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Full text of "L'architecture .."

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LIBRARY  OF 
WELLESLEY  COLLEGE 


From  the  Li"brary  of 

Professer  Charles  Rufus  Morey, 

Princeton  University 


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MANUELS   D'HISTOIRE  DE  L'ART 


L'ARCHITECTURE 


L'ORIENT 

Médiéval  et  Moderne 


Manuels  d'Histoire  de  l'Art 

Piiblit-s  sous  la  direction  de 

M.  HENRY   MARCEL 

ADMINISTRATEUR     G  É  N  É  R  A  I,     DE     LA     B  I  B  L  I  O  T  H  È  Q^U  E     NATIONALE 
ANCIEN     DIRECTEUR    DES     BEAUX-ARTS 


L'objet  de  cette  publication  est  de  retracer,  dans  une  suite  d'oi^rages  distincts, 
l'histoire  et  l'évolution  de  chaque  forme  d'art,  depuis  les  premiers  essais  jusqu'à 
l'état  actuel,  à  travers  les  milieux  divers  et  les  époques  successives  où  elle  s'est 
développée. 


PARUS  : 

LA  PEINTURE.  Des  Origines  au  XVI'  siècle,  par  Louis  Hourticq. 
agrégé  de  l'Université.  Un  volume  illustré  de  171  gravures. 

LA  PEINTURE   du  XVII'   siècle  au  XIX"  siècle,  ]x'r  Louis  Gulet. 

I  vol.   illustré  de   i  711  gia  vures. 

LA    GRAVURE,  par    Léon    Rosenthal,   docteur   es  lettres,   professeur  au  Lycée 
Louis-le-Grand    Un  volume  illustré  de  174  gravures. 

LES  ARTS  DU  TISSU,  par  Gaston  Migeon,  Conservateur  des  Objets  d'Art 
du  Moyen  Age  et  de  la  Renaissance  au  Musée  du  Louvre.  Un  volume  illustré  de 
17s  gravures. 

LES  ARTS   DE    LA   TERRE,  par  René  Jean,   i  vol.  illustré  de  iqo  gravures. 

L'ARCHITECTURE  (Antiquité),    par    François    Benoit,    professeur    à    la 
l-acuUé  des    Lettres   de   Lille,    i  vol.  illustré  de   148  gravures  et  027   dessins. 

L'ARCHITECTURE  (L'Orient  Médiéval  et  Moderne),  par  Fran- 
çois Bhn(jit.  I  vol.  illustré  de  14,  gravures  et  8iq  dessins. 

SO  US  PRESSE  : 

L'ARCHITECTURE    (L-Occident    Médiéval    et    Moderne),    par 

François  Benoit,   i  vol.  illustré 

EN  PRÉPARATION  : 

La  Peinture  du  XIX'  siècle  à  nos  jours,  i  vol.  —  La  Sculpture,  2  v,,l.        Les  Arts  du 
Métal,  1  \'ii.  —  Les  Arts  du  Bols.  1  vol. 


MANUELS  D'HISTOIRE  DE  L'ART 


L'ARCHITECTURE 


L'ORIENT 

Médiéval  et  Moderne 


FRANÇOIS  BENOIT 

Professeur  d'Histoire  de  l'Art  à  l'Université  de  Lille. 


Ouvrage  illustré  de   145   Gravures, 

de  37  Cartes  et  de  819  Dessins  schématiques 

par  l'auteur. 


PARIS 

LIBRAIRIE   RENOUARD,   H.    LAURENS,   ÉDITEUR 

6,     RUE     DE    TOURNON,     6 

1912 

Tous  droits  de   traduction,  de  reproduction  et  d'adaptation  réservés  pour  tous  pays. 


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Copyright  hy  H.  Lauiens  ii)i2. 


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INTRODUCTION 


L'ordonnance  d'une  histoire  des  Archilectures  médiévales  et  modernes 
est  commandée  par  une  triple  nécessité. 

Il  faut  commencer  par  l'Orient  et  l'Extrême-Orient.  En  etlet,  ce  n'est 
point  avant  le  début  du  second  millénaire  de  l'ère  chrétienne  qu'en  Occi- 
dent, l'art  de  bâtir  acheva  une  croissance  difficile.  Or,  à  cette  date,  dans 
l'ouest,  le  sud  et  l'est  de  l'Asie,  dans  le  bassin  oriental  de  la  Méditerranée 
chrétienne;  entin,  sur  l'aire  immense  des  civilisations  musulmanes,  il 
avait  déjà  multiplié  les  preuves  éclatantes  d'une  robuste  et  féconde  matu- 

On  doit  rallachcr  à  TOricnt  l'activité  déployée,  durant  le  moyen  àye, 
par  les  j)ays  de  la  Méditerranée  orientale,  ({ue,  dans  l'anticjuité,  l'essor 
triomphant  de  l'IIellade  avait  soumis  à  l'iiéj^émonie  du  génie  égéen  '.  Car, 
si  la  production  l)yzantine  témoigne  (jue  le  ressort  de  ce  dernier  n'était 
rien  moins  ({u'allaibli,  elle  n'atteste  pas  moins  que  son  impu-lsion  fut  alors 
déviée  par  une  énergique  expansion  de  l'Asie. 

Il  convient,  enlin,  de  n'aborder  l'Occident  médiéval  ([u'après  avoir 
suivi  —  selon  les  cas,  jusqu'au  terme  de  leur  carrière  ou  jus(|u'à  notre 
épof|,ue  —  les  différentes  écoles  de  l'Orient  et  de  l'Extrême-Orient.  Leur 
présentation  en  groupe  —  en  l'occurrence,  dans  le  cadre  du  deuxième 
tome  de  cet  ouvrage  —  répond  au  double  fait  qu'elles  sont  apparentées 
par  ({uehjues  tendances  communes  et  (|ue  toutes  furent,  à  des  degrés 
divers,  immédiatement  ou  indirectement,  impressionnées  par  le  rayonne- 
ment d'un  ou  de  plusieurs  des  foyers  d'art  constitués  dans  la  région 
mésopotamo-perse  par  les  civilisations  chaldéo-assyrienne,  achéménide, 
hellénistique,  sassanide,  musulmane. 

L'examen  de  la  matière  du  présent  volume  comporte  une  progression 
logique  en  six  étapes. 

La  première  division  de  notre  plan  revient  de  droit  à  l'ARCHriKcruRE 

MÉSOPOTAMO-PERSE  AUX    ÉPOnUES   PAUTHE  ET  SASSANIDE. 

Un  «  Livre  Deuxième  »  sera  consacré  aux  ARcurrEcruRES  chrétiennes 
DE  l'Orient  médiéval  qui,  dans  une  certaine  mesure,  relèvent  de  la  précitée. 

'  Cf.  le  tome  1  de  cet  ouvrage,  consacré  aux  Archilec/ures  antiques. 


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nédiijval  ut  moderne. 


IV  INTRODUCTION 

Successivement,  nous  envisagerons  : 

dans  une  «  Première  Partie  »,  les  ArcJiitectures  principale:^  de  l'Asie 
antérieure  et  de  V Afrique  du  Nord  chrétiennes  —  celles  de  la  Haute-Méso- 
potamie, de  la  Syrie,  de  l'Asie  Mineure  extra  ég;éenne,  de  l'Arménie,  qui 
tirent  preuve  d'invention  ; 

dans  une  «  Seconde  Partie  »,  les  Architectures  secondaires  de  C Asie 
antérieure  et  de  l'Afrique  du  Nord  chrétiennes  — -  celles  de  l'Arabie 
préislamique,  de  l'Egypte  copte,  de  l'Afrique  du  Nord,  dont  l'initiative 
fut  moindre  et  la  dépendance  multiple  ; 

dans  une  «  Troisième  Partie  »,  V ArcJtitecture  byzantine,  représenta- 
tive de  la  troisième  épo(|ue  des  architectures  égéennes  et  qui  combina, 
selon  l'esprit  égéen,  des  éléments  empruntés,  les  uns  au  fond  hellénis- 
tico  romain,  d'autres  à  la  Syrie  et  à  l'Asie  Mineure  chrétiennes,  les  der- 
niers à  la  Mésopotamie  et  à  la  Perse. 

Dans  un  «  Livre  Ti-oisit'ine  »,  nous  étudierons  I'Architecturr  éclec- 
Ti(,»UR  DES  CIVILISATIONS  MUSULMANES,  (jui  doit  plus  OU  luoins  à  la  plupart 
des  précédentes. 

Un  «  Livre  (Quatrième  »  réunira  les  Auchitectures  éclectiques  de 
l'Europe  orientale,  tardives  et  obligées  de  leurs  aînées  byzantine,  armé- 
nienne, musulmane  :  d'une  part,  celle  de  la  Russie  ;  de  l'autre,  celles  de 
la  Serbie  et  de  la  MoldoValachie. 

Dans  un  «  Livre  (^iii(|uit'mi'  »  nous  grouperons  des  Arciiilectures  qui, 
tout  en  trahissant  des  influences  mésopotamo-perses  et  hellénistiques, 
manifestent  une  profonde  originalité  ;  ce  sont  celles  de  I'Asie  méridionale, 
centrale  et  orientale 

Nous  examinerons  : 

dans  une  «  Première  Partie  »,  les  Architectures  de  ffnde  brahmaniste 
et  bouddhiste  et  de  la  Chine,  qui  l'emportent  sous  le  triple  rapport  de  l'âge, 
de  la  durée,  de  l'extension  et  du  rayonnement. 

dans  une  «  Deuxième  Partie  »,  les  Architectures  de  la  Haute-Asie, 
qui  dépendent  de  l'Inde  et  de  la  Chine  ;  celles  de  Vlndo-Chine  et  de 
rindonésie,  satellites  de  l'Inde  ;  enfin,  celle  du  Japon,  qui  procède  de  la 
chinoise. 

La  matière  d'un  «  Livre  Sixième  »  est  offerte  par  les  Architectures 
indigènes  de  l'Amérique,  de  l'Océanie  et  de  l'Afrique. 

Erancois  Benoit. 


LIVRE    PREMIER 

L'ARCHITECTURE     MÉSOPOTAMO-PERSE 
AUX  ÉPOQUES  PARTHE  ET  SASSANIDE 


CHAPITRE   PREMIER 
LA  COMMANDE.  —  CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES. 

Du  commencement  duiv'^  siècle  avant  J.-C.  au  déLuldu  deuxième  tiers 
du  VII"  de  notre  ère,  la  région  mésopotamo-perse  fut  le  théâtre  d'une 
intense  activité  industrielle  et  commerciale,  d'une  civilisation  fastueuse 
et  d'un  grand  essor  politique  que  manifesta  la  l)rillante  fortune  des 
empires  séleucide  (306-130),  partlie  (130  av.  J.-C-  'l'H)  de  notre  ère)  et 
perse  sassanide  (227-641). 

Notre  connaissance  de  la  production  artistique  sous  les  Séleucidesest 
infime.  Nous  savons  seulement  que,  sous  le  gouvernement  de  ces  princes, 
l'énergie  des  conquérants  hellènes  galvanisa  une  civilisation  qui,  sous  les 
derniers  xichéménides,  était  un  peu  déprimée;  que  les  pays  du  Tigre  et 
de  l'Euphrate  furent  vivants  et  prospères,  en  état  de  faire  les  frais  d'un 
luxe  éclatant  et  d'une  magnifique  parade  princière  et  aristocratique'. 

La  dynastie  des  Arsacides  compta  des  princes  belliqueux,  puissants  et 
riches,  prompts  aux  bâtisses  militaires  et  civiles,  utiles  et  somptuaires. 
Mais  notre  documentation  est  rare  et  peu  significative,  constituée  parles 
vestiges  d'un  temple  à  K'uigawar- ;  par  les  restes  de  palais  à  Assour  et  à 
Suse;  par  des  monuments  funéraires  à   Warka;  surtout,  par  les  ruines 

'  Séleucie,  capitale  de  l'Empire,  fondée  en  306  av.  J.-C,  saccagée  par  les  Romains  en  116 
et  en  165  de  notre  ère,  détruite  par  eux  en  198,  compta  jusqu'à  600.000  habitants. 
-  Sur  la  route  de  Bagdad  à  Ramadan. 

T1.  1 


L  ARCHITKCTUIIE    M  KSOI'OTAMOI'I'^RSK     :     KI'OUUKS    PAHTHi:    KT    SASSANIIJK 


iVelHadhr  (Haïra),  (|iii,  ;ni.\  deux  pieinicrs  sirclcs  «Ir  uotrt'  îtc,  fui  un<^ 
cité  forte  et  opulente '. 

]jt'  |)elil  iionihre  (ritiroriiialious  (|Lte  nous  possédons  sur  l'œuvre 
architectural  des  pays  Miésojtolaruiens  et  |)erses,  sous  le  i^ouvernenient 
des  Sassanides,  révèle  qu'il  fui  considéiahle  et,  à  cerlains  égards,  capi- 
tal. SpécialeuuMil,  sous  des  piinces  coujuie  Cliapour  (Sapor)  I  (240-271), 
\ain(|ueur  des  iiouiains  ;  Valiai'am  V  Claur  (418- 
i'.\H]  doni  le  rè|;:;'ne  fut  hieid'aisaiit  ;  Kliosroès 
iou('liir\an  (531-579),  souverain  (excellent, 
victorieux,  sage  et  raffiné;  Kliosroès  II 
Purviz  (591-628)  (lui  domina  l'Asie  d.; 
r Indus  à  la  Méditerranée  el  de  l'Ai'a- 
hie  à  la  mer  Noire,  j'ajcliilecture 
héiuîlicia  de  la  fortune  de  souve- 
is  exaltés  et  enrichis  par  des 
ueries  heureuses,  dun  tj;jand 
élan  national  et  i-eligieux", 
enfin  d'une  rare  prospé- 
l'ilé  Sacari-it'i-e  s'acheva 
en  même  temps  que  celle 
de  l'empii'e  sassanide, 
détruit  par  l'expansion 
de  l'Islam  (041). 

Les  (('moins  sont  — 
du  moins  dans  l'état  ac- 
tuel de  la  science  —  con- 
lirn''S  sm-  une  hand(3  de 
terriloiif  ({ui  s  allonge  enire  le  j^Iateau  de  l'Iran  d'une  part  et,  de  l'autre, 
le  Tiiii-e,  au  sud  de  Mossoul,  et  le  «j;olfe  Persi(|ue.  Ils  constituent  (juatre 
j:;i-oupes  silués  :  l'un,  au  sud,  dans  le  Fars;  l'autre  en  Susiane  ;  le  troi- 
sième dans  le  nord  du  Lauristan  ;  le  dernier  dans  la  rt'gion  de  liag-dad. 
Autant  (|u"à  I  époijui;  achéim'uide  et  pour  les  mêmes  raisons ',  il  y  a  pé-- 
muie  de  monuments  i-eligieux  et  funéraires.  Par-  conire,  il  suhsiste  des  res- 
les  trt's  considéi-ahU^s  d'édifices  dom(^sti<jues  el  d'(eu\  res  d  iililitt'  puhlicjue. 

'  llaUa,  qui'  S;j.|)or  I  ili'l ruLsil  au  iiiilii'ii  du  iii'^  .sirclc,  diil  sa  inosinTitô  à  .sa  position  au 
pûiiil  où  la  louli;  du  ^olli'  I*fi-.sii|iif  iMlurquo  vci's  la  l'erse,  d'une  part,  rt  vers  l'Asie  Mineuz'e, 
de  1  auU'C. 

-  Les  Sa>sanides  se  l'érhuiiaicid  d'.Mioura-Mazda  et  se  posaient  en  ••liainpions  de  sa  religion. 

■'  Cf.  le   tome  I.  n.  :WV. 


—  I.  Aire  de  1  arcliitecture  niésopotanio-pcr.se  aux  épo 
i|Ui'.s  parthe  et  sassanide.  —  11.  Hayonneniml  de  l'ar 
rlijli'rture  .sassanide. 


M<:S    CONDITIONS.     LES    INFLUENCRS.    RAYONNEMENT  3 

Diuis  U'  Fafs,  on  coiinail  le  oliàtoau  de  Sarrisfa/t.  sur  la  roule  de  Clii- 
raz  à  Bonder  Ahad,  cl  celui  de  Firouz  Ahad,  sur  le  ciieinin  de  Sar\  istan 
au  lioUe  Persi(|ue  '. 

En  SiisiiiHc,  les  dit;ues  du  Karouit.  les  piles  des  |)onls  de  Dizftnd  el 
\\{'  CliDKslrr  dalent  du  rèi^ne  de  (diapour  ï;  sur  les  boi'ds  de  la  Kerkha 
suljsisle  nnc  partie  de  palais,  le  Tm/  Eiv(ni. 

Dans  le  Nord  se  voient  :  près  de  /oliab,  sur  le  clieuiin  de  Kernian- 
cliali  à  Hat^dad.  en  un  lieu  dit  kasr-r-cliiriii-.  deux  palais  de  Khosroès  II 
l*uiviz,  un  i^rand  (Ainàsat-i-Kliosrov)  et  un  petit  i  Kara-i-lcliouar  Kapi), 
gardés  par  un  iort  (Kara-i-J\hosr(tv  ;  un  [»eu  au  nord  de  la  jxtsilion  pré- 
cédente, un  (diàteau,  contemporain  de  ceux  (|ue  nous  venons  de  inen- 
lionner  et  (|ue  les  inditiènes  dénomment  Haouch-Koio'i;  sur  le  même 
chemin,  prt's  du  col  du  Zagros,  un  monument  Iriomplial  sassanide.  le 
Tahlti-iGhlrra  et  un  autre,  près  de  Kci-manschali,  le  'Fdhhl-i-Hiislan  ; 
ilans  la  vallée  du  Sein  Mcrrr.  de  nombreux  icsles  de  \illes.  —  notam- 
meiil  à  ('hirrdii  et  surtout  à />('rre-/-67m///\  (|ui  lui  liadaka,  et  un  château  <à 
Kdl'd  i  ll(iz(ir-dar.  Enlin  et  surtout,  dans  une  Itoucde  du  Tigre,  sur  rem- 
placement de  C/rs/p/io/i  —  cité  jumelle  de  Séleucie  —  qui  fut  capitale  des 
Sassanides  et  une  des  cités  mei'veilleuses  de  l'Orient,  célèbre  par  sa  gran- 
deur, ses  richesseset  la  splendeurde  ses  palais, se  dresse  encore  une  partie 
de   la  rt'sidence  de  Khosroès  I   Anoiicliirx  an.  le  grandiose    Taf/-r-I\r.'<ra\ 


CIIAlMTIil':    il 
LES  CONDITIONS.  -   LES  INFLUENCES.   -  RAYONNEMENT 

Nous  avons  (hdini,  dans  le  ])reniier  hune  de  cette  histoire,   les  condi- 
tions (|ue   la  nalure  lit   aux    architectes  des  épo([ues  parthe  et   sassanide*. 

'  Kn  raison  de  l'aulorité  i]uo,  sans  parler  de  la  compétence  particulière  de  31.  Marcel 
Dieulafoy,  son  opinion  tire  du  fait  d'être  née  de  l'examen  des  ruines  mêmes,  il  convient  de 
noter  que  It;  savant  auleur  de  VArl  antique  de  la  Perse  estime  la  construction  du  palais  de 
Firouz  Aljad  antérieure  à  l'époque  parthe,  voire  à  la  conquête  macéilonienne.  Aussi  bien  a-t-il 
sous  presse  une  étude  spéciale  de  cette  questio'i  si  importante. 

Nous  saisissons  l'occasion  d'apporter  une  correction  à  la  note  placée  au  bas  de  la  page  388 
du  tome  I  de  noire  ouvrage.  Un  lapsus  a  été  cause  qu'est  attribuée  à  M.  Dieulafoy  la  loca- 
lisation de  lu  bâtisse  du  palais  de  Sarvistan  dans  l'ère  achéniénide  de  l'histoire  perse,  alors 
qu'il  la  cidit  (latalile  du  i\''  ou  du  v^  siècle  de  noti'e  ère. 

-'  Cliiiin  était  le  nom  do  la  femme  de  Khusroès  II. 

^  Gtésiphon,  fondée  peu  après  Séleucie.  grandit  en  faci'  ileile  et  survécut  à  la  ruine  de  son 
aînée,  consommée  par  les  Romains  à  la  lin  du  ir'  siècle. 

*Cf.  Tome  I.  p.  117  et  392. 


4  L  ARCHITECTUKE    MESOPOTAMO-PERSE    :     EPOQUES    PARÏHE    ET    SASSANIDE 

Sur  celles  de  l'ordre  liumain  et  technique,  nous  manquons  d'informations. 
Cependant,  il  est  certain  que  les  souverains  disposèrent  des  mêmes 
facultés  d'approvisionnement  en  matériaux  de  prix  et  en  main-d'œuvre. 


3.  —  Grande  salle  méridionale  du  palais  de  Hatra. 
(D'après  Hatra,  public,  de  la  Soc.  Orient,  allem.) 

que  leurs  prédécesseurs  babyloniens,  nini viles  et  acbéménides  '.  D'autre 
part,  la  qualité  des  systèmes  <le  couverture  appliqués  par  les  construc- 
teurs partlies  et  sassanides,  le  goût  de  ceux-ci  pour  les  effets  harmo- 
niques obtenus  par  des  (-aïeuls  et  par  des  constructions  géométriques  ^ 


Cf.  Toino  I.  p.  lis,   119,  3'J2. 
Cf.,  plu.s   loin,  |).  l'.l. 


LES    CONDITIONS.    LES    INFLUENCES.    RAYONNEMENT 


supposent  du  lossort  intellectuel,  de  la  faculté  d'invention  et  une  assez 
haute  culture  scientifique. 

Dune  manière  générale,  on  peut  dis- 
tinguer deux  écoles  :  une  mésopota- 
niienne.  que  recommandent  Hatra  et 
Ctésiplion,  et  une  perse,  qu'honorent  les 
édifices  du  Fars,  de  la  Susiane  et  du 
Lauristan. 

Dans  l'architecture  parthe,  et  plus  en- 
core, dans  la  sassanide,  on  reconnaît  des 
rejetons  du  vieux  tronc  mésopotamien, 
enté  d'une  gretre  perse.  Sans  doute,  leur 
développement  fut  iniluencé  par  des  arts 
étrangers.  La  décoration  parthe  emprun- 
ta la  plupart  de  ses  thèmes  à  l'art  hellé- 
nique, sous  l'espèce  plus  ou  moins  déna- 
turée, qu'en  offraient  les  colonies  gréci- 
santes  de  Séleucie  et  des  villes  de  la 
Bactriane.  L'école  sassanide  fit  de  même, 
hien  que  dans  une  mesure  très  restreinte, 
et  elle  eut  (|uelques  obligations  à  l'art 
h\  zantin. 

D'autre  part,  l'extension  de  l'empire 
séleucide  et  de  ceux  qui  lui  succédèrent 
aux  mêmes  lieux,  jusqu'à  la  Méditerra- 
née, jusqu'aux  confins  de  l'Egypte,  jus- 
qu'au golfe  Persique  et  loin  en  Asie  cen- 
trale fit,  de  Séleucie  d'ahord  et,  ensuite, 
de  Ctésiphon  un  marché  mondial,  un  car- 
refour d'idées  oi!i  se  croisaient  des  cou- 
rants originaires  de  l'Asie  orientale 
comme  des  régions  égéennes. 

iNéanmoins,  les    architectures  méso- 
potamo-perses  dont  l'activité  se  déploya 
postérieurement  à  l'expédition  d'Alexan- 
dre, furent,  surtout  celle  de  l'époque  sassanide,  vivantes  et  novatrices. 
Comme  les  populations  indigènes  étaient  remarquahlement  douées  et  soute- 


<;        (- Aiiciin  (.'.rcHi.   Mi'.-ocorAMO-i'hMSK    ;    (^;i'0(^i;i;s   I'ahihi;   i.i    sa^swh)!; 

riijf-^  ();)/  lie,  l(;i(lit  ion-,  (ilir,  (jii<-  «li-iix  Im^  ;iiil|f'ii;iii'-^,  |(;s  <Jiv<;r.S(;.s  iffi- 
|,(ul;.lioii  ,  ;.(lr,tiqiic-,  liicril  olli'c  .|.-  |.T/n<-i.l-  «1  '!••  r<';icl ifs.  rlf'lcrrniriîuit, 
un  U(>\i\f\  i'HSor  <lii  ^*'-ni<-  ri;iti')ri;il  <■!  un  liDuilloiiiK-iiMiil  IVrotid  en  in- 
v<;f liions  '. 

Nous  Jivons  (l(\j;i,  siyii.ih'  I  uni  m'I-t<'I  j;i\  oiifKiu'Mil  «le  ces  ^;col«;s^ 
|{;i|.|)<-|(.n.  <|iiil  ;i(r.Mh,  |  \ -,|,.  .ciil  i;ilc,  irn'iul  ion;il<'  <■!  oricnt;il<-  ronniu- 
I  Asm-  ;fnl.'ii<Mnr  .1  I  |jh(,|M'  ni«'<|il.Mr;in.'-.-iiiM'  ;  r;iil  fl.'  I;i  Clnru-  roiinuc 
celui  <l<-  I  Irnlf  ;  les  ;irr|iilci-|  u;<-s  ll<•lll'•tll^l  upu-  <l  lonuiinc  rominc  les  cluf'- 
l,i(!fnM'-;   cl    les   fnu:^ulfii;irie -,.   en  S\ric,  cii  Asm-    MnMiire.   en    \r/u<'nie.    en 

Kfijple  el    (|;i||  ,   1,1    r<'yM.n    •'•-«■cmmc. 


«Il  \  l'M  l;  I.   III 
m;:;  i'HO(iMAiviJvu;s  i:i  i.imjks  m';Ai,isATioNS 

CuMlihonncc  |,;ir  !,■  (  lininl  d  |,;w  N-s  in<ein'S  <!<•  lOiM-nl,  rél;il.oi;il  M)n 
d'un  )n'n^i-;iitnrM'  i|c  (.;il;i,is  piirllie,  on  s;iHs;iui(|c  lcn<l;nt.  <l  uim-  |.;irl.  ;i 
JéleiMllc  lii  (JeiiM-uic  .i  l;i  j'ois  conlrc  l'exci'S  de  c|i;il<ur  cl  de  lunncrc  el. 
conlic  je,  curinsilf'ss  el  les  r;nl  re(wis«;s  lnnn;iirM's;  de  j'anlrc.  ;i  isoler  les 
nn  >  de,  ;Milrcs  des  lor;iu\  [loui-  l;i  vie.  d(;  ceiirw'senl;)  I  i(ui,  pour  l'exisleiMu; 
|»riv<'-e.  |i()ur  leruin;i;.';isnMuienl  des  iirovisions,  le  l(»;.'enM'nt  îles  servil.eurs 
i'X  d<'H  ii.niru;iu  \   donn-sl  Mjues. 

Les  l'îicides  ('hiieiil  jdeiiM's  el  Toti  |)r-eu;Ml  ;Mr  el  Imuiefe  siu'  des  cours. 
On  nislihnni  inn-  •'•nerv  i<|iH'  venlihilMui  ;iu  irniveu  de  clMMuini'cs  el  de 
l,nl»es  en  |»ol(iies  lr;i\('rs;nil  les  vonhis  MO,  v  l);ins  les  ferions  l)rrd;uil(\s 
(l(!  lii  .MésojMtl.iniie  eldc  |;i  Siisliine,  J'é|(''v;i.l  i(»n  <<)ni  |toil,;iil ,  [»oni'  lii  Sîi,is(»n 
«•liJMide,  (ni  re/,-de-(di;insS(''<'  ;ni.\  Siilles  vonh-es  el  ;iven^'|es  el,  |)onr  les 
heures  IimmIm'S,  un  t:\,HjH'.,  I;ir;.'cnienl,  iijouii'  .iccessilde  |»;ir  di'S  escaliers 
ou  des  coulons  inclinés  ('•'> , . 

Un  s('rail  ini|M''iial  ou  |»iincier  '{\i  avail  |toiir  |iaiiie  essenlielle  ini  ittian, 
j»ro|>re  aux  audiences  el,  aii,\   |»aia(les,  aulrenienl  dil   un  ^rand  hall  é(|ni 


'  A  ili'l'iiut  (le  lu  iiioiliilili't  1^1,  ihi  |iriic(;s,siiH  iIk  rcUo  invitriiion  ijiii  iit;  Kccuiit  l'oniiu.s  ijuc 
Jorhi|ii'iuiroiil  l'I,!'  lonilli'CH  Ir.s  iiiiiicK  ilc  Ki'lcucii;  i;!  dfiH  cili'H  i|in  |»i'(»K|M;iTrciil diiiis  la. 
\\n.\\\.\\  Mi'H()|iiiliuiiii',  Idiir   rr^ilili'    cl    li'iii'   <iriiiMl,ii,l.iiiii  noirs   kuiiI,   Mivi'li'cH  pur    les   iiioiiiiiiiinil.s 

|»ll,l'lll(!H   <•!,    HII,H.illlli(lc;i   (II'    lii.   M('',S()||((llllflir    l'I     ilr    1,1     l'i  TiC    l'I    |p(II'    «'I'II  V     lie    l'.Vhic    11  lll  l'I'it'Il  il'    i|lli 

on  |»r(»(',i''(li'ij<„ 

•  Cr    l'Iiilr.MliirliMii 


I.KS     l'IKK.It  VMMi;S     Kl     I.KlItS     lUwVLISA  I  IONS  / 

val. Mil  <lc  r  «  ai.à.h.iii.  ...le  la  INmsc  aclirinriiidr  '  .'I  <lii  «  lalar  »  de  la 
IN'i'sn  iiiodrrricv  I'jII  Mrsopolainic.  c  •'■tail,  dcx  isé  à  i^raiidc  <''cli<'ll('  '.  iiii 
vaisseau  rcclaii^ulaii'c.  pi-oloud  cl  haut,  iM-aiil  sur  une  xaslc  (•(tue;  sans 
doiil»',  «'dail-il  icriiiabl»'  pai'  la  iiiaïui'UN  ir  de  lidcaiix  ('».  i,  I  :  n  .  (S  hài  IN'is.'. 
mir  salle  cai'i'iM-  ('-lail  acccssildc  |iar  un 
vaslc  vcsiiltulc.  |»i<'S(|ii('  aussi  (d('\(''(|u<'  [  l_ 
la  laeadc.  oiin.tI  sur  loulc  sa  liaiilrur,  ^1 
pai-j'ois  en  couiniuiiical  ioii  axcc  des  aiili-  '  J 
(diaiiihrcs  lal(''i'al«'s  ''.  ou  t'iicorc  |u«''(('-d('>  ,  //C^^^'  K 
(11111  |M)rli(|iic    sur    colouiies  ''    (.">.   ii,   m. 

ls<»l('-  des  locaux  i\i'  [taradc  cl,  |ioui\  u  L,X 
d(!  d(''i^aij;t'niciits  propres,  le  liareiu  c(uu- 
prcuiail  de  liraiids  salons  hieii  aluil(''s  de 
laclialciir  cl  des  cliamhrcs  pliih.l  pcliles, 
eu  l»ordurc  d  iiiic  on  Ac  plusieurs  cours 
f(i    111.   :'.  :   VI.   (1  . 

liii  proiirauiiuc  de  palais  parllic  ou 
sassauidc  (Muiiporlail  uoriualciuciil  une 
grande  ('Icuduc  (\i'  jardins,  a\cc  de  vas- 
tes pii'ccs  d'eau,  cl  un  parc  (dos  de 
murs. 

LVncciiilc  de  Haïra,  le  ku-l   de    Kasr-      •>.  -  Ma,i.snn   prise  de   lYpiMiuc  sussa,- 
.  .  ....  rii'lc    (ilr.sliliilioii  il.'  .1,  ilc.Mor^'an.i 

(''  (lliirin  euscii;ucnl    (|uune    lorl  ilical  nui 

partlic-sassanidc  coiiiprcnail.   en    arrii-re  d  Un   iari;t'  l'ossc',    une    uiuraille, 

[lai'lois  rc(l(Uildcc.    (|uc  I1a!i(|uaicnl   des  louis  rondes  ou  carr.'cs  ;^7  . 

Ia\    ce    (jiii    c(Uicerne   les    lra\au\    puMics,    la    science   des  int;(''nieiirs 

sassanides  esl  allesh'e  |»ar  la   (|ualil(''  de  leurs  enireprises  liv  diauii(iues  el 

surloul   par  la  solidih"  de  leurs   pouls,  (|ui  oui   résish-   jiis([u'à    nos  jours 

au,\  roi-iiudal»les  assauts  des  lornuiLs  (ju'ils  frarudussenl  :  c(dui  de  (Ihoiisler 

ne  mesure  pas   moins  dt'  ."i  1(1  iiiJ-l  res  cl  comple   il   arciies  (13). 


■CI-,  T..Mn.   I.  |,.  :','!'. 
■  Cl',,  |)lu.s  loin.  |),  ±1-2. 

■'A    Cl.('si|)ll(»ll,    la    SUclacr    lllilr    (le     1,1     .-.allr     illl      llVillc    (^1     illlll    |irll     |illl,s    i\f    \  .:1\\     llicliet 

(48  mrlrcs  .x  '2':>"'M<].  -Vllalra,,  Ir.s  cùlcs  suul  ;;o  iiirliv-,  cl    l'c'.SO. 

'  (;r,   la,  iHTsi.slaiicc  i\r,  rr,  |iarli  d'dii  vaissiMii  ImmiiI   scv  une  rmir.  ilaiis  le  |ii(tt;i-a  iiimr  persan 
<lo  la  iii(.s,,uee  (Cr.,  plus  luin.  p.ril.i). 

'-  Cf.   le  |)alais  de   l''in.ii/,  .\ha,d  :   le  Kala-i-l.-h.Miar  Kapi.  a    KaM-r-Chiiin, 

"  cr.  le  HT.ind   p.dais  de  Kaor-i'  Cliiri.i. 


tt       ï           3 

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51  SIS  uns  BB 


■'"'*TÎ*     '*  t    _J®  SB  BBS  sa 


M 


(j.  —  l'alais  parlhcs  cl  sassanides. 
I.  l'.ilais  dn  Khosroùs  I,à  CU^siplimi  :  I,  ^all(•  du  Irone.  2,  2,  corps  de  Kardc,.Lure;iux.  —  II.  l'diais  àSa^^islall  ; 
1,  veslibulc.  2,  salle  d'audience.  3,  cour  du  liarem.  4.  galeries.  —  III.  Palais  à  Kirouz-Abad.  1,  veslibule.  2,  salle 
d'audience.  3,  cour  du  liai'em.  —  IV.  Ensemble  du  palais  de  Ilalra,  c,  cour.  I'.  palais. —  V.  l'alais  de  Ilatra.  A.  Salle 
fraiclie  ?  chapelle  ?  —  VI.  l'alais  de  k'Iiosroès  II,  à  Kasr-6-Cliirin.  1,  terrasse.  2.  pori  ii|ue.  3,  vestibule.  4,  salle  d'audience. 
o,  cour  du  liarem.  0,  0,  lo;,'is.  7,  communs. 


,A  coNSTiiuciioN  :   ij:s  mateiuaux 


Le  Takhl-i  lioslaii  cl  le  Taklil-i-dliirra  auloiisciit  llix  jjolht'sc  (juc  lar- 
chitccture  sassaiiidc  réalisait  volonlit'is  un  nionimicnl  comméiiioralir, 
sous  r('Sj)è('o  (riiiic  ("liapollo  béante,  à  un  ou  plusitîui's  vaisseaux. 


.•  An  lorl.  <lc  Kasr 


OuanI  ail  leniple  j)arllie.  les  vestij^t's  de  relui  de  Kinyawai' ivvideni  (|ue 
son  |)i'<)i»i-amnie  isolail  le  sanctuaire  au  milieu  d'une  jurande  cour  (iu;i- 
draniiulaire,  hordc'c  de  |»(trli(|ues'. 


(.IIAl'irUK   IV 
LA    CONSTRUCTION 


Les  arcliileclures  p.irllie  cL  sassanide  lurenl  i'ori  c.xperlcs  dans  Tari, 
de  l)àtir;  la  seconde  surloul.  à  (|ui  il  faut  sans  doute  l'aire  honneur  de  la 
j)reuiière  solution  prati(|ue  de  la  couverture  d'un  vaisseau  (|uadran^u- 
l.iire  par  inie  calotte  à  hase  circulaire. 


•  Cl.  1 

[i.  280. 


T 

I.KS    MAri;itL\lIX 

La    matière  lavorile  des  maçons  pari  lies  el    sassain'des  était  la  lei're, 

I    il<'    larcliitiTluiv   liclir^iiiiiuc   dAsio   iMiiiciuv   |Mmr  cr  .lisposilil'.  Cl'.   Tuiiio  I, 


lU        L  AHCHITECTURE    MESOPOTAMO-PEHSE    :     EI'OOUES    PARTHE    ET    SASSANIDE 

moulée  en  carreaux  mesurant  en  moyenne  un  pied  (0"\30j  de  côté  et 
0'",08  d'épaisseur,  qu'on  employait,  suivant  le  travail  imposé  à  la  bâtisse, 
simplement  sécliés  ou  cuits. 

Dans  l'ancien  pays  assyrien,  riche  en  calcaire,  on  usait  —  témoin  les 
ruines  de  Haïra  —  de  matériaux  lapidaires,  pierres  de  taille  et  moellons. 
De  même,  dans  les  pays  montagneux  en  bordure  de  l'Iran  où,  à  défaut 
d'argile,  on  tirait  parti  des  moellons  roulés  que  les  alluvions  des  vallées 


s.  —  l<'a(;ado  du   palais  do  Klioaio(b   1,  d  Ct(  sipliuii. 
(D"aprt''S  M.  Dieulaloy,  L'art  an/K/ue  de  la  Perse.) 

renferment  en  abondance  :  tanlôt,  on  les  utilisait  bruts;  tantôt,  par  une 
laille  en  plaquette,  on  leur  imposait  une  forme  analogue  à  celle  des 
briques  (9,  i,  n;  lU,  Ij.  A  l'occasion  —  témoin  le  château  de  Sarvistan  — 
on  associait  en  un  même  édihce  la  pierre  et  la  brique  cuite  :  la  première 
servait  pour  les  murs,  la  seconde  pour  les  voiites. 

La  clianx  était  d'tisagr  comnnin  et  elle  entrait  dans  la  com[iosition 
d'un  m(jrlier  remarijuablc.  On  faisait,  surtout  en  Peise,  une  énornu'  con- 
sommation de  [ilàli'e,  soit  pour  le  liaisoinicment  des  moellons,  soit  poui" 
lii  confection  d'enduits  et  aussi  pour  le  moulage  d'ornements  (9,  i,  ii,  vi). 

Dune  manier*'  g-énérale.  l'emploi  du  bois  était  anssi  réduit  (|ue  pos- 
sible ;  en  beauconj)  de  iM'gions,  il  était  exceptionnel .  l*ar  contre.  Ton  pro- 
dignait  les  m<'lau,\  jiour  des  lins  dt''corati\ es. 


L\    CONSrKUCilON    :    LKS    l'UOCKDKï 


LKs   i'uu(;i:i»i> 


Lr  tniir  et  le  portique. 

En  Mésopotamie,  la  bâtisse  était  consciencieuse  et  savante.  Elle  aj)[>a- 
reillait  «à  sec.  avec  soin  et  succès,  les  parenTMits   en  [tierie  de  lailU'  «les 


ma 

u,     1 

m/È\ 

V 

VI 

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1 
1 

J^^ 

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/ 

y.  —  Particularités  de  la  construction  sassanide. 
1.  Arc  en  luoellous   avec    iiilrados  en  plaire  (Fars).  —  II.  Id.  ;  profil  en  fer  à  cheval  (Fars).  —    111.  Coupe  du 
mur  de   la  façade  du  palais  de   Clésiphon.  —  IV.  Elévation    du  inènic  (Cf.   fig.  S).  —  V.    l'ne   arcature  du  nièine. 
—  VI.  Coloinie  eu  bri(iues  el  pirdre  (rulnc>  de  Kasr-é-Chiriin. 


murs  dont,  économe,  elle  constituait  le  noyau  avec  un  blocage  de  moel- 
lons \  Les  façades  du  château  de  Hatra  révèlent  qu'elle  pratiquait  le  ren- 
forcement des  murailles  à  laide  de  contreforts,  et  le  front  du  palais  de 
Ctésiphon  atteste  qu'elle  s'entendait  à  assurer  la  stabilité  d'un  panneau  de 
maçonnerie  par  le  triple  ex[)édient  d'inie  élévation  à  retraits,  d'une 
ossature  de  contreforts  et  d'arcalure.s,  enliii  d'un  chaînage  interne  en 
cours  de  poutres-    '.>.  m.  iv,  v.  8;. 

'  Cf.  les  ruines  de  Hatra  (3). 

^  A  Clésiphon,  les  chaînages   étaient  constitués  par   des  pouties.   unies  bout   à   bout   au 


12        I-  AFU.IIHKCIIJIIK    MKSOI'OIAMO-l'KrtSK     :     KI'OOUKS    l'AHTMK    KT    SASSANIUF: 

Dans  loiilr  rt-lnidut'  de  raii»-  des  arfliilccliircs  [larlhc  cl  sassaiiidi;, 
un  l)I<)ca<^('  (l<;  moellons  rtail  liaisonrn''  au  moyen  de  plaire  ou  d(!  mocLifM' 
de  chaux  ^\).  I,  II  .  Parfois  le  |)ro(<Mlc  ('-lail  appliiiu»';  ii  un  a[)|)ar(;il  de 
pierres  taillées  '. 

On  savait  léaliscr  un  lui  ilc  souLien  isolé'  |)ar  un  arlilicc  familier-  à  la 
(Ilialdi'c  piimilive  "',  c(dui  d'un  cin[)ila^('  de  l)ri(|ues  en  parlie  tel  aillé'(;s, 
(ju'on  lial)illail,  d'uru!  clicMMse  en  plàli'e  'D,  vij. 

l'ouï"  une  haie,  l)ien  (jue  l'on  pralifjuàth^  f)roc(Ml(''  <lu  linleau  d(''cliarj^é\ 
le  cdiiroiincmcnl  usuid  (''lail  un  aie  clav»'-,  lourné  en  denii-cercie  quand  la 
porlt'-e  ('lail  pclilc  cl,  dans  le  cas  d'une  lai'^(;  ouverture,  parfois  en  o<j^ive  : 
plus  souxcnt,  selon  une  comhc  ellipsoïdale  en  anse  de  panier,  doni  nous 
prt'!cis(;roiis  plus  loin  la  (l(''liiiition  '.  Ijcs  naissanc(;s  ('«taicnl  remontées 
aussi  haut  (jue  [xissihle  (H,  \),  i,  ii,  iv,  10,  iij. 

A  cause  du  manijuc  de  hois,  les  constructeurs  sassanides  s'in^énitM'cmt 
et  r(''ussir('nl  a  i(''duirc  au  minimum  la  cliaipenterie  [)rovis()ire.  D'ahord, 
ils  se  donni'icnl  la  laculh'  d'en  su|<prnn('r  la  plus  ;^ran(le  |)artie,  en  iné- 
nai^eanl,  pai-  uruî  élévation  de  l'arcade  en  rtîtrait  sur  h;  soutien,  la  place 
(lù  appuvcr  rexiréinité  du  ciiitr<!  :  la  hàtisse  a(dM!vée.  un  j^arni  en  plâtre 
mas(]uail  re.\p(''di('nl  (1),  i,  iij.  Un  scicond  arlilicc  permit  rem|)loi  de  foriiuîs 
lé^('r«;s  :  une  disposition  des  soussoirs  (|ui,  approchant  leur  j)Osilion  de 
c(dles  d'assisfîs  (Micorlxdlaiites,  diminuait  consi(h''ral)leiiient  huir  j)0ussée 
au  vide  (!»,  i,  n;  10,  i). 

L((   coiircrlitir. 

(Cependant,  c/(^st  dans  la  couv(!rture  (|u<;  triomphaicsnt  la  construction 
parllie  cl  surtout  la  sassanide.  On  la  réalisait  sous  l'espt'ce  de  voûles, 
loiiriM'es  en  licrceauou  coidoruM'cs  en  calottes.  Le  premier  svstJ'UU'  ('lail 
de  ri'^le  en  iVIf'sopolamie,  où  l'on  en  lit  des  applications  magistrales''.  Illn 
(»avs  perse,  l'ini  et  l'autre  ('laicnl  (''j^ahimcnl  usuels  et  leur  association  en 
un  m(Mne  ('dilice  ('lait  commum;  (0,  II,  m  ;  H).  I^]n  M(''Sopolamie,  la  hrifjue 
('lait  la  luatii're  (,'.\('lusive  des  voûtes;  (!n  Pcrs(!,  elle  était  la  j)référée;  mais 

moyen  (Je  moiscs  f,licvilir;r,s  cl  île  colliiTS  en  lri\  l'ilics  T'Iaictil,  lo^i'u's  cm  des  hoyauv  soi^iK^u- 
S(tiiic!ril  maçonnes  cl  aiTcs. 

'  Cf.  les  pilos  iJii  i.onl  .le  Ch.jiislcr. 

'  (T.  T..inc  I,  p  i:;;.. 

■■  Cr.  a  Ihilra. 

'  cr  p.  -0. 

L'duvc'iiuiv  lies  i^ramls  herreaiix  du  (liiâtcaii  <le  lliilra  inesurc  1 'c",80  ;  pour  celui  de  la, 
^■r.iiide  salle  dcCli^Mpliun  la  dinicnsion  (.iircsiioiidaiilc  se  (^liilïiv  [lar  2(i'",80  ! 


II).  —  Vuùhjs  [larthes  et  sassanides. 

I.  lîcrcoau  cii  moellon»  liôs  au  plâlm  (Fai's).  --  H.  Coupe  du  berceau  de  la  gramlc  sallu  du  palais  de  CI  l'-siplion.  — 
III.  liercoau  en  moellons  liés  au  plâlro  (Ruines <Io  Cliirvan).  P.  couclie  de  pU'iIre.  o,  nappe  de  ciment.  —  IV.  Voûle 
cloisonnée  du  Tag  Kivan.  —  V.  Coupe  transversale  du  palais  de  Sarvistan.  —  VI.  Trompe  d'angle  et  pendentifs 
(Sarvistan).  —  VII.  Voûtes  des  salles  à  iVîlage  du  palais  de  Ilatra.  —  Vlil.  Constiuclion  d'un  hercoau  sans  cintre.  — 
IX    C.onlrcforls  inli-ricurs  (f,'alerios  du  palais  <\('.  Sarvistan). 


14         l/ARCHITECIURIÎ    M  KSOPO  TAMD-PEHSE    :     KPOQUES    PARTIIE    ET    SASSANIDE 

en  ce  dernier  pays,  on  savait  s'accoriinioflpr  de  moellons  (aillés  en  pla(|ii('ttes 
(10,  I,  m). 

L'édilicalion  des  eouverlurrs  parLlies  et  sassanides  était  étroitement 
conditionnée  par  la  rareté  du  bois,  qui  excluait  l'appareillage  sur  cintres. 
Sans  doute,  il  y  a  des  exemples  de  berceaux  montés  sur  formes^;  mais, 
Tiormalement,  c'était  dans  le  vide  qu'étaient  façonnées  des  carapaces 
comme  celles  de  la  jurande  nef  du  cliàteau  de  Firouz-Abad  et  du  hall  de 


11.  —  l'aldis  (le  Sarvislan.  ^U'apn's  M,  Dieiilaloy,  op.  cil.] 

(Jltésij)lion,  dont  les  ouveitures  mesurent  respectivement  13"\30  et  25"', 80. 
Le  j)roc(''(lt''  é'Iaitle  même  (jue  dans  ranli(|uité  nit-sopotamienne  et  égyp- 
tieinie-  :  celui  par  tranches,  à  pai'tir  diin  mur  de  télé  ou  d'un  arc  initial 
construit  sur  cintre.  On  mat-onnait  une  suite  d'arceaux  jointifs,  dont 
chacun  était  constitué  par  une  chaîne  de  carreaux  debout  et  collés  ;i  l'arche 
pi-écédente  (10,  vni).  L'opération  était  facilitée  par  l'énergie  et  la  rapidité 
delà  prise  d'un  niortier  (;xc(dlent  t;t  aussi  pai"  Irois  artifices  :  un  premier 
ré'duisait  le  nonibre  des  voussoirs  sans  apj)ui,  en  nuiintenant  aussi  haut  (jue 
possiide  riiorizontalité  des  assises  (10,  ii,  vni)  ;  un  second  favorisait  l'adhé- 
r-ence  des   caneaux    à    l'arceau    pr(''cédenl.    en    iiiclinanl    les   li-anclies   en 


'   Cr.  les   voùlcs  en   i)i( 

■liiLraii  il<;  Fifouz-Abad. 

'  (A.  Tome  F,  i».  71  cl 


llr  .lu  palais  .!-•  lialra  d  cdlês  (U 


IX  latéraux  du 


I.A    CONSTKUC/IION    :     I.KS    l'IlOCKDKS  13 

arrière;  l<'  (Irniicr  diniimiail  la  pouss('e  an  xidc  en  iinijosanl  à  la  \oiile 
un  piolil  surhaussé. 

Les  Ix'i-ctMux  sassaiiidrs  t'Iaiciil  coiisolidf'S  par  uiif  (li\isi(»ii  de  leiu' 
masse  eu  plusieurs  carapaces  superposées,  iudt'pendanles  el,  de  slruclure 
«lillereule  :  ctdui  de  (  î((''si[dioii,  par  e.\eui[)I('.  n'eu  c()Ui[)r<Mid  pas  uutius 
lie  dix.  cousiruilcs,  les  (|ualr('  prciuu''res  à  parlii-  de  l'iiilradits.  par 
h'an(du's.  el  les  aulrcs.  par  assises  ra\(uuiaulcs  (  Hl.  u) 

(lon!i-e  les  risijucs  de  l'euverseiueiil  des  murs  par  les  poussées  ceuli-i- 
futies  d'un  berceau,  diverses  précautions  élaiciiL  prises  :  localisation  des 
retombées  sur  le  parement  interne  di'  la  muraille,  dt;  façon  (jue  l'extérieur 
formât  épaulement  (10,  v)  ;  butée  })ar  des  berceaux  latéraux  construits 
IransN  t'rsali'uient  au  principal  (0,  i]  ;  t-ousolidalion  par  des  contreforts 
iutérieui's  dont  la  (^information  était  paid'ois  très  in,i;(''uicuse  :  tels  ceux  de 
la  galerie  du  château  de  Sarvistan,  ([n'unissaient  des  arches  etqu'élégis- 
sait  la  percée  d'une  ai'cade  dans  leui*  juii'tie  \oisine  du  sol  (10,  ix}. 

Cependant,  c'est  sLU'tout  dans  la  couverture  par  coupoles  (jue  se  mani- 
festa le  génie  constructif  des  architectes  sassaniiles  '.  Nous  avons  signalé, 
en  sontenjps",  la  connaissance  (jue  l'architecture  mésopotamienne  avait 
du  svstème.  Mais  les  documents  graphi(|ues  in(li(|uenl  (|u'(dle  wv  l'appli- 
(juait  (ju'à  petite  éclielle. 

Les  coupoles  sassanides  sont,  au  contraire,  de  gramies  dimensions  ' 
el  elles  révèlent  une  solution  tri's  habile  des  problèmes  ([ue  pose  ce  genre 
de  voûte,  l^a  poussée  au  \  ide  fut  réduite  par  le  choix  dun  profil  ellip- 
soïdal analogue  à  celui  des  berceaux  10.  v).  La  diflicullé  consécutive  à 
la  discordance  de  Tembasement  d'une  co(|ue  à  section  circulaire  et  de  la 
crête  d'une  cage  sur  plan  carré,  fut  tournée  grâce  à  deux  expédients  : 
d'abord,  au  moyen  d'une  «  trom|»e  d'angle  »,  c'est-à-dire  d'une  arche 
jetée  en  travers  du  vide  de  (duujue  angle  et  culminant  au  même  niveau 
que  les  murs,  on  déterminait  un  octogone  ;  puis,  à  l'aide  de  «  pendentifs  », 
c'est-à-dire  de  consoles  concaves  mâchonnées  en  formes  de  triangles 
sphérif[ues   dans   les    angles    intermédiaires   entre    les    trompes    et    les 

'  Rappelons  qu'à  Firouz-Abad,  les  calottes  sont  en  moellons  comme  les  cages;  tandis  qu'à 
Sarvistan,  elles  sont  en  briques,  les  murs  iHant  en  moellons  (10,  Y[). 

■  Cf.  Tome  I,  p.  136. 

'■'  Celle  du  château  de  Firouz-.\bad  a  une  ouverUne  de  14  mèlres  et  culmine  à  23  mtHres 
au-dessus  du  sol. 


L  AftCHITECTL'RE    MESOPOTAMO-PERSE 


EPOQUES    PARTHE    ET    SASSANIDE 


parois  de  la   cage,  on  achevait  d'assurer 


à  la   calotte  un   appui  continu 

10,    Ml. 

Le  procédé  quei'évèlent  les 
salles  à  l'étage  du  palais  de 
lïatra  (10,  vu)  et  surtout  laga- 
le]-ie  du  château  de  Tag-Eivan 
(10,  iv),  n'est  pas  moins  signa- 
létique  de  l'ingéniosité  des 
architectes  parthes  et  sassa- 
nides.  En  effet,  au  moyen  de 
cloisons  élevées  sur  des  arcs, 
il  divise  la  partie  haute  d'une 
salle  en  compartiments  dont  la 
fermetur*^  est  réalisée  soit  par 
un  plafond  en  dalles  — c'est  la 
solution  (ju'exposent  les  ruines 
de  Hatra,  soit  —  il  en  est  ainsi 
au  Tag  Eivan,  par  des  her- 
ceaux.  Outre  l'avantage  de 
fractionner  la  diflicullé  de  la 
couverture  d'un  grand  vais- 
seau ,  il  offre  encore  celui 
d'une  localisation  des  charges 
et  des  poussées  en  un  petit 
nomhre  de  points,  laquelle 
permet  une  meilleure  organi- 
sation des  résistances  et  l'ou- 
verture de  larges  haies  dans  les 
intervalles  ^ 

'  L'expédient  élail  connu  de  l'arclii- 
tccture  romaine  et  familier  à  celle  de 
la  Syrie  centrale  (Cf  ,  pluâ  loin,  p.  54  et  tome  I,  p.  486,  487,  493).  Celui  dont  on  voit  une 
application  au  Tag  Eivan.  est  également  observable  dans  l'église  romane  de  Saint-Pbilibert, 
à  Tournus  (Cf.  T.  III).  lin  outre,  son  double  principe  — distinction  d'une  ossature  d'arcs  et  de 
remi)Iiosages  ;  concentration  et  dérivation  des  forces  destructives  engendrées  par  la  voûte — , 
est  éminemment  caractéristiiiui!  du  système  gothiciue  (Gt.  T.  III).  Y  eut-il  éducation  de  l'Occi- 
dent par  l'Orient,  ou  seulement  rencontre  fortuite  de  deux  essors  indépendants?  La  première 
hypothèse  n'est  rien  moins  qu'invraisemblable  (Cf.  M.  Dieulafoy,  op.  cit.). 


i'2. 


Réalisations  i)arthes  et  sassanides  de  l'effet 
de  plastique  monumentale  secondaire. 
! .  Corniche  du  palais  de  Hatra.  —  II.  Moulure  partiie  des  rui 
ues  (le  Warka.  —  111.  7(7. ,  du  temple  de  Kingawar.  —  IV.  Mou 
lure  sassanide  (ruines  de  Cliirvan'i.  —  V.  /(/.,  du  ïaklil-i 
Bostan.  —  VI.  Id.,  des  ruines  de  Cliirvan.  —  Vil.  DiHad  de  I 
façade  du  palais  de  Ctésiphon.  —  Vlll.  Fa(jades  inlérieuros  d 
palais  de  Firouz  Abad. 


ciiAiMTur:  V 

LEFFET 


Sassanide  ou  parllie,  celle  architecture  savante  tut  aussi  coquette  que 
ses  sœurs  orientales  et,  comme  elles,  plus  préoccupée  de  l'aspect  intérieur 


d].:^Ll. 


(D'upi-fs  .M.  J)iruki 


que  de  l'extérieur;  plus  amoureuse  de  l'effet  de  parure  (|ue  de  l'elfet  de 
plastique. 

Effets  de  /' ordre  pittoresque. 

La  vastité  de  ses  salles  et  l'énormité  de  ses  porches  annoncent  le  désir 
d'étonner  par  la  manifestation  d'une  i;randeur  matérielle,  et  Ton  ne  sau- 
rait contester  aux  monuments  de  Hatra,  de  Kasr-é-Chirin  et  surtout  de 
Ctésiphon  la  possession,  à  un  degré  éminent,  de  la  qualité  pittoresque 
dans  la  note  gi-andiose.  Quoi  de  plus  saisissant  que  la  trouée  d'une  grande 
façade  (ju  illumine  le  soleil  d'(Jrient,  par  le  vide  plein  domhre  d'une 
arche  large  de  près  de  27  mètres  et  haute  de  32"\o0  :^8)? 

Effets  de  plastique. 
Bien  qu'une  construction  en  hriques  ou  en  moellons  n'y  prêtât  guère, 
les  arts  partlie  et  sassanide  cherchèrent  l'elfet  de  plastique  monumentale 


18         L  ARCHITECTURE    MESOPOTAMOPERSE    :    EPOQUES    PARTHE    ET    SASSANIDE 

secondaire,  crailleurs  dans  la  tradition  niésopotamienne  '  des  soubasse- 
ments simples,  des  couronnements  crénelés,  et  de  l'animation  des  façades 
par  des  pilastres  ou  des  demi-colonnes.  Les  ruines  de  Hatra  montrent 
une  ordonnance  hellénisante  de  bandeaux,  de  frises,  de  corniches  et  de 
pilastres  espacés  (3.  [2,  i-vi);  celle  de  Pirouz-Abad  un  parti  de  hautes 
arcatures  à  ressauts  et  de  colonnes  ent;ag-ées  montant  jusqu'à  la  corniche 
suprême  (12,  vni)  ;  la  faeadede  Ctésiphon  une  composition  plus  diversifiée 


U.  —  Conl'oriiiations  parthos  et  sassanides  du  chapiteau. 

I.  Cli;(iHlraii  du  Takhl-i-Boslan.  —  II.  /(/.,  à  Chirvan.  -  III.  /rf.,du  Takht-i-Boslaii.  —  IV.  /rf.,  dn  Icniplc 

ilfî  Kiiisawa".  —  V.   Base  (Kasr-c-Chirin).  —  VI.  Chapiteau  iiartlie  (Waïka). 

(jLii  développe,  en  hauteur,  tiois  étai^es  déhnis  par  de  larges  bandeaux 
et  subdivisés  chacun  en  deux  et,  dans  le  sens  horizontal,  des  panneaux 
séparés  pai- des  demi-colonnes  et  rehaussés  d'arcatures  (8,9,  ni,  12;  vu). 

Les  matéi'iaiix  ordinaires  des  constructions  perses  et  sassanides 
n'étaient  point  jjropices  à  l'obtention  de  l'eliet  par  la  plastique  de 
détail. 

La  conformation  usuelle  du  soutien  isolé  était  celle  d'un  cylindre  sur- 
monté d'une  lal)l(M,t(;.  Ln  j)rograinme  luxueuxcompoi'tait,  pour  une  colonne, 
l;i  complication  dun  chiijtilcau  cl  d'une  base;  pour  des  pilastres  et  des 
pit'ds-droits,  ('elle  d'une  imjtoste.  La  conformation  du  chapiteau  était  sou- 
xt'iit  à  limnge  i)nrl)arisée  des  types  helléniques  (3;  14,  il,  iv,  vi)  ;  mais  l'art 


Cf.  T< 


I,  p.   \i-2. 


KFFRTS    DP.    L  ORDRE    IIARMONIUUR 


19 


sassanide  réalisa  aussi    la  forme   coiislruclivc  d\in   Iroiic  de   pyramide 
relevé  de  seul|»tur»>s  sur  ses  laces  (14,  i,  m)'. 

La  modénalureélaitsimj)le,  essenliellemenl  constituée  par  des  ressauls 
anguleux,  par  une  gorge  et  par  un  quart  de  rond  ou  un  gros  tore  (12,  i-vi). 

E//'ris  (Je  f  ordre  harjnoniqup. 

Un  des  Iraits  les  ])lus  caractéristi({ues  de  Tarcliitecture  sassanide  est 
son  goùl  pour  les  ellels  de  Toi-di-e  harmonique,  conséculifs  à  une  ordon- 


13.  —  Exemples  sassanides  de  traces  et  de  mises  en  pruportion  par  constiucticjiis 
géométriques  -. 
I.  Tracé  (l'une  ^ol"lte  ellipsoïdale   (palais  de  Firoii!;  Abad).  —  II.  Mise  en  proporlion  de  IVK'valion  de  la  petilo 
salle  du  palais  de  Sarvistan    of.  fig.  5,  II).   —  III.   Mise  en   proportion  de  la  sra'n'e  galerie  du  même  palais  (cf. 
lig.  0,  11  et  10,  IX'. 

nance  et  à  une  mise  en  proportion   de  l'édilice  au  moyen  de   calculs  et 
surtout  de  constructions  géométriques. 


'  Cl'.,  plus  loin,  p.  171.  une  conformation  analogue  du  chapiteau  byzantin. 

^  I.  Sur  OB  (demi-largeur  du  vaisseau)  on  construit  un  triangle  rectangle  égyptien  OBA. 
Avec  BU  (=  ±  OB)  comme  rayon,  on  décrit  DG  ;  puis,  avec  AC  (=0.\).  l'arc  GFE...  Le  rapport 
de  OF  (=  2  OA)  à  BD  (=2  OBi  est  celui  de  3  à  4.  comme  celui  de  OA  à  OB. 

II.  Le  module  est  un  triangle  égyptien  construit  sur  AB  (demi-ouverture  d'une arcature).  La 
largeur  de  la  salle  (DE)  =  AB  +  BC.La  hauleur  des  colonnes  (FB)  =  AG  ;  lahauleur  au-dessus 
du  sol  de  la  galerie  (IP)  =  2  FA  =  3  BC.  Le  diamètre  de  la  coupole  (MN)  (=  HI)  =  2  AB  -\-  BG. 
La  hauteur  de  la  naissance  des  trompes  au-dessus  de  la  galerie  (RP)  =  AG.  La  llèche  des  trom- 
pes (NR)  =  2  AB  .  Le  rapport  de  la  hauteur  de  la  coupole  à  son  diamètre  est  celui  de  3  à  4,  le 
même  que  celui  de  AC  à  AB. 

IlL  Le  module  est  un  triangle  égyptien  construit  sur  AB  (demi-ouverture  d'une  des  arca- 
tures  en  avant  des  murs).  La  hauteur  des  pieds-droits  (EB)  =  BC  ;  la  largeur  des  contreforts 
(EF)  =  BC  ;  la  hauteur  des  parois  verticales  (FH)  =  2  AB  -f  BG  :  la  hauteur  audessus  du  sol 
de  la  naissance  des  voûtes  (FM)  =  KF  =  2  AB  --|-  2  BG  ;  la  flèche  des  trompes  (HM)  =  EF  = 
BC.  Le  profil  des  arcs  et  des  voûtes  réalise  le  rapport  de  3  à  4.   celui  de  AG  à  AB. 

(D'après  M.  Dieulafoy,  Uart  antique  de  la  Perse.) 


20       L  AR<;nm:(;runE  aiksopotamo-I'EMsk   :   ki'Oouks  pauthe  et  sassanide 

Ainsi,  la  coiifhc  (|U('  dcssincnl  les  arcs  et  les  voûlcs  est  une  «  anse  de 
panit'i-  »  ;i  Irois  ccnlirs.  clKuinc  rayon  ayant  sa  loiif^ueur,  la  position  de 
son  |»iv()t  et  l'amjjliludc  de  son  dé[dacenient  détei'niinés  j)ai'  un  triangle 
«  égyptien  »,  aulrenient  dil  par  un  Iriangle  rectang'h;  dont  les  eôtés  sont 
entre  eux  comme  les  nombres  '.\,  i  cl  .'i  (1"),  i). 


16.  ^  l-lxemplc  de  décor  perse.  (Fiat  en  argent  trouve  en  Russie,  à  ïcliouriiislcaja. 
gouvernement  de  Viatl<a.)  (D'après  Sinirnov.  Orfèvrerie  or'ienlale.) 

Sur  les  pr()pri(''t(''S  de  cctl,(5  ligure  t'Iail encore  Itasi'-e  une  l'omnih;  rytli- 
nii(|iie  (|iii  guidait  la  coin[)osition,  |»our  lenseuilde  comme  pour  le  détail, 
l'înlin.  toutes  les  dimensions  étaient  rappoi-tées  à  une  unité  métri(|ue,  à  un 
module'   (IT),  ii,  iiij. 

K/fcls  de  par  lire. 
L(^s  arfdiiteclures  |)arllie  et  sassanide  l'ui-ent  prodigues  de  parui'e,  sur- 

'    i;i     T(,,nr    I.    1,.  71    <;t  7o. 


loul  de  cclli 


(|UI 


tii-c  son   cHcL  de   hi  coulcui'.    l'on 


.lis. 


aspecl 


(léplaisanl  dr  l<'uis  maroiiiu'rit's  de  l)ii(|iit's  on  de  Idocaiic.  elles  axaient 
recours,  j)arfois,  à  un  parenienl  en  pierre  de  laillc  '  ;  coniinunéinenl,  à  des 
enduits  de  mortier  de  clianx  et  surtout  de  plaire,  à  des  revêtements  de 
lei're  cuite  vernissée;,  à  la  tenture  (rétollVs  richement  hrodcM-s  cl  multico- 
lores, voire  à  des  applications  de  cuivre  argenté  ou  doré  et  à  des  incrusta- 
tions de  pierres  précieuses.  Large  pai't  était  faite  à  la  fres(jue  ornenn-n- 


17.  -  Sp('cimen.s  de  parure  plastique  sassanide. 
I-V.   PrUils  (lu  Tukhl-i-Boslau.   -  VI.  lût  de  coloiino  à  k'al'a  i-lla/ar  .lar. 

tal»;  et  signilicati\  e.    Quehjues    textes  anciens  (''V0(|uent   des   splendeurs 
j)rodigieuses  \ 

Bien  qu'essentiellement  polyclironn',  la  décoration  était  aussi,  dans 
une  large  mesure,  plasti(|ue,  souveni  d'ailleurs  l'éalisée  par  le  procédé 
économi.iue  du  moulage  en  plâtre.  La  sculptuic  |)écliait  ])ar  l'exécution 
(jui,  si   Técludle  était  petite;,  présiuitait  la  minutii;  et  la  séclu;resse   d'un 


'  Cf.  les  ruines  de  llalra  {'.'>]. 

■  Au  sujet  d'un  palais  partlic,  IMiilosliate  (■cril.  «  Il  T'Iail.  iccouverl  de  lames  de  cuivre  qui 
rellétaierit  les  rayons  du  soleil...  di's  portii|ues  étaient  déeurés,  en  f,'uis(!  de  peinture,  d'elulles 

brodées  d'or,  encadrées  de  pla(|Ues  d'argent  resplendissantes,  et,  de  revêtements  d'or Une 

salle  couverte  d'une  coupole,  revêtue  de  saphirs  à  1  intérieur,  brillait  d'un  éclat  céleste:  sur  le 
fond  bleu  des  pierres  s'enlevait,  en  or,  l'image  des  dieux... 

En  ce  qui  concerne  les  revêtements  métalliques,  le  témoignage  de  Philostrate  est  conlirmé 
parles  nombreuses  traces  de  scellements  (ju'on  observe  sur  les  murs  de  llatra,  de  Ctésiplion... 


22         L  ARCHITECTURE    MESOPuTAMO-PERSE    :    EPOnLES    PARTHE    ET    SASSANIDE 

travail  (rorlèvre  '  ;17)  et,  dans  le  cas  de  grandes  proportions,  était  molle 
et  lourde.  D'une  manière  générale,  elle  préférait  à  Tetiet  de  relief  celui 
d'une  plastique  méplate  et  de  formes  découpées  par  un  cliamplevasre 
(14.  I.  m  ;  17  ;  Go). 

i-c  Peinte  ou  sculptée,  la  décoration  parlhe  et  sassanide  abusait  du  détail 
et  se  plaisait  aux  compositions  monotones,  courantes  et  couvrantes,  au 


18. 


Exemple  de  décor  sassanide.  (Plat  on  argent,  trouvé  en  Russie,  à  Tchourinskaja. 
gouvernement  de  Viatka.)  (Daprès  Smirnov,  op.  cit.) 


semis,  au  cordon,  à  l'arabesque  ;  aussi  bien  se  modelait-elle  sur  celle  du 
tissu  et  de  l'orfèvrerie  (14,  [,  17,  18). 

Son  répertoire  comprenait,  outre  un  certain  nombre  de  types  hellénis- 
tiques —  acanthes,  oves"...,  plus  ou  moins  défigurés,  et  de  formules  aciié- 
ménidcs  —  noi animent  la  gorg'e  haute  à  cannelures  étagées  ''*,  une  certaine 
(|Uiiiililé  de  molils  végétaux  et  animaux  dénaturés  par  une  extrême  styli- 


'    Les  orl'évres   sassanides   étaient   d'une   habileté  remarquable    et  leurs  produits   étaient 
rectierehés  dans  l'Extrême-Orient  comme  dans  l'Extrême-Occident. 
*  Cf.  Ilatra. 
^  Cf.  le  palais  de  Firouz-Abad  iCI.  Tome  I,  p.  409). 


EFFETS    DE    l'AUURE  23 

sation  et  par  un  parti  pris  de  présentation  conventionnelle  à  arrangements 
réguliers  et  symétriques  (14,  i,  16,  17,  18).  Certains  possédaient  une  valeui- 
symbolique  :  le  pampre  (IC  ; ,  la  pomme  de  pin,  l'arbre  de  vie,  des  oiseaux  ou 
desanimaux  affrontésde  part  etd'autre  de  ce  dernier  ou  d'un  vase,  signe  de 
la  source  vitale...  L'image  de  l'iiomnie  n'était  pas  exclue  :  l'école  partlie 
se  plaisait  à  animer  le  nu  d'un  mur  ou  d'une  arcliivolte  au  moyen  de  mas- 
carons  d'un  efiet  barbare,  mais  puissant  (3)  :  la  sassanide  aimait  le  person- 
nage allégorique'.  Mais  ce  qu'elle  affectionnait  particulièrement,  ce  qui 
constitue  un  de  ses  traits  sig'nalétiques,  c'était  des  figures  fantastiques  à 
formes  monstrueuses  et  tourmentées,  à  expression  grimaçante,  déjà 
cbéres  à  l'art  partlie-.  Enfin  elle  adorait  les  thèmes  et  les  combinaisons 
géométriques:  lleurons,  palmettes,  rosettes,  étoiles,  disques,  cercles, 
zig-zags,  rubans,  imbrications,  etc  ..  ilG,  17,  18). 

*  Cf.  le  frontispice  du  TakIit-i-Boslaa.  Cf.  aussi  lig.  14.  16. 

-  Cf.  Hatra.  Le  goût  des  luonstres  apparaît  déjà  aux  époques  inésopotamienne  et  achémé- 
nide  (Cf.  Tome  I,  p.  148.  422).  Par  suite  de  l"ample  exportation  des  produits  de  l'industrie 
artistique  de  la  Perse  sassanide.  il  fut  contracté  par  l'Inde  et  la  Chine,  comme  par  l'Empire 
byzantin  et  l'Europe  occidentale,  (lui  imitèrent  les  tvpes  figurés  sur  les  orfèvreries  et  les 
étoii'es.  Cf.  fig.  16,  18. 


LIVRE   DEUXIEME 

LES    ARCHITECTURES    CHRÉTIENNES 
DE     L'ORIENT    MÉDIÉVAL 


La  carrière  de  l'arcliitecture  médiévale  dans  les  pays  christianisés  de 
l'Asie  antérieure,  de  l'Afrique  du  Nord  et  de  la  Méditerranée  orientale 
fut  déterminée,  dans  la  plus  large  mesure  :  d'un  côté,  par  le  nombre  et  la 
nature  des  commandes  ({ue  multiplia  Tessor  de  la  religion  nouvelle  ;  de 
l'autre,  par  l'action  des  forces  esthétiques  rivales  que  constituaient,  aux 
premiers  siècles  de  notre  ère,  l'hellénisation  partielle  des  populations  de 
l'Asie  Mineure,  de  la  Syi'ie  et  de  l'Egypte,  la  réaction  de  leurs  génies 
luitionaux  contre  l'influence  gTec({ue,  enUn  le  rayonnement  de  l'Orient 
mésopotamo-perse  sous  ses  formes  partlie  et  sassanide. 


(IIAl'ITHK   PUliMlEU 
LIMPULSION   CHRÉTIENNE 


LA    COMMANDE 


Si  !<•  (Juisliaiiisme  originel  n'avail  évolué,  son  Iriompheeùt  été  funeste 
à  l'Architecture.  En  principe,  il  j-éduisait  les  pratiques  cultuelles  à  la 
|)i-ière  et  aux  oeuvres  de  charité  (;t  il  ne  concevait  pas  plus  la  nécessité  d'un 
ttMiiph'  (|ue  (M'Ilc  iriin  rile  cl  d'un  sacerdoce.  «  Ce  n'est  pas  le  lieu  qui 
sanclilie  l'IiomuH'.  pioclanic  un  de  ses  docteurs  ;  c'est  l'honnne  qui  sanc- 
lilic  le  lieu.  »  «  -Nous  ne  Nouions  j)our  notre  Dieu,  précise  Origène,  ni 
trnipit's  ni  slalut's  :  nous  laissons  ccda  aux  démons.   » 


I.A    COMMANDE  25 

A  la  vérité,  le  besoin  d'uii  local  appi'oprié  se  Lrouvail  iinpli(|Lié  dans 
Tinstitution  de  la  pricre  en  conimnn,  jnstenient  a[)préciée  coninie  le  meil- 
leur moyen  de  réaliser,  un  instant  au  moins,  l'idéale  fraternité  et,  la 
conmiunion  dans  le  divin.  Mais,  pour  citer  les  paroles  de  Denys  d'Alexan- 
drie, «  tout  endroit  était  bon  :  un  cbamp,  une  auberge,  une  prison  »  !.. 
Pratiquement,  on  utilisait  la  m;iison  d'un  membre  aisé  de  la  communauté 
ou  encore  une  caNe  de  catacombes. 

Cependant,  (juand  la  multiplication  des  at'liliés  eut  exigé  un  élargis- 
sement de  r  ((  oratoire  »  ;  surtout,  quand  l'édit  de  313,  en  transformant 
la  religion  persécutée  en  religion  ofiicielle,  Teut  entraînée  dans  l'orbe  de 
la  solennité  impériale  romaine,  l'arcbitecture  fut  sollicitée  d'édifier  des 
salles  de  réunion,  autrement  dit  des  f'fjiises  qui,  par  leur  aspect  autant 
que  par  leur  capacité,  fussent  en  rapport  avec  la  situation  nouvelle.  Le 
complément  nécessaire  d'une  église  épiscopale,  et,  à  partir  du  \f  siècle, 
celui  de  beaucoup  d'églises  ordiiuiires,  était  un  haptisth'c. 

D'autre  part,  à  mesure  (jue  le  Cbristianisnuï  dévia  de  l'esprit  vers 
la  lettre,  qu'il  inclina  aux  praticjues  cultuelles  et  \'^rsa  dans  la  supersti- 
tion, sa  dépendance  vis-à-vis  de  l'Arcliitecture  alla  toujours  grandissant. 
11  lui  fallut  des  églises  coininèmorallves  des  événements  de  la  vie  de  Jésus  ; 
des  églises  funéraires  (celbe  tricliora',  martyria)  oii  célébrer  l'anniversaire 
de  la  mort  d'un  saint  ou  d'un  martyr  —  catégorie  dont  le  développement 
fut  pi'odigieux  quand,  au  vi"  siècle,  se  généralisa  le  culte  des  reliques  ; 
enlin,  d'innombrables  chai>ell('s,  aux  points  oii  les  génies  tutélaires  ou 
malfaisants,  affublés  de  vocables  cbrétiens,  continuaient  détre  honorés 
par  les  populations.  Ajoutons  (ju'aux  lieux  de  pèlerinage,  s'élevaient  des 
hospices  (pandocheia,  xenodocheia)  ;  que  le  clergé,  tenu  d'enseigner, 
avait  besoin  à' écoles;  et  notons  que  rien  ne  passait  pour  plus  méritoire 
que  la  construction  d'édilices  religieux. 

Dès  le  iv''  siècle,  la  prati(|ue  de  la  vie  cénobiti<jue,  invention  de  la 
dévotion  égyptienne  qu'adoptèrent  avec  enthousiasme  la  Syrie,  la  Méso- 
potamie, l'Asie  Mineure,  et  bientôt  toute  la  chi'étienté,  institua  une  énorme 
demande  de  couvents. 

II 

LES    PROGRAMMES    RELIGIEUX 

Sans  doute,  plus  d'une  communauté  céda  à  la  tentation  il'utiliser  les 
salles  des  séances  des  corps  constitués  de  l'Empire  ou  des  cités,   surtout 


26  LES    ARCHrïECTUnES    CHRÉTIENNES    DE    l'oRIENT    MÉDIÉVAL 

les  Spacieuses  basiliques  '  à  usage  <le  bourses  ou  de  tribunaux,  voire  les 
temples  des  dieux  vaincus-. 

Il  n'était  pas  moins  fatal  que  ces  derniers  parussent  les  modèles  indi- 
qués pour  les  constructions  neuves  \ 

Cependant,  le  plan  du  sanctuaire  païen,  cliambre  d'une  divinité,  ne 
pouvait  donner  satisfaction  au  besoin  qu'avait  la  nouvelle  religion  de 
locaux  assez  vastes  pour  contenir  une  foule  et  assez  vides  pour  que  per- 
sonne ne  se  trouvât  exclu  de  la  vue  de  Tautel  et  de  l'audition  du  prêche. 
De  sorte  que  l'art  de  bâtir  ne  dut  pas  seulement  à  l'avènement  du  christia- 
nisme l'ouverture  d'une  carrière  immense,  mais  qu'il  lui  fut  encore  rede- 
vable d'une  énergique  incitation  au  progi^ès.  En  effet,  les  programmes 
religieux  qui  lui  furent  proposés  comportaient  la  satisfaction  de  besoins 
nombreux  et  divers,  une  active  recherche  d'effets  pittoresques,  surtout  la 
solution  des  problèmes  que  pose  la  couverture  d'un  grand  vaisseau. 

Essentiellement,  le  culte  exigeait  un  enclos  sacré;  un  emplacement 
préliminaire  où  les  fidèles  pussent  se  préparer,  notamment  par  une  ablu- 
tion des  mains  «  que  la  prière  doit  élever  vers  Dieu  >>,  à  pénétrer  dans  la 
«  Maison  du  Seigneur  »  ;  une  disposition  de  celle-ci  qui  permît  au  clergé 
de  s'acquitter  d'allocutions  (homélies)  et  de  lectures,  aux  fidèles  de  parti- 
ciper à  une  communion  commémorative  de  la  Cène;  enfin  une  place  dis- 
tincte pour  cha(]ue  catégorie  de  la  communauté  :  pour  le  comité  directeur 
(prêtres)  que  présidait  l'évèque  ;  pour  les  commissaires  des  œuvres 
(diacres  et  diaconesses)  ;  pour  les  membres  actifs  (chrétiens)  ;  pour  les 
postulants  (catéchumènes)  qui  attendaient,  parfois  durant  des  années, 
leur  admission,  et  pour  les  pénitents,  exclus  pour  un  temps  plus  ou  moins 
long  —  les  uns  et  les  autres  autorisés  à  écouter  de  loin  les  chants  et  la 
pi-édication,  mais  écartés  au  moment  de  la  prière  et  de  la  communion. 

(^e  programme,  lai-chitccture  chrétienne  le  réalisa  dans  la  basilique^ 
ilonL  la  composition  piiniitive  et  noi'male  fut  la  suivante  (19,  i). 

'  Cr.  Tome  I,  p.  4o.S. 

■  L'appropriation  du  limiple  à  une  licjstination  inverse  de  la  sienne  l'ut  i-(''alisée  di^  diverses 
façons.  Tantôt,  on  eonservail  la  disposition  générale,  en  ajoutant  une  abside  (Cf.  le  temple  de 
Rome  et  d'Auguste  à  Ancyre,  le  Partliénon)  ;  tantôt,  on  maronnait  les  entre-colonnenienls  du 
péristyle  et,  par  la  percée  de  portes  dans  les  murs  latérau.v  de  la  cella.  on  obtenait  un  vaisseau 
à  trois  nefs  (Cf.  le  temple  de  la  Concorde  à  Agrigente)  ;  tantôt,  on  élevait  une  enceinte  concen- 
trique au  péristyle  qui,  la  cella  rasée,  devenait  la  grande  nef  (Cf.  à  Aphrodisias)'...  Comme 
exemples  d'utilisation  d'édifices  civils  citons,  à  Rome,  Saint-Adrien  au  Forum  (salle  des  séances 
du  Sénat),  Sainte-Croix  de  .lérusalcm  (une  salle  du  Palatium  Sessorianum),  etc. 

^  Cf.,  par  exemple,  ce  qui  se  passa  à  Gaza,  quand  l'évèque  saint  Porphyrios  décida  d'y 
construire  une  église  :  la  majorité  fut  d'avis  de  l'édilier  «  à  l'image  du  temple  de  l'idole  ». 


LES    l'RO(iRA.MMES    RRLKilEUX 


27 


L'église  proprenienl  dite  était  précédée  d'une  grande  cour  iatritoti, 
paradisus,  parvis),  presque  toujours  carrée,  dont  l'entrée  était  parfois 
monumentale  [propylée)  ;  un  bassin  {ca/if/tartfs.  phiale)  occupait  son  milieu 
et  elle  était  bordée  de  portiques.  Celui  en  avant  de  la  façade  était  affecté 
aux  catéchumènes  et  aux  pénitents,  à  qui  la  manœuvre  de  grands  rideaux 
installés  aux  portes  accordait  ou  refusait,  suivant  le  moment  de  l'office, 
la  vue  du  teniplr.  Souvent  aussi,  surtout  en  Orient,  ils  trou\aient  place 


/t/TV?^ 


l'j. 


Pro^rami 


religieux  chivtions. 


I.  Basilii|uc  normale  :  f,  propylée.  A,  atrium.  D,  bassin  lustral.  X,  narllicx.  C,  chœur.  0,  autel.  H,  abside,  a.  arc 
triomphal.  E,  trône  de  l'évêque,  c,  banc  du  clergé.  —  II.  Basilique  orientale  :  C,  chœur.  G,  gynaikon.  I,  iconos- 
tase. A,  autel.  P,  prothesis.  D,  diakonikon  (cf.  fig.  91,  vu).  —  III.  Basilique  à  transept  (Ti.  —  IV.  Orientation  primi- 
tive. —  V.  Orienlalion  à  partir  du  v»  siècle  (P,  place  du  prêtre).  —  VI.  Sanctuaire  Iriconquc.  -•  VII.  Eglise  cruci- 
forme. —  VUI.  Rotonde.  —  IX.  Eglise  a  deux  absides  opposées. 

dans  un  vestibule  [narthex]  occupant  toute  la  largeur  de  l'édifice.  Celui-ci, 
la  basilique  proprement  dite,  comprenait  généralement  trois,  parfois 
cinq  vaisseaux,  séparés  par  des  colonnades  porteuses  de  la  couverture. 
La  nef  médiane  était  plus  larg-e  que  les  autres  [collatéraux,  bas  côtés) 
qu'elle  dépassait  en  liauteur,  afin  qu'il  y  eût  un  endroit  oii  percer  des 
fenêtres.  En  Orient,  le  collatéral  gauche  (par  rapport  aux  fidèles)  était 
réservé  aux  femmes  [gynaikon). 

A  l'extrémité    postérieure   de    la  grande   nef  était  la  place  du  sanc- 
tuaire, dénommé,  en    Occident,    sanctuariuui.   presbyteriiim.    tribunal \ 


'  A  cause  de  l'analogie  de  sa  destination  avec  celle  de  la  partie  correspondante  dans  la  basi- 
lique civile  romaine,  où  siégeait  le  magistrat  judiciaire  (Cf.  Tome  I,  p.  459).  Ci',  aussi  Tome  III. 


28  LES    ARCHITECTURES    CHRÉTIENNES    DE    L  ORIENT    MÉDIÉVAL 

coucha  '  ,•  en  Orient,  adijton'.abalon  ',  hthna  '' .  C'était  unliémicycle  (apsis, 
abside)  pourvu  d'un  banc  où  siégeaient  les  prêtres  et,  au  sommet  de  la 
•  i.uiln',  d'un  trône  (cathedra]  pour  l"évèque.  La  dignité  du  lieu  était  marquée 
par  un  gi'and  arc  (arcus  trmmphalis)  que  traversait  une  poutre  soutenant 
une  croix  l't  un  luminaire.  En  avant  et  dans  l'axe  de  réditice,  se  trouvait 
un  autel  abrité  par  un  pavillon  sur  colonnes  ciboviuin),  dont  les  ouvertures 
étaient  fermables  par  des  rideaux.  Entre  l'autel  et  l'emplacement  des 
ti<lèles  [quadratuin  populi  .  un  espar."  pdur  les  cliantres  'chorus  psal le n- 
tium,  achola  cantorum.  était  détini  par  une  barrière  [cancelli),  aux 
extrémités  de  laquelle  se  détachaient  deux  chaires  [arnbons)  pour  la 
lecture  des  textes  sacrés  et  la  prédication. 

L'établissement  d'une  tribune  à  mi-liauteur,  dans  l'élévation  des  col- 
latéraux, était  très  rare  en  Occident,  mais  apprécié  en  (Jrient,  pour  la 
facilité  qu'il  donnait  à  la  fois  de  placer  des  personnes  notables  à  l'écart  de 
la  foule  et  d'appliquer  le  principe  oriental  de  la  séparation  des  sexes,  en 
conlinant  les  femmes  à  l'étage  [cpjnaikonitis). 

En  Orient,  où  le  culte  comportait  plus  de  cérémonie  et  où,  au  cours 
du  v""  siècle,  se  développa,  aux  dépens  de  l'enseignement  jiomélistifjue, 
une  partie  de  chant  et  une  de  drame",  le  programme  (juc  nous  venons 
d'analyser  comportait  des  complications  19.  ii;  91,  vii^.  De  part  et  d'autre 
de  l'abside,  s'ouvraient,  face  aux  collatéraux,  deux  absidioles  qui  s'appe- 
laient, celle  au  midi  "^j  diakonikon  ou  apodosis,  celle  au  nord,  prothesis,  et 
(|ui  servaient,  la  première  de  sacristie,  la  seconde  de  lieu  pour  la  prépa- 
ration des  saintes  espèces  (|u'au  moment  utile,  on  portait  solennellement 
au  sanctuaire  («:  Grande  entrée  »].  D'auli'e  part,  le  sanctuaire  était  fermé 
par  l'écran  d'un  porticjue  à  rideaux  ou  d'iiiir  haute  barrière,  exposoir 
de  saintes  images  [pergula,  ico/tas/f/sis  ,  au  milieu  de  hujutdle  était 
ménagée  une  «  porte  sacrée  ». 

Le  besoin  d'un  presbyterium  de  grandes  dimeirsions  —  pailiculière- 
ment  pressant  quand  l'église  était  monasti(|ue  —  ou  le  désir  de  trouver 
le  logement  du  tombeau  d'un  martvi*  déterminaient  parfois  l'intercalation 
enli'e  le   sanctuaire  et  la  nef  (Tmi   \aisseau    transx'ei'sal   [transe ptuin]  qui 

'  l'u.r  allusion  a  la  coaluriiialiuii  en  coiiuilli'  di'  sa  couvertuir  en  (•ulilu-louf. 

-  Le  lieu  st-crcl. 

^  L'endroit  inaccessible. 

*  L'estrade,  parce  que  le  sol  en  était  surél'jvé  d'un  «m  île  plu-sirur.-;  degnjs. 

=  Gommémoralion  de  la  Passion  par  le  sacrifice  curliari.slhiuf. 

"  l'our  lorientation,  cl',  ci-dessous,  p.  29. 


LES    PRfXiKAM.MKS    RELIGIEUX  29 

pOLivail  (U'hoiJer  les  alignements  latéraux  de  l'édilice  et,  parfois,  se  termi- 
nait en  abside,  comme  la  grande  nef  (19,  m). 

Souvent,  des  chapelles  étaient  consacrées  aux  archanges  Michel  et 
Gabriel,  considérés,  surtout  en  Orient,  comme  les  «  assistants  au  trnne 
du  Christ  »  et  les  g-ardiens  de  la  «  Maison  de  Dieu  sur  terre  »  :  aussi  les 
juchait-on  volontiers  sur  des  tours,  attenantes  ou  non  à  l'église,  alin  (|ue 
de  ce  poste  élevé  ils  pussent  «  tout  \oir.  à  tout  instant  »  :  quant  aux  clo- 
chers, il  n'en  est  pas  fait  mention  avant  le  vu'   siècle. 

Le  baptistère  avoisinait  l'église.  Souvent  devisé  à  grande  échelle,  en 
accord  avec  l'importance  de  la  céiémonie  dont  il  était  le  théâtre  et  avec 
la  j)ratique  d'une  immersion  totale  des  néophytes,  son  progrramme  dis- 
tinguait normalement  un  vestibule,  oii  les  catéchumènes  renonçaient  à 
Satan,  et  une  salle,  au  centre  de  laquelle  se  creusait  une  piscine. 

Les  églises  commémoratives  et  funéraires  étaient  souvent  réalisées  sur 
un  plan  centré  ou  ra\onnant  :  c'était  :  lant(M  une  rotonde  ou  un  octogone, 
qui  pouvait  être  doublé  dun  collatéral  annulaire  comportant  parfois  des 
tribunes  (19.  viu  :  lantijl  une  basili(jue  à  sanctuaire  tréilé  [tric/iora  eella. 
triconc/tos  sigrnd).  c'est  ii-dii'e  doti'  de  trois  absides  implantées  en  croix, 
suivant  un  dispositif  adoi)té  pour  les  salles  du  trône  des  palais  orientaux 
et  romains'  -vi)  :  tantôt  un  vaisseau  cruciforme  ^^vii).  Rarement,  le  plan 
était  celui  d'une  l)asilique  type,  dilférencié  par  l'addition,  sur  le  petit  côté 
antérieur,  d'une  abside  symétrique  à  la  normale  (ix;.  Les  reliques  étaient 
conservées  dans  un  caveau  //tartf/ri(///f.  confessio.  crgpta  ,  accessible  par 
des  escaliers. 

L'élaboration  des  programmes  religieux  chrétiens  l'elevait  dans  une 
assez  large  mesure  de  préoccupations  symboliques  :  ainsi,  bien  que  la 
règ-le  souffrît,  surtout  dans  les  premiers  temps,  des  exceptions,  l'ofliciant 
devait  regarder  l'orient.  D'abord,  le  rite  primitif  le  plaçant  face  aux  fidèles, 
l'église  se  trouva  implantée  comme  le  temple  païen,  c'est-à-dire  eut  son 
entrée  à  l'est  f  19.  iv).  A  partir  du  v  siècle,  une  révolution  rituelle,  origi- 
naire de  l'Orient,  ayant  iixé  la  place  du  prêtre  à  l'opposé,  le  dos  aux 
fidèles,  l'orientation  fut  invertie  et  l'église  axée  d'ouest  en  est  (v). 


'  Evideaimcnt,  le  plan  de  la  basilique  ciirétienne  procède  de  celui  de  l'édifice  de  iiièine 
nom  qui.  dans  les  villes  hellénisliques  et  à  Rome,  servait  de  forum,  de  bourse  et  de  tribunal. 
Cf.  Tome  1,  p.  45S. 

'  Cf.  les  palais  de  Trêves,  de  .Milan,  d.^  Mschatia  (Cf.  le  plan  dr  ce  dernier,  plus  loin, 
lig.  63,  vu). 


30  LES    ARCHITECTURES    CHRÉTIENNES    DE    L  ORIENT    MÉDIÉVAL 

Souvent,  surtout  en  Orient,  la  mise  en  proportions  des  édifices  était 
influencée  par  le  désir  d'employer  des  nombres  mystiques:   3,  7,  8,  12  ^ 

De  même  pour  le  plan  :  la  conformation  octogonale,  si  fréquemment 
appliquée  au  baptistère,  se  recommandait  par  la  signification  attribuée 
au  nombre  8 -. 

Surtout,  il  y  avait  —  spécialement  en  Orient  —  tendance  à  conformer 
l'église  à  l'image  d'une  croix,  pour  la  même  raison  qui  imposait  à  l'orant 
une  extension  latérale  des  bras  ^  (vu). 


CHAPITRE   II 
LES   IMPULSIONS   ESTHÉTIQUES 

Le  développement  de  l'arcbitecture  médiévale  dans  l'Asie  antérieure, 
l'Afrique  du  Nord  et  le  bassin  oriental  de  la  Méditerranée  fut,  nous  l'avons 
dit,  conditionné  par  les  influences  concurrentes  que  constituaient,  d'une 
part,  rheUénhme  et  ses  extensions  en  Asie  Mineure,  en  Syrie,  en  Égijpte  ; 
de  l'autre,  le  tempérament  propre  des  populations  de  ces  contrées  et  le 

'  3  =  la  Trinité  ;  7  -=r  les  sept  jours  de  la  création,  les  sept  dons  du  Saint-Esprit,  les  sept 
sacrements  ;  8  =  les  huit  béatitudes;  12  =  les  Apôtres... 

-  CL  ces  vers  atlribuables  à  saint  Ambroise  ou  à  saint  Ennodius 

Oelucliorum  sanctos  leinpluin  surrexit  in  usus. 

Oi-/(if/ijnus  Fons  esl  minière  dignus  eo  : 

Hoc  numéro  decuil  sacri  baptismatis  aulam 

•Surgere  ;  quo  populo  vera  salus  rediit. 

'  «  iNotre  prière  sera  plus  vite  exaucée,  si  notre  corps  représente  le  Christ  à  qui  nous  pen- 
sons. »  (Saint  Ambroise.) 

Voici  quelques  textes  signillcatifs. 

Les  églises  cruciformes  sont  expressément  qualifiées  «  à  l'image  dune  croix  ».  Décrivant 
une  église  qu'il  projette,  saint  Grégoire  de  Nysse  écrit  qu'elle  est  waTtep  ôpwjaev  Tiavxayo'j  Èv 
zil)  GzoL'jprjiirjti  t'jto;j. ..  Adamnanus-Arculph  dit  d'une  église  de  Palestine  qu'elle  est  «  quadri- 
lida,  in  similitudinem  Crucis  ».  La  vie  de  saint  Porphyre  rappelle  que  l'église  de  Gaza  est  in 
figiiram  Crucis.  Au  sujet  des  Saints-Apôtres,  à  Constantinople,  Procope  observe  que  le  plan 
comporte  le  croisement  de  deux  axes  conimissœ  in  formant  Crucis  et  que  la  branche  occiden- 
tale est  allongée,  quantum  salis  esl  ul  figuram  Crucis  efficiat. 

Zonaras  nous  apprend  (jue  Justin  H  ajouta  à  la  basiliiiue  de  Sainte-Marie  des  Blachernes 
une  abside  au  nujd  et  une  au  sud.  a  alin  que  r.'glise  fût  en  l'orme  de  croix  «  ('o;  £tva;  toj-ov 
Gzampozior,). 

L'inscription  rédigée  par  saint  Ambroise  pour  la  dédicace  de  l'église  des  Apôtres,  bâtie  par 
lui  à  Milan  vers  :i82,  est  particulièrement  explicite  : 

Condidit  Ambrosius  templum  Dominoque  sacravit 

Nominc  apostolico  munere  reli(iuiis. 
Forma  Crucis  lemplum  esl,  templum  Victoria  Lhristi 
Sacra  ;  Iriumphalis  signal  imago  lucum. 


LKS    IMPULSIONS    KSTlIKTKjUES  31 

rai/onnernenl  des  r/niirs  ntêsopotanilcti  el  perse  sous  leurs  formes  purllii' 
et  sassanide. 

L'iiellénismefut  un  des  ressorts  de  la  civilisaLioii  clirélieiuie  aux  lieux 
que  nous  considérons.  Dans  la  région  égéenne,  théâtre  de  la  vie  byzan- 
tine, son  action  fut  puissante  autant  que  prolongée.  En  Asie  et  en  Afrique, 
pour  n'avoir  pas  été  à  beaucoup  près  égale,  elle  n'en  fut  pas  moins 
réelle  et  générale  :  c'est  que,  favorisé  par  l'installation,  consécutive  à  l'ex- 
pédition d'Alexandre,  d'immigrants  et  de  souverains  grecs,  il  avait  allumé 
en  ces  pays  —  spécialement  à  Ephèse,  à  Antioche,  à  Alexandrie  —  d'ar- 
dents foyers  de  culture  hellénisante  et  imprégné  plus  ou  moins  de  son 
esprit  la  classe  supérieure  à  laquelle  devait  échoir  la  direction  dogmati(|ue 
et  sacerdotale  du  Christianisme. 

Cependant,  il  s'en  fallait  (jue  l'idéal  esthétiijue  de  ces  colonies  de 
l'Hellade  répondît  à  celui  que  cette  dernière  avait  conçu.  Loin  d'évincer 
le  goût  indigène,  l'importation  hellénique  s'y  adapta.  lien  résulta  des  for- 
mules hybrides  qu'illustrent,  par  exemple  :  en  Asie  Mineure,  l'implanta- 
tion des  temples  au  centre  d'un  enclos  bordé  de  portiques  intérieurs'; 
en  Palestine,  les  alliages  d'éléments  grecs  et  phénico-sémites  qu'exposent 
les  tombeaux  des  environs  de  Jérusalem ';  en  Syrie,  les  monuments,  de 
l'époque  romaine,  à  entablement  retroussé  en  arc  au-dessus  de  l'entre- 
colonnement  central,  à  ornementation  foisonnante  et  à  sculpture  méplate"  ; 
à  Alexandrie,  la  plastique  monumentale  fantaisiste,  dont  une  idée  est  donnée 
par  les  peintures  murales  dePompéi  et  les  l'uines  nabatéennes  de  Pétra*. 

Plus  eflicace  encore  fut  la  concurrence  faite  à  l'hellénisme  par  la 
renaissance  mésopotamo-perse,  que  nous  avons  délinie  plus  haut.  En  effet, 
à  partir  du  début  de  notre  ère  environ,  quekjue  aspect  de  la  civilisation 
qu'on  envisage,  on  observe  un  rayonnement  de  plus  en  plus  énergique  du 
génie  des  populations  mésopotamiennes  et  iraniennes  sur  le  monde 
gréco-romain.  Il  est  marqué,  dans  le  domaine  de  la  vie  économique,  reli- 
gieuse, sociale,  politique,  par  un  afllux  de  plus  en  plus  considérable  des 
produits  naturels  ou  manufacturés  de  l'Asie  centrale  et  orientale;  par  une 
rapide  propagation  du  culte  di'  Mithra  jusqu'aux  contins  occidentaux  de 
l'Empire,  par  un  progrès  incessant  du  luxe  ;  par  l'organisation  achevée,  au 

'  Cf.  Tome  I,  p.  280. 
-  Cf.  Tome  I,  livre  IV,  deuxième  partie. 
^  Cf.  Tome  I,  livre  lY,  deuxième  partie. 
*  Cf.  Tome  I,  livre  IV,  deuxième  partie. 


32  LES    ARCHITECTURES    CHRÉTIENNES    DE    L  ORIENT    MÉDIÉVAL 

temps  de  Dioelétien,  dune  j)Oinpe  ^gouvernementale  lout  asiatique;  par 
l'installation  de  Dioelétien  à  Spalato  et  de  Constantin  à  Byzance.  En  ce 
qui  concerne  rarchitecture,  il  est  manifesté  par  l'introduction  delà  bâtisse 
en  brique  cuite  en  Asie  Mineure  et  jusqu'à  Rome';  parcelle  de  la  cou- 
verture par  coupole  (M1  Asie  Mineure,  en  Syrie,  à  Rome-;  par  la  vogue 
du  décor  foisonnant,  de  la  sculpture  méplate,  de  la  parure  adventice,  de 
la  polycbromie  que  révèlent,  par  exemple,  les  monuments  de  la  Syrie, 
la  production  alexandrine  poslérieur*:"  au  commencement  de  notie  ère,  le 
palais  de  Dioelétien  à  Spalato'... 

Cette  réaction  des  originalités  indigènes,  cette  expansion  de  l'Orient 
mésopotamo-perse  devait  bénéficier  de  l'essor  du  Cbristianisme.  La  nou- 
velle religion  n'était-elle  pas  une  invention  d'Orientaux  de  Palestine, 
mise  au  point  par  des  Orientaux  de  Syrie,  d'Egypte,  d'Asie  Mineure'? 
N'était-il  pas  fatal  que  dans  l'iiellénisme  elle  vît  et  détestât  une  face  du 
paganisme  abhorré'? 

'  Cf.  Tumr  I.  livre  IV.  (Iciiviniic  parlir. 
'  Cf.  Toinu  I,  livre  IV,  deuxièiiie  partie. 
^  Cf.  Toine  I.  livre  IV,  deuxième  partie. 

*  Cf.  par  e.xemple,  riiellénopiiobie  du  cleri;é  alexandrin.  (|ue  révèlent  la  destrueLion  sauvage 
des  monuments  (le  la  ville  et  le  meurire  de  la  philosojihe  llypatia  (425). 


PREMIÈRE  PARTIE 

LES    ARCHITECTURES    PRINCIPALES 

DE    L'ASIE   ANTÉRIEURE 

ET    DE    L'AFRIQUE    DU     NORD    CHRÉTIENNES 


PKEMIERE    SECTION 

L'ARCHITECTURE   CHRÉTIENNE    DANS   LA   HAUTE-MÉSOPOTAMIE 
ET  EN  SYRIE 


L  ARCHITECTURE    DANS    LA    HAUTE  MESOPOTAMIE 

L'histoire  de  l'arclii lecture  trouve  dans  la  Haute-Mésopotamie  une  tran 
sition  entre  l'étude  de   l'Orient  sassanide  et  celle  de    l'Orient  chrétien 
A  peine   commencée,    l'exploration    ar- 
chéologique de  celle  région  (21,  ii)  qui, 
sous  le  nom    d'Osrhoëne,  fut,  au  déhut 
du    moyen    âge ,    un    centre    de    civili- 
sation  et   un  foyer  de   christianisme,   a 
révélé   des  monuments    du    plus   grand 
intérêt  :  à    Wiranschehr   (Gonstantina), 
une  grande  église   (v'^-vf  s.)  ;   à  Diarhé- 
kir  (Amida)  qui  rivalisa  avec  Edes.se   et 
Nmbe,  deux  églises  notables  (V-v,.-  s.)        ^«-  "  '^'Z^^^^  '^  "'°'"" 
—  église  nestorienne,  église  de  la  Vierge  ;        i.  Mar  Kyriakos.  -  ii.  Mar  Gabriel.  -  m. 

d,  ^        r^  •    î     T  rni  i  1    t  El  Hadra,  ù  Kliakii. —  IV.  Eglise  à  Diarbékir. — 

ans  le  canton  du  Djebel  Tliur  Aodin,  au     v.  Profii  de  cmniche. -cf.  n?.  -28.  v. 

sud-est.de  Diarhékir,  divers  sanctuaires 

et  couvents  (v'^-vif  s.)  — Mar  Augen,Mar  Gabriel,  Mar  Yakoub,  El  Hadra 

à  Khakh... 

Ces  églises  consistent  en  un  vaisseau,  allongé  tantôt  selon  l'axe  d'une 

II.  3 


34  l'architecture  de  la  syrte  chrétienne 

al)sidL'  orientale  (20,  0,  tant()t  transvei'salemeiit  à  trois  sanctuaires  (iij  \ 
11  en  existe  aussi  sur  plan  centré  et  rayonnant,  que  constitue  une  cage 
sous  coupole,  ouverte  sur  quatre  salles  en  croix  (20,  m,  iv  ;  28,  v). 

La  construction,  souvent  de  très  bonne  qualité,  applique  des  procédés 
niésopotanio-perses.  Les  murs  sont  de  })ieri'es  i)ien  appareillées  ;  les  baies 
couronnées  par  un  linteau  ou  par  un  arc  tourné  selon  un  cintre  souvent 
surbaussé,  parfois  outrepassé,  voire  légèrement  brisé,  à  la  persane.  La 
couvei-ture  qu'abrite  un  toit  à  deux  versants  cuirassés  de  tuiles,  est  soit 
un  berceau,  maçonné  suivant  une  courbe  surbaussée  ou  ellipsoïdale,  soit 
une  coupole,  parfois  sur  plan  ovale  (iv).  Celle-ci,  que  des  ti'ompes  d'angle 
i-accordent  à  sa  cage,  est  faite  de  briques  liées  par  de  fortes  épaisseurs 
de  mortier.  Il  en  est  de  même  pour  le  berceau,  au-dessus  du  point  — ■ 
i-ebaussé  le  plus  possible  —  où  cessent  les  assises  borizontales. 

L'effet  est  demandé  à  des  moulures  à  prolil  contrasté  ;  à  des  ciiapiteaux 
ouvragés;  à  une  parure  abondante  consistant  en  sculptures  de  faible 
relief,  mais  très  refouillées,  en  peintures,  en  mosaïques.  Le  décor  associe 
des  motifs  liellénistiques,  perses,  symboliques  —  acantbe,  rosette,  rin- 
ceaux entoui'ant  des  animaux,  pampre,  vase  de  vie 


11 
L'ARCHITECTURE    DE    LA   SYRIE   CHRÉTIENNE 

CIIAPITHIC   l'HEMlER 
LA  COMMANDE    ~  CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES 

Hi-aucoup  phrs  peuplt'e  (jue  de  nos  jouis  et  cultixée  bien  au  delà  de 
la  limite  actuelle  du  déseit  :  enricliie  par  un  grand  commerce  de  transit 
des  pi-oduits  de  la  Mésopotamie,  de  la  Perse,  de  l'Inde,  voire  de  la  Chine, 
à  destination  des  pavs  méditerranéens,  la  Syrie  olfrit  à  l'Arcbitecture,  à 
jtaitir  ilu  «lébiil  <le  noire  i'i'e  el  jiendant  six  siècles  et  un  (|iuirt,  une  carrière 
vaste  et  diverse  A  une  b(»nrgeoisie  opulente  il  fallu!  de  belles  demeures 
et  des  tombes   moniimi'iilales  :    aux    villes,  dont,  aux  iv'.  \'  et  vf  siècles, 

'  Les  vaisseaux  transversaux  élaicnl  usuels  dans  J'ancienne  Mésoijulaniie.  Cf.  T.  1,  lig.  77. 


(.HUONOLOOIK    ET    T01'0(iRAI'HIE    MONUMENTALES  35 

le  iioiiil)rt'  s'accriil  dans  des  pi'op!»rli(His  (''tonnantes  ',  des  aniénaj^enients 
utiles  ou  soMiptuaires  dont  elles  conliaelèrent  le  goiUsous  l'administration 
romaine"  ;  enlin,  à  une  population  (jui,  à  dater  du  iv'  siècle,  professa  pas- 
sionnément le  christianisme  et  l'ut  une  ])épinière  de  pi'ètres  et  de  moines, 
des  ét^'lises  et  des  monastères  en  quantilé. 

La  série  des  constructions  de  destination  religieuse  tut  nn'se  en  Irain 
dans  le  deuxième  quart  du  w"  siècle,  sous  l'énergique  impulsion  de  Cons- 
tantin et  de  l'impératrice  Hélène.  En  tout  lieu  de  Palestine  qu'avait  sacré 
([uelque  événement  de  la  vie  de  Jésus,  des  églises  furent  érigées,  «  couime 
autant  d'enseignes  des  victoires  du  Seigneur  '  »  :  églises  de  l'Annoncia- 
tion, à  Nazareth;  de  la  Nativité,  à  licthléem;  du  Saint-Sépulcie.  à  Jn-u- 
salem  ;  de  l'Ascension,  sur  le  Mont  des  Oliviers.  Par  ailleurs  s'élevaient  : 
à  Anfioche,  la  «  Grande  Eglise  »,  fondée  en  331,  achevée  sous  Constan- 
tius  ;  à  Damas,  à  Tf/r,  des  hasiliques  ;  dans  la  Syrie  septentrionale,  les 
églises  de  Hass,  de  Kherhet  Hass,  de  Roiieiha,  de  Fa/irtin  (372)  ;  dans  le 
Hauran,  celles  à'Oum-idj-Djemal  (3io),  de  Tafkha. 

L'œuvre  du  v"  siècle  est  connue  par  le  couvent  de  Chaqqa.  par  les 
églises  de  Bubiska  (401),  de  Dar-Kita  (418)  ;  par  celles  de  Mscliabhak,  de 
Kokanaya,  de  Serdjilla  —  toutes  élevées  dans  la  seconde  moitié  du  siècle; 
par  celle  de  Khandsir,  dans  la  région  des  Djehel  Hass  et  Djebel  Shbet  et, 
surtout,  par  le  grandiose  ensemble  de  l'église  et  du  couvent  de  Kalat 
Seman  (Saint-Siméon  Stylite).  au  nord-est  d'Anliocbe,  lous  datables  du 
déclin  du  sii'cle. 

Le  passag-e  du  v'  siècle  au  vi-  est  l'appelé  par  l'église  de  Baqouza,  au 
sud-est  d'Antioche;  le  début  du  vi",  par  la  cathédrale  de  Bosra  (terminée 
en  ol  1-512),  dédiée  aux  saints  Serge,  Bacchus  etLéontius  ;  par  l'église  de 
Saint-Georges,  à  Ezra  (achevée  en  515)  —  l'une  et  l'autre  dans  le  Hauran. 
Au  vi''  siècle  appartiennent  encore  :  en  Syrie  cisjordane,  les  églises  de 
Saint-Serge  et  de  Saint-Etienne,  à  Gaza;  dans  le  nord-est  de  la  Syrie 
centrale,  les  églises  de  Zebed,  de  Muallak,  au  pied  du  Djebel  Hass  et 
celles,  particulièrement  réussies,  de  Tourmanin  '  et  de  Kalb-Lonzeh.  Citons 
encore,  contemporaines  du  règne  de  Justinien,  une  église  sur  le  Mont 
Garizim ;  AU  su<l-est  de  Samarie  ;  à  Jérusalem,  l'église  de  la  Vierge  et  les 

'  Dans  la  Syrie  septentrionale,  on  compte,  sur  une  iHcn.lue   d'une  quarantaine  de  lieues, 
une  centaine  de  villes  neuves  datant  do  cette  époiiuc 
2  Cf.  Tome  I,  p.  437. 
'  La  comparaison  est  de  saint  Jérôme. 
*  Récemment  détruite. 


36 


L  ARCHITECTURE    DE    LX    SYRIE    CHRETIENNE 


Portes  triomphales  (Propylées)  de  l'enclos  sacré  du  Haram  '  ;  une  église  à 

Kasr-iô/i-War- 
dôn,  entre  Alep 
et  Homs  (564). 

Comme  té- 
moins de  la 
commande  ci- 
vile, subsistent 
quantité  demai- 
sons,  souvent 
presque  intac- 
tes; des  parties 
de  villes  ;  des 
bains  et,  dans 
le  nord  de  la  Sy- 
rie centrale,  de 
très  nombreux 
tombeaux,  dont 
beaucoup  sont 
très  impor- 
tants. 

La  prospé- 
rité de  l'archi- 
tecture chré- 
tienne de  Sy- 
rie souffrit,  au 
vu"  siècle,  des 
incursions  des 
Perses  (610- 
618)  '  et  elle  ne 
survécut  pas  à 
l'invasion    mu- 


21.  —  Aire  de  rarchitecture  chrétienne  dans  la  Haute-Mésopotamie 

et  en  Syrie. 
II.  llaulc-M6so|)olaniie.     -  III.  Suie;  iiiducnros  pI   rayoïinemont. 


sulmane 

638)  \ 


((  Belle  porte  »   (Oraia  pylé),  appelée  par  les  Occidentaux:  la 

Lii,  dernière  inscription  relevée  est  de  l'année  60'.). 

Du  milieu  du  viP  siècle  à  la  fin  du  \r.  la  iiroduction  lut  nulle 


'  Au  sud,i 
te  double  »  ; 
Porte   dorée  ». 


(e33- 


a  «  l'or- 
à  l'est, 


Les  croisés   ne  trouvèrent 


LES    CONDITIONS    NATURELLES    ET    HUMAINES.     LES    INFLUENCES  37 


CHAIMTHK    II 

LES  CONDITIONS  NATURELLES  ET  HUMAINES.  —  LES  INFLUENCES. 
LES  ÉCOLES.  —  LES  ÉPOQUES    -  RAYONNEMENT 

I 
LES    CONDITIONS    NATURELLES    ET    HU.VlAIiNES 

En  Syrie,  la  pierre  abonde  :  dans  les  régions  occidentale  et  septen- 
trionale, c'est  un  calcaire  stratilié  par  bancs  épais,  facile  à  tailler  et,  vers 
Antiocbe,  de  grain  fin  et  durcissant  à  l'air.  La  partie  orientale  de  la  Syrie 
du  Nord  (Djebel  Hass  et  Djebel  Slibèt)  et  les  cantons  transjordaniens  de 
la  Syrie  centrale  offrent  des  roches  dures,  surtout  du  basalte.  Certaine- 
ment, le  nord  de  la  Syrie  n'était  pas  alors  déboisé  comme  maintenant  et 
ses  habitants  pouvaient,  à  grands  frais,  il  est  vrai,  s'approvisionner  de 
bois  magnitîques  dans  les  forêts  du  Liban  et  de  l'Amanus  ;  toutefois  il 
semble  (ju'au  cours  du  vi''  siècle,  le  bois  se  fit  de  plus  en  plus  rare.  Par 
contre,  en  TransJordanie,  la  matière  Hgneuse  faisait  défaut.  Rappelons 
qu'au  nombre  des  caractéristiques  du  pays  figurent  la  cbaleur  stM-he  du 
climat  et  la  fréquence  des  tremblements  de  terre. 

Les  conditions  humaines  ([uc  rarcbilecture  rencontra  dans  la  Syrie 
chrétienne  étaient  fort  bonnes.  La  commande  profane  était  largement 
dotée  et,  en  outre,  quand  il  s'agissait  de  programmes  religieux,  l'enthou- 
siasme présidait  à  leur  exécution  comme  à  leur  conception.  La  civilisation 
était  brillante  ;  les  esprits  très  cultivés,  éveillés  et  pleins  de  ressort  '  ;  les 
connaissances  scientifiques  considérables;  la  technique  très  développée. 
On  sortait  d'une  ère  de  grande  activilé  constructive  et  l'on  bénéficiait  de 
l'expérience  accjuise  au  cours  des  travaux  qui  avaient  créé  les  magnifi- 
cences monumentales  d'Antioche,  de  Baalbek.  de  Pahnyre,  de  Bosra,  de 
Djeracb,  d'Amman,  etc.  "• 

II 

LES    INFLUENCES 

La  carrière  de  l'architecture  de  la  Svi'ie  chrétienne  fut  la  résultante 

debout  que  l'église  de  la  Résurrection  et  lu  couvent  do  Sainte-Marie,  à  Jérusalem,  et  la  basi- 
lique de  Bethléem. 

'  Rappelons  quel  foyer  de  culture  hellénistiiiue  fut  Antioche. 

==  Cf.  Tome  I,  p.  437,  447. 


38  I,  MICIIITKCIUIIK    l)K    \.\    SYltlK    CIlUKTfKNNK 

(le  li'ois  foiwcs  :   Y  licllrnisinc  V(tri(/iii(ilili'  induicitv,   V  iii/liicii(  c  tic  lOrivnl 

li'licllfMiisiiic  ;i\;iil  st-diiil  les  li;iul.«!S  classes  cl  le  rii\ oiiticiiit'iil  d'Aii- 
li(jclif,  su  ciiiiilalc  |»iiiss;iiil('  cl  prcsli^iciisc,  siir-vccul  an  |)ii;jaiiisinc. 
( j(îj)cii(liiiil  il  II  y  a\ail  poiiil  eu  assiiiiilalioii  :  la  masse  iTaxail  |)()iiiL  iHc 
ciiLaiiJCO  :  iiicme  clie/  les  li(dl(;iiisarils,  la  iiKMilalili''  siMiiitc  r(;slail  crilii-n^ 
(!t  les  Iradilions  Aw  cru  claieiil  viva(;cs.  Ijc  li'i()rii[)lic  Ay\  clifislianisrne  jn-é- 
cipila  une  r('acli(»ii  coiilre  I  iiil  rusioii  ('■^('•(miiic  i|ui  couxail,  (lc[uiis  loii^i- 
lciii|»s  cl  ;i  la(|iiclle  c()iilril)U(Tciil  (riiii|)orlaiilcs  iiiiiiii^ralioiis  arabes  ' .  Le 
iiioiivciiiciil  i'axorisa  riiilluencc  (IcrOrieiil  iiit''S()|)ola,iii()-|)crse,  (|iii  dcvail. 
cire  iraiilaiil  plus  criicifiilc  (|ue  la  Syn'(î  éLaiL  dans  la  (lépendanci;  écoiio- 
iiii(|iic  de  rempile  sassaiiide  cl  (|u'appa.r(!iiiLé(;  aux  [lopulalions  des  refilons 
du  'l'ivre  et   de  riMipliralc,  elle  ('-lail:  accessihh'  à  leur  eslli(''li(|uc, 

l'iii  somme,  raicdiiiccluic  d(;  la  Syi'ie  clirclicniic  i'(di'V(;  de  riudlcnismc 
j)ar  ce  (lu'idlc  uiaiiilesle  de  l()^i(|u<;  coiislriiclive  ;  de  l'Or-ienl  UM'-sopolaiiio- 
|)erse  |tar  son  t^oùl  pour  la  coïKcrliiiW!  \()ùl(''c  ainsi  (|ue  par  la  coiiceptioii 
<le  rcH'cL  par  la  plasli(|nc  de  dt-lail';  eiiliii,du  \ieu.\  l'oiids  iiidij^J-iic  par 
certains  pari  i s  pris  de  coiist  riiclioii  cl,  de  dt-coral  ion  '.  Il  \  cul,  hieii  encore 
inlciN  ciil  ion  de  I  art   li\/,aiiliii.  mais  dans  des  pro|>ortions  minimes. 

ill 

m:s   i;(;(n. i:s.   —   i.i:s   kpooiks 

Ij'o'uvi'c  de  l'arcliitcct  lire  s\ri(Mine  i-i'-vidc  la  coexislencc  de  plusieurs 
écoles  r«'!<^ionales  et  uim'  <''\()lut,ion  rt\tiulit'rc,  svniptomati(|ue  de  \  ie  cl  de 
propres. 

Le  I  illitral  (t  Aiil  i()(  lie  à  (îdza  eUa  C/s/o/v/a/z/c  rureiil  iidatiNcmcnl  ludli'*- 
nisants 

Li'  //o/v/  (/('  la  rh/ion  (ciilndv.  an  sud  cl  à  l'esl  d"Anlio(die,  partage 
entre  I(î  ^oùL  ^iim-  et  l'orienLal,  donna  d(!  |)lus  «;n  plus  Tav antaf^c  au  second  : 
son  (îssor  date  du  iirsièide,  cl  il  allei^nil,  son  apogée  au  décdin  du  vi'.  Il  a 
produit  des  cliids-d'ccuvre  ("Oalli  Lou/,(di,  Kalal,  Seiirani.  On  y  disl-in;4ue 
d'ailleurs  deux  unités  régionales,  localisi'cs,  rune  dans  le  caiilon  ilu 
b/chcl  liilid.  raiilre  ilaiis  cidiii  du  hjchi'l  liarisha 

'  l'illf  csl,   iiiiuiijr,-,!/.,.    par   un    ivrui  ra,|,i(lc    de    lu   lan;^ui!    '^vi-VA\\v\    ilcvaiil   l'iua.iiKk'iiiii:    ou 
syridijiK;.  CI',  plus  loin,   p,  m.  W. 
■'  Cf.  p.  iii,  (l(i,  (i7. 

■'  cr.  p.  4!),  04.  m. 


i,Rs  i:c.om:s.   ij:s  ki'Ooui:s.    u.wonnkmkni  ;v.» 

Les  |ilal('iiu.\  du  D/rInd  Ihiss  cl  du  Ujchcl  Slihrl,  à  l'est  des  pavs  prr- 
cili'S,  lui'cnl.  du  i\'  siècle  au  vir.  le  lliéàlre  d'une  pioduclioii  arcliileclurale 
iiilérieiire,  diU'ért'Ucicc  de  celle  de  la  Syrie  sejjlenlrioiiale  par  des  prali- 
<|ues  que  coMiuiandaienl  d'ailleurs  des  conditions  ii(k)logi(jues  pai'ticu- 
lii>n«s'. 


?v^ 


\^^ 


.    M  'Ma 


i»^*^- 


(D'après  M.  de  Vugur-.  op.  cil.) 


J^our  des  raisons  analogues,  le  llaiiran  conslilue  une  (|ualru''nie  [)ro- 
vince.  ii  cei'Iains  é<;ai"ds  la  plus  oiii;inale,  tri-s  orienlalisante "  :  constiluf'e 
au  troisième  siècle,  sa  lorinule  n'éxolua  poinl. 

IV 

KAYO.NNKMKNT 

Le  rayonneiiieni  de  l'ai-cliiteclure  de  la  S\rie  chrétienne  lïil  considi'- 
rahle  :  il  impressionna  ('Miert:i([uement  :  d'inie  pari,  l  Ei:v{)le  cojile,  l'Asie 
Mineure  centrale  et  surtout  seplenirionale,  lîy/ance,  l'Afrique  du  Nord; 
de  l'autre,  les  écoles  musulmanes  de   la  S\  rie.  de  rKi'y{)te,  du  Maghrei), 


'  Curi  caiiL(jiia  u'uuL  point  d'aulio  malirrc  ([ur  \r  lici.>alli'. 
*  A  cause  d'une  forte   ininiigratioii   d'Aralte.>  (et.  plur,  Idui,  11'  partie.  1' 
tecture  arabe  auant  l'Islam)  (p.  '.)8,  99). 


VArchi 


40  L  ARCHITECTURE    DE    LA    SYRIE    CHRÉTIENNE 

de  l'Asie  Mineure  seldjoukide,  de  l'Empire  ottoman.  Il  agit  encore  sur 
l'Europe  occidentale,  spécialement  sur  l'Italie  adriatique  ^  (20,  m). 


CHAPITRE   III 
LES   PROGRAMMES  ET   LEURS  RÉALISATIONS 

I 
PROGRAMMES    CIVILS 

Programmes  èdilitaires . 

L'ordonnance  des  villes  syriennes  se  distinguait  par  un  parti  pris, 
d'origine  hellénistique,  de  doter  les  rues  de  portiques,  attenants  ou  non  aux 
maisons,  et  d'ouvrir  une  grande  artère  centrale,  bordée  de  galeries. 

Programmes  domestiques. 

D'une  manière  générale,  les  programmes  domestiques  étaient  conçus 
à  la  mode  orientale.  L'habitation  était,  autant  que  possible,  isolée  du 
dehors,  ouverte  sur  une  cour  que  fermait  une  enceinte  aveugle  (23,  i). 
Dans  les  cités,  le  défaut  de  place  forçait  à  édilier  les  maisons  en  façade 
sur  la  rue,  avec  des  balcons  portant  une  cage,  prototype  des  mouchara- 
biyés  musuhnans-  (23,  vu). 

Cependant  la  disposition  n'était  point  pareille  dans  le  Sud  et  dans  le 
Nord. 

Dans  le  Hauran,  la  cour  était  bordée,  sur  trois  côtés,  par  des  bâtiments 
à  deux  étages,  dont  le  supérieur  était  accessible  par  des  escaliers  inté- 
rieurs et  extérieurs^.  Le  sélamlik  était  constitué  par  une  grande  salle, 
aussi  haute  que  la  inaisou;  le  harem,  par  des  chambres  qui,  si  elles 
étaient  à  coucher,  étaient  dotées  d'alcôves  et  de  petites  armoires  ménagées 
dans  l'épaisseur  des  mui-ailles.  Séparé  par  un  couh)ir,  h^  klian  coin{)re- 
nait  cuisine,  celliers,  ('curies,  citerne. 

En  Syrie  septentrionale,  la  disti'ibution  était  phis  dilférciiciée  t't  plus 
monumentule  :  ♦die  distinguait  plus  les  communs  (h'  la  demeui'c  ;  souvent 

'  Cl.  Tumc  111. 

'  Cf.  p.  t'O!). 

^  Cf.  Tome  1.  ji.  485,  li^.  :Ji;;. 


PROGRAMMES    CIVILS 


41 


elle  donnait  à  l'entrée  de  l'enclos  les  proportions  d'un  portail  profond, 
avec  bancs  sur  les  côtés,  voire  celles  d'un  pavillon  avec  passage  chicané 
et  loge  de  portier  (23,  i,  iv,  v,  vi,  vni)  ;  enfin,  elle  disposait  la  maison  en 
longueur  et  la  divisait,  à  l'étage  comme  au  rez-de-chaussée,  en  une  suite 


23.  —  La  maison  syrioiino. 
1.  Maison  à  Kokaiiaya  :  A,  entrée.  E,  communs,  c,  cour.  B,  B,  logis,  p,  porlit|ue.  D,  écurie  avec  auges  (a).  — 
II.  Elévation  dune  maison  à  Serdjilla.  —  111.  Façade  d'une  maison  à  Refadi.  —  IV.  Entrée  d'une  maison  à  El 
Barali  (c,  couri.  —  V.  Id.,  a  Moudjeleia  :  A,  porte.  D,  courette.  C,  cour.  BC,  basse-cour.  F,  cuisines.  E,  com- 
muns. —  VI.  /(/.,  .1  El  Bnrali  :  A,  entrée.  B.  vestibule.  P,  loye  du  porlur.  C,  cour.  —  Vil.  Façade  d'une  maison 
à  Moudjeleia,  a\ec  balcoii-moucliarabivé.  —  VIII.   Porte  d'une  maison  â  Bechoulla. 

de  grandes  pièces  et  en  une  large  galerie  sur  piliers  ou  colonnes  (23,  i, 
II,  m).  A  la  campagne,  les  villas  étaient  agrémentées  d'un  jardin,  que 
délimitait,  du  côté  de  la  demeure,  un  portique  de  pierres  levées,  unies  par 
des  traverses  lapidaires  et  soutenant  une  treille.  Souvent,  dans  le  jardin, 
s'élevait  le  tombeau  familial. 


Programmes  funéraires. 
Selon  rantique  tradition  indigène  qui,  d'ailleurs,  était  en  conformité 


42  L  ARCHITECTURE    DE    L\    SYRIE    CHRETIENNE 

avec  la  nature  rocheuse  du  sol,  la  Syrie  chrétienne  constituait  un  toniheau, 
le  plus  souvent,  au  moyen  d'une  excavalion  pratiquée  :  tantôt  à  fleur  de 
coteau  ;  tantôt  dans  le  sous-sol,  à  l'extrémité  d'une  tranchée  dégageant  un 
front  (lu'oii  arrangeait  en  façade  ou  en  porti(jue  (24,  xii^  ;  tantôt,  enfin,  dans 
les  profondeurs  de  la  tei're,  soit  latéralement  à  un  puits,  soit  au  bout  d'un 
couloir  à  degrés,  dont  l'entrée  était  fermée  par  une  lourde  dalle  xi)  et  parfois 
abritée  par  un  édicule  en  forme  de  dais  (vu).  Dans  l'extrème-nord  du  pays, 
la  sépulture  était  souvent  signalée  par  l'érection  d'une  stèle  massive,  ou 
})lutôt  d'une  paire  de  colonnes  ou  de  piliers  unis  par  un  entablement  vin). 
A  ciel  ouvert,  une  tombe  consistait  presque  toujours  en  une  chambre 
carrée,  parfois  surmontée  d'une  seconde,  oii  des  niches  recevaient  les 
cercueils  (i-iii,  v,  vi,  x.  :  parfois,  un  portique  précédait  la  face  où  était 
percée  la  porte  (iv,  x).  On  compte  un  certain  nombre  d'exemples  de  la 
réalisation  du  thème  d'un  sarcophage  monumental,  exhaussé  sur  une 
plate-forme  ou  surmonté  d'un  dais  (ix,  xiii). 

II 

PROGRAMMES    RELIGIEUX 

Le  plan  normal  de  l'église  syrienne  était  celui  d'une  basilique  ',  orientée 
d'ouest  en  est  et  divisée,  rarement  en  cinq,  communément  en  trois  nefs, 
la  médiane  étant  plus  large  que  les  latérales  2'»).  A  l'est,  s'incurvait 
une  abside  qui,  d'ordinaire,  était  flanquée  de  deux  absidioles  "".  En  Cis- 
jordanie  et  dans  le  Hauran,  elle  faisait  saillie  sur  la  face  postérieure  de 
l'édifice'*  (i-v)  ;  mais,  dans  le  reste  de  la  Syrie  centrale,  il  était  de  règle  ^ 
(jue  l'an-ière  de  l'église  lut  terminé  carrément,  soit  que  les  trois  absides 
fussent  réellement  empâtées  dans  un  massif  rectangulaire^  (ix,  x,  xii, 
xix),  soit  que  la  jtrincipale  fût  distinguée  par  deux  créneaux  des  absi- 
dioles tracées  sur  plan  carré  et  alignées  sur  elle''  (vi,  vu,  viii).  Rai-emrnt 
(jiiadrangulairc,  parhtis  poU  gonale  '  (vni),  elle  dessinait  excejitionnellement 
un  1er  ;i  cIicn  al  \ 

'  Cr  .  plus  li.uil.  |).  1*7. 

-  cr,.  plus  haut.  |).  i8. 

■  (^r.  k'S  cylises  (le  Tat'IvIta,  de  Cliaciqa,  de  Suweda. 

'  Comme  c.vemples  d"e.\:ceptioiis,  citons  les  églises  <lo  Qalb  Louzeh  el  de  Kalal  Scin'.ui. 

"  Cf.  les  églises  de  Boliio,  de  Hass,  de  Deir  Seta,  de  Khorbet  Ilass. 

"  Cf.  les  églises  de  Babiska,  de  Baifouza,  de  Tounnaiiiii. 

'  ATourmanin,  c'était  un  lie.xagoiie. 

"  Kglise  de  Zebed  (?HI). 


a^^ 

-THF 

1 

^'^ 

M        ,L. 

C"^ 

44  I,'aRCHITEGTURK    de    la    SYRIE    CHRÉTIENNE 

L'église  (ht  B«'llil«:'ftrn  (2î),  xi:,  une  inscription  de  Bosra,  datée  de  487, 


^    Fpn    fHi  Fffl 


fcd 


Lri^'vnJ 


lie     JB I 


U4P 


h-d 


l'-j.  ^  l'iugru.iiiiiHjs  icli^iouv  syi'ieii.s  sur  [jlaii  liasilical. 

I.  l'aitie  posUrioun;  de  ['('ylist;  de  Labouda.  ^^  II.  A7.,  de  U  basilii|ue  do  Tafklia.  —  III.  Jd.,  de  lY-glise  de 
Ualb  l.ouzeh.  -  IV.  Id.,  de  Suweda  -  V.  /</.,  de  KalaUScma'n.  -  VI.  Id.,  de  Babiska.  -  VU.  Jd.,  de  Tour- 
maiiiii.  —  Vlll.  Id.,  de  Ijakouza.  —  IX.  Id.,  de  Ueii-  Scia.  -  X.  Id.,  de  Hass.  —  XI.  Id..  de  Bethléem.  —  XII. 
Jd.  de  Kaiiawal  (édifice  aiilique).  —  XIII.  Paiiie  antérieure  de  la  basilique  de  Kaiiawat  :  A.  alriiim.  P,  i)orliqiie. 
N,  uarlliex.  —  XIV.  Id.,  de  IV-glise  de  Baqou/.a.  -  XV.  Id.,  de  liabomia.  —  XVI.  Kglise  <le  Bohioh.  -  XVII. 
Parlie  antérieure  de  l'église  do  IJoueilia.  —  XVIII.  Id.,  de  Bethléem.  —  XIX.  ligiise  de  Kasr-ibn-Wardfm.  --  XX. 
Farlie  aiilérioure  de  l'église  de  Koueilia.  —  XXI.  I<l.,  du  lemplo  de  Baalsamin,  ii  Siali.  —  XXII.  Id.,  du  vais.seau 
méridional  du  sauoluairo  do  Kalal-Som'aii.  —  XXIII.   A/.,  .le  l'éKliso  .lo  (Jalb  Lfiuzob. 

téinoigiieiil    (|u'au\  iv'    et  v'^   siècles,   la  Syi'i<;  fais;tit  applicalioii  du   plan 
fréllé'. 


'  Cl'.,  plu.s  iiauL,  ij.  i9. 


l'ROtiRAMMES    [{ELIGIKUX  45 

Dans  le  Hauran,  les  trois  nefs  étaient  de  même  liauteur  et  les  latérales 
étaient  coupées  en  deux  étages  (26,  m);  dans  le  reste  de  la  Syrie,  l'éléva- 
tion du  vaisseau  central  dépassait  celle  des  autres,  mais  ne  l'emportait 
que  de  peu  sur  celle  de  l'abside  (2G,  i.  32). 

L'église  de  Kasr-ibn-VVardân  (2o,  xix)  offre  une  réalisation  syrienne 
de  la  i)asilique  centrée,  sous  coupole,  avec  tribunes,  familière  à  l'Asie 
Mineure  et  à  lart  byzantin  '. 

L'école  de  la  Syrie  septentrionale  se  distingua  par  un  parti  pris  d'ou- 
vrir, sur  cbaque  face  latérale,  une  ou  deux  portes  précédées  de  porcbes 


4^    ^ 


:2t).  —  Élévalion  de  l'église  syricnno. 

Partie  poslcrieure  de   l'église  de   Baqouza.  —  II.  Deux  Iravées  antdrieurcs  de  la  basiliiiuo  de  Talklia.  — 
III.  Coupe  longitudinale  de  cette  basilique  suivant  ab  du  plan  II  M,  tour  ;  g.  galerie).  (Cf.  fig.  34,  ii  ) 


sur  colonnes-,  et  par  une  tendance  à  multiplier  les  fenêtres  dans  le  mur 
de  l'abside  et  dans  celui  des  collatéraux  (26,  i;  21  ;  32;  22;  27). 

En  Syrie  cisjordane,  le  programme  d'une  grande  église  comportait  un 
«  atrium  »  -  (25.  xni).  C'était  l'inverse  en  Syrie  centrale.  L'école  du  Nord 
disposait  parfois  un  porti(}ue  sur  un  des  côtés  longs  de  l'édifice'*  (25,  xvi). 
Plus  souvent,  surtout  aux  confins  septentrionaux  de  son  aire,  elle  consti- 
tuait un  avant-corps  sur  toute  la  longueur  du  front  :  en  plan,  c'était  tantôt 
un  porcbe  ouvert  (26,  xvii,  xxii.  34,  m),  un  vestibule  fermé,  soit  aussi 
large  que  l'église,  soit  réduit  latéralement  par  deux  salles  ou  par  deux 
pavillons  (xviii,  xix,  xx,  xxni.  34,  iv-vi);  l'élévation  comportait,  à  mi- 
hauteur,  une  terrasse  à  ciel  ouvert  ou  une  galerie  que,  parfois,  flanquaient 

'  Cf.  p.  73  et  p.  148. 

-  Cf.  les  églises  de  Betoursa,  de  Roueiha. 

^  Cf.  p.  27. 

*  Cf.  l'église  de  Babiska,  la  chapelle  de  Rbè'ah. 


46  L  AHCHITECTURE    DE    LA    SYItlE    CHRETIENiNE 

deux  tours  (34,  iv,  v,  vi).  Nous  reconnaissons  là  un  tlième  indigène,  réa- 
lisé, deux  millénaires  aupai-avant,  par  le  «  liilani  »  des  palais  hillites  '  ; 
au  IX''  siècle  avant  J.-C,  par  1'  «  élani  »  du  temple  de  Salomon^;  vers  le 
début  de  l'ère  chrétienne,  parla  partie  antérieure  du  temple  de  Baalsamin, 
à  Siah  {'26,  xxi)  ;  aux  ii"  et  iii-  siècles  après  J.-C.  par  des  édifices  romains, 
comme  la  «  Kabyle  »  de  Omm-ps-Zeitoun  (34,  i).  D'autre  part,  nous  y 
découvrons,  sinon  le  modèle,  du  moins  un  prototype  de  la  façade  des 
églises  romanes  et  gotbiques*. 


21.  —  Abside  de  réglise  de  Kalat  Sein'  an.  (D'après  M.   de  Vogue,  op.  cit.) 

Dès  le  iv"  siècle,  témoin  l'église  de  la  Résurrection  à  Jérusalem  et  la 
«  Grande  Église  »  d'Antioche  ;  au  v%  à  preuve  l'église  de  Wiranshebr 
(28,  v);  au  passage  du  v"  au  vi'^  —  l'église  octogonale  de  Kalat  Sem'an  (29), 
la  catliédi-ale  de  Bosra  (28,  il,  l'église  de  Saint-Georges  à  I^zra  (28,  ii. 
31,  vil.  ix),  celle  du  Mont  Garizim  (28,  iv)  l'attestent,  le  pkm  centrr  et 
rai/onnant  était  familier  à  l'architecture  religieuse  de  la  Syrie.  Quand  la 
conception  était  monumentale,  une  haute  cage  octogonale,  percée  de 
fenêtres  dans  sa  partie  haute  et  soutenue  par  un  portique  de  colonnes 
ou  <h'  |)iliers,  était  implanltM'  à  rinléiinii-  d'un  \aisseau  carré  '"  ou  circu- 

'  Cf.  Tuinr  I,  |).  1.j2. 
■-  Cf.  Tome  I,  p.  167. 
■  Cf.  Tome  III. 

*  Dans  ee  cas.  un  ilisjiositif  d'exèdies  ménaj^i'ail,  à  l'intt'iienr,  le  l'accordemml  du  Iraeé  du 
vaisseau  a  i-eiui  de  la  cage  ci'ntrale  (l'S.  i,  ii.  31,  \ii;. 


•HOCliA.M.MKS    ISELWilKUX 


laii'o  (|ui  projetait,  à  rcxlct'iiiilt'  de  Taxe  orieiil»'',  un  saiicluaiie  absitial, 
flan(jii(''  ou  non  dahsidioles  [.V[,  vu,  ix).  Parfois,  ainsi  à  Anlioclie,  lélé- 
vation  coiiij)oitail  des  lril)uiies.  Un  rayonnement  cruciforme'  fut  réalisé, 


28.  —  Programmes  religieux  syriens  sur  plan  centré  et  rayonnant. 

I.  Cathédrale  du  Hosia.  —  II.  Eglise  de  Saint-Georges,  à  Ezra.  —  III.  Sanctuaire  à  Moudjeleia.  —  IV.  Egli-c 
sur  le  iiionl  Çari/ini.  —  V.  Eglise  à  Wiranshehr.  —  VI.  Eglise  octogone  à  K'alat  Sem'an. 

à  Kalat  Sem'an,  par  J'atfrontement,  deux  à  d*'ux,  de  part  et  d'autre  d'une 
cour  octogonale,  de  (juatre  vaisseaux,  dont  Toi-iental  était  affecté  au  culte 
{29,  21). 


Cf  ,  plus  haul. 


48  l'architecture    de    [,A    SYRIE    CHRÉTIENNE 

Coriforniénieiit  à  loblig-alion  faite  aux  cénobites  de  vivre  ahsolunienl 
en  «  communauté  ».  un  couvcnl  syrien  ne  comprenait  point  de  cellules, 


29.  —  Le  couvent  de  Kalat  Som'  an.  (D'aprrs  M.  de  Voguf-,  op.  cil.) 

mais  étail  (listiil)ué  en  quelques  grandes  salles  à  usage  de  réfectoire  et  de 
dortoirs,  qui,  adossées  à  l'enceinte,  prenaient  jour  sur  une  cour  centrale. 
îl  n'était  point  rare  qu'il  y  eût  un  étage  (21)). 


CIIAI'ITHK    IV 
LA    CONSTRUCTION 


Les  ai'chitecte.s  de  la  Syrie  clirétieiuie  furent  des  conslrucleurs  émé- 
riies,  consciencieux  et  habiles,  curieux  de  progrès,  d'ailleurs  bien  informés 
des  expériences  liellt''nisli([ues  et  mésoj)Olamo-perses. 


LA  CONS  TRUCTION  :  LKS  MATKRIAUX 


I,KS  MATKRIAUX 


Conditionnée  par  la  j^éologie,  leur  bâtisse  fut,  dans  la  plus  large  me- 
sure, voire  exclusivement,  lapidaire.  Une  alliance  de  la  brique  et  de  la 
pierre  n'est  observable  qu'en  des  édifices  élevés  sous  une  influence  étran- 
gère '. 

Aussi  bien,  la  Syrie  disposa  toujours  de  carriers  et  de  tailleurs  de 
pierre  excellents".  Il  n'était  point  rare  que  le  rez-de-chaussée  d'une 
nnaison  fût  excavé  dans  le  roc  et  qu'avec  la  matière  extraite  on  édifiât 
l'étage.  En  vue  d'économiser  les  opérations  de  taille,  on  débitait  volontiers 
des  blocs  de  grande  dimension  \  Pour  la  même  raison,  on  admettait, 
surtout  dans  les  régions  basaltiques  où  la  roche  éclate  en  blocs  anguleux, 
un  appareil   irrégulier.   On  se  servait  de  mortier  de  chaux  et  de  plâtre. 

Tï 

LES    PROCÉDiiS 

Le  mur  et  le  portique. 

Souvent,  dans  la  construction  commune,  les  matériaux  étaient  em- 
ployés tout  venant,  et  il  en  résultait  une  apparence  de  structure  polygo- 
nale. Dans  ce  cas,  il  y  avait  liaison  au  mortier  et  remplissage  des  inters- 
tices au  moyen  de  pierrailles  (30,  m). 

Rarement,  l'appareil  horizontal  comportait  le  réglage  des  assises  et  la 
correspondance  des  joints  ;  ce  qui  ne  l'empêchait  point  d'être  très  solide 
et  souvent  fort  beau.  Toujours  monté  à  sec  et  sans  agrafes,  il  présente, 
dans  la  région  du  Nord,  le  raffinement  d'assemblages  à  pénétration  (30, 

I,  II,   IV,  v). 

Notons,  comme  une  particularité  signalétique  de  l'architecture  syrienne, 
son  goût  pour  l'encorbellement,  spécialement  dans  la  Syrie  du  Nord,  qui 
affectionnait  la  colonne  sur  console  (32). 

'Cf.  les  églises  constantiniennes  de  la  Syritj  cisjordane  et  l'église  de  Kasr-iljn-Wardan,  qui, 
évidemment,  relèvent  de  l'art  hellénistique  d'Antiociie. 

'  Cf.  ceux  des  époques  cananéenne  et  phénicienne  (cf.  Tome  I,  p.  161  et  169). 

'  Les  piliers  de  rhospice  de  Tournianin  sont  des  monolitiies  à  section  carrée,  hauts  de 
4"',S0,  larges  de  0"',fiO.  A  Khanâsir,  un  linteau  en  basalte  mesure  :  en  longueur.  4^,10  ;  en  lar- 
geur, O^.TO  ;  en  épaisseur,  0'",9;{. 


50 


L  ARCHITECTURE    DE    LA    SYRIE    CHRETIENNE 


Volontiers,  on  couronnait  une  l)aie  irun  linteau  tl(''char^é  par  un  arc 
et,  dans  le  cas  d'une  fenêtre,  ou  aimait  à  échancrei"  sa  pai'tie  inféi'ieure, 
de  manière  à  créer  l'apparence  d'une  arche  (30,  viii.  a.  h).  Mais  on  em- 
ployait aussi  l'arcade  appareillée. 


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30.  —  l'articuiaritrs  de  la  conslruclion  syrienne;. 

1.  Assemblage  d'un  corbeau  avec  les  blocs  jointifs  (Kokanaya).  —  11.  Appareil  d'angle  à  pénélralions  (ibid.).  — 
III.  Appareil  polygonal  (ibid).  —  IV.  Appareil  à  pénélralions  (calliédrale  de  Bosra).  —  V.  Assemblage  à  queue 
d'aronde  des  deux  moitiés  d'un  linleau  en  basalte  (Kliaiiàsir).  —  VI-VII.  Structures  d'arcs  (Syrie  septentrionale).  — 
Vlll.  Linteaux  écliancrés  en  arcade  [a,  h)  :  église  de  Moudjiloiu.  -  l.K.  Porte  à  ventaux  de  pierre  iKanawat).  — 
.\-XI.  l'orle  en  pierre  d'un  tombeau  à  Khatoura:  crf,  dalle  mobile,  repoussée  pour  dégager  l'entrée;  e/',  la  môme, 
CM  place  i)oiir  fermer,  o,  butoir,  rs,  feuillure  pour  la  man(euvre. 


D'ordinaire,  l'arc  n'i-lait  pas  exiradossé  et  les  \OLissoirs  pénétraient 
plus  on  moins  dans  la  masse  des  murs  (30,  vu).  En  \  ne  dt'  l'aciliter  l'exé- 
cnlion  et  d'auiiinenter  la  solidité,  on  le  montait  aussi  haut  qne  possihle, 
par  assises  horizontales  t'iicorhellantes  (30,  vi).  Si  l'ouverture  était  petite, 
(jii  le  laconnail,  jiarl'ois,  au  moyen  de  trois  blocs.  L'école  orientale  de 
la  Syrie  du  Nord  constilLiail  ses  ai'cs  à  la  romaine,  au  moyen  d'une  con- 
crélion  de  hlocs  et  de  mortier.  ,lns(|iran  vu'' siècle,  le  tracé  normal  dessi- 


I,A    CONSTRUCTION    I     LES    PROCÉDÉS  51 

nait  un  cintre,  g'énéralement  plein,  assez  souvent  surhaussé,  parfois 
outrepassé.  Ensuite,  régna  l'oyive  à  deux  centres  ',  importée  sans  doute 
de  Mésopotamie  et  appréciée  pour  la  réduction  qu'elle  permet,  à  la  fois, 
des  poussées  et  de  la  charge  sur  les  formes  pendant  la  construction. 

Pour  la  réalisation  du  soutien  isolé,  la  colonne  et  le  pilier  étaient  en 
concurrence,  lune  monolithe,  l'autre  d'une  pièce  ou  construit  :  toutefois, 
la  première  dominait  dans  le  Nord,  le  second  dans  le  Hauran. 

Le  couronnement  d'un  portique  était  rarement  —  si  ce  n'est  dans  le  Nord 
et  pour  de  petites  portées,  une  arcliitrave,  à  laquelle,  parfois,  un  décou- 
page donnait  l'aspect  d'un  arc.  Couramment,  c'était  une  arcade,  tournée 
.selon  un  cintre  plein  ou  surhaussé,  et  qui,  dans  le  cas  d'une  colonnade, 
retombait  directement  sur  le  chapiteau,  par  l'intermédiaire  d'un  som- 
mier '. 

La  couverture. 

Un  des  1  rails  les  plus  caiactéristiques  de  l'art  de  bâtir  dans  la  Syrie 
chrétienne,  un  des  plus  signalétiques  de  son  ascendance  et  de  ses  facultés, 
est  la  variété  des  modes  de  couverture  qu'il  appliquait  et  la  combinaison 
qu'il  faisait  souvent  de  plusieurs  poui-  un  même  édifice. 

L'emploi  d'un  comble  en  charpente  n'était  possible  c|ue  dans  l'e.vlrème 
nord  de  la  Syrie,  au  voisinage  des  montagnes  boisées  de  l'Amanus.  Par- 
tout ailleurs,  il  était  interdit  par  le  manque  d'arbres,  si  ce  n'est  dans  les 
villes  maritimes,  en  raison  des  facilités  d'importation  et,  ti  Jérusalem,  oi^i 
à  cause  du  pi'estige  du  lieu,  on  ne  regardait  ni  à  la  peine,  ni  à  la  dépense. 
Volontiers,  on  l'assemblait  en  forme  de  coque  ovoïde  ^  Soucieuse  de 
réduire  la  portée  de  ses  fermes,  l'école  de  la  Syrie  septentrionale  leur 
ménageait  l'appui  de  corbeaux  saillant  des  murs  (31,  iv,  v.  32).  Parfois, 
des  cloisons,  montées  sur  de  grands  arcs  transversaux  et  dépassant  la 
toiture,  facilitaient  la  couverture  et  constituaient  un  obstacle  à  la  propa- 
gation d'un  incendie  (31,  iv). 

'  Dans  le  chœur  de  l'église  du  Saint-Sépulcre  à  Jérusalem,  achevée  en  lloO,  il  u'exislr  pas 
un  seul  arc  qui  ne  soit  brisé. 

-  Cf.  plus  loin.  p.  61,  les  précautions  prises  pour  iuénai;er  aux;  retombées  une  assiette  sur 
le  chapiteau. 

^  Témoin  la  coupole  en  bois  que  les  textes  nous  apprennent  avoir  été  construite  au-dessus 
de  la  Grande  Eglise  d'Antioche,  en  526  ;  celle  que  montèrent  les  auteurs,  évidemment  syriens, 
de  la  Qoubbet-es-Sakhra  à  Jérusalem  :  (cf.  plus  loin  p.  224).  et  encore  celle  qu'évoque  la  min- 
ceur des  murs  du  grand  octogone  de  la  cathédrale  de  Bosra. 


m.  —  Les  systèmes 


J 


de  couverture  syriens. 

darclc  syrienne.  —  IV.  Comble  sur  vaisseau  cloisonné  (église  de  Roueilia).  —  V.  Eglise  de  Qalb  Louzeli.  -  VI.  Radiât 
moyen  de  niches  (mosquée  de  Damas  .  —  IX.  Coupole  sur  tambour  (église  octogone  à  KalalSeman).  —  X.  Coupole 
XIll.  Appareil  de  la  même. 


54  L  ARCHlTIiGTUliE    UE    LA    SYRIK    CHKÉTIENNE 

La  nalui'o  iiéoloiiique  de  la  contrée  invitait  à  couvrir  tm  pierre.  Effec- 
tivement la  construction  syrienne  appliqua  le  système  du  plafond  de  dalles, 
soulajïées  par  des  encorbellements  ou  portées  par  des  arcs,  que  connaissait 
l'école  parthe  '  et  qu'elle-même  avait  utilisé  à  l'époque  romaine-  (31,  i); 
celui  de  la  voûte  appareillée  en  berceau,  qui  se  recommandait  de  l'expé- 
rience romaine  :  celui  des  voùtains  sur  cloisons,  l'acnilier  à  la  Perse  sas- 
sanide '^  (31,  ii).  La  réalisation  d'une  carapace  en  briques  fut  exception- 
nelle, conlinée  aux  frontières  du  désert*  et  déterminée,  sans  doute,  par 
une  intervention  mésopotamienne  ou  byzantine. 

La  solution  du  problème  de  la  couverture  dun  vaisseau  carré  par  l'ex- 
pédient d'une  calotte  paraît  avoir  tenté  les  arcbitectes  de  la  Syrie  médié- 
vale :  ils  essayèrent  de  la  voûte  en  arc  de  cloître,  de  la  coque  en  pierres 
appareillée,  de  celle  en  blocage  lié  au  mortier,  de  celle  en  briques,  de  la 
coupole  sur  tambour,  entin  de  la  voûte  d'arête. 

Du  premier  procédé  on  ne  connaît  qu'un  exemple,  offert  par  le  pré- 
toire de  Mousmivé^.  Le  second  est  observable  dans  les  ruines  romaines 
de  Djeracli  (Gerasa)  (31,  x,  xi)  et  aux  portes  du  Haram  à  Jérusalem,  qui 
datent  du  règne  de  Justinien  (31,  xn,  xni)  :  aussi  bien,  la  clôture  des  ab- 
sides s'aclievait-elle  par  un  (|uart  de  spbère,  que  distinguaient  de  fausses 
coupes  et  une  diminution  progressive  de  la  hauteur  des  blocs,  à  mesure 
qu'ils  étaient  plus  proches  du  sommet  {22.  32}.  La  chapelle  païenne 
d'Omm-es-Zeitoun  '2H2  de  notre  ère)  (34,  i)  et  l'égHse  Saint-Georg'es  à 
Ezra  (31,  vn)  sont  encore  coiffées  de  dômes  en  blocage  :  celui  de  la  pre- 
mière, qui  est  hémisphérique,  pose  directement  sur  les  murs  du  vais- 
seau; celui  de  la  seconde,  ovoïde,  à  la  mode  mésopotamo-perse,  est 
exhaussé  sur  un  tambour  percé  de  fenêtres.  Il  en  était  de  même  pour  la 
coupole,    édiliée   en  bri(jLies  au-dessus   de  l'église  de  Kasr-ibn-Wardàn. 

La  difliculté  du  raccordement  d'une  calotte  sur  plan  circulaire  à  une 
cage  (juadrangulaire  ou  octogonale  fut  tournée  de  diverses  façons  :  tantôt 
—  témoin  Saint-Georges  d'Ezra  —  on  rachetait  les  angles  au  moyen  de 
dalles  plafonnantes,  répétant  l'opération  jus(|u'à  ce  que  le  polygone  ainsi 
réalisé  comptât  assez  de  côtés  pour  offrir  une  assiette  à  la  base  de  la  coque 

'  Cf.  ]jlu.s  iidul  p.  10. 
-  Cf.  TUI11.J  I,  \>.  486.  487. 

"  (;i'.  les  .-ubsti'uclions  du  «  llaïaiu  »,  à  Jéiu^aleiii.  Pour  l'applicalion  persr.  cl'.,  plus  liaut. 
p.  .16. 

*  Cf.  les  ruines  do  Kasi-ibn-Wardàii. 
••  Cf.  Tome  I,  p.  493. 


I.A    CONSTIUr.TION    :     I.ES    PRdCKUES  00 

i3t.  M,  Vif  ;  tantôt  le  pan  coupé  était  obtenu  par  rartilice  —  très  em- 


•i-.  —  Église  de  Qalb  Louzeli.  .D"après  M.  ilo  Voiruë,  op.  cit.) 
ployé  au  début  Je  lèie  musulmane  '  —  dune  trompe  d'angle  en  forme 
'  Ct.  à  la  grande  mosquée  de  Damas. 


56  l'architecture    de    la    SYRIE    CHRÉTIENNE 

de  niche  (31,  viii)  ;  tanlôl  —  k  preuve  les  coupoles  des  portes  du  llaraiii, 
à  Jérusalem  —  on  préférait  l'artifice  du  pendentif  :  traduisant  en  pierre 
une  formule  asiatique  conçue  pour  la  brique,  on  appareillait  des  triangles 
sphériques  à  plans  de  lits  horizontaux,  dont  le  système  est  propre  à  la 
Syrie  (31,  x-xin). 

Quant  à  la  voûte  daréte  qui,  postérieurement  à  la  conquête  musul- 
mane, devint  le  mode  de  couverture  usuel,  elle  s'exécutait  en  moellons, 
liaisonnés  au  mortier,  avec  chevauchement  «  en  besace  »  des  assises  à 
la  jointure  des  panneaux'  (31,  m). 

La  toiture  syrienne  était,  dans  le  Hauran,  une  teirasse  (31,  i)  ;  dans 
le  nord  de  la  contrée,  un  comble,  cuirassé  de  tuiles  et  façonné  à  double 
versant  ou  en  appentis,  suivant  que  le  vaisseau  était  isolé  ou  accolé  à  un 
autre  plus  élevé  (31,  iv,  v.  32)  ;  parfois  elle  était  réalisée  en  pierre,  au 
moyen  de  dalles  taillées  de  telle  sorte  que  chaque  joint  fût  recouvert. 


CHAPITRE   V 
LEFFET 

Sous  le  rapport  de  l'elfet,  l'architecture  de  la  Syrie  chrétienne  appa- 
raît aussi  remarquable  que  sous  celui  de  la  construction.  Une  analyse  de 
son  œuvre  aboutit  à  quatre  constatations  :  elle  fut  très  préoccupée  de 
l'aspect,  de  l'extérieur  presque  autant  que  de  l'intérieur  —  ce  qui  la  dis- 
tingue de  son  parentage  asiatique  et  l'allie  à  la  famille  égéenne  et  euro- 
péenne ;  dans  le  Hauran  et  surtout  dans  la  partie  orientale  de  la  région 
du  Nord,  elle  fut  strictement  conditionnée  par  la  dureté  de  matériaux 
basaltiques;    sa   conception   du   beau  fut  foncièrement   architectonique  ; 

'  L'antinomie  d'une  pi-alique  de  couvertures  voûtées  sur  tonnes  et  d'une  pénurie,  parfois 
extrême,  de  bois,  était  sûrement  réduite  par  cette  ingéniosité  syrienne  dont  certains  procédés 
actuels  donnent  une  idée.  «  De  nos  jours,  en  Syrie,  rapporte  M.  Choisy,  les  cintres  d'une  voûte 
se  composent  de  perches  horizontales,  réunies  par  des  harls  à  des  montants  lourciius.  Le  tout 
est  recouvert  de  fascinages  et  un  enduit  de  terre  grasse  rachète  tant  bien  que  mal  les  inégalités 
de  la  surlace.  Ainsi  s'obtient  un  support  économique,  mais  lle.xible  et  déformablo.  Les  mor- 
tiers se  briseraient  par  suite  des  flexions,  s'ils  avaient  fait  prise  avant  l'entier  achèvement 
du  travail.  On  pare  à  ce  danger  en  terminant  la  voûte  dans  une  seule  journée  ;  les  maçons 
se  rassemblent  aussi  nombreux  que  le  pcu-met  l'étendue  du  chantier;  on  se  met  a  l'œuvre 
avant  le  jour  et  l'on  continue,  s'il  le  faut,  une  partie  de  la  nuit.  De  cette  sorte  les  mouvements 
du  cintre  n'agissent  (juc  sur  des  maçonneries  encore  fraîches  :  ces  maçonneries  se  défor- 
ment sans  se  gercer;  et,  quand  elles  commencent  à  durcir,  la  voûte,  fermée  à  la  clef,  n'a 
plus  besoin  de  ces  supports  auxiliaires.  » 


EFFKTS    DK    L  dKDIΠ   HAHMONIUUE 


soumise  à  riufluence  de  l'Asie  mésopotamo-perse  et  à  raction  de  lliellé- 
nisme  qui,  dans  le  Nord,  rayonnait  puissamment  d'Antioche,  mais  aussi 
orientée  par  l'énergicjue  impulsion  du  génie  indigène,  elle  commença 
par  mettre  sa  marque  sur  la  formule  ('lassiijue,  puis  elle  manifesta  son 
individualité  par  des  inventions. 

Elle  ne  chercha  jamais  à  impressionner  parla  grandeur  matérielle  : 
des  programmes  aussi  soig-nés  que  ceux  des  églises  de  Tourmanin  et  de 
Qalh  Louzeh  ne  comportaient  pas  des  dimensions  supérieures  k 
35-37  mètres,  pour  la  longueur  et  à  16-18,  pour  la  largeur. 

En  revanciie,  elle  posséda,  à  un  très  haut  degré,  le  goût  et  le  senti- 
ment, à  la  fois,  des  elTets  de  l'ordre  harmonique  et  de  ceux  de  la  catégorie 
pittoresque,  dans  la  note  monumentale. 


i:ffkts  di<:  l  okdiU';  iiarmoniour 

Elle  afleclionnait  et  elle  réussissait  des  ordonnances  régulières  et  symé- 
triques, inscriptihles  dans  un  rectang:le.  Mise  en  proportion  et  tracés 
étaient  couramment  demandés  à  des  combinaisons  arithmétiques  et  k  des 
constructions  géométriques.  Ainsi,  les  cotes,  chitfrées  en  pieds,  étaient 
des  nombres  entiers,  choisis  de  préférence  —  pour  des  raisons  d'ordre 
mystique,  de  conception  païenne  ou  chrétienne  —  parmi  ceux  qui  sont 
multiples  de  3,  de  4,  de  5,  de  7,  de  12  ^  ou  fractions  d'un  nombre  exacte- 
ment divisible  par  l'un  des  précités.  Les  rapports  étaient  bien  définis, 
simples  —  souvent  celui  de  2  à  1  ;  enfin  on  aimait  à  baser  la  détermi- 
nation des  positions  et  des  directions  sur  le  triangle  «  égyptien  »-  (38). 

II 

EFFETS    DE    PLASTIQUE    MONUMENTALE 

Il  n'est  point  de  trait  qui  distingue  mieux  et  qui  recommande  plus  les 
productions  de  l'architecture  syrienne,  que  le  caractère,  à  la  fois  pittoresque 
etarchitectonique,  de  leur  conformation  cçénérale  comme  de  leur  plastique 
secondaire. 

*  Cf.,  plus  haut,  p.  20.  A  Saint-Georges  d'Ezra,  toutes  les  cotes  sont  des  multiples   de  3, 
ou  le  tiers  d'un  nombre  divisible  par  o  (60,  33,  —  24,  27.  12,  lo,  18,  H). 
-  Cr.  Tourmanin.  Qalb  Louzeh. 


Îi8  i/aRCHITECTURE    de    la    SYRIE    CHRÉTIENNE 

Toujours  le  monument  était  mis  en  valeur  par  son  exhaussement  sur 
un  socle  plus  ou  moins  élevé,  à  tranclies  verticales  (34,  v,  vi  ;  24;  22  ;  27) 
et,  dans  le  nord  de  la  Syrie  centrale,  il  frappait  les  yeux  et  l'esprit  par 
les  qualités  d'un  relief  dont  les  accidents  étaient,  d'une  part,  variés  et 
accusés  et,  de  l'autre,  harmonieusenienl  balancés  etlogiquement  accoi-dés 


#;.v -C-'-   --; -- 


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\_y 

J 

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j3.  _  Mise  on  proporLion  par  combinaisons  aritliniéti(iues  et  constructions  géométriques. 
(Ensemble  de  Kalat  Sem'  an.)  Cf.  lig.  105  et  106. 
OA  =     :iO  pieds.  <IN  =  132  pieds. 

OM  =     73     -  <![>  =  lhO     - 

.•\fci  =  Ai; 

GK  =  33G  pieds  ==  12  X  '-8  HS     =  300  pieds 


Cl'  r=  120  pieds. 
KG  =     20     — 


ON  =  132  pieds  =  12  X  H 
bi-  =     36  pieds  —   12  X  ■> 


=     18  pieds  =   12  +-|^ 
=     30  pieds  =12X3 


.Nondue  des  colcmiies  dans  clia(|ue  vaiij;(!'e  = 

—                    —                       —             —     du  ^l'aiid  vaisseau  = 
Mesure  des  eulieoolnurieniculs 


=   1:2  piec 


avec  les  dispositifs  intérieurs.  Tels  étaient,  notamment,  les  aspects,  si 
heureux  et  si  neufs  à  la  fois,  que  les  églises  tenaient  de  la  protubérance 
(le  r;ii)sid<'  et  des  ahsidioles,  celles-ci  moins  larges  (jue  celle-là  et  dilfé- 
rruimciit  conhjriiKM'S  (22,  21)  ;  de  la  saiiht^  d'un  large  escalier  de  fa(;ade 
rt  parfois  de  porches  latéraux  (21],  xiv,  xxii  ;  M,  v);  de  réminence  de  hi 
nef  au-dessus  des  has  côtés  et  de  l'ahsiile  ;  surtout,  dans  certains  cas 
(34,  iii-vi),  de  l'ordonnance  de  Tavant-corps  (jue  nous  avons  défini  plus 


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60  LARCHITECTURK    DE    LA    SYHIE    CHKETIKNNI. 

haul',  avec  le  vide  ombreux  de  son  lari^e  vestibule  sig^nalétique  du  vais- 
seau principal,  la  monlée  de  ses  tours  d'angle  en  avant  des  bas  côtés  et, 
à  mi-hauteur  de  l'élévation,  le  degré  de  sa  terrasse,  parfois  surmontée 


d'une  galerie. 


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1 


3:).  —  La  i>lii.stiqu(j  secondaire  syrienne. 
I.  Kokaiiaya.  —   II.  Kaisaiieli,  à  Cliaqtia.  —  111.  Maison  à  Kokaaaya.  —  IV.  Eglise  piimilive  ii  Kauawal.  —  \  .  Elc 
lation  de  l'abside  do  l'6f.'lise  de  Oallj  Louzeli.  -  VI.  Eglise  de Serdjilla. 
iilial  .'i  Deir  Seni'an. 


VU.  Eglise  de  liass.  -  VllI.  Arc  Iriom- 


Ces  grands  etîets  étaient  soutenus  par  l'énergique  concours  d'une  plas- 
tique secondaire,  diverse  et  accentuée.  C'étaient  les  ébrasements  de 
fenêtres  nombreuses  et  de  j)ortes  dont,  souvent,  la  baie  était  répétée  en 
réduction  au-dessus  du  linteau  (35,  ii,  vu)  ;  le  creux  de  niclu;s,  que 
l'école  aimait  déjà  à  l'époque  romaine  (35,  vi)  ;  la  gamme  de  pleins  et  de 
vides  dév»doppée  par  des  |)()rtiques  réels  ou  simulés  (34,  iv,  v;  35,  v  ;  27)  ; 
la  forte  saillie  de  moulures  conduites  horizontalement  comme  Umites  de 
zones  (34,  iii-vi  ;  35,  i,  v;    22  ;  27)  ou,  selon  un  parti  pris  très  original 


p.  4r 


EFFKT  PAH  LA  PLASTIQUE  D[<:  DETAIL  61 

el  propre  à  la  Syrie,  en  borrlure  des  baies,  comme  un  galon  (3"),  i  •  22)  ; 
la  grande  proéminence  de  tablettes  ou  de  couronnements  au-dessus  des 
ouvertures  rectangulaires  {'M),  m,  vu)  ;  le  large  surplomb  des  corniclies 
suprêmes,  que  soutenait  un  rang  assez  serré  soit  de  corbeaux,  soit  de 
colonnettes,  soit  des  uns  et  des  autres  alternés,  les  secondes  dressées 
tantôt  sur  des  consoles,  tanlôt  sur  la  tôte  de  soutiens  posant  sur  le  sou- 
bassement {^-il),  I,  VIII  ;  27).  Ce  dernier  arrangement,  très  heureux,  très 
caractéristique  des  absides  syriennes  et  qui  annonce,  six  siècles  à  l'avance, 
une  des  particularités  typi<jues  de  l'architecture  romane,  rappelle  celui  de 
niches  et  d'arcatures  qu'a  signalé  notre  analyse  de  l'art  de  bâtir  dans  la 
Perse  sassanide  '. 

m 

EFFET    PAK    LA    PLASTIQUE    DE    DÉTAIL 

L'effet  par  la  plastique  de  détail  était  fort  sympathique  à  l'école  syrienne. 
Mais,  quand  il  s'agissait  d'un  membre  utile,  la  conformation  était,  dans 
une  large  mesure,  raisonnée  et  expressive  de  la  fonction. 

A  cet  égard,  le  modelé  du  soutien  isolé  est  très  significatif.  Pilier,  il 
oifrait  parfois  la  forme  organique  d'un  faisceau  de  quilles  dont  chacune 
avait  sa  ciiarge  propre  (30,  v).  Colonne,  son  façonnement  était  commandé 
par  son  rôle.  Le  fût  était  plutôt  trapu.  La  base,  qui  se  profilait  dans  le 
goût  ionique,  était  bien  empattée.  Surtout,  le  chapiteau  était  approprié  à 
son  travail  de  porteur  d'une  extrémité  d'architrave  ou  d'un  couple  de 
retombées  d'arcs  :  fréquemment  —  le  dispositif  est  très  signalétique  de 
l'école  —  sa  masse  projetait  deux  consoles  latérales  (36,  ii)  ;  parfois  — 
l'expédient  est  notable  au  vi"  siècle  "  et  annoncé  dès  la  fin  de  l'ère  païenne  ^ 
—  l'élargissement  nécessaire  était  obtenu  par  la  superposition  d'un  dé- 
imposte, évasé  en  tronc  de  pyramide^  (36  iv,  vi). 

Sa  plastique  proprement  décorative  n'était  pas  moins  caractéristique 
de  l'esthétique  syrienne.  Subordonnée  à  la  satisfaction  des  exigences  cons- 
tructives,  elle  était  plutôt  lourde. 

'  Cf.  p.  18. 
^  Cf.  à  Tourmanin. 

^  Cf.  un  chapiteau  du  lemplc  du  Baalsaiiiiiu  à  Siah. 

■*  L'arliflce  du  dé-imposLe  est  oiiiineinmcnt  caractérisliqui'  de  l'architecture  byzantine. 
Cf.  p.  154. 


;i(i.  —  Ci)iironiialions  syricinncs  du  cliapilciiu. 
I.  Chapileaii  do  Itoladi.  —   II.  d'EI  liarali.  —  III.  (leSerdjilla.  —  IV.  de  Tounnaiiiu.  —  V.  do  Baqouza.  —  VI.  do 
Kalal  Seiii'an.  —  Vil.  ibid.—  VIII.  do  (Jalb  Lou/.ch.  —  IX.de  li-loursa.  —  X.de  Jif-pusalem  (remployé  dans  la  nios- 
•luée  El  Aksa).  —  XI.  do  Rofadi.  —  XII.  de  .'^crdjilla.  —  XIII.  de  Kokannaya.  —  XIV.  de  Serdjilla.  —  XV.  de  Kokanaya. 


KKI'KT    Itl':    LA    l'LASTIuUE    UK    DÉTAII,  (jA 

Souvent  les  aspects  qu'elle  réalisait  étaient  des  dérivés  ioniques  ou 
eorintliiens,  qui  se  diflérenciaient  des  originaux  par  des  simplifications, 
lies  dénaturations,  voire  des  alliages.  Les  particularités  les  plus  reniar- 
(|iial)Ies  étaient,  dans  le  cas  d'une  adoption  du  mode  ionique,  la  superpo- 


ils  >\i 


louluration  syrienne. 


1.  Eglise  de  Kolr  Kile.  —  II.  de  Serdjilla.  —  III.  de  Hass.  -  IV.  de  Serd.jilbi.  —  V.  de  Deir  Sela.  —  VI.  de 
Hass.  —  Vil.  de  Baqouza.  —  Vlll.  de  Tourmanin.  —  IX.  de  Kalal  Scm'an.  —  X.  Temple  de  Baalsaniin,  à  Siali.  — 
XI.  Eglise  de  Tourmanin.  —  XII.  de  Ualb  Louzoh.  —  XIII.  de  Tourmanin.  —  XIV.  de  Babonda.  —  XV.  de  llass.  — 
XVI-XVII.  de  Deir  Sela.  —  XVIIl.  de  Qalb  Lonzcb.  —  XIX.  de  Kalal  Sem  an. 


sition  du  groupe  des  volutes  à  un  gros  coussin  hémisphérique  (3G,  m) 
et,  quand  il  y  avait  choix  de  la  formule  corinthienne,  un  modelé  méplat, 
appliqué,  maigre  et  sec,  comportant  des  cassures,  plutôt  que  des  courbes 
(36,  vil)  ;  le  développement,  à  la  hase  de  la  corbeille,  d'un  bourrelet 
ouvragé;  le  remplacement  du  deuxième  étage  de  feuillage  par  une  zone 
de  rinceaux:  la  substitution  à  lacanthe  gréco-romaine  dune  variété  plus 


64  L  ARCHITKCTUKE    \)E    LA    SYRII<:    CHRETIENNE 

élancée,  piquante  et  non  dentelée  (36,  vu)  ;  l'association  au  motif  de 
l'acanthe  d'un  autre,  emprunté  à  la  flore  désertique,  celui  d'une  foliole 
lancéolée,  rigide,  dont  l'extrémité  effilée  se  recourbait  brusquement  en 
crochet  (36,  vu,  ix,  xiv). 

On  peut  constituer  une  seconde  catégorie  avec  quelques  compositions 
originales  dans  le  genre  végétal  ou  géométrique  :  une  haie  de  feuilles 
plates,  érigées  au-dessus  d'un  collier  de  sépales  cannelés,  à  tête  ronde, 
dans  le  goût  du  motif  exposé  par  le  palmiforme  égyptien  et  par  le  kalathi- 
forme  hellénique^  (36,  i)  ;  un  tronc  de  cône,  cantonné  de  quatre  folioles 
sous-jacentes  aux  angles  de  l'abaque  (36,  xii)  ;  un  dé  à  formes  concaves 
(36,  xi):  un  calice  raîné  de  cannelures  obliques  (36,  xni)  :  un  volume 
ovoïde,  à  surface  réticulée  (36,  iv)  ;  l'apparence  d'un  bouquet  corinthien 
sortant  d'une  corbeille  hémisphérique  réticulée  (36,  x)... 

Un  trait  notable  de  la  plastique  du  chapiteau  syrien  était  un  parti  pris 
d'incliner  les  feuillages  de  côté,  comme  s'ils  étaient  atfectés  par  un  cou- 
rant d'air  giratoire  (36,  vu,  ix). 

Les  profils  de  la  mouluration  syrienne  (37)  relevaient,  les  uns  de  la 
tradition  indigène,  les  autres  de  l'inspiration  hellénistique,  plusieurs  de 
hi  logique  constructive  :  notons,  comme  formes  caractéristiques,  un  gros 
boudin,  qu'appréciait  déjà  l'art  phénicien-;  une  sorte  de  doucine,  que 
l'école,  au  cours  de  sa  carrière,  fit  de  plus  en  plus  saillante  du  haut  et 
renflée  du  bas,  et  qui  s'apparente  à  la  fois  à  une  forme  bellénistico- 
l'omaine  et  à  la  gorge  égyptienne^;  un  façonnement  des  corniches 
suprêmes,  qui  n'était  rien  d'autre  qu'un  excellent  dispositif  pour  l'éva- 
cuation  des  eaux  ])luviales  (37,  i). 

IV 

EFFETS    DE    J'ARURE 

Autant  (juc  toute  autic  ai-cbitrclure  oi'itMilale,  celle  de  la  Syrie  cbré- 
tienne  aflectiomiait  la  parure. 

Dès  qu'ils  lui  étaient  permis,  elle  recliercluiil,  pour  l'intérieur,  les 
elietsdt'  matii^riîs  précieuses  et  bi-illantes.  qu'dlr  drinaiidail  à  des  placages 

'  Cf.  T(jin<'  I,  p.  'JT  Ht  ;;()i. 
*  Cf.  Toiu.'  I,  lif,'Uiv  MO.  I. 
'  Cf.  Tome  1,  p.  W-K  S-_>. 


EFFETS    DE    PARURE 


65 


(le  marbre,  à  des  pavcmpuls  et  à  des  ro\  èlcineuLs  en   mosaïque  ',  à  des 
np})licalions  de  mélaiix-. 


Détail  du  décor  de  la  Porte  dorée,  à  Jérusalem  iface  oi 
(D'après  M.  de  Vogui",   Temple  de  Jérusalem.) 


Pour  le  moins,  elle  réalisait    des   enduits,   ([u'clle    hadi^eonnail    ou 
couvrait  de   fresques  ornementales   ou  sig'nificatives,  ces  dernières  con- 

'  Elle  employait  la  mosaïque,  même  à  l'extérieur  :  témoin  la  basilique  de  Bethléem  et  le 
front  de  plusieurs  églises  à  Jérusalem,  figarées  sur  une  mosaïque  topograpliique  découverte  à 
Madaba. 

-  Cf.  l'application  à  l'église  d'Antioclie  du  qualificatif  «  dorée  »  et  les  descriptions  contem- 
poraines de  l'église  de  Saint-Serge  à  Gaza  et  du  sanctuaire  de  Saint-Siméon  Stylite  (Kalat 
Sem'an). 


66 


L  ARCHITECTURE    DE    LA    SYRIE    CHRETIENNE 


sacrées  à  rilliistration  édiriante  des  dogmes  et  des  fastes  chrétiens. 
Dans  le  Hauran  et  dans  Test  de  la  Syrie  septentrionale,  où  elle  se 
trouvait  contrariée  par  la  dureté  d'une  matière  basaltique,  c'est  au  décor 
plastique  qu'allait  sa  faveur,  déterminée  à  la  fois  par  la  pratique  d'une 
construction  en  pierre,  par  cette  claire  conscience  des  lois  de  l'art  de  bâtir 


39.  —  Quel([ues  niotils  favoris  de  la  décoration  .syrienne. 
Dp  l'arc  triomphal  de  la  cathédrale  de  Bosra.   —  II.  Dalle  ajourée,  fermeture  d'une  fenêtre  de  ladite  cadu'- 


dtalc.  —  111.  D'un  linteau  de  l'église  de  Serdjill 
V.  A  El  Barah.  —  VI.  D'un  linteau  à  Doir  Sela. 
Bcloursa. 


IV.  De  la  frise  du  tombeau  des  Rois,   \)rbs  de  Jérusalem. 
VII.  A  Baqouza.  —  VIII,  IX,  X.   De  la  maison  du  Sculpteui 


dont  nous  avons  relevé  tant  de})reuvt'S  etaussi,  sans  doute,  par  l'heureuse 
inllucnce  de  resthéti(|ue  helli-ne. 

S(His  l'espèce  de  frises,  de  couronnements,  de  hand(;aux,  d'encadre- 
ments de  baies,  elle  développait  de  riches  compositions  touffues,  mais  point 
confuses,  à  tournure  conventionnelle  et  à  oi'donnance  symétrique  (38;  40). 


lens 

s 


Limitt';  au.\  thèmes  oi'nementaux,  h'  i-épertoire  des  sculpteurs  S} 
s'alimentait  ;i  hi  ({uadi'uple  source  des  modè'les  hellénistiques  ;  des  type.' 
mésopolamo-perses  ;  (h'S  condjinaisons  géométriques  ;  de  la  symbolicjue 
sémite,  mésopolamo-pcrsf,  et  (■hr'éli('nn(\  D'une  part,  Tacantlie  et  le  i"in- 
ceau;  d'ime  aiilre,  h'  liiaiigle,  le  /ig/ag,  h'  dis(|ue,  hi  rosette  :  par  ailh'urs, 
des  eniouh'Mieiils.  (h'S  eiilrehics.   (h's  liesses.  d(^s  na'uds,  des  eomjinca- 


KFFETS    UE    PARURE  0/ 

lions  n''ticul(''cs.  (|ui  annoncent  raral)es([ue  et  la  polytionie  niusiilnianes  '■  ; 
enfin,  le  pampre,  la  grappe  de  raisin,  la  grenade,  un  vase  accosté  de 
paons  ou  de  colombes  qui  y  boivent  la  vie  et  duquel  jaillit  souvent  un 
pampre  (arbre  de  vie);  la  croix,  le  monogramme  du  Cinisl.  un  dis(]ae 
ailt'  limbi'é  des  niT-mes  signes  (39). 

Le  style  de  la  sculpture  syrienne  est  très  caracléristi(jue,  prototype  de 
celui  qu'ado[)ta  l'école  byzantine,  d'ailleurs  foncièrement  aslati(jue.  Can- 


40. J—  Linteau  do  la  porle  de  l'église  de  Dana.  (D'après  M.  de  Yogur',  Syrie  cen/rale.) 

tonnée  dans  le  très  bas  relief,  voire  dans  le  cbamplevage  et  la  gravure, 
elle  détaillait  d'un  ciseau  ferme,  avec  la  francbise  et  la  sécheresse  d'un 
travail  d'orfèvrerie,  des  feuillages  dentelés  et  cannelés,  maigres,  à  peine 
saillants  quand  ils  n'étaient  pas  à  fleur  de  pierre.  Cependant  elle  s'enten- 
dait à  les  détacher  du  fond  par  un  découpag-e  net  et  profond,  générateur 
efficace  de  contours  durs  et  d'ombres  fortes  (38;  40).  En  somme,  la 
conception  syrienne  de  la  parure  plasticjue  tendait  à  la  réalisation  dune 
broderie  lapidaire,  équivalent,  jiour  l'eth-t.  de  la  tenture  murale  que  l'Orient 
a  touiours  affectionnée 


Cf.  pluj  loin,  p 


DEUXIEME  SECTION 

LARCHITECTURE  CHRÉTIENNE  DANS  L'ASIE  MINEURE 
EXTRAÉGÉENNE 


CHAPITRE    PREMIER 
Lk  COMMANDÉ.  —  LES  CONDITIONS 

I 

LA    COMMANDE.    r.HRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 

L'iiitroduclion  du  christianisme  dans  les  régions  centrale^  el  méri- 
dionale- de  l'Asie  Mineure  y  provoqua  une  commande  architecturale  hien 
supérieure  à  celle  des  civilisations  hittite  et  hellénistique".  Ces  pays 
accueillirent  avec  enthousiasme  la  nouvelle  religion;  surtout  l'Anatolie, 
qui  se  signala  par  son  ardeur  à  hàtir  des  sanctuaires,  autant  que  par  son 
amour  des  spéculations  théologiques  et  sa  fécondité  en  docteurs  de 
l'Église'.  L'architecture  religieuse  y  resta  fort  active,  jusqu'à  l'époque 
de  l'invasion  des  Turcs  Seldjoukides,  au  déclin  du  xi'  siècle  (1072).  Mal- 
heureusement, une  exacte  appréciation  des  résultats  n'est  pas  encore 
jtossihle,  parce  que  l'inventaire  des  monuments  est  loin  d'être  complet 
et  que  leur  chronologie  est  très  incertaine''. 

Un  premier  groupe  compi'cnd  :    en   Cappadoce",    les   églises    de  A'rt- 


'  Gappadocc,  Lycaonie,  Galatie. 

*  Pisidic,  Pamphylie,  Lycie,  Isaurie,  (^ilicic 
"  Cf.  Tome  I,  p.  150,  253-250. 

*  En  Gappadoce  el  en  Lycaonie,  certains  cantons  sont  littéralomont  encombrés  d'églises,  d( 
chapelles,  d'oratoires,  do  couvents. 

■•  La  révélation  delà  singulière  importance  historique  de  l'architecture  chrétienne  de  l'Asit 
Mineure  est  duc  à  M.  Strzygowski  (cf.  son  livre  ;  Klehiasien,  ein  Neuland  der  Kunstfjescliichfe 
1903). 

'•  La  Gappadoce  lut  une  pépinière  de  «  docteurs  de  l'Kgiise  ».  Cf.  Grégoire  de  Nazianzc 
Grégoire  de  Nyssc,  Basile  de  Gésarée... 


CIIHONOI.OGIE    E'['    TOPÙtiHAl'HlK    MONUMENTAI.liS 


de 


Nf/ssa 


.)';    (le  Sirri-Hissar  (y   s.),    de    Tr/idn/iKilissc 


[viii  s.?),  de  Tc/iti/iiir/a'n,  des  Quarante  Mar///rs  [)rès  de  S/,api,  d77\- 
chaijak...  et  de  nombreux  sancluaires  riipeslres,  surlout  dans  le  canton 
de  Gereme  (à  Dogha/l  Klisse...)';  en  Lycaonil:,  les  églises  de  Dikeli  Tasc/i 
(iv'-v'  s.),  iVAIa-Kiissc  près  de  Konieli,  celles  du  Kara  Dagli  [Hinbirkiiisse 
—  «  les  Mille  et  une  églises  ».  Mademhehr.  Daoïileli,  Mahalelch),  l'église 


41,  —  Les  monuments  de  l'arcliitecUire  chrétienne  dans  l'Asie 
extra-éiiéeiiiie.  —  Inlluences  et  ravonnement. 


de  Flrsaïuhjii  au  sud  de  Karaïuan.. .  ;  en  GALATiii,  l'église  de  Jar/ne, 
Saint-Clément  d'Anctjre  (1"' moitié  du  vin"  s.):  aux  conlins  de  l'Arménie, 
les  églises  de  Trébizonde,  édiliées  api'ès  linstallation  des  Couuiène  en 
<.'ette  ville  (1204)  —  la  Panagia  Krysokeplialos,  Hagia  Sopliia  et  S.  Euge- 
nios.  Notons,  en  outre,  à  l'extrême  nord-ouest  de  la  péninsule,  l'église 
de  la  Koimesis,  à  Nicée  (vni"-ix"  s.). 

Dans  la  région  méridionale,  on  peut  citer  :  en  Pisnm:,  les  églises  de 
Sayalassos  •  vs"  s.);  en  Pami'HVlie,  celles  de  Per(je[i\''  s.).  (ÏAdalia  (mos- 
qui'e  Ujoumanoum  djami)  (v'-vn"  s.)  ;  en  Lycie,  celles  (VAlaidja  Jaila,  de 


'  Cr.  la  description  de  la  première  pur  Grégoire  de  Nazianze,  dans  le  Punéçjijrkiue  de  i<oa 
père,  et  le  cm-ieux  projet  d'un  marty  rion  pom'  sa  ville  natale,  communiqué  par  Grégoire  de  iS  ysse 
à  son  ami  Amphilochios,  évèque  d'iconium.  (Migne,  Patrologie  gv.,  XXXV,  103.) 


70  L  ARCHITECTURE    CHRÉTIENNE    DANS    L  ASIE    MINEURE    EXTRA-ECEENNE 

Dere  A hzfj  [K-dîiS-dhd)  (vu-  s.),  à^  Saint-Nicolas  à  Myva  (vif  s.);  en  Isaurie 
celles  iïhaura,  de  Derhe,  de  Kodscha  Kalessi  (iv'^-v'  s.),  de  Kesteli  (iv'- 
v*"  s.);  en  Gilicie,  celles  de  Hierapolis  Kastabala  (iv''  s.),  de  Kanideli 
(Kanytelideis)  ;  de  Korghoz  (Korvkos)  (iv^-v"  s.V-. 

II 

LES    CONUITIONS.    LES    INFLUENCES.    —    RAYONNEMENT 

L'oi'ientalion  de  rarchilecture  chrétienne  de  l'Asie  3Iineui'e  fut  déter- 
minée par  des  traditions  indigènes,  (}ue  n'avaient  pu  entamer  ni  l'expan- 
sion hellénistique  ni  l'action  romaine;  par  la  condition  g-éologique  d'un 
sol  riche  en  matières  lapidaires;  entin,  par  une  conformation  géographique 
(jui  facilitait  les  pénétrations  mésopotamiennes,  perses  et  syriennes. 

Cependant,  une  extrême  diversité  de  types  et  de  procédés  et  l'exis- 
tence de  nombreuses  variétés  régionales  attestent  une  large  part  d'origi- 
nalité, Yu  l'antiquité  des  monuments,  les  particularités  de  plan  et  de 
construction  que  nous  allons  relever  présentent  un  intérêt  historique  de 
premier  ordre. 

On  a  les  plus  fortes  raisons  de  croire  que  l'architecture  chrétienne 
d'Asie  Mineure  influença  énergiquement  le  développement  de  l'école 
byzanliiK;'  et  contiibua  au  progrès  de  l'art  roman"-. 


(:il\I>ITKK   II 
LES   PROGRAMMES   ET   LEURS  RÉALISATIONS 

L'Asie  Mineure  chrétienne  réalisa  quatre  sortes  de  programmes  reli- 
gieux :  ceux  d'une  basilique  normale,  d'une  basilique  demï-centrèe,  d'une 
église  centrée,  d'un  sanctuaire  raijonnanl. 

Le  premier  (42)  comportait  généralement  une  division  en  trois  nefs, 
dont  la  médiane,  plus  large,  était  terminée  par  une  abside.  Celle-ci  était 
percée  de  fenêtres,  ainsi  que  les  façades  latérales.  Il  existe,  \i  plusieuj'S 
exemplaires^,  une  variante  à  deux  nefs,  avec  un  tronçon  de  deuxième 

'  Cf.  i>.  i;j!J. 

*  Cf.  Tome  111. 

3  Cf.  les  égli.sos  de  Sivri-lli.ssar.  du  TcJiukuiki'ii.  Cf.  aussi  LUscliayak... 


LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    REALISATIONS  71 

collatéral  dont  la  destination  était,  sans  doute,  funéraire.  Il  n'y  avait  point 
d'atrium  :  mais,  la  plupart  des  plans  disposaient  un  vestilnile  à  la  mode 
syrienne'  et  hittite'-  (42,  vi-x).  L'ouverture  de  portes  sur  les  côtés  longs 
était  normale.  Les  tribunes  étaient  rares,  accessibles  par  des  escaliers 
placés  à  chaque  extrémité  du  porciie,  qui,  de  ce  fait,  débordait  l'aligne- 
ment général  de  l'édifice  '  (42,  vu,  x) . 


LTtJ 


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42.  —  Diverses  dispositions  des  parties  antérieure  et  postérieure  de  l'église  eu  Asie  Mineure. 

I.  Eglise  à  Kanylelideis.  —  II.  Eglise  n»  VI,  à  Binbirkilisse.  —  III.  Id..,  n»  II,  ibid.  —  IV.  Eglise  de  Kodscha 
Kalessi.  —  V.  Eglise  n"  III,  à  Binbirkilisse.  —VI.  Id.,  u°  I,  ibid.  —  VII.  Eglise  à  Jatagan  Begetjokosu.  —  VIII. 
Eglise  n"  II,  à  Binbii-kilisso.    -  !X.  Id.,  n"  VI,  ibid.  —  X.  Eglise  de  Diner  (Apaniea). 

Le  second  type",  dont  la  mise  au  point  s'accomplit,  à  Constantinople, 
par  les  soins  de  deux  maîtres  d'Asie  Mineure^  se  distingue  par  un 
agrandissement  de  la  partie  réservée  au  clergé,  grâce  à  l'annexion  de  la 
première  travée  de  la  nef  à  l'abside  (43;  45,  v,  vi).  La  réduction  de  la 
place  des  fidèles  était  parfois  compensée  par  l'aménagement  de  tribunes 
(4o,v). 

'  Cf.  plus  haut  p.  4b. 

■'  ef.  Tome  I,  p.  Ib3. 

'  Cf.  les  églises  de  Diner,  de  Jurme,  n»  ii  à  Binbirkilisse. 

*  Cf.  les  églises  de  Kodscha  Kalessi,  de  Saint-Nicolas  à  Myra,  de  Saint-Clcment  à  Ancyre, 
la  Koimesis  à  Nicée.  Cf.  Sainte-Sophie  à  Salonique  (cf.  plus  loin,  p.  148). 

'  Cf.  Sainte-Sophie,  œuvre  d'Antheniios  et  d"isidore,  originaires,  le  premier  de  Tralles,  le 
second  de  Milet.  Cf.  plus  loin,  p.  i'M). 


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43.  —  l.'rglisc  (l'Asiu  Miiii^uru  sur  plan  rayonnant  et  sur  plan  centré. 
1.  Eglise  à  Ilicrapolis.  —  11.  /(/.,  à  Dciliô.  —  111.  Cluipcllo  laléialc  clo  lï-liso  de  Dcre  Alizy.  -  IV.  Eglibt 
Isaura.  —  V.  UesUlulion  de  l'église  de  Nvssa  déciitc  par  Saint-Grégoire  de  Njssa.  —  VI.  Eglise  a"  XI,  -à  Biul.i 
kilissc.  —  VII.  Eglise  u"  VIII,  ibid.  —  VIII.'  Eglise  de  Sivri  Hissar.  -  IX.  Eglise  des  Quarante  Martyrs,  près  Skupi. 
X.  Eglise  rupeslre  à  llaniuscli,  près  Kvzil  Orcu.  —  XI.  Haplistore  do  l'église  d'Aladsclia  Kisle.  —  XII.  Egli 
rupestre  à  Soanly.joro.  -  .Mil.  Eglise  <1('  Tchanli  Kilisse.  -  XIV.  Saii.lc-Sopl.ie  ù  Trébizonde.  -  XV.  La  Panaj 
Krjsokephalos,  i/iid. 


Li:s    l'H(l(;it.VMMi:S    I:T    LEUUS    HKALISAlICtNS 


L'adoption  (luii  parti  de  coun  t'i'tiue  par  coLqiolt'  ciitiaina  la  déliiiilion, 
dans  la  réi^ioii  de  la  net'  attenant  au  sanctuaire,  d'une  cai^e  sur  plan 
carré  liS,  4.j,  v,  vi). 

(kdie-ci  est  constituée  pai-  (juatre  ai'cades  dans  les  éiilises  devisées 
selon  la  troisième  torniule'  ^44,  viii-xv). 

(Juant  à  la  composition  rayonnante,  usuelle  pour  les  ét^lises  funé- 
raires, on[n'en  connaît  [las  moins  de  cin([  \  ariantes. 


'ij- 


—  L'église  d'Asie  Mineure  sur  plan  demi-centre. 

Kalessi.  —  II.  Saint-Nicolas  ile  Myra.  —  III.  Eglise  de  Dere  Ahzy  i  K;i 
V.  Eglise  de  la  Koiracsis,  a  Nicéc. 


Eglise  de   Kods. 

IV.  Saint-CIcmcut  d'AncM-e 


Tantôt,  c'était  une  rotonde-  43,  i)  ;  tantôt  une  rotonde  ou  un  octo- 
gone IhuKjués  d'une  abside^  (ii)  ;  plus  souvent,  pour  raison  de  symbo- 
lisme \  le  plan  était  cruciforme,  soit  qu'une  cage  centrale  projetât  quatre 
bras'  (v,  vu),  soit  qu'il  y  eût  croisement  de  deux  vaisseaux"  (vi,  viii),  soit 
enlin  (jue  la  distribution  dun  édilice  sur  plan  carré  comportât  deux  nefs 
en  croix"  (xi,  xn).  Le  programme  d'un  octogone  se  compliquait  parfois 
d'un  collatéral  portant  des  tri})unes'*. 


'  Cf.  les  églises  de  Binbirkilisse  (n°  ii),  une  de  celles  de  Kanytclideis  (llo.  i,  m)  ;  celles  de 
Sivri-Hissar,des  Quarante  Martyrs  près  Sku[)i,  d'llairiuscli,deTchanliKilis.>e,  deïréliizonde.  etc. 
-'  Cf.  une  église  à  Hiérapolis. 

■  Cf.  à  Derbc,  à  Isaura. 
'  Cf.,  plus  haut.  p.  oO. 

•  Cf.  l'église  de  Nyssa,  l'octogone  n°  viii  à  Binbirkilisse. 

"  Cf.  plusieurs  églises  à  Binbirkilisse.  La  faveur  dont  jouissait  ce  type  est  révélée  par  le 
iiuiiibre  des  réalisations  qu'en  offrent  les  oratoires  rupestres  de  TAnatolie. 

■  Cf.  le  baptistère  d'AladschaKisle,  les  églises  d'Ala  Klisse,  de  Tchanli  Klisse,  de  Firsandyn. 
"  Cf.  l'église  de  >'azianze. 


74 


L  ARCHITECTURE    CHRÉTIENNE    DANS    L  ASIE    MINEURE    EXTRA-ÉGÉENNE 


CHAPITRE    III 
LA    CONSTRUCTION 

I 

LES    MATÉRIAUX 


Oïl  la  nature  s'y  prêtait,  l'architecture  chrétienne  d'Asie  Mineure  fut 
volontiers  rupestre  :  suivant  les  lieux,  on  creusait  une  grotte  artificielle, 


45.  —  Quelques  particularités  de  la  construction  dans  l'Asie  Mineure  extra-égéenne. 

I.  Arcades  de  la  tribune  de  l'église  11°  II,  à  Binbirkilisso.  —  II.  Voûte  en  berceau  de  l'église  n"  1,  iliid.  —  111- 
IV.  Fenêtre  ouverte  dans  un  angle  sortant  de  l'octogone  n"  VIII,  ibid.  —  V.  Coupe  longitudinale  de  l'église  de 
Kodsciia  Kalessi.  —  VI.  Coupe  longitudinale  de  la  Koiniesis,  à  Nicée. 

OU  on  évidait  un  rocher  isolé;  parfois,  un  travail  de  sculpture  créait  l'as- 
pect extérieur  d'un  monument  construit  (43,  x,  xii  ;  45,  m). 


La  pierre  de  taille  et  le  moellon  étaient  les  matériaux  ordinaires;  la 
briijue  n'était  employée  qu'à  défaut  de  matière  lapidaire ',  parfois  comme 

'  Saint-Grégoire  (1(!  Nyssa  le  dit  expressément.  Cependant  .sa  lettre  nous  apprend  ([u'ou 
appréciait  la  biii[U(;  jjour  la  l'acult.i  qu'elle  donne  de  voûter  sans  cintres.  Outre  l'édilice  dont 
il  est  question  dans  ci;  liui-unient.  nous  ne  voyons  à  citer  que  l'église  de  Saint-Clément  à  Ancvre 
et  celle  d'Ut.schavak. 


76  L    VUCHITECTIHE    CHUETIENiNE    DANS    L  ASIE    fllINEUHE    !•  XTUA-EGEENNE 

appoint,  pour  des  lins  décoratives.  En  Lycie,  on  ol)serve,  sans  doute 
déterminées  par  une  influence  des  \  illes  liellénisliques  de  la  côte  occi- 
dentale, des  maçonneries  à  assises  alternées  de  moellons  et  de  carreaux, 
et  des  voûtes  en  briques  cuites  \ 


II 

LES   PROCÉDÉS 

L'appareil  en  pierre  de  taille  était  généralement  de  bonne  qualité, 
parfois  même  raffiné"  et  liardi^  (45,  in,  iv).  Une  liaison  au  mortier  était 
usuelle;  mais  on  bâtissait  aussi  à  joints  vifs,  surtout  dans  la  réij^ion  méri- 
dionale oii  survivait  la  tradition  antique. 

Le  contrefort  était  d'emploi  courant. 

On  constituait  une  baie  au  moyen,  tantôt  d'un  linteau,  tantôt  d'un 
linteau  déchargé,  tantôt  d'une  arcade  (46). 

La  structure  de  l'arc  comportait  un  extradossement  et  un  relèvement 
des  naissances  aussi  haut  que  possible.  Parfois  le  nombre  des  voussoirs 
était  réduit  au  minimum.  La  courbe  dessinait  un  cinlre  qui,  très  souvent, 
était  outrepassé'  (45,  i). 

Le  soutien  isolé  consistait  plutôt  en  un  piliei-  ([u'eii  une  coloime  :  le 
poi'ticjue  était  à  arcades. 

La  couver/ arc. 

La  couvert lU'e  jiar  plafond  en  pierre  était  rai'e,  conlinée  dans  la 
région  méridionale  qui  se  trouvait  exposée  au  rayonnement  de  la  Syrie''. 
Le  berceau  et  la  coiijiole  étaient  usuels,  parfois  associés  en  un  même 
édifice. 


'  Cl',    l'église  (!(■  Dcic  Ahzy. 

-  Suiiil  Grr^oirc  di;  Nazian/c  luAc  (iiic  les  juiiiLs  du  l'OdilicL'  bàli  |)ai'  son  |)(''n.'  «  iir  <li'iia>- 
saiuiil  point  l'i'paisseur  d'un  (diuNL'u  ». 

'■'■  Cf.  Imparti,  pris  par  l'auteur  du  l'octogone  w  \\\\  «lu  Biidiirkili>sc.  d'onviir  des  fenùlrus 
dans  lus  unçjles  sortants  Aq  l'élévation  (43,  m,  iv). 

'  L'amour  du  cintre  outrepassé  constitue  une  dus  eaiaetérislic)  urs  du  l'arcliilucLuru  clirélicnne 
de  l'Asie  Mineure  centrale  (cl',  l'adoption  du  tracé  pour  le  prolil  des  borccau.x  et  le  plan  des 
absides),  en  inùmc  Leznps  (|u'une  marque  certaine  de  sa  soumission  au.v  inlluences  orientales. 
Le  lait  que  la  forme  est  en  relations  avec  une  maçonnerie  en  briques  ou  en  blocages  (cf..  plus 
liaut.  Archit.  sassanide,  p.  12)  et  que  la  bâtisse  d'Asie  Mineure  est  en  piej're  de  taille  iii(li([ue 
un  cas  du  phénomène  du  transposition  de  l'ordre  conslructif  dans  l'ordre  décoratif. 

■  Cf.,  au-dessus  des  bas  côtés  de  l'église  de  Kodscha  Kalcssi,  une  application  liu  syslùmu 
syriun  de  plafonds  de  dalles  sur  des  arcs  transversau.v  (cf.  plus  haut,  p.  d6). 


L  EFFET  77 

Le  j)i"('niier.  doiil,  lo  prolil  étaiL  souvriil  un  cinlrc  oulrt'passt",  ("tail 
parfois  renforcé  par  des  ares  doubleaux  (4o,  m. 

La  seconde  était:  en  plan,  circulaire  ou  j)()lviionalt';  en  (dévalion, 
hémispliéri([ue.  pyramidale,  coni(jue  ou  (•oiioïde.  Parfois,  pour  laison 
d'éclairage,  elle  était  juchée  sur  un  tambour,  perci''  de  fenèlres  el  monh'' 
sur  plan  carré  '  ou  polyg-onal'  (45,  v).  Quand  la  cage  n'était  pas  circu- 
laire, son  raccordement  à  la  calotte  s'opérait,  tantôl  par  l'expédienl  de  la 
dalle  encorbellante^  génératrice  d'un  pan  coupé  \  tantôt  par  celui  de  la 
trompe  d'angle',  tantôt  par  celui  du  pendentif',  voire  par  une  combinai- 
son des  deux^  Comme  arLitice  de  consolidation,  nous  pouvons  citer  une 
contrebutée  par  des  berceaux  longitudinaux'  ou  par  des  corps  de  bâti- 
ment^ (43  ;  44,  viii-xv),  et  aussi  un  empâtement  de  la  base  de  la  coupole 
dans  un  massif,  d'où  résultait,  au  debors,  une  apparence  de  tambour  " 
(45,  vi). 


CIIAIMTHF.   IV 
L'EFFET 

Au  point  de  vue  de  l'elfet,  l'architecture  d'Asie  Mineure  apparaît  dif- 
férente, suivant  qu'on  envisage  le  vei'sant  méridional  de  la  péninsule, 
ou  les  régions  centrales  :  dans  le  premier  cas.  plus  luxueuse,  plus  hellé- 
nisante ;  dans  le  second,  plutôt  sobre  de  parure,  guidée  par  une  vision 
de  conslrurlours  et  portée  aux  innovations.  De  part  et  d'autre,  s'observe 
une  forte  inlUiiMire  syrienne,  que  concuj'rencent,  en  Anatolie,  la  per- 
sistance de  la  tradition  indigène  et  le  l'ayonnement  de  l'Asie  mésopota- 
mienne. 


'  Cl',  l'église  de  Kudsclia  Kali.'~>i. 

-  Ci',  l'église  de  Nazianze. 

■'■  Cf.  l'église  n»  9  à  Binbirkilisse,  un  édifice  à  .Mahaletch 

*  Cf.  l'église  de  Rodscha  Kalessi. 

'■'  Cf.  les  églises  de  Dere  Ahzy,  de  Saint-Nicolas  à  Myra. 

"  Cf.  Saint-Clément,  à  Ancyre. 

'  Cf.  Saint-Clément,  à  Ancyre. 

'  Cf.  Saint-Nicolas,  à  Myra. 

'•'  Cf.  Saint-Clément,  à  Ancvre. 


l'architecture    chrétienne    dans    L  ASIE    MINEURE    EXTRA-EGEENNE 


EFFETS    DE    PLASTIQUE    MONUMENTALE 

On  note  —  certaines  fort  intéressantes  en  soi  ou  par  les  tendances 
qu'elles  manifestent  —  des  recherches  de  plastique  monumentale  géné- 
rale et  secondaire,  dans  le  goût  syro-oriental. 

Ainsi  la  masse  postérieure  de  l'église  est  généralement  accidentée  par 


47.  —  Profils  usuels  dans  l'Asie  Mineure  extra-égéenne. 

I.  Liiileau,  à  Binbirkilisse.  —  H.  Ll.  :  ihid.,  église  n»  XV.  —  III.  Cadre  d'une  fenêtre  ;  ihid.,  église  n»  XI.  —  IV. 
Jambage;  ilnd.,  église  a"  XXI.  —  V.  Linteau  :  Djoumanoum  Djaraisi,  à  Adalia.  —  VI.  Linteau  :  Kinbirkilisse, 
église  n"  IX.  —  VII.  Moulure  de  soubassement  :  ihid.,  église  n»  XXI.  —  Vlll.  Moulure  :  ihid.,  église  n"  V.  —  IX. 
Td.;  ihid.,  église  n°  XII.  -  X.  Id.:  ihid.,  église  n»  I.  -~  XI.  Corniclio  de  Binbirkilisse.  -  XII.  W.  ;  ihid., 
église  n"  VIII.  -  XIIl,  XIV.  Td..  ihirl.,  église  n»  XXIX.  -  XV.  Moulure  de  soubassement  :  église  de  Dere  Abzy.  - 
XVI.   Corniche,  ihid. 

une  forte  saillie  de  l'ahside,  courhée  en  cintre  ou,  très  souvent,  en  fer  à 
cheval  (42,  ii)  ;  toutefois,  dans  la  région  méridionale,  plus  dépendante 
de  la  Syrie,  l'abside  était  épatée  sur  plan  polygonal  '  (42,  m),  rarement 
empâtée  dans  le  corps  de  l'édifice-  (42,  i,  iv). 

D'autre  part,  h»s  façades  étaient  animées  par  une  mulliplicalion  des 
portes  et  des  fenetrtîs  —  souvent  en  accord  avec  la  distrii)ution  intérieure 
4'n  trois  vaisseaux  inégaux  (46)  ;  par  un  ])arti  fré<|uemment  pris  de 
l>aies  géminées  ou  multiples  (46,  i,  ii,    iv,  vi)  ;    par  le  renfoncement  de 


'  Gf.  les  églises  de  Kusleli.  de  lliéra|iolis,  de  Saf^alassos.  de  Dere  .Mizy,  de  Saint-Nicolas  à 
Ancyrc. 

-  Cf.  i'é.iilise  dr  Kodsclia  Ralessi  :  celles  de  K(jrykos,  de  Kanytelideis. 


EFFETS    DE    PLASTIQUE    MONUMENTALE  79 

niches  (40,  iv)  ;  par  l'avancée  de  porches  sur  consoh'S  (IG,   ii)  ;    par  hi 


^ 


I'  'I       I 


f 


48.  —  Conronimlion  du  soutien  isolé  dans  l'Asie  iMineure  extra-égëenne. 

\.  Couronnement  de  pilier  :  église  n"  II,  ci  Binbirkilisse.  —  II.  Id.  :  église  n"  VI,  ibid.  —  III.  Id.  :  église  n»  I, 
HjI(J,  —  IV.  Id.,  église  n°  VIII,  ibid.  —  V.  Id.,  église  n»  XV'I,  ibid.  —  Vl-VII.  Soutien  des  portiques  entre 
nefs  de  l'église  de  Kodscha  Kalessi.  —  VIII.  Face  latérale  d'un  pilier  delà  nef  de  l'église  n»  XXX),  à  Binbirkilisse.  — 
l.K.  Face  antérieure  du  même.  —  Face  antérieure  d'un  meneau  de  l'église  n°  X  de  Binbirkilisse.  —  XI.  Face 
latérale  d'un  autre  meneau  du  même  édifice.  —  XII.  Base  dans  l'église  n»  VllI,  à  Binbirkilisse.  —  XIII.  Face  anté- 
ïieure  d'un  pilier  de  l'église  n»  XXXII,  à  Binbirkilisse.  —  XIV.  Base  dans  la  nef  de  l'église  n"  XV,  ibid. 


saiHie  d'un  soubassement,  le  relief  de  pilastres  d'angle  et  de  façade'   (4(j, 
v),  de -colonnes  engag'ées^,  de  corniches  et,  en  Anatolie,   de  bandeaux 

'  Cf.  l'église  des  Quarante  Martyrs  près  Skupi,  l'église  n"  43  de  Binbirkilisse. 
'-  Cf.  réélise  de  Tchanli-Kilisse. 


hO  L  ARCHITECTURF.    CHRETIENNE    DANS    L  ASIE    .MINEURE    EXTRA-ÉGÉENNE 

inullipliés  '    (46,    i.    vi)  ;   par   le    développemenl    (rarcaluros    plates     ou 
creuses,  simples  ou  à  ressauts"    i(),  m,  v). 

L'école  clu'éLienne  d'Asie  Mineure  se  recommande  par  un  senlimciil 
relativement  développé  de  l'efiet  par  la  plastique  de  détail  :  témoin  les 
profils  de  la  mouluration  anatolienne,  simples,  mais  générateurs  de  con- 
trastes de  lumit're  et  d'ombre  i7)  ;  à  preuve  aussi  le  modelé  lotzique 
du  pilier. 

Celui-ci,  que  couronne  une  imj)0ste,  est  tantôt  un  prisme  à  section 
([uadrang-ulaire  oljlongue,  planté  transversalement  au  grand  axe  du  ^  ais- 
seau et  flanqué  d'une  colonne  engagée  sur  chaque  face  étroite  ''  (48.  vni- 
-Xi,  xiv)  ;  tantôt  un  volume  membre  en  accord  avec  les  retombées  des 
arcs  qu'il  doit  soutenir  et  que  parfois  il  reçoit  de  façon  pittoresque,  sur 
une  colonne  dégagée'  (48,  vi).  Quant  aux  colonnes,  elles  sont  généra- 
lement lourdes  ;  dans  les  régions  méridionales,  elles  sont  communément 
sommées  d'un  chapiteau  coi'inthien  dégénéré  ou  d'un  composite  à  rin- 
ceaux méplats;  en  Anatolie,  leur  tète  est,  généralement,  une  imposte 
massive  (48,  i-v). 

II 

EFFETS    DE    PART RE 

En  ce  qui  concerne  l'efTet  de  parure  sculptée,  l'architecture  de  r.4sie 
Mineure  méridionale  diffère  de  celle  de  la  région  centrale  sous  le  doul)le 
rapport  de  la  proportion  et  de  la  réalisation.  La  première  en  est  plutôt 
curieuse  et  elle  le  conçoit  dans  le  goût  hellénistico-syrien  :  elle  soigne 
particulièrement  les  encadrements  de  portes.  La  seconde  sacrilie  très  peu 
à  la  coquetterie  et  son  répertoire  décoratif  ne  comprend  guère  que  des 
formes  géométriques,  d'une  conception  et  d'une  exécution  assez  barbares 
et  qui,  incontestablement,  sont  du  cru  '  (4*)).  Les  deux  écoles  emploient 


'  Celle  mulliplicalion  des  moulures  monumentales  est,  autant  i|ii('  I(Hii'  prolil,  Itès  cai'aeli' 
rislique  de  l'arcliitccture  anatolienno  d'Asie  Mineure. 

-  Cf.  l'église  de  Tchanli-Ki lisse. 

■'  Celte  plastique  est  éminemment  caraeti'risliiine  d(!  lan-iiKei-ture  di'  l'Asie  Mineure  cru 
traie  :  elle  dislingue  également  les  meneaux:  des  l'(>nètr('s  gémini'es. 

*  Cf.  l'église  de  Kodscha  Kalessi. 

■■•  Cf.  les  motifs  figurés  sui'  noti'e  dessin  n"  iO  avec  les  formes  chères  à  l'Asie  Mineure 
plu'vgienne  (jt  papidagonieiine  à  l'époque  )ii'i'lielli''nique,  (T.  I,  p.  lM8). 


EFFirrS    DR    PARUHK 


81 


volontiers  un  iiiolif  (lt'j;i  clici-  à    lAsic  .Aliiicurc  païcniu'.  une  caonrlai-o 
iiiiilanl  une  foliole  i-i<:i(le  à  tète  airoiulie     il»,  ii  . 

La  décoration  était   essentiellement  en  couleur  :  renduit.  qui  consti- 


4'.j.  —  Quelques  spéeiniens  de  la  parure  plasli((ue  des  églises  de  l'Asie  Mineure. 

I.   Kiicailrement  de  fenêiro  ;   Rinbirkilisse.  église  11°   X.   —  H.   Encadrement  de  porle,  éj;lisc  d'Andaval. 
m.  Linteau  :   IJinliii  kilisse,  église  n"  XII.  -  IV.   ht.  :  ihid.,  église  n"  XLIV. 

tuait  le  parement  extérieur  des  murs  les  mieux  appareillés,  servait  de 
support,  communément,  à  des  peintures  et,  très  souvent,  à  des  fresques 
significatives'.  Les  placages  de  marbres  et  les  mosaïques  étaient  plutôt 

rares  '". 


'  Cf.  les  IVesques  nombreuses  et  importantes  qui  tapissent  encore  les  parois  des  sanctuaires 
rupestres  de  l'Anatolie. 

-  Cf.  la  Koimesis,  à  Nicée. 


TROISIEME   SECTION 
L'ARCHITECTURE  ARMÉNIENNE 


CHAPITRK    PREMIER 

LA  COMMANDE.  —  CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES. 
LES  CONDITIONS.  -  LES  INFLUENCES.  -  RAYONNEMENT 

I 

LA    COMMANDE.    CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 

Évangélisées,  dans  le  derniei'  quart  du  iii**  siècle,  par  saint  Grégoire 
rilluminateur,  les  populations  des  régions  montagneuses  délimitées  par 
la  mer  Noire,  l'Anatolie,  la  Haute  Mésopotamie,  la  Caspienne  et  le  Cau- 
case, autrement  dit  l'Arménie  et  la  Géorgie,  firent,  de  suite,  appel  aux 
services  de  rarcliitecture  religieuse.  Quelques  ruines  à  Garni,  dans  la 
région  d'Erivan,  gardent  le  souvenir  d'une  importante  construction  du 
roi  Tiridate,  au  début  du  iv"  siècle. 

Mais,  à  partir  du  début  du  v"  siècle,  les  cbrétiens  d'Arménie  furent  en 
butte  à  la  persécution  dirigée  contre  eux  par  les  Perses  et,  nécessaire- 
ment, la  commande  s'en  ressentit.  De  cette  époque  date,  sinon  pour  l'élé- 
vation, (]ui  fut  icstaurée  au  début  du  vii*^  siècle,  du  moins  pour  le  plan, 
l'église  «  patriarcale  »  implantée  au  centre  du  couvent  îVEtclnniazi)i 
(jadis  Valarsapat). 

Le  \{f  sit'clt'  fut  uniï  époque  d'activité  constructive,  surtout  sous  le 
pontificat  des  [latriaicbes  Komitas  (àpartii-  de  ()18)  et  Narsès  III  (640-661). 
Le  premier  rebâtit  la  catliédrale  d'Elchmiazin,  construisit  au  même  lieu 
les  églises  de  Sainte-Ripsime  (618)  et  de  Sainte-Gaiane  (628  640).  Le 
second,  surnommé  le  «  bâtisseur  »,  édilia,  en  particulier,  près  d'Etcli- 
miazin,  pour  la  consi'rvation  des  i-eli(|U('s  de  l'apôtre  du  pays,  une  église 


CHRONOLOr,I|.:    ET    TOPÛGKAPHIK    MONU.MENTAI.ES 


83 


(le  Sainl-Gi'égoire  riUiiiiiinateur,  (jui  constitue  un  docunieut  capital  [tOLii 
l'histoire  de  l'architecture  arménienne. 

Au  dél)ut  du  vnf  siècle  est  attrihut^e  la  construction  de  l'église  (VUs/at- 
lar  1718-728),  de  la- 
quelle est  sans  doute 
contemporaine  celle 
de  Dighour. 

Sous  la  dynastie 
des  Bagralides  (80'.)- 
1U80),  l'Arménie  tra- 
versa une  période 
d'essor  et  de  prospé- 
rité, surtout  dans  les 
deux  derniers  tiers 
du  x"  siècle  '  et  au 
commencement  du 
xl^  De  la  première 
moitié  du  x"  datent 
l'église  du  monastère 
tïAktamar,  au  hord 
du  lac  de  Van  et  ceHe 
de  Pifzoïinda  -,  sur 
le  littoral  de  la  mer 
Noij'e  ;  de  la  secon- 
de, l'église  de  Mokwi 
et  celle  de  la  Sainte- 
Croix,  kA/dipat  (977- 
991).  La  production 
de  la  première  moi- 
tié du  \f  fut  impor- 
tante :  église  de  Koii- 
taïs  (1003),  ruinée 
par  les  Turcs  en  1691;  édifices  (\'A)ii,  capitale  du  royaume,  saccagée  par 
Alp  Arslan  en  1064  — cathédrale  (1010),  chapelle  de  Saint-Grégoire,  cha- 
pelle  du  Rédempteur  (1041);  couvent  de  Marmashen,  au  nord  d'Alexan- 


•jO.  —  I.  Aire  de  rarcliitecture  arménienne, 
et   rayonnement. 


H.  Iniluence 


'  Règnes  d'Ashot  III,  de  Sembat  II,  de  Gagik  I,  qui  furent  des  princes  bâtisseurs. 
-  Au  moins  pour  le  plan. 


84  i/architectlire  arménienne 

ilropol;  églises  de  Sandjerli  f  1033- 1044),  de  Nikortzminda,  sous  le  règne 
de  Bagrat  lY  (1027-1072).  Au  troisième  quart  du  siècle  appartient  l'église 
de  Samthavis ;  à  son  déclin,  celle  du  couvent  de  Ghélat. 

Ensuite,  la  production  diminue  :  églises  (VErtatchminda,  d'I/iorla 
(x\f  siècle)  ;  porche-mausolée  de  l'ég'lise  de  la  Sainte-Croix,  à  Akhpat 
(1183)  ;  couvent  de  Kosha  Vank,  près  d'Ani  f(in  du  xii%  début  du  xiii'')  ; 
ég'lise  de  Saint-Grégoire,  à  Ani  (121o). 

En  1222  sévit  l'invasion  mongole  et,  depuis,  l'œuvre  architecturale  de 
l'Arménie  fut  infime:  La  Haute  Géorgie  fut  moins  atteinte  (monastère  de 
Safar,  au-dessus  d'Akhalsykli,  avec  une  église  de  Saint-Saha  (1306-1334). 

Le  xvif  siècle  se  signala  par  de  nombreuses  additions  de  porches  qui 
défigurèrent  beaucoup  d'églises  anciennes. 

II 

LES    CONDITIONS.    —    LES    INFLUENCES.    —    RAYONNEMENT 

Région  de  hautes  montagnes,  exposée  aux  vents  pluvieux  de  la  mer 
Noire,  l'Arménie  opposa  à  l'art  de  bâtir  la  rudesse  d'un  climat  inégal  et 
humide  et  une  insuffisance  de  civilisation.  En  revanche,  elle  le  gratifia  de 
deux  conditions  favorables  :  de  grandes  facilités  pour  s'approvisionner 
de  bois  et  de  très  bons  matériaux  lapidaires  ;  une  population  intelligente 
et  active. 

Par  suite  de  sa  dépendance  religieuse  vis-à-vis  de  l'Asie  Mineure^  et 
de  la  Syrie  septentrionale",  de  son  ouverture  naturelle  aux  pénétrations 
anatolienne  et  mésopotamo-perse,  enfin  de  sa  situation  qui  faisait  d'elle 
une  position  stratégique  sans  cesse  disputée  par  les  empires  sassanide  et 
bv/.antin,  il  était  fatal  que  son  architecture  sul)ît  les  intluences  con- 
currentes, dune  part,  des  arts  d'Asie  Mineure,  de  Syrie,  d(^  lîyzance 
el,   de  l'autre,  des  écoles  mésopotamo-perses,  sassanide  et  musulmane. 

.Ius(|ue  vers  le  x*^  siècle,  les  premiJ'rcs  dominèrent;  ensuite,  la  der- 
nière rempoila.  D'oi!i  la  nécessité  de  distinguer  dans  la  carrière  de  l'ai'- 
cbitectuj-e  arnuMiieniie  deux  é[)0((ties.  lune  anléj-ieui'e,  lauli'e  postérieure 
au  x''  siècle. 

(]e|iendanl    le    st\le   ai-m(''nien    rayonna    dans    plusieurs   dij-eclions  et 

'  Narsi'.s  W  (iniiMl,  katholikos  de  34o  ii'Mi,  t'iail  (lisciiile  de  sainl  Basile  uc  Gésarce. 
■■'  l/Arriiénio  iiii'Mli('valo  coirii)tail  (riiii|ifiitaiilcs  colonies  syriennes. 


RAY  ON. m:  mi:  NI' 


85 


atiVcla  (les  pays  fori  t'Ioiiiiiés,  son  expansion  ayant  été  favorisée  par  le 
prestige  Je  ses  nionasLères  et  par  l'éinigration  d'une  partie  des  habitants 
d'Ani  au  nord  de  la  Caspienne,  en  Crimée,  en  Galicie,  en  Moldavie,  en 
Polog•ne^  après  la   prise  d<'  leur  ville  par  1<'S  Seidjoukides  (lOCi). 


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'.jI.  —  L'églisu  de  Sainto-Ripsiinc,  à  Etcluniazin -.  (D'après  Lyncli,  Armenin.) 

Sûrement,  elle  fournit  l'Auatolie  S(ddjoukide  de  formules  de  construc- 
tion '  ;  la  Russie  de  programmes  et,  sans  doute,  aussi  de  maîtres';  Iti 
Serbie  et  la  Moldo-Valaciiie  de  modt'les  de  décoration".  Peut-être  ne  fut- 


'  Ces  colonies  arméniennes  se  sont  maintenues  jusqu'à  notre  époqui 

-  Le'porche  est  une  addition  postihùcure. 

■■■  Cf.  plus  loin,  p.  207,  223. 

*  Cf.  plus  loin,  p.  260,  262,  26:!.  2tj(i,  267,  2G'J. 

'■  Cf.  plus  loin.  p.  273,  27(i,  282. 


86  l'architecture  arménienne 

elle  pas  étrangère  à  l'évolution  de  l'école  byzantine,  à  partir  du  x°  siècle  ^ 
Enfin,  sans  qu'il  soit  possible  d'en  tirer  des  conclusions  fermes,  c'est 
un  fait  que  la  tournure  générale  et  diverses  particularités  des  églises 
arméniennes  leur  constituent  une  ressemblance  frappante  avec  des  édifices 
plus  récents  de  l'Europe  carolingienne  et  romane". 


CHAPITIU^.   II 
LES   PROGRAMMES  ET  LEURS  RÉALISATIONS 

Les  programmes  religieux  arméniens  sont  caractérisés  par  un  parti 
pris  de  composition  centrée  et  rayonnante. 

Il  apparaît  dans  le  plan  de  la  plus  ancienne  église  connue,  celle  d'Etcli- 
miazin  (52,  i)  :  un  vaisseau  carré,  avec  compartiment  central  défini  par 
quatre  arclies  porteuses  d'une  coupole,  projette  quatre  bras  terminés  par 
des  absides  ;  celles-ci  sont  demi-circulaires  à  l'intérieur,  pentagonales  au 
dehors,  et  l'orientale,  utilisée  pour  le  culte,  est  flanquée  des  absidioles 
réglementaires  en  Orient'. 

Du  même  principe  procède  l'ordonnance  ordinaire  des  églises  funé- 
raires ou  commémoratives  *  :  celle  de  Saint-Grégoire  Fllluminateur,  près 
d'Etchmiazin  (montre,  à  Tintérieur  d'une  rotonde,  une  combinaison  de 
cage  quadrangulaire  sur  quatre  piles  et  d'exèdres  à  colonnades,  d'où 
résulte  un  tracé  en  quatre  feuilles  (52,  ii). 

Même  dans  les  églises  oblongues  qui  relèvent  du  type  basilical  à 
trois  absides  la  préoccupation  est  évidente,  dans  toute  l'étendue  du  pays 
et  de  tout  temps.  Toutes,  en  effet,  par  suite  de  l'arrangement  d'une  partie 
de  la  nef  en  une  cage  surhaussée,  aux  arches  aussi  ouvertes  sur  les  col- 
latéi-aux  que  vers  le  sanctuaire  et  l'entrée,  sont  plus  ou  moins  nettement 
centrées  et  rayonnantes  :  tantôt  —  ainsi  à  Dighour,  à  Usunlar,  à  Ani 
(52,  IV,  VIII,  vi)  —  le  vaisseau  ne  comportant  que  trois  travées,  il  y  a 
équilibre  de  la  distribution  dans  le  sens  longitudinal  et  dans  le  sens  trans- 
versal ;  ou  encore  —  à  Ivoulaïs,  pai-  exemple  —  la  saillit^  des  deux  grandes 

'  Cl',  plus  loin,  p.  140. 

'  Cf.  Toiijc  III. 

'  Cf.  la  composition  analogue  des  églises  d'Aleni  el  de  Muiivili  (xi^-xii»  s.). 

'  Ci',  la  chapelle  de  Sainle-Ripsimc,  à  Etchmiazin. 


LKS    l>HO(iRAM.MES    HELKilKLX  87 

absides  lalérak'S,  iinpIaiUées  sur  l'axe  do  la  caiic,  réalise  une  eont'ornia- 
tion  cruciforme  (52,  vu)  ;  tantôt,  comme  à  Pitzounda,  un  allongement  de 
la  partie  antérieure  de  la  nef  contrarie  la  jnanifeslation  du  parti  pris. 


ij-.  —  Les  prograniuies  religieux;  arméniens. 

I.  Catliédi-ale  d'Etclimiazin.  —  II.  Eglise  de  Saint-Grégoire  l'Illuminaleur,  prés  d'Elclimiaziii.  —  111.  Eglise  de 
Sainte-Ripsime,  à  Etchmiazin.  —  IV.  Eglise  à  Digliour.  —  V.  Eglise  de  Mokwi.  —  VI.  Calliédralc  d  Aui.  —  VU. 
Eglise  à  Kuutaïs.  —  VIll.  Eglise  à  L'sunlar. 


Le  programme  arménien  de  l'église  se  distingue  encore  par  quelques 
particularités  :  absence  d"atrium  et,  presque  toujours,  de  nartbex;  an- 
nexion d'un  sanctuaire  à  labside  ;  ouverture  d'entrées  et  souvent  projec- 


88 


L  AUCHITECTURE    ARMENIENNE 


tion  (le  porches  sur  les  côtés  longs  —  deux  pratiques  familières  à  la  Svrie 
septentrionale';  creusement  d'absiflioles  extérieures,  symétriques  aux 
intérieures,  dans  des  massifs  formant  bras  de  T  à  l'extrémité  postérieure 


■>'■'.  —  l.a  cruisijf  vX  l'abr^iilc  de  la,  caLliudj'ulc  d'Aiii.  (D'après  Lynch,  op.  ci/.] 

d<'    l'édilicc';    dt-vt-lopiicincnt  d'un    pt'ristylc   sur   les   faces  anléi'ieurc  et 
latérale  du  iin)nuin('nt  '. 


Cf.  plus  haut,  p.  4."j. 

Cf.  les  églises  de  Di.qliuur,  dUsiiiilai 

Cf.  Usunlar. 


I.A    CONSTRUCTION  «0 

Souvent  monuinenlal,  le  lombeau  arménien  consistait  en  une  rotonde, 
en  un  octogone,  on  encore  en  une  cage  polylobée,  (jue  })ai'fois  précédait 
un  porche. 


CHAI'lTKt:  III 
LA  CONSTRUCTION 

L'architecture  arménienne  se  recommande  par  hi  (ituUité  de  sa  cons- 
truction. 

Celle-ci  fut  essentiellement  lapidaire  \  L'appareil  était  soigné,  régu- 
lier, exactement  nivelé  et  bien  jointoyé. 

Comme  couronnement  de  baie,  on  employait  quelquefois  un  linteau 
décliargé  par  un  arc  ;  mais,  communément,  on  bandait  un  arc  dont  la 
courbe  était  un  cintre,  plein  ou  outrepassé  à  la  mode  d'Asie  Mineure. 

Le  pilier  était  préféré  à  la  colonne,  et  on  constituait  un  portique  au 
moyen  d'arcades.  A  partir  du  x''  siècle  —  Tinnovation  est  symptomatique 
d'une  recrudescence  de  l'influence  mésopotamo-perse  ■ —  celles  de  grande 
ouverture  furent  tournées  en  ogive". 

La  couverture. 

L'école  arménienne  réalisait  la  couverture  au  moyen  de  voûtes,  très 
habilement  appareillées  en  berceaux  ou  en  calottes.  Les  premiers,  que 
consolidaient  des  arcs  doubleaux,  furent,  à  partir  du  x"  siècle,  montés  en 
ogive.  La  structure  des  secondes,  que  soutenait  un  tambour  cylindrique 
ou  polygonal,  superposait  des  assises  annulaires,  légèrement  relevées  à 
la  périphérie  ;  leur  prolil  était  coni(iue,  de  façon  à  éviter  les  complications 
de  taille  et  les  montages  de  cintres  qu'exige  la  fermeture  d'une  coupole 
sphéroïdale  (o4,  i;  ol;  53).  Le  raccordement  de  l'embasement  circu- 
laire de  la  coque  au  carré  de  la  cage  s'opérait  par  l'expédient  du  pen- 
dentif en  triangle  sphérique.  La  stabilité  était  parfaite,  assurée  par  la 
résistance  de  quatre  berceaux  dont  les  tètes  étaient  appuyées  aux  grandes 
arches  porteuses  du  dôme  et  qui  couvraient  les  travées  attenantes  des 
collatéraux,  le  sanctuaire  et  la  nef  (55). 

'  Un  appareil  mixte  de  briijuos  et  de  pierres,  comme  en  montre  l'église  de  Koutaïs  (assises 
alternantes  et  chaînes  de  briques  autour  des  baies)  lui  exce\)lionnel. 
-  Cf.  plus  loin,  p.  20S. 


90 


l'architecture  arménienne 


La  construction  arménienne  essaya  encore  d'une  combinaison  de 
grosses  nervures  et  de  panneaux  de  remplissage,  dont  la  réalisation  au- 
dessus  du  porche-mausolée  d'Akhpat  (1183)  (54,  m,  iv)  présente  le  double 
intérêt  d'une  singulière  analogie  avec  certaines  parties  de  la  couverture 
de  la  mosquée  de  Cordoue  '-  et  d'une  énigmati(jue  ressemblance  de  son 


54.  —  La  voûte  arniénienrif. 

I.   ScluMiui  (le  la   coupole  aniifiiieniif.    —    II.   l'eudentifs  de   la  coupole  de  la  cathédrale  d'ElcIimiazia. 

III.  SlriicUirc  de  la  voûte  (\u  puiclie  de  l'église  d'Aklipal.  —  IV.  Elévation  de  cet  édifice. 

principe  avec  celui  dont  lapplication  constitue  le  caractère  fondamental 
de  la  bâtisse  «  gotbifjue  »  -. 

La  toitui'c  était  en  pierre  :  elle  consistait  en  une  carapace  de  dalles 
([ui  était  conl'oi'mée  :  au-dessus  des  nefs,  en  bàl  :  au-dessus  des  collaté- 
raux, en  appentis;  enliu,  au-dessus  des  coupoles,  en  pyramide  polygonale 
(51,  55). 


Cf.  )..  225. 
Cf.  ToiiH'  m 


91 


CFIAPITRE   IV 
LEFFET 


Outre  qu'elle  conslilue  un  élément  essentiel  du  signalement  de  l'école, 
la  conception  arménienne  de  l'ellet  architectural  est,  dans  une  bonne 
mesure,  originale  et  lieureuse  '. 

Et  d'abord,  elle  frappe  par  un  souci  très  vif  de  l'aspect  extérieur,  f|ui 
la  ditférencie  de  l'esthétique  orien- 
tale. Elle  est  encore  remarquable 
par  une  indifférence  totale  à  l'im- 
pression que  produit  la  grandeur 
maléi'ielle  :  la  plupart  des  édilices 
sont  minuscules  et  la  plus  grande 
dimension  des  plus  importants 
n'atteint  pas  35  mètres". 

Effets  de  plastique  monumentale. 

Une  caractéristique  non  moins 
marquée  est  une  passion  du  pitto- 
resque dans  le  goût  monumental, 
(jue  révèlent  ég-alement  la  confor- 
mation générale  des  bâtiments, 
leur  modelé  secondaire,  les  reliefs 
de  détail  et  le  style  de  la  parure. 

L'ensemble  est  détaillé  et  de  tournure  nettement  élancée  :  d'un  massif 
inférieur,  superposé  à  un  soubassement,  lui-même  parfois  exhaussé  sur 
une  plate-forme  à  degrés,  émergent  quatre  hautes  croupes  au  faîte  aigu  ; 
celles-ci  rayonnent  en  croix  d'un  massif  central  cubique,  d'où  surgit  un 
cylindre  élevé  culminant  en  pyraniide  aiguë.  Souvent  la  protubérance  de 
porches  latéraux,  parfois  les  saillies  d'une  élévation  sur  plan  polylobé 
ajoutent  à  l'animation  de  la  silhouette  (51,  55,  57). 

Ce  que  nous  avons  dit  de  la  ressemblance  singulière  delà  formule  arménienne  des  x°,  .\i° 
et  xijo  siècles  avec  la  «  romane  »  d'Occident,  se  vérifie  spécialement  quand  la  confrontation  des 
deux  écoles  porte  sur  l'effet. 

-  Les  plus  grandes  longueur  et  largeur  de  l'église  patriarcale  d'Etchmiazin  ne  dépassent 
pas,  respectivement,  33  et  29  mètres;  pour  la  cathédrale  d'Ani,  les  dimensions  correspon- 
dantes, dans  œuvre,  se  chiffrent  par  32  mètres  et  20  mètres. 


Plastique  monumentale  de  la  cathédrale 
d'Ani. 


92 


L  AHCHITECTURE    AHMKNIENNE 


D'autre  part,  la  plaU'uiuc  ])articiilu'rp  Jes  masses  multiplie  les  acci- 
dents sous  l'espèce  de  fortes  corniclies  ;  de  frises  accentuées  ;  d'arcatures 
plates  qui,  au  dehors,  se  développent  sur  toute  la  hauteur  du  mur  (5(»,  i, 
III,  57)  et,  à  l'intérieur,  forment  lainhris  à  la  partie  inférieure  du  pare- 
ment (53)  ;  de  niclies  hautes  et  étroites  que  singularise  la  forme  en  V  de 
leur  section  horizontale  (51  ;  52,  m,  vi  ;  53  ;  56,  m)  ;  de  fenêtres  étroites,  à 
bordure  large  et  saillante  ;  de  portails  monumenlaux,  avec  riche  encadre- 
ment et  ébrasement  extérieur  ;  d'ocuii  (56,  ii);  de  toitures  côtelées... 


•j((.  —  Plastiiiiie  secondaire  des  monuments  arméniens. 
1.   Angle  lie  l'églisu  de  Talin.   —  11.   Détail  de  la  fai;adc  septentrionale  de  l'église  de  Saiut-Gi'ôgdii'e  rilluiiiiiia- 
leur,  à  Ani.   —  lll.  L'iir    iiiclic  de   la  façade  orionlalc  de  la   calliédralo  d'Ani.   —  IV.    liilorieui-   de   la  cliaiiclle  de 
Saint-Grégoire,  à  Ani. 

De  même  poui-  le  inndeli'  de  délail  :  il  est  diversihé  etressenti.  Au  lieu 
de  pilastres,  des  couples  de  sveltes  colonnettes  (56,  i,  ii)  ;  une  confor- 
mation du  pilier  en  fascicule,  du  pied  droit  en  groupe  de  soutiens  engagés, 
de  l'arcade  en  voussures  distinctes  (58,  iv  ;  53);  un  parti  pris  de  dégager 
la  riîtombée  de  l'arc  en  lui  ménageant  le  support  d'une  demi-colonne 
(58,  IV  ;  53)  ;  un  profil  IVi-me  et  contrasté  de  la  modénature  (59)  :  pai'fois. 
un  festormage  des  arcs  ;  enfin,  une  taille  compli(|uée  de  la  colonne  (58) 
réalisant  des  fûts  torses  et  des  chapiteaux  composites  qui  superposent  ;i 
un  (!m])ilage  de  i)ulb('s,  de  colliers,  de  fores  et  de  franges,  une  imjiosie  en 
fornuî  de  cube  couvert  ih'  sciil[)liii('  iii(''|)lal('  ou  «le  corhcillr  divcisemenl 
et  curieusement  ouvrau*'»'. 


E/fi'ls  de  iiariirr. 
\y,\   parurt-  sciilpti'c  csl   à  l'axcnaiil.   Aboiidanlc  cl  loiill'iit',  «'.\(''cul('<'  c 


EFFETS    DE    PARI  l\E 


93 


très  bas  relief,  mais  piofondémeiil  refouillée  et,  par  suite,  riche  en  con- 
trastes (le  lumière  et  dOmltre  (61),  elle  est  d'autant  plus  elïeetive  qu'elle 
ost  concentrée  en  f|nel(|urs  emplacements  —  fronts  de  pignons  et  d'absides, 


Esli 


le  Saint-Grégoire  riiluiainateur,  à  Ani. 
(D'après  Lynch,  op.  cil.) 


et  sur- 


•fi'ises  hautes  et  basses,  encadrements  de  portes  et  de  fenêtres 
tout,  qu'elle  est  hors  d'échelle  (GO). 

Son  inspiration  est   essentiellement  conventionnelle.   Rares  sont  les 
«emprunts  à  la  nature  végétale  et  animale,   d'ailleurs  ultra  stylisés,  et, 


9*  l'architecture  arménienne 

encore  plus,  rimage  de  riiomme,  traitée  d'un  ciseau  Ijarbare'.  Normales 


^^-  —  i'iastiquo  aniionienne  du  soutien  isolé. 
I.  Colonncitos  cngag/'os  :  ,1.,  couvent  do  Galalhi.  -  11.  /,/.  :  d'une  église  à  Tortura.  -  III.  Chapiteau  <le  V6^ 
baml-Orégoire,  a  An,.  -  IV.  filici-s  de  la  cathédrale  d'Ani.  -  V.  Chapiteau  du  porche  de  l'église  du  menas 
Kosha  Vank.  -  M.   /,(.,  de  la  salle  sjnodale,  Md.  -  VII.  Colonne  de  l'église  de  Sanat;l,i. 


au  contraire,  l«^s  conligurations  gt'omcHriciues  groupées  en  coinposilions 

'  Cf.,  sur  le.s  murs  de  l'église  du  couvent  d'Aldainar,    des  rinceaux   de  pampre  et  des 
ligures  d  animaux,  des  personnages  (Adam  et  Eve...) 


EFFETS    DE    L  ORDRE    HARMONIOUE 


95 


00.  —  Exemple  do 
flécor  arménien 
hors  d'échelle  (ab- 
side de  l'église  de 
Samthavis). 


syniéti'itjut's  :  riiicoaux,  araljcsques,  entrelacs,  méan- 
dres,.. Mais  les  motifs  préféi'és  de  l'art  arménien,  émi- 
nemment caractéristiques  de  son  style,  sont  des  imita- 
tions de  formes  propres  à  la  passementerie  :  galons, 
cables,  nattes,  torsades,  _____ 
tresses,  lacis,  filets,  festons,  t  -'*^-^~  ^^^^^ 
frang-es  (61)... 


Quelques  profils  armé- 
niens. 


Effets  de  l'ordre  harmo- 
nique. 

Cependant,  si  vif  que  fût 
le  goût  de  l'arcliitecture  arménienne  pour  les  effets  pitto- 
resques,  il   n'excluait    pas   l'amour  et  le  sentiment  de 
ceux  de  Tordre  harmonique. 

La  plastique  que  nous  venons  d'analyser  satisfait 
à  la  logique  et  sacrifie,  dans  une  large  mesure,  au 
principe  d'ordre. 

L'extérieur  de  l'église  en  annonce  la  distribution  inté- 


me, 


\Hàm'> 


T; 


^^ 


^i^id.; 


'  f>T'/i>À 


61.  —Motifs  do  décoration  arménionno  (Eglise  do  Zougrougachiane,  Géorgie). 
(D'après  Grimm,  Monuments  d'arclt.  en  Arménie.) 


rieure(51,5o,  37)  ;  de  même  que  la  conformation  membrée  du  soutien,  en 


96  L  ARGHITECTURF.    AIOIÉNIENNE 

accord  avec  les  retombées  qu'il  reçoit,  manifeste  sa  fonction  construclive 

(08,  IV). 

D'antre  part,  l'ordonnance  rayonnante  de  lamasse  supérieure  deTéglise 
est  singulièrement  unitaire,  tandis  que  le  souci  de  la  régularité  s'accuse, 
poussé  jusqu'au  culte  de  la  symétrie,  dans  le  parti  pris  des  architectes 
arméniens  delà  seconde  époque  d'assimiler  la  face  postérieure  de  l'édifice 
à  l'antérieure  ;  en  effet,  ils  empâtent  abside  et  absidioles  dans  un  massif 
rectangulaire,  se  bornant  à  suggérer  le  tracé  réel  au  moyen  de  deux 
niches  en  Y  renfoncées  de  part  et  d'autre  de  l'abside  ('if  ;  52.  m.  vi  ;  55). 


Di:UXII]ME    PARTIE 

LES   ARCHITECTURES   SECONDAIRES 

DE   L'ASIE  ANTÉRIEURE   ET   DE   L'AFRIQUE    DU    NORD 

CHRÉTIENNES 


A  la  suite  des  grandes  écoles  de  l'Asie  antérieure  que  nous  venons  de 
présenter,  une  histoire  méthodique  de  l'Archiiecture  doit  en  g^rouper  trois 
secondaires,  dépendantes  et  éclectiques  ;  V arabe  pràislamique,  V égyptienne 
copte,  l'africaine  chrétienne.  En  effet,  elles  procèdent,  les  deux  pre- 
mières, de  celles  de  la  Mésopotamie,  delà  Perse  et  de  la  Syrie,  la  dernière 
de  celles  de  Syrie  et  d'Eg-ypte. 


PREMIERE   SECTION 
L  ARCHITECTURE  ARABE  AVANT  LTSLAM 

Le  sud  ouest  de  TArahie  (Aral)ie  heureuse,  Vémen)  ;  Touest  et  le  centre 
de  la  péninsule  ;  la  contrée  entre  la  Méditerranée,  l'isthme  de  Suez,  la 
mer  Rouge  (golfe  d'Akahft)  et  la  mer  Morte  ;  les  steppes  et  le  désert  insérés 
entre  la  Syrie,  la  Mésopotamie,  et  l'Asie  Mineure  furent,  antérieurement 
à  rislam.  le  théâtre  d'une  civilisation  arahe. 

1 

LA.    COMMANDE,     CHRONOLOGIE    ET     TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES.     LES    INFLUENCES 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monamentales. 

Dans  Tantiquité,  le  Yémen  était  célèbre  pour  la  richesse  et  le  luxe  de 
ses  souverains  et  de  son  aristocratie,  ainsi  que  pour  la  splendeur  monu- 
mentale de  ses  villes  :  Saba,  Hadramaut,  Mareb,  Nedjrdn'. 

'  Cf.  Strabon,  XVI,  iv  ;  Plino  l'Ancien.  YI,  3i>  ;  Diodore  de  Sicile,  V,  40.  47:  Agatliarcides 
(dans  les  tîeofjr.  Minor.  de  Millier.  I.  180). 


98 


L  ARCHITECTURE    ARABE    AVANT    L  ISLAM 


Sab< 


Installés,  dès  le  iv*"  siècle  avant  notre  ère,  dans  la  région  au  sud  de  la 

Mer  Morte  (Edoni  et 
Moab),  maîtres,  au  i'"  siè- 
cle avant  J.-C.,  de  Da- 
mas et  de  la  Gœlé-Syrie, 
les  Arabes  Nabatéens , 
(|ui,  par  ailleurs,  domi- 
naient l'Arabie  centrale 
et  occidentale,  consti- 
tuèrent un  royaume  puis- 
sant, dont  les  Romains 
ruinèrent  l'indépendance 
en  105  de  notre  ère.  En- 
richis par  un  actif  com- 
merce de  transit  entre 
l'Ég-ypte,  la  Mer  Rouge, 
la  Syrie,  la  Mésopotamie 
et  le  Golfe  Persique,  ils 
aimaient  bâtir,  témoin  les 
magnifiques  tombeaux 
qu'ils  ont  multipliés,  sur- 
tout près  de  Pétra,  leur 
capitale'.  Au  début  du 
moyen  âge,  ils  élevèrent 
sur  les  plateaux  au  sud- 
ouest  de  la  mer  Morte, 
,i  des  villes  fortes,  pour- 
vues d'églises  et  de  né- 
cropoles :  telles  Kornîb, 
Abde,  Es  Sbeita. 

Vers  le  commence- 
ment de  notre  ère,  le 
Hauran  méridional  et  la 
région  de  Damas  furent 
occupés  par  des  Arabes 
Christianisme,    Au  déclin   du 


eus  qui,  pai 


la  suile,  embrassèrent  h 


Cf.  Tome  I.  II.  :;oi. 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES  99 

v'^  siècle,  ils  furent  renforcés  par  un  nouveau  tlot  d'immigrants  —  Ghaf- 
nides,  Hasscuiides  —  également  originaires  du  Yémen,  et  qui,  eux  aussi,  se 
firent  chrétiens.  Leurs  princes,  que  recrutait  la  famille  des  Ghassanidcs, 
tiraient  des  revenus  importants  de  la  police  du  désert,  qu'ils  faisaient  au 
compte  (les  caravanes  circulant  de  Damas  à  la  mer  Rouge  et  de  Syrie  en 
Mésopotamie.  Ils  bâtirent  des  monuments  —  porte  d'honneur  de  Hahhat 
Ammfhi.  ;  des  églises  ;  des  monastères  ;  surtout,  des  châteaux,  pour  la 
garde  des  positions  stratég-iques  et  des  points  d'eau  :  citons  ceux  de  Kasr-el- 
Abyad  (Kharhet-el-Beida),  (VEn  Nonara,  de  Kasr  Aniinân,  de  Mschatta, 
A! Al  Mmoar/ar,  de  Khardmi,  de  Tuba... 

Enlin,  sur  les  contins  de  la  Ba])^  lonie.  se  forma,  au  ni"  siècle  de  notre 
ère,  un  État  arabe,  dont  la  fortune  fut  brillante  depuis  le  iv''  siècle  jusqu'à 
l'époque  de  la  conquête  musulmane  (IJ35)  :  celui  des  princes  Laklwiides, 
vassaux  de  la  Perse  sassanide.  Leur  capitale  était  Hira  —  au  sud  et  près 
de  Koufa,  au  sud-est  de  Mesched  Ali  (Nedjef)  —  dans  un  pays  fertile 
dont  les  facultés  productrices  étaient  alors,  en  raison  d'une  meilleure  irri- 
gation, plus  grandes  qu'aujourd'hui,  et  qui  constituait  une  étape  du  transit 
entre  le  golfe  Persique,  la  Haute  Mésopotamie  et  la  Syrie.  En  outre,  les 
Lakhmides  dominaient  les  steppes  et  le  désert  jusqu'aux  parages  syriens. 

Riches  des  revenus  que  leur  faisaient  leurs  domaines,  les  redevances 
des  caravanes,  les  tributs  des  nomades,  ils  furent  des  souverains  fastueux 
et  raffmés,  qu'ont  célébrés  les  poètes  arabes.  Outre  Rira,  dont  Nomân  I"'' 
(403-418)  fit  une  importante  cité,  ils  durent  bâtir,  pour  la  garde  des  routes 
de  caravanes,  de  puissants  châteaux  :  Al  Khawarnaq,  près  de  Nedjef; 
Sédir  (au  début  du  v^  siècle)  ;  Qal'at  Sham'oùn  dans  l'oasis  de  Shitâtah  ou 
de  Shifatyah  ;  Al  Okhayder  (1"  moitié  duvi®  siècle),  ce  dernier  encore  bien 
conservé  et,  peut-être  identifiable  avec  le  fameux  Kasr  de  Sindad  que 
mentionnent  les  auteurs  arabes  ^ 

L(?.s-  influences. 

Vu  sa  nature  spéciale  et  les  conditions  historiques  de  son  développe- 
ment, il  était  fatal  que  la  civilisation  arabe  préislamique  fût,  en  matière 
d'architecture,  dépendante  et  éclectique. 

'  Le  poète  arabe  Montalamnis  nomme  dix  ce  ces  châteaux.  «  Si  tu  es  maître  de  Sedir,  tu 
as  Bâriq,  Mobâyîdh.  le  Kasr  de  Sindad,  le  Nakhl,  le  Monabbiq,  le  Ghamr,  Al  Alisâ,  Sa,  Daysaq, 
et  tout  le  pays  depuis  Qadisyeh  jusqu'au  Djouf  »  (c'est-à-dire  de  TEuphrate  au  pays  Nabatéen). 
D'après  Massignon,  dans  Comptes  rendus  de  V Acad.  desinscr.,  1909,  p.  203.  Motons  une  attri- 
bution d'Al  Okhayder  à  l'art  musulman  (cl.  Reuther,  Ocheidir,  1912). 


100  I.  AHCHITEGTURK    ARABE    AVANT    L  ISLAM 

Essentiellement  militaire,  elle  devait  être  impressionnée  par  la  forti- 
rication  romaine,  que  lui  révélaient  les  camps  échelonnés  sur  les  marches 
syriennes  [El  Kastal,  El  Leggiin..). 

Dans  la  partie  orientale  de  son  aire,  elle  fut  dominée  par  l'art  méso- 
potamo-perse  de  l'époque  sassanide.  A  l'ouest,  d'abord  séduite  par  l'Jiellé- 
nisme  qui  rayonnait  d'Alexandrie^  et  d'Antioclie,  elle  l'ut,  plus  tard, 
influencée  par  l'école  syrienne,  elle-même  fort  aff"ectée  par  la  sassanide; 
enlin  elle  fut  aux  trois  (|uarts  conquise  par  cette  dernière  (C2,  ii). 

II 

LES  PROGRAMMES    ET   LEURS   RÉALISATIONS 

Sans  parler  des  églises  du  pays  d'Edom  qui  étaient  devisées  à  la  mode 
de  Svrie,  ce  que  nous  connaissons  de  la  production  de  l'Aichiteclure 
arabe  préislamique  se  l'éduit  à  des  châteaux  forts  et  à  une  porte  d'hon- 
neur. 

Le  programme  des  premiers  était  directement  inspiré  de  celui  des 
camps  romains  (63).  Tl  exigeait  la  clôture  d'une  surface,  presque  toujours 
carrée,  rarement  rectangulaire,  par  une  enceinte  flanquée  de  tours,  dont 
la  hauteur  pouvait  atteindre  une  vingtaine  de  mètres",  avec  crétieaux, 
archères,  parfois  avec  chemin  de  ronde  couvert  et  salle  de  guet  au-dessus 
des  portes.  Celles-ci,  dont  le  nombre  était  tantôt  d'une  (63,  ii,  v,  vi), 
tantôt  de  deux  iv),  tantôt,  à  la  mode  romaine,  de  quatre  aux  extrémités 
des  axes  i-,  n'étaient  point  toujours  l'objet  d'une  défense  spéciale  ;  toute- 
fois, on  opposait  volontiers  à  l'assaillant  l'obstacle  d'un  passage  long  et 
étroit  ou  d'une  cour  fermée  (63,  iv,  v,  vu). 

Le  logis  des  officiers,  les  casernes,  les  écuries,  les  magasins  étaient 
adossés  ;i  l'enceinte,  en  bordure  d'une  ou  de  plusieurs  cours.  L'installa- 
lion  de  bains  et  de  latrines  était  de  règle. 

Les  dimensions  étaient  souvent  imposantes  :  les  ruines  de  Mschatta, 
lie  Tuba,  d'Al  Okhayder  mesurent,  respectivement,  153,  155,  170  mèti'es 
de  côté.  Par  contre,  pour  celles  de  Khaiani.  la  cott;  correspondante  ne 
dépasse  pas  32  mètres. 

S'il  fallait  prévoir  h;  séjour  d'un  juincc,  le  plan  c()m[)ortait  un  divan. 


'  Cl',  les  élévalioiKs  l'aiiliii.sislcs  des  l'arades  des  luiiilji^au'c  iiabaléens  el  les  arcliilee 
irréelles  qu'exposent  les  peiiiLuri's  murales  pompéiennes,  d'inspiralifjn  ale.vandrine.  Cf.  To 
Heures  33i)  el  3oU. 


tares 
mel. 


igu 

-  Cf.  W  Okliavdei 


r — ^ 

I      . —    I      j  i 


102 


L  AIICHI 


fECTURE    ARABE    AVAM    L  ISLAM 

Celui  du  cliàleau  Je  Mscliatta  fut 
disposé  au  fond  de  l'enclos,  face 
à  l'entrée.  Monumental,  il  consis- 
tait en    un  grand   vestibule  (63, 
VII  ;  7)  et  en   une  salle   du  trône 
(8)  :  le  premier,  en  forme  de  ba- 
:3^      silique  à   trois  nefs,    la  médiane 
';;J       plus  large  que  les  collatérales  et 
^       séparée  d'elles  par  des  portiques  ; 
i^       la  seconde  constituée  par  un  vais- 
.2       seau  carré  qui  projetait  en  croix 
^       trois  absides  demi-circulaires  *. 
1  La   poi'te    d'bonneur,    visible 

■^  dans  la  citadelle  d'Amman  (63, 
7-  m;  64),  était  un  massif  quadran- 
i  g'ulaire  percé  de  deux  baies  sur 
J  le  même  axe  ;  elles  ouvraient  l'ac- 
^  ces  d'une  cour  également  carrée, 
i  prolongée,  sur  cbaque  face  laté- 
3  raie,  par  une  large  abside  courbe 
■ï       sous  demi-coupole  '. 


III 


LA    CONSTRUCTION 

D'une  manière  générale,  les 
monuments  arabes  préislamiques 
sont  bien  construits. 

Il  est  exceptionnel  que  leur 
bâtisse  soit  exclusivement  lapi- 
daire *  :  à  l'est,  aux  conlins  de  la 

'  En  somme,  à  peu  prt\s  exactement  la 
composition  de  la  basilique  de  la  Nativité 
de  Betliléem.  Cf.  plus  haut,  p.  44  et  pi.  25. 
l'ourle  plan  triconque.  Cf.  p.  2'.i. 

-  Cf.  le  plan.  fig.  61!,  m. 

=•  C'est  le  dispositif  d(^  la  cour  à  llwâns 
des  mosqutîes  perses.  Cf.,  plus  loin,  p.  215 
et  fie.  137. 


*  Cf.  le  propylée  d'Amman,  l'diliéilajis  une  citadelle  romaine. 


L  EFFET  103 

Mésopotamie,  elle  est  toute  en  briques  cuites  de  bonne  fabrication;  à 
l'ouest,  elle  associe  la  brique  et  la  pierre,  qui  sont  employées,  la  première, 
pour  les  murailles  d'enceinte,  pour  les  soubassements,  les  pieds  droits  et 
les  soutiens  isolés  ;  la  seconde  pour  les  murs  et  les  voûtes  \ 

Les  matéi'iaux  sont  respectivement  des  moellons,  bien  taillés,  bauts 
d'une  quarantaine  de  centimètres,  et  des  carreaux  de  terre  mesurant  tantôt 
0'",46  de  côté  et  0'",07.j  d'épaisseur,  tantôt  0'",23  X  0"\063-. 

L'appareil  en  pierre  de  taille  du  propylée  d'Amman  est  de  belle  qua- 
lité, dans  la  tradition  romaine  locale.  Partout  ailleurs,  les  procédés  relè- 
vent plus  ou  moins  de  l'Orient  mésopotamo-perse.  Le  mur  lapidaire  con- 
siste en  un  blocage  entre  deux  parements  ;  la  liaison  au  mortier  est 
usuelle;  la  baie  est  couronnée  par  un  arc  dont  la  courbe  est  légèrement 
brisée,  à  la  persane;  le  portique  est  à  arcades,  également  ogivales,  que 
soutiennent  des  piliers  construits,  plutôt  que  des  colonnes  \ 

La  couverture  est  constituée  par  des  berceaux  et  par  des  coupoles, 
montés  sans  cintres;  leur  prolil  est  parfois  une  ellipse  sassanide';  d'or- 
dinaire, une  ogive  peu  accusée.  Exceptionnellement,  les  demi-coupoles 
de  la  porte  d'Amman  sont  appareillées  en  pierre  de  taille,  à  la  syrienne  "". 
Le  racliat  des  angles  d'une  cage  carrée  sous  calotte  s'opère  par  l'artifice 
perse  de  la  trompe. 

IV 


L'architecture  arabe  préislamique  eut  une  conception  de  l'effet  tout 
orientale,  d'ailleurs  commandée,  dans  une  large  mesure,  par  les  limita- 
tions d'une  construction  en  moellons  ou  en  bri(}ues. 

Effets  de  plastique. 

La  part  de  la  plastique  monumentale  se  réduit  aux  accidents 
modestes  d'un  parti  de  bautes  niches  couronnées  de  demi-coupoles  dans 
le  goût  mésopotamien  —  on  en  voit  aux  murs  des  cours  d'Al  Okbay- 
der  —  ou    d'arcatures,   analogues  à   celles  de   la   façade    du  palais    de 

'  Cf.  les  briques  de  Mschalta. 
^  Cf-.  les  briques  du  château  de  Tuba. 

^  Comme  exemple  de  portique  sur  colonnes,  cf.   le  vestibule  du  divan   de  Mschatta   (63, 
vu.  7). 

*  Cf.  les  voûtes  du  château  d'Al-Mùwaqar. 
■■'  Cf.  plus  haut,  p.  fii. 


d04  i/akchitecture  arabiî  avant  l  islam 

Khosroès,  à  Ctésiphoii.   telles  ({u'eii   montre  la    cour  du  propylée  dAii 
màii'  (Qi). 


.^  à'^      *t 


'■.'■'■        r.ulie  lie  Id  Iriac  liùcuraiiL  la  farad»'  du  |)alais  du  Machalla. 
(I)'apr(^s  Slrzygowski.  M.schatUi.j 

Le  modelé  de  déUiil  est  minime  el  médiocre.  La  modétiatui'e  est  rare, 
pauvje,  ou  d'un  profil  complicjué  el  confus.  A  Amman,  s'observe  le  cordon 


'  Les  arcaluros  fXpOBCiil  un   liact'  en  ciiiliu  oulicpassû  (jui  est  s\  niiil()iiiali(iui'  d'inllurn 
perso-rriésopolaniienne  (*)6).  (Cf.  plus  liaul.  p.  12;. 


KFFKTS    DE    l'ARURE 


105 


en  (lents  de  scie,  l'aniilier  à  l'arcliiLecture  de  briques  et  dont  l'exécution 
sur  un  monument  en  pierre  constitue  une  des  nombreuses  marques 
d'orientalisation  que  présente  cette  ruine  (66). 

Souvent,  le  cbapiteau  se  réduit  à   une  tal)lelte,  comme  si  la   matière 
était  de  la  In-ique  (66).  Sinon,  il  est  traité  dans  \v   sont  fie  hi   Syrie  cen- 
trale, souvent  taillé  en  corbeille  à  deux  étages 
d'acanthes  rigides  et  sëches,  parfois  conformé  ^^C^^^B^^ 

en  imposte  et  agrémenté  de  rinceaux  ^ 

K/feis  de  parure . 

En  revanche,  la  parure  abonde  :  [teintures 
ornementales  et  significatives  sur  enduit  ;  pla- 
cages lapidaires  et  mosaïques;  sculptures  très 
ouvragées,  méplates,  mais  profondément 
refouillées,  dans  le  goût  perso-syrien  ',  avec 
des  rehauts  de  couleur  et  de  dorure 

Le  décor  était  du  genre  asiatique:  continu, 
courant  et  couvrant,  générateur  d'aspects 
analogues  à  ceux  d'une  passementerie  ou 
d'une  broderie,  voire  d'une  tenture  murale  '. 
Régulier  et  symétri([ue.  il  composait  des  pan- 
neaux, des  rinceaux,  des  cordons  (65,  66). 

L'inspiration  ne  puisait  j>our  ainsi  dire  pas 
à  la  source  de  la  nature  végétale,  animale, 
humaine  *.  Eclectique,  elle  combinait  quel- 
ques motifs  hellénisants,  empruntés  à  la  Syrie 
—  acanthes,  palmeltes  —  avec  une  majorité 
d'éléments  orientaux  —  coniigui'alions  géo- 
métriques ou  images  symboliciues,  d'ailleurs 
ultra-stylisées  :  d'une  part,  le  zigzag  et  la  rosette  chers  à  la  Mésopotamie 
et  à  la  Perse  ;  de  l'autre,  la  pomme  de  pin,  également  originaire  de  la 
Perse  et  —  signes,  à  la  fois  sémites  et  perses,  de  l'idée  de  la  vie  —  le  pampre 
et  le  vase  oli  boivent  des  oiseaux  ou  des  animaux  affrontés,  ou  bien  duquel 
jaillit  un  arbre  (65,  66). 

'  cl.  des  ctiapiteaux  observés  clans  les  ruines  du  château  cl  Al  Muwaqar  el  eurieusenient 
décorés  de  fleurs  de  lis. 
-  Cf.  plus  haut,  p.  2^. 

■'  A  la  façade  du  palais  de  Mschatta,  une  frise  se  développe  sur  une  longueur  de  *1  mètres. 
*  Cf.  lesanimauv  exotiques  — bœuf-zébu,  lions  —  figurés  paries  sculptures  du  Kasr-cl-Abyad. 


66.  —  Détail  des  faces  intérieures 
du  propylée  de  Rabbat  Am- 
man (fausses  arcades  du  lam- 
brisi. 


DEUXIEME  SECTION 
L'ARCHITECTURE  DE  L'EGYPTE  COPTE 


CHAPITRE    PREMIER 

LA  COMMANDE.  —  CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES. 
LES  CONDITIONS.  -  LES  INFLUENCES.  —  RAYONNEMENT 


I 

LA    CO.M.MANDE 

Nulle  part,  la  propagation  du  christianisme  ne  fut  plus  triomphante 
(ju'en  Egypte.  Tandis  que  Ihellénisante  Alexandrie  devenait,  dès  la  lin 
du  H*'  siècle,  un  des  pôles  de  la  spéculation  théologique  chrétienne  ',  la 
masse  de  la  population,  dont  la  mentalité  était  restée  telle  qu'à  l'époque 
des  Piiaraons.  vei-sait  dans  le  mysticisme  et  recrutait,  par  milliers,  pour 
les  solitudes  de  la  Tiiéhaïde  et  de  la  Nitrie,  des  fervents  de  la  vie 
contemplative,  ermites  ou  cénohites  -. 

Il  s'ensuivit  une  importante  demande  religieuse,  que  la  conquête 
arahe  (640)  réduisit,  sans  la  supprimer  \  Les  résultats  en  sont  imparfai- 
tement connus,  parce  que  heaucoup  de  monuments  ont  été  détruits  et  que 
l'attention  a  été  détournée  de  leurs  ruines  par  le  prestige  des  antiquités 
])hai-aoni(jues.  Aussi  hien,  l'intérêt  que  présente  l'art  copte  est-il  plus 
liislorique  <ju'eslliéti(jue. 


'  Ale.xandj'ic  fut  illustrée,  au  pa.ssage  du  ii«  siècle  au  ui«,  par  saint  Clément  d'Alexandrie 
(-|- 217)  ;  au  m",  par  Origène  ;  au  iv»,  l'ardeur  des  spéculations  y  engendra  l'hérésie  arienne. 

*  A  O.xyrhynchos  (Bciinésa).  on  comptait,  au  v»  siècle,  12  églises  et  encore  plus  de  cou- 
vents; à  la  même  époque,  le  diocèse  ne  renfermait  pas  moins  de  20.000  cén(jbites. 

"  Les  Khalifes  du  Caire  furent  très  tolérants. 


CHRONOLOCIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 


107 


II 


CHRONOLO(;iE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 


Dans  la  période  d'essor  de  rarcliitecture  copte,  (jue  limitent  le  milieu 
du    IV'    siècle   et  la  fin  du 
vu",  on  distingue  deux  pha- 
ses. 

Une  première,  corres- 
pondant à  la  seconde  moi- 
tié du  iv"  siècle  et  au  v% 
est  rappelée  par  le  sanc- 
tuaire de  Saint-Ménas  qui, 
au  sud -est  d'Alexandrie, 
groupait  trois  églises,  dont 
une  grande  basilique  cons- 
truite par  Arcadius  (395- 
i(l8),  un  hospice  et  divers 
bâtiments  '  ;  par  deux  cou- 
vents que  le  fanatique  Sche- 
noûdi  d'Atripé  fonda  à  la 
lisière  du  désert  liby(jue,  à 
l'ouest  de  Sohag'  :  le  Couvent 
rouge  {Deir-el-Ahmar  ou 
Anôa  Bise  haï)  et  le  Couvent 
blanc-  ou  de  Saint-Sche- 
noùdi  [Deir-el-Abiad,  Deir 
Anba  Sclienoùda)  ;  par  le 
couvent  de  Saint-Siniéon 
(Deir  Anba  Samadn),  sur 
la    rive    gauche    du   Nil,  en  «t.  -  Aire  de  rarcliitecture  copte. 

face  d'Assouan. 

Une  seconde,  qui  comprend  les  \f  et  vu"  siècles,  a  pour  témoins  :  le 
monastère   de   Saint- Jérêmie,  à  Saqqarah;   celui  de    Baouît,   un    peu  au 


'  Au  lieu  de  la  sépulture  du  saint,  but  d'un  des  pèlerinages  les  plus  célèbres  au  début  du 
moyen  âge. 

-  Ainsi  nommé  à  cause  de  la  parlicularité,  rare,  d'une  exécution  en  pierre. 


108 


L  AKCIIITICC/I  l  HK    l)K    L  ECJYPIE    COPTE 


nord  dt'  Sioiil  :  le  i:roiipe  des  couvents  de  NeyadaJi,  au  nord  de  Luuxor, 
dont  le  principal  est  le  couvent  des  Anges  [Deir-el-Mclak]  avec  (|uatre 
églises  contiguës;  les  quatre  couvents  de  la  vallée  de  l'Ouadi  Natroun 
(désert  de  Niti-iei.  sancl iliée  pai-  saint Macaire  (^l)o-390j  :  Deir  Ahou  Makar, 

Dell-  Baranioûs,    Deir  Anha 
.7^,^'sr^jyi.r~';  y^  7:^.'.  ""-'^^lijf.  lUschaï    couvent  de    Saint- 

Isaïe),  Deh-  Souriani  (cou- 
vent des  Syriens).  De  cette 
époque  date  aussi  la  fonda- 
tion des  églises  du  vieux 
Caire,  éditiées  dans  l'en- 
•  ■einte  de  la  forteresse  per- 
so-j'oniaine  de  Babylone  — 
A//utt  Sdvyah  (Saint- Serge), 
el-MouUakha  (la  suspen- 
due) \.  Mari  Giryis  (Saint- 
(ieorges),  Sitte  But  bar  a 
Sainte-Barbe),  el-Adra...  ; 
mais,  la  crypte  de  la  pre- 
mière exceptée,  leur  état  ac- 
tuel résulte  de  restaurations 
et  de  reconstructions. 

III 

I.ES   COMMTlUiNS.   LES  INFLU- 
ENCES.        HAYONNEMENT 

Le  développement  de  l'ai- 

G8.  —   <(  Porte  du  Paradis  »,  sculpture  copte  conservée       cliitectur»^  COpte  fut   étroite- 
au  musée  de  boulau.  (D'après  Gavct,  Mon.  copies  du  ,  i-.-  '  i 

Muscle  Boula,,)     '         '  '  ment     conditionne     par     la 

nature  du  pays,  pour  la  déli- 
nition  de  la(|u<dle  nous  renvoyons  au  tome  I"  de  cet  ouvrage",  et  })ar 
l'insuflisaiK  (■  iriiiir  main-d'a'uvre  pi'ivée  depuis  longtemps  d'occasions 
de  s'exercer 

Son  orienlalioii    ih'  d(''|»cii(lil  cjiie  dans   une   mesure   très  resireinte  de 


C-osl-.i-dirv 
Cf.  Tome  i 


LES    PROCnAMMKS    KT    LKUUS    RÉALISA TIONS  109 

l'art  hellénisti(|uo  dont,  pourtant,  Alexandrie  avait  été  la  capitale,  et  elle 
fut  à  peine  affectée  par  le  byzantin.  Par  contre,  (die  fut  déterminée  par 
la  persistance  de  traditions  de  l'époque  pharaonique  ;  par  une  énergique 
réaction  du  génie  national  contre  riiellénisme' ;  par  le  mysticisme  copte; 
enlin,  par  une  forte  influence  des  écoles  perso-mésopotamiennc  et 
syrienne". 

A  son  tour,  fart  copte  rayonna,  en  corrélation  avec  l'expansion  du 
monaclnsine  égyptien,  et,  en  ce  qui  concerne  la  décoration,  avec  une 
active  exportation  de  tissus  peints  ou  l)rod('S,  que  l'Egypte  fahi'iquait  en 
grand.  En  particulier,  il  agit  sur  l'Afrique  du  Nord'. 


CIIAlMTUt:    Il 
LES  PROGRAMMES   ET   LEURS   RÉALISATIONS 

Le  programme  d'une  église  copte  est  une  variation  sur  le  thème  de 
la  basilique  à  trois  absides;  plusieurs  des  particularités  observables  sur 
les  monuments  relevés  sont  consécutives  à  la  destination  monastique  de 
la  plupart  ((jOi . 

Il  en  est  d'universelles  :  suppression  de  l'atiium.  suj)pléé  par  un 
nartliex  avec  bassin  lustral  (61),  i,  3);  agrandissement  du  sanctuaire,  que 
masque  une  clôture,  équivalent  de  l'iconostase  byzantine  fi,  12;  m,  4)  ; 
constitution  d'un  chœur,  sous  l'espèce  d'un  large  transept,  clos,  du  côté 
de  la  nef,  par  un  écran  ajouré,  voire  par  un  panneau  de  maçonnerie 
percé  de  portes  (i,  11;  ii,   m,  3);  ouverture  d'entrées  latérales  fii,  m,  iv). 

D'autres  sont  communes  :  telles  qu'installation  de  tribunes  pour  la 
distinction  des  sexes,  ou,  à  défaut,  cloisonnement  de  la  nef  par  une  bar- 
rière transversale  (i). 

Quelques-unes,  enfin,  sont  plus  ou  moins  fréquentes  :  ce  sont  une 
conformation  tréflée  du  sanctuaire'  (ii),  une  répétition  de  l'abside  sur  le 
côté    antérieur  du  vaisseau'   (iv),    un   retour    des    collatéraux    formant 

'  Cette  réaction  fut  favorisi5e  par  l'aversion  de  l'Église  pour  la  civilisation  païenne.  Cf  la 
de-truclion  sauvage  des  monuments  iiellénistiques  par  le  patriarche  d'Alexandrie  Tliéophile, 
par_le  moine  Schenoûdi.  etc. 

-  L'inlluence  perse  afrecla  la  construction  ;  la  syrienne,  le  décor. 

^Cf.  p.  117,  118,  l2iK 

*  Cf.  les  couvenis  «  blanc  »  et  «  rouge  »,  près  de  Sohag. 

"  Cf.  l'église  d'Ernient,  relevée  par  les  savants  de  l'e-vpédition  d'Egypte. 


no 


L  ARCHITECTURE  DE  I.  EGYPTE  COPTE 


déambulatoire  à   l'extrémité  antériem^e  de  l'église'   (m);  raccolement  de 
chapelles  latérales-  (m). 


6'J.  —  Programmes  religieux  coptes. 

1.  Eglise  d'Aljuu  Sai;j;ali,  au  Caire  :  1,  eutrôc.  2,  entrée  moderne.  3,  narlliex.  —  4,  bassin  d'ablutions.  —  5,  placo 
des  femmes.  0,  bassin.  7,  trône  du  palriarclio.  8,  place  des  hommes.  9,  ambon.  10,  iconostase.  11,  chœur.  12,  hekal. 
13,  13,  chapelles.  14,  descente  à  la  crypte.  Mi,  vasf|ue.  16,  baptistère.  —  II.  Deir-el-Abiad.  —  III.  Deir  Anba 
Bishai.  1,  ambon.  2,  bassin.  3  chœur.  4,  sanctuaire.  5,  tribune.  6,  7,  prothesis  et  apodosis.  8,  10,  chapelles.  9,  bap- 
tistère. 11  porche.  —  IV.  lî^lise  d'Emient. 

Notons  encore  que,  dans  la  Haute  Égyj>te,  maint  sancluaiie  s'enfonce 
en  partie  ou  en  totalité  dans  la  montagne,  à  la  maniîîre  de  Tliémispéos 
ou  du  spéos  piiaraoniques"'. 

'  Cf.  le  neir-ei-Sourlaiii,  i(^  Deir-Anba-Bischaï. 
*  Cf.  le  Deir  Anha  Bischaï. 
■  Cf.   Tome  I,  p.  57. 


LA    CONSTRUCTION 


m 


Partûul,  en  accord  avec  les  conditions  almosphériques  et  avec  le 
mysticisme  copte,  l'éclai- 
rage est  rare,  parcimo- 
nieusement distribué  par 
d'étroites  ouvertures  mé- 
nagées en  haut  des  murs 
ou  dans  les  coupoles  (70  . 


CHAPITRE   111 
LA    CONSTRUCTION 

Au  point  de  vue  de  la 
construction,  l'école  copte 
relève  de  la  Mésopotamie 
et  de  la  Perse  sassanides 
et  de  rÉgypte  pharaoni- 
que, bien  plus  que  de  l'hel- 
lénisme alexandrin. 

Bien  qu'elle  ne  se  soit 
pas  privée  de  piller  des 
pierres  dans  les  monu- 
ments dupasse',  elle  bàtil, 
normalement,  en  briques 
crues.  Elle  montait  des 
murs  talutés  au  deiiors, 
à  la  mode  pharaonique, 
et  ouvrait  des  baies  en  ar- 
cade. 

Quand  elle  ne  dispo- 
sait pas  de  colonnes  an- 
tiques, elle  constituait  vo- 
lontiers le  soutien  isolé 
au  moyen  d'un  pilier  à 
section  carrée.  Au  début. 


^ 


le  adopla  parfois  le  système  hellénistique  du 


Ainsi  les  matériaux  du  Deir-el-Abiad  furent  volés  à  un  temple  de  Ramsés  III. 


112  L  ARCHITECTURE    DE    L  EGYPTE    COPTE 

portique  à  architrave;  mais  bientôt,  elle  préféra  l'arcade  qui,  d'abord  cin- 
trée ou  elliptique,  devint,  à  partir  du  vi"  siècle,  ogivale. 

Ayant  rejeté  la  formule  hellénistique,  elle  réalisa  la  couverture  au 
moyen  de  voûtes,  façonnées  sanscintrcs  :  soitqu'elle  tournât  des  berceaux 
sur  des  nefs  et  montât  une  coupole  au  dessus  du  sanctuaire,  soit  —  la 
pratique  fut  tardive  —  qu'elle  multipliât  les  calottes  au-dessus  de  tout 
l'éditice.  Pour  le  profil,  elle  adopta  d'abord  l'ellipse  éfryiJtienne  ',  puis, 
à  partir  du  vi''  siècle,  une  ogive  de  plus  en  plus  aiguë.  Elle  raccordait 
une  coque  au  carré  de  la  cage  par  l'expédient  de  la  tiompe  d'angle  et  elle 
la  contrebutait  au  moyen  de  demi-coupoles-  (70).  Elle  coiniut  le  procédé 
pratique  d'épaulement  d'un  berceau  de  nef  centr-ale  par  deux  demi  ber- 
ceaux rampants  au-dessus  des  bas  côtés''  qui,  analog-ie  curieuse,  fut  fami- 
lier à  plusieurs  écoles  de  l'Occident  roman'. 

La  toiture  était  façonnée  en  terrasse;  les  coupoles  n'en  avaient  point 
d'autre  que  leur  parement  extérieur. 


CHAPITRE   IV 
L'EFFET 

1 

EFFETS    DE    PLASTIQUE 

L'architecture  copte  fut  friande  d'effet,  dans  la  note  pittoresque,  du 
moins  en  ce  qui  concernait  l'aspect  intérieur.  (>ar  elle  fut  tout  à  fait 
indifférente  à  celui  du  dehors,  conformant  l'édilice,  à  la  mode  de  l'Egypte 
pharaonique,  en  tronc  de  pyramide  rectangulaire  couronné  d'une  cor- 
niche égyptienne''. 

L'ordonnance  du  dedans  offre,  rares  et  d'autant  moins  fréquentes  que 
répO(jue  envisagée  est  plus  récente,  quelques  rechei'ches  de  plastique 
monumcnlalc    secondaire    d'ailleurs    contrariées     pai"    une     bâtisse    en 

'  Cf.  Tuiuf  I.  p.  71. 

"  Cf.  les  couvcnis  «  blanc  »  ri.  »  roiif^c  »,  à  Soliaf^. 

'■'  Témoin  le  relevé  par  les  savants  de  re.vpi-dition  d'Éyypte  (Anliii.  IV,  pi.  G7)  de.  la  couver- 
ture de  l'église  du  Dclr  Abou  Faiieii. 
*  Cf.  Tome  lU. 
■  Cf.  Tome  1,  p.  71). 


EFFKTS    DR    PLASTIQUE 


H3 


briques  :  animation  du  mur  par  l'alternance  d'une  niche  et  d'une  colonne 
dégagée';  définition  de  son  sommet  par  une  coi-niche  (70);  rehaut  des 
arcs  par  une  archivollt'  prohlée  f70)  ;  retombée  de  leur  intrados  sur  une 
colonne,  dégagée  en  avant  du  pied-droit  (7(1)  ;  encadrement  d'uiu' 
ouverture  de  fenêtre  ou  de  trompe  de  coupole  par  une  arcature  sur  colon- 
nettes  et  une  tablette  saillante"  (70). 

Quant  à  la  plastique  de  détail,  la  part  que  lui  lit  rarchitecture  ro\t[r 


Drlail  de?  iVesijues  di 


dise  de  Bauuit.  (D'aprùi  Clédat.  Monastère  de  liaouit. 


l'ut  minime  et  elle  ne  comporta  jamais  que  des  réalisations  mesquines. 
Souvent,  c'est  à  peine  si  un  ressaut  marquait  la  frontière  entre  le  pied- 
droit  et  l'arc;  parfois  même,  la  montée  était  continue^  L'église  du  Deir 
Baramous  offre  un  exemple  de  modelé  de  la  face  antérieure  à  l'image 
d'une  paire  de  cylindres  jumelés.  Le  chapiteau  de  colonne  exposait  soit 
une  imitation  grossière  du  tvpe  corinthien,  soit  une  répétition  de  l'imposte 
byzantin  en  dé  ou  en  tronc  de  cône,  soit  des  formes  médiocres,  silhouet- 
fées  en  bulbe  ou  en  cocbeille  foHacée. 


II 

EFFETS    DK    l'AKURE 

En  somme,  c'est  avec  de  la  parure  que  l'architecture  copte   satisfit  sa 

*  Cf.  les  couvents  de  Sohag:  celui  de  Saint-Jean,  à  Antinoé. 

*  Cf.  surtout,  comme  exemple,  le  couvent  «  blanc  »,  à,  Sohag. 
^  Cf.  l'église  du  Deir  Souriani.  en  Nitrie. 

II.  8 


114 


AHCHITECTUHE    DE    L  K(iYI>l 


passion  de  r«'iïel.  l^lle  la  demandait  à  la  peinture  plus  qu'à  la  sculpture, 
non  seulement  parce  que,  construisant  en  briques,  elle  usait  d'enduits, 
mais  aussi  à  cause  du  goût  de  la  couleur,  qu'elle  avait  hérité  de  ses 
aînées  alexandrine  et  pharaonique \ 

Pour  l'inspiration,  comme  pour  le  style  et  la  technique,  la  sculpture 
décorative  copte  procédait  de  celle  de  Syrie-  :  méplate,  sèche,  découpée 
par  un  travail  à  la  virole,  d'ailleurs  souvent  faible  et  grossière,  elle,  était 


1 

PWR^^^^^Li  L>L>^j Jil—PHPB 

iJi'lail  des  lre.si|UL's  de  Jéglise  de 


ît.  (D'après  Glédat,  op.  cU. 


vouée  au  niotit  lloral  ei  géométrique  (6S).  Plus  à  l'aise  avec  le  bois,  elle 
réalisa,  dès  le  vu"  siècle"'  et  couramment  aux  xi'  et  \n\  des  boiseries 
rrmar([ual)les  *. 

Très  supérieure,  la  ])einture  ordoimait,  en  accord  avec  l'éclairage 
restreint  des  intérieurs,  des  harmonies  bigarrées  et  dures  de  rouge  pon- 
ceau,  de  vert  émeraude,  «l'ocre,  de  violet,  de  blanc.  Les  revêtements  de 
marbre  et  les  mosaïques  étaient  rares. 

lîicn  (|u'essentiellement  ornemental,  son  répertoire  cojujjrcnait  une 
pailif  d'illustration  signilicalivr,  iraillcurs  conlinée  dans  le  sanctuaire. 
D'abord  pittoi'esque  et  décorative,  ii  la  mode  alexandrine,  elle  fut  bientôt 
bislori(|ue,  consacrée  à  la  représentation  de  sujets  lires  des  Ecritures. 
D'ensemble,  le  style  était  conventionnel,  mais  les  \  isages  manifestaient 
il  un  degré  remar(|uable  le  goût  et  le  senlimenl  du  porti-ait^    71   . 


;«6 


lui 


Cf.  Tuiac  I,  ]. 

cr.  p.  07. 

Cr.  le  Dell'  Suiuiaiii. 

Cf.  les  ('^^li.M'H  du  CjiiiT'. 

Cf.  la  iK'iiiliiic  d('coialivi'  di;s  luuiiuiiK'Jits  iitiaïauiuquc 


KFKKTS    ItK    I>ARUKR  115 

Peint»'  ou  sciilpLéf.  la  décoialioii  oniciiitMilalr  t'Iail  caractérisée  par 
la  continuité  de  compositions  élalées  par  grandes  nappes  et  très  rythmées, 
dans  Tensemble  (^omme  dans  le  détail,  par  une  extrême  stylisation  du 
modtde  vé^iétal  ;  eiilin  |)ar  la  prépondérance  du  mol  il'  géométrique; 
c'étaient  des  arabesques  t"oliacé(»s  ou  florales,  où  dominait  le  pampre  et 
(|u'animaient  souvent  des  colombes  ou  le  lion  de  l'ApocaUpse,  des 
tresses,  des  spires;  des  enlacements  de  carrés,  de  losang'es,  d'octogones, 
de  cercles;  des  semis  de  croix  dans  des  réseaux  (68,  71,  72). 

Au  total,  un  aspect  de  luxe  barbare,  d'originalité  étrange,  d'art  pi'imi- 
lit"  et  fruste. 


TROISIEME   SECTION 
L  ARCHITECTURE  CHRÉTIENNE  D'AFRIQUE 


CHAPlTUt:   PRKMIEU 

LA   COMMANDE    —    CHRONOLOGIE    ET   TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 
LES  INFLUENCES 


LA    COMMANDE 

La  chrétienté  d'Afrique  fut  un  modèle  de  ferveur,  une  pépinière  de 
martyrs,  de  docteurs  et  de  moines'.  D'autre  part,  en  nombre  de  villes, 
l'hérésie  donatiste  doubla  le  besoin  d'édilices  religieux.  Aussi,  au  cours 
des  iv"  et  \^  siècles,  il  y  eut  pullulement  d'églises  cultuelles,  de  cha- 
pelles commémoratives  et  do  monastères.  Contrariée  par  les  premières 
courses  des  Vandales,  de  477  à  523,  et  par  les  persécutions  que  l'arien 
Hunéric  et  ses  successeurs  sur  le  trône  vandale  dirigèrent  contre  les 
catiioliques,  la  demande  reprit,  à  l'avènement  de  Hildéric,  qui  restaura 
la  toléi'ance  ;  à  partir  de  534,  elle  fut  favorisée,  surtout  dans  la  Tunisie 
actuelle,  par  la  domination  byzantine  qui,  par  ailleurs,  entraîna  de  nom- 
breux travaux  de  fortification.  Mais  elle  fut  supprimée,  à  la  fin  du  vif  siècle, 
par  la  conquête  musulmane  (698-708). 

Il 

CIIH()N()L()(;iE    KT    TOPOGKAPHIE    MONUMENTALES 

Malheureuseiiient,  il  s'en  faut  de  beaucou})  que  la  (|ualité  des  pi'oduc- 
tions  de  l'architecture  chrétienne  d'Afrique  réj)onde  à  leur  (|uanlilé.  et  la 
pres(jue  totalité  a  été  ruinée  au  ras  du  sol. 

'  Cf.  Tfiiulliun,  saint  Cypricii,  .sainl  Oplal,  saint  FuI;4Ciicl',  sainl  Augustin...  Au  (h'ciin  ilu 
i\"  siècle,  saint  Augustin  apporta  d'Italio  les  rrglus  di'  la  vir  inonastii|uc  «[ui,  ia,pi(icnii'nt. 
recruta  de  nombreux  adeptes. 


(.HRONOLOr.IE    ET    TOPOCRAPHIi:    MONUMENTALES 


117 


La  ])lu|);iil  (les  iiioiimiieiils  sont  dalahlcs  du  iv"  siècle  et  des  deux  pre- 
miers tiers  du  v%  sans  ([u'il  soit  possible  de  préciser  leur  âge. 

Pour  nous  borner  aux  ruines  de  quebjue  importance,  citons  les  églises 
(\'A/)noii/ia  (ïbil)ilis;.  de  lieuian  (vers  435);  de  Carthagc  (basili([ue  de 
l)amoi(^-el-Karita);  de  Castiglione  ;  àe  Dcrmech;  de  Dar-el-Koiis  (le  Kef)  ; 
de  Ilenchir-cl-Atecli,  entre  Sétif  et  Batna;  da  Henchir-Msaadhi  ;  de  Kherbet- 
1)0)1- Adih)u l'en,  pi't's  de  Sélit";  de  Kherhet  (iuidra,  au  noi"d-ouest  de  Sétif 


73.  —  Aire  de  raicliilecture  clirélienne  d'AlVinue. 

(1''  moitié  du  v^  siècle);  de  Malifou,  près  d'Alger  (iv'  et  \f  siècles);  de 
MorsoU,  au  nord  de  Tébessa  ;  d'Orléamville  (324,  remaniée  en  475);  de 
Siagu;  l'ensemble  considérable  de  la  basili({ue  de  Tébessa  et  de  ses  an- 
nexes cultuelles  et  monastiques  (iv'-v"  siècles);  les  églises  de  Thabarca 
(v"  siècle)  ;  la  grande  basilique  de  Tigzirt  (milieu  du  v'  siècle)  ;  les  ruines 
d"un  monastère  à  Timgad]  la  basilique  de  Sainle-Salsa  à  Tipasa,  près 
de  Ghercliell  (iv'  et  vi''  siècles);  l'église  d^Upenna...  Gomme  exemples  de 
fortifications,  on  jx'ut  citer  celles  de  lîaga'i,  de  Tt'bessa,  de  Bordj-llallal, 
lie  Hdidra,  de  TJialept... 

III 

LES    INFLUENCES 

Malgré  la  proximité  de  l'Italie  et  les  relations  de  l'église  africaine 
avec  Rome,  l'arcbitecture  d'Afrique  se  révèle  tout  à  fait  indépendante  de 
la  «  latine'  ».  En  revanche,  elle  est  apparentée  aux  écoles  de  Syrie  et 
d'Egypte. 


Cf.  Tome  IIL 


H8  ^    l'architecture    CIlRÉTIKiNiNE    ])  AFRIQUE 

CHAIMTKE    II 
LES   PROGRAMMES   ET   LEURS   RÉALISATIONS 

Le  programme  africain  de  l'église  est  celui  de  la  basilique  normale, 
orientée  à  lest.  Le  vaisseau  était  communément  partagé  en  trois  nefs, 
la  médiane  plus  large  et  plus  haute  que  les  autres.  Mais  il  existe  plusieurs 
exemples  d'une  distribution  plus  divisée  (74,  vi)  (5  nefs  à  Orléansville, 
àTigzirt;  7  à  Matifou,  à  Tipasa  :  9  à  Tipasa  (2"  état),  à  Damous-el-Karita 
de  Carthage)  ;  elle  fut  déterminée,  semblc-l-il.  parle  désir  de  soulager  la 
charpente  de  la  couverture  ' . 

Les  tribunes  sont  exceplioniudles  -  et  ccHes  (|ue  l'on  connuit  sont 
d'époque  tardive  (76,  V. 

L'abside,  régulièrement  exhaussée  —  souvent  d'un  mètre  environ 
—  et  accessible  par  des  degrés  disposés  aux  extrémités  de  son  front  (74, 
Ml  :  73;,  était  d'ordinaire  terminée  en  hémicycle';  mais,  au  dehors, 
elle  était  très  souvent  —  à  la  mode  de  Syrie  —  empâtée  dans  un  massif 
quadrangulaire  (74,  i),  voire  totalement  masquée  par  une  conformation 
rectangulaire  de  l'arrière  de  l'édifice  (m,  vi,  vu).  En  général,  elle  était  — 
à  la  façon  orientah>  —  flanquée  d'une  cliapelle  et  d'une  sacristie,  l'une  et 
l'aulre  sur  plan  carré  (m,  v,  vu).  Très  souvent,  l'autel  occupait,  dans  la 
nef.  Il'  centre  d'un  enclos,  délimité  par  un  chancel  (m,  v,  vu)  ;  d'autres 
Ibis,  il  était  placé  à  la  frontière  de  l'abside  et  de  la  nef  (i).  On  connaît 
plusieurs  sanctuaires  sous  lesquels  ont  été  ménagées  des  cryptes^  (^'^O 
Quelques  églises  —  Orléansville.  Matifou  —  possèdent  une  contre-abside 
occidentale,  ajoutée  à  l'édifice,  en  vue  d'une  sépulture^  (vi , .  L'éclairage 
était  assuré  par  des  baies  percées  dans  la  zone  haute  des  murs  de  la  grande 
nef  et  dans  ceux  des  latérales.  La  façade  de  l'église  d'Announa  montre 
un  «lispositif  de  fenêtres  ouvertes  de  pai't  et  d'autre  de  la  porte,  qui  évoque 
lui  arrangement  caractéristique   de    l'art  du   nord   de  la    Syrie  centrale 

l'7(),      III  !. 


'  Dans  plusieurs  (■(Jilici.'s  ('ripasii..  Maliluu...)  il  y  ttul  mulUpliciillMii  des  ne 
leur  oflificatioii. 

-  Gonirno  exemple,  on  pi'ut  cilei' celle  de  l'église  de  Tiyzirt. 
■'  A  Tubessa  (76),  l'abside,  ()iii  e.-;l  unique,  est  conformée  en  l'er  à  clieval. 
*  Cf.  les  églises  di;  Béiiian,  de  Casliglione. 
'^  Cf.  des  exemples  du  ini^nie  parti  pris,  en  ligyple,  ]>.  ]M. 


I.KS    l>IU>(.R.\MMES    F,T    I.I-IKS    UKALISATIONS 


119 


PresfjiU'  loujoiirs     ~  iiarlicularilr  s\  iiiptoiiiatiqu»'  d'intUu'nce  syrienne 
ratfiiiin  l'aisail  (hWaiil';  il  ('-tail  suppléé  \r,\v  im   \esliluile,   parfois   ou- 


rCK 


■  B 

I 
I 

■  B 


l 


K— ^f 


74.  —  l'rogranimcs  leligioux  dans  l'AlVique  du  Nord. 

I.  Eglises  d'Aiiiiouiia.  —  il.  de  Klierbet-bou-Addoufeii.  —  111.  de  Teliessa.  —  IV.  Baplislèrc  de  Tig/.iil.  —  V. 
de  Kberbet  Guidra.  -  VI.  d'Orléansville.  —  VU.  de  Beiiiun.  —  VIII.  de  Cuicul  ,  Djoinila  .  —  IX.  do  Benlaii.  -  X.  de 
Zana  (Diana  Veleranorumi.  —  XI.  Kirlise  de  Sainte-Salsa.  à  Tipasa.  —  XU.  Eglise  de  k'Iierbct  Guidra.  —  XIII. 
Eg;lise  de  Hencliir-el-Atef. 

vert  en  portique  ("4.   ix),   plus   souvent  terme   (viii,  x-xiiij,   quelquefois 
entre  deux   tours  ",  comme  eu  Svrie  ;   on  ouvrait    volontiers   des  portes 


Gomiuo  t'.\c-eption.  cituiis  la  basiliiiue  de  Tébessa  il42,  ni). 
Cf.  l'éslise  deMorsotl. 


120 


l'architecture  chrétienne  d'afrique 


sur  les  côtés  longs  do  Téglise:  parfois  même,  il  n'y  avait  pas  d'entrée  en 
façade. 


Basilique  de  Tebessa. 


Volontiers,  on  adoptait,  pour  des  églises  funéraires,  le  plan  tréflé, 
familier  à  l'Ég-ypte  et  à  la  Syrie  ^  (74,  ii,  m);  le  baptistère  de  Tigzirt 
oiïrc  un  spécimen  de  tracé  rayonnant  en  quatre  feuilles  (iv). 


ClJAlMTliK    III 
LA    CONSTRUCTION 


Dune  manière  générale,  l'école  chrétienne  d'Alri(jiic  construisit  fort 
mal.  A  part  (iuel(iut's  trJ-s  rares  exceptions-,  tdle  n'eiM{)loyail  jamais  l'ap- 

'  Cf.  la  basilique  de  Tébess  l   (•■l)a|)cik'  annexe):  eelle  de  Klierbel-bou-Addoulen  ;  eelle  de 
l);iiiious-d-Karita,  à  Cartilage. 
-  Cf.  Têbessa,  Tipasa. 


I.A    CONSTUUCriO.N 

pareil  en  pieri-e  île  taille,  mais  une  sorte  de  roloini); 
rép()((ue  romaine,  était  usuel  pour  la  bâtisse 
commune  '  :  c'était  un  blocage  de  moellons, 
épais  d'une  cintjuantaine  de  centimètres,  que 
des  chaînes  de  pierres  taillées  conlirmaient,  à 
intervalles  de  0"',80à2  mètres.  Les  baies  étaient 
couronnées  de  linteaux,  diMliargés  par  des 
arcs  dont  le  tympan  restait  vide,  à  la  mode  de 
Syrie  (76,  m),  et  qui.  jiartois,  comme  en  ce 
pays,  consistaient  en  un  bloc  éclianci'é  du  l)as. 

Le  soutien  isolé  était  constitué  tantôt  par 
une  colonne  —  presque  toujours  em])runtée  à 
un  édilice  antique  ;  tantôt  par  un  pilier  qua- 
drangulaire  construit;  tantôt  par  un  couple  de 
coloinies  géminées  transversalement  k  l'axe 
de  la  nef'.  Le  portique  était  à  arcades,  tour- 
nées en  plein  cintre  (7o  ;  Ht.  i;  77,  i). 

Sauf  pour  les  absides  et  de  petits  vaisseaux, 
(|ui  étaient  voûtés,  les  premières  en  cul-de- 
four,  les  seconds  d'ai'ète,  la  couverture  était 
réalisée  en  charpente.  Un  artifice  familier  ;i  la 
Syrie  du  nord  —  l'érection  de  deux  colonnes 
superposées  en  avant  des  soutiens  du  portique 
—  réduisait  la  portée  des  poutres  '  [Ir,  ;  77,  i). 


(;HAIMTHI<:    IV 
LEFFET 


Envisagés  sous  le  rapport  de  l'ellet,  les 
monuments  religieux  de  l'Afrique  chrétienne 
se  révèlent  tout  à  fait  insuffisants  :  les  plus  soi- 
gnés ne  s'élèvent  guère  au-dessus  du  médiocre' 


76.  —  IMasliqiie  iiionunientale 
secondaire  des  édiiices  chré- 
tiens de  l'A  trique  du  Nord. 

I.  Elévation  intérieure  de  la  basilique 
deTigzirt.  —  II.  Abside  de  l'église  de  Ma- 
tifou.  —  III.  Façade  de  l'église  d'Aii- 
uouna. 


•  Cf.  Tome  I,  p.  479. 

-  Cf.  les  églises  de  Tébessa  (75),  de  Tigzirt.  de  Timgad. 
■■'  Cf.  Tébessa,  Tigzirt. 

*  Le  seul  monument  remarquable   est  la   basilique  de   Tébessa,   dont  la  composition  est 
pittoresque  et  monumentale 


122 


l.  AR(.Hn  ECTIRE    CHRÉTIENNE    D  AFRIOUE 


77.  _  Plastique  de  délail  des  monuments  chrétiens  de  l'Afrique  du  Nord. 

1.  Le  portique  de  la  nef  de  la  basilique  de  Tébessa.  —  II,  III.  Cliapilcaux  tlo  ïigzirt.  —  IV,  V.  Cliapiteaux 
de  l'église  de  Sainte-Salsa,  à  Tipasa.  —  VI,  Vil,  Vlll,  X.  LL,  de  Tigzirl.   —  IX.  Corniche  de  Tig/irl. 

Leurs    proportions    étaient    petites  %    leur    |)lasli(jiie    rudinientaire 


7S.  —    i:,\ein|)les  alriéiiins  de  parure  sculptée  (Basili(|ue  de  Tiyzirl). 
(Juainl  ils  n'étaient  pas  de  remploi,  chapiteau.x  et  l»ases  étaient  des  sini 


^  Grande  ljasilii|uc  île  Tipasa  :  ."i^  X  i'->  mètres:  basiliipie  de  'l'éljessa  :  4(J  X  22  mètres  :  pour 
les  édifices  importants,  une  longueur  de  2z>  ii  34  mètres  l'sl  assez  t'ri'qucnlc. 

-  Citons  quelques  rares  exemples  (à  Matifou  et  à  l)ai-<d-Kli()Usi  de  l'animation  d'un  mur 
d'abside  au  moyen  de  colonnetles  dégaKé'Cs:  un  paiti  pri.-  —  noiahic  à  Téhessa  (75),  à  Tigzirt. 
à  Tipasa  —  de  faire  rctombci'  l'arc  triomphal  de  l'iiiisidr  sni'  des  colonnes  dressées  en  avant 
ries  pieds-droits. 


L  KFFKT  123 

plificatioiis.  voii-f  des  caricalures  des  ordres  g-réco-roniuins,  surtout  de 
rioiii(|ue  et  du  toscan  (77  , 

La  parure  sculptée  était  rare,  méplate,  lourde  et  lirossière.  Ou  se  rat- 
trapait sur  la  peinture  et.  surtout,  sur  la  mosaïque,  étalée  en  pavements 
ou  en  revêtements  muraux  ' 

Les  motifs  ordinaires  étaieni  des  orneuH-nts  iiéométri(jues  très  simples 
—  câbles,  tresses,  enroulements,  marguerites  —  souvent  tout  à  fait  dans 
le  goût  syrien  (78)  et  des  fig'ures  symboliques  —  monogramme  du 
(-hrist,  colombe  tenant  un  rameau  d'olivier,  agneau  mystique,  pampre, 
calice  de  vie  d'où  jaillissait  un  cep  et  qui  était  accosté  de  paons  affrontés... 

'  Cf.  la  décoration,  relaliveiiioiit   luKUcuse,  des   Iia3ili(]ues   de  Tébes.-iu.  de  Tliaharea,   de 
Tigzirt  (76,  i:  78). 


THOISIKME   PARTIE 

LA  TROISIÈME  ÉPOQUE  DES  ARCHITECTURES 
ÉGÉENNES 


SECTION   UNIOUP] 
L  ARCHITECTURE  BYZANTINE 

A  un  millénaire  d'intervalle,  la  région  égéenne  renouvela,  dans  des 
conditions  analogues,  l'œuvre  de  combinaison  et  de  mise  au  point  qu'aux 
temps  helléniques,  elle  avait  accomplie  avec  tant  de  succès.  Comme  la 
grecque,  l'architecture  byzantine  eut  pour  aire  propre  les  pays  en  bordure 
de  la  mer  Egée  —  Asie  Mineure  occidentale,  Grèce,  Archipel,  Macédoine, 
avec  Gonstantinople  pour  centre;  comme  elle  aussi,  elle  rayonna  sur  les 
pavs  rivei-ains  de  la  Méditerranée  orientale  ;  comme  elle,  enfin,  elle  cons- 
titua une  formule  de  conclusion  et  de  compromis  :  conclusion  des  recher- 
ches architecloniciiies  de  rAntiqnilé  ;  co?npro?nis  entre  l'idéal  esthétique 
de  V Orient  et  celui  de  l'Occident,  mais,  cette  fois,  à  l avantage  du  premier. 

Dans  la  carrière  d'onze  siècles  environ  Mu  iv"  au  xv")  que  fournit 
l'architecture  byzantine,  on  distingue  deux  phases  de  prospérité  et 
d'essor  (iv'\  v%  vf  siècles  —  dernier  tiers  du  ix%  x'%  xi%  première  moitié 
du  xii"),  séparées  par  une  époque  de  dépression  (vu",  viif  siècles  ;  pre- 
mier et  deuxième  tiers  du  ix'j  et  suivies  d'une  période  de  déclin,  que 
termine  hi  conciuète  tur(jue,  au  milieu  du  xv'   sit'c!e\ 

'  L'élude  de  l'arcliiteclure  byzantine  esl  contrariée  par  la  destruction  de  nombreux  monu- 
ments; par  l'incertitude  de  la  date  de  beaucoup  de  ceux  qui  subsistent;  eniin,  pour  beaucoup 
d'édifices  religieux,  par  la  défif,Mi ration  consécutive  à  leur  appropriation  au  cuUe  islamique. 


LA    COMMANDE 


CHAPITRE    PREMIER 


LA  COMMANDE.  —  CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES. 
LES  ÉPOQUES    -  LES  ÉCOLES 


I 

LA    COMMANDE 

Par  1(^  noMihie.  riiii[)orlane('  et  la  diversité  de  ses  appels  aux  services 


MéteoieSrKaEafcaK, 


79.  —  I.  Aire  de  l'arcliitectuTe  "bvzantint 


H.  Influences  et  Ta\-o-nncTrient. 


de  rarchitecture,  la  civilisation  byzantine  réalisa,  bien  au  delà  du  néces- 
saire, la   condition    première    dune   tloraison  de  l'art   de  bâtir.   Car    là 


126  LARCHriECrURK    BYZANTINE 

foule  des  eiita-eprises,  en  général  lajgemenl  dotées,  (|u"elle  lui  proposa, 
en  comprit  de  l'ordie  profane  comme  de  destination  religieuse,  de  luxe 
comme  d'utilité,  d'officielles  comme  de  privées.  D'une  part,  des  tiavaux 
publics,  des  oeuvres  d'édilité  pratique  ou  somptuaire,  des  ouvrages  de 
fortification,  les  uns  et  les  autres  courus  grandement  ;  d«'  lautre,  la  réa- 
lisation de  logis  confortables  et  parés  pour  une  bourgeoisie  nombreuse 
et  aisée,  d'bôtels  somptueux  pour  une  aristocratie  opulente  et  passionnée 
de  splendeurs,  des  palais  merveilleux  pour  des  empereurs  qui  avaient  la 
volonté  et  les  moyens  d'éblouir  et  d'étonner^;  enfin,  consécutive  à  la 
ferveur  d'une  dévotion  entacbée  de  superstition  et  confinée  dans  les  prati- 
ques cultuelles,  l'érection,  par  centaines,  d'églises,  souvent  monumentales 
et  resplendissantes,  et  de  vastes  monastères,  ensembles  complexes  de 
sanctuaires,  de  chapelles,  de  bâtiments  conventuels,  d'ateliers,  d'hôtelle- 
ries, dhospices,  d'écoles. 


Il 
CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES 

I 

DU    IV-    SIÈCLE    AU    MILUiU    DU    IX'' 

Alors  que  l'Occident,  accaljlé'  par  l'anarcliie  et  l'invasion,  végétait 
dans  la  misère  et  s'infectait  de  barbai'ie,  la  région  égéenne  jouissait  de 
la  paix,  s'enrichissait  par  une  intense  activité  industrielle  et  commerciale 
et  restait  fidèle  à  la  tradition  du  luxe  hellénistique  et  romain. 

A  la  cause  générale  de  commande  ({u'institua  le  Irioniphe  du  Christia- 
nisme, s'ajouta,  à  partir  de  '.]21,  celle  qu'engendra  le  transfert  du  siège 
de  l'Empire  à  Byzance.  Promue  à  la  dignité  de  capitale,  de  a  Seconde 
Rome  »,  cette  ville  j)JO\  inciale  de  deuxième  ordre  devint,  sous  l'énergique 
impulsion  de  (Constantin,  un  chantier  fiévreux,  (|ue  ses  successeurs  main- 
tinj-enl  ouvert,  au  cours  du  iv*"  sièch'  La  production  consista  en  aqueducs, 
en  égouts,  en  citernes  géantes,  en  forums  bordés  de  portiques  —  forum 
de  Consldnliii.  foi'iita  de  Taf/ros,  A//f/us/êo/i  :  en  rues  à  colonnades,  lelles 

'  On  fstiiiie  il  riiviiijii  :j  inilliiuil.s  de  iiulnj  iiiojuiaii,'  le  levenii  imijcrial  au  li-iiips  de  la 
dynastie  maci-iluniennc;.  A  la  inoii  .Ir  IJa.silf  II  (lOi'ô),  le  tn'sor  ('orileiiait  une  réserve  d'un 
milliard. 


.llUO.N()L(»(iIE    KT    TOl'OdKAPHIK    AKfNL  .MKNTALi:S 


127 


que  la  grandiosi'  cote  centrale  'Mésé  ;  en  bains  —  Zeiixippe,  Achilleus, 
Thermes  (£ Eiuioxie^  <ÏArcadius  ;  en  cirques,  comine  le  fameux  IIippo- 
)lrome,  avec  sa  graiuliose  tribune  impériale  Katidsma)  \  en  bâtiments 
officiels  —  Palais  Sacre'  jxtur  le  souverain,  avec  vestibule  Clial- 
cè),  habita tion(/)rt/jA- 
né),  salle  du  trône 
[Augusteus,  Consis- 
torion,  Magnaara)  , 
salles  de  banquet  (T/v- 
clinos  des  /if  lits  .  , 
Palais  di(  Se  nul. 
Trésor,  Préfecture  ih' 
la  cité  ;  en  monu- 
ments commémora- 
tifs  —  Arcs  de  triotn- 
pke  de  Constantin  <'l 
de  Théudose,  colonne^ 
de  Théoclose  et  à'Ai- 
cadius...  ;  entin,  en 
sanctuaires,  j)arnii 
lesquels  se  distin- 
guaient les  église- 
que  Constantin  avail 
dédiées  à  la  Sagesse 
divine  (Hagia  So- 
pliia,  Sainte  Sophie 
et  à  sainte  Irène,  et 
le  martyrion  qu'il 
avait  consacré  à  la 
mémoire  des  Saints 
Apôtres  \ 

De  ce  j^rand  ellort, 

il  ne  reste  guère  que  le  souvenir.  Aussi  bien,  la  hâte  de  l'entreprise 
condamnait-elle  à  une  ruine  prématurée  des  édifices  (|ui,  d'ailleurs,  n'é- 
taient que  la  moimaie  des  pj-oductions  de  l'arl  liellénistico-romain  à  son 
déclin: 


de  1  é-li.-,o  lies  SS.  Serge  el  Hacchos. 
a  GunstanliiKjplo. 


'  A  Constantinople  seulement.  Gonsliuitin  fit 


H  églises  ! 


128  L  ARCIIITECTUHE    BYZANTINE 

Pour  l'œuvre  du  v'  siècle  nous  possédons  une  documentation  monu- 
mentale. Si  Constantino})le  ne  peut  plus  s'enorgueillir  de  la  magnifique 
Porte  cVor  (jue  Tliéodose  II  (408-450)  éleva  vers  441,  elle  conserve  des 
parties  des  murs  dont  ce  prince  la  ceintura  et  des  vestiges  du  Palais  fortifié 
du  Boucoléon.  Depuis  Tan  46:^  dure  l'église  de  Saint-Jean  du  Stondion 
(Emir  Aclior  djami). 

A  Thessaloniqiie  (Salonique)  oli  l'art  bénéliciait  du  concours  d'une 
rare  prospérité  économique,  d'une  civilisation  brillante  et  d'une  grande 
activité  intellectuelle,  furent  édifiées,  au  début  du  siècle,  l'église  de  Saint- 
Georges  et,  vers  le  milieu,  celle  de  Saint-Dhnê trios ,  ainsi  que  le  sanctuaire 
au  vocable  cbrétien  inconnu,  dont  l'Islam  a  fait  la  mos(iuée  Eski-djouma. 

D'autre  part,  la  réalité  et  l'importance  de  la  demande  religieuse  de 
l'Asie  Mineure,  durant  ces  deux  siècles,  est  attestée  par  l'église  de  la  Tri- 
nité à  Ephèse,  par  Saint-Jean  et  Saint-Georges  de  Sardes,  par  les  basili- 
ques de  Philadelphie  (Ala  Sliebr),  de  Pergame,  (V fliérapoiis... 

L'église  de  Sainte-Sopbie  à  Salonique  témoigne  ([u'au  passage  du 
v''  siècle  au  vf,  l'arcbitecture  byzantine  s'essayait  à  des  innovations 
grosses  de  conséquences  capitales'.  Vers  la  fin  du  premier  tiers  du 
vf  siècle,  son  progrès  aboutit  à  un  splendide  essor,  à  une  manifestation 
imposante  de  maturité  et  de  tempérament  que  favorisèrent,  d'une  part, 
la  fièvre  de  bâtisse  excitée  en  Justinien  (527-565)  par  l'orgueil,  par  une 
dévotion  intéressée,  et  aussi  par  une  haute  conception  de  son  rôle  impé- 
rial; de  l'autre,  l'élan  politique  et  économique  de  l'Empire  sous  son  règne 
et  aussi  les  ravages  de  l'émeute  dite  Sédition  Nika  qui,  en  53^,  détruisit 
une  partie  des  monuments  de  la  capitale. 

Les  commandes  de  Justinien  furent  de  toutes  sortes-.  Citons,  parmi 
celles  d'uTiLiTÉ  publioue,  les  citernes  dénommées  parles  Turcs  lèrè-batan- 
sèra'i  et  Hin-hir-direk  (Les  mille  et  une  colonnes),  celle-ci  (528)  un  cbef- 
d'œuvn^  de  l'art  de  bâtir;  l'aqueduc  de  Gonstantinople,  également  un 
modèle  de  science;  une  reconstruction  du  Zeuxippe,  incendié  en  532; 
un  pont  sur  le  Sangarios  en  Bitbynie  ;  les  fortifications  de  Nicèe,  de 
Dura,  (lu  couvent  du  Mont-Sina'i,  dlfaïdra  en  Ali-i(juc  ;  parmi  celles  de 
loidre  KDM.iiAiiu;,  un  embellissement  de  V Auguslron:  dans  la  catégorie 
des  monuments  officiels,  un  nouveau  Palais  du  Srnal  sur  l'Augustéon 
et,  dans  celle  de  la   bâtisse  so.mi'TLIaiiu;,  uiu>   réédificalioii  de  la  dhalcé  au 

'  cr.  p.  us,  Kio, 

*  l'illcs  (»iit  |)U  t'uurilir  a  riiisloricii  l'rocoin'  la  rnatirrc  d'un  livn'  :  De  Aedl/iciis. 


130  L  ARCHITECTUKE    BYZANTINE 

Palais  impérial;  dans  la  série  religieuse,  l'église  des  saints  Serge  et  Bac- 
chos,  édifiée  peu  api'ès  ravènement  du  souverain  ;  celle  de  Sainte-Irène 
(532)  ;  celles  des  Saints-Apôtres  (536-546),  détruite,  mais  imaginable  d'après 
une  description'  et  d'après  des  filiales-  ;  surtout  Sainte-Sophie  (532-537). 
la  c(  Grande  Eglise  »,  une  des  merveilles  de  l'art  universel,  dont  l'édifi- 
cation par  les  soins  de  deux  artistes  d'Asie  Mineure,  Anthémios  de  Tralles 
et  Isidore  de  Milet  fut  une  des  maîtresses  affaires  du  règ'ne  \ 

Autant  l'époque  de  Justinien  avait  été  propice  à  une  floraison  de 
Fart  de  bâtir,  autant  le  furent  peu  les  trois  siècles  qui  la  suivirent. 
D'abord,  jusqu'à  Tavènement  de  la  dynastie  isaurienne  (717),  l'empire 
traversa  une  ère  d'anarchie  lamentable  et  de  revers  désastreux;  puis, 
après  que  l'ordre  et  la  paix  eurent  été  restaurés,  à  la  crise  politique  en 
succéda  une  religieuse,  consécutive  à  la  querelle  des  Iconoclastes,  autre- 
ment dit  à  une  double  lutte  de  la  raison  contre  Fidolàtrie  du  culte  des 
imag'es,  et  du  principe  laïque  contre  les  envahissements  du  monachisme. 
Sans  doute,  on  continua  de  bâtir;  même  il  paraît  qu'il  y  eut  développe- 
ment de  quelques  germes  de  nouveautés  notables  dans  les  productions 
de  l'école  justinienne.  Néanmoins  le  ressort  était  détendu  et  nous  ne 
trouvons  guère  à  citer  que  des  embellissements  du  Palais  impérial  :  une 
luxueuse  salle  de  parade,  dite  Chrj/sotriclinos,  édifiée  par  Justin  II  (565- 
578)  ;  deux  autres,  le  Lausiacos  et  le  Justinianos,  œuvres  de  Justinien  II, 
à  la  fin  du  vu"  siècle  ;  l'église  de  la  Vierge  du  Phare  (milieu  du  vin-  siècle)  ; 
enfin,  un  magnifique  logis,  dit  le  Triconque,  construit  par  Théophile 
(829-842)  ;  les  églises  de  Constantinople  dont  les  Turcs  ont  fait  les  mos- 
quées Kalender-hanc-cljami  et  H odja-Mastapha-Pacha  (vif  siècle),  celle 
d'Athènes  qu'on  appelle  la  Petite  Métropole  ou  la  Panagia  Gorgopiko 
(début  du  IX''  siècle). 

M 

DU    .MILIEU    DU    IX"    SIÈCLE    AU    .MILIEU    DU    XIl" 

La  dynastie  macédonienne  (867-1 057)  restitua  des  conditions  analogues 
à  celles  (jui  s'étaient  trouvées  réalisées  au  vi'^  siècle.  Délivré  de  l'anarchie, 


'  Cf.  l'rocopc,  iJe  Aedificiis. 

■  Sainl-Marc  do  Venise,  Saint-Front  de  l'érigucuv. 

■  En  î)53,  Sainte-Sophie  souflVil  d'un  Ireiatjlcujenl  de  terre;  en  558  la  coupole  s'écroula;  elle 
l'ut  reconstruite,  de  558  à  562,  par  un  neveu,  homonyme,  d'Isidore  de  Milet  ;  par  la  suite, 
elle  fut  consolidée  au  moyen  de  grands  contrel'orts. 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES  131 

fortifié  par  la  reprise  d'une  partie  de  ses  provinees  perdues,  héiiéticiaire 
d'immenses  ressources  économiques,  exalté  par  de  brillantes  revanches 
sur  ses  ennemis,  mû  par  l'élan  que  les  esprits  gardaient  de  la  longue 
«  querelle  des  images  »,  le  monde  byzantin  saci'ilia  plus  qu'il  n'avait 
jamais  fait  au  luxe  et  à  l'art. 

Le  gouvernement,  en  particulier,  organisa  des  pompes  prestigieuses 
et  la  plupart  des  souverains  s'appliqui'.rent,  sans  compter,  à  créer  un 
cadre  féerique  à  leur  vie  officielle  et  privée. 

Le  fondateur  de  la  dynastie,  Basile  I"'  (807-886)  donna  l'exemple,  en 
commandant  un  palais  confortable  et  luxueux,  le  Kênourgion  et,  rien 
qu'à  Constantinople,  43  églises,  dont  la  principale,  la  «  Nouvelle  »  [Nèa], 
consacrée  en  881,  est  connue  par  dos  descriptions  précises  ^  De  la 
deuxième  moitié  du  ix'^  siècle  datent,  sans  qu'on  puisse  préciser  le  moment 
de  leur  érection,  la  cathédrale  à'Hrmcléa  (Eregli)  sur  la  mer  deMarmaia  ; 
l'église  de  la  Dormition,  à  Nicée  ;  Tégiise  de  Skripou,  en  Béotie  (874)  ;  à 
Constantinople,  les  sanctuaires  qui  sont  devenus  les  mosquées  Atik-Mus- 
tapha-djami  et  Gul-djami. 

Au  compte  du  x''  siècle  peuvent  être  inscrits  une  transformation  du 
palais  du  Boucoléon  par  Nicéphore  Pbocas  (963-9(39)  ;  l'oratoire  du  Sau- 
veur, que  Jean  Zimiscès  (969-975)  fit  édifier  pour  y  trouver  une  sépulture. 
Les  monastères  àeLavra,  (Vlviron.  de  Vatopédi  ru  Mont  .-l//ios,constiluent 
des  témoins  de  l'époque  d'essor  monasti(iue  que  fut  le  passage  du  x'' siècle 
au  suivant. 

De  la  production,  sans  doute  plus  considérable,  du  xi"  siècle,  subsis- 
tent, datables  de  la  première  moitié  de  la  période,  deux  églises  de  Salo- 
nique,  celles  de  saint  Elle  et  de  la  Théotokos\  maintenant  mosquées  Eski- 
séraï  et  Kazandjilar-djami^  ;  une,  à  Constantinople,  devenue  la  mosquée 
Boudroun-djami  ;  deux  au  monastère  de  Saiîit-Luc,  en  Phocide;  celle 
de  Saint-Nicodème,  à  Athènes  ;  celle  dite  Nèa  Moni,  à  Chios  (vers  1030). 
Ajoutons,  disparue  mais  décrite,  l'importante  Péribleptos,  que  bâtit 
Romain  III  (1028-1034).  Quant  à  la  seconde  partie  du  siècle,  l'inventaire 
monumental  lui  attribue  les  églises  de  Constantinople  dites  de  la  Théo- 
tokos  (Kilisse-djami)  et  d*^  la  Panachrantos  (Fenari-Issa-Mesdjid)  et,  con- 
temporaine de  l'extrême  déclin  du  siècle,  celle  du  monastère  de  Daphni. 

Le  troisième  quart  du  siècle  fut,  encore  une  fois,  un  temps  d'anarchie 

•  Cf.  Constantin  Porphyrogénètc,  Vie  de  Basile  ;  Photius,  Homélies. 
■  Quelquefois  dénommée,  àtort,  Saint-Bardias. 


d32 


L  ARCHITECTURE   BYZANTINE 


et  de  défaites.  Mais,  ensuite,  pendant  une  centaine  d'années,  la  dynastie 
des  Coninène  (1(181-1185)  nuunlint  i"en)pire  dans  un  état  de  puissance  et 
de  prospérité  relatives.  De  nouveau,  rarchitecture  fut  sollicitée  de  bâtir 
des  palais,  des  églises,  des  chapelles  monastiques  ;  tel,  au  fond  de  la  Corne 


8:2.  —  Facr  iiiLTiiliDnalc  de  la  m^f  de  Sainlc-Soiiliie,  à  Gonstantinoplo. 


d'or,  If  sj)l(Mi(li(lc  cliàlcau  des  lllachcrnes,  ;  hdics,  à  Conslantiuople,  les 
églises  Mi)n('  1rs.  Choras  Kalui(''-djaMii  ,  du  Ptiiilocralor  (Zeirek-djanii),  du 
Pantepopte  (Eski-djanii),  loiilcs  trois  dalal)i('s  de  la  première  moitié  du 
xii"  siècle;  t(dles  encore,  érigées  vers  le  milieu  du  sit'cle,  l'église  de  Met- 
haca  et  la  Néa,  Moni\n-h^A{i  Nauplie  (1144)  ;  Saint-Pantélimonli  Saloni(iue; 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOciHAI'HI  K    MONUMENTALKS  133 

la  Kosmosolcira  à  Fevedjik,  en  Thracc   (1152);  It's  Sai/ils-Th/'odores  et  la 
Kapnilidri'd  à  Atlirncs  ;  Sduili'-Sophic  df  Moncmrds'w. .. 

La  pi-oiUicLion  des  (rois  sircles  (jue  nous  venons  de  passer  en  revue 
manifeste,  aussi  bien  en  ee  (|ui  eoneerne  le  programme  que  sous  le  rap- 
port de  la  construction  et  de  l'effet,  une  énei'g-ie  féconde,  génératrice 
d'ordonnances  nouvelles  et  d'aspecis  plus  élégants  '.  Vraiment,  elle  auto- 
rise l'appellation  de  «  second  âge  dor  »,  qu'on  a  proposée  poui*  cette  phase 
de  la  carrière?  de  lart  b\zantin. 


m 

DEPUIS    LE    DÉCLIN    DU    Xlf    SIÈCLE 

Au  déclin  du  xii"  siècle,  commença  pour  la  civilisation  byzantine  une 
ère  d'iri'émédiable  décadence.  Sous  les  L'Ange  {ll8-')-1204),  sous  les  empe- 
reurs latins  (1204-1261),  sous  les  Paléologue  (12(il- 1153),  l'Empire  entra 
en  décomposition.  Ni  le  gouvernement,  sans  force  et  sans  ressources,  ni 
les  particuliers,  ajqiauviis  par  une  profonde  dépression  industrielle  et 
commerciale,  ne  j)urent  alimenter  une  commande  profane.  Goifttantinople 
ressade  donner  l'exemple  des  grandes  entrepi'ises  —  nous  n'avons  (à  citer 
•  [ue  la  double  église  dont  les  Turcs  ont  fait  la  mosquée  Fétijc-djami ; 
Salonique  restreignit  également  sa  demande,  que  l'appellent  seulement 
l'église  des  Saints-Apôtres  (13  12-1315)  et  celle  qui  est  devenue  la  mosquée 
de  Yakoul)  Pacha. 

En  fait,  l'architecture  se  trouva  réduite  à  de  modestes  programmes 
provinciaux.  Tels,  ceux  des  églises  (YArta.  (h'-iiommées  la  Parigoritissa 
ilin  du  xiif  siècle),  Saint-Basile  et  Saint-Théodore  '\\\'  s.)  ;  de  1  église  de 
Kalabaka  (xiv"  s.)  ;  des  sept  sanctuaires  de  Mistra,  capitale  du  despotat 
de  Morée  (six  du  xiv''  siècle  :  la  Métropole  (1312),  les  Saints-Théodores  et 
la  Panagia  da  Broiitochion,  VEvangélisteria,  Sainte-Sophie,  hi Peribleptos  ; 
un  du  XV-,  la  Pantanassa)  ;  de  Saint-Sozon  et  de  Saint-Elie,  à  Geraki,  en 
Laconie  ;  des  monastères  des  Météores  (milieu  du  xvi"  s),  en  Thessalie, 
près  de  Kalabaka...;  surtout,  des  bâtisses  dont  le  gi-oupe  monastique  du 
Mont-Athos   s'accrut,   du   xiii'    siècle    au    xvT  —  couvent   de    C/iilandcri 

'  Dans  les  pages  quil  a  consacrées  au.x  bâtisses  de  Basile  ["■,  Constantin  Porpliyrogénète 
insiste  sur  la  «  nouveauté  des  dispositifs  »,  sur  le  «  charme  »,  la  «  grâce  »,  1'  «  élégance  »  des 
arrangements. 


134 


L  ARCHITECTURE    BYZANTINE 


(xii'-xiii'  s),  duPantocrator  (13(13),  (ÏEsp/iigménou  {\i\^  s.),  de  Sainl-Paul 
(xv'  s.),  de  Koutloumousi  (1540)  \ 


liiliTicur  (le  SaiiiLc-Sophiu,  à  Conslaiiliiioplc  l'arlie  sud-est. 


Ces  édifices  léiiioiji; rient  qu'en  dépit  de  conditions  défavoraldes,  long- 
temps,  l'arcliitecture  byzantine    conserva    du    ressort    et  resta    capable 

'  Pourlesli'oiscylises  de  Trébizonde  —  Panurpa  Chrijsokcphalos,  Sai nie-Sophie,  Sainf-Euf/é- 
jiios  —  qu'occasionna  au  xm"  siècle  l'instalialion  en  celte  ville  d"une  branche  de  la  famille 
des  Comnène  chassée  de  Constantinople  par  la  cont[U(He  latine,  voir  plus  haut  :  même  Livre, 
première  partie,  deuxième  section. 


LES    CONDITIONS    NATURELLES    ET    HUMAINES  13'J 

(rinnover  dans  le  détail.  Néanmoins,  elle  était  condamnée  à  })eidie  peu  ;i 
peu  l'énergie  créatrice  et  à  verser  dans  la  formule  et  la  répétition. 


CHAIMTUK    II 

LES  CONDITIONS  NATURELLES  ET  HUMAINES.  —  LES  INFLUENCES. 
RAYONNEMENT 


LES    CONDITIONS  NATURELLES 

Les  conditions  de  la  carrière  de  l'architecture  byzantine  étaient,  les 
naturelles  comme  les  humaines,  favorables  à  son  progrès. 

Pour  ce  qui  est  des  premières,  nous  prions  le  lecteur  de  se  reporter 
aux  pages  que  nous  avons  consacrées  aux  deux  premières  époques  de 
l'architecture  égéenne'.  Ici,  nous  nous  bornerons  à  observer  combien  la 
position  géographique  de  Byzance,  mitoyenne  entre  l'Europe  et  l'Asie, 
était  propice  à  la  réussite  d'une  reprise  de  cet  effort  pour  accorder  les 
idéals  esthétiques  de  l'Orient  et  de  l'Occident,  auquel  la  région  égéenne 
semble  prédestinée  ;  nous  noterons  aussi  l'avantage  que  les  architectes 
de  la  capitale  devaient  tirer  de  l'existence,  à  proximité  de  la  ville,  des 
magnifiques  carrières  de  marbre  de  la  Proconèse. 

II 

LES    CONDITIONS    HUMAINES^ 

Ils  bénéficièrent  encore  de  l'ampleur  des  lessouices  mises  à  leur 
disposition  par  les  commandes  officielles,  comme  du  facile  recrutement 
d'une  main-d'œuvre  abondante  et  habile,  que  leur  ménageait,  d'une 
part,  l'activité  d'une  industrie  essentiellement  artistique",  de  l'autre,  la 
fréquence  et  la  grandeur  des  entreprises  monumentales  ;  ils  ne  tirèrent 
pas  moins  d'avantages  de  l'énergie  intellectuelle  qu'entretenaient  les 
disputés  théologiques  et  qu'exalta,  à  partir  du  ix"  siècle,  une  brillante 

*  Cf.  tome  I",  p.  177  et  2o7. 

-  Notons,  spécialement,  l'industrie  marbi'ière   de  la  Proconèse,  qui  exportait  au  loin  des 
éléments  de  décor  architectural,  en  particulier  des  chapiteaux. 


136  l'architecture  byzantine 

renaissance  de  la  culture  iiellénique'  ;  enfin,  ils  disposèrent   (lune  tech- 
nique relativement  savante  et  d'un  puissant  outillage'. 

Parmi  les  traits  les  plus  distinclifs  de  la  civilisation  l>yzantine   il  en 


8't.  —  Sainle-Sopliie  do  ConstanLinoplo.  Pi-ciiiiiT  ùVd^e  des  exrdres. 

était  trois  (jue  devaient  iirccssairemcnt  j-i'lléter  les  ])ro(lucti()iis  de  sou 
architecture  :  une  passion,  tout  asiatique,  de  r apparat  cl  df  la  splendeur  ; 
une  mentalité  subtile,  que  révèlent  les  raffinements,  également  légendaires, 


;iil    d('cliiié    cl   1(!S   écoles 
du  i.\'-  >iècle,  la  ]iiciuirre 


'  L'université  de  Couslaiilinuplr,  luiid.'e  par  Tli(M,d(,se  11. 
d'Athènes  avaienl  été  ienuées  pai' Jusliiiieii.  Hcur^^aiiisée  au  mil 
dfivint  aussitôt  un  ardent  foyer  d'activité  inlellectuelle. 

-  La  dénomination  byzanlinc  de  rarcliltecte  est  mccluinicos  :  notons  qu'un  des  auteurs  de 
Sainte-Sophie,  Anthéniios  de  Tralies,  rédig.'a  un   Trailé  >lcs  Machines. 


LES    INFLUENCES  137 

(lune  (li})lonialie  rusée  et  d'une  théoloî^ie  ei'goteuse  '  ;   enlin,  un  esprit 
coiuercalenr  el  un  (joùt  ))iarquc  pour  la  fonniile  et  ht  rêyleiiicntation. 

L'art  de  bâtir  devail,  d'autant  plus,  participer  de  ce  dernier  caractère, 
(|u"il  était,  dans  une  lar,ii,e  mesure,  officiel-,  et  que  le  mode  de  formation 
des  architectes  et  le  réji;ime  du  travail  constituaient  pour  lui  une  cause 
puissante  d'unité  dans  le  temps,  compensée,  il  est  vrai,  par  une  autre, 
également  énergique,  de  variété  dans  l'espace.  Il  n'existait  point  d'écoles 
oii  l'on  put  apprendi-e  l'ai'chitecture  ;  la  prati(jue  de  celle-ci  étant  l'apa- 
nag-e  d'un  certain  nombre  de  familles  intéressées  k  s'y  attacher,  en  raison 
des  immunités  (ju'elle  assurait  ',  il  y  avait,  de  père  en  lils,  transmission 
de  méthodes  et  de  recettes.  D'auti'e  part,  les  ouvriers,  qui  étaient  <les 
travailleurs  libres  payés  à  la  journée  ou  à  la  tâche,  étaient  groupés  en 
corporations,  confinées  dans  l'application  routinière  de  quelques  procédés  '. 
Toutefois,  pour  la  main-d'œuvre  comme  pour  les  architectes,  il  y  a  des 
exemples  de  déplacements  :  aussi  bien  y  avait-il,  de  temps  à  autre,  appel 
vers  la  capitale,  i(uand  on  y  entreprenait  de  grands  travaux,  et  inverse- 
ment, expédition,  parfois  à  de  grandes  distances,  de  plans,  d'architectes, 
de  chefs  de  chantiers,  voire  de  matériaux  ouvrés''. 

III 

LES   INFLUENCES 

Nous  avons  annoncé,  plus  haut,  et  la  suite  de  notre  analyse  conlir- 
mera  de  reste,  que  l'orientation  de  l'architecture  byzantine  fut  la  résultante 
d'un  concours  d'influences  diverses,  émanées  du  passé  hellénistico-romain ; 
de  l'Asie  mésopotamo-perse,  si/rienne,  anatolienne,  arménienne  ;  en  [m, 
à  un  bien  moindre  degré  et  tardivement,  de  l'Occident  gothique. 

'  Cl',  p.  loi.  160-165. 

-  La  direction  générale  des  travaux  d'architecture  appartenait  à  un  fonctionnaire,  dénommé 
Oikistos.  Il  dépendait,  ainsi  que  le  comte  des  aqueducs,  du  chancelier.  Toute  entreprise  était, 
comme  jadis  à  Rome  (Cf.  Tome  I",  p.  440-441),  conduite  par  un  directeur  r(?sponsable,  sous  le  con- 
trôle duquel  opérait  l'arcliitecte. 

'■^  «  Les  architectes  jouissent  de  Tinimunité  (exemption  dr  toute  charge  personnelle)  afin 
qu'ils  puissent  plus  aisément  apprendre  à  leurs  enfants  la  pratique  de  leur  art  ».  Code  Théo- 
dosien  (xin,  iv,  2). 

"■  La  corporation  comprenait  des  maîtres  {maïstores)  et  des  compagnons,  sous  la  direction 
d'un  premier  maître. 

^  Cf.,  d'une  part,  l'attribution  de  la  construction  de  Sainte-Sophie  à  deux  maîtres  d'Asie 
Mineure  et  la  présence  à  Constantinople  de  maçons  d'Isaurie  ;  de  l'autre  —  sans  parler  de 
l'expédition  sus-mentionnée  d'éléments  décoratifs  en  marbre  de  Proconèse  —  l'envoi  par  l'Im- 
pératrice Eudoxie  à  Porpiiyre,  évèquc  de  Gaza,  d'un  plan  et  de  colonnes,  pour  l'église  qu'il 
projetait  d'édifier  en  cette  ville. 


138 


L  ARCHITECTURE    BYZANTINE 


Et  d'abord,  il  est  inconcevable  que  la  «  seconde  Rome  »  —  tel  étîiit  le 
surnom  significatif  «[ue  Constantin  avait  attaclié  à  Byzance  —  n'ait  pas  été. 
dans  une  large  mesure,  construite  selon  le  modèle  proposé  par  l'ancienne  : 
que  la  noblesse  romaine,  transplantée  dans  la  nouvelle  capitale,  n'ait  pas, 


Photo  Sebah. 

85.  —  Sainte-Sophie  à  Gonstantinoplc.  Une  des  tribunes  d'angle. 

en  ses  nouveaux  palais,  l'estitué  les  distributions  et  les  aspects  dont  elle 
avait  riiabitude;  enfin  et  surtout,  qu'il  n'ait  pas  été  fait  appel  aux  arclii- 
tectes  en  renom  de  Rome  '. 

Cependant,  il  était  fatal  (jue  l'action  de  l'art  loniain  se  trouvât  victo- 


'  Notons  que,  jusqu'à  la  lin  du  i.\°  siècle,  le  lalin  resta   la  langue  ofïicielle  de  l'empii 
bvzanlin. 


LES    INFLUENCES 


139 


rieusemeiit  concurrencée  par  celle  de  V -àrV liellé nist Iqiw ,  (}ui  llorissait  alors 
dans  les  grandes  cités  de  la  Méditerranée  orientale,  spécialement  à  Ephëse, 
à  Antioclie,  à  Alexandrie  ;  d'autant  plus  que  c'était  de  ces  villes  que  venait 
l'impulsion  religieuse.  Défait,  le  chef-d'œuvre  de  l'architecture  byzantine, 
Sainte-Sophie,  fut  le  fruit  de  la  collaboration  d'un  homme  de  Tralles  et 
d'un  de  Milet,  et  si,  par  la  suite,  l'influence  de  riiellénismo  soutlVit  d'une 


86.  —  La  "  Petite  Métropole  »  (Panagia  Gorgopiko),  à  Athènes. 

vogue  croissante  de  l'Orient,  elle  reprit  son  empire  [aux  mauvais  jours, 
après  que  l'État  eut  été  amputé  de  |ses  provinces  asiatiques. 

L'énergie  et  le  succès  de  l'intervention  esthétique  de  Y  Asie  antérieure 
étaient  conséquences  nécessaires  du  prestige  religieux  de  contrées  qui 
furent  des  terres  d'élection  de  la  spéculation  théologique  et  du  monachisme  ^ . 
La  Syrie  imposa  sa  conception  de  la  parure  plastique;  VAnatolie  fournit 
la  plupart  des  programmes  religieux. 


Cf.,  plus  haut,  p.  33  et  p.  du6. 


140  l'ari.hitecture  byzantine 

L'architecture  byzantine  puisa  encore  à  des  sources  plus  lointaines. 
Elle  emprunta  à  la  Perse  sassanide  ;  à  Y  Arménie,  quand,  au  ix*"  siècle,  il 
échut  à  ce  pays  de  fournir  Byzance  d'administrateurs,  de  soldats,  d'empe- 
reurs et  aussi  d'architectes^  ;  à  la  Mésopotamie  musulmane,  dont  la  bril- 
lante civilisation  fut,  vers  la  même  époque,  révélée  au  monde  byzantin 
par  suite  des  intimes  relations  commerciales  et  politiques  que  celui-ci  noua 
avec  Bagdad-;  enlin,  au  xiii"  siècle,  à  VEurope  occidentale,  après  que  la 
conquête  «  franque  »  eut  introduit  dans  Teinpire  quelques  types  «  latins  ». 

Soumise  à  des  influences  si  nombreuses,  si  diverses  et  parmi  lesquelles 
il  s'en  trouvait  d'exotiques,  l'architecture  byzantine  aurait  pu  être  hybride 
et  inorganique.  Ce  qui  conjura  le  péril,  ce  fut  nwe prépondérance  du  génie 
hellène  qui  exista,  dès  le  début,  et  que  développa,  à  partir  du  ix''  siècle, 
cette  renaissance  de  la  culture  grecque  que  nous  avons  signalée  plus  liant. 
Grâce  à  elle,  il  exista  un  noyau  d'agglutination,  une  énergie  dominatrice, 
un  point  de  direction. 

Notons,  en  outre,  que  l'œuvre  de  combinaison  fut  facilitée  par  la 
concentration  à  Constantinople  des  forces  vives  de  l'Empire;  en  suite  de 
quoi  il  y  avait  conlluent,  partant  contact,  de  talents  d'origine  diverse,  et 
pénétration  mutuelle  des  variétés  esthétiques  régionales  et  étrangères. 

Aussi  bien,  est-ce  essentiellement  Y  école  métropolitaine  qui  constitua 
la  formule  byzantine  de  ïart  de  bâtir. 

IV 

RAYONNEMENT 

A  son  tour,  celle-ci  rayonna  au  loin,  impressionnant  aussi  bien  les 
ai-chit(;ctures  des  civilisations  sassanide  et  musulmane,  (jue  celles  du 
monde  (•lii/'Heii  ;  celles  de  l'Afrique  septentrionale,  de  l'xVsie  syrienne, 
analoliennc  et  iii-m(''iiieinie,  comme  celles  de  l'Europe  balkani(jue,  russe, 
iliilicnne,  liis|);nii(jii(',  germanique  et  française. 

'  Cf.  I^i'S  (jiupciTurs  IJoiiiiiiii  Léca|ii''ui'.  Nici'pliorc  l'Iiui-as,  .Icaii  Zimiscùs.  En  989.  la  cou- 
pole de  Saiiitu-Sojjhie  ayant  clé  enilonnuaf^ùi;  par  un  liuinblunicnl  do  terre,  o)i  fil  venir 
(V Arménie  un  arc/iilecte  du  nom  de  Tiridale. 

-  L'empereur  Théoptiile  (829-842)  se  fit  con.struirc  un  palais  «  sarrazia  »:  un  pavillon  dans 
les  jardins  impériaux  était  dénoniuK!  »  la  maison  ixirsane  ».  —  Cf.  la  concuiTenco  ([ue-1'arli- 
lice  perse  de  la  trompe  d'angle  (il,  à  partir  du  .x"  siècle,  à  revpi'djuid  byzantin  du  pendcntir. 
'('A'.,  ])!us  loin:  laConsIruclion). 


l'UOGRAMMKS    KDILITAIRliS,    It  INïERKT    PUBLIC,    MILITAIRES 


141 


Cil  A  PITRE    m 
LES  PROGRAMMES  ET  LEURS  RÉALISATIONS 

Vnr  aiialys*^  îles  programmes  réalisés  par  rarcliiteciiire  hyzaiiliiu' 
aljouLit  à  deux  remarques  de  portée  générale  :  F  ordonnance  des  grands 
bâtiments  civils  procéda  toujours  du  même  principe  que  celle  des  édifices 
religieux  ;  d^ abord,  la  mode  fut  aux  plans  oblongs.  puis,  de  bonne  heure  — 
dans  une  large  mesure,  pour  des  raisons  de  l'ordre  consiruclif —  la  faveur 
alla  aux  dispositifs  ramassés,  centrés  on  ragonnants. 


PROGRAMMES    EDIMTAIRES,    \)  INTERET   PUBLIC,    MILITAIRES 


d'ailleurs  en  conformité  avec 


goût  de 


L'architecture  byzantine  partageait 
les  conditions  climatériques   de  son  air 
ses  émules  hellénistique  et  syrienne  pour  les  rues 
et  les  places  à  portiques  simples  ou  doubles,  iso- 
lés ou  attenant  aux  maisons. 

Elle  s'entendait  à  assurer  un  large  approvi- 
sionnement en  eau,  au  moyen  iVaqueducs  et  de 
citernes;  ces  dernières  étaient  souvent  géantes 
et  couvertes,  à  la  mode  alexandrine,  par 
des    voûtes    que    soutenait    un    quin- 
conce de  colonnes  ^  (*.)."»). 

Nous  savons  que,  dans  ses  traits 
essentiels,  Y Hippjodromc  de  Constan- 
tinople  reproduisait  le  Grand  Cirque 
de  Rome;  que  le  bâtiment  de  YUniver- 
sité  de  la  capitale  —  le  Tétradision, 
comprenait  un  octogone  et  huit  por- 
tiques ousalles  voûtées,  pour lescours. 
Par  contre,  nous  mancjuons  de  rensei- 
gnements sur  la  réalisation  bvzantine 
d'un  programme  de  tliermes  :  aussi 
bien  ceux-ci   ne    semblent-ils   [)as  avoir  été  comparables  aux  romains. 

'  On  peut  prendre  comme  exemple,  la  citerne  de  GonstanLinople  i\vxïomm.é<i  Bin-hir-direk  : 
elle  occupait  une  surface  de  3.G00  mètres  et  sa  couverture  était  soutenue  par  212  colonnes. 


S7  —  La        3 

fortilua- 

lion  b\zan 

tine  2, 

nceiute   de    Conslanti 
nople:  1,  fossé.  2,  escarpe  crene- 
hV.  3,  avanl-mui'  casemate.  4,  mur 
flanqué  par  des  tours.  C,  contrescarpe. 


142  L  ARCHITECTURE    BYZANTINE 

h-à  fortification  byzantine  (87)  ne  différait  guère  de  celle  qu'avait  ima- 
ginée l'Ancien  Orient'.  Elle  opposait  à  Fennemi  le  quadruple  obstacle 
d'un  fossé  large  et  profond  ;  d'une  escarpe  surmontée  d'un  parapet  crénelé  ; 
d'un  avant-mur;  enfin,  d'une  enceinte,  baute  en  moyenne  d'une  dizaine 
de  mètres,  mais  qui  pouvait  atteindre  une  élévation  presque  double  ; 
souvent,  un  complément  de  résistance  était  ménagé  par  des  réduits,  des 
citadelles,  des  ouvrages  avancés.  Les  murailles  étaient  de  solide  maçon- 
nerie, crénelées,  pourvues  d'un  cbemin  de  ronde,  et  llanquées  quelquefois 
par  des  bastions  triangulaires,  plus  souvent,  par  des  tours  sur  plan  carré, 
polygonal  ou  circulaire,  qui  les  surpassaient;  la  clôtui-e  intérieure  domi- 
nait de  beaucoup  l'extérieure  et  les  tours  de  l'une  correspondaient  aux 
courtines  de  l'autre  -. 

II 

PROGRAMMES    DOMESTIQUES 

La  maison.  Le  palais.  Le  monastère. 

Le  tvpe  urbain  de  la  wi«/.son  byzantine  était  ramassé  et  élevé  de  deux 
ou  trois  étages.  11  compoi'tait  souvent  une  tour;  presque  toujours,  en 
façade,  des  portiques,  des  galeries,  des  loggias,  des  balcons-moucbarabiyés  ; 
parfois,  il  était  couronné  par  une  terrasse  ou  surmonté  d'un  belvédère. 
A  l'intérieur,  un  vestibule  peu  profond  régnait  sur  toute  la  longueur  du 
front  ou  sur  une  partie;  au  premier,  une  grande  salle  centrale,  qui  consti- 
tuait le  sélamlik,  tenait  souvent  toute  la  hauteur  du  bâtiment  et,  par  suite, 
équivalait  à  une  cour  couverte.  Autour  d'elle,  étaient  distribuées  des 
chambres,  dont  l'accès  était  sans  doute  ménagé  par  une  galerie  ou  des 
balcons  en  bois^^  (88;  DU). 

Le  palais  impérial  offrait,  à  la  mode  d'Oi'ient,  un  ensemble  complexe 
de  bâtiments  distincts,  implantés  sans  ordre  dans  un  enclos  forlifié 
qu'agrémentaient  des  jardins  (89). 

Le  logis  d'apparat  compi-tmait  une  cour  à  porticjues,  un  vestibule 
moiiumenliil,  ciiMn  un  grand  local  (ti'iclinos)  à  usage,  aussi  bien  de  salle 


'  Cf.,  Tome  I",  p.  1:20,  101,  3!JG. 

*  L'enceinte  de  Conslanlinople,  édifiée  par  Théodosc  Ii,élail  liaulc  de  il  luélrcsel  flanquée 
par  des  tours  espacées  de  50  mètres;  le  fossé  était  large  de  20  mètres. 

•'  Cf.  à  Constantinople,  le  logis  dit  Tefkour  Séraï,  qui  parait  dater  du  xiii»  siècle  ;  à  Melnic, 
en  Macédoine,  une  maison  du  m*  siècle  et  de  nombreuses  rcprt'sentations  par  les  miniatures 
des  manuscrits. 


'Ii(>(;i!AM.MES    DOMESTIOUE^ 


143 


(lu  trône  que  de  salle  d(»  festin.  Ce  fut  d'abord,  une  basilique  à  trois  nefs, 
au  fond  de  laquelle  s'élevait  une  estrade,  prolongée  par  une  abside  oii 
siégeait  le  souverain  ;  puis,  au  vf  siècle,  un  liall  sur  plan  centré  et  rayon- 
nant :  soit  un  octogone,  connue  b'  Clu\\  sotriclinos  de  Justin  TT  qui,  sur 
cbaque  face,  projetait  une  al)side  et  portait  une  galerie  à  la  naissance  de 
sa  coupole;  soit  un  vaisseau  triconque,  tel  celui  tlu  pabiis  d<^  Tbéopliile. 
En  outre,  une  ou  plusieurs  cbapelles. 


88.  —  Types  de  maisons  byzantines  (\i=-\vi«  s.).  (D'après  des  ininialures  de  nianuscrils.) 

La  description  du  Kénourgion.  élevé  par  Basile  P'',  indique  qu'un 
barem  se  composait  d'un  salon  qui  donnait  accès,  d'un  côté,  dans  une 
salle  à  manger,  de  l'autre,  dans  une  cbambre  à  coucher  avec  alcôve;  d'un 
vestiaire,  d'une  bibliothèque,  d'un  oratoire.  Il  y  avait  des  appartements 
d'été  et  d'autres  pour  l'biver. 

Les  jardins  étaient  peu  étendus,  plantés  d'arbres  fruitiers  et  d'agré- 
ment, soigneusement  rafraîchis  par  des  eaux  jaillissantes  et  courantes, 
avec  des  kiosques  et  des  promenoirs  couverts. 


Le  monastère  byzantin  s'inscrivait  dans  un  carré  de  grandes  dimen- 
sions, ceint  de  hautes  murailles.  A  la  face  intérieure  de  celles-ci  s'ap- 
puyaient plusieurs  étages  de  cellules,  auxquelles  des  galeries  constituaient 
des  dégagements.  Après  l'église,  le  bâtiment  le  plus  important  était  le 


144  i/architecture  byzantine 

réfectoire,  dont   souvent  l'extrémilé  opposée  à  l'entrée  était  conformée 


abside,  pour  recevoir  la  talde  de  l'abbé. 


III 

PROGRA!MMES    RELKIIEUX 

L'architecture  byzantine  réalisa  ijuatre  types  d'église,  un  oblong,  un 
centré,  une  combinaison  de  fun  et  de  l'autre,  enfin  un  rayonnant. 


89.  —  Restitution  de  la  partie  principale  du  l'alais  impérial,  à  Constantinople. 

1  AUs^  (i-uc  centrale  de  Conslanlinople,  bordée  de  porlii|uos.  :>,  MiUon  (porte  d-hounour).  3  Augustéon, 
4,  Sainle-Sophie.  5,  Palais  du  Sénat.  G.  Chalcé  |vesl,l,ulo).  7,  qnarlier  <les  Scholaires  de  la  g^rde  impériale 
8,  porte  des  Excubitcs.  9,  cour,  avec  les  quartiers  des  E.rcuhiles  ,H  a,.s  Ouululats  de  la  Garde.  10  le  Tribunal 
(terrasse).  15,  Grand  Consistoire.  10,  porle  Onopom  ou  Onopodion.  17  1'.',  palais  de  Baphne.  17,  Augiisleus. 
18,  Oclono7ie  (vestiaire  impérial).  19.  galerie.  20,  passage  et  escalier  menant  à  la  tribune  impériale.  21,  accès  a  la 
tribune  impériale.  22.  Kathisma  (tribune  impériale  au  dessus  de  l'entrée  du  grand  cirque).  23,  le  grand  cir.iuc. 
n)'aprés  Ebersoll  et  Thiors,  Le  palais  impérial  de  Conslanlinople.) 

La  voiiue  du  premier  fut  courte  et  ne  survécut  i)as  à  l'enfance  de 
Técole  :  dès  (jue  celle-ci  eut  achevé  sa  croissance,  elle  marqua  du  i;oiit 
pour  le  second,  (jui  d'ailleurs  était  aussi  ancien  que  l'autre  ;  adulte,  elle 
essaya  du  troisième  et,  (;n(in,  se  décida  pour  le  dernier.  Aussi  bien,  ses 
préférences  lurc!il-«dh"s.  dans  une  très  large  mesure,  déterminées  par  h> 
fait  qu'cdle  adopta,  pour  la  couverture,  le  système  de  la  coupole. 

D'ensemble,  les  programmes  religieux  furent  selon  le  canon  (|ue  com- 
iii;iiid;iit  la  coMceptioii  chrélieime  du  culle^  Toutefois,    ils  se  singulari- 


Cr..  i)Ius  liant,  p.  2.S. 


PItOr.  RAMAI  ES    RE  I, ICI  FAIX 


145 


st-rent  par  (juelijiK^s  particulariU'S.  Ainsi,  ils  isolèrent  le  sancUiaire  der- 
rière un  écran  opa({ue,  <-i  (|ui  une  l'iehe  parure  d'images  valut  le  nom 
(ïiconostase  (01,  vu,  ce).  Ainsi  encore,  ils  supprimèrent  Tatrium  et,  par 
compensation,  ils  développèrent  le  nartliex,  le  doul)lant,  l'accroissant  de 


Détail  de  la  façade  occidentale  du  Tellvour  Ser 
(Palais  de  THebdomon  ?),  à  Gonstanlinople. 


chapelles  ',  de  porches,  jusf{u"à  le  deviser  sur  des  proportions  plus  grandes 
que  celles  de  l'église  propre-,  jusqu'à  l'étendre  sur  les  lianes  de  celle-ci'' 
(lU,  VII,  XV,  XVI,  xvii,  XVIII  ;  94).  Enfin,  du  moins  pendant  la  première  moitié 
de  la  carrière  de  Byzance,  ils  établirent  dans  les  collatéraux  des  tribunes, 
en  vue  à  la  fois  d'augmenter  la  capacité   de  l'édifice  et  de  faciliter  la 


Cf.  les  églises  de  l'Athos  (xi-xvr  siècles). 
-  Cf.  certaines  églises  de  l'Athos,  datant  de 
nitou). 

^  Cf.  les  Saints-Apôtres,  à  Saloniiiue. 


xv^  et  XVI' 


les  (Ciiilandari,  Kastamo- 


10 


IX 


f  rf 


f- 


91. 


Les  pruf^ranimes  rel 


I.  Ha.iliqae  ù  Sa.alassos.  -  11.  Eglise  do  la  Tr.nilé.  ù  Kphèsc.  -  111  Sai,.t-Oeor,cs,  a  Sard  s.  -  IV  E^k  d  ou„,a^ 
narlhcx.  C,  ésonarll.ex.  D,  nef.  E.  solca.  F,  sanctuaire.  G,  synlhronon.  Il  prol hes.s.  duikon.kon  «  porte  .ojale.  6 
Saloni.iuc.  -  X.  Sainte-Irène,  à  Conslantinople.  -  XI.  Sainl-Marc,  à  Venise  (les  SS.  Ap.Ures  aConstant.nople).  -,X11.  G« 
du  monastère  de  Dapl.ni.  -  XVII.  Eglise  du  l'anlocrator.  à  Constantinoplc.  -  XMll.  Saint-blic,  a^alonique. 


XIX.  Kazi 


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par  rarcliiLeclure  byzantine. 


V.  Sainl-Démôlrios,  ibid.  —VI.  Saint-Georges,  à  Salonique.  —  VII.  Sainlc-Sopiiie,  k  Conslaiilinople  :  A,  atrium.  B,  exo- 
,  c.  iconostase.  </,  •■  sainte  porte  «.  —  VIII.  Eglise  des  SS.  Serge  et  Bacchos,  à  Constantinople.  —  IX.  Sainlc-Sopliie,  à 
tinople.  —  XIll.  Hodja  Musli.plia-djanii,  ibid.  —  XIV.  Boudroun-djami,  ihid.  —  XV.  Kilisse-djami.  ibid.  —  .XVI.  Eglise 
nt  Bardias),  à  Salonique.  —  XX.  I.cs  SS.  Apôtres,  à  Salonique.  —  XXI.  Eglise  à  Misira. 


148  L  ARCHITECTURE    BYZANTINE 

séparation  des  sexes  que  réclament  les  mœiii-s  de  l'Orient^;  ces  g:aleries 
qui,  parfois,  se  rejoig-naient  au-dessus  du  narthex,  étaient  accessibles  par 
des  escaliers  montés  aux  extrémités  de  celui-ci  (81 -85). 

I.  Conçue  SU)'  pian  oblong,  l'église  byzantine  fut  une  basilique  soit  à 
vaisseau  unique  —  le  dispositif  parait  avoir  été  d'application  courante  en 
Asie  Mineure  occidentale  (91,  ii,  m)  —  soit  à  trois  nefs;  dans  ce  cas, 
les  latérales,  (jue  délimitaient  des  colonnades,  étaient  sacrifiées  sous  le 
rapport  de  la  largeur  comme  sous  celui  de  la  liauteur,  (jue  réduisait 
l'emprise  des  tribunes  (i,  iv,  v).  De  toute  façon,  la  nef  unique  ou  la  prin- 
cipale était  prolong-ée  du  côté  du  sanctuaire  par  une  abside  en  hémicycle, 
généralement  percée  de  fenêtres,  et  dont  l'ouverture  égalait  sa  largeur- 
(i-v). 

II.  V ordonnance  centrée  fut  réalisée  sous  deux  espèces  :  d'une  part 
—  Saint-Georges  de  Saloni(jue  en  oili'e  un  spécimen  — •  une  rotonde  cir- 
culaire ou  polygonale,  à  la  mode  bellénistico-romaine,  avec  addition  d'une 
abside  (91,  vi)  ;  de  l'autre,  une  cage,  définie  par  un  quinconce  de  sou- 
tiens isolés  porteurs  d'une  coupole  et  implantée  au  milieu  d'un  vaisseau 
sur  plan  quadrangulaire,  dont  une  des  faces  s'incurve  en  abside.  L'église 
des  saints  Serge  et  Bacclios  à  Constantinople  constitue  une  application 
perfectionnée  d'une  formule  familière  à  la  Syrie  et  à  l'Anatolie  ^  et  dont 
le  principe  resta  cher  à  l'art  bvzantin  jusqu'au  terme  de  sa  carrière'  : 
grâce  à  un  dispositif  d'exèdres,  ajourés  en  colonnades  sur  ceux  de  ses 
côtés  qui  correspondent  aux  ang:les  du  carré  externe,  un  octogone  cen- 
tral est  mis  en  harmonie  à  la  fois  avec  la  forme  g'énérale  de  l'édifice  et 
avec  sa  destination  de  nef  d'un  sanctuaire  (80;  91,  viii). 

III.  La  combinaison  qui  caractérise  la  troisième  catégorie  de  notre 
classification  et  qui  paraît  avoir  obtenu  la  faveur  des  hommes  de  la  pre- 
mière moitié  du  vi^  siècle  %  constituait  un  élément  de  centralisation  avec 
la  cage  d'une  grande  coupole  sur  quatre  arches  aux  piles  massives,  et  un 
facteur  d' ordonnance  ohlongue  par  le  remplissage  des  deux  arcades  nord  et 
sud  au  moyen  de  colonnades  superposées  et  par  l'intercalation  d'une 
travée  entre;  l'arche  de  l'est  et  le  sanctuaire  et  entre  celle  de  l'ouest  et  le 

'  Sur  le  garde-corps  de  celle  qui  règne  au  nord  de  Sainte-Sophie  de  Constantinople,  une 
inscription  marque  la  «  place  de  la  très  noble  patricienne,  notre  maltresse,  Théodora». 

^  Comme  exemples,  nous  citerons  l'Eski-djouma  et  Suint-Dcmûtrios,  à  Salonique  ;-  Saint-.Iean 
du  Stoudion,  à  Constantinople. 

2  Cf.  p.  46  et  73. 

*  Cf.,  ci-dessous,  g  IV  :  le  jilan  rayonnant. 

■^  Cf.  Sainte-Sopiiic  de  Sa'oni(jU(',  Sainte-Irène  et  Sainte-Sophie  de  Constantinople. 


l'ItOCKAMMRS    RKLKilFAlX  li'J 

iiarlliex.  Plus  complexe,  celle  d'où  iui([iiit  Sainte-Sophie  de  Conslanli- 
nople,  aceenlua  le  [larli  pris  de  centrement,  en  choisissant,  pour  les 
extrémités  delà  nef.  un  (racé  en  hémicycle  avec  exèdres  '  (81;  82;  Dl, 

VII,   IX,  x). 

ÏV.  Dans  le  plan  rai/oiiiianl,  une  cage  porte-coupole  projette  en  avant 
de  cliacune  de  ses  faces  un  vaisseau  à  trois  nefs,  dont  les  propor- 
tions en  surface  approchent  les  siennes;  de  sorte  que  Tensenihle  dessine 


-^^^1?%.. 


^^, 


E-Z- 


92.  _  Façade  de  Tllagia  Tliéotokos.  à  Constantinople.  (D'après  Salzenberg). 

une  croix.  D'ahord  —  témoin  les  Saints-Ap(jtres  à  Constantinople' 
—  l'architecture  hyzantine  admit  la  saillie  des  hras  (01,  xi) .  Mais, 
à  partir  du  ix'  siècle,  ceux-ci  furent  empâtés  <lans  une  conformation 
glohale  de  Tordre  quadrangulaire,  résultant  de  l'insertion  de  parties  de 
collatéraux  dans  les  angles  rentrants.  Des  édiiices  comme  ceux  qui, 
à  Constantinople,  sont  actuellement  les  mosquées  Hodja-Mustapha- 
djami  (91,  xiii)  et  Gul-djami  (xii),  révèlent  l'origine  et  le  progrès  du  type. 
En  eltet,  le  premier  reproduit  sur  son  axe  transversal  le  dispositif  du 
grand   axe   de    Sainte-Sophie,    et  le  second  est  une   Iraduction  lihre  de 


'  En  somme,  le  plan  de  Sainte-Sophie  de  Constantinople  n'est  que  celui  des  Saints  Serge 
et  Bacchos,  déformé  par  une  extension  dans  le  sens  du  grand  axe. 
-  Cf.  Saint-Marc,  à  Vi'nise. 


150 


L  ARCHITECTURE    BYZANTINE 


la  formule  composite  sus-mentionnée  qui,  en  débarrassant  de  leurs  tri- 
bunes les  arcbes  nord  et  sud  de  la  cage,  dégagea,  dans  la  moitié  supé- 
rieure de  l'église,  une  ordonnance  cruciforme.  Celle-ci  devint  de  règle, 
même  pour  le  rez-de-chaussée,  à  dater  de  la  renaissance  de  l'école  au 
ix*"  siècle  1,  et  elle  peut  être  justement  considérée  comme  la  plus  expressive 
du  goût  byzantin  (xiv,  xv,  xvii,  xix).  Notons  qu'à  partir  du  xi"  siècle,  elle 


Q'.i.  —  Couvent  de  Ciiilandari.  au  Mont  ALIios.  (D'après  Kondakov.  Mont  Alhos). 

fut  assez  souvent  rapprochée  de  celle  du  type  primitif  par  un    tracé  en 
liémicycle  des  bras  est,  nord  et  sud  de  la  croix-  (91,  xviii  ;  105,  vi). 

Cependant  il  n'y  eut  jamais  application  intégrale  du  dispositif  rayon- 
nant :  elle  fut  contrariée  par  ce  développement  du  narthex  que  nous  avons 
signalé  plus  haut  et,  surtout,  par  un  triplement  de  l'abside  qui,  normal 
à  partir  de  la  j-enaissance  du  ix"  siècle,  accentua  l'orientation  du  vais- 
seau; d'autant  jdus  que,  parfois  —  à  l)aj)l)ni,  par  exemple  (91,  xvi)  —  les 
absidioles  s'ouvraient,  non  pas  sur  les  collatéraux,  mais  sur  la  nef  princi- 


'  lille  lui  adoptée  pour  la  ((  Nouvelle  l'j^llse  w,  dans  le  palais  de  Basile  I«^ 
■■'  Cf.  les  églises  de  Lavra  et  de  Vatopedï,  au  Mont  Athos  ;  celles  des  Saints-Météores,  en 
Thessalie  ;  des  Saints-Apôtres,  à  Athènes  ;  de  Kalavryta  ;  de  Géraki,  etc. 


LA    CONSTRUCTION    :    LES    MATÉRL\UX  151 

pale.  Même,  à  dater  du  xiii'  siècle,  il  y  eut  tendance  à  allonger  les  bras 
est  et  ouest  de  la  croix,  voire,  comme  on  l'observe  en  certaines  églises 
de  Mistra',  à  ordonner  le  second  à  l'image  d'un  vaisseau  de  basilique 

(91,  xxi). 


CHAPITRE  IV 
LA  CONSTRUCTION 

L'arcliitecture  byzantine  se  recommande  tout  spécialement  par  l'atten- 
tion passionnée  qu'elle  accorda  aux  questions  de  construction  :  par  le 
caractère  méthodique,  raisonné  de  ses  procédés;  par  l'ingéniosité,  par- 
fois presque  trop  subtile,  de  ses  méthodes;  enfin,  par  l'élégance  de 
plusieurs  des  solutions  qu'elle  proposa  à  quelques-uns  des  plus  difficiles 
problèmes  de  l'art  de  bâtir'. 

I 

LES   MATÉRIAUX 

Sa  matière  favorite  fut  la  terre  cuite,  qu'une  fabrication  excellente  lui 
façonnait  en  carreaux,  en  tuiles  ou  en  tubes;  les  premiers  mesuraient, 
en  moyenne,  de  0"\30  à  (P'.io  de  côté,  pour  une  épaisseur  de  0'",04  à 
0^06. 

Elle  recherchait  le  marbre  pour  la  confection  de  colonnes,  mais  elle 
répugnait  à  l'emploi  de  l'appareil  en  pierre  de  taille  :  faisait-elle  usage 
de  matériaux  lapidaires,  «die  les  rapportait  à  la  brique,  les  débitant  en 
moellons,  voire  en  plaquettes  (96). 

Elle  savait  s'accommoder  du  peu  de  ressources  en  hoh  de  charpente 
f|ue  lui  offrait  son  domaine  \ 

Enfin,  elle  faisait  une  énorme  consommation  de  mortier  :  autant  que 
possible,  elle  n'utilisait  que  de  la  chaux  provenant  de  la  calcination  du 
marbre  et,  pour  donner  du  corps  au  liant,  elle  l'additionnait,  suivant 
l'épaisseur  qu'elle  lui  assignait,  de  poussière  de  tuile  ou  de  pierraille. 

'  Cf.  la  Métropole,  la  Panagia  du  Brontochion,  la  Pantanassa. 

-  Si  nous  en  croyons  les  contemporains,  l'œuvre  de  Sainte  Sophie  fut  conflée  à  Anthemios 
de  Ti'alles  «  parce  qu'il  était  le  mécanicien  le  plusliabile  du  siècle  et,  sans  doute,  le  plus  lécond 
en  inventions  qui  eiit  jamais  existé  ».  (Procope,  I,  1;  Agathias,  Hist.  Y,  8.) 

^  Cf.  plus  loin,  p.  1G6. 


152 


L  ARCHITECTURE  BYZANTINE 


II 


LES  PROCEDES 


Le  mur  et  le  portique. 

En  général,  rexécution  du  mur  était  soignée.  Les  matériaux  n'étaient 
pas  ménagés  et,  souvent,  on  réalisait  des  épaisseurs  considérables. 


•J4    —  Al)-.i(l(S  lI  poulii.  scpUntiiuiul  d 


r  a    1  s  il  lut.  s  I  tiii 
a.  Pantanassa,  x  Miblia. 


Volontiers,  surtout  en  Grèce,  on  associait  le  moellon  et  la  brique, 
les  assises  de  la  seconde  étant  répétées  de  trois  à  cin(j  fois,  de  manière 
à  créer  une  forte  liaison  du  massif  (9G).  Parfois,  dans  un  édifice  en 
bi'i(iu('s,  b's  picds-di'oits  (b's  voûtes,  les  piles  des  grands  arcs  porteurs  de 
la  coLipob;  étaient  montés  en  pierre  de  taille  ^ 

L'épaisseur  des  lits  de  moi'tier  était  C()nsi(b''rable,  pour  le  moins 
égale  à  celle  d(?s  carreaux  et,  souvent,  telb'  (ju'elle  enliait  pour  deux 
tiers  dans  la  composilion  de  la  bâtisse!  (IKi,  m 

L'appareil    lapidaiit-     ('lait    également     collé,     d'ailleins    totalement 


•  Cf.  les  ('gliscis 
Sainte-Sopliie. 


la  Tiiiiih 


que  (Je   l'iiilailrlphie,   1rs  piles  de 


LA  CONSTRUCTION  :  LES  PROCÉDÉS  153 

dénué  de  scelleiiients.  Quand  il  étail  composite,  les  parements  étaient 
solidement  ancrés  au  noyau  de  blocaij;e  par  la  pénétration  de  blocs  trans- 
versaux, posés  en  délit  (DO,  i). 

La  construction  proscrivait  absolument  la  liaison  de  deux  parties  de 
maçonnerie  inégalement  cliargées  :  en  particulier,  les  pieds-droits,  sou- 
tiens de  grands  arcs  porte-coupoles  ou  de  voûtes,  étaient  indépendants 
de  la  bâtisse  voisine. 

Jusqu'au  vi"  siècle,  l'école  byzantine  conserva  la  tradition  du  porticjue 


l'huUi    ^ 

95.  —  La  citerne  des  Mille-el-une  colonnes  (Bin-bir-direk),  à  Constantinople. 

sur  plate-bande,  comme  l'attestent  les  colonnades  du  rez-de-chaussée  dans 
les  églises  constantinopolitaines  de  Saint-Jean  du  Stoudion  et  des 
Saints-Serge  et  Bacchos  (80).  Néanmoins,  de  bonne  heure,  elle  préféra 
l'arcade,  bandée  sur  colonnes  ou  sur  piliers. 

Les  soutiens  isolés  des  grandes  arches  porteuses  de  coupole  furent 
d'abord  massifs,  l'économie  de  matières  étant  bornée  à  l'appropriation 
de  leur  section  à  celle  des  retombées  d'arcs.  Un  progrès  notable,  accom- 
pii  vers  le  x"  siècle,  substitua  à  la  grosse  pile  compacte  un  groupe  de 
quatre  petites,  voire  de  pillettes  et  de  colonnes,  dont  la  force  était  égale, 
puisque  l'empattement  n'était  point  réduit  (97). 

De  même,  le  façonnement   de  la  colonne  byzantine  révèle,  à  la  fois, 


154  L  ARCHITECTURE   BYZANTINE 

le  souci  (les  perfectionnements,  le  goût  et  la  faculté  des  solutions  artifi- 
cieuses. En  raison  des  risques  d'écrasement  et   de  fracture  auxquels  ce 

membre  se  trouvait  exposé,  du  fait 
de  très  lourdes  charges  et  de  sa  mai- 
greur relative,  les  architectes  byzan- 
tins s'ingénièrent  et  réussirent  à  le 
consolider.  D'al)ord,  autant  que  pos- 
sible, ils  n'employaient  que  des 
monolithes  en  délit.  Puis,  contre  les 
risques  d'éclatement  du  fût  ils  se 
défendaient  en  recourant  à  deux  ar- 
tifices :  ils  cerclaient  de  métal  les 
extrémités  du  cylindre  et,  pour  éga- 
liser les  pressions,  ils  intercalaient 
entre  ses  tranches,  d'une  part  et,  de 
l'autre,  les  faces  jointives  du  cha- 
piteau et  de  la  base,  des  coussins  malléables  en  plomb,  laminé  sous 
une  épaisseur  d'un  millimètre  environ  et  que  les  bagues  sus-mentionnées 
empêchaient  de  baver  (99,  vu).  Enfin,  pour  racheter  l'inégalité  et,  dans 


96. 


Structure  du  mur  byzantin. 


I.  Parement  en  moellons  avec  assises  iulérieures  de 
briques  (Citerne  Tahokour  Boslan,  à  Constantinople).  — 
II.  Parement  eu  moellons  et  briques  alternées  (Forti- 
fications de  Salonique).  —  III.  Parement  en  moellons 
avec  assises  de  briques  apparentes. 


r^^     u^>^^ 


y?.  —  Guiiloriiiation  de  la  pile  byzantine. 

I.  Saintc-Sopliie,  à  Constantinople.  —  11.  .Sainte-Sophie,  à  Salonique.   —  III.   Saint-Marc,  à  Venise  (=  les  Saints- 
.■\pôlrcs,  à  Conslantiiiople).  —  IV.  Eglise  du  monastère  de  Votopedi  ou  mont  .\lhos. 

beaucoup  dv  cas.  la  non  coidoiiiiilé  de  la  léle  ihi  chapileauet  delà  section 
des  retombées  d'arcs,  ils  mirent  au  point  un  expédient  que  nous  avons 
déjà  observé  en  Syrie  ^  celui  d'un  membre  intermédiaire,  d'un  dé-imposte, 


'  Cf  ,  plus  liaul,  p.  (il. 


LA    CONSTRUCTION    :    LES    PROCKDKS 


155 


façonné  dans  la  niasse  d'un  li'onc  de  pyramide  renversé  et  qui,  d'al)ord 
superposé  au  cliapiteau,  iul,  bientôt,  taillé  dans  le  même  bloc  ([ue  lui^ 
(98;  lOV);  110,  m  v). 

Enlin,  une  meilleure  appropriation  de  la  base  à  son  rôle  résulta  d'un 
élargissement  de  son  empattement,  obtenu  par  l'addition  d'un  socle  que, 
souvent,  des  griffes  renforçaient  aux  angles  (82-85), 


l'Iinio   Alinari. 

98.  —  Chapiteau  byzantin,  dans  l'église  de  Saint- Vital,  à  Ravenne. 

La  structure  normale  des  arcs  était  de  briques  ou  de  moellons.  Pour 
ces  derniers,  on  faisait  l'économie  d'une  conformation  trapézoïdale  en 
voussoirs  ;  on  corrigeait  leur  bâillement  du  côté  de  l'extrados  au  moyen 
d'un  bourrage  en  garni  de  mortier,  en  carreaux,  voire  en  débris  de  pote- 
rie (99,  i).  Souvent,  l'opération  était  facilitée  par  l'application  du  système, 
cber  à  l'art  byzantin,  d'une  alternance  de  moellons  et  de  briques  (n-iv). 
Quand  un  arceau  était  construit  de  ces  dernières,  parfois  celles  qui  occu- 
paient la  région  de  la  clef,  étaient  disposées   par  lits  borizontaux  et  fai- 


'  Le  plus  ancien  exemple  daté  (528)  est  offert  parla  citerne  dos  Mille  et  une  colonnes,  à 
Constantinople  (95). 


156 


L  ARCHITECTURE  BYZANTINE 


saient  coin  (v).  Presque  toujours,  en  vue  de  réduire  la  poussée  au  vide, 
la  courbe  était  celle  d'un  cintre  surhaussé  et  il  y  avait  décharge  du  poids 
de  la  bâtisse  supérieure  par  des  arcs  dont  on  s'ingéniait  à  multiplier  les 
facultés  de  résistance  (vi). 

Un  des  traits  les  plus  caractéristiques  de  la  construction  byzantine 
fut  une  pratique  constante  et  en  grand  du  système  de  consolidation  par 
des  chaînages  de  bois,  lequel  d'ailleurs  fut  toujours  usuel  en  Orient'.  Elle 
s'explique  par  le  double  désir  de  prévenir  les  déformations  de  la  bâtisse 


99. 


SlrucLure  du  soutien  isolé  et  de  l'arc  bvzantins. 


1.  Arc  en  moellons  et  mortier.  —  II,  111,  Id.,  avec  carreaux  intercalaires.  —  IV.  /(/.,  avec  fragments  de  tuiles 
creuses  dans  les  joints.  —  V.  Arc  en  briques,  avec  une  partie  de  briques  horizontales  formant  coin  et  équivalant  à 
une  clef.  —  VI.  Arc  en  briques,  décharîïé  par  un  second  —  moins  compressible  —  en  moellons  et  en  briques.  — 
vil.  Colonnes  :  B,  B,  bagues  métalliques.  P,  F,  lames  de  plomb. 

pendant  les  périodes  d'exécution  et  de  tassement,  et  de  contrarier  les 
effets  des  tremblements  de  terre. 

Pour  un  mur,  c'étaient  des  chaînes  de  madriers,  assemblés  bout  à 
bout;  des  grillag-es  formés  par  le  croisement  de  poutres  long'itudinales  et 
de  transversales  (100,  iv),  ou,  encore,  des  bandes  de  planches  jointives, 
formant  arase  (m). 

Il  était  de  règle  que  les  poussées  excentriques  d'un  arc  fussent  con- 
trariées par  le  travail  d'un  ou  de  plusieurs  tirants,  ancrés  dans  la  maçon- 
nerie au-dessus  des  soutiens  (100,  ii,  v,  vi).  Parfois,  on  se  précautionnait 
contre  un  déversement  de  ces  derniers,  en  les  reliant  par  des  entretoises 
(vu).  Il  arrivait  encore  qu'on  combinât  les  deux  sortes  de  consolidation 
en  insérant,  entre  les  chapiteaux  et  les  retombées  des  arcades,  un  cours 
iniiilcnompu  «le  planches  (i). 


Cf.  Tome  I,  p.  1:j6. 


LA  CONSTRUCTION  :  LA  COUVERTURE 


157 


Dans  le  cas  de  la  coiiliiinalion  irun  mur  par  des  contreforts,  ceux-ci 
étaient  placés  à  l'intérieur  de  rédilicf'  iKHI,  vm;  lOo,  i). 


m 

LA    COUVERTURE 


La   structure    d'un  comble  l)yzantin  ne  diii'érail  point  de  celle  d'une 
carène  de  navire.    Elle   comportait    une   suite  de  couples   de    chevrons 


100.  —  Systèmes  byzantins  de  confirmation  de  la  bâtisse  par  des  chaînages  en  bois. 

L  Cliaînage  d'arcades  par  un  cours  de  planclies  (Saint-Denietrios,  à  Saloniqucl.  —  H.  Double  chaiuage  (monastère 
d'Esphignienou,  à  rAthos).  —  Hl.  Chaînage  en  gril  (Enceinte  de  Constantinople),  —  IV.  Chaînage  en  planches 
(Alhos,  Athènes).  —  V,  VL  Chaînages  (T)  des  portiques  intérieurs  de  Sainte-Sophie.  —  VII.  Entretoises  appuyées 
à  mi-bois  sur  les  sommiers,  pour  empêcher  un  déversement  des  colonnes  (Citerne  des  1000  colonnes,  à  Constanti- 
nople). —  VIII.  Conlirmation  d'un  berceau  au  moyen  de  tirants  (T),  reliant  des  chaînages  (C),  et  de  contreforts  inté- 
rieurs (F).  —  IX.  Dispositif  de  tirants  (T)  pour  une  voûte  d'arcte  ou  une  voûte  splicrique  sur  pendentifs.  —  X.  Asso- 
ciation de  contreforts,  de  tirants  transversaux  et  diagonaux  (Basilique  de  Philadelphie i. 

assemblés  à  mi-bois  et  qui  prenaient  appui  sur  la  crête  des  murs.  Par- 
fois, ils  étaient  défendus  contre  le  risque  de  fléchissement  par  un  cours 
-de  poutres  longitudinales,  fixées  à  mi-hauteur  sur  leur  face  interne,  ainsi 
que  par  des  traverses,  et,  contre  celui  d'écartement,  par  un  entrait  (401). 

'  Les  grands  contreforts  extérieurs  de  Sainte-Sophie,  à  Constantinople  (108,  i),  sont  des  addi- 
tions postérieures. 


158 


L  ARCHITECTURE   BYZANTINE 


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Normalement,  c'était  en  maçonnerie  que  l'arcliitecture  byzantine  cou- 
vrait un  vaisseau.  Elle  connut  et  pratiqua  toutes  les  sortes  de  voûtes  et 

les  divers  procédés  qu'a- 
vaient expérimentés  l'Orient 
perse,  l'Asie  antérieure  hel- 
lénistico-romaine  et  l'Occi- 
dent romain.  Logique,  elle 
subordonnait  son  cboix  aux 
convenances  constructives, 
si  bien  que  souvent,  pour  un 
même  édifice,  elle  recourait 
à  plusieurs  systèmes  \  En- 
fin, elle  fit  réaliser  à  la  cons- 
truction des  progrès  nom- 
breux et  considérables. 

Du  berceau  nous  ne  di- 
rons rien,  vu  qu'il  était  fa- 
çonné exactement  comme 
un  arc. 

Par  contre,  la  formule 
byzantine  de  la  voûte  d'arête 
en  briques  mérite  une  men- 
tion spéciale.  En  effet,  sur- 
liaussant  les  profils,  elle 
comporte,  au  lieu  d'une  pé- 
nétration —  difficile  à  exé- 
cuter -  —  de  deux  demi- 
cylindres,  un  groupement 
équilibré  de  quatre  panneaux 
qui,  se  contrebutant  deux  à 
deux,  peuvent  tenir  sans 
liaisonnement  de  leurs  jointures  et  dont  la  rencontre  s'accomplit,  sur  la 
ligne,  commode  à  tracer,  d'un  arc  de  cercle.  Cdiacun  de  ces  panneaux  est 

'  C'est  ainsi  qu'à  Sainte-Sophie  do  Constantinoplo,  furent  associes  la  voûte  spiiériciue  sur 
■plan  carré,  la  niche  sphériquc,  la  voûte  d'arôte,  la  voûte  d'arête  surJiaussée  en  calotte,  le  ber- 
ceau ;  ils  furent  employés  respectivement  pour  la  couverture  de  la  travée  centrale  du  grand 
vaisseau,  de  ses  travées  extrêmes,  de  l'étage  inférieur  des  collatéraux,  de  l'étage  supérieur  de 
ceux-ci,  du  narthex. 


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C 

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XI 
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^-i--  i-f-  f 


101.  —  Le  comble  byzantin. 
I.  Monastère  allionilc  de  Simopetra  :  A,  fermelle  simple.  B,  fci- 
niellc  sur  entrait,  renforcée  par  des  jambes  de  force  (J)  soutenant 
la  sous-poutre  (S).  —  Monastère  de  Lavra,  au  Mont  Atiios  :  A,  fer- 
mette sur  entrait.  H,  ici.,  sans  entrait  :  à  l'une  et  à  l'autre  est  accro- 
chée une  sous-poutre  (S)  que  soutiennent  des  goussets  (G)  ;  l'écar- 
tcment  est  ass\iré  par  un  étrcsillon  (E).  C,  fermettes  intermédiaires 
sur  entrait.  I),  id.,  sans  entrait. 


"'  Sa  stabilité  dépend  de  la  ijunlilé  do  l'appareil  des  arrt( 
ellipse. 


)inbe  diagonale  est  um 


J02.  —  Procédés  byzantins  pour  la  construction  des  voûtes  sans  cintres. 

Berceaux.  I-IV.  Structure  normale,  à  tranches  inclinées  :  I,  vue  de  profil.  H,  de  face.  lil,  IV,  d'eu  haut.  — 
V.  Structure  ;i  tranches  à  la  fois  inclinées  et  concaves,  en  vue  d'augmenter  l'adhérence.  —  VI.  Structure  mixte  :  les 
parties  inférieures  du  berceau  montées  par  assises  rayonnantes,  la  supérieure  par  tranches.  —  Vil.  Système  d'alter- 
nance d'assises  rayonnantes  (R)  et  de  tranches  (T).  —  Vlll.  Système  d'alternance  de  groupes  d'assises  rayonnantes  (H) 
et  de  groupes  de  tranches  (T). 

Voûtes  (Varêle.  IX.  Voûte  d'arête  montée  par  tranches.  —  X.  Disposition  des  briques  aux  naissances  de  la  voûte. 
—  XI.  Coupe  diagonale  du  type  normal  de  la  voûte  d'arête  byzantine.  L'arc  diagonal  A'SC  est,  au  lieu  d'une 
demi-ellipse,  une  demi-circonférence.  Chaque  panneau  BOD,  BOE  est  un  triangle,  découpé  dans  une  surface  de  révo- 
lution ayant,  pour  directrice,  l'arc  diagonal  A'SC  et,  pour  axe,  l'horizontale  OD,  OE. 

Voûtes  sur  pendentifs.  XII.  Les  tranches  sont  orientées  parallèlement  auK  plans  de  tèle  /F,  tige  et  F,  fil,  à  l'aide 
desquels  on  décrit  la  courbe  de  l'intrados  des  tranches).  —  XIII.  Voûte  surbaissée.—  XIV.  Plructure  à  orientation 
des  tranches  parallèle  aux  plans  diagonaux. 


160  L  AIICHITEC'IUHE    liYZAM'INK 

coiislilur  |);ir  une  suilv  d'arceaux  liorizoïilaux,  (lu'il  <'.sl  possible  de  liandcr 
l'un  ajjrès  Taulre,  à  l'aide  d'unt;  lornie  uiii(jue  eL  iii()l)ile:  il  en  résulte  un 
J)oml)enient  (jui  a|>pai'enle  la  voCde  d'arête  byzantine  à  (-(die  (JU(î  l'Occi- 
dent niéiliéval  édiliait  sur  nerviucs'  (102,  ix-xi). 

Cependant,  de  très  hoiuie  heure,  l'arcliilecl  inc  byzantine  inar(iua  une 
préférence  pour  la  eouvei'tur-e  au  moyen  de  couijoles  en  bri(|ues,  (|ir(dle 
appli(|ua  d'ailleurs  axcc   une  rar-e  niaîlrise. 

Lecinti'e,  suivant  le(|u»d  (die  pi'olilait  la  ralotle,  l'ut  variable  :  ici  réiiii- 
lier  (Saints-Sej-g(;  et  Jîac(dios,  à  Constuntinople)  (lO^i,  i),  là  sui-baissé 
(Sainte-Sophie  de;  Saloni(|U(?  (vij,  Saint(;-Soi)hie de Constantinople,  Daphni) 
(m),  ailleurs  surhaussé  (SS.  Apôtr-es,  à  Athènes;  Vatopedi)  (iv). 

Il  y  (!ut  également  diversit(''  dans  la  façon  de  raccorder  la  co(|ue  à  la 
cage.  D'abord  —  Sainte-Soj)hie  de  (Constantinople  en  ollre  un  exenqde 
illustre —  on  la  posa  dii'ectement  sur  son  supj)ort  (lOli,  iii;  );  puis  — 
Sainte-Sophie  de  Saloni(jue  atteste  <|ue  le  parti  était  ébau(dié  dès  le 
début  du  VI''  siècle  (103,  vi)  —  on  intercala  entre  les  deux  éléments  un 
tambour,  percé  de  fenèti'es  (jui,  suivant  l'évolution  commune  h  toutes  les 
architectures,  grandit,  jusqu'à  ])r(mdre,  au  i.\'  siècle,  les  proportions 
d'une  véritable  loin-  centrale  (  lOo,  iv,  vm  ;  108,  il). 

La  construction  de  la,  coup(de  byzantine  visait  à  la  fois  à  l'allégei*  et 
àlaraidii-.  On  la  façonnait  très  mince;  on  re(dierchail  des  malériauxde 
faible  densité 'et,  au  moyen  de  divers  dispositifs,  on  réiilisait  une  manii're 
d'ossaluit'.  Tantôt,  ainsi  <à  Saint(ï-So])hie  de  Constaiitino])le,  il  y  a\ail, 
à  intervalles  réguliers,  épaississiuneid,  (h;  la  co(|ue  j»ai'  la  saillie  de  lU'r- 
vures  méridiennes  convergeant  V(;rs  son  sonnnet  (lO.'J,  m);  tantôt  —  on 
peut  cit(M'  comme  exemple  les  églises  constantinopolitaines  des  Sainls- 
Serge  et  Bacchos  et  de  la  Théotokos  — ■  la  carapace;  était  côtelée  et  ses 
arèles  fonctionnaient  comme  les  nei-fs  sus-nn-ntionés  (i,  ii).  D'autres  fois, 
cela  se  vérilie  au  vestibule  du  tombeau  (h;  saint  Déméti'ios  à  Saloni(|ue, 
la  couverture  naissait  de  l'étagenuint  de  couronnes  de  petites  trompes  — 
autrem(înt  dit  de  petites  arches  sphéri((ues  —  dont  chacune  retombait 
sur  h;s  somnuïts  dt;  deux  unités  de  la  rangé-e  inférieure'  (v,  vu).  Mieux 
encoi'c,  cha(|ue  anneau    de  la   m;içonnerie  était    constitué,   non    par  une 

'  Cf.  Tome  Hl. 

"  On  estimait  particulii':rcnicnt  li!.s  i)ri(iU(;s  (l(;  Itliudcs,  ijui  (Hai(!iit  ciini  lois  inoiiis  lour(U'S 
que  le,s  ordinairos. 

''  Nous  avons  noté  l'emploi  de  ce  syslèiiu'  jiar  Iv.  coiislrueUiur  ilu  palai.s  de;  Dioclétien  ù 
Spalato.  Cf.  Tome  I,  p.  487. 


A    CONSTItUCÏION     :     LA    COU  VEUT  U  II  K 


suite  <lt'  l)ii(|iit'S  iii(l(''|(t'ii(lanl('s,  mais  par  iiiic  cliaiiu'  de  luih^s  coiirlx's  (|ui, 
posiM's,  allcrrialix ciiKMil ,  (riiii  lil  à  raiili'c,  la  caxiU'  en  Tair  ol.  les  bords 
en  dessous,  se  rciciiaieiil  uiulucllcnu'ul  cl  loiiuaicul  des  chapclcls  inox- 
l(Misibles  cl   indcl'oriuahlcs'  (i\i. 


iHÏÏÎ] 


lO:^. 


Slnictufc  l)yzanlinij  de  la  coupol''  el  du  la  d( 


ipoi 


1.  Kglifc  des  Saillis  Ser;re  d  Ra''nlios,  à  Co  isl  mlinniilH.  —  II.  Jd  .  <io  la  Tli(^olok<>s.  il>id.  -  lil.  SainloSophic, 
à  Coiislanlinopln. —  IV  Les  Saiiils-A|iôlr('s.  à  Allii^iios  —  V,  V  I  Voûic  à  i-onipili' lis  (Hagrs  (Toniljeau  do  sninl, 
DL'rn(''lrios,  "  Siiloni(|ue).  -  VI.  Saiiilo-So|iliip,  a  Snlo'iii|ui'.  —  VIII.  Sainl-I'^lip  ibiL  —  IX  Maromipii.  île  coupole 
en  cliaiiips  di-  tuiles  courbes  (mniiaslfre  allioiiilc  de  S,i..l  P  •iii(''lo6inoii).  —  X.  Demi-coupulo,  à  lils  eu  éveiilail.  — 
XI.  Id-,  a  lils  croisés  en  leuille  iW  foii^è''"'  sur  la  li^t'ic  médiane  ' AIIiimips).  —  XII  /d  .  à  c.aiibinaison  de  lils  en 
évcidail  el  d'une  niar.|uplpric' de  briqii''s  ;i  co'rprsclicvairch  ps.  —  Xlll.  I'l.,à.  inaa  «miprip 'le  nioplb.iis  el  dp  (groupes 
de  briciucs  alleiiips  (Sainls-Aiiolr  s,  à  Saloni(pie)  --  X.V.  /(/.,;i  /.oiii'>  alloriipcs  de  briipies  iiiaconiipcs  do  cliani|)  el 
à  plal. 

iJc  toute  liUMui,  les  reins  de  la  calotte  —  sou  poiiil  laihle  et  d'autant 
plus  qu'ils  étaient  percés  de  fenêtres  —  étaient  i'orlenient  ceinturés  par 
une  gaine  de  maçonnerie,  prolilée  à  conlr(;-sens  de  la  co(jue  (1U3,  i,  m, 


ail. 


Sailli  l'uiUrléémon. 


n 


162  L  AKCHlTlXTUltt:    BYZANTINE 

iv.  vi).  Des  arculures  sur  colonnes  engagées  rendaienl  aux  lanil)Ours  le 
aiènie  service  [u). 

La  même  ingéniosilé  apftaj-ail  dans  les  exi»édienls  à  l'aide  desquels 
les  Byzantins  toui-naienl  la  difliciillé  (jui  naît,  dans  l'appareil  en  éventail 
d'une  niciie  sphérique,  de  l'excessif  resserrement  des  lits  vers  le  fond  et 
de  leur  trop  grand  élarg;issement  vers  la  tête  :  tantôt  ils  croisaient  les  lils 
suivant  la  ligne  médiane  de  la  con(|ue  (l(l3,  \i  ;  tantôt,  ils  divisaient  celle- 
ci  en  une  partie  centrale  oi^i  les  matériaux  s'enchevêtraient  comme  en 
une  mar(|ueterie,  et  en  une  de  bordure,  oli  ils  rayonnaient  (xn). 

L'église  des  Saints  Serge  et  Bacclios  à  Constantiuople  80;  104,  i), 
et  les  travées  extrêmes  de  celle  de  Sainte-Sophie  dans  la  même  ville 
(81,  82;  1)1,  vu;  104,  ii),  enseignent  que,  pour  résoudre  le  problème  de 
porte  à  faux  auquel  se  heurte  le  désir  de  couvrir  d'une  coupole  un  vais- 
seau sur  plan  cane,  les  Byzantins  essayèrent  de  l'expédient  syro-anato- 
lien  d'un  octogone  central  sur  arcades.  Le  premier  de  ces  édifices  mani- 
feste d'ailleurs  un  perfectionnement  notable  :  la  conformation  côtelée  de 
la  calotte  permit  de  l'asseoir  immédiatement  sur  la  crête  de  la  cage, 
chaque  redan  de  celle-ci  recevant  la  section  courbe  d'un  des  seize  fuseaux 
de  celle-là  (103;  104,  i). 

Mais,  bientôt,  ce  système  fut  évincé  par  deux  autres:  ctdui  delà  trompe 
d'angle,  que  l'architecture  byzantine  emprunta  ;i  la  l^'ise'.  et  celui,  supé- 
rieur à  tous  égards,  du  pendentif  ou  du  trutnf/li'  splirriqHe  dont  elle  puisa 
le  principe  à  la  même  source  %  mais  (|u"elle  lit  sien  j)ar  l'extension 
qu'elle  lui  donna. 

La  réalisation  byzantine  de  la  trompe  comporta  diverses  variantes. 
Tantôt  l'ardu;  était  accusée  par  une  archivolte  (104,  ni),  tantôt  pas  (iv)  ; 
sa  forme  était,  tantôt  celle  d'une  portion  de  voûte  sphérique  (v),  tantôt 
celle  dune  partie  de  cône  (vni.  ;  dans  la  région  de  l'Athos  et  en  Grèce, 
assez  souvent  celle  d'une  moitié  de  voûte  en  arc  de  cloître,  sectionnée 
suivant  sa  diagonale  et  soutenue  par  un  arc  de  tête  (ix)  ;  ou  encore 
c'était  une  niche  sur  tambour,  dont  la  base  était  moitié  en  saillie,  moitié 
en  retrait    x^. 

(luidée  par  l'espiit  d'analyse  et  de  logi(|ue  (|ui  l'aniuuu't,  l'école  byzan- 
tine imagina  d'a|)plir|uer  en  grand  aux    angles  du   (|uadiilalère  constitué 

'  Cf.   ]).   lo.  Notons    lii    l'avuur   qu'ohlinl   l;i  /rom/ic   il'ain/le.  ;i    partir  du   \'' siècle.  Cf.,  plus 
liaul,  I).  140  (n.  2). 

^cr.p.  i:,. 


LA  CONSIHUCrKtN  :  [.A  COU VKHTUUK 


103 


par  le  \aisseau  cnlin-  le  s\  sli'iiic  de  pt-nt'lialioii  (l'iiiic  s[)lit'i('  j)ar  un 
prisme,  donl  Tai-t  pri-sc  avail  fait  iisapc  ni  pclil.  pour  les  aniilcs  de  l'oc- 
togone (It'lci-miii)'  pai-  rarlilicr  des  Iroiiiix's;  aiitrciiMMit  dil.  elle  moiilail. 
<lans  (diaquc  coin,  une  sorte  de  console,  écpiivalent  dun  panneau  Irian- 
iiulaire  découpé  dans  une  voûte  sj)iiérique,  el  dont  les  bords  s'appuyaient 


•104.  —  Procédés  byzantins  pour  le  raccordement  d'une  coupole  à  une  cage  quadrangulairr. 

I,  11.  Expédient  dua  octogone  intermédiaire  (Saints  Serge  et  Bacelios;  Sainte-Sophie,  a  Constantiiiopie. — 
111.  Trompe  d'angle  à  archivolte  (A).  —  IV.  M.,  a  archivolte  effacée  (Grèce).  —  V.  Trompe  construite  comme  une 
niche,  les  lits  en  évealail  (Daplnii).  —  Vil.  Trompe  décomposée  en  un  arceau  de  tôle  et  en  une  conque  de  remplis- 
sage. —  Vlll.  Trompe  conique  à  appareil  par  tranches  et  par  lits  combinés  (Forlilications  de  Nicée).  —  IX.  Arc  de 
tète  en  pan  coupé,  continué  par  deux  |)ortions  de  berceau  se  pénétrant  en  angle  rentrant.  —  X.  Trompe  en  forme 
de  niche  sur  tambour,  dont  la  base  est  moilié  en  retrait  et  moitié  en  saillie.  —  ,X|.  Cas  où  les  pendentifs  et  la 
•coupole  font  partie  d'une  môme  surface  sphérique.  —  XII.  Cas  où  ils  appartiennent  à  deux  surfaces  sphériques 
<lilïéreutes.  —  XUl.  Structure  du  pendentif  avec  chanfrein  (c).  —  XIV.  /(/.,  sans  chanfrein,  la  surface  du  pendentif 
se  raccordant  tangenliellement  avec  les  plans  de  tète  (le  tracé  est  une  courbe  a  deux  centres).  —  XV.  Id..  à  Iract- 
on  arc  de  cercle.  —  XVI.  Coupole  à  profil  brisé.  —  XVil.  Coupole  sur  pendentifs  appareillés  en   encorbellement. 


sur  la  tète  incurvée  des  niurs  ou  sur  l'extrados  des  arcs  divergents  (104, 
XIII ;  81).  L'appareil  était  exactement  celui  de  la  coupole  à  laquelle  le  pen- 
dentif servait  de  support  ;  mais,  généralement,  il  était  fraction  d'une  ligure 
plus  grande,"  de  sorte  que  la  surface  de  la  calotte  ne  continuait  pas  la 
sienne    et  que  la   naissance  de  la  couverture   était   nettement  marquée 


164  I-  AKC.IHTRCTUUR    liYZANTINi: 

(lOi,  XI,  MI,  XVI,  xvii).  Notons  que.  pour  appropi-icr  rrxptMlicnl  au  cas  dun 
plan  barlong-,  il  suflisait  de  déformer  la  courbe  lioii/.onlale  du  pendenlif. 
de  manière  à  engendrer  un  support  ovale 

Vers  la  fin  de  l'époque  byzantine,  le  pendentif  cessa  dèlre  une  portion 
de  voûte,  pour  devenir  un  massif  en  encorl)ellement  ^xvii). 

En  réalité,  quand  le  constructeur  byzantin  édifiait  la  voûte  par  tranciies  ', 
il  ne  rencontrait  pas  la  difliculté  du  |)ortt'  à  faux  dans  les  angles.  Pour 
obtenir  une  coupole,  il  n'avait  (|u"à  monter  sur  la  crête  de  la  caj^e  les 
quatre  panneaux  bombés  de  la  vonte  d'arête,  définie  plus  baut,  en  pre- 
nant la  précaution  de  la  bausser  assez  poui-  (juc  l'arc  diagonal  fût  un 
demi-cintre  (102,  xii-xiv). 

La  façon  dont  l'école  byzantine  défendait  ses  édifices  contre  l'action 
destructive  des  voûtes  donne  la  mesure  de  ses  rares  facultés  d'analyse  et 
de  combinaison  :  elle  manifeste,  en  effet,  une  exacte  aj)préciation  des 
forces  adverses  et  favorai)les,  et  l'art  dortianiser  d'inu(''nieuses  neutralisa- 
tions des  unes  par  les  autres. 

Dans  le  cas  d'un  berceau,  on  recourait  volontiers  à  l'expédient  d'une 
ossatuie,  sous  l'espèce  d'ai-cs  transversaux  espacés  que  soutenaient  des 
contreforts  intérieurs. 

Etait-ce  une  voûte  d'arête,  on  ménageait  à  ses  panneaux  l'appui  de 
larges  arcs  de  tète  ou,  comme  on  l'observe  sur  le  côté  des  collatéraux  de 
Sainte  Sopbie  (|ni  bordt'  la  nef.  celui  de  berceaux  transversaux  (105,  i). 

Quant  aux  [)ouss(''es  diffuses  cpiune  calotte  exerce  sur  tout  son  pour- 
tour, rar(diit<'cture  bvzantine  sut.  de  boinie  heure,  en  venir  à  bout  pardes 
moyens  prati(|ues  et  d'une  élégante  simplicité.  Au  lieu  de  perdre  de  la 
matière,  de  l'effort  et  de  la  place  poui'  la  bâtisse  de  massifs  contreforts', 
elle  organisait  la  butiM'  coutiiuie  des  xonles  ('tablies  sur  les  parties  de 
l'édifice  attenant(!S  au  vaisseau  princi[)al.  Donc,  elle  tbuuiuait  les  grands 
a'-cs  porteurs  de  la  coque,  soit  de  (juati-e  berceaux  fO"),  ii  ;  1)1,  ix,  \i, 
XII,  XIV...)  soit  de  (juatre  (lemi-i-oii|)oles  10.""),  in),  soit  de  deux  berceaux 
sui'  un  axe  et  de  deux  demi  coupoles  sur-  l'autre  (105,  iv)  soit  de  trois  demi- 
coupoles  et  d'un  bcu'ceau  i'.)l,  xiii,  xvni),  soit  enfin,  de  bei-ceaux  soutenus 
par  des  demi  couj)oles     105,   vi;.   l*arfois,    elle   complétait   le   système  en 

'  Cl',  plus  luiii.  p.    luti. 

'  La  slriii-lnnj  ili'  Siiiiitt'-So|)liic  i|c  Ci)iislaMliM()|)l('  coiniJorU),  dans  clia(|uo  {•()llal(  rai,  (icu.x; 
pui-ssaiils  co^^'qïoi'l'ti-  Cliiniiii  r.sl  cDiLsliliK'  juir  diju.v  (iporons  paralli'les  (|ui  élaycnt,  l'un  le 
graird  arc  transversal  iioili'ur  ili'  la  (•illoll(^  i'auUi;  uwi;  moilié  du  pendentif  (91,  vu  ;  Uô). 


■i=-f 

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i-          _> 

•1   1 

^ 

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•1   1 

I.A    CONSTliCCTIO.N     !     LA    COI' VKIilUH  !■:  165 

inoiilaiil.  dans  les  antiles  de  la  croix  ainsi  (hMcrini-  rrfc:^^; 
n<''c.  (|iialr('  iiclilcs  caloltcs.  cliaL-j^i'cs  de  nciili-aliscr  ^"^Tp 
l»'s    |>()uss(''('s     lal(''ral<'s    des    berceaux    de    soulicii       \k   '\A  II    1 

lO'i.  \  ;  Ul .  \v.  xvii).  Ainsi  se  trouvait  assurt'c 
une  concenlralion  de  la  charge  de  la  coupole  onr 
naissances  tir  srs  pendenlifs,  sur  les  <iii<ilre  piles 
d'à  lit/ le. 


Ct'|)cndanl  ce  système  rationnel  e|  el'licace 
avait  pour  auxiliaire  une  consolidation  |)ar  cliai- 
iuii;es,  ([ue  recounuaudail  aux  consiruclein-s  byzan- 
tins l'excellence  de  ses  ser\  ic<'s  dans  le  cas  de 
secousses  sisuii(|LU's. 

Dans  l«'s  reins  d  inie  \oùle  en  ]»ei'ceau  ils  no- 
yaient des  cours  de  [loulies.  (|lh'  reliaient  des  tirants 
(100,  Mil).  AuLoui-  d'une  Noùte  tlarèle  et  d'une 
voûte  sphéri(|ue  sur  j)endeiitils  ils  asseinblaient,  au 
niveau  des  naissaïu'es  ou  \\  celui  des  reins,  un 
<'adre  de  bois.  (|lu'  conlirinait  parfois  la  croisée  de 
tirants  diauonaux  w.  \).  De  même  pour  un  tam- 
bour de  c(Uipole  ;  il  ('^tait  ariué  par  une.  \oire  par 
deux  ou  tiois  couronnes  de  madriers  (lui.  traxcr- 
sant  les  fenêtres,  empècliaienl  les  délormations 
100.  11;. 

La  toitui'e  bw.antiiH'  ne  comportait  une  (diai'- 
pente  (jiu'  dans  le  cas  dune  couverture  par  com- 
})le.  Quand  celle-ci  était  de  maçonnerie,  elle  portait 
directement  le  bouclier- de  tuiles.  (|ih'  lixail  un  iiar- 
ni  de  mortier. 


Lrijrinli:  (h'  /a  /il/.    lu:i  : 

1.  Slabilisalioii  des  voiU'is  il'arote  dans  les  coUaléraiix  de  Sainte-Sophie  : 
AHj  voùle  darèle.  YZ.  arcs  doubleaux.  AC,  BE,  berceaux.  DC,  portique  en  bor- 
<lure  de  la  nof,  stabilisé  par  la  ctiarjçe  des  ùtages  supérieurs.  IJ,  demi-berceau. 
KG,  berceau.  X,  contrelort.  —  II.  Coupole  contrebut(*e  par  des  berceaux.  — 
ill.  Id.,  par  des  demi-coupoles.  —  IV.  hl.  par  deux  berceaux  et  par  deux  demi- 
coupoles.  —  V.  Butée  complémenlaire  des  berceaux  pdr  des  coupolettes  dans 
les  angles.  —  VI.  Association  en  un  niéinc  édifice  des  divers  e\j)édienls  précités 
lîglise  des  Sainls-Apôlros,  à  Athènes  . 


lO.D.  —  Système  byzantin 
(le  la  stabilisation  d'une 
voûte  par  d'autics. 


166  i/auchitkcturk  uyzvntink 

Procèdes  hijzanlins  pour  la  conslruction  des  voûtes  smis  cintres. 

Un  des  traits  les  plus  oaractérisliques  de  rarciiitectuie  byzantine  est 
que,  soucieuse  de  faire  l'économie  de  constructions  provisoires,  commandée 
en  beaucoup  de  lieux  par  le  maniiue  de  bois,  instruite  enfin  par  l'exemple 
(le  l'Orient,  elle  fut  attentive  et  ex])erte  à  macoinier  des  voûtes  dans  le 
vide,  sans  le  secoui's  de  fornuis  en  charpente.  Un  berceau,  elle  le  tournait 
parle  procédé  pralicjue  des  tranches  (102,  i-v)  ;  fallait-il  une  voûte  d'arête, 
elle  la  réalisait  à  l'aide  de  deux  cintres  croisés  selon  les  diagonales  et,  de 
l'un  à  l'autre  elle  bandait,  à  partir  des  arcs  de  tète,  les  arceaux  de  quartiers 
de  remplissage  :  ou.  j)lus  simplement,  en  menant  de  front  l'exécution  pai- 
tranches  des  berceaux  qui  en  sont  les  élénnMits  (ix-xi). 

Désirait-elle,  enfin,  une  coupole  :  ou  bien  elle  empilait  des  anneaux 
concentriques,  aussi  rele\  es  du  coté  extérieur  (jue  le  permettait  le  risque 
de  glissement,  et  elle  achevait  la  feiineture  au  nn>yen  d'un  couvercle  en 
blocage  façomié  sur  une  })late-forine  ;  ou  mieux,  sur  la  crête  légèrement 
biseautée  des  grands  arcs  limitant  la  cage,  elle  montait  par  tranches  quatre 
panneaux  bombés  dont  les  bords  se  chevauchaient  (xii-xiv). 


CIIAIMTUE   V 
L'EFFET 

L'intérêt  (|ue  rarchilcclui'c  by/antine  prenait  à  l'œuvre  de  construc- 
tion, n'excluait  point  une  ])assion  tout  orientale  de  l'elïét. 

A  la  vérité,  elle  fut  longtemps  iiidilférente  à  l'aspect  extérieur  de  l'édi- 
lice  et  elle  aj)préciait  surtout  la  parure,  spécialement,  celle  dont  la  couleur 
fait  l'altJ-ait. 

1 

KFFKIS    DK    l.'oUDIU:  AFFSCTU-' 

ILlle  estimait  singulii'i'ement —  nous  le  Nt'riherons  de  reste  en  exami- 
nant sa  conception  de  la  décoi'alion  —  les  (//i/jressio/is  de  l'ordre  affectif . 

l'dle  dédaigna  celles  (|ue  fait  naître  le  sjtectacle  de  la  (jrtdidetir  maté- 
rielle.   Sainte-Sojihie    de  (^onstantinople   —    une  nier\eille    de   vaslité  — 


KKFKTS    DR    1.  OUDIIK    AFFRCTIF  167 

|>ai'l  '     IO(i;.    It's  j»i-()t:i'aimii<'s  l'cli^icux  ("lahori's  du  leiiips  dc.liis- 
U'  coinporlaicnl    (|ut'  des  diiiieiisious  lirs  modestes,  généralrices 


2A)00  mètres, 
à     partir     du 


de  surfaces  iiit'érleuies    h 

et    les     églises      érigées 

x"  siècle,  étonnent  par  Texiguïté  de  leurs 

proportions  —  telle  (jue  jnainte  des  plus 

soignées,  des  plus  i-(''j)utées,  ne  couvrait 

pas  cent  mètres  carrés-. 

En  revanche,  iécole  byzantine  atten- 
dait beaucoup  des  vertus  d'un  éclairaye 
abondant  et  calculé.  En  fait,  des  prestiges 
l'ésultaient.  le  jour,  (b's  fusées  de  lumière 
((ue  déterminait  ToiiNerture  des  fenêtres 
nombreuses  au  sounuet  des  pignons, 
dans  la  courbe  (b'S  absi(b's.  et  surtout 
dans  l'élévation  des  tambours  et  à  la 
base  des  coupoles  8l-(S3)  ;  la  nuit,  d'une 
brillante  illumination  des  vaisseaux  par 
une  multitude  de  lampes,  gi'âce  à  laquelle 

l'immense  nef  de  Sainte-Sophie  prenait,  au  dire  de  Paul  le  Silentiaire.  des 
«  colorations  de  rose  ». 


106.  —  Coupes  transversales,  à  la  inrm« 
échelle,  de  Sainte-Sophie  de  Constan- 
tinople  et  de  la  cathédrale  d'Amiens 


II 


KFFETS    ME    L  ORDRE    HARMOMOUE 


A  Vesprit  était  ménagée  la  satisfaction  d'observer  le  succès  de  la 
réalisation  du  programme  et  la  convenance  de  celui-ci  à  la  destina- 
tion ;  l'élégance  des  solutions  trouvées  pour  les  problèmes  de  construc- 
tion ;  la  justesse  de  mises  en  proportions,  réglées  généralement  par  des 
combinaisons  arithmétiques  et  par  des  constructions  géométriques  (107). 


'  Les  dimensions  de  Sainte-Sophie  sont  les  suivantes  :  lunoueur  :  77  mètres  :  largeur  : 
72  mètres;  ouverture  de  la  coupole  :  31  mètres:  hauteur  de  lu  coupole  :  .56  mètres. 

-  l'antocrator  :  16  mètres  X  16  mètres. 

Kski  Imaret  :  11  mètres  x  H  mètres. 

Théotokos  de  Saint-Luc  :  9"», 50  x  9"',.o0. 

Kilisse-djami  :  9  mètres  x  9  mètres. 

Théotokos  de  Salonique  :  8  mètres  X  8  mètres. 

Notons,  comme  explication  de  ces  petites  dimensions,  le  l'ait  que  beaucoup  de  sanctuaires 
byzantins  n'avaient  pas  d'autre  destination  que  les  chapelles  des  églises  d'Occident. 


168 


L  ARGHrrECTL'RE    BYZANTINE 


m 

EFFETS    UE    l'LASI'IQUE    MONUMENTALE 

La  concoption  byzantine  de  la  plastique  monumentale  apparaît   très 


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loT.  —  Appliciilions  Ijyzantines  du  syslrinc  fie  tracé  l-L  du  mise  en  iirii|inrliuii. 

par  constructions  géométriques. 

1.  Elévation  (Je  Saiule-Sophie  de  Coiislauliiiople.  —  II,  III.  l'Iau  des  Saiuls-Apolios,  à  AtliéiRs  :  une  circonlc- 

rencc  élanl  décrite,  on  la  divise  en  huit  parties  égales  NK,  NS.  Les  points  H,  N,  S  sont  centres  des  courbes  des 

absidioles.  La  position  do  la  colonne  C  est  au  point  d  inteiseclion  du  layou  J>N  et  d'une  ^icrpemliculaire  Ml',  élevée 

sur  le  milieu  du  rayon  méridien  OU. 

difïereiilt'.  selon  t\uv  1rs  tMlilices  envisajiés  (hitciil   de   la   prciiiii'i-c    j)liase 
de  l'activitr  de  lécole,  ou  des  suivantes. 

Les  plus  belles  églises  du  vi'  siècle  —  (-(dit'  de  Sa!nle-So{>lii<'  <le  (Ions- 


l'LASTKjUK     MONUMKNTAI, 


lanlinople  coiiiprist ollVaieiil,  au  dehors,  la  massivelé  disgracieuse  d"iin 

<-ul)e  surnionlts  en  son  milieu,  d"une  calotte  déprimée  (108,  i). 

l'iie  évolution,  anmfcée  dès  le  \f  siècle,  mais  dont  raccomplissemeiil 
larda  jus(|u "au  \i'  et  eut  la 


("ii-èce  [)Our    llu'àti'e  pi'in 
•ii)al.  iiislaura  un  j»arli  d 


modelé.  d'autant  plus 
heureux  quil  était  orga- 
ni(|U('.  sij;iialéli(|ue  à  la 
lois  de  la  disli'ihution  de 
l'édilice  et  de  sa  sti'ucture 
(lOH.  II  :  8(i  . 

I*]n  etl'el.  au-dessus 
d'un  hloc  cuhiiiue.  (jui 
annonçait  le  plan  à  terre, 
l'étatie  intérieur  de  l'édi- 
lice et  l'élévation  des 
collatéraux,  émergeaient, 
disposés  en  croix,  quatrt^ 
parallélipipèdes  longs  qui, 
vers  le  haut,  s'amortis- 
saient en  hàt  ou  en  croupe 
et  qui  signalaient  les 
grands  herceaux.  hutées 
delà  coupole  :  à  leur  croi- 
sement surgissait,  ré\éla- 
leur  de  la  cage  centrale 
du  vaisseau,  un  cuhe  (jue 
surmontait  un  tamhour 
polyédri([ue    coillé    d'une  a.  .u,,,,,.,,.,. 

coque  ;  parfois,  dans  les  angles  rentrants  déterminés  par  la  rencontre  des 
bras,  s'entlait  la  convexité  hémisphérique  de  calottes  secondaires.  De 
cette  conformai  ion  résultait  un  élancement,  qu'accentuait  encore  l'ordi- 
naire échancrure  de  la  coupole  par  les  arceaux  du  tamhour,  et  la  note  de 
v.erticalité  émanant  des  arêtes  de  ce  dernier,  ou  encore  <le  colonnes  enga- 
gées ou  de  colonnettes  dressées  sur  son  pourtour. 

Une  évolution  parallèle  développa,  à  l'intérieur,  à  la  fois  une  allure 
montante  et  une  apparence  de  vastité.  par  l'élégissement   des    piles  des 


.  —  Evolution  de  la  plastique  iiionuiuentale  byzantine. 
1.  ."^ainle-Sopliio  de  Coustanlinople.  —  II.    Los  Sainls-Apôtres. 


170  L  ARCHirrj'.TUliE    liYZANIlNK 

caiies,  voire  par  ratlribulioii  de  leur  l'onction  à  des  colonnes  97i  ;  par  la 
suppression  des  écrans  qui.  d  abord,  enconii)raienl  les  grandes  arches  ; 
par  l'exhaussement  des  tambours  :  grâce  à  elle,  les  églises  by/antines  de 
la  deuxième  et  de  la  troisième  époque  paraissent  bien  plus  grandes  quelles 
ne  sont  '. 

En  même  temps,  l'école  byzantine  cherchait  à  accidenter  les  surfaces 
murales  par  un  parti  d'arcatures  et  surtout  de  niches  plates,  dont  l'appli- 
cation fut  particulièrement  heureuse  en  Grèce  et  à  Salonique  (\)2;  108,  ii). 

Elle  tirait  encore  des  aspects  séduisants  d'une  division  des  fenêtres  en 
deux  ou  liois  baies,  séparées  par  des  colonnettes  (86;  92). 


lY 

EFFKT  PAU  LA  PLASTIOUK  DE  DÉTAIL 

L'emploi  de  la  brique  et  la  passion  de  la  couleur  conspiraient  contre 
une  poursuite  de  l'effet  par  la  plastique  de  détail.  En  comparaison  de  ses 
aînées  hclléni(jue  et  romaine,  la  sculpture  monumentale  (|ue  pratiquaient 
les  Byzantins  parait  mesquine,  dégénérée;  ses  productions  sont  comme 
étriquées.  En  particulier,  ses  profils  sont  pauvres,  anguleux,  souvent 
réduits  à  l'accident  rudimentaire  d'un  chanfrein;  voire,  plus  simplement 
encore,  à  un  arrangement  d'appareil,  tel  que  celui  d'un  rang  de  briques 
posées  de  biais  et  saillant  en  dents  de  scie. 

A  cet  égard,  la  conformation  du  soutien  isolé  est  signilicative  ". 

Quand  il  es!  conçu  selon  la  formule  des  ordres  gréco-romains,  le 
chaj)iteau  bvzantin  ne  comporte  jioint  de  jets  puissants.  Au  lieu  d'amples 
et  élastiques  volutes;  de  feuilles  grandes,  souples  et  grasses,  il  ne  pousse 
(jue  de  maigres  rouleaux,  des  acanthes  courtes,  étroites,  raides  et  den- 
telées (110,  i).  Cette  sorte  d'atrophie  déligure  l'imitation  du  type  compo- 
site romain  (|u"exposeiit  les  édihces  de  la  seconde  moitié  du  v"  siècle  et 
ceux  du  vi'  ■;  elle  est  encore  aggravée  par  des  modilications  malheureuses 
telles  (jue  h;  remplaceuien t  de  la  couronne;  d'oves  entre  les  volutes  par  un 


'  C'est  à  CCS  iiinovalions  cjuc  fail  allusion  Coji.slanliii  l'orpliyrugcmLc,  quand  il  signale  avec 
insi.stanco  la  «  nouveauté  »  des  productions  architecturales  de  la  renaissance  byzantine,  à 
partir  du  ix"  siècle,  et  qu'il  vante  leur  «  grâce  w,  leur  u  charme  »,  leur  «  éhjgance  w. 

-  Pour  la  conlormatiou  de  la  pile,  cf.,  plus  haut,  p.  lo3. 

•'  On  désigne  ces  chapiteaux  par  l'appellation  de  «  théodosiens  ». 


KI'I'KT    l>Ai;     LA    l'LASTIor 


)h:TAIl,  171 

i  naissance  de  la 


Itelil  leuillaii»'  (raraiitlie  et  le  inodeh-  diin  lore  »'i>ais  à  I 
corbeille  (110,  m). 

Achevée,  la  |)lasli(|iie  <lii  cliapileau  byzaiiliii  exclul  loule apparence  de 
hoiKluel  et  loul  épanunissemenl.  J/aspect  ({u'elle  jéalise  est  :  tantôt, 
celui  dune  moitié  inférieure  de  sphère  ou  d'un  tronc  de  cône  renversé 
({u'entanienl  latéialenienl  quatre  plans  verticaux  (110.  v)  :    tantôt,  celui 


i'Uotu  Aliuari. 

Ki'.t.  —  Chapili'au  byzanliii  dans  ['('lilise  île    Saint-Yilal,  à  Havi'imi'. 

d'un  volume  coni(jue  accidenté  par  des  j^odi'ons  (ii)  ;  tantôt,  tout  simple- 
ment, celui  d'un  Ironc  de  pyramide  la  tète  en  bas  (110,  iv).  Cette  dernière 
conformation  est  normale  pour  le  dé-imposte  (98:  101);  110,  m,  iv)  :  en 
sonnne,  la  simplicité  de  formes  constructives. 

Pour  la  relever,  l'art  byzantin  recourt  à  un  travail,  non  de  sculptuie, 
mais  de  cbamplevage  et  de  ciselure  dans  le  style  syrien  ',  <}ui  engendre 
des  effets  non  de  plastique,  mais  de  pai'ure-. 


'  cr.  p.  67. 

==  cr..  (/i-dcssmi--.  p.  1" 


1  r2  L  AltCHlTECTURK    BYZANTINE 

Effets  de  ijarurc. 

Aussi  bien,  ces  derniers  étaient-ils  de  beaucoup  b's  préférés  ;  d'ailleurs 
prodigués  avec  une  largesse  et  dans  un  goût  qui  nianifeslent  l'étroite 
parenté  de  l'estliélique  byzantine  avec  celle  de  l'Orient. 

Effets  de  ?tiatières. 

La  plus  large  part  était  faite  aux  aspects  consécutifs  à  la  beauté  ou  à 
la  raret'''  des  matières.  Stucs  fabriqués  et  appliqués  de    main  de  maître  ; 


\'\.\i.  —  l'IasLiiiuu  liyzaiitiiic  du  cliapiteau. 

I.  Ghapileau  de  Sainte-Sophie,  à  Constaiilinople.  —  II.  /(/..  de  l'éylise  dos  Saiuls  Serge  el  hiacclio»,  ibid.  — 
III.  Ciiapiteau  <■  tiiéodosieii  ..  de  l'Eski  djuiiiiia,  à  Sdloiiiqiio.  —  IV.  Cliapilcau  de  Saint-Vital,  a  Ra\eiinc.  —  V.  /-/. 
de  Téglise  de  Valopedi. 


marbres  dt'bités  en  blocs,  en  petits  cubes  ou  en  |ibi(|ues  mince.s  et.  tlans 
b;s  deu.K  cas,  parés  ;i  la  perb-clion:  iiii'-lau.x  pit'-cieiix.  fat-onnés  en  lames  ; 
isoires,  nacres,  j)ierreries  employés  en  incriislalioii^  :  loiiles  b's  sj)lendeurs 
utilisabbîs  étaient  mises  ;i  contribution  pour  l:i  ((infeclioii  de  colonnes,  de 
lambris,  de  pavemenis,  tb-  i'e\  ('lemenls  dt;  xoùles.  Suiituit.  on  faisait  une 
prodigieuse  consommation  d'email,  sous  I  espi'ce  île  menus  cubes  de  pâte 
de  verre  colorée  par  des  oxytles  m(''lalli(|ues.  onde  dt-s  dont  la  face  appa- 


KFFRIS    OK    PARCHK 


173 


rente  t'tail  iloiihh'e  (rune  l'eiiille  dor  on  d'argent,  sous  une  mince  couverte 
•le  matière  vitriliée.  Les  uns  et  les  autres  étaient  lixés  à  la  bâtisse,  par 
incrustation  dans  un  enduit  fait  de  plusieurs  couches  de  ciment,  dont  la 
superlicielle  était  de  textur'i^  très  fine.  Le  miroitement  de  ces  placages  et 
de  c(>s  m(tsaï(|ues  était,  dans  le  cas  d'un  programme  magiiitique  —  comme 


celui  de  Sainte-Sophie  de  Constant inople  ou  ceux  de  main' s  palais  — 
prestigieux,  générateur,  sous  cei  ta!ns  éclaij'ages,  de  l'apparence  d'une 
bâtisse  en  malèfiaux  lumineux. 

Effets  de  ]iohjchnj))iie . 

Cependant,  autant  sinon  plus  que  la  splendeur,  l'ai-chitecture  byzan- 
tine raffolait  de  polychromie.  C'était  de  marbres  de  couU'ur  qu'elle  aimait 
à  faire  les  colonnes  et,  volontiers,  elle  jouait  d'oppositions  de  teintes  ^  Ses 
placages  marmoréens  étaient  des  marqueteries  bigarrées  géuérairices 
d'opulentes    harmonies   qu'exaltaient  de  hardis  contrastes".   Leur  effet, 


'  A    Sainte-Sophii!  de  C(instanlino|jlis  los  cnlonnes  du  rez-do-("hauss('e  étaient   dt 
vert  anlii|ue  el  celles  de  la  Lribnni'  de  puriili;.re  roii^^^e. 

-  Cf.,  par  exemple,  les  marqueterii-s  de  U  basilique  de  l'arenzo  (Tome  III). 


174  I.  AHCHlïFJ/lURK    BYZANIIXE 

large  et  puissaiiL  était  complété  par  l'éclat  des  ors  et  par  la  diaprure 
chaude  et  eiialoyante  des  mosaïques. 

Le  prograïuiue  élait-il  inodeste  :  comjxutail-il.  suixanl  le  lioùt  régnant 
à  partir  du  xiv''  siècle.  la  lecliei-che  d'agréments  pour  l'extérieur  du  mo- 
nuuu'ut,  on  réalisait  une  pohcliiomie  élémentaii'e  en  teintant  le  mortier 
des  lits  et  des  joints  de  l'appaicil  ou,  })lus  simplement,  en  l'assombrissant 
par  rartifice  d'un  retrait  de  sa  face  en  arrière  de  l'aplomb  de  l'appareil: 
en  tirant  parti  de  la  variété  de  nuances  dont  est  susceptible  la  brique, 
suivant  la  matière  et  la  cuisson  ;  en  combinant,  notamment  poui-  les  arcs, 
des  alternances  de  briques  et  de  pierres:  pail'ois  même,  en  incrustant 
des  faïences  (90;  92). 

liiclie  en  notes  puissantes,  en  gammes  étendues,  en  barmonies  simples 
et  fortes,  la  polychromie  byzantine  était  singulièi-ement  elfective  ;  régie 
d'ailleui's  par  une  connaissance  approfondie  des  nécessités  esthétiques, 
par  un  sentiment  très  sûr  de  la  convenance,  de  l'unité  d'aspect  et  de 
l'effet  monumental. 

y.ffvts  de  parure  plnslifiuf. 

L'élément  plastique  de  la  parure  d'un  éditice  bvzantin  consistait  en 
une  profusion  de  sculptures  méplates,  obtenues  par  cliamplevage,  gra- 
vure, découpage,  ajourement  ou  évidement  de  la  matière.  Elles  déveloj)- 
paient  :  sui-  les  murs,  des  frises,  des  panneaux,  des  encadrements  de 
tableaux  jxilycbi'omes  :  autour  des  arcs  et  sur  leur  intrados,  des  rubans, 
des  galons,  sm*  les  parapets  des  tribunes,  sur  les  faces  des  iconostases, 
des  broderies  et  des  jours,  le  tout  ouvi-agé  à  merveille  ^82-84;  109;  111). 

Une  teclmique  aussi  habile  (|ue  ])atiente,  souvent  d'une  merveiUeuse 
^■irtuosité,  façonnait  de  la  dentelle,  de  la  passementerie,  de  la  g^uipure, 
de  l'orfèN j-ei-ie  en  njarbi'e  ou  en  stuc.  Mais  le  résultat  n'était  point  en  pi'o- 
poition  de  l'elfort.  Le  manque  de  saillie,  l'excès  de  détails,  la  minutie  de 
la  facture,  la  netteté  froid»'  d'un  travail  très  souvent  mécanique,  étaient 
<-ause  d'une  impression,  souvent  jténible,  de  confusion,  de  lourdeur,  de 
monotonie  et  de  sé-cberesse. 

Effets  iKir  le  f/rss/n  ou  la  couleur. 

.\ussi  bien,  en  fait  de  décoj-,  l'architecture  byzantine  pi'éférait  celui 
dont  le  dessin  et  la  couleur  fournissent  les  éléments.  Elle  créait  des 
aspects   \ariés.   siuqiles  ou  Irl's  di\  ersili<''s,   soust'nl  heureux   autant   (|ue 


KFl'KTS    DE    PARL'UI' 

conveiialili'S,  en  iiilioiliiisani  dans  un  anDart'il  d 


s  1111  a[)[)art'ii  de  hr-niucs  |tlusieui'.s  sortes 
de  dispositions  d<'  nialériaiix  i'.H)  :  9:^)  ;  en  imposant  aux  marbres,  aux 
mt'taux.  aux  malit-rcs  précieuses,  dont  elle  taisait  ses  revêtements,  ses 
placages  et  ses  incrustations,  des  formes  choisies,  et  en  combinant  des 
mar(|ueteries  plus  ou  nioins  com- 
pli(|uées  :  en  dévelop[)ant  des 
t'res(|ues  sur  les  enduits  de  ses 
ma(;onneries,  praticjue  que  géné- 
?'alisa,  à  partir  du  \uf  siècle,  la 
diminution  des  ressources  (IKi;; 
surtout,  en  obtenant  de  la  mosaï- 
que de  marbres  et  démaux,  trai- 
tée de  ia(;on  magistrale,  des  elïets 
semblables  à  ceux  de  la  jieinture 
(81;   11  i:  lir.  . 

Les  motifs. 

Dès  le  début,  et  encore  plus 
après  (|ue  se  fut  développée,  au 
IX"  siècle,  l'intluence  de  l'Orient, 
la  décoration  byzantine  fut  sui- 
toiit  ornementale,  alimentée  spé- 
cialement pai-  des  motifs  de  l'ordre 
géométrique  ,  tels  qu'enroule- 
ments, entrelacs,  rosaces,  étoiles 
(82-8  i;   109;   111;  112). 

Cependant  elle  se  plaisait  à 
représenter  des  Heurs,  des  oi- 
seaux, des  paysages,  des  scènes 
de  genre  —  chasses,  jeux  du  cir- 
que —  et  des  scènes  historiques;  et  cela,  non  seulement  dans  les  édilices 
prolanes',  mais  aussi  dans  les  églises  :  à  ce  point  qu'au  temps  de  la 
proscription  des  images  par  les  Iconoclastes,  les  temples  offraient,  pour 
employer  les  termes  d'un  critique  contemporain,  l'aspect  de  «  vergers  et 
de  volières  »  1  (114). 

Néanmoins,  la   parure   des   sanctuaires  bvzantins  était  foncièrement 


d"une  des  jiortos  du  narthex. 


ce.  les  descriptions  des  palais  iiiiiȎriaux. 


17C. 


L  ARCHITECTUllE    BYZANTINK 


('•(liliante.  (railleurs  réj^lée  pai-  raiitoiité  ecclésiastique  el  lixée  en  foi-inulcs. 
Celles-ci  furent  au  nombre  de  deux,  la  piemièi-e  déterminée  par  le 
rayonnement  des    types   et    des   thèmes    adoptés   en   Palestine  aux  iv"  et 

v"  siècles  :  la  seconde  com- 
mandée, au  XI'  siècle,  p.ir  un 
afïaiblissemeut  de  IVdan  ar- 
tistique qui  avait  suivi  la 
restauration  des  images,  au 
milieu  du  ix''  siècle. 

Le  répertoire  sacré  com- 
l»renait,  outre  des  ligures 
syml)oliques  telles  que  l'a- 
gneau, la  colombe,  le  paon, 
le  trône  que  le  Christ  occu- 
pera au  Jugement  dernier 
(Hétimasie),  des  effigies  du 
Sauveur,  de  la  Vierge,  des 
archanges,  des  apôtres,  de 
saints,  de  martyrs,  de  doc- 
teurs de  l'Eglise;  un  petit 
nombre  d'histoires  de  l'An- 
cien Testament  (Sacrifice 
d'Al)raham.  Daniel  dans  la 
fosse  aux  lions,  les  enfants 
dans  la  fournaise...)  ;  un 
cycle  d'épisodes  extraits  des 
Évangiles  et  dont  les  plus 
frécjuemnient  traités  étaient 
la  (irucilixion.  la  Késurrec- 
tion.  la  UKtrt  de  la  Yiei-ge 
(Dormition);  enliu.  des  sujets 
mystiques,  connue  la  «  Di- 
vine liturgie  »,  autremenl'dil 
la  céh'hration  du  Saint  Sacrifice  par  Jésus  assisté  d'anges...  (ll'i;  dlB). 
A  pai-lii"  du  x"  si«'(de,  une  redation  fut  établie  entre  les  thèmes  et  les 
dilférentes  parties  du  sanctuaire  (|ui  étaient  pourvues  chacune  d'une  affec- 
tation mystique,  en  accord  avec  l'idéi;  générale  (|ue  «  l'église  estlecielsur 
la  terre  ».  (^est  ainsi  (jue  sm-  l'a/.ur  étoile  d'or  de  leurs  mosaïques  s'en- 


11:5.  —  l'oiLfS  fie  l'église  de  Saint-Nicolas,  à  Ociuidu 
(\iii«-.\i\''  s.).  (iJ'après  Kondakov,  Macédome). 


KFFKTS    Di:    l'AULRK 


levaieiil  :  au  cciili-t'  de  la  coiipolc,  uiu'  lliiurc  du  Cilirisl  louL-puissaul 
(Pantocralor)  ;  plus  bas,  celles  d'archanges  l'oniianl  gaide  dlioiineui-  : 
pr-i'S  de  la  i)ase,  celles  d'aj)otres  el,  de  propliMes  I  l'i  :  dans  la  conque 
de  l'abside,  une  iniaiic  de  la  N'iei'ue  tiloiieuse  ou  (jranle  ;  ainsi  encore, 
autoui'  dn  sancluaire,  le  mystère  (|ni   s'y  acconipliL  élail  rapjteb-  pai-  des 


effigies   de  grands-prèlres  de   l'ancienne  Loi,  jiar  des  i-eprésentations  de 
la  Cène  ou  de  la  ce  Divine  liluruie  ». 


Le  si  If  le. 

Le  style  de  cette  décoration  révèle  le  contlil  de  deux  forces  :  d'une 
pari,  la  tradition  lielléni(}ue,  que  maintenait  le  spectacle  des  chefs-d'œuvre 
antiques  réunis  à  Constantinople  et  que  confirma  la  renaissance  du 
x"  siècle;  de  l'autre,  l'énergique  intluence  des  goûts  bié-ratiques  de  l'Eglise 
et  des  tendances  orientalisantes  de  la  civilisation  byzantine. 

.Selon  qu'il  y  eut  triomphe  de  l'une  ou  de  l'autre  —  à  partir  du 
\f  siècle,  c'est  celui  de  la  seconde.'  (jui  fui  de  règle  ^  —  nous  trouvons  à 

'  Au  xiv»  siècle,  il  y  eut  lemlancL'  à  rcinjuvelcr  l'aii  par  une  recherclie  de  la  vie.  du  pitto- 
resfjui;.  du  pathétique. 


L  ARCHITECTUItE    BYZANTINE 


admirer  du  caractère,  de  l'expression,  de  la  beauté,  du  rytlime,  ou  à 
regretter  de  rimpersonnalité,  de  j'uniformité,  une  atonie  et  une  raideur 
également  désagréables.  Toutefois,  d'une  manière  générale,  le  trait  domi- 
nant de  la  décoration  byzantine  est  une  stylisation  outrancière. 


11  j    — Sduili'-Supliii' (11' ^dlunKjuo    Liisoiiiblc  des  iiiosaKiiics  (le  Id  coupole  imilicu  du  \ii"  sièc'r) 
(IJ  dpi-cs  DjiMiI  et  le  Touiacdu    Mo\(U(ji/es  de  Sain/c-'^ophK   de  ^(duntijue  ) 


La  pfiiiliirc  murale  ])y/.aiilim'  posséda  au  plus  haut  degré  le  senti- 
ment (b-  rcllcl  monumental.  Aussi  soucieuse  de  l'unité  du  spectacle  total 
ri  de  la  neltclé  des  aspects  particuliers,  que  de  l'impressionnenient  moral 
du  spectateui-  et  de  sa  délectation  esthéti(jue,  elle  sut  se  garder  des  mi- 
nuties de  dessin,  des  finesses  de  modelé,  des  vivacités  d'expression,  des 
])rt''cisions  de  pers|)eetive,  des  luiances  (b'  couleui".  KiU'rgique,  souvent 
pres(jU(;  brutale,  d'un  trait  ressenti,  elle  détacliait  la  silhouette  et  enlevait 
le  détail.  Llb;  n'acbnettait  que  des  physionomies  graves,  des  gestes  rares,. 


EFFRTS    DE    PARURE 


179 


des  atliludes  calmes,  des  groupements  processionnels.  Sa  palette  n'était 
chargée  que  d'un  petit  nombre  de  teintes  franches,  choisies  dans  les  tona- 
lilés  fortes  cl  hai'JiiiKMit  conirasiées.   Siirlout.  elle  veillait  à  ce  (|u'il  y  eût 


Photo  do  la  coll.  byz.  des  Hautes  Étudt 
116.  —  Firsquo  de  l'église  de  la  Péribleptos,  à  Mistra. 
Joseph  reçoit  son  bâton  qui  a  lleuri. 


gravité  et  discipline,  ordre  et  hiérarchie  dans  la  distrihulion  des  thèmes, 
simplicité  dans  la  composition,  régularité  symétrique  des  oidonnances, 
balance  harmoniense  des  éléments. 

Au  total,  elle  imprimait  <à  son  œuvre  un  cachet  de  noble  mag-nificence, 
de  majesté  sacrée,  souvent  aussi  d'idéale  solennité. 


LIVUK    TROISIEME 

L'ARCHITECTURE    ÉCLECTIQUE 
DES  CIVILISATIONS    MUSULMANES 


Le  domaine  des  architectures  inusuliiiHues  est  le  plus  vaste  et  sa  car- 
rière une  des  plus  longues  que  l'hisloire  connaisse.  Le  premier  englobe 
toute  l'Asie,  à  Toiiest  du  i'amir  et  du  golfe  du  J3engal(\  au  sud  de  la  mer 
Noire,  de  la  Caspienne  et  de  la  mer  d'Aral  ;  l'Afrique  du  Nord,  de  la  mer 
Uouge  à  l'Atlantique;  l'Europe  hispanique,  sicilienne,  balkanique.  La 
seconde,  conimencée  au  débul  du  deuxiî'nie  tiers  du  \if  sit'cle.  dure  en- 
core, bien  ([ue.  depuis  deux  cents  ans,  il  y  ait  stagnation  \ 


CHAl'iTKt:    l'KKMIKH 
LA  COMMANDE.  -  CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES 

I 

LA    COMMANDK 

Les  immenses  contrées  (jue  la  «  guérie  sainte  »  livra  aux  disciples 
de  Maliomet.  compi-enaient  les  pays  les  [)lus  riches  et  les  plus  civilisés  de 
1  ancien  monde,  (lalvanisés  par  Tardeur  des  conquérants,  favorisés  par 
une  administi-ation  avisée,  ilsjouireiil  dune  rare  prospérité.  Des  khalifes, 
en  possession  de  revenus  émimn-s  el  duii  pouvoir  absolu;  des  gouver- 
neurs, pourvus  d'une  autorité  r[  de  revenus  pres(|ue  royaux  :  une  noblesse 
fastueuse,  nantie  par  la  confiiiète  et  lai-genu-nt  rentée  par  les  souverains; 
une  IxHM'^coisie.  ern-icliie   par  une  industrie  et   un  commerce  singulière- 

'   L'œuvre  dr  rajihilccluir   luusuliiiaiic  c-^L  ciicoiv   Ucs   mal  coiiimc.   Lu,  laule  un  est.  a  la 
lois,  à  la  ruine  d'uni^  loule  dr  .srs  prodiii'llmi.--  el  a  la  tiireté  dc.>  rvcdiereltes  beieiitiliijU"s. 


CHHOiNOLOCIE    KT    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES  181 

ineni  actifs.  j)i'0(limior«>nl  à  lenvi  les  coiistruclions.  Aussi  Ijioii.  îioni- 
hreuses  autant  qu'énort^iciucs  étaient  les  causes  de  commande  :  partaj^e  de 
l'aire  islamique  entre  un  grand  nombre  d'étals,  dont  les  chefs  rivalisaient  de 
luxe  et,  souvent,  de  zèle  pour  le  bien  jiublic  ;  frtMjuence  des  révolutions 
de  palais  et  des  usurpations,  d'oîi  ré'sullaient  maintes  créations  de  capi- 
tales; coexistence  chez  les  Orientaux  d'une  iiorreui-  ])our  les  logis  hérités, 
d'une  incurie  extdusive  de  soins  d'entretien,  d'un  ennui  conseilleiu'  de 
changements  de  l'ésidence  ;  souci  très  développé  de  la  sépulture:  inclina- 
lion  des  musulmans  aux  onivres  pies  (écoles,  fontaines,  bains,  caravan- 
sérails (khans;,  hôpitaux  (moristàn))  ;  enlin,  ferveur  religieuse,  cause 
d'une  incessante  demande  de  mosquées  ordinaires,  de  mosquées-cathé- 
drales ou  du  «  vendredi  »  (djouma),  de  mosquées-reliquaires  (qoubbet), 
de  séminaires  fmédressés^  et  de  couvents. 


Il 
CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES 

T 

DEPUIS    LHÉCIKE   JUSOU'aU    MILIEU    DU    \Uf   SIÈCLE 

Tout  de  suile,  l'expansion  de  l'Islam  prolila  à  1  architecture.  Cinq  ans 
après  la  moi-l  du  Prophide,  l'invasion  de  la  Mésopotamie  entraînait  la 
fondation  de  deux  villes  dont  la  croissance  devait  être  l'apide  et  heureuse  : 
Bassora\  sur  le  lîas-Euphrale  et  Koiifa.  au  sud  de  Habylone  (637).  Une  des 
premières  conséquences  de  la  concjuèle  de  l'Egypte  par  Amrou  fut  la  créa- 
tion, en  641,  sur  la  rive  orientale  du  Nil.  en  face  des  grandes  Pyramides, 
d'une  nouvtdle  capitale,  Foslàt  (la  Tente)  et  l'édihcation,  au  même  lieu, 
en  642,  d'une  nios(|uée  ([ue  désigne  le  nom  du  conquérant.  Enlin,  en  643, 
l'occupation  de  Jérusalem  occasicmna  l'érection,  sur  l'emplacement  du 
T»'mple,  d'une  «  mosquée  tle  la  Hoche  »  [Qoubbet-e^-Sahli rd) . 

A  partir  de  660,  pendant  trois  quarts  de  siècle,  l'architecture  fut  fort 
occ.upée  en  Syrie,  parce  que  MoaAvia,  gouverneur  révolté  du  ]>ciys  et  ses 
descendants,  les  klialifes  Ommiades.  étaient  à  la  fois  passionnés  de  luxe 
et  intéressés  à  posséder  dans  leurs  domaines  une  ville  sainte  opposable  à 
la  Mecque,    Elle   eut,    notamment,    irn'ssion   de    construire   des   châteaux 


182 


iArchitectu..^;   éclectique   UP,S  C,V„.,SV,10NS   muscuunes 


„clie,„en,,  cl.co.és,  ocwno  ocU.i  cU-  A«..;.  A«r«,  snr  le»  conlins  cU, 
désert  à  l'est  de  la  mer  Morte;  de  faire  de  Dama,  une  v,l le  spknd  d  le 
ti:èr  d'une  K-ande  .os,.^e  pav.e  par  ,e  Ul.alii.  W.^ul  ^  ,  «  ^^^ 
à  Jérusalem,  aux  frais  d'Abd-el-Malek,  une  mosquée  d,te  hl  .Usa  ,CK,., 


117    _  Topographie  monumentale  de  l'Islam. 

,    MaM.reb,  Espagne,  Sicile.  -  ...  Svne,  Egypte,  Turquie  sel^joukide-otto™ane.  -  1...  At-abie.  -  .V  .  I  er,e, 
°  Tiirliestan.  —   V.  Inde. 

Ces  princes  lui  demandèrent  également  la  reconstruction,  le  pren.ier,  de 
la  mos.|uée  de  Médine,  le  second,  de  celle  de  la  Mecpie- 

Eulin  la  soumission  de  l'ApaïQUE  du  Nord  à  la  loi  de  1  Islam  detc- 
mina  vers  CTO,  la  fondation  de  Kairouan,  en  Tunisie,  et  l'éddicatum,  en 
celte 'ville,  dnne  n,os,,née.  dont  le  non,  -  SuU  "/•'"'--—"»;«« 
général  vainqueur.  Soixante  ans  pins  lard,  s'éleva,,,  a  1  nn,s.  la  n.osqt.ee 
Djrimi  Zitouna  {l'-^'2) 

II 

I,U    MILIKU    l)C    Mil"   SIKCLK    XV    Mll.liai    DU    l\' 

Touletois,  c.  n.  lui  poiuL  avu.U   W  inil.ru  .lu  vn,'   sii-clo,  .,ue  la  civiU- 


CHlitt.N'Ol.ddlK    RT    TOI'OGRAPHIK    MOM  M  KNTAI.KS 


183 


sulion  tniisuliiiaiit'  sollicila  les 
services  de  rait  tlt-  hàlir  dans 
la  mesure  néeessaire  au  i)ro- 
iiiès  de  eelui-ci. 

D'abord,  ce  lui  aux  deux 
ailes  du  Fuonde  islami(jur. 

L'iiislauialion  <!<'  la  dy- 
nastie des  Abbassides  en  .Méso- 
potamie (T'i-H)  y  inauiiura  lui 
siècle  de  commande  abon- 
dante, diverse  et  magnilique 
dont,  inalbeureusement,  par 
la  faute  des  Mongols  et  aussi 
à  cause  de  l'insuffisance  de 
l'exploration,  nous  sommes 
privés  d'apprécier  les  résul- 
tats. Du  moins  savons-nous 
que,  fous  de  luxe,  encombrés 
de  ricbesses  et  aussi  doués  de 
sentiment  arlisti(|ue,  les  Al- 
Mansour  (7.'j4-~7-);,  les  Melidi 
(775-78."j),  les  Hàroùn  er-Kas- 
cliid  (78G-809),  les  Màmoùn 
(812-833),  les  Mobassin  (833- 
841  j , les  Motawakel  (847-861  ), 
se  placèrent  au  premier  rang- 
des  souverains  bâtisseurs,  et 
(jue  des  cliefs-d'd'uxre  furent 
multipliés  par  la  construction 
de  deux  grandes  capitales, 
Bagdad  (757)  ^  et  Samarra 
'842)-;  de  palais  splendides 
comme  celui  d'Er-Rascliid  à 
Rakka  (790)  ;  de  mos([uét's. 
telles  que  celles  de  Bagdad 
:'7G0i  et  de  Samarra  :  de  tombeaux,  comme  ceux  de   Mo/(sa-ei-I\'azt//t. 


Pllulu   \i    ) 

Le  minaret  de  la  mosquée  d'Ayhdili 
il  TleiiiceiH. 


Ruinée,  en  I2.S0,  iiar  Uuiila 
Abandonnée  en  .S7(5. 


184  i/aRCHITECTL'RE    éclectique    des    CIVIMSATIONS    MUSULMANES 

Kaziiiieïn,  piî'S  de  Bagdad  (801),  vl  de  l'impéraLrice  Zobéule.li,  dans  cette 
dernière  ville    831). 

A  la  même  époque,  sous  la  ni»Mne  ini])ulsion.  s'élevaient,  en  Perse, 
d'importantes  Jiiosquées  — •  mosquée  djouma  à  Ispalirm  (760-770),  mos- 
(juée  de  Kazrine  (786i  —  el  des  villes  enliéres.  comme  celle  de  Kachan. 
créée  en  800. 

D'autre  pari,  en  Esi>A(iNE.  la  l'ondalion,  en  7Î)"),  de  la  dynastie  des  Om- 
miades  d'Andalousie  ouvrit  une  ère  de  prospérité  merveilleuse  et  de  civili- 
sa lion  raffinée.  Grâce  au  zèle  d'Ahd-er-Rahman  V  (7o5-788)  et  d'Abd-er- 
liahman  II  (822-8'')2  .  Cordoue  s'emplit  dédilices.  parmi  lesquels  une 
grande  mosquée  (jui,  bâtie  de  78o  à  788.  fut,  de  833  à  8i8.  ioi-l  agrandie 
et  embellie. 

Enfin.  la  constitution  du  -AFaghreb-al-Acsa  ou  Maroc  en  un  état  indé- 
pendant sous  la  dynastie  des  Edrissites  (789),  entraîna,  au  début  du 
ix"  siècle,  la  création  d'une  capitale  Fez  806)  (|ui,  trente-<juatre  ans  plus 
tard,  s'enrichit  d'une  belle  mosquée,  dite  Knrouyin.  et,  vers  le  milieu  du 
siècle,  reçut  de  Yahia-ben-Mohammed  d'importants  embellissements. 

III 

DU    MU.IEU    DU    I\-    SIÈCLE   AU    DÉCLIN    DU    X'' 

Du  milieu  du  ix"  siècle  au  déclin  du  \' .  laicbitecture  musulmane  tra- 
versa une  période  de  moindre  activité  :  elle  se  ressentit  des  difficultés 
politiques  que  l'alfaiblissement  du  KlialifaI  abbasside  suscita  en  Mésopo- 
tamie^ el,  bois  d'Asie,  son  (diamp  se  trouva  réduit  à  deux  régions  ([ui 
fui-ent,  dans  la  deuxiJ'ine  moitié  du  ix''  siècle,  l'Fjgypte  el.  au  x",  l'Esjiagne 
et  le  Maghnd». 

D^ns  le  premier  de  ces  pays  bi  révolte  heureuse  de  IV'mir  Ahmed-ibn- 
Touloun  (80*.))  occasionna  la  bâtisse,  à  côté  de  Eostàt,  d'un  ([uarlier  royal, 
El  Kalai,  avec  un  palais  somptueux  et  une  grande  mosquée  (870-878). 
Khumarawevh  (883-890)  continua  activement  les  travaux  en  dévelopi)ant 
les  |)rogrammes-. 

En  EsI'A(;ne.   Cm-dinic  devint,  sons  Ahd-er-liahuiaii   III   (9I2-'.M;I   .  um- 


'  Notons  au  comiito  de  ceUc  époque  réiectioii  de  la  uiuscjuce  de  C/iiraz  (87o)  el  ItJS  uionu- 
uients,  détruits  par  rinvasion  mongole,  de  Bokhara  »  la  .Noble  »  qui,  sdii.-^  les  Sauianides  (875- 
1004),  l'ut  une  imUropole  religieuse  (>l  industrielle. 

-  Saut  la  iiio.-qui'e.  les  nioiiutiienls  d'I'll  Kulai  liuriil  ddiiiils.  en  '.lOo.  jiar  une  uinii'e  iilibas- 
^ide. 


llUONOl.OiilK    ET    T()l>0(iliAI'HII'     MONUMENTALES 


180 


cité  mervcillfus»',  «  INtIc  du  iiioikIc  «  aux  yeux  des  demi-barbares  dlùi- 
rope.  Prt's  deUe  naiiuil,  en  WM),  d'un  caprice  du  souverain,  le  fameux 
palais  «  (b'  bi   Fb'ur   »   [Mêduwl-rs-Zahra)   presque  aussi  grand   qu'uiu' 


ll'i.  —  l'uil.iil  Je  la  luosquéc  de  Suliil»  Ala.  (lùicrghé  djami),  à  Konieli. 
(D"après  Sarre.  iJeu/mi.  pers.  BaukunsI). 

ville  '.  Hakem  H  1)(J1-'.)7(I  conlinua  l'œuvre  de  bi  Grande  moscuiée. 
qu'il  agrandit  de  plus  de  moitié  et  enricbit  d'un  mirbab  splendide  1)61- 
96r3). 

AuMAiiHHEiî.  plusieurs  villes  turent  ci-éées  :  Sedrata  (909),  par  le  fon- 


lut  d. 


180  L  ARCHITKC.TLaK    KCLE<;TlnL'E    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

(latt'ur  d'un  petit  élut  berbt'ie  :  Ma/ulia,  en  Tunisie  (9I2-1)J8',  jjar  Abou- 
Obeidollab.  auteur  dr  la  lignée  des  Fatiniites;  Alger  [\)i\). 

Pour  la  Sicile,  enfin,  concjuise  par  les  musulmans  maghrébins  durant 
les  deux  derniers  tiers  du  \\'  siècle,  la  deuxième  moitié  du  suivant  fui 
une  époque  de  prospérité  matérielle  et  de  lloraison  artistique.  Sans  doute 
faut-il  voir  dans  la  Cuba  et  la  Ziza  de  Païenne  des  édifices  arabes  de  cette 
époque,  restaurés  par  les  Normands  au  milieu  du  xif  siècle. 

IV 

DEHMEH   TIEUS    DU    X"   SIÈCLE.    Xi*"   SIÈCLE 

A  partir  de  la  buitii-me  décade  du  x"  siècle,  il  y  eut  reprise  marquée 
de  la  demande. 

Grâce  au  sage  gouvernement  et  aux  goûts  artistiques  des  khalifes  fati- 
niites, à  (jui  l'Éi.Yi'TE  se  trouva  soumise  à  partii'de  ',)(»*.),  un  grand  cbantiei- 
resta  ouvertaux  bords  du  Nil,  depuis  cette  date  jusqu'au  déclin  du  xi''  siècle. 

Il  en  sortit  ime  nouvelle  capitale,  el  hahira  (le  Gaii-e)  (969),  avec  une 
mosquée  «  de  la  Fleur  »  [Gainia-el  Ahz-ar)  (973);  un  palais  magnifique, 
un  mausolée  de  famille,  le  tout  commandé  par  Kl  Moizz  (-|-  975),  le  fon- 
dateur de  la  dynastie.  Puis  sélevèrent  :  pour  le  compte  d'El  Aziz  (^975-996), 
un  palais  féerique  et  une  mosquée  qui,  fondée  en  990,  porte  le  nom 
du  prince  qui  l'acheva  en  1012,  El  Hakein  (996-1021);  deux  mosquées, 
contemporaines  du  règne  d'El  Mostanser  (J  036-1096,  ;  —  Talaï-abou-Rezzik 
(commencée  en  1060)  et  El  Gujouchi;  une  fortification  du  Caire,  exécutée 
en  1060,  (|ue  rappellent  trois  portes  grandioses  :  Bdb-cl-Foutouh,  Bâb-eii- 
Nasr,  Bdb-Zoueilê . 

D'autre  part,  en  Asie,  l'architecture  bénéliciait  de  l'expansion  des 
Fatimiles  en  Syrie  —  grande  mosquée  iV Alcp  (976)  ;  de  l'essor,  en  Asie 
centrale,  de  l'empire  des  (Ihaznévides  —  grande  mosquée  (VArdebii  en 
Perse  (1017),  monuments  magnihques  de  Ghazna  en  Afghanistan,  sous  le 
règ-ne  de  Mahmoud  1'^'  (997-1030),  le  grand  (•(»u((uérant  de  l'Inde;  de  la 
fortune,  enfin,  des  Tuics  Seidjoukides  —  in(»s(|uée  d'.4/^/  en  Arménie  (lin 
du  xi'   si('cle). 

La  bâtisse  ne  clKuna  pas  non  plus  dans  le  j\lA(aiUEH,  par  suite  d'un 
morct'ilcmt'ul  du  pa\s  cti  prim-ipautés  (ju'il  fallut  doter  de  capitales  — 
lûihia  (1rs  llfiii-Hdiiinnul  1007  .  grande  mosijuéc  à  Alger  ilOiS),  édilices 
religi«'ux  el  cixils  fameux  palais  de  la  Perle;  ;i  Hoi/f/ir  ''1068)  ;  et  aussi, 
en  conséquence  de  l'instauration  des  Almoravides au  Maroc  — création  de 


i:iiuo.NOL(M;it:   i:t   roprxiRAPHiK   monumkntalks 


187 


Marrakech  (1062).  emlM'Iliss.Mii.'nls  de  Fez  (lOGU),  construrtioii  -le  la  vWv 
(le  Tagrdrt,  \\  TIcntccn    lin  du  siècle). 

EnEsPA(;NE,  enliii.  une  (Iciiii.'Tc  extiMisioii.  <lii<- à  Al-Mansnnr.  .lélcnteur 


VhiAo  J.auiciit. 


I-'O.  —  La  cour  des  Lions  à    rAUianibra  do  Grenade. 
(Vue  de  la  salle  de  los  Moearabes). 

(lu  pouvoir  sous  Hiscliam  II  (97(i-lU02;,  achevait  la  inosqu(^e  de  Cordi, 
tandis  (ju'était  bâtie,  à  Saragossc,  C(dl('  de  rAljalrria 


XIl''    SIÈCLE 


Au  cours  du  \if  siècle,  c'est  seulement  à  l'aile  occidentale  du  inonde 
musulman  (jue  rarcliitecture  lut  rohjet  de  sollicitations  un  peu  pressantes. 


188  I.'aHCHU'KCTUKK    ÉCM£CTIQUE    DKS    CIMI.ISATKINS    ML'SULMANKS 

En  EiiYi'Ti-,  rauoilie  de  la  dynastie  ratlniile;  en  xSyrik,  l'installation  des 
Seldjoukides  et  la  lutte  contre  les  Croisés  (2^  ci'oisade^  n'étaient  point 
faites  pour  favoriser  la  coniniande  somptuaire  :  les  entreprises  d'un  Nour- 
ed-Din  et  d'un  Saladin  fureut  essentiellement  de  l'ordre  militaire  —  cita- 
delles de  l)(t//ias.  iVA/ep  (ll(tO),  du  Crt/yr  ;  enceinte  de  cette  dernière  ville 
(1176;. 

Au  t'ompte  de  l'Asu:.  tenue  par  les  Turcs,  mcnlioniions  la  grande  mos- 
quée de  Mossoiil  (ll.")0-l  191)  ;  quelques  moiunncnls  — à  Merc  qui,  sous 
le  règne  du  sultan  Sandjar  1117-1 1-")7),  fut  à  son  apogée  Grande  mos- 
quée ;  mausolée  de  Sandjar)  :  et  aussi,  dans  la  capitale  du  sultanat  seld- 
joukide  AeKouich,  une  mos(juée  (vers  Hod).  un  palais  (lllîO-MlMI  . 

Par  contre,  l'essor  de  l'empire  almoi'avide  au  Maroc  et  en  Espagne 
fut  propice  à  l'ai't  de  bâtir,  dont  la  production  en  ces  contrées  est  jalonnée 
parles  fortilications  de  Marrakech  (1107)  ;  la  grande  mos(juée  de  Tlcmcen 
(1135-1138):  celle  de  .SVfu7/e  (1171-1178),  dont  il  ne  subsiste  plus  (jue  le 
minaret,  la  fameuse  Giralda  (1194-1196)  :  le  premier  yl/(«;«/'  <le  la  même 
ville  (1181);  les  villes  marocaines  de  Rabal  et  de  Chella  (1178):  la  Koii- 
li>ulna  de  Marrakech  (l  184). 

VI 

XIH'    SIKC.Lh: 

Inverseuieiit,  duiant  la  picmière  moitié  du  xui'  siècle,  larcliitectun^ 
ne  prospéra  qu'en  Asie  Mineure  et  dans  l'Inde.  En  Espagnk,  elle  pâtil  de 
la  rapide  décadence  de  la  domination  mauresque,  au  cours  du  deuxième 
tiers  du  siècle  '.  Dans  le  Maghuku,  v\W  ne  fut  guère  occupée  —  Kasba  de 
Tunis  et  mos(juée  d'Abou  Zakaria.  dans  la  même  ville  ;  en  Ehypte  non 
plus  —  palais  du  sultan  ElKamil,  au  ('aire  1218-1238).  Dans  la  premit-re 
moitié  du  siècle,  I'Asik  centrale  fut  ravagée  par  l'invasion  mongole. 
-Notons  <'ependanl  (juelques  bâtisses  mésopotamiennes,  à  lUujdad  — • 
médrcssé  de  Moslanser  (1232);  à  Mi^ssoal  —  consli-ucl  ions  de  lAlal.ek 
Hedr-ed-din-Loulou    1218-12^)9). 

En  revancbe,  l'art  de  bâtir  [)iolita  di;  l'essor  économi(jue  el  polilicjue 
du  sultanat  s(ddjouki<le  de  Konieh  et  de  l'important  mouvement  llit'olo- 
giqu»!  dont  sa  capilale  fut  alors  le  théâtre.  En  eltet,  on  lui  demanda  :  des 
mos(iut''<'s     pour  Konieh  —  (Irande  mos(|ué'e    (1220),  moscjuée  de  Sahib- 

'   Perle  ilc  fJunJoiKj  (1236j:  de  Scville.  de  Xércz.  .le  Cadi/  iliiS-ll'SI). 


:iiiii).\()i,(i(;ii':    i:i'   KM'ociiAi 


M()Nlmi:nt.vi 


ala  ou  Kii(M-li(-(ljami  I2(i()  .  de  J)j('lal-('(1-I)iii  \2':V  :  pour  nicru/ui 
(1228);  plusieurs  ini'dressrs  (poui-  Konirh  —  Sirlciicli  1242  .  hidp'- 
Afinai'cli    I2:»l).  K  a  rai  aï  (I2:')l    ;  pour  .S//r./,s  —  (i  ucuk  uu-drcssc"    1270  ):  des 


.11  r  El 


(Tunibcau  ilo  Tanierlan),  à  Samarl' 


(D'aprùs  Sarre.) 


lorLilicaliuus  —  ciUultdU'  de  Konieli  (1223)  :  eiiliu.  des  caravansérails 
magnifiques  —  Ak  khan  à  Gonjarll  'l2()0-12oU  .  Sultanklian  près  de  Konieli 
(1220-1278). 

D'autre  part,  la  constitution,  au  dél)ul  du  w\\'  siècle,  dans  la  nioilié 
occidentale  de  I'IndhcIu  nord.  dui;rand  eni[)ire  Gliouride  ou  Patliàn  ouvrit 
à  l'architecture  une  nouvelle  et  large  carrière,  qu'illustrent  des  monu- 
ments comme  la  mosquée  de  Koutah  à   Delhi  (1196-1235),  celle   d'Apnir 


190  L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIQUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

(1200-1235),    le   tombeau    de    l'enii)ereiir    Allamsch    (f  1235)    à    Delhi. 

Eutin,  au  déeliu  du  siècle,  la  Peiise  réalisa,  par  suite  d'un  relèvement 
économi(jue  du  pays  et  de  la  conversion  à  l'Islam  de  la  dynastie  que  lui 
avaient  imposée  les  Mongols,  les  conditions  d'une  reprise  relative  de  la 
commande  —  mosquée  de  Ghazan-klian,  à  Tauris  (1294). 

De  son  côté,  l'Afrique  ne  restait  pas  inactive.  LeMAGHRER,  (|ue  domina, 
à  partir  de  1275,  la  dynastie  des  Mérinides,  continuait  de  bâtir  —  création 
de  Mékinès  (1273),  embellissements  de  Fez  (1286),  érection  de  la  moscjuée 
Sidi  ben  Hassen  à  Tlemcen  (1290. 

Surtout,  riieureuse  condition  de  I'Egypte  sous  le  gouvernement,  inau- 
guré en  1250,  des  Mamelouks  turcs  (Babrites)  permit  à  ses  sultans,  comme 
à  ses  émirs,  de  satisfaire  à  leur  gré  une  folle  passion  de  luxe  et  de  parade. 
Le  souvenir  en  est  gardé  par  les  ruines  de  la  mosquée  du  sultan  Bihars 
(1267-69);  parle  moristail  du  sultan  Kalaoun,  bel  ensemble  d'un  bôpital, 
d'un  mausolée  et  d'une  mosquée  (1285-1293)  ;  par  une  inédressé  et  un 
mausolée  devises  pour  le  sultan  En  Naser  (1299). 

VII 

xiv^-xv-^  siècles 

Avec  le  xiv"  siècle  commença  pour  l'arcliitecture  musulmane  une  ère 
de  merveilleuse  prospéiité,  qui  devait  durer  deux  cents  ans.  Dans  toute 
l'étendue  de  son  domaine  elle  se  vit  proposer  une  foule  de  programmes, 
divers  et  magnifiques. 

Sous  les  Mamelouks  babrites  et,  à  partir  de  1382,  sous  ceux  de  la 
dynastie  tcberkesse  ou  bordjite,  Le  Caire  s'enricbit,  surtout  dans  les  deux 
derniers  tiers  du  siècle,  de  nombreux  édifices  de  diverses  destinations, 
parmi  lesquels  se  distinguent  :  la  mosquée  iVe.s/<  Keissouii  (1308)  ;  celle  du 
sultan  En  Naser  (1317)  ;  le  palais  de  fémir  Bechtak  (1330)  ;  la  mosquée  de 
l'émir  El  Morddni  (1338-1340);  la  mosquée  et  le  couvent  de  fémir  Chei- 
khoii  (1350-1355;  ;  celle,  si  remarquable,  du  sultan  Hassan  (1356-1359)  ; 
la  médressé,  également  intéressante,  du  sultan  Barkouk  (1382-1399)  et  sa 
très  belle  moscjnée  funéraire  au  cimetière  des  Kbalifes  (1393-1410). 

J^a  pioduction  (•(jnlcmpoiaiiie  du  Maiiiireb  et  de  l'EsI>AG^E  méridionale 
fut  relatixcmnit  (•oiisid('"rable.  Tlcniccn.  dev<'nue  capitale  des  Abd-el- 
Wadites,  fut  le  tb(''àlre  de  grandes  entreprises  :  construction  de  Man- 
sourali  par  Yacoub-en-Naser  (  1 299-1 302 1  ;  des  mosquées  du  Mécbouar  et 
de  Sidi-Brahim  (1318), de  Sidi-ben  Médine  (1338),  de  Sidi-el-Haloui  (1353); 


cimoNOi-OGii':  et  topughaphiI':  monumemalks 


191 


réé<lilicalioii  de  Maiisourali  'l'.VM')-['Mi).  Ou  travailla  ("lialeiiieiit  à  Al(jer 
irninaret  de  la  Djama  Kéhira  132:^  :  à  Mdrrdkt'ch  (lo31)  ;  à  Fez  (iiiédersa 
nouauania  i  l3oo)  ;  à  Ttni/>;. 

Ouaiit  à  ri^Jsi'Ac.Ni:,  c'esl  rt''[)0(iiie  où  se  poursuit,  à  (îrr/iadc,  si  pros- 
père sous  les  princes  .Nasrides,  la  réalisation  de  V AllKitnbra:  enceinte  et 
])alais  de  (joinares.  par  ^ Ousouf  I  (1333- I3ai    ;  cour  des  Lions,  salle  des 


Intérieur  do  la  uios(inéi!  Ou'.on.  à  Bruus; 


anibassadeurs,  cuarto  de  Maclluca,  par  Mohammed  Y  ''1334-13V)1)  ;  cabinet 
des  Infantes,  par  Mohammed  VU  (1392-1408). 


L'ccuvre  de  l'Asie  n'est  pas  moins  imposante.  La  Pi:iise  du  nord  se  signa- 
la par  des  monuments  tout  à  fait  dignes  d'attention  • —  mosquée  funéraire 
dOldjaïtou  Khodabendeh,  à  Sultanieh  (1320)  ;  mosquées  de  Marad  (131G), 
de  Vcrantine  (1322),  d'.-l/?«o/ (1379),  de  Hcwiadan,  de  Bostani,  à'Ashislan. 
-L'établissement,  au  déclin  du  siècle,  du  siège  de  l'empire  de  Timour 
(Tamerlan)  à  Samatkand,  gagna  à  l'architecture  un  domaine  nouveau 
(tombeau  de  Tcbouciiouk  Bika  1371).  mosquées  de  Bibi-lJamym  1389- 
1403)  et  de  Chah  Sindeh  M 392- 1 434 i... 


192  i/architectuiu:  kclkctioii:  di:s  civilisations  musui.mant.s 

Ct'pendaiil  l'arl  de  liàlii-  ciil  encore  plus  à  se  louer  des  pi'otirès  de 
rislain  dans  Tliule  (construclion  du  iiouceau  Delhi  [TugJdaqnbad,  1321)  ; 
gi-andes  mosquées  de  Cambai/  ou  lûwiôhat  (Và2o)  vl  de  Dhol/ia  (1333),  dans 
le  Guzeral;  nioscjuées  dAdiiuili.  à  Hdur.  caj)ilale  du  Bengale  (13o8-1389); 
de  Bàrhak,  à  Jaioijionr  1377  :  de  Kalàii,  à  hclhi  1387^:  de  Kulharga, 
dans  le  Dekkan  (2'   iiioilié  du  siècle  . 

11  ne  bénéficia  pas  moins  des  succi'S  des  Tui'cs  Osmanlis  en  Asie 
MiNELUK  occidenlale  el  dans  la  péninsule  des  Iîalkans.  SilôL  prise  par 
Orkhan  132(»j.  Ilnnissr  fut  pourvue  de  moscjut'es,  de  palais  et  de  hàti- 
menls  divei-s.  et  son  embellissement  se  poursuixit  au  cours  de  tout  le 
siècle  —  mos([U(''e  et  palais  de  Mourad  1  (13o7  ;  gi-ande  mosquée  (1371)- 
1414;:  bains  dl":ski-Kapli(lja  ;i3SU  ;  liopital  131H....  De  leur  côté. 
Kulayeli  et  Xicre  (Haicnt  dotées,  la  pi-emière.  dune  moscjuée  et  d'une 
médressé  (1378)  :  la  s<'co!ide.  dune  mosquée  «  Verte  »  (137U  .  etc.  Enfin, 
la  conquèle  d'A/u/rf/io/t/c  pai'  -Alourad  I  (13(!0  inli'oduisil  larcbilecture 
musulmane  dans  l'Europe  oiientale. 

Durant  le  xv''  siècle,  il  y  eul  défaillance  du  Maghreb  el  de  lEspagne 
et  leliort  de  la  Perse  fut  médiocre  —  grande  mosquée  de  Ta// ris  (1403- 
14i8(  mos(|U(''e  de  Mir  Houzourk  à  Anud.  de  l{i/.a  à  M/'cl/c/l.  .Mais,  grâce 
à  lessor  du  Tlhkkstan  sous  les  Timourides  —  tombeau  de  Tamerlan 
[Gour  Et)iir)  (1405(  et  médressé  dOuloug  beg"  (1420-1441)  à  Samarkand, 
monuments  ruinés  à  BokJiara  et  à  Merr  ;  grâce  à  lexpansion  des  Turcs 
dans  TAsie  antérieure  et  en  Europe;  gi-àce  à  \\\\  morcellement  de  l'Inde 
en  de  nombreux  Etats  rivalisant  de  luxe  monumenlal  ;  gi-âce.  enlin.  à  la 
persistance  en  l']gNple  des  conditions  favorables  mentionnées  [dus  haut, 
la  commande  musulmane  se  mainlint  \\  un  niveau  \oisin  de  C(dui  que 
nous  \enons  de  noter. 

Ainsi,  Lk  (Iaike  s'eni'icbit  d'une  foule  de  beaux  édilices  :  moscjuée 
d'iiV  Mouïyad  ou  /d  Ahmar  (1414-1422,;  mausolée.  mos(juée  funéraire  et 
couveni  de B/i/s  ùc//  1  i32)  ;  monumenis,  magnili(juesaiitanl  (|ue  nombreux, 
réalisés  sous  le  r<-gne  de  Kàit  bev  (14(18  14UG:.  notamment  rtMisemble 
funt'raire  niaus(dée,  mos(|ué»^  école,  couxcnt.  fontaine;  (''dili»'-  par  le 
|. rince     1172-141)0    ;  tombeau   d<'  l'émir    Ya/l/hi/l,      147(1-148(1    :  mos(iuées 

d'i-:-hid,  !  i4i):i-i5oo  .  dlUiiho//ri  '  i:;(M)  .  . 

Plus  consid(''i-able  fut  encoie  la  demande  riiwjii..  surtout  a|)rt'S  la  con- 
(juèlc  de  Constanlinople  (1  io3  .  Ee  souNcniren  est  gardi'-:  h  liroz/ssc,  jiarla 
mos(juée  «Verte  »  (1  il")-!  121)  ;  le  tombeau  de  Maliomel  I    «  Turbé  vert  ») 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 


193 


(1420)  ;  le  groupe  du  (ombcau,  de  la  nios(juée  et  de  la  médressé  de 
Mourad  11  (-[-  14ol)  ;  à  Konieh,  parle  mausolée  de  Moliammed-bey  (1421) 
et  par  la  forteresse  ;  à  Kulayeh,  par  la  mosquée  de  Yacoub  Tcbelebi  (143!^)  ; 


123.  —  iMosqui.'o  Oulou,  à  Brousse.  Le  Mirhab 


h.  Andrinople ,  par  les  mosquées  de  Maliomet  I  (1420),  de  Bokbaria  (1453), 
Eski  djami  (1468),  Bayézidié  (1484),  par  des  caravansérails,  par  des  forti- 
fications (1497-1  ;jOO)  ;  à  Constant inople,  par  les  mosquées  d'Eiyoub,  de 
Maliomet  II  (14G3),  de  Daoud  Pacba  (1484),  Bayézidié  (1407-lo04;,  par  le 
Vieux  Sérail,  par  les  bains  de  Maliomet  II... 

Enfin,  I'Inde  ne  resta  point  en  arrière,  grâce  aux  entreprises,  souvent 
II.  13 


194  L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIQUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

magnifiques,  des  souverains  du  Jaimpour  —  mosquée  d'Atala  (finie  en 
1408),  grande  mosquée  (1438-1478),  dans  la  capitale  homonyme  de  leur 
État;  de  ceuxduMalwâ,  dontla  capitale,  Mandu,  fondée  en  1401,  s'enricliit 
rapidement  de  palais  et  de  mosquées  (la  plus  importante  achevée  en 
1434);  des  princes  du  Bengale  qui,  à  Gaur  et  à  Matda,  multiphèrent  les 
travaux  utiles  et  somptuaires  (1414-1443);  des  maîtres  du  Guzerat  — 
construction  àWhmadahad  (à  partir  de  1411),  monuments  funéraires  de 
Sarkheje  (1446-1451),  tombeau  de  Mabârak  Sayyd,  près  de  Mahmudahad 
(1484),  grande  mosquée  de  Chdmp'hiir^  (148i-lo08),  mosquée  de  Muhàfiz 
Khan,  à  Ahmadabad  (1492),  mosquée  de  la  reine  à  Mirzapoiir ;  de  la 
dynastie  Bahmanî,  dans  le  Dekkan,  qui,  ayant  transféré  sa  résidence  de 
Kulbarga  h.  Bidâr  (1426),  y  prodigua  les  édifices  splendides  (médressé  de 
Mahmoud  Garvàn,  finie  en  1480). 

i  VIII 

LA    PREMIÈRE    MOITIÉ    DU    XVI'    SIÈCLE 

Pendant  une  ciiKjuantaine  d'années,  correspondant  à  la  premièie 
moitié  du  xvf  siècle,  ce  fut  comme  si  cette  fièvre  de  hàtisse  était  tombée. 

La  conquête  de  I'Egypte  par  les  Turcs  (1312)  fait  perdre  à  l'architec- 
ture musulmane  une  de  ses  meilleures  clientes. 

Troublée  par  l'invasion  des  bandes  «  mongoles  »  qui,  sous  la  conduite 
de  Bâber,  fondent  l'empire  mughal  ou  des  Grands  Mongols,  aux  dépens 
<le  celui  de  la  dynastie  pâthan  (1526),  I'Inde  septentrionale  ne  figure  au 
tableau  que  nous  dressons  que  pour  un  petit  nombre  de  monuments  : 
mosquée  delà  citadelle  de  Delhi  (15il);  tombeau  de  Sher  Shah  (y  1545), 
à  Sahsarnm... 

En  Perse,  l'œuvre  de  reconstitution  nationale,  commencée  par  Ismaïl 
8éfi  (1501-1523),  ne  pouvait  guère  comporter  d'entreprises  somptuaires. 
Pour  ce  temps,  nous  ne  trouvons  à  citer  que  la  construction,  à  Ardehil, 
de  la  mos(|iiéç  de  Gheik  Séfi  et  du  palais  d'Osman  khan. 

Seule,  la  demande  turoue,  entretenue  par  l'élan  de  la  conquête  et  le 
zèle  des  Bajazet  II  (1481-1512),  des  Sélim  I  (1512-1520),  des  Soliman  II 
le  Magniliciue  (1520-15(J6),  continua  d'èlre  relativement  importante  : 
témoin,  à  Con^^lantinople,  h^s  mosfjuées  de  (iliab-Zadeh  (terminée  en  1545), 
de  Sélim  i    (1520-1556),  de  iiouslmi  Paclia  ;  à  Scti/ati,  celle  d'Inkelessi 

'  Au  sud-est  (l'AliMiailaliail. 
/ 


CHRONOLOGIK    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES  195 

Buyuk;  h  Angora,  celles  de  Iladj-Beïrani  et  d'Ahmed  Pacha;  à  Brousse, 
les  bains  d'Véni  Kaplidja;  à  Konie/i,  la  fontaine  du  sultan  Sélim  (U)20)  ; 
à  Siwas,  le  tombeau  de  Bayezid  ;  à  Damas,  l'hôpital  et  la  der\  icberie 
Suleimié  (1515)  ;  k  Jérusalem,  des  fortifications  (porte  de  Damas)  (1537)... 

IX 

LA    SECONDE    MOITU':    DL'    XVl"    Sn':CLE    ET    LES    DEUX    PREMIERS    TIERS    DU    XVIl" 

Le  milieu  du  x\f  siècle  et  le  déclin  du  xvn''  limitent  une  des  phases 


124.  —  La  place  Impériale  (Meidan-i-Ghah),  à  Ispahan. 
(D'après  Flandin  et  Coste,  Mon.  mod.  delà  Perse.) 

brillantes  de  l'iiistoire  des  architectures  musulmanes,  d'ailleurs  propre  à 
TEmpire  ottoman,  à  la  Perse  et  à  l'Inde  des  Grands  Mogols. 

Toujours  vivace,  le  premier  multiplia,  pour  le  compte  des  sultans,  des 
pachas,  des  particuliers,  des  édifices  de  toutes  destinations.  Parmi  eux 
nommons  :  à  Constafitino/ile,  les  mosquées  Suléimanié  (1577),  d'Ahmed  I 
(1609-1614),  de  la  sultane  Validé  (Yeni  djami)  (1650),  le  turbé  de  Sélim  II, 
le  Validé  Khan  (1650)  ;  le  Nouveau  Sérail  (1644)...  ;  à  Scuiari,  les  mos- 
quées d'Ayasma,  de  Djahanguir  (1566),  Validé  djami  (1650)...  ;  à 
Andrinople,  les  mosquées  Suleimié  (1570),  de  Mourad  IV  (1628)  ;  à 
Nigdé,  en  Asie  Mineure,  le  tombeau  et  la  mosquée  de  Fatma  Khatoun.  fille 


196  l'architI'Xture  éclfxtioue  des  civilisations  musulmanes 

d'Ahmed  I  (1619)  ;  \\  Bagdad,   la  mosquée   de    Clielk   Omar   (1638),   etc. 

En  Perse,  lavènement  de  Cliah  Abbas  I  (1585-1629)  inaugura,  poul- 
ie pays  en  général  et  pour  l'architecture  en  particulier,  une  ère  de  magni- 
fique prospérité.  Taaris,  Kazvlne  furent  relevées  de  leurs  ruines.  Ispa/iari, 
choisie  pour  capitale,  s'orna  d'un  des  beaux  ensembles  monumentaux  du 
monde  :  une  vaste  place  délinie  par  une  g'rande  mosquée  et  par  des  bazars 
—  le  Meidan-i-Chah,  divers  édifices  et  d'admirables  promenades  —  allées 
et  pavillons  du  Tcliar  bag'.  Citons  encore  de  somptueux  palais,  tels  celui 
d'Ali-Kapou  à  Ispahan  (fin  du  xvi*  siècle)  ;  celui  à' Acliref,  dans  le  Mazen- 
déran  (1613-1627).  En  1647,  Ispahan  s'enrichit  d'une  belle  mosquée, 
dénommée  Loutf  Oullali  ;  en  1666,  d'un  pont  monumental  dit  Rokn- 
ed-din. 

Pour  le  TuRKRSTAN  aussi,  la  lin  du  \\f  siècle  et  le  début  du  xvii'  furent 
un  temps  de  prospérité  et  d'embellissements  :  témoin,  à  Samarkand,  sur 
la  place  du  Marché  (Héghistan),  les  mosquées  de  Schir-dar  (1616)  et  de 
ïilla  Kari  (1618);  à  Bok/iara,  des  mos(juées  et  des  médressés. 

En  aucun  pays,  à  aucune  époijue,  l'architecture  musulmane  ne  fut  plus 
favorisée  que  dans  I'Inde  des  frrands  Mog'ols,  du  milieu  du  xvi"  siècle  au 
déclin  du  x\if. 

Akbar  le  Grand,  dont  le  long-  gouvernement  (1556-1605)  fut  un  des 
meilleurs  que  l'histoire  ait  enregistrés,  eut,  à  un  degré  rare,  le  goût  de  la 
bâtisse  et  la  passion  du  beau.  La  mesure  de  l'un  et  de  l'autre  est  donnée 
par  un  tombeau  de  l'empereur  Hùmayùn,  à  Delhi  (début  du  règne)  :  par 
une  fouie  d'édifices,  à  Agra,  au  nombre  des(juels  notamment  le  Vieux 
palais  ou  Palais  rouge;  par  de  splendides  monuments,  à  Fdthpiir  Sikri, 
résidence  favorite  du  souverain  —  parmi  lesquels  une  des  plus  belles 
mosquées  de  l'Inde  (achevée  en  J575)  ;  par  une  citadelle  et  un  palais  à 
Allaliabad  (1572)  ;  parle  tombeau  du  pi-ince  à  Sikandara... 

Sous  Jahàngir  (1605-1628),  la  demande  fut  moindre  —  palais  et  tom- 
beau d'ltimàdu-d-I)aulah,  à  .4^m;cluiteau  de  Lahore ;  ville  neuve  de  Dacca, 
dans  le  liengale  — .  Mais,  grâce  à  Chah  Jahan  (1628-1658),  un  des  plus 
enragés  bâtisseurs  (ju'il  y  eut  jamais,  elle  reprit  de  plus  belle  :  grands 
palais  à  Agra  (1638-1648)  et  à  Delhi;  mos(|uées,  à  Agra  ^  «  mosquée  de 
la  Perle  »  ou  Moti  Masjid  f  16)45-1653), à  Delhi —  mosrjuée  cathédrale  (1644- 
1658),  mosrjuée  de  Jahan  Aià  Hegam  (1644-1618);  tombeau  «le  l'impéra- 
trice Mountaz,  h  Agra  —  le  fameux  'faj  Mahal,  un  des  chefs-d'œuvre  de 
rarchiteclur«;  funéraire  (1630-1647). 


CHRONOLOr.Ii:    KT    TOfOfUUI'HIK    MONUHKNTALKS 


197 


Cependanl  ce  magnififjuc  elTort  ne  doit  pas  éclipser  celui  des  princes 
de  Golconde,  ({lie  rappellent  de  remarquables  mausolées,  édifiés  au  début 
du  xvii'^  siècle;  moins  encore,  celui  d'Ali-Adil-Cliab  et  de  ses  successeurs 
sur  le  trône  de  Bijapour,  duquel  témoignent  une  grande  mosquée  (1557- 
1579),  de  nombreux  ])alais  et  liotels  (Gagan  Maliall)  (Kiol),  des  tombeaux 


■■*i.  |jMâiM*tt«jt*tt»wtr«<!t«f  rrtJij^ 


-^- 


J25.  —  Pavillon  des  iriiroirs,  à  Ispahan.  (D'après  Flandin  el  Coste,  op.  cil.) 


monumentaux  comme  ceux  d'Ibrabim  II  (1579-1020),  de  Mabnioud  (1620- 
1000)... 

Pour  la  même  époque,  nous  l'avons  dit.  la  production  du  reste  du 
monde  musulman  fut  minime.  L'Egypte  y  contribua  par  l'érection,  au 
Caire,  du  tombeau  et  de  la  médressé  d'El  Gliouri  (1501),  de  la  jolie  mos- 
quée d'El  Bordéini  (1628),  de  celle  d'Ibrabim  Aga  (1652)  ;  le  Maghreb,  par 
la  construction,  à  Tunis,  de  l'Abdelliab  (1523)  et  de  la  mosquée  Hamouda 
Paclia  (1031-1004)  :  à  Alger,  du  palais  de  la  Janina  (1034),  delà  mosquée 
de  la  Pècberie  (1000)  ;  de  divers  monuments  à  Marrakecli  —  palais  El 
Bedi  (1577... 


198 


L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIQUE    DES    CIVILISATIONS   MUSULMANES 


DEPUIS    LE    DECLIN    DU    WïV    SIECLE 


A  partir  du  déclin  du  xvii'  siècle,  le  monde  islamique  bâtit  de  moins 
en  moins. 

En  pays  ottoman,  les  commandes  s'espacent   et   diminuent   d'impor- 


■:n;^^x 


Pavillon  dans  le  palais  d'Akbar,  à  Fàthpur  Sî 


lance.  Notons  l'édification  :  à  Andrinople,  d'un  sérail  (167G)  ;  à  Constan- 
tinople,  d'un  Nouveau  Sérail  (IGGD),  du  palais  des  Eaux  douces  d'Europe 
(1713),  du  palaisneufd'Unkiar  Skelessi  (1748)  ;  de  rares  mosquées  — Nour- 
i-Osmanié  (1748-17:):'))  ;  d(.  fontaines,  aux  frais  du  sultan  Ahmed  III  (1722- 
1728)  ;  d'un  acjueduc,  sous  Mahmoud  I  (1732)... 

Sous  Aurengzîh  (1().")8-1707),  l'arcliitecture  musulmane  de  I'Jnde  pâtit 
de  la  décadence  de  l'Empire  mogol  :  néanmoins,  des  mosquées  à  lirnarcs 
(1609),  à  Lahore  (1074);  des  palais  à  hrlhi  alleslcnt  qu'elle  ne  fut  pas 
inactive. 


LES    CONDITIONS    ET    LES    INFLUENCES  199 

La  Perse  aussi,  après  Chali  Abbas,  traversa  des  temps  difficiles  et 
l'art  s'en  ressentit.  Trois  fois,  il  y  eut  reprise  de  la  demande  ;  sous  Cliali 
Hussein  (i694-1721)  —  médressé  et  caravansérail  Madéré-i-Ghah  Hussein 
à  Ispahan  (achevés  en  1710),  pavillon  neuf  de  Tcliebel  Soutoun  (1700); 
sous  l'usurpateur  Kurde  Kêrim  Khan  [-^  1779)  dont  Tinstallation  à  Chiraz, 
en  1753,  occasionna  de  grands  embellissements  de  la  ville  —  mosquée 
Vekil  :  enfin,  sous  Feth  Ali  (1797-1834),  qui  bâtit  à  Ispahan  —  pavillon 
des  Huit  Paradis  [Hecht  Behichl),  comme  à  Téhéran,  la  nouvelle  capi- 
tale —  grand  château  de  plaisance  dit  Kasr-i-Kddjar. 

Quant  à  I'Égypte  et  au  Maghreb,  leur  contribution  au  trésor  monu- 
mental de  l'Islam  fut  infime.  Cependant  nous  pouvons  citer  :  au  Caire,  le 
couvent  dénommé  Tekkîyé-es-Soultan  Mahmoud  ou  Habbanîyé  (1751)  et 
la  belle  fontaine  Sébîl-Abd-er-Rahman  (1739)  ;  à  Alger,  la  mosquée  Sidi- 
Abd-er-Rahman  (1697);  à  Tunis,  celle  de  Sidi  Mahrez  (1700)  ;  à  Mékinès, 
la  porte  Bâb-el-Mansour-el-Heuldj  (1732)... 


CHAPITRE   II 

LES  CONDITIONS  ET  LES  INFLUENCES.  -  LES  ÉCOLES.  —  LES  ÉPOQUES 

RAYONNEMENT 


LES   CONDITIONS   ET    LES   INFLUENCES 

Longtemps,  il  n'y  eut  d'architecture  musulmane  qu'en  ce  sens  que 
l'art  des  divers  peuples  conquis  par  les  Arabes  dut  s'adapter  au  culte, 
aux  mœurs,  aux  goûts  des  vainqueurs.  Ceux-ci,  en  effet,  ne  comptant 
dans  leurs  rangs  que  des  missionnaires  et  des  soldats,  étaient  bien  obligés 
d'employer  les  artistes  indigènes,  qu'ils  fussent  convertis  ou  non\ 

Cependant  il  était  fatal  que  cette  soumission  préparât  l'avènement 
d'une  certaine  communauté  esthétique  entre  les  différentes  fractions  du 
monde  islamique. 

Et  d'abord,   chacune  fut  mar(|uée  de  la    même  empreinte  mentale  et 

'  Cf.  la  tradition  qui  attribue  la  construction  de  la  Kaaba,  à  la  Mecque,  à  un  Copte 
d'Alexandrie  et  celle  qui  fait  également  honneur  à  des  chrétiens  des  mosquées  d'Amrou  et 
d'Ibn  Touloun  au  Caire.  «  Quand  les  Arabes,  écrit  Ibn  Khaldoun.  eurent  cessé  d'observer  les 
préceptes  stricts  de  leur  religion  et  quand  le  goût  d'une  vie  heureuse  et  de  la  domination 
les  eut  pris,  ils  apprirent  des  Perses  subjugués  les  arts  et  l'architecture...  «  (Prolégomènes.) 


200 


L  ARCHITKCTURE    KCLECTIOUE    DES   CIVILISATIONS  MUSULMANES 


morale,  si  forte  que,  de  l'avoir  reçue,  les  peuples  les  plus  éloignés,  les 
races  les  plus  différentes,  les  civilisations  les  plus  inégales  s'en  sont  trou- 
vées apparentées. 

En  outre,  pour  n'être  pas  des  raffinés,  les  Arabes,  conducteurs  de  la 
conquête  —  les  clients  de  Tarchilecture  —  n'étaient  point  des  barbares  : 
généralement  bien  doués  sous  le   rapport  estliétique,  ils  appartenaient, 


127.  —  Le  Taj  Mahal,  à  Agra. 

pour  une  bonne  part,  à  des  ti'ibus  sédentaires  pour  qui  la  bâtisse  n'était 
point  une  nouveauté  V  Ils  avaient  donc  des  préférences,  dont  la  satisfac- 
tion devait,  paitout,  marquer  d'un  même  trait  l'art  indig'ène. 

Une  troisième  cause  de  constitution  d'un  style  musulman  fut  l'extrême 
facilité  des  communications  entre  les  rég-ions  islamiques.  Elle  résultait  des 
commodités  de  voyages,  que  créait  une  grande  fraternité  religieuse  et 
(•oi|)orative;  de  l'existence  d'une  langue  commune  et  d'institutions  ofli- 
ciclles  et  privées  en  faveur  des  voyagrurs;  enfin,  d'une  intense  circula- 


Cï.,  plus  haul 


parti 


L'Iioii. 


LKS    CONDITIONS    ET    LES    INFLUENCES 


201 


tion  commerciale,  proi)ice  à  la  banalisation  des  formes  décoralives  créées 
par  les  arts  somptiiaires  ; 

On  doit  encore  considérer  comme  favorables  à  un  apparentement  des 


128.  —  Détail  de  la  façade  du  Taj  Mahal,  à  Agra. 
(D'après  le  D^  G.  Le  Bon,   Les  Monumentu  de   Vlnde.) 

écoles  la  puissance  et  le  despotisme  des  souverains,  qui  leur  permettaient 
soit  de  faire  venir  de  très  loin  des  architectes  et  artisans',  soit  même  de 
les  réquisitionner  en  masse". 

'  f:i'.,  par  exemple,  la  construction  de  mosquées  du  Caire  par  des  architectes  persans  (une. 
au  déclin  du  x=  siècle,  pour  le  compte  d'une  femme  du  khalife  El  Moizz  ;  une  autre,  celle  de 
Nefsi  Keisoum  (1308),  par  un  maitre  de  Tauris  qui,  selon  Makrisi.  avait  copié  les  minarets 
de  la  mosquée  d'Ali-chah  en  cette  ville.  Cf.  encore  l'appel  adressé  par  Baber  et  par  les  Grands 
Mogols  du  xvii'  siècle  à  des  architectes  de  Constantinople. 

-  Cf.  les  décorateurs  égyptiens  et  persans  que  le  sultan  Sélim  II  réquisitionna  par  centaines 


202  l'architecture    ÉCLECTIQUE    DES   CIVILISATIONS    MUSULMANES 

Enlin,  il  faut  compter  comme  agent  d'unification  le  prestige  de 
Bagdad,  siège  du  Khalifat  abbasside,  et  de  Damas,  capitale  du  Khalifat 
ommiade  :  car  il  soumettait  le  inonde  musulman  au  rayonnejnent  de 
l'Orient  perso-înêsopotamien  et  syrien.  En  particulier,  le  style  décoratif 
sassanide  fut  universalisé  par  une  active  exportation  des  produits  des 
industries  artistiques  de  la  Perse\  Il  est  vrai  que  dans  les  pays  médi- 
terranéens, il  fut  concurrencé  par  la  formule  byzantine,  qui  bénéficiait 
d'une  vogue  déjà  ancienne  et  de  la  renommée  des  mosaïstes  de  Constan- 
tinople". 

Ajoutons  que  l'unité  relative  du  monde  islamique,  sous  le  rapport  du 
climat,  facilitait,  d'une  région  à  une  autre,  les  emprunts  de  programmes 
et  de  procédés  ^ 

Certes,  l'art  musulman  devait  être  aiieclé  par  le  conservatisme  ordi- 
naire à  l'Orient,  ([ue  confirmaient  l'esprit  islamique,  une  organisation 
strictement  corporative  des  métiers  et  un  enseignement  ultra-traditiona- 
liste. 

Néanmoins,  grâce  au  ressort  de  progrès  que  constituaient  une  pro- 
fusion de  commandes  souvent  magnifiques,  d'énormes  ressources  maté- 
rielles, enfin  la  (jualité  d'artistes  et  d'artisans  héritiers  du  goût  et  de 
l'expérience  de  quelques-unes  des  civilisations  les  plus  artistiques  du 
monde,  il  s'accomplit,  en  chacune  des  grandes  régions  du  domaine  de 
rislam,  une  lente  maturation,  au  terme  de  laquelle  s  épanouit  un  style 
composite,  mais  vivace,  caractérisé  et  riche  en  beautés. 

Donc,  dans  la  plus  large  mesure,  le  développement  et  l'orientation  de 
l'architecture  musulmane  se  trouvèrent  dans  la  dépendance  des  condi- 
tions de  l'ordre  humain,  A  celles  que  nous  venons  de  reconnaître  il  con- 
vient d'ajouter  la  passion  de  l'effet,  surtout  dans  la  note  brillante,  qui 
constitue   une  des   caractéristiques  de  l'Oriental;    sa    négligence  et  son 

pour  les  travaux  de  Gonstanlinople  ;  Cf.  aussi  les  foules  d'artisans  de  toutes  nationalités  — 
la  chinoise  comprise  —  que  Tamerlan  concentra  dans  le  Turkostau. 

'  CI.  p.  203,  note  t.  Notons  également  le  prestige  du  palais  de  Ghosroês  à  Ctésiphon  doiiL 
nous  donne  une  idée  le  fait  que  le  sultan  Hassan,  projetant  une  mosquée  au  Caire  (1356),  lit 
mesurer  la  hauteur  du  monument,  alln  que  sa  bâtisse  le  surpassât. 

■■'  Cf.  la  sculpture  toute  byzantine  des  mosquées  de  Jérusalem,  de  Damas,  de  Kairouan.  etc. 
Les  mosaïques  de  celles  des  deux  premières  de  ces  villes  furent  l'ouvrage  d'ailisans  byzantins  : 
de  mèrne,  celles  de  la  mosquée  de  Cordoue,  pour  la  conlection  desquelles  liakem  II  lit  venir 
de  Constantinople  320  quintaux  de  cubes  (961). 

■'  Pour  les  concluions  nalurelles  que  l'architecture  musulmane  trouva  dans  les  dillérentes 
régions  de  son  aire,  nous  prions  le  lecteur  de  se  reporter  aux  chapitres  consacrés  aux  mani- 
festations antérieures  de  l'activité  artistique  «le  ces  pays  (cf.,  tome  I,  p.  25,  117,  156,  256,  'i%± 
et,  dans  ce  volume,  p.  o6,  70,  2'J4). 


LES    ÉCOLES.    LES    EPOQUES 


203 


insouciance;  son  parti  pris  de  ne  bâtir  que  des  logis  viagers,  conlirmé, 
en  l'occurrence,  par  l'égale  soudaineté  des  fortunes  et  des  disgrâces  qui 
est  propre  aux  sociétés  démocratiques  à  gouvernement  despotique;  enlin, 


es  exigences 


de   souverains  habitués  à  la  satisfaction  rapide  de  leurs 


caprices. 


LES  ECOLES.  LES  EPOQUES 


Dans  l'unité  relative  des  architectures  musulmanes,  on  distingue  six 
grandes  écoles,  que  l'on  peut  répartir  en  deux  groupes,  dominés  chacun 


12'j.  —  L"Aire  des  architectures  musulmanes.  Los  (Jcules.  Leurs  rapports. 

1'.  Ecolo  persane.  —  I-.  Ecole  du  Turkcslan.  —  IL  Ecole  de  Syrie.  —  IIL  Ecole  d'Ejr.Vpte.  —  IV'.  Ecole  du 
Maghreb.  —  1V-.  Ecole  d'Espagne.  —  V.  Ecole  luniue  seldjoukide.  —  V-.  Ecole  turque  otlomane.  —  VI.  Ecole 
do  l'Inde. 

par  la  première  citée  :  d'un  côté,  la  syrienne,  Y l'gi/ptieiine,  la  maghrébine- 
hispankfue ;  de  l'autre,  la  perso-mèsopotamienne,  la  turque  seldjouJàde- 
ollomane,  V indienne. 


L'école  de  Sijrie  ne  peut  être  appréciée  à  sa  valeur,  parce  que  son 
œuvre  a  été,  en  majeure  partie,  détruite  par  les  ravages  des  Croisades, 
des  invasions  turques  et  mongoles,  des  campagnes  des  sultans  mame- 
louks d'Egypte,  et  que  ce  qui  en  subsiste  n'a  pas  été  étudié  comme  il  le 
mérite. 

Fidèle  à  son  idéal  des  époques  païenne  et  chrétienne',  elle  s'appli- 
qua à  bien  construire  et  préféra  l'effet  par  la  plastique  monumentale  et 
la  polychromie  dés  matières.    Elle  influença  très  énergiquement  l'archi- 

'  Cl.  Tome  I,  p.  447  et,  ci-dessus,  p.  48,  56. 


204 


L  ARCHITECTURE    ÉCI.ECTIuL  E    DES    CIVILISATIONS    >Il•^l•LMA^•ES 


lecture  égyptienne,  à  partir  Ju  xii'  siècle;  celle  de  lAsie  Mineure  turque, 
aux  xii"  et  xiii  :  dans  une  moindre  mesuie.  celle  du  Maghreb,  avant  le 

\r  ,  et  celle  des  Ottomans^, 
au  xvl^ 

De  son  côté,  elle  l'ut 
atiectée,  au  moins  pour 
les  détails,  par  larl  égyp- 
tien, au  XI®  siècle  et  aux 
xiv"  et  XV-;  par  celui  de 
l'Europe  occidentale,  à 
la  suite  des  croisades  '. 

Ce  ne  fut  pas  avant 
le  XV'  siècle  que  l'école 
l'OUptienue  atteignit  la 
maturité.  D'abord,  elle 
jjuisa  aux  sources  copte, 
livzantine,  syrienne  et 
perso-mésopotamienne  -, 
pratiquant  la  bâtisse  en 
briques  et  la  décoration 
par  enduits  et  peintures. 
Dans  le  dernier  quart  du 
xii'  siècle,  l'instauration 
de  la  dynastie  des  Ayou- 
bites.  originaire  de  Sy- 
lie,  soumit  l'Ég-ypte  à 
l'action  artistique  de  ce 
pays  ;  le  progTès  de  celle- 
ci  se  manifesta,  au  cours 
des  siècles  suivants,  pai-un  développement  de  la  construction  en  pierre -et 
de  l'embellissi'ment  au  moyen  de  partis  de  plastique  monumentale  et  de 
polvciiromie  constructive.  Au  déclin  du  xiii-  siècle  et  au  xiv-,  s'ajoutèrent 


I3O.  —  Le  n  trône  d'Akhar»,  dans  le  divan  du  palais 
lie  Fatlipur  Sîkrî.    D'après  G.  Le  Bon.  op.  cif.] 


'  Cf.  ]<•  minaret  de  la  Mosiiui'c  Llanc-lie,  à  Kainli-h  {Palestine  .  dit  tour  des  Quarante  martyrs 
(1318j. 

-  Cf.  le  fait  que  la  mosijuée  dlbn  Touloiinau  Caire  (8T6-ST8)  fut  imitée  de  celle  de  Samarra. 
Notons  qu'étant  chiites,  les  Falimites  ilevaient  avoir  un  laible  pour  l'aVt  de  la  Perse,  berceau 
de  leur  foi. 

■■  I,a  plu~  aneii-nne  fa-;adc  en  pierre  est  celle  delà  mosqu<'-e  J-l  Akmar  (1125;. 


LES    ÉCOLES.    LES    ÉPOnUES  203 

(les  iniluences  persanes, favorisées  par  l'oiig-ine  asiali(jue  des  Mamelouks; 
elles  sont  révélées  par  Tadoption  d'un  plan  cruciforme  pour  les  mosquées 
et  par  l'emploi  de  mosaïques  de  faïence.  Aux  xiv"  et  xv-  siècles,  se  trouva 
constituée  une  formule  très  remarquable,  dont  l'application  fut  particu- 
lièrement heureuse   dans  le   domaine    de  l'architecture    domestique.    A 


Photo   ï^ebab. 

loi.  —  MosqU'-''  V-  ni  djami,  à  Constantinople.  Re%-ètemeiits  en  faïences  et  fenêtres 
dans  les  appartements  du  Sultan. 

partir  du  xvi''  siècle,  elle  se  compliqua  de  quelques  éléments  ottomans, 
introduits  avec  la  domination  turque.  Inversement,  l'art  égyptien  con- 
tiibua  à  la  formation  de  l'art  ottoman. 

Deux  écoles  se  disputèrent  la  direction  des  architectures  maghrébine 
et  hispanique,    celle  de  Kairouan  et  celle  de  Cordoue. 

La  première,  qui,  jusqu'au  xii^  siècle,  rayonna  sur  tout  le  Maghreb, 
et  "aussi  sur  la  Sicile,  procédait,  dans  une  assez  large  mesure,  de  l'art 
africo-byzantin  et  de  celui  de  l'Asie  musulmane'. 

'  Ibrahim-el-Aglab,  le  premier  souverain  aglabite  de  Kairouan,  lit  venir  de  Bagdad  de.> 


car 


reaux  de  faïence  pour  la  décoration  du  mirhab  de  la  mosquée  de  Sidi  Okba. 


206  l'architecture  éclectique  des  civilisations  musulmanes 

A  partir  du  x'  sit'cle  et  surtout  du  xi",  cette  dépendance  lut  réduite 
par  une  réaction  du  fond  berbère  de  la  population  de  l'Afrique  du  Nord'. 

De  son  côté  et  pour  la  môme  raison,  l'école  de  Cordoue  se  trouva, 
au  xif  siècle,  affranchie  des  influences  asiatiques  et  elle  développa  un 
style  propre  et  charmant,  dont  la  floraison  s'acheva  aux  xiv"  et  xv'  siècles. 
Dès  le  xii"  siècle,  il  régnait  sur  le  Maroc  et  sur  Tlemcen;  l'émigration 
des  Maures,  chassés  d'Espagne  par  la  «  reconquête  »  chrétienne,  le 
répandit  dans  toute  l'Afrique  du  Nord  oii,  aujourdiiui  encore,  l'architec- 
ture indigène  se  déclare  «  andalouse  ». 

L'histoire  artistique  du  moyen  âge  persan  est  mal  connue  :  il  est  pro- 
bable que  les  troubles  et  les  invasions  qui,  pendant  des  siècles,  désolè- 
rent la  Perse,  contrarièrent  l'expression  architecturale  de  son  génie,  dont 
la  vitalité  s'attestait  par  une  importante  production  littéraire. 

Sous  le  rapport  de  l'art,  la  Mésopotamie  musulmane  resta  sassanide  -  ; 
même  elle  puisa  aux  fonds  babylonien  et  assyrien,  témoin  la  conformation 
en  ziggourat  des  minarets  de  ses  mosquées ^ 

De  môme,  en  Perse,  où  le  traditionalisme  s'accuse  dans  le  rapport  de 
filiation  qui  unit  le  «  talar  «  des  habitations  à  l'apâdana  de  l'époque 
achéménide,  les  «  liwan  »  des  mosquées  aux  halls  sassanides,  le  mode 
ordinaire  de  couverture  à  celui  des  palais  de  Firouz  Abad  et  de  Sarvis- 
tan  '. 

L'épanouissement  du  style  persan  tarda  jusqu'à  la  fin  du  xvi''  siècle  : 
il  réalisa  alors  une  foi-mule  In'illante  qui  unit  la  grandeur  de  la  concep- 
tion, le  goût  de  la  composition,  la  science  de  l'exécution,  un  sentiment 
exquis  de  l'effet. 

Son  rayonnement  fut  aussi  énergique  qu'étendu"'.  Outre  l'art  de 
l'Egypte  et  du  Maghreb,  dont  il  a  été  question  plus  haut,  il  affecta  forte- 
ment celui  des  civilisations  seldjoukide  et  ottomane,  et  il  imprima  à  celui 
<le  rinth^  musulmani;  son  orientation  définitive.  A  la  vérité,  l'architecture 
persane    lit  ([uel(|iies  empruids  à  ce  dernier:   dans  la   partie   turkestane 


'  CA.  la  iiianilV'stalion  (le  celtu  D'action  dans  lu  domaine  imliliiiuc  :  fondation  des  états  do 
Sedrata,  de  la  Kalaa  dos  Beni-llanimad... 

^  Cf.,  par  exemple, le  dispositif  de  grandes  salles  couveiles  de  Iierceauv  et  ouvertes  sur  unes 
«our,  qu'oiïre  un  édilicu  abassidc  (ix»  siècle)  à  Dar  d-Klialif  (rive  gauche  du  Tigre,  à  '■>  kilo- 
mètres  au  nord  de  Samarra). 

'  Cf.  celles  de  Samarra,  d'Aboudolaf.  Cf..  plus  loin.  p.  23i  et  fig.  131. 

'  Cf.,  tomel,  p,  ;!9i:  tome  il.  p.  il.  12. 

''  Cf.  p.  2213,  225. 


LES    ECOLES.    LES    EPOIJUES 


207 


de  son   aire,  elle  aclinil  (luelques  éléments  d'orii^ine  cliinoise'   et,  peut- 
être,  eut-elle  (juehiiies  obligations  à  la  eonstruction  arménienne. 

Le  développement  de  l'école  turfjue  passa  par  deux  phases  :  en  Ana- 
tolie,  au  service  de  la  civilisation  seldjoukide,  elle  grandit  sous  la  triple 
influence  de  l'Arménie,  de  la  Perse,  delà  Syrie.  Après  l'installation  des 


132.  —  Fontaine  Alinied  III,  à  Constantinople. 

Ottomans  en  Europe,  elle  prit  la  suite  de  Tarchitecture  byzantine-.  Mais 
par  diverses  innovations,  dont  quebjues-unes  de  grande  conséquence, 
et  par  l'introduction  de  partis  de  décoration  syriens,  égyptiens,  persans, 
elle  créa  un  art  remarquable,  rationnel,  savant,  monumental,  qui  fut 
dans  sa  force  aux  xvf  et  xvii^  siècles \  La  renommée  des  srands  sultans 


'  Cf.  p.  241  et  p.  248.  note  2. 

-  Aussi  bien,  maint  grand  architecte  ottoman  appartenait-il  aux  populations  conquises. 
Ainsi,  l'auteur  de  la  mosquée  de  Mahomet  II,  à  Constantinople  et  celui  de  la  Yéchil  djami,  à 
Brousse,  étaient  des  Grecs  :  respectivement  Chrislodoulos  et  Ilias-Ali.  Sinan,  le  plus  illustre 
-des  maîtres  de  l'école,  et  Khair-ed-din,  créateur  de  la  Bayézidié,  étaient  albanais. 

'  L'architecture  ottomane  dut  beaucoup  à  Sinan.  En  élevant  des  chefs-d'œuvre  comme  la 


208  i/aRCHITECTURI;    éclectique    des    CIVIMSATIONS    MUSULMANES 

(lu  XVI'  et  (lu  xvu"  siècle  lui  valut  do  contribuer  à  la  maturation  de  celui 
de  rinde'.  Sa  carrière  fut  interrompue  au  x vin"  siècle  par  une  invasion 
du  goût  européen. 

Jusqu'à  la  fin  du  xiif  siècle,  l'arcliitecture  musulmane  de  VInde  ne  se 
distingua  de  l'indig-ène'  que  par  des  détails.  Puis  des  influences  persanes 
s'exercèrent  aux  dépens  de  l'exubérance  décorative  du  génie  bindou. 
Leur  développement,  consécutif,  en  partie,  à  la  fondation  de  l'empire 
mog'ol  et,  sans  doute  aussi,  l'intervention  d'architectes  ottomans,  abou- 
tirent à  la  constitution,  au  milieu  du  xvi-  siècle,  d'un  style  admirable  à 
maints  égards,  alliage  de  grandeur  persane  et  de  fantaisie  hindoue. 
D'abord  marqué  au  coin  de  la  puissance  et  de  l'originalité,  il  inclina,  à 
partir  du  deuxième  tiers  du  xvii"  siècle,  à  l'élégance,  pour,  finalement, 
tomber  dans  la  mièvrerie. 

LMnde  musulmane  exporta  en  Perse  le  type  de  la  coupole  bulbeuse 
et  aussi  l'arc  en  accolade,  qu'elle  tenait  de  l'Inde  bouddhiste  et  brahma- 
niste'\ 

III 

RAYONNEMENT 

L'expansion  de  l'architecture  musulmane  hors  des  limites  de  l'Islam 
fut  médiocre.  Notons  cependant  son  action  sur  l'école  de  Byzance,  au 
ix'siècle%  et  sur  celles  de  l'Arménie,  de  la  Russie,  de  la  Serbie  et  de  la 
Moldo-Valachie"";  la  persistance  du  style  maghrébin  en  Sicile,  sous  la 
domination  normande,  et  son  extension  dans  l'Italie  méridionale;  la  sur- 
vivance de  l'art  andalou  après  la  destruction  des  états  maures;  enfin  une 
forte  influence  sur  l'art  chrétien  d'Occident. 

Suleitnanié  dr,  Constanlinoplc  et  la  Sélitnié  d'Andrinoplc  ;  en  l'ournissant  les  plans  de  307  édi- 
fices de  toute  destination,  il  multiplia  les  modèles  de  science  et  de  goût;  enfin,  ses  nombreux 
(Jléves  restèrent  iidèhis  à  ses  principes,  qu'ils  exportèrent,  nous  l'avons  dit,  jusque  dans 
l'Inde. 

'  Des  architectes  furent  demandés  à  Soliman  par  l'empereur  Babcr  :  à  Méliémet  IV  par 
Chah-Jehan.  Plusieurs  élèves  de  Sinan  furent  au  service  des  Grands  Mogols. 

"^  Cf.  plus  loin,  livre  V,  première  partie 

'  Cf.  plus  loin,  p.  31(;,  324. 

'  Cf.  plus  haut,  p.  140. 

■■■  Cf.  p.  84,201,  207,  268,  27;i,  270,  279,  2S2. 


PROr.RAMMES    CIVILS,    MILITAIRES,    FCNÉRAIRES  209 

CIIAIMTRK    III 
LES  PROGRAMMES  ET  LEURS  RÉALISATIONS 

I 

PROGRAMMES   CIVILS,    MILITAIRES,    FUNÉRAIRES 

Sauf  en  malière  d'hydraulique,  rarchitecture  musulmane  ne  se  dis- 
tingua guère  dans  les  travaux  d'utilité  publique  et,  pour  la  fortiticalion, 
elle  se  borna  à  copier  les  Byzantins. 

Notons,  toutefois,  la  simplicité  grandiose  et  pratique  à  la  fois  de  sa 
conception  du  caraDansêrail  ;  une  grande  cour  quadrangulaire  —  parfois, 
une  vaste  salle  couverte  —  avec  fontaine  et  bassin  en  son  milieu,  est  bordée 
d'écuries  et  de  magasins  au  rez-de-cbaussée  et,  à  l'étage,  de  chambres 
desservies  par  une  galerie. 

En  revanche,  elle  tire  honneur  de  son  élaboration  des  programmes 
domestiques. 

Commandée  par  les  mœurs  de  l'Orient,  elle  défend  jalousement  l'in- 
térieur contre  les  curiosités  et  elle  assure  une  stricte  séparation  de  la  vie 
de  relation  et  de  l'existence  privée.  D'une  part,  elle  distribue  les  locaux 
autour  d'une  ou  de  plusieurs  cours  ;  monte  des  façades  aussi  aveugles 
que  possible;  met  aux  fenêtres  le  masque  d'un  treillage  serré;  réduit  la 
voie  d'accès  à  une  porte  étroite  et  à  un  couloir,  généralement  coudé.  De 
l'autre,  elle  divise  la  demeure  en  deux  parties  bien  distinctes  :  l'une, 
ouverte  aux  visites,  le  sélamlik;  l'autre,  à  l'écart,  le  harem. 

Elle  s'entend  à  accommoder  une  distribution  aux  conditions  d'un  cli- 
mat chaud  et  à  rendre  un  logis  agréable.  A  la  ville,  elle  gagne  de  la  place 
sur  la  rue,  par  l'expédient  d'étages  en  encorbellement  et  de  logettes  treil- 
agées  sur  balcons,  dites  moucharabiyés  (143)  ;  des  portiques  et  des  galeries 
disposés  autour  de  la  cour,  en  même  temps  qu'ils  assurent  les  dégage- 
ments, abritent  les  chambres  contre  l'excès  de  lumière  et  de  chaleur 
et  permettent  de  vivre  dehors  ;  les  toitures  sont  aménagées  en  terrasses 
où  prendre  le  frais;  une  installation  de  bains  est  de  règle,  souvent  plus 
luxueuse  que  celle  des  appartements;  le  salon  (liwàn),  grande  pièce 
ouverte  dans  toute  sa  largeur,  sur  une  cour  ou  sur  une  autre  salle  en 
contrebas,  est  rafraîchi  et  égayé  par  un  bassin  et,  chez  les  riches,  par  des 
jeux  d'eaux  (12(1,  133,  m,  1,  i,  o;  iv). 

II.  14 


210  l'architecture  éclectique  des  civilisations  musulmanes 

Pour  un  palais  (133;  ou  un  chUeau  de  plaisance,  le  principe  de  l'ordon- 


133    _  Programmes  domestiques  musulmans. 
IV.   Kiosque  do  la  Zua,  à  Palormo.   1,  salon.  2,  jeu  doau   (vasque,  canal,  UiSMDS  a^oc  jclsi. 

nance  est  le  même:  seulement  les  éléments  du  lot:is  sont  dispersés  dans 
l'étendue  d'un  ^^rand  jardin. 

Les  salles  du  trône  ou  d'audience  [divan)  occupent  un  des  côtes  d  une 


•212 


L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIQUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 


cour,  généralement  bordée  de  portiques  et  agrémentée  de  bassins  et  de 
parterres  (133,  ii,  4,  6;  134;  160];  en  Perse  —  où  on  les  appelle  des 
«  talars  »  —  et  dans  l'Inde,  ce  sont  —  descendants  directs  des  apadàna 
acbéménides'  — ^  des  pavillons  composés  d'un  bail  ouvert  sur  colonnes  et 
d'un  appartement  dans  le  fond  :  des  voiles,  pendant  dans  les  entre-colon- 


i'.Vû.  —  Tombeau  de  ri'lmpereur  Huiaayun.  près  de  JJellii. 
(D'après  FerRusson.  Indkin  Architecture.) 

nements,  ou  tendus  obliquenient  en  avant  des  façades,  protègent  contre 
les  ardeurs  du  soleil  (133,  ii,  6;  125). 

Les  locaux  d'babitation.  les  cuisines,  les  magasins,  les  communs 
s'alignent  en  bordures  de  cours  (133,  ii;  0,  10)  :  çk  et  là,  des  kiosques 
ouverts'  ou  ferm(''s  '  mt'uagentdes  lieux  de  repos  (12."');  126;  133.  i.  iv\ 

Sous  sa  foruie  élémentaire,   le   tombeau  musulman   se   réduit   à  une 


'  Cf.  Tome  I,  p.  3'J4. 

*  Cf.  le  Parillon  des  Miroirs,  à  Ispalian  (12."i  ;  13o,  i)  ;  le  pavillon  à  étages  dans  le  palais 
d'Akbar,  à  Fàlhpur  Sfkiî  (li'6). 

■'  Cf.  la  Zi/a,  la  Cuba,  à  l'ali'rme  (i:!3,  iv)  ;  le  Tchinli  Kiosk,  dans  le  Vieux  Sérail,  à  Gons- 
tanlinoplo. 


PIUXJRAMMES    RELIGIEUX  213 

slMc  plus  OU  moins  ouvi-auée,  ((ue  reli've  une  inscri[)tion  pieuse  ou  bio- 
i;raplii(|ue.  Pour  uu  mort  de  ((ualité,  on  ériji;e.  autant  que  possible  au 
milieu  d'un  jardin,  un  mausolée,  —  dais  ou  chapelle.  Ses  proportions  peu- 
vent atteindre  celles  d'un  i^rand  monument,  notamment  en  Egypte,  en 
Perse,  au  Turkestan,  en  Turquie  et  surtout  dans  l'Inde,  où,  pour  ne  citer 
<jue  deux  ou  trois  exemples,  entre  beaucoup,  le  tombeau  d'Humayun 
près  de  Delhi  (135),  celui  d'Akbar  à  Sikandara,  celui  de  Mohammed  à 
Bijapour,  surtout  le  Taj  Malial  à  Agra  (127;  128;  100),  rivalisent  avec 
les  plus  magnifiques  édifices  civils  ou  religieux. 

Au  Caire,  un  programme  funéraire  princier  comportait  une  mosquée, 
une  fontaine,  une  école  élémentaire,  souvent  un  séminaire  et  parfois  un 
couvent  (187,  x;  148).  La  séparation  des  sexes  est  maintenue  par  delà 
la  vie. 

n 

PHOGRAM.MES    RELIGIEUX 

Le  culte  musulman  réclame  un  enclos  sacré  ;  un  abri  pour  les  fidèles; 
un  bassin  pour  des  ablutions;  un  signe  de  la  direction  de  la  Mecque 
[Kibla],  afin  que  Torant  puisse  se  tourner  vers  la  ville  sainte;  le  moyen 
pour  le  clergé  de  procéder,  d'une  part,  à  la  lecture  du  Coran,  de  l'autre, 
à  un  appel  du  peuple  à  la  prière. 

Satisfaction  lui  est  donnée  par  un  programme  (137,  i)  comportant  la 
réalisation  d'une  enceinte  rectangulaire  orientée  par  ses  côtés  longs 
[hai'am)\  l'adossement  aux  quatre  murailles,  de  porticjues  (Ihvdn)  {2,  2) 
ouverts  sur  une  cour  {sa/in)  (1)  au  centre  de  laquelle  un  dais  abrite  une 
fontaine  {miclha)  (4);  l'aménagement  d'une  cour  de  service,  avec  bassin 
et  latrines  (9)  ;  l'attribution,  à  celui  des  «  liwân  »  qui  est  du  coté  de  la 
ville  sainte,  d'une  profondeur  plus  grande,  l'appropriant  au  rôle  de  hall 
(137,  I,  3  ;  139)  ;  le  placement,  sur  son  mur  de  fond,  d'une  sorte  de  mire 
pour  la  visée  de  la  Mecque  [mirhab)  (123  ;  130  ;  137,  i,  5),  sous  l'espèce, 
primitivement,  d'une  fausse  porte,  plus  tard,  d'une  niche;  l'érection,  à 
proximité  et  à  droite  de  ce  point,  d'une  haute  chaire  pour  l'imàn  [minbar] 
(136;  137,  1,  6)  et  d'une  estrade  pour  le  moballigh,  chargé  de  reproduire 
pour  Les  fidèles  éloig-nés  l'action  de  l'imàn  et  de  leur  «  faire  parvenir  la 
prière  ^)  [dekké)  (137,  i,  7  ;  145)  ;  enfin,  la  construction  d'une  tour  acces- 
sible au  muezzin  charg-é  d'inviter  les  croyants  à  la  prière  [minaret) 
(118;   UU;  137,  i,  8;  138;  148;  151). 


214 


L  ARCHiriilCTURE    ECLECTIOUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 


Ce  })lan,  (jui  ofl're  l'asantage  d'être  extensible  à  volonté,  soit  par  allon- 
gement  du  liwàn  orienté,  soit  par  multiplication  de  ses  travées',  procède, 
évidemment,  de  celui  du  temple  sémite-;  par  ailleurs,  il  rappelle  celui 
de  la  basilique  chrétienne  à  atrium  \ 

De  sa  réalisation,  universelle  aux  jtremiers  siècles  de  riiégire,  on  peut 


136.  —  Sanctuaire  de  la  mosqu»Je  de  Sidi  Okba,  à  Kairoiian. 

citer,  comme  exemples,  les  mosquées  cairotes  d'Amrou  et  d'Ibn-Touloun 
(137,  I). 

Une  variante,  dont  la  vogue  commencja  vers  le  xii""  siècle,  se  distingue 
par  un  parti  pris  d'exalter  la  dignité  du  mirhab.  Le  moyen  est  soit  sim- 
plement un  élargissement  de  l'allée  qui  y  mène  (137,  ii,  iv),  soit  la  cons- 
titution d'un  sancluaii-e,  par  l'attribution  d'une  plus  grande  largeur  à  la 
dernière  travée  du  i)orti(iue  (137,  ii)  ou,  plutôt,  par  la  suppression  dune 


Cf.  les  agrandissumeiils  succcssil's  de  la  iiiu.siiuce  do  Cordouc  (13V). 
Cf.  Toiuc  I,  p.  161  et  166. 
Cf.,  plus  haut,  p.  27. 


l'KOCRAMMKS    RELIGIEUX  215 

partie  du  (juinconce  des  souliens  isolés  en  avant  de  la  niche  sainte  (m). 
L'espace  dég-agé  par  cette  opération  est  })arl'ols  isolé  par  une  barrière  qui 
le  réserve  au  prince  ^  [tnaksouiuï]  (13t)  ;  137,  v).  En  outre,  l'école  maglirébo- 
liispani({ue  donne  volontiers  au  mirhab  les  proportions  d'une  petite  chapelle 
circulaire,  signalée  au  dehors  par  une  coupole;  l'entrée  est  marquée  de 
la  même  façon  et,  en  outre,  par  un  portail  ^  (137,  m,  v). 

Sous  l'influence  de  l'art  byzantin,  l'école  ottomane  remplace  le  porti(|ue 
du  mirhab  par  un  vaisseau,  aussi  vide  que  possible,  dont,  parfois,  la  capa- 
cité est  accrue  par  l'aménagement  de  tribunes  (122;  137,  vi  ;  145).  Rare- 
ment —  les  mosquées  vertes  de  Nicée  et  de  Brousse  en  offrent  des  exemples 
—  elle  le  dote  d'un  vestibule,  équivalent  du  narthex  chrétien.  Souvent, 
au  contraire,  elle  le  complique  de  diverses  annexes  à  usage  de  biblio- 
tht'(|ue,  de  séminaire,  d'iiôpital,  de  caravansérail. 

Un  second  type  de  mos(|uée  —  d'invention  persane^  —  substitue  aux 
quatre  portiques  sus-mentionnés  autant  de  grandes  nefs,  disposées  en 
croix.  Il  en  est  de  béantes  (137,  vu,  x)  ;  d'autres' sont  précédées  d'un 
porche  géant,  ouvert  sur  toute  sa  largeur  comme  sur  toute  sa  hauteur 
(137,  viii;  138).  Tantôt,  le  parti  d'une  vaste  cour  étant  conservé,  elles 
occupent  le  milieu  de  cliacun  des  côtés  et  sont  reliées  par  des  galeries  ' 
(137,  VII,  viii);  tantôt,  une  réduction  de  l'espace  à  ciel  ouvert  les  rend 
presque  attenantes^  (x);  tantôt,  enfin,  une  couverture  du  vide  central  réa- 
lise l'unité  d'un  édifice  sur  plan  centré  et  rayonnant''  (ix).  C'est  comme  si 
le  principe  du  haram  sémite  avait  été  évincé  par  celui  de  l'église  chré- 
tienne. Cependant  la  formule  persane  de  la  mosquée  apparaît  indigène  et 
traditionnelle  à  qui  se  rappelle  l'ordonnance  des  palais  sassanides,  le  hall 
grand  ouvert  de  Firouz-Ahad  et  de  Ctésiphon,  la  salle  d'audience  à  vesti- 
bule monumental  de  Sarvistan,  le  plan  cruciforme  du  propylée  de  Rabbat- 
Ammàn  '. 

Pour  les  mosquées  commémoratives  ou  religieuses,  un  tracé  circulaire 
ou  polygonal  était  usueP  (137,  xi). 

'  Cf.  les  mosquées  de  Gordoue,  de  Mansourah-Tlemceiii,  de  Kulbarga,  de  Fàthpur  Sikrf  .. 

*  Cf.  aussi,  au  Caire,  les  mosquées  El  Ahzar,  El  Hakem. 
'  Il  fut  importé  en  Egypte,  au  xn"  siècle. 

*  Cf.  la  mosquée  djouma  d'ispalian. 

*  Cf.  les  mosquées  cairotes  de  Hassan,  d'Esbek,  de  Kait  Boy. 

'■  Cf.  la  mosquée  «  bleue  »  de  Tauris,  la  mosquée  «  verte  »,  à  Brousse. 
■"  Cf.  fig.  6,  03. 

*  Cf.  la  Qoubbet-es-Sakhra  à  Jérusalem. 


SI  1 


0^ 

znt 


nn 


137.  —  La  mosquée, 

I.  Mosquûc  d'Ibn-Touloùu,  au  Caire.  1,  salin.  2,  J,  liwiii.   'à,  liwin  principal.  4,  niidha.  .5,  mirliab.  0,  minbar. 

7,  dekké.  8,  minarel.  9,  cour  avec  bassin  d'ablutions  el  latrines.  —  II.  Mosquée  de  Sidi-Okba,  à  Kairouan  : 
M,  niirhab.  —  111.  Mosquée  de  Mansourali,  Tlemcen  :  M,  mirhab.  S,  maksoura.  —  IV.  Grande  mosquée  de  Damas  : 
M,  mirhab.  —  V.  Mosquée  de  Cordoue  :  M,  troisième  mirhab.  S,  maksoura.  —  VI.  Mosquée  Suleimanié,  à  Constan- 
tinople  :  C,  sahii.  M,  mirhab.  A,  minbar  :  B,  dekké.  P,  P,  minarets.  —  VII.  Mosquée  djouraa  à  Ispahan  :  1  sahn. 
2,  oratoire.  3,  midha.  4,  plate-forme  pour  la  prière  en  plein  air.  5,  o,  liwàn.  G,  sanctuaire.  7,  mirhab.  8,  minbar.  — 
VIII.  .Mosquée  impériale,  à  Ispahan.  1,  entrée.  2,  sahn.  3,  3,  liwàn.  4,  midha.  3,  sanctuaire.  6,  mirhab.   7,  minbar. 

8,  portiques.  0,  9,  cours.  10,  10,  minarets.  —  IX.  Mosquée  «  bleue  «,  à  Tauris  ;  M,  mirhab.  —  X.  Mosquée  du 
Sultan  Hassan,  au  Caire.  1,  entrée  principale.  2,  vestibule,  3,  3,  couloirs.  4,  sahn.  o,  midha.  6,  6,  liwân.  7,  mirhab. 
8,  minbar.  9,  dekké.  10,  mausolée  du  sultan.  11,  cour  avec  bassin  et  latrines.  12,  12,  minarets.  13,  13,  médressés. 
—  XI.  Ooubbet-es-Sakhra,  à  Jérusalem  :  R,  la  roche  sacrée. 


218  L  AHCHITECTURE   ÉCLKCTIOUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

Quaiil  aux  séminaires  ou  méJressés,  le  disposilii"  persan  leur  était 
appli(iué  (|uan(l,  l'enseignement  religieux  portant  sur  les  quatre  rites 
orthodoxes  \  il  eonvenait  de  distinguer  autant  de  locaux  séparés  (137, 
x;  13,  13,  13,  13;. 

CHAPITRE  IV 
LA    CONSTRUCTION 

La  construction  musulmane  appelle  une  appréciation  dilFérente,  selon 


i;i8 


—  I>a  .Mosqui'O  iinpûrialc,  à  Ispalian.  {O'après  Flandin  et  Coste.  op.  cil.) 


qu'elle  est  envisagée  dans  la  réalisation  d'un  programme  domesti(jue  ou 
au  servici;  de  rarchitecture  monumental»;.  Dans  le  premier  cas,  pour  des 
raisons  que  nous  avons  indiquées  plus  haut ',  elle  apparaît  hâtive  et  insou- 
cieuse de  solidité;  dans  le  second,  elle  manifeste  autant  de  savoir  (jue 
de  soin,  et  quelques-uns  de  ses  procédés  lui  font  hî  plus  grand  hon- 
neur. 


Rites  Malékile,  chafëife,  /iiuihali/e.  /lané/Ue. 
Cf.  p.  18t.  203. 


LA    CONSTHUCTION    :    MCS    M.V TKIU.VL'X 


îll) 


LKS  maikhiaux 


J)'liii(!  iiiiiMit'ni  i;('iit'i'.il(',  elle  (•onsoninia  liî'S  peu  d»'  Ao/s,  iiaicc  (|ii('  la 
plus  grande  paiii(î  de  son    air-c   «'-lail,  paiixic   en  aihrrs,  cl,  hcaiicoiip  de 


VM).  —   Vui'  iuli'riruio  (h;  l;r,  '^r.indc,  iiios(|U(';i;  ilo  Conloui 


terre,  à  causer  de  l'éconoinie  Av  l('iii[)S  cl  \\v  main-d'ouivic  jjrofcssionrKdlc 
(|uc  pcniicl  (•(•lie  iiialJcr*,'. 

Ell(;  l'ulilisail,,  «oll  pilonnée  dans  des  colIrag(;s,  soit  nioulcc  en  car- 
r(;aux  crus  ou  cuils.  L'(;nip]oi  des  hrufiuta  fut  constant  en  Perse  et  en 
Mésopotamie,  donn'nant  en  Turquie,  coMunuri  dans  le  Maghreb  et  dans 
rind(^,  général  en  Kgy|)le,  du  vu'  si(!<de  au  xni' .  Le  blocage  tut  égaienieni 
usuel;  de  même  h  plaire,  (ju(;  l'école  andaloiisc;  affectionna  à  l'excès. 

Quant  à  la  matière  lapidaire,  (dh;  posséda  toujours  —  à  l'état  d(;  mo(d- 
lons  ou  de  pi(;rres  de  taille  —  la  faveur  de  la  Syrie  et  de  l'Anatolie;  à 
partir  du    xn"  siècle,  elle  commença  à  gagn(;r  c(dle  de  ri']gy|)te,    (ju'tdle 


220  LAUCHITECTURt:    ÉCLEGTKjUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

obtint  entièrement,  à  dater  du  xiv*^;  en  Tur({uie,  elle  concurrenea  la  brique 
et,  dans  l'Inde,  elle  finit  par  l'évincer. 

L'usage  de  la  chaux,  du  ciment,  du  héton  fut  universel. 


II 

LES    PROCÉDÉS 


La  churpenterie  et  surtout  la  menuiserie  musulmanes  firent  preuve 
d'une  extrême  habileté.  L'école  andalouse  se  distingua  par  l'art  avec  lequel 


140.  —  La  cliarpenterie  musulmane. 

I.  Slmctuif  de  poi'li(iuo  (Alliauibia  do  Grenade).  —  11.  Exemple  de  plafond.  —  111.  Coupe  du  condjle  de  la  Ooubbet- 
PS-Saklira  à  Jérusalem.  —  IV.  Détail  de  l'assemblage  de  la  charpciilc  précitée. 

elle  suppléait  aux  gros  bois  par  des  collrages,  garnis  ou  non  de  plâtre, 
et  montait  économiquement  le  squelette  d'une  bâtisse  en  plâtre  (140,  i). 
Admirables  aussi  les  claires-voies  musulmanes,  dont  le  façonnement, 
par  assemblage  à  mi-bois  de  menus  morceaux,  convenait  à  des  pays  chauds 
où  la  matit're  ligneuse  est  sujet  h;  à  contraclion. 


LA  CONSTRUCTION  :  LES  PROCKDKS  221 

Le  mur. 

La  btilisse  en  pisé  ou  en  I)locai^e  était  souvent  consolidée  par  «les 
assises  de  carreaux  ou  des  lits  de  béton,  et  par  des  chaînes  verticales 
de  briques.  Celle  en  briques  était  liaisonnée  par  d'épaisses  couches  de 
mortier. 

Quant  à  VappareiL  lapidaire,  la  Syrie,  l'Egypte,  l'Inde  en  offrent  des 
échantillons  admirables. 

Rien  n'est  peut-être  plus  caractéristique  de  la  construction  musul- 
mane, que  son  goût  pour  l'encorbellement  et  son  adresse  à  en  tirer  parti  ^ 

La  conformation  ordinaii'e  des  baies  était  en  arcade  -.  Les  fenêtres, 
souvent  géminées  de  part  et  d'autre  d'une  colonnette  ou  d'une  pillelte, 
étaient  fermées  soit  par  des  écrans  ajourés,  en  plâtre  ou  en  pierre  ('lo7; 
161),  soit  par  des  grillages  en  bois  (143)  et,  à  partir  du  xv''  siècle,  par  des 
verrières  faites  de  morceaux  de  verre  sertis  dans  les  découpures  d'un 
panneau  de  plâtre  (161)  ou  assemblés  en  vitraux  (162). 

Le  portique. 

Comme  soutien  isolé,  l'architecture  musulmane,  qui  sacrifiait  volon- 
tiers à  la  coquetterie,  préféj'ait  la  colonne  au  pilier  :  d'autant  plus  (|ue, 
longtemps,  elle  en  trouva  à  volonté  de  toutes  façonnées  dans  les  édifices 
grecs,  romains  et  byzantins.  Elle  obtenait  l'appui  nécessaire  aux  i-etom- 
bées  d'arcs,  soit  par  l'expédient  byzantin  d'un  dé-imposte  (139;  lo3,  i), 
soit  —  comme  il  était  de  mode  en  Espagne —  parla  juxtaposition  de  deux, 
voire  de  plusieurs  colonnes  (120;  l.')3  ;  rv). 

Le  portique  musulman  est  à  arcades. 

Le  tracé  de  celles-ci  est  d'ordinaire  surhaussé,  souvent  très  fortement 
(141,  1].  Il  dessine  parfois  un  cintre  plein;  communément,  soit  une  ogive, 
soit  un  cintre  outrepassé  (x-xii). 

\Jo(jivc  était  usuelle  en  Perse  dès  le  viif  siècle  •^;  en  Syrie  et  en  Egypte, 
à  partir  du  ix'' '  ;  en  pays  turc,  à  toute  époque  (119;  122;  143);  dans 
l'Inde,  à  dater  de  la  conquête.  Dans  la  première  de  ces  régions,  elle  était 

'  Cf  ,  pour  ce  qui  cuiieerne  les  slalactites.  p    238. 

*  Cf.,  plus  loin,  fig.  141. 

^  Cf.  la  façade  du  palais  deRakka.  Rappelons  que  l'ogive  était  connue  de  l'école  sassanide 
et,  bien  antérieurement,  des  écoles  de  la  Mésopotamie  ancienne. 

*  Parlant  d'arcs  en  plein  cintre,  un  musulman  de  Syrie  écrivait,  au  début  du  xiii«  siècle  : 
«  Ce  sont  des  arcs  latins,  c'est-à-dire  ronds  »  (cité  par  M.  de  Vogué.  Le  Temple  de  Jérusalem. 
p.  94). 


222  L  AltCHITRCTUHE    KCLECTIOUK    l)i:S    CIVILISATIONS    MUSULMANKS 

basse,  iiiscri|)lil)I('  dans  une  (Iciiii-eirroiifri'ence,  pai-  suilc  (11111  aplalisse- 
iiiciil  |(i-('S(|U('  absolu  (b-  sa  iiioilié  sujx'rieiii-o  (138;  141,  v,  vi  ;  159); 
4ans  bi  scconcb',  t'ib;  lui  (baltord  Iri'S  oIjIusc,  ensuite  de  plus  en  plus  aig^uë 
(lil,  i-ni;  IGl). 

La  forme  oiUrepas!<ée  (ou  en  fer  à  cbeval),  qui  constitue  une  des  })articula- 
rités  du  style  magbrebin-andalous,  fut  d'abord  exagérée,  puis,  \\  partir  du 
XII'  siècle,  atténuée  (13(i;  i:V.);  141,  x-xii;  142,  i). 


[.;  XV.T  |f  '^    Xm  1'  XDC  f  ?      XX 

141.  —  l/dicaili-  iiiiisuliiiaiic. 
1.  ,Mosi|LU'0  (rArmoii,  au  Caire.  —  II.  Mo-iiiiéc'  de  Hassan,  iind.  —  III.  /</.,  ihid.  —  IV.  i\Iosi|uéu  djouiiia,  à 
Ispaliai).  —  V.  Mosquée  d'Ai-dL'liil.  —  VI.  MiMlrcssé  Madéré-i-Cliali,  à  Ispaiiau.  —  VU.  Alhamlji-a.  —  VIII.  Demi- 
accolade  (Coiislanlinople;.  —  IX.  Mosquée  de  Jauni.ur.  —  X.  Graiulc  mos(iuée  à  Alp;er.  —  XI.  TIemcen.  —  XII.  Mc- 
dresséd'EI  Gliouri,  au  Caire.  —  XIII.  Mosquée  Sulcimauié,  à  Conslaulinople.  —  XIV.  Sullaii  khan,  près  de  Konioli. 
—  XV.  .Mosipiéc  el  Alizar.  au  Cane.  —  XVI.  Maksoura  du  troisième  miiliab  de  la  uios(iuéo  de  Cordouc.  —  XVII. 
TIemccu.         Wlll.  Mos.|uée  de  la  IVrle,  à  A-i-a.  -   \l>;.  Alhamlu-a.  -  .W.  Alliarnl.ia. 

.Nous  axons  eu  l'orcasion  d  iiubuiurr  son  i('>l('  de  iiias(|ue  (buii  expc'dicnl 
coiislruclir  pour  suppriiiirr  la  cbarpeiilc  porlcuse  du  cinli-e'.  lui  vue  de 
i(''diiir<'  les  propori  ions  de  ce  deinier.  les  ai-cliilecles  luusuluians  iinagi- 
ni'j'enl  de  mouler  |iar  assises  lioii/.onlales  encoib(dlaides  la  moilié  infé- 
rieure de  Tare  et  de  ménager,  par  un  reirail  de  la  naissance  de  la  parlie 
en  voussoirs,  des  points  d'ap|)uis  à  la  forme.  Une  garnilure  des  angles  en 
iiHtrIier  ou  en  plTilic,  géoc'-ral  rice  d'un  aspeci   fesloniM'",  lournail  raililice 


Cl',  piu.s  liaut,  [).  d2.  —  Happelons  que  le  ciuU'c  outrepassé  pousse  moins  au  vide. 


LA    GONSTIU'CTION    :     M'.    l'Oit  I  loUK 


en  un  ai^rrnienl,  si  a[tjii-('cit'  (|iic.  de  lionne  heure,   on  le  reclieiTlia  sans 

raison  (ravanlage  consIrucLif  (I  20  ;  \2:\;\'M:  \M);  142,  m,  iv  ;  l.'ii;  i:\l\\ . 

L'Tnde  niusuhnane  conlinua  (Tainier  le  fracr  en  accolade,  (|ui  |)lut,  à 

!'[n.le    l.ouddliisle   el   l.ialnn;inisle  '    '127;  128;   131;  1 3:i  :    lil.  vni,   ix). 


I  il*.  —  Quelques  particularités  de  la  construction  musuliuane. 
1.  Oisive  oiilrepussi'c  à  tloiix  contres  et  deii\  r;ijons,  avec  reliaussemenl  des  naissances  (N)  el  coin  do  briuncs 
iiorizonlales  formanl  clef.  —  II.  Ogive  outrepassée  à  deux  centres  et  à  assises  rayonnantes.  —  III.  Artilicc  réduc- 
teur du  cintre  (origine  de  l'arc  outrepassé).  —  IV.  Id.  perfectionné  (origine  de  l'arc  polylobé).  —  V.  Structure  de 
l'arc  polylobé  en  briques.  —  VI.  Appareil  ii  pénétrations  associant  deux  sortes  de  pierres  do  couleur  différente 
(Le  Caire).  —  VII.  Arc  à  tympans  ajourés,  en  poteries.  —  VIII,  IX.  Dispositif  persan  des  arcs  et  des  berceaux  ii 
naissances  surhaussées.  —  X,  XI,  XII  Raidissement  d'un  portique  au  moyen  d'arcs  transversaux  (mosquée  de  Cor- 
doue  :  X,  nef;  XI,  chapelle  de  N.  S.  do  Villa  Viciosa  ;  Xil.  inaksoura  du  troisième  mirhab). 

Cependant,  à  pailir  du  inonieni  (détdin  du  xiii''  sit'tde  où  (die  adopta  le 
syslèino  des  assises  ra\onnanLes,  son  einjiloi  consliltia  une  hérésie  cons- 
truclive.  Ce  fut,  également,  pour  raison  décorative  que  cette  foi-me  lut 
choisie  en  d'autres  parties  du  monde  musulman,  dans  le  Turkestan,  par 
exemple  (121),  et  en  pays  turc  (131,  132,  KiO). 


l»lus  litin.  [1.  olG.  ;i2i. 


22i  L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIQUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

L'école  de  Syrie  el  sa  filiale  d'Egypte  se  distinguèrent  par  Texcellent 
appareil  de  leurs  ares,  qui,  souvent,  comportait  une  consolidation  par 
pénétrations  (142,  vi). 

Eprise  de  légèreté  et  d'effet,  l'Andalousie  imagina  de  remplacer  les 
tympans  pleins  par  une  claire-voie  en  poterie  (142,  vu).  Elle  se  signala 
encore  par  une  façon  ingénieuse  d'édilîer  un  portique  élevé,  avec  des 
colonnes  de  petite  stature'. 

Superposant  deux  quillages,  elle  les  raidissait  soit  —  quand  l'étage 
supérieur  consistait  en  pillettes  —  au  moyen  d'arceaux  bandés  de  l'une  de 
celles-ci  à  sa  voisine,  au  niveau  de  leur  base  et  du  milieu  de  leur  hauteur, 
(140:  143,  x)  soit  —  quand  c'était  tout  colonnes  —  à  l'aide  de  moitiés 
d'arc  reliant,  de  deux  en  deux,  les  chapiteaux  des  soutiens  de  la  rangée 
inférieure  aux  sommiers  des  arcades  hautes  (143,  xi,  xii). 

La  couverture. 

Les  divers  systèmes  de  couverture  d'un  vaisseau  furent  familiers  à  la 
construction  musulmane. 

Le  plafond  fut  usuel  dans  le  Maghreb,  en  Espagne,  ainsi  qu'en  Egypte 
jusqu'au  xif  siècle  (140,  ii). 

Jérusalem  conserve,  au-dessus  de  la  mosquée  El  Aksa  et  delà  Qoubbet 
es-Sakhra -,  des  coques  en  bois,  façonnées  comme  des  carènes  de  bateau, 
c'est-à-dire  constituées  par  unplanchéiage  cloué  sur  de  nombreuses  mem- 
brures méridiennes  en  arc  brisé,  ((ue  rendent  sohdaires  l'assemblage  de 
leurs  têtes  dans  un  même  poinçon  et  leur  entretoisement,  à  différentes 
hauteurs,  par  des  traverses  et  des  croix  de  Saint-André  (140,  m,  iv). 

Les  types  de  voûtes  employés  par  l'architecture  musulmane  sont,  dans 
l'ordre  de  fréquence  de  leur  emploi,  la  coupole,  la  voûte  d'arête,  le  berceau. 

Pour  la  réalisation  de  ce  dernier  en  briques,  elle  resta  fidèle  à  la  tradi- 
tion orientale  de  l'exécution  par  tranches  \  En  Perse  et  en  Mésopotamie, 
elle  parait  avoir  fort  apprécié  l'artifice  sassanide  du  cloisonnement  de  la 
[)arti(;  haute  d'un  vaisseau,  au  moyen  de  grandes  arcades  portant  des 
voùtains  transversaux'  (144,  xiv). 

'  Cl',  la  mosquce  de  Conloiie,  l'Aloazar  du  Sùvillo. 

'  La  coque  actuelle,  qui  date  de  iQ'2'2,  en  repruduil  une  plus  ancienne,  contemporaine  tle 
l'édifice  et  détruite  en  1016. 

^  Cf.  Tome  I,  p.  71,  138  ;  tome  11,  p.  14. 

*  Cf.  le  Klian  Orthma,  à  Bagdad  {xw  siècle);  un  pont  près  de  Tauris,  publié  par  Dieulafoy. 
Pour  ce  qui  est  du  prototype  sassanide,  cf.  plus  haul,  p.  lu. 


LA    t;ONSIRL' 

La  N'oùU'  (rartHc.  aj»[ia- 
reillée  fii  Itcsacf.  fui  (l'ciii- 
ploi  C(Uiraiil.  siirloiil  ni  Sy- 
rie :  par  aiiKtur  de  l'cH'rl. 
on  mulLipliail  Noloiilicrs  les 
péiiétralioiis. 

Dt'S  le  X.'  siècle  —  soit  im 
siècle  et  demi  avant  h'-poque 
où  on  le  rencontre  en  France 
—  le  SAstème  de  la  voûte 
sur  nervures  était  connu  de 
l'école  aiidalouse,  léinoiii  le 
miriial)  de  la  inostjuée  de 
Cordoue  -KJo)  et  la  iii()S(|uée 
de  la  Luz  .à  Tolède  (I  ii,  xn, 
xin), 

Cependaiil.  en  Perse  yt 
dans  rindc.  à  Idutes  les  épo- 
ques ;  en  l'v^Nj)!»'.  à  partir 
du  XIV-  siè'cle.  la  couxertufe 
par  coupoles  fut  de  rèiile. 

Divers  prolils  fui'cnl 
usuels,  lous  sui-liaussés  : 
<dli])soïdal  allontié.  ou  avec 
aniorlissenient  conicjue,  en 
Perse  ;  oiiival,  en  Egypte  ; 
conique,  en  Mésopotamie  et 
dans  l'Anatolie  seldjoukide 
(144.  xvui  ;  bulbeux,  dans 
la  Perse  moderne  et  dans 
rinde'  (121:12i;127;13.j; 
138;  150). 

Iniiénieuse  el  saxanlc. 
l'école  persane  imagina  plu- 
sieurs sortes    de    structure, 

'  Pour  l'urijiiiio  iiiiliciiiic'  du  pro- 
ni  bulbeux,  cl',  livre  V,  1'"  l'ortie 


CTIÙ.X     :     LA    COrVLRTlRK 


226  l'architecture  éclectique  des  civilisations  musulmanes 

dont  quelques-unes  sont  tout  à  fait  remarquables  :  citons  celle  en 
alvéoles  étagées ,  dont  les  tombeaux  de  Zobeideh  et  d'Ezécbiel  à 
Bagdad,  celui  de  Daniel  à  Suse,  offrent  des  exemples  (144,  xi)  ;  celle  à 
encorbellement  ou  à  stalactites  ',  dont  le  porche  du  liwân  principal  de  la 
mosquée  djoumaà  Ispahan  donne  une  idée  (119:  123;  128;  138;  152); 
la  cellulaire,  observable  à  la  mosquée  funéraire  de  Sullanieh  (144,  i,  m)  ; 
celle  en  bulbe,  dont  le  Gour  Emir  à  Samarkand  constitue  un  spécimen 
typique  (vu).  La  troisième  est  caractérisée  par  la  division  de  la  maçon- 
nerie en  deux  coques  minces,  entretoisées  par  des  cloisons  transver- 
sales, que  relient  des  arceaux.  La  dernière  comporte  la  décomposition 
de  l'élévation  de  la  calotte  en  deux  parties  :  une  inférieure,  oii  des  assises 
horizontales  surplombent  le  parement  du  tambour,  et  une  supérieure,  oi^i 
les  lits  sont  rayonnants;  le  système  est  consolidé  par  une  armature  de 
tirants  et,  parfois  confirmé  par  des  côtes  qui,  se  détachant  de  l'intrados, 
tendent  vers  le  centre  (vu). 

Insoucieuse  de  solidité,  l'école  andalouse  réalisait,  pratiquement,  une 
carapace  légère,  en  juxtaposant  des  prismes  creux  en  plâtre,  liaisonnés 
par  un  mortier  et  par  une  chape  de  la  même  matière. 

Les  expédients  auxquels  l'architecture  musulmane  demandait  le  raccor- 
dement d'une  coupole  à  la  crête  d'une  cage  carrée,  variaient  suivant 
qu'elle  opérait  en  Perse  et  dans  l'Inde,  dans  l'Europe  et  l'Asie  ottomanes, 
ou  en  Egypte.  Dans  le  premier  cas,  c'était  celui  de  la  trompe  d'angle, 
réalisée  soit  suivant  la  formule  sassanide- (144,  vni),  soit,  plutôt,  au  moyen 
d'un  système  de  consoles  obtenues  grâce  à  un  encorbellement  progressif 
d'assises  horizontales,  consolidées  par  des  arceaux  (vi,  x).  L'école  ottomane 
employa  tantôt  le  pendentif  byzantin  en  triangle  sphérique  ',  tantôt  celui, 
en  stalactites  *,  que  préférèrent  et  perfectionnèrent  les  architectes  égyptiens 
(xv,  xvi). 


'  Cf.  lo  chapitie  suivant,  p.  i;i8. 

Cf.,  plus  liaut,  p.  i'-). 
'"  Cf.,  plus  haut.  p.  1G2. 
*  Cf.  les  demi-coupoles  do  la  uiosquée  d'Aluiicil  I  à  Coii.slaiitiiioplL 


Suite  de  la  légende  de  la  fryurc  I  H. 

XIL  Voûle  sur  nervures  (raaksoucadu  Indsièiiie  niirliali  de  la  iiios(|uée  ik;  Coidouo).  —  XIII.  Voùle  ncrvée  (mosquée 
«Je  Conioue).  —  XIV.  Systèuie  persan  de  ('ouverture  a  l'aide  d'un  cloisoiniemenl  du  vaisseau  et  de  voûtains  de 
remplissage.  —  XV.  Trompe  d'angle  réalisée  au  moyen  d'encorbellements  en  stalactites  (Le  Caire).  —  XVl.  /</., 
avec  raccordement  progressif  de  la  trompe  à  la  naissance  de  la  coupole.  —  .Wll.  Voûte  conique  côtelée  (Nicée). 


14i.  —  îfolutions  musulmanes  du  problème  de  la  couverture. 
I.  Coupe  du  mausolée  fie  Sullanieh  montrant  le  système  de  conlrebulée  de  la  coupole  —  II.  Plan  dudit  :  à 
terre  (A);  à  l'étage  (B).  —  III.  Structure  cellulaire  du  la  coupole.  —  IV.  Sysicrae  de  conlrebulée  de  la  coupole  de 
la  mosquée  d'Ahmed  I,  à  Constanlinople.  -  V.  Id.  de  la  vieille  mosquée  d'Andrinople.  —  VI,  X.  Systèmes  persans 
de  raccordement  dune  coupole  à  une  caye  (juadrangulairo.  —  VII.  Coupe  de  la  coupole  du  Gour  Emir,  à  Samarkand. 
—  VIII.  Trompe  d'angle  à  Irompillons  (Tlemcen).  —  IX.  Un  quart,  en  plan  et  en  élévation,  du  vaisseau  central  de 
la  mosquée  Jami  Masjid,  à  Bijapour.  —  XI.  Coupole  alvéolée  du  tombeau  de  Zobeideh,  à  Bagdad.  —  [Suite,  p.  220) 


228  l/ARCHITECl'LHt:    ÉGL liC TloUK    DKS    CI\  ILIS\TIONS    MUSULMANES 

Suhaiil  la  Uaditioii  ori<'nlalc  ^  cl  en  cont'oniiilr  avec  les  conditions 
Idéologiques  de  pavs  exposés  aux  treniMeinenls  de  Iciic.  les  construcleui's 
musulmans  ne  manquaient  jamais  de  eonsolidcr  leur  bâtisse  au  moyen 
de  chaînages  en  hois,  enfermés  dans  ré{)aissenr  des  ma(:onneries,  et  de 
tirants,  ap|tarenls  en  tr'a\t'rs  des  arcades  el  des  (■(ui[)oles 

La  l'acon  don!  les  I^ersans  organisèrent  la  résistance  aux  pressions  et 
aux  poussées  des  voûtes  —  d'ailleurs  réduites  par  leur  parti  pris  de 
façonner  les  reins  par  assises  horizontales  —  dénote  autant  de  science 
(|ue  dingénidsilé. 

Dahord.  ils  jMtsaient  la  cahdte  prés  du  hoi'd  intéi'ieur  de  la  créle  de 
la  cage.  <le  lacon  (jiie  la  partie  ]»ériph('i-ique  de  cette  dernière  fît  oflice  de 
coidreiorl.  Mieux  encore  —  ainsi  procéda  l'auteur  de  la  nmsquée  de 
Sultanieh  —  en  douldanl  le  lamhour  porteur  de  la  coupole  d'un  second, 
extérieui'.  relié  au  premier  par  un  berceau  annulaire,  ils  ci'éaient  un  arc- 
boutant  continu;  en  substituant  aux  nnu's  pleins  &r  grandes  arcades,  ils 
se  ménageaient  la  faculté  de  concentr<'r  sur  ((uelques  soutiens,  choisis  et 
renforcés  pai'  une  surcharge,  relhirl  des  énergies  hostiles  fl44,  i,  ii). 
Ajoutons  (|ue  le  systi-me  des  pendenliis  à  encorbelleuMMit  tendait  au 
dével(»p])emenl  d'une  hirce  ceiilriitète  |>ropie  ;i  neutraliser  la  foi'ce  centri- 
fuge des  coupoles  (ix^. 

L'école  ottomane  tiie  é-galenu-nt  honn«'ur  de  la  si  élégante  solution  du 
problème  des  butées,  (jue  constitue  la  cou\  erlure  de  la  nmsquée  d'Ahmed  I, 
<à  C.onstanlinople  Lue  grande  co(|ue  cenli-ale  sui'  arcades  est  épaulée 
|tar  quali-e  demi-cab»! (es  :  connue  toutes  sont  largement  ajourées  à 
leiu'  hase.  lensenible  est  aussi  harmonieux  (|u"il  paraît  léger"  (144,  iv  ; 
iïo]. 

Condilionnée  par  un  climal  chaud  et  [tar  un  manque  de  bois,  la  toi- 
ture est  presque  t(mjouis  mie  lerrasse  en  terre  pilonnée.  Quand  l'édifice 
est  voûté,  l'extrados  de  la  carapace  joue  le  rôle  de  toit.  Notons,  cependant, 

'   Cr.  :  hjiiic  I,    p.    i;.!-,,    I,ST:  t., MIC  11.  1.    II. 

-  Au  poiiil  lie  viii' (le  !  iiii|irc.-.-.inii  (le  vM-lili',  (III  jn'iil  iiirllri'  fil  IhiJitJicc.  jiAiM-  la  cuii  v(.'i-turt- 
(lelaiuo.-,iiutJ(j  iIAIiiuchI  I,  ii,  Coii.^t;iiitJH(j|.lc,  (L'Ilr  liu  loiiibuau  de  Miilimoud.  à  ilijaiioiir  (dont  les 
mesures  sont  les  suivantes  : 

Côtes  du  carré,  41"',2:i.  Diainèlre  do  la  calollf.  38  iiirln^s. 

Naissanci' dos  |)i:iidc,nlils,  I7"",.)(i  au-ilcs.su.s  Soimnct  di'  l;i.  caluttc  au-dessus  du  pavé, 

du  sol.  ri4'",;.(). 

Somiiiels  des  |iciidciitir>.  ;i:i"'.:iO,  au-df>sus  Kpaisstair  >\i-  la  calolle  à  la  hase.  3"'.:i0. 

du  sol.  l'ipaissi-ui'  de  la  calolle  au  soiii/ai-l.  2"", 75. 

Uiaiuùtre  du  cer.-ie  qu'ils  d>djiiis.-,i'iil.  2'.l'",ti0. 


143.  —  Mus<iuée  dAi.ii,,,,  1.  .*  t.wii-iai.liuople.  Croisée  et  vaisscaulransversal '. 


A  «aucli.'.  la  dekkt 


230  1.  ARGHLTECTURE    ÉCLECTIOUF.    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

le  doublage  en  cuivre  du  dôme  en  eliarpente  de  la  Qoubbet-es-Saklira,  à 
Jérusalem,  et  les  combles  à  deux  versants,  sur  fermes  à  tirants,  qui  sur- 
montaient les  nefs  de  la  mosquée  de  Cordoue. 


CHAi'ITlU-:   V 
LEFFET 

Kiennestplus  signaléli(jue  de  l'arcbitt^cture  musulmane  que  sa  passion 
de  l'effet,  origine  aussi  bien  de  ses  qualités  les  plus  bi-ilhintes.  que  de  ses 
plus  graves  défauts. 

1 

EFFETS    IlE    LOliDUE    HAliMONlQUE 

L'arl  islami(|ue  n'ambitionna  pas  plus  de  ravir  l'esprit  parla  manifesta- 
tion d'une  harmonie,  que  de  l'étonner  par  des  proportions  colossales  ou 
d'impressionner  l'imagination  et  le  cœur  par  un  artifice  d'ordonnance  et  d'é- 
clairage. Seules,  l'école  j)ersane,  l'indienne  —  pour  autant  qu'elle  dépendit 
de  la  précédente,  l'oltomane,  l'égyptienne  —  dans  une  mesure  i-estreinte, 
proportionnelle  à  rinfluencede  la  Perse,  se  plurent  à  combiner  un  ensemble', 
àcadencer  une  composition",  à  raffinci'  une  forme".  Toutefois  un  parti  pris, 
universel,  d'utiliser,  pour  un  tiacé  de  plan,  pour  un  arrangement  de  décor, 
pour  une  juise  en  proportion,  le  canevas  dune  construction  géométrique  ', 

'  Cl.,  par  (.'.Yeiuplc',  Ju  plan  cjucitonnu  dus  mosquées  persanes  (137.  vu.  viii),  leur  portail 
rectangulaire  entre  deu.t  minarets  (138)  ;  l'ordonnance  centrée  et  balancée  du  pont  Ro]<n-ed- 
Uin,  à  Ispahan  ;  surtout,  les  grands  ensembles  qui  sont  la  gloire  de  cette  ville  :  son  parc  et  le 
Meidan,  avec  sa  ceinture  de  portiques  à  deux  étages,  ses  portes  monumentales,  dont  une  ouvre 
l'accès  de  la  mosquée  impériale  (124). 

-  Cf.  le  tracé  très  symétrique  des  mosquées  ottomanes  (137,  \  ij  et  de  la  grande  mosquée 
de  Delhi  (130)  :  l'implantation  nettement  axée  du  palais  de  Delhi:  la  composition  rayonnante 
et  équilibrée  des  giands  mausolées  indiens  (127  ;  135)  ;  le  groupement  cadencé  des  éléments  de 
la  toiture  ottomane  et  indienne  (149;  150). 

■'  L'école  pci'sane  se  recommande  par  un  sentiment  de  la  ligne  (lue  maiiitVste  l'élégance 
exquise  de  la  silhouette  de  maintes  de  ses  coupoles,  constituées  par  dcu.v  calottes  de  hauteur 
différente,  calculées,  l'une  pour  l'cfTet  intérieur,  l'autre  pour  l'extérieur  (124;  138).  Sous  sou 
influence,  l'école  égyptienne  du  xv»  siècle  rechercha  aussi  les  galbes  rafhnés,  témoin  la  pureté 
du  profil  de  la  coupole  do  la  mosquée  de  Kaït  bcy.  au  Caire,  et  le  profil  si  harmonieusement 
accidenté  de  son  minaret  (14(i  ;  148).  l/c'cule  indiènn.'  prête  à  la  même  observation  (127.  135, 
150). 

*  Ainsi,  au  mausolée  de  Sultanieh,  toutes  les  cotes  dérivent  du  diamètre  d'une  circonférence 
inscrite  dans  le  polygone  du  tracé  des  murs  :  la  position  des  deux  centres  de  l'ogive  syrienne 


KFFETS    [)F,    l/()l!URE    HARMONIQUE  231 

t'uL  cause  (Jlic,  solis  la  vaiirtr.  la  complexité,  la  fantaisie  des  iiionunients 


tL^M 


146.  —  La  Coupole  de  la  mosquée  funéraire  de  Kàit  bey,  prés  du  Caire. 

islamiques  se  dissimulaient  l'unité  et  le  rythme  dun  ordre  mathématique. 

fl47). 


II 

EFFETS  DE  l/ORDRE  PriTORESQUE 

En  somme,  ce  fut  aux  effets  de  Tordre  pittoresque  qu'allèrent  toutes 
les  sympathies  de  rarchitecture  islamique. 

E/fets  de  plastique  monumentale . 
Dans  une  honne  mesure,  elle  les  demanda  au  modelé  monumental. 

est  déterminée  par  la  mesure,  à  partir  du  milieu  de  la  corde,  d'une  longueur  égale  au  hui- 
tième de  cette  ligne  ;  celle  des  quatre  centres  d'une  ogive  persane  est  obtenue  par  deu.x  cons- 
tructions, dont  notre  croquis  (147,  i,  ii)  rend  compte;  l'assemblage  des  voûtes  andalouses  en 
stalactites  (et.  p.  226)  est  réglé  par  la  combinaison  de  sept  sortes  de  prismes,  une  à  section 
rectangulaire,  cinq  à  section  triangulaire  rectangle  et  une  dont  la  coupe  horizontale  figure  un 
losange  ou  un  demi-losange  (147.  iiij;  enfiala  polygonieet  l'a  arabesque»,  chères  aux  décorateurs 
jnusulmans,  e.vposent  les  épures  de  solutions  de  problèmes  de  géométrie  conslructive  (cf.  p.  2.50) 


lusuliiiancs  du  syritèiuc  de  tracé  l'I  de 
par  constructions  géométriques. 


use  en  inniiDrlioH 


I.  (Jcloi/onc  de  ta  Qoubbet-es-Sakhia,  n  Jrru.snietn  (coupe  siiivaiil  l'apolliônif).  I.'apollièinc  riant  divisée  eu 
Iti  parties  égales,  la!)»  a  élé  choisie  pour  l'axo  du  mur  du  laniliour.  Le  hiauglc  équilaléral  0(1),  construit  à  partir 
de  col  axe,  donne  la  hauteur  OD  du  tambour  ;  le  lriansl«  -l^C  donne  celle  du  mur  extérieur  et  !-a  hauteur  IB  le  nu 
du  mur  intermédiaire.  Le  triangle  OIE,  construil,  à  partir  de  l'axe  du  triangle  .l/^C,  donne  la  hauteur  OE  de  la 
coupole  intérieure.  Les  parallèles  aux  côtés  des  triangles  susmentionnés,  menées  à  partir  de  cluuiue  division  de 
l'apothonie  ou  de  leur  milieu,  donnent  un  point  de  détail  (d'après  .M.  de  Vogue,  Temple  de  Jérusalem). 

II.  Mausolée  de  Sultaniuli .  Le  plus  grand  diamètre  ab.  compté  dans  le  sens  vertical,  donne  le  sommet  cd  de  la 
cage.  Le  moindre  diamètre  AJJ,  compté  deux  fois  dans  le  même  sens,  donne  le  sommet  V  de  la  calotte.  La  mesure 
d'un  côté  GH  de  l'octogone  donne,  compté  verticalement  une  lois,  le  niveau  IK  de  l'appui  des  baies  de  l'étage  cl, 
mesuré  deux  fois,  le  niveau  LM  de  l'arcade.  Le  sommet  du  triangle  équilaléral  construit  sur  (! H  donne,  en  1',  le 
sommet  de  la  haie  du  rez-de-chaussée.  La  largeur  de  celle-ci  est  déterminée  par  la  construction  d'un  carré  NPQO, 
dans  le  triangle  précité.  Le  sommet  de  l'arc  /  est  donné  par  la  superposition  d'un  triangle  é(piilatéral  :iu  carré  PTUS 
(d'après  M.  Dieulafoy,  Arl  antique  de  la  l'erse). 

III.  Décomposition  d'un  pendentif  à  slalacUtes  en.  prismes  dont  les  sections  sont  ou  un  reclangle  (  li)  ou  un 
triangle  rectangle  (A)  ou  un  losange  (CC)  ou  un  demi-losange  (C)  (d'ai)rès  Owen  Jones,   VAlliambra). 

IV.  Epure  de  l'oyive  surbaissée  des  Persans.  l'Sur  AU  (demi-ouverture  del'arc)  on  construit  le  carré  AJJC/i  ;  on 
divise  A/J  en  G  parties.  On  mène  CO- {Ci  —  0*1).  De  02  comme  centre  on  décrit  DZ.  —  2"  On  divisi;  A/l  eu 
4  parties.   Do  la  première  division  01  on  ilécrit  /^/l  (d'après  M.   Oiiuiafoy,  itp.  rit.). 


EFFKTS    DE    l'LASTIuUE    MONU  M  KN  lAI.K  233 

Côiiimt'  le  seiiliiiit'iit  de  riianiioiiie,  let;oùt  <lt'S  aspects  de  plasliqiit'méiH'i'alo 


Plinto  Bonfils. 


M.iSiiuée  fmiéraire  de  Kàil  bey,  près  du  Cai 


se  trouva  confiné  en  Perse,  dans  l'Inde,  dans  Tenipire  oLtonian,  en 
Egypte  aux  xiv'  et  xv''  siècles.  11  s'exprima  par  le  puissant  contraste  que 
Tordonnance  d'une  mosquée  persane  instituait,  d'une  part,  entre  relance- 


234  L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIOUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

menl  des  quatre  liwàns  '  et  l'iioiizontalité  des  galeries  intermédiaires,  et,  de 
l'autre,  entre  le  renfoncement  ombreux  de  la  façade  des  premiers  et  la 
continuité  du  front  d'arcature  des  secondes-;  parla  majesté  d'une  implan- 
tation sur  une  plate  forme  élevée,  accessible  par  des  perrons  monumen- 
taux, et  par  la  variété  rythmée  de  masses  inéizales  el  diversement  con- 
formées, qui  distinguent  certaines  mosquées  de  l'Inde ':  parle  groupement 
hiérarchisé  d'un  liant  dôme  médian,  de  satellites,  de  tourelles  d'ang-le,  de 
dais  et  de  clochetons,  que  les  mausolées  indiens  dressaient  au-dessus 
d'une  terrasse  émergeant  de  jardins'  ;  par  Tétagement  de  calottes  subal- 
ternes, de  demi-coupoles  autour  d'une  grande  coque  centrale  et  par  le 
hérissement  de  sveltes  «  chandelles  »  qu'exj)Osent  les  mosquées  ottomanes''  ; 
par  le  relief  irrégulièrement  accidenté  des  mosquées  cairotes  de  la  belle 
époque  ^  (148). 

Poursuivie  dans  le  même  esprit,  la  recherche  de  l'elh't  pai'  le  modelé 
des  masses  particulières  aboutit  souvent  aux  plus  heureux  résultats.  Elle 
affecta  particulièrement  la  coupole,  dont  la  silhouette,  toujours  élancée, 
fut  souvent  sinueuse,  voire  bulbeuse,  terminée  par  un  amoi'tissement  en 
épi  aigu,  parfois,  par  une  lanterne"  (121;  124;  127;  13^);  138;  146; 
148;  150);  et,  encore  plus,  le  minaret,  dont  la  conformation  paraît, 
d'ailleurs,  avoir  été  conditionnée  par  les  traditions  locales  (151).  En 
Mésopotamie,  on  éleva,  sur  le  modèle  de  la  ziggourat  babylo-ninivite, 
des  tours  à  rampe  hélicoïdale  sommées  d'un  kiosque-  (li,  la  Syrie  s'en 
tint  au  prisme  sur  plan  carré,  assez  trapu,  qu'aux  époques  païenne  et 
chrétienne,  elle  dressait  comme  monument  funéraire,  et  dont  la  mode 
s'introduisit,  en  même  temps  que  l'influence  religieuse  et  politique  de 
Damas,  dans  le  Maghreb  et  en  Espagne^  (118  ;  151,  ii).  Sans  doute  à  l'imag-e 
du  phare  d'Alexandrie,  que  constituait  la  superposition  d'un  prisme  octo- 
gone   il   un    qiiadiangulaire,    l'école    égyptienne,    parvenue  à    maturité. 


'  Cf.  p.  i'J5. 

-  Cf.,  par  exemple,  la  mosquée  Impériale,  à  Ispahan  (124:  KiS). 

"  Cr.  la  grande  mosquée  do  Dellii  (150i,  celle  de  Fathpur  Sîkrî. 

*  Cf.  lo  mausolée  de   l'iunpereui-  llumayuTi  (l.ioi,  le  tombeau  d'Akbar  à  Sikaiidura.   le  Taj 
MaliaL  à  Agra  (127). 

•■  Cf.  la  mosquée  d'Alimiîd  I  (149).  la  Sulciiiiaiiié,  à  Con.stantinople. 

"  Cl',  la  mosrjU('e  funéraire  de  Kaïl  liey  au  Caire  (148). 

'  Cf.  le  Caire. 

"  Cf.  la  mosquée  de  Samai'ra  et  celle  —  imitée  d'elle —  d'Ibn  Touloùii.  an  (^aire. 

*  Cf.  le  minaret  de  la  grande  mosquée,  à  Damas;  celui  de  Tanger:  la  (iiralda  de  Séville. 


236  L  AKCHITEGTUKR    KCLECIIOUK    DES    CIVIMSATIONS    MUSULMANES 

t'iagea  pliisieiii's  voliiiiifs  —  liéiiéraleiiieiil  trois  —  eu  retrait  J'uii  sur 
Tautre  et  diversenienl  eonl'orinés  (en  pi-isiiif  (juadran^iilaire,  prisnie 
octogone,  cylindre)  avec  plateformes  cncorljellantes  et  coin-onnenient  de 
la  dernière  par  une  lanterne  '  (14H;  l.'il,  m^  Toujours  éprise  de  sveltesse -, 
la  Perse  adopta  la  forme  (Tuii  fût  légèiemciit  (•oni(jae,  surmonté  d'un  pla- 
teau débordant  (iiii  |»orle  un  pavillon'  11")  :  124;  138,  iv).  Encline  aux 
j-edondances,  Flndt'  imaiiina  d'empiler  plusieurs  lioncs  de  cône  élancés  et 
retraités*  (150).  Enlin,  l'écide  ottomane  —  peut-être  impressionnée  par  les 
colonnes  ti'iompliales  de  Constantinople  —  dressa  de  hauts  cierges,  ter- 
minés par  un  c(hu'  aiuu  et  (•eintnr(''s  de  halcons  à  ditlei-entes  hauteurs 
(149;  i:il,  VI. 

Notons  encoj'e  le  m(ju\ement  lii-andiose  des  portails  persans,  consé- 
cutif au  double  contraste  de  leur  panneau  rectangulaire  avec  les  minces 
cylindres,  fusant  aux  angles  et  avec  la  voussure  ogivale  (jui  le  défonce 
(124;  138);  sans  oublier  les  forjues  aussi  élégantes  (jue  pittores(|ues  des 
kios(|ues  et  des  pavillons  '125;   I2():    I3J). 

E/frIs  lie  pl((sli(jiu'  sccoiidati'c. 

Les  m(jrmments  islami(jues  ollrent  des  exemples  nombreux  et  remar- 
(juables  de  lObteiition  de  reilet  par  la  plasti(jue  secondaire. 

En  première  ligne,  il  faut  mentionner  la  cavité  ombreuse  que  creusent  au 
front  des  fagades  svriennes,  persanes,  indiennes,  turques  seldjoukides  et 
ottomanes,  enlin  des  égyptiennes  aux  xiv'  et  xv'  siècles"',  d'énoi'mes 
porclies.  hauts  et  profonds,  souvent  llamiués  de  niches  latérales"  (111); 
124;  127;  128;  13:j  ;  138;  1  i8  ;  150;l^■)2;  1()6). 

Signalons  ensuite  —  utile  autant  ([ue  décoratif  puisque,  en  raidissant 
les  faeades,  il  pernu't  un  amincissement  des  maronneries  —  un  modelé 
des  parements  par  un  svstème  soit  de  gros  pilasties,  comme  en  montrent 
maints  monuments  du  Caire  (148;  lu2)  ;  soit  d'arcatures,  comme  au 
palais  (1(5  Itakka,  au  tombeau  de  Zobeideh,  au  mausolée  de  Sultanieh  ; 
soit  de  (•()t(;s,  comme  en  exposent  cei'tains  moninuents  persans,  indiens, 
jures   seldjoidxides  et  ottomans,  égy|)liens'     \\\)  :    121;    151);   soit,,   enlin 

'  (jr.,  nuLdiiiiiiciil.  lu  luiiiaruL  ilo  la  inu,S(|Ui'(:  ruiuTaire  ilo  Kail  lifv. 

'  Cf.  les  proportions  si  élancées  des  coluniios  aclii'inénidos  iToiiic  1,  [).  UÛ). 

"  (;i'.,  par  excinplc,  la  inosi]uée  d'Ispalian. 

*  Cl'.  1(!  iiiiiiarci  de  la  iiiosiiuée  do  Koutal),  .i  Itillii. 

■  Cl'.,  par  cxciiiplis  les  iiios([ué('s  d'Hassan  (;t  ili'  Kad  lj(.^y. 

'■  Enci'iiuiconccrnr  \v~,  iii(dii\s  lali'rali's.  (d'.  surtout  les  porches  (jlluiiians  d  suIdjouUidos  (119) 

'  Cf.  la  (;oupole  cùlch'T  du  (luur  Kinic.  à  Samarkand  ;  le  minant  d.;  la  mi)S(iufe  de  Koutab, 


238 


L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIQUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 


(le  cloisonnements  réticulés,  usuel  dans  le  Maglireb  et  en  Espagne  à  partir 
«lu  xii^  siècle  (118). 

Notable  encore  le  jeu  de  clair-obscur,  impressionnant  et  divers,  qu'en- 
gendrent le  surplomb  des  stalactites  et  leur  façonnement  en  niches 
courbes,  anguleuses;  en  cristallisations  prismatiques  étagées,  voire  en 
aiguilles   pendantes  (119;  120;  123;  128;  138;  144;  145;   152).  Citons, 


làl.  —  La  plastique  du  minaret. 

I.  Mosquée  à  Saruarra.  —  H.  .Minaret  de  Jésus,  à  la  grande  mosquée  de  Damas.  —  III.  Mosquée  funéraire  de    Kaït 
bey  au  désert  (Le  Caire).  —  IV.  Mosquée  impériale  à  Ispahan.  —  V.  Mosquée  Yeni  Validé,  à  Constantino|tIe. 


enlin,  un  parti  pris,  commun  aux  écoles  seldjoukide  et  ottomane,  de 
rehausser  d'un  gros  cabochon  le  nu  d'un  tympan  (119). 

En  revanche,  pour  ainsi  dire,  point  de  modénalure  ;  lacune  consécu- 
tive, dans  une  large  mesure,  à  la  prédominance  de  la  bâtisse  en  briiques. 

C'est  encore  une  caractéristique  de  l'architecture  musulmane,  que  son 
amour  du  festonnage,  révélé  par  la  réalisation  courante  d'arcs  Iréllés  ou 
polylobés  (135;  154;  155)'  et  de  crénelages  à  dentures,  souvent  com- 
pliquées (118;  148;  150;  166). 

/i//'et  par  la  plastique  de  détail. 
Il    s'en    faut    que    l'art    islami<jue   ait    tiré    de    la    plasticjue    de    dé- 

à  Dellii;  les  coupoles  coniques  (rAnatolie;  les  minarets  seldjoukidcs  et  ottomans:  l'amortis- 
sement en  bonnet  côtelé  de  certains  minarets  cairotes  (celui  de  la  mosijuée  de  Babec  Gaelien- 
^uir,  par  exemple). 

'  Le  façonnement  de  ces  festons  était  très  simple  :  de  distance  on  distance  le  débord  d'une 
ou  plusieurs  briques  sur  le  nu  de  l'intra-dos  de  l'arc  déteiininait  un  crénelage,  dont  un  i^arni 
de  mortier  ou  de  plâtre  arrondissait  les  angles  (142,  v). 


KFFKI     l'Ali    I.V    l'I.ASTIuUK    l)K    DKTAII 


23» 


lail     (les    cIlVls    approchaiil     (•«•ux     (jue    nous    venons    Je     dénombrer. 
En   ce   (|ui    coiicei-iie    le    soutien    isolt-,    les    fantaisies    de    l'école    in- 


VJ'2.  —  Porte  lie  la  luOsquet;  -Ju  Sultan  Hassan, 
au  Caire. 


dienne  mises  à  part,  la  conformation  du  pilier  fut  monotone  :  couram- 
ment quadrangulaire,  souvent  polviionale  dans  le  Maghreb,  elle  est, 
à  la  mosquée  cairote  d'Ibn  Touloun,  celle  d'un  prisme  rectangulaire 
cantoiuié   de   colonnettes  aux  angles  ;   à  la  most|uée  djouma   d'Ispalian, 


\K-K         |>li,sti(iuc  musuliuaiH'  (lu  soulicn  isûlr.  . 


de  la  princcsso  Tchoucl.ouk  liika,  a  bama.kand. 


nlioau 


i:fi'i:t  r'.\i{  i.a  iM.AsrinUK   dk  dkiail 

cclh'  (11111   raisccjiii  de   (|iiatr<'  cxliîuln's'    (l-H,  vu)   ;   à  la  iii()st|iit'("  d'Ah 
iikmI  I,  à    Coiislaiiliiioplc,   rrllc  (rnii   lui   cannelé    Mi")     .. 

La  rolomif  nt'  pi'rlc  |jas  non  pins  à 
une  ('liidc  pr(il()ni;('('.  Son  Inl.  (jiii  ne 
('orn|>orl<'  ni  conicili'.  ni  uallx',  jiosc. 
souvcnl,  (iiicch'inciil  sur  h-  soIM:^9);  il 
est  i;(''n(''i'ah'iiicnl  lisse,  parlois  loiinit' 
cnninie  un  haluslic.  voire  loise  120; 
l.">3,  VI,  M,  \\\  :  l->-")).  Le  cliaitileau  esl 
jtlulol  nn'S(|uin.  souvenl  i(''(|uil  à  une 
simple  lalilelle.  Lu  Lspai;iie  el  dans  le 
Ma^-lirel).  il  proei'de  du  <M)inp(isile  ro 
main  (120;  iniL  i\  ou  du  <\r  l.y/.anliii 
el  il  alxiul.il  à  ras|)ecl  d"un  paiall('dii)i 
pède  deux  fois  plus  lacLic  (|ue  liaul.  sur- 
iiKUilanl  un  Iroiir  e\  liiid  i'i(|ue.  (lu'eii- 
loure  un  collier  de  l'euilles  (racanllies 
ultra  si  xlisi'es  el  conjiimiées  coniiiie 
les  ('d(''iiienls  d'un  iiusindre  I  ii:').  i.  ii,  i\ . 
Xi;  nue  plasli(|ue  calicil'oriiie  ou  luil- 
l)euse  n'esl.  p(»inl  rare  ni.  \ii  :  en  Perse, 
en  l']spai;iie  il  \  cul  simiilalion  d'un 
eiicorJMdleuienl  de  slalacliles  prisina- 
li(|ues  \'.V.),  Ml  ;  L'WV;  ;  tMi  Tiir(|uie,  d'une 
i;i*a|)pe  de  crislallisalions  l.'io,  Mil). 
L'Andalousie  aima  les  pi'OporLions  *ira- 
elh^s  (120  el.  dans  le  Tiirkeslan,  sans 
doule,  sous  rinllileiice  de  la  (dn'ne%  !'("- 
cole  [)ersane  im|»osa  à  des  colonn(^s  la[ji- 
daires  la  slaliire  de  poleaux     !."»:),  vi). 


154.  —  Un  vantail  da  la  |.oite  du  lom- 
beau  (le  MalioMr(^l  I  «  TihIk'  vciI  »). 
il.  lirou.s.se. 


/i//c/.s-  (/i-  jiariiif. 
L'archileclure  inusuliiiane  eul  la  fo- 
lie delà  parure  :  à    rinlérieur.  (die  la  jirodi-uaiL  sur  loule  suriace  dispo- 

'  On  iciiianiui'iii  l'anal. t-ic  dr  w  type  avec  r(;liil  rt;a,lis(;  en  Ciialihic  Irciite  siùrlcs  avaiiL 
noire  (TO  (Cf  'louir  I,  p.  13;,,.  Kiant,  donne  i\\u'^  la  rnosMin'c  d'Ilui  Tonlnnn  fui  iinit.'c  de  crilc 
de  Sarnarra.  !<•  parti  di^s  (-Dlonnollcs  aux  anf^le.s  de  .ses  ])ili('r.s  d<jil  rlir  luu;  imijortalion  nnjso- 
potamienniï. 

'  Cf.  plu.s  hjiii.  i.iviv  V,  Cf..  dailleuis,  la  svcHe.s.se,  .si  l'cniaïquahle,  d.'»  colonnf.s  acln'uié- 
nidcs  (cf. 'l'unie  1.   p.  .41(1). 

II.  lu 


242 


L  ARCHITECTURK    ÉCLECTIQUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANE!^ 


nible  ;  extérieurement,  elle  en    mettait  aux   portails,  aux  niches,  autour 

des  fenêtres,  jusque  sur  Itss 
dômes,  voire  sur  la  totalité 
de  l'édifice  '.  Facilement, 
elle  en  abusait.  Mais  elle  en 
réalisa  les  éléments  avec  un 
goût  et  avec  une  virtuosité 
également  admirables,  et 
elle  rappli(jua  avec  un  sen- 
timent très  sûr  de  l'effet,  qui 
bien  souvent  apparaît  exquis 
et  inégalé. 

Conditionnée  jiarle  tem- 
pérament oriental,  par  la 
tradition  mésopotamo-perse 
et  syrienne,  par  une  pratique 
courante  de  la  bâtisse  en 
briques,  enfin,  par  une  éner- 
gique influence  du  genre  de 
décor  propre  au  tissu,  elle 
négligea  les  effets  de  relief, 
aima  ceux  de  dessin,  affec- 
tionna ceux  de  matière  et 
adora  ceitx  de  couleur. 

Sa  sculpture  monumen- 
tale fut  essentiellement  mé- 
plate, réalisée  par  gravure, 
refouillement ,  découpagtî, 
gaufrure.  Sur  bois,  elle  fleu- 
rit en  Egypte  ;  sur  pierre, 
dans  le  même  pays,  à  par- 
tir du  xiv''  siècle  ;  en  Espa- 
gne,  du   moins  en  ce   (|ui  concerne  le  chapiteau,  aviuit  le  xm";  en  Syrie, 


iiio.  —  l'arlic  d'unr   rcnêtre    lalcrale  dans   la  sallf 
des  Amba.ssadeurs,  à  r.Mliainbia  de  Grenade. 


'  Cf.  les  niosaï([iies  extérieures  drs  iiios(|Uées  de  .lérusalein  el  de  la  gi'ande  mosquée  de 
Damas:  re.Ktrados  sculpté  de  certaines  coupoles  cairotcst146)";"iespoHai-isd-esni(>nun»cikts  ^eld- 
oukides  M19):  surtout  les  monuments  persans  et  indiens.  Cf.  encore  le  parti  persan  de  déco- 
ration des  joints  par  le  modelé  d'ornements  sur  le  morlier  (cf.  la  mosquée  de  Véramine),  voire 
par  l'application  de  couvre-joints  en  verre.  (Cf.  Dieulafoy,  Acropole  de  Suse,  p.  312). 


KFFKTS    DE    PAraRK 


243 


en  Asie  Mineure,  en  Turcjuie  d'Europe  el.  surloul.  dans  l'Inde,  à  toutes 
les  époques.  En  Egypte  avant  le  xn*"  siècle,  dans  le  Maohrel)  et  surtout 
en  Espagne,  son  exécution  fut  communément  mécanique.  j)ar  moulage  de 
mortier,  de  stuc  et  surtout  de  plâtre,  ou  par  impression  de  matrices  sur 
une  masse  de  ces  matières  encore  fraîches.  De  toute  façon,  sa  technique 
lut  une  merveille  de  patience  et  d'hahileté  (120;  155:  156). 

Une  décoration  par  comhinaison  de  lignes  ou  de  surfaces  résultait, 
non  seulement  d'opérations  de  gravure,  de  marqueterie,  d'incrustation. 


•156.  —  Tympan  au-dessus  des  fenêtres  dans  la  salle  des  DeuK  Sœurs,  à  rAlhamlna 
de  Grenade  '.  (D'après  Girault  de  l'ranfiey.  op.  cil.) 

de  découpage  ou  de  peinture,  mais  aussi  de  raffinements  d'appareil  :  tels 
qu'arrangements  variés  de  hriques,  ou  pénétrations,  parfois  compliquées, 
des  hlocs  lapidaires,  surlout  des  voussoirs  —  partis  propres,  le  premier  à 
la  Perse,  le  second  à  la  Syrie  et  aux  pays  soumis  à  son  influence  (142,  vi). 


L'arcliitecture  musulmane  raffola,  nous  l'avons  dil,  des  belles  matières, 
qu'elle  appréciait  surtout  pour  la  splendeur  de  la  lumière  réfléchie  par 
leur  surface  polie.  Elle  prodigua  les  enduits  de  stuc  :  les  lambris  de  bois, 
particulièrement  aimés  en  Egypte;  les  placages  et  les  pavements  de 
marbre,  usuels  dans  le  nième  pays  (157;  138;  16i  ;  1G5)  ;  les  incrusta- 
tions de  pierres  dures,  qui  furent  le  grand  luxe  de  l'école  indienne  au 
temps  des  Grands  Mogols-  (128;  134;   lo7);  la  dorure;  les  applications 

'  Décor  blanc,  bleu,  jaune,  rouge. 

-  La  mode  en  fui  introduite  par  les  Européens.  Le  virtuose  du  procédé  fut  un  français  de 
Bordeaux,  nommé  .Vuf^ustin  ou  Auslin. 


\:n.  -  F 


il  ,!,■  1) 


lion,  op.  et  ) 


KI-'I'KIS    Kl.    IMtr.VCIIIiHMIK  245 

de  inii-oirs   ou   de   xcvir   laill."   à  raccllcs.   (inadoia    la    IN'i'se  moderne  \: 
enliii,    les  re\èleiiieiils  de   laïenee.    dont    remploi    i'ul    universel   dans   le 

monde  islami(iue  el  la  consommai  ion  ém)rn n  Pei'se  el  dans  la  Tui'quie 

asiali(|ue  el  européenne     121:  \2:\:  \'M\  :   i:')S;   li."'.:   HKl^. 

H//r/s  (II'  jKili/chniniW. 

Cejiendanl  elle  n"aima  rien  tant  (|ue  la  couleur,  el  il  n'esl  pas  de 
moyen  de  pi'oduire  une  iiai'monie  riche  el  diapi't'e  au(|U(d  elle  n'ail  eu 
recours. 

La  ]^■rse  en  composa  de  discrèles,  en  tii'anl  parli  de  la  divcrsi/é  dr 
tons  c|ue  préseiilenl   les  l»ri(|ues.  snixanl  la  <'uisson. 


IbS.  —  Mai'(|uoli  rie  de  iiuuliies-.  (l'avoiiienl  iluiio  inuison  uu  Caii-r). 
iUapn's  lîourgoin,  l'Arl  Arabe.) 


De  la  diclu-omie  fui  oldenue  :  en  Turcjuie  d'Europe  et  d'Asie,  d'une 
alternance,  à  la  mode  byzantine,  de  lits  de  briques  et  d'assises  de  pierres; 
dans  la  même  région,  comme  aussi  en  Egypte  à  partir  du  xiv"  siècle  et 
surtout,  à  toute  épotjue,  en  Syrie,  du  contrasie  de  matériaux  la[)idaires 
hlancs  et  rouges,  ou  blancs  vi  noirs  il39;   1 48  . 

Enlin,  une  poli/clirom'w  fut  léalisée  magiiiliquement  :  soit  par  de  la 
peinture  sur  enduit,  système  (jui  eut  la  faveur  de  l'Egypte  avant  le 
xiv^  siècle,  de  la  Perse  et  de  llnde  à  ])artir  du  xvi%  de  l'Espagne  et  du 
Magbreb  en  tout  temps;   soil    par  dadmirables   mar(iueteries  de  marbre 

'  Cf.  le  l'avilloa  des  iiiiioirs,  à  Ispaliaii  (12u)-. 
-  Gris,  rouge,  brun  uuir. 


246  l'ahchitectuke  kclectioue  des  civilisations  musulmanes 

où  rÉgypte  excella  aux  xiv*  et  xv'  siècles';  soit,  plus  économiquement, 
par  un  stuca§:e  ou  un  masticap^e  coloré  de  champlevés  dans  un  pare- 
ment; soitpai-  des  incrus- 
tations de  pierres  dures, 
dont  l'Inde  tira  un  parti 
merveilleux  (134;  157); 
soit,  mais  dans  une  me- 
sure très  restreinte  et  seu- 
lemen  t  en  Syrie,  en  Egypte 
et  en  Espagne  —  antérieu- 
rement au  xn"  siècle  — 
par  des  mosaïques  d"é- 
maux  dans  le  goût  byzan- 
tin -  ;  enfin  et  surtout,  par 
des  revêtements  cérami- 
ques, qu'affectionnèrent 
toutes  les  écoles,  mais  où 
triomphèrent  celles  de  la 
Perse  et  de  l'Anatolie  ot- 
tomane \ 

D'abord  la  Perse  se 
contenta  d'un  rehaut  d'é- 
mail sur  la  tranche  des 
briques.  Puis  elle  prati- 
(|ua  une  mosaïque  de 
morceaux  de  faïence  tail- 
lés   dans    des    carreaux, 

ttid       n^+„-.  ,  •.         ,  p..  ,    ,  l'assemblage  étant  réalisé 

15a.  —  Détail  des  revetemenls  en  faïence  de  la  mosquée  ^ 

de  Schech  Safi,  à  Ardcbil.  (D'après  Sarre.  />en/cm.  per*.       SOit    sur  le    mur,   Soit,    à 
liaukiinsL.)  ,,        ,. 

1  atelier,  sur  un  panneau- 
support  de  mortier  ou  de  mastic,  et,  dans  les  deux  cas,  consolidé  par  l'in- 
troduction d'un  ciment  liquide  dans  les  joints*  (139). 

'  Kappelons  que  le  goût  dos  revêlements  marmoréens  distinguait  déjà  l'école  alexandrine. 

*  L'exécution  lut  d'ailleurs  byzantine.  Cf.  les  mosaïques  de  la  Qoubbet-es  Sakhra,  à  Jéru- 
salem ;  du  mirhab  de  la  mosquée  de  Cordoue. 

•*  Aussi  bien,  en  Asie  Centrale,  la  tradition  du  revêtement  céramique  se  perdait-elle  dans 
la  nuit  des  temps.  Cf.  Tome  I,  p.  lOti,  144,  417. 

Les  monuments  persans  (cf.,  par  exemple,  la  mosquée  bleue  de  Taui'is)  et  anatuliens  (cf., 
par  exemple,  les  médressés  Kara  Taï  et  Sirtcheli,  à  Konieh  (xiii»  siècle))  exposent  des  mer- 
veilles de  techniiiue  patiente  et  de  véritables  tours  de  force. 


EFFETS    DE    POLYCHROMIE  247 

(^oncuiTciiiiiit'nt,  elle  créait  un  décor  délicat,  en  soumettant  un  carreau 
au  travail  d'un  burin  (jui,  enlevant  Téniail  par  places,  faisait  apparaître 
la  surface  mate  et  jaune-rougeâtre  du  fond. 


l'Iiolo  Sebali. 


160.  —  iMusiiuéc  Ycni  djami.  a  CuiisLaiiliiioplc.  Revêtement  de  faïence 
dans  les  appartements  du  Sultan. 

Enlin,  elle  adopta  le  procédé,  moins  artistique,  moins  durable,  mais 
infiniment  plus  économique,  d'un  carrelage  en  platjuettes  revêtues  d'une 
décoration  peinte  (131;  160). 

Artistes  raffinés  et  techniciens  incomparables,  les  céramistes  de  Perse 
et  d'Asie  Mineure'  ^123;  131;  145;  100)  et,  à  un  moindre  degré,  ceux 

'  L'industrie  céramii  ue  prospéia  parliculièreii:ent  à  Nicée,  aux  xv«  et  xvi«  siècles. 


2tH  1.  ARCHITECTURE    ECI,ECT[oUE    DES    CIMLISATIO.NS    MUSULMANES 

d'Espagne  \  oui  créé  des  décors  diiiu'  lare  éléganc<'  et  des  iliaprurcs  mer- 
veilleuses, aussi  harmonieuses  (|ue  splendides.  La  paleltc  [lersane  était 
chargée  ih'  hleu  lur(|U(tis('  et  (h'  hleu  (h-  cohalt,  d'ocic  fauve,  de  veil  foncé, 
de  noir,  (h'  hiaiic":  l'analoliciine.  de  hh'u  clair  cl  l'oncé,  de  vert,  <le  jaune, 
de  violet,  de  liruii,  (h-  roiigc-lomale.  (h*  hiaiic:  l'andalouse,  de  Itleu,  de 
vert  clair  cl  de  \ni\n.  Souvent,  à  ré(dal  (h-  l'(''iiiail  s'ajoutaient  des  reflets 


I  M0MêMm 


istan  (le  Damas  (xiv^  siècle), 
l'arl  arulie.) 


métalli(|ues   fauves   ou  dorés.    A    parlir  du   xiv'   sii'cle,    ies  caireaux  per- 
sans com|)0j-taient  des  parties  en  relitd'. 

.\u  dé(din  du  xuf  siècle,  l'école  égyptienne  imagina  de  complétei-  la 
p(d\  (  liroinie  diapiée  (h'S  surfaces  intérieures  par  celle  de  verrières,  que 
consliluail  une  niosaï(|ue  diversement  colorée,  sei'lis  dans  les  jours  d'un 
écran  en  plàtic  ou  assemhlée  en  vil  rail.  L'innovation  lit  fortune  en  Syrie 
et  <Mi  Turquie  ^^  [\22:  161;  l(i2). 

'  C01111U.S  .sous  le  nom  d'azulejos,  les  cancauv  undal(jus.  dont  Scvilie  iii(iMOi>ulisa  piosiiuo 
la  labrication.  étaient  usuels  en  Espagne,  dès  le  .mii"  siècle. 

*  Nous  empruntons  à  M.  Marcel  Diculafoy  {l^e  vase  d'I/ihi/ouji.  p.  i2)  une  liés  int('ressante 
observation 

La  composition  de  la  palette  jjersane  daterait  du  mi»  siècle,  épo(|ue  où  elle  aurait  remplacé 
celle  des  anciens  céramistes  mésopotamo-perscs.  cliargée  de  coulciurs  moins  riches  et  de  tons 
moins  hauts.  Or  la  (ihine  ayant  précisérnenl,  dans  la  deuxième  moiliii  dn  vn»  siècle.,  introduit 
au  Japon  le  gtjût  des  teintes  puissantes  et  des  harmonies  chaudes,  l'évolution  sus-mentionnée 
ne  serait-elle  pas  const-cutiveà  un  rayonnemenl  symétrique  d(^  restliétii[ue  chinoise  vers  l'ouest? 

•■'  Cf.,  par  excni]iie,  les  vitraux  de  la  Qouldiet  es  Sjjdna.  ;i  .lérusalem,  qui  datent  du 
xvi»  :-iècle  (nii*;. 


L  INSI'lUAÏldN    DK(,(il!MI\i: 


249 


L  nisiiiiuihon   di'i 
iniisiilnndii 


•dlivr 


Jjii  (lt''Coriilion  iiiiisiilniaiic 
fui  i'sscnticllctjicnl  (tnicmcn' 
laie.  Le  comiiiciilaiiT  du  Ko- 
faii.  sillon  le  IJ\  ic  liii-iiK'inc. 
(Irici.dail  (le  i('i.it''s<Milcr  Dieu. 
riioiiiiiM'  cl  les  aiiiiiiaiix  (îc- 
pendaiit,  eu  Syrie,  au  temps 
es'  (  MI3)  :  eiiE;ù\i)- 


xiii''    siècle  :    en 
'[M)i|uc.  cl    dans 


desOmini; 
te.  du  \' 
Pers.",  il  [. 
llnde  des  C.i-ands  Mo-ols.  on 
transgressa  riiilerdiction .  An\ 
Il  lè  me  s  lieux,  dan  s  les  mêmes  li- 
mites chr()noloi:i(|ues.on  main- 
tint le  motif  lloi-al  en  ra[(itoils 
avec  la  nature  (12:5:  V.\\  :  'WW  : 
lo7  ;  l()(l)  :  mais,  partout  ail- 
leurs, ou  (lélii;ura  les  ukhIMcs 
par  une  stf/lisafiofi  (nUnuicièrr 
elparune composition,  lou jours 
strictemciil  ri/lluure,  sotimil 
ullra-réguiièrc  et  symétrique 
En  g-énéral,  la  décoi-ation 
musulmane  aU'ectionna  le  rin- 
ceau léuer,  foliacé  et  ilores- 
cent.  autrement  àliVarabesqur  : 
aussi  se  plut-elle  à  développer 
en  longues  frises  l'élégante  et 
pittoresque  callig-raphie  aralie 
d'inscriptions  pieuses  ou  coin- 
mémoratives  '  (123  :  131  ;  1.j4  : 
loo;  15t1:l(i()  ;162). 


>-■  —  Vitrail  de  la  (Joubljct-cs-Sakhra,  a  Jérusa- 
loiii  iXM"  siècle),  (l)aprés  M.  de  Vogui',  le  Temple 
(le  Jérusalem.) 


'  Cf.  les  fresques  qui  décofaiciit  le  eliàteau  d.-  Kuseji"  Ai 
A.  Musil,  Kusejr  Amra\. 


l'a,  dans  le  désert  de    Syrie.  (Cf. 


*  On  distingue  dans  la  callif-rapliie  islamique  ti'ois  types   de  eaiactères  :   le  Icoufi<jue  (du 
début  du  viii«  sièele  au  milieu  du  i\»)  (jui  est  relativement  simple  et  fort  (Monumental  :  le  Imr- 


2r)0 


L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIQUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 


Partout,  elle  lit  la  plus  large  part  au  décor  géométrique,  traité  géné- 
ralojnent  dans  le  goût  de  l'ornemental  ion  textile  '. 

En  Egypte,  à  partir  du  xiii''  siècle;  dans  le  Maghreb  et  en  Espagne, 
elle  se  voua  à  la  reproduction  des  épures,  que  multipliait  la  passion  des 
mathématiciens  arabes  pour  le  développement  de  thèmes  géométriques. 
Au  moyen  des  creux  d'une  gravure  ou  d'un  champlevé,  des  jours  d'un 
découpage,  des  oppositions  d'une  marqueterie,  du  réseau  d'un  treillage, 
de  la  sculpture  de  stalactites,  elle  organisa  des  combinaisons  de  lignes 


16J.  —  Détail  tlune  fresque  du  cliùleau  de  Kusejr  "Auira.  (Désert  de  Syrie). 
(D'après  une  aiiuarelle  de  A.  L.  Mielicti,  reproduite  ddns  Kusejr  'Amra,  par  A.  Musil). 

(lioiles  ou  courbes  et  de  surfaces  polygonales  ou  cii'culaires,  génératrices 
d'une  apparence  de  cristallisations  {\2();  146;  154;  155;  156;  158;  161  ; 
162;  164;  165). 

Ce  système  dc/Urclacs,  rectilignes  ou  curvilignes,  susceptible  de  com- 
l)inaisons  en  nombre  illimité,  se  recommandait  à  la  fois  par  les  satisfac- 
tions (iiTil  donnait  au  génie  abstrait  et  rêveur  de  l'Orient,  et  par  une 
(lUiaiice  r('ni(ii'(jii<ihle  de  qualités  d unité  et  de  variété .  Car,  d'une  part,  il 
amuse  j)ar  la  flivejsilé,   l'enchevêtrement,   la  dépendance»  mutuelle  d'as- 


inali<jui>  (du  dernier  tiers  du  i.x»  siècle  au  déclin  du  .\ii"i  dont  les  Idtres  au^'uleuses  lleurissent 
en  arabes(jues  parfois  e.vcessives;  le  cursif  atrondi  (en  voj^'ue  à  partir  du  déliut  du 
xiii"  siècle). 

'  En  Syrie,  se  maintint  la  tradition  d'un  aspect  de  galonnage  (cf.  plus  liaut,  p.  00-61  et 
66)  qui  fut  également  en  vogue  en  Anatolie  (119).  avec  des  e.xagérat,ions  consécutives  à  des 
iniluonces  arméniennes.  Sur  la  nature  de  ces  dernières,  cf.,  plus  haut,  p.  95. 


L  INSI'IHATION    UKCURATIVK  2'jl 

pecls  <|iii  chaii^enl,  iioii  seulement   à  mesure  (jue   le  rep;a[fl   se  déplace, 


104.  —  Panneau  de  marbre  Liane  incrusté  d'un  niaslic  lougo  et  noir.  (Dainasi. 
(D'apri'S  Huurgoin.  op.  cit.) 

mais  aussi  selon  (ju'il  se  lixe   sur  une  seule  des  mailles  du  réseau,   ou 


1 

1 

m 

i 

B^ 

KJo.  —  Marcjuetorie  de  marbre.  '  (l'avement  d'une  maison  au  Caire). 
(D'après  Bourgoin,"  op.  cil.) 

qu'il  en  embrasse  plusieurs;  de  l'autre,  il  possède  l'attrait  d'un  rythme 
'  IJris  jaunâtre,  rouge,  brun  noir. 


252  L  ARCHITECTURE    ÉCLECTIOUE    DES    CIVILISATIONS    MUSULMANES 

luiniionieusement  cadencé  el  il  ménage  à  l'esprit  le  plaisir  de  découvrir, 
sous  les  apparences  de  la  fai'taisie  et  du  caprice,  la  réalité  d'une  logique 
secrète  el  d'une  cohérence  nialliémalique. 

Le  jardin  musulman 
L'idéal  décoiatif  qut;  l'évèle  l'analyse  à  la(|iiell('  nous  vt'uons  dr  nous 


l'oilr   (I  eilll 


■-  j; 


lU'apivv  (i.   L,'  Hdii.  o/- 


livrer,  nous  le  reconnaissons  dans  la  composition  des  jardins  musulmans. 
Elle  aussi  vise  décidémeni  à  l'effet  piltoresqui^  :  ses  moyens  sont  le  con- 
traste d'tispecls  dr  nalurc  avec  inie  noie  d'ail  énergiquement  introduite 
par  des  planlatiotis  régulii'ics,  j)ai'  uiir  coidotnialion  g-éométrique  des 
végétaux,  i)ar  le  Iracc'  d(;  canaux  et  de  bassins  cncadiés  de  bordures  lapi- 
daires ou  céramiques,  par  l'élévation  de  kiosques  el  de  portiques.  Aux 
accidenls  de  la  [)lastique  monumentale  loni  j)endant  ceux  d'un  modelé  du 


I.K    JAHIJIN    MUSULMAN 


sol  en  U'irasscs,  du  relief  divei's  de  la  ^  (''Relation,  des  eascalelles  et  des 
jels  d'eau  ;  latidis  (\uh  la  splendeui'  des  inai-I)res,  des  ors  el  des  faïences 
répondent  Ir  iniroilmienl  du  liquide  tHalé  et  rétincellement  de  celui  en 
mouvenuMit.  Il  nest  pas  juscju'aux  «  bi'oderi^'s  »  des  parteiTes  qui  ne 
répètent  raral)es(|u<'  cl  la  polygonie  clièi'es  aux  oinenianistes  musul- 
mans. Notons  (jue  les  jardins  <le  la  Perse  et  ceux  de  l'Inde  des  Giands 
Moi^ols  maiiifcstcul.  autant  i|ue  les  édifices,  le  goût  des  ordonnances 
harmonieuses  :  cai'  ils  sont  c'(|uilil)rés  ]jar  rapport  h  l'axe  d'une  grande 
avenue  médiaiu',  silloiniéf  par  un  canal  et  i-ecoupée  par  des  allées  lians- 
versales  (1:27;  133,  ii,  ",  7;  lOti  . 


LIVRE    OUAÏHÏÈME 

LES    ARCHITECTURES    ECLECTIQUES 
DE    L'EUROPE    ORIENTALE 


11  convient  de  présenter  ensemble  et  à  cette  place  les  architectures 
russe,  serbe  et  moldo-valaque,  pour  la  raison  que  leur  éclectisme  puisa 
aux  mêmes  sources,  et  qu'une  de  celles-ci  fut  musulmane. 


IVUEMIERE   PARTI  K 
L'ARCHITECTURE    EN     RUSSIE 

r.HAIMTIlE    PREMIER 

LA  COMMANDE.  —  CHRONOLOGIE  ET  TOPO&RAPHIE  MONUMENTALES 
LES  CONDITIONS    -  LES  INFLUENCES    —  LES  ÉPOQUES 

I 
l.A    COVI.^IANDK 

Longtemps  à  j)eine  peuj)lée  et  vouée  à  une  civilisation  foncièrement 
rurale;  iiabitat  d'une  bourgeoisie  peu  nombreuse,  positive  et  grossière,  et 
d'une  aristocratie  plus  d'aux  trois  quarts  barbai-e  ;  en  outre,  toujours  sous 
le  coup  d'une  invasion  polonaise,  lithuanienne  ou  allemande  et.  à  partir 
de  1224,  pendant  près  de  liois  siècles,  d'une  incursion  mongole  ou  tar- 
tare,  la  Russie  m(''dié\al('  ne  constitua  jamais  un  teri'ain  bien  pro[>ice  au 
développement  d'um>  architecture  brillante  <'t  originale.  La  seule  condi- 
tion favorable  qu'elle  réalisât  était  la  dévotion  extrême  d<'  j)Oj)ulations 
naïves,  d'aulanl    plus  attachées  \\    Icui-  r(digioii   (|uc,   celle-ci  étant   ditlé- 


CHUONÛLOr.IE    KT    TOPOC.RAPHIK    MONUMENTALES 


2o^ 


renie  de  celle  de  leurs  eimeiiiis,  elle  syinbolisail  leur  individualité  natio- 
nale et  leur  volonh-  de  la  sauveij;arder. 

Cependaiil.  à  ])arlir  du  \iv^  siècle,  les  villes  russes,  sui'tout  Moscou, 
s'enrichirent  rapidement  par  un  grand  connuerce  avec  l'Asie  et  par  une 
industrie  active.  En  nuMue  temps,  grandissait  l'Etat  moscovite  et  Moscou 
j)renait  rang  et  figure 
de  capitale. 

En  fait,  la  dé- 
ni an  de  russe  eut  pour 
objet  :  d'abord  des 
églises,  en  foule,  et 
des  monastères:  puis, 
des  fortifications,  des 
belfrois  de  cités  : 
mais  point  de  tom- 
beaux monunn'ii- 
taux,  ni  de  jialais 
magnifiques. 


lie  rarcliitcclure  russe. 


M 

i;hi;(inol()(.ie  et  toimi- 
(;ii.\PHiE  monumen- 
tales' 

(Vest  au  déclin 
<lu  x''  siècle  et  dans  le 
sud-est  du  pays,  (jue 
commença  d'exister 
une  cause  de  com- 
mandes: alors,  Kiev,  ((  mère  des  villes  russes»,  était  prospère  sous  le 
gouvernement  de  saint  Vladimir  (980-lÛlo)  (jui,  en  988,  proclama  le 
christianisme  orthodoxe  de  Byzance  religion  officielle  de  ses  États  :  de 
cette  époque  date  le  plan  et  une  partie  de  l'élévation  de  l'église  Saint- 
BiLsile  en  cette  ville. 

La  première  moitié  du  xi'  siècle  fut,   pour  la  Russie  médiévale,  une 
période  d'essor,  jnarquée  par  des  fondations  de  cités,  par  une  ébauche  de 

'    l'our  l'architeclure  dans  les    Provinces  baUiques  ot  en  Finlande,  cf.   le  tome  III  de  cet 
ouvrage. 


2rj6  L  ARCHITECTURI-:    EN    RUSSIE 

civilisation,  par  iiiir  actixe  propaj^aliou  du  christianisme  dans  le  centre 
du  pavs.  Sous  Jaroslav  le  Sage  ;  10dU-10o4),  Kiev  continua  de  grandir  et 
assuma  le  rôle  de  métropole  religieuse  de  la  contrée  —  de  «  Jérusalem 
russe  »  :  sa  cathédrale  de  Sainte-Sophie  (1020-10)^7)  ^  dominait  (juatre 
cents  églises  et  chapelles  !  D'autre  part,  on  bâtissait  à  Tcheniigov  (église 
du  Sauveur)  :  kS/nolensk  (cathédrale  de  l'Assomption):  surtout  h. Novgorod 
la  (ira/tdc,  enrichie  par  un  commerce  actif  avec  l'Europe  et  par  l'exploi- 
tation de  la  Russie  centrale  et  se})lentrionale  (couxent  de  Saint-Georges, 
au  sud  de  la  ville;  cathédrale  de  Sainte-Sophie  1 104o-10"32). 

Dans  la  seconde  moitié  du  siècle,  la  commande  languit  (cathédrale 
de  l'Assomption,  à  Kiev  (1081)).  Mais  elle  reprit,  au  cours  du  xii"  :  à  Kiev, 
alors  en  pleine  décadence  —  couvent  de  Saint-Michel  (1108);  à  Psko/\ 
(jue  faisait  prospérer  le  négoce  hanséaLi([ue  —  cathédrale  de  la  Trinité 
(Vers  1138),  église  du  monastère  du  Sauveui-  (1056);  à  Pêréjaslav-Zal- 
jeshi  —  cathédrale  de  la  Transfiguration  (vers  11  o5);  à  Sousdal —  cathé- 
drale de  la  Nativité  (xn"  siècle);  à  Vladimir  qui,  fondée  en  1116,  se 
d(''\  t'lopj)a  sous  l'impulsion  d'Andi-eï  Uogoljuhskij  'll(il)-l  174)  —  cathé- 
drale de  l'Assomption,  œuvre  de  ce  prince;  église  de  la  Nativité  (1191); 
cathédrale  de  Saint-Dimitri  (1197).  La  demande  continua  durant  la  pre- 
mière moitié  du  xni"  siècle  :  à  Smolensk  —  cathédrale  de  l'Assomption 
(déhut  du  siècle);  églises  de  Saint-Michel  Archange  et  des  Saints-Pierre  et 
Paul;  à  larodavl  —  couvent  Spasso-Préohraslienskij,  avec  ses  deux 
églises  (121(1  et  1218);  à  Hoslov  —  cathédrale  de  l'Assomption  (1230);  à 
Kostronia  —  cathédrale  de  l'Assomption  (1240);  à  louriev-Pohkij  — 
calht'drale  de  Saint-deorges  (1234j  ;  à  Tver  ■ —  cathédrale  de  la  Transli- 
guration  ;  couvent  iïO^trot^ch  ^milieu  du  siècle)... 

Mais,  dans  la  seconde  moitié  du  siècle  cl  dans  la  première  du  xi\% 
l'architecture  pàtil  des  suites  des  invjisions  mongoles  (1224,  1237,  1242) 
et  de  l'émiettement  du  pays  en  ])elites  ijrincijiautés  rivales. 

M  y  iMit  reprise.  ;i  [larlir  du  iiioiiieiil  où  se  lirenl  seulii-  les  elfels  de  la 
politi(jue  lialiile  cl  ('"iiergi(|ue  des  grands  princes  de  Moscou,  «  rassem- 
hleui-s  de  la  lerr(;  russe  »  el  (  liam])ions  de  l'orthodoxie.  Tvan  Kalita  (1328- 
13il  ,  liàlil,  au  l\i-.-nd  dr  .l/nxro/r  les  .'"glises  de  Sa iiit-.M icli.d  .\rcliange, 
du  SauN'eiii-  aux  Itois  i:>30  ,  la  calln-drale  de  lAssomplion,  (|ui  devait 
(h;venir  h;  sanctuaire  du  tsarisme  russe.  Sous  le  glorieux  Dimitri  Donskoï 
(13(;3-1389!,  s'élevi'rrnl   :  an   Krnnl.  h-s  couvriils  de  Tschudov  '  13;i8)  et 


168.  —  Cathédrale  Vassilij  Blashcnny.  à  Mu^cuu. 


et.  Jig.  172.  m. 


17 


'/y  ,yy  f  r^/  f  t^y  f  ,yyf  r^yr  ^4^ 


258  L  ARCHITECTURE    Ei\   RUSSIE 

de  l'Ascension  (1389):  dans  la  ville,  ceux  d'Andronov  (1366)  et  de  Ssi- 
monov  (1370).  Sur  la  fin  du  siècle,  le  Kreml  fut  doté  d'une  nouvelle 
cathédrale,  sous  le  vocable  de  l'Annonciation  (1397).  En  même  temps, 
florissait  le  monachisme  :  ruiné  par  les  Tartares,  le  fameux  couvent  de 

Troïtska,  que  saint  Serge  avait 
•  fondé    en   1340,  renaissait    plus 

grand  au  début  du  xv^  siècle  ;  ce- 
lui du  Sauveur,   à  Moscou,  était 
I      constitué  en  1 352  et,  en  1 429 ,  était 
^,^„_  ™-^-^ ,__^-_  ^-_^      créé  celui  de  ,So/owe^sA:?"/',  sur  une 

~i^-''  t  (V  yy^-^. '  >  -  -^'5^      île  de  la  mer  Blanche . 

^'"'^    \  \f^  Cependant  le  déclin  du  xiv'  siè- 

'  cle  et  la  plus    grande  partie   du 

suivant  furent,    pour  la  Russie, 
une  époque  d'affaissement,  à  la- 
quelle mit  fin  le  règne  d'Ivan  III 
nX  le  Grand  (1462-1505),  le  créateur 

"^  "^  de  la  grandeur  moscovite.    Sous 

''r^-^  *"e  prince,  que  son  mariage  avec 

'"'  une    princesse    byzantine    (1472) 

T^--  inclina  au  luxe  et  à  la  parade,  le 

Kreml    devint  un    chantier    d'où 

'''^'^.,  ~'  "^  ',:  sortirent  une  nouvelle  catliédi-alr 

I       ^r^w-I,  ,^j- /  /.  de  l'Assomption  (1475-1479)  :  une 

^-  de    l'Annonciation    (1484-1495); 

1        "^^^l  Jiw^       "^^^  '  une  salle  des  fêtes,  la  Granovitaja 

"      Palata  (1473-1490);  les  portes  de 

109.  —  Parure  des  farades  do  la  cathédrale  de        la    forteresse  dites    Nikolskija     et 
Saint-Dimitri.  à  Vladimir.  (D'après  Yiollet-le-        ^  ,  ..       .,       ^  \     ,,,,^.,\ 

Duc.  Lari  russe.)  Spasskija  (du  SEuveur)    (1491)  : 

une  église  de  S.  Michel  Archange 
(1503);  en  outre,  dans  Moscou,  était  bâti  un  nouveau  Couventdu  Sauveur... 

Le  règne  de  Vassili  Tvanovitcli  (1505-33)  qui,  à  tous  égards,  fut  une 
continuation  de  celui  d'Ivan  III,  enrichit  le  Kreml  d'une  cathédrale  de 
Saint-Michel  Archange  (1505-1508);  d'une  autre,  sous  le  vocable  de  l'As- 
cension (1519);  d'une  nouvelle  église  du  Sauveur  (1527);  et  Moscou  d'un 
couvent  des  Vierges  (1524),  connnémoralif  de  l'annexion  de  Smolensk. 
En  1528,  fut  reconstruite  la  cathédrale  de  la  Nativité,  à  Sousdal. 

Du  temps  d'Ivan  IV  le  Terrilde  (1533-1584)  datent  un  palais  et  des 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES  259 

églises  à  A«i'«;*,  conquise  en  lo.')2;  la  curieuse  cathédrale  Vassilij  Blas- 
henny  à  Moscou  (1554-1357),  œuvre  de  deux  Russes,  Barma  et  Postnik; 
la  plupart  des  bâtiments  du  monastère  de  SolovctzkiJ. 

Ensuite,  la  demande  se  raréfia. 

La  fin  du  xvf  siècle  et  le  début  du  x vu"  furent  une  époque  de  troubles 
et  d'invasion,  à  laquelle  appartiennent  le  belFroi  «  Ivan  le  Grand  »  sur 
le  Kreml  (1584-1598)  et,  dans  la  ville  de  Moscou,  l'église  de  l'Assomption 
—  r  «  église  rouge  »  (entre  1598  et  1005)  la  cathédrale  de  la  Trinité,  à 
Kostronia. 

Au  xvii"  siècle,  la  construction  languit  :  au  Kreml  de  Moscou,  une 
église  dédiée  à  saint  Michel  Maleïn  (1634)  et  un  palais,  le  Térem  (1636)  ; 
dans  la  ville  même,  l'église  de  Notre-Dame  de  Kazan,  commémorative 
de  l'expulsion  des  Polonais  (1625)  ;  une,  sous  le  même  vocable,  à  Mar- 
kovo,  dans  le  gouvernement  de  Moscou  ;  à  Jarosiavl,  des  églises  (Iljins- 
kaya  1647-1680),  Nikoly  Mokrago  (1665),  Saint-Jean-Baptiste  (1671-1687)  ; 
des  églises  h  Rostov. .. 

La  fondation  de  Saint-Pc'fershoiwrj,  en  1703,  entraîna  d'importantes 
entreprises  architecturales,,  qui  se  développèrent  durant  le  règne  de 
Pierre  le  Grand  (-]- 1725)  :  premier  palais  de  l'Amirauté  (1705);  forte- 
resse et  cathédrale  des  Saints-Pierre  et  Paul  (1714-33)  ;  château  de 
Péterhof  (1720)  ;  couvent  de  Saint-Alexandre  Newskij,  avec  une  cathé- 
drale de  la  Trinité  (1724-1798).  Ralenties  par  un  transfert  de  la  cour  à 
Moscou,  sous  Catherine  l' "  et  Pierre  II  (1725-1730)  —  nouvelle  Amirauté 
(1727),  elles  reprirent,  en  conséquence  d'une  réinstallation  définitive  du 
gouvernement  aux  bords  de  la  Neva  — Palais  d'hiver  (1732-64),  tour  de 
l'Amirauté  (1734-35),  cathédrale  delà  Résurrection  (1738-1835)... 

Pour  la  province,  citons  :  la  cathédrale  de  T Assomption  à  Kern,  dans 
le  gouvernement  d'Arkhangel;  une  restauration-transformation  de  la  cathé- 
drale de  l'Assomption  à  Kiev  (1729),  l'égUse  Saint-André  dans  la  môme 
ville,  œuvre  de  Rastrelli  (1744-67);  un  palais  au  Kreml  de  Moscou  (1733). 

III 

LES    CONDITIONS.     —    LES    INFLUENCES.    —    LES    ÉPOQUES 

Les  conditions  naturelles. 

Les  conditions  naturelles  et  humaines  que  rencontra  le  développement 
de  l'architecture   russe  apparaissent   caractérisées  autant  qu'efficientes. 


260 


L  ARCHITECÏUKE    EN    RUSSIE 


D'une  part,  un  climat  brutal,  avec  des  extrêmes  de  chaleur  et  de 
froid,  beaucoup  d'humidité  et  d'abondantes  chutes  de  neige;  un  sol, 
dans  l'ensemble,  pauvre  en  pierres,  mais  riche  en  bonne  terre  à  briques 
et,  dans  les  zones  moyenne  et  septentrionale,  très  fertile  en  bois'. 

D'un  autre  côté,  la  position  géographique  de  la  Russie,  intermédiaire 

entre  l'Europe  et  l'Asie;  sa  large  ouverture  à  la  seconde  de  ces  parties 

du  monde  ;  les  facilités  de  pénétration  que  constituent  la  planité  de  son 

^  territoire,  la  navigabilité  et  la  distribu- 

%  *'v-;:?        tioii  rayonnante   de  ses   cours  d'eau,  la 

jtiédestinaient  à  être  influencée  à  la  fois 

pai   les  arts    asiatiques  et  yar  les   eiiro- 

'  prens,  partant  à   tenter    an  compromis 

,/  entie  les    uns    et   les  autres.^  toutefois  à 

l'ava)itage  des  premiers. 


-E^ 


Les  influences. 

De  fait,   à  toutes  les  époques  de  son 
histou'e,  rarchitecture  russe  fut  plus  ou 


is  tributaire  de  l'étranger 


ht  d'abord,  elle  emprunta  à  Byzance, 
en  môme  temps  que  sa  rehgion,  le  pro- 
niannne  de  ses  temples,  la  tournure  de 
«îC^  édihces  et  une  grande  partie  de  leur 
décoi . 

Cependant  la  singulière  ressemblance 
du  plan  de  Sainte-Sophie  de  Kiev  avec 
celui  de  l'église  géorgienne  de  Mokwi  '  - 
la  ('onformation  pyramidale  de  certaines  coupoles;  surtout,  l'inspiration 
de  la  parure  plastique  de  mainte  église  ancienne,  témoignent  que  l'im- 
pulsion byzantine  fut  fortement  concurrencée  par  une  inlluence  armé- 
nienne. Celle-ci  s'explique  à  la  fois  par  le  rayonnement  du  monachisme 
transcaucasien  ;  par  les  relations  des  princes  russes  avec  la  (réorgie  et 
l'Arménie-';  enfin,   par  l'installation  sur  les  confins  russes  de  colonies  de 


La  construction  russe   en  cliar- 
pente. 


'  Ncaniiioins,  la  comniodili'  ili's  transports  par  eau  peiinct  dans  une  certaine  mesure  de 
s'approvisionner  au  detiors  :  c'est  ainsi  ([ue  la  plupart  dc^s  églises  de  Moscou  sont  bâties  de 
pierre,  bien  que  celle-ci  lasse  défaut  dans  toute  la  région. 

-  Cf.,  les  figures  52,  V  et  172,  I. 

'  Cf.  le  mariage  du  prince  de  Vladimir  Georges  II  (1212-1228)  avec  une  princesse  géorgienne 
et  celui  du  prince  de  Volhynie  Iziaslav  Mstislavilch  ("i-  llo4)  avec  une  princesse  d'Abkhazie. 


LES    INFLUENCES 


261 


fugitifs  d'Ani,  après  la  prise  de  la  ville  par  les  musulmans,  en  1064 ^ 
Par  ailleurs,  le  goût  des  Russes  pour  les  coupoles  bulbeuses  et  les 
motifs  floraux  cliers  aux  Persans  et  aussi  mainte  conformation  franclie- 
ment  asiatique  du 
décor  annoncent  une 
pénétration  musul- 
mane, que  devaient 
favoriser  la  dépen- 
dance politique  de  la 
Russie  vis-à-vis  des 
Tartares  et  ses  rela- 
tions économiques 
avec  eux,  du  xiir  siè- 
cle au  xv"-. 

Par  contre,  la  pa- 
rure de  monuments 
des  wf  et  xiii"  siè- 
cles, tels  que  les  égli- 
ses de  Vladimir,  de 
Sousdal,  de  Péré- 
jaslav-Zaljeski ,  de 
louriev-Polskij ,  ré- 
vèle des  infiltrations 
romanes. 

L'intervention  de 
1  '  Occideiil  s  '  accen- 
tua à  partir  du  der- 
nier tiers  du  xv"  siè- 
cle. Zoë  Paléologue,  qui  épousa  le  grand  prince  de  Moscou  Ivan  III, 
en  1472,  avait  vécu  à  Rome,  et  son  entrée  dans  la  capitale  russe  en 
ouvrit  Faccès  à  des  arcbitectes  italiens:  à  Aristotile  Fioraventi  de  Bo- 
logne, auteur  de  l'actuelle  catbédrale  de  l'Assomption  au  Kreml;  à  PzV/ro 
Antonio  de  Milan,  constructeur  des  portes  Spasskija  et  Nikolskija  et,  en 
collaboration  avec  Marco  Ru ffo,  de  la  Granovitaja  Palata;  à  Alessio  Novi(h 

'  Cf.,  plus  haut,  p.  8.1. 

'  Cf.  la  présence  d'architectes  et  d'orfèvres  russes  à  la  cour  des  Khans  de  Tartarie  aux  xiii» 
et  xiv«  siècles.  Cf.  plus  loin,  p.:262. 


Cathédrale  de  l'Assomption,  à  Kem.  (D'après  Souslow. 
Monum.  de  l'anc.  archil.  russe.) 


262  L  ARCHITECTURE   EN    RUSSIE 

Milan,  qui  édifia,  pour  Vassili  Ivanovitcli,  la  cathédrale  de  Saint-Michel 
Archange.  Au  xvii°  siècle,  se  produisit  une  invasion  de  formules  allemandes 
et  françaises.  Au  xviif ,  Pierre  le  Grand  emploie  un  Français,  Lcblond, 
auteur  de  Pélerhof;  tandis  que  l'architecte  favori  d'Elisabeth  Petrovna 
est  un  WcxYiQn,  Rastrelli,  qui  introduit  en  Russie  le  style  «  haroque'  ». 

Cependant,  dès  le  moyen  âge,  la  Russie  manifesta  un  réel  génie 
artistique  et  d'incontestables  aptitudes  architecturales.  Au  xiif  siècle, 
elle  fournissait  des  artistes  à  la  cour  des  Khans  de  Tartarie-;  à  partir 
du  xv%  Moscou  fut  le  centre  d'une  active  et  très  remarquable  production 
d'orfèvreries,  d'armes,  de  broderies,  de  cuirs  ouvrés,  et  l'originalité  des 
monuments  russes,  avant  la  soumission  du  pays  à  l'esthétique  occidentale, 
implique  l'existence  chez  leurs  auteurs  d'un  tempérament  national. 

Or  le  facteur  indigène  de  l'esthétique  russe  révèle  à  l'analyse  un 
(Aêm^nl  fuinois,  que  distingue  une  conception  particulière  de  la  décora- 
tion : —  un  élément  slave,  alliage  de  sens  très  pratique,  de  mysticisme, 
d'ostentation;  enfin,  d'une  manière  plus  générale,  une  pratique  séculaire 
de  \a.  chûrpenterie^ . 

Notons  qu'en  Russie,  les  entreprises  d'édifices  religieux  furent  toujours 
très  largement  dotées  et  que  celles  dont  les  tsars  de  Moscou  firent  les 
frais,  disposèrent  de  sommes  considérables. 

Les  époques. 

L'histoire  de  l'architecture  russe  manifeste  la  succession  de  quatre 
époques;  elles  sont  caractérisées  :  la  première,  qui  correspond  aux  xi"  et 
xif  siècles,  par  un  concours  d'influences  byzantines,  arméniennes, 
romanes  et  par  une  sobriété  relative  du  style;  la  seconde,  contemporaine 
(les  xiii"  et  xiv''  siècles,  par  une  poussée  de  luxe  et  de  fantaisie  et  par  des 
accointances  musulmanes,  perses  et  mongoles;  la  troisième,  synchro- 
nique  des  xv''  et  xvi"  siècles,  par  une  digestion  des  importations  et  par 
la  matui-ation  d'un  style  national;  hi  dernière  —  à  partir  du  xvii"  siècle 
(5t  surtout  au   (lt''hul  du  xmii"   siècle  —  pai'  une  pénétration  occidentale 

'   Cl'.  T(.mi'  III. 

■  Cf.  Ja  laciiLiuii  ijuc  Duplaii  dt;  Caipiii  uL  UuJjiuquis,  cinoyés  auprès  des  Khans,  le  pre- 
mier par  Innocent  iVen  1245,  le  second  par  sainL  Louis  en  1253,  l'ont  d'arcliilectès  et  d'orfèvres 
russes,  li.Késdans  le  Kaplchak  et  à  Karakoruni. 

■■  Cl.  ce  que  Hérodote  (Livre  IV.  cviii)  dit  de  la  ville  des  Gelons,  entre  le  Don  et  la  Volga. 
où  tout  était  de  bois,  les  temples,  les  palais,  l'enceinle. 


LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    REALISATIONS 


2Ô3 


(lui,  (l'abord,  stérilisa  le  génie  russe  puis  —  au  déclin  du  xix'  siècle  —  fut 
contrariée  par  une  réaction  du  tempérament  indigène. 


CIIAl'ITKK   II 
LES   PROGRAMMES  ET  LEURS  RÉALISATIONS.  —  LA  CONSTRUCTION. 


L'EFFET 


I 

LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    RÉALISATIONS 

Le  programme  ordinaire  de  l'église  russe  médiévale  ou  moderne  (172) 
procède  de  la  formule  byzantine  de  la  basilique  centrée  à  coupole'  :  un 


172.  —  Spécimens  d'éylises  russes. 

1.  Cathédrale  de   Sainte-Sophie,  à  Kiev  (E,  iconostase).  —  H.  Cathédrale  de  l'Assomption,  au  Kreml  de  Moscou 
(E,  iconostase)  cf.  l'élévation,  fig.  17G,  II.  —  III.  Église  de  Vassilij  Blashenny.  à  Moscou  [cf.  l'élévation  perspective, 


vaisseau  carré,  divisé  en  trois  nefs  par  les  quatre  piles  d'une  cage  porteuse 
de  coupole,  précède  un  sanctuaire  exbaussé,  que  composent  un  cliœur 
et  deux  chapelles,  tous  trois  terminés  par  une  abside  demi  circulaire:  une 
iconostase  masque  le  lieu  saint  (172,  ii  e,  e;  178).  Porche  et  clochers  sont 
fréquents,  les  seconds  indépendants  de  Fédifice,  qui  est  toujours  orienté; 
fj-équemment,  régnent  des  portiques  latéraux,  dans  le  genre  de  ceux 
qu'offrent  certaines  églises  arméniennes'. 

'  Cf.,  plus  haut,  p.  148. 
-  Cf.  lig.  52,  IV,  VIII. 


264 


L  ARCHITECTURE    EN    RUSSIE 


La  règle  comporte  des  exceptions  :  Sainte-Sophie  de  Kiev,  qui  compte 
neuf  nefs  (originellement  cinq},  la  médiane  plus  de  deux  fois  plus  large 
que  les  autres  et  croisée,  en  avant  du  sanctuaire,  par  un  transept  de  même 
largeur^  (il2,  i)  ;  telle  encore  la  cathédrale  Vasilij  Blashenny  à  Moscou, 
groupe  singulier  de  onze  chapelles  à  deux  étages,  autour  d'un  sanctuaire 
central,  dont  l'ordonnance  fait  penser,  à  la  fois,  au   type  rayonnant  et 


173.  —  Exemple  d'hôtel  russe. 

cruciforme   affectionné  par  l'Asie  Mineure  ei  rArménie-,  et  à  la  confor- 
mation de  certaines  pagodes"^  (168;  172,  m). 

Gomme  particularités  signalétiijues  des  programmes  domestiques 
russes,  mentionnons  une  composition  dispersée  en  pavillons  :  la  saillie 
de  grandes  loges  analogues  aux  moucliarahiyés  musulmans:  un  parti 
pi'is  de  portiques,  qu'explique  d'ailleurs  la  nature  pluvieuse  et  neigeuse 
du  climat;  enlin,  la  position  extérieure  des  escaliers,  réalisés  sous 
l'espèce  de  galeries  ouvej'tes  a])pliquées  aux  façades  (173). 


Cl'.  (•(•  plan  avec  fclui  do  1 
Cf.  plus  haut,  p.  1-2  .■!,  S7. 
Cf.  plus  loin.  Livri'  c-imiuii 


Mokwi,  p.  87. 


LA    CONSTRUCTION 


265 


II 


LA    CONSTRUCTION 


Dans  les  régions  forestières  de  la  Russie  centrale  et  septentrionale, 
le  bois  est  la  matière  usuelle  de  la  bâtisse  doiuesti(jue  (173)  et,  dans  une 
large  mesure,  de  la  construction 
relig'ieuse  de  second  ordre  (171). 
Les  programmes  monumentaux  sont 
communément  réalisés  en  briques 
ou  en  petits  matériaux  lapidaires. 

La  couverture  consiste  en  ber- 
ceaux, en  voûtes  d'arête  et  en  cou- 
poles :  celles-ci  jucliées  d'ordinaire 
sui"  de  bauts  tambours  cylindriques, 
percés  de  fenêtres  qui  constituent 
le  facteur  principal  de  l'éclairage 
du  vaisseau  (168;  172;  i,  ii  ;  175; 
223).  Le  radiât  des  angles  de  la 
cage  est  obtenu  au  moyen  de  pen- 
dentifs en  forme  de  triangles  sphé- 
riques.  Un  système,  propre  à  la 
Russie  et  qui  se  recommande  par 
une  beureuse  alliance  de  qualités 
pratiques  et  pittoresques,  constitue 
un  dôme  octogonal  au  moyen  d'un 
étagement  de  couronnes  d'arceaux 
encorbellant  les  unes  sur  les  autres 
(174,  i,  II)  :  les  retombées  des  arcs 
d'une  rangée  s'eiFectuent  soit  sur 
le  sommet  de  ceux  de  la  zone  infé- 
rieure (m,  ivi,  soit  sur  de  petits  arcs 
bandés  de  l'un  à  l'autre  de  ces  der- 
niers (VI)  . 

Les  toitures,  à  pente  très  raide  en  raison  de  la  nécessité  d'assurer  le 
glissement  des  neiges,  sont  de  bois,  de  tuiles,  souvent  de  métal  et,  dans 
le  cas  d'une  couverture  voûtée,  posées  directement  sur  l'extrados  de  celle- 
c\  (169;  173;  174;. 


—  Système  russe  de  racliaL  des  angles 
d'une  cage  carrée  sous  coupole. 
I.  Coupe  intérieure  :  AB.  EF,  arcs  de  la  cage.  CE), 
arc  complémentaire  ramenaut  au  carré  un  vide  rectan- 
gulaire. 1-8,  clef  des  arceaux,  formant  corbeaux  pour 
la  retombée  des  arcs  de  l'étage  supérieur.  T,  tambour. 
—  II.  Id.,  en  plan.  —  111.  Elévation  extérieure  de  la 
même  couverture.  —  IV.  Id.,  en  plan.  —  V.  Id.,  Détail. 
acfe,  bdfc,  assiette  des  arceaux.  La  partie  pointillée 
montre  la  section  horizontale  du  niiuce  remplissage  du 
tympan.  —  VI.  Type  où  les  arceaux,  au  lieu  de  se  che- 
vaucher, se  correspondent  et  portent  sur  de  petits  arcs 
intermédiaires.  (Cf.  fig.  168). 


266 


tT  ifi^ 


r" 


fff'.'^>\ryii> 


173.  —    Exemples    de    plastique 
monumentale  russe. 

1.  lîglisc  de  l'Intercession  delà  Viei'gc, 
à  Pokrov,  dans  le  gouvernement  de  Vla- 
dimir. —  II.  Cathédrale  de  l'Assomption, 
au  Kreml  de  Moscou  [cf.  fig.  172,  11,. 
—  III.  La  l'oilc  sainte,  au  Kicnii  de 
Moscou. 


L  ARCHITECTURE    EN    RUSSIE 


III 


Le  trait  le  plus  caractéristique  de  l'an- 
cienne architecture  russe  fut  un  amour  immo- 
déré de  Teffet  pittoresque,  qui  la  rendit  cou- 
tumiëre  d'excès  de  parure  et  des  pires  fautes 
de  goût. 

Pas  plus  que  des  qualités  de  l'ordre  har- 
monique, elle  ne  fut  curieuse  de  la  grandeur 
matérielle  :  la  fameuse  cathédrale  de  l'As- 
somption, au  Kreml  de  Moscou,  ne  mesure 
pas,  à  l'intérieur,  plus  de  38  mètres  de  long- et 
23  mètres  de  large  et,  à  Sainte-Sophie  de 
Kiev,  les  cotes  correspondantes  ne  dépassent 
pas  33  mètres  et  24  mètres. 

Elle  ne  s'adonna  guère  non  plus  aux  re- 
cherches de  plastique  secondaire,  dont  la  dé- 
tournait d'ailleurs  la  pratique  d'une  hâtisse  en 
briques.  Toutefois,  à  la  mode  d'Arménie,  elle 
relevait  la  nudité  des  murs  extérieurs  de  grêles 
demi-colonnes  rejoignant  la  corniche,  ou 
d'arcatures  très  saillantes  et  aussi  hautes  que 
l'édifice  ;  les  unes  et  les  autres  renforts  pour 
la  hâtisse  et,  dans  une  large  mesure,  signalé- 
tiques  de  sa  structure  (175,  i).  La  conforma- 
tion des  soutiens  isolés  était  lourde  et  mes- 
quine (177). 

En  revanche,  elle  aima  impressionner  par 
un  élancement  général  de  l'édilice  qui,  sou- 
vent, était  plus  élevé  que  long  '  (1G8  ;  171;  17.""), 
I,  II)  ;  par  la  hauteur  des  arcatures  dont  elle 
relevait  ses  façades  ;  par  un  hérissement  de 


'  La  raliiéilrale  du  rA.ssumpliuii,  au  Kiuiid  du  Moscou, 
dont  la  largeur  laaxima,  hors  œuvre,  est  do  40  luètres. 
culjuine  à  42  au-dessus  du  sol. 


L  EFFET  267 

volumes  sveltes  et  aiizus  '  —  tambours  si  élancés  (jue  certains  évoquent 


176.  —  Exemples  d'encadrements  de  baies  russes. 


presque  des  minarets  ;  coupoles  profilées  en  accolade,  à  la  persane,  ou  en 
triangles    aigus,  à  la  mode    arménienne,    et  sur- 
montées de  lanternons,  d'épis,  de  pointes,  de  gran- 
des   croix    ouvragées  et    liaubannées   de  chaînes 
(168;  171  ;  17o). 

Elle  aliectionnait  la  variété  des  aspects,  au  point 
que  telle  toiture  d'église  réunit  jusqu'à  quatre  types 
de  calotte  ditlerents  ;  elle  se  délectait  à  des  compli- 
cations et  à  des  singularités  de  formes  telles  qu'arcs 
géminés,  sans  soutien  pour  les  retombées  jointi- 
ves  (1(j8)  ;  toitures  conformées  à  Timage  de  fuseaux, 
d'oignons,  d'ananas,  et  modelées  à  facettes,  à  résilles 
ou  à  écailles;  flèches  à  lucarnes  étagées  (175,  m); 
arcs  contournés  et  relevés  en  accolade  (171;  176)... 

.      .    ^  .  .  177. — Conformation  russe 

Surtout,  elle  visait  à  séduire  par  une  profusion  du  soutien  isolé. 

de  parure  et  par  une  débauche  de  couleur. 

Elle  partageait  le  goûl  de  l'Orient  pour  la  plastique  foisonnante,  com- 
pliquée et  menue  d'un  décor  courant  ou  couvrant,  modelé  à  plat  comme 

'  On  compte  douze  coupoles  à  la  cathédrale  Vasilij  Blaslienny  de  Moscou  :  treize  à  l'église 
de  l'Assomption,  dans  la  même  ville  ;  quinze  à  Sainte-Sophie  de  Kicw. 


268 


L  ARCHITECTURE    EN    RUSSIE 


celui  d'une  orfèvrerie  et  générateur  d'une  apparence  de  tapisserie  monu- 
mentale (169;  178). 

Sa  polyclu'omie  était  à    dominantes  rouge,  blanche  et  verte,  qu'elle 


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178.  —  Détail  lie  la  l'orLo  Sainte  de  l'église  de  Saint-Jean  le  Tlii'ologue,  à  Rostov. 
(D'après  Viollet-le-Duc,  op.  cit.) 


harmonisait,  à  la  j)e]'sane,  ou  contrastait,  à  la  mongole  ;  plus  cncoi'e,  elle 
voulait  éblouir  par  un  étalage  de  matières  miroitantes  et  par  une  parade 
de  ricliesse.  Malgi'é  la  rigueur  du  clirjiat,  l(^s  parements  extérieurs  étaient 
enduits  et  peints  et  les  coupoles  se  paraient  de  couleurs  vives  ou  res- 


L  EFFET  269 

plendissaient  de  l'éclat  de  l'or  ou  de  l'argent,  A  l'intérieur,  ce  n'étaient 
que  fresques  et  mosaïques. 

Le  répertoire  ornemental  comprenait  des  combinaisons  géométriques, 
d'invention  finnoise;  des  motifs,  dans  le  goût  arménien,  empruntés  aux 
arts  du  tissu  —  lacets,  entrelacs,  nattes,  torsades...  ;  des  feuillages  très 
stylisés,  secs,  découpés,  assez  analogues  à  ceux  qu'affectionnait  l'école 
syrienne  '  ;  des  fleurs  —  notamment  des  roses,  des  arbustes,  dans  le  g'enre 
persan;  des  animaux  fantastiques,  d'apparence,  tout  orientale  (169;  178). 

De  style  comme  d'inspiration^  la  fresque  et  la  mosaïque  significatives 
étaient  foncièrement  byzantines,  imitées  des  types  constitués  dans  les 
monastères  du  mont  Atlios -.  Les  murs  de  certaines  églises  anciennes  — 
telles  celles  de  Saint-Dimitri  à  Vladimir,  de  Saint-Georg-es  à  louriev- 
Polskij,  exposent  des  figures  d'bommes  et  de  l)étes  monstrueuses,  sculp- 
tées en  faible  relief  et  hors  d'échelle,  à  la  mode  d'Arménie  ou  encore 
dans  le  goût  roman  (160). 

'  Cl.,  plus  haut,  p.  G7. 

-  Cf.,  plus  haut.  p.  61.  66.     * 


DEUXIÈME   PARTIE 
LES  ARCHITECTURES  SERBE  ET  MOLDO-VALAQUE 


PREMIERE    SECTION 
L  ARCHITECTURE    SERBE 

I 

LA    COMMANDE.    CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE   MONUMENTALES 

De  1165,  date  de  la  conslitution  de  l'unité  serbe  par  Stéphane  Némanya, 
jusqu'au  milieu  du  xv""  siècle,  époque  de  la  soumission  définitive  de  la 
Serbie  au  joug"  turc  (1459),  la  piété  des  princes  et  des  grands  fit,  en 
Bosnie,  en  Serbie  propre,  d'une  part  et,  de  l'autre,  en  Albanie  et  en  Macé- 
doine, aux  trois  quarts  conquises  par  eux,  les  frais  de  la  construction  de 
bon  nombre  d'églises  et  de  monastères. 

Cela  débuta,  au  déclin  du  xif  siècle,  par  les  commandes  de  Stépbane 
Némanya  (1165-1195),  que  rappelle  le  monastère  royal  (Tsarska  Lavra) 
de  Stoudénitza  (H90).  Au  commencement  du  xiii",  Stépbane  I""  (1195-1224) 
éleva,  à  7Alcha,  l'église  des  Saints-Pierre  et  Paul  (1219).  Puis,  l'architec- 
ture profita  do  l'essor  de  la  Serbie,  sous  le  gouvernement  d'Ouroch  le 
Grand  (1242-1276)  —  monastère  de  Gradatz,  église  A'Ari/jé  et,  encore 
plus,  sous  celui  de  Miloutine  (1281-1321),  prince  ])atisseur  qui  passe  pour 
avoir  construit  ou  restauré  quarante  églises  —  monastère  de  Gratcha- 
nilza  près  d'Uskub  ;  de  Trescavets,  près  de  Prilep  ;  églises  de  Nagoritcha 
près  de  Koumanovo  ;  de  liarpiiska,  près  de  Mitrovitza  (1312-1316).  Il  en  alla, 
de  môme  au  temps  de  Stéphane  Ouroch  III  (1321-1331)  —  couvent  de 
Detschani,  entre  Ipek  et  Prizrendet,  surtout,  à  l'époque  de  Stéphane  Dou- 
clian  (1331-1355)  qui  conduisit  la  Serbie  à  l'apogée  —  monastère  des 
Saints-Archanges  h  Prizrend ;  églises  de  Matcitsa  près  de  Koumanovo; 
de  Lioubotin,  prî'S  d'Uskub  (1337);  église  du  monastèi'e  de  Maî'/>o,  près. 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 


271 


de  la  même  ville  (134S)  ;  église  de  la  Vierge,  sur  un  îlot  du  lac  de  Prespa 
(1345). 

Après  la  mort  de  Stéphane  Douchan,  la  Serbie  entra  en  décadence, 
déchirée  par  des  luttes  intestines  et  pressée  par  l'expansion  ottomane  : 
aussi  la  demande  se  trouva-t-elle  confinée  dans  la  Serbie  propre,  qui  dut 


Aire  de  l'arcliitecture 


à  sa  situation  septentrionale  d'être,  plus  longtemps  (jue  la  Macédoine  et 
TAlbanie,  à  Tabri  des  assauts  turcs  '.  De  cette  époque  datent  les  églises  de 
Rai-anitza  (1381)  ;  de  Kruczevats,  bâtie  par  le  tsar  Lazare  (1371-1389)  ; 
de  Lioubostinja  (fin  du  siècle)  ;  de  Manassia  (1407),  de  Roudénitza,  de 
Kalenitsch  (1427),  œuvres  du  tsar  Stéphane  Lazarevic  (1389-1427). 


LES    CONDITIONS. 


II 


LES  INFLUENCES.  —  LES  EPOQUES 


Les  influences. 

L'architecture  de  la  Serbie  fut  soumise  à  quatre  influences  :  celles  des 
arts  byzantin,  roman-lombard,  arménien,  ottoman 

'  Nous  trouvons,  cependant,  à  mentionner  l'édification  d"une  église  à  Zaoum,  sur  le  lac 
d'Ochrida  (1361);  à  Emporia,  piès  île  Korytza  (1390). 


272  L  ARCHITECTURE    SERRE 

La  première  fut  consécutive  à  d'étroits  rapports  politicjues  et  relig^ieux 
avec  le  monde  byzantin  —  mariages  de  souverains  avec  des  princesses 
byzantines',  éducation  byzantine  du  clergé,  dont  presque  tous  les  dig-ni- 
taires  furent  formés  au  couvent  de  Cbilandai'i,  au  mont  Atlios  ;  elb' 
s'exerça  plus  énergiquement,  au  déclin  du  xiv"  siècle,  par  suite  du  contact 
que  la  Serbie  prit  avec  l'Empire,  du  fait  de  son  expansion  en  Albanie  et 


180.  —  La  Naiivitù.  Fresque  dans  l'église  de  StoudéniLza  (1314). 
(D'après  Pokrychkin,  Architecture  des  églises  orthodoxes  de  Serbie.) 


en  Macédoine.  En  raison  de  leur  proximité,  ce  lurent  les  églises  de  Salo- 
nique  et  de  l'Atbos  qui  servirent  de  modèles. 

La  seconde,  qui  agit  sur  la  Bosnie  et  la  Serbie  proprement  dite  -,  au 
xii''  siècle,  au  xni''  et  dans  les  deux  premiers  tiers  du  xiv%  fut  favorisée 
par  le  rayonnement  économi(}ue  et  intellectuel  des  ports  de  la  Dalmatie  — 
Zara,  Spalato,  Raguse,  Cattaro  —  et  par  la  politique  des  Némanya  qui, 
.soucieux  d'évitf'r  un  piolcclorat  byzantin,  furent  en  coquetterie  avec  la 
Papauté  ''. 


Kw\<>k\ 


'  Ci',  ceux  de  Sl('pliaii('  I<" 
'Andronic  II  Paléoiogue. 
-  VA.  surtout  Stoudénltza.  iJelseiiani,  Zilclia. 


lie   d'Alevis  ill,  ei  de  iMilouline  avoe  une 


'•  Cf.  la  conduite  de  Stéphane  l"  (jui,  promu  roi,  se  fit  couronner,  en  1217.  par  un  légat  du 
pape  et,  en  1222,  par  son  frère,  avec  un  diadème  envoyé  de  Constantinople  ! 


LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    RÉALISATIONS  273 

L'intervention  arménienne  résultait  la  fois  des  relations  monastiques' 
entre  les  pays  danubiens  et  la  patrie  de  saint  Grégoire  l'Illuminateur,  et 
de  l'immigration  arménienne  dans  la  Russie  méridionale,  la  Pologne  et  la 
Moldavie  "-. 

Enlin,  l'inliltration  musulmane  tut  consécutive  à  la  pression  de  la 
puissance  ottomane. 

Les  conditions  naturelles. 

Le  sol  de  la  Serbie  recèle  surtout  des  roches  dures  :  en  de  certains 
cantons,  il  olTre  du  grès  et  du  calcaire.  Le  bois  abonde  :  le  climat  com- 
porte une  proportion  assez  considérable  d'humidité  et  de  froid. 

Les  époques. 

Dans  le  développement  historique  de  l'architecture  serbe,  se  distin- 
guent deux  phases,  que  délimite  le  début  de  l'avant-dernière  décade  du 
xiv'  siècle. 

La  première  est  caractérisée  par  des  accointances  romanes;  la  seconde 
par  l'adoption  de  partis  byzantins,  pour  la  plastique  monumentale  et  la 
ilécoration. 

MI 

LES   PROGRAMMES    ET   LEURS    IDÉALISATIONS 

Normalement,  l'église  serbe  s'élève  au  centre  d'un  enclos  sacré,  dont 
l'enceinte  consiste  parfois  en  murailles  élevées. 

Dans  la  Serbie  proprement  dite,  le  plan  usuel  ne  comporte  qu'une 
nef  ^  et,  s'il  distingue  des  collatéraux,  ceux-ci  sont  extrêmement  étroits  '' 
(181,  i).  De  toute  façon,  il  centre  l'édifice  par  la  définition  d'une  cage  sous 
coupole  (181  ;  182).  Aussi  haut  que  le  vaisseau,  le  sanctuaire  est  terminé 
par  une  abside  en  hémicycle,  fermée  par  une  iconostase  et  flanquée  de 
deux  chapelles  (181,  m),  plus  souvent,  de  deux  absidioles  minuscules 
(181,  II).  D'abord,  la  nef  fut  oblongue,  à  la  mode  d'Occident";  mais  au 

'  Saint  Sava  (1169-1236),  le  Irère  de  Stéphane  !<"•,  le  premier  arclievêque  primat  de  Serbie.  le 
grand  artisan  de  la  civilisation  de  son  pays  et  de  son  organisation  ecclésiastique,  visita  les 
monastères  arméniens,  comme  ceux  de  Syrie,  de  Palestine  et  d'Egypte. 

-  Cf.,  plus  haut,  p.  85. 

'  Cf.  Stoudénitza. 

^  Cf.  Ravanitza. 

"  Cf.  Stoudénitza. 

II.  18 


274  i/architecture  serbe 

xiv"  siècle  prévalut  une  composition  ramassée  et  rayonnante  qui,  par  suite 
d'un  parti  pris  d'absides  latérales,  aboutit  à  une  ordonnance  tréllée, 
symptomatique  d'influence  byzantine*  (1^1,  i')- 

S'il  y  a  un  narthex  —  ce  qui  est  très  rare  ^  (181,  ni;  182,  ii)  —il  est. 
communément,  aussi  large  que  l'église  et  empâté  dans  sa  masse.  Il  est 


181.  —  Types  d'églises  serbes. 
1.  Eglise  de  Stoudi^nitza.  —  II.  Eglise  de  Ravanitza.  —  111.  Eglise  de  Zitcha. 

exceptionnel  que  le  programme  prévoie  un  clocber  %  d'ailleurs  indépen- 
dant de  l'édifice.  Les  porches  latéraux  de  l'église  de  Stoudénitza  consti- 
tuent une  exception,  signalétique  de  l'infiltration  occidentale  (181,  i: 
182,1). 

La  lumière  est  rare,  émise,  essentiellement,  par  les  fenêtres  du  tam- 
bour porte-coupole. 

IV 

LA    CONSTRUCTION 

En  Serbie,  les  matériaux  sont  de  la  pierre,  débitée  en  moellons  ou 
taillée  ni  blocs,  et  des  briques.  Fréquemment,  il  y  a  association  de  moel- 
lons et  de  brifjucs.  Le  mai-bre  est  employé  en  placag'es.  Sans  être  raffiné, 
l'appareil  est  soigné.  Aussi  bien,  d'une  manière  générale,  la  lecimique 
est-elle  très  bonne. 

Les  baies  sont  ('onfoiiiit''es  ni  arcades,  souvent  en  oculi  ou  en  roses 


'  Cf.  Saint-Klie  de  Saloiiiiiuc,  les  f'glises  allioniles.  Cf.  plus  liaut,  p.  150. 
'^  Cf.  Detscliani,  Zilclia.  Les  narliiex  actuels  sont  dos  additions  postérieures 
■^  Cf.  Kruczevatz,  où  il  surmonte  le  narthc.v. 


2'.^ 


(183)  ;  les  portes  g-énéraleinent  cou- 
ronnées d'un  linteau,  que  décharge  un 
arc  à  tympan  plein  (182,  ii). 

La  couverture  est  constituée  par 
des  berceaux,  des  voûtes  d'arête,  des 
demi-coupoles,  des  calottes  circulaires 
ou  polyg'onales,  exliaussées  sur  tam- 
bour (182). 

Les  angles  du  carré  delà  cage  sont 
rachetés  au  moyen  de  pendentifs. 

En  raison  de  la  rigueur  relative 
du  climat,  les  voûtes  sont  abritées  par 
une  toiture  de  tuiles,  à  pente  très  dou- 
ce, ou  par  une  cuirasse  de  plomb  posée 
directement  sur  l'extrados  des  voûtes. 
A  Stoudénitza,  le  toit  est  masqué,  sur 
les  fronts,  par  des  pignons  qui  le  sur- 
passent (182,  i). 


L  EFFET 

L'architecture  serbe  manifeste  le 
goût  et,  dans  une  bonne  mesure,  le 
sentiment  de  l'effet,  dans  la  note  pitto- 
resque. Ses  monuments  sont  élancés, 
comme  leurs  contemporains  byzan- 
tins *  ;  leurs  murs  sont  rehaussés  d'un 
soubassement;  de  pilastres  ou  de  co- 
lonnettes  engagées  ;  de  hautes  arca- 
tures  dans  le  genre  arménien;  de  cor- 
niches soutenues  par  des  arceaux  sur 
corbeaux;  de  portails  ébrasés,  à  res- 
sauts ;  de  fenêtres  géminées,  triplées 
ou  en  forme  de  rose  (182;  183). 

Cependant  la  modénature  est  rudi- 


de  l'église 
I.  Stouilénilza.  —  11.  Dctschani.  —  111.  Gratchanitza. 


Plastique  monumentale 
serbe. 


'  Cf.  plus  haut,  p.  169.  L'église  de  Stoudénitza,  large  de  9  mètres,  culmine  à  21  mètres  au- 
dessus  du  sol. 


276 


L  ARCHITECTURE    SERBE 


183. 


Exemples  de  parure  plastique  serbe. 
(Eglise  de  Stoudénitza.) 


mentaire  et  lourde,  profilée  eu  tores  et  en  bandeaux,  qui  sont  tantôt  sim- 
ples, tantôt  redoublés,  avec  un  étroit  cavet  intermédiaire  :  un  cordon  en 
dents  de  scie  court  souvent  sous  l'avancée  de  la  toiture. 

Le   pilier   consiste,    ordinairement,  en   un  cylindre   dressé   sur  une 
plinthe  ^  carrée  et  sommé  d'une  imposte  basse,  à  silhouette  mesquine  ; 

parfois,  il  est  cantonné  de 
colonnettes  engagées.  Quant 
aux  colonnes,  leurs  propor- 
tions sont  lourdes  ;  leur  fût 
est  très  conique;  leur  cha- 
piteau est  conformé  le  plus 
souvent  en  dé-imposte,  avec 
ou  sans  rehaut  de  sculpture 
méplate,  parfois  -  en  cor- 
beille, dans  le  goût  roman. 
La  fa(;ade  de  Stoudénitza  ex- 
pose des  bases  sculptées  à 
l'image  d'un  lion,  selon  une 
formule  chère  à  la  Lom har- 
die romane.  Au  xv"  siècle,  des  fùls  lournés  en  spire  manifestent  une  in- 
fluence musulmane. 

L'architecture  serbe  apparaît  fort  éprise  de  parure.  Elle  aime  les  revê- 
tements de  marbre  \  Elle  se  plait  à  relever  d'une  abondante  sculpture  le 
front  des  portails,  l'encadrement  des  baies  (183).  Son  répertoire  ne  com- 
prend qu'une  très  petite  proportion  de  motifs  végétaux,  très  stylisés  : 
éléments  de  rinceaux  régulièrement  composés,  qu'animent  parfois  des 
images  conventionnelles  et  symboliques  d'hommes  et  de  bétes.  Ses  mo- 
tifs favoris  sont  des  ornements  géométriques  :  par  exemple,  des  rosettes, 
souvent  très  ouvragées  et,  surtout,  des  imitations  de  passementerie  — 
galons,  tresses,  nattes,  etc.,  —  d'inspiration  nettement  arménienne  (183). 
A  l'intérieur,  le  facteur  essentiel  de  la  décoration  est  la  fresque,  traitée, 
pour  le  sujet  comme  pour  le  style,  d'après  les  modèles  olferls  par  la  pein- 
lure  byzantine  du  xiv^  siècle*  (180). 

*  Cf.  l'église  de  Manassia. 
-  Cf.  Ravanit/a. 

■  Cf.  Stoudénitza.  Detschani,  Bagniska. 
•     '  Cf.  les  fresques  de  Stoudénitza  (1314),  de  Nagoritclia  (1317).  etc. 


DEUXIE3IE  SECTION 
L'ARCHITECTURE  MOLDO  VALAQUE 


LA    COMMANDE.    —    CHRONOLO(iIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 

La  commande . 

Quand  la  Valachie  et  la  Moldavie  furent  constituées  en  principautés, 
la  première  en  1241,  la  seconde  un  siècle  plus  tard,  c'étaient  déjà  des 
pays  prospères,  enrichis  par  la  fertilité  de  leur  terroir.  Cependant,  de 
civilisation  exclusivement  rurale,  médiocrement  peuplées,  fréquemment 
dévastées  par  des  luttes  féodales  et,  à  partir  du  xiv''  siècle,  par  des  incur- 
sions ottomanes,  elles  n'auraient  point  sollicité  les  services  de  l'archi- 
tecture, si  elles  n'avaient  fait  à  la  religion  une  place  prépondérante,  en 
rapport  avec  le  fait  que  la  croix  devint  le  signe  de  ralliement  national 
contre  le  Turc  '. 

Chronologie  et  topograpliie  monumentales. 

En  Valachie,  la  demande  débuta  à  la  lin  du  xiii''  siècle,  provoquée  par 
l'installation,  en  1290,  de  la  capitale  de  la  principauté  à  Courtéa  de  Argès  : 
de  cette  époque  date  l'église  de  Saint-Nicolas  Domnesc  en  cette  ville.  Au 
déclin  du  xiv^  siècle  et,  durant  les  deux  premiers  tiers  du  xv%  sous  Mircea 
le  Grand  (1386-1418)  et  sous  Vlad  ÏV  (i4o6-1462),  le  pays  souffrit  trop 
de  deux  périodes  de  lutte  contre  les  Turcs  et,  dans  l'intervalle,  d'une 
ère  d'anarchie,  pour  qu'il  s'adonnât  à  la  bâtisse.  Néanmoins  Mircea  le 
Grand  édifia  un  couvent  à  Coitea  et  l'église  de  Saint-Spiridion  à  Bucarest. 

Au  début  du  xvi'  siècle,  une  reprise  de  la  commande  fut  marquée  par 
l'édification  d'églises   à  Bucovets,  près  de  Craïova;  à  Targovitche  (église 

'  Encore  au  milieu  du  xix"  siècle,  on  comptait,  dans  les  deux  principautés,  200  monastères 
et  18.530  religieux  des  deux  sexes. 


278  L  ARCHITECTURE    MOLDO-VALAQUE 

métropolitaine)  à  Tismana  (monastère  de  Saint-Nicolas,  à  Courtéa  de 
Argès  :  l'église  conventuelle  épiscopale,  dont  le  prince  Neagoë  Basarab 
(1512-1521)  fit  les  frais  en  cette  dernière  ville  et  qui  fut  consacrée  en  1517, 
est  à  la  fois  le  chef-d'œuvre  de  l'architecture  valaque  et  un  monument 
remarquable.  Plus  tard,  s'élevèrent  l'église  Saint-Nicolas  à  Bucarest  (1598); 

la  cathédrale  de  cette  cité  (1665); 
le  couvent  de  Cotroceîii,  près  de 
la  même  ville  (deuxième  moitié 
du  xvif  siècle). 

L'église  de  Radaucz  rappelle 
les  débuts  de  l'architecture  reli- 
gieuse en  Moldavie,  vers  le  milieu 
du  xiv^  siècle  ;  dans  la  seconde 
moitié  de  celui-ci,  furent  cons- 
truites les  églises  de  la  Trinité  et 
de  Saint-Jean,  à  Sereth  ;  de  Mi- 
routz,  à  Suczava,  capitale  de  la 
principauté  à  partir  de  1388.  Au 
xv''  siècle,  la  demande  s'accrut  : 
Alexandre  I"  le  Bon  (1401-1435)  éleva  la  cathédrale  de  Soiiczava;  Etienne 
le  Grand  (1457-1504),  le  héros  triomphant  de  la  résistance  aux  Turcs,  fut 
un  grand  bâtisseur  d'églises,  à  Suczava,  à  Poutna  (1481),  à  Voronetz 
(1488),  à  Harlau  (1492),  à  Borzesti  (1493),  à  Husi  (1495),  hlasd  (éghse  de 
Saint-Nicolas)...  La  première  moitié  du  xvi"^  siècle  fut  marquée  par  l'érec- 
tion du  couvent  de  Saint-Georges  à  Suczava  (1514-1522),  de  l'église 
épiscopale  de  Roman  (1542-1550);  le  début  du  xvii''  siècle,  par  la  construc- 
tion de  la  belle  église  conventuelle  de  Dragomirna  (1602)  ;  l'importante 
église  Treï  lerarchi,  à  lassi,  fut  édifiée  par  Basile  Lupul  (1634-1653).. 


Aire  de  l'architecture  aïoldo-valaque. 


II 


LES   CONDITIONS. 


LES   INFLUENCES 


Malgré  la  rudesse  du  climat  dans  les  régions  septentrionales  du  pays; 
bi  fail)le  densité  de  la  population;  la  médiocre  quahté  delà  main-d'œuvre, 
l'architecture  moldo-vahuiue  s'acquitta  très  honorablement  de  sa  mission. 
Elle  olfre  même  des  parties  d'originalité,  surtout  sous  le  rapport  de  hi 
construction  et  de  l'ellet. 


LES    PROGRAMMES.    LA    CONSTRUCTION 


279 


Cependant,  elle  révèle  des  accointances  byzantines,  arméniennes, 
musulmanes  qui  s'expliquent  :  les  premières,  par  le  rayonnement  du 
foyer  religieux  de  TAtlios  ;  les  secondes,  par  des  raisons  que  nous  avons 
déjà  invoquées^  ;  les  dernières,  par  l'expansion  ottomane. 

III 

LES   PROGRAMMES   RELIGIEUX   ET   LEURS   RÉALISATIONS 

L'église  moklo-valaque  (185)  est  constituée  par  une  nef  unique,  qui, 
en  Moldavie,  admet  un  développement  longitudinal  relativement  considé- 
rable. Elle  comporte  des  absides  latérales,  génératrices  d'une  conforma- 
tion tréllée  et,  normalement, 
elle  est  précédée  d'un  grand 
narthex,  sur  plan  centré,  avec 
collatéral  déambulatoire,  ou- 
vert ou  non  sur  le  deliors.  Le 
sanctuaire,  aussi  élevé  que  la 
nef,  est  isolé  par  un  écran-ico- 
nostase. 

ly 

LA    CONSTRUCTION 

18o    —  Spécimens  d'églises  moldo-valaques. 
Les  arcbitecteS  moldo-Vala-        '■  ^«''^^  q>i^«opale  de  Couria  d'Argès.  -  II.  Eglise  de  Mhou.z, 

ques  furent  des  constructeurs 

habiles.  Très  rarement,  ils  bâtirent  tout  en  pierre  de  taille.  Leurs  maté- 
riaux ordinaires  étaient  des  moellons  ou  des  briques,  liés  par  un  bon 
mortier  de  chaux. 

Leur  bâtisse  se  distingue  par  la  grande  épaisseur  des  murs  —  égale, 
en  moyenne,  au  cinquième  de  la  largeur  de  l'édifice;  par  l'ampleur  des 
empattements  et  par  une  confirmation  à  l'aide  de  contreforts  à  ressauts. 

Surtout,  elle  se  signale  et  se  recommande  par  l'originalité  et  la  qualité 
de  son  système  de  couverture,  réalisé  généralement  au  moyen  de  bri(|ues 
de  petit  format  ou  de  blocs  menus  d'un  tuf  léger. 

Une  première  particularité  résulte   d'un  façonnement   pratique  —  le 


Cf.  p.  8a  et  p.  273. 


280 


L  ARCHITECTURE    MOLDO-VALAOUE 


plus  simple  de  tous  les  modes  connus  —  d'une  trompe  d'angle  de  cou- 
pole sur  cage  carrée,  sous  l'espèce  d'une  partie  de  berceau  disposé  à  45''. 

Une  seconde  est  constituée  par  un  procédé  de  réduction  progressive 
du  vide  a  couvrir  dont  l'application  met  en  œuvre  trois  expédients. 

L'un  d'eux  consiste  enl'accottement  aux  faces  de  la  cage  à  fermer  d'arcs, 
dont  la  maçonnerie  comporte  un  encorbellement  de  l'appareil  M8G,  i,  ii). 


186.  —  Solutions  moldo-valaques  du  problème  de  la  couverture. 
I.  Eglise  (Je  {.oui'léa  d'Argès.  —  II.  Ancienne  église  couvenlucllc  à  VoronuU.  —  111.  Eglise  de  Oragoniirna. 


Un  auti'c  constitue  une  division  du  vide  par  un  dispositif  de  neivures 
nmllipies.  Un  troisième  —  le  plus  usuel  —  est  une  variante  du  procédé 
de  la  coupole  (180,  il,  m).  Au  moyen  de  quatre  pendentifs,  l'ouverture  carrée 
du  vaisseau  est  réduite  à  celle  d'une  circonférence  inscrite.  De  (juatre 
consoles,  avancées  par  elle  en  des  j)oints  correspondants  au  milieu  des 
cotés  du  quadrangle  ù  terre,  naissent  autant  d'arceaux,  générateurs 
d'une  nouvelle  cage  quadrangulaire,  disposée  en  diagonale  par  rapport 
à  celle  du  re/.-de-cliaussée  et  qui,  une  fois  munie  de  pendentifs,  oHVe  un 
support  approprié  à  un   tambour   porte-calotte,   ('irculaire  ou  polygonal 


l'effet  "2^1 

(186,  II).  Parfois',  au  lieu  de  quatre  arceaux,  on  en  bande  huit,  qui  se 
pénètrent  et  engendrent  une  ouverture  octogone  (186,  m). 

En  vue  de  renforcer  l'assiette  du  tambour,  et  aussi  de  réduire  encore 
le  vide  à  fermer,  la  crête  de  la  cage  supérieure  est  surmontée  de  deux, 
voire  de  trois  assises  encorbellantes,  dont  la  surface  dessine,  au  dehors, 
la  première,  un  parallélogramme  ;  la  seconde  et  la  troisième,  une  étoile  à 
8,  12  ou  16  branches. 

En  somme,  les  procédés  de  couverture  moldo-vahujues  s'apparentenl 
au  système  asiatique,  dont  les  architectures  arménienne,  musulmane  et 
russe  nous  ont  otfert  des  applications  analogues-. 


A  défaut  de  grandeur  matérielle  —  l'échelle  de  ses  productions  fut 
toujours  très  modeste  '  —  l'architecture  moldo-valaque  demanda  la  satis- 
faction d'un  très  vif  désir  d'impressionner  aux  vertus  pittoresques  d'une 
stature  élancée,  d'une  confirmation  accidentée,  d'une  plastique  secondaire 
diversifiée  et  recherchée  jusqu'aux  singularités  (186;  187). 

La  sveltesse  de  ses  églises  est  aussi  frappante  que  typique  :  ainsi  dans 
la  belle  église  de  Gourtéa  de  Argès,  le  vaisseau  qui  précède  le  sanctuaire 
et  dont  la  largeur  ne  dépasse  pas  12  mètres,  culmine  à  près  de  27  mètres 
au-dessus  du  pavement. 

La  proéminence  d'absides  transversales  ;  un  débord  du  narthex  sur 
l'alignement  de  l'église  ;  une  très  forte  saillie  du  soubassement  ;  un  parti 
pris  de  diviser  la  toiture  en  autant  de  volumes  que  le  plan  distingue  de 
corps  dans  l'édifice,  conspirent  à  la  génération  d'un  relief  à  la  fois  mouve- 
menté et  hérissé.  L'effet  qui  en  résulte  est  énergiquement  soutenu  par 
ceux  que  produisent  des  soubassements  ressautés,  des  bandeaux  très 
saillants,  des  arcatures  aveugles,  plates  ou  renfoncées,  de  hautes  corniches 
à  stalactites,  des  tambours  torses,  des  pénétrations  de  coupoles  par  des 
fenêtres,  des  crêtes  dentelées,  des  amortissements  aigus  (187). 

'  Cf.  réglise  de  Dragomima. 

'  Cf.  p.  90  et  265. 

•^  L'église  conventuelle  de  Saint  Georges,  à  Suczava,  qui  compte  parmi  les  gL%ntes  de 
la  famille  moldo-valaque,  est  longue  de  42>",50,  large  de  12.  La  plus  soignée  de  toutes,  celle 
«le  Gourtéa  de  Argès,  mesure,  dans  œuvre,  un  peu  moins  de  25  mètres  par  12  mètres,  pour 
lèglise,  et  par  13  mètres,  pour  le  narthcY.  Pour  beaucoup  d'édilices,  la  longueur  ne  dépasse 
pas  20  mètres. 


282 


L  ARCHITECTURE    MOLDO-VALAQUE 


Souvent,  enfin,  il  est  parfait  par  l'aspect  d'une  parure  plastique  exubé- 
rante et  compliquée,  où  domine  le  motif  géométrique,  dans  le  goût  armé- 
nien ou  musulman.   La   stalactite,  en  particulier,    est   usuelle,  pour  la 


187.  —  Ef<lise  du  Courtùa  il'Aigès. 


conformation  «l'un  chapiteau,  comme  pour  le  modelé  d'une  frise  ;  la  torsade 
est  également  trrs  aimée. 

Quant  à  la  décorai  ion  intérieure,  c'est  la  peintia-e  (|ui  en  fournil  l'élé- 
ment. 


LIVRE    CINQUIÈME 

LES   ARCHITECTURES    DE    L'ASIE 
MÉRIDIONALE,    CENTRALE,    ORIENTALE 


La  convenance  de  l'étude  dans  la  deuxième  division  de  cet  ouvrage 
des  architectures  de  VInde  brahmaniste  et  bouddhiste,  de  la  Chine,  de 
Vlndo-Chine  et  de  V Indonésie,  de  la  Haute-Asie  tibétaine,  népalaise  et 
mongole,  enfin  du  Japon,  résulte  du  fait  que,  pour  les  deux  premières, 
l'époque  de  la  maturité  et,  pour  les  autres,  celle  des  débuts  ne  sont 
point  antérieures  au  commencement  du  moyen  âge. 

Leur  groupement  à  la  fin  de  ce  volume  se  justilie  par  deux  raisons. 
La  commune  originalité  de  ces  écoles  par  rapport  à  celles  que  nous 
venons  de  passer  en  revue  interdit  de  les  entremêler  à  elles  selon  les  exi- 
gences d'une  stricte  chronologie.  Elles  communiquèrent  plus  ou  moins 
entre  elles  ;  celles  de  l'Inde  agirent  à  des  degrés  divers  sur  toutes  les 
autres  ;  enfin  toutes  furent,  immédiatement  ou  indirectement,  soumises  à 
de  mêmes  intluences  extérieures,  celles  de  la  Mésopotamie  chaldéo-assy- 
rienne,  de  la  Perse  acliéménide,  de  l'Asie  hellénisée  par  l'expédition 
d'x^lexandre,  de  la  Mésopotamie  et  de  la  Perse  sassanides,  enfin  des 
mômes  contrées,  après  leur  conquête  par  l'Islam'. 

L'ordre  de  la  présentation  de  ces  diverses  architectures  a  été  déterminé 
par  le  souci  de  manifester  leur  importance  relative  et  leurs  positions 
respectives. 

Parce  qu'elles    l'emportent  sous  le  rapport  de  làge,  de  la  durée,  de 

'  Cf.,  tome  I,  p.  120,  240,  393  et,  dans  le  présent  volume,  p.  6,  20G. 

A  mesure  que  progresse  l'exploration  de  l'Asie,  se  multiplient  les  preuves  de  l'étendue  et  de 
l'énergie  de  l'expansion  des  arts  mentionnés  vers  l'est  et  le  sud-est  du  continent.  Cl',  les  tra- 
vaux de  MM.  Marcel  Dieulafoy,  Foucher,  Hirth,  Mûnsterberg...  et  les  rapports  des  missions 
E.  Chavannes,  Sven  Hedin.  d'Ollone,  Pclliot,  Aurel  Stein. 


284  LES    ARCHITECTURES    DE    l'aSIE    MÉRIDIONALE,    CENTRALE,    ORIENTALE 

l'extension,  du  rayonnement,  nous  distinguons,  pour  les  examinei-  à 
part  et  en  tête,  celles  de  l'Inde  et  de  la  Gliine,  et  nous  commençons  parles 
indiennes,  les  premitM-es  en  date  et  pour  l'influence. 


188.  —  Aire  de  rarcliitecture  dans  l'Asie  méridionale  et  orientale. 


Une  seconde  partie  est  divisée  en  trois  sections  consacrées  respective- 
ment au  groupe  des  architectures  de  la  Haute-Asie,  qui  dépendirent  de 
l'Inde  et  de  la  Chine  ;  à  celui  des  architectures  indo-chinoises  et  indoné- 
siennes, satellites  de  l'Inde;  enfin,  à  l'art  de  hàtir  au  Japon,  qui  procède 
de  celui  que  prati(jua  la  Chine. 


PREMIÈRE  PARTIE 

LES   ARCHITECTURES    DE    L'INDE    BRAHMANISTE 
ET  BOUDDHISTE  ET  DE  LA  CHINE 


PIIEMIERE    SECTION 
LES  ARCHITECTURES  DE  L'INDE  BRAHMANISTE  ET  BOUDDHISTE 


CHAPITRE   PREMIER 

LA  COMMANDE.  —  CHRONOLOGIE   ET  TOPOGRAPHIE  MONUMENTALES. 
LES  CONDITIONS.  —  LES  ÉCOLES. 

I 

LA     COMMANDE 

L'étendue  et  la  ricliesse  nalurelle  de  ITiide,  la  rare  dévotion  de  ses 
peuples,  la  concurrence  de  plusieurs  religions  (Bouddhisme,  Djaïnisme, 
Brahmanisme  des  adorateurs  de  Ci  va,  Brahmanisme  des  lidèles  de 
Vishnou...),le  luxe  de  souverains  nombreux,  fous  de  parade  et  encombrés 
de  revenus,  la  destruction  fatale  et  rapide  de  monuments  contre  qui  étaient 
conjurés  un  climat  humide,  une  exubérante  végétation,  un  sol  instable, 
l'incurie  essentielle  à  la  race,  la  fréquence  des  guerres  et  des  dépopula- 
tions, conspirèrent  à  fournir  l'architecture  de  commandes  multiples  et 
considérables. 

Au  témoignage  des  ruines,  la  demande  civile  aurait  été  minime  :  mais 
il  convient  de  se  rappeler  qu'en  Orient  la  bâtisse  domestique,  même 
quand  sa  destination  est  princière,  ne  vise  point  à  la  durée  et  que,  sous 
le  ciel  de  l'Inde,  une  construction  légère  en  bois  et  en  briques  est  émi- 
nemment périssable.  De  rares  traces  de  fortifications  ;  quelques  travaux 
d'intérêt  public  :  canaux,  réservoirs,  ponts  ;  point  de  tombeaux,  si  ce 
n'est,  exceptionnellement,  dans  le  Rajpoutana,  quelques  monuments 
commémoratifs  [Kirtti  ou  Jaya  Stambha).  En  revanche,  une  prodigieuse 


286  LES    ARCHITECTURES    DE    l'iNDE   RRAHMANISTE    ET    BOUDDHISTE 

production  de  rarchitecture  religieuse,  sollicitée  par  les  princes,  par  des 
communautés,  par  des  particuliers,  de  créer  par  milliers  des  monuments 
à  destination  de  reliquaires  ou  commémoratifs  d'un  événement  religieux 


189.  —  Topographie  monumentale  de  Tlnde  non  musulmane. 

ou  d'un  saint  personnage  [stupa  ou  tope)  ;  des  piliers  [Idt  ou  stambha) 
porteurs  de  symboles  ;  des  balustrades  sacrées  ;  des  sanctuaires  en  plein 
air  {chaitya)  ;  des  églises,  abris  de  cbaitya  et  lieux  de  culte  ;  des  monas- 
tères [vihara]  ;  des  temples,  des  chapelles  ;  de  ghâts,  escaliers  monu^ 
mentaux  pour  faciliter  l'accès  aux  fleuves  sacrés. 


I.11U()N()L()(;IK    KT    TOIM)(iH\l>llII':    .MONUMENTALKS  287 

TT 

CllllONOLOt.IK    ET    TOI'OdllAI'IlIR    MOXL'M  KNTAIJCS 

Sans  doute  il  n'existo  poiiil  de  preuve  iiialérielle  d'uue  production 
arcliitecturale  de  l'Inde  antérieure  au  milieu  du  i\\'  siècde  avant  notre 
ère.  Cependant  la  qualité  des  plus  anciens  monuments  connus  et  aussi 
l'impossibilité  de  rendre  comj)te  de  certaines  de  leurs  particulai'ités 
auti'ement  (|ue  par  l'hypothèse  d'une  survivance  partielle  de  pratiques 
désuètes,  attestent  l'existence  d'un  art  primitif,  évanoui  parce  (|ue,  sous 
le  ciel  des  tropiques,  il  avait  construit  en  bois  ^ 

Une  rigoureuse  classification  chronologique  des  monuments  de  l'Inde 
est  et  restera  toujours  contrariée  par  la  variété  d'uni?  production  dispersée 
sur  des  millions  de  kilomètres  carrés;  par  l'ignorance  où  l'on  est  de  l'état 
civil  de  la  plupart  des  monuments;  par  l'imprécision  de  l'histoire  du  pays; 
enfin  par  la  difficulté  —  consécutive  à  la  prodigieuse  inégalité  des  créations 
de  l'art  indien  et  à  la  fréquence  des  restaurations  avec  remploi  de  maté- 
riaux —  de  diagnostiquer  l'àgc  d'un  édifice  d'après  son  style'. 

'  Cf.  ce  que  dit  de  celte  architoclurc  en  bois  et  en  Ijriques  crues  Mégaslliène  qui,  au  début 
du  in«  siècle  avant  notre  ère,  résidait  à  Patna,  à  la  cour  de  Ciiandragupla,  souverain  de 
TEtat  de  Magadha  (Bihar)  et  grand-père  d'Açoka. 

^  Le  D''  Gustave  Le  Bon,  qui  a  bien  voulu  nous  autoriser  à  enipiunter  à  Tadmirable  illus- 
tration de  son  grand  ouvrage,  les  Moiiuments  de  l'hule.  bon  nombre  de  ligures  de  celte  section, 
propose  la  classification  suivante  : 

I.    AKCHITECTURE    DE    l'iNDE    PENDANT    LA    l'ÉFtlODE    bÛUDDlUOUE 

{Du   T'-  sii^clc  avant  noire  rn;  au  VIII"  après  J.-C.) 

\.  Monuments  primitifs  de  l'Inde. 

Colonnes  commémoratives  d'Allahabad  ft  de  Delhi.   Temples  d  monastères  souterrains 
de  Bliaja,  Karli,  Ajunta,  elc. 

2.  Monuments  houddliiques  .édifiés  sur  le  sol. 

Monuments  de  Bharhut,  Sanchi,  Sarnalh,  Bouddiia  Gaya,  etc. 

H.    ARCHITEGTL'RE    DE   l/lNDE    PENDANT    LA    PÈIUODE   NÉO-BRAHMANlnUE 
(Du.  V"  siècle  après  J.-C.  auXVIfl".] 
1.  Architecture  du  nord-est  de  Vlnde. 

Monuments  delà  cote  d'Orissa  (Bhuwaneswar,  Jaggernautli,  t^tc). 
"1.  Architecture  du  Bundelkund  et  du  Rajpoutana. 

Monuments  de  Khajurao,  Gwalior,  Gliittor,  Mont-Abou,  Nagda,  Odeypour,  etc. 

3.  Architecture  du  liuzzerat. 

Monuments  d'Alimedabad.  de  Palitana,  etc. 

4.  Architecture  du  centre  de  l'Inde. 

Monuments  d'Ellora,  Elephanla,  Ambernalli,  (itc. 

m.    ARCHITECTURE    DE    l'iNDE    MÉRIDIONALE 

(Du   Vr  siècle  après  J.-C.  au  XVIII'.) 
1.  Temples  souterrains  du  sud  de  l'Inde. 

Monuments  de  Maliavellipore,  Badami,  etc. 


288  LES    ARCHITECTURES    DE    L  INDE    BRAHMANISTE    ET  BOUDDHISTE 

Du  milieu  du  iif  siècle  avant  J.-C.  jusqu'au  viii''  siècle  de  notre  ère, 
:se  développe  une  première  époque  de  l'iiistoire  architecturale  de  l'Inde, 
-caractérisée  par  l'orig^ine  exclusivement  bouddhiste  ou  djaïna  de  la  com- 
mande. Les  témoins  sont  rares  ;  les  plus  anciens  datent  du  temps  où 
régnait,  à  Patalipoiitra  (Patna),  capitale  du  Magadha  (Bihar),  Açoka 
(262-225),  le  zélé  propag^ateur  du  bouddhisme  :  ce  sont  des  piliers  (lât) 
porteurs  d'inscriptions  et  d'animaux,  le  tope  de  Sanchi  moins  son  enceinte, 
le  temple  souterrain  de  Râjagriha  dans  le  Bihar,  la  barrière  du  monu- 
Tiient  de  Bodh-Gaya. 

Remontent  au  ii^  siècle  :  la  création  du  chaitya  de  Bhdja,  de  celui  de 
Nasik,  dans  le  pays  Maharat,  aux  sources  du  Godaveri,  et  les  balustrades 
<les  topes  de  Sanchi  et  de  Bharaut  ;  au  f ',  celle  du  grand  chaitya  de  Karli 
et  des  grottes  excavées,  pour  le  culte  djaïna,  à  Khandagiri  et  à  Vdayagiri. 
Au  f  siècle  de  notre  ère  on  peut  localiser  l'exécution  du  tope  A'Amaravati, 
sur  la  Kriclina  inférieure  ;  du  monastère  de  Ndlanda^  le  «  Mont  Cassin  » 
bouddhiste,  au  sud-sud-ouest  de  Patna;  auv"  siècle  appartient  celle  du 
célèbre  chaitya  de  Viswakarma,  à  Ellora.  Les  plus  anciens  chaitya  et 
vihara  d Ajunta  sont  du  \t  siècle  avant  notre  ère  ;  les  autres  furent  créés 
durant  les  premiers  siècles  après  J. -G.  Enfin,  on  peut  placer  au  vf  siècle 
l'érection  du  fameux  monument  de  Bouddha,  à  Bodh  Gaija. 

A  partir  du  vf  siècle,  la  restauration  du  brahmanisme  détermina  une 
recrudescence  de  ferveur,  partant  un  redoublement  de  commandes  reli- 
gieuses ;  en  même  temps  se  formaient  des  empires  puissants  et  prospères, 
dans  le  Dekkan  comme  dans  l'Inde  septentrionale. 

La  première  moitié  du  vu''  siècle  marqua  l'apogée  de  l'état  de  Kanaiidj, 
dont  le  territoire  s'étendait  du  Kashmir  à  l'Assam  et  du  Népal  à  la  Ner- 
buddali  et  dont  la  capitale,  homonyme,  conquise  au  xii''  siècle  par  les 
Musulmans,  parut  à  ceux-ci  «  sans  rivale  ».  Vers  la  même  époque  se  cons- 
tituait l'état  d'Orissa,  oii  le  néo-brahmanisme  commanda  des  temples  par 
centaines,  notanimeni  du  ix'  au  xiv*' siècle  :  grand  temple  de  Bhmvaneswar, 

Suite  de  la  note  2,  page  287. 
2.  Archileclure  des  principales  paijodes  du  sud  de  l'Inde. 

Monuments  de  Gliilluiiihariuii.  Tanjorc,  Tripctly,  (lonjevcrani.  Bijanagar,  Madura,  Sririn- 
gani,  de. 

IV.    ARCHITECTURE   INDO-TIUÉTAINE 

[Du  II"  siècle  après  J.-C.  jusqu'à  nos  jours.) 
Archileclure  du  Népal. 

Monuments  de  Sambenialh.  Huddnalli.  Blialgaon.  l'atan,  Kliatuianduu,  etc. 


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290  LKS    ARCHITECTURES    DE    LIMtE    lîRAIIMAMSTE    ET   lîOUDDHISTE 

élevé  aux  ix^et  x^  siècles,  repris  aux  xii^et  xiiT  ;  «  pagode  noire  »  de  Kaiiarak  ; 
temple  de  Yishnou  Jag'ganalha  (Jaggernaut  .  à  Pùri;  temples  de 
Djuipur  el  de  Katak,  datables  du  xi^  siècle.  Citons,  en  outre,  des  ponts, 
comme  celui  y\ Athara-Nald,  contemporains  du  xnf  siècle  et  encore  en 
usag'e . 

La  conquête  musulmane,  qui  s'acheva  au  xvf  siècle  par  l'occupation 
de  rOrissa,  arrêta  le  développement  de  l'architecture  lirahmanique  dans 
l'Inde  gangétique.  A  la  lin  du  xvf  siècle,  (|uand  diminua  l'intolérance 
des  vainqueurs,  il  s'éhaucha  une  repi'ise.  que  marque  l'érection  d'édifices 
connue  le  temple  de  Brindàban.  au  noid  de  Mathurà  (lin  du  xvf  s.j.  ou 
celui  <le  Visveswar,  à  Bénarës  (xvnf  s.).  La  commande  domestique  de 
(juehjues  princes  épargnés  est  rappelée  par  des  palais  comme  ceux  de 
Kumhha  Kàna,  à  Chitor  (deuxième  quart  du  xv'  s/)  ;  de  Givolior,  bâti 
par  Miln  Singh  (1486-1518);  d'Odeypur,  œuvre  d'Odavasing^li  (troisième 
quart  du  xvi"  s.)  ;  de  Ddtiija  et  (VUrc/ià,  consliuits  pour  Bir  Singh  Deva, 
au  début  du  xvii'  s.;  d^A/nùe?-  (])remière  moitié  du  xvin'  s);  de  f)lg 
(milieu  du  xvni'  s.). 

Du  r'  siècle  avant  J. -G.  au  v''  après,  mais  surloul  durant  les  deux 
cents  premières  années  de  notre  ère,  les  iiabitants  de  la  haute  vallée  de 
rindus,  assiette  du  royaume  du  Gandhara,  furent  de  fervents  adeptes  du 
bouddhisme  :  ils  édifièrent  d'importants  monastères,  dont  les  deux  plus 
connus  sont  en  ruines,  à  .JamdlçilKiri  el  à  Taklit-i-Haluii.  près  de  Pes- 
liawer. 

De  même,  dans  la  vallée  de  Kashmij-,  ce  fut,  du  vi'  siècle  au  \f ,  un  pul- 
lulement de  monuments,  de  nujnasti'res  et  de  temples  :  connue  exenn)le 
on  peut  citer,  datable  du  milieu  du  vin'  sif'cle.  le  sanctuaire  de  Màrtdiid 
à  Tesl   d'IslàmAbad,  ranli(|ue  capitale  de  la  \all(''e. 

Gepciidaut  le  centre  et  l'ouest  de  l'Inde  septenliionale  ne  restèrent 
pas  eu  Jinii're  des  régions  orientales.  Aux  \'  et  xi'"  siècles,  Khajurdiho, 
ca])iliil('  des  piinces  Ghandella,  se  cou\iil  de  leun)les,  les  uns  djaïna 
(lem]»les  Parsn^andth,  Gliantai),  les  aulics  bralnuani(jues  '^temples 
l\and(iii/ii  cl  Miihihlevii' .  Dans  la  région  du  Gu/cral.  spi-cialemeiit  dans 
lapres(|u  lie  du  Kathiavvar,  dans  le  sud  du  l{aj|)oul;ina.  se  mulliplit'rent  les 
sanctuaires  djaïna  :  d'un  coté,  ;i  Sa/niiijai/a.  pii's  de  l\ilitana  (xT'  et 
xvi"  siècles),  et  à  (îirnar  xii"  sii'cle)  ;  de  rjiulic,  ;ui  Moiil  Mxm,  oii  le 
temple  \'unalu  date  du  m'  siècle  el  le  lemple  'l'rjalijidla  du  xiii''  ;  ;i 
CJii/n)-,  oîi  S(i  \oit   um,'  tour  Iriomphale  du  w'  ;  à  lldiipiir  donl   le    temple. 


cHitONor-ocii;   i:t   ropofiUAi'urr:  MONUiMKNTAi.E^ 


201 


édilio  ail  xv'  sirclc.  csl  des  plus  reiiiar(jualtlcs.  Ajoutons  un  i^roupe  consi- 
dérai)le  de  lonil.caux  princicis.  érigés  à  Odci/pio'  àpai-llr  du  xvf  siècle. 


wm0^ 


^•^TiS'^ 


191.  —  Un  des  gopurams  de  la  gi'ande  pagode  de  Siiiangain. 
(U'aprés  G.  Le  Bon,  op.  cit.) 

Envisagé  à  partir  .lu  v^  siècle,  le  Dekkan  soutient  Ja  comparaison 
avec  rinde  continentale 

On  peut  distinguer  une  première  période,  antérieure  au  x^  siècle, 
durant  la(|uellt'   dimporlantes  commandes    furent  faites  par  les  princes 


292  LES   ARCHITECTLKES    DE    L  INDE    BRAHMANISTE    ET    BOUDDHISTE 

Pandva  qui  régiiaienl  sur  rextréinilé  méridionale  de  la  péninsule,  avec 
Madura  pour  capitale  ;  parles  princes  Pallava  qui,  deKanchi,  aujourd'hui 
Conjiveram,  gouvernaient  la  région  de  Madras  ;  par  les  princes  Chola 
qui  tenaient  le  pays  entre  Madras  et  le  C.averi  :  par  les  princes  Glialukya 
dont  le  berceau  était  la  région  de  Badami,  dans  le  haut  bassin  de  la 
Krielina.  et  qui  soumirent  à  leur  autorité  la  moitié  septentrionale  du 
Dekkan,  plus  la  moitié  occidentale  de  la  contrée  entre  la  Krichna  et  le 
Caveri.  Dans  létat  actuel  —  encore  singulièrement  médiocre  —  de  la 
connaissance  archéologique  de  ces  régions,  on  peut  attribuer  à  cette 
époque  certains  temples  souterrains  à'EUora  :  Dhumar  Lena  (brahma- 
nique, VIII*"  s.),  Indra  Sabhd  (djaïna,  ix'^-x''  s),  celui  iVElephcmta  (viii^  s.); 
ceux  de  Badami  [snf  s,),  le  Ràtha  Aq  Mâmallapuram,  'les  Sept  Pagodes), 
près  de  Madras  (fin  du  vu"  s.!  ;  le  tem]Ae Kailâsanaiha,  à  Conjiveram;  le 
célèbre  Kailâsa,  à  Ellora  'hn  du  viii''  s.)  ;  les  temples  de  Pattadakal.  En 
môme  temps,  florissait  la  première  capitale  religieuse  de  Ceylan,  Anu- 
rddhapura.^  qui  déclina  au  ix'  siècle. 

Du  x^  siècle  au  xiii'\  la  demande  d"édilices  religieux  fut  pressante. 
Parvenus  à  l'apogée  de  leur  puissance,  les  princes  Chola,  installés  à 
Conjiveram,  firent  construire  notamment  les  pagodes  de  Tandjore,  de 
Chidainharam  (x''-xi*'  s.}:  de  Srîrangam  {\if  s).  Les  princes  Ballàla,  dont 
l'autorité  rayonnait  du  .Alysore  aux  confins  septentrionaux  du  Dekkan, 
prodiguèrent  les  commandes  à  l'architecture  religieuse:  temples  d'Ittagi, 
dans  le  district  d'Haiderabad(r''  moitié  du  xi"  s.),  de  Lakkundi  [\f  s.),  de 
Belur,  de  Hanamkonda  ixif  s.)  :  de  Somndthpur,  au  sud  de  Mysore  ixiii''  s.)  ; 
de  Halehid  (xiii'"-xiv^  s.)  ;  temples  djaïna,  à  Sravana  Belgola.  Cette  époque 
l'ut  aussi  celle  de  la  arandeur  de  Polonnarmva,  la  deuxième  cité  sainte 
de  Ceylan,  particulièrement  vivante  dans  la  seconde  moitié  du  xif  siècle. 

Une  invasion  musulmane,  contemporaine  de  la  deuxième  décade  du 
xiv"  siècle,  abolit  les  états  indigènes  et  causa  une  dépression  momentanée 
des  facultés  constructives  de  ces  contrées  :  mais,  bientôt,  les  pays  au  sud 
de  la  Krichna  se  ressaisirent  et  il  se  constitua  de  nouveaux  royaumes  in- 
digènes, pour  le  moins  aussi  favorables  à  la  production  architecturale  que 
leurs  prédé(!esseurs.  Celui  de  Vijayanagar,  dont  la  prospérité  culmina 
dans  la  jiremière  moitié  <lu  xvf  siècle,  lit  les  frais  d'édilices  aussi  magni- 
fiques (jue  le  temple  Vi///iaiaswàntui,  en  sa  capitale,  et  celui  de  Tâdpatri. 
L'empire  des  princes  \ayyak,  qui  engloba  le  sud  et  le  sud-est  de  la  pénin- 
sule jusque  vers  Madras,  se  couvrit  de  monuments  splendides,  surtout  aux 
XVII*  et    xvm'  siècles  :  nous  citerons  la  plus  grande  partie  des  ensembles 


-^r 


294  LES    ARCHITECTCRES   DE    L  IMJE    BRAHMAMSIE    ET    BOUDDHISTE 

(|iie  eonstituenl  les  leinples  de  Madiiia  i\\\f  s),  de  Sriraiifjain  (xvii'^- 
xviii  s.),  ceux  de  Velior  (xv"  s),  de  Perùr  (xviif  s.),  de  Ratneswaram 
(xv^-xviif  s.),  de  Komijakonain...  Les  si  curieux  temples  djaïnu  de  Miid- 
ùidrL  dans  le  Malabar,  datent  du  xv^  siècle. 


III 

LES    CONDiTDhNS    PHYSinLES    ET    HUMAINES      LES    LNFLUENCES 

LES    ÉCOLES   ET    LES    ÉPOoUES.    —    RAYONNEMENT 

Les  condilluns  physiques  et  humaines. 

Sous  le  rapport  des  conditions  naturelles,  abstraction  laite  d'un  régime 
de  pluies  tropicales  et  de  l'instabilité  du  sol  de  certaines  régions  exposées 
aux  tremblements  de  terre,  l'architecture  hindoue  fut  plutôt  favorisée. 
Dans  toute  l'Inde  les  matériaux  lapidaires  abondent  :  le  grès  domine;  mais 
il  y  a  aussi  du  marbre,  du  granit,  du  basalte;  hïs  ressources  forestières 
furent,  jadis,  aussi  remar(juables  sous  h^  rapport  de  la  (juantité  ({u'elles 
le  sont  encore  sous  celui  de  la  (|ualité  :  le  le(d\,  notamment,  et  le  santal 
sont  des  bois  mag:ni(iques. 

Enfin,  le  relief  en  terrasse  de  la  région  occidentale  de  la  péninsule,  au 
sud  de  la  Nerbuddah,  et  sa  constitution  géologique  par  épais  bancs  de 
grès  stratifiés  étaient  exceptionnellement  propices  au  développement 
d'une  architecture  rupestre. 


(Jomme  toutes  les  architectures  orientales,  celles  de  l'Inde  disposa 
d'une  main-d'œuvre  de  corvéables,  aussi  docile  qu'abondante.  Cependant 
l'importance  et  la  difficultf'  de  beaucoup  d'entreprises,  la  structure 
savante  de  certains  monuments  et  la  profusion  de  parure  (jui  les  carac- 
térisent tous,  impliquent  l'emploi  de  professionnels  fort  nombreux, 
bien  outillés^  et  supérieurennmts  entraînés. 

L'existence  de  traités  de  construction  hindous',  dont  la  rédaction  n'est 
point  sans  mérite,  aimonce  une  conception  raisonnée  et  méthodique  de 
l'art  de  bâtir.  .Néanmoins  rarcjiitcct inr  liin(l(»ue  fut  fortement  allèctée  par 
h;  mysticisme  et  l'inertie  «'ssenliels  an  tem[)(''ranient  national  :  au  pre- 
mier   sont    imputables    certaines    sing  Lilarili''S     de    la     conformation    des 


lirclioii  ilii  Silpa  Suslra,  :    le  plus  rriiiai'iiualjle  est  celui  (k 


L'aci( 

•r  indien  liil  ci 

■Icbre. 

<»li  cil 

roniiail  (ii  lu 

n  liant 

1  Rul, 

(Ir  r,'cul,.  ,lri,. 

\iilir|ii 

193.  —  Façade  du  temple  dliidra,  à  Ellora.  (D'après  G.  Le  Bon,  op.  cif^) 


296  LES    ARCHITECTURES   DE    L  INDE    BRAHMANISTE    ET    BOUDDHISTE 

édifices  et  aussi  leur  décoration  toutl'ue  et  étrange,  taudis  que  la  seconde 
l'ut  cause  d'une  fixité  routinière  des  procédés  et  d'un  rapide  arrêt  du  déve- 
loppement des  styles. 

Le^  hi/Iuences. 

Autochtone  dans  une  lartic  mesure,  surtoul  en  ce  qui  concerne  la 
charpenterie,  rarchileclure  hindoue  fut,  néanmoins,  soumise  à  l'énergique 
rayonnement  d'arts  étrangers  :  ceux  de  la  Mésopotamie  chaldéo-assy- 
rienne,  delà  Perse  achéménide,  de  l'Asie  hellénisante,  de  la  Mésopotamie 
et  de  la  Perse  sassanides.  L'influence  de  la  Mésopotamie  et  de  la  Perse 
s'exerça  par  la  voie  maritime  du  golfe  Persique,  empruntée,  dès  les  temps 
les  plus  reculés,  par  le  commerce  des  industrieux  pays  du  Tigre  et  de 
l'Euphrate.  Celle  de  la  civilisation  achéménide  fut,  en  outre,  consécu- 
tive à  l'expansion  politi({ue  de  l'empire  des  grands  Rois.  Quant  à  l'interven- 
tion des  styles  liellénistiques,  elfe  fut  occasionnée,  d'abord,  par  une 
colonisation  grecque  du  domaine  supérieur  de  l'Indus  ou  Pendjab, 
commencée  par  Alexandre  et  poursuivie,  après  lui,  par  des  princes  hel- 
lènes (royaume  du  Gandhara)  ;  ensuite  —  à  partir  du  ii-  siècle  avant 
notre  ère,  —  par  l'extension  du  royaume  de  Bactriane  qui,  jusqu'en 
90  avant  J.-C,  domina  le  bassin  inférieur  de  Tlndus  et  la  région  côtière 
jusque  vers  Bombay.  Notons  la  présence,  certaine  au  vu''  siècle  de  notre 
ère,  de  marchands  indiens  dans  les  grandes  villes  de  la  Perse  et  de  négo- 
ciants arabes  dans  les  ports  du  littoral  ouest  de  l'Inde. 

Toutefois  cette  dépendance  ne  fut  jamais  absolue,  et  les  emprunts  ([ui 
en  résultèrent  reçurent  tous  la  forte  empreinte  du  génie  indigène. 

Les  écoles  et  les  époques. 

En  gros  et  sans  qu'il  soit  possible  dt^  délimiter  exactement  leurs  aires 
el  (il.'  démêler  leurs  origines,  on  peut  distinguer  dans  l'architecture  de 
ri nd(;  six  styles  différents  :  bouddhique,  djaina,  hindouiste  ou  indo-aryen 
indo-hellénique^  dravidien,  chalukya. 

Le  style  bouddhique  régna  essentiellement  dans  l'Jnde  gangétique,dans 
l'Inde  centrale  ef  au  nord-ouest  du  l)el<i\an  (tope  de  Sanchi,  monuments  de 
Bodh  ('raya,  (h'  Bliaraul  ;  lem|des  et  monastères  souterrains  de  Karli, 
de  Nasik,  d'Ajunta)  ;  mais  application  en  fut  faite  dans  loute  l'étendue 
de  la  péninsule  (Amaravati)  etaussi  à  Geylan  (Anurâdhapura)  :  ses  limites 
chronologiques  sont  le  \\t  sii'cle  avant  J.-G.  et  le  vi"  de  notre  ère. 

Le  style  djaina  eut  pour  domaine  h>  Kathiawar  (Girnar,  Satrunjaya, 


LES    KCOLKS    ET    LES    ÉPOOUE: 


•297 


Palitàna),  l'Inde  ccnlrale  (Mont  Abou,  Rànpur,  Odcypiii-.  rjiilm-,  Gwalior, 
Khajnrâho),  el  pénétra  dans  le  Bengale  (Parasnalh;  ainsi  (jue  dans  le 
DekUan  occidental  (EUora.  Mudbidri,  Sravana  Belgola).  Nous  ne  le  con- 
naissdns  (|ne  dans  son  étal  dtMnalurité,  (|ui  esl  conteni])orain  du  xi"  siècle. 


-f*îW^ 


194.  —  liupiuam  et  élang  sacré  <le  la  pagode  de  Chillambaram.  (D'après  G.  Le  Bon,  op. cil.) 


Pendant  deux  cents  ans,  il  se  maintint  à  un  niveau  très  élevé,  mais,  à 
partir  de  la  fin  du  xiii'  siècle,  il  entra  dans  une  phase  de  décadence  que 
retarda  un  peu,  au  xv'  siècle,  une  renaissance  momentanée  et  particu- 
lière à  la  région  de  Chitor.  Dans  le  Dekkan,  il  se  laissa  imprégner  par  des 
éléments  dravidiens. 

Le  style  indo-héllémqKe  ou  q vé co-hoaddh'Kiue  est  jtropre  au  (îandhara 


298 


LIÎS    ARCHITKCTURKS    \)F.    I,  INUE    lîHAHMANISTE    i: T    BOUDDHISTE 


i'Jj.  —  Tour  de  Sri  Allât,  à  Giiilor 
dx»  siècle).  (D'après  G.  Le  lion, 
op.  cit.) 

(juaiul,  au  (li'biil  du  .\iv'  sii^clf 
riri't",   il  t'-liiil  en  plfin  t-ssor. 


('!  au  Kacliinif:  il  lui  llorissaul  du  i"  siècle 
avaul.l.-d.  à  la  lin  du  n'  ilc  noire  ère  et 
il  dura  jus(|u"au  v' . 

I^e  style  hindoiiUlc  ou  indo-dri/fii  eut 
pour  i)t'i-ceau  l'Orissa,  où  il  ua(|uit  \ers 
le  vil'  sit'(de  !  Bliuwaneswar,  Kanarak, 
Jai})ui\  Piu'i)  ;  il  rayonna  jusqu'il  THima- 
laya,  au  Rajpoiilana  (Kliajuràho)  et  dans 
le  nord-oufst  du  Dekkan.  Il  atteignit  son 
apogée  vers  les  x'-xT  siècles  et  garda  sa 
vitalité  jusqu'à  la  lin  du  xif.  Dans  l'Inde 
centrale,  il  lit  alliance  avec  son  émule 
djaïna. 

Le  slylc  dravidien  lire  son  nom  de 
celui  des  peuples  de  langue  tamil  et  de 
religion  ])ralimani([ue  (jui  l'employèrent: 
sou  aire  engloi)e  la  moitié  orientale  du 
Dekkan,  au  sud  de  la  Kriclina,  et  sa  tota- 
lité, au  sud  du  12"  de  latitude  nord.  11  se 
constitua  vers  la  lin  du  vu'  siècle,  eut 
une  période  biillante.  du  \'  siècle  au  \n% 
et  une  seconde,  aux  xvii'  et  xviii''  siècles 
(Màmallapuram,  les  «  Sept  Pagodes  », 
Conjiveram ,  Tandjore,  Chidambaram, 
Srii'angam,  Madura,  Ytdlor,  Perur.) 
Le  Kailàsa,  à  EUora,  atteste  son  expan- 
sion vers  le  nord-ouest. 

Du  st\le  dra\i(lien  se  détacha,  vers 
le  \'  sii'(de.  celui  (|u"on  appelle  chdlu- 
1,1/(1.  du  nom  de  |;i  dxnastie  (|ui,  par  ses 
(•oiiimandes.  l'axorisa  ses  progi'ès.  .\atif 
du  Dekkan  occidental,  vers  le  l(i"  de 
latitude  Dharwar,  Hadami  ,  il  tleurit, 
aux  m'  .  Ml'  el  Mil'  siècles,  dans  le  nord- 
est  .!.■  la  péninsule  llanamkonda,  Wo- 
langal^  comme  dans  le  .Mysore(Halel)id)  : 
iii\asion  musulmane  interromj)it   sa  car- 


300 


LES    ARCHlTECTlliRS    DE    L  INDE    lîKAHMANISTE    ET    liOUDDHISTE 


197.  —  Le  tope  bouddluqiio. 
1,  II.   l'ian  et  coupe  du  graml  lopc  de  ï^aiiclii  (A,  li,  portes  : 
■C,  Larricres  ;  R,  rampe)  [cf.  fig.  210  et  220].  —  III.  Aiiiorlisse- 
metit  d'un  tope    figuré  en   bas-relief  sur  la    l]arri(''rc   du   Io|h 
<rAmarâvati.  —  IV.  Helii|uairc  en  forme  de  lopc. 


liaf/OIIIK'HiCnl. 

Les  arcliitcctuit's  <le  l'Inde 
rayonnèreiil  au  loin,  sur  les 
conti'ées  coiifiLiises  par  lardenl 
aixjslolal  (le  ses  missionnaires 
brahmanisles  et  bouddhistes  et 
pour  lesquelles  elle  devint  une 
terre  sainte,  but  de  pèlerinages 
et  patrie  (réfection. 

L'art  indien  pénétra  au  Nr- 
pal  par  les  chemins  qu'ouvre 
vers  ce  pays  la  haute  vallée  de 
plusieurs  aftluents  de  gauche 
du  Gange  '  :  dans  le  Khotaii,  la 
Kachgarie,  le  Tttrkestan  chinois , 
en  Mongolie  et  au  Tihel ,  à  tra- 
vers le  Népal  et,  surtout,  par 
les  passages  du  Kachmir,  de 
l'Afghanistan  et  du  Turkestan 
russe  -  ;  en  Indo-Chine,  par 
l'Assam  et  par  la  voie  de  mer 
dont  les  moussons  favorisaient 
l'usage  '  ;  en  Indonésie,  ])ar 
mer  '  ;  en  Chine,  par  la  route 
maritime,  parla  Haute  Birma- 
nie, par  le  Népal  et  le  Tibet, 
enfin  par  l'ouest  de  la  Haute 
Asie^  ;  au  Japon,  par  l'intermé- 
diaire de  la  Chine  et,  dans  une 
certaine  mesure,  par  action 
directe''  (188:  189). 


A  [très  < 


lu. 


•s  de  ris- 


'  Cr.  jilus  loin.  p.  oG-J. 

-  Cf.  |)lu,s  loin.  p.  :!ti8. 

■  cr.  plus  loin.  p.  ;574. 

'  cr.  1.1  ILS  loin,  p.  37'.). 

•  Cf.  plu.-;  loin,  p.  334. 

'■  Cf.  |.lus  loin,  p  42:'. 


# 


l'KfXiHAMMKS     l'UOKANKS  301 

laiii  t'I  rinslallMlioii  dr  coïKiut'ranls  t'iirt'iil  pi-o\(i<|iU'  Tessor  (rim«'  nou- 
velle arcliilecluie  indienne,  celle-ci  resta  loni^fenips  soumise  à  l'eslhélicjue 
iiuliiiène.  et  januiis  elle  ne  s'en  lilx'ia  coniplèteuienl  '. 

Même  l'art  Je  la  Peise  musulmane  lil  h  celui  de  l'Inde  hralnuanisLe 
et  l)()ud<lliiste  des  emprunts  ',  dont,  à  leur  l(uu\  tijvrent  parti  d'autres 
écoles  islamit|ues  '  et  celle  ilc  Mussie  '. 


CtJAI'l  I  1{I<:    tl 
LES  PROGRAMMES  ET  LEURS  RÉALISATIONS 

I 

l'UeilKAVIMKS    l'ItOFANKS 

l^a  maison  indienne  est  <lu  type  oriental  ;  elle  tourne  le  dos  au  monde, 
ne  comporte  ordinairement  (|u'un  étage  et  est  distribuée  autour  d'une 
cour  centrale  sur  plan  (-ari'é  :  celle-ci  est  souvent  bordée  d'un  cloître,  sur 
lequel  s'ouvrent  des  salles  et  des  cbambres.  La  pijrte  est  au  fond  d'un  ves- 
libule-vérandah,  que  définissent,  en  lacade,  des  piliers  largement  espacés. 

Les  représentations  de  maisons  des  épo(jues  anciennes,  qu'ofî'rent  des 
œuvres  de  sculpture  ou  de  peinture,  indiquent  clairement  que  leur  éléva- 
tion comportait  des  loggias,  des  balcons  couverts  et  des  belvédères. 

Lejirogramme  d'un  palais  iié-lail  (|u'un  développenn-nt  de  celui  d'une 
demeuie  privée  :  sur  une  éminence  du  sol  ou  sur  une  terrasse  construite 
dominant  des  pièces  d'eau  naturelles  ou  artificielles  ;  derrière  des  façades 
aveugles  qui,  sur  la  plus  grande  partie  de  leui-  bauteur  avaient  leur  zone 
supérieure  dotée  de  loggias,  de  balcons  couverts  et  sommés  de  pavillons, 
des  locaux  de  dimensions  médiocres  étaient  disposés  autour  de  cours  à 
]iorti(|ues  (196). 

La  fortification  était  toute  rudimentaire,  bornée  à  une  enceinte  qua- 
drangulaire,  non  flanquée,    que  précédait  parfois  un  fossé  rempli  d'eau. 

'  Cl',  plus  haut,  p.  'JU8. 

"^  Cf.  plus  haul.  p.  2utj. 

'  Cl.  plus  haul,  p,  2iô. 

'  Cf.  plus  liaut.  p.  261. 


302  LKS    AHCHITECTUHES    DE    L  INUE    lîRAHMANISTE    ET    BOUDDHISTE 

En  fait,  les  murailles,  en  pieires  bien  appareillées,  n'étaient  que  le  coni- 
pléuienl  (les  nlo^ens  naturels  de  défense  que  pi'ocui'ait  le  choix  d'un  lieu 
liant  et  escarpé 

Goninie  spécimens  de  travaux  dinlérèt  publie  nous  eilerons  de  nom- 
breux lacs  artificiels  —  celui  d'Odeypur  est  typique  —  qui  constituaient 
de  précieuses  réserves  d'eau  pour  les  temps  de  sécheresse  ;  des  ponts, 
comme  celui  d'Athara-Xalà  dansl'Oi'issa  (xin'  s.,  qui.  long-  de  83'", 40,  est 
constitué  par  dix-neuf  arches,  ouvertes  de  2'". 10  à  4"'. 80. 

Le  tombeau  du  type  que  montre  la  nécropole  d'Odeypui-,  consistait  en 
un  soubassement  surmonté  d'une  sorte  de  kiosque  à  colonnettes  et  à 
dôme,  érigé  sur  plan  circulaiiT  ou  carré  (215.  xvii). 

Comme  réalisation  de  l'idée  de  monument  commémoratif.  on  trouve  à 
citer  d'élégants  arcs  triomphaux  (210,  ii.  m)  et  de  hautes  et  sveltes  tours 
à  étages,  exhaussées  sur  une  plate-forme  et  Ici-minées  par  une  lanterne 
à  laquelle  on  accédait  par  un  escalier  :  telle  celle  di-  Chitor,  élevée  |)ar  le 
roi  Khomba  en  1440  el  qui  culmine  à  39'". 00  (]*.).'"». 

H 

l'ItU(;RA.M.MES    HEI.KilEUX 

Proq rumines  houddltifjites. 

Le  bouddhisme  avait  besoin  de  monuments  commémoratifs,  d'aires 
sacrées,  de  reli(juaires,  de  sanctuaires,  d'églises,  de  couvenis. 

Le  lot  ou  sUunhha  élail  un  pilier  ou  une  colonne  mai-qués  d'une  inscrip- 
tion el  sommés  d'un  animal  ou  de  plusieurs  adossés  (199,  ii,  m  ;  209/ 

La  clôture  circulaire  des  aires  sacrées  consistait  en  une  suite  de  lât 
soit  isolés,  connue  il  était  de  mode  ;i  Ceylan  oi!i  l'on  répétait  leui'  cercle 
deux  ou  trois  fois,  soit,  suivant  l'usage  <le  l'Inde,  reliés  ])ar  des  traverses 
à  l'image  d'une  barrière  île  bois  :  à  Saiichi.  leur  hauteur  était  de  2"'\75  ; 
à  Amaràvali.  eli<'  alleignail  4"',iU.  à  liharaul  0"',0:').  L'enceinte  était 
intei'i'ompue,  face  aux  points  cardinaux,  |)ai'  des  sortes  de  tambours  en 
saillie,  a\ec  enlr(''es  contrari(''es  dont  l'extérieure  était  signal(''e  par  un 
poi"ti(iue,  dénomnK'  loraii  et  conformé  comme  s'il  était  (i'U\re  de  cliar- 
pent(U"ie  :  souvent  les  montants  dépassaient  de  beaucoiiji  h'  linteau 
et  se  trou\aient  i'(''unis  ;i  intervalles  réguliers  par  des  sortes  d'archi- 
traves (|ui  les  déhordaient  latéj-alement  et  ('-taient  eMes-mèmes  unies 
par   des  enlretoises  xcrticales.   A   Sanclii.  h'  toran  sejdenti'ional    culmine 


1'H0(;hammi:s  rki.k.ikix  bouhdhioues 


303 


à  10"'.;»O  cl  s;i  plus  t;raii(lf  (liiiiciision  liori/ontalt'  est  de  six  iiielres  {22{)). 
Le  /ope  ou    sl/z/Ht.  iii>{iai't<'iiail   ;i   la    calé^oi'ie  du   tuiiiulus   construil 


Lr  muiuiiiient  île  Bodli  Gaya.  (D'après  G.  Le  Bon,  op.  cil.) 


Une  iilatc-lornu'  circulaiic,  accessible  par  deux  rampes,  portail  un  hénii- 
splière  de  moindre  diamètre  que  le  sien,  aplati  et  surmonté  d'un  cube, 
au-dessus  duquel  s'étageaient,  espacés  l'un  de  l'autre,  trois  disques 
horizontaux  de  pierre  (châtra),  simulacres  des  parasols  qui,  en  Extrême- 
Orient,    sont    emblèmes   de   souveiaineté.    L'iidervalle  entre  la  circonfé- 


:{0*  LES  ARCHiTEr/ruRES  DE  l'inde  brahmaniste  et  bouddhiste 

reiice  de  la  calotte  et  celle  du  socle  constituait  mi  promenoir,  utilisé  par 
des  processions*  (197;  220). 

11  existe  à  Bodh  Gava  une  variante  du  type  de  tope  que  nous  venons 
de  présenter  :  le  plan  est  carré,  le  monument  conformé  en  tronc  de  pyra- 
mide à  degrés,  surmonté  d'une  sorte  de  haut  pinacle  ;  il  est  répété  en 
réduction  à  chaque  angle  du  souhassement  (lOS"). 


Le  cliaiLya  bouddhique. 

'oupe  longitudinale  el  plan  du  chailya  de  Karli. 


L'église  bouddhique  était  un  local  oblong^  que  précédait  un  vestibule 
moins  élevé  (iiif  lui  el  lerminé  par  un  hémicycle  ;  au  centre  de  ce  dernier 
s'élevait  un  iopc  en  miniature,  dit  ddr/alia,  exposé  à  la  lumière  (ju'in- 
troduisait  une  baie  percée  dans  la  partie  haute  de  la  façade.  Ceux  de 
••t's  édifices  (luOii  \ oit  consti'uits  à  ciel  ouvert,  à  Sanchi,  à  Ter,  à  Chezarla 
dans  h'  D.-kkau.  sont  ih'  petite  taille',  la  salle  préliminaire  étant  un  peu 

'  Le  tope  de  San<-lii,  quoii  peut  choisir  comme  spécimen,  était  haut  de  17  mètres  et,  socle 
compris,  de  18">,60;   les  disques  tiicsuraicnt  2  mètres  de  diamètre   pour  une  épaisseur  de 

(y",«7. 

'  Longs  (l(t  'r.:.U  à  pivs  de  8  nièUcs.  larges  <lc  ïi^JO  a  3'%00. 


PIlOdUAMMKS    HKLK.IEUX    BOUDUllIoUE? 


305 


plus  vaste  (|ii»'  la  chapelle  iiièiii»'.  Parmi  eeux  (|ui  furent  réalises  par 
excavation,  il  en  est  dont  les  pro[)ortions  sont  plus  considérables'  cl  le 
plan  plus  compliqué.  Une  C(donnade  concentri({ue  au  local  le  divise  en 
une  nef  centrale  et  deux  latérales  plus  étroites,  reliées  par  un  déambula- 
toire. Si  l'on  prend  comme  exemple  le  grand  chaitya  de  Kaili,  on  observe 
(|ue  le  sanctuaii'e  était  clos,  vers  l'entrée,  par  un  écran  qui  ne  montait 
pas  tout  à  fait   à  mi  hauteur  de  l'élévation  et  était  percé  d'une  |)orte  cen- 


(.hait>ii  (l(j  Kurli.    (Daproh  <i.  I. 


V'.  <•;/. 


traie  et  de  deux  latérales  de  moindres  dimensions.  En  avant  se  dévelop- 
pait, aussi  large  que  le  vaisseau  et  plus  liant  que  lui,  mais  peu  profond, 
un  vestibule  délimité,  du  côté  du  dehors,  par  une  claire-voie  que  consti- 
tuaient, au  rez-de-chaussée,  l'alignement  de  deux  gros  piliers  et,  en  haut, 
quatre  grandes  baies  rectangulaires.  La  lumière  qu'elles  introduisaient 
dans  le  porche  franchissait  la  grande  ouverture  ménagée  au-dessus  de  la 
cloison  précitée  et  allait  frapper  le  dàgaba.  En  avant  de  la  façade  se 
dressait  dans  l'axe  des  bas -côtés  un  làt  sommé  de   (juatre  lions  adossés 


'  Voici  les  cotes  du  grand  chaitya  de  Karli  :  longueur  ;i7  mètres  ;  largeur  13"°, 50  dont 
1-^M  pour  la  nef;  le  vestibule  mesure  15°>,60  de  largeur,  pour  une  profondeur  de  4'", 50.  Les 
piliers  sont  au  nombre  de  37,  dont  7  pour  le  portique  du  déambulatoire 

II.  20 


306 


,KS    AKCHITECTUIŒS    Ul^    L  INDK    BRAHiMANISTK    KT    BOUDDHISTE 


(IDU;  200)     En  somme  uiie  disposilion  siiiprulitTcment  analogue  à  celle 
duiH'  église  chrétienne. 

Le  monastère  boufklliicjue  ' Diliara  ou  ><an(/hardni(f  fut  r'éalisé de  diverses 


•^//-/i    '^//;  '^/^/îl  i^/'/l  ;" 


;  vm;  ■%;  ^  ^^ 

;  ■%  %  i  t 

I      1 1      H        'J7'jc^/.'/^/o/J/?/2^^/ 


2U1.  —  Ln  inonasliTC  bouddhique  (Viliara). 
1.  Sfla-iua  (I  un  \  iliara  à  6lages(C,  C,  G  :  cellules).  —  U.  Vihara  Naliapâiia,  à  Nasik(V,  vi-iandaii  ;  c,  liall  ;  s,  s, 
cellules).  —  III.  Viliaia  n"  16,  à  Ajunta  (V,  vérandah  ;  c,  liall  ;  S,  sanctuaire  ;  A,  A,  cellules).  —  IV.  Monastère  a 
Taklit-i-Bahai  (Gandliara)  (A,  cour  sacrée,  avec  tope  (1)  et  chapelles  (2);   B,  cour  avec  saucluairo  ;  C,  liabilalioii 
avec  cellules  (H,  H)  ;  I),  local  à  usage  de  réfectoire  et  d'assemblée. 


façons.  Dans  la  région  gangétique,  des  com-s  étaient  ménagées  ;i  l'inlé- 
rieur  d'un  enclos  bien  pourvu  d'ombrages  et  de  bassins  :  autour  d'elles 
s'élevaierd,  jus(ju"ii  (juali-(î  étages  de  cellules;  dans  l'Inde  méridionab;,  les 
logcltes  étiiicnt  évidécs  sur  le  front  de  terrasses  paralléli|»i|)édi(jues  étag-ées 


l'H(HiU.\MMKS    HKLKMFAÎX    DJAÏMA 


30-; 


€11  retr-ail  ;  disposilii  dont  les  pyramides  couroiinanf  les  temples  dravi- 
<liens  gardent  le  souvenir  201.  \].  Un  couvent  du  Gandliara  réunissait 
quatre  parties  :  une  cour  sacrée  avec  un  t()j)e  au  centre  et  des  niches- 
cluipelles  sur  le  pourtour:  une  autre  oii  étaient  gi-oupés  des  topes  en 
uïiniafui'es  :  une  tT'oisième,  bordée 
des  cellules  d'Iialiitalion  :  enlin  un 
local  carré  pour  les  assemblées  el 
les  repas  (201.  iv).  Dans  les  régions 
oii  l'arcbilecture  ('lait  i-upestre.  le 
viliara était, sou teriain,  constitué  par 
un  vestil)ule-vérandab.  par  une 
salle  bypostyle.  par  des  ctdlules  par- 
lois  nombreuses,  enlin  par  une  cha- 
pelle, (juiprenait([uelquerois  les  pro- 
portions «l'un  véritable  sanctuaire  : 
tel,  par  exemple,  le  vibara  n"  16,  à 
Ajunta.  dont  le  hall,  au  plafond  sou- 
tenu par  20  piliers,  mesure  22  mètres 
<ui  carré  (201.  ii,  m). 

Progi'ammes  djuina  cl  hrahma- 
lùqiics. 

Le  plan  des  temples  djaïna  et 
brahmaniques  est  caractérisé  par  la 
réduction  du  sanctuaire  aux  propor- 
tions d'une  toute  petite  chapelle,  sur 
plan  carré  et  destinée  à  abriter  une 
sainte  image  :  généralement  planté 
au  centre  d'une  cour,  ce  tabernacle 
€st  précédé  d'un  vestibule  qui,  par- 
fois, fait  suite  \\  un  porche. 

Programmes  djarna.  —  Un  programme  djaïna  comportait,  d'une  part, 
l'édification  d'un  saint  des  saints  sur  plan  carré,  d'une  antisalle  et  d'un 
grand  porche  ouvert  sur  colonnes;  de  l'autre,  l'érection,  contre  la  face 
intérieure  d'une  enceinte  rectangulaire,  de  cellules  occupées  par  des  sta- 
tues et  de  portiques  simples  ou  doubles  \ 


1202.  —  Type  de  lemple  djaïna. 
(Temple  de  Viniala.  au  mont  Abou). 

II.  cliapplle  (lu  foiidalour  ;   S,  saint  des  saints,  abri 
la  stalue  d'un  djiii  :  A.  aii(i«alle  :  1'.  poi'clie. 


mille  Viiiiala.  sur  le  monl  AIjou.  la  cour  niesuie  ::i8"'.40  par  22'".o0  ;   les  cellule.ssont 


rem 


308  LES    ARCHlTEf/i  LIRES    DE    l'iNDE    BRAHMANISTE    ET    BOUDDHISTE 

Dans  rinde  méridionale,  sous  rinfluence  de  l'école  dravidienne,  la 
érandah  et  les  porticjues  étaient  supprimés  et  les  chapelles  de  pourtour 

placées  par  des  niches  sans  profondeur  :  ce  type  est  connLi  sous  le 
nom  de  basti.  Parfois,  la  simplification  était  poussée  encore  plus  loin  et 
ce  qu'on  appelle  un  betta  n'était  rien  de  plus  qu'un  enclos,  avec  une  grande 
statue  au  centre. 

Le  lât  djaïna  était  sui'inonté  d  un  luminaire. 


203.  —  Le  giand  temple  de  Bliuwaneswar.  (D'après  G.  Le  Bon,  op.  cit.) 

Programmes  brahmaniques.  —  Le  temple  hrahmanique  a  été  réalisé 
sur  trois  phins  différents,  propres  un  premier  à  l'Orissa  et  à  l'Inde  centrale, 
un  second  au  DckUan  oriental,  un  dernier  au  l)<'l<kan  orcidcntai. 

J^a  l'oiiiMilr  hindoiiïste  de  l'Orissa  compoj-lail  :  essentiellement,  un 
petit  sanctuaire  carré  [Vimana  ou  liara  Dvioal)  et  un  vestibule  (Jagci- 
moha/i),  en  général  quadrangulaiiH^  ;  secondairement,  en  avant  et  dans 
l'axe    des    l(»cau.\    j)iécit(''S,  une    salle    des  danses  [Ncita    Mandir)   et  un 


au  nombre  de  52  ;  le  porche  est  constitue  paj'  un  quinconce  de  48  culunnes  ;  if  veslibulc  a 
5  mètres  environ  de  côté  et  le  saint  des  saints  à  peu  près  2  mètres  au  cane. 


PUOGRAMMES    RKLIGIFAX     BRAlIMANIuUES 

réfectoire  {Bogha  Mandir).  L'en- 
semble occupait  le  centre  d'une 
cour  rectang-ulaire,  accessible  pai' 
des  portes  ornées  ^  (203;  204,  i). 
Quand  il  était  réalisé  par  ex- 
cavation dans  la  masse  d'une 
colline,  comme  cela  se  voit  à  Ba- 
dami,  à  Ellora  (Dhumar  Lena),  à 
Elephanta,  le  temple  brahma- 
nique tendait  à  la  répétition  de  sa 
distribution  en  plein  air.  Au  delà 
d'une  vérandah,  une  grande  salle 
liypostyle  —  à  Ellora  elle  mesure 
environ  4o  mètres  au  carré  — - 
simulait  la  cour  sacrée  :  un  équi- 
valent du  vimana  était  constitué 
soit  parunecbapelle  absidale,  soit 
plutôt  par  un  édicule  en  arrière- 
plan.  Parfois,  le  mont  était  taillé 
on  falaise  sur  trois  côtés,  de  fa(;on 
à  développer  l'éclairage  de  l'in- 
térieur ^193;  20i,  n.  m,  iv). 

Du  programme  religieuxbrali- 
manique,  tel  (jue  le  réalisa  l'école 
dravidieane,  on  connaît  deux 
grandes  variantes. 

La  plus  ancienne,  représentée 
par  le  Kailàsa  d'Ellora  ou  encore 
par  le  Kailàsanatlia  de  Gonjive- 
ram,  ordonnait  une  cour  avec 
entrée  monumentale  [gopiiram), 
une  ceinture  de  ciiapelles,  un 
sanctuaire  central  sur  plan  carré 


309 


îiiM^i 


'  L'enceinte  extérieure  du  teuiplu  Jag- 
ganatha,  à  Pùri,  est  un  carré  de  200  mètres 
de  côté  ;  l'enclos  intérieur  est  large  de 
120  mètres  ;  quant  au  temple  proprement 
•dit,  il  se  développe  sur  96  mètres  avec  une 
largeur  raaxima  de  24. 


2Ut.  —  Le  teaiijle  brahmanique. 
Formule  de  TÛrissa  et  types  souterrains. 

I.  Temple  de  Jaggauàllia,  à  Piiri  (V,  vimana  :  J.  jagha 
Mohau  :  N,  nala  Jlaiidir  ;  B,  boglia  Mandir).  —  II.  Temple 
n"  3,  à  Bàdàmi  (coupe selon  Al5  de  III). —  III.  Plan  du  même 
S,  sanctuaire:  H,  liall  ;  V,  vérandali).  —  IV.  TeMiiilc  Dliu- 
Miar  Leuà,  ii  Ellora  (S,  sanctuaire'. 


310 


LES    ARCHITKCTUnKS    l)K    LINIJI-:    IJliAHMANISTli    KT   BOUDDHISTE 

parfois  isolé,  au  milieu  iruiic  cellule  plus  vaste,  par  un  Jéauibulatoire  (/>m- 
da/ishina),  un  grand  porche  liypostyle  {mandapa  on  niant apam)  et,  parfois, 
entre  les  deux,  un  vestibule  ardhaniantapam)  ;  en  outre,  (juand  Çiva était 
la  divinité  du  lieu,  un  pavillon  pour  abriter  une  image  du  taureau  Nandi. 
La  formule  achevée  muUipHa  les  annexes  et  les  dépendances  :  diverses 


2U;j.  —  La  l'anode  de  Tandjore.  (Vue  d'anièic).  (U'ajdvsG.   I.c  Kuii.  o/j.  cil.) 

chapelles;  un  hall  «  à  mille  colonnes  »  {chaultn),  destiné  à  abriter  les 
pèlerins  ;  des  piliers  porteurs  de  statues  ou  d'emblèmes  ;  des  étangs  sacrés, 
enfermés  en  des  vasques  à  degrés,  que  ])arfois  encadraient  des  colonnades; 
des  portiques  ou  des  galeries  le  long  des  nmrs  d'enceinte  ;  des  logis  pour 
les  prêtres  et  h;s  bayadt'res  ;  des  liazars.  Elle  commandait  encore  des 
portes  liiomphales,  j)ercées  en  de  grands  massifs  })arallélipipédiques  qui 
étaient  sommés  de  hautes  pvramides  et  dont,  le  volume  Temjiortait  sur 
celui  du  sanctuaire  [rjopitrani]  '. 


StiO 


le.-'  |iar  7b7.  L'eiiceiiile  exléiieur 


yyy  y  y  yyyyy  yyuu  yiî  mUU^ 


^nmimmmnmnnQmnnnr 


I.  Teiiiple  Kail.'isaiià- 
llia  à  Conjivcrain.  <'..  E, 
chapelles  exlérieuri's 
additions  anciennes  il 
IV'difice  primilif)  ;  A, 
iiianlapam  ;  IJ,  ardlia- 
manlapani  ;  P,  pradak- 
shina  (déanibula(oirc)  ; 
S,  sanctuaire,  aliri  du 
liiij,'a  ;  0,  0,  chapelles. 
—  11.  Temple  de  Sriran- 
gam  (les  quatre  cours 
intérieures).  G,  G,  gopu- 
rams  ;  M,  manlàpain  ;  S, 
saint  des  saints:  M,  M, 
M,  salles  ..  aux  mille 
colonnes  »  ;  B,  bassin  ; 
C,  G,  greniers  :  fc),  écu- 
ries pour  élp|)hanl-.  ;  Ti 
T,  temiiles  de    Kriclina, 


-Od.  —  Leteiaple  Iji'ahmanique. 


312  LKS    ARCHITECTURES    DE    l/lNDE     P.RAH  MANISTE    ET    BOUDDHISTE 

Coinme  ceux  de  l'Egypte,  les  temples  brahmaniques  se  prêtaient  à  un 


développ.M.icMl  par  irprlition  «rélcnu-nls,  à  l'intérieur  d'enceintes  de  plus 
on  plus   -rand.-s.  conccntri.iues  à  la  primilive,  avec  implantation   symé- 


Sr|. 


;,l  :  le  siuicluaiiv  .•>!  h-iw^i:  Hc  3'J 


iinr  iiioilic  poul- 


ie viiiiLLiia  et  l'aulri' i"""'  '''  niuiilapai 


'UfX.UAMMES    RELIGIEUX    CHALUKYA 


tri(|ue  des  poi'tes  ;  par  suite,  le  sanctuaire  était   au  carrefour  (lav<'nues 
grandioses,  jalonnées  par  une  (Ile  de  portails  monu- 
mentaux, dont   Técole  dravidienne  augmentait  les  (^.^jPHuZl  { 
proportions  à  nu'sure  ((u'ils   étaient   plus  éloignés 
du  centre. 

Quant  au  temple  brahmanique  de  style  chalu- 
kija,  son  plan  dévelo[)pait  la  succession  d'un  vima- 
na,  d'une  antisalle  et  d'un  vestibule  extérieur  :  il 
annonçait  un  goût  marqué  [)Our  un  dispositif  cru- 
ciforme ou  étoile  de  chapelles  s'ouvrant  sur  le 
sanctuaire  :  un  pavillon  pour  le  taureau  Nandi, 
une  cour  parfois  horde»'  de  chapelles  et  une 
entrée  monumentale  complétaient  le  plan  (207; 
208). 

11  n'était  pas  rare  (|ue  deux  temples  fussent 
affrontés  ;  quelquefois  —  les  ruines  d'Halehid  en 
offrent  un  exemple  illustre^ —  on  les  accolait. 

L'orientation  ordinaire  était  d'est  m  ouest,  l'enlrér  o[)[>osée  au  srdeil 
levant. 


riOS.  —  Type  de  teiapk- 
chalukya. 

S,  saint  des  saints  ;  A,  anti- 
salle;  V,vcslibule:  N,  pavillon  du 
taureau  ^audi.  (L'n  des  temples 
•;éminésde  Hu%lsalesvara,  ii  (Ki- 
iebid). 


(IIAI'ITUE    111 
LA  CONSTRUCTION 


MATERIAL'X 


Quand  le  sol  s'y  prêtait,  l'aichitecture  indienne  demandait  volontiers 
l'exécution  de  ses  programmes  religieux  à  l'art  du  mineur  et  du  carrier, 
que  pratiquaient  d'ailleurs  d'étonnants  ouvriers.  Pour  eux.  c'était  un  jeu 
—  les  chaitya  et  les  viliara  souterrains  de  Karli.  d'Ajunta.  d'?]llora...  en 
ténioignent  —  d'ajourer  en  porlitiue  le  front  d'une  falaise  et  d'excaver 
dans  les  profondeurs  d'un  mont  des  vérandahs  spacieuses,  de  vastes  salles 
hypostyles,  des  chapelles,  des  cellules  (193  ;  200  ;  201  :  204).  D'autre  part, 
le  prodigieux  Kailàsa  d'EUora  enseigne   qu'ils  n'étaient  pas  plus  emhar- 


314 


LES    ARCHITIÎCTUHES   DK     L  INUE    BRAHMANIS TK    ET    BOUDDHISTE 


rassés  de  réaliser  un  nioniimeiità  ciel  ouvei't,  par  entaille  et  sculpture  du 
roc  (209}  \ 

Longtemps,  la  conslruclion  indienne  ne  se  st'r\il  (|ui'  de  bois,  et,  sans 


I>c  Kailà.sa.a    EIIoj 


■s  (j.  Le  Bon. 


(l(niti'.  (le  It'rrc  cl  de  hriijues  crutîs.   Vers  le  m'   siècle  avanl  notre  ère,  la 
bâtisse  en  briques  cuites  et  en  pierre  devint  usuelle. 

Les  bri(|ues  élaicnl  de  très  bonne  fabrication  et  les  matériaux  lapi- 
daij-es  pariailcnifiil  laiHés  :  ces  derniers  souvent  de  très  grandes  dimen- 
sions,   nièint'    (|ii;iml    ils   ('■laiciit  de    granit,   comme   c'était   fréquemment 


'  Pour  réaliser  le  Kailà.sa  irKIlura,  dans  la  masse  d'uni'  colline  on  cnju.-a  :  une  (-(jur  reclan- 
Kulaire  longue  de  84  nnMi'es,  large  de  48,  ijrolondc  de  32  :  on  n'serva  eji  son  milieu,  avec  une 
sùieté  singulière,  de  (|Uoi  conlornier  un  corps  de  Lemple  développé  longiLudinalement  sur 
plus  de  30  mètres,  culminant  à  28  mètres  au-dessus  du  sol  et  projetant  des  chapelles,  des 
perrons,  un  pavillon  de  Nandi,  des  portiques,  une  ])orle  ti'iompliale,  deux  làt  et  deux  éléphants 
colossaux  ;  et  le  hloc  aifecté  au  temple  lut  évidé  intérieurement  en  un  -ain-tnaire.  un  vesli- 
bulc  et. un  purcUe  liyimsiyle  1  Cl',  encore  Ir  Ualhaile  Màmallapuram. 


I.A    C.ONSTKUCIION     :     LES    PROCKDKS 


31S> 


le  cas  dans  les  réi;i(»i\s  oricnlalc  et  iiK-ridioiiale  de  la  péninsule  \  On' 
l'aisaiL  une  assez  i^rande  consoniuialion  de  eiiuent  et,  de  terre  cuite,  pour 
la  confection  de  la  parure  sculptée  des  édifices.  Au  wi"  siècle,  l'influence 
de  l'art  persan  introduisit  lusa^e  des  revê- 
tements cérami(jues -. 

Le  1er  était  très  employé,  fort;é  de  main 
de  maître  par  d'extraordinaires  virtuoses, 
capables  de  tours  de  l"orc(i  comme  celui  de 
l'aconner  une  coloiint'  massive  mesurant, 
en  hauteur,  plus  de  7  métrés,  avec  un  dia- 
mètre moven  de  0'",4*.)  '  ;  même  ils  savaient 
armer  une  poutre  métallicjue  contre  les  ris- 
(jues  de  flexion,  en  augmentant  l'épaisseur 
à  partir  (U's  extrémités  vers  le  milieu  '. 

II 

LIÎS    PROCÉDÉS 

La  charpenlerie  indieiuu'  était  très  ex- 
perte,habile  aux  assemblages  et  au  montage 
de  grands  berceaux  ;  elle  procédait  essen- 
tiellement par  empilage,  ne  raidissait  point 
par  l'artifice  de  la  triangulation,  mais  renfor- 
çait au  moyen  de  pièces  décharpe  '  (211,  n). 

La  bâtisse  en  briques  était  très  soignée, 
liaisonnée  ])ar  un  mortier  d'argile;  celle  en 
pierre  fort  bien  appareillée  à  sec.  On  croyait  assurer  la  défense  de  l'une 
et  de  l'autre  contre  les  tremblements  de  terre  et  les  injures  de  la  pluie 
tropicale  en  donnant  aux  murs  des  épaisseurs  considérables,  parfois  énor- 
mes, telles  que  les  4  10  au  moins  du  volume  d'un  édifice  fussent  réser- 


ilO.  —  Construclion   lapidaire  imi- 
tant l'aspect  (]"une  charpente. 

1.   t'di'le   de   l'enceinte  du   lope    de  Sanclii. 
II.  liarricre  diidil  lope. 


*  Ainsi,  le  gupuraui  méiidional  du  leiiiple  de  Srîrangaui  montre  des  jambages  munolitlies, 
en  granit,  hauts  de  12  mètres,  et  dt;s  linteau.v  longs  de  7™, 20. 

'  Cf.  le  palais  de  Gwalior. 

•*  Telles  sont  les  dimensions  de  la  colonne  triomphale,  probablement  dressée  au  v«  siècle  de 
notre  ère,  qui,  actuellement,  émerge  de  6",7o  hors  du  sol  de  la  mosquée  de  Koutab,  à  Delhi. 

*  Les  poutres  qui  soutiennent  le  plafond  du  vestibule  de  la  «  Pagode  noire  »  de  Kanarak 
(x'-xi"  siècle),  et  dont  la  longueur  est  de  6  à  7  mètres,  sont  épaisses  de  0"\20  au\  extrémités  et 
de  O^jâS  au  milieu. 

'■  Cf.  les  dispositifs  en  pierre  de  la  constniction  dja>na.  frg.  iM2:  2)-3,  vr. 


310  LES    ARCHITECTURES    DE    L  INDE    BRAHMANISTE    ET   ROL'DDHISTE 

vés  aux  pleins  ;  on  prenait  encore  la  précaution  d'unir  les  blocs  par 
des  agrafes  en  fer. 

Un  trait  typique  de  la  construction  indienne  est  l'application  qu'elle  lit 
aux  matériaux  lapidaires  des  procédés  qui  conviennent  au  bois.  Non  seu- 
lement elle  se  })laisait  à  doubler  la  façade  d'une  grotte  arlilicielle  d'un 
frontispice  en  bois  et  sa  voûte  de  nervures  en  charpente  —  comme  cela  se 
voit  encore  aujourd'hui  au  grand  chaitya  de  Karli,  mais  aussi  elle  con- 
fectionnait en  pierre  une  clôture  sacrée,  voire  un  portique,  exactement, 
conmie  si  la  matière  eût  été  ligneuse,  avec  assemblage  à  tenons  et 
à  mortaise  (210;   •220]  ! 

Le  couronnement  d'une  baie  était  soit  un  linteau  —  qu'on  consti- 
tuai! tantôt  avec  un  monolithe,  tantôt  avec  une  poutre  de  bois,  voire  de 
fei' ;  soit  un  arc.  réalisé  |>ai'  encorbellement  des  assises  et  tourné  en  fer 
à  cheval  ou  en  accolade. 

Le  soutien  isolé  était  bien  approprié  à  sa  fonction  :  robuste,  plutôt 
ti'apu  —  comme  il  convenait  d'ailleurs  en  un  pays  exposé  aux  tremble- 
ments de  terre,  il  s'évasait  laigement  du  haut,  souvent  en  forme  de  con- 
sole, pour  soulager  le  plus  possible  les  architraves  (193;  219,  vin,  ix,  xiii). 
Parfois  celles-ci  —  la  construction  djaïna  en  ofl're  de  nombreux  exemples  — 
<''laienl  soutenues,  en  leur  milieu,  par  deux  jambes  de  force  obliques 
dont  le  pied  posait  sur  une  pi'otubérance  du  fût  (212  ;  219,  xi,  xii), 

111 

LA    COUVERTURE 

La  couvertui'e  était  exécutée  en  bois,  en  métal,  en  pierre  ;  on  la  façon- 
nait en  plafond,  en  berceau,  en  dôme. 

Horizontale,  elle  était  faite  de  poutres  de  bois  ;  sa  portée  était,  d'ail- 
leurs, réduite  par  l'avancée  d'assises  très  encorbellantes  ou  de  chapiteaux 
saillant  en  corbeaux  (211.  ii;  213,  n   . 

Un  berceau  en  bois  était  constitué  par  un  squelette  de  fermes  arquées 
aisant  fonction  de  nervures  et  par  une  carapace  en  planches  qui.  sans  doute, 
était,  exti'iieuremciil,  cuirassée  d'un  matelas  de  teri'e.  La  structure  des 
arceaux,  qui  dénote  une  expérience  consommée  de  la  charpenterie,  était 
<liverse  :  généralement  ils  consistaient  en  une  chaîne  de  pièces  incurvées, 
dont  les  assemblages  étaienl  cdnsoliib'S  par  des  pénétrations  trt  souvent, 
en  outre,  par  un  sei'rage  enire  des  ('"disses;  ils  étaient  encore  faits  de 
paquets  de   planches,   dont  les  éb'-ments  se  chevauchaient   de  façon   que 


-A  CONSTUUGllON  '.    LA  COUVKRIURK 


317 


clia(|u<'  joint  se  trouvât  emprisonné  entre  deux  pleins  ;  parfois,  au  lieu 
(l'une  ferme  uni(|ue,  c'était  un  groupe  darcs,  espacés  dans  le  sens  vertical 
et  reliés  par  des  entretoises.  Le  profil  ordinaire  était  celui  d'un  cintre 
outrepassé,  choisi  sans  doute  en  raison  de  sa  moindre  poussée  au  vide. 
(200  ;  211,  IV,  vu).  Réalisée  en  pierre,  la  voûte  indienne  naissait  d'un 
encorbellement  des    assises  ;    sa    solidité   était  extrême,  le  surplomb    de 


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211.  —  Exemples  de  charpenlerie  hindoue. 

1.  Empilage  encorbellaut.  —  II.  Id.,  assemblé  avec  corbeaux  et  pièces  d'écliarpe.  —  III.  Façade  d'un  chailya 
figurée  par  une  sculpture  à  Bodii  Gaya.  —  IV.  Système  de  nervures  en  charpente  appliqué  au  rocher  dans  le  grand 
chailya  de  Karli,  pour  simuler  une  cnuverture  eu  bois.  —  V.  Entrée  d'un  chaitya  à  Bliaja  (sculpture  à  l'image  d'un 
auvent  de  charpenle).  —  VI.  Fausse  couverture  en  bois  dans  un  chaitya  souterrain  (Ajunla,  n"  10).  — VII.  Struc- 
ture d^  la  couverture  en  charpente  simulée  dans  le  chaitya  de  Karli. 


chaque  bloc  étant  plus  tjue  compensé  par  le  contre-poids  d'une  ([ueue 
très  allongée  (213,  i,  n).  Parfois,  au  système  du  berceau  continu,  on  pré- 
férait celui,  plus  économique,  d'une  suite  d'arcs  sur  lesquels  on  posait  un 
{dafond. 

Sur  une  cage  en  maçonnerie,  ou  sur  un  quinconce  de  soutiens  isolés, 
les  architectes  indiens  surent  monter  un  dôme  en  bois  ou  en  pierre. 
Qu'ils  employassent  l'une  ou  l'autre  matière,  leur  procédé  était  l'empi- 
lage :  dans  un  cas,  ils  superposaient  des  cadres  de  plus  en  plus  petits 
à  mesure  que  leur  niveau  était  plus  élevé  (213,  ui  ;  215,  vi)  ;  dans  l'autre, 
ils  réduisaient   le  vide  du  quadrilatère  à  clore,  en  posant  des  dalles  en 


318  LES    ARCHITECTURES    OE    l'iNDE    BRAHMANISTE    ET    BOUDDHISTE 

travers  des  angles,  renouvelant  l'opéralion  autant  de  i'ois  qu'il  le  fallait 
pour  que  l'oritice  fût  fermahle  par  une  plaque  (2IH,  i,  ii).   De  cet  expt- 


ilient  Técole  djaïna  tu-a  un  parti  v 


ent  remarquable  et,  grâce  à  lui, 


elle  réalisa  une  couverture  sur  portique  octogonal  d'une  portée  relative- 
ment considérable  \  d'un  aspect  on  ne  peut  plus  heureux  et  d'une  rare  sta- 
bilité :  étant  donnée  une  colonnade  (|uadrangulaire  de  (|uatre  soutiens  par 

;  iiii   leiiiplr  (Ir  Soiiiiiatli  :  iiii  Icinple  Viiiuilu,  sur  le 


'  Kllu  ail 
)nt  Al.uii, 


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si  (le  S"',40. 


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213.  —  Solutions  hindoues  du  problème  de  la  couverture  en  pierre. 
I.  Couverture  par  rOduclion  progressive  du  vide  au  moyen  de  dalles  posées  eu  travers  des  augles.  —  11.  Coupe 
d'une  couverture  réalisée  par  ce  procédé  (les  lettres  se  réfèrent  aux  étals  successifs  figurés  en  plan  par  les  croquis  I) . 
—  111.  Réalisation  d'une  coupole  par  encorbellement  des  assises  (pagode  de  Kanarak).  —  IV.  Couverture  par  assises 
encorbellantes,  simulant  un  travail  de  charpenterie  (porte  à  Jhinjhuwàda).  —  V.  Système  de  couverture  djaïna 
(temple  de  Vimala  au  mont  Abou).  —  VI.  Partie  de  l'élévalion  perspective  du  même  [les  lettres  se  réfèrent  au  cro- 
<)uis  V]  (cf.  lesfig.  212,  214  et  213,  xv). 


320 


LES    ARCHITECrURES    DE    LINDE    BRAHMANISTE    ET    BOUDDHISTE 


côté,  elle  posait  sur  leurs  tètes  une  plate-bande  et,  en  outre,  elle  unis- 
sait par  une  architrave  les  deux  colonnes  opposées  à  chaque  angle,  de 
façon  à  constituer  un  cadre  octogonal;  sur  lui,  elle  en  plaçait  un  second, 
mais  en  contrariant  h^s  côtés  et  les  angles,  et  elle  continuait  jusqu'à  ce 
qu'elle    put   achever   la   fermeture   au    moyen    d'un    bloc.  Ensuite,    une 


'2ii.   —  (Joiipolr  du  U'iiipli^  de  Vinialu,  au  inonl  Ahou.  (Daiirrs  Fei'sussoii,  op.  cil.) 

taille  appropriée  créait,    à  l'intérieur,  un   aspect    de    coupole   curviligne 
(212;  213,  V,  vi  ;  214). 

Pour  les  voûtes  indiennes  le  jtrolil  noi'inal  était  ctdui  ([uc  commande 
le  procédé  de  l'encorbellement,  la  courbe  d'un»;  ogive  surhaussée. 

Dans  la  construction  monumentale,  l'extrados  de  la  couverture  lapi- 
daiic  servait  de  toiture  ;  les  combles  en  bois  étaient  jji'olégés  par  un 
mattdas  d'argile  formant  terrasse  convexe  (215,  i,  ii  . 

[]n  toit  charpenté  dans  la  forme  d'un  étagemeul  de  pyramides  carac- 
térise la  construction  du  Kachmir  e|  de  la  it^gion  du  Kanara,  ^ers 
Mudbidri    215,  lu,  xvi;. 


321 


CIIAIMTKE   IV 
L'EFFET 

L'architecture  indienne  sacrifia  à  i'ellet,  jusqu'à  gâter  l'apparence  de 
ses  productions.  Sa  préoccupation  dominante  fut  de  frapper,  non  par  la 
grandeur  des  dimensions  —  nous  avons  noté  qu'elles  étaient  très  modestes 
—  mais  par  la  réussite  de  tours  de  force,  par  la  constitution  d'aspects 
pittoresques,  par  une  folle  profusion  de  décoration. 


EFFKTS    DE    PLASTIQUE    MONUMENTALE,    GÉNÉRALE    ET    SECONDAIRE 

Elle  avait  pour  les  plans  accidentés  par  la  proéminence  de  corps  de 
bâtiments,  de  perrons,  voire  de  simples  mouvements  de  façade,  un  goût 
dont  les  tracés  étoiles  de  l'école  chalukya  sont  la  manifestation  la  plus 
symptomatique  (207  ;  208  ;  215  ;  x). 

Les  élévations  sont  nettement  montantes  ;  généralement,  le  monu- 
ment est  exhaussé  par  un  soubassement.  Le  chaitya  bouddhique,  le  sanc- 
tuaire prédravidien  sont  coiffés  d'une  sorte  de  carène  renversée  (215,1,  i)  ; 
le  viniana,  le  mantapam,  le  gopuram  du  temple  dravidien  sont  sommés 
de  pyramides  élancées,  à  degrés  (190;  194  ;  205)  ;  le  principe  de  ce  dispo- 
sitif fut  adopté  par  le  style  chalukya,  qui  en  modifia  l'application  en  tron- 
quant le  volume  et  en  le  silhouettant  en  gradins  (207;  215,  x).  La  tendance 
fut  encore  accentuée  parles  écoles  brahmanique,  hindouïsteet  djaïna,  qui 
conformèrent  le  haut  de  leurs  édifices  tantôt  en  un  svelte  tronc  de  pyra- 
mide à  faces  courbées  dans  le  sens  de  l'élévation  et  parfois  aussi  en 
plan  (192;  203,  215,  v,  viii,  ix),  tantôt  en  une  sorte  de  cylindre  à  amor- 
tissement ovoïde  qui  porte  le  nom  de  sikhara  (192  ;  203  ;  215,  v). 

Notons  encore  l'aspect  théâtral  que  les  escaliers  sacrés  au  bord  des 
neuves  (ghats)  tiennent  de  l'ampleur  de  leurs  proportions,  de  leur  inter- 
ruption par  des  terrasses  et  des  bastions  couronnés  d'édicules.  enfin  de  leur 
adossement  à  un  écran  de  murs  à  apparence  de  façade  et  précédé  de  por- 
tiques ombreux. 

Lne  des  caractéristiques  de  l'architecture  indienne  est  le  souci  qu'elle 
eut  toujours  d'une  présentation  pittoresque  de  ses  monuments  ;  elle 
II.  21 


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324 


LES   ARCHITECTURES    DE    L  INDE   BRAHMANISTE    ET  BOUDDHISTE 


excelle  à  choisir  des  sites  imposants  ou  agréables,  des  assiettes  éievées  et 
isolées,  des  cadres  faisant  office  de  repoussoirs. 

La  plastique  secondaire  conspirait  au  même  effet  parla  multiplication 
des  lignes  ascendantes,  notamment  sur  les  sikliara,  à  la  surface  desquels 
saillaient  de  grosses  côtes  verticales  (192;  203)  ;  par  un  hérissement  dr 
pignons,  de  festons,  de  fleurons;  par  le  pointement  de  pinacles  (190;  192; 
196;  198;  215,  viii,  ix;  220).  Le  couronnement  des  sikhara,  connu  sous 
la  dénomination  d'amalaka,  mérite  une  mention  particulière  :  c'est  l'exact 


216.  —  Conformations  hindoues  de  la  porte  monumenlah 

1.  Poile  lie  l'eiiceiiilc  du  loiie  de  Sanchi  (cf.  fig.  220).  —  M,  Kirli  Slambha,  ii  Worangal. 

à  Vadnaeai'. 


équivalent  d'un  melon  aplati  et  fortement  côtelé,  posé  sur  un  pédoncule 
profilé  en  gorge  et  surmonté  d'une  calotte  aplatie  dont  le  sommet  porte 
un  motif  élancé,  assez  semblable  à  un  vase  (192;  203;  21'),  v).  Notons 
encore  un  tracé  des  arcs  en  accolade,  qui  compte  au  nombre  des  traits 
typiques  de  l'architecture  indienne  (211  ;  215,  i,  ii). 

Une  autre  catégorie  d'efïets  pittoresques,  chère  à  Tart  de  llnde,  est 
celle  qui  naît  des  jeux  de  la  lumière.  On  les  demandait  à  des  ordonnances 
de  portiques  ou  de  galeries  fermées  par  des  dalles  percées  et  découpées 
(190;  194);  à  un  modelé  1res  contrasté  des  surfaces  intérieures  et  exlé- 
rieurtîs,  visant  à  produire  à  la  fois  des  cavités  profondes  et  des  reliefs  très 
saillants;  à  cet  égard,  les  nielies  simulées,  qui  constituent  une  des  carac- 
téristiques des  pyramides  montées  sur  les  corps  d'édifices  de  PInde  méri- 
dionale, sont  particulièrement  typiques  (190;  191;  194).  Dans  le  même 


326 


LES  ARCHITECTURES    DE    L  INDE    BRAHMANISTE    ET   BOUDDHISTE 


ordre  d'idées,  il  convient  encore  de  signaler  les  longues  clefs  pendantes 
des  dômes  djaïna  (2i4)  et  aussi  de  citer  les  énormes  corniches  et  les 
bossages  très  saillants  qu'allectionnaient  particulièrement  les  écoles  méri- 
dionales (203:  207;  209;  217).  Rappelons  enfin  le  parti  pris,  déjà  noté,  des 


218. 


Gonlormations  hindoues  du  soutien  isolé  trahissant  des  influences  étrangères. 


I.  Chapiteau  d'un  lemple,  à  Sliâdipur  (Kachmir).  —  11.  Chapiteau  d'un  pilier,  à  Sriuagar  (Kachmir).  —  III.  Pilier 
dans  le  goût  ionique,  à  Sliâli  Dheri  (Gandiiara).  —  IV.  Chapiteau  dans  le  goûL  corinthien,  à  Jamàlgarhî  (Gandhara). 

—  V.  Couronnement  d'un  lâl,  trouvé  à  Palna.  —  VI.  Pilier  dans  le  vihara  Nahapûna,  à  Nasik.  —  VII.  Chapiteau 
d'uu  pilier  du  chailya  de  Bedsâ.  —  Vlll.  Chapiteau  d'une  colonne  du  dagaba  Thùpârùma,  à  Anuradhapura  (Ceylan). 

—  IX.  Chapileau  du  làt,  dans  la  mosquée  de  Kulab,  à  Delhi.  —  X.  Stambha  monolithe  du  temple  d'Indra  Sablià,  à 
EUora.  [Les  n'"'  V-X  procèdent  de  l'arl  de  la  Perse  achéménide]. 

auteurs  de  cliaitya  bouddhiques  de  ménager  une  projection  de  lumière  sur 
le  dagCiba,  en  vue  d'un  contraste  tliéâtral  de  son  illumination  avec  la 
])(''iioinbre  régnant  dans  le  temple  (200). 


II 


EFl'ET    PAR    LA    PLASTKiUE    DE    DETAIL 


La  confoimation  indienne  du  soutien  isolé  fut  inlluencée  à  la  fois  par 
une  pratique  séculaire  de  la  construction  en  bois  ;  par  la  connaissance  de 


2ly.  —  Exemples  de  conl'ormalion  iiindoue  du  soutien  isolé. 

1.  Pilier  dans  le  viliara,  d°  24.  à  Ajuuta.  —  11.  Chapiteau  d'une  colonne  engagée  (temple  de  l'Orissal.  —  III. 
l'iher  du  porche  du  temple  clialukya  de  Belur.  —  IV.  Chapiteau  (néo-brahmanique),  à  Jaypur.  —  V.  Filier  du 
temple  souterrain  d'Eléphanta.  —  VI.  Chapiteau  d'un  chaitya,  à  Kaneri  —  VII.  Chapiteau  de  la  vérandah  du 
vihara  n-  I,  à  Ajunta.  —  VIII.  Pilier  du  temple  dja'ina  de  Ganesa,  à  Katak.  —  IX.  Pilier  du  vihara  Sri  Vana,  a 
Nasik.  — X.  Base  d'un  pilier  du  Bimans  Ratha,  à  Mùmallapuram.  —  XI,  XII.  Dispositif,  en  plan  et  en  élévation,  d'un 
du  mont  Abou  [cf.  lig.  212  et  213).  —  XIII.  Pilier  du  vihara  n"  17,  à  Ajunta.  — 


chapiteau  dja'ina  dans  les  temples 
XIV.  Pilier  du  temple  de  Vellor. 


328  LES    ARCHITECTURES    DE   L  hNUE    RRAHMANISTE    ET   BOUDDHISTE 

foriiiiiles  étrangères  ;  enfin  pai-  une  prédilection  innée  pour  une  plas- 
tiijue  mouvementée,  une  décoration  somptueuse  et  des  aspects  variés. 
D'une  manière  générale,  elle  fut  celle  de  piliers  plutôt  que  de  colonnes,  et 
ses  effets  ne  furent  pas  en  proportion  de  l'effort  qu'elle  coûtait. 

Dans  une  assez  large  mesure,  elle  dépendit  des  styles  propres  à  l'Hel- 
lade  et  à  la  Perse  achéménide. 

Les  écoles  du  Gandhara  et  du  Kachmir,  exposées  au  rayonnement 
des  civilisations  hellénisantes  de  l'Asie  centrale,  adoptèrent  les  ui'dres 
grecs,  mais  en  en  modifiant  le  caractère.  Le  Kachmir  a  révélé  des  colonnes 
de  tournure  dorique  ou  plutôt  toscane,  dressées  sur  une  base,  et  donl 
l'échiné  est  détaillée  à  l'image  des  deux  corbeilles  de  feuillage  opposées 
(218,  I,  n)  ;  tandis  (ju'on  a  découvert  dans  le  Gandhara  une  reproduction 
assez  fidèle  de  l'ordre  ionique  et  une  adaptation,  qu'on  dirait  dans  le  goût 
latin  ou  byzantin,  de  la  formule  corinthienne  i2i8,  ni,  iv).  Un  chapiteau 
trouvé  à  Palna,  est  apparenté,  à  la  l'ois,  au  type  de  tète  de  })ilier  oud'aiilc 
(jui  fut  réalisé  à  Priène  et  à  Milet,  el  au  type  perse  achéménide  :  au  pre- 
mier, par  sa  silhouette  et  par  certains  détails:  au  second,  par  la  sculpture 
sur  ses  faces  latérales  de  deux  volutes  enroulées  en  sens  contraire  \218,  v). 

L'imitation,  sinon  de  l'ensemble,  du  moins  de  certains  éléments  du 
chapiteau  perse,  fut  générale  dans  l'Inde  bouddhiste  jusque  vers  le 
v'^  siècle  de  notre  ère,  et  maintes  compositions  de  piliers  et  de  colonnes, 
bien  postérieures  à  la  fin  de  sa  vogue  —  on  en  trouve  par  exemple  dans 
des  temples  chalukya  du  xii''  siècle  —  témoignent  qu'on  aima  longtemps 
l'aspect  de  la  campane  renversée.  Le  thème  des  taureaux  accroupis 
ojjtint  également  le  plus  grand  succès,  tantôt  adopté  tel  quel,  tantôt  dif- 
férencié de  l'original  par  le  choix  d'autres  animaux  (200;  218,  vi-x). 

L'extraordinaire  variété  des  formes  imposées  au  soutien  isolé  jiar 
l'imagination  exul)érante  et  fantaisiste  de  l'Inde,  défie  une  classification 
méthodi(iue.  Tout  au  plus  trouve-ton  à  glaner  quelques  ébauches  de 
parti  pris  :  fréquente  conformation  du  chapiteau,  soit  en  sous-poutre  très 
allongée,  soit  en  groupe  de  consoles  (219,  vin,  ix.  xii,  xiii);  superposition, 
usuelle  dans  Técole  djaïna,  d'une  petite  colonne  à  une  grande  (212  :  213, 
M  ;  219,  xif;  ;  tournage  —  il  est  caractéristique  du  style  chalukya  —  de 
colonnes  balustres  à  l'image  de  piles,  de  disques  profilés  en  tores  et  de 
coussins  bulbeux  auxquels  s'associent  souvent  des  cubes  (219,  m)  ;  modelé 
d'un  pilier  (juadrangulaire  par  abattage  des  arêtes  de  son  élévation 
médiane,  de  façon  à  créer  l'apparence  d'un  fût  octogonal  entre  une  base 
et  un  chapiteau  parallélipipédi(jues    (219,  vin,  xiii)  ;  toutes  particularités 


220.  —  Porte  septentrionale  (toran)  de  l'enceinte  du  tope  de  Sanchi 
(D'après  G.  Le  Bon,  op.  cit.) 


Au  second  plan,  la  masse  du  tope  ;  à  droite,  la  porte  occidentale. 


330 


LKS    ARCHITECTURES    UE    L  INDE  BRAHMANISTE    ET    BOUDDHISTE 


expressives  de  la  survivance  dans  Farchileclure  lapidaire  de  conceptions 
propres  à  la  charpenterie.  Sont  encore  typiques  :  la  forme  bulbeuse  et 
côtelée  qui  d'abord  concurren(;a,  puis  évinça  la  campane  perse  (193;  219,  v); 
la  minime  concavité  des  cannelures  des  fûts  (219,  ii)  ;  le  goût  de  l'école 
dravidienne  pour  limplantation  d'une  colonnette  en  avant  d'un  pilier 
comme  soutien  d'une  console-cliapiteau  (219,  xiv);  l'érection  d'une  colonne 
sur  un  corps  d'animal  (219,  x)  ;  la  solution  assez  ingénieuse,  proposée 
à  partir  du  \f  siècle  environ,  par  les  écoles   bouddhiques  et  djaïna  au 


221.  —  Détail  d'une  fresiiue  d'Ajunta. 

problème  du  raccordement  du  plan  carré  du  tailloir  à  la  circonférence^ du 
fût  :  celui-ci  est  surmonté  d'un  volume  en  forme  de  vase,  du  haut  duquel 
retombent  quatre  longues  feuilles  frisées  et  dentelées  ou  auquel  sonl 
adossées  (juatre  figurines  ailées  qui  paraissent  soutenir  la  saillie  angulaire 
de  l'abaque  (219,  i,  ii,  vu).  Notons,  enfin,  la  plastique  fantaisiste  et  désor- 
donnée des  plus  riches  piliers  de  style  dravidien  ;  les  uns  piles  de  dés,  de 
pj'ismes,  de  cylindres  chantournés,  évidés,  hérissés  (219,  xiv)  ;  les  autres 
mas(iués  par  des  images  d'éléphants,  de  cavaliers  cabrés,  de  monsti'es 
contournés,  (jui  semblent  faire  fonction  de  soutien  (222). 


III 

EFI'ETS    DE    PARURE 

L'architecture  hindoue  apporta,  à  la  poursuite  des  effets  de  parure,  une 
ardeur  maladive. 


Î22.  —  Pilirrs  de  la  grande  pagode  de  Srîrangam.  (D'après  G.  Le  Bon.  op.  cil 


332  LES    ARCHITECTURES    DE   l'iNDE   BRAHMANISTE    ET   BOUDDHISTE 

Elle  rechercha  ceux  de  matière,  dissimulant  le  massif  en  hriques  d'un 
tope  sous  une  carapace  de  pierres  hien  appai-eillées,  et  celui  (ruii  temple 
sous  un  enduit  de  plâtre  ou  sous  un  placage  de  ciment  ou  de  terre  cuite  ; 
bâtissant,  quand  elle  en  avait  l'occasion,  tout  en  marbre  connue  au  mont 
Abou,  ou  tout  en  granit  comme  dans  FOrissa  et  le  Dekkan  oriental. 

Le  ciel  de  l'Inde  appelle  la  note  de  couleur.  L'architecture  hindoue  la 
prodigua.  Le  tope  de  Sanchi  était  entièrement  peint  ainsi  que  la  barrière 
et  les  portes  de  son  enclos;  la  description  que  le  pèlerin  chinois  Hiuen 
Tsangfait  du  monastère  de  Nâlanda,  indique  que  les  colonnes,  les  poutres, 
les  balustrades  «  brillaient  de  toutes  les  couleurs  de  l'arc-en-ciel  »  et  que 
les  tuiles  vernissées  étaient  polychromes.  Le  rouge  dominait.  Enfin,  sur 
les  murs  intérieurs  se  développaient  de  grandes  fresques,  dont  certains 
temples  d'Ajunta  conservent  encore  des  restes  (221). 

L'architecture  hindoue  eut  la  folie  de  la  décoration  sculptée  el,  dans 
toute  la  force  du  terme,  elle  fit  de  l'orfèvrerie  en  pierre  :  ainsi,  il  était 
normal  que  la  totalité  des  surfaces  d'une  élévation  fût  traitée  comme  un 
champ  unique  et  que,  depuis  la  base  jusqu'au  faîte,  fussent  étagées  sans 
repos  des  frises  ininterrompues'  (190;  207;  212;  214;  217;  220;  222). 
A  force  de  profusion,  elle  ne  compromit  pas  seulement  le  caractère 
monumental  de  ses  édifices,  elle  créa  encore  des  aspects  de  rebutante 
confusion  et  elle  se  condamna  à  une  exécution  de  pratique.  Il  convient 
toutefois  d'admirer  la  prodigieuse  variété  d'une  invention  qui  ne  se  répé- 
tait jamais;  la  maîtrise  et  souvent  la  virtuosité  d'un  travail  qui  — ■ 
témoin  les  sculptures  du  mont  Abou  —  tirait  du  marbre  des  finesses 
(ju'on  croirait  réservées  au  métal  (212;  214)  et  fouillait  le  granit  comme 
on  a  rarement  fait  la  pierre  tendre;  enfin,  la  merveilleuse  beauté  de  cer- 
tains détails. 

Le  répertoire  décoratif  de  l'Inde  ne  comprenait  ({u'un  très  petit 
nombre  d'ornements  de  l'ordre  géométrique,  tels  que  disques,  entrelacs, 
tresses,  enroulements,  pirouettes,  perles,  la  plupart  d'importation  perse 
ou  hellénique.  Considérable  était,  au  contraire,  la  collection  des  motifs 
inspirés  de  la  nature  végétale  ou  animale,  dont  plusieurs  à  la  vérité  pos- 
sédaient une  valeur  symbolique  :  fleurs  de  lotus  étagées  à  la  mode  de 
Perse  ;   rosettes,    rinceaux,  souvent  d'une  extrême  richesse  ;   éléphants, 

'  Au  temple  cliaiukya  do  Ilalcbid  s"étagent  dix  frises,  longues  cliacune  de  216  mètres  et 
entièrement  couvertes  d'ornements  et  de  ligures  ;  une  proec^ssion  d'éléplianls  no  compte  pas 
moins  de  deux  mille  images  ! 


L  KFFET  333 

lions,  tigres,  chevaux;  personnages  en  action  jouant  des  scènes  de  la  vie 
courante,  de  chasse,  de  guerre,  de  culte,  ou  tenant  les  rôles  de  héros 
des  légendes  sacrées  ;  beaucoup  de  cavaliers  et  de  bayadères.  Une  grande 
place  était  faite  à  des  monstres  animaux  ou  humains,  presque  toujours 
grimaçants.  Enfin  les  thèmes  de  signification  religieuse  consistaient  en 
saintes  images,  particulièrement  multipliées  par  les  programmes  brahma- 
niques, et  en  emblèmes,  catégorie  à  laquelle  les  Bouddhistes  se  bornèrent 
jusqu'au  xv"  siècle  de  notre  ère  :  c'étaient  une  représentation  de  la  balus- 
trade sacrée,  une  sorte  d'arc  en  accolade,  équivalent  de  la  silhouette  d'un 
tope,  la  croix  et  la  roue  mystiques  (swastika,  tchakra),  le  trident  (trisula)  ; 
l'arbre  de  vie  (horn),  image  stylisée  de  l'épanouissement  en  éventail  du 
soma  ou  du  dattier,  entre  deux  oiseaux  affrontés  (220). 


DEUXIP]ME   SECTION 
L  ARCHITECTURE  CHINOISE 


CHAPITRE   PREMIEK 

LA  COMMANDE.  —  CHRONOLOGIE  ET  TOPOGRAPHIE   MONUMENTALES. 
LES  CONDITIONS.  -  LES  INFLUENCES    -  RAYONNEMENT 


LA    COMMANDE 

La  rareté  des  monuments  chinois,  qu'expliquent  la  fragilité  de  cons- 
tructions en  bois,  la  fréquence  des  tremblements  de  terre,  Tabsence  chez 
le  Chinois  de  la  notion  de  l'entretien,  enfm  le  vandalisme  des  guerres 
civiles,  ne  signifie  pas  qu'il  n'y  ait  pas  eu  dans  l'Asie  orientale  une  pro- 
duction abondante  de  lart  de  bâtir. 

De  très  bonne  heure  la  Chine  fut  civilisée;  toujours  la  i-ace  fut  dévote 
et,  à  maintes  reprises,  un  g-ouvernement,  pourvu  de  force  et  de  res- 
sources, put  multiplier  les  commandes  de  la  catégorie  monumentale 
comme  celles  de  l'ordre  utile. 

L'essor  successif  et  la  vitalité  de  plusieurs  religions —  cultes  astraux: 
culte  des  ancêtres;  Taoïsme,  prêché  par  Lao  Tseu  à  la  fin  du  \f  siècle; 
évangile  de  Confucius,  postérieur  d'un  siècle;  Bouddhisme,  introduit  offi- 
ciellement Tan  (17  de  notre  ère  et  déclaré  religion  d'état  au  vf  siècle  ; 
Lamaïsme,  qui  est  une  variété  du  Bouddhisme;  enfin  Islamisme,  importé  à 
Canton  au  début  du  vn'^  siècle  et  largement  difTusé  à  partir  du  xni''  sièclc" 
—  ont  toujours  maintenu  une  importante  demande  d'édifices  cultuels  et 
(le  monastères  ^ 

Toujours  aussi,  l'architecture  ])rofane  fut  sollicitée  par  une  riche  bour- 

'  Les  voyageurs  sont  IrappiJs  de  la  prodigieuse  quantité  de  pa^'odes  qu'ils  rencontrent  dan,^. 
toutes  les  régions  de  la  Cliine. 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES  335 

^eoisie,  soucieuse  de  se  loger  agréablement  ;  par  une  aristocratie,  curieuse 
(l'apparat  ;  par  des  souverains  fastueux,  réclamant  des  palais  magnifiques 
d'été  et  d'hiver  et  des  tombeaux  imposants.  Elle  fut  encore  mise  à  con- 
tiil)ution  pour  l'érection  d'une  foule  de  monuments  commémoratifs  d'un 
(''vénement  ou  d'un  piM'sonnage  ofliciels  ou  privés;  pour  la  réalisation 
d'édifices  d'intérêt  public  tels  qu'universités ,  observatoires,  bâtiments 
administratifs;  pour  l'élévation  de  fortifications,  dont  la  Grande  Muraille, 
opposée  aux  invasions  tartares  au  déclin  du  ni"  siècle  avant  notre  ère, 
indique  l'importance;  pour  la  construction   de  ponts,   le   creusement  de 

canaux Enfin,  une  ferme  croyance  à  une  survie  dans  des  conditions 

analogues  à  celles  de  l'existence  réelle,  créa  de  tout  temps  la  nécessité 
d'une  architecture  funéraire. 

Il 

CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 

A  la  dynastie  des  Hia  (xxii'^-xviif  s.  avant  J.-C),  les  Annales  chinoises 
font  honneur  de  grands  travaux  publics  et  d'importantes  bâtisses.  De  même 
pour  la  dynastie  des  Tchcou  (1122-49  avant  J.-C);  son  histoire  (Tcheou- 
li)  mentionne  l'exécution  de  fortifications  considérables  et  l'établissement 
de  règles  architectoniques,  indice  de  la  place  que  l'art  de  bâtir  tenait 
alors  dans  la  civilisation  chinoise;  notons  que,  sous  les  Tcheou,  la  pro- 
pagation des  religions  de  Lao  Tseu  et  de  Gonfucius  fut  propice  à  l'archi- 
tecture religieuse. 

La  Gi^ande  Muraille,  œuvre  de  l'empereur  Ts'in  Ghi  Houang  Ti,  révèle 
l'énergie  d'entreprise  et  les  facultés  constructives  de  la  Ghine,  dans  le  der- 
nier quart  du  m"  siècle  avant  J.-G. 

L'époque  des  Han,  qui  débute  avec  le  ii*'  siècle  avant  J.-G.  et  se  ter- 
mine en  221  de  notre  ère,  fut  pour  la  Ghine  une  période  de  prospérité  et 
de  commande  architecturale  :  rappelons  le  palais  impérial  de  Loi,  édifié 
au  début  du  if  siècle  avant  J.-G. 

Les  siècles  v^  et  vi*'  de  notre  ère  furent  particulièrement  favorables  au 
développement  de  l'art  de  bâtir,  par  suite  d'un  grand  essor  du  boud- 
dhisme. A  cette  époque,  Nankin  possédait  un  grand  palais  impérial,  qui 
fut  détruit  en  o98. 

L'architecture  civile  bénéficia  de  la  prospérité  et  de  l'élan  dont  le 
Géleste  Empire  fut  redevable  à  la  dynastie  des  Tang  (618-906).  En  même 
temps  il  y  eut  une  recrudescence  de  la  commande  religieuse,  consécutive 


336 


L  ARCHITECTURE    CHINOISE 


d'une  part  à  un  développement  de  la  ferveur  bouddhiste  par  suite  de  Tini- 
migration  en  Chine  de  moines  hindous  chassés  de  leur  patrie  et,  de 
l'autre,  à  l'introduction  de  l'Islam  (vif  s.)  '.  L'époque  des  Tang-  marque 
l'apogée  de  l'architecture  chinoise. 

Après   une  période    troublée,  l'ère    des   empereurs   Song  (060-112") 


Aire  du  l'architecture  chinuise. 


ménagea  à  l'art  chinois  un  temps  de  brillante  floraison  dans  la  Chine  au 
sud  du  Yang-tse-Kiang-. 

Cependant,  dans  la  Chine  septentrionale,  les  Tartares  Khitaï,  des- 
cendus de  la  Mandchourie  dans  la  région  de  Pékin,  y  fondèrent,  au 
xi"  siècle,  une  capitale  nommée  Yen.  Dans  le  deuxième  quart  du  siècle 
suivant,  elle  fut  remplacée  par  une  autre  ville,  Tchong-tou,  siège  de  la 
dynastie  Kin  des  Tartares  Niu-tchen.  De  la  fin  du  xn'  siècle  datait  le  pont 

'  Du  VU"  sirclc',  date  lu  Iciiiple  de  ViiCéiesle  Concorde,  près  de  l'ékiu:  de  la  lin  du  vm°  siècle 
la  |)agode  de  lAïuj  Kouaufj-Lseu.  La  iii(jS(iuée  du  Saint-Suuvenir,  à  Canton,  lut  construite  en 
629,  réédillcc  au  milieu  du  xiv»  siècle. 

-  Marco  l'ulo  a  consigné  dans  la  relation  de  son  voyaj^e  l'admiration  (juc  lui  inspira  le 
palais  d'été,  construit  en  bambou,  pour  les  princes  Song,  en  leur  r('sidence  de  Kai-fong-fou 
dans  le  Ho-Nan  et  que  les  Mongols  démembrèrent  et  remoidcrent  à  Tchon;/-'rut/.  leur  capitale. 


CHUONOLOGIE    ET    T01'()(iHAPHIE    MONUMENTALES  337 

(Ml  iHai'l)re,à  24  arches,  sur  le  Houaiir/-ho.  qui  excita  l'aduiiration  de  Marco 
Polo. 

L'occupation  mongole  —  accomplie  au  début  du  \\\f  siècle  —  ne  nui- 
sit point  à  rarchitecture  chinoise.  Au  nord-est  de  Dolonnor,  à  Kai-plnfj- 
foii,  subsistent  encore  des  restes  importants  de  la  résidence  d'été  des 
empereurs  mongols.  Dans  le  troisième  quart  du  xin*"  siècle,  Khoubilaï- 
khan,  fondateur  de  la  dynastie  mong'ole  des  Yuan,  se  fit  bâtir,  près  et  au 
nord-est  de  Tchong-tou,  une  capitale  Ta-tou  (Khan-bàliki,  ceinte  de  fortes 
murailles  avec  des  portes  monumentales  et  dotée  d'un  grand  palais 
(1204-1267).  Des  monuments  comme  la  porte  de  Kiu-Yong-Kouati  dans 
la  Grande  Muraille,  qui  date  de  134.j,  montrent  qu'à  cette  époque  l'archi- 
tecture n'était  ni  négligée   ni   dégénérée. 

L'expulsion  des  Mongols  et  la  restauration  d'un  empire  chinois  par 
Hong-ou,  le  fondateur  de  la  dynastie  des  Ming-,  en  1308,  fut  l'occasion  de 
travaux  nombreux,  divers  et  considérables.  Le  règne  de  Yong-lo  (-;-  1424) 
fut  marqué  par  des  constructions  à  Pe'A/y/,  oi^i  le  Souverain  s'installa  en 
1409,  et  dans  les  environs  de  cette  ville  :  fortilications  de  la  «  cité  tar- 
tare  »  (1420);  palais  impérial,  achevé  en  1421;  palais  des  Examens  {h'tnir/- 
yi(an);  grand  Temple  du  Ciel,  [Tien-fan,  1421);  reliquaire  de  Bouddha,  le 
]yout'a  sseii;  tombeau  du  souverain,  à  une  cinquantaine  de  kilomètres 
au  nord  de  la  cité,  le  premier  de  la  Nécropole  des  Ming.  Vers  le  même 
temps  furent  édifiés,  au  nord  de  Nankin,  le  mausolée  de  Hiao-ling  (1398), 
le  premier  des  Ming,  et,  dans  la  ville  même,  la  «  Tour  de  porcelaine  » 
(1412-1431). 

Notons  l'édilication,  au  xvi"  siècle,  du  temple  de  l'Agriculture  [Hxien- 
nung-tang),  à  Pékin,  et  de  celui  de  la  déesse  Ivuan-Vin.  sur  l'ile  de 
P'u-t'os-han,  au  sud  de  Changaï  (1581)  ;  la  construction,  au  xvii',  d'une 
capitale  pour  la  nouvelle  dynastie  mandchoue  —  Tong-King  près  de 
Liao  A^ang  (1610-20),  de  tombeaux  impériaux  près  de  cette  cité  (1024), 
d'un  palais  à  Moukden  (1037),  du  Temple  jaune  [Huang-sseu]  près  de  Pékin 
(lOol),  d'un  palais  d'été  pour  l'empereur  K'ang-hi  au  nord-ouest  de  Pékin 
((in  du  siècle).  Le  xviii®  siècle  est  rappelé  par  le  palais  d'été  et  le  temple 
élevés  par  K'ang-hi,  à  Jehol  (vers  1703)  ;  par  une  reconstruction,  aux 
frais  du  même  souverain,  du  temple,  sus-mentionné,  de  l'ile  de  P'u-t'o- 
skan  (1705)  ;  par  divers  palais  de  la  Cité  interdite  à  Pékin,  par  un  Palais 
d'été,  au  nord-est  de  la  capitale,  œuvre  de  l'empereur  K'ien-Long  (173(i- 
1790). 


22 


338  L  ARCHITECTURE    CHINOISE 


III 


LES    CONDITIONS    NATURELLES    ET    HUMAINES.    LES    INFLUENCES. 

RAYONNEMENT 

L'architecture  chinoise  disposa  d'abondantes  ressources  matérielles  : 
pierres  diverses;  bois  ordinaires  et,  dans  les  provinces  méridionales, 
essences  précieuses,  parmi  lesquelles  le  cèdre  ;  grands  roseaux,  d'un 
usage  singulièrement  pratique.  Elle  bénéficia,  en  outre,  de  facilités  de 
transport,  consécutives  à  l'existence  de  grandes  voies  fluviales  et  de  nom- 
breux canaux  ;  des  aptitudes  professionnelles  d'une  des  races  les  plus 
industrieuses  qui  soient;  d'un  outillage  perfectionné;  et  aussi  de  la  néces- 
sité de  s'adapter  à  la  diversité  d'un  climat  contrasté,  alternativement  très 
pluvieux  et  très  chaud. 

Son  essor  fut  contrarié  par  le  caractère  essentiellement  rural  de  la 
civilisation  chinoise,  par  l'existence  de  règlements  somptuaires,  par  la 
médiocre  prédisposition  du  Chinois  aux  longs  espoirs  et  aux  vastes  pen- 
sées, enfin  par  un  amour  et  un  sentiment  de  la  nature  qui  lui  font  pré- 
férer l'aspect  d'un  jardin  réussi  ou  d'un  beau  site  à  celui  d'un  monument. 

Une  caractéristique  essentielle  de  Tarchitecture  chinoise  est  la  mono- 
tonie de  ses  types  et  la  fixité  de  ses  procédés  :  ce  sont  conséquences  d'une 
complexion  mentale  foncièrement  positive;  d'une  certaine  pauvreté  d'ima- 
gination, d'un  formalisme  minutieux  et  étroit,  d'un  traditionalisme  sans 
pareil  dans  l'histoire  ^ 

Dans  une  très  large  mesuie,  le  ressoj't  du  développement  de  l'archi- 
tecture chinoise  fut  indigène  et  elle  accommoda  toujours  au  goût  national 
les  divers  emprunts  qu'elle  fit  à  l'étranger. 

Sans  parler  de  très  anciennes  influences  mésopotamiennes,  sinon 
matériellement  prouvées,  du  moins  plus  que  probables,  le  rayonnement 
de  l'Asie  centrale  et  méridionale  sur  l'Extrême-Orient  fut  considérable. 
Par  leurs  rapports  connneiciaux  avec  l'Ouest  du  continent-  et  par  l'in- 
termédiaire des  Yue-tchi  (jui,  chassés  du  Kan-sou  par  les  Huns,  en   l()5 

'  Les  règles  établies  par  le  riluel  des  TciieoU  (1122-24'J  av.  J.-C.)  pour  les  construclions 
publiques  et  privées  sont  encore  appliquées  aujourd'hui  ! 

■*  Ces  rapports  s'établissaient  par  la  «  roule  de  la  soie  ».  qui  mettait  en  conmiunicalion 
régulière  le  Kan-sou  et  la  Méso|)otariiie,  par  le  Gobi,  la  Kacligaiie,  le  Turkestan  et  la  Perso. 
Cf.  plus  loin,  p.  374. 


LES    INFLUENCES 


330 


avant  J.-C,  s'empariToiil  du  Turkestan,  de  l'Afi^lmnistan  «>t  du  Pendjab 
(163-60)  ^  les  Chinois  prirent  connaissance  de  la  formule  perse  achémé- 
nide  -et  de  Thellt^nisme  colonial  qui   fleurit  dans  les  royaumes  de  Bac- 


2i'4.  —  Porte  de  Kiu-yong  Kouan  (1345).  (Faeenonl.) 
(D'après   E.   Chavannes,  Mission  dans   la   Chine  du  \ord.) 


triane,    de    Sogdiane,    d'Arachosie   et    dans    le   Gandhàra^    La    propa- 
liande  bouddhiste  et  leur  empressement  à  pèleriner  dans  la  patrie  de 


'  Cf.  la  mission  de  Tchang-K'ien,  envoyé  au  pays  des  Yue-tchi  par  l'empereur  Wou-ti 
(110-87  av.  J.-G.)  el  la  conquête,  au  i"  siècle  de  notre  ère,  des  régions  du  Lob  Nor  et  du  Tarim, 
par  le  général  chinois  Pan  Tch'ao. 

-  Cf.  les  découvertes  des  missions  E.  Chavannes  et  d"011one.  (Cf.  M.  Dieulafoy,  Les  piliers 
funéraires  de  Ya-tclieou  fou.) 

'  Cf.  plus  haut,  p.  b,  296  et,  plus  loin.  p.  370. 


340 


I,  ARCHITECTURE    CHINOISE 


Bouddha  '  leur  révélèrent,  d'une  part,  l'art  religieux  de  l'Inde  hellénisante 
et  de  l'Inde  g-angétique  -   et,   de  l'autre,  celui  du  NépaP.   De  la  Perse 


mmwmM 


Fac-ado  d'une  liuiitiiiuo.  à  Pc 


sassanide  vinrent  des  modèles  et  des  sug'g'estions  de  l'ordre  décoratif. 
Notons  que  les  communications  entre  la  Chine  et  l'Asie  centrale  se  trou- 
vèrent favorisées  par  la  réunion,  entre  1280  et  13G8,  des  deux  contrées 

'  Cf.  les  relations  des  pèlerinages  de  Fa-hian  (v^  s.),  de  &'oung-yun  (vi»  s.),  de  Hiuen-tsang 
(virs.),  d'I-tsing  (vu»  s.)  ;  les  missions  ofncielles  au  Magàdlia  de  Li-i-piao  (C43-645),  de  Wang- 
hiucn-tsé  (646-648  et  G57-661)  ;  les  relations  officielles  de  l'empire  chinois  avec  Ceylan,  aux  v" 
et  \\w  siècles,  etc. 

'  Cf.  plus  liaul.  p.i".)6et2'.»7. 

'  Cf.  p.  ;;62. 


PROGRAMMES    DOMESTIQUES 


341 


SOUS  lautoi-ité  des  empereurs  mongols.  Enfin,  c'est  sans  doute  à  l'In- 
sulinde  que  la  Chine  doit  le  principe  de  la  construction  en  bambou  et 
le  prototype  de  son  système  de  toiture'. 

De  son  côté,  l'arcliitecturo  danoise  impressionna  celles  de  la  Haute 
Asie  tibétaine-  et  népalaise';  de  Tlndo-Chine  %  où,  dès  le  m"  siècle 
avant  notre  ère,  les  Chinois  étaient  maîtres  de  l'Annam  ;  du  Japon  °  ; 
enfin  de  l'Europe  qui,  au  déclin  du  xyiii*^  siècle,  s'engoua  du  «  jardin 
chinois  '^  ». 


GHAPITKl<    II 
LES   PROGRAMMES   ET   LEURS   RÉALISATIONS 

Profanes  ou  religieux,  les  programmes  élaborés  par  l'architecture  chi- 
noise sont  monotones  et  plutôt  mesquins. 


PROGRAMMES    DOMESTIQUES 

Celui  de  la  maison  est  déterminé,  dans  une  très  large  mesure,  par  les 
lois  qui  fixent,  suivant  la 
condition  du  propriétaire, 
les  dimensions  du  logis,  le 
nombre  des  colonnes  et  la 
hauteur  du  toit,  et  par  un 
système  de  géomancie  Feng- 
choni),  qui  détermine  l'as- 
siette, l'orientation,  les  pro- 
portions les  plus  propres  à 
assurer   au    propriétaire   le  ,„.        ...        ,..,,. 

^      ^  -_().  —  Maison  chinoise  ligurrc  sur  une  peintuie. 

concours  des  esprits  et  des 

forces  favorables.  Isolée  de  la  rue  par  un  mur  et  souvent  par  une  cour 

'  CI.  plus  loin,  p.  3.t1. 
-  Cf.  plus  loin,  p.  370. 
'  Cf.  p.  362. 
*  Cf.  plus  loin,  p.  378. 
■■'  Cf.  plus  loin,  p.  426. 
«  Cf.  tome  III. 


34-2 


L  ARCHITECTURE    CHINOISE 


l'habitation  comprend  une  partie  antérieure,  prévue  pour  la  vie  tle  rela- 
tion ;  une  postérieure,  souvent  séparée  de  la  précédente  par  une  cour 
et  réservée  pour  l'existence  domestique;  cnlin,    des   communs  relégués 

sur  le  derrière  ou  sur  les  côtés. 
Les  corps  de  logis,  en  avant  de  la 
façade  desquels  s'allonge  une  vé- 
randali  ouverte,  souvent  dévelop- 
pée sur  les  quatre  côtés  du  plan, 
communiquent  par  des  couloirs 
couverts.  Parfois  il  y  a  un  étage 
(22o,  2-2C>]. 

Un  palais  impérial  ne  dill'ère 
d'une  demeure  privée  que  par 
une  ampleur  de  proportions  qui 
l'assimile  à  une  cité,  par  une  plus 
grande  dimension  des  bâtiments, 
par  leur  exhaussement  sur  des 
plates-formes  souvent  étagées, 
par  l'élévation  de  la  toilure. 
enlin  par  une  distribution  régu- 
lière et  symétrique  des  éléments 
en  bordure  de  vastes  cours,  ac- 
cessibles par  des  portes  d'hon- 
neur. L'ensemble  —  dénommé, 
à  cause  de  la  couleur  de  l'enceinte, 
la  Cilé  pourpre  —  dessine  un 
quadrilatère,  à  l'intérieur  duquel 
un  autre,  concentrique,  délinil  le 
palais  proprement  dit  —  la  Cité 
jaune,  interdite.  Celle-ci  com- 
prend des  halls  [lien)  pour  les 
grandes  cérémonies  (228)  ;  des 
bâtiments  {kon(j\  ponr  l'exercice  des  diverses  fonctions  du  souverain  ;  des 
hôtels,  pour  son  logement  et  celui  de  sa  famille  ;  des  trésors,  des  archi\  es, 
des  bibliothèques  ,  un  lemple  des  Ancèti-es  cl  d'autres  sanctuaires...  Au- 
tour de  la  Cité  jaune  sont  groupés  les  demeures  des  grnnds  dignitaires,  des 
fonctionnaires,  des  domesli(|ues,  des  gardes  ;  des  nuigasins,  etc.  (227). 


227. 


Le  palais  impéiial,  à  Pékin. 


ABCDE  :  La  cité  pourpre. 

1,  porte  de  la  Paix  Céleste.  2,  la  Sublime  Porte.  3, 
Autel  des  divinités  de  la  Terre.  4,  temple  aueestral  de 
l'Empereur.  5,  Archives.  6,  Magasins.  7,  temple  mongol. 
8,  porte  de  la  Paix  orientale.  0,  lemple  du  dieu  des  Nuées. 
10,  temple  du  dieu  du  Veut.  11,  12.  temples.  13,  chapelle 
funéraire  des  concubines  impériales.  14,  porte  de  la  Paix 
terrestre.  15,  chapelle  funéraire  de  la  famille  impériale.  10, 
temple  des  .\ncèlres.  17,  Tsiug-schau  (colline  dont  les 
temples  protègent  le  palais  contre  les  influences  fuuestesi. 
18,  temple  de  Bouddha  aux  mille  bras.  19,  Magasins.  20, 
temple  lamaiViue.  21,  temple. 

FGHl  :  La  cité  jaune. 

22,  porte  du  midi.  23,  porte  de  la  Concorde.  24,  hall  de 
la  Souveraine  Concorde.  25,  hall  de  la  Moyenne  Concorde. 
20,  hall  de  la  Concorde  protégée.  27,  palais  de  la  Pureté 
Céleste  (salle  d'audience).  28,  salle  des  Sceaux.  20,  porte  du 
Nord.  31,  31,  hôtels  de  l'empereur  et  de  sa  fuuiille.  3:;, 
bibIiolhè(|ue.  33,  porte  des  Fleurs. 

JDKL  :  Jardins  impériaux. 

34,  temple.  35,  jiavillon.  30,  «  Pagode  blanche  ».  37, 
pont  impérial.  38,  garage  des  canots  impériaux,  o'.i,  3',», 
palai>. 


l'ROGHAMMKS    DOJIKSTIOL'ES 


3i3 


Des  documents  écrits  et  graphiques  nous  apprennent  (jue,  vers  le 
délnit  (lu  premier  millénaire  avant  notre  ère,  et  longtemps  par  la  suite, 
un  palais  impérial  possédait  une  tour  colossale  à  étages  [t'ai),  sommée 
d'un  pavillon  au(|uel  on  accédait  quelquefois  par  une  rampe  développée 
en  spirale  autour  du  noyau  :  en  somme,  un 
équivalent  et,  sans  doute,  un  dérivé  de  la 
zigg'ourat  mésopotamienne  (220) . 


228.  —  La  salle  de  la  Souveraine  Concorde  (Taï  bo  Tien) 
dans  le  palais  impérial  à  Pékin. 


—  Tao-t'aï,  figurés  sur  des 
peintures  chinoises. 


1.  flan.  —  II.  Elévation  siinplilîée  Japrès  une  peinlure  chinoise. 

Une  sorte  d'écran  en  maçonnerie  —  tchao-p'ing  —  que  constitue  un 
panneau  plus  ou  moins  décoré,  dressé  entre  un  socle  et  un  toit,  précède  la 
porte  des  maisons  de  notables  et  des  bâtiments  officiels,  pour  indiquer  le 
rang  du  propriétaire  et  la  destination  de  l'édifice. 


Les  Chinois  devisent  leurs  résidences  d'été  avec  amour  et  succès.  Le 


•^^•^  l'architecture  chinoise 

jardin  y  commande  la  bâtisse,  dispersée  dans  la  verdure  sous  Tespèce  de 

pavillons  et  de  kios(iues  multipliés  '. 

II 

PROGRAMMES    FUNÉRAIRES 

En  Chine,  rarchitecture  funéraire  est  aussi  strictement  réglementée 


^^^»^" 


llV 


230.  —  Piliers  lunéraires  de  la  mère  de  Kai.   (Pilier  de  l'ouest.) 
(D'après  E.  Ghavannes,  op.  cil.) 

(\u(i  la  domestique,  et  elle  doit  proportionner  le  développement  du  pro- 
grariime  à  la  condition  du  défunt.  De  toute  façon,  elle  distingue   deux 

'  Cl',  plus  loin,  p.  355. 


PliOGlUMMES    FUNERAIRES 


Ml 


parties  ;    l'une  pour  le  logement  du  cadavre,  l'autre  pour  l'accomplisse- 
iiient  de  cérémonies   funéraires.    Les  gens  de    peu  doivent  se  contenter 
d'une  fosse  sous    un  tertre  et   d'une  pierre  levée,   gravée  d'une  prière: 
un  notable  a  droit  à  un   tumulus  en  miniature, 
à  un  autel  sous  un  pavillon,  à  des   stèles  dres- 
sées   sur   des  tortues,    emblèmes    de  béatitude 
éternelle,  ou  encore   à  des  piliers-lètes  de  mur 
définissant  l'entrée  de   son  domaine  (230).    Un 
empereur,  enfin,   gîte  en   un  caveau,    construit 
sous  un  tunuilus   ou  dans  les  flancs   d'une  col- 
line; un  autel,  un  temple,  des  portes  d'honneur 
se    succèdent  en  avant   de    la   sépulture,    dans 
l'axe   d'un   enclos    rectangulaire,    ombragé    de 
grands  arbres  (231), 

En  matière  de  fortification,  les  Chinois  ne 
dépassèrent  pas  la  conception  élémentaire  de  la 
muraille  simple'. 

Dans  l'ordre  du  génie  civil,  leurs  ponts  méri- 
tent une  mention  :  il  en-est  qui  ne  comptent  pas 
moins  de  dix-sept  arches  et  celle  qui  constitue 
le  «  pont  bossu  »,  dans  le  parc  du  palais  d'été 
à  Pékin,  a  une  ouverture  de  sept  mètres  (238). 


111 

PROGRAMMES    RELIGIEUX 


-  Tombeau  de  l'empe- 
reur Young  Lo. 


1',  P,   P,  portes  d'honneur  (Pai- 
lou);      T,     lemple     funéraire;     A, 

L'architecture  religieuse  de  la  Chine  a  réa-     auiei ;  c,  caveau  au  centre  duu 

!•     <•      1  I  /■  i-r»  Il  tumulus. 

lise  des  monuments  et  des  édifices  cultuels. 

Parmi  les  premiers,  qui  sont  bouddhiques,  il  en  est  —  tels  à  Pékin  le 
Pe-t'asseu  ou,  près  de  la  capitale,  le  Wou  t'asseu  —  (jui  sont  des  répliques 
plus  ou  moins  fidèles  du  célèbre  reliquaire  de  I3odh  Gava-  :  au  centre  d'un 
enclos  délimité  par  une  balustrade  et  accessible  par  une  porte  d'honneur, 
un  double  socle  carré  porte  une  pyramide  centrale,  llaïKjuée,  aux  angles, 


'  La  différence  de  conformation  que  présente  la  Grande  Muraille,  suivant  qu'elle  s'élève  en 
plaine  ou  dans  une  région  accidentée  —  un  mur,  dans  le  premier  cas  ;  une  plate-forme  peu 
élevée,  dans  le  second  —  est  expliquée  par  le  commandant  d'OUone  de  la  façon  suivante  :  en 
terrain  plat,  elle  devait  faire  obstacle  aux  incursions  des  nomades  ;  en  pays  accidenté,  elle 
constituait  à  la  fois  un  rempart  et  une  chaussée  pour  un  transport  rapide  des  troupes. 

-  Cf.  plus  haut  p.  303. 


346 


L  ARCHlTIiCTURE    CHINOISE 


Je  quatre  satellites.  Bien  plus  nombreuses  sont  les  pagodes,  luiules  tours  à 
trois,  cinq,  sept,  neuf  ou  treize  étages,  symbole  des  cieux  que  la  théologie 
bouddhique  superpose  au-dessus  de  la  terre  :  généralement  le  plan  est 
octogonal  '-  ;  parfois,  il  varie  d'un  étage  à  Tautre,  d'abord  carré,  puis  octo- 
gonal, puis  circulaire  (239;  241,  ii,  m;  242)'-. 

La  seconde  catégorie  des  monuments  i-eligieux  de  la  Chine  comprend 


'2'.'r2.  —  Sancluaire  T'si-nien-tien  du  temple  du  Ciel,  à  Pékin. 

des  autels  pour  le  culte  officiel  et  des  temples  bouddliistes,  taoïstes,  ishi- 
miques. 

Analogue  à  la  ziggourat  mésopotamienne,  de  laquelle  il  procède  peut- 
être,  l'autel  chinois  est  constitué  par  l'étagement  de  trois  plates-formes  cir- 
culaires ou  carrées,  profilées  en  gradins,  bordées  de  balustrades  et  acces- 
sibles par  des  escaliers  situés  face  aux  points  cardinaux.  Tantôt  —  comme  au 
temple  du  Ciel  à  Pékin  —  la  suprême  est  à  découverl,  tantôt — ^  ainsi  au 
temple,  voisin,  de  la  Prit-re  pour  l'Année,  elle  est  abritée  par  un  bâtimenl'. 

Taoïst<;  ou  bouddhistes,  le  programme  d'un  temple  chinois  est  une  varia- 


'  Jl  u.vuiL  clé  chuisi  |jour  la  l'aïauube  «  Tour  du  porcclainu  »  de  Nankin,  dunl  la  hauteur  était 
d'entre  60  et  70  mètres,  poui'  une  largeur  à  la  base  de  30  mètres  enviroji. 

-  On  peut  citer  comme  exemple  la  pagode  Yuan  Ming  Yuan,  dans  le  jjalais  (rété  à  Pékin. 
'■'  L"auti'l   Yuan-t's  io  du  leinplr  du  Ciel,  nui  est   sur  pjiin  circulaire,  mesuri'  (13  mètres  de 


PROGRAMMES    RELIGIEUX  347 

lion  sur  le  thème  de  la  maison,  compliquée  de  (juelques  détails  importés 
de  rinde  :  ses  éléments  se  succèdent  en  enlilade,  sur  le  grand  axe  d'un 
enclos  rectangulaire  orienté  du  sud  au  nord,  et  ils  sont  séparés  par  des 
cours.  Une  porte  d'honneur,  formant  vestibule,  donne  accès  en  une  pre- 
mière cour  rectangulaire  :  au  centre  s'élève,  sur  un  soubassement,  le  sanc- 


233.  —  Temple  de  Confucius,  à  Khiu-fou  (Chan-toung). 
Plan  cavalier  chinois  simplifié. 

tuaire,  abri  des  saintes  images,  généralement  piécédé  d'une  vérandah  ; 
sur  les  côtés  se  trouvent  des  galeries,  des  pavillons  carrés  contenant  des 
cloches,  des  tours.  En  arrière  de  cette  aire,  s'en  trouve  souvent  une 
seconde,  disposée  de  même  et  consacrée  à  la  déesse  de  la  Miséricorde  ; 
parfois,  les  cloîtres  sont  surmontés  d'un  étage,  distribué  en  chambres  de 
trésors,  salles  de  travail,  bibliothèques.  L'enceinte  enferme,  en  outre,  des 
bâtiments  pour  le  logement  du  clergé,  des  communs,  des  magasins,  des 
étables  et  des  jardins  (233;  234). 

Quant  aux  mosquées,  elles  ne  comportent  point  le  minaret  canonique' 
l't   leur  plan  ne   diffère   de  celui   que   nous    venons  d'analyser  que  par 

'  (ir.  plus  haut.  p.  21o. 


348 


L  ARCHITECTURR    CHINOISE 


l'aménagement  (Fiin  «  mirliab  »  dans  le  sanctuaire,  divisé  en  cinq  nefs- 
par  un  quinconce  de  colonnes. 

En  Chine,  une  ceinture  de  g)"ands  arbres  est  le  complément  nécessaire 
d'un  monument  religieux. 

Notons  que,  profane  ou  sacré,  un  édifice  chinois  n'est  éclairé  que  parla 


23  i 


Sanctuaire  dans  l'enceinte  d'un  temple  chinois. 


porte  et  par  des  haies  ouvertes, 
vérandah. 


droite  et  à  gauche  d'elle,  au  fond  de  la 


IV 


.MONUMENTS    CO.M.MEMOR.VFIFS 

La  conformation  chinoise  d'un  monument  commémoratif  est  une  porte 
triomphale  (Pai  loii)  à  trois  ou  à  cinq  baies,  la  centrale  plus  grande  que 
les  latérales.  Communément,  c'est  un  portique  en  charpente  ou  en  pierre, 
selon  la  formule  du  «  toran  »  hindou',  abrité  ou  non  par  un  toit;  mais- 
ce  peut  être  aussi  une  bâtisse   en  maçonnerie  avec  des  arches  voûtées, 

'  Cf.  p.  302. 


LA.    CONSTRUCTION 


349 


louL  à  lait  analoiiue  à  l'arc  do  liioiiiplio  romain  :  lel.  ])ar  exemple,  celui  qui 
à  Pékin,  annonce  le  temple  de  Conl'ucius  (23G,  ii). 


CIIAI'ITUK   III 
LA  CONSTRUCTION 

I 


l,ES  MATERIAUX  ET  LES  PROCEDES 


Guidée  par  le  génie  positif  et  industrieux  des  Jaunes,  l'architecture 
chinoise  a  su  s'adapter  à  la  double  particularité  d'un  climat  très  pluvieux, 


2S'.j.   —  Quelques  particularités  de  la  cliarpenteric  climoist 
Tète  de  |ioteau  conslitiiée  par  un  élagement  de  bras  encorbellanls,  assemblés  à  enraxures.  —  II.  Assemblafje 


d'une  cliai'penle  en  bambou  :  a,  faroiiiif 
en  bois. 


en  fourclio  de  la  tèle  des  pièces  verticales;  /,  ligature  d'une  charpente 


ti'és  chaud  en  été,  tempétueux,  et  d'une  végétation  riche  en  bois  et, 
dans  le  sud,  en  grands  roseaux  légers  et  rigides.  Il  est  résulté  de  la 
première  de  ces  conditions  un  développement  de  la  toiture  qui  constitue 
un  des  traits  les  plus  distinctifs  de  cette  école  ;  de  la  seconde,  un  parti 
pris  de  bâtir  le  temple,  aussi  bien  que  le  palais  et  la  maison,  en  char- 
pente, sur  un  soubassement  en  briques  ou  en  pierre;  enfin,  de  la  conspi- 


350 


L  ARCHITECTURE    CHINOISE 


i-ation    (le    rune    et    de   raulie,    une 

conformation  très    originale   du   toit. 

Un  bâtiment   chinois    consiste   en 

un  comble,   soutenu   par  un  quillage 

f      dont  les  intervalles  sont  clos  par  une 

=       cloison  en  bois,  en  pisé  ou  en  briques 

g       (226;    228;    232;    234;    242).     Cette 

=       structure  porte   en  Chine  le  nom  de 

I       ting  ;  elle    comporte    une   réalisation 

I       toute    en    bambou,    môme    à    g^rande 

\  i       échelle  —  témoin,  par  exemple  ce  pa- 

=    ^      lais  impérial  qui,  à  Tchong-tou.  émer- 

1  ^       veilla  Marco  Polo  ^ 

2  1  Aussi  bien,  la  charpenterie  chinoise 
l   o       a-t-elle   fait  preuve  de  beaucoup  d'a- 

3  "=  dresse,  notamment  dans  l'utilisation 
\  i  du  bambou.  Elle  exécute  ses  assem- 
3  I  blages  par  encastrement  d'un  tenon 
l  ^  dans  une  mortaise  et  par  enchàssure 
^  o  d'une  solive  dans  la  tête  d'un  poteau 
l  i,  entaillée  en  fourche  ;  (235,  i)  ;  quand 
\>  "  elle  emploie  des  cannes  de  bambou,  elle 
<  =■  combine  très  ingénieusement  ces  deux 
I  2  procédés  avec  celui  de  ligatures  main- 
\   i      tenuespar  des  chevilles  (235,  II,  m). 

I  Elle  ne  connaît  pas  la  ferme  à  en- 

'^       trait  el    ne    raidit    point   le   squelette 
B       d'un  panneau  par  l'artihce  d'une  trian- 
I       gulatioii  :  elle   se   défend    contre   les 
1       ris(jues  de  déversement  et  de  gauchis- 
5       sèment,  en    soignant  le  montage,   en 
-       substituant  à  la  quille  unique  un  cou- 
ple entretoisé  (237,  iv,  vi),  en  assurant 
l'invariabilité  des  angles    par    l'inser- 
tion de  coins  ou  l'ajustage  d'écharpes 
'235,iii;237,  ni;  2i2). Les  soutiens  isolés  porlenl  sur  un  ilé  do  pierre  carré. 


'  Cl.  plus  liaul,  \).  ;'.o6,  noie  2. 


LA    CONSTKUCTIOiN    :     LA    COUVKRTUUR  351 

Cepeiulanl  les  Cliinois  se  sont  toujours  (MiLcndus  à  la  construction  en 
laalériaux  durs.  Très  anciennement,  ils  employèrent  des  briques  cuites, 
de  très  bonne  qualité,  et  taillèrent  des  blocs  réguliers  dans  le  calcaire, 
dans  le  grès,  voire  dans  le  granit  (224  ;  230  ;  232;  239  ;  244).  De  bonne 
heure  aussi,  ils  j)rati(juèrent  l'appareil  réglé  et,  incités  parleur  sens  pra- 
tique, ils  montèrent  des  murs  cr(!ux  dont  les  parements  étaient  reliés  par 
des  cloisons  transversales.  Enfin,  antérieurement  au  xiv-  siècle,  ils  savaient 
tourner  correctement,  selon  le  demi-cintre  ou  l'ogive,  un  berceau  clavé, 
ouvert  de  sept  mètres  et  plus  (224  ;  236  ;  238)  '. 

II 

LA    COUVEHTUIUÎ 

Le  comjjle  chinois  est  du  type  h  deux  égouls  :  il  déborde  amplement 
l'aplomb  des  murs  alin  de  les  abriter  de  la  pluie  et  du  soleil  (22G  ;  230  ; 
232;  234  ;  242)  ;  pour  la  même  raison,  chaque  façade  à  pignon  est  pour- 
vue d'un  auvent,  qui  se  raccorde  avec  la  zone  inférieure  des  versants 
(^237,  i).  S'il  doit  èti-e  couvert  de  chaume  ou  de  bambou,  c'est  une  légère 
charpente  en  cannes.  Dans  ce  cas,  chaque  versant  est  un  panneau  trapé- 
zoïdal constitué  par  un  cadre,  ligaturé  aux  croisements  ;  les  côtés  latéraux 
forment  arêtiers  et  l'inférieur  joue  le  rôle  de  poutre  sablière  (237,  ii). 
Ce  dernier,  à  cause  du  mode  d'assemblage  par  ligature,  se  trouve  dans  un 
plan  supérieur  à  celui  des  arêtiers  sur  les(|uels  il  est  posé  ;  par  suite, 
labout  inférieur  des  chevrons  se  relève,  et  d'autant  plus  qu'ils  sont  plus 
courts,  si  bien  que  la  suite  de  leurs  extrémités  dessine  un  segment  de 
circonférence  ouvert  vers  le  haut.  Loin  de  déplaire,  cette  conformation, 
consécutive  à  une  nécessité  de  construction,  fut  adoptée,  et  même,  à  partir 
du  vi"  siècle  de  notre  ère,  accentuée  par  la  charpenterie  en  bois  ;  de  sorte 
que  le  retroussis  des  angles  de  la  toiture  devint  un  trait  essentiel  de  l'ar- 
chitecture chez  les  Jaunes.  Aussi  bien,  rendait-elle  le  service  de  réduire 
l'obstacle  que  l'extrême  saillie  du  toit  oppose  à  l'entrée  de  la  lumière 
dans  les  intérieurs.  Comme,  d'autre  part,  pour  diminuer  cet  inconvénient, 
on  relève  la  partie  en  surplomb  des  chevrons,  la  toiture  chinoise  offre 
des  silhouettes  concaves  (234;  237,  i  ;  241  ;  242). 

La  lourde  charge  d'une  carapace  de  tuiles  posées  sur  un   matelas  de 

'  Cf.  par  exemple  les  portes  de  Pékin  et  celle  de  Kiu  Ymig  Kouan.  dans  la  Grande  Muraille 


352 


L  ARCHITECTURE    CHINOISE 


mortier  et  les  l)riilales  poussées  de  vents  très  violents  contraiiinent  les 
constructeurs  chinois  à  ne  rien  épargner  de  ce  qui  peut  rendre  leurs 
combles  robustes  et  stables.  Ils  y  pourvoient  en  multipliant  les  points 
d'appui.  Outre  ceux  que  fournissent  le  (|uadrilatère  péiipliérique  et 
l'avancée   d'une  rangée  de  bras-consoles  (234  :  2i2),  ils  en  constituent 


i'M.  —  Uisposilils  chinois  du  comble  ut  de  la  LuiLuiu. 
I.    Type  de   toiture  chinoise.   —    II.  Le  retroussis  des  angles  ex])lii|u6  par  les  nécessil(''S  d'une  conslruclion  en 
bandjou.  —  III.   Structure  à  empilage  du  comlde  chinois.  —  IV-VI.  La  conslruclion  cinnoiseen  fonclion  du  condile. 
—    Vil.  Cuirasse  en  tuiles  du  toit  chinois. 

d'intermédiaires,  soit  en  implantant  un  (luillage  intérieur  concentri(|ue  au 
j)remier  et  plus  élevé  que  lui,  soit  en  dressant  sur  un  solivago  transversal 
des  poteaux  qui  soutiennent  la  toiture  ou,  si  la  salle  est  vaste,  un  second 
étagede  poutres  portant  une  seconde  rangée  de  poteaux,  et  ainsi  de  suite,  s'il 
le  faut'  (237,  m,  iv,  vi).  K\\  somme,  la  coupe  de  ces  combles  dessine  un 
escalier,  (jue  d'ailleurs  on  manifeste^  v(d(»ntiers  ;  d'autant  plus  qu'en  Chine, 


Cf.  une  appli 


riiiri|M'  par  l'arciiHecluic  pliiyf^ioiiiie  tome  I,  p.  210. 


L  EFFET  3;i3 

un  (Hagemenl  de  loits  est  un  siuiic  tlo  dignité,  réglementé  par  les  lois. 
Dans  ce  cas,  la  zone  constituée  par  la  partie  visible  du  ou  des  (juillages 
intérieurs  et  des  cloisons  qui  ferment  les  entre-colonnemenls,  offre  l'ap- 
parence d'étages  supérieurs,  et  renseml)le  du  bâtiment  celle,  au  clioix, 
d'une  série  de  cages  emboîtées  ou  d'une  superposition  de  volumes  suscep- 
tible de  télescopage  (232;  234;  231)  ;  2il  ;  2i2). 


'."^^?iS 


IJuiit  bossu    »  (I; 


diiis  du  l'alais  dElr.  a  l'ckii 


Quant  à  la  toiture  proprement  dite,  elle  est  constituée,  dans  la  bâtisse 
modeste,  par  un  lit  de  cbaunie  ou  par  des  rangées  de  demi-cannes  de 
bambou,  placées  le  creux  en  baut  et  jointes  par  d'autres  posées  dans  le 
sens  inverse  ;  mais,  dans  toute  construction  soignée,  ces  demi-cylindres 
végétaux  sont  remplacés  par  de  fortes  tuiles,  en  même  temps  que  faitag-e 
et  arêtiers  sont  mas(jués  par  des  pièces  en  poterie  (234  ;  237;  242). 


CHAPITRE   IV 
L'EFFET 

Envisagée  sous  le  rapport  de  l'effet,  l'arcbitecture  chinoise  révèle  une 
curieuse  dualité  ;  d'une  pai-t,  de  la  modération,  le  goût  de  l'ordre  et  de  la 
II.  23 


354 


L  ARCHITPXTURK    CHINOISK 


ré2;ularité  ;  dr   ratiliv,    une  fureur  de    luxe   »^t   Ja  passion  de  ce  qui    est 

divers,  ronlrasté.  fantastique. 


!H'i 

—   r,ii;iHlc  l'u-li-ciiwaii;:.   1 
(iJ'iipn's   F(M'fiuss(jn,   op. 

,1-cS   \'i 
ril.) 

■km. 

ule 

du  jnrdiu    rliinois. 

doni 

l'Kur 

'  Cl 

r.  le^rihlcl  (h-  Tel, (M, II,   m(;li 

lion  ni' 

e  |)lus  h 

Elle  ne  clieiche  point  à  frapper 
détonnement  par  une  exagération 
des  dimensions  :  pour  l'élévation 
coninie  pour  le  plan,  elle  affec- 
tionne les  ordonnances  rég'lées,  les 
compositions  centrées,  les  disti'i- 
butions  symétriques;  elle  accepte 
les  sujétions  canoniques  et  les  en- 
traves des  formules^  ;  elle  aime  les 
formes  courbes  et  sinueuses. 


EFFI  ÏS    DR    I,  ORDRR    l'I'l  TORKSOUE 

Cependant  c'est  au  ])ittor«'sque 
(jue  vont  ses  [)références. 

La  conformation  générale (|u 'elle 
impose  à  ses  j)roductions  est  acci- 
denter, beurtée,  par  suite  de  leur 
exbaussement  sur  un  socle,  s(ju- 
vent  profilé  en  gradins  et  bordé 
de  parapets  bérissés  ;  de  leui"  llan- 
quemcnl  i>iir  des  portiques  et  des 
vérandabs  :  du  développement  en 
bauteur  de  la  toiture,  de  sa  forte 
saillie  en  avant  des  murs,  du  relè- 
vement de  ses  bords  et  du  retrous- 
sis  de  s.'s  angles  (225  ;  228  :  232  ; 
•r.M:  m\:  2.30:  2H  :  2i2) 

Svm]>l()mali(|n<'      aussi     bi     for- 
ope    occidentale    s'engoua   au    déclin 

laul.el  l(!S  l,riu(,iis()t'lii;i(!ls  irarcliitecluee  |>ul»li<-s, 


au  .\vi(ii=  SI 


i|icr(;ur   Yoiiii^'    Tri 


LR    JARDIN  355 

Wii  x\in'  sit'clc'.  h^llc  mjiiiilrslt'  (''i^alcnuMit  U'  iiaturulisme  le  plus  con- 
vainou  cl  l'indush'ic  la  [ilus  ai-lilicicuse.  Elle  constitue  un  monde  en 
miniature,  un  musée  de  diminutifs  véridiques  des  objets,  des  formes 
et  des  agencements  dont  la  nature  offre  le  modèle  :  sol  accidenté  au 
possible,    rocbers    bérissés.  eaux  courantes,  cascades,  végétations  divec- 


-40.  —  .larilin  chinois.  (D'après  une  estampe  danoise. ) 

ses,  ménageries  :  le  tout  composant  une  mosaïcjue  irrégulière  de  motifs 
distincts,  de  sites  isolés,  de  perspectives  restreintes.  Cependant  un 
calcul  raffiné  et  subtil  s'ingénie  à  amuser  et  à  impressionner  par  le 
rapprocbement  de  contraires  :  par  l'illusion  de  trompe-rœil  ;  par  l'ag^en- 
cement  d'un  aspect  dénature  imprévu  ou  excitateur  d'un  état  d'àme.  sur- 
tout dans  la  note  mélancolique:  et  aussi  par  le  spectacle  de  fabriques 
légères  et  coquettes  :  ponts,  jetées,  kiosques,  édicules,  hameaux,  etc. 
(240). 


Cf.  t.  m. 


356 


i; ARCHITECTURE    CHINOISE 


^-^J4ijjp'\^ 


241.  —  Exemples  de  plastiqui;  inomi- 
menlalo  chinoise. 

I.  Sanctuaire  de  Vau-cheou-clian.  —  II.  l'aj^odo 
Ling-kouang-sseu,  près  Pékin.  —  III.  —  Pagode 
dans  le  Palais  d'été.  —  IV.  Le  temple  du  ciel  (T'si- 
nien-tien,  à  Pékin.) 


II 


EFFETS    DE   PL.\STluUE    SECONDAIRE 

L'architecture  chinoise  fait  cas  des 
elïets  de  plastique  secondaire.  EHe  ne 
manque  pas  de  horder  un  mur  d'une 
plinthe  et  d'une  corniche,  celle-ci  sou- 
vent très  forte,  et  d'en  rehausser  le 
parement  au  moven  de  moulures  et  de 
pilastres  ;  elle  accuse  la  courhe  d"un 
arc  à  l'aide  d'une  arcliivolte  simple 
ou  détaillée  (224  ;  230  :  230).  Elle  mo- 
dèle énerg;iquement  la  toiture,  en  usant 
de  couvre-joints,  de  couvre-arètiers  et 
de  faîtières  très  saillants  ;  en  la  cou- 
ronnant d'une  crête  hérissée  et  de 
hauts  épis  ;  en  chargeant  ses  angles 
de  molifs  en  poterie  ;  en  soutenant  son 
avancée  au  moyen  de  consoles  en 
forme  de  hras,  simples  ou  superposés 
en  encorhellement  (234;  242).  Elle  tire 
encoi'e  parti  du  relief  des  éléments  d'un 
assemhlage  de  charpente,  tels  que  dé- 
])assements  de  tenons,  têtes  de  che- 
villes, coins  de  serrage.  Elle  festonne 
et  découpe  les  hoiseries,  etc.  (225; 
23  i  :  235). 

En  revanche,  elle  n'a  point  coneu 
à  l'effet  la  conformation  du  soutien 
isolé  qui  n'est  rien  de  plus  (|ue  celle 
dun  poteau.  En  raison  du  travail  con- 
sidérai)!!' (|iii  Uii  est  imposé,  sa  stature 
est  j)lutot  ramassée  ;  sa  section  dessine 
|)arfois  un  carré  dont  on  aurait  ahattu 
les  angles,  généralement  une  circon- 
férence ;  prestiue  toujours,  il  est  lisse  ; 
mais  ilnemaïKjue  pas  d'exemples  d'un 


EFFETS    DE    PLASTIQUE    SECONDAIRE 


i'aronneint'nl  à  sculplure  foisonnaiiLe  et  refouillée  (234).  Sa  base  esl  un  dv 
(loiil  la  hauteur  ne  dépasse  point  son  diamètre.  D'ordinaire,  il  estdépour- 


Pagode  de  Houang-lio-lou,  à  W'uo  Ghang  (près  Han-Keou). 


VU  de  chapiteau,  rarement  doté  d'une  simple  tablette  quadrangulaire  ;  en 
revanche,  il  est  souvent  sommé  d'une  longue  sous-poutre  (234)  ou  d'un 
système,  aussi  pittoresque  qu'utile,  de  bras  étag'és  en  encorbellement  et 
assemblées  à  enravure  ('235). 


;35^ 


L  AKCHITECTUBE    CHINOISK 


II 


EFFETS    DE    PARURE 


243. —  Bordure  d'une 
stèle  chinoise  ('Jtio 
ap.  J.-G.)  (D'après 
E.  Chavannes,  op. 
cit.) 


L'architecture  chinoise  aime  passionnénierit  h'S  elFels 
lie  parure. 

Et  d'ahord  celui  d'une  matière  choisie  :  elle  recherche 
le  cèdre  et  marbre,  elle  enduit  la  maçonnerie  de  stuc 
et  le  bois  de  laque  ;  il  lui  est  même  arrivé  de  construii-c 
tout  en  bronze  \ 

Elle  affectionne  particulièrement  le  brillani  du  vernis, 
l'éclat  de  l'émail  ;  elle  pratique  volontiers  les  applications 
d'or  et  les  incrustations  de  nacre.  Surtout,  elle  prodigue 
les  revêtements  en  faïence,  à  l'extérieur  connue  à  l'in- 
térieur, sur  une  toiture  comme  sur  un  mur,  voire  sur 
la  surface  totale  d'un  monument  :  à  preuve  la  «  Tour 
de  porcelaine  »,  à  Nankin,  e(  la  «  Pagode  de  faïence  ». 
à  Pékin. 

L'elfet  d'iai  «Mlilice  chiuois  lient,  {tour  une  large  part. 
,1  la  couleuj-.  d'aulanl  plus  que  celle-ci  est  avivée  par 
■>(jn  incorpoiation  à  des  matières  lacjueuses  ou  vitri- 
liées.  Le  bois,  les  stucs  sont  teints,  surtout  de  l'ouge 
\ermillon  ou  sang  de  bœuf,  et  de  vert  :  cette  dernière 
note  est  également  donnée  par  la  céramique,  (jui  émet 
encore  la  jaune  et  surtout  la  bleue.  D'ailleurs,  certaines 
teintes  possédant  une  valeur  symbolique,  la  polyclno- 
niie  chinoise  peut  impressionner  l'espi'it  en  même  temps 
(|Ue  les  yeu.x  ". 

La  paruie  sculptée  est  prodiguée  sui'  lu  [lieri'e  et 
encore  plus  sm-  le  bois  qui,  connnunément,  a  la  totalité 
de  sa  surface  accidentée  de  reliefs  et  de  renfoncements. 
Souvent,  les  panneaux  de  remplissage  des    façtuh's   et 

'    TiMlloin   lelcill|)|r,l,.  Wari    clicnll    rl,;ili.  l.ivs   l'cki 


,.n.|,l,., 

(i42,  ,), 


i|UI 


-  Aiii.si  II' Jaune  aniiiinrc  un  iiKiMiiiiirnl  iiiipiM  lal  :  iinisi  ciicurc.  uin' 
.:;aiiiMiu  de  lili'U  .sondjrr.  de  liicii  liin|ii(ds('.  de  louf^c  saiigdc  lj(i;ul.  Ar 
vcrLet  de  jaune  grave,  évoque  pour  les  lidèlcs  les  cinii  joyau.v  du  para- 
dis bouddliique  ;  en  un  Temple  du  Ciel,  toul  est  Idcu  dei)ui.s  les  tuiles  de 
la  toiture,  qui  sont  nuance  di;  cobalt,  jusiju'au.v  rideaux  de  verroterie 
qui  ferment  les  baies;  un  Temple  de  la  Terre  est  voui'  nu  jaune,  un  du 
iî^olcil,  au  rouge,  un  de  la  Lune,  au  gris  bleuâtre  .. 


KFFKTS    DE    PARURK 


359 


ciiu\  loiiiiaril  cloisuii  sont  ajourés  (224;  22o;  234;  231);  243;  244).  Les 
j.ciei'ies  qui  constiLuenl  les  abouls  des  files  de  tuiles,  les  arôtes  et  le  faîte 
(lu  loil  sont  li.'heiii.'Ml  mo.lrlrrs  '234:  239:  242'. 


i^À 


244.  —  l'orLe  de  Kiuu-youg-kouan.  Uelail  «le  la  parui  occidentale  du  passagt 
(D'après  Chavannes,  op.  cil.] 


La  décoration  chinoise  réalise  des  ornements  et  des  représentations. 
Ce  furent  d'abord  des  motifs  géométriques,  notamment  des  méandres 
anguleux  et  des  effigies  d'animaux.  Plus  tard,  la  mode  fut  à  des  imita- 
tiojis  très  stylisées  de  végétaux,  tels  que  rosettes  ou  lotus;  à  des  ara- 


360  l'architecture    CHINOISE 

besques  foliacées  dans  le  g-oCit  persan,  à  des  figures  d'iiomnies  et  d'ani- 
maux, d'un  emploi  assez  restreint  ;  et  surtout  à  des  images  de  bêtes 
fantastiques — dragons,  licornes,  phœnix,  oiseauxàtete  bumaine,  généra- 
lement animés  d'une  expression  grimaçante,  et  dont  l'idée  fut,  sans  doute, 
importée  de  l'Occident  mésopotamien,  perse-arcliéménide  et  perse-sassa- 
nide  (224;  234;  243;  244). 


l)t:LXII':ME   PARTIE 

L'ARCHITECTURE    DANS    LA   HAUTE-ASIE, 
EN    INDO-CHINE,    EN    INDONÉSIE    ET   AU    JAPON 


PUEMlEllE   SECTIO.N 
L  ARCHITECTURE  DANS  LA  HAUTE-ASIE 


Situés  au  centre  du  cuutiueut,  le  NêpaL  le  Tibet,  le  Tiirke^taii  orienuil 
jouèrent  le  lole  d'interniédiaires  aiiislicjues    entre,  d'un   coté,   ITiide,    le 


245.  —  Aire  de  rarchiteclure  dans  la  Haute-Asie. 

monde   mésopotanio-perse,  les  pays  hellénisants  de  l'Indus  et  du    Tur- 
kestan  occidental  et,  de  l'autre,  la  Chine  et  ITndo-Ghine. 

En  outre  les  architectures  népalaise  et  tihétaine  se  recommandent  par 
quelques  traits  marqués  et  originaux,  qu'expliquent  à  la  fois  l'isolement 


36-2 


L  ARCHITECTURK    AU    NKPAL 


relatif  de  leur  aire,  située  k  une  grande  altitude,  dans  un  enclwo  de  iiautes 
montagnes,  et  les  conditions  physiques,  ethniques  el  hislori(|ues  de  leur 
développenienl. 


CIIAIMTUI':  PU  KM  II-:  Il 
L'ARCHITECTURE  AU  NÉPAL 


LA    COMMANDE.     —    CHRONOLOGIE     Kl'    T()l>()(;UAl»HI  E    iMONLIMENTALKS 

Les  hautes  vallées  hirnalayennes  qui  forment  l  État  du  Népal  sont  très 
fertiles  et.  bien  que  difliciles,  les  passages,  que  plusieurs  d'entre  elles 
ouvrent  dans  la  l^arrière  de  l'Himalaya,  leur  assuraient  jadis  les  avantages 


i'4fi.  —  Aiie  di'  l'arcliitccturc  né|)ulai.so. 

d'un  transit  important  entre  l'Inde,  d'une  part,  le  Tibet  et  Ja  Chine,  de 
l'autre.  Cependant  c'est  (huis  un  petit  canton  du  bassin  supérieur  de  la 
liagmati.  d'une  superficie  de  six  cents  kilomètres  environ,  (|ue  fut  tou- 
jours conlinée  la  vie  |)olili(|ue  et  religieuse  du  .\t''pal. 

La  population  est  tibétaine  :   mais  (dh;  recul,  de   l'Inde  sa  religion  ',  sa 
civilisation,  ses  gouvernants. 


'  I>(!  Nrpal  fui  (l-iibor.!  iH.uddlii.U',  puis  boudiJIiisIc  rX  Ur,\ 
so  .sunl  pas  seuleiiieiil  ac(;(ji'd('!i,\s  ;  elles  se  sunl  ix'nélnies. 


lauistc.  Les  ileiiv  nUigions  ne 


(HitONOLOtJIE     Kl     T()1'0(,RAI'I11K     MONIIMEN  lALKS  363 

La  léfiendc  vt'ul  (juAroka  (m'  siècle  avaril  J.-C;  ait  visité  le  Népal  et 
elle  altribiie  à  cet  ai'denl  apc'ilre  du  bouddhisme  rérection  des  plus  anciens 
rrionuinenls  du  pa\s.  Le  certain,  c'est  qu'au  vi-  siècle  et  surtout  au  vii% 
sous  la  d\nastie  des  Liccluivis,  le  Népal  était  prospère  et  couvert  d'édi- 
lices  sacrés  :  au  lénioig'nai^e  du  pèlerin  chinois  Hiuen-tsang,  qui  le  tra- 
versa dans  le  deuxièuie  (juart  du  vn'  siècle,  «  les  couvents  et  les  temples 
s'y  touchaient   ». 

Après  avoir  souffert,  pendant  des  siècles,  de  luttes  de  clans  et  de  riva- 
lités relii^ieuses,  le  Népal  se  releva,  dans  la  seconde  moitié  du  xiv"  siècle, 
sous  le  liouN  eriuMuent  du  prince  Malla  Jaya  Stithti,  (jui  concilia  le  hrah- 
manisme  et  le  houddhisme  et  noua  des  relations  suivies  entre  le  Tibet 
et  la  Chine.  Il  en  résulta  une  importante  comnuinde  architecturale, 
sacrée  et  profane,  qui  persista  au  cours  des  siècles  suivants, 

La  plupart  des  monuments  actuels  ne  sont  point  antérieurs  au 
xvn'  siècle    Aussi  bien  leur  matit're  les  \(»iie  h  de  fré(juentes  restaurations. 

Patan,  capitale  à  partir  de  63U,  est  encombrée  de  monuments  —  surtout 
bouddhiques  —  d'entre  lesquels  se  distinguent  les  temples  de  .Mahabuddha 
(xvi'  siècle,  de  Mahàdeva,  de  Hadha  Krisna  :  l'ensemble  de  palais  et  de 
sanctuaires  groujiés  autour  de  la  [jlace  de  son  darbar  (palais  royal)  cons- 
titue un  des  spectacles  monumentaux  les  plus  pittores(|ues  et  les  plus 
impressionnants  du  monde.  Katinandoa,  fondée  vers  724  et  partagée 
entre  le  bouddhisme  et  le  brahmanisiue,  possède  huit  grands  couvents  et 
quatre-vingt-dix-huit  secondaires  :  son  temple  dt'  Taleju  (milieu  du 
xvi'' siècle)  est  un  des  principaux  du  Népal.  Bhalijdoit,  bâtie  vers  860  et 
toute  brahmaniste.  n'a  pas  moins  de  quiîize  monastères  de  premier  ordre 
et  cent  de  moindre  importance  :  son  darbar,  ses  temples  de  Changu 
Narayan  et  de  Nyalpola  Deval  (170:f)  sont  aussi  typiques  que  curieux. 
PasHpali  —  au  nord  de  la  Baginati,  à  cinq  kilomètres  environ  de 
Katmandou  —  un  des  lieux  saints  du  brahmanisme  çivaïte,  est  une  éton- 
nante agglomération  île  couvents  et  de  temples,  à  laquelle  s'opposent, 
célèbres  jusqu'aux  conlins  septentrionaux  de  la  Haute-Asie,  les  monuments 
bouddhiques  de  Huddnath,  à  cinq  kilomètres  environ  de  Katmandou,  et 
de  Sf/anihunatk,  à    proximité   de  la  même  ville. 

Au  total,  dans  l'aire  restreint»'  (|ue  nous  avons  détinie  plus  haut,  on 
compte  plus  de  deux  mille  édilices  religieux. 


364 


L  ARCHITECTURli    AU    Nb:i'AL 


LES    CONDITIONS, 


II 

LES    INFLUENCES. 


RAYONNEMENT 


Le   développenienl  de  rarchitecture  népalaise  fut  conditionné  par  la 
richesse  forestière  du  pays,  par  le  tempérament  tibétain  de  la  population, 

enfin  par  une  énerj^ique  intervention  de  la 
civilisation  de   Tlnde  gangétique. 

Du  concours  de  ces  diverses  iniluences 
résulta  un  style  composite,  très  pittoresque 
et,  dans  une  large  mesure,  original. 

Son  rayonnement  fut  considérable,  fa- 
vorisé par  l'inunense  réputation  de  quel- 
ques-uns de  ses  sancluaires  et  par  des 
affinités  ethniques  :  il  atfecta  le  Tibet  ',  la 
Birmanie  -,  la  Chine  %  peut-être  même 
l'Inde  ". 


III 

LES    l'UOCUAMMES    ET    LEUltS    UÉALISATIONS 

Progrcutwies  reiigicur. 
Le  programme  népalais  du  stupa  boud- 
dhique se  distingue  de   son  modèle  indien 
par  des  additions  et  des  modihcations. 

La  fornuile  primitive,  dont  le  monument 
de  Buddnatb  offre  une  application,  conser- 
vait le  tumulus  hémisphérique,  parementé 
de  briques  et  posé  sur  un  socle  débordant,  à  un  ou  à  plusieurs  étages  ; 
mais  elle  ajoutait  quatre  chapelles  encastrées  dans  le  massif,  face  aux 
points  cardinaux  et  destinées  à  abriter  autant  de  figures  de  liouddha  ;  en 
outre,  elle  constituait  le  couronnement  sous  l'espèce  d'un  volume  cubique 
portant  une  pyramide  élancée,  à  treize  degrés  —  image  d'un  étagement 
de  ])arasois  d'Iiomicur"   {2il ,  i). 


247.  —  Types  népalaib  ilu  Cduruniic- 

ment  de  stupa. 

L  Slupa  de  Buddiialh.  —  H.  Sliipa  de  Syani- 

bunatli 


'  Cf.  p.  3t)8. 

*  Cf.  p.  408. 

■'■  Cf.  p.  340. 

'  Cf.  p.  320;  fig.  215,  XVI 

•■■  Cf.  plus  haut,  p.  303. 


LKS    l'ItOGRAMMES    ET    LEURS    REALISAIIONS 


36^ 


Plus  lard,  rhéiiiisplière  reçut  la  forme  d'une  cloche,  souimée  d'un  dé 
cubique  à  corniche  et  à  frontons,  duquel  émergeait  un  mât  soutenant 
treize  disques  de  bois,  espacés  et  de  dimensions  décroissantes  de  bas  en 


248.  —  Le  lemple  Nyatpola  Deval.  à  Bliatgaon.   (baprùs  Sylvain  Lévi,  Le  Népal.) 

haut.  Sur  le  dernier  était  dressé  un  assemblai^e  léger  de  pièces  de  bois  et 
de  métal,  conformé  en  fuseau  et  terminé  en  clocheton  ^  (247,  n).  En  outre, 
le  soubassement  devint  soit  un  portique  bas,  formant  plinthe,  soit  un 
piédestal  cubique  avec  une  niche  sur  chaque  face,  soit  même  une  sorte  de 
pavillon  ouvert,  à  étages. 


L"analogie  des  deux  variantes  de  couronnement  que  nous  venons  de  définir  avec  la  plas- 
ti(iue  de  la  pagode  chinoise  est  frappante. 


3Gt>  I,  AKCniTECTURE    AU    NKI>A(. 

Le  type  proprement  népalais  tlu  saneluairc  consistait  en  une  pile  de 
cages,  sur  plan  cari-é  et,  itént'ralement.  en  ri'trait  l'une  surl'autre. 

Tantôt —  témoin  l'exquis  temple  de  KrisnaàPatan —  une  construction 
en  pierre  supei-posait  des  |dates-l'or/nes  sur  portiques,  dont  la  suprême 
portait  un  dôme  élancé,  conformé  en  cône  cur\  iligne  comme  le  sikliara 
indien',  et  les  autres,  des  pavillons  à  colonnades-.  F^lus  souveid,  une 
exécution  en  l)riques  et  en  liois  constituait  une  patiode  dont  chaque  étaj^e 
était  poui'vu  d'une  toiture.  Au  rez-de-cliausséc.  un  poili(|ue  entourait 
une  salle  qui  servait  de  tabernacle  pour  une  sainte  imaiic. 

Dans  les  deux  cas,  il  était  de  rëg-le  que  l'édifice  fût  exiiaussé  sur  une 
plate-forme,  parfois  très  élevée,  profilée  en  gradins,  avec  escalier  sur  le 
côté  antérieur*'  (248). 

Comme  rarcliitecturc  indienne,  la  nt'palaise  dressait  des  l(its\  sous 
l'espèce  de  piliers  de  section  quadrangulaire  (jue  coiffait  le  volume  d'un 
lotus  épanoui,   surmonté  lui-même  d'une  ligure  sacrée. 

Une  sorte  de  clocher  était  constitué  par  un  j)Oi'tique  en  pierre,  à  l'inté- 
rieur duquel  était  pendue  une  campane,  dotée  j)ar'  la  crédulité  indigène 
de  la  vertu  de  chasser  les  démons 

-Notons  que  ceitains  temples  se  bornaient  — comme  les  heltas  de  l'Inde'', 
à  un  enclos  consacré  oii  étaient  érigées  une  statue  et  des  chapelles. 

Ouaiit  au  couxent.  c'était  inie  cour  (juadranguiaire  dont  le  centre 
était  occupé  par  un  monument  leligieux  et  les  c(Més  par  des  corps  de 
logis. 

La  maison  népalaise  s  ordijmie  autour  d'une  cour  :  les  façades  inté- 
rieures sont  caractérisées  par  l'ajourement  de  vérandahs  et  de  galeries  ; 
l'extérieur,  par  un  encorbellement  très  prononcé  de  l'étage  et  parla  saillie 
de  loggias  treillagées 

■  Cf.  p.  :J->1 . 

-  Cf.  la  resieml)Ianctj  de  ce  lypi;  népalais  av<H-  celui  iju  illustrent  :  duii-  l'iiiiii;  ii.jud(liii(iue, 
le  vihara  à  étages  (lig.  201,  i)  et,  dans  l'Inde  inusuliuan'  .  le  lornbeau  d'Akliai  a  >ikaMdara  et 
divers  éléments  du  palais  de  Fàtlipiir  Sikri  ((1^^.  I^iii. 

d  un    pr(.l(it> 


laya 

Chili 

'  cr.  plus  haut,  p.  :W'l 
■■■  et    plus  haut.  |,.  .'.OS 


,A    CONSIKICTION 


367 


IV 

LA    CONSTRUCTION 

La  iiialiî're  favorite  des  constructeurs  nt'palais  était  le  bois  que  le  pays 
leui'  olïrait  on  abondance  et  frexceliente  qualité  ;  volontiers  aussi  ils 
oniployaienl  la  brique.  Néanmoins  ils  s'entendaient  à  la  bâtisse  en  piern^ 

Au  proniier  rang^  des  caractéristiques  de  l'architecture  népalaise 
(iiiuic  un  pai-li  [iris  de  masquer  le  liaul  des  façades  par  la  projection  d'au- 


249.  —  Temple  à  Chergâon,  dans  le  Chamhâ. 

vents  très  saillants,  soutenus  par  de  nombreux  bras  relevés  et  terminés 
àchaquean-ile  \uuun  retroussis  en  crochet  (248).  Ouandl'édihce  a  plusieurs 
étages,  chacun  est  doté  d'une  telle  toiture,  de  sorte  que  l'aspect  total  est 
celui  d'un  soufflet  pyramidal.  L'analogie  est  encore  plus  frappante,  (luand 
les  intervalles  entre  les  soutiens  de  l'auvent  sont  fermés  par  des  panneaux. 
La  défense  contre  la  pluie  était  assurée  par  une  caraj)ace  de  tuiles  ou 
pai'  une  cuirasse  métalHque. 

\ 

i/effrt 


Les  monuments  népalais  comptent  au  nombre  des  plus  pittoresques 
qui  soient. 

Leur  exhaussement  sur  un  socle  ou  sur  un  piédestal  à  degrés  ;  la  con- 
formation  singulière  de    leurs    toitures  ;   les    jeux  divers   de  lumière  et 


368  l'architecture  tibétaine 

J'onibi-e  excités  par  les  vides  de  leurs  portiques  et  l'avancée  de  leurs 
auvents  ;  le  pointement  de  leurs  pinacles  et  de  leurs  ci-ochets  d'angle 
composent  un  spectacle  de  plastique  mouvementée  et  contrastée,  d'un 
effet  souvent  étmnge,  parfois  un  peu  barbare,  mais  singulièrement  éner- 
gique et  savoureux. 

D'autant  plus  qu'il  est  complété  par  l'aspect  de  leur  parure.  Riche  à 
Texcès,  elle  est  à  la  fois  plastique  et  polychrome.  Elle  comporte  des  sculp- 
tures couvrantes,  merveilleusement  ouvragées,  détaillées  et  fouillées —  que 
la  matière  soit  de  la  pierre  ou  du  bois  —  comme  si  elles  appartenaient  à 
une  œuvre  d'orfèvrerie  ;  des  peintures  aux  colorations  éclatantes  et  hardi- 
ment contrastées  ;  enfin  des  détails  en  bronze  et  des  applications  de 
métal. 

Le  répertoire  comprend  des  arabesques  foliacées,  des  ornements  de 
fantaisie,  des  figures  monstrueuses. 


CHAPiTin':  II 

L  ARCHITECTURE  TIBÉTAINE 

I 

LA    COMMANDE.    CHRONOLOCilE    ET    TOPOCRAPHIE    MONUMENTALES 

La  civilisation  tibétaine  s'ébaucha  vers  le  milieu  du  vu"  siècle  de 
notre  ère,  sous  le  gouvernement  du  roi  de  Lhasa  Sron-tsang-gam-po 
((i:>'.j-6;j0),  et,  tout  de  suite,  elle  fit  appel  à  l'architecture.  En  effet,  ce  sou- 
verain guerrier,  auteur  d'expéditions  heureuses  contre  le  Népal  et  la 
Chine,  avant  épousé  une  princesse  népalaise  et  une  chinoise,  celles-ci, 
ferventes  bouddhistes,  obtinrent  que.  pour  abi-iler  les  saintes  images 
(|u"elles  avaient  apportées,  un  monastî're  — il  est  dénommé  Lluilirany  — 
fût  élevé  au  centre  de  Lhasa  (()4:V:. 

Cent  an  s  plus  lard,  le  succès  d'un  missionnaire  indien,  Padnia  Sambhava, 
fomlaleur  delà  secte  des  lionnels  rouges.  d(''tei'mina  l'érection,  à  >V/;;?-//a5, 
au  sud-est  de  Lhasa,  d'un  grand  couvent,  dont  l'enceinte  se  dévelop})e  sur 
une  longueur  de  près  de  deux  kilomètres  et  demi. 

Vers  le  milieu  du  m"  siècle,  le  boiiddliisme  prit  lin  nouvel  essor,  par 
suite  de  ririslallation,  dans  la  pai'lie  occidentale  de  la  haute  vallée  du 
|{ialimaj)()utia,    diiii    autre     moine    indien,    Atica,    créateur   de  la   secte 


CHRONOLOGIE    El'    TOPO(.RAPIII  R    MONUMENTAI,ES 


369 


(ifhitipa  ou  (les  iioniiels    j; 


Au  déclin  du  s'ù-rlv  flOTT.    lui    bùli, 


Toucst-sud-ouosl  de  (dii^alsé,  le  célM)re  juonaslcre  de  Sàki/a,  dont  l'abbé 
devint,  en  1270,  par  la  i^ràce  delempereur  mongol  Koubilaï  kban,  pape 
du  lamaïsme  et  prince  tributaire  du  Tibet.  Cette  organisation  cléricale  et 
la'niue  et  la  générosité  du  pieux  Koubilaï  furent  causes  d'une  énorme 
nmlliplication   des  couvents  tibétains. 

Au  (b'd)ut  du  XV'   siècle,  Tarclutecture  bénéticia  de   la  réforme    de    la 


l'oO.  —  Aire  do  l'architecture  tijjélaine. 

secte  Gelugpa  qu'accomplit  le  lama  Tsong-kba-pa  (13oo-1417).  De  ce 
temps  datent  les  grands  couvents  de  Gamlam  (1409),  de  DepuiKj  (1414), 
de  Sera  (1417)  —  tous  trois  dans  la  région  de  Lbasa.  En  1445,  fut  bâti  celui 
de  Ta-clii-Uon-po,  près  de  Cbigatsé,  qui  devint  la  résidence  du  Ta-cbi- 
lama,  le  pape  des  Bonnets  jaunes.  Citons  encore  les  importants  monas- 
tères de  Gyantsé,  ausud-est  de  Cbigatsé;  àç  Ta-chi-ycin-he  et  de  Tarting, 
au  nord-ouest  de  la  même  ville  ;  le  Polala  de  Lbasa,  palais  du  Dalai-Iama 
(l(ji2;;  le  couvent  de  Lhabrawj,  le  troisième  en  importance  de  tous  ceux 
du  Tibet,  édifié  dans  l'extrême  nord-est  du  pays,  à  la  frontière  du  Kan- 
sou  chinois.  Rappelons,  enfin,  que  le  Tibet  est  constellé  de  monastères, 
même  dans  ses  régions  désertiques. 


Bien  que    très  inférieure,    la   commande  profane    des    Tibétains  fut 


370 


L  ARCHITECTURE    TIBETAINE 


réelle,  déterminée  parles  besoins  d'une  population  relativement  soucieuse 
de  se  bien  loger  et  d'une  aristocratie  batailleuse,  contrainte  de  fortifier 
ses  demeures. 

II 

LES    CONDITIONS.     —    LES    INFLUENCES.    RAYONNEMENT 

Favorisée  par  le  nombre  des  appels  qui  lui  furent  adressés,   par  l'im- 


25d.  —  Le  couvent  (Potala)  rie  Lluisa.  ())'aprrs  Fergusson,  op.  cit.) 

portance  de  beaucoup  des  [)rogrammes  qu'elle  eut  à  réaliseï",  enlin  par 
l'opulence  du  clergé  lamaïque,  l'architecture  tibétaine  fut,  dans  une  large 
mesure,  conditionnée  par  la  richesse  forestière  du  pays,  par  la  rudesse 
d'un  climat  inégal,  j)ar  l'originalité  du  tempérament  des  habitants. 

Aussi,  malgré  d'importantes  infiltrations  artistiques,  consécutives  à  la 
propagande  religieuse  (h;  l'Inde  et,  dans  les  temps  modernes,  à  la  prépon- 
dérance politi(jnt'  de  la  Chine,  cet  art  a  sa  physionomie  propre,  très 
marquée,  avec  des  traits  impr«!Ssioanants  autant  (|ue   signaléti(jues. 

Notons  que  rex[)ansion  du  lamaïsme  Tinti-oduisit  en  Mongolie  et  dans 
la  Chine  se{)tentrionaIe  —  comme  en  témoignent,  respectivement,  les 
monuments  ^VOurga  et  de  Jchol —  el  qu'il  rayonna  sur  le  Népal  et  le  nord- 
ouest  de  rindo-Chine. 


I.KS    l'ROr.RAMMES    ET    LEURS    RÉALISATIONS 


37t 


III 


LES    l'HOC.RAMMES    ET    LEURS    REALISATIONï 


Programmes  religieux.  —  Au  Tihel,  rarchitecture  religieuse  fut  solli 
citée  de  créer  des  monuments  comraémoratifs  ou  reliquaires  et  des  cou 
vents.  Les  premiers,  qui  portent  le  nom 
de  chortCH,   procèdent  du  stupa  indien '. 

Les  seconds,  dont  les  principaux  cons- 
tituent de  véritables  cités",  comprennent  un 
temple,  une  bibliothèque  sacrée,  des  salles 
d'assemblée,  un  bôtel  pour  l'abbé  et,  autour 
de  ce  groupe  central,  les  habitations  des 
lamas,  distribuées  par  quartiers. 

Le  temple  est  un  vaisseau  rectanj^ulaire 
que  des  colonnades,  soutiens  de  la  couver- 
ture, divisent  en  une  nef  et  en  deux  colla- 
téraux ;  parfois,  des  tribunes  réduisent 
ceux-ci  à  l'état  de  bas  côtés  ;  l'autel  est  au 
fond,  en  face  de  l'entrée.  Point  de  fenêtres  ; 
mais,  souvent,  une  ouverture  dans  le  pla- 
fond, au-dessus  du  saint  des  saints.  Le  pro- 
gramme comporte,  en  outre,  dos  chapelles 
consacrées  à  des  divinités  inférieures,  des 
sacristies,  des  trésors,  et,  sur  la  toiture  en 
terrasse,  un  pavillon  à  la  chinoise,  indica- 
teur de  la  dignité  de  l'édifice. 

Le  grand  temple  de  Lhasa,  celui  de 
Lhabrang,    offre    un  dispositif  spécial  dont 

les  particularités  —  doublement  du  sanctuaire  et  remplacement  de  la  nef 
couverte  par  une  cour  bordée  de  portiques  et  de  couloirs  —  s'expUquent 
par  le  fait  qu'il  est  à  la  fois  une  église  et  un  reliquaire  (252). 


2.S2.  —  Le  temple  de  Lhabrang, 
à  Lhasa. 

A,  enirée.  —  B,  vestibule.  —  C.  cour 
anlPi-ieure.  —  D,  sancluaiie.  —  E,  liôue  du 
Dalai  Lama.  —  F,  chapelle  du  roi  Sroii- 
Isang-gani-po.  —  II,  H.  galerie.  —  I.  cour 
sacrée.  —  J,  suint  des  saints.  —  K,  k',  K. 
chapelles.  —  L,  escalier  donnant  accès  à 
l'étage.  —  M,  M,  couloir  pmpliéri(|ue  que 
parcourent  les  pèlerins.  —  N,  >',  statues  de 
Bouddha. 


Programmes  civils.  —  Le  progi-amme  de  la  maison  tibétaine  distingue 
une  salle  commune,  avec  un  foyer  dont  la  fumée  s'échappe  par  un  lan- 


Ct.  plus  haut,  p.  303. 

Ils  comptent  des  cinq  et  six  mille  moines. 


L  ARCHITECTURE    TIRETAINE 


ternon  ;  des  locaux  (l'habitation;  une   étable  et  un  magasin;  souvent  les 

chambres  sont  à    l'étage.    Déve- 


':lr.J%- 


loppée,  rhabilation  comprend  de 
nombreux  locaux,  bien  desservis 
par  des  escaliers  et  des  corri- 
dors, et  une  chapelle.  Les  ouver- 
tures en  façade  sont  rares  et  pe- 
tites. Dans  les  régions  boisées, 
les  demeures  rustiques  évoquent 
le  chalet  suisse. 

Le  cbàteau  tibétain  [dzong) 
est  un  groupe  imposant  et  fort  de 
hautes  et  grosses  tours  sur  plan 
carré,  (jue  doniiiie  parfois  un 
donjon  (233).  Ceux  de  Lhasa  et 
de  Ta-cbi-lum-po  ont  vraiment 
fi  ère  tournure  (251). 
Les  tombeaux  des  grands  lamas  sont  des  tours  élevées,  que  coiffent  des 
pavillons  à  la  chinoise. 

IV 

LA    CONSTRUCTION 

Soignée,  la  bâtisse  tibétaine  est  en  appareil  lapidaire  ;  ordinaire,  elle 
consiste  en  un  empilage  de  pierres  sèches  dont  les  interstices  sont 
boucbés  avec  de  la  terre  ou  en  un  massif  de  pisé,  consolidé  ])arune  arma- 
ture en  bois.  L'application  d'enduits  est  de  règle. 

Les  mui-s  sont  fortement  talutés,  les  baies  trapézoïdales  (234)  ;  pour 
couverture,  un  plafond,  que  soulage  au  besoin  un  (juillage  de  colonnes. 
Quant  à  la  toiluit;,  c"('st  une  ter-rasse,  j)arfois  cuirassée  de  tuiles. 


253. 


Dzong  (château)  tibétain. 


l'ekfit 

j^es  iiiouumciils  tibt'lains  tr'ahissent  la  passion  des  ellcts  de  l'ordre 
pittores(jue. 

Toujours  ils  tirent  axantage  de  leur  iniplanlation  soil  sur  uiu'  hauteur 
dominant  une  vaste  étendue  de  |»ays.  soit  dans  un  cadre  de  natuj-e  riaiile 
et  ii:randiose. 


l'kffkt  373 

En  outre,  ils  ticnncnl  de  Iriirs  auteurs  le  pouvoir  d'impi'essionner  les 
veux  et  l'esprit  par  de  violents  contrastes  de  couleur,  par  des  accidents 
de  plasti(jue,  par  des  jeux  de  clair  et  d'obscur  :  en  haut  du  parement  exté- 
rieur des  murs  des  édifices  sacrés,  sur  une  élévation  de  plusieurs 
mètres,  éclale  la  violence  d'une  zone  de  vermillon  sombre,  que  rehaussent 


2'-:>i.  —  Couvent  do  Lliabrang.    (D'après  d"011one, 
Les  derniers  Barbares.] 


parfois  les  taches  ocre  et  noir  d'une  Ujiuration  des  abouts  de  la  cliarpente 
de  la  couverture  (2^34)  ;  de  la  toiture  des  monuments  émerge  la  brillante 
fantaisie  d'une  cage  élancée,  ajourée,  accidentée  de  crêtes,  de  pinacles, 


de  retroussis  et  chargée  de  dorures 


surtout,  l'intérieur  des  églises  cons- 


titue, à  cause  de  la  demi-obscurité  du  vaisseau,  de  la  polychromie 
assourdie  des  fresques  murales  et  des  tentures  de  soie  brodée,  du  luisant 
des  ors  éclairés  par  un  nombreux  luminaire,  de  la  brutale  illumination 


374  L  ARCHITECTURE    AU    TURKESTAN    ORIENTAL 

(le  l'autel  par  l'ouverture  ménagée  dans  le  plafond,  un   spectacle  presti- 
gieux, émouvant,  «  une  vision  d'autre  monde  »  '. 


CHAPITRE    m 
L'ARCHITECTURE  AU  TURKESTAN  ORIENTAL 

I 


LA    COMMANDE. 


CHRONOLOGIE    ET   TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 


A  la  fin  de  l'ère  ancienne  et  aux  premiers  siècles  de  la  nôtre,  le  Tur- 
kestan  oriental  était  bien  plus  peuplé  et  plus  riche   qu'aujourd'hui.   Plus 


'"'  i^i-flhT^ 


a 


2.J0.  —  Ton()oi'ai)hie  nioiiuiueiilale  du 'J'urkestaii  oiii'iital 


humides,  mieux  irrigués  et,  par  suite  de  la  prépondérance  de  la  Chine, 
favorisés  d'une  sécurité  relative,  les  pays  à  Test  du  Pamir,  au  sud  des 
montagnes  Tliian-Ghan  et  au  nord  des  monts  Karakorum  et  Altyn-Dagh, 
contenaient  de  grands  centres  de  culture  et  tiraient  hénétice  d'un  transit 
actif  et  régulier  entre  la  Chine,  d'une  part,  el,  deraiilrc,  l'Inde  et  l'Asie 
centrale  et  occidentale. 

Les   régions   de   Kacligai\    de   Yarkatul,   de   Khotan   sont    semées   de 
ruines  envaliies  par  les  sables ^ 

'  Sven  Hcdin,  Le  Tibet  dévoilé. 

*  Cf.,  les  ruines  de  Yotkân,  à  l'ouest  de  Kliolan  ;  de  K/iatjali/c.  de  Kara  sui.   de  Hawuk,  de 
Ihindan-uililf,  de  Tn/cla  Makan,  de  ToumchoïKi,  lAr.,  etc. 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGnAPHIE    MONUMENTALES 


375 


■  ■■■■ 
■■■■■ 

■  ■■■■ 
■■■Il 

1 

■  ■■■■ 

■  ■■■■ 
■■■Il 

■  ■■■■ 

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1  ' 

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:::b 

■  ■■■ 

•^    I 


Aux  étapes  de  la  route  qui  reliait  Khotan  à  la  ville  ciiinoise  de  Tun- 
huany,  s'échelonnaient 
des  cités  et  des  postes 
—  notamment  à  Ni/a ; 
à  Etidert  ;  à  Miran, 
capitale  de  l'État  de 
Lou-lan,  sur  les  bords 
du  Lob-nor  et  clef  des 
communications  entre 
Lbasa  et  le  bassin  orien- 
tal du  Tari  m  ...  La 
prospérité  de  ces  divers 
cantons  paraît  avoir 
culminé  au  m'  siècle 
après  J.-C.  ;  vers  la  tin 
du  vîii%  elle  souffrit 
d'une  décadence  de  la 
puissance  chinoise  et 
«l'invasions   tibétaines. 

Il  en  résulta  un  ac- 
croissement de  la  cir- 
culation sur  la  voie  sep- 
tentrionale, (jui  unissait 
Tun-huang-  à  Kachgar 
et  qui  était  également 
jalonnée  par  d'impor- 
tantes agglomérations 
agricoles  et  commer- 
«;antes  :  telles,  par 
exemple,  Kara-ahahr  et 
surtout  Idikutschari,  au 
sud-est  de  Turfan,  dont 
l'apogée  correspond  au 
IX"  siècle  et  le  déclin  à 
la  fin  du  XIV^ 

Les  populations  de  ces  régions — alliages  d'éléments  yue-tchi,  turcs, 
chinois,  bactriens,  indiens  —  professaient  le  bouddhisme  avec  ferveur  ; 
elles  recrutaient  de  nombreux  moines  et  multipliaient  les  commandes  de 


'l    a 


376  L'AUCHIThXTL'Rb:    AU    TURKKSTAN    ORIENTAL 

stupas,  de  sanctuaires,  d'églises,  de  monastères,  de  grottes  sacrées'.  En 
même  temps,  elles  faisaient  appel  aux  arciiitectures  domestique  et  mili- 
taire. 

n 

LKS    INFLUENCES.    RAYONNEMENT 

Sous  le  rapport  de  l'art,  elles  dépendaient  étroitement  de  l'Inde  noid- 
occidentale  (Gandhara),  source  de  leur  religion,  et  du  Turkestan  hellénisé 
(Bactriane,  Empire  yue-tchi)  qui  était  le  pôle  de  leur  vie  économique. 
Leur  imprégnation  par  l'esthétique  qu'on  dénomme  «  gréco-houddhique  » 
est  particulièrement  sensible  dans  les  territoires  au  sud  du  Gobi,  jusqu'aux 
conhns  de  la  Chine  -.  L'influence  de  la  Mésopotamie  et  de  l'Iran  sassa- 
nides  est  attestée  par  l'application,  surtout  dans  le  bassin  du  Tarim,  de 
leurs  procédés  de  construction''.  L'action  de  la  Chine  fut  minime. 

Par  contre,  ce  dernier  pays  fut  fortement  impressionné  par  ces  liliales 
des  écoles  «  gréco-l)Ouddlii(}ues  »  et  mésopotamo-perses'. 

III 

LES    rK()(iRAM.\li:S    ET    LEURS    RÉALISATIONS 

Dans  les  régions  du  Gobi,  le  slnpa  était  conformé  en  hémisphèi-e 
comme  son  prototype  indien;  mais,  souvent,  au  lieu  d'un  tumulus  plein, 
c'était  une  rotonde  abritant  un  dagaba'.  A  Idikutschari,  on  réalisait  des 
monuments  exhaussés  sui-  terrasse,  à  l'image  du  Bodh-Gaya  "^  ;  le  plus 
souvent,  c'était  un  corps  prismatique  cantonné  de  diminutifs  aux  angles; 
parfois,  un  édifice  central  était  flanqué  d'édicules,  plus  ou  moins  nom- 
breux (250  . 

Le  môme  lieu  a  révélé  un  plan  de  sanctuaire  (jui  paraît  original,  à 
moins  qu'on  ne  le  rattaciie  à  une  ordonnance  mésopotamo-parthe,  obser- 

*  Fa-hiaii  qui,  au  doijul  du  v  siècle,  pèlerina  de  Clliine  en  Inde  et  passa  par  le  Lob-nor. 
rapporte  qu'en  ce  canton  4  000  moines  suivaient  la  règle  de  l'inde.  A  Idikutschari,  c'est  par 
dizaines  etdizaincs  (|u'on  a  reconnu  les  sanctuaires,  les  couvents,  les  grottes  dans  la  montagne 
voisin(-'. 

*  Cl',  plus  loin,  p.  37S. 
'  Cf.  plus  luin.  p.  377. 

*  Cf.  plus  liaut,  p.  3:}8-;ii0. 
'■'•  Cf.  plus  liaut,  p.  :i03. 

"  Cf.  plus  iiaul,  lig.  I'.)S. 


I..\    CONSIItUCI'ION 


val)l(' au  palais  (le  Haïra',  [n  |ii-isiiit'.  de  section  ciii-rée.  l;inl()l  massif, 
tant(M  é\  i(l('"  en  clianihre,  lantiM  dolé.  sur  cl^niue  face,  d'une  niclie-cha- 
pelli'  pour  rexposili(»n  d'une  liizui'e  di'  iiouddlia.  esl  entouré  d'un  couloir 
(luedélinit  une  enceinle  également  (luadraniiulaire.  perce'e  dune  seule  poite 
ou  d'une  sui-  cluujue  c(Mé.  et  (jue  couvi-e  une  voûte-.  Notons  encore  l'édi- 


"5Pî 


■ill"' 


>^., 


il.  —  Types  des  voûtes  réalisées  à  Idikutscliari 
lUiinos  d'uno  coupole  sur  tionipcs  d'anïrlo.  —  II.  Fiercfau. 


fication.  à  destination  d'églises  ou  de  salles  conventuelles,   de  vaisseaux 
oblong-s,  parfois  pourvus  de  niches  et  coiffés  d'un  berceau. 

Quant  aux  maisons,  elles  consistaient  d'ordinaire,  ccunnie  celles  de  la 
Chine,  en  un  cor[»s  de  hfitiment.  flanqué  de  deux  ailes. 


IV 

l,A    CO.NSrRUCTKlX 

La  construction  employait  soit  exclusivement  le  bois,  soil  des  clayon- 
nages  de  roseaux  lûtes  de  tei're.  soit  une  combinaison  de  charpente  et  de 
pisé  soit,  enfin,  un  appareil  de  briques  crues  consolidé  par  une  armature 
de  bois.  Toujours,  un  enduit,  fait  d'un  mortier  d'argile  et  de  paille,  ache- 
vait la  bâtisse.  Dans  le  bassin  du  Tarim.  la  brif|ue  cuite  était  d'usage 
courant. 

Elle  y  servait,  bieufjue  la  couverture  ordinaire  fût  un  plafond  en  char- 
pente, porteur  d'une  terrasse,  à  la  confection  de  voûtes.  Celles-ci  étaient 
montées  à  la  façon  mésopotanuj-perse  de  l'époque  sassanide,  sous  l'espèce 
soit  de  berceaux  tournés  par  tranches  sans  cinti'age,  soil  de  coupoles  sur 
cage  carrée,  avec  rachat  des  angles  par  l'arlilice  de  trompes*. 

'  Cf.  pins  haut,  lîg.  0.  v,  A. 

-  Cf.  la  singulière  analogie  de  ce  dispDsUilavec  cLdui  qu'ollieut  des  sanctuaires  birmans.  Cf., 
plus  loin,  p.  411. 

■'■  Ci.  plus  haut,  p.  1  i  et  15. 


378 


L  ARCHITECTURE    AU    TURKESTAN    ORIENTAL 


V 

l'effet 


Dans  les  pays  du  Gobi,  l'effet  était  demandé  à  des  enduits  de  stuc  et  à 
la  réalisation  d'une  paiure  plastique  et  surtout  peinte.  Les  parties  de  bois 


l'.'iS.  —  Spécimens  des  bois  sculptés  découverts  dans  la  région  du  Lob-Nor. 

apparentes  étaient  accidentées  par  une  profusion  de  décors  sculptés  en  très 
faiblereliefou  plutôt champlevés  (258);  lesnuirsétaientcouvertsdefresques. 
Les  motifs  favoris  du  sculpteur  étaient  des  ornements  —  rosettes, 
chaînes  de  losanj.>es  ou  de  cercles,  rinceaux,  etc.,  —  empruntés  au  réper- 
toire de  l'art  «  gréco-bouddhique  »  du  Gandhara  et  du  Turkestan  (258). 
Le  peintre  représentait,  souvent  avec  <i;rand  succès,  des  hgures  et  des 
thèmes  religieu.x  et  aussi  des  personnages  réels  et  dt^s  scènes  de  genre  ^ 


Cï.  les  (ragrnents  rapporb-s  pnr  la  mission  Aurel  Stoin  el  rxpi 


ni  Hrilish  Museui 


DEUXIEME   SECTLON 
L'ARCHITECTURE  EN  INDO-CHINE  ET   EN  INDONÉSIE 


Les  diverses  architectures  de  l'Indo-Cliine  et  de  l'Indonésie  ont  un  air 
de  famille.  Cela  vient  de  ce  que,  sans  parler  des  communications  qu'elles 
eurent  entre  elles,  toutes  dépendirent  de  mêmes  conditions  physiques, 
humaines  et  artistiques  :  climat  équatorial  ou  tropical;  races  composites; 
brillante  prospérité  économi([ue;  population  dense  où  un  régime  autocra- 
tique et  une  morte-saison  agricole  de  trois  mois  permettaient  à  l'architec- 
ture de  recruter  des  armées  de  corvéables:  religion  brahmanique,  plus  ou 
moins  concurrencée  parle  bouddhisme;  enfin  et  surtout,  influence  éner- 
gique et  prolongée  de  l'Inde. 

En  effet,  longtemps  avant  le  début  de  notre  ère,  l'Indo-Chine  et  l'Indo- 
nésie furent  abordées  par  des  marchands,  des  aventuriers,  des  mission- 
naires, qui  fondèrent  des  établissements,  introduisirent  la  civilisation  et 
diffusèrent  le  brahmanisme.  A  partir  du  m''  siècle  avant  J.-C,  la  propa- 
gande bouddhiste  accrut  le  nombre  de  leurs  visiteurs  indiens.  Parla  suite, 
elles  restèrent  en  rapports  suivis  avec  le  pays,  berceau  de  leur  religion  et 
de  leur  civilisation. 

Il  en  résulta  une  imprégnation  artistique  à  laquelle  s'oppose  une  infil- 
tration des  arts  népalais,  tibétain,  gréco-bouddhique,  mésopotamo-perse 
el  chinois.  La  seconde  s'accomplit,  d'un  côté,  par  les  voies  (juouvrent  les 
hautes  vallées  des  tleuves  indo-chinois  (d  qu'empruntèrent  les  populations 
de  la  péninsule  originaires  du  Tibet  oriental  et  du  sud-ouest  de  la  Chine  ; 
de  l'autre,  en  conséquence  d'une  pénétration  chinoise,  par  terre  et  par 
mer,  qu'inaugura  la  con({uète  de  l'Annam  par  le  Céleste-Empire,  au 
m''  siècle  avant  notre  ère. 

Nous  examinerons  successivement  le  groupe  des  architectures  cA«»«e, 
kkmère  et  javanaise  entre  lesquelles  on  observe  d'incontestables  ressem- 


380 


I.  AHCHITECTURE    CHAMK 


hlaiices  ;  rarchitecture  /?/?vy^rt/<6',  (|ui  a  une  pliysionoinie  jjropre  ;  enfin, 
les  architectures  siamoise  et  laolienne,  plus  récentes  et,  dans  une  bonne 
mesure,  dépendantes  des  autres. 


CIIAIMTRK    l'Ul'Mliai 
LARCHITEGTURE    CHAME 


I 
CHRONOLOGIK    Kl'    TOPOdUAl'HH':    MONUMENTALES.     LES    (.OXUniONS 

Dès  le  déllut  de  notre  ère',  la  partie  orientale  de  rindo-Cliine,  com- 
prise entre  le  Mékong,  la  mer,  le  11"  rt  le  17"de  latitude  nord,  constituait 

laii-e  du  royaume  de  Champa"'',  dont  la 
capitale  fut  d'abord  Dong-diiong,  dans  le 
Ouang-naui.  cl.  îi  pai'tir  du  x"  siècle, 
Hinli-dinh.  près  du  })ort  de  Qui-nhon. 
I^uissanl  aux  v'  et  vi"  siècles,  tributaire 
de  la  Cliine  au  vu'  et  au  vni",  sans  cesse 
i)alaillaid  contre  l'Empire  khmer  et  TAn- 
nam,  il  fut  écrasé  par  le  second  à  la  fin 
du  XV'  siècle.  Au  temps  de  sa  grandeur, 
le  Ciiampa  jouit  d'une  remarquable  pros- 
périté et  sa  ricliesse  fit  l'admiration  de 
Marco  Polo,  (|uand,  en  1280,  celui-ci  vi- 
sita Binli-dinh. 

Les  Cbams  tenaient  de  l'Inde  leur  re- 
ligion, ([ui  était  le  brahmanisme  çivaïte, 
et    le    principe    de    leur    civilisation.  Us 
i.vj.  —  .\in>  (1l'  rarciiiircUire  chanie.       étaient   en    relations    avec    la   Chine    et 

avec  Java. 
Leur  aichitecturc  est  révélée  par  des  ruines  éclielonnées  depuis  Dong- 
lioï  eiivii'on  jus(|ue  vei'S  Phan-thit.  J^es  plus  importantes  sont  celles  de 
Miso/i,  au  sud-ouest  de  Toui'ane,  (|ui  représentent  les  différentes  époques 
de  l'histoire  chaîne  ;  de  Quang-nam  ;  de  P/ian-rang,  de  Nlia-irang  ;  de 
Qiii-nhoii. 

'  La  plus  ancienne  inscription  cliaine  dalc  du  ii*'  siècle  du  notre  ère. 
*  Les  Cl)inois  le  dénommaient  I.in-yi. 


Dono- 

ho^ 

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LES    PROGRAMMES.     LA    CONSTRUCTION 


381 


La  période  do  maUirilt'  do  rarchilocluie  chaîne  débuta  vers   le  déclin 
du  M- siècle  et  dura  ti'ois  siècles  environ;  la  décadence  fut  rapide. 

Les  temples  cliains  rap[)ellent  à  la  fois  les  nionuinenls  khniers  du 
vii*^  siècle  et  ceux  qui  furent  édifiés,  du  x*^  siè- 
cle au  xn",  dans  la  région  de  Dieng,  à  Java  '. 
Ldiypothèse  de  communications  artistiques 
entre  ces  pays  est  vraisemblable;  mais  il  est 
impossible  d'en  déterminer  le  sens  et  la  mo- 
dalité. 

Il 

LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    RÉALISATIONS 

Le  programme  canoni(|ue  d'un  temple 
cliam  exigeait  une  aire  sacrée  dont  Tenceinte 
({uadrangulaire  était  inteiTompue,  au  njilieu 
du  côté  est,  jjar  une  porte  monumentale;  un 
sanctuaire  —  abri  du  liiiga  —  cellule  carrée 
élevée  sur  un  soubasseinenl,  au  centre  de 
l'enclos,  et  accessible,  vers  l'est,  soit  directe- 
ment soit  après  traversée  d'un  porciie  étroit; 
une  salle  oblongue,  localisée  au  sud  du  taber- 
nacle; enlin,  en  avant  de  renceinte  et  dans 
Taxe  de  la  porte,  un  grand  vaisseau  rec- 
tangulaire, doté  de  fenêtres  et  (jui  servait  pour  des  réunions,  des  repas 
ou  des  danses  sacrés  (260i. 


260.  —  Type  de  temple  cham. 

A,  salle  de  réunions.  —  E,  enclos 
sacré.  —  P,  porle.  —  S,  sanctuaire.  — 
L,  linga.  —  .M,  salle  annexe  méridio- 
nale. 


IN 


LA    CONSTRUCTION 


Les  Chams  construisaient  presque  exclusivement  en  briques  et  ils 
n'employaient  la  pierre  que  pour  la  confection  de  linteaux  et  l'exécution 
de  morceaux  de  sculpture  à  encastrer  dans  la  maçonnerie.  Volontiers,  ils 
fixaient  sur  les  parements  des  motifs  en  terre  cuite. 

Les  briques,  qui  étaient  d'excellente  qualité,  étaient  —  du  moins  en 
façade-  —  parfaitement  appareillées,  au  point  (jue  les  lits   et  les  joints 

'  Cf.  les  figures  200  et  278,  i. 

-  La  maçonnerie  intérieure  était,  au  contraire,  plutôt  négligée. 


382 


L  ARCHITECTURE    CHAME 


étaient  à  peine  visibles.  Elles  iHaient,  dans  les  parties  sculptées  de  l'édifice, 
taillées  après  achèvement  de  la  bâtisse. 


ri^fCiS^**^ 


261.  —  KJévalion  restaurée  d'un  leniple  cliaiii.  (D'après  l*armentier,  Archit.  chaîne.) 

La  couverture  était  réalisée  au  moyen  de  voûtes  à  assises  horizontales 
et  encorb(dlanles,  (|ue  masquaient  des  plafonds  de  bois. 


IV 


L'archilcctuiT  chamr  se  lecommandc  par  un  souci   marqué  de  l'effet 
de  plastique  monumentah;  et  secondaire;. 

Ses  monuments  étaient  liaussés  sur  un  soc^le  qui  lui-même  surmontait 


LRFFI^Ï  383 

un  soiibasst'iiRMil  ;  ils  élaionl  couronnés  d  une  [lyrainide  à  (jualre  gradins, 
que  sommait  un  volume  cylindrique  à  amortissement  ovoïde,  et,  aux 
angles  de  cluujue  degré,  cette  coiffure  accidentée  était  représentée  en 
réduction,  de  façon  à  former  des  pinacles;  chacjue  facedeTédilict»  avançait 
le  relief  nu)uvementé  d'une  fausse  porte  (261). 

En  outre,  on  rehaussait  les  bases  et  les  corniches  de  moulures  multi- 
pliées et  contrastées,  les  parements  verticaux  de  pilastres,  les  tranches  de 
la  pyramide  de  niches  :  on  hérissait  les  arêtes  horizontales  de  lleurons, 
d'acrotères;  on  projetait,  aux  angles,  des  saillies  analogues  à  des  gar- 
gouilles. Notons  le  goût  de  la  silhouette  en  arc  brisé. 

La  parure  consistait  en  sculptures  dont,  à  la  bonne  époque,  l'exécution 
était  satisfaisante.  Elles  réalisaient,  d'une  part  des  arabesques,  de  l'autre, 
des  figures  à  petite  échelle  d'animaux,  d'hommes,  de  monstres  empruntés 
à  la  mythologie  brahmanique  — •  garuda.  naya,  makara 


CHAPITRE  II 
L'ARCHITECTURE    KHMÉRE 

1 

LA    COMMANDE.    CHUONOLOGM'.    KT    TOrOGRAPHlK    MONUMKNTALKS 

La  civilisation  khmère  se  développa  après  (ju'au  vf  siècle  de  notre 
ère,  la  principauté  de  Sambor  (Çambhupura)  —  sur  le  Mékong,  vers  le 
{2"  degré  de  latitude  —  se  fut  rendue  indépendante  du  royaume  de  Fou- 
nan'.  Elle  atteignit  son  apogée  au  début  du  ix''  siècle,  époque  où  le  règne 
duroiJayarvarmanlI  (802-869)  inaugura  pour  le  royaume  cambodgien  une 
ère  de  puissance  et  de  brillante  prospérité.  Le  centre  de  l'Empire  fut  alors, 
à  250  kilomètres  environ  à  l'ouest  de  Sambor,  la  région  du  Tonlé  Sap  ou 
Grand  Lac  et,  plus  spécialement,  au  nord  de  l'extrémité  occidentale  de  cette 
étendue  d'eau,  le  canton  à'Aîigkor,  où  s'éleva,  au  cours  du  ix"  siècle,  la 

Le  Fou-nan,  donl  l'aire  con-esjiondaità  l'ensemble  du  Cambodge  et  de  la  Cochinchine  et 
qui  avait  pour  cai)itale  Angkor-bauréi,  sur  la  rive  droite  du  Mékong,  entre  Chau-docet  Pnom- 
penh,  fut  civilisé  par  l'expansion  de  l'Inde,  au  ii°  siècle  de  notre  ère.  Riche  et  puissant  aux  iii» 
etiv  siècles,  en  relations  avec  l'Inde  et  avec  la  Chine,  il  fut.  au  début  du  x"  siècle,  complè- 
tement indianisé  par  un  brahmane,  nommé  Kaundinya  II  resta  florissant  durant  les  v»  et 
VI»  siècles  ;  mais,  au  cours  du  vu»,  il  fut  absorbé  par  le  jeune  État  khmer.  Sa  population  réu- 
nissait des  éléments  khmers,  chams  et  malais. 


384 


L  ARCHITECTURI-:    KHMERR 


ville  dWugkor  Thoin  avec  son  enceinte,  ses  palais,  son  temple  dit  Grand 
Bayon,  ses  étangs  sacrés,  le  tout  en  ruines,  mais  susceptible  de  restitution 
intégrale. 

Dès  lors,  Tarchitecturc  profane  reçut  de  nombreuses  et  importantes 
commandes  de  logis  royaux  et  princiers,  de  fortifications,  de  travaux 
d'intérêt  public,  tels  que  routes,  canaux,  étangs  artiliciels... 

Le  succès  des  deuxrelig-ions  brahmanique  et  bouddhique  —  celui  delà 
seconde  décidé  vers  le  milieu  du  x"  siècle  —  eut  pour  conséquence  une 


g   hleaiea 
^    -Thom 

lAn^Koz.Thom..       \     "^ 

2   Tcfc^i    -l    Bœ^cn    -        \                \ 

^Ta-Keo  -STc-Piom-       \         | 

e.  AnçKci  VoU.  -7  Ba-Khen<^ 

1 

S        io 

Penh=^ 

B.Mehou.ne  cccict-^-haKhan. 
10  NeaKPean.-Ji  Me-6ou.re  ci- 
n.  Kedei^ 

II 

de  l'arcliitecture  khméi( 


énorme  demande  de  temples  et  de  monastères,  d'autant  plus  grande  que 
rois,  g-rands,  communautés  villag-eoises  et  particuliers  multipliaient  les 
œuvres  pies  afin  de  s'acquérir  des  «  mérites  »  pour  l'au-delà.  Sont 
datables  :  du  début  du  vu"  siècle,  des  édifices  religieux  à  llan-chei,  à 
Sduibor,  à  lîantrai-Pn'i-Atujkor,  à  Prasat-Prah-Srei ;  du  dernier  quart 
du  ï\'  siècle,  les  temples  de  Ta/ceà,  de.  liakong,  de  Loleij,  de  Henxj  Mêaleâ, 
du  Mont  Bdkeng^  le  Pkimêaiiakas  dans  le  palais  d'Angkor  Thom  ;  de  la 
deuxième  moitié  du  x%  ceux  àaTaProin  (brahmanique),  de  Banlèai  Kedei 
(bouddhique;,  de  Jki/yuo/t  ;  de  la  j)remière  m()ili('  du  xi",  ccuix  de  Phnom 
(y/àsor,  de  Wil  Ek,  d('  Prak/ia/t  au  noi'd  d'AiigUor  Thom  ;  enliii,  du  premier 
tiers  du  xii",  celui  d'A/igkor  Val... 

A  partir  du  xii"  siècle,  rai'chitccluic  klimi'i-e  pàtit  du  déclin  de  l'em- 
pire cambodgien,  qu'épuisèrent,  au  cours  du  xiiT  siècle,  des  luttes  mal- 
heureuses contre  le  (^hampa,  les  liirmaiis  du  Fegou,  enlin   les  Siamois. 


LF.S    CONDITIONS.    LES    INFLUENCES 


385 


LES    CONDITIONS. 


II 


-ES   INFLUENCES.    —    ItAYONNEMENT 


Durant  les  trois  siècles  et  demi  que  couvrit  sa  carrière,  son  développe- 
ment fut  favorisé  par  l'ampleur  des  programmes  qui  lui  furent  proposés. 
{)ar  rimmensité  des  ressources  mises  à  sa  disposition  ;  par  l'abondance 


Tourelle  et  Lours  du  troisième  étage  du  Bayon.  à  Angkc 
(D'après  Fournereau,  Les  ruines  d'Angkor.) 


de  matières  lapidaires  —  une  limonite  i^rossit-re,  mais  robuste,  et  un  grès 
excellent,  susceptible  de  sculpture  ;  par  la  remarquable  babileté  de  ses 
ouvriers  et  aussi  par  les  facilités  de  transport  consécutives  à  l'inondation 
régulière  du  pays  pendant  la  saison  des  pluies. 

L'histoire  légendaire  du  Cambodge  mentionne  plusieurs  iumiigrations 
d'Hindous  brabmanistes  originaires  du  littoral  oriental  de  l'Inde  et  il  se 
pourrait  que  le  fondateur  du  royaume  fût  venu  de  Java.  Or,  nous  le 
constaterons  au  cours  de  notre  analyse,  l'architecture  khmère  apparaît 
étroitement  apparentée  à  celle  de  l'Inde,  et  elle  a  quelques  traits  com- 
it.  25 


386 


ARCHITECTURE    KHMERE 


muns  avec  celles  du  Chainpa  et  de  Java.  Cependant  elle  se  différencie  net- 
tement des  unes  et  de  l'autre.  Par  certains  traits,  elle  évoque  des  arts  de 
l'Asie  occidentale,  ceux  des  civilisations  mésopotamo-perse  et   «  gréco- 
bouddhique  ».  Après  le  xiv"  siècle,  elle  subit  Tintluence  de  la  Chine. 
Elle  agit  sur  l'école  birmane  et  surtout  sur  la  siamoise. 

III 

LES    1>R0(;RAM.MES    et    LECliS    RÉALISATIONS 

La  ville  et  le  palais. 
Le  tvpe  de  ville  que  révèlent  les  ruines  d'Angkor  Thom,  était  défini 


26 f.  —  Le  palais  d'Angkor  Thom. 
E,    E,    et^plaiwde  ;    F,    F,   fossé   eiilrc    deux    iiuii-s  ;    P,    porle    d'honneur;   II,   harem;    T,"  temple    Ua    l'iiuou 
B,  B,   B,  bassins.    1,  terrasse  ;  2,  2,   2,    perrons;    :<,    tribune   royale:     i,    cour    antérieure;  .5,    coiu'    d'honneur: 
0,  temple  royal  («  la  Corne  d'Or  »)  ;  7,  logis  du  roi  ;  8,  gynécée  ;  (t,   jardin  ;  10,  communs. 


j)ar  une  enceinte  (luadrangulaii'e  orientée  par  ses  côtés  :  du  dedans  au 
dehors,  se  succédaient  un  épais  rempart  de  terre,  haut  de  sept  à  huit 
mètres,  soutenu  vers  l'extérieur  par  une  solide  muraille,  et  un  fossé  large 
d'une  centaine  de  mètres,  empli  d'eau.  Cinq  portes,  accessibles  par  tles 
viaducs,  étaient  percées,  deux  —  dont  une   d'iionneur  —  dans  h'    mur 


PROGRAMMES    CIVILS 


387 


oriental,  les  autres  au  centre  de  chacune  des  autres  faces.  Leur  dispositif 
intérieur  croisait  deux  couloirs:  l'un,  dans  l'axe  du  pont,  ouvrait  un  passage 
long-  et  étroit  (16  mètres  X  3'", 30);  l'autre  constituait  deux  corps  de  garde. 
Le  palais  klimer  était,  à  la  mode  d'Orient,  une  agglomération  de 
bâtiments  officiels,  d'édifices  religieux,  de  logis  privés,  de  communs  et  de 
magasins.  Le  tout  occupait,  à  Angkor  Thoni,  un  enclos  de  1500  mètres 
carrés,  rectangulaire,  orienté  par  ses  côtés  et  isolé  par  le  triple  obstacle 


265.  —  Temple  d'Angkor  Vat.  Façade  anléi'ieure  du  sanctuaire  et  chaussée  d'accès. 


d'un  large  fossé  empli  d'eau,  entre  deux  murailles  hautes  de  six  à  sept 
mètres.  Sur  le  front  oriental,  en  bordure  d'une  esplanade,  s'allongeait 
une  terrasse,  accessible  par  cinq  perrons  et  surmontée  d'une  tribune 
en  son  milieu.  En  arrière,  se  développait  le  sérail  :  par  une  porte  monu- 
mentale on  pénétrait  dans  une  cour  intérieure,  de  laquelle  on  passait  dans 
une  vaste  cour  d'honneur  ;  on  y  trouvait  la  salle  du  trône,  des  salons  de 
réception,  des  bureaux  et,  au  centre,  la  «  Corne  d'Or  »,  autrement  dit  le 
sanctuaire  particulier  du  souverain,  habitat  de  sa  divinité  protectrice, 
lieu  de  son  couronnement  et  des  grandes  cérémonies.  Puis,  c'était  le 
harem,  distribué  en  un  logis  central  réservé  au  roi,  en  un  gynécée,  en 
jardins  et  en  communs,  ces  derniers  relégués  contre  le  mur  d'enceinte 
occidental  (264). 


iiiii 


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l'ROr.HAMMES    RI-.LK.IEUX 


389 


Programmes  reiu/ieiix. 
L'arcliik'clure  religieuse  du  Cambodge  borna  d'abord  le  temple  à  un 
tabernacle*.  Au  viii''  siècle,  elle  compliqua  ce  plan  élémentaire  par  l'addi- 
tion d'un  avant-corps  sur  cbaque  face.  Enfin,  en  sa  maturité,  elle  élabora 
trois  programmes   de   temple,   auxquels  était  commun  le  dispositif  du 


267.  —  Sanctuaire  du  temple  d'Angkor  Vat.  Première  cour  et  front  du  deuxième  étage. 

sanctuaire,  constitué  par  un  saint  des  saints  central  et  par  un  groupe  de 
cliapelles  satellites.  Celles-ci  étaient  tantôt,  comme  au  Méboune  oriental 
d'Angkor,  peu  nombreuses  et  procbes  de  lui  (266,  v)  ;  tantôt  multipliées 
et  lui  faisant  cortège  à  distance,  à  la  mode  javanaise  -  :  ainsi  au  temple  de 
Prakhan,  au  Bayon  d'Angkor  Thom,  ou  au  temple  de  Bakeng-  (266,  i), 
où  on  en  compte  respectivement  4.5,  50,  96.  Les  proportions  étaient 
modestes,  souvent  minuscules;  presque  toujours  le  plan  était  carré  ;  tou- 
tefois celui  du  Bayon  fut  cboisi  ovale,  avec  projection  de  huit  avant-coi'ps; 
un  porche,  parfois  redoublé,  précédait  Tédicule. 

'  Cf.  les  sanctuaires  d'Han-chei. 
■'  Cf.  plus  loin,  fig.  278  et  280. 


390 


L  ARCHITECTURE    KHMÈRE 


Une  des  deux  ordonnances  sus-mentionnées  —  le  temple  de  Bciken<j;- 
et  le  Pliiinêanakas  dans  le  palais  d'Ang-kor  Tliom  en  offrent  des  réalisa- 
tions —  était  toute  en  liauteur  ;  elle  juchait  le  saint  des  saints  au  sommet 
d'un  tronc  de  pyramide  à  sept  gradins,  les  uns  pleins,  les  autres  refouillés 
en  galeries,  tous  accessibles  par  un  escalier  placé  au  centre  de  leur  front 
et  parfois  hérissés  de  chapelles  (266,  i). 

Une  seconde  formule^  appliquée  par  exemple  au  Bayon  et  à  Angkor 
Yat,  développait  le  thème  en  surface  autant  qu'en  élévation  (265,  268, 
261),  272).  Des  terrasses  rectangulaires  s'étageaient  en  retrait  l'une  sur 
l'autre,   généralement   au   nomlji-e   (h'   li'ois   et  fhmquées  d'escaliers  sur 


208,  —  Ensemble  du  temple  d'Angkor  Vat. 
1,  terrasse  extérieure  ;  2,  première  enceinte;  3,  fossé  ;  4,  4,  ponts;  5,  berme  ;  6,  deuxième  enceinte;  7,  7,  por- 
tiques ;  8,  S,  chaussées  d'accès;  9,  édicule  ;  10,  soutènement  de  l'esplanade  ;  11,  esplanade  ;  12,  temple  propremonl 
dit  (Cf.  son  plan,  fig.  269). 

chacun  de  leurs  côtés  :  sur  leur  pourtour  s'allongeaient  soit  des  galeries, 
éclairées  par  de  larges  baies  à  meneaux  presque  jointifs  (267,  271),  soit 
des  cloîtres  simples  ou  doubles,  ouverts  vers  l'extérieur  ou  vers  l'intérieur 
(265)  ;  à  chaque  angle,  était  érigé  un  pavillon  qui  dominait  des  perrons 
et,  au  milieu  de  chaque  côté,  s'élevait  une  poi'te  monumentale,  à  laquelle 
on  parvenait  par  un  grand  degré  (265,  267,  271,  272).  Parfois  —  ainsi  au 
Bayon  et  à  Angkor  Vat  —  un  des  préaux  définis  par  les  galeries  d'un 
étage  et  parle  soubassement  du  phiteau  supérieur  était  divisé  en  courettes 
ou  en  bassins  par  des  chaussées  croisées  et  coudées,  que  couronnaient 
des  p()rli(|iies  (261)-'-). 

Quant  au  troisième  type,  réalisé  à  Ta  Prom,  à  Kedei,  etc.,  il  compor- 
tait Timplantation  à  un  même  niveau  des  éléments  précités. 

L'ensemJjh',  (jue  compltHaicnl  dJNcrses  annexes  telles  (juc  salk^s  de 
lecture,  l)ibIiotliè(jues,  cellules,  sacristies,  trésors,  occupait  le  centre 
d'une  vaste  esplanade  limitée  par  im  mur,  (|ue  pjécédail  quehjuefois  un 
large  fossé  plein  d'eau;  à  son  tour,  l'enclos  était  inscrit  en  un  parc.  Les 
tracés  étaient  concentriques  et,  si  l'on  excepte  Angkor  Val,  l'orientation 


LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    REALISATIONS  391 

était  d'est  en  ouest,  l'entrée  du  sanctuaire  étant  opposée  au  soleil  levant 
(268). 

Religieux  ou  civils,  les  monuments  klimers  étaient  signalés  au  loin, 
souvent  à  plus  d'un  kilomètre   de  leur  site,   par  le  début  d'une  avenu»^ 


'2&J.  —  Lo  sanctuaire  du  temple  d'Angkoi'  Vat  (partie  numérotée  12  sur  le  plan  précédent). 
E,    E,    esplanade  ;    A,   portique   cruciforme  ;    I!,  B,    édiciiles  (bibliollièqucs  sacrées  ?)  ;    S,  saint   des  saints.  — 
1,  terrasse  antérieure;  a.  premier  étage,  défini  par  des  galeries;  b,  première  cour  ;  c,  deuxième  étage,  défini  par 
des  galeries  ;  d,  dcu.xième  cour  ;  e,  troisième  étage,  défini  par  des  galeries  ;  2,  2,  cours  intérieures,  emplies  d'eau  ; 
m,  m,  grands  perrons  ;  /),  /),  pavillons  d'angle,  avec  perrons  d'accès  (Cf.  fig.  203,  267,  2(J8,  271,  272). 

rectiligne,  développée,  dans  le  prolongement  de  leur  grand  axe,  sur  une 
levée  ou  sur  un  quinconce  de  piliers,  de  façon  qu'elle  émergeât  à  l'époque    ^ 
des  inondations;  dallée,  parfois  bordée  d'une  ligne  de  stèles  ou  d'un  para- 
pet, interrompue,  une  ou  plusieurs  fois,  par  un  terre-plein  cruciforme  dont 
les  bras  se  terminaient  par  des  escaliers,  cette  chaussée  aboutissait  ta  la 


392  L  ARCHITECTURE    KHMÈRE 

porte  d'honneur  et,   par   delà,   continuait  jusqu'à  la  première  terrasse. 

Enfin,  le  complément  obligé  de  tout  programme  cambodgien  était  un 
ou  plusieurs  bassins  rectangulaires  [si^a],  orientés  par  leurs  côtés  et  dont 
les  dimensions  pouvaient  atteindre  celles  d'un  lac  (jusqu'à  quatre  kilo- 
mètres et  demi  carrés}  ;  les  bords  étaient  parementés  de  pierre,  et  de  la 
rive  occidentale  saillait  une  sorte  de  perron  ou  d'embarcadère,  d'où  par- 
tait l'avenue  d'accès  au  monument;  généralement,  un  îlot  central  portait 
un  pavillon  ou  une  chapelle  (266). 

Mention  spéciale  doit  être  faite  des  portes  qui  étaient  de  véritables  édi- 
Oces,  constitués  ])ar  un  pavillon  que  précédait  un  porche  et  par  deux 
ailes  traitées  en  galeries  '-"1,  -~-  . 

IV 

LA    CONSTRUCTION 

La  résistance,  plusieurs  fois  séculaire,  des  monuments  khniers  à  la  for- 
midable conjuration  de  la  pluie  et  de  la  végétation  tropicales  atteste  la 
conscience  et  le  savoir  de  leurs  auteurs. 

Ceux-ci  faisaient  un  bâtiment  d'habitation  d'une  charpente  montée  sur 
un  soubassement  en  matière  dure  ;  ils  employaient  volontiers,  même 
pour  une  construction  monumentale,  la  brique,  qu'ilsfabriquaient  de  façon 
supérieure.  Toutefois  ils  préféraient  la  pierre,  qu'ils  taillaient  à  la  perfec- 
tion, souvent  en  blocs  de  grandes  dimensions  ;  ils  utilisaient  la  limonite 
pour  les  substructions  et  les  parties  dénuées  de  décoration,  et,  pour  les 
autres,  le  grès.  Ils  faronnaient  des  tuiles  en  terre  cuite,  et  faisaient  une 
grande  consommation  de  métaux  :  plomb,  cuivre,  or. 

La  remarquable  stabilité  de  leurs  fondations,  d'autant  plus  significative 
(|u'ils  leur  imposaient  de  lourdes  charges  et  que  les  conditions  climaté- 
riques  étaient  défavorables,  témoigne  de  l'attention  qu'ils  leur  accordaient. 
Leur  bâtisse  en  bri(jues  était  très  soignée  et  fortement  liaisonnée  par  un 
mortiei-  excellent  Lrui-  appareil  lapidaire  était  monté  à  sec,  parfaitement 
réglé  et  si  bien  jointoyé  que  souvent  on  a  de  la  peine  à  distinguer  les 
blocs.  Qu'ils  fussent  de  pierre  ou  de  bois,  les  soutiens  isolés  étaient 
sveltes,  parfois  pt-nélrt-s  par  l'aboul  d'uiu;  solive  apparlenani  ;i  un  bas 
côté  (271,  274; . 

L'architecture  klimère  consliluait  une  couverture  au  moyen  soit  d'un 
plafond  en  bois,  soit  d'un  berceau  ou  d'un  dômt;  en  pierre,  monté,  selon  le 
profil  en  ogive,  par  le  procédé  de  l'encorbellement  :  tantôt  la  voûte  était 


393 


visible,  laiilol  cl!.'  rtail  iiias- 
(|iit'e  par  un  plafond  (263).  Son 
extrados  servait  de  toiture,  un 
assemblage  raffiné  des  pierres 
assurait  une  étanchéité  parfaite 
et  durable  (271).  A  la  vérité, 
les  vides  étaient  de  proportions 
modestes  '. 


L'arcbitecturekhmère  comp- 
te au  nombre  de  celles  qui  s'en- 
tendirent le  mieux  à  la  produc- 
tion de  l'ellét.  Elle  aspira  et, 
dans  la  plus  large  mesure,  elle 
réussit  à  exciter  létonnemenl 
admiratif,  le  plaisir  des  yeux 
et  les  jouissances  de  Fcsprit 
Elle  aimait  la  grandeur  ma- 
térielle :  elle  devisait  des  lacs 
sacrés  longs  de  4  kilomètres  : 
des  plates-formes  couvranl 
15.000  mètres  carrés  et  s'éle- 
vant  à  28  mètres  de  liant;  des 
ensembles  gigantesques,  com- 
me celui  d'Angkor  Yat,  avec 
son  fossé  d'enceinte  long  de 
cinq  kilomètres  et  demi  et  large 
de  200  mètres,  sa  suite  de  cons- 
tructions développées  sans  in- 
terruption sur  près  dun  kilo- 
mètre et  demi,  sa  porte 
d'bonneur    qui   fait    front    sur 


0.  —  Exemple  de  la  léle  des  parapets  de  ponts 
kmères  (serpent  naga) .  Ruines  de  Spean  Taon 
(Cambodge).  (D"après  Tissandier,  Cambodge  et 
Java.) 


'  L'ouverture  des  berceaux  d"Angkur 
Vat   ne    dépasse   pas    3",  15   pour  une 

hauteur  totale  de  6"',40  et  celle  des  arches  du  pont  d'Angkor  Tl]oin   n'est  que  de  1"',30,  soit 
inférieure  de  cinq  centiniètres  à  l'épaisseur  des  arches. 


394 


L  ARCHITECTURE    KHMERE 


235    mètres,    ses  galeries  dont    certaines   s'allongent   sur   21  "i  mètres  ! 
11  lui  plaisait  encore  d'étourdir  par  la  multiplication  des  éléments  : 
éi'igeant.  par  exemple,  de  véritables  buissons  de  tours  etde  flècbes  \ 


Photo  du  Vérasi-ope  Ri^ 

271.  —  Sanctuaire  du  temple  d'Angkor  Yat.  Front  antérieur  et  escalier  du  troisième  étage. 


Elle  visait  tout  particulièrement  à  impressionner  par  des  aspects  de 
hauteur  et  d'élancement.  Elle  multipliait  les  dénivellations,  haussant  un 
sanctuaire,  à  vingt  midres  et  plus  au-dessus  du  sol,  sur  un  étagement  de 
terrnsses,  voire  au  faîte  d'un  tronc  de  pyi-aniide  à  gradins".  En  outre,  elle 


'  Au  temple  de  Bakeng  on  n'en  compte  pas  moins  de  'J7. 
-  A  Angkor  Vat,  le  modelé  du  relief  progresse  de  la  façon  suivanle  : 
l"aire  de  l'enclos  domine  le  sol  naturel  de  l^.TO  ; 
l'aire  de  l'esplanade  domine  l'aire  de  l'enclos  de  1  mèlre  : 
l'aire  de  la  plate-forme  domine  l'aire  de  l'esplanade  do  i  mi'Ues  : 

l'aire  de  la  deuxième  plate-forme  domine  l'aire  de  la  première  plale-fojmc  de  6'mètres; 
l'aire  de  la  troisième  plate-forme  domine  l'aire  de  la  deuxième  plate-forme  de  13  mètres; 
de  sorte  que  l'assiette  du  sanctuaire  est  à  2o™,70  au-dessus  de  la  i)iaine  (265,  272). 


EFFETS    DE    PLASTIQUE 

secon- 


395 


recliei'chail  loiilc  plastl(juc 
daire  propice  à  une  ascension  du  re- 
gard :  pentes  rapides  d'escaliei's  très 
raides,  montée  de  leurs  et  de  dônies 
à  silliouette  ogivale,  amortissements 
aigus,  pointement  de  flèches  (271, 
272);  mieux  encore,  elle  recourait 
à  des  artifices  générateurs  d'illusions 
de  perspective,  tels  qu'un  rétrécis- 
sement progressif  des  escaliers  à 
partir  de  leur  naissance  et  une  di- 
minution symétrique  de  la  hauteur 
des  ligures  dressées  sur  les  gradins 
des  limons  V 

L'architecture  khmère  n'était  ni 
moins  attentive  ni  moins  hahile  à 
faire  naître  des  impressions  de  l'or- 
dre moral  :  ainsi,  elle  retardait  lar- 
i-ivée  au  bâtiment  princjpal,  en 
réduisant  la  voie  d'accès  à  l'étroit 
ruban  d'un  long  viaduc  (265)  et  en 
opposant  au  visiteur  l'obstacle,  plu- 
sieurs fois  répété,  de  hauts  perrons 
et  d'escaliers  trop  raides  (271). 

Effets  de  plastique. 

Passionnée  pour  l'effet  pittores- 
que, elle  eut  le  bon  goût  de  le  cher- 
cher d'abord  dans  l'ordre  monu- 
mental. 

La  conformation  totale  de  ses 
productions  était  mouvementée  :  en 
plan,  par  de  nombreux  ressauts,  par 
l'ample  proéminence  de  perrons  et 
de  degrés,  par  l'avancée  de  pavil- 
lons et  de  portails,  par  l'élargisse- 
ment des  chaussées  en  terre-pleins 

'  La  hauteur  de  la  dernière  figure  en  haut  ne  dépasse  pas  le  tiers  de  la  première  en  bas. 


396 


L  ARCHITECTURE    KH.MERE 


cruciformes  (269)  ;  en  élévation,  par  le  relief  heurté  tle  plates-formes 
étagées  et  de  pyramides  à  gradins,  par  un  hérissement  de  toui-s,  de  flèches, 
de  clochetons,  inégaux  en  hauteur  comme  en  volume  (266,  i;  272),  Parfois 
—  au  Bayon  d'Angkor,  par  exemple  —  en  vue  d'évoquer  Bralnna  à  qua- 
tre faces,  on  donnait  à  un  édifice  religieux  l'aspect  d'un  gigantesque  buste 
d'homme  à  quatre  visages,  orientés  sur  les  points  cardinaux  (263). 


% 


273.  —  l'rolil  du  soubassement  du  pre- 
mier étage  du  sanctuaire  du  temple 
d'Angkor  Vat.  (Cf.  lig.  263  et  267.) 


et  moitié  d'une  colonne  du  sanctuaire 
du  temple  d'Angkor  Vat. 
(Cf.  lig.  263,  271.) 


La  plastique  secondaire  conspirait  dans  le  même  sens.  Le  mur  était 
délimité  vers  le  haut  par  la  saillie  d'une  forte  corniche  et  par  un  feston- 
nage  en  ogives  ;  sa  surface  était  accidentée  par  des  bossages  très  saillants, 
par  l'avancée  de  pilastres,  de  colonnes  engagées,  de  sculptures  et  par 
la  cavité  de  niches  et  de  baies,  vraies  ou  simulées  (267  ;  273).  Les  dômes 
montaient  en  gradins  ou  étaient  annelés  (271  ;  272)  ;  l'extrados  des 
voûtes  était  côtelé  el  imbriqué  (271).  Les  limons  des  escaliers  s'élevaient 
par  degrés  et,  souvent,  la  face  antérieure  des  marches  était  refouillée  à  sa 
base  (271). 

Au  soutien  isob'-  était  ordinairement  imposée  la  conformation  d'un 
prisme  quadrangulairc  ;  s'il  était  souvent  dénué  de  base,  il  était  toujours 
sommé  d'un  chapiteau.  L'un  et  l'autre  étaient  constitués  par  une  pile  de 
coussins  carrés,  à  tranche  convexe,  égaux  en  surface  mais  non  en  épais- 


KFFETS    DE    PARURE 


39: 


seul",  el  leur  aspecl  fait  penser  à  l'ordre  tosean  (271  ;  274,  i).  Les  fùls 
de  colonnes  offrent  l'apparence  de  balustres  en  bois  tourné,  agrémentés 
de  bagues,  de  dés,  de  bou- 
tons :  tète  et  pied  sont  tail- 
lés tantôt  à  l'image  d'un 
plateau  carré,  tantôt  d'une 
corolle  de  lotus  (274,  ii). 


Néanmoins  au  noml)re 
des  caractéristiques  et  aussi 
des  qualités  de  l'architecture 
kbmère,  ligure  la  faculté  d'al- 
lier au  goût  du  pittoresque 
celui  de  l'ordre.  Toutes  ses 
compositions  sont  rigoureu- 
sement centrées  et  axées  ; 
leurs  éléments  se  balancent  ; 
leurs  tracés  s'inscrivent  en 
des  parallélogrammes  teiT- 
dant  au  carré  {2(\(\  ;  268: 
269). 

Effets  de  parure. 

Cependant  la  plus  large 
part  était  faite  aux  effets  de 
parure. 

Par  le  témoignage  des 
textes,  que  conlirment  de 
nombreuses  traces  de  scel- 
lements, nous  savons  que 
les  revêtements  métalliques 
étaient  très  en  faveur  :    ils 

consistaient  en  plaques  de  cuivre  doré  dont,  notamment,  on  doublait  les 
dômes,  et  en  feuilles  d'or  qu'on  appliquait  sur  les  surfaces  intérieures, 
presque  toujours  couvertes  d'une  couche  de  vermillon 

La  plastique  des  monuments  cambodgiens  était  compliquée  par  une 
profusion  d'ornements  et  de  figures  —  broderies  légères,  reliefs  bas  ou 
hauts,  rondes  bosses.  En  un  seul  édifice,  c'est  par  centaines  que  se  comp- 


275.  —  Détails  crun  pilastre  du  temple  d'Angkor  Vat. 
(D'après  Fournoreau.  Ruines  klimèves.) 


398 


L  ARCHITECTURE    KHMERE 


tent  les  statues,  par  milliers  les  mètres  carrés  de  reliefs,  par  dizaine  de 
mille  les  figures.  La  décoration  s'inspirait  de  la  nature,  surtout  animale; 
du  spectacle  de  la  vie;  de  la  religion.  Le  répertoire  floral  comprenait  des 
fleurons,  des  rosettes,  des  feuillages,  des  rinceaux  riches  et  divers  (275, 
270)  ;  toute  la  faune  du  pays  était  mise  à  contribution,  mai^  l'éléphant 


27(j.  —  Parlic  inférieure  du  ilécor  d"uu  pilastre  du  sanctuaire  du  temple  d'Angkor  Val. 
(D'après  A.  Tissandier,  op.  cil.) 

était  le  modèle  préféré.  La  part  du  sujet  de  genre  ou  d'histoire  était  consi- 
dérable :  scènes  de  chasse,  parades  royales,  pompes  religieuses,  danses 
de  bayadères.  On  n)ultipliait  les  ligures  fantastiques  :  nains  et  géants, 
serpents  à  se{)t  têtes  [iiaga)  (270),  monstres  ailés  [cjarudci]... 

L'exécution  était  fort  inégale  :  tout  à  fait  soignée  ou  sommaire,  sui- 
vant le  degré  d'évidence  du  motif;  les  mcilh'urs  morceaux  révèlent  un 
ciseau  singulièrement  habile  et  une  vision  très  raflinée. 

Guidé  par  un  sentiment  tri's  \if  du  pittoresque  et  un  goût  très  sûr 
des  nécessités  architectoni(jues,  l'art  klnner  réussit  assez  souvent  à 
imprimer  à  des  enjolivements  une  tournure  monumentale,  voire  à  marier. 


LE    STYI.R  399 

dt"  la  faroii  la  plus  ingénitmse  et  parfois  la  plus  heureuse,  une  conibriiialioii 
ulile  et  une  plastique  décorative.  Citons,  par  exemple,  de  grandes  ligures 
liuuiaines  ou  monstrueuses,  sculptées  sur  une  façade  dételle  sorte  qu'elles 
paraissent  soutenir  la  corniche  sur  leurs  têtes  ou  leurs  hras  levés;  des 
avant-trains  d'éléphants  saillant  d'un  mur,  comme  si  leurs  corps  engagés 
dans  la  masse  recevaient  la  charge  des  assises  supérieures  ;  deux  serpents 
affrontés  ou  divergents  qui  dessinent  un  fronton  ;  un  serpent  colossal  porté 
par  des  géants  accroupis  ou  assis  au  hord  d'une  levée  ou  d'un  pont,  de 
façon  à  constituer  un  parapet  (270). 

En  somme,  malgré  une  tendance  à  compliquer  excessivement  les 
formes  et  à  ahuser  de  la  parure,  l'architecture  khmère  occupe  une  place 
éminente  dans  l'iiistoire  de  l'art  de  hàtir,  car,  sans  parler  de  la  remar- 
quable qualité  de  sa  consti'uction,  elle  a  créé  des  ensembles  magnifiques, 
des  aspects  grandioses  et  poétiques,  des  détails  savoureux  et  quelques 
siliiouettes  d'une  rare  élégance. 


■    CIIAlMTRt:   III 
L  ARCHITECTURE  JAVANAISE 


L.V    COMM.\NDE.    —    CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMEÎNTALES 
LES    CONDITIONS 

L'histoire  ancienne  de  Java  est  toute  légendaire.  Elle  place  au  déclin 
du  premier  siècle  de  notre  ère  l'arrivée  dans  l'île  du  premier  d'une  suite 
de  flots  de  missionnaires  et  d'immigrants  qui  devaient  y  introduire  les 
croyances  et  la  civilisation  de  l'Inde.  Une  tradition  conserve  le  souvenir 
de  la  venue  d'indigènes  du  Dekkan  oriental,  originaires  du  pays  de 
Kalinga,  entre  les  fleuves  Godaveri  et  Mahanaddi  ;  une  autre  mentionne 
l'installation,  au  commencement  du  vu"  siècle,  de  plusieurs  milliers 
d'hommes  partis  du  Guzerat,  autrement  dit  du  nord-ouest  de  l'Inde. 
D'autre  part,  le  chinois  Fa-hian,  qui  visita  Java  en  414,  nous  apprend 
qu'à  cette  date,  l'île  était  vouée  au  brahmanisme  et  ne  contenait  qu'un 
nombre  infime  de  bouddhistes.  Enfin  il  est  question  d'une  active  propa- 
gande bouddhiste,  au  v"  siècle,  par  des  missionnaires  venus  des  pays  du 
haut  Indus. 


400 


L AHCHITECTURE    JAVANAISE 


Le  certain,  c'est  ([ue,  seule,  la  moitié  orientale  de  Java  offrit  à  larchi- 
tecture  des  conditions  humaines  favorables;  qu'il  n'existe  pas  de  monu- 
jnents  antérieurs  au  xiif  siècle  et  qu'il  n'en  est  pas  de  postérieurs  au 
triomphe  de  l'Islam  dans  l'île,  en  1479  ;  qu'après  le  xiii"  siècle  il  y  eut 
décadence;  entin,  que  la  commande  fut  d'abord  surtout  bouddliiste,  puis, 
à  partir  du  \uf  siècle,  presque  exclusivement  brahmaniste. 

Les  principaux  témoins  de  l'histoire  architecturale  de  Java  sont  :  pour 
le  viii°  siècle,  le  temple  bouddhique  Tjandi  Kalasan  et  le  monastère 
Tjandi  Sari;  pour   le  ix' ,   le  icrand  temple  bouddlii(|ue  de  Boro  Boiidoui' 


Dipno;.        ,  V=- 


277.  —  Topoftrapliie  luonuiiicnlale  de  Java. 

et  le  sanctuaire  voisin  qu'on  dénomme  Tjandi  Mendoct ;  le  groupe  des 
temples,  également  bouddhiques,  àe  Prambdnani  —  au  site  de  l'ancienne 
capitale  —  avec,  notamment,  le  Tjandi Seiceu  (fin  du  xi'  s.)  ;  les  sanctuaires 
brahmaniques  du  plateau  de  Dieug  (x'-xn"  s.),  spécialement  le  Tjandi 
Bhima  ;  les  temples  de  la  région  de  Mclang  (xiv''  s.)  —  Tjandi  Jago,  Tjandi 
Singamri,  temples  de  Panataran  —  et  ceux  de  Suku  (vers  1440).  Notons 
encore  l'existence,  dans  l'île  voisine  de  />«//,  de  monumenls  d'épociue 
tardive  et  de  qualité  inférieure. 

L'architecture  javanaise  })rocède  de  celle  de  l'Inde.  Elle  manifeste  la 
double  influence  de  l'art  du  Dekkan'  et  de  la  formule  hellénisante  consti- 
tuée dans  le  bassin  supérieur  de  l'Indus  -.  Néanmoins,  elle  a  donné  sa  note 
pj"Oj)i'e,  tout  à  fait  digne  d'attention  et,  à  certains  ég"ards,  d'admiration. 

Rappelons  que  des  ressemblances  frappantes  s'observent  entre  ses  pro- 
ductions et  celles  des  écoles  cliame  et  khmère '. 


Cf.  plu.s  l]aul,  p.  2'.i8. 
Cf.  i)lus  haul,  p.  297, 
ce.  plus  haut.  p.  381:  le,  iiyurei  2tJ6,  i,  v  et  278,  ii-n  ;  la  note  2,  p.  40: 


B^  B  B  B  n 
&  ^    ^    ^  ^1 

SB  B  H  H 


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L  ARCHITECTURE    JAVANAISE 


II 


LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    REALISATIONS 


L'architecture  javanaise  réalisa  deux  sortes  de  programmes  religieux. 

Une  première  comportait  l'érection  d'un  sanctuaire  conforme  au  type 

brahmanique  de  l'Inde  :  une  petite  chapelle  carrée  précédée  par  un  porche 

ou  projetant  un  avant-corps  sur  chaque  face,  ou  encore  —  tel  le  Tjandi 

Jahang'  —  circulaire    avec   quatre   avancées    quadrangulaires    orientées 

vers  les  points  cardinaux;  elle  était  im- 
plantée, tantôt  —  comme  c'est  le  cas  pour 
les  édihces  du  plateau  de  Dieng —  sur  le 
sol  même  (279),  tantôt  —  témoin  ceux  de 
la  région  de  Melang  —  au  sommet  d'un 
étagement  de  plates-formes  à  amples  per- 
rons frontaux  (278,  I),  tantôt  —  tel  le 
Tjandi  Jahang  —  au  faîte  d'un  haut  socle 
doté  d'un  escalier  sur  une  de  ses  faces. 
Plus  originale,  la  seconde  formule 
constituait  une  agglomération  monumen- 
tale par  la  distribution  régulière  autour 
d'un  monument  central  d'un  nombie, 
parfois  très  considérable,  d'édicules  tous 
pareils'.  De  ce  type  on  connaît  deux 
variantes,  illustrées,  lune  par  le  temple 
de  Boro-Boudour  (278,  lY,  V:  280^, 
l'autre  par  les  temples  de  Pramhànam, 
notamment  par  celui  qu'on  dénomme  Tjandi  Seweu  (278,  II,  111). 

A  lioro  Boudour,  s'élève  une  haute  terrasse  carrée,  à  cinq  gradins - 
dont  chacun  avance  sur  ses  quatre  côtés  un  bastion  rectangulaire;  en 
façade  de  chaque  degré  se  développe,  interrompue,  en  son  milieu,  par  la 
montée  d'un  escalier  qui  commence  sous  une  arche  triomphale,  une  suite  de 
nicbes,  dont  le  total  se  chiffre  par  436;  sur  le  plateau  supérieur  s'élève  une 
plate-forme  cii-culaire  à  trois  étages  en  retrait,  au  bord  desquels  se  dres- 


79.  —  Exemple  de  plastique  monu- 
mentale javanaise  (Le  Tjandi  Bhî- 
ma). 


CL  la  réalisation  d'un  programme  analogue  par  l'arcliilocluir  khnirre  (Cf.  p.  38!)). 
La  terrasse  occupe  un  carré  de  120  mètres  de  côté. 


IJ'S    PROGRAMMAS.    LA    CONSTRUCTION  403 

sent  des  dagâbas  ',  au  nombre  de  72.  Un  soixante-treizième,  devisé  à  plus 
i:;rande  éclielle  et  qui  est  le  monument  proprementdit,  le  stupa,  s'érig-e  au 
centre  du  cercle  suprême. 

La  seconde  réalisation  réduit  la  hauteur  du  soubassement  etle  nombre 
des  degrés,  remplace  la  dagâba  par  un  sanctuaire  cruciforme,  et  range 
autour  de  lui,  en  carré,  une  collection  de  chapelles  toutes  pareilles,  dont 
l'ouverture  est  tournée  soit  vers  lédifice  central,  soit  vers  l'extérieur  :  le 
Tjandi  Seweu  en  expose  240,  disposées  sur  quatre  rangs,  et  mesurant 
chacune  3"\G0  de  côté  (278,  II). 

Le  spécimen  de  couvent  javanais  qu'offre  le  Tjandi  Sari  consiste  en 
trois  étages  sur  plan  rectangulaire  :  chacun  est  divisé  en  trois  chambres, 
éclairées,  la  médiane  par  une  fenêtre,  les  extrêmes  par  deux. 

Quanta  la  maison,  les  représentations  que  nous  en  possédons  2  attes- 
tent qu'elle  était  constituée,  dans  une  large  mesure,  par  des  vérandahs, 
des  galeries,  des  loggias.  Elle  était  exhaussée  sur  un  soubassement  ou 
sur  des  pilotis.  Les  greniers  se  distinguaient  par  l'élévation  en  surplomb 
de  leurs  faces  -. 

III 

LA    CONSTRUCTION 

La  bâtisse  javanaise  était  de  pierre  ou  de  briques  et  de  bois.  Dans 
le  premier  cas,  elle  était  appareillée  à  sec,  avec  soin  et  régularité  :  elle 
excluait  le  soutien  isolé  et  montait  des  arcs  et  des  voûtes  par  assises 
encorbellantes.  Dans  le  second,  elle  dressait  des  colonnes  et  réalisait  la 
couverture  en  charpente. 

IV 


Les  dispositifs  que  nous  venons  d'analyser  annoncent  un  gotit  très 
vif  et  un  sens  très  sûr  de  l'effet  monumental  de  l'ordre  pittoresque.  Les 
soubassements  à  profd  brisé  et  parfois  très  élevés,  les  perrons  multipliés 
et  étages,  les  avant-corps  des  piédestaux  et  des  sanctuaires,  les  groupe- 

'  Cr.  plus  haut,  p.  304. 

-  Cf.  les  bas-reliefs  du  temple  de  Boro  Boudour. 

■  Cf.  plus  loin,  fig.  296,  une  réalisation  laotienne  de  ce  genre  d'élévation. 


40i  l'architectuhe  javanaise 

ments  d'édicules,  conspirent  énerglquoment  à  la  création  .raspects  mou- 
vementés et  piquants  (280).  L'impression  est  conPirmée  par  la  conformation 

des     couronnements   : 
elle  est,  en   effet,  celle 
d'une  haute  pyramide  à 
degrés,     parfois    agré- 
mentée d'une  niche    à 
statue  au  milieu  de  cha- 
_       que  face  des  gradins  et 
1       cantonnée ,    à    chaque 
I       angle,  d'une  j-éduction 
p       de  son  volume^  (279). 
I       Enlin  l'oeil   est    amusé 
c       par    la  perception  des 
i       ressauts    accentués    et 
■^       divers  de  plinthes  et  de 
I      corniches  saillantes,  de 
i,       pilastres,      d'encadre- 
I       ments  de    haies  et   de 
i       niches,  de  limons  hri- 
I       ses,  de  crêtes,  de  pina- 
^       clés,  de   moulures   dé- 
'^       taillées   et    contrastées 


279:   280:  281;  282) 


J  Cependant  le   style 

'.  javanais  est  également 
f^  caractérisé  par  la  re- 
cherche de  qualités  de 
Tordre  harmonique  : 
par  l'amour  des  ordon- 
nances rythmées,  ré- 
gulières, même  symé- 
triques; par  un  souci 
marqué  de  discipliner 
les  accidents  de  la  forme  et  d'assurer  quelques  grands  partis  de  silhouette 
et  de  relief.  Certains  monuments,  notamment  dans  le  groupe  du  plat<-au 

'  Cf.  la  jjlastique  des  teinplos  cliams.  Cl'.,  p.  382. 


40j 


de  Dierig-,  se  distiniiuent  par  une  franchise  et  une  pureté  de  liiiiies  pres- 
que classiques. 


-'M     -  i'uilL  du  LLiiiplt  .1,     Ijdmli  Kdli-lniui.i,     »a,.u|). 
lDdi>i<>  Fugiibton,  IihI.  Ail/iU. 


l'idiiilidiidiii  .  d  Jd\  d 


La  parure  est  très  abondante,  mais  nettement  subordonnéeàla  plastique 
architectonique.  Elle  est  constituée  par  de  la  sculptui-e  ornementale  et 
significative  :   dune  part,  de  saintes  images,  des  thèmes  religieux,  des 


406  l'architectlre  birmane 

légendes  sacrées  et  aussi  des  scènes  de  genre  et  d'histoire  ^'282  :  de  lautre, 
un  décor  foisonnant  de  rinceaux  très  fleuris  et  compliqués,  de  lotus  alignés 
en  frises,  de  patères  richement  ouvragées,  de  ûgures  monstrueuses  et 
grimaçantes,  parfois  réalisées  à  grande  échelle  '28 1\  La  collection  des  has- 


im-f- 


l'Si.  —  Jjécor  d'un  perron  de  la  plate-forme  du  temple  de  Tjandi  Mendoet. 
iDaprès  Kersjes,  de  Tjandi  Mendoet.) 

reliefs  qui  décorent  le  temple  de  Boro-Boudour  s'étendi-ait,  si  on  les  placnit 
hout  à  bout,  sur  une  longueur  de  près  de  cinq  kilomètres  ! 
L'exécution  est  souvent  remarquable,  parfois  excellente. 


CHAPITRE  IV 
L  ARCHITECTURE  BIRMANE 


LA    COMMANDE. 


CHRONOLQfilE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 


La  population  de  la  Birmanie  —  c'est-à-dire  des  bassins  inférieurs  dt 
riraouaddi  et  de  la  Salouen  et  de  la  côte  orientale  du  golfe  du  Bengale  — 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    .MONUMENTALES 


40-; 


est  composée  de  Tibétains —  au  nord  et  au  centre;  déléments  indo- 
cliinois,  analogues  aux  Khmers  et  dénommés  Talains  ou  Mon  —  dans 
le  sud  :  enfin.  d'Hindous  —  au  nord  et  dans  l'extrême-sud. 

Ces  derniers  commencèrent  d'arriver  au  déclin  de  notre  ère  païenne, 
et  affluèrent  en  grand  nombre  aux  pre- 
miers siècles  de  la  chrétienne.  Les  uns, 
venus  de  l'Inde  gangétique,  par  terre,  à 
travers  l'Assam,  s'installèrent  au  nord; 
les  ruines  de  Tagoung,  sur  l'Iraouaddi, 
signalent  leur  principal  établissement. 
D'autres,  partis  de  l'Orissa,  par  la  voie 
maritime,  fondèrent,  sur  la  côte  et  aux 
bouches  de  l'Iraouaddi  et  de  la  Saloucn, 
des  colonies  florissantes  :  la  plus  impor- 
tante, Tliàton.  sur  le  bas  Sittang,  fut.  dès 
avant  le  début  de  notre  ère  et  pendant 
des  siècles  après,  l'entrepôt  du  commerce 
de  l'Inde  et  de  l'Asie  occidentale  avec 
l'Extrême-Orient. 

Elle  fut  détruite,  au  milieu  du  xf  siè- 
cle, par  le  royaume  talain  du  Pégou, 
créé  vers  le  vi*"  siècle  et  qui,  avec  tles 
alternatives  d'essor  et  de  décadence, 
lesta  prospère  et  puissant  jusqu'au  milieu  du  xviif  siècle  :  ses  grands  cen- 
tres étaient  Prome  et  Pegou. 

Au  VII-  siècle  s'organisa,  entre  les  cantons  indianisés  du  nord  et  le 
domaine  des  Talains  au  sud,  un  état  proprement  birman,  dont  la  capitale, 
Pâgan  —  prise,  en  1284,  par  les  Mongols  de  Khoubilaï  khan  —  couvrit 
plus  de  70  kilomètres  carrés.  Sa  fortune  fut  brillante  au  xiv'  et  au 
xvif  siècles,  alors  que  ses  rois  régnaient  à  Ava,  bâtie  en  1364,  et  encore 
plus  au  xviif  et  au  commencement  du  XIX^  époque  où  le  siège  du  gouver- 
nement était  à  Amarapura,  créée  en  1783. 

Adeptes  fervents  du  bouddhisme,  que  des  missionnaires  hindous  leur 
apportèrent  dès  le  m'  siècle  avant  notre  ère,  les  populations  birmanes 
manifestèrent  leur  foi  par  d'incessantes  commandes  de  monuments  sacrés 
et  de  monastères. 

A  Thdton,  se  voient  encore  des  pagodes  antérieures  au  xr  siècle. 
Prome  conserve  des  monuments  des  vii%  vin'  et  ix"  siècles   temples  Bau- 


•2S3. 


Aire  de  rarehitecture  birmane 


408  L  ARCHITECTURE    BIRMANE 

baugyî,  Payagyî,  Payaman,  Lemyet-lmâ).  A  Pdyan,  plus  de  800  sanc- 
tuaires évoquent  un  grand  élan  de  construction  qui  se  développa  au  cours 
des  x%  xi%  xii"  et  xiif  siècles  :  temples  de  Pathothâniya  (fin  du  premier 
tiers  du  x"  siècle)  ;  d'Ananda,  de  Nagayon,  de  Nam  Paya,  de  Choué  Zigôn, 
datables  du  xi*"  siècle  ;  de  Tliatpyinnyu,  de  Gotapallin,  de  Tsulâmani, 
érigés  au  xii°.  Signalons  encore  le  Clioué  Hmaudou,  à  Pegou;  le  temple 
Kyauktaugyî,  à  Amarapura  (1847)  ;  le  Choué  Dagôn  (xv^  siècle,  restauré 
en  1768),  à  i?«^*yo?//i;  les  temples  àc  Myokming,  iVAkyab,  de  Sandoioay... 

II 

LES    CONDITIONS.    —    LES    INFLUENCES.    RAYONNEMENT 

Les  monuments  birmans  manifestent  le  concours  de  plusieurs 
influences.  D'abord,  celle  de  l'Inde,  conséquence  de  l'action  religieuse 
et  civilisatrice  de  ce  pays,  et  qui  introduisit  surtout  la  formule  artistique 
de  rOrissa  '  ;  puis,  celle  des  arts  népalais  et  tibétain,  qu'expliquent  la 
position  géographique  de  la  Birmanie  et  le  fait  que  la  majeure  partie  de 
sa  population  est  originaire  delà  Haute-Asie  ;  en  outre,  celle  des  architec- 
tures khmère  et  chinoise,  favorisée  par  le  rayonnement  de  la  civilisation 
cambodgienne  et  par  l'expansion  politique  de  la  Chine;  enfin,  celle  de 
l'Asie  ((  gréco-bouddhique  »  et,  plus  encore,  celle  de  l'Asie  mésopotamo- 
perse  -'. 

Cependant  l'école  birmane  s'assimila  parfaitement  ce  qu'elle  emprunta, 
et  elle  marqua  ses  productions  d'un  cachet  très  personnel,  souvent  très 
original  et  de  la  plus  haute  qualité. 

Son  rayonnement  impressionna  très  énergiquemenl  le  développement 
de  sa  cadette  siamoises 

m 

LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    RÉALISATIONS 

Le  palais  birman  était  devisé  à  la  mode  d'Extrême-Orient.  A  l'inté- 
rieur d'une  enceinte  quadrangulaire,  constituée  par  un  fossé  plein  d'eau 
entre  deux  murailles,  il  comprenait,  à  partir   de  l'entrée  :   une  première 

'  Cl.  plus  haut,  p.  298. 

-  Cr.  p.  1  et  297. 

•  Cf.  plus  loin,  p.  414. 


410  l'architrcture  birmane 

cour  bordée  de  bâtiments  administratifs;  une  seconde,  oii  se  trouvait  la 
salle  du  trône,  signalée  par  une  flèche  en  bois  à  toitures  multiples  et  en 
retrait  l'une  sur  l'autre;  un  harem  ;  enfin,  des  communs. 


:285.  —  Types  du  temple  birman. 

Plan  ■lu  temple  Aiianda,  à  Pùgan  (B,  B,  B,  statues  gigantesques  de  Bouddha).  Cf.  fig.  284.  —  Coupe  longitudinale 
du  temple  de  Thaipyinnyu  (V,  vestibule  ;  E,  E,  escaliers  ;  c,  sanctuaire). 


Les  édifices  birmans  de  destination  religieuse  sont  de  trois  sortes 


monuments  de    la  catégorie    des  topes  (zedi),  des  temples,    des  nionas- 
ti'res. 

Les  premiers  superposent  à  une  plate-forme  à  degrés,  généralement 
carrée,  parfois  polygonale,  souvent  accidentée  en  plan  par  les  res- 
sauts de  bastions  rectangulaires  plusieurs  fois  répétés,  un  massif  cur- 
viligne   enveloppant    une    cellule    centrale  :    celui-ci,    que    cantonnent 


PlîOGRAMMKS    RELIGIEUX 


411 


parlois  (jUiilrc  niches  ojtpo- 
sées  aux  points  cardinaux  \ 
est  surinonl»''  d'une  liante 
llèclie  coni(|ne,  soninu'e  elle- 
même  d'une  image  de  para- 
sol en  fer  doré.  Souvent,  des 
lépétitions  réduites  du  da- 
liaba  central  lui  font  cortège, 
édifiés  aux  angles  ou  alignés 
sur  tout  le  pourtour  :  qutd- 
(juefois,  celui-ci  offre  un  es- 
calier au  centre  de  chacun 
de  ses  gradins-  (286,  i). 

Le  temple  est  tantôt  une 
chapelle  sur  plan  carré,  pré- 
cédée d'un  vestibule  formant 
porche  ;  tantôt  un  sanctuaire 
exhaussé  sur  un  socle  qua- 
drangulaire,  élevé  et  très  dé- 
bordant'. Ce  dernier  pro- 
jette un  avant-corps  sur  le 
côté  antérieur  ou  sur  les 
quatre  (284;  286,  m);  à  l'in- 
térieur, c'est  un  massif,  où 
un  corridor  périphérique  dé- 
finit un  noyau  qu'échancre 
parfois,    sur    chaque    face, 


'  Cf.,  la  l'orinule  népalai.so  du 
même  programme.  Cf.,  p.  364. 

-  Le  Choué  Hmaudou  couvre  plu.s 
de  :2  000  mètres  carrés  ;  la  première 
terrasse  est  haute  de  3  mètres,  la 
deuxième  de  6  mètres  ;  l'amortisse- 
ment supérieur  culmine  à  106  mè- 
tres ;  on  compte  128  diminutifs  de 
dagâbas. 

^  Le  temple  Ananda,  àPàgan.  oc- 
cupe un  carré  mesurant  60  mètres 
de  côté  et  culmine  à  55  mètres  du 


m^m 


286.  —  Exemples  de  plastique  monumentale  birmane. 

I.  Temple  Choué  Dagôn,  à  Rangoon.  —  II.  Pitakat-Taik  (Biblio- 

llicque  sacrée),  à  Pàgan.  —  111.  Temple  Kyauktaugyi,  à  Amarapura. 


412  L  ARCHITECTURE    BIRMANE 

une  niche  profonde  destinée  à  abriter  une  image  de  Bouddiia  ^  (283). 
Dans  la  catégorie  des  bâtiments  de  destination  monastique,  il  convient 
de  signaler  le  thein,  dont  on  peut  citer  comme  exemple  l'Upali  Thein  à 
Paffân,  ouvraue  du  xiif  siècle  :  c'est,  semblable  au  chaitva  iiindou,  un 
vaisseau  rectangulaire  divisé  par  deux  arcatures  en  une  nef  et  en  deux 
collatéraux. 

IV 


LA    CONSTRUCTION 

La  construction  birmane  a  toujours  utilisé  pour  la  bâtisse  domestique 
le  bois  et,  pour  la  religieuse,  presque  exclu- 
sivement la  brique. 

Au  nombre  de  ses  traits  les  plus  caracté- 
ristiques figure  la  pratique  —  exceptionnelle 
dans  le  sud  et  le  sud-est  de  l'Asie  — ■  de  l'arc 
et  de  la  voûte  en  l>erceau  ou  demi-berceau 
clavés,  montés  par  tranches  à  la  mode  de 
Mésopotamie-  (287). 


En  Birmanie,  la  conception  de  l'effet  fut 
plus  monumentale  que  dans  l'Inde,  car  elle 
subordonna  les  détails  de  plastique  secondaire 
à  quelques  grands  aspects  de  silhouette  et  de 
masse. 
Une  conformation  plus  élancée  restreint  l'analogie  que  les  édihces 
birmans  offrent  avec  ceux  de  l'Inde.  Ainsi,  celle  du  tope  tend  à  être 
ovoïde,  parfois  campaniforme,  souvent  avec  interruption  du  profil,  vers 
les  deux  tiers  de  la  hauteur,  par  la  saillie  d'une  bande  annulaire  ;  l'appa- 
rence montante  est  encore  accentuée  par  le  pointement  d'un  liant  pinacle 
effilé  au  sommet.  De  même  pour  le  temple,  dont  le  couronnement  en  tronc 
de  pyramide  à  degrés  est  sommé  d'un  svelte  sikhara  curviligne  (284,  280). 


287.  —  Galeries  voûtées  au  Pita 
kat-Taik,  à  Pàgan. 


'  Cf.  la  ressemblance  de  ce  dispositif  avec  celui  qu'offrent,  réalisé  à  de  nombreux  e.voiu- 
plaires,  les  ruines  d'Idikutschari,  dans  le  ïurkestan  oriental.  (Cf.  p.  377.) 

-  Rappelons  que  le  procédé  était  usuel  dans  le  Turkestan  oriental  (Cf.  p.  377)  et  qu'uni 
partie  de  la  population  birmane  est  originaire  de  la  Haute-Asie. 


L  EFFET  413 

Diverses  particularités  impliquent  le  goût  de  la  plastique  pittoresque  : 
projection  de  bastions  plusieurs  fois  répétés  en  avant  des  fronts  du  sou- 
bassement ;    dispositif 

tuan-es  ;  bérissement,  ,'  •.;,  ;  /|; k;.  ^^j  ^^  f^^  ^|  IhII^'/ 
autour  d'un  monument,  \  U\'  .  )  :}  \§-.  ^/  ^/'''''^^^>S/- >wfi^S\^/M^ 
d'un  diminulif  .1,.  lui-  -  •'^^^::^'  ■^^^  .^^l'^yi^S. 
même  ;  superposition, 
pour  la  couverture  des 
bâtiments  d'babitation, 
de  toits  à  la  mode  népa- 
laise oucliinoise;  por- 
tails monumentaux  (|ui 
font  penser  à  ceux  de 
nos  cathédrales  (284)  ; 
bossages  prononcés  ; 
couronne  m  e  n  t  des 
murs  par  des  créneaux  ; 
redressement  des  bords 
des  toitures  en  acro- 
tères  aigus  et  chantour- 
nés ;  tracés  polylobés 
des  arcs  (286,  m)... 

Cependant  l'école 
birmane  fut  aussi  pas- 
sionnée de  parure  qu'au- 
cune autre  de  ses  ému- 
les d'Extrême-Orient . 
Elle  masquait  ses  élé- 
vations de  briques  par 
des  enduits  de  ciment 
ou  de  stuc,  ou  par  l'ap- 
plication de  panneaux  de  terre  cuite  ou  de  faïence  ;  elle  couvrait  ses 
charpentes  et  ses  boiseries  de  laque  ;  elle  raffolait  de  dorures;  elle  multi- 
pliait les  fresques  et  les  sculptures  décoratives  :  bandes,  frises,  festons, 
pendentifs,  guirlandes  attachées  à  des  mascarons  monstrueux  et  grima- 
çants (268). 


288,  —  D.'tail 


"un  pilier  du  temple  Nan-Paya,  à  Myinpagàn 
(D'après  Fergusson,  op.  cil.) 


414 


L  ARCHITECTURE    SIAMOISE 


CHAPITRE   V 
LES  ARCHITECTURES  SIAMOISE  ET  LAOTIENNE 

I 

i/architegture  siamoise 

Chronologie  et  to'fjogvaplùe  monumentales.  —  Les  influences. 

L'histoire  de  l'architecture  siamoise  commence  au  déclin  duxuf  siècle, 
avec  la  fondation  de  Sokothai  (Sukhodaya),  capitale  du  royaume  qu'une 

fraction  du  peuple  Thaï,  origi- 
naire du  Se-tcliouen  ou  du  Tihet 
oriental,  commença  de  constituer 
au  x*"  siècle,  dans  le  haut  hassin 
de  la  Ménam  et  qu'il  développa 
aux  dépens  de  l'empire  khmei-. 
La  jeune  cité  grandit  vite  et.  jus- 
([u'au  milieu  du  xiv''  siècle,  épo- 
que où  elle  fut  abandonnée,  elle 
s'emplit  de  palais  et  de  sanc- 
tuaires bouddhiques,  parmi  les- 
quels s'en  distingue  un,  dénommé 
Yât  JaV.  Un  peu  au  sud  de  Soko- 
thaï,  se  voient  d'imposants  ves- 
tiges d'une  autre  ville  de  la  même 
époque,  Sajjanàlaya.  A  Soko- 
thaï  succéda  Aijouthid  que  les 
Birmans  détruisirent  au  milieu 
du  xviii''  siècle  :  à  l'envi,  les  vo- 
vageui's    européens    ont   célébrai 

la  splendeur  monumentale  de  la 

289.  —  Aire  dus  arcliiteclures  sianioiso  ,        . 

et  laotienne.  seconde,  dont  témoignent  encore 

des  ruines  envahies  par  la  jungle. 

D'autre  part,  des  temples  importants  s'élevèrent  à  Lophahouri  et,  à  pai- 

-tir  de  la  fin  du  xviif  siècle,  à  liangkok,  la  capitale  aclueUe. 


L'arcliitecture  siamoise   emprunta  beaucoup  à    ses  aînées  khmère    et 


LRS    PROGRAMMES    ET    LEURS    REALISATIONS 

birmane.  Elle  subit  aussi  l'influence  de 
rin<le  septentrionale,  du  Népal  et  de  la 
Gbine. 


415 


Les  programmes  et  leurs  rikilisations. 
Le  plan  du  palais  siamois,  tel  que  le 
décrivent  les  visiteurs  d'Ayouthià  au 
wif  siècle \  rappelle  celui  de  la  demeure 
des  rois  kbmers.  A  l'intérieur  d'une  dou- 
ble enceinte  se  succèdent,  à  partir  de  l'en- 
trée :  des  cours,  affectées  aux  magasins, 
aux  bureaux,  au  logement  des  fonction- 
naires ;  un  Iiôtel  royal,  sur  plan  cruci- 
forme et  sommé  d'une  baute  pyramide  à 
étages  ;  enfin,  un  gynécée.  Les  jardins 
sont  divisés  en  compartiments,  que  défi- 
nissent des  rangs  de  briques  posées  de 
cbamp  et  que  séparent  d'étroits  sentiers  : 
ils  sont  plantés  d'arbres  et  de  fleurs  et 
rafraicbis  par  des  bassins  et  des  eaux 
courantes. 

Larcliitecture  religieuse  du  Siam  a 
appliqué  deux  formules,  l'une  importée 
du  Cambodge —  nous  la  nég-ligerons -, 
l'autre  qui  lui  est  propre  et  dont  voici 
l'analyse  (290).  Un  enclos  rectangulaire 
[Kampheng  keo),  avec  façade  à  l'orient, 
est  encombré  d'édifices  divers.  C'est 
d'abord,  face  à  l'entrée,  un  ou  plusieurs 
sanctuaires  [bot)  réservés  aux  prêtres 
pour  des  ordinations  et  des  assemblées  : 
le  bot  est  un  bâtiment  quadrangulaire 
oblong-,  accessible  du  côté  de  l'est,  pré- 
cédé d'un  porche  [na-)nuk)  et  divisé  par 
des   files  de  colonnes  en  une  nef    et  en 

'  Cr.  les  rapports  de  Gervaiso  et  de  la  Loubère. 
'  Cf.  p.  389. 


P 


B  ^  p 


B 

A 


2'JO.  —  Partie  médiane  du  temple 
Vât  Jaï,  à  Soiiotliaï. 

A,  fossé.  —  B,  B,  portes.  —  C,  poiclie  (ua- 
niiik)  du  bot.  — D,  sanctuaire  (bot).  —  E,  stupa 
l't  dagâbas  satellites.  —  F,  F,  chapelles.  G,  G. 
dagobas.  —  H,  H,  églises  (iiamburicn). 


I/AUCHIÏECTURK    SIAMOISI 


\xmj^ 


-91.  —  Gonlurriialiuiis  siamoises  de  la  ciiapclii'  ic- 
lii|uaire  (lope.  )  Au  premier  plan,  le  type  dit  l'hra 
praiiQ;  au  second,  celui  dénommé  l'hra  chedi. 
(D'après  Fournereau,  le  Siam.) 


deux  ou  quatre  bas  côtés;  dans 
les  murs  de  ceux-ci  sont  ou- 
vertes des  fenêtres,  dont  l'office 
est  complété  par  des  claires- 
voies  ménagées  dans  les  flancs 
du  vaisseau  central,  au-dessus 
du  niveau  des  toitures  laté- 
rales ;  au  fond,  un  g'rand  autel 
iphrah-sok)  porte  une  statue 
de  Bouddha  (200,  ii  ;  292).  Ce 
sont  encore  des  phra-chedi, 
dagâbas  ou  reliquaires  du  type 
canonique  mais  très  élancés, 
sur  socle  circulaire,  silhouettés 
en  campane  et  couronnés  d'un 
dé,  que  surmonte  une  flèche 
annelée  terminée  par  une  ai- 
g'uille  (291)  ;  des  phra-prnng, 
minuscules  chapelles,  som- 
mées du  trident  de  Çiva,  ju- 
chées sur  un  haut  piédestal  et 
accessibles  par  un  escalier 
étroit  etraide  (29i)  :  des  expo- 
soirs  de  statues  de  Bouddha  ou 
d'empreintes  de  ses  pieds,  les 
uns  carrés  [mondob] ,  les  autres 
[chatta-nmk]  cruciformes,  con- 
çus pour  abriter  Brahma  à  qua- 
tre faces  et,  plus  tard,  quatre 
images  de  Bouddiia;  des  «égli- 
ses »  [kamburien)  ;  des  salles 
jiour  la  prière  [vihan)  ;  des  bi- 
bliothèques sacrées  [lia' Irai); 
des  abris  pour  h^s  ])èlerins 
{sala);  des  logis  monastiques 
[ka-ti)  ;  des  clochers  [hoWak- 
hang),  des  étangs  sacrés  {sa). 
l'ensemble  porte  le  nom  de  Vat. 


LA    (>()NSTBIICT10N.     L  EFFET 


417 


La  constnictioii. 
Au  Siarn,  selon  l'usage  de  l'Kxlrèine-Orieiit,  la  bâtisse  civile  eiiiploit 
essenliellement  le  bois  et  la  bri([ue,  celle-ci  de  ({ualité.  médiocre 
La  consLrucLion    i-eligieuse    esL    adroite  à    appareiller   des 
pierres,  taillées,  dans  le  grès,  pour  les  parties  soignées 
et  pour  celles  qui  doivent  être  sculptées;  dans  la  linio- 
nite.  pour  les  autres.  C'est  en  matière  lapidaii-e  (|ue  sont 
façonnés  les  soutiens  isolés  dans  les  bâtiments  à 
plusieurs  nefs:  leurs  tètes  portent  un  comble  ei 
cbarpente,  cuirassé  de  tuiles  vernissées 
tandis  qu'à  la  mode  chinoise,  des  mor- 
taises, entaillées  dans  leur  fût,  serventde 
logement  aux  extrémités   des  solives  et 
des  chevrons  de   la  couverture  des  bas 
côtés  (202).  La    terre  cuite  est  fort  ap- 
préciée pour  la  confection  des  balustres 
qu'on  dresse  dans  l'ouverture   des  fenê- 
tres, et  il  est  fait  grand  usage  d'un  mortier  de  chaux  pour  l'obtention,  par 
moulage  dans  des  formes,  de  sculptures  à  appliquer  sur  la  maçonnerie. 

IJ  effet. 

L'ai'chitecture  siamoise  manifeste  son  amour  des  aspects  pittoresques 
par  un  parti  pris  de  couronner  les  monuments  religieux  de  flèches  aiguës 
ou  de  hauts  cylindres  à  amortissement  ovoïde,  analogues  aux  sikhara  de 
rOrissa^  (291)'  tîtde  coilTer  les  édifices  civils  de  toits  élevés,  étages  à  la  chi- 
noise, avec  crochets  aux  angles,  mais  sans  incurvation  concave  du  faîte. 

Sa  passion  pourTelIet  de  parure  se  trahit  par  une  folle  profusion  de 
sculptures,  d  incrustations  de  faïence  et  de  verroterie,  de  peintures,  d'éta- 
mages  et  de  dorures. 


i92.  —  Moitié  d'une  coupe  transversale 
nu  sanctuaire  (ijot)  du  temple  Va 
Jai.  à  Sokotliaï  (Siam). 


II 


L  AHCHri  ECTURE  LAOTIENNE 


Chronologie  et  topographie  monumentales. 
Tandis  que  les  Taïs  siamois  s'établissaient  dans  la  vallée  de  la  Ménam, 
les  Taïs  laotiens  s'installaient  dans  la  partie  moyenne  de  celle  du  Mékong. 


'  Cf.  plus  haut,  p.  321. 

H. 


418 


I.  ARCHH  KCIURR    LAOriKNNK 


A'ers  le  xiw  siècle,  se  trouva  conslitué  un  puissant  io>auiiie.  (lénouinié 
de  Lan-Xang,  avec  ]'iefi(/  Chan  pour  capitale  :  il  s'étendait  des  environs 
du  20°  de  latitude  noi'd  jusqu'aux  rapides  de  Kliong-.  Au  xvif  siècle,  il 
était  si  florissant  qu'il  passait  pour  une  des  plus  riches  contrées  de  l'Extrênie- 
Orient'.  Affaibli,  au  début  du  xyiii"^  siècle,  il  ne  put  résister  aux  attaijues 
répétées  des  Siamois,   qui  achevèrent  de  l'asservir  en  182G.  A  plusieui-s 

reprises,  des  parties  du  Lan-Xang- 
s'érigèrent  en  principautés  indépen- 
dantes :  tel  le  canton  de  Luang--Pra- 
bang-,  qui  prospéra  vers  le  milieu  du 
xiv'  siècle  et  au  délmt  du  xvni''  ;  tels 
ceux  de  Xieng-Maï.   de    Bassac"... 

De  la  production  architecturale  des 

Thaïs  laotiens   il  reste   de  nombieux 

témoins  à   Vieng-Chan  (jui,   en  1641, 

comptait     vingt-cinq    temples    —    au 

nombre  desquels  le  Yat-IMia-Keo,  abri 

du    ('  Bouddha  d'émeraude  »,  une  des 

plus  célèbres  images  de  (jakya  Mouni  '  ;   h.  Say-fong,  ok  l'on    a  reconnu 

vingt-sept  sanctuaires  ;  à  Luang-Prabang ;  hXien-S'n-ii  ;  à  Xie/i-h'/mng ;  à 

Xien-Haï... 

L'architecture  laotienne  apparaît  proche  parente  de  la  siamoise 
moderne  :  aussi  bien,  au  dire  des  indigènes,  les  Siamois  auraient-ils 
importé  de  force  des  artistes  laotiens  sur  les  rives  de  la  Ménam.  Le 
certain,  c'est  que  le  Laos  subit,  comme  le  Siam,  linlluence  des  Khmers'. 


29;i. 


Types  du  saiicliiaire  laotien 
A,   autel. 


Les  programmes  et  leurs  réalisdtions. 

Le  temple  laotien  groupe  un  sanctuaire,  des  monuments  commémo- 
ratit's  ou  reliquaires  [thaf),  des  chapelles,  un  clocher,  des  bibliothèques 
sacrées,  des  logements  poui-  les  prêtres. 

Le  plan  du  sanctuaire  offre  une  curieuse  analogie  avec  celui  du  temple 
grec  (293  ;  294).  Sur  un  soubassement  plus  ou  moins  élevé,  parfois  profilé 
en  gradins,  a\ec  escaliers  antérieurs  et   postérieui's.  s'élève  un  vaisseau 


'Cf.  le  voyage  ([uc  li.  vau  Wustin.ll'  lil.  vu  ti.il.  [.dur  le  coinjjle  de  la  Cuiiipasuie  des  Indes, 
au  royaume  de  «  Louwen  ).  (Lan-Xaiiji). 

-  l'o'ir  la  topographie  uionunientale  du  Laos,  cf.  la  fig   -'8'J. 

■  La  slatue  a  été  emportée  par  les  Siamois  à  Hangkok,  où  elle  est  houon-e  dans  la  pagode 
du  palais  royal. 

*  Cf.  la  légende  .[ui  attrihue  la  londalion  d(;  Siiy  Kong  a  un  héros  venu  du  Sml. 


LES    PHOr.HAMMKS    KT    LEURS    REALISATIONS 


419 


i<'clcini;Lilairt',  accessible  \y,{V  une  porte  principale  ouverte  au  milieu  d'un 
(les  petits  côtés  et  par  deux  [)elites  percées  soit  de  part  et  d'autre  de  la 
preniicre,   soit    cà    l'exlréiiiilé    des    murs    loni:itudinaux.   Kclaii'é    par  des 


!'J4.  —  La  pagode  Vat-Plia-Keo.  à  Vieag-Clian  V  (D'après  F.  Garnicr,  Vo>/a;je  en  Indo-Chine.) 


lenètres  à  mi-hauteur,  il  contient,  au  tond,  un  grand' autel,  poileur  d'une 
statue  de  Bouddha  et  précédé  d'une  chaire;  parfois,  deux  liles  de  colonne 
distinguent  une  nef  et  deux  collatéraux.  En  avant  de  chaque  face  étroite 
existe  un  portique  double  et,  quand  il  n'y  a  pas  division  de  la  salle,  deux 

'  Le  dessin  original  usl  l'œuvre  de  Delaporte. 


420 


I,  AHCIMTI'.C/niiK     I.AOTIKNNI': 


izr3: 


(•(jIoiuukIcs  laU'ralcs  rtialiscnl  un  |»(''ristyln,  dont,  los  (Milr(!colonnomcnt,s 
sont  bai"r(''s  j)ar  dos  mincis  aj()nr(''s  ou  pai-  des  l)alusLradps.  Souvent,  lo 
sancJuaire  esl.  au  (•entre  d'une  cour-  dallée,  l)ordé(;  d'un  poitique  dont  le 
inur   de  fond  est  creusé  de  niches  abritant  des  Bouddhas. 

Le  /hdl.  est  un  dafiàha  analogue  au  phra-chedi  siamois'  ;  il  comporte 
inie  i-(''alisalion  monuinenlale,  sous  l'espèce  d'une  haute  terrasse  à  deux 
étages  p(trlant,  sui'  la  |dal,e-l"orni('  suj)éii(Mne,  un  grand  dagâha  entoui'é 
de  plusieurs  petits-. 

Les  édicules  à,  usage  de  hiblioliiÏMiue  sont  des  c(dlules  carrées  ou  rec- 
tangulaires, éclairé(!S  par  de  petilcs  fenètr«»s  et  exhaussées  sur  socle. 

I^a  conslriiclioyi . 

La  lii'i(jue  et  le  hois  iurcid,  les  matières  ordinaires  de  la  construction 

laotienne  ;  elle  n'employa  que  rar'ement 
la  picire.  pour  la  confection  des  sou- 
hassements  et  des  soutiens  isolés.  Elle 
usait  l)eaucoup  d'enduits  de  ciment. 

Ennemie  de  la  verticale,  elle  n'ad- 
mettait que  des  murs  talutés  ou,  dans 
le  cas  d'une  bibliothèque,  montés  en 
surplomb  (29G)  ;  des  baies  trapézoï- 
dales ;  des  piliers  dont  la  section  dimi- 
nuât de  la  l)ase  au  sommet. 

La  couverture  était  rc'alisée  au 
moyen  d'un  plafond  de  bois.  Le  toit, 
haut  et  très  débordant,  était  décompo- 
sé, (juand  il  coiffait  un  temple,  en 
deux  pari  ies,  corrcspondani,  l'une  au  vaisseau,  l'autre,  aux  portiques  anté- 
ri(^ur'  (it  postérieur  (;t,  suivant  le  cas,  aux  collatéraux  ou  aux  colonnades 
latérales  :  la  pfiïmière  était  à  d(;ux  versants;  la  seconde  tantôt  en  app«întis, 
tantôt  semblabh'.  et  symétri(|ue  à  cidie  de  la  nef,  av<'C  fermeture  du 
|)ignon  par  ini  (-ci-an  de  bois  ouvragé  (2Ui  ;  2*.);j). 

/;r//w. 

La  plasiKjUc  des  éditiccs  laotiens  était  Iri'S  pittoi'es(|ue.  Elle  cou)por- 
lait  des  ellcts    de  modeh-    secondaire  et  de   détail    résultaid    d'une  moulu- 


^95.  —  Se 


In  syst^inii  de  coiiv 
laotien. 


Cf.  |)liisiiiiiil. 
Au  ThijILiiuii 


Jr  Vin 


iptc  m  pclil 


il  bas. 


ralioii  (les  souhassonuMiLs  ;  duii  ciiciKlnuiiciiL  des  porics,  au  iiiovcn  de 
cliaiiihranles  retraités,  et  des  fenêtres,  à  l'aide  dej)ilaslres  e|,  d'im  Iroiilon 
triaii,mdaire  à  deij;rés  :  d'une  conroruialion  des  cliapiLeaux  à  l'iniaj^e  de 
deux  i)Ouquetssui)erposés  de  feuilles  lancéolées,  celles  du  supérieur  mon- 
lanl.es,  celles  de  l'inféi'ieur  i-elondianles  el    erncloppani    la    lèle  du  pilier 


l'a{j;ode  a  Luaiij;  l'raijaiif; '.  (D'ainès  Ci. 


>lja!/e  t'tt  liu/o-Chine.) 


(29  i)  ;  d'une  structure  à  caissons  des  plafonds  ;   de  la  saillie   de  cornes 
à  l'extrémité  du  faîtage  et  des  arêtes  de  la  toiture  (294  ;  296). 

Riche  à  Texcës,  la  parure  comprenait  des  stucages,  des  peintures  à 
dominante  rouge,  des  applications  de  faïence,  de  verroterie,  des  dorures 
en  quantité.  Le  décor  consistait  en  une  profusion  de  menus  ornements 
—  arabesques  foliacées  et  llorescentes,  ligui'ines  redigieuses  ou  fantas- 
ti(jues  —  que  détachait  le  contraste  de  leur  doi'ure  avec  le  rouge  somhi'e 
des  fonds  (29i:  296). 


'  Le  (lossin  oiifiinal  est  de  belapoiic 


TROISIEME  SECTION 
L  ARCHITECTURE  JAPONAISE 


LA    COMMANDE. 


CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 


L'histoire  positive  de  rarchitecture  japonaise  ne  remonte  pas  plus 
haut  que  le  déhut  du  vu''  siècle  de  notre  ère  et  son  développement  prit  (in 
au  xvif . 

Son  progrès,  qui  atteignit  Tapogée  au  wif  siècle,  fut  favorisé  par  une 


297.  —  Topograpliie  iiiouuiiientale  du  Japon. 

ahondante  commande  religieuse  et  profane,  consécutive,  d'une  part,  à 
l'essor  concurrent  des  deux  religions  shinto  et  houddliique  —  la  pre- 
mière cliente  de  l'ai-t  de  hâtir,  dès  le  déhut  de  notre  ère,  la  seconde 
importée  de  Corée  au  milieu  du  vi"  siècle  —  et,  de  l'autre,  au  besoin 
qu'eurent  de  palais  et  d(;  forteresses  des  souverains  et  des  princes  puis- 
sants et  batailleurs,  dont  plusieurs  eurent  le  sentiment  de  l'art  et  le  goût 
de  la  bâtisse. 


CHIIONOLOGIK    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 


423 


A  l"é|jotiut'  [jriuiitive  (r'  et  if  siècles  de  notre  ère)  la  Iradition  fait  hon- 
neur des  plus  fameux  temples  du  culte  sliint*'»  :  ceux  d'Assoiita  et,  dans  la 
région  d'Ise,  ceux  près  de  Yaniada  (temple  (iekù)  et  de  Toba  (temple  Naikû) . 


Aux  vil'  et  Mil"  siècles,  Xaru  —  à  partir  de  708  et  jusqu'en  782,  capi- 
tale de  Tempire  —  fut  un  grand  chantier  de  construction  religieuse,  dont  le 
souvenir  est  perpétué  par  les  monastères  houddhiques  d'florioifji  (début 
du  vu''  siècle),  de  Toda'iji  (2-  quart  du  viii'^  s.),  de  Yakuchiji  (milieu  du 
viif  s.),  de  Kouanon  (lin  du  viii'  s).  Au  vii*^  siècle  appartient  le  grand 


L  ARCHlTKr/l'L'IîK    JAPONAIS!-: 


monasti're  shinlô  consacré  au  dieu  Onamuji,  à  Itzumo,  près  de  Kizuki. 
La  demande  paraît  avoir  été  plus  considéral)le  encore  au  ix-  siècle, 
multipliée  par  le  transfert  du  siège  de  l'empire  à  Kioto,  en  782.  Elle  est 
rappelée  par  les  temples  de  Kassouf/a,  à  Nara ;  de  Hafi^himan,  à  Kioto; 
iVOhakou,  à  Ouji  ;  par  le  palais  impérial  du  Gos/in.  à  Kioto...  Du  xr  siècle 


299. 


Hiulu  ilu  Vêrascope  Richard. 

Tori  du  temple  de  Miyajima.  (Vu  à,  marée  basse). 


date  la  construction  du  temple  du  Phénix,  à  Ouji,  et  du  couvent  shinto 
(V hhiyama  (1078),  reconstruit  cent  ans  plus  tard  et,  de  nouveau,  vers  la 
lin  du  XVI'  siècle. 

Le  xiiT  siècle  —  temps  de  l'érection  du  temple  de  Tokoufuudji  —  et 
le  xiv'  furent  un  àuc  <le  vie  miUtaire,  de  mœurs  rudes  et  sévères,  exclu- 
sives de  j.^oûts  luxueux  el  artistiques.  Mais,  au  xv"  et  au  xvi^  siècle,  sous 
la  dynastie  des  AsIiiUava,  l'architecture  prospéra  sous  ses  espèces  reli- 
jifieuse,  civile  et  mihlaire  :  palais  de  Kinkakoiidji  (déhut  du  w''  s.)  et  de 
Ghinkakoiidji  ''milieu  du  xV^  s.),  à  Kioto  ;  palais  de  Himkakou,  temple 
bouddhi(jU(^  (h'  Nishi  llongo^tnndji  (1.^)91),  à  Kioio.  ciladelh»  d'Osakn  (l.^)»S2^ . 


LES    CONDITIONS    NATURELi.KS    KT    HUMAINES 


425 


Après  une  période  troul)lée  (l.")80-160i),  le,  xvii"  siècle  l'ut  une  ère  de 
civilisation  bi'illantc  et  de  commande  incessante,  notaminent  sous  le  règne 
de  Yémitsou  (1(523-1  G52),  prince  artiste  et  bâtisseur,  qui  employa  le  fameux 
architecte-sculpteur  Hidari  Zingoro  :  citons  le  château  de  Yeddo  (Tokio) 
construit^  au  début  du  siècle,  par  Yeyasu,  le  premier  des  Shogouns  Toku- 
gawa:  le  temple  funéi-aire  de  ce  prince,  élevé  par  Yémitsou,  à  Nikko  ;  h; 


300.  —  Pavillon  faisant  partie  du  temple  de  Nislii  Ilongouandji,  à  Kiotu. 
(D'après  Histoire  de  l'art  du  Japon.) 

temple  de  Tshiài/i,  à  Kioto  ;  ceux  d'Assakaa,  de  la  Shiba,  à'Ouiyeno,  l\ 
Veddo  (Tokio),  les  deux  derniers  ruinés  ;  les  grandes  pagodes  de  Kioto  et 
d'Osaka;  le  château  de  Naf/oi/a... 


II 


LES  CONDITIONS   NATURELLES    ET    HUMAINES. 


LES   INFLUENCES.    LES   ÉPOOLES 


L'architecture  japonaise  est  à  la  fois  favorisée  et  desservie  par  la 
nature  :  celle-ci,  d'une  part,  lui  prodigue  les  matériaux  lapidaires  et  les 
plus  beaux  arbres  du  inonde,  sous  l'espèce  de  conifères  qui  poussent  à 
plus  de  trente  mètres  de  haut  des  troncs  droits  et  rig'ides  ;  de  l'autre,  elle 


426 


L  ARCHITECTURK    JAPONAISE 


lui  refuse  la  stabilité  du  sol,  les  tremblements  de  terre   étant  au  Japon 

aussi    formidables    que    fré- 

■■.■■iiii I      f\        ^^  ' 

^''^                    ^  quents. 

-ï:  Le  climat  est  caractérisé 

S  par  la  brièveté  de  l'hiver   et 

1  par  la  localisation  en  juin  et 

2  en  juillet  de  pluies  fortes  et 

^  continues. 

p 

§■  L'architecture     n'a     pas 

^  obtenu  des  Japonais  une  at- 

2  tention  égale  à  celle  qu'ils 
S  ont  accordée  aux  arts  du 
^  dessin  et  Je  la  décoration. 
^  Leur  effort  ne  tendit  jamais 
i  à  l'invention  de  programmes 

3  nouveaux  ou  à  la  solution 
%  de  problèmes  de  construc- 
-5  tion  ;  ils  ne  s'attachèrent 
r  qu'à  la  perfection  de  l'exé- 
I  cution  et  à  la  beauté  de  la 
g  parure. 


.^  Le   Japon   a  impoité   de 

~  Chine,  par  l'intermédiaire  de 

ûc  la   Corée,    presque   tous  les 

^  éléments    de    son    architec- 

3  1 

;^  ture,     ceux      de      structure 

■^  comme  ceux  de  plan.  Lonii- 

1  temps  mèmiv.  il  fut  tributaire 

g  de  l'industrie  chinoise  pour 

r  les  tuiles  vernissées  de   ses 

■q  toitures  '.    .Mais,    sous   l'in- 

'î^  lluence   de   conditions  natu- 

_  relies  s})éciales,    de  paiticu- 

lai'ités  de  tempérament  et  tle 

inie  artistique  supérieui',  les  Japonais  tirèrent 


civilisation,  et  aussi  d'un 


'  Jusiiuà  la'Jin  du  xvi 
lion  de  ces  tuiles. 


;le,  époque  où  des  Coréeiiri  inlroduisircnt  au  .Japon  la  l'ain 


i.Ks  influi:n<:i:s.   lks   KP()ou^:^ 


427 


lie  leurs  emprunts  un  parti  et  des  ellets,  qui  dilférencient  leurs  produc- 
tions de  leurs  modèles,  généralement  à  leur  avantage. 

Leur  système  de  construction  sur  pilotis  paraît  un  iiidife  certain  d'iii- 
lluences  indonésiennes. 

Enlin,  on  ne  s'étonnera  pas  (ju'une  architecture  bouddhi(jue  ait  été 
inipressionnée  pai'  l'art  de  Tlnde. 

C'est  à  peine  si  à  propos  de  l'architecture  japonaise  il  peut  être  (jues- 
tion  d'évolution.  La  distinction  d'é- 
poques   se  fonde  sur    les  observa- 
tions suivantes. 

Antérieurement  au  vu''  siècle  de 
notre  ère,  un  art  primitif  produit  des 
œuvres  de  filiation  indonésienne. 
Du  vh"  siècle  au  xf .  il  se  développe 
dans  la  dépendance  de  la  Chine.  Au 
xi"  siècle  et  encore  plus  au  \i\\  il 
prend  son  essor  et  s'essaye  à  des 
innovations.  Au  xv'  siècle',  il  mani- 
feste un  système  arrêté,  pour  l'or- 
donnance comme  pour  le  décor,  et 
il  est  maître  des  procédés.  Au  xvr  siècle,  il  inaugure  une  recherche  pas- 
sionnée de  leliet  dans  une  note  ultra-pittoresque  qui,  auxvi'^  siècle,  grandit 
encore  et  devient  excessive.  A  partir  du  xvii"  siècle,  il  se  répète. 


'inle  Ijastioniiéi 
lie  Tokio. 


III 


LES    I>U0(;RAM.MES    et    leurs    REALISATIONS 

Le  programme  d'une  demeure  japonaise  est  extrêmement  simple, 
d'ailleurs  très  bien  approprié  aux  conditions  naturelles.  Il  prévoit  essen- 
tiellement une  cage,  constituée  par  un  toit  posé  sui-  quatre  poteaux  auxquels 
un  plancher  est  fixé,  à  vingt-cinq  centimètres  environ  au-dessus  du  sol. 
Les  intervalles  sont  clos  par  des  panneaux  de  bois  ou  par  des  châssis  tendus 
de  papier:  les  uns  et  les  autres  amovibles,  afin  (jue,  de  jour  et  par  temps 
calme,  l'aération  soit  la  plus  grande  possible  (300  ;  301. 

Des  cloisons  légères  et  mobiles,  hautes  de  deux  mètres  environ, 
divisent  l'intérieur  en  plusieurs  cellules  et  en  un  salon,  au  fond  duquel  est 
ménagée  une  niche  [tokonoma],  ornée  de  quelques  kakémonos,  d'un  vase 


428 


L  ARCHITECTURK    JAPONAISK 


lleuri  et  d'une  étagère  elmrgée  de  bibelots.  Les  dégagements  sont  assurés 
par  une  véi-andab  et  par  une  g-alerie,  que  constitue  souvent  un  balcon 
attacbé  aux  montants  de  la  cbarpente  et  abrité  par  l'avancée  de  la  toiture 
(300;  301). 

Comme  il  convient   en   un   pays   exposé  aux  secousses  sismiques,  il 


303.  —  Mouastuie  bouddhique  de  llommonji,  à  Ikegaini,  près  ïokio. 

1,  porte  d'honneur;  2,  édicule  i)our  les  ex-volos  ;  3,  clocher;  4,  saucluaiie  (hondô)  ;  5,  temple  ilu  iluiuikur  ; 
li,  reliquaire  ;  7,  bibliothèque  ;  8,  parloir  ;  !i,  logis  de  prêtres  ;  10,  trésor  ;  11,  cuisines;  t2,  pajj;od(' :  IS,  touielle 
du  gon^  :  14,  bassins.  (Cf.  fig.   30t).  (Plan  cavalier  siniplilic^  d'après  une  estampe  ja|)onaise;. 

est  rare  que  Télévation  comporte  plusieurs  étages.  On  développe  le  loge- 
ment en  surface  par  la  construction  —  répétée  autant  qu'il  est  nécessaire 
—  de  maisonnettes  distinctes,  reliées  par  des  passages  couverts. 

Aussi  bien  le  Japonais  ne  concoil-il  pas  une  maison  sans  jai-din  \ 

11  n'y  a  guère  plus  de  prétention  dans  l'ordonnance  d'un  palais, 
simple  grouj)e  de  pavillons  semés  dans  un  jardin,  axec  conniuniications 
au  moyen  de  galeries. 


'  Sur  il'  jardin  japoiiiiit 


l.lu. 


p.  4;'..5. 


430 


L  ARCHITECnUE    JAl'KNAISK 


La  conipositiou  (11111  palais  impérial  distingue,  à  partir  de  rextérieur, 
une  entrée  entre  des  corps  de  izarde,  une  cour  intérieure  bordée  de  bureaux, 
un  bâtiment  pour  la  parade  t;ouvernementale,  un  logis  privé. 

De  toutes  les  écoles  de  l'Extrême-Orient,  la  japonaise  est  la  seule  qui 
ait  élaboré  une  fortiiication  savante  :  elle  a  appliqué,  en  effet,  le  principe 
du  llanquernent,  combinant  le  système  du  traré  en  crémailK're  et  celui 
des  tours.  Le  château  de  Tokio,  construit  par  Yeyasu,  au  début  du 
xvn''  siècle,  est  un  spécimen  remarquable  d'arcliitecture  militaire'   (302). 

Vroqrainincs  rchiju'ni . 

La  formule  japonaise  du  temple  bouddlii(jue  accentue  le  caractère  dis- 
persé du  programme  religieux  chinois^  :  au  \rai.  c'est  un  parc  verdoyant 

et  fleuri,  semé,  au  gré  du  re- 
lief, de  sanctuaires,  de  mo- 
numents et  de  dépendances 
diverses  (303:  304).  L'en- 
clos, que  délimite  un  mur, 
est  divisé  par  des  enceintes 
en  plusieurs  aires,  généra- 
lement de  plus  en  plus  éle- 
vées. Elles  sont  accessibles 
par  des  portes  triompliales 
souvent  à  deux  étages,  au 
sommet  d'escaliers,  aux- 
quels mènent  des  avenues 
d'arbres  (298). 

Sur  un  socle,  haut  dun 
à  deu.K  mètres,  est  édifié  le 
sanctuaire  [liondô),  récep- 
lach' dune  effigie  de  Boud- 
dha ;  parfois,  il  est  distribué  en  trois  salles  d'eidilade,  à  destination,  la 
première  d'oratoire,  la  scH'onde  de  vestibule  intérieur,  la  dernière  de  saint 
des  saints,  (-à  el  là  s'éli'vent  lUi  reli(|uaire  rajqxdanl   le  to[>e  indien";  un 


-Moiiasb 


.-liintù  sdus  le  \ocalili'  ilOnaiiuij 
à  llzuiuo. 


A.  cuceinle.  —  B,  porlc  (lorii.  —  1»,  cciiriu  du  clicval  sacré.  — 
E,  hall.  —  F,  estrade  pour  les  dauàes  sacrées.  —  C.,  bassin  pour 
les  ablutions.  —  H,  11,  communs.  —  1,  porle  de  la  première  aire 
sacrée.  -  J,  porle  de  l'enclos  du  grand  temple.  —  K,  le  grand 
temple  dlouslia;.  —  L,  L,  lieux  de  sacridccs.  —  M.  bibliothèque 
sacrée.   —  N,  trésor.  —  0,  0.  0.  teniijles  >econdairc'. 


*  La  lortificalion  japonaise  date  du  diUdin  du  .wi»  siècle  :  sou  élaboration  fut  déterminée 
et  conditionnée  ])ar  la  connaissance  de  l'arMiement  occidental,  que  les  Portugais  révélèrent  au 
.Japon. 

'-  Cf.  p.  30:5. 


'IKM.ItAMMES    RELIGIEUX 


431 


étlicLil»'   |toui-  al)ril('r  des  ex-volo  ;  des  pai;odes  à  étag^es,  sur  |)IaM   carré, 
que  sui'monte  une  aiuuille  servant  d'axe  à  une  pile   de  neid' anneaux  rné- 


^^hl 


;!06.  —  Système  japonais  d'appareil  à  la  fois  taluté  et  eoncavo. 

lalli(jues';  d(^s  clochers  bas:  des  pavillons,  ai>ris  de  gongs  ou  de  bassins  ; 
de  grandes  lanternes  en  bronze  ;  des  bibliotliè(|ues  ;  des  cloîtres;  des  loge- 
ments pour  le  clergé,  etc. 


307.  —  Structure  du  comble  japonais.  iTemple  di'  Toddiji.  à  Nara.) 

Couinie  ctdle  que  nous  venons  d'analvser,  la  variante  shinto  du  pro- 
gramme relig-ieux  japonais  prévoit  le  choix  d'un  site  pittoresque  et  boisé, 
la  définition  d'une  aire  sacrée,  la  distinction  de  nombreux  bâtiments  et 
édicules   (30.")^.   Mais  elle   se  difTérencie  par  plusieurs  particularités    En 


'  Cf.  p.  ;!03. 


432  L  ak(;hiti<:ciurk  japonaise 

avant  df  la  premiiTc  filtrée,  au  lieu  d'une  porte  d'honneur,  se  dresse  un 
portique  [tori]  —  en  bois  ou  en  pierre  et  métal  —  (jue  composent,  sur  le 
modèle  du  toran  indien',  deux  montants  et  une  traverse  relevée  aux 
deux  bouts  (299).  La  composition  est  plus  régulière  que  celle  du  temple 
bouddhique,  plus  voisine  de  celle  qu'imagina  Tarchilecture  chinoise  :  axée  et 


o08.  —  Syntèinr  japuiiais  (rciicorbolluiuont  par  etageiiu'iit  fie  bras  assemblés 
a  eniayure.  fTeaiplc  de  Tscluoin,  à  Tokio.) 

symétjique,  elle  étage  j)lusieurs  tentasses  concentriques,  sur  plan  caiTé  et 
bordées  de  galeries  qui  délimitent  des  cours.  La  plus  haute  porte  le  temple 
.honfi/ia)  :  il  est  divisé  en  deux  parties  :  une  antérieure,  accessible,  et  un 
sanctuaire  où  sont  conservés  un  miroir  de  bronze,  image  du  soleil,  un 
glaive  et  le  Magatama. 

IV 

LA    CONSTIUÎCTION 

Les  Jaj)onais  n'ont  jamais  été  embarrassés  de  monter  un  appareil  de 
pierres  polygonales  ou  parallélipipédiques  ;  témoin  certains  soubasse- 
ments d'édilict's  et  mainte  muraille  de  soutènement  ou  de  fortification 
dont  le  parement,  à  la  fois  taluté  et  concave,  annonce  le  désir  d'accroître 
la  faculté  de  l'ésislance  aux  tremblements  de  terre  (302;  3U6). 

C'est  dans  ce  lléau  Au  Japon  qu'il  faut  voir  la  cause  première  de  la 


m  ,   p.  3Û-J. 


L.\    CONSTRUCTION 


433 


préférenco  décidée  de  l'architecture  nippone  pour  une  construc- 
tion toute  en  bois  ;  une  cause  seconde  réside  dans  Fabondance 
et  dans  l'extraordinaire  qualité  des  essences  indigènes.  C'est  tout 
juste  si  les  matières  dures  sont  employées  pour  les  fondations 
et  le  soubassement. 

Celui-ci  est  très  bas  (300),  presque  toujours  fractionné  en 
autant  de  petits  massifs  indépendants  que  la  cage  en  charpente 
compte  de  montants.  En  somme  lesJaponais  construisent  sur  pilotis. 

La  charpenterie  japonaise  fut  toujours  d'une 
habileté  singulière,  et  certaines  de  ses  pratiques 
sont  fort  ingénieuses  :  telle  la  constitution  d'un 
squelette  de  tour-pagode  au  moyen  d'un  grand 
mât  servant  d'axe  à  une  cage  (309)  :  tel  encore 
le  parti  heureux  que  les  Japonais  tirèrent  du 
système  de  bras-consoles  étages  et  encorbellants 
que  nous  avons  signalé  dans  le  chapitre  précé- 
dent (308).  Toutefois,  pas  plus  que  son  aînée  chi- 
noise, elle  ne  connut  le  panneau  triangulé  et  la 
ferme  à  entrait  (307) . 

Ce  que  nous  avons  dit  de  la  structure  des 
combles  et  des  toits  chinois  vaut  pour  leurs  simi- 
laires japonais,  réalisés  sous  l'influence  de  la 
Chine  (298;  304;  313)  et  en  concurrence  avec 
un  système  indigène  de  toiture  sans  retroussis 
(300;  301).  Nous  nous  bornerons  à  noter 
qu'obligés  de  compter  avec  l'instabilité  de  leur 
sol,  les  constructeurs  nippons  ont  réduit  le  poids 
de  la  carapace,  soit  en  diminuant  la  massiveté 
des  tuiles,  soit  en  les  remplaçant  par  des  plan- 
chettes imbriquées,  doublées  ou  non  de  cuivre, 
voire  par  des  lames  d'écorce,  détachées  de  l'arbre 
hinoki  (300  ;  301). 


V 


L'EFFET 

309.  —  Exemple  de  construc- 

Aussi  curieuse   de   l'effet  que  son    émule  chi-        «on  japonaise  en  charpente. 

.  ,  Plan  et  coupe  d'une  moitié  de  VéU- 

noise,    1  architecture    japonaise    l'a   longtemps        vation  de  la  pagode  dHoriouji. 
II.  28 


^ 


434 


L  ARCHITECTURE    JAPONAISE 


poursuivi  avec  plus  de  discrétion  et  de  goût,  surtout  quand  elle  fut  au 
service  du  culte  shinto;  toutefois,  au  xvii'"  siècle,  elle  sacrifia  au  luxe, 
jusqu'à  l'excès. 


310.  —  Toil  (le  la  cilerne  du  temple  île  la  Shiba,  à  Tokio. 

Au  nombre  de  ses  caractéristiques  essentielles  compte  une  passion  et 
un  sens  du  pittoresque,  qu'atteste,  par  exemple,  le  bonheur  avec  lequel 
^  rllt"   chci'cha  toujours    une  mise  en   va- 

leur de  ses  productions  monumentales 
par  une  adroite  mise  en  scène  sur  un 
théâtre  de  nature  choisi. 

D'ensemble,  la  conformation  des  bâ- 
timents japonais  répète  celle  des  chinois, 
avec  des  différences  de  détail  :  telles, 
pai-    exemple,    celles     qui    résultent    de 


3H.  —  IMastiiiUi'  monuiiicntalc  japonaise 
';ifj(Ml(.  de  .Nikko.  —  II.   Saiifl noire  .lu  Iriiiplc  d'ilori 


l'avancée  dun  porche  au-dessus  d'un  perron,  et  <le  la  constitution, 
au  centre  du  bord  inférieur  des  versants  de  la  toiture,  d'un  Ironton 
sinueux,  convexe  en  liant  et  relevé  aux  deux  extrémités  (298;.  L'école 
du  xvn'' sii'cle  ;ii)usa  Jes  mouvements  de  liune  et  de  relief,  jus(ju'à  créer 
des  aspects  prétentieux  el  h)urds. 


LE    JARDIN 


435 


L'arcliitccture  nippone  a  tiré  d'excellents  elt'ets  de  parure  de  la  perfec- 
tion du  travail  de  ses  ciiarpentiers  et  de  l'admirable  qualité  des  vernis, 
des  laques,  des  bronzes,  des  dorures  indii^ènes  ;  d'une  ricbe  polychromie, 
oii  domine  le  vermillon  et  à  laquelle  concourent  du  brun  rouge,  du  violet, 
du  vert,  du  jaune,  des  gris;  d'applications  et  de  revêtements  métalliques  ; 


312.  —  Vue  iiit 


ieure  de  la  salle  du  Phénix:  (llô-ùdù),  à  Yamasliiro  (xi=  siècle). 
(D'après  la  revue  The  Kokka.) 


d'incrustations  de  nacre  ;  en(in  d'une  luxuriante  décoration  pemte  et  sculptée, 
dont  l'exécution  est  presque  toujours  d'une  qualité  rare  et  dont  les 
thèmes  dominants  sont  hi  ligure  du  dragon  chinois,  des  images  de  fleurs  et 
d'oiseaux,  quelques  motifs  géométriques  (298  ;  312).  En  outre,  les  intérieurs 
sont  égayés  par  des  tableaux,  peints  sur  papier  et  fixés  sur  les  panneaux 
de  remplissage  de  la  charpente. 


Doués,  au  plus  haut  degré,  du  sentiment  de  la  nature,  les  Japonais 
fui'cnt  toujours  aussi  attentifs  à  la  composition  du  jardin  qu'à  l'ordonnance 
et  à  la  décoration  de  la  demeure  ou  du  temple. 


436 


L  ARCHITECTURK    JAl'ONAISE 


D'abord,  à  l'exemple  des  Chinois  \  ils  se  bornèrent  à  créer  des  diminu- 
tifs de  paysag-es  oii  dominait  l'effet  d'eau,  demandé  à  des  étang^s,  à  des 

bassins,    à    des     ruisseaux 


res  ;  des  arbres  et  des 
arbustes  nains,  dotés  de  con- 
formations singulières  ;  des 
ponts,  des  grottes,  des  pa- 
villons, de  petits  temples, 
des  lanternes  en  pierre  ou 
en  bronze  complétaient  le 
spectacle.  Parfois,  on  réali- 
sait l'image  en  miniature 
dun  site  célèbre  (313). 

A  partir  du  xiii"^  siècle, 
se  développa  un  type,  dont 
la  formule  se  trouva  fixée 
dans  la  deuxième  moitié  du 
XV'  siècle  et  fut  appliquée  en 
fr'.     ^  fJT  "       '  ■  grand  au  XVII-.  Fruit  de  cette 

subtilité     précieuse    de    la- 
^  ■  quelle,  par  ailleurs,  procède 

le  cérémonial  japonais  du 
thé,  elle  fut  conçue  moins 
pour  le  bien-être  du  corps 
et  le  plaisir  des  yeux  qu'en 
vue  de  l'excitation  de  senti- 
ments et  de  pensées.  Le  tra- 
cé général,  le  choix,  la 
ilistribution  et  la  taille  des 
végétaux:  l'adoption  et  la 
localisation  des  motifs  ar- 
chitecturaux et  décoratifs 
sont  réglés  par  un  symbolisme,  (jui  attache  à  tel  objet,  à  tel  mode  de 
présentation  un  sens  précis  évocatour  d'un  être,  d'un  fait,  d'une  qualité. 


■6V^ 


kiosque  dans  un  jardin  japonais.  (D'après 
un  kakémono  par  Kanô  Motonohou  (1475-151)91. 
reproduit  dans  The  Kokka.) 


VA.  p.  3  54 


TJVHK    SIXIEMK 

LES   ARCHITECTURES    INDIGÈNES    DE    LAMÉ 
RIQUE,  DE  L'OCÉANIE   ET  DE    L'AFRIQUE 


PHEMIKHE    PARTIE 

LES  ARCHITECTURES   DE   L'AMÉRIQUE 
PRÉCOLOMBIENNE 


PHEMIKRE   SKGTION 
LES  ARCHITECTURES  DE  L'AMÉRIQUE  MEXICAINE  ET  CENTRALE 

Les  civilisations  qui  iloiissaicnt  au  Mexique  et  dans  l'Amérique  cen- 
trale, à  l'époque  de  la  conquête  de  ces  pays  par  les  Espagnols  (1519-21), 
lurent  élaborées  par  tiois  peuples  de  race  rouge  :  celui  des  Mayas  au 
Yucatan,  dans  la  partie  occidentale  de  Tisthnie  de  Tehuantepec  connue 
sous  le  nom  de  pays  Chiapas,  au  Guatemala  et  dans  l'ouest  du  Honduras  ; 
celui  des  Zapotecs  et  des  Miztecs,  dans  la  région  orientale  de  Tisthme  de 
Teliuantepec,  aux  environs  d'Oajaca;  enfin,  celui  des  Nahuatl  (Aztecs) 
(jui  vécurent  dans  le  bassin  de  Mexico. 

I 

LA    COMMANDE.    CHRUNOLOGIK    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 

La  race  énergique  des  Mayas  pratiquait  avec  succès  l'agriculture  et 
le  commerce;   leurs  princes  étaient    riches  et   leur   clergé   puissant.  Le 


438 


LKS    ARCHITECTURES    DE    1.  AMÉRinUE    MEXICAINE    ET   CENTRALE 


nombre  et  l'importance  des   ruines,  dont  le  pays   est   encore   constellé, 
atteste  que  ces  causes  de  commande  architecturale  furent  efficientes. 

Les  principaux  lénioins  sont  :  dans  le  nord  du  Yucatan.  les  monuments 
A'Uxmal  («  palais  du  Gouverneur  »,  «  maison  des  Nonnes  »,  «  temple  du 
Magicien  »i,  à'izaïual,  de  Chichen-ftza  —  ceux-ci  nombreux  et  divers, 
ceux  de  Tîle  Cozuinel.  de  Zayi.  etc.  ;  dans  l'isthme  de  Tehuantepec,  ceux 
de  Palenque  —  qui  sont  du  plus  haut  intérêt...;  au  Honduras,  ceux  de 
CojKiit  ;  au  Guatemahi.  ceux  AYaxchilan. .. 


314.  — Topographie  monumentale  de  l'Amérique  nie.vicaine  et  centrale. 

L'œuvre  archilecturale  des  Za})otecs,  dont  la  ijualité  est  remarquable, 
est  connue  par  les  vestiges  d'une  cité  avec  temples  et  palais,  sur  le  Mont- 
Alban,  à  l'ouest  d'Oajaca,  et  par  les  édifices  originaux  et  relativement  bien 
conservés  de  Mit/a,  à  l'est  de  la  même  ville. 


Ouant  à  Id'UMe  des  iNabuatl,  elle  est  rappelée  par  les  restes  d'une 
cité  à  Tollaii,  au  nord  de  Mexico  ;  par  deux  grands  temples,  à  San-Juaa  de 
Tcoliliuacan^  à  une  (juarantaine  de  kilomètres  au  nord-ouest  de  Mexico; 
par  des  vestiges,  sur  la  rive  sud-est  du  lac  de  Tezcuco,  de  Tenochtitlan, 
la  capitab;  du  ro\aume  a/.tec,  détruite  par  les  Espagnols.  Notons  encore 
des  ruines,  ;i  Hnc/otla,  près  de  Tezcuco  ;  à  Choliila,  près  de  Puebla  ;  à 
Xochicalco,  au  sud  de  Guernavaca.. . 


LKS    CONDITIONS    NATIIKKLLI<:S     Kl     HUMAINKS  43^ 

La  production  consislait  en  halMlalions  privées  ou  princières  ;  en 
temples;  eu  tombeaux.  La  destination  de  beaucoup  de  moniimenis  (;st 
obscure.  Il  n'y  a  point  trace  de  fortilications. 

La  cbronologie  de  ces  arcliitectures  est  indéterminable.  Le  certain  est 
que  leur  adolescence  ne  fut  antérieure  que  de  quelques  siècles  à  l'arrivée 
de  Fernand  Gortez,  et  qu'elles  étaient  en  plein  essor,  (juandleur  carrière 
fut  brutalement  interrompue  par  la  conquête  espagnole. 


II 


LES    CONDITIONS    NATURELLES    ET    HUMAINES.    LES    INFLUENCES. 

LES    ÉCOLES 

Au  Yucatan,  abonde  un  calcaire  stratilié,  facile  à  tailler  et,  dans  une 
large  mesure,  tout  débité  par  suite  de  fractures,  consécutives  au  travail 
des  eaux  et  des  vég-étaux.  Le  climat  est  très  bumide  et  très  cbaud.  Le  pre- 
mier de  ces  caractères  est  encore  plus  marqué  dans  la  région  de  Palenque, 
011  la  rocbe  est  également  calcaire,  mais  très  dure. 

Un  ciel  analogue,  bien  qu'un  peu  moins  pluvieux,  s'étend  au-dessus 
du  pays  des  Zapotecs.  Vers  Oajaca,  le  sol  contient  un  cjuartz  diflicile  à 
travailler  ;  mais  dans  les  parages  de  Mitla  on  trouve  un  tracliyte  relati- 
vement tendre  et  aussi  de  l'argile,  propre  à  la  confection  de  pisé  et  de 
briques. 

Au  point  de  vue  climatérique,  le  plateau  mexicain  est  plus  tempéré  que 
les  contrées  susmentionnées.  Le  constructeur  y  dispose  surtout  de  lave 
et  d'argile. 

Notons  l'extrême  ricbesse  forestière  de  rAméri({ue  centrale. 

A  l'époque  de  leur  écrasement  par  les  conquistadores,  les  peuples  de 
l'Amérique  mexicaine  et  centrale  avaient  atteint  un  niveau  de  civilisation 
relativement  élevé,  celui  à  peu  près  de  l'Egypte  au  temps  des  premières 
dynasties.  Ils  avaient  une  écriture,  des  annales,  des  calendriers  remar- 
quables ;  ils  pratiquaient  avec  succès  les  arts  céramique  et  textile. 

Amplement  pourvues  de  main-d'œuvre,  grâce  à  un  régime  d'absolu- 
tisme théocratique,  les  arcliitectures  de  l'Amérique  mexicaine  et  centrale 
furent  desservies  par  l'insuffisance  de  leurs  ressources  techniques  :  elles 
ne    disposaient,    en   etiet,    que  d'un  outillage    rudimentaire.    en   pierre, 


4i0 


LES    ARCHITECTURKS    DE    L  AMERIQUE    MEXICAINE    Eï    CENTRAL 


dont,  à  la  vérité,  leurs  ouvriers  se  servaient  avec  une  adresse  singulière. 
Leurs  origines  et  leur  évolution  sont  inconnues.  Furent-elles  auto- 
chtones ■?  Procèdent- elles 
~  des  arts  de  l'Asie  orientale. 
I  soit  qu'il  y  ait  eu  inigra- 
g  tion  de  populations  asia- 
3  tiques  passées  en  Amé- 
"S  rique  à  travers  le  détroit  de 
•J      Behring  ou  par  les  îles  Alé- 

i^      outiennes,  soit  (luily  ait  eu 
«3  ... 

S       des  communications  direc- 

S  tes  par  mer?    La    seconde 

1^  hypothèse,  qui   peut   invo- 

b  quer     certaines    analogies 

15  d'aspect    entre    les    monu- 

,5  ments   de  l'Amérique  cen- 

=^  traie  et  ceux  de  l'Asie  ;  la 

Z  ressemblance   de  plusieurs 

1  croyances  américaines  avec 

%  celles  des  Océaniens  ;  enfin, 

o 

^       la  mention  par  des  légendes 
^      indiennes  de  l'œuvre  civili- 
I      satrice  d'un  héros  venu  de 
rOuest,    n'a   rien    d  invrai- 
^       semhlahle,  vu  la  direction 
g^      et  la  régularité  des  courants 
c       aériens  et  marins  entre  l'Asie 
^      et  rAméï'i(|ue.   Il   est    plus 
i-      difficile  d'admettre  la  suppo- 
■^       siiion  (|ue  ledévelojtpenKuit 
^-       arlisli(|ue     de     l'Amérique 
"^       c(;ntrale  aurait  été  intluencé 
par  une  importation  d'élé- 
ments asiatiques,  consécutive  à  l'expansion  des  Northmans  au  Nouveau 
Monde. 


L'analyse  des  ruines  révèle  la  coexistence,  dans  l'Américjue  mexicaine 
st  centrale,  de  trois  écoles  :  la  mat/a,  la  zapotèque,  la  nahiiatl  ;  les  deux 


piiooHAMMKS   domrstiouh:; 


441 


premières  égales,  la  lioisièino  inférieure.  Chacurie  conipoile  une  sub- 
division :  l'art  Je  Palen(jue  dillere  Je  celui  Je  Yucatan  ;  ctJui  J'Oajaca 
Je  celui  JeMifla;  relui  Je  'reotiliuitcan  Je  celui  Je  TeTiochlillan. 


LIÎS    1>R0GKAMMI<:S 


III 

:i'    LKURS    HKALISAIIONS 


Pi'ogi'dtiitnes  dotnestlques. 

Les  arcliitectures  Je  l'Amérique  mexicaine  et  centrale  se  sont  appliquées 
et  ont  réussi  à  préserver  la  Jeineure,  à  la  fois.  Jes  excès  rlu  soleil  tropical 


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3JtJ.  —  Types  de  rhabitalion  dans  rAmérique  mexicaine  et  cenlrali' 

I,  II,  m,  évolution  de  l'habitation  chez  les  Zapotecs.  —  IV.  Schéma  du  portinue  zapolec  —  V  Le  <  couvent 
des  Nonnes  »,  à  L'xmal  :  »;,  cour.  —  VI.  Palais  à  Milla  ;  C,  cour.  —  VIL  l'aUis  a  /a\\  I  tciia^se  infi'Tioure  ; 
2,  terrasse  moyenne  :  3,  terrasse  supérieure. 


et  Je  riuimiditt'  J'un  sol  trempé  par  Jes  pluies  violentes  et  prolongées. 
Elles  ne  lui  Jonnaieut  point  J'autre  ouverture  que  la  porte, -elle-même 
parfois  abritée  par  un  vestibule  '316,  v),  et  elles  l'exhaussaient  sur  un 
socle  élevé  (318,  vn,  vin]. 

Bien  qu'elles  usassent  Je  l'expédient  Ju  quillage.  en  règle  générale, 


442  LES    AUGHITECTURES    DE    L  AMÉIUOUE    MEXICAINE    ET    CENTRALE 

elles  subordonnaient  le  tracé  aux  nécessités  de  la  couverture,  gagnant  le 
logement  nécessaire  par  un  développement  du  plan  en  longueur,  qui  cons- 
titue une  de  leurs  caractéristiques  (316,  v,  vu). 

Généralement,  l'habitation  se  composait  de  quatre  corps  de  logis  indé- 
pendants,  distribués  en  bordure  d'une  cour  carrée,  laquelle,  par   suite, 


317.  —  Types  du  Iciiiplu  dans  rAménqiK. 
-Vlll.    l'jpe.-.  ilu  sanctuaire  nuiNa.  —  IX    Temple  à  Oajaca 


L'vu-aine  el  centrale. 
X-\1V.  Types  du  leniple  maya. 


était  ouverte  aux  angles  (316,  v).  Aussi  bien  la  porte  à  vantail  était-elle 
inconnue;  la  fermeture  des  baies  était  réalisée  à  l'aide  de  rideaux  ou  de 
nattes,  p(Midus  à  des  cordages,  pour  la  tension  desijuels  existaient  des  dispo- 
sitifs ingénieux  aux  parements  et  aux  angles  des  murs  (318). 

Dans  la  région  de  Milla,  on  observe  une  évolution  qui  détermina, 
d'abord,  une  implantation  jointive  des  bâtiments,  génératrice  d'une  cour 
fermée  et  dune  entrée  [)roprt'ment  dite;  puis  la  conception  d'un  édifice 
homogène,  divisé  en  (|uatre  appartements,  avec  un  vestibule  et,  parfois, 


l'UOliHAMMES    RELIGIEUX  4i3 

un  vaste  porche,  alloni;é  sur  toute  la  long-ueur  <lu  tVoiit  ou  même  le  débor- 
dant (316,  i-iii). 

Chez  les  Mayas,  le  parti  susmentionné  de  locaux  indépendants,  en 
façade  sur  une  cour,  était  concurrencé  j)ar  un  autre,  qui  adossait  une  rangée 
de  cellules  à  un  massif  quadrangulaire  et  qui  comportait  une  élévation  à 
étages,  en  retrait  l'un  sur  l'autre  (31G,  vu). 

Les  tombeaux  modestes  consistaient  en  de  petites  chambres  voûtées. 
Sans  doute  faut-il  voir  dans  plusieurs  des  édilices,  (jui  passent  pour  être 
des  temples,  des  monuments  funéraires. 

Programmes  religieux. 

Au  Mexique  et  dans  l'Amérique  centrale,  le  temple  consistait  en  une 
haute  plate-forme,  au  sommet  de  laquelle  s'accomplissaient  les  sacritices 
et  que  surmontait  une  chapelle.  Le  soubassement  était  constitué  soit  par 
un  socle  parallélipipédique,  soit  par  un  tronc  de  pyramide,  à  parements 
lisses  ou  taillés  en  degrés,  soit  par  un  empilage  de  terrasses  en  retrait  l'une 
sur  l'autre  (317,  ix-xiv).  En  Amérique  centrale,  les  dimensions  ne  dépas- 
saient pas  ioO  mètres  pour  le  côté  de  la  base  et  30  mètres  pour  la  hau- 
teur ;  au  Mexique,  la  grande  pyramide  de  Teotihuacan  couvre  près  de 
oO.OOO  mètres  carrés  et  culmine  à  54  mètres  du  sol. 

Le  sanctuaire  consistait  tantôt  en  une  simple  cellule,  accessible  par  une  ou 
plusieurs  portes,  tantôt  en  une  chambre  précédée  d'un  vestibule,  tantôt 
en  une  rangée  de  salles,  qui  s'alignaient  derrière  un  porche  et  dont  la 
médiane  contenait  un  saint  des  saints  (317,  i-viii)  ;  on  v  parvenait  par  un 
large  escalier  central,  parfois  par  quatre,  un  sur  chaque  face  (^317,  ix-xiv). 

IV 

I.A    CONSTRUCTION 

Les  matériaux. 

Les  monuments  en  pierre  du  Yucatan  exposent  des  motifs  de  déco- 
ration, dont  les  formes  conservent  le  souvenir  d'une  construction  primitive 
toute  en  bois,  et  dans  leur  structure  entrait  une  partie  notable  de  cette 
matière,  sous  l'espèce  de  soutiens  isolés,  de  linteaux,  d'architraves,  de  pan- 
neaux de  remplissage. 

Dans  le  pays  zapotec  et  sur  le  plateau  mexicain,  la  bâtisse  domestique 
et  même   la    monumentale  usèrent   largement  de   terre,  mêlée,  à  Mitla, 


444 


,ES    ARCHlTECTURliS    DE    L  A.MERKjUE    MEXICAINE    ET    CENTRALE 


(le  paille  et  d'éclats  de  pierres;  au  Mexique,  de  paille  ou  de  fragments  de 
lave  [adobe).  Elles  s"eii  servaient  à  l'état  de  pisé  ou  de  briques,  que  liait 
un  mortier  d'argile. 

Cependant,  l'emploi  de  matériaux  lapidaires  était  courant.  Etroitement 
conditionnées  par  l'insuffisance  de  leur  outillage,  les  architectures   amé- 

ricaines  durent  s'accommoder  des  formes  que  la  texture 

des  roches  imprime  aux  masses  détachées  d'elles  par 
éclatement  :  suivant  qu'elles  avaient  affaire  ou  non  à  de 
la  pierre  stratifiée,  elles  pratiquaient  l'appareil  parallé- 
lipipédique  ou  polygonal  et,  suivant  le  degré  de  dureté 
de  la  matière  et,  sans  doute  aussi,  selon  l'importance  du 
programme,  elles  se  résignaient  aux  décrochements  ou 
s'imposaient  le  nivellement  voire  le  règlement  des  assi- 
ses, de  même  qu'elles  cherchaient  ou  non  la  verticalité 
des  joints. 

Au  Yucatan,  oi^iaflleure  un  calcaire  tendre  et  naturel- 
lement fracturé,  on  débitait  volontiers  de  gros  blocs  '  eton 
pratiquait  une  taille  parfaite,  dont  le  mérite  se  mesure 
au  fait  que  telle  façade,  à  parement  mosaïque  et  incrusté, 
comprend  plus  de  20.000  blocs  diversement  conformés, 
assemblés  à  tenon  et  à  mortaise  et  exactement  ajustés  ^ 
Dans  la  région  de  Palenque,  où.  la  pierre  est  dure,  on  dressait  sommai- 
rement des  éléments  de  dimensions  moyennes  ou  petites. 

A  Mitla,  on  employait  volontiers  le  quartz  local,  par  grandes  masses 
pesant  jusqu'à  quinze  tonnes,  et  l'on  préparait  les  matériaux  avec  le  plus 
grand  soin.  Sur  le  plateau  mexicain,  on  se  servait  de  morceaux  de  lave 
inégaux  et  irréguliers. 

Les  constructeurs  de  l'Amérique  centrale  faisaient  une  énorme  consom- 
mation d'un  excellent  mortier,  où  entraient  de  la  chaux,  du  sable,  des 
cailloux,  de  la  pierraille  concassée.  Ils  confectionnaient  aussi  un  ciment 
hydrofuge,  de  tout  premiei'  ordre.  Enlin,  ils  usaient  en  grand  de  stucs, 
d'une  (|ualité  tout  à  fait  remarquable. 


18.  —  Dispositifs 
mayas  pour  la 
pendaison  de  tmi- 
tures  et  de  ri- 
deaux. 


Les  procédés. 

L'éîcole  mava  de  Palenijuc  prati(juail   une  i)àtisse  solide,   mais  brulc 
avec  remplissages  de  moi'tier  :  aussi  bien  la  mas(juait-elle  par  des  enduits. 

'  Sans  dépasser,  touteroLs.  un  jiuids  de  7  à  8.000  kilogs. 
'  Cl.  la  ligure  3l.i. 


446  LES    ARCHITECTURRS    DE    |/aMÉ1U0UE    MEXICAINE    ET   CENTRALE 

Au  contraire,  les  Mayas  du  Yucatan  et,  plus  encore,  les  Zapotecs 
recherchaient  la  beauté  de  l'appareil  (31o,  320). 

Chez  les  premiers,  l'expédient  économique  d'une  construction  compo- 
site, en  blocag:e  entre  des  parements  soignés,  était  dérègle.  Les  terrasses 
étaient  constituées  par  un  noyau  de  pierraille  liée  par  de  la  terre  ou  par 
du  mortier,  qu'enveloppaient  une  chemise  de  maçonnerie  appareillée  et 
une  plate-forme  en  ciment.  Les  murs,  dont  les  fondations  descendaient, 
à  travers  l'infrastructure,  jusqu'au  sol,  se  composaient  d'une  partie  de 
menus  matériaux  agglutinés  à  l'aide  de  mortier  et  de  deux  faces  de  bel 
appareil  lapidaire.  Les  éléments  de  celui-ci,  presque  jointifs  vers  le  pare- 
ment, étaient  fortement  démaigris  vers  l'intérieur,  pour  permettre  un 
bourrage  de  mortier  qui  devait  assurer  leur  cohésion  (319,  vu,  viii). 

Les  Zapotecs  faisaient  également  le  cœur  de  leurs  substructions  d'un 
blocage  de  pierraille  et  d'argile  ou  encore  de  briques  crues.  Mais  leur 
maçonnerie  était  homogène.  En  façade,  les  blocs  étaient  assemblés  aussi 
jointifs  (jue  possible,  le  ciment  n'intervenant  que  pour  corriger  les  effets 
d'une  taille  défectueuse;  mais  leur  (|ueu«'  était  empâtée  selon  le  svstème 
maya  (320). 

Dans  toute  l'étendue  de  l'Amérique  mexicaine  et  centrale,  la  construc- 
tion était  extrêmement  massive,  en  vue,  sans  doute,  d'assurer  les  édi- 
lices  contre  les  risques  des  tremblements  de  terre  et  de  défendre  les 
intérieurs  contre  l'ardeur  solaire.  A  Mitla,  l'épaisseur  movenne  des  murs 
est  de  1"'20  ;  au  Yucatan,  elle  varie  de  1  à  3  mètres  (319,  vi,  vu,  vu). 

Sauf  au  Mexique  où  ils  étaient  légèrenx'nt  tahités,  les  parements 
extérieurs  étaient  verticau.v. 

Les  baies,  avaient  pour  couronnement  soit  un  linteau  de  bois  ou  de 
j)ierre,  posé  sur  jambages  verticaux  (31-");  320;  321),  soit  —  au  Yucatan, 
c'était  de  pj-ati(jue  coui'ante  —  un  arc  obtenu  par  encorbellement  des 
assises  du  mur  (319,  iv). 

Le  soutien  isolé,  (|ui  était  tii'S  einploy»'',  consistait  très  souvent  en  une 
(juille  de  i)ois  En  pierre,  il  était,  à  Mitla,  monolithe  ;  partout  ailleurs, 
construit  ;  d  ailleurs  massif,  même,  souvent,  plutôt  tranche  de  mur  que 
j)iliei-  (320:  321). 

D'ordinaire,  le  sol  était  fait  d'iuie  eioùte  de  ciment,  épaissede deux  à 
cin(j  centimi'Ires  et  d'une  résistance  étonnante:  plus  rarement,  c'était  un 
<lalla-e. 


L  EFF El- 
la couverture   était  un    plafond 


Chez  les  Zapotecs  et  les  Nahuatl 
bois  ou  (le  pierre  qu'au  besoin 
soulageait  un  quillage  (319,  vi). 
Les  Mayas  préféraient  la  voûte, 
qu'ils  réalisaient  sous  l'espèce 
de  berceaux  anguleux  montés 
par  encorbellement  des  assises 
et  fermés  par  des  dalles  (319  : 
VII,  vin). 

Sauf  à  Palen(|ue  où,  poui- 
faciliter  l'écoulement  de  pluies 
très  abondantes,  on  lui  donnait 
de  la  pente  (319,  vu),  la  toi- 
ture était  en  terrasse  (315: 
319,  M,  VIII  ;  320). 

V 

l'effet 

Les  architectures  de  lAnié- 
rique  mexicaine  et  centrale  ont 
cherché  passionnément  l'effet, 
par  tous  les  moyens  dont  dis- 
pose l'art  de  bâtir. 


Elles  eurent  le  goût  et,  dans 
une  large  mesure,  le  sens  de 
l'ordonnance  pittoresque  de  la 
conformation  monumentale . 
Gela  ressort  de  leur  parti  pris 
de  hausse!"  les  sanctuaires  sur 
des  piédestaux,  dotés  d'esca- 
liers grandioses  1^317),  d'étager 
les  bâtiments  d'un  palais  sur 
les  gradins  d'une  terrasse 
(316,  vu),  ou  de  les  implanter  sur  des  plates-formes  dominant 
grande   cour  et    modelées   en   degrés  sur  leur  face  antérieure   (316, 


447 
de 


une 

vV 


Cf.  lis-  31(i,  VI. 


448  LKS    ARCHITKCTUHKS    DK    I.  AMKKKjUK    MEXICAINE    ET    CENTRALE 

Gomme  exemples  typiques  on  peut  citer  les  ruines  de  Palenque,  avec 
leurs  grandes  (errasses,  étagées  depuis  les  liords  d'une  rivière  jusqu'aux 
terre-pleins  porteurs  des  temples  ;  et  aussi,  celles  du  Mont-Alban  près 
d'Oajaca.  que  recommande  l'opération  grandiose  du  modelage  de  tout  un 
canton,  en  vue  de  composer  un  ensemble  théâtral  et  inagnilique  d'îlots, 
de  promontoires,  de  gradins  couronnés  d'édilices  Caractéristiques  aussi 
les  grandes  baies  géminées  ou  triplées  (320  ;  321)  et  les  hautes  crêtes  dont 
les  Mayas  coifl'ait'nt  les  toits  ,31ÎL  vi.  viii). 

La  plastique  secondaire  des  monuments  de  l'Amérique  centrale  est 
plus  développée  qu'on  ne  l'attendrait  d'architectures  dénuées  d'un  outillage 
en  fer. 

Ainsi,  les  façades  étaient  détinies.  \  ers  le  haut,  par  l'avancée  de  cor- 
niches (315;  319,  viii)qui,  dans  la  région  de  Palenque.  étaient  parfois  très 
surplombantes  (319,  vn).  Les  murs  étaient  accid?ntés  par  un  embryon  de 
modénature;  taillées  suivant  le  profil  économique  d'une  tablette  à  tranche 
verticale  ou  biseautée,  parfois  suivant  la  silhouette  d'un  demi-carré  can- 
tonné de  deux  triangles  rectangles  opposés  par  leur  sommet  le  plus 
aigu,  les  moulures  étaient  souvent  répétées  au-dessus  et  au-dessous  d'un 
champ  formant  bandeau  (315:  319,  vi,  vu,  viii  ;  321). 

Du  mouvement  naissait  encore  de  renfoncements  ou  d'ajourements 
(320)  ;  comme  aussi  du  relief  de  demi-colonnes,  cylindriques  ou  tournées 
en  balustrades,  souvent  juxtaposées  à  la  façon  des  poteaux  d'une  palis- 
sade (321,  iv).  Ajoutons  un  effet  très  orig:inal  de  hérissement,  consécutif 
au  parti  que  prirent  les  architectes  de  l'Amérique  centrale  de  faire  saillir 
du  nu  des  parements  et  des  arêtes  des  angles  des  protubérances,  en 
forme  de  dés  ou  de  crochets  érigés  ou  abaissés,  qu'on  dirait  découpés 
dans  du  bois  ^321,  iv) 

L'effet  de  la  [jlasticjue  de  détail  n'était  rien  moins  que  négligé. 

La  conformation  ordinaire  du  soutien  isolé  était  celle  d'un  prisme  qua- 
drangulaire  ou  d'un  cylindre,  l'un  et  l'autre  très  trapus  (329,  vi  ;  321,  iv). 
A  Mitla,  c'ét.iil  une  sorte  (h'  cube  dont  hi  face  antérieure  était,  vers  le  bas, 
très  talutée  et.  au-dessus,  rehaussée  d'un  tableau  rectangulaire  encadrant 
une  niche  (320;  321,  m).  Au  Vucatan,  on  aimait  les  formes  fantaisistes  : 
celle,  par  exemple,  d'un  homme  à  genoux  adossé  à  un  poteau,  et  surtout 
celle,  singulièrement  décorative,  d'un  serpent,  hi  tête  en  bas  et  appli(]uée 
sur  le  sol  f'321,  ii) 


EFFKTS    l)K    l'AHUni-: 


449 


C'est  éi^alenient  à  l'image  de  cel  ariitiiiil,  all()iij:(';  (h;  liaul  en  bas,  (juon 
faronnaif  U'S  parapets  fies  escaliers  mctiaiil  aux  len-asscs. 

Les  ar('liiLcclures  (I(î  rAiiMMicjue  iiiexieairie  (îlccMilraie  saf-riliaieril,  \  olori- 
lifTS  à  la  parui'e. 


M 


p 


3:21.  —  La  plastique  monumentale  dans  l'AiiH-riiiui;  moxiciiino  l't  centrale. 
I.    Profil  dos  murs  d'un  palais  à  Mltla  (Cf.  (ig.  320j.  —   11.   Hiiln'e   resliluée  d'un  édifice  à  Cliiohcii  It/.a.  — 
III.  Couformalioii  du  soutien  isolé  chez  les  Zapotecs  (Cf.  fisr.  :iiO).  —  IV.  Délail  d'une  façade  à  Zayi.  —  V.  Coiifor- 
tiialioii  du  riianiljranle  dans  les  rnoiiurin'iils  mayas. 

(^Iirz  l»;s  Mayas  de  la  réj^ion  do  PaleiKjiK'  i-L  ••Ih'Z  les  .Naliuall,  un 
<'iidLiil  de  sluc  était  de  règle.  Les  preriiiers  raj)plii|uaii'iil  sur  la  tolalilédes 
surfaces  intérieures  et  extérieures  de  l'édifice,  toiture  comprise. 

Toutes  les  écoles  pi'odiguèrent  la  sculpture,  ({ui  taiilôl  était  coiilinée 
sur  le  clianip  d'une  liante  irise  (315;  et,  tantôt,  s'étalait  sur  toute  une 
l"a<;ade,  voire  —  il  en  tHait  ainsi  chez  les  Zaj)otecs  —  sur  le  Jiionurnent 
entier  (320).  Sous  1(;  rapport  de  la  ([ualilé,  hi  palme  revient  aux  d('cora- 
teui's  mayas  de  Palenque. 

11.  29 


450  LES    ARCHITECTURES    DE    L  AMERIOllE    MEXICAINE    ET    CENTRALE 

L'insuffisance  de  leur  outillage  interdisait  à  ces  architectures  les  effets 
de  liant  relief.  Elles  se  rattrapaient  sur  ceux  d'une  gravure  ou  d'un  cliain- 
plevage  et  sur  celui  d'une  marqueterie  de  pierres  incrustées.  Les  Mayas 
de  Palenque  se  bornaient  à  un  modelage  ou  à  une  sculpture  de  leurs 
enduits  de  stuc  :  ils  les  réalisaient  d'ailleurs  avec  une  rare  maîtrise. 

Cependant  autant  et,  peut-être,  plus  encore  que  le  goût  de  la  parure 
sculptée,  les  architectures  de  l'Amérique  mexicain»^  et  centrale  avaient 
la  passion  des  aspects  polychromes. 

Ceux  qu'elles  réalisaient  se  recommandaient  autant  par  le  mérite 
esthétique  d'une  harmonie  chaude  et  contrastée  que  par  l'extraordinaire 
qualité  de  la  matière.  La  palette  des  Zapotecs  comprenait  presque  exclu- 
sivement du  blanc  et  du  rouge;  plus  variée,  celle  des  Mayas  était  cliargée 
de  blanc,  de  noir,  de  bleu,  de  jaune  et  de  rouge. 

Le  répertoire  se  limitait,  chez  les  Zapotecs,  à  une  ornementation  géo- 
métrique qui,  à  la  vérité,  était  étonnamment  diverse  :  c'étaient  surtout 
des  damiers,  des  méandres  et  autres  motifs  offerts  par  les  étoffes  tissées  et 
brodées  (320).  Chez  les  Mayas,  le  décor  géométrique  était  concurrencé  par 
des  images  d'hommes  et  d'animaux,  d'un  dessin  gauche  et  sauvage,  et  par 
des  figures  grotes(jues  ou  monstrueuses  ;  les  unes  et  les  autres  étaient, 
pour  la  plupart,  symboliques. 


DEUXIKME   SECTION 
LES  ARCHITECTURES  DE  L  AMÉRIQUE  ANDINE 


Dans  la  région  andine  et  sur  le  littoral  occidental  de  l'Amérique  du  Sud 
on  distingue  deux  couches  de  civilisations  :  d'une  part,  un  groupe  de  pri- 
mitives, constituées  par  les  populations  chimu,  chincha  et  aymara  ;  de 
l'autre,  celle  des  Quechuas,  développée,  aux  dépens  des  précédentes,  à 
partir  du  début  du  xf  siècle  de  notre  ère. 

1 

LA    GO.MMANDK.    CHRONOLOGIE    ET    TOPOGRAPHIE    MONUMENTALES 

I.  —  L'œuvre  des  civilisations,  chimu,  chincha  cl  ay nuira. 

Entre  le  3°  et  le  12"  de  latitude  Sud,  des  ruines  — -  notamment  celles 
d'une  cité  à  Chanchan,  près  de  Trujillo  et  d'un  temple  à  Mojeqîie,  près 
de  Gasma  —  témoignent  de  l'activité  artistique  de  la  puissante  et  indus- 
trieuse nation  des  Cliimus,  dont  les  remarquables  facultés  sont  révélées 
par  ses  productions  céramiques,  textiles  et  métallurgiques. 

Avant  d'être,  comme  les  Gliimus,  soumis  par  les  Quechuas,  les  Chin- 
chas,  établis  entre  les  Andes  et  le  Pacifique,  dans  les  parages  de  Lima 
ainsi  qu'au  nord  et  au  sud  de  cette  ville,  bâtirent  des  cités  et  des  sanc- 
tuaires dont  les  restes  ont  été  relevés  en  grand  nombre  dans  les  bassins 
du  Rimac  —  surtout  à  Huatica  (Huadca)  et  à  Cajamarquilla  ;  du  Lirin  — 
ruines  de  Pachacaniaq  ;  du  Ganete  — •  ruines  de  Hervay  ;  du  Ghincba  — 
ruines  de  Tanibo  de  Mora... 

Sur  le  haut  plateau  andin  et  dans  les  vallées  entre  les  Gordillères  — 
d'un  côté,  jusqu'au  cours  supérieur  du  M  ara  n  on  ;  de  l'autre,  jusqu'au 
Ghili  —  des  populations,  qu'il  faut  sans  doute  identifier  avec  les  ancêtres 
des  Aymaras  actuels,  ont  laissé  des  preuves  significatives,  parfois  impres- 


452 


LES    ABCHITECTURES    DE    L  AMERIQUE    ANDINE 


sionnanles,  d'une  pratique  habile  de  l'art  de  bâtir.  Comme  exemples  on 
peut  citer,  dans  la  région  du  haut  rio  Santa  et  du  Maranon  supérieur,  un 
palais  et  un  temple  à  Chavi/i  de  Hiiantar  ;  une  forteresse  à  Huanachiico  ; 


Tamho  Je  M:oi 


it2.  —  Aire  des  architectures  andines.  —  II.  Topograpiiie  monumentale 
de  la  région  centrale. 


surtout,  à  l'extrémité  sud-est  du  lac  Titicaca,  à  Tiahuanaco,  un  groupe  de 
ruines  considérables,  témoin  d'une  grande  entreprise  qu'interrompit  la 
conquête  du  pays  par  les  Quechuas. 


II.  —  L  œuvre  des  Qucchvas. 

Le  peuple  quechua  eut  pour  bei'ceau  les  hautes  terres  andines,  entre 
le  14"  et  le  15°  de  latitude  Sud,  entre  l'Apurimac  et  la  Cordillère  orien- 
tale, avec  Cuzco  pour  centre.  Au  début  du  xf  siècle  de  notre  ère,  sous  la 
conduite  de  Manco  Capac,  fondateur  de  la  dynastie  des  Incas,  il  coiii- 
mença  une  brillante  fortune  (jui  atttùgnit  son  apogée  au  début  du  xvi'  siècle, 
époque  où  il  domina  l'Amérique  andine  du  2''30  de  latitude  Nord  au  35°20 
de  latitude  Sud.  Mais  sa  carrière  fut  bi-isée  par  le  succès,  complet  en  1"J35, 
de  l'expédition  de  Fr.  Pizarre. 


LA    COMMANDE    QUECHUA 


453 


La  civilisation  (|ueclma  était  propice  au  dé\eloppenient  d'une  arciiitec- 
turc.  Un  régime  de  despotisme  éclairé  et  de  communisme  d'état  déter- 


\ 


^   _■■:<-.-'.*»/ 


323.  —  Faces  antérieure  et  postérieure  de  la  porte  monolithe  d'Ak-Kapanu, 
à  Tiahuanaco.  (D'après  Stiibel,  Tîahuanaco.) 


minait  une  commande  considérable  d'œuvres  d'utilité  gouvernementale  ou 
publique  —  palais,  casernes,  caravansérails  impériaux,  aqueducs,  canaux, 
greniers  d'abondance  ;  la  domination  d'immenses  territoires,  peuplés  de 


454  LES    ARCHITECTURES    UE    L  AMERIQUE    ANDINE 

nations  hostiles  et  énergiques,  exigeait  de  bonnes  routes  '  et  de  nombreuses 
forteresses.  En  raison  de  son  caractère  à  la  fois  officiel  et  national,  la 
religion  offrait  à  l'art  de  bâtir  maintes  occasions  de  s'exercer,  pour  la  réali- 
sation de  temples,  de  demeures  sacerdotales,  de  couvents  de  vestales  -.  Les 
souverains,  les  princes  impériaux,  la  noblesse  demandaient  des  palais. 
Enfin,  les  cj'oyances  relatives  à  la  mort  créaient  le  besoin  de  tom- 
beaux. 

Les  principaux  témoins  de  la  production  architecturale  des  Quechuas, 
à  Tépoque  des  Incas,  se  répartissent  en  deux  groupes. 

Un  premier  comprend  des  ruines  situées  au  cœur  de  l'empire,  dans 
la  région  de  Cuzco.  La  grandeur  de  cette  ville,  à  la  fois  capitale  politique 
et  cité  sainte,  est  rappelée  par  des  restes  du  fameux  temple  du  Soleil  — 
dénommé  Inti-huasi  ou  Coricancha  (la  Maison  d'or)  —  qu  édifia  Manco 
Capac  et  quembellitlnca  Yupanqui,  son  neuvième  successeur;  par  la  puis- 
sante citadelle  de  Sacsahuaman  ;  enfin  par  de  nombreuses  parties  de  palais 
et  de  maisons,  reconnaissables  dans  les  édifices  de  la  ville  moderne.  APisac, 
dans  la  vallée  du  Huillcanota,  se  voient  des  palais  :  à  Ollantai-Tamho,  un 
peu  au  nord  de  Cuzco,  subsistent  les  vestiges  d'une  ville  et  d'une  grande 
forteresse  ;  à  Hiiillcas-huaman,  forte  position  stratégique  au  nord-ouest 
de  la  capitale,  existent  des  palais,  des  forts,  des  casernes,  de  grands 
magasins^  un  temple  bien  conservé,  un  couvent  de  vestales. 

Une  deuxième  série  peut  èti'e  constituée  avec  des  constructions  que- 
ciiuas  en  pays  conquis  :  sur  le  haut  plateau,  dans  une  île  du  lac  Titlcaca, 
considérée  comme  lieu  saint,  les  ruines  d'un  sanctuaire  et  de  divers  bâti- 
ments monastiques  ou  laïques  ;  dans  la  haute  vallée  du  Huallaga,  affluent 
du  3Iaranon,  à  Iluanuco-Viejo,  des  restes  très  importants,  au  nombre 
desquels  un  des  temples  les  plus  soignés  et  les  mieux  conservés  de  tout 
l'empire;  dans  la  région  côtière,  à  Moche,  au  sud  de  Trujillo,  un  temple 
du  Soleil;  à  Chancaillo,  près  de  Casma,  une  forteresse;  h.  Pachacainuq , 
un  temple;  à  Ilcrcay,  un  foj't  et  un  palais. 

'  Une  route,  établie  sur  les  hautes  terres,  reliait  Cuzco,  d'un  côté,  à  Quito  et,  de  l'autre,  au 
Cliili  !  Une  autre  menait  de  Cuzco  à  Quito  par  la  côte,  qu'elle  atteignait  à  l'embouchure  de  la 
Cliincha  et  qu'elle  quittait  à  Tuinbez  (frontière  du  Pérou  et  de  l'Equateur). 

-  Les  Quechuas  adoraient  un  Dieu  immatériel  et  éternel,  se  manifestant  sous  les  espèces  du 
soleil,  de  la  lune,  de  l'étoile  du  matin,  du  tonnerre,  de  l'arc-cn-ciel.  La  dynastie  des  Incas 
passait  pour  Mre  d'oripine  solaire. 


LES     CONDITIOINS.    LES    INFLUENCES.    LES    ECOLES 


455 


LES  CONDITIONS  NATURELLES  ET  HUMAINES.  LE 

LES  ÉCOLES  ET  LES  ÉPOQUËS] 


INFLUENCES 


Les  conditions  naturelles  du  développement  d'une  architecture  dans 
l'Amérique  andine  apparaissent  dillérentes,  suivant  qu'on  envisage  les 
vallées  des  Cordillères  et  les  hauts  plateaux,  ou  les  bassins  des  tributaires 
du  Pacilique.  Dans  le  premier  cas,  c'est  l'abondance  de  pierres  —  cal- 


^=*w=C==«^=^ 


o24.  —  Types  de  fortifications  andines. 

L  Enceinte  île  la  ciladelle  de  Sacsiiiiaman,  à  Cuzco.  —  H,  III,  IV.  Types  d'entrées  chicanées.  —  V.  Fort 
<|uochua,  à  Paramunga.  A,  chàtelet  ;  1,  première  enceinte;  -2,  deuxième  enceinte  ;  3,  troisième  enceinte  ;  4,  réduit 
central;  P,  P,  bastions;  B,  escalier;  C,  porte  de  la  première  enceinte;  D,  couloir;  E,  porte  de  la  deuxième 
enceinte;  F,  porte  de  la  Iroisième  enceinte;  G,  logement  de  la  garnison. 

Caire,  grès  rouge,  surtout  trachyte,  basalte,  granit,  porphyre,  et  la  rudesse 
d'un  climat  sec,  à  violents  contrastes  de  chaleur  et  de  froid  ;  dans  le 
second,  c'est  la  limitation  de  la  matière  conslructive  à  l'argile,  et  le  régime 
d'humidité  chaude  des  pays  équatoriaux  et  tropicaux.  Un  caractère  com- 
mun est  la  fré({uence  et  la  violence  des  tremblements  de  terre. 


De  même  et,  peut-être,  plus  encore  que  celles  du  Mexique  et  de  l'Amé- 
rique centrale,  les  architectures  de  l'Amérique  andine  disposaient  d'une 
main-d'œuvre  illimitée.  Elles  leur  ressemblent  encore  en  ceci  que  leur 
outillage  était  rudiinentaire,  constitué  essentiellement  par  des  instru- 
ments en  pierre  et,  dans  une  faible  mesure,  en  cuivre. 


456  LES    ARCHITECTURES    DE    L  AMERIQUE    ANDINE 

Les  tours  de  force  que  représente  la  réalisation  de  certaines  œuvres  et 
l'étonnante  perfection  de  l'exécution  supposent  une  remarquable  organi- 
sation du  travail  et  une  merveilleuse  habileté  technique  ^ 

Nous  ignorons  les  origines  et  l'évolution  des  architectures  andines. 
L'opinion  qu'elles  procèdent  de  celles  de  l'Amérique  mexicaine  et  centrale 
n'est  pas  acceptable.  L'hypothèse  d'une  filiation  asiatique  n'est  pas 
absurde,  car  il  n'est  point  exceptionnel  que  des  jonques  soient  poussées 
par  les  vents  alizés  et  les  courants  du  Pacifique  sur  les  côtes  de  l'Equa- 
teur et  du  Pérou  :  seulement  il  s'agirait  non  d'une  communication  à  pro- 
prement parler,  mais  d'une  influence  accidentelle  et  individuelle. 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que  l'extraordinaire  qualité  technique  des 
ruines  de  Tiahuanaco  et  l'impossibilité  de  concevoir  le  développement 
d'une  civilisation  dans  les  conditions  climatériques  et  agricoles  des  liants 
plateaux  andins  commandent  de  localiser  dans  un  passé  très  lointain  et 
en  des  contrées  plus  favorables  les  débuts  de  l'architecture  aymara. 

L'examen  des  monuments  de  l'Amérique  andine  révèle  trois  styles 
différents.  Un  premier  est  continé  dans  les  régions  côtières  ;  des  deux 
autres,  propres  aux  hautes  terres,  l'un  est  antérieur  à  l'essor  des  Quechuas, 
l'autre  est  leur  œuvre.  Ce  dernier  progressa  en  trois  étapes  et  il  atteignait 
sa  pleine  maturité,  quand  l'empire  des  Tncas  s'écroula  sous  les  coups  des 
conquistadores. 

111 

LES    PROGRAMMES    ET    LEURS    RÉALISATIONS 

Traoaux  publics  et  (ïédililè .  —  Fortification. 

Leurs  travaux  publics  assurent  aux  Quechuas  de  l'époque  des  Incas 
une  place  d'honneur  dans  l'histoire  de  la  civilisation,  à  coté  des  Romains. 

Ils  réalisaient  des  systèmes  d'irrigation  savante  comportant  de 
grands  réservoirs,  des  canalisations  en  maçonnerie  bétonnée,  enlin  la  tra- 
versée des  obstacles  en  tunnel  et  des  dépressions  au  moyen  d'aqueducs. 

Leurs  grandes  routes,  dont  la  durée  jusqu'à  nos  jours  manifeste  l'ex- 
cellence, sont,  de  l'avis  d'A.  de  Humboldt,  «  comparables  aux  plus  beaux 
chemins  romains  w.  Larges  de  cinq  mètres,  macadamisées,  elles  franchis- 

'  Les  populations  andines,  surtout  les  Chimus  et  les  Quechuas,  pratiquaient  avec  le  plus 
grand  succès  les  arts  du  métal,  de  la  céramique,  du  tissu.  Certains  échantillons  de  leur  savoir- 
faire  sont  lie  tout  premier  ordre. 


TKAVAUX    PUBLICS.    EDlLlTIi.    FORTIFICATION 


457 


saient  les  cours  d'eau  au  moyen  de  ponts  suspendus  et  les  vallées  au 
moyen  de  remblais;  elles  s'accrochaient  aux  pentes  par  l'artifice  de  sou- 
tènements et,  au  besoin,  obtenaient  leur  passage  d'une  entaille  du  roc. 

Le  plan  de  Guzco  révèle  l'entente  de  l'ordonnance  d'une  ville  :  il  distri- 
buait treize  quartiers  autour  d'une  place  centrale  que  bordaient  le  palais 
impérial,  le  temple  du  Soleil,  le  couvent  des  vestales,  les  hôtels  des 
])rinces. 


imi 


325.  —  Types  d'habitations  andines. 

I.  l'alais  impérial  à  lluanuco  :  A,  entrée  ;  B,  avanl-eoiir  ;  G,  deuxième  poile  :  D,  première  cour  ;  E,  troisième 
porte;  F,  deuxième  cour  ;  G,  quatrième  porto;  H,  harem;  M,  M,  logis;  N,  N,  bâtiments.  —  11.  Maison  de  Manco 
Capac,  à  Guzco.  —  III.  Maison  quechua,  à  OUantai  Tarabo .  E,  entrée  ;  G,  cour;  A,  A,  chambres.  —  IV,  V.  Pote- 
ries andines  en  forme  de  maisons. 


Une  des  manifestations  les  plus  éclatantes  du  génie  architectonique 
des  Quechuas  est  leur  système  de  fortification.  Ils  combinaient  avec  maî- 
trise la  multiplication,  l'étagement  et  le  tlanqueinent  des  enceintes,  mu- 
nissant de  fortes  murailles,  hautes  de  cinq  à  six  mètres,  plusieurs  terrasses 
en  retrait  et  concentriques,  et  assurant  la  défense  du  pied  des  murs  par 
l'artifice  de  tracés  en  crémaillère  (324,  I;  ou  à  bastions  (324,  V).  Ils  com- 
pensaient leur  ignorance  de  la  porte  à  vantaux  par  d'adroites  applications 
de  l'expédient  de  l'entrée  chicanée  et  susceptible  de  fermeture  par  barri- 
cade (324,  II-IV). 


458  LKS    ARCHITECTURES    DE    F.  AMÉRIQUE    ANDINE 

Programmes  domestiques  et  funéraires. 

A  son  degré  élémentaire,  l'habitation  quechua  se  réduisait  à  une  case 
(325,  V)  ;  elle  était  constituée  par  une  enceinte  quadrangulaire,  à  la  face 
intérieure  de  laquelle  étaient  adossées  des  chambres  carrées,  isolées 
les  unes  des  autres  et  s'ouvrant  sur  une  cour  centrale  (32o,  III).  Les 
fenêtres,  (|ui  souvent  faisaient  défaut  (325,  II),  étaient,  comme  il  conve- 
nait sous  un  ciel  torride,  rares  et  toutes  petites. 
Des  niches  dans  les  murs  servaient  d'armoires. 
Les  portes  étaient  inconnues;  on  réalisait  la  clôture 
des  baies  au  moyen  de  rideaux  ou  de  nattes. 

Le  palais  n'était  qu'une  maison,  devisée  à 
grande  échelle.  Réalisé  pour  le  souverain,  il  con- 
sistait en  un  grand  enclos  que  de  longs  corps  de 
bâtiments,  implantés  perpendiculairement  à  l'axe 
passant  par  l'entrée,  divisaient  en  plusieurs  cours, 

la  dernière    réservée    à  l'habitation    privée.  Dans 

3:26.  —  Tombeau  à  Sillus-         ■  i  i      ,  '♦•*!• 

jg^jjj  chacune,  des  groupes  de  locaux  étaient  disposées 

en    bordure  d'un    espace    rectangulaire.   Presque 

toujours,  l'élévation  ne  comportait  pas  d'étage  (325,  I). 

Les   palais   chimus   de    Chanchan  présentent  un  dispositif  analogue, 

différencié  par  un  doublement  du  mur  d'enceinte  et  par  une  composition 

plus  confuse. 

Dans  le  territoire  coires[)ondant  à  la  Bolivie  et  au  sud  du  Pérou  \  le 
tombeau  était  en  forme  de  tour  (chulpa)  (326);  ailleurs,  c'était  un  caveau 
construit  à  ilanc  de  côte,  une  excavation  dans  le  rocher,  ouencore  une  fosse. 

Prixjratinnes  religieux. 

Chimu,  cJiinciia,  aymara  ou  quechua,  le  programme  d'un  temple  de 
l'Amérique  andine  exigeait  essentiellement  un  grand  socle,  conformé  en 
])yramide  ou  en  cône  à  degrés,  avec  escaliers  au  centre  de  la  face  anté- 
rieure. Dans  le  liant  pays,  les  terrasses  étaient  concentriques;  sur  le 
littoral,  elles  montaient  en  retrait  l'une  sur  l'auti'e,  à  partir  du  front  du 
monument.  Le  temple  aymara  de  Chavinde  Huantar  se  distingue  par  l'exis- 
tence, dans  la  masse  de  son  soubassement,  dunechajielle  devisée  comme  un 
labyrinthe.  La  plate-forme  sii|térieure  j)0ilait  le  sancluaire,  dont,  à  défaut 

'   Cr.  lii  ii('cro|pril(j  (le  Sillustaiii.  * 


,A    CONSTRUCTION    :     LES    MATKRIAL'.V 


459 


d'exemples  réels,  les  images  qu'en  offrent  des  poteries  nous  donnent  une 
idée.  En  pays  cliimu  et  cliincha  le  couronnement  était  constitué  par  de 
petites  pyramides  (327;. 

IV 

LA    CONSTRUCTION. 

La  terre  était  la'malière  ordinaire  de  la  construction  cliimu  et  cliincha. 


I  \ 


n 


327.  —  Types  du  temple  andin. 

1,  II.   —   l'oleiics  en  l'ofiiK'   de   leniple.   —  III,   IV.    Plan   et  élévation  d'un  temple  h  Tami)o  de  Mora.  —  V.  Flan 
d'un  leniplo  ((uechua  à  Iluillcas-liuaman  :  P,  portail  au-dessus  de  la  naissance  do  l'escalier. 

Mélangée  avec  des  fragments  de  roseaux,  elle  était,  en  général,  employée 
directement  à  l'état  de  pisé;  pour  une  bâtisse  soignée,  on  la  moulait 
en  des  formes  d'où  elle  sortait  sous  l'espèce  de  blocs  parallélipipédiques 
mesurant  parfois  jusqu'à  0"',80  x0™,34  X  0",17.  Par  prudence,  on  mon- 
tait les  murs  en  talus,  sur  leurs  deux  faces. 

Dans  le  liant  pays,  la  construction  était  lapidaire. 

Les  Ayniarasprati(|uaient  deux  procédés  :  un  empilage  de  petites  pierres 


460 


LES  ARCHITECTURES    DE    L  AMERIQUE    ANDINE 


liées  par  beaucoup  de  mortier  —  la  forteresse  de  Huanachuco  en  offre  un 

exemple;  une  bâtisse  mégalitbique,  (jue 
révèlent  les  ruines  de  Tiahuanaco. 

La  mesure  de  cette  dernière  est  don- 
née par  tel  bloc  de  grès  rouge  long  de 
7™,75,  haut  de  4"\60,  épais  de  r\oO  et 
par  la  porte  monolithe  d'Ak-kapanu  dont 
les  cotes  se  chiffrent  par  3"', 90,  2'",  10  en- 
viron et  0"\3r3  (323).  Cependant  le  trait 
le  plus  caractéristique  de  la  technique 
dont  Tiahuanaco  oilre  un  exemplaire  est 
la  merveilleuse  précision  de  la  taille  ; 
d'autant  plus  admirable  que  les  formes 
sont  souvent  ti-ès  compliquées,  que  la 
et  que  l'ouvrier  ne  disposait  même  pas 


528.  —  Exemple  d'appareil  quechua 
(2»  époque)  :  du  palais  de  l'inca  Roca, 
calle  del  Triuml'o,  à  Guzcu. 


matièi'e  est  ♦'xtrèmemcnl  dur 


Ruines  d'un  palais  quechua,  à  Colcampala,  pfès  Cuzco.  (D'après  Middendorl'.  l'rn/. 


d'un  outillage  im  bronze.  Un  voyageur  compétent  a  pu  afiirmer  «  (ju'en 
aucune  partie  du  monde  il  n'avait  vu  des  pieiies  taillées  avec  une  exac- 
fitude  aussi  mathématique  qu'au  Pérou,  et  qu'en  aucun  endroit  du  Pérou, 


LA    CONSTHUCTION    I    LKS    PROCKDKS 


461 


il  n'y  eu  a   (jui    puisscnl   sur|>assof  colles    qui   soni,   éparpillées  dans  la 
j)laine  de  Tialiuanaco  '  ». 


Pas  plus  que  les  Aymaras,  les  Quechuas  ne  craignaient  le  débit  et  la 
manœuvre  des  niasses  :  témoin  telle  pierre,  amenée  de  loin  et  hissée  sur 
une  colline  pour  la  construction  de  la  citadelle  de  Sacsaliuaman,  qui 
mesure  îi'",  80  par  3  mètres  et  2"\  30  !  Et  aussi 
ils  excellaient,  nous  venons  de  le  noter,  à 
l'ajustage  d'un  appareil.  A  la  vérité,  ils  avaient 
débuté  par  une  bâtisse  rudimentaire.  Mais, 
de  bonne  heure,  tout  en  acceptant  la  confor- 
mation globale  des  blocs  déterminée  par  les 
hasards  de  l'extraction,  ils  s'imposèrent  un 
assemblage  exact,  quels  que  fussent  le  poids  et 
l'irrégularité  des  éléments  (328) .  Finalement, 
ils  réalisèrent  des  appareils  réguliers  de  volu- 
mes parallélipipédiques,  qui  comptent  au  pre- 
mier rang  des  chefs-d'œuvre  <lu  genre  :  si 
parfaits  que,  réellement,  lu  plus  mince  des 
lames  ne  peut  être  introduite  dans  les  joints 
(329).  Cependant,  si,  vers  le  dehors,  les  pierres 
sont  posées  à  sec,  vers  l'intérieur,  elles  sont 
séparées  par  une  mince  couche  de  mortier. 

Comme  les  Aymaras,  les  Quechuas  imagi- 
nèrent de  combattre  les  effets   des  secousses 

sisn)iques  par  l'artifice  d'un  appareil  à  pénétrations.  C'est  ainsi  que,  par- 
fois, une  cavité  était  ménagée  dans  la  partie  supérieure  d'une  pierre, 
pour  loger  une  protubérance  de  même  volume  réservée  par  la  taille  de  la 
face  inférieure  du  bloc  à  poser  dessus. 

Une  particularité  caractéristique  de  la  construction  quechua  et  qui, 
en  outre,  la  distingue  de  ses  aînées  ayiiiara,  chimu  etchincha,  est  laforme 
trapézoïdale  très  accusée  qu'elle  imposaità  toute  ouverture  (323,11;  329). 

Même  monumentale,  l'architecture  andine  coiffait  ses  édilices  d'un 
comble  en  charpente  ou  d'un  toit  de  chaume  (32o,  IV,  Y;  330).  Cepen- 
dant les  tours  funéraires  de  Sillustani  montrent  une  couverture  lapidaire 
réalisée  par  encorbellement  des  assises  (326). 


Poterie  andine  en  forme 
de  Iviosquo. 


'  Spier,  l'en/.  Ci',  les  relevés  de  Stùbel  (Die  liuinenstalle  von  Tiuhuanaco). 


462 


LES    ARCHITECTURES    DE    l'aMÉRIQUE    ANDINE 


V 

i/effet 

Les  diverses  productions  artistiques  des  peuples  andins  attestent  leur 
passion  pour  l'effet. 

L'architecture  chimu  aimait  les  accidents  d'un 
parement  constellé  de  renfoncements,  distribués  de 
façon  à  créer  un  aspect  décoratif.  Surtout,  elle  usait, 
avec  un  succès  remarquable,  de  la  fresque  ornemen- 
tale ou  significative. 

L'art  aymara  recherchait  l'elfet  de  plastique  secon- 
daire et  de  sculpture,  dans  la  mesure  que  lui  per- 
mettait l'insuffisance  de  son  outillage  :  ainsi,  il  rele- 
vait l'encadrement  des  baies  de  ressauts  et  de 
crossettes,  creusait  dans  le  nu  des  murs  des  niches 
k  profil  accidenté   et    sculptait   des    frises  (323). 

Quant  aux  Quechuas,  ils  se  contentaient,  en  tant 
qu'effet  de  plastique,  de  l'aspect  de  bossage  qui  ré- 
sultait de  leur  parti  pris  d'imposer  à  la  face  anté- 
rieure des  pierres  une  conformation  convexe  (329). 
Curieux  de  parure,  ils  la  demandaient  surtout  à  des 
applications  d'or  massif,  même  à  l'extérieur.  C'est 
ainsi  qu'au  temple  du  Soleil,  à  Cuzco,  le  sanctuaire 
du  dieu  était  entièrement  revêtu  d'or  et  que  la  zone 
supérieure  des  murs  de  l'édifice  entier  brillait  de 
l'éclat  d'un  bandeau  de  même  métal,  épais  d'un  doigt 
et  lariie  d'une  main,  et  d'une  frise,  haute  d'une  coudée. 


11.  —  l*"ragmentde  co- 
lonne andine,  bois, 
liauleur,  2'", 70. 


DEUXIEME    PARTIE 

LES  ARCHITECTURES    INDIGÈNES    DE    LOCÉANIE 
ET   DE    L'AFRIQUE 


GHAl'lTRE   PRK.MIEU 
LARCHITECTURE  EN  OCÉANIE 


De  nombreux  iiioiuunenls,  reconnus  depuis  les  Garolines  jusqu'à 
l'île  de  Pâques  et  depuis  Hawaï  jusqu'à  la  Nouvelle-Zélande,  attestent 
les  aptitudes  et  Tactivité  architectonique  des  populations  micronésiennes 
et  polynésiennes.  Il  en  existe  à  l'ile  Malden,  aux  Marquises,  à  Tahiti,  à 
Mangareiva,   à    Tonga  tabou...   Dans  l'île    Pitcaim,   que    les   Européens 


■^xi^ 

L^ 

'.!  Maiden 

Q          ■■TahiK.    .--.-. 

..IRspa.      'f  '     j       ^.r  de  Pé<juei 

^  ^\J      y,"- 

y-Zel^nde 

/* 

332.  —  Topographie  monumentale  de  l'Océanie. 

trouvèrent  déserte,  se  voient  d'importantes  substructions;  à  Râpa,  des 
fortilications  ;  à  Huaheine,  des  cbemins  empierrés;  dans  l'île  Christmas, 
des  rues  pavées  de  blocs  de  corail;  dans  l'île  de  Pâques,  des  tom- 
beaux à  ciel  ouvert  ou  souterrains;  en  Nouvelle-Zélande,  des  œuvres 
de  charpenterie  curieusement  ouvragées  ;  dans  l'île  Tinian,  une  des 
Mariannes,  des  restes  des  demeures  des  Gbamorros,  anciens  habitants 
du  pays;  à  Panope  (île  de  l'Ascension),  la  ville  morte  de  Nanmatal, 
une  Venise  océanienne... 


46  i 


LES    ARCHITECTURES    INDIGÈNES   DE    L  OCEANIE    ET    DE    L  AFRIOUE 


Les  ruines  de  Tinian  et  de  Panope  méritent  une  mention  spéciale. 

Les  premières  consistent  en  des  groupes  de  piliers  sur  le  sommet 
desquels  était  juché  le  plancher  de  maisons  conçues  selon  la  formule  de 
l'habitation  sur  pilotis.  Alignés  sur  deux  rangs  distants  de  3  à  4  mètres, 
ces  soutiens  se  composent  d'un  tronc  quadrangulaire,  fortement  taluté, 
dont  les  côtés  mesurent  à  la  base  1"\40  environ,  et  d'un  chapiteau  hémis- 
phérique sur  le  diamètre  duquel  on  compte  2", 50.  Ils  sont  faits  de  pierres 
liées  par  un  mortier  de  chaux  de  corail  (333,  iv). 

Les  créateurs  de  Nanmalal  étaient  d'habiles  ingénieurs.  Tirant  parli 


\ 


3;jy.  —  Deux  monuments  de  l'architecture  indigène  micronésienne. 

I.  —  Partie  nord  des  ruines  de  Nanmatal  (Ile  Ponopc).  B,  brise-lames;  M,  môle;  E,  entrée;  T,  l 
II.  Légende  de  I.  —  III.  Structure  des  constructions  de  Nanmatal.  —  I\'.  Quinconce  porteur  de  la 
anciens  Cliomorros  (Ile  Tinian). 


om'jeuu.  - 
maison  do 


de  l'existence  en  avant  de  la  côte  d'un  plateau  basaltique,  au-dessus 
duquel  l'épaisseur  de  Teau  ne  dépasse  pas  un  pied,  à  marée  basse,  et 
trois  à  quatre,  quand  la  mer  est  pleine,  ils  réalisèrent  une  cité  marine  qui 
n'occupe  pas  moins  de  42  hectares  (333,  i).  Du  côté  de  l'est,  elle  est 
défendue  contre  la  iioule  par  une  sorte  de  môle  et  par  un  brise-lames 
angulaire,  percée,  sur  sa  face  abritée,  d'une  ouverture  pour  le  passage 
des  canots.  La  ville  était  constituée  par  des  îlots  artiliciels,  carrés 
ou  rectangulaires,  mesurant  de  20  à  130  mètres  de  côté  et  séparés  par 
des  chenaux  larges  de  î)  à  70  mètres.  La  plupart  de  ces  terre-pleins 
portaient  des  habitations;  mais  (iuel(|ues-uns  avaient  une  destination 
funéraire  :  tel  le  Xan  Tauatsci)  (|ai  iiausse  à  2  mètres  au-dessus  de 
i'eau  une  plate-forme,  longue  de  70  mètres,  large  de  00,  à  la  surface  de 
la(|uelle  s'élèvent  deux  enceintes  rectangulaires,  concentriques,  hautes. 


L  ARCHITECTURE    AU    SOUDAN    MÉRIDIONAL  4(ib 

l'extérieure,  de  9  mètres,  rintéri<'ure  de  4.  La  structure  de  ces  massifs 
est  composite  :  une  ceinture,  faite  de  piles  de  fûts  de  basalte  croisés,  avec 
bourrage  de  coraux,  soutient  un  noyau  de  blocs  de  corail,  payé  de 
basalte  (333,  m). 

Les  monuments  océaniens  datent  dune  époque  oi^i  des  populations, 
plus  denses  ([u'aujourd'liui,  pacifiées  pai'  des  souverains  puissants  et 
disciplinées  par  un  régime  patriarcal,  étaient  capables  d'entreprise  et 
astreintes  à  l'effort  collectif.  Quant  à  l'origine  et  à  l'évolution  de  l'art 
qu'ils  révèlent,  elles  restent  énigmatiques. 


CHAPITRE  II 
L'ARCHITECTURE  INDIGÈNE  EN    AFRIQUE 

A  l'bistorien  de  lart  de  bâtir  avec  des  éléments  non  végétaux, 
lAfrique  ne  fournit  matière  qu'au  Sabara,  au  Soudan  et  dans  la 
Rbodesia.  Encore  la  première  de  ces  régions  et  la  seconde,  au  nord  du 
dixième  parallèle,  font-elles  partie  de  l'aire  de  l'art  musulman.  Nous 
bornerons  donc  notre  examen  au  Soudan  méridional,  oh  l'arcbilecture 
paraît  proprement  africaine,  et  à  la  Rbodesia. 


L  ARCHITECTURE    AU   SOUDAN    MÉRIDIONAL 


Dans  le  pays  mandingue,  autrement  dit  dans  le  bassin  supérieur  des 
Iributaires   du    golfe  de  Guinée   entre  le  Fouta-Djallon  et  la   Volta.   la 


K 

T,mhou.dp, 

1 

ç^ 

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y|^.f,X 

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334. 


Aire  de  l'architecture  africaine  au  Soudai 


maison  est  à  deux  étages  :  l'inférieur,  à  demi  enfoncé  dans  le  sol,  cons- 
titue une  plate-forme  sur  kujuelle  est  édifiée  une  babilalion  avec 
vérandali  (335,  m).  De  la  Volta  au  Niger,  la  demeure  est  fortifiée  :  aux 
angles  s'élèvent  des  tours  ou  des  tourelles  ;  généralement,  le  mur  exté- 
rieur dépasse  la  toiture  et  il  est  muni  d'un  crénelage  (335,  iv).  Plus  à  l'est 
II.  30 


466  LES    ARCHITECTURES    INDIGÈNES    DE    L  OCÉANIE    ET    DE    L  AFRIulE 

encore,  reene  un  type   de   forlin  sur  plan   rectanguUiire  que  dépassent 
les  cheminées  de  ventilation  du  loais    33-),  \i\ 


TT 


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r^ri, 


3;Jd.  —  Types  d  habitations  soudanaises. 

I.  —  Trpe  de  la  maisoa  à  Timbjuctou.  —  H.  Coupe  suivant  a  ?  de  I.  —  III.  Type  de  maison  mandingue. 

IV.  V.  Trpe  de  la  nuison  ketere.  —  VI.  Type  de  maison  an  sud  du  Tchad. 

Partout,  la  construction  est  en  terre  :  la  couverture  est  réalisée  au 
moven  d'un  plafond  de  bois  sous  terrasse  ou  sons  un  toit  de  chaume 
."onique  ou  à  versants.  Les  murs  sont  talutés. 


II 

LARCHITECTURE    DANS    LA    RHODÉSIA 

Chronologie  et  topographies  monumentales. 
Entre  le  Zaïnhéze  et  le  Limpopo.  dans  la  Khodésia  actuelle,  le  sou- 

venir  du  fameux  empire  du  Monomotapa  est 

conservé  par  deux  groupes  de  ruines.  Dans  le 
Mashonaland,  au  sud-est  de  Salisburv.  sub- 
sistent :  à  Unitali,  à  Imjanga,  des  habitations 
et  des  forts  ;  au  lieu  dit  Niekerk  Riiins,  un 
ensemble  de  fortifications  qui  s"étend  sur  plus 
de  160  kilomètres  carrés.  Dans  le  Matabele- 
land,  prés  et  à  Test  de  Buluwayo,  se  voient  — 
à  Kharni,  à  Dhlo-Dhlo,  à  Xanatali,  à  Z/y;z- 
'f  TS^^'i^'^^^^f "'''''T''^f '     bahwe—àes  maisons,  des  ouvra-es militaires. 

de  la  Rhodesia  fMonomotapa.)-  '  . 

des  châteaux  forts  :  celui  de  Nanatali  se  dis- 
tingue par  la  quahté  de  sa  bâtisse;  celui  de  Zimbabwe  — idehtiflable  avec 
la  résidence,  mentionnée  par  les  relations  portugaises  du  xvi^  siècle,  du 


L  AKCHITECTUlii:    DANS    LA    RHODÉSIA  467 

soiiveiain  .lu  Monoinolapa ^  —  par  la  grandeur  imposante  de  ses  restes, 
«lui  couvrent  un  espace  de  plus  de  4.oOÛ  mètres.  Dans  ces  monuments 
on  a  voulu  voir  des  témoins  d'une  colonisation  de  ces  pavs  aurifères  par 
les  légendaires  habitants  d'Opliir.  voire  par  les  sujets  de  la  reine  de 
Saba,  dont  la  Bible  a  fait  la  renommée.  La  vérité  est  qu  ils  sont  IVpuvre 
d'Africains:  que  les  plus  anciens  —  ceux  du  Mashonaland  —  ne 
paraissent  point  antérieurs  au  xiv^  siècle  de  notre  ère:  enfin,  que  ceux  du 
Matabeleland  datent  des  xv--xvi«  siècles,  époque  de  la  prospérité  du  port 
de  Sofala  qui  fut  un  des  grands  marchés  du  commerce  arabe-.  A  noter  que 
leurs  constructeurs  étaient  industrieux  et  disposaient  d'un  outillage  en  fer. 
La  commande  paraît  avoir  été  exclusivement  des  catégories  domes- 
tique et  mihtaire;  la  seconde,  déterminée,  semble-t-il,  par  la  nécessité  de 
se  garder  contre  un  péril  menaçant  du  nord. 

Les  programmes  et  leurs  réalisations. 

Dans  le  Maslionaland,  plus  exposé  au  danger,  la  conception  de 
l'habitation  était  dominée  par  le  souci  de  la  défen.se.  La  maison  était 
juchée  sur  la  pente  d  une  hauteur,  près  du  sommet,  au  centre  dun  éta- 
gement  d'enceintes  concentriques,  hautes  de  2  mètres  environ,  dont  le 
tracé  était,  autant  que  le  terrain  le  permettait,  celui  dune  elhpse  '337,  \\ 
et  le  nombre  parfois  de  cinquante.  Une  plate-forme  construite  compensait 
linclinaison  du  sol  et  portait  le  logis  et  ses  dépendances  :  dans  sa  masse 
était  réservée  une  chambre  de  sûreté,  accessible  par  un  étroit  couloir. 

En  pays  Matabele,  la  maison  était  toute  sur  terre,  exhaussée  sur  un 
soubassement  Un  château  princier  était  constitué  par  un  enclos  ellip- 
soïdal, ceint  d'un  mur  dont  l'épaisseur  dépassait  parfois  4  mètres  ;  au 
centre,  un  terre-plein,  également  en  elhpse  et  couronné  d'une  muraille, 
formait  donjon  et  portait,  à  2  mètres  environ  au-dessus  du  sol,  la 
demeure  du  maître,  une  case  circulaire  entourée  de  cellules.  Des  murs 
rayonnants  isolaient  des  secteurs:  des  plates-formes  servaient  de  socle 
aux  habitations  des  fidèles  (337,  ii,  m).  En  somme,  la  réahsation  en 
pierre  du  kraal  d'un  chef  de  FAfrique  australe  actuelle. 

Il  est  vraisemblable  d'attribuer  une  destination  religieuse  à  deux 
tours  coniques  ^  qui  se  dressent  dans  la  partie  méridionale  du  château 
de  Zimbabwe. 

'  CeUe  ruine  est  improprement  appelée  le  <  temple  elliptique  «. 

^  Cl.  la  démonsti-ation  concluante  de  M.  Randall  Mac  Iver,  dans  Mediaeval  Rhodesia. 

3  La  plus  grande  mesure  17  mètres  de  circonférence. 


468 


LES    ARCHITECTURES    INDIGÈNES    DE    L  OCEANIE    ET    DE    L  AFRIQUE 


La  co7istruciion. 
La  maçonnerie  est  très  solide.  Ses  matériaux  sont  des  éclats  naturels 
de   granit,   de    dimensions  moyennes  et  de  volume  approximativement 
parallélipipédique.   L'appareil  est  presque   régulier,   grâce    à   un  choix 
avisé   d 
assemblage  soigneux  (337,  v). 


éléments,   à  un  dégrossissement    sommaire  et  surtout   à   un 


;]37.  —  Quelques  particularités  de  l'architecture  du  Monomotapa. 

1.  —  Type  du  fort  dans  la  région  de  Niekerk  :  A,  réduit  ;  B,  cour  intérieure  ;  c,  avant-cour.  —  II.  Plan  duclu'i- 
leau  de  Nanatali  ;  A,  demeure  du  clicf;  B,  B,  cases;  E,  entrée;  e,  entrée  secondaire;  P,  P,  plates-formes.  —  III. 
Coupe  de  l'enceinte  du  cliùteau  suivant  .V  Z  du  plan.  —  IV.  Exemples  de  décoration  par  arrangements  d'appareil 
(Ruines  de  Dhlo-Dhlo). 


Une  liaison  par  du  mortier  est  plutôt  rare.  Cependant  l'usage  d'un 
ciment,  dans  la  composition  du({uel  entraient  des  fragments  de  granit, 
était  courant,  pour  l'établissement  d'un  sol  artificiel;  pour  la  réalisation 
d'un  mur  de  case  ;  enfin  pour  la  consolidation,  à  dilïérentes  hauteurs,  de 
la  maçonnerie  des  plates-formes,  (juc  renforçait  en  outre  l'insertion  de 
poutres  dans  leur  masse  (337,  m). 

Vr/frL 

La  recherche  de  l'elh't  se  niaiiifesle  par  des  arrangements  d'appareil 
créant  des  aspects  de  clievrons,  de  câbles,  d'arêtes  de  poisson,  de  damiers, 
et  aussi  par  l'intercalation  d'assises  de  serpentine  dans  l'élévation  de 
mommients  en  granit  (337,  iv,  v). 


BIBLIOGRAPHIE 


LES  ARCHITECTURES  DE  L  ORIENT 
MÉDIÉVAL  ET  MODERNE 

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470 


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Sauiu:  (Fr.)  und  IIkkzi-ei.h.  Archi'iologisvlic 


Reise  im  Euphrat  und  Tigris  Gcbiet.  Ber- 
lin. 1911,  3  vol. 

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Arrien    (ii'^    s.    ap.    .l.-G.).    L'expédition 
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Diox    Cassius    (u'^   s.    ap.    J.-G.).    Histoire 

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Ferdouçi.  Schah  Ncîhmeh.  (Début  du  xi'^'s.). 

—  Trad.  française  parJ.  Mohl.  Paris.  1838- 
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Saint-Pétersbourg.  1909. 

III.  -  LES  ARCHITECTURES  CHRÉTIENNES 
DE  L  ORIENT  MÉDIÉVAL 

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ÎIBLIOGUAPIllK 


471 


SU  me  ES 

Saint  Ambhoise  ;  saint  Augustin  ;  saint 
Basile  ;  Eusèbe  de  Césarée  ;  saint  Ghé- 
lioïKE  UE  Nazianze  ;  saint  Grégoire  de 
Nysse  :  saint  Jean  Chrvsostomk... 

Voir  les  recueils  et  répertoires  : 

-MKiNE  ^.I.-P.)-  Patrologiae  grxcae  cursus 
complelas,  1857-1886,  160  vol. 

l'airolofjiac  lalinae  cursus  completus.  Paris. 
1844-1864,  221  vol. 

l'oTTHAST  (Au^.).  Bibliotheca  Idstorica  Medii 
Aevi.  Wegweiser  durch  die  Geschichts- 
werke  des  Europaischen  Mittelalters 
bis  1500.  Berlin.  1896  (2«  éd.),  2  vol. 

Smith.  Dictionnanj  of  Christian  Biographij. 
Londres,  1867-1887,  4  vol. 

Corpus  scriptorum  ecclesiasticorum  latino- 
rum,  editum  consilio  Acad.  Ca>s.  Vin- 
dobon.  Vienne,  1867-. 

DÉBUTS  ET  ORIGINES 
DE  E  ARCHITECTE  RE  CHRÉTIENNE 

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in  systematischer  Darstellung.  Form,  Ein- 
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1\  .   -    L  ARCHITECTURE  CHRÉTIENNE 

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LA  HAUTE  MÉSOPOTAMIE  ET  EN  SYRIE 

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dien  iiber  christliche  Denkmâler,  heraus- 
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KoNDAKOv.  Voyage  archéologique  en  Syrie 
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bourg, 1904. 

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Saulgy  (de).  Jérusalem.  Paris.  1882. 

Saulcy  (de).  Voyage  autour  de  la  mer  Morte 
et  dans  les  terres  bibliques.  Paris,  1853. 

Saulgy  (F.  de).  Voyage  en  Terre  Sainte. 
Paris,  1865,  2  vol. 


A  DA  jiNANUS  (Abbas) .  Libri  III  de  Locis  Sanctis 
ex  relatione  Arculfi,episcopi  Galli.  (Dans  : 
Tobler  et  Molinier,  Itinera  Hierosolymita 
latina) . 

—  ïrad.  franraise  par  A.  Baron.  Limoges, 
1869. 

Ghoricius  de  Gaza.  Description  de  l'église 
de  Saint- Serge  à  Gaza. 

—  Traduite  et  commentée  par  G.  Millet, 
dans  la  Revue  archéolog.,  1905,  1. 

EusÈBE  de  Gésarée.  Description  de  la  basi- 
lique deTyr.  (Dans  son  Histoire  ecclésias- 
tique, X,  4,  43.) 

EusÈBE  DE  Gésarée.  Description  de  Véglise 
du  Saint  Sépulcre  à  Jérusalem.  (Dans  sa 
Vie  de  Gonstantin,  III,  30.) 

EvAGRius  Scholasticus.  Description  du  cou- 
vent de  Kalat  Sem'an.  (Dans  son  Histoire 
ecclésiastique.) 

Libanius.  Description  de  la  «  Grande  Eglise  » 
à  Antioche.  (Danssonouvrage  'jT.ip  kpwv, 
XI.) 

Silvia    Auuitania.    Peregrinatio    ad    Loca 


iIBLIOGUAPHIE 


473 


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Hierosolvmita.) 

Cf.,  les  recueils: 

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norum,  publié  par  l'Acad.  impér.  de 
Vienne,  XXXIX.)  Vienne,  1898. 

ToBLER  et  MoLiNiER.  Itiiiera  Hieroiiohjmita 
et  descriptiones  TcrrseSanctae,  bellis  sacris 
antcriora  et  latina  linyiia  exarata,  Ge- 
nève, 1882,  3  vol. 

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Clermont-Ganneau.  Paris,  1888-. 

Revue  biblique  internationale.  Paris,  1892-. 

Revue  de  VOrient  chrétien,  Paris,  1896-. 

Mitteilungen  der  vorderasiatischen  Geselb- 
chafl.  Berlin,  1896-. 

Mitteilungen  und  Nacliricliten  des  dcutschen 
Palcistina  Vereins.  Leipzig,  1895-. 

Zeitschrift  des  deutschen  Palàstina  Vereinti. 
Leipzig,  1878-. 

Qaartehj  statements  of  the  Palestine  Explo- 
ration Fund.  Londres,  1888-. 

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(Dans  :  Journal  of  liellenic  Studies,  1892, 
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dien,  Paniphylien,  Kappadokien  und  Ly- 
kien.  (CoUect.  :  Studien  liber  christliche 
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Neue  Folge,  5,  6).  Leipzig,  1908. 

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des  Auslandes,  n'-'  13.)  Strasbourg,  1903. 


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sien und  Nord  Syrien.  Berlin,  1890,  2  vol. 

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en  Orient  (Asie  mineure  et  Syrie).  Paris, 
1838,  2  vol. 

Lanckoronski,  g.  Niemann  und  E.  Peter- 
SEN.  Studte  Pamphyliens  und  Pisidiens. 
Vienne,  1890,  2  vol. 

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(Dans  :  Migne,  Patrologie  grecque, 
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lung.  Athènes,  1876-. 
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The  Journal  of  hellenic  Studies.  Londres, 

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exécuté  en  1847-1848.  Saint-Pétersbourg, 
1849-1850,  3  vol.  et  atlas. 

Gacarine  (G.).  Recueil  d'ornements  et  d'ar- 
chitecture byzantins,  géorgiens  et  russes. 
Saint-Pétersbourg,  1897. 

Grimm.  Monuments  d'architecture  byzantine 
en  Géorgie  et  en  Arménie.  Saint-Péters- 
bourg, 1860. 

KoNDAKOV  ET  Bakradse.  Monumcnts  reli- 
gieux en  Géorgie.  (En  russe.)  Saint-Pé- 
tersbourg, 1890. 

Uvarov.  Matériaux  pour  l'archéologie  du 
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MONOGllAPlilES 

Brosskt.  Les  ruines  d'Ani.  Saint-Péters- 
bourg, 1861,  2  vol. 

Ter  Movsesian.  Fouilles  de  l'église  de  Saint- 
Grégoire  rilluminateur,  près  d'Etsch- 
luiadzin.  (Dans  le  Bulletin  de  la  Commis- 
s'ion  impér.  archéol.  de  Saint-Pétersbourg , 
\<.m.  VII.) 

voy.\(r/is 

LvxcH  (il.    F.   B.).   Armenia.    Travcls  and 

Studies.  Londres,  1901,  2  vol. 
MuRRAV.  Handbook  for  travellers   in  Asla 

Minor,  Transcaucasia,  Persia.     Londres, 

1907. 
ÏEXiER.    Description    de   l'Arménie,    de    la 

Perse  et  de  la  Mésopotamie.  Paris,  1842- 

1852,  2  vol. 


Langlois  (V.).  Collection  des  historiens 
anciens  et  modernes  de  l'Arménie.  Paris, 
1867-1869,  2  vol. 

Tamahati  (M.).  Histoire  du  catholicistnc  en 
Géorgie  duxiu'^  auxx'^  siècle.  Tiflis,  1910. 

Toi-RNEBizE  (F.).  Histoire  politique  et  reli- 
gieuse de  l'Arménie.  Paris,  1910. 

Périodiques. 

Bulletin  de  la  Commission  impériale  ar- 
chéologique  de    Saint-Pétersbourg.   (En 

russe) . 

vu.  -  L  ARCHITECTURE  ARABE 
AVANT  L  ISLAM 

Berchem  (van).  Au  pays  de  Moab  etd'Edom. 
(Dans  le  Journal  des  Savants,  1909.) 

Brûnnow  et  Domaszewski.  Die  Provincia 
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DiEULAFOY  (M.).  L'art  antique  de  la  Perse. 
Paris,  188i-1889. 

DouGHTY  (G.  M.).  Arabia  deserla.  Cam- 
bridge, 1888,  2  vol. 

DussAUD.  Mission  dans  les  régions  désertiques 
de  la  Syrie  moyenne.  Paris,  1903. 

DfssAUD.  Voyage  archéologique  au  Safa. 
Paris,  1901. 

.Iaussen  et  Savignag  (BB.  PP.).  J//.s.siou 
archéologique  en  Arabie.  De  Jérusalem  au 
Hedjaz.  Paris,  1909. 

Massignon.  Mission  de  Mésopotamie  (1907- 
1908).  (Dans  :  Mémoires  publiés  par  les 
membres  de  l'Institut  français  d'archéo- 
logie orientale  du  Caire,  1910.) 

MusiL  (A.).  Arabia  Petraea.  Vienne,  1907. 

Tristram  (H.  B.).  The  /.and  of  Muab. 
Londres,  1873. 

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Studies,  XXX,  1910.) 

Clermont-(Janneau.  Mschatla.  (Dans  :  Joiu'- 
nal  des  Savants,  1906.) 

Delman  (Gust.).  Petra  und  seine  Fclshcilig- 
ti'uner.  Leipzig,  1908. 

Massignon.  Les  châteaux  des  princes  de 
Hirah.  (Dans  :  Comptes  rendus  de  l'Aca- 
démie des  Inscript.,  1909,  et  Gazette  des 
Beau.vArts,  1909.) 


lîIBLIOGHAPHIE 


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gesell.  zu  Berlin,  XX.)  Berlin,  1912. 

ScHULZ  (B.)  und  Strzygowski.  MscluUta. 
(Dans  :  Jahrbuch  der  K.  Preussisclien 
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NoLDEKE  (Th.).   Die  (Jhasuanischen  Fursten. 

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Cf.  le  §  IV. 


Périodiques 


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DE  LEGYPTE  COPTE 

Butler  (.\.  J.).  The  Ancient  coptic  clnirches 

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Gayet.  Lart  copte.  Paris,  1902. 

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1895. 

Bock  (W.  de).  Matériaux  pour  servir  à  Tar- 
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Pétersbourg,  1901. 

Crum  (AV.  E.).  Coptic  monuments.  Le  Caire, 
1901. 

Ebers  (G.).  Sinnbildliches.  Die  koptische 
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chen  Sculptur  und  ihre  Symbole.  Leipzig, 
1892. 

Gayet.  Les  monuments  coptes  du  musée  de 
Boulaq.  (Dans  :  Mémoires  publiés  par  les 
membres  de  la  mission  archéologique 
Irançaise  au  Caire,  III,  3,  1889). 

Ouspensky  (Porph.).  LePatriarcat  d' Alexan- 
drie. Recueil  de  matériaux  concernant 
son  histoire.  Saint-Pétersbourg,  1898. 

Strzygowski.  Hellenistiche  und  koptische 
Kunst  in  Alexandria.  (Dans  :  Bulletin  de 
la  Société  archéolosique  d'Alexandrie, 
V.  1902.) 


STHZ(iYow,sKi.  Koptische  Ku)ist.  (Catalogue 
des  anti(iuités  égyptiennes  du  musée  du 
Caire,  vol.  Xll).  Leipzig,  1904. 

TOPOGRAPHIE 

B.EUEKER   Aegypten.  Leipzig,  190G. 

—  Edition  française,  1908. 

Description  de  l'Egypte.  Recueil  des  obser- 
vations et  des  recherches  qui  ont  été 
faites  en  Egypte  pendant  l'Expédition  de 
l'armée  française.  Antiquités.  Paris, 
1809-1828,  5  vol. 

.loANNE.  Egypte.  Paris,  1900,  3  vol. 

Makiuzi.  Description  topugraphiqiie  et  histo- 
rique de  l'Egypte.  Trad.  française  par 
Bouriant.  (Dans  :  Mémoires  publiés  par 
les  membres  de  la  Mission  archéologique 
française  au  Caire,  XVII,  2,  1900.) 

MOXOGRAPHIES 

Cléuat.  Le  monastère  et  la  nécropole  de 
Baouit.  (Dans  :  Mémoires  publiées  par  les 
membres  de  l'Institut  français  d'archéo- 
logie orientale  du  Caire,  XII,  2,  1906.) 

Evetts.  Tke  churches  and  monasteries  of 
Egypt  and  some  neighbouring  countries 
attributed  to  Abu  Sdlih  the  Armenian. 
With  added  notes  by  A.  J.  Butler. 
Oxford,  1895. 

K'auf.mann  (K.  M.).  Die  Ausgrabung  der 
Menas  He'digtiimer  in  der  Mareotisiviiste. 
Le  Caire,  1906,  1908,  1910,  3  vol. 

IvAUFMANN  (K.  M.).  Die  Menasstadt  und  dus 
national  Heiligtum  der  altchristlichcn 
Aegypter  in  der  Westalexandrinischen 
Wiiste.  Ausgrabungen  der  Frankfurter 
Expédition  am  Karm-abu-Mina  (1905- 
1907).  Leipzig,  1910. 

IvAUF.MANN  (K.  M.).  Ein  altchristliches 
Pompei  in  der  libyschen  Wiiste.  Mayence, 
1902. 

Kauf.mann  (K.  M.).  La  découverte  des  sanc- 
tuaires de  Menas  dans  le  désert  deMareotis. 
Rapports  sur  les  fouilles.  Trad.  française 
par  M"*''  Hartmann.  Alexandrie,  1908. 

Mileham  (G.  S.).  Churches  in  Lower  Nubia. 
Philadelphie,  1910. 

QuiBELL.  Explorations  at  Saqqara  (1906- 
1907).  Le  Caire,  1908. 

Périodiques. 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  d'A- 
lexandrie. Alexandrie,  1898-. 


476 


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mission  archéologique  fraaruisc  au  Caire. 

Paris,  J882-. 
Mémoires  piibl iés  j^ar  les  membres  de  l'Institut 

français  d'archéologie  orientale  du  Caire. 

Paris.  -1900-. 
Archaeological  Survey  of  Egypt  :  Memoirs. 

Londres,  1893. 
Egt/pt  Exploration  Fund  :  Archaeological 

Reports.  Londres,  1885-. 
Egijptian  Research  Account.  Londres,  1895. 

IX.  -  L  ARCHITECTURE  CHRÉTIENNE 
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(isELL  (S.),  Les  monuments  antiques  de  FAl- 
gérie.  Pai'is,  1901,  2  vol. 

GsELL  (S.).  Becherches  archéologiques  en 
Algérie.  Paris,  1893. 

Mercier  (E.).  Histoire  de  l'Afrique  septen- 
trionale. Paris,  1888-1891,  3  voL 

MONOGRAPHIES 

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bessa.  Paris,  1897. 
Caiinat.  Cartilage.  Timgad,  Tebessa.  Paris. 

1909. 
Delattre  (R.  p.).  La  basilique  de  Damous- 

el-Karita,à  Garthage.  Constantine,  1892. 
Gavault.  Etude  sur  les  ruines  romaines  de 

Tigzirt.  Paris,  1897. 
Sal.\din.  Rapport  n(.r  une  mission  en  Tunisie. 

(Dans  :  Archives  des  missions  scientifi- 
ques, 3"  série,  XIH,  1887.) 
Saladin.  Rapport  sur  une  mission  en  Tunisie. 

(Dans   :    Nouv.    Archives   des  missions 

scientifiques,  L  1893.) 


Pér 


lies. 


Recueil  des  notices  et  mémoires  de  la  Société 
archéologique  du  département  de  Cons- 
tantine. Constantine,  1867-. 

Revue  africaine. 

Service  des  monuments  historiciues  de  l'Al- 
gérie. Ouvrage  publié  sous  les  auspices  du 
Gouvernement  trénéral  de  l'Algérie. 


X.  -    L'ARCHITECTURE  BYZANTINE 

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logy.  Oxford,  1911. 
DiEHi..     Manuel     d'archéologie     byzantine. 

Paris,  1910. 
HoLTZiNGEH    (H.).   Die  altchristlicitc  Archi- 

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AïNALuv.  Fondements  hellénistiques  de  l'art 
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1895. 

A  ïxAi.ov .  Les  mosaïques  du  IV""  et  du  V*-'  siècles 
(En  russe.).  Saint-Pétersbourg.  1895. 

Bayet  (Ch.).  Recherches  pour  servir  A  l'his- 
toire de  la  peinture  et  de  la  sculpture 
chrétiennes  en  Orient  avant  la  querelle 
des  Iconoclastes.  Paris,  1879. 

Bevlié  (de).  L' habitation  byzantine.  Paris. 
1902. 

Byzantinische  Denkmâler  (publiés  par  Strzv- 
gowski).  Vienne,  1891-1903,  3  vol. 

Choisy  (A.).  L'art  de  bâtir  chez  les  Byzan- 
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Delhi  (Arne).  Sélection  of  Byzantine  (hna- 
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DiEHL.  Études  byzantines.  Paris,  1905. 

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NiCEPHORUS    Gallistus   [xiv^    s.).    Histoire 

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Bonn,  1828-1878,  49  vol. 
DiDOT.  Fragmenta  historicorum  graecorum. 

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Ibn  Khaldoun.  Prolégomènes  historiques. 
Trad.  française  commentée  par  de 
Slane.  Paris,  1863-1868,3  vol. 

Maçoudi.  Les  prairies  d'or  et  les  mines  de 
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religion.  Londres,  1909. 
In\s'.\rds    (K.)    The    temple   of   the   Andes. 

Londres,  188*. 
Meyrndorff  (de).  L'Empire  r/((  Sdeil.  Pérou 

et    Bolivie.  Paris.  1909. 
MiDDRNDORF  (E.-W.^  Perw. Berlin,  1895,3vol. 
Orbigny   (A.  d'.).   Voyage  dans   rAmériqxw 

méridionale.  Paris,  1844,  4  vol. 
Reisz  und  Stùbkl.  Bas  Totenfeld  von  Ancon 

in  Peru.  Berlin.  1880-1887,  3  vol. 
KivERO  (E.  de)  y  .T  de  Tschudi.  Antigiieda- 

des  Peruanas.  Vienne.  1851.  2  vol. 
Seler.    Peruanischc    Altertûmer.      Berlin, 

1892. 
Sqlîier  (E.-(i.).  Peru.  Incidents ofTravel  and 

Exploration    in    the  land  of  the    Incas. 

New-York,  1877. 
Stûbel  und     Uhde.    Die   Ruinenstntte    von 

Tiahuanaco.  Breslau,  1892. 
Wiener  (Ch.).  Pérou  et  Bolivie.  Paris,  1880. 

AnCtRand  (L.).  Lettre  sur  les  antiquités  de 
Tiaguanaco  et  l'origine  présumable  de  la 
plus  ancienne  civilisation  du  Pérou. 
(Dans  :  Bévue  générale  de  l'Architecture 
et  des  travaux  publics.)  1866-1867. 

Biblioteca  Hispano-Ut tramarina.  Madrid, 
I875-. 

CiEÇA  de  Lei>n  (Pedro).  Parte  primera  de 
la    Cronica   del  Peru.  Séville,  1553. 

—  Trad.  anglaise  annotée  par  Markham. 
Londres,  1864. 

Segunda  Parte  de  la  Cronica  del  Peru. 
Coll.  :  Bibliot.  Hispana.  lltramarina, 
Madrid,  1890. 

32 


498 


BIBLÏGGRAPHIE 


CoBO  ^Barnabe).  Eistoria  del  Niievo  Minido. 

(1653).  Séville,  1890-1895. 
Coleccion  de  libros  raros  6  curiosos  que  tra- 

tan  de  America.  Madrid. 
Coleccion  de  libros  y  documentos  refereiUes 

à  la  fmtoria  de  America,  Madrid. 
Garcil.^so  de    la  Vega.    Historia    General 

del  revu.  Madrid,  17-22. 
Garcilaso  de  la  Vega.  Primera  Parte  de  Ion 

Coijientarios  reaies.  Madrid,  1723. 
Markham  (Cl. -il.)  History  of  Peru.  Chicago, 

1892. 
Stubel,    Heiss  und  Koppkl.     Kaltur    and 

Industrie  der  Siidamcrikanisclien   Vôlker. 

Leipzig,  1889-1890,  2  vol. 
TscHL'Di    (,l.    von).    Culturhisturische    and 

sprachliche  Beilr(hj>'  zur  Kentniss  des alten 

Peru.  (Dans  :  Denkschrift.  der  .\kad.  der 

Wissensch.  in    Wien.    Phil.    Hist.    Cl.. 

X.XXIX.  1.  1891.^ 


XXXI       -   L  ARCHITECTURE    INDIGENE    DE 
LAFRIQUE 

SOUDAN  MÉRIDIONAL 

Barth.  Reisen  und  Entdeckanr/cn  in  Nord 
und  Central  Afrika  in  den  Jahren  1849  6i.s 
1855.  Gotha,  1856-1858.  5  vol. 

BiNGEK.  Du  Niger  au  golfe  de  Guinée  par  le 
pays  de  Kong  et  le  Mossi  Pari.^^,  1891, 
2  vol. 

Caillié  (U.).  Journal  d'un  royage  à  Tem- 
bouctou  et  à  Jennë  dans  l'Afrique  cen- 
trale... Paris,  1830,  3  vol. 

Frobenius  (H.).  Die  Erdgebâude  im  Sadan. 
(Dans    :    Sammlung   gemeinverstiindli- 


cher  wissenschaftl,  Vortrage.  Neue  Folge. 
Elfle  Série.)  Berlin,  1897. 

11.   LAHCHITECTUBE  DANS  LA 
R  H  ODE  SI  A 

Hall  (R.-N.).  Great  Zimbabue,  Mashona- 
I       land,    Rhodesia.  Londres,  19i'5. 

Hall  (R.-N.).  PreldstoricRhodcsia.  Londres. 
1909. 

Hall  (K.-N.)  und  Neal  (W.-G.)  Tke  an 
cient  ruins  of  Rhodesia  [Monomotapae 
hnperium.)  Londres.  1904  (2*^'éd.). 

Randall  Mac  Iveh  (D.).  Mediaeval  Rho- 
desia. Londres,  1906. 

Theal  (G. -M.).  Records  of  South-Eastern 
Africa.  Londres,  1898-1903,  9  vol. 

—  History  and  Elhnography  of  Africa, 
south  oftheZambesi.  Londres,  1907-1908, 
6  voL 

XX\.    -   L  ARCHITECTURE  INDIGÈNE  DE 
LOCÉANIE 

KniTZ.    Die  Insel  Tinian  (Dans  ;  Deutsches 

Kolonialblatt,  1901.) 
Hel.molt  (F.)  Weltgeschichte.  II.  Ostasienund 

Ozeanien.  Ind'ischer  Ozean.  Leipzig.  1902. 
KuBARY.  Die  Ruinen  von  Nanrnatal.  (Dans  : 

Journal  des  Muséums    Godeffrov.   Ham- 

burg,  VI. ), 
OuATRKFAGES.  Étudesur  quelquesmoniiments 

et  constructions  préitistoriques.     (Dans  : 

Revue  d'Ethnographie,  H.  Paris,    1883.) 
Thomson  (W.-J.)  The  etlniology   and  anti- 

quities  of  Eat^ter  Island.  (Dans  :  Annual 

Report   of  Ihe    Siiiitlisonian    Institution 

for  1889  ) 


NDEX 


TNDEX   MONUMENTAL 

Les  chiffres  gras  indiqueiil  un  dessin  on  une  gravure.  Ceux  que  suit  le  signe  {n) 
se  réfèrent  à  une  note. 


Abde.  Ruines,  98. 
Abou    (Mont).    Temples,     :287 
in),  297,  327,  332. 

—  Temple  Vimala,  290,  307. 
307  (11),  31 S  (M).  319,  320. 

—  Temple  Tejahpàla,    2'JO, 
318. 

Aboudolai".  Mosquée,  206  («i. 
Achrel'  (Mazendéran).    Palais, 

l'J6. 
Adalia  (Kglisc  d'  =  Mosiiuée 

Djounianoam    djami) ,    09. 

78. 
Asiiadir.    —    Voir    Tlemcen- 

Aghadir. 
Ai,'ra.  —  Mosquée  de  la  Perle, 

196,  222. 

—  Mosquée  Moli  Masjid.    — 
Voir  Mosquée  'de  la   Perle. 

—  Palais    de    l'époque    de 
Chah  Jahan, 196. 

—  Palais   dTtimàdu-d-I)au- 
lah,  196. 

—  Palais    Rouge .    —    Voir 
Vieux  Palais. 

—  Vieux  Palais  (Palais  Rou- 
ge), 196. 

—  Taj-Mahal,  190,  200,  201, 
213,  234  (n),  252. 

—  Tombeau  d'ili  uiàdu-d- 
Daulah,  196. 

Ahmadabad,  287  [n). 

—  Mosquée  de  Muhaiiz  khan, 
194. 

Ajunta.  Fres(iues,  330,  332. 

—  Monastères,  287  (n),  288 
296,  313. 

Vihara  n»  I,  327. 

Vihara  n"  X,  317. 


.Ajunta.    Monastères.     Vihara 
n"  XVI.  306,  307. 

Vihara  n»  XVII,    327. 

Vihara  n"  XXIV,  327. 

—  Temples,  287  («),  288,  296. 
313. 

AkhalsykIi.  Monastère  de  Sa- 
fur,  84. 

Akhpat.   Kglise  de  la  Sainte- 
Croix,  S3,  90. 

I'or<-lie-mausolée  ,    84. 

90. 

Akhtamar.  Monastère,  83,  9. 
[n), 
Eglise,  83. 

Akyab.  Temple,  408. 

Aladscha  Kisle.  Église,  72.  73 
(n]. 

Al  Ahsà.  Château,  99  {n). 

Alaidja  Jaila.  Église,  69. 

Ala-Klisse.  Église,   69,  73  («). 

Alban    iMont).     Monuments, 
438,  448. 

Alep.  Citadelle,  188. 

—  Grande  mosquée,  186. 
Alger.  Minaret  de  la   Djama 

Kébira,  191. 

—  Mosquée  de  la   Pêcherie, 
197. 

—  Mosquée  Sidi-Abd-er-Rah- 
man,  199. 

—  Grande    mosquée,    180. 
222. 

—  Palais  de  la  Janina,  197. 
Aljaféria   (Mosquée   de  1').  — 

Voir  Saragosse. 
Al   Kha\varna([   (Château  d'), 

99. 
Aliâhabad.  Citadelle,  196. 


AUàhabad.  Colonne  commé- 
morative,  287  (n). 

—  Palais.  196. 

Al  Mmvaqar  (Château  d"),  99, 

103  (n),  lOo  in). 
Al  Okhayder  (Château  d'),  99, 

100,  100  (/(),  101,  103. 
Amarapura.   Temple   Kvauk- 

taugyi.  408,  411. 
Amaravali.    Topi-,   288,    296, 

330,  302. 
Amber.  Palais,  290. 
.\iidjernath.   Monuments,  287 

\n). 
.\mida  —  Voir  Diarbékir. 
Amman,  37. 
A  mol.  Mosquée,  191. 

—  Mosquée  de  Mir  Bou- 
zourk,  192. 

Anatolie    (Sanctuaires     chré- 
tiens rupestres  de  1'),  68. 
Anba  Bischaï  (Deir),  108.  110, 
110    (n).    —     Voir    Deir-el- 
Ahmar. 
'   Ancyre.   Église   de   Saint-Clé- 
i       ment,  69,  71  (n),  73.  74  («), 
n  [n). 

—  Église  de  Saint- Nicolas, 
78  in). 

—  Temple  de  Rome  et  d'Au- 
guste, 26  in). 

Andaval.  Eglise,  81. 

Andalousie  musulmane  (Ar- 
chitecture de  1'),  190,  191, 
219,  220,  222,  224,  225,  226, 
231  (71),  241,  248. 

Anges  (Couvent  des).  —  Voir 
Deir-el-Melak. 


500 


INDEX    MONLMKNTAL 


Andiinople.  Caravansérails. 
193. 

—  Fortifications,  193. 

—  Mosquée   Bayézidië,   193. 

—  Mosquée  de  Bokharia,  193. 

—  Mosquée  lîski-djami,  193. 

—  Moscjuée  de  Mahomet  I, 
193. 

—  Mosquée  de  Mourad  IV. 
195. 

—  Mosquée  Suléiniié.  19-J. 
208  (n). 

—  Vieille  mosquée.  227. 

—  Sérail,  198. 

A  n  g  k  0  r .   A  n  g  k  o  r   T  h  o  m  . 

Ruines,  384. 
Grand  Bayon.384,  389. 

390,  396. 

Palais,  386,  387. 

Temple  l'hidiéanu- 

kas.  384.  386,  390. 
Pont.  393  (h). 

—  AngkorVat  (Temple).  384, 
387,  389,  390,  390.  391.  393, 
393  in),  394,  394  («i.  395. 
396,  397,  398. 

—  Baray  occidental,  388. 

—  Baray  oriental,  388. 

—  Mébonne  occidental.  388 

—  Méboune  oriental.  388. 
Angora.    Mosquée    d'.Ahmed- 

Paclia,  195. 

—  -  de  lladj-Be)rani,195. 
Ani.  Cathédrale,  83,  86.  87,  88. 

91  (n),  92,  94. 

—  Chapelle  de  Saint- Gré- 
goire. 83.  92. 

du  liédempteiir,  83. 

—  Église  de  Saint-Grégoire. 
84,  92,  93,94 

—  Mosquée,  186. 
Announa.  Église,  117. 118. 119. 

121. 

Antinoé.  Couvent  de  Saint- 
Jean.  113  {n). 

Anfioclie.  La»  Grande  Eglise)-. 
3o,  46,  47,  51  (n),  65  (n). 

Anurâdhapura.  Monuments. 
296. 

—  Dagaba  Thùpàrâma.  326. 
Apamea.  —  Voir  Diner. 
Aphrodisias.  Église,  26  (n). 
Ardebil.  Grande  Mosquée,  186, 

223. 

—  Mosquée  de  Clieik  Séfi. 
194.246. 

—  Palais  d'Osman  khan,  19i 
Ariljé.  Eglise.  270. 

Arta.  Eglise  de  la  l'arigori- 
tissa.  133. 

—  Rglise  de  Saint-Basile,  133 
de  Saint-Théodore,  133 


Asbistan.  Mosquée,  191  . 
Ascension  (Ile  de  1").  —  V(jir 

Panope. 
Assour.  Palais  parLlie.  1. 
Assouta.  Temples.  423. 
Ateni.  Église,  86  («). 
Athara-Nalà.    Pont.    290.  302. 
Athènes.  Église   de  la  Kapni- 

karéa,  133. 
des  Saints  Apôtres.  150 

(n),  161.  165,  168. 

—  —  deSaint-Nicodéme.131. 

—  des  Saints  Théodores.133. 

—  Panagia    Gnigoijiko.    — 
Voir  Petite  Métrop(jle. 

—  Parthénon,  26  (n). 

—  Petite  Métropole.  130.139. 
Athos  (Mont).  Monastères. 269. 

—  Couvent   de    Chiiandari. 

133,  150.  272. 

(Église  du>.  J45  (/(). 

—  Couvent  d'Ksphigmi'nou . 

134.  157 

—  Couvent    de    Kastamoni- 
tou  (Eglise  du),  145  {n} 

—  CouventdeKoutloumousi. 
134. 

—  Monastère  de  Lavra.  131. 
158. 

(Église  du).  150  (n). 

—  Monastère  de   Saint-Pan- 
télimon,  161. 

(Chapelle  ruinée   du). 

161  (H). 

—  Couvent  du   Pantocrator. 
134. 

de    Saint- Paul.  134. 

de  Simopetra.  158. 

—  Monastère    de    Vatopedi 
131. 

(Église    du),    150    («). 

154.  172. 
Ayoulhià.  Palais.  415. 
Babiska.    Église.    35.    42    m-. 

44,  45  (n). 
Babouda.  Église,  44,  59,  63 
Badaka.  — VoirDerre-i-Chahr. 
Badami.  Monuments.  287  (/c. 

29S. 

—  Temple    souterrain.    292. 
309,  309. 

Bagaï.  Fortilications,  117. 
Bagdad -Khan    Ortiima.    224 

(71). 

—  Médressé    de    Mustanser. 
188. 

—  Mosquée  de  Cheik  Omar, 
196. 

—  Tombeau  d'K/érhicI,  22i). 
de  l'iiiipéralrice  Zobé'i- 

deh,  184.226,227.  236. 
Hagniska.  Église,  270 


Ba-kheng(Mont).  Temple.  384. 

388,  389.  390,  394  In}. 
lîakong.  Temple.  384. 
Bali  (Ile  de).  Monuments,  400. 
Bantéai  Kedei.  Temple.   384. 

390. 
Bantéai-Prei-Angkor.  i^difices 

religieux.  384. 
Baouit.  Monastère.  107. 

(Église  du).  113.  114. 

Bapuon.  Temple,  384. 
Baqouza.    Église.   35.    42   (n). 

44.  45,  62.  63,  66. 
Bâri(|.  (Château  de).  99  (»). 
Bechoulla.  Maison.  41. 
Bedsa.  Chaitya,  326. 
Behio.  Église,  42  (n).  44. 
Belur.  Temple,  292,  327. 
Bénarès.  Mosquées.  198. 

—  Temple  deVisveswar. 

2:;o.  323. 

Beng  Méaleà.  Temple,  384. 

Benian.  Eglise.  117.  118  (?m. 
119. 

Bcni-IIammad  (Kalaa  des). 
186,200  («). 

Bethléem.  Basilique  de  la  Na- 
tivité. 35,  37  [n).  44.  44.  65 
(«).  101  (»)•  10-2  (n). 

Betoursa.  Église,  45  i7i),  62. 

—  Maison  du  sculpteur,  66 
Bhàja.  Chaitya,  288.  317. 

—  Monastères  souterrains. 
287  ()i\. 

—  Temples  SDUlerrains,   287 

Bharhaut.  Topes.  287  (m),  288. 

296.  302,  323 
Bliatgaon.     Monuments,    288 

{m: 

—  Temple  de  Changu  Na- 
ravan.  363. 

_  _  deNvatpolaDeval,  363. 
365. 
Bliuwaneswar.  Grand  temple. 
287  (71).  288,  298.  308. 

—  Temple  de  Rajarani.  325. 
Bibars    (Mosquée  du   sultan). 

—  Voir  le  Caire. 
Bidâr.  Médressé  de  Mahmoud 

Gawàn.  194. 
Bijanagar,  288  («). 
Bijapour.  Gagan  Mahall,  197. 

—  Hôtels  princiers,   197. 

—  tirande  mosquée,  197. 

—  MosquéeJamimasjid,227. 

—  Palais.  197. 

—  Tombeaux,  197. 

—  Tombeau  "d'Ibi'ahim  11  , 
197. 

de  Malujrioud,  197,228 

(71) 


INDEX    MONL'MIÙNTAL 


501 


Bijapour.     Toinljciui     lio    Mo- 
hammed .  iV->. 
Binbirkilisse.   K^h^'s.  c^.  78. 

—  Et.'lise  n°  1.  71.74.  75.78. 
79. 

.1"   11,71.  71   >n),:-A{n), 

74.  75.  79 

11"  111,71. 

11'  V,  78 

„"  VI.  71.  79. 

11'  VIII.  72,  ;:;  (»).  74. 

70  1/*),  78.  79 

n-  IX.TT    /'  .  78. 

Il'  X.  79.  81 

Il"  \l.  72.73. 

Il"  XII,  78.  81 

Il"  XV.  78   79. 

„..  XVI,  7d 

Il'  XXI.  78. 

Il-  XXIX,  78 

Il"  XXXI,  79. 

n"  XXXIl.  79. 

Il"  XLHl,  711  in). 

110  XLIV,  81. 

Blanc  (Cou venu.  —  Voir  Deir- 

el-Abiad. 
Bodh-Gaya.    Monuineiit,    287 

in),  288,  29ti,  303.  304,   343, 

;:;76. 

Bokhara  «  la  Noble  »  (Monu- 
iiicais  de),  184  in). 

—  Médressés,  l'J6. 

—  Monuments    ruinés.    192. 

—  Mosquées,  190. 

Bordj  -  Hallal .    Foililicalions  . 

117. 
Boro   Boudour.   Temple.  401), 

401.  402,  403  ui),    404,  406. 
Borzesli.  Église.  278. 
Bosra.  Cathédrale,  3.i,  46,  47. 

50.  M  i/t).  66. 

—  Monuments,  37. 
Bostaui.  Mosquée.  191. 
Bougie.  Monuments.  186. 

—  Palais  de  la  Perle.  186. 
Boulaq  (Musée  de),  108. 
Brindàban.  Temple,  290. 
Brousse.    Bains     d'Eski-Ka- 

plidja,  192. 
d'Yéni  Kaplidja ,   195. 

—  Hôpital,  192. 

—  Médressé  de    Mourad    II, 
193. 

—  Grande  mosquée,  192. 

—  Mosquée  de  Mourad  1,  192. 

de  Mourad  II,  193. 

Oulou,  191. 

(Mirhab  de  la),  193. 

a    Verte    ».    192,    213, 

215  in). 
Yéciiil  djami.    207  In), 

—  Palais  de  Mourad  I-,  192. 


Brousse    Tombeau  de    Maho- 
met I,  192,  241. 
de  Mourad  II,  193. 

—  (I  Turbé  vert  vi  —  Voir 
tombeau  de  Mahomet  1. 

Bucarest.  Cathédrale.  278. 

—  Eglise  de  Saint-Nicolas, 
278. 

de  Saint-Spiridion.^77. 

Bucovets.  Eglise.  277. 
Buddnalh.    Monuments.     288 
[n\  363. 

—  8lupa,  3G4,  364. 
Caire  (Lej.  Citadelle,  188. 

—  Couvent  de  Bars  bey,  192. 

—  —  de  l'émir  Cheikhou, 
190. 

de  i;ùit  bey,  192. 

• T  e  kk  i  y  é-es- Sultan 

Mahmoud,  199. 

—  École  de  Kàit  bey,  192. 

—  Fontaine  de  Kàit  bey.  192. 
8ébîl-.\bd-er-Baliman, 

199. 

—  Fortilications,186,  188. 

—  ilabbaniyé  ((;ouvent).  — 
Voii-Tekkiyé-es-8ultan-Mah- 
moud. 

—  Maisons  (Pavements  de). 
245,  251. 

—  Mausolée  de  Bars  bey, 
192. 

du    sultan   lin    Naser, 

190. 

des  Fatimites.  186. 

de  Kàit  bey,  192,  232. 

—  Médressé  dl')!  Ghouri,  197, 
222. 

du    sultan   lui    Naser, 

190. 

—  Muristan  du  sullan  Ka- 
laouii,  190. 

—  Mosiiuéed'Amrou.  199  («), 
214.  222. 

de  Baber  (laeheiiguir. 

2.38   [n,. 
funéraire  de  Bars  bey, 

192. 

du  sultan  Hibars.  190. 

de     l'émir    Cheikhou, 

190. 
El  Ahzar,  180,  213  {n), 

222,  240. 

El  Âkmar.  204  {n). 

i['E[  Bordéini,  197. 

d'EI  Ghouri,  192. 

El  Giyouchi,  186. 

d'El  Ilakem.    180,   213 

(«,. 

d'El  Kamil,  188. 

de  l'émir  El   Mordàni, 

190. 


Caire     (Le).      Mosquée     d'El 
Mouïyad,  192. 

—  —  du    sultan   Imi    Naser, 
191). 

d'Ezbek, 192,  215 i«). 

«  de  la  Fleur  ».  —  Voir 

Mosquée  El  Ahzar. 
du  sultan  Hassan,  190, 

213    (n),    217.   222,  230   (n). 

239. 
dTbnTouloun,  199  in), 

204    {ni.   214,    217.    234    (n), 

239,  241   (n). 

d'Ibrahim  Aga,  197. 

de  Kàit  bev.  192,   215 

in],   230   («),    232.    233,  234 

(/(),  230  (;i),238,  240. 
Neslî    Keissoun.    190, 

201   (/(). 
Tulai-abou-Rezzik,186. 

—  Palais  de  l'émir  Bechtak, 
190. 

d'El  Aziz,  186. 

d'El  Moizz,  180. 

—  Porte     Bâb-el  -  Foutouh, 
180. 

Bàb-en-Nasr,  186. 

Bàb-Zoueilé,  186. 

—  Rue,  225. 

—  Tombeau  d'El-Ghouri, 197. 
de  l'émir  Yachbak,  192. 

—  Cimetière    des    Khalifes , 
190. 

—  —  Mos(iuée  funéraire  du 
sultan  Barkouk,  190. 

Caire   (Vieu.ï-).   Eglises,  108, 

114  (Ml. 

—  Église     d'.\bou     Sargali , 
108.  110. 

El  Adra,  108. 

ElMoallaKha,  108. 

Mari  (iirgis,  108. 

Sitte  Burbara,  108. 

Sainte-Barbe.   —  Voir 

Eglise  Sitte  Burbara. 
• Saint-Georges.  —  Voir 

Eglise  Mari  Girgis. 
Saint-Serge .    —    Voir 

Abou  Sargah 

—  Forteresse  de   Babvlone, 
108. 

Cambay     iGuzerat) .     Grande 

mosquée,  192. 
Canton.    Mosquée    du     Saint 

Souvenir.  336  (n). 
Carthage.    Basilique  de    Da- 

mous-el-Karita.    117.     118, 

120  (n). 
Castiglione.  Église,  T17,118-(n). 
Ghàmpànir.  Grande  mosquée, 

194. 
Chancaillo.  Forteresse,  454. 


i02 


INDEX    MONUMENTAL 


Chanchan.  Ruines,  451. 

—  Palais  chimus,  458. 
Gha(f(ia.  Couvent,  35, 

—  Kglise,  42  (n),  52. 

—  Kaisarieh,  60. 

Chavin  de  Huantar,  Palais, 
452. 

—  Temple,  452. 
Chergàon.  Temple,  367. 
Chezarla.  Chaityà,  304. 
Chichen-Itza.  Monuments.  438. 

—  (Édifice  à),  449. 
Chidambaram,  288  {n),  298. 

—  Pagode,  292,  297. 
Chine.   Grande  Muraille.  335. 

345  {n). 
Porte    de     Kiu    Yong 

Kouan,  337,  351  (n),  359. 
Chics.  Église  de  la  Néa  Moni. 

131. 
Chiraz.  Mosquée,  184  (;;). 

Vekil.   199. 

Chirvan  (Ruines  de).  3.  13.  16. 

18. 
Chittor,  287  in),  297. 

—  Palais  de  Kumljha  Ràna. 
290. 

—  Tour  (\\o  s  ).  290. 
de  Sri  Allât.  298.  302. 

Cholula.  Ruines,  438, 
Choustcr  (Digue  dei,  16. 

—  (Pont  de).  3,  7,  17. 
Christmas  (Ile).  Rues  pavées. 

4C3. 
Colcampala.  Palais   quechua. 

460. 
Conjiveram.  Monumeals,  288. 

(n),  298. 

—  Temple  Kailàsanatha,  292. 
.309,  311. 

Constantina.  —  Voir  Wiran- 
shehr. 

Constantinople.  Aqueduc  by- 
zantin, 128. 
de  Mahmoud  I,  198. 

—  Arc  de  triomphe  de  Cons- 
tantin, 127. 

de  Théodosc.  127. 

—  Augustéon,  126,  128.  144. 

—  Bains  d'Achilleus,  127. 
■ d'Arcadius,  127. 

• d'Eudo.xie,  127. 

de  Mahomcl  il,  193. 

' de  Zeuxippo,  127,  128. 

—  Citerne  Bin-bir-dirck.  — 
Voir  Citerne  des  Mille  cl  ut, <• 
colonnes. 

—  Citerne  léré-batau- serai, 
128. 

' des  Mille  et  une  co- 
lonnes. 128.  141  (/«),  153. 
?1«5  (n).  157. 


Constantinople.  Citerne  Talio- 
IcourBostan,  154. 

—  Colonne  d'Arcadius,  127. 
^  de  Théodose.  127. 

—  Église  des  Saints-Apôtres 
ivi«  s.).  30  (n),  130.  146,14'.». 
154. 

Sainte- Irène    (iv    s.i. 

Sainte-Irène    (vi°   s.). 

13C.  147,  148  (n). 
Saint -Jean    du  Stou- 

dion,  128,  148  (n),  153. 
de    Sainte  -  Marie    des 

Blaeliernes,  30  (?t). 

—  —  Moné  tes  Choras  (Mos- 
quée Kharié  djami).  132. 

Nouvelle  (Néai.  131, 150 

(n). 

—  —  (lolaPanachrantos,131. 

du  Pantepopte,  132. 

du   Pantocrator,    132, 

146.  167  (?(). 

Péribleptos.  131. 

des    Saints     Serge    et 

Hacchos.  127,  130.  147,  148. 

149   (n).  153,   160,   161.    102, 

163,  172 
Sainte-Sophie  (iv   s.i. 

127. 
Sjiinte-Sophii'  (vi"   s.). 

71     int.    129.    130,    130    {n}, 

132.  134.  136,  138.   140  (»). 

147.  148  (h).  149,  !49  int. 
151  {n).  152  («),  154.  157, 
157  {n),  158  {n),  160,  161, 
162,  163.  Ifi4,  164  {n).  165, 
166.  167,  167,  167  (h),  168. 
168,  169.  172.  173.  173.  173 
(«).  175. 

de  la   Théotokos.  131. 

149,  160,161,  167  in). 
do  la  Vierge  du  Phare. 

130. 

—  Fontaines  du  sultan  Ah- 
med  m.  198.  207. 

—  Forum  de  Constantin,  126. 
de  Tauros.  126. 

—  Ilagia  Sophia.  —  Voir 
Sainte-Sophie. 

—  Hippodrome.   127.  141. 

—  Martyrion  des  Saints  A  pn- 
tres  (IV»  s.).  127. 

—  Md'sè.  127.  144. 

—  Mosquée  d'Ahmed  1.  195. 
226  (n),  227.  228.  22S  (n) . 
229.  234  (n),  235.  241. 

Atik- Mustapha -djaiiii 

(anc.  égl.  by;.).  131. 
Bavézidié,  193.207  (/(). 

240. 


Constantinople.  Mosquée  Bou- 

droun  djami  (anc.  égl.  byz.), 

131,  147. 

de  Ghah-Zadeh,  194. 

de  Daoud   Pacha,  193. 

Eski    djami.    —   Voir 

Eglise  du  Pantepopte. 
Eski  Imaret  (anc.  égl. 

byz.).  167  {»)■ 

d'Eyoub,193. 

Fenari-Issa.     —    Voir 

Eglise  de  la  Panachrantos. 
Fetijé-djami  (anc   égl. 

byz.).  138. 
Gul-djami   (anc.    égl. 

byz.),  131,  146.  149. 
Hodja-Mustapha-Pacha 

(anc.  égl.   bvz  ),  130,   146. 

149. 
Kahrié-djami.  —  Voir 

Eglise  Moné-tès-Choras. 
Kàlender-hané- djami 

(anc.  égl.  byz.),  130. 

Kilina-djami,  147. 

Kilisse  Djami.  —  Voir 

Eglise  de  la  Théotokos. 
de  Mahomet    II.    193. 

207(;0. 

Nour-i-Osmanié.  198. 

de  Roustem  Pacha,  194. 

de  Sélim  1,  194. 

Suléimanié,    195.    208 

(«),  217,222,  234  («i. 
de   la  sultane  Validé. 

195,  238.  247. 
Yeni-djami.    —    Voir 

Mosquée  de   la  sultane  Va- 
lidé. 
Zeirek  djami.  —  Voir 

Eglise  du  Pantocrator. 

—  Murs   de   Théodose,    128. 
141.   142  (;0.  157. 

—  Nouveau  Sérail,  195,  198. 

—  Oratoire  du  Sauveur,  131. 

—  Palais  des  Blachernes,  132. 

du  Boucoléon,  128. 131. 

des  Eau\  douces  d'Eu- 
rope, 198. 

—  —  de  rilebdomun  ?  — 
Voir  Telkour  Serai. 

Ivénourgion,   131.   14:!. 

Sacré,  127 .  144 

Augusteus,127,144. 

Cbalcé,  127,128, 144. 

Chry  sotriclinos, 

130,  143. 
Consistorion.    127, 

144. 

— Daphné,    127.    144- 

Justinianos,  130. 

— Luusiacos.  130. 


INDEX    MONUMENTAL 


503 


Conslantinople.    Palais  Sacré 

Magnaura,  lâ7. 
—  Salles  de   banquet. 

127. 

Triconque.  130. 14o. 

du  Sénat,  127.  144. 

(Nouveau),  128. 

neuld'Unkiar-Skelessi, 

198. 

—  Porte  d'or,  128. 

—  Préfecture  de  la  cité,  127. 

—  TefKour  Serai,  142  (n), 
145. 

—  Tétradision.  —  Voir  Uni- 
versité. 

—  Trésor,  127. 

—  Turbé  de  Sélim  II,  lOu. 

—  Université,   136    (n).    141. 

—  Validé  Khan,  195. 

—  Vieux  Sérail,  193. 

Tchinli  Kiosk,  212  (n). 

Copan.  Monuments,  438. 
Copte  (L'Église),  106. 
Gordoue.  Édilices  musulmans. 
184. 

—  Grande  Mosquée,  90,  184. 
185,  187,  202  (n).  214  Ih), 
213  (??),  217,  219,  222, 
223,  224  (n).22.j,  226,230. 
246  (/i). 

Chapelle  N.  S.  de  Villa 

Viciosa.  223. 

—  Palais  de  la  Fleur.  —  Voir 
Médinet-es-Zahra. 

—  (Près)  Palais  Médinet-es- 
Zahra,  185. 

Goltea.  Couvent,  277. 

Gutroceni.  Couvent,  278. 

Courtéa  de  Argès.  Eglise  con- 
ventuelle épiscopale,  278. 
279,  280,  281,  281   (n),  282. 

de  Saint-Nicolas  Dom- 

nesc,  277. 

Cozumel  (Ile).  Monuments, 
438. 

Gtésiphon.  Monuments  Sassa- 
nides,  17. 

—  Palais  de  Khosrnes  I.  3, 
7  (n),  8,  10.  11.  11.  11  (n). 
12  in).  13,  14,  l.j,  16.  18.21 
()n,  202  (H).  21.-.. 

Cuicul.  Église,  119. 
Guzco.  Citadelle  de  Sacsahua- 
man,  454,  455,  461. 

—  Coricancha.  —  Voir  Tem- 
ple du  Soleil. 

—  Couvent  des  Vestales,  457. 

—  Hôtels  princiers,  457. 

—  Intihuasi.  — Voir  Temple 
du  Soleil. 

—  Maison  de  Maneo  Capac. 
457. 


Guzco.    «  Maison    d'or    ».    — 
Voir  Temple  du  Soleil. 

—  Palais  impérial,  457. 
de  ITnca  Roca.  460. 

—  Restes    de    maisons  ijue 
chuas.  454. 

—  —  de  palais  quechuas. 
454. 

—  (Ruines  de).  454. 

—  Temple  du  Soleil.  454.  457, 
462. 

—  La  ville  quechua,  457. 
Guzco  à  Quito  (Route  quechua 

de).  454  in). 

par  le   littoral   (Route 

quechua  de),  454  (n). 

—  au  Chili  (Route  quechua 
de),  454  (n). 

Damas.  Basilique,  35. 

—  Citadelle,  188. 

—  Dervicherie  Suléimié,  195. 

—  Hôpital  Suléimié,  195. 

—  Incrustations  de  marbre, 
251. 

—  Influence  religieuse  et  po- 
litique, 234. 

—  Ancien  Moristan.  Claire- 
voie,  248. 

—  Grande  Mosquée.  53.  55 
in).  182,  217,  234  («j.  238. 
242  («i. 

Dana.  Église,  67. 

—  Tombeau  d"01ympi  ane, 
43. 

—  Tombeau,  43. 

—  Tombeau.  43. 
Dandan-uilik.  Ruines,  374  (/i). 
Daouleh.   liglise,  69. 
Daphni  (Église  du  monastère 

de),  131,  147,  150,  160,  163. 
Dara.  Fortifications,  128. 
Dar-el-I\halif.  Édifice  abasside. 

206  («). 
Dar-el-Kous.  Eglise,  117,   122 

in). 
Dar-Kita.  Église,  35. 
Dàtiya.  Palais,  290. 
Daysaq    Château,  99  (?0- 
Deir  Abou  Faneh.  112  (n). 

—  Abou  Makar,  lo8. 

—  Anba  Bischai.  108.  110. 
110  {n). 

—  Anba  Samaân,  107. 

—  Anba  Schenouda.  —  Voir 
Deir  el  Abiad. 

—  BaramoLis,  108. 

—  (Église  du),  113. 

—  el  Abiad,  107.109  (n).  110, 
m  (»).  111.  112  (n).  113  («). 

—  el  Ahmar,  107,  109  (n), 
111.  J12  (Hi,  113  («)• 

—  el-Melak.  108. 


Deir  Sem'an,  60 

—  Seta.  Eglise,  42  (n).  44. 
63,  66. 

—  Souriani.  108,  110  (m).  11:'. 
(71),  114  (n). 

Delhi.  Colonne  commémora- 
tive,287  (n). 

—  Mosquée  d'Ajmir,  189. 
cathédrale,  196, 230  (n), 

234  (n),  237. 

de  la  citadelle,  194. 

de  Jahan  Arà  Bcgam. 

196. 

de  Kalàn,  192. 

deKoutab.  189.236  in). 

315  m),  326. 

—  Palais  impérial,  l'.i6,  198, 
211.  244. 

—  Tombeau  de  l'empereur 
Altamsch,  190. 

—  (Près).  Tombeau  de  l'em- 
pereur Hùinayùn.  196.  212, 
213,  234  («)■ 

Depung.  Couvent,  369. 
Derbc.   Église,  70,   72.  73  («). 
Dere   Ahzi   iKassaba).  Église, 

70.  72.  73.  76  (h),  77  («),  78, 

78  in). 
Dermech.  Église.  117. 
Derre-i-Chahr.  Ruines.  3. 
Detschani.  Couvent,  270,   272 

in).  274  [n],  275. 
Dhlo-Dhlo.  Château  fort,  466. 

—  Maisons,  466. 

—  Ouvrages  militaires,  466. 

—  Ruines.  468. 
Dholka(Guzerat). Grande  mos- 
quée. 192. 

Diana  Veteranorum.   —  Voir 

Zana. 
Diarbékir.  Eglise  nestorienne, 

34. 

de  la  Vierge.  34. 

Dieng   (Région  de).  Temples. 

400.  402.  40;i. 

—  Temple  Tandji  Bhima, 
400.  402. 

Dig.  Palais.  290. 

Dighour.  Eglise.  83.  86,  87,  88 

(il). 
Dikeli  Tasch.  Église.  69. 
Diner.  Eglise,  71.  71  {td. 
Divrigui    Mosquée,  189. 
Dizfoul.  Pont.  3. 
Djaipur.  Temple.  290. 
Djebel  Barisha,  38. 

—  Hass,  34,  36,  39. 

—  Riha,  38. 

—  Shbêt,  39. 
Djebel-Thur-Abdin.  Couvents, 

—  Sanctuaires.  34. 


504 


INDEX    MONUMENTAL 


Djebel-Thui-Abdin.  Mar  Au- 
gen,  34. 

—  —  Gabriel,  34,  34. 

—  —  Kyriakos.  34,  34. 
Yakoub.  34. 

Djeiuila.  —  Voir  Cuicul. 
Djeracli.  Muuuiuenis.  ;i7,  53. 

Djuumanouiu  djami  iM(js- 
quëei.  —  Voir  Adalia. 

Dogbali  Klisse.  Sanctuaire  ru- 
pestre.  6'J. 

Di'agoiiiirna.  Eglise  conven- 
tuelle, 278,  280,  281  (H). 

«  Eglise  Rouge  »  (L").  —  Voir 
Moscou.  Cathédrale  de  l'As- 
somption. 

Egypte  copte  (Sanctuaires  ru- 
pestres  de  la  Haute-),  110. 

El  Barab.  Maisons.  41,  62.  66. 

—  Tombeau,  43  (n). 
Eléphanta.    Temple,   -87    {ii). 

292.  30J,  327. 
El  Kastal.  Camp  romain,  100. 
El  Katai  (prés  Foslàt).  Palais, 

184. 

—  Grande  mosquée,  184,  184 
{n). 

El  Kef.  —  Voir  Dar-el-Kous. 
El  Leggun.  Camp  romain,  100. 
Ellora,  287  (n),  297. 

—  Chaitya  de  Viswakarma, 
288. 

—  Monuments  souterrains, 
313. 

—  Temple  l)liumar  Lena. 
292,  3û'J,  309. 

Indra  Sabliïi  292,  295, 

326. 
Kailàsa,  292,  298,  309, 

313,  314,  314  ni). 
Emporia(présKorytza).  Église, 

271  (n). 
En  Nemara.  Château,  99. 
Ephèse.  Église  de  la  Trinité, 

128,  146,  152  (/i). 
Eregli.  —  Voir  Heraclea. 
Erment.   Église,  109  (n),  110. 
Ertalschminda.  Église,  84. 
Es  Sbeila.  Ruines,  98. 
Etchmiazin.     Calbédrale.    82. 

86.  87,  90,  91,  91  (n). 

—  (iouvenl,  82. 

—  KglisedeSainteGaiane,82. 

—  Eglise  de  Sainle-Ripsime, 
82,  85,  8o  («),  87. 

—  (l'rès).  Église  de  Saint- 
Grégoire  ITlluminateur,  83, 
80,  87. 

Ezra.    Eglise    Saint- Georges, 

3.5,  46,  47,  52,  54, o7  (n). 
Fafiriin.  Eglise,  35. 


Fars  (Ruines  du),  5. 
Fâlbpur    Sikri.    Monuments, 
196. 

—  Mosquée,  196,  215  [h),  234 
(«). 

—  Palais  d'Akbar,  366(/i). 
„    Trône    d'Akbar    », 

204. 

Pavillon,  198,  212  (/(). 

Feredjik  (Thrace).  Église  de  la 

Kosmosoteiia,  133. 
Fez.    Monuments,    184,    187, 

190. 

—  Médersa  Rouanania,  191. 

—  Mosquée   Earouyin,    184. 
Firouz  Abad.  Château  3,  3  (n), 

1  in),  8,   14,  14   [n).   13  (n), 

16,  18.  19,  22  (n).  206. 

Hall,  215. 

Firsandyn.  Église,  69,  73  [n). 
Fostàt  (Près) .   Quartier  royal 

El  Katai,  184,  184  (n). 
Gadag    Temple  de  Somesvar, 

312. 
Galathi.  Couvent,  94. 
Gandam.  Couvent,  369. 
Garizim  (Mont).  Eglise,  35,  46, 

47. 
Garni.  Ruines,  82. 
Gaur.  Monuments,  194. 

—  Mosquée    d'Adînah,  192. 
Gaza.   Lglise,  26  (n),  30  {n). 

Saint-Étienne,  33. 

Saint-,"-erge,  3c,  65  (n). 

Geraki    (Laconie)    Eglise    de 
Saint  Élie,  133. 

—  —  de  Saint-Sozon,  133. 
Gerasa.   —  Voir  Djerach. 
Gereme  (Canton   de).  Sanc- 
tuaires rupestres,  69,  75. 

Ghamr  (Château  de),  99  (n). 
Ghazna.  Monuments,  186. 
Gbélat.  Couvent,  84. 

(bglise  du),  84. 

Girnar.  Temple,  29o,  296. 
Gonjai^li.  Caravansérails  d'Ak 

Khan,  189. 
Gradalz.  Monastère,  270. 
Gratchanilza.  Monastère,  270, 

275. 
Givnade.  Alhambra,  220,222. 

Cabinet  des   Infantes, 

191,  210. 

Cour    des    lions,    187 

191,  210,  240. 
—  —  Cuarto    de    Machuca 
191. 

Enceinti;  de   Comarès 

191. 

Fontaim;  des  lions. 210 

Mirador  de  Eindaraja 

210. 


Grenade.   Palais  de  Comarès, 
191. 

—  —  Quartier  de  la  «  Cour 
des  lions  »,  210. 

Salle  des  Abencerrages, 

210. 

—  —  Salle   des    Ambassa- 
deurs, 191,  242. 

—  —  Salle  des  Deux  Su-urs, 
210,  240, 243. 

Salle   de   Justice,  210. 

Salle  de  los  Mocarabes, 

210. 
Gvvalior,  287  {ii},  297. 

—  Palais,  290,  315  (n). 

—  Temple    de    la   Mère    de 
Sindhia,  323. 

Gyantsé,  Couvent,  369. 
Haïdra  Forlincalions,117, 128. 
Halebid.  Temples,   292,    298, 
313. 

—  Temple  de  Hoyesalesvara, 
313.  332  {71). 

Hamadan,  1  {n). 

—  Mosquée,  191. 
Hanamkonda.    Temple,    292. 

298. 
Han-chei.   Édiiices  religieux, 

384,  389  (n). 
Harlau.  Eglise,  278. 
Hass.  Ruines,  63. 

—  Eglise,  35,  42  [n),  44,  60. 

—  Diogène  (Tombeau  de),  43. 
Hatra.  Château,  4,  5,  7  (n),  8, 

11,  12  in),  14  (II),  16,  16,  22 
(/0,23  [n],  377. 

—  (Ruines  de  la  ville  de).  2, 
2  (n),  7,  10,  11  (n).n.  18,21 

(H). 

Hauran,  33. 
Hawaï.  463. 
Henchir-el-Atech.  Église,  117, 

119. 
Henchir-Msaadin.  Église,  117. 
Héracléa.  Cathédrale,  131. 
Hervay.  Ruines,  451. 

—  Fort,  454. 

—  Palais,  454. 
Hiérapolis.  Église,   72,  73  (n), 

78  (M). 

—  Basilique,  128. 
Hiérapolis  Kastabala.   Eglise, 

70. 
Himalaya  (Vallées  de  f),  366 

(n),  367. 
Horiouji.    Temple,    429,    433. 

434. 
Houang-!io  (Pont  sur  le),  337. 
Huadca.  —  Voir  Huatica. 
Huaheine.  Chemins  empierrés, 

4*i3. 


INDEX    MONUMENTAL 


50S 


lluanachuco.  Forlcrcsse.  452. 
460. 

—  Temple  ayiiiara,  4o8. 
Iluanuco-Viejo.    Ruines.    4;)4. 

—  Temple,  454. 

—  Palais  impérial,  4'j7. 
lluexotla.  Huiiies,  438. 
Iluillcas-huaiiian.    Casernes. 

454. 

—  Couvent  de  vestales,  454. 

—  Forts,  454. 

—  Magasins,  454. 

—  Palais,  451. 

—  Temple,  454,  459. 
Ilusi.  Eglise,  21S. 
laroslavl.  Couvent  Spassu-l'i'é- 

obrashenskij,  256. 

—  Eglise  lljinskaija,  259. 
Saint -, Jean  -  Baptiste, 

l'5!_). 
Nikoly    Mokrago,  25'.i 

—  Eglises  du  couvent  Spas- 
so-Proobrashenskij,  256. 

lassi.  tiglise  Saint-Nicolas.  27S. 

Treï  lerarelii,  278. 

Idikutschari,  375. 

—  Monuments,  376  in),  ïli 
ni). 

—  Temple  II,  375. 

P,  375. 

V,  375. 

Y,  375. 

Z,  375. 

—  Tope.  376. 

—  Voûtes,  377. 

Ikogami.  Monastère  de  lioin- 

inonji,  428. 
Ikorta.  Église,  84. 
ilamusch.  Église  rupeslre.  72. 

73  («). 
Inyanga.  Forts,  466. 

—  Habitations,  466. 
luuriev-Polskij.  Cathédrale  de 

Saint-Georges.  256,  261,  26'.J. 
Isaura.  Eglise,  70,  72,  73  in). 
Ise.  Région,  423. 
Ishiyama.  Couvent.  424. 
Ispahan.  Allées  du  Tchar  bag. 

J  ".16,  230. 

—  Caravansérail  ^ladéré-i- 
Chah  Hussein,  199. 

—  Hecht-Behicbt.  —Voir  Pa- 
villon des  Huit  Paradis. 

—  Médressé  Madéré-i-Cliah 
Hussein.  199.  222. 

—  Meidan-i-Cliah.  —  Voir 
Place  Impériale. 

—  Mosquée  djouma.  184. 
215  (H  ,  217.  222.  227.  2:;8 
(n),239.  240. 

iuipériale,    217,    218, 

234  In).  236  {n).  238. 


Ispahan.  Mosquée  Loutl  (lul- 
lah,  196,  238  {n). 

—  Palais    d'Ali- Kapou,    196. 

—  Pavillun  de.s  Huit  Paradis. 

—  Pavillon  des  Miroirs,  d97, 
210,  212  [n],  245  {n). 

—  l'aviliuns   du  Tchar  bag. 
11(6. 

—  Place  Impériale.  195,  196. 
218,  230  \n). 

—  PonlRokn-ed-ilin,  r.i6.  230 
[n). 

Iltagi.  Temple,  2'.l2. 
Itzumo.    Temple    d'Onamuji. 
424. 

—  Monastère  d'(  tnamuji,430. 
Iviron.  Monastère.  13'. 
Izamal.  Monuments,  438. 
Jabang  (Tjaudi),  402. 
Jaggernaut.    —    Voir    Pùri, 

temple   de  Visbnou  .lagga- 

natha. 
Jago  (Tjandi),  400.  401. 
Jaipur,  298. 

—  Chapiteau,  327. 
Jamàighari.  Monastères,  2!t0. 

—  Chapiteau,  326. 

—  Sculpture,  323. 
.Jassy..  —  Voir  lassi. 
Jatagan  Begetjijkusu.    Eglise. 

71. 
Jauupour.    Musquée    d"Atalu, 
194. 
de  liàrbak,  192. 

—  Crandcmus<]uéi',  194,  222. 
.lehol.  Monuments.  370. 

—  Palais  dété  de   K"ang-hi. 
337. 

—  Temple,  337. 
.Jérusalem.  Couvent  deSainle- 

Marie,  37  \ii). 

—  Eglise  de  la  Résurrection. 
37  (n),  46. 

—  —  du  i?aint-SéimUi'e,  -5. 
51  \n). 

—  -   de  la  Vierge.  3.;. 

—  Fortihcations    musulma- 
nes, 195. 

—  Haram.  181. 

, Portes  du),  36,  52.  54. 

56. 
Porte  dorée   iBelle 

Porte),  36  [n),  63  (/«),  65. 

—  —  K  Porte  double  ».  36  («). 

Substructions.    54    (;i). 

—  Mo.-^  |uee  el  Aksii,  62.  182. 

de   la    Roche.  —   Voir 

doubbet-i'S-Sakbi'a. 


Jérusalem.  Mont  des  Oliviers. 
Eglise  de  TAscension,  35. 

—  Porte  de  Damas,  195. 

—  Qoubbet-es-Sakhra,  51  \n\. 
181,  215  («),  217,  220,  224, 
230.  233.  246  in),  248  i/(). 
249. 

—  (Près).  Tombeau.x,  31. 

—  T(jmbeau    d'Absalon,    43. 
• des  Rois,  66 

—  —  de  Zacbarie,  43. 
Jbinjliuwàda.  Porte,  319. 
Juan  Ti'otihuacan   (San) .    — 

V I )  i  r  T  e  o  t  i  h  u  a  (•  a  n  (Sa  n 

Juan). 
JOrme.  Église,  69,  71  \n),  75. 
Kachgar.  Ruines,  374,  375. 
Kai-fong-1'ou.  Palais  d'été,  336 

\n]. 
Kaï-ping-1'uu.  Palais  d'été,  337. 
Kairouan.    Mosquée    de    Sidi 

(»kba.  182,  205  i/ti.  217. 

Sanctuaire,  214. 

Kalabaka.  Église,  133. 

—  Piès).  CouventdesSaiuts- 
Meteores.  133. 

^Eglise  du),  150  [n). 

Kal'a-i-Hazar  dar.  Château,  3, 

21. 
Kalasan  (Tjandi),  400. 
Kalat  Sem'an.  Couvent,  35.  38, 

48.62.63. 
r.glise,   35,   42  in).  44, 

58.  59,  65  [n). 
Eglise  octogone.  46,  46. 

47,  47,  53. 
Kalavryta.  Église,  150  [n). 
Kalenitsch.  Eglise,  271. 
Kambhat.   —   Voir   Cambay. 
Kanarak.   «    Pagode   noire   », 

29U,  29G,  315  («1,  319.  323. 
Kanawat.  Église,  44,  50. 

primitive,  60. 

Kanclii.  —  Voir  Conjiveram. 
Kaneri.  Chaitya,  327. 
Kanideli.  Eglises,  70,   73  [n), 

■/8  (n). 
Kanvtelideis.    —    Voir   Kani- 
deli. 
Ivara  sai.  Ruines,  374  (/;)■ 
Karli,  (irand  Chaitya.  :2.sS.  304, 

305,  305,  305  yn),  316,  317. 

—  .Monastères  souterra  in  s  , 
287   [n).  296,  6\i. 

—  Temples  souterrains,  287 
in).  296,  313.- 

Karoun  (Les  digues  du^  :'.. 
Kasan.   Eglises   ixvi»  s.'.  259. 

—  Palais,  258,  259. 

Kasr  Amman.  Château,  99. 
Kasr  de  Sindad,  99,  99  (/(). 


506 


INDEX     MONUMENTAL 


Kasr-è-Chirin,  3.  '/.   7  {n).  11, 
17.  18. 

—  Fort  (Kal  ii-i-Kliosrov),  7, 
9. 

—  l'alais   de   Khosroès   II 
(Aniàsat-i-Kliosrov).  3,  8. 

—  Petit  palais  de  Kliosroès  II 
(Kal'a-i-tchouar-Kapi),  3. 

—  (Prèsl.  Château  de  Klios- 
roès II  (Haouch-Ivouri).  3. 

Kasr-el   Abiad.  Cliàteau.  99. 

101,  105  (n). 
Kasr-ibn-Wardan.  Eglise,  36, 

44.  45.  49  (n),  54,  54  [n). 
Kassaba.  —  Voir  Dere  Ahzy. 
Katak.  Temple,  290. 

de  Ganesa.  327. 

Katmandou.  Moauments.  288 

(n). 

—  Temple  de  Taleju,  363. 
Kazimeïn  (près  Bagdad)  Tom- 
beau  de    Mouza-el-Kazim, 
183. 

Kazvine.  Mosquée.  184. 

Kelr  Kile.  Eglise.  63. 

Kem.  Cathédrale  de  TAssomp- 

tion,  259. 
Kesteli.  Église,  70,  78  (?!). 
Ketere  (Maison),  466. 
Khagalik.  Ruines,  374  (m. 
Khajuraho.    Monuments.    287 

[n). 

—  Temple  Gliantai.  :i90. 

Kandarya,  290. 

Mahadeva,  290. 

Parswanath,  290. 

de  Vishnou,  293. 

Kliakh.  El  lladra.  34,  34. 
Kliami.  Château  lort,  466. 

—  Maisons,  466. 

—  Ouvrages  militaires,  466. 
Khanâsir.    Eglise,   33,  49  {n), 

50. 
Khandagiri.    Grotte    excavéc, 

288. 
Kharani.    Château.    99,   100. 

101. 
Kharbct-i'l-B.'ida.  —  Voir 

Kasr-el-.Abiad 
Khatuura     l'orlr  d"u  n    tom- 
beau, 50. 
Klierbet-bou- A  ddoufen.  l'église, 

117,  119.  120  (?i). 
Kherbet  Guidra.    Eglise,  117, 

119. 
Kherbel  llass.    Église,   35,  42 

in). 
Kherbet  Hass.    Tombeau,  43. 
Kliin-fou.   Trmple   de    Coidu- 

eius    347. 
Khotan.  Uiiincs,  374. 


Kiev.  Catbédrale  de  l'Assomp- 
tion. 236.  239. 

de  Sainte-Sopiiie.  256, 

260,  263,  264,  266.  267  (ii). 

—  Couvent  de  Saint-Michel. 
256. 

—  Eglise  de  Saint-André. 259. 
de  Saint-Basile,  255. 

Kingawar.  Temple,  1,  9,  16. 

18. 
Kioto.  Grande  Pagode  (.xvii^s.), 

423 

—  Palais   de  Ghinkakondji, 
424. 

impérial  duGosho,  424. 

de  Himkakou,  424. 

de    Kinkakoudji,   424. 

—  Temple    de    Halsliiman, 
421. 

—  —  Mshi  Hongouandji, 
42i,  425. 

de  Tshiôin.  423. 

Kombakonam.    Temj)le,   294. 
Kokanaya.  Église,  35. 

—  Maisons.  41.  50,60.  62. 
Kodscha  Kalessi.  Église,  70,71, 

71  («)>  73,  74,  75,  76  {n),  77 
(/*),  78  ()i),  79,  80  {n). 
Konieli.  Citadelle,  189. 

—  Fontaine  du  sultan  Sélim, 
193. 

—  Forteresse,  193. 

—  Mausolée  de  Mohammed- 
bey,  l'j3. 

—  Médressés.  189. 

—  Médressé    Indjé-Minareli. 
189. 

Kara-Tai,  189,  246  (n) . 

Siitchcli.  189,  246  {n). 

—  Mosquée,  188. 

de  Djelal-ed-Din,  189. 

Energhé   djami.    185, 

188. 

—  Grande  mosquée,  188. 

—  Mosquée  de  Sahib-ata.  — 
Voir  Mosquée  Energhé  dja- 

—  Sultan    Khan.     189.    222. 
223. 

Korghoz  (Korvkos).  iCgIise,  70, 

75.  78  [n,.  ' 
Korvkos.  —  Voir  Korghoz. 
Kosha  Vank.  Couvent,  84.  94. 
Kostroma.  Cathédrale  de  l'As- 

soiiiption,  256. 

—  Églisede  la  Trinib\  2o'.i. 
Koutaïs.  Église.  83,  86.  87.  89 

Kruczevats.   Eglise.  271.  274 

(«)  • 
Kulbarga  (Dekkan).  Mosquée. 

192.  194,  215  (n). 


Kuseji'   Amra.    Château,  182. 

249  (n),  250. 
Kutayeh.  Médressé,  192. 

—  Mosquée,  192. 

de    Yacoub    Tchelebi. 

193. 
Kyzil  Oren  .  —  Voir  Ilamusch. 
Lahore.  Château,  196,  210. 

—  Mosquées,  198. 
Lakkundi.  Temple.  292. 
Lauristan  (Edifices  du).  5. 
Lhasa.     Monastère     de    Llia- 

brang,  368,  369.  373. 
Temple,  371,  371. 

—  Palais    du    Dalaï     Lama, 
369.  372. 

—  Potala.  —  Voir  Palais  du 
Dalaï-lama. 

Liao  Yang,  337. 

—  (Près).   Tombeaux   impé- 
riaux, 337. 

Lioubostinja.  Église.  271 . 
Lob  Nor.  Ruines,  378. 
Loi.  Palais  impérial,  333. 
Loley.  Temple,  384. 
Lophabouri.  Temple,  414. 
Luang-Prabang.  Temple,  418, 

42i: 

Luc  en  Phocide  (Saint-. 

(Eglises  du  couvent  de),  131, 

167  (n). 
Madaba.  63  {n). 
Madenshehr.  Église.  69. 
Madura.  Monuments,  288  (ii). 

298. 

—  Grande  Pagode,  289.294. 
Mahaletch.  Eglise,  69,  77  {n). 
Mahavellipur,  287  (n). 
Mahmudabadi  Près).  Tombeau 

de  Mabàrak  Sayyd,  194. 
Malda.  Monuments.  194. 
Malden  (lie).  Monuments,  463. 
Mâmallapuram.    Râtha,   292, 

298,  314  (n). 

—  Bimans  HhUa,  327. 

—  Diiamaraja  Râtha,  323. 
Manassia.  Eglise,  271 .  276  {n). 
Mandingue  (Maison).  466. 
Mandu.  Mosquée,  194. 

—  Palais,  194. 

Mangarewa.  Monuments.  463. 
Mansourah.  —  Voir  Tlemcen- 

Mansouiah. 
Marad.  Mosquée,  191. 
Marko.  Eglise  du  Monastère, 

270. 
Markovo.  Eglise  >iotre-Dame, 

259. 
Marmashen.  Couvent,  83. 
Maroc.  —   Voir  Maghreb-el- 

Aesa. 


INDEX    MONUMENTAL 


50"; 


Marquises  (Iles).  Monuments. 

463. 
Marrakech.  Fortifications,  188. 

—  Koutoubia,  188. 

—  Monuments  du  xiv  s..  191. 
du.\vi»s.,  ItT. 

—  Palais  El  Bedi.  197. 
Màrtànd.  Temple,  290. 
Martvili.  Église,  86  («). 
-Mashonaland.  Ruines,  467. 
Matabeleland.  Ruines.  467. 
Mateitsa,    près    Kounianovo 

Eglise,  270. 
Matifou.  hglise.  117,  118,  118 

(«),  121,  ii'2  [n]. 
Mayas  (Ruines),  442. 
Méched.  Mosquée  de  Riza,  192. 
Mecque    (La).  Mosquée,    182, 

199  (n). 
Médine.  Mosquée,  182. 
Mékinès.    Porte    Bâb-el-Man- 

sour-el-Heuldj.  199. 
Melang  (Région  de).  Temples. 

400,  402. 
Melnic   (Macédoine).   Maison, 

142  {n). 
Menas  (Sanctuaire  de  Saint-), 

107. 
Mendoet  (Tjandi),  400,  406. 
Merbaca.  Église,  132. 
-Merv.   Mausolée   de  Sandjar, 

188. 

—  Grande  mosquée,  188. 

—  Monuments   ruinés,  192. 
Milan.  Église  des  Apôtres.  30 

(n). 

—  Palais  romain,  29  {n). 

".  Mille  et  une  églises  »  (Les). 

—  Voir  bin-bir-kilisse. 
Mirzapour.    Mosquée   de   la 

Reine,  19i. 
Mison.  Ruines,  380. 
Mistra.  Église  de  l'Évangélis 

téria,  133. 
•  Métropole,  133,  l.îl  («). 

—  de  la  l*anagia  du  Brontu- 
cliion,  133,  151  (n). 

—  l'antanassa.  133,  loi   (»)• 
152. 

—  Eglise  de   la  Péribleptos, 
133. 

Fresque,  179. 

Sainle-Sophie,  133. 

des  Saints  Théodores, 

133. 
Mitla.  xMonuments,  438. 

—  Palais,  441,  447,  449. 
Miyajima.  Temple.  424. 
Mobàyidh.  Château,  99  (/*). 
Moche.  Temple  du  Soleil,  454. 
Mojeque.  Temple,  451. 
Mokwi.  Église.  83,  260.  264  («|. 


Moneinvasie.  Église  Sainte- 
Sophie,  133. 

Monabbiq.  Château,  99  [n). 

Monomotapa.  Ruines.  —  Voir 
Mashonaland  et  Matabele- 
land. 

Morsolt.  Église,  117,  119  (n). 

Moscou.  Cathédrale  Vassilij 
Blashenny,  257,  2.59,  263, 
264,  267  [n]. 

—  Couvent  d'Andronov,  2.j8. 

—  —  du  Sauveur,  258. 

—  Nouveau  couvent  du  Sau- 
veur, 2,^8. 

—  CouventdeSsiinonov,2.o8. 

—  —  des  Vierges,  258. 

—  Eglise  de  l'Assomption, 
259. 

Notre-Dame  deKazan, 

2Ô9 . 

—  Kreml.  BellVoi  «  Ivan  le 
Grand  »,  259. 

(Cathédrale  de  l'Annon- 
ciation (1397),  258. 

Cathédrale  de  l'Annon- 
ciation (14951,  258. 

Cathédrale  de  l'Ascen- 
sion, 258. 

Cathédrale  de  l'As- 
somption primitive,  236. 

Cathédrale  de  l'As- 
somption (1479),  258,  261, 
263,  266,  266,  266  (n),  267 
[n). 

Cathédrale  de  Saint- 
Michel  Archange  (1508),  258, 
26:!. 

Couvent  de  l'Ascen- 
sion. 258. 

Couvent  de  Tschudov, 

256. 

• Église  de  Saint-Michel 

Archange  (1503),  2.n8. 

Église  de  Saint-Michel 

Archange  (xiv«  s.),  256. 

Église  de  Saint-Michel 

Maleïn,  259. 

Église  du  Sauveur  aux 

bois,  256. 

Nouvelle  égliseduSau- 

veur,  258. 

Palais  (1753),  259. 

Granovitaja    Palatu, 

258,  261. 

Palais  <le  Térem,  25'.). 

Porte  Nikolskija,   258. 

261. 

Porte  Sainte,  266. 

Porte  du  Sauveur.  — 

Voir  Porte  Spasskija. 

Porte  Spasskija,  261. 

Mossoul.  Constru<' lions  de 


l'Atabek   Bedr-ed-din-Lou- 

lou.  188. 
Mossoul. Grande  mosqu('e,  188. 
Moudjeleia.  Eglise.  47.  50. 

—  Maisons,  41. 

—  Tombeau,  43. 
Moukden.  Palais,  337. 
Mousmiye.  Prétoire,  54. 
Mschabbak.  r.glise,  35. 
Mschatta.  Château,  29(»).  99, 

100,  101,   102,  103  (n).  104, 

103  (n). 
Mu'allak.  Église,  35. 
Mudbidri.    Temple.  294,    297, 

320,  323. 
Muraille     (Grande).    —    Voir 

Chine  (Grande  Muraille  de). 
Myinpagàn.TempleNan-Paya, 

413. 
Myokaung.  Temple,  408. 
Mvra.  Église  de  Saint-Nicolas, 

70,  71  [n).  73,77  («). 
Nabatéens   (Tombeaux)  ,    100 

(n). 
Nagda.  287  [n). 
Nagoritciia.  près  Prilep.Kiilise, 

270. 
Nagoya.  Château,  425. 
Nakhl.  Château,  99  [n). 
Nâlanda.  Munaslèie,  28S,  332. 
Nanmatal  .    —    Voir    Panope 

(Ile). 
Nanatali.   Château   iort.    466, 

468. 

—  Maisons,  466. 

—  Ouvrages  militaires.  466. 
Nankin.  Palais  impérial,  335. 

—  «  Tour  de  porcelaine  », 
337,  346  (/il,  358. 

—  i,Près).  Tombeau  de  Hiao- 
ling.  337. 

Nara.  Monastère  d'IIoriouji, 
423. 

—  —  de    Kouanon,  423. 
•  deTodaïji,  423. 

—  Temple  de  Todaiji,  431. 

—  Monastère  de  Yakuchiji, 
423. 

—  Temple  de  Kassouga,  424 
.Nàsik.  Chaitya.  288. 

—  Monastères  souterrains. 
296. 

—  Nahapâna,  306,  326. 

—  Temple  souterrain,  2'.I6. 

—  Vihara  Sri  Yana,  327. 
Nauplie.    Eglise    de    la    Néa 

Moni,  132. 

Nazareth. Église  de  l'Annoncia- 
tion, 33. 

Nazianze  (Église  de),  69,  73 
(n),  77  (/i). 

Négadah.  Couvents,  108. 


508 


INDRX    MONUMENTAL 


Népal.  Monuments.  288  in). 
Nha  trang.  Ruines,  380. 
Nicée.  Éylise  de  la  Dormilion, 

131, 
de  la  Koliiiesis,  6"J,  71 

(n),  73,  74,  81  {n). 

—  Fortifications.  128.  163. 

—  Mosquée   »   Verte    >•.   19:\ 
215. 

JNiekerk  Ruins.  Fortilications. 

466.  468. 
Nigcié.    Mosquée   de   Fatma 

Khatoun,  1U5. 

—  Tombeau  de  Faluia  Klia- 
toun,  195. 

Nikko.  Temple    funéraire   de 

Yeyasu,  423,  423.  434. 
Nikortzminda.  liglise,  84. 
Nilrie.  Deir-.\bou  .Makai'.  1(8 

—  Ueir   Aiiba    Bisciiai.    108. 

110,   110    [Hj. 

—  Deir  Baranioùs.  108.    113. 

—  Ueir  Souriaiii,  108. 
Novgorod.  Cathédrale  Sainle- 

Sopliie.  250. 

—  Couvent  de  Saint-Georges. 
2.o6. 

Nyssa.  Église,  69,  72.  73  .«). 
Oajaca.  Temple,  4i2. 
Ochi-ida.  Église  Saint-Nicolas. 

176. 
Odeypur.  Lac  artiliciel.   302. 

—  Nécropole,  302.  323. 

—  Palais    du   Maliarana   d. 
Meywar.  299. 

—  Palais.  2110. 

—  Toriibeauv,  2'JI. 
Orieaiisville.   r.glise.  117.  118, 

119, 
Ollautai-Tanibu,    Vd'.e   :    vi's- 
tiges,  454. 

—  Forteresse  :  vestiges,  454 

—  Maison,  457. 
Osaka.  Citadelle,  424. 

—  Grande  pagode,  425. 
Ouji.  Temple   d'Obakou,  42 i 

—  Temple    du   Phéni,K.   424 
Oum-idj-Djemal.  Église,  35. 
Ourga.  Monuments,  370. 
Fachacamaq.  Ruines,  451. 

—  Temple,  454. 

Pagàn.    Bibliothèque    sacrée 

—  Voir  Pitakat-Taik, 

-  l'itakat-Taik.  411,  412, 

—  Temples,  408, 

—  Temple     d'Ananda,    408 
409,  410,411  (/(). 

de  Ghoué  Zigôn,  408. 

de  Golapailin,  408. 

de  Nagayon.  408. 

de  Nam  Paya.  408, 

,1,.    Patliulhaiiivii,    K)8 


Pagàn,  Temple  de  Thatpvin- 

nyu.  408,  410. 
de  Tsulàmani,   108. 

—  Upali  Thein,  412. 
Pagodes  (Les   Sept).  —  Voir 

Màmallapuram,  Ràtha. 
Palenque.    Monuments,    438. 

448. 
Palerme.    La  Cuba    186.   212 

m). 

—  LaZiza,  186,  210,  212  (n,. 
Palitana,  287  (n),  2'.I0,  207. 
Palmyre.  Tombeau  de  Jamli- 

cbus,  43. 
Panataran.  Temples,  400, 
Panope   (Ile).  Nanmatal,  463. 

464,  464. 
Tombeau  NanTauatsh, 

464. 
Pâques    ille   dei.    Tombeaux. 

46:i. 
Paramunga    Fuit.  455, 
Parenzo,  Basilique.  173  [n). 
Pasupati,  Monuments,  363, 
Patan.   Monuments,    288    (n). 

363, 

—  Temple   de  .Mahabuddha. 
3i).J, 

—  —  de  Mahàdeva,  363. 

—  —  de  Kadha  Krisna,  363, 
3tj6, 

Patna.  287  in],  i'88.  3-.'8, 

—  Ldt,  326. 

Pattadakal.  Temples,  '2'.)i. 
Payer,  Temple.  323. 
Pégou,  40  7. 

—  Choué  limauduu.  4U8.  411 

Pékin,  Cité  interdite.  —  Voii- 
Palais  impérial, 

—  Cité  jaune,  —  Voir  Palais 
impérial, 

—  —  pourpre.  — Voir  Palais 
impérial. 

—  —  tartare    (  Fortifications 
de  la),  337. 

—  Hoang-sseu.  —  Voir  Tem- 
ple jaune, 

—  Hsien-nung-tang,  —  Voir 
Temple  de  l'Agriculture. 

—  Kung-yuan.  —  Voir   Pa- 
lais des  E.xamens. 

—  K  i'agode  de  faïence  «,3.58. 

—  Palais  d'été  :  Pagode,  356. 
Pnrc,   «   Pont  bossu  », 

345,  353. 

Pagode  Yuan  M  in  g 

Yuan,  346  (n). 

—  Palais  des  E.vamens,  337. 

—  Palais  impérial.  337,  342, 
342, 


Pékin,  Palaisimpérial.  Salle  de 
la  Souveraine  Concorde,  343. 

—  Pe-t'a  sseu,  345. 

—  Portes.  351  [n). 

—  Reliquaire  de  Bouddha. 
—  Voir  Wout'a  sseu, 

—  Tai  ho  Tien.  —  Voir  Pa- 
lais impérial.  Temple  de  la 
Souveraine  Concorde. 

—  Temple  de  l'Agriculture. 
337. 

du  Ciel.  337.  346,  346. 

.\utel  Ti-yuan-Ts'io. 

346  \n). 

—  —  Sanctuaire  T"si  nien- 
tien.  346. 

—  Temple  de  Confueius. 
349,  350. 

•  de  la  Prière  pour  l'an- 
née, 340. 

—  T'ien  fan,  —  Voir  Tem- 
ple du  Ciel. 

—  Wout'a  sseu.  337.  34-5, 
Pékin    (Près).   Nécropole   des 

Ming.  Tombeau  de  Yong-lo, 
337, 

—  Nécropole  des  MiDg  :  Pai- 
lou,  350. 

—  Pagode  Ling-Kouang-Leu. 
356, 

—  Pagode  Pa-li-cb  wang. 
354 

—  Palais  d'été  de  K'ang-bi, 
337. 

de  K'ien-Long,  337. 

—  Temple  de  la  Céleste  Con- 
corde, 336  [n). 

jaune,  337. 

—  —  de  Wan  Cheou  Chan. 
358  (K). 

Péréjaslav-Zaljeski .  Cathé- 
drale de  la  Transfiguration. 
256,  261. 

Pergame.  Basilique.  128. 

Pergé.  Église,  69. 

Perûr.  Temple,  294,  298. 

Pétersbourg  (Saint-).  Cathé- 
drale de  la  Résurrection. 
2.')9. 

des    Saints    Pierre    et 

Paul,  259. 

—  Château  de  Peterhof,  259. 

—  Couvent  de  Saint-Alexan- 
dre-Newskij,  259. 

Cathédrale  de  la  Tri- 
nité, 259. 

—  Forteresse  des  Saints- 
Pierre  et  Paul.  259. 

—  Palais  de  l_'Amirauté,  259. 

—  Nouveau  Palais  de  l'Ami- 
rauté. 25'.i, 


iiMtKX   .monumi<:ntai. 


S09 


l'éLersbouifi  (Saint-). Tuur.  2.'i9. 

—  Palais  (Fiiiver,  259. 
Pétra.  Ruines  nabatéennes.:!!. 

'JS. 

Plian-raiiK-  Ruines,  380. 

Piiiladelphie.  Basilique.  128. 
152  (n).  157. 

Phnom  Gliisor.  Temple.   :184. 

Pisac.   Palais.  454. 

Pilcairn  (Ile).  Restes  de  subs 
tructions,  463. 

l'itzounda.  Fglise,  8:!,  87. 

Pokrov.  Église  de  l'Interces- 
sion de  la  Vierge,  266. 

Poulna.  l'église.  :i78. 

Prakhan.  Temple,  :!84,  :;89. 

Pranibànam.  'l'emples  .  4U0. 
401'. 

—  Temple  Tjandi  Kali-Be- 
ning,  405. 

Tjandi    Sewou,    400, 

401,  40-2,  403. 

—  (Près).  Temple  J'jandi 
Lumbang,  401. 

Prasal-I'rah-Srei.  Édilices  reli- 
gieux, 384. 

Prcspa  (Ilôt  du  lac  de).  Église 
de  la  Vierge,  271. 

Prizrend.Monastère  des  Saints- 
Archanges.  270. 

Prome.  Monuments.  408. 

Pskov.  Cathédrale  de  la  Tri- 
nité, 25ti. 

—  Monastère  du  Sauveur 
(Église  du),  256. 

Pûri.  Temple  de  Vishnou  Jag- 

ganalha,  287  [n],  200,  298. 

309,  309  (n). 
P'u-fos-han  illej.  Temple  de 

la  déesse  Kuan-Yin.  337. 
Qadisyeh.  Château.  99  (?<). 
Qal'at  Sham'oùn.  Château.  99. 
Qalb   Louzeli.  hglise.    ;io.   38. 

ii(ii).  44,  53.  55.  57,  57  (/*), 

59,  bO.  62,  63. 
Quang-nani.  liuines,  380. 
Qui-nhon.  Ruines,  380. 
Rabbat  Amman,  101.  101  (h). 
Propylées.'.)!!.  101,  102. 

102  («),    103.    104.    105.  215. 
Radauez.  Lglise.  278. 
Ràjagriha.  Temple  souterrain. 

288. 
Rakka.    Palais    d'Er-Raschid, 

183.221   (n).  236. 
Rameswaram.  Temple,  294. 
Hamleh.   Mosquée   blanche. 

204  ^n}. 

—  Tour  des  Quarante  mar- 
tyrs. —  Voir  Mosquée  blan- 
che. 


Hangouii.  Cllioué  Haiiùn.  40.s. 
411 

Rànpur.  Temple,  290.  297. 

liapa.  Foilitications.  463. 

Ravanilza.  Eglise,  271,  273. 
276. 

Ravcnno.  l'.glise  de  Saint-Vi- 
tal. 155.  172,  177. 

Rbè'ah.  Ciiapelle,  45  (n). 

Reladi.  Maison,  41,  62. 

Roman.  Eglise épiscopale,  278. 

Rome.  ICglise  de  Saint-Adrien 
au  Forum,  26  (n). 

—  —  Sainte-Croix  de  .léru- 
salem,  26  (n) . 

—  Paiatium  Sessorianum. 
26  {?,). 

—  Salle  des  séances  du  Sé- 
nat, 26  («). 

Rostov.  Cathédrale  de  1' A  .^- 
somption,  256. 

—  Eglises  du  xvM"  s..  268. 

—  Eglise  de  Saint-.Iean  le 
Theologue.  268. 

Roudénitza.  Eglise.  271. 
Roueiha.  Eglise.  35,  44,  45  {n). 
53. 

—  Tombeaux,  43. 

Rouge  (Couvent).  —  Voir  Deir- 

el-Ahmar. 
Sa.  Château,  99  {n). 
Salar.  Monastère,  84. 

—  Eglise  de   Saint-Saba.  84. 
Sagalassos.  Eglise.  69.  78  (u). 

146. 

Sahsarâm.  Tombeau  de  Slur- 
Shah.  194. 

Sajjanalaya.  Ruines,  414. 

Sâkya.  Monastère,  369. 

Salonique.  Eglise  des  Saints- 
Apôtres,  133.  145  (n).  146. 
161,  169. 

—  ICglisedeSaint-Démélrios, 
128,  147,  148(71),  157. 

de  Saint-Élie,  131.  146. 

161,  274  (n). 
de  Saint-Georges.   128. 

147,  148. 
de   Saint- Panlélimon. 

132. 
Sainte-Sophie,  71    («), 

128.  147,  148  (II),  154,  160. 

161.  178. 
de  la  Théotokos.  131. 

146,  167  (n). 

—  Fortifications,  154. 

—  Mosquée  Eski  Djouma, 
128,  146,  148  (n),  172. 

Eski    Serai .    —     Voir 

Eglise  de  Saînt-Eiie. 
Saloni(|ue.   Mosquée  Kazand- 


jilar-djami  — Voir  Eglise  de 
la  Théotokos. 

de  Yakoub  Pacha  (anc. 

égl.  byz.),  133. 

—  Tombeau  de  saint  Deme- 
Irios,  160,161. 

Samarkand.  Gour  lilmir,  189, 
192.  226,  227.  i^O  («i. 

—  Kok  Tach,  240. 

—  Médressé  d'Ouloug-beg, 
.192. 

—  Mosquée  de  Bibi  Hamyn, 
191. 

de  Chah    Sindeh.   191. 

de  Schir-dar,  196. 

de  Tilla  Kari.  196. 

—  Place  du  Marché,  196. 

—  Réghistan.  —  Voir  Place 
du  Marché. 

—  Tombeau  de  Tamerlan. — 
Voir  Gour  Emir. 

de    Timour .     —    Voir 

Gour  Emir. 

—  —  de  Tchouchouk  Dika, 
191.  240. 

Samarra.  Mosquées,  18:^.  2u4 
(n).  206  (71).  234  (/;).  238, 
241   (n). 

Sambor.  Temples.  o8i. 

Samtavis.  Eglise,  84.  95. 

Sam-yas.  Couvent.  368. 

Sanaghi.  Église,  94. 

Sanchi.  Chaitya,  304. 

—  Tope,  287  (n),  288.  296, 
300,  302,  304  (n],  315.  324, 
329,  332. 

SandoNvay.  Temple,  408. 
Sangarios.  (Pont  byzantin  sur 

le),  128. 
Saqqarah.  Monastère  de  Saint- 

Jérémie.  107. 
Saragosse.  .Mosquée  de  lAlja- 

féria.  187. 
Sardes.  Église  Saint-Georges, 

1-28,  146,  152(71). 

Saint-Jean,  128. 

Sari  (Tjandi).  400,  403. 
Sarnath,  287  (n). 
Sarkheje.    Monuments    funé- 
raires, 194. 
Sarvistan.  Palais.  3,  3  (ii),  8, 

10.   13.  14.    15.    15   (n),  19. 

206.  215. 
Satrunjaya.  Temple,  290,  296. 
Say-long.  Temple,  418. 
Sciienoùdi  (DeirAnba).  —Voir 

Deir-el-Abiad. 
Scutari.    Mosquée   d'Ayasma, 

195. 

de  Djahanguir,  195. 

d'Inkelessi  Buyuk.194. 


510 


INDEX    MONUMENTAL 


8cutari.      Mosquée     Validé 

djami,  l'Jo. 
Sédir.  Château,  'JO,  1)9  (ii). 
Sendjirli.  Église,  84. 
Sera.  Couvent,  36y. 
Stsrdjiila.  Ruines  (Détails).  62, 

63. 

—  Eglise,  35.  60.  66. 

—  Maison,  41. 

Sereth.  Église  Saint-Jean,  27S. 

de  la  Trinité,  278. 

Sermeda.  Tombeau,  43. 
Séville.  Alcazar,  188,  :ii'4. 

—  Giralda.  —  Voir  Mosquée 
Minaret. 

—  Mosquée,  188. 

Minaret,    188.   i'34  (?;). 

Shàdipur.  Temple,  326. 
Shah  Dheri.  Pilier,  326. 
Siagu.  l'.glise,  117. 
Siaii.   Temple  de   Baalsamin. 

44,  46,  01  («),  63. 
Sikandara.  Tombeau  d'Akbar, 

1%,  2i;{,  "2U  («),  3G6  {II). 
Sillustani.  Nécropole,  4;i8  («i. 

401. 

—  Tombeau.  458. 
Siméon    (Couvent  de   Saint-). 

—  Voir  Deir  Anbà  Sainaùn 
Sinaï  (Mont).  Couvent,  128. 
Singasari  (Tjandii,  4u(i. 
Sivn  Hissar.   Églises,  li'.t,  7U. 

72,  73  {n). 
Siwas.  Gueuk  médressé,  18'J. 

—  Tombeau  de  Bayezid,  l'.i.). 
Skripou.  Lglise,  131. 

Skupi  (Près),  tglise  des  Qua- 
rante martyrs,  6'J,  72,  73  (n). 
7'J  (n). 

Smolensk.  Cathédrale  de  l'As- 
somption, 2.")C. 

—  [{glise  de  Saint-Michel 
.Archange,  236. 

des  Saints-Pierre    et 

Paul,  2:)0. 
Soanlydere. Eglise  rupi'stre, 72. 
Sokolhaï.  Temple  Vàt.lai,  414. 

415.  417. 
Solovctzkij.  Cuuvi'jd.  2.)8.  2.'i9. 
Somnàtlqjur.  Temple.  2'.t2,  318 

(«I,  323. 
Souczava    Cathédrale,  278. 

—  Couvent  de  Saint-Georges, 
278. 

l'iglise,  281  (n). 

—  Couvent  de  Miroutz.  278. 
27'J. 

Eglise,  278. 

Sousdal.  Cathédrali:  di^  la  Na 

tivité,  2;J6,  2.j8,  261. 
Spalato.  Palais  de  Diodétion. 
32.  100  In). 


Spean-Taon    (Ruines  de).     — 

Tète   de    parapet  de  pont. 

393. 
Sravana  Belgola.  Temple,  2'.J2. 

297. 
Srinagar.  Pilier,  326. 
Srirangam .  Monuments.   28-; 

(n),  298. 

—  Grande  Pagode.  2'.il,2'.i2. 
311,  313  («),  323.  331. 

—  Temple  de  Vishnou.  .'!lii 
in). 

Stoudénitza.  Monastère  royal. 
270, 272 (n),  273  («),274,  27... 
275,  273  lu),  270.  276,  270 
in). 

—  'J'sarska  Lavra. —  Voir  Mo- 
nastère royal. 

Sukhodaya.  Voir  Sokothaï. 

Suku.  Te'mples,  400. 

Sultanieh.  Mosquée  funéi-aire 
d'Oldjaïtou  Khodabendeh , 
l'.)l.  220,  227,  228.  230  («). 
233.  230. 

Suse.  Palais  parthe,  1. 

—  Tombeau  de  Daniel,  220. 
Suweda.  Eglise,  42  (n),  44. 
Syambunath.  Monuments, 303.. 

—  Stupa,  364.  364. 

Syrie  centrale  (Tombeaux  du 

nord  de  la),  3.1. 
Syriens  (Couvent  des)  (Nitrie) 

—  Voir  Deir  Souriani. 
Ta-chi-lum-po.  Château.  372. 

—  Couvent.  30'.t. 
Ta-chi-yem-be.  Couvent,  36'.). 
Tâdpalri.  Temple,  2t)2. 
Talkha.  Église,  33,  42  (m.  44. 

45   59. 
TdK  Eivan.  l'alais.  3,   13,  J(i. 

10  («). 
Tag-è-Kesra.  Palais,  3. 
Tugoung.  Ruines,  4U7. 
Tahiti.  Monuments,  4(i3. 
Takeô.  Tenq)le.  384. 
Takht-i-Bahai.  Mona^tric.2!)('. 

306. 
Takht-i-Bostan.   Mo  nu  m  en  t 

Irioiuphal.  3.  '.),  16,  18.  21. 

Takht-i-Ghirra.  Moninucnl 
triomphal,  3,   9. 

'l'akla  Makan.  Ruines,  374  («i. 

Talin.  r>glisc,  92. 

Tambo  de  .Mura.  Huines,  id. 
459. 

Tandjoi-e.  i'agude,288  (/t),2'.)2, 
298,   310.  323. 

Tanger.  Mosiiuée,  234  {m. 

Ta  Piom.  Teinijle,  38 i,  31)0. 

Targovitchc.  Eglise  métropo- 
litaine, 277. 


Taiting.  Couvent,  369. 
Ta-Tou,  337. 

—  Murailles,  337. 

—  Portes,  337. 

—  Grand  palais,  337. 
Tauris.    Mos([uée    d'Ali-shah. 

201   {11). 
n  bleue  »,  192,  213(7j;, 

217,  246  {H). 
de  Ghazan-Khan,   190. 

—  (Pont  prés),  224  {n). 
Tchad  (Maisons au  suddulac). 

406. 

Tchanli  Kilisse.  Église,  69,  72. 
73  in),  79  (m),  80  (?i). 

Tchernigov.  Église  du  Sau- 
veur. 236. 

Tchong-tou,  330,  337. 

—  Palais  d'été,  330  (n),  330. 
Tchukurken.  Eglise, 69,  70  {n). 
Tébessa.    Basilique,   117,  118 

in),  119,  119  (n)  120,  120  (n,. 
121  {n),  122.  122  (n),  123 
[n). 

—  Fortifications.  117. 
Téhéran.  Château  Kasr-i-Kad- 

jar,  199. 

Teng-1'ong-hien.  Pilier  funé- 
raire de  la  mère  de  K'ai, 
344. 

Tenochtitlan.  Vestiges,  438. 

Teotihuacan  (San  Juan).  Teui- 
ples,  438. 

—  Grande  Pyramide,  443. 
Tente  (La).  —  Voir  Postât. 
Ter.  Chaitya,  304,  304,  323. 
Thabarca.    Églises,    117,    1-26 

Thalept.  Fortifications,  117. 
Thébaïile.  Couvent  de  Baouit. 
107.  113.  114. 

—  Couvents  de  Négadah, 
108. 

—  Deir  Anba  Samaân,   107. 

—  Deir-el-.\biad,  107. 109  {n), 
110,  111  |/().  111,  112  (n), 
113  {n). 

—  Deir-el-Ahmar,  107,  109 
(n),  111,  112  («),  113  (71). 

—  Deir-el-Melak,  108. 
Thessalonique.  —  Voir  Salo- 

nique. 
Thibilis.—  Voir  Announa. 
Thur-Abdin  (Djebel).  —  Voir 

l)jebel-Thur-.\bdin. 
Tialiuanaco.  Ruines,  432,  436, 

400.  401. 

—  Porte  d'Ak-Kapanu.  452. 
Tigzirt.    Basili([ue,    117,    118, 

118    in),   119.    120,   121.  121 
(/n,  122,    122  (/().  123(/o. 
Tiinbouctou  (Maisons  de),  466. 


INDEX     l)i:S    ARTISTES 


511 


Tinian  (Ile).  Habitations  des 
Cliamorros,  463,  464. 

—  Ruines,  464. 

Tipasa.  Basilique  do  Sainte- 
Salsa.  117,  118, 118  (/i).  119, 
li'O  («).  122.  Il'-'  (n). 

Tisniana.  Couvent  de  Saint- 
Nicolas.  l'TS. 

Titicacadledu  lac).  Bâtiments 
monastiques,  4."i4. 

—  Bàliraent»  laï([ues.  4."I4. 

—  Temple,  4.14. 
TjandiJago,  etc.  — Voir  Jago 

(Tjandi). 
Tlemcen.     Grande    mosquée, 
188,  240. 

—  Mosquée  du  Méchouar, 
l'JO. 

de    Sidi-ben-Hassen. 

1!)0. 
de   Sidi-ben-Mi'iline. 

l'JO. 

de  Sidi-el-Haloui,   190. 

de  Sidi-Brahin).  190. 

Tlemcen-Aghadir.  Minaret  de 

la  mosquée.  183. 

—  Tlemcen-Mansoui-ah.  Mos- 
quée, i'15(/i).  i'17. 

Toba.  Temple  Naikù,  4i';j. 
Tokio.  —  Voir  Yeddo. 
Tokoulbudji.  Temple,  4i'4. 
Tolède.   Mosquée   de   la   Luz, 

ToUan.  Monuments,  43S. 

Tombeau  des  Rois.  —  Voir  Jé- 
rusalem. 

Tongatabou.  Monuments,  463. 

Tortum.  Eglise.  94. 

Tourncliouq.  Ruines,  374  in). 

Tourmanin.  Église,  33.  39,  i- 
(n),  44,  57,  57  (n),  59,  61 
[n),  62,  63. 

—  Hospice,  49  {n). 
Trébizonde.  Église  de  l'Hagia 

Sophia.  69,  72,  134  («). 

—  —  de  la  Panagia  Kryso- 
képhalos,  69.  72,  134  [n). 

de  Saint-Eugenios,  69, 

134  («). 
Trescavets.   près   Prilep.    Mo- 
nastère, -210. 


Tripetly.  i'88  (n). 
Troitska.  Couvi'nt,  i'5S. 
Tuba.  Château,  119,   100,  101, 

103  (n). 
Tughla(iabad.  — Voir  Nouveau 

Delhi. 
Tunis.  Abdelliali.  I'.l7. 

—  Kasba,  18S. 

—  Monuments    du    niv^-    s. 
191. 

—  Mosquée  d'Abou  Zakaria, 
188. 

Djami  Zitouna,  18i'. 

—  —  de    Hamuuda    l'aclia, 
197. 

Sidi  Malirez,  199. 

Tver.  Cathédrale  de  la  Trans- 
liguration,  '2atà. 

—  Couvent  d'Ostrolsch,  i'o6. 
Tyr.  Basili(|ue,  35. 
Udayagiri .    (jrotte    excavée, 

i'88. 
Umtali.  Forts,  466. 

—  Habitations,  466. 
Upenna.  Église,  117. 
Urchà.  Palais,  i'90. 
Usunlar.  Église,  83,  86,87.  88 

(n). 
Utschayak.  Eglise,  69.  70  i«), 

74  (n). 
[J\mal.  «  Maison  des  Nonnes  », 

438.. 441. 

—  '(  Palais  du  Gouverneur  ». 
438.  440, 

—  «  Temple  du  magicien  », 
438. 

Vadnagar.  Kirti  Stamblia.  324. 
Van  Cheou  Chan.  Sanctuaire, 

356. 
Val-Ek.  Temple,   384. 
Vellor.  Temple,  i'9i',  i'98,  327. 
Véramine.  Mosquée,  191,  :24i' 

(n). 
Vieng-Chan.  Temple.  Val-Pha- 

Keo,  418,  419. 

—  That-Luong,  4i'0  [n). 
Vijayanagar.  Temple  Vittha- 

laswàmin,  29:2. 
Vladimir.  Cathédrale  de  l'As- 
somption, i'56,  1*61. 

lie  Saiiit-Diiiiilri.   i';,6, 

258,  l'iil,  i'6'.t. 


Vladimir.    Église  de  la   Nati- 
vité. i'o6,  261. 
Voionetz.  Église.  278,  280. 
Warka.   Monuments  parthes, 

1,  16,  18. 
Wiranschehr.  Église,  33,  47. 
Worangal.  Kirti  Stambha, 298, 

324. 
Wue   Cbang.    Pagode   de 

liouang-ho-lou,  337. 
Xien-Ilaï.  Temples,  418. 
Xien-Khong.  Temple,  418. 
Xien-Sien.  Temples,  418. 
.Xochicalco.  Ruines,  438. 
Yamada  (Près).  Temple  Gekù, 

423. 
Yamasbiro.  Salle  du  Phénix. 

435. 
Yarkand  (Région  de).  Ruines 

374. 
Yaxcbilan.  Monuments,    438. 
Yeddo.  Château,  425,  430. 

—  Temple  d'Assaksa,  425. 

de  Oulyeno,  425. 

de  la  Shiba.  425. 

Citerne,  434. 

de  Tschiôin,  432. 

Yotkàn.  Ruines,  374  («). 
Young-lo  (Tombeau  de   l'em 

pereur),  337,  345. 
Zaebarie   (Tombeau    dej .    — 

Voir  Jérusalem. 
Zana.  Église,  119. 
Zaoum.  Eglise,  271  («). 
Zavi.  Monuments,  438. 

—  Palais.  441. 

—  Façade,  449. 
Zebed.  Église.  35,  42  (n). 
Zélande  (Nouvelle-).  Vestiges 

de    la   charpenterie   Maori, 
463. 
Zimbabwe.  Château  fort.  466, 
467. 

—  Maisons,  466. 

—  Ouvrages  militaires,  466. 
Zitcha.    Église    des  Sainls- 

i'ierre  et  Paul,  270,  272  [n], 
274  [n). 
Zougrougachiane.  Eglise,  95. 


INDEX  DES   ARTISTES 


Anthemius  de  Traites,  71  {a) 
130,  136  [II),  139,  151   (rt). 

Antonio  (Pietro),  261. 

Augustin  de  Bordeau.v,  2i 
(n). 


Barma,  2.39. 
Cluistodoulos.  207  (n). 
Fi(H-aventi  (Aristotile),  261. 
Ilidari  Zingoro.  423. 
Kanù  MotonoboLi.  436. 


Khair-ed-din,  207  (/*)• 

Ilias-Ali,  207  [n). 

Isidore   de  Milet,   71    [a],  130. 

139. 
—  (jeune),  130  (»)• 


bi2 


INDEX    DES    RÉEÉUENCES    ARTISTIQUES 


Mitsunobou  Tosa, 
Novi  (Alessio).  261. 
Postnik.  259. 


I    Rani  Rat.  294  m). 

Rastrelli.  202. 
I    Ruiro  (Marco).  261. 


Sinan.  207  (/*). 

-  (Elèves  de).  20S  [n). 
TindatP,   140  (»). 


INDEX  DES   RÉFÉRENCES   ARTISTIQUES 


Alexandrie  i L'hellénisme  ài, 
M,  100.  loti,  100.  111,  114. 
139. 

Alexandrin  i.Àrli.  31.  114.246 
(n). 

Adam  (Imago  d'i,  94  (n). 

Afghanistan  musulman  (Ar- 
rhitecture  de  l"),    I8G. 

Africo-Byzantine  (Influence de 
l'architecture).  205. 

Afrique  chrétienne  (Architec 
ture  de  l'i,  117,  118,  120. 
122. 

Agrigente.  Temple  de  la  Con- 
corde, 26  (n). 

Alexandrie.  Phare.  234. 

Amanus  (Forêts  de  1'),  36.  .M. 

Andalousie  musulmane  (Ar- 
chitecture de  l'i.  120.  191. 
206,  210,  219.  220.  220.  222, 
222.  223.  224.  232.  240,  241. 
242.  243 

—  —  (Rayonnement  de  Tar- 
chitecture  de  1'),  206. 

Antioche  (Rayonnement  d". 
38. 

—  (L'hellénisme  à).  31.  3' 
(w),  38,  49  I»).  57.  100.  139. 

Apadàna,  7.  212. 

Apocalypse  (Le  lion  dt-  l'i. 
llo. 

Arabe  préislamique  (Archi- 
tecture), 97. 

Arménie  chrétienne  (Archi- 
tecture de  1').  6. 

(Rayonnement   de  1"), 

84,1^7.207.250  (n). 260.  262, 
263,  264,  266,  269,  271,  273, 
275,  276,  279,  282. 

—  musulmane  (Architecture 
de  r;.6,  186,  207,  208. 

(Rayonnement  de  lai- 

chitecture  de  1'),  281. 

Asiatiques  (Rayonnement  des 
arts).  260. 

Asie  heUénisante  (Rayonne- 
ment de  1'),  283,  296!  361. 

—  antérieure  (Rayonnement 
de  1').  139. 

hellénistico-romain  e 

(Architecture  de  r),l."is. 


Asie  centrale  hellénisante.  339. 

(Rayonnement  de  1). 

328. 

—  iMinoure  byzantine,  128. 

(L'hellénisme    en),  30. 

extra-égéenne  (Rayon- 
nement de  l'architecture). 
70.  84,  137.  139.  118    162. 

hellénique  (Architec- 
ture de  1'),  9  {n\. 

musulmane  (Architec- 
ture de  1').  Voir  Turque 
Seldjoukide.  Turque  otto- 
mane (Architectures). 

occidentale  (L'archi- 
tecture byzantine  dans  l'i. 
\iX. 

pi'éhellénique  :  archi- 
tecture paphagonienne.  80 
in). 

architecture    [diry- 

gienne,  SO  m). 

ottomane  (Architec- 
ture de  1').  192.  193.  194.195. 
198.  215.219.  220.226.  228. 
236.  238.  240,  243.  246,  248. 

seldjoukide  (Architec- 
ture de  F),  40.  188,  189, 
20 i.  207.  219,  226,  236,  238. 
242  (n).  243.  248,  250  («,). 

—  népalaise  (Haute).  341. 
Assyrie  (Rayonnement  de  l'i. 

206. 
Athos      (Mont)    (Architecture 

byzantine  du).  131,  133.  134. 

145  (n),150,  150(n),154. 157. 

158.161,  161  iîi). 
Aymara     (Architecture),  456. 

459.  461.  462. 
Bagdad    (Rayonnement     de. 

202. 
Barisba   (École    syrienne    du 

Djebeli.   38,   42.'  45.  47.   .^4. 

56 . 
Bengale.  194. 
Birmane    (Architecture;.    380. 

—  (Rayonnement  de  l'arcbi- 
tccturei.  408,  415. 

Birmans    (Temples).    377    (ni. 

Bosnie,  270. 

Bosra.  Inscription.  44, 


Bouddha    (Images    de).    364. 

377,  416.  419,  420,  430. 
«  Bouddba  d'émeraude  »  (Le), 

418. 
Byzance.  32.  39. 

—  (Position  de).  135. 
Byzantine  (L'hellénisme  et  la 

civilisation).  136,    140,   177. 

—  (Influencos  occidentales 
subies  par   l'architecture), 

140. 

—  (Rayonnement  de  l'archi- 
tecture). 38.5i.s4.  11)9.  'li>4. 
140.  202.  2>  4.  2(1(1.  l'OT.  209. 
215.  221.  22fi.  245.  246.260. 
262.  263.  269.  271.  273.274, 
275.  276.  279. 

Caire  (Le).  236. 

Caltaro     (Rayonnement    de). 

272. 
Cella.  27  (h). 
Ceyian.     Clôture     des     aires 

sacrées,  302. 
Ghaféite  (Rite).  21c  (m. 
Ghaldé(^    (Architecture  de  la), 

241  (?t)- 

—  primitive  (Rayonnement 
de  lai,  12. 

Chalukya  (École),  296.  321. 
328. 

Chimu  (Architecture!.  458. 
4.59.  i61,4H2. 

Chincha  (Architecture),  458. 
459,  461. 

Chine  (Rayonnement  de  la). 
207,  241,  248  (/il. 

Chinoise  (Rayonnement  de 
l'architecture).  341,  370,371, 
376.  377.  379.  386,  408,  413, 
415.  426.427.  432.  433,  434. 
436. 

Cisjordanie.  —  Voir  Syrie 
cisjordane. 

Constantinople  et  l'architec- 
ture byzantine,  124. 

Constantinople  (Ateliers  de 
mosa'istes  de),  202. 

Copte.  —  "Voir  Egypte. 

Coran.  213,  249. 

—  (Commentaire  du).  249. 
Cordoue     (Rayonnement     de 

l'architecture  de),  205.  206. 


INDEX    DES    RÉFÉRENCES    ARTISTIOUES 


513 


Corée,  intermédiaire  artisti- 
que, 456,  4:26  iji). 

Damas  (Rayonnement  de), 
202. 

Dekkan.  Commande  musul- 
mane, l'J2,  194. 

Djaïna  (Architecture),  i".)G, 
307,  316,  318,  321.  328. 

Dravidienne      (Architecture), 

,  296,  308,  30ii,  313,  330. 

Ecritures  (Sujets  tirés  des), 
114. 

l'igypte  copte  (Rayonnement 
de  lart),  109,  ll'^,  117,  li'O, 
204. 

l'igypte  musulmane  (Arclii- 
tecture  de  1"),  184,  18(1.  188. 
190,  192,  194,  197.  199,  203, 
204,  203,  207,  213,  21-5  (71), 
219,  221,  224,  223,  227,  230, 
230  {71),  233,  236,  240,  242 
(n),  243,  243,  246,  24^,  249, 
230. 

(Rayonnement  de  l'ar- 
chitecture de  I'),  2U4.  20.'i. 
207,  220. 

—  pharaonique  (.Art  de  1'), 
114. 

—  , —  Son  influence  sur 
l'Egypte  copte,  111,  114. 

Temples  de  T),  312. 

Ephèse  (L'art  hellénisti({ue 
d'),  139. 

—  (Hellénisme  à),  31,  139. 
Espagne  musulmane  (Archi- 
tecture de  1'),  184,  187,  188, 
192,  221,  224.  226,  234,  238, 
241.  242,  243,  245,  246,  248, 
230.  (Voir  aussi  Andalousie.) 

Europe  halkanique,  180. 

—  carolingienne,  86. 

—  du  .xyiii»  s.  (Influences 
chinoises  sur  V),    341,   334 

—  romane,  86,  91  (n),  112. 

—  (Son  rayonnement  sur 
l'Orient),  261,  262.  269. 

Eve  (Image  d'),  94  [n]. 
Finnois  (Art),  269. 
France   gothique,  223. 
Gabriel   (Chapelles   dédiées  à 

l'archange),  29. 
Gandhara  (Architecture    du), 

296,  306,  307,  323,  326,  328. 

339. 

—  (Rayonnement  de  l'arciii- 
tecture  du),  370,  378.  —Voir 
aussi  ;  Gréco-bouddhique 
(Rayonnement  de  l'art). 

Grèce  byzantine  (Architec- 
ture de  la),  130,  131,  132, 
133.  139,  1,30  (n),  131,  160, 
165,  168,   169,  170. 


Gréco-bouddhique   (.Art).  38(i 

—  Voir  aussi  Gandhara. 

—  (Rayonnement    de   l'art). 
340,  376.  378.  37i),  408. 

Guzerat  musulman  (Arcliitec- 

lure  du),  192,  194. 
Ilarara  sémite,  21.'i. 
Hass  (Djebel).  33. 

—  (École    syrienne   du  Dje- 
bel), 39. 

Hauran  (Ecole  syrienne  du). 
39.  40,  42.  43,  31,  36.  66 

Hellènes  d'Asie  (Colonies), 
31. 

Hellénique  (Rayonnement  de 
l'art),  3,  18,  30  31.  38,  37, 
64,  70.  100,  109.  112,  139. 
140,  177. 

Hellénisme,  3,  30.  31.  100. 
106,  109,  111,  114.  136.  139, 
140,  177,  328.  332. 

Heliénistico-Romaines  (In- 
fluences), 137,  148. 

Hellénistico-syriennes  (In- 
fluences). 80. 

Heliénophobie  des  chrétiens, 
109  in). 

Himalayenne  (Architecture), 
366  («),  367. 

Hindouïste  (Architecture), 296, 
308>  321. 

Hittite  (Le  hilani),  46. 

Iconoclastes  (Querelle  des\ 
130,  131,  173. 

Inde  brahmaniste  et  boud- 
dhiste, 374,  370.  379,  383 
(n),  407. 

—  centrale,  296,  297,  298. 
308. 

—  gangétique,  290,  296,  306. 
340,  407. 

—  méridionale,  306,  308, 
313,  324. 

—  septentrionale,  288,  290, 
291. 

—  brahmaniste  et  boud- 
dhiste (Rayonnement  des 
architectures  de  1').  208, 
223,  223  (?i),  300,  301,  338, 
340,  347,  348,  361,  362,  364, 
370,  371,  376,  379,  400,  402, 
4)8,  412,  413,   427,  430,432, 

Inde  musulmane  (Architecture 
de  1').  188,  189.  192.  193. 
194,  196,  198,  203,  208,  213, 
219,  220,  221,  223,  22.;,  226, 
230,  230  {71),  233.  234,  236, 
240,  242  (n),  243.  243.  246. 
249,  233. 

(Rayonnement  de  l'ar- 
chitecture de  1),  208. 


Indo-aryenno   (Arciiilccturt!  i. 
—    Voir  Hindouï.sle  (Archi- 
tecture) . 
Indonésienne    (Raycmnement 
de  l'architecture),   341,  427. 
Indus   (Architecture  du  Haut 
bassin  de  1'),  290,  296,  399. 
—  (Rayonnement  de  l'archi- 
tecture du  Haut  bas.sin  de 
i'i,  400. 
Isaurie  (Maçons  d').    137  {n\. 
Kachmir    (Architecture     du), 

288,  290,  320,  323,  326. 
Kairouan  (École  de),  203. 
Khajuràho,  297,  298. 
Kiimère      (Rayonnement     de 
l'architecture).  408,  414,  418. 
Kraal  africain,  467. 
Liban  (Forêts  du),  36. 
Lombarde    (Architecture    ro- 
mane-), 271,  276. 
Macédoine  sous  la  domination 
serbe.    (L'architecture    en), 
270  ,271. 
Maghreb-al-Acsa    (L'architec- 
ture du),  39,  184,   183,    186, 
188,  190,  192,   197,  199,  204^ 
203,  206,  208,  219,  222,'  224! 
234,  238,  239,  241,  243.'  243* 
230. 

—  (Rayonnement  de  larchi- 
ttcture  du),  208. 
Maghrebo-hispanique      (L'ar- 
chitecture musulmane),  203, 
218. 
Mashonaland       (Arcliitecture 

africaine  du),  467. 
Matabekdand       (Architecture 

africaine  du),  467. 
Maya  (Architecture),  440,442, 

443,  447,  448,  449,  430. 
Mésopotamie      chaldéo-assy- 
rienne  (L'architecture  de  la). 
34,  221  {71),  234. 

—  (Rayonnement  de),  3.  18, 
234,  283,  296,  338,  343,  346, 
360. 

Mésopotamie  (Haute),  6  (h). 
33,  82,  99. 

—  musulmane  (Architecture 
de  la),  203, 204,  203,206.219. 
224,  223,  234. 

—  (Kayonnement  de  1'),  140, 
204,  205,  283. 

—  parthe  (Rayonnement  de 
l'art  de  la),  376. 

—  sassanide  (Architecture 
de  la),  3,  9,  11,  12,  14,  13. 
16,  17,  18,  19.  20. 

Mésopotamo-perse  (Cérami- 
que), 248  {71). 

33 


INDEX  DKS  iu':fi':renciîs  artistiques 


Mésopotamo-porse  (La  Renais- 
sance  parthc   et   sassanido 
de  la  civilisation),  31. 
Méiopotamo  perse  sassaniio 
(Architecture),  Gl,  222  (n). 

(Rayonnement  de  lar- 

cliitecture),  6,  2?>  (n),  31,  32. 
34.  38.  51,54.  57,70,  77,  84, 
89.  97,  100,  102,  105,  108, 
109  (n).  111,  137,  140,  162, 
163.  202.  204.  206,  221  (n), 
224^  224'  (ni,  242,  283,  206, 
340,  360,  361.  376,  377,  379, 
498,  412. 
iMexiiiue précolombien  (ArL-hi- 
tocture  du).  439.  4il,  443. 
444,  445,  446,  447. 
^iichel    (Chapelles   dédiées   ù 

l'archange),  29. 
Milet,  32S. 

Moldavi.'.  linniigralion  armé- 
nienne, 273. 
Moldo-valaque       (L'architec- 
ture), 85,  208,  254. 
Monomotapa       (Architecture 
dui.   466,  467,  468.  —  Voir 
Mashonaland   et  Matabele- 
land. 
Moscou,  centre  d'art,  262. 
Musulmane  (Rayonnement  de 
rarclntecture),208,  261,276, 
279,  282. 
Nahuatl    (Architecture),    410, 

447,  449. 
Népal,    intermédiaire   art  sti- 
que  entre  l'Inde,  le  Tibel  et 
la  Chine.  361. 
Népalaise  (Origines  de  l'archi- 
tecture).  366  (il}. 

—  (Rayonnement  de  l'archi- 
tecture), 340,  364.  379,  408. 
413,  415. 

Nicée    (Industrie     céramiiiue 

de),  247  («). 
Oajaca  (Architecture  d'),  441. 
Occident  gothiciue  sur  l'Orient 

(Rayonnement   de    1'  .  137. 

140,  204. 

—  roman  sur  l'Orient 
(Rayonnement  île  1').  "itil, 
262,  273,  274,  276. 

Orient  (Formules  artistiques 
do  1'),  139,  142,  156.  158. 
166,  172,  175.  250,  2(i7,  301, 
387,  408. 

—  (L'ancien),  142. 

Orissa  (Architecture  de  1"), 
298,  302,  308,  332. 

—  (Rayonnement  de  l'arciii- 
teclure  de  1'),  40S.  417. 

Ottomane    (Architecture   tur- 


que), 140,  192, 193, 198, 207. 

2r>.  219,  220,  226,  22.S,  230, 

233^  236,  238,  243,  246,  218. 
Ottomane    (Rayonnement    de 

l'architecture  turque),    205, 

208,  271,  273. 
i^alenque    (Architecture     de, 

440,  44 't,  447,  44S,  4i9,  450. 
Palestine,  31,  35. 

—  (Rayonnementde  la),  176. 
Parthe  (L'époque),  3  [n). 
l'tTigueux;.    Saint-Front.    i:)0 

(«I. 
Perse  achéaiénide   (Arch  lec- 
ture de  la),  7,  2U6. 

(Influence  de    l'archi- 

lecture  de  la),  7,  212,  256, 
28:5,  296.  32(i,  32S,  332,  339, 
360! 

—  musulmane  (Architecture 
(le  la),  184,  186,  190,  191, 
192,  194.  196.  199.  203,  204, 
205,  206,  212,  213,  215,  219, 
221,  224,  225,  226,  228,  230. 
2'30  (n),  233,  236,  240,  241, 
242  (n),  243,  245,  246,  246 
(n).  247,  248,  248  in),  249. 
253, 

(Rayonnement  de  l'ar- 
chitecture de  la),  205,  206, 
207,  208,  218,  230,  262,  283, 
313,  360. 

—  sassanide.     (Architecture 
delà).  —Voir  Mésopotamo- 
perse  sassanide. 
Pliaraons  (l'îgypte  de  l'époque 

des).  106.    ' 
Phrygienne        (.Architecture), 

352  (71). 
Pompei     (Peintures    murales 

de),  31,  100  (H). 
Priène,  328. 
l'roconèse    (Carrières  de    la). 

135,  135  in).  137  [n). 
Pyramides  (LesGran  les),  181. 
Quechua  (Architecture),   434. 

455,457,438,  461.  462. 
Raguse     (Rayonnement    de). 

272 
Rhodes_  (Briques  dei,   161)  (n). 
Riha  (École  syrienne  liu  Dje- 
bel), 38. 
Rhodésia    (Architecture    al'ri- 
caine  de  la).   —  Voir   Mas- 
honaland et   Matabeiidand. 
Romain  (Arc    de     Iriouqihe), 

Romaine  (,Vrcliiteclure)  16  (/(), 
158,  4;;6. 
—  (Influence  de  V).   70,    100, 
126,  138. 


Romane      (Architecture).     — 

Voir     Eui'ojjo     romane     et 

lombarde. 
Rome.  Grand  C'r([ue,  14t. 
Russe      (Arcbilocture).      208, 

254,  281. 
Saliarienne     (.Arciiitec  tu  i-e) . 

465. 
Sa'omon  (Temple  do).  46. 
Salonique      (Architecture  by- 

zxntine    à),    128,    131,    132. 

133.  145   (n),  146,    147,  148. 

148  (n),  154,  137,    160,    161, 

167  (?i),  169,  172,  178. 
Sassanide  (  \rt).  —  Voir  Méso- 

potamo-perse  sassanide. 
Séleucie  hellénisante,  5. 
Serbie   (Architecture    de    la), 

85,  208,  254. 
—  Relations  avec  l'Arménie, 

Séville   (Industri'    cérami(iue 

de),  248  (n). 
Shbêt  (Ecole  syrienne  du  Dje- 
bel), 39. 
Silpa  Sastra  (Collection),   294 

in). 
Soudanaise     (Architecture), 

465. 
Spalato   (Influence    artistique 

du  Palais   de   Diocléti .n,  à 

Spalato,  272. 
Syrie  centrale    (Architecture 

chrétienne    de   la),  16    (n), 

35,  36,  38,  42,  43,  38. 
Syrie  chrétienne  (Influence  de 

l'hellénisme  sur  la),  30,  38, 

49  (n),  103. 

—  (Rayonnement  de  l'archi- 
tecture de  la),  70,  76  (n),  77, 
78,  80,  84,  97,  100,  103,  103, 
109,  109  (n),  114,  117,  118, 
119,  120.  121.  137,  139,  148, 
154.  162,  202,  204,  207,  242, 
269. 

—  cisjordane  (Architecture 
de  la).  35,  42,  45, 

Syrie   musulmane    (Architec- 

"ture  de  la),  6,  39,  181,  186, 
203,  204,  205,  219,  221,  224, 
225,  234,  236,  242,  243,  245, 
216',  248,  249,  250  (n). 

(Influences  occiden- 
tales subies  par  l'architec- 
ture de  la),  204. 

(Rayonnement  de  l'ar- 
chitecture .le  kl),   203,  204, 
297,  236. 
Svrie  romaine  (Monuments  de 
'la),  31. 

Syrie  septentrionale  (Architec- 


INIH:\     DKS    MKI'KIIKNCKS    II  IS  l'OlUoUKS    KT    (;i:(){;il.\l'Hlni;  KS 


r>\: 


lurc  chrétienne  de   la),  3'J, 

40,  4:i,4'J,  1)0,  51,56,  06,  liM. 

Tcnochlillan      f  Archiloclurc 

dr).  441. 

T.Mjliliuacaii  (Arcliili'('luivdi'), 

441. 
'l'ibut,     irilcnncdiaire    arlisli- 

que,  aill. 
TibiUaiiK!    (llayonnciiH^nl    dij 

rarcliilrrlurc).  370,  ;i7'.t,4lJS. 


Tournus.    Kj^lise    Sainl-IMiiii- 
bert,  16  («). 

Trêves.  Palais  romain,  ±)  (h) 

Tiirkeslan  musulman  (Archi- 
tecture   du),    19i,  1U6,  2l:i. 
±2Z.  L>4I. 
(Rayonnement  de  l'ar- 
chitecture du^  :i(j:i 

Tuikesliin  oriental  hellénisant 
(i«ay()niieincMtdu),:i38.376. 

;i7s. 


Tiiri|ue  olloiiiîiiic  (.U'chilcc- 
lur(;).  —  Viiir  Ottomane 
(Arfhilectur(!  tur(iu('). 

Venise.  Siiinl-Miirc  130  (//), 
146.  li!)  {/>),  154. 

Yucatan  (Ar<-iiilerliiri!.  du). 
4il,44'!.4ii.  44S. 

Zapotèque  (Archilecture),  4  AS. 
440,  44'J,  442,  443,  444,  44(), 
4,7,   S4S.  44!i,  4:0. 


INDEX  DES   RÉFÉUENCES   IIISTOIUQUES 
ET  (".ÉOdHAPIlIOLIES 


Abbassides  (Dynastie  des),  183. 

184,  202. 
Ahd-el-Malek,182. 
Abd-el  Wadites     (Dynastie 

des),  l'Jû. 
Abd-er-Hahman,  I.  181. 
Abd-er-Rahman  11,  184. 
Abd-er-Rahman  111,  184. 
Abkhasie,  2G0  (nj. 
Abou-Obcidoilali,      fondateur 

deladynastie  des  FaLimites, 

186. 
Achéménides   (Les    derniers), 

1. 
Açoka.  287  («),  288,  3«3. 
Adamnanus-Arcul])h,   30   (n). 
Afghanistan,  300,  309. 
Afrique  chrétienne  byzantine, 

116. 
Afrique  du    Nord,  24,  30,  39, 

109, 180. 

—  berbère,  206. 

—  (Le    Christianisme     dans 
V).  110. 

—  concjuise  par   h^s  musul- 
mans, 182. 

—  :    Relations    avec    Rome 
chrétienne,  117. 

Agatharcides,  97  (n) . 
Agiabites  (Dvnastie  des),  205 

(n). 
Ahmadabad     (Fondation    d'i 

l'J4. 
Aiimed  I,  10. 
Ahmed  111,  198. 
Ahmed-ibn-Touloun,  184. 
Ahoura-Mazda,  2  (nt. 
Akaba  (Golfe  d'),  97. 
Akbar  le  Grand,  196. 
Albanie  sous    la    dominatlDn 

serbe  (L"),  270,  271. 


tin 


Aiéoulienne.s  (lies),  440. 

Alep,  30. 

Alexandre  le   Grand  (L'e 

dition  d').    3    i/i),  b,   0, 

2S:î.  i>!I(î. 
Alexandre  I    le   Bon,  de 

davie,  278. 
Alexandrie,  31 . 
Alexandropol,  83. 
Alexis'Iil,  enq)ereurbyzai 

272  (»;. 
Alger,  117. 

—  (Fondation  d"),  ISii. 
Ali-Adil-Ghah,  197. 
Alizés  (Vents),  440,  4:i0. 
Allemandes  en   Russie  (inva- 
sions), 254. 

Al-Mansour,  183. 

Al  Mansour,   ministre  de  Ilis- 

cham   11,  187. 
Almoravides    (Dynastie   deS), 

180. 

—  au  Maroc.  180. 

—  en  Fspagne.  188. 
Alp  Arslan,  83. 
Altamsch,  190. 
Altyn-Dagh,  374. 
Amarapura,  407. 
Ambroise  (Saint,),  30  («). 
Amérii[ue  andine,  452. 
Améri(iuc  centrale,    437.   4  39, 

4i0. 

—  conquise     par    les    espa- 
gnols, 437. 

Améri(iue  du  Sud,  451. 
Amiens.  Cathédrale,  107. 
Amphilochios,    évoque  d'ico- 

nium.  69  («). 
Amrou.  181. 
Anatolie    (f).    79,   80,  80  (n), 

82. 


Anatolie  musulmane  (L"),  219. 

—  seidjoukide  (!.'),  85. 
Andes  (Hautes),  452. 

Andin  (Haut  plateau),  451, 
4.55,  450. 

Andronic  11.  l'aléologue,  272 
(n). 

Andrinople  :  conquise  ])ar 
Mou  r ad  I,  192. 

Angkor-bauréi,  383  («|. 

Angkor  (Canton  d'),  383. 

Annarn.  341,  379,  380. 

Ani,  conquise  par  les  musul- 
mans, 201. 

—  (Emigration  des  habitants 
d')  (.\i»  s  ),  85,  260,  273. 

Antioche,   31,    35,  37,  38,   49 

(n).  57. 
Anurâdhapura,  290. 
Apurimac,  452. 
Arabes,  199,  l'j9  (?i),  200. 

—  en  Syrie  (Immigrations), 
38,  39  (n). 

—  (Tempérament),  200,  2.)0. 

—  Nabatéens,  98. 

—  Sabéens,  98. 
Arabie.  2,  97. 
Arabie  centrale,  98. 

—  occidentale,  98. 
Arachosie.  339. 
Aral  (Mer  d'),  180. 
Arcadius,  107. 
Archipel  (L'),  124. 

Ai  culph.  —  Voir  Adamnanus. 
Arienne  (L'hérésie),  106  {n]. 
Arménie  (L'),  82,  83,  84,  260. 

—  (Confins  de  1"),  69. 

—  (Le  Christianisme  en), 
82. 

—  (Rayonnement  religieux 
del'),  260.  273. 


bi6 


INDEX    DES    RÉFÉRENCES    HISTORIQUES    ET    GÉOGRAPHIQUES 


Arménienne  (Emigration),  85, 

261,  273. 
Arsacides  (Dynastie  des),  1. 
Âsliikaya  (Dynastie),  424. 
Ashot  III,  83  (n). 
Asie  antérieure  (L'),  6,  6  (h), 

30. 
(L'expansion  desTurcs 

dans  1'),  192. 
Asie  centrale  (Invasions  mon- 
goles en),  188. 
—  (Haute),  300. 
Asie    Mineure    extra-égéenne 
(Le  christianisme    dans    1") 
68,  76  (n), 
(Inlluence  religieuse  de 

D,  84. 
(Le  monachisme  dans 

Y),  25. 

ottomane,  l'J^. 

païenne,  81. 

Asie  occidentale  (Transit  entre 

l'Asie  orientale  et   1'),   374. 
—  orientale,  5,  6. 
(Transit    entre    l'Asie 

occidentale  et  1'),  374. 
_  tibétaine  (Haute),  341. 
Assam,  288,300,407. 
Assouan,  107. 

Athènes  (Ecoles   d'),   136  [n). 
Athos  (Mont).   (Rayonnement 

des  couvents  du),  279. 
Atiça,  368. 

Augustin  (Saint),  116(«). 
Aurengzâb,  198. 
Ava,  407. 
Ayraaras,  451. 

Ayoubiles  (Dynastie  des),  204. 
Ayouthià,  414, 
Aziz,  186. 

Aztec  (Empire),  438. 
Aztecs,  437. 
Baalbek,  37. 
Bâber,  194,  201  (/t),208  (n). 

Babylone,  181. 

Babylonie  (Confins  de  la),  99 

Bactriane,  5,  296,  339,  376. 

Badami  (Région  de),  292. 

Bagdad,  1  [n),  2,  3,  140. 
—  (Fondation  de),  183. 

Bagmati  (Rivière),  302. 

Bagrat  IV,  84. 

Bagratides  (Hynaslie  des),  83. 

Bahmàni  (Dynastie  des),  194. 

Bahrites.     Voir      Mamelouks 
turcs, 

Bajazet  II,  194. 

Balkans  (La  con(iuète  tuniue 
dans  la  péninsule  des),  192. 

Ballàla  (Princes),  292. 

Bangkok,  414,  418  (71). 


Barisha  (Djebel),  38. 
Barkouk  (Sultan),  190. 
Bars  bey,  192. 

Basarab  (Prince  Néagoc),  278. 
Basile  de   Césarée,   68  {7^),  84 

(n). 
Basile  Lupul,  278. 
Basile   I",    131,  133   {n),    143, 
150  (n). 

Basile  H,  120  {n). 

Bassac,  418. 

Bassora   (Fondation  de),  181. 

Bedr-ed-din-Loulou  (Atabek). 
188. 

Batna,  117. 

Bechtak  (Emir),  190. 

Behnésa.    Voir  Oxyrhynchos. 

Behring  (Détroit  de),  440. 

Bender  Abad,  3. 

Bengale,  297. 

—  (Côte  orientale   du   golie 
du).  407. 

Boni  Haaimad  (Les),  186. 

Berbères,  206. 

Beylié  (de),  206  (n). 

Bibi  Hamym,  191. 

Bible.  467. 

Bidâr.  194. 

Bihar,  287  (n),  288. 

Bijapour  (Souverains  de),  197. 

Binh-dinh,  380. 

Birmanie.  364,  408,  412. 

—  (Haute),  300. 
Birmans,    384,   406.    408,   412 

(;«),  414. 
Bir  Singh  Deva,  290. 
lUthynie,  128. 

Blanche  (Iles  de  la  mer),  258. 
Bogoljubskij  (Prince  Andreï), 

256. 
Bokhara,  184  {n). 
Bolivie,  458. 
Bombay,  296. 

Bonnets  jaunes    (Secte   tibé- 
taine des),  369. 
—  rouges    (Secte     tibétaine 

des),  368. 
Bordeini,  197. 
Brodjile   (Dynastie).    —    Voir 

Tcherkesse. 
Bouddha,  288,    364,  377,  416. 
Bouddhisme,    285,    288,    290, 
292,   296,   302-307,  334,  335, 
345,  347,  303,  368,  375,  381, 
399,  400,407,  414,  427. 
—  (Rayonnement  du),    300, 
334,  336,  368,  370,  376.  379, 
384,  407. 
Brahma,  396,  416. 
Brahmanisme,   292,  298,  308- 
313,  363,  381,  384,  399,  400. 


Bralimanisme  (Rayonnement 
du),    300.  379,  384. 

—  çivaïle,  285,  380. 

—  vishnouile,  285. 
Brahmapoutra,  368. 
Brousse,  prise    par    Orkhan, 

192. 
Buluwayo,   i66. 
bundelkund,  287  (n). 
Byzantin  (L'Empire), 2,  3,  (n). 

—  (Le  génie),  136,  137, 
Bvzance  et  l'Eglise  russe,  255. 
Byzantine     (La    civilisation), 

^140,  177. 
Caire  (Fondation   du),  186. 

_  (Les  khalifes  du)  106  (?i). 
Gajamarquilla,  451. 

Çakya  Mouni.  —  Voir  Boud- 
dha. 

(  lambhupara.  —  Voir  Sambor. 

Cambodge.  —  Voir  Khmer. 

Canete  (Bassin  du),  4L1. 

Canton,  334. 

Cappadoce     chrétienne,     68, 
68  (H). 

Carolines  (lies),  463. 

Casma,  451,  454. 

Caspienne  (Mer),  82,  85,  180. 

Catherine  I,  259. 

Caucase  (Le),  82. 

Caveri  (Fleuve),  292. 

Ceylan,  292,  296,  326. 
—  Relations  avec  la  Chme, 
340  (n). 

Chah  Abbas  I,  196,  199. 

—  Hussein,  199. 

—  Jahan,  196,208  [n). 

—  Sindeh.  191. 
Chalukya  (Princes),  292. 
Chambà,  367. 

Chamorros    de     l'île     Tinian 

(Les),  463. 
Champa  (Rovaume  du),  380, 

384. 
Chams,     Relations     avec    la 

Chine,  l'Inde,  Java,  380. 
Chandella  (Princes),  290. 
Chandragupta,  287  (n). 
Changai,  337. 
Chan-toung,  3i7. 
Chai.our  I,  2,  2  (n),  3. 
Chau-doc,  383  (h). 
Chavannes  (E.),  339  (n). 
Ghcikhou  (Emir),  190. 
Cheik  Séh,  194. 
Chella    (Fondation   de),    188. 
Ghcrchell,  117. 
Chiapas,  437. 
Cliigatsé,  369. 
Chili,  451,  VA  (71). 
Chimu     (Populations).     4ol, 
456  iti). 


INDEX    DES    RÉFÉRENCES    HISTORIQUES    ET    GÉOGRAPHIQUES 


517 


Ghincha  (Populations),  451. 

Ghincha  (Fleuve),  451,  454. 

Ghinc,  23(n),34,  334.  334  (n). 
335, 336, 340.  340  («),  341. 344. 
345,  346,  348,  350,  352,  361, 
364,  366  (n),  368,  374,  376, 
379,  380,  383  («),  408. 

—  (Le  Bouddhisme  enl.  334. 
335. 

—  (L'Islam  en),  334.  336. 

—  méridionale,  379. 

—  septentrionale,    336,    370. 
Chinois  (Les).    338.  339,   341, 

34i,  343,  351. 

—  (Règlements  somptuai- 
res),  338,  341,  343,  344. 

—  (Tempérament),  338,  349. 
Chinoises  (Annales).  333. 
Chinoise  (Géomancie),  341. 
Ciiiraz,  3. 

Ghirin,  3  (n). 
Choisy  (A  ),  56  (h). 
Cliola  (Princes),  292. 
Ghoricius  de  Gaza,  34  {n\ 
Christianis:ne,  24,  32,  33,  38, 

126. 
Cilicie  chrétienne  (La),  68  [n] , 

70. 
Ci  va,  310. 

—  (Trident  de),  416. 
Clément  d'Alexandrie  (Saint). 

106  [n). 
Cochinchine,  383  {?i). 
Cœlé-Syrie  (La),  98. 
Gomnène   (Dynastie  des),   69, 

132,  134  (n). 
Confucius,  334,  335,  347. 
Constantin,  32,  35,  126,    127. 

127  {n),  138. 

—  Porphyrogénète,  131  {n), 
133  (71),  170  (n). 

Gonstantinople,  124,  126,  127 
{n),  130,  131,  135,  138,  140. 
145. 

—  conquise  par  les  Turcs, 
192. 

Gonstantius,  35. 

Copte.  —  Voir   Egypte  copte. 

Cordillères     (Les),    451,    452, 

454. 
Gortez  (Fernand),  439. 
Gtésiphon,  3,  3  [n],  5. 
Gyprien  (Saint),  116  (h). 
Craïova,  277. 
Crimée,  85. 

Croisades.  —  Voir  Syrie. 
Cuernavaca.  438. 
Guzco,  452,  454. 
Dacca.  196. 
Damas,  98,  99,  182. 
Daoud  Pacha,  193. 


Dekkan  houddhislo-hrahnia- 
niste,  288.  291,  292.  2'J6, 
297,  298,  400. 

—  occidental,  297,  298.  308. 

—  oriental,  298,  308,  332, 
361,  399. 

Delaporte,  419  (?)),  421  (n). 

Delhi  (Nouveau),  192. 

Donys  d'Alexandrie,  23. 

Dharwar,  298. 

Diarhékir,  34. 

Dieulafoy  (M.),  3  (n),   16,  224 

(«).  233,  243  («),  248  {n). 
Dimitri  Donskoï,  256. 
Dioclétien,  32. 
Diodore  de  Sicile,  97  {n). 
Djijïnisme,  285,  288,  292,  29i, 

297,  307,  308. 
Djebel-Thur-Abdin,  33. 
Djouf  (Le),  99  (?i). 
Dolonnor,  337. 
Don  (Le],  262  (n). 
Donatiste  (Hérésie).  116. 
Dong-duong,  380. 
Dong-hoï,  380. 
Duplan  de  Carpin,  262  («). 
Edesse,  34. 

Edom  (Pays  d"),  98,  100. 
Edrissites  (Dynastie  des),  18t. 
Egée  (Mer),  124. 
Egypte  (L'Hellénisme  en).  30. 
Egypte  copte,  39. 

—  (Ghristianisalion  de  1'), 
106. 

—  (Expansion  du  monachis- 
me  de  F),  109. 

—  (Mysticisme  de  1'),  109. 
111. 

—  musulmane,  106,  181. 

—  protohistorique  (Civilisa- 
tion de  1),  439. 

—  sous  la  domination  otto- 
mane, 194,  203. 

Egypte    sous    les    Fatimites. 

186. 
Elisabeth  Pétrovna,  262. 
Endert,  375. 
En  Naser  (Sultan),  190. 
Ennodius  (Saint),  30  (»)■ 
Ephèse,  31. 
Equateur  (République  de   1"), 

454  [n),  456. 
Erivan,  82. 

Espagne  mauresque  (L"),  188. 
Espagnols     conquérants     de 

l'Amérique  centrale,  437. 

du  Mexique,  437,  438. 

Etienne  le  Grand,  278. 
Eudoxie,   fille  de  l'empereur 

Alexis  III  de  Byzance.  272 

(")• 


Eudoxie  (Impératrice),  137(??). 
Euphrate  (Pavs  de  l'i,  1,  38. 
296. 

—  (Bas-).  181. 

Europe  (Expansion  des  Turcs 

en),  192. 
Ezbek,  192. 

Fa-hian,  340  in],  376  in).  399. 
Fars  (Le),  2,  3,  3. 
Fatimites  (Dynastie  des),  186, 

188,  204  (n). 
Fatma  Khatoun,  193. 
Feng  Choui.  —  Voir  Géoman- 
cie chinoise. 
Feth  Ali,  199. 
Fez.  Fondation,  184. 
Postât.  Fondation,   181. 
Fou-nan  (Royaume  du),  383, 

383  {7i), 
Fouta  Djallon,  465. 
Fulgence  (Saint),  116  (n). 
Gagik  I,  84  {n). 
Galatie chrétienne  (La),68(n), 

69. 
Galicie  (La),  85. 
Gange  (Le),  306  (n). 
Gange  (Aftluents  du),  300. 
Garuda  (L'oiseau),  398. 
Gaza,  38 . 

Gelons  (Ville  des),  262  (n). 
Gelugpa.    —    Voir     Bonnets 

jaunes  (Secte  tibétaine  des). 
Georges  II,  prince  de  Vladimir, 

260  in). 
Géorgie  (La),  82. 

—  Relations     avec     princes 
ru=ses,  260. 

—  (Haute),  84. 
Gervaise,  415  (?i). 
Ghafnides   (Les),  99. 
Ghassanides    (Dynastie    des), 

99. 
Ghaznévides    (Empire    des), 

186. 
Ghazan  Khan.  190. 
Ghouri,  192. 

Ghouride  (Empire),  189,   194. 
Gobi.  338  (n),  376,  378. 
Godaveri,  288,  399. 
Golconde  (Princes  de),  197. 
Grand    Lac     (Cambodge).  — 

Voir  Tohlé  Sap. 
Grèce,  12i. 
Grégoire  l'Illuminateur  (Saint) 

82. 

—  de     Naziance    (Saint),  68 
[n],  69  (n),  76  in). 

—  de  Nysse   (Saint),  30   (h). 
68  [n),  69  (n).  72,  74   (n). 

Guatemala,  437,  438. 
Guinée  (Golfe  de),  463. 


518 


INDEX    DES    REFEHENCi:S    FIISTOHKjUES    ET    GEOGRAPHIQUES 


Guzerat,  287  (?;),  290  (h).  399. 

Hadraniaut,  97. 

Haiderabad  (District  d'),  292. 

Hakem  IL  185,  202  (/i). 

Ilan  (Dynastie  des),  335. 

Hanbalite  (Rite),  218  (n). 

Hanéfite  (Rite).  218  (71). 

Haroun-al-Rascliid,  183. 

Hass  (Djebel),  37. 

Hassan  (Sultan),  190,  202  {11). 

Hauran  méridional  (Les  Ara- 
bes sabéens  dans  le),  98. 

Hélène  (L'impératrice),  35. 

Hérodote,  262  (n). 

Hia  (Dynastie  des),  335. 

Hiao-ling,  337. 

Hildéric,  116. 

Himalaya.  298,  362,  366  (n). 

Hindou   (Tempérament),  29i. 

Hira,  99. 

Hischam  II,  187. 

Hiuen   Tsang,    332,    340    in), 

363. 
Homs,  36. 
Ho-Nan,  336  (n). 
Honduras,  437,  438. 
Hong-ou,  337. 

Horn    bouddhique   (Le),  333. 
Houlagou,  183  [n). 
Huallaga  (Haut),  454. 
Hualica,  451. 

Huillcanota  (Vallée  du),   454. 
Hùmayùn,  196. 
Humboldt  (A.  de),  456. 
Hunéric,  116, 
Huns,  338. 
Hypathia,  32  {n). 
laroslav  le  Sage,  2.56. 
Ibn   Khaldoun,   19U,  206    {n). 
Ibrahim  Aga,  197. 
Ibrahim  II  de  Bijapour,  197. 
Ibrahim-el-Aglab,  205  [n). 
Inca  (Dyraslie),  452,  454  (ji). 

—  (Kpoque),  454,  456. 

—  (Lmpire),  456. 

—  Yupanqui,  454. 
Inde,  285,  399.  4u7. 

—  Conquête     musulmane, 
290. 

—  (invasions  mongoles  dans 
1"),  194. 

—  Invasion     musulmane, 
292,  298. 

—  Relations    avec   la  Perse, 
296 . 

avec   les   Arabes,  296, 

Inde   musulmane,    192,    195. 
196. 

—  (côte  orientale  de  1'),  385. 
Indo-Chine,  300,  341,  370,  379. 

—  orientale,  380. 


Indus  (L'),  2. 
Innocent  IV,  262  (n). 
Iran  (Plateau  de  1'),  2,  10. 
Iraouaddi     (Bassin    inférieur 
de  1"),  406,  407. 

—  Bouches  de  1'),  407. 
Isaurie  chrétienne,  68  [?i),  170. 
Isaurienne  (Dynastie),  130. 
Islam  (L'),  97,  128,    18',  192, 

292,  298,  301,  334,  336,  400. 
Islamabad,  290. 
Ismaïl  Séli,  194. 
ltimadu-d-Dau!ah,  196. 
I-tsing,  340  (n). 
Ivan  Kalita,  256. 
Ivan   III  le  Grand,   258,  261. 
Ivan  IV  le  Terrible,  258. 
Iziaslav   Mstislavitch,    prince 

de  Volhynie,  260  (n). 
Jahan  Arà  Begam,  196. 
Jahànguir,  196. 
Japon,  ^00,  341.  426,  426  (n), 

428,  430  (n),  432. 
Japonais  (Génie),  426,  436. 
Jaunpour  (Souverain du),  194. 
Java,  380,  385,  399,  400. 

—  (L'Islam  à),  400. 
Jayarvarman  II,  383. 

Jean  Zimiscès,   131,    140  {n). 
Jérôme  (Saint),  34  (»)■ 
Jérusalem,  51. 

—  occupée    par    les  musul- 
mans, 181. 

«  Jérusalem  russe  ».  —  Voir 

Kiev. 
Jésus,  25,  34. 
Justin  II,  30  (n),  130,  143. 
Justinien,  35,  54,  128,  130. 136 

in),  167. 
Kachan,  181. 
Kacbgarie,  300,  338  (/*). 
Kairouan,  182. 
Kâit  bey,  19-2. 
Kalaoun  (Sultan),  190. 
Kalinga,  399. 
Kamil  (Sultan),  188. 
Kanara  (Région  de),  320. 
Kanaudj,  288. 
K'ang-hi,  337. 
Kan-sou,  338,  338  {n).  369. 
Kaplchak,  262  {n) . 
Kara  Dagh,  69. 
Karakorum.  262  [n). 
—  (Monts),  374. 
Karaman,  69. 
Kara-shahr,  375. 
Kasan,  259. 
Kalhiawar,  290,  296. 
Kaundinya,  383  [n). 
Kazwine,  196. 
Kérim  Khan,  199. 


Kerkha  (Rivière),  3. 

Kermanchah,  3. 

Khajuraho,  290. 

Khan-bàlik,  337. 

Khmer  (Empire),  380,  414. 

Khmère  (Civilisation),  408. 

Kkomba,  302. 

Khong  (Rapides  de),  418. 

Khosroès    I   Anouchirvan,  2, 

3,  8,  10,  104. 
Khosroès    H    Purviz,   2.   3,  3 

in),  8. 
Khotan,  300,  374  In),  375. 
Khoubilaï-Khan,  337,369,  407. 
Khumaraweyh,  184. 
K'ien-Long,  337. 
Kiev,  255,  256. 
Kin  (Dynastie  des),  336. 
Kiolo,  424. 
Kizuki,  424. 
Koula.  99. 

Komitas  (Patriarche),  82. 
Konieh,  69. 

—  (Sultanat  seldjoukide  de), 
188. 

—  centre  théologique  musul- 
man, 188. 

Kornib,  98. 
Koufa,  181. 
Krichna    (Fleuve),    288,    292, 

298. 
Krisna,  363,  366. 
Kuan-Yin   (Déesse).    —   Voir 

Miséricorde  (Déesse chinoise 

(le  la). 
Ladak,  300. 
Lakmides  (Les),  99. 
Lamaïsme,  334,  370. 
L'Ange  (Dynastie  des),  133. 
Lan-Xang  (Royaume  de),  418, 

418  (n). 
Laos,  418  (n). 
Lao  Tseu   (Religion  de),  334, 

335. 
Latins      de      Conslantinople 

(Empereurs),  133. 
Lauristan  (Le),  2. 
Lazare  (Tsar),  271. 
Leblond,  262. 

Le  Bon  (D--  Gustave),  287   (n). 
Lhasa,  368,  369,  375. 
Liby(jue  (Désert),  107. 
Licchavis  (Dynast'e  des),  363. 
Li  i-piao.  340  (m). 
Lima,  451. 

Limpopo  (Fleuve),  466. 
Lin-yi,  380  (n). 
Lioubolin,  près  Uskub.  Eglise, 

270. 
Lirin  (Fleuve).,  451. 
Lithuanienne  en   Russie   (In- 
vasion), 254. 


INDKX    UES    RÉFÉKENCl^S    HISTORIQUI^S    ET    .JÎIOGUAPHIQUES 


bl9 


Lob  Nor,  339  [n],  373,  376  in). 
Londres,  Biilish  Muséum,  378. 
Loubère  (De  la),  415  (n). 
Louis  (Saint),  262  (n). 
Lou-lan  (t-tat  de),  373. 
«    Louwen   »    (Royaume   de). 

418  [n). 
Lou.Kor,  108. 
Luang-Prabang,  418. 
Lycaonie  chrétienne  (La),  6S 

(H),6'J- 
Lycie  clirotienne  (LaK  68  [n). 

611.  76. 
Mabàrak  Sayyd,  104. 
Macaire  (Paint),  108. 
Macédonienne  (Les  empereurs 
byzantins  de   la  dynastie), 
130. 
Mac   Iver  (Randall),   467  [n). 
Madhia  (Tunisie),  186. 
Madras,  292. 
Madura,  292. 

Magadlia.  287  (»),  288,  340  («) 
Malianadili,  399. 
Maharat,  288. 
Maiimoud  I  (Su'.tan),  198 
Mahmoud   (Gliaznévide), 

—  de  Bijapour,  197. 

—  Gâwàn,  194. 
Mahomet,  181. 

—  (Disciples  de),  180. 
Maknsi,201  (n). 
Malabar,  294. 
Malékite  (Rite),  218  («). 
Malla  Jaya  Stilhti,  363. 
Malwà  (Souverains  du),  194. 
Mamelouks    turcs  en  Egypte 

(Les),  190,  203. 
Màmoiin,  183. 
Manco  Capac,  432,  434. 
Mandchourie,  336. 
Mandingue  (Pays),  463. 
Mandu,  194. 
Mân  Singh,  290. 
Mansourah.  —  Voir  Tlemcen 

Mansourah. 


Voi 


186 


Maranon,  431, 
—  supérieur 

432. 
Marco  Polo,  3; 


(Région    du), 


co 


337,  330, 


Mareb,  97. 

Marmara  (Mer  de),  131, 

Maroc  (Maghreb- al- Acsa). 
184,  185,  186. 188. 

Marrakech.  187. 

Mashonaland,  466. 

Matabeleland,  466. 

MatliUrâ,  290. 

Maures  d'Espagne  (Emigra- 
tion des),  206. 


Mauresque  (l'Espagne). 

Espagne  mauresciue. 
Mayas,  437. 
—  (Civilisation  des).  437, 43c 

Mazenderun,  196. 
Mec(iue  (La),  181,  213. 
MédiLerranée,  2,  3,  97. 
Mégastbène,  287  [n). 
Mehdi,  183. 
Mehémot  IV,  208  (n). 
Mékinès   (Fondation  de).  19 
Mékong,  380,  383,  383  (n). 

—  (Vallée  moyenne  du),  417. 
Ménam    (Haut  bassin  de   hu. 
414. 

_  (Vallée  de  la),  417.  418. 
Mériiiides  (Dynastie  des),  190. 
Merv,  188. 

Mesched  Ali,  99. 
Mésopotamie,  6,7,  il.  12,33, 
34,  51,97.  98,  99,  102. 

—  envahie    par  les    musul- 
mans, 181. 

_  (Le  monachisme  en),  2.-j. 
Me.xico,  438. 

—  (Bassin  de),  437. 
Mexique,  437,  439,  440. 

—  Con(iuis    par    les     Espa- 
gnols, 437. 

Mithra  (Culte  de),  31. 
Milouline,  270,  272  (n). 
Ming  (Dynastie  des),  337. 
Miran,  373. 
Mircéa  le  Grand,  '.77. 
Miséricorde    (Déesse  chinoist 

de  la),  347. 
Miztecs,  437. 
Moab  (Pays  de),  98. 
Moawia,  181. 
Mogols  (Les  Grands),  196,  198 

201  (71),  208  [n). 

—  (Empire   des),     194,    198 
208. 

—  (hpoiiue  des),  243. 
Mohammed    V    de   Grenade, 

191. 
Mohammed  Vil  de  Grenade, 

191. 
Mohassin,  183. 
Moizz,  186. 

Moldavie  (La),  85,277. 
Mon,  4u7. 
Mongoles  (Les  invasions).  8i, 

184  («),  188,  194,   203,    254, 

256,  337. 
Mongolie,  300,  370. 
Mongol  (Empire),  341. 
Mongols,  336  (n). 

—  (Grands).  —  Voir  Mogols 

(Grands). 
Monomotapa     (Empire     du), 
466.  467. 


Monlalamnis,  99  (n). 
Mordàni  (L.mir  El),  190. 
Morée  (Despolat  de),  133. 
Morte  (Mer),  97,  98,  182. 
Moscou,  255,  259. 
_  (Princes  de),  256,  262. 
Moscovite  (État),  253. 
Mossoul,  2. 
Motawakel,  183. 
Mounlaz  (Impératrice).  196. 
Mourad  1",  192. 
Mourad  IV,  195. 
Mughal.  —  VoirMogol. 
Musulman.  —Voir  Islam. 
Musulmane     (La     conquête), 

36,  116. 
Mysore,  292,  ::98. 
Nabatéen  (Royaume),  98,  99. 
Naga  (Le  serpent),  393. 
Nahuatl.  437,  438. 
Nandi  (Le  taureau),  310,   313 

313,  314  (/t). 
Narsès  le  Grand,  84  («)• 
Narsès  III   (Patriarche),    820. 
Nasrides  (Princes),  191. 
Nauplie,  132. 
Nayyak  (Princes),  292. 
rSédgoë    (l'rince).   Voir    Basa- 

rab. 
Nedjef,  99. 
Nedjràn,  97. 

Némanyd  (Dynastie  des),  272. 
Népal,  288,  362,   362   (/i),  363, 

368,  370. 
Nerbuddah  (La),  288. 
Nicéphore   Phocas,   131,    140. 
Nika  (Sédition),  128. 
Niger  (Le),  465. 
Nil  (Le),  107,  181,  186. 
Nisib,  34. 

Nitrie  (La),  106,  1U8. 
Noire  (Mer),  2,  82,8:^.,  84,  180. 
Nomàn  I,  99. 

Normands  en  Sicile  (Les),  186. 
Norlhmans,  440. 
Nour-ed-Din,  188. 
Novgorod  la  Grande,  236. 
Nya,  373. 

Oajaca,  437,  438,  439,  448. 
Odayasingh,  290. 
Odeypur,  287  (n),  297. 
Oldj'aïtou  Khodahendeh,  191. 
Ollone    (Mission    d'),   339  (n), 

345  (n). 
Oulougbeg,  192. 
Ommiades  d'Andalou.sie,  Ibt. 
Ommiadesde  Syrie,  181,  202 
Ophii,  467. 

Optât  (Saint),  116^(n). 
Orient  chrétien,  3  4. 
—  sassanide,  34. 


520 


INDEX    DES    REFERENCES    HISTORIQUES    ET    GEOGRAPHIQUES 


Origène,  24,  106  (?;)• 

Orissa,  228,  290,  407. 

Orkhan,  192. 

Osman  Khan,  194. 

Osihoene.  34. 

Ottoman  (Empire,,  40,  195. 

Ottomane  dans   la   péninsule 

des    Balkans    (Expansion). 

192,  271,279. 
Ottomans   (Turcs),    192,    203. 

207. 
Ouadi  Natroun  (Vallée  de  1'), 

108. 
Ouroch  le  Grand,  270. 
Oxyrhynchos,  106  («). 
Pacifique.  451. 

—  (Gourants  du),  440,  456. 
Padrna  Sambliava,  368. 
Pagàn, 407. 

Palenijue,  439,  444. 

Paléologue  (Dynastie  des) ,  133. 

Pallava  (Princes),  292. 

Palmyre,  36. 

Pamir,  180. 

Pamphylie  chrétienne,  68  [n], 

69. 
Pandya  (Princes),  202. 
Pan  Tch'ao,  339  (ii). 
Papauté,  272. 
Parasnatli,  297. 
Parthe  (Empire),  1. 
Patalipoutra,  288. 
Pathàn      (Empire).     —    Voir 

Ghouride  (Empire) . 
Paul  le  Silentiaire,  167. 
Pégou    (Rovaume    de),     384, 

407. 
Pékin,  336. 
Pendjab,  339. 

—  (Colonisation  grecque  du), 
296. 

Pérou,  454  (ii),  456,  458. 
Perse,  2  (71),  6  (h),  7,  33,  34, 
338  (n). 

—  abbasside,  184. 

—  achéménide,  1 . 

—  ghaznévide,  186. 

—  moderne,  206,  245. 

—  mongole,  190,  193. 

—  sassanide,  2,3,  54,  61,  99. 

—  (Dynastie  mongole  en), 
190. 

Sa  conversion  à  l'Is- 
lam, 190, 

Persique  (Golfe),  2,  2  («),  3, 
5,  98,  99,  297. 

Peshawcr,  290. 

Pétcrsbourg  (Saint).  Fonda- 
tion, 259, 

Pétra,  98. 

Phan-thit,  380. 


Philostrale.  21  (n). 

Photius,  131   (H). 

Pierre  le  Grand,  259,  262. 

Pierre  11,  259. 

Pisidie  (La\  68  (?i),  69. 

Pisidie  chrétienne,  69. 

Pizarre  (Fr.),  452. 

Pline  l'Ancien,  97  (n). 

Pnom-penh,  383  (n). 

Pologne  (La),  85. 

Polonais  en  Russie  (Les), 254. 
259. 

Pologne  (Immigration  armé- 
nienne en),  273. 

Polonnaruwa,  292. 

Porphyrios  (Saint).  26  {n),  30 
(«),  137  in). 

Portugais,  430  (n). 

Procope,  30  (?i),  128  (n),  130 
(«),15l  (n). 

Prome,  407. 

Puebla,  438. 

Quang-nam,  380. 

Quechuas,  451,  452,  453,  456. 
456  in). 

Quechua  (Religion),  454  [n). 

Qui-nhon,  380. 

Quito,  454  (n). 

Rabat,  188. 

Radjpoutana.  285,287  («),290, 
298. 

Ram  Rat.  Traité  d'architec- 
ture, 294,  («). 

Ramsès  III,  111  («). 

Rassanides  (Les),  99. 

Ra venue.  40. 

Rawak,  374  [n). 

Rhodésia,  465,  466. 

Rimac  (Bassin  du).  451. 

Romain  Lécapène,  140  {n). 

Romain  III,  131. 

Romains,  1,  2,  3   (u),  98,  456. 

Rome,  32,  117. 

—  (L'Église  de),  117. 
Rouge  (Mer),   97,   98,  99,  180. 
Roustem  Pacha,  194. 
Rubruquis  (G.  de),  262  (?t). 
Russie,  85.  260,  265. 

—  (Le  christianisme  byzan- 
tin en),  235. 

—  (Les  invasions  mongoles 
en),  254,  256. 

—  (Propagation  du  ciiristia- 
nisme  en),  256. 

Saba,  97. 

—  (Sujets  de   la   reine    de), 
467. 

Saladin,  188. 
Saliàbury  (.Afrique).  460. 
Saioni(iue,  128. 
Salouen   (Bassin  inférieur  de 
la\  400. 


Salouen  (Bouches  de  la),  407. 
Samanides,  184  (71). 
Samarkand,  191. 
Samarie,  35. 
Samarra,  183. 
Sambernath,  288  (n). 
Sambor  (Principauté  de),  383. 
Sandjar,  188. 

Santa  (Vallée  du  Rio),  452. 
Sapor.  —  Voir  Chapour  I. 
Sassanide  (Empire),   2,  2  {n), 

38,  206. 
Satan,  29. 

Sattledje  (La),  366  {n). 
Sava  (Saint),  273  (n). 
Say-fong.  418  (n). 
Schenoùdi  d'Atripé,   107,  109 

(«). 
Sedrala,  185. 
—  (État  de).  206  (n). 
Sein  Merré  (Vallée  du),  3. 
Seldjoukide    d'Asie    Mineure 

(Sultanat),  186,  188. 
Seldjoukides  (Turcs),  68,  83, 

85,  186,  188. 
Séleucides  (Empire  des),  i,  5. 
Séleucie,    1  (n),  3,  3   {n),  5,  6 

(n). 
Sélim  I,  194. 
Sélim  II,   195. 
Sem'an.     —      Voir     Sirnéon 

(Saint). 
Sembat  II,  84  (n) . 
Sélif,  117, 
Serbie  (La)  conquise  par  les 

Turcs,  270,  271. 
Serbie.   Relations  avec  l'Em- 
pire byzantin,  272. 
Se-tchuuen,  414. 
Shbèt  (Djebell,  35. 
Sber  Shah,  194. 
Shifatyah.  —  Voir  Sbitâtah. 
Shinto  (Culte),  422,   423,  425, 

430,  434. 
Sbitâtah  (Oasis  de),  99. 
Siam,  384,417,  418. 
Sicile  musulmane,  186. 
Sidi  ben  Hassen,  190. 
Sidi  Brabim,  190. 
Siméon  Stylite  (Saint),  35. 
Siout,  108. 
Sittang  (Bas),  407. 
Sohag,  107,  109  (n). 
Soliman     II     le    Magnifique, 

194,  208  {n). 
Smolensk.  2.58. 
Sofala,  467. 
Sogdiane,  339. 
Sokothaï.  4 14-. 
Song  (Dynastie  des),  336,  336 

(n). 


INDEX    DES    HÉFÉUENCES    HISTORIQUES    ET    (iEddllAI'lIloUES 


521 


Soung-yun,  340  (n). 
Spalato,  32. 

Sron-tsang-gampo,  36S. 
Stein  (Mission  Aurel),  378  (n). 
Stéphane   I.  270.  272  [n).  273 

—  Douciian,  270,  271. 

—  Lazarevic,  271. 

—  Némanya.  270. 

—  Ouroch  111,270. 
Strabon,  97  {n). 
Strzygowski,  68  (n). 
Suez  (Isthme  de),  97. 
Susiane,  2,  3,  6. 

Swastilca     bouddhique     (Le). 

833. 
Syrie.  Invasion  mongole,  203. 

musulmane,    33,    181. 

perse,  35. 

turque,  203. 

—  (Le  monachisme  en),  23. 

—  (Ravages    des    croisades 
en),  203. 

—  (Rayonnement    religieuv 
delà),  8i. 

—  centrale,  37. 

—  septentrionale,  33,  35  [n], 
37. 

—  Iransjordane,  37. 
Ta-chi-lama,  369. 
Tagràrt.    —    Voir    Tleaicea- 

Tagràrt. 
Talains,  407. 

Tamerlan.    —   Voir  ïimour. 
Tang  (Dynastie  des),  335,  336. 
Taoïsme,  334,  347. 
Tarira,  339  (n). 

—  (Bassin  du),  376,  377. 

—  (Bassin  oriental  du),  375. 
Tartares  Khilaï.  Invasion  en 

Chine,  336. 
Tartares  Ni-utchen,  336. 
Tartares     (Relations     de     la 

Russie  avec  les),  261. 
Tartarie  (Cours  des  Khans  de), 

261  (11),  262,262  [n). 
Tauris,  196. 
Tchakra     bouddhique     (Le), 

333. 
Tchang-K'ien,  339. 
Tcheou  (Dynastie  des),  333. 

—  (Rituel  des),   338   (n),  334 
(n). 

Tcheou-li,  335. 

Tcherkesse  en  Egypte  (Dynas- 
tie), 190. 


Tehouchouk  liika,  191. 
Tehuantepec  (Istiiiiie  de),4:!7, 

438. 
TerluUien,  HO  («). 
Tezcuco  (lac),  438. 
Thaï  laotiens,  417,  418. 

—  siamois,  414,  417. 
Thàton,  407. 
Thébaïde  (La),  106. 
Théodora.  148  (n),  177. 
Théodose  H,  136  (h),  142  (k). 
Théophile   (L'empereur),  130 

140  [n),  143. 

—  (Le  patriarche),  109  («). 
Thian  Chan  (Monts),  374. 
Tibet,  300,  36i,  369,  371. 

—  Relations  avec  la  Chine, 

;:6î. 

—  oriental,  379,  414. 
Tigre  (Le).  2,  3. 
Timour,  191,  202  (ît)- 

—  (Empire  de),  191. 
Timourides     (Dynastie    des). 

192. 
Tiridate,  82. 
Titicaca  (Lac),  452. 
TIemcen-Mansourah,  190, 191. 
Tlemcen  Tagràrt,  187. 
Tokugawa  (Shoguns),  423. 
Tong-King,  337. 
Tonlé  Sap    (Région  du),    383. 
Tourane,  380. 
TransJordanie.   —  Voir  Syrie 

transjordane. 
Trujillo,  431,  454. 
Trisula  bouddhique  (Le),  333. 
Ts'in  Chi  llouang  Ti,  333. 
Tsong-Kha-pa.  369. 
Tumbez,  454  (n). 
Tumpang,  400. 
Tun-liuang,  375. 
Tunisie,  116. 
Turcs  (Les),  128,  130. 

—  Osmanlis.    —    Voir  Otto- 
mans (Turcs). 

—  Ottomans.   —  Voir  Otto- 
mans (Turcs). 

—  Scldjoukides.  — VoirSeld- 
joukides  (Turcs). 

Turfan,  375. 

Turkeslan.    Rapports  avec  la 
Chine,  338  (n)- 

—  con(iuis  par  les  Yue  t'chi, 

—  sous  les  Timourides,  192. 


Turkestau  chiiiuis,  300. 

—  oriental,  374,  412  (n)- 

—  russe.  300. 
Uskub.  270. 
Vaharam  V  Gaur,  2. 
Valachic,  277. 

—  Lutte  contre  les  Turcs, 
277. 

Validé  (Sultane),  195. 

Van  (Lac  de),  83. 

Vandales.  Invasion  et  persé- 
cution dans  l'Afrique  chré- 
tienne, 116. 

Vassili   Ivanovitch,   258,  262. 

Vieng  chan,  418. 

Vijayanagar  (Royaume  de), 
292. 

Vishnou.  290.  310. 

Vlad  IV,  277. 

Vladimir  (Etat  de),  262  (n). 

—  (Saint),  255. 

(État  de  Saint),  255. 

Vogue  (M.  de),  221  (n),  232. 

Volga,  262  {n). 

Volhynie,  260  (n). 

Volta  (La),  465. 

Walid  (Khalife),  182. 

Wang-hiuen-tsé,  340  (n). 

Wou-ti,  339  (?i). 

Wusthotï  (G.  van),  418. 

Xieng-Maï,  418. 

Yachbak  (Emir),  192. 

Yacoub-en-Naser,  190. 

Yahia-ben-Mohammed,  184. 

Yan-lse-Kiang,336. 

Yémen,  97. 

Yemitsou,  423. 

Yen,  336. 

Yeyasu,  425, 430. 

Yong-lo,  337. 

Young  Tchin  (Empereur),  354 

(n). 
Yousouf  1,191. 
Yuan  (Dynastie  des),  337. 
Yucatan,  437,  438,  439. 
Yue-tchi   (Les).   338,  339   (n), 

376. 
Zagros  (Col  de),  3. 
Zambèze,  466. 
Zapotecs,  437,  438,  439,  446. 
Zara  (Rayonnement  de),  272. 
Zobéideh  (L'impératrice),  184. 
Zoé  Paléologue,  261. 
Zohab,  3. 
Zonaras,  30  [n). 


TABLE   DES    GRAVURES 


L  ARCHITECTURE  MÈSOPOTAMO-PERSE  AUX  ÉPOQUES  PARTHE  ET  SASSANIDE 

Figure     1.  Graphique  de  l'histoire  archileclurale  de  l'Orient  médiéval  et  moderne.  .    ii-iii 

—  2.  Aire  de  l'architecture  mésopotamo-perse  aux  époques  parthe  et  sassa- 

nide.  —  Rajonnement  de  l'architecture  sassanide 2 

3.  Grande  salle  méridionale  du  palais  de  Haïra 4 

—  4.  L'expansion  de  l'hellénisme  et  la  réaction  de  l'Orient S 

—  5.  Maison  perse  de  l'époque  sassanide  (d'après  J.  de  Morgan,  MisHon  arch. 

en   Perae) 7 

—  6.  Palais  parthes  et  sassanides  (d'après  :  Andrae,  Hatia  ;  M.  Dieulal'oy, 

Art  antique  de  la  Perse;  3.  de  Morgan,  op.  cit.) 8 

—  7.    Entrée  du  fort  de  Kasr-é-Chirin  (d'après  J.  de  Morgan,  op.  cit.)   ...         9 
^         8.  Façade  du  palais  de  Khosroès  I  à  Ctésiphon 10 

9.  Particularités  de  la  construction  sassanide  (d'après  M.  Dieulafoj,  op. 

cit.  ;.].  de  Morgan,  op.  cil.) il 

—  10.   Voûtes parthcsctsassanides  (d'après  Andrae,  M.  Dieulafoj,  J.  de  Morgan, 

op.  cit.) -13 

—  11.  Palais  de  Sarvislan 14 

—  1  2.  Réalisations  parthes  et  sassanides  de  l'effet  de  plastique  monumentale 

secondaire  (d'après  Andrae.  M.  Dieulafoj,  J.  de  Morgan,  op.  cit.''    .       16 
^       13.   Pont  et  digue  sassanides  do  Cliouster 17 

—  14.    Conformations  parthes  et  sassanides  du  chapiteau  (d'après  M.  Dieulafoj; 

J.  de  Morgan,  op.  cit.) 18 

—  15.   Exemples  sassanides  de  tracés  et  de  mises  en  proportion  par  construc- 

tions géométriques  (d'après  M.  Dieulafoj,  op.  cit.) 19 

—  16.   Exemple  de  décor  perse.   (Plat  en  argent  trouvé  en  Russie,  à  Tchou- 

rinskaja,  gouvernement  de  Viatka.) 20 

—  17.   Spécimens  de  parure  plastique  sassanide  (d'après  M.  Dieulufoj  ;  J-  de 

Morgan,  op.  cit.) 21 

—  18.  Exemple  de  décor  sassanide.  (Plat  en  argent,  trouvé  en  Russie,  à  Tchou- 

rinskaja,  gouvernement  de  Vialka) 22 

L  ARCHITECTURE  CHRÉTIENNE  DANS  LA  HAUTE  MÉSOPOTAMIE  ET  EN  SYRIE 

—  19.  ProgramiiHîs  religieux  chrétiens 27 

—  20.  'i'jpes  d'églises  delà  llaute-.Mésopotamie  (d'après  Lowth.  Rell,  Aniida).  33 

—  21.  Aire  de  l'architecture  chrétienne  dans  la  Haute- Mésopotamie  et  en  Sjrie.  36 

—  22.  Abside  de  l'église  de  Tourmanin 39 

—  23.  La  maison  sjrienne  (d'après  M.  de  Vogue,  Sijrie  centrale)    ......  41 

—  24.  IMastiiiiie  monumentale  dfs  loiuhcaiix   svricns  (d'après  M.   de  Vogue, 

op.  cit.) 43 


TAI'.LE    U1<:S    (lUAVURES  523 

igui'e  25.  Programmes  religieux  syriens  sur  [ilau  basilical  (d'aiirès  Butler,  Arch. 
Exped.  to  Sijiia;  .M.  de  Vogue,  les  EijHses  de  la  Terre-Sdinle  ;  Syrie 
centrale 44 

—  26.  Élévation  de  Téglise  syrienne  (d'après  M.  de  Vogue,  op.  cil.] 45 

—  27.  Abside  de  l'église  de  Kalal  Sem'an 40 

—  28.  Programmes  religieux  syriens  sur  plan  centré   et    rayonnant  (d'après 

M.  de  Vogue,  op.  cit.  ;  Slrzygowski,  Kleiiutsieii) 47 

— •       29.   Le  couvent  de  Kalat  Sem'an 48 

—  30.  Particularités  de  la  construction  syrienne  (d'ai)rès  Butler;  .M   de  Vogue, 

op.   cit.) 50 

—  31.   Les   systèmes  de  couvertiu-e    syriens    (d'après  Butler;   M.   de   Vogue. 

op.  cit.  ;  Cholsy,  Art  de  bâtir  chez  les  Byzantins.) 52-53 

—  32.  Église  de  Qalb  Louzeli ?5 

—  33.  Mise  en  proportion  par  combinaisons  arithmétiques  et  constructions 

géométriques   (ensemble   de   Kalat  Sem'an)    (d'après  M.   de  Vogue, 

op.  cit 58 

—  34.   Plastique  monumentale   des  églises  syriennes  (d'après  M.   de  Vogué, 

op.  cit.) 19 

—  35.   La  plastique  secondaire  syrienne  (d'après  M.  de  Vogue,  op.  cit.)  ...  60 

—  36.  Conformations  syriennes  du  chapiteau  (d'après  M.  de  Vogue,  op.  cit.)    .  62 

—  37.  Profils  de  lamouluration  syrienne  (d'après  Butler;  M.  de  Vogue,  op.  cit.).  63 

—  38.   Détail  du  décor  de  la  porte  Uorée,  à  Jérusalem  (face  occidentale) ...  65 

—  39.  Quelques  motifs  favoris  de  la  décoration  syrienne 66 

—  40.   Linteau  de  l'église  de  Dana 67 

L  ARCHITECTURE  CHRÉTIENNE  DANS  L  ASIE  MINEURE  EXTRA  EGÉENNE 

41.   Les  monuments  de  l'architectui'e  chrétienne  de  l'Asie  Mineure  extra- 

égéenne.  Influences  et  rayonnement 69 

—  42.  Diverses   dispositions  des  parties  antérieure  et  postérieure  de   l'église 

en  Asie  Mineure  (d'après  Ramsay  et  Bell,  Thousand  and  one  Chiirches  ; 
Sii'zygo^cski,  Kleinasien  ;  Roll,  Kleinasiatische  Denkmdler...)  ....       71 

—  43.  L'église  d'Asie  Mineure  sur  plan  rayonnant  et  sur  plan  centré  (d'après 

KamsayetBell  :  Strzygowski  ;  Rott,  op.  cit.) 72 

— •  44.  L'église  d'Asie  Mineure  sur  plan  demi-centre  (d'après  Ileadlam,  Eccles. 
sites  iit,  Isauria;  Rott.  op.  cit.  ;  Strzygowski,  op.  cit.;  Texier,  Descript. 
de  CAsie  Minewe;  Wulff,  die  Koiineds  Kirche  in  Nicda.) 73 

—  45.  Quelques  particularités  de  la  construction  dans  l'Asie  .Mineure  extra- 

égéenne  (d'après  Headlam,  op.  cit.  ;  Bamsay-Bell,  op.  cit.  ;  Wulff, 

op.  cit.) 74 

—  46.  Plastique  monumentale  secondaire  des  églises  de  l'Asie  .Alineure  extra- 

égéenne  (Headlam;  Rott;  Strzygowski,  op.  cit.  ;  Lowth.  Bell.  Journey 
through  Cilicia...) 75 

—  47.    Profils  usuels  dans  r.\sie  Mineure  extra-égéenne  (d'après   Headlam  ; 

Ramsay-Bell,  Strzygowski,  op.  cit.) 78 

—  48.  Conformation  du  soutien  isolé  dans  l'Asie  Mineure  extra-égéenne  (d'après 

Headlam;  Ramsay-Bell  ;  Rott,  op.  cit.) 79 

—  49.  Quelques  spécimens  de  la  parure  plastique  des  églises  de  l'Asie -Mineure.       81 

L'ARCHITECTURE  ARMÉNIENNE 

—  50.  Aire  de  l'architecture  arménienne.  —  Influence  et  rayonnement  ...       83 

—  51.  L'église  de  Sainte-Ripsime,  à  Etchmiazin 85 

—  52.  Les  programmes  religieux  arméniens  (d'après  Brosset,  Ruines  d'Ani; 


524  TABLE    DES    GRAVURES 

Grimm,    Monum.    cVarchit.    en    Arménie  ;    Lj^nch,     Annénia  :    Ter 

Mo\ses'mn,  Eglise  de  SauU  Grégoire...  prés  d'Elchmiazia) 87 

Figure  53.   La  croisée  et  l'abside  de  la  cathédrale  d' A  ni 88 

—  54.  La voûtearménienne  (d'après  Ghoisj,  Hist.  de  l'archit.  ;  Grimni,  op.  cit.  ; 

Lynch,  op.  cit.] 90 

—  55.  Plastique  monumentale   de  la  cathédrale  d'Ani  (d'après  Ghoisy,  op. 

cit.) 91 

—  56.  Plastique  secondaire  des  monumentsarméniens  (d'après  Lynch,  o^j.  Ci'f.}.  92 

—  57.  Eglise  de  Saint-Grégoire  l'IUuminateur,  à  Ani 93 

—  58.  Plastique  arménienne   du    soutien    isolé    (d'après   Brosset,    op.    cit.; 

Grimm,  op.  cit;  Lynch,  op.  cit.) 94 

—  59.  Quelques  profils  arméniens 9o 

—  60.  Exemple  de  décor  arménien  hors  d'échelle  (abside  de  l'église  de  Sam- 

thavis) 95 

—  61.  Motifs  de  décoration  arménienne  (Eglise  de  Zougrougachiane,  Géorgie)  .       95 


L  ARCHITECTURE  ARABE  AVANT  L  ISLAM 

62.  I.  Aire  de  l'architecture  araire  préislamique.  —  II.  Les  influences   .    .       98 

63.  Programmes  civils  et  militaires  réalisés  par  l'architecture  arabe  préis- 

lamique (d'après  Brûnnow et  Domaszewski,  Provincia  Arabia ;  Mas- 
signon,  Mission  de  Mésopot.  ;  'Shis'û,  Arabia  Petrœa  ;  Slvzjgoyv ski, 
Mschalta) 101 

64.  Coupe  longitudinale  du  propylée  de  Rabbat  Amman  (d'après  M.  Dieu- 

lafoy,  op.  cit.) 102 

65.  Partie  de  la  frise  décorant  la  façade  du  palais  de  Mschatta 104 

66.  Détail  des  faces  intérieures  du  propylée  de  Rabbat  Amman  (fausses 

arcades  du  lambris) 105 


L  ARCHITECTURE  DE  L  EGYPTE  COPTE 

67.  Aire  de  l'architecture  copte 107 

68.  «  Porte  du  Paradis  »,  sculpture  copte  conservée  au  musée  de  Boulaq   .  108 

69.  Programmes  religieux  coptes  (d'après  Butler,  Ancient  coptic  churches  ; 

Description  de  l  Egypte...) 110 

70.  Exemples  de  couverture  copte  (Deir-el-Abiad.  Deir-el-Ahmar)   (d'après 

Strzygowski,  Klcinasien) 111 

71.  Détail  des  fresques  de  l'église  de  Baoult 113 

72.  Détail  des  fresques  de  l'église  de  Baouît 114 


L'ARCHITECTURE  CHRETIENNE  D  AFRIQUE 

73.  Aire  de  l'architecture  clu'étienne  d'Afrique 117 

74.  Programmes  religieux  dans  l'Afrique  du  Nord    (d'après   Gsell,   Mon. 

antiques  de  l'Algérie;  BnWu,  Monastère  de  Timgad) 119 

75.  Basilique  de  Tébessa 120 

76.  Plastique  monumentale   secondaire  des  édifices  chrétiens  de  l'Afrique 

du  Nord  (d'après  Gavault,  Ruines  de  Tigzirt  ;  Gsell,  op.  cit.)  ....     121 

77.  Plastique  de  détail  des  monuments  chrétiens  de  l'Afrique  du  Nord   .    .      122 

78.  Exemples  africains  de  parure  sculptée  (Basilique  de  Tigzirt)  (d'après 

Gavault,  op.  cit.) 122 


TADLE    DES    GRAVURES  525 


L  ARCHITECTURE  BYZANTINE 


Figure  79.  I.  Aire  de  rarchilecture  byzantine.  —  II.  Influences  et  rayonnement .    .  )25 

—  80.  Intérieur  de  l'église  des  SS.  Serge  et  Bacchos  à  Constantinople  ....  127 

—  81.  La  nef  et  le  sanctuaire  de  Sainte-Sophie  de  Constantinople 129 

—  82.  Face  méridionale  de  la  nef  de  Sainle-Sophie,  à  Constantinople.    .    .    .  132 

—  83.  Intérieur  de  Sainte-Sophie,  à  Constantinople.  Partie  sud  est 134 

—  84.  Sainte-Sophie  de  Constantinople.  Premier  étage  des  exèdres 136 

—  85.  Sainte-Sophie  à  Constantinople.  Une  des  tribunes  d'angle 138 

—  80.  La  «  Petite  Métropole  ;>  (Panagia  Gorgopiko),  à  Athènes 139 

—  87.  La  fortification  byzantine  (d'après  Choisy,  op.  c/^) 141 

—  88.   Types   de  maisons  byzantines  (vi'^-xvi''  s.)  (d'après  des  miniatures  de 

manuscrits) 143 

—  89.   Restitution  de  la  partie  principale  du  Palais  impérial,  à  Constantinople 

(d'après  Ebersolt  et  Thiers,  Le  palais  impérial  de  Constantinople) .    .  144 

—  90.  Détail  de    la  façade  occidentale  du  Tefkour  Serai  (Palais  de  l'Hebdo- 

mon?) 145 

—  91.   Les  programmes  religieux  réalisés  par  l'architecture  byzantine.    .     146-147 

—  92.  Façade  de  IHagia  ïheotokos,  à  Constantinople 149 

—  93.  Couvent  de  Chilandari,  au  Mont  Athos 150 

—  94.  Absides  et  porche  septentrional  de  l'église  de  la  Pantanassa,  à  Mistra.  152 

—  95.    La  citerne  des  Mille  et  une  colonnes  (Bin-bir-direk),  à  Constantinople.  153 

—  96.   Structure  du  mur  byzantin  (d'après  Choisy,  Ar^  ofe  6d^ir  c/(es /e*.B?/3.) .  154 

—  97.  Conformation  de  la  pile  byzantine  (d'après  Choisy,  op.  cit.) 154 

—  98.  Chapiteau  byzantin,  dans  l'église  de  Saint-Vital,  à  Ravenne 155 

—  99.    Structure  du  soutien  isolé  et  de  lare  byzantins  (d'après  Choisy.  op. 

cit.) ■ 156 

—  100.  Système  byzantin  de  confirmation  de  la  bâtisse  par  des  chaînages  en 

bois  (d'après  Choisy,  op.  cit.) 157 

—  101.  Le  comble  byzantin  (d'après  Choisy,  op.  cit.) 158 

—  102.  Procédés  byzantins  pour  la  construction  des  voûtes  sans  cintres  (d'après 

Choisy,  op.  cit.) 159 

—  103.  Structure   byzantine   de   la  coupole  et    de  la  demi-coupole  (d'après 

Choisy,  op.  cit) '.  161 

—  104.  Procédés  byzantins  pour  le  raccordement  d'une  coupole  à  une  cage 

quadrangulaire  (d'après  Choisy,  op.  cit.) 163 

—  105.  Système  byzantin  de  la  stabilisation  d'une  voûte  par  d'autres  (d'après 

Choisy,  op.  cit) 165 

—  106.  Coupes  transversales,  à  la  même  échelle,  de  Saint-Sophie  de  Constan- 

tinople et  de  la  cathédrale  d'Amiens 167 

—  107.  Applications  byzantines  du  système  detracé  et  de  mise  en  proportion,  par 

construction  géométrique 168 

—  108.  Évolution  de  la  plastique  monumentale  byzantine 169 

—  109.  Chapiteau  byzantin  dans  l'église  de  Saint-Vital,  à  Ravenne 171 

—  110.  Plastique  byzantine  du  chapiteau 172 

—  111.  Détail  des  arcades  du  rez  de-chaussée  de  Sainte-Sophie 173 

—  112.  Sainte-Sophie  de  Constantinople.  Détail  d'une  des  portes  du  narthex.  175 

—  113.  Portes  de  l'église  de  Saint-Nicolas,  à  Ochrida  (xii^-xn-o  s.) 176 

—  114.   L'impératrice  Théodora  et  sa  cour.  Mosaïque  dans  l'église  de  Saint-Vital, 

à  Ravenne 177 

—  115.  Sainte-Sophie  de  Salonique.   Ensemble  des  mosaïques  delà  coupole 

(milieu  du  xu"^  siècle) 178 

—  116.  Fresque  de  l'église  de  la  Péribleptos,  à  Mistra.  ^Joseph  reçoit  son  bâton 

qui  a  fleuri) 179 


526  TABLE    DKS    GRAVURES 


L  ARCHITECTURE  ECLECTIQUE  DES  CIVILISATIONS  MUSULMANES 

Figure  117.  Topographie  inonuinenlale  de  llslam 182 

—  118.  Le  minaret  de  la  mosquée  dWghadir,  à  Tlemcen 183 

—  119.  Portail  de  la  mosquée  de  Sahib  Ata.   (Energhé  djami),  à  Konieli  .    .    .  185 

—  120.   La  cour  des  lions  à  rAlhaml)ra  de  Grenade.  (Vue  de  la  salle  de  los 

Moçarabes) 187 

—  121.  Le  Gour  Emir.  (Tombeau  de  Tamerlan),  à  Samarlcand   ......  189 

—  122    Intérieur  de  la  mosquée  Oulou,  à  Brousse 191 

—  123.  Mosquée  Oulou,  à  Brousse.  Le  Mirhab 193 

—  124.   La  place  Impériale  (Meidan-i-Chahi).  à  Ispahan 19o 

—  125.  Pavillon   des  miroirs   à  Ispahan 197 

—  126.  Pavillon  dans  le  palais  d'Akbar.  à  FcUhpur  Sîkri 198 

—  127.  Le  Taj  Mahal,  à  Agra 200 

—  128.  Détail  de  la  farade  du  Taj  Mahal,  à  Agra 201 

—  129.  L'aire  des  architectures  musulmanes.  Les  écoles.  Leurs  rapports.    .    .  203 

—  130.  Le  «  trône  d'Akbar  »  dans  le  divan  du  palais  de  Fathpur  Sikri.    .    .    .  204 

—  131.  Mosquée  Yéni  djami,    à  Constantinople.  Revêtements  en  faïences  et 

fenêtres  dans  les  appartements  du  Sultan 205 

—  132.  Fontaine  Ahmed  111,  à  Constantinople 207 

—  133.  Programmes  domestiques  musulmans 210 

—  134.  Salle  d'audience  dans  le  palais  impérial  de  Delhi 211 

—  135.  Tombeau  de  l'Empereur  llumajun,  près  de  Delhi 212 

—  136.  Sanctuaire  de  la  mosquée  de  Sidi  Okbn,  à  Kairouan 214 

—  137.  Les  programmes  de  mosquées 216  217 

—  138.  La  Mosquée  impériale,  à  Ispahan 218 

—  139.  Vue  intérieure  de  la  Grande  mosquée  de  Cordoue 219 

—  14».  La   charpenterie    musulmane  (d'après  Uhde,  Baudenhn.  in  Spanien; 

M.  de  Vogué,  Temple  de  Jérusalem) 220 

—  141.  L'arcade   musulmane 222 

—  142.  Quelques  particularités  delà  construction  musulmane  (d'après  Choisy, 

Hisù.  de  Tarch.  ;  Marçais,  Tlemcen;  des  photogr.) 223 

—  143.   Une  rue  à  moucharabijés,  au  Caire 225 

—  144.  Solutions  musulmanes  du  problème  de  la  couverture  (d'après  M.  Dieu- 

lafoy,  op.  cit.  ;  Fergusson,  Indian  Archit.;  Simakov,  l'Art  dans  l'Asie 

centr.  ;  (ùho'isy,  op.  c(7.  ;  des  photogr.) 227 

—  Ii5.  Mosquée  d'Ahmed  l''',  à  Constantinople.  Croisée  et  vaisseau  transver- 

sal    229 

—  146.  La  Coupole  de  la  mosquée  funéraire  de  Kâit  bey,  près  du  Caire   .    .    .  231 

—  147.  Applications  musulmanes  du  système  de  tracé  et  de  mise  en   propor- 

tion parconstructions  géométriques  (d'après Choisy,  op.  cit.;U.  Dieu- 

lafoy,  op.  cit.  ;  Owen  Jones,  Alhambra;  M.  de  Vogue,  op.  cit.]    .    .    .  232 

—  148.  Mosquée  funéraire  de  Kàit  bey,  près  du  Caire 233 

—  149.  Mosquée  du  Sultan  .Vhmed  1,  à  Constantinople 235 

—  150.  La  grande  mosquée  de  Delhi 237 

—  151.   La  plastique  du  minaret 238 

—  152.  Porte  de  la  mosquée  du  Sultan  Hassan,  au  Caire 239 

—  153.  Plastique  musulmane  du  soutien  isolé 240 

—  154.   Un  vantail  de  la  porte  du  tombeau   de  Mahomet  I  («  Turbé  vert  »)  à 

Brousse 241 

—  iolj.   Partie   d'une    fenêtre    latérale    dans   la    salle  des  Ambassadeurs,    à 

l'Alhambra  de  (irenade 242 

—  156.  Tympan  au-dessus  des  fenêtres,  dans  la  salle  des  Deux  Sœurs,  à  l'Al- 

hambra de  Grenade 243 


TABLE    DES    GRAVURES  527 

;m"e  iol.  FenêU'e  en  marbre  ajouré  el  incnislé,  du  palais  impérial  de  Delhi.    .  244- 

—  158.  Marqueterie  de  marbres  (pavement  d'une  maison  au  Caire) 245 

—  159.  Détail  des  revêtements  en  faïence  de  la  mosquée   de  Schech  Safi,    à 

Ardebil 246 

—  160.  IMosquée    Yeni  djami.  h  Constanlinople.    Kevêtemenl  de  l'aïenre  dans 

les  appartements  du  Sultan 247 

—  161.  Clairevoies  provenant  de  l'ancien  morislan  de  Damas  (xiv"  siècle)   .    .  248 

—  162.  'Vitrail  de  la  Qoubbet-es-Sakhra,  à  Jérusalem  (xvi«  siècle) 249 

—  163.   Détail  d'une  fresque  du  château  de  Kusejr'Amra  (Désert  de  Sjrie).    .    .  250 

—  164.  Panneau  de  marbre  blanc  incrusté  d'un  mastic  rouge  et  noir  (Damas)  .  251 

—  165.  Marqueterie  de  marbre  (Pavement  d'une  maison  au  Caire) 251 

—  166.  Porte  d'entrée  du  Taj  Mah  il,  vue  des  jardins 2  <2 

L  ARCHITECTURE  EN  RUSSIE 

—  167.  Aire  de  l'architecture  russe 255 

—  168.  Cathédrale  Vassili  Blashennj.  cà  .Moscou 257 

—  169.  Parure  des  façades  de  la  cathédrale  de  Saint-Dimitri,  à  Vladimir.    .    .  238 

—  170.   La  construction  russe  en  charpente  (d'après  VioUet-le-Duc,  l'A/'M^asse) .  260 

—  171.  Cathédrale  de  l'Assomption,  à  Kern 261 

—  172.  Spécimens  d'églises  russes 263 

—  173.  Exemple  d'hôtel  russe  (d'après  VioUet-le-Duc,  op.  c(^) 264 

—  174.  Système  russe  de  rachat  des  angles  d'une  cage  carrée  sous  coupole 

(d'après  Viollet-le-Duc,  op.  cit.) 265 

—  175.  Exemples  de  plastique  monumentale  russe 266 

—  176.  Exemples  d'encadrements  de  baies  russes 267 

—  177.  Conformation  russe  du^soutien  isolé 267 

—  178.   Détail  de   la  Porte  Sainte  de  l'église  de  Saint-Jean   le   ïhéologue,   à 

Rostov 268 

L  ARCHITECTURE  SERBE 

—  179.  Aire  de  l'architecture  serbe 271 

—  180.   La  Nativité.  Fresque  dans  l'église  de  Stoudénitza  (1314) 272 

—  181.  Types  d'églises  serbes 274 

—  182.  Plastique  monumentale  de  l'église  serbe 275 

—  183.  Exemples  de  parure  plastique  serbe  (Eglise  de  Stoudénitza) 2T6 

L  ARCHITECTURE  MOLDO  VALAQUE 

—  184.  Aire  de  l'architecture  moldo-valaque 278 

—  185.  Spécimens  d'églises  moldo-valaques   (d'après  Jaffé,  Curtca  de  Argé)>  ; 

Komstorfer,  Moldauisehe  Baulumsc.) 279 

—  186.  Solutions  moldo-valaques  du  problème  de  la  couverture  (d'après  Jaffe  ; 

Romstorfer,  op.  cit.) 280 

—  187.  Église  de  Courtéa  d'Argés 282 

—  188.  Aire  de  l'architecture  dans  l'Asie  méridionale  et  orientale 284 

LES  ARCHITECTURES  DE  L,  INDE  BRAHMANISTE  ET  BOUDDHISTE 

—  189.  Topographie  monumenlale  de  l'Inde  non  musulmane 286 

—  190.  L'étang  sacré  et  les  gopurams  de  la  grande  pagode  de  Madura   ....  289 

—  191.  Un  des  gopurams  de  la  grande  pagode  de  Srirangam 291 

—  192.  Le  Temple  de  Vishnou  à  Khajui'aho 293 


528  TABLE    DES    GRAVURES 

Figure  193.  Façade  du  temple  dlndra,  à  Ellora 29b 

—  194.  Gopuram  et  étang  sacré  de  la  pagode  de  Cliillamharam 297 

—  195.  Tour  de  Sri  Allât  à  Chitor  (ix«  siècle) 298 

—  196.  Palais  du  Maharana  de  Meywar,  à  Odevpur 299 

—  197.  Le  tope  bouddhique 300 

—  198.   Le  monument  de  Hodh  Gaya 303 

—  199.  Le  chaitya  bouddhique 305 

—  200.  Chaitya  de  Karli 306 

—  201.   Le  monastère  bouddhique  (Vihara)  (d'après  Fergusson,  Indian  Archil.  ; 

Foucher,   Art  gréco-bouddhique) 306 

—  202.  Type  de  temple  djaïna  (Temple  de  Vimala  au  Mont  Abou)   (d'après 

Vev^usson,  op.  cit.) 307 

—  203.  Le  grand  temple  de  Bhuwaneswar 308 

—  20'f.  Le    temple    brahmanique.   Formule   de  l'Urissa  et  types  souterrains 

(d'après  Fergusson,  op.  cit.) 309 

—  205.  La  Pagode  de  Tandjore 310 

—  206.  Le  temple  brahmanique  (d'après  Fergusson,  op.  cit.) 311 

—  207.  Temple  de  Somesvar,  à  (iadag,  vu  du  nord-est 312 

—  208.  Type  de  temple  chalukya 313 

—  209.  Le  Kailasa,  à  EUora  .   \ 314 

—  210.  Construction  lapidaire  imitant  l'aspect  d'une  charpente 315 

—  211.  Exemples  de  charpenlerie  hindoue 317 

—  212.  Intérieurdu  temple  Tejahpalà,  au  Mont  Abou 318 

—  213.  Solutions  hindoues  du  problème  de  la  couverture  en  pierre 319 

—  214.  Coupole  du  temple  de  Vimala,  au  Mont  Abou 320 

—  215.  Exemples  de  plastique  monumentale  hindoue 322-323 

—  216.  Conformations  hindoues  de  la  porte  monumentale 324 

—  217.  Détail  du  temple  de  Kajarani,  à  Bhuwaneswar 325 

—  218.  Conformations   hindoues    du   soutien  isolé  trahissant    des  influences 

étrangères  (d'après  Fergusson  ;  Foucher,  Oj).  c;^) 326 

—  219.   Exemples   de   conformation  hindoue  du  soutien  isolé 327 

—  220.  Porte  septentrionale  de  l'enceinte  du  tope  de  Sanchi 329 

—  221.  Détail  d'une  frescjue  d'Ajunta 330 

—  222.  Piliers  de  la  grande  pagode  de  Sriringam 331 

L  ARCHITECTURE  CHINOISE 

—  223.  Aire  de  l'architecture  chinoise 336 

—  224.  Porte  de  Kiu-yong  Kouan  (1345).  (Face  nord.) 339 

—  225.  Façade  d'une  boutique  à  Pékin 340 

—  226.  Maison  chinoise  figurée  sur  une  peinture 341 

—  227.  Le  palais  impérial,  à  Pékin 342 

—  228.  La  salle  de  la  Souveraine  Concorde  (Tai  ho  tien),  dans  le  palais  impé- 

rial, à  Pékin 343 

—  229.  Tao-taï,  figurés  sur  des  peintures  chinoises 343 

—  230.  Piliers  funéraires  de  la  mère  de  Kai.  (Pilier  de  l'ouest.) 344 

—  231.  Tombeau  de  l'empereur  Young-lo 345 

—  232.  Sanctuaire  T'si-nien-tien  du  temi)le  du  Ciel,  à  Pékin 346 

—  233.  Temple  deConfucius,  à  Khiu-fou  (Chan-toung) 347 

—  234.  Sanctuaire  dans  l'enceinte  d'un  temple  chinois 3i8 

—  23o.  Quelques  particularités  de  la  charpenterie  chinoise  (d'après   Choisy, 

op.  cil.) 349 

—  236.  Exemples  de  portes  d'honneur  (Pal  lou)  chinoises 350 

—  237.  Dispositifs  chinois  du  comble  et  de  la  toiture  (d'après  Choisy;  Fergus- 

son, op.  cit.) 352 


TABLE    DES    GRAVURES  529 

Figure  238.  Le  «  pont  bossu  »,  dans  les  jardins  du  Palais  d'Eté,  à  Pékin 353 

—  239.  Pagode  Pa-li-chwang.  prés  Pékin 354 

—  240.  Jardin  chinois 355 

—  241.  Exemples  de  plastique  monumentale  chinoise 356 

—  242.  Pagode  de  Houang-ho-lou,  à  Wue  Chang  (près  Ilan  Keou) 357 

—  243.  Bordure  d'une  stèle  chinoise  (905  ap.  J.-C.) 358 

—  244.  Porte  de  Kiou-yong-Kouan.  Détail  de  la  paroi  occidentale  du  passage.  339 

L  ARCHITECTURE  DANS  LA  HAUTE  ASIE 

—  245.  Aire  de  l'architecture  dans  la  Haute-Asie 361 

L  ARCHITECTURE  AU  NÉPAL 

—  246.  Aire   de  l'architecture  népalaise 362 

—  247.  Types  népalais  du  couronnement  de  stupa 364 

—  248.  Le  temple  Nyatpola  Deval.  à  Bhatgaon 365 

—  249.  Temple  à  Chergàon,  dans  le  Cliambà 367 

L  ARCHITECTURE  TIBÉTAINE 

—  250.  Aire  de  l'architecture  tibétaine 369 

—  251.  Le  couvent  (Potala)  de  Lhasa 370 

—  252.  Le  temple  de  Lhabrang  à  Lhasa  (d'après  Waddell,  Lluisu.) 371 

—  253.  Dzong  (château)  tibétain 372 

—  254.  Couvent  de  Lhabrang 373 

L  ARCHITECTURE  AU  TURKESTAN  ORIENTAL 

—  255.  Topographie  monumentale  du  Turkestan  oriental 374 

—  256.  Types  des  temples  d'Idikutschari  (d'après  Gvïm-wedel....  Idll;ut.schari.) .  375 

—  257.  Types  de  voûtes  réalisés  à  Idikutschari 377 

—  258.  Spécimens  des  bois  sculptés  découverts  dans  la  région  du  Lob-Nor.    .  378 

L  ARCHITECTURE  CHAME 

—  259.  Aire  de  l'architecture  chame 380 

—  260.  Type   de  temple  cham   (d'après  Parmentier   et  Finot,    le  cirque    de 

Mison) 381 

—  261.  Élévation  restaurée  d'un  temple  cham 382 

L  ARCHITECTURE  KHMÈRE 

—  262.  Aire  de  l'architecture  kmére 384 

—  263.  Tourelle  et  tours  du  troisième  étage  du  Bayon,  à  Angkor 385 

—  264.  Le  palais  d'Angkor  Thom 386 

—  265.  Temple  d'Angkor  Vat.   Façade  antérieure   du  sanctuaire  et  chaussée 

d'accès 387 

—  266.  Programmes  religieux  kmers 388 

—  267.  Sanctuaire   du   temple    d'Angkor    Vat.    Première    cour    et    front  du 

deuxième   étage 389 

—  268.  Ensemble  du  temple  d'Angkor  Vat 390 

—  269.  Le  sanctuaire  du  temple  d'Angkor  Vat 391 

—  270.  Tète  des  parapets  de  pont  kmère  (serpent  naga).  Ruines  de  Spean  Taon 

(Cambodge) 393 

II.  34 


530  TABLE    DES    GRAVURES 

Figure  271.  Sanctuaire  du  temple   d'Angkor  Vat.  Front  antérieur  et  escalier  du 

troisième  étage 394 

—  272.  Élévation  longitudinale  du  sanctuaire  du  temple    d'Angkor  (d'après 

F.  Garnier) 395 

—  273.  Profil  du  soubassement   du  premier  étage   du   sanctuaire   du  temple 

d'Angkor  Vat 396 

—  274.  Pilier  et  moitié  d'une  colonne  du  sanctuaire  du  temple  d'Angkor  Vat  .  396 

—  275.  Détail  d'un  pilastre  du  temple  d'Angkor  Vat 397 

—  276.  Partie  inférieure    du   décor   d'un  pilastre    du  sanctuaire  du    temple 

d'Angkor  Vat 398 

L  ARCHITECTURE  JAVANAISE 

—  277.  Topographie  monumentale  de  Java 400 

—  278.  Programmes  religieux  javanais  (d'après  Brandes,  7'jrtndt/rt;/o;  Grone- 

man,  Parambanan...;  Leemuns,  Boro  Boudour) 401 

—  279.  Exemple  de  plastique  monumentale  javanaise 402 

—  280.  Le  temple  de  Boro-Boudour 404 

—  281.  Porte   du  temple  de  Tjandi  Kali-Bening.  (Groupe  de  Prambànam),  à 

Java 405 

—  282.  Décor  d'un  perron  de  la  plate-forme  du  temple  de  Tjandi  Mendoet.    .  406 

L  ARCHITECTURE  BIRMANE 

—  283.  Aire  de  l'architecture  birmane 407 

—  284.  Temple  Ananda,  à  Pagàn 409 

—  285.  Types  du  temple  birman  (d'après  Yule,  i//.s>/on...  lo  Ava) 410 

—  286.  Exemples  de  plastique  monumentale  birmane 411 

—  287.  Galeries  voûtées  au  Pitakat-Taik,  à  Pâgan 412 

—  288.  Détail  d'un  pilier  du  temple  Nan-Pava,  à  Myinpagàn 413 

LES  ARCHITECTURES  SIAMOISE  ET  LAOTIENNE 

—  289.  Aire  des  architectures  siamoise  et  laotienne 414 

—  290.  Partie  médiane  du  temple  Vât  Jaï,  à  Sokothaï  (d'après  Fournereau,  Le 

Siam) 415 

—  291.  Conformations  siamoises  de  la  chapelle  reliquaire  (tope.) 416 

—  292.  Moitié  d'une  coupe  transversale  du  sanctuaire  du  temple  Vât  Jaï,  à 

Sokothaï  (Siam) 417 

—  293.  Types  de  sanctuaire  laotien  (d'après  L.  de  la  Jonquière,  Vicng-Chan] .  418 

—  294.  La  pagode  Vat-Pha-Keo,  à  Vieng-Chan 419 

—  295.  Schéma  du  système  de  couverture  laotien  (d'après  L.  de  la  Jonquière, 

op.  cit.)   : 420 

—  290.  Pagode  à  Luang   Prabang 421 

L  ARCHITECTURE  JAPONAISE 

—  297.  Topographie  monumentale  du  Japon 422 

—  298.   La  porte  Yômeimon  du  temple  de  Nikko 423 

—  290.  Tori  du  temple  de  Miyajima  (Vu  à  marée  basse) 424 

—  300.  Pavillon  faisant  partie  du  temple  de  Nishi  Ilongouandji,  à  Kioto.  .    .  425 

—  301.  Maison  japonaise  à  la  campngne  (D'après  une  estampe  de  Mitsunobou 

Tosa) 426 

—  302.  Enceinte  bastionnée  du  château  de  Tokio 427 


TABLE    DES    GRAVURES  531 

Figure  303.  Monastère  bouddhique  de  Ilommonji,  à  Ikegami,  près  Tokio  (d'après 

une  estampe  japonaise) 428 

—  304.   Vue  intérieure  du  temple  d'IIoriouji 421) 

—  305.  Monastère  shinto,  sous  le  vocable  d'(Jnamuji,  à  Itzumo 430 

—  306.  Système  japonais  d'appareil  à  la  fois  lalulé  et  concave 431 

—  307.  Structure  du  comble  japonais  (Temple  Todaiji,  à  Nara)  (d'après  Baltzer, 

Arcldlcktur  dcr  KuUbauten  Japans) 431 

—  308.  Système  japonais  d'encorbellement  par  étagement  de  l)ras  assemblés  à 

enrajure.  (Temple  de  Tschiôin,  à  Tokio) 432 

—  309.  Exemple  de  construction  japonaise  en  charpente  (d'après  Ballzei-,  op. 

f^it-) 433 

—  310.   Toit  de  la  citerne  du  temple  de  la  Shiba,  à  Tokio 434 

—  311.  Plastique  monumentale  japonaise 43}. 

—  312.  Vue  intérieure  de  la  salle  du  Phénix  (Hô-ôdô),  à  Yamashiro  (x^siècle).  435 

—  313.  Kiosque  dans  un  jardin  japonais   (D'après  un  kakémono   par  Kanô 

Motonobou) 430 

LES  ARCHITECTURES  DE  L  AMÉRIQUE  MEXICAINE  ET  CENTRALE 

—  314.  Topographie  monumentale  de  l'Amérique  mexicaine  et  centrale.    .    .     438 

—  315.  Façade  principale  du  «  palais  du  Gouverneur  »,  à  Uxmal 440 

—  310.  Types  de  Ihabilation  dans  l'Amérique  mexicaine  et  centrale  (d'après 

Holmes,  Archacol.Sludiesamong  tJtc  anc.  clùies  of  Mexico  ;  Catherwood 
Ane.  Mon.  in  Centr.  America) 441 

—  317.  Types    du    temple   dans   l'Amérique    mexicaine   et  centrale    (d'après 

Holmes;  Catherwood,  op.  cti.  ;Charnay,  Cités  et  ruines  aniéric.)    .    .     442 

—  318.   Dispositifs  mayas  pour  la  pendaison  de  tentures  et  de  rideaux.    .    .    .     444 

—  319.   Particularités  de  construction  dans  l'Amérique  mexicaine  et  centrale 

(d'après  Holmes,  op.  cit.) 445 

—  320.   Façade  d'un  palais  à  Mittia 4i7 

—  321.  La  plastique  monumentale    dans  l'Amérique   mexicaine    et  centrale 

(d'après  Holmes,  Catherwood,  Charnay,  op.  cit.) 449 

LES  ARCHITECTURES  DE   L  AMÉRIQUE  ANDINE 


4a:i 


322.  1.  Aire  des  architectures  andines.  —  11.  Topographie  monumentale  de 

la  région  centrale 

323.  Faces  antérieure  et  postérieure  de  la  porte  monolithe  d'Ak-Kapanu,  à 

Tiahuanaco 453 

324.  Types  de  fortifications  andines  (d'après  Middendorf.  Peru) 455 

325.  Types   d'habitations  andines  (d'après  Middendorf,  op.  cit.  ;  Baessler, 

Ane.  Peruvian  Art.) 457 

326.  Tombeau  à  Sillustani 45g 

327.  Types  du  temple  andin  (d'après  Baessler,  Middendorf,  op.  cit.).   .    .    .     459 

328.  Exemple  d'appareil  quechua  (2"  époque,  ;  du  palais  de  ITnca  Roca,  caUe 

del  Triumfo,  à  Guzco 4g0 

329.  Ruines  d'un  palais  quechua,  à  Colcampata,  près  Cuzco 460 

330.  Poterie  andine  en  forme  de  kiosque  (d'après  Baessler,  op.  cit.).   ...     461 

331.  Fragment  de  colonne  andine  (d'après  Baessler,  oj3.  cit.) 462 

LES  ARCHITECTURES  INDIGÈNES  DE  L  OCÉANIE  ET  DE  L  AFRIQUE 

332.  Topographie  monumentale  de  l'Océanie 463 

333.  Deux  monuments   de   l'architecture  indigène   micronésienne  (d'après 

Fritz,  Die  Insel  Tinian;  Kubary.  Die  liuinen  von  Nanmatal  ....     464 


532  TABLE    DES    GRAVURES 

Figure[334.  Aire  de  rarchitecturc  africaine  au  Soudan 465 

—  33b.  Types  d'habitations  soudanaises  (d'après   Frobenius,  Die  Erdijebdude 

im  Siidan] 466 

—  336.  Topographie  monumentale  de  la  Rliodésia  (Monomotapa.) 466 

—  337.  Quelques   particularités  de    l'architecture   du   Monomotapa    (d'après 

Randall  Mac  Iver,  Mediaeial  Rhodesia] 468 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Introduction ■ i 

LIVRE  PREMIER 

LARCHITECTURE  MÉSOPOTAMO-PERSE  AUX  ÉPOQUES 
PARTHE  ET  SASSANIDE 

CHAPITRE  PREMIER 
La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 1 

CHAPITRE  II 
Les  conditiom.  —  Les  influences.  —  Rayonnement 3 

CHAPITRE  III 
Les  programmes  et  leurs  réalisations 6 

CHAPITRE  IV 
La  construction 9 

I.  Les  matériaux 9 

II.  Les  pi'océdés Il 

CHAPITRE  V 

Ueffet 17 

LIVRE  DEUXIÈME 
LES  ARCHITECTURES  CHRÉTIENNES  DE  L  ORIENT  MÉDIÉVAL 

CHAPITRE  PREMIER 

L'impulsion  chrétienne 24 

I.      La  commande 24 

IL    Les  programmes  religieux 25 

CHAPITRE  II 
Les  impulsions  esthétiques 30 


534  TABLE    DES    MATIÈRES 

l'REMlÈUE     PARTIE 

LES   ARCHITECTURES    PRINCIPALES    DE    L  ASIE  ANTÉRIEURE 
ET  DE  L'AFRIQUE  DU   NORD  CHRÉTIENNES 

PREMIÈRE  SECTION 

L  ARCHITECTURE  CHRÉTIENNE  DANS  LA  HAUTE  MÉSOPOTAMIE  ET  EN  SYRIE 

I 
L'ARCHITECTURE  DANS  LA  HAUTE-MÉSOPOTAMIE 33 

II 
L  ARCHITECTURE  DE  LA   SYRIE  CHRÉTIENNE 34 

CHAPITRE  PIŒMIER 
La  Commande.  —  Chronologie  et  to-pographie  monumentales 34 

CHAPITRE  II 

Les  conditions  naturelles  et  humaines.  —  Les  influences.  — Les  écoles. 

Les  époques.  —  Rayonnement 37 

I.  Les  conditions  naturelles  et  humaines 37 

II.  Les  influences 37 

III.  Les  écoles.  —  Les  époques 38 

IV.  Rayonnement 39 

CHAPITRE  III 

Les  programmes  et  leurs  réalisations 40 

I.  Programmes  civils 40 

II.  Programmes  religieux 42 

CHAPITRE  IV 
La  construction 48 

1.      Les  matériaux 49 

IL    Les  procédés 49 

CHAPITRE  V 

L'effet 56 

I.  Effets  de  l'ordre  harmonique 57 

IL    Effets  de  plastique  monumentale 57 

III.  Effets  par  la  plastique  de  détail 61 

IV.  Effets  de  parure 64 

DEUXIÈME  SECTION 

L  ARCHITECTURE  CHRÉTIENNE  DANS  L  ASIE  MINEURE  EXTRA  ÉGÉENNE 

CHAPITRE  PREMIER 
La  commande.  —  Les  conditions 68 

L      La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 68 

II.  Les  conditions.  —  Les  influemes.  —  Rayonnement 70 


TABLE    DES    MATIÈRES  535 

CHAPITRE  II 

Les  programmes  et  leurs  réalisations 70 

CHAPITRE  m 

La  construction 74 

I.  Les  matériaux 74 

II.  Les  procédés 76 

CflAl'ITRE  IV 

L'effet 77 

I.  Effets  de  plastique  monumentale 78 

II.  Effets  de  parure 80 

TROISIÈME  SECTION 

L  ARCHITECTURE  ARMÉNIENNE 

CHAPITRE  PREMIER 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales. 

Les  conditions.  —  Les  influences.  —Rayonnement 82 

I.  La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 82 

II.  Les  conditions.  —  Les  influences.  — Rayonnement 84 

CHAPITRE  II 

Les  programmes  et  leurs  réalisations 86 

CiI.\PITRE  111 
La  construction 89 

CHAPITRE  IV 

Leffet 91 


DEUXIEME  PARTIE 

LES  ARCHITECTURES  SECONDAIRES  DE  L'ASIE  ANTÉRIEURE 
ET  DE  L'AFRIQUE  DU   NORD  CHRÉTIENNES 

PREMIÈRE  SECTION 

L  ARCHITECTURE   ARABE   AVANT   L  ISLAM 

I.  La  commande.  — Chronologie  et  topographie  monumentales.^  Les  influences.  97 

II.  Les  programmes  et  leurs  réalisations 100 

III.  La  construction 102 

IV.  L'effet 103 


536  TABLE    DES    MATIÈRES 

DEUXIÈME  SECTION 

L  ARCHITECTURE  DE  L  EGYPTE  COPTE 

CHAPITRE  PREMIER 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales. 

Les  conditions.  —  Les  influences.  —  Rayonnement 106 

I.  La  commande 106 

II.  Chronologie  et  topographie  monumentales 107 

III.  Les  conditions.  — Les  influences.  —  Rayonnement 108 

CHAPITRE  II 
Les  programmes  et  leurs  réalisations 109 

CHAPITRE  m 
La  conslruclion 111 

CHAPITRE  IV 

L'effet 112 

I.        Effets  de  plastique 112 

IL      Effets  de  parure 113 

TROISIÈME  SECTION 

L'ARCHITECTURE  CHRÉTIENNE  D  AFRIQUE 
CHAPITRE  PREMIER 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales. 

Les  influences 116 

I.  La  commande 116 

II.  Chronologie  et  topographie  monumentales 116 

III.  Les  influences 117 

CHAPITRE  II 
Les  programmes  et  leurs  réalisations 118 

CHAPITRE  III 
La  construction 120 

CHAPITRE  IV 

L'effet 121 

TROLSIÈME  PARTIE 
LA   TROISIÈME  ÉPOQUE   DES  ARCHITECTURES  ÉGÉENNES 

SECTION  UNIQUE 

L'ARCHITECTURE   BYZANTINE 

CHAPITRE  PREMIER 

La  commande.  — Chronologie  et  topographie  monumentales. 

Les  époques.  —  Les  écoles. 

I.       La  commande 12& 


TABLE    DES    MATIÈRES  537 

Chronologie  et  topographie  monumentales. 

I.  Du  iv"^  siècle  au  milieu  du  ix*' 126 

II.  Du  milieu  du  ix'^  siècle  au  milieu  du  \n° 130 

m.     Depuis  le  déclin  du  xii"  siècle 133 

CHAPITRE  II 

Les  conditions  naturelles  et  humaines.  —  Les  influences. 
Rayonnement. 

I,  Les  conditions   naturelles 135 

II.  Les  conditions  humaines 135 

m.  Les  influences 137 

IV.  Rayonnement 140 

CHAPITRE  III 

Les  programmes  et  leurs  réalisations. 

I.  Programmes  édilitaires,  d'intérêt  public,  militaires 141 

II.  Programmes   domestiques 142 

III.  Programmes  religieux 144 

CHAPITRE  IV 
La  construction. 

I.  Les  matériaux " 151 

II.  Les   procédés 152 

m.     La  couverture 157 

CHAPITRE  V 

L'effet. 

I.  Effets  de  l'ordre  affectif 166 

II.  Effets  de  l'ordre  harmonique 167 

m.  Effets  de  plastique  monumentale 168 

IV.  Effets  par  la  plastique  de  détail 170 


LIVRE  TROISIEME 
L'ARCHITECTURE  ÉCLECTIQUE  DES  CIVILISATIONS  MUSULMANES 

CHAPITRE  PREMIER 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales. 

I.       La  commande 180 

Chronologie  et  topographie  monumentales. 

I.  Depuis  l'hégire  jusqu'au  milieu  du  viii^  siècle 181 

II.  Du  milieu  du  VIII*' siècle  au  milieu  du  ix« 182 


538  TABLE    DES    MATIERES 

lU.     Du  milieu  du  IX"  siècle  au  déclin  du  x'^' J84 

IV.  Dernier  tiei's  du  x'^  siècle.  — xi<'  siècle 186 

V.  XII''  siècle 187 

VI.  xiii"  siècle 188 

VII.  xiv®-xv<*  siècles 190 

VIII.  La  première  moitié  du  xvi'^  siècle 194 

IX.  La  seconde  moitié  du  xvi«  siècle  et  les  deux  premiers  tiers  du  xyii*^  ....  I9o 

X.  Depuis  le  déclin  du   xvii'^  siècle 198 

chapitul:  II 

Les  conditions  et  les  influences.  — Les  écoles.  — Les  époques. 
Rayonnement. 

I.  Les  conditions  et  les  influences 199 

II.  Les  écoles.  —  Les  époques 203 

m.     Rayonnement 208 

GHAPITHE  III 

Les  programmes  et  leurs  réalisations. 

I.  Programmes  civils,  militaires,  funéraires 209 

II.  Programmes  religieux 213 

CHAPITRE  IV 

La  construction. 

1.        Les  matériaux 219 

il.      Les    procédés 220 

GHAPlTRli  V 

L'effet. 

I.  Effets  de  l'ordre  harmonique 230 

II.  Effets  de  l'ordre  pittoresque 231 


LIVRE  QUATRIEME 
LES  ARCHITECTURES  ÉCLECTIQUES  DE  L'EUROPE  ORIENTALE 

PllEMlÈUl-J  PARTIE 
L'ARCHITECTURE  EN    RUSSIE 

GIlAI'lTUli  PREMIER 

La  commande.  —  Ckronoloijic  et  lopoijraphie  monumentales. 

Les  condill  >ns.  —  Les  influen'jcs.  —  Les  époiiucs. 

I.  La  commando 254 

II.  Chronologie  et  topographie  monumentales 255 

m.     Les  conditions.  —  Les  influences.  —  Los  époques 259 


TABLE    DES    MATIÈRES  539 

GIIAPlTRli  H 
Les  programmes  et  leurs  réalisaiiom.  —  La  construclion.  —  L'effet. 

I.        Les  programmes  et  leurs  réalisations 263 

H.      La  construction 265 

III.     L'effet 266 

DEUXIÈME  PARTIE 
LES  ARCHITECTURES  SERBE  ET  MOLDO  VALAQUE 


PREMIERE  SECTION 

L  ARCHITECTURE   SERBE 

I. 

II. 

III 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales.    .    .    . 
Les  conditions.  —  Les  influences.  —  Les  époques 

...     270 
.    .    .     271 
...     273 

IV 

...     274 

V 

L'effet 

...     275 

DEUXIEME  SECTION 

L  ARCHITECTURE  MOLDO  VALAQUE 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales  .......  277 

I.  Les  conditions.  — Les  influences 278 

II.  Les  programmes  religieux  et  leurs  réalisations 279 

V.     La  construction 279 

L'effet 281 


LIVRE  CINQUIEME 

LES  ARCHITECTURES  DE  L'ASIE  MÉRIDIONALE,  CENTRALE, 
ORIENTALE 

PKEMIÈRE  PARTIE 

LES  ARCHITECTURES  DE  L'INDE  BRAHMANISTE  ET   BOUDDHISTE 
ET  DE  LA  CHINE 

PKEMIÈKE  SECTION 

LES   ARCHITECTURES  DE  LINDE   BRAHMANISTE  ET    BOUDDHISTE 

GIL\ PITRE  PREMIER 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales. 
Les  conditions.  —Les  écoles. 

La   commande 285 

Chronologie  et  topographie  monumentales 287 


540  TABLE    DES    MATIÈRES 

III.     Les  conditions  physiques  et  humaines.  —  Les  influences.  —  Les  écoles  et 

les  époques.  —  Rayonnement 294 

CHAPITRE  II 
Les  programmes  et  leurs  réalisations. 

I.  Programmes  profanes 301 

II.  Programmes  religieux 302 

CHAPITRE  III 

La  construction. 

I.  Les   matériaux 313 

II.  Les  procédés 315 

III.  La  couverture 316 

CHAPITRE  IV 

Veffet. 

I.  Effets  de  plastique  monumentale,  générale  et  secondaire 321 

II.  Effet  par  la  plastique  de  détail 326 

III.  Effets  de  parure 330 

DEUXIÈME  SECTION 

L  ARCHITECTURE  CHINOISE 

CHAPITRE  PREMIER 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales. 
Les  conditions.  —  Les  influences.  —  Rayonnement. 

I.  La  commande 334 

II.  Chronologie  et  topographie  monumentales , 335 

III.  Les  conditions  naturelles  et  humaines.  —  Les  influences.  —  Rayonnement.     338 

CHAPITRE  II 

Les  programmes  et  leurs  réalisations. 

1.        Programmes  domestiques 341 

n.       Programmes  funéraires 344 

III.  Programmes  religieux 345 

IV.  Monuments  commémoratifs 348 

CHAPITRE  III 

La  construction. 

I.  Les  matériaux  et  les  procédés 349 

II.  La  couverture 351 

CHAPITRE  IV 
L'effet. 

l.       Effets  de  l'ordre  pittoresque "  .    .    .     354 

IL      Effets  de  plastique  secondaire 356 

III.  Effets  de  parure 358 


TABLE    DES    MATIÈRES  541 

DEUXIÈME  PARTIE 

LARCHITECTURE  DANS  LA  HAUTE-ASIE,    EN    INDO-CHINE,    EN   INDONÉSIE 

ET  AU  JAPON 

PREMIÈHE  SECTION 

LARCHITECTURE  DANS   LA   HAUTE  ASIE 

GHAPITRE  PREMIER 

L'architecture  au  Népal. 

I.  La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 362 

II.  Les  conditions.  —  Les  influences.  —  Rayonnement 364 

III.  Les  programmes  et  leurs  réalisations 364 

IV.  La  construction 367 

V.  L'effet 367 

CHAPITRE  II 

Varclùtecture  tibétaine. 

I.  La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 368 

II.  Les  conditions.  —  Les  influences.  —  Rayonnement 370 

III.  Les  programmes  et  leurs  réalisations 371 

IV.  La  construction 372 

V.  L'effet 372 

CHAPITRE  m 

V architecture  au  Turkestan  oriental. 

I.  La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 374 

II.  Les  influences.  —  Rayonnement 376 

III.  Les  programmes  et  leurs  réalisations 376 

IV.  La  construction 377 

V.  L'effet 378 

DEUXIÈME  SECTION 

L  ARCHITECTURE  EN  INDOCHINE  ET  EN  INDONÉSIE 

CHAPITRE  PREMIER 

L'architecture  chame. 

I.  Chronologie  et  topographie  monumentales. —  Les  conditions 380 

II.  Les  programmes  et  leurs  réalisations 381 

III.  La  construction 381 

IV.  L'effet 382 

CHAPITRE  II 

L'architecture  khmère . 

I.        La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 383 

IL      Les  conditions.  — Les  influences.  —  Rayonnement 385 

III.     Les  programmes  et  leurs  réalisations 386 


542  TABLE    DES    MATIERES 

IV.  La  construction 392 

V.  L'effet 393 

CHAPlTRb:  III 

L'architecture  javanaise. 

l.        La  commande.  —  Chronologie  et  topograpliie  monumentales.  —  Les  condi- 
tions   399 

IL      Les  programmes  et  leurs  réalisations 402 

III.  La  construction 403 

IV.  L'effet 403 

CHAPITRE  IV 

L'architecture  birmane. 

I.  La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 406 

II.  Les  conditions.  —  Les  influences.  —  Rayonnement 408 

III.  Les  programmes  et  leurs  réalisations 408 

IV.  La  construction 412 

V.  L'effet 412 

CHAPITRE  V 

Les  architectures  sia^noise  et  laotienne. 

I.  L'architecture  siamoise 414 

II.  L'architecture  laotienne 417 

TROISIÈME  SECTION 

L  ARCHITECTURE  JAPONAISE 

I.  La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales 422 

II.  Les  conditions  naturelles  et  humaines.  —Les  influences. — Les  époques  .    .  425 

III.  Les  programmes  et  leurs  réalisations 427 

IV.  La  construction 432 

V.  L'effet 433 


LIVRE  SIXIEME 

LES  ARCHITECTURES  INDIGÈNES  DE  LAMÉRIQUE, 
DE  L  OCÉANIE  ET  DE  L  AFRIQUE 

l'UEMIÈHE  IWHTIE 
LES  ARCHITECTURES  DE  L'AMÉRIQUE  PRÉCOLOMBIENNE 

PREMIÈRE  SECTION 

LES   ARCHITECTURES  DE  L  AMÉRIQUE  MEXICAINE   ET   CENTRALE 

La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monumentales.    ......     437 

Les  conditions  naturelles  et  humaines.  —  Les  influences.  —  Les  écoles   .    .     439 
Les  programmes  et  leurs  réalisations 441 


TABLE    DES    MATIÈRES  543 

IV.  La  conslruction 443 

V.  L'effet 447 

DKIXIKME  SECTION 

LES  ARCHITECTURES  DE  L  AMÉRIQUE   ANDINE 

I.  La  commande.  —  Chronologie  et  topographie  monuineiilalcs 451 

II.  Les  conditions  naturelles  et  humaines.  —  Les  influences.  —  Les  écoles  et  les 

époques 455 

m.     Les  programmes  et  leurs  réalisations 456 

IV.  La  construction 459 

V.  L'effet 402 


DEUXIEME   PARTIE 
LES  ARCHITECTURES  INDIGÈNES  DE  L'OCÉANIE  ET  DE  L  AFRIQUE 

GHAPITRIÎ  PREMIER 
L'architecture  en  Océanie 463 

CHAPITRE  II 

L'architecture  indigcnc en  Afrique. 

I.  L'architecture  au  Soudan   méridional 465 

II.  L'architecture  dans  la  Rhodèsia 466 

Bibliographie 469 

Index  monumental 499 

Index  des  artistes 511 

Index  des  références  artistiques 512 

Index  des  références  historiques  et  géographiques 515 

Table  des  gravures 522 


EVKEUX,    IMPHIMEKIE     CH.     HE  RISSE  Y,     P  À  V  L     HERISSE  Y     SUCC> 


I>at€ 

Due 

Library  Burww  Cat.  No.  1137 

WELLESLEY  COLLEGE  LIBRARY 


3  5002  03029  8637 


NA 
200 

B4 


AUTHOR 

Benoit. 


L'architecture. 


Art   LiBRARY 

M 

200 

B4