LIBRARY OF
WELLESLEY COLLEGE
From the Li"brary of
Professer Charles Rufus Morey,
Princeton University
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MANUELS D'HISTOIRE DE L'ART
L'ARCHITECTURE
L'ORIENT
Médiéval et Moderne
Manuels d'Histoire de l'Art
Piiblit-s sous la direction de
M. HENRY MARCEL
ADMINISTRATEUR G É N É R A I, DE LA B I B L I O T H È Q^U E NATIONALE
ANCIEN DIRECTEUR DES BEAUX-ARTS
L'objet de cette publication est de retracer, dans une suite d'oi^rages distincts,
l'histoire et l'évolution de chaque forme d'art, depuis les premiers essais jusqu'à
l'état actuel, à travers les milieux divers et les époques successives où elle s'est
développée.
PARUS :
LA PEINTURE. Des Origines au XVI' siècle, par Louis Hourticq.
agrégé de l'Université. Un volume illustré de 171 gravures.
LA PEINTURE du XVII' siècle au XIX" siècle, ]x'r Louis Gulet.
I vol. illustré de i 711 gia vures.
LA GRAVURE, par Léon Rosenthal, docteur es lettres, professeur au Lycée
Louis-le-Grand Un volume illustré de 174 gravures.
LES ARTS DU TISSU, par Gaston Migeon, Conservateur des Objets d'Art
du Moyen Age et de la Renaissance au Musée du Louvre. Un volume illustré de
17s gravures.
LES ARTS DE LA TERRE, par René Jean, i vol. illustré de iqo gravures.
L'ARCHITECTURE (Antiquité), par François Benoit, professeur à la
l-acuUé des Lettres de Lille, i vol. illustré de 148 gravures et 027 dessins.
L'ARCHITECTURE (L'Orient Médiéval et Moderne), par Fran-
çois Bhn(jit. I vol. illustré de 14, gravures et 8iq dessins.
SO US PRESSE :
L'ARCHITECTURE (L-Occident Médiéval et Moderne), par
François Benoit, i vol. illustré
EN PRÉPARATION :
La Peinture du XIX' siècle à nos jours, i vol. — La Sculpture, 2 v,,l. Les Arts du
Métal, 1 \'ii. — Les Arts du Bols. 1 vol.
MANUELS D'HISTOIRE DE L'ART
L'ARCHITECTURE
L'ORIENT
Médiéval et Moderne
FRANÇOIS BENOIT
Professeur d'Histoire de l'Art à l'Université de Lille.
Ouvrage illustré de 145 Gravures,
de 37 Cartes et de 819 Dessins schématiques
par l'auteur.
PARIS
LIBRAIRIE RENOUARD, H. LAURENS, ÉDITEUR
6, RUE DE TOURNON, 6
1912
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays.
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h^ihc ^^^g/^,
Copyright hy H. Lauiens ii)i2.
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INTRODUCTION
L'ordonnance d'une histoire des Archilectures médiévales et modernes
est commandée par une triple nécessité.
Il faut commencer par l'Orient et l'Extrême-Orient. En etlet, ce n'est
point avant le début du second millénaire de l'ère chrétienne qu'en Occi-
dent, l'art de bâtir acheva une croissance difficile. Or, à cette date, dans
l'ouest, le sud et l'est de l'Asie, dans le bassin oriental de la Méditerranée
chrétienne; entin, sur l'aire immense des civilisations musulmanes, il
avait déjà multiplié les preuves éclatantes d'une robuste et féconde matu-
On doit rallachcr à TOricnt l'activité déployée, durant le moyen àye,
par les j)ays de la Méditerranée orientale, ({ue, dans l'anticjuité, l'essor
triomphant de l'IIellade avait soumis à l'iiéj^émonie du génie égéen '. Car,
si la production l)yzantine témoigne (jue le ressort de ce dernier n'était
rien moins ({u'allaibli, elle n'atteste pas moins que son impu-lsion fut alors
déviée par une énergique expansion de l'Asie.
Il convient, enlin, de n'aborder l'Occident médiéval ([u'après avoir
suivi — selon les cas, jusqu'au terme de leur carrière ou jus(|u'à notre
épof|,ue — les différentes écoles de l'Orient et de l'Extrême-Orient. Leur
présentation en groupe — en l'occurrence, dans le cadre du deuxième
tome de cet ouvrage — répond au double fait qu'elles sont apparentées
par ({uehjues tendances communes et (|ue toutes furent, à des degrés
divers, immédiatement ou indirectement, impressionnées par le rayonne-
ment d'un ou de plusieurs des foyers d'art constitués dans la région
mésopotamo-perse par les civilisations chaldéo-assyrienne, achéménide,
hellénistique, sassanide, musulmane.
L'examen de la matière du présent volume comporte une progression
logique en six étapes.
La première division de notre plan revient de droit à l'ARCHriKcruRE
MÉSOPOTAMO-PERSE AUX ÉPOnUES PAUTHE ET SASSANIDE.
Un « Livre Deuxième » sera consacré aux ARcurrEcruRES chrétiennes
DE l'Orient médiéval qui, dans une certaine mesure, relèvent de la précitée.
' Cf. le tome 1 de cet ouvrage, consacré aux Archilec/ures antiques.
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IV INTRODUCTION
Successivement, nous envisagerons :
dans une « Première Partie », les ArcJiitectures principale:^ de l'Asie
antérieure et de V Afrique du Nord chrétiennes — celles de la Haute-Méso-
potamie, de la Syrie, de l'Asie Mineure extra ég;éenne, de l'Arménie, qui
tirent preuve d'invention ;
dans une « Seconde Partie », les Architectures secondaires de C Asie
antérieure et de l'Afrique du Nord chrétiennes — - celles de l'Arabie
préislamique, de l'Egypte copte, de l'Afrique du Nord, dont l'initiative
fut moindre et la dépendance multiple ;
dans une « Troisième Partie », V ArcJtitecture byzantine, représenta-
tive de la troisième épo(|ue des architectures égéennes et qui combina,
selon l'esprit égéen, des éléments empruntés, les uns au fond hellénis-
tico romain, d'autres à la Syrie et à l'Asie Mineure chrétiennes, les der-
niers à la Mésopotamie et à la Perse.
Dans un « Livre Ti-oisit'ine », nous étudierons I'Architecturr éclec-
Ti(,»UR DES CIVILISATIONS MUSULMANES, (jui doit plus OU luoins à la plupart
des précédentes.
Un « Livre (Quatrième » réunira les Auchitectures éclectiques de
l'Europe orientale, tardives et obligées de leurs aînées byzantine, armé-
nienne, musulmane : d'une part, celle de la Russie ; de l'autre, celles de
la Serbie et de la MoldoValachie.
Dans un « Livre (^iii(|uit'mi' » nous grouperons des Arciiilectures qui,
tout en trahissant des influences mésopotamo-perses et hellénistiques,
manifestent une profonde originalité ; ce sont celles de I'Asie méridionale,
centrale et orientale
Nous examinerons :
dans une « Première Partie », les Architectures de ffnde brahmaniste
et bouddhiste et de la Chine, qui l'emportent sous le triple rapport de l'âge,
de la durée, de l'extension et du rayonnement.
dans une « Deuxième Partie », les Architectures de la Haute-Asie,
qui dépendent de l'Inde et de la Chine ; celles de Vlndo-Chine et de
rindonésie, satellites de l'Inde ; enfin, celle du Japon, qui procède de la
chinoise.
La matière d'un « Livre Sixième » est offerte par les Architectures
indigènes de l'Amérique, de l'Océanie et de l'Afrique.
Erancois Benoit.
LIVRE PREMIER
L'ARCHITECTURE MÉSOPOTAMO-PERSE
AUX ÉPOQUES PARTHE ET SASSANIDE
CHAPITRE PREMIER
LA COMMANDE. — CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES.
Du commencement duiv'^ siècle avant J.-C. au déLuldu deuxième tiers
du VII" de notre ère, la région mésopotamo-perse fut le théâtre d'une
intense activité industrielle et commerciale, d'une civilisation fastueuse
et d'un grand essor politique que manifesta la l)rillante fortune des
empires séleucide (306-130), partlie (130 av. J.-C- 'l'H) de notre ère) et
perse sassanide (227-641).
Notre connaissance de la production artistique sous les Séleucidesest
infime. Nous savons seulement que, sous le gouvernement de ces princes,
l'énergie des conquérants hellènes galvanisa une civilisation qui, sous les
derniers xichéménides, était un peu déprimée; que les pays du Tigre et
de l'Euphrate furent vivants et prospères, en état de faire les frais d'un
luxe éclatant et d'une magnifique parade princière et aristocratique'.
La dynastie des Arsacides compta des princes belliqueux, puissants et
riches, prompts aux bâtisses militaires et civiles, utiles et somptuaires.
Mais notre documentation est rare et peu significative, constituée parles
vestiges d'un temple à K'uigawar- ; par les restes de palais à Assour et à
Suse; par des monuments funéraires à Warka; surtout, par les ruines
' Séleucie, capitale de l'Empire, fondée en 306 av. J.-C, saccagée par les Romains en 116
et en 165 de notre ère, détruite par eux en 198, compta jusqu'à 600.000 habitants.
- Sur la route de Bagdad à Ramadan.
T1. 1
L ARCHITKCTUIIE M KSOI'OTAMOI'I'^RSK : KI'OUUKS PAHTHi: KT SASSANIIJK
iVelHadhr (Haïra), (|iii, ;ni.\ deux pieinicrs sirclcs «Ir uotrt' îtc, fui un<^
cité forte et opulente '.
]jt' |)elil iionihre (ritiroriiialious (|Lte nous possédons sur l'œuvre
architectural des pays Miésojtolaruiens et |)erses, sous le i^ouvernenient
des Sassanides, révèle qu'il fui considéiahle et, à cerlains égards, capi-
tal. SpécialeuuMil, sous des piinces coujuie Cliapour (Sapor) I (240-271),
\ain(|ueur des iiouiains ; Valiai'am V Claur (418-
i'.\H] doni le rè|;:;'ne fut hieid'aisaiit ; Kliosroès
iou('liir\an (531-579), souverain (excellent,
victorieux, sage et raffiné; Kliosroès II
Purviz (591-628) (lui domina l'Asie d.;
r Indus à la Méditerranée el de l'Ai'a-
hie à la mer Noire, j'ajcliilecture
héiuîlicia de la fortune de souve-
is exaltés et enrichis par des
ueries heureuses, dun tj;jand
élan national et i-eligieux",
enfin d'une rare prospé-
l'ilé Sacari-it'i-e s'acheva
en même temps que celle
de l'empii'e sassanide,
détruit par l'expansion
de l'Islam (041).
Les (('moins sont —
du moins dans l'état ac-
tuel de la science — con-
lirn''S sm- une hand(3 de
terriloiif ({ui s allonge enire le j^Iateau de l'Iran d'une part et, de l'autre,
le Tiiii-e, au sud de Mossoul, et le «j;olfe Persi(|ue. Ils constituent (juatre
j:;i-oupes silués : l'un, au sud, dans le Fars; l'autre en Susiane ; le troi-
sième dans le nord du Lauristan ; le dernier dans la rt'gion de liag-dad.
Autant (|u"à I époijui; achéim'uide et pour les mêmes raisons ', il y a pé--
muie de monuments i-eligieux et funéraires. Par- conire, il suhsiste des res-
les trt's considéi-ahU^s d'édifices dom(^sti<jues el d'(eu\ res d iililitt' puhlicjue.
' llaUa, qui' S;j.|)or I ili'l ruLsil au iiiilii'ii du iii'^ .sirclc, diil sa inosinTitô à .sa position au
pûiiil où la louli; du ^olli' I*fi-.sii|iif iMlurquo vci's la l'erse, d'une part, rt vers l'Asie Mineuz'e,
de 1 auU'C.
- Les Sa>sanides se l'érhuiiaicid d'.Mioura-Mazda et se posaient en ••liainpions de sa religion.
■' Cf. le tome I. n. :WV.
— I. Aire de 1 arcliitecture niésopotanio-pcr.se aux épo
i|Ui'.s parthe et sassanide. — 11. Hayonneniml de l'ar
rlijli'rture .sassanide.
M<:S CONDITIONS. LES INFLUENCRS. RAYONNEMENT 3
Diuis U' Fafs, on coiinail le oliàtoau de Sarrisfa/t. sur la roule de Clii-
raz à Bonder Ahad, cl celui de Firouz Ahad, sur le ciieinin de Sar\ istan
au lioUe Persi(|ue '.
En SiisiiiHc, les dit;ues du Karouit. les piles des |)onls de Dizftnd el
\\{' CliDKslrr dalent du rèi^ne de (diapour ï; sur les boi'ds de la Kerkha
suljsisle nnc partie de palais, le Tm/ Eiv(ni.
Dans le Nord se voient : près de /oliab, sur le clieuiin de Kernian-
cliali à Hat^dad. en un lieu dit kasr-r-cliiriii-. deux palais de Khosroès II
l*uiviz, un i^rand (Ainàsat-i-Kliosrov) et un petit i Kara-i-lcliouar Kapi),
gardés par un iort (Kara-i-J\hosr(tv ; un [»eu au nord de la jxtsilion pré-
cédente, un (diàteau, contemporain de ceux (|ue nous venons de inen-
lionner et (|ue les inditiènes dénomment Haouch-Koio'i; sur le même
chemin, prt's du col du Zagros, un monument Iriomplial sassanide. le
Tahlti-iGhlrra et un autre, près de Kci-manschali, le 'Fdhhl-i-Hiislan ;
ilans la vallée du Sein Mcrrr. de nombreux icsles de \illes. — notam-
meiil à ('hirrdii et surtout à />('rre-/-67m///\ (|ui lui liadaka, et un château <à
Kdl'd i ll(iz(ir-dar. Enlin et surtout, dans une Itoucde du Tigre, sur rem-
placement de C/rs/p/io/i — cité jumelle de Séleucie — qui fut capitale des
Sassanides et une des cités mei'veilleuses de l'Orient, célèbre par sa gran-
deur, ses richesseset la splendeurde ses palais, se dresse encore une partie
de la rt'sidence de Khosroès I Anoiicliirx an. le grandiose Taf/-r-I\r.'<ra\
CIIAlMTIil': il
LES CONDITIONS. - LES INFLUENCES. - RAYONNEMENT
Nous avons (hdini, dans le ])reniier hune de cette histoire, les condi-
tions (|ue la nalure lit aux architectes des épo([ues parthe et sassanide*.
' Kn raison de l'aulorité i]uo, sans parler de la compétence particulière de 31. Marcel
Dieulafoy, son opinion tire du fait d'être née de l'examen des ruines mêmes, il convient de
noter que It; savant auleur de VArl antique de la Perse estime la construction du palais de
Firouz Aljad antérieure à l'époque parthe, voire à la conquête macéilonienne. Aussi bien a-t-il
sous presse une étude spéciale de cette questio'i si importante.
Nous saisissons l'occasion d'apporter une correction à la note placée au bas de la page 388
du tome I de noire ouvrage. Un lapsus a été cause qu'est attribuée à M. Dieulafoy la loca-
lisation de lu bâtisse du palais de Sarvistan dans l'ère achéniénide de l'histoire perse, alors
qu'il la cidit (latalile du i\'' ou du v^ siècle de noti'e ère.
-' Cliiiin était le nom do la femme de Khusroès II.
^ Gtésiphon, fondée peu après Séleucie. grandit en faci' ileile et survécut à la ruine de son
aînée, consommée par les Romains à la lin du ir' siècle.
*Cf. Tome I. p. 117 et 392.
4 L ARCHITECTUKE MESOPOTAMO-PERSE : EPOQUES PARÏHE ET SASSANIDE
Sur celles de l'ordre liumain et technique, nous manquons d'informations.
Cependant, il est certain que les souverains disposèrent des mêmes
facultés d'approvisionnement en matériaux de prix et en main-d'œuvre.
3. — Grande salle méridionale du palais de Hatra.
(D'après Hatra, public, de la Soc. Orient, allem.)
que leurs prédécesseurs babyloniens, nini viles et acbéménides '. D'autre
part, la qualité des systèmes <le couverture appliqués par les construc-
teurs partlies et sassanides, le goût de ceux-ci pour les effets harmo-
niques obtenus par des (-aïeuls et par des constructions géométriques ^
Cf. Toino I. p. lis, 119, 3'J2.
Cf., plu.s loin, |). l'.l.
LES CONDITIONS. LES INFLUENCES. RAYONNEMENT
supposent du lossort intellectuel, de la faculté d'invention et une assez
haute culture scientifique.
Dune manière générale, on peut dis-
tinguer deux écoles : une mésopota-
niienne. que recommandent Hatra et
Ctésiplion, et une perse, qu'honorent les
édifices du Fars, de la Susiane et du
Lauristan.
Dans l'architecture parthe, et plus en-
core, dans la sassanide, on reconnaît des
rejetons du vieux tronc mésopotamien,
enté d'une gretre perse. Sans doute, leur
développement fut iniluencé par des arts
étrangers. La décoration parthe emprun-
ta la plupart de ses thèmes à l'art hellé-
nique, sous l'espèce plus ou moins déna-
turée, qu'en offraient les colonies gréci-
santes de Séleucie et des villes de la
Bactriane. L'école sassanide fit de même,
hien que dans une mesure très restreinte,
et elle eut (|uelques obligations à l'art
h\ zantin.
D'autre part, l'extension de l'empire
séleucide et de ceux qui lui succédèrent
aux mêmes lieux, jusqu'à la Méditerra-
née, jusqu'aux confins de l'Egypte, jus-
qu'au golfe Persique et loin en Asie cen-
trale fit, de Séleucie d'ahord et, ensuite,
de Ctésiphon un marché mondial, un car-
refour d'idées oi!i se croisaient des cou-
rants originaires de l'Asie orientale
comme des régions égéennes.
iNéanmoins, les architectures méso-
potamo-perses dont l'activité se déploya
postérieurement à l'expédition d'Alexan-
dre, furent, surtout celle de l'époque sassanide, vivantes et novatrices.
Comme les populations indigènes étaient remarquahlement douées et soute-
<; (- Aiiciin (.'.rcHi. Mi'.-ocorAMO-i'hMSK ; (^;i'0(^i;i;s I'ahihi; i.i sa^swh)!;
riijf-^ ();)/ lie, l(;i(lit ion-, (ilir, (jii<- «li-iix Im^ ;iiil|f'ii;iii'-^, |(;s <Jiv<;r.S(;.s iffi-
|,(ul;.lioii , ;.(lr,tiqiic-, liicril olli'c .|.- |.T/n<-i.l- «1 '!•• r<';icl ifs. rlf'lcrrniriîuit,
un U(>\i\f\ i'HSor <lii ^*'-ni<- ri;iti')ri;il <■! un liDuilloiiiK-iiMiil IVrotid en in-
v<;f liions '.
Nous Jivons (l(\j;i, siyii.ih' I uni m'I-t<'I j;i\ oiifKiu'Mil «le ces ^;col«;s^
|{;i|.|)<-|(.n. <|iiil ;i(r.Mh, | \ -,|,. .ciil i;ilc, irn'iul ion;il<' <■! oricnt;il<- ronniu-
I Asm- ;fnl.'ii<Mnr .1 I |jh(,|M' ni«'<|il.Mr;in.'-.-iiiM' ; r;iil fl.' I;i Clnru- roiinuc
celui <l<- I Irnlf ; les ;irr|iilci-| u;<-s ll<•lll'•tll^l upu- <l lonuiinc rominc les cluf'-
l,i(!fnM'-; cl les fnu:^ulfii;irie -,. en S\ric, cii Asm- MnMiire. en \r/u<'nie. en
Kfijple el (|;i|| , 1,1 r<'yM.n •'•-«■cmmc.
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m;:; i'HO(iMAiviJvu;s i:i i.imjks m';Ai,isATioNS
CuMlihonncc |,;ir !,■ ( lininl d |,;w N-s in<ein'S <!<• lOiM-nl, rél;il.oi;il M)n
d'un )n'n^i-;iitnrM' i|c (.;il;i,is piirllie, on s;iHs;iui(|c lcn<l;nt. <l uim- |.;irl. ;i
JéleiMllc lii (JeiiM-uic .i l;i j'ois conlrc l'exci'S de c|i;il<ur cl de lunncrc el.
conlic je, curinsilf'ss el les r;nl re(wis«;s lnnn;iirM's; de j'anlrc. ;i isoler les
nn > de, ;Milrcs des lor;iu\ [loui- l;i vie. d(; ceiirw'senl;) I i(ui, pour l'exisleiMu;
|»riv<'-e. |i()ur leruin;i;.';isnMuienl des iirovisions, le l(»;.'enM'nt îles servil.eurs
i'X d<'H ii.niru;iu \ donn-sl Mjues.
Les l'îicides ('hiieiil jdeiiM's el Toti |)r-eu;Ml ;Mr el Imuiefe siu' des cours.
On nislihnni inn- •'•nerv i<|iH' venlihilMui ;iu irniveu de clMMuini'cs el de
l,nl»es en |»ol(iies lr;i\('rs;nil les vonhis MO, v l);ins les ferions l)rrd;uil(\s
(l(! lii .MésojMtl.iniie eldc |;i Siisliine, J'é|(''v;i.l i(»n <<)ni |toil,;iil , [»oni' lii Sîi,is(»n
«•liJMide, (ni re/,-de-(di;insS(''<' ;ni.\ Siilles vonh-es el ;iven^'|es el, |)onr les
heures IimmIm'S, un t:\,HjH'., I;ir;.'cnienl, iijouii' .iccessilde |»;ir di'S escaliers
ou des coulons inclinés ('•'> , .
Un s('rail ini|M''iial ou |»iincier '{\i avail |toiir |iaiiie essenlielle ini ittian,
j»ro|>re aux audiences el, aii,\ |»aia(les, aulrenienl dil un ^rand hall é(|ni
' A ili'l'iiut (le lu iiioiliilili't 1^1, ihi |iriic(;s,siiH iIk rcUo invitriiion ijiii iit; Kccuiit l'oniiu.s ijuc
Jorhi|ii'iuiroiil l'I,!' lonilli'CH Ir.s iiiiiicK ilc Ki'lcucii; i;! dfiH cili'H i|in |»i'(»K|M;iTrciil diiiis la.
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pai-j'ois en couiniuiiical ioii axcc des aiili- ' J
(diaiiihrcs lal(''i'al«'s ''. ou t'iicorc |u«''(('-d('> , //C^^^' K
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ls<»l('- des locaux i\i' [taradc cl, |ioui\ u L,X
d(! d(''i^aij;t'niciits propres, le liareiu c(uu-
prcuiail de liraiids salons hieii aluil(''s de
laclialciir cl des cliamhrcs pliih.l pcliles,
eu l»ordurc d iiiic on Ac plusieurs cours
f(i 111. :'. : VI. (1 .
liii proiirauiiuc de palais parllic ou
sassauidc (Muiiporlail uoriualciuciil une
grande ('Icuduc (\i' jardins, a\cc de vas-
tes pii'ccs d'eau, cl un parc (dos de
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LVncciiilc de Haïra, le ku-l de Kasr- •>. - Ma,i.snn prise de lYpiMiuc sussa,-
. . .... rii'lc (ilr.sliliilioii il.' .1, ilc.Mor^'an.i
('' (lliirin euscii;ucnl (|uune lorl ilical nui
partlic-sassanidc coiiiprcnail. en arrii-re d Un iari;t' l'ossc', une uiuraille,
[lai'lois rc(l(Uildcc. (|uc I1a!i(|uaicnl des louis rondes ou carr.'cs ;^7 .
Ia\ ce (jiii c(Uicerne les lra\au\ puMics, la science des int;(''nieiirs
sassanides esl allesh'e |»ar la (|ualil('' de leurs enireprises liv diauii(iues el
surloul par la solidih" de leurs pouls, (|ui oui résish- jiis([u'à nos jours
au,\ roi-iiudal»les assauts des lornuiLs (ju'ils frarudussenl : c(dui de (Ihoiisler
ne mesure pas moins dt' ."i 1(1 iiiJ-l res cl comple il arciies (13).
■CI-, T..Mn. I. |,. :','!'.
■ Cl',, |)lu.s loin. |), ±1-2.
■'A Cl.('si|)ll(»ll, la SUclacr lllilr (le 1,1 .-.allr illl llVillc (^1 illlll |irll |illl,s i\f \ .:1\\ llicliet
(48 mrlrcs .x '2':>"'M<]. -Vllalra,, Ir.s cùlcs suul ;;o iiirliv-, cl l'c'.SO.
' (;r, la, iHTsi.slaiicc i\r, rr, |iarli d'dii vaissiMii ImmiiI scv une rmir. ilaiis le |ii(tt;i-a iiimr persan
<lo la iii(.s,,uee (Cr., plus luin. p.ril.i).
'- Cf. le |)alais de l''in.ii/, .\ha,d : le Kala-i-l.-h.Miar Kapi. a KaM-r-Chiiin,
" cr. le HT.ind p.dais de Kaor-i' Cliiri.i.
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(j. — l'alais parlhcs cl sassanides.
I. l'.ilais dn Khosroùs I,à CU^siplimi : I, ^all(• du Irone. 2, 2, corps de Kardc,.Lure;iux. — II. l'diais àSa^^islall ;
1, veslibulc. 2, salle d'audience. 3, cour du liarem. 4. galeries. — III. Palais à Kirouz-Abad. 1, veslibule. 2, salle
d'audience. 3, cour du liai'em. — IV. Ensemble du palais de Ilalra, c, cour. I'. palais. — V. l'alais de Ilatra. A. Salle
fraiclie ? chapelle ? — VI. l'alais de k'Iiosroès II, à Kasr-6-Cliirin. 1, terrasse. 2. pori ii|ue. 3, vestibule. 4, salle d'audience.
o, cour du liarem. 0, 0, lo;,'is. 7, communs.
,A coNSTiiuciioN : ij:s mateiuaux
Le Takhl-i lioslaii cl le Taklil-i-dliirra auloiisciit llix jjolht'sc (juc lar-
chitccture sassaiiidc réalisait volonlit'is un nionimicnl comméiiioralir,
sous r('Sj)è('o (riiiic ("liapollo béante, à un ou plusitîui's vaisseaux.
.• An lorl. <lc Kasr
OuanI ail leniple j)arllie. les vestij^t's de relui de Kinyawai' ivvideni (|ue
son |)i'<)i»i-amnie isolail le sanctuaire au milieu d'une jurande cour (iu;i-
draniiulaire, hordc'c de |»(trli(|ues'.
(.IIAl'irUK IV
LA CONSTRUCTION
Les arcliileclures p.irllie cL sassanide lurenl i'ori c.xperlcs dans Tari,
de l)àtir; la seconde surloul. à (|ui il faut sans doute l'aire honneur de la
j)reuiière solution prati(|ue de la couverture d'un vaisseau (|uadran^u-
l.iire par inie calotte à hase circulaire.
• Cl. 1
[i. 280.
T
I.KS MAri;itL\lIX
La matière lavorile des maçons pari lies el sassain'des était la lei're,
I il<' larcliitiTluiv liclir^iiiiiuc dAsio iMiiiciuv |Mmr cr .lisposilil'. Cl'. Tuiiio I,
lU L AHCHITECTURE MESOPOTAMO-PEHSE : EI'OOUES PARTHE ET SASSANIDE
moulée en carreaux mesurant en moyenne un pied (0"\30j de côté et
0'",08 d'épaisseur, qu'on employait, suivant le travail imposé à la bâtisse,
simplement sécliés ou cuits.
Dans l'ancien pays assyrien, riche en calcaire, on usait — témoin les
ruines de Haïra — de matériaux lapidaires, pierres de taille et moellons.
De même, dans les pays montagneux en bordure de l'Iran où, à défaut
d'argile, on tirait parti des moellons roulés que les alluvions des vallées
s. — l<'a(;ado du palais do Klioaio(b 1, d Ct( sipliuii.
(D"aprt''S M. Dieulaloy, L'art an/K/ue de la Perse.)
renferment en abondance : tanlôt, on les utilisait bruts; tantôt, par une
laille en plaquette, on leur imposait une forme analogue à celle des
briques (9, i, n; lU, Ij. A l'occasion — témoin le château de Sarvistan —
on associait en un même édihce la pierre et la brique cuite : la première
servait pour les murs, la seconde pour les voiites.
La clianx était d'tisagr comnnin et elle entrait dans la com[iosition
d'un m(jrlier remarijuablc. On faisait, surtout en Peise, une énornu' con-
sommation de [ilàli'e, soit pour le liaisoinicment des moellons, soit poui"
lii confection d'enduits et aussi pour le moulage d'ornements (9, i, ii, vi).
Dune manier*' g-énérale. l'emploi du bois était anssi réduit (|ue pos-
sible ; en beauconj) de iM'gions, il était exceptionnel . l*ar contre. Ton pro-
dignait les m<'lau,\ jiour des lins dt''corati\ es.
L\ CONSrKUCilON : LKS l'UOCKDKï
LKs i'uu(;i:i»i>
Lr tniir et le portique.
En Mésopotamie, la bâtisse était consciencieuse et savante. Elle aj)[>a-
reillait «à sec. avec soin et succès, les parenTMits en [tierie de lailU' «les
ma
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y. — Particularités de la construction sassanide.
1. Arc en luoellous avec iiilrados en plaire (Fars). — II. Id. ; profil en fer à cheval (Fars). — 111. Coupe du
mur de la façade du palais de Clésiphon. — IV. Elévation du inènic (Cf. fig. S). — V. l'ne arcature du nièine.
— VI. Coloinie eu bri(iues el pirdre (rulnc> de Kasr-é-Chiriin.
murs dont, économe, elle constituait le noyau avec un blocage de moel-
lons \ Les façades du château de Hatra révèlent qu'elle pratiquait le ren-
forcement des murailles à laide de contreforts, et le front du palais de
Ctésiphon atteste qu'elle s'entendait à assurer la stabilité d'un panneau de
maçonnerie par le triple ex[)édient d'inie élévation à retraits, d'une
ossature de contreforts et d'arcalure.s, enliii d'un chaînage interne en
cours de poutres- '.>. m. iv, v. 8;.
' Cf. les ruines de Hatra (3).
^ A Clésiphon, les chaînages étaient constitués par des pouties. unies bout à bout au
12 I- AFU.IIHKCIIJIIK MKSOI'OIAMO-l'KrtSK : KI'OOUKS l'AHTMK KT SASSANIUF:
Dans loiilr rt-lnidut' de raii»- des arfliilccliircs [larlhc cl sassaiiidi;,
un l)I<)ca<^(' (l<; moellons rtail liaisonrn'' au moyen de plaire ou d(! mocLifM'
de chaux ^\). I, II . Parfois le |)ro(<Mlc ('-lail appliiiu»'; ii un a[)|)ar(;il de
pierres taillées '.
On savait léaliscr un lui ilc souLien isolé' |)ar un arlilicc familier- à la
(Ilialdi'c piimilive "', c(dui d'un cin[)ila^(' de l)ri(|ues en parlie tel aillé'(;s,
(ju'on lial)illail, d'uru! clicMMse en plàli'e 'D, vij.
l'ouï" une haie, l)ien (jue l'on pralifjuàth^ f)roc(Ml('' <lu linleau d(''cliarj^é\
le cdiiroiincmcnl usuid (''lail un aie clav»'-, lourné en denii-cercie quand la
porlt'-e ('lail pclilc cl, dans le cas d'une lai'^(; ouverture, parfois en o<j^ive :
plus souxcnt, selon une comhc ellipsoïdale en anse de panier, doni nous
prt'!cis(;roiis plus loin la (l(''liiiition '. Ijcs naissanc(;s ('«taicnl remontées
aussi haut (jue [xissihle (H, \), i, ii, iv, 10, iij.
A cause du manijuc de hois, les constructeurs sassanides s'in^énitM'cmt
et r(''ussir('nl a i(''duirc au minimum la cliaipenterie [)rovis()ire. D'ahord,
ils se donni'icnl la laculh' d'en su|<prnn('r la plus ;^ran(le |)artie, en iné-
nai^eanl, pai- uruî élévation de l'arcade en rtîtrait sur h; soutien, la place
(lù appuvcr rexiréinité du ciiitr<! : la hàtisse a(dM!vée. un j^arni en plâtre
mas(]uail re.\p(''di('nl (1), i, iij. Un scicond arlilicc permit rem|)loi de foriiuîs
lé^('r«;s : une disposition des soussoirs (|ui, approchant leur j)Osilion de
c(dles d'assisfîs (Micorlxdlaiites, diminuait consi(h''ral)leiiient huir j)0ussée
au vide (!», i, n; 10, i).
L(( coiircrlitir.
(Cependant, c/(^st dans la couv(!rture (|u<; triomphaicsnt la construction
parllie cl surtout la sassanide. On la réalisait sous l'espt'ce de voûles,
loiiriM'es en licrceauou coidoruM'cs en calottes. Le premier svstJ'UU' ('lail
de ri'^le en iVIf'sopolamie, où l'on en lit des applications magistrales''. Illn
(»avs perse, l'ini et l'autre ('laicnl (''j^ahimcnl usuels et leur association en
un m(Mne ('dilice ('lait commum; (0, II, m ; H). I^]n M(''Sopolamie, la hrifjue
('lait la luatii're (,'.\('lusive des voûtes; (!n Pcrs(!, elle était la j)référée; mais
moyen (Je moiscs f,licvilir;r,s cl île colliiTS en lri\ l'ilics T'Iaictil, lo^i'u's cm des hoyauv soi^iK^u-
S(tiiic!ril maçonnes cl aiTcs.
' Cf. les pilos iJii i.onl .le Ch.jiislcr.
' (T. T..inc I, p i:;;..
■■ Cr. a Ihilra.
' cr p. -0.
L'duvc'iiuiv lies i^ramls herreaiix du (liiâtcaii <le lliilra inesurc 1 'c",80 ; pour celui de la,
^■r.iiide salle dcCli^Mpliun la dinicnsion (.iircsiioiidaiilc se (^liilïiv [lar 2(i'",80 !
II). — Vuùhjs [larthes et sassanides.
I. lîcrcoau cii moellon» liôs au plâlm (Fai's). -- H. Coupe du berceau de la gramlc sallu du palais de CI l'-siplion. —
III. liercoau en moellons liés au plâlro (Ruines <Io Cliirvan). P. couclie de pU'iIre. o, nappe de ciment. — IV. Voûle
cloisonnée du Tag Kivan. — V. Coupe transversale du palais de Sarvistan. — VI. Trompe d'angle et pendentifs
(Sarvistan). — VII. Voûtes des salles à iVîlage du palais de Ilatra. — Vlil. Constiuclion d'un hercoau sans cintre. —
IX C.onlrcforls inli-ricurs (f,'alerios du palais <\('. Sarvistan).
14 l/ARCHITECIURIÎ M KSOPO TAMD-PEHSE : KPOQUES PARTIIE ET SASSANIDE
en ce dernier pays, on savait s'accoriinioflpr de moellons (aillés en pla(|ii('ttes
(10, I, m).
L'édilicalion des eouverlurrs parLlies et sassanides était étroitement
conditionnée par la rareté du bois, qui excluait l'appareillage sur cintres.
Sans doute, il y a des exemples de berceaux montés sur formes^; mais,
Tiormalement, c'était dans le vide qu'étaient façonnées des carapaces
comme celles de la jurande nef du cliàteau de Firouz-Abad et du hall de
11. — l'aldis (le Sarvislan. ^U'apn's M, Dieiilaloy, op. cil.]
(Jltésij)lion, dont les ouveitures mesurent respectivement 13"\30 et 25"', 80.
Le j)roc(''(lt'' é'Iaitle même (jue dans ranli(|uité nit-sopotamienne et égyp-
tieinie- : celui par tranches, à pai'tir diin mur de télé ou d'un arc initial
construit sur cintre. On mat-onnait une suite d'arceaux jointifs, dont
chacun était constitué par une chaîne de carreaux debout et collés ;i l'arche
pi-écédente (10, vni). L'opération était facilitée par l'énergie et la rapidité
delà prise d'un niortier (;xc(dlent t;t aussi pai" Irois artifices : un premier
ré'duisait le nonibre des voussoirs sans apj)ui, en nuiintenant aussi haut (jue
possiide riiorizontalité des assises (10, ii, vni) ; un second favorisait l'adhé-
r-ence des caneaux à l'arceau pr(''cédenl. en iiiclinanl les li-anclies en
' Cr. les voùlcs en i)i(
■liiLraii il<; Fifouz-Abad.
' (A. Tome F, i». 71 cl
llr .lu palais .!-• lialra d cdlês (U
IX latéraux du
I.A CONSTKUC/IION : I.KS l'IlOCKDKS 13
arrière; l<' (Irniicr diniimiail la pouss('e an xidc en iinijosanl à la \oiile
un piolil surhaussé.
Les Ix'i-ctMux sassaiiidrs t'Iaiciil coiisolidf'S par uiif (li\isi(»ii de leiu'
masse eu plusieurs carapaces superposées, iudt'pendanles el, de slruclure
«lillereule : ctdui de ( î((''si[dioii, par e.\eui[)I('. n'eu c()Ui[)r<Mid pas uutius
lie dix. cousiruilcs, les (|ualr(' prciuu''res à parlii- de l'iiilradits. par
h'an(du's. el les aulrcs. par assises ra\(uuiaulcs ( Hl. u)
(lon!i-e les risijucs de l'euverseiueiil des murs par les poussées ceuli-i-
futies d'un berceau, diverses précautions élaiciiL prises : localisation des
retombées sur le parement interne di' la muraille, dt; façon (jue l'extérieur
formât épaulement (10, v) ; butée })ar des berceaux latéraux construits
IransN t'rsali'uient au principal (0, i] ; t-ousolidalion par des contreforts
iutérieui's dont la (^information était paid'ois très in,i;(''uicuse : tels ceux de
la galerie du château de Sarvistan, ([n'unissaient des arches etqu'élégis-
sait la percée d'une ai'cade dans leui* juii'tie \oisine du sol (10, ix}.
Cependant, c'est sLU'tout dans la couverture par coupoles (jue se mani-
festa le génie constructif des architectes sassaniiles '. Nous avons signalé,
en sontenjps", la connaissance (jue l'architecture mésopotamienne avait
du svstème. Mais les documents graphi(|ues in(li(|uenl (|u'(dle wv l'appli-
(juait (ju'à petite éclielle.
Les coupoles sassanides sont, au contraire, de gramies dimensions '
el elles révèlent une solution tri's habile des problèmes ([ue pose ce genre
de voûte, l^a poussée au \ ide fut réduite par le choix dun profil ellip-
soïdal analogue à celui des berceaux 10. v). La diflicullé consécutive à
la discordance de Tembasement d'une co(|ue à section circulaire et de la
crête d'une cage sur plan carré, fut tournée grâce à deux expédients :
d'abord, au moyen d'une « trom|»e d'angle », c'est-à-dire d'une arche
jetée en travers du vide de (duujue angle et culminant au même niveau
que les murs, on déterminait un octogone ; puis, à l'aide de « pendentifs »,
c'est-à-dire de consoles concaves mâchonnées en formes de triangles
sphérif[ues dans les angles intermédiaires entre les trompes et les
' Rappelons qu'à Firouz-Abad, les calottes sont en moellons comme les cages; tandis qu'à
Sarvistan, elles sont en briques, les murs iHant en moellons (10, Y[).
■ Cf. Tome I, p. 136.
'■' Celle du château de Firouz-.\bad a une ouverUne de 14 mèlres et culmine à 23 mtHres
au-dessus du sol.
L AftCHITECTL'RE MESOPOTAMO-PERSE
EPOQUES PARTHE ET SASSANIDE
parois de la cage, on achevait d'assurer
à la calotte un appui continu
10, Ml.
Le procédé quei'évèlent les
salles à l'étage du palais de
lïatra (10, vu) et surtout laga-
le]-ie du château de Tag-Eivan
(10, iv), n'est pas moins signa-
létique de l'ingéniosité des
architectes parthes et sassa-
nides. En effet, au moyen de
cloisons élevées sur des arcs,
il divise la partie haute d'une
salle en compartiments dont la
fermetur*^ est réalisée soit par
un plafond en dalles — c'est la
solution (ju'exposent les ruines
de Hatra, soit — il en est ainsi
au Tag Eivan, par des her-
ceaux. Outre l'avantage de
fractionner la diflicullé de la
couverture d'un grand vais-
seau , il offre encore celui
d'une localisation des charges
et des poussées en un petit
nomhre de points, laquelle
permet une meilleure organi-
sation des résistances et l'ou-
verture de larges haies dans les
intervalles ^
' L'expédient élail connu de l'arclii-
tccture romaine et familier à celle de
la Syrie centrale (Cf , pluâ loin, p. 54 et tome I, p. 486, 487, 493). Celui dont on voit une
application au Tag Eivan. est également observable dans l'église romane de Saint-Pbilibert,
à Tournus (Cf. T. III). lin outre, son double principe — distinction d'une ossature d'arcs et de
remi)Iiosages ; concentration et dérivation des forces destructives engendrées par la voûte — ,
est éminemment caractéristiiiui! du système gothiciue (Gt. T. III). Y eut-il éducation de l'Occi-
dent par l'Orient, ou seulement rencontre fortuite de deux essors indépendants? La première
hypothèse n'est rien moins qu'invraisemblable (Cf. M. Dieulafoy, op. cit.).
i'2.
Réalisations i)arthes et sassanides de l'effet
de plastique monumentale secondaire.
! . Corniche du palais de Hatra. — II. Moulure partiie des rui
ues (le Warka. — 111. 7(7. , du temple de Kingawar. — IV. Mou
lure sassanide (ruines de Cliirvan'i. — V. /(/., du ïaklil-i
Bostan. — VI. Id., des ruines de Cliirvan. — Vil. DiHad de I
façade du palais de Ctésiphon. — Vlll. Fa(jades inlérieuros d
palais de Firouz Abad.
ciiAiMTur: V
LEFFET
Sassanide ou parllie, celle architecture savante tut aussi coquette que
ses sœurs orientales et, comme elles, plus préoccupée de l'aspect intérieur
d].:^Ll.
(D'upi-fs .M. J)iruki
que de l'extérieur; plus amoureuse de l'effet de parure (|ue de l'elfet de
plastique.
Effets de /' ordre pittoresque.
La vastité de ses salles et l'énormité de ses porches annoncent le désir
d'étonner par la manifestation d'une i;randeur matérielle, et Ton ne sau-
rait contester aux monuments de Hatra, de Kasr-é-Chirin et surtout de
Ctésiphon la possession, à un degré éminent, de la qualité pittoresque
dans la note gi-andiose. Quoi de plus saisissant que la trouée d'une grande
façade (ju illumine le soleil d'(Jrient, par le vide plein domhre d'une
arche large de près de 27 mètres et haute de 32"\o0 :^8)?
Effets de plastique.
Bien qu'une construction en hriques ou en moellons n'y prêtât guère,
les arts partlie et sassanide cherchèrent l'elfet de plastique monumentale
18 L ARCHITECTURE MESOPOTAMOPERSE : EPOQUES PARTHE ET SASSANIDE
secondaire, crailleurs dans la tradition niésopotamienne ' des soubasse-
ments simples, des couronnements crénelés, et de l'animation des façades
par des pilastres ou des demi-colonnes. Les ruines de Hatra montrent
une ordonnance hellénisante de bandeaux, de frises, de corniches et de
pilastres espacés (3. [2, i-vi); celle de Pirouz-Abad un parti de hautes
arcatures à ressauts et de colonnes ent;ag-ées montant jusqu'à la corniche
suprême (12, vni) ; la faeadede Ctésiphon une composition plus diversifiée
U. — Conl'oriiiations parthos et sassanides du chapiteau.
I. Cli;(iHlraii du Takhl-i-Boslan. — II. /(/., à Chirvan. - III. /rf.,du Takht-i-Boslaii. — IV. /rf., dn Icniplc
ilfî Kiiisawa". — V. Base (Kasr-c-Chirin). — VI. Chapiteau iiartlie (Waïka).
(jLii développe, en hauteur, tiois étai^es déhnis par de larges bandeaux
et subdivisés chacun en deux et, dans le sens horizontal, des panneaux
séparés pai- des demi-colonnes et rehaussés d'arcatures (8,9, ni, 12; vu).
Les matéi'iaiix ordinaires des constructions perses et sassanides
n'étaient point jjropices à l'obtention de l'eliet par la plastique de
détail.
La conformation usuelle du soutien isolé était celle d'un cylindre sur-
monté d'une lal)l(M,t(;. Ln j)rograinme luxueuxcompoi'tait, pour une colonne,
l;i complication dun chiijtilcau cl d'une base; pour des pilastres et des
pit'ds-droits, ('elle d'une imjtoste. La conformation du chapiteau était sou-
xt'iit à limnge i)nrl)arisée des types helléniques (3; 14, il, iv, vi) ; mais l'art
Cf. T<
I, p. \i-2.
KFFRTS DP. L ORDRE IIARMONIUUR
19
sassanide réalisa aussi la forme coiislruclivc d\in Iroiic de pyramide
relevé de seul|»tur»>s sur ses laces (14, i, m)'.
La modénalureélaitsimj)le, essenliellemenl constituée par des ressauls
anguleux, par une gorge et par un quart de rond ou un gros tore (12, i-vi).
E//'ris (Je f ordre harjnoniqup.
Un des Iraits les ])lus caractéristi({ues de Tarcliitecture sassanide est
son goùl pour les ellels de Toi-di-e harmonique, conséculifs à une ordon-
13. — Exemples sassanides de traces et de mises en pruportion par constiucticjiis
géométriques -.
I. Tracé (l'une ^ol"lte ellipsoïdale (palais de Firoii!; Abad). — II. Mise en proporlion de IVK'valion de la petilo
salle du palais de Sarvistan of. fig. 5, II). — III. Mise en proportion de la sra'n'e galerie du même palais (cf.
lig. 0, 11 et 10, IX'.
nance et à une mise en proportion de l'édilice au moyen de calculs et
surtout de constructions géométriques.
' Cl'., plus loin, p. 171. une conformation analogue du chapiteau byzantin.
^ I. Sur OB (demi-largeur du vaisseau) on construit un triangle rectangle égyptien OBA.
Avec BU (= ± OB) comme rayon, on décrit DG ; puis, avec AC (=0.\). l'arc GFE... Le rapport
de OF (= 2 OA) à BD (=2 OBi est celui de 3 à 4. comme celui de OA à OB.
II. Le module est un triangle égyptien construit sur AB (demi-ouverture d'une arcature). La
largeur de la salle (DE) = AB + BC.La hauleur des colonnes (FB) = AG ; lahauleur au-dessus
du sol de la galerie (IP) = 2 FA = 3 BC. Le diamètre de la coupole (MN) (= HI) = 2 AB -\- BG.
La hauteur de la naissance des trompes au-dessus de la galerie (RP) = AG. La llèche des trom-
pes (NR) = 2 AB . Le rapport de la hauteur de la coupole à son diamètre est celui de 3 à 4, le
même que celui de AC à AB.
IlL Le module est un triangle égyptien construit sur AB (demi-ouverture d'une des arca-
tures en avant des murs). La hauteur des pieds-droits (EB) = BC ; la largeur des contreforts
(EF) = BC ; la hauteur des parois verticales (FH) = 2 AB -f BG : la hauteur audessus du sol
de la naissance des voûtes (FM) = KF = 2 AB --|- 2 BG ; la flèche des trompes (HM) = EF =
BC. Le profil des arcs et des voûtes réalise le rapport de 3 à 4. celui de AG à AB.
(D'après M. Dieulafoy, Uart antique de la Perse.)
20 L AR<;nm:(;runE aiksopotamo-I'EMsk : ki'Oouks pauthe et sassanide
Ainsi, la coiifhc (|U(' dcssincnl les arcs et les voûlcs est une « anse de
panit'i- » ;i Irois ccnlirs. clKuinc rayon ayant sa loiif^ueur, la position de
son |»iv()t et l'amjjliludc de son dé[dacenient détei'niinés j)ai' un triangle
« égyptien », aulrenient dil par un Iriangle rectang'h; dont les eôtés sont
entre eux comme les nombres '.\, i cl .'i (1"), i).
16. ^ l-lxemplc de décor perse. (Fiat en argent trouve en Russie, à ïcliouriiislcaja.
gouvernement de Viatl<a.) (D'après Sinirnov. Orfèvrerie or'ienlale.)
Sur les pr()pri(''t(''S de cctl,(5 ligure t'Iail encore Itasi'-e une l'omnih; rytli-
nii(|iie (|iii guidait la coin[)osition, |»our lenseuilde comme pour le détail,
l'înlin. toutes les dimensions étaient rappoi-tées à une unité métri(|ue, à un
module' (IT), ii, iiij.
K/fcls de par lire.
L(^s arfdiiteclures |)arllie et sassanide l'ui-ent prodigues de parui'e, sur-
' i;i T(,,nr I. 1,. 71 <;t 7o.
loul de cclli
(|UI
tii-c son cHcL de hi coulcui'. l'on
.lis.
aspecl
(léplaisanl dr l<'uis maroiiiu'rit's de l)ii(|iit's on de Idocaiic. elles axaient
recours, j)arfois, à un parenienl en pierre de laillc ' ; coniinunéinenl, à des
enduits de mortier de clianx et surtout de plaire, à des revêtements de
lei're cuite vernissée;, à la tenture (rétollVs richement hrodcM-s cl multico-
lores, voire à des applications de cuivre argenté ou doré et à des incrusta-
tions de pierres précieuses. Large pai't était faite à la fres(jue ornenn-n-
17. - Sp('cimen.s de parure plastique sassanide.
I-V. PrUils (lu Tukhl-i-Boslau. - VI. lût de coloiino à k'al'a i-lla/ar .lar.
tal»; et signilicati\ e. Quehjues textes anciens (''V0(|uent des splendeurs
j)rodigieuses \
Bien qu'essentiellement polyclironn', la décoration était aussi, dans
une large mesure, plasti(|ue, souveni d'ailleurs l'éalisée par le procédé
économi.iue du moulage en plâtre. La sculptuic |)écliait ])ar l'exécution
(jui, si Técludle était petite;, présiuitait la minutii; et la séclu;resse d'un
' Cf. les ruines de llalra {'.'>].
■ Au sujet d'un palais partlic, IMiilosliate (■cril. « Il T'Iail. iccouverl de lames de cuivre qui
rellétaierit les rayons du soleil... di's portii|ues étaient déeurés, en f,'uis(! de peinture, d'elulles
brodées d'or, encadrées de pla(|Ues d'argent resplendissantes, et, de revêtements d'or Une
salle couverte d'une coupole, revêtue de saphirs à 1 intérieur, brillait d'un éclat céleste: sur le
fond bleu des pierres s'enlevait, en or, l'image des dieux...
En ce qui concerne les revêtements métalliques, le témoignage de Philostrate est conlirmé
parles nombreuses traces de scellements (ju'on observe sur les murs de llatra, de Ctésiplion...
22 L ARCHITECTURE MESOPuTAMO-PERSE : EPOnLES PARTHE ET SASSANIDE
travail (rorlèvre ' ;17) et, dans le cas de grandes proportions, était molle
et lourde. D'une manière générale, elle préférait à Tetiet de relief celui
d'une plastique méplate et de formes découpées par un cliamplevasre
(14. I. m ; 17 ; Go).
i-c Peinte ou sculptée, la décoration parlhe et sassanide abusait du détail
et se plaisait aux compositions monotones, courantes et couvrantes, au
18.
Exemple de décor sassanide. (Plat on argent, trouvé en Russie, à Tchourinskaja.
gouvernement de Viatka.) (Daprès Smirnov, op. cit.)
semis, au cordon, à l'arabesque ; aussi bien se modelait-elle sur celle du
tissu et de l'orfèvrerie (14, [, 17, 18).
Son répertoire comprenait, outre un certain nombre de types hellénis-
tiques — acanthes, oves"..., plus ou moins défigurés, et de formules aciié-
ménidcs — noi animent la gorg'e haute à cannelures étagées ''*, une certaine
(|Uiiiililé de molils végétaux et animaux dénaturés par une extrême styli-
' Les orl'évres sassanides étaient d'une habileté remarquable et leurs produits étaient
rectierehés dans l'Extrême-Orient comme dans l'Extrême-Occident.
* Cf. Ilatra.
^ Cf. le palais de Firouz-Abad iCI. Tome I, p. 409).
EFFETS DE l'AUURE 23
sation et par un parti pris de présentation conventionnelle à arrangements
réguliers et symétriques (14, i, 16, 17, 18). Certains possédaient une valeui-
symbolique : le pampre (IC ; , la pomme de pin, l'arbre de vie, des oiseaux ou
desanimaux affrontésde part etd'autre de ce dernier ou d'un vase, signe de
la source vitale... L'image de l'iiomnie n'était pas exclue : l'école partlie
se plaisait à animer le nu d'un mur ou d'une arcliivolte au moyen de mas-
carons d'un efiet barbare, mais puissant (3) : la sassanide aimait le person-
nage allégorique'. Mais ce qu'elle affectionnait particulièrement, ce qui
constitue un de ses traits sig'nalétiques, c'était des figures fantastiques à
formes monstrueuses et tourmentées, à expression grimaçante, déjà
cbéres à l'art partlie-. Enfin elle adorait les thèmes et les combinaisons
géométriques: lleurons, palmettes, rosettes, étoiles, disques, cercles,
zig-zags, rubans, imbrications, etc .. ilG, 17, 18).
* Cf. le frontispice du TakIit-i-Boslaa. Cf. aussi lig. 14. 16.
- Cf. Hatra. Le goût des luonstres apparaît déjà aux époques inésopotamienne et achémé-
nide (Cf. Tome I, p. 148. 422). Par suite de l"ample exportation des produits de l'industrie
artistique de la Perse sassanide. il fut contracté par l'Inde et la Chine, comme par l'Empire
byzantin et l'Europe occidentale, (lui imitèrent les tvpes figurés sur les orfèvreries et les
étoii'es. Cf. fig. 16, 18.
LIVRE DEUXIEME
LES ARCHITECTURES CHRÉTIENNES
DE L'ORIENT MÉDIÉVAL
La carrière de l'arcliitecture médiévale dans les pays christianisés de
l'Asie antérieure, de l'Afrique du Nord et de la Méditerranée orientale
fut déterminée, dans la plus large mesure : d'un côté, par le nombre et la
nature des commandes ({ue multiplia Tessor de la religion nouvelle ; de
l'autre, par l'action des forces esthétiques rivales que constituaient, aux
premiers siècles de notre ère, l'hellénisation partielle des populations de
l'Asie Mineure, de la Syi'ie et de l'Egypte, la réaction de leurs génies
luitionaux contre l'influence gTec({ue, enUn le rayonnement de l'Orient
mésopotamo-perse sous ses formes partlie et sassanide.
(IIAl'ITHK PUliMlEU
LIMPULSION CHRÉTIENNE
LA COMMANDE
Si !<• (Juisliaiiisme originel n'avail évolué, son Iriompheeùt été funeste
à l'Architecture. En principe, il j-éduisait les pratiques cultuelles à la
|)i-ière et aux oeuvres de charité (;t il ne concevait pas plus la nécessité d'un
ttMiiph' (|ue (M'Ilc iriin rile cl d'un sacerdoce. « Ce n'est pas le lieu qui
sanclilie l'IiomuH'. pioclanic un de ses docteurs ; c'est l'honnne qui sanc-
lilic le lieu. » « -Nous ne Nouions j)our notre Dieu, précise Origène, ni
trnipit's ni slalut's : nous laissons ccda aux démons. »
I.A COMMANDE 25
A la vérité, le besoin d'uii local appi'oprié se Lrouvail iinpli(|Lié dans
Tinstitution de la pricre en conimnn, jnstenient a[)préciée coninie le meil-
leur moyen de réaliser, un instant au moins, l'idéale fraternité et, la
conmiunion dans le divin. Mais, pour citer les paroles de Denys d'Alexan-
drie, « tout endroit était bon : un cbamp, une auberge, une prison » !..
Pratiquement, on utilisait la m;iison d'un membre aisé de la communauté
ou encore une caNe de catacombes.
Cependant, (juand la multiplication des at'liliés eut exigé un élargis-
sement de r (( oratoire » ; surtout, quand l'édit de 313, en transformant
la religion persécutée en religion ofiicielle, Teut entraînée dans l'orbe de
la solennité impériale romaine, l'arcbitecture fut sollicitée d'édifier des
salles de réunion, autrement dit des f'fjiises qui, par leur aspect autant
que par leur capacité, fussent en rapport avec la situation nouvelle. Le
complément nécessaire d'une église épiscopale, et, à partir du \f siècle,
celui de beaucoup d'églises ordiiuiires, était un haptisth'c.
D'autre part, à mesure (jue le Cbristianisnuï dévia de l'esprit vers
la lettre, qu'il inclina aux praticjues cultuelles et \'^rsa dans la supersti-
tion, sa dépendance vis-à-vis de l'Arcliitecture alla toujours grandissant.
11 lui fallut des églises coininèmorallves des événements de la vie de Jésus ;
des églises funéraires (celbe tricliora', martyria) oii célébrer l'anniversaire
de la mort d'un saint ou d'un martyr — catégorie dont le développement
fut pi'odigieux quand, au vi" siècle, se généralisa le culte des reliques ;
enlin, d'innombrables chai>ell('s, aux points oii les génies tutélaires ou
malfaisants, affublés de vocables cbrétiens, continuaient détre honorés
par les populations. Ajoutons (ju'aux lieux de pèlerinage, s'élevaient des
hospices (pandocheia, xenodocheia) ; que le clergé, tenu d'enseigner,
avait besoin à' écoles; et notons que rien ne passait pour plus méritoire
que la construction d'édilices religieux.
Dès le iv'' siècle, la prati(|ue de la vie cénobiti<jue, invention de la
dévotion égyptienne qu'adoptèrent avec enthousiasme la Syrie, la Méso-
potamie, l'Asie Mineure, et bientôt toute la chi'étienté, institua une énorme
demande de couvents.
II
LES PROGRAMMES RELIGIEUX
Sans doute, plus d'une communauté céda à la tentation il'utiliser les
salles des séances des corps constitués de l'Empire ou des cités, surtout
26 LES ARCHrïECTUnES CHRÉTIENNES DE l'oRIENT MÉDIÉVAL
les Spacieuses basiliques ' à usage <le bourses ou de tribunaux, voire les
temples des dieux vaincus-.
Il n'était pas moins fatal que ces derniers parussent les modèles indi-
qués pour les constructions neuves \
Cependant, le plan du sanctuaire païen, cliambre d'une divinité, ne
pouvait donner satisfaction au besoin qu'avait la nouvelle religion de
locaux assez vastes pour contenir une foule et assez vides pour que per-
sonne ne se trouvât exclu de la vue de Tautel et de l'audition du prêche.
De sorte que l'art de bâtir ne dut pas seulement à l'avènement du christia-
nisme l'ouverture d'une carrière immense, mais qu'il lui fut encore rede-
vable d'une énergique incitation au progi^ès. En effet, les programmes
religieux qui lui furent proposés comportaient la satisfaction de besoins
nombreux et divers, une active recherche d'effets pittoresques, surtout la
solution des problèmes que pose la couverture d'un grand vaisseau.
Essentiellement, le culte exigeait un enclos sacré; un emplacement
préliminaire où les fidèles pussent se préparer, notamment par une ablu-
tion des mains « que la prière doit élever vers Dieu >>, à pénétrer dans la
« Maison du Seigneur » ; une disposition de celle-ci qui permît au clergé
de s'acquitter d'allocutions (homélies) et de lectures, aux fidèles de parti-
ciper à une communion commémorative de la Cène; enfin une place dis-
tincte pour cha(]ue catégorie de la communauté : pour le comité directeur
(prêtres) que présidait l'évèque ; pour les commissaires des œuvres
(diacres et diaconesses) ; pour les membres actifs (chrétiens) ; pour les
postulants (catéchumènes) qui attendaient, parfois durant des années,
leur admission, et pour les pénitents, exclus pour un temps plus ou moins
long — les uns et les autres autorisés à écouter de loin les chants et la
pi-édication, mais écartés au moment de la prière et de la communion.
(^e programme, lai-chitccture chrétienne le réalisa dans la basilique^
ilonL la composition piiniitive et noi'male fut la suivante (19, i).
' Cr. Tome I, p. 4o.S.
■ L'appropriation du limiple à une licjstination inverse de la sienne l'ut i-(''alisée di^ diverses
façons. Tantôt, on eonservail la disposition générale, en ajoutant une abside (Cf. le temple de
Rome et d'Auguste à Ancyre, le Partliénon) ; tantôt, on maronnait les entre-colonnenienls du
péristyle et, par la percée de portes dans les murs latérau.v de la cella. on obtenait un vaisseau
à trois nefs (Cf. le temple de la Concorde à Agrigente) ; tantôt, on élevait une enceinte concen-
trique au péristyle qui, la cella rasée, devenait la grande nef (Cf. à Aphrodisias)'... Comme
exemples d'utilisation d'édifices civils citons, à Rome, Saint-Adrien au Forum (salle des séances
du Sénat), Sainte-Croix de .lérusalcm (une salle du Palatium Sessorianum), etc.
^ Cf., par exemple, ce qui se passa à Gaza, quand l'évèque saint Porphyrios décida d'y
construire une église : la majorité fut d'avis de l'édilier « à l'image du temple de l'idole ».
LES l'RO(iRA.MMES RRLKilEUX
27
L'église proprenienl dite était précédée d'une grande cour iatritoti,
paradisus, parvis), presque toujours carrée, dont l'entrée était parfois
monumentale [propylée) ; un bassin {ca/if/tartfs. phiale) occupait son milieu
et elle était bordée de portiques. Celui en avant de la façade était affecté
aux catéchumènes et aux pénitents, à qui la manœuvre de grands rideaux
installés aux portes accordait ou refusait, suivant le moment de l'office,
la vue du teniplr. Souvent aussi, surtout en Orient, ils trou\aient place
/t/TV?^
l'j.
Pro^rami
religieux chivtions.
I. Basilii|uc normale : f, propylée. A, atrium. D, bassin lustral. X, narllicx. C, chœur. 0, autel. H, abside, a. arc
triomphal. E, trône de l'évêque, c, banc du clergé. — II. Basilique orientale : C, chœur. G, gynaikon. I, iconos-
tase. A, autel. P, prothesis. D, diakonikon (cf. fig. 91, vu). — III. Basilique à transept (Ti. — IV. Orientation primi-
tive. — V. Orienlalion à partir du v» siècle (P, place du prêtre). — VI. Sanctuaire Iriconquc. -• VII. Eglise cruci-
forme. — VUI. Rotonde. — IX. Eglise a deux absides opposées.
dans un vestibule [narthex] occupant toute la largeur de l'édifice. Celui-ci,
la basilique proprement dite, comprenait généralement trois, parfois
cinq vaisseaux, séparés par des colonnades porteuses de la couverture.
La nef médiane était plus larg-e que les autres [collatéraux, bas côtés)
qu'elle dépassait en liauteur, afin qu'il y eût un endroit oii percer des
fenêtres. En Orient, le collatéral gauche (par rapport aux fidèles) était
réservé aux femmes [gynaikon).
A l'extrémité postérieure de la grande nef était la place du sanc-
tuaire, dénommé, en Occident, sanctuariuui. presbyteriiim. tribunal \
' A cause de l'analogie de sa destination avec celle de la partie correspondante dans la basi-
lique civile romaine, où siégeait le magistrat judiciaire (Cf. Tome I, p. 459). Ci', aussi Tome III.
28 LES ARCHITECTURES CHRÉTIENNES DE L ORIENT MÉDIÉVAL
coucha ' ,• en Orient, adijton'.abalon ', hthna '' . C'était unliémicycle (apsis,
abside) pourvu d'un banc où siégeaient les prêtres et, au sommet de la
• i.uiln', d'un trône (cathedra] pour l"évèque. La dignité du lieu était marquée
par un gi'and arc (arcus trmmphalis) que traversait une poutre soutenant
une croix l't un luminaire. En avant et dans l'axe de réditice, se trouvait
un autel abrité par un pavillon sur colonnes ciboviuin), dont les ouvertures
étaient fermables par des rideaux. Entre l'autel et l'emplacement des
ti<lèles [quadratuin populi . un espar." pdur les cliantres 'chorus psal le n-
tium, achola cantorum. était détini par une barrière [cancelli), aux
extrémités de laquelle se détachaient deux chaires [arnbons) pour la
lecture des textes sacrés et la prédication.
L'établissement d'une tribune à mi-liauteur, dans l'élévation des col-
latéraux, était très rare en Occident, mais apprécié en (Jrient, pour la
facilité qu'il donnait à la fois de placer des personnes notables à l'écart de
la foule et d'appliquer le principe oriental de la séparation des sexes, en
conlinant les femmes à l'étage [cpjnaikonitis).
En Orient, où le culte comportait plus de cérémonie et où, au cours
du v"" siècle, se développa, aux dépens de l'enseignement jiomélistifjue,
une partie de chant et une de drame", le programme (juc nous venons
d'analyser comportait des complications 19. ii; 91, vii^. De part et d'autre
de l'abside, s'ouvraient, face aux collatéraux, deux absidioles qui s'appe-
laient, celle au midi "^j diakonikon ou apodosis, celle au nord, prothesis, et
(|ui servaient, la première de sacristie, la seconde de lieu pour la prépa-
ration des saintes espèces (|u'au moment utile, on portait solennellement
au sanctuaire («: Grande entrée »]. D'auli'e part, le sanctuaire était fermé
par l'écran d'un porticjue à rideaux ou d'iiiir haute barrière, exposoir
de saintes images [pergula, ico/tas/f/sis , au milieu de hujutdle était
ménagée une « porte sacrée ».
Le besoin d'un presbyterium de grandes dimeirsions — pailiculière-
ment pressant quand l'église était monasti(|ue — ou le désir de trouver
le logement du tombeau d'un martvi* déterminaient parfois l'intercalation
enli'e le sanctuaire et la nef (Tmi \aisseau transx'ei'sal [transe ptuin] qui
' l'u.r allusion a la coaluriiialiuii en coiiuilli' di' sa couvertuir en (•ulilu-louf.
- Le lieu st-crcl.
^ L'endroit inaccessible.
* L'estrade, parce que le sol en était surél'jvé d'un «m île plu-sirur.-; degnjs.
= Gommémoralion de la Passion par le sacrifice curliari.slhiuf.
" l'our lorientation, cl', ci-dessous, p. 29.
LES PRfXiKAM.MKS RELIGIEUX 29
pOLivail (U'hoiJer les alignements latéraux de l'édilice et, parfois, se termi-
nait en abside, comme la grande nef (19, m).
Souvent, des chapelles étaient consacrées aux archanges Michel et
Gabriel, considérés, surtout en Orient, comme les « assistants au trnne
du Christ » et les g-ardiens de la « Maison de Dieu sur terre » : aussi les
juchait-on volontiers sur des tours, attenantes ou non à l'église, alin (|ue
de ce poste élevé ils pussent « tout \oir. à tout instant » : quant aux clo-
chers, il n'en est pas fait mention avant le vu' siècle.
Le baptistère avoisinait l'église. Souvent devisé à grande échelle, en
accord avec l'importance de la céiémonie dont il était le théâtre et avec
la j)ratique d'une immersion totale des néophytes, son progrramme dis-
tinguait normalement un vestibule, oii les catéchumènes renonçaient à
Satan, et une salle, au centre de laquelle se creusait une piscine.
Les églises commémoratives et funéraires étaient souvent réalisées sur
un plan centré ou ra\onnant : c'était : lant(M une rotonde ou un octogone,
qui pouvait être doublé dun collatéral annulaire comportant parfois des
tribunes (19. viu : lantijl une basili(jue à sanctuaire tréilé [tric/iora eella.
triconc/tos sigrnd). c'est ii-dii'e doti' de trois absides implantées en croix,
suivant un dispositif adoi)té pour les salles du trône des palais orientaux
et romains' -vi) : tantôt un vaisseau cruciforme ^^vii). Rarement, le plan
était celui d'une l)asilique type, dilférencié par l'addition, sur le petit côté
antérieur, d'une abside symétrique à la normale (ix;. Les reliques étaient
conservées dans un caveau //tartf/ri(///f. confessio. crgpta , accessible par
des escaliers.
L'élaboration des programmes religieux chrétiens l'elevait dans une
assez large mesure de préoccupations symboliques : ainsi, bien que la
règ-le souffrît, surtout dans les premiers temps, des exceptions, l'ofliciant
devait regarder l'orient. D'abord, le rite primitif le plaçant face aux fidèles,
l'église se trouva implantée comme le temple païen, c'est-à-dire eut son
entrée à l'est f 19. iv). A partir du v siècle, une révolution rituelle, origi-
naire de l'Orient, ayant iixé la place du prêtre à l'opposé, le dos aux
fidèles, l'orientation fut invertie et l'église axée d'ouest en est (v).
' Evideaimcnt, le plan de la basilique ciirétienne procède de celui de l'édifice de iiièine
nom qui. dans les villes hellénisliques et à Rome, servait de forum, de bourse et de tribunal.
Cf. Tome 1, p. 45S.
' Cf. les palais de Trêves, de .Milan, d.^ Mschatia (Cf. le plan dr ce dernier, plus loin,
lig. 63, vu).
30 LES ARCHITECTURES CHRÉTIENNES DE L ORIENT MÉDIÉVAL
Souvent, surtout en Orient, la mise en proportions des édifices était
influencée par le désir d'employer des nombres mystiques: 3, 7, 8, 12 ^
De même pour le plan : la conformation octogonale, si fréquemment
appliquée au baptistère, se recommandait par la signification attribuée
au nombre 8 -.
Surtout, il y avait — spécialement en Orient — tendance à conformer
l'église à l'image d'une croix, pour la même raison qui imposait à l'orant
une extension latérale des bras ^ (vu).
CHAPITRE II
LES IMPULSIONS ESTHÉTIQUES
Le développement de l'arcbitecture médiévale dans l'Asie antérieure,
l'Afrique du Nord et le bassin oriental de la Méditerranée fut, nous l'avons
dit, conditionné par les influences concurrentes que constituaient, d'une
part, rheUénhme et ses extensions en Asie Mineure, en Syrie, en Égijpte ;
de l'autre, le tempérament propre des populations de ces contrées et le
' 3 = la Trinité ; 7 -=r les sept jours de la création, les sept dons du Saint-Esprit, les sept
sacrements ; 8 = les huit béatitudes; 12 = les Apôtres...
- CL ces vers atlribuables à saint Ambroise ou à saint Ennodius
Oelucliorum sanctos leinpluin surrexit in usus.
Oi-/(if/ijnus Fons esl minière dignus eo :
Hoc numéro decuil sacri baptismatis aulam
•Surgere ; quo populo vera salus rediit.
' « iNotre prière sera plus vite exaucée, si notre corps représente le Christ à qui nous pen-
sons. » (Saint Ambroise.)
Voici quelques textes signillcatifs.
Les églises cruciformes sont expressément qualifiées « à l'image dune croix ». Décrivant
une église qu'il projette, saint Grégoire de Nysse écrit qu'elle est waTtep ôpwjaev Tiavxayo'j Èv
zil) GzoL'jprjiirjti t'jto;j. .. Adamnanus-Arculph dit d'une église de Palestine qu'elle est « quadri-
lida, in similitudinem Crucis ». La vie de saint Porphyre rappelle que l'église de Gaza est in
figiiram Crucis. Au sujet des Saints-Apôtres, à Constantinople, Procope observe que le plan
comporte le croisement de deux axes conimissœ in formant Crucis et que la branche occiden-
tale est allongée, quantum salis esl ul figuram Crucis efficiat.
Zonaras nous apprend (jue Justin H ajouta à la basiliiiue de Sainte-Marie des Blachernes
une abside au nujd et une au sud. a alin que r.'glise fût en l'orme de croix « ('o; £tva; toj-ov
Gzampozior,).
L'inscription rédigée par saint Ambroise pour la dédicace de l'église des Apôtres, bâtie par
lui à Milan vers :i82, est particulièrement explicite :
Condidit Ambrosius templum Dominoque sacravit
Nominc apostolico munere reli(iuiis.
Forma Crucis lemplum esl, templum Victoria Lhristi
Sacra ; Iriumphalis signal imago lucum.
LKS IMPULSIONS KSTlIKTKjUES 31
rai/onnernenl des r/niirs ntêsopotanilcti el perse sous leurs formes purllii'
et sassanide.
L'iiellénismefut un des ressorts de la civilisaLioii clirélieiuie aux lieux
que nous considérons. Dans la région égéenne, théâtre de la vie byzan-
tine, son action fut puissante autant que prolongée. En Asie et en Afrique,
pour n'avoir pas été à beaucoup près égale, elle n'en fut pas moins
réelle et générale : c'est que, favorisé par l'installation, consécutive à l'ex-
pédition d'Alexandre, d'immigrants et de souverains grecs, il avait allumé
en ces pays — spécialement à Ephèse, à Antioche, à Alexandrie — d'ar-
dents foyers de culture hellénisante et imprégné plus ou moins de son
esprit la classe supérieure à laquelle devait échoir la direction dogmati(|ue
et sacerdotale du Christianisme.
Cependant, il s'en fallait (jue l'idéal esthétiijue de ces colonies de
l'Hellade répondît à celui que cette dernière avait conçu. Loin d'évincer
le goût indigène, l'importation hellénique s'y adapta. lien résulta des for-
mules hybrides qu'illustrent, par exemple : en Asie Mineure, l'implanta-
tion des temples au centre d'un enclos bordé de portiques intérieurs';
en Palestine, les alliages d'éléments grecs et phénico-sémites qu'exposent
les tombeaux des environs de Jérusalem '; en Syrie, les monuments, de
l'époque romaine, à entablement retroussé en arc au-dessus de l'entre-
colonnement central, à ornementation foisonnante et à sculpture méplate" ;
à Alexandrie, la plastique monumentale fantaisiste, dont une idée est donnée
par les peintures murales dePompéi et les l'uines nabatéennes de Pétra*.
Plus eflicace encore fut la concurrence faite à l'hellénisme par la
renaissance mésopotamo-perse, que nous avons délinie plus haut. En effet,
à partir du début de notre ère environ, quekjue aspect de la civilisation
qu'on envisage, on observe un rayonnement de plus en plus énergique du
génie des populations mésopotamiennes et iraniennes sur le monde
gréco-romain. Il est marqué, dans le domaine de la vie économique, reli-
gieuse, sociale, politique, par un afllux de plus en plus considérable des
produits naturels ou manufacturés de l'Asie centrale et orientale; par une
rapide propagation du culte di' Mithra jusqu'aux contins occidentaux de
l'Empire, par un progrès incessant du luxe ; par l'organisation achevée, au
' Cf. Tome I, p. 280.
- Cf. Tome I, livre IV, deuxième partie.
^ Cf. Tome I, livre lY, deuxième partie.
* Cf. Tome I, livre IV, deuxième partie.
32 LES ARCHITECTURES CHRÉTIENNES DE L ORIENT MÉDIÉVAL
temps de Dioelétien, dune j)Oinpe ^gouvernementale lout asiatique; par
l'installation de Dioelétien à Spalato et de Constantin à Byzance. En ce
qui concerne rarchitecture, il est manifesté par l'introduction delà bâtisse
en brique cuite en Asie Mineure et jusqu'à Rome'; parcelle de la cou-
verture par coupole (M1 Asie Mineure, en Syrie, à Rome-; par la vogue
du décor foisonnant, de la sculpture méplate, de la parure adventice, de
la polycbromie que révèlent, par exemple, les monuments de la Syrie,
la production alexandrine poslérieur*:" au commencement de notie ère, le
palais de Dioelétien à Spalato'...
Cette réaction des originalités indigènes, cette expansion de l'Orient
mésopotamo-perse devait bénéficier de l'essor du Cbristianisme. La nou-
velle religion n'était-elle pas une invention d'Orientaux de Palestine,
mise au point par des Orientaux de Syrie, d'Egypte, d'Asie Mineure'?
N'était-il pas fatal que dans l'iiellénisme elle vît et détestât une face du
paganisme abhorré'?
' Cf. Tumr I. livre IV. (Iciiviniic parlir.
' Cf. Toinu I, livre IV, deuxièiiie partie.
^ Cf. Toine I. livre IV, deuxième partie.
* Cf. par e.xemple, riiellénopiiobie du cleri;é alexandrin. (|ue révèlent la destrueLion sauvage
des monuments (le la ville et le meurire de la philosojihe llypatia (425).
PREMIÈRE PARTIE
LES ARCHITECTURES PRINCIPALES
DE L'ASIE ANTÉRIEURE
ET DE L'AFRIQUE DU NORD CHRÉTIENNES
PKEMIERE SECTION
L'ARCHITECTURE CHRÉTIENNE DANS LA HAUTE-MÉSOPOTAMIE
ET EN SYRIE
L ARCHITECTURE DANS LA HAUTE MESOPOTAMIE
L'histoire de l'arclii lecture trouve dans la Haute-Mésopotamie une tran
sition entre l'étude de l'Orient sassanide et celle de l'Orient chrétien
A peine commencée, l'exploration ar-
chéologique de celle région (21, ii) qui,
sous le nom d'Osrhoëne, fut, au déhut
du moyen âge , un centre de civili-
sation et un foyer de christianisme, a
révélé des monuments du plus grand
intérêt : à Wiranschehr (Gonstantina),
une grande église (v'^-vf s.) ; à Diarhé-
kir (Amida) qui rivalisa avec Edes.se et
Nmbe, deux églises notables (V-v,.- s.) ^«- " '^'Z^^^^ '^ "'°'""
— église nestorienne, église de la Vierge ; i. Mar Kyriakos. - ii. Mar Gabriel. - m.
d, ^ r^ • î T rni i 1 t El Hadra, ù Kliakii. — IV. Eglise à Diarbékir. —
ans le canton du Djebel Tliur Aodin, au v. Profii de cmniche. -cf. n?. -28. v.
sud-est.de Diarhékir, divers sanctuaires
et couvents (v'^-vif s.) — Mar Augen,Mar Gabriel, Mar Yakoub, El Hadra
à Khakh...
Ces églises consistent en un vaisseau, allongé tantôt selon l'axe d'une
II. 3
34 l'architecture de la syrte chrétienne
al)sidL' orientale (20, 0, tant()t transvei'salemeiit à trois sanctuaires (iij \
11 en existe aussi sur plan centré et rayonnant, que constitue une cage
sous coupole, ouverte sur quatre salles en croix (20, m, iv ; 28, v).
La construction, souvent de très bonne qualité, applique des procédés
niésopotanio-perses. Les murs sont de })ieri'es i)ien appareillées ; les baies
couronnées par un linteau ou par un arc tourné selon un cintre souvent
surbaussé, parfois outrepassé, voire légèrement brisé, à la persane. La
couvei-ture qu'abrite un toit à deux versants cuirassés de tuiles, est soit
un berceau, maçonné suivant une courbe surbaussée ou ellipsoïdale, soit
une coupole, parfois sur plan ovale (iv). Celle-ci, que des ti'ompes d'angle
i-accordent à sa cage, est faite de briques liées par de fortes épaisseurs
de mortier. Il en est de même pour le berceau, au-dessus du point — ■
i-ebaussé le plus possible — où cessent les assises borizontales.
L'effet est demandé à des moulures à prolil contrasté ; à des ciiapiteaux
ouvragés; à une parure abondante consistant en sculptures de faible
relief, mais très refouillées, en peintures, en mosaïques. Le décor associe
des motifs liellénistiques, perses, symboliques — acantbe, rosette, rin-
ceaux entoui'ant des animaux, pampre, vase de vie
11
L'ARCHITECTURE DE LA SYRIE CHRÉTIENNE
CIIAPITHIC l'HEMlER
LA COMMANDE ~ CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
Hi-aucoup phrs peuplt'e (jue de nos jouis et cultixée bien au delà de
la limite actuelle du déseit : enricliie par un grand commerce de transit
des pi-oduits de la Mésopotamie, de la Perse, de l'Inde, voire de la Chine,
à destination des pavs méditerranéens, la Syrie olfrit à l'Arcbitecture, à
jtaitir ilu «lébiil <le noire i'i'e el jiendant six siècles et un (|iuirt, une carrière
vaste et diverse A une b(»nrgeoisie opulente il fallu! de belles demeures
et des tombes moniimi'iilales : aux villes, dont, aux iv'. \' et vf siècles,
' Les vaisseaux transversaux élaicnl usuels dans J'ancienne Mésoijulaniie. Cf. T. 1, lig. 77.
(.HUONOLOOIK ET T01'0(iRAI'HIE MONUMENTALES 35
le iioiiil)rt' s'accriil dans des pi'op!»rli(His (''tonnantes ', des aniénaj^enients
utiles ou soMiptuaires dont elles conliaelèrent le goiUsous l'administration
romaine" ; enlin, à une population (jui, à dater du iv' siècle, professa pas-
sionnément le christianisme et l'ut une ])épinière de pi'ètres et de moines,
des ét^'lises et des monastères en quantilé.
La série des constructions de destination religieuse tut nn'se en Irain
dans le deuxième quart du w" siècle, sous l'énergique impulsion de Cons-
tantin et de l'impératrice Hélène. En tout lieu de Palestine qu'avait sacré
([uelque événement de la vie de Jésus, des églises furent érigées, « couime
autant d'enseignes des victoires du Seigneur ' » : églises de l'Annoncia-
tion, à Nazareth; de la Nativité, à licthléem; du Saint-Sépulcie. à Jn-u-
salem ; de l'Ascension, sur le Mont des Oliviers. Par ailleurs s'élevaient :
à Anfioche, la « Grande Eglise », fondée en 331, achevée sous Constan-
tius ; à Damas, à Tf/r, des hasiliques ; dans la Syrie septentrionale, les
églises de Hass, de Kherhet Hass, de Roiieiha, de Fa/irtin (372) ; dans le
Hauran, celles à'Oum-idj-Djemal (3io), de Tafkha.
L'œuvre du v" siècle est connue par le couvent de Chaqqa. par les
églises de Bubiska (401), de Dar-Kita (418) ; par celles de Mscliabhak, de
Kokanaya, de Serdjilla — toutes élevées dans la seconde moitié du siècle;
par celle de Khandsir, dans la région des Djehel Hass et Djebel Shbet et,
surtout, par le grandiose ensemble de l'église et du couvent de Kalat
Seman (Saint-Siméon Stylite). au nord-est d'Anliocbe, lous datables du
déclin du sii'cle.
Le passag-e du v' siècle au vi- est l'appelé par l'église de Baqouza, au
sud-est d'Antioche; le début du vi", par la cathédrale de Bosra (terminée
en ol 1-512), dédiée aux saints Serge, Bacchus etLéontius ; par l'église de
Saint-Georges, à Ezra (achevée en 515) — l'une et l'autre dans le Hauran.
Au vi'' siècle appartiennent encore : en Syrie cisjordane, les églises de
Saint-Serge et de Saint-Etienne, à Gaza; dans le nord-est de la Syrie
centrale, les églises de Zebed, de Muallak, au pied du Djebel Hass et
celles, particulièrement réussies, de Tourmanin ' et de Kalb-Lonzeh. Citons
encore, contemporaines du règne de Justinien, une église sur le Mont
Garizim ; AU su<l-est de Samarie ; à Jérusalem, l'église de la Vierge et les
' Dans la Syrie septentrionale, on compte, sur une iHcn.lue d'une quarantaine de lieues,
une centaine de villes neuves datant do cette époiiuc
2 Cf. Tome I, p. 437.
' La comparaison est de saint Jérôme.
* Récemment détruite.
36
L ARCHITECTURE DE LX SYRIE CHRETIENNE
Portes triomphales (Propylées) de l'enclos sacré du Haram ' ; une église à
Kasr-iô/i-War-
dôn, entre Alep
et Homs (564).
Comme té-
moins de la
commande ci-
vile, subsistent
quantité demai-
sons, souvent
presque intac-
tes; des parties
de villes ; des
bains et, dans
le nord de la Sy-
rie centrale, de
très nombreux
tombeaux, dont
beaucoup sont
très impor-
tants.
La prospé-
rité de l'archi-
tecture chré-
tienne de Sy-
rie souffrit, au
vu" siècle, des
incursions des
Perses (610-
618) ' et elle ne
survécut pas à
l'invasion mu-
21. — Aire de rarchitecture chrétienne dans la Haute-Mésopotamie
et en Syrie.
II. llaulc-M6so|)olaniie. - III. Suie; iiiducnros pI rayoïinemont.
sulmane
638) \
(( Belle porte » (Oraia pylé), appelée par les Occidentaux: la
Lii, dernière inscription relevée est de l'année 60'.).
Du milieu du viP siècle à la fin du \r. la iiroduction lut nulle
' Au sud,i
te double » ;
Porte dorée ».
(e33-
a « l'or-
à l'est,
Les croisés ne trouvèrent
LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES. LES INFLUENCES 37
CHAIMTHK II
LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES. — LES INFLUENCES.
LES ÉCOLES. — LES ÉPOQUES - RAYONNEMENT
I
LES CONDITIONS NATURELLES ET HU.VlAIiNES
En Syrie, la pierre abonde : dans les régions occidentale et septen-
trionale, c'est un calcaire stratilié par bancs épais, facile à tailler et, vers
Antiocbe, de grain fin et durcissant à l'air. La partie orientale de la Syrie
du Nord (Djebel Hass et Djebel Slibèt) et les cantons transjordaniens de
la Syrie centrale offrent des roches dures, surtout du basalte. Certaine-
ment, le nord de la Syrie n'était pas alors déboisé comme maintenant et
ses habitants pouvaient, à grands frais, il est vrai, s'approvisionner de
bois magnitîques dans les forêts du Liban et de l'Amanus ; toutefois il
semble (ju'au cours du vi'' siècle, le bois se fit de plus en plus rare. Par
contre, en TransJordanie, la matière Hgneuse faisait défaut. Rappelons
qu'au nombre des caractéristiques du pays figurent la cbaleur stM-he du
climat et la fréquence des tremblements de terre.
Les conditions humaines ([uc rarcbilecture rencontra dans la Syrie
chrétienne étaient fort bonnes. La commande profane était largement
dotée et, en outre, quand il s'agissait de programmes religieux, l'enthou-
siasme présidait à leur exécution comme à leur conception. La civilisation
était brillante ; les esprits très cultivés, éveillés et pleins de ressort ' ; les
connaissances scientifiques considérables; la technique très développée.
On sortait d'une ère de grande activilé constructive et l'on bénéficiait de
l'expérience accjuise au cours des travaux qui avaient créé les magnifi-
cences monumentales d'Antioche, de Baalbek. de Pahnyre, de Bosra, de
Djeracb, d'Amman, etc. "•
II
LES INFLUENCES
La carrière de l'architecture de la Svi'ie chrétienne fut la résultante
debout que l'église de la Résurrection et lu couvent do Sainte-Marie, à Jérusalem, et la basi-
lique de Bethléem.
' Rappelons quel foyer de culture hellénistiiiue fut Antioche.
== Cf. Tome I, p. 437, 447.
38 I, MICIIITKCIUIIK l)K \.\ SYltlK CIlUKTfKNNK
(le li'ois foiwcs : Y licllrnisinc V(tri(/iii(ilili' induicitv, V iii/liicii( c tic lOrivnl
li'licllfMiisiiic ;i\;iil st-diiil les li;iul.«!S classes cl le rii\ oiiticiiit'iil d'Aii-
li(jclif, su ciiiiilalc |»iiiss;iiil(' cl prcsli^iciisc, siir-vccul an |)ii;jaiiisinc.
( j(îj)cii(liiiil il II y a\ail poiiil eu assiiiiilalioii : la masse iTaxail |)()iiiL iHc
ciiLaiiJCO : iiicme clie/ les li(dl(;iiisarils, la iiKMilalili'' siMiiitc r(;slail crilii-n^
(!t les Iradilions Aw cru claieiil viva(;cs. Ijc li'i()rii[)lic Ay\ clifislianisrne jn-é-
cipila une r('acli(»ii coiilre I iiil rusioii ('■^('•(miiic i|ui couxail, (lc[uiis loii^i-
lciii|»s cl ;i la(|iiclle c()iilril)U(Tciil (riiii|)orlaiilcs iiiiiiii^ralioiis arabes ' . Le
iiioiivciiiciil i'axorisa riiilluencc (IcrOrieiil iiit''S()|)ola,iii()-|)crse, (|iii dcvail.
cire iraiilaiil plus criicifiilc (|ue la Syn'(î éLaiL dans la (lépendanci; écoiio-
iiii(|iic de rempile sassaiiide cl (|u'appa.r(!iiiLé(; aux [lopulalions des refilons
du 'l'ivre et de riMipliralc, elle ('-lail: accessihh' à leur eslli(''li(|uc,
l'iii somme, raicdiiiccluic d(; la Syi'ie clirclicniic i'(di'V(; de riudlcnismc
j)ar ce (lu'idlc uiaiiilesle de l()^i(|u<; coiislriiclive ; de l'Or-ienl UM'-sopolaiiio-
|)erse |tar son t^oùl pour la coïKcrliiiW! \()ùl(''c ainsi (|ue par la coiiceptioii
<le rcH'cL par la plasli(|nc de dt-lail'; eiiliii,du \ieu.\ l'oiids iiidij^J-iic par
certains pari i s pris de coiist riiclioii cl, de dt-coral ion '. Il \ cul, hieii encore
inlciN ciil ion de I art li\/,aiiliii. mais dans des pro|>ortions minimes.
ill
m:s i;(;(n. i:s. — i.i:s kpooiks
Ij'o'uvi'c de l'arcliitcct lire s\ri(Mine i-i'-vidc la coexislencc de plusieurs
écoles r«'!<^ionales et uim' <''\()lut,ion rt\tiulit'rc, svniptomati(|ue de \ ie cl de
propres.
Le I illitral (t Aiil i()( lie à (îdza eUa C/s/o/v/a/z/c rureiil iidatiNcmcnl ludli'*-
nisants
Li' //o/v/ (/(' la rh/ion (ciilndv. an sud cl à l'esl d"Anlio(die, partage
entre I(î ^oùL ^iim- et l'orienLal, donna d(! |)lus «;n plus Tav antaf^c au second :
son (îssor date du iirsièide, cl il allei^nil, son apogée au décdin du vi'. Il a
produit des cliids-d'ccuvre ("Oalli Lou/,(di, Kalal, Seiirani. On y disl-in;4ue
d'ailleurs deux unités régionales, localisi'cs, rune dans le caiilon ilu
b/chcl liilid. raiilre ilaiis cidiii du hjchi'l liarisha
' l'illf csl, iiiiuiijr,-,!/.,. par un ivrui ra,|,i(lc de lu lan;^ui! '^vi-VA\\v\ ilcvaiil l'iua.iiKk'iiiii: ou
syridijiK;. CI', plus loin, p, m. W.
■' Cf. p. iii, (l(i, (i7.
■' cr. p. 4!), 04. m.
i,Rs i:c.om:s. ij:s ki'Ooui:s. u.wonnkmkni ;v.»
Les |ilal('iiu.\ du D/rInd Ihiss cl du Ujchcl Slihrl, à l'est des pavs prr-
cili'S, lui'cnl. du i\' siècle au vir. le lliéàlre d'une pioduclioii arcliileclurale
iiilérieiire, diU'ért'Ucicc de celle de la Syrie sejjlenlrioiiale par des prali-
<|ues que coMiuiandaienl d'ailleurs des conditions ii(k)logi(jues pai'ticu-
lii>n«s'.
?v^
\^^
. M 'Ma
i»^*^-
(D'après M. de Vugur-. op. cil.)
J^our des raisons analogues, le llaiiran conslilue une (|ualru''nie [)ro-
vince. ii cei'Iains é<;ai"ds la plus oiii;inale, tri-s orienlalisante " : constiluf'e
au troisième siècle, sa lorinule n'éxolua poinl.
IV
KAYO.NNKMKNT
Le rayonneiiieni de l'ai-cliiteclure de la S\rie chrétienne lïil considi'-
rahle : il impressionna ('Miert:i([uement : d'inie pari, l Ei:v{)le cojile, l'Asie
Mineure centrale et surtout seplenirionale, lîy/ance, l'Afrique du Nord;
de l'autre, les écoles musulmanes de la S\ rie. de rKi'y{)te, du Maghrei),
' Curi caiiL(jiia u'uuL point d'aulio malirrc ([ur \r lici.>alli'.
* A cause d'une forte ininiigratioii d'Aralte.> (et. plur, Idui, 11' partie. 1'
tecture arabe auant l'Islam) (p. '.)8, 99).
VArchi
40 L ARCHITECTURE DE LA SYRIE CHRÉTIENNE
de l'Asie Mineure seldjoukide, de l'Empire ottoman. Il agit encore sur
l'Europe occidentale, spécialement sur l'Italie adriatique ^ (20, m).
CHAPITRE III
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
I
PROGRAMMES CIVILS
Programmes èdilitaires .
L'ordonnance des villes syriennes se distinguait par un parti pris,
d'origine hellénistique, de doter les rues de portiques, attenants ou non aux
maisons, et d'ouvrir une grande artère centrale, bordée de galeries.
Programmes domestiques.
D'une manière générale, les programmes domestiques étaient conçus
à la mode orientale. L'habitation était, autant que possible, isolée du
dehors, ouverte sur une cour que fermait une enceinte aveugle (23, i).
Dans les cités, le défaut de place forçait à édilier les maisons en façade
sur la rue, avec des balcons portant une cage, prototype des mouchara-
biyés musuhnans- (23, vu).
Cependant la disposition n'était point pareille dans le Sud et dans le
Nord.
Dans le Hauran, la cour était bordée, sur trois côtés, par des bâtiments
à deux étages, dont le supérieur était accessible par des escaliers inté-
rieurs et extérieurs^. Le sélamlik était constitué par une grande salle,
aussi haute que la inaisou; le harem, par des chambres qui, si elles
étaient à coucher, étaient dotées d'alcôves et de petites armoires ménagées
dans l'épaisseur des mui-ailles. Séparé par un couh)ir, h^ klian coin{)re-
nait cuisine, celliers, ('curies, citerne.
En Syrie septentrionale, la disti'ibution était phis dilférciiciée t't plus
monumentule : ♦die distinguait plus les communs (h' la demeui'c ; souvent
' Cl. Tumc 111.
' Cf. p. t'O!).
^ Cf. Tome 1. ji. 485, li^. :Ji;;.
PROGRAMMES CIVILS
41
elle donnait à l'entrée de l'enclos les proportions d'un portail profond,
avec bancs sur les côtés, voire celles d'un pavillon avec passage chicané
et loge de portier (23, i, iv, v, vi, vni) ; enfin, elle disposait la maison en
longueur et la divisait, à l'étage comme au rez-de-chaussée, en une suite
23. — La maison syrioiino.
1. Maison à Kokaiiaya : A, entrée. E, communs, c, cour. B, B, logis, p, porlit|ue. D, écurie avec auges (a). —
II. Elévation dune maison à Serdjilla. — 111. Façade d'une maison à Refadi. — IV. Entrée d'une maison à El
Barali (c, couri. — V. Id., a Moudjeleia : A, porte. D, courette. C, cour. BC, basse-cour. F, cuisines. E, com-
muns. — VI. /(/., .1 El Bnrali : A, entrée. B. vestibule. P, loye du porlur. C, cour. — Vil. Façade d'une maison
à Moudjeleia, a\ec balcoii-moucliarabivé. — VIII. Porte d'une maison â Bechoulla.
de grandes pièces et en une large galerie sur piliers ou colonnes (23, i,
II, m). A la campagne, les villas étaient agrémentées d'un jardin, que
délimitait, du côté de la demeure, un portique de pierres levées, unies par
des traverses lapidaires et soutenant une treille. Souvent, dans le jardin,
s'élevait le tombeau familial.
Programmes funéraires.
Selon rantique tradition indigène qui, d'ailleurs, était en conformité
42 L ARCHITECTURE DE L\ SYRIE CHRETIENNE
avec la nature rocheuse du sol, la Syrie chrétienne constituait un toniheau,
le plus souvent, au moyen d'une excavalion pratiquée : tantôt à fleur de
coteau ; tantôt dans le sous-sol, à l'extrémité d'une tranchée dégageant un
front (lu'oii arrangeait en façade ou en porti(jue (24, xii^ ; tantôt, enfin, dans
les profondeurs de la tei're, soit latéralement à un puits, soit au bout d'un
couloir à degrés, dont l'entrée était fermée par une lourde dalle xi) et parfois
abritée par un édicule en forme de dais (vu). Dans l'extrème-nord du pays,
la sépulture était souvent signalée par l'érection d'une stèle massive, ou
})lutôt d'une paire de colonnes ou de piliers unis par un entablement vin).
A ciel ouvert, une tombe consistait presque toujours en une chambre
carrée, parfois surmontée d'une seconde, oii des niches recevaient les
cercueils (i-iii, v, vi, x. : parfois, un portique précédait la face où était
percée la porte (iv, x). On compte un certain nombre d'exemples de la
réalisation du thème d'un sarcophage monumental, exhaussé sur une
plate-forme ou surmonté d'un dais (ix, xiii).
II
PROGRAMMES RELIGIEUX
Le plan normal de l'église syrienne était celui d'une basilique ', orientée
d'ouest en est et divisée, rarement en cinq, communément en trois nefs,
la médiane étant plus large que les latérales 2'»). A l'est, s'incurvait
une abside qui, d'ordinaire, était flanquée de deux absidioles "". En Cis-
jordanie et dans le Hauran, elle faisait saillie sur la face postérieure de
l'édifice'* (i-v) ; mais, dans le reste de la Syrie centrale, il était de règle ^
(jue l'an-ière de l'église lut terminé carrément, soit que les trois absides
fussent réellement empâtées dans un massif rectangulaire^ (ix, x, xii,
xix), soit que la jtrincipale fût distinguée par deux créneaux des absi-
dioles tracées sur plan carré et alignées sur elle'' (vi, vu, viii). Rai-emrnt
(jiiadrangulairc, parhtis poU gonale ' (vni), elle dessinait excejitionnellement
un 1er ;i cIicn al \
' Cr . plus li.uil. |). 1*7.
- cr,. plus haut. |). i8.
■ (^r. k'S cylises (le Tat'IvIta, de Cliaciqa, de Suweda.
' Comme c.vemples d"e.\:ceptioiis, citons les églises <lo Qalb Louzeh el de Kalal Scin'.ui.
" Cf. les églises de Boliio, de Hass, de Deir Seta, de Khorbet Ilass.
" Cf. les églises de Babiska, de Baifouza, de Tounnaiiiii.
' ATourmanin, c'était un lie.xagoiie.
" Kglise de Zebed (?HI).
a^^
-THF
1
^'^
M ,L.
C"^
44 I,'aRCHITEGTURK de la SYRIE CHRÉTIENNE
L'église (ht B«'llil«:'ftrn (2î), xi:, une inscription de Bosra, datée de 487,
^ Fpn fHi Fffl
fcd
Lri^'vnJ
lie JB I
U4P
h-d
l'-j. ^ l'iugru.iiiiiHjs icli^iouv syi'ieii.s sur [jlaii liasilical.
I. l'aitie posUrioun; de ['('ylist; de Labouda. ^^ II. A7., de U basilii|ue do Tafklia. — III. Jd., de lY-glise de
Ualb l.ouzeh. - IV. Id., de Suweda - V. /</., de KalaUScma'n. - VI. Id., de Babiska. - VU. Jd., de Tour-
maiiiii. — Vlll. Id., de Ijakouza. — IX. Id., de Ueii- Scia. - X. Id., de Hass. — XI. Id.. de Bethléem. — XII.
Jd. de Kaiiawal (édifice aiilique). — XIII. Paiiie antérieure de la basilique de Kaiiawat : A. alriiim. P, i)orliqiie.
N, uarlliex. — XIV. Id., de IV-glise de Baqou/.a. - XV. Id., de liabomia. — XVI. Kglise <le Bohioh. - XVII.
Parlie antérieure de l'église do IJoueilia. — XVIII. Id., de Bethléem. — XIX. ligiise de Kasr-ibn-Wardfm. -- XX.
Farlie aiilérioure de l'église de Koueilia. — XXI. I<l., du lemplo de Baalsamin, ii Siali. — XXII. Id., du vais.seau
méridional du sauoluairo do Kalal-Som'aii. — XXIII. A/., .le l'éKliso .lo (Jalb Lfiuzob.
téinoigiieiil (|u'au\ iv' et v'^ siècles, la Syi'i<; fais;tit applicalioii du plan
fréllé'.
' Cl'., plu.s iiauL, ij. i9.
l'ROtiRAMMES [{ELIGIKUX 45
Dans le Hauran, les trois nefs étaient de même liauteur et les latérales
étaient coupées en deux étages (26, m); dans le reste de la Syrie, l'éléva-
tion du vaisseau central dépassait celle des autres, mais ne l'emportait
que de peu sur celle de l'abside (2G, i. 32).
L'église de Kasr-ibn-VVardân (2o, xix) offre une réalisation syrienne
de la i)asilique centrée, sous coupole, avec tribunes, familière à l'Asie
Mineure et à lart byzantin '.
L'école de la Syrie septentrionale se distingua par un parti pris d'ou-
vrir, sur cbaque face latérale, une ou deux portes précédées de porcbes
4^ ^
:2t). — Élévalion de l'église syricnno.
Partie poslcrieure de l'église de Baqouza. — II. Deux Iravées antdrieurcs de la basiliiiuo de Talklia. —
III. Coupe longitudinale de cette basilique suivant ab du plan II M, tour ; g. galerie). (Cf. fig. 34, ii )
sur colonnes-, et par une tendance à multiplier les fenêtres dans le mur
de l'abside et dans celui des collatéraux (26, i; 21 ; 32; 22; 27).
En Syrie cisjordane, le programme d'une grande église comportait un
« atrium » - (25. xni). C'était l'inverse en Syrie centrale. L'école du Nord
disposait parfois un porti(}ue sur un des côtés longs de l'édifice'* (25, xvi).
Plus souvent, surtout aux confins septentrionaux de son aire, elle consti-
tuait un avant-corps sur toute la longueur du front : en plan, c'était tantôt
un porcbe ouvert (26, xvii, xxii. 34, m), un vestibule fermé, soit aussi
large que l'église, soit réduit latéralement par deux salles ou par deux
pavillons (xviii, xix, xx, xxni. 34, iv-vi); l'élévation comportait, à mi-
hauteur, une terrasse à ciel ouvert ou une galerie que, parfois, flanquaient
' Cf. p. 73 et p. 148.
- Cf. les églises de Betoursa, de Roueiha.
^ Cf. p. 27.
* Cf. l'église de Babiska, la chapelle de Rbè'ah.
46 L AHCHITECTURE DE LA SYItlE CHRETIENiNE
deux tours (34, iv, v, vi). Nous reconnaissons là un tlième indigène, réa-
lisé, deux millénaires aupai-avant, par le « liilani » des palais hillites ' ;
au IX'' siècle avant J.-C, par 1' « élani » du temple de Salomon^; vers le
début de l'ère chrétienne, parla partie antérieure du temple de Baalsamin,
à Siah {'26, xxi) ; aux ii" et iii- siècles après J.-C. par des édifices romains,
comme la « Kabyle » de Omm-ps-Zeitoun (34, i). D'autre part, nous y
découvrons, sinon le modèle, du moins un prototype de la façade des
églises romanes et gotbiques*.
21. — Abside de réglise de Kalat Sein' an. (D'après M. de Vogue, op. cit.)
Dès le iv" siècle, témoin l'église de la Résurrection à Jérusalem et la
« Grande Église » d'Antioche ; au v% à preuve l'église de Wiranshebr
(28, v); au passage du v" au vi'^ — l'église octogonale de Kalat Sem'an (29),
la catliédi-ale de Bosra (28, il, l'église de Saint-Georges à I^zra (28, ii.
31, vil. ix), celle du Mont Garizim (28, iv) l'attestent, le pkm centrr et
rai/onnant était familier à l'architecture religieuse de la Syrie. Quand la
conception était monumentale, une haute cage octogonale, percée de
fenêtres dans sa partie haute et soutenue par un portique de colonnes
ou <h' |)iliers, était implanltM' à rinléiinii- d'un \aisseau carré '" ou circu-
' Cf. Tuinr I, |). 1.j2.
■- Cf. Tome I, p. 167.
■ Cf. Tome III.
* Dans ee cas. un ilisjiositif d'exèdies ménaj^i'ail, à l'intt'iienr, le l'accordemml du Iraeé du
vaisseau a i-eiui de la cage ci'ntrale (l'S. i, ii. 31, \ii;.
•HOCliA.M.MKS ISELWilKUX
laii'o (|ui projetait, à rcxlct'iiiilt' de Taxe orieiil»'', un saiicluaiie absitial,
flan(jii('' ou non dahsidioles [.V[, vu, ix). Parfois, ainsi à Anlioclie, lélé-
vation coiiij)oitail des lril)uiies. Un rayonnement cruciforme' fut réalisé,
28. — Programmes religieux syriens sur plan centré et rayonnant.
I. Cathédrale du Hosia. — II. Eglise de Saint-Georges, à Ezra. — III. Sanctuaire à Moudjeleia. — IV. Egli-c
sur le iiionl Çari/ini. — V. Eglise à Wiranshehr. — VI. Eglise octogone à K'alat Sem'an.
à Kalat Sem'an, par J'atfrontement, deux à d*'ux, de part et d'autre d'une
cour octogonale, de (juatre vaisseaux, dont Toi-iental était affecté au culte
{29, 21).
Cf , plus haul.
48 l'architecture de [,A SYRIE CHRÉTIENNE
Coriforniénieiit à loblig-alion faite aux cénobites de vivre ahsolunienl
en « communauté ». un couvcnl syrien ne comprenait point de cellules,
29. — Le couvent de Kalat Som' an. (D'aprrs M. de Voguf-, op. cil.)
mais étail (listiil)ué en quelques grandes salles à usage de réfectoire et de
dortoirs, qui, adossées à l'enceinte, prenaient jour sur une cour centrale.
îl n'était point rare qu'il y eût un étage (21)).
CIIAI'ITHK IV
LA CONSTRUCTION
Les ai'chitecte.s de la Syrie clirétieiuie furent des conslrucleurs émé-
riies, consciencieux et habiles, curieux de progrès, d'ailleurs bien informés
des expériences liellt''nisli([ues et mésoj)Olamo-perses.
LA CONS TRUCTION : LKS MATKRIAUX
I,KS MATKRIAUX
Conditionnée par la j^éologie, leur bâtisse fut, dans la plus large me-
sure, voire exclusivement, lapidaire. Une alliance de la brique et de la
pierre n'est observable qu'en des édifices élevés sous une influence étran-
gère '.
Aussi bien, la Syrie disposa toujours de carriers et de tailleurs de
pierre excellents". Il n'était point rare que le rez-de-chaussée d'une
nnaison fût excavé dans le roc et qu'avec la matière extraite on édifiât
l'étage. En vue d'économiser les opérations de taille, on débitait volontiers
des blocs de grande dimension \ Pour la même raison, on admettait,
surtout dans les régions basaltiques où la roche éclate en blocs anguleux,
un appareil irrégulier. On se servait de mortier de chaux et de plâtre.
Tï
LES PROCÉDiiS
Le mur et le portique.
Souvent, dans la construction commune, les matériaux étaient em-
ployés tout venant, et il en résultait une apparence de structure polygo-
nale. Dans ce cas, il y avait liaison au mortier et remplissage des inters-
tices au moyen de pierrailles (30, m).
Rarement, l'appareil horizontal comportait le réglage des assises et la
correspondance des joints ; ce qui ne l'empêchait point d'être très solide
et souvent fort beau. Toujours monté à sec et sans agrafes, il présente,
dans la région du Nord, le raffinement d'assemblages à pénétration (30,
I, II, IV, v).
Notons, comme une particularité signalétique de l'architecture syrienne,
son goût pour l'encorbellement, spécialement dans la Syrie du Nord, qui
affectionnait la colonne sur console (32).
'Cf. les églises constantiniennes de la Syritj cisjordane et l'église de Kasr-iljn-Wardan, qui,
évidemment, relèvent de l'art hellénistique d'Antiociie.
' Cf. ceux des époques cananéenne et phénicienne (cf. Tome I, p. 161 et 169).
' Les piliers de rhospice de Tournianin sont des monolitiies à section carrée, hauts de
4"',S0, larges de 0"',fiO. A Khanâsir, un linteau en basalte mesure : en longueur. 4^,10 ; en lar-
geur, O^.TO ; en épaisseur, 0'",9;{.
50
L ARCHITECTURE DE LA SYRIE CHRETIENNE
Volontiers, on couronnait une l)aie irun linteau tl(''char^é par un arc
et, dans le cas d'une fenêtre, ou aimait à échancrei" sa pai'tie inféi'ieure,
de manière à créer l'apparence d'une arche (30, viii. a. h). Mais on em-
ployait aussi l'arcade appareillée.
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30. — l'articuiaritrs de la conslruclion syrienne;.
1. Assemblage d'un corbeau avec les blocs jointifs (Kokanaya). — 11. Appareil d'angle à pénélralions (ibid.). —
III. Appareil polygonal (ibid). — IV. Appareil à pénélralions (calliédrale de Bosra). — V. Assemblage à queue
d'aronde des deux moitiés d'un linleau en basalte (Kliaiiàsir). — VI-VII. Structures d'arcs (Syrie septentrionale). —
Vlll. Linteaux écliancrés en arcade [a, h) : église de Moudjiloiu. - l.K. Porte à ventaux de pierre iKanawat). —
.\-XI. l'orle en pierre d'un tombeau à Khatoura: crf, dalle mobile, repoussée pour dégager l'entrée; e/', la môme,
CM place i)oiir fermer, o, butoir, rs, feuillure pour la man(euvre.
D'ordinaire, l'arc n'i-lait pas exiradossé et les \OLissoirs pénétraient
plus on moins dans la masse des murs (30, vu). En \ ne dt' l'aciliter l'exé-
cnlion et d'auiiinenter la solidité, on le montait aussi haut qne possihle,
par assises horizontales t'iicorhellantes (30, vi). Si l'ouverture était petite,
(jii le laconnail, jiarl'ois, au moyen de trois blocs. L'école orientale de
la Syrie du Nord constilLiail ses ai'cs à la romaine, au moyen d'une con-
crélion de hlocs et de mortier. ,lns(|iran vu'' siècle, le tracé normal dessi-
I,A CONSTRUCTION I LES PROCÉDÉS 51
nait un cintre, g'énéralement plein, assez souvent surhaussé, parfois
outrepassé. Ensuite, régna l'oyive à deux centres ', importée sans doute
de Mésopotamie et appréciée pour la réduction qu'elle permet, à la fois,
des poussées et de la charge sur les formes pendant la construction.
Pour la réalisation du soutien isolé, la colonne et le pilier étaient en
concurrence, lune monolithe, l'autre d'une pièce ou construit : toutefois,
la première dominait dans le Nord, le second dans le Hauran.
Le couronnement d'un portique était rarement — si ce n'est dans le Nord
et pour de petites portées, une arcliitrave, à laquelle, parfois, un décou-
page donnait l'aspect d'un arc. Couramment, c'était une arcade, tournée
.selon un cintre plein ou surhaussé, et qui, dans le cas d'une colonnade,
retombait directement sur le chapiteau, par l'intermédiaire d'un som-
mier '.
La couverture.
Un des 1 rails les plus caiactéristiques de l'art de bâtir dans la Syrie
chrétienne, un des plus signalétiques de son ascendance et de ses facultés,
est la variété des modes de couverture qu'il appliquait et la combinaison
qu'il faisait souvent de plusieurs poui- un même édifice.
L'emploi d'un comble en charpente n'était possible c|ue dans l'e.vlrème
nord de la Syrie, au voisinage des montagnes boisées de l'Amanus. Par-
tout ailleurs, il était interdit par le manque d'arbres, si ce n'est dans les
villes maritimes, en raison des facilités d'importation et, ti Jérusalem, oi^i
à cause du pi'estige du lieu, on ne regardait ni à la peine, ni à la dépense.
Volontiers, on l'assemblait en forme de coque ovoïde ^ Soucieuse de
réduire la portée de ses fermes, l'école de la Syrie septentrionale leur
ménageait l'appui de corbeaux saillant des murs (31, iv, v. 32). Parfois,
des cloisons, montées sur de grands arcs transversaux et dépassant la
toiture, facilitaient la couverture et constituaient un obstacle à la propa-
gation d'un incendie (31, iv).
' Dans le chœur de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, achevée en lloO, il u'exislr pas
un seul arc qui ne soit brisé.
- Cf. plus loin. p. 61, les précautions prises pour iuénai;er aux; retombées une assiette sur
le chapiteau.
^ Témoin la coupole en bois que les textes nous apprennent avoir été construite au-dessus
de la Grande Eglise d'Antioche, en 526 ; celle que montèrent les auteurs, évidemment syriens,
de la Qoubbet-es-Sakhra à Jérusalem : (cf. plus loin p. 224). et encore celle qu'évoque la min-
ceur des murs du grand octogone de la cathédrale de Bosra.
m. — Les systèmes
J
de couverture syriens.
darclc syrienne. — IV. Comble sur vaisseau cloisonné (église de Roueilia). — V. Eglise de Qalb Louzeli. - VI. Radiât
moyen de niches (mosquée de Damas . — IX. Coupole sur tambour (église octogone à KalalSeman). — X. Coupole
XIll. Appareil de la même.
54 L ARCHlTIiGTUliE UE LA SYRIK CHKÉTIENNE
La nalui'o iiéoloiiique de la contrée invitait à couvrir tm pierre. Effec-
tivement la construction syrienne appliqua le système du plafond de dalles,
soulajïées par des encorbellements ou portées par des arcs, que connaissait
l'école parthe ' et qu'elle-même avait utilisé à l'époque romaine- (31, i);
celui de la voûte appareillée en berceau, qui se recommandait de l'expé-
rience romaine : celui des voùtains sur cloisons, l'acnilier à la Perse sas-
sanide '^ (31, ii). La réalisation d'une carapace en briques fut exception-
nelle, conlinée aux frontières du désert* et déterminée, sans doute, par
une intervention mésopotamienne ou byzantine.
La solution du problème de la couverture dun vaisseau carré par l'ex-
pédient d'une calotte paraît avoir tenté les arcbitectes de la Syrie médié-
vale : ils essayèrent de la voûte en arc de cloître, de la coque en pierres
appareillée, de celle en blocage lié au mortier, de celle en briques, de la
coupole sur tambour, entin de la voûte d'arête.
Du premier procédé on ne connaît qu'un exemple, offert par le pré-
toire de Mousmivé^. Le second est observable dans les ruines romaines
de Djeracli (Gerasa) (31, x, xi) et aux portes du Haram à Jérusalem, qui
datent du règne de Justinien (31, xn, xni) : aussi bien, la clôture des ab-
sides s'aclievait-elle par un (|uart de spbère, que distinguaient de fausses
coupes et une diminution progressive de la hauteur des blocs, à mesure
qu'ils étaient plus proches du sommet {22. 32}. La chapelle païenne
d'Omm-es-Zeitoun '2H2 de notre ère) (34, i) et l'égHse Saint-Georg'es à
Ezra (31, vn) sont encore coiffées de dômes en blocage : celui de la pre-
mière, qui est hémisphérique, pose directement sur les murs du vais-
seau; celui de la seconde, ovoïde, à la mode mésopotamo-perse, est
exhaussé sur un tambour percé de fenêtres. Il en était de même pour la
coupole, édiliée en bri(jLies au-dessus de l'église de Kasr-ibn-Wardàn.
La difliculté du raccordement d'une calotte sur plan circulaire à une
cage (juadrangulaire ou octogonale fut tournée de diverses façons : tantôt
— témoin Saint-Georges d'Ezra — on rachetait les angles au moyen de
dalles plafonnantes, répétant l'opération jus(|u'à ce que le polygone ainsi
réalisé comptât assez de côtés pour offrir une assiette à la base de la coque
' Cf. ]jlu.s iidul p. 10.
- Cf. TUI11.J I, \>. 486. 487.
" (;i'. les .-ubsti'uclions du « llaïaiu », à Jéiu^aleiii. Pour l'applicalion persr. cl'., plus liaut.
p. .16.
* Cf. les ruines do Kasi-ibn-Wardàii.
•• Cf. Tome I, p. 493.
I.A CONSTIUr.TION : I.ES PRdCKUES 00
i3t. M, Vif ; tantôt le pan coupé était obtenu par rartilice — très em-
•i-. — Église de Qalb Louzeli. .D"après M. ilo Voiruë, op. cit.)
ployé au début Je lèie musulmane ' — dune trompe d'angle en forme
' Ct. à la grande mosquée de Damas.
56 l'architecture de la SYRIE CHRÉTIENNE
de niche (31, viii) ; tanlôl — k preuve les coupoles des portes du llaraiii,
à Jérusalem — on préférait l'artifice du pendentif : traduisant en pierre
une formule asiatique conçue pour la brique, on appareillait des triangles
sphériques à plans de lits horizontaux, dont le système est propre à la
Syrie (31, x-xin).
Quant à la voûte daréte qui, postérieurement à la conquête musul-
mane, devint le mode de couverture usuel, elle s'exécutait en moellons,
liaisonnés au mortier, avec chevauchement « en besace » des assises à
la jointure des panneaux' (31, m).
La toiture syrienne était, dans le Hauran, une teirasse (31, i) ; dans
le nord de la contrée, un comble, cuirassé de tuiles et façonné à double
versant ou en appentis, suivant que le vaisseau était isolé ou accolé à un
autre plus élevé (31, iv, v. 32) ; parfois elle était réalisée en pierre, au
moyen de dalles taillées de telle sorte que chaque joint fût recouvert.
CHAPITRE V
LEFFET
Sous le rapport de l'elfet, l'architecture de la Syrie chrétienne appa-
raît aussi remarquable que sous celui de la construction. Une analyse de
son œuvre aboutit à quatre constatations : elle fut très préoccupée de
l'aspect, de l'extérieur presque autant que de l'intérieur — ce qui la dis-
tingue de son parentage asiatique et l'allie à la famille égéenne et euro-
péenne ; dans le Hauran et surtout dans la partie orientale de la région
du Nord, elle fut strictement conditionnée par la dureté de matériaux
basaltiques; sa conception du beau fut foncièrement architectonique ;
' L'antinomie d'une pi-alique de couvertures voûtées sur tonnes et d'une pénurie, parfois
extrême, de bois, était sûrement réduite par cette ingéniosité syrienne dont certains procédés
actuels donnent une idée. « De nos jours, en Syrie, rapporte M. Choisy, les cintres d'une voûte
se composent de perches horizontales, réunies par des harls à des montants lourciius. Le tout
est recouvert de fascinages et un enduit de terre grasse rachète tant bien que mal les inégalités
de la surlace. Ainsi s'obtient un support économique, mais lle.xible et déformablo. Les mor-
tiers se briseraient par suite des flexions, s'ils avaient fait prise avant l'entier achèvement
du travail. On pare à ce danger en terminant la voûte dans une seule journée ; les maçons
se rassemblent aussi nombreux que le pcu-met l'étendue du chantier; on se met a l'œuvre
avant le jour et l'on continue, s'il le faut, une partie de la nuit. De cette sorte les mouvements
du cintre n'agissent (juc sur des maçonneries encore fraîches : ces maçonneries se défor-
ment sans se gercer; et, quand elles commencent à durcir, la voûte, fermée à la clef, n'a
plus besoin de ces supports auxiliaires. »
EFFKTS DK L dKDIŒ HAHMONIUUE
soumise à riufluence de l'Asie mésopotamo-perse et à raction de lliellé-
nisme qui, dans le Nord, rayonnait puissamment d'Antioche, mais aussi
orientée par l'énergicjue impulsion du génie indigène, elle commença
par mettre sa marque sur la formule ('lassiijue, puis elle manifesta son
individualité par des inventions.
Elle ne chercha jamais à impressionner parla grandeur matérielle :
des programmes aussi soig-nés que ceux des églises de Tourmanin et de
Qalh Louzeh ne comportaient pas des dimensions supérieures k
35-37 mètres, pour la longueur et à 16-18, pour la largeur.
En revanciie, elle posséda, à un très haut degré, le goût et le senti-
ment, à la fois, des elTets de l'ordre harmonique et de ceux de la catégorie
pittoresque, dans la note monumentale.
i:ffkts di<: l okdiU'; iiarmoniour
Elle afleclionnait et elle réussissait des ordonnances régulières et symé-
triques, inscriptihles dans un rectang:le. Mise en proportion et tracés
étaient couramment demandés à des combinaisons arithmétiques et k des
constructions géométriques. Ainsi, les cotes, chitfrées en pieds, étaient
des nombres entiers, choisis de préférence — pour des raisons d'ordre
mystique, de conception païenne ou chrétienne — parmi ceux qui sont
multiples de 3, de 4, de 5, de 7, de 12 ^ ou fractions d'un nombre exacte-
ment divisible par l'un des précités. Les rapports étaient bien définis,
simples — souvent celui de 2 à 1 ; enfin on aimait à baser la détermi-
nation des positions et des directions sur le triangle « égyptien »- (38).
II
EFFETS DE PLASTIQUE MONUMENTALE
Il n'est point de trait qui distingue mieux et qui recommande plus les
productions de l'architecture syrienne, que le caractère, à la fois pittoresque
etarchitectonique, de leur conformation cçénérale comme de leur plastique
secondaire.
* Cf., plus haut, p. 20. A Saint-Georges d'Ezra, toutes les cotes sont des multiples de 3,
ou le tiers d'un nombre divisible par o (60, 33, — 24, 27. 12, lo, 18, H).
- Cr. Tourmanin. Qalb Louzeh.
Îi8 i/aRCHITECTURE de la SYRIE CHRÉTIENNE
Toujours le monument était mis en valeur par son exhaussement sur
un socle plus ou moins élevé, à tranclies verticales (34, v, vi ; 24; 22 ; 27)
et, dans le nord de la Syrie centrale, il frappait les yeux et l'esprit par
les qualités d'un relief dont les accidents étaient, d'une part, variés et
accusés et, de l'autre, harmonieusenienl balancés etlogiquement accoi-dés
#;.v -C-'- --; --
^
. ,
F
\_y
J
\-y
j3. _ Mise on proporLion par combinaisons aritliniéti(iues et constructions géométriques.
(Ensemble de Kalat Sem' an.) Cf. lig. 105 et 106.
OA = :iO pieds. <IN = 132 pieds.
OM = 73 - <![> = lhO -
.•\fci = Ai;
GK = 33G pieds == 12 X '-8 HS = 300 pieds
Cl' r= 120 pieds.
KG = 20 —
ON = 132 pieds = 12 X H
bi- = 36 pieds — 12 X ■>
= 18 pieds = 12 +-|^
= 30 pieds =12X3
.Nondue des colcmiies dans clia(|ue vaiij;(!'e =
— — — — du ^l'aiid vaisseau =
Mesure des eulieoolnurieniculs
= 1:2 piec
avec les dispositifs intérieurs. Tels étaient, notamment, les aspects, si
heureux et si neufs à la fois, que les églises tenaient de la protubérance
(le r;ii)sid<' et des ahsidioles, celles-ci moins larges (jue celle-là et dilfé-
rruimciit conhjriiKM'S (22, 21) ; de la saiiht^ d'un large escalier de fa(;ade
rt parfois de porches latéraux (21], xiv, xxii ; M, v); de réminence de hi
nef au-dessus des has côtés et de l'ahsiile ; surtout, dans certains cas
(34, iii-vi), de l'ordonnance de Tavant-corps (jue nous avons défini plus
^^ I
"S 1 2
1
g!-(
'i';'-
!
«' ,. B_
1
fi";-,
11'-'
60 LARCHITECTURK DE LA SYHIE CHKETIKNNI.
haul', avec le vide ombreux de son lari^e vestibule sig^nalétique du vais-
seau principal, la monlée de ses tours d'angle en avant des bas côtés et,
à mi-hauteur de l'élévation, le degré de sa terrasse, parfois surmontée
d'une galerie.
^l^^l
p-f '-"- "'"""^»
"HT
l4Mi,.
1
3:). — La i>lii.stiqu(j secondaire syrienne.
I. Kokaiiaya. — II. Kaisaiieli, à Cliaqtia. — 111. Maison à Kokaaaya. — IV. Eglise piimilive ii Kauawal. — \ . Elc
lation de l'abside do l'6f.'lise de Oallj Louzeli. - VI. Eglise de Serdjilla.
iilial .'i Deir Seni'an.
VU. Eglise de liass. - VllI. Arc Iriom-
Ces grands etîets étaient soutenus par l'énergique concours d'une plas-
tique secondaire, diverse et accentuée. C'étaient les ébrasements de
fenêtres nombreuses et de j)ortes dont, souvent, la baie était répétée en
réduction au-dessus du linteau (35, ii, vu) ; le creux de niclu;s, que
l'école aimait déjà à l'époque romaine (35, vi) ; la gamme de pleins et de
vides dév»doppée par des |)()rtiques réels ou simulés (34, iv, v; 35, v ; 27) ;
la forte saillie de moulures conduites horizontalement comme Umites de
zones (34, iii-vi ; 35, i, v; 22 ; 27) ou, selon un parti pris très original
p. 4r
EFFKT PAH LA PLASTIQUE D[<: DETAIL 61
el propre à la Syrie, en borrlure des baies, comme un galon (3"), i • 22) ;
la grande proéminence de tablettes ou de couronnements au-dessus des
ouvertures rectangulaires {'M), m, vu) ; le large surplomb des corniclies
suprêmes, que soutenait un rang assez serré soit de corbeaux, soit de
colonnettes, soit des uns et des autres alternés, les secondes dressées
tantôt sur des consoles, tanlôt sur la tôte de soutiens posant sur le sou-
bassement {^-il), I, VIII ; 27). Ce dernier arrangement, très heureux, très
caractéristique des absides syriennes et qui annonce, six siècles à l'avance,
une des particularités typi<jues de l'architecture romane, rappelle celui de
niches et d'arcatures qu'a signalé notre analyse de l'art de bâtir dans la
Perse sassanide '.
m
EFFET PAK LA PLASTIQUE DE DÉTAIL
L'effet par la plastique de détail était fort sympathique à l'école syrienne.
Mais, quand il s'agissait d'un membre utile, la conformation était, dans
une large mesure, raisonnée et expressive de la fonction.
A cet égard, le modelé du soutien isolé est très significatif. Pilier, il
oifrait parfois la forme organique d'un faisceau de quilles dont chacune
avait sa ciiarge propre (30, v). Colonne, son façonnement était commandé
par son rôle. Le fût était plutôt trapu. La base, qui se profilait dans le
goût ionique, était bien empattée. Surtout, le chapiteau était approprié à
son travail de porteur d'une extrémité d'architrave ou d'un couple de
retombées d'arcs : fréquemment — le dispositif est très signalétique de
l'école — sa masse projetait deux consoles latérales (36, ii) ; parfois —
l'expédient est notable au vi" siècle " et annoncé dès la fin de l'ère païenne ^
— l'élargissement nécessaire était obtenu par la superposition d'un dé-
imposte, évasé en tronc de pyramide^ (36 iv, vi).
Sa plastique proprement décorative n'était pas moins caractéristique
de l'esthétique syrienne. Subordonnée à la satisfaction des exigences cons-
tructives, elle était plutôt lourde.
' Cf. p. 18.
^ Cf. à Tourmanin.
^ Cf. un chapiteau du lemplc du Baalsaiiiiiu à Siah.
■* L'arliflce du dé-imposLe est oiiiineinmcnt caractérisliqui' de l'architecture byzantine.
Cf. p. 154.
;i(i. — Ci)iironiialions syricinncs du cliapilciiu.
I. Chapileaii do Itoladi. — II. d'EI liarali. — III. (leSerdjilla. — IV. de Tounnaiiiu. — V. do Baqouza. — VI. do
Kalal Seiii'an. — Vil. ibid.— VIII. do (Jalb Lou/.ch. — IX.de li-loursa. — X.de Jif-pusalem (remployé dans la nios-
•luée El Aksa). — XI. do Rofadi. — XII. de .'^crdjilla. — XIII. de Kokannaya. — XIV. de Serdjilla. — XV. de Kokanaya.
KKI'KT Itl': LA l'LASTIuUE UK DÉTAII, (jA
Souvent les aspects qu'elle réalisait étaient des dérivés ioniques ou
eorintliiens, qui se diflérenciaient des originaux par des simplifications,
lies dénaturations, voire des alliages. Les particularités les plus reniar-
(|iial)Ies étaient, dans le cas d'une adoption du mode ionique, la superpo-
ils >\i
louluration syrienne.
1. Eglise de Kolr Kile. — II. de Serdjilla. — III. de Hass. - IV. de Serd.jilbi. — V. de Deir Sela. — VI. de
Hass. — Vil. de Baqouza. — Vlll. de Tourmanin. — IX. de Kalal Scm'an. — X. Temple de Baalsaniin, à Siali. —
XI. Eglise de Tourmanin. — XII. de Ualb Louzoh. — XIII. de Tourmanin. — XIV. de Babonda. — XV. de llass. —
XVI-XVII. de Deir Sela. — XVIIl. de Qalb Lonzcb. — XIX. de Kalal Sem an.
sition du groupe des volutes à un gros coussin hémisphérique (3G, m)
et, quand il y avait choix de la formule corinthienne, un modelé méplat,
appliqué, maigre et sec, comportant des cassures, plutôt que des courbes
(36, vil) ; le développement, à la hase de la corbeille, d'un bourrelet
ouvragé; le remplacement du deuxième étage de feuillage par une zone
de rinceaux: la substitution à lacanthe gréco-romaine dune variété plus
64 L ARCHITKCTUKE \)E LA SYRII<: CHRETIENNE
élancée, piquante et non dentelée (36, vu) ; l'association au motif de
l'acanthe d'un autre, emprunté à la flore désertique, celui d'une foliole
lancéolée, rigide, dont l'extrémité effilée se recourbait brusquement en
crochet (36, vu, ix, xiv).
On peut constituer une seconde catégorie avec quelques compositions
originales dans le genre végétal ou géométrique : une haie de feuilles
plates, érigées au-dessus d'un collier de sépales cannelés, à tête ronde,
dans le goût du motif exposé par le palmiforme égyptien et par le kalathi-
forme hellénique^ (36, i) ; un tronc de cône, cantonné de quatre folioles
sous-jacentes aux angles de l'abaque (36, xii) ; un dé à formes concaves
(36, xi): un calice raîné de cannelures obliques (36, xni) : un volume
ovoïde, à surface réticulée (36, iv) ; l'apparence d'un bouquet corinthien
sortant d'une corbeille hémisphérique réticulée (36, x)...
Un trait notable de la plastique du chapiteau syrien était un parti pris
d'incliner les feuillages de côté, comme s'ils étaient atfectés par un cou-
rant d'air giratoire (36, vu, ix).
Les profils de la mouluration syrienne (37) relevaient, les uns de la
tradition indigène, les autres de l'inspiration hellénistique, plusieurs de
hi logique constructive : notons, comme formes caractéristiques, un gros
boudin, qu'appréciait déjà l'art phénicien-; une sorte de doucine, que
l'école, au cours de sa carrière, fit de plus en plus saillante du haut et
renflée du bas, et qui s'apparente à la fois à une forme bellénistico-
l'omaine et à la gorge égyptienne^; un façonnement des corniches
suprêmes, qui n'était rien d'autre qu'un excellent dispositif pour l'éva-
cuation des eaux ])luviales (37, i).
IV
EFFETS DE J'ARURE
Autant (juc toute autic ai-cbitrclure oi'itMilale, celle de la Syrie cbré-
tienne aflectiomiait la parure.
Dès qu'ils lui étaient permis, elle recliercluiil, pour l'intérieur, les
elietsdt' matii^riîs précieuses et bi-illantes. qu'dlr drinaiidail à des placages
' Cf. T(jin<' I, p. 'JT Ht ;;()i.
* Cf. Toiu.' I, lif,'Uiv MO. I.
' Cf. Tome 1, p. W-K S-_>.
EFFETS DE PARURE
65
(le marbre, à des pavcmpuls et à des ro\ èlcineuLs en mosaïque ', à des
np})licalions de mélaiix-.
Détail du décor de la Porte dorée, à Jérusalem iface oi
(D'après M. de Vogui", Temple de Jérusalem.)
Pour le moins, elle réalisait des enduits, ([u'clle hadi^eonnail ou
couvrait de fresques ornementales ou sig'nificatives, ces dernières con-
' Elle employait la mosaïque, même à l'extérieur : témoin la basilique de Bethléem et le
front de plusieurs églises à Jérusalem, figarées sur une mosaïque topograpliique découverte à
Madaba.
- Cf. l'application à l'église d'Antioclie du qualificatif « dorée » et les descriptions contem-
poraines de l'église de Saint-Serge à Gaza et du sanctuaire de Saint-Siméon Stylite (Kalat
Sem'an).
66
L ARCHITECTURE DE LA SYRIE CHRETIENNE
sacrées à rilliistration édiriante des dogmes et des fastes chrétiens.
Dans le Hauran et dans Test de la Syrie septentrionale, où elle se
trouvait contrariée par la dureté d'une matière basaltique, c'est au décor
plastique qu'allait sa faveur, déterminée à la fois par la pratique d'une
construction en pierre, par cette claire conscience des lois de l'art de bâtir
39. — Quel([ues niotils favoris de la décoration .syrienne.
Dp l'arc triomphal de la cathédrale de Bosra. — II. Dalle ajourée, fermeture d'une fenêtre de ladite cadu'-
dtalc. — 111. D'un linteau de l'église de Serdjill
V. A El Barah. — VI. D'un linteau à Doir Sela.
Bcloursa.
IV. De la frise du tombeau des Rois, \)rbs de Jérusalem.
VII. A Baqouza. — VIII, IX, X. De la maison du Sculpteui
dont nous avons relevé tant de})reuvt'S etaussi, sans doute, par l'heureuse
inllucnce de resthéti(|ue helli-ne.
S(His l'espèce de frises, de couronnements, de hand(;aux, d'encadre-
ments de baies, elle développait de riches compositions touffues, mais point
confuses, à tournure conventionnelle et à oi'donnance symétrique (38; 40).
lens
s
Limitt'; au.\ thèmes oi'nementaux, h' i-épertoire des sculpteurs S}
s'alimentait ;i hi ({uadi'uple source des modè'les hellénistiques ; des type.'
mésopolamo-perses ; (h'S condjinaisons géométriques ; de la symbolicjue
sémite, mésopolamo-pcrsf, et (■hr'éli('nn(\ D'une part, Tacantlie et le i"in-
ceau; d'ime aiilre, h' liiaiigle, le /ig/ag, h' dis(|ue, hi rosette : par ailh'urs,
des eniouh'Mieiils. (h'S eiilrehics. (h's liesses. d(^s na'uds, des eomjinca-
KFFETS UE PARURE 0/
lions n''ticul(''cs. (|ui annoncent raral)es([ue et la polytionie niusiilnianes '■ ;
enfin, le pampre, la grappe de raisin, la grenade, un vase accosté de
paons ou de colombes qui y boivent la vie et duquel jaillit souvent un
pampre (arbre de vie); la croix, le monogramme du Cinisl. un dis(]ae
ailt' limbi'é des niT-mes signes (39).
Le style de la sculpture syrienne est très caracléristi(jue, prototype de
celui qu'ado[)ta l'école byzantine, d'ailleurs foncièrement aslati(jue. Can-
40. J— Linteau do la porle de l'église de Dana. (D'après M. de Yogur', Syrie cen/rale.)
tonnée dans le très bas relief, voire dans le cbamplevage et la gravure,
elle détaillait d'un ciseau ferme, avec la francbise et la sécheresse d'un
travail d'orfèvrerie, des feuillages dentelés et cannelés, maigres, à peine
saillants quand ils n'étaient pas à fleur de pierre. Cependant elle s'enten-
dait à les détacher du fond par un découpag-e net et profond, générateur
efficace de contours durs et d'ombres fortes (38; 40). En somme, la
conception syrienne de la parure plasticjue tendait à la réalisation dune
broderie lapidaire, équivalent, jiour l'eth-t. de la tenture murale que l'Orient
a touiours affectionnée
Cf. pluj loin, p
DEUXIEME SECTION
LARCHITECTURE CHRÉTIENNE DANS L'ASIE MINEURE
EXTRAÉGÉENNE
CHAPITRE PREMIER
Lk COMMANDÉ. — LES CONDITIONS
I
LA COMMANDE. r.HRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
L'iiitroduclion du christianisme dans les régions centrale^ el méri-
dionale- de l'Asie Mineure y provoqua une commande architecturale hien
supérieure à celle des civilisations hittite et hellénistique". Ces pays
accueillirent avec enthousiasme la nouvelle religion; surtout l'Anatolie,
qui se signala par son ardeur à hàtir des sanctuaires, autant que par son
amour des spéculations théologiques et sa fécondité en docteurs de
l'Église'. L'architecture religieuse y resta fort active, jusqu'à l'époque
de l'invasion des Turcs Seldjoukides, au déclin du xi' siècle (1072). Mal-
heureusement, une exacte appréciation des résultats n'est pas encore
jtossihle, parce que l'inventaire des monuments est loin d'être complet
et que leur chronologie est très incertaine''.
Un premier groupe compi'cnd : en Cappadoce", les églises de A'rt-
' Gappadocc, Lycaonie, Galatie.
* Pisidic, Pamphylie, Lycie, Isaurie, (^ilicic
" Cf. Tome I, p. 150, 253-250.
* En Gappadoce el en Lycaonie, certains cantons sont littéralomont encombrés d'églises, d(
chapelles, d'oratoires, do couvents.
■• La révélation delà singulière importance historique de l'architecture chrétienne de l'Asit
Mineure est duc à M. Strzygowski (cf. son livre ; Klehiasien, ein Neuland der Kunstfjescliichfe
1903).
'• La Gappadoce lut une pépinière de « docteurs de l'Kgiise ». Cf. Grégoire de Nazianzc
Grégoire de Nyssc, Basile de Gésarée...
CIIHONOI.OGIE E'[' TOPÙtiHAl'HlK MONUMENTAI.liS
de
Nf/ssa
.)'; (le Sirri-Hissar (y s.), de Tr/idn/iKilissc
[viii s.?), de Tc/iti/iiir/a'n, des Quarante Mar///rs [)rès de S/,api, d77\-
chaijak... et de nombreux sancluaires riipeslres, surlout dans le canton
de Gereme (à Dogha/l Klisse...)'; en Lycaonil:, les églises de Dikeli Tasc/i
(iv'-v' s.), iVAIa-Kiissc près de Konieli, celles du Kara Dagli [Hinbirkiiisse
— « les Mille et une églises ». Mademhehr. Daoïileli, Mahalelch), l'église
41, — Les monuments de l'arcliitecUire chrétienne dans l'Asie
extra-éiiéeiiiie. — Inlluences et ravonnement.
de Flrsaïuhjii au sud de Karaïuan.. . ; en GALATiii, l'église de Jar/ne,
Saint-Clément d'Anctjre (1"' moitié du vin" s.): aux conlins de l'Arménie,
les églises de Trébizonde, édiliées api'ès linstallation des Couuiène en
<.'ette ville (1204) — la Panagia Krysokeplialos, Hagia Sopliia et S. Euge-
nios. Notons, en outre, à l'extrême nord-ouest de la péninsule, l'église
de la Koimesis, à Nicée (vni"-ix" s.).
Dans la région méridionale, on peut citer : en Pisnm:, les églises de
Sayalassos • vs" s.); en Pami'HVlie, celles de Per(je[i\'' s.). (ÏAdalia (mos-
qui'e Ujoumanoum djami) (v'-vn" s.) ; en Lycie, celles (VAlaidja Jaila, de
' Cr. la description de la première pur Grégoire de Nazianze, dans le Punéçjijrkiue de i<oa
père, et le cm-ieux projet d'un marty rion pom' sa ville natale, communiqué par Grégoire de iS ysse
à son ami Amphilochios, évèque d'iconium. (Migne, Patrologie gv., XXXV, 103.)
70 L ARCHITECTURE CHRÉTIENNE DANS L ASIE MINEURE EXTRA-ECEENNE
Dere A hzfj [K-dîiS-dhd) (vu- s.), à^ Saint-Nicolas à Myva (vif s.); en Isaurie
celles iïhaura, de Derhe, de Kodscha Kalessi (iv'^-v' s.), de Kesteli (iv'-
v*" s.); en Gilicie, celles de Hierapolis Kastabala (iv'' s.), de Kanideli
(Kanytelideis) ; de Korghoz (Korvkos) (iv^-v" s.V-.
II
LES CONUITIONS. LES INFLUENCES. — RAYONNEMENT
L'oi'ientalion de rarchilecture chrétienne de l'Asie 3Iineui'e fut déter-
minée par des traditions indigènes, (}ue n'avaient pu entamer ni l'expan-
sion hellénistique ni l'action romaine; par la condition g-éologique d'un
sol riche en matières lapidaires; entin, par une conformation géographique
(jui facilitait les pénétrations mésopotamiennes, perses et syriennes.
Cependant, une extrême diversité de types et de procédés et l'exis-
tence de nombreuses variétés régionales attestent une large part d'origi-
nalité, Yu l'antiquité des monuments, les particularités de plan et de
construction que nous allons relever présentent un intérêt historique de
premier ordre.
On a les plus fortes raisons de croire que l'architecture chrétienne
d'Asie Mineure influença énergiquement le développement de l'école
byzanliiK;' et contiibua au progrès de l'art roman"-.
(:il\I>ITKK II
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
L'Asie Mineure chrétienne réalisa quatre sortes de programmes reli-
gieux : ceux d'une basilique normale, d'une basilique demï-centrèe, d'une
église centrée, d'un sanctuaire raijonnanl.
Le premier (42) comportait généralement une division en trois nefs,
dont la médiane, plus large, était terminée par une abside. Celle-ci était
percée de fenêtres, ainsi que les façades latérales. Il existe, \i plusieuj'S
exemplaires^, une variante à deux nefs, avec un tronçon de deuxième
' Cf. i>. i;j!J.
* Cf. Tome 111.
3 Cf. les égli.sos de Sivri-lli.ssar. du TcJiukuiki'ii. Cf. aussi LUscliayak...
LES PROGRAMMES ET LEURS REALISATIONS 71
collatéral dont la destination était, sans doute, funéraire. Il n'y avait point
d'atrium : mais, la plupart des plans disposaient un vestilnile à la mode
syrienne' et hittite'- (42, vi-x). L'ouverture de portes sur les côtés longs
était normale. Les tribunes étaient rares, accessibles par des escaliers
placés à chaque extrémité du porciie, qui, de ce fait, débordait l'aligne-
ment général de l'édifice ' (42, vu, x) .
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42. — Diverses dispositions des parties antérieure et postérieure de l'église eu Asie Mineure.
I. Eglise à Kanylelideis. — II. Eglise n» VI, à Binbirkilisse. — III. Id.., n» II, ibid. — IV. Eglise de Kodscha
Kalessi. — V. Eglise n" III, à Binbirkilisse. —VI. Id., u° I, ibid. — VII. Eglise à Jatagan Begetjokosu. — VIII.
Eglise n" II, à Binbii-kilisso. - !X. Id., n" VI, ibid. — X. Eglise de Diner (Apaniea).
Le second type", dont la mise au point s'accomplit, à Constantinople,
par les soins de deux maîtres d'Asie Mineure^ se distingue par un
agrandissement de la partie réservée au clergé, grâce à l'annexion de la
première travée de la nef à l'abside (43; 45, v, vi). La réduction de la
place des fidèles était parfois compensée par l'aménagement de tribunes
(4o,v).
' Cf. plus haut p. 4b.
■' ef. Tome I, p. Ib3.
' Cf. les églises de Diner, de Jurme, n» ii à Binbirkilisse.
* Cf. les églises de Kodscha Kalessi, de Saint-Nicolas à Myra, de Saint-Clcment à Ancyre,
la Koimesis à Nicée. Cf. Sainte-Sophie à Salonique (cf. plus loin, p. 148).
' Cf. Sainte-Sophie, œuvre d'Antheniios et d"isidore, originaires, le premier de Tralles, le
second de Milet. Cf. plus loin, p. i'M).
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43. — l.'rglisc (l'Asiu Miiii^uru sur plan rayonnant et sur plan centré.
1. Eglise à Ilicrapolis. — 11. /(/., à Dciliô. — 111. Cluipcllo laléialc clo lï-liso de Dcre Alizy. - IV. Eglibt
Isaura. — V. UesUlulion de l'église de Nvssa déciitc par Saint-Grégoire de Njssa. — VI. Eglise a" XI, -à Biul.i
kilissc. — VII. Eglise u" VIII, ibid. — VIII.' Eglise de Sivri Hissar. - IX. Eglise des Quarante Martyrs, près Skupi.
X. Eglise rupeslre à llaniuscli, près Kvzil Orcu. — XI. Haplistore do l'église d'Aladsclia Kisle. — XII. Egli
rupestre à Soanly.joro. - .Mil. Eglise <1(' Tchanli Kilisse. - XIV. Saii.lc-Sopl.ie ù Trébizonde. - XV. La Panaj
Krjsokephalos, i/iid.
Li:s l'H(l(;it.VMMi:S I:T LEUUS HKALISAlICtNS
L'adoption (luii parti de coun t'i'tiue par coLqiolt' ciitiaina la déliiiilion,
dans la réi^ioii de la net' attenant au sanctuaire, d'une cai^e sur plan
carré liS, 4.j, v, vi).
(kdie-ci est constituée pai- (juatre ai'cades dans les éiilises devisées
selon la troisième torniule' ^44, viii-xv).
(Juant à la composition rayonnante, usuelle pour les ét^lises funé-
raires, on[n'en connaît [las moins de cin([ \ ariantes.
'ij-
— L'église d'Asie Mineure sur plan demi-centre.
Kalessi. — II. Saint-Nicolas ile Myra. — III. Eglise de Dere Ahzy i K;i
V. Eglise de la Koiracsis, a Nicéc.
Eglise de Kods.
IV. Saint-CIcmcut d'AncM-e
Tantôt, c'était une rotonde- 43, i) ; tantôt une rotonde ou un octo-
gone IhuKjués d'une abside^ (ii) ; plus souvent, pour raison de symbo-
lisme \ le plan était cruciforme, soit qu'une cage centrale projetât quatre
bras' (v, vu), soit qu'il y eût croisement de deux vaisseaux" (vi, viii), soit
enlin (jue la distribution dun édilice sur plan carré comportât deux nefs
en croix" (xi, xn). Le programme d'un octogone se compliquait parfois
d'un collatéral portant des tri})unes'*.
' Cf. les églises de Binbirkilisse (n° ii), une de celles de Kanytclideis (llo. i, m) ; celles de
Sivri-Hissar,des Quarante Martyrs près Sku[)i, d'llairiuscli,deTchanliKilis.>e, deïréliizonde. etc.
-' Cf. une église à Hiérapolis.
■ Cf. à Derbc, à Isaura.
' Cf., plus haut. p. oO.
• Cf. l'église de Nyssa, l'octogone n° viii à Binbirkilisse.
" Cf. plusieurs églises à Binbirkilisse. La faveur dont jouissait ce type est révélée par le
iiuiiibre des réalisations qu'en offrent les oratoires rupestres de TAnatolie.
■ Cf. le baptistère d'AladschaKisle, les églises d'Ala Klisse, de Tchanli Klisse, de Firsandyn.
" Cf. l'église de >'azianze.
74
L ARCHITECTURE CHRÉTIENNE DANS L ASIE MINEURE EXTRA-ÉGÉENNE
CHAPITRE III
LA CONSTRUCTION
I
LES MATÉRIAUX
Oïl la nature s'y prêtait, l'architecture chrétienne d'Asie Mineure fut
volontiers rupestre : suivant les lieux, on creusait une grotte artificielle,
45. — Quelques particularités de la construction dans l'Asie Mineure extra-égéenne.
I. Arcades de la tribune de l'église 11° II, à Binbirkilisso. — II. Voûte en berceau de l'église n" 1, iliid. — 111-
IV. Fenêtre ouverte dans un angle sortant de l'octogone n" VIII, ibid. — V. Coupe longitudinale de l'église de
Kodsciia Kalessi. — VI. Coupe longitudinale de la Koiniesis, à Nicée.
OU on évidait un rocher isolé; parfois, un travail de sculpture créait l'as-
pect extérieur d'un monument construit (43, x, xii ; 45, m).
La pierre de taille et le moellon étaient les matériaux ordinaires; la
briijue n'était employée qu'à défaut de matière lapidaire ', parfois comme
' Saint-Grégoire (1(! Nyssa le dit expressément. Cependant .sa lettre nous apprend ([u'ou
appréciait la biii[U(; jjour la l'acult.i qu'elle donne de voûter sans cintres. Outre l'édilice dont
il est question dans ci; liui-unient. nous ne voyons à citer que l'église de Saint-Clément à Ancvre
et celle d'Ut.schavak.
76 L VUCHITECTIHE CHUETIENiNE DANS L ASIE fllINEUHE !• XTUA-EGEENNE
appoint, pour des lins décoratives. En Lycie, on ol)serve, sans doute
déterminées par une influence des \ illes liellénisliques de la côte occi-
dentale, des maçonneries à assises alternées de moellons et de carreaux,
et des voûtes en briques cuites \
II
LES PROCÉDÉS
L'appareil en pierre de taille était généralement de bonne qualité,
parfois même raffiné" et liardi^ (45, in, iv). Une liaison au mortier était
usuelle; mais on bâtissait aussi à joints vifs, surtout dans la réij^ion méri-
dionale oii survivait la tradition antique.
Le contrefort était d'emploi courant.
On constituait une baie au moyen, tantôt d'un linteau, tantôt d'un
linteau déchargé, tantôt d'une arcade (46).
La structure de l'arc comportait un extradossement et un relèvement
des naissances aussi haut que possible. Parfois le nombre des voussoirs
était réduit au minimum. La courbe dessinait un cinlre qui, très souvent,
était outrepassé' (45, i).
Le soutien isolé consistait plutôt en un piliei- ([u'eii une coloime : le
poi'ticjue était à arcades.
La couver/ arc.
La couvert lU'e jiar plafond en pierre était rai'e, conlinée dans la
région méridionale qui se trouvait exposée au rayonnement de la Syrie''.
Le berceau et la coiijiole étaient usuels, parfois associés en un même
édifice.
' Cl', l'église (!(■ Dcic Ahzy.
- Suiiil Grr^oirc di; Nazian/c luAc (iiic les juiiiLs du l'OdilicL' bàli |)ai' son |)(''n.' « iir <li'iia>-
saiuiil point l'i'paisseur d'un (diuNL'u ».
'■'■ Cf. Imparti, pris par l'auteur du l'octogone w \\\\ «lu Biidiirkili>sc. d'onviir des fenùlrus
dans lus unçjles sortants Aq l'élévation (43, m, iv).
' L'amour du cintre outrepassé constitue une dus eaiaetérislic) urs du l'arcliilucLuru clirélicnne
de l'Asie Mineure centrale (cl', l'adoption du tracé pour le prolil des borccau.x et le plan des
absides), en inùmc Leznps (|u'une marque certaine de sa soumission au.v inlluences orientales.
Le lait que la forme est en relations avec une maçonnerie en briques ou en blocages (cf.. plus
liaut. Archit. sassanide, p. 12) et que la bâtisse d'Asie Mineure est en piej're de taille iii(li([ue
un cas du phénomène du transposition de l'ordre conslructif dans l'ordre décoratif.
■ Cf., au-dessus des bas côtés de l'église de Kodscha Kalcssi, une application liu syslùmu
syriun de plafonds de dalles sur des arcs transversau.v (cf. plus haut, p. d6).
L EFFET 77
Le j)i"('niier. doiil, lo prolil étaiL souvriil un cinlrc oulrt'passt", ("tail
parfois renforcé par des ares doubleaux (4o, m.
La seconde était: en plan, circulaire ou j)()lviionalt'; en (dévalion,
hémispliéri([ue. pyramidale, coni(jue ou (•oiioïde. Parfois, pour laison
d'éclairage, elle était juchée sur un tambour, perci'' de fenèlres el monh''
sur plan carré ' ou polyg-onal' (45, v). Quand la cage n'était pas circu-
laire, son raccordement à la calotte s'opérait, tantôl par l'expédienl de la
dalle encorbellante^ génératrice d'un pan coupé \ tantôt par celui de la
trompe d'angle', tantôt par celui du pendentif', voire par une combinai-
son des deux^ Comme arLitice de consolidation, nous pouvons citer une
contrebutée par des berceaux longitudinaux' ou par des corps de bâti-
ment^ (43 ; 44, viii-xv), et aussi un empâtement de la base de la coupole
dans un massif, d'où résultait, au debors, une apparence de tambour "
(45, vi).
CIIAIMTHF. IV
L'EFFET
Au point de vue de l'elfet, l'architecture d'Asie Mineure apparaît dif-
férente, suivant qu'on envisage le vei'sant méridional de la péninsule,
ou les régions centrales : dans le premier cas. plus luxueuse, plus hellé-
nisante ; dans le second, plutôt sobre de parure, guidée par une vision
de conslrurlours et portée aux innovations. De part et d'autre, s'observe
une forte inlUiiMire syrienne, que concuj'rencent, en Anatolie, la per-
sistance de la tradition indigène et le l'ayonnement de l'Asie mésopota-
mienne.
' Cl', l'église de Kudsclia Kali.'~>i.
- Ci', l'église de Nazianze.
■'■ Cf. l'église n» 9 à Binbirkilisse, un édifice à .Mahaletch
* Cf. l'église de Rodscha Kalessi.
'■' Cf. les églises de Dere Ahzy, de Saint-Nicolas à Myra.
" Cf. Saint-Clément, à Ancyre.
' Cf. Saint-Clément, à Ancyre.
' Cf. Saint-Nicolas, à Myra.
'•' Cf. Saint-Clément, à Ancvre.
l'architecture chrétienne dans L ASIE MINEURE EXTRA-EGEENNE
EFFETS DE PLASTIQUE MONUMENTALE
On note — certaines fort intéressantes en soi ou par les tendances
qu'elles manifestent — des recherches de plastique monumentale géné-
rale et secondaire, dans le goût syro-oriental.
Ainsi la masse postérieure de l'église est généralement accidentée par
47. — Profils usuels dans l'Asie Mineure extra-égéenne.
I. Liiileau, à Binbirkilisse. — H. Ll. : ihid., église n» XV. — III. Cadre d'une fenêtre ; ihid., église n» XI. — IV.
Jambage; ilnd., église a" XXI. — V. Linteau : Djoumanoum Djaraisi, à Adalia. — VI. Linteau : Kinbirkilisse,
église n" IX. — VII. Moulure de soubassement : ihid., église n» XXI. — Vlll. Moulure : ihid., église n" V. — IX.
Td.; ihid., église n° XII. - X. Id.: ihid., église n» I. -~ XI. Corniclio de Binbirkilisse. - XII. W. ; ihid.,
église n" VIII. - XIIl, XIV. Td.. ihirl., église n» XXIX. - XV. Moulure de soubassement : église de Dere Abzy. -
XVI. Corniche, ihid.
une forte saillie de l'ahside, courhée en cintre ou, très souvent, en fer à
cheval (42, ii) ; toutefois, dans la région méridionale, plus dépendante
de la Syrie, l'abside était épatée sur plan polygonal ' (42, m), rarement
empâtée dans le corps de l'édifice- (42, i, iv).
D'autre part, h»s façades étaient animées par une mulliplicalion des
portes et des fenetrtîs — souvent en accord avec la distrii)ution intérieure
4'n trois vaisseaux inégaux (46) ; par un ])arti fré<|uemment pris de
l>aies géminées ou multiples (46, i, ii, iv, vi) ; par le renfoncement de
' Gf. les églises de Kusleli. de lliéra|iolis, de Saf^alassos. de Dere .Mizy, de Saint-Nicolas à
Ancyrc.
- Cf. i'é.iilise dr Kodsclia Ralessi : celles de K(jrykos, de Kanytelideis.
EFFETS DE PLASTIQUE MONUMENTALE 79
niches (40, iv) ; par l'avancée de porches sur consoh'S (IG, ii) ; par hi
^
I' 'I I
f
48. — Conronimlion du soutien isolé dans l'Asie iMineure extra-égëenne.
\. Couronnement de pilier : église n" II, ci Binbirkilisse. — II. Id. : église n" VI, ibid. — III. Id. : église n» I,
HjI(J, — IV. Id., église n° VIII, ibid. — V. Id., église n» XV'I, ibid. — Vl-VII. Soutien des portiques entre
nefs de l'église de Kodscha Kalessi. — VIII. Face latérale d'un pilier delà nef de l'église n» XXX), à Binbirkilisse. —
l.K. Face antérieure du même. — Face antérieure d'un meneau de l'église n° X de Binbirkilisse. — XI. Face
latérale d'un autre meneau du même édifice. — XII. Base dans l'église n» VllI, à Binbirkilisse. — XIII. Face anté-
ïieure d'un pilier de l'église n» XXXII, à Binbirkilisse. — XIV. Base dans la nef de l'église n" XV, ibid.
saiHie d'un soubassement, le relief de pilastres d'angle et de façade' (4(j,
v), de -colonnes engag'ées^, de corniches et, en Anatolie, de bandeaux
' Cf. l'église des Quarante Martyrs près Skupi, l'église n" 43 de Binbirkilisse.
'- Cf. réélise de Tchanli-Kilisse.
hO L ARCHITECTURF. CHRETIENNE DANS L ASIE .MINEURE EXTRA-ÉGÉENNE
inullipliés ' (46, i. vi) ; par le développemenl (rarcaluros plates ou
creuses, simples ou à ressauts" i(), m, v).
L'école clu'éLienne d'Asie Mineure se recommande par un senlimciil
relativement développé de l'efiet par la plastique de détail : témoin les
profils de la mouluration anatolienne, simples, mais générateurs de con-
trastes de lumit're et d'ombre i7) ; à preuve aussi le modelé lotzique
du pilier.
Celui-ci, que couronne une imj)0ste, est tantôt un prisme à section
([uadrang-ulaire oljlongue, planté transversalement au grand axe du ^ ais-
seau et flanqué d'une colonne engagée sur chaque face étroite '' (48. vni-
-Xi, xiv) ; tantôt un volume membre en accord avec les retombées des
arcs qu'il doit soutenir et que parfois il reçoit de façon pittoresque, sur
une colonne dégagée' (48, vi). Quant aux colonnes, elles sont généra-
lement lourdes ; dans les régions méridionales, elles sont communément
sommées d'un chapiteau coi'inthien dégénéré ou d'un composite à rin-
ceaux méplats; en Anatolie, leur tète est, généralement, une imposte
massive (48, i-v).
II
EFFETS DE PART RE
En ce qui concerne l'efTet de parure sculptée, l'architecture de r.4sie
Mineure méridionale diffère de celle de la région centrale sous le doul)le
rapport de la proportion et de la réalisation. La première en est plutôt
curieuse et elle le conçoit dans le goût hellénistico-syrien : elle soigne
particulièrement les encadrements de portes. La seconde sacrilie très peu
à la coquetterie et son répertoire décoratif ne comprend guère que des
formes géométriques, d'une conception et d'une exécution assez barbares
et qui, incontestablement, sont du cru ' (4*)). Les deux écoles emploient
' Celle mulliplicalion des moulures monumentales est, autant i|ii(' I(Hii' prolil, Itès cai'aeli'
rislique de l'arcliitccture anatolienno d'Asie Mineure.
- Cf. l'église de Tchanli-Ki lisse.
■' Celte plastique est éminemment caraeti'risliiine d(! lan-iiKei-ture di' l'Asie Mineure cru
traie : elle dislingue également les meneaux: des l'(>nètr('s gémini'es.
* Cf. l'église de Kodscha Kalessi.
■■• Cf. les motifs figurés sui' noti'e dessin n" iO avec les formes chères à l'Asie Mineure
plu'vgienne (jt papidagonieiine à l'époque )ii'i'lielli''nique, (T. I, p. lM8).
EFFirrS DR PARUHK
81
volontiers un iiiolif (lt'j;i clici- à lAsic .Aliiicurc païcniu'. une caonrlai-o
iiiiilanl une foliole i-i<:i(le à tète airoiulie il», ii .
La décoration était essentiellement en couleur : renduit. qui consti-
4'.j. — Quelques spéeiniens de la parure plasli((ue des églises de l'Asie Mineure.
I. Kiicailrement de fenêiro ; Rinbirkilisse. église 11° X. — H. Encadrement de porle, éj;lisc d'Andaval.
m. Linteau : IJinliii kilisse, église n" XII. - IV. ht. : ihid., église n" XLIV.
tuait le parement extérieur des murs les mieux appareillés, servait de
support, communément, à des peintures et, très souvent, à des fresques
significatives'. Les placages de marbres et les mosaïques étaient plutôt
rares '".
' Cf. les IVesques nombreuses et importantes qui tapissent encore les parois des sanctuaires
rupestres de l'Anatolie.
- Cf. la Koimesis, à Nicée.
TROISIEME SECTION
L'ARCHITECTURE ARMÉNIENNE
CHAPITRK PREMIER
LA COMMANDE. — CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES.
LES CONDITIONS. - LES INFLUENCES. - RAYONNEMENT
I
LA COMMANDE. CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
Évangélisées, dans le derniei' quart du iii** siècle, par saint Grégoire
rilluminateur, les populations des régions montagneuses délimitées par
la mer Noire, l'Anatolie, la Haute Mésopotamie, la Caspienne et le Cau-
case, autrement dit l'Arménie et la Géorgie, firent, de suite, appel aux
services de rarcliitecture religieuse. Quelques ruines à Garni, dans la
région d'Erivan, gardent le souvenir d'une importante construction du
roi Tiridate, au début du iv" siècle.
Mais, à partir du début du v" siècle, les cbrétiens d'Arménie furent en
butte à la persécution dirigée contre eux par les Perses et, nécessaire-
ment, la commande s'en ressentit. De cette époque date, sinon pour l'élé-
vation, (]ui fut icstaurée au début du vii*^ siècle, du moins pour le plan,
l'église « patriarcale » implantée au centre du couvent îVEtclnniazi)i
(jadis Valarsapat).
Le \{f sit'clt' fut uniï époque d'activité constructive, surtout sous le
pontificat des [latriaicbes Komitas (àpartii- de ()18) et Narsès III (640-661).
Le premier rebâtit la catliédrale d'Elchmiazin, construisit au même lieu
les églises de Sainte-Ripsime (618) et de Sainte-Gaiane (628 640). Le
second, surnommé le « bâtisseur », édilia, en particulier, près d'Etcli-
miazin, pour la consi'rvation des i-eli(|U('s de l'apôtre du pays, une église
CHRONOLOr,I|.: ET TOPÛGKAPHIK MONU.MENTAI.ES
83
(le Sainl-Gi'égoire riUiiiiiinateur, (jui constitue un docunieut capital [tOLii
l'histoire de l'architecture arménienne.
Au dél)ut du vnf siècle est attrihut^e la construction de l'église (VUs/at-
lar 1718-728), de la-
quelle est sans doute
contemporaine celle
de Dighour.
Sous la dynastie
des Bagralides (80'.)-
1U80), l'Arménie tra-
versa une période
d'essor et de prospé-
rité, surtout dans les
deux derniers tiers
du x" siècle ' et au
commencement du
xl^ De la première
moitié du x" datent
l'église du monastère
tïAktamar, au hord
du lac de Van et ceHe
de Pifzoïinda -, sur
le littoral de la mer
Noij'e ; de la secon-
de, l'église de Mokwi
et celle de la Sainte-
Croix, kA/dipat (977-
991). La production
de la première moi-
tié du \f fut impor-
tante : église de Koii-
taïs (1003), ruinée
par les Turcs en 1691; édifices (\'A)ii, capitale du royaume, saccagée par
Alp Arslan en 1064 — cathédrale (1010), chapelle de Saint-Grégoire, cha-
pelle du Rédempteur (1041); couvent de Marmashen, au nord d'Alexan-
•jO. — I. Aire de rarcliitecture arménienne,
et rayonnement.
H. Iniluence
' Règnes d'Ashot III, de Sembat II, de Gagik I, qui furent des princes bâtisseurs.
- Au moins pour le plan.
84 i/architectlire arménienne
ilropol; églises de Sandjerli f 1033- 1044), de Nikortzminda, sous le règne
de Bagrat lY (1027-1072). Au troisième quart du siècle appartient l'église
de Samthavis ; à son déclin, celle du couvent de Ghélat.
Ensuite, la production diminue : églises (VErtatchminda, d'I/iorla
(x\f siècle) ; porche-mausolée de l'ég'lise de la Sainte-Croix, à Akhpat
(1183) ; couvent de Kosha Vank, près d'Ani f(in du xii% début du xiii'') ;
ég'lise de Saint-Grégoire, à Ani (121o).
En 1222 sévit l'invasion mongole et, depuis, l'œuvre architecturale de
l'Arménie fut infime: La Haute Géorgie fut moins atteinte (monastère de
Safar, au-dessus d'Akhalsykli, avec une église de Saint-Saha (1306-1334).
Le xvif siècle se signala par de nombreuses additions de porches qui
défigurèrent beaucoup d'églises anciennes.
II
LES CONDITIONS. — LES INFLUENCES. — RAYONNEMENT
Région de hautes montagnes, exposée aux vents pluvieux de la mer
Noire, l'Arménie opposa à l'art de bâtir la rudesse d'un climat inégal et
humide et une insuffisance de civilisation. En revanche, elle le gratifia de
deux conditions favorables : de grandes facilités pour s'approvisionner
de bois et de très bons matériaux lapidaires ; une population intelligente
et active.
Par suite de sa dépendance religieuse vis-à-vis de l'Asie Mineure^ et
de la Syrie septentrionale", de son ouverture naturelle aux pénétrations
anatolienne et mésopotamo-perse, enfin de sa situation qui faisait d'elle
une position stratégique sans cesse disputée par les empires sassanide et
bv/.antin, il était fatal que son architecture sul)ît les intluences con-
currentes, dune part, des arts d'Asie Mineure, de Syrie, d(^ lîyzance
el, de l'autre, des écoles mésopotamo-perses, sassanide et musulmane.
.Ius(|ue vers le x*^ siècle, les premiJ'rcs dominèrent; ensuite, la der-
nière rempoila. D'oi!i la nécessité de distinguer dans la carrière de l'ai'-
cbitectuj-e arnuMiieniie deux é[)0((ties. lune anléj-ieui'e, lauli'e postérieure
au x'' siècle.
(]e|iendanl le st\le ai-m(''nien rayonna dans plusieurs dij-eclions et
' Narsi'.s W (iniiMl, katholikos de 34o ii'Mi, t'iail (lisciiile de sainl Basile uc Gésarce.
■■' l/Arriiénio iiii'Mli('valo coirii)tail (riiii|ifiitaiilcs colonies syriennes.
RAY ON. m: mi: NI'
85
atiVcla (les pays fori t'Ioiiiiiés, son expansion ayant été favorisée par le
prestige Je ses nionasLères et par l'éinigration d'une partie des habitants
d'Ani au nord de la Caspienne, en Crimée, en Galicie, en Moldavie, en
Polog•ne^ après la prise d<' leur ville par 1<'S Seidjoukides (lOCi).
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Ui
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'.jI. — L'églisu de Sainto-Ripsiinc, à Etcluniazin -. (D'après Lyncli, Armenin.)
Sûrement, elle fournit l'Auatolie S(ddjoukide de formules de construc-
tion ' ; la Russie de programmes et, sans doute, aussi de maîtres'; Iti
Serbie et la Moldo-Valaciiie de modt'les de décoration". Peut-être ne fut-
' Ces colonies arméniennes se sont maintenues jusqu'à notre époqui
- Le'porche est une addition postihùcure.
■■■ Cf. plus loin, p. 207, 223.
* Cf. plus loin, p. 260, 262, 26:!. 2tj(i, 267, 2G'J.
'■ Cf. plus loin. p. 273, 27(i, 282.
86 l'architecture arménienne
elle pas étrangère à l'évolution de l'école byzantine, à partir du x° siècle ^
Enfin, sans qu'il soit possible d'en tirer des conclusions fermes, c'est
un fait que la tournure générale et diverses particularités des églises
arméniennes leur constituent une ressemblance frappante avec des édifices
plus récents de l'Europe carolingienne et romane".
CHAPITIU^. II
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Les programmes religieux arméniens sont caractérisés par un parti
pris de composition centrée et rayonnante.
Il apparaît dans le plan de la plus ancienne église connue, celle d'Etcli-
miazin (52, i) : un vaisseau carré, avec compartiment central défini par
quatre arclies porteuses d'une coupole, projette quatre bras terminés par
des absides ; celles-ci sont demi-circulaires à l'intérieur, pentagonales au
dehors, et l'orientale, utilisée pour le culte, est flanquée des absidioles
réglementaires en Orient'.
Du même principe procède l'ordonnance ordinaire des églises funé-
raires ou commémoratives * : celle de Saint-Grégoire Fllluminateur, près
d'Etchmiazin (montre, à Tintérieur d'une rotonde, une combinaison de
cage quadrangulaire sur quatre piles et d'exèdres à colonnades, d'où
résulte un tracé en quatre feuilles (52, ii).
Même dans les églises oblongues qui relèvent du type basilical à
trois absides la préoccupation est évidente, dans toute l'étendue du pays
et de tout temps. Toutes, en effet, par suite de l'arrangement d'une partie
de la nef en une cage surhaussée, aux arches aussi ouvertes sur les col-
latéi-aux que vers le sanctuaire et l'entrée, sont plus ou moins nettement
centrées et rayonnantes : tantôt — ainsi à Dighour, à Usunlar, à Ani
(52, IV, VIII, vi) — le vaisseau ne comportant que trois travées, il y a
équilibre de la distribution dans le sens longitudinal et dans le sens trans-
versal ; ou encore — à Ivoulaïs, pai- exemple — la saillit^ des deux grandes
' Cl', plus loin, p. 140.
' Cf. Toiijc III.
' Cf. la composition analogue des églises d'Aleni el de Muiivili (xi^-xii» s.).
' Ci', la chapelle de Sainle-Ripsimc, à Etchmiazin.
LKS l>HO(iRAM.MES HELKilKLX 87
absides lalérak'S, iinpIaiUées sur l'axe do la caiic, réalise une eont'ornia-
tion cruciforme (52, vu) ; tantôt, comme à Pitzounda, un allongement de
la partie antérieure de la nef contrarie la jnanifeslation du parti pris.
ij-. — Les prograniuies religieux; arméniens.
I. Catliédi-ale d'Etclimiazin. — II. Eglise de Saint-Grégoire l'Illuminaleur, prés d'Elclimiaziii. — 111. Eglise de
Sainte-Ripsime, à Etchmiazin. — IV. Eglise à Digliour. — V. Eglise de Mokwi. — VI. Calliédralc d Aui. — VU.
Eglise à Kuutaïs. — VIll. Eglise à L'sunlar.
Le programme arménien de l'église se distingue encore par quelques
particularités : absence d"atrium et, presque toujours, de nartbex; an-
nexion d'un sanctuaire à labside ; ouverture d'entrées et souvent projec-
88
L AUCHITECTURE ARMENIENNE
tion (le porches sur les côtés longs — deux pratiques familières à la Svrie
septentrionale'; creusement d'absiflioles extérieures, symétriques aux
intérieures, dans des massifs formant bras de T à l'extrémité postérieure
■>'■'. — l.a cruisijf vX l'abr^iilc de la, caLliudj'ulc d'Aiii. (D'après Lynch, op. ci/.]
d<' l'édilicc'; dt-vt-lopiicincnt d'un pt'ristylc sur les faces anléi'ieurc et
latérale du iin)nuin('nt '.
Cf. plus haut, p. 4."j.
Cf. les églises de Di.qliuur, dUsiiiilai
Cf. Usunlar.
I.A CONSTRUCTION «0
Souvent monuinenlal, le lombeau arménien consistait en une rotonde,
en un octogone, on encore en une cage polylobée, (jue })ai'fois précédait
un porche.
CHAI'lTKt: III
LA CONSTRUCTION
L'architecture arménienne se recommande par hi (ituUité de sa cons-
truction.
Celle-ci fut essentiellement lapidaire \ L'appareil était soigné, régu-
lier, exactement nivelé et bien jointoyé.
Comme couronnement de baie, on employait quelquefois un linteau
décliargé par un arc ; mais, communément, on bandait un arc dont la
courbe était un cintre, plein ou outrepassé à la mode d'Asie Mineure.
Le pilier était préféré à la colonne, et on constituait un portique au
moyen d'arcades. A partir du x'' siècle — Tinnovation est symptomatique
d'une recrudescence de l'influence mésopotamo-perse ■ — celles de grande
ouverture furent tournées en ogive".
La couverture.
L'école arménienne réalisait la couverture au moyen de voûtes, très
habilement appareillées en berceaux ou en calottes. Les premiers, que
consolidaient des arcs doubleaux, furent, à partir du x" siècle, montés en
ogive. La structure des secondes, que soutenait un tambour cylindrique
ou polygonal, superposait des assises annulaires, légèrement relevées à
la périphérie ; leur prolil était coni(iue, de façon à éviter les complications
de taille et les montages de cintres qu'exige la fermeture d'une coupole
sphéroïdale (o4, i; ol; 53). Le raccordement de l'embasement circu-
laire de la coque au carré de la cage s'opérait par l'expédient du pen-
dentif en triangle sphérique. La stabilité était parfaite, assurée par la
résistance de quatre berceaux dont les tètes étaient appuyées aux grandes
arches porteuses du dôme et qui couvraient les travées attenantes des
collatéraux, le sanctuaire et la nef (55).
' Un appareil mixte de briijuos et de pierres, comme en montre l'église de Koutaïs (assises
alternantes et chaînes de briques autour des baies) lui exce\)lionnel.
- Cf. plus loin, p. 20S.
90
l'architecture arménienne
La construction arménienne essaya encore d'une combinaison de
grosses nervures et de panneaux de remplissage, dont la réalisation au-
dessus du porche-mausolée d'Akhpat (1183) (54, m, iv) présente le double
intérêt d'une singulière analogie avec certaines parties de la couverture
de la mosquée de Cordoue '- et d'une énigmati(jue ressemblance de son
54. — La voûte arniénienrif.
I. ScluMiui (le la coupole aniifiiieniif. — II. l'eudentifs de la coupole de la cathédrale d'ElcIimiazia.
III. SlriicUirc de la voûte (\u puiclie de l'église d'Aklipal. — IV. Elévation de cet édifice.
principe avec celui dont lapplication constitue le caractère fondamental
de la bâtisse « gotbifjue » -.
La toitui'c était en pierre : elle consistait en une carapace de dalles
([ui était conl'oi'mée : au-dessus des nefs, en bàl : au-dessus des collaté-
raux, en appentis; enliu, au-dessus des coupoles, en pyramide polygonale
(51, 55).
Cf. ).. 225.
Cf. ToiiH' m
91
CFIAPITRE IV
LEFFET
Outre qu'elle conslilue un élément essentiel du signalement de l'école,
la conception arménienne de l'ellet architectural est, dans une bonne
mesure, originale et lieureuse '.
Et d'abord, elle frappe par un souci très vif de l'aspect extérieur, f|ui
la ditférencie de l'esthétique orien-
tale. Elle est encore remarquable
par une indifférence totale à l'im-
pression que produit la grandeur
maléi'ielle : la plupart des édilices
sont minuscules et la plus grande
dimension des plus importants
n'atteint pas 35 mètres".
Effets de plastique monumentale.
Une caractéristique non moins
marquée est une passion du pitto-
resque dans le goût monumental,
(jue révèlent ég-alement la confor-
mation générale des bâtiments,
leur modelé secondaire, les reliefs
de détail et le style de la parure.
L'ensemble est détaillé et de tournure nettement élancée : d'un massif
inférieur, superposé à un soubassement, lui-même parfois exhaussé sur
une plate-forme à degrés, émergent quatre hautes croupes au faîte aigu ;
celles-ci rayonnent en croix d'un massif central cubique, d'où surgit un
cylindre élevé culminant en pyraniide aiguë. Souvent la protubérance de
porches latéraux, parfois les saillies d'une élévation sur plan polylobé
ajoutent à l'animation de la silhouette (51, 55, 57).
Ce que nous avons dit de la ressemblance singulière delà formule arménienne des x°, .\i°
et xijo siècles avec la « romane » d'Occident, se vérifie spécialement quand la confrontation des
deux écoles porte sur l'effet.
- Les plus grandes longueur et largeur de l'église patriarcale d'Etchmiazin ne dépassent
pas, respectivement, 33 et 29 mètres; pour la cathédrale d'Ani, les dimensions correspon-
dantes, dans œuvre, se chiffrent par 32 mètres et 20 mètres.
Plastique monumentale de la cathédrale
d'Ani.
92
L AHCHITECTURE AHMKNIENNE
D'autre part, la plaU'uiuc ])articiilu'rp Jes masses multiplie les acci-
dents sous l'espèce de fortes corniclies ; de frises accentuées ; d'arcatures
plates qui, au dehors, se développent sur toute la hauteur du mur (5(», i,
III, 57) et, à l'intérieur, forment lainhris à la partie inférieure du pare-
ment (53) ; de niclies hautes et étroites que singularise la forme en V de
leur section horizontale (51 ; 52, m, vi ; 53 ; 56, m) ; de fenêtres étroites, à
bordure large et saillante ; de portails monumenlaux, avec riche encadre-
ment et ébrasement extérieur ; d'ocuii (56, ii); de toitures côtelées...
•j((. — Plastiiiiie secondaire des monuments arméniens.
1. Angle lie l'églisu de Talin. — 11. Détail de la fai;adc septentrionale de l'église de Saiut-Gi'ôgdii'e rilluiiiiiia-
leur, à Ani. — lll. L'iir iiiclic de la façade orionlalc de la calliédralo d'Ani. — IV. liilorieui- de la cliaiiclle de
Saint-Grégoire, à Ani.
De même poui- le inndeli' de délail : il est diversihé etressenti. Au lieu
de pilastres, des couples de sveltes colonnettes (56, i, ii) ; une confor-
mation du pilier en fascicule, du pied droit en groupe de soutiens engagés,
de l'arcade en voussures distinctes (58, iv ; 53); un parti pris de dégager
la riîtombée de l'arc en lui ménageant le support d'une demi-colonne
(58, IV ; 53) ; un profil IVi-me et contrasté de la modénature (59) : pai'fois.
un festormage des arcs ; enfin, une taille compli(|uée de la colonne (58)
réalisant des fûts torses et des chapiteaux composites qui superposent ;i
un (!m])ilage de i)ulb('s, de colliers, de fores et de franges, une imjiosie en
fornuî de cube couvert ih' sciil[)liii(' iii(''|)lal(' ou «le corhcillr divcisemenl
et curieusement ouvrau*'»'.
E/fi'ls de iiariirr.
\y,\ parurt- sciilpti'c csl à l'axcnaiil. Aboiidanlc cl loiill'iit', «'.\(''cul('<' c
EFFETS DE PARI l\E
93
très bas relief, mais piofondémeiil refouillée et, par suite, riche en con-
trastes (le lumière et dOmltre (61), elle est d'autant plus elïeetive qu'elle
ost concentrée en f|nel(|urs emplacements — fronts de pignons et d'absides,
Esli
le Saint-Grégoire riiluiainateur, à Ani.
(D'après Lynch, op. cil.)
et sur-
•fi'ises hautes et basses, encadrements de portes et de fenêtres
tout, qu'elle est hors d'échelle (GO).
Son inspiration est essentiellement conventionnelle. Rares sont les
«emprunts à la nature végétale et animale, d'ailleurs ultra stylisés, et,
9* l'architecture arménienne
encore plus, rimage de riiomme, traitée d'un ciseau Ijarbare'. Normales
^^- — i'iastiquo aniionienne du soutien isolé.
I. Colonncitos cngag/'os : ,1., couvent do Galalhi. - 11. /,/. : d'une église à Tortura. - III. Chapiteau <le V6^
baml-Orégoire, a An,. - IV. filici-s de la cathédrale d'Ani. - V. Chapiteau du porche de l'église du menas
Kosha Vank. - M. /,(., de la salle sjnodale, Md. - VII. Colonne de l'église de Sanat;l,i.
au contraire, l«^s conligurations gt'omcHriciues groupées en coinposilions
' Cf., sur le.s murs de l'église du couvent d'Aldainar, des rinceaux de pampre et des
ligures d animaux, des personnages (Adam et Eve...)
EFFETS DE L ORDRE HARMONIOUE
95
00. — Exemple do
flécor arménien
hors d'échelle (ab-
side de l'église de
Samthavis).
syniéti'itjut's : riiicoaux, araljcsques, entrelacs, méan-
dres,.. Mais les motifs préféi'és de l'art arménien, émi-
nemment caractéristiques de son style, sont des imita-
tions de formes propres à la passementerie : galons,
cables, nattes, torsades, _____
tresses, lacis, filets, festons, t -'*^-^~ ^^^^^
frang-es (61)...
Quelques profils armé-
niens.
Effets de l'ordre harmo-
nique.
Cependant, si vif que fût
le goût de l'arcliitecture arménienne pour les effets pitto-
resques, il n'excluait pas l'amour et le sentiment de
ceux de Tordre harmonique.
La plastique que nous venons d'analyser satisfait
à la logique et sacrifie, dans une large mesure, au
principe d'ordre.
L'extérieur de l'église en annonce la distribution inté-
me,
\Hàm'>
T;
^^
^i^id.;
' f>T'/i>À
61. —Motifs do décoration arménionno (Eglise do Zougrougachiane, Géorgie).
(D'après Grimm, Monuments d'arclt. en Arménie.)
rieure(51,5o, 37) ; de même que la conformation membrée du soutien, en
96 L ARGHITECTURF. AIOIÉNIENNE
accord avec les retombées qu'il reçoit, manifeste sa fonction construclive
(08, IV).
D'antre part, l'ordonnance rayonnante de lamasse supérieure deTéglise
est singulièrement unitaire, tandis que le souci de la régularité s'accuse,
poussé jusqu'au culte de la symétrie, dans le parti pris des architectes
arméniens delà seconde époque d'assimiler la face postérieure de l'édifice
à l'antérieure ; en effet, ils empâtent abside et absidioles dans un massif
rectangulaire, se bornant à suggérer le tracé réel au moyen de deux
niches en Y renfoncées de part et d'autre de l'abside ('if ; 52. m. vi ; 55).
Di:UXII]ME PARTIE
LES ARCHITECTURES SECONDAIRES
DE L'ASIE ANTÉRIEURE ET DE L'AFRIQUE DU NORD
CHRÉTIENNES
A la suite des grandes écoles de l'Asie antérieure que nous venons de
présenter, une histoire méthodique de l'Archiiecture doit en g^rouper trois
secondaires, dépendantes et éclectiques ; V arabe pràislamique, V égyptienne
copte, l'africaine chrétienne. En effet, elles procèdent, les deux pre-
mières, de celles de la Mésopotamie, delà Perse et de la Syrie, la dernière
de celles de Syrie et d'Eg-ypte.
PREMIERE SECTION
L ARCHITECTURE ARABE AVANT LTSLAM
Le sud ouest de TArahie (Aral)ie heureuse, Vémen) ; Touest et le centre
de la péninsule ; la contrée entre la Méditerranée, l'isthme de Suez, la
mer Rouge (golfe d'Akahft) et la mer Morte ; les steppes et le désert insérés
entre la Syrie, la Mésopotamie, et l'Asie Mineure furent, antérieurement
à rislam. le théâtre d'une civilisation arahe.
1
LA. COMMANDE, CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES. LES INFLUENCES
La commande. — Chronologie et topographie monamentales.
Dans Tantiquité, le Yémen était célèbre pour la richesse et le luxe de
ses souverains et de son aristocratie, ainsi que pour la splendeur monu-
mentale de ses villes : Saba, Hadramaut, Mareb, Nedjrdn'.
' Cf. Strabon, XVI, iv ; Plino l'Ancien. YI, 3i> ; Diodore de Sicile, V, 40. 47: Agatliarcides
(dans les tîeofjr. Minor. de Millier. I. 180).
98
L ARCHITECTURE ARABE AVANT L ISLAM
Sab<
Installés, dès le iv*" siècle avant notre ère, dans la région au sud de la
Mer Morte (Edoni et
Moab), maîtres, au i'" siè-
cle avant J.-C., de Da-
mas et de la Gœlé-Syrie,
les Arabes Nabatéens ,
(|ui, par ailleurs, domi-
naient l'Arabie centrale
et occidentale, consti-
tuèrent un royaume puis-
sant, dont les Romains
ruinèrent l'indépendance
en 105 de notre ère. En-
richis par un actif com-
merce de transit entre
l'Ég-ypte, la Mer Rouge,
la Syrie, la Mésopotamie
et le Golfe Persique, ils
aimaient bâtir, témoin les
magnifiques tombeaux
qu'ils ont multipliés, sur-
tout près de Pétra, leur
capitale'. Au début du
moyen âge, ils élevèrent
sur les plateaux au sud-
ouest de la mer Morte,
,i des villes fortes, pour-
vues d'églises et de né-
cropoles : telles Kornîb,
Abde, Es Sbeita.
Vers le commence-
ment de notre ère, le
Hauran méridional et la
région de Damas furent
occupés par des Arabes
Christianisme, Au déclin du
eus qui, pai
la suile, embrassèrent h
Cf. Tome I. II. :;oi.
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES 99
v'^ siècle, ils furent renforcés par un nouveau tlot d'immigrants — Ghaf-
nides, Hasscuiides — également originaires du Yémen, et qui, eux aussi, se
firent chrétiens. Leurs princes, que recrutait la famille des Ghassanidcs,
tiraient des revenus importants de la police du désert, qu'ils faisaient au
compte (les caravanes circulant de Damas à la mer Rouge et de Syrie en
Mésopotamie. Ils bâtirent des monuments — porte d'honneur de Hahhat
Ammfhi. ; des églises ; des monastères ; surtout, des châteaux, pour la
garde des positions stratég-iques et des points d'eau : citons ceux de Kasr-el-
Abyad (Kharhet-el-Beida), (VEn Nonara, de Kasr Aniinân, de Mschatta,
A! Al Mmoar/ar, de Khardmi, de Tuba...
Enlin, sur les contins de la Ba])^ lonie. se forma, au ni" siècle de notre
ère, un État arabe, dont la fortune fut brillante depuis le iv'' siècle jusqu'à
l'époque de la conquête musulmane (IJ35) : celui des princes Laklwiides,
vassaux de la Perse sassanide. Leur capitale était Hira — au sud et près
de Koufa, au sud-est de Mesched Ali (Nedjef) — dans un pays fertile
dont les facultés productrices étaient alors, en raison d'une meilleure irri-
gation, plus grandes qu'aujourd'hui, et qui constituait une étape du transit
entre le golfe Persique, la Haute Mésopotamie et la Syrie. En outre, les
Lakhmides dominaient les steppes et le désert jusqu'aux parages syriens.
Riches des revenus que leur faisaient leurs domaines, les redevances
des caravanes, les tributs des nomades, ils furent des souverains fastueux
et raffmés, qu'ont célébrés les poètes arabes. Outre Rira, dont Nomân I"''
(403-418) fit une importante cité, ils durent bâtir, pour la garde des routes
de caravanes, de puissants châteaux : Al Khawarnaq, près de Nedjef;
Sédir (au début du v^ siècle) ; Qal'at Sham'oùn dans l'oasis de Shitâtah ou
de Shifatyah ; Al Okhayder (1" moitié duvi® siècle), ce dernier encore bien
conservé et, peut-être identifiable avec le fameux Kasr de Sindad que
mentionnent les auteurs arabes ^
L(?.s- influences.
Vu sa nature spéciale et les conditions historiques de son développe-
ment, il était fatal que la civilisation arabe préislamique fût, en matière
d'architecture, dépendante et éclectique.
' Le poète arabe Montalamnis nomme dix ce ces châteaux. « Si tu es maître de Sedir, tu
as Bâriq, Mobâyîdh. le Kasr de Sindad, le Nakhl, le Monabbiq, le Ghamr, Al Alisâ, Sa, Daysaq,
et tout le pays depuis Qadisyeh jusqu'au Djouf » (c'est-à-dire de TEuphrate au pays Nabatéen).
D'après Massignon, dans Comptes rendus de V Acad. desinscr., 1909, p. 203. Motons une attri-
bution d'Al Okhayder à l'art musulman (cl. Reuther, Ocheidir, 1912).
100 I. AHCHITEGTURK ARABE AVANT L ISLAM
Essentiellement militaire, elle devait être impressionnée par la forti-
rication romaine, que lui révélaient les camps échelonnés sur les marches
syriennes [El Kastal, El Leggiin..).
Dans la partie orientale de son aire, elle fut dominée par l'art méso-
potamo-perse de l'époque sassanide. A l'ouest, d'abord séduite par l'Jiellé-
nisme qui rayonnait d'Alexandrie^ et d'Antioclie, elle l'ut, plus tard,
influencée par l'école syrienne, elle-même fort aff"ectée par la sassanide;
enlin elle fut aux trois (|uarts conquise par cette dernière (C2, ii).
II
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Sans parler des églises du pays d'Edom qui étaient devisées à la mode
de Svrie, ce que nous connaissons de la production de l'Aichiteclure
arabe préislamique se l'éduit à des châteaux forts et à une porte d'hon-
neur.
Le programme des premiers était directement inspiré de celui des
camps romains (63). Tl exigeait la clôture d'une surface, presque toujours
carrée, rarement rectangulaire, par une enceinte flanquée de tours, dont
la hauteur pouvait atteindre une vingtaine de mètres", avec crétieaux,
archères, parfois avec chemin de ronde couvert et salle de guet au-dessus
des portes. Celles-ci, dont le nombre était tantôt d'une (63, ii, v, vi),
tantôt de deux iv), tantôt, à la mode romaine, de quatre aux extrémités
des axes i-, n'étaient point toujours l'objet d'une défense spéciale ; toute-
fois, on opposait volontiers à l'assaillant l'obstacle d'un passage long et
étroit ou d'une cour fermée (63, iv, v, vu).
Le logis des officiers, les casernes, les écuries, les magasins étaient
adossés ;i l'enceinte, en bordure d'une ou de plusieurs cours. L'installa-
lion de bains et de latrines était de règle.
Les dimensions étaient souvent imposantes : les ruines de Mschatta,
lie Tuba, d'Al Okhayder mesurent, respectivement, 153, 155, 170 mèti'es
de côté. Par contre, pour celles de Khaiani. la cott; correspondante ne
dépasse pas 32 mètres.
S'il fallait prévoir h; séjour d'un juincc, le plan c()m[)ortait un divan.
' Cl', les élévalioiKs l'aiiliii.sislcs des l'arades des luiiilji^au'c iiabaléens el les arcliilee
irréelles qu'exposent les peiiiLuri's murales pompéiennes, d'inspiralifjn ale.vandrine. Cf. To
Heures 33i) el 3oU.
tares
mel.
igu
- Cf. W Okliavdei
r — ^
I . — I j i
102
L AIICHI
fECTURE ARABE AVAM L ISLAM
Celui du cliàleau Je Mscliatta fut
disposé au fond de l'enclos, face
à l'entrée. Monumental, il consis-
tait en un grand vestibule (63,
VII ; 7) et en une salle du trône
(8) : le premier, en forme de ba-
:3^ silique à trois nefs, la médiane
';;J plus large que les collatérales et
^ séparée d'elles par des portiques ;
i^ la seconde constituée par un vais-
.2 seau carré qui projetait en croix
^ trois absides demi-circulaires *.
1 La poi'te d'bonneur, visible
■^ dans la citadelle d'Amman (63,
7- m; 64), était un massif quadran-
i g'ulaire percé de deux baies sur
J le même axe ; elles ouvraient l'ac-
^ ces d'une cour également carrée,
i prolongée, sur cbaque face laté-
3 raie, par une large abside courbe
■ï sous demi-coupole '.
III
LA CONSTRUCTION
D'une manière générale, les
monuments arabes préislamiques
sont bien construits.
Il est exceptionnel que leur
bâtisse soit exclusivement lapi-
daire * : à l'est, aux conlins de la
' En somme, à peu prt\s exactement la
composition de la basilique de la Nativité
de Betliléem. Cf. plus haut, p. 44 et pi. 25.
l'ourle plan triconque. Cf. p. 2'.i.
- Cf. le plan. fig. 61!, m.
=• C'est le dispositif d(^ la cour à llwâns
des mosqutîes perses. Cf., plus loin, p. 215
et fie. 137.
* Cf. le propylée d'Amman, l'diliéilajis une citadelle romaine.
L EFFET 103
Mésopotamie, elle est toute en briques cuites de bonne fabrication; à
l'ouest, elle associe la brique et la pierre, qui sont employées, la première,
pour les murailles d'enceinte, pour les soubassements, les pieds droits et
les soutiens isolés ; la seconde pour les murs et les voûtes \
Les matéi'iaux sont respectivement des moellons, bien taillés, bauts
d'une quarantaine de centimètres, et des carreaux de terre mesurant tantôt
0'",46 de côté et 0'",07.j d'épaisseur, tantôt 0'",23 X 0"\063-.
L'appareil en pierre de taille du propylée d'Amman est de belle qua-
lité, dans la tradition romaine locale. Partout ailleurs, les procédés relè-
vent plus ou moins de l'Orient mésopotamo-perse. Le mur lapidaire con-
siste en un blocage entre deux parements ; la liaison au mortier est
usuelle; la baie est couronnée par un arc dont la courbe est légèrement
brisée, à la persane; le portique est à arcades, également ogivales, que
soutiennent des piliers construits, plutôt que des colonnes \
La couverture est constituée par des berceaux et par des coupoles,
montés sans cintres; leur prolil est parfois une ellipse sassanide'; d'or-
dinaire, une ogive peu accusée. Exceptionnellement, les demi-coupoles
de la porte d'Amman sont appareillées en pierre de taille, à la syrienne "".
Le racliat des angles d'une cage carrée sous calotte s'opère par l'artifice
perse de la trompe.
IV
L'architecture arabe préislamique eut une conception de l'effet tout
orientale, d'ailleurs commandée, dans une large mesure, par les limita-
tions d'une construction en moellons ou en bri(}ues.
Effets de plastique.
La part de la plastique monumentale se réduit aux accidents
modestes d'un parti de bautes niches couronnées de demi-coupoles dans
le goût mésopotamien — on en voit aux murs des cours d'Al Okbay-
der — ou d'arcatures, analogues à celles de la façade du palais de
' Cf. les briques de Mschalta.
^ Cf-. les briques du château de Tuba.
^ Comme exemple de portique sur colonnes, cf. le vestibule du divan de Mschatta (63,
vu. 7).
* Cf. les voûtes du château d'Al-Mùwaqar.
■■' Cf. plus haut, p. fii.
d04 i/akchitecture arabiî avant l islam
Khosroès, à Ctésiphoii. telles ({u'eii montre la cour du propylée dAii
màii' (Qi).
.^ à'^ *t
'■.'■'■ r.ulie lie Id Iriac liùcuraiiL la farad»' du |)alais du Machalla.
(I)'apr(^s Slrzygowski. M.schatUi.j
Le modelé de déUiil est minime el médiocre. La modétiatui'e est rare,
pauvje, ou d'un profil complicjué el confus. A Amman, s'observe le cordon
' Les arcaluros fXpOBCiil un liact' en ciiiliu oulicpassû (jui est s\ niiil()iiiali(iui' d'inllurn
perso-rriésopolaniienne (*)6). (Cf. plus liaul. p. 12;.
KFFKTS DE l'ARURE
105
en (lents de scie, l'aniilier à l'arcliiLecture de briques et dont l'exécution
sur un monument en pierre constitue une des nombreuses marques
d'orientalisation que présente cette ruine (66).
Souvent, le cbapiteau se réduit à une tal)lelte, comme si la matière
était de la In-ique (66). Sinon, il est traité dans \v sont fie hi Syrie cen-
trale, souvent taillé en corbeille à deux étages
d'acanthes rigides et sëches, parfois conformé ^^C^^^B^^
en imposte et agrémenté de rinceaux ^
K/feis de parure .
En revanche, la parure abonde : [teintures
ornementales et significatives sur enduit ; pla-
cages lapidaires et mosaïques; sculptures très
ouvragées, méplates, mais profondément
refouillées, dans le goût perso-syrien ', avec
des rehauts de couleur et de dorure
Le décor était du genre asiatique: continu,
courant et couvrant, générateur d'aspects
analogues à ceux d'une passementerie ou
d'une broderie, voire d'une tenture murale '.
Régulier et symétri([ue. il composait des pan-
neaux, des rinceaux, des cordons (65, 66).
L'inspiration ne puisait j>our ainsi dire pas
à la source de la nature végétale, animale,
humaine *. Eclectique, elle combinait quel-
ques motifs hellénisants, empruntés à la Syrie
— acanthes, palmeltes — avec une majorité
d'éléments orientaux — coniigui'alions géo-
métriques ou images symboliciues, d'ailleurs
ultra-stylisées : d'une part, le zigzag et la rosette chers à la Mésopotamie
et à la Perse ; de l'autre, la pomme de pin, également originaire de la
Perse et — signes, à la fois sémites et perses, de l'idée de la vie — le pampre
et le vase oli boivent des oiseaux ou des animaux affrontés, ou bien duquel
jaillit un arbre (65, 66).
' cl. des ctiapiteaux observés clans les ruines du château cl Al Muwaqar el eurieusenient
décorés de fleurs de lis.
- Cf. plus haut, p. 2^.
■' A la façade du palais de Mschatta, une frise se développe sur une longueur de *1 mètres.
* Cf. lesanimauv exotiques — bœuf-zébu, lions — figurés paries sculptures du Kasr-cl-Abyad.
66. — Détail des faces intérieures
du propylée de Rabbat Am-
man (fausses arcades du lam-
brisi.
DEUXIEME SECTION
L'ARCHITECTURE DE L'EGYPTE COPTE
CHAPITRE PREMIER
LA COMMANDE. — CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES.
LES CONDITIONS. - LES INFLUENCES. — RAYONNEMENT
I
LA CO.M.MANDE
Nulle part, la propagation du christianisme ne fut plus triomphante
(ju'en Egypte. Tandis que Ihellénisante Alexandrie devenait, dès la lin
du H*' siècle, un des pôles de la spéculation théologique chrétienne ', la
masse de la population, dont la mentalité était restée telle qu'à l'époque
des Piiaraons. vei-sait dans le mysticisme et recrutait, par milliers, pour
les solitudes de la Tiiéhaïde et de la Nitrie, des fervents de la vie
contemplative, ermites ou cénohites -.
Il s'ensuivit une importante demande religieuse, que la conquête
arahe (640) réduisit, sans la supprimer \ Les résultats en sont imparfai-
tement connus, parce que heaucoup de monuments ont été détruits et que
l'attention a été détournée de leurs ruines par le prestige des antiquités
])hai-aoni(jues. Aussi hien, l'intérêt que présente l'art copte est-il plus
liislorique <ju'eslliéti(jue.
' Ale.xandj'ic fut illustrée, au pa.ssage du ii« siècle au ui«, par saint Clément d'Alexandrie
(-|- 217) ; au m", par Origène ; au iv», l'ardeur des spéculations y engendra l'hérésie arienne.
* A O.xyrhynchos (Bciinésa). on comptait, au v» siècle, 12 églises et encore plus de cou-
vents; à la même époque, le diocèse ne renfermait pas moins de 20.000 cén(jbites.
" Les Khalifes du Caire furent très tolérants.
CHRONOLOCIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
107
II
CHRONOLO(;iE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
Dans la période d'essor de rarcliitecture copte, (jue limitent le milieu
du IV' siècle et la fin du
vu", on distingue deux pha-
ses.
Une première, corres-
pondant à la seconde moi-
tié du iv" siècle et au v%
est rappelée par le sanc-
tuaire de Saint-Ménas qui,
au sud -est d'Alexandrie,
groupait trois églises, dont
une grande basilique cons-
truite par Arcadius (395-
i(l8), un hospice et divers
bâtiments ' ; par deux cou-
vents que le fanatique Sche-
noûdi d'Atripé fonda à la
lisière du désert liby(jue, à
l'ouest de Sohag' : le Couvent
rouge {Deir-el-Ahmar ou
Anôa Bise haï) et le Couvent
blanc- ou de Saint-Sche-
noùdi [Deir-el-Abiad, Deir
Anba Sclienoùda) ; par le
couvent de Saint-Siniéon
(Deir Anba Samadn), sur
la rive gauche du Nil, en «t. - Aire de rarcliitecture copte.
face d'Assouan.
Une seconde, qui comprend les \f et vu" siècles, a pour témoins : le
monastère de Saint- Jérêmie, à Saqqarah; celui de Baouît, un peu au
' Au lieu de la sépulture du saint, but d'un des pèlerinages les plus célèbres au début du
moyen âge.
- Ainsi nommé à cause de la parlicularité, rare, d'une exécution en pierre.
108
L AKCIIITICC/I l HK l)K L ECJYPIE COPTE
nord dt' Sioiil : le i:roiipe des couvents de NeyadaJi, au nord de Luuxor,
dont le principal est le couvent des Anges [Deir-el-Mclak] avec (|uatre
églises contiguës; les quatre couvents de la vallée de l'Ouadi Natroun
(désert de Niti-iei. sancl iliée pai- saint Macaire (^l)o-390j : Deir Ahou Makar,
Dell- Baranioûs, Deir Anha
.7^,^'sr^jyi.r~'; y^ 7:^.'. ""-'^^lijf. lUschaï couvent de Saint-
Isaïe), Deh- Souriani (cou-
vent des Syriens). De cette
époque date aussi la fonda-
tion des églises du vieux
Caire, éditiées dans l'en-
• ■einte de la forteresse per-
so-j'oniaine de Babylone —
A//utt Sdvyah (Saint- Serge),
el-MouUakha (la suspen-
due) \. Mari Giryis (Saint-
(ieorges), Sitte But bar a
Sainte-Barbe), el-Adra... ;
mais, la crypte de la pre-
mière exceptée, leur état ac-
tuel résulte de restaurations
et de reconstructions.
III
I.ES COMMTlUiNS. LES INFLU-
ENCES. HAYONNEMENT
Le développement de l'ai-
G8. — <( Porte du Paradis », sculpture copte conservée cliitectur»^ COpte fut étroite-
au musée de boulau. (D'après Gavct, Mon. copies du , i-.- ' i
Muscle Boula,,) ' ' ' ment conditionne par la
nature du pays, pour la déli-
nition de la(|u<dle nous renvoyons au tome I" de cet ouvrage", et })ar
l'insuflisaiK (■ iriiiir main-d'a'uvre pi'ivée depuis longtemps d'occasions
de s'exercer
Son orienlalioii ih' d(''|»cii(lil cjiie dans une mesure très resireinte de
C-osl-.i-dirv
Cf. Tome i
LES PROCnAMMKS KT LKUUS RÉALISA TIONS 109
l'art hellénisti(|uo dont, pourtant, Alexandrie avait été la capitale, et elle
fut à peine affectée par le byzantin. Par contre, (die fut déterminée par
la persistance de traditions de l'époque pharaonique ; par une énergique
réaction du génie national contre riiellénisme' ; par le mysticisme copte;
enlin, par une forte influence des écoles perso-mésopotamiennc et
syrienne".
A son tour, fart copte rayonna, en corrélation avec l'expansion du
monaclnsine égyptien, et, en ce qui concerne la décoration, avec une
active exportation de tissus peints ou l)rod('S, que l'Egypte fahi'iquait en
grand. En particulier, il agit sur l'Afrique du Nord'.
CIIAlMTUt: Il
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Le programme d'une église copte est une variation sur le thème de
la basilique à trois absides; plusieurs des particularités observables sur
les monuments relevés sont consécutives à la destination monastique de
la plupart ((jOi .
Il en est d'universelles : suppression de l'atiium. suj)pléé par un
nartliex avec bassin lustral (61), i, 3); agrandissement du sanctuaire, que
masque une clôture, équivalent de l'iconostase byzantine fi, 12; m, 4) ;
constitution d'un chœur, sous l'espèce d'un large transept, clos, du côté
de la nef, par un écran ajouré, voire par un panneau de maçonnerie
percé de portes (i, 11; ii, m, 3); ouverture d'entrées latérales fii, m, iv).
D'autres sont communes : telles qu'installation de tribunes pour la
distinction des sexes, ou, à défaut, cloisonnement de la nef par une bar-
rière transversale (i).
Quelques-unes, enfin, sont plus ou moins fréquentes : ce sont une
conformation tréflée du sanctuaire' (ii), une répétition de l'abside sur le
côté antérieur du vaisseau' (iv), un retour des collatéraux formant
' Cette réaction fut favorisi5e par l'aversion de l'Église pour la civilisation païenne. Cf la
de-truclion sauvage des monuments iiellénistiques par le patriarche d'Alexandrie Tliéophile,
par_le moine Schenoûdi. etc.
- L'inlluence perse afrecla la construction ; la syrienne, le décor.
^Cf. p. 117, 118, l2iK
* Cf. les couvenis « blanc » et « rouge », près de Sohag.
" Cf. l'église d'Ernient, relevée par les savants de l'e-vpédition d'Egypte.
no
L ARCHITECTURE DE I. EGYPTE COPTE
déambulatoire à l'extrémité antériem^e de l'église' (m); raccolement de
chapelles latérales- (m).
6'J. — Programmes religieux coptes.
1. Eglise d'Aljuu Sai;j;ali, au Caire : 1, eutrôc. 2, entrée moderne. 3, narlliex. — 4, bassin d'ablutions. — 5, placo
des femmes. 0, bassin. 7, trône du palriarclio. 8, place des hommes. 9, ambon. 10, iconostase. 11, chœur. 12, hekal.
13, 13, chapelles. 14, descente à la crypte. Mi, vasf|ue. 16, baptistère. — II. Deir-el-Abiad. — III. Deir Anba
Bishai. 1, ambon. 2, bassin. 3 chœur. 4, sanctuaire. 5, tribune. 6, 7, prothesis et apodosis. 8, 10, chapelles. 9, bap-
tistère. 11 porche. — IV. lî^lise d'Emient.
Notons encore que, dans la Haute Égyj>te, maint sancluaiie s'enfonce
en partie ou en totalité dans la montagne, à la maniîîre de Tliémispéos
ou du spéos piiaraoniques"'.
' Cf. le neir-ei-Sourlaiii, i(^ Deir-Anba-Bischaï.
* Cf. le Deir Anha Bischaï.
■ Cf. Tome I, p. 57.
LA CONSTRUCTION
m
Partûul, en accord avec les conditions almosphériques et avec le
mysticisme copte, l'éclai-
rage est rare, parcimo-
nieusement distribué par
d'étroites ouvertures mé-
nagées en haut des murs
ou dans les coupoles (70 .
CHAPITRE 111
LA CONSTRUCTION
Au point de vue de la
construction, l'école copte
relève de la Mésopotamie
et de la Perse sassanides
et de rÉgypte pharaoni-
que, bien plus que de l'hel-
lénisme alexandrin.
Bien qu'elle ne se soit
pas privée de piller des
pierres dans les monu-
ments dupasse', elle bàtil,
normalement, en briques
crues. Elle montait des
murs talutés au deiiors,
à la mode pharaonique,
et ouvrait des baies en ar-
cade.
Quand elle ne dispo-
sait pas de colonnes an-
tiques, elle constituait vo-
lontiers le soutien isolé
au moyen d'un pilier à
section carrée. Au début.
^
le adopla parfois le système hellénistique du
Ainsi les matériaux du Deir-el-Abiad furent volés à un temple de Ramsés III.
112 L ARCHITECTURE DE L EGYPTE COPTE
portique à architrave; mais bientôt, elle préféra l'arcade qui, d'abord cin-
trée ou elliptique, devint, à partir du vi" siècle, ogivale.
Ayant rejeté la formule hellénistique, elle réalisa la couverture au
moyen de voûtes, façonnées sanscintrcs : soitqu'elle tournât des berceaux
sur des nefs et montât une coupole au dessus du sanctuaire, soit — la
pratique fut tardive — qu'elle multipliât les calottes au-dessus de tout
l'éditice. Pour le profil, elle adopta d'abord l'ellipse éfryiJtienne ', puis,
à partir du vi'' siècle, une ogive de plus en plus aiguë. Elle raccordait
une coque au carré de la cage par l'expédient de la tiompe d'angle et elle
la contrebutait au moyen de demi-coupoles- (70). Elle coiniut le procédé
pratique d'épaulement d'un berceau de nef centr-ale par deux demi ber-
ceaux rampants au-dessus des bas côtés'' qui, analog-ie curieuse, fut fami-
lier à plusieurs écoles de l'Occident roman'.
La toiture était façonnée en terrasse; les coupoles n'en avaient point
d'autre que leur parement extérieur.
CHAPITRE IV
L'EFFET
1
EFFETS DE PLASTIQUE
L'architecture copte fut friande d'effet, dans la note pittoresque, du
moins en ce qui concernait l'aspect intérieur. (>ar elle fut tout à fait
indifférente à celui du dehors, conformant l'édilice, à la mode de l'Egypte
pharaonique, en tronc de pyramide rectangulaire couronné d'une cor-
niche égyptienne''.
L'ordonnance du dedans offre, rares et d'autant moins fréquentes que
répO(jue envisagée est plus récente, quelques rechei'ches de plastique
monumcnlalc secondaire d'ailleurs contrariées pai" une bâtisse en
' Cf. Tuiuf I. p. 71.
" Cf. les couvcnis « blanc » ri. » roiif^c », à Soliaf^.
'■' Témoin le relevé par les savants de re.vpi-dition d'Éyypte (Anliii. IV, pi. G7) de. la couver-
ture de l'église du Dclr Abou Faiieii.
* Cf. Tome lU.
■ Cf. Tome 1, p. 71).
EFFKTS DR PLASTIQUE
H3
briques : animation du mur par l'alternance d'une niche et d'une colonne
dégagée'; définition de son sommet par une coi-niche (70); rehaut des
arcs par une archivollt' prohlée f70) ; retombée de leur intrados sur une
colonne, dégagée en avant du pied-droit (7(1) ; encadrement d'uiu'
ouverture de fenêtre ou de trompe de coupole par une arcature sur colon-
nettes et une tablette saillante" (70).
Quant à la plastique de détail, la part que lui lit rarchitecture ro\t[r
Drlail de? iVesijues di
dise de Bauuit. (D'aprùi Clédat. Monastère de liaouit.
l'ut minime et elle ne comporta jamais que des réalisations mesquines.
Souvent, c'est à peine si un ressaut marquait la frontière entre le pied-
droit et l'arc; parfois même, la montée était continue^ L'église du Deir
Baramous offre un exemple de modelé de la face antérieure à l'image
d'une paire de cylindres jumelés. Le chapiteau de colonne exposait soit
une imitation grossière du tvpe corinthien, soit une répétition de l'imposte
byzantin en dé ou en tronc de cône, soit des formes médiocres, silhouet-
fées en bulbe ou en cocbeille foHacée.
II
EFFETS DK l'AKURE
En somme, c'est avec de la parure que l'architecture copte satisfit sa
* Cf. les couvents de Sohag: celui de Saint-Jean, à Antinoé.
* Cf. surtout, comme exemple, le couvent « blanc », à, Sohag.
^ Cf. l'église du Deir Souriani. en Nitrie.
II. 8
114
AHCHITECTUHE DE L K(iYI>l
passion de r«'iïel. l^lle la demandait à la peinture plus qu'à la sculpture,
non seulement parce que, construisant en briques, elle usait d'enduits,
mais aussi à cause du goût de la couleur, qu'elle avait hérité de ses
aînées alexandrine et pharaonique \
Pour l'inspiration, comme pour le style et la technique, la sculpture
décorative copte procédait de celle de Syrie- : méplate, sèche, découpée
par un travail à la virole, d'ailleurs souvent faible et grossière, elle, était
1
PWR^^^^^Li L>L>^j Jil—PHPB
iJi'lail des lre.si|UL's de Jéglise de
ît. (D'après Glédat, op. cU.
vouée au niotit lloral ei géométrique (6S). Plus à l'aise avec le bois, elle
réalisa, dès le vu" siècle"' et couramment aux xi' et \n\ des boiseries
rrmar([ual)les *.
Très supérieure, la ])einture ordoimait, en accord avec l'éclairage
restreint des intérieurs, des harmonies bigarrées et dures de rouge pon-
ceau, de vert émeraude, «l'ocre, de violet, de blanc. Les revêtements de
marbre et les mosaïques étaient rares.
lîicn (|u'essentiellement ornemental, son répertoire cojujjrcnait une
pailif d'illustration signilicalivr, iraillcurs conlinée dans le sanctuaire.
D'abord pittoi'esque et décorative, ii la mode alexandrine, elle fut bientôt
bislori(|ue, consacrée à la représentation de sujets lires des Ecritures.
D'ensemble, le style était conventionnel, mais les \ isages manifestaient
il un degré remar(|uable le goût et le senlimenl du porti-ait^ 71 .
;«6
lui
Cf. Tuiac I, ].
cr. p. 07.
Cr. le Dell' Suiuiaiii.
Cf. les ('^^li.M'H du CjiiiT'.
Cf. la iK'iiiliiic d('coialivi' di;s luuiiuiiK'Jits iitiaïauiuquc
KFKKTS ItK I>ARUKR 115
Peint»' ou sciilpLéf. la décoialioii oniciiitMilalr t'Iail caractérisée par
la continuité de compositions élalées par grandes nappes et très rythmées,
dans Tensemble (^omme dans le détail, par une extrême stylisation du
modtde vé^iétal ; eiilin |)ar la prépondérance du mol il' géométrique;
c'étaient des arabesques t"oliacé(»s ou florales, où dominait le pampre et
(|u'animaient souvent des colombes ou le lion de l'ApocaUpse, des
tresses, des spires; des enlacements de carrés, de losang'es, d'octogones,
de cercles; des semis de croix dans des réseaux (68, 71, 72).
Au total, un aspect de luxe barbare, d'originalité étrange, d'art pi'imi-
lit" et fruste.
TROISIEME SECTION
L ARCHITECTURE CHRÉTIENNE D'AFRIQUE
CHAPlTUt: PRKMIEU
LA COMMANDE — CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
LES INFLUENCES
LA COMMANDE
La chrétienté d'Afrique fut un modèle de ferveur, une pépinière de
martyrs, de docteurs et de moines'. D'autre part, en nombre de villes,
l'hérésie donatiste doubla le besoin d'édilices religieux. Aussi, au cours
des iv" et \^ siècles, il y eut pullulement d'églises cultuelles, de cha-
pelles commémoratives et do monastères. Contrariée par les premières
courses des Vandales, de 477 à 523, et par les persécutions que l'arien
Hunéric et ses successeurs sur le trône vandale dirigèrent contre les
catiioliques, la demande reprit, à l'avènement de Hildéric, qui restaura
la toléi'ance ; à partir de 534, elle fut favorisée, surtout dans la Tunisie
actuelle, par la domination byzantine qui, par ailleurs, entraîna de nom-
breux travaux de fortification. Mais elle fut supprimée, à la fin du vif siècle,
par la conquête musulmane (698-708).
Il
CIIH()N()L()(;iE KT TOPOGKAPHIE MONUMENTALES
Malheureuseiiient, il s'en faut de beaucou}) que la (|ualité des pi'oduc-
tions de l'architecture chrétienne d'Afrique réj)onde à leur (|uanlilé. et la
pres(jue totalité a été ruinée au ras du sol.
' Cf. Tfiiulliun, saint Cypricii, .sainl Oplal, saint FuI;4Ciicl', sainl Augustin... Au (h'ciin ilu
i\" siècle, saint Augustin apporta d'Italio les rrglus di' la vir inonastii|uc «[ui, ia,pi(icnii'nt.
recruta de nombreux adeptes.
(.HRONOLOr.IE ET TOPOCRAPHIi: MONUMENTALES
117
La ])lu|);iil (les iiioiimiieiils sont dalahlcs du iv" siècle et des deux pre-
miers tiers du v% sans ([u'il soit possible de préciser leur âge.
Pour nous borner aux ruines de quebjue importance, citons les églises
(\'A/)noii/ia (ïbil)ilis;. de lieuian (vers 435); de Carthagc (basili([ue de
l)amoi(^-el-Karita); de Castiglione ; àe Dcrmech; de Dar-el-Koiis (le Kef) ;
de Ilenchir-cl-Atecli, entre Sétif et Batna; da Henchir-Msaadhi ; de Kherbet-
1)0)1- Adih)u l'en, pi't's de Sélit"; de Kherhet (iuidra, au noi"d-ouest de Sétif
73. — Aire de raicliilecture clirélienne d'AlVinue.
(1'' moitié du v^ siècle); de Malifou, près d'Alger (iv' et \f siècles); de
MorsoU, au nord de Tébessa ; d'Orléamville (324, remaniée en 475); de
Siagu; l'ensemble considérable de la basili({ue de Tébessa et de ses an-
nexes cultuelles et monastiques (iv'-v" siècles); les églises de Thabarca
(v" siècle) ; la grande basilique de Tigzirt (milieu du v' siècle) ; les ruines
d"un monastère à Timgad] la basilique de Sainle-Salsa à Tipasa, près
de Ghercliell (iv' et vi'' siècles); l'église d^Upenna... Gomme exemples de
fortifications, on jx'ut citer celles de lîaga'i, de Tt'bessa, de Bordj-llallal,
lie Hdidra, de TJialept...
III
LES INFLUENCES
Malgré la proximité de l'Italie et les relations de l'église africaine
avec Rome, l'arcbitecture d'Afrique se révèle tout à fait indépendante de
la « latine' ». En revanche, elle est apparentée aux écoles de Syrie et
d'Egypte.
Cf. Tome IIL
H8 ^ l'architecture CIlRÉTIKiNiNE ]) AFRIQUE
CHAIMTKE II
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Le programme africain de l'église est celui de la basilique normale,
orientée à lest. Le vaisseau était communément partagé en trois nefs,
la médiane plus large et plus haute que les autres. Mais il existe plusieurs
exemples d'une distribution plus divisée (74, vi) (5 nefs à Orléansville,
àTigzirt; 7 à Matifou, à Tipasa : 9 à Tipasa (2" état), à Damous-el-Karita
de Carthage) ; elle fut déterminée, semblc-l-il. parle désir de soulager la
charpente de la couverture ' .
Les tribunes sont exceplioniudles - et ccHes (|ue l'on connuit sont
d'époque tardive (76, V.
L'abside, régulièrement exhaussée — souvent d'un mètre environ
— et accessible par des degrés disposés aux extrémités de son front (74,
Ml : 73;, était d'ordinaire terminée en hémicycle'; mais, au dehors,
elle était très souvent — à la mode de Syrie — empâtée dans un massif
quadrangulaire (74, i), voire totalement masquée par une conformation
rectangulaire de l'arrière de l'édifice (m, vi, vu). En général, elle était —
à la façon orientah> — flanquée d'une cliapelle et d'une sacristie, l'une et
l'aulre sur plan carré (m, v, vu). Très souvent, l'autel occupait, dans la
nef. Il' centre d'un enclos, délimité par un chancel (m, v, vu) ; d'autres
Ibis, il était placé à la frontière de l'abside et de la nef (i). On connaît
plusieurs sanctuaires sous lesquels ont été ménagées des cryptes^ (^'^O
Quelques églises — Orléansville. Matifou — possèdent une contre-abside
occidentale, ajoutée à l'édifice, en vue d'une sépulture^ (vi , . L'éclairage
était assuré par des baies percées dans la zone haute des murs de la grande
nef et dans ceux des latérales. La façade de l'église d'Announa montre
un «lispositif de fenêtres ouvertes de pai't et d'autre de la porte, qui évoque
lui arrangement caractéristique de l'art du nord de la Syrie centrale
l'7(), III !.
' Dans plusieurs (■(Jilici.'s ('ripasii.. Maliluu...) il y ttul mulUpliciillMii des ne
leur oflificatioii.
- Gonirno exemple, on pi'ut cilei' celle de l'église de Tiyzirt.
■' A Tubessa (76), l'abside, ()iii e.-;l unique, est conformée en l'er à clieval.
* Cf. les églises di; Béiiian, de Casliglione.
'^ Cf. des exemples du ini^nie parti pris, en ligyple, ]>. ]M.
I.KS l>IU>(.R.\MMES F,T I.I-IKS UKALISATIONS
119
PresfjiU' loujoiirs ~ iiarlicularilr s\ iiiptoiiiatiqu»' d'intUu'nce syrienne
ratfiiiin l'aisail (hWaiil'; il ('-tail suppléé \r,\v im \esliluile, parfois ou-
rCK
■ B
I
I
■ B
l
K— ^f
74. — l'rogranimcs leligioux dans l'AlVique du Nord.
I. Eglises d'Aiiiiouiia. — il. de Klierbet-bou-Addoufeii. — 111. de Teliessa. — IV. Baplislèrc de Tig/.iil. — V.
de Kberbet Guidra. - VI. d'Orléansville. — VU. de Beiiiun. — VIII. de Cuicul , Djoinila . — IX. do Benlaii. - X. de
Zana (Diana Veleranorumi. — XI. Kirlise de Sainte-Salsa. à Tipasa. — XU. Eglise de k'Iierbct Guidra. — XIII.
Eg;lise de Hencliir-el-Atef.
vert en portique ("4. ix), plus souvent terme (viii, x-xiiij, quelquefois
entre deux tours ", comme eu Svrie ; on ouvrait volontiers des portes
Gomiuo t'.\c-eption. cituiis la basiliiiue de Tébessa il42, ni).
Cf. l'éslise deMorsotl.
120
l'architecture chrétienne d'afrique
sur les côtés longs do Téglise: parfois même, il n'y avait pas d'entrée en
façade.
Basilique de Tebessa.
Volontiers, on adoptait, pour des églises funéraires, le plan tréflé,
familier à l'Ég-ypte et à la Syrie ^ (74, ii, m); le baptistère de Tigzirt
oiïrc un spécimen de tracé rayonnant en quatre feuilles (iv).
ClJAlMTliK III
LA CONSTRUCTION
Dune manière générale, l'école chrétienne d'Alri(jiic construisit fort
mal. A part (iuel(iut's trJ-s rares exceptions-, tdle n'eiM{)loyail jamais l'ap-
' Cf. la basilique de Tébess l (•■l)a|)cik' annexe): eelle de Klierbel-bou-Addoulen ; eelle de
l);iiiious-d-Karita, à Cartilage.
- Cf. Têbessa, Tipasa.
I.A CONSTUUCriO.N
pareil en pieri-e île taille, mais une sorte de roloini);
rép()((ue romaine, était usuel pour la bâtisse
commune ' : c'était un blocage de moellons,
épais d'une cintjuantaine de centimètres, que
des chaînes de pierres taillées conlirmaient, à
intervalles de 0"',80à2 mètres. Les baies étaient
couronnées de linteaux, diMliargés par des
arcs dont le tympan restait vide, à la mode de
Syrie (76, m), et qui. jiartois, comme en ce
pays, consistaient en un bloc éclianci'é du l)as.
Le soutien isolé était constitué tantôt par
une colonne — presque toujours em])runtée à
un édilice antique ; tantôt par un pilier qua-
drangulaire construit; tantôt par un couple de
coloinies géminées transversalement k l'axe
de la nef'. Le portique était à arcades, tour-
nées en plein cintre (7o ; Ht. i; 77, i).
Sauf pour les absides et de petits vaisseaux,
(|ui étaient voûtés, les premières en cul-de-
four, les seconds d'ai'ète, la couverture était
réalisée en charpente. Un artifice familier ;i la
Syrie du nord — l'érection de deux colonnes
superposées en avant des soutiens du portique
— réduisait la portée des poutres ' [Ir, ; 77, i).
(;HAIMTHI<: IV
LEFFET
Envisagés sous le rapport de l'ellet, les
monuments religieux de l'Afrique chrétienne
se révèlent tout à fait insuffisants : les plus soi-
gnés ne s'élèvent guère au-dessus du médiocre'
76. — IMasliqiie iiionunientale
secondaire des édiiices chré-
tiens de l'A trique du Nord.
I. Elévation intérieure de la basilique
deTigzirt. — II. Abside de l'église de Ma-
tifou. — III. Façade de l'église d'Aii-
uouna.
• Cf. Tome I, p. 479.
- Cf. les églises de Tébessa (75), de Tigzirt. de Timgad.
■■' Cf. Tébessa, Tigzirt.
* Le seul monument remarquable est la basilique de Tébessa, dont la composition est
pittoresque et monumentale
122
l. AR(.Hn ECTIRE CHRÉTIENNE D AFRIOUE
77. _ Plastique de délail des monuments chrétiens de l'Afrique du Nord.
1. Le portique de la nef de la basilique de Tébessa. — II, III. Cliapilcaux tlo ïigzirt. — IV, V. Cliapiteaux
de l'église de Sainte-Salsa, à Tipasa. — VI, Vil, Vlll, X. LL, de Tigzirl. — IX. Corniche de Tig/irl.
Leurs proportions étaient petites % leur |)lasli(jiie rudinientaire
7S. — i:,\ein|)les alriéiiins de parure sculptée (Basili(|ue de Tiyzirl).
(Juainl ils n'étaient pas de remploi, chapiteau.x et l»ases étaient des sini
^ Grande ljasilii|uc île Tipasa : ."i^ X i'-> mètres: basiliipie de 'l'éljessa : 4(J X 22 mètres : pour
les édifices importants, une longueur de 2z> ii 34 mètres l'sl assez t'ri'qucnlc.
- Citons quelques rares exemples (à Matifou et à l)ai-<d-Kli()Usi de l'animation d'un mur
d'abside au moyen de colonnetles dégaKé'Cs: un paiti pri.- — noiahic à Téhessa (75), à Tigzirt.
à Tipasa — de faire rctombci' l'arc triomphal de l'iiiisidr sni' des colonnes dressées en avant
ries pieds-droits.
L KFFKT 123
plificatioiis. voii-f des caricalures des ordres g-réco-roniuins, surtout de
rioiii(|ue et du toscan (77 ,
La parure sculptée était rare, méplate, lourde et lirossière. Ou se rat-
trapait sur la peinture et. surtout, sur la mosaïque, étalée en pavements
ou en revêtements muraux '
Les motifs ordinaires étaieni des orneuH-nts iiéométri(jues très simples
— câbles, tresses, enroulements, marguerites — souvent tout à fait dans
le goût syrien (78) et des fig'ures symboliques — monogramme du
(-hrist, colombe tenant un rameau d'olivier, agneau mystique, pampre,
calice de vie d'où jaillissait un cep et qui était accosté de paons affrontés...
' Cf. la décoration, relaliveiiioiit luKUcuse, des Iia3ili(]ues de Tébes.-iu. de Tliaharea, de
Tigzirt (76, i: 78).
THOISIKME PARTIE
LA TROISIÈME ÉPOQUE DES ARCHITECTURES
ÉGÉENNES
SECTION UNIOUP]
L ARCHITECTURE BYZANTINE
A un millénaire d'intervalle, la région égéenne renouvela, dans des
conditions analogues, l'œuvre de combinaison et de mise au point qu'aux
temps helléniques, elle avait accomplie avec tant de succès. Comme la
grecque, l'architecture byzantine eut pour aire propre les pays en bordure
de la mer Egée — Asie Mineure occidentale, Grèce, Archipel, Macédoine,
avec Gonstantinople pour centre; comme elle aussi, elle rayonna sur les
pavs rivei-ains de la Méditerranée orientale ; comme elle, enfin, elle cons-
titua une formule de conclusion et de compromis : conclusion des recher-
ches architecloniciiies de rAntiqnilé ; co?npro?nis entre l'idéal esthétique
de V Orient et celui de l'Occident, mais, cette fois, à l avantage du premier.
Dans la carrière d'onze siècles environ Mu iv" au xv") que fournit
l'architecture byzantine, on distingue deux phases de prospérité et
d'essor (iv'\ v% vf siècles — dernier tiers du ix% x'% xi% première moitié
du xii"), séparées par une époque de dépression (vu", viif siècles ; pre-
mier et deuxième tiers du ix'j et suivies d'une période de déclin, que
termine hi conciuète tur(jue, au milieu du xv' sit'c!e\
' L'élude de l'arcliiteclure byzantine esl contrariée par la destruction de nombreux monu-
ments; par l'incertitude de la date de beaucoup de ceux qui subsistent; eniin, pour beaucoup
d'édifices religieux, par la défif,Mi ration consécutive à leur appropriation au cuUe islamique.
LA COMMANDE
CHAPITRE PREMIER
LA COMMANDE. — CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES.
LES ÉPOQUES - LES ÉCOLES
I
LA COMMANDE
Par 1(^ noMihie. riiii[)orlane(' et la diversité de ses appels aux services
MéteoieSrKaEafcaK,
79. — I. Aire de l'arcliitectuTe "bvzantint
H. Influences et Ta\-o-nncTrient.
de rarchitecture, la civilisation byzantine réalisa, bien au delà du néces-
saire, la condition première dune tloraison de l'art de bâtir. Car là
126 LARCHriECrURK BYZANTINE
foule des eiita-eprises, en général lajgemenl dotées, (|u"elle lui proposa,
en comprit de l'ordie profane comme de destination religieuse, de luxe
comme d'utilité, d'officielles comme de privées. D'une part, des tiavaux
publics, des oeuvres d'édilité pratique ou somptuaire, des ouvrages de
fortification, les uns et les autres courus grandement ; d«' lautre, la réa-
lisation de logis confortables et parés pour une bourgeoisie nombreuse
et aisée, d'bôtels somptueux pour une aristocratie opulente et passionnée
de splendeurs, des palais merveilleux pour des empereurs qui avaient la
volonté et les moyens d'éblouir et d'étonner^; enfin, consécutive à la
ferveur d'une dévotion entacbée de superstition et confinée dans les prati-
ques cultuelles, l'érection, par centaines, d'églises, souvent monumentales
et resplendissantes, et de vastes monastères, ensembles complexes de
sanctuaires, de chapelles, de bâtiments conventuels, d'ateliers, d'hôtelle-
ries, dhospices, d'écoles.
Il
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
I
DU IV- SIÈCLE AU MILUiU DU IX''
Alors que l'Occident, accaljlé' par l'anarcliie et l'invasion, végétait
dans la misère et s'infectait de barbai'ie, la région égéenne jouissait de
la paix, s'enrichissait par une intense activité industrielle et commerciale
et restait fidèle à la tradition du luxe hellénistique et romain.
A la cause générale de commande ({u'institua le Irioniphe du Christia-
nisme, s'ajouta, à partir de '.]21, celle qu'engendra le transfert du siège
de l'Empire à Byzance. Promue à la dignité de capitale, de a Seconde
Rome », cette ville j)JO\ inciale de deuxième ordre devint, sous l'énergique
impulsion de (Constantin, un chantier fiévreux, (|ue ses successeurs main-
tinj-enl ouvert, au cours du iv*" sièch' La production consista en aqueducs,
en égouts, en citernes géantes, en forums bordés de portiques — forum
de Consldnliii. foi'iita de Taf/ros, A//f/us/êo/i : en rues à colonnades, lelles
' On fstiiiie il riiviiijii :j inilliiuil.s de iiulnj iiiojuiaii,' le levenii imijcrial au li-iiips de la
dynastie maci-iluniennc;. A la inoii .Ir IJa.silf II (lOi'ô), le tn'sor ('orileiiait une réserve d'un
milliard.
.llUO.N()L(»(iIE KT TOl'OdKAPHIK AKfNL .MKNTALi:S
127
que la grandiosi' cote centrale 'Mésé ; en bains — Zeiixippe, Achilleus,
Thermes (£ Eiuioxie^ <ÏArcadius ; en cirques, comine le fameux IIippo-
)lrome, avec sa graiuliose tribune impériale Katidsma) \ en bâtiments
officiels — Palais Sacre' jxtur le souverain, avec vestibule Clial-
cè), habita tion(/)rt/jA-
né), salle du trône
[Augusteus, Consis-
torion, Magnaara) ,
salles de banquet (T/v-
clinos des /if lits . ,
Palais di( Se nul.
Trésor, Préfecture ih'
la cité ; en monu-
ments commémora-
tifs — Arcs de triotn-
pke de Constantin <'l
de Théudose, colonne^
de Théoclose et à'Ai-
cadius... ; entin, en
sanctuaires, j)arnii
lesquels se distin-
guaient les église-
que Constantin avail
dédiées à la Sagesse
divine (Hagia So-
pliia, Sainte Sophie
et à sainte Irène, et
le martyrion qu'il
avait consacré à la
mémoire des Saints
Apôtres \
De ce j^rand ellort,
il ne reste guère que le souvenir. Aussi bien, la hâte de l'entreprise
condamnait-elle à une ruine prématurée des édifices (|ui, d'ailleurs, n'é-
taient que la moimaie des pj-oductions de l'arl liellénistico-romain à son
déclin:
de 1 é-li.-,o lies SS. Serge el Hacchos.
a GunstanliiKjplo.
' A Constantinople seulement. Gonsliuitin fit
H églises !
128 L ARCIIITECTUHE BYZANTINE
Pour l'œuvre du v' siècle nous possédons une documentation monu-
mentale. Si Constantino})le ne peut plus s'enorgueillir de la magnifique
Porte cVor (jue Tliéodose II (408-450) éleva vers 441, elle conserve des
parties des murs dont ce prince la ceintura et des vestiges du Palais fortifié
du Boucoléon. Depuis Tan 46:^ dure l'église de Saint-Jean du Stondion
(Emir Aclior djami).
A Thessaloniqiie (Salonique) oli l'art bénéliciait du concours d'une
rare prospérité économique, d'une civilisation brillante et d'une grande
activité intellectuelle, furent édifiées, au début du siècle, l'église de Saint-
Georges et, vers le milieu, celle de Saint-Dhnê trios , ainsi que le sanctuaire
au vocable cbrétien inconnu, dont l'Islam a fait la mos(iuée Eski-djouma.
D'autre part, la réalité et l'importance de la demande religieuse de
l'Asie Mineure, durant ces deux siècles, est attestée par l'église de la Tri-
nité à Ephèse, par Saint-Jean et Saint-Georges de Sardes, par les basili-
ques de Philadelphie (Ala Sliebr), de Pergame, (V fliérapoiis...
L'église de Sainte-Sopbie à Salonique témoigne ([u'au passage du
v'' siècle au vf, l'arcbitecture byzantine s'essayait à des innovations
grosses de conséquences capitales'. Vers la fin du premier tiers du
vf siècle, son progrès aboutit à un splendide essor, à une manifestation
imposante de maturité et de tempérament que favorisèrent, d'une part,
la fièvre de bâtisse excitée en Justinien (527-565) par l'orgueil, par une
dévotion intéressée, et aussi par une haute conception de son rôle impé-
rial; de l'autre, l'élan politique et économique de l'Empire sous son règne
et aussi les ravages de l'émeute dite Sédition Nika qui, en 53^, détruisit
une partie des monuments de la capitale.
Les commandes de Justinien furent de toutes sortes-. Citons, parmi
celles d'uTiLiTÉ publioue, les citernes dénommées parles Turcs lèrè-batan-
sèra'i et Hin-hir-direk (Les mille et une colonnes), celle-ci (528) un cbef-
d'œuvn^ de l'art de bâtir; l'aqueduc de Gonstantinople, également un
modèle de science; une reconstruction du Zeuxippe, incendié en 532;
un pont sur le Sangarios en Bitbynie ; les fortifications de Nicèe, de
Dura, (lu couvent du Mont-Sina'i, dlfaïdra en Ali-i(juc ; parmi celles de
loidre KDM.iiAiiu;, un embellissement de V Auguslron: dans la catégorie
des monuments officiels, un nouveau Palais du Srnal sur l'Augustéon
et, dans celle de la bâtisse so.mi'TLIaiiu;, uiu> réédificalioii de la dhalcé au
' cr. p. us, Kio,
* l'illcs (»iit |)U t'uurilir a riiisloricii l'rocoin' la rnatirrc d'un livn' : De Aedl/iciis.
130 L ARCHITECTUKE BYZANTINE
Palais impérial; dans la série religieuse, l'église des saints Serge et Bac-
chos, édifiée peu api'ès ravènement du souverain ; celle de Sainte-Irène
(532) ; celles des Saints-Apôtres (536-546), détruite, mais imaginable d'après
une description' et d'après des filiales- ; surtout Sainte-Sophie (532-537).
la c( Grande Eglise », une des merveilles de l'art universel, dont l'édifi-
cation par les soins de deux artistes d'Asie Mineure, Anthémios de Tralles
et Isidore de Milet fut une des maîtresses affaires du règ'ne \
Autant l'époque de Justinien avait été propice à une floraison de
Fart de bâtir, autant le furent peu les trois siècles qui la suivirent.
D'abord, jusqu'à Tavènement de la dynastie isaurienne (717), l'empire
traversa une ère d'anarchie lamentable et de revers désastreux; puis,
après que l'ordre et la paix eurent été restaurés, à la crise politique en
succéda une religieuse, consécutive à la querelle des Iconoclastes, autre-
ment dit à une double lutte de la raison contre Fidolàtrie du culte des
imag'es, et du principe laïque contre les envahissements du monachisme.
Sans doute, on continua de bâtir; même il paraît qu'il y eut développe-
ment de quelques germes de nouveautés notables dans les productions
de l'école justinienne. Néanmoins le ressort était détendu et nous ne
trouvons guère à citer que des embellissements du Palais impérial : une
luxueuse salle de parade, dite Chrj/sotriclinos, édifiée par Justin II (565-
578) ; deux autres, le Lausiacos et le Justinianos, œuvres de Justinien II,
à la fin du vu" siècle ; l'église de la Vierge du Phare (milieu du vin- siècle) ;
enfin, un magnifique logis, dit le Triconque, construit par Théophile
(829-842) ; les églises de Constantinople dont les Turcs ont fait les mos-
quées Kalender-hanc-cljami et H odja-Mastapha-Pacha (vif siècle), celle
d'Athènes qu'on appelle la Petite Métropole ou la Panagia Gorgopiko
(début du IX'' siècle).
M
DU .MILIEU DU IX" SIÈCLE AU .MILIEU DU XIl"
La dynastie macédonienne (867-1 057) restitua des conditions analogues
à celles (jui s'étaient trouvées réalisées au vi'^ siècle. Délivré de l'anarchie,
' Cf. l'rocopc, iJe Aedificiis.
■ Sainl-Marc do Venise, Saint-Front de l'érigucuv.
■ En î)53, Sainte-Sophie souflVil d'un Ireiatjlcujenl de terre; en 558 la coupole s'écroula; elle
l'ut reconstruite, de 558 à 562, par un neveu, homonyme, d'Isidore de Milet ; par la suite,
elle fut consolidée au moyen de grands contrel'orts.
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES 131
fortifié par la reprise d'une partie de ses provinees perdues, héiiéticiaire
d'immenses ressources économiques, exalté par de brillantes revanches
sur ses ennemis, mû par l'élan que les esprits gardaient de la longue
« querelle des images », le monde byzantin saci'ilia plus qu'il n'avait
jamais fait au luxe et à l'art.
Le gouvernement, en particulier, organisa des pompes prestigieuses
et la plupart des souverains s'appliqui'.rent, sans compter, à créer un
cadre féerique à leur vie officielle et privée.
Le fondateur de la dynastie, Basile I"' (807-886) donna l'exemple, en
commandant un palais confortable et luxueux, le Kênourgion et, rien
qu'à Constantinople, 43 églises, dont la principale, la « Nouvelle » [Nèa],
consacrée en 881, est connue par dos descriptions précises ^ De la
deuxième moitié du ix'^ siècle datent, sans qu'on puisse préciser le moment
de leur érection, la cathédrale à'Hrmcléa (Eregli) sur la mer deMarmaia ;
l'église de la Dormition, à Nicée ; Tégiise de Skripou, en Béotie (874) ; à
Constantinople, les sanctuaires qui sont devenus les mosquées Atik-Mus-
tapha-djami et Gul-djami.
Au compte du x'' siècle peuvent être inscrits une transformation du
palais du Boucoléon par Nicéphore Pbocas (963-9(39) ; l'oratoire du Sau-
veur, que Jean Zimiscès (969-975) fit édifier pour y trouver une sépulture.
Les monastères àeLavra, (Vlviron. de Vatopédi ru Mont .-l//ios,constiluent
des témoins de l'époque d'essor monasti(iue que fut le passage du x'' siècle
au suivant.
De la production, sans doute plus considérable, du xi" siècle, subsis-
tent, datables de la première moitié de la période, deux églises de Salo-
nique, celles de saint Elle et de la Théotokos\ maintenant mosquées Eski-
séraï et Kazandjilar-djami^ ; une, à Constantinople, devenue la mosquée
Boudroun-djami ; deux au monastère de Saiîit-Luc, en Phocide; celle
de Saint-Nicodème, à Athènes ; celle dite Nèa Moni, à Chios (vers 1030).
Ajoutons, disparue mais décrite, l'importante Péribleptos, que bâtit
Romain III (1028-1034). Quant à la seconde partie du siècle, l'inventaire
monumental lui attribue les églises de Constantinople dites de la Théo-
tokos (Kilisse-djami) et d*^ la Panachrantos (Fenari-Issa-Mesdjid) et, con-
temporaine de l'extrême déclin du siècle, celle du monastère de Daphni.
Le troisième quart du siècle fut, encore une fois, un temps d'anarchie
• Cf. Constantin Porphyrogénètc, Vie de Basile ; Photius, Homélies.
■ Quelquefois dénommée, àtort, Saint-Bardias.
d32
L ARCHITECTURE BYZANTINE
et de défaites. Mais, ensuite, pendant une centaine d'années, la dynastie
des Coninène (1(181-1185) nuunlint i"en)pire dans un état de puissance et
de prospérité relatives. De nouveau, rarchitecture fut sollicitée de bâtir
des palais, des églises, des chapelles monastiques ; tel, au fond de la Corne
8:2. — Facr iiiLTiiliDnalc de la m^f de Sainlc-Soiiliie, à Gonstantinoplo.
d'or, If sj)l(Mi(li(lc cliàlcau des lllachcrnes, ; hdics, à Conslantiuople, les
églises Mi)n(' 1rs. Choras Kalui(''-djaMii , du Ptiiilocralor (Zeirek-djanii), du
Pantepopte (Eski-djanii), loiilcs trois dalal)i('s de la première moitié du
xii" siècle; t(dles encore, érigées vers le milieu du sit'cle, l'église de Met-
haca et la Néa, Moni\n-h^A{i Nauplie (1144) ; Saint-Pantélimonli Saloni(iue;
CHRONOLOGIE ET TOPOciHAI'HI K MONUMENTALKS 133
la Kosmosolcira à Fevedjik, en Thracc (1152); It's Sai/ils-Th/'odores et la
Kapnilidri'd à Atlirncs ; Sduili'-Sophic df Moncmrds'w. ..
La pi-oiUicLion des (rois sircles (jue nous venons de passer en revue
manifeste, aussi bien en ee (|ui eoneerne le programme que sous le rap-
port de la construction et de l'effet, une énei'g-ie féconde, génératrice
d'ordonnances nouvelles et d'aspecis plus élégants '. Vraiment, elle auto-
rise l'appellation de « second âge dor », qu'on a proposée poui* cette phase
de la carrière? de lart b\zantin.
m
DEPUIS LE DÉCLIN DU Xlf SIÈCLE
Au déclin du xii" siècle, commença pour la civilisation byzantine une
ère d'iri'émédiable décadence. Sous les L'Ange {ll8-')-1204), sous les empe-
reurs latins (1204-1261), sous les Paléologue (12(il- 1153), l'Empire entra
en décomposition. Ni le gouvernement, sans force et sans ressources, ni
les particuliers, ajqiauviis par une profonde dépression industrielle et
commerciale, ne j)urent alimenter une commande profane. Goifttantinople
ressade donner l'exemple des grandes entrepi'ises — nous n'avons (à citer
• [ue la double église dont les Turcs ont fait la mosquée Fétijc-djami ;
Salonique restreignit également sa demande, que l'appellent seulement
l'église des Saints-Apôtres (13 12-1315) et celle qui est devenue la mosquée
de Yakoul) Pacha.
En fait, l'architecture se trouva réduite à de modestes programmes
provinciaux. Tels, ceux des églises (YArta. (h'-iiommées la Parigoritissa
ilin du xiif siècle), Saint-Basile et Saint-Théodore '\\\' s.) ; de 1 église de
Kalabaka (xiv" s.) ; des sept sanctuaires de Mistra, capitale du despotat
de Morée (six du xiv'' siècle : la Métropole (1312), les Saints-Théodores et
la Panagia da Broiitochion, VEvangélisteria, Sainte-Sophie, hi Peribleptos ;
un du XV-, la Pantanassa) ; de Saint-Sozon et de Saint-Elie, à Geraki, en
Laconie ; des monastères des Météores (milieu du xvi" s), en Thessalie,
près de Kalabaka...; surtout, des bâtisses dont le gi-oupe monastique du
Mont-Athos s'accrut, du xiii' siècle au xvT — couvent de C/iilandcri
' Dans les pages quil a consacrées au.x bâtisses de Basile ["■, Constantin Porpliyrogénète
insiste sur la « nouveauté des dispositifs », sur le « charme », la « grâce », 1' « élégance » des
arrangements.
134
L ARCHITECTURE BYZANTINE
(xii'-xiii' s), duPantocrator (13(13), (ÏEsp/iigménou {\i\^ s.), de Sainl-Paul
(xv' s.), de Koutloumousi (1540) \
liiliTicur (le SaiiiLc-Sophiu, à Conslaiiliiioplc l'arlie sud-est.
Ces édifices léiiioiji; rient qu'en dépit de conditions défavoraldes, long-
temps, l'arcliitecture byzantine conserva du ressort et resta capable
' Pourlesli'oiscylises de Trébizonde — Panurpa Chrijsokcphalos, Sai nie-Sophie, Sainf-Euf/é-
jiios — qu'occasionna au xm" siècle l'instalialion en celte ville d"une branche de la famille
des Comnène chassée de Constantinople par la cont[U(He latine, voir plus haut : même Livre,
première partie, deuxième section.
LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES 13'J
(rinnover dans le détail. Néanmoins, elle était condamnée à })eidie peu ;i
peu l'énergie créatrice et à verser dans la formule et la répétition.
CHAIMTUK II
LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES. — LES INFLUENCES.
RAYONNEMENT
LES CONDITIONS NATURELLES
Les conditions de la carrière de l'architecture byzantine étaient, les
naturelles comme les humaines, favorables à son progrès.
Pour ce qui est des premières, nous prions le lecteur de se reporter
aux pages que nous avons consacrées aux deux premières époques de
l'architecture égéenne'. Ici, nous nous bornerons à observer combien la
position géographique de Byzance, mitoyenne entre l'Europe et l'Asie,
était propice à la réussite d'une reprise de cet effort pour accorder les
idéals esthétiques de l'Orient et de l'Occident, auquel la région égéenne
semble prédestinée ; nous noterons aussi l'avantage que les architectes
de la capitale devaient tirer de l'existence, à proximité de la ville, des
magnifiques carrières de marbre de la Proconèse.
II
LES CONDITIONS HUMAINES^
Ils bénéficièrent encore de l'ampleur des lessouices mises à leur
disposition par les commandes officielles, comme du facile recrutement
d'une main-d'œuvre abondante et habile, que leur ménageait, d'une
part, l'activité d'une industrie essentiellement artistique", de l'autre, la
fréquence et la grandeur des entreprises monumentales ; ils ne tirèrent
pas moins d'avantages de l'énergie intellectuelle qu'entretenaient les
disputés théologiques et qu'exalta, à partir du ix" siècle, une brillante
* Cf. tome I", p. 177 et 2o7.
- Notons, spécialement, l'industrie marbi'ière de la Proconèse, qui exportait au loin des
éléments de décor architectural, en particulier des chapiteaux.
136 l'architecture byzantine
renaissance de la culture iiellénique' ; enfin, ils disposèrent (lune tech-
nique relativement savante et d'un puissant outillage'.
Parmi les traits les plus distinclifs de la civilisation l>yzantine il en
8't. — Sainle-Sopliie do ConstanLinoplo. Pi-ciiiiiT ùVd^e des exrdres.
était trois (jue devaient iirccssairemcnt j-i'lléter les ])ro(lucti()iis de sou
architecture : une passion, tout asiatique, de r apparat cl df la splendeur ;
une mentalité subtile, que révèlent les raffinements, également légendaires,
;iil d('cliiié cl 1(!S écoles
du i.\'- >iècle, la ]iiciuirre
' L'université de Couslaiilinuplr, luiid.'e par Tli(M,d(,se 11.
d'Athènes avaienl été ienuées pai' Jusliiiieii. Hcur^^aiiisée au mil
dfivint aussitôt un ardent foyer d'activité inlellectuelle.
- La dénomination byzanlinc de rarcliltecte est mccluinicos : notons qu'un des auteurs de
Sainte-Sophie, Anthéniios de Tralies, rédig.'a un Trailé >lcs Machines.
LES INFLUENCES 137
(lune (li})lonialie rusée et d'une théoloî^ie ei'goteuse ' ; enlin, un esprit
coiuercalenr el un (joùt ))iarquc pour la fonniile et ht rêyleiiicntation.
L'art de bâtir devail, d'autant plus, participer de ce dernier caractère,
(|u"il était, dans une lar,ii,e mesure, officiel-, et que le mode de formation
des architectes et le réji;ime du travail constituaient pour lui une cause
puissante d'unité dans le temps, compensée, il est vrai, par une autre,
également énergique, de variété dans l'espace. Il n'existait point d'écoles
oii l'on put apprendi-e l'ai'chitecture ; la prati(jue de celle-ci étant l'apa-
nag-e d'un certain nombre de familles intéressées k s'y attacher, en raison
des immunités (ju'elle assurait ', il y avait, de père en lils, transmission
de méthodes et de recettes. D'auti'e part, les ouvriers, qui étaient <les
travailleurs libres payés à la journée ou à la tâche, étaient groupés en
corporations, confinées dans l'application routinière de quelques procédés '.
Toutefois, pour la main-d'œuvre comme pour les architectes, il y a des
exemples de déplacements : aussi bien y avait-il, de temps à autre, appel
vers la capitale, i(uand on y entreprenait de grands travaux, et inverse-
ment, expédition, parfois à de grandes distances, de plans, d'architectes,
de chefs de chantiers, voire de matériaux ouvrés''.
III
LES INFLUENCES
Nous avons annoncé, plus haut, et la suite de notre analyse conlir-
mera de reste, que l'orientation de l'architecture byzantine fut la résultante
d'un concours d'influences diverses, émanées du passé hellénistico-romain ;
de l'Asie mésopotamo-perse, si/rienne, anatolienne, arménienne ; en [m,
à un bien moindre degré et tardivement, de l'Occident gothique.
' Cl', p. loi. 160-165.
- La direction générale des travaux d'architecture appartenait à un fonctionnaire, dénommé
Oikistos. Il dépendait, ainsi que le comte des aqueducs, du chancelier. Toute entreprise était,
comme jadis à Rome (Cf. Tome I", p. 440-441), conduite par un directeur r(?sponsable, sous le con-
trôle duquel opérait l'arcliitecte.
'■^ « Les architectes jouissent de Tinimunité (exemption dr toute charge personnelle) afin
qu'ils puissent plus aisément apprendre à leurs enfants la pratique de leur art ». Code Théo-
dosien (xin, iv, 2).
"■ La corporation comprenait des maîtres {maïstores) et des compagnons, sous la direction
d'un premier maître.
^ Cf., d'une part, l'attribution de la construction de Sainte-Sophie à deux maîtres d'Asie
Mineure et la présence à Constantinople de maçons d'Isaurie ; de l'autre — sans parler de
l'expédition sus-mentionnée d'éléments décoratifs en marbre de Proconèse — l'envoi par l'Im-
pératrice Eudoxie à Porpiiyre, évèquc de Gaza, d'un plan et de colonnes, pour l'église qu'il
projetait d'édifier en cette ville.
138
L ARCHITECTURE BYZANTINE
Et d'abord, il est inconcevable que la « seconde Rome » — tel étîiit le
surnom significatif «[ue Constantin avait attaclié à Byzance — n'ait pas été.
dans une large mesure, construite selon le modèle proposé par l'ancienne :
que la noblesse romaine, transplantée dans la nouvelle capitale, n'ait pas,
Photo Sebah.
85. — Sainte-Sophie à Gonstantinoplc. Une des tribunes d'angle.
en ses nouveaux palais, l'estitué les distributions et les aspects dont elle
avait riiabitude; enfin et surtout, qu'il n'ait pas été fait appel aux arclii-
tectes en renom de Rome '.
Cependant, il était fatal (jue l'action de l'art loniain se trouvât victo-
' Notons que, jusqu'à la lin du i.\° siècle, le lalin resta la langue ofïicielle de l'empii
bvzanlin.
LES INFLUENCES
139
rieusemeiit concurrencée par celle de V -àrV liellé nist Iqiw , (}ui llorissait alors
dans les grandes cités de la Méditerranée orientale, spécialement à Ephëse,
à Antioclie, à Alexandrie ; d'autant plus que c'était de ces villes que venait
l'impulsion religieuse. Défait, le chef-d'œuvre de l'architecture byzantine,
Sainte-Sophie, fut le fruit de la collaboration d'un homme de Tralles et
d'un de Milet, et si, par la suite, l'influence de riiellénismo soutlVit d'une
86. — La " Petite Métropole » (Panagia Gorgopiko), à Athènes.
vogue croissante de l'Orient, elle reprit son empire [aux mauvais jours,
après que l'État eut été amputé de |ses provinces asiatiques.
L'énergie et le succès de l'intervention esthétique de Y Asie antérieure
étaient conséquences nécessaires du prestige religieux de contrées qui
furent des terres d'élection de la spéculation théologique et du monachisme ^ .
La Syrie imposa sa conception de la parure plastique; VAnatolie fournit
la plupart des programmes religieux.
Cf., plus haut, p. 33 et p. du6.
140 l'ari.hitecture byzantine
L'architecture byzantine puisa encore à des sources plus lointaines.
Elle emprunta à la Perse sassanide ; à Y Arménie, quand, au ix*" siècle, il
échut à ce pays de fournir Byzance d'administrateurs, de soldats, d'empe-
reurs et aussi d'architectes^ ; à la Mésopotamie musulmane, dont la bril-
lante civilisation fut, vers la même époque, révélée au monde byzantin
par suite des intimes relations commerciales et politiques que celui-ci noua
avec Bagdad-; enlin, au xiii" siècle, à VEurope occidentale, après que la
conquête « franque » eut introduit dans Teinpire quelques types « latins ».
Soumise à des influences si nombreuses, si diverses et parmi lesquelles
il s'en trouvait d'exotiques, l'architecture byzantine aurait pu être hybride
et inorganique. Ce qui conjura le péril, ce fut nwe prépondérance du génie
hellène qui exista, dès le début, et que développa, à partir du ix'' siècle,
cette renaissance de la culture grecque que nous avons signalée plus liant.
Grâce à elle, il exista un noyau d'agglutination, une énergie dominatrice,
un point de direction.
Notons, en outre, que l'œuvre de combinaison fut facilitée par la
concentration à Constantinople des forces vives de l'Empire; en suite de
quoi il y avait conlluent, partant contact, de talents d'origine diverse, et
pénétration mutuelle des variétés esthétiques régionales et étrangères.
Aussi bien, est-ce essentiellement Y école métropolitaine qui constitua
la formule byzantine de ïart de bâtir.
IV
RAYONNEMENT
A son tour, celle-ci rayonna au loin, impressionnant aussi bien les
ai-chit(;ctures des civilisations sassanide et musulmane, (jue celles du
monde (•lii/'Heii ; celles de l'Afrique septentrionale, de l'xVsie syrienne,
analoliennc et iii-m(''iiieinie, comme celles de l'Europe balkani(jue, russe,
iliilicnne, liis|);nii(jii(', germanique et française.
' Cf. I^i'S (jiupciTurs IJoiiiiiiii Léca|ii''ui'. Nici'pliorc l'Iiui-as, .Icaii Zimiscùs. En 989. la cou-
pole de Saiiitu-Sojjhie ayant clé enilonnuaf^ùi; par un liuinblunicnl do terre, o)i fil venir
(V Arménie un arc/iilecte du nom de Tiridale.
- L'empereur Théoptiile (829-842) se fit con.struirc un palais « sarrazia »: un pavillon dans
les jardins impériaux était dénoniuK! » la maison ixirsane ». — Cf. la concuiTenco ([ue-1'arli-
lice perse de la trompe d'angle (il, à partir du .x" siècle, à revpi'djuid byzantin du pendcntir.
'('A'., ])!us loin: laConsIruclion).
l'UOGRAMMKS KDILITAIRliS, It INïERKT PUBLIC, MILITAIRES
141
Cil A PITRE m
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Vnr aiialys*^ îles programmes réalisés par rarcliiteciiire hyzaiiliiu'
aljouLit à deux remarques de portée générale : F ordonnance des grands
bâtiments civils procéda toujours du même principe que celle des édifices
religieux ; d^ abord, la mode fut aux plans oblongs. puis, de bonne heure —
dans une large mesure, pour des raisons de l'ordre consiruclif — la faveur
alla aux dispositifs ramassés, centrés on ragonnants.
PROGRAMMES EDIMTAIRES, \) INTERET PUBLIC, MILITAIRES
d'ailleurs en conformité avec
goût de
L'architecture byzantine partageait
les conditions climatériques de son air
ses émules hellénistique et syrienne pour les rues
et les places à portiques simples ou doubles, iso-
lés ou attenant aux maisons.
Elle s'entendait à assurer un large approvi-
sionnement en eau, au moyen iVaqueducs et de
citernes; ces dernières étaient souvent géantes
et couvertes, à la mode alexandrine, par
des voûtes que soutenait un quin-
conce de colonnes ^ (*.)."»).
Nous savons que, dans ses traits
essentiels, Y Hippjodromc de Constan-
tinople reproduisait le Grand Cirque
de Rome; que le bâtiment de YUniver-
sité de la capitale — le Tétradision,
comprenait un octogone et huit por-
tiques ousalles voûtées, pour lescours.
Par contre, nous mancjuons de rensei-
gnements sur la réalisation bvzantine
d'un programme de tliermes : aussi
bien ceux-ci ne semblent-ils [)as avoir été comparables aux romains.
' On peut prendre comme exemple, la citerne de GonstanLinople i\vxïomm.é<i Bin-hir-direk :
elle occupait une surface de 3.G00 mètres et sa couverture était soutenue par 212 colonnes.
S7 — La 3
fortilua-
lion b\zan
tine 2,
nceiute de Conslanti
nople: 1, fossé. 2, escarpe crene-
hV. 3, avanl-mui' casemate. 4, mur
flanqué par des tours. C, contrescarpe.
142 L ARCHITECTURE BYZANTINE
h-à fortification byzantine (87) ne différait guère de celle qu'avait ima-
ginée l'Ancien Orient'. Elle opposait à Fennemi le quadruple obstacle
d'un fossé large et profond ; d'une escarpe surmontée d'un parapet crénelé ;
d'un avant-mur; enfin, d'une enceinte, baute en moyenne d'une dizaine
de mètres, mais qui pouvait atteindre une élévation presque double ;
souvent, un complément de résistance était ménagé par des réduits, des
citadelles, des ouvrages avancés. Les murailles étaient de solide maçon-
nerie, crénelées, pourvues d'un cbemin de ronde, et llanquées quelquefois
par des bastions triangulaires, plus souvent, par des tours sur plan carré,
polygonal ou circulaire, qui les surpassaient; la clôtui-e intérieure domi-
nait de beaucoup l'extérieure et les tours de l'une correspondaient aux
courtines de l'autre -.
II
PROGRAMMES DOMESTIQUES
La maison. Le palais. Le monastère.
Le tvpe urbain de la wi«/.son byzantine était ramassé et élevé de deux
ou trois étages. 11 compoi'tait souvent une tour; presque toujours, en
façade, des portiques, des galeries, des loggias, des balcons-moucbarabiyés ;
parfois, il était couronné par une terrasse ou surmonté d'un belvédère.
A l'intérieur, un vestibule peu profond régnait sur toute la longueur du
front ou sur une partie; au premier, une grande salle centrale, qui consti-
tuait le sélamlik, tenait souvent toute la hauteur du bâtiment et, par suite,
équivalait à une cour couverte. Autour d'elle, étaient distribuées des
chambres, dont l'accès était sans doute ménagé par une galerie ou des
balcons en bois^^ (88; DU).
Le palais impérial offrait, à la mode d'Oi'ient, un ensemble complexe
de bâtiments distincts, implantés sans ordre dans un enclos forlifié
qu'agrémentaient des jardins (89).
Le logis d'apparat compi-tmait une cour à porticjues, un vestibule
moiiumenliil, ciiMn un grand local (ti'iclinos) à usage, aussi bien de salle
' Cf., Tome I", p. 1:20, 101, 3!JG.
* L'enceinte de Conslanlinople, édifiée par Théodosc Ii,élail liaulc de il luélrcsel flanquée
par des tours espacées de 50 mètres; le fossé était large de 20 mètres.
•' Cf. à Constantinople, le logis dit Tefkour Séraï, qui parait dater du xiii» siècle ; à Melnic,
en Macédoine, une maison du m* siècle et de nombreuses rcprt'sentations par les miniatures
des manuscrits.
'Ii(>(;i!AM.MES DOMESTIOUE^
143
(lu trône que de salle d(» festin. Ce fut d'abord, une basilique à trois nefs,
au fond de laquelle s'élevait une estrade, prolongée par une abside oii
siégeait le souverain ; puis, au vf siècle, un liall sur plan centré et rayon-
nant : soit un octogone, connue b' Clu\\ sotriclinos de Justin TT qui, sur
cbaque face, projetait une al)side et portait une galerie à la naissance de
sa coupole; soit un vaisseau triconque, tel celui tlu pabiis d<^ Tbéopliile.
En outre, une ou plusieurs cbapelles.
88. — Types de maisons byzantines (\i=-\vi« s.). (D'après des ininialures de nianuscrils.)
La description du Kénourgion. élevé par Basile P'', indique qu'un
barem se composait d'un salon qui donnait accès, d'un côté, dans une
salle à manger, de l'autre, dans une cbambre à coucher avec alcôve; d'un
vestiaire, d'une bibliothèque, d'un oratoire. Il y avait des appartements
d'été et d'autres pour l'biver.
Les jardins étaient peu étendus, plantés d'arbres fruitiers et d'agré-
ment, soigneusement rafraîchis par des eaux jaillissantes et courantes,
avec des kiosques et des promenoirs couverts.
Le monastère byzantin s'inscrivait dans un carré de grandes dimen-
sions, ceint de hautes murailles. A la face intérieure de celles-ci s'ap-
puyaient plusieurs étages de cellules, auxquelles des galeries constituaient
des dégagements. Après l'église, le bâtiment le plus important était le
144 i/architecture byzantine
réfectoire, dont souvent l'extrémilé opposée à l'entrée était conformée
abside, pour recevoir la talde de l'abbé.
III
PROGRA!MMES RELKIIEUX
L'architecture byzantine réalisa ijuatre types d'église, un oblong, un
centré, une combinaison de fun et de l'autre, enfin un rayonnant.
89. — Restitution de la partie principale du l'alais impérial, à Constantinople.
1 AUs^ (i-uc centrale de Conslanlinople, bordée de porlii|uos. :>, MiUon (porte d-hounour). 3 Augustéon,
4, Sainle-Sophie. 5, Palais du Sénat. G. Chalcé |vesl,l,ulo). 7, qnarlier <les Scholaires de la g^rde impériale
8, porte des Excubitcs. 9, cour, avec les quartiers des E.rcuhiles ,H a,.s Ouululats de la Garde. 10 le Tribunal
(terrasse). 15, Grand Consistoire. 10, porle Onopom ou Onopodion. 17 1'.', palais de Baphne. 17, Augiisleus.
18, Oclono7ie (vestiaire impérial). 19. galerie. 20, passage et escalier menant à la tribune impériale. 21, accès a la
tribune impériale. 22. Kathisma (tribune impériale au dessus de l'entrée du grand cirque). 23, le grand cir.iuc.
n)'aprés Ebersoll et Thiors, Le palais impérial de Conslanlinople.)
La voiiue du premier fut courte et ne survécut i)as à l'enfance de
Técole : dès (jue celle-ci eut achevé sa croissance, elle marqua du i;oiit
pour le second, (jui d'ailleurs était aussi ancien que l'autre ; adulte, elle
essaya du troisième et, (;n(in, se décida pour le dernier. Aussi bien, ses
préférences lurc!il-«dh"s. dans une très large mesure, déterminées par h>
fait qu'cdle adopta, pour la couverture, le système de la coupole.
D'ensemble, les programmes religieux furent selon le canon (|ue com-
iii;iiid;iit la coMceptioii chrélieime du culle^ Toutefois, ils se singulari-
Cr.. i)Ius liant, p. 2.S.
PItOr. RAMAI ES RE I, ICI FAIX
145
st-rent par (juelijiK^s particulariU'S. Ainsi, ils isolèrent le sancUiaire der-
rière un écran opa({ue, <-i (|ui une l'iehe parure d'images valut le nom
(ïiconostase (01, vu, ce). Ainsi encore, ils supprimèrent Tatrium et, par
compensation, ils développèrent le nartliex, le doul)lant, l'accroissant de
Détail de la façade occidentale du Tellvour Ser
(Palais de THebdomon ?), à Gonstanlinople.
chapelles ', de porches, jusf{u"à le deviser sur des proportions plus grandes
que celles de l'église propre-, jusqu'à l'étendre sur les lianes de celle-ci''
(lU, VII, XV, XVI, xvii, XVIII ; 94). Enfin, du moins pendant la première moitié
de la carrière de Byzance, ils établirent dans les collatéraux des tribunes,
en vue à la fois d'augmenter la capacité de l'édifice et de faciliter la
Cf. les églises de l'Athos (xi-xvr siècles).
- Cf. certaines églises de l'Athos, datant de
nitou).
^ Cf. les Saints-Apôtres, à Saloniiiue.
xv^ et XVI'
les (Ciiilandari, Kastamo-
10
IX
f rf
f-
91.
Les pruf^ranimes rel
I. Ha.iliqae ù Sa.alassos. - 11. Eglise do la Tr.nilé. ù Kphèsc. - 111 Sai,.t-Oeor,cs, a Sard s. - IV E^k d ou„,a^
narlhcx. C, ésonarll.ex. D, nef. E. solca. F, sanctuaire. G, synlhronon. Il prol hes.s. duikon.kon « porte .ojale. 6
Saloni.iuc. - X. Sainte-Irène, à Conslantinople. - XI. Sainl-Marc, à Venise (les SS. Ap.Ures aConstant.nople). -,X11. G«
du monastère de Dapl.ni. - XVII. Eglise du l'anlocrator. à Constantinoplc. - XMll. Saint-blic, a^alonique.
XIX. Kazi
xu
1
H
L
E,
1
ni
F
P-
V
F^^
L
Icj
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KIX
par rarcliiLeclure byzantine.
V. Sainl-Démôlrios, ibid. —VI. Saint-Georges, à Salonique. — VII. Sainlc-Sopiiie, k Conslaiilinople : A, atrium. B, exo-
, c. iconostase. </, •■ sainte porte «. — VIII. Eglise des SS. Serge et Bacchos, à Constantinople. — IX. Sainlc-Sopliie, à
tinople. — XIll. Hodja Musli.plia-djanii, ibid. — XIV. Boudroun-djami, ihid. — XV. Kilisse-djami. ibid. — .XVI. Eglise
nt Bardias), à Salonique. — XX. I.cs SS. Apôtres, à Salonique. — XXI. Eglise à Misira.
148 L ARCHITECTURE BYZANTINE
séparation des sexes que réclament les mœiii-s de l'Orient^; ces g:aleries
qui, parfois, se rejoig-naient au-dessus du narthex, étaient accessibles par
des escaliers montés aux extrémités de celui-ci (81 -85).
I. Conçue SU)' pian oblong, l'église byzantine fut une basilique soit à
vaisseau unique — le dispositif parait avoir été d'application courante en
Asie Mineure occidentale (91, ii, m) — soit à trois nefs; dans ce cas,
les latérales, (jue délimitaient des colonnades, étaient sacrifiées sous le
rapport de la largeur comme sous celui de la liauteur, (jue réduisait
l'emprise des tribunes (i, iv, v). De toute façon, la nef unique ou la prin-
cipale était prolong-ée du côté du sanctuaire par une abside en hémicycle,
généralement percée de fenêtres, et dont l'ouverture égalait sa largeur-
(i-v).
II. V ordonnance centrée fut réalisée sous deux espèces : d'une part
— Saint-Georges de Saloni(jue en oili'e un spécimen — • une rotonde cir-
culaire ou polygonale, à la mode bellénistico-romaine, avec addition d'une
abside (91, vi) ; de l'autre, une cage, définie par un quinconce de sou-
tiens isolés porteurs d'une coupole et implantée au milieu d'un vaisseau
sur plan quadrangulaire, dont une des faces s'incurve en abside. L'église
des saints Serge et Bacclios à Constantinople constitue une application
perfectionnée d'une formule familière à la Syrie et à l'Anatolie ^ et dont
le principe resta cher à l'art bvzantin jusqu'au terme de sa carrière' :
grâce à un dispositif d'exèdres, ajourés en colonnades sur ceux de ses
côtés qui correspondent aux ang:les du carré externe, un octogone cen-
tral est mis en harmonie à la fois avec la forme g'énérale de l'édifice et
avec sa destination de nef d'un sanctuaire (80; 91, viii).
III. La combinaison qui caractérise la troisième catégorie de notre
classification et qui paraît avoir obtenu la faveur des hommes de la pre-
mière moitié du vi^ siècle % constituait un élément de centralisation avec
la cage d'une grande coupole sur quatre arches aux piles massives, et un
facteur d' ordonnance ohlongue par le remplissage des deux arcades nord et
sud au moyen de colonnades superposées et par l'intercalation d'une
travée entre; l'arche de l'est et le sanctuaire et entre celle de l'ouest et le
' Sur le garde-corps de celle qui règne au nord de Sainte-Sophie de Constantinople, une
inscription marque la « place de la très noble patricienne, notre maltresse, Théodora».
^ Comme exemples, nous citerons l'Eski-djouma et Suint-Dcmûtrios, à Salonique ;- Saint-.Iean
du Stoudion, à Constantinople.
2 Cf. p. 46 et 73.
* Cf., ci-dessous, g IV : le jilan rayonnant.
■^ Cf. Sainte-Sopiiic de Sa'oni(jU(', Sainte-Irène et Sainte-Sophie de Constantinople.
l'ItOCKAMMRS RKLKilFAlX li'J
iiarlliex. Plus complexe, celle d'où iui([iiit Sainte-Sophie de Conslanli-
nople, aceenlua le [larli pris de centrement, en choisissant, pour les
extrémités delà nef. un (racé en hémicycle avec exèdres ' (81; 82; Dl,
VII, IX, x).
ÏV. Dans le plan rai/oiiiianl, une cage porte-coupole projette en avant
de cliacune de ses faces un vaisseau à trois nefs, dont les propor-
tions en surface approchent les siennes; de sorte que Tensenihle dessine
-^^^1?%..
^^,
E-Z-
92. _ Façade de Tllagia Tliéotokos. à Constantinople. (D'après Salzenberg).
une croix. D'ahord — témoin les Saints-Ap(jtres à Constantinople'
— l'architecture hyzantine admit la saillie des hras (01, xi) . Mais,
à partir du ix' siècle, ceux-ci furent empâtés <lans une conformation
glohale de Tordre quadrangulaire, résultant de l'insertion de parties de
collatéraux dans les angles rentrants. Des édiiices comme ceux qui,
à Constantinople, sont actuellement les mosquées Hodja-Mustapha-
djami (91, xiii) et Gul-djami (xii), révèlent l'origine et le progrès du type.
En eltet, le premier reproduit sur son axe transversal le dispositif du
grand axe de Sainte-Sophie, et le second est une Iraduction lihre de
' En somme, le plan de Sainte-Sophie de Constantinople n'est que celui des Saints Serge
et Bacchos, déformé par une extension dans le sens du grand axe.
- Cf. Saint-Marc, à Vi'nise.
150
L ARCHITECTURE BYZANTINE
la formule composite sus-mentionnée qui, en débarrassant de leurs tri-
bunes les arcbes nord et sud de la cage, dégagea, dans la moitié supé-
rieure de l'église, une ordonnance cruciforme. Celle-ci devint de règle,
même pour le rez-de-chaussée, à dater de la renaissance de l'école au
ix*" siècle 1, et elle peut être justement considérée comme la plus expressive
du goût byzantin (xiv, xv, xvii, xix). Notons qu'à partir du xi" siècle, elle
Q'.i. — Couvent de Ciiilandari. au Mont ALIios. (D'après Kondakov. Mont Alhos).
fut assez souvent rapprochée de celle du type primitif par un tracé en
liémicycle des bras est, nord et sud de la croix- (91, xviii ; 105, vi).
Cependant il n'y eut jamais application intégrale du dispositif rayon-
nant : elle fut contrariée par ce développement du narthex que nous avons
signalé plus haut et, surtout, par un triplement de l'abside qui, normal
à partir de la j-enaissance du ix" siècle, accentua l'orientation du vais-
seau; d'autant jdus que, parfois — à l)aj)l)ni, par exemple (91, xvi) — les
absidioles s'ouvraient, non pas sur les collatéraux, mais sur la nef princi-
' lille lui adoptée pour la (( Nouvelle l'j^llse w, dans le palais de Basile I«^
■■' Cf. les églises de Lavra et de Vatopedï, au Mont Athos ; celles des Saints-Météores, en
Thessalie ; des Saints-Apôtres, à Athènes ; de Kalavryta ; de Géraki, etc.
LA CONSTRUCTION : LES MATÉRL\UX 151
pale. Même, à dater du xiii' siècle, il y eut tendance à allonger les bras
est et ouest de la croix, voire, comme on l'observe en certaines églises
de Mistra', à ordonner le second à l'image d'un vaisseau de basilique
(91, xxi).
CHAPITRE IV
LA CONSTRUCTION
L'arcliitecture byzantine se recommande tout spécialement par l'atten-
tion passionnée qu'elle accorda aux questions de construction : par le
caractère méthodique, raisonné de ses procédés; par l'ingéniosité, par-
fois presque trop subtile, de ses méthodes; enfin, par l'élégance de
plusieurs des solutions qu'elle proposa à quelques-uns des plus difficiles
problèmes de l'art de bâtir'.
I
LES MATÉRIAUX
Sa matière favorite fut la terre cuite, qu'une fabrication excellente lui
façonnait en carreaux, en tuiles ou en tubes; les premiers mesuraient,
en moyenne, de 0"\30 à (P'.io de côté, pour une épaisseur de 0'",04 à
0^06.
Elle recherchait le marbre pour la confection de colonnes, mais elle
répugnait à l'emploi de l'appareil en pierre de taille : faisait-elle usage
de matériaux lapidaires, «die les rapportait à la brique, les débitant en
moellons, voire en plaquettes (96).
Elle savait s'accommoder du peu de ressources en hoh de charpente
f|ue lui offrait son domaine \
Enfin, elle faisait une énorme consommation de mortier : autant que
possible, elle n'utilisait que de la chaux provenant de la calcination du
marbre et, pour donner du corps au liant, elle l'additionnait, suivant
l'épaisseur qu'elle lui assignait, de poussière de tuile ou de pierraille.
' Cf. la Métropole, la Panagia du Brontochion, la Pantanassa.
- Si nous en croyons les contemporains, l'œuvre de Sainte Sophie fut conflée à Anthemios
de Ti'alles « parce qu'il était le mécanicien le plusliabile du siècle et, sans doute, le plus lécond
en inventions qui eiit jamais existé ». (Procope, I, 1; Agathias, Hist. Y, 8.)
^ Cf. plus loin, p. 1G6.
152
L ARCHITECTURE BYZANTINE
II
LES PROCEDES
Le mur et le portique.
En général, rexécution du mur était soignée. Les matériaux n'étaient
pas ménagés et, souvent, on réalisait des épaisseurs considérables.
•J4 — Al)-.i(l(S lI poulii. scpUntiiuiul d
r a 1 s il lut. s I tiii
a. Pantanassa, x Miblia.
Volontiers, surtout en Grèce, on associait le moellon et la brique,
les assises de la seconde étant répétées de trois à cin(j fois, de manière
à créer une forte liaison du massif (9G). Parfois, dans un édifice en
bi'i(iu('s, b's picds-di'oits (b's voûtes, les piles des grands arcs porteurs de
la coLipob; étaient montés en pierre de taille ^
L'épaisseur des lits de moi'tier était C()nsi(b''rable, pour le moins
égale à celle d(?s carreaux et, souvent, telb' (ju'elle enliait pour deux
tiers dans la composilion de la bâtisse! (IKi, m
L'appareil lapidaiit- ('lait également collé, d'ailleins totalement
• Cf. les ('gliscis
Sainte-Sopliie.
la Tiiiiih
que (Je l'iiilailrlphie, 1rs piles de
LA CONSTRUCTION : LES PROCÉDÉS 153
dénué de scelleiiients. Quand il étail composite, les parements étaient
solidement ancrés au noyau de blocaij;e par la pénétration de blocs trans-
versaux, posés en délit (DO, i).
La construction proscrivait absolument la liaison de deux parties de
maçonnerie inégalement cliargées : en particulier, les pieds-droits, sou-
tiens de grands arcs porte-coupoles ou de voûtes, étaient indépendants
de la bâtisse voisine.
Jusqu'au vi" siècle, l'école byzantine conserva la tradition du porticjue
l'huUi ^
95. — La citerne des Mille-el-une colonnes (Bin-bir-direk), à Constantinople.
sur plate-bande, comme l'attestent les colonnades du rez-de-chaussée dans
les églises constantinopolitaines de Saint-Jean du Stoudion et des
Saints-Serge et Bacchos (80). Néanmoins, de bonne heure, elle préféra
l'arcade, bandée sur colonnes ou sur piliers.
Les soutiens isolés des grandes arches porteuses de coupole furent
d'abord massifs, l'économie de matières étant bornée à l'appropriation
de leur section à celle des retombées d'arcs. Un progrès notable, accom-
pii vers le x" siècle, substitua à la grosse pile compacte un groupe de
quatre petites, voire de pillettes et de colonnes, dont la force était égale,
puisque l'empattement n'était point réduit (97).
De même, le façonnement de la colonne byzantine révèle, à la fois,
154 L ARCHITECTURE BYZANTINE
le souci (les perfectionnements, le goût et la faculté des solutions artifi-
cieuses. En raison des risques d'écrasement et de fracture auxquels ce
membre se trouvait exposé, du fait
de très lourdes charges et de sa mai-
greur relative, les architectes byzan-
tins s'ingénièrent et réussirent à le
consolider. D'al)ord, autant que pos-
sible, ils n'employaient que des
monolithes en délit. Puis, contre les
risques d'éclatement du fût ils se
défendaient en recourant à deux ar-
tifices : ils cerclaient de métal les
extrémités du cylindre et, pour éga-
liser les pressions, ils intercalaient
entre ses tranches, d'une part et, de
l'autre, les faces jointives du cha-
piteau et de la base, des coussins malléables en plomb, laminé sous
une épaisseur d'un millimètre environ et que les bagues sus-mentionnées
empêchaient de baver (99, vu). Enfin, pour racheter l'inégalité et, dans
96.
Structure du mur byzantin.
I. Parement en moellons avec assises iulérieures de
briques (Citerne Tahokour Boslan, à Constantinople). —
II. Parement eu moellons et briques alternées (Forti-
fications de Salonique). — III. Parement en moellons
avec assises de briques apparentes.
r^^ u^>^^
y?. — Guiiloriiiation de la pile byzantine.
I. Saintc-Sopliie, à Constantinople. — 11. .Sainte-Sophie, à Salonique. — III. Saint-Marc, à Venise (= les Saints-
.■\pôlrcs, à Conslantiiiople). — IV. Eglise du monastère de Votopedi ou mont .\lhos.
beaucoup dv cas. la non coidoiiiiilé de la léle ihi chapileauet delà section
des retombées d'arcs, ils mirent au point un expédient que nous avons
déjà observé en Syrie ^ celui d'un membre intermédiaire, d'un dé-imposte,
' Cf , plus liaul, p. (il.
LA CONSTRUCTION : LES PROCKDKS
155
façonné dans la niasse d'un li'onc de pyramide renversé et qui, d'al)ord
superposé au cliapiteau, iul, bientôt, taillé dans le même bloc ([ue lui^
(98; lOV); 110, m v).
Enlin, une meilleure appropriation de la base à son rôle résulta d'un
élargissement de son empattement, obtenu par l'addition d'un socle que,
souvent, des griffes renforçaient aux angles (82-85),
l'Iinio Alinari.
98. — Chapiteau byzantin, dans l'église de Saint- Vital, à Ravenne.
La structure normale des arcs était de briques ou de moellons. Pour
ces derniers, on faisait l'économie d'une conformation trapézoïdale en
voussoirs ; on corrigeait leur bâillement du côté de l'extrados au moyen
d'un bourrage en garni de mortier, en carreaux, voire en débris de pote-
rie (99, i). Souvent, l'opération était facilitée par l'application du système,
cber à l'art byzantin, d'une alternance de moellons et de briques (n-iv).
Quand un arceau était construit de ces dernières, parfois celles qui occu-
paient la région de la clef, étaient disposées par lits borizontaux et fai-
' Le plus ancien exemple daté (528) est offert parla citerne dos Mille et une colonnes, à
Constantinople (95).
156
L ARCHITECTURE BYZANTINE
saient coin (v). Presque toujours, en vue de réduire la poussée au vide,
la courbe était celle d'un cintre surhaussé et il y avait décharge du poids
de la bâtisse supérieure par des arcs dont on s'ingéniait à multiplier les
facultés de résistance (vi).
Un des traits les plus caractéristiques de la construction byzantine
fut une pratique constante et en grand du système de consolidation par
des chaînages de bois, lequel d'ailleurs fut toujours usuel en Orient'. Elle
s'explique par le double désir de prévenir les déformations de la bâtisse
99.
SlrucLure du soutien isolé et de l'arc bvzantins.
1. Arc en moellons et mortier. — II, 111, Id., avec carreaux intercalaires. — IV. /(/., avec fragments de tuiles
creuses dans les joints. — V. Arc en briques, avec une partie de briques horizontales formant coin et équivalant à
une clef. — VI. Arc en briques, décharîïé par un second — moins compressible — en moellons et en briques. —
vil. Colonnes : B, B, bagues métalliques. P, F, lames de plomb.
pendant les périodes d'exécution et de tassement, et de contrarier les
effets des tremblements de terre.
Pour un mur, c'étaient des chaînes de madriers, assemblés bout à
bout; des grillag-es formés par le croisement de poutres long'itudinales et
de transversales (100, iv), ou, encore, des bandes de planches jointives,
formant arase (m).
Il était de règle que les poussées excentriques d'un arc fussent con-
trariées par le travail d'un ou de plusieurs tirants, ancrés dans la maçon-
nerie au-dessus des soutiens (100, ii, v, vi). Parfois, on se précautionnait
contre un déversement de ces derniers, en les reliant par des entretoises
(vu). Il arrivait encore qu'on combinât les deux sortes de consolidation
en insérant, entre les chapiteaux et les retombées des arcades, un cours
iniiilcnompu «le planches (i).
Cf. Tome I, p. 1:j6.
LA CONSTRUCTION : LA COUVERTURE
157
Dans le cas de la coiiliiinalion irun mur par des contreforts, ceux-ci
étaient placés à l'intérieur de rédilicf' iKHI, vm; lOo, i).
m
LA COUVERTURE
La structure d'un comble l)yzantin ne diii'érail point de celle d'une
carène de navire. Elle comportait une suite de couples de chevrons
100. — Systèmes byzantins de confirmation de la bâtisse par des chaînages en bois.
L Cliaînage d'arcades par un cours de planclies (Saint-Denietrios, à Saloniqucl. — H. Double chaiuage (monastère
d'Esphignienou, à rAthos). — Hl. Chaînage en gril (Enceinte de Constantinople), — IV. Chaînage en planches
(Alhos, Athènes). — V, VL Chaînages (T) des portiques intérieurs de Sainte-Sophie. — VII. Entretoises appuyées
à mi-bois sur les sommiers, pour empêcher un déversement des colonnes (Citerne des 1000 colonnes, à Constanti-
nople). — VIII. Conlirmation d'un berceau au moyen de tirants (T), reliant des chaînages (C), et de contreforts inté-
rieurs (F). — IX. Dispositif de tirants (T) pour une voûte d'arcte ou une voûte splicrique sur pendentifs. — X. Asso-
ciation de contreforts, de tirants transversaux et diagonaux (Basilique de Philadelphie i.
assemblés à mi-bois et qui prenaient appui sur la crête des murs. Par-
fois, ils étaient défendus contre le risque de fléchissement par un cours
-de poutres longitudinales, fixées à mi-hauteur sur leur face interne, ainsi
que par des traverses, et, contre celui d'écartement, par un entrait (401).
' Les grands contreforts extérieurs de Sainte-Sophie, à Constantinople (108, i), sont des addi-
tions postérieures.
158
L ARCHITECTURE BYZANTINE
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Normalement, c'était en maçonnerie que l'arcliitecture byzantine cou-
vrait un vaisseau. Elle connut et pratiqua toutes les sortes de voûtes et
les divers procédés qu'a-
vaient expérimentés l'Orient
perse, l'Asie antérieure hel-
lénistico-romaine et l'Occi-
dent romain. Logique, elle
subordonnait son cboix aux
convenances constructives,
si bien que souvent, pour un
même édifice, elle recourait
à plusieurs systèmes \ En-
fin, elle fit réaliser à la cons-
truction des progrès nom-
breux et considérables.
Du berceau nous ne di-
rons rien, vu qu'il était fa-
çonné exactement comme
un arc.
Par contre, la formule
byzantine de la voûte d'arête
en briques mérite une men-
tion spéciale. En effet, sur-
liaussant les profils, elle
comporte, au lieu d'une pé-
nétration — difficile à exé-
cuter - — de deux demi-
cylindres, un groupement
équilibré de quatre panneaux
qui, se contrebutant deux à
deux, peuvent tenir sans
liaisonnement de leurs jointures et dont la rencontre s'accomplit, sur la
ligne, commode à tracer, d'un arc de cercle. Cdiacun de ces panneaux est
' C'est ainsi qu'à Sainte-Sophie do Constantinoplo, furent associes la voûte spiiériciue sur
■plan carré, la niche sphériquc, la voûte d'arôte, la voûte d'arête surJiaussée en calotte, le ber-
ceau ; ils furent employés respectivement pour la couverture de la travée centrale du grand
vaisseau, de ses travées extrêmes, de l'étage inférieur des collatéraux, de l'étage supérieur de
ceux-ci, du narthex.
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^-i-- i-f- f
101. — Le comble byzantin.
I. Monastère allionilc de Simopetra : A, fermelle simple. B, fci-
niellc sur entrait, renforcée par des jambes de force (J) soutenant
la sous-poutre (S). — Monastère de Lavra, au Mont Atiios : A, fer-
mette sur entrait. H, ici., sans entrait : à l'une et à l'autre est accro-
chée une sous-poutre (S) que soutiennent des goussets (G) ; l'écar-
tcment est ass\iré par un étrcsillon (E). C, fermettes intermédiaires
sur entrait. I), id., sans entrait.
"' Sa stabilité dépend de la ijunlilé do l'appareil des arrt(
ellipse.
)inbe diagonale est um
J02. — Procédés byzantins pour la construction des voûtes sans cintres.
Berceaux. I-IV. Structure normale, à tranches inclinées : I, vue de profil. H, de face. lil, IV, d'eu haut. —
V. Structure ;i tranches à la fois inclinées et concaves, en vue d'augmenter l'adhérence. — VI. Structure mixte : les
parties inférieures du berceau montées par assises rayonnantes, la supérieure par tranches. — Vil. Système d'alter-
nance d'assises rayonnantes (R) et de tranches (T). — Vlll. Système d'alternance de groupes d'assises rayonnantes (H)
et de groupes de tranches (T).
Voûtes (Varêle. IX. Voûte d'arête montée par tranches. — X. Disposition des briques aux naissances de la voûte.
— XI. Coupe diagonale du type normal de la voûte d'arête byzantine. L'arc diagonal A'SC est, au lieu d'une
demi-ellipse, une demi-circonférence. Chaque panneau BOD, BOE est un triangle, découpé dans une surface de révo-
lution ayant, pour directrice, l'arc diagonal A'SC et, pour axe, l'horizontale OD, OE.
Voûtes sur pendentifs. XII. Les tranches sont orientées parallèlement auK plans de tèle /F, tige et F, fil, à l'aide
desquels on décrit la courbe de l'intrados des tranches). — XIII. Voûte surbaissée.— XIV. Plructure à orientation
des tranches parallèle aux plans diagonaux.
160 L AIICHITEC'IUHE liYZAM'INK
coiislilur |);ir une suilv d'arceaux liorizoïilaux, (lu'il <'.sl possible de liandcr
l'un ajjrès Taulre, à l'aide d'unt; lornie uiii(jue eL iii()l)ile: il en résulte un
J)oml)enient (jui a|>pai'enle la voCde d'arête byzantine à (-(die (JU(î l'Occi-
dent niéiliéval édiliait sur nerviucs' (102, ix-xi).
Cependant, de très hoiuie heure, l'arcliilecl inc byzantine inar(iua une
préférence pour la eouvei'tur-e au moyen de couijoles en bri(|ues, (|ir(dle
appli(|ua d'ailleurs axcc une rar-e niaîlrise.
Lecinti'e, suivant le(|u»d (die pi'olilait la ralotle, l'ut variable : ici réiiii-
lier (Saints-Sej-g(; et Jîac(dios, à Constuntinople) (lO^i, i), là sui-baissé
(Sainte-Sophie de; Saloni(|U(? (vij, Saint(;-Soi)hie de Constantinople, Daphni)
(m), ailleurs surhaussé (SS. Apôtr-es, à Athènes; Vatopedi) (iv).
Il y (!ut également diversit('' dans la façon de raccorder la co(|ue à la
cage. D'abord — Sainte-Soj)hie de (Constantinople en ollre un exenqde
illustre — on la posa dii'ectement sur son supj)ort (lOli, iii; ); puis —
Sainte-Sophie de Saloni(jue atteste <|ue le parti était ébau(dié dès le
début du VI'' siècle (103, vi) — on intercala entre les deux éléments un
tambour, percé de fenèti'es (jui, suivant l'évolution commune h toutes les
architectures, grandit, jusqu'à ])r(mdre, au i.\' siècle, les proportions
d'une véritable loin- centrale ( lOo, iv, vm ; 108, il).
La construction de la, coup(de byzantine visait à la fois à l'allégei* et
àlaraidii-. On la façonnait très mince; on re(dierchail des malériauxde
faible densité 'et, au moyen de divers dispositifs, on réiilisait une manii're
d'ossaluit'. Tantôt, ainsi <à Saint(ï-So])hie de Constaiitino])le, il y a\ail,
à intervalles réguliers, épaississiuneid, (h; la co(|ue j»ai' la saillie de lU'r-
vures méridiennes convergeant V(;rs son sonnnet (lO.'J, m); tantôt — on
peut cit(M' comme exemple les églises constantinopolitaines des Sainls-
Serge et Bacchos et de la Théotokos — ■ la carapace; était côtelée et ses
arèles fonctionnaient comme les nei-fs sus-nn-ntionés (i, ii). D'autres fois,
cela se vérilie au vestibule du tombeau (h; saint Déméti'ios à Saloni(|ue,
la couverture naissait de l'étagenuint de couronnes de petites trompes —
autrem(înt dit de petites arches sphéri((ues — dont chacune retombait
sur h;s somnuïts dt; deux unités de la rangé-e inférieure' (v, vu). Mieux
encoi'c, cha(|ue anneau de la m;içonnerie était constitué, non par une
' Cf. Tome Hl.
" On estimait particulii':rcnicnt li!.s i)ri(iU(;s (l(; Itliudcs, ijui (Hai(!iit ciini lois inoiiis lour(U'S
que le,s ordinairos.
'' Nous avons noté l'emploi de ce syslèiiu' jiar Iv. coiislrueUiur ilu palai.s de; Dioclétien ù
Spalato. Cf. Tome I, p. 487.
A CONSTItUCÏION : LA COU VEUT U II K
suite <lt' l)ii(|iit'S iii(l(''|(t'ii(lanl('s, mais par iiiic cliaiiu' de luih^s coiirlx's (|ui,
posiM's, allcrrialix ciiKMil , (riiii lil à raiili'c, la caxiU' en Tair ol. les bords
en dessous, se rciciiaieiil uiulucllcnu'ul cl loiiuaicul des chapclcls inox-
l(Misibles cl indcl'oriuahlcs' (i\i.
iHÏÏÎ]
lO:^.
Slnictufc l)yzanlinij de la coupol'' el du la d(
ipoi
1. Kglifc des Saillis Ser;re d Ra''nlios, à Co isl mlinniilH. — II. Jd . <io la Tli(^olok<>s. il>id. - lil. SainloSophic,
à Coiislanlinopln. — IV Les Saiiils-A|iôlr('s. à Allii^iios — V, V I Voûic à i-onipili' lis (Hagrs (Toniljeau do sninl,
DL'rn(''lrios, " Siiloni(|ue). - VI. Saiiilo-So|iliip, a Snlo'iii|ui'. — VIII. Sainl-I'^lip ibiL — IX Maromipii. île coupole
en cliaiiips di- tuiles courbes (mniiaslfre allioiiilc de S,i..l P •iii(''lo6inoii). — X. Demi-coupulo, à lils eu éveiilail. —
XI. Id-, a lils croisés en leuille iW foii^è''"' sur la li^t'ic médiane ' AIIiimips). — XII /d . à c.aiibinaison de lils en
évcidail el d'une niar.|uplpric' de briqii''s ;i co'rprsclicvairch ps. — Xlll. I'l.,à. inaa «miprip 'le nioplb.iis el dp (groupes
de briciucs alleiiips (Sainls-Aiiolr s, à Saloni(pie) -- X.V. /(/.,;i /.oiii'> alloriipcs de briipies iiiaconiipcs do cliani|) el
à plal.
iJc toute liUMui, les reins de la calotte — sou poiiil laihle et d'autant
plus qu'ils étaient percés de fenêtres — étaient i'orlenient ceinturés par
une gaine de maçonnerie, prolilée à conlr(;-sens de la co(jue (1U3, i, m,
ail.
Sailli l'uiUrléémon.
n
162 L AKCHlTlXTUltt: BYZANTINE
iv. vi). Des arculures sur colonnes engagées rendaienl aux lanil)Ours le
aiènie service [u).
La même ingéniosilé apftaj-ail dans les exi»édienls à l'aide desquels
les Byzantins toui-naienl la difliciillé (jui naît, dans l'appareil en éventail
d'une niciie sphérique, de l'excessif resserrement des lits vers le fond et
de leur trop grand élarg;issement vers la tête : tantôt ils croisaient les lils
suivant la ligne médiane de la con(|ue (l(l3, \i ; tantôt, ils divisaient celle-
ci en une partie centrale oi^i les matériaux s'enchevêtraient comme en
une mar(|ueterie, et en une de bordure, oli ils rayonnaient (xn).
L'église des Saints Serge et Bacclios à Constantiuople 80; 104, i),
et les travées extrêmes de celle de Sainte-Sophie dans la même ville
(81, 82; 1)1, vu; 104, ii), enseignent que, pour résoudre le problème de
porte à faux auquel se heurte le désir de couvrir d'une coupole un vais-
seau sur plan cane, les Byzantins essayèrent de l'expédient syro-anato-
lien d'un octogone central sur arcades. Le premier de ces édifices mani-
feste d'ailleurs un perfectionnement notable : la conformation côtelée de
la calotte permit de l'asseoir immédiatement sur la crête de la cage,
chaque redan de celle-ci recevant la section courbe d'un des seize fuseaux
de celle-là (103; 104, i).
Mais, bientôt, ce système fut évincé par deux autres: ctdui delà trompe
d'angle, que l'architecture byzantine emprunta ;i la l^'ise'. et celui, supé-
rieur à tous égards, du pendentif ou du trutnf/li' splirriqHe dont elle puisa
le principe à la même source % mais (|u"elle lit sien j)ar l'extension
qu'elle lui donna.
La réalisation byzantine de la trompe comporta diverses variantes.
Tantôt l'ardu; était accusée par une archivolte (104, ni), tantôt pas (iv) ;
sa forme était, tantôt celle d'une portion de voûte sphérique (v), tantôt
celle dune partie de cône (vni. ; dans la région de l'Athos et en Grèce,
assez souvent celle d'une moitié de voûte en arc de cloître, sectionnée
suivant sa diagonale et soutenue par un arc de tête (ix) ; ou encore
c'était une niche sur tambour, dont la base était moitié en saillie, moitié
en retrait x^.
(luidée par l'espiit d'analyse et de logi(|ue (|ui l'aniuuu't, l'école byzan-
tine imagina d'a|)plir|uer en grand aux angles du (|uadiilalère constitué
' Cf. ]). lo. Notons lii l'avuur qu'ohlinl l;i /rom/ic il'ain/le. ;i partir du \'' siècle. Cf., plus
liaul, I). 140 (n. 2).
^cr.p. i:,.
LA CONSIHUCrKtN : [.A COU VKHTUUK
103
par le \aisseau cnlin- le s\ sli'iiic de pt-nt'lialioii (l'iiiic s[)lit'i(' j)ar un
prisme, donl Tai-t pri-sc avail fait iisapc ni pclil. pour les aniilcs de l'oc-
togone (It'lci-miii)' pai- rarlilicr des Iroiiiix's; aiitrciiMMit dil. elle moiilail.
<lans (diaquc coin, une sorte de console, écpiivalent dun panneau Irian-
iiulaire découpé dans une voûte sj)iiérique, el dont les bords s'appuyaient
•104. — Procédés byzantins pour le raccordement d'une coupole à une cage quadrangulairr.
I, 11. Expédient dua octogone intermédiaire (Saints Serge et Bacelios; Sainte-Sophie, a Constantiiiopie. —
111. Trompe d'angle à archivolte (A). — IV. M., a archivolte effacée (Grèce). — V. Trompe construite comme une
niche, les lits en évealail (Daplnii). — Vil. Trompe décomposée en un arceau de tôle et en une conque de remplis-
sage. — Vlll. Trompe conique à appareil par tranches et par lits combinés (Forlilications de Nicée). — IX. Arc de
tète en pan coupé, continué par deux |)ortions de berceau se pénétrant en angle rentrant. — X. Trompe en forme
de niche sur tambour, dont la base est moilié en retrait et moitié en saillie. — ,X|. Cas où les pendentifs et la
•coupole font partie d'une môme surface sphérique. — XII. Cas où ils appartiennent à deux surfaces sphériques
<lilïéreutes. — XUl. Structure du pendentif avec chanfrein (c). — XIV. /(/., sans chanfrein, la surface du pendentif
se raccordant tangenliellement avec les plans de tète (le tracé est une courbe a deux centres). — XV. Id.. à Iract-
on arc de cercle. — XVI. Coupole à profil brisé. — XVil. Coupole sur pendentifs appareillés en encorbellement.
sur la tète incurvée des niurs ou sur l'extrados des arcs divergents (104,
XIII ; 81). L'appareil était exactement celui de la coupole à laquelle le pen-
dentif servait de support ; mais, généralement, il était fraction d'une ligure
plus grande," de sorte que la surface de la calotte ne continuait pas la
sienne et que la naissance de la couverture était nettement marquée
164 I- AKC.IHTRCTUUR liYZANTINi:
(lOi, XI, MI, XVI, xvii). Notons que. pour appropi-icr rrxptMlicnl au cas dun
plan barlong-, il suflisait de déformer la courbe lioii/.onlale du pendenlif.
de manière à engendrer un support ovale
Vers la fin de l'époque byzantine, le pendentif cessa dèlre une portion
de voûte, pour devenir un massif en encorl)ellement ^xvii).
En réalité, quand le constructeur byzantin édifiait la voûte par tranciies ',
il ne rencontrait pas la difliculté du |)ortt' à faux dans les angles. Pour
obtenir une coupole, il n'avait (|u"à monter sur la crête de la caj^e les
quatre panneaux bombés de la vonte d'arête, définie plus baut, en pre-
nant la précaution de la bausser assez poui- (juc l'arc diagonal fût un
demi-cintre (102, xii-xiv).
La façon dont l'école byzantine défendait ses édifices contre l'action
destructive des voûtes donne la mesure de ses rares facultés d'analyse et
de combinaison : elle manifeste, en effet, une exacte aj)préciation des
forces adverses et favorai)les, et l'art dortianiser d'inu(''nieuses neutralisa-
tions des unes par les autres.
Dans le cas d'un berceau, on recourait volontiers à l'expédient d'une
ossatuie, sous l'espèce d'ai-cs transversaux espacés que soutenaient des
contreforts intérieurs.
Etait-ce une voûte d'arête, on ménageait à ses panneaux l'appui de
larges arcs de tète ou, comme on l'observe sur le côté des collatéraux de
Sainte Sopbie (|ni bordt' la nef. celui de berceaux transversaux (105, i).
Quant aux [)ouss(''es diffuses cpiune calotte exerce sur tout son pour-
tour, rar(diit<'cture bvzantine sut. de boinie heure, en venir à bout pardes
moyens prati(|ues et d'une élégante simplicité. Au lieu de perdre de la
matière, de l'effort et de la place poui' la bâtisse de massifs contreforts',
elle organisait la butiM' coutiiuie des xonles ('tablies sur les parties de
l'édifice attenant(!S au vaisseau princi[)al. Donc, elle tbuuiuait les grands
a'-cs porteurs de la coque, soit de (juati-e berceaux fO"), ii ; 1)1, ix, \i,
XII, XIV...) soit de (juatre (lemi-i-oii|)oles 10.""), in), soit de deux berceaux
sui' un axe et de deux demi coupoles sur- l'autre (105, iv) soit de trois demi-
coupoles et d'un bcu'ceau i'.)l, xiii, xvni), soit enfin, de bei-ceaux soutenus
par des demi couj)oles 105, vi;. l*arfois, elle complétait le système en
' Cl', plus luiii. p. luti.
' La slriii-lnnj ili' Siiiiitt'-So|)liic i|c Ci)iislaMliM()|)l(' coiniJorU), dans clia(|uo {•()llal( rai, (icu.x;
pui-ssaiils co^^'qïoi'l'ti- Cliiniiii r.sl cDiLsliliK' juir diju.v (iporons paralli'les (|ui élaycnt, l'un le
graird arc transversal iioili'ur ili' la (•illoll(^ i'auUi; uwi; moilié du pendentif (91, vu ; Uô).
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I.A CONSTliCCTIO.N ! LA COI' VKIilUH !■: 165
inoiilaiil. dans les antiles de la croix ainsi (hMcrini- rrfc:^^;
n<''c. (|iialr(' iiclilcs caloltcs. cliaL-j^i'cs de nciili-aliscr ^"^Tp
l»'s |>()uss(''('s lal(''ral<'s des berceaux de soulicii \k '\A II 1
lO'i. \ ; Ul . \v. xvii). Ainsi se trouvait assurt'c
une concenlralion de la charge de la coupole onr
naissances tir srs pendenlifs, sur les <iii<ilre piles
d'à lit/ le.
Ct'|)cndanl ce système rationnel e| el'licace
avait pour auxiliaire une consolidation |)ar cliai-
iuii;es, ([ue recounuaudail aux consiruclein-s byzan-
tins l'excellence de ses ser\ ic<'s dans le cas de
secousses sisuii(|LU's.
Dans l«'s reins d inie \oùle en ]»ei'ceau ils no-
yaient des cours de [loulies. (|lh' reliaient des tirants
(100, Mil). AuLoui- d'une Noùte tlarèle et d'une
voûte sphéri(|ue sur j)endeiitils ils asseinblaient, au
niveau des naissaïu'es ou \\ celui des reins, un
<'adre de bois. (|lu' conlirinait parfois la croisée de
tirants diauonaux w. \). De même pour un tam-
bour de c(Uipole ; il ('^tait ariué par une. \oire par
deux ou tiois couronnes de madriers (lui. traxcr-
sant les fenêtres, empècliaienl les délormations
100. 11;.
La toitui'e bw.antiiH' ne comportait une (diai'-
pente (jiu' dans le cas dune couverture par com-
})le. Quand celle-ci était de maçonnerie, elle portait
directement le bouclier- de tuiles. (|ih' lixail un iiar-
ni de mortier.
Lrijrinli: (h' /a /il/. lu:i :
1. Slabilisalioii des voiU'is il'arote dans les coUaléraiix de Sainte-Sophie :
AHj voùle darèle. YZ. arcs doubleaux. AC, BE, berceaux. DC, portique en bor-
<lure de la nof, stabilisé par la ctiarjçe des ùtages supérieurs. IJ, demi-berceau.
KG, berceau. X, contrelort. — II. Coupole contrebut(*e par des berceaux. —
ill. Id., par des demi-coupoles. — IV. hl. par deux berceaux et par deux demi-
coupoles. — V. Butée complémenlaire des berceaux pdr des coupolettes dans
les angles. — VI. Association en un niéinc édifice des divers e\j)édienls précités
lîglise des Sainls-Apôlros, à Athènes .
lO.D. — Système byzantin
(le la stabilisation d'une
voûte par d'autics.
166 i/auchitkcturk uyzvntink
Procèdes hijzanlins pour la conslruction des voûtes smis cintres.
Un des traits les plus oaractérisliques de rarciiitectuie byzantine est
que, soucieuse de faire l'économie de constructions provisoires, commandée
en beaucoup de lieux par le maniiue de bois, instruite enfin par l'exemple
(le l'Orient, elle fut attentive et ex])erte à macoinier des voûtes dans le
vide, sans le secoui's de fornuis en charpente. Un berceau, elle le tournait
parle procédé pralicjue des tranches (102, i-v) ; fallait-il une voûte d'arête,
elle la réalisait à l'aide de deux cintres croisés selon les diagonales et, de
l'un à l'autre elle bandait, à partir des arcs de tète, les arceaux de quartiers
de remplissage : ou. j)lus simplement, en menant de front l'exécution pai-
tranches des berceaux qui en sont les élénnMits (ix-xi).
Désirait-elle, enfin, une coupole : ou bien elle empilait des anneaux
concentriques, aussi rele\ es du coté extérieur (jue le permettait le risque
de glissement, et elle achevait la feiineture au nn>yen d'un couvercle en
blocage façomié sur une })late-forine ; ou mieux, sur la crête légèrement
biseautée des grands arcs limitant la cage, elle montait par tranches quatre
panneaux bombés dont les bords se chevauchaient (xii-xiv).
CIIAIMTUE V
L'EFFET
L'intérêt (|ue rarchilcclui'c by/antine prenait à l'œuvre de construc-
tion, n'excluait point une ])assion tout orientale de l'elïét.
A la vérité, elle fut longtemps iiidilférente à l'aspect extérieur de l'édi-
lice et elle aj)préciait surtout la parure, spécialement, celle dont la couleur
fait l'altJ-ait.
1
KFFKIS DK l.'oUDIU: AFFSCTU-'
ILlle estimait singulii'i'ement — nous le Nt'riherons de reste en exami-
nant sa conception de la décoi'alion — les (//i/jressio/is de l'ordre affectif .
l'dle dédaigna celles (|ue fait naître le sjtectacle de la (jrtdidetir maté-
rielle. Sainte-Sojihie de (^onstantinople — une nier\eille de vaslité —
KKFKTS DR 1. OUDIIK AFFRCTIF 167
|>ai'l ' IO(i;. It's j»i-()t:i'aimii<'s l'cli^icux ("lahori's du leiiips dc.liis-
U' coinporlaicnl (|ut' des diiiieiisious lirs modestes, généralrices
2A)00 mètres,
à partir du
de surfaces iiit'érleuies h
et les églises érigées
x" siècle, étonnent par Texiguïté de leurs
proportions — telle (jue jnainte des plus
soignées, des plus i-(''j)utées, ne couvrait
pas cent mètres carrés-.
En revanche, iécole byzantine atten-
dait beaucoup des vertus d'un éclairaye
abondant et calculé. En fait, des prestiges
l'ésultaient. le jour, (b's fusées de lumière
((ue déterminait ToiiNerture des fenêtres
nombreuses au sounuet des pignons,
dans la courbe (b'S absi(b's. et surtout
dans l'élévation des tambours et à la
base des coupoles 8l-(S3) ; la nuit, d'une
brillante illumination des vaisseaux par
une multitude de lampes, gi'âce à laquelle
l'immense nef de Sainte-Sophie prenait, au dire de Paul le Silentiaire. des
« colorations de rose ».
106. — Coupes transversales, à la inrm«
échelle, de Sainte-Sophie de Constan-
tinople et de la cathédrale d'Amiens
II
KFFETS ME L ORDRE HARMOMOUE
A Vesprit était ménagée la satisfaction d'observer le succès de la
réalisation du programme et la convenance de celui-ci à la destina-
tion ; l'élégance des solutions trouvées pour les problèmes de construc-
tion ; la justesse de mises en proportions, réglées généralement par des
combinaisons arithmétiques et par des constructions géométriques (107).
' Les dimensions de Sainte-Sophie sont les suivantes : lunoueur : 77 mètres : largeur :
72 mètres; ouverture de la coupole : 31 mètres: hauteur de lu coupole : .56 mètres.
- l'antocrator : 16 mètres X 16 mètres.
Kski Imaret : 11 mètres x H mètres.
Théotokos de Saint-Luc : 9"», 50 x 9"',.o0.
Kilisse-djami : 9 mètres x 9 mètres.
Théotokos de Salonique : 8 mètres X 8 mètres.
Notons, comme explication de ces petites dimensions, le l'ait que beaucoup de sanctuaires
byzantins n'avaient pas d'autre destination que les chapelles des églises d'Occident.
168
L ARGHrrECTL'RE BYZANTINE
m
EFFETS UE l'LASI'IQUE MONUMENTALE
La concoption byzantine de la plastique monumentale apparaît très
0C^
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t.::--* -^^-
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loT. — Appliciilions Ijyzantines du syslrinc fie tracé l-L du mise en iirii|inrliuii.
par constructions géométriques.
1. Elévation (Je Saiule-Sophie de Coiislauliiiople. — II, III. l'Iau des Saiuls-Apolios, à AtliéiRs : une circonlc-
rencc élanl décrite, on la divise en huit parties égales NK, NS. Les points H, N, S sont centres des courbes des
absidioles. La position do la colonne C est au point d inteiseclion du layou J>N et d'une ^icrpemliculaire Ml', élevée
sur le milieu du rayon méridien OU.
difïereiilt'. selon t\uv 1rs tMlilices envisajiés (hitciil de la prciiiii'i-c j)liase
de l'activitr de lécole, ou des suivantes.
Les plus belles églises du vi' siècle — (-(dit' de Sa!nle-So{>lii<' <le (Ions-
l'LASTKjUK MONUMKNTAI,
lanlinople coiiiprist ollVaieiil, au dehors, la massivelé disgracieuse d"iin
<-ul)e surnionlts en son milieu, d"une calotte déprimée (108, i).
l'iie évolution, anmfcée dès le \f siècle, mais dont raccomplissemeiil
larda jus(|u "au \i' et eut la
("ii-èce [)Our llu'àti'e pi'in
•ii)al. iiislaura un j»arli d
modelé. d'autant plus
heureux quil était orga-
ni(|U('. sij;iialéli(|ue à la
lois de la disli'ihution de
l'édilice et de sa sti'ucture
(lOH. II : 8(i .
I*]n etl'el. au-dessus
d'un hloc cuhiiiue. (jui
annonçait le plan à terre,
l'étatie intérieur de l'édi-
lice et l'élévation des
collatéraux, émergeaient,
disposés en croix, quatrt^
parallélipipèdes longs qui,
vers le haut, s'amortis-
saient en hàt ou en croupe
et qui signalaient les
grands herceaux. hutées
delà coupole : à leur croi-
sement surgissait, ré\éla-
leur de la cage centrale
du vaisseau, un cuhe (jue
surmontait un tamhour
polyédri([ue coillé d'une a. .u,,,,,.,,.,.
coque ; parfois, dans les angles rentrants déterminés par la rencontre des
bras, s'entlait la convexité hémisphérique de calottes secondaires. De
cette conformai ion résultait un élancement, qu'accentuait encore l'ordi-
naire échancrure de la coupole par les arceaux du tamhour, et la note de
v.erticalité émanant des arêtes de ce dernier, ou encore <le colonnes enga-
gées ou de colonnettes dressées sur son pourtour.
Une évolution parallèle développa, à l'intérieur, à la fois une allure
montante et une apparence de vastité. par l'élégissement des piles des
. — Evolution de la plastique iiionuiuentale byzantine.
1. ."^ainle-Sopliio de Coustanlinople. — II. Los Sainls-Apôtres.
170 L ARCHirrj'.TUliE liYZANIlNK
caiies, voire par ratlribulioii de leur l'onction à des colonnes 97i ; par la
suppression des écrans qui. d abord, enconii)raienl les grandes arches ;
par l'exhaussement des tambours : grâce à elle, les églises by/antines de
la deuxième et de la troisième époque paraissent bien plus grandes quelles
ne sont '.
En même temps, l'école byzantine cherchait à accidenter les surfaces
murales par un parti d'arcatures et surtout de niches plates, dont l'appli-
cation fut particulièrement heureuse en Grèce et à Salonique (\)2; 108, ii).
Elle tirait encore des aspects séduisants d'une division des fenêtres en
deux ou liois baies, séparées par des colonnettes (86; 92).
lY
EFFKT PAU LA PLASTIOUK DE DÉTAIL
L'emploi de la brique et la passion de la couleur conspiraient contre
une poursuite de l'effet par la plastique de détail. En comparaison de ses
aînées hclléni(jue et romaine, la sculpture monumentale (|ue pratiquaient
les Byzantins parait mesquine, dégénérée; ses productions sont comme
étriquées. En particulier, ses profils sont pauvres, anguleux, souvent
réduits à l'accident rudimentaire d'un chanfrein; voire, plus simplement
encore, à un arrangement d'appareil, tel que celui d'un rang de briques
posées de biais et saillant en dents de scie.
A cet égard, la conformation du soutien isolé est signilicative ".
Quand il es! conçu selon la formule des ordres gréco-romains, le
chaj)iteau bvzantin ne comporte jioint de jets puissants. Au lieu d'amples
et élastiques volutes; de feuilles grandes, souples et grasses, il ne pousse
(jue de maigres rouleaux, des acanthes courtes, étroites, raides et den-
telées (110, i). Cette sorte d'atrophie déligure l'imitation du type compo-
site romain (|u"exposeiit les édihces de la seconde moitié du v" siècle et
ceux du vi' ■; elle est encore aggravée par des modilications malheureuses
telles (jue h; remplaceuien t de la couronne; d'oves entre les volutes par un
' C'est à CCS iiinovalions cjuc fail allusion Coji.slanliii l'orpliyrugcmLc, quand il signale avec
insi.stanco la « nouveauté » des productions architecturales de la renaissance byzantine, à
partir du ix" siècle, et qu'il vante leur « grâce w, leur u charme », leur « éhjgance w.
- Pour la conlormatiou de la pile, cf., plus haut, p. lo3.
•' On désigne ces chapiteaux par l'appellation de « théodosiens ».
KI'I'KT l>Ai; LA l'LASTIor
)h:TAIl, 171
i naissance de la
Itelil leuillaii»' (raraiitlie et le inodeh- diin lore »'i>ais à I
corbeille (110, m).
Achevée, la |)lasli(|iie <lii cliapileau byzaiiliii exclul loule apparence de
hoiKluel et loul épanunissemenl. J/aspect ({u'elle jéalise est : tantôt,
celui dune moitié inférieure de sphère ou d'un tronc de cône renversé
({u'entanienl latéialenienl quatre plans verticaux (110. v) : tantôt, celui
i'Uotu Aliuari.
Ki'.t. — Chapili'au byzanliii dans ['('lilise île Saint-Yilal, à Havi'imi'.
d'un volume coni(jue accidenté par des j^odi'ons (ii) ; tantôt, tout simple-
ment, celui d'un Ironc de pyramide la tète en bas (110, iv). Cette dernière
conformation est normale pour le dé-imposte (98: 101); 110, m, iv) : en
sonnne, la simplicité de formes constructives.
Pour la relever, l'art byzantin recourt à un travail, non de sculptuie,
mais de cbamplevage et de ciselure dans le style syrien ', <}ui engendre
des effets non de plastique, mais de pai'ure-.
' cr. p. 67.
== cr.. (/i-dcssmi--. p. 1"
1 r2 L AltCHlTECTURK BYZANTINE
Effets de ijarurc.
Aussi bien, ces derniers étaient-ils de beaucoup b's préférés ; d'ailleurs
prodigués avec une largesse et dans un goût qui nianifeslent l'étroite
parenté de l'estliélique byzantine avec celle de l'Orient.
Effets de ?tiatières.
La plus large part était faite aux aspects consécutifs à la beauté ou à
la raret''' des matières. Stucs fabriqués et appliqués de main de maître ;
\'\.\i. — l'IasLiiiuu liyzaiitiiic du cliapiteau.
I. Ghapileau de Sainte-Sophie, à Constaiilinople. — II. /(/.. de l'éylise dos Saiuls Serge el hiacclio», ibid. —
III. Ciiapiteau <■ tiiéodosieii .. de l'Eski djuiiiiia, à Sdloiiiqiio. — IV. Cliapilcau de Saint-Vital, a Ra\eiinc. — V. /-/.
de Téglise de Valopedi.
marbres dt'bités en blocs, en petits cubes ou en |ibi(|ues mince.s et. tlans
b;s deu.K cas, parés ;i la perb-clion: iiii'-lau.x pit'-cieiix. fat-onnés en lames ;
isoires, nacres, j)ierreries employés en incriislalioii^ : loiiles b's sj)lendeurs
utilisabbîs étaient mises ;i contribution pour l:i ((infeclioii de colonnes, de
lambris, de pavemenis, tb- i'e\ ('lemenls dt; xoùles. Suiituit. on faisait une
prodigieuse consommation d'email, sous I espi'ce île menus cubes de pâte
de verre colorée par des oxytles m(''lalli(|ues. onde dt-s dont la face appa-
KFFRIS OK PARCHK
173
rente t'tail iloiihh'e (rune l'eiiille dor on d'argent, sous une mince couverte
•le matière vitriliée. Les uns et les autres étaient lixés à la bâtisse, par
incrustation dans un enduit fait de plusieurs couches de ciment, dont la
superlicielle était de textur'i^ très fine. Le miroitement de ces placages et
de c(>s m(tsaï(|ues était, dans le cas d'un programme magiiitique — comme
celui de Sainte-Sophie de Constant inople ou ceux de main' s palais —
prestigieux, générateur, sous cei ta!ns éclaij'ages, de l'apparence d'une
bâtisse en malèfiaux lumineux.
Effets de ]iohjchnj))iie .
Cependant, autant sinon plus que la splendeur, l'ai-chitecture byzan-
tine raffolait de polychromie. C'était de marbres de couU'ur qu'elle aimait
à faire les colonnes et, volontiers, elle jouait d'oppositions de teintes ^ Ses
placages marmoréens étaient des marqueteries bigarrées géuérairices
d'opulentes harmonies qu'exaltaient de hardis contrastes". Leur effet,
' A Sainte-Sophii! de C(instanlino|jlis los cnlonnes du rez-do-("hauss('e étaient dt
vert anlii|ue el celles de la Lribnni' de puriili;.re roii^^^e.
- Cf., par exemple, les marqueterii-s de U basilique de l'arenzo (Tome III).
174 I. AHCHlïFJ/lURK BYZANIIXE
large et puissaiiL était complété par l'éclat des ors et par la diaprure
chaude et eiialoyante des mosaïques.
Le prograïuiue élait-il inodeste : comjxutail-il. suixanl le lioùt régnant
à partir du xiv'' siècle. la lecliei-che d'agréments pour l'extérieur du mo-
nuuu'ut, on réalisait une pohcliiomie élémentaii'e en teintant le mortier
des lits et des joints de l'appaicil ou, })lus simplement, en l'assombrissant
par rartifice d'un retrait de sa face en arrière de l'aplomb de l'appareil:
en tirant parti de la variété de nuances dont est susceptible la brique,
suivant la matière et la cuisson ; en combinant, notamment poui- les arcs,
des alternances de briques et de pierres: pail'ois même, en incrustant
des faïences (90; 92).
liiclie en notes puissantes, en gammes étendues, en barmonies simples
et fortes, la polychromie byzantine était singulièi-ement elfective ; régie
d'ailleui's par une connaissance approfondie des nécessités esthétiques,
par un sentiment très sûr de la convenance, de l'unité d'aspect et de
l'effet monumental.
y.ffvts de parure plnslifiuf.
L'élément plastique de la parure d'un éditice bvzantin consistait en
une profusion de sculptures méplates, obtenues par cliamplevage, gra-
vure, découpage, ajourement ou évidement de la matière. Elles déveloj)-
paient : sui- les murs, des frises, des panneaux, des encadrements de
tableaux jxilycbi'omes : autour des arcs et sur leur intrados, des rubans,
des galons, sm* les parapets des tribunes, sur les faces des iconostases,
des broderies et des jours, le tout ouvi-agé à merveille ^82-84; 109; 111).
Une teclmique aussi habile (|ue ])atiente, souvent d'une merveiUeuse
^■irtuosité, façonnait de la dentelle, de la passementerie, de la g^uipure,
de l'orfèN j-ei-ie en njarbi'e ou en stuc. Mais le résultat n'était point en pi'o-
poition de l'elfort. Le manque de saillie, l'excès de détails, la minutie de
la facture, la netteté froid»' d'un travail très souvent mécanique, étaient
<-ause d'une impression, souvent jténible, de confusion, de lourdeur, de
monotonie et de sé-cberesse.
Effets iKir le f/rss/n ou la couleur.
.\ussi bien, en fait de décoj-, l'architecture byzantine pi'éférait celui
dont le dessin et la couleur fournissent les éléments. Elle créait des
aspects \ariés. siuqiles ou Irl's di\ ersili<''s, soust'nl heureux autant (|ue
KFl'KTS DE PARL'UI'
conveiialili'S, en iiilioiliiisani dans un anDart'il d
s 1111 a[)[)art'ii de hr-niucs |tlusieui'.s sortes
de dispositions d<' nialériaiix i'.H) : 9:^) ; en imposant aux marbres, aux
mt'taux. aux malit-rcs précieuses, dont elle taisait ses revêtements, ses
placages et ses incrustations, des formes choisies, et en combinant des
mar(|ueteries plus ou nioins com-
pli(|uées : en dévelop[)ant des
t'res(|ues sur les enduits de ses
ma(;onneries, praticjue que géné-
?'alisa, à partir du \uf siècle, la
diminution des ressources (IKi;;
surtout, en obtenant de la mosaï-
que de marbres et démaux, trai-
tée de ia(;on magistrale, des elïets
semblables à ceux de la jieinture
(81; 11 i: lir. .
Les motifs.
Dès le début, et encore plus
après (|ue se fut développée, au
IX" siècle, l'intluence de l'Orient,
la décoration byzantine fut sui-
toiit ornementale, alimentée spé-
cialement pai- des motifs de l'ordre
géométrique , tels qu'enroule-
ments, entrelacs, rosaces, étoiles
(82-8 i; 109; 111; 112).
Cependant elle se plaisait à
représenter des Heurs, des oi-
seaux, des paysages, des scènes
de genre — chasses, jeux du cir-
que — et des scènes historiques; et cela, non seulement dans les édilices
prolanes', mais aussi dans les églises : à ce point qu'au temps de la
proscription des images par les Iconoclastes, les temples offraient, pour
employer les termes d'un critique contemporain, l'aspect de « vergers et
de volières » 1 (114).
Néanmoins, la parure des sanctuaires bvzantins était foncièrement
d"une des jiortos du narthex.
ce. les descriptions des palais iiiiiȎriaux.
17C.
L ARCHITECTUllE BYZANTINK
('•(liliante. (railleurs réj^lée pai- raiitoiité ecclésiastique el lixée en foi-inulcs.
Celles-ci furent au nombre de deux, la piemièi-e déterminée par le
rayonnement des types et des thèmes adoptés en Palestine aux iv" et
v" siècles : la seconde com-
mandée, au XI' siècle, p.ir un
afïaiblissemeut de IVdan ar-
tistique qui avait suivi la
restauration des images, au
milieu du ix'' siècle.
Le répertoire sacré com-
l»renait, outre des ligures
syml)oliques telles que l'a-
gneau, la colombe, le paon,
le trône que le Christ occu-
pera au Jugement dernier
(Hétimasie), des effigies du
Sauveur, de la Vierge, des
archanges, des apôtres, de
saints, de martyrs, de doc-
teurs de l'Eglise; un petit
nombre d'histoires de l'An-
cien Testament (Sacrifice
d'Al)raham. Daniel dans la
fosse aux lions, les enfants
dans la fournaise...) ; un
cycle d'épisodes extraits des
Évangiles et dont les plus
frécjuemnient traités étaient
la (irucilixion. la Késurrec-
tion. la UKtrt de la Yiei-ge
(Dormition); enliu. des sujets
mystiques, connue la « Di-
vine liturgie », autremenl'dil
la céh'hration du Saint Sacrifice par Jésus assisté d'anges... (ll'i; dlB).
A pai-lii" du x" si«'(de, une redation fut établie entre les thèmes et les
dilférentes parties du sanctuaire (|ui étaient pourvues chacune d'une affec-
tation mystique, en accord avec l'idéi; générale (|ue « l'église estlecielsur
la terre ». (^est ainsi (jue sm- l'a/.ur étoile d'or de leurs mosaïques s'en-
11:5. — l'oiLfS fie l'église de Saint-Nicolas, à Ociuidu
(\iii«-.\i\'' s.). (iJ'après Kondakov, Macédome).
KFFKTS Di: l'AULRK
levaieiil : au cciili-t' de la coiipolc, uiu' lliiurc du Cilirisl louL-puissaul
(Pantocralor) ; plus bas, celles d'archanges l'oniianl gaide dlioiineui- :
pr-i'S de la i)ase, celles d'aj)otres el, de propliMes I l'i : dans la conque
de l'abside, une iniaiic de la N'iei'ue tiloiieuse ou (jranle ; ainsi encore,
autoui' dn sancluaire, le mystère (|ni s'y acconipliL élail rapjteb- pai- des
effigies de grands-prèlres de l'ancienne Loi, jiar des i-eprésentations de
la Cène ou de la ce Divine liluruie ».
Le si If le.
Le style de cette décoration révèle le contlil de deux forces : d'une
pari, la tradition lielléni(}ue, que maintenait le spectacle des chefs-d'œuvre
antiques réunis à Constantinople et que confirma la renaissance du
x" siècle; de l'autre, l'énergique intluence des goûts bié-ratiques de l'Eglise
et des tendances orientalisantes de la civilisation byzantine.
.Selon qu'il y eut triomphe de l'une ou de l'autre — à partir du
\f siècle, c'est celui de la seconde.' (jui fui de règle ^ — nous trouvons à
' Au xiv» siècle, il y eut lemlancL' à rcinjuvelcr l'aii par une recherclie de la vie. du pitto-
resfjui;. du pathétique.
L ARCHITECTUItE BYZANTINE
admirer du caractère, de l'expression, de la beauté, du rytlime, ou à
regretter de rimpersonnalité, de j'uniformité, une atonie et une raideur
également désagréables. Toutefois, d'une manière générale, le trait domi-
nant de la décoration byzantine est une stylisation outrancière.
11 j — Sduili'-Supliii' (11' ^dlunKjuo Liisoiiiblc des iiiosaKiiics (le Id coupole imilicu du \ii" sièc'r)
(IJ dpi-cs DjiMiI et le Touiacdu Mo\(U(ji/es de Sain/c-'^ophK de ^(duntijue )
La pfiiiliirc murale ])y/.aiilim' posséda au plus haut degré le senti-
ment (b- rcllcl monumental. Aussi soucieuse de l'unité du spectacle total
ri de la neltclé des aspects particuliers, que de l'impressionnenient moral
du spectateui- et de sa délectation esthéti(jue, elle sut se garder des mi-
nuties de dessin, des finesses de modelé, des vivacités d'expression, des
])rt''cisions de pers|)eetive, des luiances (b' couleui". KiU'rgique, souvent
pres(jU(; brutale, d'un trait ressenti, elle détacliait la silhouette et enlevait
le détail. Llb; n'acbnettait que des physionomies graves, des gestes rares,.
EFFRTS DE PARURE
179
des atliludes calmes, des groupements processionnels. Sa palette n'était
chargée que d'un petit nombre de teintes franches, choisies dans les tona-
lilés fortes cl hai'JiiiKMit conirasiées. Siirlout. elle veillait à ce (|u'il y eût
Photo do la coll. byz. des Hautes Étudt
116. — Firsquo de l'église de la Péribleptos, à Mistra.
Joseph reçoit son bâton qui a lleuri.
gravité et discipline, ordre et hiérarchie dans la distrihulion des thèmes,
simplicité dans la composition, régularité symétrique des oidonnances,
balance harmoniense des éléments.
Au total, elle imprimait <à son œuvre un cachet de noble mag-nificence,
de majesté sacrée, souvent aussi d'idéale solennité.
LIVUK TROISIEME
L'ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE
DES CIVILISATIONS MUSULMANES
Le domaine des architectures inusuliiiHues est le plus vaste et sa car-
rière une des plus longues que l'hisloire connaisse. Le premier englobe
toute l'Asie, à Toiiest du i'amir et du golfe du J3engal(\ au sud de la mer
Noire, de la Caspienne et de la mer d'Aral ; l'Afrique du Nord, de la mer
Uouge à l'Atlantique; l'Europe hispanique, sicilienne, balkanique. La
seconde, conimencée au débul du deuxiî'nie tiers du \if sit'cle. dure en-
core, bien ([ue. depuis deux cents ans, il y ait stagnation \
CHAl'iTKt: l'KKMIKH
LA COMMANDE. - CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
I
LA COMMANDK
Les immenses contrées (jue la « guérie sainte » livra aux disciples
de Maliomet. compi-enaient les pays les [)lus riches et les plus civilisés de
1 ancien monde, (lalvanisés par Tardeur des conquérants, favorisés par
une administi-ation avisée, ilsjouireiil dune rare prospérité. Des khalifes,
en possession de revenus émimn-s el duii pouvoir absolu; des gouver-
neurs, pourvus d'une autorité r[ de revenus pres(|ue royaux : une noblesse
fastueuse, nantie par la confiiiète et lai-genu-nt rentée par les souverains;
une IxHM'^coisie. ern-icliie par une industrie et un commerce singulière-
' L'œuvre dr rajihilccluir luusuliiiaiic c-^L ciicoiv Ucs mal coiiimc. Lu, laule un est. a la
lois, à la ruine d'uni^ loule dr .srs prodiii'llmi.-- el a la tiireté dc.> rvcdiereltes beieiitiliijU"s.
CHHOiNOLOCIE KT TOPOGRAPHIE MONUMENTALES 181
ineni actifs. j)i'0(limior«>nl à lenvi les coiistruclions. Aussi Ijioii. îioni-
hreuses autant qu'énort^iciucs étaient les causes de commande : partaj^e de
l'aire islamique entre un grand nombre d'étals, dont les chefs rivalisaient de
luxe et, souvent, de zèle pour le bien jiublic ; frtMjuence des révolutions
de palais et des usurpations, d'oîi ré'sullaient maintes créations de capi-
tales; coexistence chez les Orientaux d'une iiorreui- ])our les logis hérités,
d'une incurie extdusive de soins d'entretien, d'un ennui conseilleiu' de
changements de l'ésidence ; souci très développé de la sépulture: inclina-
lion des musulmans aux onivres pies (écoles, fontaines, bains, caravan-
sérails (khans;, hôpitaux (moristàn)) ; enlin, ferveur religieuse, cause
d'une incessante demande de mosquées ordinaires, de mosquées-cathé-
drales ou du « vendredi » (djouma), de mosquées-reliquaires (qoubbet),
de séminaires fmédressés^ et de couvents.
Il
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
T
DEPUIS LHÉCIKE JUSOU'aU MILIEU DU \Uf SIÈCLE
Tout de suile, l'expansion de l'Islam prolila à 1 architecture. Cinq ans
après la moi-l du Prophide, l'invasion de la Mésopotamie entraînait la
fondation de deux villes dont la croissance devait être l'apide et heureuse :
Bassora\ sur le lîas-Euphrale et Koiifa. au sud de Habylone (637). Une des
premières conséquences de la concjuèle de l'Egypte par Amrou fut la créa-
tion, en 641, sur la rive orientale du Nil. en face des grandes Pyramides,
d'une nouvtdle capitale, Foslàt (la Tente) et l'édihcation, au même lieu,
en 642, d'une nios(|uée ([ue désigne le nom du conquérant. Enlin, en 643,
l'occupation de Jérusalem occasicmna l'érection, sur l'emplacement du
T»'mple, d'une « mosquée tle la Hoche » [Qoubbet-e^-Sahli rd) .
A partir de 660, pendant trois quarts de siècle, l'architecture fut fort
occ.upée en Syrie, parce que MoaAvia, gouverneur révolté du ]>ciys et ses
descendants, les klialifes Ommiades. étaient à la fois passionnés de luxe
et intéressés à posséder dans leurs domaines une ville sainte opposable à
la Mecque, Elle eut, notamment, irn'ssion de construire des châteaux
182
iArchitectu..^; éclectique UP,S C,V„.,SV,10NS muscuunes
„clie,„en,, cl.co.és, ocwno ocU.i cU- A«..;. A«r«, snr le» conlins cU,
désert à l'est de la mer Morte; de faire de Dama, une v,l le spknd d le
ti:èr d'une K-ande .os,.^e pav.e par ,e Ul.alii. W.^ul ^ , « ^^^
à Jérusalem, aux frais d'Abd-el-Malek, une mosquée d,te hl .Usa ,CK,.,
117 _ Topographie monumentale de l'Islam.
, MaM.reb, Espagne, Sicile. - ... Svne, Egypte, Turquie sel^joukide-otto™ane. - 1... At-abie. - .V . I er,e,
° Tiirliestan. — V. Inde.
Ces princes lui demandèrent également la reconstruction, le pren.ier, de
la mos.|uée de Médine, le second, de celle de la Mecpie-
Eulin la soumission de l'ApaïQUE du Nord à la loi de 1 Islam detc-
mina vers CTO, la fondation de Kairouan, en Tunisie, et l'éddicatum, en
celte 'ville, dnne n,os,,née. dont le non, - SuU "/•'"'--—"»;««
général vainqueur. Soixante ans pins lard, s'éleva,,, a 1 nn,s. la n.osqt.ee
Djrimi Zitouna {l'-^'2)
II
I,U MILIKU l)C Mil" SIKCLK XV Mll.liai DU l\'
Touletois, c. n. lui poiuL avu.U W inil.ru .lu vn,' sii-clo, .,ue la civiU-
CHlitt.N'Ol.ddlK RT TOI'OGRAPHIK MOM M KNTAI.KS
183
sulion tniisuliiiaiit' sollicila les
services de rait tlt- hàlir dans
la mesure néeessaire au i)ro-
iiiès de eelui-ci.
D'abord, ce lui aux deux
ailes du Fuonde islami(jur.
L'iiislauialion <!<' la dy-
nastie des Abbassides en .Méso-
potamie (T'i-H) y inauiiura lui
siècle de commande abon-
dante, diverse et magnilique
dont, inalbeureusement, par
la faute des Mongols et aussi
à cause de l'insuffisance de
l'exploration, nous sommes
privés d'apprécier les résul-
tats. Du moins savons-nous
que, fous de luxe, encombrés
de ricbesses et aussi doués de
sentiment arlisti(|ue, les Al-
Mansour (7.'j4-~7-);, les Melidi
(775-78."j), les Hàroùn er-Kas-
cliid (78G-809), les Màmoùn
(812-833), les Mobassin (833-
841 j , les Motawakel (847-861 ),
se placèrent au premier rang-
des souverains bâtisseurs, et
(jue des cliefs-d'd'uxre furent
multipliés par la construction
de deux grandes capitales,
Bagdad (757) ^ et Samarra
'842)-; de palais splendides
comme celui d'Er-Rascliid à
Rakka (790) ; de mos([uét's.
telles que celles de Bagdad
:'7G0i et de Samarra : de tombeaux, comme ceux de Mo/(sa-ei-I\'azt//t.
Pllulu \i )
Le minaret de la mosquée d'Ayhdili
il TleiiiceiH.
Ruinée, en I2.S0, iiar Uuiila
Abandonnée en .S7(5.
184 i/aRCHITECTL'RE éclectique des CIVIMSATIONS MUSULMANES
Kaziiiieïn, piî'S de Bagdad (801), vl de l'impéraLrice Zobéule.li, dans cette
dernière ville 831).
A la même époque, sous la ni»Mne ini])ulsion. s'élevaient, en Perse,
d'importantes Jiiosquées — • mosquée djouma à Ispalirm (760-770), mos-
(juée de Kazrine (786i — el des villes enliéres. comme celle de Kachan.
créée en 800.
D'autre pari, en Esi>A(iNE. la l'ondalion, en 7Î)"), de la dynastie des Om-
miades d'Andalousie ouvrit une ère de prospérité merveilleuse et de civili-
sa lion raffinée. Grâce au zèle d'Ahd-er-Rahman V (7o5-788) et d'Abd-er-
liahman II (822-8'')2 . Cordoue s'emplit dédilices. parmi lesquels une
grande mosquée (jui, bâtie de 78o à 788. fut, de 833 à 8i8. ioi-l agrandie
et embellie.
Enfin. la constitution du -AFaghreb-al-Acsa ou Maroc en un état indé-
pendant sous la dynastie des Edrissites (789), entraîna, au début du
ix" siècle, la création d'une capitale Fez 806) (|ui, trente-<juatre ans plus
tard, s'enrichit d'une belle mosquée, dite Knrouyin. et, vers le milieu du
siècle, reçut de Yahia-ben-Mohammed d'importants embellissements.
III
DU MU.IEU DU I\- SIÈCLE AU DÉCLIN DU X''
Du milieu du ix" siècle au déclin du \' . laicbitecture musulmane tra-
versa une période de moindre activité : elle se ressentit des difficultés
politiques que l'alfaiblissement du KlialifaI abbasside suscita en Mésopo-
tamie^ el, bois d'Asie, son (diamp se trouva réduit à deux régions ([ui
fui-ent, dans la deuxiJ'ine moitié du ix'' siècle, l'Fjgypte el. au x", l'Esjiagne
et le Maghnd».
D^ns le premier de ces pays bi révolte heureuse de IV'mir Ahmed-ibn-
Touloun (80*.)) occasionna la bâtisse, à côté de Eostàt, d'un ([uarlier royal,
El Kalai, avec un palais somptueux et une grande mosquée (870-878).
Khumarawevh (883-890) continua activement les travaux en dévelopi)ant
les |)rogrammes-.
En EsI'A(;ne. Cm-dinic devint, sons Ahd-er-liahuiaii III (9I2-'.M;I . um-
' Notons au comiito de ceUc époque réiectioii de la uiuscjuce de C/iiraz (87o) el ItJS uionu-
uients, détruits par rinvasion mongole, de Bokhara » la .Noble » qui, sdii.-^ les Sauianides (875-
1004), l'ut une imUropole religieuse (>l industrielle.
- Saut la iiio.-qui'e. les nioiiutiienls d'I'll Kulai liuriil ddiiiils. en '.lOo. jiar une uinii'e iilibas-
^ide.
llUONOl.OiilK ET T()l>0(iliAI'HII' MONUMENTALES
180
cité mervcillfus»', « INtIc du iiioikIc « aux yeux des demi-barbares dlùi-
rope. Prt's deUe naiiuil, en WM), d'un caprice du souverain, le fameux
palais « (b' bi Fb'ur » [Mêduwl-rs-Zahra) presque aussi grand qu'uiu'
ll'i. — l'uil.iil Je la luosquéc de Suliil» Ala. (lùicrghé djami), à Konieli.
(D"après Sarre. iJeu/mi. pers. BaukunsI).
ville '. Hakem H 1)(J1-'.)7(I conlinua l'œuvre de bi Grande moscuiée.
qu'il agrandit de plus de moitié et enricbit d'un mirbab splendide 1)61-
96r3).
AuMAiiHHEiî. plusieurs villes turent ci-éées : Sedrata (909), par le fon-
lut d.
180 L ARCHITKC.TLaK KCLE<;TlnL'E DES CIVILISATIONS MUSULMANES
(latt'ur d'un petit élut berbt'ie : Ma/ulia, en Tunisie (9I2-1)J8', jjar Abou-
Obeidollab. auteur dr la lignée des Fatiniites; Alger [\)i\).
Pour la Sicile, enfin, concjuise par les musulmans maghrébins durant
les deux derniers tiers du \\' siècle, la deuxième moitié du suivant fui
une époque de prospérité matérielle et de lloraison artistique. Sans doute
faut-il voir dans la Cuba et la Ziza de Païenne des édifices arabes de cette
époque, restaurés par les Normands au milieu du xif siècle.
IV
DEHMEH TIEUS DU X" SIÈCLE. Xi*" SIÈCLE
A partir de la buitii-me décade du x" siècle, il y eut reprise marquée
de la demande.
Grâce au sage gouvernement et aux goûts artistiques des khalifes fati-
niites, à (jui l'Éi.Yi'TE se trouva soumise à partii'de ',)(»*.), un grand cbantiei-
resta ouvertaux bords du Nil, depuis cette date jusqu'au déclin du xi'' siècle.
Il en sortit ime nouvelle capitale, el hahira (le Gaii-e) (969), avec une
mosquée « de la Fleur » [Gainia-el Ahz-ar) (973); un palais magnifique,
un mausolée de famille, le tout commandé par Kl Moizz (-|- 975), le fon-
dateur de la dynastie. Puis sélevèrent : pour le compte d'El Aziz (^975-996),
un palais féerique et une mosquée qui, fondée en 990, porte le nom
du prince qui l'acheva en 1012, El Hakein (996-1021); deux mosquées,
contemporaines du règne d'El Mostanser (J 036-1096, ; — Talaï-abou-Rezzik
(commencée en 1060) et El Gujouchi; une fortification du Caire, exécutée
en 1060, (|ue rappellent trois portes grandioses : Bdb-cl-Foutouh, Bâb-eii-
Nasr, Bdb-Zoueilê .
D'autre part, en Asie, l'architecture bénéliciait de l'expansion des
Fatimiles en Syrie — grande mosquée iV Alcp (976) ; de l'essor, en Asie
centrale, de l'empire des (Ihaznévides — grande mosquée (VArdebii en
Perse (1017), monuments magnihques de Ghazna en Afghanistan, sous le
règ-ne de Mahmoud 1'^' (997-1030), le grand (•(»u((uérant de l'Inde; de la
fortune, enfin, des Tuics Seidjoukides — in(»s(|uée d'.4/^/ en Arménie (lin
du xi' si('cle).
La bâtisse ne clKuna pas non plus dans le j\lA(aiUEH, par suite d'un
morct'ilcmt'ul du pa\s cti prim-ipautés (ju'il fallut doter de capitales —
lûihia (1rs llfiii-Hdiiinnul 1007 . grande mosijuéc à Alger ilOiS), édilices
religi«'ux el cixils fameux palais de la Perle; ;i Hoi/f/ir ''1068) ; et aussi,
en conséquence de l'instauration des Almoravides au Maroc — création de
i:iiuo.NOL(M;it: i:t roprxiRAPHiK monumkntalks
187
Marrakech (1062). emlM'Iliss.Mii.'nls de Fez (lOGU), construrtioii -le la vWv
(le Tagrdrt, \\ TIcntccn lin du siècle).
EnEsPA(;NE, enliii. une (Iciiii.'Tc extiMisioii. <lii<- à Al-Mansnnr. .lélcnteur
VhiAo J.auiciit.
I-'O. — La cour des Lions à rAUianibra do Grenade.
(Vue de la salle de los Moearabes).
(lu pouvoir sous Hiscliam II (97(i-lU02;, achevait la inosqu(^e de Cordi,
tandis (ju'était bâtie, à Saragossc, C(dl(' de rAljalrria
XIl'' SIÈCLE
Au cours du \if siècle, c'est seulement à l'aile occidentale du inonde
musulman (jue rarcliitecture lut rohjet de sollicitations un peu pressantes.
188 I.'aHCHU'KCTUKK ÉCM£CTIQUE DKS CIMI.ISATKINS ML'SULMANKS
En EiiYi'Ti-, rauoilie de la dynastie ratlniile; en xSyrik, l'installation des
Seldjoukides et la lutte contre les Croisés (2^ ci'oisade^ n'étaient point
faites pour favoriser la coniniande somptuaire : les entreprises d'un Nour-
ed-Din et d'un Saladin fureut essentiellement de l'ordre militaire — cita-
delles de l)(t//ias. iVA/ep (ll(tO), du Crt/yr ; enceinte de cette dernière ville
(1176;.
Au t'ompte de l'Asu:. tenue par les Turcs, mcnlioniions la grande mos-
quée de Mossoiil (ll.")0-l 191) ; quelques moiunncnls — à Merc qui, sous
le règne du sultan Sandjar 1117-1 1-")7), fut à son apogée Grande mos-
quée ; mausolée de Sandjar) : et aussi, dans la capitale du sultanat seld-
joukide AeKouich, une mos(juée (vers Hod). un palais (lllîO-MlMI .
Par contre, l'essor de l'empire almoi'avide au Maroc et en Espagne
fut propice à l'ai't de bâtir, dont la production en ces contrées est jalonnée
parles fortilications de Marrakech (1107) ; la grande mos(juée de Tlcmcen
(1135-1138): celle de .SVfu7/e (1171-1178), dont il ne subsiste plus (jue le
minaret, la fameuse Giralda (1194-1196) : le premier yl/(«;«/' <le la même
ville (1181); les villes marocaines de Rabal et de Chella (1178): la Koii-
li>ulna de Marrakech (l 184).
VI
XIH' SIKC.Lh:
Inverseuieiit, duiant la picmière moitié du xui' siècle, larcliitectun^
ne prospéra qu'en Asie Mineure et dans l'Inde. En Espagnk, elle pâtil de
la rapide décadence de la domination mauresque, au cours du deuxième
tiers du siècle '. Dans le Maghuku, v\W ne fut guère occupée — Kasba de
Tunis et mos(juée d'Abou Zakaria. dans la même ville ; en Ehypte non
plus — palais du sultan ElKamil, au ('aire 1218-1238). Dans la premit-re
moitié du siècle, I'Asik centrale fut ravagée par l'invasion mongole.
-Notons <'ependanl (juelques bâtisses mésopotamiennes, à lUujdad — •
médrcssé de Moslanser (1232); à Mi^ssoal — consli-ucl ions de lAlal.ek
Hedr-ed-din-Loulou 1218-12^)9).
En revancbe, l'art de bâtir [)iolita di; l'essor économi(jue el polilicjue
du sultanat s(ddjouki<le de Konieh et de l'important mouvement llit'olo-
giqu»! dont sa capilale fut alors le théâtre. En eltet, on lui demanda : des
mos(iut''<'s pour Konieh — (Irande mos(|ué'e (1220), moscjuée de Sahib-
' Perle ilc fJunJoiKj (1236j: de Scville. de Xércz. .le Cadi/ iliiS-ll'SI).
:iiiii).\()i,(i(;ii': i:i' KM'ociiAi
M()Nlmi:nt.vi
ala ou Kii(M-li(-(ljami I2(i() . de J)j('lal-('(1-I)iii \2':V : pour nicru/ui
(1228); plusieurs ini'dressrs (poui- Konirh — Sirlciicli 1242 . hidp'-
Afinai'cli I2:»l). K a rai aï (I2:')l ; pour .S//r./,s — (i ucuk uu-drcssc" 1270 ): des
.11 r El
(Tunibcau ilo Tanierlan), à Samarl'
(D'aprùs Sarre.)
lorLilicaliuus — ciUultdU' de Konieli (1223) : eiiliu. des caravansérails
magnifiques — Ak khan à Gonjarll 'l2()0-12oU . Sultanklian près de Konieli
(1220-1278).
D'autre part, la constitution, au dél)ul du w\\' siècle, dans la nioilié
occidentale de I'IndhcIu nord. dui;rand eni[)ire Gliouride ou Patliàn ouvrit
à l'architecture une nouvelle et large carrière, qu'illustrent des monu-
ments comme la mosquée de Koutah à Delhi (1196-1235), celle d'Apnir
190 L ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
(1200-1235), le tombeau de l'enii)ereiir Allamsch (f 1235) à Delhi.
Eutin, au déeliu du siècle, la Peiise réalisa, par suite d'un relèvement
économi(jue du pays et de la conversion à l'Islam de la dynastie que lui
avaient imposée les Mongols, les conditions d'une reprise relative de la
commande — mosquée de Ghazan-klian, à Tauris (1294).
De son côté, l'Afrique ne restait pas inactive. LeMAGHRER, (|ue domina,
à partir de 1275, la dynastie des Mérinides, continuait de bâtir — création
de Mékinès (1273), embellissements de Fez (1286), érection de la moscjuée
Sidi ben Hassen à Tlemcen (1290.
Surtout, riieureuse condition de I'Egypte sous le gouvernement, inau-
guré en 1250, des Mamelouks turcs (Babrites) permit à ses sultans, comme
à ses émirs, de satisfaire à leur gré une folle passion de luxe et de parade.
Le souvenir en est gardé par les ruines de la mosquée du sultan Bihars
(1267-69); parle moristail du sultan Kalaoun, bel ensemble d'un bôpital,
d'un mausolée et d'une mosquée (1285-1293) ; par une inédressé et un
mausolée devises pour le sultan En Naser (1299).
VII
xiv^-xv-^ siècles
Avec le xiv" siècle commença pour l'arcliitecture musulmane une ère
de merveilleuse prospéiité, qui devait durer deux cents ans. Dans toute
l'étendue de son domaine elle se vit proposer une foule de programmes,
divers et magnifiques.
Sous les Mamelouks babrites et, à partir de 1382, sous ceux de la
dynastie tcberkesse ou bordjite, Le Caire s'enricbit, surtout dans les deux
derniers tiers du siècle, de nombreux édifices de diverses destinations,
parmi lesquels se distinguent : la mosquée iVe.s/< Keissouii (1308) ; celle du
sultan En Naser (1317) ; le palais de fémir Bechtak (1330) ; la mosquée de
l'émir El Morddni (1338-1340); la mosquée et le couvent de fémir Chei-
khoii (1350-1355; ; celle, si remarquable, du sultan Hassan (1356-1359) ;
la médressé, également intéressante, du sultan Barkouk (1382-1399) et sa
très belle moscjnée funéraire au cimetière des Kbalifes (1393-1410).
J^a pioduction (•(jnlcmpoiaiiie du Maiiiireb et de l'EsI>AG^E méridionale
fut relatixcmnit (•oiisid('"rable. Tlcniccn. dev<'nue capitale des Abd-el-
Wadites, fut le tb(''àlre de grandes entreprises : construction de Man-
sourali par Yacoub-en-Naser ( 1 299-1 302 1 ; des mosquées du Mécbouar et
de Sidi-Brahim (1318), de Sidi-ben Médine (1338), de Sidi-el-Haloui (1353);
cimoNOi-OGii': et topughaphiI': monumemalks
191
réé<lilicalioii de Maiisourali 'l'.VM')-['Mi). Ou travailla ("lialeiiieiit à Al(jer
irninaret de la Djama Kéhira 132:^ : à Mdrrdkt'ch (lo31) ; à Fez (iiiédersa
nouauania i l3oo) ; à Ttni/>;.
Ouaiit à ri^Jsi'Ac.Ni:, c'esl rt''[)0(iiie où se poursuit, à (îrr/iadc, si pros-
père sous les princes .Nasrides, la réalisation de V AllKitnbra: enceinte et
])alais de (joinares. par ^ Ousouf I (1333- I3ai ; cour des Lions, salle des
Intérieur do la uios(inéi! Ou'.on. à Bruus;
anibassadeurs, cuarto de Maclluca, par Mohammed Y ''1334-13V)1) ; cabinet
des Infantes, par Mohammed VU (1392-1408).
L'ccuvre de l'Asie n'est pas moins imposante. La Pi:iise du nord se signa-
la par des monuments tout à fait dignes d'attention • — mosquée funéraire
dOldjaïtou Khodabendeh, à Sultanieh (1320) ; mosquées de Marad (131G),
de Vcrantine (1322), d'.-l/?«o/ (1379), de Hcwiadan, de Bostani, à'Ashislan.
-L'établissement, au déclin du siècle, du siège de l'empire de Timour
(Tamerlan) à Samatkand, gagna à l'architecture un domaine nouveau
(tombeau de Tcbouciiouk Bika 1371). mosquées de Bibi-lJamym 1389-
1403) et de Chah Sindeh M 392- 1 434 i...
192 i/architectuiu: kclkctioii: di:s civilisations musui.mant.s
Ct'pendaiil l'arl de liàlii- ciil encore plus à se louer des pi'otirès de
rislain dans Tliule (construclion du iiouceau Delhi [TugJdaqnbad, 1321) ;
gi-andes mosquées de Cambai/ ou lûwiôhat (Và2o) vl de Dhol/ia (1333), dans
le Guzeral; nioscjuées dAdiiuili. à Hdur. caj)ilale du Bengale (13o8-1389);
de Bàrhak, à Jaioijionr 1377 : de Kalàii, à hclhi 1387^: de Kulharga,
dans le Dekkan (2' iiioilié du siècle .
11 ne bénéficia pas moins des succi'S des Tui'cs Osmanlis en Asie
MiNELUK occidenlale el dans la péninsule des Iîalkans. SilôL prise par
Orkhan 132(»j. Ilnnissr fut pourvue de moscjut'es, de palais et de hàti-
menls divei-s. et son embellissement se poursuixit au cours de tout le
siècle — mos([U(''e et palais de Mourad 1 (13o7 ; gi-ande mosquée (1371)-
1414;: bains dl":ski-Kapli(lja ;i3SU ; liopital 131H.... De leur côté.
Kulayeli et Xicre (Haicnt dotées, la pi-emière. dune moscjuée et d'une
médressé (1378) : la s<'co!ide. dune mosquée « Verte » (137U . etc. Enfin,
la conquèle d'A/u/rf/io/t/c pai' -Alourad I (13(!0 inli'oduisil larcbilecture
musulmane dans l'Europe oiientale.
Durant le xv'' siècle, il y eul défaillance du Maghreb el de lEspagne
et leliort de la Perse fut médiocre — grande mosquée de Ta// ris (1403-
14i8( mos(|U(''e de Mir Houzourk à Anud. de l{i/.a à M/'cl/c/l. .Mais, grâce
à lessor du Tlhkkstan sous les Timourides — tombeau de Tamerlan
[Gour Et)iir) (1405( et médressé dOuloug beg" (1420-1441) à Samarkand,
monuments ruinés à BokJiara et à Merr ; grâce à lexpansion des Turcs
dans TAsie antérieure et en Europe; gi-àce à \\\\ morcellement de l'Inde
en de nombreux Etats rivalisant de luxe monumenlal ; gi-âce. enlin. à la
persistance en l']gNple des conditions favorables mentionnées [dus haut,
la commande musulmane se mainlint \\ un niveau \oisin de C(dui que
nous \enons de noter.
Ainsi, Lk (Iaike s'eni'icbit d'une foule de beaux édilices : moscjuée
d'iiV Mouïyad ou /d Ahmar (1414-1422,; mausolée. mos(juée funéraire et
couveni de B/i/s ùc// 1 i32) ; monumenis, magnili(juesaiitanl (|ue nombreux,
réalisés sous le r<-gne de Kàit bev (14(18 14UG:. notamment rtMisemble
funt'raire niaus(dée, mos(|ué»^ école, couxcnt. fontaine; (''dili»'- par le
|. rince 1172-141)0 ; tombeau d<' l'émir Ya/l/hi/l, 147(1-148(1 : mos(iuées
d'i-:-hid, ! i4i):i-i5oo . dlUiiho//ri ' i:;(M) . .
Plus consid(''i-able fut encoie la demande riiwjii.. surtout a|)rt'S la con-
(juèlc de Constanlinople (1 io3 . Ee souNcniren est gardi'-: h liroz/ssc, jiarla
mos(juée «Verte » (1 il")-! 121) ; le tombeau de Maliomel I « Turbé vert »)
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
193
(1420) ; le groupe du (ombcau, de la nios(juée et de la médressé de
Mourad 11 (-[- 14ol) ; à Konieh, parle mausolée de Moliammed-bey (1421)
et par la forteresse ; à Kulayeh, par la mosquée de Yacoub Tcbelebi (143!^) ;
123. — iMosqui.'o Oulou, à Brousse. Le Mirhab
h. Andrinople , par les mosquées de Maliomet I (1420), de Bokbaria (1453),
Eski djami (1468), Bayézidié (1484), par des caravansérails, par des forti-
fications (1497-1 ;jOO) ; à Constant inople, par les mosquées d'Eiyoub, de
Maliomet II (14G3), de Daoud Pacba (1484), Bayézidié (1407-lo04;, par le
Vieux Sérail, par les bains de Maliomet II...
Enfin, I'Inde ne resta point en arrière, grâce aux entreprises, souvent
II. 13
194 L ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
magnifiques, des souverains du Jaimpour — mosquée d'Atala (finie en
1408), grande mosquée (1438-1478), dans la capitale homonyme de leur
État; de ceuxduMalwâ, dontla capitale, Mandu, fondée en 1401, s'enricliit
rapidement de palais et de mosquées (la plus importante achevée en
1434); des princes du Bengale qui, à Gaur et à Matda, multiphèrent les
travaux utiles et somptuaires (1414-1443); des maîtres du Guzerat —
construction àWhmadahad (à partir de 1411), monuments funéraires de
Sarkheje (1446-1451), tombeau de Mabârak Sayyd, près de Mahmudahad
(1484), grande mosquée de Chdmp'hiir^ (148i-lo08), mosquée de Muhàfiz
Khan, à Ahmadabad (1492), mosquée de la reine à Mirzapoiir ; de la
dynastie Bahmanî, dans le Dekkan, qui, ayant transféré sa résidence de
Kulbarga h. Bidâr (1426), y prodigua les édifices splendides (médressé de
Mahmoud Garvàn, finie en 1480).
i VIII
LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XVI' SIÈCLE
Pendant une ciiKjuantaine d'années, correspondant à la premièie
moitié du xvf siècle, ce fut comme si cette fièvre de hàtisse était tombée.
La conquête de I'Egypte par les Turcs (1312) fait perdre à l'architec-
ture musulmane une de ses meilleures clientes.
Troublée par l'invasion des bandes « mongoles » qui, sous la conduite
de Bâber, fondent l'empire mughal ou des Grands Mongols, aux dépens
<le celui de la dynastie pâthan (1526), I'Inde septentrionale ne figure au
tableau que nous dressons que pour un petit nombre de monuments :
mosquée delà citadelle de Delhi (15il); tombeau de Sher Shah (y 1545),
à Sahsarnm...
En Perse, l'œuvre de reconstitution nationale, commencée par Ismaïl
8éfi (1501-1523), ne pouvait guère comporter d'entreprises somptuaires.
Pour ce temps, nous ne trouvons à citer que la construction, à Ardehil,
de la mos(|iiéç de Gheik Séfi et du palais d'Osman khan.
Seule, la demande turoue, entretenue par l'élan de la conquête et le
zèle des Bajazet II (1481-1512), des Sélim I (1512-1520), des Soliman II
le Magniliciue (1520-15(J6), continua d'èlre relativement importante :
témoin, à Con^^lantinople, h^s mosfjuées de (iliab-Zadeh (terminée en 1545),
de Sélim i (1520-1556), de iiouslmi Paclia ; à Scti/ati, celle d'Inkelessi
' Au sud-est (l'AliMiailaliail.
/
CHRONOLOGIK ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES 195
Buyuk; h Angora, celles de Iladj-Beïrani et d'Ahmed Pacha; à Brousse,
les bains d'Véni Kaplidja; à Konie/i, la fontaine du sultan Sélim (U)20) ;
à Siwas, le tombeau de Bayezid ; à Damas, l'hôpital et la der\ icberie
Suleimié (1515) ; k Jérusalem, des fortifications (porte de Damas) (1537)...
IX
LA SECONDE MOITU': DL' XVl" Sn':CLE ET LES DEUX PREMIERS TIERS DU XVIl"
Le milieu du x\f siècle et le déclin du xvn'' limitent une des phases
124. — La place Impériale (Meidan-i-Ghah), à Ispahan.
(D'après Flandin et Coste, Mon. mod. delà Perse.)
brillantes de l'iiistoire des architectures musulmanes, d'ailleurs propre à
TEmpire ottoman, à la Perse et à l'Inde des Grands Mogols.
Toujours vivace, le premier multiplia, pour le compte des sultans, des
pachas, des particuliers, des édifices de toutes destinations. Parmi eux
nommons : à Constafitino/ile, les mosquées Suléimanié (1577), d'Ahmed I
(1609-1614), de la sultane Validé (Yeni djami) (1650), le turbé de Sélim II,
le Validé Khan (1650) ; le Nouveau Sérail (1644)... ; à Scuiari, les mos-
quées d'Ayasma, de Djahanguir (1566), Validé djami (1650)... ; à
Andrinople, les mosquées Suleimié (1570), de Mourad IV (1628) ; à
Nigdé, en Asie Mineure, le tombeau et la mosquée de Fatma Khatoun. fille
196 l'architI'Xture éclfxtioue des civilisations musulmanes
d'Ahmed I (1619) ; \\ Bagdad, la mosquée de Clielk Omar (1638), etc.
En Perse, lavènement de Cliah Abbas I (1585-1629) inaugura, poul-
ie pays en général et pour l'architecture en particulier, une ère de magni-
fique prospérité. Taaris, Kazvlne furent relevées de leurs ruines. Ispa/iari,
choisie pour capitale, s'orna d'un des beaux ensembles monumentaux du
monde : une vaste place délinie par une g'rande mosquée et par des bazars
— le Meidan-i-Chah, divers édifices et d'admirables promenades — allées
et pavillons du Tcliar bag'. Citons encore de somptueux palais, tels celui
d'Ali-Kapou à Ispahan (fin du xvi* siècle) ; celui à' Acliref, dans le Mazen-
déran (1613-1627). En 1647, Ispahan s'enrichit d'une belle mosquée,
dénommée Loutf Oullali ; en 1666, d'un pont monumental dit Rokn-
ed-din.
Pour le TuRKRSTAN aussi, la lin du \\f siècle et le début du xvii' furent
un temps de prospérité et d'embellissements : témoin, à Samarkand, sur
la place du Marché (Héghistan), les mosquées de Schir-dar (1616) et de
ïilla Kari (1618); à Bok/iara, des mos(juées et des médressés.
En aucun pays, à aucune époijue, l'architecture musulmane ne fut plus
favorisée que dans I'Inde des frrands Mog'ols, du milieu du xvi" siècle au
déclin du x\if.
Akbar le Grand, dont le long- gouvernement (1556-1605) fut un des
meilleurs que l'histoire ait enregistrés, eut, à un degré rare, le goût de la
bâtisse et la passion du beau. La mesure de l'un et de l'autre est donnée
par un tombeau de l'empereur Hùmayùn, à Delhi (début du règne) : par
une fouie d'édifices, à Agra, au nombre des(juels notamment le Vieux
palais ou Palais rouge; par de splendides monuments, à Fdthpiir Sikri,
résidence favorite du souverain — parmi lesquels une des plus belles
mosquées de l'Inde (achevée en J575) ; par une citadelle et un palais à
Allaliabad (1572) ; parle tombeau du pi-ince à Sikandara...
Sous Jahàngir (1605-1628), la demande fut moindre — palais et tom-
beau d'ltimàdu-d-I)aulah, à .4^m;cluiteau de Lahore ; ville neuve de Dacca,
dans le liengale — . Mais, grâce à Chah Jahan (1628-1658), un des plus
enragés bâtisseurs (ju'il y eut jamais, elle reprit de plus belle : grands
palais à Agra (1638-1648) et à Delhi; mos(|uées, à Agra ^ « mosquée de
la Perle » ou Moti Masjid f 16)45-1653), à Delhi — mosrjuée cathédrale (1644-
1658), mosrjuée de Jahan Aià Hegam (1644-1618); tombeau «le l'impéra-
trice Mountaz, h Agra — le fameux 'faj Mahal, un des chefs-d'œuvre de
rarchiteclur«; funéraire (1630-1647).
CHRONOLOr.Ii: KT TOfOfUUI'HIK MONUHKNTALKS
197
Cependanl ce magnififjuc elTort ne doit pas éclipser celui des princes
de Golconde, ({lie rappellent de remarquables mausolées, édifiés au début
du xvii'^ siècle; moins encore, celui d'Ali-Adil-Cliab et de ses successeurs
sur le trône de Bijapour, duquel témoignent une grande mosquée (1557-
1579), de nombreux ])alais et liotels (Gagan Maliall) (Kiol), des tombeaux
■■*i. |jMâiM*tt«jt*tt»wtr«<!t«f rrtJij^
-^-
J25. — Pavillon des iriiroirs, à Ispahan. (D'après Flandin el Coste, op. cil.)
monumentaux comme ceux d'Ibrabim II (1579-1020), de Mabnioud (1620-
1000)...
Pour la même époque, nous l'avons dit. la production du reste du
monde musulman fut minime. L'Egypte y contribua par l'érection, au
Caire, du tombeau et de la médressé d'El Gliouri (1501), de la jolie mos-
quée d'El Bordéini (1628), de celle d'Ibrabim Aga (1652) ; le Maghreb, par
la construction, à Tunis, de l'Abdelliab (1523) et de la mosquée Hamouda
Paclia (1031-1004) : à Alger, du palais de la Janina (1034), delà mosquée
de la Pècberie (1000) ; de divers monuments à Marrakecli — palais El
Bedi (1577...
198
L ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
DEPUIS LE DECLIN DU WïV SIECLE
A partir du déclin du xvii' siècle, le monde islamique bâtit de moins
en moins.
En pays ottoman, les commandes s'espacent et diminuent d'impor-
■:n;^^x
Pavillon dans le palais d'Akbar, à Fàthpur Sî
lance. Notons l'édification : à Andrinople, d'un sérail (167G) ; à Constan-
tinople, d'un Nouveau Sérail (IGGD), du palais des Eaux douces d'Europe
(1713), du palaisneufd'Unkiar Skelessi (1748) ; de rares mosquées — Nour-
i-Osmanié (1748-17:):')) ; d(. fontaines, aux frais du sultan Ahmed III (1722-
1728) ; d'un acjueduc, sous Mahmoud I (1732)...
Sous Aurengzîh (1().")8-1707), l'arcliitecture musulmane de I'Jnde pâtit
de la décadence de l'Empire mogol : néanmoins, des mosquées à lirnarcs
(1609), à Lahore (1074); des palais à hrlhi alleslcnt qu'elle ne fut pas
inactive.
LES CONDITIONS ET LES INFLUENCES 199
La Perse aussi, après Chali Abbas, traversa des temps difficiles et
l'art s'en ressentit. Trois fois, il y eut reprise de la demande ; sous Cliali
Hussein (i694-1721) — médressé et caravansérail Madéré-i-Ghah Hussein
à Ispahan (achevés en 1710), pavillon neuf de Tcliebel Soutoun (1700);
sous l'usurpateur Kurde Kêrim Khan [-^ 1779) dont Tinstallation à Chiraz,
en 1753, occasionna de grands embellissements de la ville — mosquée
Vekil : enfin, sous Feth Ali (1797-1834), qui bâtit à Ispahan — pavillon
des Huit Paradis [Hecht Behichl), comme à Téhéran, la nouvelle capi-
tale — grand château de plaisance dit Kasr-i-Kddjar.
Quant à I'Égypte et au Maghreb, leur contribution au trésor monu-
mental de l'Islam fut infime. Cependant nous pouvons citer : au Caire, le
couvent dénommé Tekkîyé-es-Soultan Mahmoud ou Habbanîyé (1751) et
la belle fontaine Sébîl-Abd-er-Rahman (1739) ; à Alger, la mosquée Sidi-
Abd-er-Rahman (1697); à Tunis, celle de Sidi Mahrez (1700) ; à Mékinès,
la porte Bâb-el-Mansour-el-Heuldj (1732)...
CHAPITRE II
LES CONDITIONS ET LES INFLUENCES. - LES ÉCOLES. — LES ÉPOQUES
RAYONNEMENT
LES CONDITIONS ET LES INFLUENCES
Longtemps, il n'y eut d'architecture musulmane qu'en ce sens que
l'art des divers peuples conquis par les Arabes dut s'adapter au culte,
aux mœurs, aux goûts des vainqueurs. Ceux-ci, en effet, ne comptant
dans leurs rangs que des missionnaires et des soldats, étaient bien obligés
d'employer les artistes indigènes, qu'ils fussent convertis ou non\
Cependant il était fatal que cette soumission préparât l'avènement
d'une certaine communauté esthétique entre les différentes fractions du
monde islamique.
Et d'abord, chacune fut mar(|uée de la même empreinte mentale et
' Cf. la tradition qui attribue la construction de la Kaaba, à la Mecque, à un Copte
d'Alexandrie et celle qui fait également honneur à des chrétiens des mosquées d'Amrou et
d'Ibn Touloun au Caire. « Quand les Arabes, écrit Ibn Khaldoun. eurent cessé d'observer les
préceptes stricts de leur religion et quand le goût d'une vie heureuse et de la domination
les eut pris, ils apprirent des Perses subjugués les arts et l'architecture... « (Prolégomènes.)
200
L ARCHITKCTURE KCLECTIOUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
morale, si forte que, de l'avoir reçue, les peuples les plus éloignés, les
races les plus différentes, les civilisations les plus inégales s'en sont trou-
vées apparentées.
En outre, pour n'être pas des raffinés, les Arabes, conducteurs de la
conquête — les clients de Tarchilecture — n'étaient point des barbares :
généralement bien doués sous le rapport estliétique, ils appartenaient,
127. — Le Taj Mahal, à Agra.
pour une bonne part, à des ti'ibus sédentaires pour qui la bâtisse n'était
point une nouveauté V Ils avaient donc des préférences, dont la satisfac-
tion devait, paitout, marquer d'un même trait l'art indig'ène.
Une troisième cause de constitution d'un style musulman fut l'extrême
facilité des communications entre les rég-ions islamiques. Elle résultait des
commodités de voyages, que créait une grande fraternité religieuse et
(•oi|)orative; de l'existence d'une langue commune et d'institutions ofli-
ciclles et privées en faveur des voyagrurs; enfin, d'une intense circula-
Cï., plus haul
parti
L'Iioii.
LKS CONDITIONS ET LES INFLUENCES
201
tion commerciale, proi)ice à la banalisation des formes décoralives créées
par les arts somptiiaires ;
On doit encore considérer comme favorables à un apparentement des
128. — Détail de la façade du Taj Mahal, à Agra.
(D'après le D^ G. Le Bon, Les Monumentu de Vlnde.)
écoles la puissance et le despotisme des souverains, qui leur permettaient
soit de faire venir de très loin des architectes et artisans', soit même de
les réquisitionner en masse".
' f:i'., par exemple, la construction de mosquées du Caire par des architectes persans (une.
au déclin du x= siècle, pour le compte d'une femme du khalife El Moizz ; une autre, celle de
Nefsi Keisoum (1308), par un maitre de Tauris qui, selon Makrisi. avait copié les minarets
de la mosquée d'Ali-chah en cette ville. Cf. encore l'appel adressé par Baber et par les Grands
Mogols du xvii' siècle à des architectes de Constantinople.
- Cf. les décorateurs égyptiens et persans que le sultan Sélim II réquisitionna par centaines
202 l'architecture ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
Enlin, il faut compter comme agent d'unification le prestige de
Bagdad, siège du Khalifat abbasside, et de Damas, capitale du Khalifat
ommiade : car il soumettait le inonde musulman au rayonnejnent de
l'Orient perso-înêsopotamien et syrien. En particulier, le style décoratif
sassanide fut universalisé par une active exportation des produits des
industries artistiques de la Perse\ Il est vrai que dans les pays médi-
terranéens, il fut concurrencé par la formule byzantine, qui bénéficiait
d'une vogue déjà ancienne et de la renommée des mosaïstes de Constan-
tinople".
Ajoutons que l'unité relative du monde islamique, sous le rapport du
climat, facilitait, d'une région à une autre, les emprunts de programmes
et de procédés ^
Certes, l'art musulman devait être aiieclé par le conservatisme ordi-
naire à l'Orient, ([ue confirmaient l'esprit islamique, une organisation
strictement corporative des métiers et un enseignement ultra-traditiona-
liste.
Néanmoins, grâce au ressort de progrès que constituaient une pro-
fusion de commandes souvent magnifiques, d'énormes ressources maté-
rielles, enfin la (jualité d'artistes et d'artisans héritiers du goût et de
l'expérience de quelques-unes des civilisations les plus artistiques du
monde, il s'accomplit, en chacune des grandes régions du domaine de
rislam, une lente maturation, au terme de laquelle s épanouit un style
composite, mais vivace, caractérisé et riche en beautés.
Donc, dans la plus large mesure, le développement et l'orientation de
l'architecture musulmane se trouvèrent dans la dépendance des condi-
tions de l'ordre humain, A celles que nous venons de reconnaître il con-
vient d'ajouter la passion de l'effet, surtout dans la note brillante, qui
constitue une des caractéristiques de l'Oriental; sa négligence et son
pour les travaux de Gonstanlinople ; Cf. aussi les foules d'artisans de toutes nationalités —
la chinoise comprise — que Tamerlan concentra dans le Turkostau.
' CI. p. 203, note t. Notons également le prestige du palais de Ghosroês à Ctésiphon doiiL
nous donne une idée le fait que le sultan Hassan, projetant une mosquée au Caire (1356), lit
mesurer la hauteur du monument, alln que sa bâtisse le surpassât.
■■' Cf. la sculpture toute byzantine des mosquées de Jérusalem, de Damas, de Kairouan. etc.
Les mosaïques de celles des deux premières de ces villes furent l'ouvrage d'ailisans byzantins :
de mèrne, celles de la mosquée de Cordoue, pour la conlection desquelles liakem II lit venir
de Constantinople 320 quintaux de cubes (961).
■' Pour les concluions nalurelles que l'architecture musulmane trouva dans les dillérentes
régions de son aire, nous prions le lecteur de se reporter aux chapitres consacrés aux mani-
festations antérieures de l'activité artistique «le ces pays (cf., tome I, p. 25, 117, 156, 256, 'i%±
et, dans ce volume, p. o6, 70, 2'J4).
LES ÉCOLES. LES EPOQUES
203
insouciance; son parti pris de ne bâtir que des logis viagers, conlirmé,
en l'occurrence, par l'égale soudaineté des fortunes et des disgrâces qui
est propre aux sociétés démocratiques à gouvernement despotique; enlin,
es exigences
de souverains habitués à la satisfaction rapide de leurs
caprices.
LES ECOLES. LES EPOQUES
Dans l'unité relative des architectures musulmanes, on distingue six
grandes écoles, que l'on peut répartir en deux groupes, dominés chacun
12'j. — L"Aire des architectures musulmanes. Los (Jcules. Leurs rapports.
1'. Ecolo persane. — I-. Ecole du Turkcslan. — IL Ecole de Syrie. — IIL Ecole d'Ejr.Vpte. — IV'. Ecole du
Maghreb. — 1V-. Ecole d'Espagne. — V. Ecole luniue seldjoukide. — V-. Ecole turque otlomane. — VI. Ecole
do l'Inde.
par la première citée : d'un côté, la syrienne, Y l'gi/ptieiine, la maghrébine-
hispankfue ; de l'autre, la perso-mèsopotamienne, la turque seldjouJàde-
ollomane, V indienne.
L'école de Sijrie ne peut être appréciée à sa valeur, parce que son
œuvre a été, en majeure partie, détruite par les ravages des Croisades,
des invasions turques et mongoles, des campagnes des sultans mame-
louks d'Egypte, et que ce qui en subsiste n'a pas été étudié comme il le
mérite.
Fidèle à son idéal des époques païenne et chrétienne', elle s'appli-
qua à bien construire et préféra l'effet par la plastique monumentale et
la polychromie dés matières. Elle influença très énergiquement l'archi-
' Cl. Tome I, p. 447 et, ci-dessus, p. 48, 56.
204
L ARCHITECTURE ÉCI.ECTIuL E DES CIVILISATIONS >Il•^l•LMA^•ES
lecture égyptienne, à partir Ju xii' siècle; celle de lAsie Mineure turque,
aux xii" et xiii : dans une moindre mesuie. celle du Maghreb, avant le
\r , et celle des Ottomans^,
au xvl^
De son côté, elle l'ut
atiectée, au moins pour
les détails, par larl égyp-
tien, au XI® siècle et aux
xiv" et XV-; par celui de
l'Europe occidentale, à
la suite des croisades '.
Ce ne fut pas avant
le XV' siècle que l'école
l'OUptienue atteignit la
maturité. D'abord, elle
jjuisa aux sources copte,
livzantine, syrienne et
perso-mésopotamienne -,
pratiquant la bâtisse en
briques et la décoration
par enduits et peintures.
Dans le dernier quart du
xii' siècle, l'instauration
de la dynastie des Ayou-
bites. originaire de Sy-
lie, soumit l'Ég-ypte à
l'action artistique de ce
pays ; le progTès de celle-
ci se manifesta, au cours
des siècles suivants, pai-un développement de la construction en pierre -et
de l'embellissi'ment au moyen de partis de plastique monumentale et de
polvciiromie constructive. Au déclin du xiii- siècle et au xiv-, s'ajoutèrent
I3O. — Le n trône d'Akhar», dans le divan du palais
lie Fatlipur Sîkrî. D'après G. Le Bon. op. cif.]
' Cf. ]<• minaret de la Mosiiui'c Llanc-lie, à Kainli-h {Palestine . dit tour des Quarante martyrs
(1318j.
- Cf. le fait que la mosijuée dlbn Touloiinau Caire (8T6-ST8) fut imitée de celle de Samarra.
Notons qu'étant chiites, les Falimites ilevaient avoir un laible pour l'aVt de la Perse, berceau
de leur foi.
■■ I,a plu~ aneii-nne fa-;adc en pierre est celle delà mosqu<'-e J-l Akmar (1125;.
LES ÉCOLES. LES ÉPOnUES 203
(les iniluences persanes, favorisées par l'oiig-ine asiali(jue des Mamelouks;
elles sont révélées par Tadoption d'un plan cruciforme pour les mosquées
et par l'emploi de mosaïques de faïence. Aux xiv" et xv- siècles, se trouva
constituée une formule très remarquable, dont l'application fut particu-
lièrement heureuse dans le domaine de l'architecture domestique. A
Photo ï^ebab.
loi. — MosqU'-'' V- ni djami, à Constantinople. Re%-ètemeiits en faïences et fenêtres
dans les appartements du Sultan.
partir du xvi'' siècle, elle se compliqua de quelques éléments ottomans,
introduits avec la domination turque. Inversement, l'art égyptien con-
tiibua à la formation de l'art ottoman.
Deux écoles se disputèrent la direction des architectures maghrébine
et hispanique, celle de Kairouan et celle de Cordoue.
La première, qui, jusqu'au xii^ siècle, rayonna sur tout le Maghreb,
et "aussi sur la Sicile, procédait, dans une assez large mesure, de l'art
africo-byzantin et de celui de l'Asie musulmane'.
' Ibrahim-el-Aglab, le premier souverain aglabite de Kairouan, lit venir de Bagdad de.>
car
reaux de faïence pour la décoration du mirhab de la mosquée de Sidi Okba.
206 l'architecture éclectique des civilisations musulmanes
A partir du x' sit'cle et surtout du xi", cette dépendance lut réduite
par une réaction du fond berbère de la population de l'Afrique du Nord'.
De son côté et pour la môme raison, l'école de Cordoue se trouva,
au xif siècle, affranchie des influences asiatiques et elle développa un
style propre et charmant, dont la floraison s'acheva aux xiv" et xv' siècles.
Dès le xii" siècle, il régnait sur le Maroc et sur Tlemcen; l'émigration
des Maures, chassés d'Espagne par la « reconquête » chrétienne, le
répandit dans toute l'Afrique du Nord oii, aujourdiiui encore, l'architec-
ture indigène se déclare « andalouse ».
L'histoire artistique du moyen âge persan est mal connue : il est pro-
bable que les troubles et les invasions qui, pendant des siècles, désolè-
rent la Perse, contrarièrent l'expression architecturale de son génie, dont
la vitalité s'attestait par une importante production littéraire.
Sous le rapport de l'art, la Mésopotamie musulmane resta sassanide - ;
même elle puisa aux fonds babylonien et assyrien, témoin la conformation
en ziggourat des minarets de ses mosquées ^
De môme, en Perse, où le traditionalisme s'accuse dans le rapport de
filiation qui unit le « talar « des habitations à l'apâdana de l'époque
achéménide, les « liwan » des mosquées aux halls sassanides, le mode
ordinaire de couverture à celui des palais de Firouz Abad et de Sarvis-
tan '.
L'épanouissement du style persan tarda jusqu'à la fin du xvi'' siècle :
il réalisa alors une foi-mule In'illante qui unit la grandeur de la concep-
tion, le goût de la composition, la science de l'exécution, un sentiment
exquis de l'effet.
Son rayonnement fut aussi énergique qu'étendu"'. Outre l'art de
l'Egypte et du Maghreb, dont il a été question plus haut, il affecta forte-
ment celui des civilisations seldjoukide et ottomane, et il imprima à celui
<le rinth^ musulmani; son orientation définitive. A la vérité, l'architecture
persane lit ([uel(|iies empruids à ce dernier: dans la partie turkestane
' CA. la iiianilV'stalion (le celtu D'action dans lu domaine imliliiiuc : fondation des états do
Sedrata, de la Kalaa dos Beni-llanimad...
^ Cf., par exemple, le dispositif de grandes salles couveiles de Iierceauv et ouvertes sur unes
«our, qu'oiïre un édilicu abassidc (ix» siècle) à Dar d-Klialif (rive gauche du Tigre, à '■> kilo-
mètres au nord de Samarra).
' Cf. celles de Samarra, d'Aboudolaf. Cf.. plus loin. p. 23i et fig. 131.
' Cf., tomel, p, ;!9i: tome il. p. il. 12.
'' Cf. p. 2213, 225.
LES ECOLES. LES EPOIJUES
207
de son aire, elle aclinil (luelques éléments d'orii^ine cliinoise' et, peut-
être, eut-elle (juehiiies obligations à la eonstruction arménienne.
Le développement de l'école turfjue passa par deux phases : en Ana-
tolie, au service de la civilisation seldjoukide, elle grandit sous la triple
influence de l'Arménie, de la Perse, delà Syrie. Après l'installation des
132. — Fontaine Alinied III, à Constantinople.
Ottomans en Europe, elle prit la suite de Tarchitecture byzantine-. Mais
par diverses innovations, dont quebjues-unes de grande conséquence,
et par l'introduction de partis de décoration syriens, égyptiens, persans,
elle créa un art remarquable, rationnel, savant, monumental, qui fut
dans sa force aux xvf et xvii^ siècles \ La renommée des srands sultans
' Cf. p. 241 et p. 248. note 2.
- Aussi bien, maint grand architecte ottoman appartenait-il aux populations conquises.
Ainsi, l'auteur de la mosquée de Mahomet II, à Constantinople et celui de la Yéchil djami, à
Brousse, étaient des Grecs : respectivement Chrislodoulos et Ilias-Ali. Sinan, le plus illustre
-des maîtres de l'école, et Khair-ed-din, créateur de la Bayézidié, étaient albanais.
' L'architecture ottomane dut beaucoup à Sinan. En élevant des chefs-d'œuvre comme la
208 i/aRCHITECTURI; éclectique des CIVIMSATIONS MUSULMANES
(lu XVI' et (lu xvu" siècle lui valut do contribuer à la maturation de celui
de rinde'. Sa carrière fut interrompue au x vin" siècle par une invasion
du goût européen.
Jusqu'à la fin du xiif siècle, l'arcliitecture musulmane de VInde ne se
distingua de l'indig-ène' que par des détails. Puis des influences persanes
s'exercèrent aux dépens de l'exubérance décorative du génie bindou.
Leur développement, consécutif, en partie, à la fondation de l'empire
mog'ol et, sans doute aussi, l'intervention d'architectes ottomans, abou-
tirent à la constitution, au milieu du xvi- siècle, d'un style admirable à
maints égards, alliage de grandeur persane et de fantaisie hindoue.
D'abord marqué au coin de la puissance et de l'originalité, il inclina, à
partir du deuxième tiers du xvii" siècle, à l'élégance, pour, finalement,
tomber dans la mièvrerie.
LMnde musulmane exporta en Perse le type de la coupole bulbeuse
et aussi l'arc en accolade, qu'elle tenait de l'Inde bouddhiste et brahma-
niste'\
III
RAYONNEMENT
L'expansion de l'architecture musulmane hors des limites de l'Islam
fut médiocre. Notons cependant son action sur l'école de Byzance, au
ix'siècle% et sur celles de l'Arménie, de la Russie, de la Serbie et de la
Moldo-Valachie""; la persistance du style maghrébin en Sicile, sous la
domination normande, et son extension dans l'Italie méridionale; la sur-
vivance de l'art andalou après la destruction des états maures; enfin une
forte influence sur l'art chrétien d'Occident.
Suleitnanié dr, Constanlinoplc et la Sélitnié d'Andrinoplc ; en l'ournissant les plans de 307 édi-
fices de toute destination, il multiplia les modèles de science et de goût; enfin, ses nombreux
(Jléves restèrent iidèhis à ses principes, qu'ils exportèrent, nous l'avons dit, jusque dans
l'Inde.
' Des architectes furent demandés à Soliman par l'empereur Babcr : à Méliémet IV par
Chah-Jehan. Plusieurs élèves de Sinan furent au service des Grands Mogols.
"^ Cf. plus loin, livre V, première partie
' Cf. plus loin, p. 31(;, 324.
' Cf. plus haut, p. 140.
■■■ Cf. p. 84,201, 207, 268, 27;i, 270, 279, 2S2.
PROr.RAMMES CIVILS, MILITAIRES, FCNÉRAIRES 209
CIIAIMTRK III
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
I
PROGRAMMES CIVILS, MILITAIRES, FUNÉRAIRES
Sauf en malière d'hydraulique, rarchitecture musulmane ne se dis-
tingua guère dans les travaux d'utilité publique et, pour la fortiticalion,
elle se borna à copier les Byzantins.
Notons, toutefois, la simplicité grandiose et pratique à la fois de sa
conception du caraDansêrail ; une grande cour quadrangulaire — parfois,
une vaste salle couverte — avec fontaine et bassin en son milieu, est bordée
d'écuries et de magasins au rez-de-cbaussée et, à l'étage, de chambres
desservies par une galerie.
En revanche, elle tire honneur de son élaboration des programmes
domestiques.
Commandée par les mœurs de l'Orient, elle défend jalousement l'in-
térieur contre les curiosités et elle assure une stricte séparation de la vie
de relation et de l'existence privée. D'une part, elle distribue les locaux
autour d'une ou de plusieurs cours ; monte des façades aussi aveugles
que possible; met aux fenêtres le masque d'un treillage serré; réduit la
voie d'accès à une porte étroite et à un couloir, généralement coudé. De
l'autre, elle divise la demeure en deux parties bien distinctes : l'une,
ouverte aux visites, le sélamlik; l'autre, à l'écart, le harem.
Elle s'entend à accommoder une distribution aux conditions d'un cli-
mat chaud et à rendre un logis agréable. A la ville, elle gagne de la place
sur la rue, par l'expédient d'étages en encorbellement et de logettes treil-
agées sur balcons, dites moucharabiyés (143) ; des portiques et des galeries
disposés autour de la cour, en même temps qu'ils assurent les dégage-
ments, abritent les chambres contre l'excès de lumière et de chaleur
et permettent de vivre dehors ; les toitures sont aménagées en terrasses
où prendre le frais; une installation de bains est de règle, souvent plus
luxueuse que celle des appartements; le salon (liwàn), grande pièce
ouverte dans toute sa largeur, sur une cour ou sur une autre salle en
contrebas, est rafraîchi et égayé par un bassin et, chez les riches, par des
jeux d'eaux (12(1, 133, m, 1, i, o; iv).
II. 14
210 l'architecture éclectique des civilisations musulmanes
Pour un palais (133; ou un chUeau de plaisance, le principe de l'ordon-
133 _ Programmes domestiques musulmans.
IV. Kiosque do la Zua, à Palormo. 1, salon. 2, jeu doau (vasque, canal, UiSMDS a^oc jclsi.
nance est le même: seulement les éléments du lot:is sont dispersés dans
l'étendue d'un ^^rand jardin.
Les salles du trône ou d'audience [divan) occupent un des côtes d une
•212
L ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
cour, généralement bordée de portiques et agrémentée de bassins et de
parterres (133, ii, 4, 6; 134; 160]; en Perse — où on les appelle des
« talars » — et dans l'Inde, ce sont — descendants directs des apadàna
acbéménides' — ^ des pavillons composés d'un bail ouvert sur colonnes et
d'un appartement dans le fond : des voiles, pendant dans les entre-colon-
i'.Vû. — Tombeau de ri'lmpereur Huiaayun. près de JJellii.
(D'après FerRusson. Indkin Architecture.)
nements, ou tendus obliquenient en avant des façades, protègent contre
les ardeurs du soleil (133, ii, 6; 125).
Les locaux d'babitation. les cuisines, les magasins, les communs
s'alignent en bordures de cours (133, ii; 0, 10) : çk et là, des kiosques
ouverts' ou ferm(''s ' mt'uagentdes lieux de repos (12."'); 126; 133. i. iv\
Sous sa foruie élémentaire, le tombeau musulman se réduit à une
' Cf. Tome I, p. 3'J4.
* Cf. le Parillon des Miroirs, à Ispalian (12."i ; 13o, i) ; le pavillon à étages dans le palais
d'Akbar, à Fàlhpur Sfkiî (li'6).
■' Cf. la Zi/a, la Cuba, à l'ali'rme (i:!3, iv) ; le Tchinli Kiosk, dans le Vieux Sérail, à Gons-
tanlinoplo.
PIUXJRAMMES RELIGIEUX 213
slMc plus OU moins ouvi-auée, ((ue reli've une inscri[)tion pieuse ou bio-
i;raplii(|ue. Pour uu mort de ((ualité, on ériji;e. autant que possible au
milieu d'un jardin, un mausolée, — dais ou chapelle. Ses proportions peu-
vent atteindre celles d'un i^rand monument, notamment en Egypte, en
Perse, au Turkestan, en Turquie et surtout dans l'Inde, où, pour ne citer
<jue deux ou trois exemples, entre beaucoup, le tombeau d'Humayun
près de Delhi (135), celui d'Akbar à Sikandara, celui de Mohammed à
Bijapour, surtout le Taj Malial à Agra (127; 128; 100), rivalisent avec
les plus magnifiques édifices civils ou religieux.
Au Caire, un programme funéraire princier comportait une mosquée,
une fontaine, une école élémentaire, souvent un séminaire et parfois un
couvent (187, x; 148). La séparation des sexes est maintenue par delà
la vie.
n
PHOGRAM.MES RELIGIEUX
Le culte musulman réclame un enclos sacré ; un abri pour les fidèles;
un bassin pour des ablutions; un signe de la direction de la Mecque
[Kibla], afin que Torant puisse se tourner vers la ville sainte; le moyen
pour le clergé de procéder, d'une part, à la lecture du Coran, de l'autre,
à un appel du peuple à la prière.
Satisfaction lui est donnée par un programme (137, i) comportant la
réalisation d'une enceinte rectangulaire orientée par ses côtés longs
[hai'am)\ l'adossement aux quatre murailles, de porticjues (Ihvdn) {2, 2)
ouverts sur une cour {sa/in) (1) au centre de laquelle un dais abrite une
fontaine {miclha) (4); l'aménagement d'une cour de service, avec bassin
et latrines (9) ; l'attribution, à celui des « liwân » qui est du coté de la
ville sainte, d'une profondeur plus grande, l'appropriant au rôle de hall
(137, I, 3 ; 139) ; le placement, sur son mur de fond, d'une sorte de mire
pour la visée de la Mecque [mirhab) (123 ; 130 ; 137, i, 5), sous l'espèce,
primitivement, d'une fausse porte, plus tard, d'une niche; l'érection, à
proximité et à droite de ce point, d'une haute chaire pour l'imàn [minbar]
(136; 137, 1, 6) et d'une estrade pour le moballigh, chargé de reproduire
pour Les fidèles éloig-nés l'action de l'imàn et de leur « faire parvenir la
prière ^) [dekké) (137, i, 7 ; 145) ; enfin, la construction d'une tour acces-
sible au muezzin charg-é d'inviter les croyants à la prière [minaret)
(118; UU; 137, i, 8; 138; 148; 151).
214
L ARCHiriilCTURE ECLECTIOUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
Ce })lan, (jui ofl're l'asantage d'être extensible à volonté, soit par allon-
gement du liwàn orienté, soit par multiplication de ses travées', procède,
évidemment, de celui du temple sémite-; par ailleurs, il rappelle celui
de la basilique chrétienne à atrium \
De sa réalisation, universelle aux jtremiers siècles de riiégire, on peut
136. — Sanctuaire de la mosqu»Je de Sidi Okba, à Kairoiian.
citer, comme exemples, les mosquées cairotes d'Amrou et d'Ibn-Touloun
(137, I).
Une variante, dont la vogue commencja vers le xii"" siècle, se distingue
par un parti pris d'exalter la dignité du mirhab. Le moyen est soit sim-
plement un élargissement de l'allée qui y mène (137, ii, iv), soit la cons-
titution d'un sancluaii-e, par l'attribution d'une plus grande largeur à la
dernière travée du i)orti(iue (137, ii) ou, plutôt, par la suppression dune
Cf. les agrandissumeiils succcssil's de la iiiu.siiuce do Cordouc (13V).
Cf. Toiuc I, p. 161 et 166.
Cf., plus haut, p. 27.
l'KOCRAMMKS RELIGIEUX 215
partie du (juinconce des souliens isolés en avant de la niche sainte (m).
L'espace dég-agé par cette opération est })arl'ols isolé par une barrière qui
le réserve au prince ^ [tnaksouiuï] (13t) ; 137, v). En outre, l'école maglirébo-
liispani({ue donne volontiers au mirhab les proportions d'une petite chapelle
circulaire, signalée au dehors par une coupole; l'entrée est marquée de
la même façon et, en outre, par un portail ^ (137, m, v).
Sous l'influence de l'art byzantin, l'école ottomane remplace le porti(|ue
du mirhab par un vaisseau, aussi vide que possible, dont, parfois, la capa-
cité est accrue par l'aménagement de tribunes (122; 137, vi ; 145). Rare-
ment — les mosquées vertes de Nicée et de Brousse en offrent des exemples
— elle le dote d'un vestibule, équivalent du narthex chrétien. Souvent,
au contraire, elle le complique de diverses annexes à usage de biblio-
tht'(|ue, de séminaire, d'iiôpital, de caravansérail.
Un second type de mos(|uée — d'invention persane^ — substitue aux
quatre portiques sus-mentionnés autant de grandes nefs, disposées en
croix. Il en est de béantes (137, vu, x) ; d'autres' sont précédées d'un
porche géant, ouvert sur toute sa largeur comme sur toute sa hauteur
(137, viii; 138). Tantôt, le parti d'une vaste cour étant conservé, elles
occupent le milieu de cliacun des côtés et sont reliées par des galeries '
(137, VII, viii); tantôt, une réduction de l'espace à ciel ouvert les rend
presque attenantes^ (x); tantôt, enfin, une couverture du vide central réa-
lise l'unité d'un édifice sur plan centré et rayonnant'' (ix). C'est comme si
le principe du haram sémite avait été évincé par celui de l'église chré-
tienne. Cependant la formule persane de la mosquée apparaît indigène et
traditionnelle à qui se rappelle l'ordonnance des palais sassanides, le hall
grand ouvert de Firouz-Ahad et de Ctésiphon, la salle d'audience à vesti-
bule monumental de Sarvistan, le plan cruciforme du propylée de Rabbat-
Ammàn '.
Pour les mosquées commémoratives ou religieuses, un tracé circulaire
ou polygonal était usueP (137, xi).
' Cf. les mosquées de Gordoue, de Mansourah-Tlemceiii, de Kulbarga, de Fàthpur Sikrf ..
* Cf. aussi, au Caire, les mosquées El Ahzar, El Hakem.
' Il fut importé en Egypte, au xn" siècle.
* Cf. la mosquée djouma d'ispalian.
* Cf. les mosquées cairotes de Hassan, d'Esbek, de Kait Boy.
'■ Cf. la mosquée « bleue » de Tauris, la mosquée « verte », à Brousse.
■" Cf. fig. 6, 03.
* Cf. la Qoubbet-es-Sakhra à Jérusalem.
SI 1
0^
znt
nn
137. — La mosquée,
I. Mosquûc d'Ibn-Touloùu, au Caire. 1, salin. 2, J, liwiii. 'à, liwin principal. 4, niidha. .5, mirliab. 0, minbar.
7, dekké. 8, minarel. 9, cour avec bassin d'ablutions el latrines. — II. Mosquée de Sidi-Okba, à Kairouan :
M, niirhab. — 111. Mosquée de Mansourali, Tlemcen : M, mirhab. S, maksoura. — IV. Grande mosquée de Damas :
M, mirhab. — V. Mosquée de Cordoue : M, troisième mirhab. S, maksoura. — VI. Mosquée Suleimanié, à Constan-
tinople : C, sahii. M, mirhab. A, minbar : B, dekké. P, P, minarets. — VII. Mosquée djouraa à Ispahan : 1 sahn.
2, oratoire. 3, midha. 4, plate-forme pour la prière en plein air. 5, o, liwàn. G, sanctuaire. 7, mirhab. 8, minbar. —
VIII. .Mosquée impériale, à Ispahan. 1, entrée. 2, sahn. 3, 3, liwàn. 4, midha. 3, sanctuaire. 6, mirhab. 7, minbar.
8, portiques. 0, 9, cours. 10, 10, minarets. — IX. Mosquée « bleue «, à Tauris ; M, mirhab. — X. Mosquée du
Sultan Hassan, au Caire. 1, entrée principale. 2, vestibule, 3, 3, couloirs. 4, sahn. o, midha. 6, 6, liwân. 7, mirhab.
8, minbar. 9, dekké. 10, mausolée du sultan. 11, cour avec bassin et latrines. 12, 12, minarets. 13, 13, médressés.
— XI. Ooubbet-es-Sakhra, à Jérusalem : R, la roche sacrée.
218 L AHCHITECTURE ÉCLKCTIOUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
Quaiil aux séminaires ou méJressés, le disposilii" persan leur était
appli(iué (|uan(l, l'enseignement religieux portant sur les quatre rites
orthodoxes \ il eonvenait de distinguer autant de locaux séparés (137,
x; 13, 13, 13, 13;.
CHAPITRE IV
LA CONSTRUCTION
La construction musulmane appelle une appréciation dilFérente, selon
i;i8
— I>a .Mosqui'O iinpûrialc, à Ispalian. {O'après Flandin et Coste. op. cil.)
qu'elle est envisagée dans la réalisation d'un programme domesti(jue ou
au servici; de rarchitecture monumental»;. Dans le premier cas, pour des
raisons que nous avons indiquées plus haut ', elle apparaît hâtive et insou-
cieuse de solidité; dans le second, elle manifeste autant de savoir (jue
de soin, et quelques-uns de ses procédés lui font hî plus grand hon-
neur.
Rites Malékile, chafëife, /iiuihali/e. /lané/Ue.
Cf. p. 18t. 203.
LA CONSTHUCTION : MCS M.V TKIU.VL'X
îll)
LKS maikhiaux
J)'liii(! iiiiiMit'ni i;('iit'i'.il(', elle (•onsoninia liî'S peu d»' Ao/s, iiaicc (|ii(' la
plus grande paiii(î de son air-c «'-lail, paiixic en aihrrs, cl, hcaiicoiip de
VM). — Vui' iuli'riruio (h; l;r, '^r.indc, iiios(|U(';i; ilo Conloui
terre, à causer de l'éconoinie Av l('iii[)S cl \\v main-d'ouivic jjrofcssionrKdlc
(|uc pcniicl (•(•lie iiialJcr*,'.
Ell(; l'ulilisail,, «oll pilonnée dans des colIrag(;s, soit nioulcc en car-
r(;aux crus ou cuils. L'(;nip]oi des hrufiuta fut constant en Perse et en
Mésopotamie, donn'nant en Turquie, coMunuri dans le Maghreb et dans
rind(^, général en Kgy|)le, du vu' si(!<de au xni' . Le blocage tut égaienieni
usuel; de même h plaire, (ju(; l'école andaloiisc; affectionna à l'excès.
Quant à la matière lapidaire, (dh; posséda toujours — à l'état d(; mo(d-
lons ou de pi(;rres de taille — la faveur de la Syrie et de l'Anatolie; à
partir du xn" siècle, elle commença à gagn(;r c(dle de ri']gy|)te, (ju'tdle
220 LAUCHITECTURt: ÉCLEGTKjUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
obtint entièrement, à dater du xiv*^; en Tur({uie, elle concurrenea la brique
et, dans l'Inde, elle finit par l'évincer.
L'usage de la chaux, du ciment, du héton fut universel.
II
LES PROCÉDÉS
La churpenterie et surtout la menuiserie musulmanes firent preuve
d'une extrême habileté. L'école andalouse se distingua par l'art avec lequel
140. — La cliarpenterie musulmane.
I. Slmctuif de poi'li(iuo (Alliauibia do Grenade). — 11. Exemple de plafond. — 111. Coupe du condjle de la Ooubbet-
PS-Saklira à Jérusalem. — IV. Détail de l'assemblage de la charpciilc précitée.
elle suppléait aux gros bois par des collrages, garnis ou non de plâtre,
et montait économiquement le squelette d'une bâtisse en plâtre (140, i).
Admirables aussi les claires-voies musulmanes, dont le façonnement,
par assemblage à mi-bois de menus morceaux, convenait à des pays chauds
où la matit're ligneuse est sujet h; à contraclion.
LA CONSTRUCTION : LES PROCKDKS 221
Le mur.
La btilisse en pisé ou en I)locai^e était souvent consolidée par «les
assises de carreaux ou des lits de béton, et par des chaînes verticales
de briques. Celle en briques était liaisonnée par d'épaisses couches de
mortier.
Quant à VappareiL lapidaire, la Syrie, l'Egypte, l'Inde en offrent des
échantillons admirables.
Rien n'est peut-être plus caractéristique de la construction musul-
mane, que son goût pour l'encorbellement et son adresse à en tirer parti ^
La conformation ordinaii'e des baies était en arcade -. Les fenêtres,
souvent géminées de part et d'autre d'une colonnette ou d'une pillelte,
étaient fermées soit par des écrans ajourés, en plâtre ou en pierre ('lo7;
161), soit par des grillages en bois (143) et, à partir du xv'' siècle, par des
verrières faites de morceaux de verre sertis dans les découpures d'un
panneau de plâtre (161) ou assemblés en vitraux (162).
Le portique.
Comme soutien isolé, l'architecture musulmane, qui sacrifiait volon-
tiers à la coquetterie, préféj'ait la colonne au pilier : d'autant plus (|ue,
longtemps, elle en trouva à volonté de toutes façonnées dans les édifices
grecs, romains et byzantins. Elle obtenait l'appui nécessaire aux i-etom-
bées d'arcs, soit par l'expédient byzantin d'un dé-imposte (139; lo3, i),
soit — comme il était de mode en Espagne — parla juxtaposition de deux,
voire de plusieurs colonnes (120; l.')3 ; rv).
Le portique musulman est à arcades.
Le tracé de celles-ci est d'ordinaire surhaussé, souvent très fortement
(141, 1]. Il dessine parfois un cintre plein; communément, soit une ogive,
soit un cintre outrepassé (x-xii).
\Jo(jivc était usuelle en Perse dès le viif siècle •^; en Syrie et en Egypte,
à partir du ix'' ' ; en pays turc, à toute époque (119; 122; 143); dans
l'Inde, à dater de la conquête. Dans la première de ces régions, elle était
' Cf , pour ce qui cuiieerne les slalactites. p 238.
* Cf., plus loin, fig. 141.
^ Cf. la façade du palais deRakka. Rappelons que l'ogive était connue de l'école sassanide
et, bien antérieurement, des écoles de la Mésopotamie ancienne.
* Parlant d'arcs en plein cintre, un musulman de Syrie écrivait, au début du xiii« siècle :
« Ce sont des arcs latins, c'est-à-dire ronds » (cité par M. de Vogué. Le Temple de Jérusalem.
p. 94).
222 L AltCHITRCTUHE KCLECTIOUK l)i:S CIVILISATIONS MUSULMANKS
basse, iiiscri|)lil)I(' dans une (Iciiii-eirroiifri'ence, pai- suilc (11111 aplalisse-
iiiciil |(i-('S(|U(' absolu (b- sa iiioilié sujx'rieiii-o (138; 141, v, vi ; 159);
4ans bi scconcb', t'ib; lui (baltord Iri'S oIjIusc, ensuite de plus en plus aig^uë
(lil, i-ni; IGl).
La forme oiUrepas!<ée (ou en fer à cbeval), qui constitue une des })articula-
rités du style magbrebin-andalous, fut d'abord exagérée, puis, \\ partir du
XII' siècle, atténuée (13(i; i:V.); 141, x-xii; 142, i).
[.; XV.T |f '^ Xm 1' XDC f ? XX
141. — l/dicaili- iiiiisuliiiaiic.
1. ,Mosi|LU'0 (rArmoii, au Caire. — II. Mo-iiiiéc' de Hassan, iind. — III. /</., ihid. — IV. i\Iosi|uéu djouiiia, à
Ispaliai). — V. Mosquée d'Ai-dL'liil. — VI. MiMlrcssé Madéré-i-Cliali, à Ispaiiau. — VU. Alhamlji-a. — VIII. Demi-
accolade (Coiislanlinople;. — IX. Mosquée de Jauni.ur. — X. Graiulc mos(iuée à Alp;er. — XI. TIemcen. — XII. Mc-
dresséd'EI Gliouri, au Caire. — XIII. Mosquée Sulcimauié, à Conslaulinople. — XIV. Sullaii khan, près de Konioli.
— XV. .Mosipiéc el Alizar. au Cane. — XVI. Maksoura du troisième miiliab de la uios(iuéo de Cordouc. — XVII.
TIemccu. Wlll. Mos.|uée de la IVrle, à A-i-a. - \l>;. Alhamlu-a. - .W. Alliarnl.ia.
.Nous axons eu l'orcasion d iiubuiurr son i('>l(' de iiias(|ue (buii expc'dicnl
coiislruclir pour suppriiiirr la cbarpeiilc porlcuse du cinli-e'. lui vue de
i(''diiir<' les propori ions de ce deinier. les ai-cliilecles luusuluians iinagi-
ni'j'enl de mouler |iar assises lioii/.onlales encoib(dlaides la moilié infé-
rieure de Tare et de ménager, par un reirail de la naissance de la parlie
en voussoirs, des points d'ap|)uis à la forme. Une garnilure des angles en
iiHtrIier ou en plTilic, géoc'-ral rice d'un aspeci fesloniM'", lournail raililice
Cl', piu.s liaut, [). d2. — Happelons que le ciuU'c outrepassé pousse moins au vide.
LA GONSTIU'CTION : M'. l'Oit I loUK
en un ai^rrnienl, si a[tjii-('cit' (|iic. de lionne heure, on le reclieiTlia sans
raison (ravanlage consIrucLif (I 20 ; \2:\;\'M: \M); 142, m, iv ; l.'ii; i:\l\\ .
L'Tnde niusuhnane conlinua (Tainier le fracr en accolade, (|ui |)lut, à
!'[n.le l.ouddliisle el l.ialnn;inisle ' '127; 128; 131; 1 3:i : lil. vni, ix).
I il*. — Quelques particularités de la construction musuliuane.
1. Oisive oiilrepussi'c à tloiix contres et deii\ r;ijons, avec reliaussemenl des naissances (N) el coin do briuncs
iiorizonlales formanl clef. — II. Ogive outrepassée à deux centres et à assises rayonnantes. — III. Artilicc réduc-
teur du cintre (origine de l'arc outrepassé). — IV. Id. perfectionné (origine de l'arc polylobé). — V. Structure de
l'arc polylobé en briques. — VI. Appareil ii pénétrations associant deux sortes de pierres do couleur différente
(Le Caire). — VII. Arc à tympans ajourés, en poteries. — VIII, IX. Dispositif persan des arcs et des berceaux ii
naissances surhaussées. — X, XI, XII Raidissement d'un portique au moyen d'arcs transversaux (mosquée de Cor-
doue : X, nef; XI, chapelle de N. S. do Villa Viciosa ; Xil. inaksoura du troisième mirhab).
Cependant, à pailir du inonieni (détdin du xiii'' sit'tde où (die adopta le
syslèino des assises ra\onnanLes, son einjiloi consliltia une hérésie cons-
truclive. Ce fut, également, pour raison décorative que cette foi-me lut
choisie en d'autres parties du monde musulman, dans le Turkestan, par
exemple (121), et en pays turc (131, 132, KiO).
l»lus litin. [1. olG. ;i2i.
22i L ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
L'école de Syrie el sa filiale d'Egypte se distinguèrent par Texcellent
appareil de leurs ares, qui, souvent, comportait une consolidation par
pénétrations (142, vi).
Eprise de légèreté et d'effet, l'Andalousie imagina de remplacer les
tympans pleins par une claire-voie en poterie (142, vu). Elle se signala
encore par une façon ingénieuse d'édilîer un portique élevé, avec des
colonnes de petite stature'.
Superposant deux quillages, elle les raidissait soit — quand l'étage
supérieur consistait en pillettes — au moyen d'arceaux bandés de l'une de
celles-ci à sa voisine, au niveau de leur base et du milieu de leur hauteur,
(140: 143, x) soit — quand c'était tout colonnes — à l'aide de moitiés
d'arc reliant, de deux en deux, les chapiteaux des soutiens de la rangée
inférieure aux sommiers des arcades hautes (143, xi, xii).
La couverture.
Les divers systèmes de couverture d'un vaisseau furent familiers à la
construction musulmane.
Le plafond fut usuel dans le Maghreb, en Espagne, ainsi qu'en Egypte
jusqu'au xif siècle (140, ii).
Jérusalem conserve, au-dessus de la mosquée El Aksa et delà Qoubbet
es-Sakhra -, des coques en bois, façonnées comme des carènes de bateau,
c'est-à-dire constituées par unplanchéiage cloué sur de nombreuses mem-
brures méridiennes en arc brisé, ((ue rendent sohdaires l'assemblage de
leurs têtes dans un même poinçon et leur entretoisement, à différentes
hauteurs, par des traverses et des croix de Saint-André (140, m, iv).
Les types de voûtes employés par l'architecture musulmane sont, dans
l'ordre de fréquence de leur emploi, la coupole, la voûte d'arête, le berceau.
Pour la réalisation de ce dernier en briques, elle resta fidèle à la tradi-
tion orientale de l'exécution par tranches \ En Perse et en Mésopotamie,
elle parait avoir fort apprécié l'artifice sassanide du cloisonnement de la
[)arti(; haute d'un vaisseau, au moyen de grandes arcades portant des
voùtains transversaux' (144, xiv).
' Cl', la mosquce de Conloiie, l'Aloazar du Sùvillo.
' La coque actuelle, qui date de iQ'2'2, en repruduil une plus ancienne, contemporaine tle
l'édifice et détruite en 1016.
^ Cf. Tome I, p. 71, 138 ; tome 11, p. 14.
* Cf. le Klian Orthma, à Bagdad {xw siècle); un pont près de Tauris, publié par Dieulafoy.
Pour ce qui est du prototype sassanide, cf. plus haul, p. lu.
LA t;ONSIRL'
La N'oùU' (rartHc. aj»[ia-
reillée fii Itcsacf. fui (l'ciii-
ploi C(Uiraiil. siirloiil ni Sy-
rie : par aiiKtur de l'cH'rl.
on mulLipliail Noloiilicrs les
péiiétralioiis.
Dt'S le X.' siècle — soit im
siècle et demi avant h'-poque
où on le rencontre en France
— le SAstème de la voûte
sur nervures était connu de
l'école aiidalouse, léinoiii le
miriial) de la inostjuée de
Cordoue -KJo) et la iii()S(|uée
de la Luz .à Tolède (I ii, xn,
xin),
Cependaiil. en Perse yt
dans rindc. à Idutes les épo-
ques ; en l'v^Nj)!»'. à partir
du XIV- siè'cle. la couxertufe
par coupoles fut de rèiile.
Divers prolils fui'cnl
usuels, lous sui-liaussés :
<dli])soïdal allontié. ou avec
aniorlissenient conicjue, en
Perse ; oiiival, en Egypte ;
conique, en Mésopotamie et
dans l'Anatolie seldjoukide
(144. xvui ; bulbeux, dans
la Perse moderne et dans
rinde' (121:12i;127;13.j;
138; 150).
Iniiénieuse el saxanlc.
l'école persane imagina plu-
sieurs sortes de structure,
' Pour l'urijiiiio iiiiliciiiic' du pro-
ni bulbeux, cl', livre V, 1'" l'ortie
CTIÙ.X : LA COrVLRTlRK
226 l'architecture éclectique des civilisations musulmanes
dont quelques-unes sont tout à fait remarquables : citons celle en
alvéoles étagées , dont les tombeaux de Zobeideh et d'Ezécbiel à
Bagdad, celui de Daniel à Suse, offrent des exemples (144, xi) ; celle à
encorbellement ou à stalactites ', dont le porche du liwân principal de la
mosquée djoumaà Ispahan donne une idée (119: 123; 128; 138; 152);
la cellulaire, observable à la mosquée funéraire de Sullanieh (144, i, m) ;
celle en bulbe, dont le Gour Emir à Samarkand constitue un spécimen
typique (vu). La troisième est caractérisée par la division de la maçon-
nerie en deux coques minces, entretoisées par des cloisons transver-
sales, que relient des arceaux. La dernière comporte la décomposition
de l'élévation de la calotte en deux parties : une inférieure, oii des assises
horizontales surplombent le parement du tambour, et une supérieure, oi^i
les lits sont rayonnants; le système est consolidé par une armature de
tirants et, parfois confirmé par des côtes qui, se détachant de l'intrados,
tendent vers le centre (vu).
Insoucieuse de solidité, l'école andalouse réalisait, pratiquement, une
carapace légère, en juxtaposant des prismes creux en plâtre, liaisonnés
par un mortier et par une chape de la même matière.
Les expédients auxquels l'architecture musulmane demandait le raccor-
dement d'une coupole à la crête d'une cage carrée, variaient suivant
qu'elle opérait en Perse et dans l'Inde, dans l'Europe et l'Asie ottomanes,
ou en Egypte. Dans le premier cas, c'était celui de la trompe d'angle,
réalisée soit suivant la formule sassanide- (144, vni), soit, plutôt, au moyen
d'un système de consoles obtenues grâce à un encorbellement progressif
d'assises horizontales, consolidées par des arceaux (vi, x). L'école ottomane
employa tantôt le pendentif byzantin en triangle sphérique ', tantôt celui,
en stalactites *, que préférèrent et perfectionnèrent les architectes égyptiens
(xv, xvi).
' Cf. lo chapitie suivant, p. i;i8.
Cf., plus liaut, p. i'-).
'" Cf., plus haut. p. 1G2.
* Cf. les demi-coupoles do la uiosquée d'Aluiicil I à Coii.slaiitiiioplL
Suite de la légende de la fryurc I H.
XIL Voûle sur nervures (raaksoucadu Indsièiiie niirliali de la iiios(|uée ik; Coidouo). — XIII. Voùle ncrvée (mosquée
«Je Conioue). — XIV. Systèuie persan de ('ouverture a l'aide d'un cloisoiniemenl du vaisseau et de voûtains de
remplissage. — XV. Trompe d'angle réalisée au moyen d'encorbellements en stalactites (Le Caire). — XVl. /</.,
avec raccordement progressif de la trompe à la naissance de la coupole. — .Wll. Voûte conique côtelée (Nicée).
14i. — îfolutions musulmanes du problème de la couverture.
I. Coupe du mausolée fie Sullanieh montrant le système de conlrebulée de la coupole — II. Plan dudit : à
terre (A); à l'étage (B). — III. Structure cellulaire du la coupole. — IV. Sysicrae de conlrebulée de la coupole de
la mosquée d'Ahmed I, à Constanlinople. - V. Id. de la vieille mosquée d'Andrinople. — VI, X. Systèmes persans
de raccordement dune coupole à une caye (juadrangulairo. — VII. Coupe de la coupole du Gour Emir, à Samarkand.
— VIII. Trompe d'angle à Irompillons (Tlemcen). — IX. Un quart, en plan et en élévation, du vaisseau central de
la mosquée Jami Masjid, à Bijapour. — XI. Coupole alvéolée du tombeau de Zobeideh, à Bagdad. — [Suite, p. 220)
228 l/ARCHITECl'LHt: ÉGL liC TloUK DKS CI\ ILIS\TIONS MUSULMANES
Suhaiil la Uaditioii ori<'nlalc ^ cl en cont'oniiilr avec les conditions
Idéologiques de pavs exposés aux treniMeinenls de Iciic. les construcleui's
musulmans ne manquaient jamais de eonsolidcr leur bâtisse au moyen
de chaînages en hois, enfermés dans ré{)aissenr des ma(:onneries, et de
tirants, ap|tarenls en tr'a\t'rs des arcades el des (■(ui[)oles
La l'acon don! les I^ersans organisèrent la résistance aux pressions et
aux poussées des voûtes — d'ailleurs réduites par leur parti pris de
façonner les reins par assises horizontales — dénote autant de science
(|ue dingénidsilé.
Dahord. ils jMtsaient la cahdte prés du hoi'd intéi'ieur de la créle de
la cage. <le lacon (jiie la partie ]»ériph('i-ique de cette dernière fît oflice de
coidreiorl. Mieux encore — ainsi procéda l'auteur de la nmsquée de
Sultanieh — en douldanl le lamhour porteur de la coupole d'un second,
extérieui'. relié au premier par un berceau annulaire, ils ci'éaient un arc-
boutant continu; en substituant aux nnu's pleins &r grandes arcades, ils
se ménageaient la faculté de concentr<'r sur ((uelques soutiens, choisis et
renforcés pai' une surcharge, relhirl des énergies hostiles fl44, i, ii).
Ajoutons (|ue le systi-me des pendenliis à encorbelleuMMit tendait au
dével(»p])emenl d'une hirce ceiilriitète |>ropie ;i neutraliser la foi'ce centri-
fuge des coupoles (ix^.
L'école ottomane tiie é-galenu-nt honn«'ur de la si élégante solution du
problème des butées, (jue constitue la cou\ erlure de la nmsquée d'Ahmed I,
<à C.onstanlinople Lue grande co(|ue cenli-ale sui' arcades est épaulée
|tar quali-e demi-cab»! (es : connue toutes sont largement ajourées à
leiu' hase. lensenible est aussi harmonieux (|u"il paraît léger" (144, iv ;
iïo].
Condilionnée par un climal chaud et [tar un manque de bois, la toi-
ture est presque t(mjouis mie lerrasse en terre pilonnée. Quand l'édifice
est voûté, l'extrados de la carapace joue le rôle de toit. Notons, cependant,
' Cr. : hjiiic I, p. i;.!-,, I,ST: t., MIC 11. 1. II.
- Au poiiil lie viii' (le ! iiii|irc.-.-.inii (le vM-lili', (III jn'iil iiirllri' fil IhiJitJicc. jiAiM- la cuii v(.'i-turt-
(lelaiuo.-,iiutJ(j iIAIiiuchI I, ii, Coii.^t;iiitJH(j|.lc, (L'Ilr liu loiiibuau de Miilimoud. à ilijaiioiir (dont les
mesures sont les suivantes :
Côtes du carré, 41"',2:i. Diainèlre do la calollf. 38 iiirln^s.
Naissanci' dos |)i:iidc,nlils, I7"",.)(i au-ilcs.su.s Soimnct di' l;i. caluttc au-dessus du pavé,
du sol. ri4'",;.().
Somiiiels des |iciidciitir>. ;i:i"'.:iO, au-df>sus Kpaisstair >\i- la calolle à la hase. 3"'.:i0.
du sol. l'ipaissi-ui' de la calolle au soiii/ai-l. 2"", 75.
Uiaiuùtre du cer.-ie qu'ils d>djiiis.-,i'iil. 2'.l'",ti0.
143. — Mus<iuée dAi.ii,,,, 1. .* t.wii-iai.liuople. Croisée et vaisscaulransversal '.
A «aucli.'. la dekkt
230 1. ARGHLTECTURE ÉCLECTIOUF. DES CIVILISATIONS MUSULMANES
le doublage en cuivre du dôme en eliarpente de la Qoubbet-es-Saklira, à
Jérusalem, et les combles à deux versants, sur fermes à tirants, qui sur-
montaient les nefs de la mosquée de Cordoue.
CHAi'ITlU-: V
LEFFET
Kiennestplus signaléli(jue de l'arcbitt^cture musulmane que sa passion
de l'effet, origine aussi bien de ses qualités les plus bi-ilhintes. que de ses
plus graves défauts.
1
EFFETS IlE LOliDUE HAliMONlQUE
L'arl islami(|ue n'ambitionna pas plus de ravir l'esprit parla manifesta-
tion d'une harmonie, que de l'étonner par des proportions colossales ou
d'impressionner l'imagination et le cœur par un artifice d'ordonnance et d'é-
clairage. Seules, l'école j)ersane, l'indienne — pour autant qu'elle dépendit
de la précédente, l'oltomane, l'égyptienne — dans une mesure i-estreinte,
proportionnelle à rinfluencede la Perse, se plurent à combiner un ensemble',
àcadencer une composition", à raffinci' une forme". Toutefois un parti pris,
universel, d'utiliser, pour un tiacé de plan, pour un arrangement de décor,
pour une juise en proportion, le canevas dune construction géométrique ',
' Cl., par (.'.Yeiuplc', Ju plan cjucitonnu dus mosquées persanes (137. vu. viii), leur portail
rectangulaire entre deu.t minarets (138) ; l'ordonnance centrée et balancée du pont Ro]<n-ed-
Uin, à Ispahan ; surtout, les grands ensembles qui sont la gloire de cette ville : son parc et le
Meidan, avec sa ceinture de portiques à deux étages, ses portes monumentales, dont une ouvre
l'accès de la mosquée impériale (124).
- Cf. le tracé très symétrique des mosquées ottomanes (137, \ ij et de la grande mosquée
de Delhi (130) : l'implantation nettement axée du palais de Delhi: la composition rayonnante
et équilibrée des giands mausolées indiens (127 ; 135) ; le groupement cadencé des éléments de
la toiture ottomane et indienne (149; 150).
■' L'école pci'sane se recommande par un sentiment de la ligne (lue maiiitVste l'élégance
exquise de la silhouette de maintes de ses coupoles, constituées par dcu.v calottes de hauteur
différente, calculées, l'une pour l'cfTet intérieur, l'autre pour l'extérieur (124; 138). Sous sou
influence, l'école égyptienne du xv» siècle rechercha aussi les galbes rafhnés, témoin la pureté
du profil de la coupole do la mosquée de Kaït bcy. au Caire, et le profil si harmonieusement
accidenté de son minaret (14(i ; 148). l/c'cule indiènn.' prête à la même observation (127. 135,
150).
* Ainsi, au mausolée de Sultanieh, toutes les cotes dérivent du diamètre d'une circonférence
inscrite dans le polygone du tracé des murs : la position des deux centres de l'ogive syrienne
KFFETS [)F, l/()l!URE HARMONIQUE 231
t'uL cause (Jlic, solis la vaiirtr. la complexité, la fantaisie des iiionunients
tL^M
146. — La Coupole de la mosquée funéraire de Kàit bey, prés du Caire.
islamiques se dissimulaient l'unité et le rythme dun ordre mathématique.
fl47).
II
EFFETS DE l/ORDRE PriTORESQUE
En somme, ce fut aux effets de Tordre pittoresque qu'allèrent toutes
les sympathies de rarchitecture islamique.
E/fets de plastique monumentale .
Dans une honne mesure, elle les demanda au modelé monumental.
est déterminée par la mesure, à partir du milieu de la corde, d'une longueur égale au hui-
tième de cette ligne ; celle des quatre centres d'une ogive persane est obtenue par deu.x cons-
tructions, dont notre croquis (147, i, ii) rend compte; l'assemblage des voûtes andalouses en
stalactites (et. p. 226) est réglé par la combinaison de sept sortes de prismes, une à section
rectangulaire, cinq à section triangulaire rectangle et une dont la coupe horizontale figure un
losange ou un demi-losange (147. iiij; enfiala polygonieet l'a arabesque», chères aux décorateurs
jnusulmans, e.vposent les épures de solutions de problèmes de géométrie conslructive (cf. p. 2.50)
lusuliiiancs du syritèiuc de tracé l'I de
par constructions géométriques.
use en inniiDrlioH
I. (Jcloi/onc de ta Qoubbet-es-Sakhia, n Jrru.snietn (coupe siiivaiil l'apolliônif). I.'apollièinc riant divisée eu
Iti parties égales, la!)» a élé choisie pour l'axo du mur du laniliour. Le hiauglc équilaléral 0(1), construit à partir
de col axe, donne la hauteur OD du tambour ; le lriansl« -l^C donne celle du mur extérieur et !-a hauteur IB le nu
du mur intermédiaire. Le triangle OIE, construil, à partir de l'axe du triangle .l/^C, donne la hauteur OE de la
coupole intérieure. Les parallèles aux côtés des triangles susmentionnés, menées à partir de cluuiue division de
l'apothonie ou de leur milieu, donnent un point de détail (d'après .M. de Vogue, Temple de Jérusalem).
II. Mausolée de Sultaniuli . Le plus grand diamètre ab. compté dans le sens vertical, donne le sommet cd de la
cage. Le moindre diamètre AJJ, compté deux fois dans le même sens, donne le sommet V de la calotte. La mesure
d'un côté GH de l'octogone donne, compté verticalement une lois, le niveau IK de l'appui des baies de l'étage cl,
mesuré deux fois, le niveau LM de l'arcade. Le sommet du triangle équilaléral construit sur (! H donne, en 1', le
sommet de la haie du rez-de-chaussée. La largeur de celle-ci est déterminée par la construction d'un carré NPQO,
dans le triangle précité. Le sommet de l'arc / est donné par la superposition d'un triangle é(piilatéral :iu carré PTUS
(d'après M. Dieulafoy, Arl antique de la l'erse).
III. Décomposition d'un pendentif à slalacUtes en. prismes dont les sections sont ou un reclangle ( li) ou un
triangle rectangle (A) ou un losange (CC) ou un demi-losange (C) (d'ai)rès Owen Jones, VAlliambra).
IV. Epure de l'oyive surbaissée des Persans. l'Sur AU (demi-ouverture del'arc) on construit le carré AJJC/i ; on
divise A/J en G parties. On mène CO- {Ci — 0*1). De 02 comme centre on décrit DZ. — 2" On divisi; A/l eu
4 parties. Do la première division 01 on ilécrit /^/l (d'après M. Oiiuiafoy, itp. rit.).
EFFKTS DE l'LASTIuUE MONU M KN lAI.K 233
Côiiimt' le seiiliiiit'iit de riianiioiiie, let;oùt <lt'S aspects de plasliqiit'méiH'i'alo
Plinto Bonfils.
M.iSiiuée fmiéraire de Kàil bey, près du Cai
se trouva confiné en Perse, dans l'Inde, dans Tenipire oLtonian, en
Egypte aux xiv' et xv'' siècles. 11 s'exprima par le puissant contraste que
Tordonnance d'une mosquée persane instituait, d'une part, entre relance-
234 L ARCHITECTURE ÉCLECTIOUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
menl des quatre liwàns ' et l'iioiizontalité des galeries intermédiaires, et, de
l'autre, entre le renfoncement ombreux de la façade des premiers et la
continuité du front d'arcature des secondes-; parla majesté d'une implan-
tation sur une plate forme élevée, accessible par des perrons monumen-
taux, et par la variété rythmée de masses inéizales el diversement con-
formées, qui distinguent certaines mosquées de l'Inde ': parle groupement
hiérarchisé d'un liant dôme médian, de satellites, de tourelles d'ang-le, de
dais et de clochetons, que les mausolées indiens dressaient au-dessus
d'une terrasse émergeant de jardins' ; par Tétagement de calottes subal-
ternes, de demi-coupoles autour d'une grande coque centrale et par le
hérissement de sveltes « chandelles » qu'exj)Osent les mosquées ottomanes'' ;
par le relief irrégulièrement accidenté des mosquées cairotes de la belle
époque ^ (148).
Poursuivie dans le même esprit, la recherche de l'elh't pai' le modelé
des masses particulières aboutit souvent aux plus heureux résultats. Elle
affecta particulièrement la coupole, dont la silhouette, toujours élancée,
fut souvent sinueuse, voire bulbeuse, terminée par un amoi'tissement en
épi aigu, parfois, par une lanterne" (121; 124; 127; 13^); 138; 146;
148; 150); et, encore plus, le minaret, dont la conformation paraît,
d'ailleurs, avoir été conditionnée par les traditions locales (151). En
Mésopotamie, on éleva, sur le modèle de la ziggourat babylo-ninivite,
des tours à rampe hélicoïdale sommées d'un kiosque- (li, la Syrie s'en
tint au prisme sur plan carré, assez trapu, qu'aux époques païenne et
chrétienne, elle dressait comme monument funéraire, et dont la mode
s'introduisit, en même temps que l'influence religieuse et politique de
Damas, dans le Maghreb et en Espagne^ (118 ; 151, ii). Sans doute à l'imag-e
du phare d'Alexandrie, que constituait la superposition d'un prisme octo-
gone il un qiiadiangulaire, l'école égyptienne, parvenue à maturité.
' Cf. p. i'J5.
- Cf., par exemple, la mosquée Impériale, à Ispahan (124: KiS).
" Cr. la grande mosquée do Dellii (150i, celle de Fathpur Sîkrî.
* Cf. lo mausolée de l'iunpereui- llumayuTi (l.ioi, le tombeau d'Akbar à Sikaiidura. le Taj
MaliaL à Agra (127).
•■ Cf. la mosquée d'Alimiîd I (149). la Sulciiiiaiiié, à Con.stantinople.
" Cl', la mosrjU('e funéraire de Kaïl liey au Caire (148).
' Cf. le Caire.
" Cf. la mosquée de Samai'ra et celle — imitée d'elle — d'Ibn Touloùii. an (^aire.
* Cf. le minaret de la grande mosquée, à Damas; celui de Tanger: la (iiralda de Séville.
236 L AKCHITEGTUKR KCLECIIOUK DES CIVIMSATIONS MUSULMANES
t'iagea pliisieiii's voliiiiifs — liéiiéraleiiieiil trois — eu retrait J'uii sur
Tautre et diversenienl eonl'orinés (en pi-isiiif (juadran^iilaire, prisnie
octogone, cylindre) avec plateformes cncorljellantes et coin-onnenient de
la dernière par une lanterne ' (14H; l.'il, m^ Toujours éprise de sveltesse -,
la Perse adopta la forme (Tuii fût légèiemciit (•oni(jae, surmonté d'un pla-
teau débordant (iiii |»orle un pavillon' 11") : 124; 138, iv). Encline aux
j-edondances, Flndt' imaiiina d'empiler plusieurs lioncs de cône élancés et
retraités* (150). Enlin, l'écide ottomane — peut-être impressionnée par les
colonnes ti'iompliales de Constantinople — dressa de hauts cierges, ter-
minés par un c(hu' aiuu et (•eintnr(''s de halcons à ditlei-entes hauteurs
(149; i:il, VI.
Notons encoj'e le m(ju\ement lii-andiose des portails persans, consé-
cutif au double contraste de leur panneau rectangulaire avec les minces
cylindres, fusant aux angles et avec la voussure ogivale (jui le défonce
(124; 138); sans oublier les forjues aussi élégantes (jue pittores(|ues des
kios(|ues et des pavillons '125; I2(): I3J).
E/frIs lie pl((sli(jiu' sccoiidati'c.
Les m(jrmments islami(jues ollrent des exemples nombreux et remar-
(juables de lObteiition de reilet par la plasti(jue secondaire.
En première ligne, il faut mentionner la cavité ombreuse que creusent au
front des fagades svriennes, persanes, indiennes, turques seldjoukides et
ottomanes, enlin des égyptiennes aux xiv' et xv' siècles"', d'énoi'mes
porclies. hauts et profonds, souvent llamiués de niches latérales" (111);
124; 127; 128; 13:j ; 138; 1 i8 ; 150;l^■)2; 1()6).
Signalons ensuite — utile autant ([ue décoratif puisque, en raidissant
les faeades, il pernu't un amincissement des maronneries — un modelé
des parements par un svstème soit de gros pilasties, comme en montrent
maints monuments du Caire (148; lu2) ; soit d'arcatures, comme au
palais (1(5 Itakka, au tombeau de Zobeideh, au mausolée de Sultanieh ;
soit de (•()t(;s, comme en exposent cei'tains moninuents persans, indiens,
jures seldjoidxides et ottomans, égy|)liens' \\\) : 121; 151); soit,, enlin
' (jr., nuLdiiiiiiciil. lu luiiiaruL ilo la inu,S(|Ui'(: ruiuTaire ilo Kail lifv.
' Cf. les proportions si élancées des coluniios aclii'inénidos iToiiic 1, [). UÛ).
" (;i'., par excinplc, la inosi]uée d'Ispalian.
* Cl'. 1(! iiiiiiarci de la iiiosiiuée do Koutal), .i Itillii.
■ Cl'., par cxciiiplis les iiios([ué('s d'Hassan (;t ili' Kad lj(.^y.
'■ Enci'iiuiconccrnr \v~, iii(dii\s lali'rali's. (d'. surtout les porches (jlluiiians d suIdjouUidos (119)
' Cf. la (;oupole cùlch'T du (luur Kinic. à Samarkand ; le minant d.; la mi)S(iufe de Koutab,
238
L ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
(le cloisonnements réticulés, usuel dans le Maglireb et en Espagne à partir
«lu xii^ siècle (118).
Notable encore le jeu de clair-obscur, impressionnant et divers, qu'en-
gendrent le surplomb des stalactites et leur façonnement en niches
courbes, anguleuses; en cristallisations prismatiques étagées, voire en
aiguilles pendantes (119; 120; 123; 128; 138; 144; 145; 152). Citons,
làl. — La plastique du minaret.
I. Mosquée à Saruarra. — H. .Minaret de Jésus, à la grande mosquée de Damas. — III. Mosquée funéraire de Kaït
bey au désert (Le Caire). — IV. Mosquée impériale à Ispahan. — V. Mosquée Yeni Validé, à Constantino|tIe.
enlin, un parti pris, commun aux écoles seldjoukide et ottomane, de
rehausser d'un gros cabochon le nu d'un tympan (119).
En revanche, pour ainsi dire, point de modénalure ; lacune consécu-
tive, dans une large mesure, à la prédominance de la bâtisse en briiques.
C'est encore une caractéristique de l'architecture musulmane, que son
amour du festonnage, révélé par la réalisation courante d'arcs Iréllés ou
polylobés (135; 154; 155)' et de crénelages à dentures, souvent com-
pliquées (118; 148; 150; 166).
/i//'et par la plastique de détail.
Il s'en faut que l'art islami<jue ait tiré de la plasticjue de dé-
à Dellii; les coupoles coniques (rAnatolie; les minarets seldjoukidcs et ottomans: l'amortis-
sement en bonnet côtelé de certains minarets cairotes (celui de la mosijuée de Babec Gaelien-
^uir, par exemple).
' Le façonnement de ces festons était très simple : de distance on distance le débord d'une
ou plusieurs briques sur le nu de l'intra-dos de l'arc déteiininait un crénelage, dont un i^arni
de mortier ou de plâtre arrondissait les angles (142, v).
KFFKI l'Ali I.V l'I.ASTIuUK l)K DKTAII
23»
lail (les cIlVls approchaiil (•«•ux (jue nous venons Je dénombrer.
En ce (|ui coiicei-iie le soutien isolt-, les fantaisies de l'école in-
VJ'2. — Porte lie la luOsquet; -Ju Sultan Hassan,
au Caire.
dienne mises à part, la conformation du pilier fut monotone : couram-
ment quadrangulaire, souvent polviionale dans le Maghreb, elle est,
à la mosquée cairote d'Ibn Touloun, celle d'un prisme rectangulaire
cantoiuié de colonnettes aux angles ; à la most|uée djouma d'Ispalian,
\K-K |>li,sti(iuc musuliuaiH' (lu soulicn isûlr. .
de la princcsso Tchoucl.ouk liika, a bama.kand.
nlioau
i:fi'i:t r'.\i{ i.a iM.AsrinUK dk dkiail
cclh' (11111 raisccjiii de (|iiatr<' cxliîuln's' (l-H, vu) ; à la iii()st|iit'(" d'Ah
iikmI I, à Coiislaiiliiioplc, rrllc (rnii lui cannelé Mi") ..
La rolomif nt' pi'rlc |jas non pins à
une ('liidc pr(il()ni;('('. Son Inl. (jiii ne
('orn|>orl<' ni conicili'. ni uallx', jiosc.
souvcnl, (iiicch'inciil sur h- soIM:^9); il
est i;(''n(''i'ah'iiicnl lisse, parlois loiinit'
cnninie un haluslic. voire loise 120;
l.">3, VI, M, \\\ : l->-")). Le cliaitileau esl
jtlulol nn'S(|uin. souvenl i(''(|uil à une
simple lalilelle. Lu Lspai;iie el dans le
Ma^-lirel). il proei'de du <M)inp(isile ro
main (120; iniL i\ ou du <\r l.y/.anliii
el il alxiul.il à ras|)ecl d"un paiall('dii)i
pède deux fois plus lacLic (|ue liaul. sur-
iiKUilanl un Iroiir e\ liiid i'i(|ue. (lu'eii-
loure un collier de l'euilles (racanllies
ultra si xlisi'es el conjiimiées coniiiie
les ('d(''iiienls d'un iiusindre I ii:'). i. ii, i\ .
Xi; nue plasli(|ue calicil'oriiie ou luil-
l)euse n'esl. p(»inl rare ni. \ii : en Perse,
en l']spai;iie il \ cul simiilalion d'un
eiicorJMdleuienl de slalacliles prisina-
li(|ues \'.V.), Ml ; L'WV; ; tMi Tiir(|uie, d'une
i;i*a|)pe de crislallisalions l.'io, Mil).
L'Andalousie aima les pi'OporLions *ira-
elh^s (120 el. dans le Tiirkeslan, sans
doule, sous rinllileiice de la (dn'ne% !'("-
cole [)ersane im|»osa à des colonn(^s la[ji-
daires la slaliire de poleaux !."»:), vi).
154. — Un vantail da la |.oite du lom-
beau (le MalioMr(^l I « TihIk' vciI »).
il. lirou.s.se.
/i//c/.s- (/i- jiariiif.
L'archileclure inusuliiiane eul la fo-
lie delà parure : à rinlérieur. (die la jirodi-uaiL sur loule suriace dispo-
' On iciiianiui'iii l'anal. t-ic dr w type avec r(;liil rt;a,lis(; en Ciialihic Irciite siùrlcs avaiiL
noire (TO (Cf 'louir I, p. 13;,,. Kiant, donne i\\u'^ la rnosMin'c d'Ilui Tonlnnn fui iinit.'c de crilc
de Sarnarra. !<• parti di^s (-Dlonnollcs aux anf^le.s de .ses ])ili('r.s d<jil rlir luu; imijortalion nnjso-
potamienniï.
' Cf. plu.s hjiii. i.iviv V, Cf.. dailleuis, la svcHe.s.se, .si l'cniaïquahle, d.'» colonnf.s acln'uié-
nidcs (cf. 'l'unie 1. p. .41(1).
II. lu
242
L ARCHITECTURK ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANE!^
nible ; extérieurement, elle en mettait aux portails, aux niches, autour
des fenêtres, jusque sur Itss
dômes, voire sur la totalité
de l'édifice '. Facilement,
elle en abusait. Mais elle en
réalisa les éléments avec un
goût et avec une virtuosité
également admirables, et
elle rappli(jua avec un sen-
timent très sûr de l'effet, qui
bien souvent apparaît exquis
et inégalé.
Conditionnée jiarle tem-
pérament oriental, par la
tradition mésopotamo-perse
et syrienne, par une pratique
courante de la bâtisse en
briques, enfin, par une éner-
gique influence du genre de
décor propre au tissu, elle
négligea les effets de relief,
aima ceux de dessin, affec-
tionna ceux de matière et
adora ceitx de couleur.
Sa sculpture monumen-
tale fut essentiellement mé-
plate, réalisée par gravure,
refouillement , découpagtî,
gaufrure. Sur bois, elle fleu-
rit en Egypte ; sur pierre,
dans le même pays, à par-
tir du xiv'' siècle ; en Espa-
gne, du moins en ce (|ui concerne le chapiteau, aviuit le xm"; en Syrie,
iiio. — l'arlic d'unr rcnêtre lalcrale dans la sallf
des Amba.ssadeurs, à r.Mliainbia de Grenade.
' Cf. les niosaï([iies extérieures drs iiios(|Uées de .lérusalein el de la gi'ande mosquée de
Damas: re.Ktrados sculpté de certaines coupoles cairotcst146)";"iespoHai-isd-esni(>nun»cikts ^eld-
oukides M19): surtout les monuments persans et indiens. Cf. encore le parti persan de déco-
ration des joints par le modelé d'ornements sur le morlier (cf. la mosquée de Véramine), voire
par l'application de couvre-joints en verre. (Cf. Dieulafoy, Acropole de Suse, p. 312).
KFFKTS DE PAraRK
243
en Asie Mineure, en Turcjuie d'Europe el. surloul. dans l'Inde, à toutes
les époques. En Egypte avant le xn*" siècle, dans le Maohrel) et surtout
en Espagne, son exécution fut communément mécanique. j)ar moulage de
mortier, de stuc et surtout de plâtre, ou par impression de matrices sur
une masse de ces matières encore fraîches. De toute façon, sa technique
lut une merveille de patience et d'hahileté (120; 155: 156).
Une décoration par comhinaison de lignes ou de surfaces résultait,
non seulement d'opérations de gravure, de marqueterie, d'incrustation.
•156. — Tympan au-dessus des fenêtres dans la salle des DeuK Sœurs, à rAlhamlna
de Grenade '. (D'après Girault de l'ranfiey. op. cil.)
de découpage ou de peinture, mais aussi de raffinements d'appareil : tels
qu'arrangements variés de hriques, ou pénétrations, parfois compliquées,
des hlocs lapidaires, surlout des voussoirs — partis propres, le premier à
la Perse, le second à la Syrie et aux pays soumis à son influence (142, vi).
L'arcliitecture musulmane raffola, nous l'avons dil, des belles matières,
qu'elle appréciait surtout pour la splendeur de la lumière réfléchie par
leur surface polie. Elle prodigua les enduits de stuc : les lambris de bois,
particulièrement aimés en Egypte; les placages et les pavements de
marbre, usuels dans le nième pays (157; 138; 16i ; 1G5) ; les incrusta-
tions de pierres dures, qui furent le grand luxe de l'école indienne au
temps des Grands Mogols- (128; 134; lo7); la dorure; les applications
' Décor blanc, bleu, jaune, rouge.
- La mode en fui introduite par les Européens. Le virtuose du procédé fut un français de
Bordeaux, nommé .Vuf^ustin ou Auslin.
\:n. - F
il ,!,■ 1)
lion, op. et )
KI-'I'KIS Kl. IMtr.VCIIIiHMIK 245
de inii-oirs ou de xcvir laill." à raccllcs. (inadoia la IN'i'se moderne \:
enliii, les re\èleiiieiils de laïenee. dont remploi i'ul universel dans le
monde islami(iue el la consommai ion ém)rn n Pei'se el dans la Tui'quie
asiali(|ue el européenne 121: \2:\: \'M\ : i:')S; li."'.: HKl^.
H//r/s (II' jKili/chniniW.
Cejiendanl elle n"aima rien tant (|ue la couleur, el il n'esl pas de
moyen de pi'oduire une iiai'monie riche el diapi't'e au(|U(d elle n'ail eu
recours.
La ]^■rse en composa de discrèles, en tii'anl parli de la divcrsi/é dr
tons c|ue préseiilenl les l»ri(|ues. snixanl la <'uisson.
IbS. — Mai'(|uoli rie de iiuuliies-. (l'avoiiienl iluiio inuison uu Caii-r).
iUapn's lîourgoin, l'Arl Arabe.)
De la diclu-omie fui oldenue : en Turcjuie d'Europe et d'Asie, d'une
alternance, à la mode byzantine, de lits de briques et d'assises de pierres;
dans la même région, comme aussi en Egypte à partir du xiv" siècle et
surtout, à toute épotjue, en Syrie, du contrasie de matériaux la[)idaires
hlancs et rouges, ou blancs vi noirs il39; 1 48 .
Enlin, une poli/clirom'w fut léalisée magiiiliquement : soit par de la
peinture sur enduit, système (jui eut la faveur de l'Egypte avant le
xiv^ siècle, de la Perse et de llnde à ])artir du xvi% de l'Espagne et du
Magbreb en tout temps; soil par dadmirables mar(iueteries de marbre
' Cf. le l'avilloa des iiiiioirs, à Ispaliaii (12u)-.
- Gris, rouge, brun uuir.
246 l'ahchitectuke kclectioue des civilisations musulmanes
où rÉgypte excella aux xiv* et xv' siècles'; soit, plus économiquement,
par un stuca§:e ou un masticap^e coloré de champlevés dans un pare-
ment; soitpai- des incrus-
tations de pierres dures,
dont l'Inde tira un parti
merveilleux (134; 157);
soit, mais dans une me-
sure très restreinte et seu-
lemen t en Syrie, en Egypte
et en Espagne — antérieu-
rement au xn" siècle —
par des mosaïques d"é-
maux dans le goût byzan-
tin - ; enfin et surtout, par
des revêtements cérami-
ques, qu'affectionnèrent
toutes les écoles, mais où
triomphèrent celles de la
Perse et de l'Anatolie ot-
tomane \
D'abord la Perse se
contenta d'un rehaut d'é-
mail sur la tranche des
briques. Puis elle prati-
(|ua une mosaïque de
morceaux de faïence tail-
lés dans des carreaux,
ttid n^+„-. , •. , p.. , , l'assemblage étant réalisé
15a. — Détail des revetemenls en faïence de la mosquée ^
de Schech Safi, à Ardcbil. (D'après Sarre. />en/cm. per*. SOit sur le mur, Soit, à
liaukiinsL.) ,, ,.
1 atelier, sur un panneau-
support de mortier ou de mastic, et, dans les deux cas, consolidé par l'in-
troduction d'un ciment liquide dans les joints* (139).
' Kappelons que le goût dos revêlements marmoréens distinguait déjà l'école alexandrine.
* L'exécution lut d'ailleurs byzantine. Cf. les mosaïques de la Qoubbet-es Sakhra, à Jéru-
salem ; du mirhab de la mosquée de Cordoue.
•* Aussi bien, en Asie Centrale, la tradition du revêtement céramique se perdait-elle dans
la nuit des temps. Cf. Tome I, p. lOti, 144, 417.
Les monuments persans (cf., par exemple, la mosquée bleue de Taui'is) et anatuliens (cf.,
par exemple, les médressés Kara Taï et Sirtcheli, à Konieh (xiii» siècle)) exposent des mer-
veilles de techniiiue patiente et de véritables tours de force.
EFFETS DE POLYCHROMIE 247
(^oncuiTciiiiiit'nt, elle créait un décor délicat, en soumettant un carreau
au travail d'un burin (jui, enlevant Téniail par places, faisait apparaître
la surface mate et jaune-rougeâtre du fond.
l'Iiolo Sebali.
160. — iMusiiuéc Ycni djami. a CuiisLaiiliiioplc. Revêtement de faïence
dans les appartements du Sultan.
Enlin, elle adopta le procédé, moins artistique, moins durable, mais
infiniment plus économique, d'un carrelage en platjuettes revêtues d'une
décoration peinte (131; 160).
Artistes raffinés et techniciens incomparables, les céramistes de Perse
et d'Asie Mineure' ^123; 131; 145; 100) et, à un moindre degré, ceux
' L'industrie céramii ue prospéia parliculièreii:ent à Nicée, aux xv« et xvi« siècles.
2tH 1. ARCHITECTURE ECI,ECT[oUE DES CIMLISATIO.NS MUSULMANES
d'Espagne \ oui créé des décors diiiu' lare éléganc<' et des iliaprurcs mer-
veilleuses, aussi harmonieuses (|ue splendides. La paleltc [lersane était
chargée ih' hleu lur(|U(tis(' et (h' hleu (h- cohalt, d'ocic fauve, de veil foncé,
de noir, (h' hiaiic": l'analoliciine. de hh'u clair cl l'oncé, de vert, <le jaune,
de violet, de liruii, (h- roiigc-lomale. (h* hiaiic: l'andalouse, de Itleu, de
vert clair cl de \ni\n. Souvent, à ré(dal (h- l'(''iiiail s'ajoutaient des reflets
I M0MêMm
istan (le Damas (xiv^ siècle),
l'arl arulie.)
métalli(|ues fauves ou dorés. A parlir du xiv' sii'cle, ies caireaux per-
sans com|)0j-taient des parties en relitd'.
.\u dé(din du xuf siècle, l'école égyptienne imagina de complétei- la
p(d\ ( liroinie diapiée (h'S surfaces intérieures par celle de verrières, que
consliluail une niosaï(|ue diversement colorée, sei'lis dans les jours d'un
écran en plàtic ou assemhlée en vil rail. L'innovation lit fortune en Syrie
et <Mi Turquie ^^ [\22: 161; l(i2).
' C01111U.S .sous le nom d'azulejos, les cancauv undal(jus. dont Scvilie iii(iMOi>ulisa piosiiuo
la labrication. étaient usuels en Espagne, dès le .mii" siècle.
* Nous empruntons à M. Marcel Diculafoy {l^e vase d'I/ihi/ouji. p. i2) une liés int('ressante
observation
La composition de la palette jjersane daterait du mi» siècle, épo(|ue où elle aurait remplacé
celle des anciens céramistes mésopotamo-perscs. cliargée de coulciurs moins riches et de tons
moins hauts. Or la (ihine ayant précisérnenl, dans la deuxième moiliii dn vn» siècle., introduit
au Japon le gtjût des teintes puissantes et des harmonies chaudes, l'évolution sus-mentionnée
ne serait-elle pas const-cutiveà un rayonnemenl symétrique d(^ restliétii[ue chinoise vers l'ouest?
•■' Cf., par excni]iie, les vitraux de la Qouldiet es Sjjdna. ;i .lérusalem, qui datent du
xvi» :-iècle (nii*;.
L INSI'lUAÏldN DK(,(il!MI\i:
249
L nisiiiiuihon di'i
iniisiilnndii
•dlivr
Jjii (lt''Coriilion iiiiisiilniaiic
fui i'sscnticllctjicnl (tnicmcn'
laie. Le comiiiciilaiiT du Ko-
faii. sillon le IJ\ ic liii-iiK'inc.
(Irici.dail (le i('i.it''s<Milcr Dieu.
riioiiiiiM' cl les aiiiiiiaiix (îc-
pendaiit, eu Syrie, au temps
es' ( MI3) : eiiE;ù\i)-
xiii'' siècle : en
'[M)i|uc. cl dans
desOmini;
te. du \'
Pers.", il [.
llnde des C.i-ands Mo-ols. on
transgressa riiilerdiction . An\
Il lè me s lieux, dan s les mêmes li-
mites chr()noloi:i(|ues.on main-
tint le motif lloi-al en ra[(itoils
avec la nature (12:5: V.\\ : 'WW :
lo7 ; l()(l) : mais, partout ail-
leurs, ou (lélii;ura les ukhIMcs
par une stf/lisafiofi (nUnuicièrr
elparune composition, lou jours
strictemciil ri/lluure, sotimil
ullra-réguiièrc et symétrique
En g-énéral, la décoi-ation
musulmane aU'ectionna le rin-
ceau léuer, foliacé et ilores-
cent. autrement àliVarabesqur :
aussi se plut-elle à développer
en longues frises l'élégante et
pittoresque callig-raphie aralie
d'inscriptions pieuses ou coin-
mémoratives ' (123 : 131 ; 1.j4 :
loo; 15t1:l(i() ;162).
>-■ — Vitrail de la (Joubljct-cs-Sakhra, a Jérusa-
loiii iXM" siècle), (l)aprés M. de Vogui', le Temple
(le Jérusalem.)
' Cf. les fresques qui décofaiciit le eliàteau d.- Kuseji" Ai
A. Musil, Kusejr Amra\.
l'a, dans le désert de Syrie. (Cf.
* On distingue dans la callif-rapliie islamique ti'ois types de eaiactères : le Icoufi<jue (du
début du viii« sièele au milieu du i\») (jui est relativement simple et fort (Monumental : le Imr-
2r)0
L ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
Partout, elle lit la plus large part au décor géométrique, traité géné-
ralojnent dans le goût de l'ornemental ion textile '.
En Egypte, à partir du xiii'' siècle; dans le Maghreb et en Espagne,
elle se voua à la reproduction des épures, que multipliait la passion des
mathématiciens arabes pour le développement de thèmes géométriques.
Au moyen des creux d'une gravure ou d'un champlevé, des jours d'un
découpage, des oppositions d'une marqueterie, du réseau d'un treillage,
de la sculpture de stalactites, elle organisa des combinaisons de lignes
16J. — Détail tlune fresque du cliùleau de Kusejr "Auira. (Désert de Syrie).
(D'après une aiiuarelle de A. L. Mielicti, reproduite ddns Kusejr 'Amra, par A. Musil).
(lioiles ou courbes et de surfaces polygonales ou cii'culaires, génératrices
d'une apparence de cristallisations {\2(); 146; 154; 155; 156; 158; 161 ;
162; 164; 165).
Ce système dc/Urclacs, rectilignes ou curvilignes, susceptible de com-
l)inaisons en nombre illimité, se recommandait à la fois par les satisfac-
tions (iiTil donnait au génie abstrait et rêveur de l'Orient, et par une
(lUiaiice r('ni(ii'(jii<ihle de qualités d unité et de variété . Car, d'une part, il
amuse j)ar la flivejsilé, l'enchevêtrement, la dépendance» mutuelle d'as-
inali<jui> (du dernier tiers du i.x» siècle au déclin du .\ii"i dont les Idtres au^'uleuses lleurissent
en arabes(jues parfois e.vcessives; le cursif atrondi (en voj^'ue à partir du déliut du
xiii" siècle).
' En Syrie, se maintint la tradition d'un aspect de galonnage (cf. plus liaut, p. 00-61 et
66) qui fut également en vogue en Anatolie (119). avec des e.xagérat,ions consécutives à des
iniluonces arméniennes. Sur la nature de ces dernières, cf., plus haut, p. 95.
L INSI'IHATION UKCURATIVK 2'jl
pecls <|iii chaii^enl, iioii seulement à mesure (jue le rep;a[fl se déplace,
104. — Panneau de marbre Liane incrusté d'un niaslic lougo et noir. (Dainasi.
(D'apri'S Huurgoin. op. cit.)
mais aussi selon (ju'il se lixe sur une seule des mailles du réseau, ou
1
1
m
i
B^
KJo. — Marcjuetorie de marbre. ' (l'avement d'une maison au Caire).
(D'après Bourgoin," op. cil.)
qu'il en embrasse plusieurs; de l'autre, il possède l'attrait d'un rythme
' IJris jaunâtre, rouge, brun noir.
252 L ARCHITECTURE ÉCLECTIOUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
luiniionieusement cadencé el il ménage à l'esprit le plaisir de découvrir,
sous les apparences de la fai'taisie et du caprice, la réalité d'une logique
secrète el d'une cohérence nialliémalique.
Le jardin musulman
L'idéal décoiatif qut; l'évèle l'analyse à la(|iiell(' nous vt'uons dr nous
l'oilr (I eilll
■- j;
lU'apivv (i. L,' Hdii. o/-
livrer, nous le reconnaissons dans la composition des jardins musulmans.
Elle aussi vise décidémeni à l'effet piltoresqui^ : ses moyens sont le con-
traste d'tispecls dr nalurc avec inie noie d'ail énergiquement introduite
par des planlatiotis régulii'ics, j)ai' uiir coidotnialion g-éométrique des
végétaux, i)ar le Iracc' d(; canaux et de bassins cncadiés de bordures lapi-
daires ou céramiques, par l'élévation de kiosques el de portiques. Aux
accidenls de la [)lastique monumentale loni j)endant ceux d'un modelé du
I.K JAHIJIN MUSULMAN
sol en U'irasscs, du relief divei's de la ^ (''Relation, des eascalelles et des
jels d'eau ; latidis (\uh la splendeui' des inai-I)res, des ors el des faïences
répondent Ir iniroilmienl du liquide tHalé et rétincellement de celui en
mouvenuMit. Il nest pas juscju'aux « bi'oderi^'s » des parteiTes qui ne
répètent raral)es(|u<' cl la polygonie clièi'es aux oinenianistes musul-
mans. Notons (jue les jardins <le la Perse et ceux de l'Inde des Giands
Moi^ols maiiifcstcul. autant i|ue les édifices, le goût des ordonnances
harmonieuses : cai' ils sont c'(|uilil)rés ]jar rapport h l'axe d'une grande
avenue médiaiu', silloiniéf par un canal et i-ecoupée par des allées lians-
versales (1:27; 133, ii, ", 7; lOti .
LIVRE OUAÏHÏÈME
LES ARCHITECTURES ECLECTIQUES
DE L'EUROPE ORIENTALE
11 convient de présenter ensemble et à cette place les architectures
russe, serbe et moldo-valaque, pour la raison que leur éclectisme puisa
aux mêmes sources, et qu'une de celles-ci fut musulmane.
IVUEMIERE PARTI K
L'ARCHITECTURE EN RUSSIE
r.HAIMTIlE PREMIER
LA COMMANDE. — CHRONOLOGIE ET TOPO&RAPHIE MONUMENTALES
LES CONDITIONS - LES INFLUENCES — LES ÉPOQUES
I
l.A COVI.^IANDK
Longtemps à j)eine peuj)lée et vouée à une civilisation foncièrement
rurale; iiabitat d'une bourgeoisie peu nombreuse, positive et grossière, et
d'une aristocratie plus d'aux trois quarts barbai-e ; en outre, toujours sous
le coup d'une invasion polonaise, lithuanienne ou allemande et. à partir
de 1224, pendant près de liois siècles, d'une incursion mongole ou tar-
tare, la Russie m(''dié\al(' ne constitua jamais un teri'ain bien pro[>ice au
développement d'um> architecture brillante <'t originale. La seule condi-
tion favorable qu'elle réalisât était la dévotion extrême d<' j)Oj)ulations
naïves, d'aulanl plus attachées \\ Icui- r(digioii (|uc, celle-ci étant ditlé-
CHUONÛLOr.IE KT TOPOC.RAPHIK MONUMENTALES
2o^
renie de celle de leurs eimeiiiis, elle syinbolisail leur individualité natio-
nale et leur volonh- de la sauveij;arder.
Cependaiil. à ])arlir du \iv^ siècle, les villes russes, sui'tout Moscou,
s'enrichirent rapidement par un grand connuerce avec l'Asie et par une
industrie active. En nuMue temps, grandissait l'Etat moscovite et Moscou
j)renait rang et figure
de capitale.
En fait, la dé-
ni an de russe eut pour
objet : d'abord des
églises, en foule, et
des monastères: puis,
des fortifications, des
belfrois de cités :
mais point de tom-
beaux monunn'ii-
taux, ni de jialais
magnifiques.
lie rarcliitcclure russe.
M
i;hi;(inol()(.ie et toimi-
(;ii.\PHiE monumen-
tales'
(Vest au déclin
<lu x'' siècle et dans le
sud-est du pays, (jue
commença d'exister
une cause de com-
mandes: alors, Kiev, (( mère des villes russes», était prospère sous le
gouvernement de saint Vladimir (980-lÛlo) (jui, en 988, proclama le
christianisme orthodoxe de Byzance religion officielle de ses États : de
cette époque date le plan et une partie de l'élévation de l'église Saint-
BiLsile en cette ville.
La première moitié du xi' siècle fut, pour la Russie médiévale, une
période d'essor, jnarquée par des fondations de cités, par une ébauche de
' l'our l'architeclure dans les Provinces baUiques ot en Finlande, cf. le tome III de cet
ouvrage.
2rj6 L ARCHITECTURI-: EN RUSSIE
civilisation, par iiiir actixe propaj^aliou du christianisme dans le centre
du pavs. Sous Jaroslav le Sage ; 10dU-10o4), Kiev continua de grandir et
assuma le rôle de métropole religieuse de la contrée — de « Jérusalem
russe » : sa cathédrale de Sainte-Sophie (1020-10)^7) ^ dominait (juatre
cents églises et chapelles ! D'autre part, on bâtissait à Tcheniigov (église
du Sauveur) : kS/nolensk (cathédrale de l'Assomption): surtout h. Novgorod
la (ira/tdc, enrichie par un commerce actif avec l'Europe et par l'exploi-
tation de la Russie centrale et se})lentrionale (couxent de Saint-Georges,
au sud de la ville; cathédrale de Sainte-Sophie 1 104o-10"32).
Dans la seconde moitié du siècle, la commande languit (cathédrale
de l'Assomption, à Kiev (1081)). Mais elle reprit, au cours du xii" : à Kiev,
alors en pleine décadence — couvent de Saint-Michel (1108); à Psko/\
(jue faisait prospérer le négoce hanséaLi([ue — cathédrale de la Trinité
(Vers 1138), église du monastère du Sauveui- (1056); à Pêréjaslav-Zal-
jeshi — cathédrale de la Transfiguration (vers 11 o5); à Sousdal — cathé-
drale de la Nativité (xn" siècle); à Vladimir qui, fondée en 1116, se
d(''\ t'lopj)a sous l'impulsion d'Andi-eï Uogoljuhskij 'll(il)-l 174) — cathé-
drale de l'Assomption, œuvre de ce prince; église de la Nativité (1191);
cathédrale de Saint-Dimitri (1197). La demande continua durant la pre-
mière moitié du xni" siècle : à Smolensk — cathédrale de l'Assomption
(déhut du siècle); églises de Saint-Michel Archange et des Saints-Pierre et
Paul; à larodavl — couvent Spasso-Préohraslienskij, avec ses deux
églises (121(1 et 1218); à Hoslov — cathédrale de l'Assomption (1230); à
Kostronia — cathédrale de l'Assomption (1240); à louriev-Pohkij —
calht'drale de Saint-deorges (1234j ; à Tver ■ — cathédrale de la Transli-
guration ; couvent iïO^trot^ch ^milieu du siècle)...
Mais, dans la seconde moitié du siècle cl dans la première du xi\%
l'architecture pàtil des suites des invjisions mongoles (1224, 1237, 1242)
et de l'émiettement du pays en ])elites ijrincijiautés rivales.
M y iMit reprise. ;i [larlir du iiioiiieiil où se lirenl seulii- les elfels de la
politi(jue lialiile cl ('"iiergi(|ue des grands princes de Moscou, « rassem-
hleui-s de la lerr(; russe » el ( liam])ions de l'orthodoxie. Tvan Kalita (1328-
13il , liàlil, au l\i-.-nd dr .l/nxro/r les .'"glises de Sa iiit-.M icli.d .\rcliange,
du SauN'eiii- aux Itois i:>30 , la calln-drale de lAssomplion, (|ui devait
(h;venir h; sanctuaire du tsarisme russe. Sous le glorieux Dimitri Donskoï
(13(;3-1389!, s'élevi'rrnl : an Krnnl. h-s couvriils de Tschudov ' 13;i8) et
168. — Cathédrale Vassilij Blashcnny. à Mu^cuu.
et. Jig. 172. m.
17
'/y ,yy f r^/ f t^y f ,yyf r^yr ^4^
258 L ARCHITECTURE Ei\ RUSSIE
de l'Ascension (1389): dans la ville, ceux d'Andronov (1366) et de Ssi-
monov (1370). Sur la fin du siècle, le Kreml fut doté d'une nouvelle
cathédrale, sous le vocable de l'Annonciation (1397). En même temps,
florissait le monachisme : ruiné par les Tartares, le fameux couvent de
Troïtska, que saint Serge avait
• fondé en 1340, renaissait plus
grand au début du xv^ siècle ; ce-
lui du Sauveur, à Moscou, était
I constitué en 1 352 et, en 1 429 , était
^,^„_ ™-^-^ ,__^-_ ^-_^ créé celui de ,So/owe^sA:?"/', sur une
~i^-'' t (V yy^-^. ' > - -^'5^ île de la mer Blanche .
^'"'^ \ \f^ Cependant le déclin du xiv' siè-
' cle et la plus grande partie du
suivant furent, pour la Russie,
une époque d'affaissement, à la-
quelle mit fin le règne d'Ivan III
nX le Grand (1462-1505), le créateur
"^ "^ de la grandeur moscovite. Sous
''r^-^ *"e prince, que son mariage avec
'"' une princesse byzantine (1472)
T^-- inclina au luxe et à la parade, le
Kreml devint un chantier d'où
'''^'^., ~' "^ ',: sortirent une nouvelle catliédi-alr
I ^r^w-I, ,^j- / /. de l'Assomption (1475-1479) : une
^- de l'Annonciation (1484-1495);
1 "^^^l Jiw^ "^^^ ' une salle des fêtes, la Granovitaja
" Palata (1473-1490); les portes de
109. — Parure des farades do la cathédrale de la forteresse dites Nikolskija et
Saint-Dimitri. à Vladimir. (D'après Yiollet-le- ^ , .. ., ^ \ ,,,,^.,\
Duc. Lari russe.) Spasskija (du SEuveur) (1491) :
une église de S. Michel Archange
(1503); en outre, dans Moscou, était bâti un nouveau Couventdu Sauveur...
Le règne de Vassili Tvanovitcli (1505-33) qui, à tous égards, fut une
continuation de celui d'Ivan III, enrichit le Kreml d'une cathédrale de
Saint-Michel Archange (1505-1508); d'une autre, sous le vocable de l'As-
cension (1519); d'une nouvelle église du Sauveur (1527); et Moscou d'un
couvent des Vierges (1524), connnémoralif de l'annexion de Smolensk.
En 1528, fut reconstruite la cathédrale de la Nativité, à Sousdal.
Du temps d'Ivan IV le Terrilde (1533-1584) datent un palais et des
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES 259
églises à A«i'«;*, conquise en lo.')2; la curieuse cathédrale Vassilij Blas-
henny à Moscou (1554-1357), œuvre de deux Russes, Barma et Postnik;
la plupart des bâtiments du monastère de SolovctzkiJ.
Ensuite, la demande se raréfia.
La fin du xvf siècle et le début du x vu" furent une époque de troubles
et d'invasion, à laquelle appartiennent le belFroi « Ivan le Grand » sur
le Kreml (1584-1598) et, dans la ville de Moscou, l'église de l'Assomption
— r « église rouge » (entre 1598 et 1005) la cathédrale de la Trinité, à
Kostronia.
Au xvii" siècle, la construction languit : au Kreml de Moscou, une
église dédiée à saint Michel Maleïn (1634) et un palais, le Térem (1636) ;
dans la ville même, l'église de Notre-Dame de Kazan, commémorative
de l'expulsion des Polonais (1625) ; une, sous le même vocable, à Mar-
kovo, dans le gouvernement de Moscou ; à Jarosiavl, des églises (Iljins-
kaya 1647-1680), Nikoly Mokrago (1665), Saint-Jean-Baptiste (1671-1687) ;
des églises h Rostov. ..
La fondation de Saint-Pc'fershoiwrj, en 1703, entraîna d'importantes
entreprises architecturales,, qui se développèrent durant le règne de
Pierre le Grand (-]- 1725) : premier palais de l'Amirauté (1705); forte-
resse et cathédrale des Saints-Pierre et Paul (1714-33) ; château de
Péterhof (1720) ; couvent de Saint-Alexandre Newskij, avec une cathé-
drale de la Trinité (1724-1798). Ralenties par un transfert de la cour à
Moscou, sous Catherine l' " et Pierre II (1725-1730) — nouvelle Amirauté
(1727), elles reprirent, en conséquence d'une réinstallation définitive du
gouvernement aux bords de la Neva — Palais d'hiver (1732-64), tour de
l'Amirauté (1734-35), cathédrale delà Résurrection (1738-1835)...
Pour la province, citons : la cathédrale de T Assomption à Kern, dans
le gouvernement d'Arkhangel; une restauration-transformation de la cathé-
drale de l'Assomption à Kiev (1729), l'égUse Saint-André dans la môme
ville, œuvre de Rastrelli (1744-67); un palais au Kreml de Moscou (1733).
III
LES CONDITIONS. — LES INFLUENCES. — LES ÉPOQUES
Les conditions naturelles.
Les conditions naturelles et humaines que rencontra le développement
de l'architecture russe apparaissent caractérisées autant qu'efficientes.
260
L ARCHITECÏUKE EN RUSSIE
D'une part, un climat brutal, avec des extrêmes de chaleur et de
froid, beaucoup d'humidité et d'abondantes chutes de neige; un sol,
dans l'ensemble, pauvre en pierres, mais riche en bonne terre à briques
et, dans les zones moyenne et septentrionale, très fertile en bois'.
D'un autre côté, la position géographique de la Russie, intermédiaire
entre l'Europe et l'Asie; sa large ouverture à la seconde de ces parties
du monde ; les facilités de pénétration que constituent la planité de son
^ territoire, la navigabilité et la distribu-
% *'v-;:? tioii rayonnante de ses cours d'eau, la
jtiédestinaient à être influencée à la fois
pai les arts asiatiques et yar les eiiro-
' prens, partant à tenter an compromis
,/ entie les uns et les autres.^ toutefois à
l'ava)itage des premiers.
-E^
Les influences.
De fait, à toutes les époques de son
histou'e, rarchitecture russe fut plus ou
is tributaire de l'étranger
ht d'abord, elle emprunta à Byzance,
en môme temps que sa rehgion, le pro-
niannne de ses temples, la tournure de
«îC^ édihces et une grande partie de leur
décoi .
Cependant la singulière ressemblance
du plan de Sainte-Sophie de Kiev avec
celui de l'église géorgienne de Mokwi ' -
la ('onformation pyramidale de certaines coupoles; surtout, l'inspiration
de la parure plastique de mainte église ancienne, témoignent que l'im-
pulsion byzantine fut fortement concurrencée par une inlluence armé-
nienne. Celle-ci s'explique à la fois par le rayonnement du monachisme
transcaucasien ; par les relations des princes russes avec la (réorgie et
l'Arménie-'; enfin, par l'installation sur les confins russes de colonies de
La construction russe en cliar-
pente.
' Ncaniiioins, la comniodili' ili's transports par eau peiinct dans une certaine mesure de
s'approvisionner au detiors : c'est ainsi ([ue la plupart dc^s églises de Moscou sont bâties de
pierre, bien que celle-ci lasse défaut dans toute la région.
- Cf., les figures 52, V et 172, I.
' Cf. le mariage du prince de Vladimir Georges II (1212-1228) avec une princesse géorgienne
et celui du prince de Volhynie Iziaslav Mstislavilch ("i- llo4) avec une princesse d'Abkhazie.
LES INFLUENCES
261
fugitifs d'Ani, après la prise de la ville par les musulmans, en 1064 ^
Par ailleurs, le goût des Russes pour les coupoles bulbeuses et les
motifs floraux cliers aux Persans et aussi mainte conformation franclie-
ment asiatique du
décor annoncent une
pénétration musul-
mane, que devaient
favoriser la dépen-
dance politique de la
Russie vis-à-vis des
Tartares et ses rela-
tions économiques
avec eux, du xiir siè-
cle au xv"-.
Par contre, la pa-
rure de monuments
des wf et xiii" siè-
cles, tels que les égli-
ses de Vladimir, de
Sousdal, de Péré-
jaslav-Zaljeski , de
louriev-Polskij , ré-
vèle des infiltrations
romanes.
L'intervention de
1 ' Occideiil s ' accen-
tua à partir du der-
nier tiers du xv" siè-
cle. Zoë Paléologue, qui épousa le grand prince de Moscou Ivan III,
en 1472, avait vécu à Rome, et son entrée dans la capitale russe en
ouvrit Faccès à des arcbitectes italiens: à Aristotile Fioraventi de Bo-
logne, auteur de l'actuelle catbédrale de l'Assomption au Kreml; à PzV/ro
Antonio de Milan, constructeur des portes Spasskija et Nikolskija et, en
collaboration avec Marco Ru ffo, de la Granovitaja Palata; à Alessio Novi(h
' Cf., plus haut, p. 8.1.
' Cf. la présence d'architectes et d'orfèvres russes à la cour des Khans de Tartarie aux xiii»
et xiv« siècles. Cf. plus loin, p.:262.
Cathédrale de l'Assomption, à Kem. (D'après Souslow.
Monum. de l'anc. archil. russe.)
262 L ARCHITECTURE EN RUSSIE
Milan, qui édifia, pour Vassili Ivanovitcli, la cathédrale de Saint-Michel
Archange. Au xvii° siècle, se produisit une invasion de formules allemandes
et françaises. Au xviif , Pierre le Grand emploie un Français, Lcblond,
auteur de Pélerhof; tandis que l'architecte favori d'Elisabeth Petrovna
est un WcxYiQn, Rastrelli, qui introduit en Russie le style « haroque' ».
Cependant, dès le moyen âge, la Russie manifesta un réel génie
artistique et d'incontestables aptitudes architecturales. Au xiif siècle,
elle fournissait des artistes à la cour des Khans de Tartarie-; à partir
du xv% Moscou fut le centre d'une active et très remarquable production
d'orfèvreries, d'armes, de broderies, de cuirs ouvrés, et l'originalité des
monuments russes, avant la soumission du pays à l'esthétique occidentale,
implique l'existence chez leurs auteurs d'un tempérament national.
Or le facteur indigène de l'esthétique russe révèle à l'analyse un
(Aêm^nl fuinois, que distingue une conception particulière de la décora-
tion : — un élément slave, alliage de sens très pratique, de mysticisme,
d'ostentation; enfin, d'une manière plus générale, une pratique séculaire
de \a. chûrpenterie^ .
Notons qu'en Russie, les entreprises d'édifices religieux furent toujours
très largement dotées et que celles dont les tsars de Moscou firent les
frais, disposèrent de sommes considérables.
Les époques.
L'histoire de l'architecture russe manifeste la succession de quatre
époques; elles sont caractérisées : la première, qui correspond aux xi" et
xif siècles, par un concours d'influences byzantines, arméniennes,
romanes et par une sobriété relative du style; la seconde, contemporaine
(les xiii" et xiv'' siècles, par une poussée de luxe et de fantaisie et par des
accointances musulmanes, perses et mongoles; la troisième, synchro-
nique des xv'' et xvi" siècles, par une digestion des importations et par
la matui-ation d'un style national; hi dernière — à partir du xvii" siècle
(5t surtout au (lt''hul du xmii" siècle — pai' une pénétration occidentale
' Cl'. T(.mi' III.
■ Cf. Ja laciiLiuii ijuc Duplaii dt; Caipiii uL UuJjiuquis, cinoyés auprès des Khans, le pre-
mier par Innocent iVen 1245, le second par sainL Louis en 1253, l'ont d'arcliilectès et d'orfèvres
russes, li.Késdans le Kaplchak et à Karakoruni.
■■ Cl. ce que Hérodote (Livre IV. cviii) dit de la ville des Gelons, entre le Don et la Volga.
où tout était de bois, les temples, les palais, l'enceinle.
LES PROGRAMMES ET LEURS REALISATIONS
2Ô3
(lui, (l'abord, stérilisa le génie russe puis — au déclin du xix' siècle — fut
contrariée par une réaction du tempérament indigène.
CIIAl'ITKK II
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS. — LA CONSTRUCTION.
L'EFFET
I
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Le programme ordinaire de l'église russe médiévale ou moderne (172)
procède de la formule byzantine de la basilique centrée à coupole' : un
172. — Spécimens d'éylises russes.
1. Cathédrale de Sainte-Sophie, à Kiev (E, iconostase). — H. Cathédrale de l'Assomption, au Kreml de Moscou
(E, iconostase) cf. l'élévation, fig. 17G, II. — III. Église de Vassilij Blashenny. à Moscou [cf. l'élévation perspective,
vaisseau carré, divisé en trois nefs par les quatre piles d'une cage porteuse
de coupole, précède un sanctuaire exbaussé, que composent un cliœur
et deux chapelles, tous trois terminés par une abside demi circulaire: une
iconostase masque le lieu saint (172, ii e, e; 178). Porche et clochers sont
fréquents, les seconds indépendants de Fédifice, qui est toujours orienté;
fj-équemment, régnent des portiques latéraux, dans le genre de ceux
qu'offrent certaines églises arméniennes'.
' Cf., plus haut, p. 148.
- Cf. lig. 52, IV, VIII.
264
L ARCHITECTURE EN RUSSIE
La règle comporte des exceptions : Sainte-Sophie de Kiev, qui compte
neuf nefs (originellement cinq}, la médiane plus de deux fois plus large
que les autres et croisée, en avant du sanctuaire, par un transept de même
largeur^ (il2, i) ; telle encore la cathédrale Vasilij Blashenny à Moscou,
groupe singulier de onze chapelles à deux étages, autour d'un sanctuaire
central, dont l'ordonnance fait penser, à la fois, au type rayonnant et
173. — Exemple d'hôtel russe.
cruciforme affectionné par l'Asie Mineure ei rArménie-, et à la confor-
mation de certaines pagodes"^ (168; 172, m).
Gomme particularités signalétiijues des programmes domestiques
russes, mentionnons une composition dispersée en pavillons : la saillie
de grandes loges analogues aux moucliarahiyés musulmans: un parti
pi'is de portiques, qu'explique d'ailleurs la nature pluvieuse et neigeuse
du climat; enlin, la position extérieure des escaliers, réalisés sous
l'espèce de galeries ouvej'tes a])pliquées aux façades (173).
Cl'. (•(• plan avec fclui do 1
Cf. plus haut, p. 1-2 .■!, S7.
Cf. plus loin. Livri' c-imiuii
Mokwi, p. 87.
LA CONSTRUCTION
265
II
LA CONSTRUCTION
Dans les régions forestières de la Russie centrale et septentrionale,
le bois est la matière usuelle de la bâtisse doiuesti(jue (173) et, dans une
large mesure, de la construction
relig'ieuse de second ordre (171).
Les programmes monumentaux sont
communément réalisés en briques
ou en petits matériaux lapidaires.
La couverture consiste en ber-
ceaux, en voûtes d'arête et en cou-
poles : celles-ci jucliées d'ordinaire
sui" de bauts tambours cylindriques,
percés de fenêtres qui constituent
le facteur principal de l'éclairage
du vaisseau (168; 172; i, ii ; 175;
223). Le radiât des angles de la
cage est obtenu au moyen de pen-
dentifs en forme de triangles sphé-
riques. Un système, propre à la
Russie et qui se recommande par
une beureuse alliance de qualités
pratiques et pittoresques, constitue
un dôme octogonal au moyen d'un
étagement de couronnes d'arceaux
encorbellant les unes sur les autres
(174, i, II) : les retombées des arcs
d'une rangée s'eiFectuent soit sur
le sommet de ceux de la zone infé-
rieure (m, ivi, soit sur de petits arcs
bandés de l'un à l'autre de ces der-
niers (VI) .
Les toitures, à pente très raide en raison de la nécessité d'assurer le
glissement des neiges, sont de bois, de tuiles, souvent de métal et, dans
le cas d'une couverture voûtée, posées directement sur l'extrados de celle-
c\ (169; 173; 174;.
— Système russe de racliaL des angles
d'une cage carrée sous coupole.
I. Coupe intérieure : AB. EF, arcs de la cage. CE),
arc complémentaire ramenaut au carré un vide rectan-
gulaire. 1-8, clef des arceaux, formant corbeaux pour
la retombée des arcs de l'étage supérieur. T, tambour.
— II. Id., en plan. — 111. Elévation extérieure de la
même couverture. — IV. Id., en plan. — V. Id., Détail.
acfe, bdfc, assiette des arceaux. La partie pointillée
montre la section horizontale du niiuce remplissage du
tympan. — VI. Type où les arceaux, au lieu de se che-
vaucher, se correspondent et portent sur de petits arcs
intermédiaires. (Cf. fig. 168).
266
tT ifi^
r"
fff'.'^>\ryii>
173. — Exemples de plastique
monumentale russe.
1. lîglisc de l'Intercession delà Viei'gc,
à Pokrov, dans le gouvernement de Vla-
dimir. — II. Cathédrale de l'Assomption,
au Kreml de Moscou [cf. fig. 172, 11,.
— III. La l'oilc sainte, au Kicnii de
Moscou.
L ARCHITECTURE EN RUSSIE
III
Le trait le plus caractéristique de l'an-
cienne architecture russe fut un amour immo-
déré de Teffet pittoresque, qui la rendit cou-
tumiëre d'excès de parure et des pires fautes
de goût.
Pas plus que des qualités de l'ordre har-
monique, elle ne fut curieuse de la grandeur
matérielle : la fameuse cathédrale de l'As-
somption, au Kreml de Moscou, ne mesure
pas, à l'intérieur, plus de 38 mètres de long- et
23 mètres de large et, à Sainte-Sophie de
Kiev, les cotes correspondantes ne dépassent
pas 33 mètres et 24 mètres.
Elle ne s'adonna guère non plus aux re-
cherches de plastique secondaire, dont la dé-
tournait d'ailleurs la pratique d'une hâtisse en
briques. Toutefois, à la mode d'Arménie, elle
relevait la nudité des murs extérieurs de grêles
demi-colonnes rejoignant la corniche, ou
d'arcatures très saillantes et aussi hautes que
l'édifice ; les unes et les autres renforts pour
la hâtisse et, dans une large mesure, signalé-
tiques de sa structure (175, i). La conforma-
tion des soutiens isolés était lourde et mes-
quine (177).
En revanche, elle aima impressionner par
un élancement général de l'édilice qui, sou-
vent, était plus élevé que long ' (1G8 ; 171; 17.""),
I, II) ; par la hauteur des arcatures dont elle
relevait ses façades ; par un hérissement de
' La raliiéilrale du rA.ssumpliuii, au Kiuiid du Moscou,
dont la largeur laaxima, hors œuvre, est do 40 luètres.
culjuine à 42 au-dessus du sol.
L EFFET 267
volumes sveltes et aiizus ' — tambours si élancés (jue certains évoquent
176. — Exemples d'encadrements de baies russes.
presque des minarets ; coupoles profilées en accolade, à la persane, ou en
triangles aigus, à la mode arménienne, et sur-
montées de lanternons, d'épis, de pointes, de gran-
des croix ouvragées et liaubannées de chaînes
(168; 171 ; 17o).
Elle aliectionnait la variété des aspects, au point
que telle toiture d'église réunit jusqu'à quatre types
de calotte ditlerents ; elle se délectait à des compli-
cations et à des singularités de formes telles qu'arcs
géminés, sans soutien pour les retombées jointi-
ves (1(j8) ; toitures conformées à Timage de fuseaux,
d'oignons, d'ananas, et modelées à facettes, à résilles
ou à écailles; flèches à lucarnes étagées (175, m);
arcs contournés et relevés en accolade (171; 176)...
. . ^ . . 177. — Conformation russe
Surtout, elle visait à séduire par une profusion du soutien isolé.
de parure et par une débauche de couleur.
Elle partageait le goûl de l'Orient pour la plastique foisonnante, com-
pliquée et menue d'un décor courant ou couvrant, modelé à plat comme
' On compte douze coupoles à la cathédrale Vasilij Blaslienny de Moscou : treize à l'église
de l'Assomption, dans la même ville ; quinze à Sainte-Sophie de Kicw.
268
L ARCHITECTURE EN RUSSIE
celui d'une orfèvrerie et générateur d'une apparence de tapisserie monu-
mentale (169; 178).
Sa polyclu'omie était à dominantes rouge, blanche et verte, qu'elle
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178. — Détail lie la l'orLo Sainte de l'église de Saint-Jean le Tlii'ologue, à Rostov.
(D'après Viollet-le-Duc, op. cit.)
harmonisait, à la j)e]'sane, ou contrastait, à la mongole ; plus cncoi'e, elle
voulait éblouir par un étalage de matières miroitantes et par une parade
de ricliesse. Malgi'é la rigueur du clirjiat, l(^s parements extérieurs étaient
enduits et peints et les coupoles se paraient de couleurs vives ou res-
L EFFET 269
plendissaient de l'éclat de l'or ou de l'argent, A l'intérieur, ce n'étaient
que fresques et mosaïques.
Le répertoire ornemental comprenait des combinaisons géométriques,
d'invention finnoise; des motifs, dans le goût arménien, empruntés aux
arts du tissu — lacets, entrelacs, nattes, torsades... ; des feuillages très
stylisés, secs, découpés, assez analogues à ceux qu'affectionnait l'école
syrienne ' ; des fleurs — notamment des roses, des arbustes, dans le g'enre
persan; des animaux fantastiques, d'apparence, tout orientale (169; 178).
De style comme d'inspiration^ la fresque et la mosaïque significatives
étaient foncièrement byzantines, imitées des types constitués dans les
monastères du mont Atlios -. Les murs de certaines églises anciennes —
telles celles de Saint-Dimitri à Vladimir, de Saint-Georg-es à louriev-
Polskij, exposent des figures d'bommes et de l)étes monstrueuses, sculp-
tées en faible relief et hors d'échelle, à la mode d'Arménie ou encore
dans le goût roman (160).
' Cl., plus haut, p. G7.
- Cf., plus haut. p. 61. 66. *
DEUXIÈME PARTIE
LES ARCHITECTURES SERBE ET MOLDO-VALAQUE
PREMIERE SECTION
L ARCHITECTURE SERBE
I
LA COMMANDE. CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
De 1165, date de la conslitution de l'unité serbe par Stéphane Némanya,
jusqu'au milieu du xv"" siècle, époque de la soumission définitive de la
Serbie au joug" turc (1459), la piété des princes et des grands fit, en
Bosnie, en Serbie propre, d'une part et, de l'autre, en Albanie et en Macé-
doine, aux trois quarts conquises par eux, les frais de la construction de
bon nombre d'églises et de monastères.
Cela débuta, au déclin du xif siècle, par les commandes de Stépbane
Némanya (1165-1195), que rappelle le monastère royal (Tsarska Lavra)
de Stoudénitza (H90). Au commencement du xiii", Stépbane I"" (1195-1224)
éleva, à 7Alcha, l'église des Saints-Pierre et Paul (1219). Puis, l'architec-
ture profita do l'essor de la Serbie, sous le gouvernement d'Ouroch le
Grand (1242-1276) — monastère de Gradatz, église A'Ari/jé et, encore
plus, sous celui de Miloutine (1281-1321), prince ])atisseur qui passe pour
avoir construit ou restauré quarante églises — monastère de Gratcha-
nilza près d'Uskub ; de Trescavets, près de Prilep ; églises de Nagoritcha
près de Koumanovo ; de liarpiiska, près de Mitrovitza (1312-1316). Il en alla,
de môme au temps de Stéphane Ouroch III (1321-1331) — couvent de
Detschani, entre Ipek et Prizrendet, surtout, à l'époque de Stéphane Dou-
clian (1331-1355) qui conduisit la Serbie à l'apogée — monastère des
Saints-Archanges h Prizrend ; églises de Matcitsa près de Koumanovo;
de Lioubotin, prî'S d'Uskub (1337); église du monastèi'e de Maî'/>o, près.
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
271
de la même ville (134S) ; église de la Vierge, sur un îlot du lac de Prespa
(1345).
Après la mort de Stéphane Douchan, la Serbie entra en décadence,
déchirée par des luttes intestines et pressée par l'expansion ottomane :
aussi la demande se trouva-t-elle confinée dans la Serbie propre, qui dut
Aire de l'arcliitecture
à sa situation septentrionale d'être, plus longtemps (jue la Macédoine et
TAlbanie, à Tabri des assauts turcs '. De cette époque datent les églises de
Rai-anitza (1381) ; de Kruczevats, bâtie par le tsar Lazare (1371-1389) ;
de Lioubostinja (fin du siècle) ; de Manassia (1407), de Roudénitza, de
Kalenitsch (1427), œuvres du tsar Stéphane Lazarevic (1389-1427).
LES CONDITIONS.
II
LES INFLUENCES. — LES EPOQUES
Les influences.
L'architecture de la Serbie fut soumise à quatre influences : celles des
arts byzantin, roman-lombard, arménien, ottoman
' Nous trouvons, cependant, à mentionner l'édification d"une église à Zaoum, sur le lac
d'Ochrida (1361); à Emporia, piès île Korytza (1390).
272 L ARCHITECTURE SERRE
La première fut consécutive à d'étroits rapports politicjues et relig^ieux
avec le monde byzantin — mariages de souverains avec des princesses
byzantines', éducation byzantine du clergé, dont presque tous les dig-ni-
taires furent formés au couvent de Cbilandai'i, au mont Atlios ; elb'
s'exerça plus énergiquement, au déclin du xiv" siècle, par suite du contact
que la Serbie prit avec l'Empire, du fait de son expansion en Albanie et
180. — La Naiivitù. Fresque dans l'église de StoudéniLza (1314).
(D'après Pokrychkin, Architecture des églises orthodoxes de Serbie.)
en Macédoine. En raison de leur proximité, ce lurent les églises de Salo-
nique et de l'Atbos qui servirent de modèles.
La seconde, qui agit sur la Bosnie et la Serbie proprement dite -, au
xii'' siècle, au xni'' et dans les deux premiers tiers du xiv% fut favorisée
par le rayonnement économi(}ue et intellectuel des ports de la Dalmatie —
Zara, Spalato, Raguse, Cattaro — et par la politique des Némanya qui,
.soucieux d'évitf'r un piolcclorat byzantin, furent en coquetterie avec la
Papauté ''.
Kw\<>k\
' Ci', ceux de Sl('pliaii(' I<"
'Andronic II Paléoiogue.
- VA. surtout Stoudénltza. iJelseiiani, Zilclia.
lie d'Alevis ill, ei de iMilouline avoe une
'• Cf. la conduite de Stéphane l" (jui, promu roi, se fit couronner, en 1217. par un légat du
pape et, en 1222, par son frère, avec un diadème envoyé de Constantinople !
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS 273
L'intervention arménienne résultait la fois des relations monastiques'
entre les pays danubiens et la patrie de saint Grégoire l'Illuminateur, et
de l'immigration arménienne dans la Russie méridionale, la Pologne et la
Moldavie "-.
Enlin, l'inliltration musulmane tut consécutive à la pression de la
puissance ottomane.
Les conditions naturelles.
Le sol de la Serbie recèle surtout des roches dures : en de certains
cantons, il olTre du grès et du calcaire. Le bois abonde : le climat com-
porte une proportion assez considérable d'humidité et de froid.
Les époques.
Dans le développement historique de l'architecture serbe, se distin-
guent deux phases, que délimite le début de l'avant-dernière décade du
xiv' siècle.
La première est caractérisée par des accointances romanes; la seconde
par l'adoption de partis byzantins, pour la plastique monumentale et la
ilécoration.
MI
LES PROGRAMMES ET LEURS IDÉALISATIONS
Normalement, l'église serbe s'élève au centre d'un enclos sacré, dont
l'enceinte consiste parfois en murailles élevées.
Dans la Serbie proprement dite, le plan usuel ne comporte qu'une
nef ^ et, s'il distingue des collatéraux, ceux-ci sont extrêmement étroits ''
(181, i). De toute façon, il centre l'édifice par la définition d'une cage sous
coupole (181 ; 182). Aussi haut que le vaisseau, le sanctuaire est terminé
par une abside en hémicycle, fermée par une iconostase et flanquée de
deux chapelles (181, m), plus souvent, de deux absidioles minuscules
(181, II). D'abord, la nef fut oblongue, à la mode d'Occident"; mais au
' Saint Sava (1169-1236), le Irère de Stéphane !<"•, le premier arclievêque primat de Serbie. le
grand artisan de la civilisation de son pays et de son organisation ecclésiastique, visita les
monastères arméniens, comme ceux de Syrie, de Palestine et d'Egypte.
- Cf., plus haut, p. 85.
' Cf. Stoudénitza.
^ Cf. Ravanitza.
" Cf. Stoudénitza.
II. 18
274 i/architecture serbe
xiv" siècle prévalut une composition ramassée et rayonnante qui, par suite
d'un parti pris d'absides latérales, aboutit à une ordonnance tréllée,
symptomatique d'influence byzantine* (1^1, i')-
S'il y a un narthex — ce qui est très rare ^ (181, ni; 182, ii) —il est.
communément, aussi large que l'église et empâté dans sa masse. Il est
181. — Types d'églises serbes.
1. Eglise de Stoudi^nitza. — II. Eglise de Ravanitza. — 111. Eglise de Zitcha.
exceptionnel que le programme prévoie un clocber % d'ailleurs indépen-
dant de l'édifice. Les porches latéraux de l'église de Stoudénitza consti-
tuent une exception, signalétique de l'infiltration occidentale (181, i:
182,1).
La lumière est rare, émise, essentiellement, par les fenêtres du tam-
bour porte-coupole.
IV
LA CONSTRUCTION
En Serbie, les matériaux sont de la pierre, débitée en moellons ou
taillée ni blocs, et des briques. Fréquemment, il y a association de moel-
lons et de brifjucs. Le mai-bre est employé en placag'es. Sans être raffiné,
l'appareil est soigné. Aussi bien, d'une manière générale, la lecimique
est-elle très bonne.
Les baies sont ('onfoiiiit''es ni arcades, souvent en oculi ou en roses
' Cf. Saint-Klie de Saloiiiiiuc, les f'glises allioniles. Cf. plus liaut, p. 150.
'^ Cf. Detscliani, Zilclia. Les narliiex actuels sont dos additions postérieures
■^ Cf. Kruczevatz, où il surmonte le narthc.v.
2'.^
(183) ; les portes g-énéraleinent cou-
ronnées d'un linteau, que décharge un
arc à tympan plein (182, ii).
La couverture est constituée par
des berceaux, des voûtes d'arête, des
demi-coupoles, des calottes circulaires
ou polyg'onales, exliaussées sur tam-
bour (182).
Les angles du carré delà cage sont
rachetés au moyen de pendentifs.
En raison de la rigueur relative
du climat, les voûtes sont abritées par
une toiture de tuiles, à pente très dou-
ce, ou par une cuirasse de plomb posée
directement sur l'extrados des voûtes.
A Stoudénitza, le toit est masqué, sur
les fronts, par des pignons qui le sur-
passent (182, i).
L EFFET
L'architecture serbe manifeste le
goût et, dans une bonne mesure, le
sentiment de l'effet, dans la note pitto-
resque. Ses monuments sont élancés,
comme leurs contemporains byzan-
tins * ; leurs murs sont rehaussés d'un
soubassement; de pilastres ou de co-
lonnettes engagées ; de hautes arca-
tures dans le genre arménien; de cor-
niches soutenues par des arceaux sur
corbeaux; de portails ébrasés, à res-
sauts ; de fenêtres géminées, triplées
ou en forme de rose (182; 183).
Cependant la modénature est rudi-
de l'église
I. Stouilénilza. — 11. Dctschani. — 111. Gratchanitza.
Plastique monumentale
serbe.
' Cf. plus haut, p. 169. L'église de Stoudénitza, large de 9 mètres, culmine à 21 mètres au-
dessus du sol.
276
L ARCHITECTURE SERBE
183.
Exemples de parure plastique serbe.
(Eglise de Stoudénitza.)
mentaire et lourde, profilée eu tores et en bandeaux, qui sont tantôt sim-
ples, tantôt redoublés, avec un étroit cavet intermédiaire : un cordon en
dents de scie court souvent sous l'avancée de la toiture.
Le pilier consiste, ordinairement, en un cylindre dressé sur une
plinthe ^ carrée et sommé d'une imposte basse, à silhouette mesquine ;
parfois, il est cantonné de
colonnettes engagées. Quant
aux colonnes, leurs propor-
tions sont lourdes ; leur fût
est très conique; leur cha-
piteau est conformé le plus
souvent en dé-imposte, avec
ou sans rehaut de sculpture
méplate, parfois - en cor-
beille, dans le goût roman.
La fa(;ade de Stoudénitza ex-
pose des bases sculptées à
l'image d'un lion, selon une
formule chère à la Lom har-
die romane. Au xv" siècle, des fùls lournés en spire manifestent une in-
fluence musulmane.
L'architecture serbe apparaît fort éprise de parure. Elle aime les revê-
tements de marbre \ Elle se plait à relever d'une abondante sculpture le
front des portails, l'encadrement des baies (183). Son répertoire ne com-
prend qu'une très petite proportion de motifs végétaux, très stylisés :
éléments de rinceaux régulièrement composés, qu'animent parfois des
images conventionnelles et symboliques d'hommes et de bétes. Ses mo-
tifs favoris sont des ornements géométriques : par exemple, des rosettes,
souvent très ouvragées et, surtout, des imitations de passementerie —
galons, tresses, nattes, etc., — d'inspiration nettement arménienne (183).
A l'intérieur, le facteur essentiel de la décoration est la fresque, traitée,
pour le sujet comme pour le style, d'après les modèles olferls par la pein-
lure byzantine du xiv^ siècle* (180).
* Cf. l'église de Manassia.
- Cf. Ravanit/a.
■ Cf. Stoudénitza. Detschani, Bagniska.
• ' Cf. les fresques de Stoudénitza (1314), de Nagoritclia (1317). etc.
DEUXIE3IE SECTION
L'ARCHITECTURE MOLDO VALAQUE
LA COMMANDE. — CHRONOLO(iIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
La commande .
Quand la Valachie et la Moldavie furent constituées en principautés,
la première en 1241, la seconde un siècle plus tard, c'étaient déjà des
pays prospères, enrichis par la fertilité de leur terroir. Cependant, de
civilisation exclusivement rurale, médiocrement peuplées, fréquemment
dévastées par des luttes féodales et, à partir du xiv'' siècle, par des incur-
sions ottomanes, elles n'auraient point sollicité les services de l'archi-
tecture, si elles n'avaient fait à la religion une place prépondérante, en
rapport avec le fait que la croix devint le signe de ralliement national
contre le Turc '.
Chronologie et topograpliie monumentales.
En Valachie, la demande débuta à la lin du xiii'' siècle, provoquée par
l'installation, en 1290, de la capitale de la principauté à Courtéa de Argès :
de cette époque date l'église de Saint-Nicolas Domnesc en cette ville. Au
déclin du xiv^ siècle et, durant les deux premiers tiers du xv% sous Mircea
le Grand (1386-1418) et sous Vlad ÏV (i4o6-1462), le pays souffrit trop
de deux périodes de lutte contre les Turcs et, dans l'intervalle, d'une
ère d'anarchie, pour qu'il s'adonnât à la bâtisse. Néanmoins Mircea le
Grand édifia un couvent à Coitea et l'église de Saint-Spiridion à Bucarest.
Au début du xvi' siècle, une reprise de la commande fut marquée par
l'édification d'églises à Bucovets, près de Craïova; à Targovitche (église
' Encore au milieu du xix" siècle, on comptait, dans les deux principautés, 200 monastères
et 18.530 religieux des deux sexes.
278 L ARCHITECTURE MOLDO-VALAQUE
métropolitaine) à Tismana (monastère de Saint-Nicolas, à Courtéa de
Argès : l'église conventuelle épiscopale, dont le prince Neagoë Basarab
(1512-1521) fit les frais en cette dernière ville et qui fut consacrée en 1517,
est à la fois le chef-d'œuvre de l'architecture valaque et un monument
remarquable. Plus tard, s'élevèrent l'église Saint-Nicolas à Bucarest (1598);
la cathédrale de cette cité (1665);
le couvent de Cotroceîii, près de
la même ville (deuxième moitié
du xvif siècle).
L'église de Radaucz rappelle
les débuts de l'architecture reli-
gieuse en Moldavie, vers le milieu
du xiv^ siècle ; dans la seconde
moitié de celui-ci, furent cons-
truites les églises de la Trinité et
de Saint-Jean, à Sereth ; de Mi-
routz, à Suczava, capitale de la
principauté à partir de 1388. Au
xv'' siècle, la demande s'accrut :
Alexandre I" le Bon (1401-1435) éleva la cathédrale de Soiiczava; Etienne
le Grand (1457-1504), le héros triomphant de la résistance aux Turcs, fut
un grand bâtisseur d'églises, à Suczava, à Poutna (1481), à Voronetz
(1488), à Harlau (1492), à Borzesti (1493), à Husi (1495), hlasd (éghse de
Saint-Nicolas)... La première moitié du xvi"^ siècle fut marquée par l'érec-
tion du couvent de Saint-Georges à Suczava (1514-1522), de l'église
épiscopale de Roman (1542-1550); le début du xvii'' siècle, par la construc-
tion de la belle église conventuelle de Dragomirna (1602) ; l'importante
église Treï lerarchi, à lassi, fut édifiée par Basile Lupul (1634-1653)..
Aire de l'architecture aïoldo-valaque.
II
LES CONDITIONS.
LES INFLUENCES
Malgré la rudesse du climat dans les régions septentrionales du pays;
bi fail)le densité de la population; la médiocre quahté delà main-d'œuvre,
l'architecture moldo-vahuiue s'acquitta très honorablement de sa mission.
Elle olfre même des parties d'originalité, surtout sous le rapport de hi
construction et de l'ellet.
LES PROGRAMMES. LA CONSTRUCTION
279
Cependant, elle révèle des accointances byzantines, arméniennes,
musulmanes qui s'expliquent : les premières, par le rayonnement du
foyer religieux de TAtlios ; les secondes, par des raisons que nous avons
déjà invoquées^ ; les dernières, par l'expansion ottomane.
III
LES PROGRAMMES RELIGIEUX ET LEURS RÉALISATIONS
L'église moklo-valaque (185) est constituée par une nef unique, qui,
en Moldavie, admet un développement longitudinal relativement considé-
rable. Elle comporte des absides latérales, génératrices d'une conforma-
tion tréllée et, normalement,
elle est précédée d'un grand
narthex, sur plan centré, avec
collatéral déambulatoire, ou-
vert ou non sur le deliors. Le
sanctuaire, aussi élevé que la
nef, est isolé par un écran-ico-
nostase.
ly
LA CONSTRUCTION
18o — Spécimens d'églises moldo-valaques.
Les arcbitecteS moldo-Vala- '■ ^«''^^ q>i^«opale de Couria d'Argès. - II. Eglise de Mhou.z,
ques furent des constructeurs
habiles. Très rarement, ils bâtirent tout en pierre de taille. Leurs maté-
riaux ordinaires étaient des moellons ou des briques, liés par un bon
mortier de chaux.
Leur bâtisse se distingue par la grande épaisseur des murs — égale,
en moyenne, au cinquième de la largeur de l'édifice; par l'ampleur des
empattements et par une confirmation à l'aide de contreforts à ressauts.
Surtout, elle se signale et se recommande par l'originalité et la qualité
de son système de couverture, réalisé généralement au moyen de bri(|ues
de petit format ou de blocs menus d'un tuf léger.
Une première particularité résulte d'un façonnement pratique — le
Cf. p. 8a et p. 273.
280
L ARCHITECTURE MOLDO-VALAOUE
plus simple de tous les modes connus — d'une trompe d'angle de cou-
pole sur cage carrée, sous l'espèce d'une partie de berceau disposé à 45''.
Une seconde est constituée par un procédé de réduction progressive
du vide a couvrir dont l'application met en œuvre trois expédients.
L'un d'eux consiste enl'accottement aux faces de la cage à fermer d'arcs,
dont la maçonnerie comporte un encorbellement de l'appareil M8G, i, ii).
186. — Solutions moldo-valaques du problème de la couverture.
I. Eglise (Je {.oui'léa d'Argès. — II. Ancienne église couvenlucllc à VoronuU. — 111. Eglise de Oragoniirna.
Un auti'c constitue une division du vide par un dispositif de neivures
nmllipies. Un troisième — le plus usuel — est une variante du procédé
de la coupole (180, il, m). Au moyen de quatre pendentifs, l'ouverture carrée
du vaisseau est réduite à celle d'une circonférence inscrite. De (juatre
consoles, avancées par elle en des j)oints correspondants au milieu des
cotés du quadrangle ù terre, naissent autant d'arceaux, générateurs
d'une nouvelle cage quadrangulaire, disposée en diagonale par rapport
à celle du re/.-de-cliaussée et qui, une fois munie de pendentifs, oHVe un
support approprié à un tambour porte-calotte, ('irculaire ou polygonal
l'effet "2^1
(186, II). Parfois', au lieu de quatre arceaux, on en bande huit, qui se
pénètrent et engendrent une ouverture octogone (186, m).
En vue de renforcer l'assiette du tambour, et aussi de réduire encore
le vide à fermer, la crête de la cage supérieure est surmontée de deux,
voire de trois assises encorbellantes, dont la surface dessine, au dehors,
la première, un parallélogramme ; la seconde et la troisième, une étoile à
8, 12 ou 16 branches.
En somme, les procédés de couverture moldo-vahujues s'apparentenl
au système asiatique, dont les architectures arménienne, musulmane et
russe nous ont otfert des applications analogues-.
A défaut de grandeur matérielle — l'échelle de ses productions fut
toujours très modeste ' — l'architecture moldo-valaque demanda la satis-
faction d'un très vif désir d'impressionner aux vertus pittoresques d'une
stature élancée, d'une confirmation accidentée, d'une plastique secondaire
diversifiée et recherchée jusqu'aux singularités (186; 187).
La sveltesse de ses églises est aussi frappante que typique : ainsi dans
la belle église de Gourtéa de Argès, le vaisseau qui précède le sanctuaire
et dont la largeur ne dépasse pas 12 mètres, culmine à près de 27 mètres
au-dessus du pavement.
La proéminence d'absides transversales ; un débord du narthex sur
l'alignement de l'église ; une très forte saillie du soubassement ; un parti
pris de diviser la toiture en autant de volumes que le plan distingue de
corps dans l'édifice, conspirent à la génération d'un relief à la fois mouve-
menté et hérissé. L'effet qui en résulte est énergiquement soutenu par
ceux que produisent des soubassements ressautés, des bandeaux très
saillants, des arcatures aveugles, plates ou renfoncées, de hautes corniches
à stalactites, des tambours torses, des pénétrations de coupoles par des
fenêtres, des crêtes dentelées, des amortissements aigus (187).
' Cf. réglise de Dragomima.
' Cf. p. 90 et 265.
•^ L'église conventuelle de Saint Georges, à Suczava, qui compte parmi les gL%ntes de
la famille moldo-valaque, est longue de 42>",50, large de 12. La plus soignée de toutes, celle
«le Gourtéa de Argès, mesure, dans œuvre, un peu moins de 25 mètres par 12 mètres, pour
lèglise, et par 13 mètres, pour le narthcY. Pour beaucoup d'édilices, la longueur ne dépasse
pas 20 mètres.
282
L ARCHITECTURE MOLDO-VALAQUE
Souvent, enfin, il est parfait par l'aspect d'une parure plastique exubé-
rante et compliquée, où domine le motif géométrique, dans le goût armé-
nien ou musulman. La stalactite, en particulier, est usuelle, pour la
187. — Ef<lise du Courtùa il'Aigès.
conformation «l'un chapiteau, comme pour le modelé d'une frise ; la torsade
est également trrs aimée.
Quant à la décorai ion intérieure, c'est la peintia-e (|ui en fournil l'élé-
ment.
LIVRE CINQUIÈME
LES ARCHITECTURES DE L'ASIE
MÉRIDIONALE, CENTRALE, ORIENTALE
La convenance de l'étude dans la deuxième division de cet ouvrage
des architectures de VInde brahmaniste et bouddhiste, de la Chine, de
Vlndo-Chine et de V Indonésie, de la Haute-Asie tibétaine, népalaise et
mongole, enfin du Japon, résulte du fait que, pour les deux premières,
l'époque de la maturité et, pour les autres, celle des débuts ne sont
point antérieures au commencement du moyen âge.
Leur groupement à la fin de ce volume se justilie par deux raisons.
La commune originalité de ces écoles par rapport à celles que nous
venons de passer en revue interdit de les entremêler à elles selon les exi-
gences d'une stricte chronologie. Elles communiquèrent plus ou moins
entre elles ; celles de l'Inde agirent à des degrés divers sur toutes les
autres ; enfin toutes furent, immédiatement ou indirectement, soumises à
de mêmes intluences extérieures, celles de la Mésopotamie chaldéo-assy-
rienne, de la Perse acliéménide, de l'Asie hellénisée par l'expédition
d'x^lexandre, de la Mésopotamie et de la Perse sassanides, enfin des
mômes contrées, après leur conquête par l'Islam'.
L'ordre de la présentation de ces diverses architectures a été déterminé
par le souci de manifester leur importance relative et leurs positions
respectives.
Parce qu'elles l'emportent sous le rapport de làge, de la durée, de
' Cf., tome I, p. 120, 240, 393 et, dans le présent volume, p. 6, 20G.
A mesure que progresse l'exploration de l'Asie, se multiplient les preuves de l'étendue et de
l'énergie de l'expansion des arts mentionnés vers l'est et le sud-est du continent. Cl', les tra-
vaux de MM. Marcel Dieulafoy, Foucher, Hirth, Mûnsterberg... et les rapports des missions
E. Chavannes, Sven Hedin. d'Ollone, Pclliot, Aurel Stein.
284 LES ARCHITECTURES DE l'aSIE MÉRIDIONALE, CENTRALE, ORIENTALE
l'extension, du rayonnement, nous distinguons, pour les examinei- à
part et en tête, celles de l'Inde et de la Gliine, et nous commençons parles
indiennes, les premitM-es en date et pour l'influence.
188. — Aire de rarcliitecture dans l'Asie méridionale et orientale.
Une seconde partie est divisée en trois sections consacrées respective-
ment au groupe des architectures de la Haute-Asie, qui dépendirent de
l'Inde et de la Chine ; à celui des architectures indo-chinoises et indoné-
siennes, satellites de l'Inde; enfin, à l'art de hàtir au Japon, qui procède
de celui que prati(jua la Chine.
PREMIÈRE PARTIE
LES ARCHITECTURES DE L'INDE BRAHMANISTE
ET BOUDDHISTE ET DE LA CHINE
PIIEMIERE SECTION
LES ARCHITECTURES DE L'INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
CHAPITRE PREMIER
LA COMMANDE. — CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES.
LES CONDITIONS. — LES ÉCOLES.
I
LA COMMANDE
L'étendue et la ricliesse nalurelle de ITiide, la rare dévotion de ses
peuples, la concurrence de plusieurs religions (Bouddhisme, Djaïnisme,
Brahmanisme des adorateurs de Ci va, Brahmanisme des lidèles de
Vishnou...),le luxe de souverains nombreux, fous de parade et encombrés
de revenus, la destruction fatale et rapide de monuments contre qui étaient
conjurés un climat humide, une exubérante végétation, un sol instable,
l'incurie essentielle à la race, la fréquence des guerres et des dépopula-
tions, conspirèrent à fournir l'architecture de commandes multiples et
considérables.
Au témoignage des ruines, la demande civile aurait été minime : mais
il convient de se rappeler qu'en Orient la bâtisse domestique, même
quand sa destination est princière, ne vise point à la durée et que, sous
le ciel de l'Inde, une construction légère en bois et en briques est émi-
nemment périssable. De rares traces de fortifications ; quelques travaux
d'intérêt public : canaux, réservoirs, ponts ; point de tombeaux, si ce
n'est, exceptionnellement, dans le Rajpoutana, quelques monuments
commémoratifs [Kirtti ou Jaya Stambha). En revanche, une prodigieuse
286 LES ARCHITECTURES DE l'iNDE RRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
production de rarchitecture religieuse, sollicitée par les princes, par des
communautés, par des particuliers, de créer par milliers des monuments
à destination de reliquaires ou commémoratifs d'un événement religieux
189. — Topographie monumentale de Tlnde non musulmane.
ou d'un saint personnage [stupa ou tope) ; des piliers [Idt ou stambha)
porteurs de symboles ; des balustrades sacrées ; des sanctuaires en plein
air {chaitya) ; des églises, abris de cbaitya et lieux de culte ; des monas-
tères [vihara] ; des temples, des chapelles ; de ghâts, escaliers monu^
mentaux pour faciliter l'accès aux fleuves sacrés.
I.11U()N()L()(;IK KT TOIM)(iH\l>llII': .MONUMENTALKS 287
TT
CllllONOLOt.IK ET TOI'OdllAI'IlIR MOXL'M KNTAIJCS
Sans doute il n'existo poiiil de preuve iiialérielle d'uue production
arcliitecturale de l'Inde antérieure au milieu du i\\' siècde avant notre
ère. Cependant la qualité des plus anciens monuments connus et aussi
l'impossibilité de rendre comj)te de certaines de leurs particulai'ités
auti'ement (|ue par l'hypothèse d'une survivance partielle de pratiques
désuètes, attestent l'existence d'un art primitif, évanoui parce (|ue, sous
le ciel des tropiques, il avait construit en bois ^
Une rigoureuse classification chronologique des monuments de l'Inde
est et restera toujours contrariée par la variété d'uni? production dispersée
sur des millions de kilomètres carrés; par l'ignorance où l'on est de l'état
civil de la plupart des monuments; par l'imprécision de l'histoire du pays;
enfin par la difficulté — consécutive à la prodigieuse inégalité des créations
de l'art indien et à la fréquence des restaurations avec remploi de maté-
riaux — de diagnostiquer l'àgc d'un édifice d'après son style'.
' Cf. ce que dit de celte architoclurc en bois et en Ijriques crues Mégaslliène qui, au début
du in« siècle avant notre ère, résidait à Patna, à la cour de Ciiandragupla, souverain de
TEtat de Magadha (Bihar) et grand-père d'Açoka.
^ Le D'' Gustave Le Bon, qui a bien voulu nous autoriser à enipiunter à Tadmirable illus-
tration de son grand ouvrage, les Moiiuments de l'hule. bon nombre de ligures de celte section,
propose la classification suivante :
I. AKCHITECTURE DE l'iNDE PENDANT LA l'ÉFtlODE bÛUDDlUOUE
{Du T'- sii^clc avant noire rn; au VIII" après J.-C.)
\. Monuments primitifs de l'Inde.
Colonnes commémoratives d'Allahabad ft de Delhi. Temples d monastères souterrains
de Bliaja, Karli, Ajunta, elc.
2. Monuments houddliiques .édifiés sur le sol.
Monuments de Bharhut, Sanchi, Sarnalh, Bouddiia Gaya, etc.
H. ARCHITEGTL'RE DE l/lNDE PENDANT LA PÈIUODE NÉO-BRAHMANlnUE
(Du. V" siècle après J.-C. auXVIfl".]
1. Architecture du nord-est de Vlnde.
Monuments delà cote d'Orissa (Bhuwaneswar, Jaggernautli, t^tc).
"1. Architecture du Bundelkund et du Rajpoutana.
Monuments de Khajurao, Gwalior, Gliittor, Mont-Abou, Nagda, Odeypour, etc.
3. Architecture du liuzzerat.
Monuments d'Alimedabad. de Palitana, etc.
4. Architecture du centre de l'Inde.
Monuments d'Ellora, Elephanla, Ambernalli, (itc.
m. ARCHITECTURE DE l'iNDE MÉRIDIONALE
(Du Vr siècle après J.-C. au XVIII'.)
1. Temples souterrains du sud de l'Inde.
Monuments de Maliavellipore, Badami, etc.
288 LES ARCHITECTURES DE L INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
Du milieu du iif siècle avant J.-C. jusqu'au viii'' siècle de notre ère,
:se développe une première époque de l'iiistoire architecturale de l'Inde,
-caractérisée par l'orig^ine exclusivement bouddhiste ou djaïna de la com-
mande. Les témoins sont rares ; les plus anciens datent du temps où
régnait, à Patalipoiitra (Patna), capitale du Magadha (Bihar), Açoka
(262-225), le zélé propag^ateur du bouddhisme : ce sont des piliers (lât)
porteurs d'inscriptions et d'animaux, le tope de Sanchi moins son enceinte,
le temple souterrain de Râjagriha dans le Bihar, la barrière du monu-
Tiient de Bodh-Gaya.
Remontent au ii^ siècle : la création du chaitya de Bhdja, de celui de
Nasik, dans le pays Maharat, aux sources du Godaveri, et les balustrades
<les topes de Sanchi et de Bharaut ; au f ', celle du grand chaitya de Karli
et des grottes excavées, pour le culte djaïna, à Khandagiri et à Vdayagiri.
Au f siècle de notre ère on peut localiser l'exécution du tope A'Amaravati,
sur la Kriclina inférieure ; du monastère de Ndlanda^ le « Mont Cassin »
bouddhiste, au sud-sud-ouest de Patna; auv" siècle appartient celle du
célèbre chaitya de Viswakarma, à Ellora. Les plus anciens chaitya et
vihara d Ajunta sont du \t siècle avant notre ère ; les autres furent créés
durant les premiers siècles après J. -G. Enfin, on peut placer au vf siècle
l'érection du fameux monument de Bouddha, à Bodh Gaija.
A partir du vf siècle, la restauration du brahmanisme détermina une
recrudescence de ferveur, partant un redoublement de commandes reli-
gieuses ; en même temps se formaient des empires puissants et prospères,
dans le Dekkan comme dans l'Inde septentrionale.
La première moitié du vu'' siècle marqua l'apogée de l'état de Kanaiidj,
dont le territoire s'étendait du Kashmir à l'Assam et du Népal à la Ner-
buddali et dont la capitale, homonyme, conquise au xii'' siècle par les
Musulmans, parut à ceux-ci « sans rivale ». Vers la même époque se cons-
tituait l'état d'Orissa, oii le néo-brahmanisme commanda des temples par
centaines, notanimeni du ix' au xiv*' siècle : grand temple de Bhmvaneswar,
Suite de la note 2, page 287.
2. Archileclure des principales paijodes du sud de l'Inde.
Monuments de Gliilluiiihariuii. Tanjorc, Tripctly, (lonjevcrani. Bijanagar, Madura, Sririn-
gani, de.
IV. ARCHITECTURE INDO-TIUÉTAINE
[Du II" siècle après J.-C. jusqu'à nos jours.)
Archileclure du Népal.
Monuments de Sambenialh. Huddnalli. Blialgaon. l'atan, Kliatuianduu, etc.
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4
290 LKS ARCHITECTURES DE LIMtE lîRAIIMAMSTE ET lîOUDDHISTE
élevé aux ix^et x^ siècles, repris aux xii^et xiiT ; « pagode noire » de Kaiiarak ;
temple de Yishnou Jag'ganalha (Jaggernaut . à Pùri; temples de
Djuipur el de Katak, datables du xi^ siècle. Citons, en outre, des ponts,
comme celui y\ Athara-Nald, contemporains du xnf siècle et encore en
usag'e .
La conquête musulmane, qui s'acheva au xvf siècle par l'occupation
de rOrissa, arrêta le développement de l'architecture lirahmanique dans
l'Inde gangétique. A la lin du xvf siècle, (|uand diminua l'intolérance
des vainqueurs, il s'éhaucha une repi'ise. que marque l'érection d'édifices
connue le temple de Brindàban. au noid de Mathurà (lin du xvf s.j. ou
celui <le Visveswar, à Bénarës (xvnf s.). La commande domestique de
(juehjues princes épargnés est rappelée par des palais comme ceux de
Kumhha Kàna, à Chitor (deuxième quart du xv' s/) ; de Givolior, bâti
par Miln Singh (1486-1518); d'Odeypur, œuvre d'Odavasing^li (troisième
quart du xvi" s.) ; de Ddtiija et (VUrc/ià, consliuits pour Bir Singh Deva,
au début du xvii' s.; d^A/nùe?- (])remière moitié du xvin' s); de f)lg
(milieu du xvni' s.).
Du r' siècle avant J. -G. au v'' après, mais surloul durant les deux
cents premières années de notre ère, les iiabitants de la haute vallée de
rindus, assiette du royaume du Gandhara, furent de fervents adeptes du
bouddhisme : ils édifièrent d'importants monastères, dont les deux plus
connus sont en ruines, à .JamdlçilKiri el à Taklit-i-Haluii. près de Pes-
liawer.
De même, dans la vallée de Kashmij-, ce fut, du vi' siècle au \f , un pul-
lulement de monuments, de nujnasti'res et de temples : connue exenn)le
on peut citer, datable du milieu du vin' sif'cle. le sanctuaire de Màrtdiid
à Tesl d'IslàmAbad, ranli(|ue capitale de la \all(''e.
Gepciidaut le centre et l'ouest de l'Inde septenliionale ne restèrent
pas eu Jinii're des régions orientales. Aux \' et xi'" siècles, Khajurdiho,
ca])iliil(' des piinces Ghandella, se cou\iil de leun)les, les uns djaïna
(lem]»les Parsn^andth, Gliantai), les aulics bralnuani(jues '^temples
l\and(iii/ii cl Miihihlevii' . Dans la région du Gu/cral. spi-cialemeiit dans
lapres(|u lie du Kathiavvar, dans le sud du l{aj|)oul;ina. se mulliplit'rent les
sanctuaires djaïna : d'un coté, ;i Sa/niiijai/a. pii's de l\ilitana (xT' et
xvi" siècles), et à (îirnar xii" sii'cle) ; de rjiulic, ;ui Moiil Mxm, oii le
temple \'unalu date du m' siècle el le lemple 'l'rjalijidla du xiii'' ; ;i
CJii/n)-, oîi S(i \oit um,' tour Iriomphale du w' ; à lldiipiir donl le temple.
cHitONor-ocii; i:t ropofiUAi'urr: MONUiMKNTAi.E^
201
édilio ail xv' sirclc. csl des plus reiiiar(jualtlcs. Ajoutons un i^roupe consi-
dérai)le de lonil.caux princicis. érigés à Odci/pio' àpai-llr du xvf siècle.
wm0^
^•^TiS'^
191. — Un des gopurams de la gi'ande pagode de Siiiangain.
(U'aprés G. Le Bon, op. cit.)
Envisagé à partir .lu v^ siècle, le Dekkan soutient Ja comparaison
avec rinde continentale
On peut distinguer une première période, antérieure au x^ siècle,
durant la(|uellt' dimporlantes commandes furent faites par les princes
292 LES ARCHITECTLKES DE L INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
Pandva qui régiiaienl sur rextréinilé méridionale de la péninsule, avec
Madura pour capitale ; parles princes Pallava qui, deKanchi, aujourd'hui
Conjiveram, gouvernaient la région de Madras ; par les princes Chola
qui tenaient le pays entre Madras et le C.averi : par les princes Glialukya
dont le berceau était la région de Badami, dans le haut bassin de la
Krielina. et qui soumirent à leur autorité la moitié septentrionale du
Dekkan, plus la moitié occidentale de la contrée entre la Krichna et le
Caveri. Dans létat actuel — encore singulièrement médiocre — de la
connaissance archéologique de ces régions, on peut attribuer à cette
époque certains temples souterrains à'EUora : Dhumar Lena (brahma-
nique, VIII*" s.), Indra Sabhd (djaïna, ix'^-x'' s), celui iVElephcmta (viii^ s.);
ceux de Badami [snf s,), le Ràtha Aq Mâmallapuram, 'les Sept Pagodes),
près de Madras (fin du vu" s.! ; le tem]Ae Kailâsanaiha, à Conjiveram; le
célèbre Kailâsa, à Ellora 'hn du viii'' s.) ; les temples de Pattadakal. En
môme temps, florissait la première capitale religieuse de Ceylan, Anu-
rddhapura.^ qui déclina au ix' siècle.
Du x^ siècle au xiii'\ la demande d"édilices religieux fut pressante.
Parvenus à l'apogée de leur puissance, les princes Chola, installés à
Conjiveram, firent construire notamment les pagodes de Tandjore, de
Chidainharam (x''-xi*' s.}: de Srîrangam {\if s). Les princes Ballàla, dont
l'autorité rayonnait du .Alysore aux confins septentrionaux du Dekkan,
prodiguèrent les commandes à l'architecture religieuse: temples d'Ittagi,
dans le district d'Haiderabad(r'' moitié du xi" s.), de Lakkundi [\f s.), de
Belur, de Hanamkonda ixif s.) : de Somndthpur, au sud de Mysore ixiii'' s.) ;
de Halehid (xiii'"-xiv^ s.) ; temples djaïna, à Sravana Belgola. Cette époque
l'ut aussi celle de la arandeur de Polonnarmva, la deuxième cité sainte
de Ceylan, particulièrement vivante dans la seconde moitié du xif siècle.
Une invasion musulmane, contemporaine de la deuxième décade du
xiv" siècle, abolit les états indigènes et causa une dépression momentanée
des facultés constructives de ces contrées : mais, bientôt, les pays au sud
de la Krichna se ressaisirent et il se constitua de nouveaux royaumes in-
digènes, pour le moins aussi favorables à la production architecturale que
leurs prédé(!esseurs. Celui de Vijayanagar, dont la prospérité culmina
dans la jiremière moitié <lu xvf siècle, lit les frais d'édilices aussi magni-
fiques (jue le temple Vi///iaiaswàntui, en sa capitale, et celui de Tâdpatri.
L'empire des princes \ayyak, qui engloba le sud et le sud-est de la pénin-
sule jusque vers Madras, se couvrit de monuments splendides, surtout aux
XVII* et xvm' siècles : nous citerons la plus grande partie des ensembles
-^r
294 LES ARCHITECTCRES DE L IMJE BRAHMAMSIE ET BOUDDHISTE
(|iie eonstituenl les leinples de Madiiia i\\\f s), de Sriraiifjain (xvii'^-
xviii s.), ceux de Velior (xv" s), de Perùr (xviif s.), de Ratneswaram
(xv^-xviif s.), de Komijakonain... Les si curieux temples djaïnu de Miid-
ùidrL dans le Malabar, datent du xv^ siècle.
III
LES CONDiTDhNS PHYSinLES ET HUMAINES LES LNFLUENCES
LES ÉCOLES ET LES ÉPOoUES. — RAYONNEMENT
Les condilluns physiques et humaines.
Sous le rapport des conditions naturelles, abstraction laite d'un régime
de pluies tropicales et de l'instabilité du sol de certaines régions exposées
aux tremblements de terre, l'architecture hindoue fut plutôt favorisée.
Dans toute l'Inde les matériaux lapidaires abondent : le grès domine; mais
il y a aussi du marbre, du granit, du basalte; hïs ressources forestières
furent, jadis, aussi remar(juables sous h^ rapport de la (juantité ({u'elles
le sont encore sous celui de la (|ualité : le le(d\, notamment, et le santal
sont des bois mag:ni(iques.
Enfin, le relief en terrasse de la région occidentale de la péninsule, au
sud de la Nerbuddah, et sa constitution géologique par épais bancs de
grès stratifiés étaient exceptionnellement propices au développement
d'une architecture rupestre.
(Jomme toutes les architectures orientales, celles de l'Inde disposa
d'une main-d'œuvre de corvéables, aussi docile qu'abondante. Cependant
l'importance et la difficultf' de beaucoup d'entreprises, la structure
savante de certains monuments et la profusion de parure (jui les carac-
térisent tous, impliquent l'emploi de professionnels fort nombreux,
bien outillés^ et supérieurennmts entraînés.
L'existence de traités de construction hindous', dont la rédaction n'est
point sans mérite, aimonce une conception raisonnée et méthodique de
l'art de bâtir. .Néanmoins rarcjiitcct inr liin(l(»ue fut fortement allèctée par
h; mysticisme et l'inertie «'ssenliels an tem[)(''ranient national : au pre-
mier sont imputables certaines sing Lilarili''S de la conformation des
lirclioii ilii Silpa Suslra, : le plus rriiiai'iiualjle est celui (k
L'aci(
•r indien liil ci
■Icbre.
<»li cil
roniiail (ii lu
n liant
1 Rul,
(Ir r,'cul,. ,lri,.
\iilir|ii
193. — Façade du temple dliidra, à Ellora. (D'après G. Le Bon, op. cif^)
296 LES ARCHITECTURES DE L INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
édifices et aussi leur décoration toutl'ue et étrange, taudis que la seconde
l'ut cause d'une fixité routinière des procédés et d'un rapide arrêt du déve-
loppement des styles.
Le^ hi/Iuences.
Autochtone dans une lartic mesure, surtoul en ce qui concerne la
charpenterie, rarchileclure hindoue fut, néanmoins, soumise à l'énergique
rayonnement d'arts étrangers : ceux de la Mésopotamie chaldéo-assy-
rienne, delà Perse achéménide, de l'Asie hellénisante, de la Mésopotamie
et de la Perse sassanides. L'influence de la Mésopotamie et de la Perse
s'exerça par la voie maritime du golfe Persique, empruntée, dès les temps
les plus reculés, par le commerce des industrieux pays du Tigre et de
l'Euphrate. Celle de la civilisation achéménide fut, en outre, consécu-
tive à l'expansion politi({ue de l'empire des grands Rois. Quant à l'interven-
tion des styles liellénistiques, elfe fut occasionnée, d'abord, par une
colonisation grecque du domaine supérieur de l'Indus ou Pendjab,
commencée par Alexandre et poursuivie, après lui, par des princes hel-
lènes (royaume du Gandhara) ; ensuite — à partir du ii- siècle avant
notre ère, — par l'extension du royaume de Bactriane qui, jusqu'en
90 avant J.-C, domina le bassin inférieur de Tlndus et la région côtière
jusque vers Bombay. Notons la présence, certaine au vu'' siècle de notre
ère, de marchands indiens dans les grandes villes de la Perse et de négo-
ciants arabes dans les ports du littoral ouest de l'Inde.
Toutefois cette dépendance ne fut jamais absolue, et les emprunts ([ui
en résultèrent reçurent tous la forte empreinte du génie indigène.
Les écoles et les époques.
En gros et sans qu'il soit possible dt^ délimiter exactement leurs aires
el (il.' démêler leurs origines, on peut distinguer dans l'architecture de
ri nd(; six styles différents : bouddhique, djaina, hindouiste ou indo-aryen
indo-hellénique^ dravidien, chalukya.
Le style bouddhique régna essentiellement dans l'Jnde gangétique,dans
l'Inde centrale ef au nord-ouest du l)el<i\an (tope de Sanchi, monuments de
Bodh ('raya, (h' Bliaraul ; lem|des et monastères souterrains de Karli,
de Nasik, d'Ajunta) ; mais application en fut faite dans loute l'étendue
de la péninsule (Amaravati) etaussi à Geylan (Anurâdhapura) : ses limites
chronologiques sont le \\t sii'cle avant J.-G. et le vi" de notre ère.
Le style djaina eut pour domaine h> Kathiawar (Girnar, Satrunjaya,
LES KCOLKS ET LES ÉPOOUE:
•297
Palitàna), l'Inde ccnlrale (Mont Abou, Rànpur, Odcypiii-. rjiilm-, Gwalior,
Khajnrâho), el pénétra dans le Bengale (Parasnalh; ainsi (jue dans le
DekUan occidental (EUora. Mudbidri, Sravana Belgola). Nous ne le con-
naissdns (|ne dans son étal dtMnalurité, (|ui esl conteni])orain du xi" siècle.
-f*îW^
194. — liupiuam et élang sacré <le la pagode de Chillambaram. (D'après G. Le Bon, op. cil.)
Pendant deux cents ans, il se maintint à un niveau très élevé, mais, à
partir de la fin du xiii' siècle, il entra dans une phase de décadence que
retarda un peu, au xv' siècle, une renaissance momentanée et particu-
lière à la région de Chitor. Dans le Dekkan, il se laissa imprégner par des
éléments dravidiens.
Le style indo-héllémqKe ou q vé co-hoaddh'Kiue est jtropre au (îandhara
298
LIÎS ARCHITKCTURKS \)F. I, INUE lîHAHMANISTE i: T BOUDDHISTE
i'Jj. — Tour de Sri Allât, à Giiilor
dx» siècle). (D'après G. Le lion,
op. cit.)
(juaiul, au (li'biil du .\iv' sii^clf
riri't", il t'-liiil en plfin t-ssor.
('! au Kacliinif: il lui llorissaul du i" siècle
avaul.l.-d. à la lin du n' ilc noire ère et
il dura jus(|u"au v' .
I^e style hindoiiUlc ou indo-dri/fii eut
pour i)t'i-ceau l'Orissa, où il ua(|uit \ers
le vil' sit'(de ! Bliuwaneswar, Kanarak,
Jai})ui\ Piu'i) ; il rayonna jusqu'il THima-
laya, au Rajpoiilana (Kliajuràho) et dans
le nord-oufst du Dekkan. Il atteignit son
apogée vers les x'-xT siècles et garda sa
vitalité jusqu'à la lin du xif. Dans l'Inde
centrale, il lit alliance avec son émule
djaïna.
Le slylc dravidien lire son nom de
celui des peuples de langue tamil et de
religion ])ralimani([ue (jui l'employèrent:
sou aire engloi)e la moitié orientale du
Dekkan, au sud de la Kriclina, et sa tota-
lité, au sud du 12" de latitude nord. 11 se
constitua vers la lin du vu' siècle, eut
une période biillante. du \' siècle au \n%
et une seconde, aux xvii' et xviii'' siècles
(Màmallapuram, les « Sept Pagodes »,
Conjiveram , Tandjore, Chidambaram,
Srii'angam, Madura, Ytdlor, Perur.)
Le Kailàsa, à EUora, atteste son expan-
sion vers le nord-ouest.
Du st\le dra\i(lien se détacha, vers
le \' sii'(de. celui (|u"on appelle chdlu-
1,1/(1. du nom de |;i dxnastie (|ui, par ses
(•oiiimandes. l'axorisa ses progi'ès. .\atif
du Dekkan occidental, vers le l(i" de
latitude Dharwar, Hadami , il tleurit,
aux m' . Ml' el Mil' siècles, dans le nord-
est .!.■ la péninsule llanamkonda, Wo-
langal^ comme dans le .Mysore(Halel)id) :
iii\asion musulmane interromj)it sa car-
300
LES ARCHlTECTlliRS DE L INDE lîKAHMANISTE ET liOUDDHISTE
197. — Le tope bouddluqiio.
1, II. l'ian et coupe du graml lopc de ï^aiiclii (A, li, portes :
■C, Larricres ; R, rampe) [cf. fig. 210 et 220]. — III. Aiiiorlisse-
metit d'un tope figuré en bas-relief sur la l]arri(''rc du Io|h
<rAmarâvati. — IV. Helii|uairc en forme de lopc.
liaf/OIIIK'HiCnl.
Les arcliitcctuit's <le l'Inde
rayonnèreiil au loin, sur les
conti'ées coiifiLiises par lardenl
aixjslolal (le ses missionnaires
brahmanisles et bouddhistes et
pour lesquelles elle devint une
terre sainte, but de pèlerinages
et patrie (réfection.
L'art indien pénétra au Nr-
pal par les chemins qu'ouvre
vers ce pays la haute vallée de
plusieurs aftluents de gauche
du Gange ' : dans le Khotaii, la
Kachgarie, le Tttrkestan chinois ,
en Mongolie et au Tihel , à tra-
vers le Népal et, surtout, par
les passages du Kachmir, de
l'Afghanistan et du Turkestan
russe - ; en Indo-Chine, par
l'Assam et par la voie de mer
dont les moussons favorisaient
l'usage ' ; en Indonésie, ])ar
mer ' ; en Chine, par la route
maritime, parla Haute Birma-
nie, par le Népal et le Tibet,
enfin par l'ouest de la Haute
Asie^ ; au Japon, par l'intermé-
diaire de la Chine et, dans une
certaine mesure, par action
directe'' (188: 189).
A [très <
lu.
•s de ris-
' Cr. jilus loin. p. oG-J.
- Cf. |)lu,s loin. p. :!ti8.
■ cr. plus loin. p. ;574.
' cr. 1.1 ILS loin, p. 37'.).
• Cf. plu.-; loin, p. 334.
'■ Cf. |.lus loin, p 42:'.
#
l'KfXiHAMMKS l'UOKANKS 301
laiii t'I rinslallMlioii dr coïKiut'ranls t'iirt'iil pi-o\(i<|iU' Tessor (rim«' nou-
velle arcliilecluie indienne, celle-ci resta loni^fenips soumise à l'eslhélicjue
iiuliiiène. et januiis elle ne s'en lilx'ia coniplèteuienl '.
Même l'art Je la Peise musulmane lil h celui de l'Inde hralnuanisLe
et l)()ud<lliiste des emprunts ', dont, à leur l(uu\ tijvrent parti d'autres
écoles islamit|ues ' et celle ilc Mussie '.
CtJAI'l I 1{I<: tl
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
I
l'UeilKAVIMKS l'ItOFANKS
l^a maison indienne est <lu type oriental ; elle tourne le dos au monde,
ne comporte ordinairement (|u'un étage et est distribuée autour d'une
cour centrale sur plan (-ari'é : celle-ci est souvent bordée d'un cloître, sur
lequel s'ouvrent des salles et des cbambres. La pijrte est au fond d'un ves-
libule-vérandah, que définissent, en lacade, des piliers largement espacés.
Les représentations de maisons des épo(jues anciennes, qu'ofî'rent des
œuvres de sculpture ou de peinture, indiquent clairement que leur éléva-
tion comportait des loggias, des balcons couverts et des belvédères.
Lejirogramme d'un palais iié-lail (|u'un développenn-nt de celui d'une
demeuie privée : sur une éminence du sol ou sur une terrasse construite
dominant des pièces d'eau naturelles ou artificielles ; derrière des façades
aveugles qui, sur la plus grande partie de leui- bauteur avaient leur zone
supérieure dotée de loggias, de balcons couverts et sommés de pavillons,
des locaux de dimensions médiocres étaient disposés autour de cours à
]iorti(|ues (196).
La fortification était toute rudimentaire, bornée à une enceinte qua-
drangulaire, non flanquée, que précédait parfois un fossé rempli d'eau.
' Cl', plus haut, p. 'JU8.
"^ Cf. plus haul. p. 2utj.
' Cl. plus haul, p, 2iô.
' Cf. plus liaut. p. 261.
302 LKS AHCHITECTUHES DE L INUE lîRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
En fait, les murailles, en pieires bien appareillées, n'étaient que le coni-
pléuienl (les nlo^ens naturels de défense que pi'ocui'ait le choix d'un lieu
liant et escarpé
Goninie spécimens de travaux dinlérèt publie nous eilerons de nom-
breux lacs artificiels — celui d'Odeypur est typique — qui constituaient
de précieuses réserves d'eau pour les temps de sécheresse ; des ponts,
comme celui d'Athara-Xalà dansl'Oi'issa (xin' s., qui. long- de 83'", 40, est
constitué par dix-neuf arches, ouvertes de 2'". 10 à 4"'. 80.
Le tombeau du type que montre la nécropole d'Odeypui-, consistait en
un soubassement surmonté d'une sorte de kiosque à colonnettes et à
dôme, érigé sur plan circulaiiT ou carré (215. xvii).
Comme réalisation de l'idée de monument commémoratif. on trouve à
citer d'élégants arcs triomphaux (210, ii. m) et de hautes et sveltes tours
à étages, exhaussées sur une plate-forme et Ici-minées par une lanterne
à laquelle on accédait par un escalier : telle celle di- Chitor, élevée |)ar le
roi Khomba en 1440 el qui culmine à 39'". 00 (]*.).'"».
H
l'ItU(;RA.M.MES HEI.KilEUX
Proq rumines houddltifjites.
Le bouddhisme avait besoin de monuments commémoratifs, d'aires
sacrées, de reli(juaires, de sanctuaires, d'églises, de couvenis.
Le lot ou sUunhha élail un pilier ou une colonne mai-qués d'une inscrip-
tion el sommés d'un animal ou de plusieurs adossés (199, ii, m ; 209/
La clôture circulaire des aires sacrées consistait en une suite de lât
soit isolés, connue il était de mode ;i Ceylan oi!i l'on répétait leui' cercle
deux ou trois fois, soit, suivant l'usage <le l'Inde, reliés ])ar des traverses
à l'image d'une barrière île bois : à Saiichi. leur hauteur était de 2"'\75 ;
à Amaràvali. eli<' alleignail 4"',iU. à liharaul 0"',0:'). L'enceinte était
intei'i'ompue, face aux points cardinaux, |)ai' des sortes de tambours en
saillie, a\ec enlr(''es contrari(''es dont l'extérieure était signal(''e par un
poi"ti(iue, dénomnK' loraii et conformé comme s'il était (i'U\re de cliar-
pent(U"ie : souvent les montants dépassaient de beaucoiiji h' linteau
et se trou\aient i'(''unis ;i intervalles réguliers par des sortes d'archi-
traves (|ui les déhordaient latéj-alement et ('-taient eMes-mèmes unies
par des enlretoises xcrticales. A Sanclii. h' toran sejdenti'ional culmine
1'H0(;hammi:s rki.k.ikix bouhdhioues
303
à 10"'.;»O cl s;i plus t;raii(lf (liiiiciision liori/ontalt' est de six iiielres {22{)).
Le /ope ou sl/z/Ht. iii>{iai't<'iiail ;i la calé^oi'ie du tuiiiulus construil
Lr muiuiiiient île Bodli Gaya. (D'après G. Le Bon, op. cil.)
Une iilatc-lornu' circulaiic, accessible par deux rampes, portail un hénii-
splière de moindre diamètre que le sien, aplati et surmonté d'un cube,
au-dessus duquel s'étageaient, espacés l'un de l'autre, trois disques
horizontaux de pierre (châtra), simulacres des parasols qui, en Extrême-
Orient, sont emblèmes de souveiaineté. L'iidervalle entre la circonfé-
:{0* LES ARCHiTEr/ruRES DE l'inde brahmaniste et bouddhiste
reiice de la calotte et celle du socle constituait mi promenoir, utilisé par
des processions* (197; 220).
11 existe à Bodh Gava une variante du type de tope que nous venons
de présenter : le plan est carré, le monument conformé en tronc de pyra-
mide à degrés, surmonté d'une sorte de haut pinacle ; il est répété en
réduction à chaque angle du souhassement (lOS").
Le cliaiLya bouddhique.
'oupe longitudinale el plan du chailya de Karli.
L'église bouddhique était un local oblong^ que précédait un vestibule
moins élevé (iiif lui el lerminé par un hémicycle ; au centre de ce dernier
s'élevait un iopc en miniature, dit ddr/alia, exposé à la lumière (ju'in-
troduisait une baie percée dans la partie haute de la façade. Ceux de
••t's édifices (luOii \ oit consti'uits à ciel ouvert, à Sanchi, à Ter, à Chezarla
dans h' D.-kkau. sont ih' petite taille', la salle préliminaire étant un peu
' Le tope de San<-lii, quoii peut choisir comme spécimen, était haut de 17 mètres et, socle
compris, de 18">,60; les disques tiicsuraicnt 2 mètres de diamètre pour une épaisseur de
(y",«7.
' Longs (l(t 'r.:.U à pivs de 8 nièUcs. larges <lc ïi^JO a 3'%00.
PIlOdUAMMKS HKLK.IEUX BOUDUllIoUE?
305
plus vaste (|ii»' la chapelle iiièiii»'. Parmi eeux (|ui furent réalises par
excavation, il en est dont les pro[)ortions sont plus considérables' cl le
plan plus compliqué. Une C(donnade concentri({ue au local le divise en
une nef centrale et deux latérales plus étroites, reliées par un déambula-
toire. Si l'on prend comme exemple le grand chaitya de Kaili, on observe
(|ue le sanctuaii'e était clos, vers l'entrée, par un écran qui ne montait
pas tout à fait à mi hauteur de l'élévation et était percé d'une |)orte cen-
(.hait>ii (l(j Kurli. (Daproh <i. I.
V'. <•;/.
traie et de deux latérales de moindres dimensions. En avant se dévelop-
pait, aussi large que le vaisseau et plus liant que lui, mais peu profond,
un vestibule délimité, du côté du dehors, par une claire-voie que consti-
tuaient, au rez-de-chaussée, l'alignement de deux gros piliers et, en haut,
quatre grandes baies rectangulaires. La lumière qu'elles introduisaient
dans le porche franchissait la grande ouverture ménagée au-dessus de la
cloison précitée et allait frapper le dàgaba. En avant de la façade se
dressait dans l'axe des bas -côtés un làt sommé de (juatre lions adossés
' Voici les cotes du grand chaitya de Karli : longueur ;i7 mètres ; largeur 13"°, 50 dont
1-^M pour la nef; le vestibule mesure 15°>,60 de largeur, pour une profondeur de 4'", 50. Les
piliers sont au nombre de 37, dont 7 pour le portique du déambulatoire
II. 20
306
,KS AKCHITECTUIŒS Ul^ L INDK BRAHiMANISTK KT BOUDDHISTE
(IDU; 200) En somme uiie disposilion siiiprulitTcment analogue à celle
duiH' église chrétienne.
Le monastère boufklliicjue ' Diliara ou ><an(/hardni(f fut r'éalisé de diverses
•^//-/i '^//; '^/^/îl i^/'/l ;"
; vm; ■%; ^ ^^
; ■% % i t
I 1 1 H 'J7'jc^/.'/^/o/J/?/2^^/
2U1. — Ln inonasliTC bouddhique (Viliara).
1. Sfla-iua (I un \ iliara à 6lages(C, C, G : cellules). — U. Vihara Naliapâiia, à Nasik(V, vi-iandaii ; c, liall ; s, s,
cellules). — III. Viliaia n" 16, à Ajunta (V, vérandah ; c, liall ; S, sanctuaire ; A, A, cellules). — IV. Monastère a
Taklit-i-Bahai (Gandliara) (A, cour sacrée, avec tope (1) et chapelles (2); B, cour avec saucluairo ; C, liabilalioii
avec cellules (H, H) ; I), local à usage de réfectoire et d'assemblée.
façons. Dans la région gangétique, des com-s étaient ménagées ;i l'inlé-
rieur d'un enclos bien pourvu d'ombrages et de bassins : autour d'elles
s'élevaierd, jus(ju"ii (juali-(î étages de cellules; dans l'Inde méridionab;, les
logcltes étiiicnt évidécs sur le front de terrasses paralléli|»i|)édi(jues étag-ées
l'H(HiU.\MMKS HKLKMFAÎX DJAÏMA
30-;
€11 retr-ail ; disposilii dont les pyramides couroiinanf les temples dravi-
<liens gardent le souvenir 201. \]. Un couvent du Gandliara réunissait
quatre parties : une cour sacrée avec un t()j)e au centre et des niches-
cluipelles sur le pourtour: une autre oii étaient gi-oupés des topes en
uïiniafui'es : une tT'oisième, bordée
des cellules d'Iialiitalion : enlin un
local carré pour les assemblées el
les repas (201. iv). Dans les régions
oii l'arcbilecture ('lait i-upestre. le
viliara était, sou teriain, constitué par
un vestil)ule-vérandab. par une
salle bypostyle. par des ctdlules par-
lois nombreuses, enlin par une cha-
pelle, (juiprenait([uelquerois les pro-
portions «l'un véritable sanctuaire :
tel, par exemple, le vibara n" 16, à
Ajunta. dont le hall, au plafond sou-
tenu par 20 piliers, mesure 22 mètres
<ui carré (201. ii, m).
Progi'ammes djuina cl hrahma-
lùqiics.
Le plan des temples djaïna et
brahmaniques est caractérisé par la
réduction du sanctuaire aux propor-
tions d'une toute petite chapelle, sur
plan carré et destinée à abriter une
sainte image : généralement planté
au centre d'une cour, ce tabernacle
€st précédé d'un vestibule qui, par-
fois, fait suite \\ un porche.
Programmes djarna. — Un programme djaïna comportait, d'une part,
l'édification d'un saint des saints sur plan carré, d'une antisalle et d'un
grand porche ouvert sur colonnes; de l'autre, l'érection, contre la face
intérieure d'une enceinte rectangulaire, de cellules occupées par des sta-
tues et de portiques simples ou doubles \
1202. — Type de lemple djaïna.
(Temple de Viniala. au mont Abou).
II. cliapplle (lu foiidalour ; S, saint des saints, abri
la stalue d'un djiii : A. aii(i«alle : 1'. poi'clie.
mille Viiiiala. sur le monl AIjou. la cour niesuie ::i8"'.40 par 22'".o0 ; les cellule.ssont
rem
308 LES ARCHlTEf/i LIRES DE l'iNDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
Dans rinde méridionale, sous rinfluence de l'école dravidienne, la
érandah et les porticjues étaient supprimés et les chapelles de pourtour
placées par des niches sans profondeur : ce type est connLi sous le
nom de basti. Parfois, la simplification était poussée encore plus loin et
ce qu'on appelle un betta n'était rien de plus qu'un enclos, avec une grande
statue au centre.
Le lât djaïna était sui'inonté d un luminaire.
203. — Le giand temple de Bliuwaneswar. (D'après G. Le Bon, op. cit.)
Programmes brahmaniques. — Le temple hrahmanique a été réalisé
sur trois phins différents, propres un premier à l'Orissa et à l'Inde centrale,
un second au DckUan oriental, un dernier au l)<'l<kan orcidcntai.
J^a l'oiiiMilr hindoiiïste de l'Orissa compoj-lail : essentiellement, un
petit sanctuaire carré [Vimana ou liara Dvioal) et un vestibule (Jagci-
moha/i), en général quadrangulaiiH^ ; secondairement, en avant et dans
l'axe des l(»cau.\ j)iécit(''S, une salle des danses [Ncita Mandir) et un
au nombre de 52 ; le porche est constitue paj' un quinconce de 48 culunnes ; if veslibulc a
5 mètres environ de côté et le saint des saints à peu près 2 mètres au cane.
PUOGRAMMES RKLIGIFAX BRAlIMANIuUES
réfectoire {Bogha Mandir). L'en-
semble occupait le centre d'une
cour rectang-ulaire, accessible pai'
des portes ornées ^ (203; 204, i).
Quand il était réalisé par ex-
cavation dans la masse d'une
colline, comme cela se voit à Ba-
dami, à Ellora (Dhumar Lena), à
Elephanta, le temple brahma-
nique tendait à la répétition de sa
distribution en plein air. Au delà
d'une vérandah, une grande salle
liypostyle — à Ellora elle mesure
environ 4o mètres au carré — -
simulait la cour sacrée : un équi-
valent du vimana était constitué
soit parunecbapelle absidale, soit
plutôt par un édicule en arrière-
plan. Parfois, le mont était taillé
on falaise sur trois côtés, de fa(;on
à développer l'éclairage de l'in-
térieur ^193; 20i, n. m, iv).
Du programme religieuxbrali-
manique, tel (jue le réalisa l'école
dravidieane, on connaît deux
grandes variantes.
La plus ancienne, représentée
par le Kailàsa d'Ellora ou encore
par le Kailàsanatlia de Gonjive-
ram, ordonnait une cour avec
entrée monumentale [gopiiram),
une ceinture de ciiapelles, un
sanctuaire central sur plan carré
309
îiiM^i
' L'enceinte extérieure du teuiplu Jag-
ganatha, à Pùri, est un carré de 200 mètres
de côté ; l'enclos intérieur est large de
120 mètres ; quant au temple proprement
•dit, il se développe sur 96 mètres avec une
largeur raaxima de 24.
2Ut. — Le teaiijle brahmanique.
Formule de TÛrissa et types souterrains.
I. Temple de Jaggauàllia, à Piiri (V, vimana : J. jagha
Mohau : N, nala Jlaiidir ; B, boglia Mandir). — II. Temple
n" 3, à Bàdàmi (coupe selon Al5 de III). — III. Plan du même
S, sanctuaire: H, liall ; V, vérandali). — IV. TeMiiilc Dliu-
Miar Leuà, ii Ellora (S, sanctuaire'.
310
LES ARCHITKCTUnKS l)K LINIJI-: IJliAHMANISTli KT BOUDDHISTE
parfois isolé, au milieu iruiic cellule plus vaste, par un Jéauibulatoire (/>m-
da/ishina), un grand porche liypostyle {mandapa on niant apam) et, parfois,
entre les deux, un vestibule ardhaniantapam) ; en outre, (juand Çiva était
la divinité du lieu, un pavillon pour abriter une image du taureau Nandi.
La formule achevée muUipHa les annexes et les dépendances : diverses
2U;j. — La l'anode de Tandjore. (Vue d'anièic). (U'ajdvsG. I.c Kuii. o/j. cil.)
chapelles; un hall « à mille colonnes » {chaultn), destiné à abriter les
pèlerins ; des piliers porteurs de statues ou d'emblèmes ; des étangs sacrés,
enfermés en des vasques à degrés, que ])arfois encadraient des colonnades;
des portiques ou des galeries le long des nmrs d'enceinte ; des logis pour
les prêtres et h;s bayadt'res ; des liazars. Elle commandait encore des
portes liiomphales, j)ercées en de grands massifs })arallélipipédiques qui
étaient sommés de hautes pvramides et dont, le volume Temjiortait sur
celui du sanctuaire [rjopitrani] '.
StiO
le.-' |iar 7b7. L'eiiceiiile exléiieur
yyy y y yyyyy yyuu yiî mUU^
^nmimmmnmnnQmnnnr
I. Teiiiple Kail.'isaiià-
llia à Conjivcrain. <'.. E,
chapelles exlérieuri's
additions anciennes il
IV'difice primilif) ; A,
iiianlapam ; IJ, ardlia-
manlapani ; P, pradak-
shina (déanibula(oirc) ;
S, sanctuaire, aliri du
liiij,'a ; 0, 0, chapelles.
— 11. Temple de Sriran-
gam (les quatre cours
intérieures). G, G, gopu-
rams ; M, manlàpain ; S,
saint des saints: M, M,
M, salles .. aux mille
colonnes » ; B, bassin ;
C, G, greniers : fc), écu-
ries pour élp|)hanl-. ; Ti
T, temiiles de Kriclina,
-Od. — Leteiaple Iji'ahmanique.
312 LKS ARCHITECTURES DE l/lNDE P.RAH MANISTE ET BOUDDHISTE
Coinme ceux de l'Egypte, les temples brahmaniques se prêtaient à un
développ.M.icMl par irprlition «rélcnu-nls, à l'intérieur d'enceintes de plus
on plus -rand.-s. conccntri.iues à la primilive, avec implantation symé-
Sr|.
;,l : le siuicluaiiv .•>! h-iw^i: Hc 3'J
iinr iiioilic poul-
ie viiiiLLiia et l'aulri' i"""' ''' niuiilapai
'UfX.UAMMES RELIGIEUX CHALUKYA
tri(|ue des poi'tes ; par suite, le sanctuaire était au carrefour (lav<'nues
grandioses, jalonnées par une (Ile de portails monu-
mentaux, dont Técole dravidienne augmentait les (^.^jPHuZl {
proportions à nu'sure ((u'ils étaient plus éloignés
du centre.
Quant au temple brahmanique de style chalu-
kija, son plan dévelo[)pait la succession d'un vima-
na, d'une antisalle et d'un vestibule extérieur : il
annonçait un goût marqué [)Our un dispositif cru-
ciforme ou étoile de chapelles s'ouvrant sur le
sanctuaire : un pavillon pour le taureau Nandi,
une cour parfois horde»' de chapelles et une
entrée monumentale complétaient le plan (207;
208).
11 n'était pas rare (|ue deux temples fussent
affrontés ; quelquefois — les ruines d'Halehid en
offrent un exemple illustre^ — on les accolait.
L'orientation ordinaire était d'est m ouest, l'enlrér o[)[>osée au srdeil
levant.
riOS. — Type de teiapk-
chalukya.
S, saint des saints ; A, anti-
salle; V,vcslibule: N, pavillon du
taureau ^audi. (L'n des temples
•;éminésde Hu%lsalesvara, ii (Ki-
iebid).
(IIAI'ITUE 111
LA CONSTRUCTION
MATERIAL'X
Quand le sol s'y prêtait, l'aichitecture indienne demandait volontiers
l'exécution de ses programmes religieux à l'art du mineur et du carrier,
que pratiquaient d'ailleurs d'étonnants ouvriers. Pour eux. c'était un jeu
— les chaitya et les viliara souterrains de Karli. d'Ajunta. d'?]llora... en
ténioignent — d'ajourer en porlitiue le front d'une falaise et d'excaver
dans les profondeurs d'un mont des vérandahs spacieuses, de vastes salles
hypostyles, des chapelles, des cellules (193 ; 200 ; 201 : 204). D'autre part,
le prodigieux Kailàsa d'EUora enseigne qu'ils n'étaient pas plus emhar-
314
LES ARCHITIÎCTUHES DK L INUE BRAHMANIS TK ET BOUDDHISTE
rassés de réaliser un nioniimeiità ciel ouvei't, par entaille et sculpture du
roc (209} \
Longtemps, la conslruclion indienne ne se st'r\il (|ui' de bois, et, sans
I>c Kailà.sa.a EIIoj
■s (j. Le Bon.
(l(niti'. (le It'rrc cl de hriijues crutîs. Vers le m' siècle avanl notre ère, la
bâtisse en briques cuites et en pierre devint usuelle.
Les bri(|ues élaicnl de très bonne fabrication et les matériaux lapi-
daij-es pariailcnifiil laiHés : ces derniers souvent de très grandes dimen-
sions, nièint' (|ii;iml ils ('■laiciit de granit, comme c'était fréquemment
' Pour réaliser le Kailà.sa irKIlura, dans la masse d'uni' colline on cnju.-a : une (-(jur reclan-
Kulaire longue de 84 nnMi'es, large de 48, ijrolondc de 32 : on n'serva eji son milieu, avec une
sùieté singulière, de (|Uoi conlornier un corps de Lemple développé longiLudinalement sur
plus de 30 mètres, culminant à 28 mètres au-dessus du sol et projetant des chapelles, des
perrons, un pavillon de Nandi, des portiques, une ])orle ti'iompliale, deux làt et deux éléphants
colossaux ; et le hloc aifecté au temple lut évidé intérieurement en un -ain-tnaire. un vesli-
bulc et. un purcUe liyimsiyle 1 Cl', encore Ir Ualhaile Màmallapuram.
I.A C.ONSTKUCIION : LES PROCKDKS
31S>
le cas dans les réi;i(»i\s oricnlalc et iiK-ridioiiale de la péninsule \ On'
l'aisaiL une assez i^rande consoniuialion de eiiuent et, de terre cuite, pour
la confection de la parure sculptée des édifices. Au wi" siècle, l'influence
de l'art persan introduisit lusa^e des revê-
tements cérami(jues -.
Le 1er était très employé, fort;é de main
de maître par d'extraordinaires virtuoses,
capables de tours de l"orc(i comme celui de
l'aconner une coloiint' massive mesurant,
en hauteur, plus de 7 métrés, avec un dia-
mètre moven de 0'",4*.) ' ; même ils savaient
armer une poutre métallicjue contre les ris-
(jues de flexion, en augmentant l'épaisseur
à partir (U's extrémités vers le milieu '.
II
LIÎS PROCÉDÉS
La charpenlerie indieiuu' était très ex-
perte,habile aux assemblages et au montage
de grands berceaux ; elle procédait essen-
tiellement par empilage, ne raidissait point
par l'artifice de la triangulation, mais renfor-
çait au moyen de pièces décharpe ' (211, n).
La bâtisse en briques était très soignée,
liaisonnée ])ar un mortier d'argile; celle en
pierre fort bien appareillée à sec. On croyait assurer la défense de l'une
et de l'autre contre les tremblements de terre et les injures de la pluie
tropicale en donnant aux murs des épaisseurs considérables, parfois énor-
mes, telles que les 4 10 au moins du volume d'un édifice fussent réser-
ilO. — Construclion lapidaire imi-
tant l'aspect (]"une charpente.
1. t'di'le de l'enceinte du lope de Sanclii.
II. liarricre diidil lope.
* Ainsi, le gupuraui méiidional du leiiiple de Srîrangaui montre des jambages munolitlies,
en granit, hauts de 12 mètres, et dt;s linteau.v longs de 7™, 20.
' Cf. le palais de Gwalior.
•* Telles sont les dimensions de la colonne triomphale, probablement dressée au v« siècle de
notre ère, qui, actuellement, émerge de 6",7o hors du sol de la mosquée de Koutab, à Delhi.
* Les poutres qui soutiennent le plafond du vestibule de la « Pagode noire » de Kanarak
(x'-xi" siècle), et dont la longueur est de 6 à 7 mètres, sont épaisses de 0"\20 au\ extrémités et
de O^jâS au milieu.
'■ Cf. les dispositifs en pierre de la constniction dja>na. frg. iM2: 2)-3, vr.
310 LES ARCHITECTURES DE L INDE BRAHMANISTE ET ROL'DDHISTE
vés aux pleins ; on prenait encore la précaution d'unir les blocs par
des agrafes en fer.
Un trait typique de la construction indienne est l'application qu'elle lit
aux matériaux lapidaires des procédés qui conviennent au bois. Non seu-
lement elle se })laisait à doubler la façade d'une grotte arlilicielle d'un
frontispice en bois et sa voûte de nervures en charpente — comme cela se
voit encore aujourd'hui au grand chaitya de Karli, mais aussi elle con-
fectionnait en pierre une clôture sacrée, voire un portique, exactement,
conmie si la matière eût été ligneuse, avec assemblage à tenons et
à mortaise (210; •220] !
Le couronnement d'une baie était soit un linteau — qu'on consti-
tuai! tantôt avec un monolithe, tantôt avec une poutre de bois, voire de
fei' ; soit un arc. réalisé |>ai' encorbellement des assises et tourné en fer
à cheval ou en accolade.
Le soutien isolé était bien approprié à sa fonction : robuste, plutôt
ti'apu — comme il convenait d'ailleurs en un pays exposé aux tremble-
ments de terre, il s'évasait laigement du haut, souvent en forme de con-
sole, pour soulager le plus possible les architraves (193; 219, vin, ix, xiii).
Parfois celles-ci — la construction djaïna en ofl're de nombreux exemples —
<''laienl soutenues, en leur milieu, par deux jambes de force obliques
dont le pied posait sur une pi'otubérance du fût (212 ; 219, xi, xii),
111
LA COUVERTURE
La couvertui'e était exécutée en bois, en métal, en pierre ; on la façon-
nait en plafond, en berceau, en dôme.
Horizontale, elle était faite de poutres de bois ; sa portée était, d'ail-
leurs, réduite par l'avancée d'assises très encorbellantes ou de chapiteaux
saillant en corbeaux (211. ii; 213, n .
Un berceau en bois était constitué par un squelette de fermes arquées
aisant fonction de nervures et par une carapace en planches qui. sans doute,
était, exti'iieuremciil, cuirassée d'un matelas de teri'e. La structure des
arceaux, qui dénote une expérience consommée de la charpenterie, était
<liverse : généralement ils consistaient en une chaîne de pièces incurvées,
dont les assemblages étaienl cdnsoliib'S par des pénétrations trt souvent,
en outre, par un sei'rage enire des ('"disses; ils étaient encore faits de
paquets de planches, dont les éb'-ments se chevauchaient de façon que
-A CONSTUUGllON '. LA COUVKRIURK
317
clia(|u<' joint se trouvât emprisonné entre deux pleins ; parfois, au lieu
(l'une ferme uni(|ue, c'était un groupe darcs, espacés dans le sens vertical
et reliés par des entretoises. Le profil ordinaire était celui d'un cintre
outrepassé, choisi sans doute en raison de sa moindre poussée au vide.
(200 ; 211, IV, vu). Réalisée en pierre, la voûte indienne naissait d'un
encorbellement des assises ; sa solidité était extrême, le surplomb de
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211. — Exemples de charpenlerie hindoue.
1. Empilage encorbellaut. — II. Id., assemblé avec corbeaux et pièces d'écliarpe. — III. Façade d'un chailya
figurée par une sculpture à Bodii Gaya. — IV. Système de nervures en charpente appliqué au rocher dans le grand
chailya de Karli, pour simuler une cnuverture eu bois. — V. Entrée d'un chaitya à Bliaja (sculpture à l'image d'un
auvent de charpenle). — VI. Fausse couverture en bois dans un chaitya souterrain (Ajunla, n" 10). — VII. Struc-
ture d^ la couverture en charpente simulée dans le chaitya de Karli.
chaque bloc étant plus tjue compensé par le contre-poids d'une ([ueue
très allongée (213, i, n). Parfois, au système du berceau continu, on pré-
férait celui, plus économique, d'une suite d'arcs sur lesquels on posait un
{dafond.
Sur une cage en maçonnerie, ou sur un quinconce de soutiens isolés,
les architectes indiens surent monter un dôme en bois ou en pierre.
Qu'ils employassent l'une ou l'autre matière, leur procédé était l'empi-
lage : dans un cas, ils superposaient des cadres de plus en plus petits
à mesure que leur niveau était plus élevé (213, ui ; 215, vi) ; dans l'autre,
ils réduisaient le vide du quadrilatère à clore, en posant des dalles en
318 LES ARCHITECTURES OE l'iNDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
travers des angles, renouvelant l'opéralion autant de i'ois qu'il le fallait
pour que l'oritice fût fermahle par une plaque (2IH, i, ii). De cet expt-
ilient Técole djaïna tu-a un parti v
ent remarquable et, grâce à lui,
elle réalisa une couverture sur portique octogonal d'une portée relative-
ment considérable \ d'un aspect on ne peut plus heureux et d'une rare sta-
bilité : étant donnée une colonnade (|uadrangulaire de (|uatre soutiens par
; iiii leiiiplr (Ir Soiiiiiatli : iiii Icinple Viiiuilu, sur le
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213. — Solutions hindoues du problème de la couverture en pierre.
I. Couverture par rOduclion progressive du vide au moyen de dalles posées eu travers des augles. — 11. Coupe
d'une couverture réalisée par ce procédé (les lettres se réfèrent aux étals successifs figurés en plan par les croquis I) .
— 111. Réalisation d'une coupole par encorbellement des assises (pagode de Kanarak). — IV. Couverture par assises
encorbellantes, simulant un travail de charpenterie (porte à Jhinjhuwàda). — V. Système de couverture djaïna
(temple de Vimala au mont Abou). — VI. Partie de l'élévalion perspective du même [les lettres se réfèrent au cro-
<)uis V] (cf. lesfig. 212, 214 et 213, xv).
320
LES ARCHITECrURES DE LINDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
côté, elle posait sur leurs tètes une plate-bande et, en outre, elle unis-
sait par une architrave les deux colonnes opposées à chaque angle, de
façon à constituer un cadre octogonal; sur lui, elle en plaçait un second,
mais en contrariant h^s côtés et les angles, et elle continuait jusqu'à ce
qu'elle put achever la fermeture au moyen d'un bloc. Ensuite, une
'2ii. — (Joiipolr du U'iiipli^ de Vinialu, au inonl Ahou. (Daiirrs Fei'sussoii, op. cil.)
taille appropriée créait, à l'intérieur, un aspect de coupole curviligne
(212; 213, V, vi ; 214).
Pour les voûtes indiennes le jtrolil noi'inal était ctdui ([uc commande
le procédé de l'encorbellement, la courbe d'un»; ogive surhaussée.
Dans la construction monumentale, l'extrados de la couverture lapi-
daiic servait de toiture ; les combles en bois étaient jji'olégés par un
mattdas d'argile formant terrasse convexe (215, i, ii .
[]n toit charpenté dans la forme d'un étagemeul de pyramides carac-
térise la construction du Kachmir e| de la it^gion du Kanara, ^ers
Mudbidri 215, lu, xvi;.
321
CIIAIMTKE IV
L'EFFET
L'architecture indienne sacrifia à i'ellet, jusqu'à gâter l'apparence de
ses productions. Sa préoccupation dominante fut de frapper, non par la
grandeur des dimensions — nous avons noté qu'elles étaient très modestes
— mais par la réussite de tours de force, par la constitution d'aspects
pittoresques, par une folle profusion de décoration.
EFFKTS DE PLASTIQUE MONUMENTALE, GÉNÉRALE ET SECONDAIRE
Elle avait pour les plans accidentés par la proéminence de corps de
bâtiments, de perrons, voire de simples mouvements de façade, un goût
dont les tracés étoiles de l'école chalukya sont la manifestation la plus
symptomatique (207 ; 208 ; 215 ; x).
Les élévations sont nettement montantes ; généralement, le monu-
ment est exhaussé par un soubassement. Le chaitya bouddhique, le sanc-
tuaire prédravidien sont coiffés d'une sorte de carène renversée (215,1, i) ;
le viniana, le mantapam, le gopuram du temple dravidien sont sommés
de pyramides élancées, à degrés (190; 194 ; 205) ; le principe de ce dispo-
sitif fut adopté par le style chalukya, qui en modifia l'application en tron-
quant le volume et en le silhouettant en gradins (207; 215, x). La tendance
fut encore accentuée parles écoles brahmanique, hindouïsteet djaïna, qui
conformèrent le haut de leurs édifices tantôt en un svelte tronc de pyra-
mide à faces courbées dans le sens de l'élévation et parfois aussi en
plan (192; 203, 215, v, viii, ix), tantôt en une sorte de cylindre à amor-
tissement ovoïde qui porte le nom de sikhara (192 ; 203 ; 215, v).
Notons encore l'aspect théâtral que les escaliers sacrés au bord des
neuves (ghats) tiennent de l'ampleur de leurs proportions, de leur inter-
ruption par des terrasses et des bastions couronnés d'édicules. enfin de leur
adossement à un écran de murs à apparence de façade et précédé de por-
tiques ombreux.
Lne des caractéristiques de l'architecture indienne est le souci qu'elle
eut toujours d'une présentation pittoresque de ses monuments ; elle
II. 21
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324
LES ARCHITECTURES DE L INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
excelle à choisir des sites imposants ou agréables, des assiettes éievées et
isolées, des cadres faisant office de repoussoirs.
La plastique secondaire conspirait au même effet parla multiplication
des lignes ascendantes, notamment sur les sikliara, à la surface desquels
saillaient de grosses côtes verticales (192; 203) ; par un hérissement dr
pignons, de festons, de fleurons; par le pointement de pinacles (190; 192;
196; 198; 215, viii, ix; 220). Le couronnement des sikhara, connu sous
la dénomination d'amalaka, mérite une mention particulière : c'est l'exact
216. — Conformations hindoues de la porte monumenlah
1. Poile lie l'eiiceiiilc du loiie de Sanchi (cf. fig. 220). — M, Kirli Slambha, ii Worangal.
à Vadnaeai'.
équivalent d'un melon aplati et fortement côtelé, posé sur un pédoncule
profilé en gorge et surmonté d'une calotte aplatie dont le sommet porte
un motif élancé, assez semblable à un vase (192; 203; 21'), v). Notons
encore un tracé des arcs en accolade, qui compte au nombre des traits
typiques de l'architecture indienne (211 ; 215, i, ii).
Une autre catégorie d'efïets pittoresques, chère à Tart de llnde, est
celle qui naît des jeux de la lumière. On les demandait à des ordonnances
de portiques ou de galeries fermées par des dalles percées et découpées
(190; 194); à un modelé 1res contrasté des surfaces intérieures et exlé-
rieurtîs, visant à produire à la fois des cavités profondes et des reliefs très
saillants; à cet égard, les nielies simulées, qui constituent une des carac-
téristiques des pyramides montées sur les corps d'édifices de PInde méri-
dionale, sont particulièrement typiques (190; 191; 194). Dans le même
326
LES ARCHITECTURES DE L INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
ordre d'idées, il convient encore de signaler les longues clefs pendantes
des dômes djaïna (2i4) et aussi de citer les énormes corniches et les
bossages très saillants qu'allectionnaient particulièrement les écoles méri-
dionales (203: 207; 209; 217). Rappelons enfin le parti pris, déjà noté, des
218.
Gonlormations hindoues du soutien isolé trahissant des influences étrangères.
I. Chapiteau d'un lemple, à Sliâdipur (Kachmir). — 11. Chapiteau d'un pilier, à Sriuagar (Kachmir). — III. Pilier
dans le goût ionique, à Sliâli Dheri (Gandiiara). — IV. Chapiteau dans le goûL corinthien, à Jamàlgarhî (Gandhara).
— V. Couronnement d'un lâl, trouvé à Palna. — VI. Pilier dans le vihara Nahapûna, à Nasik. — VII. Chapiteau
d'uu pilier du chailya de Bedsâ. — Vlll. Chapiteau d'une colonne du dagaba Thùpârùma, à Anuradhapura (Ceylan).
— IX. Chapileau du làt, dans la mosquée de Kulab, à Delhi. — X. Stambha monolithe du temple d'Indra Sablià, à
EUora. [Les n'"' V-X procèdent de l'arl de la Perse achéménide].
auteurs de cliaitya bouddhiques de ménager une projection de lumière sur
le dagCiba, en vue d'un contraste tliéâtral de son illumination avec la
])(''iioinbre régnant dans le temple (200).
II
EFl'ET PAR LA PLASTKiUE DE DETAIL
La confoimation indienne du soutien isolé fut inlluencée à la fois par
une pratique séculaire de la construction en bois ; par la connaissance de
2ly. — Exemples de conl'ormalion iiindoue du soutien isolé.
1. Pilier dans le viliara, d° 24. à Ajuuta. — 11. Chapiteau d'une colonne engagée (temple de l'Orissal. — III.
l'iher du porche du temple clialukya de Belur. — IV. Chapiteau (néo-brahmanique), à Jaypur. — V. Filier du
temple souterrain d'Eléphanta. — VI. Chapiteau d'un chaitya, à Kaneri — VII. Chapiteau de la vérandah du
vihara n- I, à Ajunta. — VIII. Pilier du temple dja'ina de Ganesa, à Katak. — IX. Pilier du vihara Sri Vana, a
Nasik. — X. Base d'un pilier du Bimans Ratha, à Mùmallapuram. — XI, XII. Dispositif, en plan et en élévation, d'un
du mont Abou [cf. lig. 212 et 213). — XIII. Pilier du vihara n" 17, à Ajunta. —
chapiteau dja'ina dans les temples
XIV. Pilier du temple de Vellor.
328 LES ARCHITECTURES DE L hNUE RRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
foriiiiiles étrangères ; enfin pai- une prédilection innée pour une plas-
tiijue mouvementée, une décoration somptueuse et des aspects variés.
D'une manière générale, elle fut celle de piliers plutôt que de colonnes, et
ses effets ne furent pas en proportion de l'effort qu'elle coûtait.
Dans une assez large mesure, elle dépendit des styles propres à l'Hel-
lade et à la Perse achéménide.
Les écoles du Gandhara et du Kachmir, exposées au rayonnement
des civilisations hellénisantes de l'Asie centrale, adoptèrent les ui'dres
grecs, mais en en modifiant le caractère. Le Kachmir a révélé des colonnes
de tournure dorique ou plutôt toscane, dressées sur une base, et donl
l'échiné est détaillée à l'image des deux corbeilles de feuillage opposées
(218, I, n) ; tandis (ju'on a découvert dans le Gandhara une reproduction
assez fidèle de l'ordre ionique et une adaptation, qu'on dirait dans le goût
latin ou byzantin, de la formule corinthienne i2i8, ni, iv). Un chapiteau
trouvé à Palna, est apparenté, à la l'ois, au type de tète de })ilier oud'aiilc
(jui fut réalisé à Priène et à Milet, el au type perse achéménide : au pre-
mier, par sa silhouette et par certains détails: au second, par la sculpture
sur ses faces latérales de deux volutes enroulées en sens contraire \218, v).
L'imitation, sinon de l'ensemble, du moins de certains éléments du
chapiteau perse, fut générale dans l'Inde bouddhiste jusque vers le
v'^ siècle de notre ère, et maintes compositions de piliers et de colonnes,
bien postérieures à la fin de sa vogue — on en trouve par exemple dans
des temples chalukya du xii'' siècle — témoignent qu'on aima longtemps
l'aspect de la campane renversée. Le thème des taureaux accroupis
ojjtint également le plus grand succès, tantôt adopté tel quel, tantôt dif-
férencié de l'original par le choix d'autres animaux (200; 218, vi-x).
L'extraordinaire variété des formes imposées au soutien isolé jiar
l'imagination exul)érante et fantaisiste de l'Inde, défie une classification
méthodi(iue. Tout au plus trouve-ton à glaner quelques ébauches de
parti pris : fréquente conformation du chapiteau, soit en sous-poutre très
allongée, soit en groupe de consoles (219, vin, ix. xii, xiii); superposition,
usuelle dans Técole djaïna, d'une petite colonne à une grande (212 : 213,
M ; 219, xif; ; tournage — il est caractéristique du style chalukya — de
colonnes balustres à l'image de piles, de disques profilés en tores et de
coussins bulbeux auxquels s'associent souvent des cubes (219, m) ; modelé
d'un pilier (juadrangulaire par abattage des arêtes de son élévation
médiane, de façon à créer l'apparence d'un fût octogonal entre une base
et un chapiteau parallélipipédi(jues (219, vin, xiii) ; toutes particularités
220. — Porte septentrionale (toran) de l'enceinte du tope de Sanchi
(D'après G. Le Bon, op. cit.)
Au second plan, la masse du tope ; à droite, la porte occidentale.
330
LKS ARCHITECTURES UE L INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
expressives de la survivance dans Farchileclure lapidaire de conceptions
propres à la charpenterie. Sont encore typiques : la forme bulbeuse et
côtelée qui d'abord concurren(;a, puis évinça la campane perse (193; 219, v);
la minime concavité des cannelures des fûts (219, ii) ; le goût de l'école
dravidienne pour limplantation d'une colonnette en avant d'un pilier
comme soutien d'une console-cliapiteau (219, xiv); l'érection d'une colonne
sur un corps d'animal (219, x) ; la solution assez ingénieuse, proposée
à partir du \f siècle environ, par les écoles bouddhiques et djaïna au
221. — Détail d'une fresiiue d'Ajunta.
problème du raccordement du plan carré du tailloir à la circonférence^ du
fût : celui-ci est surmonté d'un volume en forme de vase, du haut duquel
retombent quatre longues feuilles frisées et dentelées ou auquel sonl
adossées (juatre figurines ailées qui paraissent soutenir la saillie angulaire
de l'abaque (219, i, ii, vu). Notons, enfin, la plastique fantaisiste et désor-
donnée des plus riches piliers de style dravidien ; les uns piles de dés, de
pj'ismes, de cylindres chantournés, évidés, hérissés (219, xiv) ; les autres
mas(iués par des images d'éléphants, de cavaliers cabrés, de monsti'es
contournés, (jui semblent faire fonction de soutien (222).
III
EFI'ETS DE PARURE
L'architecture hindoue apporta, à la poursuite des effets de parure, une
ardeur maladive.
Î22. — Pilirrs de la grande pagode de Srîrangam. (D'après G. Le Bon. op. cil
332 LES ARCHITECTURES DE l'iNDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
Elle rechercha ceux de matière, dissimulant le massif en hriques d'un
tope sous une carapace de pierres hien appai-eillées, et celui (ruii temple
sous un enduit de plâtre ou sous un placage de ciment ou de terre cuite ;
bâtissant, quand elle en avait l'occasion, tout en marbre connue au mont
Abou, ou tout en granit comme dans FOrissa et le Dekkan oriental.
Le ciel de l'Inde appelle la note de couleur. L'architecture hindoue la
prodigua. Le tope de Sanchi était entièrement peint ainsi que la barrière
et les portes de son enclos; la description que le pèlerin chinois Hiuen
Tsangfait du monastère de Nâlanda, indique que les colonnes, les poutres,
les balustrades « brillaient de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel » et que
les tuiles vernissées étaient polychromes. Le rouge dominait. Enfin, sur
les murs intérieurs se développaient de grandes fresques, dont certains
temples d'Ajunta conservent encore des restes (221).
L'architecture hindoue eut la folie de la décoration sculptée el, dans
toute la force du terme, elle fit de l'orfèvrerie en pierre : ainsi, il était
normal que la totalité des surfaces d'une élévation fût traitée comme un
champ unique et que, depuis la base jusqu'au faîte, fussent étagées sans
repos des frises ininterrompues' (190; 207; 212; 214; 217; 220; 222).
A force de profusion, elle ne compromit pas seulement le caractère
monumental de ses édifices, elle créa encore des aspects de rebutante
confusion et elle se condamna à une exécution de pratique. Il convient
toutefois d'admirer la prodigieuse variété d'une invention qui ne se répé-
tait jamais; la maîtrise et souvent la virtuosité d'un travail qui — ■
témoin les sculptures du mont Abou — tirait du marbre des finesses
(ju'on croirait réservées au métal (212; 214) et fouillait le granit comme
on a rarement fait la pierre tendre; enfin, la merveilleuse beauté de cer-
tains détails.
Le répertoire décoratif de l'Inde ne comprenait ({u'un très petit
nombre d'ornements de l'ordre géométrique, tels que disques, entrelacs,
tresses, enroulements, pirouettes, perles, la plupart d'importation perse
ou hellénique. Considérable était, au contraire, la collection des motifs
inspirés de la nature végétale ou animale, dont plusieurs à la vérité pos-
sédaient une valeur symbolique : fleurs de lotus étagées à la mode de
Perse ; rosettes, rinceaux, souvent d'une extrême richesse ; éléphants,
' Au temple cliaiukya do Ilalcbid s"étagent dix frises, longues cliacune de 216 mètres et
entièrement couvertes d'ornements et de ligures ; une proec^ssion d'éléplianls no compte pas
moins de deux mille images !
L KFFET 333
lions, tigres, chevaux; personnages en action jouant des scènes de la vie
courante, de chasse, de guerre, de culte, ou tenant les rôles de héros
des légendes sacrées ; beaucoup de cavaliers et de bayadères. Une grande
place était faite à des monstres animaux ou humains, presque toujours
grimaçants. Enfin les thèmes de signification religieuse consistaient en
saintes images, particulièrement multipliées par les programmes brahma-
niques, et en emblèmes, catégorie à laquelle les Bouddhistes se bornèrent
jusqu'au xv" siècle de notre ère : c'étaient une représentation de la balus-
trade sacrée, une sorte d'arc en accolade, équivalent de la silhouette d'un
tope, la croix et la roue mystiques (swastika, tchakra), le trident (trisula) ;
l'arbre de vie (horn), image stylisée de l'épanouissement en éventail du
soma ou du dattier, entre deux oiseaux affrontés (220).
DEUXIP]ME SECTION
L ARCHITECTURE CHINOISE
CHAPITRE PREMIEK
LA COMMANDE. — CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES.
LES CONDITIONS. - LES INFLUENCES - RAYONNEMENT
LA COMMANDE
La rareté des monuments chinois, qu'expliquent la fragilité de cons-
tructions en bois, la fréquence des tremblements de terre, Tabsence chez
le Chinois de la notion de l'entretien, enfm le vandalisme des guerres
civiles, ne signifie pas qu'il n'y ait pas eu dans l'Asie orientale une pro-
duction abondante de lart de bâtir.
De très bonne heure la Chine fut civilisée; toujours la i-ace fut dévote
et, à maintes reprises, un g-ouvernement, pourvu de force et de res-
sources, put multiplier les commandes de la catégorie monumentale
comme celles de l'ordre utile.
L'essor successif et la vitalité de plusieurs religions — cultes astraux:
culte des ancêtres; Taoïsme, prêché par Lao Tseu à la fin du \f siècle;
évangile de Confucius, postérieur d'un siècle; Bouddhisme, introduit offi-
ciellement Tan (17 de notre ère et déclaré religion d'état au vf siècle ;
Lamaïsme, qui est une variété du Bouddhisme; enfin Islamisme, importé à
Canton au début du vn'^ siècle et largement difTusé à partir du xni'' sièclc"
— ont toujours maintenu une importante demande d'édifices cultuels et
(le monastères ^
Toujours aussi, l'architecture ])rofane fut sollicitée par une riche bour-
' Les voyageurs sont IrappiJs de la prodigieuse quantité de pa^'odes qu'ils rencontrent dan,^.
toutes les régions de la Cliine.
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES 335
^eoisie, soucieuse de se loger agréablement ; par une aristocratie, curieuse
(l'apparat ; par des souverains fastueux, réclamant des palais magnifiques
d'été et d'hiver et des tombeaux imposants. Elle fut encore mise à con-
tiil)ution pour l'érection d'une foule de monuments commémoratifs d'un
(''vénement ou d'un piM'sonnage ofliciels ou privés; pour la réalisation
d'édifices d'intérêt public tels qu'universités , observatoires, bâtiments
administratifs; pour l'élévation de fortifications, dont la Grande Muraille,
opposée aux invasions tartares au déclin du ni" siècle avant notre ère,
indique l'importance; pour la construction de ponts, le creusement de
canaux Enfin, une ferme croyance à une survie dans des conditions
analogues à celles de l'existence réelle, créa de tout temps la nécessité
d'une architecture funéraire.
Il
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
A la dynastie des Hia (xxii'^-xviif s. avant J.-C), les Annales chinoises
font honneur de grands travaux publics et d'importantes bâtisses. De même
pour la dynastie des Tchcou (1122-49 avant J.-C); son histoire (Tcheou-
li) mentionne l'exécution de fortifications considérables et l'établissement
de règles architectoniques, indice de la place que l'art de bâtir tenait
alors dans la civilisation chinoise; notons que, sous les Tcheou, la pro-
pagation des religions de Lao Tseu et de Gonfucius fut propice à l'archi-
tecture religieuse.
La Gi^ande Muraille, œuvre de l'empereur Ts'in Ghi Houang Ti, révèle
l'énergie d'entreprise et les facultés constructives de la Ghine, dans le der-
nier quart du m" siècle avant J.-G.
L'époque des Han, qui débute avec le ii*' siècle avant J.-G. et se ter-
mine en 221 de notre ère, fut pour la Ghine une période de prospérité et
de commande architecturale : rappelons le palais impérial de Loi, édifié
au début du if siècle avant J.-G.
Les siècles v^ et vi*' de notre ère furent particulièrement favorables au
développement de l'art de bâtir, par suite d'un grand essor du boud-
dhisme. A cette époque, Nankin possédait un grand palais impérial, qui
fut détruit en o98.
L'architecture civile bénéficia de la prospérité et de l'élan dont le
Géleste Empire fut redevable à la dynastie des Tang (618-906). En même
temps il y eut une recrudescence de la commande religieuse, consécutive
336
L ARCHITECTURE CHINOISE
d'une part à un développement de la ferveur bouddhiste par suite de Tini-
migration en Chine de moines hindous chassés de leur patrie et, de
l'autre, à l'introduction de l'Islam (vif s.) '. L'époque des Tang- marque
l'apogée de l'architecture chinoise.
Après une période troublée, l'ère des empereurs Song (060-112")
Aire du l'architecture chinuise.
ménagea à l'art chinois un temps de brillante floraison dans la Chine au
sud du Yang-tse-Kiang-.
Cependant, dans la Chine septentrionale, les Tartares Khitaï, des-
cendus de la Mandchourie dans la région de Pékin, y fondèrent, au
xi" siècle, une capitale nommée Yen. Dans le deuxième quart du siècle
suivant, elle fut remplacée par une autre ville, Tchong-tou, siège de la
dynastie Kin des Tartares Niu-tchen. De la fin du xn' siècle datait le pont
' Du VU" sirclc', date lu Iciiiple de ViiCéiesle Concorde, près de l'ékiu: de la lin du vm° siècle
la |)agode de lAïuj Kouaufj-Lseu. La iii(jS(iuée du Saint-Suuvenir, à Canton, lut construite en
629, réédillcc au milieu du xiv» siècle.
- Marco l'ulo a consigné dans la relation de son voyaj^e l'admiration (juc lui inspira le
palais d'été, construit en bambou, pour les princes Song, en leur r('sidence de Kai-fong-fou
dans le Ho-Nan et que les Mongols démembrèrent et remoidcrent à Tchon;/-'rut/. leur capitale.
CHUONOLOGIE ET T01'()(iHAPHIE MONUMENTALES 337
(Ml iHai'l)re,à 24 arches, sur le Houaiir/-ho. qui excita l'aduiiration de Marco
Polo.
L'occupation mongole — accomplie au début du \\\f siècle — ne nui-
sit point à rarchitecture chinoise. Au nord-est de Dolonnor, à Kai-plnfj-
foii, subsistent encore des restes importants de la résidence d'été des
empereurs mongols. Dans le troisième quart du xin*" siècle, Khoubilaï-
khan, fondateur de la dynastie mong'ole des Yuan, se fit bâtir, près et au
nord-est de Tchong-tou, une capitale Ta-tou (Khan-bàliki, ceinte de fortes
murailles avec des portes monumentales et dotée d'un grand palais
(1204-1267). Des monuments comme la porte de Kiu-Yong-Kouati dans
la Grande Muraille, qui date de 134.j, montrent qu'à cette époque l'archi-
tecture n'était ni négligée ni dégénérée.
L'expulsion des Mongols et la restauration d'un empire chinois par
Hong-ou, le fondateur de la dynastie des Ming-, en 1308, fut l'occasion de
travaux nombreux, divers et considérables. Le règne de Yong-lo (-;- 1424)
fut marqué par des constructions à Pe'A/y/, oi^i le Souverain s'installa en
1409, et dans les environs de cette ville : fortilications de la « cité tar-
tare » (1420); palais impérial, achevé en 1421; palais des Examens {h'tnir/-
yi(an); grand Temple du Ciel, [Tien-fan, 1421); reliquaire de Bouddha, le
]yout'a sseii; tombeau du souverain, à une cinquantaine de kilomètres
au nord de la cité, le premier de la Nécropole des Ming. Vers le même
temps furent édifiés, au nord de Nankin, le mausolée de Hiao-ling (1398),
le premier des Ming, et, dans la ville même, la « Tour de porcelaine »
(1412-1431).
Notons l'édilication, au xvi" siècle, du temple de l'Agriculture [Hxien-
nung-tang), à Pékin, et de celui de la déesse Ivuan-Vin. sur l'ile de
P'u-t'os-han, au sud de Changaï (1581) ; la construction, au xvii', d'une
capitale pour la nouvelle dynastie mandchoue — Tong-King près de
Liao A^ang (1610-20), de tombeaux impériaux près de cette cité (1024),
d'un palais à Moukden (1037), du Temple jaune [Huang-sseu] près de Pékin
(lOol), d'un palais d'été pour l'empereur K'ang-hi au nord-ouest de Pékin
((in du siècle). Le xviii® siècle est rappelé par le palais d'été et le temple
élevés par K'ang-hi, à Jehol (vers 1703) ; par une reconstruction, aux
frais du même souverain, du temple, sus-mentionné, de l'ile de P'u-t'o-
skan (1705) ; par divers palais de la Cité interdite à Pékin, par un Palais
d'été, au nord-est de la capitale, œuvre de l'empereur K'ien-Long (173(i-
1790).
22
338 L ARCHITECTURE CHINOISE
III
LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES. LES INFLUENCES.
RAYONNEMENT
L'architecture chinoise disposa d'abondantes ressources matérielles :
pierres diverses; bois ordinaires et, dans les provinces méridionales,
essences précieuses, parmi lesquelles le cèdre ; grands roseaux, d'un
usage singulièrement pratique. Elle bénéficia, en outre, de facilités de
transport, consécutives à l'existence de grandes voies fluviales et de nom-
breux canaux ; des aptitudes professionnelles d'une des races les plus
industrieuses qui soient; d'un outillage perfectionné; et aussi de la néces-
sité de s'adapter à la diversité d'un climat contrasté, alternativement très
pluvieux et très chaud.
Son essor fut contrarié par le caractère essentiellement rural de la
civilisation chinoise, par l'existence de règlements somptuaires, par la
médiocre prédisposition du Chinois aux longs espoirs et aux vastes pen-
sées, enfin par un amour et un sentiment de la nature qui lui font pré-
férer l'aspect d'un jardin réussi ou d'un beau site à celui d'un monument.
Une caractéristique essentielle de Tarchitecture chinoise est la mono-
tonie de ses types et la fixité de ses procédés : ce sont conséquences d'une
complexion mentale foncièrement positive; d'une certaine pauvreté d'ima-
gination, d'un formalisme minutieux et étroit, d'un traditionalisme sans
pareil dans l'histoire ^
Dans une très large mesuie, le ressoj't du développement de l'archi-
tecture chinoise fut indigène et elle accommoda toujours au goût national
les divers emprunts qu'elle fit à l'étranger.
Sans parler de très anciennes influences mésopotamiennes, sinon
matériellement prouvées, du moins plus que probables, le rayonnement
de l'Asie centrale et méridionale sur l'Extrême-Orient fut considérable.
Par leurs rapports connneiciaux avec l'Ouest du continent- et par l'in-
termédiaire des Yue-tchi (jui, chassés du Kan-sou par les Huns, en l()5
' Les règles établies par le riluel des TciieoU (1122-24'J av. J.-C.) pour les construclions
publiques et privées sont encore appliquées aujourd'hui !
■* Ces rapports s'établissaient par la « roule de la soie ». qui mettait en conmiunicalion
régulière le Kan-sou et la Méso|)otariiie, par le Gobi, la Kacligaiie, le Turkestan et la Perso.
Cf. plus loin, p. 374.
LES INFLUENCES
330
avant J.-C, s'empariToiil du Turkestan, de l'Afi^lmnistan «>t du Pendjab
(163-60) ^ les Chinois prirent connaissance de la formule perse achémé-
nide -et de Thellt^nisme colonial qui fleurit dans les royaumes de Bac-
2i'4. — Porte de Kiu-yong Kouan (1345). (Faeenonl.)
(D'après E. Chavannes, Mission dans la Chine du \ord.)
triane, de Sogdiane, d'Arachosie et dans le Gandhàra^ La propa-
liande bouddhiste et leur empressement à pèleriner dans la patrie de
' Cf. la mission de Tchang-K'ien, envoyé au pays des Yue-tchi par l'empereur Wou-ti
(110-87 av. J.-G.) el la conquête, au i" siècle de notre ère, des régions du Lob Nor et du Tarim,
par le général chinois Pan Tch'ao.
- Cf. les découvertes des missions E. Chavannes et d"011one. (Cf. M. Dieulafoy, Les piliers
funéraires de Ya-tclieou fou.)
' Cf. plus haut, p. b, 296 et, plus loin. p. 370.
340
I, ARCHITECTURE CHINOISE
Bouddha ' leur révélèrent, d'une part, l'art religieux de l'Inde hellénisante
et de l'Inde g-angétique - et, de l'autre, celui du NépaP. De la Perse
mmwmM
Fac-ado d'une liuiitiiiuo. à Pc
sassanide vinrent des modèles et des sug'g'estions de l'ordre décoratif.
Notons que les communications entre la Chine et l'Asie centrale se trou-
vèrent favorisées par la réunion, entre 1280 et 13G8, des deux contrées
' Cf. les relations des pèlerinages de Fa-hian (v^ s.), de &'oung-yun (vi» s.), de Hiuen-tsang
(virs.), d'I-tsing (vu» s.) ; les missions ofncielles au Magàdlia de Li-i-piao (C43-645), de Wang-
hiucn-tsé (646-648 et G57-661) ; les relations officielles de l'empire chinois avec Ceylan, aux v"
et \\w siècles, etc.
' Cf. plus liaul. p.i".)6et2'.»7.
' Cf. p. ;;62.
PROGRAMMES DOMESTIQUES
341
SOUS lautoi-ité des empereurs mongols. Enfin, c'est sans doute à l'In-
sulinde que la Chine doit le principe de la construction en bambou et
le prototype de son système de toiture'.
De son côté, l'arcliitecturo danoise impressionna celles de la Haute
Asie tibétaine- et népalaise'; de Tlndo-Chine % où, dès le m" siècle
avant notre ère, les Chinois étaient maîtres de l'Annam ; du Japon ° ;
enfin de l'Europe qui, au déclin du xyiii*^ siècle, s'engoua du « jardin
chinois '^ ».
GHAPITKl< II
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Profanes ou religieux, les programmes élaborés par l'architecture chi-
noise sont monotones et plutôt mesquins.
PROGRAMMES DOMESTIQUES
Celui de la maison est déterminé, dans une très large mesure, par les
lois qui fixent, suivant la
condition du propriétaire,
les dimensions du logis, le
nombre des colonnes et la
hauteur du toit, et par un
système de géomancie Feng-
choni), qui détermine l'as-
siette, l'orientation, les pro-
portions les plus propres à
assurer au propriétaire le ,„. ... ,..,,.
^ ^ -_(). — Maison chinoise ligurrc sur une peintuie.
concours des esprits et des
forces favorables. Isolée de la rue par un mur et souvent par une cour
' CI. plus loin, p. 3.t1.
- Cf. plus loin, p. 370.
' Cf. p. 362.
* Cf. plus loin, p. 378.
■■' Cf. plus loin, p. 426.
« Cf. tome III.
34-2
L ARCHITECTURE CHINOISE
l'habitation comprend une partie antérieure, prévue pour la vie tle rela-
tion ; une postérieure, souvent séparée de la précédente par une cour
et réservée pour l'existence domestique; cnlin, des communs relégués
sur le derrière ou sur les côtés.
Les corps de logis, en avant de la
façade desquels s'allonge une vé-
randali ouverte, souvent dévelop-
pée sur les quatre côtés du plan,
communiquent par des couloirs
couverts. Parfois il y a un étage
(22o, 2-2C>].
Un palais impérial ne dill'ère
d'une demeure privée que par
une ampleur de proportions qui
l'assimile à une cité, par une plus
grande dimension des bâtiments,
par leur exhaussement sur des
plates-formes souvent étagées,
par l'élévation de la toilure.
enlin par une distribution régu-
lière et symétrique des éléments
en bordure de vastes cours, ac-
cessibles par des portes d'hon-
neur. L'ensemble — dénommé,
à cause de la couleur de l'enceinte,
la Cilé pourpre — dessine un
quadrilatère, à l'intérieur duquel
un autre, concentrique, délinil le
palais proprement dit — la Cité
jaune, interdite. Celle-ci com-
prend des halls [lien) pour les
grandes cérémonies (228) ; des
bâtiments {kon(j\ ponr l'exercice des diverses fonctions du souverain ; des
hôtels, pour son logement et celui de sa famille ; des trésors, des archi\ es,
des bibliothèques , un lemple des Ancèti-es cl d'autres sanctuaires... Au-
tour de la Cité jaune sont groupés les demeures des grnnds dignitaires, des
fonctionnaires, des domesli(|ues, des gardes ; des nuigasins, etc. (227).
227.
Le palais impéiial, à Pékin.
ABCDE : La cité pourpre.
1, porte de la Paix Céleste. 2, la Sublime Porte. 3,
Autel des divinités de la Terre. 4, temple aueestral de
l'Empereur. 5, Archives. 6, Magasins. 7, temple mongol.
8, porte de la Paix orientale. 0, lemple du dieu des Nuées.
10, temple du dieu du Veut. 11, 12. temples. 13, chapelle
funéraire des concubines impériales. 14, porte de la Paix
terrestre. 15, chapelle funéraire de la famille impériale. 10,
temple des .\ncèlres. 17, Tsiug-schau (colline dont les
temples protègent le palais contre les influences fuuestesi.
18, temple de Bouddha aux mille bras. 19, Magasins. 20,
temple lamaiViue. 21, temple.
FGHl : La cité jaune.
22, porte du midi. 23, porte de la Concorde. 24, hall de
la Souveraine Concorde. 25, hall de la Moyenne Concorde.
20, hall de la Concorde protégée. 27, palais de la Pureté
Céleste (salle d'audience). 28, salle des Sceaux. 20, porte du
Nord. 31, 31, hôtels de l'empereur et de sa fuuiille. 3:;,
bibIiolhè(|ue. 33, porte des Fleurs.
JDKL : Jardins impériaux.
34, temple. 35, jiavillon. 30, « Pagode blanche ». 37,
pont impérial. 38, garage des canots impériaux, o'.i, 3',»,
palai>.
l'ROGHAMMKS DOJIKSTIOL'ES
3i3
Des documents écrits et graphiques nous apprennent (jue, vers le
délnit (lu premier millénaire avant notre ère, et longtemps par la suite,
un palais impérial possédait une tour colossale à étages [t'ai), sommée
d'un pavillon au(|uel on accédait quelquefois par une rampe développée
en spirale autour du noyau : en somme, un
équivalent et, sans doute, un dérivé de la
zigg'ourat mésopotamienne (220) .
228. — La salle de la Souveraine Concorde (Taï bo Tien)
dans le palais impérial à Pékin.
— Tao-t'aï, figurés sur des
peintures chinoises.
1. flan. — II. Elévation siinplilîée Japrès une peinlure chinoise.
Une sorte d'écran en maçonnerie — tchao-p'ing — que constitue un
panneau plus ou moins décoré, dressé entre un socle et un toit, précède la
porte des maisons de notables et des bâtiments officiels, pour indiquer le
rang du propriétaire et la destination de l'édifice.
Les Chinois devisent leurs résidences d'été avec amour et succès. Le
•^^•^ l'architecture chinoise
jardin y commande la bâtisse, dispersée dans la verdure sous Tespèce de
pavillons et de kios(iues multipliés '.
II
PROGRAMMES FUNÉRAIRES
En Chine, rarchitecture funéraire est aussi strictement réglementée
^^^»^"
llV
230. — Piliers lunéraires de la mère de Kai. (Pilier de l'ouest.)
(D'après E. Ghavannes, op. cil.)
(\u(i la domestique, et elle doit proportionner le développement du pro-
grariime à la condition du défunt. De toute façon, elle distingue deux
' Cl', plus loin, p. 355.
PliOGlUMMES FUNERAIRES
Ml
parties ; l'une pour le logement du cadavre, l'autre pour l'accomplisse-
iiient de cérémonies funéraires. Les gens de peu doivent se contenter
d'une fosse sous un tertre et d'une pierre levée, gravée d'une prière:
un notable a droit à un tumulus en miniature,
à un autel sous un pavillon, à des stèles dres-
sées sur des tortues, emblèmes de béatitude
éternelle, ou encore à des piliers-lètes de mur
définissant l'entrée de son domaine (230). Un
empereur, enfin, gîte en un caveau, construit
sous un tunuilus ou dans les flancs d'une col-
line; un autel, un temple, des portes d'honneur
se succèdent en avant de la sépulture, dans
l'axe d'un enclos rectangulaire, ombragé de
grands arbres (231),
En matière de fortification, les Chinois ne
dépassèrent pas la conception élémentaire de la
muraille simple'.
Dans l'ordre du génie civil, leurs ponts méri-
tent une mention : il en-est qui ne comptent pas
moins de dix-sept arches et celle qui constitue
le « pont bossu », dans le parc du palais d'été
à Pékin, a une ouverture de sept mètres (238).
111
PROGRAMMES RELIGIEUX
- Tombeau de l'empe-
reur Young Lo.
1', P, P, portes d'honneur (Pai-
lou); T, lemple funéraire; A,
L'architecture religieuse de la Chine a réa- auiei ; c, caveau au centre duu
!• <• 1 I /■ i-r» Il tumulus.
lise des monuments et des édifices cultuels.
Parmi les premiers, qui sont bouddhiques, il en est — tels à Pékin le
Pe-t'asseu ou, près de la capitale, le Wou t'asseu — (jui sont des répliques
plus ou moins fidèles du célèbre reliquaire de I3odh Gava- : au centre d'un
enclos délimité par une balustrade et accessible par une porte d'honneur,
un double socle carré porte une pyramide centrale, llaïKjuée, aux angles,
' La différence de conformation que présente la Grande Muraille, suivant qu'elle s'élève en
plaine ou dans une région accidentée — un mur, dans le premier cas ; une plate-forme peu
élevée, dans le second — est expliquée par le commandant d'OUone de la façon suivante : en
terrain plat, elle devait faire obstacle aux incursions des nomades ; en pays accidenté, elle
constituait à la fois un rempart et une chaussée pour un transport rapide des troupes.
- Cf. plus haut p. 303.
346
L ARCHlTIiCTURE CHINOISE
Je quatre satellites. Bien plus nombreuses sont les pagodes, luiules tours à
trois, cinq, sept, neuf ou treize étages, symbole des cieux que la théologie
bouddhique superpose au-dessus de la terre : généralement le plan est
octogonal '- ; parfois, il varie d'un étage à Tautre, d'abord carré, puis octo-
gonal, puis circulaire (239; 241, ii, m; 242)'-.
La seconde catégorie des monuments i-eligieux de la Chine comprend
'2'.'r2. — Sancluaire T'si-nien-tien du temple du Ciel, à Pékin.
des autels pour le culte officiel et des temples bouddliistes, taoïstes, ishi-
miques.
Analogue à la ziggourat mésopotamienne, de laquelle il procède peut-
être, l'autel chinois est constitué par l'étagement de trois plates-formes cir-
culaires ou carrées, profilées en gradins, bordées de balustrades et acces-
sibles par des escaliers situés face aux points cardinaux. Tantôt — comme au
temple du Ciel à Pékin — la suprême est à découverl, tantôt — ^ ainsi au
temple, voisin, de la Prit-re pour l'Année, elle est abritée par un bâtimenl'.
Taoïst<; ou bouddhistes, le programme d'un temple chinois est une varia-
' Jl u.vuiL clé chuisi |jour la l'aïauube « Tour du porcclainu » de Nankin, dunl la hauteur était
d'entre 60 et 70 mètres, poui' une largeur à la base de 30 mètres enviroji.
- On peut citer comme exemple la pagode Yuan Ming Yuan, dans le jjalais (rété à Pékin.
'■' L"auti'l Yuan-t's io du leinplr du Ciel, nui est sur pjiin circulaire, mesuri' (13 mètres de
PROGRAMMES RELIGIEUX 347
lion sur le thème de la maison, compliquée de (juelques détails importés
de rinde : ses éléments se succèdent en enlilade, sur le grand axe d'un
enclos rectangulaire orienté du sud au nord, et ils sont séparés par des
cours. Une porte d'honneur, formant vestibule, donne accès en une pre-
mière cour rectangulaire : au centre s'élève, sur un soubassement, le sanc-
233. — Temple de Confucius, à Khiu-fou (Chan-toung).
Plan cavalier chinois simplifié.
tuaire, abri des saintes images, généralement piécédé d'une vérandah ;
sur les côtés se trouvent des galeries, des pavillons carrés contenant des
cloches, des tours. En arrière de cette aire, s'en trouve souvent une
seconde, disposée de même et consacrée à la déesse de la Miséricorde ;
parfois, les cloîtres sont surmontés d'un étage, distribué en chambres de
trésors, salles de travail, bibliothèques. L'enceinte enferme, en outre, des
bâtiments pour le logement du clergé, des communs, des magasins, des
étables et des jardins (233; 234).
Quant aux mosquées, elles ne comportent point le minaret canonique'
l't leur plan ne diffère de celui que nous venons d'analyser que par
' (ir. plus haut. p. 21o.
348
L ARCHITECTURR CHINOISE
l'aménagement (Fiin « mirliab » dans le sanctuaire, divisé en cinq nefs-
par un quinconce de colonnes.
En Chine, une ceinture de g)"ands arbres est le complément nécessaire
d'un monument religieux.
Notons que, profane ou sacré, un édifice chinois n'est éclairé que parla
23 i
Sanctuaire dans l'enceinte d'un temple chinois.
porte et par des haies ouvertes,
vérandah.
droite et à gauche d'elle, au fond de la
IV
.MONUMENTS CO.M.MEMOR.VFIFS
La conformation chinoise d'un monument commémoratif est une porte
triomphale (Pai loii) à trois ou à cinq baies, la centrale plus grande que
les latérales. Communément, c'est un portique en charpente ou en pierre,
selon la formule du « toran » hindou', abrité ou non par un toit; mais-
ce peut être aussi une bâtisse en maçonnerie avec des arches voûtées,
' Cf. p. 302.
LA. CONSTRUCTION
349
louL à lait analoiiue à l'arc do liioiiiplio romain : lel. ])ar exemple, celui qui
à Pékin, annonce le temple de Conl'ucius (23G, ii).
CIIAI'ITUK III
LA CONSTRUCTION
I
l,ES MATERIAUX ET LES PROCEDES
Guidée par le génie positif et industrieux des Jaunes, l'architecture
chinoise a su s'adapter à la double particularité d'un climat très pluvieux,
2S'.j. — Quelques particularités de la cliarpenteric climoist
Tète de |ioteau conslitiiée par un élagement de bras encorbellanls, assemblés à enraxures. — II. Assemblafje
d'une cliai'penle en bambou : a, faroiiiif
en bois.
en fourclio de la tèle des pièces verticales; /, ligature d'une charpente
ti'és chaud en été, tempétueux, et d'une végétation riche en bois et,
dans le sud, en grands roseaux légers et rigides. Il est résulté de la
première de ces conditions un développement de la toiture qui constitue
un des traits les plus distinctifs de cette école ; de la seconde, un parti
pris de bâtir le temple, aussi bien que le palais et la maison, en char-
pente, sur un soubassement en briques ou en pierre; enfin, de la conspi-
350
L ARCHITECTURE CHINOISE
i-ation (le rune et de raulie, une
conformation très originale du toit.
Un bâtiment chinois consiste en
un comble, soutenu par un quillage
f dont les intervalles sont clos par une
= cloison en bois, en pisé ou en briques
g (226; 228; 232; 234; 242). Cette
= structure porte en Chine le nom de
I ting ; elle comporte une réalisation
I toute en bambou, môme à g^rande
\ i échelle — témoin, par exemple ce pa-
= ^ lais impérial qui, à Tchong-tou. émer-
1 ^ veilla Marco Polo ^
2 1 Aussi bien, la charpenterie chinoise
l o a-t-elle fait preuve de beaucoup d'a-
3 "= dresse, notamment dans l'utilisation
\ i du bambou. Elle exécute ses assem-
3 I blages par encastrement d'un tenon
l ^ dans une mortaise et par enchàssure
^ o d'une solive dans la tête d'un poteau
l i, entaillée en fourche ; (235, i) ; quand
\> " elle emploie des cannes de bambou, elle
< =■ combine très ingénieusement ces deux
I 2 procédés avec celui de ligatures main-
\ i tenuespar des chevilles (235, II, m).
I Elle ne connaît pas la ferme à en-
'^ trait el ne raidit point le squelette
B d'un panneau par l'artihce d'une trian-
I gulatioii : elle se défend contre les
1 ris(jues de déversement et de gauchis-
5 sèment, en soignant le montage, en
- substituant à la quille unique un cou-
ple entretoisé (237, iv, vi), en assurant
l'invariabilité des angles par l'inser-
tion de coins ou l'ajustage d'écharpes
'235,iii;237, ni; 2i2). Les soutiens isolés porlenl sur un ilé do pierre carré.
' Cl. plus liaul, \). ;'.o6, noie 2.
LA CONSTKUCTIOiN : LA COUVKRTUUR 351
Cepeiulanl les Cliinois se sont toujours (MiLcndus à la construction en
laalériaux durs. Très anciennement, ils employèrent des briques cuites,
de très bonne qualité, et taillèrent des blocs réguliers dans le calcaire,
dans le grès, voire dans le granit (224 ; 230 ; 232; 239 ; 244). De bonne
heure aussi, ils j)rati(juèrent l'appareil réglé et, incités parleur sens pra-
tique, ils montèrent des murs cr(!ux dont les parements étaient reliés par
des cloisons transversales. Enfin, antérieurement au xiv- siècle, ils savaient
tourner correctement, selon le demi-cintre ou l'ogive, un berceau clavé,
ouvert de sept mètres et plus (224 ; 236 ; 238) '.
II
LA COUVEHTUIUÎ
Le comjjle chinois est du type h deux égouls : il déborde amplement
l'aplomb des murs alin de les abriter de la pluie et du soleil (22G ; 230 ;
232; 234 ; 242) ; pour la même raison, chaque façade à pignon est pour-
vue d'un auvent, qui se raccorde avec la zone inférieure des versants
(^237, i). S'il doit èti-e couvert de chaume ou de bambou, c'est une légère
charpente en cannes. Dans ce cas, chaque versant est un panneau trapé-
zoïdal constitué par un cadre, ligaturé aux croisements ; les côtés latéraux
forment arêtiers et l'inférieur joue le rôle de poutre sablière (237, ii).
Ce dernier, à cause du mode d'assemblage par ligature, se trouve dans un
plan supérieur à celui des arêtiers sur les(|uels il est posé ; par suite,
labout inférieur des chevrons se relève, et d'autant plus qu'ils sont plus
courts, si bien que la suite de leurs extrémités dessine un segment de
circonférence ouvert vers le haut. Loin de déplaire, cette conformation,
consécutive à une nécessité de construction, fut adoptée, et même, à partir
du vi" siècle de notre ère, accentuée par la charpenterie en bois ; de sorte
que le retroussis des angles de la toiture devint un trait essentiel de l'ar-
chitecture chez les Jaunes. Aussi bien, rendait-elle le service de réduire
l'obstacle que l'extrême saillie du toit oppose à l'entrée de la lumière
dans les intérieurs. Comme, d'autre part, pour diminuer cet inconvénient,
on relève la partie en surplomb des chevrons, la toiture chinoise offre
des silhouettes concaves (234; 237, i ; 241 ; 242).
La lourde charge d'une carapace de tuiles posées sur un matelas de
' Cf. par exemple les portes de Pékin et celle de Kiu Ymig Kouan. dans la Grande Muraille
352
L ARCHITECTURE CHINOISE
mortier et les l)riilales poussées de vents très violents contraiiinent les
constructeurs chinois à ne rien épargner de ce qui peut rendre leurs
combles robustes et stables. Ils y pourvoient en multipliant les points
d'appui. Outre ceux que fournissent le (|uadrilatère péiipliérique et
l'avancée d'une rangée de bras-consoles (234 : 2i2), ils en constituent
i'M. — Uisposilils chinois du comble ut de la LuiLuiu.
I. Type de toiture chinoise. — II. Le retroussis des angles ex])lii|u6 par les nécessil(''S d'une conslruclion en
bandjou. — III. Structure à empilage du comlde chinois. — IV-VI. La conslruclion cinnoiseen fonclion du condile.
— Vil. Cuirasse en tuiles du toit chinois.
d'intermédiaires, soit en implantant un (luillage intérieur concentri(|ue au
j)remier et plus élevé que lui, soit en dressant sur un solivago transversal
des poteaux qui soutiennent la toiture ou, si la salle est vaste, un second
étagede poutres portant une seconde rangée de poteaux, et ainsi de suite, s'il
le faut' (237, m, iv, vi). K\\ somme, la coupe de ces combles dessine un
escalier, (jue d'ailleurs on manifeste^ v(d(»ntiers ; d'autant plus qu'en Chine,
Cf. une appli
riiiri|M' par l'arciiHecluic pliiyf^ioiiiie tome I, p. 210.
L EFFET 3;i3
un (Hagemenl de loits est un siuiic tlo dignité, réglementé par les lois.
Dans ce cas, la zone constituée par la partie visible du ou des (juillages
intérieurs et des cloisons qui ferment les entre-colonnemenls, offre l'ap-
parence d'étages supérieurs, et renseml)le du bâtiment celle, au clioix,
d'une série de cages emboîtées ou d'une superposition de volumes suscep-
tible de télescopage (232; 234; 231) ; 2il ; 2i2).
'."^^?iS
IJuiit bossu » (I;
diiis du l'alais dElr. a l'ckii
Quant à la toiture proprement dite, elle est constituée, dans la bâtisse
modeste, par un lit de cbaunie ou par des rangées de demi-cannes de
bambou, placées le creux en baut et jointes par d'autres posées dans le
sens inverse ; mais, dans toute construction soignée, ces demi-cylindres
végétaux sont remplacés par de fortes tuiles, en même temps que faitag-e
et arêtiers sont mas(jués par des pièces en poterie (234 ; 237; 242).
CHAPITRE IV
L'EFFET
Envisagée sous le rapport de l'effet, l'arcbitecture chinoise révèle une
curieuse dualité ; d'une pai-t, de la modération, le goût de l'ordre et de la
II. 23
354
L ARCHITPXTURK CHINOISK
ré2;ularité ; dr ratiliv, une fureur de luxe »^t Ja passion de ce qui est
divers, ronlrasté. fantastique.
!H'i
— r,ii;iHlc l'u-li-ciiwaii;:. 1
(iJ'iipn's F(M'fiuss(jn, op.
,1-cS \'i
ril.)
■km.
ule
du jnrdiu rliinois.
doni
l'Kur
' Cl
r. le^rihlcl (h- Tel, (M, II, m(;li
lion ni'
e |)lus h
Elle ne clieiche point à frapper
détonnement par une exagération
des dimensions : pour l'élévation
coninie pour le plan, elle affec-
tionne les ordonnances rég'lées, les
compositions centrées, les disti'i-
butions symétriques; elle accepte
les sujétions canoniques et les en-
traves des formules^ ; elle aime les
formes courbes et sinueuses.
EFFI ÏS DR I, ORDRR l'I'l TORKSOUE
Cependant c'est au ])ittor«'sque
(jue vont ses [)références.
La conformation générale (|u 'elle
impose à ses j)roductions est acci-
denter, beurtée, par suite de leur
exbaussement sur un socle, s(ju-
vent profilé en gradins et bordé
de parapets bérissés ; de leui" llan-
quemcnl i>iir des portiques et des
vérandabs : du développement en
bauteur de la toiture, de sa forte
saillie en avant des murs, du relè-
vement de ses bords et du retrous-
sis de s.'s angles (225 ; 228 : 232 ;
•r.M: m\: 2.30: 2H : 2i2)
Svm]>l()mali(|n<' aussi bi for-
ope occidentale s'engoua au déclin
laul.el l(!S l,riu(,iis()t'lii;i(!ls irarcliitecluee |>ul»li<-s,
au .\vi(ii= SI
i|icr(;ur Yoiiii^' Tri
LR JARDIN 355
Wii x\in' sit'clc'. h^llc mjiiiilrslt' (''i^alcnuMit U' iiaturulisme le plus con-
vainou cl l'indush'ic la [ilus ai-lilicicuse. Elle constitue un monde en
miniature, un musée de diminutifs véridiques des objets, des formes
et des agencements dont la nature offre le modèle : sol accidenté au
possible, rocbers bérissés. eaux courantes, cascades, végétations divec-
-40. — .larilin chinois. (D'après une estampe danoise. )
ses, ménageries : le tout composant une mosaïcjue irrégulière de motifs
distincts, de sites isolés, de perspectives restreintes. Cependant un
calcul raffiné et subtil s'ingénie à amuser et à impressionner par le
rapprocbement de contraires : par l'illusion de trompe-rœil ; par l'ag^en-
cement d'un aspect dénature imprévu ou excitateur d'un état d'àme. sur-
tout dans la note mélancolique: et aussi par le spectacle de fabriques
légères et coquettes : ponts, jetées, kiosques, édicules, hameaux, etc.
(240).
Cf. t. m.
356
i; ARCHITECTURE CHINOISE
^-^J4ijjp'\^
241. — Exemples de plastiqui; inomi-
menlalo chinoise.
I. Sanctuaire de Vau-cheou-clian. — II. l'aj^odo
Ling-kouang-sseu, près Pékin. — III. — Pagode
dans le Palais d'été. — IV. Le temple du ciel (T'si-
nien-tien, à Pékin.)
II
EFFETS DE PL.\STluUE SECONDAIRE
L'architecture chinoise fait cas des
elïets de plastique secondaire. EHe ne
manque pas de horder un mur d'une
plinthe et d'une corniche, celle-ci sou-
vent très forte, et d'en rehausser le
parement au moven de moulures et de
pilastres ; elle accuse la courhe d"un
arc à l'aide d'une arcliivolte simple
ou détaillée (224 ; 230 : 230). Elle mo-
dèle énerg;iquement la toiture, en usant
de couvre-joints, de couvre-arètiers et
de faîtières très saillants ; en la cou-
ronnant d'une crête hérissée et de
hauts épis ; en chargeant ses angles
de molifs en poterie ; en soutenant son
avancée au moyen de consoles en
forme de hras, simples ou superposés
en encorhellement (234; 242). Elle tire
encoi'e parti du relief des éléments d'un
assemhlage de charpente, tels que dé-
])assements de tenons, têtes de che-
villes, coins de serrage. Elle festonne
et découpe les hoiseries, etc. (225;
23 i : 235).
En revanche, elle n'a point coneu
à l'effet la conformation du soutien
isolé qui n'est rien de plus (|ue celle
dun poteau. En raison du travail con-
sidérai)!!' (|iii Uii est imposé, sa stature
est j)lutot ramassée ; sa section dessine
|)arfois un carré dont on aurait ahattu
les angles, généralement une circon-
férence ; prestiue toujours, il est lisse ;
mais ilnemaïKjue pas d'exemples d'un
EFFETS DE PLASTIQUE SECONDAIRE
i'aronneint'nl à sculplure foisonnaiiLe et refouillée (234). Sa base esl un dv
(loiil la hauteur ne dépasse point son diamètre. D'ordinaire, il estdépour-
Pagode de Houang-lio-lou, à W'uo Ghang (près Han-Keou).
VU de chapiteau, rarement doté d'une simple tablette quadrangulaire ; en
revanche, il est souvent sommé d'une longue sous-poutre (234) ou d'un
système, aussi pittoresque qu'utile, de bras étag'és en encorbellement et
assemblées à enravure ('235).
;35^
L AKCHITECTUBE CHINOISK
II
EFFETS DE PARURE
243. — Bordure d'une
stèle chinoise ('Jtio
ap. J.-G.) (D'après
E. Chavannes, op.
cit.)
L'architecture chinoise aime passionnénierit h'S elFels
lie parure.
Et d'ahord celui d'une matière choisie : elle recherche
le cèdre et marbre, elle enduit la maçonnerie de stuc
et le bois de laque ; il lui est même arrivé de construii-c
tout en bronze \
Elle affectionne particulièrement le brillani du vernis,
l'éclat de l'émail ; elle pratique volontiers les applications
d'or et les incrustations de nacre. Surtout, elle prodigue
les revêtements en faïence, à l'extérieur connue à l'in-
térieur, sur une toiture comme sur un mur, voire sur
la surface totale d'un monument : à preuve la « Tour
de porcelaine », à Nankin, e( la « Pagode de faïence ».
à Pékin.
L'elfet d'iai «Mlilice chiuois lient, {tour une large part.
,1 la couleuj-. d'aulanl plus que celle-ci est avivée par
■>(jn incorpoiation à des matières lacjueuses ou vitri-
liées. Le bois, les stucs sont teints, surtout de l'ouge
\ermillon ou sang de bœuf, et de vert : cette dernière
note est également donnée par la céramique, (jui émet
encore la jaune et surtout la bleue. D'ailleurs, certaines
teintes possédant une valeur symbolique, la polyclno-
niie chinoise peut impressionner l'espi'it en même temps
(|Ue les yeu.x ".
La paruie sculptée est prodiguée sui' lu [lieri'e et
encore plus sm- le bois qui, connnunément, a la totalité
de sa surface accidentée de reliefs et de renfoncements.
Souvent, les panneaux de remplissage des façtuh's et
' TiMlloin lelcill|)|r,l,. Wari clicnll rl,;ili. l.ivs l'cki
,.n.|,l,.,
(i42, ,),
i|UI
- Aiii.si II' Jaune aniiiinrc un iiKiMiiiiirnl iiiipiM lal : iinisi ciicurc. uin'
.:;aiiiMiu de lili'U .sondjrr. de liicii liin|ii(ds('. de louf^c saiigdc lj(i;ul. Ar
vcrLet de jaune grave, évoque pour les lidèlcs les cinii joyau.v du para-
dis bouddliique ; en un Temple du Ciel, toul est Idcu dei)ui.s les tuiles de
la toiture, qui sont nuance di; cobalt, jusiju'au.v rideaux de verroterie
qui ferment les baies; un Temple de la Terre est voui' nu jaune, un du
iî^olcil, au rouge, un de la Lune, au gris bleuâtre ..
KFFKTS DE PARURK
359
ciiu\ loiiiiaril cloisuii sont ajourés (224; 22o; 234; 231); 243; 244). Les
j.ciei'ies qui constiLuenl les abouls des files de tuiles, les arôtes et le faîte
(lu loil sont li.'heiii.'Ml mo.lrlrrs '234: 239: 242'.
i^À
244. — l'orLe de Kiuu-youg-kouan. Uelail «le la parui occidentale du passagt
(D'après Chavannes, op. cil.]
La décoration chinoise réalise des ornements et des représentations.
Ce furent d'abord des motifs géométriques, notamment des méandres
anguleux et des effigies d'animaux. Plus tard, la mode fut à des imita-
tiojis très stylisées de végétaux, tels que rosettes ou lotus; à des ara-
360 l'architecture CHINOISE
besques foliacées dans le g-oCit persan, à des figures d'iiomnies et d'ani-
maux, d'un emploi assez restreint ; et surtout à des images de bêtes
fantastiques — dragons, licornes, phœnix, oiseauxàtete bumaine, généra-
lement animés d'une expression grimaçante, et dont l'idée fut, sans doute,
importée de l'Occident mésopotamien, perse-arcliéménide et perse-sassa-
nide (224; 234; 243; 244).
l)t:LXII':ME PARTIE
L'ARCHITECTURE DANS LA HAUTE-ASIE,
EN INDO-CHINE, EN INDONÉSIE ET AU JAPON
PUEMlEllE SECTIO.N
L ARCHITECTURE DANS LA HAUTE-ASIE
Situés au centre du cuutiueut, le NêpaL le Tibet, le Tiirke^taii orienuil
jouèrent le lole d'interniédiaires aiiislicjues entre, d'un coté, ITiide, le
245. — Aire de rarchiteclure dans la Haute-Asie.
monde mésopotanio-perse, les pays hellénisants de l'Indus et du Tur-
kestan occidental et, de l'autre, la Chine et ITndo-Ghine.
En outre les architectures népalaise et tihétaine se recommandent par
quelques traits marqués et originaux, qu'expliquent à la fois l'isolement
36-2
L ARCHITECTURK AU NKPAL
relatif de leur aire, située k une grande altitude, dans un enclwo de iiautes
montagnes, et les conditions physiques, ethniques el hislori(|ues de leur
développenienl.
CIIAIMTUI': PU KM II-: Il
L'ARCHITECTURE AU NÉPAL
LA COMMANDE. — CHRONOLOGIE Kl' T()l>()(;UAl»HI E iMONLIMENTALKS
Les hautes vallées hirnalayennes qui forment l État du Népal sont très
fertiles et. bien que difliciles, les passages, que plusieurs d'entre elles
ouvrent dans la l^arrière de l'Himalaya, leur assuraient jadis les avantages
i'4fi. — Aiie di' l'arcliitccturc né|)ulai.so.
d'un transit important entre l'Inde, d'une part, le Tibet et Ja Chine, de
l'autre. Cependant c'est (huis un petit canton du bassin supérieur de la
liagmati. d'une superficie de six cents kilomètres environ, (|ue fut tou-
jours conlinée la vie |)olili(|ue et religieuse du .\t''pal.
La population est tibétaine : mais (dh; recul, de l'Inde sa religion ', sa
civilisation, ses gouvernants.
' I>(! Nrpal fui (l-iibor.! iH.uddlii.U', puis boudiJIiisIc rX Ur,\
so .sunl pas seuleiiieiil ac(;(ji'd('!i,\s ; elles se sunl ix'nélnies.
lauistc. Les ileiiv nUigions ne
(HitONOLOtJIE Kl T()1'0(,RAI'I11K MONIIMEN lALKS 363
La léfiendc vt'ul (juAroka (m' siècle avaril J.-C; ait visité le Népal et
elle altribiie à cet ai'denl apc'ilre du bouddhisme rérection des plus anciens
rrionuinenls du pa\s. Le certain, c'est qu'au vi- siècle et surtout au vii%
sous la d\nastie des Liccluivis, le Népal était prospère et couvert d'édi-
lices sacrés : au lénioig'nai^e du pèlerin chinois Hiuen-tsang, qui le tra-
versa dans le deuxièuie (juart du vn' siècle, « les couvents et les temples
s'y touchaient ».
Après avoir souffert, pendant des siècles, de luttes de clans et de riva-
lités relii^ieuses, le Népal se releva, dans la seconde moitié du xiv" siècle,
sous le liouN eriuMuent du prince Malla Jaya Stithti, (jui concilia le hrah-
manisme et le houddhisme et noua des relations suivies entre le Tibet
et la Chine. Il en résulta une importante comnuinde architecturale,
sacrée et profane, qui persista au cours des siècles suivants,
La plupart des monuments actuels ne sont point antérieurs au
xvn' siècle Aussi bien leur matit're les \(»iie h de fré(juentes restaurations.
Patan, capitale à partir de 63U, est encombrée de monuments — surtout
bouddhiques — d'entre lesquels se distinguent les temples de .Mahabuddha
(xvi' siècle, de Mahàdeva, de Hadha Krisna : l'ensemble de palais et de
sanctuaires groujiés autour de la [jlace de son darbar (palais royal) cons-
titue un des spectacles monumentaux les plus pittores(|ues et les plus
impressionnants du monde. Katinandoa, fondée vers 724 et partagée
entre le bouddhisme et le brahmanisiue, possède huit grands couvents et
quatre-vingt-dix-huit secondaires : son temple dt' Taleju (milieu du
xvi'' siècle) est un des principaux du Népal. Bhalijdoit, bâtie vers 860 et
toute brahmaniste. n'a pas moins de quiîize monastères de premier ordre
et cent de moindre importance : son darbar, ses temples de Changu
Narayan et de Nyalpola Deval (170:f) sont aussi typiques que curieux.
PasHpali — au nord de la Baginati, à cinq kilomètres environ de
Katmandou — un des lieux saints du brahmanisme çivaïte, est une éton-
nante agglomération île couvents et de temples, à laquelle s'opposent,
célèbres jusqu'aux conlins septentrionaux de la Haute-Asie, les monuments
bouddhiques de Huddnath, à cinq kilomètres environ de Katmandou, et
de Sf/anihunatk, à proximité de la même ville.
Au total, dans l'aire restreint»' (|ue nous avons détinie plus haut, on
compte plus de deux mille édilices religieux.
364
L ARCHITECTURli AU Nb:i'AL
LES CONDITIONS,
II
LES INFLUENCES.
RAYONNEMENT
Le développenienl de rarchitecture népalaise fut conditionné par la
richesse forestière du pays, par le tempérament tibétain de la population,
enfin par une énerj^ique intervention de la
civilisation de Tlnde gangétique.
Du concours de ces diverses iniluences
résulta un style composite, très pittoresque
et, dans une large mesure, original.
Son rayonnement fut considérable, fa-
vorisé par l'inunense réputation de quel-
ques-uns de ses sancluaires et par des
affinités ethniques : il atfecta le Tibet ', la
Birmanie -, la Chine % peut-être même
l'Inde ".
III
LES l'UOCUAMMES ET LEUltS UÉALISATIONS
Progrcutwies reiigicur.
Le programme népalais du stupa boud-
dhique se distingue de son modèle indien
par des additions et des modihcations.
La fornuile primitive, dont le monument
de Buddnatb offre une application, conser-
vait le tumulus hémisphérique, parementé
de briques et posé sur un socle débordant, à un ou à plusieurs étages ;
mais elle ajoutait quatre chapelles encastrées dans le massif, face aux
points cardinaux et destinées à abriter autant de figures de liouddha ; en
outre, elle constituait le couronnement sous l'espèce d'un volume cubique
portant une pyramide élancée, à treize degrés — image d'un étagement
de ])arasois d'Iiomicur" {2il , i).
247. — Types népalaib ilu Cduruniic-
ment de stupa.
L Slupa de Buddiialh. — H. Sliipa de Syani-
bunatli
' Cf. p. 3t)8.
* Cf. p. 408.
■'■ Cf. p. 340.
' Cf. p. 320; fig. 215, XVI
•■■ Cf. plus haut, p. 303.
LKS l'ItOGRAMMES ET LEURS REALISAIIONS
36^
Plus lard, rhéiiiisplière reçut la forme d'une cloche, souimée d'un dé
cubique à corniche et à frontons, duquel émergeait un mât soutenant
treize disques de bois, espacés et de dimensions décroissantes de bas en
248. — Le lemple Nyatpola Deval. à Bliatgaon. (baprùs Sylvain Lévi, Le Népal.)
haut. Sur le dernier était dressé un assemblai^e léger de pièces de bois et
de métal, conformé en fuseau et terminé en clocheton ^ (247, n). En outre,
le soubassement devint soit un portique bas, formant plinthe, soit un
piédestal cubique avec une niche sur chaque face, soit même une sorte de
pavillon ouvert, à étages.
L"analogie des deux variantes de couronnement que nous venons de définir avec la plas-
ti(iue de la pagode chinoise est frappante.
3Gt> I, AKCniTECTURE AU NKI>A(.
Le type proprement népalais tlu saneluairc consistait en une pile de
cages, sur plan cari-é et, itént'ralement. en ri'trait l'une surl'autre.
Tantôt — témoin l'exquis temple de KrisnaàPatan — une construction
en pierre supei-posait des |dates-l'or/nes sur portiques, dont la suprême
portait un dôme élancé, conformé en cône cur\ iligne comme le sikliara
indien', et les autres, des pavillons à colonnades-. F^lus souveid, une
exécution en l)riques et en liois constituait une patiode dont chaque étaj^e
était poui'vu d'une toiture. Au rez-de-cliausséc. un poili(|ue entourait
une salle qui servait de tabernacle pour une sainte imaiic.
Dans les deux cas, il était de rëg-le que l'édifice fût exiiaussé sur une
plate-forme, parfois très élevée, profilée en gradins, avec escalier sur le
côté antérieur*' (248).
Comme rarcliitecturc indienne, la nt'palaise dressait des l(its\ sous
l'espèce de piliers de section quadrangulaire (jue coiffait le volume d'un
lotus épanoui, surmonté lui-même d'une ligure sacrée.
Une sorte de clocher était constitué par un j)Oi'tique en pierre, à l'inté-
rieur duquel était pendue une campane, dotée j)ar' la crédulité indigène
de la vertu de chasser les démons
-Notons que ceitains temples se bornaient — comme les heltas de l'Inde'',
à un enclos consacré oii étaient érigées une statue et des chapelles.
Ouaiit au couxent. c'était inie cour (juadranguiaire dont le centre
était occupé par un monument leligieux et les c(Més par des corps de
logis.
La maison népalaise s ordijmie autour d'une cour : les façades inté-
rieures sont caractérisées par l'ajourement de vérandahs et de galeries ;
l'extérieur, par un encorbellement très prononcé de l'étage et parla saillie
de loggias treillagées
■ Cf. p. :J->1 .
- Cf. la resieml)Ianctj de ce lypi; népalais av<H- celui iju illustrent : duii- l'iiiiii; ii.jud(liii(iue,
le vihara à étages (lig. 201, i) et, dans l'Inde inusuliuan' . le lornbeau d'Akliai a >ikaMdara et
divers éléments du palais de Fàtlipiir Sikri ((1^^. I^iii.
d un pr(.l(it>
laya
Chili
' cr. plus haut, p. :W'l
■■■ et plus haut. |,. .'.OS
,A CONSIKICTION
367
IV
LA CONSTRUCTION
La iiialiî're favorite des constructeurs nt'palais était le bois que le pays
leui' olïrait on abondance et frexceliente qualité ; volontiers aussi ils
oniployaienl la brique. Néanmoins ils s'entendaient à la bâtisse en piern^
Au proniier rang^ des caractéristiques de l'architecture népalaise
(iiiuic un pai-li [iris de masquer le liaul des façades par la projection d'au-
249. — Temple à Chergâon, dans le Chamhâ.
vents très saillants, soutenus par de nombreux bras relevés et terminés
àchaquean-ile \uuun retroussis en crochet (248). Ouandl'édihce a plusieurs
étages, chacun est doté d'une telle toiture, de sorte que l'aspect total est
celui d'un soufflet pyramidal. L'analogie est encore plus frappante, (luand
les intervalles entre les soutiens de l'auvent sont fermés par des panneaux.
La défense contre la pluie était assurée par une caraj)ace de tuiles ou
pai' une cuirasse métalHque.
\
i/effrt
Les monuments népalais comptent au nombre des plus pittoresques
qui soient.
Leur exhaussement sur un socle ou sur un piédestal à degrés ; la con-
formation singulière de leurs toitures ; les jeux divers de lumière et
368 l'architecture tibétaine
J'onibi-e excités par les vides de leurs portiques et l'avancée de leurs
auvents ; le pointement de leurs pinacles et de leurs ci-ochets d'angle
composent un spectacle de plastique mouvementée et contrastée, d'un
effet souvent étmnge, parfois un peu barbare, mais singulièrement éner-
gique et savoureux.
D'autant plus qu'il est complété par l'aspect de leur parure. Riche à
Texcès, elle est à la fois plastique et polychrome. Elle comporte des sculp-
tures couvrantes, merveilleusement ouvragées, détaillées et fouillées — que
la matière soit de la pierre ou du bois — comme si elles appartenaient à
une œuvre d'orfèvrerie ; des peintures aux colorations éclatantes et hardi-
ment contrastées ; enfin des détails en bronze et des applications de
métal.
Le répertoire comprend des arabesques foliacées, des ornements de
fantaisie, des figures monstrueuses.
CHAPiTin': II
L ARCHITECTURE TIBÉTAINE
I
LA COMMANDE. CHRONOLOCilE ET TOPOCRAPHIE MONUMENTALES
La civilisation tibétaine s'ébaucha vers le milieu du vu" siècle de
notre ère, sous le gouvernement du roi de Lhasa Sron-tsang-gam-po
((i:>'.j-6;j0), et, tout de suite, elle fit appel à l'architecture. En effet, ce sou-
verain guerrier, auteur d'expéditions heureuses contre le Népal et la
Chine, avant épousé une princesse népalaise et une chinoise, celles-ci,
ferventes bouddhistes, obtinrent que. pour abi-iler les saintes images
(|u"elles avaient apportées, un monastî're — il est dénommé Lluilirany —
fût élevé au centre de Lhasa (()4:V:.
Cent an s plus lard, le succès d'un missionnaire indien, Padnia Sambhava,
fomlaleur delà secte des lionnels rouges. d(''tei'mina l'érection, à >V/;;?-//a5,
au sud-est de Lhasa, d'un grand couvent, dont l'enceinte se dévelop})e sur
une longueur de près de deux kilomètres et demi.
Vers le milieu du m" siècle, le boiiddliisme prit lin nouvel essor, par
suite de ririslallation, dans la pai'lie occidentale de la haute vallée du
|{ialimaj)()utia, diiii autre moine indien, Atica, créateur de la secte
CHRONOLOGIE El' TOPO(.RAPIII R MONUMENTAI,ES
369
(ifhitipa ou (les iioniiels j;
Au déclin du s'ù-rlv flOTT. lui bùli,
Toucst-sud-ouosl de (dii^alsé, le célM)re juonaslcre de Sàki/a, dont l'abbé
devint, en 1270, par la i^ràce delempereur mongol Koubilaï kban, pape
du lamaïsme et prince tributaire du Tibet. Cette organisation cléricale et
la'niue et la générosité du pieux Koubilaï furent causes d'une énorme
nmlliplication des couvents tibétains.
Au (b'd)ut du XV' siècle, Tarclutecture bénéticia de la réforme de la
l'oO. — Aire do l'architecture tijjélaine.
secte Gelugpa qu'accomplit le lama Tsong-kba-pa (13oo-1417). De ce
temps datent les grands couvents de Gamlam (1409), de DepuiKj (1414),
de Sera (1417) — tous trois dans la région de Lbasa. En 1445, fut bâti celui
de Ta-clii-Uon-po, près de Cbigatsé, qui devint la résidence du Ta-cbi-
lama, le pape des Bonnets jaunes. Citons encore les importants monas-
tères de Gyantsé, ausud-est de Cbigatsé; àç Ta-chi-ycin-he et de Tarting,
au nord-ouest de la même ville ; le Polala de Lbasa, palais du Dalai-Iama
(l(ji2;; le couvent de Lhabrawj, le troisième en importance de tous ceux
du Tibet, édifié dans l'extrême nord-est du pays, à la frontière du Kan-
sou chinois. Rappelons, enfin, que le Tibet est constellé de monastères,
même dans ses régions désertiques.
Bien que très inférieure, la commande profane des Tibétains fut
370
L ARCHITECTURE TIBETAINE
réelle, déterminée parles besoins d'une population relativement soucieuse
de se bien loger et d'une aristocratie batailleuse, contrainte de fortifier
ses demeures.
II
LES CONDITIONS. — LES INFLUENCES. RAYONNEMENT
Favorisée par le nombre des appels qui lui furent adressés, par l'im-
25d. — Le couvent (Potala) rie Lluisa. ())'aprrs Fergusson, op. cit.)
portance de beaucoup des [)rogrammes qu'elle eut à réaliseï", enlin par
l'opulence du clergé lamaïque, l'architecture tibétaine fut, dans une large
mesure, conditionnée par la richesse forestière du pays, par la rudesse
d'un climat inégal, j)ar l'originalité du tempérament des habitants.
Aussi, malgré d'importantes infiltrations artistiques, consécutives à la
propagande religieuse (h; l'Inde et, dans les temps modernes, à la prépon-
dérance politi(jnt' de la Chine, cet art a sa physionomie propre, très
marquée, avec des traits impr«!Ssioanants autant (|ue signaléti(jues.
Notons que rex[)ansion du lamaïsme Tinti-oduisit en Mongolie et dans
la Chine se{)tentrionaIe — comme en témoignent, respectivement, les
monuments ^VOurga et de Jchol — el qu'il rayonna sur le Népal et le nord-
ouest de rindo-Chine.
I.KS l'ROr.RAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
37t
III
LES l'HOC.RAMMES ET LEURS REALISATIONï
Programmes religieux. — Au Tihel, rarchitecture religieuse fut solli
citée de créer des monuments comraémoratifs ou reliquaires et des cou
vents. Les premiers, qui portent le nom
de chortCH, procèdent du stupa indien '.
Les seconds, dont les principaux cons-
tituent de véritables cités", comprennent un
temple, une bibliothèque sacrée, des salles
d'assemblée, un bôtel pour l'abbé et, autour
de ce groupe central, les habitations des
lamas, distribuées par quartiers.
Le temple est un vaisseau rectanj^ulaire
que des colonnades, soutiens de la couver-
ture, divisent en une nef et en deux colla-
téraux ; parfois, des tribunes réduisent
ceux-ci à l'état de bas côtés ; l'autel est au
fond, en face de l'entrée. Point de fenêtres ;
mais, souvent, une ouverture dans le pla-
fond, au-dessus du saint des saints. Le pro-
gramme comporte, en outre, dos chapelles
consacrées à des divinités inférieures, des
sacristies, des trésors, et, sur la toiture en
terrasse, un pavillon à la chinoise, indica-
teur de la dignité de l'édifice.
Le grand temple de Lhasa, celui de
Lhabrang, offre un dispositif spécial dont
les particularités — doublement du sanctuaire et remplacement de la nef
couverte par une cour bordée de portiques et de couloirs — s'expUquent
par le fait qu'il est à la fois une église et un reliquaire (252).
2.S2. — Le temple de Lhabrang,
à Lhasa.
A, enirée. — B, vestibule. — C. cour
anlPi-ieure. — D, sancluaiie. — E, liôue du
Dalai Lama. — F, chapelle du roi Sroii-
Isang-gani-po. — II, H. galerie. — I. cour
sacrée. — J, suint des saints. — K, k', K.
chapelles. — L, escalier donnant accès à
l'étage. — M, M, couloir pmpliéri(|ue que
parcourent les pèlerins. — N, >', statues de
Bouddha.
Programmes civils. — Le progi-amme de la maison tibétaine distingue
une salle commune, avec un foyer dont la fumée s'échappe par un lan-
Ct. plus haut, p. 303.
Ils comptent des cinq et six mille moines.
L ARCHITECTURE TIRETAINE
ternon ; des locaux (l'habitation; une étable et un magasin; souvent les
chambres sont à l'étage. Déve-
':lr.J%-
loppée, rhabilation comprend de
nombreux locaux, bien desservis
par des escaliers et des corri-
dors, et une chapelle. Les ouver-
tures en façade sont rares et pe-
tites. Dans les régions boisées,
les demeures rustiques évoquent
le chalet suisse.
Le cbàteau tibétain [dzong)
est un groupe imposant et fort de
hautes et grosses tours sur plan
carré, (jue doniiiie parfois un
donjon (233). Ceux de Lhasa et
de Ta-cbi-lum-po ont vraiment
fi ère tournure (251).
Les tombeaux des grands lamas sont des tours élevées, que coiffent des
pavillons à la chinoise.
IV
LA CONSTRUCTION
Soignée, la bâtisse tibétaine est en appareil lapidaire ; ordinaire, elle
consiste en un empilage de pierres sèches dont les interstices sont
boucbés avec de la terre ou en un massif de pisé, consolidé ])arune arma-
ture en bois. L'application d'enduits est de règle.
Les mui-s sont fortement talutés, les baies trapézoïdales (234) ; pour
couverture, un plafond, que soulage au besoin un (juillage de colonnes.
Quant à la toiluit;, c"('st une ter-rasse, j)arfois cuirassée de tuiles.
253.
Dzong (château) tibétain.
l'ekfit
j^es iiiouumciils tibt'lains tr'ahissent la passion des ellcts de l'ordre
pittores(jue.
Toujours ils tirent axantage de leur iniplanlation soil sur uiu' hauteur
dominant une vaste étendue de |»ays. soit dans un cadre de natuj-e riaiile
et ii:randiose.
l'kffkt 373
En outre, ils ticnncnl de Iriirs auteurs le pouvoir d'impi'essionner les
veux et l'esprit par de violents contrastes de couleur, par des accidents
de plasti(jue, par des jeux de clair et d'obscur : en haut du parement exté-
rieur des murs des édifices sacrés, sur une élévation de plusieurs
mètres, éclale la violence d'une zone de vermillon sombre, que rehaussent
2'-:>i. — Couvent do Lliabrang. (D'après d"011one,
Les derniers Barbares.]
parfois les taches ocre et noir d'une Ujiuration des abouts de la cliarpente
de la couverture (2^34) ; de la toiture des monuments émerge la brillante
fantaisie d'une cage élancée, ajourée, accidentée de crêtes, de pinacles,
de retroussis et chargée de dorures
surtout, l'intérieur des églises cons-
titue, à cause de la demi-obscurité du vaisseau, de la polychromie
assourdie des fresques murales et des tentures de soie brodée, du luisant
des ors éclairés par un nombreux luminaire, de la brutale illumination
374 L ARCHITECTURE AU TURKESTAN ORIENTAL
(le l'autel par l'ouverture ménagée dans le plafond, un spectacle presti-
gieux, émouvant, « une vision d'autre monde » '.
CHAPITRE m
L'ARCHITECTURE AU TURKESTAN ORIENTAL
I
LA COMMANDE.
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
A la fin de l'ère ancienne et aux premiers siècles de la nôtre, le Tur-
kestan oriental était bien plus peuplé et plus riche qu'aujourd'hui. Plus
'"' i^i-flhT^
a
2.J0. — Ton()oi'ai)hie nioiiuiueiilale du 'J'urkestaii oiii'iital
humides, mieux irrigués et, par suite de la prépondérance de la Chine,
favorisés d'une sécurité relative, les pays à Test du Pamir, au sud des
montagnes Tliian-Ghan et au nord des monts Karakorum et Altyn-Dagh,
contenaient de grands centres de culture et tiraient hénétice d'un transit
actif et régulier entre la Chine, d'une part, el, deraiilrc, l'Inde et l'Asie
centrale et occidentale.
Les régions de Kacligai\ de Yarkatul, de Khotan sont semées de
ruines envaliies par les sables ^
' Sven Hcdin, Le Tibet dévoilé.
* Cf., les ruines de Yotkân, à l'ouest de Kliolan ; de K/iatjali/c. de Kara sui. de Hawuk, de
Ihindan-uililf, de Tn/cla Makan, de ToumchoïKi, lAr., etc.
CHRONOLOGIE ET TOPOGnAPHIE MONUMENTALES
375
■ ■■■■
■■■■■
■ ■■■■
■■■Il
1
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X
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1 '
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■ ■■■
:::b
■ ■■■
•^ I
Aux étapes de la route qui reliait Khotan à la ville ciiinoise de Tun-
huany, s'échelonnaient
des cités et des postes
— notamment à Ni/a ;
à Etidert ; à Miran,
capitale de l'État de
Lou-lan, sur les bords
du Lob-nor et clef des
communications entre
Lbasa et le bassin orien-
tal du Tari m ... La
prospérité de ces divers
cantons paraît avoir
culminé au m' siècle
après J.-C. ; vers la tin
du vîii% elle souffrit
d'une décadence de la
puissance chinoise et
«l'invasions tibétaines.
Il en résulta un ac-
croissement de la cir-
culation sur la voie sep-
tentrionale, (jui unissait
Tun-huang- à Kachgar
et qui était également
jalonnée par d'impor-
tantes agglomérations
agricoles et commer-
«;antes : telles, par
exemple, Kara-ahahr et
surtout Idikutschari, au
sud-est de Turfan, dont
l'apogée correspond au
IX" siècle et le déclin à
la fin du XIV^
Les populations de ces régions — alliages d'éléments yue-tchi, turcs,
chinois, bactriens, indiens — professaient le bouddhisme avec ferveur ;
elles recrutaient de nombreux moines et multipliaient les commandes de
'l a
376 L'AUCHIThXTL'Rb: AU TURKKSTAN ORIENTAL
stupas, de sanctuaires, d'églises, de monastères, de grottes sacrées'. En
même temps, elles faisaient appel aux arciiitectures domestique et mili-
taire.
n
LKS INFLUENCES. RAYONNEMENT
Sous le rapport de l'art, elles dépendaient étroitement de l'Inde noid-
occidentale (Gandhara), source de leur religion, et du Turkestan hellénisé
(Bactriane, Empire yue-tchi) qui était le pôle de leur vie économique.
Leur imprégnation par l'esthétique qu'on dénomme « gréco-houddhique »
est particulièrement sensible dans les territoires au sud du Gobi, jusqu'aux
conhns de la Chine -. L'influence de la Mésopotamie et de l'Iran sassa-
nides est attestée par l'application, surtout dans le bassin du Tarim, de
leurs procédés de construction''. L'action de la Chine fut minime.
Par contre, ce dernier pays fut fortement impressionné par ces liliales
des écoles « gréco-l)Ouddlii(}ues » et mésopotamo-perses'.
III
LES rK()(iRAM.\li:S ET LEURS RÉALISATIONS
Dans les régions du Gobi, le slnpa était conformé en hémisphèi-e
comme son prototype indien; mais, souvent, au lieu d'un tumulus plein,
c'était une rotonde abritant un dagaba'. A Idikutschari, on réalisait des
monuments exhaussés sui- terrasse, à l'image du Bodh-Gaya "^ ; le plus
souvent, c'était un corps prismatique cantonné de diminutifs aux angles;
parfois, un édifice central était flanqué d'édicules, plus ou moins nom-
breux (250 .
Le môme lieu a révélé un plan de sanctuaire (jui paraît original, à
moins qu'on ne le rattaciie à une ordonnance mésopotamo-parthe, obser-
* Fa-hiaii qui, au doijul du v siècle, pèlerina de Clliine en Inde et passa par le Lob-nor.
rapporte qu'en ce canton 4 000 moines suivaient la règle de l'inde. A Idikutschari, c'est par
dizaines etdizaincs (|u'on a reconnu les sanctuaires, les couvents, les grottes dans la montagne
voisin(-'.
* Cl', plus loin, p. 37S.
' Cf. plus luin. p. 377.
* Cf. plus liaut, p. 3:}8-;ii0.
'■'• Cf. plus liaut, p. :i03.
" Cf. plus iiaul, lig. I'.)S.
I..\ CONSIItUCI'ION
val)l(' au palais (le Haïra', [n |ii-isiiit'. de section ciii-rée. l;inl()l massif,
tant(M é\ i(l('" en clianihre, lantiM dolé. sur cl^niue face, d'une niclie-cha-
pelli' pour rexposili(»n d'une liizui'e di' iiouddlia. esl entouré d'un couloir
(luedélinit une enceinle également (luadraniiulaire. perce'e dune seule poite
ou d'une sui- cluujue c(Mé. et (jue couvi-e une voûte-. Notons encore l'édi-
"5Pî
■ill"'
>^.,
il. — Types des voûtes réalisées à Idikutscliari
lUiinos d'uno coupole sur tionipcs d'anïrlo. — II. Fiercfau.
fication. à destination d'églises ou de salles conventuelles, de vaisseaux
oblong-s, parfois pourvus de niches et coiffés d'un berceau.
Quant aux maisons, elles consistaient d'ordinaire, ccunnie celles de la
Chine, en un cor[»s de hfitiment. flanqué de deux ailes.
IV
l,A CO.NSrRUCTKlX
La construction employait soit exclusivement le bois, soil des clayon-
nages de roseaux lûtes de tei're. soit une combinaison de charpente et de
pisé soit, enfin, un appareil de briques crues consolidé par une armature
de bois. Toujours, un enduit, fait d'un mortier d'argile et de paille, ache-
vait la bâtisse. Dans le bassin du Tarim. la brif|ue cuite était d'usage
courant.
Elle y servait, bieufjue la couverture ordinaire fût un plafond en char-
pente, porteur d'une terrasse, à la confection de voûtes. Celles-ci étaient
montées à la façon mésopotanuj-perse de l'époque sassanide, sous l'espèce
soit de berceaux tournés par tranches sans cinti'age, soil de coupoles sur
cage carrée, avec rachat des angles par l'arlilice de trompes*.
' Cf. pins haut, lîg. 0. v, A.
- Cf. la singulière analogie de ce dispDsUilavec cLdui qu'ollieut des sanctuaires birmans. Cf.,
plus loin, p. 411.
■'■ Ci. plus haut, p. 1 i et 15.
378
L ARCHITECTURE AU TURKESTAN ORIENTAL
V
l'effet
Dans les pays du Gobi, l'effet était demandé à des enduits de stuc et à
la réalisation d'une paiure plastique et surtout peinte. Les parties de bois
l'.'iS. — Spécimens des bois sculptés découverts dans la région du Lob-Nor.
apparentes étaient accidentées par une profusion de décors sculptés en très
faiblereliefou plutôt champlevés (258); lesnuirsétaientcouvertsdefresques.
Les motifs favoris du sculpteur étaient des ornements — rosettes,
chaînes de losanj.>es ou de cercles, rinceaux, etc., — empruntés au réper-
toire de l'art « gréco-bouddhique » du Gandhara et du Turkestan (258).
Le peintre représentait, souvent avec <i;rand succès, des hgures et des
thèmes religieu.x et aussi des personnages réels et dt^s scènes de genre ^
Cï. les (ragrnents rapporb-s pnr la mission Aurel Stoin el rxpi
ni Hrilish Museui
DEUXIEME SECTLON
L'ARCHITECTURE EN INDO-CHINE ET EN INDONÉSIE
Les diverses architectures de l'Indo-Cliine et de l'Indonésie ont un air
de famille. Cela vient de ce que, sans parler des communications qu'elles
eurent entre elles, toutes dépendirent de mêmes conditions physiques,
humaines et artistiques : climat équatorial ou tropical; races composites;
brillante prospérité économi([ue; population dense où un régime autocra-
tique et une morte-saison agricole de trois mois permettaient à l'architec-
ture de recruter des armées de corvéables: religion brahmanique, plus ou
moins concurrencée parle bouddhisme; enfin et surtout, influence éner-
gique et prolongée de l'Inde.
En effet, longtemps avant le début de notre ère, l'Indo-Chine et l'Indo-
nésie furent abordées par des marchands, des aventuriers, des mission-
naires, qui fondèrent des établissements, introduisirent la civilisation et
diffusèrent le brahmanisme. A partir du m'' siècle avant J.-C, la propa-
gande bouddhiste accrut le nombre de leurs visiteurs indiens. Parla suite,
elles restèrent en rapports suivis avec le pays, berceau de leur religion et
de leur civilisation.
Il en résulta une imprégnation artistique à laquelle s'oppose une infil-
tration des arts népalais, tibétain, gréco-bouddhique, mésopotamo-perse
el chinois. La seconde s'accomplit, d'un côté, par les voies (juouvrent les
hautes vallées des tleuves indo-chinois (d qu'empruntèrent les populations
de la péninsule originaires du Tibet oriental et du sud-ouest de la Chine ;
de l'autre, en conséquence d'une pénétration chinoise, par terre et par
mer, qu'inaugura la con({uète de l'Annam par le Céleste-Empire, au
m'' siècle avant notre ère.
Nous examinerons successivement le groupe des architectures cA«»«e,
kkmère et javanaise entre lesquelles on observe d'incontestables ressem-
380
I. AHCHITECTURE CHAMK
hlaiices ; rarchitecture /?/?vy^rt/<6', (|ui a une pliysionoinie jjropre ; enfin,
les architectures siamoise et laolienne, plus récentes et, dans une bonne
mesure, dépendantes des autres.
CIIAIMTRK l'Ul'Mliai
LARCHITEGTURE CHAME
I
CHRONOLOGIK Kl' TOPOdUAl'HH': MONUMENTALES. LES (.OXUniONS
Dès le déllut de notre ère', la partie orientale de rindo-Cliine, com-
prise entre le Mékong, la mer, le 11" rt le 17"de latitude nord, constituait
laii-e du royaume de Champa"'', dont la
capitale fut d'abord Dong-diiong, dans le
Ouang-naui. cl. îi pai'tir du x" siècle,
Hinli-dinh. près du })ort de Qui-nhon.
I^uissanl aux v' et vi" siècles, tributaire
de la Cliine au vu' et au vni", sans cesse
i)alaillaid contre l'Empire khmer et TAn-
nam, il fut écrasé par le second à la fin
du XV' siècle. Au temps de sa grandeur,
le Ciiampa jouit d'une remarquable pros-
périté et sa ricliesse fit l'admiration de
Marco Polo, (|uand, en 1280, celui-ci vi-
sita Binli-dinh.
Les Cbams tenaient de l'Inde leur re-
ligion, ([ui était le brahmanisme çivaïte,
et le principe de leur civilisation. Us
i.vj. — .\in> (1l' rarciiiircUire chanie. étaient en relations avec la Chine et
avec Java.
Leur aichitecturc est révélée par des ruines éclielonnées depuis Dong-
lioï eiivii'on jus(|ue vei'S Phan-thit. J^es plus importantes sont celles de
Miso/i, au sud-ouest de Toui'ane, (|ui représentent les différentes époques
de l'histoire chaîne ; de Quang-nam ; de P/ian-rang, de Nlia-irang ; de
Qiii-nhoii.
' La plus ancienne inscription cliaine dalc du ii*' siècle du notre ère.
* Les Cl)inois le dénommaient I.in-yi.
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LES PROGRAMMES. LA CONSTRUCTION
381
La période do maUirilt' do rarchilocluie chaîne débuta vers le déclin
du M- siècle et dura ti'ois siècles environ; la décadence fut rapide.
Les temples cliains rap[)ellent à la fois les nionuinenls khniers du
vii*^ siècle et ceux qui furent édifiés, du x*^ siè-
cle au xn", dans la région de Dieng, à Java '.
Ldiypothèse de communications artistiques
entre ces pays est vraisemblable; mais il est
impossible d'en déterminer le sens et la mo-
dalité.
Il
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Le programme canoni(|ue d'un temple
cliam exigeait une aire sacrée dont Tenceinte
({uadrangulaire était inteiTompue, au njilieu
du côté est, jjar une porte monumentale; un
sanctuaire — abri du liiiga — cellule carrée
élevée sur un soubasseinenl, au centre de
l'enclos, et accessible, vers l'est, soit directe-
ment soit après traversée d'un porciie étroit;
une salle oblongue, localisée au sud du taber-
nacle; enlin, en avant de renceinte et dans
Taxe de la porte, un grand vaisseau rec-
tangulaire, doté de fenêtres et (jui servait pour des réunions, des repas
ou des danses sacrés (260i.
260. — Type de temple cham.
A, salle de réunions. — E, enclos
sacré. — P, porle. — S, sanctuaire. —
L, linga. — .M, salle annexe méridio-
nale.
IN
LA CONSTRUCTION
Les Chams construisaient presque exclusivement en briques et ils
n'employaient la pierre que pour la confection de linteaux et l'exécution
de morceaux de sculpture à encastrer dans la maçonnerie. Volontiers, ils
fixaient sur les parements des motifs en terre cuite.
Les briques, qui étaient d'excellente qualité, étaient — du moins en
façade- — parfaitement appareillées, au point (jue les lits et les joints
' Cf. les figures 200 et 278, i.
- La maçonnerie intérieure était, au contraire, plutôt négligée.
382
L ARCHITECTURE CHAME
étaient à peine visibles. Elles iHaient, dans les parties sculptées de l'édifice,
taillées après achèvement de la bâtisse.
ri^fCiS^**^
261. — KJévalion restaurée d'un leniple cliaiii. (D'après l*armentier, Archit. chaîne.)
La couverture était réalisée au moyen de voûtes à assises horizontales
et encorb(dlanles, (|ue masquaient des plafonds de bois.
IV
L'archilcctuiT chamr se lecommandc par un souci marqué de l'effet
de plastique monumentah; et secondaire;.
Ses monuments étaient liaussés sur un soc^le qui lui-même surmontait
LRFFI^Ï 383
un soiibasst'iiRMil ; ils élaionl couronnés d une [lyrainide à (jualre gradins,
que sommait un volume cylindrique à amortissement ovoïde, et, aux
angles de cluujue degré, cette coiffure accidentée était représentée en
réduction, de façon à former des pinacles; chacjue facedeTédilict» avançait
le relief nu)uvementé d'une fausse porte (261).
En outre, on rehaussait les bases et les corniches de moulures multi-
pliées et contrastées, les parements verticaux de pilastres, les tranches de
la pyramide de niches : on hérissait les arêtes horizontales de lleurons,
d'acrotères; on projetait, aux angles, des saillies analogues à des gar-
gouilles. Notons le goût de la silhouette en arc brisé.
La parure consistait en sculptures dont, à la bonne époque, l'exécution
était satisfaisante. Elles réalisaient, d'une part des arabesques, de l'autre,
des figures à petite échelle d'animaux, d'hommes, de monstres empruntés
à la mythologie brahmanique — • garuda. naya, makara
CHAPITRE II
L'ARCHITECTURE KHMÉRE
1
LA COMMANDE. CHUONOLOGM'. KT TOrOGRAPHlK MONUMKNTALKS
La civilisation khmère se développa après (ju'au vf siècle de notre
ère, la principauté de Sambor (Çambhupura) — sur le Mékong, vers le
{2" degré de latitude — se fut rendue indépendante du royaume de Fou-
nan'. Elle atteignit son apogée au début du ix'' siècle, époque où le règne
duroiJayarvarmanlI (802-869) inaugura pour le royaume cambodgien une
ère de puissance et de brillante prospérité. Le centre de l'Empire fut alors,
à 250 kilomètres environ à l'ouest de Sambor, la région du Tonlé Sap ou
Grand Lac et, plus spécialement, au nord de l'extrémité occidentale de cette
étendue d'eau, le canton à'Aîigkor, où s'éleva, au cours du ix" siècle, la
Le Fou-nan, donl l'aire con-esjiondaità l'ensemble du Cambodge et de la Cochinchine et
qui avait pour cai)itale Angkor-bauréi, sur la rive droite du Mékong, entre Chau-docet Pnom-
penh, fut civilisé par l'expansion de l'Inde, au ii° siècle de notre ère. Riche et puissant aux iii»
etiv siècles, en relations avec l'Inde et avec la Chine, il fut. au début du x" siècle, complè-
tement indianisé par un brahmane, nommé Kaundinya II resta florissant durant les v» et
VI» siècles ; mais, au cours du vu», il fut absorbé par le jeune État khmer. Sa population réu-
nissait des éléments khmers, chams et malais.
384
L ARCHITECTURI-: KHMERR
ville dWugkor Thoin avec son enceinte, ses palais, son temple dit Grand
Bayon, ses étangs sacrés, le tout en ruines, mais susceptible de restitution
intégrale.
Dès lors, Tarchitecturc profane reçut de nombreuses et importantes
commandes de logis royaux et princiers, de fortifications, de travaux
d'intérêt public, tels que routes, canaux, étangs artiliciels...
Le succès des deuxrelig-ions brahmanique et bouddhique — celui delà
seconde décidé vers le milieu du x" siècle — eut pour conséquence une
g hleaiea
^ -Thom
lAn^Koz.Thom.. \ "^
2 Tcfc^i -l Bœ^cn - \ \
^Ta-Keo -STc-Piom- \ |
e. AnçKci VoU. -7 Ba-Khen<^
1
S io
Penh=^
B.Mehou.ne cccict-^-haKhan.
10 NeaKPean.-Ji Me-6ou.re ci-
n. Kedei^
II
de l'arcliitecture khméi(
énorme demande de temples et de monastères, d'autant plus grande que
rois, g-rands, communautés villag-eoises et particuliers multipliaient les
œuvres pies afin de s'acquérir des « mérites » pour l'au-delà. Sont
datables : du début du vu" siècle, des édifices religieux à llan-chei, à
Sduibor, à lîantrai-Pn'i-Atujkor, à Prasat-Prah-Srei ; du dernier quart
du ï\' siècle, les temples de Ta/ceà, de. liakong, de Loleij, de Henxj Mêaleâ,
du Mont Bdkeng^ le Pkimêaiiakas dans le palais d'Angkor Thom ; de la
deuxième moitié du x% ceux àaTaProin (brahmanique), de Banlèai Kedei
(bouddhique;, de Jki/yuo/t ; de la j)remière m()ili(' du xi", ccuix de Phnom
(y/àsor, de Wil Ek, d(' Prak/ia/t au noi'd d'AiigUor Thom ; enliii, du premier
tiers du xii", celui d'A/igkor Val...
A partir du xii" siècle, rai'chitccluic klimi'i-e pàtit du déclin de l'em-
pire cambodgien, qu'épuisèrent, au cours du xiiT siècle, des luttes mal-
heureuses contre le (^hampa, les liirmaiis du Fegou, enlin les Siamois.
LF.S CONDITIONS. LES INFLUENCES
385
LES CONDITIONS.
II
-ES INFLUENCES. — ItAYONNEMENT
Durant les trois siècles et demi que couvrit sa carrière, son développe-
ment fut favorisé par l'ampleur des programmes qui lui furent proposés.
{)ar rimmensité des ressources mises à sa disposition ; par l'abondance
Tourelle et Lours du troisième étage du Bayon. à Angkc
(D'après Fournereau, Les ruines d'Angkor.)
de matières lapidaires — une limonite i^rossit-re, mais robuste, et un grès
excellent, susceptible de sculpture ; par la remarquable babileté de ses
ouvriers et aussi par les facilités de transport consécutives à l'inondation
régulière du pays pendant la saison des pluies.
L'histoire légendaire du Cambodge mentionne plusieurs iumiigrations
d'Hindous brabmanistes originaires du littoral oriental de l'Inde et il se
pourrait que le fondateur du royaume fût venu de Java. Or, nous le
constaterons au cours de notre analyse, l'architecture khmère apparaît
étroitement apparentée à celle de l'Inde, et elle a quelques traits com-
it. 25
386
ARCHITECTURE KHMERE
muns avec celles du Chainpa et de Java. Cependant elle se différencie net-
tement des unes et de l'autre. Par certains traits, elle évoque des arts de
l'Asie occidentale, ceux des civilisations mésopotamo-perse et « gréco-
bouddhique ». Après le xiv" siècle, elle subit Tintluence de la Chine.
Elle agit sur l'école birmane et surtout sur la siamoise.
III
LES 1>R0(;RAM.MES et LECliS RÉALISATIONS
La ville et le palais.
Le tvpe de ville que révèlent les ruines d'Angkor Thom, était défini
26 f. — Le palais d'Angkor Thom.
E, E, et^plaiwde ; F, F, fossé eiilrc deux iiuii-s ; P, porle d'honneur; II, harem; T," temple Ua l'iiuou
B, B, B, bassins. 1, terrasse ; 2, 2, 2, perrons; :<, tribune royale: i, cour antérieure; .5, coiu' d'honneur:
0, temple royal (« la Corne d'Or ») ; 7, logis du roi ; 8, gynécée ; (t, jardin ; 10, communs.
j)ar une enceinte (luadrangulaii'e orientée par ses côtés : du dedans au
dehors, se succédaient un épais rempart de terre, haut de sept à huit
mètres, soutenu vers l'extérieur par une solide muraille, et un fossé large
d'une centaine de mètres, empli d'eau. Cinq portes, accessibles par tles
viaducs, étaient percées, deux — dont une d'iionneur — dans h' mur
PROGRAMMES CIVILS
387
oriental, les autres au centre de chacune des autres faces. Leur dispositif
intérieur croisait deux couloirs: l'un, dans l'axe du pont, ouvrait un passage
long- et étroit (16 mètres X 3'", 30); l'autre constituait deux corps de garde.
Le palais klimer était, à la mode d'Orient, une agglomération de
bâtiments officiels, d'édifices religieux, de logis privés, de communs et de
magasins. Le tout occupait, à Angkor Thoni, un enclos de 1500 mètres
carrés, rectangulaire, orienté par ses côtés et isolé par le triple obstacle
265. — Temple d'Angkor Vat. Façade anléi'ieure du sanctuaire et chaussée d'accès.
d'un large fossé empli d'eau, entre deux murailles hautes de six à sept
mètres. Sur le front oriental, en bordure d'une esplanade, s'allongeait
une terrasse, accessible par cinq perrons et surmontée d'une tribune
en son milieu. En arrière, se développait le sérail : par une porte monu-
mentale on pénétrait dans une cour intérieure, de laquelle on passait dans
une vaste cour d'honneur ; on y trouvait la salle du trône, des salons de
réception, des bureaux et, au centre, la « Corne d'Or », autrement dit le
sanctuaire particulier du souverain, habitat de sa divinité protectrice,
lieu de son couronnement et des grandes cérémonies. Puis, c'était le
harem, distribué en un logis central réservé au roi, en un gynécée, en
jardins et en communs, ces derniers relégués contre le mur d'enceinte
occidental (264).
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l'ROr.HAMMES RI-.LK.IEUX
389
Programmes reiu/ieiix.
L'arcliik'clure religieuse du Cambodge borna d'abord le temple à un
tabernacle*. Au viii'' siècle, elle compliqua ce plan élémentaire par l'addi-
tion d'un avant-corps sur cbaque face. Enfin, en sa maturité, elle élabora
trois programmes de temple, auxquels était commun le dispositif du
267. — Sanctuaire du temple d'Angkor Vat. Première cour et front du deuxième étage.
sanctuaire, constitué par un saint des saints central et par un groupe de
cliapelles satellites. Celles-ci étaient tantôt, comme au Méboune oriental
d'Angkor, peu nombreuses et procbes de lui (266, v) ; tantôt multipliées
et lui faisant cortège à distance, à la mode javanaise - : ainsi au temple de
Prakhan, au Bayon d'Angkor Thom, ou au temple de Bakeng- (266, i),
où on en compte respectivement 4.5, 50, 96. Les proportions étaient
modestes, souvent minuscules; presque toujours le plan était carré ; tou-
tefois celui du Bayon fut cboisi ovale, avec projection de huit avant-coi'ps;
un porche, parfois redoublé, précédait Tédicule.
' Cf. les sanctuaires d'Han-chei.
■' Cf. plus loin, fig. 278 et 280.
390
L ARCHITECTURE KHMÈRE
Une des deux ordonnances sus-mentionnées — le temple de Bciken<j;-
et le Pliiinêanakas dans le palais d'Ang-kor Tliom en offrent des réalisa-
tions — était toute en liauteur ; elle juchait le saint des saints au sommet
d'un tronc de pyramide à sept gradins, les uns pleins, les autres refouillés
en galeries, tous accessibles par un escalier placé au centre de leur front
et parfois hérissés de chapelles (266, i).
Une seconde formule^ appliquée par exemple au Bayon et à Angkor
Yat, développait le thème en surface autant qu'en élévation (265, 268,
261), 272). Des terrasses rectangulaires s'étageaient en retrait l'une sur
l'autre, généralement au nomlji-e (h' li'ois et fhmquées d'escaliers sur
208, — Ensemble du temple d'Angkor Vat.
1, terrasse extérieure ; 2, première enceinte; 3, fossé ; 4, 4, ponts; 5, berme ; 6, deuxième enceinte; 7, 7, por-
tiques ; 8, S, chaussées d'accès; 9, édicule ; 10, soutènement de l'esplanade ; 11, esplanade ; 12, temple propremonl
dit (Cf. son plan, fig. 269).
chacun de leurs côtés : sur leur pourtour s'allongeaient soit des galeries,
éclairées par de larges baies à meneaux presque jointifs (267, 271), soit
des cloîtres simples ou doubles, ouverts vers l'extérieur ou vers l'intérieur
(265) ; à chaque angle, était érigé un pavillon qui dominait des perrons
et, au milieu de chaque côté, s'élevait une poi'te monumentale, à laquelle
on parvenait par un grand degré (265, 267, 271, 272). Parfois — ainsi au
Bayon et à Angkor Vat — un des préaux définis par les galeries d'un
étage et parle soubassement du phiteau supérieur était divisé en courettes
ou en bassins par des chaussées croisées et coudées, que couronnaient
des p()rli(|iies (261)-'-).
Quant au troisième type, réalisé à Ta Prom, à Kedei, etc., il compor-
tait Timplantation à un même niveau des éléments précités.
L'ensemJjh', (jue compltHaicnl dJNcrses annexes telles (juc salk^s de
lecture, l)ibIiotliè(jues, cellules, sacristies, trésors, occupait le centre
d'une vaste esplanade limitée par im mur, (|ue pjécédail quehjuefois un
large fossé plein d'eau; à son tour, l'enclos était inscrit en un parc. Les
tracés étaient concentriques et, si l'on excepte Angkor Val, l'orientation
LES PROGRAMMES ET LEURS REALISATIONS 391
était d'est en ouest, l'entrée du sanctuaire étant opposée au soleil levant
(268).
Religieux ou civils, les monuments klimers étaient signalés au loin,
souvent à plus d'un kilomètre de leur site, par le début d'une avenu»^
'2&J. — Lo sanctuaire du temple d'Angkoi' Vat (partie numérotée 12 sur le plan précédent).
E, E, esplanade ; A, portique cruciforme ; I!, B, édiciiles (bibliollièqucs sacrées ?) ; S, saint des saints. —
1, terrasse antérieure; a. premier étage, défini par des galeries; b, première cour ; c, deuxième étage, défini par
des galeries ; d, dcu.xième cour ; e, troisième étage, défini par des galeries ; 2, 2, cours intérieures, emplies d'eau ;
m, m, grands perrons ; /), /), pavillons d'angle, avec perrons d'accès (Cf. fig. 203, 267, 2(J8, 271, 272).
rectiligne, développée, dans le prolongement de leur grand axe, sur une
levée ou sur un quinconce de piliers, de façon qu'elle émergeât à l'époque ^
des inondations; dallée, parfois bordée d'une ligne de stèles ou d'un para-
pet, interrompue, une ou plusieurs fois, par un terre-plein cruciforme dont
les bras se terminaient par des escaliers, cette chaussée aboutissait ta la
392 L ARCHITECTURE KHMÈRE
porte d'honneur et, par delà, continuait jusqu'à la première terrasse.
Enfin, le complément obligé de tout programme cambodgien était un
ou plusieurs bassins rectangulaires [si^a], orientés par leurs côtés et dont
les dimensions pouvaient atteindre celles d'un lac (jusqu'à quatre kilo-
mètres et demi carrés} ; les bords étaient parementés de pierre, et de la
rive occidentale saillait une sorte de perron ou d'embarcadère, d'où par-
tait l'avenue d'accès au monument; généralement, un îlot central portait
un pavillon ou une chapelle (266).
Mention spéciale doit être faite des portes qui étaient de véritables édi-
Oces, constitués ])ar un pavillon que précédait un porche et par deux
ailes traitées en galeries '-"1, -~- .
IV
LA CONSTRUCTION
La résistance, plusieurs fois séculaire, des monuments khniers à la for-
midable conjuration de la pluie et de la végétation tropicales atteste la
conscience et le savoir de leurs auteurs.
Ceux-ci faisaient un bâtiment d'habitation d'une charpente montée sur
un soubassement en matière dure ; ils employaient volontiers, même
pour une construction monumentale, la brique, qu'ilsfabriquaient de façon
supérieure. Toutefois ils préféraient la pierre, qu'ils taillaient à la perfec-
tion, souvent en blocs de grandes dimensions ; ils utilisaient la limonite
pour les substructions et les parties dénuées de décoration, et, pour les
autres, le grès. Ils faronnaient des tuiles en terre cuite, et faisaient une
grande consommation de métaux : plomb, cuivre, or.
La remarquable stabilité de leurs fondations, d'autant plus significative
(|u'ils leur imposaient de lourdes charges et que les conditions climaté-
riques étaient défavorables, témoigne de l'attention qu'ils leur accordaient.
Leur bâtisse en bri(jues était très soignée et fortement liaisonnée par un
mortiei- excellent Lrui- appareil lapidaire était monté à sec, parfaitement
réglé et si bien jointoyé que souvent on a de la peine à distinguer les
blocs. Qu'ils fussent de pierre ou de bois, les soutiens isolés étaient
sveltes, parfois pt-nélrt-s par l'aboul d'uiu; solive apparlenani ;i un bas
côté (271, 274; .
L'architecture klimère consliluait une couverture au moyen soit d'un
plafond en bois, soit d'un berceau ou d'un dômt; en pierre, monté, selon le
profil en ogive, par le procédé de l'encorbellement : tantôt la voûte était
393
visible, laiilol cl!.' rtail iiias-
(|iit'e par un plafond (263). Son
extrados servait de toiture, un
assemblage raffiné des pierres
assurait une étanchéité parfaite
et durable (271). A la vérité,
les vides étaient de proportions
modestes '.
L'arcbitecturekhmère comp-
te au nombre de celles qui s'en-
tendirent le mieux à la produc-
tion de l'ellét. Elle aspira et,
dans la plus large mesure, elle
réussit à exciter létonnemenl
admiratif, le plaisir des yeux
et les jouissances de Fcsprit
Elle aimait la grandeur ma-
térielle : elle devisait des lacs
sacrés longs de 4 kilomètres :
des plates-formes couvranl
15.000 mètres carrés et s'éle-
vant à 28 mètres de liant; des
ensembles gigantesques, com-
me celui d'Angkor Yat, avec
son fossé d'enceinte long de
cinq kilomètres et demi et large
de 200 mètres, sa suite de cons-
tructions développées sans in-
terruption sur près dun kilo-
mètre et demi, sa porte
d'bonneur qui fait front sur
0. — Exemple de la léle des parapets de ponts
kmères (serpent naga) . Ruines de Spean Taon
(Cambodge). (D"après Tissandier, Cambodge et
Java.)
' L'ouverture des berceaux d"Angkur
Vat ne dépasse pas 3", 15 pour une
hauteur totale de 6"',40 et celle des arches du pont d'Angkor Tl]oin n'est que de 1"',30, soit
inférieure de cinq centiniètres à l'épaisseur des arches.
394
L ARCHITECTURE KHMERE
235 mètres, ses galeries dont certaines s'allongent sur 21 "i mètres !
11 lui plaisait encore d'étourdir par la multiplication des éléments :
éi'igeant. par exemple, de véritables buissons de tours etde flècbes \
Photo du Vérasi-ope Ri^
271. — Sanctuaire du temple d'Angkor Yat. Front antérieur et escalier du troisième étage.
Elle visait tout particulièrement à impressionner par des aspects de
hauteur et d'élancement. Elle multipliait les dénivellations, haussant un
sanctuaire, à vingt midres et plus au-dessus du sol, sur un étagement de
terrnsses, voire au faîte d'un tronc de pyi-aniide à gradins". En outre, elle
' Au temple de Bakeng on n'en compte pas moins de 'J7.
- A Angkor Vat, le modelé du relief progresse de la façon suivanle :
l"aire de l'enclos domine le sol naturel de l^.TO ;
l'aire de l'esplanade domine l'aire de l'enclos de 1 mèlre :
l'aire de la plate-forme domine l'aire de l'esplanade do i mi'Ues :
l'aire de la deuxième plate-forme domine l'aire de la première plale-fojmc de 6'mètres;
l'aire de la troisième plate-forme domine l'aire de la deuxième plate-forme de 13 mètres;
de sorte que l'assiette du sanctuaire est à 2o™,70 au-dessus de la i)iaine (265, 272).
EFFETS DE PLASTIQUE
secon-
395
recliei'chail loiilc plastl(juc
daire propice à une ascension du re-
gard : pentes rapides d'escaliei's très
raides, montée de leurs et de dônies
à silliouette ogivale, amortissements
aigus, pointement de flèches (271,
272); mieux encore, elle recourait
à des artifices générateurs d'illusions
de perspective, tels qu'un rétrécis-
sement progressif des escaliers à
partir de leur naissance et une di-
minution symétrique de la hauteur
des ligures dressées sur les gradins
des limons V
L'architecture khmère n'était ni
moins attentive ni moins hahile à
faire naître des impressions de l'or-
dre moral : ainsi, elle retardait lar-
i-ivée au bâtiment princjpal, en
réduisant la voie d'accès à l'étroit
ruban d'un long viaduc (265) et en
opposant au visiteur l'obstacle, plu-
sieurs fois répété, de hauts perrons
et d'escaliers trop raides (271).
Effets de plastique.
Passionnée pour l'effet pittores-
que, elle eut le bon goût de le cher-
cher d'abord dans l'ordre monu-
mental.
La conformation totale de ses
productions était mouvementée : en
plan, par de nombreux ressauts, par
l'ample proéminence de perrons et
de degrés, par l'avancée de pavil-
lons et de portails, par l'élargisse-
ment des chaussées en terre-pleins
' La hauteur de la dernière figure en haut ne dépasse pas le tiers de la première en bas.
396
L ARCHITECTURE KH.MERE
cruciformes (269) ; en élévation, par le relief heurté tle plates-formes
étagées et de pyramides à gradins, par un hérissement de toui-s, de flèches,
de clochetons, inégaux en hauteur comme en volume (266, i; 272), Parfois
— au Bayon d'Angkor, par exemple — en vue d'évoquer Bralnna à qua-
tre faces, on donnait à un édifice religieux l'aspect d'un gigantesque buste
d'homme à quatre visages, orientés sur les points cardinaux (263).
%
273. — l'rolil du soubassement du pre-
mier étage du sanctuaire du temple
d'Angkor Vat. (Cf. lig. 263 et 267.)
et moitié d'une colonne du sanctuaire
du temple d'Angkor Vat.
(Cf. lig. 263, 271.)
La plastique secondaire conspirait dans le même sens. Le mur était
délimité vers le haut par la saillie d'une forte corniche et par un feston-
nage en ogives ; sa surface était accidentée par des bossages très saillants,
par l'avancée de pilastres, de colonnes engagées, de sculptures et par
la cavité de niches et de baies, vraies ou simulées (267 ; 273). Les dômes
montaient en gradins ou étaient annelés (271 ; 272) ; l'extrados des
voûtes était côtelé el imbriqué (271). Les limons des escaliers s'élevaient
par degrés et, souvent, la face antérieure des marches était refouillée à sa
base (271).
Au soutien isob'- était ordinairement imposée la conformation d'un
prisme quadrangulairc ; s'il était souvent dénué de base, il était toujours
sommé d'un chapiteau. L'un et l'autre étaient constitués par une pile de
coussins carrés, à tranche convexe, égaux en surface mais non en épais-
KFFETS DE PARURE
39:
seul", el leur aspecl fait penser à l'ordre tosean (271 ; 274, i). Les fùls
de colonnes offrent l'apparence de balustres en bois tourné, agrémentés
de bagues, de dés, de bou-
tons : tète et pied sont tail-
lés tantôt à l'image d'un
plateau carré, tantôt d'une
corolle de lotus (274, ii).
Néanmoins au noml)re
des caractéristiques et aussi
des qualités de l'architecture
kbmère, ligure la faculté d'al-
lier au goût du pittoresque
celui de l'ordre. Toutes ses
compositions sont rigoureu-
sement centrées et axées ;
leurs éléments se balancent ;
leurs tracés s'inscrivent en
des parallélogrammes teiT-
dant au carré {2(\(\ ; 268:
269).
Effets de parure.
Cependant la plus large
part était faite aux effets de
parure.
Par le témoignage des
textes, que conlirment de
nombreuses traces de scel-
lements, nous savons que
les revêtements métalliques
étaient très en faveur : ils
consistaient en plaques de cuivre doré dont, notamment, on doublait les
dômes, et en feuilles d'or qu'on appliquait sur les surfaces intérieures,
presque toujours couvertes d'une couche de vermillon
La plastique des monuments cambodgiens était compliquée par une
profusion d'ornements et de figures — broderies légères, reliefs bas ou
hauts, rondes bosses. En un seul édifice, c'est par centaines que se comp-
275. — Détails crun pilastre du temple d'Angkor Vat.
(D'après Fournoreau. Ruines klimèves.)
398
L ARCHITECTURE KHMERE
tent les statues, par milliers les mètres carrés de reliefs, par dizaine de
mille les figures. La décoration s'inspirait de la nature, surtout animale;
du spectacle de la vie; de la religion. Le répertoire floral comprenait des
fleurons, des rosettes, des feuillages, des rinceaux riches et divers (275,
270) ; toute la faune du pays était mise à contribution, mai^ l'éléphant
27(j. — Parlic inférieure du ilécor d"uu pilastre du sanctuaire du temple d'Angkor Val.
(D'après A. Tissandier, op. cil.)
était le modèle préféré. La part du sujet de genre ou d'histoire était consi-
dérable : scènes de chasse, parades royales, pompes religieuses, danses
de bayadères. On n)ultipliait les ligures fantastiques : nains et géants,
serpents à se{)t têtes [iiaga) (270), monstres ailés [cjarudci]...
L'exécution était fort inégale : tout à fait soignée ou sommaire, sui-
vant le degré d'évidence du motif; les mcilh'urs morceaux révèlent un
ciseau singulièrement habile et une vision très raflinée.
Guidé par un sentiment tri's \if du pittoresque et un goût très sûr
des nécessités architectoni(jues, l'art klnner réussit assez souvent à
imprimer à des enjolivements une tournure monumentale, voire à marier.
LE STYI.R 399
dt" la faroii la plus ingénitmse et parfois la plus heureuse, une conibriiialioii
ulile et une plastique décorative. Citons, par exemple, de grandes ligures
liuuiaines ou monstrueuses, sculptées sur une façade dételle sorte qu'elles
paraissent soutenir la corniche sur leurs têtes ou leurs hras levés; des
avant-trains d'éléphants saillant d'un mur, comme si leurs corps engagés
dans la masse recevaient la charge des assises supérieures ; deux serpents
affrontés ou divergents qui dessinent un fronton ; un serpent colossal porté
par des géants accroupis ou assis au hord d'une levée ou d'un pont, de
façon à constituer un parapet (270).
En somme, malgré une tendance à compliquer excessivement les
formes et à ahuser de la parure, l'architecture khmère occupe une place
éminente dans l'iiistoire de l'art de hàtir, car, sans parler de la remar-
quable qualité de sa consti'uction, elle a créé des ensembles magnifiques,
des aspects grandioses et poétiques, des détails savoureux et quelques
siliiouettes d'une rare élégance.
■ CIIAlMTRt: III
L ARCHITECTURE JAVANAISE
L.V COMM.\NDE. — CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMEÎNTALES
LES CONDITIONS
L'histoire ancienne de Java est toute légendaire. Elle place au déclin
du premier siècle de notre ère l'arrivée dans l'île du premier d'une suite
de flots de missionnaires et d'immigrants qui devaient y introduire les
croyances et la civilisation de l'Inde. Une tradition conserve le souvenir
de la venue d'indigènes du Dekkan oriental, originaires du pays de
Kalinga, entre les fleuves Godaveri et Mahanaddi ; une autre mentionne
l'installation, au commencement du vu" siècle, de plusieurs milliers
d'hommes partis du Guzerat, autrement dit du nord-ouest de l'Inde.
D'autre part, le chinois Fa-hian, qui visita Java en 414, nous apprend
qu'à cette date, l'île était vouée au brahmanisme et ne contenait qu'un
nombre infime de bouddhistes. Enfin il est question d'une active propa-
gande bouddhiste, au v" siècle, par des missionnaires venus des pays du
haut Indus.
400
L AHCHITECTURE JAVANAISE
Le certain, c'est ([ue, seule, la moitié orientale de Java offrit à larchi-
tecture des conditions humaines favorables; qu'il n'existe pas de monu-
jnents antérieurs au xiif siècle et qu'il n'en est pas de postérieurs au
triomphe de l'Islam dans l'île, en 1479 ; qu'après le xiii" siècle il y eut
décadence; entin, que la commande fut d'abord surtout bouddliiste, puis,
à partir du \uf siècle, presque exclusivement brahmaniste.
Les principaux témoins de l'histoire architecturale de Java sont : pour
le viii° siècle, le temple bouddhique Tjandi Kalasan et le monastère
Tjandi Sari; pour le ix' , le icrand temple bouddlii(|ue de Boro Boiidoui'
Dipno;. , V=-
277. — Topoftrapliie luonuiiicnlale de Java.
et le sanctuaire voisin qu'on dénomme Tjandi Mendoct ; le groupe des
temples, également bouddhiques, àe Prambdnani — au site de l'ancienne
capitale — avec, notamment, le Tjandi Seiceu (fin du xi' s.) ; les sanctuaires
brahmaniques du plateau de Dieug (x'-xn" s.), spécialement le Tjandi
Bhima ; les temples de la région de Mclang (xiv'' s.) — Tjandi Jago, Tjandi
Singamri, temples de Panataran — et ceux de Suku (vers 1440). Notons
encore l'existence, dans l'île voisine de />«//, de monumenls d'épociue
tardive et de qualité inférieure.
L'architecture javanaise })rocède de celle de l'Inde. Elle manifeste la
double influence de l'art du Dekkan' et de la formule hellénisante consti-
tuée dans le bassin supérieur de l'Indus -. Néanmoins, elle a donné sa note
pj"Oj)i'e, tout à fait digne d'attention et, à certains ég"ards, d'admiration.
Rappelons que des ressemblances frappantes s'observent entre ses pro-
ductions et celles des écoles cliame et khmère '.
Cf. plu.s l]aul, p. 2'.i8.
Cf. i)lus haul, p. 297,
ce. plus haut. p. 381: le, iiyurei 2tJ6, i, v et 278, ii-n ; la note 2, p. 40:
B^ B B B n
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nonppppc
L ARCHITECTURE JAVANAISE
II
LES PROGRAMMES ET LEURS REALISATIONS
L'architecture javanaise réalisa deux sortes de programmes religieux.
Une première comportait l'érection d'un sanctuaire conforme au type
brahmanique de l'Inde : une petite chapelle carrée précédée par un porche
ou projetant un avant-corps sur chaque face, ou encore — tel le Tjandi
Jahang' — circulaire avec quatre avancées quadrangulaires orientées
vers les points cardinaux; elle était im-
plantée, tantôt — comme c'est le cas pour
les édihces du plateau de Dieng — sur le
sol même (279), tantôt — témoin ceux de
la région de Melang — au sommet d'un
étagement de plates-formes à amples per-
rons frontaux (278, I), tantôt — tel le
Tjandi Jahang — au faîte d'un haut socle
doté d'un escalier sur une de ses faces.
Plus originale, la seconde formule
constituait une agglomération monumen-
tale par la distribution régulière autour
d'un monument central d'un nombie,
parfois très considérable, d'édicules tous
pareils'. De ce type on connaît deux
variantes, illustrées, lune par le temple
de Boro-Boudour (278, lY, V: 280^,
l'autre par les temples de Pramhànam,
notamment par celui qu'on dénomme Tjandi Seweu (278, II, 111).
A lioro Boudour, s'élève une haute terrasse carrée, à cinq gradins -
dont chacun avance sur ses quatre côtés un bastion rectangulaire; en
façade de chaque degré se développe, interrompue, en son milieu, par la
montée d'un escalier qui commence sous une arche triomphale, une suite de
nicbes, dont le total se chiffre par 436; sur le plateau supérieur s'élève une
plate-forme cii-culaire à trois étages en retrait, au bord desquels se dres-
79. — Exemple de plastique monu-
mentale javanaise (Le Tjandi Bhî-
ma).
CL la réalisation d'un programme analogue par l'arcliilocluir khnirre (Cf. p. 38!)).
La terrasse occupe un carré de 120 mètres de côté.
IJ'S PROGRAMMAS. LA CONSTRUCTION 403
sent des dagâbas ', au nombre de 72. Un soixante-treizième, devisé à plus
i:;rande éclielle et qui est le monument proprementdit, le stupa, s'érig-e au
centre du cercle suprême.
La seconde réalisation réduit la hauteur du soubassement etle nombre
des degrés, remplace la dagâba par un sanctuaire cruciforme, et range
autour de lui, en carré, une collection de chapelles toutes pareilles, dont
l'ouverture est tournée soit vers lédifice central, soit vers l'extérieur : le
Tjandi Seweu en expose 240, disposées sur quatre rangs, et mesurant
chacune 3"\G0 de côté (278, II).
Le spécimen de couvent javanais qu'offre le Tjandi Sari consiste en
trois étages sur plan rectangulaire : chacun est divisé en trois chambres,
éclairées, la médiane par une fenêtre, les extrêmes par deux.
Quanta la maison, les représentations que nous en possédons 2 attes-
tent qu'elle était constituée, dans une large mesure, par des vérandahs,
des galeries, des loggias. Elle était exhaussée sur un soubassement ou
sur des pilotis. Les greniers se distinguaient par l'élévation en surplomb
de leurs faces -.
III
LA CONSTRUCTION
La bâtisse javanaise était de pierre ou de briques et de bois. Dans
le premier cas, elle était appareillée à sec, avec soin et régularité : elle
excluait le soutien isolé et montait des arcs et des voûtes par assises
encorbellantes. Dans le second, elle dressait des colonnes et réalisait la
couverture en charpente.
IV
Les dispositifs que nous venons d'analyser annoncent un gotit très
vif et un sens très sûr de l'effet monumental de l'ordre pittoresque. Les
soubassements à profd brisé et parfois très élevés, les perrons multipliés
et étages, les avant-corps des piédestaux et des sanctuaires, les groupe-
' Cr. plus haut, p. 304.
- Cf. les bas-reliefs du temple de Boro Boudour.
■ Cf. plus loin, fig. 296, une réalisation laotienne de ce genre d'élévation.
40i l'architectuhe javanaise
ments d'édicules, conspirent énerglquoment à la création .raspects mou-
vementés et piquants (280). L'impression est conPirmée par la conformation
des couronnements :
elle est, en effet, celle
d'une haute pyramide à
degrés, parfois agré-
mentée d'une niche à
statue au milieu de cha-
_ que face des gradins et
1 cantonnée , à chaque
I angle, d'une j-éduction
p de son volume^ (279).
I Enlin l'oeil est amusé
c par la perception des
i ressauts accentués et
■^ divers de plinthes et de
I corniches saillantes, de
i, pilastres, d'encadre-
I ments de haies et de
i niches, de limons hri-
I ses, de crêtes, de pina-
^ clés, de moulures dé-
'^ taillées et contrastées
279: 280: 281; 282)
J Cependant le style
'. javanais est également
f^ caractérisé par la re-
cherche de qualités de
Tordre harmonique :
par l'amour des ordon-
nances rythmées, ré-
gulières, même symé-
triques; par un souci
marqué de discipliner
les accidents de la forme et d'assurer quelques grands partis de silhouette
et de relief. Certains monuments, notamment dans le groupe du plat<-au
' Cf. la jjlastique des teinplos cliams. Cl'., p. 382.
40j
de Dierig-, se distiniiuent par une franchise et une pureté de liiiiies pres-
que classiques.
-'M - i'uilL du LLiiiplt .1, Ijdmli Kdli-lniui.i, »a,.u|).
lDdi>i<> Fugiibton, IihI. Ail/iU.
l'idiiilidiidiii . d Jd\ d
La parure est très abondante, mais nettement subordonnéeàla plastique
architectonique. Elle est constituée par de la sculptui-e ornementale et
significative : dune part, de saintes images, des thèmes religieux, des
406 l'architectlre birmane
légendes sacrées et aussi des scènes de genre et d'histoire ^'282 : de lautre,
un décor foisonnant de rinceaux très fleuris et compliqués, de lotus alignés
en frises, de patères richement ouvragées, de ûgures monstrueuses et
grimaçantes, parfois réalisées à grande échelle '28 1\ La collection des has-
im-f-
l'Si. — Jjécor d'un perron de la plate-forme du temple de Tjandi Mendoet.
iDaprès Kersjes, de Tjandi Mendoet.)
reliefs qui décorent le temple de Boro-Boudour s'étendi-ait, si on les placnit
hout à bout, sur une longueur de près de cinq kilomètres !
L'exécution est souvent remarquable, parfois excellente.
CHAPITRE IV
L ARCHITECTURE BIRMANE
LA COMMANDE.
CHRONOLQfilE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
La population de la Birmanie — c'est-à-dire des bassins inférieurs dt
riraouaddi et de la Salouen et de la côte orientale du golfe du Bengale —
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE .MONUMENTALES
40-;
est composée de Tibétains — au nord et au centre; déléments indo-
cliinois, analogues aux Khmers et dénommés Talains ou Mon — dans
le sud : enfin. d'Hindous — au nord et dans l'extrême-sud.
Ces derniers commencèrent d'arriver au déclin de notre ère païenne,
et affluèrent en grand nombre aux pre-
miers siècles de la chrétienne. Les uns,
venus de l'Inde gangétique, par terre, à
travers l'Assam, s'installèrent au nord;
les ruines de Tagoung, sur l'Iraouaddi,
signalent leur principal établissement.
D'autres, partis de l'Orissa, par la voie
maritime, fondèrent, sur la côte et aux
bouches de l'Iraouaddi et de la Saloucn,
des colonies florissantes : la plus impor-
tante, Tliàton. sur le bas Sittang, fut. dès
avant le début de notre ère et pendant
des siècles après, l'entrepôt du commerce
de l'Inde et de l'Asie occidentale avec
l'Extrême-Orient.
Elle fut détruite, au milieu du xf siè-
cle, par le royaume talain du Pégou,
créé vers le vi*" siècle et qui, avec tles
alternatives d'essor et de décadence,
lesta prospère et puissant jusqu'au milieu du xviif siècle : ses grands cen-
tres étaient Prome et Pegou.
Au VII- siècle s'organisa, entre les cantons indianisés du nord et le
domaine des Talains au sud, un état proprement birman, dont la capitale,
Pâgan — prise, en 1284, par les Mongols de Khoubilaï khan — couvrit
plus de 70 kilomètres carrés. Sa fortune fut brillante au xiv' et au
xvif siècles, alors que ses rois régnaient à Ava, bâtie en 1364, et encore
plus au xviif et au commencement du XIX^ époque où le siège du gouver-
nement était à Amarapura, créée en 1783.
Adeptes fervents du bouddhisme, que des missionnaires hindous leur
apportèrent dès le m' siècle avant notre ère, les populations birmanes
manifestèrent leur foi par d'incessantes commandes de monuments sacrés
et de monastères.
A Thdton, se voient encore des pagodes antérieures au xr siècle.
Prome conserve des monuments des vii% vin' et ix" siècles temples Bau-
•2S3.
Aire de rarehitecture birmane
408 L ARCHITECTURE BIRMANE
baugyî, Payagyî, Payaman, Lemyet-lmâ). A Pdyan, plus de 800 sanc-
tuaires évoquent un grand élan de construction qui se développa au cours
des x% xi% xii" et xiif siècles : temples de Pathothâniya (fin du premier
tiers du x" siècle) ; d'Ananda, de Nagayon, de Nam Paya, de Choué Zigôn,
datables du xi*" siècle ; de Tliatpyinnyu, de Gotapallin, de Tsulâmani,
érigés au xii°. Signalons encore le Clioué Hmaudou, à Pegou; le temple
Kyauktaugyî, à Amarapura (1847) ; le Choué Dagôn (xv^ siècle, restauré
en 1768), à i?«^*yo?//i; les temples àc Myokming, iVAkyab, de Sandoioay...
II
LES CONDITIONS. — LES INFLUENCES. RAYONNEMENT
Les monuments birmans manifestent le concours de plusieurs
influences. D'abord, celle de l'Inde, conséquence de l'action religieuse
et civilisatrice de ce pays, et qui introduisit surtout la formule artistique
de rOrissa ' ; puis, celle des arts népalais et tibétain, qu'expliquent la
position géographique de la Birmanie et le fait que la majeure partie de
sa population est originaire delà Haute-Asie ; en outre, celle des architec-
tures khmère et chinoise, favorisée par le rayonnement de la civilisation
cambodgienne et par l'expansion politique de la Chine; enfin, celle de
l'Asie (( gréco-bouddhique » et, plus encore, celle de l'Asie mésopotamo-
perse -'.
Cependant l'école birmane s'assimila parfaitement ce qu'elle emprunta,
et elle marqua ses productions d'un cachet très personnel, souvent très
original et de la plus haute qualité.
Son rayonnement impressionna très énergiquemenl le développement
de sa cadette siamoises
m
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Le palais birman était devisé à la mode d'Extrême-Orient. A l'inté-
rieur d'une enceinte quadrangulaire, constituée par un fossé plein d'eau
entre deux murailles, il comprenait, à partir de l'entrée : une première
' Cl. plus haut, p. 298.
- Cr. p. 1 et 297.
• Cf. plus loin, p. 414.
410 l'architrcture birmane
cour bordée de bâtiments administratifs; une seconde, oii se trouvait la
salle du trône, signalée par une flèche en bois à toitures multiples et en
retrait l'une sur l'autre; un harem ; enfin, des communs.
:285. — Types du temple birman.
Plan ■lu temple Aiianda, à Pùgan (B, B, B, statues gigantesques de Bouddha). Cf. fig. 284. — Coupe longitudinale
du temple de Thaipyinnyu (V, vestibule ; E, E, escaliers ; c, sanctuaire).
Les édifices birmans de destination religieuse sont de trois sortes
monuments de la catégorie des topes (zedi), des temples, des nionas-
ti'res.
Les premiers superposent à une plate-forme à degrés, généralement
carrée, parfois polygonale, souvent accidentée en plan par les res-
sauts de bastions rectangulaires plusieurs fois répétés, un massif cur-
viligne enveloppant une cellule centrale : celui-ci, que cantonnent
PlîOGRAMMKS RELIGIEUX
411
parlois (jUiilrc niches ojtpo-
sées aux points cardinaux \
est surinonl»'' d'une liante
llèclie coni(|ne, soninu'e elle-
même d'une image de para-
sol en fer doré. Souvent, des
lépétitions réduites du da-
liaba central lui font cortège,
édifiés aux angles ou alignés
sur tout le pourtour : qutd-
(juefois, celui-ci offre un es-
calier au centre de chacun
de ses gradins- (286, i).
Le temple est tantôt une
chapelle sur plan carré, pré-
cédée d'un vestibule formant
porche ; tantôt un sanctuaire
exhaussé sur un socle qua-
drangulaire, élevé et très dé-
bordant'. Ce dernier pro-
jette un avant-corps sur le
côté antérieur ou sur les
quatre (284; 286, m); à l'in-
térieur, c'est un massif, où
un corridor périphérique dé-
finit un noyau qu'échancre
parfois, sur chaque face,
' Cf., la l'orinule népalai.so du
même programme. Cf., p. 364.
- Le Choué Hmaudou couvre plu.s
de :2 000 mètres carrés ; la première
terrasse est haute de 3 mètres, la
deuxième de 6 mètres ; l'amortisse-
ment supérieur culmine à 106 mè-
tres ; on compte 128 diminutifs de
dagâbas.
^ Le temple Ananda, àPàgan. oc-
cupe un carré mesurant 60 mètres
de côté et culmine à 55 mètres du
m^m
286. — Exemples de plastique monumentale birmane.
I. Temple Choué Dagôn, à Rangoon. — II. Pitakat-Taik (Biblio-
llicque sacrée), à Pàgan. — 111. Temple Kyauktaugyi, à Amarapura.
412 L ARCHITECTURE BIRMANE
une niche profonde destinée à abriter une image de Bouddiia ^ (283).
Dans la catégorie des bâtiments de destination monastique, il convient
de signaler le thein, dont on peut citer comme exemple l'Upali Thein à
Paffân, ouvraue du xiif siècle : c'est, semblable au chaitva iiindou, un
vaisseau rectangulaire divisé par deux arcatures en une nef et en deux
collatéraux.
IV
LA CONSTRUCTION
La construction birmane a toujours utilisé pour la bâtisse domestique
le bois et, pour la religieuse, presque exclu-
sivement la brique.
Au nombre de ses traits les plus caracté-
ristiques figure la pratique — exceptionnelle
dans le sud et le sud-est de l'Asie — ■ de l'arc
et de la voûte en l>erceau ou demi-berceau
clavés, montés par tranches à la mode de
Mésopotamie- (287).
En Birmanie, la conception de l'effet fut
plus monumentale que dans l'Inde, car elle
subordonna les détails de plastique secondaire
à quelques grands aspects de silhouette et de
masse.
Une conformation plus élancée restreint l'analogie que les édihces
birmans offrent avec ceux de l'Inde. Ainsi, celle du tope tend à être
ovoïde, parfois campaniforme, souvent avec interruption du profil, vers
les deux tiers de la hauteur, par la saillie d'une bande annulaire ; l'appa-
rence montante est encore accentuée par le pointement d'un liant pinacle
effilé au sommet. De même pour le temple, dont le couronnement en tronc
de pyramide à degrés est sommé d'un svelte sikhara curviligne (284, 280).
287. — Galeries voûtées au Pita
kat-Taik, à Pàgan.
' Cf. la ressemblance de ce dispositif avec celui qu'offrent, réalisé à de nombreux e.voiu-
plaires, les ruines d'Idikutschari, dans le ïurkestan oriental. (Cf. p. 377.)
- Rappelons que le procédé était usuel dans le Turkestan oriental (Cf. p. 377) et qu'uni
partie de la population birmane est originaire de la Haute-Asie.
L EFFET 413
Diverses particularités impliquent le goût de la plastique pittoresque :
projection de bastions plusieurs fois répétés en avant des fronts du sou-
bassement ; dispositif
tuan-es ; bérissement, ,' •.;, ; /|; k;. ^^j ^^ f^^ ^| IhII^'/
autour d'un monument, \ U\' . ) :} \§-. ^/ ^/'''''^^^>S/- >wfi^S\^/M^
d'un diminulif .1,. lui- - •'^^^::^' ■^^^ .^^l'^yi^S.
même ; superposition,
pour la couverture des
bâtiments d'babitation,
de toits à la mode népa-
laise oucliinoise; por-
tails monumentaux (|ui
font penser à ceux de
nos cathédrales (284) ;
bossages prononcés ;
couronne m e n t des
murs par des créneaux ;
redressement des bords
des toitures en acro-
tères aigus et chantour-
nés ; tracés polylobés
des arcs (286, m)...
Cependant l'école
birmane fut aussi pas-
sionnée de parure qu'au-
cune autre de ses ému-
les d'Extrême-Orient .
Elle masquait ses élé-
vations de briques par
des enduits de ciment
ou de stuc, ou par l'ap-
plication de panneaux de terre cuite ou de faïence ; elle couvrait ses
charpentes et ses boiseries de laque ; elle raffolait de dorures; elle multi-
pliait les fresques et les sculptures décoratives : bandes, frises, festons,
pendentifs, guirlandes attachées à des mascarons monstrueux et grima-
çants (268).
288, — D.'tail
"un pilier du temple Nan-Paya, à Myinpagàn
(D'après Fergusson, op. cil.)
414
L ARCHITECTURE SIAMOISE
CHAPITRE V
LES ARCHITECTURES SIAMOISE ET LAOTIENNE
I
i/architegture siamoise
Chronologie et to'fjogvaplùe monumentales. — Les influences.
L'histoire de l'architecture siamoise commence au déclin duxuf siècle,
avec la fondation de Sokothai (Sukhodaya), capitale du royaume qu'une
fraction du peuple Thaï, origi-
naire du Se-tcliouen ou du Tihet
oriental, commença de constituer
au x*" siècle, dans le haut hassin
de la Ménam et qu'il développa
aux dépens de l'empire khmei-.
La jeune cité grandit vite et. jus-
([u'au milieu du xiv'' siècle, épo-
que où elle fut abandonnée, elle
s'emplit de palais et de sanc-
tuaires bouddhiques, parmi les-
quels s'en distingue un, dénommé
Yât JaV. Un peu au sud de Soko-
thaï, se voient d'imposants ves-
tiges d'une autre ville de la même
époque, Sajjanàlaya. A Soko-
thaï succéda Aijouthid que les
Birmans détruisirent au milieu
du xviii'' siècle : à l'envi, les vo-
vageui's européens ont célébrai
la splendeur monumentale de la
289. — Aire dus arcliiteclures sianioiso , .
et laotienne. seconde, dont témoignent encore
des ruines envahies par la jungle.
D'autre part, des temples importants s'élevèrent à Lophahouri et, à pai-
-tir de la fin du xviif siècle, à liangkok, la capitale aclueUe.
L'arcliitecture siamoise emprunta beaucoup à ses aînées khmère et
LRS PROGRAMMES ET LEURS REALISATIONS
birmane. Elle subit aussi l'influence de
rin<le septentrionale, du Népal et de la
Gbine.
415
Les programmes et leurs rikilisations.
Le plan du palais siamois, tel que le
décrivent les visiteurs d'Ayouthià au
wif siècle \ rappelle celui de la demeure
des rois kbmers. A l'intérieur d'une dou-
ble enceinte se succèdent, à partir de l'en-
trée : des cours, affectées aux magasins,
aux bureaux, au logement des fonction-
naires ; un Iiôtel royal, sur plan cruci-
forme et sommé d'une baute pyramide à
étages ; enfin, un gynécée. Les jardins
sont divisés en compartiments, que défi-
nissent des rangs de briques posées de
cbamp et que séparent d'étroits sentiers :
ils sont plantés d'arbres et de fleurs et
rafraicbis par des bassins et des eaux
courantes.
Larcliitecture religieuse du Siam a
appliqué deux formules, l'une importée
du Cambodge — nous la nég-ligerons -,
l'autre qui lui est propre et dont voici
l'analyse (290). Un enclos rectangulaire
[Kampheng keo), avec façade à l'orient,
est encombré d'édifices divers. C'est
d'abord, face à l'entrée, un ou plusieurs
sanctuaires [bot) réservés aux prêtres
pour des ordinations et des assemblées :
le bot est un bâtiment quadrangulaire
oblong-, accessible du côté de l'est, pré-
cédé d'un porche [na-)nuk) et divisé par
des files de colonnes en une nef et en
' Cr. les rapports de Gervaiso et de la Loubère.
' Cf. p. 389.
P
B ^ p
B
A
2'JO. — Partie médiane du temple
Vât Jaï, à Soiiotliaï.
A, fossé. — B, B, portes. — C, poiclie (ua-
niiik) du bot. — D, sanctuaire (bot). — E, stupa
l't dagâbas satellites. — F, F, chapelles. G, G.
dagobas. — H, H, églises (iiamburicn).
I/AUCHIÏECTURK SIAMOISI
\xmj^
-91. — Gonlurriialiuiis siamoises de la ciiapclii' ic-
lii|uaire (lope. ) Au premier plan, le type dit l'hra
praiiQ; au second, celui dénommé l'hra chedi.
(D'après Fournereau, le Siam.)
deux ou quatre bas côtés; dans
les murs de ceux-ci sont ou-
vertes des fenêtres, dont l'office
est complété par des claires-
voies ménagées dans les flancs
du vaisseau central, au-dessus
du niveau des toitures laté-
rales ; au fond, un g'rand autel
iphrah-sok) porte une statue
de Bouddha (200, ii ; 292). Ce
sont encore des phra-chedi,
dagâbas ou reliquaires du type
canonique mais très élancés,
sur socle circulaire, silhouettés
en campane et couronnés d'un
dé, que surmonte une flèche
annelée terminée par une ai-
g'uille (291) ; des phra-prnng,
minuscules chapelles, som-
mées du trident de Çiva, ju-
chées sur un haut piédestal et
accessibles par un escalier
étroit etraide (29i) : des expo-
soirs de statues de Bouddha ou
d'empreintes de ses pieds, les
uns carrés [mondob] , les autres
[chatta-nmk] cruciformes, con-
çus pour abriter Brahma à qua-
tre faces et, plus tard, quatre
images de Bouddiia; des «égli-
ses » [kamburien) ; des salles
jiour la prière [vihan) ; des bi-
bliothèques sacrées [lia' Irai);
des abris pour h^s ])èlerins
{sala); des logis monastiques
[ka-ti) ; des clochers [hoWak-
hang), des étangs sacrés {sa).
l'ensemble porte le nom de Vat.
LA (>()NSTBIICT10N. L EFFET
417
La constnictioii.
Au Siarn, selon l'usage de l'Kxlrèine-Orieiit, la bâtisse civile eiiiploit
essenliellement le bois et la bri([ue, celle-ci de ({ualité. médiocre
La consLrucLion i-eligieuse esL adroite à appareiller des
pierres, taillées, dans le grès, pour les parties soignées
et pour celles qui doivent être sculptées; dans la linio-
nite. pour les autres. C'est en matière lapidaii-e (|ue sont
façonnés les soutiens isolés dans les bâtiments à
plusieurs nefs: leurs tètes portent un comble ei
cbarpente, cuirassé de tuiles vernissées
tandis qu'à la mode chinoise, des mor-
taises, entaillées dans leur fût, serventde
logement aux extrémités des solives et
des chevrons de la couverture des bas
côtés (202). La terre cuite est fort ap-
préciée pour la confection des balustres
qu'on dresse dans l'ouverture des fenê-
tres, et il est fait grand usage d'un mortier de chaux pour l'obtention, par
moulage dans des formes, de sculptures à appliquer sur la maçonnerie.
IJ effet.
L'ai'chitecture siamoise manifeste son amour des aspects pittoresques
par un parti pris de couronner les monuments religieux de flèches aiguës
ou de hauts cylindres à amortissement ovoïde, analogues aux sikhara de
rOrissa^ (291)' tîtde coilTer les édifices civils de toits élevés, étages à la chi-
noise, avec crochets aux angles, mais sans incurvation concave du faîte.
Sa passion pourTelIet de parure se trahit par une folle profusion de
sculptures, d incrustations de faïence et de verroterie, de peintures, d'éta-
mages et de dorures.
i92. — Moitié d'une coupe transversale
nu sanctuaire (ijot) du temple Va
Jai. à Sokotliaï (Siam).
II
L AHCHri ECTURE LAOTIENNE
Chronologie et topographie monumentales.
Tandis que les Taïs siamois s'établissaient dans la vallée de la Ménam,
les Taïs laotiens s'installaient dans la partie moyenne de celle du Mékong.
' Cf. plus haut, p. 321.
H.
418
I. ARCHH KCIURR LAOriKNNK
A'ers le xiw siècle, se trouva conslitué un puissant io>auiiie. (lénouinié
de Lan-Xang, avec ]'iefi(/ Chan pour capitale : il s'étendait des environs
du 20° de latitude noi'd jusqu'aux rapides de Kliong-. Au xvif siècle, il
était si florissant qu'il passait pour une des plus riches contrées de l'Extrênie-
Orient'. Affaibli, au début du xyiii"^ siècle, il ne put résister aux attaijues
répétées des Siamois, qui achevèrent de l'asservir en 182G. A plusieui-s
reprises, des parties du Lan-Xang-
s'érigèrent en principautés indépen-
dantes : tel le canton de Luang--Pra-
bang-, qui prospéra vers le milieu du
xiv' siècle et au délmt du xvni'' ; tels
ceux de Xieng-Maï. de Bassac"...
De la production architecturale des
Thaïs laotiens il reste de nombieux
témoins à Vieng-Chan (jui, en 1641,
comptait vingt-cinq temples — au
nombre desquels le Yat-IMia-Keo, abri
du (' Bouddha d'émeraude », une des
plus célèbres images de (jakya Mouni ' ; h. Say-fong, ok l'on a reconnu
vingt-sept sanctuaires ; à Luang-Prabang ; hXien-S'n-ii ; à Xie/i-h'/mng ; à
Xien-Haï...
L'architecture laotienne apparaît proche parente de la siamoise
moderne : aussi bien, au dire des indigènes, les Siamois auraient-ils
importé de force des artistes laotiens sur les rives de la Ménam. Le
certain, c'est que le Laos subit, comme le Siam, linlluence des Khmers'.
29;i.
Types du saiicliiaire laotien
A, autel.
Les programmes et leurs réalisdtions.
Le temple laotien groupe un sanctuaire, des monuments commémo-
ratit's ou reliquaires [thaf), des chapelles, un clocher, des bibliothèques
sacrées, des logements poui- les prêtres.
Le plan du sanctuaire offre une curieuse analogie avec celui du temple
grec (293 ; 294). Sur un soubassement plus ou moins élevé, parfois profilé
en gradins, a\ec escaliers antérieurs et postérieui's. s'élève un vaisseau
'Cf. le voyage ([uc li. vau Wustin.ll' lil. vu ti.il. [.dur le coinjjle de la Cuiiipasuie des Indes,
au royaume de « Louwen ). (Lan-Xaiiji).
- l'o'ir la topographie uionunientale du Laos, cf. la fig -'8'J.
■ La slatue a été emportée par les Siamois à Hangkok, où elle est houon-e dans la pagode
du palais royal.
* Cf. la légende .[ui attrihue la londalion d(; Siiy Kong a un héros venu du Sml.
LES PHOr.HAMMKS KT LEURS REALISATIONS
419
i<'clcini;Lilairt', accessible \y,{V une porte principale ouverte au milieu d'un
(les petits côtés et par deux [)elites percées soit de part et d'autre de la
preniicre, soit cà l'exlréiiiilé des murs loni:itudinaux. Kclaii'é par des
!'J4. — La pagode Vat-Plia-Keo. à Vieag-Clian V (D'après F. Garnicr, Vo>/a;je en Indo-Chine.)
lenètres à mi-hauteur, il contient, au tond, un grand' autel, poileur d'une
statue de Bouddha et précédé d'une chaire; parfois, deux liles de colonne
distinguent une nef et deux collatéraux. En avant de chaque face étroite
existe un portique double et, quand il n'y a pas division de la salle, deux
' Le dessin original usl l'œuvre de Delaporte.
420
I, AHCIMTI'.C/niiK I.AOTIKNNI':
izr3:
(•(jIoiuukIcs laU'ralcs rtialiscnl un |»(''ristyln, dont, los (Milr(!colonnomcnt,s
sont bai"r(''s j)ar dos mincis aj()nr(''s ou pai- des l)alusLradps. Souvent, lo
sancJuaire esl. au (•entre d'une cour- dallée, l)ordé(; d'un poitique dont le
inur de fond est creusé de niches abritant des Bouddhas.
Le /hdl. est un dafiàha analogue au phra-chedi siamois' ; il comporte
inie i-(''alisalion monuinenlale, sous l'espèce d'une haute terrasse à deux
étages p(trlant, sui' la |dal,e-l"orni(' suj)éii(Mne, un grand dagâha entoui'é
de plusieurs petits-.
Les édicules à, usage de hiblioliiÏMiue sont des c(dlules carrées ou rec-
tangulaires, éclairé(!S par de petilcs fenètr«»s et exhaussées sur socle.
I^a conslriiclioyi .
La lii'i(jue et le hois iurcid, les matières ordinaires de la construction
laotienne ; elle n'employa que rar'ement
la picire. pour la confection des sou-
hassements et des soutiens isolés. Elle
usait l)eaucoup d'enduits de ciment.
Ennemie de la verticale, elle n'ad-
mettait que des murs talutés ou, dans
le cas d'une bibliothèque, montés en
surplomb (29G) ; des baies trapézoï-
dales ; des piliers dont la section dimi-
nuât de la l)ase au sommet.
La couverture était rc'alisée au
moyen d'un plafond de bois. Le toit,
haut et très débordant, était décompo-
sé, (juand il coiffait un temple, en
deux pari ies, corrcspondani, l'une au vaisseau, l'autre, aux portiques anté-
ri(^ur' (it postérieur (;t, suivant le cas, aux collatéraux ou aux colonnades
latérales : la pfiïmière était à d(;ux versants; la seconde tantôt en app«întis,
tantôt semblabh'. et symétri(|ue à cidie de la nef, av<'C fermeture du
|)ignon par ini (-ci-an de bois ouvragé (2Ui ; 2*.);j).
/;r//w.
La plasiKjUc des éditiccs laotiens était Iri'S pittoi'es(|ue. Elle cou)por-
lait des ellcts de modeh- secondaire et de détail résultaid d'une moulu-
^95. — Se
In syst^inii de coiiv
laotien.
Cf. |)liisiiiiiil.
Au ThijILiiuii
Jr Vin
iptc m pclil
il bas.
ralioii (les souhassonuMiLs ; duii ciiciKlnuiiciiL des porics, au iiiovcn de
cliaiiihranles retraités, et des fenêtres, à l'aide dej)ilaslres e|, d'im Iroiilon
triaii,mdaire à deij;rés : d'une conroruialion des cliapiLeaux à l'iniaj^e de
deux i)Ouquetssui)erposés de feuilles lancéolées, celles du supérieur mon-
lanl.es, celles de l'inféi'ieur i-elondianles el erncloppani la lèle du pilier
l'a{j;ode a Luaiij; l'raijaiif; '. (D'ainès Ci.
>lja!/e t'tt liu/o-Chine.)
(29 i) ; d'une structure à caissons des plafonds ; de la saillie de cornes
à l'extrémité du faîtage et des arêtes de la toiture (294 ; 296).
Riche à Texcës, la parure comprenait des stucages, des peintures à
dominante rouge, des applications de faïence, de verroterie, des dorures
en quantité. Le décor consistait en une profusion de menus ornements
— arabesques foliacées et llorescentes, ligui'ines redigieuses ou fantas-
ti(jues — que détachait le contraste de leur doi'ure avec le rouge somhi'e
des fonds (29i: 296).
' Le (lossin oiifiinal est de belapoiic
TROISIEME SECTION
L ARCHITECTURE JAPONAISE
LA COMMANDE.
CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
L'histoire positive de rarchitecture japonaise ne remonte pas plus
haut que le déhut du vu'' siècle de notre ère et son développement prit (in
au xvif .
Son progrès, qui atteignit Tapogée au wif siècle, fut favorisé par une
297. — Topograpliie iiiouuiiientale du Japon.
ahondante commande religieuse et profane, consécutive, d'une part, à
l'essor concurrent des deux religions shinto et houddliique — la pre-
mière cliente de l'ai-t de hâtir, dès le déhut de notre ère, la seconde
importée de Corée au milieu du vi" siècle — et, de l'autre, au besoin
qu'eurent de palais et d(; forteresses des souverains et des princes puis-
sants et batailleurs, dont plusieurs eurent le sentiment de l'art et le goût
de la bâtisse.
CHIIONOLOGIK ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
423
A l"é|jotiut' [jriuiitive (r' et if siècles de notre ère) la Iradition fait hon-
neur des plus fameux temples du culte sliint*'» : ceux d'Assoiita et, dans la
région d'Ise, ceux près de Yaniada (temple (iekù) et de Toba (temple Naikû) .
Aux vil' et Mil" siècles, Xaru — à partir de 708 et jusqu'en 782, capi-
tale de Tempire — fut un grand chantier de construction religieuse, dont le
souvenir est perpétué par les monastères houddhiques d'florioifji (début
du vu'' siècle), de Toda'iji (2- quart du viii'^ s.), de Yakuchiji (milieu du
viif s.), de Kouanon (lin du viii' s). Au vii*^ siècle appartient le grand
L ARCHlTKr/l'L'IîK JAPONAIS!-:
monasti're shinlô consacré au dieu Onamuji, à Itzumo, près de Kizuki.
La demande paraît avoir été plus considéral)le encore au ix- siècle,
multipliée par le transfert du siège de l'empire à Kioto, en 782. Elle est
rappelée par les temples de Kassouf/a, à Nara ; de Hafi^himan, à Kioto;
iVOhakou, à Ouji ; par le palais impérial du Gos/in. à Kioto... Du xr siècle
299.
Hiulu ilu Vêrascope Richard.
Tori du temple de Miyajima. (Vu à, marée basse).
date la construction du temple du Phénix, à Ouji, et du couvent shinto
(V hhiyama (1078), reconstruit cent ans plus tard et, de nouveau, vers la
lin du XVI' siècle.
Le xiiT siècle — temps de l'érection du temple de Tokoufuudji — et
le xiv' furent un àuc <le vie miUtaire, de mœurs rudes et sévères, exclu-
sives de j.^oûts luxueux el artistiques. Mais, au xv" et au xvi^ siècle, sous
la dynastie des AsIiiUava, l'architecture prospéra sous ses espèces reli-
jifieuse, civile et mihlaire : palais de Kinkakoiidji (déhut du w'' s.) et de
Ghinkakoiidji ''milieu du xV^ s.), à Kioto ; palais de Himkakou, temple
bouddhi(jU(^ (h' Nishi llongo^tnndji (1.^)91), à Kioio. ciladelh» d'Osakn (l.^)»S2^ .
LES CONDITIONS NATURELi.KS KT HUMAINES
425
Après une période troul)lée (l.")80-160i), le, xvii" siècle l'ut une ère de
civilisation bi'illantc et de commande incessante, notaminent sous le règne
de Yémitsou (1(523-1 G52), prince artiste et bâtisseur, qui employa le fameux
architecte-sculpteur Hidari Zingoro : citons le château de Yeddo (Tokio)
construit^ au début du siècle, par Yeyasu, le premier des Shogouns Toku-
gawa: le temple funéi-aire de ce prince, élevé par Yémitsou, à Nikko ; h;
300. — Pavillon faisant partie du temple de Nislii Ilongouandji, à Kiotu.
(D'après Histoire de l'art du Japon.)
temple de Tshiài/i, à Kioto ; ceux d'Assakaa, de la Shiba, à'Ouiyeno, l\
Veddo (Tokio), les deux derniers ruinés ; les grandes pagodes de Kioto et
d'Osaka; le château de Naf/oi/a...
II
LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES.
LES INFLUENCES. LES ÉPOOLES
L'architecture japonaise est à la fois favorisée et desservie par la
nature : celle-ci, d'une part, lui prodigue les matériaux lapidaires et les
plus beaux arbres du inonde, sous l'espèce de conifères qui poussent à
plus de trente mètres de haut des troncs droits et rig'ides ; de l'autre, elle
426
L ARCHITECTURK JAPONAISE
lui refuse la stabilité du sol, les tremblements de terre étant au Japon
aussi formidables que fré-
■■.■■iiii I f\ ^^ '
^''^ ^ quents.
-ï: Le climat est caractérisé
S par la brièveté de l'hiver et
1 par la localisation en juin et
2 en juillet de pluies fortes et
^ continues.
p
§■ L'architecture n'a pas
^ obtenu des Japonais une at-
2 tention égale à celle qu'ils
S ont accordée aux arts du
^ dessin et Je la décoration.
^ Leur effort ne tendit jamais
i à l'invention de programmes
3 nouveaux ou à la solution
% de problèmes de construc-
-5 tion ; ils ne s'attachèrent
r qu'à la perfection de l'exé-
I cution et à la beauté de la
g parure.
.^ Le Japon a impoité de
~ Chine, par l'intermédiaire de
ûc la Corée, presque tous les
^ éléments de son architec-
3 1
;^ ture, ceux de structure
■^ comme ceux de plan. Lonii-
1 temps mèmiv. il fut tributaire
g de l'industrie chinoise pour
r les tuiles vernissées de ses
■q toitures '. .Mais, sous l'in-
'î^ lluence de conditions natu-
_ relies s})éciales, de paiticu-
lai'ités de tempérament et tle
inie artistique supérieui', les Japonais tirèrent
civilisation, et aussi d'un
' Jusiiuà la'Jin du xvi
lion de ces tuiles.
;le, époque où des Coréeiiri inlroduisircnt au .Japon la l'ain
i.Ks influi:n<:i:s. lks KP()ou^:^
427
lie leurs emprunts un parti et des ellets, qui dilférencient leurs produc-
tions de leurs modèles, généralement à leur avantage.
Leur système de construction sur pilotis paraît un iiidife certain d'iii-
lluences indonésiennes.
Enlin, on ne s'étonnera pas (ju'une architecture bouddhi(jue ait été
inipressionnée pai' l'art de Tlnde.
C'est à peine si à propos de l'architecture japonaise il peut être (jues-
tion d'évolution. La distinction d'é-
poques se fonde sur les observa-
tions suivantes.
Antérieurement au vu'' siècle de
notre ère, un art primitif produit des
œuvres de filiation indonésienne.
Du vh" siècle au xf . il se développe
dans la dépendance de la Chine. Au
xi" siècle et encore plus au \i\\ il
prend son essor et s'essaye à des
innovations. Au xv' siècle', il mani-
feste un système arrêté, pour l'or-
donnance comme pour le décor, et
il est maître des procédés. Au xvr siècle, il inaugure une recherche pas-
sionnée de leliet dans une note ultra-pittoresque qui, auxvi'^ siècle, grandit
encore et devient excessive. A partir du xvii" siècle, il se répète.
'inle Ijastioniiéi
lie Tokio.
III
LES I>U0(;RAM.MES et leurs REALISATIONS
Le programme d'une demeure japonaise est extrêmement simple,
d'ailleurs très bien approprié aux conditions naturelles. Il prévoit essen-
tiellement une cage, constituée par un toit posé sui- quatre poteaux auxquels
un plancher est fixé, à vingt-cinq centimètres environ au-dessus du sol.
Les intervalles sont clos par des panneaux de bois ou par des châssis tendus
de papier: les uns et les autres amovibles, afin (jue, de jour et par temps
calme, l'aération soit la plus grande possible (300 ; 301.
Des cloisons légères et mobiles, hautes de deux mètres environ,
divisent l'intérieur en plusieurs cellules et en un salon, au fond duquel est
ménagée une niche [tokonoma], ornée de quelques kakémonos, d'un vase
428
L ARCHITECTURK JAPONAISK
lleuri et d'une étagère elmrgée de bibelots. Les dégagements sont assurés
par une véi-andab et par une g-alerie, que constitue souvent un balcon
attacbé aux montants de la cbarpente et abrité par l'avancée de la toiture
(300; 301).
Comme il convient en un pays exposé aux secousses sismiques, il
303. — Mouastuie bouddhique de llommonji, à Ikegaini, près ïokio.
1, porte d'honneur; 2, édicule i)our les ex-volos ; 3, clocher; 4, saucluaiie (hondô) ; 5, temple ilu iluiuikur ;
li, reliquaire ; 7, bibliothèque ; 8, parloir ; !i, logis de prêtres ; 10, trésor ; 11, cuisines; t2, pajj;od(' : IS, touielle
du gon^ : 14, bassins. (Cf. fig. 30t). (Plan cavalier siniplilic^ d'après une estampe ja|)onaise;.
est rare que Télévation comporte plusieurs étages. On développe le loge-
ment en surface par la construction — répétée autant qu'il est nécessaire
— de maisonnettes distinctes, reliées par des passages couverts.
Aussi bien le Japonais ne concoil-il pas une maison sans jai-din \
11 n'y a guère plus de prétention dans l'ordonnance d'un palais,
simple grouj)e de pavillons semés dans un jardin, axec conniuniications
au moyen de galeries.
' Sur il' jardin japoiiiiit
l.lu.
p. 4;'..5.
430
L ARCHITECnUE JAl'KNAISK
La conipositiou (11111 palais impérial distingue, à partir de rextérieur,
une entrée entre des corps de izarde, une cour intérieure bordée de bureaux,
un bâtiment pour la parade t;ouvernementale, un logis privé.
De toutes les écoles de l'Extrême-Orient, la japonaise est la seule qui
ait élaboré une fortiiication savante : elle a appliqué, en effet, le principe
du llanquernent, combinant le système du traré en crémailK're et celui
des tours. Le château de Tokio, construit par Yeyasu, au début du
xvn'' siècle, est un spécimen remarquable d'arcliitecture militaire' (302).
Vroqrainincs rchiju'ni .
La formule japonaise du temple bouddlii(jue accentue le caractère dis-
persé du programme religieux chinois^ : au \rai. c'est un parc verdoyant
et fleuri, semé, au gré du re-
lief, de sanctuaires, de mo-
numents et de dépendances
diverses (303: 304). L'en-
clos, que délimite un mur,
est divisé par des enceintes
en plusieurs aires, généra-
lement de plus en plus éle-
vées. Elles sont accessibles
par des portes triompliales
souvent à deux étages, au
sommet d'escaliers, aux-
quels mènent des avenues
d'arbres (298).
Sur un socle, haut dun
à deu.K mètres, est édifié le
sanctuaire [liondô), récep-
lach' dune effigie de Boud-
dha ; parfois, il est distribué en trois salles d'eidilade, à destination, la
première d'oratoire, la scH'onde de vestibule intérieur, la dernière de saint
des saints, (-à el là s'éli'vent lUi reli(|uaire rajqxdanl le to[>e indien"; un
-Moiiasb
.-liintù sdus le \ocalili' ilOnaiiuij
à llzuiuo.
A. cuceinle. — B, porlc (lorii. — 1», cciiriu du clicval sacré. —
E, hall. — F, estrade pour les dauàes sacrées. — C., bassin pour
les ablutions. — H, 11, communs. — 1, porle de la première aire
sacrée. - J, porle de l'enclos du grand temple. — K, le grand
temple dlouslia;. — L, L, lieux de sacridccs. — M. bibliothèque
sacrée. — N, trésor. — 0, 0. 0. teniijles >econdairc'.
* La lortificalion japonaise date du diUdin du .wi» siècle : sou élaboration fut déterminée
et conditionnée ])ar la connaissance de l'arMiement occidental, que les Portugais révélèrent au
.Japon.
'- Cf. p. 30:5.
'IKM.ItAMMES RELIGIEUX
431
étlicLil»' |toui- al)ril('r des ex-volo ; des pai;odes à étag^es, sur |)IaM carré,
que sui'monte une aiuuille servant d'axe à une pile de neid' anneaux rné-
^^hl
;!06. — Système japonais d'appareil à la fois taluté et eoncavo.
lalli(jues'; d(^s clochers bas: des pavillons, ai>ris de gongs ou de bassins ;
de grandes lanternes en bronze ; des bibliotliè(|ues ; des cloîtres; des loge-
ments pour le clergé, etc.
307. — Structure du comble japonais. iTemple di' Toddiji. à Nara.)
Couinie ctdle que nous venons d'analvser, la variante shinto du pro-
gramme relig-ieux japonais prévoit le choix d'un site pittoresque et boisé,
la définition d'une aire sacrée, la distinction de nombreux bâtiments et
édicules (30.")^. Mais elle se difTérencie par plusieurs particularités En
' Cf. p. ;!03.
432 L ak(;hiti<:ciurk japonaise
avant df la premiiTc filtrée, au lieu d'une porte d'honneur, se dresse un
portique [tori] — en bois ou en pierre et métal — (jue composent, sur le
modèle du toran indien', deux montants et une traverse relevée aux
deux bouts (299). La composition est plus régulière que celle du temple
bouddhique, plus voisine de celle qu'imagina Tarchilecture chinoise : axée et
o08. — Syntèinr japuiiais (rciicorbolluiuont par etageiiu'iit fie bras assemblés
a eniayure. fTeaiplc de Tscluoin, à Tokio.)
symétjique, elle étage j)lusieurs tentasses concentriques, sur plan caiTé et
bordées de galeries qui délimitent des cours. La plus haute porte le temple
.honfi/ia) : il est divisé en deux parties : une antérieure, accessible, et un
sanctuaire où sont conservés un miroir de bronze, image du soleil, un
glaive et le Magatama.
IV
LA CONSTIUÎCTION
Les Jaj)onais n'ont jamais été embarrassés de monter un appareil de
pierres polygonales ou parallélipipédiques ; témoin certains soubasse-
ments d'édilict's et mainte muraille de soutènement ou de fortification
dont le parement, à la fois taluté et concave, annonce le désir d'accroître
la faculté de l'ésislance aux tremblements de terre (302; 3U6).
C'est dans ce lléau Au Japon qu'il faut voir la cause première de la
m , p. 3Û-J.
L.\ CONSTRUCTION
433
préférenco décidée de l'architecture nippone pour une construc-
tion toute en bois ; une cause seconde réside dans Fabondance
et dans l'extraordinaire qualité des essences indigènes. C'est tout
juste si les matières dures sont employées pour les fondations
et le soubassement.
Celui-ci est très bas (300), presque toujours fractionné en
autant de petits massifs indépendants que la cage en charpente
compte de montants. En somme lesJaponais construisent sur pilotis.
La charpenterie japonaise fut toujours d'une
habileté singulière, et certaines de ses pratiques
sont fort ingénieuses : telle la constitution d'un
squelette de tour-pagode au moyen d'un grand
mât servant d'axe à une cage (309) : tel encore
le parti heureux que les Japonais tirèrent du
système de bras-consoles étages et encorbellants
que nous avons signalé dans le chapitre précé-
dent (308). Toutefois, pas plus que son aînée chi-
noise, elle ne connut le panneau triangulé et la
ferme à entrait (307) .
Ce que nous avons dit de la structure des
combles et des toits chinois vaut pour leurs simi-
laires japonais, réalisés sous l'influence de la
Chine (298; 304; 313) et en concurrence avec
un système indigène de toiture sans retroussis
(300; 301). Nous nous bornerons à noter
qu'obligés de compter avec l'instabilité de leur
sol, les constructeurs nippons ont réduit le poids
de la carapace, soit en diminuant la massiveté
des tuiles, soit en les remplaçant par des plan-
chettes imbriquées, doublées ou non de cuivre,
voire par des lames d'écorce, détachées de l'arbre
hinoki (300 ; 301).
V
L'EFFET
309. — Exemple de construc-
Aussi curieuse de l'effet que son émule chi- «on japonaise en charpente.
. , Plan et coupe d'une moitié de VéU-
noise, 1 architecture japonaise l'a longtemps vation de la pagode dHoriouji.
II. 28
^
434
L ARCHITECTURE JAPONAISE
poursuivi avec plus de discrétion et de goût, surtout quand elle fut au
service du culte shinto; toutefois, au xvii'" siècle, elle sacrifia au luxe,
jusqu'à l'excès.
310. — Toil (le la cilerne du temple île la Shiba, à Tokio.
Au nombre de ses caractéristiques essentielles compte une passion et
un sens du pittoresque, qu'atteste, par exemple, le bonheur avec lequel
^ rllt" chci'cha toujours une mise en va-
leur de ses productions monumentales
par une adroite mise en scène sur un
théâtre de nature choisi.
D'ensemble, la conformation des bâ-
timents japonais répète celle des chinois,
avec des différences de détail : telles,
pai- exemple, celles qui résultent de
3H. — IMastiiiUi' monuiiicntalc japonaise
';ifj(Ml(. de .Nikko. — II. Saiifl noire .lu Iriiiplc d'ilori
l'avancée dun porche au-dessus d'un perron, et <le la constitution,
au centre du bord inférieur des versants de la toiture, d'un Ironton
sinueux, convexe en liant et relevé aux deux extrémités (298;. L'école
du xvn'' sii'cle ;ii)usa Jes mouvements de liune et de relief, jus(ju'à créer
des aspects prétentieux el h)urds.
LE JARDIN
435
L'arcliitccture nippone a tiré d'excellents elt'ets de parure de la perfec-
tion du travail de ses ciiarpentiers et de l'admirable qualité des vernis,
des laques, des bronzes, des dorures indii^ènes ; d'une ricbe polychromie,
oii domine le vermillon et à laquelle concourent du brun rouge, du violet,
du vert, du jaune, des gris; d'applications et de revêtements métalliques ;
312. — Vue iiit
ieure de la salle du Phénix: (llô-ùdù), à Yamasliiro (xi= siècle).
(D'après la revue The Kokka.)
d'incrustations de nacre ; en(in d'une luxuriante décoration pemte et sculptée,
dont l'exécution est presque toujours d'une qualité rare et dont les
thèmes dominants sont hi ligure du dragon chinois, des images de fleurs et
d'oiseaux, quelques motifs géométriques (298 ; 312). En outre, les intérieurs
sont égayés par des tableaux, peints sur papier et fixés sur les panneaux
de remplissage de la charpente.
Doués, au plus haut degré, du sentiment de la nature, les Japonais
fui'cnt toujours aussi attentifs à la composition du jardin qu'à l'ordonnance
et à la décoration de la demeure ou du temple.
436
L ARCHITECTURK JAl'ONAISE
D'abord, à l'exemple des Chinois \ ils se bornèrent à créer des diminu-
tifs de paysag-es oii dominait l'effet d'eau, demandé à des étang^s, à des
bassins, à des ruisseaux
res ; des arbres et des
arbustes nains, dotés de con-
formations singulières ; des
ponts, des grottes, des pa-
villons, de petits temples,
des lanternes en pierre ou
en bronze complétaient le
spectacle. Parfois, on réali-
sait l'image en miniature
dun site célèbre (313).
A partir du xiii"^ siècle,
se développa un type, dont
la formule se trouva fixée
dans la deuxième moitié du
XV' siècle et fut appliquée en
fr'. ^ fJT " ' ■ grand au XVII-. Fruit de cette
subtilité précieuse de la-
^ ■ quelle, par ailleurs, procède
le cérémonial japonais du
thé, elle fut conçue moins
pour le bien-être du corps
et le plaisir des yeux qu'en
vue de l'excitation de senti-
ments et de pensées. Le tra-
cé général, le choix, la
ilistribution et la taille des
végétaux: l'adoption et la
localisation des motifs ar-
chitecturaux et décoratifs
sont réglés par un symbolisme, (jui attache à tel objet, à tel mode de
présentation un sens précis évocatour d'un être, d'un fait, d'une qualité.
■6V^
kiosque dans un jardin japonais. (D'après
un kakémono par Kanô Motonohou (1475-151)91.
reproduit dans The Kokka.)
VA. p. 3 54
TJVHK SIXIEMK
LES ARCHITECTURES INDIGÈNES DE LAMÉ
RIQUE, DE L'OCÉANIE ET DE L'AFRIQUE
PHEMIKHE PARTIE
LES ARCHITECTURES DE L'AMÉRIQUE
PRÉCOLOMBIENNE
PHEMIKRE SKGTION
LES ARCHITECTURES DE L'AMÉRIQUE MEXICAINE ET CENTRALE
Les civilisations qui iloiissaicnt au Mexique et dans l'Amérique cen-
trale, à l'époque de la conquête de ces pays par les Espagnols (1519-21),
lurent élaborées par tiois peuples de race rouge : celui des Mayas au
Yucatan, dans la partie occidentale de Tisthnie de Tehuantepec connue
sous le nom de pays Chiapas, au Guatemala et dans l'ouest du Honduras ;
celui des Zapotecs et des Miztecs, dans la région orientale de Tisthme de
Teliuantepec, aux environs d'Oajaca; enfin, celui des Nahuatl (Aztecs)
(jui vécurent dans le bassin de Mexico.
I
LA COMMANDE. CHRUNOLOGIK ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
La race énergique des Mayas pratiquait avec succès l'agriculture et
le commerce; leurs princes étaient riches et leur clergé puissant. Le
438
LKS ARCHITECTURES DE 1. AMÉRinUE MEXICAINE ET CENTRALE
nombre et l'importance des ruines, dont le pays est encore constellé,
atteste que ces causes de commande architecturale furent efficientes.
Les principaux lénioins sont : dans le nord du Yucatan. les monuments
A'Uxmal (« palais du Gouverneur », « maison des Nonnes », « temple du
Magicien »i, à'izaïual, de Chichen-ftza — ceux-ci nombreux et divers,
ceux de Tîle Cozuinel. de Zayi. etc. ; dans l'isthme de Tehuantepec, ceux
de Palenque — qui sont du plus haut intérêt...; au Honduras, ceux de
CojKiit ; au Guatemahi. ceux AYaxchilan. ..
314. — Topographie monumentale de l'Amérique nie.vicaine et centrale.
L'œuvre archilecturale des Za})otecs, dont la ijualité est remarquable,
est connue par les vestiges d'une cité avec temples et palais, sur le Mont-
Alban, à l'ouest d'Oajaca, et par les édifices originaux et relativement bien
conservés de Mit/a, à l'est de la même ville.
Ouant à Id'UMe des iNabuatl, elle est rappelée par les restes d'une
cité à Tollaii, au nord de Mexico ; par deux grands temples, à San-Juaa de
Tcoliliuacan^ à une (juarantaine de kilomètres au nord-ouest de Mexico;
par des vestiges, sur la rive sud-est du lac de Tezcuco, de Tenochtitlan,
la capitab; du ro\aume a/.tec, détruite par les Espagnols. Notons encore
des ruines, ;i Hnc/otla, près de Tezcuco ; à Choliila, près de Puebla ; à
Xochicalco, au sud de Guernavaca.. .
LKS CONDITIONS NATIIKKLLI<:S Kl HUMAINKS 43^
La production consislait en halMlalions privées ou princières ; en
temples; eu tombeaux. La destination de beaucoup de moniimenis (;st
obscure. Il n'y a point trace de fortilications.
La cbronologie de ces arcliitectures est indéterminable. Le certain est
que leur adolescence ne fut antérieure que de quelques siècles à l'arrivée
de Fernand Gortez, et qu'elles étaient en plein essor, (juandleur carrière
fut brutalement interrompue par la conquête espagnole.
II
LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES. LES INFLUENCES.
LES ÉCOLES
Au Yucatan, abonde un calcaire stratilié, facile à tailler et, dans une
large mesure, tout débité par suite de fractures, consécutives au travail
des eaux et des vég-étaux. Le climat est très bumide et très cbaud. Le pre-
mier de ces caractères est encore plus marqué dans la région de Palenque,
011 la rocbe est également calcaire, mais très dure.
Un ciel analogue, bien qu'un peu moins pluvieux, s'étend au-dessus
du pays des Zapotecs. Vers Oajaca, le sol contient un cjuartz diflicile à
travailler ; mais dans les parages de Mitla on trouve un tracliyte relati-
vement tendre et aussi de l'argile, propre à la confection de pisé et de
briques.
Au point de vue climatérique, le plateau mexicain est plus tempéré que
les contrées susmentionnées. Le constructeur y dispose surtout de lave
et d'argile.
Notons l'extrême ricbesse forestière de rAméri({ue centrale.
A l'époque de leur écrasement par les conquistadores, les peuples de
l'Amérique mexicaine et centrale avaient atteint un niveau de civilisation
relativement élevé, celui à peu près de l'Egypte au temps des premières
dynasties. Ils avaient une écriture, des annales, des calendriers remar-
quables ; ils pratiquaient avec succès les arts céramique et textile.
Amplement pourvues de main-d'œuvre, grâce à un régime d'absolu-
tisme théocratique, les arcliitectures de l'Amérique mexicaine et centrale
furent desservies par l'insuffisance de leurs ressources techniques : elles
ne disposaient, en etiet, que d'un outillage rudimentaire. en pierre,
4i0
LES ARCHITECTURKS DE L AMERIQUE MEXICAINE Eï CENTRAL
dont, à la vérité, leurs ouvriers se servaient avec une adresse singulière.
Leurs origines et leur évolution sont inconnues. Furent-elles auto-
chtones ■? Procèdent- elles
~ des arts de l'Asie orientale.
I soit qu'il y ait eu inigra-
g tion de populations asia-
3 tiques passées en Amé-
"S rique à travers le détroit de
•J Behring ou par les îles Alé-
i^ outiennes, soit (luily ait eu
«3 ...
S des communications direc-
S tes par mer? La seconde
1^ hypothèse, qui peut invo-
b quer certaines analogies
15 d'aspect entre les monu-
,5 ments de l'Amérique cen-
=^ traie et ceux de l'Asie ; la
Z ressemblance de plusieurs
1 croyances américaines avec
% celles des Océaniens ; enfin,
o
^ la mention par des légendes
^ indiennes de l'œuvre civili-
I satrice d'un héros venu de
rOuest, n'a rien d invrai-
^ semhlahle, vu la direction
g^ et la régularité des courants
c aériens et marins entre l'Asie
^ et rAméï'i(|ue. Il est plus
i- difficile d'admettre la suppo-
■^ siiion (|ue ledévelojtpenKuit
^- arlisli(|ue de l'Amérique
"^ c(;ntrale aurait été intluencé
par une importation d'élé-
ments asiatiques, consécutive à l'expansion des Northmans au Nouveau
Monde.
L'analyse des ruines révèle la coexistence, dans l'Américjue mexicaine
st centrale, de trois écoles : la mat/a, la zapotèque, la nahiiatl ; les deux
piiooHAMMKS domrstiouh:;
441
premières égales, la lioisièino inférieure. Chacurie conipoile une sub-
division : l'art Je Palen(jue dillere Je celui Je Yucatan ; ctJui J'Oajaca
Je celui JeMifla; relui Je 'reotiliuitcan Je celui Je TeTiochlillan.
LIÎS 1>R0GKAMMI<:S
III
:i' LKURS HKALISAIIONS
Pi'ogi'dtiitnes dotnestlques.
Les arcliitectures Je l'Amérique mexicaine et centrale se sont appliquées
et ont réussi à préserver la Jeineure, à la fois. Jes excès rlu soleil tropical
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y.u.ginxj3( ^
3JtJ. — Types de rhabitalion dans rAmérique mexicaine et cenlrali'
I, II, m, évolution de l'habitation chez les Zapotecs. — IV. Schéma du portinue zapolec — V Le < couvent
des Nonnes », à L'xmal : »;, cour. — VI. Palais à Milla ; C, cour. — VIL l'aUis a /a\\ I tciia^se infi'Tioure ;
2, terrasse moyenne : 3, terrasse supérieure.
et Je riuimiditt' J'un sol trempé par Jes pluies violentes et prolongées.
Elles ne lui Jonnaieut point J'autre ouverture que la porte, -elle-même
parfois abritée par un vestibule '316, v), et elles l'exhaussaient sur un
socle élevé (318, vn, vin].
Bien qu'elles usassent Je l'expédient Ju quillage. en règle générale,
442 LES AUGHITECTURES DE L AMÉIUOUE MEXICAINE ET CENTRALE
elles subordonnaient le tracé aux nécessités de la couverture, gagnant le
logement nécessaire par un développement du plan en longueur, qui cons-
titue une de leurs caractéristiques (316, v, vu).
Généralement, l'habitation se composait de quatre corps de logis indé-
pendants, distribués en bordure d'une cour carrée, laquelle, par suite,
317. — Types du Iciiiplu dans rAménqiK.
-Vlll. l'jpe.-. ilu sanctuaire nuiNa. — IX Temple à Oajaca
L'vu-aine el centrale.
X-\1V. Types du leniple maya.
était ouverte aux angles (316, v). Aussi bien la porte à vantail était-elle
inconnue; la fermeture des baies était réalisée à l'aide de rideaux ou de
nattes, p(Midus à des cordages, pour la tension desijuels existaient des dispo-
sitifs ingénieux aux parements et aux angles des murs (318).
Dans la région de Milla, on observe une évolution qui détermina,
d'abord, une implantation jointive des bâtiments, génératrice d'une cour
fermée et dune entrée [)roprt'ment dite; puis la conception d'un édifice
homogène, divisé en (|uatre appartements, avec un vestibule et, parfois,
l'UOliHAMMES RELIGIEUX 4i3
un vaste porche, alloni;é sur toute la long-ueur <lu tVoiit ou même le débor-
dant (316, i-iii).
Chez les Mayas, le parti susmentionné de locaux indépendants, en
façade sur une cour, était concurrencé j)ar un autre, qui adossait une rangée
de cellules à un massif quadrangulaire et qui comportait une élévation à
étages, en retrait l'un sur l'autre (31G, vu).
Les tombeaux modestes consistaient en de petites chambres voûtées.
Sans doute faut-il voir dans plusieurs des édilices, (jui passent pour être
des temples, des monuments funéraires.
Programmes religieux.
Au Mexique et dans l'Amérique centrale, le temple consistait en une
haute plate-forme, au sommet de laquelle s'accomplissaient les sacritices
et que surmontait une chapelle. Le soubassement était constitué soit par
un socle parallélipipédique, soit par un tronc de pyramide, à parements
lisses ou taillés en degrés, soit par un empilage de terrasses en retrait l'une
sur l'autre (317, ix-xiv). En Amérique centrale, les dimensions ne dépas-
saient pas ioO mètres pour le côté de la base et 30 mètres pour la hau-
teur ; au Mexique, la grande pyramide de Teotihuacan couvre près de
oO.OOO mètres carrés et culmine à 54 mètres du sol.
Le sanctuaire consistait tantôt en une simple cellule, accessible par une ou
plusieurs portes, tantôt en une chambre précédée d'un vestibule, tantôt
en une rangée de salles, qui s'alignaient derrière un porche et dont la
médiane contenait un saint des saints (317, i-viii) ; on v parvenait par un
large escalier central, parfois par quatre, un sur chaque face (^317, ix-xiv).
IV
I.A CONSTRUCTION
Les matériaux.
Les monuments en pierre du Yucatan exposent des motifs de déco-
ration, dont les formes conservent le souvenir d'une construction primitive
toute en bois, et dans leur structure entrait une partie notable de cette
matière, sous l'espèce de soutiens isolés, de linteaux, d'architraves, de pan-
neaux de remplissage.
Dans le pays zapotec et sur le plateau mexicain, la bâtisse domestique
et même la monumentale usèrent largement de terre, mêlée, à Mitla,
444
,ES ARCHlTECTURliS DE L A.MERKjUE MEXICAINE ET CENTRALE
(le paille et d'éclats de pierres; au Mexique, de paille ou de fragments de
lave [adobe). Elles s"eii servaient à l'état de pisé ou de briques, que liait
un mortier d'argile.
Cependant, l'emploi de matériaux lapidaires était courant. Etroitement
conditionnées par l'insuffisance de leur outillage, les architectures amé-
ricaines durent s'accommoder des formes que la texture
des roches imprime aux masses détachées d'elles par
éclatement : suivant qu'elles avaient affaire ou non à de
la pierre stratifiée, elles pratiquaient l'appareil parallé-
lipipédique ou polygonal et, suivant le degré de dureté
de la matière et, sans doute aussi, selon l'importance du
programme, elles se résignaient aux décrochements ou
s'imposaient le nivellement voire le règlement des assi-
ses, de même qu'elles cherchaient ou non la verticalité
des joints.
Au Yucatan, oi^iaflleure un calcaire tendre et naturel-
lement fracturé, on débitait volontiers de gros blocs ' eton
pratiquait une taille parfaite, dont le mérite se mesure
au fait que telle façade, à parement mosaïque et incrusté,
comprend plus de 20.000 blocs diversement conformés,
assemblés à tenon et à mortaise et exactement ajustés ^
Dans la région de Palenque, où. la pierre est dure, on dressait sommai-
rement des éléments de dimensions moyennes ou petites.
A Mitla, on employait volontiers le quartz local, par grandes masses
pesant jusqu'à quinze tonnes, et l'on préparait les matériaux avec le plus
grand soin. Sur le plateau mexicain, on se servait de morceaux de lave
inégaux et irréguliers.
Les constructeurs de l'Amérique centrale faisaient une énorme consom-
mation d'un excellent mortier, où entraient de la chaux, du sable, des
cailloux, de la pierraille concassée. Ils confectionnaient aussi un ciment
hydrofuge, de tout premiei' ordre. Enlin, ils usaient en grand de stucs,
d'une (|ualité tout à fait remarquable.
18. — Dispositifs
mayas pour la
pendaison de tmi-
tures et de ri-
deaux.
Les procédés.
L'éîcole mava de Palenijuc prati(juail une i)àtisse solide, mais brulc
avec remplissages de moi'tier : aussi bien la mas(juait-elle par des enduits.
' Sans dépasser, touteroLs. un jiuids de 7 à 8.000 kilogs.
' Cl. la ligure 3l.i.
446 LES ARCHITECTURRS DE |/aMÉ1U0UE MEXICAINE ET CENTRALE
Au contraire, les Mayas du Yucatan et, plus encore, les Zapotecs
recherchaient la beauté de l'appareil (31o, 320).
Chez les premiers, l'expédient économique d'une construction compo-
site, en blocag:e entre des parements soignés, était dérègle. Les terrasses
étaient constituées par un noyau de pierraille liée par de la terre ou par
du mortier, qu'enveloppaient une chemise de maçonnerie appareillée et
une plate-forme en ciment. Les murs, dont les fondations descendaient,
à travers l'infrastructure, jusqu'au sol, se composaient d'une partie de
menus matériaux agglutinés à l'aide de mortier et de deux faces de bel
appareil lapidaire. Les éléments de celui-ci, presque jointifs vers le pare-
ment, étaient fortement démaigris vers l'intérieur, pour permettre un
bourrage de mortier qui devait assurer leur cohésion (319, vu, viii).
Les Zapotecs faisaient également le cœur de leurs substructions d'un
blocage de pierraille et d'argile ou encore de briques crues. Mais leur
maçonnerie était homogène. En façade, les blocs étaient assemblés aussi
jointifs (jue possible, le ciment n'intervenant que pour corriger les effets
d'une taille défectueuse; mais leur (|ueu«' était empâtée selon le svstème
maya (320).
Dans toute l'étendue de l'Amérique mexicaine et centrale, la construc-
tion était extrêmement massive, en vue, sans doute, d'assurer les édi-
lices contre les risques des tremblements de terre et de défendre les
intérieurs contre l'ardeur solaire. A Mitla, l'épaisseur movenne des murs
est de 1"'20 ; au Yucatan, elle varie de 1 à 3 mètres (319, vi, vu, vu).
Sauf au Mexique où ils étaient légèrenx'nt tahités, les parements
extérieurs étaient verticau.v.
Les baies, avaient pour couronnement soit un linteau de bois ou de
j)ierre, posé sur jambages verticaux (31-"); 320; 321), soit — au Yucatan,
c'était de pj-ati(jue coui'ante — un arc obtenu par encorbellement des
assises du mur (319, iv).
Le soutien isolé, (|ui était tii'S einploy»'', consistait très souvent en une
(juille de i)ois En pierre, il était, à Mitla, monolithe ; partout ailleurs,
construit ; d ailleurs massif, même, souvent, plutôt tranche de mur que
j)iliei- (320: 321).
D'ordinaire, le sol était fait d'iuie eioùte de ciment, épaissede deux à
cin(j centimi'Ires et d'une résistance étonnante: plus rarement, c'était un
<lalla-e.
L EFF El-
la couverture était un plafond
Chez les Zapotecs et les Nahuatl
bois ou (le pierre qu'au besoin
soulageait un quillage (319, vi).
Les Mayas préféraient la voûte,
qu'ils réalisaient sous l'espèce
de berceaux anguleux montés
par encorbellement des assises
et fermés par des dalles (319 :
VII, vin).
Sauf à Palen(|ue où, poui-
faciliter l'écoulement de pluies
très abondantes, on lui donnait
de la pente (319, vu), la toi-
ture était en terrasse (315:
319, M, VIII ; 320).
V
l'effet
Les architectures de lAnié-
rique mexicaine et centrale ont
cherché passionnément l'effet,
par tous les moyens dont dis-
pose l'art de bâtir.
Elles eurent le goût et, dans
une large mesure, le sens de
l'ordonnance pittoresque de la
conformation monumentale .
Gela ressort de leur parti pris
de hausse!" les sanctuaires sur
des piédestaux, dotés d'esca-
liers grandioses 1^317), d'étager
les bâtiments d'un palais sur
les gradins d'une terrasse
(316, vu), ou de les implanter sur des plates-formes dominant
grande cour et modelées en degrés sur leur face antérieure (316,
447
de
une
vV
Cf. lis- 31(i, VI.
448 LKS ARCHITKCTUHKS DK I. AMKKKjUK MEXICAINE ET CENTRALE
Gomme exemples typiques on peut citer les ruines de Palenque, avec
leurs grandes (errasses, étagées depuis les liords d'une rivière jusqu'aux
terre-pleins porteurs des temples ; et aussi, celles du Mont-Alban près
d'Oajaca. que recommande l'opération grandiose du modelage de tout un
canton, en vue de composer un ensemble théâtral et inagnilique d'îlots,
de promontoires, de gradins couronnés d'édilices Caractéristiques aussi
les grandes baies géminées ou triplées (320 ; 321) et les hautes crêtes dont
les Mayas coifl'ait'nt les toits ,31ÎL vi. viii).
La plastique secondaire des monuments de l'Amérique centrale est
plus développée qu'on ne l'attendrait d'architectures dénuées d'un outillage
en fer.
Ainsi, les façades étaient détinies. \ ers le haut, par l'avancée de cor-
niches (315; 319, viii)qui, dans la région de Palenque. étaient parfois très
surplombantes (319, vn). Les murs étaient accid?ntés par un embryon de
modénature; taillées suivant le profil économique d'une tablette à tranche
verticale ou biseautée, parfois suivant la silhouette d'un demi-carré can-
tonné de deux triangles rectangles opposés par leur sommet le plus
aigu, les moulures étaient souvent répétées au-dessus et au-dessous d'un
champ formant bandeau (315: 319, vi, vu, viii ; 321).
Du mouvement naissait encore de renfoncements ou d'ajourements
(320) ; comme aussi du relief de demi-colonnes, cylindriques ou tournées
en balustrades, souvent juxtaposées à la façon des poteaux d'une palis-
sade (321, iv). Ajoutons un effet très orig:inal de hérissement, consécutif
au parti que prirent les architectes de l'Amérique centrale de faire saillir
du nu des parements et des arêtes des angles des protubérances, en
forme de dés ou de crochets érigés ou abaissés, qu'on dirait découpés
dans du bois ^321, iv)
L'effet de la [jlasticjue de détail n'était rien moins que négligé.
La conformation ordinaire du soutien isolé était celle d'un prisme qua-
drangulaire ou d'un cylindre, l'un et l'autre très trapus (329, vi ; 321, iv).
A Mitla, c'ét.iil une sorte (h' cube dont hi face antérieure était, vers le bas,
très talutée et. au-dessus, rehaussée d'un tableau rectangulaire encadrant
une niche (320; 321, m). Au Vucatan, on aimait les formes fantaisistes :
celle, par exemple, d'un homme à genoux adossé à un poteau, et surtout
celle, singulièrement décorative, d'un serpent, hi tête en bas et appli(]uée
sur le sol f'321, ii)
EFFKTS l)K l'AHUni-:
449
C'est éi^alenient à l'image de cel ariitiiiil, all()iij:('; (h; liaul en bas, (juon
faronnaif U'S parapets fies escaliers mctiaiil aux len-asscs.
Les ar('liiLcclures (I(î rAiiMMicjue iiiexieairie (îlccMilraie saf-riliaieril, \ olori-
lifTS à la parui'e.
M
p
3:21. — La plastique monumentale dans l'AiiH-riiiui; moxiciiino l't centrale.
I. Profil dos murs d'un palais à Mltla (Cf. (ig. 320j. — 11. Hiiln'e resliluée d'un édifice à Cliiohcii It/.a. —
III. Couformalioii du soutien isolé chez les Zapotecs (Cf. fisr. :iiO). — IV. Délail d'une façade à Zayi. — V. Coiifor-
tiialioii du riianiljranle dans les rnoiiurin'iils mayas.
(^Iirz l»;s Mayas de la réj^ion do PaleiKjiK' i-L ••Ih'Z les .Naliuall, un
<'iidLiil de sluc était de règle. Les preriiiers raj)plii|uaii'iil sur la tolalilédes
surfaces intérieures et extérieures de l'édifice, toiture comprise.
Toutes les écoles pi'odiguèrent la sculpture, ({ui taiilôl était coiilinée
sur le clianip d'une liante irise (315; et, tantôt, s'étalait sur toute une
l"a<;ade, voire — il en tHait ainsi chez les Zaj)otecs — sur le Jiionurnent
entier (320). Sous 1(; rapport de la ([ualilé, hi palme revient aux d('cora-
teui's mayas de Palenque.
11. 29
450 LES ARCHITECTURES DE L AMERIOllE MEXICAINE ET CENTRALE
L'insuffisance de leur outillage interdisait à ces architectures les effets
de liant relief. Elles se rattrapaient sur ceux d'une gravure ou d'un cliain-
plevage et sur celui d'une marqueterie de pierres incrustées. Les Mayas
de Palenque se bornaient à un modelage ou à une sculpture de leurs
enduits de stuc : ils les réalisaient d'ailleurs avec une rare maîtrise.
Cependant autant et, peut-être, plus encore que le goût de la parure
sculptée, les architectures de l'Amérique mexicain»^ et centrale avaient
la passion des aspects polychromes.
Ceux qu'elles réalisaient se recommandaient autant par le mérite
esthétique d'une harmonie chaude et contrastée que par l'extraordinaire
qualité de la matière. La palette des Zapotecs comprenait presque exclu-
sivement du blanc et du rouge; plus variée, celle des Mayas était cliargée
de blanc, de noir, de bleu, de jaune et de rouge.
Le répertoire se limitait, chez les Zapotecs, à une ornementation géo-
métrique qui, à la vérité, était étonnamment diverse : c'étaient surtout
des damiers, des méandres et autres motifs offerts par les étoffes tissées et
brodées (320). Chez les Mayas, le décor géométrique était concurrencé par
des images d'hommes et d'animaux, d'un dessin gauche et sauvage, et par
des figures grotes(jues ou monstrueuses ; les unes et les autres étaient,
pour la plupart, symboliques.
DEUXIKME SECTION
LES ARCHITECTURES DE L AMÉRIQUE ANDINE
Dans la région andine et sur le littoral occidental de l'Amérique du Sud
on distingue deux couches de civilisations : d'une part, un groupe de pri-
mitives, constituées par les populations chimu, chincha et aymara ; de
l'autre, celle des Quechuas, développée, aux dépens des précédentes, à
partir du début du xf siècle de notre ère.
1
LA GO.MMANDK. CHRONOLOGIE ET TOPOGRAPHIE MONUMENTALES
I. — L'œuvre des civilisations, chimu, chincha cl ay nuira.
Entre le 3° et le 12" de latitude Sud, des ruines — - notamment celles
d'une cité à Chanchan, près de Trujillo et d'un temple à Mojeqîie, près
de Gasma — témoignent de l'activité artistique de la puissante et indus-
trieuse nation des Cliimus, dont les remarquables facultés sont révélées
par ses productions céramiques, textiles et métallurgiques.
Avant d'être, comme les Gliimus, soumis par les Quechuas, les Chin-
chas, établis entre les Andes et le Pacifique, dans les parages de Lima
ainsi qu'au nord et au sud de cette ville, bâtirent des cités et des sanc-
tuaires dont les restes ont été relevés en grand nombre dans les bassins
du Rimac — surtout à Huatica (Huadca) et à Cajamarquilla ; du Lirin —
ruines de Pachacaniaq ; du Ganete — • ruines de Hervay ; du Ghincba —
ruines de Tanibo de Mora...
Sur le haut plateau andin et dans les vallées entre les Gordillères —
d'un côté, jusqu'au cours supérieur du M ara n on ; de l'autre, jusqu'au
Ghili — des populations, qu'il faut sans doute identifier avec les ancêtres
des Aymaras actuels, ont laissé des preuves significatives, parfois impres-
452
LES ABCHITECTURES DE L AMERIQUE ANDINE
sionnanles, d'une pratique habile de l'art de bâtir. Comme exemples on
peut citer, dans la région du haut rio Santa et du Maranon supérieur, un
palais et un temple à Chavi/i de Hiiantar ; une forteresse à Huanachiico ;
Tamho Je M:oi
it2. — Aire des architectures andines. — II. Topograpiiie monumentale
de la région centrale.
surtout, à l'extrémité sud-est du lac Titicaca, à Tiahuanaco, un groupe de
ruines considérables, témoin d'une grande entreprise qu'interrompit la
conquête du pays par les Quechuas.
II. — L œuvre des Qucchvas.
Le peuple quechua eut pour bei'ceau les hautes terres andines, entre
le 14" et le 15° de latitude Sud, entre l'Apurimac et la Cordillère orien-
tale, avec Cuzco pour centre. Au début du xf siècle de notre ère, sous la
conduite de Manco Capac, fondateur de la dynastie des Incas, il coiii-
mença une brillante fortune (jui atttùgnit son apogée au début du xvi' siècle,
époque où il domina l'Amérique andine du 2''30 de latitude Nord au 35°20
de latitude Sud. Mais sa carrière fut bi-isée par le succès, complet en 1"J35,
de l'expédition de Fr. Pizarre.
LA COMMANDE QUECHUA
453
La civilisation (|ueclma était propice au dé\eloppenient d'une arciiitec-
turc. Un régime de despotisme éclairé et de communisme d'état déter-
\
^ _■■:<-.-'.*»/
323. — Faces antérieure et postérieure de la porte monolithe d'Ak-Kapanu,
à Tiahuanaco. (D'après Stiibel, Tîahuanaco.)
minait une commande considérable d'œuvres d'utilité gouvernementale ou
publique — palais, casernes, caravansérails impériaux, aqueducs, canaux,
greniers d'abondance ; la domination d'immenses territoires, peuplés de
454 LES ARCHITECTURES UE L AMERIQUE ANDINE
nations hostiles et énergiques, exigeait de bonnes routes ' et de nombreuses
forteresses. En raison de son caractère à la fois officiel et national, la
religion offrait à l'art de bâtir maintes occasions de s'exercer, pour la réali-
sation de temples, de demeures sacerdotales, de couvents de vestales -. Les
souverains, les princes impériaux, la noblesse demandaient des palais.
Enfin, les cj'oyances relatives à la mort créaient le besoin de tom-
beaux.
Les principaux témoins de la production architecturale des Quechuas,
à Tépoque des Incas, se répartissent en deux groupes.
Un premier comprend des ruines situées au cœur de l'empire, dans
la région de Cuzco. La grandeur de cette ville, à la fois capitale politique
et cité sainte, est rappelée par des restes du fameux temple du Soleil —
dénommé Inti-huasi ou Coricancha (la Maison d'or) — qu édifia Manco
Capac et quembellitlnca Yupanqui, son neuvième successeur; par la puis-
sante citadelle de Sacsahuaman ; enfin par de nombreuses parties de palais
et de maisons, reconnaissables dans les édifices de la ville moderne. APisac,
dans la vallée du Huillcanota, se voient des palais : à Ollantai-Tamho, un
peu au nord de Cuzco, subsistent les vestiges d'une ville et d'une grande
forteresse ; à Hiiillcas-huaman, forte position stratégique au nord-ouest
de la capitale, existent des palais, des forts, des casernes, de grands
magasins^ un temple bien conservé, un couvent de vestales.
Une deuxième série peut èti'e constituée avec des constructions que-
ciiuas en pays conquis : sur le haut plateau, dans une île du lac Titlcaca,
considérée comme lieu saint, les ruines d'un sanctuaire et de divers bâti-
ments monastiques ou laïques ; dans la haute vallée du Huallaga, affluent
du 3Iaranon, à Iluanuco-Viejo, des restes très importants, au nombre
desquels un des temples les plus soignés et les mieux conservés de tout
l'empire; dans la région côtière, à Moche, au sud de Trujillo, un temple
du Soleil; à Chancaillo, près de Casma, une forteresse; h. Pachacainuq ,
un temple; à Ilcrcay, un foj't et un palais.
' Une route, établie sur les hautes terres, reliait Cuzco, d'un côté, à Quito et, de l'autre, au
Cliili ! Une autre menait de Cuzco à Quito par la côte, qu'elle atteignait à l'embouchure de la
Cliincha et qu'elle quittait à Tuinbez (frontière du Pérou et de l'Equateur).
- Les Quechuas adoraient un Dieu immatériel et éternel, se manifestant sous les espèces du
soleil, de la lune, de l'étoile du matin, du tonnerre, de l'arc-cn-ciel. La dynastie des Incas
passait pour Mre d'oripine solaire.
LES CONDITIOINS. LES INFLUENCES. LES ECOLES
455
LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES. LE
LES ÉCOLES ET LES ÉPOQUËS]
INFLUENCES
Les conditions naturelles du développement d'une architecture dans
l'Amérique andine apparaissent dillérentes, suivant qu'on envisage les
vallées des Cordillères et les hauts plateaux, ou les bassins des tributaires
du Pacilique. Dans le premier cas, c'est l'abondance de pierres — cal-
^=*w=C==«^=^
o24. — Types de fortifications andines.
L Enceinte île la ciladelle de Sacsiiiiaman, à Cuzco. — H, III, IV. Types d'entrées chicanées. — V. Fort
<|uochua, à Paramunga. A, chàtelet ; 1, première enceinte; -2, deuxième enceinte ; 3, troisième enceinte ; 4, réduit
central; P, P, bastions; B, escalier; C, porte de la première enceinte; D, couloir; E, porte de la deuxième
enceinte; F, porte de la Iroisième enceinte; G, logement de la garnison.
Caire, grès rouge, surtout trachyte, basalte, granit, porphyre, et la rudesse
d'un climat sec, à violents contrastes de chaleur et de froid ; dans le
second, c'est la limitation de la matière conslructive à l'argile, et le régime
d'humidité chaude des pays équatoriaux et tropicaux. Un caractère com-
mun est la fré({uence et la violence des tremblements de terre.
De même et, peut-être, plus encore que celles du Mexique et de l'Amé-
rique centrale, les architectures de l'Amérique andine disposaient d'une
main-d'œuvre illimitée. Elles leur ressemblent encore en ceci que leur
outillage était rudiinentaire, constitué essentiellement par des instru-
ments en pierre et, dans une faible mesure, en cuivre.
456 LES ARCHITECTURES DE L AMERIQUE ANDINE
Les tours de force que représente la réalisation de certaines œuvres et
l'étonnante perfection de l'exécution supposent une remarquable organi-
sation du travail et une merveilleuse habileté technique ^
Nous ignorons les origines et l'évolution des architectures andines.
L'opinion qu'elles procèdent de celles de l'Amérique mexicaine et centrale
n'est pas acceptable. L'hypothèse d'une filiation asiatique n'est pas
absurde, car il n'est point exceptionnel que des jonques soient poussées
par les vents alizés et les courants du Pacifique sur les côtes de l'Equa-
teur et du Pérou : seulement il s'agirait non d'une communication à pro-
prement parler, mais d'une influence accidentelle et individuelle.
Ce qui est certain, c'est que l'extraordinaire qualité technique des
ruines de Tiahuanaco et l'impossibilité de concevoir le développement
d'une civilisation dans les conditions climatériques et agricoles des liants
plateaux andins commandent de localiser dans un passé très lointain et
en des contrées plus favorables les débuts de l'architecture aymara.
L'examen des monuments de l'Amérique andine révèle trois styles
différents. Un premier est continé dans les régions côtières ; des deux
autres, propres aux hautes terres, l'un est antérieur à l'essor des Quechuas,
l'autre est leur œuvre. Ce dernier progressa en trois étapes et il atteignait
sa pleine maturité, quand l'empire des Tncas s'écroula sous les coups des
conquistadores.
111
LES PROGRAMMES ET LEURS RÉALISATIONS
Traoaux publics et (ïédililè . — Fortification.
Leurs travaux publics assurent aux Quechuas de l'époque des Incas
une place d'honneur dans l'histoire de la civilisation, à coté des Romains.
Ils réalisaient des systèmes d'irrigation savante comportant de
grands réservoirs, des canalisations en maçonnerie bétonnée, enlin la tra-
versée des obstacles en tunnel et des dépressions au moyen d'aqueducs.
Leurs grandes routes, dont la durée jusqu'à nos jours manifeste l'ex-
cellence, sont, de l'avis d'A. de Humboldt, « comparables aux plus beaux
chemins romains w. Larges de cinq mètres, macadamisées, elles franchis-
' Les populations andines, surtout les Chimus et les Quechuas, pratiquaient avec le plus
grand succès les arts du métal, de la céramique, du tissu. Certains échantillons de leur savoir-
faire sont lie tout premier ordre.
TKAVAUX PUBLICS. EDlLlTIi. FORTIFICATION
457
saient les cours d'eau au moyen de ponts suspendus et les vallées au
moyen de remblais; elles s'accrochaient aux pentes par l'artifice de sou-
tènements et, au besoin, obtenaient leur passage d'une entaille du roc.
Le plan de Guzco révèle l'entente de l'ordonnance d'une ville : il distri-
buait treize quartiers autour d'une place centrale que bordaient le palais
impérial, le temple du Soleil, le couvent des vestales, les hôtels des
])rinces.
imi
325. — Types d'habitations andines.
I. l'alais impérial à lluanuco : A, entrée ; B, avanl-eoiir ; G, deuxième poile : D, première cour ; E, troisième
porte; F, deuxième cour ; G, quatrième porto; H, harem; M, M, logis; N, N, bâtiments. — 11. Maison de Manco
Capac, à Guzco. — III. Maison quechua, à OUantai Tarabo . E, entrée ; G, cour; A, A, chambres. — IV, V. Pote-
ries andines en forme de maisons.
Une des manifestations les plus éclatantes du génie architectonique
des Quechuas est leur système de fortification. Ils combinaient avec maî-
trise la multiplication, l'étagement et le tlanqueinent des enceintes, mu-
nissant de fortes murailles, hautes de cinq à six mètres, plusieurs terrasses
en retrait et concentriques, et assurant la défense du pied des murs par
l'artifice de tracés en crémaillère (324, I; ou à bastions (324, V). Ils com-
pensaient leur ignorance de la porte à vantaux par d'adroites applications
de l'expédient de l'entrée chicanée et susceptible de fermeture par barri-
cade (324, II-IV).
458 LKS ARCHITECTURES DE F. AMÉRIQUE ANDINE
Programmes domestiques et funéraires.
A son degré élémentaire, l'habitation quechua se réduisait à une case
(325, V) ; elle était constituée par une enceinte quadrangulaire, à la face
intérieure de laquelle étaient adossées des chambres carrées, isolées
les unes des autres et s'ouvrant sur une cour centrale (32o, III). Les
fenêtres, (|ui souvent faisaient défaut (325, II), étaient, comme il conve-
nait sous un ciel torride, rares et toutes petites.
Des niches dans les murs servaient d'armoires.
Les portes étaient inconnues; on réalisait la clôture
des baies au moyen de rideaux ou de nattes.
Le palais n'était qu'une maison, devisée à
grande échelle. Réalisé pour le souverain, il con-
sistait en un grand enclos que de longs corps de
bâtiments, implantés perpendiculairement à l'axe
passant par l'entrée, divisaient en plusieurs cours,
la dernière réservée à l'habitation privée. Dans
3:26. — Tombeau à Sillus- ■ i i , '♦•*!•
jg^jjj chacune, des groupes de locaux étaient disposées
en bordure d'un espace rectangulaire. Presque
toujours, l'élévation ne comportait pas d'étage (325, I).
Les palais chimus de Chanchan présentent un dispositif analogue,
différencié par un doublement du mur d'enceinte et par une composition
plus confuse.
Dans le territoire coires[)ondant à la Bolivie et au sud du Pérou \ le
tombeau était en forme de tour (chulpa) (326); ailleurs, c'était un caveau
construit à ilanc de côte, une excavation dans le rocher, ouencore une fosse.
Prixjratinnes religieux.
Chimu, cJiinciia, aymara ou quechua, le programme d'un temple de
l'Amérique andine exigeait essentiellement un grand socle, conformé en
])yramide ou en cône à degrés, avec escaliers au centre de la face anté-
rieure. Dans le liant pays, les terrasses étaient concentriques; sur le
littoral, elles montaient en retrait l'une sur l'auti'e, à partir du front du
monument. Le temple aymara de Chavinde Huantar se distingue par l'exis-
tence, dans la masse de son soubassement, dunechajielle devisée comme un
labyrinthe. La plate-forme sii|térieure j)0ilait le sancluaire, dont, à défaut
' Cr. lii ii('cro|pril(j (le Sillustaiii. *
,A CONSTRUCTION : LES MATKRIAL'.V
459
d'exemples réels, les images qu'en offrent des poteries nous donnent une
idée. En pays cliimu et cliincha le couronnement était constitué par de
petites pyramides (327;.
IV
LA CONSTRUCTION.
La terre était la'malière ordinaire de la construction cliimu et cliincha.
I \
n
327. — Types du temple andin.
1, II. — l'oleiics en l'ofiiK' de leniple. — III, IV. Plan et élévation d'un temple h Tami)o de Mora. — V. Flan
d'un leniplo ((uechua à Iluillcas-liuaman : P, portail au-dessus de la naissance do l'escalier.
Mélangée avec des fragments de roseaux, elle était, en général, employée
directement à l'état de pisé; pour une bâtisse soignée, on la moulait
en des formes d'où elle sortait sous l'espèce de blocs parallélipipédiques
mesurant parfois jusqu'à 0"',80 x0™,34 X 0",17. Par prudence, on mon-
tait les murs en talus, sur leurs deux faces.
Dans le liant pays, la construction était lapidaire.
Les Ayniarasprati(|uaient deux procédés : un empilage de petites pierres
460
LES ARCHITECTURES DE L AMERIQUE ANDINE
liées par beaucoup de mortier — la forteresse de Huanachuco en offre un
exemple; une bâtisse mégalitbique, (jue
révèlent les ruines de Tiahuanaco.
La mesure de cette dernière est don-
née par tel bloc de grès rouge long de
7™,75, haut de 4"\60, épais de r\oO et
par la porte monolithe d'Ak-kapanu dont
les cotes se chiffrent par 3"', 90, 2'", 10 en-
viron et 0"\3r3 (323). Cependant le trait
le plus caractéristique de la technique
dont Tiahuanaco oilre un exemplaire est
la merveilleuse précision de la taille ;
d'autant plus admirable que les formes
sont souvent ti-ès compliquées, que la
et que l'ouvrier ne disposait même pas
528. — Exemple d'appareil quechua
(2» époque) : du palais de l'inca Roca,
calle del Triuml'o, à Guzcu.
matièi'e est ♦'xtrèmemcnl dur
Ruines d'un palais quechua, à Colcampala, pfès Cuzco. (D'après Middendorl'. l'rn/.
d'un outillage im bronze. Un voyageur compétent a pu afiirmer « (ju'en
aucune partie du monde il n'avait vu des pieiies taillées avec une exac-
fitude aussi mathématique qu'au Pérou, et qu'en aucun endroit du Pérou,
LA CONSTHUCTION I LKS PROCKDKS
461
il n'y eu a (jui puisscnl sur|>assof colles qui soni, éparpillées dans la
j)laine de Tialiuanaco ' ».
Pas plus que les Aymaras, les Quechuas ne craignaient le débit et la
manœuvre des niasses : témoin telle pierre, amenée de loin et hissée sur
une colline pour la construction de la citadelle de Sacsaliuaman, qui
mesure îi'", 80 par 3 mètres et 2"\ 30 ! Et aussi
ils excellaient, nous venons de le noter, à
l'ajustage d'un appareil. A la vérité, ils avaient
débuté par une bâtisse rudimentaire. Mais,
de bonne heure, tout en acceptant la confor-
mation globale des blocs déterminée par les
hasards de l'extraction, ils s'imposèrent un
assemblage exact, quels que fussent le poids et
l'irrégularité des éléments (328) . Finalement,
ils réalisèrent des appareils réguliers de volu-
mes parallélipipédiques, qui comptent au pre-
mier rang des chefs-d'œuvre <lu genre : si
parfaits que, réellement, lu plus mince des
lames ne peut être introduite dans les joints
(329). Cependant, si, vers le dehors, les pierres
sont posées à sec, vers l'intérieur, elles sont
séparées par une mince couche de mortier.
Comme les Aymaras, les Quechuas imagi-
nèrent de combattre les effets des secousses
sisn)iques par l'artifice d'un appareil à pénétrations. C'est ainsi que, par-
fois, une cavité était ménagée dans la partie supérieure d'une pierre,
pour loger une protubérance de même volume réservée par la taille de la
face inférieure du bloc à poser dessus.
Une particularité caractéristique de la construction quechua et qui,
en outre, la distingue de ses aînées ayiiiara, chimu etchincha, est laforme
trapézoïdale très accusée qu'elle imposaità toute ouverture (323,11; 329).
Même monumentale, l'architecture andine coiffait ses édilices d'un
comble en charpente ou d'un toit de chaume (32o, IV, Y; 330). Cepen-
dant les tours funéraires de Sillustani montrent une couverture lapidaire
réalisée par encorbellement des assises (326).
Poterie andine en forme
de Iviosquo.
' Spier, l'en/. Ci', les relevés de Stùbel (Die liuinenstalle von Tiuhuanaco).
462
LES ARCHITECTURES DE l'aMÉRIQUE ANDINE
V
i/effet
Les diverses productions artistiques des peuples andins attestent leur
passion pour l'effet.
L'architecture chimu aimait les accidents d'un
parement constellé de renfoncements, distribués de
façon à créer un aspect décoratif. Surtout, elle usait,
avec un succès remarquable, de la fresque ornemen-
tale ou significative.
L'art aymara recherchait l'elfet de plastique secon-
daire et de sculpture, dans la mesure que lui per-
mettait l'insuffisance de son outillage : ainsi, il rele-
vait l'encadrement des baies de ressauts et de
crossettes, creusait dans le nu des murs des niches
k profil accidenté et sculptait des frises (323).
Quant aux Quechuas, ils se contentaient, en tant
qu'effet de plastique, de l'aspect de bossage qui ré-
sultait de leur parti pris d'imposer à la face anté-
rieure des pierres une conformation convexe (329).
Curieux de parure, ils la demandaient surtout à des
applications d'or massif, même à l'extérieur. C'est
ainsi qu'au temple du Soleil, à Cuzco, le sanctuaire
du dieu était entièrement revêtu d'or et que la zone
supérieure des murs de l'édifice entier brillait de
l'éclat d'un bandeau de même métal, épais d'un doigt
et lariie d'une main, et d'une frise, haute d'une coudée.
11. — l*"ragmentde co-
lonne andine, bois,
liauleur, 2'", 70.
DEUXIEME PARTIE
LES ARCHITECTURES INDIGÈNES DE LOCÉANIE
ET DE L'AFRIQUE
GHAl'lTRE PRK.MIEU
LARCHITECTURE EN OCÉANIE
De nombreux iiioiuunenls, reconnus depuis les Garolines jusqu'à
l'île de Pâques et depuis Hawaï jusqu'à la Nouvelle-Zélande, attestent
les aptitudes et Tactivité architectonique des populations micronésiennes
et polynésiennes. Il en existe à l'ile Malden, aux Marquises, à Tahiti, à
Mangareiva, à Tonga tabou... Dans l'île Pitcaim, que les Européens
■^xi^
L^
'.! Maiden
Q ■■TahiK. .--.-.
..IRspa. 'f ' j ^.r de Pé<juei
^ ^\J y,"-
y-Zel^nde
/*
332. — Topographie monumentale de l'Océanie.
trouvèrent déserte, se voient d'importantes substructions; à Râpa, des
fortilications ; à Huaheine, des cbemins empierrés; dans l'île Christmas,
des rues pavées de blocs de corail; dans l'île de Pâques, des tom-
beaux à ciel ouvert ou souterrains; en Nouvelle-Zélande, des œuvres
de charpenterie curieusement ouvragées ; dans l'île Tinian, une des
Mariannes, des restes des demeures des Gbamorros, anciens habitants
du pays; à Panope (île de l'Ascension), la ville morte de Nanmatal,
une Venise océanienne...
46 i
LES ARCHITECTURES INDIGÈNES DE L OCEANIE ET DE L AFRIOUE
Les ruines de Tinian et de Panope méritent une mention spéciale.
Les premières consistent en des groupes de piliers sur le sommet
desquels était juché le plancher de maisons conçues selon la formule de
l'habitation sur pilotis. Alignés sur deux rangs distants de 3 à 4 mètres,
ces soutiens se composent d'un tronc quadrangulaire, fortement taluté,
dont les côtés mesurent à la base 1"\40 environ, et d'un chapiteau hémis-
phérique sur le diamètre duquel on compte 2", 50. Ils sont faits de pierres
liées par un mortier de chaux de corail (333, iv).
Les créateurs de Nanmalal étaient d'habiles ingénieurs. Tirant parli
\
3;jy. — Deux monuments de l'architecture indigène micronésienne.
I. — Partie nord des ruines de Nanmatal (Ile Ponopc). B, brise-lames; M, môle; E, entrée; T, l
II. Légende de I. — III. Structure des constructions de Nanmatal. — I\'. Quinconce porteur de la
anciens Cliomorros (Ile Tinian).
om'jeuu. -
maison do
de l'existence en avant de la côte d'un plateau basaltique, au-dessus
duquel l'épaisseur de Teau ne dépasse pas un pied, à marée basse, et
trois à quatre, quand la mer est pleine, ils réalisèrent une cité marine qui
n'occupe pas moins de 42 hectares (333, i). Du côté de l'est, elle est
défendue contre la iioule par une sorte de môle et par un brise-lames
angulaire, percée, sur sa face abritée, d'une ouverture pour le passage
des canots. La ville était constituée par des îlots artiliciels, carrés
ou rectangulaires, mesurant de 20 à 130 mètres de côté et séparés par
des chenaux larges de î) à 70 mètres. La plupart de ces terre-pleins
portaient des habitations; mais (iuel(|ues-uns avaient une destination
funéraire : tel le Xan Tauatsci) (|ai iiausse à 2 mètres au-dessus de
i'eau une plate-forme, longue de 70 mètres, large de 00, à la surface de
la(|uelle s'élèvent deux enceintes rectangulaires, concentriques, hautes.
L ARCHITECTURE AU SOUDAN MÉRIDIONAL 4(ib
l'extérieure, de 9 mètres, rintéri<'ure de 4. La structure de ces massifs
est composite : une ceinture, faite de piles de fûts de basalte croisés, avec
bourrage de coraux, soutient un noyau de blocs de corail, payé de
basalte (333, m).
Les monuments océaniens datent dune époque oi^i des populations,
plus denses ([u'aujourd'liui, pacifiées pai' des souverains puissants et
disciplinées par un régime patriarcal, étaient capables d'entreprise et
astreintes à l'effort collectif. Quant à l'origine et à l'évolution de l'art
qu'ils révèlent, elles restent énigmatiques.
CHAPITRE II
L'ARCHITECTURE INDIGÈNE EN AFRIQUE
A l'bistorien de lart de bâtir avec des éléments non végétaux,
lAfrique ne fournit matière qu'au Sabara, au Soudan et dans la
Rbodesia. Encore la première de ces régions et la seconde, au nord du
dixième parallèle, font-elles partie de l'aire de l'art musulman. Nous
bornerons donc notre examen au Soudan méridional, oh l'arcbilecture
paraît proprement africaine, et à la Rbodesia.
L ARCHITECTURE AU SOUDAN MÉRIDIONAL
Dans le pays mandingue, autrement dit dans le bassin supérieur des
Iributaires du golfe de Guinée entre le Fouta-Djallon et la Volta. la
K
T,mhou.dp,
1
ç^
^
\^
^.i
\
câ
y|^.f,X
^
Ui rV
^
334.
Aire de l'architecture africaine au Soudai
maison est à deux étages : l'inférieur, à demi enfoncé dans le sol, cons-
titue une plate-forme sur kujuelle est édifiée une babilalion avec
vérandali (335, m). De la Volta au Niger, la demeure est fortifiée : aux
angles s'élèvent des tours ou des tourelles ; généralement, le mur exté-
rieur dépasse la toiture et il est muni d'un crénelage (335, iv). Plus à l'est
II. 30
466 LES ARCHITECTURES INDIGÈNES DE L OCÉANIE ET DE L AFRIulE
encore, reene un type de forlin sur plan rectanguUiire que dépassent
les cheminées de ventilation du loais 33-), \i\
TT
R
-^
r^ri,
3;Jd. — Types d habitations soudanaises.
I. — Trpe de la maisoa à Timbjuctou. — H. Coupe suivant a ? de I. — III. Type de maison mandingue.
IV. V. Trpe de la nuison ketere. — VI. Type de maison an sud du Tchad.
Partout, la construction est en terre : la couverture est réalisée au
moven d'un plafond de bois sous terrasse ou sons un toit de chaume
."onique ou à versants. Les murs sont talutés.
II
LARCHITECTURE DANS LA RHODÉSIA
Chronologie et topographies monumentales.
Entre le Zaïnhéze et le Limpopo. dans la Khodésia actuelle, le sou-
venir du fameux empire du Monomotapa est
conservé par deux groupes de ruines. Dans le
Mashonaland, au sud-est de Salisburv. sub-
sistent : à Unitali, à Imjanga, des habitations
et des forts ; au lieu dit Niekerk Riiins, un
ensemble de fortifications qui s"étend sur plus
de 160 kilomètres carrés. Dans le Matabele-
land, prés et à Test de Buluwayo, se voient —
à Kharni, à Dhlo-Dhlo, à Xanatali, à Z/y;z-
'f TS^^'i^'^^^^f "'''''T''^f ' bahwe—àes maisons, des ouvra-es militaires.
de la Rhodesia fMonomotapa.)- ' .
des châteaux forts : celui de Nanatali se dis-
tingue par la quahté de sa bâtisse; celui de Zimbabwe — idehtiflable avec
la résidence, mentionnée par les relations portugaises du xvi^ siècle, du
L AKCHITECTUlii: DANS LA RHODÉSIA 467
soiiveiain .lu Monoinolapa ^ — par la grandeur imposante de ses restes,
«lui couvrent un espace de plus de 4.oOÛ mètres. Dans ces monuments
on a voulu voir des témoins d'une colonisation de ces pavs aurifères par
les légendaires habitants d'Opliir. voire par les sujets de la reine de
Saba, dont la Bible a fait la renommée. La vérité est qu ils sont IVpuvre
d'Africains: que les plus anciens — ceux du Mashonaland — ne
paraissent point antérieurs au xiv^ siècle de notre ère: enfin, que ceux du
Matabeleland datent des xv--xvi« siècles, époque de la prospérité du port
de Sofala qui fut un des grands marchés du commerce arabe-. A noter que
leurs constructeurs étaient industrieux et disposaient d'un outillage en fer.
La commande paraît avoir été exclusivement des catégories domes-
tique et mihtaire; la seconde, déterminée, semble-t-il, par la nécessité de
se garder contre un péril menaçant du nord.
Les programmes et leurs réalisations.
Dans le Maslionaland, plus exposé au danger, la conception de
l'habitation était dominée par le souci de la défen.se. La maison était
juchée sur la pente d une hauteur, près du sommet, au centre dun éta-
gement d'enceintes concentriques, hautes de 2 mètres environ, dont le
tracé était, autant que le terrain le permettait, celui dune elhpse '337, \\
et le nombre parfois de cinquante. Une plate-forme construite compensait
linclinaison du sol et portait le logis et ses dépendances : dans sa masse
était réservée une chambre de sûreté, accessible par un étroit couloir.
En pays Matabele, la maison était toute sur terre, exhaussée sur un
soubassement Un château princier était constitué par un enclos ellip-
soïdal, ceint d'un mur dont l'épaisseur dépassait parfois 4 mètres ; au
centre, un terre-plein, également en elhpse et couronné d'une muraille,
formait donjon et portait, à 2 mètres environ au-dessus du sol, la
demeure du maître, une case circulaire entourée de cellules. Des murs
rayonnants isolaient des secteurs: des plates-formes servaient de socle
aux habitations des fidèles (337, ii, m). En somme, la réahsation en
pierre du kraal d'un chef de FAfrique australe actuelle.
Il est vraisemblable d'attribuer une destination religieuse à deux
tours coniques ^ qui se dressent dans la partie méridionale du château
de Zimbabwe.
' CeUe ruine est improprement appelée le < temple elliptique «.
^ Cl. la démonsti-ation concluante de M. Randall Mac Iver, dans Mediaeval Rhodesia.
3 La plus grande mesure 17 mètres de circonférence.
468
LES ARCHITECTURES INDIGÈNES DE L OCEANIE ET DE L AFRIQUE
La co7istruciion.
La maçonnerie est très solide. Ses matériaux sont des éclats naturels
de granit, de dimensions moyennes et de volume approximativement
parallélipipédique. L'appareil est presque régulier, grâce à un choix
avisé d
assemblage soigneux (337, v).
éléments, à un dégrossissement sommaire et surtout à un
;]37. — Quelques particularités de l'architecture du Monomotapa.
1. — Type du fort dans la région de Niekerk : A, réduit ; B, cour intérieure ; c, avant-cour. — II. Plan duclu'i-
leau de Nanatali ; A, demeure du clicf; B, B, cases; E, entrée; e, entrée secondaire; P, P, plates-formes. — III.
Coupe de l'enceinte du cliùteau suivant .V Z du plan. — IV. Exemples de décoration par arrangements d'appareil
(Ruines de Dhlo-Dhlo).
Une liaison par du mortier est plutôt rare. Cependant l'usage d'un
ciment, dans la composition du({uel entraient des fragments de granit,
était courant, pour l'établissement d'un sol artificiel; pour la réalisation
d'un mur de case ; enfin pour la consolidation, à dilïérentes hauteurs, de
la maçonnerie des plates-formes, (juc renforçait en outre l'insertion de
poutres dans leur masse (337, m).
Vr/frL
La recherche de l'elh't se niaiiifesle par des arrangements d'appareil
créant des aspects de clievrons, de câbles, d'arêtes de poisson, de damiers,
et aussi par l'intercalation d'assises de serpentine dans l'élévation de
mommients en granit (337, iv, v).
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MÉDIÉVAL ET MODERNE
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ÎIBLIOGUAPIllK
471
SU me ES
Saint Ambhoise ; saint Augustin ; saint
Basile ; Eusèbe de Césarée ; saint Ghé-
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Voir les recueils et répertoires :
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NDEX
TNDEX MONUMENTAL
Les chiffres gras indiqueiil un dessin on une gravure. Ceux que suit le signe {n)
se réfèrent à une note.
Abde. Ruines, 98.
Abou (Mont). Temples, :287
in), 297, 327, 332.
— Temple Vimala, 290, 307.
307 (11), 31 S (M). 319, 320.
— Temple Tejahpàla, 2'JO,
318.
Aboudolai". Mosquée, 206 («i.
Achrel' (Mazendéran). Palais,
l'J6.
Adalia (Kglisc d' = Mosiiuée
Djounianoam djami) , 09.
78.
Asiiadir. — Voir Tlemcen-
Aghadir.
Ai,'ra. — Mosquée de la Perle,
196, 222.
— Mosquée Moli Masjid. —
Voir Mosquée 'de la Perle.
— Palais de l'époque de
Chah Jahan, 196.
— Palais dTtimàdu-d-I)au-
lah, 196.
— Palais Rouge . — Voir
Vieux Palais.
— Vieux Palais (Palais Rou-
ge), 196.
— Taj-Mahal, 190, 200, 201,
213, 234 (n), 252.
— Tombeau d'ili uiàdu-d-
Daulah, 196.
Ahmadabad, 287 [n).
— Mosquée de Muhaiiz khan,
194.
Ajunta. Fres(iues, 330, 332.
— Monastères, 287 (n), 288
296, 313.
Vihara n» I, 327.
Vihara n" X, 317.
.Ajunta. Monastères. Vihara
n" XVI. 306, 307.
Vihara n» XVII, 327.
Vihara n" XXIV, 327.
— Temples, 287 («), 288, 296.
313.
AkhalsykIi. Monastère de Sa-
fur, 84.
Akhpat. Kglise de la Sainte-
Croix, S3, 90.
I'or<-lie-mausolée , 84.
90.
Akhtamar. Monastère, 83, 9.
[n),
Eglise, 83.
Akyab. Temple, 408.
Aladscha Kisle. Église, 72. 73
(n].
Al Ahsà. Château, 99 {n).
Alaidja Jaila. Église, 69.
Ala-Klisse. Église, 69, 73 («).
Alban iMont). Monuments,
438, 448.
Alep. Citadelle, 188.
— Grande mosquée, 186.
Alger. Minaret de la Djama
Kébira, 191.
— Mosquée de la Pêcherie,
197.
— Mosquée Sidi-Abd-er-Rah-
man, 199.
— Grande mosquée, 180.
222.
— Palais de la Janina, 197.
Aljaféria (Mosquée de 1'). —
Voir Saragosse.
Al Kha\varna([ (Château d'),
99.
Aliâhabad. Citadelle, 196.
AUàhabad. Colonne commé-
morative, 287 (n).
— Palais. 196.
Al Mmvaqar (Château d"), 99,
103 (n), lOo in).
Al Okhayder (Château d'), 99,
100, 100 (/(), 101, 103.
Amarapura. Temple Kvauk-
taugyi. 408, 411.
Amaravali. Topi-, 288, 296,
330, 302.
Amber. Palais, 290.
.\iidjernath. Monuments, 287
\n).
.\mida — Voir Diarbékir.
Amman, 37.
A mol. Mosquée, 191.
— Mosquée de Mir Bou-
zourk, 192.
Anatolie (Sanctuaires chré-
tiens rupestres de 1'), 68.
Anba Bischaï (Deir), 108. 110,
110 (n). — Voir Deir-el-
Ahmar.
' Ancyre. Église de Saint-Clé-
i ment, 69, 71 (n), 73. 74 («),
n [n).
— Église de Saint- Nicolas,
78 in).
— Temple de Rome et d'Au-
guste, 26 in).
Andaval. Eglise, 81.
Andalousie musulmane (Ar-
chitecture de 1'), 190, 191,
219, 220, 222, 224, 225, 226,
231 (71), 241, 248.
Anges (Couvent des). — Voir
Deir-el-Melak.
500
INDEX MONLMKNTAL
Andiinople. Caravansérails.
193.
— Fortifications, 193.
— Mosquée Bayézidië, 193.
— Mosquée de Bokharia, 193.
— Mosquée lîski-djami, 193.
— Moscjuée de Mahomet I,
193.
— Mosquée de Mourad IV.
195.
— Mosquée Suléiniié. 19-J.
208 (n).
— Vieille mosquée. 227.
— Sérail, 198.
A n g k 0 r . A n g k o r T h o m .
Ruines, 384.
Grand Bayon.384, 389.
390, 396.
Palais, 386, 387.
Temple l'hidiéanu-
kas. 384. 386, 390.
Pont. 393 (h).
— AngkorVat (Temple). 384,
387, 389, 390, 390. 391. 393,
393 in), 394, 394 («i. 395.
396, 397, 398.
— Baray occidental, 388.
— Baray oriental, 388.
— Mébonne occidental. 388
— Méboune oriental. 388.
Angora. Mosquée d'.Ahmed-
Paclia, 195.
— - de lladj-Be)rani,195.
Ani. Cathédrale, 83, 86. 87, 88.
91 (n), 92, 94.
— Chapelle de Saint- Gré-
goire. 83. 92.
du liédempteiir, 83.
— Église de Saint-Grégoire.
84, 92, 93,94
— Mosquée, 186.
Announa. Église, 117. 118. 119.
121.
Antinoé. Couvent de Saint-
Jean. 113 {n).
Anfioclie. La» Grande Eglise)-.
3o, 46, 47, 51 (n), 65 (n).
Anurâdhapura. Monuments.
296.
— Dagaba Thùpàrâma. 326.
Apamea. — Voir Diner.
Aphrodisias. Église, 26 (n).
Ardebil. Grande Mosquée, 186,
223.
— Mosquée de Clieik Séfi.
194.246.
— Palais d'Osman khan, 19i
Ariljé. Eglise. 270.
Arta. Eglise de la l'arigori-
tissa. 133.
— Rglise de Saint-Basile, 133
de Saint-Théodore, 133
Asbistan. Mosquée, 191 .
Ascension (Ile de 1"). — V(jir
Panope.
Assour. Palais parLlie. 1.
Assouta. Temples. 423.
Ateni. Église, 86 («).
Athara-Nalà. Pont. 290. 302.
Athènes. Église de la Kapni-
karéa, 133.
des Saints Apôtres. 150
(n), 161. 165, 168.
— — deSaint-Nicodéme.131.
— des Saints Théodores.133.
— Panagia Gnigoijiko. —
Voir Petite Métrop(jle.
— Parthénon, 26 (n).
— Petite Métropole. 130.139.
Athos (Mont). Monastères. 269.
— Couvent de Chiiandari.
133, 150. 272.
(Église du>. J45 (/().
— Couvent d'Ksphigmi'nou .
134. 157
— Couvent de Kastamoni-
tou (Eglise du), 145 {n}
— CouventdeKoutloumousi.
134.
— Monastère de Lavra. 131.
158.
(Église du). 150 (n).
— Monastère de Saint-Pan-
télimon, 161.
(Chapelle ruinée du).
161 (H).
— Couvent du Pantocrator.
134.
de Saint- Paul. 134.
de Simopetra. 158.
— Monastère de Vatopedi
131.
(Église du), 150 («).
154. 172.
Ayoulhià. Palais. 415.
Babiska. Église. 35. 42 m-.
44, 45 (n).
Babouda. Église, 44, 59, 63
Badaka. — VoirDerre-i-Chahr.
Badami. Monuments. 287 (/c.
29S.
— Temple souterrain. 292.
309, 309.
Bagaï. Fortilications, 117.
Bagdad -Khan Ortiima. 224
(71).
— Médressé de Mustanser.
188.
— Mosquée de Cheik Omar,
196.
— Tombeau d'K/érhicI, 22i).
de l'iiiipéralrice Zobé'i-
deh, 184.226,227. 236.
Hagniska. Église, 270
Ba-kheng(Mont). Temple. 384.
388, 389. 390, 394 In}.
lîakong. Temple. 384.
Bali (Ile de). Monuments, 400.
Bantéai Kedei. Temple. 384.
390.
Bantéai-Prei-Angkor. i^difices
religieux. 384.
Baouit. Monastère. 107.
(Église du). 113. 114.
Bapuon. Temple, 384.
Baqouza. Église. 35. 42 (n).
44. 45, 62. 63, 66.
Bâri(|. (Château de). 99 (»).
Bechoulla. Maison. 41.
Bedsa. Chaitya, 326.
Behio. Église, 42 (n). 44.
Belur. Temple, 292, 327.
Bénarès. Mosquées. 198.
— Temple deVisveswar.
2:;o. 323.
Beng Méaleà. Temple, 384.
Benian. Eglise. 117. 118 (?m.
119.
Bcni-IIammad (Kalaa des).
186,200 («).
Bethléem. Basilique de la Na-
tivité. 35, 37 [n). 44. 44. 65
(«). 101 (»)• 10-2 (n).
Betoursa. Église, 45 i7i), 62.
— Maison du sculpteur, 66
Bhàja. Chaitya, 288. 317.
— Monastères souterrains.
287 ()i\.
— Temples SDUlerrains, 287
Bharhaut. Topes. 287 (m), 288.
296. 302, 323
Bliatgaon. Monuments, 288
{m:
— Temple de Changu Na-
ravan. 363.
_ _ deNvatpolaDeval, 363.
365.
Bliuwaneswar. Grand temple.
287 (71). 288, 298. 308.
— Temple de Rajarani. 325.
Bibars (Mosquée du sultan).
— Voir le Caire.
Bidâr. Médressé de Mahmoud
Gawàn. 194.
Bijanagar, 288 («).
Bijapour. Gagan Mahall, 197.
— Hôtels princiers, 197.
— tirande mosquée, 197.
— MosquéeJamimasjid,227.
— Palais. 197.
— Tombeaux, 197.
— Tombeau "d'Ibi'ahim 11 ,
197.
de Malujrioud, 197,228
(71)
INDEX MONL'MIÙNTAL
501
Bijapour. Toinljciui lio Mo-
hammed . iV->.
Binbirkilisse. K^h^'s. c^. 78.
— Et.'lise n° 1. 71.74. 75.78.
79.
.1" 11,71. 71 >n),:-A{n),
74. 75. 79
11" 111,71.
11' V, 78
„" VI. 71. 79.
11' VIII. 72, ;:; (»). 74.
70 1/*), 78. 79
n- IX.TT /' . 78.
Il' X. 79. 81
Il" \l. 72.73.
Il" XII, 78. 81
Il" XV. 78 79.
„.. XVI, 7d
Il' XXI. 78.
Il- XXIX, 78
Il" XXXI, 79.
n" XXXIl. 79.
Il" XLHl, 711 in).
110 XLIV, 81.
Blanc (Cou venu. — Voir Deir-
el-Abiad.
Bodh-Gaya. Monuineiit, 287
in), 288, 29ti, 303. 304, 343,
;:;76.
Bokhara « la Noble » (Monu-
iiicais de), 184 in).
— Médressés, l'J6.
— Monuments ruinés. 192.
— Mosquées, 190.
Bordj - Hallal . Foililicalions .
117.
Boro Boudour. Temple. 401),
401. 402, 403 ui), 404, 406.
Borzesli. Église. 278.
Bosra. Cathédrale, 3.i, 46, 47.
50. M i/t). 66.
— Monuments, 37.
Bostaui. Mosquée. 191.
Bougie. Monuments. 186.
— Palais de la Perle. 186.
Boulaq (Musée de), 108.
Brindàban. Temple, 290.
Brousse. Bains d'Eski-Ka-
plidja, 192.
d'Yéni Kaplidja , 195.
— Hôpital, 192.
— Médressé de Mourad II,
193.
— Grande mosquée, 192.
— Mosquée de Mourad 1, 192.
de Mourad II, 193.
Oulou, 191.
(Mirhab de la), 193.
a Verte ». 192, 213,
215 in).
Yéciiil djami. 207 In),
— Palais de Mourad I-, 192.
Brousse Tombeau de Maho-
met I, 192, 241.
de Mourad II, 193.
— (I Turbé vert vi — Voir
tombeau de Mahomet 1.
Bucarest. Cathédrale. 278.
— Eglise de Saint-Nicolas,
278.
de Saint-Spiridion.^77.
Bucovets. Eglise. 277.
Buddnalh. Monuments. 288
[n\ 363.
— 8lupa, 3G4, 364.
Caire (Lej. Citadelle, 188.
— Couvent de Bars bey, 192.
— — de l'émir Cheikhou,
190.
de i;ùit bey, 192.
• T e kk i y é-es- Sultan
Mahmoud, 199.
— École de Kàit bey, 192.
— Fontaine de Kàit bey. 192.
8ébîl-.\bd-er-Baliman,
199.
— Fortilications,186, 188.
— ilabbaniyé ((;ouvent). —
Voii-Tekkiyé-es-8ultan-Mah-
moud.
— Maisons (Pavements de).
245, 251.
— Mausolée de Bars bey,
192.
du sultan lin Naser,
190.
des Fatimites. 186.
de Kàit bey, 192, 232.
— Médressé dl')! Ghouri, 197,
222.
du sultan lui Naser,
190.
— Muristan du sullan Ka-
laouii, 190.
— Mosiiuéed'Amrou. 199 («),
214. 222.
de Baber (laeheiiguir.
2.38 [n,.
funéraire de Bars bey,
192.
du sultan Hibars. 190.
de l'émir Cheikhou,
190.
El Ahzar, 180, 213 {n),
222, 240.
El Âkmar. 204 {n).
i['E[ Bordéini, 197.
d'EI Ghouri, 192.
El Giyouchi, 186.
d'El Ilakem. 180, 213
(«,.
d'El Kamil, 188.
de l'émir El Mordàni,
190.
Caire (Le). Mosquée d'El
Mouïyad, 192.
— — du sultan Imi Naser,
191).
d'Ezbek, 192, 215 i«).
« de la Fleur ». — Voir
Mosquée El Ahzar.
du sultan Hassan, 190,
213 (n), 217. 222, 230 (n).
239.
dTbnTouloun, 199 in),
204 {ni. 214, 217. 234 (n),
239, 241 (n).
d'Ibrahim Aga, 197.
de Kàit bev. 192, 215
in], 230 («), 232. 233, 234
(/(), 230 (;i),238, 240.
Neslî Keissoun. 190,
201 (/().
Tulai-abou-Rezzik,186.
— Palais de l'émir Bechtak,
190.
d'El Aziz, 186.
d'El Moizz, 180.
— Porte Bâb-el - Foutouh,
180.
Bàb-en-Nasr, 186.
Bàb-Zoueilé, 186.
— Rue, 225.
— Tombeau d'El-Ghouri, 197.
de l'émir Yachbak, 192.
— Cimetière des Khalifes ,
190.
— — Mos(iuée funéraire du
sultan Barkouk, 190.
Caire (Vieu.ï-). Eglises, 108,
114 (Ml.
— Église d'.\bou Sargali ,
108. 110.
El Adra, 108.
ElMoallaKha, 108.
Mari (iirgis, 108.
Sitte Burbara, 108.
Sainte-Barbe. — Voir
Eglise Sitte Burbara.
• Saint-Georges. — Voir
Eglise Mari Girgis.
Saint-Serge . — Voir
Abou Sargah
— Forteresse de Babvlone,
108.
Cambay iGuzerat) . Grande
mosquée, 192.
Canton. Mosquée du Saint
Souvenir. 336 (n).
Carthage. Basilique de Da-
mous-el-Karita. 117. 118,
120 (n).
Castiglione. Église, T17,118-(n).
Ghàmpànir. Grande mosquée,
194.
Chancaillo. Forteresse, 454.
i02
INDEX MONUMENTAL
Chanchan. Ruines, 451.
— Palais chimus, 458.
Gha(f(ia. Couvent, 35,
— Kglise, 42 (n), 52.
— Kaisarieh, 60.
Chavin de Huantar, Palais,
452.
— Temple, 452.
Chergàon. Temple, 367.
Chezarla. Chaityà, 304.
Chichen-Itza. Monuments. 438.
— (Édifice à), 449.
Chidambaram, 288 {n), 298.
— Pagode, 292, 297.
Chine. Grande Muraille. 335.
345 {n).
Porte de Kiu Yong
Kouan, 337, 351 (n), 359.
Chics. Église de la Néa Moni.
131.
Chiraz. Mosquée, 184 (;;).
Vekil. 199.
Chirvan (Ruines de). 3. 13. 16.
18.
Chittor, 287 in), 297.
— Palais de Kumljha Ràna.
290.
— Tour (\\o s ). 290.
de Sri Allât. 298. 302.
Cholula. Ruines, 438,
Choustcr (Digue dei, 16.
— (Pont de). 3, 7, 17.
Christmas (Ile). Rues pavées.
4C3.
Colcampala. Palais quechua.
460.
Conjiveram. Monumeals, 288.
(n), 298.
— Temple Kailàsanatha, 292.
.309, 311.
Constantina. — Voir Wiran-
shehr.
Constantinople. Aqueduc by-
zantin, 128.
de Mahmoud I, 198.
— Arc de triomphe de Cons-
tantin, 127.
de Théodosc. 127.
— Augustéon, 126, 128. 144.
— Bains d'Achilleus, 127.
■ d'Arcadius, 127.
• d'Eudo.xie, 127.
de Mahomcl il, 193.
' de Zeuxippo, 127, 128.
— Citerne Bin-bir-dirck. —
Voir Citerne des Mille cl ut, <•
colonnes.
— Citerne léré-batau- serai,
128.
' des Mille et une co-
lonnes. 128. 141 (/«), 153.
?1«5 (n). 157.
Constantinople. Citerne Talio-
IcourBostan, 154.
— Colonne d'Arcadius, 127.
^ de Théodose. 127.
— Église des Saints-Apôtres
ivi« s.). 30 (n), 130. 146,14'.».
154.
Sainte- Irène (iv s.i.
Sainte-Irène (vi° s.).
13C. 147, 148 (n).
Saint -Jean du Stou-
dion, 128, 148 (n), 153.
de Sainte - Marie des
Blaeliernes, 30 (?t).
— — Moné tes Choras (Mos-
quée Kharié djami). 132.
Nouvelle (Néai. 131, 150
(n).
— — (lolaPanachrantos,131.
du Pantepopte, 132.
du Pantocrator, 132,
146. 167 (?().
Péribleptos. 131.
des Saints Serge et
Hacchos. 127, 130. 147, 148.
149 (n). 153, 160, 161. 102,
163, 172
Sainte-Sophie (iv s.i.
127.
Sjiinte-Sophii' (vi" s.).
71 int. 129. 130, 130 {n},
132. 134. 136, 138. 140 (»).
147. 148 (h). 149, !49 int.
151 {n). 152 («), 154. 157,
157 {n), 158 {n), 160, 161,
162, 163. Ifi4, 164 {n). 165,
166. 167, 167, 167 (h), 168.
168, 169. 172. 173. 173. 173
(«). 175.
de la Théotokos. 131.
149, 160,161, 167 in).
do la Vierge du Phare.
130.
— Fontaines du sultan Ah-
med m. 198. 207.
— Forum de Constantin, 126.
de Tauros. 126.
— Ilagia Sophia. — Voir
Sainte-Sophie.
— Hippodrome. 127. 141.
— Martyrion des Saints A pn-
tres (IV» s.). 127.
— Md'sè. 127. 144.
— Mosquée d'Ahmed 1. 195.
226 (n), 227. 228. 22S (n) .
229. 234 (n), 235. 241.
Atik- Mustapha -djaiiii
(anc. égl. by;.). 131.
Bavézidié, 193.207 (/().
240.
Constantinople. Mosquée Bou-
droun djami (anc. égl. byz.),
131, 147.
de Ghah-Zadeh, 194.
de Daoud Pacha, 193.
Eski djami. — Voir
Eglise du Pantepopte.
Eski Imaret (anc. égl.
byz.). 167 {»)■
d'Eyoub,193.
Fenari-Issa. — Voir
Eglise de la Panachrantos.
Fetijé-djami (anc égl.
byz.). 138.
Gul-djami (anc. égl.
byz.), 131, 146. 149.
Hodja-Mustapha-Pacha
(anc. égl. bvz ), 130, 146.
149.
Kahrié-djami. — Voir
Eglise Moné-tès-Choras.
Kàlender-hané- djami
(anc. égl. byz.), 130.
Kilina-djami, 147.
Kilisse Djami. — Voir
Eglise de la Théotokos.
de Mahomet II. 193.
207(;0.
Nour-i-Osmanié. 198.
de Roustem Pacha, 194.
de Sélim 1, 194.
Suléimanié, 195. 208
(«), 217,222, 234 («i.
de la sultane Validé.
195, 238. 247.
Yeni-djami. — Voir
Mosquée de la sultane Va-
lidé.
Zeirek djami. — Voir
Eglise du Pantocrator.
— Murs de Théodose, 128.
141. 142 (;0. 157.
— Nouveau Sérail, 195, 198.
— Oratoire du Sauveur, 131.
— Palais des Blachernes, 132.
du Boucoléon, 128. 131.
des Eau\ douces d'Eu-
rope, 198.
— — de rilebdomun ? —
Voir Telkour Serai.
Ivénourgion, 131. 14:!.
Sacré, 127 . 144
Augusteus,127,144.
Cbalcé, 127,128, 144.
Chry sotriclinos,
130, 143.
Consistorion. 127,
144.
— Daphné, 127. 144-
Justinianos, 130.
— Luusiacos. 130.
INDEX MONUMENTAL
503
Conslantinople. Palais Sacré
Magnaura, lâ7.
— Salles de banquet.
127.
Triconque. 130. 14o.
du Sénat, 127. 144.
(Nouveau), 128.
neuld'Unkiar-Skelessi,
198.
— Porte d'or, 128.
— Préfecture de la cité, 127.
— TefKour Serai, 142 (n),
145.
— Tétradision. — Voir Uni-
versité.
— Trésor, 127.
— Turbé de Sélim II, lOu.
— Université, 136 (n). 141.
— Validé Khan, 195.
— Vieux Sérail, 193.
Tchinli Kiosk, 212 (n).
Copan. Monuments, 438.
Copte (L'Église), 106.
Gordoue. Édilices musulmans.
184.
— Grande Mosquée, 90, 184.
185, 187, 202 (n). 214 Ih),
213 (??), 217, 219, 222,
223, 224 (n).22.j, 226,230.
246 (/i).
Chapelle N. S. de Villa
Viciosa. 223.
— Palais de la Fleur. — Voir
Médinet-es-Zahra.
— (Près) Palais Médinet-es-
Zahra, 185.
Goltea. Couvent, 277.
Gutroceni. Couvent, 278.
Courtéa de Argès. Eglise con-
ventuelle épiscopale, 278.
279, 280, 281, 281 (n), 282.
de Saint-Nicolas Dom-
nesc, 277.
Cozumel (Ile). Monuments,
438.
Gtésiphon. Monuments Sassa-
nides, 17.
— Palais de Khosrnes I. 3,
7 (n), 8, 10. 11. 11. 11 (n).
12 in). 13, 14, l.j, 16. 18.21
()n, 202 (H). 21.-..
Cuicul. Église, 119.
Guzco. Citadelle de Sacsahua-
man, 454, 455, 461.
— Coricancha. — Voir Tem-
ple du Soleil.
— Couvent des Vestales, 457.
— Hôtels princiers, 457.
— Intihuasi. — Voir Temple
du Soleil.
— Maison de Maneo Capac.
457.
Guzco. « Maison d'or ». —
Voir Temple du Soleil.
— Palais impérial, 457.
de ITnca Roca. 460.
— Restes de maisons ijue
chuas. 454.
— — de palais quechuas.
454.
— (Ruines de). 454.
— Temple du Soleil. 454. 457,
462.
— La ville quechua, 457.
Guzco à Quito (Route quechua
de). 454 in).
par le littoral (Route
quechua de), 454 (n).
— au Chili (Route quechua
de), 454 (n).
Damas. Basilique, 35.
— Citadelle, 188.
— Dervicherie Suléimié, 195.
— Hôpital Suléimié, 195.
— Incrustations de marbre,
251.
— Influence religieuse et po-
litique, 234.
— Ancien Moristan. Claire-
voie, 248.
— Grande Mosquée. 53. 55
in). 182, 217, 234 («j. 238.
242 («i.
Dana. Église, 67.
— Tombeau d"01ympi ane,
43.
— Tombeau, 43.
— Tombeau. 43.
Dandan-uilik. Ruines, 374 (/i).
Daouleh. liglise, 69.
Daphni (Église du monastère
de), 131, 147, 150, 160, 163.
Dara. Fortifications, 128.
Dar-el-I\halif. Édifice abasside.
206 («).
Dar-el-Kous. Eglise, 117, 122
in).
Dar-Kita. Église, 35.
Dàtiya. Palais, 290.
Daysaq Château, 99 (?0-
Deir Abou Faneh. 112 (n).
— Abou Makar, lo8.
— Anba Bischai. 108. 110.
110 {n).
— Anba Samaân, 107.
— Anba Schenouda. — Voir
Deir el Abiad.
— BaramoLis, 108.
— (Église du), 113.
— el Abiad, 107.109 (n). 110,
m (»). 111. 112 (n). 113 («).
— el Ahmar, 107, 109 (n),
111. J12 (Hi, 113 («)•
— el-Melak. 108.
Deir Sem'an, 60
— Seta. Eglise, 42 (n). 44.
63, 66.
— Souriani. 108, 110 (m). 11:'.
(71), 114 (n).
Delhi. Colonne commémora-
tive,287 (n).
— Mosquée d'Ajmir, 189.
cathédrale, 196, 230 (n),
234 (n), 237.
de la citadelle, 194.
de Jahan Arà Bcgam.
196.
de Kalàn, 192.
deKoutab. 189.236 in).
315 m), 326.
— Palais impérial, l'.i6, 198,
211. 244.
— Tombeau de l'empereur
Altamsch, 190.
— (Près). Tombeau de l'em-
pereur Hùinayùn. 196. 212,
213, 234 («)■
Depung. Couvent, 369.
Derbc. Église, 70, 72. 73 («).
Dere Ahzi iKassaba). Église,
70. 72. 73. 76 (h), 77 («), 78,
78 in).
Dermech. Église. 117.
Derre-i-Chahr. Ruines. 3.
Detschani. Couvent, 270, 272
in). 274 [n], 275.
Dhlo-Dhlo. Château fort, 466.
— Maisons, 466.
— Ouvrages militaires, 466.
— Ruines. 468.
Dholka(Guzerat). Grande mos-
quée. 192.
Diana Veteranorum. — Voir
Zana.
Diarbékir. Eglise nestorienne,
34.
de la Vierge. 34.
Dieng (Région de). Temples.
400. 402. 40;i.
— Temple Tandji Bhima,
400. 402.
Dig. Palais. 290.
Dighour. Eglise. 83. 86, 87, 88
(il).
Dikeli Tasch. Église. 69.
Diner. Eglise, 71. 71 {td.
Divrigui Mosquée, 189.
Dizfoul. Pont. 3.
Djaipur. Temple. 290.
Djebel Barisha, 38.
— Hass, 34, 36, 39.
— Riha, 38.
— Shbêt, 39.
Djebel-Thur-Abdin. Couvents,
— Sanctuaires. 34.
504
INDEX MONUMENTAL
Djebel-Thui-Abdin. Mar Au-
gen, 34.
— — Gabriel, 34, 34.
— — Kyriakos. 34, 34.
Yakoub. 34.
Djeiuila. — Voir Cuicul.
Djeracli. Muuuiuenis. ;i7, 53.
Djuumanouiu djami iM(js-
quëei. — Voir Adalia.
Dogbali Klisse. Sanctuaire ru-
pestre. 6'J.
Di'agoiiiirna. Eglise conven-
tuelle, 278, 280, 281 (H).
« Eglise Rouge » (L"). — Voir
Moscou. Cathédrale de l'As-
somption.
Egypte copte (Sanctuaires ru-
pestres de la Haute-), 110.
El Barab. Maisons. 41, 62. 66.
— Tombeau, 43 (n).
Eléphanta. Temple, -87 {ii).
292. 30J, 327.
El Kastal. Camp romain, 100.
El Katai (prés Foslàt). Palais,
184.
— Grande mosquée, 184, 184
{n).
El Kef. — Voir Dar-el-Kous.
El Leggun. Camp romain, 100.
Ellora, 287 (n), 297.
— Chaitya de Viswakarma,
288.
— Monuments souterrains,
313.
— Temple l)liumar Lena.
292, 3û'J, 309.
Indra Sabliïi 292, 295,
326.
Kailàsa, 292, 298, 309,
313, 314, 314 ni).
Emporia(présKorytza). Église,
271 (n).
En Nemara. Château, 99.
Ephèse. Église de la Trinité,
128, 146, 152 (/i).
Eregli. — Voir Heraclea.
Erment. Église, 109 (n), 110.
Ertalschminda. Église, 84.
Es Sbeila. Ruines, 98.
Etchmiazin. Calbédrale. 82.
86. 87, 90, 91, 91 (n).
— (iouvenl, 82.
— KglisedeSainteGaiane,82.
— Eglise de Sainle-Ripsime,
82, 85, 8o («), 87.
— (l'rès). Église de Saint-
Grégoire ITlluminateur, 83,
80, 87.
Ezra. Eglise Saint- Georges,
3.5, 46, 47, 52, 54, o7 (n).
Fafiriin. Eglise, 35.
Fars (Ruines du), 5.
Fâlbpur Sikri. Monuments,
196.
— Mosquée, 196, 215 [h), 234
(«).
— Palais d'Akbar, 366(/i).
„ Trône d'Akbar »,
204.
Pavillon, 198, 212 (/().
Feredjik (Thrace). Église de la
Kosmosoteiia, 133.
Fez. Monuments, 184, 187,
190.
— Médersa Rouanania, 191.
— Mosquée Earouyin, 184.
Firouz Abad. Château 3, 3 (n),
1 in), 8, 14, 14 [n). 13 (n),
16, 18. 19, 22 (n). 206.
Hall, 215.
Firsandyn. Église, 69, 73 [n).
Fostàt (Près) . Quartier royal
El Katai, 184, 184 (n).
Gadag Temple de Somesvar,
312.
Galathi. Couvent, 94.
Gandam. Couvent, 369.
Garizim (Mont). Eglise, 35, 46,
47.
Garni. Ruines, 82.
Gaur. Monuments, 194.
— Mosquée d'Adînah, 192.
Gaza. Lglise, 26 (n), 30 {n).
Saint-Étienne, 33.
Saint-,"-erge, 3c, 65 (n).
Geraki (Laconie) Eglise de
Saint Élie, 133.
— — de Saint-Sozon, 133.
Gerasa. — Voir Djerach.
Gereme (Canton de). Sanc-
tuaires rupestres, 69, 75.
Ghamr (Château de), 99 (n).
Ghazna. Monuments, 186.
Gbélat. Couvent, 84.
(bglise du), 84.
Girnar. Temple, 29o, 296.
Gonjai^li. Caravansérails d'Ak
Khan, 189.
Gradalz. Monastère, 270.
Gratchanilza. Monastère, 270,
275.
Givnade. Alhambra, 220,222.
Cabinet des Infantes,
191, 210.
Cour des lions, 187
191, 210, 240.
— — Cuarto de Machuca
191.
Enceinti; de Comarès
191.
Fontaim; des lions. 210
Mirador de Eindaraja
210.
Grenade. Palais de Comarès,
191.
— — Quartier de la « Cour
des lions », 210.
Salle des Abencerrages,
210.
— — Salle des Ambassa-
deurs, 191, 242.
— — Salle des Deux Su-urs,
210, 240, 243.
Salle de Justice, 210.
Salle de los Mocarabes,
210.
Gvvalior, 287 {ii}, 297.
— Palais, 290, 315 (n).
— Temple de la Mère de
Sindhia, 323.
Gyantsé, Couvent, 369.
Haïdra Forlincalions,117, 128.
Halebid. Temples, 292, 298,
313.
— Temple de Hoyesalesvara,
313. 332 {71).
Hamadan, 1 {n).
— Mosquée, 191.
Hanamkonda. Temple, 292.
298.
Han-chei. Édiiices religieux,
384, 389 (n).
Harlau. Eglise, 278.
Hass. Ruines, 63.
— Eglise, 35, 42 [n), 44, 60.
— Diogène (Tombeau de), 43.
Hatra. Château, 4, 5, 7 (n), 8,
11, 12 in), 14 (II), 16, 16, 22
(/0,23 [n], 377.
— (Ruines de la ville de). 2,
2 (n), 7, 10, 11 (n).n. 18,21
(H).
Hauran, 33.
Hawaï. 463.
Henchir-el-Atech. Église, 117,
119.
Henchir-Msaadin. Église, 117.
Héracléa. Cathédrale, 131.
Hervay. Ruines, 451.
— Fort, 454.
— Palais, 454.
Hiérapolis. Église, 72, 73 (n),
78 (M).
— Basilique, 128.
Hiérapolis Kastabala. Eglise,
70.
Himalaya (Vallées de f), 366
(n), 367.
Horiouji. Temple, 429, 433.
434.
Houang-!io (Pont sur le), 337.
Huadca. — Voir Huatica.
Huaheine. Chemins empierrés,
4*i3.
INDEX MONUMENTAL
50S
lluanachuco. Forlcrcsse. 452.
460.
— Temple ayiiiara, 4o8.
Iluanuco-Viejo. Ruines. 4;)4.
— Temple, 454.
— Palais impérial, 4'j7.
lluexotla. Huiiies, 438.
Iluillcas-huaiiian. Casernes.
454.
— Couvent de vestales, 454.
— Forts, 454.
— Magasins, 454.
— Palais, 451.
— Temple, 454, 459.
Ilusi. Eglise, 21S.
laroslavl. Couvent Spassu-l'i'é-
obrashenskij, 256.
— Eglise lljinskaija, 259.
Saint -, Jean - Baptiste,
l'5!_).
Nikoly Mokrago, 25'.i
— Eglises du couvent Spas-
so-Proobrashenskij, 256.
lassi. tiglise Saint-Nicolas. 27S.
Treï lerarelii, 278.
Idikutschari, 375.
— Monuments, 376 in), ïli
ni).
— Temple II, 375.
P, 375.
V, 375.
Y, 375.
Z, 375.
— Tope. 376.
— Voûtes, 377.
Ikogami. Monastère de lioin-
inonji, 428.
Ikorta. Église, 84.
ilamusch. Église rupeslre. 72.
73 («).
Inyanga. Forts, 466.
— Habitations, 466.
luuriev-Polskij. Cathédrale de
Saint-Georges. 256, 261, 26'.J.
Isaura. Eglise, 70, 72, 73 in).
Ise. Région, 423.
Ishiyama. Couvent. 424.
Ispahan. Allées du Tchar bag.
J ".16, 230.
— Caravansérail ^ladéré-i-
Chah Hussein, 199.
— Hecht-Behicbt. —Voir Pa-
villon des Huit Paradis.
— Médressé Madéré-i-Cliah
Hussein. 199. 222.
— Meidan-i-Cliah. — Voir
Place Impériale.
— Mosquée djouma. 184.
215 (H , 217. 222. 227. 2:;8
(n),239. 240.
iuipériale, 217, 218,
234 In). 236 {n). 238.
Ispahan. Mosquée Loutl (lul-
lah, 196, 238 {n).
— Palais d'Ali- Kapou, 196.
— Pavillun de.s Huit Paradis.
— Pavillon des Miroirs, d97,
210, 212 [n], 245 {n).
— l'aviliuns du Tchar bag.
11(6.
— Place Impériale. 195, 196.
218, 230 \n).
— PonlRokn-ed-ilin, r.i6. 230
[n).
Iltagi. Temple, 2'.l2.
Itzumo. Temple d'Onamuji.
424.
— Monastère d'( tnamuji,430.
Iviron. Monastère. 13'.
Izamal. Monuments, 438.
Jabang (Tjaudi), 402.
Jaggernaut. — Voir Pùri,
temple de Visbnou .lagga-
natha.
Jago (Tjandi), 400. 401.
Jaipur, 298.
— Chapiteau, 327.
Jamàighari. Monastères, 2!t0.
— Chapiteau, 326.
— Sculpture, 323.
.Jassy.. — Voir lassi.
Jatagan Begetjijkusu. Eglise.
71.
Jauupour. Musquée d"Atalu,
194.
de liàrbak, 192.
— Crandcmus<]uéi', 194, 222.
.lehol. Monuments. 370.
— Palais dété de K"ang-hi.
337.
— Temple, 337.
.Jérusalem. Couvent deSainle-
Marie, 37 \ii).
— Eglise de la Résurrection.
37 (n), 46.
— — du i?aint-SéimUi'e, -5.
51 \n).
— - de la Vierge. 3.;.
— Fortihcations musulma-
nes, 195.
— Haram. 181.
, Portes du), 36, 52. 54.
56.
Porte dorée iBelle
Porte), 36 [n), 63 (/«), 65.
— — K Porte double ». 36 («).
Substructions. 54 (;i).
— Mo.-^ |uee el Aksii, 62. 182.
de la Roche. — Voir
doubbet-i'S-Sakbi'a.
Jérusalem. Mont des Oliviers.
Eglise de TAscension, 35.
— Porte de Damas, 195.
— Qoubbet-es-Sakhra, 51 \n\.
181, 215 («), 217, 220, 224,
230. 233. 246 in), 248 i/().
249.
— (Près). Tombeau.x, 31.
— T(jmbeau d'Absalon, 43.
• des Rois, 66
— — de Zacbarie, 43.
Jbinjliuwàda. Porte, 319.
Juan Ti'otihuacan (San) . —
V I ) i r T e o t i h u a (• a n (Sa n
Juan).
JOrme. Église, 69, 71 \n), 75.
Kachgar. Ruines, 374, 375.
Kai-fong-1'ou. Palais d'été, 336
\n].
Kaï-ping-1'uu. Palais d'été, 337.
Kairouan. Mosquée de Sidi
(»kba. 182, 205 i/ti. 217.
Sanctuaire, 214.
Kalabaka. Église, 133.
— Piès). CouventdesSaiuts-
Meteores. 133.
^Eglise du), 150 [n).
Kal'a-i-Hazar dar. Château, 3,
21.
Kalasan (Tjandi), 400.
Kalat Sem'an. Couvent, 35. 38,
48.62.63.
r.glise, 35, 42 in). 44,
58. 59, 65 [n).
Eglise octogone. 46, 46.
47, 47, 53.
Kalavryta. Église, 150 [n).
Kalenitsch. Eglise, 271.
Kambhat. — Voir Cambay.
Kanarak. « Pagode noire »,
29U, 29G, 315 («1, 319. 323.
Kanawat. Église, 44, 50.
primitive, 60.
Kanclii. — Voir Conjiveram.
Kaneri. Chaitya, 327.
Kanideli. Eglises, 70, 73 [n),
■/8 (n).
Kanvtelideis. — Voir Kani-
deli.
Ivara sai. Ruines, 374 (/;)■
Karli, (irand Chaitya. :2.sS. 304,
305, 305, 305 yn), 316, 317.
— .Monastères souterra in s ,
287 [n). 296, 6\i.
— Temples souterrains, 287
in). 296, 313.-
Karoun (Les digues du^ :'..
Kasan. Eglises ixvi» s.'. 259.
— Palais, 258, 259.
Kasr Amman. Château, 99.
Kasr de Sindad, 99, 99 (/().
506
INDEX MONUMENTAL
Kasr-è-Chirin, 3. '/. 7 {n). 11,
17. 18.
— Fort (Kal ii-i-Kliosrov), 7,
9.
— l'alais de Khosroès II
(Aniàsat-i-Kliosrov). 3, 8.
— Petit palais de Kliosroès II
(Kal'a-i-tchouar-Kapi), 3.
— (Prèsl. Château de Klios-
roès II (Haouch-Ivouri). 3.
Kasr-el Abiad. Cliàteau. 99.
101, 105 (n).
Kasr-ibn-Wardan. Eglise, 36,
44. 45. 49 (n), 54, 54 [n).
Kassaba. — Voir Dere Ahzy.
Katak. Temple, 290.
de Ganesa. 327.
Katmandou. Moauments. 288
(n).
— Temple de Taleju, 363.
Kazimeïn (près Bagdad) Tom-
beau de Mouza-el-Kazim,
183.
Kazvine. Mosquée. 184.
Kelr Kile. Eglise. 63.
Kem. Cathédrale de TAssomp-
tion, 259.
Kesteli. Église, 70, 78 (?!).
Ketere (Maison), 466.
Khagalik. Ruines, 374 (m.
Khajuraho. Monuments. 287
[n).
— Temple Gliantai. :i90.
Kandarya, 290.
Mahadeva, 290.
Parswanath, 290.
de Vishnou, 293.
Kliakh. El lladra. 34, 34.
Kliami. Château lort, 466.
— Maisons, 466.
— Ouvrages militaires, 466.
Khanâsir. Eglise, 33, 49 {n),
50.
Khandagiri. Grotte excavéc,
288.
Kharani. Château. 99, 100.
101.
Kharbct-i'l-B.'ida. — Voir
Kasr-el-.Abiad
Khatuura l'orlr d"u n tom-
beau, 50.
Klierbet-bou- A ddoufen. l'église,
117, 119. 120 (?i).
Kherbet Guidra. Eglise, 117,
119.
Kherbel llass. Église, 35, 42
in).
Kherbet Hass. Tombeau, 43.
Kliin-fou. Trmple de Coidu-
eius 347.
Khotan. Uiiincs, 374.
Kiev. Catbédrale de l'Assomp-
tion. 236. 239.
de Sainte-Sopiiie. 256,
260, 263, 264, 266. 267 (ii).
— Couvent de Saint-Michel.
256.
— Eglise de Saint-André. 259.
de Saint-Basile, 255.
Kingawar. Temple, 1, 9, 16.
18.
Kioto. Grande Pagode (.xvii^s.),
423
— Palais de Ghinkakondji,
424.
impérial duGosho, 424.
de Himkakou, 424.
de Kinkakoudji, 424.
— Temple de Halsliiman,
421.
— — Mshi Hongouandji,
42i, 425.
de Tshiôin. 423.
Kombakonam. Temj)le, 294.
Kokanaya. Église, 35.
— Maisons. 41. 50,60. 62.
Kodscha Kalessi. Église, 70,71,
71 («)> 73, 74, 75, 76 {n), 77
(/*), 78 ()i), 79, 80 {n).
Konieli. Citadelle, 189.
— Fontaine du sultan Sélim,
193.
— Forteresse, 193.
— Mausolée de Mohammed-
bey, l'j3.
— Médressés. 189.
— Médressé Indjé-Minareli.
189.
Kara-Tai, 189, 246 (n) .
Siitchcli. 189, 246 {n).
— Mosquée, 188.
de Djelal-ed-Din, 189.
Energhé djami. 185,
188.
— Grande mosquée, 188.
— Mosquée de Sahib-ata. —
Voir Mosquée Energhé dja-
— Sultan Khan. 189. 222.
223.
Korghoz (Korvkos). iCgIise, 70,
75. 78 [n,. '
Korvkos. — Voir Korghoz.
Kosha Vank. Couvent, 84. 94.
Kostroma. Cathédrale de l'As-
soiiiption, 256.
— Églisede la Trinib\ 2o'.i.
Koutaïs. Église. 83, 86. 87. 89
Kruczevats. Eglise. 271. 274
(«) •
Kulbarga (Dekkan). Mosquée.
192. 194, 215 (n).
Kuseji' Amra. Château, 182.
249 (n), 250.
Kutayeh. Médressé, 192.
— Mosquée, 192.
de Yacoub Tchelebi.
193.
Kyzil Oren . — Voir Ilamusch.
Lahore. Château, 196, 210.
— Mosquées, 198.
Lakkundi. Temple. 292.
Lauristan (Edifices du). 5.
Lhasa. Monastère de Llia-
brang, 368, 369. 373.
Temple, 371, 371.
— Palais du Dalaï Lama,
369. 372.
— Potala. — Voir Palais du
Dalaï-lama.
Liao Yang, 337.
— (Près). Tombeaux impé-
riaux, 337.
Lioubostinja. Église. 271 .
Lob Nor. Ruines, 378.
Loi. Palais impérial, 333.
Loley. Temple, 384.
Lophabouri. Temple, 414.
Luang-Prabang. Temple, 418,
42i:
Luc en Phocide (Saint-.
(Eglises du couvent de), 131,
167 (n).
Madaba. 63 {n).
Madenshehr. Église. 69.
Madura. Monuments, 288 (ii).
298.
— Grande Pagode, 289.294.
Mahaletch. Eglise, 69, 77 {n).
Mahavellipur, 287 (n).
Mahmudabadi Près). Tombeau
de Mabàrak Sayyd, 194.
Malda. Monuments. 194.
Malden (lie). Monuments, 463.
Mâmallapuram. Râtha, 292,
298, 314 (n).
— Bimans HhUa, 327.
— Diiamaraja Râtha, 323.
Manassia. Eglise, 271 . 276 {n).
Mandingue (Maison). 466.
Mandu. Mosquée, 194.
— Palais, 194.
Mangarewa. Monuments. 463.
Mansourah. — Voir Tlemcen-
Mansouiah.
Marad. Mosquée, 191.
Marko. Eglise du Monastère,
270.
Markovo. Eglise >iotre-Dame,
259.
Marmashen. Couvent, 83.
Maroc. — Voir Maghreb-el-
Aesa.
INDEX MONUMENTAL
50";
Marquises (Iles). Monuments.
463.
Marrakech. Fortifications, 188.
— Koutoubia, 188.
— Monuments du xiv s.. 191.
du.\vi»s., ItT.
— Palais El Bedi. 197.
Màrtànd. Temple, 290.
Martvili. Église, 86 («).
-Mashonaland. Ruines, 467.
Matabeleland. Ruines. 467.
Mateitsa, près Kounianovo
Eglise, 270.
Matifou. hglise. 117, 118, 118
(«), 121, ii'2 [n].
Mayas (Ruines), 442.
Méched. Mosquée de Riza, 192.
Mecque (La). Mosquée, 182,
199 (n).
Médine. Mosquée, 182.
Mékinès. Porte Bâb-el-Man-
sour-el-Heuldj. 199.
Melang (Région de). Temples.
400, 402.
Melnic (Macédoine). Maison,
142 {n).
Menas (Sanctuaire de Saint-),
107.
Mendoet (Tjandi), 400, 406.
Merbaca. Église, 132.
-Merv. Mausolée de Sandjar,
188.
— Grande mosquée, 188.
— Monuments ruinés, 192.
Milan. Église des Apôtres. 30
(n).
— Palais romain, 29 {n).
". Mille et une églises » (Les).
— Voir bin-bir-kilisse.
Mirzapour. Mosquée de la
Reine, 19i.
Mison. Ruines, 380.
Mistra. Église de l'Évangélis
téria, 133.
• Métropole, 133, l.îl («).
— de la l*anagia du Brontu-
cliion, 133, 151 (n).
— l'antanassa. 133, loi (»)•
152.
— Eglise de la Péribleptos,
133.
Fresque, 179.
Sainle-Sophie, 133.
des Saints Théodores,
133.
Mitla. xMonuments, 438.
— Palais, 441, 447, 449.
Miyajima. Temple. 424.
Mobàyidh. Château, 99 (/*).
Moche. Temple du Soleil, 454.
Mojeque. Temple, 451.
Mokwi. Église. 83, 260. 264 («|.
Moneinvasie. Église Sainte-
Sophie, 133.
Monabbiq. Château, 99 [n).
Monomotapa. Ruines. — Voir
Mashonaland et Matabele-
land.
Morsolt. Église, 117, 119 (n).
Moscou. Cathédrale Vassilij
Blashenny, 257, 2.59, 263,
264, 267 [n].
— Couvent d'Andronov, 2.j8.
— — du Sauveur, 258.
— Nouveau couvent du Sau-
veur, 2,^8.
— CouventdeSsiinonov,2.o8.
— — des Vierges, 258.
— Eglise de l'Assomption,
259.
Notre-Dame deKazan,
2Ô9 .
— Kreml. BellVoi « Ivan le
Grand », 259.
(Cathédrale de l'Annon-
ciation (1397), 258.
Cathédrale de l'Annon-
ciation (14951, 258.
Cathédrale de l'Ascen-
sion, 258.
Cathédrale de l'As-
somption primitive, 236.
Cathédrale de l'As-
somption (1479), 258, 261,
263, 266, 266, 266 (n), 267
[n).
Cathédrale de Saint-
Michel Archange (1508), 258,
26:!.
Couvent de l'Ascen-
sion. 258.
Couvent de Tschudov,
256.
• Église de Saint-Michel
Archange (1503), 2.n8.
Église de Saint-Michel
Archange (xiv« s.), 256.
Église de Saint-Michel
Maleïn, 259.
Église du Sauveur aux
bois, 256.
Nouvelle égliseduSau-
veur, 258.
Palais (1753), 259.
Granovitaja Palatu,
258, 261.
Palais <le Térem, 25'.).
Porte Nikolskija, 258.
261.
Porte Sainte, 266.
Porte du Sauveur. —
Voir Porte Spasskija.
Porte Spasskija, 261.
Mossoul. Constru<' lions de
l'Atabek Bedr-ed-din-Lou-
lou. 188.
Mossoul. Grande mosqu('e, 188.
Moudjeleia. Eglise. 47. 50.
— Maisons, 41.
— Tombeau, 43.
Moukden. Palais, 337.
Mousmiye. Prétoire, 54.
Mschabbak. r.glise, 35.
Mschatta. Château, 29(»). 99,
100, 101, 102, 103 (n). 104,
103 (n).
Mu'allak. Église, 35.
Mudbidri. Temple. 294, 297,
320, 323.
Muraille (Grande). — Voir
Chine (Grande Muraille de).
Myinpagàn.TempleNan-Paya,
413.
Myokaung. Temple, 408.
Mvra. Église de Saint-Nicolas,
70, 71 [n). 73,77 («).
Nabatéens (Tombeaux) , 100
(n).
Nagda. 287 [n).
Nagoritciia. près Prilep.Kiilise,
270.
Nagoya. Château, 425.
Nakhl. Château, 99 [n).
Nâlanda. Munaslèie, 28S, 332.
Nanmatal . — Voir Panope
(Ile).
Nanatali. Château iort. 466,
468.
— Maisons, 466.
— Ouvrages militaires. 466.
Nankin. Palais impérial, 335.
— « Tour de porcelaine »,
337, 346 (/il, 358.
— i,Près). Tombeau de Hiao-
ling. 337.
Nara. Monastère d'IIoriouji,
423.
— — de Kouanon, 423.
• deTodaïji, 423.
— Temple de Todaiji, 431.
— Monastère de Yakuchiji,
423.
— Temple de Kassouga, 424
.Nàsik. Chaitya. 288.
— Monastères souterrains.
296.
— Nahapâna, 306, 326.
— Temple souterrain, 2'.I6.
— Vihara Sri Yana, 327.
Nauplie. Eglise de la Néa
Moni, 132.
Nazareth. Église de l'Annoncia-
tion, 33.
Nazianze (Église de), 69, 73
(n), 77 (/i).
Négadah. Couvents, 108.
508
INDRX MONUMENTAL
Népal. Monuments. 288 in).
Nha trang. Ruines, 380.
Nicée. Éylise de la Dormilion,
131,
de la Koliiiesis, 6"J, 71
(n), 73, 74, 81 {n).
— Fortifications. 128. 163.
— Mosquée » Verte >•. 19:\
215.
JNiekerk Ruins. Fortilications.
466. 468.
Nigcié. Mosquée de Fatma
Khatoun, 1U5.
— Tombeau de Faluia Klia-
toun, 195.
Nikko. Temple funéraire de
Yeyasu, 423, 423. 434.
Nikortzminda. liglise, 84.
Nilrie. Deir-.\bou .Makai'. 1(8
— Ueir Aiiba Bisciiai. 108.
110, 110 [Hj.
— Deir Baranioùs. 108. 113.
— Ueir Souriaiii, 108.
Novgorod. Cathédrale Sainle-
Sopliie. 250.
— Couvent de Saint-Georges.
2.o6.
Nyssa. Église, 69, 72. 73 .«).
Oajaca. Temple, 4i2.
Ochi-ida. Église Saint-Nicolas.
176.
Odeypur. Lac artiliciel. 302.
— Nécropole, 302. 323.
— Palais du Maliarana d.
Meywar. 299.
— Palais. 2110.
— Toriibeauv, 2'JI.
Orieaiisville. r.glise. 117. 118,
119,
Ollautai-Tanibu, Vd'.e : vi's-
tiges, 454.
— Forteresse : vestiges, 454
— Maison, 457.
Osaka. Citadelle, 424.
— Grande pagode, 425.
Ouji. Temple d'Obakou, 42 i
— Temple du Phéni,K. 424
Oum-idj-Djemal. Église, 35.
Ourga. Monuments, 370.
Fachacamaq. Ruines, 451.
— Temple, 454.
Pagàn. Bibliothèque sacrée
— Voir Pitakat-Taik,
- l'itakat-Taik. 411, 412,
— Temples, 408,
— Temple d'Ananda, 408
409, 410,411 (/().
de Ghoué Zigôn, 408.
de Golapailin, 408.
de Nagayon. 408.
de Nam Paya. 408,
,1,. Patliulhaiiivii, K)8
Pagàn, Temple de Thatpvin-
nyu. 408, 410.
de Tsulàmani, 108.
— Upali Thein, 412.
Pagodes (Les Sept). — Voir
Màmallapuram, Ràtha.
Palenque. Monuments, 438.
448.
Palerme. La Cuba 186. 212
m).
— LaZiza, 186, 210, 212 (n,.
Palitana, 287 (n), 2'.I0, 207.
Palmyre. Tombeau de Jamli-
cbus, 43.
Panataran. Temples, 400,
Panope (Ile). Nanmatal, 463.
464, 464.
Tombeau NanTauatsh,
464.
Pâques ille dei. Tombeaux.
46:i.
Paramunga Fuit. 455,
Parenzo, Basilique. 173 [n).
Pasupati, Monuments, 363,
Patan. Monuments, 288 (n).
363,
— Temple de .Mahabuddha.
3i).J,
— — de Mahàdeva, 363.
— — de Kadha Krisna, 363,
3tj6,
Patna. 287 in], i'88. 3-.'8,
— Ldt, 326.
Pattadakal. Temples, '2'.)i.
Payer, Temple. 323.
Pégou, 40 7.
— Choué limauduu. 4U8. 411
Pékin, Cité interdite. — Voii-
Palais impérial,
— Cité jaune, — Voir Palais
impérial,
— — pourpre. — Voir Palais
impérial.
— — tartare ( Fortifications
de la), 337.
— Hoang-sseu. — Voir Tem-
ple jaune,
— Hsien-nung-tang, — Voir
Temple de l'Agriculture.
— Kung-yuan. — Voir Pa-
lais des E.xamens.
— K i'agode de faïence «,3.58.
— Palais d'été : Pagode, 356.
Pnrc, « Pont bossu »,
345, 353.
Pagode Yuan M in g
Yuan, 346 (n).
— Palais des E.vamens, 337.
— Palais impérial. 337, 342,
342,
Pékin, Palaisimpérial. Salle de
la Souveraine Concorde, 343.
— Pe-t'a sseu, 345.
— Portes. 351 [n).
— Reliquaire de Bouddha.
— Voir Wout'a sseu,
— Tai ho Tien. — Voir Pa-
lais impérial. Temple de la
Souveraine Concorde.
— Temple de l'Agriculture.
337.
du Ciel. 337. 346, 346.
.\utel Ti-yuan-Ts'io.
346 \n).
— — Sanctuaire T"si nien-
tien. 346.
— Temple de Confueius.
349, 350.
• de la Prière pour l'an-
née, 340.
— T'ien fan, — Voir Tem-
ple du Ciel.
— Wout'a sseu. 337. 34-5,
Pékin (Près). Nécropole des
Ming. Tombeau de Yong-lo,
337,
— Nécropole des MiDg : Pai-
lou, 350.
— Pagode Ling-Kouang-Leu.
356,
— Pagode Pa-li-cb wang.
354
— Palais d'été de K'ang-bi,
337.
de K'ien-Long, 337.
— Temple de la Céleste Con-
corde, 336 [n).
jaune, 337.
— — de Wan Cheou Chan.
358 (K).
Péréjaslav-Zaljeski . Cathé-
drale de la Transfiguration.
256, 261.
Pergame. Basilique. 128.
Pergé. Église, 69.
Perûr. Temple, 294, 298.
Pétersbourg (Saint-). Cathé-
drale de la Résurrection.
2.')9.
des Saints Pierre et
Paul, 259.
— Château de Peterhof, 259.
— Couvent de Saint-Alexan-
dre-Newskij, 259.
Cathédrale de la Tri-
nité, 259.
— Forteresse des Saints-
Pierre et Paul. 259.
— Palais de l_'Amirauté, 259.
— Nouveau Palais de l'Ami-
rauté. 25'.i,
iiMtKX .monumi<:ntai.
S09
l'éLersbouifi (Saint-). Tuur. 2.'i9.
— Palais (Fiiiver, 259.
Pétra. Ruines nabatéennes.:!!.
'JS.
Plian-raiiK- Ruines, 380.
Piiiladelphie. Basilique. 128.
152 (n). 157.
Phnom Gliisor. Temple. :184.
Pisac. Palais. 454.
Pilcairn (Ile). Restes de subs
tructions, 463.
l'itzounda. Fglise, 8:!, 87.
Pokrov. Église de l'Interces-
sion de la Vierge, 266.
Poulna. l'église. :i78.
Prakhan. Temple, :!84, :;89.
Pranibànam. 'l'emples . 4U0.
401'.
— Temple Tjandi Kali-Be-
ning, 405.
Tjandi Sewou, 400,
401, 40-2, 403.
— (Près). Temple J'jandi
Lumbang, 401.
Prasal-I'rah-Srei. Édilices reli-
gieux, 384.
Prcspa (Ilôt du lac de). Église
de la Vierge, 271.
Prizrend.Monastère des Saints-
Archanges. 270.
Prome. Monuments. 408.
Pskov. Cathédrale de la Tri-
nité, 25ti.
— Monastère du Sauveur
(Église du), 256.
Pûri. Temple de Vishnou Jag-
ganalha, 287 [n], 200, 298.
309, 309 (n).
P'u-fos-han illej. Temple de
la déesse Kuan-Yin. 337.
Qadisyeh. Château. 99 (?<).
Qal'at Sham'oùn. Château. 99.
Qalb Louzeli. hglise. ;io. 38.
ii(ii). 44, 53. 55. 57, 57 (/*),
59, bO. 62, 63.
Quang-nani. liuines, 380.
Qui-nhon. Ruines, 380.
Rabbat Amman, 101. 101 (h).
Propylées.'.)!!. 101, 102.
102 («), 103. 104. 105. 215.
Radauez. Lglise. 278.
Ràjagriha. Temple souterrain.
288.
Rakka. Palais d'Er-Raschid,
183.221 (n). 236.
Rameswaram. Temple, 294.
Hamleh. Mosquée blanche.
204 ^n}.
— Tour des Quarante mar-
tyrs. — Voir Mosquée blan-
che.
Hangouii. Cllioué Haiiùn. 40.s.
411
Rànpur. Temple, 290. 297.
liapa. Foilitications. 463.
Ravanilza. Eglise, 271, 273.
276.
Ravcnno. l'.glise de Saint-Vi-
tal. 155. 172, 177.
Rbè'ah. Ciiapelle, 45 (n).
Reladi. Maison, 41, 62.
Roman. Eglise épiscopale, 278.
Rome. ICglise de Saint-Adrien
au Forum, 26 (n).
— — Sainte-Croix de .léru-
salem, 26 (n) .
— Paiatium Sessorianum.
26 {?,).
— Salle des séances du Sé-
nat, 26 («).
Rostov. Cathédrale de 1' A .^-
somption, 256.
— Eglises du xvM" s.. 268.
— Eglise de Saint-.Iean le
Theologue. 268.
Roudénitza. Eglise. 271.
Roueiha. Eglise. 35, 44, 45 {n).
53.
— Tombeaux, 43.
Rouge (Couvent). — Voir Deir-
el-Ahmar.
Sa. Château, 99 {n).
Salar. Monastère, 84.
— Eglise de Saint-Saba. 84.
Sagalassos. Eglise. 69. 78 (u).
146.
Sahsarâm. Tombeau de Slur-
Shah. 194.
Sajjanalaya. Ruines, 414.
Sâkya. Monastère, 369.
Salonique. Eglise des Saints-
Apôtres, 133. 145 (n). 146.
161, 169.
— ICglisedeSaint-Démélrios,
128, 147, 148(71), 157.
de Saint-Élie, 131. 146.
161, 274 (n).
de Saint-Georges. 128.
147, 148.
de Saint- Panlélimon.
132.
Sainte-Sophie, 71 («),
128. 147, 148 (II), 154, 160.
161. 178.
de la Théotokos. 131.
146, 167 (n).
— Fortifications, 154.
— Mosquée Eski Djouma,
128, 146, 148 (n), 172.
Eski Serai . — Voir
Eglise de Saînt-Eiie.
Saloni(|ue. Mosquée Kazand-
jilar-djami — Voir Eglise de
la Théotokos.
de Yakoub Pacha (anc.
égl. byz.), 133.
— Tombeau de saint Deme-
Irios, 160,161.
Samarkand. Gour lilmir, 189,
192. 226, 227. i^O («i.
— Kok Tach, 240.
— Médressé d'Ouloug-beg,
.192.
— Mosquée de Bibi Hamyn,
191.
de Chah Sindeh. 191.
de Schir-dar, 196.
de Tilla Kari. 196.
— Place du Marché, 196.
— Réghistan. — Voir Place
du Marché.
— Tombeau de Tamerlan. —
Voir Gour Emir.
de Timour . — Voir
Gour Emir.
— — de Tchouchouk Dika,
191. 240.
Samarra. Mosquées, 18:^. 2u4
(n). 206 (71). 234 (/;). 238,
241 (n).
Sambor. Temples. o8i.
Samtavis. Eglise, 84. 95.
Sam-yas. Couvent. 368.
Sanaghi. Église, 94.
Sanchi. Chaitya, 304.
— Tope, 287 (n), 288. 296,
300, 302, 304 (n], 315. 324,
329, 332.
SandoNvay. Temple, 408.
Sangarios. (Pont byzantin sur
le), 128.
Saqqarah. Monastère de Saint-
Jérémie. 107.
Saragosse. .Mosquée de lAlja-
féria. 187.
Sardes. Église Saint-Georges,
1-28, 146, 152(71).
Saint-Jean, 128.
Sari (Tjandi). 400, 403.
Sarnath, 287 (n).
Sarkheje. Monuments funé-
raires, 194.
Sarvistan. Palais. 3, 3 (ii), 8,
10. 13. 14. 15. 15 (n), 19.
206. 215.
Satrunjaya. Temple, 290, 296.
Say-long. Temple, 418.
Sciienoùdi (DeirAnba). —Voir
Deir-el-Abiad.
Scutari. Mosquée d'Ayasma,
195.
de Djahanguir, 195.
d'Inkelessi Buyuk.194.
510
INDEX MONUMENTAL
8cutari. Mosquée Validé
djami, l'Jo.
Sédir. Château, 'JO, 1)9 (ii).
Sendjirli. Église, 84.
Sera. Couvent, 36y.
Stsrdjiila. Ruines (Détails). 62,
63.
— Eglise, 35. 60. 66.
— Maison, 41.
Sereth. Église Saint-Jean, 27S.
de la Trinité, 278.
Sermeda. Tombeau, 43.
Séville. Alcazar, 188, :ii'4.
— Giralda. — Voir Mosquée
Minaret.
— Mosquée, 188.
Minaret, 188. i'34 (?;).
Shàdipur. Temple, 326.
Shah Dheri. Pilier, 326.
Siagu. l'.glise, 117.
Siaii. Temple de Baalsamin.
44, 46, 01 («), 63.
Sikandara. Tombeau d'Akbar,
1%, 2i;{, "2U («), 3G6 {II).
Sillustani. Nécropole, 4;i8 («i.
401.
— Tombeau. 458.
Siméon (Couvent de Saint-).
— Voir Deir Anbà Sainaùn
Sinaï (Mont). Couvent, 128.
Singasari (Tjandii, 4u(i.
Sivn Hissar. Églises, li'.t, 7U.
72, 73 {n).
Siwas. Gueuk médressé, 18'J.
— Tombeau de Bayezid, l'.i.).
Skripou. Lglise, 131.
Skupi (Près), tglise des Qua-
rante martyrs, 6'J, 72, 73 (n).
7'J (n).
Smolensk. Cathédrale de l'As-
somption, 2.")C.
— [{glise de Saint-Michel
.Archange, 236.
des Saints-Pierre et
Paul, 2:)0.
Soanlydere. Eglise rupi'stre, 72.
Sokolhaï. Temple Vàt.lai, 414.
415. 417.
Solovctzkij. Cuuvi'jd. 2.)8. 2.'i9.
Somnàtlqjur. Temple. 2'.t2, 318
(«I, 323.
Souczava Cathédrale, 278.
— Couvent de Saint-Georges,
278.
l'iglise, 281 (n).
— Couvent de Miroutz. 278.
27'J.
Eglise, 278.
Sousdal. Cathédrali: di^ la Na
tivité, 2;J6, 2.j8, 261.
Spalato. Palais de Diodétion.
32. 100 In).
Spean-Taon (Ruines de). —
Tète de parapet de pont.
393.
Sravana Belgola. Temple, 2'.J2.
297.
Srinagar. Pilier, 326.
Srirangam . Monuments. 28-;
(n), 298.
— Grande Pagode. 2'.il,2'.i2.
311, 313 («), 323. 331.
— Temple de Vishnou. .'!lii
in).
Stoudénitza. Monastère royal.
270, 272 (n), 273 («),274, 27...
275, 273 lu), 270. 276, 270
in).
— 'J'sarska Lavra. — Voir Mo-
nastère royal.
Sukhodaya. Voir Sokothaï.
Suku. Te'mples, 400.
Sultanieh. Mosquée funéi-aire
d'Oldjaïtou Khodabendeh ,
l'.)l. 220, 227, 228. 230 («).
233. 230.
Suse. Palais parthe, 1.
— Tombeau de Daniel, 220.
Suweda. Eglise, 42 (n), 44.
Syambunath. Monuments, 303..
— Stupa, 364. 364.
Syrie centrale (Tombeaux du
nord de la), 3.1.
Syriens (Couvent des) (Nitrie)
— Voir Deir Souriani.
Ta-chi-lum-po. Château. 372.
— Couvent. 30'.t.
Ta-chi-yem-be. Couvent, 36'.).
Tâdpalri. Temple, 2t)2.
Talkha. Église, 33, 42 (m. 44.
45 59.
TdK Eivan. l'alais. 3, 13, J(i.
10 («).
Tag-è-Kesra. Palais, 3.
Tugoung. Ruines, 4U7.
Tahiti. Monuments, 4(i3.
Takeô. Tenq)le. 384.
Takht-i-Bahai. Mona^tric.2!)('.
306.
Takht-i-Bostan. Mo nu m en t
Irioiuphal. 3. '.), 16, 18. 21.
Takht-i-Ghirra. Moninucnl
triomphal, 3, 9.
'l'akla Makan. Ruines, 374 («i.
Talin. r>glisc, 92.
Tambo de .Mura. Huines, id.
459.
Tandjoi-e. i'agude,288 (/t),2'.)2,
298, 310. 323.
Tanger. Mosiiuée, 234 {m.
Ta Piom. Teinijle, 38 i, 31)0.
Targovitchc. Eglise métropo-
litaine, 277.
Taiting. Couvent, 369.
Ta-Tou, 337.
— Murailles, 337.
— Portes, 337.
— Grand palais, 337.
Tauris. Mos([uée d'Ali-shah.
201 {11).
n bleue », 192, 213(7j;,
217, 246 {H).
de Ghazan-Khan, 190.
— (Pont prés), 224 {n).
Tchad (Maisons au suddulac).
406.
Tchanli Kilisse. Église, 69, 72.
73 in), 79 (m), 80 (?i).
Tchernigov. Église du Sau-
veur. 236.
Tchong-tou, 330, 337.
— Palais d'été, 330 (n), 330.
Tchukurken. Eglise, 69, 70 {n).
Tébessa. Basilique, 117, 118
in), 119, 119 (n) 120, 120 (n,.
121 {n), 122. 122 (n), 123
[n).
— Fortifications. 117.
Téhéran. Château Kasr-i-Kad-
jar, 199.
Teng-1'ong-hien. Pilier funé-
raire de la mère de K'ai,
344.
Tenochtitlan. Vestiges, 438.
Teotihuacan (San Juan). Teui-
ples, 438.
— Grande Pyramide, 443.
Tente (La). — Voir Postât.
Ter. Chaitya, 304, 304, 323.
Thabarca. Églises, 117, 1-26
Thalept. Fortifications, 117.
Thébaïile. Couvent de Baouit.
107. 113. 114.
— Couvents de Négadah,
108.
— Deir Anba Samaân, 107.
— Deir-el-.\biad, 107. 109 {n),
110, 111 |/(). 111, 112 (n),
113 {n).
— Deir-el-Ahmar, 107, 109
(n), 111, 112 («), 113 (71).
— Deir-el-Melak, 108.
Thessalonique. — Voir Salo-
nique.
Thibilis.— Voir Announa.
Thur-Abdin (Djebel). — Voir
l)jebel-Thur-.\bdin.
Tialiuanaco. Ruines, 432, 436,
400. 401.
— Porte d'Ak-Kapanu. 452.
Tigzirt. Basili([ue, 117, 118,
118 in), 119. 120, 121. 121
(/n, 122, 122 (/(). 123(/o.
Tiinbouctou (Maisons de), 466.
INDEX l)i:S ARTISTES
511
Tinian (Ile). Habitations des
Cliamorros, 463, 464.
— Ruines, 464.
Tipasa. Basilique do Sainte-
Salsa. 117, 118, 118 (/i). 119,
li'O («). 122. Il'-' (n).
Tisniana. Couvent de Saint-
Nicolas. l'TS.
Titicacadledu lac). Bâtiments
monastiques, 4."i4.
— Bàliraent» laï([ues. 4."I4.
— Temple, 4.14.
TjandiJago, etc. — Voir Jago
(Tjandi).
Tlemcen. Grande mosquée,
188, 240.
— Mosquée du Méchouar,
l'JO.
de Sidi-ben-Hassen.
1!)0.
de Sidi-ben-Mi'iline.
l'JO.
de Sidi-el-Haloui, 190.
de Sidi-Brahin). 190.
Tlemcen-Aghadir. Minaret de
la mosquée. 183.
— Tlemcen-Mansoui-ah. Mos-
quée, i'15(/i). i'17.
Toba. Temple Naikù, 4i';j.
Tokio. — Voir Yeddo.
Tokoulbudji. Temple, 4i'4.
Tolède. Mosquée de la Luz,
ToUan. Monuments, 43S.
Tombeau des Rois. — Voir Jé-
rusalem.
Tongatabou. Monuments, 463.
Tortum. Eglise. 94.
Tourncliouq. Ruines, 374 in).
Tourmanin. Église, 33. 39, i-
(n), 44, 57, 57 (n), 59, 61
[n), 62, 63.
— Hospice, 49 {n).
Trébizonde. Église de l'Hagia
Sophia. 69, 72, 134 («).
— — de la Panagia Kryso-
képhalos, 69. 72, 134 [n).
de Saint-Eugenios, 69,
134 («).
Trescavets. près Prilep. Mo-
nastère, -210.
Tripetly. i'88 (n).
Troitska. Couvi'nt, i'5S.
Tuba. Château, 119, 100, 101,
103 (n).
Tughla(iabad. — Voir Nouveau
Delhi.
Tunis. Abdelliali. I'.l7.
— Kasba, 18S.
— Monuments du niv^- s.
191.
— Mosquée d'Abou Zakaria,
188.
Djami Zitouna, 18i'.
— — de Hamuuda l'aclia,
197.
Sidi Malirez, 199.
Tver. Cathédrale de la Trans-
liguration, '2atà.
— Couvent d'Ostrolsch, i'o6.
Tyr. Basili(|ue, 35.
Udayagiri . (jrotte excavée,
i'88.
Umtali. Forts, 466.
— Habitations, 466.
Upenna. Église, 117.
Urchà. Palais, i'90.
Usunlar. Église, 83, 86,87. 88
(n).
Utschayak. Eglise, 69. 70 i«),
74 (n).
[J\mal. « Maison des Nonnes »,
438.. 441.
— '( Palais du Gouverneur ».
438. 440,
— « Temple du magicien »,
438.
Vadnagar. Kirti Stamblia. 324.
Van Cheou Chan. Sanctuaire,
356.
Val-Ek. Temple, 384.
Vellor. Temple, i'9i', i'98, 327.
Véramine. Mosquée, 191, :24i'
(n).
Vieng-Chan. Temple. Val-Pha-
Keo, 418, 419.
— That-Luong, 4i'0 [n).
Vijayanagar. Temple Vittha-
laswàmin, 29:2.
Vladimir. Cathédrale de l'As-
somption, i'56, 1*61.
lie Saiiit-Diiiiilri. i';,6,
258, l'iil, i'6'.t.
Vladimir. Église de la Nati-
vité. i'o6, 261.
Voionetz. Église. 278, 280.
Warka. Monuments parthes,
1, 16, 18.
Wiranschehr. Église, 33, 47.
Worangal. Kirti Stambha, 298,
324.
Wue Cbang. Pagode de
liouang-ho-lou, 337.
Xien-Ilaï. Temples, 418.
Xien-Khong. Temple, 418.
Xien-Sien. Temples, 418.
.Xochicalco. Ruines, 438.
Yamada (Près). Temple Gekù,
423.
Yamasbiro. Salle du Phénix.
435.
Yarkand (Région de). Ruines
374.
Yaxcbilan. Monuments, 438.
Yeddo. Château, 425, 430.
— Temple d'Assaksa, 425.
de Oulyeno, 425.
de la Shiba. 425.
Citerne, 434.
de Tschiôin, 432.
Yotkàn. Ruines, 374 («).
Young-lo (Tombeau de l'em
pereur), 337, 345.
Zaebarie (Tombeau dej . —
Voir Jérusalem.
Zana. Église, 119.
Zaoum. Eglise, 271 («).
Zavi. Monuments, 438.
— Palais. 441.
— Façade, 449.
Zebed. Église. 35, 42 (n).
Zélande (Nouvelle-). Vestiges
de la charpenterie Maori,
463.
Zimbabwe. Château fort. 466,
467.
— Maisons, 466.
— Ouvrages militaires, 466.
Zitcha. Église des Sainls-
i'ierre et Paul, 270, 272 [n],
274 [n).
Zougrougachiane. Eglise, 95.
INDEX DES ARTISTES
Anthemius de Traites, 71 {a)
130, 136 [II), 139, 151 (rt).
Antonio (Pietro), 261.
Augustin de Bordeau.v, 2i
(n).
Barma, 2.39.
Cluistodoulos. 207 (n).
Fi(H-aventi (Aristotile), 261.
Ilidari Zingoro. 423.
Kanù MotonoboLi. 436.
Khair-ed-din, 207 (/*)•
Ilias-Ali, 207 [n).
Isidore de Milet, 71 [a], 130.
139.
— (jeune), 130 (»)•
bi2
INDEX DES RÉEÉUENCES ARTISTIQUES
Mitsunobou Tosa,
Novi (Alessio). 261.
Postnik. 259.
I Rani Rat. 294 m).
Rastrelli. 202.
I Ruiro (Marco). 261.
Sinan. 207 (/*).
- (Elèves de). 20S [n).
TindatP, 140 (»).
INDEX DES RÉFÉRENCES ARTISTIQUES
Alexandrie i L'hellénisme ài,
M, 100. loti, 100. 111, 114.
139.
Alexandrin i.Àrli. 31. 114.246
(n).
Adam (Imago d'i, 94 (n).
Afghanistan musulman (Ar-
rhitecture de l"), I8G.
Africo-Byzantine (Influence de
l'architecture). 205.
Afrique chrétienne (Architec
ture de l'i, 117, 118, 120.
122.
Agrigente. Temple de la Con-
corde, 26 (n).
Alexandrie. Phare. 234.
Amanus (Forêts de 1'), 36. .M.
Andalousie musulmane (Ar-
chitecture de l'i. 120. 191.
206, 210, 219. 220. 220. 222,
222. 223. 224. 232. 240, 241.
242. 243
— — (Rayonnement de Tar-
chitecture de 1'), 206.
Antioche (Rayonnement d".
38.
— (L'hellénisme à). 31. 3'
(w), 38, 49 I»). 57. 100. 139.
Apadàna, 7. 212.
Apocalypse (Le lion dt- l'i.
llo.
Arabe préislamique (Archi-
tecture), 97.
Arménie chrétienne (Archi-
tecture de 1'). 6.
(Rayonnement de 1"),
84,1^7.207.250 (n). 260. 262,
263, 264, 266, 269, 271, 273,
275, 276, 279, 282.
— musulmane (Architecture
de r;.6, 186, 207, 208.
(Rayonnement de lai-
chitecture de 1'), 281.
Asiatiques (Rayonnement des
arts). 260.
Asie heUénisante (Rayonne-
ment de 1'), 283, 296! 361.
— antérieure (Rayonnement
de 1'). 139.
hellénistico-romain e
(Architecture de r),l."is.
Asie centrale hellénisante. 339.
(Rayonnement de 1).
328.
— iMinoure byzantine, 128.
(L'hellénisme en), 30.
extra-égéenne (Rayon-
nement de l'architecture).
70. 84, 137. 139. 118 162.
hellénique (Architec-
ture de 1'), 9 {n\.
musulmane (Architec-
ture de 1'). Voir Turque
Seldjoukide. Turque otto-
mane (Architectures).
occidentale (L'archi-
tecture byzantine dans l'i.
\iX.
pi'éhellénique : archi-
tecture paphagonienne. 80
in).
architecture [diry-
gienne, SO m).
ottomane (Architec-
ture de 1'). 192. 193. 194.195.
198. 215.219. 220.226. 228.
236. 238. 240, 243. 246, 248.
seldjoukide (Architec-
ture de F), 40. 188, 189,
20 i. 207. 219, 226, 236, 238.
242 (n). 243. 248, 250 («,).
— népalaise (Haute). 341.
Assyrie (Rayonnement de l'i.
206.
Athos (Mont) (Architecture
byzantine du). 131, 133. 134.
145 (n),150, 150(n),154. 157.
158.161, 161 iîi).
Aymara (Architecture), 456.
459. 461. 462.
Bagdad (Rayonnement de.
202.
Barisba (École syrienne du
Djebeli. 38, 42.' 45. 47. .^4.
56 .
Bengale. 194.
Birmane (Architecture;. 380.
— (Rayonnement de l'arcbi-
tccturei. 408, 415.
Birmans (Temples). 377 (ni.
Bosnie, 270.
Bosra. Inscription. 44,
Bouddha (Images de). 364.
377, 416. 419, 420, 430.
« Bouddba d'émeraude » (Le),
418.
Byzance. 32. 39.
— (Position de). 135.
Byzantine (L'hellénisme et la
civilisation). 136, 140, 177.
— (Influencos occidentales
subies par l'architecture),
140.
— (Rayonnement de l'archi-
tecture). 38.5i.s4. 11)9. 'li>4.
140. 202. 2> 4. 2(1(1. l'OT. 209.
215. 221. 22fi. 245. 246.260.
262. 263. 269. 271. 273.274,
275. 276. 279.
Caire (Le). 236.
Caltaro (Rayonnement de).
272.
Cella. 27 (h).
Ceyian. Clôture des aires
sacrées, 302.
Ghaféite (Rite). 21c (m.
Ghaldé(^ (Architecture de la),
241 (?t)-
— primitive (Rayonnement
de lai, 12.
Chalukya (École), 296. 321.
328.
Chimu (Architecture!. 458.
4.59. i61,4H2.
Chincha (Architecture), 458.
459, 461.
Chine (Rayonnement de la).
207, 241, 248 (/il.
Chinoise (Rayonnement de
l'architecture). 341, 370,371,
376. 377. 379. 386, 408, 413,
415. 426.427. 432. 433, 434.
436.
Cisjordanie. — Voir Syrie
cisjordane.
Constantinople et l'architec-
ture byzantine, 124.
Constantinople (Ateliers de
mosa'istes de), 202.
Copte. — "Voir Egypte.
Coran. 213, 249.
— (Commentaire du). 249.
Cordoue (Rayonnement de
l'architecture de), 205. 206.
INDEX DES RÉFÉRENCES ARTISTIOUES
513
Corée, intermédiaire artisti-
que, 456, 4:26 iji).
Damas (Rayonnement de),
202.
Dekkan. Commande musul-
mane, l'J2, 194.
Djaïna (Architecture), i".)G,
307, 316, 318, 321. 328.
Dravidienne (Architecture),
, 296, 308, 30ii, 313, 330.
Ecritures (Sujets tirés des),
114.
l'igypte copte (Rayonnement
de lart), 109, ll'^, 117, li'O,
204.
l'igypte musulmane (Arclii-
tecture de 1"), 184, 18(1. 188.
190, 192, 194, 197. 199, 203,
204, 203, 207, 213, 21-5 (71),
219, 221, 224, 223, 227, 230,
230 {71), 233, 236, 240, 242
(n), 243, 243, 246, 24^, 249,
230.
(Rayonnement de l'ar-
chitecture de I'), 2U4. 20.'i.
207, 220.
— pharaonique (.Art de 1'),
114.
— , — Son influence sur
l'Egypte copte, 111, 114.
Temples de T), 312.
Ephèse (L'art hellénisti({ue
d'), 139.
— (Hellénisme à), 31, 139.
Espagne musulmane (Archi-
tecture de 1'), 184, 187, 188,
192, 221, 224. 226, 234, 238,
241. 242, 243, 245, 246, 248,
230. (Voir aussi Andalousie.)
Europe halkanique, 180.
— carolingienne, 86.
— du .xyiii» s. (Influences
chinoises sur V), 341, 334
— romane, 86, 91 (n), 112.
— (Son rayonnement sur
l'Orient), 261, 262. 269.
Eve (Image d'), 94 [n].
Finnois (Art), 269.
France gothique, 223.
Gabriel (Chapelles dédiées à
l'archange), 29.
Gandhara (Architecture du),
296, 306, 307, 323, 326, 328.
339.
— (Rayonnement de l'arciii-
tecture du), 370, 378. —Voir
aussi ; Gréco-bouddhique
(Rayonnement de l'art).
Grèce byzantine (Architec-
ture de la), 130, 131, 132,
133. 139, 1,30 (n), 131, 160,
165, 168, 169, 170.
Gréco-bouddhique (.Art). 38(i
— Voir aussi Gandhara.
— (Rayonnement de l'art).
340, 376. 378. 37i), 408.
Guzerat musulman (Arcliitec-
lure du), 192, 194.
Ilarara sémite, 21.'i.
Hass (Djebel). 33.
— (École syrienne du Dje-
bel), 39.
Hauran (Ecole syrienne du).
39. 40, 42. 43, 31, 36. 66
Hellènes d'Asie (Colonies),
31.
Hellénique (Rayonnement de
l'art), 3, 18, 30 31. 38, 37,
64, 70. 100, 109. 112, 139.
140, 177.
Hellénisme, 3, 30. 31. 100.
106, 109, 111, 114. 136. 139,
140, 177, 328. 332.
Heliénistico-Romaines (In-
fluences), 137, 148.
Hellénistico-syriennes (In-
fluences). 80.
Heliénophobie des chrétiens,
109 in).
Himalayenne (Architecture),
366 («), 367.
Hindouïste (Architecture), 296,
308> 321.
Hittite (Le hilani), 46.
Iconoclastes (Querelle des\
130, 131, 173.
Inde brahmaniste et boud-
dhiste, 374, 370. 379, 383
(n), 407.
— centrale, 296, 297, 298.
308.
— gangétique, 290, 296, 306.
340, 407.
— méridionale, 306, 308,
313, 324.
— septentrionale, 288, 290,
291.
— brahmaniste et boud-
dhiste (Rayonnement des
architectures de 1'). 208,
223, 223 (?i), 300, 301, 338,
340, 347, 348, 361, 362, 364,
370, 371, 376, 379, 400, 402,
4)8, 412, 413, 427, 430,432,
Inde musulmane (Architecture
de 1'). 188, 189. 192. 193.
194, 196, 198, 203, 208, 213,
219, 220, 221, 223, 22.;, 226,
230, 230 {71), 233. 234, 236,
240, 242 (n), 243. 243. 246.
249, 233.
(Rayonnement de l'ar-
chitecture de 1), 208.
Indo-aryenno (Arciiilccturt! i.
— Voir Hindouï.sle (Archi-
tecture) .
Indonésienne (Raycmnement
de l'architecture), 341, 427.
Indus (Architecture du Haut
bassin de 1'), 290, 296, 399.
— (Rayonnement de l'archi-
tecture du Haut bas.sin de
i'i, 400.
Isaurie (Maçons d'). 137 {n\.
Kachmir (Architecture du),
288, 290, 320, 323, 326.
Kairouan (École de), 203.
Khajuràho, 297, 298.
Kiimère (Rayonnement de
l'architecture). 408, 414, 418.
Kraal africain, 467.
Liban (Forêts du), 36.
Lombarde (Architecture ro-
mane-), 271, 276.
Macédoine sous la domination
serbe. (L'architecture en),
270 ,271.
Maghreb-al-Acsa (L'architec-
ture du), 39, 184, 183, 186,
188, 190, 192, 197, 199, 204^
203, 206, 208, 219, 222,' 224!
234, 238, 239, 241, 243.' 243*
230.
— (Rayonnement de larchi-
ttcture du), 208.
Maghrebo-hispanique (L'ar-
chitecture musulmane), 203,
218.
Mashonaland (Arcliitecture
africaine du), 467.
Matabekdand (Architecture
africaine du), 467.
Maya (Architecture), 440,442,
443, 447, 448, 449, 430.
Mésopotamie chaldéo-assy-
rienne (L'architecture de la).
34, 221 {71), 234.
— (Rayonnement de), 3. 18,
234, 283, 296, 338, 343, 346,
360.
Mésopotamie (Haute), 6 (h).
33, 82, 99.
— musulmane (Architecture
de la), 203, 204, 203,206.219.
224, 223, 234.
— (Kayonnement de 1'), 140,
204, 205, 283.
— parthe (Rayonnement de
l'art de la), 376.
— sassanide (Architecture
de la), 3, 9, 11, 12, 14, 13.
16, 17, 18, 19. 20.
Mésopotamo-perse (Cérami-
que), 248 {71).
33
INDEX DKS iu':fi':renciîs artistiques
Mésopotamo-porse (La Renais-
sance parthc et sassanido
de la civilisation), 31.
Méiopotamo perse sassaniio
(Architecture), Gl, 222 (n).
(Rayonnement de lar-
cliitecture), 6, 2?> (n), 31, 32.
34. 38. 51,54. 57,70, 77, 84,
89. 97, 100, 102, 105, 108,
109 (n). 111, 137, 140, 162,
163. 202. 204. 206, 221 (n),
224^ 224' (ni, 242, 283, 206,
340, 360, 361. 376, 377, 379,
498, 412.
iMexiiiue précolombien (ArL-hi-
tocture du). 439. 4il, 443.
444, 445, 446, 447.
^iichel (Chapelles dédiées ù
l'archange), 29.
Milet, 32S.
Moldavi.'. linniigralion armé-
nienne, 273.
Moldo-valaque (L'architec-
ture), 85, 208, 254.
Monomotapa (Architecture
dui. 466, 467, 468. — Voir
Mashonaland et Matabele-
land.
Moscou, centre d'art, 262.
Musulmane (Rayonnement de
rarclntecture),208, 261,276,
279, 282.
Nahuatl (Architecture), 410,
447, 449.
Népal, intermédiaire art sti-
que entre l'Inde, le Tibel et
la Chine. 361.
Népalaise (Origines de l'archi-
tecture). 366 (il}.
— (Rayonnement de l'archi-
tecture), 340, 364. 379, 408.
413, 415.
Nicée (Industrie céramiiiue
de), 247 («).
Oajaca (Architecture d'), 441.
Occident gothiciue sur l'Orient
(Rayonnement de 1' . 137.
140, 204.
— roman sur l'Orient
(Rayonnement île 1'). "itil,
262, 273, 274, 276.
Orient (Formules artistiques
do 1'), 139, 142, 156. 158.
166, 172, 175. 250, 2(i7, 301,
387, 408.
— (L'ancien), 142.
Orissa (Architecture de 1"),
298, 302, 308, 332.
— (Rayonnement de l'arciii-
teclure de 1'), 40S. 417.
Ottomane (Architecture tur-
que), 140, 192, 193, 198, 207.
2r>. 219, 220, 226, 22.S, 230,
233^ 236, 238, 243, 246, 218.
Ottomane (Rayonnement de
l'architecture turque), 205,
208, 271, 273.
i^alenque (Architecture de,
440, 44 't, 447, 44S, 4i9, 450.
Palestine, 31, 35.
— (Rayonnementde la), 176.
Parthe (L'époque), 3 [n).
l'tTigueux;. Saint-Front. i:)0
(«I.
Perse achéaiénide (Arch lec-
ture de la), 7, 2U6.
(Influence de l'archi-
lecture de la), 7, 212, 256,
28:5, 296. 32(i, 32S, 332, 339,
360!
— musulmane (Architecture
(le la), 184, 186, 190, 191,
192, 194. 196. 199. 203, 204,
205, 206, 212, 213, 215, 219,
221, 224, 225, 226, 228, 230.
2'30 (n), 233, 236, 240, 241,
242 (n), 243, 245, 246, 246
(n). 247, 248, 248 in), 249.
253,
(Rayonnement de l'ar-
chitecture de la), 205, 206,
207, 208, 218, 230, 262, 283,
313, 360.
— sassanide. (Architecture
delà). —Voir Mésopotamo-
perse sassanide.
Pliaraons (l'îgypte de l'époque
des). 106. '
Phrygienne (.Architecture),
352 (71).
Pompei (Peintures murales
de), 31, 100 (H).
Priène, 328.
l'roconèse (Carrières de la).
135, 135 in). 137 [n).
Pyramides (LesGran les), 181.
Quechua (Architecture), 434.
455,457,438, 461. 462.
Raguse (Rayonnement de).
272
Rhodes_ (Briques dei, 161) (n).
Riha (École syrienne liu Dje-
bel), 38.
Rhodésia (Architecture al'ri-
caine de la). — Voir Mas-
honaland et Matabeiidand.
Romain (Arc de Iriouqihe),
Romaine (,Vrcliiteclure) 16 (/(),
158, 4;;6.
— (Influence de V). 70, 100,
126, 138.
Romane (Architecture). —
Voir Eui'ojjo romane et
lombarde.
Rome. Grand C'r([ue, 14t.
Russe (Arcbilocture). 208,
254, 281.
Saliarienne (.Arciiitec tu i-e) .
465.
Sa'omon (Temple do). 46.
Salonique (Architecture by-
zxntine à), 128, 131, 132.
133. 145 (n), 146, 147, 148.
148 (n), 154, 137, 160, 161,
167 (?i), 169, 172, 178.
Sassanide ( \rt). — Voir Méso-
potamo-perse sassanide.
Séleucie hellénisante, 5.
Serbie (Architecture de la),
85, 208, 254.
— Relations avec l'Arménie,
Séville (Industri' cérami(iue
de), 248 (n).
Shbêt (Ecole syrienne du Dje-
bel), 39.
Silpa Sastra (Collection), 294
in).
Soudanaise (Architecture),
465.
Spalato (Influence artistique
du Palais de Diocléti .n, à
Spalato, 272.
Syrie centrale (Architecture
chrétienne de la), 16 (n),
35, 36, 38, 42, 43, 38.
Syrie chrétienne (Influence de
l'hellénisme sur la), 30, 38,
49 (n), 103.
— (Rayonnement de l'archi-
tecture de la), 70, 76 (n), 77,
78, 80, 84, 97, 100, 103, 103,
109, 109 (n), 114, 117, 118,
119, 120. 121. 137, 139, 148,
154. 162, 202, 204, 207, 242,
269.
— cisjordane (Architecture
de la). 35, 42, 45,
Syrie musulmane (Architec-
"ture de la), 6, 39, 181, 186,
203, 204, 205, 219, 221, 224,
225, 234, 236, 242, 243, 245,
216', 248, 249, 250 (n).
(Influences occiden-
tales subies par l'architec-
ture de la), 204.
(Rayonnement de l'ar-
chitecture .le kl), 203, 204,
297, 236.
Svrie romaine (Monuments de
'la), 31.
Syrie septentrionale (Architec-
INIH:\ DKS MKI'KIIKNCKS II IS l'OlUoUKS KT (;i:(){;il.\l'Hlni; KS
r>\:
lurc chrétienne de la), 3'J,
40, 4:i,4'J, 1)0, 51,56, 06, liM.
Tcnochlillan f Archiloclurc
dr). 441.
T.Mjliliuacaii (Arcliili'('luivdi'),
441.
'l'ibut, irilcnncdiaire arlisli-
que, aill.
TibiUaiiK! (llayonnciiH^nl dij
rarcliilrrlurc). 370, ;i7'.t,4lJS.
Tournus. Kj^lise Sainl-IMiiii-
bert, 16 («).
Trêves. Palais romain, ±) (h)
Tiirkeslan musulman (Archi-
tecture du), 19i, 1U6, 2l:i.
±2Z. L>4I.
(Rayonnement de l'ar-
chitecture du^ :i(j:i
Tuikesliin oriental hellénisant
(i«ay()niieincMtdu),:i38.376.
;i7s.
Tiiri|ue olloiiiîiiic (.U'chilcc-
lur(;). — Viiir Ottomane
(Arfhilectur(! tur(iu(').
Venise. Siiinl-Miirc 130 (//),
146. li!) {/>), 154.
Yucatan (Ar<-iiilerliiri!. du).
4il,44'!.4ii. 44S.
Zapotèque (Archilecture), 4 AS.
440, 44'J, 442, 443, 444, 44(),
4,7, S4S. 44!i, 4:0.
INDEX DES RÉFÉUENCES IIISTOIUQUES
ET (".ÉOdHAPIlIOLIES
Abbassides (Dynastie des), 183.
184, 202.
Ahd-el-Malek,182.
Abd-el Wadites (Dynastie
des), l'Jû.
Abd-er-Hahman, I. 181.
Abd-er-Rahman 11, 184.
Abd-er-Rahman 111, 184.
Abkhasie, 2G0 (nj.
Abou-Obcidoilali, fondateur
deladynastie des FaLimites,
186.
Achéménides (Les derniers),
1.
Açoka. 287 («), 288, 3«3.
Adamnanus-Arcul])h, 30 (n).
Afghanistan, 300, 309.
Afrique chrétienne byzantine,
116.
Afrique du Nord, 24, 30, 39,
109, 180.
— berbère, 206.
— (Le Christianisme dans
V). 110.
— concjuise par h^s musul-
mans, 182.
— : Relations avec Rome
chrétienne, 117.
Agatharcides, 97 (n) .
Agiabites (Dvnastie des), 205
(n).
Ahmadabad (Fondation d'i
l'J4.
Aiimed I, 10.
Ahmed 111, 198.
Ahmed-ibn-Touloun, 184.
Ahoura-Mazda, 2 (nt.
Akaba (Golfe d'), 97.
Akbar le Grand, 196.
Albanie sous la dominatlDn
serbe (L"), 270, 271.
tin
Aiéoulienne.s (lies), 440.
Alep, 30.
Alexandre le Grand (L'e
dition d'). 3 i/i), b, 0,
2S:î. i>!I(î.
Alexandre I le Bon, de
davie, 278.
Alexandrie, 31 .
Alexandropol, 83.
Alexis'Iil, enq)ereurbyzai
272 (»;.
Alger, 117.
— (Fondation d"), ISii.
Ali-Adil-Ghah, 197.
Alizés (Vents), 440, 4:i0.
Allemandes en Russie (inva-
sions), 254.
Al-Mansour, 183.
Al Mansour, ministre de Ilis-
cham 11, 187.
Almoravides (Dynastie deS),
180.
— au Maroc. 180.
— en Fspagne. 188.
Alp Arslan, 83.
Altamsch, 190.
Altyn-Dagh, 374.
Amarapura, 407.
Ambroise (Saint,), 30 («).
Amérii[ue andine, 452.
Améri(iuc centrale, 437. 4 39,
4i0.
— conquise par les espa-
gnols, 437.
Améri(iue du Sud, 451.
Amiens. Cathédrale, 107.
Amphilochios, évoque d'ico-
nium. 69 («).
Amrou. 181.
Anatolie (f). 79, 80, 80 (n),
82.
Anatolie musulmane (L"), 219.
— seidjoukide (!.'), 85.
Andes (Hautes), 452.
Andin (Haut plateau), 451,
4.55, 450.
Andronic 11. l'aléologue, 272
(n).
Andrinople : conquise ])ar
Mou r ad I, 192.
Angkor-bauréi, 383 («|.
Angkor (Canton d'), 383.
Annarn. 341, 379, 380.
Ani, conquise par les musul-
mans, 201.
— (Emigration des habitants
d') (.\i» s ), 85, 260, 273.
Antioche, 31, 35, 37, 38, 49
(n). 57.
Anurâdhapura, 290.
Apurimac, 452.
Arabes, 199, l'j9 (?i), 200.
— en Syrie (Immigrations),
38, 39 (n).
— (Tempérament), 200, 2.)0.
— Nabatéens, 98.
— Sabéens, 98.
Arabie. 2, 97.
Arabie centrale, 98.
— occidentale, 98.
Arachosie. 339.
Aral (Mer d'), 180.
Arcadius, 107.
Archipel (L'), 124.
Ai culph. — Voir Adamnanus.
Arienne (L'hérésie), 106 {n].
Arménie (L'), 82, 83, 84, 260.
— (Confins de 1"), 69.
— (Le Christianisme en),
82.
— (Rayonnement religieux
del'), 260. 273.
bi6
INDEX DES RÉFÉRENCES HISTORIQUES ET GÉOGRAPHIQUES
Arménienne (Emigration), 85,
261, 273.
Arsacides (Dynastie des), 1.
Âsliikaya (Dynastie), 424.
Ashot III, 83 (n).
Asie antérieure (L'), 6, 6 (h),
30.
(L'expansion desTurcs
dans 1'), 192.
Asie centrale (Invasions mon-
goles en), 188.
— (Haute), 300.
Asie Mineure extra-égéenne
(Le christianisme dans 1")
68, 76 (n),
(Inlluence religieuse de
D, 84.
(Le monachisme dans
Y), 25.
ottomane, l'J^.
païenne, 81.
Asie occidentale (Transit entre
l'Asie orientale et 1'), 374.
— orientale, 5, 6.
(Transit entre l'Asie
occidentale et 1'), 374.
_ tibétaine (Haute), 341.
Assam, 288,300,407.
Assouan, 107.
Athènes (Ecoles d'), 136 [n).
Athos (Mont). (Rayonnement
des couvents du), 279.
Atiça, 368.
Augustin (Saint), 116(«).
Aurengzâb, 198.
Ava, 407.
Ayraaras, 451.
Ayoubiles (Dynastie des), 204.
Ayouthià, 414,
Aziz, 186.
Aztec (Empire), 438.
Aztecs, 437.
Baalbek, 37.
Bâber, 194, 201 (/t),208 (n).
Babylone, 181.
Babylonie (Confins de la), 99
Bactriane, 5, 296, 339, 376.
Badami (Région de), 292.
Bagdad, 1 [n), 2, 3, 140.
— (Fondation de), 183.
Bagmati (Rivière), 302.
Bagrat IV, 84.
Bagratides (Hynaslie des), 83.
Bahmàni (Dynastie des), 194.
Bahrites. Voir Mamelouks
turcs,
Bajazet II, 194.
Balkans (La con(iuète tuniue
dans la péninsule des), 192.
Ballàla (Princes), 292.
Bangkok, 414, 418 (71).
Barisha (Djebel), 38.
Barkouk (Sultan), 190.
Bars bey, 192.
Basarab (Prince Néagoc), 278.
Basile de Césarée, 68 {7^), 84
(n).
Basile Lupul, 278.
Basile I", 131, 133 {n), 143,
150 (n).
Basile H, 120 {n).
Bassac, 418.
Bassora (Fondation de), 181.
Bedr-ed-din-Loulou (Atabek).
188.
Batna, 117.
Bechtak (Emir), 190.
Behnésa. Voir Oxyrhynchos.
Behring (Détroit de), 440.
Bender Abad, 3.
Bengale, 297.
— (Côte orientale du golie
du). 407.
Boni Haaimad (Les), 186.
Berbères, 206.
Beylié (de), 206 (n).
Bibi Hamym, 191.
Bible. 467.
Bidâr. 194.
Bihar, 287 (n), 288.
Bijapour (Souverains de), 197.
Binh-dinh, 380.
Birmanie. 364, 408, 412.
— (Haute), 300.
Birmans, 384, 406. 408, 412
(;«), 414.
Bir Singh Deva, 290.
lUthynie, 128.
Blanche (Iles de la mer), 258.
Bogoljubskij (Prince Andreï),
256.
Bokhara, 184 {n).
Bolivie, 458.
Bombay, 296.
Bonnets jaunes (Secte tibé-
taine des), 369.
— rouges (Secte tibétaine
des), 368.
Bordeini, 197.
Brodjile (Dynastie). — Voir
Tcherkesse.
Bouddha, 288, 364, 377, 416.
Bouddhisme, 285, 288, 290,
292, 296, 302-307, 334, 335,
345, 347, 303, 368, 375, 381,
399, 400,407, 414, 427.
— (Rayonnement du), 300,
334, 336, 368, 370, 376. 379,
384, 407.
Brahma, 396, 416.
Brahmanisme, 292, 298, 308-
313, 363, 381, 384, 399, 400.
Bralimanisme (Rayonnement
du), 300. 379, 384.
— çivaïle, 285, 380.
— vishnouile, 285.
Brahmapoutra, 368.
Brousse, prise par Orkhan,
192.
Buluwayo, i66.
bundelkund, 287 (n).
Byzantin (L'Empire), 2, 3, (n).
— (Le génie), 136, 137,
Bvzance et l'Eglise russe, 255.
Byzantine (La civilisation),
^140, 177.
Caire (Fondation du), 186.
_ (Les khalifes du) 106 (?i).
Gajamarquilla, 451.
Çakya Mouni. — Voir Boud-
dha.
( lambhupara. — Voir Sambor.
Cambodge. — Voir Khmer.
Canete (Bassin du), 4L1.
Canton, 334.
Cappadoce chrétienne, 68,
68 (H).
Carolines (lies), 463.
Casma, 451, 454.
Caspienne (Mer), 82, 85, 180.
Catherine I, 259.
Caucase (Le), 82.
Caveri (Fleuve), 292.
Ceylan, 292, 296, 326.
— Relations avec la Chme,
340 (n).
Chah Abbas I, 196, 199.
— Hussein, 199.
— Jahan, 196,208 [n).
— Sindeh. 191.
Chalukya (Princes), 292.
Chambà, 367.
Chamorros de l'île Tinian
(Les), 463.
Champa (Rovaume du), 380,
384.
Chams, Relations avec la
Chine, l'Inde, Java, 380.
Chandella (Princes), 290.
Chandragupta, 287 (n).
Changai, 337.
Chan-toung, 3i7.
Chai.our I, 2, 2 (n), 3.
Chau-doc, 383 (h).
Chavannes (E.), 339 (n).
Ghcikhou (Emir), 190.
Cheik Séh, 194.
Chella (Fondation de), 188.
Ghcrchell, 117.
Chiapas, 437.
Cliigatsé, 369.
Chili, 451, VA (71).
Chimu (Populations). 4ol,
456 iti).
INDEX DES RÉFÉRENCES HISTORIQUES ET GÉOGRAPHIQUES
517
Ghincha (Populations), 451.
Ghincha (Fleuve), 451, 454.
Ghinc, 23(n),34, 334. 334 (n).
335, 336, 340. 340 («), 341. 344.
345, 346, 348, 350, 352, 361,
364, 366 (n), 368, 374, 376,
379, 380, 383 («), 408.
— (Le Bouddhisme enl. 334.
335.
— (L'Islam en), 334. 336.
— méridionale, 379.
— septentrionale, 336, 370.
Chinois (Les). 338. 339, 341,
34i, 343, 351.
— (Règlements somptuai-
res), 338, 341, 343, 344.
— (Tempérament), 338, 349.
Chinoises (Annales). 333.
Chinoise (Géomancie), 341.
Ciiiraz, 3.
Ghirin, 3 (n).
Choisy (A ), 56 (h).
Cliola (Princes), 292.
Ghoricius de Gaza, 34 {n\
Christianis:ne, 24, 32, 33, 38,
126.
Cilicie chrétienne (La), 68 [n] ,
70.
Ci va, 310.
— (Trident de), 416.
Clément d'Alexandrie (Saint).
106 [n).
Cochinchine, 383 {?i).
Cœlé-Syrie (La), 98.
Gomnène (Dynastie des), 69,
132, 134 (n).
Confucius, 334, 335, 347.
Constantin, 32, 35, 126, 127.
127 {n), 138.
— Porphyrogénète, 131 {n),
133 (71), 170 (n).
Gonstantinople, 124, 126, 127
{n), 130, 131, 135, 138, 140.
145.
— conquise par les Turcs,
192.
Gonstantius, 35.
Copte. — Voir Egypte copte.
Cordillères (Les), 451, 452,
454.
Gortez (Fernand), 439.
Gtésiphon, 3, 3 [n], 5.
Gyprien (Saint), 116 (h).
Craïova, 277.
Crimée, 85.
Croisades. — Voir Syrie.
Cuernavaca. 438.
Guzco, 452, 454.
Dacca. 196.
Damas, 98, 99, 182.
Daoud Pacha, 193.
Dekkan houddhislo-hrahnia-
niste, 288. 291, 292. 2'J6,
297, 298, 400.
— occidental, 297, 298. 308.
— oriental, 298, 308, 332,
361, 399.
Delaporte, 419 (?)), 421 (n).
Delhi (Nouveau), 192.
Donys d'Alexandrie, 23.
Dharwar, 298.
Diarhékir, 34.
Dieulafoy (M.), 3 (n), 16, 224
(«). 233, 243 («), 248 {n).
Dimitri Donskoï, 256.
Dioclétien, 32.
Diodore de Sicile, 97 {n).
Djijïnisme, 285, 288, 292, 29i,
297, 307, 308.
Djebel-Thur-Abdin, 33.
Djouf (Le), 99 (?i).
Dolonnor, 337.
Don (Le], 262 (n).
Donatiste (Hérésie). 116.
Dong-duong, 380.
Dong-hoï, 380.
Duplan de Carpin, 262 («).
Edesse, 34.
Edom (Pays d"), 98, 100.
Edrissites (Dynastie des), 18t.
Egée (Mer), 124.
Egypte (L'Hellénisme en). 30.
Egypte copte, 39.
— (Ghristianisalion de 1'),
106.
— (Expansion du monachis-
me de F), 109.
— (Mysticisme de 1'), 109.
111.
— musulmane, 106, 181.
— protohistorique (Civilisa-
tion de 1), 439.
— sous la domination otto-
mane, 194, 203.
Egypte sous les Fatimites.
186.
Elisabeth Pétrovna, 262.
Endert, 375.
En Naser (Sultan), 190.
Ennodius (Saint), 30 (»)■
Ephèse, 31.
Equateur (République de 1"),
454 [n), 456.
Erivan, 82.
Espagne mauresque (L"), 188.
Espagnols conquérants de
l'Amérique centrale, 437.
du Mexique, 437, 438.
Etienne le Grand, 278.
Eudoxie, fille de l'empereur
Alexis III de Byzance. 272
(")•
Eudoxie (Impératrice), 137(??).
Euphrate (Pavs de l'i, 1, 38.
296.
— (Bas-). 181.
Europe (Expansion des Turcs
en), 192.
Ezbek, 192.
Fa-hian, 340 in], 376 in). 399.
Fars (Le), 2, 3, 3.
Fatimites (Dynastie des), 186,
188, 204 (n).
Fatma Khatoun, 193.
Feng Choui. — Voir Géoman-
cie chinoise.
Feth Ali, 199.
Fez. Fondation, 184.
Postât. Fondation, 181.
Fou-nan (Royaume du), 383,
383 {7i),
Fouta Djallon, 465.
Fulgence (Saint), 116 (n).
Gagik I, 84 {n).
Galatie chrétienne (La),68(n),
69.
Galicie (La), 85.
Gange (Le), 306 (n).
Gange (Aftluents du), 300.
Garuda (L'oiseau), 398.
Gaza, 38 .
Gelons (Ville des), 262 (n).
Gelugpa. — Voir Bonnets
jaunes (Secte tibétaine des).
Georges II, prince de Vladimir,
260 in).
Géorgie (La), 82.
— Relations avec princes
ru=ses, 260.
— (Haute), 84.
Gervaise, 415 (?i).
Ghafnides (Les), 99.
Ghassanides (Dynastie des),
99.
Ghaznévides (Empire des),
186.
Ghazan Khan. 190.
Ghouri, 192.
Ghouride (Empire), 189, 194.
Gobi. 338 (n), 376, 378.
Godaveri, 288, 399.
Golconde (Princes de), 197.
Grand Lac (Cambodge). —
Voir Tohlé Sap.
Grèce, 12i.
Grégoire l'Illuminateur (Saint)
82.
— de Naziance (Saint), 68
[n], 69 (n), 76 in).
— de Nysse (Saint), 30 (h).
68 [n), 69 (n). 72, 74 (n).
Guatemala, 437, 438.
Guinée (Golfe de), 463.
518
INDEX DES REFEHENCi:S FIISTOHKjUES ET GEOGRAPHIQUES
Guzerat, 287 (?;), 290 (h). 399.
Hadraniaut, 97.
Haiderabad (District d'), 292.
Hakem IL 185, 202 (/i).
Ilan (Dynastie des), 335.
Hanbalite (Rite), 218 (n).
Hanéfite (Rite). 218 (71).
Haroun-al-Rascliid, 183.
Hass (Djebel), 37.
Hassan (Sultan), 190, 202 {11).
Hauran méridional (Les Ara-
bes sabéens dans le), 98.
Hélène (L'impératrice), 35.
Hérodote, 262 (n).
Hia (Dynastie des), 335.
Hiao-ling, 337.
Hildéric, 116.
Himalaya. 298, 362, 366 (n).
Hindou (Tempérament), 29i.
Hira, 99.
Hischam II, 187.
Hiuen Tsang, 332, 340 in),
363.
Homs, 36.
Ho-Nan, 336 (n).
Honduras, 437, 438.
Hong-ou, 337.
Horn bouddhique (Le), 333.
Houlagou, 183 [n).
Huallaga (Haut), 454.
Hualica, 451.
Huillcanota (Vallée du), 454.
Hùmayùn, 196.
Humboldt (A. de), 456.
Hunéric, 116,
Huns, 338.
Hypathia, 32 {n).
laroslav le Sage, 2.56.
Ibn Khaldoun, 19U, 206 {n).
Ibrahim Aga, 197.
Ibrahim II de Bijapour, 197.
Ibrahim-el-Aglab, 205 [n).
Inca (Dyraslie), 452, 454 (ji).
— (Kpoque), 454, 456.
— (Lmpire), 456.
— Yupanqui, 454.
Inde, 285, 399. 4u7.
— Conquête musulmane,
290.
— (invasions mongoles dans
1"), 194.
— Invasion musulmane,
292, 298.
— Relations avec la Perse,
296 .
avec les Arabes, 296,
Inde musulmane, 192, 195.
196.
— (côte orientale de 1'), 385.
Indo-Chine, 300, 341, 370, 379.
— orientale, 380.
Indus (L'), 2.
Innocent IV, 262 (n).
Iran (Plateau de 1'), 2, 10.
Iraouaddi (Bassin inférieur
de 1"), 406, 407.
— Bouches de 1'), 407.
Isaurie chrétienne, 68 [?i), 170.
Isaurienne (Dynastie), 130.
Islam (L'), 97, 128, 18', 192,
292, 298, 301, 334, 336, 400.
Islamabad, 290.
Ismaïl Séli, 194.
ltimadu-d-Dau!ah, 196.
I-tsing, 340 (n).
Ivan Kalita, 256.
Ivan III le Grand, 258, 261.
Ivan IV le Terrible, 258.
Iziaslav Mstislavitch, prince
de Volhynie, 260 (n).
Jahan Arà Begam, 196.
Jahànguir, 196.
Japon, ^00, 341. 426, 426 (n),
428, 430 (n), 432.
Japonais (Génie), 426, 436.
Jaunpour (Souverain du), 194.
Java, 380, 385, 399, 400.
— (L'Islam à), 400.
Jayarvarman II, 383.
Jean Zimiscès, 131, 140 {n).
Jérôme (Saint), 34 (»)■
Jérusalem, 51.
— occupée par les musul-
mans, 181.
« Jérusalem russe ». — Voir
Kiev.
Jésus, 25, 34.
Justin II, 30 (n), 130, 143.
Justinien, 35, 54, 128, 130. 136
in), 167.
Kachan, 181.
Kacbgarie, 300, 338 (/*).
Kairouan, 182.
Kâit bey, 19-2.
Kalaoun (Sultan), 190.
Kalinga, 399.
Kamil (Sultan), 188.
Kanara (Région de), 320.
Kanaudj, 288.
K'ang-hi, 337.
Kan-sou, 338, 338 {n). 369.
Kaplchak, 262 {n) .
Kara Dagh, 69.
Karakorum. 262 [n).
— (Monts), 374.
Karaman, 69.
Kara-shahr, 375.
Kasan, 259.
Kalhiawar, 290, 296.
Kaundinya, 383 [n).
Kazwine, 196.
Kérim Khan, 199.
Kerkha (Rivière), 3.
Kermanchah, 3.
Khajuraho, 290.
Khan-bàlik, 337.
Khmer (Empire), 380, 414.
Khmère (Civilisation), 408.
Kkomba, 302.
Khong (Rapides de), 418.
Khosroès I Anouchirvan, 2,
3, 8, 10, 104.
Khosroès H Purviz, 2. 3, 3
in), 8.
Khotan, 300, 374 In), 375.
Khoubilaï-Khan, 337,369, 407.
Khumaraweyh, 184.
K'ien-Long, 337.
Kiev, 255, 256.
Kin (Dynastie des), 336.
Kiolo, 424.
Kizuki, 424.
Koula. 99.
Komitas (Patriarche), 82.
Konieh, 69.
— (Sultanat seldjoukide de),
188.
— centre théologique musul-
man, 188.
Kornib, 98.
Koufa, 181.
Krichna (Fleuve), 288, 292,
298.
Krisna, 363, 366.
Kuan-Yin (Déesse). — Voir
Miséricorde (Déesse chinoise
(le la).
Ladak, 300.
Lakmides (Les), 99.
Lamaïsme, 334, 370.
L'Ange (Dynastie des), 133.
Lan-Xang (Royaume de), 418,
418 (n).
Laos, 418 (n).
Lao Tseu (Religion de), 334,
335.
Latins de Conslantinople
(Empereurs), 133.
Lauristan (Le), 2.
Lazare (Tsar), 271.
Leblond, 262.
Le Bon (D-- Gustave), 287 (n).
Lhasa, 368, 369, 375.
Liby(jue (Désert), 107.
Licchavis (Dynast'e des), 363.
Li i-piao. 340 (m).
Lima, 451.
Limpopo (Fleuve), 466.
Lin-yi, 380 (n).
Lioubolin, près Uskub. Eglise,
270.
Lirin (Fleuve)., 451.
Lithuanienne en Russie (In-
vasion), 254.
INDKX UES RÉFÉKENCl^S HISTORIQUI^S ET .JÎIOGUAPHIQUES
bl9
Lob Nor, 339 [n], 373, 376 in).
Londres, Biilish Muséum, 378.
Loubère (De la), 415 (n).
Louis (Saint), 262 (n).
Lou-lan (t-tat de), 373.
« Louwen » (Royaume de).
418 [n).
Lou.Kor, 108.
Luang-Prabang, 418.
Lycaonie chrétienne (La), 6S
(H),6'J-
Lycie clirotienne (LaK 68 [n).
611. 76.
Mabàrak Sayyd, 104.
Macaire (Paint), 108.
Macédonienne (Les empereurs
byzantins de la dynastie),
130.
Mac Iver (Randall), 467 [n).
Madhia (Tunisie), 186.
Madras, 292.
Madura, 292.
Magadlia. 287 (»), 288, 340 («)
Malianadili, 399.
Maharat, 288.
Maiimoud I (Su'.tan), 198
Mahmoud (Gliaznévide),
— de Bijapour, 197.
— Gâwàn, 194.
Mahomet, 181.
— (Disciples de), 180.
Maknsi,201 (n).
Malabar, 294.
Malékite (Rite), 218 («).
Malla Jaya Stilhti, 363.
Malwà (Souverains du), 194.
Mamelouks turcs en Egypte
(Les), 190, 203.
Màmoiin, 183.
Manco Capac, 432, 434.
Mandchourie, 336.
Mandingue (Pays), 463.
Mandu, 194.
Mân Singh, 290.
Mansourah. — Voir Tlemcen
Mansourah.
Voi
186
Maranon, 431,
— supérieur
432.
Marco Polo, 3;
(Région du),
co
337, 330,
Mareb, 97.
Marmara (Mer de), 131,
Maroc (Maghreb- al- Acsa).
184, 185, 186. 188.
Marrakech. 187.
Mashonaland, 466.
Matabeleland, 466.
MatliUrâ, 290.
Maures d'Espagne (Emigra-
tion des), 206.
Mauresque (l'Espagne).
Espagne mauresciue.
Mayas, 437.
— (Civilisation des). 437, 43c
Mazenderun, 196.
Mec(iue (La), 181, 213.
MédiLerranée, 2, 3, 97.
Mégastbène, 287 [n).
Mehdi, 183.
Mehémot IV, 208 (n).
Mékinès (Fondation de). 19
Mékong, 380, 383, 383 (n).
— (Vallée moyenne du), 417.
Ménam (Haut bassin de hu.
414.
_ (Vallée de la), 417. 418.
Mériiiides (Dynastie des), 190.
Merv, 188.
Mesched Ali, 99.
Mésopotamie, 6,7, il. 12,33,
34, 51,97. 98, 99, 102.
— envahie par les musul-
mans, 181.
_ (Le monachisme en), 2.-j.
Me.xico, 438.
— (Bassin de), 437.
Mexique, 437, 439, 440.
— Con(iuis par les Espa-
gnols, 437.
Mithra (Culte de), 31.
Milouline, 270, 272 (n).
Ming (Dynastie des), 337.
Miran, 373.
Mircéa le Grand, '.77.
Miséricorde (Déesse chinoist
de la), 347.
Miztecs, 437.
Moab (Pays de), 98.
Moawia, 181.
Mogols (Les Grands), 196, 198
201 (71), 208 [n).
— (Empire des), 194, 198
208.
— (hpoiiue des), 243.
Mohammed V de Grenade,
191.
Mohammed Vil de Grenade,
191.
Mohassin, 183.
Moizz, 186.
Moldavie (La), 85,277.
Mon, 4u7.
Mongoles (Les invasions). 8i,
184 («), 188, 194, 203, 254,
256, 337.
Mongolie, 300, 370.
Mongol (Empire), 341.
Mongols, 336 (n).
— (Grands). — Voir Mogols
(Grands).
Monomotapa (Empire du),
466. 467.
Monlalamnis, 99 (n).
Mordàni (L.mir El), 190.
Morée (Despolat de), 133.
Morte (Mer), 97, 98, 182.
Moscou, 255, 259.
_ (Princes de), 256, 262.
Moscovite (État), 253.
Mossoul, 2.
Motawakel, 183.
Mounlaz (Impératrice). 196.
Mourad 1", 192.
Mourad IV, 195.
Mughal. — VoirMogol.
Musulman. —Voir Islam.
Musulmane (La conquête),
36, 116.
Mysore, 292, ::98.
Nabatéen (Royaume), 98, 99.
Naga (Le serpent), 393.
Nahuatl. 437, 438.
Nandi (Le taureau), 310, 313
313, 314 (/t).
Narsès le Grand, 84 («)•
Narsès III (Patriarche), 820.
Nasrides (Princes), 191.
Nauplie, 132.
Nayyak (Princes), 292.
rSédgoë (l'rince). Voir Basa-
rab.
Nedjef, 99.
Nedjràn, 97.
Némanyd (Dynastie des), 272.
Népal, 288, 362, 362 (/i), 363,
368, 370.
Nerbuddah (La), 288.
Nicéphore Phocas, 131, 140.
Nika (Sédition), 128.
Niger (Le), 465.
Nil (Le), 107, 181, 186.
Nisib, 34.
Nitrie (La), 106, 1U8.
Noire (Mer), 2, 82,8:^., 84, 180.
Nomàn I, 99.
Normands en Sicile (Les), 186.
Norlhmans, 440.
Nour-ed-Din, 188.
Novgorod la Grande, 236.
Nya, 373.
Oajaca, 437, 438, 439, 448.
Odayasingh, 290.
Odeypur, 287 (n), 297.
Oldj'aïtou Khodahendeh, 191.
Ollone (Mission d'), 339 (n),
345 (n).
Oulougbeg, 192.
Ommiades d'Andalou.sie, Ibt.
Ommiadesde Syrie, 181, 202
Ophii, 467.
Optât (Saint), 116^(n).
Orient chrétien, 3 4.
— sassanide, 34.
520
INDEX DES REFERENCES HISTORIQUES ET GEOGRAPHIQUES
Origène, 24, 106 (?;)•
Orissa, 228, 290, 407.
Orkhan, 192.
Osman Khan, 194.
Osihoene. 34.
Ottoman (Empire,, 40, 195.
Ottomane dans la péninsule
des Balkans (Expansion).
192, 271,279.
Ottomans (Turcs), 192, 203.
207.
Ouadi Natroun (Vallée de 1'),
108.
Ouroch le Grand, 270.
Oxyrhynchos, 106 («).
Pacifique. 451.
— (Gourants du), 440, 456.
Padrna Sambliava, 368.
Pagàn, 407.
Palenijue, 439, 444.
Paléologue (Dynastie des) , 133.
Pallava (Princes), 292.
Palmyre, 36.
Pamir, 180.
Pamphylie chrétienne, 68 [n],
69.
Pandya (Princes), 202.
Pan Tch'ao, 339 (ii).
Papauté, 272.
Parasnatli, 297.
Parthe (Empire), 1.
Patalipoutra, 288.
Pathàn (Empire). — Voir
Ghouride (Empire) .
Paul le Silentiaire, 167.
Pégou (Rovaume de), 384,
407.
Pékin, 336.
Pendjab, 339.
— (Colonisation grecque du),
296.
Pérou, 454 (ii), 456, 458.
Perse, 2 (71), 6 (h), 7, 33, 34,
338 (n).
— abbasside, 184.
— achéménide, 1 .
— ghaznévide, 186.
— moderne, 206, 245.
— mongole, 190, 193.
— sassanide, 2,3, 54, 61, 99.
— (Dynastie mongole en),
190.
Sa conversion à l'Is-
lam, 190,
Persique (Golfe), 2, 2 («), 3,
5, 98, 99, 297.
Peshawcr, 290.
Pétcrsbourg (Saint). Fonda-
tion, 259,
Pétra, 98.
Phan-thit, 380.
Philostrale. 21 (n).
Photius, 131 (H).
Pierre le Grand, 259, 262.
Pierre 11, 259.
Pisidie (La\ 68 (?i), 69.
Pisidie chrétienne, 69.
Pizarre (Fr.), 452.
Pline l'Ancien, 97 (n).
Pnom-penh, 383 (n).
Pologne (La), 85.
Polonais en Russie (Les), 254.
259.
Pologne (Immigration armé-
nienne en), 273.
Polonnaruwa, 292.
Porphyrios (Saint). 26 {n), 30
(«), 137 in).
Portugais, 430 (n).
Procope, 30 (?i), 128 (n), 130
(«),15l (n).
Prome, 407.
Puebla, 438.
Quang-nam, 380.
Quechuas, 451, 452, 453, 456.
456 in).
Quechua (Religion), 454 [n).
Qui-nhon, 380.
Quito, 454 (n).
Rabat, 188.
Radjpoutana. 285,287 («),290,
298.
Ram Rat. Traité d'architec-
ture, 294, («).
Ramsès III, 111 («).
Rassanides (Les), 99.
Ra venue. 40.
Rawak, 374 [n).
Rhodésia, 465, 466.
Rimac (Bassin du). 451.
Romain Lécapène, 140 {n).
Romain III, 131.
Romains, 1, 2, 3 (u), 98, 456.
Rome, 32, 117.
— (L'Église de), 117.
Rouge (Mer), 97, 98, 99, 180.
Roustem Pacha, 194.
Rubruquis (G. de), 262 (?t).
Russie, 85. 260, 265.
— (Le christianisme byzan-
tin en), 235.
— (Les invasions mongoles
en), 254, 256.
— (Propagation du ciiristia-
nisme en), 256.
Saba, 97.
— (Sujets de la reine de),
467.
Saladin, 188.
Saliàbury (.Afrique). 460.
Saioni(iue, 128.
Salouen (Bassin inférieur de
la\ 400.
Salouen (Bouches de la), 407.
Samanides, 184 (71).
Samarkand, 191.
Samarie, 35.
Samarra, 183.
Sambernath, 288 (n).
Sambor (Principauté de), 383.
Sandjar, 188.
Santa (Vallée du Rio), 452.
Sapor. — Voir Chapour I.
Sassanide (Empire), 2, 2 {n),
38, 206.
Satan, 29.
Sattledje (La), 366 {n).
Sava (Saint), 273 (n).
Say-fong. 418 (n).
Schenoùdi d'Atripé, 107, 109
(«).
Sedrala, 185.
— (État de). 206 (n).
Sein Merré (Vallée du), 3.
Seldjoukide d'Asie Mineure
(Sultanat), 186, 188.
Seldjoukides (Turcs), 68, 83,
85, 186, 188.
Séleucides (Empire des), i, 5.
Séleucie, 1 (n), 3, 3 {n), 5, 6
(n).
Sélim I, 194.
Sélim II, 195.
Sem'an. — Voir Sirnéon
(Saint).
Sembat II, 84 (n) .
Sélif, 117,
Serbie (La) conquise par les
Turcs, 270, 271.
Serbie. Relations avec l'Em-
pire byzantin, 272.
Se-tchuuen, 414.
Shbèt (Djebell, 35.
Sber Shah, 194.
Shifatyah. — Voir Sbitâtah.
Shinto (Culte), 422, 423, 425,
430, 434.
Sbitâtah (Oasis de), 99.
Siam, 384,417, 418.
Sicile musulmane, 186.
Sidi ben Hassen, 190.
Sidi Brabim, 190.
Siméon Stylite (Saint), 35.
Siout, 108.
Sittang (Bas), 407.
Sohag, 107, 109 (n).
Soliman II le Magnifique,
194, 208 {n).
Smolensk. 2.58.
Sofala, 467.
Sogdiane, 339.
Sokothaï. 4 14-.
Song (Dynastie des), 336, 336
(n).
INDEX DES HÉFÉUENCES HISTORIQUES ET (iEddllAI'lIloUES
521
Soung-yun, 340 (n).
Spalato, 32.
Sron-tsang-gampo, 36S.
Stein (Mission Aurel), 378 (n).
Stéphane I. 270. 272 [n). 273
— Douciian, 270, 271.
— Lazarevic, 271.
— Némanya. 270.
— Ouroch 111,270.
Strabon, 97 {n).
Strzygowski, 68 (n).
Suez (Isthme de), 97.
Susiane, 2, 3, 6.
Swastilca bouddhique (Le).
833.
Syrie. Invasion mongole, 203.
musulmane, 33, 181.
perse, 35.
turque, 203.
— (Le monachisme en), 23.
— (Ravages des croisades
en), 203.
— (Rayonnement religieuv
delà), 8i.
— centrale, 37.
— septentrionale, 33, 35 [n],
37.
— Iransjordane, 37.
Ta-chi-lama, 369.
Tagràrt. — Voir Tleaicea-
Tagràrt.
Talains, 407.
Tamerlan. — Voir ïimour.
Tang (Dynastie des), 335, 336.
Taoïsme, 334, 347.
Tarira, 339 (n).
— (Bassin du), 376, 377.
— (Bassin oriental du), 375.
Tartares Khilaï. Invasion en
Chine, 336.
Tartares Ni-utchen, 336.
Tartares (Relations de la
Russie avec les), 261.
Tartarie (Cours des Khans de),
261 (11), 262,262 [n).
Tauris, 196.
Tchakra bouddhique (Le),
333.
Tchang-K'ien, 339.
Tcheou (Dynastie des), 333.
— (Rituel des), 338 (n), 334
(n).
Tcheou-li, 335.
Tcherkesse en Egypte (Dynas-
tie), 190.
Tehouchouk liika, 191.
Tehuantepec (Istiiiiie de),4:!7,
438.
TerluUien, HO («).
Tezcuco (lac), 438.
Thaï laotiens, 417, 418.
— siamois, 414, 417.
Thàton, 407.
Thébaïde (La), 106.
Théodora. 148 (n), 177.
Théodose H, 136 (h), 142 (k).
Théophile (L'empereur), 130
140 [n), 143.
— (Le patriarche), 109 («).
Thian Chan (Monts), 374.
Tibet, 300, 36i, 369, 371.
— Relations avec la Chine,
;:6î.
— oriental, 379, 414.
Tigre (Le). 2, 3.
Timour, 191, 202 (ît)-
— (Empire de), 191.
Timourides (Dynastie des).
192.
Tiridate, 82.
Titicaca (Lac), 452.
TIemcen-Mansourah, 190, 191.
Tlemcen Tagràrt, 187.
Tokugawa (Shoguns), 423.
Tong-King, 337.
Tonlé Sap (Région du), 383.
Tourane, 380.
TransJordanie. — Voir Syrie
transjordane.
Trujillo, 431, 454.
Trisula bouddhique (Le), 333.
Ts'in Chi llouang Ti, 333.
Tsong-Kha-pa. 369.
Tumbez, 454 (n).
Tumpang, 400.
Tun-liuang, 375.
Tunisie, 116.
Turcs (Les), 128, 130.
— Osmanlis. — Voir Otto-
mans (Turcs).
— Ottomans. — Voir Otto-
mans (Turcs).
— Scldjoukides. — VoirSeld-
joukides (Turcs).
Turfan, 375.
Turkeslan. Rapports avec la
Chine, 338 (n)-
— con(iuis par les Yue t'chi,
— sous les Timourides, 192.
Turkestau chiiiuis, 300.
— oriental, 374, 412 (n)-
— russe. 300.
Uskub. 270.
Vaharam V Gaur, 2.
Valachic, 277.
— Lutte contre les Turcs,
277.
Validé (Sultane), 195.
Van (Lac de), 83.
Vandales. Invasion et persé-
cution dans l'Afrique chré-
tienne, 116.
Vassili Ivanovitch, 258, 262.
Vieng chan, 418.
Vijayanagar (Royaume de),
292.
Vishnou. 290. 310.
Vlad IV, 277.
Vladimir (Etat de), 262 (n).
— (Saint), 255.
(État de Saint), 255.
Vogue (M. de), 221 (n), 232.
Volga, 262 {n).
Volhynie, 260 (n).
Volta (La), 465.
Walid (Khalife), 182.
Wang-hiuen-tsé, 340 (n).
Wou-ti, 339 (?i).
Wusthotï (G. van), 418.
Xieng-Maï, 418.
Yachbak (Emir), 192.
Yacoub-en-Naser, 190.
Yahia-ben-Mohammed, 184.
Yan-lse-Kiang,336.
Yémen, 97.
Yemitsou, 423.
Yen, 336.
Yeyasu, 425, 430.
Yong-lo, 337.
Young Tchin (Empereur), 354
(n).
Yousouf 1,191.
Yuan (Dynastie des), 337.
Yucatan, 437, 438, 439.
Yue-tchi (Les). 338, 339 (n),
376.
Zagros (Col de), 3.
Zambèze, 466.
Zapotecs, 437, 438, 439, 446.
Zara (Rayonnement de), 272.
Zobéideh (L'impératrice), 184.
Zoé Paléologue, 261.
Zohab, 3.
Zonaras, 30 [n).
TABLE DES GRAVURES
L ARCHITECTURE MÈSOPOTAMO-PERSE AUX ÉPOQUES PARTHE ET SASSANIDE
Figure 1. Graphique de l'histoire archileclurale de l'Orient médiéval et moderne. . ii-iii
— 2. Aire de l'architecture mésopotamo-perse aux époques parthe et sassa-
nide. — Rajonnement de l'architecture sassanide 2
3. Grande salle méridionale du palais de Haïra 4
— 4. L'expansion de l'hellénisme et la réaction de l'Orient S
— 5. Maison perse de l'époque sassanide (d'après J. de Morgan, MisHon arch.
en Perae) 7
— 6. Palais parthes et sassanides (d'après : Andrae, Hatia ; M. Dieulal'oy,
Art antique de la Perse; 3. de Morgan, op. cit.) 8
— 7. Entrée du fort de Kasr-é-Chirin (d'après J. de Morgan, op. cit.) ... 9
^ 8. Façade du palais de Khosroès I à Ctésiphon 10
9. Particularités de la construction sassanide (d'après M. Dieulafoj, op.
cit. ;.]. de Morgan, op. cil.) il
— 10. Voûtes parthcsctsassanides (d'après Andrae, M. Dieulafoj, J. de Morgan,
op. cit.) -13
— 11. Palais de Sarvislan 14
— 1 2. Réalisations parthes et sassanides de l'effet de plastique monumentale
secondaire (d'après Andrae. M. Dieulafoj, J. de Morgan, op. cit.'' . 16
^ 13. Pont et digue sassanides do Cliouster 17
— 14. Conformations parthes et sassanides du chapiteau (d'après M. Dieulafoj;
J. de Morgan, op. cit.) 18
— 15. Exemples sassanides de tracés et de mises en proportion par construc-
tions géométriques (d'après M. Dieulafoj, op. cit.) 19
— 16. Exemple de décor perse. (Plat en argent trouvé en Russie, à Tchou-
rinskaja, gouvernement de Viatka.) 20
— 17. Spécimens de parure plastique sassanide (d'après M. Dieulufoj ; J- de
Morgan, op. cit.) 21
— 18. Exemple de décor sassanide. (Plat en argent, trouvé en Russie, à Tchou-
rinskaja, gouvernement de Vialka) 22
L ARCHITECTURE CHRÉTIENNE DANS LA HAUTE MÉSOPOTAMIE ET EN SYRIE
— 19. ProgramiiHîs religieux chrétiens 27
— 20. 'i'jpes d'églises delà llaute-.Mésopotamie (d'après Lowth. Rell, Aniida). 33
— 21. Aire de l'architecture chrétienne dans la Haute- Mésopotamie et en Sjrie. 36
— 22. Abside de l'église de Tourmanin 39
— 23. La maison sjrienne (d'après M. de Vogue, Sijrie centrale) ...... 41
— 24. IMastiiiiie monumentale dfs loiuhcaiix svricns (d'après M. de Vogue,
op. cit.) 43
TAI'.LE U1<:S (lUAVURES 523
igui'e 25. Programmes religieux syriens sur [ilau basilical (d'aiirès Butler, Arch.
Exped. to Sijiia; .M. de Vogue, les EijHses de la Terre-Sdinle ; Syrie
centrale 44
— 26. Élévation de Téglise syrienne (d'après M. de Vogue, op. cil.] 45
— 27. Abside de l'église de Kalal Sem'an 40
— 28. Programmes religieux syriens sur plan centré et rayonnant (d'après
M. de Vogue, op. cit. ; Slrzygowski, Kleiiutsieii) 47
— • 29. Le couvent de Kalat Sem'an 48
— 30. Particularités de la construction syrienne (d'ai)rès Butler; .M de Vogue,
op. cit.) 50
— 31. Les systèmes de couvertiu-e syriens (d'après Butler; M. de Vogue.
op. cit. ; Cholsy, Art de bâtir chez les Byzantins.) 52-53
— 32. Église de Qalb Louzeli ?5
— 33. Mise en proportion par combinaisons arithmétiques et constructions
géométriques (ensemble de Kalat Sem'an) (d'après M. de Vogue,
op. cit 58
— 34. Plastique monumentale des églises syriennes (d'après M. de Vogué,
op. cit.) 19
— 35. La plastique secondaire syrienne (d'après M. de Vogue, op. cit.) ... 60
— 36. Conformations syriennes du chapiteau (d'après M. de Vogue, op. cit.) . 62
— 37. Profils de lamouluration syrienne (d'après Butler; M. de Vogue, op. cit.). 63
— 38. Détail du décor de la porte Uorée, à Jérusalem (face occidentale) ... 65
— 39. Quelques motifs favoris de la décoration syrienne 66
— 40. Linteau de l'église de Dana 67
L ARCHITECTURE CHRÉTIENNE DANS L ASIE MINEURE EXTRA EGÉENNE
41. Les monuments de l'architectui'e chrétienne de l'Asie Mineure extra-
égéenne. Influences et rayonnement 69
— 42. Diverses dispositions des parties antérieure et postérieure de l'église
en Asie Mineure (d'après Ramsay et Bell, Thousand and one Chiirches ;
Sii'zygo^cski, Kleinasien ; Roll, Kleinasiatische Denkmdler...) .... 71
— 43. L'église d'Asie Mineure sur plan rayonnant et sur plan centré (d'après
KamsayetBell : Strzygowski ; Rott, op. cit.) 72
— • 44. L'église d'Asie Mineure sur plan demi-centre (d'après Ileadlam, Eccles.
sites iit, Isauria; Rott. op. cit. ; Strzygowski, op. cit.; Texier, Descript.
de CAsie Minewe; Wulff, die Koiineds Kirche in Nicda.) 73
— 45. Quelques particularités de la construction dans l'Asie .Mineure extra-
égéenne (d'après Headlam, op. cit. ; Bamsay-Bell, op. cit. ; Wulff,
op. cit.) 74
— 46. Plastique monumentale secondaire des églises de l'Asie .Alineure extra-
égéenne (Headlam; Rott; Strzygowski, op. cit. ; Lowth. Bell. Journey
through Cilicia...) 75
— 47. Profils usuels dans r.\sie Mineure extra-égéenne (d'après Headlam ;
Ramsay-Bell, Strzygowski, op. cit.) 78
— 48. Conformation du soutien isolé dans l'Asie Mineure extra-égéenne (d'après
Headlam; Ramsay-Bell ; Rott, op. cit.) 79
— 49. Quelques spécimens de la parure plastique des églises de l'Asie -Mineure. 81
L'ARCHITECTURE ARMÉNIENNE
— 50. Aire de l'architecture arménienne. — Influence et rayonnement ... 83
— 51. L'église de Sainte-Ripsime, à Etchmiazin 85
— 52. Les programmes religieux arméniens (d'après Brosset, Ruines d'Ani;
524 TABLE DES GRAVURES
Grimm, Monum. cVarchit. en Arménie ; Lj^nch, Annénia : Ter
Mo\ses'mn, Eglise de SauU Grégoire... prés d'Elchmiazia) 87
Figure 53. La croisée et l'abside de la cathédrale d' A ni 88
— 54. La voûtearménienne (d'après Ghoisj, Hist. de l'archit. ; Grimni, op. cit. ;
Lynch, op. cit.] 90
— 55. Plastique monumentale de la cathédrale d'Ani (d'après Ghoisy, op.
cit.) 91
— 56. Plastique secondaire des monumentsarméniens (d'après Lynch, o^j. Ci'f.}. 92
— 57. Eglise de Saint-Grégoire l'IUuminateur, à Ani 93
— 58. Plastique arménienne du soutien isolé (d'après Brosset, op. cit.;
Grimm, op. cit; Lynch, op. cit.) 94
— 59. Quelques profils arméniens 9o
— 60. Exemple de décor arménien hors d'échelle (abside de l'église de Sam-
thavis) 95
— 61. Motifs de décoration arménienne (Eglise de Zougrougachiane, Géorgie) . 95
L ARCHITECTURE ARABE AVANT L ISLAM
62. I. Aire de l'architecture araire préislamique. — II. Les influences . . 98
63. Programmes civils et militaires réalisés par l'architecture arabe préis-
lamique (d'après Brûnnow et Domaszewski, Provincia Arabia ; Mas-
signon, Mission de Mésopot. ; 'Shis'û, Arabia Petrœa ; Slvzjgoyv ski,
Mschalta) 101
64. Coupe longitudinale du propylée de Rabbat Amman (d'après M. Dieu-
lafoy, op. cit.) 102
65. Partie de la frise décorant la façade du palais de Mschatta 104
66. Détail des faces intérieures du propylée de Rabbat Amman (fausses
arcades du lambris) 105
L ARCHITECTURE DE L EGYPTE COPTE
67. Aire de l'architecture copte 107
68. « Porte du Paradis », sculpture copte conservée au musée de Boulaq . 108
69. Programmes religieux coptes (d'après Butler, Ancient coptic churches ;
Description de l Egypte...) 110
70. Exemples de couverture copte (Deir-el-Abiad. Deir-el-Ahmar) (d'après
Strzygowski, Klcinasien) 111
71. Détail des fresques de l'église de Baoult 113
72. Détail des fresques de l'église de Baouît 114
L'ARCHITECTURE CHRETIENNE D AFRIQUE
73. Aire de l'architecture clu'étienne d'Afrique 117
74. Programmes religieux dans l'Afrique du Nord (d'après Gsell, Mon.
antiques de l'Algérie; BnWu, Monastère de Timgad) 119
75. Basilique de Tébessa 120
76. Plastique monumentale secondaire des édifices chrétiens de l'Afrique
du Nord (d'après Gavault, Ruines de Tigzirt ; Gsell, op. cit.) .... 121
77. Plastique de détail des monuments chrétiens de l'Afrique du Nord . . 122
78. Exemples africains de parure sculptée (Basilique de Tigzirt) (d'après
Gavault, op. cit.) 122
TADLE DES GRAVURES 525
L ARCHITECTURE BYZANTINE
Figure 79. I. Aire de rarchilecture byzantine. — II. Influences et rayonnement . . )25
— 80. Intérieur de l'église des SS. Serge et Bacchos à Constantinople .... 127
— 81. La nef et le sanctuaire de Sainte-Sophie de Constantinople 129
— 82. Face méridionale de la nef de Sainle-Sophie, à Constantinople. . . . 132
— 83. Intérieur de Sainte-Sophie, à Constantinople. Partie sud est 134
— 84. Sainte-Sophie de Constantinople. Premier étage des exèdres 136
— 85. Sainte-Sophie à Constantinople. Une des tribunes d'angle 138
— 80. La « Petite Métropole ;> (Panagia Gorgopiko), à Athènes 139
— 87. La fortification byzantine (d'après Choisy, op. c/^) 141
— 88. Types de maisons byzantines (vi'^-xvi'' s.) (d'après des miniatures de
manuscrits) 143
— 89. Restitution de la partie principale du Palais impérial, à Constantinople
(d'après Ebersolt et Thiers, Le palais impérial de Constantinople) . . 144
— 90. Détail de la façade occidentale du Tefkour Serai (Palais de l'Hebdo-
mon?) 145
— 91. Les programmes religieux réalisés par l'architecture byzantine. . 146-147
— 92. Façade de IHagia ïheotokos, à Constantinople 149
— 93. Couvent de Chilandari, au Mont Athos 150
— 94. Absides et porche septentrional de l'église de la Pantanassa, à Mistra. 152
— 95. La citerne des Mille et une colonnes (Bin-bir-direk), à Constantinople. 153
— 96. Structure du mur byzantin (d'après Choisy, Ar^ ofe 6d^ir c/(es /e*.B?/3.) . 154
— 97. Conformation de la pile byzantine (d'après Choisy, op. cit.) 154
— 98. Chapiteau byzantin, dans l'église de Saint-Vital, à Ravenne 155
— 99. Structure du soutien isolé et de lare byzantins (d'après Choisy. op.
cit.) ■ 156
— 100. Système byzantin de confirmation de la bâtisse par des chaînages en
bois (d'après Choisy, op. cit.) 157
— 101. Le comble byzantin (d'après Choisy, op. cit.) 158
— 102. Procédés byzantins pour la construction des voûtes sans cintres (d'après
Choisy, op. cit.) 159
— 103. Structure byzantine de la coupole et de la demi-coupole (d'après
Choisy, op. cit) '. 161
— 104. Procédés byzantins pour le raccordement d'une coupole à une cage
quadrangulaire (d'après Choisy, op. cit.) 163
— 105. Système byzantin de la stabilisation d'une voûte par d'autres (d'après
Choisy, op. cit) 165
— 106. Coupes transversales, à la même échelle, de Saint-Sophie de Constan-
tinople et de la cathédrale d'Amiens 167
— 107. Applications byzantines du système detracé et de mise en proportion, par
construction géométrique 168
— 108. Évolution de la plastique monumentale byzantine 169
— 109. Chapiteau byzantin dans l'église de Saint-Vital, à Ravenne 171
— 110. Plastique byzantine du chapiteau 172
— 111. Détail des arcades du rez de-chaussée de Sainte-Sophie 173
— 112. Sainte-Sophie de Constantinople. Détail d'une des portes du narthex. 175
— 113. Portes de l'église de Saint-Nicolas, à Ochrida (xii^-xn-o s.) 176
— 114. L'impératrice Théodora et sa cour. Mosaïque dans l'église de Saint-Vital,
à Ravenne 177
— 115. Sainte-Sophie de Salonique. Ensemble des mosaïques delà coupole
(milieu du xu"^ siècle) 178
— 116. Fresque de l'église de la Péribleptos, à Mistra. ^Joseph reçoit son bâton
qui a fleuri) 179
526 TABLE DKS GRAVURES
L ARCHITECTURE ECLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
Figure 117. Topographie inonuinenlale de llslam 182
— 118. Le minaret de la mosquée dWghadir, à Tlemcen 183
— 119. Portail de la mosquée de Sahib Ata. (Energhé djami), à Konieli . . . 185
— 120. La cour des lions à rAlhaml)ra de Grenade. (Vue de la salle de los
Moçarabes) 187
— 121. Le Gour Emir. (Tombeau de Tamerlan), à Samarlcand ...... 189
— 122 Intérieur de la mosquée Oulou, à Brousse 191
— 123. Mosquée Oulou, à Brousse. Le Mirhab 193
— 124. La place Impériale (Meidan-i-Chahi). à Ispahan 19o
— 125. Pavillon des miroirs à Ispahan 197
— 126. Pavillon dans le palais d'Akbar. à FcUhpur Sîkri 198
— 127. Le Taj Mahal, à Agra 200
— 128. Détail de la farade du Taj Mahal, à Agra 201
— 129. L'aire des architectures musulmanes. Les écoles. Leurs rapports. . . 203
— 130. Le « trône d'Akbar » dans le divan du palais de Fathpur Sikri. . . . 204
— 131. Mosquée Yéni djami, à Constantinople. Revêtements en faïences et
fenêtres dans les appartements du Sultan 205
— 132. Fontaine Ahmed 111, à Constantinople 207
— 133. Programmes domestiques musulmans 210
— 134. Salle d'audience dans le palais impérial de Delhi 211
— 135. Tombeau de l'Empereur llumajun, près de Delhi 212
— 136. Sanctuaire de la mosquée de Sidi Okbn, à Kairouan 214
— 137. Les programmes de mosquées 216 217
— 138. La Mosquée impériale, à Ispahan 218
— 139. Vue intérieure de la Grande mosquée de Cordoue 219
— 14». La charpenterie musulmane (d'après Uhde, Baudenhn. in Spanien;
M. de Vogué, Temple de Jérusalem) 220
— 141. L'arcade musulmane 222
— 142. Quelques particularités delà construction musulmane (d'après Choisy,
Hisù. de Tarch. ; Marçais, Tlemcen; des photogr.) 223
— 143. Une rue à moucharabijés, au Caire 225
— 144. Solutions musulmanes du problème de la couverture (d'après M. Dieu-
lafoy, op. cit. ; Fergusson, Indian Archit.; Simakov, l'Art dans l'Asie
centr. ; (ùho'isy, op. c(7. ; des photogr.) 227
— Ii5. Mosquée d'Ahmed l''', à Constantinople. Croisée et vaisseau transver-
sal 229
— 146. La Coupole de la mosquée funéraire de Kâit bey, près du Caire . . . 231
— 147. Applications musulmanes du système de tracé et de mise en propor-
tion parconstructions géométriques (d'après Choisy, op. cit.;U. Dieu-
lafoy, op. cit. ; Owen Jones, Alhambra; M. de Vogue, op. cit.] . . . 232
— 148. Mosquée funéraire de Kàit bey, près du Caire 233
— 149. Mosquée du Sultan .Vhmed 1, à Constantinople 235
— 150. La grande mosquée de Delhi 237
— 151. La plastique du minaret 238
— 152. Porte de la mosquée du Sultan Hassan, au Caire 239
— 153. Plastique musulmane du soutien isolé 240
— 154. Un vantail de la porte du tombeau de Mahomet I (« Turbé vert ») à
Brousse 241
— iolj. Partie d'une fenêtre latérale dans la salle des Ambassadeurs, à
l'Alhambra de (irenade 242
— 156. Tympan au-dessus des fenêtres, dans la salle des Deux Sœurs, à l'Al-
hambra de Grenade 243
TABLE DES GRAVURES 527
;m"e iol. FenêU'e en marbre ajouré el incnislé, du palais impérial de Delhi. . 244-
— 158. Marqueterie de marbres (pavement d'une maison au Caire) 245
— 159. Détail des revêtements en faïence de la mosquée de Schech Safi, à
Ardebil 246
— 160. IMosquée Yeni djami. h Constanlinople. Kevêtemenl de l'aïenre dans
les appartements du Sultan 247
— 161. Clairevoies provenant de l'ancien morislan de Damas (xiv" siècle) . . 248
— 162. 'Vitrail de la Qoubbet-es-Sakhra, à Jérusalem (xvi« siècle) 249
— 163. Détail d'une fresque du château de Kusejr'Amra (Désert de Sjrie). . . 250
— 164. Panneau de marbre blanc incrusté d'un mastic rouge et noir (Damas) . 251
— 165. Marqueterie de marbre (Pavement d'une maison au Caire) 251
— 166. Porte d'entrée du Taj Mah il, vue des jardins 2 <2
L ARCHITECTURE EN RUSSIE
— 167. Aire de l'architecture russe 255
— 168. Cathédrale Vassili Blashennj. cà .Moscou 257
— 169. Parure des façades de la cathédrale de Saint-Dimitri, à Vladimir. . . 238
— 170. La construction russe en charpente (d'après VioUet-le-Duc, l'A/'M^asse) . 260
— 171. Cathédrale de l'Assomption, à Kern 261
— 172. Spécimens d'églises russes 263
— 173. Exemple d'hôtel russe (d'après VioUet-le-Duc, op. c(^) 264
— 174. Système russe de rachat des angles d'une cage carrée sous coupole
(d'après Viollet-le-Duc, op. cit.) 265
— 175. Exemples de plastique monumentale russe 266
— 176. Exemples d'encadrements de baies russes 267
— 177. Conformation russe du^soutien isolé 267
— 178. Détail de la Porte Sainte de l'église de Saint-Jean le ïhéologue, à
Rostov 268
L ARCHITECTURE SERBE
— 179. Aire de l'architecture serbe 271
— 180. La Nativité. Fresque dans l'église de Stoudénitza (1314) 272
— 181. Types d'églises serbes 274
— 182. Plastique monumentale de l'église serbe 275
— 183. Exemples de parure plastique serbe (Eglise de Stoudénitza) 2T6
L ARCHITECTURE MOLDO VALAQUE
— 184. Aire de l'architecture moldo-valaque 278
— 185. Spécimens d'églises moldo-valaques (d'après Jaffé, Curtca de Argé)> ;
Komstorfer, Moldauisehe Baulumsc.) 279
— 186. Solutions moldo-valaques du problème de la couverture (d'après Jaffe ;
Romstorfer, op. cit.) 280
— 187. Église de Courtéa d'Argés 282
— 188. Aire de l'architecture dans l'Asie méridionale et orientale 284
LES ARCHITECTURES DE L, INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
— 189. Topographie monumenlale de l'Inde non musulmane 286
— 190. L'étang sacré et les gopurams de la grande pagode de Madura .... 289
— 191. Un des gopurams de la grande pagode de Srirangam 291
— 192. Le Temple de Vishnou à Khajui'aho 293
528 TABLE DES GRAVURES
Figure 193. Façade du temple dlndra, à Ellora 29b
— 194. Gopuram et étang sacré de la pagode de Cliillamharam 297
— 195. Tour de Sri Allât à Chitor (ix« siècle) 298
— 196. Palais du Maharana de Meywar, à Odevpur 299
— 197. Le tope bouddhique 300
— 198. Le monument de Hodh Gaya 303
— 199. Le chaitya bouddhique 305
— 200. Chaitya de Karli 306
— 201. Le monastère bouddhique (Vihara) (d'après Fergusson, Indian Archil. ;
Foucher, Art gréco-bouddhique) 306
— 202. Type de temple djaïna (Temple de Vimala au Mont Abou) (d'après
Vev^usson, op. cit.) 307
— 203. Le grand temple de Bhuwaneswar 308
— 20'f. Le temple brahmanique. Formule de l'Urissa et types souterrains
(d'après Fergusson, op. cit.) 309
— 205. La Pagode de Tandjore 310
— 206. Le temple brahmanique (d'après Fergusson, op. cit.) 311
— 207. Temple de Somesvar, à (iadag, vu du nord-est 312
— 208. Type de temple chalukya 313
— 209. Le Kailasa, à EUora . \ 314
— 210. Construction lapidaire imitant l'aspect d'une charpente 315
— 211. Exemples de charpenlerie hindoue 317
— 212. Intérieurdu temple Tejahpalà, au Mont Abou 318
— 213. Solutions hindoues du problème de la couverture en pierre 319
— 214. Coupole du temple de Vimala, au Mont Abou 320
— 215. Exemples de plastique monumentale hindoue 322-323
— 216. Conformations hindoues de la porte monumentale 324
— 217. Détail du temple de Kajarani, à Bhuwaneswar 325
— 218. Conformations hindoues du soutien isolé trahissant des influences
étrangères (d'après Fergusson ; Foucher, Oj). c;^) 326
— 219. Exemples de conformation hindoue du soutien isolé 327
— 220. Porte septentrionale de l'enceinte du tope de Sanchi 329
— 221. Détail d'une frescjue d'Ajunta 330
— 222. Piliers de la grande pagode de Sriringam 331
L ARCHITECTURE CHINOISE
— 223. Aire de l'architecture chinoise 336
— 224. Porte de Kiu-yong Kouan (1345). (Face nord.) 339
— 225. Façade d'une boutique à Pékin 340
— 226. Maison chinoise figurée sur une peinture 341
— 227. Le palais impérial, à Pékin 342
— 228. La salle de la Souveraine Concorde (Tai ho tien), dans le palais impé-
rial, à Pékin 343
— 229. Tao-taï, figurés sur des peintures chinoises 343
— 230. Piliers funéraires de la mère de Kai. (Pilier de l'ouest.) 344
— 231. Tombeau de l'empereur Young-lo 345
— 232. Sanctuaire T'si-nien-tien du temi)le du Ciel, à Pékin 346
— 233. Temple deConfucius, à Khiu-fou (Chan-toung) 347
— 234. Sanctuaire dans l'enceinte d'un temple chinois 3i8
— 23o. Quelques particularités de la charpenterie chinoise (d'après Choisy,
op. cil.) 349
— 236. Exemples de portes d'honneur (Pal lou) chinoises 350
— 237. Dispositifs chinois du comble et de la toiture (d'après Choisy; Fergus-
son, op. cit.) 352
TABLE DES GRAVURES 529
Figure 238. Le « pont bossu », dans les jardins du Palais d'Eté, à Pékin 353
— 239. Pagode Pa-li-chwang. prés Pékin 354
— 240. Jardin chinois 355
— 241. Exemples de plastique monumentale chinoise 356
— 242. Pagode de Houang-ho-lou, à Wue Chang (près Ilan Keou) 357
— 243. Bordure d'une stèle chinoise (905 ap. J.-C.) 358
— 244. Porte de Kiou-yong-Kouan. Détail de la paroi occidentale du passage. 339
L ARCHITECTURE DANS LA HAUTE ASIE
— 245. Aire de l'architecture dans la Haute-Asie 361
L ARCHITECTURE AU NÉPAL
— 246. Aire de l'architecture népalaise 362
— 247. Types népalais du couronnement de stupa 364
— 248. Le temple Nyatpola Deval. à Bhatgaon 365
— 249. Temple à Chergàon, dans le Cliambà 367
L ARCHITECTURE TIBÉTAINE
— 250. Aire de l'architecture tibétaine 369
— 251. Le couvent (Potala) de Lhasa 370
— 252. Le temple de Lhabrang à Lhasa (d'après Waddell, Lluisu.) 371
— 253. Dzong (château) tibétain 372
— 254. Couvent de Lhabrang 373
L ARCHITECTURE AU TURKESTAN ORIENTAL
— 255. Topographie monumentale du Turkestan oriental 374
— 256. Types des temples d'Idikutschari (d'après Gvïm-wedel.... Idll;ut.schari.) . 375
— 257. Types de voûtes réalisés à Idikutschari 377
— 258. Spécimens des bois sculptés découverts dans la région du Lob-Nor. . 378
L ARCHITECTURE CHAME
— 259. Aire de l'architecture chame 380
— 260. Type de temple cham (d'après Parmentier et Finot, le cirque de
Mison) 381
— 261. Élévation restaurée d'un temple cham 382
L ARCHITECTURE KHMÈRE
— 262. Aire de l'architecture kmére 384
— 263. Tourelle et tours du troisième étage du Bayon, à Angkor 385
— 264. Le palais d'Angkor Thom 386
— 265. Temple d'Angkor Vat. Façade antérieure du sanctuaire et chaussée
d'accès 387
— 266. Programmes religieux kmers 388
— 267. Sanctuaire du temple d'Angkor Vat. Première cour et front du
deuxième étage 389
— 268. Ensemble du temple d'Angkor Vat 390
— 269. Le sanctuaire du temple d'Angkor Vat 391
— 270. Tète des parapets de pont kmère (serpent naga). Ruines de Spean Taon
(Cambodge) 393
II. 34
530 TABLE DES GRAVURES
Figure 271. Sanctuaire du temple d'Angkor Vat. Front antérieur et escalier du
troisième étage 394
— 272. Élévation longitudinale du sanctuaire du temple d'Angkor (d'après
F. Garnier) 395
— 273. Profil du soubassement du premier étage du sanctuaire du temple
d'Angkor Vat 396
— 274. Pilier et moitié d'une colonne du sanctuaire du temple d'Angkor Vat . 396
— 275. Détail d'un pilastre du temple d'Angkor Vat 397
— 276. Partie inférieure du décor d'un pilastre du sanctuaire du temple
d'Angkor Vat 398
L ARCHITECTURE JAVANAISE
— 277. Topographie monumentale de Java 400
— 278. Programmes religieux javanais (d'après Brandes, 7'jrtndt/rt;/o; Grone-
man, Parambanan...; Leemuns, Boro Boudour) 401
— 279. Exemple de plastique monumentale javanaise 402
— 280. Le temple de Boro-Boudour 404
— 281. Porte du temple de Tjandi Kali-Bening. (Groupe de Prambànam), à
Java 405
— 282. Décor d'un perron de la plate-forme du temple de Tjandi Mendoet. . 406
L ARCHITECTURE BIRMANE
— 283. Aire de l'architecture birmane 407
— 284. Temple Ananda, à Pagàn 409
— 285. Types du temple birman (d'après Yule, i//.s>/on... lo Ava) 410
— 286. Exemples de plastique monumentale birmane 411
— 287. Galeries voûtées au Pitakat-Taik, à Pâgan 412
— 288. Détail d'un pilier du temple Nan-Pava, à Myinpagàn 413
LES ARCHITECTURES SIAMOISE ET LAOTIENNE
— 289. Aire des architectures siamoise et laotienne 414
— 290. Partie médiane du temple Vât Jaï, à Sokothaï (d'après Fournereau, Le
Siam) 415
— 291. Conformations siamoises de la chapelle reliquaire (tope.) 416
— 292. Moitié d'une coupe transversale du sanctuaire du temple Vât Jaï, à
Sokothaï (Siam) 417
— 293. Types de sanctuaire laotien (d'après L. de la Jonquière, Vicng-Chan] . 418
— 294. La pagode Vat-Pha-Keo, à Vieng-Chan 419
— 295. Schéma du système de couverture laotien (d'après L. de la Jonquière,
op. cit.) : 420
— 290. Pagode à Luang Prabang 421
L ARCHITECTURE JAPONAISE
— 297. Topographie monumentale du Japon 422
— 298. La porte Yômeimon du temple de Nikko 423
— 290. Tori du temple de Miyajima (Vu à marée basse) 424
— 300. Pavillon faisant partie du temple de Nishi Ilongouandji, à Kioto. . . 425
— 301. Maison japonaise à la campngne (D'après une estampe de Mitsunobou
Tosa) 426
— 302. Enceinte bastionnée du château de Tokio 427
TABLE DES GRAVURES 531
Figure 303. Monastère bouddhique de Ilommonji, à Ikegami, près Tokio (d'après
une estampe japonaise) 428
— 304. Vue intérieure du temple d'IIoriouji 421)
— 305. Monastère shinto, sous le vocable d'(Jnamuji, à Itzumo 430
— 306. Système japonais d'appareil à la fois lalulé et concave 431
— 307. Structure du comble japonais (Temple Todaiji, à Nara) (d'après Baltzer,
Arcldlcktur dcr KuUbauten Japans) 431
— 308. Système japonais d'encorbellement par étagement de l)ras assemblés à
enrajure. (Temple de Tschiôin, à Tokio) 432
— 309. Exemple de construction japonaise en charpente (d'après Ballzei-, op.
f^it-) 433
— 310. Toit de la citerne du temple de la Shiba, à Tokio 434
— 311. Plastique monumentale japonaise 43}.
— 312. Vue intérieure de la salle du Phénix (Hô-ôdô), à Yamashiro (x^siècle). 435
— 313. Kiosque dans un jardin japonais (D'après un kakémono par Kanô
Motonobou) 430
LES ARCHITECTURES DE L AMÉRIQUE MEXICAINE ET CENTRALE
— 314. Topographie monumentale de l'Amérique mexicaine et centrale. . . 438
— 315. Façade principale du « palais du Gouverneur », à Uxmal 440
— 310. Types de Ihabilation dans l'Amérique mexicaine et centrale (d'après
Holmes, Archacol.Sludiesamong tJtc anc. clùies of Mexico ; Catherwood
Ane. Mon. in Centr. America) 441
— 317. Types du temple dans l'Amérique mexicaine et centrale (d'après
Holmes; Catherwood, op. cti. ;Charnay, Cités et ruines aniéric.) . . 442
— 318. Dispositifs mayas pour la pendaison de tentures et de rideaux. . . . 444
— 319. Particularités de construction dans l'Amérique mexicaine et centrale
(d'après Holmes, op. cit.) 445
— 320. Façade d'un palais à Mittia 4i7
— 321. La plastique monumentale dans l'Amérique mexicaine et centrale
(d'après Holmes, Catherwood, Charnay, op. cit.) 449
LES ARCHITECTURES DE L AMÉRIQUE ANDINE
4a:i
322. 1. Aire des architectures andines. — 11. Topographie monumentale de
la région centrale
323. Faces antérieure et postérieure de la porte monolithe d'Ak-Kapanu, à
Tiahuanaco 453
324. Types de fortifications andines (d'après Middendorf. Peru) 455
325. Types d'habitations andines (d'après Middendorf, op. cit. ; Baessler,
Ane. Peruvian Art.) 457
326. Tombeau à Sillustani 45g
327. Types du temple andin (d'après Baessler, Middendorf, op. cit.). . . . 459
328. Exemple d'appareil quechua (2" époque, ; du palais de ITnca Roca, caUe
del Triumfo, à Guzco 4g0
329. Ruines d'un palais quechua, à Colcampata, près Cuzco 460
330. Poterie andine en forme de kiosque (d'après Baessler, op. cit.). ... 461
331. Fragment de colonne andine (d'après Baessler, oj3. cit.) 462
LES ARCHITECTURES INDIGÈNES DE L OCÉANIE ET DE L AFRIQUE
332. Topographie monumentale de l'Océanie 463
333. Deux monuments de l'architecture indigène micronésienne (d'après
Fritz, Die Insel Tinian; Kubary. Die liuinen von Nanmatal .... 464
532 TABLE DES GRAVURES
Figure[334. Aire de rarchitecturc africaine au Soudan 465
— 33b. Types d'habitations soudanaises (d'après Frobenius, Die Erdijebdude
im Siidan] 466
— 336. Topographie monumentale de la Rliodésia (Monomotapa.) 466
— 337. Quelques particularités de l'architecture du Monomotapa (d'après
Randall Mac Iver, Mediaeial Rhodesia] 468
TABLE DES MATIÈRES
Introduction ■ i
LIVRE PREMIER
LARCHITECTURE MÉSOPOTAMO-PERSE AUX ÉPOQUES
PARTHE ET SASSANIDE
CHAPITRE PREMIER
La commande. — Chronologie et topographie monumentales 1
CHAPITRE II
Les conditiom. — Les influences. — Rayonnement 3
CHAPITRE III
Les programmes et leurs réalisations 6
CHAPITRE IV
La construction 9
I. Les matériaux 9
II. Les pi'océdés Il
CHAPITRE V
Ueffet 17
LIVRE DEUXIÈME
LES ARCHITECTURES CHRÉTIENNES DE L ORIENT MÉDIÉVAL
CHAPITRE PREMIER
L'impulsion chrétienne 24
I. La commande 24
IL Les programmes religieux 25
CHAPITRE II
Les impulsions esthétiques 30
534 TABLE DES MATIÈRES
l'REMlÈUE PARTIE
LES ARCHITECTURES PRINCIPALES DE L ASIE ANTÉRIEURE
ET DE L'AFRIQUE DU NORD CHRÉTIENNES
PREMIÈRE SECTION
L ARCHITECTURE CHRÉTIENNE DANS LA HAUTE MÉSOPOTAMIE ET EN SYRIE
I
L'ARCHITECTURE DANS LA HAUTE-MÉSOPOTAMIE 33
II
L ARCHITECTURE DE LA SYRIE CHRÉTIENNE 34
CHAPITRE PIŒMIER
La Commande. — Chronologie et to-pographie monumentales 34
CHAPITRE II
Les conditions naturelles et humaines. — Les influences. — Les écoles.
Les époques. — Rayonnement 37
I. Les conditions naturelles et humaines 37
II. Les influences 37
III. Les écoles. — Les époques 38
IV. Rayonnement 39
CHAPITRE III
Les programmes et leurs réalisations 40
I. Programmes civils 40
II. Programmes religieux 42
CHAPITRE IV
La construction 48
1. Les matériaux 49
IL Les procédés 49
CHAPITRE V
L'effet 56
I. Effets de l'ordre harmonique 57
IL Effets de plastique monumentale 57
III. Effets par la plastique de détail 61
IV. Effets de parure 64
DEUXIÈME SECTION
L ARCHITECTURE CHRÉTIENNE DANS L ASIE MINEURE EXTRA ÉGÉENNE
CHAPITRE PREMIER
La commande. — Les conditions 68
L La commande. — Chronologie et topographie monumentales 68
II. Les conditions. — Les influemes. — Rayonnement 70
TABLE DES MATIÈRES 535
CHAPITRE II
Les programmes et leurs réalisations 70
CHAPITRE m
La construction 74
I. Les matériaux 74
II. Les procédés 76
CflAl'ITRE IV
L'effet 77
I. Effets de plastique monumentale 78
II. Effets de parure 80
TROISIÈME SECTION
L ARCHITECTURE ARMÉNIENNE
CHAPITRE PREMIER
La commande. — Chronologie et topographie monumentales.
Les conditions. — Les influences. —Rayonnement 82
I. La commande. — Chronologie et topographie monumentales 82
II. Les conditions. — Les influences. — Rayonnement 84
CHAPITRE II
Les programmes et leurs réalisations 86
CiI.\PITRE 111
La construction 89
CHAPITRE IV
Leffet 91
DEUXIEME PARTIE
LES ARCHITECTURES SECONDAIRES DE L'ASIE ANTÉRIEURE
ET DE L'AFRIQUE DU NORD CHRÉTIENNES
PREMIÈRE SECTION
L ARCHITECTURE ARABE AVANT L ISLAM
I. La commande. — Chronologie et topographie monumentales.^ Les influences. 97
II. Les programmes et leurs réalisations 100
III. La construction 102
IV. L'effet 103
536 TABLE DES MATIÈRES
DEUXIÈME SECTION
L ARCHITECTURE DE L EGYPTE COPTE
CHAPITRE PREMIER
La commande. — Chronologie et topographie monumentales.
Les conditions. — Les influences. — Rayonnement 106
I. La commande 106
II. Chronologie et topographie monumentales 107
III. Les conditions. — Les influences. — Rayonnement 108
CHAPITRE II
Les programmes et leurs réalisations 109
CHAPITRE m
La conslruclion 111
CHAPITRE IV
L'effet 112
I. Effets de plastique 112
IL Effets de parure 113
TROISIÈME SECTION
L'ARCHITECTURE CHRÉTIENNE D AFRIQUE
CHAPITRE PREMIER
La commande. — Chronologie et topographie monumentales.
Les influences 116
I. La commande 116
II. Chronologie et topographie monumentales 116
III. Les influences 117
CHAPITRE II
Les programmes et leurs réalisations 118
CHAPITRE III
La construction 120
CHAPITRE IV
L'effet 121
TROLSIÈME PARTIE
LA TROISIÈME ÉPOQUE DES ARCHITECTURES ÉGÉENNES
SECTION UNIQUE
L'ARCHITECTURE BYZANTINE
CHAPITRE PREMIER
La commande. — Chronologie et topographie monumentales.
Les époques. — Les écoles.
I. La commande 12&
TABLE DES MATIÈRES 537
Chronologie et topographie monumentales.
I. Du iv"^ siècle au milieu du ix*' 126
II. Du milieu du ix'^ siècle au milieu du \n° 130
m. Depuis le déclin du xii" siècle 133
CHAPITRE II
Les conditions naturelles et humaines. — Les influences.
Rayonnement.
I, Les conditions naturelles 135
II. Les conditions humaines 135
m. Les influences 137
IV. Rayonnement 140
CHAPITRE III
Les programmes et leurs réalisations.
I. Programmes édilitaires, d'intérêt public, militaires 141
II. Programmes domestiques 142
III. Programmes religieux 144
CHAPITRE IV
La construction.
I. Les matériaux " 151
II. Les procédés 152
m. La couverture 157
CHAPITRE V
L'effet.
I. Effets de l'ordre affectif 166
II. Effets de l'ordre harmonique 167
m. Effets de plastique monumentale 168
IV. Effets par la plastique de détail 170
LIVRE TROISIEME
L'ARCHITECTURE ÉCLECTIQUE DES CIVILISATIONS MUSULMANES
CHAPITRE PREMIER
La commande. — Chronologie et topographie monumentales.
I. La commande 180
Chronologie et topographie monumentales.
I. Depuis l'hégire jusqu'au milieu du viii^ siècle 181
II. Du milieu du VIII*' siècle au milieu du ix« 182
538 TABLE DES MATIERES
lU. Du milieu du IX" siècle au déclin du x'^' J84
IV. Dernier tiei's du x'^ siècle. — xi<' siècle 186
V. XII'' siècle 187
VI. xiii" siècle 188
VII. xiv®-xv<* siècles 190
VIII. La première moitié du xvi'^ siècle 194
IX. La seconde moitié du xvi« siècle et les deux premiers tiers du xyii*^ .... I9o
X. Depuis le déclin du xvii'^ siècle 198
chapitul: II
Les conditions et les influences. — Les écoles. — Les époques.
Rayonnement.
I. Les conditions et les influences 199
II. Les écoles. — Les époques 203
m. Rayonnement 208
GHAPITHE III
Les programmes et leurs réalisations.
I. Programmes civils, militaires, funéraires 209
II. Programmes religieux 213
CHAPITRE IV
La construction.
1. Les matériaux 219
il. Les procédés 220
GHAPlTRli V
L'effet.
I. Effets de l'ordre harmonique 230
II. Effets de l'ordre pittoresque 231
LIVRE QUATRIEME
LES ARCHITECTURES ÉCLECTIQUES DE L'EUROPE ORIENTALE
PllEMlÈUl-J PARTIE
L'ARCHITECTURE EN RUSSIE
GIlAI'lTUli PREMIER
La commande. — Ckronoloijic et lopoijraphie monumentales.
Les condill >ns. — Les influen'jcs. — Les époiiucs.
I. La commando 254
II. Chronologie et topographie monumentales 255
m. Les conditions. — Les influences. — Los époques 259
TABLE DES MATIÈRES 539
GIIAPlTRli H
Les programmes et leurs réalisaiiom. — La construclion. — L'effet.
I. Les programmes et leurs réalisations 263
H. La construction 265
III. L'effet 266
DEUXIÈME PARTIE
LES ARCHITECTURES SERBE ET MOLDO VALAQUE
PREMIERE SECTION
L ARCHITECTURE SERBE
I.
II.
III
La commande. — Chronologie et topographie monumentales. . . .
Les conditions. — Les influences. — Les époques
... 270
. . . 271
... 273
IV
... 274
V
L'effet
... 275
DEUXIEME SECTION
L ARCHITECTURE MOLDO VALAQUE
La commande. — Chronologie et topographie monumentales ....... 277
I. Les conditions. — Les influences 278
II. Les programmes religieux et leurs réalisations 279
V. La construction 279
L'effet 281
LIVRE CINQUIEME
LES ARCHITECTURES DE L'ASIE MÉRIDIONALE, CENTRALE,
ORIENTALE
PKEMIÈRE PARTIE
LES ARCHITECTURES DE L'INDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
ET DE LA CHINE
PKEMIÈKE SECTION
LES ARCHITECTURES DE LINDE BRAHMANISTE ET BOUDDHISTE
GIL\ PITRE PREMIER
La commande. — Chronologie et topographie monumentales.
Les conditions. —Les écoles.
La commande 285
Chronologie et topographie monumentales 287
540 TABLE DES MATIÈRES
III. Les conditions physiques et humaines. — Les influences. — Les écoles et
les époques. — Rayonnement 294
CHAPITRE II
Les programmes et leurs réalisations.
I. Programmes profanes 301
II. Programmes religieux 302
CHAPITRE III
La construction.
I. Les matériaux 313
II. Les procédés 315
III. La couverture 316
CHAPITRE IV
Veffet.
I. Effets de plastique monumentale, générale et secondaire 321
II. Effet par la plastique de détail 326
III. Effets de parure 330
DEUXIÈME SECTION
L ARCHITECTURE CHINOISE
CHAPITRE PREMIER
La commande. — Chronologie et topographie monumentales.
Les conditions. — Les influences. — Rayonnement.
I. La commande 334
II. Chronologie et topographie monumentales , 335
III. Les conditions naturelles et humaines. — Les influences. — Rayonnement. 338
CHAPITRE II
Les programmes et leurs réalisations.
1. Programmes domestiques 341
n. Programmes funéraires 344
III. Programmes religieux 345
IV. Monuments commémoratifs 348
CHAPITRE III
La construction.
I. Les matériaux et les procédés 349
II. La couverture 351
CHAPITRE IV
L'effet.
l. Effets de l'ordre pittoresque " . . . 354
IL Effets de plastique secondaire 356
III. Effets de parure 358
TABLE DES MATIÈRES 541
DEUXIÈME PARTIE
LARCHITECTURE DANS LA HAUTE-ASIE, EN INDO-CHINE, EN INDONÉSIE
ET AU JAPON
PREMIÈHE SECTION
LARCHITECTURE DANS LA HAUTE ASIE
GHAPITRE PREMIER
L'architecture au Népal.
I. La commande. — Chronologie et topographie monumentales 362
II. Les conditions. — Les influences. — Rayonnement 364
III. Les programmes et leurs réalisations 364
IV. La construction 367
V. L'effet 367
CHAPITRE II
Varclùtecture tibétaine.
I. La commande. — Chronologie et topographie monumentales 368
II. Les conditions. — Les influences. — Rayonnement 370
III. Les programmes et leurs réalisations 371
IV. La construction 372
V. L'effet 372
CHAPITRE m
V architecture au Turkestan oriental.
I. La commande. — Chronologie et topographie monumentales 374
II. Les influences. — Rayonnement 376
III. Les programmes et leurs réalisations 376
IV. La construction 377
V. L'effet 378
DEUXIÈME SECTION
L ARCHITECTURE EN INDOCHINE ET EN INDONÉSIE
CHAPITRE PREMIER
L'architecture chame.
I. Chronologie et topographie monumentales. — Les conditions 380
II. Les programmes et leurs réalisations 381
III. La construction 381
IV. L'effet 382
CHAPITRE II
L'architecture khmère .
I. La commande. — Chronologie et topographie monumentales 383
IL Les conditions. — Les influences. — Rayonnement 385
III. Les programmes et leurs réalisations 386
542 TABLE DES MATIERES
IV. La construction 392
V. L'effet 393
CHAPlTRb: III
L'architecture javanaise.
l. La commande. — Chronologie et topograpliie monumentales. — Les condi-
tions 399
IL Les programmes et leurs réalisations 402
III. La construction 403
IV. L'effet 403
CHAPITRE IV
L'architecture birmane.
I. La commande. — Chronologie et topographie monumentales 406
II. Les conditions. — Les influences. — Rayonnement 408
III. Les programmes et leurs réalisations 408
IV. La construction 412
V. L'effet 412
CHAPITRE V
Les architectures sia^noise et laotienne.
I. L'architecture siamoise 414
II. L'architecture laotienne 417
TROISIÈME SECTION
L ARCHITECTURE JAPONAISE
I. La commande. — Chronologie et topographie monumentales 422
II. Les conditions naturelles et humaines. —Les influences. — Les époques . . 425
III. Les programmes et leurs réalisations 427
IV. La construction 432
V. L'effet 433
LIVRE SIXIEME
LES ARCHITECTURES INDIGÈNES DE LAMÉRIQUE,
DE L OCÉANIE ET DE L AFRIQUE
l'UEMIÈHE IWHTIE
LES ARCHITECTURES DE L'AMÉRIQUE PRÉCOLOMBIENNE
PREMIÈRE SECTION
LES ARCHITECTURES DE L AMÉRIQUE MEXICAINE ET CENTRALE
La commande. — Chronologie et topographie monumentales. ...... 437
Les conditions naturelles et humaines. — Les influences. — Les écoles . . 439
Les programmes et leurs réalisations 441
TABLE DES MATIÈRES 543
IV. La conslruction 443
V. L'effet 447
DKIXIKME SECTION
LES ARCHITECTURES DE L AMÉRIQUE ANDINE
I. La commande. — Chronologie et topographie monuineiilalcs 451
II. Les conditions naturelles et humaines. — Les influences. — Les écoles et les
époques 455
m. Les programmes et leurs réalisations 456
IV. La construction 459
V. L'effet 402
DEUXIEME PARTIE
LES ARCHITECTURES INDIGÈNES DE L'OCÉANIE ET DE L AFRIQUE
GHAPITRIÎ PREMIER
L'architecture en Océanie 463
CHAPITRE II
L'architecture indigcnc en Afrique.
I. L'architecture au Soudan méridional 465
II. L'architecture dans la Rhodèsia 466
Bibliographie 469
Index monumental 499
Index des artistes 511
Index des références artistiques 512
Index des références historiques et géographiques 515
Table des gravures 522
EVKEUX, IMPHIMEKIE CH. HE RISSE Y, P À V L HERISSE Y SUCC>
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Due
Library Burww Cat. No. 1137
WELLESLEY COLLEGE LIBRARY
3 5002 03029 8637
NA
200
B4
AUTHOR
Benoit.
L'architecture.
Art LiBRARY
M
200
B4