamine action. (The J. Physiol.,
LVII, 3 et 4, 21 mars 1923, 146-152, 3 fig.) [31
Quinquaud (Alf.). — Augmentation de Vurée dans le sang consécutii>e à Vexci-
tation du nerf grand splanchnique. (G. R. Soc. Biol., LXXXVIII, 1242,
19 mai 1923.) [31
Rees (Maurice H.) and Whitehead (Richard W.). — Effect of digestive
enzymes on pituitary extract action. (Amer J. Phys., LXV, 1, l^'" juin
1923, 90-100, 6 tableaux.) [28
Schenk (Paul). — Ueber den Winterschlaf und seine Beeinflussung durch
die Extrakte innersekretorischer Drûsen. (Pflùger's Archiv Physiol.,
CXC, Heft 1/2, 29 nov. 1922, 66-80, 3 tableaux, 1 fig.) [30
Stotsenburg (J. M.). — On the weight of the avaries in the albino rat during
gestation and normal lactation : also in females deprii^ed of their newborn
litters. (Amer. J. Phys., LXV, 1, l^r juin 1923, 77-89, 5 tableaux, 3 fig.) [28
Swingle (W. W.). — Thyroid transplantation and anuran metamorphosis.
(Journ. exp. Zool., XXXVII, no 2, 219-256, 7 fig., 1923.) [27
Teissier (Georges). — Sur la valeur morphologique des prétendues Chlorelles
de Sertularella polyzonias L. et de certaines cellules pigmentaires d^Hy-
draires Calyptoblastiques. (Bull. Soc. Zool. France, XLVII, 1922, 354-
356.)
[Les cellules vertes de Sertularella ne sont pas des Algues symbio-
tiques, mais les homologues de cellules granuleuses, répandues chez
les Calyptoblastiques. Habituellement incolores, elles sont colorées en
vert ou en noir, par un pigment probablement mélanique, chez les Plu-
mularidées et surtout les Sertularidées. — A Robert.
a) Turchini (Jean). — Note d'histologie comparée sur le cœur branchial et
V appendice du cœur branchial des Céphalopodes. (Bull. Soc. Zool. France,
XLVII, 1922, 414-418.)
[L'épithélium qui revêt l'appendice du cœur branchial chez les Déca-
pides possède un pouvoir d'excrétion externe que celui des Octopides
n'a pas ; mais celui-ci concentre dans ses cellules des déchets azotés et
devient ainsi un rein d'accumulation. — A. Robert.
h) Sur la valeur des glandes hypobranchiales du Poulpe {Octopus
vulgaris Lam.). (Bull. Soc. Zool. France, XLVIII, 1923, 203-204.)
[C'est une glande endocrine. — A. Robert.
Uhlenhuth (E.). — Further facts regarding the influence of feeding the ante-
rior lobe of hypophysis on the rate of growth and the size of Amblystoma
tigrinum. (Journ. exp. Zool., XXXVIL no 1, 101-115, 4 fig., 1923.) [29
Welsch (W.). — Das Blut der Haustiere mit neueren Methoden untersucht.
Untersuchung des Schweines, Schaf-und Ziegenblutes. (Pflùger's Archiv,
CXCVIII, 37-55, 1923.) [31
— 506 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 27
Wertheimer (Ernst). — Untersuchungen am intakten Kreislauf verschide-
n<?r 6>rgaf^ۏeim Frosc/i. (Pauger'sArchiv,CXCV 1,412-422, 1922.) [30
à) Hart (C). — Contribution à la signification des organes à sécrétion
interne. I. Thyroïde et métamorphose. — Dans des expériences faites sur
l'axolotl. H. a étudié les effets de l'ablation du thymus, effets consistant en
un retard considérable de la croissance, une augmentation de la teneur des
tissus en eau et des modifications atrophiques de la thyroïde. L'influence
de l'alimentation des larves avec la thyroïde qui est de précipiter la méta-
morphose a été aussi étudiée. Comparant ses résultats à ceux des autres
auteurs, H. arrive à la conception que les facteurs extérieurs (nourriture,
climat, milieu) ne peuvent agir efficacement que par l'intermédiaire du sys-
tème endocrinien, et notamment de la thyroïde. — H. Cardot.
h) Hart (C). — Contribution à la signification biologique des organes à
sécrétion interne. II. Influence de températures extérieures anormales sur la
thyroïde et les testicules. — En maintenant la Souris à une température
anormalement élevée on constate une atrophie de la thyroïde avec dis-
parition de la substance colloïde ; il y a en même temps inhibition de la
spermatogénèse. Le froid au contraire augmente plutôt la spermatogénèse
et l'activité de la thyroïde. Discussion sur la signification de ces résultats
et des faits connexes existant dans la littérature. — H. Cardot.
Swingle (W. W.). — Transplantation de thyroïde et métamorphose chez
les Batraciens anoures. — Les deux espèces de Grenouilles, Rana cates-
biana et R. clamata, sont remarquables par l'extraordinaire durée de leur
vie larvaire, celle-ci étant de deux et parfois trois ans pour la première,
de un à deux ans pour la seconde. Cette persistance de l'état larvaire ne
serait-elle pas due à la prolongation d'un état rudimentaire et inactif de
la glande thyroïde, dont on connaît le rôle dans le déterminisme de la mé-
tamorphose ? Pour le vérifier, S. effectua la transplantation, sur des tê-
tards, de thyroïdes empruntées à des animaux d'âges variés, de la même
espèce ou d'espèces différentes. Les greffes sont résorbées en quelques
semaines, mais mettent en liberté leurs produits de sécrétion qui suffisent,
s'ils sont présents, à entraîner l'évolution vers l'état adulte. Les têtards
immatures, auxquels on a greffé des thyroïdes prélevées sur de jeunes Rarux
ayant achevé leur métamorphose, présentent bientôt tous les phénomènes
de la métamorphose (apparition ou croissance des pattes, amaigrissement,
modifications de la peau ; résorption de la queue), tandis que les têtards
témoins n'offrent rien de comparable. Les glandes thyroïdes, provenant de
jeunes en train de se métamorphoser, sont moins actives ; celles de têtards
immatures de même âge n'exercent aucune action. La prolongation anor-
male de la vie larvaire, chez ces espèces, est donc due à la persistance d'un
état rudimentaire et non fonctionnel de la glande thyroïde. Cette particu-
larité serait elle-même conditionnée par l'inactivité d'un facteur, repré-
senté par les sécrétions du lobe antérieur de l'hypophyse. C'est du moins
la conclusion qui se dégage des travaux antérieurs. Adler (1914) a, en
effet, montré que le développement de la thyroïde dépend de la glande pi-
— 507 —
28 ANNÉE BIOLOGIQUE
tuitaire ; l'ablation de la pîtuitaîre, sur des larves de grenouilles (Smith,
1916 et Allen, 1917) entraîne une perturbation de la croissance et du dé-
veloppement, l'absence prolongée de métamorphose et corrélativement la
thyroïde reste rudimentaire. Si sur ces animaux, privés d'hypophyse,
mais avec thyroïde rudimentaire, on greffe des lobes antérieurs de glande
pituitaire, la thyroïde se développe et entraîne la métamorphose (Allen).
L'absence de métamorphose dépend donc des relations entre les deux
glandes à sécrétion interne. S. a fait quelques essais pour déterminer la
nature de la substance utile. On peut faire se métamorphoser des larves
thyroïdectomisées en les nourrissant avec de la thyroïde ou de l'extrait
thyroïdien ; S. a utilisé comparativement la tyrosine, la di-bromo-tyrosine
et la di-iodo-tyrosine, ajoutées à une alimentation formée d'algues. Les
têtards, privés à la fois de glande thyroïde et d'hypophyse, n'ont subi
aucune modification sous l'influence des deux premières substances, mais
la tyrosine iodée a entraîné une tendance nette à la métamorphose, bien
que son action soit inférieure à celle de l'extrait thyroïdien. — Emile
GuYÉNOT.
Abelin (J.) et Scheinfinkel (N.). — Echanges gazeux et métamorphose des
larves (TAmphibiens après alimentation à la thyroïde ou aux substances con-
tenant de l'iode. — Chez le têtard de Rana esculenta et d' Amblijstomum
mexicanum, on constate qu'à partir du début de la métamorphose après
ingestion de thyroïde, la production d'acide carbonique diminue de plus en.
plus à mesure que la larve se transforme et peut atteindre 50 % de la valeur
normale, à la fin de la métamorphose. Cette diminution peut être précédée
dans les deux premiers jours après l'alimentation à la thyroïde d'un léger
accroissement de l'élimination de CO^. La métamorphose est accélérée
par la diiodotyrosine, et la diiodotyramine, également avec diminution
des échanges gazeux. A. et S. interprètent cette diminution des échanges
lors de la métamorphose comme un mécanisme de protection. L'Axolotl
après un séjour prolongé dans l'eau iodée ne montre ni métamorphose, ni
modification des échanges gazeux ; si l'on effectue des injections sous-cu-
tanées répétées de solution de Lugol, la métamorphose ne débute que
deux mois après la dernière injection. — H. Cardot.
Stotsenbtirg (J. M.). — Sur le poids des ovaires chez les Rats albinos durant
la gestation et la lactation normale ainsi que chez les femelles séparées de leur
portée dès la mise bas. — Le poids des ovaires des Rats albinos présente des
modifications régulières entre le début et la fin des cycles de la gestation
et de la lactation ; les ovaires sont alors généralement plus lourds que
ceux des vierges, excepté à partir du 14^ jour de la lactation. Quand les
portées sont éloignées de la mère dès la mise bas, la diminution de poids régu-
lière des ovaires est inhibée, et les ovaires tendent à conserver leur poids
durant 30 jours environ après la mise bas. Ces modifications cycliques
dépendent du nombre et du volume des follicules et des corps jaunes. Des
portées répétées n'influencent pas directement le poids des ovaires, mais
comme, à partir de la deuxième portée, elles tendent à devenir de moins
en moins fréquentes, une diminution correspondante du poids des ovaires
s'en suit. — Paul Boyer.
Rees (Maurice H.) et Whîtehead (Richard W.). — Effet des enzymes diges-
tives sur faction de Vextrait hypophysaire. — L'addition d'enzymes à l'ex-
— 508 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 29
trait hypophysaire ne modifie pas son action sur l'utérus de Cobaye isolé.
Avec l'utérus de chien in situ, l'injection intraveineuse d'enzymes diges-
tives seules ne modifie pas le tonus utérin, mais donne une chute uniforme
de la pression artérielle; cette dernière est au contraire élevée si l'on in-
jecte un mélange d'enzyme et d'extrait hypophysaire après un temps de
digestion variable. L'injection directe de pituitrine dans le tube digestif
augmente le tonus utérin, l'injection intrastomacale n'a aucune action sur
le tonus si le pylore est lié, alors que l'injection intraduodénale agit ; la
substance est absorbée sur une surface très limitée du tube digestif et
l'absorption est rapide, il n'y a pas de modifications de la pression arté-
lielle. — Paul Boyer.
Dixon (W. E.). — La sécrétion hypophysaire. — Injecté dans la circula-
tion, l'extrait hypophysaire excite la sécrétion de l'hypophyse. Injecté
dans le liquide céphalorachidien, l'extrait hypophysaire a la même action
que quand on l'injecte directement dans les veines, il passe dans la circu-
lation générale et un équilibre s'établit entre la teneur en extrait hypo-
physaire du sang et du liquide céphalorachidien. La sécrétion hypophy-
saire est excitée d'une manière spécifique par l'extrait d'ovaire, l'action de
ce dernier est immédiate mais ne dure que deux ou trois minutes, son prin-
cipe actif ne provient pas du corps jaune. L'extrait duodénal excite la
sécrétion hypophysaire au bout d'une heure, son action n'est pas si cons-
tante ni aussi forte que celle de l'extrait d'ovaire, en revanche elle est plus
durable. L'extrait hypophysaire augmente le tonus de l'intestin grêle,
mais diminue celui du gros intestin. — Paul Boyer.
Uhlenhuth (E.). — Vitesse de croissance et taille d' Amblystoma tigrinum
nourris avec du lobe antérieur d'hypophyse. — U. a montré précédemment
(1921-1922) que l'on peut déterminer du gigantisme chez des larves à' Am-
blystoma, en les nourrissant avec du lobe antérieur d'hypophyse de bœuf.
Dp nouveaux essais confirment ces résultats ; les animaux, nourris avec
du foie de bœuf ou de l'hypophyse, s'accroissent plus vite que ceux nour-
ris avec des vers de terre ; les larves nourries à l'hypophyse s'accroissent
plus longtemps et atteignent la plus grande taille. Celle-ci peut dépasser
de 25 % la taille maxima des animaux normaux (taille normale maxima :
235 mm. ; dans une expérience, animaux nourris à l'hypophyse, à 131 se-
maines : 296 mm.). — Emile Guyénot.
Burn (J. H.). — La modification de l'action de Vinsuline par Vextrait
hypophysaire et d'autres substances. — La chute du sucre du sang produite
normalement par l'insuline est diminuée ou supprimée si l'on injecte par
voie sous-cutanée l'insuline mélangée à l'extrait de lobe postérieur d'hypo-
physe. Ces mêmes doses d'extrait hypophysaire injectées seules, ne produi-
sent pas une augmentation suffisante du taux du sucre du sang pour expli-
quer cette inhibition de l'action de l'insuline par une opération algébrique.
On ne retrouve pas cette action avec les extraits similaires de lobe anté-
rieur d'hypophyse, de rate, de thyroïde, de cerveau, de thymus, ni avec
l'histamine ; l'extrait de lobe postérieur perd cette propriété si on le traite
par une solution d'alcali normale. En élevant rapidement le sucre du sang
l'extrait pituitaire supprime les convulsions hypoglycémiques produites
par l'insuline. Une injection intraveineuse d'ergotoxine renforce considé-
rablement l'action d'une faible dose d'insuline. L'hyperglycémie et la
— 509 —
30 ANNÉE BIOLOGIQUE
glycosurie adnénaliriques sont supprimées par l'extrait pituitaire ainsi
que par l'ergotoxine, ou considérablement diminuées par l'insuline. Ce-
pendant dans quelques cas les injections sous-cutanées d'extrait hypophy-
saire produisent une chute du sucre du sang quoique l'élévation passagère
du sucre du sang soit la règle, — Paul Boyer.
Kolmer (W.) et Lowy (R.). — Contribution à la physiologie de la glande
pinéale. — Aucune modification appréciable, ni au point de vue du dé-
veloppement de la graisse, ni au point de vue de la maturité sexuelle, par
ablation de l'épiphyse chez de tout jeunes Rats. Recherchant l'influence
de la castration sur la glande pinéale, H. et L. constatent qu'en sacrifiant
les animaux 12 à 15 semaines après la castration, on ne peut constater
aucune modification dans la structure de la glande. Les rapports nerveux
existant entre la glande pinéale et les plexus choroïdes ont été examinés et
suggèrent la pensée que cette glande peut intervenir pour modifier la cir-
culation et par suite la sécrétion au niveau des plexus. — H. Cardot.
Schenk (Paul). — Sur Vhihernation et sur V influence qu exercent sur elle
les extraits des glandes à sécrétion interne. — Chez les Hérissons en léthargie
complète le quotient respiratoire oscille entre 0,41 et 0,65. Le gaz carbo-
nique expiré atteint 14,49 à 84,16 mg par kg d'animal et par heure et la
consommation d'oxygène 20,29 à 97,59 mgr. La diminution de poids par
kilo d'animal oscille entre 3,12 et 3,66 gr. dans les 24 heures. Les injections
sous-cutanées d'extraits de thyroïde, de thymus, de lobe antérieur d'hy-
pophyse et de surrénale augmentent d'une façon marquée le métabolisme
de ces animaux, et provoquent souvent le réveil complet. L'action des ex-
traits thyroïdiens est la plus constante. Le quotient respiratoire s'élève
dans les heures qui suivent l'injection à 0,68-0,83 par suite de l'augmenta-
tion marquée des combustions produite par les hormones, de l'excrétion
du gaz carbonique retenu dans l'organisme durant la léthargie, et de la
régulation thermique homéotherme qui apparaît avec le réveil. La quan-
tité d'acide carbonique dégagé pendant la période qui précède le réveil
atteint environ 1.900 à 2.200 mgr par kilo d'animal et par heure et celle
de l'oxygène consommé 1.600 à 2.100 mgr. La léthargie des animaux hi-
bernants qui se produit au commencement de l'hiver est due à une faible
réaction de leurs glandes endocrines qui apparaît déjà dans les étés froids
et qui augmente au commencement de l'hiver aboutissant à un hypo-
fonctionnement glandulaire marqué. — Paul Boyer,
Wertheimer (Ernst). — Recherches sur divers organes à circulation in-
tacte chez la Grenouille. — Le but de ce travail est de démontrer que chaque
organe présente, au point de vue de sa circulation, des caractéristiques
spécifiques, par exemple au point de vue' des réactions des vaisseaux vis-
à-vis de l'adrénaline, de divers ions, des acides ou des bases. Voici quel-
ques exemples de ces réactions spécifiques : les produits du métabolisme
musculaire, comme les acides lactique et phosphorique, intensifient la
circulation dans le muscle en dilatant les petits vaisseaux. L'adrénaline est
sans action sur la circulation pulmonaire, tandis que l'acide carbonique di-
late les vaisseaux du poumon et accélère la circulation, à l'inverse des solu-
tions alcalines faibles. A l'inverse de ses effets sur le réseau vasculaire de
l'intestin, l'adrénaline n'a pas d'action constrictive sur les vaisseaux du
cœur. Des différences analogues se constatent dans l'action de K. Ca,. Mg.
de la choline, etc. — H. Cabdot.
— 510 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 31
Me Dowall (R. J. S.). — Sur la nature de V action de Vhistamine. — Si
l'on injecte une dose faible d'histamine sous une anesthésie profonde, on
n'observe plus d'élévation de la pression de l'artère pulmonaire, ni de la
pression veineuse, il semble dans ce parallélisme qu'une même cause joue :
l'action de l'anesthésique sur la vaso-constriction pulmonaire Si
la dose de l'anesthésique est élevée de façon à abolir la vaso-constriction
pulmonaire, Thistamine produit alors une chute de la pression veineuse
sans que la chute de la pression artérielle ne soit augmentée ni le cœur
affaibli. Après injection d'une faible dose d'histamine, la chute de la pres-
sion artérielle que l'on observe est donc due à la diminution du débit du
cœur, par suite de la vaso-constriction pulmonaire d'une part et par suite
d'autre part de la diminution de la quantité de sang qui se rend au cœur,
diminution qui résulte de l'augmentation de la capacité des capillaires et
non, comme le prétendent Dale et Richards, delà diminution de la résis-
tance des capillaires. — PaulBovER.
Welsch (W.). — Examen à Vaide des méthodes modernes du sang des ani'
maux domestiques. Recherche surlesang du Porc, duMouton et delà Chèvre. —
Parmi les résultats relatifs au nombre des hématies et des diverses catégo-
ries de globules blancs, à la teneur en hémoglobine, il faut retenir des
nombres donnés par W. la constance de la quantité d'hémoglobine rappor-
tée à l'unité de surface de l'hématie. Chez l'Homme et les différents Mam-
mifères domestiques, la quantité d'hémoglobine rapportée au y.^ de sur-
face d'hématie reste comprise entre 29 et 33.10"^* gr, — H. Cardot.
Heuking (G. V.) et Szent-Gyorgyi (A. V.). — Action du sang défibriné sur
le cœur. — H. et S. constatent que le sang défibriné de Chat exerce sur le
cœur isolé du même animal une action analogue à celle d'une dose active
d'adrénaline (augmentation de l'amplitude et du tonus systolique, accéléra-
tion), tandis que le sang normal non encore coagulé a un effet légèrement
déprimant. — H. Cardot.
Quinquaud (Alf.). — Augmentation de Vurée dans le sang, consécutive à
r excitation du nerf grand splanchnique. — L'excitation du bout périphé-
rique du nerf splanchnique fait augmenter la concentration de l'urée dans
le sang. Cette augmentation est provoquée d'une part par l'action ner-
veuse des filets rénaux sur le rein, et d'autre part par l'action du splan-
chnique sur les surrénales, ce qui produit une sécrétion exagérée d'adré-
naline. Les deux causes agissent simultanément sur le rein ; son volume
est diminué par vaso-constriction, et la sécrétion rénale est arrêtée. —
Z. Gruzev^ska.
— 511
32 ANNÉE BIOLOGIQUE
Influence du milieu extérieur sur le fonctionnement
des êtres vivants.
Réactions des êtres vivants à leur milieu.
a) Atzler (Edgar) und Lehmann (Gunther). — Untersuchungen Uber die
Pufferungspotenz des Warmbliitergewebes. (Pflùger's Archiv, CXCVI.
206-220, 1922.) [33
b) Untersuchungen uber den Einffuss der Wasserstof-
fionenkonzentration auf die Blutgefasse von Sàugethiere. (Ibid., 221-234.
1922.) [34
Brinkman und Van Dam (E.). — Die chemische Uebertragbarkeit der Ner-
venreizwirkung. (Arch, ges. Physiol., CXCVI, 66-82, 1922.) [37
Ebbecke (U.). — Membranànderung und Nervenerregung. II. Ueber das
N ervenschwirren bel Reizung sensibler Nerven, (Pfluger'sArchiv.,CXCVII.
482-499, 1923.) [37
Feringa (K. J.) und de Haatl (J.). — Ueber die Ursachen der Emigration
der Leukocyten. I. (Pflùger's Archiv, CXCVII, 404-410, 1922.) [34
Fodor (H.) und Happisch (L.). — Ueber die V erschiedenheit der Unter-
schiedsschwellen fur den Geschmacksinn bei Reizzunahme und Reiz-
abnahme. (Pflùger's Archiv, CXCVII, 337-347, 1922.) [38
Galiano (E. Femandez). — Contribuciôn al estudio de las reactiones quimo-
tacticas del Flagelado Chilomonas. (Bol. R. Soc. esp. Hist. Nat., XX, 282-
301, 1920.) [39
Gellhorn (Ernst). — Untersuchungen zur Physiologie der raumlichen Tast-
empfindungen unter Berûckschtigung der Beziehungen der Tastraumes
zum Schraume. (Pflùger's Archiv, CXCVI, 311-330, 1922.) [38
Gildmeister (Martin). — Der gali'anische Hautreflex als Teilerscheinung
eines allgemeinen autonomen Réflexes. (Pflùger's Archiv, CXCVII, 432-
436, 1922.)
[Ce réflexe autonome se produit chaque fois qu'une excitation afTecte
l'homme ; ses signes objectifs jusqu'ici connus sont la dilatation
de la pupille, des variations vaso-motrices, l'accélération cardiaque,
la contraction des muscles horripilateurs, des modifications électro-
motrices et une augmentation de la résistance électrique de la peau.
— H. Cardot.
Gbthlin (Gustav Fr). — On the situation and extent of the purely yellow
zone in the spectrum. (The J. Physiol., LVII, 3 et 4, 21 mars 1923, 181-
194, 3 fig.) [38
Halberstsma (K. T. A.). — Ueber den Einfluss einzelner radioaktiver Ele-
mente und Hormone auf die vasomotorische Erregbarkeit. (Pflùger's
Archiv, CXCVII, 611-623, 1923.) [35
— 512 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 33
Herter (K.). — Untersuchungen iiber den Temperatursinn der Feuerwanze
{Pyrrhocoris apterus L.). (Biolog. Zentralblatt, XL III, n^ 1, 27-30, 2 fig.,
1923.) [38
a) Lasareff (P.). — Untersuchungen uber die lonentheorie der Reizung.
IV. Die Théorie der Erscheinungen des Flimmerns beim Dunkelsehen.
(Pflûger's Archiv, CXCVI, 177-184, 1922.) [36
b) Untersuchungen uber die lonentheorie der Reizung. V. Ueber
die Gesetze der Wiederherstellung der Empfindlichkeit im Nerv nach
Ablauf der Erregung. (Ibid., CXGVII, 468-476, 1923.) [36
NeuschlOSS (E. M.). — Untersuchungen uber die Wirkung l'on Neutralsalzen
auf den toni'schen Anteil der Muskelzuckung. (Pflûger's Archiv, CXCVI,
503-530, 1922.) [34
Ohno (Masataka). — Der Einfluss chemischer Contractursubstanzen auf
das frische und narkotisierte Froschmagenpràparat, (Pflûger's Archiv,
CXCVII, 362-385, 1922.) [34
Poynter (C. W. M.) and Moritz (Alan). — The effects of ultra-violet light on
pond snails (Limnaeus). (Journ. exp. Zool., XXXVII, n^ 1, 1-13, 1 fig.,
1923.) [35
Rabaud (E.). — La saignée réflexedes Coccinelles. (Bull. soc. Zool., XLVII,
253-257, 1922.) " [38
Salant (William) and Kleitman (Nathaniel). — A study of reversai effects
observed in experiments with sodium citrate or allied salts and autonomie
drugs. (Amer. J. Phys., LXV, 1, 1« juin 1923, 62-76, 2 fig.) [35
a) Zotta (G.). — Emploi de la substance cérébrale comme milieu de culture
pour le Leptomonas pyrrhocoris. (C. R. Soc, biol. ,LXXXVIII, 281.) [36
b) Culture du Leptomonas pyrrhocoris en milieux d'organes stéri-
lisés. (C. R. Soc. biol., LXXXVIII, 283, 1923.) [Ibid.
c) A propos de Vaction favorisante du sang sur le développement
du Leptomonas pyrrhocoris dans le bouillon glucose. (C. R. Soc. biol.,
LXXXVIII, 913, 1923.) [Ibid.
d) L'action favorisante de la catalase du foie de veau sur le dévelop-
pement du Leptomonas pyrrhocoris en culture. (Ibid., 1350, 1923.) [Ibid.
1° Influence du milieu.
a) Atzler (Edgar) et Lehmann (Gunther), — Recherches sur le pouvoir-
tampon des tissus d'animaux à sang chaud. — Etude de la loi suivant la-
quelle diminue la concentration des ions dans le liquide qui circule à tra-
vers l'organisrne d'un Lapin; elle est exprimée par une formule analogue
à la formule de Newton pour le refroidissement. Les constantes de cette
formule dépendent du tamponnage de la solution et du pouvoir-tampon de
— 513 —
AN». BIOL. — ». III, FA3C. 5 (1922-1923) 3
34 ANNÉE BIOLOGIQUE
l'animal. Ce pouvoir-tampon donne une mesure de la grandeur des échanges
comme le montrent des expériences comparatives sur le Lapin et la Gre-
nouille. — H. Cardot.
b) Atzler (Edgar) et Lehmann (Gunther). — Recherches sur l'influence
de la concentration des ions H sur les vaisseaux sanguins des Mammifères. —
A l'aide d'un appareil permettant d'enregistrer la quantité de liquide per-
fusé chez un animal, A. et L. montrent que l'état de contraction des vais-
seaux se modifie suivant le pa du liquide perfusé. Les phénomènes cons-
tatés s'observent encore après suppression du système nerveux central. —
H. Cardot.
Feringa (H. J.) et de Haati (J.). — Sur les causes de la migration des leu-
cocytes. — 1. Etude des exsudats provoqués chez le Lapin par injection de
divers liquides. 11 ne semble pas que la migration leucocytaire soit provo-
quée par le fait que NaCl 0,9 % n'est pas un milieu physiologique, car on
obtient les mêmes effets avec le Ringer, et l'ultra filtrat de sérum. La visco-
sité des solutions injectées ou la présence de produits de dislocation des
albumines ne semblent pas être des facteurs de premier plan. L'addition
d'empois d'amidon, de glucose, de gomme arabique ou de sérum du même
animal, n'a jamais exercé une action chimiotactique. 11 semble que la mi-
gration leucocytaire doit être rattachée à l'injection de n'importe quelle
solution déterminant dans l'organisme une rupture d'équilibre. — H. Car-
dot.
Ohno (Masataka). — Action des substances provoquant la contracture
chimique sur la préparation fraîche ou narcotisée de V estomac de Grenouille. —
Quand les préparations ont perdu leur excitabilité sous l'action des nar-
cotiques, elles peuvent encore donner des contractures au moins aussi pro-
noncées que les préparations excitables. La contracture par l'acide chlorhy-
drique à dilution convenable est supprimée par la soude et réciproque-
ment. Les contractures par HCl ou NaOH sont moins fortes avec le muscle
narcotisé qu'avec le muscle frais. Le chloroforme donne des contractures
durables d'un type particiilier que font disparaître en partie HCl ou NaOH.
Après l'action de HCl ou NaOH la contracture par le chloroforme ne se
produit plus. — H. Cardot.
Neuschlosz (S. M.). — Recherches sur Vaction des sels neutres sur la portion
tonique de la secousse musculaire. — En augmentant légèrement le taux
de potassium dans le Ringer on détermine un relâchement incomplet du
muscle isolé de Grenouille, recevant des excitations rythmiques, alors que
la suppression du potassium ou l'addition de calcium montre des effets
opposés (abaissement du tracé en dessous de la ligne du zéro). Une forte
concentration de calcium empêche l'arrêt définitif en contracture. La se-
cousse vératrinique est favorisée par de petites quantités de CaCP et em-
pêchée par KCl ; mais de grandes quantités de CaCl^ empêchent aussi la
secousse vératrinique par un mécanisme différent : en effet, avec KCl, la
secousse vératrinique se manifeste à nouveau après excitation rythmique,
ce qui n'a pas lieu avec CaCR CaCP à dose modérée empêche le relâche-
ment complet dans l'excitation rythmique et favorise la secousse vératri-
nique. Les ions oxalate et citrate qui précipitent le calcium amènent à
dose modérée la production de secousses doubles analogues à celle de la
— 514 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 35
vératrine. L'ensemble des observations faites au cours de ces expériences
montre qu'il faut tenir compte à la fois de l'état de gonflement du carso-
plasme et de la perméabilité des couches de séparation. — H. Cardot.
Halberstsma (K. T. A.). — Influence des cléments radio-actifs et des hor-
mones sur V excitahilitc vaso-motrice. — Ce travail est une extension, au cas
des vaso-moteurs, des recherches de Zwaardemaker sur les éléments radio-
actifs. Dans une solution de Ringer privé de potassium, l'excitabilité fara-
dique des vaso-moteurs de la Grenouille subsiste quelque peu. Mais si
l'on ajoute une trace d'urane on obtient un liquide qui abolit l'excitabilité
faradique et constitue le liquide servant de point de départ (Nullgemisch)
pour ces expériences. Sur la préparation ainsi irriguée par ce liquide et
devenue inexcitable, on peut constater la réapparition de l'excitabilité
quand on ajoute des quantités convenables d'un sel radio-actif. Par addi-
tion de radiateurs a et ^ appropriés, on peut réaliser toute une série de
mélanges équilibrés pour lesquels l'excitabilité est abolie ; dès qu'on rompt
l'équilibre par une nouvelle addition, l'excitabilité reparaît. On peut ainsi,
pour diverses doses d'un ion léger et d'un ion lourd, par exemple pour
potassium-uranium, potassium-thorium ou rubidium-uranium, détermi-
ner les courbes d'équilibre. Lorsqu'on est à l'équilibre, dans un quelconque
de ces cas, on peut rétablir l'excitabilité par addition d'adrénaline, d'his-
tamine ou de choline. La choline renforce l'influence des ions radio-actifs
légers (K, Rb), l'adrénaline et l'histamine celle des ions radio-actifs lourds ;
l'addition d'une quantité convenable d'ions antagonistes de ces hormones
abolit à nouveau l'excitabilité. L'action des sels radio-actifs sur l'excita-
bilité vaso-motrice porte sur le synapse. — H. Cardot.
Salant (William) et Kleitman (Nathaniel). — U^ie étude des effets inverses
observés dans les expériences avec le citrate de soude ou les sels anologues et
les drogues autonomes. — S. et K. étudient l'action inverse du citrate de
soude et des sels analogues, tartrate, oxalate, fluorure, sur la pression
sanguine en particulier, après injection de pilocarpine chez l'animal atro-
pine ; ils étudient également l'action sur la mobilité intestinale et la res-
piration. — Paul Boyer.
Poynter (C. W. M.) et Moritz (Alan). — Effets des rayons ultra-violets
sur les Limnées. — Des pontes de Limnées, renfermant des embryons à
divers stades, ont été soumises à l'action d'une lampe Cooper-Hewett
(110 volts, 25 cent, de distance, matériel sous couche d'eau de 5
à 10 cent.). L'exposition continue amène, dans les premières secondes,
une augmentation de l'activité des larves trochosphères, puis un ralentis-
sement au bout d'une minute et demie à 2 minutes. A ce moment, les em-
bryons deviennent moins transparents, granuleux ; puis les mouvements
cessent, l'opacité augmente. Au bout de 5 à 7 minutes, l'embryon meurt et
subit une dissolution qui se fait, soit sous forme d'une sorte d'explosion,
soit par expulsion de fragments de sa substance. Comme Burge (1917) et
BoviE (1916) l'avaient déjà observé sur d'autres organismes, les arysuo
idtra-violets déterminent une coagulation très semblable à celle qui est
produite par la chaleur. La résistance augmente avec l'âge. Il faut en
moyenne 7 minutes pour tuer les larves au stade trochosphère ; 21 au stade
vehger, plus encore au moment de l'éclosion. Des expositions très courtes
(15 secondes) permettent la survie de la plupart des embryons ; mais dès
— 515 —
36 ANNÉE BIOLOGIQUE
que l'on dépasse une durée de 1 minute, presque tous meurent avant l'éclo-
sion. Les expositions fractionnées exercent une action cumulative : quand on
a atteint une certaine durée totale d'exposition, la mort survient plus ou
moins tôt, mais sans exception. L'abaissement de la température ne modi-
fie en rien les phénomènes, — Emile Guyénot.
a) Zotta (G.). — Emploi de la substance cérébrale comme milieu de cul-
ture pour le Leptomonas pyrrhocoris. (Analysé avec le suivant.)
b) Zotta (G.). Culture du Leptomonas pyrrhocoris en milieux d'organes sté-
rilisés. — Nous avons montré (1918, C. R. Soc. biol.) que des flagellés
parasites (Trichomastix) se cultivaient bien dans des milieux constitués
par une décoction stérile d'organes divers (cerveau, foie, rate) ou de sang
dans l'eau physiologique. Dans de tels milieux Z. obtient des cultures ex-
trêmement riches de son Leptomonas pyrrhocoris, qui y montre une vita-
lité plus accentuée que dans le bouillon sang. Il y supporte un abaisse-
ment du pH jusqu'à 6,23. — E. Chatton.
c) Zotta (G.). — A propos de V action faf>orisante du sang sur le dévelop-
pement du Leptomonas pyrrhocoris dans le bouillon glucose. — (Analysé
avec le suivant.)
d) Zotta (G.). — L'action factorisante de la catalase du foie de veau sur le
développement du Leptomonas pyrrhocoris en culture. — Pour un p° de 7,6
le bouillon glucose seul ne permet pas la culture du flagellé, ou ne la donne
que minime. Le bouillon glucose additionné de sang défîbriné de mouton
la donne lorsque la dose de sang ne descend pas au-dessous de 1/5000 de
la dose de bouillon. L'optimum est 1/200 où l'on a 40.000 flagellés au
mmc., ce qui est considérable. Mais cette action favorisante du sang dis-
paraît rapidement par le vieillissement. La catalase du foie de veau pré-
parée par la méthode Sôrensen rend très favorable à la culture le bouillon
glucose seul, même à la dose de 1/40.000. — E. Chatton.
2° Réactions des êtbes vivants a leur milieu.
a) Lasareff (P.). — Recherches sur la théorie ionique de l'excitation. IV.
Théorie des phénomènes de scintillation dans la vision à l'obscurité. — Pour
étendre sa théorie générale de l'excitation au cas de la vision d'une lumière
alternative donnant l'illusion d'une lumière continue, L. a étudié spécia-
lement l'influence de l'intensité lumineuse sur le nombre des interruptions
nécessaires pour donner une sensation lumineuse continue, et la relation
entre ce nombre et la durée de l'adaptation. Il compare les résultats expé-
rimentaux avec les considérations théoriques et les données du calcul. —
H. Cardot.
b) Lasareff (P.). — Recherches sur la théorie ionique de l'excitation. V
Sur les lois du rétablissement de la sensibilité dans le nerf après l'excitation. —
La propagation de l'excitation dans le nerf peut être envisagée soit comme
un processus physique (transmission de la polarisation d'après Hermann,
onde élastique d'après Sutherland), soit comme une réaction chimique
(Pfluger) prenant naissance au point excité et se propageant de proche en
— 516 —
RÉACTIONS |DES ÊTRES VIVANTS 37
proche, La théorie physique, basée principalement sur la non-fatigabilité
du nerf a fait déjà l'objet de travaux mathématiques, tandis qu'il n'en est
pas de même pour la théorie chimique. Les recherches faites sur le coeffi-
cient de température de la vitesse de propagation de l'excitation, tendent à
infirmer la théorie physique et L. développant mathématiquement la
théorie chimique est parvenu à montrer que le coefficient de température
calculé est en accord avec l'expérience, que la loi du tout ou rien doit être
considérée comme valable, c'est-à-dire qu'une réaction une fois commencée
se poursuit jusqu'au bout, et enfin qu'il est possible d'expliquer les modi-
fications de la vitesse de conduction de l'excitation pendant l'électrotonus,
fournissant ainsi un nouvel appui à cette théorie chimique. Il faut encore
admettre qu'au cours du processus de décomposition de la substance sen-
sible, il ne se produit aucun phénomène de réparation, cette dernière ne
débutant qu'après décomposition de la totalité de la substance sensible.
Le présent mémoire est consacré à la théorie du processus de réparation
de la substance dans le nerf et à la comparaison des résultats du calcul et
des nombres expérimentaux fournis par le travail de Keith Lucas sur la
conduction de l'influx nerveux. — H. Cardot,
Ebbecke (U.). — Modifications des membranes et excitation nerveuse. II.
Sur le fourmillement nerveux par excitation des nerfs sensitifs. — Le four-
millement peut être obtenu par l'excitation galvanique des troncs sensi-
tifs ; il correspond au tétanos de fermeture dans l'excitation du nerf mo-
teur. Ce fourmillement se dissippe au cours même du passage du courant
et sa durée est fonction de l'intensité, de l'état du nerf et notamment des
excitations antérieures. On peut observer dans ce cas aussi l'influence de
l'introduction progressive du courant. Il faut considérer que l'action du
courant sur le nerf provoque à la cathode une excitation locale durable
qu'on peut comparer au gonflement cathodique du muscle dans l'excita-
tion galvanique. Il y a en même temps des modifications qui empêchent
la propagation de cette excitation locale. E. indique les rapports existant
entre l'excitation durable, l'accomodation, la parabiose et les modifica-
tions des membranes et de la perméabilité. — H. Cardot.
Brinkman (R.) et Van Dam (E.). — La transmission chimique de faction
neuro-excitatrice. — D'après une théorie récente, l'excitation des nerfs est
suivie de la production ou du déplacement de substances excitantes qui
peuvent être rendues responsables de l'excitation elle-même. Ainsi,
HowELLS a tenté de démontrer que l'excitation du vague et l'inhibition
cardiaque qui en est la conséquence sont en rapport avec une augmenta-
tion des composés potassiques diffusibles dans le tissu auriculaire. Pour
critiquer cette théorie B. et V. D. font arriver dans l'estomac d'une
grenouille le liquide de perfusion qui vient de traverser le cœur d'une autre
grenouille et observent chez le deuxième animal les réactions de l'estomac
après l'excitation du vague et l'inhibition cardiaque réalisées chez le pre-
mier. L'excitation du tronc vago-sympathique, quand elle est suivie de
l'effet habituel à l'excitation du vague entraîne ainsi chez la deuxième
grenouille des contractions gastriques typiques de l'excitation du vague ;
inversement quand l'excitation a produit sur le cœur de la première une
réaction du type sympathique, on observe chez la deuxième une inhibition
non moins caractéristique des mouvements de l'estomac. Il y a donc trans-
port humoral de substances excitatrices des nerfs, — H. Cardot.
— 517 —
38 ANNÉE BIOLOGIQUE
Fodor (K.) et Happisch (L.). — Sur la différence des seuils différentiels
pour des excitants croissants ou décroissants. — Comparaison de solutions
salines de concentrations variées, comme excitants de la sensation. La loi
de Weber n'est valable que dans une mesure restreinte; les résultats obte-
nus concordent bien avec la loi de Pïjtter. Le seuil différentiel dépend à la
fois de l'intensité de l'excitation et de l'intervalle entre deux excitations.
Une diminution dans la concentration est moins facilement appréciée
qu'une augmentation. — H. Cardot.
Gellhorn (Ernst). — Recherches sur la physiologie des sensations tactiles
et considérations sur les rapports entre les notions d'espace révélées par le
toucher et celles révélées par la vue. — L'angle formé par deux pièces rigides
dont l'une constitue la ligne de zéro et dont l'autre peut être déplacée, est
apprécié tantôt par la vue, tantôt par le toucher. Ces deux ordres
d'appréciations sont comparés. Dans l'appréciation de l'angle par le tou-
cher, le meilleur résultat au point de vue d'une différence entre deux
angles est donné par la région palmaire, ensuite par le dos de la main et
en troisième lieu par l'avant-bras. Quant à la valeur absolue de l'angle
perçu par le toucher, et notamment de l'angle droit, elle est surestimée
quand on explore avec la face palmaire ; alors qu'avec les autres régions
cette surestimation disparaît et peut être remplacée par une sous-estima-
tion. — H. Cardot.
Herter (K.). — Le sens thermique des Pyrrhocores. — H. place des larves
et des imagos dans un appareil présentant des zones de températures dif-
férentes, depuis 50" jusqu'à la température de la chambre. La tempéra-
ture optima est de 28° C. ; à 32° 5 les animaux réagissent par un recul
brusque (schreckreaction). Après section des antennes, ces températures
deviennent respectivement 30° 5 (optimum) et 36° (schreckreaction).
Il arrive, en outre, que des insectes se laissent surprendre dans les régions
trop chaudes et meurent sur place. Les antennes joueraient un grand rôle
dans les réactions des Pyrrhocores aux excitations thermiques. —
O. SCHOTTÉ.
Gothlin (Gustaf Fr.). — Sur la situation et l'étendue de la zone strictement
jaune dans le spectre. — Il n'existe pas de lumière monochromatique qui
donne la sensation de jaune pur à tous les organes normaux trichroma-
tiques de la vision adaptés à une faible illumination neutre lorsque les
radiations ne sont pas suffisamment fortes pour rendre possible la distinc-
tion des couleurs. — Paul Boyer.
Rabaud (Etienne). — La saignée réflexe des Coccinelles. — L'émission de
sang n'est nullement volontaire et ne résulte pas d'une augmentation de la
pression sanguine sous l'action des muscles dorso-ventraux, comme le
voudrait Hollande; car une compression du sternum, suffisante pour le
refouler nettement, ne fait sourdre aucune goutte de sang. L'émission se
produit uniquement si l'excitation porte directement sur les pattes et
elle n'a lieu qu'au niveau de la patte excitée. Il s'agit donc d'un réflexe
strictement localisé. La poussée est due aux muscles de l'appendice excité,
probablement aux fléchisseurs du tibia, qui modifient la pression san-
guine locale. Ce n'est pas un moyen de défense, car, en raison de la
forme de la Coccinelle, un prédateur ne peut la saisir que par-dessus ou par
— 518 —
RÉACTIONS DES ÊTRES VIVANTS 39
les côtés et l'insecte est écrasé avant que l'émission sanguine, qui est ven-
trale, ait pu intervenir. Cette émission est plutôt nuisible à l'animal, car
elle détermine une perte de sang et un affaiblissement de l'individu. En
effet si, lorsqu'on laisse la Coccinelle au repos, le sang émis est réabsorbé,
il ne peut en être de même quand un prédateur malmène sa victime et que
celle-ci s'agite. C'est donc un réflexe local sans utilité visible. — A. Robert.
Galiano (E. Femandez). — Contribution à Vétude des réactions chimio-
tactiques du Flagellé Chilomonas. — Jennings a montré que la réaction
tactique des Infusoires envers le même liquide changeait suivant la com-
position du milieu de culture qui contient les animaux. Les tactismes sont
donc relatifs et les réactions que l'on observe résultent, non pas de la seule
action de la substance expérimentée,, mais de l'interférence entre l'action
de cette substance et celle des composés chimiques contenus dans le milieu
de culture. Ainsi d'après Garrey les acides exerceraient toujours un tac-
tisme négatif sur Chilomonas, tandis que Jennings et Moore ont constaté
au contraire un tactisme positif pour les acides dilués. Cela tient à ce que
Garrey n'a pas éliminé l'acide carbonique de la culture. Ce qu'il a observé
correspond à l'interférence entre l'action de l'acide étudié et celle de
CO^. Or celui-ci exerce un tactisme positif. Si on le chasse, en insufflant
à plusieurs reprises de l'air dans le liquide de culture, on confirme les obser-
vations de Jennings. Dans ses expériences, G. a toujours soigneuse-
ment éliminé CO^. L'eau distillée étant le type même des hquides neutres,
il semblerait qu'elle ne dût exercer aucune action sur les Flagellés. Or, au
contraire, une goutte d'eau distillée, introduite entre lame et lamelle dans
une culture de Chilomonas, provoque de la part de ceux-ci une violente
réaction de fuite (fugirréaction, dit l'auteur) : les animaux forment un
anneau autour de la goutte ; puis, quand on a retiré la pipette, ils envahis-
sent peu à peu la goutte d'eau et s'y accumulent. Or, si le mélange de sub-
stances contenu dans le milieu de culture provoquait un tactisme négatif
chez les Chilomonas, ceux-ci s'accumuleraient aussitôt dans l'eau pure ;
si au contraire le tactisme pour la culture était positif, la goutte d'eau res-
terait vide. Ni l'une ni l'autre de ces alternatives ne se produit, puisqu'il y a
d'abord concentration autour de la goutte, dans le mélange de culture et
d'eau. Ce mélange contient donc une substance provoquant une réaction
positive (ce que G. appelle une substance +) et celle-ci ne peut provenir
que de la culture. Mais puisque les animaux ont tendance à quitter le mi-
lieu de culture en s'accumulant autour de la goutte, il faut que la culture
renferme un élément négatif. Ce milieu de culture contient donc à la fois
un élément + et un élément — . La substance — doit se diffuser dans l'eau
moins vite que la substance +, sinon le mélange resterait neutre : or, il
devient + puisque les animaux y pénètrent; et cette substance se diffuse
progressivement dans la goutte, de la périphérie vers le centre, puisque les
Chilomonas finissent par s'accumuler en ce point. Que l'on place côte à
côte sur une lame de verre une goutte de culture et une goutte d'eau dis-
tillée et qu'on fasse communiquer les deux gouttes, on verra les animaux
se réunir à l'entrée du canal d'union et envahir peu à peu ce canal mais
sans aller jusqu'à la goutte d'eau pure : ici la diffusion de la substance + est
plus lente, à cause de l'étroitesse de la communication. Si au lieu d'eau
distillée on introduit dans une culture entre lame et lamelle une goutte
d'un mélange de liquide de culture et d'eau, les effets observés sont les
mêmes, mais plus rapides, parce que l'élément + contenu dans la prépara-
— 519 —
40 ANNÉE BIOLOGIQUE
tion et celui que renferme le liquide introduit ajoutent leurs actions. On
obtient encore les mêmes résultats en diluant le liquide de la préparation
et y introduisant une goutte de culture non diluée, parce que les animaux
s'accumulent dans le mélange d'eau et de culture : or, le mélange se fait
d'abord à la périphérie de la goutte, d'où formation d'un anneau d'ani-
maux, puis se poursuit dans la goutte, qui a une masse bien moindre que
le reste de la préparation, d'où accumulation des Chilomonas dans la goutte.
Si au lieu d'eau distillée on introduit dans une culture non diluée une goutte
d'acide très étendu, on obtient encore les mêmes réactions : formation d'un
anneau d'animaux, puis accumulation de ceux-ci dans la goutte. 11 est donc
probable que les causes sont les mêmes, c'est-à-dire que ces mouvements
résultent de la diffusion dans l'acide d'un élément -\- provenant de la cul-
ture. Dans ce cas pourtant l'accumulation des Chilomonas dans l'acide se
fait plus vite et plus nettement qu'avec l'eau pure. C'est peut-être que
l'acide neutralise, au moins partiellement, l'élément négatif,, celui-ci devant
être lié aux substances alcalines qui existent dans tous les milieux de cul-
ture, — A. Robert
520
DEUXIÈME PARTIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
_jA >
GENERALE
Morphologie cellulaire
De Mello (Froilano). — Sur la cytologie d'un Eutrichomastix de Vintestin
de Calâtes versicolor Daudin {subspecies major Blyth). (C. R. Soc. Biol.)
[Analysé avec le suivant.
a) De Mello (F.), de Lima Ribeiro (J.) et de Sousa (J). — Nouvelles re-
cherches sur la cytologie des Entrichomastix. (C. R. Soc. Biol., LXXXVIII,
317, 1923.)
h) L'enkystement des flagellés du genre Entrichomastix. (Ibid., 1327.)
[Lire dans le texte le détail fort compliqué des appareils nucléaires,
axostylaires, parabasaux, blépharoplastiques et de leur évolution pen-
dant l'enkystement. L'axostyle n'aurait point ici la valeur d'une
centrodesmose, comme on l'admet généralement depuis Dobell. —
E. Chatton.
Litardière (R. de). — .Sur V insertion fusoriale des chromosomes somatiques,
(Bull. Soc. Bot. de Fr., LXX, 193-197, 1923.) [3
Prenant (Marcel). — Formations pseudochromosomiques dans les glandes
salivaires de Limnœa stagnalis L. (Bull Soc. Zool, Fr., jXLVIII, 123-
129, 1923.) [3
Litardière (R. de). — Sur Vinsertion fusoriale des chromosomes soma-
tiques. — Chez le Crépis virens, les chromosomes métaphasiques, au
nombre de 6, comprennent d'une manière constante 4 chromosomes à
insertion terminale, dont 2 moyens et 2 plus courts et 2 longs chromo-
somes à insertion intermédiaire, le point d'insertion sur le fuseau se trou-
vant à une distance sensiblement constante de l'une de leurs extrémi-
tés ; les figures d'anaphase montrent 4 chromosomes droits et 2
chromosomes en hameçon, ces derniers à insertion intermédiaire, les
autres à insertion terminale. Ces faits sont en faveur de l'idée de l'au-
tonomie chromosomique. — F. Moreau.
Prenant (Marcel). — Formations pseudochromosomiques dans les glandes
salivaires de Limnse stagnalis L. — Ce sont des chondriocontes modifiés,
devenus plus volumineux, plus résistants, et colorables par les colo-
rants basiques. Ils sont en rapport avec la formation des grains de sécré-
tion de ferment. Ce stade pseudochromosome n'existe ni chez l'Escar-
got ni chez le Planorbe et est peut-être dû au grand volume des grains
de sécrétion chez la Limnée. — A. Robert.
— 523 —
ANNÉE BIOLOGIQUE
Histogenèse et morphogénèse.
Baecker (Richard). — Ueber ausziehbare Gefàss-und Bastbundel und Schrau-
henbànder. (Sitz, ber. d. Akad. d. Wiss. in Wien, CXXXI. 139-151,
1. fig., 1922.) [8
Cole (L. W.). — Teratological phenomena in the inflorescences of F agus siU
vatica. (Ann. of Bot., XXXVII, 147-150, 1923 ) [9
Figdor (Wilhelm). — Ueber die Entwichlung derWendeltreppenhlâttervon
H elicodiceros rauscivorus Engl. (Sitz ber. d. Akad. d. Wiss. in Wien,
CXXXI, 233-241, 1 fig., 1922.) [8
Flamm (Emilie). — Zur Lebensdauer und Anatomie einiger Rhizome.
(Sitz. ber. d. Akad. d. Wiss. in Wien, CXXXI, 7-22, 1 pi., 1922.) [8
Haberlandt (G.), — Die Vorstufen und Ursachen der Adventivembryonie.
(Sitz. ber. d. preuss. Akad. d. Wiss., 386-406, 1 pi., 1922.) [7
Herouard (E.). — Le tétraèdre morphogénique et le râle des colloïdes dans sa
formation. (Bull. Soc. Zool., XLVII, 46-52, 1922.) [5
Kopec (S.). — The influence of the nervous system on the development and
régénération of muscles and integument in insects. (Journ. exp. Zool.,
XXXVII, no 1, 15-24, 7 fig., 1 pL, 1923.) [6
Menzi (J.). — Ontogenie und Régénération des Vorderdarms von Tubifex
tubifex Mull. (Revue suisse Zoologie, XXX, n» 10, 287-308, 4 fig., 1 pi.,
1923.) [6
Migot (A.). — Sur les rapports entre la formation du squelette et le mode de
fixation chez les Cœlentérés. (Bull. Soc. Zool. Fr. XLVII, 1922, 269-278.)
[Chez la plupart des Cœlentérés fixés, il existe au moins un squelette
rudimentaire, formé d'une lamelle chitineuse interposée entre l'animal
et son support. Des cellules ectodermiques plus ou moins transformées
en tonofibrilles relient les parties molles à ce squelette. — A. Robert.
a) Prenant (Marcel). — Formation extra-cellulaire des spicules calcaires
chez les Didemnidés. (Bull. Soc. zool. France, XLVIII, 1923, 119-122.)
[Les spicules se forment librement dans la tunique, indépendamment
de toute cellule, par une sorte de cristallisation : leur forme plus ou moins
spécifique n'est déterminée que par des facteurs physico-chimiques. —
A. Robert.
h) Remarques sur les processus de formation des spicules cylindriques
chez les Chitons. (Bull. Soc. Zool. Fr., XLVIII, 150-157, 1923.) [7
Puchinger (Hermine). — Ueber die Lebensdauer sclerotisiezter Zellen. {Sitz.
ber. d. Akad. d. Wiss. in Wien, CXXXI, 47-57, 1 pi., 2 fig., 1922.) [8
Swett (F. H.). — The prospective significance of the cells contained in the
four quadrants of the primitive limb dise of Amblystoma. (Journ. exp.
Zool., XXXVII, no 2, 207-217, 11 fig., 1923.) [5
— 524 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÊSE S
Verne (J). — Le rein des Poissons Lophobranches. Note préliminaire. (Bull.
Soc. Zool. Fr., XLVII, 1922, 77-83.) [7
Swett (F. H.). — Potentialités des cellules contenues dans les quatre qua-
drants du bourgeon de patte chez V Amblystome. — Les tissus formateurs de
la patte d'^. punctatum forment une plaque niésodermique dans laquelle
on peut envisager arbitrairement 4 secteurs. S. a cherché à déterminer
les potentialités réelles de chacun d'eux par la méthode suivante : Les
embryons sont colorés vitalement par le bleu sulfate de Nil ; l'ectoderme
qui est tué par le colorant est remplacé, au niveau du bourgeon, par de la
peau saine prélevée sur un embryon non coloré. Après reprise, un secteur du
disque de patte est transplanté sur un animal non coloré, privé de la por-
tion correspondante Le mésoderme transplanté reste coloré pendant 7 à
8 jours, ce qui permet d'en suivre le développement ultérieur dans la
formation de la patte. Le quadrant antéro-dorsal fournit la plus grande
partie de la surface proximale dorsale et le bord radial de la patte, la
partie proximale de l'épaule ; le quadrant postéro-dorsal donne la partie
distale dorsale et la surface interne de la patte. Le quadrant postéro-
ventral ne participe pas à la formation de la patte, mais donne seulement
un peu de la partie proximale de l'épaule ; enfin le quadrant antéro-ventral
contribue à la formation de l'épaule et fournit quelques cellules au bord
radial de la patte. — Emile Guyénot. "*
Hprouard (E.). — Le tétraède morphogénique et le rôle des colloïdes dans
sa formation. — Toute substance vivante, dit l'auteur, s'organise en symé-
trie bilatérale, et cette symétrie prend naissance au moment de la féconda-
tion. Or la première division de l'œuf peut se faire suivant un plan en dis-
cordance absolue avec le plan de symétrie : ce dernier ne dépend donc pas
de l'organisation cellulaire, mais de quelque chose de différent, probable-
ment d'une substance spécifique. Rien n'autorise à localiser cette substance
uniquement dans les cellules et il est probable qu'elle est répartie dans
tout l'espace, cellulaire ou non, occupé par l'édifice total. On peut même
assurer, pense l'auteur, « que les substances répandues dans les régions
non cellulaires d'un édifice morphologique » (par exemple le contenu de la
cavité blastulaire) « sont directement responsables de la forme que prend
cet édifice, c'est-à-dire de la seule donnée tangible qui nous permette de
parler de spécificité, quand il s'agit de substances vivantes ». Les cellules
fournissent les matériaux qui servent à édifier l'organisme, mais ces maté-
riaux se distribuent par rapport au plan de symétrie et sans rapport néces-
saire avec les cellules. Ce plan de symétrie se comporte comme un lieu de
moindre résistance par ce fait qu'il marque une séparation entre les deux
moitiés énantiomorphes. Aussi est-ce toujours suivant ce plan que se pro-
duit l'invagination gastrulaire. Mais pour que l'invagination ait lieu, il
faut, d'après H., qu'une différence de pression se produise entre le contenu
de la blastula et le milieu ambiant : « la prolifération des cellules de la
paroi serait incapable de former une invagination par ses propres moyens »,
Or le contenu de la blastula n'est pas une simple solution aqueuse de cris-
talloïdes : des colloïdes y existent certainement et lui donnent une consis-
— 525 —
6 ANNÉE BIOLOGIQUE
tance plus ou moins pâteuse. On se trouve donc en prisence d'une sphère
de substance pâteuse, dont la surface devient plus rigide que le contenu,
et dont la surface seule s'accroît par division des cellules. Pour l'étude, on
peut tout aussi bien considérer une sphère dont la surface resterait cons-
tante tandis que son contenu diminuerait. Or P Dufour, laissant un glo-
bule de paraffine fondue se refroidir au sein d'un liquide de même densité,
voit la surface du globule, solidifiée la première, se déformer et la sphère
se transformer en un tétraèdre. H. assimile à ce tétraèdre le plutéus, la larve
de Mûller, le pilidium, la trochophore, la tornaria, même l'embryon de
Batracien. La trace du plan de symétrie sur le tétraèdre détermine la for-
mation d'un triangle dont les angles marquent les régions frontale, caudale
et nuquale de l'adulte. L'arête coupée en deux par ce plan de symétrie est
la base commune de deux faces triangulaires : l'une, qui a pour sommet
l'angle frontal, correspond à la face ventrale ; l'autre, qui a pour sommet
l'angle nuqual, correspond à la face dorsale de l'adulte. L'arête qui coïn-
cide avec le plan de symétrie est l'arête d'un angle dièdre qui représente
le lobe préoral et donne naissance au système nerveux central dans toute
la série animale. La cause principale de la déformation du tétraède est la
présence d'une masse vitelline, reléguée sur la face dorsale chez les Arthro-
podes, sur la face ventrale chez les Vertébrés. — A. Robert.
Menzi (J.). — Ontogénie et régénération de Vintestin antérieur chez le
Tubifex. — M. constate qu'une invagination ectodermique donne nais-
sance à l'intestin antérieur jusqu'à la partie postérieure du premier seg-
ment ou jusqu'au niveau postérieur du ganglion cérébroïde. L'épithélium
cilié est d'origine endodermique. A la jonction du stomodeum et de l'endo-
derme, les cellules formant les culs-de-sac des deux feuillets sont histoly-
sées avant la réunion des deux parties. L'ectoderme ne donne naissance
qu'à la cavité buccale, tandis que le pharynx et l'œsophage sont d'origine
endodermique. Confirmant les travaux de Haase (1899) et d'AsEL (1902),
M, constate que la régénération reproduit exactement le développement
normal, fait qui vient à l'appui de la théorie de la spécificité des feuillets. —
A. Naville,
Kopec (S,). — Influence du système nerveux sur le développement et la
régénération des muscles et des formations té gumentaires chez les Insectes. —
Si l'on enlève à de jeunes chenilles de Lymantria dispar le 5^ ganglion abdo-
minal, on constate que, 3 à 5 semaines plus tard, les muscles de la région
correspondante ne montrent ni atrophie ni dégénérescence, fait tout à fait
contraire à ce que l'on observe chez les Vertébrés. Par contre, les chenilles,
privées des ganglions thoraciques peu avant la métamorphose, donnent
des papillons dépourvus de muscles dans les segments correspondants.
K. n'a pu se rendre compte si les muscles imaginaux, qui doivent remplacer
les muscles larvaires liistolysés, dégénèrent après un début d'histogenèse
ou ne se forment pas du tout. En corrélation avec l'absence de muscles, le
tube digestif et les trachées présentent, en ce point, des dimensions exagé-
rées. D'autre part, l'absence des gangUons thoraciques ne modifie pas le
développement des téguments et des appendices (ailes, pattes). Les seg-
ments des pattes sont seulement un peu élargis. Le système nerveux ne
paraît avoir aucune action sur la régénération des pattes larvaires. La
4^ patte abdominale est régénérée aussi bien, et avec la même fréquence,
que le ganglion correspondant soit présent ou absent. Ce résultat est en
— 526 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 7
contradiction avec ceux de Janda (1913) et de Krisenecky (1913) qui,
après ablation des yeux et destruction du ganglion optique, chez des larves
de Tenebrio molitor, avaient vu apparaître des hétéromorphoses (cf. obser-
vations de Herbst sur les Crustacés). K. discute la valeur de ces expé-
riences. — Emile Guyénot.
b) Prenant (Marcel). — Remarques sur les processus de formation des
spicules cylindriques chez les Chitons. — Le spicule apparaît dans la cellule
mère, qui diminue de taille à mesure que la dimension du spicule augmente.
Quand la partie calcaire de celui-ci est achevée, la cellule est très réduite,
mais le noyau n'a pas changé. Lorsque commence la sécrétion de la
cupule chitineuse qui embrasse la base du spicule calcaire, le noyau dirai-
nue brusquement en émettant des granulations qui entrent dans la com-
position de cette cupule. Les parties périphériques de la cupule, comme
plus tard l'anneau qui la double, sont formées par les cellules voisines. Le
disque terminal de la cupule paraît formé dans le noyau lui-même. Enfin
noyau et cellule mère reviennent au type indifférencié. — A. Robert.
Verne (J.). — Le rein des Poissons Lophobr anches. Note préliminaire. —
Le rein unique des Lophobranches ne présente de glomérules de Malpighi
à aucun moment de son développement. Dans le mésonéphros des Téléos-
téens en général, les glomérules n'apparaissent qu'à la maturité sexuelle.
Comme Audigé l'a montré, cette apparition est liée à l'envahissement du
rein par des branches artérielles. En effet, le pronéphros pair qui existe
chez les très jeunes Lophobranches et qui présente un glomérule est irri-
gué par l'aorte, tandis que le mésonéphros ne reçoit jamais de vaisseaux
artériels et est irrigué seulement par la veine cardinale unique. La circula-
tion artérielle, rapide et comme discontinue, et la circulation veineuse, très
lente dans de larges sinus, demandent des dispositions différentes pour la
sécrétion de la partie liquide de l'urine. Le ralentissement de la circulation
a pour autre conséquence le développement de tissu lymphoïde et l'exis-
tence de phénomènes d'érythrolyse. — A. Robert.
Haberlandt (G.). — Sur l'origine des embryons adventifs. — En 1921
déjà, H. avait publié un travail sur la production expérimentale d'embryons
adventifs chez Oenothera Lamarckiana. Il admettait que, sous l'influence
d'hormonestraumatiques ou nécrotiques il se forme des cals dans la région
du sac embryonnaire. Ces cals, proliférant dans le sac embryonnaire, s'y
développent en embryons ou donnent naissance à des embryons sous l'in-
fluence d'hormones embryogènes. De nouvelles observations faites sur
Ornithogalum umbellatum, Scopolia carniolica, Funkia oç'ata, Allium
odorum, Syringa vulgaris, comparées aux résultats déjà obtenus par
Hague, IIegemaier, Hofmeister, Longo, Strassburger, Tretjakow
et WiNKLER lui ont permis d'établir une chaîne complète des stades
préliminaires à l'embryonie adventive : 1° des cellules adjacentes au sac
embryonnaire, nucelle ou intégument, se divisent activement sans proli-
fération spéciale. Le phénomène peut être spontané ou provoqué ; 2^ ces
cellules forment des amas cellulaires qui pénètrent dans le sac embryon-
naire sans y former d'embryons adventifs. Parfois il se développe des poils
internes ou des vésicules embryoïdes ; 2)^ à côté de ces prohférations sté-
riles il s'en forme de fertiles se développant en embryons adventifs, spon-
tanément ou artificiellement ; 4° toutes les proliférations sont embryogènes.
— 527 —
8 ANNÉE BIOLOGIQUE
Dans tous les cas examinés on a constaté la présence de cellules dégénérées
ou mortes dans l'entourage des proliférations. La présence d'hormones
nécrotiques paraît donc établie. L'existence des hormones traumatiques a
déjà été prouvée expérimentalement; quant aux hormones embryogènes
elles demeurent hypothétiques. Pour que les ébauches d'embryons adven-
tifs se développent complètement, il faut, chez diverses espèces, que la
pollinisation du stigmate soit effectuée et que le pistil ait commencé son
développement. La mort des cellules d'où sortiront les nécro-hormones
est due sans doute à des troubles trophiques. Ceux-ci sont provoqués par
le milieu défavorable soit climatique, soit géographique, soit expérimental.
Ils peuvent aussi dériver d'hybridations ou de mutations. — H. Spinner.
Flgdor (Wilhelm). — Sur le développement des feuilles « en escalier tour-
nant » de H elicodiceros muscivorus Engl. — Les feuilles de cette Aracée se
compliquent avec l'âge. D'abord elles sont simples, puis il leur pousse des
lobes latéraux profonds, jusqu'à 7. Ces divisions ne sont pas dans un seul
plan, mais sont disposées sur une spirale. Ce serait donc une évolution
foliaire sympodiale. — H. Spinner.
Baecker (Richard). — Sur des éléments extensibles du cylindre central et
des cordons scléreux. — Lorsqu'on arrache ou qu'on brise des parties de
plantes herbacées, la cassure est en général assez nette. Mais chez certaines
espèces telles que les Plantage on constate que des fibres et des vaisseaux,
au lieu de se rompre, s'allongent hors de la surface de brisure. B. a constaté
en outre ce phénomène chez Spinacia, StellaHa média, S. aquatica, Arabis
albida, Brassica campestris, B. botrytis, Pleontodon Sp., Arctium Sp.,
Cirtium palustre et Campelia Zanonia. Chez cette dernière espèce ce sont
les cordons scléreux qui s'allongent, chez toutes les autres c'est le cylindre
central, le bois en particulier. B. attribue cette propriété à la grande diffé-
rence de résistance entre les éléments du stéréome et celle des biocyets
qui l'entourent. Les premiers ont des parois très épaisses, les seconds très
minces. Souvent il n'y a que la spirale d'épaississement qui s'allonge par
déroulement après décollement de la membrane du vaisseau, laquelle
demeure intacte. Cette membrane est presque toujours cellulosique, par-
fois pectique et la spirale est lignifiée. Rarement {Rhoeo discolor, Chelido-
nium majus, Tradescentia multicolor), la membrane est pectique et la spi-
rale cellulosique. — H. Spinner.
Puchinger (Hermine). — Sur la durée de la vie de cellules sclérifiées. —
Combien de temps des cellules complètement sclérifiées conservent-elles
encore leur protoplaste ? P. a examiné des scléréides variés appartenant à
des organes divers de 17 espèces végétales. Les idioblastes considérés, qui
apparaissent dans des feuilles, ont une vie aussi longue que celle du paren-
chyme. Au contraire, ceux qui constituent le tégument des graines ne
tardent pas à périr puisqu'ils n'ont plus à jouer qu'un rôle protecteur. La
durée maximale de la vie d'un sclérocyte varie entre deux et quatre ans
s'il provient d'une tige; entre un et cinq ans s'il est foliaire; entre un mois
et deux mois et demi s'il est endocarpique. — H. Spinner.
Flamm (Emilie). — La durée et Vanatomie de quelques rhizomes. — Dans
les cas les plus favorables. F. attribue à des rhizomes la durée maximum sui-
vante : Poîygonatum multiflorum 20 ans ; P. officinale 16 ans ; P. latifolium
— 528 —
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION PARTHÉNOGENÈSE 9
8 ans ; P. verticillatum, Anthericum ramosum, Paris quadrijolia 17 ans ;
Asarum europaeum 14 ans, Anémone ranunculoïdes 7 ans. Au fur et à me-
sure de sa croissance le rhizome éprouve diverses modifications secondaires.
Tout d'abord la cuticule se fonce. Des cellules épidermiques dégénèrent ou,
chez Convallaria majalis et Majanthemum bifolium, se remplissent d'une
sécrétion colorée en brun foncé par CIH bouillant. Les stomates des Poly-
gonatées ne tardent pas à être obstruées par un bouchon de nature chi-
mique indéterminée, puis une partie des cellules stomatiques se ligni-
fient. L'appareil stomatique lignifié se surélève au-dessus du niveau épi-
dermique. Parmi tous les rhizomes étudiés, seul parmi les monocotylées,
celui d^ Anthericum ramosum possède un accroissement secondaire. L'en-
doderme de la racine pénètre jusqu'au cylindre central du rhizome et
l'accompagne sur un espace plus ou moins considérable, simulant ainsi un
endoderme du rhizome. — H. Spinner.
Cole (L. W.). — Anomalies des inflorescences de Fagus sihatica. — L'au-
teur a rencontré des inflorescences à fleurs toutes femelles, mais en nombre
excédant ou réduit, des inflorescences ofl'rant à la fois des fleurs mâles, des
fleurs femelles et des fleurs hermaphrodites, des inflorescences aux fleurs
femelles toutes anormales et présentant une tendance marquée vers la
constitution des inflorescences mâles. — F. Moreau.
Cellules sexuelles — Fécondation — Parthénogenèse.
Brailey (Miriam E.). — Conditions javoring Maturation of eggs of Asterias
Forhesii. (Amer. .J. Phys., LXV, l^r juin 1923, 45-54.) [11
a-h) Gellhorn (Ernst). — Befruchtungsstudien. I und II. (Pfliiger's Archiv,
CXCVI, 358-373 : 374-392, 1922.) [10
Paînter (T. S.). — Studies in mammalian spermatogenesis. II. The spermato-
genesis of man. (Journ. exp. Zool., XXXVII, n^ 3, 291-321, 4 fig. et
6 pi., 1923.) [11
Ross-Johnson (Margaret) and Hewer (Evelyn E.).— The effeci of lactation
on ovulation. (The J. Physiol., LVII, 3 et 4, 21 mars 1923, 143-145.) [11
Sanchez y Sanchez (Manuel). — La oxidacion cataliticas de los gametos del
erizo de mar antes de la fecundacion. (Trab. labor. invest. biol. Madrid,
XIX, 209-213, 1922.) [9
Sanchez y Sanchez (Manuel). — L'oxydation catalytique des gamètes
chez rOursin avant la fécondation. — Dès la maturation de l'œuf, son pro-
toplasma entre en activité et donne naissance, à sa périphérie, sous forme
de granules, à des oxydones, c'est-à-dire à des catalyseurs insolubles dans
l'eau. Ces grains forment autour de l'œuf, même autour de la membrane
— 529 —
ANN. BlOt. — T. III, FASC. 5 (1922-1923) 4
10 ANNÉE BIOLOGIQUE
lorsqu'elle s'est développée, une atmosphère oxydante, ayant une épais-
seur approximativement égale au rayon de l'oeuf. Ces enzymes oxydantes
ne sont pas produites par le noyau, car elles apparaissent aussi dans les
œufs anucléés, obtenus par la méthode de Delage. Elles n'ont rien de com-
mun avec le chondriome. Traversant cette atmosphère oxydante, les sper-
matozoïdes se chargent d'oxydones qui se fixent à leur tête et à leur queue.
L'attraction exercée par l'oeuf sur les spermatozoïdes serait due, suppose
S., à l'oxygène produit par ces enzymes. — A. Robert,
a) Gelîhorn (Ernst). — Etudes sur la fécondation. I. — G. a examiné
séparément l'action des électrolytes d'une part sur les spermatozoïdes,
d'autre part sur les ovules de grenouille. Dans l'action sur les spermato-
zoïdes, qu'il s'agisse de la persistance de la mobilité et de la survie ou bien
du pourcentage des œufs qui se développent lorsqu'ils sont fécondés par
le sperme ainsi traité, on voit que le classement des ions reste le même, à
savoir par ordre de toxicité croissante : pour les cations Li < Cs <C Na <C
NH^ < K <C Rb, et pour les anions tartrate < SO' < phosphate < acé-
tate < NO» < Br < Cl< I< citrate < F < SCN. Les œufs qui se
développent dans ces conditions donnent des embryons normaux. En trai-
tant les spermatozoïdes par un mélange d'électrolytes on retombe sur des
effets antagonistes connus : K et Na ; CL Br, ou I et phosphate, acétate,
tartrate ou sulfate. Si d'autre part on traite les ovules par les divers élec-
trolytes et qu'on les féconde ensuite par du sperme normal, on ne constate
pas, pour les durées d'action de 20 à 30 minutes, de différences nettes entre
les divers chlorures alcalins quant au pourcentage des développements.
Quand le développement a lieu, il est normal, et on ne peut constater au-
cune action sur l'idioplasme. — H. Cardot.
b) Gellhorn (Ernst). — Etudes sur la fécondation. II. — Dans ce second
mémoire, 6. s'attache à étudier l'influence de la pression osmotique et de
la concentration des ions H, soit sur les spermatozoïdes, soit sur les ovules,
soit sur les œufs fécondés de Rana temporaria. Après traitement de 30 à
50 minutes par les solutions anisotoniques, le sperme sert à féconder des
œufs normaux ; le pourcentage des développements augmente à mesure
qu'on abaisse la pression osmotique de la solution. Au contraire, on observe
à peu près l'inverse, si on soumet les ovules à l'action des solutions aniso-
toniques et qu'on les féconde ensuite avec du sperme normal : quand, à
partir d'un optimum N/10, l'hypotonie des solutions augmente, le nombre
d'œufs fécondés diminue. Et si on traite à la fois ovules et spermatozoïdes,
on obtient, comme on pouvait le prévoir d'après les deux séries précédentes,
pour représenter le pourcentage de développement, une courbe à optimum
vers N/20. Enfin, si on soumet l'œuf fécondé normal à des solutions de
chlorure de sodium aussitôt après la fécondation, on voit que le dévelop-
pement est arrêté au delà de la concentration 0,3 % ; mais si l'action de
NaCl a lieu seulement 12 à 14 h. après la fécondation, il se développe encore
des larves normales dans NaCl 0,9 %. Pour la concentration des ions H,
les limites entre lesquelles il y a possibilité de développement sont : dans
le traitement des spermatozoïdes, pH 3 à pH 13; dans le traitement des
ovules, pH 3 à pH 12. Dans HCl et NaOH N/lOOO, le développement des
œufs fécondés normaux n'est pas entravé ; il l'est généralement dans HCl
N/lOO; dans NaOH N/lOO il y a environ 30 % d'œufs qui se
développent, et d'une façon normale. Dans ces expériences comme dans
— 530 —
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 11
celles sur l'anisotonie, on constate une augmentation de la résistance des
germes de 12-24 h. par rapport à l'œuf qui vient d'être fécondé. Dans au-
cune de ces différentes recherches, il n'y a indication d'une modification
de l'idioplasme dans le sens indiqué par Hertwig. Quand un œuf fécondé
subit pendant 72 h. l'action de l'eau distillée, on obtient des malformations
analogues à celles des animaux à œdème d' Hertwig. — H. Cardot.
Brailey (Miriam E.). — Conditions favorisant la maturation des œufs
d'Asterias Forbesii. — Le rôle du facteur respiration est prépondérant dans
la maturation des œufs d'Astéries, si le milieu environnant n'est pas favo-
rable pour l'élimination du CO^ et pour l'absorption de l'oxygène, peu
d'œufs arrivent à maturation ; il en est ainsi quand les œufs se trouvent
entassés en grand nombre dans un faible volume d'eau de mer, quand le
milieu a été acidifié et quand l'oxygène est enlevé du milieu par CyK.
Les oxydants, comme MnO*K, ne modifient pas le pourcentage de matura-
tion quand ils sont introduits dans l'eau de mer dans laquelle se trouvent
les œufs, mais la maturation est favorisée si les œufs sont placés dans un
grand volume d'eau de mer, si on ajoute une faible quantité de soude à
l'eau de mer avant d'y déposer les œufs et quand enfin on brasse vigoureuse-
ment les œufs plusieurs minutes dans un grand volume d'eau de mer. —
Paul BOYER.
Ross- Johnson (Margaret) et Hewer (Evelyn E.). — L'action de la lacta-
tion surVoi'ulation. — L'ovulation persiste durant la lactation de la femelle
du rat albinos à l'encontre de l'opinion de Long et Evans et de Loeb et
KuRAMiTsu, en effet pendant la lactation les ovaires de ces animaux pré-
sentent des corps jaunes jeunes. — Paul Boyer.
Painter (T. S.). — Les chromosomes dans la s permato genèse de V homme. —
P. a étudié le nombre des chromosomes dans les testicules de deux nègres
et d'un blanc, prélevés et fixés dans des conditions très favorables. Les
spermatogonies renferment 48 chromosomes (nombre diploïde) ; le nombre
haploïde dans les spermatocytes de premier ordre est de 24, mais une paire
est formée de deux chromosomes inégaux : ce sont les chromosomes X et Y.
Les spermatozoïdes auraient chacun 23 autosomes et soit un X, soit un Y.
Ces résultats sont très voisins de ceux de V. Winiwarter, à cette différence
près que cet auteur comptait 48 chromosomes chez la 9 et seulement 47
chez le o". Le d" ne posséderait qu'un seul chromosome X (^X — 0), tandis
que, d'après Painter, il a la formule X — Y. — Emile Guyénot.
Problèmes généraux de la sexualité
Champy (Ch.) et Gley (Pierre). — La glande du testicule des Blennies et sa
signification, (Bull. Soc. Zool., XVII, 199-208, 1922.) [14
Chevey (P.). — Observation sur une Perche hermaphrodite {Perça fluviatilis
Lmn.). (Bull. Soc. Zool. France, XLVII, 1922, 60-64.)
[Description d'un individu hermaphrodite protandre observé vivant
— 531 —
12 ANNÉE BIOLOGIQUE
pendant plusieurs mois, dont la tendance mâle a pleinement évolué et
a permis la fécondation d'une ponte et dont la tendance femelle est
restée incomplète, bien qu'ayant donné naissance à des ovules incontes-
tables. — A. Robert.
Georgewitch (J.). — Sur les phénomènes de sexualité chez Myxobolus Pfeif-
feri. (C. R. Soc. Biol., LXXXIX, 115, 1923.) [12
Goldschmidt (R.) et Pariser (K.). — Triploïde Intersexe bel Schmetterlingen,
(Biolog. Zentralblatt, XLIII, no 4, 446-452, 1923.) [12
Grubb (V. M.). — Preliminary note on the reproduction of Rhodymenia
palmata. (Ann. of Bot., XXXVII, 151-152, 1923.) [14
Lipschiitz (Alexander) und Wagner (Karl). — Ueber die Hypertrophie der
Zwischenzellen. Ihr Vorkommen und ihre Bedingungen. (Pflûger's Archiv,
CXCVII, 348-361, 1922.) [12
Murisier (P.). — Note sur la masculinisation des femelles de Gallinacées.
(Rev. suisse de Zoologie, XXX, n» 9, 275-285, 1923.) [12
Georgewitch (J.). — Sur les phénomènes de sexualité chez Myxobolus
pjeifferi. — G. étudie la formation des spores de cette myxosporidie chez
les truites du lac Doiran, particulièrement dans le cas où il ne se forme
qu'une seule spore par pansporoblaste, cas anormal, mais facile à inter-
préter. Le noyau initial du pansporoblaste donne par trois promitoses
successives [ne sont-ce pas plutôt des mésomitoses ] 6 noyaux dont 2
seront les noyaux des gamètes. Les gamètes sont d'abord deux corps
sphériques séparés qui se fusionnent en un sporoplasme binucléé. Dans ce
sporoplasme chacun des noyaux émet par mitose [la deuxième émission
mitotique n'a pas été vue avec certitude] deux noyaux résiduels homo-
logues de globules polaires. Du fait de ces évictions nucléaires ïe nombre
des chromosomes qui était de 4 est tombé à 2. Ces phénomènes ont donc
tous les caractères d'une méiose présexuelle. Ils sont conformes à ce que
l'auteur a déjà vu chez les Myxidium marins, et difîèrent par contre de
ceux qu'ont décrit Keisselitz et Mercier. — E. Chatton.
Goldschmidt (R.) et Pariser (K.). — Papillons intersexués triploïdes. — En
croisant des hybrides mâles {Saturnia pyri X S. pavonia), très peu féconds
(les 9 sont stériles), avec des S. pyri 9, Standfuss (1908) obtint une Fg
composée de cf normaux et de i intersexuées. Pareille apparition de ç
intersexuées en Fg a été observée par Federley (1913), au cours de croise-
ments entre Pygaera et par Meisenheimer (1922), dans des croisements
entre espèces de Biston. Dans le cas des Pygaera^ Federley a montré que
les 9 intersexuées étaient triploïdes. [Bridges (1922) a aussi décrit des
Drosophiles triploïdes, présentant une intersexualité qu'il explique par
les proportions anormales des chromosomes X par rapport au nombre des
autosomes]. Standfuss (1914) avait émis l'hypothèse que ses 9 intersexuées
de Saturnia devaient aussi être triploïdes. L'examen cytologique permet
à G. et P. de confirmer ce point de vue. S. pyri a N = 30 ; 5. pavonia a
— 532 —
PROBLÊMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 13
N == 29 ; l'hybride Fj a N = 45 à 48, par suite de ces irrégularités dans la
réduction chromatique qui sont si souvent observées chez les hybrides
d'espèces. Les Fg, provenant du croisement Fj X P (45 à 48 X 30) ont
de 75 à 78 chromosomes, c'est-à-dire à peu près le triple du nombre N.
Dans la spermatogénèse des o' F2, on trouve N = 45 environ, dont une
partie représenterait des gemini, l'autre des chromosomes univalents,
quelques éléments enfin sont peut-être des groupes trivalents (cf. Belling
pour Datura, 1923). Ce type d'intersexualité, liée à l'état triploïde des
chromosomes, et n'apparaissant qu'à la Fg, est très variable comme aspect.
Ceci serait dû à ce que les caractères sexuels dépendent de nombreux fac-
teurs, logés dans les autosomes, dont la distribution est très irrégulière,
comme celle des chromosomes eux-mêmes, par suite des anomalies de la
réduction chromatique. On observe aussi souvent une véritable mosaïque
de parties cf et V, qui pourrait être expliquée par une sorte de ségrégation
somatique des chromosomes X, au cours de divisions caryocinétiques ren-
dues particulièrement délicates par l'état triploïde des chromosomes : il
en résulterait la formation, dans un même individu, de lignées cellulaires
de sexualité différente. — K. Ponse.
Murisier (P.). — MascuUnisation de femelles de Gallinacés. — M. retrace
l'histoire d'une poule, couvée en juin 1920, ayant commencé à pondre en
février 1921 et continuant normalement sa ponte jusqu'au mois de mai.
En juin, elle couva 13 œufs qui donnèrent 12 poussins, vis-à-vis desquels
ses soins maternels ne se démentirent pas. La ponte reprit normalement
peu après l'éclosion et se poursuivit jusqu'en novembre de la même année.
En mars 1922, elle pondit à nouveau durant quelques semaines ; puis se
montra complètement stérile. A partir d'avril, cette poule commença à
chanter comme un coq, mais plus faiblement (l'autopsie montra un syrinx
de poule). L'instinct sexuel devint celui du mâle et les organes érectiles
s'accrurent progressivement jusqu'en juillet où sa tête ressemblait à s'y
méprendre à celle d'un coq. Par contre, le plumage resta celui d'une poule
typique. Les ergots étaient à peu près nuls ; en automne pas de mue. Le
22 décembre, cette poule mourut et l'autopsie montra un fibro-sarcome du
ligament de l'ovaire ainsi que de nombreux nodules métastasiques à la
surface du mésentère et du tube digestif. Cette tumeur paroviductaire n'a
pas fait régresser l'ovaire, mais a seulement provoqué un arrêt de crois-
sance de ses éléments. Le néoplasme semble, en outre, avoir accaparé
toute la graisse disponible, ce qui explique peut-être l'absence de mue en
automne. D'autre part, l'examen soigné des viscères n'a pu déceler la pré-
sence de testicules et l'ovaire ne présentait nullement la structure d'un ovo-
testis. On peut donc se demander si certaines cellules néoplasiques ne
seraient pas capables de faire apparaître les véritables caractères sexuels
secondaires (instinct combatif et sexuel, chant et organes érectiles du
coq) par une action comparable à celle des cellules interstitielles. —
A. Na VILLE.
Lipschîitz (Alexander) et Wagner (Karl). — Hypertrophie des cellules
interstitielles. Conditions de sa production. — L'hypertrophie du tissu inters-
titiel et celle du tissu générateur ne doivent pas être considérées comme des
réactions compensatrices, non plus que la prétendue hypertrophie du tes-
ticule dans la castration unilatérale. 11 faut considérer et discuter, et c'est
l'objet de nombreuses pages du présent mémoire, les conditions locales ou
— 533 — .
14 ANNÉE BIOLOGIQUE
générales dans lesquelles se produit l'hypertrophie des cellules intersti-
tielles : dégénération, bonne vascularisation, réduction de la masse testi-
culaire. — H. Cardot.
Champy (Ch.) et Gley (Pierre). — La glande du testicule des Blennies et
sa signification. — Champy a décrit chez diverses espèces de Blennies
une glande testiculaire que d'aucuns ont regardée comme endocrine. Mais
C. et G. remarquent que les cellules de cette glande diminuent de volume
et excrètent leur produit au moment de la reproduction, que de plus cette
glande existe précisément chez toutes les espèces de Blenniidés dont, chez
la femelle, la zone micropylaire des ovocytes s'entoure d'un appareil de
filaments spéciaux, sécrétés par les cellules folliculeuses, et servant à
fixer les œufs aux algues ou aux pierres. Les espèces où manque la glande
du mâle ont aussi des œufs sans cette différenciation. Or les filaments de
l'ovocyte sont naturellement peu glutineux ; ils se gonflent au contraire
et deviennent plus adhésifs si on y ajoute un peu de suc testiculaire filtré.
La glande du testicule semble donc avoir pour rôle de sécréter un produit
qui assure l'adhérence des œufs par une réaction sur les filaments de ceux-ci.
Des éléments de même souche que les gamètes participeraient donc chez
les deux sexes à un phénomène accessoire de la fécondation. — A. Robert.
Grubb (V. M.). — Note préliminaire sur la reproduction de Rhodymenia
palmata. — La reproduction sexuelle est signalée chez cette algue ; des
frondes femelles y sont décrites, pourvues de procarpes dont chacun
porte un long trichogyne au noyau bien distinct ; aucune fronde mâle
n'a été rencontrée, mais on a vu des corps sphériques, rappelant des sper-
maties, au contact des trichogynes. — F. Moreau.
Reproduction asexuée. — Régénération. — Greffe.
Krecker (F. H.), — Origin and activities of the neoblasts in the régénération
of microdrilous annelida. (Journ. Exp. Zool., XXXVII. n" 1, 27-46,
6 fig., 1923.) ' [15
Lund (E. J.). — Expérimental control of organic polarity hy the electric
current. III. Normal and expérimental delay in the initiation of polyp
formation in Obelia internodes. (Journ. Exp. ZooL, XXXVII, n^ 1, 69-87,
2 fig., 1923.) [15
Weber (A.). — Influence du stade de développement sur les résultats de Vim-
plantation de lan>es d' Anoures sur adultes de même espèce, (C. R. Soc.
Biol., LXXXVIII, 19 mai, 1253, 1923.) [15
Schotté (0.). — Influence de la section tardive des nerfs sur les pattes de Tri-
tons en régénération. (C. R. Soc. Physique et Hist. natur. Genève, XL,
no 2, 86-88, 1923.) [15
— 534 —
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE 15
Schotté (0.). — Influence de la section tardive des nerfs sur les pattes de
Tritons en régénération. — S. classe les opérations qu'il a effectuées ea
quatre catégories : 1° section des nerfs au stade de régénérât encore in-
discernable à l'examen macroscopique ; dans ce cas aucune régénération
ne s'observe même au bout de 3 mois ; 2° section nerveuse pratiquée au
stade de bourgeon de régénération ; le jeune bourgeon cesse aussitôt de
s'accroître, puis régresse et peut même disparaître complètement ; 3° sec-
tion des nerfs au stade de « palette » ; dans ce cas le régénérât est arrêté
dans sa croissance, mais semble être encore le siège de phénomènes de diffé-
renciation (pigmentation, etc.) ; 4° section à des stades plus évolués, il y
a arrêt temporaire dans la croissance du bourgeon. S. conclut que : 1^ l'ac-
tion du système nerveux se fait sentir pendant toute la durée de la régéné-
ration en inhibant la croissance du régénérât ; 2° les processus régénératifs
reprennent dès que les connexions nerveuses sont rétablies par régénéra-
tion des nerfs sectionnés ; 3° la différenciation paraît indépendante d'une
action directe du système nerveux ; son type dépend en grande partie de
la masse du régénérât. — A. Naville.
Lund (E. J.). — Etude de la polarité organique : retard dans la formation
des polypes par les entrenœuds d^Obelia. — L'auteur a cherché à se rendre
compte si les différences observées dans la rapidité de formation des polypes
d'une extrémité à l'autre de la tige, et qui sont une expression de la pola-
rité, sont dues réellement à une différence dans la vitesse de croissance des
polypes régénérés. D'expériences comparatives, faites avec des entre-
nœuds d'Obelia allant de la base à l'extrémité apicale, il résulte que si les
entrenœuds basaux régénèrent plus lentement un polype à leur extrémité
apicale que les entrenœuds apicaux de la même extrémité, ceci n'est dû
qu'à une différence dans le temps écoulé entre le moment de la section et
celui du début des phénomènes régénératifs. Une fois la régénération en
train, la vitesse de croissance du régénérât est la même à tous les entre-
nœuds. L. (1922) a montré précédemment qu'un courant électrique, tra-
versant longitudinalement un entrenœud, empêche la formation d'un po-
lype à la cathode. De nouvelles expériences montrent que cela n'est pas
dû à une destruction du pouvoir régénérateur, mais à une suppression tem-
poraire. — Emile Guyénot.
Krecker (F. H.). — Origine et activité des néoblastes dans la régénération
des Oligochètes microdriles. — Le terme de néoblastes, introduit par 'Ran-
DOLPH (1892), désigne les éléments qui forment le mésoderme des segments
postérieurs régénérés par ces Annélides {Limnodrilus, Lumbriculus, Tubi-
fex). Normalement, les néoblastes sont des cellules au repos, à la surface
postérieure des septa. Après section, ces cellules subissent une sorte de
métamorphose en grandes cellules actives qui franchissent les septa et
arrivent au niveau de la blessure. Les néoblastes sont stimulés jusqu'à 6-7
segments au delà de la blessure, surtout au 4''. Cette activité cesse norma-
lement vers le 10® jour de la régénération. La migration des néoblastes,
qui jouent un rôle si important dans la régénération des tissus, rend ma-
laisée une interprétation des potentialités localisées dans chaque segment.
— Emile Guyénot.
Weber (A.). — Influence du stade de développement sur les résultats
de r implantation de larves d'Anoures sur adultes de même espèce. — L'œuf
— 535 —
10 ANNÉE BIOLOGIQUE
fécondé d'Anoures, greiïé après la ponte dans le sac lymphatique de l'adulte,
ne dépasse jamais le stade de développement caractérisé par l'invagina-
tion gastruléenne. Les larves au stade de neurula, ayant passé la phase
critique de la gastrula, implantées dans les sacs lymphatiques, peuvent
vivre dans le corps de l'adulte. Les neurulas s'adaptent d'autant mieux à
cette vie parasitaire qu'elles ont été inoculées plus tôt. — Z. Gruzewska..
Hérédité. — Hybridation.
Cardot (Henry) et Laugier (Henri). — Adaptation, transmission des carac-
tères acquis, sélection par concurrence vitale chez le ferment lactique. (C. R.
Ac. Se, CLXXVI, 1087, 1923.) [19
Correns (C). — Vererhungsversuche mit hunthlàttrigen Sippen. VL Einige
neue Fâlle von Albomaculatio. VIL Ueber die peraurea-Sippe der Urtica
urens. (Sitzber. d. preuss. Akad. d. Wiss., 460-486, 4 fig., 1922.) [19
Guyénot (Emile). — Croisements entre cobayes avec ou sans rosettes. A pro-
pos d'une récente communication de M. A. Pictet et Mlle Ferrera. (C. R.
Soc. Physique et Hist. natur., XL, n» 1, 4-7, 1923.) [18
Henneguy (F.). — [Discours présidentiel]. (Bull. Soc. Zool.. XLVII, 87-94,
1922.) ' [16
Issajew (W.). — Vererbungsstudien an tierischen Chimâren. (Biolog. Zen-
tralblatt, XLIII, no 2, 115-123, 3 fig., 1923.) [17
La Vaulx (R. de). — Sur V hérédité des anomalies inter sexuelles provoquées
expérimentalement. (Bull. Soc. Zool., XLVII, 300-303, 1922.) [19
Newman (H. H.). — Hybrid vigor, hybrid weakness, and the chromosome
theory of heredity. An expérimental analysis of the physiology of heredity
in the reciprocal crosses betwen two closely associated species of sea-urchins,
Strongylocentrotus purpuratus and S. franciscanus. (Journ. Exp. Zool.,
XXXVII, no 2, 169-205, 25 fig., 1923.) [17
Philiptschenko. — Das mendelsche Gesetz in genotypischer Fassung. (Biolog.
Zentralblat, XLII, n^ 2, 97-106, 1923.) [18
Henneguy (F.). — [Discours présidentiel]. — La théorie de Weismann
oblige à considérer les chromosomes comme de véritables individus. C'est
que ses partisans n'ont considéré les chromosomes et la chromatine que
dans les cellules sexuelles et principalement pendant leur division. Ils
n'ont tenu aucun compte de l'état dans lequel se trouvent ces substances
avant ou après la mitose. Les chromosomes sont des formations labiles,
n'apparaissant dans le noyau que lorsque la cellule se prépare à se diviser.
— 536 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 17
La continuité des chromosomes ne s'observe que pendant les divisions de
maturation, parce que celles-ci se succèdent rapidement, sans que le noyau
passe par une période de repos. La colorabilité du noyau, et par consé-
quent la constitution chimique de la chromatine, change continuellement
suivant l'état physiologique de la cellule : lorsque celle-ci se nourrit acti-
vement, son noyau est pauvre en acides nucléiques; ceux-ci sont au contraire
abondants quand la cellule, cessant de s'accroître, s'apprête à se diviser.
La chromatine ne correspond donc à aucune substance chimique définie.
Les mitochondries, dont on a aussi voulu faire le support de l'hérédité,
ne sont pas moins labiles et leur nature chimique est aussi variable. Com-
ment admettre que les caractères héréditaires, dont la constance est re-
marquable, soient liés à des corps constamment en voie de transforma-
tion ? En réalité, nos connaissances sur la constitution physico-chimique
du protoplasma sont encore trop peu avancées pour nous permettre d'ex-
pliquer l'hérédité. — A. Robert.
Issajew (W.). — Etudes (ïhérédité sur des chimères animales. — I. a réa-
lisé des chimères entre deux espèces d'hydres, Pelmatohydra oligactis et
Hydra i>ulgaris et a pu en obtenir plusieurs générations de descendants,
nés par bourgeonnement. La chimère, obtenue par divers procédés (jux-
taposition, association, dissociation), est le siège de modifications dans
son aspect extérieur et finit par ressembler entièrement à P. oligactis.
Toutes les parties extérieurement visibles de la portion H. ç>ulgaris fini-
raient par disparaître et seules persisteraient de cette espèce des cellules
sous-ectodermiques, mélangées d'ailleurs à ce niveau avec des cellules
de l'autre espèce composante (cytomyxie). Par bourgeonnement, ces chi
mères forment deux sortes d'individus : 1° des hydres du type Pelmatohy-
dra (P) pur et qui restent pures dans les générations asexuées consécutives;
2° des hydres mixtes, bien que très voisines de Pelmatohydra (type oligac-
toïde PH). Ces dernières donnent deux sortes de bourgeons, des P purs et
des PH mixtes ; cette dissociation se fait suivant des proportions va-
riables, mais dans lesquelles le nombre des PH paraît aller en augmentant
(2 PH : 1 P en Fg ; 3 PH : 1 P en F3 ; 6 et 10 PH : 1 P en Fg). I. pense que
cela montre que le type de chimère PH tendrait à devenir équilibré et
croit avoir ainsi démontré la possibilité de la formation d'espèces par voie
végétative. [Cette conclusion paraît au moins prématurée, la forme mixte
ne cessant pas de se dissocier. Il est regrettable que, dans ce travail fort
intéressant, l'auteur ait cru devoir employer les mots de la terminologie
mendélienne (dominance de P sur H ; hétérozygotie des formes PH ; sé-
grégation, etc.), alors qu'il s'agit exclusivement de cas de reproduction
asexuée, pour lesquels ils sont tout à fait inadéquats et ne peuvent con-
duire qu'à des explications fantaisistes]. — O. Schotté.
Newmatl (H. H.). — Vigueur et faiblesse des hybrides dans le croisement
entre deux espèces d'oursins, S. purpuratus et S. franciscanus. — Les
hybrides d'espèces sont parfois très vigoureux ou au contraire très faibles.
N. (1908) l'avait déjà constaté dans les croisements entre espèces de Poissons
[Fundulus heteroclitus 9 X F. majalis d" : hybrides vigoureux, souvent
plus que les espèces parentes elles-mêmes; croisement réciproque : hy-
brides faibles, incapables d'éclore) et l'auteur avait cherché à expliquer ces
différences par le degré de dominance ou de récessivité des ^caractères
ayant une importance vitale. De nouvelles expériences, faites sur des
— 537 —
18 ANNÉE BIOLOGIQUE
Oursins, montrent des phénomènes analogues. Les hybrides Strongylo-
centrotus purpuratus ^ X S. franciscanus cf sont très vigoureux, mais il
y a toujours de nombreux individus faibles et non viables. Le croisement
réciproque donne des embryons faibles dont quelques-uns seulement dé-
passent le stade gastrula. Les gamètes de S. franciscanus étant environ
12 fois plus gros que ceux de S. purpuratus, l'auteur pense que la diffé-
rence pourrait s'expliquer de la façon suivante : le petit œuf de S. purpu-
ratus recevrait une hyperstimulation du gros spermatozoïde de S. francis-
canus, tandis que l'œuf de S. franciscanus ne serait qu'insuffisamment
stimulé par le petit spermatozoïde de S. purpuratus. La vigueur paraî-
trait résulter de la réunion dans l'hybride des caractères favorables des
deux espèces ; la faiblesse, de la réunion des facteurs lethals, semi-lethals
et défavorables des deux espèces. [Ceci ne saurait expUquer, malgré tout,
pourquoi les résultats diffèrent dans les deux croisements réciproques]. —
Emile Guyénot.
Philiptschenko. — La loi de Mendel en expression génotypique. — La
formule générale de la loi de Mendel, développée parBATESON est (3 + l)n,
où n est le nombre de caractères allélomorphes, 3 : 1 la proportion des
phénotypes dominants aux récessifs. Pour les génotypeS; cette proportion
devient 1 : 2 : 1, ce que Mendel lui-même exprimait par sa formule
A + 2Aa + a. Pour déterminer le nombre et la composition des géno-
types dans un croisement mendélien, la méthode de Punnet (combinai-
son des gamètes) est longue et pour ainsi dire impraticable lorsqu'il s'agit
d'un penta ou d'un décahybride. P. propose une formule intéressante qui
sera par exemple, pour un trihybride (l + 2-t-l)^=:l + 8+l + 3x
2 + 3x 1 + 3x4 + 3x4+3x1 + 3x2 + 6x2-
1 fois 8, 6 fois 4, 12 fois 2, 8 fois 1, ce qui signifie qu'il y aura, dans un tel
croisement, 1 trihétérozygote, 6 dihétérozygotes, 12 monohétérozygotes
n!
et 8 homozygotes. La formule générale est (a + b + c)°'= S ^ j i i
aX b(x cv, où a = c = 1, b = 2, S = la sommation, X + [J, + y = J^-
[Cette formule pourrait rendre de grands services dans les croisements
complexes, mais il ne faut pas perdre de vue que la dominance n'est nul-
lement une règle générale et que les résultats seraient presque sûrement
modifiés par les faits d'association entre facteurs]. — 0 Schotté.
Guyénot (Emile). — Croisements entre cobayes avec et sans rosettes. —
Dans un récent travail, A. Pictet et Mlle Ferbero (1922) ont relaté des
expériences de croisement entre cobayes qu'ils interprètent comme un
cas de tétrahybridisme. Les couples de facteurs seraient, d'après ces au-
teurs : 1° l'albinisme opposé à la coloration ; 2^ la brièveté du poil opposée
à sa croissance continue ; 3'^ la présence de deux rosettes antérieures oppo-
sée à leur absence. G. montre que, s'il y avait deux facteurs de rosettes
(T et T'), la dissociation en Fg devrait donner, en bloc, 15 rosettes pour
1 ordinaire, alors que, sur 104 individus, les auteurs cités ont obtenus
82 rosettes pour 22 ordinaires, soit très sensiblement la proportion 3 : 1.
En adoptant, comme l'avait déjà fait Castle, un seul facteur de rosettes
(quelle que soit la localisation de ces dernières), on peut ramener le pré-
tendu tétrahybridisme à un cas de trihybridisme, ce qui fait disparaître
les écarts entre les chiffres trouvés et les proportions mendéliennes atten-
dues. — A. Naville.
— 538 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 19
Correns (C). — Essais sur r hérédité de sortes à feuilles panachées. VI.
Noui^eaux cas d' alhomaculatio. VII. Sur la variété peraurea d' Artica urens,
— C. a constaté 1' « alhomaculatio » chez Stellaria média, Senecio vuls,aris,
Taraxacum officinale, Hieracium Auricula. Chez les vrais « albomaculatae »
chaque cellule conserve jusqu'à un certain stade embryonnaire du tissu
la faculté de se développer normalement en produisant des chloroplastes
ou de tomber malade et de s'étioler. Certaines cellules peuvent demeurer
longtemps dans un état indifférent, mais finissent, pour ce qui est des
feuilles, par donner des éléments verts ou des éléments étiolés. Chez Senecio
et Taraxacum. les capitules présentent des zones indifférentes sur lesquelles
se développent des fleurs à descendance bigarrée, tandis que de chaque
côté de ces zones se développent des fleurs à descendance déterminée
« verte » ou « blanche ». Il doit s'agir ici d'une maladie du plasma et non
des plastides. Chez les vrais albomaculata, il ne passe aucun plasma dans
l'oosphère avec le noyau reproducteur, ou du moins pas en quantité appré-
ciable. La descendance correspond exactement à l'oosphère et l'origine du
pollen est sans influence. Cette origine gamétogène explique sans doute
pourquoi on ne connaît acun cas d'infection d'albomaculatio par la greffe.
La variété peraurea Urtica urens est une plante débile, jaune-vert, chez
laquelle les deux chlorophylles sont beaucoup moins abondantes que les
colorants jaunes. Les graines de peraurea ont régulièrement donné une des-
cendance formée de 2 peraurea pour 1 typica, sur 30.000 descendants l'er-
reur n'a pas atteint 0,1 %. — H. Spinner.
Cardot (Hanry) et Laugier (Henri). — Adaptation, transmission des carac-
tères acquis, sélection par concurrence i^itale chez le ferment lactique. — Le
bacille lactique, cultivé sur un milieu riche en KCl et réensemencé toutes
les 48 h., s'adapte peu à peu à son milieu. Cette accoutumence à KCl est
non seulement acquise, mais elle est aussi transmise à travers une série
de générations, qui ont passé sur un milieu non potassique. Malgré sa
grande vitalité, le ferment potassique, mis en présence du ferment témoin
sur un milieu normal, est complètement et rapidement éliminé par ce der-
nier. Exemple frappant de sélection par concurrence vitale. Ces expériences
viennent à la suite des belles recherches, effectuées par Charles Richet en
collaboration avec H. Cardot et R. Bachrach, sur l'accoutumance du
ferment lactique aux sels minéraux toxiques. — Z. Gruzewska.
La Vaulx (R. de). — Sur Vhérédité des anomalies intersexuelles provoquées
expérimentalement. — Des Daphnia magna, maintenues 46 jours dans un
espace très restreint, sans doute intoxiquées par leurs produits d'excrétion,
ne se sont pas reproduites, bien qu'abondamment nourries. Deux de ces
animaux, isolés et remis ensuite dans des conditions normales, se sont
mis à pondre. A partir de la dixième portée, diverses anomalies ont apparu
et notamment des intersexués. Une femelle normale provenant de la deu-
xième ponte de l'un de ces individus isolés a donné naissance, à partir de sa
septième portée, à plusieurs intersexués : les effets du confiment se font donc
sentir jusque dans la deuxième génération. De plus des intersexués issus de
cette deuxième génération ont produit à leur tour plusieurs intersexués.
L'aptitude à produire des intersexués, acquise expérimentalement par
Daphnia magna, est donc héréditaire, ainsi que cela a été déjà constaté
chez D. atkinsoni. L'intersexualité ne paraît pas être due à la présence
d'un « facteur » particulier, mais être la conséquence d'une intoxication
— 539 —
20 ANNÉE BIOLOGIQUE
générale, atteignant le germen, et capable d'ailleurs de se manifester par
d'autres caractères tératologiques. Ce n'est pas là un cas d'hérédité de
caractère acquis, sensu stricto, mais plutôt quelque chose de comparable
à ce qu'on observe dans l'espèce humaine, dans les lignées dont les ascen-
dants ont été soumis à des intoxications chroniques : alcoolisme, satur-
nisme, etc. Il y a transmission de distrophies, dont les différents types
se répartissent irrégulièrement dans la lignée. — A. Robert.
Variation. — Mutation. — Adaptation
Blitl (Dr.). — Note sur V alimentation de la Sardine. Euterpes et Sardines.
(Bull Soc. Zool. France, XLVIll, 1923, 99-105.)
[La Sardine immature, au moment de sa période d'engraissement, se
nourrirait surtout de Euterpes acutiflons, Copépode très abondant et qui,
de mai à septembre, porte des sacs à œufs volumineux. — A. Robert
Bugnion (E.). — Note relative à V Ameles spallanziana. Structure de Voo-
thèque, éclosion des jeunes larves. (Bull. Soc. Zool., XVII, 1722-1800,
1922.) [23
Dollfus (Robert Ph.). — U orientation morphologique des Gyrocotyles et des
Cestades en général (Bull. Soc. Zool. Fr., XLVIII, 205-242, 1923.) [21
Domet de Vorges (A.). — Quelques observations sur les genres Unio et Ano-
donta. (Bull. Soc. Zool. France, XLVllI, 1923, 20-22.)
[Une Anodonte trouvée dans un étang creusé depuis quatorze ans
avait 101 m. 1/2 de longueur et présentait 28 stries d'accroissement. —
— A. Robert.
Grubb (V. M.). — The attachments of Porphyre umbilicalis (L.) J. Ag,
(Ann. of Bot., XXXVII, 131-140, 1923.) [21
Henneguy (F.). — Sans titre, procès-verbal de la séance du 22 mai 1923.
(Bull Soc. Zool. France, XLVIII, 1923, 257.)
[La surface du corps des Eolis est revêtue de cellules à grosses va-
cuoles qui lui donnent de la rigidité. — A. Robert.
Legendre (R.). — Notes biologiques sur le Dauphin commun {Delphinus
delphis L.). (Bull. Soc. Zool., XVII, 370-379, 1922.) [22
Picard (F.). — Note préliminaire sur V atrophie de l'œil chez le mâle d'un
Hyménoptère Chalcidien (Melittobia acasta Walk.) (Bull. Soc. Zool..
Fr., XLVII, 404-414, 1922.) [21
Taliaferro (W. H.). — A study of size and variability, throughout the course
of « pure liney> infections, with Trypanosoma lewisi. (Journ. Exp. Zool.,
XXXVII, no 2, 127-168, 10 fîg., 1923.) [21
540
VARIATION. — MUTATION. — ADAPTATION 2i
Taliaferro (W. H.). — Taille et variabilité chez Trypanosoma lewisi en
lignée pure. — La difficulté pour étudier génétiquement la variabilité d'un
protozoaire parasite, tel que les Trypanosomes, tient aux grandes varia-
tions dues à la multiplication intensive du parasite. L'étude précise du
cycle montre que le Trypanosome du rat présente d'abord une période de
multiplication (22 à 32 jours) pendant laquelle la taille présente de grandes
variations à cause de la rapidité des divisions. Puis l'infection arrive à un
état « adulte », pendant lequel on ne voit plus de division ni d'accroisse-
ment du parasite. C'est le moment de choix pour l'étude biométrique de
l'animal ; les mesures de taille, dans une infection par une lignée pure,
montrent que la variabilité est alors très faible, ne dépassant par 38 %, —
Emile Guyénot.
Dollfus (Robert Ph.). — U orientation morphologique des Gyrocotyles et
des Castodes en général. — Tout le monde admet que la rosette terminale
des Gyrocotyles correspond au scolex des Castodes normaux. D'autre part,
l'appareil génital de Amphilina liguloidea ressemble tellement à celui des
Trématodes que l'orientation de cet animal devient évidente : sa pseudo-
ventouse est antérieure. Alors les crochets de l'oncosphère sont posté-
rieurs et il en est nécessairement de même chez les Castodes normaux. Donc
le scolex, qui se développe à l'extrémité opposée, est antérieur, contrai-
rement à ce que pourrait faire supposer le mouvement de progression de
l'oncosphère. Lorsqu'un parasite muni d'appareils de fixation se déplace
vers un support, c'est toujours l'extrémité pourvue de cet appareil qui est
dirigée en avant, qu'il soit morphologiquement antérieur ou postérieur.
« Le sens actuel de la progression est le résultat de tropismes et n'est pas
déterminé par l'orientation morphologique ». La question de la présence de
Gyrocotyle rugosa chez les Lameelibranches et les Ruminants reste encore
à élucider. — A. Robert.
Grubb (V. M.). — Les organes de fixation chez le Porphyra umbilicalis. —
Cette Floridée marine n'a pas la réputation d'une algue parasite et n'a été
rencontrée à l'état épiphyte que rarement ; elle s'attache aux rochers par
des disques adhésifs ; ceux-ci sont constitués par des filaments qui peuvent
pénétrer les tissus ligneux morts ; l'auteur signale un cas où le Porphyra
adhérait à un Fucus dont les cellules vivantes ont été pénétrées par les
filaments du Porphyra; c'est là une tentative de parasitisme. — F. Moreau.
Picard (F.). — Note préliminaire sur Vatrophie de Vœil chez le mâle d^un
Hyménoptère Chalcidien {Melittobia acastaWalk.) . — La femelle de Melitto-
hia acasta présente des ailes et des yeux composés normaux. Le mâle,
de teinte claire, a des ailes rudimentaires et ses yeux latéraux ressemblent
à des ocelles, sans cristallins ni cornéules. La partie nerveuse de l'œil
du mâle est bien constituée, tout en rappelant le stade nymphal de la fe-
melle. Ce processus de dégénérescence des yeux à partir de la périphérie
semble assez fréquent chez les Arthropodes. Le mâle est donc à la fois
aveugle, aptère et décoloré. Or ces trois caractères s'accompagnent sou-
vent dans les groupes d'Insectes où la plupart des espèces sont norma-
lement ailées, ou dans un sexe quand l'autre est ailé, ou dans le même
sexe quand certains individus sont aptères et les autres pourvus d'ailes.
Les facteurs qui provoquent ces caractères sont probablement de
même nature et attaquent de préférence l'épiderme et ses dérivés.
— 541 —
22 ANNÉE BIOLOGIQUE
Il faut remarquer que la plupart des Insectes présentant tous ces
caractères sont cavernicoles ou microcavernicoles. Ces habitats ont en
commun, outre l'obscurité, la température constante et assez basse, l'hu-
midité, l'atmosphère confinée : tout cela doit influer sur le métaboUsme
et contribuer à affaiblir l'épiderme. La dégénérescence des yeux par non-
usage est peu vraisemblable et atteindrait, semble-t-il, de préférence les
cellules nerveuses. Les cavernicoles étaient-ils aveugles avant de pénétrer
dans les grottes ? L'exemple des Trechus est peu favorable à cette hypo-
thèse. En effet d'après Jeannel T. fulçus a produit quatre races distinctes
qui habitent les cavernes de quatre provinces d'Espagne ; et ces races diffè-
rent de leurs parents de la surface par la réduction de leurs yeux. Il est
vraisemblable que c'est le fait d'avoir pénétré dans les grottes qui a amené
cette différenciation : autrement il faudrait que quatre lignées différentes
aient réduit leurs yeux indépendamment et soient venues habiter les ca-
vernes quand leurs yeux ont été suffisamment atrophiés. On trouve
T. Bonvouloiri à altitude élevée dans les Pyrénées, et des types voisins
dans des grottes situées plus bas : or ceux-ci ont les yeux réduits, et cela
d'autant plus que leur lieu d'habitat est à plus faible altitude. Pour Jeannel
T. Bonvouloiri a suivi le retrait des glaciers et a laissé en route des relictes,
qui se sont adaptées à la vie souterraine : les animaux qui sont restés à
altitude moindre sont réfugiés dans les cavernes depuis plus longtemps:
voilà pourquoi leurs yeux sont plus réduits. Tous les Bathysciinae oculés sont
épigées. Si la cécité ne résulte pas de la vie dans les grottes pourquoi n'y
rencontre-t-on pas de Bathyscia pourvus d'yeux ? Il est possible pourtant
que les caractères de cavernicoles aient précédé, dans certains groupes,
leur entrée dans les grottes, mais « il ne paraît guère plus intéressant de
savoir si tel Bathyscia ou tel Niphargus étaient aveugles avant de péné-
trer dans les cavernes, que de se demander s'ils ont peuplé le couloir de
gauche de la grotte avant celui de droite ». Il existe bien quelques ani-
maux aveugles qui ne vivent pas à l'obscurité, mais ils forment une in-
fime minorité et il s'agit pour la plupart d'êtres marins, dont la biologie
est à peine connue. Le cas de Melittohia n'est pas favorable à la préadapta-
tion, car le mâle seul a des caractères de microtroglobie : or « jamais il ne
pénètre dans les microcavernes ; la femelle seule s'y rend », bien que non
préadaptée. « Elle y pond, le mâle y naît, s'y développe, s'y accouple et y
meurt sans en être sorti. Ses caractères sont une conséquence des condi-
tions ambiantes qu'il est tenu de subir passivement ». Ce mâle n'est adapté
à rien. Sa fonction est de s'accoupler sous terre. Il le ferait aussi bien avec
des yeux et des ailes, puisque la femelle le fait étant pourvue de ces or-
ganes. « Chacun des deux sexes a seulement réagi d'une façon différente
aux facteurs qui ont pesé sur leur développement », — A, Robert.
Legendre (R.). — Notes biologiques sur le Dauphin commun {Delphinus
delphis L.). — On paraît ne rencontrer pendant l'été sur la côte atlantique
de Bretagne que des mâles, ayant acquis leur taille normale. P. Fischer
a signalé pendant l'hiver à Arcachon une forte prédominance de femelles.
Peut-être ces faits tiennent-ils à une période de rut pendant l'hiver et à
une période de gestation ou de lactation pendant l'été. La nourriture des
Dauphins comporte à la fois des Poissons et des Céphalopodes. Comme les
autres Cétacés, ils ont une masse encéphalique considérable : leur coeffi-
cient céphalique, calculé selon la formule de Dubois, atteint environ 1,60,
ce qui les place immédiatement après l'Homme (2,82) et-bien avant l'Elé-
— 542 —
ACTION DU MILIEU. — ETHOLOGIE. — COMPORTEMENT 23
phant (1,25) et les Singes anthropoïdes (0,75). Ce poids considérable de
l'encéphale ne paraît pas dû à l'abondance de graisse, mais peut-être à la
grosseur des fibres nerveuses et à l'épaisseur de leur gaîne de myéline. —
A. Robert.
Bugnion (E.). — Note relative à V Ameles spallanziana. Structure de Voo-
thèque, éclosion des jeunes larves. — Dans l'oothèque de cette espèce, les
loges contenant les œufs débouchent dans une cavité commune, s'ouvrant
au dehors par un orifice unique, à l'extrémité qui a été édifiée en dernier
lieu. Les jeunes rejettent leur gaîne dans ce passage, donc à l'abri, ce qui
paraît en rapport avec le nombre relativement petit des œufs. Chez la
Mante relieuse, où les œufs sont très nombreux, les loges s'ouvrent iso-
lément au dehors et les jeunes se hbèrent à leur gaine à la surface même de
l'oothèque : ils restent ainsi pendant 20 minutes au moins exposés sans
défense à l'extérieur. — A. Robert.
Action du milieu. — Éthologie. — Comportement
Arènes (J.). — Etudes sur la zone halophile en Provence. Végétation des /a-
iaise*. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXX, 238-247, 1923.)
[Cité à titre bibliographique.
Brumpt (E.). — [Discours présidentiel à la Société zoologique de France^
10 janvier 1922]. (Bull. Soc. Zool., XLVII, 6-9, 1922.) [29
Buchet (S.). — Cladomanie et castration parasitaire de Reseda lutea L.
(Bull. Soc. Bot. Fr., LXX, 301-303, 1923.)
[Un Curculionide, Baris picifonnis, parasitant les racines de Reseda
lutea, provoque la cladomanie et la stériHsation des inflorescences. —
F. MOREAU.
Buytendijk (J. J.) et Révész (G.). — L'importance spéciale du sens de la
vue dans les phénomènes de reconnaissance chez les singes inférieurs.
(Arch. Néarland. de Physiol., VIII, 1 livr., 14-19, 1923.) [30
Chatton (E.) et Avel (M.). — Sur la Sarcosporidie du Gecko et ses cytopha-
nères. La paroi et le reticulum sarcosporidiens appartiennent en propre
au parasite. (C. R. Soc. Biol., LXXXIX, 181, 1923.) [26
Chatton (E.) et LWOÎÎ (A.). — Un cas remarquable d'adaptation : Ellohio-
phrifa donacis, n. g., n. sp.. péritriche inquilin des branchies de Donax
vitiatus {Lamellibranche). (C. R. Soc. Biol., LXXXVIII, 749, 1923.) [27
Cléments (F. E.). — Plant indicators. The relation of plant communities
to process and practice. (Carnegie Inst. of Washington, n^ 290, 1920.) [26
Gagnepain (F.). — Déhiscence des fruits et germination du Dimerocarpus
Brenieri Gagnep. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXX, 204-207, 1923.)
[La graine de cette Morée est projetée à quelques mètres du fruit grâce
à la turgescence de» lissus de ce dernier ; sa germination est épigée. —
F. MoREAU.
— 543 —
24 ANNÉE BIOLOGIQUE
Gard. Sur Vétat sexuel du Fucus ceranoides L. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXX
294-296, 1923.)
[Fucus ceranoides est généralement dioïque, quelle que soit la lati-
tude. F. MOREAU.
Guyénot (E.), Naville (A.) et Ponse (H.). — Une larve de Cestode parasitée
par une microsporidie. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 635, 1922.) [26
Hovasse (R.)* — Quelques faits nouveaux concernant le parasitisme
des Blastodinium et des Syndiniuni. (C. R. Soc. Biol,, LXXXIX,
321, 1923). [30
Legendre (R.) — Note sur des Salpes observées à Concarneau. (Bull.
Soc. Zool. Fr., XLVII, 241-245, 1923.)
Léger (M.). — Formes crithidiennes observées chez Lyperosia thirouxi Rou-
baud. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 134, 1922.) [28
Léger (M.) et Bédier (E.). — Passage du Spirochaeta crocidurae à travers
le placenta. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 949. 1922.) [28
Léger (L.) et Hesse (E.). — Sur un Champignon du type Ichthyophonus
parasite de l'intestin de la Truite. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 420, 1922.) [28
Malsin (J.), — Cancer et infection rénale à coccidies ch^z la Souris. (C. R.
Soc. Biol., LXXXVIII, 1219, 1923.) [28
Mercier (L.) et Poisson (R.)- — Un cas de parasitisme accidentel d^une Nèpe
par un Infusoire. (C. R Ac. Se, CLXXVI, 1838, 1923.) [28
Miehe (H.). — Sind ultramikroskopische Organismen in der Natur ver-
breitet ? (Biolog. Zentralblatt, XL III, n» 1, 1-15, 1923.) [25
Monod (Th.). — Sur un Dichelapsis de Madagascar, commensal de Segela
serrata {Forskal). (Bull. Soc. Zool., XLVII, 264-269, 1922.) [29
Neveu-Leitiaire (M.). — Ascaris lumbricoïdes L. et corps étrangers de Vin-
testin. (Bull. Soc. Zool. Fr , XLVII, 1922, 39-41.)
[Ascaris ayant pénétré dans une perle de verre ; un autre dans les
trous d'un bouton de porcelaine. — A. Robert.
Pliymaly (A. de). ■ — Adaptation à la vie aérienne d'une algue verte du groupe
des Volvocales {Chlamydomones fungicola n. sp.). (C. R. Ac. Se, CLXXVI,
1739, 1923.) [25
Rabatld (E.). — Notes sur la comportement de Rielia manticidu, Proctotry-
pide parasita des oothèques de Mantes. (Bull. Soc. Zool., XLVII, 10-15,
1922.) [30
Rose (Maurice). — Sur les réactions d'un Copépode marin, Idya furcata
Baird. (Bull, Soc. Zool. Fr., XLVII, 367-370, 1922.) [31
— 544 —
ACTION DU MILIEU. — ÉTHOLOGIE. — COMPORTEMENT 25
Van Saceghem (R.)- — L,es infections doubles à trypanosomes patho-
gènes. (Ibid., 994, 1922.)
[Deux trypanosomes pathogènes peuvent coexister dans le sang.
Exemple : T. cazalboni-vivax et T. congolense-pecorum. — E. Chatton.
a) Weaver (J. E.). — The ecological relations of roots. (Carnegie Inst. of
Washington, n» 286, 1920.) [25
h) Root det^elopment in the grassland formation. A corrélation of
the root Systems of native végétation and crop plants. (Carnegie Inst. of
Washington, no 292, 1920.) [25
Puymaly (A. de). — Adaptation à la vie aérienne d^une algue verte du
groupe des Volvocales {Chlamydomonas fungi n. sp.). — Ce protiste fait
partie, avec une Chlorophycée unicellulaire, et d'autres algues, d'une
florule qui tapisse le chapeau des Polyporacées. Sa vie aérienne a pour effet
de rendre éventuel et éphémère le stade flagellé et mobile qui est persis-
tant chez les Chlamydomonas aquatiques, et, inversement, de donner aux
stades qui chez ces derniers sont transitoires (stade palmelloïde ou glceo-
cystoïde), l'importance de stades végétatifs. — E. Chatton.
Miehe (H.). — Les organismes ultramicroscopiques sont-ils répandus dans
la nature ? — M. soumet à la filtration, sur filtres de duretés différentes,
des solutions d'humus, de terres de forêts, des infusions de foin, du lait, etc.
Il recherche les microbes dans ces liquides, après filtration, soit par exa-
men microscopique, soit par les cultures dont ils peuvent être le siège, les
liquides deviennent alors opalescents. Dans tous les cas, il s'agit de mi
crobes visibles au microscope. Il n'y aurait pas dans ces milieux naturels
d'organismes dont les dimensions seraient au-dessous de la limite de
visibilité microscopique. [Il semble que cette conclusion ne serait valable
que si l'auteur avait cherché à mettre de tels ultramicrobes en évidei je,
en ensemençant les filtrats sur les inilieux les plus divers et dans les condi-
tions (température, aérobiose ou anaérobiose, etc.) les plus variées.] —
O. SCHOTTÉ.
a) Weaver ( J. E.). — Les relations écologiques des racines. — L'auteur s'est
proposé d'étudier les particularités de l'appareil radiculaire chez des
plantes croissant dans des conditions climatiques et édaphiques variées,
la distribution des racines des espèces individuelles et leurs relations avec
celles d'autres espèces vivant en communauté. Il a noté la profondeur à
laquelle elles arrivent, la surface qu'elles occupent, le mécanisme de leur
pénétration. Les caractères du système radiculaire d'une espèce sont sou-
vent aussi marqués que ceux de son appareil aérien, et les systèmes radi-
culaires des différentes espèces d'un même genre, souvent très semblables
par leurs autres caractères, peuvent être très différents. Bien que la posi-
tion des racines reflète les conditions d'humidité du sol, cette étude a une
grande valeur au point de vue de l'agriculture. — F. Péchoutre.
b) Weaver (J. E.). — Développement des racines dans la prairie. Corré-
lation entre le système radiculaire de la végétation native et celui des plantes
cultivées. — Des nombreux facteurs qui affectent le développement des
— 545 —
ANN. BioL. — T. III, FASc. 5 (1922-1923) 5
26 ANNÉE BIOLOGIQUE
racines dans la prairie, le plus important est l'humidité du sol. La texture
du sol exerce aussi une influence notable. Les plantes cultivées, comme la
majorité des plantes natives, ont le plus grand développement de leurs
racines dans la vraie prairie, là où le sous-sol est constamment humide
et l'évaporation modérée. — F. Péchoutre.
Cléments (F. E.). — Indicateurs de végétation. Relations des communau-
tés des plantes avec les facteurs écologiques et avec la pratique. — Copieux.
ouvrage où l'intérêt réside surtout dans les détails. Les plantes spontanées
sont des indicateurs des facteurs externes et du sol ; elles donnent des ren-
seignements au point de vue pratique et au point de vue de la végétation
disparue. 11 est donc important de recueillir tous les documenrs relatifs
à ces questions tant au point de vue pratique qu'au point de vue scienti-
fique. C'est dans ce but que l'auteur étudie dans le détail les formations végé-
tales si diverses de l'Ouest de l'Amérique du Nord. Il passe ensuite en revue
les plantes jouant le rôle d'index au point de vue de l'agriculture, des pâtu-
rages et des forêts. — F. Péchoutre.
Molliard (M.). — Lichens décorateurs d'églises. — Les rapports entre la
distribution des végétaux et la nature de leur substratum sont particuliè-
rement nets sur les pierres des églises du pays de Caux ; elles sont faites
de grès calcaire et de silex ; les silex supportent le Lecanora lobulata, les
grés, le L. atra ; la diiïérence de couleur des deux lichens — le premier est
jaune vif. le second gris ardoisé — souligne la différence entre leurs subs-
tratums. — F. Moreau.
Guyénot (E.), Navllle (A.) et Ponse (H.). — Une larve de Cestode para-
sitée par une microsporidie. — Dans des Tropidonotus natrix venant de
Bologne les auteurs ont trouvé des larves de Cestodes enkystées sous une
coque fibreuse dans le tissu conjonctif, les muscles ou le péritoine et para-
sitées elles-mêmes par une Microsporidie. Entre le parasite et la paroi kys-
tique il se trouve de grandes cellules conjonctives de la couche interne de
cette paroi, elles-mêmes infiltrées de microsporidies qui forment une assise
surajoutée. En certains points la coque fibreuse est rompue et cette assise
foisonne alors sous forme de boyaux qui pénètrent dans le conjonctif de
l'hôte. Les cellules infectées de celui-ci sont le siège d'une prolifération
réactionnelle. Le fait que des cellules de la couleuvre peuvent présenter
des spores à grande distance des cestodes montre que la microsposidie se
développe aussi bien à ses dépens qu'à ceux du ver. Celui-ci est l'agent
de contamination de son hôte. — E. Chatton.
Chatton (Edouard) et Avel (Marcel). — Sur la sarcosporidie du gecko
et ses cytophanères. La paroi et le réticulum sarcosporidicus appartiennent
en propre au parasite. — Les germes de cette Sarcosporidie offrent une struc-
ture identique à celle des éléments isolés des Toxoplasmes : croissants hété-
ropolaires de 5 à 6 [x sur 1 (X 5 à 2 (X. Noyau rapproché du pôle le plus obtus,
plage acidophile au pôle opposé. C. et A. voient dans cette structure l'ex-
pression d'une étroite parenté entre les Sarcosporidies, les Toxoplasmes et
les Coccidies qu'ils rangent côte à côte dans les Sporozoaires sensu-stricto.
La paroi n'est pas constituée, comme le pense Weber, par une couche
de prismes accolés. Elle est formée de deux fines membranes superposées et
ménageant entre elles un espace très surbaissé encombré par un enduit
compact. La lame interne se prolonge en travées limitant les alvéoles
— 546 —
ACTION DU MILIEU. — ÉTHOLOGIE. — COMPORTEMENT 27
remplis de germes. La lame externe forme de nombreuses villosités de
12 à 20 (X de long sur 2 de diamètre, pédiculées et creuses qui, se compri-
mant réciproquement, fournissent l'illusion de prismes accolés.
Ainsi est réalisée une surface d'échanges extrêmement étendue, ana-
logue aux brosses ou aux chevelus dont se revêtent, soit des parasites vo-
lumineux (Sarcosporidies, Cnidosporidies), soit des cellules hypertrophiées
sous l'action de parasites (cell. à Gastrocystis, à Ileocystis, à Mrazekia),
soit d'une manière générale toutes les surfaces absorbantes : épithéliums
intestinaux, placenta. Pour toutes ces formations, C. et A. proposent la
dénomination de Cytophanères.
Ces cytophanères ne peuvent être édifiées ici que par le parasite et non
par le myoblaste infecté, élément très différencié et d'ailleurs inerte vis-
à-vis du parasite. C'est d'ailleurs une règle générale, les auteurs y insistent,
que quand des cellules infectées édifient des cytophanères, elles le font
toujours à leur surface libre, et non au contact du parasite. C. et V. con-
cluent donc, contrairement à Alexeieff, que chez toutes les sarcosporidies
la paroi de l'utricule et celle des alvéoles appartiennent en propre au
parasite. Les altérations musculaires consistent seulement dans une
perturbation de l'orientation des myofibrilles au contact du parasite. —
E. Chatton.
Chatton (E.) et Lwoff (A.). — Un cas remarquable d'adaptation : Ello-
hiophrya donacis, n. g., n. sp., péritriche inquilin des branchies de Donax
vittatus {Lamellihr anche). — Les auteurs insistent d'abord sur le fait que
la branchie des Lamellibranches est peuplée presque exclusivement de
représentants des ciliés holotriches qui, dérivant de formes libres et va-
giles, ont dû s'adapter entièrement aux conditions de cet habitat, tandis
que les Ciliés péritriches qui y sont, en apparence, parfaitement préadaptés,
de par leur organisation et leur vie sédentaire n'y sont représentés que par
de rares formes. Encore celles-ci s'écartent-elles du type adaptatif générai
du groupe, dont la caractéristique est l'appareil de fixation désignée pav
Fauré-Fbémiet sous le nom de scopula.
Ce sont, d'une part, les Trichodines, dont la fixation intermittente s'effec-
tue par une ventouse qui n'est point l'homologue d'une scopula, d'autre
part, le Cilié nouveau que décrivent C. et L. Celui-ci possède bien une sco-
pula mais ne s'en sert pas pour se fixer sur l'hôte. Il le fait par un moyen,
détourné qui constitue bien une adaptation très stricte à la branchie, mais
très différente de celle que présentent les autres péritriches. Le corps de
l'infusoire, qui a un péristome, une zone adorale et une bouche caracté-
ristiques de péritriche dextre, a son pôle aboral bipartit, comme s'il portait
deux jambes. Celles-ci encerclent étroitement un pont interfilamentaire
branchial et se soudent l'une à l'autre par leurs extrémités en un anneau
complet par lequel l'infusoire est suspendu comme l'est par sa boucle un
pendant d'oreille. Or l'appareil de soudure des deux jambes est constitué
précisément par les scopula que portent leurs extrémités et qui adhèrent
l'une à l'autre. L'appareil scopulaire n'a pu servir ici directement à la
fixation sur le support, comme c'est le cas chez tous les autres péritriches.
Par sa bouche V Elîobiophrya est si strictement adapté à la branchie qu'elle
interdit à l'infusoire toute autre situation sur son hôte que celle qu'il y
occupe. D'une manière générale les appareils de fixation des organismes
sédentaires laissent plus de latitude à ceux-ci quant à l'utilisation des sup-
ports. — E. Chatton.
— 547 —
28 ANNÉE BIOLOGIQUE
Léger (L.) et Hesse (E.). — Sur un champignon du type IchthyophonuSy
parasite de V intestin de la truite. — h^ Ichthyophonus Hoferi est un phyco-
mycète qui envahit les organes de la truite et détermine la mort. L. et H.
rencontrent une forme tout à fait analogue, existant à l'état de parasite
inofîensif dans l'intestin, mais dans l'intestin seulement, des truites sau-
vages des Alpes et de la plupart des salmonidés d'élevage. Il s'y présente
sous forme de masses plasmodiales formant un revêtement presque con-
tinu sur le mucus œsophagien et stomacal, et de kystes épars dans l'in-
testin. Au terme de sa croissance le parasite, sphérique, se divise en 8 masses
multinucléées qui reproduiront le parasite adulte. La division, qui est
d'abord du type mésomitotique, devient ensuite métamitotique. Il peut
se former des éléments uniculéés expulsés par l'intestin. On peut confondre
facilement cette forme non pathogène qui est très répandue (/. intesti-
nalis) avec les stades intestinaux de parasites pathogènes /. Hoferi et
Lymphosporidium truttae de Calkins. La seule constatation de ces stades
ne suffit donc pas à établir le diagnostic d'ichtyosporidiose grave. —
E. Chatton.
Maisin (J.). — Cancer et infection rénale à Coccidies chez la Souris. —
Il s'agit de la Klossiella mûris que Theobald Smith a rencontrée, rarement
chez des souris normales, et qu'il n'a pu que très difficilement inoculer
per os. M. observe que l'état cancéreux des souris est une condition très
favorable à l'expansion de l'infection puisque sur 21 souris cancéreuses il
trouve 17 infectées tandis qu'il n'en trouve que 2 sur 90 souris normales. —
E. Chatton.
Léger (M.). — Formes crithidiennes ohsers'ées chez Lyperosia thirouxi.
Roubaud. — Présence dans l'estomac d'une mouche piqueuse du genre
Lyperosia prise sur im cheval malade de horse-sickness, de trypanoso-
mides de forme crithidienne. Rien de semblable dans les mouches prises
sur animaux sains. Donc présomption que ces Crithidia proviennent du
cheval malade. Mais pas de preuves qu'elles soient l'agent de la horse-
sickness. — E. Chatton.
Léger (M.) et Bédier (E.). — Passage du spirochaeta crocidurae à travers
le placenta. — - L'hérédo-contagion par des spirochètes sanguicoles est en
général si ménagée qu'elle ne peut être mise en évidence que par des arti-
fices expérimentaux. Ici l'infection du sang fœtal est massive et l'est même
}>lus que chez la mère, — E. Chatton,
a) Van Sacegheni (R.), — Uintrapalpéhro-réaction dans le diagnostic
des trypanosomiases. — En inoculant dans le derme palpébral 1 ce. de
trypanoléine (produit obtenu par l'auteur en traitant 1 vol. de sang try-
panosé mis en culture pendant trois jours sur milieu de Ponsell^ avec
1/2 vol. de glycérine et 1/2 vol. d'eau physiologique, on constate chez les
animaux infectés seulement un œdème analogue à l'œdème malléinique
des animaux morveux, mais moins accentué. Mais cette réaction paraît
plus générique que spécifique, — E. Chatton,
Mercier (L.) et Poisson (R.). — Un cas de parasitisme accidentel d'une
Nèpe par un Infusoire. — Une larve de Nèpe au cinquième stade présen-
tait une tumeur formant deux poches, l'une externe grosse comme une
— 548 —
ACTION DU MILIEU. — ÉTHOLOGIE. — COMPORTEMENT 29
tête d'épingle, l'autre interne un peu moins volumineuse, communiquant
avec la première par un orifice de la cuticule correspondant probable-
ment à une ancienne blessure. La paroi est formée par une membrane
épaisse chargée de pigment mélanique. La poche externe contient un abon-
dant coagulum dans lequel se trouvent des infusoires, des amibocytes et
des trachées. Dans la poche interne, il y a, en plus, des fibres musculaires
en dégénérescence.
Cette tumeur a eu probablement pour origine une plaie de la cuticule où
s'est établie une culture d'infusoires qui a provoqué la tuméfaction réac-
tionnelle.
M. et P. rapportent l'infusoire au genre Colpoda, dont les espèces vivent
à l'état Hbre. 11 s'agirait donc d'un cas de parasitisme accidentel. Les para-
sites se présentent sous deux aspects très différents. Les uns mesurant de
60 à 70 [i, ont leur cytoplasme chargé d'inclusions alimentaires. Les autres
qui ne mesurent que 15 y. ne contiennent pas d'enclaves figurées.
M. et P. en concluent que les grands individus ont, comme les formes
libres, une nutrition phagocytaire, tandis que les petits paraissent se nourrir
exclusivement de substances dissoutes. Cette plasticité nutritiale que
M. et P. rapprochent de celle qui a été mise expérimentalement en
évidence par Lwoff, chez Colpidium Colpoda est une préadaptation au
parasitisme. C'est là un cas de ce que Giard a appelé parasitisme inchoatif
qui d'après M. et P. serait à l'origine de la condition parasite de beau-
coup d'infusoires. (Le seul examen des coupes permet-il d'affirmer que
les petits individus se nourrissent exclusivement de substances dissoutes ?
Chez les Colpoda les petits individus qui naissent d'une division en 4 ou en 8
de gros individus enkystés, sont toujours dépourvus d'inclusions et met-
tent plusieurs heures à s'en charger, sans que cela implique une nutrition
par fluides. Mais il pourrait s'agir aussi d'un infusoire, parasite vrai, évo-
luant comme les Nicollellidne (Ann. biol., XXVI, p. 106), où toute nutri-
tion cessant, les ciliés se multiplient sans s'accroître et donnent de petites
formes, soit conjugantes, soit finalement dégénérescentes et toujours
libres d'inclusions). — E. Chatton.
Monod (Th.). — Sur un Dichelaspis de Madagascar, commensal de Scylla
serrata (Forskol). — Les individus appartenant à la variété C de Gruvel,
ayant des plaques capitulait es plus compliquées, sont toujours fixés à
l'entrée de la cavité branchiale ou sur l'épipodite du maxillipède externe,
tandis que les autres variétés se trouvent exclusivement sur les branchies
et les parois de la cavité branchiale. Cela peut tenir à ce que les colonies
de la var. C ont pu prélever au passage une part de la nourriture contenue
dans l'eau, ce qui a affamé les autres. Peut-être aussi cette répartition
résulte-t-elle du fait général que, plus un parasite est abrité, plus ses
éléments protecteurs solides tendent à se réduire. — A. Robert.
Lependre (R.). — Note sur des Salpes observées à Concarneau. — Appari-
tion de Salpa confœderata sur la côte de Bretagne, certains individus con-
tenant l'Amphipode Vibilia viatrix. Extraits de leur hôte, ces Crustacés
pénètrent immédiatement dans un individu de Salpe quelconque qui se
trouve à leur portée. — A. Robert.
Brumpt (E.). — [Discours présidentiel à la Société zoologique de France,
10 jawi^r 1922]. — Pour prendre des mesures prophylactiques efficaces
— 549 —
30 ANNÉE BIOLOGIQUE
contre les parasites humains, il faudrait connaître exactement les espèces
attaquant exclusivement l'Homme et celles que ce dernier présente en
commun avec divers animaux. Si en effet on pense que la même espèce
parasite à la fois l'Homme et d'autres êtres (conception uniciste), on sera
porté à détruire des espèces considérées comme réservoirs de virus ; avec
la conception pluraliste on risquera de laisser vivre des réservoirs à virus
dangereux. Or les différences morphologiques entre, les Protozoaires pa-
rasites notamment, sont souvent inappréciables. Ainsi les corps de Leishman
du bouton d'Orient, de la leishmaniose forestière américaine, du kala-
azar infantile et du kala-azar indien sont morphologiquement identiques ;
mais l'étude de leurs caractères biologiques, leur habitat, leur évolution
dans les cultures, leur action pathogène, les expériences d'immunité, les
réactions humorales, montrent que ces organismes se comportent comme
des espèces différentes. On peut donc considérer comme valables de véri-
tables « espèces physiologiques ». — A. Robert.
Hovasse (R.). — Quelques faits noui'eaux concernant le parasitisme de
Blastodinium et de Syndinium.. — Constatation de la présence de Blas-
todinium dans la cavité gastro-vasculaire d'une Campanulaire et d'une Vé-
lelle et dans la calymna d'une ThalassicoUe et d'un Syndinium dans une
Campanulaire, tous apparemment en bon état, et accompagnés des débris
digérés de leur hôte Copépode. H. se demande si Cœlentérés et Radiolaires
sont des hôtes normaux de ces Péridiniens. (Apstein s'était déjà posé la
même question pour les harengs) tout en reconnaissant que « seule une
longue étude statistique permettra de le savoir ». Une telle incertitude ne
cadre guère avec le titre de la note et les considérations de l'auteur sur le
rôle de « réservoir de virus » que joueraient les Copépodes à l'égard des
animaux qui les mangent. — E. Chatton.
Buytendijk (J.) et Révész (G.). — L'importance spéciale du sens de la vue
dans les phénomènes de reconnaissance chez les singes inférieurs. — Les au-
teurs montrent par une série d'expériences, que chez les singes inférieurs
les impressions visuelles interviennent presque seules dans la recherche
de la nourriture. Les autres impressions sensorielles sont bien moins im-
portantes. En général, les animaux qui se nourrissent des objets non mo-
biles (oiseaux, singes) sont surtout sensibles à l'impression optique de la
forme et de la couleur, tandis que les animaux qui chassent une proie vi-
vante sont plutôt adaptés à l'impression optique du mouvement. —
Z. Gruzewska.
Rabaud (Etienne). — Notes sur le comportement de Rielia manticida,
Proctotrypide parasite des oothèques de Mantes. — Rielia manticida se fixe
à l'aisselle des élytres et des ailes des Mantes, non par l'effet d'un choix,
mais parce que les mouvements des pattes de l'hôte lui rendent intenable
toute autre situation. Comme le parasite pond dans les oothèques des
Mantes, on s'attendrait à ce qu'il ne se fixe que sur les femelles, tout au
moins qu'il abandonne les mâles lors de l'accouplement si, par hasard,
il se trouve sur l'un d'eux. Il n'en est rien et si les femelles se trouvent
plus souvent infestées que les mâles, cela tient uniquement à ce que, plus
volumineuses et moins actives, elles ont plus de chance d'attirer et de rete-
nir le parasite. Celui-ci ne choisit pas son hôte et il n'a aucun moyen de
passer sur un autre, car, à peine fixé, il perd ses ailes, ce qui constitue pour
— 550 —
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 8t
iui un gros désavantage. Il se reproduit donc et persiste en dépit d'une
disposition défavorable : c'est un exemple de la sélection du pire. —
A. Robert.
Rose (Maurice). — Sur les réactions d'un Copépode marin Idya furcata
Baird. — Idya furcata présente un phototropisme négatif et un géotro-
pisme positif intenses. Mais si les animaux sont fixés à une paroi, toute ac-
tion tropique disparaît, pour se manifester de nouveau avec énergie aus-
sitôt qu'ils se détachent. Mis près d'une fenêtre dans une cuvette plate,
ils se précipitent dans le coin le plus sombre ; mais après quelques heures
ils ont envahi en rampant toute la cuvette, paraissant s'être affranchis de
l'action de la lumière ; toutefois le phototropisme reparaît brusquement si
on frappe quelques légers coups sur le bord du vase. De faibles doses de
permanganate de potasse, d'acide chromique, d'éther, etc., renversent le
sens des réactions, au moins pendant quelque temps. La dilution amène
un phototropisme positif permanent. Si la dose de réactif ajoutée est trop
forte, les animaux sortent du liquide en grimpant le long du verre. Avec une
dose convenable de permanganate, les formes immatures vont mourir au
fond du liquide, tandis que les individus ovigères sortent du milieu : la
sensibilité change donc avec l'âge et l'état des glandes sexuelles. L'inten-
sité lumineuse intervient aussi: si l'on met des Idya dans un tube de verre
dirigé vers la lumière et dont la partie éloignée de la fenêtre est entourée
de papier noir, les animaux se répartissent en deux groupes : l'un dans la
région la plus obscure, tout au fond du tube, l'autre plus important dans
une zone d'intensité moyenne. Ces faits se rapprochent de ceux déjà signa-
lés chez les Copépodes pélagiques. — A. Robert.
Distribution géographique
Allorge (P.). — Le Fontinalis Duriœi Schimp. dans les Hautes-Alpes.
(Bull. Soc. bot. de Fr., LXX, 254-255, 1923.) [33
Bavay (A.). — [Sans titre : procès-verbal du iQ juillet 1923.] (Bull. Soc. Zool.
France, XLVIII, 1923, 298-299.)
[B. déplore la disparition presque complète à Tahiti de deux espèces
d'Oiseaux qui y étaient jadis fort communes : le Pigeon Globicera aU'
raras et l'Hirondelle Collocalia thespecia. — A. Robert.
Beauchamp (P. de). — Quelques remarques de bionomie marine sur les îles
Chausey. (Bull. Soc. Zool. France, XLVIII, 1923, 84-95.)
[Archipel appartenant tout entier au mode abrité, qui devient très
abrité au centre du groupe d'îlots. Grande ressemblance avec Bréhat.
Absence de Moules, Astéries, Oursins. Faune des grottes très riche.
Laminaires peu développées. — A. Robert.
BuroIIet (P. A.). — Observations sur la Mercuriale annuelle. (Bull. Soc.
Bot. de Fr., LXX, 250-254, 1923.) [33
— 551 —
32 ANNÉE BIOLOGIQUE
Fauvel (Pierre). — Un nouveau Serpulien d'eau saumâlre Mercierella n. g.,
enigmatica n. sp. (Bull. Soc. Zool. France, XLVII, 1922, 424-430.)
[Grand développement dans le canal de Caen à la mer d'une espèce
nouvelle qui n'y existait pas il y a quelques années. — A. Robert.
Goris (A.). — Sur l'existence d'une petite colonie de Cyclamen aux environs
de Bagnères-de- Bigarre. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXX, 198-199, 1923.)
[Il s'agit du Cyclamen neapolitanum, de station généralement plus
orientale. — F. Moreau.
Guffroy (Ch.). — La flore agricole de la France. I. Les « mauvaises herbes »
des terres cultivées. II. Les plantes des prairies et des pâturages. (Bull,
Soc. Bot. Fr., LXX, 79-84, 1923.) [33
Joleaud (L.). — Etudes de géographie zoologique sur la Berbérie. Les Car-
nivores. I. Les Melinés {Blaireaux et Moufettes). (Bull. Soc. Zool., XLVII,
361-365, 1922.) [33
Petit (L.). — L'arrivée des Hirondelles en 1923. (Bull. Soc. Zool. France,
XLVIII, 1923, 254-256.)
[Les Hirondelles ont franchi en une nuit les 375 kilomètres qui sé-
parent le Puy-de-Dôme de Paris. — A. Robert.
Prenant (Marcel) et Teissier (Georges). — Notes sur les Cirripèdes oper-
culés de la région de Roscoff. (Bull. Soc. Zool. Fr., XLVIII, 170-178,
1923.) [32
Ridier (H. N.). — The distribution of plants. (Ann. of Bot., XXXVII,
1-29, 1923.)
[Etude des facteurs généraux de la répartition des plantes, spéciale-
ment dans la péninsule malaise. — F. Moreau.
Vandel (A.). — Sur la faune d'eau douce des Pyrénées-Orientales, (Bull. Soc.
Zool. Fr., XLVII, 163-170, 1922.) r33
Prenant (Marcel) et Telssfer (Georges). — Notes sur les Cirripèdes oper-
culés de la région de Roscoff. — Trois facteurs principaux semblent jouer un
rôle dans la répartition de ces animaux. L'agitation de l'eau est très favo-
rable aux Chthamalus stellatus, Balanus balanoides et perforatus et à peu
près sans importance pour les autres espèces. La dessiccation, fatale aux
B. crenatus et improvisas et à Verruca stromia, est bien supportée par
B. perforatus adulte (pas les jeunes), B. balanoides et surtout Chthamalus.
La dessalure supprime B. balanoides, crenatus, Verruca ; B. perforatus,
improvisas et surtout Chthamalus y résistent beaucoup mieux. Les Chtha-
malus, résistant aussi bien à la dessalure qu'à la sécheresse, remontent
très haut et peuvent vivre dans des courants très saumâtres. B. balanoides,
rare à Roscoff, n'existe que dans des endroits exposés librement à la pleine
mer. B. perforatus, qui recherche l'eau agitée et craint la dessiccation et l'eau
douce, vit surtout sur les parois verticales ou surplombantes et évite les
surfaces horizontales, que l'eau de pluie peut couvrir ; il en existe au via-
duc de la Penzé à une hauteur telle qu'elles sont émergées dès que la salure
— 552 —
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 33
de l'eau devient trop faible. B. crenatus ne vit qu'immergée au revers des
cailloux et en profondeur. B. improvisus est très eurylialine et peut vivre
dans la vase. Verruca strômia vit surtout sous les cailloux appliqués sur le
sol vaseux. — A. Robert.
Allorge (P.). — Le Fontinalis Duriœi Schimp. dans les Hautes-Alpes. —
Cette mousse méditerranéenne se trouve au Plan-de-Phasy, près Mont-
Dauphin (Hautes-Alpes), à une altitude de 900 mètres, dans les fossés de
dérivation des sources d'un établissement thermal, à la faveur de la tem-
pérature de 20° atteinte par les eaux où elle vit. — F. Moreau.
Burollet (P. A.). — Observations sur la Mercuriale annuelle. — La Mer-
curiale annuelle est le plus généralement monoïque en Tunisie ; elle l'est
moins fréquemment dans le Midi de la France, moins encore dans le Nord.
La zone tropicale ou subtropicale, où sont localisés la presque totalité des
genres d'Euphorbiacées, étant la patrie vraisemblable de la Mercuriale
annuelle, la forme monoïque de cette dernière paraît en être le type ancien,
la forme strictement dioïque étant une forme dérivée adaptée aux contrées
septentrionales. — F. Moreau.
Guffroy (Ch.). — La flore agricole de la France. — Tl y a dans les prairies
et les pâturages beaucoup plus d'espèces différentes (2.380 en France) que
dans les terres cultivées (1.362) ; la proportion relative des plantes mono-
carpiques et des plantes polycarpiques est inverse dans les deux cas, les
plantes monocarpiques dominant dans les terres cultivées (57,5 %), les
plantes polycarpiques dans les prairies et pâturages (71,5 %) ; il y a une
plus forte proportion de Monocotylédones dans les prairies et pâturages
(26,9 %) que dans les terres cultivées (16,3 %). Dans les deux cas ce sont
les familles des Composées, Légumineuses et Graminées qui fournissent
le plus grand nombre d'espèces. — F. Mobeau.
Joleaud (L.). — Etudes de géographie zoologique sur la Berhérie. Les Car-
nivores. I. Les Mélincs {Blaireaux et Moufett<^s). — Les deux genres de Blai-
reaux actuels de l'Ancien monde semblent originaires de l'Asie centrale et
antérieure ; de là ils ont émigré vers l'ouest au pontien et au pliocène : le
genre Mêles au nord, le genre Mellivora au sud des grands lacs et lagunes
et de la Méditerranée. Aujourd'hui, une curieuse lacune, comprenant
le Maroc au nord du Sous, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, la Cyrénaïque,
l'Egypte, l'Arabie et le Sahara, à l'exception du littoral océanique, sépare
les aires d'habitat des deux genres. Ces deux aires ne se soudent qu'au
centre de l'Asie, dans le Turkestan et dans l'Inde, Le grand groupe des
Moufettes serait aussi originaire d'Asie et aurait émigré à la fois vers l'Amé-
rique et vers l'Afrique, sans pénétrer dans la zone de la forêt vierge. —
A. Robert.
Vandel (A.). — Sur la faune d'eau douce des Pyrénées-Orientales. — La
faune du torrent de Banyuls (Pyrénées-Orientales) renferme trois élé-
ments : un élément caractéristique des ruisseaux inconstants (Ancyles,
Sangsues, larves d'Ephémères, etc.), un élément méditerranéen {Planaria
suhtentaculata) ; enfin, élément inattendu, des espèces à caractères caver-
nicoles (Niphargus, Planaire aveugle, Haplotaxis). Ici, contrairement à ce
qu'admet l'auteur pour les régions calcaires, ce ne peuvent être des orga-
— 553 —
34 ANNÉE BIOLOGIQUE
nismes normalement cavernicoles entraînés accidentellement au dehors
par le courant, parce qu'ils se rencontrent vers le milieu du ruisseau, fort
loin des sources, et qu'il n'y a pas de grottes dans la région. Il faut donc
que leur habitat normal soit bien le lieu où ils ont été trouvés, mais alors
comment ont-ils acquis les caractères de cavernicoles? — A. Robebt.
Origine des espèces
Chatton (Edouard) et Harant (Hervé). — Notes sur les Copépodes Ascidi-
cotes. XIII. Enterocolides ecaudatus n. g. n. sp., et V évolution de péréio-
podes. (Bull. Soc. Zool., LXVII, 245-252.) [37
■a) Chatton (E.) et Lwoîf (A,). — Sur Véi>olutwn des Infusoires des Lamel-
libranches. Relations des Hypocomidés avec les Ancistridés. Le genre
Hypocomides, n. gen. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 787, 1922.) [35
h) Sur révolution des Infusoires des Lamellibranches. Le genre
Pelecyophrya, intermédiaire entre les Hypocomidés et les Sphénophryidés,
Bourgeonnement et conjugaison. (Ibid., 915.) [Ibid.
-c) Sur révolution des Infusoires des Lamellibranches. Relations des
Sphénophryidés avec les Hypocomidés. (Ibid., 1445, 1922.) | [Ibid.
d) Sur Vévolution des Infusoires des Lamellibranches. Les formes
primitives du phylum des Thigmotriches : le genre Thigmophrya. (Ibid.,
CLXXVI I, 81, 1923.) [[Ibid.
l.a Vaulx (R. de). — Destinées diverses de la furca dans le groupe des Cla-
docères. (Bull. Soc. Zool., XLVII, 35-38, 1922.) [38
Thompson (W. R.). — Observations sur quelques « espèces biologiques » dans
le groupe des Tachinaires. (Bull. Soc. Zool. Fr., XLVIII, 165-170,
1923.) [34
WIntrebert (P.). — L'évolution de V appareil ptéry go- palatin chez les Sala-
mandridae. (Bull. Soc. Zool. Fr., XLVII, 208-215, 1922.) [37
Thompson (W. R.). — Observations sur quelques « espèces biologiques *
dans le groupe des Tachinaires. — L'auteur cite trois espèces de Tachi-
naires qui ont été introduites en Amérique pour y combattre des Insectes
nuisibles venus d'Europe. Or, il existait déjà en Amérique des espèces
identiques en apparence, et que nous sommes incapables d'en distinguer
par la morphologie. Mais les formes américaines vivent exclusivement sur
des chenilles américaines et n'attaquent que très exceptionnellement
les animaux importés d'Europe. Ainsi la Pyrale du Maïs, Pyrausta nubilalis
— 554 —
ORIGINE DES ESPÈCES 35
«st attaquée en Europe par le Tachinaire Paraphorocera senilis. Dans
la région des Etats-Unis qui a été envahie par la Pyrale, il existe un para-
site américain connu sous le nom de Masicera myoidea, mais qu'il est im-
possible de séparer de P. senilis. Or le parasite américain n'attaque pas
Jes chenilles de la Pyrale. T. cote ainsi trois espèces, dont chacune présente
une forme américaine et une forme européenne indiscernables, mais qui
diffèrent par leurs mœurs. On appelle d'ordinaire les groupes semblables
des « espèces éthologiques » ou « espèces biologiques » et on les regarde comme
des espèces naissantes, admettant que la transformation spécifique com-
mence par un changement de mœurs. Mais T. pose en principe qu'à une
différence constante dans les mœurs doit nécessairement correspondre une
différence quelconque dans la structure ; autrement, dit-il, on opérerait
« une séparation entre l'être de la chose en tant qu'il se manifeste dans l'ac-
tion et l'être de la chose en tant qu'il se manifeste dans la conformation ;
et cette opération est inadmissible... Action et conformation sont pure-
ment et simplement deux aspects d'une seule et même réalité qui est l'être
ou la nature du vivant ». Il n'y a donc pas de véritable espèce biologique,
puisque une différence dans la biologie nécessite une différence dans la
structure. Il en résulte que ces « espèces biologiques » peuvent être d'aussi
bonnes espèces que celles qui sont morphologiquement très différentes.
Et si elles ne sont pas de véritables espèces (en admettant qu'il en existe),
elles ne sont pas nécessairement pour cela des espèces naissantes. Il faut
remarquer d'abord, dit l'auteur, que l'acquisition d'une habitude nouvelle
doit correspondre à une modification générale de l'être et que celui-ci est
un tout ». Les cellules germinales, faisant partie intime du tout, partici-
pent de chaque mouvement du tout... et si, par la répétition de l'acte,
l'habitude s'enracine dans le soma, elle doit aussi s'enraciner dans le ger-
men ». Mais un changement d'habitude n'implique pas un changement
fondamental de l'être, car, si l'animal acquiert une habitude nouvelle,
c'est qu'il était déjà apte à l'acquérir : cette habitude nouvelle n'est
« qu'une manifestation plus accentuée d'une propriété que l'être possédait
déjà ». Il n'est donc pas nécessaire qu'il y ait là de changement spéci-
fique. Enfin il faut remarquer que le comportement des êtres dépend aussi
du milieu. Quand donc on transporte dans un nouveau milieu un parasite
et son hôte, ils ne se comportent pas nécessairement de même façon vis-
à-vis de ce milieu, ni de façon que leurs rapports entre eux restent ce qu'ils
étaient dans leur milieu originel: le parasite peut par exemple être détruit
ou se mêler et se confondre avec la population du nouveau milieu. —
A. Robert.
a) Chatton (E.) et Lwoff (A.). — Sur Vévolution des infusoires des La-
mellihr anches. Relations des Hypocomidés avec les Ancistridés. Le genre
Hypocomides n. gen. (Analysé avec les suivants.)
b) Chatton (A.) et Lwoff (A.). — Sur l'évolution des infusoires des La-
mellibranches. Le genre Pelecyophrya, intermédiaire entre les Hypocomidé»
et les Sphénophryidés. Bourgeonnement et conjugaison. (Id.)
c) Chatton (E.) et Lwoff (A.). — Sur l'évolution des infusoires des La-
mellibranches. Relations des Sphénophryidés avec les Hypocomidés. (Id.)
d) Chatton (E.) et Lwoff (A.). — Sur V évolution des infusoires des La-
.mellibranches. Les formes inférieures du phylum des Thigmotriches. Le
— 555 —
36 ANNÉE BIOLOGIQUE
genre Thigmophrya. — C. et L. ont fait connaître l'an dernier les Spheno-
phrya, infusoires inquilins des Lamellibranches, qu'ils ont donnés comme-
types d'une famille nouvelle d'Acinétiens. (V. Ann. biol., XXVI, p. 105.)
Mais, poursuivant leurs recherches sur la faune infusorienne des branchies
des Lamellibranches, ils ont découvert ou réétudié toute une série de formes
dont la connaissance leur impose cette notion nouvelle : il existe, indépen-
damment des Acinétiens, des Infusoires qui sont, comme eux, sans bouche
et sans cils à l'état adulte, complètement immobiles, et qui, comme eux,
se reproduisent par embryons ciliés. Les auteurs établissent qu'ils tirent
leur origine non des Péritriches, mais des Holotriches, et ils analysent les
conditions éthologiques de leur évolution.
Ces infusoires des branchies des Lamellibranches appartiennent à quatre
familles : 1° Ancistridés, les plus anciennement et les mieux connus, holo-
triches sédentaires, mais non fixés à demeure, n'adhérant au support que
d'une manière intermittente, par un champ ciliaire aboral différencié que
C. et L. appellent « aire thigmotactique ». La ciliature générale persiste,.
il y a une frange adorale très développée qui attire les aliments à la bouché ;
2° les Hypocomidés déjà connus comme parasites des Ascidies, des Aciné-
tiens, des Gastéropodes (Lichtenstein v. Ann. biol., p. 106) et dont C.
et L. font connaître l'existence chez les Acéphales.
Ils étaient considérés comme des Acinétiens (sans bouche, ils se nourris-
sent par un suçoir qu'ils enfoncent dans les cellules) néoténiques (ils con-
serveraient soi-disant à l'état dit adulte la forme embryonnaire ciliée des
Acinétiens) ; 3*^ les Sphénophrydiés, découverts par C. et L., formes
complètement immobiles fixées à demeure, sans cils, ni bouche, ni tenta-
cules, mais se multipliant par embryons ciliés ; 4^ les Thigmophryidés à
morphologie d' Holotriches, libres, mais à ciliature thygmotactique bien
difîerenciée, que les auteurs viennent de faire connaître.
Ils montrent que toutes ces formes, à première vue très disparates,
appartiennent à un même phylum, issu des Holotriches et qu'ils appellent
les Thigmotriches, parce que leur caractère essentiel, morphologique et
physiologique est l'existence d'une ciliature thigmotactique qui seule
survit dans leur évolution à la ciliature générale et à la ciliature adorale.
A l'existence de cette ciliature, organe d'adhérence, est liée la condition
sédentaire de ces infusoires qui est elle-même à l'origine du commensa-
lisme des uns et du parasitisme des autres.
C. et L. établissent que les Hypocomidés ne sont point des Acinétiens.
Par le genre Hypocomidés qui a un vestige de frange adorale ils se ratta-
chent aux Ancistridés. Leur ciliature représente la ciliature thygmotactique
de ces derniers, seule persistante. Elle n'est du reste point du type péri-
triche (ceintures de cils) comme celle des embryons d'Acinétiens, mais du
type holotriche (stries méridiennes). Leur suçoir n'est pas homologue d'un
suçoir mais d'un style, et est dérivé du pôle aboral adhésif des Ancistridés.
Les auteurs montrent aussi que par le genre Pelecyophrya la transition est
établie des Hypocomidés aux Sphénopryidés par passage de la scission
binaire à la division gemmipare, disparition de la ciliature à l'état végéta-
tif, où elle n'est plus représentée que par des stries cuticulaires. Mais elle
persiste chez l'embryon, où elle est nettement, comme chez les Hypoco-
midés, du type holotriche.
Dès lors la série évolutive est complète des Ancistridés aux Sphéno-
phryidés. Mais il restait à la base du phylum une importante lacune entre
les Holotriches libres et les Ancistridés, que les auteurs viennent de com-
— 556
ORIGINE DES ESPÈCES 37
bler en faisant connaître le genre Thigmophrya qui, holotriche non évolué
par toute sa morphologie, a cependant déjà l'aire thigrnotactique bien
difTérenciée des Ancistridés, mais sans en avoir, même à l'état d'ébauche,
la ciliature adorale. Ce cas montre que la diiïérenciation de la ciliature
thigrnotactique a précédé phylogénétiquement celle de la ciliature adorale,
et que la fixation a précédé l'attraction tourbillonnaire des aliments, qui
en apparaît comme la conséquence.
Et ils esquissent ainsi l'évolution qui a conduit des ciliés du type pri-
mitif à des formes à la fois astomes, atriches et atentaculées, complète-
ment immobiles et gemmipares.
Des Holotriches à ciliature uniforme, doués d'un thigmotactisme accen-
tué (comme déjà les Paramécies), d'abord seulement physiologique, puis
exprimé morphologiquement par la différenciation permanente d'une aire
thigrnotactique {stade Thiginophryidé), se sont fixés sur les branchies
des Acéphales. Ils y ont trouvé à leur portée les particules alimentaires
charriées par le courant palléal sans qu'ils eussent à se déplacer pour les
rencontrer, mais à condition de les attirer et de les collecter. Par excita-
tion fonctionnelle de la ciliature antérieure, la frange adorale s'est allongée
en hélice. C'est le stade Ancistridé, c'est la condition éthologique dite in-
quilinisme. Mais chez certains Ancistridés, s'est développé, au contact
du support, un bouton adhésif devenu ensuite un suçoir pénétrant et
absorbant. La bouche désormais inutile s'est oblitérée ; la ciliature ado-
rale a régressé et même la ciliature générale. Seule l'aire thigmotactique
s'est conservée, et ne fonctionne d'ailleurs que quand l'animal, ayant
épuisé une cellule, rampe vers une autre. Ce stade parasite est le stade
Hypocomidé. Mais chez certains Lamellibranches vivant dans un milieu
riche en matières organiques dissoutes, les infusoires se nourrissent direc-
tement par osmose. Les suçoirs ne se développent point, régressent ou
se transforment. L'animal définitivement fixé s'hypertrophie, et sa cilia-
ture thigmotactique n'est plus fonctionnelle que chez l'embryon, seule
stade vagile du cycle évolutif. C'est le stade Sphénophryidé. — E. Chatton.
Chatton (Edouard) et Harant (Hervé). — Notes sur les Copépodes Ascidi-
cotes. XI IL Enterocolides ecaudatus, n. g., n. sp., et V évolution des péréio-
podes. — Le nouveau genre Enterocolides diffère des Enterocola notamment
par la réduction du nombre des soies et l'apparition de griffes supplé-
mentaires sur certains péréiopodes. La disparition progressive des soies est
générale chez {«s Crustacés parasites. Les griffes surnuméraires sont-elles
des soies modifiées ? Dans ce cas les Enterocolides ne descendraient pas
directement des Enterocola. car ceux-ci n'ont plus de soie au point où appa-
raissent ces griifes : il faudrait donc qu'une soie disparue chez Enterocola
ait réapparu chez ses descendants, ce qui serait contraire à la loi d'irréver-
sibilité de l'évolution. En règle générale, chez les Copépodes libres, l'endo-
podite des péréiopodes est plus développé que l'exopodite, et c'est l'in-
verse chez les parasites non fixés, reptateurs ou fouisseurs. La natation
développe davantage les appendices dans leurs parties voisines de la ligne
médiane, la reptation et le fouissement renforcent au contraire les régions
externes. Cela résulte de la comparaison des Copépodes libres avec les
parasites et surtout de la comparaison des femelles d'Ascidicoles avec leurs
mâles libres, — A. Robert,
Wintrebert (P.). — L'évolution de l'appareil ptéry go- palatin chez les Sala-
— 557 —
I-
38 ^ ANNÉE BIOLOGIQUE
mandridae. — Les Urodèles adultes n'ont plus de palatin et ne conservent
du ptérygoïde que l'aile. L'appareil ptérygo-palatin des Urodèles corres-
pond exactement, par sa position et son orientation, à celui des Téléo-
stomes. Leur crâne diffère nettement de celui des Stégocéphales et des
Anoures. Les Urodèles descendraient directement des Poissons. Les Am-
phibiens auraient ainsi une origine diphylétique : Stégocéphales et Anoures
d'un côté, Urodèles de l'autre, procéderaient de souches différentes. —
A. Robert.
La Vaulx (R. de). — Destinées diverses de la furca dans le groupe des
Cladocères. — Chez les Daphnies, l'extrémité de l'abdomen, terminée par
la furca, est normalement repliée sous le ventre, entre les valves de la cara-
pace, et sert à rejeter de temps en temps, « d'un brusque coup de fourche »,
la masse de nourriture inacceptable qui s'est accumulée entre les pattes.
La furca ne peut donc plus jouer son rôle habituel d'empennage : ce rôle
est alors rempli par deux soies plumeuses, développées au point de flexion
de l'abdomen, à l'extrémité physiologique du corps. Chez Holopedium, par
exemple, ces deux soies sont bien développées et portées par un prolonge-
ment ou caudicule, formant une sorte de furca physiologique. Chez les Cla-
docères gymnomères, qui n'ont plus de valves, le reploiement de l'abdo-
men n'a plus de raison d'être ; par contre, l'empennage caudal est d'au-
tant plus utile que ces animaux nagent rapidement. Chez les uns {Poly-
phemus, par exemple) la furca achève de se réduire, le caudicule avec
ses deux soies est très développé et la remplace. Chez les Leptodora au
contraire, le caudicule et les deux soies régressent, l'abdomen se redresse
et se termine par une fourche. Si, comme il semble, les Gymnomères descen-
dent des Calyptomères, on croirait voir ici Une exception à la loi d'irréver-
sibilité de l'évolution. Mais si cette loi constate 1' « impossibilité pour
un organisme de repasser par des étapes antérieurement parcourues sans
conserver de trace de ses adaptations précédentes », le cas de Leptodora
en est plutôt une confirmation : il n'est pas impossible à un organisme
d'acquérir des dispositions ressemblant à un état primitif nécessairement
plus simple. — A. Robert.
Théories générales.
Lohner (L.). — Ueber Indii>idualstoffe und biochemische Individualspezi-
ficitàt. (Pfliiger's Archiv, CXCVIII, 490-503, 1923.) [38
Lohner (L.). — Sur les substances individuelles et sur la spécificité bio-
chimique individuelle. — C'est un mémoire de théorie pure que présente L.
Il renferme, en effet, non des résultats expérimentaux, mais une série de
suggestions et de discussions relatives à l'étude de la spécificité indivi-
— 558 —
THÉORIES GÉNÉRALES 39
duelle des albuminoïdes, et des matières constitutives. C'est un essai pour
tenter de trouver une base chimique à la variabilité, aux mutations, avec
des considérations sur la combinaison sans cesse renouvelée des caractères
lors de chaque fécondation. Parmi les recherches qui pourraient être entre-
prises dans une telle direction, l'auteur signale l'étude de la composition
quantitative et qualitative des liquides circulants : caractéristiques séro-
logiques, existence d'isoagglutinines et d'isolysines ; l'étude des sécré-
tions et excrétions; des substances de réserves; en rapport avec les faits
d'immunité, d'intolérance, et les résultats variables de l'autotransplanta-
tion et de l'homotransplantation. — H. Cardot.
— 559 —
^'
Les Presses Universitaires de France, Paris. — 0003
PREMIÈRE PARTIE
A *
PHYSIOLOGIE GENERALE
ANN. BIOT-, — T. III, FASC. 6 (1022-1923)
m
Physiologie cellulaire.
Bovie (W. T.) and Daland (G. A.). — New experiments on the sensitization
of protoplasm to heat hy exposure to light of short wawe-length. (Amer. J.
Phys., LXVI, 1, 55-66, 6 tableaux, 2 fig., 1er gept. 1923.) [7
Heilbrunn (L. V.). — The colloid chemistry of protoplasm. I. General Con-
siderations. II. The electrical charges of protoplasm. (Am. J. of Phy-
siology, LXIV, NO 3, 1923.) [3
Forbes (H. S.) and Daland (G. A.). — Further experiments on the sensitiza-
tion to heat due to exposure of short wawe lengths. (Amer. J. Phys., LXVI,
1, 50-54, 1er sept. 1923.) [6
Seifriz (William). — Phase reversai in emulsions and protoplasm. (Amer.
J. Phys., LXVI, 1, 124-133, i^^ sept. 1923.) [6
Stiles (Walter). — PermeahiUty : I. Introduction; II. The system involved.
(New Phytologist, XX, 45-55, 1921) ; III. Surface phenomena. (Ibid.,
93-106, 2 fig.) ; IV. Diffusion. (Ibid., 137-149) ; V. The permeability
of membranes. (Ibid., 185-194, 1 fig.); VI. Osmotic pressure. {\hià.,y^y>.\,
1-14, 3 fig., 1922) ; VII. The cell wall. (Ibid., 49-57); VIII. The plasma
membrane. (Ibid., 140-162) ; IX. The water relations of the plant cell.
(Ibid., 169-209) ; X. The influeiice of external conditions on the intake
and excrétion of water by plant cells and tissues (Ibid., 233-251.) [4
Heilbrunn (L. V.). — La chimie des colloïdes protoplasmiques : I. Considé-
rations générales ; II. Les charges électriques du protoplasme. — L'idée direc-
trice de H. a été d'étudier les propriétés des colloïdes protoplasmiques en
comparant les elTets de divers ions sur la viscosité de ces colloïdes aux effets
précipitants de ces mêmes ions sur l'albumine du blanc d'œuf. La viscosité
relative du protoplasme de cellules isolées, telles que des œufs ou des pro-
tistes, peut être mesurée si ces cellules contiennent en suspension des sphé-
rules de graisse ou de pigment; la centrifugation permet de déterminer la
stratification de ces inclusions en des zones plus ou moins nettes ; le temps
nécessaire pour obtenir ce résultat, à vitesse constante, est d'autant plus
long que la viscosité du protoplasme est plus forte. On sait d'autre part
que les sels neutres exercent sur les propriétés des colloïdes des actions
spécifiques, qui permettent de ranger les ions et les cations en des séries
dites de Hofmeister, Pauli, R. S. Lillie, etc. Pour l'ovalbumine, Bar-
CROFT a établi que l'adsorption des cations se fait suivant la série : Th >
U02>Cu>Zn>Ca>Mg>Li>K>Na>NH4. L'ovalbumine étant un
— 563 —
4 ANNÉE BIOLOGIQUE
colloïde électronégatif, Tintensité de l'adsorption retentit sur la stabilité
du colloïde ; les charges positives des cations tendent à neutraliser les
charges négatives des micelles ; et l'action précipitante de ces cations est
donc graduée suivant la même série. H. admet implicitement que l'accrois-
sement de viscosité que produirait éventuellement un cation dans le pro-
toplasme d'une cellule est un processus comparable à l'action précipitante
obtenue in vitro sur l'ovalbumine. De sorte que si l'on peut mettre en évi-
dence une gradation dans les effets de certains cations sur la viscosité du
protoplasme, et que cette gradation se fasse dans le même sens que la série
de Barcroft, on pourra en conclure que le protoplasme est, de même que
l'ovalbumine, un colloïde électronégatif ; si au contraire la série est ren-
versée, c'est qu'il s'agit d'un colloïde électropositif. — Les expériences ont
été réalisées avec des solutions pures des chlorures de cinq cations : Ca,
Mg, K, Na, NH4. Elles ont porté sur l'œuf d'Oursin [il semble bien, quoique
le texte ne l'indique pas, qu'il s'agisse de l'œuf vierge et mûrj et sur un
Stentor. Pour l'œuf d'Oursin, elles ont conduit à établir la série : Ca<
Mg< K< Na< NH4. Pour l'infusoire le résultat est le même, à part la
transposition des deux éléments monovalents de la série : Ca<Mg<Na<
K< INH^. C'est donc un ordre de gradation inverse de la série de Barcroft.
H. en conclut que la zone interne du protoplasme est chargée positivement.
Quant à la couche corticale de l'œuf, ses propriétés diffèrent visiblement de
celles de la zone profonde ; NaCl et NH4CI y produisent une absorption
d'eau et une tendance au gonflement ; CaCl2 corrige cette action. Ce fait
semble indiquer que les cations monovalents tendent à liquéfier la couche
corticale, les bivalents à la consolider en la précipitant. H. pense donc que
la couche corticale est, elle, formée par des colloïdes électronégatifs. Ces
conclusions s'accordent assez bien avec diverses observations. D'après
RoHDE et CoLLANDER, Ic SUC dcs vacuolcs des cellules végétales a une réac-
tion plutôt acide, ce qui s'explique si la vacuole est creusée dans un col-
loïde électropositif. D'autre part Katho, en étudiant le pouvoir toxique
des cations sur les cellules végétales a établi la série K>NH4>Na>Sr,
Mg, Ba, Ca. Cette série est très voisine de celle établie par H, ; c'est que,
d'après celui-ci, le pouvoir toxique est lié à l'effet précipitant des cations. On
peut encore noter que les meilleurs colorants vitaux ont une réaction alca-
line ; et aussi que les déplacements des cellules libres dans le champ élec-
trique se font généralement vers l'anode. S'élevant enfin à un point de vue
plus général, H. termine en disant que les effets des cations sur la viscosité
du protoplasme donnent la clef de l'antagonisme des sels, si souvent signalé.
[A mon avis, cette affirmation est exagérée ; les faits décrits par H. sont
simplement une nouvelle manifestation de cet antagonisme ; bien que plus
précise, touchant de plus près aux rouages intimes de la cellule, elle n'en
demande pas moins à être expliquée ; et cette explication, comme l'a montré
J. LoEB, doit être recherchée dans les lois générales de la chimie des col-
loïdes protéiques. D'autre part, depuis les recherches de H., J. Loeb a
montré que les séries du genre de celle de Barcroft sont purement fictives;
s'il en est ainsi, l'interprétation des faits découverts par H. est à réviser.
Cela n'enlève d'ailleurs rien à leur valeur intrinsèque.] — A. Dalcq.
Stiles (Walter). — Perméabilité. — Travail très important divisé en plu-
sieurs chapitres qui embrassent les questions suivantes :
I. Introduction. Définition du terme de perméabilité qui doit être en-
tendu non seulement au point de vue purement physique mais surtout
— 564 —
PHYSIOLOGIE CELLULAIRE
au point de vue physiologique. La méthode de recherche consistera à
expérimenter à la fois sur des organismes vivants ou sur des cellules ou des
tissus isolés.
II. Pour pouvoir déterminer les lois qui régissent la pénétration des subs-
tances étrangères dans la cellule, il est nécessaire de bien connaître les diffé-
rentes parties de la cellule. Dans ce chapitre, l'auteur examine la consti-
tution du protoplasme, du noyau, des plastides, des vacuoles, du chou-
driome, de la paroi.
III. Etude des problèmes qui se rapportent à la tension superficielle,
avec processus de l'adsorption, surtout dans le cas de liquides colloïdaux,
aux forces électriques qui se développent dans les solutions par différence
d'adsorption des ions consistants.
IV. Cette partie est consacrée à la diffusion, aux méthodes de mesure
du coefficient de diffusibilité. Elle comprend encore les tableaux des
coefficients d'un certain nombre de substances dans l'eau, les relations
entre la grandeur moléculaire et le coefficient de diffusilibité, l'influence
de la température sur ce coefficient, l'étude du coefficient de partage dans
le cas d'un système hétérogène de liquides non miscibles, enfin la diffusion
dans les milieux colloïdaux.
V. Perméabilité des membranes. Sur cette perméabilité est basée l'an-
cienne division des substances en cristalloïdes et colloïdes; mais Brown
a démontré par ses expériences sur les membranes de collodion que cette
distinction n'est pas absolue. Après avoir relaté les expériences de Brown,
l'auteur envisage la question de la perméabilité dans le cas de membranes
semi-perméables au ferrocyanure de Cu et de Zn, l'influence de la tempéra-
ture et de la pression sur la perméabilité, et enfin, les différentes théories
proposées pour expliquer rationnellement le phénomène : théorie du tamis,
théorie basée sur la capillarité et théorie d'ordre purement chimique,
d'après laquelle la membrane donnerait une véritable combinaison chi-
mique avec la substance qui la traverse.
VI. Les questions abordées dans ce chapitre ont trait à la pression ôsmo-
tique : méthodes qui sont employées pour la déterminer, influence de la
température et de la concentration, mesure de la pression osmotique du
sucre, pression osmotique des électrolytes, des colloïdes, théories de la
pression osmotique, osmose négative et hypothèses de Girard et Bar-
TELi, attribuant ce phénomène à l'action des forces électriques.
VII. La paroi cellulaire : sa structure, sa composition et ses modifica-
tions. On tend à considérer la membrane cellulaire comme formant une
charpente au milieu de laquelle la pectose, les lipoïdes et d'autres subs-
tances représentent la phase dispersée d'un hydrosol ou d'un hydrosel.
Etant ainsi envisagée comme un colloïde, la membrane doit jouer un rôle
actif dans les échanges avec le milieu extra-cellulaire.
VIII. La membrane plasmatique : Elle a été désignée sous les noms les
plus divers ; son existence est démontrée par les lois physiques des sur-
faces, car là où le protoplasme se trouve en contact avec la paroi cellulaire
ou les vacuoles il se différencie en une couche qui diffère par ses propriétés
chimiques et physiques. Son existence découle encore des observations
cytologiques, du mode de circulation des liquides dans la cellule, de la per-
méabilité sélective, de considérations sur la conductibilité des cellules et
— 565 —
6 ANNÉE BIOLOGIQUE
des tissus vivants. Sa composition a donné lieu à de nombreuses discussions
qui sont résumées par l'auteur.
IX. Les échanges aqueux de la cellule végétale. Dans ce chapitre sont
envisagés la turgescence, les rapports quantitatifs de la cellule et des li-
quides au simple point de vue osmotique, les solutions isotoniques et les
coefficients isotoniques, la puissance de la pression osmotique dans les
cellules végétales, les rapports entre la position de la cellule dans la plante
et sa pression osmotique, les différences de pression dans les espèces d'ha-
bitat différent, l'influence des conditions extérieures sur la pression osmo-
tique, le rôle des substances que renferme la plante, etc.
X. Influence sur l'absorption et l'excrétion d'eau par les cellules ou les
tissus des agents extérieurs tels que la température et les substances dis-
soutes (sucrose, chlorure de sodium, alcool, chloroforme, cyanure de mer-
cure, acide sulfurique, acide osmique, chlorure de mercure, acétate d'éthyle
et phénols). — R. Souèges.
Seifriz (William). — Réversibilité des phases dans les émulsions et le pro-
toplasma. — Les émulsions d'huile d'olive avec la caséine, la glladine, la
cholestérine ou la céphaline forment des systèmes d'eau dans l'huile ré-
versibles avec NaOH. De même les émulsions d'huile faites avec l'oléate ou
le stéarate de soude sont des systèmes d'huile et eau réversibles avecBaCP.
Au contraire, les émulsions d'huile faites avec une saponine (senegine, smi-
lacine), la gélatose, la gomme arabique, l'albumine, la lécithine ou un
extrait de plante, forment des systèmes d'huile dans l'eau irréversibles avec
BaCP. Puisque l'hypothèse de Clowes sur le mécanisme des variations de
la perméabilité des membranes du plasma repose sur la supposition que le
principe émulsif dans le protoplasma doit pouvoir former une émulsion
réversible avec BaCP et NaOH, puisque certaines des substances expéri-
mentées par les auteurs comme émulsifs sont très abondantes dans le
protoplasma mais ne donnent pas d'émulsions réversibles avec BaCP et
NaOH, et puisque nous ne connaissons rien de la nature du principe émul-
sionnant du protoplasma, une théorie du mécanisme des variations de la
perméabilité, basée sur le comportement d'un seul type d'émulsion en
présence de certains ions, doit être regardée comme une hypothèse pure-
ment spéculative et d'évidence très incertaine. NaCl n'inverse aucune des
émulsions étudiées, il rompt l'émulsion. A cause de la différence frappante
de réaction des émulsions avec NaCl et avec NaOH, le comportement des
émulsions d'huile traitées par NaOH ne peut servir de base satisfaisante
pour expliquer le mécanisme des variations de la perméabilité produites
dans les membranes plasmatiques par NaCl. Puisque le chlorure et l'hy-
droxyde de Ba et CaCP inversent certaines émulsions d'huile dans l'eau,-
puisque NaCl n'inverse pas certaines émulsions d'eau dans l'huile qui sont
inversées par l'hydroxyde de Na, et puisque l'hydroxyde de Na et de Ba
inverse certaines émulsions, la valence du cathion n'est pas le seul facteur
déterminant dans la réversibilité de la phase. On ne peut pas davantage
formuler de règle générale au point de vue du pouvoir relatif des cathions et
des anions dans les phénomènes de réversibilité. Le comportement des
émulsions varie donc avec le type d'émulsif et dépend de lui. — Paul Boyer.
Forbes (H. S.) et Daîand (G. A.). — Nouvelles expériences sur la sensi-
bilisation à la chaleur par V exposition à de courtes longueurs d'onde. Influence
— 566 —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS 7
de Vozone. — Les Paramecium caudatum sont tués par la lumière ultra-
violette par action directe ou par l'ozone que celle-ci engendre ; l'ozone est
rapidement absorbé par le liquide de culture et exerce alors une action
toxique intense sur les organismes contenus dans les cultures. La formation
de l'ozone est arrêtée par la suppression des bulles d'air, cependant l'ac-
tion directe des rayons peut être encore fatale. Le chauflage est plus
toxique après une forte irradiation qu'avant. — Paul Boyer.
Bovie (W. T.) et Daland (G. A.). — Nouvelles expériences sur la sensibi-
lisation du protoplasme à la chaleur par l'exposition aux lumières de faible
longueur d'onde. — B. et D. confirment leurs résultats précédents sur la
sensibilisation à la chaleur du Paramecium caudatum par une exposition
préalable aux rayons fluorescents, la Paramécie est alors tuée ou lésée
par une quantité de chaleur qui n'aurait aucune action sur un orga-
nisme normal non irradié. La première manifestation de l'irradiation est
une excitation; l'altération survient ensuite, des vésicules peuvent appa-
raître dans le protoplasme, et si l'irradiation est intense, elle aboutit à une
cytolyse totale. Si l'irradiation est moins intense, les altérations cytolo-
giques sont moins marquées et leur apparition peut être tardive. B. et D.
étudient enfin plus spécialement l'action de la chaleur sur la durée du temps
qui s'écoule entre la fin de l'exposition et l'apparition des altérations cyto-
logiques, c'est-à-dire sur la période latente : la chaleur raccourcit cette
période de latence et augmente les altérations cytologiques. — Paul
Boyer.
Mutations d'énergie chez les êtres vivants.
Athanasiu (J.). — Les vibrations nerveuses motrices dans la série animale.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1651, 1923.) [9
Boothby (Walter M.) and Sandiîord (Irène). — The calorigenic action of
adrenalin chlorid. (Amer. J. Phys., LXVI, 1, 93-123, 7 fig., 7 tableaux,
1er sept. 1923.) [9
Cobb (Stanley) and Forbes (Alexander). — Electromyo graphie studies of
muscular fatigue in man. (Amer. J. Phys., LXV, 2, 1^^ juillet 1923, 234-
251, 3 fig., 1 tableau.) [8
Forbes (A.), Ray (L. H.) and Hopkins (A. Me H.). — The effect of tension
on the action carrent of squeletal muscle. (Amer. J. Phys., LXV, 2,
3 fig., 3 tableaux, l^r juillet 1923, 300-311.) [8
Henderson (Velyien E.). — Studies in peristaltic fatigue. (Amer, J. Phys.,
LXVI, 2, 380-390, 4 fig., l^r octobre 1923.) [8
Hoskins (R. G.) and Durrant (E. P.). — The effect offatigued muscle upon
perfused adrenalin. (Amer. J. Phys., LXVI, 1, 176-179, 1 fig., 1^^ sept.
1923.) [9
— 567 —
8 ANNÉE BIOLOGIQUE
Lupton (Hartley). — The relation hetween (lie external work prodiiced and
the time occupied in a simple muscular contraction in man. (Journ. of.
Phys., LVII, 1 et 2, 68-75, 5 tableaux, 4 fig., 22 déc. 1922.) [8-
Rogers (Fred. T.). — The relations hetween lésions of the brainstem, water
élimination and hody température {Preliminary report). (Amer. J. Phys.,
LXVI, 2, 284-287, 2 tableaux, l^r oct. 1923.) [9
Snyder (Charles D.). — On the sources of heat in muscle contraction. (Amer.
J. Phys., LXVI, 2, 232-234, l^r oct. 1923.) [9
Terroine (E.-F.), Bonnet (R.) et Joëssel (P. H.). — Influence de la tempéra-
ture sur le rendement énergétique dans la germination. (C. R. Ac. Se,
CLXXVII, 212, 1923.) [10
Henderson (Velyîen E.). — Etudes sur la fatigue péristaltique. — La dis-
parition du péristaltisme n'est pas due à la perte de l'activité des couches
musculaires seulement, mais en partie du moins à la fatigue du réseau
nerveux. L'activité peut être rétablie dans la plupart des cas par BaCl^
et la pilocarpine et dans de certaines conditions par la strychnine, — Paul
BOYER.
Lupton (Hartley). — La relation entre lé travail musculaire produit et
le temps dépensé dans une seule contraction musculaire chez Vhomme. —
L. apporte des modifications à la méthode qui permet de mesurer le tra-
vail maximum des muscles humains et le temps dépensé. Il vérifie l'équa-
tion : W = Wo (1 — kt) où W = le travail effectué dans un mouvement
maximum se produisant dans le temps f, Wq est une constante (travail
maximum théorique) et k une autre constante dépendant probablement
de la résistance du muscle aux modifications de sa forme. L'équation
M = KW [(1 — W)\Vo]^ qui relie le travail W à la masse M qui s'oppose à la
contraction est également exacte, K étant une autre constante en rapport
avec k. L. discute enfin les conséquences variées qui découlent de ces équa-^
lions. — Paul Boyer.
Forbes (A.), Ray (L. H.) et Hopkins (A. Me H). — L'action de la tension
sur le courant d'action du muscle du squelette. — Les courants d'action pro-
duits par des excitations isolées sont nettement plus forts avec le muscle
gastrocnémien de la grenouille si celui-ci est tendu modérément. Avec le
sartorius de la grenouille et le rétracteur cervical de la tortue, on n'observe
pas de modifications du courant d'action dans les mêmes conditions de
tension. Quand pour ces trois muscles la tension a dépassé une certaine
valeur, le courant d'action faiblit, une altération plus ou moins permanente
des fibres semble donc se produire. L'augmentation du courant d'action
avec une tension modérée, observée avec le gastrocnémien et absente chez
les muscles à fibres parallèles est probablement due à une interférence élec-^
trique, résultant de la disposition oblique ou convergeante des fibres (dans
le cas du gastrocnémien). — Paul Boyer.
Cobb (Stanley) et Forbes (Alexander). — Etudes électromyo graphiques de
la fatigue musculaire chez l'homme. — Sur les électromyogrammes de
— 568 —
MUTATIONS D'ÉNERGIE CHEZ LES ÊTRES VIVANTS ^
muscles fatigués rapidement on observe une diminution de la fréquence
des courants d'action et une augmentation de l'amplitude des courants
d'action isolés. La fatigue se localise donc à la jonction neuro-musculaire
ou bien elle agit sur les fibres musculaires d'une manière élective en élevant
le seuil d'excitation beaucoup plus qu'en diminuant la grandeur du cou-
rant d'action. — Paul Boyer.
Hoskins (R. G.) et Durrant (E. P.). — L'action du muscle fatigué sur les
perfusats d'adrénaline. — Après perfusion de l'adrénaline à travers un
muscle normal et un muscle fatigue chez le chat et le chien, H. et D. con-
firment le fait que l'adrénaline augmente l'activité du muscle du squelette;
l'adrénaline agit simplement comme un catalyseur, ce fait joint aux obser-
vations d'autres auteurs sur la relation entre l'adrénaline et le métabolisme
basai fait de l'augmentation d'un catalyseur respiratoire une fonction pos-
sible des surrénales. — Paul Boyer.
Boothby (Walter M.) et Sandiford (Irène). — L'action calorigrne du
chlorlu/drate d'adrénaline. — La thermogénèse du chien est augmentée par
une injection intraveineuse d'adrénaline à une dose comparable à celles qi e
sécrètent les surrénales, par une augmentation générale et tout à fait paral-
lèle de la production de chaleur de tous ou presque tous les types de cel-
lules. On constate en même temps une élévation du quotient respiratoire
et une légère augmentation de la concentration du sucre du sang ainsi que
d'autres manifestations secondaires. — Paul Boyer.
Snyder (Charles D.). — Sur les sources de la chaleur dans la contraction
musculaire. — Lorsque le sartorius de la grenouille se contracte isométri-
quement (dans une position rigoureusement fixée) un effet thermoélas-
tique d'une valeur considérable est probable. Si on ne peut le démontrer
expérimentalement, néanmoins c'est un facteur qui ne doit pas être négligé
quand on étudie les sources de la chaleur dans la contraction musculaire. —
Paul Boyer.
Rogers (Fred T.). — Les relations entre les lésions du tronc cérébral, V élimi-
nation de Veau et la température du corps. — La destruction de la couche
optique sans lésions de l'hypophyse produit chez le pigeon outre la po-
lyurie et la suppression du mécanisme régulateur de la température du
corps, une perte de poids immédiate. Celle-ci est due principalement aux
pertes du corps en eau. — Paul Boyer,
Athanasiu (J.). — Les vibrations nerveuses motrices dans la série animale.
— Les oscillations électromusculaires, que l'on peut observer sur l'électro-
myogramme volontaire, expriment les courants d'action des secousses
élémentaires de la contraction musculaire volontaire. Les oscillations élec-
troneuromotrices sont l'expression de l'énergie nerveuse motrice. Les
muscles reçoivent en moyenne (chez tous les animaux), quatre fois autant
d'excitations nerveuses que ces muscles peuvent donner de secousses élé-
mentaires dans une unité de temps. On peut appliquer pour le système neu-
romusculaire le même principe que Charles Richet a établi pour les.
échanges nutritifs : « pour avoir assez il faut avoir trop ». —
Z. Gruzewska.
— 5G9 —
10 ANNÉE BIOLOGIQUE
Terroine (E.-F.), Bonnet (R.) et Joëssel (P. H.). — Influence de la tempé-
rature sur le rendement énergétique dans la germination. — La température
n'exerce aucune influence sur le rendement énergétique dans la germination;
elle n'agit que sur la vitesse du développement de la plante. Il semble donc
que pour ces expériences, ainsi que pour tous les phénomènes biologiques,
on peut formuler la loi suivante : « l'énergie utilisable des réactions impli-
quées dans ces phénomènes ne varie pas sensiblement dans l'intervalle
de température compatible avec la vie ». — Z. Gruzewska.
Mutations de matière.
Burge (W. E.). — The effect of high and low températures on the catalase
content of Paramsecium and Spirogyra. (Amer. J. Phys., LXV, 3, 527-533,
3 lig., 1er août 1923.)
[La teneur en catalase des Paramécies et des Spirogyres est diminuée
par les températures basses et accrue par les températures hautes, les
premières diminuant le métabolisme respiratoire, les deuxièmes l'aug-
mentant. La teneur en catalase et le métabolisme respiratoire des
Spirogyres sont également accrus par la lumière. — Paul Boyer.
Cowgill (George R.). — Studies in the physiology of pitamins. H. Parenteral
Administration of vitam,in B. — Mammalian Experiments. (Amer, J.
Phys., LXVL 1, 164-175, 1 tableau, 1 fig., 1er sept. 1923.) [16
Desgrez (A.), Bierry (H.) et Rathery (H.). — Action de Vinsuline sur la
glycémie et sur Vacidose. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1833, 1923.) [17
Dore (Walter H.) and Miller (Robert C). — The digestion of wood by Teredo
navalis. (Univ. Cahf. Publ. Zool., XXII, 1923, 383-400, pi. 18.) [17
Jones (L. H.) and Shive (J. W.). — Influence of Wheat seedlings upon the
hydrogen ion concentration of nutrient solutions. (Bot. Gazette, LXXIII,
391-400, 1922.) [18
Leîholz (Rothwell). — The effects of diet varying in calorie value and in
relative amounts of fat, sugar and protein upon the growh of lymphoid
tissue in Kittens. (Amer. Journ. of Anat., XXXII, n» 1, 36 p., 3 pi.) [17
Lesné (E.) et Vagliano (M.). — Différenciation delà vitamine et du facteur
antirachitique. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 711, 1923.) [16
Librachowna (S.). — 0 przemianie materji u plarow w staine glodu. {Sur le
métabolisme chimique chez les Amphibiens à l'état de jeûne.) (Trav. Lab.
PhysioL de l'Institut M. Nencki, Soc. Se. de Varsovie), 13, 1922.) [11
^a) Lopez-Lomba (J.). — La lapine soumise à un régime scorbutique peut
se reproduire, et les petits nourris de son lait ont une croissance normale.
(C. R. Soc. Biol., LXXXIX, 24, 2 juin 1923.) [15
— 570 —
MUTATIONS DE MATIÈRE 11
■b) Lopez-Lomba (J.). — Modifications pondérales des organes chez le Pigeon
au cours de l'avitaminose D. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1417, 1923.) [15
c) Modifications pondérales des organes chez le Cobaye au cours de
Vavitaminose C. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1752, 1923.) [16
Lopez-Lomba et Randoin (Mme). — Etude du scorbut produit par un ré-
gime complet et biochimiquement équilibré, uniquement dépourvu de fac-
teur C. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1573, 1923.) [15
Mignon (Helen L.). — Biological Food Tests. IV. The protein and the
vitamin A content of tJie english walnut, (Amer. J. Phys., LXVI, 2, 215-
231, 3 tableaux, 2 fig., 1" oct. 1923.) [16
Mouriquand (Georges) et Michel (Paul). — Sur quelques facteurs ostéodys-
trophiques et leur action suivant les espèces animales. (C. R. Ac. Se.
CLXXVI, 1655, 1923.) [16
Randoin (Mme). — Etude des vitamines chez les Mollusques. Sur la présence
du facteur antiscorbutique dans VHuitre. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 498,
1923.) [15
Rayner (M. C). — Nitrogen fixation in Ericaceae. (Bot, Gazette, LXXIII,
226-235, 4 fig., 1922.) [18
Szretter (R ). — 0 glodowej przemianie mater jiuwezy. {Sur le métabolisme
chimique des serpents inanitiê.i.) (Trav. Lab. Phys. dellnst. M. Nencki,
Soc. Se de Varsovie, I, 14, 1922.) [12
a) Terroine (E.-F.) et Barthélémy (H.). — La composition des œuf s au cours
de Vovogénèse chez la Grenouille rousse {Rana fusca). (C. R. Ac. Se,
CLXXVI, 1757.)
[Analysé avec le suivant,
b) La composition des œufs et des organismes producteurs au
cours de Vovogénèse chez la Grenouille rousse. (Arch. Int. Phys., XXI,
3, 250-265, 6 tableaux, 25 sept. 1923.) [14
<) La composition des organismes au cours de Vovogénèse
chez la Grenouille rousse {Rana fusca). (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 358,
1923.) [15
Vieweger (F.). — 0 warunkach przyswajania bialka w czasie restytucfi
poglodowej u zwierzat zmiennocieplenych. {Sur les conditions de V assi-
milation des protéines chez les animaux poïkilothermes pendant la période
post-jeûnale. ) (Trav. Lab. Physiol. de l'Institut M. Nencki, Soc. Se
Varsovie, I, 15, 1922.) [13
Librachowna (S.). — Sur le métabolisme chimique chez les Amphibiens à
4f^état de jeûne. — L'auteur a étudié le métabolisme d'inanition d'Axolotls,
de Grenouilles et de Tritons. Les expériences ont été faites à la température
de 25° C. En voici les résultats :
1° les Amphibiens étudiés, indépendamment de leur taille et de l'espèce,
— 571 —
12 ANNÉE BIOLOGIQUE
subissent à peu près le même degré de réduction du poids du corps jusqu'au
moment de la mort ;
2° les pertes journalières du poids sont les plus grandes au commence-
ment, diminuent progressivement durant la phase moyenne de l'inanition,
pour augmenter de nouveau dans la période prémortelle ;
3^ la quantité d'Az désassimilé, rapportée à l'unité du poids du corps,
reste à peu près constante pendant toute la durée du jeûne et augmente
seulement durant la période prémortelle chez l'Axolotl ;
4° la question d'Az désassimilé, rapportée à l'unité d'Az contenu dans le-
corps, reste constante durant la majeure partie du jeûne et augmente
seulement dans la période prémortelle ;
b^ les protéines constituent à peu près les 9/10 de la matière organique
totale du corps. Le reste est constitué par les graisses et les hydrocarbonés ;
6° le pourcentage des substances sèches ne change presque pas pendant
la période du jeûne chez les Axolotls et très peu chez les Grenouilles.
7° la participation des composés azotés et non azotés au métabolisme
total d'inanition reste donc en rapport direct avec la composition centési-
male du corps, celle-ci ne changeant presque pas jusqu'à la mort.
Le métabolisme d'inanition des Amj)hibiens a par conséquent un carac-
tère éminemment protéique. ressemblant en tous points au métabolisme
de Hirudo medicinnlis (Biataszewicz' 19. Voir Ann B'iol. 1922), bien
que ces animaux soient si différents par leur organisation morphologique.
J, ZWEIBAUM.
Szretter (R.). — Sur le métabolisme chimique des serpents inanitiés. —
Se basant sur un travail de Biataszewicz dans lequelcet auteur a émis l'hy-
pothèse de l'existence de deux types du métabolisme d'inanition : celui
des homéothermes et celui des poïkilothermes, l'auteur a entrepris une série
d'expériences ayant pour but de déterminer le métabolisme des serpents.
Les reptiles forment aii point de vue morphologique un groupe intermé-
diaire entre les animaux à sang froid et les animaux à sang chaud. Le méta-
bolisme des serpents se ra])proche de celui des poïkilothermes en ce sens que
les principes azotés (protéines) prennent une part importante au métabo-
lisme. Mais, tandis que chez les poïkilothermes la proportion des principes,
azotés et des graisses désassimilées reste constante pendant toute la
durée de l'inanition et égale à la proportion de ces principes dans le corps,
chez les serpents les graisses se comportent comme chez les animaux homéo-
thermes. Durant les premières périodes de l'inanition, le pourcentage de
graisses désassimilées dépasse de beaucoup le pourcentage de graisses dans
le corps : les graisses s'oxydent plus facilement que les protéines et protè-
gent celles-ci contre une désagrégation trop intensive. Dans les périodes
plus avancées de l'inanition, lorsque les réserves de graisse sont épuisées,
la participation des protéines au métabolisme augmente progressivement,
comme chez les oiseaux et les mammifères. Vers la fin de l'inanition, la
protéine constitue environ 75 % du total des substances désassimilées.
L'auteur a étudié en outre les variations du quotient respiratoire durant
les différentes phases de l'inanition, les changements du métabolisme-
provoqués par la mue et la mobilité des serpents inanitiés.
Il résulte de ces expériences que :
1° la composition chimique du corps des serpents après 150-250 jours-
— 572 —
MUTATIONS DE MATIERE 13
d'inanition change comme suit : le pourcentage de cendres double (de
15 à 30 %). le pourcentage d'Az augmente quelque peu et le pourcentage
de graisses diminue jusqu'à 1/3-1/4 de la teneur primitive ;
2° à la température de 25° C, le quotient C/N dans les produits de la
désassimilation est de 9,5 à 10,5 durant les premières périodes et descend
jusqu'à 4.5S durant les dernières phases de l'inanition ;
3° le quotient respiratoire CO^O^ pendant les mois d'été et à la tem-
pérature 25° C. ne change presque pas durant toute la durée de l'inani-
tion. En été sa valeur moyenne est de 0,71 ; en hiver, de 0,67 ;
4° durant la mue, la valeur du C/N diminue considérablement. Dans les
cas observés, ce quotient varie entre 3,6 et 5. Cette diminution est due à la
désassimilation plus intense des protéines, causée par la formation d'une
nouvelle peau ;
5° après 130-150jours déjeune, à la température de 25oC. les mouvements
des serpents ont un caractère éminemment intermittent. Des phases de mou-
vement continu alternent avec des phases d'immobilité complète. Le
nombre des phases du mouvements varie de 0 à 3 en 24 heures. La durée
des phases de mouvement ne dépasse jamais trois heures. — J. Zwei-
BAUM.
Vieweger (F.). — Sur les conditions de ^assimilation des protéines chez les
animaux poïkilnthermes pendant la période post- jeûnai". — Les expériences
de V. ont pour but de connaître les facteurs qui règlent l'assimilation des
protéines chez les animaux à sang froid. Elles ont porté sur la sangsue
médicinale, animal dont le métabolisme d'inanition est assez bien connu
grâce aux travaux de PIjtteb et Biataszewicz. Ces animaux ont été
choisis parce qu'ils présentent un type du métabolisme éminemment pro-
téique, à cause de leur genre d'alimentation. Les sangsues étaient préala-
blement soumises à un jeûne de plusieurs mois. Ensuite elles ont été nour-
ries avec du sang de lapin, après quoi elles étaient placées dans des bocaux
contenant de 30 à 50 ce. d'eau. On changeait cette eau tous les deux ou
trois jours et on la recueillait soigneusement pour la détermination de l'Az
des produits de la désassimilation. La quantité d'Az assimilé a été déter-
minée en faisant la différence entre la quantité initiale et la quantité finale
d'Az dans le corps des animaux. Pour déterminer la quantité initiale,
l'auteur a analysé des animaux de contrôle inanitiés provenant de la même
culture que les sangsues qui furent ensuite alimentées. En mesurant le
poids du corps des animaux devant servir aux expériences et le pourcen-
tage moyen d'Az dans le corps, l'auteur a calculé leur teneur en Az. Les
variations de ce pourcentage ne dépassent guère chez les animaux du même
lot 10 % de l'Az total. La quantité finale d'Az a été déterminée en ana-
lysant les animaux à la fin de la période d'alimentation, après avoir éloi-
gné les restes du sang trouvé dans l'intestin. La somme de l'Az assimilé,
de l'Az du sang non résorbé et de l'Az des produits de la désassimilation
donnait pour chaque animal la quantité d'Az ingérée avec le sang. Les
analyses ont montré que le rapport entre l'Az protéique et non protcique
du corps ne change pas durant la période d'assimilation active. La vitesse
de la désassimilation augmente considérablement (de 180 à 600 %) pen-
dant la période d'alimentation, en comparaison avec la période de jeûne.
11 existe durant cette période une dépendance directe entre la vitesse de
l'assimilation et de la désassimilation et la quantité d'Az ingéré avec le
— 573 —
14 ANNÉE BIOLOGIQUE
sang. C'est la quantité d'Az des protéines ingérées qui règle l'intensité du
métabolisme protéique et de l'assimilation des protéines. Il existe une
dépendance directe entre la quantité d'Az assimilé et désassimilé. Pendant
la première période d'assimilation, au cours de laquelle la quantité de pro-
téines du corps est doublée, le coefficient d'utilisation (le pourcentage
d'azote assimilé dans le métabolisme azoté total) des protéines est d'environ
46, chiffre beaucoup plus élevé que ceux donnés par Rubner etWELLMANN.
Sous ce rapport il existe une différence notable avec les animaux homéo-
thermes, chez lesquels une active et durable assimilation des protéines a
lieu seulement en cas d'une alimentation plus ou moins riche en principes
non azotés (graisses).
La troisième question étudiée par l'auteur est celle de l'influence de la
masse du corps sur le métabolisme protéique. Il résulte de ses expériences
que la quantité d'Az assimilé, rapprochée de la quantité initiale d'Az dans
le corps, diminue en raison inverse du poids des animaux. La quantité
d'Az des produits de la désassimilation augmente avec le poids du corps,
mais pas à un degré qui puisse expliquer la diminution de la vitesse de
l'assimilation. La vitesse relative de la désassimilation diminue avec celle
de l'assimilation. L'auteur a étudié aussi la marche de l'assimilation durant
les diverses étapes de la période d'alimentation. La vitesse de l'assimila-
tion diminue avec le temps. Les changements de vitesse de l'assimilation
ressemblent à ceux de la restitution post-jeûnale chez les autres animaux
poïkilothermes et homoïthermes et aussi à ce qui a lieu au cours de l'accrois-
sement de la matière organisée durant le développement des animaux. Le&
facteurs qui déterminent la marche de l'assimilation sont donc les suivants :
1° la diminution progressive de l'intensité du métabolisme protéique,
en rapport direct avec la diminution progressive de la quantité d'aliment»
contenus dans le tube digestif ;
2° l'augmentation de la quantité des protéines dans le corps. Pendant la
période d'assimilation active, le coefficient d'utilisation ne change presque
pas. J. ZwEIBAUM.
a-b) Terroine (Emile F.) et Barthélémy (H.). — La composition des œuf»
et des organismes producteurs au cours de Vovogénèse chez la grenouille rousse
{Rana fusca). — Il existe deux phases distinctes dans le cours de l'ovogé-
nèse au point de vue de la composition des œufs de grenouille rousse, la
première s'étendant de la ponte précédente (fin mars) jusqu'à la fin sep-
tembre, et la deuxième de la fin septembre à la ponte suivante. Au cours de
la première phase on observe une variation considérable de la composition
des ovaires caractérisée par une diminution de la teneur en eau qui passe de
85 à 60 %, une augmentation de la teneur en matière protéiques qui passe
de 13 à 28 %, de la teneur en matières grasses qui s'élève de 1,60 à 9 % et
de la teneur en cholestérine qui passe de 0,20 à 0,60 %. Au cours de la
deuxième phase on n'observe plus de modification sensible, l'accroisse-
ment des divers constituants se poursuit régulièrement dans les mêmes pro-
portions bien que le poids des œufs augmente considérablement et passe
de 8 à 15 % du poids total du corps. On ne peut donc chercher dans une
proportion déterminée des éléments dosés un test biochimique caracté-
ristique de l'œuf prêt à subir les transformations de maturation. D'une
ponte à une autre dans une année on constate un enrichissement considé-
rable de l'organisme total, ovaires compris, en matières grasses, pendant
— 574 —
MUTATIONS DE MATIÈRE IS
l'été, le maintien du même taux, sinon même une légère diminution durant
toute la période hibernale, une augmentation considérable de la quantité
des corps gras accumulés dans l'ovaire pendant la période hibernale corré-
lativement à une diminution considérable des graisses contenues dans le
reste de l'organisme. Il n'y a donc pas de synthèse de graisses aux dépens
des tissus au cours de la période hibernale, mais simple déplacement vers
l'ovaire des graisses accumulées dans l'organisme pendant la période esti-
vale. Lors de la ponte le taux des matières grasses de l'organisme sans les
ovaires est infime, à peine supérieur à celui observé lors de la mort par ina-
nition, la ponte se produit au moment oîi tout développement ultérieur des-
œufs serait impossible. — Paul Boyer.
c) Terroîne (E. F.) et Barthélémy (H.). — La composition des organismes
au cours de Vovogénèse chez la grenouille rousse {Rana fusca). — Les auteurs,
en étudiant comparativement les matières grasses des œufs et celles des
organismes-mères, ont pu observer pendant la période estivale un enrichis-
sement considérable de l'organisme total. Pendant la période hivernale le
même taux est maintenu pour l'organisme total, mais les ovaires s'enrichis-
sent fortement en corps gras. Il y a donc simplement un transport dans
l'ovaire des graisses accumulées dans l'organisme. Quand les œufs sont
expulsés, l'organisme privé d'ovaire ne contient plus que des quantités-
très faibles de matières grasses, à peine légèrement plus élevées que celles^
qu'on observe chez les animaux morts par inanition. — Z. Gbuzewska.
Randoin (Mme). — Etude des vitamines chez les Mollusques. Sur la pré-
sence du facteur antiscorbutique dans VHuître. — Les cobayes soumis à un
régime complet, à l'exception du facteur antiscorbutique, auquel on ajou-
tait 15 gr. d'huîtres par jour, n'ont présenté, au bout d'un mois et demi,
aucun symptôme de scorbut. Cette quantité d'huîtres contient donc suffi-
samment de facteur C pour empêcher le développement de la maladie. — -
Z. Gruzewska.
Lopez-Lomba et Randoin (Mme). — Stade du scorbut produit par un
régime complet et biochimiquement équilibré, uniquement dépourvu de facteur
C. — Chez les Cobayes, rendus scorbutiques par un régime dépourvu de-
facteur C, les capsules surrénales et les thyroïdes augmentent notablement
de poids. Les reins et la rate ne présentent aucune variation, mais le foie
et le thymus perdent presque 50 % de leurs poids. — Z. Gruzewska.
a) Lopez-Lomba (J.). — La lapine, soumise à un régime scorbutique, peut
se reproduire, et les petits nourris de son lait ont une croissance normale. —
Des petits lapins, mis bas et allaités par une lapine soumise à l'avitaminose
C, augmentent de poids et restent en parfaite santé jusqu'au sevrage. Le
lait de la mère devait donc contenir le facteur C, si indispensable pour les
jeunes animaux. Les conclusions qu'on peut tirer de ces expériences sont
importantes pour la biologie générale. Il se peut que l'animal adulte possède
des réserves du facteur C, ou (ce qui est plus probable), l'organisme de la
mère est capable de produire synthétiquement la vitamine antiscorbu-
tique. - — Z. Gruzewska.
b) Lopez-Lomba (J.). — Modifications pondérales des organes chez le
Cobaye au cours de r avitaminose C. — Dans le scorbut aigu produit par
— 575 —
16 ANNÉE BIOLOGIQUE
l'avitaminose C, l'auteur distingue quatre périodes: la période d'incubation,
dans laquelle le cobaye privé de vitamine C ne présente aucune différence
avec le témoin, puis les périodes A, B et C, dans lesquelles l'animal malade
passe d'abord par des phases d'hypoparasympathicotonie et d'hypersym-
pathicotermie, puis par les phases inverses. Les différents organes, soit
s'hypertrophient d'abord, pour s'atrophier dans la dernière période de
scorbut, soit, comme le foie, le thymus et la thyroïde, s'atrophient dès la
première période. — Z. Gruzewska.
c) Lopez-Lomba (J.). — Modifications pondérales des organes chez le
pigeon au cours de F avitaminose B. — Les lésions et les troubles de l'avita-
minose, obtenus avec les cobayes scorbutiques, semblant être dus surtout
à des troubles des systèmes neuro-endocriniens de la organo-végétative. —
Z. Gruzewska.
Lesné (E.) et Vagliano (M.) — Différenciation de la vitamine A du facteur
■antirachitique. — On peut, par des méthodes purement biologiques, séparer
dans l'huile de foie de morue le facteur antirachitique de la vitamine A,
liposoluble, de croissance. L'huile de foie de morue, administrée par inges-
tion, est un agent préventif et curatif du rachitisme expérimental des rats
blancs. Injectée sous la peau, à ces mêmes animaux, elle est sans effet sur
le rachitisme. D'autre part l'huile de foie de morue, introduite sous la peau
des rats très jeunes, soumis à un régime rachitigène et privés de vitamines
liposolubles, assure la croissance normale de ces animaux sans les guérir
du rachitisme. — Z. Gruzewska.
Mouriquand (Georges) et Michel (Paul). — Sur quelques facteurs ostéodys-
trophiques et leur action suivant les espèces animales. — Les rats et les cobayes,
soumis à certains régimes distrophiques, réagissent d'une façon tout à fait
différente, sans qu'on puisse s'expliquer la cause de cette différence. Les
auteurs en concluent que pour la nutrition de l'homme, nous ne pouvons
nous servir qu'avec beaucoup de prudence des renseignements que nous
possédons actuellement sur la nutrition osseuse de certaines espèces ani-
males. — Z. Gruzewska.
Cowgîll (George R.). — Etudes sur la physiologie des vitamines. 11. Admi-
nistration parentérale de vitamine B. Expériences sur les mammifères. —
La vitamine B injectée chez le chien en quantité suffisante dans les veines
ou dans le péritoine amende les symptômes nerveux et musculaires carac-
téristiques de sa carence, tout comme chez le pigeon. Par la voie sous-cu-
tanée l'absorption est trop lente dans les cas graves, mais si l'état de l'ani-
mal n'est pas critique, l'injection sous-cutanée de vitamine B a une valeur
thérapeutique qui n'est cependant pas supérieure à l'administration par la
bouche. — Paul Boyer.
Mignon (Helen L). — Tests alimentaires biologiques. IV. La teneur en
protéine et en vitamine A de la noix. — Les rats et les souris se développent
normalement si on ajoute les protéines de la noix comme seules sources de
protéines à leur nourriture suffisante à tous les autres points de vue ; la
globuline de la noix permet également, à dose suffisante, la croissance nor-
male des souris blanches. La noix tout entière ne contient pas assez de
vitamine A pour permettre la croissance normale des rats quand on l'ajoute
— 576 —
MUTATIONS DE MATIÈRE 17
aux autres facteurs de la nutrition dans l'alimentation. L'huile de noix
obtenue par pression ou par l'éther ne contient pas non plus assez de vita-
mine A pour assurer la croissance normale mais si elle constitue 20 % de
l'alimentation comme seule source de graisses et de vitamines, la croissance
normale se maintient au moins 150 jours. Le dépérissement des rats soumis
à une alimentation contenant 20 % d'huile de noix obtenue par pression à
froid ou extraite par l'éther, comme seule source de vitamine A et de
graisse n'est protablement pas du à des propriétés toxiques de l'huile. Si
l'on substitue du beurre à la moitié de l'huile, l'animal se rétablit. Dans
beaucoup de cas de carence en vitamine A chez le rat on constate des cal-
culs rénaux phosphatiques et des infections rénales qui probablement
empêchent souvent l'animal de se rétablir même après le retour à une ali-
mentation très riche en vitamine A. — Paul Boyer.
Lefholz (Rothwell). — Les effets d'un régime variable par la i>aleur en
calories et par la proportion de graisse, de sucre et d^albumine sur la crois-
sance du tissu lymphoïde chez les petits chats. — Durant les premiers temps
de la vie d'un animal, à part les inflammations aiguës et chroniques, c'est
le régime qui est le facteur de variation le plus important du tissu lym-
phoïde. 11 a été établi par Kanthack et Hardy (1894) et par d'autres qu'il
se produit une abondante leucocytose après la digestion, par Poulain
(1902), par Fiessinger et Marie (1909), par Stheeman (1910) que les
lymphocytes et le tissu lymphoïde interviennent dans la digestion des
graisses, par Hammar (1905), Czerney (1907), Hâtai (1915) et beaucoup
d'autres, que les organes lymphoïdes et notamment le thymus augmentent
par la surnutrition et s'atrophient par l'inanition. Settles (1920) a précisé
qu'un régime de graisses riche en calories peut doubler le volume des or-
ganes lymphoïdes. L. cherche à préciser davantage encore l'influence du
régime, en comparant au régime gras des régimes riches en calories fournies
par le sucre ou l'albumine. Les différents organes lymphoïdes ont été exa-
minés (ganglions, rate, thymus, follicules clos et plaques de Peyer, amyg-
dales palatine et pharyngienne). Il a constaté que la proportion du tissu
lymphoïde, dans les amygdales et dans les organes lymphoïdes de l'intes-
tin, dépend de la valeur en calories du régime et qu'elle est influencée spé-
cifiquement par le régime gras. Une alimentation riche en calories, fournies
par le sucre ou l'albumine, augmente bien la masse du tissu lymphoïde,
mais beaucoup moins que si les calories supplémentaires sont dues à de la
graisse. — A. Prenant.
Desgrez (A.), Bierry (H.) et Rathery (H.). — Action de VinsuUne sur la
glycémie et sur Vacidose. — L'insuline, préparée des glandes pancréatiques,
doit être isolée sous forme de poudre, par précipitations fractionnées. Cette
préparation administrée aux diabétiques, à plusieurs reprises et en quantité
convenable, produit une diminution notable de l'excrétion des corps céto-
niques et de l'acide cétogène. — Z. Gruzewska.
Dore et Miller (Robert C), — Digestion du bois par le Taret. — On a
beaucoup discuté, depuis deux siècles, sur la question de savoir si les Tarets
tirent ou non quelque nourriture du bois qu'ils perforent. Le seul fait que
les particules de bois séjournent accumulées dans un cœcum spécial semble
plaider en faveur de l'affirmative. D. et M. ont cherché à arriver à une cer-
titude en analysant chimiquement le bois, avant et après ingestion, au point
— 577 —
ANN. BioL. — T. m, FASC. 6 (1922-1923) 2
18 AN\NÉE BIOLOGIQUE
de vue de divers constituants : teneur en eau, cendres, calcium, azote,
extraits par la benzine et l'alcool, sucres réducteurs, hémicelluloses, cel-
lulose, lignine. Les particules de bois rejetées par les Tarets ont une com-
position fixe : 21 % de cellulose et 55 % de lignine, représentant sans doute
le résidu que ces Mollusques sont incapables de digérer Par l'apport à la
composition initiale du bois, il y a perte de 80 % en cellulose et de 15 à
56 % en hémicelluloses ; sans que d'ailleurs cet appauvrissement ait une
influence bien marquée sur l'aspect microscopique des parois cellulaires.
On peut penser que les hydrates de carbone absorbés jouent un rôle impor-
tant dans la physiologie du Taret, lui fournissant en particulier de l'éner-
gie pour son activité perforante ; la croissance et l'entretien des organes
doivent au contraire être assurés par l'alimentation aux dépens du plancton.
En tout cas, le contact intime entre les particules de bois et les sucs diges-
tifs des Tarets expliquent l'efficacité des poisons injectés au bois pour les
protéger contre l'attaque de ces Mollusques perforants ; et. du point de
vue de la physiologie expérimentale, cette imprégnation du bois est le meil-
leur moyen pour inoculer un toxique et juger de son efficacité. — Ch. Pérez.
Jones (L. H.) et Shive (J. W.). — Influence des germinations de froment
sur la concentration en ions H des solutions nutritives. — La réaction des
milieux de culture exerce une action bien connue sur leurs propriétés bio-
logiques. Il est utile de connaître la concentration en ions H dans les études
de culture de plantes, non seulement à cause de l'influence que ce facteur
peut avoir sur la manière dont la plante se comporte vis-à-vis de certains
cléments du milieu, mais aussi à cause de ses relations étroites avec la
croissance en général. Dans ses expériences l'auteur a déterminé les valeurs
Ph des solutions nutritives les plus couramment employées (solution de
Crone, de Sachs, de Detmer, de Knop, de PfelTcr, de Schimper, de Shive,
de Tollens, de Tottingham, etc.), au début de la culture et à divers inter-
valles pendant une période de cinquante-deux heures. Les résultats sont
consignés dans des tableaux de lecture facile. — R. Souèges.
Rayner (M. C). — La fixation de V azote chez les Ericncées. — On sait
depuis longtemps que certaines plantes de la famille des Ericacées présen-
tent des mycorhizes d'une espèce particulière. Il est intéressant de savoir
quels sont exactement les rapports nutritifs de la plante et du Champignon.
Ù résulte déjà de divers travaux que l'endophyte des Ericacées peut uti-
liser l'azote atmosphérique. Ternetz parvint à isoler huit sortes de Cham-
pignons formant des pycnides de diverses racines de Ericacées; cinq de ces
Champignons fixent nettement l'azote de l'air. Toutes ces formes furent
rapportées par Lindau et Hemmings au genre Photna et diflerent par les
petites dimensions des pycnidiophores des espèces précédemment trouvées
chez les Ericacées. L'auteur a pu également rencontrer dans les jeunes
racines de plantules de Calluna un Champignon qui provenait du testa et
dont les caractères étaient conformes à ceux des endophytes décrits par
Ternetz. Ce Champignon fut dénommé Phorna radicis CaUunœ. Les essais
de germination de la plante phanérogame sur des milieux de culture dé-
pourvus de composés azotés fournissent la preuve que l'assimilation de
l'azote se fait par l'intermédiaire du symbiote. En 1916, DuGGARa apporté
de nouvelles preuves de la fixation de l'azote par les Phoma. — R. Souèges.
578 —
MÉCANISMES PHYSICO-CHIMIQUES 19
Mécanismes physico-chimiques chez les êtres vivants.
Amar (Jules). — .Sur les phénomènes intimes de la respiration. (C. R, Ac.
Se, CLXXVII, 350, 1923.) [22
Duval (Marcel). — Pression osmotique effective du sérum des Sélaciens i>is-
à-vis de leurs globules rouges. — (C. R. Biol., LXXXIX, 22; 2 juin 1923.)
[20
Kopaczewski (W.). — La tension superficielle, le gonflement et la narcose.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 157G, 1923.) [19
Kugelmass (I, Newton). — Contribution physico-chimique au mécanisme
delà coagulation du sang. (Arch. Int, Phys., XXI, 2, 139-190, 20 tableaux,
9 fig., 10 août 1923.) [20
Lumière (Auguste). — Sur la toxicité des autolysats et des extraits tissulaires.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1415, 1923.) [22
Priestley (J. H.) and Armstead (D.). — Physiological studies in plant ana-
tomy. II The physiological relation of the surrounding tissue to the xylem
and its contents. (New Phytologist, XXI, 62-80, 1922.) [20
Priestley (J. H.) and North (E. E. ). — Physiological studies in plant anatomy.
III. The structure of the endodermis in relation to its junction. (Ibid.,
113-139, 1922.) [21
Priestley (J. H.) and Tupper-Carey (R. M.). — Physiological studies in plant
anatomy. IV. The water relations of the plant groiving point. (Ibid.,
210-229, 1922.) [21
Soar (Isabel). — The structure and function of the endodermis in the leaves
of the Abietinese. (New Phytologist, XXI, 269-292, 12 fig., 1922.) [22
Kopaczewski (W.). — La tension superficielle, le gonflement et la nar-
cose. — Les narcotiques abaissent généralement la tension superficielle
de l'eau et du sérum et pendant la narcose le même phénomène se produit.
Si on fait agir une série de ces substances sur la gélatine et qu'ensuite on
mesure l'état de gonflement de cette dernière, on constate qu'il n'y a aucun
parallélisme entre la tension superficielle des substances narcotiques et le
degré de gonflement de la gélatine. D'autre part, le degré de gonflement varie
suivant la nature des substances employées. Selon l'auteur, on ne peut pas
tirer de ces expériences des conclusions qui puissent expliquer l'action
des narcotiques sur les gels du cylindraxe nerveux. En dehors de la péné-
tration des substances étrangères à travers la membrane, il faut envisager
encore les modifications que ces substances produisent dans la cellule
même. Dans la narcose, deux sortes de phénomènes peuvent se produire :
io L'abaissement de la tension superficielle du milieu humoral, le gon-
— 579 —
20 ANNÉE BIOLOGIQUE
flement du cylindraxe nerveux et osmose électrique à travers la membrane ;
2° Après la pénétration du narcotique dans la cellule, on peut supposer,
au sein du protoplasme, les phénomènes de coagulation, de floculation et
d'adsorption. — Z. Gruzewska.
Duval (Marcel). — Pression osmotique effectue du sérum des Sélaciens
vis-à-vis de leurs globules rouges. — La pression osmotique du sérum de la
Raie vis-à-vis des globules rouges, déterminée par le cryoscope, présente
un point de congélation faiblement inférieur à celui de l'eau de mer. Cette
pression est bien plus forte que la pression osmotique physiologique, qui
a pu être fixée aux environs de — 1° 10. La diiïérence entre la pression osmo-
tique physique et la pression osmotique physiologique peut être expliquée
par la présence de l'urée dans le sérum. — Z. Gruzewska.
Kugelmass (I. Newton). — Contribution physico-chimique au mécanisme
de la coagulation du sang. — K. étudie tout spécialement l'influence de la
concentration des ions H et des ions Ca dans le mécanisme de la coagu-
lation du plasma dioxalaté et du fibrinogène. Il étudie également la trans-
parence du milieu coagulable qui diminue d'abord lentement, puis rapide-
ment pendant la formation proprement dite du caillot, et la viscosité qui
s'accroît très lentement au début de la coagulation puis très vite à partir
de l'apparition du caillot pour atteindre un maximum au delà duquel
commence la rétraction du caillot en même temps que la viscosité
diminue rapidement. — Paul Boyer.
Priestley (J. H.) et Armstead (D.). — Relations physiologiques entre le
parenchyme environnant, le xylème et son contenu. — Après avoir rappelé les
principaux faits sur lesquels repose la théorie de la pression dans la racine,
l'auteur attire surtout l'attention sur la nature et les conditions des échanges
entre le xylème et le parenchyme entourant les cordons vasculaires. A un
certain moment, les cellules entourant les faisceaux ligneux présentent des
protoplastes spécialement perméables ; dans quelques cas, ces protoplastes
sembleraient être plus rapidement perméables par les ions acides ou ba-
siques. Dans des conditions expérimentalement convenables, les pressions
d'exsudation peuvent être produites par les tiges et par les feuilles aussi
bien que par les racines. Dans la sève on trouve des substances organiques et
inorganiques. Les substances organiques agissent plus directement sur la
pression osmatique en déterminant le flux de la sève, les substances inorga-
niques sembleraient plutôt diffuser à travers la barrière endodermique.
Dans le cas de la Vigne, les substances organiques seraient surtout des
sucres, des disacharides et des hexoses ; mais il y aurait aussi d'autres
corps dont l'un pourrait être extrait par l'éther à chaud et obtenu ensuite
à l'état cristallisé. Pour ce qui est des substances inorganiques, la présence
des nitrites est incontestable dans la Vigne et dans le Fuchsia. Le fait que
l'eau qui s'écoule des hydathodes du Colocasia antiquorum ne contient
pas de substances dissoutes peut être expliqué comme dû à l'absorption
de ces substances pendant l'ascension de la sève. Cette absorption compren-
drait une absorption physique et une absorption physiologique et les deux
processus seraient réversibles. On peut finalement concevoir un équilibre
de concentration pour une solution sucrée, dont la teneur ne serait nulle-
ment modifiée pendant son passage dans le bois. Cet équilibre de concen-
trations varierait, dans une même plante, selon les saisons. — R. Souèges.
— 580 —
MÉCANISMES niYSICO-CHlMIQUES 21
Priestley (J. H.) etNorth (E. E.). — Rapports entre la structure et les fonc-
tions de r endoderme. — Ce travail comprend une nouvelle étude de la mi-
crochimie et de la structure de l'endoderme, entreprise dans le but de savoir
jusqu'à quel point les faits observés s'accordent avec les idées récemment
émises sur les fonctions de ce tissu dans la plante. L'endoderme a été étu-
dié, chez le Potamngeton perfoliatus, non par la méthode des coupes, mais
par isolement après macération dans des réactifs appropriés. On peut en
général distinguer quatre étapes dans le développement de l'endoderme :
l'étape embryonnaire avec cellules méristématiques ; l'étape primaire où
les membranes radiales et transverses montrent des bandes plissées (Cas-
parian strip) ; l'étape secondaire dans laquelle les parois sont encore rela-
tivement minces, mais sont caractérisées par la présence d'une lamelle de
subérine sur toute la surface interne de la cellule ; enfin, l'état tertiaire
caractérisé par le dépôt, en dedans de la lamelle de subérine, de couches de
cellulose pouvant atteindre une grande épaisseur. La bande de Casparian
résulte de l'imprégnation par des substances diverses parmi lesquelles on
peut distinguer des dérivés d'acides gras et des corps donnant les réactions
caractéristiques des membranes lignifiées. Elles sont localisées dans une
paroi fondamentale de composition inconnue mais très résistante aux acides
et alcalis concentrés ; elle renferme de l'azote, mais n'est pas une protéine.
L'endoderme primaire permet le passage de l'eau et des substances dis-
soutes, mais la bande de Casparian empêche ou retarde plus ou moins le
passage de ces corps à travers la membrane cellulaire. La lamelle de subé-
rine qui recouvre intérieurement les cellules de l'endoderme secondaire est
imprégnée de substances analogues aux dérivés des acides subérogéniques
trouvés dans les lames de subérine du périderme normal ; ces substances
imprégnantes ne donnent pas les mêmes réactions de coloration que celles
de la bande de Casparian. La substance fondamentale de la lamelle de
subérine est soluble dans l'acide sulfurique fort ; elle serait un hydrate de
carbone, plus condensé et plus résistant que la cellulose. La lamelle de
subérine rend l'endoderme secondaire à peu près imperméable à l'eau et aux
substances dissoutes. Les observations relatées dans ce travail confirment
l'opinion précédemment émise sur le rôle de l'endoderme dans le dévelop-
pement des pressions d'exsudation. — R. Souèges.
Priestley (J. H.) et Tupper-Carey (R. M.). — Les échanges aqueux au point
végrtatif de la plante. — Le méristème qui coiffe le cylindre endodermique
à l'extrémité de la jeune racine empêche le passage de l'eau à une pression
de deux atmosphères ; ce tissu s'oppose relativement à la diffusion des sels
en solutions et aux colorants acides, mais il se colore très nettement par
les couleurs basiques. L'imperméabilité du méristème est aussi confirmée
par sa grande résistance au passage du courant électrique. La fonction des
protoplastes dans la synthèse protoplasmique ressort nettement de leur
imperméabilité par l'eau. Le sommet de la tige permet relativement la
libre diffusion de l'eau et des substances dissoutes à travers la cuticule,
les protoplastes méristématiques du sommet se colorant nettement par les ■
réactifs acides. La différence de perméabilité des deux méristèmes est due
à la composition des parois. Au sommet de la tige, elles sont cellulosiques,
au sommet de la racine elles sont composées de substances inconnues qui
sont partiellement converties en celhdose par ébullition dans la potasse.
La sève contenue dans le cylindre endodermique de la racine est apparem-
ment plus acide que la sève qui irrigue le sommet de la tige. Ce fait peut
— 581 —
22 ANNÉE BIOLOGIQUE
être rapproché de la rétention des ions colloïdaux électro-positifs à l'inté-
rieur de l'endoderme primaire et explique comment, dans la racine, le som-
met retient les substances amphotères nécessaires à la croissance tandis que
l'écorce en ref,'oit très peu. Dans la tige, ces mêmes substances peuvent
porter une charge différente et passer plus librement dans l'écorce aussi
bien que dans le méristème apical. Les différences de coloration des deux
méristèmes apicaux apparaissent ainsi très significatives. La facilité avec
laquelle le méristème apical de la tige est irrigué par les diverses substances,
opposée à l'emmagasinement de ces substances au sommet de la racine,
permet d'appuyer sur une base physiologique les différences morpholo-
giques importantes qui caractérisent les deux points végétatifs. Les résul-
tats expérimentaux obtenus sont en contradiction directe avec ceux que
CouPiN a formulés à la suite de son récent travail sur la fonction du sommet
de la racine. — R. Souèges.
Soar (Isabel). — La structure et les fonctions de V endoderme dans les feuilles
des Ahiétinées. — La structure particulière de l'endoderme et la disposition
de ses cellules dans les feuilles des Abiétinées sont des facteurs qui servent
à retarder la respiration. Après avoir décrit ses méthodes de recherches et
après avoir donné la composition des réactifs qui lui ont servi, l'auteur fait,
en résumé, remarquer que l'endoderme se constitue selon un plan général, la
subérisation se produisant toujours sur les parois radiales ponctuées et sur
les parois transversales non ponctuées. La subérine se dépose toujours en
couches de chaque côté de la partie centrale ligno-cellulosique. La structure
des parois tangentielles varie dans les différentes espèces décrites. Dans les
jeunes feuilles de Pinus sijlvestris, le développement des parois de l'endo-
derme comporte les stades suivants : cellulose, lignocellulose, lignocellulose
avec couche superficielle de subérine ; les épaississements se déposent
<l'abord sur les parois radiales. Quand la gaine endodermique est incomplète,
il se développe des tissus protecteurs surnuméraires (fibres de sclérenchyme,
nouvelles couches d'hypoderme lignifié). La subérisation et la lignification
des parois radiales rendent les cellules de l'endoderme relativement im-
perméables à l'eau ; de la sorte le courant de transpiration doit passer large-
ment à travers ces cellules et il est probable que le protoplasme exerce
quelque contrôle sur l'écoulement. — R. Souèges.
Amar (Jules). — Sur les phénomènes intimes de la respiration. — La diffu-
sion de l'oxygène se fait à travers la paroi des poumons; les globules rouges
portent immédiatement le gaz aux cellules de l'organisme. La vie cellulaire
continue, s'accomplit chez les plantes et chez les animaux grâce à cet
apport d'oxygène. Mais l'oxydation intime des tissus n'est pas l'œuvre du
protoplasma, elle s'effectue sans l'action des oxydases et c'est pourquoi elle
résiste aux anesthésiques. On peut distinguer dans le phénomène de la
respiration un mécanisme physique de diffusion et d'absorption, qui s'effec-
tue au niveau du poumon, et un mécanisme chimique, qui a lieu au sein de
la cellule. Les globules rouges ne jouent, dans le phénomène de la respira-
lion, que le rôle de véhicule. Leur véritable fonction est d'augmenter et
de régulariser la réserve d'oxygène des animaux supérieurs. — Z. Gru-
ZEWSKA.
Lumière (Auguste). — Sur la toxicité des autolysats et des extraits tissu-
laires, — Les extraits de tissus broyés dans l'eau distillée et abandonnés»
— 582 —
PHÉNOMÈNES GÉNÉRAUX DE L'IMMUNITÉ 23
à eux-mêmes précipitent successivement ; la toxicité de ces extraits est en
relation étroite avec leurs états de floculation. Au bout de vin^-quatre
heures l'extrait devient indéfiniment limpide. Dans les autoK-sats, les col-
loïdes diffusent lentement dans le milieu; il faut huit jours pour que les
phénomènes de floculation soient achevés; aussi la toxicité de ces prépaiti-
tions persiste bien plus longtemps que celle des produits de trituration.
Ces expériences viennent à l'appui de la théorie physique des chocs de l'au-
teur; elles confirment aussi le rôle important qu'il attribue aux phéno-
mènes de floculation en pathologie. — Z. Gruzewska.
Phénomènes généraux de l'immunité chez les animaux
et les végétaux.
De Waeîe (H.). — Glandes endocrines et anaphylaxîe, (Arch. Int. Phvs.,
XXI, 2, 204-214, 2 tableaux, 10 août 1923.) [23
Garibaldi fAmerico). — Thyroïdectomie et immunité : allergie thyroïdienne.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1341, 1923.) [23
Me Cartney (J. L.). — Further observations on the antigenic effects of semen.
Mechanism of sterilization of female rat frotn injections of spcrmatozoa.
(Amer. J. Phys., LXVI, 2, 404-407, 4 tableaux, l^r oct. 1923.) [24
Garibaldi (Americo). — Thyroïdectomie et immunité : allergie thyroïdienne.
— L'insuffisance thyroïdienne pevit créer une allergie spontanée, compa-
rable à l'allergie des tuberculeux. Les animaux éthyroïdés présentent une
hypersensibilité vis-à-vis des substances étrangères à leur milieu interne,
et en même temps leur capacité défensive a fortement augmenté. Suivant
les conditions de l'expérience, ces deux forces antagonistes peuvent s'an-
nuler, ou encore chacune d'elle peut prendre le dessus. On peut observer
soit risoimmunité, soit l'hyperimmunité, ou l'hypersensibilité. On ne peut
expliquer ces phénomènes qu'en admettant que l'hypothyroïdie provoque
un abaissement du seuil d'excitabilité antixénique des tissus qui jouent
un rôle important dans l'immunité. — Z. Gruzewska.
De Waeîe (Henri). — Glandes endocrines et anaphylaxie. — La thy
dectomie chez le lapin inhibe en général les phénomènes du choc pendant le
premiers jours qui suivent l'opération. Après vingt à trente jours il se fait
une suppléance et l'animal réagit de nouveau ; en général la thyroïdectomie
chez le lapin respecte les parathyroïdes et l'animal est plutôt vagotonique.
Les injections de thyroïde, de surrénale ou de lobe antérieur d'hypophyse
qui tendent à rendre l'animal sympathicotonique, n'augmentent pas lai sen
sibilité de l'animal normal au choc, mais le choc une fois déclanclîé présente
— 583 —
24 ANNÉE BIOLOGIQUE
alors une allure grave ; au contraire avec les injections de parathyroïde
et de lobe postérieur d'hypophyse qui relèvent le tonus du vague, les mani-
festations du choc sont retardées et chez le lapin parfois supprimées. L'in-
jection de thyroïde fait reparaître la faculté de réaction claez les lapins
éthyroïdés, la parathyroïde a\i contraire maintient la résistance au choc ;
l'injection de surrénales d'autre part rend la faculté de réaction au lapin
éthyroïdé, la suppléance qui s'établit vingt à trente jours après la thyroï-
dectomie est peut-être due à l'hyperfonctionnement de la surrénale. — Paul
BOYER.
Carttiey (Me J. L.). — Noui>elles observations sur les effets antigéniques
du sperme. Mécanisme de la stérilisation de la femelle par les injections de
spermatozoïdes, -r- Les injections sous-cutanées de spermatozoïdes de rat
stérilisent les rates pendant deux à vingt-sept semaines ou davantage ;
quand les rates deviennent fertiles elles mettent bas alors des portées plus
petites que la normale. La stérilité paraît due à la présence d'anticorps
pour les spermatozoïdes dans les sécrétions vaginales et le sérum sanguin.
Chez les rates pleines normales, le sérum sanguin et les sécrétions vaginales
peuvent présenter de tels anticorps en petites quantités. Les effets antigé-
niques peuvent être produits par l'introduction des spermatozoïdes dans le
vagin. L'immunisation avec les spermatozoïdes ne modifie pas le cycle
sexuel des rates. — Paul Boyer.
Associations fonctionnelles et milieu intérieur.
Corner (George W.). — The problem of emhryonic pathology in mammals,
with observations upon intrauterine mortality in the pig. (Amer. Journ. of
Anat., XXXI, no 5,, 22 p.) [32
Edwards (D J.) and Bagg (H. J.). — Lésions of the corpus striatum by radium
émanation and the accompanying structural and fonctionnai changes.
(Amer. J. Phys., LXV, 1, l^r juin 1923, 162-173, 4 fig.) [36
Gérard (P.). — Etude sur les modifications de Vutérus pendant la gestation
chez Nasilio brachyrynchus (Smith). (Arch. de Biologie, XXXIII, 1923,
199-227.) [31
Giacomini (Ercole). — Primi resuhati délia somministrazione di tiroide
sperimentata nei Polli. Nota 1^. (Rendiconto R. Accad. Se. dell' Istit.
Bologna, Cl. Se. Fisiche, Sez. Se. Nat., 9 p., 1922-23.) [28
Guyénot (E.) et Ponse (K.). — IJorgane de Bidder du Crapaud est-il in-
dispensable à la vie ? (C. R. Soc. Biol., LXXXIX, 63, 9 juin 1923.) [30
a) Hamtnet (Frederick S.). — Studies of the thyroid apparatus. X. The
refractive index and water content of the blood sérum of maie and female
albino rats thyro-parathyroidectomized and parathyroidectomized at 100
— 584 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 2S
days of âge. (Amer J. Phys., LXIV, 3, 467-480, 5 tableaux, 2 fig., l^^^^ mai,
1923.) [26
b) Hammet (Frederick S.) — Studies of the thyroid apparafus. XIII, XIV,
XV. (Amer. Journ. of Anat., XXXII, n» 1, 38 p.) [27
Hopping (Aleita). — Seasoncd changes in the gases and sugar of the hlood
and the nitrogen distribution in the hlood and urine of the Alligator. (Amer.
J. Phys., LXVI, 1, 145-163, 9 tableaux, 2 fig., l^r sept. 1923.) [34
Houssay (B. A.) and Lewis (John T.). — The relative importance tolife of
cortex and medidla of the adrenal glands. (Amer. J. Phys., LXIV, 2, 512-
521, 5 fig., mai 1923.) [30
Kellaway (C. H.) and Cowel! (S. J.). — On the concentration of the hlood and
the effects of histamine in adrenal insufficiency. (J. Phys., LVII, 1 et 2,
82-99, 4 fig., 22 déc. 1922.) [33
Kleitman (Nathaniel). — Studies on the physiology of sleep. I. The effects
of prolonged sleeplessness on man. (Amer. J. Phys., LXVI, 1, 67-92,
2 fig., 3 tableaux, l^r sept. 1923.) [35
a) Lewis (John T.). — • Extirpation of adrenal glands in alhino rats. (Amer.
Journ. Phys., LXIV, 503-505, mai 1923.) [29
b) Sensibility to intoxication in albino rats after double adrenalec-
tomy. (Ibid., 506-511, 2 tableaux.) [29
Masson (P.) et Berger (L.). — Sur un nouveau mode de sécrétion interne :
la Neurocrinie. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1748, 1923.) [26
a) Me Cutcheon (Morton). — Studies on the locomotion of leucocytes. I.
The normal rate of locomotion of human neutrophilic leucocytes in vitro.
(Amer. Journ. Phys., LXVI, 180-184, 1 tableau, 1 fig., l^r septembre
1923.) ,^ " [34
b) Studies on the locomotion of leucocytes. II. The effect of température
on the rate of locomotion of human neutrophilic leucocytes in vitro. (Amer.
J. Phys., LXVI, 1, 185-190, 2 tableaux.) [Ibid.
Maeder (Leroy M. A.). — Changes in the mammary gland of the alhino rat.
{Mas norvegicus albinus) during lactation and involution. (Amer. Journ.
of Anat., XXXI, no 1, 26 p., 10 fig.) [33
Peacock (Silber C.) and Dragstedt (Lester R.).^ The influence of parathy-
roïdectomy on gastric sécrétion. (Amer. J. Phys., LXIV, 2, 499-502,
1 tableau, mai 1923.)
'^'^ .'ablation des glandes thyroïdes et parathyroïdes chez le chien n'a
pas \ction dépressive sur la sécrétion gastrique si la tétanie ou les phé-
nomènes de dépression sont prévenus par un régime adéquat, — Paul
BoYER.
Prewitt (Pro. V.). — Lipase production by the liver. (Amer. J. Phys., LXV,
2, 1er juillet 1923, 287-294, 4 fig.) [29
à) Rîchet (Charles). — Rôle de la rate dans la nutrition. (C. R. Ac. Se,
CLXXVI, 1581, 1923.) [28
— 585 —
26 ANNÉE BIOLOGIQUE
b) Richet (Charles) — Influence de V ablation de la rate dans les cas d'ali-
mentation défectueuse. (Ibid., CXXLVII, 441, 1923.) [28
a) Riddle (Oscar). — Studies on the physiology of reproduction in birds.
XIII. Asphyxiai deatk of embryos in eggs ahnormally retained in the
oi>iduct. (Amer. J. Phys., LXVI, 2, 309-321, l^r oct. 1923.) [30
h) Studies on the physiology of reproduction in birds. XIV. Suprare-
nal hypertrophy coincident with ovulation. (Ibid., 322-339, 3 tableaux,
1 fig., 1er oct. 1923.) [31
Riddle (Oscar) and Honeywell (Hannah-Elizabeth). — Studies on the physio-
logy of reproduction in birds. XV. Increased blood sugar coincident with
ovulation in various kinds of pigeons. (Ibid., 340-348. 2 tableaux, 1 fig.,
1er oct. 1923.) [31
Ringoen (A. R.). — The mast leucocytes in the adult guinea pig under expé-
rimental conditions. (Amer. Journ. of. Anat., XXXI, n^ 3, 16 p. 1 pi.) [34
Scott (J. M. D.). — Seasonal variation in the reticulated corpuscles of amphi-
bian blood. (J. ofPhys., LVII, 1 et 2, 31-35, 1 tableau, 22 déc, 1922.) [35
Stewart (G. N.).' — The gill movements in one of the perennibranchiate Urodela
[Necturus maculatus) and their relation to the central nervous System. {Amer
J. Phys., LXVI, 2, 288-296, 1^' oct. 1923.) [36
Stiénon (L.), — Signification anatomique des éléments constituants du pan-
créas. (Arch. de Biologie, XXXIII, 61-78, 1923.) [28
Masson (P.) et Berger (Louis). — Sur un nouveau mode de sécrétion in-
terne : La neurocrinie. — Certains tissus endocriniens ne déversent pas leurs
produits dans le système circulatoire, mais directement dans les nerfs.
Ces produits, qui ne subissent aucune dilution, peuvent agir avec une grande
intensité sur les tissus réceptifs. Les auteurs supposent l'existence des
glandes neurocrines avec leurs neurhormones, qu'on doit ranger à côté des
glandes hémocrines et des hormones. — Z. Gruzewska.
a) Hammet (Frederick S.). — Etudes de V appareil thyroïdien. X. U indice
rêfractométrique et la teneur en eau du sérum sanguin des rats albinos mâles
et femelles thyro-parathyroïdectomisés et parathyroïdectomisés à l'âge de
100 jours. — Il n'y a pas de différences sexuelles au point de vue de la teneur
en eau ou de la nature ou de la distribution des substances réfringentes du
sérum des rats normaux âgés de 150 jours. La parathyroïdectomie chez les
mâles et les femelles à l'âge de 100 jours ne modifie pas le pourcentage des
s.ubstances solides ^totales du sérum sanguin : elle modifie au contraire
la nature ou la répartition des substances réfringentes mais sensiblement de
la même manière dans les deux sexes. La thyroïdectomie chez les mâles
abaisse la teneur en eau du sérum et élève l'indice rêfractométrique comme
si une véritable dessication partielle du sérum s'était produite. La thyroïde
joue donc un rôle dans les échanges de liquides du corps. La thyroïdectomie
chez les femelles prodtrit un état d'inanition partielle qui, en tendant à
abaisser la concentration du sérum, contrebalance son action desséchante
— 586 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 'Il
que l'on observe quand l'anabolisme et l'augmentation de poids du corps
se produisent ensuite. Quand on compare les chiffres observés pour le pour-
centage de l'eau avec les chiffres calculés sur la base de l'âge physiologique
et sur la longueur du corps, les contrôles des deux sexes présentent la con-
centration en eau prévue, tandis que tous les groupes opérés présentent
une tendance vers un pourcentage en eau légèrement plus faible. La déter-
mination de l'indice réfractométrique du sérum sans une estimation simul-
tanée du pourcentage en eau est insuffisante pour calculer les substances
solides du sérum. De plus, dans un système tel que le sang, dans lequel les
variations de la teneur en eau peuvent être dues à des variations des con-
centrations absolues ou relatives des constituants dusérumdues elles-mêmes
à des variations de la perméabiHté ou de la filtration vasculaire, la détermi-
nation de l'indice réfractométrique et du pourcentage en eau d'un seul
échantillon de sang ne suffit également pas pour montrer si la nature et
la distribution des substances sohdes du sérum ont été ou non modifiées. —
Paul BOYER.
h) Haiîîmet (Frederick S.). — Etudes sur V appareil thyroïdien. XIII, XIV,
XV. — Sous ce titre H. a déjà publié dans divers journaux américains
(Amer. Journ. of Phys., Amer. Journ. of Anat., J. Metaholic Research,
Journ. of comp. Neur., 1922-1923) les résultats de recherches entreprises
systématiquement pour dégager l'influence qu'exerce la suppression des
fonctions thyroïdienne et parathyroïdienne sur les divers organes de rats
jeunes, et pour établir les corrélations fonctionnelles qui lient l'appareil
thyroïdien à ces organes. La bibliographie afférente à la question accom-
pagne chaque mémoire.
XI IL Effets de la thyro-parathyroîdectomie et de la parathyroïdectomîe,
pratiquées sur des rats mâles et femelles âgés de 100 jours, sur le système repro-
ducteur. — Après thyro-parathyroïdectomie et même à un moindre degré
après parathyroïdectomie, les organes femelles (ovaire et utérus) et surtout
Fovaire régressent. Au contraire la croissance des organes mâles (testicule
et épididyme) n'est que peu ralentie par la suppression de la thyroïde et
point du tout par celle de la parathyroïde. La sensibilité de l'ovaire et par
suite de l'utérus à la perte de la fonction thyroïdienne est plus grande que
celle du corps considéré dans son ensemble et témoigne de corrélations spé-
cifiques existant entre la thyroïde et l'ovaire.
XIV. Effets de la thyro-parathyroïdectomie et de la parathyroïdectomie,
pratiquées chez les rats albinos mâles et femelles âgés de 100 jours, sur les
glandes à sécrétion interne. — La croissance de l'hypophyse du mâle est
accélérée par la suppression de la thyroïde ; celle de la femelle est ralentie.
Cette réponse différentielle est attribuable aux influences des sécrétions
internes des gonades, plutôt qu'à une action directe sur l'hypophyse. La
thyroïdectomie amène l'arrêt de croissance et même l'involution de la sur-
rénale, du pancréas et du thymus, de ce dernier surtout, chez les mâles
comme chsz les femelles. Ce résultat doit être interprété, plutôt que comme
une réaction aux troubles généraux ds croissance qui se sont produits,
comme l'expression de la dépendance du type particulier de métabolisme de
ces organes vis-à-vis du stimulus thyroïdien. La parathyroïdectomie retarde
la croissance de l'hypophyse, de la surrénale, du pancréas et de la thyroïde,
et produit la régression du thymus. Ces effets sont plutôt dus à la toxhé-
mie généralisée consécutive à la parathyroïdectomie qu'à des corrélations
fonctionnelles spécifiques,
— 587 —
28 ANNÉE BIOLOGIQUE
XV. La croissance du cœur, des poumons, du foie, des reins, de la rate,
des glandes sous-maxillaires et des globes oculaires dans des rats albinos mâle
et femelle thyro-parathyroïdectomisés et parathyroïdectomisés au 100^ jour. —
L'absence de sécrétion thyroïdienne cause l'arrêt de croissance et même
l'involution du cœur et des poumons, du foie, des reins et de la rate. Ce ré-
sultat prouve que le développement et même le maintien de ces organes
sont influencés par l'excitant thyroïdien. La glande sous-maxillaire est
arrêtée, sans subir d'involution. L'absence de parathyroïde détermine
seulement l'arrêt de développement et non la régression du cœur et des
poumons, du foie, des reins, par toxhémie généralisée plutôt que par action
spécifique directe. — A. Prenant.
GiacOItlini (Ercole). — Premiers résultats d'expériences d' administration
de thyroïde à des Poules. — L'ingestion de thyroïde fraîche de Bœuf par de
jeunes poussins provoque un grand amaigrissement général des animaux ;
la quantité de substance oléagineuse sécrétée par la glande uropygienne
diminue considérablement. [C.-L et C Parhon (C R. Soc. Biol., 1923)
observent de même que l'administration de thyroïde sèche à de tout
jeunes Canards détermine un retard de croissance très net]. Le thymus est
réduit et la bourse de Fabricius subit une atrophie précoce. Par contre le
traitement thyroïdien accélère la production des plumes (on sait que chez
l'Homme il active le développement des cheveux, des cils et des sourcils) ;
celles-ci atteignent très rapidement leur taille maximum, puis tombent
et sont remplacées par des nouvelles, ce qui fait que la mue a lieu continuel-
lement. [Les Parhon notent un retard très net de la poussée des plumes chez
leurs jeunes Canards thyroïdes]. Chez les Poules traitées par la thyroïde,
le plumage présente une dépigmentation très accusée, conduisant à l'appa-
rition de plumes blanches ou partie blanche, partie gris-bleuâtre ; l'au-
teur a observé précédemment une dépigmentation analogue chez les ale-
vins de Truite ayant subi un traitement thyroïdien. [L'administration de
préparation thyroïdienne à de jeunes Coqs fait apparaître un plumage se
rapprochant de celui des Poules (Horning et Torrey)]. — P. Remy.
a) Richet (Charles). — Rôle de la rate dans la nutrition. — Les expériences
faites sur les chiens normaux ont montré que les animaux nourris avec la
viande cuite seule meurent bien vite. Les chiens mis au régime plus com-
plet ne perdent pas de poids. Mais les chiens dératés, nourris de viande
cuite avec farine de riz et sucre, se comportent comme les animaux nor-
maux ; mis au régime de la A'iande cuite seule, ils meurent très vite (un mois
à six semaines). Ces résultats jettent une lumière sur le rôle important de la
rate dans la nutrition, et spécialement dans l'assimilation des hydrates de
carbone. — Z. Gruzewska,
b) Richet (Charles). — Influence de Vablation de la rate dans les cas d'ali-
mentation défectueuse. — Les chiens dératés, soumis ou non au jeûne d'une
période déterminée, augmentent de poids et se portent bien si l'alimenta-
tion est convenable, régulière et suffisante. Si le régime est défectueux, par
exemple de viande cuite ou de farine de riz, les animaux dératés perdent
de poids et meurent plus vite que les chiens normaux. — Z. Gruzewska.
Stiénon (L.). — Signification anatomique des éléments constituants du
pancréas. — Bien que l'organogénèse du pancréas ait été étudiée par beau-
— 588 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 29
coup d'auteurs, plusieurs points restent encore obscurs ; la question des
relations génétiques entre les acini et les îlots de Langerhans, celle de l'ori-
gine des cellules centro-acineuses sont toujours controversées. C'est sur elles
surtout que S. a porté son attention, en prenant comme objet d'études le
lapin, le chat et l'homme. 11 a été conduit à confirmer l'opinion de Aron en
ce qui concerne l'existence d'une première génération d'ilôts (dits de La-
guesse) destinés à dégénérer. Il envisage surtout la cellule centro-acineuse
et l'ilôt de Langerhans proprement dits en tant que suppléants éventuels de
la cellule acineuse. Les cellules centro-acineuses sont le prolongement de
l'épithélium des conduits terminaux dans la cavité des acini ; elles pour-
voient au remplacement des cellules acineuses vieillies. Quant aux ilôts
de Langerhans, ils se forment aux dépens de groupes cellulaires compacts
de l'ébauche pancréatique ; mais au cours du développement, et surtout
dans des circonstances pathologiques, beaucoup d'entre eux peuvent se
transformer en acini. — A. Dalcq.
Prewitt (Pro. V.). — Production de la lipase par le foie. — L'activité lipo-
lytique du foie isolé peut augmenter ou diminuer quand on perfuse cet
organe avec du sang défibriné additionné soit de liquide de Ringer, soit de
sécrétine ou soit de pilocarpine. L'activité lipolytique du foie n'est pas
modifiée instantanément par l'asphyxie, mais elle tend à être augmentée
au cours d'une perfusion suivante. Le foie fabrique de la lipase quand on
le perfuse avec du sang additionné de liquide de Ringer et de sécrétine
fraîche, l'augmentation maxima de la teneur en lipase peut atteindre 40 %.
Quoique la pilocarpine ne semble pas augmenter la lipase hépatique,
elle facilite cependant les échanges de lipase entre le foie et le sang. La teneur
en lipase du foie non perfuse est beaucoup plus élevée que celle du foie per-
fuse. La diminution très nette de la lipase hépatique après perfusion avec
du sang normal ne semble pas due à la légère augmentation de la lipase
sanguine. — Paul Boyer.
*&
a) Lewis (John T.). — Extirpation des surrénales chez les rats albinos. —
60 à 80 % de rats albinos survivent à la surrénalectomie double. On observe
une apathie et une sensibilité particulière au froid les premiers jours après
l'opération. La croissance n'est pas entravée même quand les surrénales
sont enlevées précocement (à l'âge de 30 à 40 jours). Les fonctions de repro-
duction semblent normales. Après une légère altération qui ne dure que
quelques jours, le glycogène hépatique et la fonction glycogénique sont
normaux. — Paul Boyer.
h) Lewis (John T.). — Sensibilité des rats albinos aux intoxications après
surrénalectomie double. — La surrénalectomie double augmente la sensibi-
lité des rats albinos à la morphine, la codéine, la papavérine, le curare, le
venin de cobra, la vératrine, la digitaline, l'adrénaline et la toxine diphté-
rique. On n'observe pas de différence avec le picrotoxine ni avec la strych-
nine. Cette sensibilité qui apparaît dès l'opération diminue graduellement,
au bout d'un certain temps, pour disparaître ensuite complètement. L'abla-
tion d'une seule surrénale augmente parfois la sensibilité à la morphine et
n'a généralement aucune action sur la résistance aux poisons. Le mélange m
vitro et l'injection antérieure d'extrait aqueux de surrénale ne protègent
pas contre l'intoxication. — Paul Boyer.
— 589 —
30 ANNÉE BIOLOGIQUE
Houssay (B. A.) et Lewis (J. T.). — L'importance relative pour la vie des
substances corticales et médullaires des surrénales. — Le chien survit à
l'ablation de tout le tissu chromophile des surrénales quand la coucha cor-
ticale reste. Si on enlève cette dernière, l'animal meurt comme après une
surrénalectomie double. Après ablation de la substance médullaire dea
surrénales, les fonctions du chien restent normales, l'animal ne perd pas de
poids, la température de son corps, son pouls, sa pression sanguine, sa
respiration et la composition chimique de son sang sont normaux. On
n'observe ni pigmentation anormale, ni asthénie. Une injection d'adréna-
line, ou la réaction de la pupille à la cocaïne, l'adrénaline et l'atropine
montrent que l'excitabilité sympathique reste normale. La réponse de la
pression sanguine aux injections de pituitrine est également normale.
Le diabète pancréatique peut être produit sans sécrétion d'adréna-
line. On ne peut néanmoins conclure que le tissu chromophile n'est
pas indispensable à la vie, mais si ce tissu présente des fonctions vitales
(et leur existence n'est nullement évidente), la portion extra cap-
sulaire est suffisante pour maintenir l'intégrité de ces dernières. —
Paul BOYER.
Guyénot (E.) et Ponse (K.). — L'organe de Bidder du Crapaud est-il
indispensable à la vie? — Les Crapauds privés par l'opération de l'organe
de Bidder restent en parfaite santé. Ils peuvent même se reproduire un
ou deux ans après. La présence de l'organe de Bidder n'est donc pas indis-
pensable à la vie de l'animal. — Z. Gruzewska.
a) Riddie (Oscar). — Etudes sur la physiologie de la reproduction chez les
oiseaux. XIII. Mort asphyxique des embryons dans les œufs anormalement
retenus dans Voviducte. — La rétention dans l'oviducte provoque la mort de
la moitié des œufs de colombes quand elle dépasse 5 heures ; 0.5 à 0,6 %
du nombre total des embryons meurent par rétention dans l'oviducte. Sur
un lot de pigeons et de colombes un œuf pour cent est retenu anormalement
dans l'oviducte pendant un temps variant de 5 à 122 heures. La fréquence
de la mort augmente avec la durée de la rétention et l'épaisseur de la co-
quille La mort est due probablement à un rapport d'oxygène insuffisant
pour les embryons retenus dans l'utérus. La survie de ces embryons durant
ces premières phases du développement est due à des conditions de res-
piration spécialement favorables : une coquille mince, ou un retard dans la
sécrétion de la quantité normale de coquille. Un œuf reste parfois dans la
glande coquillère durant deux ou trois fois le temps normal nécessaire à la
sécrétion de la coquille sans que l'épaisseur de celle ci soit plus forte que
normalement; cependant en général, les œufs ainsi retenus présentent une
coquille plus lourde. Sur un couple d'œufs la rétention du premier œuf est
due souvent à la suppression du deuxième œuf; il en résulte la mort ou
l'élimination d'environ la moitié des embryons de chaque œuf de ces
couples. La rétention du deuxième œuf ne supprime pas l'ovulation sui-
vante; cette rétention se produit une fois sur 200 ovulations et la moitié
des embryons environ survivent. L'élimination élective d'un si petit nombre
de deuxièmes œufs peut n'avoir qu'un effet très faible sur la nature du sexe.
Même dans les espèces pures dans lesquelles les deuxièmes œufs des paires
donnent avec prédominance des femelles, la proportion des femelles par
rapport aux mâles n'est modifiée de ce fait probablement que de 0,3 à
1 %. — Paul BoYER.
— 590 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 31
b) Riddie (Oscar). — Etudes sur la physiologie de la reproduction chez les
oiseaux. XIV. Hypertrophie surrénale coïncidant ai>ec V ovulation. — Chez
les colombes et les pigeons, normalement, le poids des surrénales augmente
à chaque cycle d'ovulation, le maximum d'augmentation coïncide avec
l'acte de l'ovulation et peut atteindre 40 %. Les maladies communément
rencontrées chez le pigeon provoquent généralement une hypertrophie
surrénale nette. Dans les travaux antérieurs sur l'hypertrophie surrénale
durant la grossesse et la lactation, les auteurs ont négligé l'hypertrophie de
l'ovulation; si celle-ci se produit chez les mammifères, elle doit être la cause
d'une source d'erreur dans la plupart des résultats donnés. Les surrénales
du pigeon mâle sont probablement plus volumineuses que celles des fe-
melles, même après que les corrections pour la différence de poids ont été
faites. Les substances médullaires et corticales s'hypertrophient probable-
ment toutes les deux durant l'ovulation — Paul Boyer.
Riddie (Oscar) et Honeywell (Hannah Elizabeth). — Etudes sur la physio-
logie de la reproduction chez les oiseaux. XV. Augmentation du sucre du sang
coïncidant avec l'ovulation chez différentes variétés de pigeons. — Le taux
du sucre du sang chez le pigeon croît environ de 20 % à chaque période d'ovu-
lation ; il augmente environ 108 heures avant l'ovulation du premier œuf;
il se maintient à son taux maximum 44 heures, jusqu'à la deuxième ovula-
tion; il revient ensuite progressivement à son taux normal en 108 heures,
à moins que de nouveaux œufs ne commencent leur période finale de crois-
sance et qu'un nouveau cycle ne se fasse. La courbe du sucre du sang par
rapport à l'ovulation est semblable à celle de l'hypertrophie surrénale de
l'ovulation. — Paul Boyer.
Gérard (P.). — Etude sur les modifications de V utérus pendant la gestation
chez Nasilio brachijrynchus (Smith). — Ce petit Insectivore de l'Afrique
centrale présente lors de la gestation des modifications histologique? pro-
fondes de l'utérus tout entier et même du mésométrium ; les dispositions
qu'a étudiées G. sont d'un vif intérêt car elles montrent la complexité des
échanges qui se font entre la mère et le fœtus. Chez Nasilio comme chez
beaucoup d'espèces, l'implantation de l'œuf fécondé détermine une réac-
tion intense de la muqueuse utérine. On voit aj)paraître dans son chorion
des cellules remarquables par leur taille, leur prolifération intense et sur-
tout par leur disposition en gaine autour des artères. Des grains de sécré-
tion à substratum protéique s'accumulent dans leur cytoplasme ; leur
noyau présente de fortes variations de chromaticité, qui attestent un carac-
tère véritablement sécrétoire ; par ann'tose ou par division polycentrique
ce noyau tend à se morceller ; une plage centrale, claire, montre quelques
ccntrioles ; bref, ces éléments ont une physionomie tout à fait typique.
Mais tandis que les artères du chorion s'entourent de pareilles gaines, les
glandes utérines se dilatent progressivement, si bien que le chorion est
peu à peu laminé entre elles ; et au début de la deuxième moitié de 15 ges-
tation l'embryon se trouve entouré d'un vaste sinus né de la fusion des
cryjiJes glandulaires, sinus délimité en dehors par la musculature utérine
et qui n'est Interrompu qu'en un point, du côté mésométrial, pour le pas-
sage (les vaisseaux placentaires. Au cours de ces remaniements les artères
du chorion subissent naturellement un raccourcissement de plus en plus
marcpié. et leurs gaînes d'éléments sécrétoires disparaissent peu à peu.
Mais tandis que cette régression s'accomplit, une évolution nouvelle com-
— 591 —
32 ANNÉE BIOLOGIQUE
mence non seulement dans le myometrium, mais encore en dehors de l'uté-
rus, dans tout le mésométrium ; elle débute dans les cellules de la couche
externe des artères ; par gonflement, prolifération, migration dans le tissu
conjonctif voisin, elles reproduisent des amas glandulaires qui possèdent
tous les caractères histologiques des gaines vasculaires qui existaient pré-
cédemment dans le chorion. Il n'y a aucun doute que ces formations éla-
borent des produits destinés à la nutrition de l'embryon. Leur situation
périartérielle plaide déjà en ce sens ; mais de plus, G. a pu constater dans
certains cas que des cellules ainsi chargées de grains de sécrétion efl'ractent
l'endothélium vasculaire et tombent dans le torrent artériel ; elles sont
alors charriées jusqu'aux lacunes sanguines du placenta, et c'est là seu-
lement qu'elles subissent la désintégration. Les cellules nourricières du
myo et du mésométrium semblent persister jusqu'à la mise-bas ; elles dis-
paraissent ensuite très rapidement, mais le matériel recueilli n'a pas permis
d'élucider le mécanisme du retour à l'état normal. C'est en tout cas un
phénomène remarquable que cette véritable suppléance des cellules glan-
dulaires du chorion par les éléments de l'externa des artères du myo et
du mésométrium. D'où peut venir le stimulus qui provoque des modifi-
cations aussi accentuées ? Il est vraisemblable que le corps jaune n'y est
pas étranger ; mais une observation fortuite relative à un utérus dont une
corne était embryonnée et l'autre vide montre que l'embryon exerce
aussi une certaine action générale qui s'ajoute à celle du corps jaune.
Outre les formations spécialement envisagées dans cette étude, on retrouve
chez Nasilio la glande myométriale, sous forme d'amas cellulaires pluri-
nucléés, à cytoplasme clair, apparus aux dépens du tissu conjonctif du
myometrium ; ces amas symplastiques ne contractent aucun rapport avec
les artères ; ils déversent vraisemblablement leurs sucs dans les lympha-
tiques maternels ; et de même que leur fonction diffère de celle des cellules
glandulaires des gaines artérielles, ils prennent aussi naissance sous l'in-
fluence de causes différentes ; il semble en effet qu'ils proviennent d'une
réaction locale exercée sur l'utérus par l'embryon. — A Dalcq.
Corner (George W.). — Le problème de la pathologie de l'embryon chez les
Mammifères, observations sur la mortalité intrautérine chez le porc. — Dans
l'explication de la causalité de la morbidité embryonnaire, deux tendances
contraires se sont fait jour. Les uns, avec Mall, sont disposés àattribuerla
cause principale des maladies et de la mort de l'embryon à des vices du
milieu maternel, habituellement à une implantation défectueuse de l'œuf.
Les généticistes au contraire et les embryologistes, familiarisés avec les
premiers stades du développement, tendent à croire que c'est l'embryon
lui-même qui est atteint de vices internes de constitution, qui sont hérités
ou peuvent être acquis dans la toute première période du développement.
Nous sommes renseignés déjà sur la perte totale des embryons avant la
naissance, pour différentes espèces de Mammifères. En comptant le nombre
de corps jaunes présents dans l'ovaire de la femelle gravide et par consé-
quent d'œufs susceptibles d'être fécondés, et d'autre part celui des embryons
trouvés dans l'utérus ou des petits à la naissance, Hammond (1914), Robin-
son (1921),BiEDL. Peters et Hofstatteb (1921), Lang et Evans (1922) sont
arrivés à des chiffres variables donnant une perte d'embryons comprise
entre 18 et 40 %. Les statistiques de Gowan (1918) portant sur le gros bétail
indiquent que 20 à 25 % des œufs fécondables ne donnent pas lieu à des-
cendance.
— 592 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES HT MILIF.U INTÉRIEUR 33
D'autre part, on sait que des embryons malades se trouvent dans d<;s
Titérus parfaitement normaux, en même temps que les embryons sains, à
toute période de la gestation, et même avant toute implantation (Huber
1915, Corner 1921). Chez les Marsupiaux bien plus, d'après Hill and O'Do-
NOGHUE (1913-1914), Hartmann (1916-1919), le nombre des œufs déchargés
d^ns l'utérus à chaque période œstrale est le double de celui que la poche
marsupiale peut nourrir, de sorte que les embryons en excès meurent dans
l'utérus ou au cours de leur migration dans la marsupium.
Les observations de C. ont porté sur le porc, animal favorable tant à
cause du nombre élevé des embryons d'une même portée, qu'en raison de
la placentation très simple qui permet de séparer nettement les lésions de
l'embryon de celles de l'utérus maternel. L'auteur a évalué le nombre des
oeufs fécondables par celui des corps jaunes existant dans l'ovaire de la
femelle gravide. L'évaluation est peu sujette à erreur importante et ne peut
être viciée par la disparition exceptionnelle de corps jaunes au cours de la
crestation. Les numérations de l'auteur donnent les résultats suivants: dans
un premier groupe comprenant les périodes les plus avancées de la gesta-
tion, une perte de 28,2 % et une proportion de 1,9 % d'embryons anor-
maux ; dans un second groupe correspondant à la période moyenne, la
perte était de 19,3 % et le nombre d'embryons pathologiques de 0,47 % ;
dans le plus jeune groupe d'embryons, la proportion des œufs non déve-
loppés était de 20 % et celle des embryons anormaux de 2,2 % ; enfin dans
un dernier groupe de cas, correspondant aux trois premières semaines du
développement, la perte en œufs non évolués était de 26,6 % et le nombre
des embryons anormaux s'élevait à 4,7 %. D'ailleurs l'auteur n'a que peu ou
point étudié les altérations pathologiques dont les embryons sont atteints.
Quant aux causes de ces altérations il les groupe sous trois chefs, qu'il en
visage successivement : vices (absence, irrégularité) dans la fécondation ;
vices dans les conditions du miheu maternel (troubles mécaniques de l'uté-
rus, infection, toxicité des sécrétions utérine et tubaire, etc.) ; vices des
gamètes et d\i zygote. Sa conclusion, concernant les facteurs pathogènes
qui agissent sur l'embryon, la même que celle de Robinson et de Daven-
PORT, est que les embryons portent en eux-mêmes les vices internes de cons-
titution qui les vouent à la dégénérescence et à la mort, en l'absence de
toute maladie de l'utérus. — A. Prenant.
Maeder (Leroy M. A.). — Changements dans la glande mammaire du rat
albinos {Mus norvégiens alhinus) pendant la lactation et V involution. —
Ce travail vient à la suite de ceux entrepris sur le même animal par Myebs
(1916-1919), par Myers and Myers (1921) et par Roberts (1921 ). Le résultat
général, assez inattendu, de ces investigations et de celles de l'auteur est
que, pendant toute la période de lactation, peu de changements histologiques
se produisent dans la glande. A la période d'involution, quand la lactation
cesse, après sevrage, les acinis conservent encore leur activité sécrétoire et
se remplissent du produit de sécrétion accumulé, puis vers le quatrième
jour, cette activité diminue et les acinis s'atrophient, avec pycnose et
caryorrhexis de leurs cellules épithéliales. — A. Prenant.
Kellaway (C. H.) et Conell (S. J.). — Sur la concentration, du sang et les
effets de l histamine dans l'insuffisance surrénale. — Les réactions para-
doxales de la pupille à l'anoxémie et aux injections de faibles doses d'his-
tamine indiquent la quantité de substance médullaire qui fonctionne encore
— 593 —
ANN. BIOL, — T. III, FASC. 6 (1922-1923) 3
34 ANNÉE BIOLOGIQUE
chez les animaux atteints d'insuffisance surrénale à des degrés divers.
L'histomine augmente la sécrétion de l'adrénaline par une action en par-
tie directe. La concentration du sang chez les animaux qui meurent d'insuf-
fisance surrénale est due à une insuffisance corticale. Les modifications des
réactions de la concentration aux faibles doses d'histamine chez ces ani-
maux ,sont dues à une insuffisance médullaire. L'insuffisance corticale et
l'insuffisance médullaire semblent jouer toutes les deux ensemble un rôle
dans le collapsus qui suit l'injection de faibles doses d'histamine. L'injec-
tion soùs-cutanée d'adrénaline est antagoniste de l'action de l'histamine
en augmentant la concentration du sang; elle inhibe aussi l'hypersensibi-
lité à l'histamine que présentent les animaux atteints d'insuffisance sur-
rénale. Paul BOYER.
Hopping (Aleita). — Variations saisonnières des gaz et du sucre du sang
et de la distribution de Vazote dans le sang et Vurine de V Alligator. — Le sang
de l'Alligator contient 850.000 globules rouges par mm^ de sang envi-
ron: les érythocyte sont 14 [x environ de large et 25 de long; ils sont ovales
et nucléés, leur volume moyen est de 14 à 15 %. La capacité en oxygène
du sang varie suivant la saison de l'année entre 9,5 et 13,7 volumes %.
La teneur en oxygène varie de 1,8 à 11 volumes %, la non saturation en
oxygène du sang veineux est faible à la fin de l'hiver (20 %) et très grande
en été (80 %). La teneur du sang en fer est d'environ 30 mgr. pour 100 ce.
La capacité et la teneur du sang en CO^ présentent aussi une variation sai-
sonnière : elles présentent 20 volumes de plus au début du printemps quo
durant l'été et l'hiver. La courbe d'absorption du CO^ du sang de l'Alliga-
tor est la même que celle du sang humain. La teneur en sucre du sang montre
une variation saisonnière élevée au printemps et très faible durant l'hiver.
L'acide urique n'existe qu'en faible quantité dans le sang et l'urine de l'Alli-
gator. L'ammoniaque est la principale substance azotée de l'urine, le corps
qui l'engendre dans le sang est inconnu. — Paul Boyer.
a-h) Me Cutcheon (Morton). — Etudes sur la locomotion des leucocytes.
I. La vitesse normale de locomotion des leucocytes humains neutrophiles in
vitro. II. U action de la température sur la. vitesse de locomotion des leucocytes
neutrophiles humains in vitro. — Dans les conditions données, la vitesse
de locomotion des leucocytes neutrophiles à noyaux polymorphes est
de 170,6 i 2,2 micra en 5 minutes, ou de 34,1 micra par minute à 37°. Elle
est doublée i}i vitro par une élévation thermique de 10°, avec certaines li-
mites de variation thermique. Ce fait constitue une nouvelle vérification
de la loi de Van't Hofï pour les phénomènes biologiques. — Paul Boyer.
Ringoen (A. R.). — Les mastleucocytes chezle Cochon d' Inde adulte dans les
conditions expérimentales. — Les hématologistes modernes, à l'exception
de Helly et Levaditi, distinguent deux types, histogène et hématogène, de
Mastzellen (mastocytes). L'auteur n'a en vue que le second type. La pré-
sente étude fait pendant à des mémoires déjà publiés par l'auteur {Anat.
Record, 1915 et Folia hsemat., 1921) sur l'origine et la différenciation des
éosinophiles dans les conditions expérimentales, mémoires dont les résul-
tats sont défavorables à la théorie de la provenance hémoglobique des
grains éosinophiles. De la présente étude, dont l'exposé est passablement
confus, on peut dégager les faits principaux suivants. Après injection sous-
cutanée ou intrapéritonéale de blanc d'œuf, il se produit dans le tissu sous-
— 594 —
ASSOCIATIONS FONCTIONNELLES ET MILIEU INTÉRIEUR 35
cutaué une abondante mastleucocytose, tandis que normalement dans ce
tissu les mastleucocytes font entièrement défaut, en même temps qu'une
poiymorphonucléose (polynucléose). Ni l'une ni l'autre ne sont d'origine
locale. Malgré cela, le sang circulant n'ofTre pas de mastleucocytose, et
cependant la ponctuation granuleuse et la polychromatophilie des globules
rouges témoignent de sa réaction à. l'agent expérimental. La moelle osseuse
réagit aussi vigoureusement par la production de mastleucocytes, desquels
proviennent ceux du tissu sous-cutané, après un passage rapide dans le
courant sanguin. L'évolution de ces mastleucocytes dans la moelle se fait
à partir de mastmyélocytes, dont les grains sont d'abord acidophiles. Dans
le tissu sous-cutané, les mastleucocytes tout comme les polynucléaires se
comportent en phagocytes, puis subissent une rapide dégénération. R.
établit, comme résultat général de ses recherches expérimentales, que. con-
trairement à certains auteurs (Proscher 1909, Graham 1920) les mastleu-
cocytes ne sont pas des formes inertes et dégénératives d'autres leucocytes,
mais représentent, pour lui comme pour Weidenreich (1908), Maximow
(1913), DowNEY (1915), des leucocytes vrais, ayant une origine autonome
et n'étant pas les termes de l'involution d'autres espèces leucocytaires. —
A. Prenant.
Scott (J. M. D.). — Variation saisonnière des corpuscules réticulés du sang
d'amphibien. — Le sang de grenouille et de crapaud présente en été une
forte proportion de cellules réticulées qui persiste quelque temps quoique
le réticulum change d'aspect et diminue ensuite de quantité. À la fin du
printemps et au début de l'été, avant l'apparition de la nouvelle génération
de cellules réticulées, la proportion des cellules réticulées présente un mi-
nimum. A cette période également les cellules dégénèrent rapidement dans
le Ringer à 1 %o de bleu de méthylène. La majorité des globules rouges de
la grenouille et du crapaud présentent leur cycle complet dans le cours
d'une année. — Paul Boyer.
Kleitman (Nathaniel). — Etude de la physiologie du sommeil, l. L'action
d'une insomnie prolongée chez Vhomme. — K. étudie les effets sur l'homme
d'une veille de 40 à 115 heures. L'homme peut rester facilement éveillé à
condition d'avoir une activité quelconque; il s'assoupit vite s'il s'assied, et
s'endort immédiatement quand il se couche au cours de l'insomnie expéri-
mentale. Le relâchement musculaire détermine le sommeil dans les condi-
tions normales et il le précipite dans les conditions d'insomnie expérimen-
tale. Pendant la période d'insomnie pas de modifications du sucre du sang,
des réserves alcalines du sang et du plasma, du pourcentage de l'hémoglo-
bine et des globules, de la numération des globules rouges et des leucocytes,
du poids du corps, du métabolisme basai, de l'appétit, de la température et
des facultés intellectuelles. La respiration, le rythme cardiaque, la pression
sanguine sont nettement diminués dans l'insomnie, mais cette diminution
est surtout due au relâchement musculaire plus marqué du sujet accablé
de sommeil. De nombreux réflexes persistent durant le sommeil qui suit
l'insomnie, mais les réponses sont un peu paresseuses. Le sommeil semble
plus profond six heures après son début que deux heures après. Le réflexe
de Babinski peut être positif dans le sommeil qui suit l'insomnie, signe de
blocage fonctionnel du faisceau pyramidal ; il peut être inversé par une
excitation de la plante du pied répétée rapidement, la profondeur du som-
meil décroît en même temps. L'excrétion des phosphates acides est plus
— 595 —
36 ANNÉE BIOLOGIQUE
considérable la nuit, mais on observe l'inverse si le sujet dort le jour; cette
augmentation de l'excrétion des phosphates acides est donc due au som-
meil. L'excrétion des chlorures est plus forte le jour, ainsi que dans l'in-
somnie; on observe l'inverse si le sujet dort le jour. L'excrétion de l'azote
total et de la créatinine ne présente que peu de variations diurnes et n'est
pas modifiée par l'insomnie ni par l'inversion du sommeil. Les variations
diurnes de la température sont dues aux alternatives de sommeil et de
veille, les oscillations de la température tendent à disparaître durant une
insomnie prolongée. Le début du sommeil est dû probablement à un relâ-
chement musculaire complet volontaire ou involontaire. Le sommeil
semble dû à la fatigue des centres supérieurs de la conscience et les rêves à
la persistance de l'activité des centres inférieurs. — Paul Boyer.
Stewart (G. N.). — Les mouvements des branchies chez un urodèle péren-
nibranche {Necturus maculatus) et leurs Relations avec le système nerveux
central. — S. étudie l'action de la décérébration sur l'équilibration du nec-
turus et sur les mouvements des branchies qui persistent sans arrêt long-
temps après l'opération alors que chez l'animal normal les branchies exé-
cutent des mouvements rythmiques de temps en temps mais sont souvent
rétractées et à l'état de repos. S. discute enfin le mécanisme de ces phéno-
mènes et leur relations avec le système nerveux central. — Paul Boyer.
Edwards (D. J.) et Bagg (H. J.). — Lésions du corps strié par V émanation
du radium et modifications structurales et fonctionnelles concomitantes. —
E. et B. décrivent une technique pour produire des lésions du corps strié
par l'inclusion de tubes d'émanation de radium. Ces lésions sont très loca-
lisées, de caractère nécrotique, elles s'accompagnent de processus de pha-
gocytose et d'oedème, tout autour le tissu cérébral est normal, sans traces
de dégénérescence dans la moelle, sans modifications structurales du foie
ni des autres organes. La destruction de grands territoires des noyaux
lenticulaire et caudé ne provoque pas de désordres persistants de l'activité
des muscles coordonnés de la marche et du saut. Les lésions bilatérales éten-
dues, produites simultanément, sont suivies de tremblements et de signes
d'hypertonie avec retour consécutif à la normale ou à un état en apparence
normal. On observe temporairement de la dysphagie, de la dysarthrie, de
la conjonctivite, de la maladresse dans les mouvements lents, du tremble-
ment et de l'hypertonie, tous troubles disparaissant habituellement eu
quatre semaines. — Paul Boyer
— 596 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 37
Influence du milieu extérieur sur le fonctionnement
des êtres vivants.
Réactions des êtres vivants à leur milieu.
Bagg (Halsey J.). — Dlsturbances in Mammalian decelopment produced
hyradium émanation. (Radium, I, New Ser., no2,20p ,15fig., 1922.) [40
Benoit (Charles) et Heilbrunner (André). — Antagonisme des radiations.
Conséquences physiologiques et thérapeutiques. (C. R. Ac Se, CLXXVII,
786, 1923.) [39
Blum (Harold Francis). — On tke effect of low salinity on Teredo navalis.
(Univ. Calif. Publ. Zool., XXIL 1922, 349-368, 4 Og. ) [40
Bourguignon (Georges) et Laugier (Henri). — Variations de V excitabilité
neuromusculaire sous V influence de la suppression et du rétablissement de
la circulation d'un membre chez Vhomme. (Arch. Int, Phys., XXI, 3'
25 sept. 1923, 266-294, 8 tableaux, 8 fig.) [45
Cory (Gerty T.). — The influence of thyroid extracts and thyroxin on the rate
of multiplication of Paramecia. (Amer, J. Phys., LXV, 2, 1^^ juillet 1923,
295-299.) [39
Courtier (Jules). — Expériences sur une sensibilité nouvelle du tact. (C. R.
Ac. Se, CLXXVI, 1747, 1923.) [43
Deinbowska (S.). — Wplyw swiatla barwnego na tempo mnozenia sie Para-
msecium caudatum. (Sur l'influence de la lumière colorée sur la rapidité des
divisions chez Paramsecium caudatum. ( Trav. Lab. Biol, Gén. de l'inst.
M. Nencki, Soc. Se. de Varsovie, 1, 1922, 6.) [38
Dembowski (J.). — Obserwacje nad ruchem Paramsecium caudatum w
kroplach roznego hsztaltu geometryecznego . (Travaux Lab. Biol. Gén. de
l'Institut M. Nencki, I, 1922, 8.) [42
Detwiler (S. R.). — Studies on the retina. Photomechanical responses in the
retina of Eremias argus. (J. of. Exp. Zoology, XXXVII, 89-101, n9 1,
1923.) [44
Evans (R. E.) — Effect of température on germination of Amaranthus retro-
flexus. (Bot. Gazette, LXXIII, 213-225, 4 fig., 1922.) [39
Fredericq (Henri) et Lapicque (Marcelle). — Action de quelques dérivés
quinoléiques sur la chronaxie du myocarde et de muscles divers. (Arch. Int.
Phys., XXI, 3, 353-360, 2 tableaux, 25 sept. 1923,) [45
Greaves (J. E.). — Influence of salts on bacterial activities of soil. (Bot.
Gazette, LXXIII, 161-180, 1922.) [41
Hamilton (W. F.) et Laurens (Henry). — The sensibiUty of the fatigued eye
— 597 —
38 ANNÉE BIOLOGIQUE
to différences in wcwe length in relation to color hlindness, (Amer. J. Phvs.,
LXV, 3, 569-584, 2 fîg., 3 tableaux, l^r août 1923.) \44
Henry (Charles). — Sur une sensibilité nouvelle du tact. (C. R, Ac, So.,
CLXXVI, 1744, 1923.) [43
Kopec (Steîan). — U influence de l'inanition sur le développement et la durée
de la vie des Insectes. De V influence de F inanition des femelles et des mâles
sur la progéniture chez les Insectes. (Mém. Institut nat polonais d'Econo-
mie rurale, I, 164-192, 1921 ; II, 138-159, 1922.) [41
Lang (Jessîe M.) and Oîmsted (J. M. D.). — Conditioned réflexes and pathways
in the spinal cord. (Amer. J. Phys., LXV, 3, 603-611, 7 fig., l^'' août
1923.) [44
Lashley (K. S.). — Temporal variation in the function of the gyrus precentra-
lis in Primates. (Amer. J. Phys., LXV, 3, 585-602, 12 fig., 1 tableau,
1er août 1923.) [44
Laurens (Henry) and Hamilton (W. F.). — The sensibility of the eyeto dif-
férences in wave length. (Amer. J. Phys., LXV, 3, 547-568, 10 fig., 3 ta-
bleaux, 1er août 1923.) [43
Lillie (R. S.) and Shepard (C. E.). — The influence of comhinations of inor-
ganic salts and of variations in hydrogen ion concentration on the helioiro-
pic response of Arenicola larvae. (Amer J. Phys., LXV, 3, 450-461, 6 ta-
bleaux, 1" août 1923.) [40
Redfield (Alfred C.) and Bright(ElizabethM.). — H emolytic action of radium
émanation. (Amer. J. Phys., LXV, 2, l^r juillet 1923, 312-318, 3 tableaux,
1 fig.) [41
Robbins (W. J.). — Cultivation of excised root tips and stem tips under stérile
conditions. (Bot. Gazette, LXXIII, 376-390, 4 fig., 1922.) [42
Smith (C. S.). — The alleged effects on hody growth and gonad development
of feeding pituitary gland substance to normal white rats, (Amer. J. Phvs.,
LXV, 2, 1" juillet 1923, 3 tableaux, 277-281.)
[La glande pituitaire totale et desséchée donnée avec une alimentation
normale aux rats blancs aux doses de 0 gr. 05 à 0 gr. 30 par jour pendant
4 à 16 semaines n'a aucune action sur la croissance du corps et le déve-
loppement sexuel. — Paul Boyer.
Wollman (E.) et Vagliano (M.). — Action de la lumière sur la croissance.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1653, 1923.) [39
1^ Influence du milieu.
Agents physiques et chimiques.
Denibowska (S.). — Action de la lumière colorée sur la vitesse de multipli-
cation de Paramaecium caudatum. — L'auteur a étudié l'influence de la
lumière rouge, bleue, jaune, verte, violette, noire et blanche. Les récipients
— 598 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 39
contenant des infusoires ont été placés sur des papiers colorés. Les animaux
ont été nourris avec l'infusion ou avec de l'amidon. A la suite d'un grand
nombre d'expériences, l'auteur a pu établir que les rayons réfléchis jaunes
et noirs favorisent la multiplication des infusoires. La couleur bleue a une
action manifestement défavorable. Ainsi, tandis que la couleur jaune,
12 jours après la mise en expérience, a donné 1.507, 1.515, 1.533, 1.830
individus, la couleur bleue a donné 715, 742, 749, 793. Les différences sont
très considérables et d'une constance remarquable. La multiplication la
plus faible a été observée à l'obscurité. Les agents actifs défavorables sont
les rayons ultra- violets ; leur élimination augmente la multiplication. —
J. ZwEIBAUM.
Cory (Gerty T.). — L'action des extraits thyroïdiens et de la thyroxine sur
la marche de la multiplication des paramécies. — La multiplication dePara-
mœcium putrinum est très accélérée par l'extrait thyroïdien faiblement alca-
lin dans l'infusion de foin. Des concentrations équivalentes d'une solution
de thyroxine dans l'infusion de foin n'ont qu'une action très légère au con-
traire. Il existe donc dans l'extrait thyroïdien une substance active autre
que la thyroxine qui accélère la division des paramécies, on ne peut donc
conclure si cette accélération est due ou non à une substance spécifique. —
Paul BOYER.
Wolman (E ) et Vagliano (M.). — Action de la lumière sur la croissance. —
Les rats, soumis à un régime insuffisant en facteur liposoluble pour assurer
la croissance normale, irradiés pendant un certain temps par une lampe à
vapeur de mercure, se développent normalement. Lorsque le régime ne
contient pas de beurre, l'irradiation par la lampe à mercure n'a aucun
effet sur la croissance des animaux. La lumière ne semble donc pouvoir
compenser que dans une certaine mesure l'absence du facteur liposoluble
de la croissance. — Z. Gruzewska.
Benoit (Charles) et Heilbrunner (André). — Antagonisme des radiations.
Conséquences physiologiques et thérapeutiques. — L'infrarouge est un agent
prophylactique des radiodermites et un agent de guérison de la maladie.
Son efficacité est moins absolue lorsqu'on on se trouve en présence de
lésions organiques déjà produites. — Z. Gruzewska.
Evans (C. R.). — Effet de la température sur la germination de V Amarantus
retroflexus. — Les travaux qui se rapportent à l'action de la température
sur la germination peuvent se diviser en deux groupes : les uns envisagent
les rapports de la température et de la croissance, les autres se placent au
4)oint de vue du temps nécessaire à la germination. Les graines à Amarantus
retroflexus conservent très longtemps leur pouvoir germinatif et elles peu-
vent encore germer après avoir séjourné dans le sol pendant trente ans ;
cela serait attribuable aux caractères propres de l'embryon et à l'action
exercée par le tégument séminal. L'embryon nu, placé dans les conditions
ordinaires favorables, germe sans période de vie ralentie. L'action de
l'enveloppe séminale serait à rapporter à son imperméabilité vis-à-vis de
l'eau et de l'oxygène, à son élasticité et à sa grande résistance aux forces
expansives de l'embryon. Des expériences de l'auteur il résulte que les coef-
ficients relatifs aux taux de germination (c'est-à-dire au pourcentage des
germinations divisé par le nombre d'heures nécessaire à la germination)
— 599 —
40 ANNÉE BIOLOGIQUE
vont des pltis hautes valeurs aux plus basses températures, aux valeurs les
plus basses aux hautes températures. La série des coefficients ainsi obtenue
est comparable à celle qui a été observée par LeitcHjLehenbauer et Balls
au sujet des taux de croissance. La marche générale de ces coefficients est
la même pour les graines à post-maturation partielle et pour celles dont le
tégument a été presque complètement enlevé par un traitement à l'acide
suîfurique ou par abrasion à l'aide de sable. — R. Souèges.
3!uni (H. F.). — Effets sur le Taret d'une eau de faible salinité. — Le Taret
est connu pour s'accommoder, en Hollande par exemple, de degrés très
divers de salinité de l'eau, depuis la composition normale de l'eau de mer
jusqu'à une salinité réduite à 6 °/oo ; il en est de même dans la baie de San
Francisco et le delta de la rivière de San Joaquin. Dans une même station,
les Tarets sont susceptibles d'être exposés sans dommage à de grandes va-
riations de salinité au cours des diverses saisons, et l'expérience en aqua-
rium montre qu'ils supportent très bien de brusques variations. Ils conser-
vent leur pleine activité, manifestée par l'extension des siphons, jusqu'à une
salinité réduite à 9 °/oo ; au-dessous de 7 ^/oo la proportion des individus
actifs diminue rapidement ; la limite mortelle correspond en moyenne à
5 Voo- Toutefois, les Tarets peuvent se protéger contre une eau trop
faiblement salée en fermant avec leurs palettes l'orifice d'entrée de leur
tube, et conserver à l'intérieur une certaine quantité d'eau primitive plus
salée ; leur vie peut se maintenir plus ou moins longtemps dans ce milieu
confiné, tant qu'il n'est pas lui-même trop dilué par osmose à travers le
bois. Une observation semble indiquer une survie de 33 jours dans une eau
à 4 Voo- — Ch. Pérez.
Lîllie (R. S.) et Shepard (C. E.). — U influence des combinaisons de sels
minéraux et des variations de la concentration des ions H sur la réponse hélio-
tropique des larves d' Arenicola. — La persistance de l'héliotropisme posi-
tif des larves d'Arenicola dépend de la présence d'une proportion conve-
nable de sels (en particulier NaCl, CaCP, et KCl dans le miheu ambiant), de
plus la réaction de ce dernier doit être neutre ou légèrement alcaline. La
réponse héliotropique est supprimée instantanément par une solution iso-
tonique pure, elle persiste au contraire plusieurs minutes si l'on ajoute du
CaCP à la solution isotonique de NaCl, l'addition de MgCP a peu d'action,
mais l'addition simul tanée de MgCP et de CaCP prolonge l'héhotropisme plus
longtemps que chacun de ces sels isolément. La durée de l'héliotropisme est
également prolongée plusieurs heures par l'addition de KCl en petite quan-
tité à (35 volumes m/2, KCl dans 100 volumes de solution) aux solutions de
NaCl et CaCP (ou de NaCl, MgCP et CaCP). RbCl mais non CSCl produit un
eflet analogue. Dans les solutions isotoniques de NaCl, MgCl^, CaCP et KCl,
l'héliotropisme est rendu négatif par une acidification légère (pH = 6 à 5),
si l'acidité augmente encore (pH < 5) tout héliotropisme disparaît rapide-
ment. L'alcalinisation ne modifie pas l'héliotropisme jusqu'à 10 pH, au-
dessus de cette valeur la réponse est supprimée, l'action inverse est très peu
marquée ; dans le renversement de la réponse héliotropique, les ions H
sont donc beaucoup plus actifs que les ions OH. — Paul Boyeb.
Bagg (Halsey J.). — Perturbations provoquées dans le développement des
Mammifères par V émanation du radium. — Si l'abdomen des femelles de
Rat pleines est exposé aux rayons y quelques jours avant le terme de la
-- 600 —
INFLUENCE DU MILIEU SUR LES ÊTRES VIVANTS 4t
grossesse, les enïbryons présentent des arrêts de développement de diffé-
rents organes ; atrophie des hémisphères cérébraux avec réduction de la
substance corticale, niicrophtalmie, absence de rétine, atrophie des tes-
ticules et des ovaires, en général absence de spermatozoïdes normaux et
d'ovules, etc. ; le foie, les reins, les poumons et autres organes, qui sont
bien différenciés au moment du traitement, ne paraissent pas affectés.
Exception faite pour la cécité, il n'a pas été observé chez ces petits anor-
maux, qui ont pu vivre jusqu'à 18 mois et plus, de troubles dans l'accom-
plissement des fonctions sensorielles. Lorsque les femelles sont soumises à
des radiations y appliquées extérieurement, ou à des injections d'eau phy-
siologique radioactive, on observe chez les embryons des aires très nettes
d'extravasations dans le tissu conjonctif sous-cutané ; ces épanchements
sanguins sont dus à la destruction de l'endothélium des vaisseaux sanguins
par le radium ; ils apparaissent chez des embryons dont la mère a été traitée
par les solutions radioactives longtemps avant la fécondation. Ces expé-
riences montrent que les médecins doivent agir avec une grande prudence
lorsqu'ils soumettent les femmes enceintes à la radiumthérapie. — P. Remy.
Redfleld (Alfred C). et Bright (Elizabeth M.). — Action hémdytique de
l'émanation du radium. -- L'action hémolytique de l'émanation du radium
est due surtout aux rayons a. Les processus d'hémochromolyse et de stro-
matolyse sont indépendants l'un de l'autre. Au cours de l'hémochromo-
lyse la résistance électrique de la suspension augmente pour diminuer en-
suite au cours de la stromatolyse. — Paul Boyeb.
Kopec (Steîan). — Influence de l'inanition sur le déi'eloppement et la durée
de la vie des Insectes. — La durée de la vie larvaire des chenilles de Lyman-
tria dispar soumises à l'inanition, tous les deux ou trois jours, se trouve con-
sidérablement prolongée, mais cette prolongation entraîne une diminution
corrélative et compensatrice de la durée de la vie nymphale, (C'est exacte-
ment ce que l'analyse a démontré en 1905). La prolongation est en moyenne
de 52,7 % pour les mâles et de 61,5 % pour les femelles, et la diminution de
31,0 % pour les premiers et de 44,5 % pour les dernières. K. pense pouvoir
expliquer cette prolongation de la nymphose par le fait que le ganglion sus-
œsophagien, par ses sécrétions, intervient, dans la chenille, pour entraver
ses fonctions de développement, et. dans la chrysalide, pour abréger l'évo-
lution des disques imaginaux.
Le nombre des œufs pondus par les femelles dont les chenilles ont été
inanitiées est de 1.321 contre 2.807 pris comme chiffre normal moyen ;
toutefois la dimension des œufs est la même dans les deux cas. Les spermato-
zoïdes des individus inanitiés à l'état larvaire jouissent du pouvoir fécondant
normal. Cependant la descendance des mâles inanitiés croisés par des fe-
melles normalement élevées, est assez fortement atteinte sous le rapport du
poids et de la vitalité, tandis qu'elle l'est moins lorsque c'est la femelle
qui a été soumise aux expériences de jeûne. K. pense que la cause de cette
différence est à chercher dans le dimorphisme métabolique de ces Insectes.
(Ces recherches sont publiées en polonais suivies d'un court résumé en
français.) — Arnold Pictet,
Greaves (J. E.). — Influence des sels sur Vadivité bactérienne du sol. —
Beaucoup de sels ajoutés au sol augmentent l'activité bactérienne de ce
sol. Le phénomène se manifeste par une plus grande production d'ammo-
— GOl —
42 ANNÉE BIOLOGIQUE
niaque, de nitrates, de phosphore soluble et organique. Ordinairement, les
sels qui sont toxiques aux plus basses concentrations sont les plus grands
stimulants bactériens. Il y a une corrélation très étroite entre la toxicité
des différents sels et la pression osmotique produite dans le sol, cette toxicité
dépendrait ainsi en partie des perturbations osmotiques. Un autre facteur
de pareille importance est le changement de composition chimique du pro-
toplasme, résultant de la formation de sels de protéine autres que ceux qui
existent normalement dans le protoplasme vivant. — R. Souèges.
Robbins (W. J.). — Culture de sommets de racines et de tiges dans des con-
ditions stériles. — La croissance des plantes supérieures dans des conditions
stériles est nécessaire pour résoudre le problème relatif à l'emploi direct
par ces plantes des substances organiques ou inorganiques qui peuvent
être modifiées par l'action des Bactéries. Des fragments du sommet méris-
tématique de la tige ou de la racine du Pois, du Blé ou du Cotonnier, sté-
rilisés et transportés ensuite dans différents milieux nutritifs se dévelop-
pent considérablement à l'obscurité dans des solutions contenant des sels
minéraux et du glucose ou du lévulose ; le développement est peu accentué
en l'absence d'hydrates de carbone ; il est plus marqué en présence de glu-
cose que de lévulose. Les fragments de racine de Blé obéissent normalement
à la pesanteur dans des milieux minéraux et glucoses. Les bouts de bour-
geons de Blé et de Pois dans les solutions sucrées restent chlorotiques ;
le Pois montre l'élongation de la tige et la réduction du développement
foliaire caractéristique des plantes poussant à l'obscurité. — R. Souèges,
2° Réaction des êtres vivants a leur milieu.
Dembowski (J.). — Recherches sur les mouvements de Paramaecium eau-
datum dans des gouttes de différentes formes géométriques. — L'auteur a
entrepris une série d'expériences afin d'expliquer : 1° la régularité des mou-
vements des Paramaecium ; 2° les modifications de cette régularité ; 3° les
conditions qui causent les changements de direction du mouvement ; il a
voulu aussi vérifier si la théorie des tropismes est capable d'expliquer ces
mouvements. Les expériences ont été faites dans des gouttes placées dans
des excavations de différentes formes, faites dans une couche de paraffine
étalée sur la lame porte-objet. La profondeur des ces excavations était de
0 mm. 75, le diamètre de 3 à 8 mm. environ. Les infusoires provenaient
toujours des cultures bien alimentées. Leurs mouvements étaient enregistrés
au moyen d'une chambre claire. Dans ces conditions, les infusoires exécu-
tent des mouvements irréguliers pendant les trois premières minutes. Ce
sont des mouvements en lignes courbes, en avant et en arrière, avec un
changement brusque de direction au milieu de la goutte, des retours brusques
après contact avec la paroi du récipient, sans rapports réguliers entre l'angle
de r« incidence » et l'angle de « réflexion », etc. Après trois minutes, le
mouvement devient régulier. Les infusoires nagent exclusivement suivant
les lignes droites. Le changement de la direction a lieu uniquement après
contact avec les parois du récipient. Dans des récipients en forme arrondie
les infusoires suivent des directions géométriquement semblables au con-
tour du récipient. La régularité du mouvement consiste essentiellement en
une constance de l'angle de « réflexion », lequel est indépendant de
l'angle de I'k incidence » et de la forme et de la grandeur de la goutte. Cet
— 602 —
RÉACTIONS DES ÊTRES VIVANTS 43
angle mesure environ 70°. Le changement du mouvement irrégulier en
mouvement régulier dépend des conditions de l'oxydation dans la goutte.
Dans des conditions d'une bonne aération, les infusoires exécutent le mou-
vement régulier. L'excitant externe, qui détermine le caractère du mouve-
ment, ne peut expliquer qu'une partie du phénomène ; l'auteur admet, à
côté, l'existence d'un motif d'action. Ce motif pourra être défini uniquement
après une connaissance approfondie des conditions normales de la vie des
infusoires. Les infusoires inanitiés exécutent des mouvements réguliers ;
mais si on ajoute de la nourriture, les mouvements deviennent irréguliers. Le
motif essentiel déterminant le caractère du mouvement est, selon l'auteur,
la tendance à satisfaire aux besoins de la nutrition. — J. Zweibaum.
Henry (Charles). — Sur une sensibilité nouvelle du tact. — Le champ des
sensibilités du tact est plus étendu que ne le suppose la psychobiologie
courante. Chez des sujets sensibles et entraînés la réaction est plus subtile.
L'auteur présente un dispositif expérimental qui permet de mesurer la
sensibilité au temps par rapport à la sensibilité à une vitesse, c'est-à-dire
de doser la sensibilité qui réagit à la masse et au temps et celle qui réagit
à une vitesse, dont le cube est proportionnel au produit de la masse par
le carré de la fréquence. — ^ Z. Gruzewska.
Courtier (Jules). — Expériences sur une sensibilité nouvelle du tact. — -
Ces expériences ont montré, ainsi que Charles Henry l'a exposé antérieure-
ment, qu'il existe des sujets plus sensibles à la durée des vibrations ato-
miques qu'à leur vitesse. Sur 19 sujets, l'auteur trouve 5 du type indiffé-
rent et 7 du type instable. Les deux autres hommes observés montrent une
sensibilité prépondérante du nerf médian et du nerf cubital; enfin, 4sujets
ont présenté une sensibilité plus marquée tantôt à la durée des vibra-
tions tantôt à leur vitesse. D'autre part, on a pu observer des sensations
spéciales, accompagnant la sensation de poids, qui dépendent peut-être
des propriétés intimes des corps. — Z. Gruzewska.
Laurens (Henry) et Hamilton (W. F.). — La sensibilité de l'œil aux diffé-
rences de longueur d'onde. — La distinction des couleurs est à son maximum
dans le jaune et le bleu-vert ; dans l'orange et le violet il y a deux minima
secondaires où le seuil différentiel est légèrement plus élevé. Quand le
spectre s'échelonne du bleu au rouge, une cinquième région de seuil mini-
mum différentiel apparaît vers 520 [z, au milieu du vert ; après fatigue elle
apparaît également par une lumière intense et homogène. Les quatre ré-
gions de seuil minimum correspondent aux régions de variation maxima
dans la relation entre les ordonnées des trois courbes représentant la ré-
ponse du mécanisme trirécepteur de Konig, Exner et Abney, L'activité de
l'appareil récepteur correspond bien à la fonction résultante de trois va-
riables indépendantes. La cinquième région de seuil minimum diiïérentiel
correspond à la région du spectre de variation maxima dans la relation des
ordonnées des courbes du rouge et du bleu (ou du violet). Elle n'apparaît
que lorsque l'intensité de la sensation du vert a été abaissée par la fatigue.
Il n'y a qu'un minimum (à 493 (x environ) dans la courbe protanopique de
distinction des couleurs et non deux, comme le prétend Steindler. Quand les
couleurs opposées présentent la différence perceptible la plus faible, elles
peuvent parfois, et à certaines longueurs d'onde, apparaître beaucoup plus
différentes les unes des autres qu'à d'autres moments et qu'avec des
— 603 —
44 ANNEE BlOLOGiQUE
longueurs d'ond« différentes. Ce fait subjectif n'a aucun rapport avec la
valeurphysique du seuil en mjx, mais il met en doute la valeur de la différence
perceptible la plus faible comme unité psychophysique. — Paul Boyer.
Hamilton (W. F.) et Laurens (Henry). — La sensibilité de Vœil fatigué
aux différences de longueur d'onde et la cécité colorée. — Les courbes de dis-
tinction des couleurs d'un œil fatigué par une lumière intense et homogène
rouge et verte sont analogues respectivement aux courbes typiques d^
protanopes (cécité au rouge) et des deutéranopes (cécité au vert). La fa-
tigue de l'œil par une lumière bleue ou violette intense et homogène modi-
fie sa distinction des couleurs, celle-ci devient semblable à celle que don-
nent les courbes de sensibilité de la cécité au bleu (œil tritanope). La fa-
tigue de l'œil par une lumière intense et homogène, rouge orangée, jaune,
bleue-verte ou blanche, n'a pas d'effet électif sur la distinction des couleurs :
le jaune n'obéit donc pas à un processus récepteur unitaire comme le veut
la théorie de la vision des couleurs de Hering, L'éclat n'est pas séparable
de la couleur et la fatigue réduit à la fois ces deux aspects d'une excitation
colorée. — Paul Boyer.
Detwlier (S. R.). — Etudes sur la rétine. Réactions photomécaniques de
la rétine chez Eremias argus. — En procédant à une fixation presque ins-
tantanée de l'œil de ce Reptile, soumis à diverses conditions d'éclairement,
on peut observer, sous l'elfet de la lumière, une contraction des cônes
ainsi qu'une migration des grains de pigment. — A. Dalcq.
Lang (Jessie M.) et Olmsted (J. M. D.). — Réflexes conditionnels et leurs
voies dans la moelle. — Le réflexe conditionnel à la douleur du membre
postérieur du chien est aboli par une hémisection médullaire pratiquée au
niveau de la première lombaire du côté opposé au membre dressé; il peut
se rétablir après une assez longue période de dressage, quoique la sensation
douloureuse soit supprimée. La période de latence du nouveau réflexe est
beaucoup plus longue que celle du réflexe originel. Ce nouveau réflexe est
aboli par une deuxième hémisection médullaire du côté opposé, pratiquée
plusieurs segments plus près de l'encéphale. L. et 0. ont pu également pro-
voquer un deuxième réflexe conditionnel à la pression qui se comporte
comme le précédent vis-à-vis des hémisections médullaires. — Paul Boyer.
Lashley (K. S.). — Variations temporelles dans les fonctions du gyrus
precentralis chez les Primates. — L. excite électriquement une portion du
gyrus precentralis du singe dans quatre expériences d'une demi-heure
de durée chacune et espacées dans une période de 15 jours. Chaque fois
il obtient des réactions presque constantes (différences très légères et ne
dépendant que de la valeur de l'excitation). Les champs généraux qui suS'
citent les mouvements de la face, du bras et de la jambe tendent à rester
constants, leurs limites seules étant inconstantes. L'excitation d'un même
point de l'aire brachiale engendre dans ces différentes expériences des
mouvements très différents, le même mouvement est obtenu suivant les
expériences par excitation d'aires distinctes et variables. Si l'on consi-
dère les aires segmentaires, les différentes portions de l'écorce peuvent donc
être équipotentielles dans la production de tous les mouvements de l'aire,
les mouvements particuliers engendrés dans une expérience dépendent de
— 604 —
RÉACTIONS DES ÊTRES VIVANTS 45
l'organisation physiologique temporaire de l'aire plutôt que d'une corres-
pondance point par point entre les cellules pyramidales et les cellules
spinales. La fatigue des mouvements volontaires n'a pas d'action nette sur
l'excitabilité du gyrus précentralis ni sur le caractère des mouvements qu'il
peut engendrer. — Paul Boyer.
Bourguignon (Georges) et Laugier (Henri). — Variations de Vexcitahilitè
neuromusculaire sous Vinfluence de la suppression et du rétablissement de la
circulation d'un membre chez F homme. — Pendant la suspension de la cir-
culation avec stase comme avec anémie, il se produit une véritable curari-
salion : l'excitabilité directe du muscle étant conservée et son excitabilité
indirecte par le nerf supprimée. Après le rétablissement de la circulation
il se produit une augmentation considérable de la chronaxie du nerf et du
muscle avec contraction lente à la fois par excitation directe et indirecte,
syndrome analogue à celui de la réaction de dégénérescence. Les modifi-
cations profondes dont sont le siège les nerfs et les muscles sous-jacents à la
compression se répercutent à distance par l'intermédiaire des centres sur
l'excitabilité des nerts et aes muscles situés loin du siège de la compression.
Toutes les modifications observées se produisent en très peu de temps et
sont réversibles rapidement, — Paul Boyer.
Fredericq (Henri) et Lapicque (Marcelle). — Action de quelques dérii>és
quinoléiques sur la chronaxie du myocarde et de muscles divers. — Les sul-
fates de cinchonine, de cinchonidine, de quinidine et le chlorhydrate de
quinine augmentent nettement la chronaxie du ventricule du cœur isolé
de grenouille, et ont une action encore plus marquée sur la chronaxie du
muscle du pied de l'escargot. Par contre ils ne modifient pas d'une manière
appréciable la chronaxie des nerfs moteurs (sciatique) et des muscles striés
(gastrocnémien) de la grenouille ; ils ne peuvent donc être rangés à ce point
de vue parmi les poisons curarisants, mais parmi les poisons dont l'action
sur les organes rapides est peu marquée, mais qui modifient au contraire
très fortement l'excitabilité des organes lents. L'action des sels de quinine
et de quinidine paraît plus marquée que celle des sels de cinchonine et de
cinchonidine. — Paul Boyer.
605 —
DEUXIÈME PARTIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
-* *
GENERALE
Morphologie cellulaire.
"Lewis (Warren H.). — Observations on cells in tissue cultures with dark-
field illumination. (Anat. Record, XXVI, n*^ 1, 16 p.) [4
Morelle (Jean). — Les constituants cytoplasmiques dans le pancréas et leur
rôle dans la sécrétion. (Bull. Acad. roy. Belg., Cl. Se. [5], IX, 139-157
1923.) " [3
Wallin (Ivan E.). — The miix>chondria problem. ('.Vmer. Natur., LVII,
1923, 255-261.) [4
Morelle (Jean). — Les constituants cytoplasmiques dans le pancréas et.
leur rôle dans la sécrétion. — La fixation par liquides exempts d'acide
'acétique montre que la cellule pancréatique renferme trois zones bien
distinctes ; 1^ une zone distale, au pôle opposé à la lumière de l'acinus
formée de protoplasme basai dense, homogène, exempte de formations
niitochondriales chez les Grenouilles, mais renfermant des chondriocontes
chez le Cobaye et le Chien ; 2" une zone à chondriocontes dans la région
nucléaire ; 3° une zone proximale, renfermant des granulations de taille:^
variées, plus ou moins fuchsinophiles. Après fixation acétique, la zone
distale est occupée par des formations ergastoplasmiques, amas creusc's
d'alvéoles, lamellisés, qui peuvent présenter un aspect analogue à celui
qu'on a décrit sous le nom de « Nebenkern » ; tous les chondriocontes
ont disparu ainsi que, en général, la plus grande partie des granu-
lations. Les formations ergastoplasmiques ne peuvent être expliquées
par une altération des chondriocontes : on s'en rend très bien compte
chez la Grenouille, où les chondriocontes n'empiètent pas sur la zone
distale ; ces formations sont d'ailleurs d'autant plus marquées que
la zone considérée est plus profonde et a été moins rapidement
soumise à l'action combinée des divers constituants du liquide fixateur ;
l'ergastoplasme, de même que les « Nebenkern », sont dus à une altération
des constituants du protoplasme basai ; « Nebenkern » et ergastoplasme ne
sont que deux aspects difl'érents d'une même altération, et il semble que la
transformation du protoplasme basai *=n « Nebenkern » plutôt qu'en ergas-
toplasme est due à des tourbillons produits dans le cytoplasme quand le
fixateur pénètre dans la cellule. Comme les protoplasmes qui, en s'altéranl.
donnent des formations ergastoplasmiques, sont toujours le siège d'un tra-
vail chimique de nature particulière, M. attribue au protoplasme basai de
la cellule pancréatique un rôle fonctionnel important. Les granules du
pôle proximal représentent une forme de réserve dans la cellule de la subs-
tance qui sera libérée plus tard sous forme de ferment; ce qui montre qu'il eu
est bien ainsi, c'est que si l'on accélère la sécrétion pancréatique chez un
Chien en excitant le nerf vague, on observe des stades de dissolution des
— 609 —
ANN. BioL. — T. ni, FASC. 6 (1022-1923) 4
4 ANNÉE BIOLOGIQUE
wranules. Quant aux chondriocontes (que l'auteur appelle zymocontes),
ils se transforment en granules ; ils représentent une substance de transi-
tion dans l'élaboration des granules ; l'auteur ne peut leur reconnaître
une origine nucléaire, comme l'admet Saguchi (1922) ; il ne peut les homo-
loguer non plus au chondriome de la cellule embryonnaire, duquel on a
voulu les faire descendre ; il semble bien qu'ils se forment d'une façon
autonome dans le cytoplasme. — P. Remy.
WalHn (Ivan E.). — Le problème mitochondrial. — W. croit qu'il y a
plus de probabilités pour une nature bactérienne des mitochondries que
pour une origine cytoplasmique; il critique surtout un travail de Cowdry
et Olitsky qui sont d'im avis opposé. W. a pu colorer des mitochondries
avec le Giemsa dans un frottis de fœtus de Chien séché à l'air et fixé à
l'alcool ; il n'y a rien d'étonnant à ce que les mitochondries n'offrent
pas les caractères (spores, colorations, culture) de bactéries banales, car
elles doivent être très modifiées (comme d'authentiques bactéries le sont)
par la vie symbiotique qu'elles mènent dans la cellule. W. considère que
le problème de la valeur des mitochondries reste ouvert, et qu'aucune
preuve décisive n'a été donnée ni dans un sens ni dans l'autre. [Il y en a
cependant une : c'est que les bactéries symbiotes sont très localisées dans
certains hôtes et dans certaines cellules, tandis que les mitochondries sont
vuiiversellement réparties chez tous les êtres et presque toutes lescellules]. —
L. CuÉNOT.
Lewis (Warreil H.}. — Observation des cellules de cultures de tissu avec
Vécluirage à fond noir. — L. a examiné dans ces conditions, soit sans colo-
ration, soit avec coloration par une teinture vitale, diverses cellules en
culture de l'embryon de poulet : mésenchyme, endothélium, ectoderme,
entoderme, foie, fibres nerveuses sympathiques, muscles lisse, cardiaque et
squelettique ; il a confronté chaque fois les aspects constatés avec ceux
fournis par l'observation en lumière ordinaire. Le cytoplasme de ces divers
éléments apparaît homogène et sans structure ; on ne voit aucune struc-
ture fibrillaire, ni dans l'endothélium, ni dans les fibres sympathiques, ni
même dans les muscles lisse, squelettique et cardiaque, où n'apparaît pas
non plus la striation transversale. Lenucléoplasme est homogène et sombre
aussi. On voit le nucléole, les globules de graisse brillamment illuminés,
les mitochondries en granules et en bâtonnets qui apparaissent en gris, les
grains de dégénération qui s'éclairent en blanc. La préparation colorée
au rouge neutre montre les grains de dégénération en jaune ; colorée au
vert-janus, elle fait paraître roses les mitochondries. Les grains de dégé-
nération et les mitochondries se montrent agités d'un mouvement brownien
qui dans certaines espèces de cellules est beaucoup plus lent que dans
d'autres, sans doute par suite de la plus grande consistance du cytoplasme.
— A. Prenant.
— 610
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE
Histogenèse et morphogénèse.
Ekman (Gunnar). — Neue experimentelle Beitrdge zur fruheslen Ent-
wicklung der Kiemenregion und V orderextremilàt der Anuren. (Societas
scientiarum fennica. Conimentationes biologicœ, I, 3, 96 p., 1922.) [7
Kopec (Stephan). — Studies on the necessity of the hrain for the inception
of Insect metamorphosis. (Biolog. Bull., XLII, 323-342, 4 fig., 1922.) [11
Lewis (Frédéric T.). — A note on symmetry as a factor in the ev-olution of
plants and animais. (Amer. Natur., LVII, 5-41, 1923.) [5
Marchai (El. et Em.). — De V « HomothalUsme » de quelques Ascomycètes
(Bull. Acad. roy. Beig., Bull. Cl. Se. [5], IX, 8-13, 1923.) [12
a] Morgan (T. H.). — The development of asymmetry in the Fiddler Crah.
(Amer. Natur., LVII, 269-273, 1923). . [6
h) - — — Further évidence on i^ariaiion in the width of the abdomen in imma-
ture Fiddler Crahs. (Ibid., 274-283.)] [6
Papanicolaou (G. N.) and Stockard (C. R.). — Morphology of cystic growths
in the ovnry and utérus of the guinea pig. — Expérimental results on the
etiology of cystic growths in ovary and utérus in guinea pig. (Proceed.
Soc. exp. Biol. and Med., XIX, 401-403, 1922.) [11
Priestley (J. H.) and Wofîenden (L. M.). — Physiological studies in plant
anatomy. V. Causal factors in cork formation. (New Phytologist, XXI,
252-268, 1922.) [13
Spurling (Roy G.). — The effect of extirpation of the posterior limb hud
on the development of the limb and pelvic girdle in chick embryos. (Anat.
Record, XXVI, n» 1, 16 p., 5 fig.) [10
Stewart (Fred W.\ — An histogenetic study of the respiratory epithelium.
(Anat. Record, XXV, nO 4, 20 p., 3 fig. texte et 3 pL) [11
Lewis (Frédéric T.). — Une note sur la symétrie comme un facteur dans
V évolution des plantes et des animaux. — Les animaux et les plantes ont une
tendance à être symétriques, sans doute sous l'influence de diverses causes
physiques ; les arrangements asymétriques, relativement exceptionnels,
sont peut-être transitoires, et destinés ^ être remplacés par de nouveaux,
plus symétriques et plus durables. L. passe en revue le genre Campanula
qui comprend une centaine d'espèces de la région tempérée et nordique ;
C. médium a une symétrie pentamère parfaite, mais présente quelques va-
riations à 3 et 4 carpelles ; C. napunculoides pentamère avec 3 carpelles est
beaucoup plus variable ; il peut devenir hexamère, ce qui rétablit la symé-
trie, ou acquérir une symétrie bilatérale, comme un Lobelia, genre allié
— 611 —
6 ANNÉE BIOLOGJQUE
à Campanula. Il semble bien que dans la famille, il y ait tendance à acqué-
rir diverses syméti'ies, hexamère chez Canarina, octomère chez Michauxia,
en passant par une condition intermédiaire et transitoire d'asymétrie.
C'est beaucoup plus satisfaisant que d'imaginer comme l'a fait Spencer
que la production d'une fleur bilatérale de Campanulacée est en relation avec
la fécondation par les Abeilles.
L'arrangement des gros vaisseaux artériels sur l'aorte (sous-clavières
et carotides) qui montre tant de dispositions variées, tend aussi vers un
certain nombre d'arrangements symétriques. Chez le Mouton, il y a un
tronc brachiocéphalique unique dont se détachent les deux sous-clavières
(à des niveaux un peu différents), et qui se bifurque en deux carotides ;
l'Homme a un arrangement asymétrique, mais des anomalies présentent
une symétrie parfaite. L. pense que l'arrangement spiral des viscères n'est
pas en rapport avec tel vaisseau ou tel organe, mais a une origine beaucou|t
plus profonde, la tendance à une rotation générale dextre, comme celle qui
prévaut chez les Gastropodes. Il termine en critiquant vivement la théorie
qui veut placer dans les cellules germinales toute base de l'évolution ; en
prenant comme exemple les arcs aortiques, il pense que les dispositions
symétriques du Porc et du Mouton ont apparu d'abord chez les ancêtres
à l'état d'anomalies rares ; puis celles-ci sont devenues communes et enfin
ont représenté l'état normal ; la cause des anomalies est la cause de l'évo-
lution, et elle paraît bien plutôt somatique que germinale. — L. Cuénot.
a) Morgan (T. H.). — Le déi>eloppement de Fasymétrie chez le Crabe
Gélasime. [Analysé avec le suivant]
b) Noui>elle évidence de variation dans la largeur de V abdomen dans
les Gélasimes immatures. — Les expériences de Przibram et d'autres ont
montré que chez certains Crustacés Décapodes qui ont des pinces inégales,
lorsqu'on enlève la grande pince, la plus petite se développe en une grande
pince ; chez d'autres espèces dont les Gélasimes, ce fait ne se produit pas ;
après enlèvement de la grande pince, il s'en régénère une nouvelle grande
sur le moignon de l'ancienne. Or dans les premiers stades qui suivent la
Zoé les deux pinces sont égales en dimensions et en forme et ressemblent à
celles de la femelle ou à la petite pince du mâle ; M a tenté de voir si en
enlevant une pince aux jeunes mâles à ces stades indifférenciés, la pince
restante se développerait en une grande pince : la pince gauche a été en-
levée à 43 jeunes Crabes, de sexe encore inconnu ; après la mue, 22 ont les
deux pinces petites et égales (on peut supposer que ce sont des femelles),
21 ont une grande pince à droite, et aucune à gauche. Mais si l'on opère sur
de jeunes mâles qui ont atteint le stade où commence la différence entre
les deux pinces, la même opération n'a plus d'effet, pas phis que chez des
Crabes adultes ; toujours, quand îa grande pince a été enlevée, il se reforme
une grande pince à la même place. On a trouvé deux fois des mâles adultes
qui avaient deux grandes pinces du type masculin ; il y a indifférence pour
le côté qui porte la grande pince ; sur 524 adultes, 241 ont la gi^ande pince
à droite, un peu plus (283) l'ont à gauche.
Dans le jeune âge, il n'y a aucune différence entre l'abdomen des deux
sexes ; ils sont étroits et semblables. L'abdomen est encore étroit chez la
femelle à un stade où les pinces du mâle commencent à montrer la diffé-
renciation caractéristique ; puis^ plus tard, l'abdomen de la femelle s'élar-
git considérablement, mais plus ou moins vite suivant les individus.
— 612 —
HISTOGENESE ET MOitPHOGENESE 7
Quelques femelles gardent encore un abdomen incomplet alors que la
grande majorité ont développé depuis longtemps l'abdomen caractéris-
tique des femelles à maturité. — L. Cuénot.
Ekman (Gunnar). — Nouçelles contributions expérimentales aux premiers
développements de la région branchiale et des membres antérieurs des Anoures.
— L'auteur confirme et étend ses précédentes observations. L'épiderme
de la région branchiale est capable, par autodilTérenciation, de produire
des branchies externes, sans intervention de l'endoderme ni du mésoderme.
\\n efïet, un lambeau d'épiderme de cette région, greffé à la place de la
partie correspondante sur un autre individu et retourné de 180°, le bout
caudal dirigé vers la tcte, détermine la formation d'une série de branchies
retournées de 180°. Mais d'autre part, un lambeau d'ectoderme ne prove-
nant pas de la région branchiale, et qui normalement n'aurait jamais
donné naissance à des branchies, peut être amené à le faire si on le gi'eiïe
sur la région branchiale d'un autre individu : c'est alors évidemment l'en-
domésoderme qui agit et provoqvie la difîérenciation. Il faut pour cela que
le lambeau provienne du ventre, immédiatement en arrière de la région
branchiale. La formation de branchies peut donc résulter, soit de l'auto-
différenciation de l'ectoderme, soit d'une différenciation provoquée par
l'endomésoderme. Toutefois l'ectoderme ne possède ce pouvoir d'auto-
difîérenciation qu'à partir du stade où les replis médullaires ont apparu ;
avant ce moment, un lambeau d'ectoderme greffé après retournement pro-
duit des branchies orientées normalement : c'est donc le deuxième mode de
différenciation qui agit. L'ectoderme d'un point éloigné de la région bran-
chiale ne produit jamais de branchies. Quand le lambeau est pris dans la
région blastoporienne d'une larve très jeune, il donne naissance à une sail-
lie qui représente un rudiment de queue ; il n'est donc pas tout à fait
indifférent. Dans bon nombre de cas où l'on s'attendrait à la formation de
branchies, ces organes n'apparaissent pas : il semble que cela résulte de
blessures du lambeau transplanté, blessures qui tout ensemble auraient
fait perdre au greffon son pouvoir d'autodifférenciation et l'auraient mis
hors d'état de réagir à l'excitation de l'endomésoderme. On peut supposer
que cette dernière excitation n'est capable d'agir que pendant un temps
assez court ; il faudrait alors que, dans cet intervalle, l'endoderme et l'ec-
toderme s'unissent intimement : si cette union n'a pas Heu assez vite,
l'endomésoderme n'a plus d'action. Plus tard cependant, même dans ce cas,
une régularisation peut intervenir et amener l'apparition de branchies in-
ternes, souvent imparfaites, mais normalement disposées, et cela que l'on
ait greffé des lambeaux de région branchiale retournés ou des fragments de
peau du tronc. Cela peut tenir à ce que les branchies internes persistent
assez longtemps chez la larve, tandis que les externes n'ont qu'une exis-
tence fort brève : l'organisme a donc le temps de former secondairement
les premières, mais pas les secondes. Cette régénération paraît ne se faire
complètement que s'il est resté en place au moins un lambeau de l'épiderme
branchial primitif. Une pareille régénération régulatrice n'a pas lieu chez
Bombinator, où les branchies internes se forment en partie par transforma-
tion directe des branchies externes. La circulation agit sur le développe-
ment des branchies : si on extirpe le cœur d'une jeune larve, celle-ci peut
continuer à vivre une dizaine de jours, mais elle ne forme pas de branchies
et finit toujours par périr. Le milieu semble agir aussi sur la formation des
branchies, car les branchies de Hi/la sont plus développées quand elles
— 613 —
8 ANNÉE JJIOLOGIQUE
poussent au mois de juin que lorsqu'elles se développent au mois de mai ;
l'eau chaude contient en effet moins d'oxygène que l'eau froide.
Ainsi l'ectoderme possède un pouvoir d'autodifférenciation, mais à par-
tir d'un certain âge seulement ; il devient ensuite assez fort pour vaincre
les tendances évolutives des autres feuillets. Ce pouvoir est donc acquis
par l'ectoderme; par suite, ce n'est pas là de la véritable autodifférenciation,
mais bien le résultat d'une impulsion venue des autres tissus : c'est d« la
même manière qu'un lambeau étranger à la région branchiale peut être
incité par son nouvel entourage à modifier son mode normal de dévelop-
pement. Seulement, dans le cas des branchies, les facteurs ont depuis
longtemps cessé d'agir lorsque se réalise leur effet : de là l'apparence
de l'autodifférenciation. Il est probable qu'à l'origine tout l'ecto-
derme avait le pouvoir de produire des branchies ; mais, dès le
stade gastrula, cette puissance est déjà restreinte et on ne peut
plus faire produire des branchies à un fragment d'ectoderme tout à fait
postérieur, provenant d'une gastrula avancée : l'ectoderme caudal, diffé-
rencié de bonne heure, ne peut plus donner naissance à ces organes, tandis
qu'une partie de l'ectoderme située plus près de la région orale peut être
influencée plus longtemps par les autres tissus.
Outre les branchies, l'ectoderme transplanté peut donner naissance à un
opercule et à une cavité péribranchiale chez Bombinator, par exemple ; et
quand il se produit des branchies retournées, le repli operculaire est d'ordi-
naire retourné aussi: il y a autodifférenciation et le développement se pour-
suit sans égard au nouveau milieu. Mais cette autodifférenciation est loin
d'être absolue : le même lambeau retourné qui vient de former un opercule
renversé peut en même temps, sous l'influence des tissus sous-jacents, donner
un deuxième opercule, normalement placé. Si ces deux replis sont assez
éloignés l'un de l'autre, il peut se former du même côté deux opercules et
deux cavités péribranchiales. S'ils sont rapprochés, ils se soudent : dans ce
cas, c'est le sujet qui impose sa direction, et il se forme en définitive une
cavité péribranchiale normale. La puissance d'autodifférenciation est moins
absolue encore pour l'opercule que pour les branchies. Un lambeau d'ecto-
derme non branchial peut aussi être amené à former un opercule, pourvu
qu'il vienne d'une région voisine. Mais souvent il n'en produit pas, ou bien
il reste deux spiracles au lieu d'un: cela arrive régulièrement si le greffon est
pris à la peau du ventre. Dans le développement normal de la Grenouille, un
repli médian transversal concourt à former un canal qui réunit ventralement
les deux cavités péribranchiales droite et gauche ; plus tard il ne persiste
qu'un seul spiracle, ouvert du côté gauche. Si on greffe sur la ligne médiane,
au point où devrait se former ce canal, un lambeau d'épiderme ventral pos-
térieur, le canal ne se forme pas et les deux cavités restent séparées ; cha-
cune s'ouvre d'abord par un orifice ; puis la cavité droite se ferme complè-
tement, tandis que l'orifice de la gauche persiste à la place normale du
spiracle.
L'auteur étudie ensuite la formation de la cavité péribranchiale dans les
monstres doubles artificiels. 11 greffe l'un à l'autre dans des positions variées
deux jeunes têtards au même stade et constate que si les replis operculaires
des deux animaux poussent dans le même sens ils se confondent en un pli
unique ; si au contraire ils poussent en direction opposée, il se forme une
sorte de compromis entre les deux organes. Que l'on greffe ventre à ventre,
parallèlement et dans le même sens, en arrière de la région branchiale, deux
têtards de Grenouille verte, les cavités péribranchiales deviennent normales,
— 614 —
HISTOGENÈSE ET MORPHOGÉNÈSE 9
mais elles s'ouvrent au niveau de la soudure par une longue fente transver-
sale : compromis entre les dispositions régulières des deux individus, qui
devraient porter chacun un spiracle à leur gauche. Si la soudure s'étend sur
toute la face ventrale jusqu'à la bouche, il se forme de chaque côté une ca-
vité, commune aux deux animaux et ouverte par un orifice latéral; il n'y
a pas de communication de droite à gauche. Deux têtards grefïés latérale-
ment, le côté droit de l'un au côté gauche de l'autre, suppriment entière-
ment leur cavité péribranchiale du côté de la soudure ; le pli operculaire des
deux animaux se dirige dans le même sens : il en résulte la formation dua
canal transversal, s'ouvrant du côté gauche de l'animal double. Si au contraire
on soude deux animaux tête à pointe, côté gauche contre côté gauche, la
cavité de ce côté ne se forme pas ; à droite apparaît un repli, mais qui
s'arrête au contact de l'épiderme de l'autre animal. Une cavité péribran-
chiale s'achève dans chaque individu, mais l'orifice de chacune se ferme plus
ou moins complètement. Ainsi le pli s'arrête quand il arrive à l'épiderme
étranger. Pourtant chez Bombinator E. a pu obtenir une fois une différen-
ciation provoquée : deux têtards avaient été soudés par toute la face ven-
trale dans le même sens : il s'est développé, comme dans le cas analogue
de Grenouille, deux cavités péribranchiales communes aux deux individus
et ouvertes chacune par un orifice latéral. Or on sait que chez Bombinator
il se forme normalement un spiracle médian. Comine la région médiane
ventrale, qui aurait dû produire cet orifice, avait été enlevée aux deux ani-
maux, la partie de l'ectoderme qui a donné naissance aux orifices latéraux
n'aurait pas du normalement former de spiracle : il y a là manifestement une
différenciation provoquée.
On peut, en traversant avec une aiguille de verre la région branchiale,
empêcher le repli operculaire de se prolonger transversalement. Si, après
trois jours par exemple, on enlève l'aiguille, le développement reprend et
s'achève .normalement : le développement des différentes parties de la
paroi péribranchiale a donc lieu indépendamment de celui de ses voisines.
En particulier la région caudale de la cavité péribranchiale, qui est en rap-
port avec le spiracle, peut se développer même quand la partie antérieure
avorte.
Sous quelle action se produisent les replis operculaires? Le mésoderme
doit intervenir, en apportant au point voulu des matériaux nutritifs plus
abondants. De même peut-il inciter un lambeau d'épiderme étranger à
former des productions, auxquelles celui-ci ne donnerait pas naissance dans
sa situation normale. Le rétrécissement qui produit le spiracle n'est pas dû à
une soudure : il y a seulement rétrécissement de l'orifice par diminution
de la multiplication cellulaire à son bord, ce qui raccourcit celui-ci.
Il résulte des expériences que la « détermination » des branchies dans
l'ectoderme est bien plus énergique que celle de l'opercule ; cela peut tenir,
dit l'auteur, à ce que l'opercule est un organe complexe et étendu, en con-
flit constant avec d'autres organes, tandis que les branchies sont plus
simples et plus indépendantes ; et puis les branchies se développent plus
tôt et doivent donc être déterminées à une époque bien plus précoce ;
or, plus l'incitation dure longtemps, plus est énergique la puissance de diffé-
renciation de l'ébauche correspondante. Donc, sur les lambeaux prélevés,
la détermination des branchies, qui commence très tôt, a eu le temps de se
faire plus énergiquement que celle de l'opercule, commencée bien plus
tard.
E. confirme chez Rana arvalis le fait déjà connu que la perforation de
— 615 —
10 ANNÉE BIOLOGIQUE
l'opercule peut avoii' lieu sans action de la patte antérieure : le coude de
cette patte ne se trouve pas en face du point où un amincissement des
tissus indique la perforation future. Si on t'ait sortir la patte par un orifice
artificiel, la perforation ne s'achève pas moins au point où elle s'annonçait.
L'auteur étudie ensuite les rapports des pattes antérieures avec la cavité
péribranchiale après greffe d'un lambeau retourné. L'ébauche mésoder-
nùque de la patte vient toujours se mettre de très bonne heure en rapport
avec rectoderme, soit dans la cavité péribranchiale quand celle-ci se dé-
veloppe, soit au fond d'une invagination particulière de l'ectoderme, sou-
vent réduite à un tractus plein. Dans ce dernier cas, le repli normal a com-
mencé à se développer en avant de Tébauche de la patte ; mais une cause
inconnue a arrêté ce développement : il s'est produit seulement une sorte
de bourgeonnement autour du rudiment du membre ; mais le plus souvent un
nouveau repli naît en arrière et donne naissance à la partie caudale de la
cavité péribranchiale et au spiracle. L'invagination de l'ectoderme en face
de la patte peut être due, soit à une attraction de la part de celle-ci, soit à la
puissance d'autodifférenciation de l'ectoderme : il est plus probable encore
que ces deux facteurs agissent à la fois. Les rapports sont les mêmes, que
la patte se trouve recouverte par l'épiderme normal du sujet, ou par lelam-
l)eau étranger. Pourtant, dans ce dernier cas, l'ectoderme parfois ne s'inva-
gine pas et ne se met pas en rapport avec le rudiment mésodermique de la
patte : alors celui-ci dégénère. — A. Robert.
Spurling (Roy G.). — Effet de r ablation du bourgeon du membre postérieur
sur le développement du membre et de la ceinture pelvienne chez les embryons
de poulet. — On sait C|ue les ablations des bourgeons de membre pratiquées
chez les larves d'Amphibiens (Byrnes 1898, Braus 1906, Harrison 1918,
Detweii-er, 1918, 1920) ont été couronnées d'un succès plus ou moins
complet et suivies de régénération du membre. Chez les animaux à sang
chaud (poulet), un seul essai a été tenté par Lillie (1904) et a échoué.
C'est aussi un échec qu'a obtenu S. malgré une technique très sûre ; sur
49 embryons opérés au stade de choix pour la régénération (65^ heure d'in-
cubation), il n'y eut survie que de 6 individus, et aucun de ceux-ci ne montra
après ablation du bourgeon du membre postérieur de trace de régénération.
Aussi S. est-il d'accord avec Lillie pour déclarer que l'embryon de poulet
n'a pas un plus grand pouvoir régénérateur que l'adulte. Cependant, par
un hasard d'expérience, le bourgeon du membre enlevé s'est trouvé trans-
porté sur un point de la paroi abdominale sur laquelle il s'est greffé et dé-
veloppé en un membre parfait ; le mésoderme squelettogène du membre
est donc déjà différencié et peut être transplanté avec succès. A ce stade le
rudiment de la ceinture pelvienne est déjà déterminé, et l'ablation d'une
partie de ce rudiment entraîne dans l'ébauche un manque de la partie
enlevée qui ne s'est pas régénérée. On peut donc dire que chez les embryons
(!e poulet de cet âge le système du membre postérieur et de la ceinture pel-
^ ienne possède une structure mosaïque avec composants définis dans lequel
l'ablation d'une partie n'est pas suivie de sa restitution. Ce résultat est
contraire à ceux qui ont été obtenus chez les Amphibiens par les auteurs
(Detweiler excepté) et qui ont permis de conclure à l'équipotentialité des
parties de l'ébauche. S. a expérimenté aussi sur la musculature, et il a
constaté que la suppression de tout ou partie de la plaque musculaire du
somite produit une perte de substance dans la musculature ventrolatéiale.
- — A. Prenant.
— 616 —
HISTOGliNJtSb: ET MORPHOGENllSi: \î
Papanicoîaou (G. N.) et Stockard (C. R.). — Morphologie el étiologie des
formations kystiques de Vovaire et de VuU'rus du Cobaye. — Les kystes de
l'ovaire du C. sont le l'ésultat de la prolifération de l'épithélium cubique
qui tapisse les tubules épididymaires du canal de Wold* embryonnaire ;
ces tubules, aveugles, se remplissent d'un liquide qui les distend et les
transforme en petites masses sphériques incluses dans la masse o\ arienne
ou demeurant en dehors de cet organe. Les glandes utérines peuvent subir
des transformations analogues. La présence des kystes ovariens et parova-
riens est particulièrement fréquente chez les animaux mal nourris ; les
auteurs supposent, sans le démontrer bien explicitement, que les mauvaises
conditions da vie déterminent une congestion, donc une augmentation de
pression du sang dans les organes, ce qui favoriserait la prolilération de
l'épithélium épididymaire. — P. Remy.
Stewart (Fred W.). — Etude histo génétique de Vépithélium respiratoire. —
Dans la controverse qui s'est produite autrefois sur le processus de l'apla-
tissement de l'épithélium pulmonaire, S. se prononce pour un processus
graduel s'accomplissant dans les derniers jours de la vie intrautérine, chez
le Rat. il est en effet certain que les inspirations convulsives, qui font péné-
trer le liquide amnioticfue dans le poumon du fœtus, ont pour effet d'apla-
tir l'épithélium et que cet effet n'est que complété par les premières inspi-
rations respiratoires du nouveau-né. Les expériences de Wislocki (1920) et
celles de l'auteur, injectant dans la cavité amniotique un sel de fer et du
ferrocyanure de potassium, montrent que le poumon absorbe le liquide
amniotique, puisqu'il est coloré en bleu.
En suivant les modifications de l'épithélium pulmonaire du 19^ jour au
20® de la vie intrautérine et quelques jours après la naissance, S. a constaté
les changements suivants. L'épithélium alvéolaire devient hydropique,
peut-être pai'ce qu'il est traversé par le liquide amniotique absorbé. Ses
cellules subissent une sorte de métamorphose graisseuse, les gouttelettes
graisseuses se développent à partir de corps mitochondriaux fuchsinophile^.
Le tissu connectif lui aussi devient graisseux et disparaît en partie. L'apla-
tissement des cellules épithéliales se produit ensuite mécaniquement à la
suite des inspirations du fœtus et du nouveau-né. Les plaques épithé-
liales anuclées sont dues probablement à deux processus ; en premier lieu
la perte du noyau dans cei^taines cellules épithéhales ; en second lieu la for-
mation de prolongements cellulaires aplatis qui se séparent du reste de la
cellule. — A. Prenait.
Kopec (S.). — Rôle décisif du cerveau dans la mise en train de la. métamor-
phose chez les Insectes. — Expériences sur des chenilles femelles de Lyman-
tria dispar L. Si au 7® jour après leur dernière mue on opère des chenilles
en leur supprimant le cerveau, la plupart (25 sur 30) n'arrivent pas à se
métamorphoser. Ce n'est pas que l'opération les fasse mourir; leur survie
peut être au contraire considérable (31 jours) ; elles ne meurent qu'à la
longue d'inanition, après s'êti'e progressivement ratatinées, mais sans pré-
senter aucun phénomène d'histolyse. 5 seulement s;; sont chrysalidées,
mais avec retard sur les témoins non opérés. Si l'ablation du cerveau est
faite au 10^ jour après la dernière mue, la plupart des chenilles au contraire
se chrysalident. K. conclut de ses expériences que le cerveau a un rôle
décisif dans la mise en train des phénomènes histolytiques. A un certain
moment, c-"ile action déterminante s'étant exercée, les processus de meta-
— 617 —
12 ANNÉE BIOLOGIQUE
morphose peuvent se poursuivre indépendamment de la présence du cer-
veau : ainsi s'expliquerait la chrysalidation de 5 chenilles dans la première
expérience. On peut aussi faire une expérience très démonstrative en fai-
sant assez tôt, à divers niveaux dans le corps d'une chenille, des ligatures
transversales voisines, et sectionnant le corps entre elles ; on subdivise
ainsi une même chenille en tronçons dont seul le plus antérieur, contenant îe
cerveau, présente une mise en train de la métamorphose, tandis que les
trongons moyen ou postérieur meurent après une survie plus ou moins
longue, mais sans présenter trace de phénomènes histolytiques. Si au con-
traire les ligatures sont faites plus tardivement, tous les tronçons se méta-
morphosent. L'action exercée dans ces phénomènes par le cerveau n'est pas
une action nerveuse se transmettant par les connectifs ; car elle n'est pas
affectée par l'ablation des ganglions sous-œsophagiens ou thoraciques, dans
des conditions où il ne saurait y avoir régénération ultérieure des voies con-
ductrices. L'action doit être de nature chimique, le cerveau jouant à un
moment donné le rôle d'une glande close et déversant dans le sang une subs-
tance qui agirait sur les organes ; peut-être est-ce la tyrosinase, dont on
connaît le rôle important dans les phénomènes de la métamorphose. Il y
aurait là quelque chose d'analogue à ce qui a lieu chez les Batraciens ;
divers travaux ont bien mis en évidence chez ces animaux, comme déter-
minant de la métamorphose, le rôle de l'iode contenu dans la thyroïde ; et
la fonction secrétoire de cette dernière est réglée par l'hypophyse.
Une fois que le cerveau a eu le temps d'exercer son action à distance, les
tissus se suffisent pour continuer d'eux-mêmes leurs transformations nym-
phales, et les larves dépourvues de cerveau qui se chrysalident aboutissent,
dans le même temps que les témoins, à l'éclosion de l'imago. Chaque tissu
évolue pour son compte d'une manière indépendante, et sans qu'il y ait
besoin de connexions anatomiques normales. Ainsi des fragments de
tubes de Malpighi transplantés sur le thorax ou dans la tête subissent une
évolution normale ; ou même un disque imaginai d'aile, prélevé siir une
chenille adulte près de se chrysalider et transplanté sur ime chenille plus
jeune, avant sa dernière mue, se développe d'une manière analogue à une
aile nymphale. Par contre, si on prélève les glandes génitales dans une
chenille encore relativement jeune, après la 3^ ou 4^ mue, et qu'on les trans-
plante dans une chenille adulte sur le point de se chrysalider, on ne cons-
tate aucune accélération dans la différenciation ultérieure de ces glandes.
La substance déversée dans le sang par le cerveau n'a donc pas à elle seule
une influence suffisante ; il faut aussi que les divers tissus soient arrivés
eux-mêmes à un état qui les rende sensibles à son action. —
Ch. Pérez.
Marchai (Eî. et Em.). — De V « HomothalUe « de quelques Ascomycètes. —
Dans aucun cas de sexualité chez les Ascomycètes on n'a pu observer jus-
qu'à présent si les gamètes procèdent initialement de la même spore (ho-
mothallie) ou de deux spores différentes (hétérothalhe). Les deux auteurs
essaient d'éclairer cette question en comparant le comportement de divers
A. en cultures mono et polyspores. Des cultures monospores de diverses
Sordariées fimicoles {Hypocopra fimicola, macrospnra, Sordaria tetraspora,
Philocopra selosa, curvicolla, Sporormia intermedia, Chaetomium elatum)
leur ont montré que ces Champignons doivent être considérés comme ho-
mothalliques : toutes <;es cultures ont, en effet, produit normalement des
périthèces fertiles. — P. Remy.
— 618 —
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION. — PARTHÉNOGENÈSE 13
Prlestley (J. H.) et Woffenden (L. M.). — Les causes de la formation du
liège. — La formation du liège a déjà été étudiée à un point de vue général,
à la suite d'une étude sur l'ciïet de la sève contenue dans l'intérieur des
faisceaux, sur l'activité méristématique des tissus alimentés par ces fais-
ceaux. La production du liège de cicatrisation, les cicatrices laissées par la
chute des feuilles et la formation naturelle du liège, se rapportent aux causes
successives suivantes : d'abord obstruction d'une surface parenchymateuse
par dépôt, en présence de l'air, de subérine ou cutine; deuxièmement, accu-
mulation de sève à la surface de la région parenchymateuse obstruée; enfin
différenciation d'une assise subéro-phellodermique au milieu de ce paren-
chyme. L'origine péricycle d'un périderme doit être attribuée à la présence
d'une barrière endodermique fonctionnelle quand le phellogène est cons-
titué. Des phénomènes tels que l'absence générale de périderme dans l'écorce
des racines, dans l'axe des plantes aquatiques et dans les Fougères leptospo-
rangiées apportent de nouvelles preuves de l'action successive des causes
déjà indiquées. Dans le cas de formation du liège dans les feuilles, les expé-
riences montrent que la production du méristème dépend de la pression de
la sève dans l'intérieur des tissus. D'autres faits expérimentaux confirment
les données précédentes relatives à l'action de l'air sur la subérisation. —
R. SOUÈGES.
Cellules sexuelles. — Fécondation. -^ Parthénogenèse.
«) Benoit (P.). • — L'uvogénèse et la segmentation de Myrioihela Coksi (Vi-
gurs). (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1836, 1923.) [20
b) Les globules polaires de l'œuf de Tubularia mesembryanthemum
Allin. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 287, 1923.) [21
c) Sur Voriçine des cellules interstitielles dans le testicule du coq
domestique. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 412, 1923.) [21
Bogucki (M.). — Dalsze badania nad dzieworodztwem sztucznem. {ISouvelles
recherches sur la parthénogenèse expérimentale.) (Trav. Lab. de Physiol.
de rinst. M. Nencki, Soc. Se. de Varsovie, I, n» 16, 1922.) [21
Chambers (Robert). — A note on the entrance of the spermatozoon into the
starfish egg. (Proceed. Soc. exp. Biol. and Med., XX, 137-138, 1922.) [18
Chambers (R.) and Ohshima (H.), — Merogony experiments on Sea-urchin
eggs. (Proceed. Soc. exper. Biol. and Med., XIX, 320, 1922.) [18
Clark (Esther Bridgman). — Observations on the ova and ovaries of the guinea-
pig, Cai^ia Cobaya. (Anat. Record, XXV, n» 6, 26 p., 14 fig.) [19
Coulon (Jacques de}. — Développement parthéno génétique du Nardus stricta,
(Actes Soc. helv. Se. Nat., II, 242-243, 1922.) [22
Dalcq (A.). — Recherches sur la physiologie de Vœuf en maturation. (Arch.
de Biologie, XXXIII, 79-196, 1923.) [15
— 619 —
14 ANNÉE BIOLOGIQUE
Dehorne (Armand). — Les cellule'} interstitielles dans le testicule (V Anne-
Udes._ Stylaria et Lumbricus. (C. R. Ac. Se, CLXXYI, 1674, 1923.) [20
a) Drzewina (Anna) et Bohn (Georges). — Effets tardifs de la dilution du
sperme sur le développement de Vœuf d'Oursin. (C. R. Ac. Se, CLXXVIl
79-192.) [14
b) Influence de la lumière sur le pouvoir activant du sperme di' Oursin.
(Ibid., 218, 1923.) [14
Loeb (J.). — Fécondation et phagocytose. (Mémoires Jubilé E. Metchni-
koff, 227, 1921.) [14
Salazar (A. L.). — On the existence of spécial cells wilh tannophil hodies
in the interstitiat gland of female rabbit. (Anat. Record. XXVI, n9 i,
3p.,2fig.) ' [19
Van der Stricht (0.). — Etude comparée des ovules des Mammifères aux dif-
férentes périodes de Vovogénèse d'après les travaux du laboratoire d^HistO'
logie et d' Embryyiogieder U niversitéde Gand. (Arch. de Tiiologie. XXXIÏI,
229-300, 1923.) [19
Loeb (Jacques). — Fécondation et phagocytose. — Il semble assez naturel
de mettre en parallèle la fécondation (en tant qu'absorption du spermato-
zoïde par l'œuf) et la phagocytose. Certaines observations montrent que
c'est là plus qu'une simple analogie. Lorsque L. rend, par alcalinisation de
l'eau, les œufs d'Oursin fécondables par le sperme d'Astérie, une partie
seulement donnent des larves, la majorité périssant après avoir formé une
membrane de fécondation. L. suppose que, dans ce dernier cas, le sperma-
tozoïde, après avoir traversé le chorion, reste adhérent à celui-ci intérieure-
ment, et le cytoplasma ovulaire du cône d'attraction ne peut pas s'étaler
complètement autour de lui. Le spermatozoïde ne pénètre donc pas, tout
en étant capable de faire passer dans l'œuf la lysine qu'il renferme. Les
changements de tension superficielle seraient donc à la base aussi bien de la
fécondation que de la phagocytose. — M. Goldsmith.
a) Drzewina (Anna) et Bohn (Georges). — Effets tardifs de la dilution du
sperme sur le développement de l'œuf d'Oursin. — Pour avoir une bonne cul-
ture il faut laisser un certain temps le sperme après sa dilution en contact
avec le liquide. Si le sperme de Str. lividus ou d'Ech. microtuberculatus est
employé aussitôt après sa dilution, on n'obtient qu'un développement mé-
diocre. La concentration du liquide ne doit pas dépasser une certaine limite
(1/1000), d'autre part il ne faut pas que le sperme soit trop étendu. Il est
intéressant, au point de vue biologique, de remarquer que les spermes
réagissent à la dilution différemment selon la localité où les animaux ont
été péchés. Ainsi les Str. lividus de Roscofî sont plus résistants que ceux
de Monaco. Il semble aussi que la saison a luie grande influence sur les cul-
tures. — Z. Gruzewska.
:- 620 —
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION. — PARTHÉNOGENÈSE 15
b) Drzewina (Anna) et Bohn (Georges). — Influence de la lumière sur le
pouvoir fécondant du sperme d'Oursin. — A concentration égale, le sperme
tenu à rohscurité conserve plus longtemps son {)ouvoir fécondant <pie celui
fenu à la lumière (une dilution à 1/1000, par exemple, perd ce pouvoir après
S heures à la lumière et peut encore féconder 75 % des œufs à l'obscurité).
Le sperme tenu à l'obscurité résiste mieux aux agents toxiques, tels que le
rouge neutre. Les œufs fécondés par lui se développent plus rapidement
que ceux fécondés par le sperme tenu à la lumière. Il faut signaler aussi un
phénomène qui vient troubler les résultats : le sperme, à l'obscurité, quelques
minutes après la dilution, accuse une baisse brusque du pouvoir fécondant ;
quelques minutes après, il y a redressement, et ce pouvoir augmente de nou-
veau. C'est là un phénomène que les auteurs appellent oscillation dilîé-
rentielle. — M. Goldsmith,
Dalcq (A.). — Recherches sur la physiologie de l'œuf en maturation. —
Le point de départ de ces recherches a été d'examiner si les cycles de per-
méabilité dont R. S. LiLLiE et surtout M. ITerlant avaient démontré l'exis-
tence chez l'œuf d'Oursin en segmentation se retrouveraient pendant la
maturation chez l'Astérie ; elles ont conduit l'auteur à envisager le pro-
blème de la maturation dans son ensemble. Toutes les expériences ont été
faites sur l'œuf d' Asterias glacialis qui entre spontanément en maturation
lorsqu'on le met au contact de l'eaii de mer. En ce qui concerne l'existence
de cycles de perméabilité, D. avait cru, lors de ses premières recherches — qui
firent l'objet d'une note préliminaire analysée ici — pouvoir conclure à des
alternances de perméabilité aux sels et aux bases fortes coïncidant avec les
deux mitoses de maturation. De nouvelles observation.^ faites avec une tech-
nique plus sûre l'ont convaincu qu'il n'y a en réalité de différence nette et
constante dans les réactions de pîasmolyse ou de cytolyse qu'entre l'oocyte
de premier ordre encore au repos et l'oocyte en voie de maturation eftec-
tive. Avant la rupture de la vésicule germinative, l'oocyte se pîasmolyse
énergiquement dans l'eau de mer rendue hypertonique par NaCl (ou par du
sucre) et est rapidement cytolyse dans l'eau de mer alcalinisée (bases fortes);
une fois la vésicule germinative flétrie, la pîasmolyse, en tant que déforma-
tion, ne se manifeste plus en solution hypertonique, tandis que la résistance
en milieu alcalin devient beaucoup plus considérable. On relève bien, lors
des deux exptilsions, quelques indices d'une perméabilité accrue, mais ils
sont en somme fugaces et inconstants. Ce qui est certain, c'est que l'entrée
en maturation change profondément le mode de réaction de l'oocyte.
Sa perméabilité aux bases fortes diminue, tandis que la déshydratation
se fait sans déformation marquée. L'interprétation de ces faits serait diffi-
cile, si les résultats obtenus avec l'eau de mer diluée ne venaient les éc4ai-
rer ; ce procédé montre en effet que la cytolyse dans une solution fortement
hypotoniqua survient plus tardivement dans l'œuf en maturation effec-
tive que dans l'oocyte au repos. On peut donc dire que le mélange du suc
nucléaire et du cytoplasme change les propriétés physiques de l'œuf, et
notamment diminue sa perméabilité à l'eau ; l'imperméabilité relative
aux bases fortes, qui survient en même temps, semble indiquer que la ré-
partition des lipoïdes dans les complexes cytoplasmiques entre en jeu dans
ces phénomènes ; et une analyse attentive montre que la seule explication
plausible de l'absence de déformation plasmolytique est dans cette même
imperméabilité relative du cytoplasme ; comme l'irruption du suc nu-
— 621 —
16 ANNÉE BIOLOGIQUE
cléaire a rendu celui-ci relativement fluide, une déshydratation lente et
progressive permet à l'œuf de se rétracter sans se déformer.
En examinant les œufs placés dans ces trois milieux différents, D. a
constaté que chacun d'eux modifie d'une manière particulière le cours des
phénomènes mitotiques ; une étude cytologique méthodique a révélé
tous les détails de ces processus :
1° Dans l'eau de mer alcalinisée à dose non cytolytique, l'irradiation
astérienne s'efface rapidement, les chromosomes perdent leur netteté ; si
l'alcalinité n'est pas trop forte, il se reconstitue un petit noyau vésiculeux,
entièrement semblable aux pronucleus de l'ootide normale ; si la concentra-
tion en alcali est plus élevée, les chromosomes s'agglomèrent simplement en
une masse pycnotique. Cette réaction montre une fois de plus la liaison
étroite entre les conditions physico-chimiques qui régnent dans le corps
cellulaire et les aspects morphologiques de ses constituants ; elle semble
indiquer qu'une variation ou pH interne de l'œuf n'est pas étrangère au
passage de la phase de division indirecte à la phase de « repos » cellulaire ;
2° Les effets cytologiques de l'eau de mer hypertonique restent sensible-
ment les mêmes, que l'eau de mer ait été additionnée de NaCl ou de sucre.
Il faut les envisager aux stades successifs de la maturation. Si les œufs
.sont plongés dans la solution au moment où la vésicule germinative vient
de se rompre, la diffusion du suc nucléaire, reconnaissable à son affinité
pour la laque ferrique, ne se produit pas ; les irradiations astériennes appa-
raissent cependant dans la plage granuleuse que forme le suc nucléaire ;
mais jamais ses rayons n'empiètent sur le cytoplasme pur, fait qui s'ac-
corde d'ailleurs bien avec des observations déjà anciennes de Yatsu et de
Me Clendon. Il montre que le changement d'état physique dont l'aster est
l'expression nécessite le mélange préalable du cytoplasme et du suc nu-
cléaire. Si l'on opère sur des œufs un peu plus âgés, on observe de même
que les solutions hypertoniques empêchent la migration du fuseau (qui
s'est constitué à l'endroit oîi se trouvait la vésicide germinative au moment
de sa rupture) vers le pôle animal de l'œuf. Il apparaît donc que les phéno-
mènes initiaux de la maturation sont hautement sensibles à un excès de
pression extérieure ; il semble qu'i^.ç mettent en jeu et exigent, pour pouvoir
se produire, des déplacements d'eau au sein de la cellule. Lorsqu'il s'agit
d'œufs en voie d'expulsion des globules polaires, on constate qu'un excès
de pression de 7 à 8 atmosphères en inoyenne suffit à empêcher la forma-
tion du cône d'émergence ; à cette pression le rythme mitotique se poursuit
à l'intérieur de l'œuf et l'on voit s'édifier une mitose de second ordre, tri-
polaire ou tétrapolaire. Si le degré d'hypertonie est plus élevé, l'arrêt est
radical, tant pour le noyau que pour le cytoplasme, en métaphase de la
mitose de maturation. D. a cherché à voir s'il y a une différence entre la
pression osmotique d'arrêt (Vlès et Dragoiu) des mitoses de maturation et
celle de la première mitose de segmentation ; il n'a pas constaté de diffé-
rence appréciable. Mais il est évident que cela ne signifie pas que le travail
osmotique soit aussi considérable dans les mitoses de maturation que dans
la division de l'œuf fécondé en ses deux blastomères ; dans ce dernier cas
« c'est la masse totale du cytoplasme (ou une portion proportionnelle à cette
masse totale) qui travaille dans la division et amène ce processus » (Vlès
et Dragoiu) ; au contraire dans les divisions de maturation, l'activité se
limite à une zone voisine du pôle animal, et le travail osmotique est vrai-
semblablement égal à celui de la division d'un blastomère de la morula
— 622 —
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION. — PARTHÉNOGENÈSE 17
dont le fuseau aurait, la même longueur que le fuseau de lualuration. On
peut invoquer en faveur de cette manière de voir ce qui se passe lors de la
fécondation des œufs bloqués en cours de maturation. Lorsque le sperma-
tozoïde pénètre dans un œuf placé en milieu normal et qui poursuit sa
maturation, la tête spermatique reste inerte, flanquée de quelques rayons
astériens, jusqu'à ce que les expulsions soient terminées ; mais si le sperma-
tozoïde pénètre au contraire dans des œufs paralysés dans leur maturation,
on constate, ainsi que Brachet l'a décrit dans des pontes d'œufs d'Oursin,
la « mise à V unisson » de la tcte spermatique avec la chromatine femelle :
le pronucleus mâle — ou les pronuclei mâles s'il y a eu polyspermie — se
résolvent directement en leurs chromosomes constitutifs. D. a pu repro-
duire expérimentalement le même phénomène en fécondant des œufs
d Astérie bloqués en cours de maturation par une solution hypertonique
sucrée. 11 semble donc que des conditions qui normalement sont circons-
crites à la région du pôle animal peuvent, lorsque le cours de la maturation
est suspendu, diffuser en quelque sorte dans l'œuf tout entier. Ajoutons
enfin que ces mêmes solutions hypertoniques permettent d'observer un
processus qui n'est pas sans intérêt au point de vue du mécanisme de
lamphimixie des pronuclei ; si les œufs sont laissés assez longtemps dans
ce milieu, la figure mitotique s'efface et les chromosomes s'agglomèrent en
un pronucleus vésiculeux. S'il s'est constitué une mitose de deuxième
ordre polycentrique, plusieurs pronuclei peuvent prendre naissance.
Or, on les voit migrer vers le centre de l'œuf et s'y fusionner en un
noyau unique. S'il y a eu fécondation, le ou les pronuclei mâles subissent
le même sort. Nous retrouverons le même phénomène dans les œufs soumis
à l'action de l'eau de mer diluée ;
3^ Lorsqu'on -additionne l'eau de mer de 40 à 45 % à'Wx 0, on obtient
une solution où les oocytes entrent en maturation de façon normale. Tou-
tefois, à la dilution de 45 %, la figure mitotique reste sur place, loin du
pôle animal, quoique la diffusion du suc nucléaire ne soit nullement en-
travée. A la dilution de 40 %, la migration vers le pôle animal s'accomplit
mais la première expulsion ne se fait pas ; cependant le rythme mitolique
se poursuit et une figure tricentrique ou tétracentrique s'édifie; elle est
remarquable par la présence d'un gros chromosome qui ne se montre que
dans ces conditions, et dont on ne peut donc attribuer l'apparition qu'à
l'hydratation forcée du cytoplasme ; bientôt un cône d'émergence se forme
en face de la figure mitotique et l'œuf reste longtemps dans cet état, avec
ses chromosomes en anaphase sur les fuseaux ; tardivement un gros glo-
bule polaire, de constitution chromosomiale tout à fait atypique, peut être
expulsé. Que cette expulsion se produise ou non, il se reconstitue finale-
ment au dépens des chromosomes un ou plusieurs pronuclei qui se fusion-
nent peu à peu ; les échantillons fixés ont permis de constater que cette
reconstitution des pronuclei se fait en même temps dans les œufs d'une
même ponte, quel qu'ait été le moment où ils ont été plongés dans la solu-
tion hypotonique ; il en est d'ailleurs également ainsi dans les solutions
hypertoniques mais la concordance y est moins nette. Aussi cette réaction,
qui se retrouve donc dans des conditions tout à fait opposées, doit-elle
être considérée comme dépendant de l'évolution propre de l'œuf, et non des
conditions anormales auxquelles il est soumis ; D. présume qu'elle joue un
rôle considérable dans l'amphimixie; ce mécanisme explique notamment que
la fécondation puisse se faire durant la maturation sans entraver en rien
le cours de celle-ci.
— 623 —
18 ANNEE BIOLOGIQUE
Ces observations montrent donc l'importance des phénomènes d'osmose
ou d'imbibition dans la maturation. 11 semble que l'on puisse admettre
que dès son apparition la figure astérienne est le siège d'un appel
d'eau lié sans doute au métabolisme propre des substances qui s'y
trouvent. Mais si cet appel d'eau conditionne la migration de l'appareil
astérien vers le pôle animal, qui est prédéterminé, c'est qu'un facteur
défini oriente la migration en cesens ; d'où l'hypothèse d'une perméa-
bilité plus grande du pôle animal à l'égard de l'eau. L'efficacité
de ce facteur paraît assurée par l'imperméabilité relative qu'accjuiert
l'œuf tout entier après l'entrée en maturation. 11 y a là un ensemble
de conditions dont le jeu précis concourt à assurer l'expulsion des
globules polaires et la réduction chromatique, qui est à tout le moins
indispensable à l'harmonie du développement. En dernière analyse,
ces conditions particulières aux mitoses de maturation ont leur source dans
le métabolisme tout spécial de la période de grand accroissement ; bien
que son volume se soit considérablement accru, l'œuf ne possède qu'un
fuseau réduit ; si l'on admet un certain parallélisme entre les dimensions du
fuseau et la puissance de travail osmotique, ce qui est légitime, on voit qiie
l'œuf ne dispose, eti somme, pour réaliser ses mitoses de maturation, que
des mêmes ressources énergétiques qu'un spermatocyte de premier ordre
de la même espèce ; le métabolisme a été purement trophique, et s'il est
alourdi de réserves, il ne peut encore les mobiliser pour son travail ciné-
tique. Le jeu combiné de l'imperméabilité globale et de la polarité physio-
logique pare à cette phéthore qui risque de paralyser l'œuf ; il amène la
iigure mitotique au pôle animal, où le travail osmotique, si faible soit-il,
suffira à provoquer une déformation localisée assez marquée pour que les
forces superficielles puissent entrer en jeu et isoler le globule polaire. En
somme, on voit qu'au-dessus du problème de la maturation de l'œuf
se place celui, bien plus difficile à scruter, des causes physiologiques de la
maturation des gamètes en général : mais l'étude de la maturation de l'œuf
garde néanmoins sa valeur intrinsèque car on peut espérer qu'elle projettera
une lumière nouvelle sur les grandes questions de la fécondation et de la
parthénogenèse. [Ces observations datent de 1922. En 1923, de nouvelles
recherches ont été faites sur l'action de l'eau de mer diluée ; elles ont mon-
tré qu'à ce point de vue ce mémoire renferme quelques inexactitudes de
détail, qui seront rectifiées dans une publication ultérieure]. — A. Dalcq.
Chambers (Robert). — Note sur la pénétration du spermatozoïde dans
Vœuf de V Asterias forbesii. — Cet œuf est, comme l'on sait, entouré d'une
épaisse couche gélatineuse qui empêche les spermatozoïdes d'arriver au
contact du cytoplasme sous-jacent ; mais dès que l'œuf est placé dans UTie
suspension de sperme, le cytoplasme émet des élévations coniques, dont le
nombre vai'ie avec l'Age de l'œuf et la densité du sperme, et vers lesquelles
se dirigent en droite ligne les spermatozoïdes ; du sommet de chaque cône
se détache xm très mince filament cytoplasmique. qui traverse complète.-
ment la couche gélatineuse et arrive à la périphérie : aussitôt que l'ex-
trémité d'un de ces filaments est en contact avec un spermatozoïde, tous
lés filaments émis par l'œuf se rétractent simultanément et le spermato-
zoïde est entraîné vers l'intérieur. — P. Remy.
Chambers (R.) et Ohshima (H.). — Expériences de mérogonie sur des œufs
d'Oursin. — Des fragments d'œufs mûrs, privés de noyau et dont la taille
— 624 —
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION. — PARTHÉNOGENÈSE 19
est les 4/5 de celle de l'œuf entier, donnent après fécondation des larves dont
la taille est deux fois plus petite que celle des témoins, et dont les noyaux
sont de dimensions réduites. D'autres œufs, privés de plus de la moitié de
leur cytoplasme, donnent, après fécondation, des larves dont la taille est
la moitié de celle des témoins, mais dont les noyaux sont de taille normale.
— P. Remy. )
Van der Stricht (0.). — Etude comparée des ovules des Mammifères aux
différentes périodes de Vovogénèse, d'après les travaux du laboratoire d'His-
tologie et d'Embryologie de l'Université de Gand. — On trouvera rassemblées
dans cet article les données essentielles des nombreux mémoires publiés
parV. et ses élèves, notamment H. Lams et R. Van der Stricht, sur l'ovogénèse
des Mammifères. Toutes les particularités de la maturation, de la féconda-
tion et des premiers stades de la segmentation y sont notées avec un soin
scrupuleux. Outre qu'elles constituent des documents précieux, ces obser-
vations ont mis en lumière divers phénomènes d'un grand intérêt théo-
rique ; citons le renversement de la polarité qui s'accomplit dans l'œuf
de la Chauve-Souris et du Cobaye au cours de la maturation ; la deutoplas-
molyse qui accompagne la segmentation de l'œuf de Chatte et de Chauve-
Souris ; et le passage intégral de la queue du spermatozoïde dans l'un des
deux premiers blastomères de l'œuf du Cobaye et de la Chauve-Souris. —
A. Dalcq.
Clark (Esther Bridgman). — Observations sur les œufs et les ovaires du
Cochon d' Inde, Cavia Cobaya. — C, dans un paragraphe intitulé « œufs
atypiques », dit n'avoir trouvé aucune indication bibliographique relative
à des œufs atypiques, mais vouloir se contenter de quelques références con-
cernant les « œufs anormaux ». Mais elle néglige de définir les termes aty-
piques et anormaux ; de là la plus grande confusion dans son mémoire,
comme dans cette phrase : « il en résulterait qu'un aspect atypique de l'œuf,
situé dans un follicule ayant sa granulosa intacte, est une indication de
l'état anormal de l'œuf ». Des œufs atypiques l'auteur distingue les œufs
anormaux, dont la dégénérescence accompagne habituellement dans les
ovaires des Mammifères l'atrésie folliculaire, mais elle ne dit pas ce que sont
pour elle ces œufs atypiques. Dans un paragraphe consacré à la question
de savoir s'il y a phagocytose des œufs dégénérés, C; après avoir cité une
série d'auteurs qui ont observé cette phagocytose, déclare n'avoir jamais eu
de preuve évidente de sa réalité. Dans un autre paragraphe où l'auteur
traite de la fragmentation dégénérative de l'œuf, C. se range du côté des
histologistes qui considèrent l'apparente division des œufs comme une
fragmentation dégénérative et non comme un commencement de division
parthénogénétique. — A. Prenant.
Salazar (A. L.). — Sur l'existence de cellules spéciales à corps tannophiles
dans la glande interstitielle delà lapine. — Dans plusieurs publications (entre
autres .Soc. de biol. 1920, 1921), S. a fait connaître les résultats obtenus à
l'aide d'un procédé de coloration qui lui est propre, le procédé tanno-fer-
rique. Il montre actuellement l'existence, parmi les cellules ordinaires de
la glande interstitielle, d'éléments isolés à corps tannophiles, qu'il faut dis
tinguer des cellules interstitielles à chondriome tannophile. Il leur suppose
pour origine la granulosa de certains follicules atrétiques, dont après la
destruction du follicule certains éléments demeurent dans le corps jaune
— 625 —
AN.X. BIOL. — T. III, FASC. 6 (1922-1923) 5
20 ANNÉE BIOLOGIQUE
r.trétique, et plus tard sont incorporés à la glande interstitielle. La nature
des corps tannophiles est inconnue ; ils ne sont ni du pigment ni de la
graisse. — A. Prenant.
Dehorne (Armand), ■ — Les cellules interstitielles dans le testicule d'Anne-
lides, Stylaria et Lumhricus. — D. retrouve dans les testicules de Stylaria
des éléirients qui sont les équivalents des cellules interstitielles du testicule
des Vertébrés. Chez Stylaria, ces cellules, indépendantes, forment autour
des spermatosplières une sorte de tissu conjonctif à caractère sécrétoire.
Ces cellules contiennent et détruisent des spermatozoïdes et celte destruc-
tion durerait jusqu'au temps où la spermiogénèse est devenue générale
dans tout le testicule. D. suppose que les spermatozoïdes inclus dans les
cellules interstitielles y ont pénétré par eux-mêmes, « sollicités chimique-
ment ». Cependant pour les cytophores qu'elles contiennent D. admet le
l'ait de phagocytose. La spermiogénèse achevée, la disparition des cellules
interstitielles est complète : le liquide des sacs testiculaires constituerait
a une solution de leurs substances constituantes ». — Brasil a déjà signalé
ces éléments chez le Lombric (1905). Pour Brasil, ils phagocytent d'anciens
spermatozoïdes inemployés et cette phagocytose précède chez le Lombric
une nouvelle spermiogénèse. — Lucienne Dehorne.
a) Benoit (Pau!). — Uot^o genèse et la segmentation de Myriothela Coksi
Vigurs. — Depuis les recherches de Allman, Korotneff et Labbé on sait
que toutes les ovogonies du gonophore femelle de M. Coksi se fusionnent
pour former un œuf unique. B. a repris l'étude de l'ovogénèse et suit l'évo-
lution de l'œuf jusqu'à la segmentation. Dès que le noyau de l'ovocyte
augmente de volume sa chromatinCj jusqu'alors fixée sur un nucléole
énorme, se disperse en grains de tailles diverses sur un réseau de linine à
mailles très serrées ; puis fragmentation du nucléole achromatique. Cet
aspect nucléaire dure jusqu'à la maturation de l'œuf. L'ovocyte grossit et
absorbe les ovocytes voisins : ces pseudo-cellules dégénéreront rapidement.
Ou sait qu'il n'en est pas ainsi chez Tubularia. — Leur chromatine, d'abord
concentrée en une masse qui occupe tout le noyau, se disperse en sphérules
que B. appelle sphérules vitellines ; ces sphérules s'allongent et se segmen-
tent. L'accroissement de l'ovocyte ayant pris fin, les nucléoles secondaires
achromatiques, au nombre de vingt environ, abandonnent le noyau ;
puis apparaît im centrosome avec son centriole bien distinct et son aster
qui déprime le noyau ; dédoublement du centrosome, formation du fuseau
et expulsion du globule polaire suivi de la reconstitution. B. n'a pu voir
la formation des tétrodes. Enfin seconde mitose de maturation avec centro-
somes nets, mais sans asters, et 8 dyades. Durant le même temps, le premier
globule polaire s'est divisé. Les spermatozoïdes provenant des gonophores
niâles voisins pénètrent par le pédoncule du gonophore femelle pour
atteindre l'œuf par son pôle postérieur. La polyspermie est des plus rares.
Un spermatozoïde ayant pénétré dans l'œuf, son spermocentre a]»paraît
aussitôt. Après l'accolement des deux pronuclei, le premier fuseau de seg-
mentation se forme, très court et petit. Les mitoses de segmentation se suc-
cèdent, rapides, sans être suivies de divisions du cytoplasme. La segmenta-
tion débute au stade 16, laissant d'abord indivis le centre et le pôle pos-
térieur de l'œuf. A ce moment l'œuf quitte le pédoncule, il est saisi par les
« ciaspers » qui le maintiennent tandis que se poursuit la segmentation dont
tous les stades ultérieurs sont bien connus. — Lucienne Dehorne.
— 626 —
CELLULES SEXUELLES. — FÉCONDATION. — PARTHÉNOGENÈSE 21
b) Benoît (Paul). — Les globules polaires de l'œuf de Tubularia mesem-
bryanthemum Allm. — Avant l'émission des globules polaires, l'œuf géant
de T. niesembrifanthemum « se découpe par dt^s incisuros » en trois ou quatre
ovules secondaires, chacun d'eux possédant jusqu'à dix noyaux. Ces
noyaux sont des pseudo-cellules qui n'ont pas entièrement dégénéré. La
diversité de leur structure répond sans doute aux degrés de la dégénéres-
cence. Tous ces noyaux entrent en mitose en même temps : parmi ceux qui
occupent la périphérie de l'ovule, il en est un — que l'auteur suppose être
le noyau de l'ovocyte privilégié — qui olïre une figure de maturation clas-
sique, avec huit tétrades, avec un fuseau légèrenxent oljlique. Les autres
noyaux périphériques présentent des fuseaux également obliques mais avec
une chromatine massive, irrégulière, résultant probablement de l'agglu-
tination des chromosomes et qui rappellerait les aspects nucléaires des
œufs d'Oursin fécondés, bloqués par l'élévation de la pression osmotique
externe (Vlès et Dragoiu, 1921). Cependant ils expulsent un premier glo-
bule polaire, comme le noyau privilégié. Les noyaux du centre subissent
aussi une mitose réductionnelle ; puis la plupart se fusionnent par 2, par
3 ou par 4. Les pronuclei polyénergides résultant de ces fusions seront fé-
condés par des pronuclei polyénergides mâles. — Par la suite, les quatre
noyaux périphériques subissent la deuxième mitose de maturation, le
noyau pi-ivilégié étant le seul à présenter des dyades distinctes. C'est seu-
lement lorsqu'il est parvenu à ce stade, que l'œuf déchire la paroi externe
du manubrium et devient libre dans la cavité sous-onjbrellaire où il pourra
être fécondé. La fécondation ne déterminerait donc pas l'expulsion des glo-
bules polaires, comme l'a soutenu Oschmanïv (1923).
B. a observé, dans les noyaux des pseudo-cellules, des mitoses réduction-
nelles tétracentriques avec deux fuseaux perpendiculaires et expulsion de
trois globules polaires; et dans un cas, une expulsion directe de globule
polaire : réduction par amitose. Ces divisions réductionnelles anormales
sont imputables à l'état de dégénérescence des pseudo-cellules.
L. Dehorne.
c) Benoît fj.). — Sur l'origine des cellules interstitielles dans le testicule
du Coq domestique. — Quelques petites cellules épithéliales du cordon sexuel
subissent une transformation cytologique qui a pour fin l'élaboration d'une
graisse très labile remplissant toute la cellule. Les cellules ainsi modifiées
sortent du tube, sont libérées dans le conjonctif et prennent généralement
contact avec un capillaire sanguin. Isolées, elles auront la forme étoilée
propre aux cellules conjonctives. Leur structure cytologique se modifie
quelque peu : diminution du nombre des alvéoles, augnientation de leur
volume mais persistance du chondriome (chondriocontes et mitochondries
surtout) sur les travées intervacuolaires. Durant toute la vie impubère,
elles conserveront cette structure sans jamais dégénérer. Loisel chez le
Poulet, le Pigeon, le Moineau, et Nonidez chez le Coq Sebright reconnais-
sent aux cellules interstitielles du testicule la même origine : petites cel-
lules sexuelles qui se transforment et se libèrent. — L. Dehorne.
Bogucki (M.). — Noui>elles recherches sur la parthénogenèse expérimentale.
— Dans un travail })récédent (v. Ann. Biol., 1922) l'auteur a démontré
que les corpuscules sanguins de la grenouille contiennent un facteur ca-
pable de régler le développement de l'œuf piqué et que ce facteur devient
inactif lorsque le sang est soumis pendant 30 minutes à une température
— 627 —
22 ANNÉE BIOLOGIQUE
de 55", et que les spermatozoïdes de la grenouille, soumis à cette tempéra-
ture, perdent leur pouvoir de régler le développement de l'œuf piqué.
L'auteur, en supposant qu'il s'agit dans ce cas d'un facteur de nature en-
zymatique, a expérimenté l'action de quelques enzymes sur le développe-
ment des œufs non fécondés. Les expériences faites avec la pepsine, la pan-
créatine et le labferment ont donné les résultats négatifs, c'est-à-dire que les
œufs humectés avant la piqûre avec des solutions faibles de ces prépara-
tions et les œufs piqués à sec ont donné la même proportion d'œufs seg-
mentés. Les solutions plus concentrées ont une influence nuisible sur les
œufs.
Il semblait à l'auteur que ce facteur enzymatique est contenu dans les
embryons de la grenouille et que ces embryons pourraient provoquer le
développement parthénogénétique des œufs de la grenouille. Pour vérifier
cette supposition il a broyé soigneusement des gastrules et des morulas
de la grenouille et avec cette masse semi-liquide a humecté les œufs non
fécondés, avant la piqûre. Les œufs humectés avec les embryons broyés
et ensuite piqués donnèrent en moyenne plus de 20 % de morulas tandis
que les œufs piqués à sec donnèrent 1-2 % de morules et les œufs humec-
tés avec du sang avant la piqûre donnèrent en moyenne aussi 20 % de
morulas. Mais tandis que sur 2.165 œufs humectés avec les embryons
broyés ont obtint 120 têtards dont 10 subirent une métamorphose com-
plète, sur 2.313 œufs piqués à sec on obtint à peine quelques têtards, dont
pas un seul ne se métamorphosa, et sur 2.480 œufs humectés avec du sang
on obtint 100 têtards dont un seul se métamorphosa.
Les œufs non fécondés et les embryons broyés au stade de 2 blastomères
et provenant d'œufs fécondés donnent un % plus petit de morules
(1 %) que les œufs piqués à sec (2 %). L'auteur conclut de ces expériences
que les embryons de grenouilles dans les stades plus avancés de leurs déve-
loppement (blastula et gastnda) contiennent le facteur indispensable
au développement de l'œuf piqué, tandis que les embryons de 2 blastomères
et les œufs non fécondés en sont dépourvus. — J. Zweibaum.
Coulon (Jacques de). — Développement parthénogénétique du Nardus
fitricta. — Utilisant la méthode Klebs, C. plaça en janvier, dans un local
chauffé, un certain nombre de plantes de Nardus prises en hivernage sous
la neige et les soumit à un éclairage ininterrompu de 100 bougies. Au bout
de neuf jours les premières inflorescences apparaissent, suivies de beau-
coup d'autres, sans qu'à aucun moment il ait été possible de voir trace de
pollen. En disséquant les épillets C. observa, à côté des étamines étiolées,
des graines normalement développées contenant un embryon également
normal. Toute pollinisation étant, dans les conditions de l'expérience, abso-
lument exclue et l'étude embryologique n'ayant révélé aucune trace de
noyau ou de tube pollinique, C. conclut que le Nardus stricta se reproduit
parthénogénétiquement. Il ne lui a cependant pas encore été possible de
déterminer le nombre des chromosomes, ni d'établir d'une façon certaine
si l'oosphère, au moment de son développement, possède ou non 2n chro-
mosomes.— Arnold Pictet.
— 628
PROBLÈMES GÉNÉRAUX DE LA SEXUALITÉ 23
Problèmes généraux de la sexualité.
Ephrusst (Boris). — Surin sexualité d'un Hydraire, Clafa squamata. (C. R
Ac. Se, CLXXVr, 1766, 1923.) [26
Goldschmidt (Richard). — Untersuchungen ilher Intersexualitàt (II.).
(Zeit. f. indukt. Abstam. u. Vererbgs], XXIX, 146-184, 1922.) [25
Goldschmidt (Richard) undMachida (J.). — Ueher zwei eigenartige Gijnan-
dromorphe des Schwammspijinei's Lymantria dispar L. (Ibid., XXVIII,
250-258, 1922.) [25
Jordan (H. E.). — The histology oj a testis from a case of human herma-
phroditism, with a considération of the significance of hermaphroditism,
in relation to the question of sex differentiation. (Amer. .lourn. of Anat.,
XXXI, no 1, 28 p., 4 fig.) [23
Pézard (A.) et Caridroit (F.). — Les modalités du gynandromorphisme chez
les Gallinacés. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 76, 1923.) [24
Schrader (Franz) et Sturtevant (A. H.). — A note on the theory of sex déter-
mination. (Amer Natur., LYII, 379-381, 1923.) [23
Schrader (Franz) et Sturtevant (A. H.). — Une note sur la théorie de la
détermination du sexe. — L'important travail de Bridges (1921-1922) sur
le Drosophile triploïde a montré que le sexe est déterminé dans cette forme
par la relation entre les chromosomes X et les lots d'autosomes présents
dans un individu : les autosomes ont dans leur ensemble une tendance à
produire un mâle et les chromosomes X une tendance à produire une fe-
melle ; mais ce n'est pas le rapport entre les nombres respectifs des auto-
somes et des chromosomes sexuels qui décide, car le rapport est le même
chez un haploïde (X + A), un diploïde (2 X + 2 A) et un triploïde
(3 X + 3 A) ; or, on sait que dans plusieurs groupes, Rotifères, Thysa-
noptères, Aleyrodides, Hyménoptères et Acariens, les femelles sont di-
ploïdes et les mâles haploïdes. S et S. supposent que ce n'est pas le rapport
entre les nombres des X et des A qui est important, mais que ce pourrait
bien être leur somme algébrique, en attribuant à X une valeur numérique
négative et à A une valeur positive ; dans cette hypothèse, on comprend
que X + 3 A soit un supermâle, X + 2 A un mâle, 2 X + 3 A un inter-
sexué, et toute la série des diploïdes et tétraploïdes des femelles ; la forme
3 X -f- 2 A, reconnue par Bridges chez Drosophila, serait une superfemelle.
Le résultat serait alors d'accord avec les faits présentés par les groupes
cités plus haut. — L. Cuénot.
Jordan (H. E.). — Histologie du testicule dans un cas d' hermaphrodisme
chez Vhomme, avec considérations sur la signification de V hermaphrodisme
dans ses rapports avec la question de la différenciation du sexe. — Une tumeur,
— 629 —
-2'i ANNÉE BIOLOGIQUE
enlevée de l'aine droite d'une femme mariée de quarante-quatre ans, s'est
montrée à l'examen microscopique être un testicule bien caractérisé. Les
tubes séminifères, diminués de volume, à paroi épaissie, étaient occupés
par des cellules de Sertoli et peut-être aussi par des spermatogonies. Le
tissu interstitiel était très développé, au point de rendre le testicule, malgré
l'atrophie des tubes séminifères, presque aussi gros qu'un organe normal.
L'épididyme et le canal déférent étaient présents. Contre la tête de l'épi-
didyme se trouvait un nodule, formé de tissu musculaire lisse, qui ne pou-
vait être par conséquent regardé comme un ovaire et ne pouvait être com-
paré aux nodules trouvés en position analogue dans d'autres cas d'herma-
phrodisme. On pouvait sentir dans l'aine gauche une tumeur semblable.
On n'a pas pu savoir s'il existait ou non un ovaire ; mais l'utérus était absent.
Cette femme appartenait à une famille d'hermaphrodites, comprenant
3 sœurs dont 2 avaient une tumeur dans chaque canal inguinal. L'une est
celle dont il s'agit ici. L'autre eut un enfant hermaphrodite, porteur de deux
testicules, dont l'examen histologique fut pratiqué après ablation par
Whitehead {Anat. Rec, 1913), d'un ovaire gauche et d'une sorte de trompe.
La troisième sœur portait dans les deux aînés des tumeurs semblables.
L'hermaphrodisme vrai est rare chez l' Homme. Aux cinq cas authentiques
(dont surtout ceux de Salen (1899) et de Simon (1903) que rapporte Nev-
GEBAUER (1908) s'ajoutent ceux de Uffredizi (1910), de Gudernatsch
(1911) de Sheppard (1920), de Polano (1920) et celui de Whitehead
(1913) mentionné ci-dessus. Dans la pludart de ces cas, l'hermaphrodisme
était réalisé par un ovotestis, dans ceux de Polano et de Sheppard par des
testicules et des ovaires séparés.
J. consacre plusieurs pages à l'interprétation du cas d'hermaphrodisme
qu'il a observé. Il admet (avec Waldeyer, Broman, Sauerbeck) que l'em-
bryon humain et en général celui des Mammifères est potentiellement her-
maphrodite, que le sexe résulte de l'inhibition ou de la suppression du.
sexe opposé, que dans l'hermaphrodisme vrai il y a eu égal développement
des deux sexes primitifs par suite d'un balancement entre les deux potentia-
lités sexuelles. 11 confronte ensuite cette interprétation avec les théories
régnantes sur la différenciation du sexe, tant les théories du métabolisme
que celles des chromosomes sexuels, et il s'explique ainsi la causalité de
l'hermaphrodisme. Bien que le sexe soit déterminé à la fécondation, il res-
terait possible qu'il fût inversé par la recrudescence de conditions semblabes
à celles par lesquelles il fut déterminé à partir de l'état bisexuel primitif,
avant que le facteur de la détermination du sexe se localisât dans un chro-
mosome distinct. Autrement dit, l'état hermaphrodite ancestral, plus les
chromosomes sexuels des cellules germinatives, produiraient un balance-
ment entre les phases anabolique et catabolique du métabolisme sexuel,
permettant le développement des deux gonades, avec deux types de com-
plexes chromosomiens, dérivés l'un de l'autre par perte d'un chromosome
ou par doublement d'un chromosome. L'hermaphrodisme est le résultat de
la dominance imparfaite du facteur germinal représentant le type diffé-
rentiel de métabolisme de l'un des deux sexes sur le facteur germinal de
l'hermaphrodisme. [Ces citations, presque littérales, montreront que l'au-
teur a plutôt exposé qu'il n'a résolu le problème de l'hermaphrodisme.] — •
A. Prenant.
Pézard (A.) et Caridroit (F.). — Les modalités du gynandroinorphisme chez
les Gallinacés. — L'autopsie d'une poule de race Leghorn blanc, devenue
— 630 —
.PROBLÈMES GÉNÉRAUX DK LA SEXUALITÉ 'J5
gynandromorphe après la puberté, révèle l'existence de deux glandes repro-
ductrices, symétriques, au lieu de l'ovaire unique. En relation avec la
glande gauche se trouve un oviducte infantile. Ces organes reproducteurs
gauches rappellent donc ceux de la poule normale. Toutefois la glande a
un caractère nettement masculin , elle renfern^iC des tubes séminifères avec
des spermatogonies. La glande reproductrice droite, blanchâtre, dure,
petite, réniforme, est un testicule. — La double poussée testiculaire tar-
dive a assuré l'apparition de caractères mâles, mais la fonction endocrine
de l'ovaire a bloqué le plumage mâle. La poussée des ergots à partir de
six mois dut marquer la fin de l'action ovarienne. — Tous les cas de gynan-
dromorphisme signalés jusqu'alors se ramènent à trois types : 1° type
asexué dont la réalisation est toujours passagère ; il existe chez les mâles
au moment de la mue de puberté ; 2^ type unisexué qui correspond à une
atrophie incomplète de l'ovaire entraînant une neutralité partielle ; 3° type
bisexué, résultant d'une influence hormonique double. Le gynandromorphe
précédent rentre dans ce type. L'hypothèse de double potentialité du
soma et de l'effet simultané de deux hormones trouve là une vérification
nouvelle. — L. Dehorne.
Goldschtnidt (Richard) et Machida (J.). — A propos de deux gynandro-
morphes du Papillon Lymantria dispar, L. — Dans les expériences de croise-
ments entre Lymantria dispar et ses diverses races, l'apparition d'individus
gynandromorphes est fréquente. G. et M en étudient deux qui sont éclos
dans une de leurs séries de croisements, entre une $ de la race Tokyo par
un (^ de la race Hokkaido, l'un à la Fi et l'autre à la F4. Après avoir donné
la description de ces deux exemplaires, G. et H. discutent l'origine du gynan-
dromorphisme bilatéral, si répandu chez les Insectes, et qui consiste eu
ce que les individus sont exactement (J d'un côté et $ de l'autre, pour la
tête, les antennes, les pattes, la corpulence de l'abdomen, ou les organes
génitaux secondaires. Parfois les organes génitaux primaires sont également
gynandromorphes. Quant à la pigmentation, on trouve parfois sur les ailes
d'un des côtés du mâle des empreintes de la pigmentation de la femelle.
L'origine des cas où la répartition des organes se fait exactement selon
deux moitiés, réside, selon G. et M., dans une division anormale des chro-
mosomes sexuels, en relation avec la différence numérique de ces chromo-
somes suivant les sexes ((^, 1 X ; Ç, 2 X). Mais, dans le cas où la répartition
des organes ne se fait pas selon deux moitiés, comme chez ce gynandro-
morphe où le côté de l'appareil génital qui appartient au mâle est complet,
tandis que seul le côté femelle est représenté par un demi-appareil, il faut
chercher une autre origine. G. et M. expliquent cette conformation parti-
culière par la raison, bien simple, que, dans le développement embryon-
naire, l'appareil génital femelle se constitue aux dépends d'organes symé-
triques, ayant par conséquent la possibilité de se scinder en deux moitiés,
tandis que l'appareil génital mâle provient, pour une part, de l'organe de
ITerold, qui est impair. — Arnold Pictet.
Goldschmldt (Richard). — Recherches sur r intersexualité (II). — G. revient
sur le développement physiologique de l'intersexualité chez les Bombyx
et étudie, à ce point de vue, différents organes des Papillons intersexués
(antennes, organes buccaux, structure de la chrysalide, ailes, etc.) compara-
tivement aux mêmes organes considérés chez les normaux. L'origine de
l'intersexualité marquée sur les ailes fait l'objet de considérations intéres-
— 631 —
26 ANNÉE BIOLOGIQUE
santés. Les Papillons de Lymantria dispar intersexués ont les ailes du mâle
sur lesquelles sont marquées des empreintes plus ou moins étendues de
dessins appartenant aux femelles ; les empreintes féminines ne sont pas
symétriquement réparties et peuvent être, par exemple, plus étendues ou
plus nombreuses à gauche qu'à droite. D'une manière générale, le dessin
d'une portion de l'aile féminine se dépose sur l'aile masculine à l'empla-
cement correspondant, dans un espace entre deux nervures. G. interprète
l'origine de l'intersexualité marquée sur les ailes de la façon suivante : On
sait que le développement des ailes et de leur pigmentation se fait par
étapes successives de détermination d'après lesquelles le sort de la cellule
de l'écaillé est lié respectivement au développement du mâle ou de la fe-
melle ; en ce qui concerne la constitution du dessin (type mosaïque), ces
étapes ne se présentent pas au même moment sur toute la surface de l'aile,
mais elles s'opèrent graduellement comme un courant allant de la base au
sommet. On conçoit donc que le mécanisme de l'intersexualité soit régi préci-
sément par ce mode de développement. En effet, si les phénomènes qui provo-
quent ce mécanisme ont lieu à l'époque d'une des étapes de détermination, la
portion de l'aile qui correspond à cette étape pourra recevoir l'empreinte dii
dessin, du sexe opposé, tandis que toutes les parties de l'aile déj à formées au mo-
ment du phénomène ne peuvent plus être changées et conservent la mosaïque
normale. C'est ainsi que le dimorphisme sexuel des ailes n'est autre chose
qu'une sorte de photographie en couleurs du courant de détermination.
L'examen des courbes de variation des intersexués amène G. à se deman-
der si l'intersexualité pourrait se produire sans hybridation, par le fait
d'une action extérieure sur le soma. On sait qu'au début de la nymphose
la chrysalide se trouve dans un état de sensibilité (le point critique) qui
est le principal moment du développement où une intervention extérieure
puisse agir sur la pigmentation pour modifier la mosaïque normale des ailes. Si
donc une action extérieure devait pouvoir aboutir à la production de l'in-
tersexualité, ce ne serait qu'à ce moment précis que son intervention serait
active. C'est ce qui amène en conséquence G. à entreprendre une série d'ex-
périences consistant à soumettre, à un fort abaissement de la température,
des cocons de Lymantria dispar à diiî'érentes périodes de leur développe-
ment nymphal. Les résultats ont été absolument négatifs et tous les cocons
expérimentés ont donné naissance à des Papillons normaux quant au dimor-
phisme sexuel. — Arnold Pictet.
Ephrussi (Boris). — Sur la sexualité d'un Hydraire Clava squarnata. —
L'espèce, très abondante sur les Fucus de la côte roscovite, ne présente pas
de sexualité saisonnière. Toute colonie, devenue adulte, peut être à maturité
sexuelle en n'importe quel mois. E. constate une forte prédominance de
l'un des sexes, suivant l'époque, en faveur de l'un ou l'autre sexe. Ces alter-
natives successives ne peuvent se trouver en accord avec l'hypothèse do
sexes séparés, admise pour les Hydraires, que si une croissance exception-
nellement rapide permettait aux nouvelles colonies d'atteindre en peu de
temps la maturité sexuelle. L'observation de quelques colonies paraissant
hermaphrodites porte l'auteur à croire à l'existence d'un hermaphrodisme
successif. Sans doute le passage d'un sexe à l'autre doit-il correspondre à
une suspension de la reproduction dans toute la colonie et à la réduction
du nombre et du volume de ses gonophores dont il devient alors difficile
de contrôler le sexe. — L. Dehorne.
632
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE 27
Reproduction asexuée. — Régénération. — Greffe.
Boschma (H.). — Knospung und verwandte Erscheinungen hei Fungia fun-
gites und Fungia actiniformis. (Treubia (Buitenzorg), III, 149-179,
pi. 7-19 1923.) . [27
Delsman (H. C). — Beitrâge zur Entwlcklungs geschichte von Porpita.
(Treubia (Buitenzorg), III, 243-266, 28 fig., 1923.) [27
Hyman (L. H.). — Physiological studies on Planaria. V. Oxygen consumption
of pièces with respect to length, les>el, and time after section. (J. of Exp.
Zool., XXXVII, no 1, 47-69, 1923.) [28
No (R. Lorente de). — La regeneracion de la medula espinal en las larvai
de Batracio. (Trabaj. labor. invest. biolog. Univ. Madrid, XIX, 147-183,
1921.) [29
Boschma (A.). — Bourgeonnement et processus connexes chez la Fungie. —
On sait depuis Semper que chez les Fungia les individus directement
issus de la fixation des larves donnent ensuite naissance d'une manière répé-
tée à des bourgeons pédicules (anthoblastes de Bourne) qui se détachent
plus tard du parent, et fixés dans le voisinage, acquièrent à leur tour la forme
spécifique. Outre ce processus spontané de blastogénèse présenté par les
oozoïtes, les individus adultes peuvent aussi présenter des phénomènes
de bourgeonnement analogue, qui paraissent provoqués par des causes
accidentelles, comme des blessures, le renversement amenant la face buc-
cale à reposer sur le fond, l'envahissement des tissus vivants et du poly-
pien par une algue verte filamenteuse qui paraît être un véritable parasite,
etc. Quant une Fungie arrive au terme de sa croissance et que les parties
centrales sont mortes, c'est aussi par une ultime poussée de bourgeons que
se manifeste la vitalité des dernières portions encore vivantes de la péri-
phérie. B. donne de nombreuses et très belles photographies illustrant ces
diverses modalités de bourgeonnement, qui ne constituent pas d'ailleurs des
catégories foncièrement distinctes. Il examine aussi la formation d'indivi-
dus jumeaux par coalescence plus ou moins complète de deux jeunes indi-
vidus fixés côte à côte, et le processus de division d'un individu primitive-
ment unique par soudure de deux cloisons opposées entraînant une scis-
sion de la bouche. — Ch. Pérez.
Delsman (H. C). — Développement de la Porpite. — Au cours de
recherches océanographiques dans la mer de Java, D. a eu l'occasion de
recueillir un très intéressant matériel faisant connaître pour la Porpite ce
que WoLTERECKa décrit pour la Vélelle. Des Porpites adultes se détachent
en pluie de petits bourgeons médusaires, encore imparfaits, qui ont ten-
dance à tomber au fond, mais dont le développement s'achève en méduses
Craspédotes {Chrysomitra) qui remontent au bout d'un jour nager à la
— 633 —
^8 ANNÉE BIOLOGIQUE
surface. Ces jeunes Méduses, à manubrium atrophié, dépourvues de bouche,
ont leur cavité gastrale et leurs canaux radiaires représentés par des trac-
tus endodermiques pleins, dont les cellules spumeuses hébergent de nom-
breuses Xanthelles. Celles-ci font entièrement défaut dans tous les tissus de
la Porpite, et seuls les bourgeons médusaires se contaminent, au stade où
les quatre ébauches des canaux radiaires enserrent le nodule médusaire.
Sans doute les premières Xanthelles infectantes arrivent-elles par la cavité
endodermique de la Porpite. Tout indique pour les Chrysomiira une nutri-
tion holophytique, ne pouvant s'accomplir que dans les couches superii-
cielles éclairées ; et ce fait, joint à l'observation directe de la nage de ces
Méduses, s'oppose à l'hypothèse, admise pour celles des Vélelles. d'une chute
dans les abysses où s'effectuerait la différenciation des œufs et la ponte.
Celle-ci n'a pas été observée ; il subsiste la même lacune que pour le déve-
loppement de la Vélelle. Les stades hervaires péchés au fdet fin rappellent
d'une manière frappante les formes Conaria et Rataria décrites par Wol-
TERACK pour la Vélelle; la concordance se poursuit dans l'édification de la
jeune Porpite. Ce développement confirme l'étroite parenté de ces deux
Siphonophores. — Ch. Pérez.
Hyman (J. H.). — Recherches sur la physiologie des planaires. Variations
de la consommation d'oxygène des fragments suivant leur longueur, le niveau
d'où ils proviennent et le temps écoulé depuis la section. — Jîxposé de faits
destines à étayer la théorie du gradient physiologique que Child a édifiée
d'après ses observations sur la dynamique de la régénération chez les Pla-
naires. — H. montre qu'il existe une décroissance dans le taux de consom-
mation d'oxygène de l'extrémité antérieure jusqu'à la zone moyenne de
l'individu adulte, c'est-à-dire jusqu'au plan transversal de fissuration éven-
tuelle. Recherches toujours délicates, car de multiples facteurs modi-
fient l'activité respiratoire : régime alimentaire des animaux, longueur des
fragments étudiés, temps écoulé depuis la section ; il faut les éliminer pour
entrevoiries différences dues au niveau d'où proviennent les fragments et
qui témoignent réellement de l'existence d'un gradient physiologique.
Ainsi, plus les fragments isolés sont petits, plus grande est leur consom-
mation d'oxygène ; elle est surtout considérable pendant les premières
heures qui suivent l'isolement, puis se restreint ensuite ; cependant s'il
s'agit de planaires entières, simplement privées de tête et de queue, les
chiffres restent constants. H. insiste surtout sur deux faits : 1° si l'on dé-
coupe l'animal en trois tronçons de volume égal, l'un voisin de la tête, le
deuxième situé juste en avant du plan présumé de fissuration, le troisiènte
immédiatement en arrière de celui-ci, on constate régulièrement que la
consommation d'oxygène, en un temps donné, rapportée au gramme de
poids vif, est plus grande pour le premier que pour le deuxième tronçon,
mais se relève dans le troisième, pouvant même dépasser le taux du pre-
mier tronçon. D'après H., la différence entre le premier et le deuxième
tronçon tient à l'existence du gradient physiologique dans la moitié anté-
rieure de l'animal, le zoïde principal de Child; les chiftres plus élevés
obtenus avec le troisième tronçon tiennent à ce qu'il fait partie de la zone
de bourgeonnement et participe ainsi de l'activité respiratoire toujours
grande des tissus jeunes ; 2*^ si l'on considère au contraire deux tronçons
de petit volume, situés l'un juste en arrière de la tête, l'autre juste en avant
du plan de fissuration, on observe pendant les premières heures après la
section une consommation d'oxygène plus forte pour le petit fragment
— 634 —
REPRODUCTION ASEXUÉE. — RÉGÉNÉRATION. — GREFFE 29
postérieur que pour l'antérieur ; mais le lendemain un nouveau dosage
donne des différences de sens opposé. C'est qu'ici encore une nouvelle cause
de disturbance s'est introduite sous forme de la stimulation consécutive
à l'isolement; Child admet que cette excitation est d'autant plus marquée
que les fragments isolés se trouvaient soumis dans l'animal à une domina-
tion physiologique plus absolue. Ce n'est là toutefois qu'un phénomène
passager et l'on retrouve quelques heures plus tard des chiffres conformes
à l'hypothèse du gradient physiologique. — A, Dalcq.
No (R. Lorente de). — La régénération de la moelle épinière chez les larves
de Batraciens. — L'auteur coupe plus ou moins complètement la moelle épi-
nière de têtards de Grenouille, sans sectionner la chorde. La cicatrice qui
se forme à la moelle ne renferme que des éléments nerveux : la chorde exci-
tée peut produire une saillie, le tissu conjonctif périphérique prolifère,
mais sans pénétrer d'ordinaire entre les fragments de la moelle; et si par
hasard il y a invasion compacte de conjonctif entre les deux extrémités de
celle-ci, ce tissu forme un obstacle infranchissable aux tissus nerveux et la
régénération n'a pas lieu. La pie-mère se rétablit en quarante-huit heures.
Le canal médullaire se dilate et les cellules épendymaires se multiplient.
Les cellules nerveuses ne se divisent jamais : la perte de substance grise
est comblée uniquement par le « réarrangement » des neuroblastes exis-
tants ; ils glissent les uns sur les autres pour combler le vide et se disposent
alors très irrégulièrement, laissant entre eux de larges espaces. Parfois ce
mouvement donne lieu à la formation de ponts qui traversent le canal
épendymaire et que l'épithélium vient tapisser. Des cellules nerveuses
peuvent aussi tomber dans cette cavité médullaire : elles y restent vivantes
et émettent chacune une fibre qui pénètre plus ou moins loin dans la paroi
de la moelle. Tandis que, chez l'adulte, les axones coupés dégénèrent, chez
la larve ils forment, à leur extrémité coupée, un bouton de croissance et
s'allongent sans se ramifier, tendant à rétablir la continuité primitive de la
moelle. Pour les fibres médianes, souvent la croissance ne se fait pas par le
bouton terminal, mais par une « fibre compensatrice », qui se développe
comme un rameau de la fibre primitive, à peu de distance du bouton.
Assez souvent, des fibres suivent les ponts de substance grise qui tra-
versent l'épendyme et passent ainsi d'un côté à l'autre de la moelle;
d'autres fois, elles traversent librement le canal ou y décrivent de longs
trajets, sans rien pour les appuyer ou les orienter. Quand elles rencontrent
un élément qui s'y prête, les fibres peuvent s'enrouler autour de lui, mais
aucun tuteur n'est indispensable pour les soutenir ou les diriger. Les fibres
régénérées sont disposées de façon très irrégulière, courbées, entrecroisées
de mille manières.
Il existe dans les ganglions rachidiens de têtards de Grenouille deux
sortes de cellules nerveuses : des cellules unipolaires adultes, dont les axones
ont atteint déjà leur territoire terminal définitif, et des cellules bipolaires,
de type embryonnaire, qui se développent en même temps que les organes
auxquels elles doivent fournir (pattes, p. ex.). Leur axone, terminé par un
bouton de croissance, suit le trajet des nerfs existants, traverse la pie-
mère, atteint la moelle et s'y bifurque : une branche monte, l'autre descend.
Quelque chose d'analogue existe pour les racines antérieures, mais renversé :
les cellules et les boutons de croissance sont à l'intérieur delà moelle et
doivent traverser la pie-mère pour gagner les muscles en suivant les nerfs.
Il semble y avoir deux étapes dans le développement des fibres nerveuses
— 635 —
30 ANNÉE BIOLOGIQUE
veuses des nerfs rachicliens : une première où se forment les fibres nécessaires
aux mouvements dans l'eau, une seconde plus tardive où se développent
les fibres qui ont à régir les mouvements des pattes et les organes de
l'adulte. Si on lèse les ganglions rachidiens, les cellules attaquées dégé-
nèrent. Si on détruit entièrement le ganglion, il n'y a pas de régénération
de la racine correspondante. Si on coupe une racine postérieure, les axones
des cellules du ganglion poussent rapidement ; au bout de cinq jours,
de nombreuses fibres sensitives ont traversé le conjonctif et la pie-mère
qui entourent la moelle et sont entrées dans celle-ci. Cela est très visible s'il
n'est resté du ganglion qu'un petit nombre de cellules, disséminées dans le
conjonctif : on voit alors les fibres sensitives atteindre la moelle à des ni-
veaux diiïérents, d'ordinaire sans rapport avec les anciens nerfs détruits.
Toutes se dirigent cependant vers la moelle et y pénètrent. Là, à l'inverse
des fibres normales, les fibres régénérées ne se bifurquent que très excep-
tionnellement, et seulement sous l'action d'obstacles mécaniques : elles se
bornent à se recourber vers le bas ou vers le haut. On ne connait pas la cause
de cette différence. Fibres sensitives et fibres motrices se mêlent et s'entre-
croisent ; pourtant toutes vont aux organes auxquels elles sont destinées :
la moelle pour les premières, les muscles pour les secondes. Les fibres n'ont
certainement pas de trajet prédéterminé ni de gaine pour les conduire :
cela résulte notamment de leur marche irrégulière et des détours qu'elles
décrivent : elles suivent sans doute le trajet de moindre résistance et
s'adaptent aux difficultés qu'elles rencontrent. On ne peut expliquer l'orien-
tation qui porte toujours les fibres sensorielles vers la moelle et les fibres
motrices vers les muscles que par un tropisme particulier, un neurotropisme,
dont toutefois on ne connait pas les agents. — A. Robert.
Hérédité. — Hybridation.
Breitenbecher (J. K.). — A red-spotted sex-limited mutation in Bruchus.
(Amer. Natur., LVII, 59-65, 1923.) . [36
a) Brimhall (Dean R.). — Family resemhlances among American men of
science. II. Degree of resemblance in comparison with the generality ;
proportion of workers in each science and distribution of replies. (Amer.
Natur., LVII, 74-88, 1923.) [Cité à titre bibliographique.
h) Family resemhlances among American men of science. III. —
The influence of the nearness of kinship. (Ibid., 137-152.)
[Cité à titre bibliographique.
c) — — Family resemhlances among American men of science. (Ibid.,
326-344.)
[Tendance pour les parents remarquables d'hommes de science à avoir
une spécialisation dans la science. — L. Cuénot.
Carrière (Reinhard). — Ueher erhliche Ohrformen, inshesondere das angewa-
— 636 —
HEREDITE. — HYBRIDATION 31
cJisene Ohrlûppchen. (Zeit. f. induk. Abstam. u. Vererbgsl., XXVIII,
238-242, 1922.) [40
Clausen (Roy E.). — Inheritance in Drosophila Hydei. I. White and vermi-
lion eye-colors. (Amer. Nahur., LVII, 52-58, 1923.) [36
Devaux (Emile). — Du rôle de V allure du développement dans Vinter fécon-
dité. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 74, 1923.) [34
Dunn (L. C). — A lethal gène in fowls. (Amer. Natur., LVII, 345-349,
1923.) [37
Hagedoorn (A. L. and A. C). — Species crosses in Rats. (Zeit. f. indukt.
Abstam. und Vererbgsl., XXIX, 97-121, 1922.) [39
Hertwig (Giinther und Paula). — Die Vererbitng des Hermaphroditismus
hei Melandrium. Ein Beitrug zur Frage der Bestimmung und V ererhung
der Geschlechts. (Zeitsch. f. induk. Abst. u. Vererbgsl., XXVIII, 258-294,
1922.) [41
Ikeno (S.). — V ererhungsversuche iiher die Biutenfarbe hei Portulaca gran-
diflora. (Zeitsch. f. induk, Abst. u. Vererbgsl, XXIX, 122-135, 1922.)
[41
a) Kopec (Steîan). — Quelques observations sur Vhérédité de la couleur des
œufs de Poules. (Mém. Institut nation, polon. d'économie rurale, III,
328-342, 1922.) [38
b) On the offspring of two sires in one litter of rabbits. (Mém. Institut
nat. Polonais d'économie rurale. II, 215-235, 1922.) [34
Kempton (J. H.). — Inheritance of mesocotyl length in hybrids of hrachytic
Maize. (Amer. Natur., LVII, 374-377, 1923.) [40
Lams (H.). — La télégonie. (Bull. Soc. Roy. médecine Gand, 10 p., 1923.)
[Revue rapide des différentes interprétations données pour la possi-
bilité de ce fait hypothétique. Les expériences critiques montrent que la
télégonie n'existe pas. Les faits que l'on a cru pouvoir interpréter en
sa faveur se réduisent à des coïncidences fortuites d'hérédités diffé-
rentes. — Ch. Pérez.
Lilfenfeld (F. A.). — Vererbungsstudien an Dianthus barharus L. (Zeitsch.
f. indukt. Abstamm. und. Vererbungslehre., XXVIII, 207-237, 1922.) [41
Lippincott (William A.). — Gènes for the extension of black pigment in the
Chicken. (Amer. Natur., LVII, 284-287, 1923.) [37
Metz (Charles W.) and Ferry (RuthM.). — The parallel characters icross-
veinless « and « cermilion » in Drosophila Willistoni. (Amer. Natur.,
LVII, 381-384, 1923.) [36
Mohr ^Otto L.). — Cases of mimic mutations and secondary mutations in the
X — chromosome of Drosophila melanogaster. (Zeitsch. f. indukt. Abs-
tamm. u. Vererbungslehre, XXVIII, 1-22, 1922.) [37
Millier (H. J.). — A simple formula giving the numher of individuals requi-
red for obtaining one of a given frequenctj. (Amer. Natur., LVII, 66-73,
1923.) [Cité à titre bibhographique.
— 637 —
3J ANNEE BIOLOGIQUE
Pear! (Raymond), Parker (Sylvia L.) and Gonzalez (B.M.). — Expérimental
studies on the duration of life. (Amer. Natur., LVII, 153-192, 1923.) [34
a) Pictet (Arnold) et Mlle Ferrero (A.). — Hérédité de la panachure chez les
Cobayes agoutis. (C. R. Soc. Phys. Hist. nat. Genève. XXXIX, 35-38,
1922!) ' [39
fc) — — Hérédité de la longueur des poils chez les Cobayes. (Ibid.,
57-60.) [39
Sumner (F. B.). — The origin and inheritance of spécifie characters, (Amer.
Natur., LVII, 238-254, 1923.) [32
a) Tœnniessen (E.). — Ueber die Vererbung der Alkaptonurie des Mens-
chen. (Zeit. f. indukt. Abstam. u. Vererbgsl, XXVIII, 4, 26-30, 1922.) [40
b) Ueber Enstehung erblicher Eigenschaften durch cytoplasmatische
Induktion. (Ibid., XXIX, 16-25, 1922.) ' [33
Weber (A.). — La rupture de Vopercule branchial au moment de la métamor-
phose des Batraciens anoures démontre-t-elle la transmissibilité d'un carac-
tère acquis ? (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 657, 1923.) [35
Winge (0.). — Ueber eine teihveise geschlechtsgebundene Vererbung der
Augenfarbe bei Menschen. (Zeitsch. f. indukt. Abstam. u. Vererbungs-
lehre, XXVIII, 53-74, 1922.) [39
Witschi (Emil). — Vererbung und Zytologie des Geschlechts nach Untersu-
chungen an Frôschen. (Zeit. f. ind. Abstam. u. Vererbgsl., XXIX, 31-68,
1922.) [34
Wright (Sewall). — Two new color factors of the Guinea Pig. (Amer. Natur.,
LVII, 42-51, 1923.) [38
Sumner (F. B.). — L'origine et Vliérédité des caractères spécifiques. — Il
semble raisonnable de supposer que les races géographiques ou sous-espèces
de Mammifères et d'Oiseaux représentent des stades de début de la dilTé-
renciation des espèces ; les différences par lesquelles ces races locales se dis-
tinguent l'une de l'autre sont du même type que celles qui séparent les
« bonnes » espèces, et souvent les différences sont du même ordre de gran-
deur. Si l'on considère une race donnée comme sous-espèce plutôt que
comme espèce vraie, cela est dû au fait qu'elle interfère avec des races voi-
sines, ce qui après tout dépend entièrement d'un accident historique.
Les intergrades sont ici conservés, tandis qu'ils ont disparu dans le cas des
espèces.
Les différences qui séparent les races ne sont pas une simple absence-
présence, comme dans le cas des mutants, mais de nombreuses différences,
principalement de nature statistique, donc s'exprimant en termes de
moyennes, les polygones de fréquence se recouvrant plus ou moins pour
des formes plus ou moins proches. S. a déjà montré (Journal of. exp. Zoo-
logy, 1920, voir Ann. Biol., XXV, p. 142) que ces différences ne sont nulle-
ment transitoires, mais qu'elles sont parfaitement héréditaires ; plusieurs
races géographiques de Peromyscus, de milieux extrêmement différents,
— 638 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 33
sont élevées à La Jolla depuis 2, 10 et plus de générations, sans convergence
ni changement appréciable. Les races locales ne sont pas disposées au ha-
sard, ce qui établit une corrélation entre leurs caractéristiques et les con-
ditions de milieu ; il y a par exemple accord positif entre l'humidité atmos-
phérique et la pigmentation, les races de pays secs étant de ton plus clair ;
mais il est impossible d'en donner une explication ; il est peu vraiseml^lable
qu'il s'agisse d'un caractère acquis par l'individu et devenu héréditaire,
et l'intervention d'une sélection n'est pas facilement admissible. On peut
admettre xme orthogénèse, c'est-à-dire une tendance pour l'espèce à varier
dans certaines directions définies, d'une façon indépendante ou presque
indépendante des particularités du milieu ; il y a des cas, en effet, où des
variations similaires sont associées avec des entourages très dilTérents,
peut-être même inverses ; si la manifestation de tels chemins de variation
prédéterminés coïncide avec la dispersion d'une espèce à partir du centre
commun, c'est-à-dire est influencée par le temps, nous aurions des séries
géographiques graduées telles que celles que l'on rencontre elTectivement.
Toutes ces manières de voir sont actuellement spéculatives : le fait certain
est l'existence de séries graduées. La théorie de la mutation n'apporte
aucun mécanisme rendant compte de ce fait. — L. Cuén'ot.
6)Toeniessen (E.). — Sur r acquisition de propriétés héréditaires par le cytO'
plasme. — Des propriétés héréditaires ne peuvent apparaître, comme on
sait, que par une modification du plasma germinatif (mutations) ; T. en-
visage que l'origine des mutations peut être de trois sortes.
1° La modification spontanée, endogène, d'un facteur héréditaire dans les
bases mêmes du plasma germinatif. Ce genre de variation est caractérisé
par l'apparition subite d'une nouvelle propriété héréditaire, telle que
l'albinisme et le mélanisme chez les animaux, certains cas de la couleur des
feuilles et des fleurs, ou bien il revêt un caractère directement pathologique
(polydactylie, nanisme, etc.). C'est aussi à une modification spontanée du
plasma héréditaire chez l'homme que Nageli pensait pouvoir rattacher
l'hémophilie ;
2° La mutation exogène produite par une excitation extérieure agissant
directement sur le plasma germinatif lui-même. — Dans ce cas, il n'est pas
question de l'acquisition ou de la perte de facteurs héréditaires, mais d'un
changement de valeur par lequel tel gêne peut être rendu latent ou récessif.
T. se rattache à cette interprétation, qui est d'ailleurs celle de Plate;
3° La modification du plasma germinatif par une action extérieure indi-
recte sur le soma. — La preuve expérimentale d'une hérédité des carac-
tères acquis par action sur le cytoplasme avec répercussion sur le noyau
n'a pas été faite j usqu'à présent, malgré le nombre considérable de
recherches dans ce domaine. On a essayé d'expliquer l'échec de ces
recherches par l'impossibilité d'une transmission au plasma germinatif
de la modification acquise par le cytoplasme. Mais le nœud du problème
se trouverait sur un autre point, si l'on admet, avec W. Roux, que les
cellules du soma contiennent, à côté du cytoplasme, du plasma germinatif.
Rien ne semble s'opposer à cette hypothèse si l'on se base sur ce qui existe
chez certains animaux inférieurs ; les cellules somatiques des animaux
supérieurs ne contiendraient peut-être qu'un plasma germinatif partiel
puisque leur pouvoir de régénération est limité, mais suffisant pour réper-
cuter la modification acquise jusqu'aux éléments du noyau. — Arnold
PiCTET,
— 639 —
34 ANNÉE BIOLOGIQUE
Witschi (Emil). — Hérédité et cytologie du sexe, d'après des recherches chez
les Grenouilles. — W. étudie d'abord la nature des facteurs sexuels F et
M, d'après les résultats d'expériences ayant consisté à élever des œufs de
Grenouilles dans des milieux de température différente allant de 10° à
27°. La différenciation sexuelle ne commence pas au même degré de dévelop-
pement suivant la température et, chez certaines races, elle ne s'opère que
tardivement chez la larve. Quant à la proportion numérique entre les deux
sexes elle reste bien, d'une manière générale, de 1 : 1, les croisements entre
races la modifiant parfois. L'examen cytologique de ces larves, ainsi que le
pourcentage des résultats, amènent W. à la conclusion, qui demande d'ail-
leurs de nouvelles recherches, que la différenciation sexuelle est régie par
un état dynamique de la nutrition dans l'épithélium germinatif ; W.
observe en effet que les deux systèmes trophiques, celui de la différencia-
tion masculine et celui de la différenciation féminine, sont indépendants. —
Arnold Pictet.
b) Kopec (Stefan). — Sur V imprégnation de femelles simultanément par
deux mâles chez les Lapins. ■ — La possibilité d'imprégnation de plusieurs
ovules d'une seule femelle par deux ou trois mâles pendan* la même période
de rut [super jecundatio) est indiscutable. Dans ses recherches K. tâche de
savoir si les fœtus produits par la fécondation de plusieurs mâles ont une
influence quelconque l'un sur l'autre ou s'ils sont mutuellement indépen-
dants. Ce problème n'avait pas encore été étudié avec méthode. Les expé-
riences ont été faites avec des lapines Himalaya fécondées d'abord par un
mâle de même race, puis ensuite par un mâle argenté. Toutes les précau-
tions ont été prises pour le contrôle de la pureté des sujets utilisés. Les ca-
ractères qui ont servi de base au calcul des résultats sont le poids à la nais-
sance, la croissance et la couleur du pelage. Se basant sur les données phy-
siologiques connues de la gestation en ce qui concerne l'échange mutuel
des substances entre la mère et le fœtus, K. conclut qu'il existe une commu-
nication physiologique de la mère entre les fœtus qui appartiennent à deux
types différents et qui se développent simultanément dans le même utérus.
L'augmentation de poids constatée chez les nouveau-nés provenant d'une
imprégnation hétérogène est vraisemblablement due au passage de cer-
taines substances facilitant la croissance des fœtus d'un type dans ceux de
l'autre type. K. discute les problèmes de la télégonie en se basant sur ses
résultats ; sans en affirmer l'existence, il la considère comme physiologique-
ment possible et pense qu'elle pourrait très bien être le résultat d'une modi-
fication, rarement réalisée, provoquée par des conditions internes, spéciales
et encore inconnues, au cours du développement fœtal. (Ces recherches ont été
publiées en polonais, suivies d'un court résuméen anglais.) — ArnoldPiCTET.
DevaUX (Emile). — Du rôle de Vallure de développement dans Vinter fécon-
dité. — La stérilité observée chez de nombreux hybrides tient à l'inégalité
de la vitesse de développement chez les espèces croisées. Lorsque deux
espèces ne se croisent pas ou se « croisent mal » c'est qu'il existe un trop
grand écart entre les vitesses de développement des deux reproducteurs.
L'interfécondité constante et indéfinie des races tient à l'égalité remar-
quable de leurs allures de développement, — L. Dehorne.
Pearl (Raymond), Parker (Sylvia L.) et Gonzalez (B. M). — Etudes expé-
rimentales sur la durée de la vie. VII. L'hérédité men-délienne de la durée de
— 640 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 35
la vie dans des croisements du type sauvage et du mutant Quintuple de Droso-
phila melanogaster. — Il est maintenant acquis de par les études sur deux
organismes très différents, la Drosophile et l'Homme, que la durée de vie
est un caractère héritable, comme la stature ou la couleur de l'œil. Le pré-
sent mémoire traite de la durée de vie dans diverses générations provenant
du croisement de la forme sauvage avec le mutant Quintuple ; ce dernier
a une vie très courte, de 14 à 15, 8 jours contre 39 à 41 jours pour la forme
sauvage. Toutes les déterminations de durée de vie ont été faites dans des
incubateurs à 25°, nourriture et autres facteurs étant aussi constants que
possible. La génération F^ vit un peu plus longtemps que la lignée sau-
vage (effet de l'hétérosis) ; la F2 présente une claire disjonction entre un
groupe à vie courte et un groupe à vie longue, les durées étant comparables
à celles des lignées originales. Au point de vue génétique, la durée de vie
est complètement et invariablement associée avec certaines caractéristiques
morphologiques ; c'est ainsi que pas une seule Mouche à ailes vestigiales
(c'est une des mutations du type Quintuple) n'a eu une vie longue, et que
pas un groupe de Mouches à ailes normales n'a présenté une oourbe de vie
approchant celle qui est caractéristique des vestigiales. La durée de vie
n'est pas un caractère séparé de l'organisme, représenté par un gène
spécial, mais est l'expression dans le temps de l'organisation du corps ; ce
qui est hérité dans ce cas (de même que dans celui de la tuberculose) ce
n'est pas la chose elle-même, mais l'organisation somatique, dont la durée
de vie, dans un cas, et la diathèse tuberculeuse dans l'autre, sont en partie
des manifestations ; brièvement, ce qui est hérité est la diathèse pour lon-
gévité. Les auteurs se sont demandé si la perte des ailes (un des caractères
de Quintuple) n'avait pas une influence défavorable sur la longévité, puis-
qu'elle contraint la Mouche à marcher et à sauter; à cet effet ils ont coupé
les ailes à un certain nombre de Mouches normales ; leur durée de vie a été
légèrement abaissée (34 jours au lieu de 43), mais la différence est trop'
faible pour expliquer la brièveté remarquable de vie de la mutation Quin-
tuple ; ce n'est pas une mutation séparée qui agit, mais l'ensemble de l'or-
ganisation, comme il a été dit plus haut. — L. Cuénot.
Weber (A.). — La rupture de V opercule branchial au moment de la métamor-
phose des Batraciens anoures démontre-t-elle la transmissihilité d'un caractère
acquis ? — On sait que les membres antérieurs développés dans l'espace
péribranchial se libèrent par rupture de l'opercule, au moment de la méta-
morphose. Braus (1906) ayant détruit précocement l'ébauche d'un membre
antérieur chez des têtards de Bombinator igneus a constaté la rupture de
l'opercule correspondant deux ou trois jours après l'éruption de l'autre
membre antérieur demeuré intact. W. a repris ces essais. Avec une aiguille
fortement chauffée, il lèse le blastème du membre antérieur droit des tê-
tards ; l'opercule, traversée du même coup, se cicatrise rapidement. Il
obtient les résultats observés par Braus. Mais dans certains cas il n'y eut
pas rupture. L'étude par les coupes a révélé que celle-ci a lieu lorsqu'une par-
tie de l'épiderme glandulaire qui recouvre normalement l'ébauche du
membre antérieur a persisté et s'est développée. Vis-à-vis d'elle, le mésen-
chyme disparaît dans l'épaisseur de l'opercule, les deux épithéliums s'acco-
lent et s'amincissent ; la rupture sera fatale. Lorsque aucun fragment
d'épiderme glandulaire ne persiste dans la cavité péribranchiale, ces phé-
nomènes ne se produisent pas. Cette corrélation que W. se borne à constater
montre l'invraisemblance de l'hypothèse à laquelle eurent recours certains
— 641 —
AKN. BioL. — T. m, FASC 6 (1922-1923) 6
36 ANNÉE BIOLOGIQUE
naturalistes pour expliquer les résultats de Braus. La rupture des opercules
chez les têtards tripodes ne peut être un élément de démonstration pour la
théorie de l'hérédité des caractères acquis. — L. Dehorne.
Breitenbecher (J. K.). — Points rouges, une nouvelle mutation limitée au
sexe chez Bruchus. — Dans le type sauvage de Bruchus quadrimaculatus,
la couleur du corps dans les deux sexes est brunâtre ; la femelle présente des
mutations rouge, blanche et noire qui appartiennent toutes à la même série
d'allélomorphes. B. vient de découvrir une nouvelle mutation encore limi-
tée au sexe, propre aux femelles : celles-ci, à l'état sauvage, ont 4 taches
noires, deux sur chaque élytre ; le mutant nouveau, provenant d'une cul-
ture pure de rouges à 4 points noirs, a présenté le changement de ces points
en rouge ; il est dominant sur le type sauvage, exactement comme les trois
mutations précédemment décrites. Les mâles ne montrent pas le nouveau
caractère; puisque les élytres ne sont pas tachetés, mais ils peuvent le ren-
fermer dans leur patrimoine héréditaire et le transmettre. — L. Cuénot.
Metz (Charles W.) et Ferry (Ruth M.). — Les caractères parallèles « pas
de freine transverse » et « vermillon y> chez Drosophila Willistoni. — Lance-
FiELD et Metz (1922) ont montré que certains caractères enchaînés au sexe
chez Drosophila Willistoni ressemblent à des caractères de D. melanogaster,
virilis et obscura, pas seulement par leur aspect, mais aussi par leurs rela-
tions d'enchaînement. Par exemple « scute» et « yellow » qui sont complè-
tement enchaînés ressemblent aux caractères de même nom semblablement
enchaînés chez les autres Drosophiles, à l'exception de virilis («scute» n'y
a pas été trouvé, mais « yellow » existe). Les auteurs désignent comme paral-
lèles les caractères mutants similaires dans des espèces différentes où l'ho-
mologie ne peut pas être mise en évidence par un croisement. Cette vue est
renforcée par les autres parallèles « pas de veine transverse » et « vermillon ».
En dressant les cartes des loci pour ces 4 gènes chez Willistoni, obscura,
virilis et melanogaster, il devient très clair que dans deux cas, les loci
tombent à l'une des extrémités du chromosome, et dans deux autres cas,
ils se trouvent vers le milieu, ce qui est sans doute en rapport avec la forme
des chromosomes, ici de courts bâtonnets, là des rubans allongés et en
forme de V ; on voit aussi que si l'ordre sériai des loci est le même, la dis-
tance qui les sépare varie fortement suivant les espèces. — L. Cuénot.
Clausen (Roy E.). — Hérédité chez Drosophila Hydei. I. Couleurs oculaires
blanche et vermillon. ■ — Drosophila Hydei recueillie à l'état sauvage a pré-
senté en culture un certain nombre de mutations, identiques à celles de
melanogaster : 1^ une mutation « bobbed », enchaînée au chromosome sexuel,
consistant en marques irrégulières sur l'abdomen et en une réduction de
dimension des soies dorso-centrales et scutellaires ; 2° des yeux blancs, et
des yeux vermillon, caractères également enchaînés au sexe, tous deux
récessifs par rapport à la forme sauvage ; ils présentent un peu plus de
9 % de recombinaisons, chiffre inférieur à celui que présentent les mêmes
mutations chez melanogaster (30 %). mais s'accordant bien avec les chiffres
constatés chez D. virilis et obscura ; 3° Hyde a découvert deux mutations
autosomales récessives, écarlate et « variable ». Comme il y a 6 paires de
chromosomes chez l'espèce Hydei, on doit s'attendre à trouver 6 groupes
de linkage. — L. Cuénot.
642
HEREDITE. — HYBRIDATION 37
Mohr (Otto L.). — Mutations dans le chromosome X chez Drosophila
ynelanogaster. — On sait que des mutations semblables sont parfois condi-
tionnées par des gênes diiïérents. M. étudie un cas remarquable de cette
nature consistant dans le fait que deux gênes sex-linked récessifs ont indi-
viduellement régi la production de la même modification. Celle-ci, nommée
«singed» (poils frisés, comme s'ils avaient été roussis), consiste dans l'on-
dulation de tous les poils et des soies de l'individu. A première vue, il pou-
vait sembler que cette modification soit due à l'action d'un nouvel allélo-
morphe du gêne « forked » (poils bifurques), déjà connu, qui de même con-
ditionne une altération générale des soies. Cependant l'examen des résul-
tats des croisements montre qu'aucune relation n'existe entre les deux.
Dans la suite, une nouvelle mutation apparut, qui ressemblait d'une façon
SI frappante au caractère « singed », qu'on pouvait lui supposer la même ori-
gine. Néanmoins, l'examen des résultats amena à la conclusion qu'elle pro-
vient d'un allélomorphe d'un autre gêne « forked » {forked*). Aucune rela-
tion n'existe entre ces deux gênes, ce qui est non seulement prouvé par leur
localisation respective dans le chromosome X, mais aussi par le fait que les
femelles homozygotes «singed » sont stériles, contrairement aux Mouches
« forked* », qui sont d'une fertilité normale dans les deux sexes. La stéri-
lité femelle des « singed » est due à un état défectueux des œufs, accompagné
en outre d'une modification dans leur forme. M. étudie encore deux nouvelles
mutations surgies au cours de ses recherches, dont deux se rapportent au
« forked » et une au « singed », ainsi que deux cas de gynandromorphisme. —
Arnold Pictet.
Dunn (L. C). — Un gène léthal chez la Poule. — D. a mis en évidence
l'existence d'un gène léthal, l, qui détermine la mort des embryons quand il
se trouve à l'état homozygote, et qui diminue peut-être la vitalité des ani-
maux quand il est à l'état hésésozygote. Ce gène est très solidement en-
chaîné avec le gène c du plumage blanc, gêne qui est dominé par celui (C)
du plumage coloré. Les croisements entre une femelle blanche de formule
ce hl et un mâle coloré Ce LZ donnent dans cette hypothèse les formes sui-
vantes Ce LL (coloré, ne renfermant plus le gène léthal), Ce hl (coloré
ce hl (blanc, viable), ccll (blanche, meurt en incubation) ; la proportion
totale est donc de deux petits colorés pour un blanc, ce qui concorde bien
avec le résultat expérimental ; s'il n'y avait pas le gène léthal, le résultat
serait l'égalité entre les deux génotypes. — L. Cuénot.
Lippincott (William A.). — Gènes pour Vextension du pigment noir chez
la Poule. — Dunn (1922) a récemment défini chez la Poule un gène domi-
nant (symbole E™), porté par un autosome, qui a pour effet d'étendre le
pigment noir à tout ou presque tout le plumage des Poulets ; ce gène
existe chez les Plymouth Rock blancs (qui ne sont blancs que parce qu'ils
ne possèdent pas le gène autosomique nécessaire pour la production du
pigment noir). L'allélomorphe de E°^ est présent dans les Light Brahma et
races voisines (symbole e°^). Mais ce n'est pas le seul gène qui influence la
distribution du pigment noir ; il y en a un autre (symbole E) qui a le même
effet extenseur et qui est différent du premier; on le rencontre dans beau-
coup de races (Wyandotte, Langshan, Orpington, Leghorn, Minorca). —
Un certain gène R coopère avec E pour donner du bleu uniforme ; il est
soit allélomorphe de E ou si fermement enchaîné à son allélomorphe récessif
qu'il n'a pu être séparé expérimentalement. — L. Cuénot.
— 643 —
38 ANNÉE BIOLOGIQUE
a) Kopec (Stefan). — Quelques observations sur l'hérédité de la couleur
des œufs de Poules. — Le but de ces recherches est de déterminer les facteups
génétiques de la coloration des œufs de Poules dans le croisement de de\ix
races dont les œufs ne diiïèrent pas sensiblement sous ce rapport. Comme
matériel, K. a utilisé trois « Poules polonaises à pattes vertes », croisées par
un coq Leghorn. Pour être à même de déterminer la teinte des œufs Issus
de ces croisements, il a fallu préalablement établir une échelle comparative
de coloration en prenant pour 1 la coloration blanche de craie et pour 8 la
teinte crème la plus foncée ; l'intensité moyenne de la couleur des oeufs
des Poules polonaises P s'exprime ainsi par 7-1 et celle des Leghorn P
par 1-5. Pour ce qui est des œufs de la génération Fj, leur intensité de colo-
ration moyenne est de 3-3, c'est-à-dire à peu près intermédiaire (blanche
avec teinte crème). Quant aux œufs de la génération Fg, K. a constaté une
ségrégation complète des couleurs à peu de chose près dans les mêmes pro-
portions que celles observées par Punnet et BAiLEvdans leurs croisements
de races aux œufs bruns et aux œufs blancs. Les Poules polonaises, croisées
une première fois avec un coq polonais, avaient pondu des œufs couleur
crème ; les mêmes Poules, croisées une seconde fois avec un Leg^horn,
fournirent des œufs presque blancs dont les poussins montraient quelques
caractères du plumage Leghorn. Or, une période de dix mois s'étant écoulée
entre la première et la deuxième fécondation, et les Poules ayant toujours
été, entre temps, élevées dans l'isolement d'un coq, K. voit dans ces résul-
tats une indication probable, sinon une preuve définitive, d'un phénomène
de xénie. (Ces recherches sont publiées en polonais avec un court résumé en
français.) — Arnold Pictet.
Wright (Sewall). — Deux nouveaux facteurs de couleur du Cobaye. — Les
Rongeurs de laboratoire, Souris, Rat, Cobaye et Lapin ont été les premiers
animaux étudiés au point de vue génétique, après la redécouverte de la loi
de Mendel ; on découvrit rapidement une demi-douzaine de facteurs men-
déliens de couleur, plus ou moins parallèles ; mais ce n'est que lentement
que l'on trouve de nouvelles paires indépendantes de facteurs, ceux que
l'on met en évidence étant généralement des allélomorphes des facteurs
déjà connus. Ainsi chez le Rat il y a 3 allélomorphes dans la série des pana-
chés, 4 dans la série albinique des Cobayes et Lapins, 3 dans la série albi-
nique des Rats et Souris. Les allélomorphes de la série agouti sont au
nombre de 4 chez les Souris, 3 chez les Lapins et Cobayes,
Un cinquième membre de la série albinique vient d'être identifié chez
les Cobayes ; c'est la « dilution sombre » (symbole c^) ; il détermine dans le
pigment noir une dilution moindre que celle que conditionne le facteur de
dilution c^, déjà connu ; il dilue très peu le rouge ; il est récessif au facteur
intensité C, imparfaitement dominant sur cd, sur la dilution à yeux rouges
(cr) et sur l'albinisme (ca). Cette série allélomorphique, C, ck, c'>, C, c» est
la plus longue connue jusqu'ici chez les Mammifères.
Un autre facteur / a été trouvé* parmi les descendants provenant d'un
couple unique ; il réduit le rouge au jaune, qui devient plus tard crème et
même blanc, mais il intensifie le noir ; il est récessif à F, et est indépendant
de la série albinique. Aucun facteur de cette sorte n'a jusqu'ici été trouvé
chez les Rongeurs ; mais on connaît quelque chose de parallèle chez le
Porc, où W. (1918) a interprété certaines variations de couleurs comme
dues à une dilution du rouge sans aiTaiblissement du noir. —
L. CuÉNOT.
— 644 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 39
a) Pictet (Arnold) et Mlle Ferrero (A.). — Hérédité de la panachure chez
les Cobayes agoutis. — La panachure des Cobayes agoutis s'accompagne,
dans les lignées de P. et F., d'une ligne frontale blanche; ce caractère est
constant et héréditaire. La Fg d'un croisement entre un P agouti uniforme
et un P agouti panaché montrant en outre la ligne frontale blanche, se com-
pose de 8 types apparents. Si l'on classe les individus de ces 8 types en deux
catégories, selon qu'ils montrent ou non de la couleur agouti, on se trouve en
présence d'une ségrégation monohybride régulière. Si l'on considère la
ligne frontale blanche comme régie par un facteur indépendant, les deux P
doivent dilïérer l'un de l'autre, sous ce rapport, chacun par deux facteurs
d'extension, ce qui semble conforme aux résultats. Enfin, si l'on fait une
distinction entre les Cobayes qui montrent du blanc et ceux qui n'en
montrent pas, la répartition entre ces deux facteurs se fait selon une
ségrégation hétéro-homo régulière. — Arnold Pictet.
h) Pictet (Arnold et Mlle Ferrero (A.). — Hérédité de la longueur des poils
chez les Cobayes. — Castel et Forbes avaient conclu des résultats de leurs
croisements entre Cobayes à poils courts et à poils longs que ces deux carac-
tères ne se disjoignent pas normalement à la Fg, mais qu'ils réagissent l'un
sur l'autre dans les hybrides pour former un mélange, donnant une nouvelle
forme de poils intermédiaire, de longueur moyenne. "P. et F. reprennent la
question et, se basant sur un matériel expérimental de 722 Cobayes, dé-
montrent que le poil court et le poil long, chez ces animaux, sont régis cha-
cun par un facteur mendélien simple, le premier dominant par rapport au
second, avec ségrégation mathématiquement régulière. — Arnold Pictet,
Hagedoorn (A. L. et A. C). — Croisements entre espèces chez les Rats. —
Les expériences qui forment l'objet de ces recherches consistent en une série
de croisements entre individus de quelques espèces du groupe de Mus
ruttus : Mus tectorum, alexandrinum, le Rat domestique javanais, le Rat
sauvage javanais et le Rat sauvage de Sumatra. Dans bien des cas, l'hybri-
dation ne donna pas de résultats, dans d'autres la copulation entre indi-
vidus d'espèces différentes fut bien constatée, mais sans aboutir à la fécon-
dation ; dans les cas de succès, les hybrides furent féconds. H. et H. déter-
minent, d'après ces derniers, les facteurs, principalement ceux de la cou-
leur des poils, qui conditionnent les caractères des espèces en question, et
analysent un certain nombre de « nouveautés », issues de ces croisements.
Ce sont principalement des nouveautés de couleur, dues aux diverses com-
binaisons des facteurs en jeu ; la plupart de ces facteurs sont communs
aux 7 espèces. Le jaune, l'argenté, le chocolat, la couleur crème, le pâle
agouti, l'albinos, sont les différents éléments qui se trouvent, isolément ou
en association, pour constituer ces nouveautés. H. et H. discutent l'origine
de 4 de ces nouveautés existant à l'état naturel, origine qui a été contrô-
lée dans leurs expériences, c'est-à-dire que ces nouveautés sont des indivi-
dus F2 doubles récessifs issus d'un croisement entre deux hybrides répon-
dant à une des formules déterminées ; la rencontre, en liberté, de deux
hybrides doit être un cas relativement rare. — Arnold Pictet.
WInge (0). — Hérédité partielle de la couleur de^ yeux chez l'homme. —
Tandis que la règle établit que les yeux bleus [simplex) sont récessifs par
rapport aux yeux bruns [duplex), W. fait remarquer, d'après une statis-
— 645 —
40 ANNÉE BIOLOGIQUE
tique qu'il a faite sur 1.400 individus et leurs parents, qu'il n'en est pas
toujours ainsi et que deux parents aux yeux bleus peuvent avoir parfois
des enfants dont les yeux sont bruns. Ces cas exceptionnels s'expliquent
par l'intervention d'un facteur inhibiteur du pigment. W. remarque encore
que les yeux bruns sont partout plus fréquents chez les femmes que chez les
hommes, et cela provient de ce que, à côté du facteur mendélien pour la
couleur des yeux (B), il existe un facteur brun dominant (W) qui est hérité
en liaison avec le sexe. Or, les statistiques de W. montrent que dans les cas
de mariage entre femmes à yeux bleus et hommes à yeux bruns la descen-
dance masculine est représentée par autant de bleus que de bruns et la des-
cendance féminine par un fort excédent de bruns (une fois et demie), tan-
dis que dans les cas de mariages réciproques, l'excédent des yeux bleus se
rencontre aussi bien chez les garçons que chez les filles. On comprend par-
faitement ces résultats si l'on tient compte de|Ces deux facteurs, B, localisé
dans une paire d'autochromosomes et W, dans les chromosomes sexuels,
en supposant en outre que tous les œufs b W soient éliminés. — Arnold
PiCTET.
a) Toenniessen (E.). — Sur r hérédité de V alkaptonur i,e chez V homme. — •
T. analyse les recherches généalogiques faites par un certain nombre
d'auteurs (Fromherz, Osleb, Futcher, Umber, etc.) dans quelques familles
où l'on a constaté la présence de cette maladie. Les résultats de cette ana-
lyse montrent que l'alkaptonurie est héréditaire et qu'elle est régie par un
facteur mendélien récessif, soit dans la proportion 3 : 1, soit dans la propor-
tion 1 : 1, et que ce facteur n'est en aucune façon lié au sexe. — Arnold
PiCTET.
Carrière (Reinhard). — Hérédité de la forme de V oreille chez l'homme. —
Il s'agit d'une étude généalogique faite par C. dans un certain nombre de
familles et qui démontre qu l'adhérence du lobe de l'oreille est héréditaire.
Dans 8 familles différentes, dont l'un des parents est porteur de l'oreille
normale et l'autre de l'oreille à lobe adhérent, et dans 7 familles, dont
chacun des parents est porteur de l'oreille à lobe adhérent, les résultats
montrent que ce dernier caractère s'hérite à l'état dominant, avec ségréga-
tion monohybride et que son hérédité n'est pas liée au sexe. — Arnold
PiCTET.
Kempton (J. H.). — Hérédité de la longueur du mésocotyle dans les hybrides
du Maïs brachytique. — La variation brachytique, à entre-nœuds très rac-
courcis, adaptée aux plaines basses inondables du Yang-tsé, demande à être
plantée très peu profondément, en raison de son très court mésocotyle ; le
mésocotyle que l'on considère généralement comme un entre-nœud est
l'organe qui permet au* jeune plant d'atteindre la surface du sol : il règle
donc la profondeur de plantation. Le type Hopi au contraire a de longs
mésocotyles, et peut être planté à 18 centimètres de profondeur. Une tenta-
tive a été faite, sans grand espoir, d'associer par hybridation avec le type
Hopi des entre-nœuds brachytiques et de longs mésocotyles. Les plantes
de la première génération ont fourni quelques épis qui ont été autofécondés,
d'où une seconde génération comprenant des pieds normaux et des pieds
brachytiques ; il ne paraît pas y avoir de ségrégation en ce qui concerne
la longueur du mésocotyle, il varie entre 10 et 15 centimètres dans les deux
sortes. Il paraît donc qu'on peut associer des entre-nœuds brachytiques et
— 646 —
HÉRÉDITÉ. — HYBRIDATION 41
des mésocotyles longs, ce qui suggère que le mésocotyle n'est nullement
un entre-nœud, mais bien un nœud allongé comme le pensait Van Tieghem ;
en effet des racines peuvent apparaître en un point quelconque de sa sur-
face. L. CuÉNOT.
Lilienfeld (F. A.). — Recherches sur Vhérédité des caractères de Dianthus
harharus. — Dans ce travail, L. analyse longuement les caractères hérédi-
taires et la constitution chromosomique de Dianthus barbarus, par croise-
ments entre cette plante et ses variétés versicolor et chlorotica ; les carac-
tères de couleur, de dessin, de pilosité, de croissance font principalement
l'objet de ces recherches, dont les résultats ont une base encore trop incer-
taine pour amener à des conclusions significatives, notamment dans le
sens d'une confirmation des données et de l'hypothèse de Goldschmidt
relatives à l'intersexualité. — Arnold Pictet.
Hertwig (Gunther) et Hertwîg (Paula). — Héridité de Vhermaphroditisme
chez Melandrium. — Ces recherches apportent une nouvelle contribution
à nos connaissances sur l'hérédité du sexe. Leurs conclusions s'appuient
sur l'idée d'une différence de potentialité entre les gamètes mâles et femelles.
De même que Goldschmidt, et désignant par M le facteur pour le sexe mâle
et par F et / les facteurs pour le sexe femelle, H. et H. établissent les formules
d'hérédité du sexe de la façon suivante : Ç = FFMM, (J = F/MM et envi-
sagent deux phénomènes produisant cette différence de potentialité : ou
bien ce sont MM qui sont les plus faibles, ou bien ce sont les deux facteurs
F/ qui, par voie de mutation, sont renforcés, ensemble, dans leur potentia-
lité. Or, les résultats donnent la preuve de la seconde alternative, ce qui
correspond, selon l'opinion de Hc et H., à un cas réalisé chez les herma-
phrodites de Shull.
Les hermaphrodites secondaires de Melandrium qui ont été étudiés dans
ces recherches sont des mâles mutants, c'est-à-dire qu'ils sont hétérozy-
gotes pour les facteurs sexuels. Ils se distinguent des mâles normaux par
une modification de la valence des facteurs F et /, en ce sens que le rapport
F/ : MM est en faveur de F/. Les formules héréditaires sont par conséquent :
Femelles normales = FFMM, d'où FF > MM.
Mâles normaux = F/MM, d'où F/ < MM.
Hermaphrodites == FV^ MM, d'où F^/i ^ MM.
Par autofécondation des hermaphrodites et par croisement d'une femelle
normale au moyen de pollen d'un hermaphrodite, on obtient des $ et des (J
qui sont différents génétiquement ; les $ ont respectivement la formule
F^F^MM et F^FMM et les ^, F/^MM. En outre, il y a encore des hermaphro-
dites qui répondent à la formule F/^MM et qui proviennent de la polhni-
sation d'hermaphrodites châtrés avec du pollen normal. — Arnold Pictet.
Ikeno (S.). — Recherches sur l'hérédité de la couleur des fleurs de Portulaca
grandiflora. — Ce travail détermine les facteurs héréditaires de la couleur
des fleurs de Portulaca grandiflora. I. distingue notamment un facteur
(C) pour la couleur en général, qui mendélise normalement en monohy-
bride avec c (Ce ou CC = orange ; ce blanc). Un autre facteur (R) change la cou-
leur orange en rouge et B (pourpre) ne se manifeste qu'en présence de B et
C. Les proportions numériques obtenues montrent que R et B sont en
complet linkage et agissent comme un facteur unique, ce qui correspond
— 647 —
42 ANNÉE BIOLOGIQUE
assez aux résultats de Baur, avec Aquilegia et de Punnet, avecles Lapias.
I. analyse encore certains cas où les facteurs de couleur donnent lieu à une
ségrégation dihybride, ainsi que la descendance des lignées de plantes à
fleurs blanches. — Arnold Pictet.
Variation. — Mutation. — Adaptation.
Blomquist (H. L.). — Vascular anatomy of Angiopteris ervecta. (Bot. Gazette,
LXXIII, .181-199, 8 fig., 4 pi., 1922.) {46
Bucllholz (J. T.). — Dei'elopmental sélection in vascular plants. ÇBoX. Gazette.
LXXIII, 249-286, 28 Hg., 1922.) [46
Calkins (Gary N.). — Whal did Maupas mean ? (Amer. Natur., LVII,
350-370, LVÏL) [44
Gonzalez (Bknvenido Maria). — Expérimental studies on the duration of
lije. VIII. The influence upon duration of life of certain mutant gènes of
Drosophila melanogasler. (Amer. Natur., LVII, 289-325, 1923.) [44
Heller (H. H.). — Classification of the anaerobic Bacteria. (Bot, Gazette,
LXXIII, 70-79, 1922.) {47
Menzel (R.). — Beitrage zur Kenntniss der Mikrofaunavon N iederlàndisch-
Ost-Indien. (Treubia (Buitenzorg), III, 189-196, 16 fig., 1923.) [48
Pictet (ArnoM). — La génétique expérimentale dans ses rapports avec la
Variation et V Evolution. (Actes Soc. helv. Se. nat., I, 133-153, 1922.) [43
Randolph (L. F.). — Cytology of chlorophyll types of Maize. (Bot. Gazette,
LXXIII, 337-375, 6 pi., 1922.) [46
a) Sears (P. B.). — Variatio?is in cytology and gross morphology of Taraxa-
cum. I. Cytology of Taraxacum laevigatum. (Bot. Gazette, LXXIII,
308-324, 2 pi., 1922.) [45
h) ~ Variations in cytology and gross morphology of Taraxacum. II.
Sénescence, rejuvenescence and leaf variation in Taraxacum. (Ibid., 425-
446, 9 fig.) [45
Stout (A. B.). — C y clic manifestation of sterility in Brassica pekinensis and
B. chinensis. {Bot. Gazette, LXXIII, 110-132, 7 fig., 1922.) [47
Sttmner (Frairacis B.). — The Organism and its environment. (The Scienti-
fic Monthly, XÏV, 223-233, 1922.) [43
648
VARIATIOiN. — MUTATION. — ADAPTATION 4»
Sumner (Francis B.). — L'organisme et son milieu. — Ce travail constitue
un plaidoyer en faveur du Lamarckisme et une ardente protestation
contre la tendance qu'ont les mutationnistes les plus en vue à étudier l'or-
ganisme isolément et à le considérer indépendamment de son milieu. Selon
S., les études mendéliennes ont eu comme effet de réduire à une importance
beaucoup trop faible le rôle du milieu dans le développement et le métabo-
lisme des individus et de faire oublier certains faits établis qui ne doivent
cependant pas être oubliés. Force est, toujours selon S., d'avouer l'insuffi-
sance du mendélisme mutationniste pour expliquer l'évolution des êtres
organisés et l'origine des structures et des fonctions adaptatives. Les preuves
que l'on a cru voir dans les nombreuses mutations de Drosophiles de l'école
de Morgan ne doivent pas prendre l'importance qu'on est tenté de leur
accorder et c'est aller un peu loin que de voir, dans ce qui s'est produit
dans les éleveuses de l'Université de Columbia, une indication des méca-
nismes de l'évolution.
S. base principalement ses critiques sur le fait que les mutations de Dro-
sophiles sont, pour la plupart, des difformités, des anonrialies, aussi bien
ea tant qu'écarts de la condition typique que par la raison qu'elles rendraient
l'Insecte inapte à la vie s'il se trouvait à l'état de liberté. Quant aux rnuta-
tions qui ne sont pas franchement pernicieuses, elles n'affectent que la
couleur du corps ou des yeux, le nombre ou la forme des poils, etc. et cons-
tituent ainsi un écart de la constitution normale trop faible pour qu'on
puisse le considérer comme un acheminement vers un type d'organisme de
degré plus évolué. Cependant S. ne va pas jusqu'à conclure qu'il ne s'est
jamais produit, au coiu's des siècles, de mutations ayant eu une valeur
évolutive ; mais, au point où nous en sommes, nous pouvons dire que les
mutations produites in vitro n'offrent aucun terrain solide autorisant à
croire que l'évolution résulterait de l'accumulation de mutations par sélec-
tion naturelle.
Par contre S. attache une beaucoup plus grande importance aux résultats
des recherches de Guyer et Smith qui semblent prouver qu'il existe au
moins une classe particulière de caractères acquis pouvant se transmettre
indéfiniment d'une génération à l'autre (on ne sait cependant pas si cette
transmission se maintiendrait après de longues générations). Le mécanisme
par lequel ces caractères acquis semblent avoir été enregistrés dans la cel-
lule germinative est d'un genre dont on peut concevoir l'existence sur une
grande échelle dans tout le monde vivant.
Prenant enfin comme exemple le cas de certains Invertébrés marins,
chez lesquels la concentration et la composition des sels contenus dans les
liquides du corps s'établit, par osmose, en conformité avec l'eau dans la-
quelle ils vivent, S. envisage que l'organisme et son miUeu s'entrepénètrent
complètement et que la distinction que nous établissons entre eux ne doit
avoir d'autre raison que celle d'une « commodité d'expression », — Arnold
PiCTET.
Pictet (Arnold). — La génétique expérimentale dans ses rapports avec la
variation et V évolution. — Les recherches de P. dams le domaine de la varia»
bilité par somations et par mutations chez les Lépidoptères, ainsi que les
résultats de ses croisements de Cobayes, forment la base principale de son
argumentation en faveiu' du mutationnisme. P., qui a travaillé expérimen-
talement vingt-deux ans l'hérédité chez les Papillons, considère les races
géographiques comme des échelons d'évolution. Les races géographiques
— 649 —
44 ANNÉE BIOLOGIQUE
ont trois origines : 1'' celles créées par l'action du milieu {races géographiques-
somations) qui ne restent constantes que dans leur climat et perdent leur
caractéristique dans un autre pays; leurs caractères n'étant pas hérédi-
taires, ces races n'ont pas de valeur évolutive ; 2° les races géographiques-
mutations dont les caractères restent toujours constants, indépendamment
du milieu ; 3° les races géographiques constituées par les récessifs homo-
zygotes d'un croisement entre deux races déjà existantes. En outre P.
déduit de ses recherches qu'à l'état naturel l'hétérozygotie est considé-
rablement plus représentée que l'homozygotie, l'état homozygote, pour
quelques espèces [N emeophila plantaginis p ex.) n'ayant pas été rencontré
dans certaines régions montagneuses. Enfin, dans ceux des croisements
entre l'espèce et sa variété qui ont donné lieu à une ségrégation moitié-
moitié, c'est le plus souvent la variété qui représente le type hétérozygote.
De ces faits, P. estime pouvoir préciser que l'évolution des êtres organisés
suivrait les principales étapes suivantes ; Espèce ; par mutations, variabi-
lité homozygote peu différenciée; puis, par croisements, variabilité hétéro-
zygote de plus en plus complexe. L'espèce peut rester longtemps sous
cette forme. Enfin, par mutations successives se portant sur les hétérozy-
gotes les plus complexes, espèce nouvelle. — Arnold Pictet.
Gonzalez (Bienvenido Maria). — Etudes expérimentales sur la durée de la
vie. VIII. U influence sur la durée de vie de certains gènes mutants de Droso-
phila melanogaster. — G. a comparé entre elles cinq mutations de Droso-
phile, « black, pourpre, vestigial, arc et speck » pour décider de leur in-
fluence sur la durée de la vie, toutes choses égales d'ailleurs, d'abord sur les
lignées considérées in toto, puis sur chacun des sexes. La courbe de survie
des lignées renfermant seulement black ou speck n'est pas sensiblement
différente de celle de la forme sauvage ; purple et arc donnent une survie
moins grande ; cela est plus accentué pour vestigial, et encore plus pour
quintuple (association des cinq mutations du second chromosome). L'in-
fluence des mutations n'est pas la même chez les mâles et les femelles, mais
les différences sont faibles : chez les mâles, la mutation black et aussi la
mutation speck ont une durée de vie plus grande que celle de la forme sau-
vage (41 et 46 jours au lieu de 38), mais il est curieux que lorsque ces deux
mutations sont rassemblées dans un même individu, elles abaissent la durée
de vie. Il est donc certain qu'un gène, outre son effet morphologique visible,
affecte l'organisme d'une façon générale, puisque la reproduction et la durée
de la vie sont modifiées en quantité appréciable. En général, les mutants
sont inférieurs en vitalité à la forme sauvage. — L. Cuénot.
Calkins (Gary N.). — Qu'a voulu dire Maupas? — Jennings pense que la
conjugaison des Infusoires n'a aucun effet appréciable dans la restauration
de la vitalité, mesurée par le taux des divisions ; la dégénérescence des Infu-
soires est le résultat pathologique de mauvaises conditions d'existence, et
l'effet primordial de la conjugaison est de donner naissance à diverses
lignées différant par leur hérédité. C. n'est pas de cet avis, et pense que la
conjugaison a bien un effet de rajeunissement, qui se traduit visiblement
par l'augmentation du nombre des divisions. Il critique les observations
de Maupas et de R. Hertwig, sur lesquelles s'appuie Jennings, et aussi,
celles de Jennings; il montre qu'elles sont contradictoires et non convain-
cantes, et que chez Uroleptus mobilis les ex-conjugués présentent
un accroissement de divisions par rapport aux non-conjugués. —
L. Cuénot
— 650 —
VARIATION. — MUTATION. — ADAPTATION 45
a) Sears (P. B.). — Variations dans la cytologie et la grosse morphologie
du Taraxacum. I. Cytologie du Taraxacum laevigatum. — Les phénomènes
de la maturation chez T. laevigatum diiïèrent de ceux qui ont été décrits
précédemment chez les espèces parthénogénétiques de Taraxacum, surtout
dans la prophase, par formation d'un filament aux dépens duquel se cons-
tituent vingt-six chromosomes univalents. Au lieu d'une simple série de
phénomènes on observe ensuite quatre dispositions différentes : A. Division
de réduction presque typique caractérisée par un accouplement bout à bout
des chromosomes univalents ; B. Division qualitative avec formation de
dyades suivie de la différenciation du sac embryonnaire ; pour cette divi-
sion le terme à'ameiosis a été proposé ; C. Division plus ou moins irrégu-
lière avec accouplement variable des univalents et allongement précoce du
noyau ; D. Amitose avec allongement très précoce du noyau et persis-
tance du filament chromatique donnant 26 chromosomes en X
ou Y. Il ne se forme pas de fuseau. Ces variations ne sont pas anor-
males mais correspondent à des degrés croissants d'inhibition du sexe
par d'autres facteurs, par exemple l'individualité et la polarité des
chromosomes. L'interprétation donnée par Juel des phénomènes de
maturation chez le T. officinale ne s'applique pas dans le cas présent. —
R. SOUÈGES.
h) Sears (P. B.). — Variations dans la cytologie et la grosse morphologie
du Taraxacum. II. Sénescence, rajeunissement et i^ariation foliaire chez Taraxa-
cum. — Quelques botanistes ont étudié les effets des facteurs externes sur
le Taraxacum, mais leurs résultats n'ont pas résolu les difficultés d'ordre
taxinomique. Les systématiciens ont considéré les variations dans ce genre
comme des fluctuations ou de légères variations et ont procédé alors à des
groupements ou à des divisions conformément à leur manière de voir. Que
l'histoire du développement exerce une profonde influence sur les formes
semble généralement avoir échappé à l'attention. L'auteur aborde le pro-
blème de la variation foliaire en étudiant la plante entière extraite de divers
habitats, et en poursuivant ses observations pendant une assez longue
période de temps. Par comparaison du développement des racines, de la
couleur et de la texture de l'anneau cortical, de l'état général des rosettes,
l'âge d'une plante donnée peut être décelé avec une grande exactitude.
S'appuyant sur cette méthode l'auteur s'est attaché à l'étude des détails
du développement et aux modifications de la forme foliaire. Chez les Taraxa-
cum vulgare et T. laevigatum, la sénescence augmente le degré de découpure
des feuilles et fréquemment leur sénescence ; le rajeunissement ramène la
forme entière des feuilles primordiales. Ces variations sont indépendantes
des modifications de la surface absolue de la feuille, de la capacité conduc-
trice du bois dans les feuilles successives, du rapport de cette capacité à la
surface foliaire et du nombre de nervures par unité de surface. La sénes-
cence est accompagnée d'une augmentation marquée et le rajeunissement
d'une diminution brusque du rapport hydrates de carbone-azote. Les fac-
teurs extérieurs n'exercent que peu d'influence ; une atmosphère humide
entraîne l'allongement des feuilles. La majorité des caractères soi-disant
spécifiques du Taraxacum sont sujets à de grandes fluctuations qui, ajoutées
aux modifications des formes foliaires par sénescence ou par action des fac-
teurs écologiques, sont assez fortes pour engendrer, aux dépens des deux
espèces communes, des phénotypes doublant beaucoup de formes dites
spécifiques. — R. Souèges.
— 651 —
46 ANNÉE BIOLOGIQUE
Buchholz (J. T.). — Sélection du développement dans les plantes (muscu-
laires. — La sélection du développement a lieu durant les premiers stades %
de la vie embryonnaire ou gamétophytique, dans l'intérieur même des
tissus de la plante mère. Elle comprend : la sélection interovulaire entre
ovules d'un même ovaire, soit avant la fécondation, par activité des mégas-
pores ou des archéspores, soit après la fécondation par la lutte d'embryons
multiples ; la sélection embryonnaire entre embryons d'un même ovule ou
entre tissus du gamétophyte mère ; la sélection gamétophytique entre
gamétophytes mâles, par exemple entre tubes polliniques dans l'intérieur
du tissu ovulaire et carpellaire ou entre gamétophytes femelles dans l'inté-
rieur du même ovule ; la sélection gamétique entre gamètes mâles ou anthé-
rozoïdes et entre gamètes femelles ou œufs. Les sélections embryonnaire
et gamétique représentent les formes de sélection que l'on rencontre sur-
tout chez les Ptéridophytes. Chez les Gymnospermes les gamétophytes
6* l'embryon prennent surtout part à la lutte et chez les Angiospermes il y
a surtout compétition entre les gamétophytes mâles représentés par les
tubes polliniques. La sélection naturelle se distingue de la sélection du déve-
loppement parce qu'elle a lieu sous l'action des forces complexes physiques
ou biologiques extérieures à l'organisme. Entre la sélection naturelle et la
sélection du développement on peut établir une forme intermédiaire de
sélection dans la compétition entre bourgeons et branches d'un sporo-
phyte ou d'un thalle ramifié. Discutant sur les rapports de la sélection
naturelle et de la sélection du développement, l'auteur essaie finalement de
montrer comment cette dernière peut jouer un rôle égal ou prépondérant
dans les processus sélectifs réels et dans quelques-uns des phénomènes de
l'orthogenèse. — R. Souèges.
Blomquist (H. L.). — Anatomie çasculaire de V Angiopteris erecta. —
Dans l'étude de l'anatomie vasculaire des plantes il est nécessaire d'exami-
ner les divers états qui se trouvent successivement réalisés au cours du
développement. L' Angiopteris présente un exemple frappant des variations
que peut offrir l'anatomie vasculaire d'âge en âge. Les plus remarquables
de ces variations résident dans : 1° l'élimination de l'endoderme ; 2° l'appa-
rition de faisceaux commissuraux et médullaires, leur importance de plus
en plus grande dans la structure de la région centrale ; 3° la bifurcation
répétée des traces foliaires ; 4° la région plus étroite du cordon central où
se réunissent le point d'attache du faisceau commissural et le point de sépa-
ration de la trace foliaire ; 5° les variations de point d'attache des stèles
radicales. Beaucoup de ces variations tendent à dissocier le cordon central,
ce qui indique une condition polystélique si caractéristique des types phylo-
génétiquement avancés des différents groupes de plantes vasculaires. —
R. Souèges.
Randolph (L. F.). — Cytologie de types chlorophylliens de maïs. — Les
recherches de l'auteur ont été entreprises dans le but de déterminer s'il
ne se trouverait dans les cellules de certains types chlorophylliens de maïs,
caractérisés par un mode de distribution et de fonctionnement anormal de
la chlorophylle, des différences de structure visibles qui pourraient expli-
quer les propriétés génétiques de ces plantes. Toutes les plantes examinées
présentent la même structure cellulaire initiale avec « proplastides » de
forme et de dimensions semblables. Dans les plantes vertes normales, le
proplastide apparaît d'abord dans la cellule comme un tout petit granule,
— 652 —
VARIATION. — MUTATION. — ADAPTATION 47
à la limite de la visibilité, grossissant peu à peu cl produisant de la chloso-
phylle de manière à devenir un chloroplaste adulte. Dans les autres types
chlorophylliens (Mendelian white ou Mendelian virescent), les caractères
anormaux de la plante sont dus à ce que les premiers proplastides ne se
transforment pas en plastides normaux quant à leur taille et à leur colora-
tion. Les plastides verts et incolores trouvés dans des plantes différentes
ou dans diverses parties d'une même plante ne représentent pas deux types
fondamentalement distincts, mais doivent plutôt être regardés comme les
termes extrêmes d'une série continue qui comprend tous les intermédiaires.
L'observation cytologique ne peut nullement apporter la preuve que les
primordia d'où dérivent les divers plastides sont de plusieurs sortes. On
peut voir des plastides adultes ou partiellement développés se multiplier
par division, mais au moment où le protoplaste devient visible, il est si
petit qu'il est impossible de déterminer le mode de son origine ; cette faculté
de division confère aux plastides de tout âge une individualité distincte,
mais l'obscurité qui entoure l'origine des minuscules primordiaux laisse en
suspens la question de savoir si les plastides doivent être considérés comme
des organes permanents de la cellule possédant une continuité génétique
au cours du cycle vital. L'auteur ne paraît admettre aucun rapport entre
les mitochondries et les proplastides ; ceux-ci se produiraient de novo dans
l'intérieur de la cellule. — R. Souègës.
Huiler (H. H.). — Classification des Bactéries anaérobies. — L'auteur
pense que les lois de l'hérédité, avec les mêmes degrés de nomenclature dont
on fait usage dans la classification des plantes supérieures, pourraient être
appliquées à la systématique des Bactéries. A la base, on pourrait distin-
guer le biotype ou colonies qui ne diffèrent les unes des autres que par des
caractères biologiques facilement sujets à mutation. Puis viendraient l'es-
pèce aux caractères à peu près stables, enfin le genre qui comprendrait les
organismes montrant les mêmes réactions générales sur les milieux ordi-
naires et présentant les mêmes dispositions morphologiques générales, —
R. SOUÈGES.
Stout (A. B.). — ^Manifestation cyclique de la stérilité chez le Brassica
pekinensis et le B. chinensis. — De récentes observations ont montré que la
compatibilité et la fertilité des organes sexuels peuvent varier dans le cycle
du développement végétatif et reproducteur caractéristique de certaines
espèces. Ces observations ont permis de supposer que de nouveaux éclair-
cissements sur le vieux problème des rapports entre les vigueurs végétative
et reproductrice, pourraient être acquis par des moyens expérimentaux, en
étudiant les fluctuations de la fertilité chez des individus faiblement self-
compatibles. Chez les Brassica pekinensis et chinensis on distingue trois
types différents de stérilité : impuissance par avortement des fleurs ; dé-
veloppement de proliférations axiales aux dépens des pistils de beaucoup de
fleurs ; degrés divers d'incompatibilité parmi des fleurs capables de fonc-
tionner sous certains rapports. Ces divers types de stérilité indiquent des
relations mutuelles entre la vigueur végétative et la vigueur reproductrice.
Leur succession irrégulière, leur apparition à des périodes définies dans le
cycle du développement et spécialement la manifestation cyclique de la
self-compatibilité indiquent que les différenciations morphologiques et
physiologiques du sexe sont réglées et déterminées par ces processus in-
ternes et biogénétiques qui en général déterminent le cycle de la croissacne
— 653 —
48 ANNÉE BIOLOGIQUE
du développement et de la maturité dans la vie de l'individu. —
R, SOUÈGES.
Menzel (R.)- ~~ Copépodes et Ostracodes adaptés à la vie dans la mousse. —
Quelques Copépodes Harpacticides peuvent se contenter d'une faible humi-
dité, telle que celle qui imbibe les touffes de mousse dans les forêts tropi-
cales. Les Parastenocaris qui exigent une plus grande humidité paraissent
être des formes souterraines, qui n'émigrent que rarement à la surface
(cf. Chappuis, (P. A.), Arch. f. HydrobioL, t. XIV, Dissert-Bâle, 1920) :
les Epaclophanes paraissent être de vrais habitants des mousses, suscep-
tibles d'être parfois entraînés dans les eaux souterraines.
Un certain nombre d'Ostracodes, Darwinulides, Cythérides et Cyprides,
peuvent vivre dans les mêmes conditions. Dans un même genre Darwinula
on trouve des espèces d'eau douce et des espèces de mousses. — Ch. Pérez.
Action du milieu. — Éthologie. — Comportement.
BathelHer (J.). — Rectification à propos des nids d'Eutermes, (C. R. Ac. Se,
CLXXVl, 430, 1923.) [51
Bottazzi (F.), Lorenzis (P. de) et Stasi (G.). — La grotta aZinzulusa» in terra
d'Otranfo e il ritrwamento in essa di Typhlocaris. (Rivista di Biol., V,
fasc. 3, 301-308, 5 fig., 1923.) [53
Bugnion (E.). — Remarques sur la Note de M. BathelHer. (C. R. Ac. Se,
CLXXVl, 432.) [51
Descy ^Arm.). — Observations sur le retour au nid des Hyménoptères. (Bull.
Soc. Entomol. Belg., IV, 93-99, 104-111, 1922.) [54
Gardner (M. W.) and Kendrick (J. B.). — Overwintering of Tomato mosaic.
(Bot. Gazette, LXXIII, 469-485, 1 pi., 1922.) [54
Goldsrnith (M.). — La Convoluta roscoffensis et ses réactions. (C. R. Ass.
Fr. Av. Se, Strasbourg, 1920, 390.) [55
Gravier (Ch.). — Sur l'adaptation à la vie arboricole d'un Crabe de Mada-
gascar. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 7, 1923.) [51
Herpin (R.). — Un essaimage en plein jour d'une Annélide polychète :
Pionosijllis lamelligera. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 355, 1923.) [52
Knudson (Lewis). — Non-symbiotic germination of Orchid seeds, (Bot. Ga-
zette, LXXIII, 1-25, 3 fig., 1922.) [53
fl) Labbé (Alphonse). — Influence du Ph ascendant de Veau de mer sur la
rapidité de la segmentation des œufs d'Halosydna et de Sabellaria. (C. R.
Ac. Se, CLXXVl, 1423, 1923.) [49
b) — — Les zones critiques de l'adaptation au milieu. (Ibid., 1665.) [50
— 654 —
ACTION DU MILIEU. — ÉTHOLOGIE. — COMPORTEMENT 49
Magrou (J.). — L'immunité dans la symbiose. (Mémoires Jubilé E. Met-
chnikoiï, 259, 1 pi., 1921.)
[Voir les travaux de l'auteur, Ann. Biol., XXV, 1920-21, .p. 94 et
245.
Martin (G. W.). — Rhizophidium polysiphoniae in the United- States. (Bot.
Gazette, LXXIII, 236-238, 10 fig., 1922.)
[Description du mycélium, des sporanges et des zoospores de cette
espèce des Chytridiacées, qui a été rencontrée sur des filaments d'une
Algue du genre Callithamnion. — R. Souèges.
Menzel (R.). — Beitrage zur Kenntniss der Mikrofauna von N iederlandisch-
Ost-Indien. (Treubia (Buitenzorg), III, 118-126, 1922.) [52
Pellegrin ''Jacques). — Sur un Poisson apode nouveau du golfe de Californie
et sa biologie. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 789, 1923.) [52
Roubaud (E.). — Les particularités de la nutrition et la vie symbiotique chez
les mouches tsétsés. (Mémoires Jubilé E. MetchnikoiT, 523, 17 iig.,
1921.) [53
Sadovnikoff (M. P.). — Recherches sur le comportement des oiseaux dans un
labyrinthe. (En russe) flzvcstia Instituta experimentalnoï Biologii,
1, 82-86, 1921.) [55
Stumper (Robert). — Sur la composition chimique des nids d' A picoter mes
occultus. (C. R. Ac. Se, CLXXVII, 409, 1923.) [51
Vignon (P.). — Sur le mimétisme des Sauterelles Pterochrozées. (C. R. Ac.
Se, CLXXVI, 1348, 1923.) [54
Woodard (J.). — Sulphur as a factor in soil fertility. (Bot. Gazette, LXXIII,
81-109,1922.) J [53
Action du milieu. — Éthologie,
a) Labbé (Alphonse). — Influence du Pn ascendant de Veau de mer sur
la rapidité de la segmentation des œufs d'Halosydna et de Sabellaria. — L'a-
baissement du Ph de l'eau de mer entrave jusqu'à l'inhiber la division cellu-
laire (Vlès. Dragoiu, Rose). — L. a recherché les effets du Ph ascendant sur
la segmentation de l'œuf des Annélides. Chez Sabellaria alveolata,\e dévelop-
pement de l'œuf jusqu'au stade trochosphère se fait en 27 heures lorsque
Ph = 8,4. Dans les conditions normales, où Ph = 8,1,1e développement
dure 44 à 50 heures. Pour Halosydna gelatinosa. le développement dans les
conditions normales exige 26 à 30 heures. Il ne dure plus que 18 heures
lorsque Ph = 8,4. — L. a aussi examiné la division des mêmes œufs dans
les fécondations hétérogènes obtenues avec ces deux espèces: le croisement
Sabellaria $ X Halosydna ^ qui reste stérile quand Ph = 8,1, devient
possible à Ph = 8,4. Mais la proportion des larves est des plus médiocres.
Le croisement inverse Halosydna $ X Sabellaria (J, qui réussit bien dans
les conditions normales donne des larves nageantes au bout de 30 heures.
. — 655 —
50 ANNÉE BIOLOGIQUE
Lorsque Ph = 8,4, on obtient des larves an bout de 18 heures si la tempéra-
ture T = lO^C ; au bout de 23 heures seulement si T = 14oC. Dans ce cas
particulier, là température n'a donc pas l'influence accélératrice qu'on lui
reconnaît. — ■ Qu'il s'agisse de fécondations normales ou non, dans tous les
cas, pour des valeurs de Ph intermédiaires entre 8,1 et 8,35, l'accélération
du développement est négligeable. Elle se produira brusquement lorsque
Ph =8,35 ou 8,4. Au-dessus de 8,4, apparaissent des anomalies. Lorsque Ph =
8,5 la segmentation est bloquée, Ph = 8,35 — 8,40 constitue donc un opti-
mum de l'accélération de développement. — ■ Il est intéressant de remarquer
que les valeurs les plus élevées de Ph dans les eaux océaniques ne dépassent
pas 8,35 (Palïtzeck, Gaarder) . — L. constate en outre que le spermato-
zoïde étranger joue un rôle dans l'accélération du développement après une
fécondation hétérogène. Ainsi povir des conditions déterminées où Ph est
normal, la fécondation Halosydna $ X Sahellaria ^ aboutit à la formation
d'une larve nageante au bout de 18 à 23 heures ; pour Halosydna Ç X Favo-
rinus albus (^ il faudra 24 heures ; enfin la larve qui résulte du croisement
Halosydna $ X Asterias ruhens ^ n'est formée qu'au bout de 30 heures.
Dans toutes ces expériences il n'a pas été tenu compte du CO^ total. —
L. Dehorne.
h) Labbé (Alphonse). — Les zones critiques de V adaptation au milieu. —
Toutes les études récentes sur le rôle du Ph dans la fécondation et dans le
développement des œufs ont fait ressortir son importance. Son pouvoir
d'inhibition est connu, il correspond au point isoélectrique (Ph voisin de 4,7).
On sait que le nombre de cations est alors égal à celui des anions et que leur
concentration y est en outre minima : les propriétés des albumines considé-
rées comme colloïdes amphotères sont au minimum. Les effets constatés
chez les cellules vivantes soumises aux conditions du point isoélectrique
en font une zone critique. Si, au lieu de considérer le Ph descendant, l'on
considère le Ph ascendant, on rencontre une autre zone critique, au voisi-
nage du point d'alcalinité maxima. Il y aurait donc deux zones critiques,
l'une correspondant à une «zone d'acidité minima», l'autre à une «zone
d'alcalinité maxima ». L'auteur a déterminé cette dernière en faisant varier
Ph ascendant durant les fécondations de Sahellaria, Halosydna, Lineus.
Il y a un Ph optimum pour la pénétration du spermatozoïde, que la féconda-
tion soit normale ou hétérogène ; cet optimum est voisin de Ph = 8,35 —
8,40. En général, lorsque Ph dépasse 8,40 des anomalies comnriencent à
apparaître dans les fécondations. Mais à Ph = 8.5 ily a complète inhibition.
— Ces chiffres sont valables si l'on considère la vitesse du développement.
En outre, le point Ph = 8,5, inhibant pour la fécondation, conditionne aussi
la possibilité de vivre. Lorsque Ph atteint 8,5 dans les marais salants, toute
la faune halophile disparaît. Ne persistent que les Artemia, quelques larves
d'Insectes et quelques ïnfusoires. D'autre part, lorsque Ph monte au-dessus
de 8,2, chiffre normal, la faune marine et dulcicole qui s'est aventurée en
hiver dans les salines présente des signes manifestes de dégénérescence et
peu d'individus résistent. Ils meurent tous si Ph continue de s'accroître
pour atteindre 8,5. Cependant leurs œufs résistent et même se développent
tant que Ph ne dépasse pas 8,5. Les produits diffèrent alors quelque peu
des parents.
En présence des analogies qui existent entre le point isoélectrique où
Ph est voisin de 4,7 et le point critique d'alcalinité où Ph = 8,5 l'auteur se
demande s'il ne s'agit pas là d'un second point isoélectrique. — L. Dehorne.
— 656 —
ACTION DU MILIEU. — ÉTHOLOGIE. — COMPORTEMENT 51
Stumper (Robert). — Sur la composition des nids de V A picoter mes occul-
tiis Silv. — Les A. occultus dont les qualités d'architectes sont bien connues
ont le souci d'assurer la ventilation de leur demeure. S. rappelle comment ils
l'assurent : un grand canal spiral circule dans l'épaisseur de la paroi de la
sphère et communique avec l'intérieur par des canalicules, avec l'extérieur
par des pores. La matière des nids est insoluble dans l'eau. Ses éléments
minéraux sont attaqués par les acides, les éléments organiques restent
inattaqués, l'action des alcalis révèle l'origine végétale de ce mastic orga-
nique : il est constitué par les excrétions des termites, les éléments miné-
raux sont empruntés au sol sableux et le canal spiral fait plus que d'assu-
rer la ventilation ; l'air qu'il apporte doit tout d'abord oxyder et durcir
les parties du nid fraîchement construites. — L. Dehorne.
Bafhellier (J.), — Rectification à propos des nids d'Eutermes. — Les
meules à champignons ne sont pas l'œuvre des Eutermes matangensis Hav.
mais de Microtermes incertus Hav. — Les M. incertus paraissent rechercher
le voisinage des galeries souterraines de ceux-là. Ainsi s'explique l'erreur
commise : de jeunes Microiermes ouvriers, non chitinisés, blanchâtres et de
caractères spécifiques peu marqués ont été pris pour des larves d' Eutermes,
Les uns et les autres marquent une grande sociabilité et n'entrent jamais
en lutte comme le font les autres espèces de Termites lorsqu'elles viennent
à se rencontrer.
Les galeries qui mettent en relation le nid des Eutermes avec le sol pro-
fond s'y épanouissent en « placards de carton de bois ». Ces galeries pro-
fondes ainsi terminées doivent assurer les conditions d'humidité indis-
pensables. B. a pu le vérifier expérimentalement. Les T. marquent une grande
avidité pour l'eau : une brique assurant par capillarité à une colonie captive
l'humidité nécessaire, fut flanquée en peu de temps par un placard de
carton de bois servant d'aboutissement à l'une de leurs galeries. —
L. Dehorne.
Bugnion (E.). — Remarques sur la Note de M. Rathellier. — L'erreur
faite par l'auteur précédent s'explique aisément par les mœurs des Micro-
termes qui s'installent dans les nids d'autres Termites, y creusent des cavi-
tés et y édifient leurs jardins de champignons. — L. Dehorne.
Gravier (Ch.). — Sur Inadaptation à la vie arboricole d'un Crabe de Mada-
gascar {Stenocarabus suspensus Gravier). — Cette espèce nouvelle qui vit
dans les récifs de coraux de Tuléar (Madagascar) présente par adaptation
une attitude d'animal arboricole. Le mâle, seul connu, doit vivre accroché
à un support probablement vertical. Cette supposition est basée sur la dis-
position et la conformation des pattes ambulatoires : la première paire est
dirigée en avant, la partie basilaire étant dans un plan parallèle au plan de
symétrie du corps, la partie moyenne étant normale à la précédente et la
griffe terminale, armée d'une série de pointes, étant à son tour dans un plan
parallèle à celui de la partie basilaire ; l'ensemble est propre à embrasser
fortement un support contre lequel tout le corps doit être appliqué. Les trois
paires suivantes offrent la même conformation que la première paire, mais
la troisième et la quatrième paires ont une direction inverse. En outre, sans
atteindre la longueur des pattes de la première paire, celles de la quatrième
sont plus longues que celles qui les précèdent et prolongent en arrière le cépha-
lothorax, lui-même extraordinairement étroit et allongé. S'il était possible
— 657 —
AN.N. BIOL. — T. III, F.\SC. 6 (1922-1923) 7
52 ANNÉE BIOLOGIQUE
de comparer entre eux des animaux aussi dissemblables à tous égards que
les Mammifères et les Crustacés, c'est du Paresseux quel 'Oxyrhynque
St. suspensus se rapproche le plus ; même type d'adaptation à la vie arbo-
ricole : allongement des membres et du corps, transformation des membres
en crochets permanents. Il est probable que le St. suspensus est condamné
de par son adaptation à une relative immobilité. La lenteur de l'allure est
du reste un des caractères de tous les Oxyrhynques. L'immobilité du St. sus-
pensus ne saurait donc nous surprendre. — Cette adaptation à la vie arbo-
ricole est le second cas connu chez les Crustacés décapodes. On connaissait
déjà l'Anomoure Birgus latro Herbst qui grimpe sur les cocotiers. La con-
formation de ses deux premières paires de pattes ambulatoires lui permet
ce mode de progression : puissantes et trapues ces pattes sont faites pour
embrasser le support sur lequel l'animal se déplace. — L. Dehorne.
Herpin (R.). — Un essaimage en plein jour (Tune Annélide polychèie
Pionosyllis lamelligera. — Par le mot essaimage, H. entend l'expulsion des
œufs effectuée par un grand nombre de femelles à la surface de l'eau, H. a
observé ce fait dans les mares des Laminaires et dans la mer à leur voi-
sinage. — Les œufs s'échappent tous en même temps des sogments géni-
taux de la Pionosyllis. H. suppose que la ponte est provoquée par la pré-
sence des spermatozoïdes répandus par des mâles ayant évolué peu de
temps auparavant dans les mêmes eaux: H., a vu en effet peu d'individus
mâles et seulement au début du phénomène de l'essaimage. Après la ponte,
les. annélides ne meurent pas mais perdent leurs soies natatoires. Cet
essaimage qui se produit en plein soleil — alors que celui des Nereis a
lieu dans la nuit — est en relation avec des phases lunaires. — H. suppose
qu'il n'y a pas eu régression du tube digestif chez les animaux épitokes ;
que la ponte doit se faire par des orifices naturels et non par rupture du
corps comme chez les Nereis ; que les larves sont pélagiques, ce dernier fait
devant assurer heureusement une dissémination que la mère a uégligé. —
L. Dehorne.
Menzel (R.). — Faunule des urnes de Nepenlhes et Harpacticides des
Broméliacées. — M. étudie surtout la faunule de Nématodes que l'on ren-
contre dans les urnes des Nepenthes. Il pense que la capture d'animaux dans
les urnes doit avoir pour la plante une signification. — Il signale d'autre
part les Harpacticides habitant les petites collections aqueuses des Bromé-
liacées. La connaissance de la faune d'eau douce de Java est encore trop
imparfaite pour que l'on puisse décider s'il s'agit d'espèces autochtones ou
d'espèces importées passivement de l'Amérique du Sud, en même temps
que les Broméliacées elles-mêmes. — Ch. Pérez,
Pellegrin (Jacques). — Sur un Poisson apode nouveau du Golfe de Cali-
fornie et sa biologie. — Taenioconger Digueti nov. sp. constitue un second
représentant du genre Taenioconger, genre remarquable par la présence de
deux petites nageoires pectorales qui font absolument défaut chez les
Anguilles Heterecongrides. Les T. Digueti se logent dans des trous creusés
verticalement dans le sable, au-dessous du niveau des plus basses mers ; ils
n'en sortent leur corps en presque totalité que lorsque l'eau est calme et le
temps enNoleillé. Ils se balancent alors par oscillations régulières, mais à la
moindre agitation de l'eau, ils rétrogradent précipitaiTiment. Ces mœurs
pourraient expliquer que les T. soient si peu connus. — L, Dehorne.
— 658 —
ACTION DU MILIEU. — ÉTIIOLOGIE. — COMPORTEMENT 53
Bottazzi (F.), Lorenzis (P. de) et Stasi (G.). — Présence d'un Typhlocaris
dans la grotte Zinzulusa (Otrante). — La grotte en question, toute proche
de la mer, fenferme une mare d'eau très peu salée, située dans un endroit
très obscur, et dans laquelle vit une nouvelle espèce de Tjjphlocaris [et non
Thyphlocaris, comme l'écrivent constamment les auteurs], le T. salenlina
Cori. Cette trouvaille porte à trois le nombre des espèces de ce petit
genre de Palaemonidac ; la première, T. galilea Caiman, a été rencontrée
dans une pièce d'eau artificielle, près du lac de Tibériade ; l'autre, T. lethaea
Parisi, dans la grotte du Lete, près de Bengasi (Cyrénaïque) (voir l'Année
BioL, XXV, p. 383, 1920-21). — P. Remy.
VVoodard (J.). — Le soufre considéré comme un facteur de la fertilité du
soL — Tous les auteurs ont obtenu des résultats remarquables avec le gypse
dans la culture des légumes. L'emploi du soufre seul cependant n'augmente
pas le rendement des récoltes et l'on cherche à expliquer ce fait en disant
que le gypse agit chimiquement sur les composés phosphores ou potassiques
pour libérer ou le phosphore ou le potassium, ou ces deux éléments à la
fois. Beowne et Bruckner attribuent les effets bienfaisants du gypse, en
partie du moins, aux propriétés nutritives du soufre. L'auteur a procédé
à des analyses d'échantillons de sols de divers Etats (Indiana, Kentucky,
Michigan^ Ohio, Wisconsin) au point de vue du soufre total, du phosphore
total et des matières volatiles. Il a d'autre part effectué quelques essais de
fertilisation avec du gypse. Les données analytiques montrent une relation
générale entre le contenu en soufre et la matière volatile dans un même sol
ou dans des sols de types voisins, mais la relation n'apparaît pas quand les
sols sont de types différents. La teneur en soufre, à la surface, varie de
0,0118 à 0,0905 pour %, tandis que la teneur en phosphore varie de
0,0360 à 0,3407 Le contenu en phosphore et en soufre de différents sols a
été ensuite comparé aux quantit es de ces mêmes corps qu'enlèvent aux sols des
récoltes de diverses plantes telles que maïs, blé, trèfle, etc. — R. Souèges.
Roubaud (E.). — Les particularités de la nutrition et la vie symbiotique
chez les mouches tsé-tsés. — D'une étude approfondie des glossines (dévelop-
pement, anatomie et la physiologie de la larve, nymphose, régime alimen-
taire et mode d'existence de l'adulte), l'auteur tire des conclusions biolo-
giques intéressantes. Les glossines se nourrissent exclusivement du sang
des vertébrés homœothermes ; ce sang est digéré dans une portion spé-
cialisée de l'intestin moyen, qui a ceci de particulier (comme l'a montré
Stuhlmann en 1907) que ses cellules sont bourrées d'organismes unicellu-
laires que R. assimile aux levures. Ce sont ces « symbiontes » qui, par les
diastases qu'ils sécrètent, digèrent les substances albuminoïdes du sang et
sont ainsi la condition indispensable de la vie de l'insecte. La pupiparité
des glossines découle de cette condition : une alimentation riche, facile et
uniforme a pour résultat un développement exagéré des glandes utérines,
dont la sécrétion nourrit les larves et leur permet de se développer. Ces
trois phénomènes : la pupiparité (avec toutes les particularités de la nym-
phose qu'elle entraîne), l'hémophagie et la symbiose avec des levures sont
indissolublement liés entre eux ; c'est la symbiose qui, en permettant l'assi-
milation du sang, est à la base des deux autres. — M. Goldsmith.
Knudson (Lewis). — Germination non symbiotique de graines d'Orchidées.
• — On admet généralement depuis les travaux de Noël Bernard et de
— G59 —
54 ANXF.r. B10L0(^.I0rF,
BuRGEFF que l'infection de l'embryon par un champignon déterminé est
nécessaire à la germination des graines des Orchidées. L'auteur sur des mi-
lieux stérilisés additionnés de divers sucres a cependant pu obtenir des ger-
minations de Laelia, Cattleya et d'autres types voisins, sans le secours
d'aucun champignon. Le frvictose apparaît plus favorable au développe-
ment que le glucose ; en présence de ce dernier sucre les germinations sont
chlorosées. La germination est possible avec certains extraits de plantes
contenant seulement des traces de sucre. Les embryons dans les cultures
à contenu sucré accumulent vme réserve considérable d'amidon. La concen-
tration du sucre joue un rôle important dans la croissance. — R. Souèges.
Gardner (M. W.) et Kendrick (J. B.). — Transmission d'une année à
Vautre de la mosaïque chez la Tomate. — La maladie se transmet surtout par
les plantes vivaces qui poussent dans les champs avec la Tomate : les Phy-
salis suhglahrnta, P. virginiana, P. heterophylla et le Solanum carolinense.
Chacune de ces espèces peut transmettre la maladie. 11 a pu être prouvé que
le virus conserve toutes ses propriétés pendant l'hiver, dans les rhizomes du
Physalis suhgrahrata. Les jeunes pousses atteintes de maladies se montrent
au printemps avant que les Tomates ne soient transplantées dans les
champs. De ces pousses la mosaïque passe aux Tomates. Les Physalis
suhglabrata et virginiana sont les herbes prédominantes dans les cultures.
L'examen de ces herbes montre qu'une proportion considérable de Physalis
est atteinte de mosaïque la première année et de même la deuxième année
après la culture des Tomates. La maladie persiste parmi ces herbes d'année
en année, de telle sorte qu'elles servent de réservoir constant au virus infec-
tieux des nouvelles récoltes. Les Aphidés et tous pucerons peuvent contri-
buer pour une bonne part à la transmission de la maladie. — R. Souèges.
Vigam (P.). — Sur le mimétisme des Sauterelles ptérochrozées. — Les
Ptérochrozées simulent tous les modes et tous les stades des feuilles, avec
leurs nervures, leurs bords échancrés. et avec toute la gamme des couleurs
qu'elles peuvent prendre pendant les différentes saisons. — Z. Gruzewska.
Descy (Arm.). — Ohservations sur le retour au nid des Hyménoptères.
Z'"® et 11^ parties. — L'auteur s'est proposé de vérifier quel est le sens qui
guide les Hyménoptères dans leur retour au nid, et sa première conclusion
est que ce n'est pas l'odorat, ni la sensation de l'effort accompli (laquelle ne
peut jouer qu'un rôle restreint en fournissant à l'animal des données vagues
et grossières), mais bien la pue. Tous les insectes étudiés (Guêpes, Ammo-
phiies, Osmies, Psen) reconnaissent leur nid à l'emplacement qu'il occupe, et
cet emplacement leur est indiqué par divers repères. Une Guêpe ne trouve
pas son nid lorsque, en son absence, on modifie la forme de l'ouverture.
Lorsqu'on déplace le nid avec ses habitants et qu'une Guêpe en sort, elle
commence, à son retour, par se diriger vers l'endroit où le nid se trouvait
primitivement et ne finit par découvrir celui-ci qu'après de longues
recherches. Une Ammophile passe à côté de son terrier sans y entrer lors-
qu'on a enlevé les brindilles d'herbes qui l'entouraient et qu'elle avait l'ha-
bitude de toucher avec ses pattes [rôle possible du sens du tact]. Une Osmie
est, de même, fort embarrassée si on enlève du voisinage du nid un objet
(une tige de fer, dans l'expérience) qu'elle avait l'habitude d'y trouver.
Aussitôt le repère remis en place, le nid est découvert sans difficulté. —
— 660 -
ACTION DU MILIEU. — ÉTHOLOGIE. — COMPORTEMENT 55
En dehors de la recherche du chemin vers le nid, il y a encore la reconnais-
sance de celui-ci: un Hymenoptère distingue-t-il son nid de celui d'un autre
individu et un nid vide de celui contenant des larves et de la nourriture ?
L'expérience (sur une Osmie) montre qu'un nid vide, placé à l'endroit du
nid garni, n'est pas adopté par l'insecte ; par contre, un nid étranger, pourvu
qu'il ne diffère pas trop comme construction et comme contenu (âge des
larves, approvisionnement), est facilement accepté. L'auteur suppose
qu'ici l'odorat peut jouer un certain rôle à côté de la vue. — M. Goldsmith.
Sadovnikoff (M. P.). — Recherches sur le comportement des Oiseaux dans
un labyrinthe. — L'aptitude à trouver son chemin est, chez les animaux
aussi bien supérieurs qu'inférieurs, la manifestation la plus nette de la mé-
moire et de la faculté d'acquérir l'expérience individuelle. De là son inté-
rêt pour les biologistes. Les expériences de S. ont porté sur 14 oiseaux d'es-
pèces différentes (canaris, chardonnerets, tarins, bouvreuils, mésanges,
becs-croisés, pinsons). Le labyrinthe représentait un réseau assez compliqué
de couloirs, avec de nombreux culs-de-sac ; au centre était.placée une cage
contenant de la nourriture. A la suite de chaque série d'expériences deux
courbes : celle du temps employé et celle de l'espace parcouru, étaient dres-
sées ; l'auteur ne donne que les courbes d'une expérience-type (faite avec un
bouvreuil) et une courbe schématique indiquant l'ensemble des résultats.
Au début (les deux premières expériences), il fallait aux oiseaux pour abou-
tir près de 100 minutes ; ce temps diminuait rapidement et, à la 23® expé-
rience, tombait à 15 minutes ; à partir de la 25® il tombait à 10 minutes,
après la 45® à 4, et à la 51® à 2 minutes, après quoi l'expérience était
considérée comme terminée. En même temps que la durée de la^recherche,
diminuait l'étendue du chemin parcouru inutilement. Il y a, d'ailleurs^
des différences notables entre les divers oiseaux, tenant à l'espèce, au
plus ou moins grand degré d'apprivoisement et peut-être au sexe, le
nombre d'expériences nécessaires pour achever l'apprentissage variant de
20 à 50.
La seconde question examinée est celle des impressions qui guident les
oiseaux dans l'apprentissage du chemin. Ni l'odorat, ni le tact ne jouent
aucun rôle. Tout dépend de la vue, car dans l'obscurité les oiseaux ne font
aucun mouvement. Ce ne sont cependant pas les repères colorés qui les
guident (on peut, sans troubler leurs habitudes, peindre de diverses façons les
parois des couloirs), mais plutôt la direction des rayons lumineux. Le laby-
rinthe se trouvait dans une salle éclairée par des fenêtres d'un côté ; lors-
qu'on le tournait de 90°, 180° ou 270° degrés, l'oiseau se trouvait absolu-
ment déconcerté. Mais le nouvel apprentissage est rapide, d'autant plus
rapide que l'oiseau s'est trouvé plus souvent en face de ces changements de
position. A la lumière artificielle tombant d'en haut, les oiseaux appre-
nent rapidement à s'adapter à toutes les positions. L'embarras ne se mani-
feste toutefois qu'au premier détour du labyrinthe; au second et au troi-
sième les erreurs diminuent notablement. Cela montre qu'en dehors de
la vie, le sens musculaire joue également un rôle important. — M. Golds-
mith.
Goldsmith (Marie). — - La Convoluta rescoffensis et ses réactions. — Les
Convoluta peuvent vivre une dizaine de jours à l'obscurité ; puis les algues
symbiotiques meurent, à partir de l'extrémité postérieure (contre la gra-
dation physiologique de Child) ; enfin les animaux périssent. La lumière
— 661 —
56 ANNÉE BIOLOGIQUE ^
attire toujours les C. à partir d'un certain minimum très faible ; l'optimum
paraît se confondre avec le maximum. Le mouvement se fait en zigzag, à
la lumière directe comme à la lumière diffuse ; l'inégalité d'éclairement des
points symétriques ne paraît pas pouvoir intervenir. Comme tous les ani-
maux attirés par la lumière, les C. paraissent « préférer » le blanc, puis le
bleu et le vert, puis le jaune, enfin le rouge. Tous les autres facteurs (chocs,
dessiccation, température trop élevée, obscurcissement ou éclairement ■:
brusques, etc.) provoquent la descente. Tous les observateurs précédents ï
ont admis que les C. s'étalent sur 1« sable humide à mer basse et s'enfoncent *
à mer haute. G. trouve au contraire qu'elles disparaissent peu à peu à mer
basse, à mesure que le sol se dessèche et qu'elles remontent ensuite quand le
sable s'humecte par dessous. Lorsque la mer vient les recouvrir, elles sont
« toutes étalées et on les voit dans l'eau aussi longtemps que l'œil peut les
suivre. » Comme, d'autre part, « lorsque la mer se retire, les taches vertes
des C. deviennent visibles dans l'eau à une profondeur d'un mètre environ »,
G. pense qu'elles restent à la surface du sable pendant toute la durée de la
haute mer. [Nous avons vérifié qu'à l'île de Batz les C. ne disparaissent pas
immédiatement quand la mer vient les recouvrir]. Elles pasb3raient donc à
la surface du sable la plus grande partie de leur existence. En aquarium,
elles obéissent immédiatement aux marées artificielles, qu'elles soient ou
non synchrones des marées naturelles. Les mouvements rythmiques nor-
maux de montée et de descente persistent de 8 à 10 jours, mais ne sont que
très approximativement synchrones des marées naturelles ; les C. « prises
dans différentes flaques d'eau, à des niveaux différents, n'ont pu emporter
avec elles d'autre « habitude » que celle des marées de leur flaque particu-
lière, plus ou moins en retard sur le retrait de la mer ». Le rythme nytchi
méral des mouvements, qui interfère avec le rythme des marées, persiste
plus longtemps que celui-ci, jusqu'à 15 jours ou 3 semaines. Il semble
que le séjour à la surface soit devenu pour les C. l'état normal, tandis que
l'enfoncement demande un stimulus spécial : en effet, après perte du rythme,
elles restent toujours « montées », dans les bocaux, sans descendre jamais
si on les laisse en repos. La persistance des tropismes chez les C. n'est pas
encore de la mémoire, mais est incontestablement quelque chose dont la
véritable mémoire est née. — A, Robert.
■*
■:*
Distribution géographique.
Allen (W. E.). — Quantitative Studies on marine phytoplankion at La Jolla
in 1919. (Univ. of California Public, XXII, 329-347, 2 fig., 1922.) [63
Barbcur (T.). — Reptiles in the East and West Indies and some digression.
(Amer. Natur., LVIÏ, 125-128, 1923.) [60
Bedand (L.). — Le peuplement en Araignées de la Nouf^elle Calédonie.
(C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1668, 1923.) [59
— 662 —
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 57
Brues (Charles T.). — The geographical distribution of the Onycophora.
(Amer. Natur., LVII, 210-217, 1923.)
[Bonne mise au courant de la géonémie du groupC; mais rien de nou-
veau. L. CuÉNOT. - ^ rj
Caivert (Philip P.). — The geographical distribution of Insects and the Age
and Area hypothesis of Dr, J, C. Willis. (Amer. Natur., LVII, 218-227,
1923.) v^[58
Chapin (James P.). — Ecolo gical aspects of Bird distribution in tropical,
Africa. (Amer. Natur., LVII, 106-125, 1923.) [61
Clark (Hubert Lyman). — The distribution and dérivation of some New
England Echinoderms. (Amer. Natur., LVII, 229-287, 1923.) [57
Dammerman (K. W.), — The fauna of Krakatau Verlaten Island and
Sebesy. (Treubia (Buitenzorg), III, 61-112, 1 fig., 1 carte, 1922.)j [59
Dunn (E. R.). — The geographical distribution of Amphibians. (Amer.
Natur., LVII, 129-136, 1923.) , [60
Eigenmann (Cari H.). — The Fishes of the pacifie slope of South America
and the bearing of their distribution on the history of the development of
the topography of Peru, Ecuador and western Colombia. (Amer. Natur.,
LVII, 193-210, 1923.) [Cité à titre bibliographique.
Glover (Allen M.). — Géographie distribution of certain New England Mam-
mais. (Amer. Natur., LVII, 97-106, 1923.) ^ [61
Jeannel (René). — Sur révolution des Coléoptères aveugles et le peuplement
des grottes dans les monts du Bihor, en Transylvanie. (C. R, Ac. Se,
CLXXVI, 1670, 1923.) [58
Karny i^ri. H.). — Beitràge zur Malayischen Thysanopterenfauna. (Treubia
(Buitenzorg), III, 277-380, 54 fig., pi. 20.) [59
Roule (Louis). — Sur les particularités du bassin du Rhône quant à sa
faune ichthyologique. (C. R. Ac. Se, CLXXVI, 1350, 1923.) [60
Clark (Hubert Lyman). — La distribution et dérivation de quelques Echino-
dermes de la Nouvelle- Angleterre. — C. étudie en détail la géonémie de divers
Echinodermes de la côte américaine, qui paraissent avoir une origine nor-
dique : Strongylocentrotus drôbachiensis, Crossaster papposus, Arbacia punc-
iulata, Asterias Forbesi et vulgaris, Leptosynapta inhserens; ces espèces, à
aire géographique extrêmement vaste, ont peu de tendance à former des
variétés endémiques sur la côte américaine. De la première, est probable-
ment dérivé le Strong-fragilis qui porte à l'extrême quelques-uns des carac-
tères des formes d'eau profonde du drôbachiensis. Les Arbacia sont regardés
comme d'origine pacifique et tropicale ; elles auraient passé par le détroit
de Panama lorsqu'il était praticable, pour atteindre le Brésil, la côte
d'Afrique et la Méditerranée ; A. punctulata, l'espèce émigrante, est dé-
truite en grandes quantités par les hivers rudes, mais réapparaît ensuite au
— 663 —
58 ANNÉE BIOLOGIQUE
bout de peu d'années, sans que cette intense sélection ait produit aucune
modification apparente. Asterias vulgaris, probablement identique à
ruhens d'Europe, habitant de l'eau froide, a donné naissance à Forbesi,
qui préfère une eau plus chaude ; bien que vulgaris et Forbesi aient des
aires qui interfèrent, elles ne semblent pas s'hybrider entre elles. Il paraît
que la pénétration dans les eaux plus chaudes favorise la formation d'es-
pèces nouvelles, plus ou moins nombreuses. — L. Cuénot.
Calvert (Philip P.). — La distribution géographique des Insectes et l'hypo-
thèse de Page et de Faire du Dr. J. C. Willis. — Un botaniste anglais, Willis,
qui s'est spécialisé dans l'étude de la dissémination et de la géonémie des
plantes, a publié récemment un livre [Age and Area, 1922) dont l'idée
principale est la suivante : il pense que le temps (toutes barrières physiques
mises de côté) est un facteur très important pour l'extension de l'aire des
êtres vivants, cette extension étant lente ; par suite, les espèces à large
répartition (par exemple Ceylan, Inde péninsulaire et pays adjacents,
doivent être les plus anciennes, celles qui ne dépassent pas Ceylan et l'Inde,
sont moins âgées, et enfin celles qui sont confinées à Ceylan, les endémiques
souvent même localisées dans des parties limitées de l'île, sont d'origine
récente. Il admet que dans un groupe naturel, celui des Ténébrionides par
exemple, les genres à nombreuses espèces sont les plus anciens. C. tente
d'appliquer les règles de Willis à divers groupes d' Insectes, Odonates. Ortho-
ptères, Carabiques, mais sans succès ; les genres à aire étendue ne sont
nullement primitifs de par leurs caractères morphologiques. —
L. CuÉNOT.
Jeanne! (René). — Sur révolution des Coléoptères aveugles elle peuplement
des grottes dans les monts du Bihor, en Transylvanie. — Trois genres cons-
tituent à eux seuls la faune souterraine de cette région : Duvalites, Drimeo-
tus, Pholeuon. Les représentants du premier genre vivent dans tous les
endroits où l'humidité présente une constance relative. En temps de séche-
resse, ils s'enfoncent dans le sol. En cela ils se comportent comme tous les
autres carabiques. Cependant on les rencontre aussi dans la plupart des
grottes. — Les Drimeotus, aveugles, gîtent rarement sous les pierres ; on
les trouve dans les endroits humides des forêts errant à découvert ou insi-
nués dans les fentes des roches ou les fissures de retrait de l'argile, par
celles-là ils s'introduisent dans les grottes. Or, entre les Duvalites caverni-
coles et les D. épigés n'existe aucune diflérence morphologique. Entre les
Drimeotus et divers Bathysciinés cavernicoles considérés comme des plus
évolués, il n'y a pour ainsi dire pas d'hiathus. Ces constatations amènent
J. a concevoir de la manière suivante le peuplement du domaine souterrain
dans les monts du Bihor : pendant l'époque glaciaire, les trois genres envi-
sagés, venus des massifs dinariques à la fin du Pliocène, ont vécu en épi-
gés à la faveur d'un climat humide. Ils devinrent endogés et cavernicoles
occasionnels ou définitifs par suite du changement de climat. L'auteur en
est amené à conclure que les caractères signalés chez les cavernicoles ne
sont pas forcément des adaptations au milieu souterrain. Les modifications
constatées chez les cavernicoles sont le fait d'orthogénèses dont il est diffi-
cile actuellement de discerner les causes. Tout au plus peut-on constater
que les cavernicoles appartiennent à des lignées anciennes ayant sans doute
subi des évolutions très diverses et auxquelles l'hygrophilie imposa le
domaine souterrain. — L. Dehobne.
— 664 —
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 59
Karny (N. N.). — Thysanoptères malais. — Ce travail monographique
mérite d'être signalé ici parce qu'il donne des indications sur les cécidies
provoquées par certaines espèces de Thrips gallicoles, et une discussion des
affinités de la faune des Thysanoptères malais avec ceux des autres régions
du globe. — Ch. Pérez
Berland (L.). — Le peuplement en Araignées de la Nouvelle-Calédonie. —
Sur les 150 espèces reconnues par l'auteur, 93 sont spéciales à cette île,
9 sont cosmopolites et toutes les autres sont communes à l'Australie, la
Nouvelle-Zélande, la Malaisie, l'Inde. — L'étude des espèces propres à la
Nouvelle-Calédonie révèle des affinités très nettes avec des espèces vivant
en Australie. B. suppose que la Nouvelle-Calédonie et l'Australie ont été
reliées — ainsi que semble le témoigner la série des îles situées au nord de
la Nouvelle-Calédonie et jalonnant le grand synclinal circumpacifique, —
à la Nouvelle-Guinée et à la Malaisie. Une migration du Nord vers le Sud
partant de la Malaisie a dû peupler parallèlement l'Australie et la Nouvelle-
Calédonie. L'isolement ultérieur de ces deux îles explique la formation de
leurs espèces spéciales, en dépit des affinités les plus étroites. — L. Dehorne.
Dammerman (K. W.). — Le peuplement des îles de Krakatoa, Verlaten et
Sehesy. — La terrible éruption du Krakatoa, en août 1883, recouvrit d'une
pluie de cendres chaudes, sur une épaisseur de 30 à 60 mètres, les petites
îles voisines, dans le détroit de la Sonde, et l'on peut, semble-t-il, admettre
qu'elle anéantit sur ces îles toute trace de vie animale. Le désastre a ainsi
préparé pour les biologistes une expérience naturelle du plus haut intérêt
en leur permettant de voir comment se réalise à nouveau le peuplement
progressif d'une terre vierge. Le dénombrement de la faune actuelle des
trois îlots considérés y révèle en moyenne 80 % de formes ailées ; il n'est
pas douteux que ce sont les animaux ailés qui constituent les premiers
envahisseurs d'une île dépeuplée ; les apports par bois ou végétaux flottés
peuvent intervenir ensuite en seconde instance et avoir une importance
plus grande qu'on ne l'admet généralement, amenant des Myriapodes,
Arachnides, Crustacés et Mollusques terrestres ; la présence de ces animaux
dans une île ne saurait être considérée comme un argument irréfutable en
faveur d'une communication continentale antérieure. Bien évidemment
tout ce qui arrive ne réussit pas à s'installer, faute de trouver les conditions
nécessaires de survie. Les premières formes qui peuvent s'installer sont
sans doute les saprophages, vivant de matières végétales en décomposition,
tandis que ceux qui exigentdes végétaux vivants sont subordonnés à l'exis-
tence préalable d'une flore déterminée ; ce sont enfin les prédateurs et para-
sites qui rencontrent le plus de difficultés à s'établir, puisqu'ils ont besoin
de rencontrer en abondance la proie ou l'hôte approprié. De fait les espèces
nouvellement installées pullulent, tant que leurs ennemis et parasites ne
sont pas eux-mêmes arrivés ; et le territoire nouvellement colonisé est carac-
térisé par le petit nombre des espèces et la pullulation des individus. On ne
connaît pas assez la distribution géographique des espèces dans les régions
environnantes pour préciser exactement d'où doivent venir celles qui ont
peuplé à nouveau les îles du détroit de la Sonde ; on ne peut pas dire non
plus si la faune de Krakatoa doit être considérée comme revenue à un état
normal, ni si de nouvelles variétés ne sont pas en train de s'y constituer. —
Ch, Pérez.
— 665 —
€0 ANNÉE BIOLOGIQUE
Roule (Louis). — Sur les particularités du bassin du Rhône quand à sa
faune ichthyologique. — Parmi les bassins français, le bassin du Rhône se
rapproche, quand à sa faune ichthyologique, du bassin du Danube. Cette
affinité est d'autant plus curieuse, qu'elle ne s'accorde pas avec l'orogra-
phie actuelle, les deux réseaux fluviaux étant séparés par le massif alpin
central. C'est la paléontologie et l'orogénée qui peut donner l'explication
de ce phénomène. Les groupements de poissons d'eau douce se sont éta-
blis au début du Tertiaire, et à cette époque, le massif alpin n'existait pas.
La région rhodonienne et celle du Danube étaient réunies et protégées par
le massif cévenol. Ce n'est que plus tard que le soulèvement alpin a rompu
cette union. Ainsi la faune ichtyologique du bassin du Rhône peut
être considérée comme étant d'une origine plus ancienne. • — -
Z. Gruzewska.
Dunn (E. R.). — La distribution géographique des Amphibiens. — D. con-
fronte les faits connus dans la géonémie des Amphibiens avec les théories
de Matthew (Climateand Evolution, 1915), et .L C. Willis (Ageand Area,
1906-1921) ; le premier renonçant aux continents-ponts s; souvent invo-
qués pour expliquer la présence d'un groupe dans deux continents large-
ment séparés aujourd'hui par vin grand océan, admet que les centres de
dispersion ont été surtout holarctiques ; la dispersion s'étant faite par
vagues, les espèces les plus spécialisées doivent être le plus près du centre,
les plus archaïques les plus éloignées. PourWiLLis, plus vieux est un genre,
plus étendue est sa distribution et plus grand le nombre de ses espèces.
L'étude de la distribution des Amphibiens s'accorde assez bien avec les
idées de Matthew; cependant on peut admettre qu'une famille moderne
(Brachycéphalides. dérivés des Bufonides) a pu apparaître dans l'Amérique
du Sud ; les formes primitives ne sont pas nécessairement à la périphérie
et peuvent se trouver au centre. Quant à l'hypothèse de Willis, des faits
l'appuient et d'autres la contredisent, et comme le dit un auteur : la seule
règle générale c'est qu'il n'y a pas de règle générale. — L. Cuénot.
Barbour (T.). — Reptiles des Indes orientales et des Antilles, et quelques
digressions. — Nos idées sur la réalité des limites des zones géographiques
ont beaucoup changé avec l'extension des collections ; les faunes se mé-
langent beaucoup plus qu'on ne le pensait. Les Antilles et les îles indo-ma-
laises se ressemblent, géographiquement parlant, formant une longue série
d'îles tropicales reliant deux continents distincts, l'Amérique centrale et
l'Amérique du Sud dans le premier cas, l'Australie, isolée depuis longtemps,
et l'Asie dans le second. Dans les îles indo-malaises, les Agamides du con-
tinent s'évanouissent et peu atteignent la Nouvelle-Guinée, tandis que les
Scinques australiens y abondent, ainsi que dans les Moluques et jusque
dans les grandes îles de la Sonde. Tandis qu'on peut parler par familles
dans la région malaise, il faut se borner aux genres dans les Antilles : les
Bujo de l'Amérique centrale atteignent par Cuba et Haïti jusqu'à la petite
île Vierge Corda. Gymnophthalmus, Centropyx et Scolecosaurus parviennent
à partir des Guyanes jusque dans les petites Antilles. Les Scinques sont
rares dans les Antilles et en voie de disparition ; mais les Iguanes y abon-
dent. La place des Varanides malais est tenue par les Ameiva dans les
Antilles. Dans les deux cas, la faune peut être interprétée comme venue des
deux extrémités opposées, avec intercalation de quelques immigrants de
iiasard. — L. Cuénot.
— GG6 —
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 61
Chapin (James P.). — Considérations écologiques sur 'a répartition géo-
graphique des Oiseaux en Afrique tropicale. — C. reprend les études faites
par Wallace, Reichenow et Sharpe. Les difTérences de faunes ornitholo-
giques existant entre les côtes Est et Ouest de l'Afrique équatoriale ne
sont pas ducs à des barrières physiques, mais à des conditions écologiques
spéciales dues à la végétation. L'Afrique ne possède qu'une série de hauts-
plateaux et les montagnes très élevées sont rares. Aux altitudes supérieures
à 5.000 pieds, les précipitations atmosphériques sont assez abondantes
pour permettre la présence de forêts de montagne abritant un nombre
d'espèces d'Oiseaux relativement peu élevé. Le Congo belge en possède
environ 1.050. Aux altitudes inférieures à 5.000 pieds, on ne trouve que
92 espèces.
Les terres basses africaines présentent une grande variété de faunes
aviaires correspondant à différents types d'associations végétales. Nous
avons dans l'ordre suivant ; les zones de forêts, de savanes, de montagnes,
les zones désertiques et littorales. Les abords de la forêt vierge, déboisés
par l'homme, mais envahis une deuxième fois par la végétation, ont une
faune aviaire spéciale. Certaines espèces sont communes à toutes -les
zones. Kaupifalco monogrammica par exemple vit dans les clairières de la
forêt équatoriale et dans les fourrés épais des savanes. La faune aviaire
désertique est caractérisée par des « sand-grouses, coursers and larks ».
C'est à des altitudes allant de 5 à 10.000 pieds que se trouvent les Oiseaux
de montagne caractéristiques. Là également nous avons plusieurs zones :
zone de cultures, forêts, zone des Bambous {Arundinaria alpina), futaie,
zone à Senecio et Lobelia. Les deux dernières zones du Mont Ruvenzori
ne présentent que sept espèces, entre autres Nectarinia Johnstoni.
En Afrique, les espèces forestières de la zone située au voisinage immé-
diat de l'Equateur sont très sédentaires, mais plus au Nord et au Sud
dès qu'il y a une période de sécheresse annuelle, on assiste à des migrations.
Les espèces soudaniennes s'en vont dans les savanes avoisinant le Congo
belge, d'autres traversent toute la zone équatoriale et s'établissent sur le
côté opposé. Tels sont « Abdim's storck » et « pennant-winged nigthjar »
C. divise le Congo en huit régions, les zones de montagne et Madagascar
sont mises à part. Cette division est basée sur la quantité d'eau de pluie
qui tombe chaque année. La région éthiopienne est divisée en deux régions
et dix-sept sous-districts. En Afrique orientale, les précipitations atmos-
phériques nombreuses permettent l'établissement de prairies de montagne
et de leurs espèces caractéristiques. La forêt équatoriale forme la limite
pour les espèces des savanes, quoique quelques-unes en envahissent cepen-
dant les clairières. En Afrique du Sud, les différences de faunes entre les
côtes Est et Ouest sont nettement dues à des différences dans la végéta-
tion.
Il est à retenir qu'il existe des complexes caractéristiques d'espèces
pour chaque zone et que les aires de distribution de deux espèces d'une
même zone ne coïncident jamais exactement. Dans la zone tempérée et
sur les hautes montagnes africaines, on peut établir des limites d'extension
parce que la température en est le facteur principal. Mais dans la zone
tropicale c'est l'humidité et la végétation qui règlent la répartition des
espèces. — G. Wormser,
Glover (M. Allen). — Répartition géographique de quelques Alammifères
de la Nouvelle- Angleterre. — Jusqu'à ces dernières années les auteurs s'étant
— 667 —
C2 ANNÉE BIOLOGIQUE
occupés de répartition géographique des Vertébrés, ont toujours établi des
lignes de démarcation très nettes pour chaque espèce. G. met en doute
leur^ affirmations en étudiant quelques Mammifères de la Nouvelle-An-
gleterre, rangés par paires, de parenté plus ou moins étroite et dont les
aires de distribution sont complémentaires. Une espèce de chaque paire
est généralement septentrionale, tandis que l'autre est méridionale. Par
exemple l'Ecureuil rouge {Sciuriis hudsonicus et ses variétés) est abondant
et caractéristique des forêts de résineux allant de l'Alaska à l'Atlantique.
Il se nourrit presque exclusivement de graines de Pin. Par contre l'Ecu-
reuil gris {Sciurus carolinensis et ses variétés) se nourrit de noix. On le
trouve depuis la Floride jusqu'au centre de la Nouvelle-Angleterre. Il en
est de même de deux espèces de Sciuroptères : l'un, gros animal de couleur
foncé, essentiellement septentrional, habite les forêts du Labrador et de
l'Alaska ; l'autre espèce beaucoup plus petite et au pelage clair, se trouve
dans les forêts allant de la Floride et du Texas de l'Ouest jusqu'au centre
du New Hampshire et du Vermont. Les deux aires de distribution se tou-
chent et il est des localités où l'on rencontre les deux espèces réunies. Il en
est de même pour deux espèces de Souris : Peromyscus manicvlatus se trouve
depuis le Labrador jusqu'au centre du Maine et sur la côte du Pacifique
depuis l'Alaska jusqu'en Californie du Sud. L'espèce complémentaire,
Peromyscus leucopus et ses variétés s'étend depuis le Texas et la Géorgie
au centre de la Nouvelle-Angleterre et du Minnesota. Microtus pensyhani-
eus se trouve depuis le Labrador jusqu'aux Carolines et les Montagnes Ro-
cheuses. Pitymys pinetorum, l'espèce correspondante, s'étend depuis la
Géorgie jusqu'en Nouvelle-Angleterre. L'auteur cite encore comme étant
dans le même cas : Synaptomys mictomys et S. cooperi, Lepus americanus et
Syhilagus transitionalis, le Lynx du Canada et le Lynx brun de Floride, le
Renard rouge {Vulpes julva) et le Renard gris {Urocyon), Mustela cico-
gnanii et M. novehoracensis.
G. constate que les espèces septentrionales ont des parentés dans la
partie septentrionale du Vieux-Monde peuplé à l'ère tertiaire. Les espèces
correspondantes méridionales sont peut-être des reliquats d'une invasion
antérieure à celle des espèces septentrionales et leurs aires de distribution
devaient être beaucoup plus étendues. Elles ont été repoussées vers l'Ouest
à l'époque miocène par la dessication progressive due au soulèvement des
Montagnes Rocheuses empêchant l'arrivée des vents de l'Ouest chargés
d'humidité.
La limite méridionale n'est jamais la même pour deux espèces difïé-
rentes. Ceci s'explique par leurs conditions de vie particulières. Exemple,
les trois espèces américaines de Taupes : la Taupe commune {Scalopus
aquaticus) est abondante depuis le Texas de l'Est jusqu'au Sud du Michigan
et le Sud du Massachusets. Là commence le domaine de Parascalops
Breweri. Cette dernière espèce s'étend depuis le sud du Canada jusque dans
l'Est du Massachusets sans toutefois atteindre la côte. Au Sud elle longe
les Monts Alleghanys jusqu'en Géorgie, mais à une certaine altitude. Les
aires d'extension de ces deux espèces ne se touchent pas en Nouvelle-An-
gleterre. Ceci s'explique par l'écologie des deux espèces. Scalopus aquaticus
affectionne les terrains sableux et légers, tandis que Parascalops se plaît
dans les sols plus compacts. Une troisième espèce, la Taupe au nez étoile,
habite les terrains marécageux, depuis le Labrador jusqu'aux Carolines.
Deux espèces de Souris sauteuses, l'une Zapus hudsonius vit dans les
pi^airies basses et près des étangs ; l'autre Nazacozapus insignis habite
— 668 —
ORIGINE DES ESPÈCES 63
dans les bois au voisinage immédiat d'un ruisseau. Une troisième espèce
étroitement liée aux deux précédentes, du Sud-Ouest de la Chine, in-
dique une extension beaucoup plus considérable autrefois.
Enfin un Daim {Odocoileus virginianus) très abondant maintenant
depuis le centre du Maine jusqu'au Nouveau-Brunswick, y faisait totale-
ment défaut il y a un siècle par suite de la présence du Loup, maintenant
disparu de cette contrée. — G. Wormser.
Allen (W. E.). - — Etudes quantitatwes du phytoplancton marin à La Jolla
en 1919. — Du 1^'' septembre à fin décembre, des pêches au filet fin ont
été faites régulièrement, à douze heures d'intervalle, à La Jolla, près San
Diego, en Californie. Dans la plupart des cas, la pêche consistait presque
entièrement en Diatomées et Dinoflagellés. Souvent, on avait l'impression
que quand les Diatomées étaient abondantes, les Dinoflagellés étaient
rares, et vice versa, mais les choses sont plus compliquées. Les deux groupes
présentent des périodes de fréquence, des « pulsations », où pendant trois
jours sucessifs ou davantage, les individus sont très nombreux puis dimi-
nuent. Il y a eu aussi deux « pulsations » particulièrement intenses de Dia-
tomées en septembre, aucune en octobre, une en novembre, deux en dé-
cembre. Certaines coïncidaient presque exactement avec celles des Dino-
flagellés, ce qui semblerait indiquer que les facteurs favorisants pourraient
être les mêmes, mais d'autres ne coïncidaient point. Dans certains cas
l'influence des courants sur la richesse du phytoplancton paraissait très
nette. Il y a aussi un rythme diurne. De toutes façons le problème est extrê-
mement complexe. A. indique enfin les espèces recueillies, du moins les
principales : 46 Diatomées, et 37 Dinoflagellés. — A. Dkzevvina.
Origine des espèces.
Christy (Miller). — The origin of the hijhrid Primida elatior X vulgaris
demonstratcd experimentallif in the field. with notes on other british Pri-
mula hybrids. (New Phytoîogist, XXI, 293-300, 1922.) [64
Karny (H. H.). — Zorapteren ans Siid- Sumatra. (Treubia (Buitenzorg),
ni, 14-37, 7 fig., 1922.) [63
Karny (H. H.). — Les Zoraptères et la phylogénie des Insectes. - — K. a
retrouvé à Sumatra des Zorotypus^ représentants du groupe curieux des
Zoraptères, Insectes de l'humus des régions tropicales, connus seulement
depuis peu d'années. Il confirme que les imagos sont ailées et fait suivre
leur description de considérations sur la phylogénie générale des Insectes.
Il n'est pas douteux que les Zoraptères se rattachent au tronc des Proto-
blattoïdes. D'autre part si on cherche à déterminer, par des considérations
— 669 —
64 ANNÉE BIOLOGIQUE
d'anatomie comparée, quels ont dû être les ancêtres des Thysanoptères.,
on tombe précisément sur le type Zoraptère. K. en conclut que les Thysa-
noptères ont dû dériver des Zoraptères avec passage de l'armature buc-
cale du type broyeur au type suceur , dérivation analogue à celle des
Pédiculides par rapport aux Mallophages. — Ch. Pérez.
Christy (Miller). — L'origine de Vhyhride Primula elalior X vulgaris
démontrée expérimentalement ; ohseri>ations sur d'autres hybrides de Primula
en Grande-Bretagne. — Pour démontrer l'origine hybride du Primula
elatior X vulgaris, l'auteur a procédé à des expériences qui ont consisté
à planter quelques Primula elatior dans des bois où ne poussent seulement
que des P. vulgaris et, inversement de transplanter quelques P. vulgaris là
où ne poussent que des P. elatior. Après un certain temps on a pu observer
des hybrides entre les deux espèces. Des hybrides P. elatior X i>e.ris et
P. veris X vulgaris doivent se produire de la même manière. D'ailleurs il
est reconnu que les parents sont visités par les mêmes espèces d'insectes, —
R. SOUÈGES.
Théories générales. — Généralités.
Brachet (A.). — Edouard Van Beneden et son œuvre. (Arch. de Biologie,
XXXI II, 1-59, 1923.) [65
Dubois (Raphaël). — Sur Vanticinèse giratoire. (C. R. Ac. Se, CLXXVI,
1346, 1923.) [65
Lashley (K. S.). — The ' hehavioristic interprétation of Consciousness.
(Psychol. Review, XXX, 237-272, 329-353, 1923.) [65
Wallin (Ivan E.). — Symbionticism and prototaxis, two fundamental bio-
logical principles. (Anat. Record, XXVI, n^ 1, 10 p.) [64
WalHn (Ivan E.). — Symbionticisme et prototaxis, deux principes biolo-
giques fondamentaux. — W. crée le terme de prototaxis pour signifier
la tendance innée qu'a un organisme ou une cellule à réagir d'une manière
définie vis-à-vis d'un autre organisme ou d'une autre cellule. Le principe
de la prototaxis se rapproche beaucoup de celui de la chemotaxis, sans
coïncider avec celui-ci, qui n'est pas un facteur exclusif de prototaxis,
puisque la tension superficielle peut par exemple être un autre facteur.
La prototaxis peut s'exprimer de façons variées. La prototaxis positive
est l'attraction d'un organisme par un autre ; la prototaxis négative est
de sens inverse. Les principales modalités de la prototaxis positive sont la
conjugaison, le symplasme. la symbiose, la fusion cellulaire dans les tissus,
le parasitisme. La symbiose à son tour peut être extracellulaire ou intra-
cellulaire. La symbiose intracellulaire peut être incomplète ou absolue ;
— 670 —
THÉORIES GÉNÉRALES — GÉNÉRALITÉS 6&
c'est celle-ci qui est le second principe admis par l'auteur, le symbionti-
cisme, caractérisé par l'incapacité de reproduction indépendante des deux
symbiotes. L'un des symbiotes est toujours une bactérie. W., qui a cri-
tiqué {Anat. Record 1923, anal, in Ann. èt'oZ.) les résultats de Portier rela-
tifs à la culture des mitochondries, a cependant lui-même {Amer. J. of.
Anat., 1922, Anal, in Ann. hiol.) identifié les mitochondries aux bactéries,
parce qu'il a réussi à les cultiver. [Mais s'il les a cultivées, il semble que le
résultat soit contradictoire avec le principe du symbionticisme, défini
par l'incapacité de reproduction indépendante des symbiotes absolus].
De même que la reproduction assure la perpétration de l'espèce, de même
le symbionticisme assure l'origine de l'espèce. — P. Prenant.
Lashley (K. S.). — Le comportement comme interprétation de la vie cons-
ciente. — L. développe cette thèse que c'est l'étude expérimentale du com-
portement, et non l'introspection directe, qui constitue la vraie méthode
scientifique de la psychologie humaine. Les attributs de la conscience,
tels que nous les révèle l'introspection, ne sont pas autre chose que les
attributs de la complexe organisation physiologique de l'homme, et il
n'est pas douteux que les progrès de l'analyse du comportement n'arrivent
à nous donner une conception scientifique adéquate, sans avoir jamais à
faire intervenir la conscience comme élément particulier. — Ch. Pérez.
Dubois (Raphaël). — Sur V anticinèse giratoire. — L'auteur suppose que
les animaux se déplacent en sens inverse d'un mouvement giratoire qui
tend à les entraîner. Les expériences qu'il a faites à ce sujet lui ont démontré
que si une excitation s'impute sur l'excitation giratoire, le mouvement
est dans le sens contraire (anticinèse). Si les deux forces sont égales, on
observe l'immobilité. L'homocinèse s'observe quand la réaction est moins
forte que l'excitation giratoire. Toute fatigue entrave la force anticiné-
tique. D'autre part, grâce à un dispositif spécial, l'auteur a pu démontrer
qu'un courant électrique peut augmenter, annuler ou inverser la réaction
anticinétique. Il se pourrait donc que les courants telluriques exercent
une influence périodique sur l'anticinèse terrestre. — Z. Gruzewska.
Brachet (A.). — Edouard Van Beneden et son œuvre. — Suivant le vœu
d'Edouard van Beneden lui-même, sa notice académique n'a été rédigée
que plus de dix ans après sa mort, et par un privilège rare, ce recul permet
de mieux saisir l'importance capitale de son œuvre. Après avoir évoqué
en un portrait saisissant la puissante personnalité de l'illustre embryolo-
giste, B. a su, par une analyse très fouillée, dégager les grandes lignes de
ses admirables découvertes. Parmi celles-ci, il en est qui sont connues de
tous, parce qu'elles sont devenues des notions fondamentales de la biologie
générale ; c'est la réduction caryogamique des chromosomes, c'est l'exis-
tence et la division du centrosome, résultats magnifiques de l'étude de la
reproduction chez l'Ascaris. D'autres sont moins répandues, parce que
plus spéciales, mais ne sont cependant pas d'un moindre mérite ; elles
intéressent à la fois le zoologiste et l'embryologiste ; elles tendent, par des
voies parfois détournées, à établir la phylogénèse du groupe des Verté-
brés ; elles comprennent à côté de recherches purement zoologiques sur les
Anthozoaires et les Tuniciers, un ensemble considérable d'observations
sur l'ontogenèse chez deux ordres situés aux deux extrémités du phylum
des Vertébrés, les Tuniciers d'une part, les Mammifères de l'autre. Ce rap-
— 671 —
66 ANNÉE BIOLOGIQUE
prochement peut sembler étrange, mais il s'expliquait sans doute, au mo-
ment des investigations d'Ed. van Beneden, par l'espoir que l'œuf presque
alécithique des Mammifères révélerait un mode de développement peu dif-
férent de celui des formes les plus primitives de l'embranchement. Si cet
espoir fut déçu, si la théorie de la cerianthula à laquelle aboutirent ces
efforts, semble aujourd'hui quelque peu spéculative, il n'en est pas moins
vrai que les divers mémoires que E. van Beneden a consacrés à ces ques-
tions, notamment ceux consacrés à l'embryologie du lapin et de la Chauve-
Souris, sont devenus classiques. Aussi le biographe de ce maître trop tôt
disparu a-t-il pu faire ressortir à juste titre tout ce que doivent encore, à
l'heure actuelle, à Ed. van Beneden, tous les chercheurs qui se consacrent
soit à la génétique, soit à la physiologie cellulaire, soit à l'embryologie des
Vertébrés. — A. Dalcq.
— 672
TABLE ANALYTIQUE
Adderhalden (Emil), 67, 80, 272, 273, 274,
285, 478, 484, 491, 493, 494, 495, 496, 502,
503.
Abeilles, 340.
— (venin des), 82.
Abel (E.), 271.
Abel (0.), 242.
Abel, 526.
Abelin (J.), 508.
Abelous (J. E.), 24, 59.
Ab.es, 147.
Abiétinées, 582.
Abney, 603.
Abraxas grossulariaia, 241, 454.
— lacticolor, 454.
Absorption, 40, 170, 279, 284.
Acacia, 240.
Acanthochites fascicularis, 436.
Accoutumance, 28.
Acer negundo, 466.
AcHARD (Mlle G.), 486.
Achlija, 396.
Achondroplasiques (types), 405.
Acides (action des), 161, 265, 369. 382, 383.
Acidose, 277.
cromégaliques types), 405.
Actinies, 93. Voir aussi aux noms d'espèces.
Acdnophrys sol, 222.
Adaptation, 137 et suiv., 238 et suiv., 330
et suiv., 463 et suiv., 540 et suiv., 648 et
suiv.
Adler, 507.
Adrénaline, 52, 53, 56, 57, 58, 75, 88, 162, 164,
165, 171, 182, 286, 288, 386, 415, 569.
DRIAN (Ë. D.), 92.
Aebly (J.), 203.
Mdipoda, 241.
escidus Hippocasianum, 169.
Afrique, 250, 255, 256, 344, 667.
Age, 351.
Agenborg Kjer^chow (H. P.), 389.
Agglutination, 140, 207 et suiv., 372.
Agricole (flore), 553.
Agrionides, 439.
Ailes, 309.
Akerman (A.), 329.
Alberti (W.), 230.
Aldertoni (Pietro), 71.
Albinisme, 135, 329.
Alcalis (action des), 161, 194, 265, 382.
Alcaloïdes, 375.
Alcalose, 277.
Aleurone (grains d'), 100.
Alexander (Jérôme), 239.
Alekeieff, 547 .
Algues, 382, 471, 472. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Alkaptonurie, 646.
Allard (H. A.), 195, 196.
Allen (B. M.), 508.
Allen (Edsrard), 424.
Allen (E. J.), 148.
Allen (F.), 116.
Allen (W. E.), 256, 295, 669.
Allenbv (R.), 176.
Alligator, 594.
Allison (V. D.), 29.
Allium odorum, 527.
Allman, 636.
Alluaud, 250.
Allobophora fœtida, 131.
Allorge (P.), 345, 553.
Almis, 361.
Aloe i'ulgaris, 487.
Alpes, 255.
Altenberg, 461.
Allhœa rosea, 225.
Altitudes (action des), 467.
Altmann, 395.
Alverdes (Friedrich), 203, 301.
Amantea (jf.), 93.
Amar (Jules), 488, 582.
Amaranlus refle.vus, 22, 475, 599.
Amhljjstoma, 234, 440, 444.
— mexicanum, 508.
— punclalum, 300,^407, "413, 525.
— tigrinum, 116, 374, 378,^509.
Ameiosis, 651.
Ameii>a, 666.
Ameles spallanziana, 543.
Amibe, 203.
Aminoacides, 33, 78, 163, 272.
Amitose, 204, 487, 651.
Ammoniaque, 38.
Ammophile^ 660.
Amnicola dupoteliana, 343.
Amnios, 416.
Amœbisme, 207 et suiv.
Amphibiens, 170, 289, 308, 321, 386, 387, 427,
571, 666.
Amphilina liguloidea, 541.
Amphiloma, 147.
Ampliilrite, 121.
AmplUuma, 427.
— 673
TABLE ANALYTIQUE
Amylase, 63.
Amylopsine, 168.
Amyurus uulgaris, 495.
Anapliylaxie, 43, 44, 45, 46, 47, 49, 285, 371,
502, 503, 504, 583.
Anas boschas, 309, 329.
Ancel, 123.
Ancistridés, 555, 556, 557.
Ancolia cœrulea, 137.
Anemadus, 254.
Anémone ranunculoides, 529.
Aneslhésie, 197.
Anesthésiques faction des), 161, 367, 437,
438.
Angiopteris erecfa, 652.
Angiiilla vulgaris, 343.
Annandoll, 316.
Anobiidcs, 402.
Anodonta, 165, 540.
Anolis, 470.
Anomala, 471.
Anornia, 307.
Anonyme, 452.
Anophèles daviger, 376.
— piinctipennis, 141.
Anoures, 230, 230, 234. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Antedon, 5, 445
Antkerea perniji, 21.
Anlliericum ramosum, 529.
Anthoblastes, 633.
Anthocyanes, 271, 492.
Anthocyanine, 39.
Anthonomus pomorum, 145.
Anthony (R.), 335.
Anthophages, 471.
Anthophysa uegetans, 486.
Anticinèse giratoire, 671.
Antilles, 666.
Antipathaires, 113.
Anlipathella subpinnata, 113.
Apanteles glomeralus, 245.
Aphanochaete, 472.
Apicotermes occuUus, 657.
Apis, 284.
Apocodéine (action de 1'), 88, 386.
Apogamie, 195, 429.
Apogéotropisme, 87.
Apomorplune (action de 1'), 9.
Aporia craiaegi, 245, 309.
Appelmans (R.), 285.
Apterina pedestris, 333, 344.
Aquatiques (insectes), 20, 21.
Aqueux (échanges), 580, 581.
Aquilegia, 648.
Arabis albida, 528.
Araignées, 242, 250, 318, 665
Arbacia, 9, 157.
— punctulata, 312, 663.
Arber (A.), 114.
Arboricole (vie), 657.
Arcaehon (bassin d'), 255.
Archylas alterrima, 299.
Arctia caja, 268, 334.
Arctium, 528.
Arènes (J.), 345, 54.3.
Arenicola piscatorum, 301,
Arenaria inleipes, 476.
Arep (.1. V.), 387.
Arey (L. B.),213.
Argas, 198.
— refle.rus, 90.
Argasidae, 197.
Arginine, 272.
Argyropelecus, 337.
Arione (L.), 465.
Aristote, 350.
Arloing (F.), 43, 44, 55, 56.
Armillaria mellea, 14.
Armitstead (R. B.), 182.
Armstead (D.), 580.
Armstrong (H. A.), 27.
Arndt (Hans Joacliim), 367.
Aron (M.), 123, 271.
Arrhénius (loi d'), 23.
Arrhenius (0.), 279.
Artemia, 140.
Arthropodes, 240, 241. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Articulations (développement des], 418.
Artom (C), 140, 166, 428.
Arundinaria alpina, 667.
Asarum europaeum, 529.
Ascaris holoptera, 214.
— tnegalocephala, 400.
Asclepias, 475.
Asc'omycètes, 618.
Aselliis, 295.
Aseptique (vie), 50.
Asexuée (reproduction), 131 et suiv., 229 et
suiv., 319 et suiv., 435 et suiv., 534 et suiv.,
633 et suiv.
Asparaginase, 27.
Asparagine, 27, 497.
Aspergillus fumigatus, 11.
Asphyxie, 20, 58.
Aspidium, 147.
Asplanchna intermedia, 313, 317.
— hrightweUii, 317.
Aspleniuin bulbijerum , 87.
Assimilation, voir Métabolisme.
— chlorophyllienne, 24.
Associations fonctionnelles, 52 et suiv., 174 et
suiv., 286 et suiv., 373 et suiv., 505 et suiv.,
584 et suiv.
— végétales, 253.
Aslacus fluviatilis, 103.
Asteiella hemisphserica, 223.
Asterias Forbesii, 264, 312, 531, 624, 663,
664.
— glacialis, 621.
— iiibens, 656.
— i>i/lgaris, 663, 664.
Astéries, 121, 157, 215.
Asplanchna intermedia, 313, 317.
— hrighUvellii, 317.
Asymétrie, 612.
Atéliotiques (types), 405.
Athanasiu (J.), 13, 270, 569.
Athias (M.), 126.
Atmosphérique (pression), 383.
Atropine (action de 1'), 52, 58, 88, 386.
Atlacus, voir Philosamia.
Atzler (Eldgar), 513, 514.
674
TABLE ANALYTIQUE
AuB (Joseph C), 60.
AuBERTOT (Maurice), 338.
AuDiGÉ, 527.
Ave (A. U. E.), 268, 334.
Autodifférentiation, 613, 614.
Autogamée, 220.
Autohémorrhée, voir Saignée réûcxe.
Autotomie, 248, 439.
AvEL (Marcel), 546.
AvERSENQ (J. p.), 166.
Avitaminose, 54, 64, 65, 271, 276, 495, 575,
576.
Avoine, 327, 461.
Axolotl, 115, 116, 181, 210, 374, 400, 420, 436,
486.
Azote, 169, 366.
Azotobacfer, 82.
AzouLAY (Léon), 205.
AzuMA (L.), 74.
Bachrach (E.), 28, 68, 539,.
Bacillus radicicola, 395.
— ti/pliosus, 286.
Backmann (E. Louis), 52, 58.
Bactéries, 140, 362, 369, 372, 473, 477, 601
653.
— ferrugineuses, 247»
— nitrifiantes, 249.
— sulfurées, 278.
Bacterium coli, 338.
— flai>us, 338.
— fîuorescens, 338.
Baecker (Richard), 528.
Baelis, 141.
Bagg (Halsey J.), 596, 600.
Eagini (M.), 416.
Baglioni, 18.
Bailey, 644.
Bailhache (Gabriel), 76,
Bailly (P.), 77.
Baitsell, 111.
Baker (Frank Collins), 475.
Baker (Manon L.), 18.
Balanus balanoides, 552.
— crenalus, 552, 553.
— improvisas, 552, 553.
— perjoralus, 310, 552.
— strœhmii, 311.
— sulcatus, 311.
Bdali (E.), 390.
Balls (W. L.), toi.
Bambeh (Ruth C), 455.
Bancroft, 297.
Banta (Arthur M.), 139.
Banting (F. G.), 181.
Barbarea i>ulgaris, 326.
B.\RBERA, 63.
Barbour (T.), 666.
Barcroft, 563, 564.
Baris piciformis, 543.
Barratt, 388.
Barrois (Th.), 142.
Bartell, 565.
Barthélémy (H.), 31, 64, 574, 575.
Bascom (K. F.), 228, 432.
Bases (action des), voir Alcalis
Basidiobolus rananiin, 383.
Basisvar Sen, 360.
Baskerwill (Margaret L.), 9.
Bataillon (E.), 121, 311, 313, 421.
Batelli (P.), 26, 79, 80, 81, 126.
Bateson, 462, 538.
B.vthei.lier (J.), 657. .
Bathyscia, 542.
Bathysciinae, 542.
Batraciens, 223, 313, 635, Cit. Voir aussi aux
noms d'espèces.
Baudisch (Oscar), 364.
Baudot (Jean), 414.
Bauer, 89.
Baur, 648.
Bavay (A.), 551.
Bayliss (W. M.), 34.
Beaucoamp (P. de), 551.
Beaui>eria [Sporolrichum] globuli(era, 145.
Bec, 335.
Bêcher, 298.
Bêcher (Hellmut), 479.
Bêcher, 215.
Beco (L.), 78.
B3DALE (E. M.). 356, 490.
Bédier (E.), 548.
Belar (Karl), 222.
Belehrdeàk (Jan), 63.
Bell (Marion), 183.
Bellamy {A. W.), 358.
Belling, 238, 533.
Belogolov^'y, 234.
Bembex rostraia, 469.
Beneden (van), 671, 672.
Benedict (Francis G.), 18.
Benninghoff (A.), 108.
Benoit (Charles), 599.
Benoit (J.), 128.
Benoit (Paul), 626, 627.
Bensley, 356.
Berbérie (faune de la), 553.
Berberis vulgaris, 142.
Berger, 503.
Berger (Louis), 586.
Bergner, 238.
Beritoff (J. S.), 17.
Berkeley, 250.
Berland (L.), 665.
Bernard (Claude), 58.
Bernard (Noël), 142, 340, 659.
Bernard, 328.
Bernard l'Ermite, 143.
Bersa (Egon), 156.
Bertin (Léon), 471.
Bertrand (G.), 76.
Bessemans (A.), 505.
Bessessen (Alfred N.), 406.
Bessessen (D. H.), 182.
Best (C. H), 181.
Beta vulgaris, 487.
Betances (L. M.), 102, 103, 306, 307.
Bethe, 389.
Bettda pumila, 147.
Beutner, 489, 490.
Bews (J. W.), 148, 255.
Biataszewicz, 572, 573.
Biaiorina erijsiboides, 247.
675
TABLE ANALYTIQUE
Bidder (organe de), 128, 590.
BiEDL, 592.
BlELCHEN (E. 0.), 128.
BiERENs DE Haan (J. A.), 161, 292, 293.
Bjerich (R.), 234.
BiERRY (H.), 52, 577.
Bihor (monts du), 664.
Bile, 182.
BlLEK, 401.
Binucléées (cellules), 401.
Biochimie, 348.
Bioluminesconce, 268, 269. Voir aussi Lumière.
Biométrie, 348.
Biomories, 221.
Bionomie mathématique, 347.
Biophysique, 348.
Bios, 68.
Birgus latro, 658.
Bisbee (Mrs), voir Bamber (Rulh C),
Blackburn (K. B.), 140.
Blackman (V. H.), 42, 86.
Bl.AKESLEE (A. F.), 130, 138.
Blakeslee (J. F.), 219, 238.
Blaps, 390.
Blaringhem (L.), 217, 237, 238.
Blastations, 240. .
Blastodiniiim, 204, 550. «
Blenniidés, 534.
Bleu de méthylène, 74.
Blin (Dr.), 540.
Blomquist (H. L.), 652.
Blum (Harold Francis), 198, 600.
Boas (E. V.), 478.
Boas (Fr.), 166.
BoDANSKY (Meyer), 166, 167.
BoDiNE (J. H.), 367, 381.
Boecher (Eduard), 230.
Boker (Hans), 335.
BôNiNG (Karl), 205.
BOGDANOW, 50.
BoGucKi (M.), 627.
BoHN (G.), 51, 297, 621.
Bolelus edulis, 473.
— elegans, 473.
— luieus, 473.
— scaber, 473.
Bombinalor, 613, 614, 615.
— igneus, 289, 641.
— pachypiis, 334.
Bomhus, 341.
BomhijT, 334, 631.
Bond (C. J.), 130.
bonnamour (s.), 470.
Bonnet, 350.
Bonnet (R.), 570.
bonnier (g.), 165.
BooTHBY (Walter M.), 569.
BORDAGE, 248.
BoRDET (F.), 52, 70.
BoRDET (Jules), 183.
BoREscH (K.), 166, 386.
BORMANN (F.), 124, 126.
Bosmina marilima, 343.
Bos taurits, 432.
BoscH^fA (H.), 633.
BosE (Jagadis Chunder), 84, 388.
Botnjtis cinerea, 246, 378.
BoTTAZzi (F.), 659.
BouBiER (Maurice), 476.
BOUCKAERT (J. J.), 162.
BOUCKAERT (J. P.), 162.
BouiN, 123.
Bourgeonnement, 537.
Bourguignon (Georges), 72, 605.
Bouvier (E. L.), 144.
Bovie (W. T.), 515, 567.
BowEN (Robert H.), 427.
Boyer (G.), 14.
Brachet (A.), 311, 623, 671.
Brachydactylie. 328.
Brailey (Miriam E.), 531.
Branchial (opercule), 641.
Branchies, 596, 613 et suiv.
Brandt, 205.
Brasil, 626.
Biassica hotrijtis, 528-
— campestris, 528.
— chinensis, 653.
— pekinensis, 653.
Braun-Blanquet (Josias), '^76.
Braus, 440, 616, 641.
Brecher (L.), 188, 189, 190.
Breitenbecher (J. K.), 642.
Bremer (Frédéric), 295.
Rrenckmann (E.), 276.
Bretscher, 342.
Beeuil (H.), 254.
Briareum, 215.
Bridger, 459, 532, 629.
Brien (Paul), 308.
Brigiit (Elisabeth M), 60, 601.
Brimuall (Dean R.), 134, 636.
Brinkman (R.), 517.
Brocher (Frank), 468.
Brody (S.), 351, 374, 375.
Broman, 630.
Broméliacées, 658.
Broocks (S. G.), 280.
Brown, 565.
Brown (L. A.), 139.
Brown (W.), 246.
Brown (W. E. L.), 362.
Bro\\n-Séquard, 451.
Brown e, 659.
Bru (P.), 286.
Bruchus quadrimaculalus, 642.
Bruckner, 659.
Brues (Charles T.), 663.
Brumpt (E.), 549.
Brunswik (Hermann), 492.
Bryophyllum, 360.
Bn/umi 147.
Buccales (pièces), 471.
BUCHANAN (J. W.), 437.
BucHET (S.), 543.
Buchholtz (J. T.), 219, 652.
BuCHNER, 205.
BUCHNER, 422.
BuDDENBRocK (W. vou), 20, 297.
BUDER, 381.
BùTSCHLi, 223.
BuFFON, 350.
Bufo, 666.
— calamita, 121.
— G76 —
TABLE ANALYTIQUE
Bujo viridis, 234.
-- vulgaris, 15, 20, 103, 113, 121, 128, 308,
313, 358, 382, 416.
BuGLiA (G-.), 383.
BuGNioN (E.), 543, 657.
BuRGE (VV. E), 68, 275, 515, 570.
BURGEFF, 660.
BUKGER, 130.
BuROLLET (P. A.), 553.
BuRN (J. H.), 509.
BuRR (H. s.), 413.
BuYTENDIJK (J.), 550.
Byrnes, 616.
Caballero !A.), 247.
CcBsium (action du), 76.
Caféine (action de la), 375.
Cajal, 356. "
Calcium, 169, 179, 295, 426, 496.
Californie, 256.
Calkins (Gary N.), 319, 650.
CalUphora, 284.
— erylhrocephala, 218, 394.
— vomitoria, 21, 218.
CalUlliamnion, 655.
Calluna, 578.
Calopogon pulchellus, 147.
Calorimétrie, 14, 15, 16.
Calotermes flavicolUs, 145.
Calvados, 344.
Calvert (Philip P.), 664.
Campanula médium, 136, 611.
— napunculoides, 011.
Campbeli, (H. L.), 65.
Campelia Zanonia, 528.
Camponotinés, 175.
Camponoius herculcnnus, 144.
— ligniperda, 144.
Camus (Jean), 61.
Camus (L.), 73.
Canard, 232, 316.
Canarina, 612.
Cancer, 99.
Cannon (H. Graîiani), 357.
Cannon (W. B.), 57.
Cantacuzène (J.), 170.
Capillaires, 18, 199.
Capsicum, 475.
Capstick (J. W.), 19.
Carabus, 390.
— auratus, 113.
Caractères acquis (hérédité des), 328, 451, 452,
539, 639, 641.
Carassius, 191.
Carciniis mœnas, 504.
Card (Thomas A.), 274, 275.
Cardamine hidbifera, 134.
Cardot (H.), 28, 294, 343, 500, 539.
Carence, 54, 55, 56.
Carex, kl'i.
— filijormis, 147.
Carey (E. J.), 212.
Caridroit (F.), 318, 630.
Carleton (Rachel), 496.
Carlson (Herbert A.), 406.
Carnivores, 553.
Carnoy, 198, 401.
Caroli (A.), 137.
Carotinoïdes (pigments), 168, 169.
Carpes, 89.
Carr-Saunders (A. M.), 236.
Carrasco-Formiguera (R.), 57.
Carrière (Reinhard), 646. ,
Cartilage, 108.
Cartledge (J. L.), 130.
Cassiopea, 379.
Castle (W. E.), 235, 538.
Castration, 124, 125, 127, 226, 227, 316.
— parasitaire, 543.
Catalase, 27, 68, 570.
Catalyse, 267.
Cataphorèse, 281.
Cathcart (E. P.), 490.
Catopinae, 253, 254.
Caiops, 254.
Callleya, 660.
Cavazzani (Emile), 10.
Cavernes (faune des), 253, 254, 542, 664.
Cavia Cobaya. Voir Cobaye.
Cayley (D. m.), 131.
Caziat, 476.
Cécidics, 665.
Cécité colorée, 604.
Cedrus, 147.
Cellulase, 63.
Cellule (division de la), 10, 11, 159, 204, 222,
263, 305.
— (morphologie de la), 99 et suiv., 203
et suiv., 305 et suiv., 393 et suiv.,
523 et suiv., 609 et suiv.
— nerveuse, 282, 490.
— (physiologie de la), 3 et suiv., 155 et
suiv., 261 et suiv., 355 et suiv., 483 et
suiv., 563 et suiv.
Cellules migratices, 397, 398.
— plasmatiques, 102.
— sexuelles, 116 et suiv., 219 et suiv.,
310 et suiv., 421 et suiv., 529 et suiv.,
619 et suiv.
Ceni (C), 226.
Centrifugation, 212, 416.
Centropyx, 666.
Centrosome, 305.
Cephalohaena, 149.
Céphalopodes, 12, 143, 506. Voir aussi aux
noms d'espèces.
Cerantium hirundinella, 229.
Cérium, 362.
Cerveau, 53, 68, 69, 79, 289, 509, 617, 618.
Cestodes, 541, 546.
Cétoines, 471.
Cetonia, 390.
Ceulophilus, 427.
Chabrol (M.), 56, 57.
Chaetomium elatum, 618.
Chahovitch (X.), 51, 373.
Chaleur (production de), 16, 119, 161, 3GI,
490, 569.
Chambers (R.l, 264, 624.
Champlain (A. B.), 252.
Champy (Ch.), 124, 534.
Chancre du Peuplier, 144.
Chanvre, 217.
— 677 —
TABLE ANALYTIQUE
Chaovitch, voir Chahovitch.
Chapin (James P.), 667.
Chappl'is, 654.
Chara crinita, 247, 429,
— felida, 247.
— fragilis, 247.
- — intermedia, 247.
Characynidés, 344.
Charadrius dominîcus, 476.
Charbon (babille du), 173.
Charrin, 328.
Chassignol (F.), 383.
Chatton (Edouard), 204, 318, 320, 546, 547,
555 557.
Chatton (Mme M.), 318, 337.
Chats, 275, 455.
Chausey (Iles), 551.
Chauvin (Maria von), 374.
Chelidon rusiica, 476.
Chelidonium inajus, 528.
Chelidoptera bicolor, 475.
— Rœsellii, 475
Chemotaxis, voir Chimiolaclismc.
Chenopodium album, 22.
Chersodromia hirta, 333.
Chevey (P.), 531.
Chien, 359.
Chiffi.ot (J.), 470.
Child, 357, 358, 437, 034, 635, G61.
Chilopodes, 504.
Chimères, 537.
Chimiotactisme, 510, 670.
Chimique (sens), 301.
Chiroptères, 308.
Chitine, 283.
Chitons, 527.
Chlamydomonas, 472.
— fungi, 545.
Chloranthie, 137.
Chlorelles, 506.
Chloroforme (action du), 48, 366.
Chlorophylle, 169. Voir aussi Photosynthèse.
Chlorophyiitm comosum, 460.
— elalum, 460.
Chloroplaslides, 450.
Cholestérine, 496.
Cholestérol, 24.
Choiera, 333, 343.
Choline (action de la), 78.
Cholodnyj (N.), 247.
Chouakd (P.), 255.
Chondriocontes, 610.
Chondriosomes, 305.
Chorda, 121.
Choiiophaga, 379.
— auslralior, 381.
— viridifasciata, 381.
Christie (W.), 461.
Christy (Miller), 670.
Chromatophores, 7, 203, 285, 291, 400.
Chromidial (appareil), 400, 401.
Chromodoris zébra, 261.
Chromosomes, 100, 401, 402, 422, 423, 448. 523,
— (dans riiérédilé), 135.
— (nombre des), 140, 204, 31.3, 393,
425, 452, 531, 532, 533, 628.
— sexuels, 203.
Chronaxie, 74, 605.
Chrysocarabus auronitens, 147.
Chrysomitra, 633, 634.
Chrysopides, 471.
Chthamalus siellalus, 552.
Chydoriis sphaericus, 298.
Ciamician (G.), 375-
Cicatriciel (tissu), 101.
Cicatrisation, 131.
Cicer arialinum, 419.
Cicindela germanica, 147.
Cihaire (mouvement), 5, 6, 7, 359, 485.
Ciliogénèse, 398, 399.
Cils, 5, 6.
Cinéphylaxie, 11, 483.
Cinosternum cruentatum, 251.
Ciona inteslinalis, 103.
Cirripèdcs, 552.
Cirlium palustre, 528.
Citron, 172.
Citrullus, 475.
Cladocères, 139, 342. 558. Voir aussi aux noma
d'espèces.
Cladomanie, 543.
Cladonia, 147.
Cladophora glomerata, 402.
Clark (Esther Bridgman), 625.
Clark (Hubert Lyman), 663.
Claus, 478.
Clausen (R. E.), 135, 642.
Clava squamata, 632. ^
Clasiceps, 238.
Clemens (W. A.), 250.
Clément (H.), 268.
Clementi (A.), 27, 33.
Cléments (F. E.), 546.
Clisiacampa, 379.
Clitocybe dealbala, 1\1.
Clowes (G. H. A.), 157, 311, 566.
Cnethocampa, 334.
Cnidaires, 143.
Cnidosporidies, 547.
Coagulation, 73.
Cobaye, 125^127, 406, 5 38, 625, 644, 645, 649
CoBB (Stanley), 568.
Cobitidinés, 253.
Cocaïne (action de la), 79, 88.
Coccidies, 436, 548.
Coccinelles, 518.
COCKERELL (T. D. G.), 137.
Codéine (action de la), 9.
Coefiicient de température, 23.
Cœlentérés, 524.
— (phylogénèse des), 149.
Cœur, 18, 71, 162, 163, 294, 295, 500.
— branchial, 506.
Cognetti de Martiis (Luigi), 424.
Cohen, 66.
CoHN (E. J.), 369.
Cohnheim, 496, 497.
Coindet, 180.
CoLE (L. W.), 529.
Cole (VV. h.), 384, 445.
Coleochaele, 472.
Coléoptères, 113, 147, 253, 390, 402, 664.
— xylophages, 148.
CoLLANDER, 564.
— G78 —
TABLE ANALYTIQUE
CoLLiNS (E. J.), 460.
CoLLiNs (H. H.), 464.
Coi.Lip (J. B.), 181.
Collocalia thespecia, 55 L
Golloïdaux (métaux), 77. >
Colloïdes, 155, 156, 369, 525, 526, 563, 564,
565, 582.
Colocasia antiquorum, 580.
Coloration, 89, 191, 206, 339, 455, 456, 457,
459, 460, 462, 64:^, 644, 647.
— protectrice, 469.
Colpidium colpoda, 81, 320, 338, 549.
Combes (R.), 169, 492.
Coinmensalisme, 143, 549.
Comportenaent, 141 et suiv., 340, 341, 550, 551,
660 et suiv., 671.
CONARD (A.), 101.
Conaria, 634.
Congo, 667.
Conductivité électrique, 280, 282.
Conjugaison, 319, 650.
Conocephahim conicuin, 100.
Conopholis, 100.
CONRADI, 29.
Conscience, 671.
Conte, 190.
Convallaria majalis, 529.
Coiwoluta, 51.
— roscojjensis, 66 1 .
CooK (MelviUe F.), 473, 474.
Copépodes, 557, 654.
Coprophages, 471.
Coq, 627.
Coquille, 138.
Corallina offîcinalis, 100.
Corixides, 249.
Corner (Georg. W.), 592, 593.
Corps de Russel, 102.
— jaune, 434.
— strié, 596.
Corrélation, 347.
Correns (C), 318, 539.
CoRY (Gerty T.), 599.
Cosmotriche poiatoria, 21.
Cossus, 334.
— ligniperda 144.
COSTANTIN (J.), 328, 340.
COSTE, 221.
CoTRONEi (G.), 103, 382.
Cotte (J.), 103, 228.
Couleurs (sens des), 88.
CouLON (Jacques de), 628.
COULTER (J. M.), 131.
Courrier (R.), 268, 311.
Courtier (Jules), 603.
CousY (R. C), 163.
Couturier (Henri), 44, 48, 503.
Couvreur (E.), 51, 268.
CowDRY (E. M.), 356.
CowDRY (E. V.), 395.
CoWDRY, 610.
CowELL (S. J.), 593.
CowGiLL (George R.), 276, 576.
Crabe gélasime, 612.
Crampton (Henry E.), 252.
Crànc, 108.
Cratœgus, 22.
Cralœrhina pallida, 333.
Crépis virens, 523.
Crétins, 405.
Crile (George W.), 161, 162, 282.
Crinoïdcs, 215.
Cristallin, 230.
Cristallisation, 10.
Cristol (Paul), 99.
Crithidia, 548.
Crocethia alba, 47C.
Croissance, 66, 110, 111, 112, 200, 375, 378, 405,
406.
Crossasier papposus, 663.
Crotalus terrificus, 83.
Crovvden (G. P.), 275.
Crozieb (W. J.), 261, 387.
Crumb (S. E.), 250.
Crustacés, 242, 285, 298. Voir aussi aux noms
des groupes et d'espèces.
Crustacéocyanine, 285.
Crustacéorubine, 285.
Cryptomi/ces Pteridis, 230.
Cryptophaginae, 476.
Cryplops, 504.
Cucumis sativus, 22, 499.
Cucurbitacées, 465, 475.
CuÉNOT (L.), 103, 113, 135, 143, 103, 255,
328, 332, 380.
Culex annulaius, 21.
— pipiens, 141.
Cunninghamella herlholleiiae, 130.
— echinulala, 130.
— elegans, 130.
Curare (action du), 74, 88.
Curculionides, 402 .
Cutané (sens), 414.
Cutting (E. M.), 120, 137.
CuviER, 350.
Cyanhydrique (intoxication), 496.
Cyanophycées, 385.
Cyanure de potassium (action du), 295.
Cychrus allennatus, 147.
Cyclamen neapolitannm, 552.
Cyclemys amboinensis, 251.
Cyclops strennuus, 298.
Cymarine (action de la), 78.
Cyon, 63.
Cyprides, 654.
Cypridina, 362.
Cyprinidés, 344.
Cyprinoïdes, 88.
Cypris ovata, 145.
Cyrtaspis sculala, 241.
Cysticercus hymenolcpidis analinea, 145.
— gracilis, 195.
Cysiopus candidus, 319.
Cythérides, 654.
Cytolyse, 157.
Cytolysines, 372.
Cytomyxie, 537.
Cytophanères, 547.
Cytoplasma, 156, 262, 263. Voir aussi Cel-
lule.
Cyto^ymine, 70.
CzAJA (A. Th.), 195, 240.
CzAPEK (Friedrich), 262.
CZERNEY, 577.
679
I
TABLE ANALYTIQUE
Daland (G. A.), 566, 567.
Dalcq (A.), 621.
Dammerman (K. W.), 665.
Danchakoff, 398.
Dantan (J. L.), 113.
Daphnia, 298.
— atldnsoni, 539.
— magna, 41, 539.
— pilier, 41, 288, 382.
Daphnies, 497, 558.
Darwin, 87, 315, 350.
Darwin (Erasme), 350.
Darwin (F.), 336.
Dar'>vinula, 654.
Darwinulides, 654.
Dafila acuta, 329.
Dastre, 503.
Dalura, 219.
— slramoniiim, 238.
Davies (H. W.), 61.
Davis (A. R.), 367, 370.
Debaisieux (Paul), 436.
De Bary, 216.
Decodon vcrlicillatus, 147.
Deetjen, 159,
Degner (Edward), 205.
Dehorne (Armand), 626.
Deilephila euphorhiae, 21.
Dekhuysen (C), 42.
Delage (Yves), 477, 530.
Delange, 70, 183.
Delcourt-Bernard (E.), 49.
De Leslie, 225.
Delezenne (C), 404.
Della Valle, 204.
Delphinus delphis, 542.
Delphy (Jean), 114.
Delsman (H. C), 633.
Dembowski (Jean), 189, 598, 602.
De Mello (F.), 523.
Demooh (Jean), 71, 80.
Dendrocœlum lacteum, 297, 312, 422, 423.
Denis (M.), 256.
Depape (G.), 344.
Dero, 129.
Descy (Arm.), 660.
Désertique (zone), G67.
Desgrez (A.), 577.
Déshydrogcnases, 28.
Desogus ty.), 375. •
Detlefsen, 135.
Detweiler, 616.
Detwiler (S. R.), 440, 604.
Devanesen (D. W.), 112.
Devaux (Emile), 640.
Devisé (René), 403.
De Waele (H.), 47.
D'Herelle, 29.
Diabète, 58.
DiaiUhus barbarus, 647.
— Caryophyllus, 237.
— Seguieri, 237.
Diaptomus castor, 298.
Dichelaspis, 549.
Dichromorpha viridis, 381.
Dicranura, 334.
Dicyémides, 346.
Didelphys i'irginiana, 427.
Didemnidés, 524.
Différenciation, 405.
Diffusion, 265, 565.
Digestion, 167, 284.
Digifoline (action de la), 10.
Digitaline (action de la), 78.
Diantlius barbarus, 647.
Digitalis ambigua, 461.
— lanata, 461.
— luiea, 461.
— inicrantha, 461.
— purpurea, 225, 461.
— ambigua, 225.
Digitonine, 157.
Dileptus, 159, 379.
Dimerocarpus Brenieri, 543.
Dingler (Max), 334.
Diplotaxis erucoïdes, 144.
Diptères, 344, 394.
Dicranium, 147.
Dissosteira, 427.
Distribution géographique, 147 et suiv.,
248, 253 et suiv., 343 et .uiv., 475 et suiv.,
551 et suiv., 662 et suiv.
Dittleb, 224.
Dirippits nwrosus, 20, 21, 63, 189.
Dixon (M.), 363.
DixoN (W. E.), 509.
DocQuiER (E.), 486.
Dœring (C. R.), 467.
Dognon (A.), 43, 94.
Dolerocypris jasciala, 145.
Dolley (William L.). 299.
DoLLFus (Robert Ph.), 541.
Domet de Voroes fA.), 540.
DoMiNici (H.), 107.
Donaldson, 351, 406.
Donae venustus, 382.
— villalus, 547.
Doncaster, 434, 454, 455, 456.
DoNNAN, 278, 369.
DooLiTTLE (S. p.), 475.
Dore, 577.
DonsT (S. E.), 289.
Dothidella Ulmi, 230.
DowNEY, 595.
DowNs (Ardrey W.), 289.
Dragoiu (J.), 263, 622, 627.
Dragstedt (Lester R.), 585.
Draparnaldia, 472.
Dreissensia polymorpha, 343.
Drew (A. H.), 69.
Driesch (H.), 106, 405, 477.
Drlmeoius, 664.
Drosophila, 217, 448, 452, 459, 461, 467, 468,
629, 649.
— Hijdei, 642.
— melanogaster, 198, 324, 332, 333,
641, 642, 643, 650.
— ohscura, 642.
— i'irilis, 642.
— WiUisloni, 642.
Drosera, 282.
— rotundifolia, 147.
Drummond (J. C), 275.
Dru.mmond (W. B.), 142.
680
TABLE ANALYTIQUE
Dhzewina (A.), 51, 621.
Dubois, 542.
Dubois (Ch.), 63.
Dubois (Raphaël), 671.
Du Bois-Reymond, 18, 94.
DUBREUIL (G.), 102.
DuccESCHi, 414.
DuERST, 328.
DuESBERG, 356.
DuFOUB (P.), 526.
DuFouRT (A.), 55, 56.
DuFRAlSSE, 488.
DUGGAR. 578.
Dumas, 180.
DuNN (E. R ), 666.
DuNN (L. C), 643.
DURKEN (B.), 190.
DuRRANT (E. p.), 569.
DusTiN (A. P.), 11, 483.
DuvAL (Marcel), 24, 283, 293, 580.
DuvAL (Rubens), 107.
Duçalites, 664.
Dystropliie, 493 et suiv., 503.
Dyiiscus marginalis, 20, 361.
Ebbecke (M.), 294, 517.
Ebner (von), 396.
Ecailles (des papillons), 284.
Echinarachnius, 157.
— parma, 11, 120.
Ecliinodermcs, 214, 236. Voir aussi aux noms
des groupes et d'espèces.
Echinus esculenius, 146.
— microtiiberculatus, 118, 620.
— miliaris, 112, 119.
EcKSTEiN (Fritz), 279.
Ecologie, voir Ethologie.
Ecrevisses, 17.
Ectoderme, 613, 614.
Eddy (Nathan B.), 289.
Edwards (D. J.), 596.
Efimoff (A. W.), 489.
Efimoff (W. W.), 489.
Ehrard (H.), 296, 298.
Ehrlich, 107.
Eichhornia crassipes, 220.
EiDMANN (H.), 283, 317.
Eisinger (K.), 429.
Ekman (Gunnar), 613.
Elasmobranches, 167.
Elder, 311.
Electricité, 94, 156, 170, 294.
Electronastie, 388.
Ellinger, 21.
Ellobiophrya donacis, 547.
Elmhirst (R.), 146.
Elodea, 100.
Embryons adventifs, 527.
— (mortalité des), 592, 593.
Emerson (F. W.), 147.
Emulsions, 566.
Emyda granosa, 396.
Emys europaea, 79.
Enchelya farcinem, 267.
Endocrines (glandes), 56 et suiv., 179, 180, 405,
415, 510, 583, 586 et suiv.
Endodinium Chailoni, 204.
Endoderme, 581, 582.
Endomylie, 319.
Energie (mutations d'), 13 et suiv., 160 el suiv ,
268 et suiv., 348, 356 et suiv., 487 et suiv.,
567 et suiv.
Enfants, 110.
Enriques (P.), 319.
Enterocolldes ecaudatus, 557.
Enlriclwmastix, 523.
Enzymes, 449, 497, 628. Voir aussi For
ments
Eolidiella croisicensis, 333.
Eolis, 540.
Ephrussi (Boris), 310, 320, 632.
Ephydatia mûlleri, 266.
Epididyme, 398.
Epilobium hirsuium, 329.
— montanum, 329.
Epimys norvégiens, voir Mus decumamts.
Epinoches, 288, 293.
Epipactis microphylla, 220.
Epiphyse, 60, 75, 510.
Epithelium, 106.
— pulmonaire, 617.
Eponges, 143, 144, 214, 215, 266.
Equilibration, 300.
Erber (Berthe), 505.
Erbium (action de 1'), 77.
Erdmann, 319, 381.
Eremias argus, 604.
Ergastoplasma, 609.
Ergastoplasmiques (tormalions), 400.
Ericacées, 578.
Erié (lac), 250.
Eriksson, 473.
Eristalis, 20.
Ernst, 429.
Erolia canuius, 476.
Erythrocytes, voir Hématies.
EschoUzia, 239.
— mexicana, 462.
Esox, 191.
Espèces (origine des), 148, 149, 257, 346, 399,
477, 554 et suiv., 669 et suiv.
Essenberg (Christine E.), 238.
Ethologie, 141 et suiv., 243 et suiv., 336 et
suiv., 468 et suiv., 543 et suiv., 654 et
suiv.
Elyephyra, 89, 285.
Eupalorium perfoliatum, 147.
Euphorbiées, 256.
Euphasia, 165.
Euplotes, 486.
Eutermes maiangensis, 657.
Euterpes acutiflons, 540.
Evadne, 343.
EvANT (D'), 416.
Evans (C. R.), 397, 531, 592, 599.
EWART, 165.
Excitation, 18, 94, 294, 295, 296, 516, 517,
518
Excrétion, 12, 13, 38, 61, 168, 501.
Exner, 603.
Exogastrulation, 105.
Extraits d'organes (action des), 80.
Evdmanns, 433.
— 681 —
TABLE ANALYTIQUE
Fabre, 389.
Facteurs, voir Hérédité.
Fage (L.), 250.
Fagus sylvatica, 169.
Falcoz (L.), 476.
Fano (Giulio), 79.
Farnham, 238.
Farnier, 423.
Fasciation, 137.
Fatigue, 23, 164, 568, r,G9, (;0V
Fauré-Frémiet (E.), 111, 2Vi.
Fauvel (Pierre), 552.
Fa<-'orinus albus, 656.
Favre (M.), 102.
Fécondation,
Fécondité, 640
Federici (Enrico
Federley, 532.
Fejérvary-Langii
Feldman (H. W.),
Félidés, 346.
Felis par dus, 346.
Fenger, 415.
Fenn (W. 0.), 265.
Fer (rôle du), 364,
116 et suiv., 219 et suiv., 223 et
suiv., 310 et suiv., 421 et suiv.,
529 et suiv., 619 et suiv., 655,
656.
croisée, 5. Voir aussi Hybridité.
(membrane de), 311.
tardive, 433.
376.
(Mme
135.
365.
M.), 329, 337.
Feringa (H. J.), 514.
Ferments, 26 et suiv., 266, 447, 495, 539.
Ferrari (P.), 63.
Ferrero (Mlle), 538, 645.
Ferry (Ruth M.), 642.
Feuerbach (A.), 276.
Feuerborn, 105.
Feuilles, 114, 216, 461, 466, 651
— (chute des), 169.
Feuillets, 106.
Ficulina, 144.
FlESSINGER, 577.
FiGDOK (Wilhelm), 528.
Finalité, 479.
FiNKLER (Walter), 339, 445.
FiRKET (Jecm), 61.
FiSCHEL, 191.
FiscHEL, 266.
Fischer (H.), 121.
Fischer (N. F.), 315.
Fischer (0.), 348.
Fischer (P.), 542.
Fissidens, 147.
FiTCH, 243.
Flamm (Emilie), 528.
Fleming (A.), 29.
Fléole (bacille de la), 37.
Fleur, 612.
Floculation, 372.
FoDOR (K.), 518.
Foie (extrait de), 81, 589.
ForUinalis Diirixi, 553.
Forbes (Alexandre), 92, 197, 568.
Forées (H. S.), 566.
Forbes, 375.
Forêts (zone des), 667.
FoRMAN (Jonathan), 60.
Formol (action du), 296.
Fougères, 195.
Fourmis, 175.
— (venin des), 83.
Fourneau (E.), 404.
Fox (F. W.), 24.
Fraipomt (Ch.), 346.
Fray, 383.
Fredericq (Henri), 73, 87, 163, 605.
Fredericq (Léon), 18, 88, 150, 344, 389.
<■ Free-martin », 129, 228, 432, 433.
Friedmann, 27.
Fbisch (Karl v.), 340.
Fr.iscHGOLZ, 316.
Fritsch (Karl), 134.
Froment, 332.
Fromherz, 646.
Fronlonia, 368.
Fruitiers (arbres), 252.
Fry (E. J.), 246.
Fucus, 100, 381.
Fuchsia, 580.
Fucus ceranoldes, 544.
FURBINGER, 440.
FULINSKY (B.), 231.
FuLMER (E. .J.), 366.
Fumea casta, 458.
Fundulus heteroclitus, 89, 537.
— majalis, 537.
Funkia, 487.
— ovaia, 527.
Fungia, 633.
Furca, 558.
FURTH (v.), 27.
Gaarder, 656.
Gadow, 115.
Gagnepain (F.), 543.
Gaidukov, 385.
Gain (Edmond), 76,271.
Galeotti (Gino), 172.
Galiano (E. Fernandez), 6, 519.
Galleria melonella, 50.
Galles, 473, 474.
Gallinacés, 533, 630.
Gallus domesiicus, 63.
Galvanotropisme, 388.
Gammarus Simoni, 343.
Gandry 232.
Gante (Th.), 327.
Gard, 544.
Gardner (J. A.), 24.
Gardner (M. W.), 660.
Garibaldi (Americo), 583.
Garner (W. W.), 186, 195, 196.
Garrby, 519.
Gartkiewicz (St.), 165.
Gastéropodes, 109, 112, 485. Voir aussi aux
noms d'espèces.
Gastrique (sécrétion), 32, 33.
Gastrocystis, 547.
Gaslropacha quercijolia, 21.
Gastrulation, 105.
Gautier (Cl.), 53, 63, 470.
Gautier (R.), 79.
682
TABLE ANALYTIQUE
Gautrelet (J.), 77, 78. SO?.
Gavda (T.), 14, 15, 16, 113, 361.
Géants, 405.
Geddes, 205.
Geertruyden-Bernard (J[artlie van), 46.
Gegenbauh, 350.
Geigei (E.^ 501.
Gelei (J.), 422, 423.
Cellhorn (Ernst), 67, 484, 518, 530.
Généralités, 53, 54, 347 et sui\., 477 et suiv.,
558, 670. et suiv.,
Gengou, 29.
Cenieys (P.), 139.
Genovariation, 239.
Geoffroy Saint-Hilaire, 350.
(jeorgewitch (j.), 532.
Georgewitch (Pierre), 305.
Géotropisme, 86, 87, 301, 378, 551.
Géranium Rohertianum. 230.
Gérard (P.), 591.
Gerboise, 73.
Gerlinger (H.), 268.
Germination, 83, 271, 570, 578, 599.
Gerretsen (F. C), 269.
Gerridides, 249.
Gerris lacuslris, 139.
Gestation, 508, 591.
Giacomini (Ercole), 308, 337, 588.
GlAJA (J.), 17.
Gianferrari (Luisa), 60.
GiAKD, 549
GiBiTz (Anton), 342.
GiBBS, 262.
Giedroyc (H.), 168.
GlERSDERG (H.), 203, 221.
Giglio-Tos (E.), 221.
Gildmeister (Martin), 512.
Girard (Pierre), 281, 565.
GiRouD (A.), 13i, 214.
GiusTi (H.), 53.
Glandulaires (cellules), 400
Glaitcoma scintillans, 318, 319, 320, 338.
Gley (E.), 58, 73, 127, 416.
Gley (Pierre), 534.
Globicera auraras, 551.
Globules polaires, 313. Voir aussi Œuf.
— rouges, voir Hématies.
Glossina motsitans, 469.
Gloveh (M. Allen), 667.
Glutathione, 119.
Glycocolle, 497.
Glycine soja, 39.
Gobius, 191.
Godelia amoena, 324.
— Whitneyi, 324.
Godlewski, 5.
Gœthe, 350.
Gœtsch (W.), 230, 231.
Goitre, 180, 181.
Goldschmidt (R.), 317, 318, 400, 401, 448, 449.
455, 456, 532, 631, 647.
Goldsmith (Marie), 477, 661.
Goldsmith (W. m.), 368.
Golgi (appareil de), 393.
Golla (F.). 91.
Gonzalez (B. M.), 641, 650.
Goodrich (H. B.), 381.
GOODSPEED (T. H.), 135.
GoRis (A.), 552.
GoTHLiN (Gustaf Fr.), 518.
GovAERTS (Paul), 49.
GowAN, 592.
GOWANLOCK (J. N.), 243.
Gradation métabolique, 357, 358, 437, 438,
634.
GrXper (L.), 132, 233, 234, 405.
Graham, 595.
Graisses, 37, 496.
Granoplasma, 102.
Graphosoma Unealum, 373.
Grasse (Pierre P.), 248.
Grassi, 145.
Gratia, 183.
Gravier (Ch.), 312, 657.
Gray (J.), 5, 311, 359.
Greaves (J. E.), 601.
Greene (W. F.), 239, 300.
Greffe, 81, 85, 91, 92, 131 et suiv., 229 et suiv.,
319 et suiv., 432, 435 et suiv., 535, 613 et
suiv.
Grégoire, 425.
Grégory (F. G.), 22.
Grenouille, 121, 401, 495, 510. Voir aussi aux
noms d'espèces.
Grigoriu (Chr.), 175.
Griffith (C. R.), 236.
Grimmia, 147.
Grippe (épidémie de), 252.
Grobben, 478.
Grossesse extrautérine, 429.
Grottes (faune des), 250.
Grotthus, 300.
Grubb (V. M.), 534, 541.
Gruber (Charles M.), 164.
Grumilea refractistipiila, 244.
Gruvel, 549.
Gubra (S. Chandra), 84.
Gudernatsch, 308, 630.
Guêpes,. 660.
Gueylard (France), 288.
Guffroy (Ch.), 553.
Guglielmetti (J.), 288.
GUNDLACH (R.), 32, 33.
Guillaume (A. C), 347.
GuiLLAUMIN, 197.
GUILLIERMOND (A.), 396.
GuRwiTSCH (Lydia Felicine), 490.
Gustative (sensibilité), 389.
Guttenberg, 381.
Guyénot (E.), 128, 538, 546, 590.
Guyer (M. F.), 172, 224, 225, 328, 372, 428,
451, 452, 649.
Gymnophihalmus, 666.
Gynandromorphisme, voir Hermaphrodisme.
Gypse, 659.
Gypsonoma aceriana, 144.
Gyrocotyle rugosa, 541.
Gyrus precentralis, 604i
Haan (J. de), 50, 514.
Haase, 526.
Haase-Bessell (Gertrand), 461.
Haberlandt (G.), 527.
683 —
TABLE ANALYTIQUE
Haberlandt (L.), 121, 127, 216.
Hachenberg (Andréas), 83.
Hadrohracon hrevicornis, 139.
— johansenni, 139.
Haeckel, 478, 479.
Hagedoorn (A- C), 645.
Hagedoorn (A. L.), 645.
Hague, 527.
Halberstsma (K. t. a.), 515.
Haldane (J. B. s.), 61, 277, 434.
Haliplidés, 468.
Halisotonie, 42.
Halliburton (W. D.), 59.
Hallion, 416.
Hallqvist (Cari), 326.
Halophilie, 255, 344.
Halosydna gelatinosa, 655, 656.
Haltica ampelophaga, 246.
Hamilton (W. F.), 434, 603, 604.
Hammar (Aug.), 415, 577.
Hammarlund (C), 327.
Hammet (Frederick S.), 179, 586, 587.
Hammond, 592.
Hancock (H. A.), 101.
Handosky (Hans), 500.
Haniel (C. B.), 426.
Hanneton, 471.
Hanstein, 262.
Haploiaxis, 553.
Happisch (L.), 518.
Harant (Hervé), 557.
Harder (Richard), 385.
Hardy, 577.
Hargitt, 383.
Harland (S. C), 462.
Harmozones, 123.
Harms, 1^8.
Harpacticides, 658.
Harpagoxenus suble^^is, 244, 245.
Harrics (H.), 142.
Harrington (J. T.), 82.
Harris (D. T.). 71.
Harris (J. A.), 114, 138, 238.
Harris (Leslie J.), 363.
Harrison (J. W. H.), 140.
Harrison (R.G.),133, 233, 234,235,413, 440,616.
Hart (C), 375, 507.
Hartmann (C. R.), 431, 434.
Hartman (F. A.), 164.
Hartmann, 223.
Hartman, 427, 428.
Hartmann, 593.
Hartree (W.), 16, 490.
Hartridge (H.), 363.
Harvey (E. N.), 264, 268, 357, 362.
Harvey (R. b.), 197.
Hasebroek (H.), 190.
Hasselbach, 277.
Hâtai, 577.
Hauser (Walther), 465.
Hawkes (O. a. Merritt), 453.
Hecht (S.), 299, 384.
Hecht, 333.
Hédon (E.), 58.
Hédon (L. V.), 446.
Hédon (L.), 359.
Hegemaier, 527.
Hegner (Robert W.), 104.
Heilbronn, 156.
Heilbrunn (L. V.), 156, 563.
Heilbrunner (André), 599.
Heider, 308, 478.
Heikertinger (Franz), 339.
Heim (R.), 255.
Helianthus, 76, 360.
— annuus, 21, 22, 85.
Hélicides, 297.
Helicodiceros niuscUvrus, 528.
Héliotropisme, 84, 85, 86, 87, 297, 384, 600.
Hélix horlensis, 485.
— pomatia, 485.
Heller (H. h.), 477, 653.
Helly, 594.
Hématies, 4, 10, 69, 70, 159, 184, 289, 290, 306,
307, 594.
Hématopoïétiques (organes), 107.
Hématoporphyrine, 35.
Hémiparasites, 165.
Hémiptères, 249, 339. Voir aussi aux noms
d'espèces,
Hemmings, 578.
Hémocytoblaste, 306, 307.
Hémoglobine, 497.
Hémohistoblaste, 306.
Hémolyse, 48.
Héraolysines, 172.
Henderson (Velyien E.), 568.
Hendry (J. L.), 369.
Hendry (Mary F.), 18.
Henneguy (F.), 118, 536, 540.
Henneguy-Lenhossek (théorie), 399.
Henning, 251.
Henoticus californicus, 476.
Henry (Charles), 603.
Hépatiques (cellules), 401.
Hépatopancréas, 400.
Hepburn (J.), 168.
Heptagenina pulchrella, 295.
Herbst, 106, 189, 232, 527.
Hérédité 134 et suiv., 235 et suiv., 310 et suiv.,
446 et suiv., 536 et suiv., 636 et
suiv.
— cytoplasmique, 450, 451
— unilatérale, 452.
Hering (Ewald), 349.
Hering, 604.
Heringa, 232.
Herlant (M.), 121, 311, 621.
Hermann, 516.
Hermaphroditisme, 129, 130, 318, 434, 449,
531, 532, 533, 539, 629. 630, 647.
Hermelle, 311.
Hermet (P.), 184.
Hermissenda opalescens, 389.
Hérouard (E.), 525.
Herpin (R.), 312, 339, 658.
Herrera (A. L.), 347.
Herter (K.), 518.
Hertwig IGûnther), 4, 647.
Hertwig (0.), 121, 478, 479.
Hertwig (Paula), 647.
Hertwig (R.), 316, 173, 318, 431, 4.'33, 434,
478, 531, 650.
Hertz (Wilhelm), 485.
— 684
TABLE ANALYTIQUE
Herwerden (M. A. van), 288, 382, 498.
Hess (C), 298.
Hesse (E.), 548.
Hess (W. R.), 65, 66, 495
Hess, 273.
Hesse, .'Î48.
Hesse, 479.
Hétéroniorphose, 231.
Hétérothallie, 618.
Hettwer (J.), 91.
Heuking (G. V.), 511.
Hewer (Evelyn E.), 531.
Hewer (H. R.), 387.
Hewitt (J. a.), 50.
Heyde (H. C. van der), 361, 496, 497.
Hevmans (C), 74.
Heymons (R.), 149.
Hibernation, 217, 218, 245, 510.
Hieracium auricula, 539.
HiLL (A. V.), 1.6, 362, 368.
HiLL (E. L. G.), 275.
HiLL, 593.
Himantarium, 504.
Hinderer, 237.
Hinneberg, 478.
HiNTZELMANN (Ulricli), 279.
Hirondelles, 552.
HiRSCHLER (J.), 181, 308.
HiRSCHLER, 401.
Hirudine, 46,
Uiritdo medicinaJis, 572.
Histamine, 8, 32, 33, 88, 509, 511, 593.
Histidine, 272.
Hislioleuthis, 205.
Histogenèse, 103 et suiv., 205 et suiv., 307 f-t
suiv., 403 et suiv., 524 et suiv., 611 et
suiv.
Hiilones, 33.
Hitchcock (D. J.), 278.
Hjort (Johan), 66.
HoAGLAND (D. R.), 367, 370.
Hocquette (Maurice), 393.
HODGETTS (W. J.), 471.
Hôber (R.), 485, 501.
HoET (Joseph), 67, 68.
Hôrstadius (Svcn), 426.
HoFMEisTER, 263, 361, 369, 527, 563.
Hofstatter, 592.
HoGBEN (L. T.), 88, 115, 374, 386.
HoGUE (M. J.), 355.
Hollande (Ch.), 12, 198, 518.
HoLMGREN, 282, 35G, 402,
HoLMGREN (Emil), 416.
Holopedium, 558.
Holotiiurides, 496, 497.
Homeothermes, 276, 572.
Homochroraie, 188, 189, 240, 241, 242.
Honiocinèse, 671.
Homologie, 350.
Homothallie, 618.
HoNEYWELL (Hannah Elizabetli), 591 .
HoNiGMANN (Hans), 251.
HopKiNs (A. Me H.), 568.
HoPKiNs (F. G.), 27, 36.
HoPKiNs (Hoyt. S.), 8.
HoppiNG (Alejta). 594.
Hou (K. S.), 240.
Hormones, 123 el suiv., 216, 227, 228, 315, 375,
383, 415, 416, 432, 527. Voir aussi Endomnes
(glandes).
HoRNING, 588.
HoRTER (Konrad), 205. '
HosKiNs (R. G.), 569.
HOUARD (G.), 141.
Houltlon, 185.
HoussAv (B. A.), 53, 287, 296, 590.
HoussAYE (F.), 347.
HOUVEL, 183.
HovAssE (R.), 204, 313, 550.
HovEY (CM.), 252.
HowE (C. G.), 166.
HOWELL (W. H ), 35.
HOWELLS, 517.
Hoya carnosa, 101.
HuBER, 593.
Huber-Pestalozzi (P.), 229.
HUBRECHT, 416.
HuNT (Ch. A.), 375.
Hussev (R. G.), 271, 291, 363.
HuTCHisoN (Dorothy M.), 165.
Huxley (Julian S.), 115.
Hybridation, 134 et suiv., 235 et suiv., 323
et suiv., 429, 447 et suiv., 536 et suiv., 636
et suiv.
Hi/dalina senla, 431.
Hyde (R. R.), 172, 642.
Hydra, 230.
— grisea, 316.
— oligactis, 250.
— vulgaris, 537.
Hydratases, 26, 27.
Hydrates de carbone, 167.
Hydrolases, 26, 27.
Hydrophorus praecox, 344.
Hyla, 613.
— arborea, 308.
Hyman (J. H.), 634.
Hyman, 358.
Hyménoptères, 139, 541, 660. Voir aussi aux
noms d'espèces.
Hypertonie (action de 1'), 9, 63, 621, 622.
Hypnose, 95.
Hy pochera chalybeata, 128.
Hypocomidés, 555, 556, 557.
Hypocopra fimicola, 618.
— macrospora, 618.
Hypophyse, 53, 56, 60, 61, 80, 81, 116, 175,
"176, 288, 374, 375, 386, 414, 508, 509, 598.
Hypotonie (action de 1'), 157, 623.
Hypoxanthine, 36.
IcIdyOphonus Hoferi, 548.
— intestinalis, 548.
Idlocerus populi, 144.
Idya furcaia, 551.
Iguanes, 666.
Ikeno (S.), 136, 237, 647.
Ileocystis, 547.
Iles Britanniques, 476.
Images consécutives, 389.
Immunité, 43 et suiv., 171 et suiv., 285 et suiv,.
371 et suiv., 452, 501 et suiv., 583, 584.
Impatiens balsamina, 487.
685 —
TABLE ANALYTIQUE
Inanition, C4, 65, 81, 182, 191, 192, 319, 378,
379, 572, 601.
Incarfillea Delavayi, 120.
Indes, C66.
Infra-rougcs (rayons), 599.
Infusoires, 267,^318, 337, 338, 555, 556, 650.
Voir aussi aux noms d'espèces.
Insectes, 12, 105, 138, 191, 241, 284, 334, 373,
427, 445, 601, 617, 618. Voir aussi aux noms
de groupes et d'espèces.
Instinct, 150, 297.
Insuline, 168, 181, 509, 577.
Intersexualité, voir Hermaphroditisme-
Interstitiel (tissu), 123 et suiv., 227, 228, 432,
433, 533, 534, 625, 626, 627.
Inulinase, 168.
Iode (action de 1'), 115, 116, 180, 181, 308,
382, 508.
Ions (action des), 6, 9, 162, 163, 311, 312, 514,
516, 530.
Irradiation, 387, 515.
Irvin (M.), 264, 368.
ISAAK, 268.
Isaria densa, 497.
Isoetes Drummondii, 251.
IssAJEW (W.), 537.
ISSAKOVITCH, 431.
ISSATCHENKO, 250.
lulus wenuslus, 387.
Jackson (Cl. M.), 378, 496
Jackson, 406.
Jacobs (M. H.), 266.
Jacquet (A.), 23.
Jaloustre (L.), 1G6.
Jamieson, 169.
Janda, 527.
Jauffret (J.), 80.
Jeannel (R.), 141, 250, 253, 333, 343, 542, 664.
Jeffrey, 149.
Jennings, 6, 297, 519, 650.
Jensen, 115, 301.
Jeûne, 316, 571, 572, 573. Voir aussi Inanition.
Jinnaka (S.), 74.
Joessel (P. H.), 570.
JOHANNSEN (W.), 452.
Johnson (H. H.), 219.
JoHNsoN (D. S.), 473.
JOLEAUD (L.), 553.
JoLLos (V.), 486.
JOLLY, 107.
Jones (L. H.), 578.
JoNESco (S.), 271, 492.
Jordan (D. Starr), 239, 257.
Jordan (H. E.), 398, 629.
Jordan, 427.
Jucci (C), 145.
Judd-Lewis (S.), 34.
JuDiN (A.), 490.
Jumeaux, 216.
Jancus conglomeratus, 471.
JusT (E. E.), 120, 224.
Kahn (0. L.), 317.
Kahn (R. H.), 291.
Kammerer (P.), 189, 190, 478.
Kanai (Tokujiro), 504.
Kant, 350.
Kanthack, 577.
Karny (N. iN.), 665, 669.
Karr, 276.
Karsten, 478.
Katho, 564.
Kaupifalco monogrammica, 667.
Kayser (E.), 82.
Keibel, 106.
Keisselitz, 532.
Keith (Hclen M.), 496.
Keith Lucas, 270.
Kellaway (C. H.), 593.
Kei-vestine Jr (Frank), 398.
Kempton (J. h.), 646.
Kendrick (J. B.), 660.
Kepinow (Léon), 44, 45, 285.
Kératinisation, 399.
KiLLiAN (Ch.), 230.
KiMBALL, 180.
KiNG (Helen Dean), 274, 406.
Kirchner (0. V.), 220.
Kirkpatrick (W. F.), 138.
Kisser (Josef), 487.
Klebahn (H.), 473.
Klebs, 628.
Klein (Guslav), 492.
Kleitman (Nathaniel), 515, 595.
Klossiella mûris, 548.
Knudson (Lewis), 659.
Kôlliker, 311.
KoFoiD (Ch. A.), 479.
Kohler (Mlle D.), 169.
KoHLRAUSCH (Arnt), 91.
KoLLiNEH (Marthe), 393.
KoLMER (W.), 434, 510.
KOLSTER, 356.
KoNiG, 603.
KONSULOFF (St.), 334.
Kopaczevvski (W.), 49, 372, 579.
KopEc (S.), 191, 192, 419, 432, 526, 601, 617
640, 644.
KoppANYï (Theodor), 289, 322, 434, 445.
KoPSCH, 117.
KORNFELD (W.), 159.
KOROTNEFF, 626.
KORSCHELT, 478.
Koskowski (W.), 33.
KosTYTScHEw (S.), 165, 216, 361.
KoTTE (Walter), 216.
KozLowsKi (M.), 305, 492.
Krakatoa (île de), 665.
Krapfenbaum, 316.
Kraus, 278.
Krecker (F. H.), 535.
Krediet (J.), 129.
Krieg (Hans), 106, 206.
Kristofferson (Karl B.), 323.
Kkizenecky, 452, 527.
Kroni.n-q (Friedrich), 425.
Khogh (A.), 20, 21, 61.
Krontovski (A. A.), 9.
Kropmann (E.), 124.
Kruif (P. H. de), 286.
KuDo (R.), 141.
Kudo (T.), 191.
n
686
TABLE ANALYTIQUE
KûHNBOlTZ-LoRDAT (G.), 253.
KuGEi-MAss (L Newton), 580.
KULMATYCHI (W. J.), 400.
KUNDT, 300.
KuNiTz (M. K.), 369.
KuppER (von), 407.
KuRAMITSU, 53L
KuRz (O.), 230.
KuSCHAKEWJTSCH, 433.
Kuscop, 205.
Kylin (E.), 18.
Kystes, 617.
Labbé (Alphonse), 95, 333, 626, 655, 656.
Lal)yrinlhe (comportement dans un), 661.
Laccobiiis gracilis, 343.
LAfiROix (J. L.), 471.
Lactasc, 168.
Lactation, 374, 508, 531.
Lactique (sécrétion), 374.
Lacluca saliva, 487.
Laelia, 660.
Lagenaria vulgaris, 499.
Lait, 36.
Lakon (Georg), 466.
Lamarck, 350.
Laraarckisnie, 649.
Lamb (C. g.), 138.
Lamerre (A.), 346.
Lamellibranches, 102, 555, 556.
Lamellicornes, 471.
La Mer (V. IL), 65.
Laminaria, 121.
Lams (H.), 625, 637.
Lancefield (Rebecca C.) 134.
Land (W. I. G.), 131.
Landacre, 407,
Landaueh (W.), 236.
Lang, 478.
Lang, 592.
Lang (Jcssie M.), 604.
Langeron (L.), 43, 44.
Langley, 288.
Langlois, 415. \
Lanterne d'Aristote, 112.
Laphria, 284.
Lapicque (Louis), 7, 18, 74, 99, 101, 270.
Lapicque (Marcelle), 7, 74, 75, 605.
Lapib (G. E.), 334.
Lapins, 292, 454, 455, 648.
Larbaud (Mlle), 467.
Larix europaea, 403, 473.
— laricina, 147.
Lasabeff (P.), 516.
Lashley (K. S.), 671.
Lasiocampa quercus, 21.
Lataste, 397.
Latchford (J. H.), 168.
Lathouwehs (M. V.), 136.
Lathyrua, 83.
— odoralus, 462.
— palustris, 147,
Lanchnbr (A. J.), 89.
Laufberger (VVilhelm), 115, 495.
Laugibh (H.), 18, 94, 500, 539, 605.
Launoy (L.), 184.
Laurens (Henry), 299, 300, 603, 604
Lnvandula stTchas, 139.
La Vaulx (R. de), 539, 558.
Leake (H. Martin), 466.
Lebedinsky (N. G.), 419.
Lebistes reticulatus, 452.
Lebrun, 401.
Lécaillon (A.), 121, 329.
Lecanora lohulnla, 546
Lécithine, 70.
Lecomte de Nouv (P.), 42.
Ledingham, 398.
Lee (Olive Pcarl), 38.
Le Fèvre de Abric (Marcel), 78.
Lefhoi.z (Rotliwell), 577.
Legendre (R.), 542, 549.
Léger (L.), 548.
Léger (M.), 548.
Légumineuses, 361.
Lehmann (Gunther), 513, 514.
Leibnitz, 350.
Leichsenring (J. M.), 68.
Leimdorfer, 277, 278.
Leiopalhes glaberrima, 113.
Lenticelles, 240.
Lepeschkin, 42.
Lépidoplères, 419, 649.
Lepidostrobus, 131.
Leptinus (estaceus, 141.
Leptodactijlus ocellatus, 74.
Leplodora, 558.
Leptomonas pyrrhocoris, 516.
Leptomitus, 396.
l.eploplana laricola, 439.
Leptosynapla inhaerens, 663.
Leptothorax acervorum, 244, 245.
— muscorum, 244, 245.
Leptothrix ochracea, 247.
Lepus americanus, 668.
— europaeus, 465.
— médius, 465.
Lesné (E.), 576.
Lesne (Pierre), 148.
Lessona, 248.
Leucine, 497.
Leucocytes, 71, 167, 173, 265, 514, 594, 595.
Levatidi, 594.
Levene (P. A.), 167.
Levi (G.), 110.
Lévy (Robert), 504.
Lewis, 415.
Lewis (F. T.), 213, 214, 611.
Lewis (H. R.), 238.
Lewis (John T.), 589, 590.
Lewis (Warren H.), 398, 610.
Leydig, 198.
Leynen (E.), 505.
Li KouB Tchang, 187.
Libbrecht (W.), 163.
LiBRACHOWNA (S.), 571.
Lichens, 147, 246, 247, 546.
Lichtenstein, 556.
Liège, 619.
LiENHART (R.), 120, 147, 328.
Ligne latérale, 407.
Lilienfeld (F. A.), 647.
Lillie (F. R.), 129, 228, 432, 433, 455, 616.
— 687 —
TABLE ANALYTIQUE
LiLLiE (Ralph S.), 9, 282, 563, 600. 620.
Lima Ribeiro (J.), 523.
Limnaea ovata, 288, 486, 498.
— slagnalis, 523.
Limnées, 515.
Limnodrilus, 535.
Limosina crassimana, 344.
— jontinalis, 344
— fulvipes, 344.
— syWatia, 344.
Limulus, 157, 384 .
Linaria cymbalaria, 225.
LiNDAu, 578.
LiNDNER (E.), 145.
Lineus, 656.
Linguatules, 149.
Linné, 350.
Linum usitatissimum, 459.
Liopellis wernalis, 470.
Liparis, 334.
— Lœselii, 220.
Lipase, 168, 589.
LiPMAN (C. B.), 169, 370.
liiPMAN (J. G.), 366.
Lipochromes, 168.
Lipoïdes (substances), 262, 263, 367.
LippiNcoTT (William A.), 643.
LipscHÛTz (A.), 124, 125, 126, 226, 316, 433,
533.
LissY (R.), 82.
List, 17.
LiTARDiÈRE (R. de), 523.
Lithobius, 504.
Lithoglyphus nalicoides, 343.
LiTTLE, 443.
Littorale (zone), 667.
Lillorina, 297.
Lobelia, 611, 667.
Localisations cérébrales, 150.
Locomotion, 17.
LoDHOLTZ, 92.
LoEB (J.), 155, 221, 263, 265, 278, 281, 296,
297, 363, 365, 369. 384, 531, 564, 620.
LoEB (Léo), 157, 207.
Lœwenthal (Hans), 394, 425.
Lœvi (0.), 349, 501.
LôwY (R.), 510.
LoHNER (L.), 294, 558
LoisEL, 627.
Loligo vulgaris, 143.
LOMBROSO (Ugo), 37.
Long, 397, 531.
Longévité, voir Vie.
LoNGO, 527.
Lopez-Lomba (L.), 194, 276, 575, 576.
Lophius, 402.
Luphobranches, 62, 527.
LoRENzis (P. de), 659.
LoTSY (J. P.), 137.
Loxia, 335.
Lovez, 402.
Lucas, 74, 288.
Luciférine, 362.
Luciola i>ittata, 269.
Lumhriculus, 535.
Lumhricus, 231, 279, 302, 388, 626.
Lumière (Auguste), 44, 46, 503, 582.
Lumière (action de la) 188, 189, 190, 195,
196, 197, 285, 289, 364, 384, 385,
598, 599, 620. Voir aussi Phototro-
pisme.
— (perception de la), 381.
— (production de), 357, 362.
LuNA (E.), 104, 308.
LuND (E. J.), 360, 535.
LuNDBERG (Harald), 53, 58, 331.
LuNDEGARDH, 381.
Lupinus angusiifolius, 326, 327.
LuPTON (Hartley), 568.
Lupuline (glandes à), 185.
Lutjanus aya, 168.
LUTTICHAU (A.), 34.
LuTz (F. E.), 198.
LuTz (Hildegard), 400.
Lyda, 279.
Lymantria dispar, 191, 192, 193, 419, 432,
449, 450, 526, 601, 617, 631. 632.
— monacha, 426.
Lymphoïde (tissu). 577.
Lymphosporidium trultae, 548"
Lyndhurst Duke (H.), 469.
Lynn (M. J.), 86.
Lynx, 668.
Lyperosia thirouxi, 548.
Lys, 117.
Lysine, 272.
Lvsozvme, 29, 30, 31.
lWoff (André), 320, 338, 547, 555.
Mac Dougall, 473.
Mac Leod, 347.
Macleod (J. J. R.), 181.
Maeder (Leroy M. A.), 593.
Machida (J.), 631.
Macht, 104.
Macrosiphum solanijolii, 244.
Madréporaires, 253.
Madsen (Th.), 174.
Magelona papillicornis, 307
Magnus, 386.
Magrou (J.), 143, 340, 655.
Maïs, 466, 646, 652.
Maisin (J.), 548.
Maige (A.), 25, 266.
Maignon (F.), 27, 37, 54.
Majanthemum bifolium, 529.
Males (B.), 17.
Mall, 592.
Maltase, 168.
Mameli, 169.
Mammaire (glande), 593.
Mammifères, 592, 600, 625, 667. Voir aussi aux
noms d'espèces.
Manquât, 249.
Mante, 550.
— religieuse, 241.
M.arceau, 307.
JNIarchal (El. et Em.), 618
Marcovici, 277, 278.
Marécages (plantes des).
Marie (A.), 171.
Marie, 577.
Marinesco (G ), 93, 167.
688 —
TAr.I,E ANALYTIQUE
]\[arius, 180.
Markovits (B. E.),294, 381.
INIari-att, 243.
jSIarneffe (11.), 76.
Maroc, 253.
Martens (Pierre), 402.
Martin (E. G.), 182.
Martin (G. \V.). 477, 655.
IMartin (J.), 126.
IMartini (E.), 104.
Alartynia, 475.
Masculinisât ton, 124.
Masicera inijoidea, 555.
-Massif central (flore dul, 47G.
Masson (P.), 586.
Mastigamibes, 48G.
Mastoeytes, 594
Mastzellen, voir Mastoevtes
Matcews, 360.
Mathews (A. C), 121.
Matière (mutations de), 24 et suiv., 160 et sui\ .,
268 et suiv., 356 et suiv., 491 et suiv., 570
et suiv.
M.ATissE (G.), 23.
Matthai (Georges), 253.
M.^TTHEW, 666.
Matthews (J. R.), 255.
Matthiola, 332.
Maturation, 313, 318, 425, 426, 531, 621 cl
suiv.
Maupas, 318, 319, 338, 379, 650.
]\Iaurin (E.), 166.
Maximoav, 595.
Maxwell (Sir Herbert), 142
IMaver (A.), 64.
Mayerowna (Zofja), 289.
Mazzocco (P.), 296.
Me Callu.m (g.), 490.
Me Cabrison, 182.
Me Cartney (J. L.), 224, 584.
Aie Clendon (J. F.), 180, 311, 622
Me CoRD, 116, 415.
Me CoRDocK (H. A.), 164.
jNIc Cutcheon (Morton), 594.
Me Dowall (R. J. S.), 490, 511.
Me Gregor, 427.
Me MURTREY (J. E.), 186.
Me Swiney (B. A.), 269.
Me Whorter (F. P.), 147.
Mécanismes physico-chimiques chez les êtres
vivants, 40 et suiv., 170, 279 et suiv., 368
et suiv., 499 et suiv., 579 et suiv.
Meier (H. F. A.), 84.
àÎEiGS, 375.
Meisenheimer (J.), 315, 532.
Meissner, 29.
Melandrium, 318, 647.
Melania tuherculata, 343.
Mélanine, 4, 12, 190, 101.
JMelanisme, 190.
Mélanophores, 88, 89, 116, 386, 387.
Melanophus, 470.
Melanoplus dijjerentialis, 381.
Melanopsis pseudojerrusaci, 343.
Mêles, 553.
Melin (Elias), 473.
Meliltohia acasta, 246, 541.
Mei.lrn (Ida M.), 226.
Mellwora, 553.
Mellor (E.), 247.
Mélon (Louis), 73.
Melophagus ovinus, 333.
Membrane cellulaire, 5, 101, 5C5.
— de lécondatioa, 9.
Mendël (Lafayette B.), 66, 68, IS.'i.
Mendel (lois de), 348, 448, 451, 462, 538.
Mendeleeff (P.), 45, 371.
Mendélisme, 649.
Meni/anthes IrijoUala, 147.
Menzel (R.), 634, 658.
Menzi (J.l, 526.
Mercier (L.), 140, 332, 344, 532, 548.
Mcrcierella eniginatica, 552.
Mercurlalis annua, 143, 553.
— perennis, 143.
Merker (E.), 214.
Mérogonie, 624.
Merton (H.), 485.
Mésocotyle, 646.
Messerli (N.), 65.
Métabolisme, 18, 19, 68, 09, 571 et suiv.
Metalnikow, 319.
Métamorphose, 115, 116, 181, 191 et suiv.,
289, 308, 309, 374, 382, 420, 507, 508, 617,
018, 641.
Métaux (action des), 294.
Metconikoff, 29, 31.
Melridium marginalum, 284.
Metz (Charles W.), 134, 642.
Metzner (P.), 167.
Meves, 118, 427.
Meyer (Arthur), 203.
Meyer (G. H.). 167.
Meyer (H.), 278.
Meyer (Robert), 348.
jMeyerhof (Otîo), 16.
Michanaia, 612.
iWicHEL (Paul), 54. 576.
Micrococcus hjsodeiklicus, 29.
Miciodissection, 100.
Microsomes, 101.
Microsporidies, 141, 546.
Microspora, ^12.
Microtermes incerlus, 657.
Microlus pensiih'anicus, 608.
Miche (H.j, 545.
Mignon (lieku L.), 576.
MiGOT (A.), 524.
Milieu (action du), 72 et suiv., 141 et suiv.,
186 et suiv., 243 et suiv., 290 et suiv., 33C.
376 et suiv., 468 et suiv., 512 et suiv., 543 ei
suiv., 597 et suiv., 649, 654 et suiv.
— intérieur, 52 et suiv., 174 et suiv., 286
et suiv., 373 et suiv., 505 et suiv., 584 et
suiv.
Miller, 406.
Miller (Richard IL), 197.
Miller (Robert Cunningliam), 138, 577.
JIii.LOT (Jacques), 498.
Mills (G. A.), 289.
Alimétisme, 660.
Mimosa, 360, 388.
— pudica, 85.
Mines, 269.
— 689 —
TABLE ANALYTIQUE
MiNKOwsKi, 278.
MiNNicH (D. E.), 389.
MiNOT (C. s.), 431.
MiSK (E.), 167.
Misumena valia, 242.
MiTCHELL (H. H.), 317, 496.
MiTCHELL (Helen S.), 183.
Mitochondries, 185, 214, 305, SU, 395, 400,
610.
Mitose 204, 222, 403, 483, 486, 487, 622, 623,
624. Voir aussi Cellule.
MiTTELMANN (Rcla), 489.
Moelle épinière (régénération de la), 635.
MoHL, 185.
MoHR (Otto L.), 328, 643.
Moina macrocopa, 139.
— rectirosUis, 139.
MOLLENDOBF (vOu), 13.
MoLLiARD (Marin), 29, 497, 546.
Mollusques, 475, 575. Voir aussi aux noms d'cs-
pères.
Monas, 486.
MÔNNESHEIMER, 501.
MoNoD (Th.), 549.
Montagnes (zone des), G67.
MONTGOMERY, 423.
MooDiE (Rov L.), 242.
MooRE (A. R.), 301, 302, 377, 387, 388, 423,
519.
MOBAT, 503.
MoRAU, 397.
MoRAVEK (Vladimir), 383.
MôRcn (J.), 286.
MoREAU (F.), 185.
MoREAu (Mme F.), 185.
MoRELLE (Jean), 609.
Morgan (A. H.), 389.
Morgan (E. J.), 27, 36.
Morgan (T. H.), 118, 135, 239, 348, 448,
450, 458, 612, 649.
MoRiTZ (Alan), 515.
Mormyridés, 344.
Morphine (artion de la), 9, 79, 181, 375.
Morphogénèse, 103 et suiv., 205 et suiv., 307
et suiv., 403 et suiv., 524 et suiv., 611 et
suiv.
Mort, 8, 157, 158.
Mortalité, 467.
Mosaïque (maladie de la), 475, 660.
Moss (E. G.), 186.
Motiline, 78.
MOTTRAM (J. C), 69.
Moui.iN (F. de), 399.
MouREu, 488.
MouRiQUAND (G.), 54, 65, 576.
Mousses, 147. •
Mouvements, 6, 7, 359, 360.
MrazeJda, 547.
Mrsic (Wilhrlm), 433.
MucKLow (S. L.), 269.
Mugil citelo, 343.
MULLER, 461.
MuNNs (E. N.), 83.
ML'nzer, 401.
Muqueuse (transformation de la), 416.
Murisier (1'.), 533.
Mus alexandrinus, 645
Mus decumanus, 161, 292, 293, 322.
— norvégiens, 406.
— rattiis, 645.
— tectoruin, 645.
Musca domestica, 217, 218.
Muscidcs, 217, 246.
Muscle, 38, 307, 484, 488, 489, 490.
Musculaire (contraction), 8, 17, 490.
— (sens), 414.
— (travail), 269, 270, 568, 569.
Musculaires (flbres), 109, 212.
Musiela cicognanii, 668.
— nofchoracensis, 668.
Mutation, 114, 137 et suiv., 238 et suiv., 330
et suiv., 463 et suiv., 648 et suiv.
Mutationnisme, 649.
Mutalions, 449, 639.
MuTEL (M.), 328, 418.
Mycorrhi?;es, 473.
Mya arenaria, 384.
Mydœa, 246.
— plalyplera, 218
Myers, 593.
Myophages, 173.
Myriapodes, 504.
Myriothela Coksi, 626.
Myrmécophilie, 244.
Mytilus, 5, 359.
Myroholus pjeiijeri, 532.
Nagai (J.), 39.
Nageli, 639.
Nagel, 302.
Nais, 128.
Nanisme, 216.
Narcose, 156, 380, 579.
Narcotiques (action des), 485.
Nardus sliicla, 628.
Nargus, 254.
Nasilio braclii/synchiis, 591.
Nasta (M.), 172.
Natannsen (Hugo), 489.
Nathanson, 263.
Naucorides, 2'i9.
Naville (A.), 546.
Nazacozapus insignis, 608.
Nebenkern, 609.
Nécrophages, 471.
Nécrophores, 471.
Necrophorus, 471.
Neclarinia Jolinsloni, 667.
Nectria cinnaharina, 240.
— galligena, 131.
Necturus, 116, 420.
— maculatus, 596.
Negeb (F. W.), 240.
Negrete (J.), 296.
Negri, 356.
Nelson (Ray), 244.
Nemachilus, 191.
Nématocystes, 333.
Nematodes, 425.
Néoblastes, 535.
Néodyme (action du), 77
Néoténie, 115, 145, 179, 420.
Nèpe, 548.
— 690 —
TABLE ANALYTIQUE
Nepenthes (urnes des), 658.
Nephthys tiombergi, 301.
Népides, 249.
Néréidiens, 339.
Nereis, 224.
— irrorala, 312.
— peiagica, 301, 312, 339.
Nerfs crâniens, 407 et suiv.
— (développement des), 440, 441.
Neritina numidua, 343.
Nernst, 388.
Nerveuse (activité), 500.
Netter (Hans), 484.
Neugebauer, 630.
Neurhormones, 586.
Neurocrines (glandes), 586.
Neurones (développement des), 413.
Neuschlosz (S. M.), 514.
Nevvman (H. H.), 537.
Ni (Tsang G.), 199.
Nicholas (J. S.), 378.
Nicodievitch, 54.
Nicolas (Emile et Gustave), 295.
Nicola-s, 214.
Nicollellidae, 549.
Nicotine (action de la), 375, 386.
NiENBURG (Wilhelm), 381.
Nikaoa, 279.
NiLsoN (Nils-Héribert), 402.
N1LSSON-E1H.E (H.), 327, 332.
NiLSONN (Martin P.), 323.
Niphargus, 542, 553.
N1RENSTE1N, 262, 485.
Nitella, 264, 472.
No (R. Lorente de), 635.
NoBÉcouRT (P.), 319, 378.
Noble (E. C), 181.
Noctiluca, 379.
NoGucHi (Ilidevo), 194.
NoLF (P.), 47, 48, 183.
NopczA (Fran'), 465.
NoRTH (E. E.l, 581.
Northrop (.J. H), 265, 271, 286, 372,
384.
Nosema Baetis, 141.
Nostoc puncli[ormifi, 232.
Nolonecta jurcata, 339.
— glauca, 339.
— lutea, 339.
— maculata, 249.
— marmorea, 339.
Notonectides, 249.
Nouvelle-Belgique, 344.
Nouvelle-Calédonie, 253, 665.
Nouvelle-Angleterre, 663, 667.
NovAK fJ.), 429.
Noyau cellulaire, 5, 159, 204, 402, 486, 487.
Voir aussi Cellule.
NoYES (Bessie), 430, 468.
Noyons (A. K.), 162, 163.
Nucléoplasmique (rapport), 431.
Nudibranches, 333, 389.
Nuptiale (parure), 123, 124, 128.
NussBAUM, 316, 478.
NuSBAUM-HlLAROWICZ, 337.
Nutrition, 272, 273, 274, 275, 276-
Nymphon gracile, 255.
Obaton (F.), 216.
Obelia, 360, 535.
Octopus vulgaria, 20, 502.
Odocoileus i'irginianus, 669.
Œdonates, 439.
Œdquist (G.), 156.
Odorat, 251.
Œcanthus, 219.
Œdogonium, 472.
Œhler, 338.
Œhlkers (Friedrich), 460.
Œil, 541.
— (développement de 1'), 419.
Œnothera biennis, 460.
— cockerelli, 460.
— Iiookeri, 460.
— ■ lamarckiana, 460, 527.
— muricata, 460.
— strigosa, 460.
— suaveoleus, 460.
— suavis, 460.
Œuf (constitution de 1'), 486, 574, 575.
— (développement de 1'), 380, 401, 425, 426,
621 et suiv.
— (segmentation de 1'), 263, 486, 655, 666.
Ogata, 415.
Ohashi (Yûnosuké), 88, 89, 285.
Ohno (Masataka), 514.
Ohshima (H.), 624.
Oiseaux, 128, 221, 318, 476, 590, 591, 661,
667. Voir aussi aux noms d'espèces.
Oligochètes, 535.
Olitzky, 610.
Olmsted (J. M. D.), 91, 439, 604.
Olson (A. R.), 167.
Oltmanns, 385.
Ombilicale (vésicule), 213, 214.
Onslow (H.), 456.
Onychophores, 663.
Oogénèse, voir Ovogénèse.
Opalina ranarum, 485.
Ophiures, 215.
Opienska (J.), 168.
Oppenheimer (Heinz), 499, 478.
Orchidées, 143, 659.
Oreille. 95, 646.
Organométrie, 347.
Orge, 240.
Ornilhogallum umheUalum, 527
Orobanche, 165.
Orobus tuberosus, 143.
Orthacanlhacris aegylia, 248.
Ortlielntm Crhysostigma, 343.
Orthogénèse, 333, 639.
Orthoptères, 248, 367, 381.
Ortmann, 254.
Orton (J. H.), 143.
Orycles, 471.
Oryza salwa, 39.
Os, 236.
OSBORN, 350.
OsBORNB (Thomas B.), 88.
OsBORNE (T. G. B.), 251.
OSBORNE, 183.
OscHMANN, 425, 627.
Oscillaria sancta, 385.
OSLBR, 646.
— 691 —
TABLE ANALYTIQUE
Osmies, GfiO.
Osmoderma, 390.
Osmose, 41, 42, 43, 281, 282, 348, 5G5, 566.
Voir aussi Perméabilité.
Osmotique (pression), 41, 42, 43, 289, 293, 419,
530, 580, 621, G22, 623.
Osselets de l'ouïe, 465.
Osseux (tissu), 109.
OssiAN Dahlgren (K. V.), 326.
Ostéosclérose, 465.
OsTERHOuT (M. J. V.), 264, 284.
Ostracodes, 654.
Ottow (B.), 125, 226.
Ouabaïne (action de 1'), 78.
Oursin, 215, 221, 263, 486, 529, 624. Voir aussi
aux noms d'espèces.
OUSPENSKY (V. j.), 316.
Ovaire, 125, 126, 127, 508.
— (extrait d'), 81.
Ovariotestis, 129.
OvERTON, 262, 484.
Ovogénèse, 117, 118, 422 et suiv., 574, 575,
G25, 626.
Ovulation, 590, 591.
OwEN, 350.
Oxydation, 118, 119.
Oxydoréducases, 26, 27.
Oxyluciférine, 268.
Oxyvrus, 425.
Ozone (action de 1'), 567.
Pachyostose, 465.
Pachyrhina crocafa. 139.
Pack (D. A.), 39.
Paedogénèse, 217.
Paedogamie, 223.
Page (Irvine H.), 157.
Pagenstecher, 328.
Pagniez (P.), 187.
Paillot (A.), 51.
Painter (Th. S.), 203, 427, 531.
Palaemoneles i>arians, 146, 343.
Palemoninae (développement des), 417.
Palitzeck, 656.
Pallary (Paul), 475.
Palmiers, 114.
Paludina vwipara, 428.
Panachure, 460, 462, 466, 539.
Pancréas, 58, 59, 181, 361, 446, 588.
Pancréatique (cellule), 609.
Pantanelm (E.), 170, 382.
Pap (Endre), 456.
Papanicolaou (G. N.), 397, 431, 617.
Papaver somniferum, 466.
Papavérine (action de la), 8, 78.
Paracentrotus lividus, 237, 311, 380, 620.
Paraiulus pennsylvanicus, 387.
Paramaecium, 199, 294, 379, 381, 383, 570.
— aurelia, 301.
— caudatum, 262, 567, 598, 602.
— putrinum, 599.
Parantipathes larix, 113.
Paraphorocera senitts, 555.
Parascalops Breweri, 668.
Parasitisme, 142, 144, 145, 204, 246, 247, 470,
546 et suiv.
Parasuchla, 242.
Fabat (M.), 284.
Paralhenodra anguslifolia, 23 i.
Parathyroïdes, 179, 585, 586, 587, 58?.
Parhon (G. J.), 316, 588.
Parhon (Constance), 316, 588.
rARHON (Marie), 226.
Paris ijuadrifoUa, 402, 529.
Pariser (K.), 532.
Parker (G. H.), 89, 284, 298, 357, 378.
Parker (Svlvia L.), 640.
Parseval (IvI. V.), 212.
Parthénogenèse, 25, 121, 313, 421 et suiv.,
428 et suiv., 619 et suiv., 627, 651.
Patelle, 436.
Pathologiques (caractères), 450
Patouillard (N.), 217.
Paulesco (N. G.), 59, 150.
Pauli (W.), 263, 563.
Pave (S.), 296.
Peacock (Silber G.), 585
Pearl (Raymond), 431, 467, 640.
Pèche miraculeuse, 142.
Pekelharing (C. a.), 43.
Pelecyophrya, 555.
Pellegrin (Jacques), 253, 344, 658.
Pellia epiphylla, 247.
Pelloea atropurpurea, 195.
Pelmatohydra oligactis, 537.
Pélorie, 137.
Peltigera canina, 232.
Penilia sckmackeri, 343.
Pennington, 473.
Pepsine, 168.
Perça fluviatilis, 531.
Perfiljew (P.), 439.
Péricardiales (i^ellules), 12.
Péridiniens, 204, 205, 229.
Perinereis culirijera, 312, 339.
— Marioni, 312. 339,
Periplaneta orientalis, 283, 373.
PerméabiHté, 43, 157, 261, 262, 263, 264, 283,
484, 489, 501, 564 et suiv., 581, 621 et suiv.
Perotti (Renato), 144.
Peromyscus leucopus, 668.
— maniculalun, 464, 668.
Peroxvdase, 27.
Peskett (G. L.), 61.
Peter (Karl), 350.
Peterfi (T.), 486.
Peters, 338, 592.
Petit (L.), 552.
Petromyzon, 402.
Petterson (Alfred), 173.
Pétunia, 83.
Pézard (A.), 127, 318, 630.
Pfeffer, 262, 348.
Pfeiffer, 294.
Pfluger, 516.
Phagocytose, 50, 173, 174, 265, 398, 502, 504,
620, 6?j.
Pludera bucephala, 21.
Phascolosoma vulgare, 42.
Phaseolus, 42.
— mulliflorus, 156, 485.
— i>ulgaris, 28, 114, 156, 419
Phasgonuridés, 241.
692
TABLE ANALYTIQUE
Phiiiptschenko, 538.
Phillips (R. L.), 383.
Philocopra curvicola, GIS.
— setosa, 618.
Philodendron, 240.
Philosomia cynthia, 453, 454.
— ricini, 453, 454.
Phisalix (Mme M.), 334.
Phœnocora jucunda, 424.
Pholeuon, 664.
Phoma, 247, 578.
Phormidium foveolanim, 385.
Phosphatides, 70.
Phosphorescence, 14, 340. Voir aussi Lumière.
Photopériodisme, 195, 196.
Photosynthèse, 21, 165, 296, 361.
Phototropisme, 88, 146, 249, 297, 298, 378,
384, 551.
Phoxinus, 191.
Phthorimœa opercutella, 139.
Phyllophages, 471.
Phiflloplana liiloricola, 439.
Physa acuia, 485.
Physalis heterophylla, 660.
— subglahrala, 660.
- — virginiana, 660.
Physcia, 147.
Physiques (agents), 188 et suiv.
Phytolacca, 475.
Phytoplanchon, 256, 669.
PicADO (C), 117, 225.
Picard (F.), 245, 541.
PiCKERING (J. W.), 50.
PicTET (Arnold), 329, 538, 645, 649.
Pieris brassicae, 188, 245.
PiÉRON (H.), 93.
Pierre (C), 139.
Pigeon, 216, 273, 493, 494, 503, 591.
Pigments, 4, 12, 39, 88, 115, 116, 168, 188, 189,
190, 191, 285, 339, 386, 387, 400, 497, 498,
499.
Pilocarpine, (action de la), 380.
Pilobolus, 42.
Pinéale (glandel, voir Epiphyse.
Plnus, 147.
— Jeffreyi, 84.
— syli'eslris, 473, 582.
Pionosyllis lamelUgera, 658.
Pituitaire (glande), voir Hypophyse.
Pituiiine, 88, 90.
Piiymys pineioruin, 668.
Planaires, 231, 437 et suiv., 634. Voir aussi
aux noms d'espèces.
Planaria alpina, 297.
• — dorotocephala, 438.
— gonocephala, 297.
— suhtenlaculata, 553.
Planocera californica, 439.
Planorbis, 496.
Plantage, 528.
— major, 327.
Plaquettes sanguines, 49, 50.
Plasma germinatif, 639.
Plate, 639.
Platner, 118.
Platon, 350.
Platt (J.), 408, 412.
Platt, 301.
Platypsyllus castoris, 141.
Plenk (H.), 109.
Pleontodon, 528.
Plethodon, 427.
Pleurobrachia, 5.
Pleurodeles Wallli, 434.
Pleurotrichia, 379.
Poche du noir, 4, 12.
Podon, 343.
Pogonia ophioglossoides, 147.
PoGONOWSKA, 191.
Poïkilothermes, 572, 573.
Poils, 454.
Poisons, 194, 291.
Poisson (Raymond), 139, 249, 548
Poissons, 66,^88, 194, 242, 253, 282, 283, 344,
402, 498, 666. Voir aussi aux noms d'espèces.
Polano, 630.
Polarité, 230, 233, 356, 360, 535. Voir aussi
Gradation métabolique.
POLICARD (A.), 187.
Polimanti (0.), 20.
PoLiTis, 184.
POLLACCI, 169.
Pollicipes cornucopiae, 475.
Pollinisation, 120.
PoLowzow (Wera), 380.
Polycelis nigra, 297.
Polydactylie, 457.
Polydesmus, 387.
Polychaetes, 301.
Polygonatum latifolium, 528.
— mulliflorum, 528.
officinale, 528.
— verlicillalum, 529.
Polykrikos, 149.
Polynévrite, 54, 67.
Pohjphemus, 558.
Polypodium vulgare, 473.
Pomatoceros iriqueter, 426.
Pomme de terre, 475.
PoNDER (Eric), 70.
PoNSE (K.), 128, 546, 590.
POPIELSKI, 33.
Popovici-Baznosanu (A.), 112,
Porc, 236, 592, 593.
PORGES (Otto), 277.
Porocephalus, 149.
Porphyra umbilicalis, 541.
Porpite, 633.
Porter (W. T.), 110.
Portier (P.), 24, 194, 283, 293, 395, 498, 671.
Porlulaca grandiflora, 136, 647.
Postgénération, 210, 211, 212.
Potamogeton perjolialus, 581.
— natans, 472.
Potassium, 294, 368, 426.
Poulain, 577.
Poule, 434, 643, 644.
— (hérédité chez la), 135.
Poulet (développement du), 415.
Powers (Edwin B.), 34.
Poynter (C. W. M.), 515.
Prankerd (T. L.), 87.
Praséodyme (action du), 77.
Pratt, 270.
693
TABLE ANALYTIQUE
Prenant (Marcel), 266, 498, 523, 524, 527. 552.
Prell (H.), 239.
Prewitt (Pro. V.), 589.
Prianischnikow (D.), 167.
Priestley (J. h ), 580, 581, 619.
Pbikelmaier (Dj.), 486.
Primates, 335, 604.
Primida elalior, 670.
— veris, 670.
• — i'ulgaris, 670.
Princsheim, 386.
Pristina, 129.
Pristiurus, 416.
Proaies dccipiens, 430, 468.
Proscher, 595.
Protamines, 33.
Protéines, 34, 35, 155, 156, 369.
Protococcales, 472.
Prototaxis, 670.
Protozoaires, 159, 379, 479.
Provence, 345
Prunus armeniaca, 487.
— domesiica, 487.
Przibram (H.), 161, 189, 190, 191, 292, 293,
347, 445, 612.
pRZYLECKi (St. J.), 38, 40, 41, 167, 168, 170.
Psen, 660.
Pseudochromosomes, 523.
Pseudococcus, 425.
Pseudohermaphrodisme, 129.
Pseudoklossia Chitonis, 436.
- — patellae. 436.
Psychides, 458, 459. '
Ptérochrozées, 660.
Plinides, 402.
Plomaphagus, 254.
Puccinia, 473.
— graminis, 142.
PucHiNGER (Hermine), 528.
Puhinaria foccijera, 469.
Punaises, 339.
PuNNET, 538, 644, 648.
PUTCHER, 646.
PuTTER, 348, 518, 573.
PuYMALY (A. de), 545.
Pycnogonides, 255.
Pycnogonum littorale, 255.
Pygmées, 405.
Pyrameis atnlanta, 180, 389.
— cardui, 188.
Pyrausta nuhilalis, 139, 554.
Pyrénées-Orientales, 553.
Pyretophorus chaudoyei, 343.
Pyrocaléchiue (action de la), 375.
Pyromelana franciscana, 128.
Pyrrhocores, 518.
QUAGLIARIELLO (G.), 38.
Queue (longueur de la), 292, 293.
Quinoléiques (dérivés), 605.
QuiNQUAUD (AIL), 58, 511.
Rabaud (Etienne), 240, 518, 550.
Rabl, 103.
Races géograpliiques, 639, 649, 650.
Rachitisme expérimental, 496.
Racines, 188, 216, 545.
Racovitza, 254.
Radioactivité, 362.
Radium (action du), 10, 70, 76, 79, 84, 428.
596, 600, 601.
Radovici, 93.
Radzimovska (V. V.), 9.
Ragsdale (A. C), 351, 374, 375.
Raillictiella, 149.
Rajeunissement, 651.
Ram Pershad (B.), 466.
Piuna, 308.
— analis, 117, 337, 615.
— caiesbiana, 507.
— clamala, 420, 507.
— clamitans, 389.
— dalmatica, 337.
— esculenta, 103, 234, 288, 309, 317, 508.
— fusca, 16, 31, 117, 179, 230, 313, 337,
419, 430, 574, 575.
— grxca, 337.
— Latastei, 337.
— pipiens, 38, 389.
— siiU'atica, 301.
— temporaria, 16, 234, 317, 358, 387, 530.
Randolph (L. F.), 652.
Randolph, 535.
Randoin (Mme), 276, 575.
Raphanus, 360.
Rappepout (Th.), 403.
Rasmuson (Hans), 324.
Rataria, 634.
Rate, 59, 80, 81, 288, 289, 290, 509, 588.
R.\THERY (F.), 52.
Rathery (H.), 577.
Rats, 17, 161, 236, 273, 274, 275, 398, 429,
589, 593, 599, 645.
Ravenna (C), 375.
Ravina (A.), 187.
Ray (G. B.), 366.
Ray (L. h.), 568.
Ray, 350,
FtAYMOND (M. S.), 469.
Rayner (M. C), 578.
Rayons X (action des), 383, 428, 485.
Réactions des êtres vivants, 72 et suiv., 186
et suiv., 197 et suiv., 290 et suiv., 376 e^
suiv., 512, 516 et suiv., 597 et suiv., 602 e
suiv,
Redfern (G. M.), 170.
Redfield (Alfred C), 601.
Rees (Charles William), 199.
Rees (Maurice IL), 508.
Réflexe homostrophique, 387.
— psychogalvanique, 91.
Réflexes, 88 et suiv., 146, 302, 384 cl suiv., 512
— conditionnels, 387, 604.
Regaud (Cl.), 10, 79, 84, 214.
Régénération, 131 et suiv., 229 et suiv., 308,
319 et suiv., 435 et suiv., 534 et suiv., 612,
613, 634, 635.
Régnier (Rohert), 144, 145.
Régression, 333.
Régulation, 210, 211, 349.
Rehberg (P. B.), 61.
Reichenow, 667.
Rein, 61, 62, 335, 501, 527.
694
TABLE ANALYTIQUE
Remotti (Et tore), 223, 367.
Remy (P.), 90, 197, 475.
Renault-Capart (H.), 68, 69.
Reniera, 144.
Rennine, 168.
Renonculacées, 393,
Reptiles, 666.
Reseda lutea, 543.
Respiration, 20, 21, 22, 23, 165, 334, 361, 366,
582.
Rétine, 604.
Retour au nid, 660
Retterer, 397, 419.
RÉVF.SZ (G.), 550.
Rhahdilis, 425.
— pellio, 338.
Rhabdocœliens, 231, 424.
Rhinophore, 389.
Rhizophidium poh/siphoniae, 655.
Rhizolrogus ater, 113.
Rhodiimenia palmala, 534.
Rlioes, 484.
Rliomuleum, 427.
Rhône, 344.
— (bassin du), 666.
Ribes grossulariala, 473.
— nigriim, 473.
RicHET (Charles), 28, 288, 447, 539, 569, 588.
RiCUTMYER (F. K.), 198.
Riciniis, 100.
— communis, 419, 462.
RiDDLE (Oscar), 216, 590, 591, 455.
RiDLER (H. N.), 552.
RiDLER (W. F. F.), 247.
Rielia manticida, 550.
Ries, 311.
RiGG (G. B.), 168.
Riley, 243, 389.
RiMBACH (A.), 188.
Ringel-Suessenguth, 383.
Ringoen (A. R.), 594.
RiocH (David), 397.
RiTTER, 388, 389.
Rivière (Gustave), 76
RoBBiNS (W. J,.) 602.
Roberts, 593.
RoBERTsoN (T. BraSsiord). 267.
RoniNSON, 592.
RocH (Félix), 284.
Rœo discolor, 528.
Roger (H.), 182.
RoGERs (Frcd T.), 569.
RoGOFF (P. M.), 181, 287.
ROGOWITSCH, 415.
RoHDE, 564.
RoHB (G. von), 20.
RoLPH, 379.
RoMANESE (Ruggero), 8.
RoMEis (B.), 180, 214.
RoMELi-, 473.
RoMiEu (Marc), 167, 307.
RouGioNE (A.), 419.
RoscANu, 93.
Rose (M.), 263, 551.
Rose (William C), 166, 167.
Roses, 140.
RosKAM (Jacques), 49.
Ross-JoHNSON (Jlargarct), 531.
Rossia macrosoma, 143.
RoTH (P.), 469.
RoTHLiN (E.), 32, 33.
Rotifères, 317, 430, 431.
RouBAUD (E.), 217, 240, 659.
RouGHTON (F. J. W.), 363.
Roule (Louis), 666.
RoussY (G.), 61.
Roux (W.), 413, 639.
RowLAND (Amy F.), 161, 162.
Rubidium (influence du), 76.
RUBNER, 574.
RuFFiNi (Angelo), 95.
RuFFiNi (G.), 414.
RuHi.AND (W.), 262, 369.
Rumex crispus, 22.
— patientia, 370.
RuND (G.), 210.
RUNN-STROM (J.), 159, 380.
Russula quelelii, 205.
Rywosch (D.), 157, 496.
Sahellaria alveolata, 311, 656.
Sabin, 398.
Saccharomyces cerevisiae, 366.
Saccorhiza, 43.
Sacculina carcini, 504.
Saceghem (R. van), 545, 548.
Sachs, 216.
Sadovnikoff (M. P.), 661.
Sagariia, 143.
Saguchi, 399, 610.
Saignée réflexe, 90, 197, 198, 518.
Sakai, 500.
Salaman (Redcliffe N.), 454
Salamandra maculosa, 116, 189, 190, 321.
Salamandridae, 558.
Salant (WiUiam), 515.
Salazar (A. L.), 625.
Salen, 630.
Salensky, 308.
Salix gracilisttjla, 237.
— muUinervis, 237.
Salmo fario, 60.
Salpa confci'derala, 549.
— democratica, 308.
— fusiformis, 308.
— inaxima, 308.
Sanchez y Sanchez (Manuel), 529.
Sand (Knud), 130, 318.
Sandiford (Irène), 569.
Sang, 33, 34, 35, 69, 102, 170, 184, 187, 511,
593 594 595.
— ' (coagulation du), 47, 48, 50, 183, 289.
Sanguines (cellules), 102, 103.
Saperdes, 144.
Saponine, 157.
— (action de la), 9.
Saprolegnia, 487.
Saprolégniacées, 396.
Saragea (Th.), 4.
Sarcophaga carnaria, 218.
Sarrosporidies, 546, 547.
Sardine, 540.
Sarkar (B. B.), 93.
— 695
TABLE . ANALYTIQUE
Sarracenia piirpurea, 147.
Sartoey (A.), 77.
Saturnia pavonia, 532.
— pyri, 532.
Sauerbeck, G30.
Saunders (E. R.), 217, 332.
Savanes (zone des), 6G7.
Sawtchenko, 398.
Saxifraga umbrosa, 137.
Saxl 294.
Sayr'e (J. D.), 370.
Scalopiis aqiialictis, G68.
Scaleita stagnalis, 344.
Scatophaga stercoraria, 344.
Schaefer (Georges), 301.
SCHAEFFER, 64.
SCHAFIELD, 235.
SCHARFF, 254.
ScHAXEi. (Julius), 210, 347, 43S, 478.
SCHEINFINKEL (N.), 508.
SCHELLINO, 350.
.ScHENK (Paul), 510.
SCHIEFFERDECKER (Paul), 331.
ScHiEMANN (Elisabeth), 447.
SCHIFFMANN (Olga), 80, 495.
ScHiLF (Ericli), 91.
ScHiMPER, 364, 473.
SCHINDLER, 386.
SCHLEIER (.J), 488.
SCHMIDT, 145.
SCHMIDT, 235.
ScHMIDT )A.), 348.
ScHMiDT (Hans), 301.
ScHMIDT (J.), 452.
ScHMiDT (W. J.), 215, 396.
ScHMiTT (E. M.), 225.
ScHNAKENBEEK (Wemer), 400.
SCHOTTÉ (O.), 535.
ScHRADER (Franz), 425, 629.
SCHREBER (K.), 489.
SCHBEINER (A.), 118, 423.
SCHREINER (K. E.), 118.
SCHRIDDE, 102.
ScHUBERTH (Albert), 91.
SCHULIN, 419.
SCHULTZ (W.), 190.
SCHULTZ, 37'J.
SCHULZ, 316.
ScHULZE (Paul), 266.
SCHULZE (W.), 179.
ScHURHOFF (P. N.), 220, 225, 487.
SCHUSTER, 129.
Scinques, 666.
Scirpus paluslris, 471.
— validus, 147.
Sciurus caroUnensis, 668.
— hudsonicus, 668.
Sclerolinia Fuckeliana, 378.
— Libertiana, 378.
Scolecosaurus, 666.
Scolopendra, 504.
Scopelus, 337
ScopoUa carniolica, 527.
Scorbut, 65. 182, 493, 575.
Scott (J. A.), 381.
Scott (.J. M. D.), 595.
Scott, 121.
Scuiigera, 504.
Scylla serrata, 549.
Scyllium, 88.
■ — • catulus, 18.
Sears (P. B.), 651.
Sebesy (île de), 665.
Secale céréale, 238.
Sécrétine, 59.
Sécrétion, 56 et suiv., 62, 69, 400.
Sécrétions internes, 115, 123 et suiv., 37i,
386, 387, 507.
Seifriz (William), 566.
Seigle, 4G2.
Seiler (J.), 426, 458, 459.
Sélaciens, 283.
Sélection, 652.
Sélénium, 76, 366.
Selle (Raymond M.), 397.
Sels (action des), 6, 71, 157, 194, 286, 291,
319, 369, 382, 383, 484, 485, 486, 489, 514,
515, 600, 601.
Sémocéplialus e.rspinosus, 139.
Semper, 112, 128, 633.
Senecio, 667.
— vulgaris, 539.
Sénescence, 319, 431, G51.
Sensations, 150.
Sensibilité difPérentielle, 358, 359.
Sensitive, 282. Voir aussi Mimosa.
Sepia elegans, 143, 144.
— orbignyiana, 143, 144.
— officiiialis, 4.
Serebrovsky (A. S.), 135, 315.
Sericaria mori, 268.
Serpents, 572.
Sertularella polyzonias, 506.
Sésies, 144.
Setchel (W. A.), 135.
Settles, 577.
Seurat (L. G.), 343.
Sexe, 640.
— - (caractères liés au),
— (détermination du),
630.
Sexes (proportion des), 318, 434, 449.
Sexualité, 122 et suiv., 225 et suiv., 314 et
suiv., 431 et suiv., 531 et suiv., 629 et suiv.
Sexuel (dimorphisme), 130.
Sexuels (caractères), 292, 316.
— secondaires (caractères),
226, 434, 533.
Sharpe, 667.
Shearer (C), 118, 119.
Shepard (C. E.), 600.
Sheppard, 630.
Sherman (H.), 22, 65
Sherrington (Ch. S.), 92, 197.
Shive (J. W.), 578.
Showalter (A. JL), 100.
Shull (F. A.), 431.
Sideromonas Confervarum, 247.
Sigalas (R.l, 76.
Silpha, 471.
Silphidae, 141, 253.
Siluridés, 344.
Simon (E.), 250.
Simon, 630.
642.
275, 317, 433, 629,
123 et suiv.,
696
TABLE ANALYTIQUE
SiNDLER (Adolf), 496.
SiNEL (J.), 143.
Singe, 203.
Siponculides, 42.
Sipuncitlus nudus, 170.
Sitta europea, 341.
Slonaker (James Rollin), 274, 275, 40G.
Slosse (A.), 33.
Small, 86.
Smith, 508.
Smith (C. S.), 172, 328, 598, 649.
Smith (F.), 487.
Smith (Homer W.), 311.
Smith (Théobald), 548.
Snyder (Charles D.l, 569.
SoAR (Isabel), 582.
SoCR.\TE, 349.
SoKOLOFF (Boris), 159.
Sol, 659.
Solanuin carolinense, C60.
— Lycopersicum, 499.
— luaglia, 143.
— nigntm, 487.
■ — tuberosum, 487
SOLLAUD (E.), 146, 417.
Solenobia pineli, 459.
SOLOMOIS (J), 187.
Somniei!, 595.
SOSNOWSKI, 301.
Sordaria letraspora, 618.
SouBA (Arthur John), 276.
SOULA, 24.
Soufre, 659.
Souris, 17, 135.
SousA (J. de), 523.
SouzA (D. H. de), 59.
SOVER, 415.
Spaeth, 88.
Sparsanium ramosum, 471.
Sparrow (C. m.), 469.
Spemann (H.), 210, 211.
Spencer (E. R.), 336.
Spencer, 612.
Spermatogénèse, 118, 219, 223, 310, 424, 425,
427, 448, 5.31.
Spermato toxines, 372.
Spermatozoïde (maturation du), 425, 426.
Sperme, 367, 584, 620, 621.
Sphaerechinus, 5.
— granularis, 236
Sphaeroma Rissoi, 343.
— rugicauda, 343.
Spliagnum, 147.
Sphénophryidés, 555, 556, 557.
Sphenophrya, 556.
Sphinx ligusiri, 21.
Sphodromanlis bioculata, 231.
Sphodrus leucophthalmus, 147.
Spicules, 214, 215, 524, 527.
Spinacia, 528.
Spirochaeta crocidurae, 548.
— icterohemorragiae, 505.
Spirochaetes, 194.
Spirogyra, 472, 485, 570.
Spirogyres, 7, 99, 101.
Spongioline, 266.
Spores (reproduction par), 131, 230.
Sporormia interiiiedia, 618.
Spurling (Roy S.), 616.
Sqiiatarola squatarola, 476.
Squilla mantis, 382.
Siachys sijluaiica, 137.
Slagmomantis caroUnensis, 231.
Standfuss, 532.
Stanton (R. E.), 368.
Starkey (R. L.j, 279.
Starung (E. H.), 62.
Stasi (G.), 659.
Steche, 478.
Stegomia, 247.
Steindler, 603.
Slellaria aquatica, 528.
— média, 528, 539.
Stentor, 379.
— cœruleus, 485.
Stephenson (M.), 37.
Stéréotropisme, 157, 158, 207 et suiv., 387.
Sterigmalocystis nigra, 29.
StériUté, 137, 434, 653.
Stern (Kurt), 388.
Stern (L.), 26, 79, 80, 81.
Sterna païadisaea, 476.
Stewart (C. P.), 27, 36.
Stewart (Fred W.), 617.
Stewart (G. N.), 181, 287, 596.
Stewart, 415.
Stheeman, 577.
Stiénon (L.), 588.
Stieve (H.), 117, 220, 227.
Sligmalea Robertiani, 230.
Stiles (Walter), 564.
Stockard (Charles R.), 397, 405, 431, 451, 617
Stoklasa (J.), 76.
Stoll, 165.
Stoli.te (H. A.), 128.
Stomates, 370.
Stomoxe, 217, 218.
Stone (L. S.), 407.
Stotsenburg (J. M.), 508.
Stout (A. B.), 653.
Stovaïne (action de la), 79.
Strangeway (T. S. P.), 11.
Strassburger, 478, 527.
Strato (Clemens), 232.
Stricht (O. van der), 625.
Strohl (A.), 94.
Strohl, 18.
Strombus gigas, 356.
Strong (Leonell C), 442.
Sliongylocentrotus, 379.
— drobachiensis, 663.
— fragilis, 663.
— jranciscanus, 537.
— lividus, voir Paracenirotus
lii>idus.
— purpuratus, 537.
Slrojigylns, 425.
Slropliantine (action de la), 10, 78.
Strychnine, 161, 294.
Stuhlmann (E.), 659.
Stumper (Robert), 83, 175, 657.
Sturtevant (A. H.), 145, 629.
Stylaria, 626.
— lacustris, 129
— 697 —
TABLE ANALYTIQUE
Slylarioides papillosa, 238.
Sucre, 52.
Sud-africaine (flore), 148.
SiiFFERT (Fritz), 284.
Sulfomonas thiooxydans, 278.
SuMNER (F. B.), 292, 464, 638, 649.
Sun, 81.
SuNZERi (Giuseppe), 375.
Surface, 221.
Surfécondation, 223.
Surmaturité, 317.
Surrénales, 35, 56, 57, 58, 60, 81, 116, 181, 182,
286, 287, 288, 361, 382, 415, 589, 590, 591,
593.
SUTHERLAND, 516.
SvEHLA, 415.
SVEHN, 415.
SvERDRUp (Aslang), 457.
SwETT (F. H.), 525.
SwiNGLE (W. W.), 115, 181, 420, 507.
Sycandra elegans, 215.
Sylphidae, 333.
SyWilagus transilionalis, 668.
Symbiontes, voir Symbiotes.
Symbionticisme, 670.
Symbiose, 143, 144 227, 328, 340, 473, 659,
660, 670.
Symbiotes, 395, 610, 659.
Symétrie, 234, 525, 611, 612.
Sympathies, 347.
Synanthie, 137.
Synaplomys cooperi, 668.
— miclomys, 668.
Syndinium, 550.
Syringa i>ulgaris, 383, 527.
Système nerveux (influence du), 439, 526,
535.
Szent-Gyôrgyi (A. V.), 511.
SzRETTER (R ), 572.
SZYMANSKI (J. S.), 341.
Tabac, 186.
Tacbinaircs, 218, 554.
Tachine, 279.
Tact (sens du), 518, 603.
Taenioconger Digueti, 658.
Taille, 331, 379
Tait, 398.
Takahashi (Nabuyoshi), 273, 402.
Talaeporia iubulosa, 458.
Taliaferro (W. h.), 541.
Tamm (R.), 124, 126.
Tammes (Tine), 459.
Tamura, 232.
Tanaka (Y.), 279, 454.
Tannophiles (corps), 625.
Taraxacum laewigatum, 651.
— officinale, 539, 651.
Taret, 577, 600.
Tashiro (Sliiro), 38.
Taube (Ervin), 439.
Taupes, 668.
Tausson (O.), 313.
Taxas fasligialus, 130.
Taylor (G. V.), 486.
Taylor (J. K.), 169, 366
TcHISTOVITCH (Th.), 173.
Teissier (Georges), 506, 552.
Télégonie, 637, 640.
Téléostéens, 167, 223, 337, 367.
Telephragmoorylon, 149.
Tempéraments, 176 et suiv.
Température (action de la), 25, 64, 65, 66,
71, 76, 83, 115, 162, 174, 292, 293, 296, 316,
359, 383, 426, 599.
Tenebrio molitor, 21, 527.
Tension superficielle, 565, 579.
Tenthredinoïdés, 337.
Tératogénèse, 106, 114, 205, 210 et auiv., 309,
419, 436.
Tcredo navalis, 138, 198.
Termites, 145, 657.
Ternetz, 578.
Terroine (E.-F.), 31, 64, 276, 570, 574, 575.
Testicule, 81, 123, 124, 125, 126.
Têtards, 445, 495. Voir aussi Métamorphose.
Tétracotylédonie, 114.
Tétraèdre morphogénique, 525.
Tettigonia verrucwora, 475.
Thallium, 447.
Thelohania illirwisensîs, 141.
— magna, 141.
Thelypteris, 147.
Théobromine (action de la), 375.
Thermique (sens), 389, 518.
Thigmophrya, 556, 557.
Thigmotactisme 557.
TigmotricheS; 555.
Thiobacillus thiooi'idans, 366.
Thôrner (Walter), 296, 500.
Thomisus onuslus, 242.
Thompson (D'Arcy W.), 348.
Thompson (W. R.), 363, 554.
Thomson (A. Landsborough), 231.
Thomson, 250.
Thorium (action du), 77.
Thrips, 665.
TnuNBERG (Torsten), 28.
Thymus, 16, 509.
Thyroïde, 16, 32, 56, 60, 63, 80, 81, 115, 179,
180, 285, 288, 289, 308, 356, 374, 382, 420,
493, 495, 507, 509, 583, 585 et suiv. 599
Thyroxine, 599.
Thysanoptères, 665, 670.
Tibicina septemdecimi, 243.
TiCHOMIROFF, 121.
Tige, 216, 217.
Timarcha lenebricosa, 113.
Tingis pyri, 470.
Tipula, 284.
Tissu conjonctif, 107.
Tissus (culture des), 397, 398, 610.
— (extraits de), 582.
~ (formation des), 207 et suiv.
Toeniessen (E.), 639, 646.
Tollenaar (D.), 342.
Tomopleris, 423.
— onisciformis, 117, 118.
Tono fibrilles, 396.
ToRNiER (G.), 348.
Torrey (R. E.), 149, 588.
Tortue, 251, 378.
TOURNADE (A.), 56, 57.
— 698 —
TABLE ANALYTIQUE
« Tout ou rien » (loi du), 74, 91, 92, 270.
Toxines, 161, 171, 172.
TOYAMA, 118.
T. R. R. S., 142.
Tradescantia, 487.
— muUicohr, 528.
Transplantation, 127, 132, 231, 233, 234, 309,
321, 322, 405, 440 et suiv.,
507. Voir aussi Greffe.
— autophorique, 445.
Trauniatismes, 161.
Trechus Bonvouloiri, 542.
— fuh'us, 542.
Treponema calligyriim, 194.
— macrculeniium, 194.
— microdentium, 194.
— imicosum, 194.
— poUidum, 194, 505.
— peilenue, 194.
— ref lin gens, 194.
Tretjakov., 527.
Trihonema, 472.
Trichies, 471.
Trilicum spelta, 238.
Triton, 105, 132, 230, 322, 535.
— alpesiiis, 124, 210, 439.
— ciislalus, 123, 124, 184, 289, 322.
— tœnialus, 210, 439.
Trogoderma, 379.
Trogoxylon aequale, 148.
— parallelipedum, 148.
— prostomoides, 148.
Tropaeoluni maius, 487.
Tropidonotus natrix, 546.
Tropisnies, 84 et suiv., 146, 296, 297, 381,
384 et suiv.
True (Roduey H.), 169.
Trugg (E.), 184.
Truite, 226, 548.
Trugg, 370.
Trypanosoma brucei, 505.
• — cajalhoni, 545.
— congolense, 545.
— e<iuiperdum, 505.
— • t^'ansi, 505.
— le>visi, 505, 541.
— pecorum, 545.
— pwax, 545.
Trypanosomes, 505.
Trypanosomiases, 469, 548.
Trypsine, 271.
Tryptophane, 272.
Tschermak, 479.
tchirsch, 185.
TscHULOK, 479.
Tsé-tsc, 659.
TsERCLAES (Jacques de), 402.
Tubérisation, 143.
Tuberculose, 331
Tubifex, 526, 535.
— bavaricus, 425.
— rivulorum, 212.
— tubije.r, 425.
Tubularia meseinbryaniliemum, 627.
TuKEY (H. B.), 252.
Tumeurs, 10, 442, 443, 444.
TuNNiCLiFE (U. E.), 363.
Tunisie (faune de la), 343.
Tupper-Carey (R. M.), 581
TuRCHiNi (Jean), 4, 12, 502, 506.
TuRNER (Gb. W.j, 374, 375.
TuRRO, 29.
Tijone briareus, 496.
Tj/pha lalifolia, 147.
Typhlocaris galilea, 659.
— lethaea, 659.
— salentina, 659.
Typhlomolge, 420.
Tyramine, 386.
Tyrosinase, 191.
Tyrosines, 279.
Ubisch (L. von), 231.
Uffredizi, 630.
Uhlenhuth (E.), 509.
Uhi.mann (Eduard), 349.
Ulehla (Vladimir), 383.
Ultra-violets (rayons), 9, 172, 188, 198, 298,
515, 567.
Umber, 646.
Unio, 540.
Unna, 102.
Uno (Toshio), 56.
Uphof (J. g. Th.), 462.
L^rechia (G. J.), 175.
Urée, 18, 511.
Uridil (Joseph), 60.
Urinaire (sécrétion), 61, 62, 63
Urine, 501, 594.
Urocyon, 668.
Urodèles (caractères sexuels des), 123.
Uroleptus mobilis, 650.
Uronychia, 356.
Ursus arctos, 476.
Urtica, 473.
— urens, 539.
Urticantes (cellules), 114.
Utérus, 591.
Utriculaires, 240.
Uyeno (H.), 90.
Vaccinium macrocarpon, 147.
Vagliano (M.), 576, 599.
Vahlkamppa patuxenl, 355.
Vaisseaux, 612.
Vallisneria, 220.
Valonia, 264.
Van Dam (E.), 517.
Vandei. (A.), 553.
Vanesse antiopa, 389.
— lo, 188, 309.
- urlicae, 188, 297.
Vaney, 190.
Van't Hoff, 23.
Variation, 137 et suiv., 238 et suiv., 330 et
suiv., 448, 463 et suiv., 540 et suiv , 648 et
suiv.
Varigny (H. de), 112.
V^aucheria, 472.
Veit (Otto), 416.
Vejdovsky, 128.
Velella spirans, 204.
— 699 —
TABLE ANALYTIQUE
Vélelle, 633, 634.
Venins, 82, 83, 175, 296, 334, 504.
Ver à soie, 454.
Ver de terre, voir Lumbricus.
Verlaine (S.), 118.
Verlaten (île de), 665.
Verne (J.), 62, 497, 527.
Verney (E. B.), 62.
Verruca stromia, 552, 553.
Verworn, 269, 479.
Vexin français, 345.
ViALE (G.),' 18.
Vibilia vialrix, 549.
Vicia jaha, 144.
Vie (durée de la), 191, 528, 60î, 640, 641, 650.
—- ralentie, 22, 146.
ViEHMEYER (H.), 244.
Vieweger (F.), 81. 573.
ViEWEGEHOWA (J.), 81.
ViGAM (P.), 660.
Vignes (H.), 184.
ViLLEMIN (F.), 335.
Vincent (Swale), 416.
Viscache, 73.
Viscosité, 156, 485, 563, 564.
Viscum, 165.
— album, 225.
Vision (rôle de la), 189, 190, 226, 251, 285,
298, 299, 300, 510, 518, 550, 603, 004.
VlTALI, 95.
Vitamines, 64 et suiv., 183, 276, 495, 496,
575, 576.
Viviréaction, 488.
Vlès (F.), 170, 263, 486, 622, 627.
Vœlkel (Hermann), 17.
VoGEL (R.), 268.
VOGT, 105.
Voicu (J.), 363.
Vol, 284, 332, 333.
Volvocales, 472.
Volçox aureus, 472.
Voriicella, 6, 7.
Vorticellides, 111.
Vosges, 475.
Voss (Hermann), 121, 430.
Vries (de), 449.
Vue, voir Vision.
Vulpes fiilva, 668.
Waaler (GeorR. H. M)., 324. .
Waele (H.), 583.
Wagner (Ch.), 124, 125, 126.
Wagner (K.), 226, 227, 401, 533.
Waise (R. h.), 164.
Waksman (S. A.), 278, 366.
Walbum (L. D.), 286.
Waldeyer, 630.
Walker (E. W. A), 140.
Walker (M. N.), 475.
Wallace, 667.
Wallin (Ivan E.), 395. 610, 670.
Walter, 278.
Wanser (H. M.), 196.
Warburg (O.), 365.
Wardner (W. P.), 91.
Wassermann, 117.
Waterhouse (W. L.), 142.
Watrin (J.), 176.
Weaver (J. E.), 545.
Weber fA.). 132, 176, 184, 223, 313, 323,
535, 641.
Weber (Fiiedl.), 156, 383, 485.
Weber, 478.
Weber, .546.
Weber-Fechneb (loi de), 489, 518.
Weidenreich (Franz), 109, 236, 595.
Weil (E.), 55, 56.
Weil (P.), 71.
Weinberg (M.), 172.
Weinland, 50.
Weismann, 536.
Weiss (Hermann), 43, 489.
Weiss (Paul), 309, 321, 322.
Weiss HooRwEG (loi de), 18.
Welch (D. s.), 130.
Wellmann, 574.
Wells (B. W.), 474.
Welsch (W.), 511.
Werth (E.), 466.
Wertheimer (E.), 63, 94, 273, 285, 492,
494, 495, 502, 503, 510.
Westblad (E.), 312.
Wetzel (G.), 108.
Weymann (Marie F.), 415.
White (H. L.), 501.
Whetham (M. D.), 37.
Whitehead (Richard W.), 508, 630.
Whitney, 316.
WlDAL, 313.
WiECHMANN (Ernst), 10, 295.
Wieland, 26, 28.
WiEMAN (H. L.), 444.
Wiesner (Berthold P.), 293, 322.
WlESNER, 445.
WiLDEMAN (E. de), 244.
WiLHELMl (H.), 234.
WiLLE (N.), 167.
Williams (L.), 121.
Williams (M.1, 157.
Williams (R. E.), 299
Williams, 68.
WiLLis (J. G.), 255, 664, 666.
Willstaetter, 165.
WiLsoN (E. B.), 479.
Winge (0.), 452, 645.
Winiwarter (V.), 531 .
WiNKLER (Hans), 180, 423, 438, 449, 527.
WiNTER (G. R.), 375.
WlNTERSTElN, 277, 478.
WiNTON (F. R.), 88, 386.
WiNTREBERT (P.), 116, 557.
WiSLOCKI, 617.
WiTscHi (Emil), 640.
WoERDERMANN (Martin w.), 229.
WOFFENDEN (L. M.). 619.
WoLFF (Clara), 402.
WoLLMAN (E.), 50, 173, 599.
WoLTERECK, 633.
WooD (F. B.), 19.
WOODARD (J.), 659.
WOODBURN (W. L.), 223.
WooDRUFF, 81, 111, 319, 381.
WOOLDRIDGE, 183.
— 700
TABLE ANALYTIQUE
WORONIN, 473.
WonoNzoFF (D. S.), 489.
Wrioht (Sewall), 644.
Wright, 50.
VVuLFF (Ove), 174.
WUNDT, 297.
VVylie (R. B.), 220.
Xanthelles, 205.
Xantliine, 36.
Xantholeucophores, 386.
Xanthophores, 89.
Xantophylle, 16'3. .; ,
Xenophiles, 254.
Xenopus calcaratus, 329.
— Muelleru 329.
Xylène, 580.
Xylophages, 471.
Yeux (couleur des). 645.
YooNG (D.), 137.
YouNG (D. B.), 356.
YouNG (E. Gordon\ 8.
YouNG (R. T.), 194.
Yttrium (action de 1'), 77
YuASA (Hachiro), 337.
Zapus hudsonius, 668.
Zea, 100.
— mays, 419.
Zenkévitch (L.), 309.
ZiMMERMANN (A.), 465.
Zinc, 99.
ZiRPOLo (G.), 146, 362.
ZOLLIKOFER, 156.
Zoobothryon pellucidum, 146.
Zoocécidies, 141.
Zooxanthelles, 205.
Zoraptères, 669.
Zorotypus, 669.
ZOTTA (G.), 516.
ZuNz (E.), 32, 46, 70.
ZWAARDEMAKER, 515.
ZWEIBAUM, 319.
Zygnema, 472.
Zymocontes, 610.
701
Imp. des Presses Universitaires de France. — 0018.
L'ANNÉE BÏOLOGIOUE
FONDÉE PAR
YVES DELAGE
COMPTES RENDIS DES TKAVALX
DE
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M"« M. GOLDSMITH, MM. HeNNEUUV, a. MaYER, F. PÉCHOUTRE, Ch. Pérez,
H. PiÉRON, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffeneau.
Secrétariat : " les presses universitaires ", 49, boulevard St-Michel, PARIS
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SECRÉTAIRE POUR LA PARTIE BOTANIQUE : M. F. PÉCHOUTRE
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de son existence, entre les mains de la Fédération française des Sociétés
de Sciences naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuel-
lement. Sa direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé
de délégués de Sections formées au sein de la Fédération et représen-
tant les diverses branches de la biologie. Le titre, les tendances géné-
rales et le programme de VAnnée Biologique restent les mêmes que par
le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée, pour devenir bimes-
trielle. La revue paraît en fascicules de six à huit feuilles environ chaque,
constituant, à la fin de l'année, un volume dont le dernier fascicule
donne une table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule
comprend des analyses groupées par chapitre et. éventuellement, des
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/. — Physiologie générale
II. — Morphologie et physiologie générale,
comportant chacune une pagination séparée.
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Journal de l'Institut d'État de Roentgenologie et Radiologie
à Pétersbourg
Tome I. — 1922 60 fr.
CONFÉRENCES, RAPPORTS DE DOCUMENTATION
SUR
LA PHYSIQUE
& •VOLXJ3VIES
1. LES RAYONS X, par M. de Drogue 15 fr.
2. LA THÉORIE DES QUANTA et l'Atome de Bohr, par
L. Brillouin IS fr.
3. L'ARC ÉLECTP/pt/E, par Maurice Lkblanc fils , .. 10 fr.
4. LA LAMPE A TROIS ÉLECTRODES, par G. Gutton .. .. 15 fr.
5. LES PHÉNOMÈNES THERMIONIQUES, par E. Bloch. .. 10 fr.
Pour paraître prochainement
LA STRUCTURE DES CRISTAUX, par C. Maugain 15 fr.
LA TECHNIQUE DU V/DE, par L. Dunoyer lO'fr.
L'ÉVOLUTION DES ÉTOILES, par Jean BosLER .. .. 10 fr.
André HOVELACQUE
LES NERFS CRANIENS
Un volume in-S", 218 pages, 88 figures, 15 hors-texte 18 fr.
" ' ' ' ■'». ■-■^— «— ^«-^
JOURNAL DE CHIMIE=PHYSIQUE
FONDÉ EN 1903, PAR PH.-A. GUYE
ABONNEMENT : Union postale 80 fr.
Docteur Emile WALLON
BISMUTH
ET COI^FOSÉS BISnyCXJTIÏIQTJES
DANS LE traitement DE
LA SYPHILIS
Un volume petit in-S» - 6 fr.
PREQL. — Traduction de WELTER
LA MICROANALYSE
Un volume in-8o Broché. 16 fr. 50. — Relié. 20 fr.
Paris. — Les Presses Universitaires de Franci.
L'ANNÉE BIOLOGIOUE
FONDIŒ PAR
YVES DELAGE
COMPTES RENDIS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLICATION BIMESTRIELLE
DE LA
FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES
\
Comité de Rédaction :
MM. M. Caullery, C. Delezenne, P. Gm^
M"e M. Goi.DSMiTH, MM. Henneguv, a. Mayer, F. Péch
H.PiÉRON, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffen
Secrétariat : " les presses universitaires ", 49, boulevard St-Michel, PARIS
E SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : Mi" M. GOLDSMITH.
SECRÉTAIRE POUR LA PARTIE BOTANIQUE : M. F. PÉCHOUTRE
VINGT-SEPTIÈME ANNÉE
1922-23
NOUVELLE SÉRIE. — TOME III, FASC. 3
PARIS
MASSON ET e*
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120
AVIS AUX ABOMÉS ET lECTElRS
A la suite du décès de son regretté fondateur et directeur, le profes-
seur Yves Delage, l'Année Biologique a passé, au début de la 25<= année
de son existence, entre les mains delà Fédération française des Sociétés
de Sciences naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuel-
lement. Sa direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé
de délégués de Sections formées au sein de la Fédération et représen-
tant les diverses branches de la biologie. Le titre, les tendances géné-
rales et le programme de ÏAnnée Biologique restent les mêmes que par
le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée, pour devenir bimes-
trielle. La revue paraît en fascicules de six à huit feuilles environ chaque,
constituant, à la fin de l'année, un volume dont le dernier fascicule
donne une table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule
comprend des analyses groupées par chapitre et, éventuellement, des
articles présentant des mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique, la
partie bibliographique de ce périodique, la Bibliographia evolutionis, a
fusionné avec V Année Biologique ; un échange de services a été prévu,
de plus, entre cette dernière et les parties bibliographiques de certains
autres périodiques des sciences naturelles, en particulier le Journal
de Physiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Société
Chimique de France, l'Année Psychologique, le Bulletin de la Société
Botanique de France et le Bulletin de la Société Mycologique de France.
Le prix de l'abonnement de V Année Biologique a été fixé à :
50 fr. par an pour la France
60 fr. — pour l'étranger.
Les abonnements sont reçus à la maison d'édition Les Presses univer-
sitaires de France, 49, boulevard Saint-Michel, Paris.
Les volumes antérieurs à l'année 1920, qui ne sont pas encore parus,
conserveront leur ancienne forme annuelle et seront en vente, aux
anciennes conditions, à la librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris.
A partir du volume XXVII (année 1922-1923), une modification est
introduite dans la distribution des chapitres de VAnnée Biologique.
Chaque fascicule est scindé en deux parties :
/. — Physiologie générale
IL — Morphologie et physiologie générale,
comportant chacune une pagination séparée.
La table détaillée des chapitres est donnée, comme pour l'ancien clas-
sement, à la fin de chaque volume annuel.
Le Secrétaire de la Rédaction reçoit le vendredi, de 16 h. à 18 h., aux
Presses universitaires de France, 49, boulevard Saint-Michel, Paris (V«),
REVUE CRITIQUE
de Paléozoologie et de Paléophytologie
Organe trimestriel publié sous la direction de
Maurice CÔSSMANN
avec la collaboration de MM. Anelli, E. Asselberghs, F. A. Bather,
F. Canu, G. Dollfus, H. Doui>illé, P. Fritel, M. Gignoux, H. Brolemann,
J. Lambert, Van Straelen, etc..
AINGT-SEPTIÈME ANNÉE
■PRIX DE L'ABONNEMENT ANNUEL ; 20 FRANCS
Port en sus pour l'étranger : 1 fr. 50. — Compte chèques postaux n° 345-45
Paris (Louvre)
Chez M. COSSMANN, Fondateur-Directeur,
2, Boulevard Sadi-Carnot, Enghien-les-Bains (Seine et-Oise).
MASSON ET C% EDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS — VI^ ARR.
Annales des Sciences Naturelles
I. ZOOLOGIE
Direction de M. E.-L. BOUVIER
Abonnement (j vol. de 6 niim.) : France 40 fr. Etranger 40 fr.
II. BOTANIQUE
Direction de M. J. COSTANTIN
Abonnement (i vol. de 6 niim.) : France 40 fr. Étranger 40 fr.
Comprenant la Zoologie, la Botanique, l'Anatomie et la Physiologie com-
parées des deux règnes, ces volumes constituent des recueils de mémoires
originaux, de « mouvements » scientifiques, et traitent des jjrincipales
questions à l'ordre du jour dans le domaine des sciences naturelles.
Archives d'Anatomie microscopique
PUBLIÉES PAR
RANVIER & HENNEQUY
Professeurs au Collège de France
3 FASCICULES PAR AN
Abonnement annuel France 80 fr. Étranger 80 fr.
Cette publication est destinée à publier des travaux techniques aue des
revues générales ne pourraient, faute de place, insérer dans leurs colonnes.
Elle peut ainsi donner l'étendue, l'illustration, les planches eu noir et en
couleur, que suppose aujourd'hui l'édition des travaux d'anatomie micros-
copique. Paraissant depuis 1897, elle forme chaque année un volume in-8
d'environ 400 pages avec planches.
LES PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANGE
49, Boulevard Saint-Michel, PARIS (V^)
ANNALES
DE ROENTQENOLOaiE ET RADIOLOGIE
Joiuvial de VInstitut d'État de Roentgenologie et Radiologie
à Pe'tersbourg
Tome I. — 1922 . . 60 fr.
CONFÉRENCES, RAPPORTS DE DOCUMENTATION
SUR
LA PHYSIQUE
s -VOLTriVIES
1. LES RAYONS X, par M. de Broglie 15 fr.
2. LA THÉORIE DES QUANTA et l'Atome de Bohr, par
L. BrILLouin 15 fr.
3. L-'y4RC'J§tE.ÇT/?/()t;E, par Maurice Lkblanc fils , .. 10 fr.
4 LA LAMPE À TROIS ÉLECTRODES, par G. Gutton .. .. 15 fr.
5. LES PUÉNOMÈNES THERMIONIQUES, par E. Bloch. .. 10 fr.
.'; •Pour "paraître prochainement
l'a SJRUÇTURE des cristaux, par C. M.\ugain 15 fr.
LA TECifNIQUE DU VIDE, par L. Bvî^oxER 10 fr.
UÉVOLUTION DES ÉTOILES, par Jeïin BosLER 10 fr.
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André HOVELACQUE
LES NERFS CRANIENS
A.I«<TA.TOJVEIE 3VIA.CR.OSCOr»IQrjE
Un volume in-8°, 218 pages, 88 figures, 15 hors-texte 18 fr.
JOURNAL DE CHIMIE=PHYSIQUE
FONDÉ EN 1903, PAR PH.-A. GUYE
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Docteur Emile WALLON
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ET COIVCÏ^OSÉS BISlv^XJTHCIQXJES
DANS LE TRAITEMENT DE
LA SYPHILIS
Un volume petit in-8° 6 fr.
PREGL. — Traduction de WELTER
LA MICROANALYSE
Un volume in-8o Broché. 16 fr. 50. — Relié. 20 fr.
Paris. — Les Presses Universitaires de Francs.
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
FONDKE PAR
YVES DELAGE XaT^
COMrrES IIEXDUS DES TKAVAIX /^/o ^» ^'
BIOLOGIE GÉNÉRALVX *
PUBLICATION BIMESTRIELLE
DE LA
FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES
Comité de Rédaction :
MM. ^^ Cauli.eky, C. Delezenne, P, Girard,
N."« M. Coi.D?Mnii,>.M. L'FN>FLi;v, A. Maver, F. Péchcltpe, Ch. PtREz,
A. PiÉRON, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffeneau.
Secrétariat : " les presses LA/V£fiS/n/R£5", -49, boulevard Sl-Miche1, paris
SECr.ÉTAlRE GÉXÉftAL : M'i" M. GOLDSMITH.
SECRÉTAIRE P01:R LA PARTIE BOTAMQLE : M. F. PÉCHOUTRE
VINGT-SEPTIÈME ANNÉE
1922-23
NOUVELLE SÉRIE. — TOME III, FASC. 4
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INIASSON ET e«
I20, BOULEVARD SAINT-OEUMAIN. I20
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A la suite du décos de son regretté fondateur et directeur, le profes-
seur Yves Delage, l'Année Biologique a passé, au début de la 25"^ année
de son existence, entre les mains delà Fédération française des Sociétés
de Sciences natarel'es, par les soins de laquelle elle est j)iibliée actuel-
lement. Sa direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé
de délégués de. Sections formées au sein de la Fédération et représen-
tant les diverses branches de la biologie. Le litre, les tendances géné-
rales tt le programme de V Année B ologlque restent les mêmes que ])ar
le passé Toutefois, sa périodicité a été changée, pour devenir bimes-
ti'lelle. I.a revue paraît en fascicules de six à liuit feuilles environ chaque,
cunstiiuaiit, à la fin de l'année, un volume doiit le dernier fascicule
donne une table analytique générale pour toute l'année. Cliaque fascicule
comjirend des analyses groupées par cliapitie et, éventuellement, des
articles présentant dea mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique, la
])U'lie bibliographique de ce périodique, la Bihliograpliia ecolulionis, a
fusionné avec l'Année Biologique ; un échange de services a été prévu,
de j)lus, entre cette dernière et les parties bibliogi'ai)hiquos de ct-rtains
aunes périodiques des sciences naturelles, en particulier le Journal
de P/igsiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Soeiélé
Chimique de France, l'Année Psgc/ioloqique, le Bulletin de la Sociéié
Botanique de France et le Bulletin de ta Société Mgculogique de France.
\.c jiiix de l'abonnemeni de V Année Biologique a été fixé à : ,
50 fr. par an [lour la France
60 fr. — ])oui' l'étranger.
Les abonnements sont reçus à la maison d'odiiion Les Presses uniccr-
siiaires de France, 49, boulevard Saint-Michel, Paris.
Les volumes antei leurs à l'année 1020, qui no sont pa« encoî^e pa us,
conserveront Itur ancienne forme annuelle ( t ser.int en vente, aux
anciennes condiiion-;, a lu liLiairie Lhomme, 3, rue Coineille, Paris.
A partir du volume XXVII (année 1922-192.1), une modilic.ati-iin e-t
introduite dans la ilist. ibalion des cliapitres de V Année Biologique.
Ciiaque fascicule est scinde en deux parues :
/. — Phgsiologie générale
II. — Morphologie cl phgsiologie générale,
comportant chacune uiir ji;igii,aton M-par e.
La tal)le détaillée des cliajjilres est duniiée, cunime j)our l'ancien c'as-
senient, à la lin de chaque volume annuel.
Le Secrétaire do la liédaction reçoit le vendredi, de 10 h. à 18 h., aux
Presses universftaires ('e France, 19, boulevard Saint-Michel, PaiisiV').
REVUE CRITIQUE
de Paléozoologie et de Paléophytologle
Oro-ane Irimcutrùl publié soiia la clireclion de
Maurice COSSMANN
avec la coUahoration de MM. Anelli, F. Asselberghs, F. A. Bal/wr,
F. Canu, G. Doll/iis, FF. FknivUlé, F\ Frite/, M. Gii^-ii >n.\, FF. Firoleinann,
J. Lambert, Van Slraelen, etc..
VINGT-SRPTIKME AÎN'NKE
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Porl en sus i)our l'élranger : 1 fr. 50. — Compte chèques postaux n" 345.45
Paris (Louvre)
Clicz M. COS)MANN, l<ond:ili'jr-l)irccl>-ui\
■>.. lîoiilevard Sadi-C^urnol, Enghien-lcs-Bains (Seine ol-Oisc).
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LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, HOLl. E\Aia> SAIXT-GKUMAIX, PARIS — \ l"" AIÎR.
Annales des Sciences Naturelles
L ZOOLOGIE
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Ahnnnt'incnt (i vol. de 6 nuin.\ : France 43 fr. Etranger 40 fr.
II. BOTANIQUE
Direction de M. J. COSTANTIN
.\l)(Minempnt (/ vol.de 6 nu ni.) : France 40 fi*. Éli'anger 40 fr.
(^iimpioiiîinl la Zi>«)logie, la Potaniqne, lAnaloniie et Ja Plnsiolcj^ie com-
I are-s de-; (I(mix r.'{>iies, ces voluiues constituent des recueils de niénioifos
«I i^ii'aux, de « nioiuenienls » scientiliques, et traitent des princii)aics
(| 1 Islioiis à l'wfdi'e du jour ilan^ le doruai.tc dei sciences naturelles.
Ârcltives d'Ânatonio microscopique
PUBLIÉES PAR
RANVIER à HENNEGUY
Pjofjsi^eurs au Collège de France
■j !• ASCUX'l.ES PAK AN
AbjnneuiClU annuel France 80 1>. l^lran^-rr 80 IV.
Clelle piili'iiMtioii est destinée à publier des travaux teelinii|ii( s (luc des
!• vues j;é ic.ak; ' u>; pourraient, faute de place, insérer dans leur-; colonnes.
]''lle p. ni aiu^i donner l'étendue, rillustralion, les i)lanciies «u noir et en
eoulrui-, (|ue .supi>oso aujourdliui l'édition des travaux danatoniie niicros-
(•opi(|ue. Paraissant depuis iSi)7, elle l'ornie chaque année un volume in.^
d'ciniion 'jdo paires avec i>lanclies.
LES PRESSES UNIVERSITAIRES i FRANCE
49, Boulevard Saint-Michel, PARIS
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DE ROENTQENOLOGIE ET RADIOu. L
Journal de Vliistitut d'État de Roentgenologie et Radiologie
à Pétersbourg
Tome I. — 1922 60 fr.
CONFÉRENCES, RAPPORTS DE DOCUMENTATION
SUR
LA PHYSIQUE
s "VOX.XJlVtES
1. LES RAYONS X, par M. de Brogi.ik 15 fr.
2. LA THÉORIE DES QUANTA et l'Atome de Bohr, par
L. lÎRILLOUIN 15 ff.
3. L'ARC ÉLECT/?/()t;F, par iMaurice Leulanc HIs , .. 10 fr.
4. LA LAMPE A TROIS ÉLECTRODES, par G. Gutton .. .. 15 fr.
5. LES PHÉNOMÈNES THERMIONIQUES, par E. Bi.och. .. 10 fr.
Pour paraître prochainement
LA STRUCTURE DES CRISTAUX, par C. Mkvgais 15 fr.
LA TECHNIQUE DU V/DE, par h. Dunoyer 10 fr.
L'ÉVOLUTION DES ÉTOILES, ]nr Jeun BosLEH 10 fr.
André HOVELACQUE
LES NERFS CRANIENS
Un volume in-8°, 218 pages, 88 figures, L") hoi's-texte 18 fr.
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l-OXDf: EN 1903, PAU PH.A. GUYE
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Docteur Emile WALLON
BISMUTH
ET COiyri^OSÉS BIS3VETJT£-IIQXJES
DANS I.E TKAl I EMENl DE
LA SYPHILIS
Un volume petit in-S" . . . •. . 6 fr.
PREQL. — Traduction de WELTER
LA MICROANALYSE
Un volume in-S° lîroché. 16 fr. 50. — Relié. 20 fr.
Paris. — I,i.S PRESSES U.NIVERSITAIRES DE FRANCE.
L'ANNÉE BIOLOGIOUE
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BIOLOGIE GÉNÉRALE
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M"« M. GoLDSMiTH, MM. Henneguv, a. Mayer, F. Péchoutre, Ch. Pérez,
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A la suite du décès de son regretté fondateur et directeur, le profes-
seur Yves Delage, l'Année Biologique a passé, au début de la 25® année
de son existence, entre les mains de la Fédération française des Sociétés
de Sciences naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuel-
lement. Sa direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé
de délégués de Sections formées au sein de la Fédération et représen-
tant les diverses branches de la biologie. Le titre, les tendances géné-
rales et le programme de VAnnée Biologique restent les mêmes que par
le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée, pour devenir bimes-
trielle. La revue paraît en fascicules de six à huit feuilles environ chaque,
constituant, à la fin de l'année, un volume dont le dernier fascicule donne
une table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule com-
prend des analyses groupées par chapitre et, éventuellement, des article:^
présentant des mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique, la
partie bibliographique de ce périodique, la Bibliographia evolutionis, a
fusionné avec V Année Biologique ; un échange de services a été prévu,
de plus, entre cette dernière et les parties bibliographiques de certains
autres périodiques des sciences naturelles, en particulier le Journal de
Physiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Société Chimique
de France, VAnnée Psychologique, le Bulletin de la Société Botanique de
France et le Bulletin de la Société Mycologique de France.
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sitaires de France, 49, boulevard Saint-Michel, Paris.
Les volumes antérieurs à l'année 1920, qui ne sont pas encore parus,
conserveront leur ancienne forme annuelle et seront en vente, aux anciennes
conditions, à la Librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris,
A partir du volume XXVII (année 1922-1923), une modification est
introduite dans la distribution des chapitres de V Année Biologique. Chaque
fascicule est scindé en deux parties :
/. — Physiologie générale,
II. — Morphologie et physiologie générale,
comportant chacune une pagination séparée.
La table détaillée des chapitres est donnée, comme pour l'ancien clas-
sement, à la fin de chaque volume annuel.
Le Secrétaire de la Rédaction reçoit le vendredi, de 16 h. à 18 h., aux
Presses universitaires de France, 49, boulevard Saint-Michel. Paris (V®).
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I. ZOOLOGIE
Direction de |M. E.-L. BOUVIER
Abonnement (i t'o/. de 6 num.) : France 40 f'r. Étranger 40 fr.
II. BOTANIQUE
Direction de M. J. GOSTANTIN
Abonnement (1 vol. de 6 num.) : France 40 fr. Étranger 40 fr.
Comprenant la Zoologie, la Botanique, l'Anatomie et la Physio-
logie comparées des deux règnes, ces volumes constituent des
recueuils de mémoires originaux, de « mouvements » scientifiques,
et traitent des principales questions à l'ordre du jour dans le
domaine des sciences naturelles.
Archives d'Anatomie microscopique
PUBLIÉES PAR
RANVIER & HENNEGUY
Professeurs au Collège de France
3 FASCICULES PAR AN
Abonnement annuel France 80 fr. Étranger 80 fr.
Cette publication est destinée à pubiler des travaux techniques
que des revues générales ne pourraient, faute de place, insérer dans
leurs colonnes. Elle peut ainsi donner l'étendue, l'illustration, les
planches en noir et en couleur, que suppose aujourd'hui l'édition
des travaux d'anatomie niicroscopique. Paraissant depuis 1897, elle
forme chaque année un volume in-S*^ d'environ 400 pages avec
planches.
LES PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE
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DE ROENTGENOLOGIE ET RADIOLOGIE
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8 VOLUMES
1. LES RAYONS X, par M. de Broglie 15 fr.
2. LA THÉORIE DES QUANTA et l'Atome de Bohr, par
L. Brilloin 15 fr.
3. L'ARC ÉLECTRIQUE, par Maurice Leblanc fils 10 fr.
4. LA LAMPE A TROIS ÉLECTRODES, par G. Gutton .. 15 fr
5. LES PHÉNOMÈNES THERMIONIQUES, par E. Bloch. 10 fr.
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LA STRUCTURE DES CRISTAUX, par C. Maugain .. . 15 fr.
LA TECHNIQUE DU VIDE, par L. Dunoyer 10 fr.
L'ÉVOLUTION DES ÉTOILES, par Jean Bosler 10 fr
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ANATOMIE MACROSCOPIQUE
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JOURNAL DE CHIMIE=PHYSIQUE
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LA SYPHILIS
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L'ANNÉE BIOLOGIOlll
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COMPTES RENDUS DES TRAVAUX
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BIOLOGIE GENERALE
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MM. M. Caullery, C. Delezenne, P. Girard,
M"* M. GoLusMiTH, MM. Henneguy, a. Mayër, F. Péchoutre, Ch. Pérez,
H. PiÉRON, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffeneau.
Secrétariat : " LES PRESSES UNIVERSITAIRES ", 49, boulevard Sainl-Miclicl, PARIS
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : M>i« M. GOLDSMITH
SECRÉTAIRE POUR LA PARTIE BOTANIQUE : M. F. PÉCHOUTRE
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lÈME ANNÉE
[^\*r. %^^ ^1922-23
^NOUVELLE SÉRIE. — TOME III, FASC. (î
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120, Boulevard Saipit-Germain, 120
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de son existence, entre les mains de la Fédération française des Sociétés
de Sciences naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuel-
lement. Sa direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé
de délégués de Sections formées au sein de la Fédération et représen-
tant les diverses branches de la biologie. Le titre, les tendances géné-
rales et le programme de VAnnée Biologique restent les mêmes que par
le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée, pour devenir bimes-
trielle. La revue paraît en fascicules de six à huit feuilles environ chaque,
constituant, à la fin de l'année, un volume dont le dernier fascicule donne
une table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule com-
prend des analyses groupées par chapitre et, éventuellement, des articles
présentant des mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique, la
partie bibliographique de ce périodique, la Bibliographia evolutionis, a
fusionné avec VAnnée Biologique ; un échange de services a été prévu,
de plus, entre cette dernière et les parties bibliographiques ,de certains
autres périodiques des sciences naturelles, en particulier le Journal ds
Physiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Société Chimique
de France, VAnnée Psychologique, le Bulletin de la Société Botanique de
France et le Bulletin de la Société Mycologique de France,
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50 fr. par an pour la France.
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conserveront leur ancienne forme annuelle et seront en vente, aux anciennes
conditions, à la Librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris.
A partir du volume XXVll (année 1922-1923), une modification est
introduite dans la distribution des chapitres de VAnnée Biologique. Chaque
fascicule est scindé en deux parties ;
/. — Physiologie générale,
II. — Morphologie et physiologie générale,
comportant chacune une pagination séparée,
La table détaillée des chapitres est donnée, comme pour l'ancien clas-
sement, à la fin de chaque volume annuel.
Le Secrétaire de la Rédaction reçoit le vendredi, de 16 h. à 18 h., aux
Presses universitaires de France, 49, boulevard Saint-Michel, Paris {\^).
MAS s ON ET C'% ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
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Annales des Sciences Naturelles
l ZOOLOGIE
Direction de M. E.-L. BOUVIER
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II. BOTANIQUE
Direction de M. J. COSTANTIN
Abonnement (1 po/. de 6 num.) : France 40 fr. Etranger 40 fr,
Comprenant la Zoologie, la Botanique, l'Anatomie et la Physio-
logie comparées des deux règnes, ces volumes constituent des
recueuils de mémoires originaux, de « mouvements d scientifiques,
et traitent des principales questions à l'ordre du jour dans le
domaine des sciences naturelles.
Archives d'Anatomie microscopique
PUBLIÉES PAR
RANVIER & HENNEQUY
Professeurs au Collège de France
3 FASCICULES PAR AN
Abonnement annuel France 80 fr. Etranger 80 fr,
Cette publication est destinée à publier des travaux techniques
que des revues générales ne pourraient, faute de place, insérer dans
leurs colonnes. Elle peut ainsi donner l'étendue, l'illustration, les
planches en noir et en couleur, que suppose aujourd'hui l'édition
des travaux d'anatomie microscopique. Paraissant depuis 1897, elle
forme chaque année un volume in-8° d'environ 400 pages avec
planches.
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ANNALES
DE ROENTGENOLOGIE ET RADIOLOGIE
Journal de C Institut d' État de Roentgenologie et Radiologie
à Pétersbourg
Tome I. — 1922 60 fr.
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LA PHYSIQUE
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1. LES i?>iyOArS X, par M. DE Broglie .* 15 fr.
2. LA THÉORIE DES QUANTA et V Atome de Bohr, par
L. Brilloin 15 fr.
3. L'ARC ÉLECTRIQUE, par Maurice Leblanc fils 13 fr.
4. LA LAMPE A TROIS ÉLECTRODES, par G. Cutton .. 15 fr.
5. LES PHÉNOMÈNES THERMIONIQUES, par E. Bloch. 10 fr.
Pour paraître prochainement
LA STRUCTURE DES CRISTAUX, par C. Maugain .. . 15 fr.
LA TECHNIQUE DU VIDE, par L. Dunoyer 10 fr.
L'ÉVOLUTION DES ÉTOILES, par Jean Bosi.er 10 fr.
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Lfs Presses Universitaires de France, Paris. — 0018
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