HANDBOUND
AT THE
UNIVERSITY OF
TORONTO PRESS
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LA RELIGION DES PRÉ-ISRAÉLITES
EECHEECHES SUR LE DIEU SETH.
LA RELIGION ^
PEE-ISEAELITES
l
EECIIEECHES SUE LE DIEU SETH.
"W. I^leyte,
AVEC X PLANCHES d'aPRÈS LES MONUMENTS.
UTRECHT.
T. DE BRUYN , Libraire.
1862,
EL
^1
F
9 0S53 9
A M. LE DOCTEUR
CONEAD LEEMANS
i
DIRECTEUR DU MUSÉE NEERLANDAIS D'ANTIQUITÉS
r. E X D E.
AVANT PROPOS.
En offrant au public V ouvrage que je viens d"* achever y
quelques mots suffiront pour faire connaître le motif
auquel il doit le jour.
Pendant les deux années que je rn efforçais en vain
d^ohte7iir une place comme ministre dans V église reformée
nationale , j'' ai pensé employer utilement mes heures dis-
ponibles , en éprouvant mes forces a quelques recherches
historiques. Ce sont les résultats de ces études qui
forment le contenu des pages suivantes. En les publiant
je nai eu d''autre but que de rassembler quelques rayons
épars de la lumière qui perce ca et là sur quelques
phases de V histoire de V antiquité , afin de les mettre
dans un jour plus clair et d'en permettre la vue a
quiconque s'y intéresse.
VIII
Je remplis un devoir bien doux pour moi en exprimant
ici ma vive reconnaissance po2ir les secours qui m'' ont
été prodigués par plus d'une main amie et qui ont rendus
ma tache moins difficile.
Cest avec un sentiment de profonde gratitude que
j"" adresse mes remerciements à M. le docteur Leemans ,
dont r affable accueil ni ouvrit les trésors de sa bibliothèque
et du Musée de Leyde et qui trouva toujours le moyen
de dérober quelques heures a son temps précieux et a
ses occupations sérieuses pour guider ma jeune expérience
dans le sentier obsctcr où m'avait conduit le sujet de
mes études.
Pîdsse ce premier essai rencontrer un accueil favorable.
UTRECHT, W. P.
30 Avril 1862.
TABLE DES MATIÈRES.
I. Introduction Page 3
Qu'est ce que la Religion ? page 3. — L'essentiel et l'acces-
soire, p. 4. — La foi traditionelle. — La faiblesse de cette
foi, p. 5. — La base de la religion, p. 6. — Le senliment
religieux, p. 7. — La manifestation du sentiment religieux,
p. 8. — Un secte. — Une religion nationale. — Les influ-
ences qui peuvent modifier un culte, p. 9. — La révélation
de Dieu, p. 11. — Les lois divines, p. 12. — Le monothé-
isme primitif, p. 14. — La marche progressive que suit
l'expression du sentiment religieux, p. 15. — Le panthéisme.
Le déisme. Le théisme, p. 16. — Le but de notre travail.
II. PREMIÈRE PARTIE. L'histoire primitive des
peuples avec lesquels Israël a été en contact en
Egypte dans les temps les plus reculés et les sou-
venirs que les différentes nations ont conservés de
ce fait historique.
Introduction Page 21
I. Les Phéniciens. — Les voyages d'Ilos et d'Astarté, p. 23. —
Le culte de la Vénus étrangère. — Les déesses Phéniciennes
selon le papyrus Harris, p. 24. — Époque de l'arrivée des
Phéniciens en Egypte, p. 25. — La navigation des Phéniciens,
p. 26. — Les liaisons commerciales, p. 27. — Les villes
Phéniciennes dans de Delta. — En Palestine, p. 28. — Les
monuments Phéniciens en Egypte, p. 29.
IL Les Égyptiens. — Les fragments historiques de Manethoos,
p. 31. — Le Kônigs-Buch de M. Lepsius, — Le récit du
règne des Hyksôs selon Manethoos, p. 32. — Manethoos
comparé à d'autres auteurs, p. 34. — Le roi Aphobis
d'Africain. — Le fragment 112 du papyrus royal de Turin,
p. 35. — Le papyrus Sallier I, — Le tombeau d'Ahraès chef
des nautonniers, p. 36. — Amosis expulse les Hyksôs, p. 37. —
Les Chets. — Avaris est identique à Zoan, San, Tân , Tanis,
p. 38. -— Situation de San et d' Avaris, p. 39. — LesSphynx
de San. — Le temple fondé par Apophis. — La XIII«
dynastie. -?- La statue de Easmenkhka, p. 40. — La stalue
de Sevekhoteph IIL — Le colosse de Tell-mokdam. — Le
Sphynx du Louvre, n». 23. — Erreur de Manethoos, p. 41. —
La XIV» dynastie, p. 42. — Récit des pasteurs et des
lépreux de Manethoos. — Les monuments qui ont rapport
aux conflits avec les tribus étrangères, p, 40. — Le Sphynx
de Bagdad, p. 47. — Les habitants de Mensaleh, p. 48.
IIL Les Grecs. — L'oracle de Dodone, p, 48. — La route de
commerce entre l'Egypte et la Phéuicie. — L'offrande de
Ménelaus. — Les mythes d'Apollodore, p. 49.
IV. Les Romains. — Confusion des Hyksôs et Lépreux chez
Josèphe, p. 50. — Diodore, p. 51. — Justin, p. 52. —
Tacite, p. 54.
V. Les Berbères. — Population de la côte septentrionale de
l'Afrique, selon les Rabbins, p. 56. — Témoignage de Pro-
cope, p. 57. — Le résultat de M. Deveaux, p. 58. — L'his-
torien Ibn-Kaldun, p. 59. — Origine des Berbères de
Canaan, p. 59. — Les monuments de l'Afrique Septentri-
onale, p. 62. — Epoque de la population.
VI. Les Arabes. — Témoignage d'xVbulfeda, p. 63. — Les
Amalécites et les Hyksôs, p. 64. — Les Pharanites et les
inscriptions Sinaïtiques.
VIL Les Israélites. — La généalogie du onzième chapitre de
la Genèse, p. 66, — La généalogie du dixième chapitre,
p. 67. — La généalogie de Hagar et Qéturah , p, 70. —
La généalogie d'Édom, p. 71. — Les Hébreux en Egypte,
p. 72. — Le témoignage de Diodore. — Les Aperiu ou
Hébreux , p. 73. — Les monuments concernant les Aperiu,
p. 74. — Conclusion, p. 'HT.
m. SECONDE PARTIE. — La religion des Hyksôs.
Introduction Page 81.
I. Set comme bon dieu, dieu des Hyksôs. Le papyrus Sallierl,
p. 84. — Le papyrus Sallier III, p. 85. — Le papyrus
360 du musée de Leyde , p. 87. — Le papyrus Anastasi II,
IV , V et VI. — Le rituel funéraire. — Le papyrus sacré
345 du musée de Leyde, p. 88. — Les statues, p. 89. —
XI
La statuette du dieu Set du musée de Leyde, p. 91. —
Les bas-reliefs , p. 92. — Les stèles , n*. 62 et n». 13 du
musée de Leyde , p. 94. — Lf s scarabées , p. 95.
II. Set comme dieu malin. — Le mythe dlsis et d'Osiris selon
Plutarque, p. 96. — Le rituel funéraire, p. 98. — Le
papyrus magique, p. 101. — Le calendrier Égyptien, p. 102.
Set le dieu de la guerre, p 106. — La cause du dédain. —
Set confondu avec Thoth , Hoins ou d'autres dieux, p. 107.
Set persécuté. — Résumé, p. 108.
III. Set-Typhon. — Témoignage de Plutarque, p. 109. — Le
Typhon des Phéniciens. Le Typhon des Grecs, p. 110. —
Le Typhon des Egyptiens, p. 111. — Le rituel funéraire,
p. 113. — Le papyrus magique. — Le dragon iVpap, p. 114. —
Conformité du Typhon Phénicien et Egyptien, p. 115. —
Conclusion , p. 116.
IV. Set chez les Pré- Israélites. — La composition du Penta-
teuque , p. 117. — Elohim et Jéhova, p. 119, — El-Schedej,
p. 120. — La généalogie de l'Elohiste et du Jéhoviste,
p. 121. — Le dieu Seth, p. 123. — Les légendes qui ont
rapport à Seth, p. 124. — Les fils de Seth des LXX,
p. 125. — Les Séthites. — Set-Baal, p. 127.
IV. TROISIÈME PARTIE. — Le culte.
Introduction Page 131.
I. Culte de Melech. — Le sacrifice humain à Melech en
Phénicie, en Grèce, en Italie, à Carthage, p. 133.
IL Le culte de Mars. — Adar le dieu guerrier Phénicien,
p. 136. — Son épouse Anata, p. 137. Le principe féminin
et masculin dans le culte de la nature. — Les offrandes
à Mars, p. 138.
III. Le culte Égyptien de Typhon. — Les traces du culte de
Melech, p. 139. — Témoignage de Manethoos, d'Hérodote,
de Diodore et d'autres. — Les sceaux pour marquer les
offrandes, p. 140. — Les tombeaux de Thèbes. — L'époque
de l'immolation, p. 141. — La vache rousse. — Les traces
du culte d'Adar, p. 142. — L'offrande de l'âne. — Les
autres animaux Typhoniques.
IV. Le culte de Set-typhon en Israël. — Les témoignages de
Tacite et de Plutarque, p. 144. — Les éléments Phéniciens
et Égyptiens , p. 145. — A. Le culte Israélite de Melech. —
Témoignage d'Ames, p. 146. — L'offrande, p. 147. —
XII
B. Le culte d'Adar, p. 149. — Les animaux impurs,
p. 150. — Le culte de l'âue, p. 151. — C. La vache
rousse, p. 153. — D. Le bouc émissaire, p. 154. —
E. Le culte du Serpent, p. 156. — F. Le culte de Kyun,
Amos, Les septante. Saturne et Rèphan. Les Sabéens.
Les rabbins. Le Sabbath. Témoignage de Tacite, p. 159.
Y. QUATEIÈME PARTIE. — L'Image.
Introduction Page 163
I. Le culte des pierres (Béthyles). — Les peuples du Nord ,
p 165. — Les Romains, p. 166. — Les Grecs, les
Perses et les Indous, p. 168. — Les Arabes, p. 169. —
Les Phéniciens, p. 170. — • Les Égyptiens, p. 171. —
Les Hébreux , p. 174. — Le culte des pierres oblongues.
(Colonnes), p. 175.
IL La forme Phénicienne des Pathèques. — Les Kabires
Phéniciens, p. 178. — Les monuments du musée deLeyde.
Les statues, les ornements, les amulettes, p. 179. — La
vignette du chap 164 du rituel funéraire , p. 180. —
Le dieu Bes selon M. de Rougé , p. 181.
m. L'hippopotame. — L'hippopotame dans les constellations.
Les monuments. Statuettes, ornements, amulettes. Les
vignettes du Rituel , p. 181. — Pourquoi l'hippopotame
est-il un animal Typhonique ? p. 182. — Les pourceaux.
IV. L'oryx. — L'oryx avec et sans cornes, p. 183. — Le dieu
Ranpu et la déesse Anta. Les vignettes du rituel, p. 184.
V. L'âne. — Le temple à Karnak, p. 185. — Le Papyrus-
384 du Musée de Leyde. L'n Amulette.
VI. L'image de Set avec la tête inconnue. — Le Nisroch
Assyrien, p. 187. — Témoignage de Josèphe.
YI. Conclusion Page 189
L'intime liaison entre le peuple d'Israël et l'Egypte, p. 191. —
L'influence que l'Egypte exerçait sur le peuple d'Israël,
p. 194. — Les deux éléments dans le peuple Hébreu, p. 195.
VII. Notes Page 199
YIII. Explication des Planches .... ,,239
I.
INTRODUCTION.
INTRODUCTION.
Qu'est ce que la Religion? Question grave, qu'on a
tâché de résoudre de différentes manières et qui a donné
lieu à des combats interminables, toutes les fois qu'elle
a été posée.
L'un prend pour l'essence de la religion, ce qui pour
l'autre n'est qu'une forme transitoire; tel, considère cette
forme passagère, comme chose parfaitement indifférente,
ou s'il veut bien lui accorder quelque valeur , ce n'est
qu'en la classant parmi les événements purement historiques.
Bientôt le conflit éclate entre les deux partis et tandis
que celui qui se déclare partisan de la forme transitoire,
4
se voit condamner comme irréligieux , il se raille à son tour
de son adversaire et de ses systèmes surannés. La base
inébranlable de Vnn n'est qu'une illusion sans réalité
pour, l'autre, et sans pouvoir s'accorder la moindre con-
cession le combat se prolonge toujours.
Cependant , cette question sérieuse, doit elle rester
indécise? faut il qu'elle continue à diviser les esprits et
à causer des conflits sans fin ? Où bien , ce problème
serait il à résoudre ?
En discernant l'essentiel de l'accessoire, le principe
primordial de tout ce qui s'y est ajouté pendant le
cours des temps, ne' pourrait il pas que les différends
prennent un aspect moins désespérant en même temps
qu'ils se placent dans un jour plus clair ? Quel est ce
principe primordial ? D'où nous vient-elle la Religion ?
La réponse semble ne pas offrir de difficultés sérieuses :
Quelques uns diront : ,,'Né de parents religieux , ceux ci
m'ont enseigné les dogmes de leur croyance; mes parents
sont eux mêmes , issus d'un peuple religieux , qui devait
sa religion à un autre peuple ;" de manière que l'on
arrive toujours à un peuple , qui transmettait a d'autres
populations, la religion dont il était le dépositaire, qu'il
avait reçu immédiatement de Dieu même; faveur insigne
qui fut le partage des Israélites , qui ont été appelés
depuis : le peuple de la réoélalion. Un autre répondra :
„Moi aussi , je dois ma religion à mes parents , mais bien
jeune encore je trouvais dans les dogmes transmis par mes
ancêtres à leur postérité, beaucoup de choses qui répug-
naient a mon esprit." Goethe en bas âge commençait à
douter de la providence en apprenant la destruction presque
totale de Lisbonne par suite d'un tremblement de terre,
parce qu'il ne put accorder ce désastre terrible avec
Famour divin et tout puissant de Dieu.
Ce-ci arrive à bon nombre d'hommes. Les uns étudiant
la nature et cherchant a découvrir les lois qui régissent
l'univers , voient la forme apparente que revêt la religion
leur poser pour critérium : qu'il faut croire aux infractions
subises par les lois de la nature. Est-il étonnant s'ils
doutent alors que la vraie religion ne soit là? Les autres
se livrant a l'étude de l'histoire, remarquent comment
différents peuples séparés d'abord, se rencontrent et en
se rencontrant, concourent à se développer réciproquement;
ils apprennent que les lois et les institutions sociales se
perfectionnent peu a peu , après que les uns se sont
appropriés la civilisation plus avancée des autres. Ils
peuvent juger de l'influence puissante qu'exerce sur les
populations le climat des pays qu'ils habitent, tantôt en
déterminant leurs tempéraments , tantôt en modifiant leurs
moeurs. Tout révèle des lois invariables auxquelles l'his-
toire obéit , ils veulent approfondir ces lois et voilà
encore la forme apparente de la religion qui leur dit :
„Si vous attachez quelque prix a ce que l'on vous con-
sidère comme des hommes religieux, il faut que vous
admettiez qu'il a existé jadis une nation toute différente
des autres peuples de l'histoire, laquelle isolée, élevée et
instruite par Dieu même a été favorise de l'Etre Suprême
par le don gratuit d'un recueil de lois religieuses; ce
peuple élu seul possède la vraie religion et les cultes de
tous les autres peuples de la terre, doivent être qualifiés
de superstitions opiniâtres." Eaut il s'étonner quand ,
eux aussi , ils doutent que cette foi soit l'essence de la
vraie religion ?
Cependant dans ces foi mes apparentes de la religion ,
produits d'une époque reculée lorsque les sciences natu-
relles étaient encore dans leur enfance et que l'on croyait
entrevoir dajis ^histoire du monde une fatalité qui
dirigeait les événements , grand nombre de personnes re-
connurent, comme beaucoup reconnaissent encore de nos
jours, Fessence de la vraie religion et quand on fait
des reclierches pour découvrir par quel procédés ils
sont arrivés à de tels résultats, on ne rencontre que des
arguments formulés par ^ignorance où des raisonnements
de cerveaux exaltés. L'ignorant répondra : „J^ai reçu
mes notions religieuses de mes parents et quoiqu'il
arrive , leur foi restera aussi la mienne/' Il n'admet pas
la possibilité que ses ancêtres ont pu se laisser induire
en erreur. L'exalté vous dira qu'il doit sa foi a une
inspiration divine. Il est difficile de mettre à leur juste
valeur de telles effusions du sentiment quand on ne peut
pas changer les circonstances particulières dans lesquelles
ces gens se trouvent, Néanmoins il parait évident que
Tun comme l'autre s'opposent à toute tentative qu'on vou-
drait faire pour développer leurs facultés dans le domaine
religieux, car quiconque s'obstine à considérer comme
inséparable de l'essence de la Religion, ce que les sciences
naturelles réclament comme leur appartenant de droit ,
où ce que l'histoire ne peut céder sans qu'on lui fasse
violence, détournera aussi opiniâtrement le regard de tout
ce qui serait en état de mettre au grand jour une vérité
quelconque. Qu'elle est en définitive la base de la religion ?
Quel est le principe primordial, dégagé de tout acces-
soire , de tout voile importun qui le cache a nos regards ?
Le sentiment religieux est inhérent à la nature humaine.
Comment pourrions nous distinguer les sensations agréables
ou douloureuses, si nous ne possédions la faculté d^^prouver
le bien-être et la tristesse et comment saurions nous pré-
tendre au sentiment du beau o a de la moralité, quand dans
notie nature ne se trouvait le sentiment adéquate de
ces manifestations du monde moral. De même, il faut
que l'âme, pour que la religion y puisse habiter, possède
une faculté de concevoir, qui correspond à Tobjet qui
inspire des sentiments religieux.
Quelle est cette faculté et de quelle manière se mani-
feste-t-elle comme idée religieuse? Pour mieux saisir le
vrai sens de ce que nous appelons sentiment religieux ,
il faut que nous chercliions a découvrir comment ce
sentiment s'est manifesté parmi les peuples primitifs et
dans les âges les plus reculés.
Les tribus sauvages qui occupent les derniers degrés
de l'échelle du développement moral, et qui par consé-
quent peuvent être considérés comme possédant des
notions excessivement vagues , nous apprennent tout
simplement , qu'ils admettent Fexistence d'une puissance
invisible qui agit mystérieusement dans le monde. Peu
à peu les phénomènes que la nature leur présente attirent
leur attention, ils observent et étudient sans comprendre
la cause occulte, les effets qu^ils constatent et la puis-
sance invisible commence à être identifiée avec la nature
même , ou bien on la suppose supérieure a celle-ci.
De cette manière , la conception de l'existence d'un être
surhumain prend insensiblement une forme plus déterminée
que Ton se figure entrevoir dans le soleil qui brille ou dans
le tonnerre qui gronde. Les nuages qui interceptent
la lumière font entrer dans leur esprit l'idée que la
8
divinité se cache comme derrière un rideau ; les étoiles qui
palissent a l'aube du jour, sont envisagés comme des mes-
sagers célestes, êtres mystérieux qui planent dans l'espace
et Veillent sur les actions des mortels; le vent qui souffle
dans le feuillage est transformé en sylphes foUatrants ou
en démons furieux , tout selon les dispositions momentanées,
joyeux ou sombres, de ceux qui l'écoutent.
C^est ainsi qu^un culte grossier et confus d'abord, prend
naissance. Ce culte, est il partagé par plusieurs personnes
d'une même famille ou d'une même tribu , et ces personnes
parlent elles le même langage, alors les différentes ex-
pressions du sentiment religieux s'unissent se confondent
et forment une secte. Plusieurs sectes réunies, professant
les mêmes opinions religieuses , constituent une religion.
Quand cette religion devient l'expression des convictions
religieuses de tout un peuple, on a droit de parler de la
religion de ce peuple : la religion des Grecs , des
Eomains, des Israélites.
Les peuples différents en se rencontrant et en se
mettant en rapport de plusieurs manières, se communi-
quent réciproquement leurs religions respectives et bientôt
l'on remarque que les conceptions primitives subissent
de part et d'autre des modifications évidentes. S'il arrive
que quelques peuples, dérivant d'une même origine ou
issus d'une même race , s'aperçoivent qu'ils possèdent
en commun les mêmes notions primitives , cette conformité
de conception agira puissamment et contribuera à établir
des relations plus intimes entre leurs croyances religieuses.
C'est ainsi que les Eomains retrouvaient en Grèce leur
Dieu Mercure sous le nom de Hermès , Jupiter sous celui
de Zeus , J unon sous celui de Héra,
9
Quand on étudie les différentes formes dans lesquelles
la religion se montre , on peut remarquer que toutes ,
telles qu^elles ont été conçues , portent Fempreinte plus
ou moins distincte àa caractère de la nation qui les a
produites. Ce caractère spécial nait de certaines influences
locales , effets du sol ou de latitude géographique. L'ar-
dente imagination, qu'on trouve dans certaines régions
des Indes, est en parfaite harmonie avec la nature splendide
et la végétation exubérante du climat des tropiques ; le
quiétisme du culte du Bouddha doit a coup sur, beaucoup
à la fertilité prodigieuse d'un sol qui donne abondance
de fruits sans demander aucune culture et à Tinfluence
d'un climat heureux qui convie continuellement à la mol-
lesse et au repos; l'assujettissement des Egyptiens à leurs
prêtres sVxplique aisément par la constitution de leur pays.
Les phénomènes que présentait a leur observation le Nil ,
fleuve grandiose et mystérieux, dont les débordements
périodiques et fertilisants , excitaient Fadmiration en
commandant le respect, étaient considérés comme les
manifestations spontanées d^une providence identique avec
Féléraent bienfaisant. Les prêtres qui seuls en connais-
saient les secrets , l'exploitaient habilement à leur profit.
La civilisation Européenne doit sans doute une grande
partie de son développement énorme , aux exigences
continuelles d'un sol qui ne produit des fruits qu'à force
de travaux pénibles et fatiguants et au climat propice
qui permet aux laborieux de se livrer au travail sans inter-
ruption pendant toute Tannée.
Il est donc évident que le caractère particulier d'un
peuple ou d'une nation imprime son cachet sur la forme
de sa religion. Cela énoncé plusieurs faits historiques,
10
s'expliqueront d'une manière saisissante. P. e. Le culte
d'Isis languissait et finit par disparaître tout à fait
à Eome; enfant de l'Egypte, il ne put vivre qu'aux
bords du Nil. Tel fut aussi le sort du culte Phénicien
de Mélech, transplanté en Grèce. Kronos qui dévora
ses enfants fut détrôné par Zeus.
Parmi les causes principales qui mettent en rapport
les différentes nations , il faut compter en premier lieu le
commerce et les guerres. Le premier fait naître les rela-
tions tranquilles de la paix , les dernières mènent à leur
suite les conflits sanglants et les bouleversements terribles.
Toutes cependant concourent aux mêmes fins: établir des
rapports de différente nature entre les nationalités étran-
gères , soit qu'elles s'unissent et se confondent , soit qu'elles
se chassent et font place les unes aux autres. Il en
résulte toujours que les formes religieuses des peuples
commerçants et belligérants se rencontrent ou se heur-
tent comme les individus, elles en subissent Finfluence,
reçoivent des empreintes plus ou moins profondes et se
modifient en raison de la force, de ces impressions.
Étudier les influences qu^ont exercé sur Vesprit d^un
peuple connu le contact avec des nationalités étrangères,
c'est en même temps rechercher les lois qui régissent
l'histoire de Fhumanité. En suivant toutes les phases de
la civilisation antique nous voyons de différents peuples,
les caractères les plus dissemblables s'allier, se combiner,
se confondre , et produire des conceptions neuves qui à
leur tour font naître de nouveaux résultats. Constam-
mant les causes égales sont suivies des mêmes effets et
Ton n'a pour se convaincre de cette assertion qu'a jeter
un regard sans prévention dans les pages de l'histoire.
11
Si nous désirons rendre hommage a la providence
divine, il faut s'appliquer aussi à apprendre à la mieux
connaître. Si Dieu agit sur le monde , il nous est permis
d'attendre qu'il se manifestera dans cette activité. Scrutons
donc les lois sublimes et invariables de la nature qui
nous révèlent la main de l'ouvrier divin et tout-puissant ;
étudions les lois qui régissent les destinées de Thumanité
depuis son apparition dans le monde, alors la nature et
rhistoire deviendront les organes révélateurs qui nous
montreront le Dieu de Funivers. Le peuple de la révé-
lation sera donc pour nous celui dont nous connaîtrons
le mieux Thistoire , dont nous pourrons suivre pas à pas
les destinées à travers les siècles et dont nous saurons
expliquer les influences sur les nations contemporaines.
Cette étude nous apprendra les lois par lesquelles Dieu
conduit rhumanité dans les voies de la perfection, et
s'il nous arrive de trouver rapporté parmi les traditions
de l'antiquité qu'en vertu de la volonté divine , des in-
fractions au droit des gens ou des violations de la cons-
cience ont eu lieu , nous protestons contre de semblables
assertions. L'histoire d'un tel peuple ne saurait nous
guider dans nos recherches pour trouver la vérité, ne
saurait nous servir de point de comparaison pour notre
moralité , nonobstant que la divinité y soit introduite
comme donnant ses ordres aux mortels.
Néanmoins un tel peuple ne serait pas condamné pour
cela sans retour, car en examinant à quelle époque il a
vécu et sous quelles circonstances il fut placé, les choses
changeront peut-être d'aspect et en nous rendant compte
des influences différentes qui ont joué un rôle important
dans son histoire , ces traditions rejetées d'abord comme
n
inutiles et indignes de notre attention se montreront
dignes de notre respect. Chaque événement appartient
à l'histoire, dépend d^me cause et produit un effet.
Apprécier la juste valeur des faits historiques, voilà la
grande difficulté qu'il faut vaincre et qu'il n'appartient
qu' aux esprits courageux et éclairés à surmonter.
La principale cause des dissensions continuelles sur le
domaine religieux c'est que Ton s'obstine à séparer de la
religion, ce que l'histoire revendique a juste titre ou ce
qui appartient de droit aux sciences naturelles. Tant que
Fon persistera à confondre ces éléments hétérogènes les
malentendus continueront. Ce n'est qu'en plaçant chaque
chose dans sa catégorie, qu'on peut rétablir Fharmonie.
Ce n'est aussi qu' après avoir vu se dérouler Fhistoire
dépuis le commencement jusqu'à la lin et les événements
se succéder dans un enchainement régulier et conséquent,
que nous pouvons nous former une idée d'un gouverne-
ment providentiel dont nous remarquons les traces non
équivoques et devant lequel nous nous prosternons , saisis
d'un respect religieux en adorant la suprême sagesse qui
régit l'univers.
Ce respect religieux, nous ne saurons l'éprouver là où
nous remarquons les actes d'un dispotisme arbitraire.
Partout dans la nature nous voyons régner un ordre
merveilleux , un accord parfait entre toutes les parties ;
si donc nous pouvons constater une semblable harmonie
dans le monde moral, notre conception d'un être suprême
qui dirige l'univers deviendra une conviction profonde.
Dans l'histoire de l'humanité nous pouvons remarquer
un développement continuel. Ce développement se montre
parfois à nous, marchant avec une régularité parfaite; les
13
événements se succèdent gagnant en importance et le
siècle qui s'en va est toujours suivi d'un autre, supérieur
en lumières et eu civilisation. Ces progrès cependant,
doivent souvent leur naissance à de rudes combats moraux.
Que d'efforts il en a coûté au monde pour enfanter le
christianisme! Mais sans combat la victoire est chose
impossible.
Ce mouvement progressif se montre aussi dans le do-
maine religieux , bien que bon nombre de gens s'obstinent
à l'admettre, et beaucoup cherchent leur salut dans un
retour vers le passé. En agissant ainsi ils confondent
l'essentiel avec l'accessoire. Le principe religieux mis
au grand jour par le fondateur du christianisme, était
un principe de vérité éternelle, mais étroitement lié à une
cosmogénie, produit des temps antiques, et tandis que
Ton relève de nos jours ce principe fondamental avec
une vigueur nouvelle , il y en a qui prétendent que Ton
ne saurait être fidèlement attaché à ce principe, si en
même temps on ne déclare adhérer toujours à la cosmogénie ,
qui florissait il y a plus de dix huit siècles. C'est là
que se trouve le différend. Conservons le grand principe
intact, mais n'oublions pas que le temps a marché, que
le cercle des connaissances humaines s'est élargi considé-
rablement et que les lumières acquises dans les sciences
de la nature et de l'histoire ont fait changer pour nous
la face du monde. Appliquons le principe aux événe-
ments du temps présent et ne faisons pas un retour vers
une époque, naïve peut-être, mais assurément ignorante
des grandes vérités, dont la génération présente est le
dépositaire.
Si Copernic ou Newton avaient vécu parmi les premiers
14
clirétiens, il est probable que ceux-ci auraient jugé tout
différemment de beaucoup de choses et qu^ils se seraient
trouvés plus proche de la vérité. Mais parfois on va plus
loin en arrière encore , en considérant la génération
primitive , comme ayant possédé la suprême révélation ,
tandis que les descendants doivent se contenter de modi-
fications erronées. Toutefois, cette opinion n'a pas même
un fond vraisemblable; la critique historique met tout
à fait en défaut la source que Ton allègue en sa faveur.
D'ailleurs, serait il trop hasardé d'admettre qu'un indi-
vidu, qui n'a laissé à ses descendants aucune preuve de
ses connaissances religieuses , ne saurait avoir connu l'Etre
Suprême, ou du moins n^i pas été le dépositaire de la
suprême révélation.
Le monothéisme, dont on croit retrouver les vestiges
plus ou moins marqués chez plusieurs peuples, a été le
fondament des religions de tous et ce n'était pas la race
sémitique seule qui le possédait exclusivement , comme
M. Renan a voulu le démontrer. Nous en retrouvons les
traces chez les Grecs et les Ariens , mais leur monothéisme
s'est converti en polythéisme et cette transformation
s'explique aisément. Les rapports de différente nature
qui s'établirent peu à peu entre les peuples, donnaient
lieu souvent à des changements remarquables , tant religieux
que politiques. Imposées par les vainqueurs ou introduites
par le commerce , et acceptées soit par contrainte morale ,
soit par des considérations politiques, les divinités étran-
gères acquirent insensiblement droit de domicile et finirent
par se confondre avec les dieux nationaux. Plus tard
nous les retrouvons ensemble rangés dans les différents
systèmes.
15
L'expression du sentiment religieux a suivi la marche
suivante. Au commencement , nous voyons Thomme
rendre hommage à la matière inanimée; peu à peu ce
culte primitif et grossier se voit remplacé par un autre
qui révère la matière vivante ; celui-ci disparait à son
tour pour faire place au culte qui a pour objet un esprit
invisible à qui Ton rend hommage par moyen d'offrandes
matérielles lequel enfin se transforme dans la religion qui
adore en esprit, un Dieu esprit.
Il arrive parfois que dans l'homme religieux, comme
dans la forme que revêt son expression religieuse, un
certain vide annonce l'absence de la puissance divine;
on se figure alors la divinité comme fixée dans cer-
tains lieux ou les prêtres seuls ont la faculté de
l'approcher. Telle fut la conception des Israélites à
répoque ou Moria était le lieu de l'adoration. Une
autre fois, le sentiment de se trouver partout en présence
de l'Etre divin, se fait jour et alors l'on croit entrevoir
dans tout ce qu'on observe que la divinité est proche.
Tels , les Grecs se réprésentaient leurs dieux et leur
déesses. Dans le murmure des ruisseaux, ils croyaient
entendre la douce voix des Naïades et dans le souffle
des Zefirs, les soupirs des Dryades, qui folâtrent dans
la forêt. Ainsi dans le soleil levant ils aperçurent la
déesse de l'aurore.
Wo jetzt nur wie uns're Weisen sagen
Seelenlos ein Feiierball sich dreht,
Lenkte damais Seinen goldneu Wageu
HeUos, in stiller Majestat,
16
Dièse Hôhen, fûUten Oreaden
Eiiie Dryas lebt' in jenem Baum
Aus den Urnen lieblicber Najadeu
Sprang der strôme Siiberschaum.
Toutefois ce panthéisme poétique dut passer comme le
Déisme des Israélites. L'homme qui traverse les vicis-
situdes nombreuses de la vie ne trouve la tranquillité
d'âme/ que lorsqu'il peut adorer une providence divine,
invisible, dont il voit les oeuvres sublimes répandus
partout dans Tunivers, dans lesquels elle lui montre les
conceptions merveilleuses et grandioses de son esprit
A
tout-puissant. Lorsqu'on se représente ainsi l'Etre divin,
l'idée qu'il est le père jaillit dans notre esprit en même
temps que la créature se reconnaît son enfant.
Ces réflexions préliminaires expliqueront suffisamment,
je l'espère, le choix du sujet que je me propose dMtudier
dans les pages suivantes. J'ai intitulé cette étude : La
religion des Pré-Israélites , recherches sur le Dieu Seth.
Je tacherai de répandre quelque lumière sur la religion du
peuple d'Israël, avant qu'il sortit de l'Egypte pour"
commencer son séjour dans le désert. Inutile de relever
ici que les différentes opinions qui existent, concernant
cette matière, sont, loin d'être en parfaite harmonie. Ceux
qui admettent avant tout une révélation surnaturelle toute
spéciale et consultent la conception qu'ils se sont formés
de rinspiration , plutôt que de scruter la valeur des canons
de l'ancien testament , cherchent ordinairement dans la
Genèse, ce qui se trouve seulement en Jérémie. Il est
évident qu'en agissant ainsi, les documents historiques
doivent perdre beaucoup de leur intérêt, mais sans doute
17
un tel chemin ne conduit pas et n'a jamais conduit à la
vérité. Je tâcherai donc de recueillir les vestiges des
opinions antiques, éparses dans les vieux documents qui
sont arrivés jusqu'à nous, et nous marcherons vers le but
que nous comptons atteindre en prenant pour point de
départ le fait historique que le peuple d'Israël, à une
époque bien reculée de son histoire , a été en contact avec
les populations qui habitaient alors la Phénicie, l'Arabie,
la Palestine et l'Egypte. Nous examinerons ce que l'on
connaît de ces différentes nations qui vécurent vers le
temps ou les Israélites arrivèrent en Egypte.
L'Egypte est le pays des monuments par excellence.
Nous possédons des inscriptions de dates contemporaines
qui remontent à la plus haute antiquité et qui, taillées
dans la pierre des rochers ou tracées dans des documents
impérissables, se sont conservées jusqu'à nos jours. Cela
nous permet d'interroger les anciens Egyptiens sur ce
qu'ils savent nous communiquer de l'arrivée des Hébreux
dans leur pays, nous leur demandons s'ils confirment ou
nient la tradition Mosaïque ou s'ils répandent sur elle
plus de jour en comblant les lacunes qu'elle nous pré-
sente. S'il arrive que nous trouvons conservée Fhistoire
du séjour des tribus étrangères parmi eux , nous serons
en état de comparer les témoignages acquis avec la
tradition hébraïque et les résultats seront concluants.
Notre travail se divise en deux parties; la première
traitera l'histoire primitive des peuples avec lesquels
Israël à été en contact en Egypte dans les temps les
plus reculés et les souvenirs que les différentes nations
ont conservés de ce fait historique.
Dans la seconde partie nous rechercherons qu'elle a été
2
18
la religion des tribus étrangères en Ég3'pte et les traces
qu'elles ont laissées chez les Hébreux.
Puisse cet essai contribuer à faire mieux connaître
Fhistoire du peuple d'Israël et attacher un chaînon de
plus à la grande chaîne qui réunit les phases diverses
de rhistoire de l'humanité, qui est la révélation suprême
de la providence divine.
Plus nous y découvrirons Tordre et la sagesse, plus
notre foi en le gouvernement de Dieu deviendra ferme,
elle seule est en état d''établir la réconciliation entre le
créateur et la créature.
IL
L'HISTOIRE.
PREMIÈRE PARTIE.
L'histoire primitive des peuples avec lesquels Israël a
été en contact en Egypte dans les temps les plus
reculés et les souvenirs que les différentes nations
ont conservés de ce fait historique.
Les Phéniciens fondirent de très bonne heure des
colonies. En descendant les côtes ils arrivèrent en Egypte
et plus tard ils abordèrent à la côte septentrionale de
l'Afrique. — Les Arabes régnaient, selon leur tradition,
anciennement en Egypte. Yoyons ce que le peuple lui
même nous en rapporte et ce que les traditions aux bords
du Nil nous racontent. — Les Hébreux aussi visitèrent
ce pays. Examinons ce qu'ils nous communiquent de leurs
voyages et ce que nous en trouvons mentionné en Egypte
même.
22
Il y a cependant encore d'autres peuples qui se souvien-
nent de ce rapprochement de différentes nations. Voyons
aussi ce que ceux-ci savent de ces migrations de Fanti-
quité. Voilà les questions qu'il faut résoudre d'abord parce
quelles sont étroitement liées à Fhistoire d'Israël, à cause
que la réunion ou la rencontre des différents peuples,
comme nous le prouverons plus loin , paraît avoir eu lieu
vers la même époque de Thistoire.
Suivons d'abord les Phéniciens dans leur voyage le
long des côtes, puis rendons nous en Egypte et chez les
Berbères qui habitent les bords de l'Afrique septentrionale ,
écoutons ensuite les récits des Grecs, des Arabes et des
Eomains pour terminer nos recherches en interrogeant
les traditions des Hébreux.
I.
LES PHÉNICIENS.
Ilos * (El) ou Kronos, le Saturne des Phéniciens, fils
du ciel et de la terre, s'était rendu maître du pouvoir
suprême eu sacrifiant son père , qu^il détrôna avec l'aide
de Hermès (Thaaut). Cet acte accompli, il descendit du
ciel et se rendit vers* cette partie de la terre ou se trouve
la Phénicie.
Il posa les fondaments de la première ville Phénicienne
appelée Byblos ^, fondit plus tard Berytus et entreprit en-
suite un voyage autour du monde. ^ Vers ce temps là les
Kabires , descendants des Dioscures, naviguèrent vers
rÊgypte et prirent terre près du mont Casias où ils
bâtirent un temple.
Astarté, fille du ciel et déesse de Sidon , suivait Ilos
sur sa route. En signe de sa puissance * elle changeait
sa tête de déesse en tête de taureau et suivant à quelque
distance , elle aussi fit le tour du monde.
Arrivé en Egypte, (Ilos) Kronos se hâta de nommer
Thaaut roi de ce pays des deux cotés du Nil. "^
Ces mythes nous sont rapportés par Sanchuniaton.
Selon cette tradition le peuple avait conservé très long-
temps le souvenir de rétablissement de colonies , a une date
très ancienne, sur la côte de l'Egypte. L'histoire de ces
24
voyages commerciales étant perdue^ on les rattachait aux
noms des principales divinités ou de celles dont le culte
était gardé le plus en honneur. Ainsi Bel ou El , le
Kronos ou Saturne Phénicien , entreprit ces voyages dans
le but de se rendre maître du monde. Astarté , sa soeur ,
la plus puissante déesse , le suivit dans ses pérégrinations.
De cette manière Thistoire a été conservée dans la mytho-
logie , reste donc à démontrer que les Phéniciens ont
été réellement en Egypte et y ont laissé des traces de
leur séjour.
Tous les voyageurs Grecs s^accordent d'avoir rencontré
dans le Delta un culte particulier connu sous le nom de
Culte de la Vénus étrangère. Hérodote entre autres ,
nous en raconte ceci: ^ „Les prêtres Egyptiens préten-
dent qu'an certain homme originaire de Memphis , qui
s'appelait Protée , était arrivé à la puissance suprême et
Ton peut voir encore de nos jours un petit et élégant
édifice érigé en Thonneur de ce même Protée, au sud
du temple d'Hépheste (Ptah). Des Phéniciens de Tyr
habitent dans le voisinage et cet emplacement est appelé
le camp des Ty riens. Dans Fintérieur de cet édifice de
Protée se trouve un autel désigné sous le nom d'autel
de la Vénus étrangère. Les autels dédiés à l'autre Vénus
ne s'appellent pas ainsi." Il parait donc que les anciens
savaient qu'à Memphis le culte de la Vénus étrangère,
TAstarté des Phéniciens, était gardé en honneur. Voyons
s'il y a des monuments qui confirment cette assertion.
Nous possédons un papyrus du temps de Rhamses IX
(environ 1200 ans avant notre ère) '' ; c'est aux soins de
M. Chabas que nous devons la connaissance de ce monu-
ment intéressant. Il contient des formules magiques pour
25
conjurer des malheurs. Nous y lisons ces mots:' „Fermez
les bouches comme est scellé le fil du glaive
d'Anata et d'Astarté , les déesses grandes qui conçoivent
non enfantent, elles sont scellées par les dieux/' Anata
et Astarté étaient par conséquent deux déesses impor-
tantes considérées par Fauteur comme des esprits malins
dont il fallait conjurer le courroux. Il est remarquable
que le nom d'Astarté s'écrit de la même manière comme
nous le trouvons dans Tancien testament. Nous le
rencontrons encore bien des fois ailleurs, mais écrit tout
autrement. Anata est aussi une divinité des Tyriens '
et si généralement connue en Egypte que nous en possé-
dons non seulement une figure portant casque et lance, *•
mais nous trouvons le cheval et le chien de Khamsès II
(le grand Sésostris des anciens) qui partout où ils portèrent
leur pas répandirent la mort et la désolation , portant
le surnom d^ Anata. **
Le papyrus en question rappelé une époque où le culte
d'Astarté était déjà généralement répandu. Reste à
savoir à présent le temps où Ton a commencé à bâtir le
premier temple en son honneur, pour fixer Tépoque de
rétablissement des premières colonies. Hérodote , que
nous consultons encore, nous présente Phéron ^^ comme
le successeur de Sésostris. Après Phéron régnait selon
lui un homme qui s'appelait Protée. Dans le cas que
Sésostris soit identique avec Bhamsés II , Séthos II serait
le Protée d'Hérodote, mais comme nous l'avons indiqué
déjà, l'arrivée des Phéniciens en Egypte date d'une époque
plus ancienne. Du milieu des Phéniciens qui habitaient
Memphis, sortirent des messagers qui transmirent leur
culte aux Grecs. Les prêtresses qui plus tard établirent
26
l'oracle de Dodone ^^ y étaient transportées par des navires
Phéniciens. Des mythes antiques nous informent ,;que
les prêtres Egyptiens racontent, que les Phéniciens ont
enlevé deux femmes de Thèbes qui étaient prêtresses de
Zeus (Amun). Ils les vendirent l'une en Lybie , Fautre
en Grèce, et les prêtres avaient fait des recherches
après elles, sans cependant les trouver. Seulement il leur
fut rapporté qu elles avaient créé des oracles. Les prê-
tresses de Dodone au contraire prétendent que deux
pigeons noirs s'étaient envolés de Thèbes en Egypte, que
Fun s'était arrêté en Lybie et Tautre avait pris son vol
pour Dodone où se perchant sur un hêtre et se servant
de la voix humaine , il avait crié qu'un oracle dédié à
Zeus (Jupiter) serait créé dans le lieu même. L'autre
pigeon avait parlé de la même façon en Lybie , ordonnant
l'établissement aussi d'un oracle pour Zeus (Amun).
Il est évident que la base dans les deux récits est la
même; nul doute que les Phéniciens ont transporté en
Grèce les premiers messagers de leur culte, sortant de
l'Egypte. Nous trouvons cité ailleurs lo ^* , partant
d'Argos dans un navire Phénicien, entreprendre le voyage
au Nil et Homère chantant leurs exploits maritimes, fait
dire par Ulysse :
Mais lorsque pour moi fut venu la huitième année roulante
Un Phénicien me joignit, homme plein d'astuce et de fraude,
Qui commit chaque jour plus d'un crime, vraiment un fléau pour le
peuple ,
Me persuadant de le suivre, de m'en aller en Phénicie
Son pays, sa maison, ses trésors me faisant des promesses bril-
lantes, '^
27
Plus tard nous trouvons les Phéniciens, ayant établis
des relations de commerce régulières avec TÉgypte et
d'autres pays. Hérodote cite les rapports commerciaux
d'Argos avec TÉgypte*^ et Strabon ceux qui c'étaient for-
més entre la Phénicie et la vallée du Nil. La route que
suivaient les caravanes sMtendait le long de Raphia , Rhino-
kura, Ostracène jusqu'au mont Casius et était de cinq
journées, i'' Près du mont Casius se trouvait un excellent
entrepôt et le chemin se croisait ici avec ceux qui se
dirigeaient en Nabathée et en Arabie. ^* La ville bâtie
au pied du mont Casius était selon toute apparence, un
des plus anciens établissements coloniales des Phéniciens
en Egypte et la mythe de Sanchuniaton confirme tout
à fait ces récits historiques.
A partir du mont Casius la route conduisait à Memphis
Pélusium i3tc. Il parait que la frontière»' de la Palestine
a été entre Migdol et Baal-Zéphon "* et que Fon entrait
en Egypte tout près de Migdol. Ces deux villes aux
noms Phéniciens sont considérées par Ezéchiel et Jérémie ,
comme ayant fait partie de FEgypte. ^^
Migdol signifie Tour; Baal-Zéphon ou Baal-Typhon est
le nom d'une divinité phénicienne dont nous parlerons
plus tard. " Outre ces deux places nous trouvons encore
cité comme étant d'origine phénicienne le lieu Liébris '"j
nom qui signifierait camp ou quartier des Hébreux.
Tous ces établissements dérivaient des colonies des
côtes de la Palestine, tandis que ceux qui se trouvaient
le long de la côte Africaine étaient la continuation des
colonies Egyptiennes.
Nous trouvons cité en premier lieu Dor, Jopé et Askalon ,
comme villes maritimes de la Phénicie. '* Nous lisons
28
au sujet de Dor „non loin de Cesarée se trouvait Dor ,
petit bourg habité par des Phéniciens." Ceux-ci étant
arrivés pour la pêche de la pourpre, avaient commencé
à se bâtir des cabanes et lorsque cette pêche devint
abondante et lucrative , ils fendirent les rochers et bâtirent
un port convenable avec les pierres. Sur cette même
côte on trouve encore une autre ville du même nom que
l'on appelle aussi Raphat-Dor. Celle-ci appartint au royaume
d'Israël '^ a une période plus récente. La principale ville
de commerce était Jopé, ville Phénicienne située sur les
frontières de la Phénicie et de la Palestine ^^ qui fut un
entrepôt commercial du royaume des Israélites.
En descendant toujours la côte on arrivait à Askalon
que Ton appelait une ville de IVriens. '"^ Celle-ci et la
ville de Gaza étaient designés ensemble par le nom de :
port de Majuma. ^*
De cette manière , toujours longeant la côte, les Phéni-
ciens atteignèrent TEgypte ; nous savons qu'ils y établirent
des colonies, mais ce-ci ne nous est rapporté que par des
historiens étrangers. Tâchons de découvrir aussi les
preuves de leur arrivée en Egypte même, mais citons
d'abord quelques monuments Phéniciens trouvés dans la
basse Egypte.
Gésénius dans son travail sur les monuments Phéniciens
en fait mention. '^ En premier lieu il cite nn bas-
relief portant une inscription Phénicienne et représentant
une offrande à Osiris par une prêtresse. La traduction
de Gésénius est celle ci : „Bénie soit Thèbes , fille de
Téchépus, prêtre d'Osiris! Jamais elle n'a offensé cruelle-
ment qui que ce soit , jamais elle n^a colomnié. 0 !
immaculée devant la face d'Osiris , soyez bénie par Osiris.
2d
Que Fon vous rende hommage, vous qui faites accroitre
mon bonheur et prenez place parmi les pieux. Adieu !"
Ce monument , selon toute apparence , semble avoir été
érigé du temps des Ptolomées par un Israélite qui ap-
partenait au culte Egyptien. Le second monument qui
puisse servir- à notre recherche c'est le Papyrus de Turin
trouvé parmi d'autres par Hamaker en 1823 et copié par
SeyfFarth. Celui-ci est encore d'origine Juive et selon la
traduction de Gésénius on y lit: „Dieu mon seigneur,
arrachez ton serviteur misérable à l'oppression, mon véri-
table seigneur c'est Jéhova."
Un troisième monument sont les papyrus du duc de
Blacas, trouvés par celui-ci à Eome chez un marchand
d'antiquités Egyptiennes dans Tannée 1825. Ce sont
quatre fragments. Le n". 1 est expliqué par Gésénius de
la manière suivante : „Le discours que l'on y trouve à
rapport à un temps futur, il parait que quelqu'un s'adresse
a son roi en lui parlant d'un peuple auquel il ne faut
plus distribuer des vivres et dont les usances doivent être
condamnées aussi longtemps qu'il n'aura exécuté l'ordre
qu'il avait reçu de butir une ville. Le peuple en question
fut déjà en disgrâce près du père du roi actuel. La per-
sonne parlante est apparemment celle qui dans le fragment
n". Il apparait sous le nom de Bar- Han es, vu que là le roi
s'entretient avec un personnage de ce nom qui est le préfet
des guerriers , à qui le roi accorde force louanges a cause
de ses faits d'armes, du butin qu'il à su faire tout en
ménageant ses jours et qui sera nommé premier dignitaire
civil. Les fragments III et IV ont rapport à la même
circonstance. Toutefois il est presque impossible de fixer
l'époque. Gésénius les ramène au temps du séjour des
80
Israélites en Egypte, ce que nous croyons peu vrai sembable.
Nous possédons encore un libatoire rapporté du Sérapeum ,
avec une inscription en caractères Phéniciennes. Cette
incription a été traduite de plusieurs manières mais qu'elle
que soient les différentes explications auxquelles on est
arrivé, on est d'accord sur le point principal et Ton
convient que c'est un Phénicien qui Fa consacré a Apis,
le taureau sacré. ^'^
En résumant ce que nous venons de dire , notre conclusion
est celle-ci : nous trouvons en Phénicie la tradition
d'une fondation très ancienne de colonies sur les côtes
de l'Egypte. Ces rapports entre l'Egypte et la Phénicie
sont confirmés par les Grecs d'une part, et de l'autre
par les monuments qui ont été conservés en Egypte.
Ces colonisations ont eu lieu à partir de la Palestine,
jusqu'à la côte du Delta.
Pour fixer l'époque juste de ces événements, il nous
faut consulter l'histoire de l'Egypte même.
n.
LES ÉGYPTIENS.
L'étude des traditions Egyptiennes trouve pour ses
recherches un fonds de documents authentiques, comme
nul autre peuple de l'antiquité n'a légué aux générations.
Les habitants de la vallée du Nil enregistrèrent les
événements historiques qui se passaient parmi eux, soit
qu'ils en taillèrent le récit dans le granit ou dans le calcaire
des rochers, livres impérissables dont nous pouvons encore
31
de nos jours feuilleter les pages imposantes, soit qu'ils les
inscrirent sur les feuilles du papyrus , dont plusieurs
rouleaux de grandeur différente soigneusement cachés dans
des urnes, nous ont été conservés, souvent intactes et
comme étant écrits d'hier.
Nous possédons ainsi l'histoire rapportée de deux ma-
nières différentes mais contemporaines. Impossible d'avoir
des bases plus solides pour ériger l'édifice de l'histoire.
Outre ces monuments antiques nous possédons encore
un fil conducteur dans les méandres historiques, dans les
écrits attribués à Manethoos de Sébennyte * qui vécut du
temps de Ptolemée Philadelphe et appartenait à une
famille sacerdotale. Il fit Thistoire de sa patrie en décrivant
les 30 dynasties qui se succédaient au pouvoir suprême
et fit usage pour ses recherches des monuments de pierre
et des livres des prêtres.
On a beaucoup discuté sur l'authenticité de ses écrits ,
mais on peut considérer a présent les récits de Manethoos
comme fondés sur des bases solides et les monuments qui
existent encore en sont les preuves irrécusables. Lepsius
dans son „Kônigsbuch" a fait revivre Manethoos. * Il a
comparé les différentes chronologies Egyptiennes de plu-
sieurs historiens de l'antiquité qui sont arrivés jusqu'à
nous. Il y a ajouté les noms des rois que l'on a trouvé
sur les monuments qui datent de différentes dynasties.
Maintenant, avec un peu de connaissance des hiéroglyphes
Egyptiennes, chacun peut faire la comparaison qui prouve
en général l'exactitude de Manethoos.
Dans le chapitre précédant nous avons démontré que
les Phéniciens possédaient des traditions d'une fondation
très réculée de colonies Egyptiennes et que le témoignage
sa
de quelques monuments rendent ce fait très probable.
Voyons à présent ce que nous en trouvons mentionné par
rhiérogrammate de Sébennyte; examinons si l'arrivée des
Phéniciens lui a été connu et ce qu'il nous en commu-
nique , confrontons ensuite son récit avec les monuments
afin de constater la réalité de ce fait historique.
Nous lisons chez Manethoos : ^ ^Pendant le règne du roi
Amuntimaiis, il arriva que Dieu était irrité contre nous
pour des causes que j'ignore et l'on vit arriver des hom-
mes de basse extraction, maîtres vaillants qui envahirent
le pays et s'en rendirent maître sans peine et sans combat.
Et quand ils avaient assujetti les princes ils brûlèrent
les villes et démolirent les temples ; ils se montrèrent très
cruels envers les habitants qu'ils massacrèrent ou en firent
des esclaves, sans en excepter les femmes et les enfants.
Ils choisirent un roi d'entre eux qui s'appelait Salatis.
Ce prince qui habitait Memphis levât des impots dans
tous les lieux et mit des garnisons dans les places
fortes. Cette mesure fut prise pour rendre plus formidable
la frontière orientale, car il redoutait une invasion des
Assyriens qui étaient très puissants. Il trouva un endroit
situé à l'est de la branche du Nil Bubastique , que
l'antique théologie appelait Avaris. Il rebâtit cette ville ,
l'entoura de murs épais et y plaçait un garnison de
^40,000 hommes.
Après lui régnèrent Béon Apachnas, Apophis, Annas
et Assis. C'étaient les six premiers rois. Ils firent
continuellement la guerre et voulurent exterminer
les Egyptiens. Cette tribu étrangère est appelée les
Hyksôs , ce qui signifie princes-pasteurs ; Hyk veut dire
dans le langage sacré Roi et Sôs , Pasteur , ce qui réuni
53
donne Hyksôs. Il y en a qui prétendent que ce furent
des Arabes et dans un autre document on trouve une
autre signification donnée à ce mot. Là Hyk est traduit
en prisonnier ce qui parait aussi plus- vraisemblabe à
.Tosèplie. — Ces rois et leurs successeurs , raconte Josèphe ,
se sont maintenus dans la possession de l'Egypte pen-
dant 511 années, lorsque le roi Mephratbutmosis leur
fit la guerre et les chassa de PEgypte. Enfermés dans
un endroit appelé Avaris , oii selon Manethoos tous les
trésors des pasteurs étaient entassés , Thutmosis fils de
Mephratliutmosis se décida à prendre cette place forte
par la force et il attaqua ses remparts avec 480,000
guerriers ; mais comme il commença à douter de la
réussite de ^entreprise , il leva le siège sous condition
qu'ils quitteraient l'Egypte avec sauf-conduit pour un
endroit qu'ils pussent choisir. Ceci étant accepté, ils
prirent avec leurs familles , leurs trésors et 240,000
guerriers , le chemin qui mène à la Syrie en traversant le
désert et de peur pour la supériorité de la puissance des
Assyriens, qui régnaient à cette époque en Asie, ils bâtirent
dans le pays qui porte à présent le nom de Judée , une
ville assez grande pour renfermer tant de milliers d'hommes ,
qu'ils nommèrent Hiérosoh^ma."
Voilà le contenu du vieux fragment qui traite une par-
tie de Tancienne histoire de TEgypte, qui a été l'objet de
recherches sérieuses et dont les opinions sont très difi*éren-
tes. On a discuté beaucoup sur Tépoque à la quelle l'invasion
des tribus étrangères a eu lieu, on difPére sur la manière
d'écrire les noms de leurs rois et on est allé même jusqu'à
considérer cet événement comme une fiction de Manethoos ,
composée d'après le récit de l'auteur de la Genèse. *
3
34
Ce qui explique cette diversité d'opinions contradic-
toires, c'est que les monuments que l*on possédait alors
ne fout aucune allusion au fait important de Finvasion
et de la domination étrangère ; mais depuis on a découvert
d'autres monuments qui répandent assez de jour sur ce
sujet pour résoudre cette question. Voyons d'abord quels
sont les noms de ces princes; en confrontant les listes
des rois nous trouvons pour la quinzième dynastie :
Josèphe. dyn XY. Joseph. Arm. XY. Africanus. XY. Sothis. XXI.
Salatis.
Silitis.
Saites.
Silites.
Beon.
Banon.
Bnon.
Baion.
Apachnas.
Apachnan.
Pachnan.
Apachnas
Apophis.
Aphosis.
Aphophis.
Annas ou Jannas
. Annan.
Assis.
Asetli.
Archles.
Sethoos.
Aphobis.
Kertoos.
Eus. Arm.
XYII. Eus. sync.
Schol. Platonis. XYII.
Saites.
Saites.
Saites.
Bnon.
Bnon.
Aphophis.
Bnon.
Archles.
Archles.
Archles.
'
Aphophis.
Aphophis.
L'examen des différentes listes donne à peu près le même
résultat, seulement la place qu'occupe dans la série d'Afri-
cain le nom d'Aphobis, doit nous étonner. M. Lepsius
dit à ce sujet : „ Josèphe est le plus ancien auteur qui a
donné des extraits de Manethoos et Africain diffère de lui
deux endroits. Il place le nom d'Aphobis en bas de
en
d5
la liste d^où suit la seconde différence, qui consiste dans
rirrégularité des années. Dans les années qui marquent
le règne de Pachnan, on trouve la preuve qu' Apliobis
a occupé autrefois chez Africain une autre place et bien
celle qui est la quatrième en dessous de Salatis/' '
Dans le grand papyrus de Turin, qui contient les
listes des rois ^, on cherchait vainement les noms que nous
avons cité et Ton se perdait en conjectures pour expliquer
cette omission.
Depuis quelque temps cela s'est éclairci. Devéria '' a
trouvé parmi les restes du papyrus royal un petit fragment ,
le no. 112, sur lequel se trouvent les noms Annub . . ,
Ap et . . . Ap , le reste de ces noms est illisible.
Toutefois la trouvaille était importante , surtout lorsqu'on
avait découvert que la traduction Arménienne de Josèphe
donnait aussi la lection Anon pour Bnon. * Il est donc
plus que probable que la liste de Manethoos soit histo-
rique. Nous lisons ainsi pour la quinzième dynastie les
noms suivants : Salatis , Annub ou Beon, Apachnas, Apophis,
Annas et Assis. Ce n^est pas seulement la question des
noms qui a été mise dans un jour plus clair, l'origine
aussi des étrangers à gagné en certitude.
Selon Manethoos c'étaient des gens obscurs, de simples
pasteurs, qui venaient de l'orient, soit de la Palestine,
soit de l'Arabie. ^ Africain les considère comme des
Phéniciens. ^'^ Plus loin les investigations ne purent être
poussées , faute de preuves recueillies dans des monuments
de pierre ou de papyrus. Plus tard ces monuments in-
dispensables sont trouvés. Le papyrus Sallier I est le
principal monument historique. Les efforts de M. de
Eougé et de M. Brugsch ont été couronnés de résultats
36
brillants qui ont jetë une nouvelle lumière sur ce temps
si obscur. Yoici la traduction de ce monument: „I1 arriva
que l'Egypte tomba dans le pouvoir des rebelles et per-
sonne notait roi dans ce temps là. Yoila ! le roi Easkénen
n'était que régent suprême de la haute Egypte. Les
révoltés séjournaient en Héliopolis et leur chef Apepi
(Apopbis) dans la ville Ha-uar (Avaris). Tout le pays se
montrait devant lui avec des présents, il se mettait en-
tièrement à son service et lui fournissait les meilleurs
produits du pays.'' "
Apophis régnait ainsi sur la basse Egypte , pendant que
le' pouvoir sur la haute Egypte se trouvait dans les mains
de Easkénen. L'auteur du papyrus appelé les étrangers
des rebelles , qui tenaient dans leur pouvoir tout le pays
de la Delta sous le 4' roi de la 15' dynastie de Manethoos.
Outre ce papyrus, il y a encore un monument qui con-
firme ce témoignage en la donnant encore de l'extension.
Sur le tonibeau d'Ahmès se trouve une inscription ^*, dont
M. de Rougé a donné une traduction partielle. Nous y
lisons selon lui: „Le supérieur des nautoniers Ahmès,
dit : lorsque j'ai fait mes transformations dans la placé
d'Élytheia , était mon père commandant du navire du roi
des hautes et basses régions, Easkénen le justifié." Plus
loin nous lisons qu'il y eut lieu un combat dans les
eaux de Petetka ou de Tetku près d'Ha-uar (Avaris) **.
Dans ce combat Ahmès excellait par sa vaillance et pour
le récompenser de sa bravoure, il reçut un collier d'or
du roi. Mais la guerre n'était pas terminée encore, car
quelques lignes plus loin nous lisons qu'un second combat
est livré , dans lequel le courage d' Ahmès reçut de nouvelles
louanges'* et après un troisième, nous le voyons qui
37
prend part à la prise de Ha-uar. " Ce- ci se passait dans
la troisième année du règne d'Ahmès , premier roi de la
dix-huitième dynastie. ^^ L'inscription conclut par annon-
cer que sa majesté finit par exterminer *^ les pasteurs ou
Mena. A présent nous sommes en état de faire les con-
clusions suivantes.
En comparant les deux monuments avec le fragment
de Manethoos , nous voyons que les rebelles ou les
pasteurs ont possédé pendant quelque temps l'Egypte
et que leur capitale fut Avaris. Raskénen le roi de la
haute Egypte, leur fit la guerre, mais ce fut son succes-
seur Ahmès ou Amosis qui réussit à les expulser dans
la troisième année de son règne. Le récit de Manethoos
qui raconte que ce fut Thutmosis qui exécutait cette
expulsion, n'ôte rien à la véridicité des monuments, mais
cela prouve simplement que Manethoos était mal informé,
ce qui peut s'expliquer peut-être par le fait que Thut-
mosis est souvent cité comme expulsateur et vainqueur
des tribus orientales de l'Asie. Il se peut aussi que les
étrangers ne fussent pas tout a fait vaincus ou chassés
par Amosis, mais seulement subjugués.
Plus loin nous reviendrons sur ce chapitre et nous
dirons à présent deux mots concernant l'origine des
étrangers. Presque toujours les peuples Asiatiques sont
désignés sur les monuments comme les habitants du pays
de Heth ou Chet et plus tard on attachait à ce nom un
certain mépris.
Il y a quantité de monuments qui font mention du
peuple Chet, qui y est représenté comme des esclaves
enchainés qui présentent le type Asiatique très prononcé;
nez courbé , arcade zygomatique proéjninente et barbe
touffue , ce qui les distingue au premier abord de l'Égyptien
parfaitement rasé.
Les Israélites trouvèrent les Chittim en Canaan lors de
leur arrivée dans ce pays '^ et les Philistins étaient connus
de très bonne heure comme les fils de Chet ^'. Ceux-ci
habitaient près de la frontière de TEgypte , ce qui sans
doute donna lieu à quelques rapports entre ces deux peu-
ples depuis un temps immémorial, de sorte qu'il n'est
pas étonnant de trouver désignés sous ce même nom
plusieurs tribus différentes, qui entrèrent successivement
en Egypte, soit avec des intentions paisibles, soit pour des
motifs hostiles. Les Hyksôs , selon toute apparence , furent
un mélange de peuplades Palestino-Phéniciens , qui ont
été pendant quelque temps les maîtres de l'Egypte. Les
relations qui existaient entre ces deux tribus , prouvent
évidemment que les Palestiniens en firent partie.
Il est très remarquable que nous lisons que Hébron fut
bâti sept années avant Zoan en Egypte. ^" Hébron fut
appelé autrefois Kirjath-Arba (ville d'Arba). Selon Josué
Arba fut Thomme gigantesque parmi les Euacites. *' Il y
eut donc quelque rapport entre Zoan et Arba, qui peut
fixer les différentes époques de la fondation de ces deux villes.
Zoan est identique à Avaris, comme il à été prouvé depuis
peu. " On a beaucoup discuté sur l'emplacement juste
de cette ville et c'est aux fouilles nouvellement pratiquées
dans le petit village de San , nommé Tanis par les Grecs ,
que nous devons la certitude que cet endroit et Avaris
sont parfaitement identiques. '^ Déjà Champollion consi-
dérait Avaris identique à Tanis après qu'il eût déchifré
les hiéroglyphes d' Avaris écrites comme Tan ^* et M. de
Hougé nous a démontré tout récemment que Zoan est la
39
traduclion Hébraïque de Ha-uar, mots qui tous les deux
signifient départ. Josué aussi cite un endroit du même
nom, mais écrit au pluriel Zoanim. ^'^
Cependant San ne se trouve pas situé à Pendroit que
Manethoos nous indique comme le lieu où se trouvait
Avaris , mais il parait que l'on se trompe aussi quant à la
situation de Pélusium ; d'ailleurs il n'y a rien qui en fait
de preuves, saurait remplacer les monuments.
Tanis ou San ou Ha-uar est situé au bord du lac
Serbo, qui comme plus tard le bras du Kil Tanitique, ne
jouit pas d'une bonne renommée ^^ à cause du séjour des
Hyksôs dont on a trouvé des monuments dans ces lieux.
Il y a en premier lieu les quatre Spbynx de San. *"' Nous
remarquons de suite la différence qui existe entre ceux-ci
aux physionomies sémitiques et les Sphynx Égyptiens
véritables. M. de Eougé *^ en donne cette description :
„Les yeux sont petits , le nez vigoureux et arqué en même
temps que plat , les joues sont grosses en même temps
qu^osseuses, le menton est saillant et la bouche se fait
remarquer par la manière dont elle s'abaisse aux extré-
mités. L'ensemble du visage se ressent de la rudesse des
traits qui le composent et la crinière touffue qui encadre
la tête , dans laquelle elle semble s'enfoncer , donne au
monument un aspect plus remarquable encore."
Les inscriptions qui se trouvent sur ces quatre Sphynx
sont très difficiles à déchiffrer. H est probable qu'ils ont
figuré devant le temple érigé par Apophis, dont nous
parlerons plus loin , et dans ce cas ils ont été nommés
d'après le nom de ce roi.
Outre ces Sphynx il y a trois statues de rois apparte-
nant à la treizième dynastie. Les inscriptions que Ton
40
y trouve sont de date postérieure et originaires des rois
pasteurs. La première statue est celle de Ea-smenkhka **
et porte le nom d'Apopliis que celui-ci fit tailler dans
la pierre. Cette statue après avoir été découverte ^*, a été
une seconde fois enfoncée dans le sable. Le pendant de
celle-ci est la statue de Sévekhoteph. III , qui se trouve
au Louvre ^^ et la troisième est celle connue sous le nom
de Colosse de Tel-mokdam ^^ pourvue d'une inscription
de Menephtah et d'un roi Hyksôs du nom Sutechti. ^^
Nous possédons ainsi mie collection de monuments de
la treizième dynastie qui sont aussi des témoignages de
la quinzième , puis de véritables monuments de Hyksôs ,
que You ne connaissait pas il y a quelques années.
Le Louvre en possédait bien un seul ^^ mais ce n'est
que depuis peu de temps , que Ton à pu y découvrir le
nom d'Apophis. "*
Tous ces monuments intéressants ont jeté beaucoup de
lumière sur une partie bien obscure de l'histoire. Ils nous
ont fait connaître l'époque de l'arrivée des tribus étrangères
et c'est par eux que nous savons que le règne de la
treizième dynastie n'a pas été troublé par des invasions.
Ce sont les documents d'origine Egyptienne toute pure,
qui se trouvent dans les musées du Louvre et de Leide ^^,
qui nous l'assurent. M. Lepsius et M. Bunsen sont d'avis
que la prise de l'Egypte eut lieu pendant que la douzième
dynastie était en pouvoir , bien que M. de Rougé eût démontré
que le Colosse de Sévekhoteph III est d'un style Egyptien
des plus purs et que cette statue avait été trouvée selon
M. Mariette dans la basse Egypte, où les tribus étrangères
avaient régné. Toutefois le fait que nous possédons trois
monuments de la Basse Egypte , tous du temps de la
41
treizième dynastie, prouve évidemment que Tinvasion des
pasteurs n'a pu avoir lieu avant que la quatorzième dynastie
régnait sur TEgypte ; mais il y a plus encore.
Selon le récit de Manethoos les Hyksôs dévastèrent tout
par feu et par armes , démolirent les temples et exterminè-
rent tout ce qui s'appelait Egyptien. Il est possible que
Salatis fut un oppresseur, mais il est certain aussi
qu^Apophis ne s^est pas rendu coupable de semblables vio-
lences , témoin les monuments qui ont été conservés des
dynasties antérieures et les statues des Pharaons que l'on
a laissé intacts et leurs inscriptions respectées. Ce sont
là des preuves irrécusables que les Hyksôs n ont pas tout
détruit , mais qu'ils ont^ au contraire accepté , en partie du
moins , la religion Egyptienne et qu'ils ont écrit dans
l'idiome de ce pays. Il est donc plus que probable que
Manethoos s'est laissé induire en erreur ou bien que
Fantipathie contre la domination des étrangers fut la
cause que son coup d'oeil n a pas été impartial sur ce fait
de l'histoire , prévention assez expliquable d'ailleurs , chez
le prêtre de Sébennyte.
En résumant ce qui précède nous arrivons au résultat
que pendant le règne de la quatorzième dynastie ,
une invasion de tribus Palestino-Phéniciennes a eu lieu
en Egypte. Ces tribus plus généralement connues sous
le nom de pasteurs du pays de Chet ou les Hyksôs,
possédèrent la Basse Egypte, s'assimilèrent les moeurs
Egyptiennes, pratiquèrent le culte Egyptien, écrivirent
l'idiome Égyptien et habitèrent la place forte Avaris ,
ce qui traduit en Hébreu signifie Zoan. Ils y régnèrent
environ 417 années, depuis Fan 2101 jusqu'à 1684 av.
n. ère selon la chronologie de M, Lepsius, lorsqu'
42
Amosis les chassa. La quatorzième dynastie est appelée
celle des Choites, originaire de Chois (Delta occident).
Il est très probable que cette dynastie, comme l'indique
M. Eobiou, a règne en même temps que les Hyksôs , d'où
suivrait que dans la succession des règnes , la quinzième
dynastie suit immédiatement la treizième. ^^ Sur ce dé-
part nous dirons encore quelques mots.
Manethoos nous communique que le successeur de
Mephratuthmosis avait assiégé Avaris et que les pasteurs
s'étaient éloignés après avoir rendu la ville à certaines
conditions; qu'ils avaient traversé les déserts de Syrie et
s'étaient établis en Judée où ils bâtirent la ville d'Hiéro-
solyma ou de Jérusalem. ^^ Après l'expulsion des pasteurs
par Thutmosis , comme le raconte Manethoos , une série
de rois se succéda jusqu'à Amenophis, dont on rapporte
ce-ci : Il voulut , à l'exemple de son ancêtre , voir les
dieux et quand il eut exprimé ce désir, il reçut la ré-
ponse qu'il serait exaucé sous la condition qu'il purifierait
tout le pays des lépreux et des autres gens impurs.
Le roi enchanté de cette réponse, ordonna immédiate-
ment que tous ceux dans le pays qui seraient trouvés*
ayant quelque mal physique , seraient rassemblés. La
multitude réunie de cette façon , compta huit myriades
d'hommes , que le roi fit conduire aux carrières qui se
trouvaient au côté oriental du Nil , pour y travailler tout
comme les ouvriers destinés spécialement à ce genre de
travail.
Parmi les lépreux bannis se trouvèrent quelques prêtres
très érudits. Amenophis fils de Paâpios, sage et prophète,
qui portait le même nom que le roi , craignant que la
colère des dieux serait excitée par la violence infligée aux
43
prêtres, prévit que Ton verrait arriver des gens qui dé-
livreraient les lépreux pour régner ensuite pendant treize
années sur l^Égypte, mais ne se sentant pas le courage
de le dire au roi de vive voix , il récrivit. Le roi saisi
d'épouvante écrivit sans tarder, littéralement ceci: „Parce
que ces gens ont travaillé depuis longtemps dans les
carrières, on a prié le roi de leur indiquer un endroit
pour se reposer et spécialement qu'il leur serait donné
une ville sans habitants qui a appartenue autrefois aux
pasteurs et que Ton appelé Avaris. Le roi veut bien
leur accorder cela."
Selon les anciens théologiens, la ville en question est
un lieu Typhonique , c'est à dire , appartenant au malin
esprit.
Quand les lépreux étaient entrés dans la ville et s'y
étaient établis de manière qu'ils pouvaient prendre Foffen-
sive , ils choisirent comme conducteur ou chef, certain
Osarsiphos, prêtre de Héliopolis, auquel ils prêtèrent ser-
ment d'obéissance absolue.
Celui-ci leur donna une loi qui contenait qu'ils ne se
prosterneraient plus devant les dieux des Egyptiens et
quils ne s'abstiendraient plus de se servir des animaux
considérés comme saints par les Egyptiens ; qu'au con-
traire ils étaient autorisés de les tuer et de se nourrir
avec leur chair, n'étant plus liés à quoi que ce soit qui
ne fut compris dans le serment.
Cette affaire arrangée et après avoir pris quelques autres
mesures , toutes opposées aux moeurs Egyptiennes , le
législateur fit rebâtir les murs de la ville par une grande
partie du peuple et se prépara à la guerre contre Ame-
nophis. Il manda ensuite quelques prêtres et quelques
44
lépreux qu'il envoya aux pasteurs expulsés par Thutmosis
et qui habitaient Hiérosolyma. Après avoir raconté le
traitement infâme, subi par lui-même et ses sujets de la
part du roi d'Egypte , il leur fit la proposition d'arranger
ensemble une expédition contre l'Egypte. Il s'engagea à
leur ouvrir d'abord les portes d'Avaris j leur ancienne
patrie et de leur procurer eu abondance tout ce dont ils
auraient besoin; il promit de se mettre à la tête des
combattants , si on le désirerait , tout eu leur persuadant
que la victoire serait remporté facilement. Les pasteurs
épris de cette proposition, se hâtèrent de rassembler 200,000
guerriers, avec lesquels ils arrivèrent peu après à Avaris.
Quand le roi Amenophis apprit la nouvelle de cette
invasion , il en fut tout découragé , se rappelant aussi la
prédiction du fils de Paiipios. Il convoqua le peuple et
tint conseil avec les principaux. Il fit venir les animaux
sacrés et en premier lieu ceux que l'on adorait dans les
temples ; il ordonna aux prêtres de cacher soigneusement
les images des dieux , tandis qu'il cacha son fils Séthos
âgé de cinq ans, chez un ami. Lui-même partit à la
tête de 300,000 des meilleurs guerriers pour Memphis,
sans tacher de rencontrer les ennemis, emporta de cette
ville .... Apis et les autres animaux sacrés et se rendit
ensuite en Ethiopie avec tous ses vaisseaux et grand
nombre d'Egyptiens.
Le roi de l'Ethiopie l'accueilla cordialement, lui et son
peuple et pourvut à leur subsistance. Il prit aussi les
mesures nécessaires pour le séjour de treize années, temps
fixé pour l'exil fatal de tout ce monde et fit partager
entre eux des villes et des villages. Enfin il place son
armée comme sauve garde pour Amenophis et les siens,
45
Les Solymites réunis aux lépreux entrèrent en Egypte,
où ils maltraitèrent les vaincus à un tel point que ceux
qui furent les témoins de leurs cruautés les appelèrent
les plus vils des usurpateurs. Ils brûlèrent les villes et
les villages , commirent des actes sacrilèges en démolis-
sant tout ce qu'ils trouvèrent de statues et d'images des
dieux. Ils tuèrent les animaux sacrés auxquels on rendait
des honneurs divins et en rôtirent les chairs , ils contraig-
nirent les prêtres d'en verser le sang avec leurs propres
mains , après quoi ils jetèrent ceux-ci tout nus dehors.
L'on prétend que le fondateur de ce nouvel état fut
prêtre et législateur originaire d'Héliopolis (On) et portait
le nom de Osarsiphos ce qui veut dire ^appartenant au dieu
Osiris'^ (divinité qu'on adora a Héliopolis) mais qu'il
changea ce nom en celui de Moïse , lorsqu'il passa
dans ce peuple étranger. Plus tard Amenophis retourna
de l'Ethiopie avec grand nombre de guerriers , tandis que
son fils Eampsès (autre nom pour Séthos) avait de son
côté rassemblé une armée aussi. Contre ces forces réunies
les pasteurs et les lépreux s'allièrent , mais ils furent
vaincus et les Egyptiens après avoir tué un grand nombre
d'étrangers les ont poursuivi jusqu' aux frontières de
la Syrie.''
En résumant les traits principaux de l'histoire de
Manethoos , nous obtenons le résultat que les Pasteurs
firent une invasion en Egypte , se soumirent ce pays
et bâtirent la ville d'Avaris. Ils furent chassés ensuite
par Amosis dans la troisième année de son régne.
(Le départ des pasteurs eut lieu selon Manethoos en
vertu de certaines conditions accordées aux vaincus et
pendant le règne de Thutmosis.) Ils se rendirent en
46
Syrie où ils bâtirent la ville d'Hiérosolyma. Il y avait
encore un autre tribu connu sous le nom de tribu des
impurs ou des lépreux auquel fut donné la ville déserte
d'Avaris. Après avoir été opprimés pendant un certain temps,
ils s y établirent, devinrent puissants, contractèrent une
alliance avec les pasteurs et conquirent TEgypte. Plus tard
Amenophis et son fils Eampsès âgé de dix-huit ans, les
chassèrent à leur tour et les poursuivirent jusqu'en Syrie.
Plusieurs monuments nous ont été conservés du temps
des conflits avec les tribus étrangères. Ils se succèdent
de la manière suivante: Le tombeau d'Ahmès; "' le stèle
de Thoutmès,*** les monuments d' Amenophis III et celui
d*Ibsamboul où Fon trouve le récit de la bataille que
Eamses Meiamun livra aux Chets , jusqu' aux moindres
détails. Nous y lisons qu' Ahmès chasse les Chets dans
la troisième année de son règne et que Thoutmès III,
le premier roi de la 18""' dynastie **, poussa ses conquêtes
jusqu' en Syrie. Amenophis III étendit son royaume
jusqu'à Naharain *^ (Mésopotamie). Eamses Meiamun les
soumit à son tour et conquit aussi une partie de FAsie. *?
Menephta ** et son successeur Séthos *'' poursuivirent ces
conquêtes. La vingtième dynasiie, celle des Eamessides
ne livra pas tant de batailles. *^ Enfin pendant le règne
de la 21"" dynastie, l'ancienne Avaris fut rebâtie sous le
règne des Tanites. ^"^
Il nous est impossible de fixer avec certitude l'époque
de l'expulsion des Hyksôs , parce qu'il parait que plusieurs
rois se sont alliés à ce peuple et qu'il se peut qu'ils n*ont
pris la fuite qu en partie , ou bien que ce soient les guerriers
seulement qui ont été chassés. Nous trouvons ensuite
qu' Amosis mit une fin à la guerre avec les habitants
47
d'Avaris, mais aussi que plus tard cette ville fut rendue
aux tribus opprimées, tandis que celles-ci s'allièrent aux
Hyksus expulsés et reconquirent l'Egypte. Il nous reste
des monuments qui datent de la réconciliation d'Amenophis
avec les Ethiopiens. ***
Quand nous demandons maintenant, ce qu'il y à dans
tout ce qui précède de vraiment historique, il me semble
que l'on peut établir comme tel , les événements suivants :
Pendant la troisième année du règne d'Ahmès, roi d'Egypte,
Avaris à été prise et ses habitants chassés jusqu'à Shari-
héna ou la plaine de Saron. *^ C'était vers l'an 1681 av.
n. ère. Amenophis fit encore une fois la guerre, mais selon
M. de Eougé, ce fut contre d'autres tribus de pasteurs. "
Thoutmès étendit ses conquêtes jusqu'en Mésopotamie,
d'où il suit que les tribus furent ou chassées ou soumises
et peut être alliées. Cette dernière supposition est la
plus vraisemblable , parce que nous savons que Kamses
leur fit de nouveau la guerre.
Ce n'est donc qu'une partie qui fut chassée; jusqu' ici
nous ne possédons qu'un seul monument qui a rapport
à cet événement. C'est un petit Sphynx à la tête de
lion et portant le nom d'un roi Hyksôs. Il a été trouvé
sous un vieux mur à Bagdad et fait partie aujourdhui
de la collection de M. de Saint Sauveur. Devéria en à
donné une notice et selon lui le nom du roi est Ea-set-
noub. ^^
Il est probable que ce monument à été emporté par
les fuyards, bannis d' Avaris; toutefois le bannissement du
peuple tout entier, n'en reçoit pas un témoignage irrécusable.
Il n'y à pas longtemps que M. Mariette a trouvé dans
les environs des fouilles de Tanis , des hommes habitant ù
48
Mensaleh, dont la physionomie présente le type sémitique
tout à fait semblable a celui que Ton rémarque sur les
monuments des Hyksôs. Il déduit de cette découverte la
conséquence intéressante: „que les descendants des pasteurs
habitent encore de nos jours aux bouches du Nil." "
m.
LES GRECS.
Quels furent d'après les traditions des peuples étrangers
les rapports qui existèrent entre TEgypte et la Phénicie?
Voilà la question qui nous occupera à présent. Pour la
résoudre d'une manière satisfaisante il faut que nous con-
sultions en premier lieu les souvenirs que les Grecs ont
conservés de ce fait historique.
Nous avons vu plus haut que l'oracle de Dodone , qui
selon la tradition Grecque est d'origine Egyptienne, y fut
transplanté par des navires Phéniciens , d'où suivrait
nécessairement que les Grecs ont connu à une très
ancienne date Texistence de relations entre FEgypte et la
Phénicie, établies par la navigation.
Strabon fait mention de la route que suivait le com-
merce entre ces deux pays, et plusieurs villes Egyptien-
nes étaient regardées par les Grecs comme des colonies
Phéniciennes. Mais il y a des preuves plus concluantes
encore.
Ils connurent par exemple un culte d'un caractère
Phénicien très prononcé et tout à fait opposé au culte
Egyptien. Selon Hérodote, ^ Ménélaus sacrifia des enfants
49
pendant son séjour dans la Basse-Egypte où il avait 6té
envoyé en mission pour traiter avec le roi Protée les
affaires d'Hélène ^ et en parlant du naufrage qu'il lit
après, Euripide* nous communique, qu'il trouva des
navires Sidoniennes dans la Basse-Egypte, qui le ramenè-
rent chez lui. Plus évidents encore que ces preuves sont
les mythes concernant ce peuple, que nous trouvons
conservés chez Apollodore. s
Les relations intimes établies entre les tribus Asiatiques
et les habitants de la Basse- Egypte, sont prouvées par
Forigine du nom d'Eg3^pte, qu'il fait dériver du père qui
fut la souche de ce peuple et qui s'appelait xiegyptus.
Il était le fils de Bélus (Bel ou Baal) et d'Amphirroë , la
fille du Nil. Le nom d'Amphirroë ne peut être considéré
comme un nom propre , dans le sens ordinaire que l'on
attache à cette expression; c'est plutôt un nom symbolique
qui signifie: celle qui est arrosée de tous cotés ^ désig-
nation donnée aussi à Memphis , parceque cette ville
était entourée partout de canaux dérivés du Nil. * A un
autre endroit Ton trouve Memphis designée sous le nom
d'Amphirroë d'oii il suivrait qu' Aegyptus serait le fils de
Bélus et de Memphis. " Memphis , capitale de la Basse-
Egypte et Bélus , la principale divinité des tribus Asiatiques
sont ainsi représentés comme les parents d'Aegyptus. Le
sens de ce mythe répond donc d'une manière affirmative
à la question qui nous occupe, savoir: Que les Grecs
ont eu connaissance des rapports entre l'Egypte et la
Phénicie. Quelque peu nombreux qu'elles soient , les
preuves énoncés nous suffisent ; seulement il nous importe
beaucoup de savoir si nous pouvons acquérir quelques
éclaircissements quant à Tépoque où ces relations ont
4
50
commencé a s'établir. Nous lisons chez Diodore que
l'arrivée des tribus étrangères en Egypte et leur domina-
tion temporaire, lui fat connu et il s'accorde avec le
récit de Manetlioos sur ce sujet, toutefois sans désigner
les peuples conquérants par leurs noms. Lui aussi em-
prunte ce qu'il nous communique à des sources connues;
nous reviendrons sur cela quand nous examinerons les
traditions Romaines.
IV.
LES ROMAINS.
La tradition romaine à pour base principale les récits
de Manethoos et peut-être aussi ceux de Josèpbe. En
comparant les différentes traditions, cette assertion devient
évidente.
Quand on examine attentivement les citations que Josèphe
emprunte à Manethoos , on est frappé de la confusion
d'idées qui s'est introduite dans les écrits du premier, ce
que Von ne remarque pas chez le second. En nous com-
muniquant les traditions de Manethoos, Josèphe nous
raconte en premier lieu le séjour des Pasteurs à Avaris,
puis leur départ de là; plus loin il cite l'oppression
que subirent les impurs où lépreux et la liberté qui leur
fut rendue plus tard; après il fait mention du pacte
qu'ils firent avec les Pasteurs bannis d'Hierosolyma et la
conquête de l'Egypte.
Le chef du peuple allié s'y appelle Osarsiphos et Josèphe
en s'arrètant à ce nom, s'exprime ainsi : ^ „I1 est certain
51
que nos ancêtres , qui s^appellairent Pasteurs , ont abandonné
TEgypte 393 ans avant le départ de Danaus pour Argos.
Manethoos dit quelque part que nos ancêtres sont arrivés
par milliers en Egypte , qu'ils ont assujetti les habitants et
que plus tard ils se sont retirés de là, pour aller se fixer
dans le pays qui s'appelle la Judée où ils ont fondé la
ville d'Hierosolyma et bâti un temple. Il se permet en
suite des plaisanteries au sujet des Israélites en racontant
des choses absurdes. Il nous confond par exemple avec
les lépreux et nous considère comme ayant fait partie des
Egyptiens qui furent chassés de l'Egypte, à cause des
maladies impures dont ils étaient affectés.'*
Comme nous l'avons déjà remarqué plus haut, Manethoos
fait mention de Hyksôs et d'impurs ou lépreux et parmi
les derniers il compte Moïse.
Joseph e, qui fait la même distinction, range les
Israélites parmi les Hyksôs. En nous abstenant d'exa-
miner , s'il peut alléguer pour justifier cette assertion ,
d'autres motifs que le sentiment de nationalité froissé,
nous nous bornerons à constater que la confusion qui
régne dans les récits historiques à partir de Manethoos,
loin de diminuer, va en s'augmentant.
Voyons maintenant ce que nous trouvons chez Diodore,
qui, comme nous le remarquions déjà, à cause de sa
conformité avec les historiens Eomains , peut être rangé
parmi eux; nous y lisons : ^
„Dans ces temps là il se trouvait en Egypte grand
nombre d'étrangers, dont les opinions religieuses et les
manières de sacrifier différaient considérablement des usances
Egyptiennes , de sorte qu'ils étaient regardés par ceux-ci
comme des gens qui scandalisaient les dieux du pays.
52
Pour se débarrasser de ce fléau , les Egyptiens résolurent
de les chasser de chez eux , ce qu^ils mirent à exécution.
Les plus braves et les plus considérés parmi ces étrangers
bannis , se transportèrent en Grèce sous le commandement
de Danaus et de Cadmus, tandis que les autres plus forts
en nombre, partirent pour le pays qui s'appelle au jourdhui
la Judée , région à cette époque déserte et inhabitée. Le
chef de cette colonie s^appelait Moïse, homme éminent
par son intelligence et sa force physique.
Après avoir établi son peuple dans les différentes parties
du pays , il fit bâtir la ville d'Hierosolyma et le temple
que l'on y garde en grand honneur..
Il enseigna un culte divin et des cérémonies sacrées
et fut le législateur du jeune état, dont il divisa les sujets
en douze tribus, d'après les douze mois de l'année. Il
leur défendit de faire l'image de Dieu , parce qu'il
jugeait que le ciel qui embrasse le monde était tout-
puissant et seul Dieu, dont il était impossible de faire
une image."
Jusqu^ ici le récit de Diodore. Il est évident qu'il à
puisé aux sources de Josèphe et de Manethoos , quoiqu'il
ne fasse pas mention des Hyksôs et qu'il partage l'opinion
de Manethoos, qui désigne Moïse comme le chef des lépreux.
L'historien romain ne se distingue pas de son collègue
Grec par des rapports plus clairs ou plus originaux.
Justin ^ nous donne à quelques exceptions une histoire
analogue à celle que nous connaissons déjà. Selon lui ,
les Israélites seraient originaires de Damas , un état
considérable en Syrie, qui devait son nom au roi Damas-
cus , dont les successeurs furent Azelus, Adores, Abraham
et Israël; ce dernier jouit d'une pins grande célébrité que
53
ses prédécesseurs parce qu'il avait dix fils. „Après avoir
partagé son peuple en dix partis qu'il appelait tous juifs
d'après Juda, il en donnait le pouvoir suprême à ses fils.
Le plus jeune des frères, Joseph , jeune homme d'une rare
intelligence, fut écarté secrètement par ses aînés et vendu
à des marchands étrangers qui le menèrent en Egypte.
Arrivé là et vendu une seconde fois , il s^initia vite ,
guidé par ses dispositions naturelles , dans les secrets de
la magie et sut captiver en peu de temps la bienveil-
lance du roi. Il fut tellement habile à expliquer des
songes , qu'il annonça plusieurs années d'avance une stéri-
lité de la terre qui menaçait le pays d'une disette affreuse,
dont les conséquences auraient été incalculables si le roi,
persuadé par son favori, n'eut ordonné des mesures afin
d'emmagasiner pendant plusieurs années une partie des
récoltes.
Ce Joseph avait un fils Moïse , qui fut héritier des
connaissances de son père et qui outre cela était remar-
quable par la beauté de sa personne. Mais les Egyptiens
exhortés par l'oracle, chassèrent de leur pays les nombreux
habitants souffrants de la gale et d'autres maladies impu-
res, afin de mettre un obstacle aux ravages de la peste.
Elu chef des expulsés. Moïse emporta les vases sacrés
des Égyptiens qu'il avait volé, mais qu'il fut obligé de
leur rendre, lorsqu'ils les réclamèrent les armes a la main.
Moïse reprit le chemin de Damas, sa patrie et se reposa
pendant quelques jours près du Mont Syna , à cause des
fatigues que le peuple avait eu à endurer pendant les
sept jours qu'ils mirent à traverser le désert d'Arabie
et pendant quel temps ils furent privés de nourriture. Il
consacrait pour les siècles à venir le septième jour, qui
54
selon les coutumes juives est appelé Sabbath , parce que
ce jour avait mis un terme a leur faim et afin qu ils ne
vivraient plus ensemble avec des étrangers dans Tavenir,
en se souvenant qu'ils avaient été chassés de TEgypte par
la crainte qu'ils communiqueraient la contagion/^
Nous voyons que Justin , lui aussi , consulte Josèphe
ou Manethoos, mais garde le silence au sujet des Hyksôs
en désignant Moïse comme le chef des lépreux.
Tacite * se trouve à la même hauteur des connaissances
historiques; il cite les mêmes événements, mais modifiés
cà et là, à sa manière. Son dernier livre de Thistoire
commence par le récit de l'expédition de Tite en Pales-
tine et la conquête de Jérusalem. En traitant cette
matière, il entre aussi en quelques détails au sujet de
cette ville et de son origine et cite plusieurs dérivations
du nom du peuple qui Thabite et entre autres celle-ci":
„Du temps qu' Isis possédait la souveraineté de FEgypte,
une grande partie d'un certain peuple qui s'était accru
considérablement peu a peu, aurait émigré, sous la con-
duite de deux chefs, Hiérosolyme et Judée. Selon
d'autres , ce peuple serait descendu d'une nation qu Ho-
mère avait déjà connu, les Solymi, qui bâtirent une ville
qu'ils appelèrent d'après leur propre nom Hierosolyma.
Toutefois , les historiens les plus dignes de foi déclarent
unanimement, qu'a une certaine époque, une épidémie
désola l'Egypte entière et fit dépérir tout homme qui
gagnait la maladie; que le roi Ochoris consulta l'oracle
d'Ammon , qui lui ordonna de purger son royaume et de
chasser cette nation impure, comme les disgraciés des
dieux. Tout ce peuple fut donc rassemblé et banni du
pays, puis chassé vers des lieux déserts ce qui les rendit
55
tristes et désespères. Mais Moïse, un des bannis, parla
à ce peuple en lui disant, qu'il ne fallait plus espérer
de secours ni des dieux ni des hommes, mais qu'ils n'avaient
qu'à mettre leur confiance en lui comme dans un messager
divin. Les tribus l'acceptèrent comme tel et entreprirent
sous sa coiiduite une excursion incertaine, sans savoir
où ils allaient. Ce qui leur manquait le plus pendant leurs
courses, c'était de l'eau pour boire, mais un jour on vit
paraitre un troupeau d'ânes sauvages qui s'avancèrent vers
un rocher au pied duquel se trouvait un bosquet ombragé
et Moïse en les y suivant trouva de l'eau en abondance.
Après six jours de voyage ils arrivèrent en Judée, y
bâtirent une ville et un temple et chassèrent les habitants.
Moïse donna de nouvelles lois , tout à fait opposées à
celles des autres peuples. Ils regardent comme sacré,
ce qui chez nous est réputé profane et de cette manière
ils ont consacré dans l'intérieur de leur temple l'image
de l'animal qui les à sauvé autrefois , quand ils se trou-
vèrent errants dans le désert et succombèrent de soif."
Nous trouvons ainsi le récit de Tacite tout a fait en
accord avec ceux de Justin, de Diodore et de Manethoos,
mais ce dernier seul est la source originale où tous les
autres ont puisé, quoique les différents historiens aient
orné leur récits en les entremêlant de plusieurs légendes.
Chaque écrivain a sa manière particulière de reproduire
l'histoire et ces particularités mettent toujours hors de
doute , le rapport qui existait entre la Palestine et
l'Egypte.
Il nous est impossible de décider si les écrivains
Bomains ont connus et consulté d'autres sources que Dio-
dore , Josèphe et Manethoos , bien que le cachet original
56
qui les caractérise tous, puisse donner lieu a le croire.
Les accuser d'avoir agi arbitrairement , trancherait la
question d'une manière facile mais sans toutefois la ré-
soudre. Nous nous contenterons pour le présent d'établir
la thèse : Que les Eomains ont eu connaissance des rap-
ports qui existèrent entre les tribus de la Palestine et de
rÉgypte.
V.
LES BERBÈRES.
„Avant de faire son entrée en Canaan , Josué fit trois
propositions aux habitants de ce pays, savoir : Ceux qui
désiraient émigrer avaient la permission de s'en aller,
ceux qui désiraient la paix , n'avaient qu'a se rendre ,
tandis que ceux qui préféraient de combattre pouvaient
se préparer au combat.
Alors les Gergésites qui croyaient en Dieu , prirent la
fuite et se rendirent en Afrique." ' C'est ainsi que s'ex-
prime la tradition Hébraïque et elle ajoute, que quelque
temps après , les tribus qui s'étaient enfuis reviennent
pour faire valoir leurs droits sur le pays de Canaan ;
là-dessus nous lisons ce qui suit: „Quand les fils de
l'Afrique étaient arrivés, pour comparaître avec les Israé-
lites devant Alexandre de Macédoine ils parlaient ainsi."
Le pays de Canaan nous appartient car il est écrit
Nom : 32 , 2 " Un juif savant sut convaincre Alexandre
de la nullité de leurs arguments." ^ Yoilà la tradition
et il y en a qui sont d'avis que ces citations ont été
57
emprunt(^s à un document apocryphe qui traite^ de la
conquête de Canaan. ^
Les anciennes chroniques font descendre aussi les Afri-
cains des tribus de Palestine et rapportent que les Africo-
Phéniciens et les Carthaginois doivent leur origine au
petit fils de Noo. *
Les tribus qui habitent TxV trique septentrionale y seraient
arrivés en traversant le Delta, lorsqu'ils étaient mis en
fuite par Josué. Nous possédons un rapport conforme à
celui-ci du temps d'Alexandre Sévère (234 années après
J. Chr.) qui nous communique que les habitants des îles
Baléares descendaient des Cananéens qui prirent la fuite
devant Josué et que la ville de Cadix en Espagne fut
bâtie par des Jébusites et autres tribus Cananéennes. *
Tous ces gens fuyant devant Josué auraient érigé un
monument à Tingis en Numidie en signe de leur origine.
Le plus ancien historien rapporte a ce sujet ce que voici : ^
„Lors de leur défaite par Josué, les Cananéens, fuyant
leur exterminateur, passèrent en Afrique naviguant sur
Tingis , fait constaté par une inscription gravée sur des
colonnes en Afrique , inscriptions conservées jusqu' au-
jourd'hui et littéralement ainsi conçues : „Mis en fuite par
le brigand Josué , nous princes des Cananéens , nous
sommes venus habiter ici." Cette citation a été proba-
blement empruntée de Procope , qui était au service de
Bélisaire , le général de Justinien. Dans sa description de
la guerre contre les Vandales et les Maures , il rapporte :
,,que le littoral de la Palestine fut dans la possession des
tribus Phéniciens et que les Gergésiens et les Jébusites
mis en fuite par Josué s'étaient rendus en Egypte. Qu'
arrivés là ils furent de nouveau chassés par les habitants
58
et se retirèrent en Lybie ou ils bâtirent plusieurs villes.
Ils peuplèrent la côte jusqu^ aux colonnes d^Hercule
(Gibraltar). Toutes ces tribus parlaient la langue Phéni-
cienne , ce qui est prouvé par une source en Tingis
où Ton voit écrit en caractères Phéniciens : ,,Nous avons
pris la fuite pour Josué le brigand le fils de Nave." "^
Ces mythes sont d'une grande valeur pour la comparaison
avec les légendes des tribus alliés aux habitants de
l'Afrique septentrionale. Tous ces habitants sont nommés
Berbères. M. Deveaux est le dernier qui à écrit sur eux
et est arrivé au résultat suivant. Le fond de la population
Kabyle est de race Berbère et par conséquent de race Cau-
casique. La race Berbère forme le noyau de la population
qui habite la partie de l'Afrique qui s'étend depuis le
littoral jusqu' à une zone encore inexplorée, peut-être
jusqu^en Ethiopie.'* M. Texier, dans sa critique de cet
ouvrage ajoute à ce-ci : ,,Nous savons par Procope l'époque
oii cette partie de la côte d'Afrique fut envahie par les
tribus Phéniciennes, par des Gergésiens et des Jébusites.
Ces derniers étaient chassés de la Phénicie par les Hébreux
qui étaient arrivés sous la conduite de Josué. Après un
court séjour en Egypte les Phéniciens furent contraints
de se rétirer en Afrique où ils étendirent leurs habitations
jusqu' aux colonnes d'Hercule. Hs bâtirent une place
forte en JVumidie où se trouve à présent la ville de
Tingis (Tanger). ^
Tout ce que nous savons de ce peuple s'accorde avec
cette origine Palestinienne ; les récits des anciens histo-
riens en font mention de la même manière que leur
propres légendes populaires et celles d'autres nations ;
d'ailleurs cette assertion est mise hors de doute par leur
59
idiome et leurs monuments. Nous venons de citer déjà
quelques témoignages mais nous possédons la source
principale de leur histoire dans le travail de Ibn-Kaldun."
Celui-ci nous raconte au sujet de leur origine ce qui suit : *"
„Leur langage est un idiome étranger, différent de tout
autre , circonstance qui leur à valu le nom de Berbères.
Yoici comment on raconte la chose: Ifricos envahit le
Maghreb et l'Ifrikia et y bâtit des bourgs et des villes,
après avoir tué le roi. Ce fut même d'après lui à ce que
Fon prétend, que ce pays fut nommé Ifrikia. Lorsqu'il
eut vu ce peuple de vue étrangère et qu^il eut entendu
leur langage, dont les variétés et les dialectes frappèrent
son attention , il céda a Tétonnement et s'écria „Quelle
Berbèra est la votre ;" on les nomme Berbères pour cette
raison. Le mot Berbèra signifie en Arabe un mélange
de cris inintelligibles. Les hommes versés dans la science
des généalogies s'accordent à rattacher toutes les branches
de ce peuple a deux grandes souches, celle de Bernes
et celle de Madghis. Comme ce dernier était surnommé
El-Abter on appelle ses descendants El-Botr (signifiant :
sans postérité) Madghis et Bernés, s'appelaient tous deux
fils de Berr . . . . , d'autres déclarent que les Béranès sont
enfants de Berr qui descendait de Mazigh fils de Canaan ,
tandis que les Botr ont pour ayeul un autre Berr, qui
était fils de Kais et petit fils de Chailan." — Selon cette
déclaration la liste généalogique serait ainsi :
Canaan. — Chailan.
Mazigh. — Kais.
Berr. — Berr.
Béranès. — El-Botr.
Selon d'autres traditions Bel, dieu principal de la
60
Syrie , disparut en xifrique." Il y régnait en prince très
sévère '% chassa Ammon le dieu des Ly biens et s'empara
de son royaume. Son fils Apliros régnait après lui et
donnait au pays le nom dMfrica. *^ Chez les Arabes nous
trouvons aussi que les Africains du Nord sont censés
d'être d'origine Cananéenne. Abulfeda en donne les té-
moignages les plus détaillées. »* Selon la légende des
Himjari le premier conquérant de l'Afrique était Seddad
fils d'Ad que nous retrouvons en Phénicie sous le nom de
Sadid fils de Kronos. " Il s'était avancé jusqu'en Mauri-
tanie et avait bâti la ville de Tingis , qui levait des impôts
sur le pays environnant. *^ Après celui-ci régnait Dhu-el-
Karnain , dont le Koran prétend qu'il fit une expédition
en Afrique " et qui eut pour successeur Afrikis fils d'Abra-
ham et de Kétura. '* D'après une autre légende Afrikis
fit la conquête de la Mauritanie et s'avança jusqu'à Tingis ;
sa suite était composée d'un mélange d'Amalécites et
de Cananéens qu'il transporta de la Syrie en Afrique, ce
qui est constaté aussi par Ibn-Kaldun qui s'exprime en
ces termes: '^ „Ces tribus sont des branches de la popu-
lation Yéménite qu'Ifricos établit en Ifrikia avec les
troupes qu'il y laissa pour garder le pays." Plus loin il
dit. ,,Selon Et-Tabiri (célèbre historien et théologien
mort en 923) et d'autres historiens, les Berbères sont un
mélange de Cananéens et d'Amalécites , qui s'étaient
répandus dans divers pays après que Goliath fut tué.
Ifricos ayant envahi le Maghreb , les y transporta des côtes
de la Syrie et les ayant établis en Ifrikia , il les nomma
Berbères. Les Berbères , selon une autre opinion , des-
cendent de Cham , fils de Noë et ont pour aieul Berber
fils de Temla , fils de Mazigh , fils de Canaan , fils de
61
Cham. Une autre dit, qu'ils descendent de Berber fils de
Kesloudjim (Casluliim) , fils de Mesraim, fils de Cham.
Selon une autre hypothèse , ce sont des Amalécites qui
descendent de Berber fils de Temla, fils de Mareb, fils
de Faran , fils d'Amr, fils d'Amlac, (Amalec) fils de
Lavad, (Lud) fils de Sem. Diaprés cette opinion les
Berbères seraient des xVmalecites. Les Berbères , dit un
autre, se composent de diverses tribus, Himjérites, Coptes,
Amalécites Cananéens et Coreichites , qui s'étaient réunis
en Syrie et parlaient un jargon barbare. Ifricos les nomma
Berbères à cause de leur loquacité. D'autres rapportent
qu' Ifricos formait avec ces gens une armée afin de con-
quérir l'Afrique et que cela fut la cause de leur émigra-
tion. Ils les nomma Berbères et à ce sujet on cite de
lui les vers suivants :
„Le peuple Cananéen murmura (berbèrat) quand je le
forçai a quitter un pays misérable pour aller vivre dans
Tabondance."
On n'est point d'accord, dit un autre, sur le nom de
celui qui éloigna les Berbères de la Syrie; les uns disent
que ce fut David qui les en chassa après avoir reçu par
une révélation divine , l'ordre suivant ... 0 David fais
sortir les Berbères de la Syrie, car ils sont la lèpre du
pays. D'autres veulent que ce soit Josué fils de Noun
ou bien Ifricos ou bien encore un des rois Tobba, qui les
en expulsa. Enfin, les Berbères voulurent rester en
Egypte , mais ayant été contrariés par les Coptes jusqu'à
quitter ce pays, ils s'en allèrent à Barca en Ifrikia et
à Maa^hreb. Avant a soutenir dans ces contrées une
longue guerre .... etc. Pendant plusieurs siècles les
Berbères vécurent sous la tente dans les régions abandon-
62
nées et ne s'occupaient qu'a mener paître leur troupeaux
aux environs des grandes villes, depuis Alexandrie jusqu'à
l'Océan.
C'est ainsi que Ton fait descendre les Berbères de
différents peuples, des Phéniciens, des Philistins, des
Amalécites. Il y a encore une opinion qui leur sup-
pose une origine Egyptienne , Ibn-Kaldun ^'^ dit encore :
„Le plus probable est cette opinion qui réprésente ce
peuple, comme les enfants de Cobt fils de Ham. Quand
Cobt se fut établi en Egypte , ses fils en sortirent pour
aller vers l'occident et ils prirent pour habitation le
territoire qui s'étend depuis la frontière de FEgypte,
jusqu'à l'océan vert .... et en se prolongeant jusqu'à la
limite du grand désert."
Il est cependant peu vraisemblable que tout le littoral
de l'Afrique septentrionale fut peuplé par ces tribus , car
on trouve parmi les peuples qui l'habitent des races diffé-
rentes. Toutefois ils parlent presque tous un dialecte de
l'idiome Berbère. La plus près de la vérité sera donc
l'opinion qui établit, que les tribus Asiatiques en côtoyant
l'Egypte se sont fixés là, de sorte que les habitants seraient
un mélange de peuples de l'Asie et des aborigènes du
pays. ^* Il y a des monuments qui affirment ces diffé-
rentes opinions. Le musée de Constanstine les possède en
quantité et celui de Leyde en a quelques uns aussi. ^^
Le dieu Syro-Phénicien Baal reçoit en général les honneurs
d'une divinité principale. Quant a l'époque où ces diffé-
rentes tribus ont fait leur entrée en Afrique , j'ose énoncer
à ce sujet l'hypothèse que voici : Arba fondit Hebron,
la fondation de Hebron coïncida avec celle de Zoan en
Egypte, l'Avaris des Hyksôs. Arba est appelé le père
63
des Lybiens, il ne sera donc pas trop hasardé de sup-
poser que vers cette même époque eut lieu Finvasion des
Hyksôs et la population d'une partie du littoral de
l'Afrique septentrionale. ^' Le nom d'Arba cependant est
écrit avec une préfixe, de manière quil faut le lire
comme T-Arba, une façon très commune, dont ils se
servirent pour indiquer les noms d'origine étrangère. '*
Nous possédons ainsi dans la tradition légendaire des
Berbères , une preuve historique du séjour des tribus
Palestiniennes et Phéniciennes dans la Basse-Egypte et en
faisant des recherches chez leurs plus proches voisins nous
trouvons là aussi la tradition confirmée.
YI.
LES ARABES.
Abulfeda nous communique : „que Joseph , après avoir
été vendu par ses frères pour quarante draghmes, fut
mené en Egypte et vendu une seconde fois à El-Aziz le
directeur des magasins de blé. A cette époque régnait en
Egypte un Pharaon qui s'appelait El-Eayan fils d'El-
"Walidi , issu des Amalécites , peuple .... qui descendait
d'Amlac fils de Sem , fils de Noé.
Après quelques successeurs de celui-ci , le trône échut
à El-Walid, qui ordonna de tuer les petits garçons des
Israélites. A cette occasion Moïse fut soustrait à la
vigilance des assassins et sauvé. Il délivra le peuple
tandis que le Pharaon et les siens périrent. H conduisit
le peuple à Hiéréchun la ville des géants.'' ' Cet histo-
64
rien , comme nous voyons , change le règne des Hyksôs
en celui des Amalécites. Ceux-ci avec les habitants de
Yemen étaient en relation avec la tribu dTsmaëL ^ Dans
un autre chapitre ils sont appelés les descendants d'Ama-
léki fils de Laudhi , (Lud) fils de Sem. Après la confusion
des langues a Sanaam , ils bâtirent une ville en Yemen ,
puis partirent de là pour le pays de Mecca ou ils assu-
jettirent les tribus ennemies. Les Amalécites avaient aussi,
errants en Syrie , des hordes armées auxquelles Moïse et
après lui Josué fit la guerre. De ces Amalécites sont
issus les Pharaons de FEgypte. ^ M. Tuch dans son ex-
plication des inscriptions Sinaïtiques '' , à donné quelques
éclaircissements au sujet de ce peuple. Le désert de
Pharan limité par les montagnes de Et-Tih, était peuplé
par les Paranites ou Pharanites de l'antiquité, qui selon
Strabon , continuèrent leur vie de nomades dans des vallées
plus méridionales, lorsqu'ils furent forcés de quitter le
désert à cause de son aridité. Selon Fancien testament
les Amalécites étaient les habitants du désert de Pharan
et de là nous les voyons étendre leurs brigandages en
Egypte, en Palestine et même jusqu' au limites méri-
dionales de la Judée. Nous les trouvons aussi refusant
aux Israélites Tentrée, lorsque ceux-ci quittèrent FEgypte.
Les Pharanites et les Amalécites sont les mêmes tribus ,
qui exerçaient le brigandage jusqu'en Arabie et qui
régnaient en Mecca, d'où résulte que les noms de villes
et de personnes sont liés à ce tribu et parmi les inscriptions
Sinaïtiques , M. Tuch trouvait trois noms qui revendiquent
une telle origine. Ces traditions sont ainsi d'une grande
valeur pour le but que nous poursuivons. L'authenthicité
ne sera contestée par personne. Il résulte donc de ce qui
65
précède que les tribus de TArabie ont conservé le
souvenir que FEgypte a été dans la possession d'étrangers.
Les Arabes attribuent cette domination à la tribu des
Amalécites , qui habitèrent le désert de Paran entre la
Palestine et TEgypte. Il reste indécis s'ils furent les
alliés des Hyksôs ou bien s'ils furent eux-mêmes les Hyk-
sôs , mais ceci ne nous importe pas pour nos recherches;
il nous suffit quils soient désignés comme les étrangers
qui se trouvaient en Egypte du temps de Joseph et le
résultat que nous avons recueilli c'est que chez les diffé-
rents peuples la tradition a été conservé du fait historique ,
qu'une tribu Asiatique à séjourné dans la vallée de la
Passe-Egypte et qu elle était composée d'un mélange de
nations Phénico-Palestino- Arabes , parmi lesquelles les Israé-
lites, selon toute probabilité, ont occupé une place.
Yn.
LES ISRAÉLITES.
Lorsqu'on relit les anciens documents du peuple d'Is-
raël et que Ton étudie attentivement les faits historiques
qu'ils contiennent , nous apercevons qu'avec un peu d'efforts
on peut retrouver dans l'ancien testament le fil conducteur
qui nous guide à travers cette histoire antique.
Il faut pour cela que l'on fasse quelques efforts, je le
répète , et rien n'est plus aisé à comprendre , car il va sans
dire que les arts et les sciences ne peuvent être cultivés
avec quelque succès par un peuple nomade, qui n'a pas
même un séjour fixe et ignore tout à fait les avantages
5
66
de la société et ceux qui résultent des relations inter-
nationales , qui ont tant d'influence sur le développement
de l'esprit humain. Aussi ces vieux documents dont nous
pariions tout à l'heure portent ^empreinte très marquée
d'une légende de famille^ qui s'est conservée à travers
les siècles à force d'avoir été transmise de père en fils
par tradition orale. Il n'y a qu' Abraham, Isaâk, Jacob
et Joseph qui ont une histoire, tandis que la série des
faits et des événements, qui s'attachent à ces individus,
prouve bien qu'ils se sont passés dans un même en-
droit, mais ne présente pas une histoire qui se déroule
et dont les phases se suivent dans un enchainement
nécessaire.
Plusieurs généalogies se trouvent éparses parmi ces
récits. On y rencontre les noms des ancêtres d'Abraham
ou des membres de sa famille et de tribus amies ou
parentées. Quand nous examinons attentivement ces
généalogies nous voyons presque toujours que les noms
qui s'y trouvent sont les noms des pays ou des tribus
qui furent en rapport avec le peuple d'Israël. Toutefois
il se peut quelles serviront pour nous indiquer le chemin
qui conduit à la découverte d'autres phases de l'histoire
antique.
Nous commencerons nos recherches par les ancêtres
d'Abraham. Yoyons ce que la généalogie peut nous
apprendre de l'histoire de la tribu qui a vu naître ce
patriarche. M. Bunsen, dans son „Bibelwerk," a déposé
les résultats de ses études scientifiques sur cette matière
et nous lui empruntons en partie ce qui suit. *
Selon le onzième chapitre de la Genèse nous lisons le
registre de famille ainsi:
67
Sem — Arpakscliad — Schélach — Héber — Péleg —
Réhii — Sérug — Nachor — Tharach — Abraham —
Izaâk — Jacob.
A partir de Kachor, nous trouvons rapporté les événe-
ments historiques des quatre personnes qui viennent après
lui , de sorte que nous pouvons considérer leurs noms
comme des noms de personnes. Quand nous examinons,
pour faire la comparaison , la généalogie qui se trouve
dans le chapitre précédent , nous lisons encore : Sem
(Elam-Assur) Arpakschad (Lud-Aram) — Schélach —
Héber — Péleg et Joktan. Ce sont les mêmes noms
jusqu^à Péleg, seulement avec cette différence que de
plusieurs personnes, nous trouvons cités aussi les fils.
Semblables sont les noms de Sem — Arpakschad —
Schélach — Héber — Péleg et Réhu , ce dernier nous
l'ajoutons de l'autre généalogie.
On cite le fils de Héber , Péleg , avec cette remarque :
„Du temps qu'il vivait le monde fut partagé," ce qui
signifie que de son temps, Thumanité vivante se séparait
en deux parties. Joktan, le frère de Péleg, avait treize
fils et tous ces Joktanides portent les mêmes noms que
les tribus qui habitèrent Yemen (le presqu'île de l'Arabie).^
Cette division dont nous parlions s'accorde ainsi avec
l'époque où la tribu de Yemen se sépara des autres
Sémites. Elle se rendit en Arabie tandis que les autres
allèrent plus loin encore.
Quand nous reprenons la généalogie à son commen-
cement, nous y lisons que Sem était le fils de Noë
et que le plateau du Caucase fut le lieu où, selon la
tradition, Tarche de Noë toucha terre et où la postérité
de Sem tint son séjour les premiers temps. Au pied de
68
ces montagnes étaient situés les royaumes de Chaldée,
d^Assyrie et de la Perse et les premiers noms cités dans
la généalogie de Sem sont ceux de Elara, Assur, Lud et
Aram.
D'ailleurs, dans les noms des fils de Sem se trouve
caché le sens que voici : Sem signifie nom , Schélach
émigration , Héber traverser , Péleg division , Béhu
pâturage. Il est donc très probable que ces noms se
rattachent à un sens plus profond qu'ils ne font supposer
au premier abord. Examinons les donc séparément:
Sem. Le nom donné à la personne d'où le peuple élu
a pris son origine , selon le point de vue Israélite. Ses
fils furent :
Elam — Assur — Arpakschad — Lud — Aram.
Ehjmais. Tribu ou peuple habitant la rive orientale du
Tigre dans la Babylone orientale. ^
Assur. Tribu aux sources du Tigre où se trouvait le
royaume de Ninus.
Arpakschad. Arapachitis qui touchait aux pieds des
montagnes de FArménie.
Lîid. Lydie pays célèbre dans PAsie mineure.
Araw,. Le plateau de l'Arménie. Plus tard le nom
d'Aram fut généralement employé pour désigner la Syrie.
L'endroit où fut Arpakschad ou Arapachitis est limité
ainsi : à Test se trouvait Elymais , au sud l'Assyrie ,
à l'ouest la Lydie et au nord l'Arménie.
Après Arpakschad suit, parmi les fils, Schélach ce qui
signifie émigration , nom qui se rattache à un fait historique
qui eut lieu du temps où les ancêtres d'Abraham commen-
cèrent leur vie de nomades. Ils sortirent dArapachitis
longeant la rive orientale du Tigre et traversèrent cette
69
rivière, événement dont le souvenir s'est conservé dans
le nom de Héber, fils de Schélach. Il parait cependant
qu'une dispute eut lieu après cette traversée, ime de
ces fréquentes discordes entre les nomades qui plus tard
devinrent tant de fois les causes de guerres, et dont
l'origine était l'accroissement de la tribu, d'où suivait
souvent manque de nourriture suffisante, ou de terrain
nécessaire pour se fixer temporairement. Après Héber la
multitude se divisa en deux parties, événement auquel se
rattache le nom de Péleg qui signifie division. Une partie
de la tribu partit pour Yemen et le reste retourna au
Caucase en longeant la rive droite du Tigre et en traver-
sant la Mésopotamie. La plaine fertile de ce pays offrit
de magnifiques pâturages aux nomades et le nom Eéhu ,
fils de Péleg, est sans contredit la plus propre déno-
mination que Fon a pu donner à cet événement. Ils
s'avancèrent jusqu' à Osroéne , lieu appelé Sarug par les
Syriens et y séjournèrent pendant quelque temps. Cette
phase nous a été conservée dans le nom du père de
jSiachor Sérug; cette région est FUr des Chaldéens ou le
pays de Haran, lieu qui vit naître Abraham.
Nous trouvons ainsi dans ces généalogies l'histoire an-
cienne des Abrahamides. La tribu prit naissance sur le
plateau du Caucase , elle était errante au delà du Tigre ,
tout en se multipliant et se divisait en deux parties après
avoir passé cette rivière. Ils traversèrent la Mésopotamie,
jusqu' aux plaines d'Edessa et séjournèrent temporairement
à Haran, qui est l'Ur des Chaldéens.
La généalogie d'Abraham contient encore les noms des
personnes suivantes :
70
Ts^achor I
Tharach
Abraham — Nachor II — Haran
épouse épouse
Sarai - Hagar. Qéturah - Milka. Milka - Lot - Jiskah.
Après un séjour à Haran, Abraham passe FEuphrate
et le Jourdain pour aller habiter la rive occidentale de la
mer morte, près des forêts de chênes de Mamre, dans le
pays des Amorites. Plus tard il descend en Egypte où
son peuple se mêle aux Egyptiens. Il avait épousé Sarai,
Hagar et Qéturah , dont il eut plusieurs fils dont les noms
sont conservés dans les généalogies. De son mariage avec
Hagar * il eut Ischmaël , qui à son tour eut douze fils ,
dont on trouve les noms chez différentes tribus Arabes.
Sa postérité est connue aussi sous le nom de Hagarènes,
qui plus tard dans l'histoire des Israélites ^ sont cités
comme ennemis. La race de Qéturah ^ offre les mêmes
particularités, ce sont aussi tous des noms de tribus
Arabes des environs de la Mecque, de sorte que ces deux
généalogies démontrent clairement, que les habitants d'une
partie de TArabie furent en relations très intimes avec
la race d'Abraham. Ces deux documents ont été écrits
évidemment dans le même but. Qéturah n a pas d'histoire
et celle dllagar est écrite plus tard d'après la généalogie. "^
En Abraham se trouve ainsi personifié l'ancienne tribu
Araméo-Chaldéenne, qui se confonda dans le déseit, qui s'étend
entre l'Arabie et Babylone et dans l'Arabie septentrionale,
avec plusieurs autres races. Les Hagarènes sont repré-
sentés par Nébajoth, qui fut le père des Nabathéens qui
71
habitèrent du côté sud-est de Babylone ; les Qéturites par
Midiaii qui est limitrophe du pays précédent. De cette
manière la race d'Abraham , est liée à l'Arabie et à Babylone.
Quand nous examinons la suite de son histoire nous
trouvons les descendants qu'il eut de Sarai, dans Tordre
suivante :
Sarai
Izaak
Jacob — Édom.
Les Iraélites. Les Edomites.
L'histoire dTdom est étroitement liée à TArabie pétrée
et à son nom se rattachent aussi les Amalécites, dont nous
avons fait déjà la connaissance et qui , selon la tradition
Arabe, dominèrent FÉgypte et furent les principales tribus
parmi les peuples Asiatiques. Selon les légendes Israélites
ces Edomites furent intimement liés avec le peuple
d'Israël et nous remarquons dans cette assertion une ten-
tative de l'auteur pour rattacher au héros de la tradition
toutes les tribus qui ont eu des rapports, avec le peuple
Hébreux ou qui s'étaient alliés à lui. De la comparaison
des généalogies ^ résulte évidemment que les Edomites
furent les descendants des Chorites ou Troglodytes , qui
disparaissent insensiblement du théâtre de Thistoire , tandis
que Ton voit Édom exister encore du temps d'Hérode, roi
d'Idumée, époque ou Édom, frère jumeau d'Israël, régnait
pour s'éteindre l'un avec l'autre.
Toutes ces généalogies démontrent des relations plus ou
moins intimes entre les différentes tribus et la race d'Israël.
Cette race ainsi entremêlée arrivait en Egypte d'après leur
propre tradition. Il n'est pas possible de fixer Tépoquç
72
de cet événement quoiqu'il est très probable quMls y
séjournèrent du temps de Ramsés II Sésostris. Cette
opinion acquiert un certain degré de vraisemblance, par
les détails qui nous sont rapportés au sujet de Joseph
et de son gouvernement , dont nous trouvons chez Diodore •
une citation conforme: „Sésostris divisa le pays entier en
36 provinces, appelés nomes par les Égyptiens. Pour
gouverner ces nomes il nomma un gouverneur, dont la
charge était de recevoir les revenus royaux et de veiller
aux intérêts des provinces .... Il fit élever de grandes
collines et y fit bâtir des villes."
L'érection de ces collines et la fondation des villes est
aussi très compatible avec la tradition Israélite, qui nous
apprend que ce peuple devait bâtir les villes de Pithom
et de Eamses , et la longue vie et le règne de Eamses II
s'accordent à ce que Ton dit du Pharaon de Fexode.
Yoyons si nous pouvons découvrir quelques traces des
Hébreux dans la Basse-Egypte. Tout récemment M. Chabas
a traité cette question dont nous empruntons les passages
suivants. '•>
„Si les monuments de la domination des Pasteurs sont
peu nombreux , bien plus rares encore sont ceux du séjour
des Hébreux en Egypte, on n'en a jusqu'à présent signalé
aucun qui n'ait été récusé par la critique."
Ici la question se présente : Si , dans le cas que ces traces
existent , elles se trouvent sur les monuments qui con-
tiennent les victoires glorieux des Pharaons ou bien , si on
doit les chercher dans les papyrus où se trouvent décrits
plusieurs choses différentes. „Dans ces papyrus nous
voyons apparaitre les Maschawascha , les Kahaka, les
Schardana , auxiliaires plus ou moins importants des
73
forces Égyptiennes, et bien plus souvent encore les Mad-
jaï , peuplade soumise par les armes des Pharaons de la
XII' dynastie. Ces étrangers paraissent s'être aisément
accommodés au joug Égyptien. Ils formèrent longtemps
une troupe spéciale chargée de maintenir Tordre et de
veiller à la sûreté publique.
Colonie productive, retenue par force sur le sol Egyptien
et employée par les oppresseurs à des travaux varies, les
Hébreux ont du donner lieu à des mentions du même
genre, et notre espoir d'en rencontrer quelques unes est
tenu en éveil par cette circonstance remarquable que la
plupart des papyrus hiératiques ont été écrits à une
époque voisine des événements de Texode."
Quand nous verrons apparaitre les Hébreux parmi les
tribus mentionées dans les papyrus, sous quelle dénomi-
nation se présenteront ils alors ? Ce ne sera pas souS
celle de Sémites , comme le prétend M. Heath et M. Le-
normant, ni sous celle (T enfants d'Israël, terme d'une
signification religieuse inconnu hors de ce peuple, ni sous
celle de Juifs ^ nom qui date d'une époque postérieure
à l'exil. Ce sera donc probablement sous le nom de
Hébreux que nous les trouverons.
„La Bible nous les montre employés à la consthiction
des villes de Pithom et de Eamses, à la fabrication de
briques et de ciment et aux travaux des champs les plus
écrasants .... C'est dans cet ordre de faits qu'on peut
espérer trouver une trace du séjour de ce peuple en
Egypte. — Or nous possédons précisément trois documents
qui nous parlent d'individus de race étrangère, nommés
A péri- u , occupés à des travaux de construction ; deux
de ces textes datent justement du règne de Eamses II,
74
Remarquons d'abord que le groupe hiéroglyphique rem-
plit parfaitement les conditions d'exactitude que j'ai
prévues; c'est la transcription correcte de Hiberi-m (ou
Iberim , les Hébreux) à la finale plurielle près , que
les Egyptiens n'ont jamais imité .... Ainsi donc des
règles philologiques bien constatées , nous permettent
d'identifier le nom des Hébreux avec l'ethnique Aperi-u.
Voyons maintenant si l'étude des documents où cet
ethnique se rencontre , nous fournira quelques indices
favorables à l'identifiation des deux peuples.
Dans le premier, le scribe Kaiissar rend compte en
ces termes à son maître, le scribe Bek-en-Ptah, de l'exé-
cution d'un ordre concernant les Aperi-u. "
„Pour la satisfaction de mon maître ; j'ai obéi au
mandat que m'a donné mon maître, en disant: Délivre
la nourriture aux soldats , ainsi qu' aux Aperiu qui
charient la pierre pour le grand Bekhen du roi Ramses
Meriamen, ami de la justice, (lesquels sont) confiés au
chef des Madjaï Ameneman. Je leur donne la nourriture
chaque mois , selon les instructions excellentes que m'a
donné mon maître."
Le second titre est du même genre; il est adressé par
un scribe nommé Keniamen à son maître le Kadjena Hui
de la cour de Eamses 11.^' En voici les termes:
,,J'ai obéi au mandat que m'a donné mon maître, en
disant : Donne la nourriture aux soldats , ainsi qu' aux
A[)eriu qui charient la pierre pour le soleil du soleil
(lisez pour le temple du soleil) Eamses Meiiamen, au
sud de Memphis."
!Nous trouvons ainsi les Aperiu, employés aux travaux
de construction de deux édifices différents, et placés sous
75
la direction supérieure de hauts fonctionnaires résidant à
Meinphis, car c'est dans les ruines de cette ville qu' ont
t'té trouvé les deux manuscrits qui nous les font connaitre.
Cette tribu ainsi fut chargée spécialement du transport
de la pierre.
„Dans le premier cas Tédifice en construction est nommé
le grand Bechen de Eamses II. Cette expression de Bechen
pouvait s'entendre de toute espèce de demeure on peut
se faire une idée de Tétendue du Bechen de Eamses II
par les détails que nous en fait connaître un texte dont
nous possédons deux copies. ''
„Sa Majesté, s'est bâti un Bechen, dont le nom est
très- fort, entre le pays de Zabi et FEgypte; pour ses
provisions délicieuses, il ressemble à Héliopolis; pour la
joie de l'existence, il est comme Memphis. Le soleil se
lève à son horizon et s'y couche ; chacun quitte sa ville
et est accueilli dans son étendue; son occident est à la
demeure d'Ammon , son sud à la demeure de sutech ;
Astarté est à son orient. Ouaté à son nord etc."
La Bible appelle les villes construites par les Hébreux
au Delta, villes de provisions, de trésors. Ce sens est en
harmonie avec ce que nous savons des Bechens royaux.
Dans la seconde lettre il s'agit de la construction d'un
temple ou d'une ville du soleil ce qui pouvait être ex-
primé en hiéroglyphes par les groupes Pa-Ea et Pa-Tum
Quoiqu'un papyrus nous parle d'un Pa-Tum situé à la
limite orientale de la Basse-Egypte, ** je ne veux pas
prétendre que nous soyons ainsi en possession non seule-
ment du nom des Hébreux , mais encore de ceux de deux
localités mentionnées spécialement par l'Ecriture comme
théâtres de leurs pénibles travaux. Il est probable que
76
les Égyptiens les employèrent sur beaucoup d'autre points ,
même en dehors du Delta. — C^est du reste ce qui
résulte de la teneur du troisième document qui nous
parle des Aperiu.
Il s'agit d\ine stèle - sculptée sur les rochers des carrières
d^Hammamat (en hiéroglyphes Bokhen) , et datée de l'an III
de Ramses-Mati-Meiiamen, le Eamses V de M. Lepsius.
Voici le sommaire de l'inscription : 's
En Tan III, le 24 du mois de Payni, le roi parcourut
la montagne sainte pour rendre hommage aux dieux, et
fit graver la stèle à son nom. Il avait chargé trois hauts
fonctionnaires, entre autre? Vun des prophètes du lemple
de Chons à Coptos , de veiller à Texécution de ses ordres
à la montagne de Bokhen , et lorsque les travaux furent
achevés, il ordonna au premier prophète d'Ammon, ar-
chitecte en chef, de les amener en Egypte. Le texte
énumère ensuite les fonctionnaires qui assistèrent le pro-
phète dans sa mission , ainsi que les prêtres, les chefs,
la force armée et les ouviiers chargés des travaux , le tout
s'élevant à environ 9,000 personnes. Leurs provisions
avaient été amenées en Egypte dans des chars attelés
chacun de six paires de boeufs.
Les Aperiu figurent dans cette colonie industrielle , au
nombre de 800 , et de même que dans les premiers cas
ils s'y trouvent accompagnés d'une force armée et d'un
détachement des Madjaï. Mais Kamses V a régné dans
le siècle qui suivit à Texode.
Si mon assimilation est exacte, il faut supposer que
tous les juifs n'avaient pas quitté l'Egypte. Il se pourrait
en effet que tous n'aient pas été dans la possibilité de ré-
pondre à l'appel de Moïse , et tel a du être le cas pour ceux
77
que les Egyptiens auraient relégués au sud de leur empire
ou dans les établissements du désert .... Quelques troupes
de malcontents auraient pu gagner les établissements Égyp-
tiens de la péninsule du Sinaï, et de là, reprendre le
chemin de FÉgypte.^^
Nous pouvons joindre les résultats obtenus par M. Chabas
à ceux que nous avons cités déjà au sujet des Hyksôs :
„que tous les étrangers ne sont pas partis mais que même
de nos jours , on trouve encore le type Sémitique dans le
Delta."
Selon toute probabilité on peut compter les Israélites
parmi les tribus Asiatiques qui ont séjourné pendant
un certain temps dans la Basse-Egypte. Cela explique
aussi que Jethro , quoique Arabe, les accompagnit à leur
voyage, et que Moïse avait épousé une femme Arabe nom-
mée Zippora et une Ethiopienne ou femme Cuschitique.
Les mariages mixtes qui donnèrent lieu plus tard, dans
le désert , à tant de horreurs , trouvent aussi leur explica-
tion dans ce mélange de tribus. Cependant ces relations
intimes diminuèrent peu à peu et finirent tout à fait,
jusqu' à ce que les Israélites se séparèrent comme
nationalité isolée des tribus environnantes.
Toutefois en Egypte ces diverses tribus étaient encore
réunies et maintenant nous ajouterons ce résultat aux
autres.
Selon la tradition Phénicienne , les ancêtres de ce peuple
avaient fondé des colonies en Egypte et y transportèrent
leur culte. D'après la tradition des Arabes, les Amalécites
furent environ ce temps-là les maîtres de TEgypte et à
cette même époque les tribus Phéniciennes peuplèrent la
côté septentrionale de TAfiique. Les Hébreux nous corn-
78
muniquent aussi que leurs ayeux séjournèrent en Egypte
et nous racontent leurs alliances avec plusieurs de ces tribus.
Nous venons de demander à TÉgypte l'affirmation de
ces traditions et elle nous a montré les monuments ,
qu'ont laissé ceux qui vécurent à la même époque. Il
nous semble que les certitudes acquises peuvent nous
suffire. Interrogeons maintenant ce peuple sur ce qu^il
peut nous apprendre concernant la religion des tribus
étrangères avec lesquelles Israël était lié si intimement.
ft-.''ÇNiS)SiK^^.-^
III.
LA RELIGION.
SECONDE PARTIE.
La religion des Hyksôs.
--«-'S4&e<—
Comme nous Tavons remarque dans le chapitre précé-
dent , plusieurs nations arrivèrent de TAsie dans la basse-
Egypte, qui fut conquise et dominée pendant quelque
temps par eux. Nous avons pu constater aussi que ces
tribus d'origines différentes se sont trouvées là ensemble,
environ vers la même époque que les Phéniciens fon-
dèrent des colonies. Sur les monuments, ces tribus étran-
gères sont indiquées comme des Palestiniens sous le nom
de Chet. La tradition Arabe leur donne le nom d'Amaleku
ou d'Amalécites, l'histoire Hébraïque les considère comme
les ancêtres des Israélites et selon les légendes des Ber-
bères, ce furent des Philistins ou Phéniciens qui pénétrèrent
jusqu' aux confins de ^Afrique , mais toujours nous ren-,
controns toutes ces tribus mêlées ensemble. — Tantôt
Moïse est cité comme chef du peuple émigrant, tantôt
6
8^
leur conducteur s'appelle Hiérosolyme ou Judée , mais
toujours la tradition Hébraïque est étroitement liée à toutes
ces légendes historiques.
L'histoire des Hébreux récèle d'ailleurs des relations
intimes qui existèrent entre les différentes tribus. Nous
réunirons toutes ces tribus sous le nom collectif de Hyksôs.
Nous pourrions les appeler aussi et avec raison les Che-
tites ou Pasteurs, mais la première dénomination présente
Favantage d'être plus généralement connue en même temps
qu'elle permet une conception plus étendue.
Que savons nous concernant la religion de ces tribus?
L'examen des documents qui ont été conservés, nous
apprendra quels sont les vestiges que nous en trouvons
dans les récits des anciens Hébreux.
Selon le papyrus Sallier I dont nous parlions déjà ,
le dieu de ces tribus était SutecJi. C'est ce dieu qui
sera le sujet de nos recherches dans les pages qui
suivent. Nous lisons que le roi Apophis choisit ce dieu
comme maître suprême et que ce fut le seul parmi les
divinités Egyptiennes à qui il rendit hommage et auquel
il dédia un temple solide et magnifique. Cet Apophis ,
un des rois Pasteurs, le quatrième selon la liste de Mane-
thoos, était le monarque souverain de la Basse-Egypte.
Il avait pour capitale Avaris ou Ha-uar et nous avons
remarqué que le village actuel de San, renferme encore
les ruines de cette ancienne capitale. Le culte de Sutech,
le dieu des tribus étrangères , s'unit à celui du dieu
Egyptien Set, dont Tadoration remonte à une très haute
antiquité. Du temps de la sixième dynastie, il y avait
déjà un autel où son nom était inscrit dans la série
des dieux principaux. Quel fut à cette époque le degré
83
de nationalité dont jouissait ce culte? C'est une question,
dont Fexamen nous mènerait trop loin et qui sort du
cadre de ce travail. Il est probable qu'il était un dieu
local que Fon révéra particulièrement à Ombos et qui
plus tard fut placé parmi les autres dieux après la réunion
des différentes régions. Il nous suffit de savoir que son
culte fut gardé en honneur spécial par les Hjksôs et
que ce ne fut que vers la vingtième dynastie qu'il fut
abandonné. Jusqu^à cette époque il reçut les honneurs
divins aussi de la part des gouvernements Égyptiens pur
sang, comme le furent ceux de la dix-huitième et dix-neu-
vième dynastie. Les princes considérèrent comme un titre
distingué de s^appeler : „Aimé de Set^' ou aimé d eSutech.
Peu à peu cependant toutes les qualilés excellentes de
Set disparaissent et lui que Pon nommait le bon dieu
par excellence , se voit transformer dans un être qui
représente la personification du mal. Une persécution
acharnée éclate contre lui, pendant laquelle les monu-
ments ornés de son image sont livrés à la mutilation.
Il est difficile de fixer l'époque juste de cette révolution
et de rendre compte des motifs qui la iSrent naître. Pour
procéder régulièrement à la solution de ces questions,
nous examinerons d'abord ce que nous trouvons rapporté
de Set comme un dieu bon, pour rechercher plus tard
ses titres à la qualité de dieu malin.
")-
1.
SET COMME BON DIEU, DIEU DES HYKSOS.
Nous possédons pour y puiser les sources historiques
les plus authentiques, que Ton puisse consulter. Ce sont
les monuments de dates contemporaines, conservés jusqu'à
nos jours. Afin de procéder avec ordre dans nos recher-
ches , nous commencerons à examiner les papyrus , divisé
en papyrus historiques . sacrés et littéraires. En désignant
les différents papyrus par les noms de leur propriétaires
ou de ceux qui les ont découvert, nous parlons du papyrus
Sallier, d'Orbiney, de Harris etc. Le premier que nous
ayons à consulter c'est le papyrus Sallier I. * Nous avons
déjà remarqué ailleurs qu'il est d'une grande valeur histo-
rique , nous ajoutons ici qu'il est indispensable pour
l'étude de l'histoire du culte Égyptien. Nous y lisons
que le chef des Pasteurs rendit un hommage tout parti-
culier à Sutech et qu'un temple magnifique et solidement
bâti fut érigé en son honneur. Peu de temps après eut
lieu l'expulsion de ce peuple par Ahmès. Nous examine-
rons si Tordre dans lequel se succèdent ces différents
événements, peut jeter quelque lumière sur les causes du
85
mépris général, qui plus tard fut le partage de cette
divinité. Easkénen qui régnait avant Ahmès, se servit
probablement du culte rendu à Sutech, comme prétexte
pour chasser ce peuple.
Le papyrus qui nous occupe présente une lacune ,
c'est à dire il y manque un fragment. Les événements
s'y succèdent dans l'ordre suivant: Les Pasteurs, Apépi,
Sutech , Easkénen et se terminent par le seul hom-
mage rendu à Sutech et la fondation d'un temple
en son honneur. La supposition que Easkénen puisa
dans cette question religieuse le prétexte pour faire la
guerre aux Pasteurs, repose sur le fait qu'Apépi rendit
honneur exclusivement à Sutech , comme seigneur d'Ava-
ris, au détriment de tous les autres dieux, parceque les
qualités qu'on lui attribuait jadis, étaient tout à fait
changées par les influences Asiatiques. Lorsque les Hyksôs
furent entièrement opprimés , on donnait à Set transformé
en Sutech , le dieu que l'on regardait généralement comme
la cause et le protecteur du grand mal , savoir la domina-
tion étrangère, le nom de dieu malin. Toutefois il fut
gardé en honneur pendant longtemps et un autre papyrus
nous cite encore qu'il reçut un hommage non partagé.
Cette fois ce fut le grand Eamses II qui le lui rendit
et le papyrus Sallier III * qui nous l'apprend est
outre cela remarquable, parce que nous possédons une
inscription hiéroglyphique, martelée dans le temple d^Ib-
samboul, qui contient le même récit dans les mêmes
termes. Ces deux monuments se complètent Fun Tautre
et nous en possédons à présent le texte achevé avec
la traduction. M. de Eougé nous donna la version fran-
çaise du papyrus et c'est à M, Chabas que nous devons
86
la traduction de rinscription d'Ibsamboul. C'est le récit
d'une expédition dirigée contre les mêmes tribus con-
quérantes qui, bien que chassées, menacèrent de nouveau
les frontières de l'Egypte , on y lit : „Le roi entouré d'une
garde nombreuse était assis dans sa tente, dressée au sud
de Kates (Kadesch) quand deux espions ennemis se présen-
taient devant lui avec l'intention de l'induire en erreur
d'une manière ou d'une autre. Ils prétendaient que les
Chets ou Hita's avaient voulu faire une alliance avec eux,
parce qu'ils appartenaient à une tribu guerrière qui avait
l'habitude de servir les différentes parties belligérantes.
Ils avaient réfusé de servir les Chets et étaient venus
pour informer le roi de la position des armées. Mais
c'était un piège qu'ils tendirent au roi , car à peine
Eamses s'était-il rapproché de Kates, qu'il aperçoit un
nouvel espion, duquel il apprend à force de coups de
bâton, des informations tout à fait opposées. L'armée
était déjà parti en avant et le roi était resté en arrière avec
quelques gardes seulement, quand tout à coup les Chets
en quittant leurs cachettes paraissent et se jettent sur ce.ux
qui étaient restés près du roi. Le roi voyant ses gardes
plier sous le choc , fut contre Tennemi comme une panthère;
il se révêtit de ses parures de combat et saisit sa lance.
Il était semblable au dieu Baal à son heure terrible.
Yoilà qu'il monte à cheval et prend son élan. Il était
seul de sa personne. Il pénètre dans la troupe de l'abject
Chet, à immoler à massacrer semblable au dieu Sutech
le très vaillant. Sa majesté fut au milieu d'eux à faire
tomber eux en cadavres un sur un dans Teau de
l'Oronte,"
Ainsi le suprême degré imaginable de vaillance fut
87
„une vaillance comme celle de Sutech" ceci prouve donc que
ce Dieu fut gardé en honneur, encore après l'expulsion
des Hyksôs.
Dans un acte public , le papyrus 360 ^ du musée
de Leyde , écrit du temps de Eamses II Meiamun ,
nous trouvons Sutech rangé parmi les dieux supérieurs
dans le palais de ce prince. Les dieux mentionnés se
suivent ainsi : Harmachis , (Phre-Hor-Sjoeti , nom du
grand Sphynx de Giseh) A.mun, Phtah, Phre, Sutech le
grand guerrier. Dans le papyrus Amastasi II * dont nous
avons la copie dans le papyrus Anastasi lY, nous lisions
déjà que le palais ou le Bekhen de Eamses était envi-
ronné de temples ; „son occident est à la demeure d'Am-
mon , son sud à la demeure de Sutech , Astarté est à son
orient, Ouaté à son nord etc.'*
Dans un autre papyrus nous trouvons cité l'hom-
mage rendu à Set du temps de Menephtah, le successeur
de Eamses / et outre cela nous rencontrons plusieurs fois
le signe de Set dans les cartouches royaux , ^ entre autres
dans le nom de Séti-Menephtah. Ces différents monuments
d'auteurs contemporains prouvent évidemment que les noms
de Set et de Sutech jouissaient d'une grande considération
sous le règne de la dixneuvième dynastie.
Nous consulterons maintenant les papyrus sacrés pour
voir si nous y pourrons découvrir des vestiges qui ont
rapport à un culte rendu à ce dieu. Ces papyrus sacrés
se divisent encore en deux catégories pour le motif suivant :
M. Lepsius "^ a trouvé à Turin une collection de frag-
ments d'un contenu sacré , qu'il a publié. Outre ceux-ci
il en exiitent encore d'autres de la même espèce, connus
sous les noms de rituels funéraires, livres des morts ou
88
papyrus funéraires, puis encore d'autres contenant des
hymnes à plusieurs dieux, des conjurations etc. Nous
appellerons la première catliégorie les rituels et la seconde
les papyrus sacrés.
En commençant avec les rituels funéraires nous suivrons
l'édition de M. Lepsius. M. de Eougé par les explica-
tions qu'il donna de quelques fragments , nous rendit
un service important. En examinant sa traduction du
chapitre 17^ nous nous apercevons, que malgré que plu-
sieurs personnes se soient occupés à la composition de
ce chapitre , Tempreinte d'une manière d^envisager plus
ancienne y est conservé. Nous lisons dans le verset 35 :
„Horus te purifie Set te renouvelle tour à tour" et M. de
Eougé pour expliquer ce passage cite un monument sur
lequel Set et Horus répandent sur le roi les signes de la
purification et de la vie éternelle.
De même dans les papyrus sacrés , dont un très remar-
quable , sinon unique exemplaire , se trouve au Musée de
Leyde, ^ un hommage est rendu à Set comme au Seigneur
des cieux. Dans un hymne en son honneur il est appelé:
„le seigneur du ciel et de la terre, à qui l'on adresse
des louanges et des prières, le bon dieu, lui qui veille
toujours." Quoique ce monument attend encore son expli-
cation, nous voyons par ce qui précède que Set reçut les
honneurs des divinités suprêmes de l^Egypte et les monu-
ments cités sont autant de témoignages qui le prouvent
évidemment. Nous montrerons encore le dieu Set devant
lequel les rois se prosternent et que nous trouvons sur
les monuments qui ont résisté jusqu'ici à la puissance
destructive des siècles, oii nous le voyons encore révêtu
de toute sa gloire. Passons eu revue dabord les statuettes.
S9
Comme nous le remarquions déjà, nous possédons des
statues qui représentent des rois de la dynastie qui pré-
cédait immédiatement le règne des Hyksôs. Celles ci por-
tent des légendes différentes. Nous commençons par les
statues connues de la treizième dynastie et en premier lieu
avec celle de Sévekhoteph III , qui se trouve dans le musée
du Louvre et qui porte le nom d'Apophis qui y fut taillé
plus tard. La mutilation qu'a subie cette statue à fait
disparaitre l'image de Set. Les statues de Ea-smenkh-ka
et d'un autre roi, trouvées à Tel-mokdam nous appren-
nent davantage. Le nom d'Apophis s'y trouve aussi avec
l'inscription de „bon dieu, astre des deux mondes,
fils du soleil , Sutechti , le chéri de Sutech , le seigneur
d'Avaris.''^ Ceci nous prouve que le même titre que Fon
donnait aux autres dieux, que Ton appelait aussi „seigneur
du monde," est conféré aussi au dieu d'Avaris, capitale
du pays des Hyksôs.
Nous avons déjà cité ces monuments et outre ceux-ci
encore d'autres du temps des Hyksôs ; ce sont princi-
palement ces derniers qui nous prouvent que Sutech fut
le dieu des Hyksôs par excellence. Ce sont les Sphynx
de San au type Sémitique et de Bagdad. L'image de Set
est effacée sur le devant des bustes des Sphynx de San,
mais conservée sur les épaules avec le nom d'Apophis ,
de sorte que nous avons retrouvé ainsi le temple , bâti par
Apophis , devant lequel ces statues étaient placés. Sur
les Sphynx de Bagdad nous lisons le nom du roi des
Hyksôs Ra-set-nub , ce qui prouve que les noms des rois ,
comme Sutechti, furent empruntés du nom de Sutech,
le dieu suprême. Nous trouvons donc ici la même usance
qui eut cours en jEgypte, l'union des noms des personnes
00
personnes aux noms des dieux, ce qui explique le nom
de Ra uni à tant d'autres; ici c'est le nom de Sutech ou
de Set dont on se sert.
Les dynasties suivantes gardent aussi ce dieu en honneur
et les rois prirent des noms empruntés à celui du seigneur
d'Avaris , comme Séti-Menephtah et Sèthos ; Earases
s'appelait le chéri de Set, le seigneur d'Avaris et nous
lisons sur un Sphynx en granit rouge qui réprésente
Eamses II, cette inscription: *" „Le Set de Eamses
Meiamun donne une vie stable et puissante sur le trône
du soleil à toujours." Sur le côté gauche est une phrase
tout semblable où la figure de Set a été martelée. M. de
Eougé dans sa description ajoute encore ceci : „Le dieu
Set fut en grand honneur sous la dixneuvième dynastie,
Séti I et II empruntèrent de lui leurs noms." Il se
trouve à Berlin un monument qui confirme ce que nous
venons de citer ; • * c'est le colosse de Eamses II avec
l'inscription: „Menephtah Hokphima le chéri de Sutech
le seigneur d'Avaris." Au Louvre se trouve encore un
colosse de Séti II *' fils de Menephtah, que M. de
Eougé décrit ainsi ; „la légende royale est martelée et
répétée sur la base et sur le dos du colosse. Le dieu Set
est mutilé partout, son image n'a échappé qu'une seule
fois à cet outrage dans un des cartouches gravés sur le dos.
La ceinture du roi fermée par une boucle sur la quelle
était gravé le nom royal avec une addition remarquable
Séti aimé de Ptah etc " Le pendant de cette statue
se trouve à Turin , nous en avons la description dans le
catalogue du musée, de M. Orcurti : '^ „Un colosse
d'homme en pied, qui réprésente le roi Séti II; sa tête
porte la double couronne , il a dans sa main droite
91
un long bâton sur lequel se trouve martelé un nom
royal , Har-phre , le puissant , Taimé du roi du soleil ,
seigneur des deux mondes, qui dirige TÉgypte, frappe
le pays des étrangers, roi de la haute et basse-Egypte;
seigneur des deux mondes , fils du soleil , seigneur des
deux couronnes, Séti II Menephtah, aimé de Set, grand
par gloire, aimé de Phre, source de vie pour ^éternité."
„I1 faut observer , y ajoute Tauteur , que partout où
Ton rencontre le nom de Set, il est mutilé avec un soin
particulier , tandis que les autres signes sont restés
intactes."
Nous pourrions passer maintenant à Fexamen des bas-
reliefs, si avant de poursuivre nos recherches il ne fallait
pas que nous donnions une réponse à la question, s^il
n'y existe aucune statue du dieu Set, comme des autres
dieux Egyptiens. Et nous pouvons répondre à cela affir-
mativement, quoique ce n'est qu'une seule statuette qui
existe et qui se trouve au musée de Leyde.** Elle représente
une figure assise avec la tête de Set , mutilée en plusieurs
endroits ainsi que Finscription. Toutefois c'est assez inté-
ressant. On y lit: „Acte d'adorations à Set le grand,
le vigilant, le grand dieu, le roi céleste, seigneur de la
victoire ;" dans un autre endroit : „Acte d'adorations à
Set, fils de Nutpe, l'esprit de Hor-Nuchti (Horns le
vainqueur) ," et encore ; „Suti , fils de Nutpe , grand vigi-
lant, qui est aimé par le dieu Ea." M. Leemans donne
la description suivante de cette statuette. „Cette statuette
est jusqu'ici l'unique qui soit connue et qui a survécu
à la destruction générale de toutes les images." Dans sa
description raisonnée des monuments à Leyde il ajoute
encore : „Le travail de notre statue appartient à la plus
belle époque de Part Égyptien et remonte au moins
jusqu'au commencement de la XYIII""* dynastie/'
Jetons à présent un regard sur les monuments qui
nous restent encore et que nous divisons en inscriptions
des temples , pierres funéraires ou votives et scarabées.
Le culte était très étendu et Set fut généralement adoré
comme divinité suprême par la XYIII™', XIX"" et une
partie de la XX™' dynastie. Nous avons vu qu'il portait
les noms de, fils de Ra, seigneur des deux mondes,
(Haute et Basse-Egypte) astre des deux mondes , mais
presque toujours il est surnommé Noebti et s'appelle alors
Set-noebti. Ce nom est écrit avec ou sans le signe des
villes ou des régions. Quand ce signe est supprimé, le
nom veut dire: Set le resplendissant ou Set d'Or. Ainsi
nous lisons à Ibsaraboul, dont nous parlerons encore plus
loin : „lVous vous donnons la vigilance de Horus-noub
et Set-noub ," ce qu'on ne peut traduire qu'en „nous
vous donnons la vigilance de Horus et de Set , les res-
plendissants (excellents).'' Noebti avec le signe de région
signifie Ombos. Il est probable que ce dieu reçut hon-
neur à Ombos, principalement du temps des dynasties
qui précédèrent le règne des Hyksôs. Toutefois, quand
Set est devenu seigneur d'Avaris, c'est à dire le dieu
national des Hyksôs, ceux-ci ne lui donnent jamais ce
titre. Cependant les dynasties Egyptiennes lui donnent le
nom sous lequel il fut connu autrefois, d'où il suit que
nous trouvons sur les monuments de ceux-ci, le dieu des
Hyksôs surnommé dieu d'Ombos.
Passons maintenant aux bas-reliefs , que nous possédons
en quantité dans les ouvrages de M. Rosellini " et de
M. Lepsius. *^
Les dieux sont représentés toujours comme les précep-
teurs des rois; c'est ainsi que le dieu de la XYIII"" et
de la XIX"" dynastie est introduit aussi. Les rois reçoivent
la force, la vie et la pureté des dieux. Thoutmès les
reçoit, tantôt de Set, Amun et Horus, ^"^ tantôt de
Nephthys et Set-noebti. '^ Ailleurs Set vient Thoutmès en
aide *^ ou protège ce roi pendant qu'il est allaité par
Hathor. ^® Le roi Horus reçoit la vie de Set et de
Nephthys dans le temple de Karnak. ^^ Ailleurs encore
Set instruit Thoutmès à tendre l'arc. ^^ Presque toujours
il est réprésenté avec Horus dispensant la vie. Son
emblème apparait encore dans les noms des rois Séti
Menephtah et Séthos. Ramses II le grand est réprésenté
comme protégé par Set , Nephthys et Horus. ^^ Le roi
sacrifie lui même des offrandes à Set ^* qui figure dans
une série de dieux. *' On le trouve encore représenté
couronnant un roi avec l'aide de Horus. ^^ Set-noebti placé
à côté du roi Herhersiamon offre à celui-ci la couronne
de la basse-Egypte , tandis que Horus , qui se trouve à
l'autre côté, lui donne celle de la haute-Egypte. Une
femme de la haute-Egypte cherche à persuader le roi
d'accepter la couronne que Horus lui présente et une
femme de la basse-Egypte cherche de son côté , que le roi
honore Set de son choix. Le roi tourne son regard vers
Horus qui est à gauche.
En examinant les monuments de M.Eosellini nous trouvons
en partie les mêmes figures et en partie d'autres , qui sont
autant de preuves des mêmes faits. Menephtah le seigneur
de Torient et de Toccident, est toujours représenté comme
recevant la vie et la pureté de Set et de Horus -"^ et dans
un autre lieu nous voyons que Eamses Meiamun lui
rend honneur d'une manière particulière. -*
94
Le culte de Set comme bon Dieu était généralement
répandu parmi les rois et ils aimaient à se nommer après
lui. Il y à une couple de stèles qui prouvent d^une
manière évidente qu'il reçut honneur aussi de la part de
personnes de condition inférieure. Sur une des stèles au
musée de Leyde est la figure d'un nommé Kiana, sacrifiant
à Set-noebti le tueur du dragon. ^^ Toute la représentation
a été dorée autrefois et on voit en haut le ciel avec le soleil
et la lune ; en dessous le soleil on lit : „Set-noebti grand
dieu." Ces mots ont rapport à la personne qui s'y trouve
dessous, tuant le dragon. Cette personne présente le type
Asiatique et le dragon à la tête d'homme le type Égyptien.
Plus bas se trouve l'Egyptien Kiana, qui sacrifie à Ea dans
le caractère de Noebti. Cette stèle est d'un travail exquis
comme celui des monuments de la XYIII™" dynastie.
Il est remarquable que Set est représenté ici comme Ra,
dieu suprême et tueur du dragon et plus loin nous ver-
rons qu'il devient dragon lui même , qui menace a chaque
instant les dieux les plus honorés. Comme dieu des
tribus Asiatiques il présente le type de ces peuples. Ce
petit monument est donc d'une grande valeur parceque
la domination des Asiatiques en reçoit un témoignage
irrécusable et outre cela c'est une preuve du bon accueil
que l'on fit à leur dieu, quoiqu'on le considérait toujours
comme Set le dieu d'Ombos. Ce n'étaient pas les rois
seuls qui le rendirent honneur , car cet homme mort était
un homme du peuple , ce qui prouve que le peuple imitait
en cela ses rois. On allait même jusqu'à emprunter des
noms au nom de ce dieu. Nous avons une preuve pour
cela dans une autre stèle qui se trouve aussi à Leyde,
oii l'on voit représenté un garde du palais de Thoutmès,
95
nommé ■N'oebti et sa femme Set-amon , qui sacrifient à
Osiris. '°
Avant de terminer ce chapitre, nous dirons quelques
mots encore sur les Scarabées. ^* On s'en servit en guise
d'amulettes ou d'ornements et ils sont pourvus din-
scriptions qui prouvent Thonneur que Ton rendit à Set.
Ils remontent à la XYIII"- et à la XIX"" dynastie et
portent les titres de Séthos ou Menephtah. Tous ces
monuments réunis prouvent d'une manière évidente que
Set, le dieu par excellence des pasteurs ou ÏÏyksôs, fut
gardé en honneur spécial par les rois et le peuple pendant
les XVIIP' et XK""" dynasties. Plus tard Set a perdu
cet honneur et fut méprisé au même degré qu'il avait
été adoré jadis. La cause de ce changement n'est pas
difficile à trouver; il était devenu le dieu des tribus des
Pasteurs ; une invasion que Ton regardait, à partir de la
XX™' dynastie, comme le plus grand fléau qui eut pesé
encore sur TÉgypte et qui fut placé sous sa protection
particulière. Voyons maintenant, comment il est repré-
senté comme dieu malin.
II.
SET COMME DIEU MALIN.
Pendant le règne de la vingtième dynastie, une persé-
cution religieuse générale fut ordonnée contre le culte de
Set et le dieu guerrier tant exalté jadis, fut détrôné,
son nom et son image effacé ou mutilé sur les monuments ,
partout oii il n'échappait aux recherches avides. Sous
96
la XXTme dynastie son culte à disparu et quoiqu' avec la
XXIIme dynastie une nouvelle succession de rois , originaire
de Tanis , monte sur le trône de TÉgypte , l'ancien
dieu de Tanis continue à être méprisé.
Les prêtres prirent part à cette extermination et comme
nous Favons déjà observé, ce n'est qu' avec grande peine
que l'on peut découvrir quelque vestige du culte de Set
comme bon dieu.
Il y en a d'avantage de Set en sa qualité de dieu
malin. On a poussé la haine jusqu'au point de bannir
son nom hors du monde, en même temps que l'on dé-
truisit son image, que Ton remplaça par une autre
divinité. Commençons encore à examiner les papyrus et
en premier lieu les rituels. Nous le rencontrons dans le
premier chapitre, combattant contre le dieu Horus. Pour
expliquer ce passage il faut que nous citions le mythe
en son entier, tel qu'il a été conservé par Plutarque et
auquel les papyrus font allusion à chaque instant.
Plutarque nous la communique dans son étude sur Isis
et Osiris de cette manière : ' Osiris le soleil et Tsis la lune
qui avec Thoth sont les trois dieux principaux des Egyp-
tiens, condescendirent à quitter le ciel afin de favoriser
la terre de leurs bontés. Isis inventa le blé et Osiris
les outils de labourage. Il attela le premier le taureau
à la charrue et pourvut les hommes de fruits de toute
espèce, outre cela il leur donnait des lois qui réglaient le
culte et la vie sociale. Après avoir comblé de ses faveurs
la vallée du Nil , il part pour faire participer les autres
pays à ses bienfaits. Il vainquit avec une armée immense
tous les peuples , non par la force des armes mais par la
musique et des paroles. Son frère méchant fut Typhon
97
qiri portait aussi le nom de Set , poussé par jalousie et par
haine il s'empara , pendant l'absence de son frère, du trône
de l'Egypte et conçut Tintention d'assassiner son frère,
lorqu' Isis fit échouer ses desseins. Après le retour de
celui-ci il trouva moyen de renfermer dans une caisse
qu'il jetta en mer où périt Osiris. En apprenant ce crime
Isis se mit à lamenter et à se désoler, cherchant partout
afin de trouver la caisse avec le défunt. Pour venir à bout
de cela elle choisit pour son aide Anubis, fils d'Osiris et
de sa soeur Nephtlîys, qui fut pendant quelque temps
l'épouse de Typhon. Anubis possédait les qualités du
limier. Ils cherchèrent en vain pendant longtemps, car
la caisse était arrivée à Byblos en Phénicie où le bois
prenant racine était devenu un grand arbre, à cause de
la force énorme qui s'exhalait du dieu qui se trouvait
dedans. Cet arbre fut bientôt abattu et avec le cadavre
qu'il renfermait, placé en guise de colonne dans le palais
du roi de la Phénicie. Tout cela est rapporté à Isis par
Anubis. Isis va se mettre après cela dans Tattitude d'une
femme désolée devant les murs de Byblos et se laisse
engager comme nourrice par les servantes de la reine, qui
venait d'accoucher d'un fils. Au lieu d'allaiter l'enfant,
elle lui met le doigt dans la bouche et le pose la nuit sur
le feu, afin de le purifier des taches de la terre. La
reine qui vit cela avec terreur, commença à crier de toutes
ses forces , sur quoi Isis apparait comme déesse dans un
orage , touche de sa main la colonne , de manière que la
caisse et le cadavre en sortent. Elle s'en empare et les
cache dans l'endroit le plus épais de la forêt. Typhon se
trouvait par hasard à la chasse et découvre le corps ,
qu'il coupe en quatorze morceaux qu'il jette autour de soi.
7
98
Isis en retrouve treize , qu'elle range ensemble de manière
à en faire un corps entier et ajoute à la place de ce qui y
manque , du bois de sycomore. Le défunt Osiris apparait
ensuite à son fils qu'il excite à la vengeance contre
Typhon. Ce fils réunit ses fidèles et triomphe de Typhon
qu'il fait prisonnier. Cependant Isis , par compassion
pour Typhon le délivre, après quoi il s'enfuit avec ses
compagnons dans le désert.
Après cela Horus prend possession du trône de son
père et devient le dernier des dieux qui ont régné sur
les mortels. Sur ces entrefaites Osiris est devenu roi et
chef des régions inférieures (de Thadès).
C'est à ces légendes que Fon fait allusion chaque fois
et dans le premier chapitre du Rituel nous les trouvons
déjà cités. Le défunt y est représenté comme paraissant
devant le siège de' justice d'Osiris où sa vie et ses oeuvres
seront soumises à un jugement équitable. Il faut qu'il
plaide lui même sa cause et afin de disposer Osiris favo-
rablement à son égard , il se compare à Horus qui ,
sollicité par son père , combattit Typhon ou Set. Le titre
du premier livre chapitre 1 — 15 est conçu en ces termes:
„Commeii cément des chapitres de la manifestation au jour
de la résurrection des mânes (ceux qui sont devenus
esprits après la mort) dans Ker-neter (ou la demeure
inférieure, c'est le nom le plus ordinaire du séjour des
morts). On le dit (ou lit) le jour de l'ensevelissement.
Que le défunt N. N. justifié, avance dans la manifestation
au jour.'' ^ Lorsque le défunt était justifié et qu'il avait
subi toutes les épreuves dans le séjour de la purifica-
tion, il se levait avec le soleil dans l'orient et faisait
part, comme âme bienheureuse, du nombre de ceux qui
99
accompagnaient la barque du dieu Ra, le soleil. Mainte-
nant rame est arrivé devant le trône du juge et dans
le chapitre I. 5 elle s^adresse à Osiris en s'écriant.
„J'étais avec les deux épouses* d'Osiris (Isis et Nephthys)
quand elles fesaient son deuil (cherchant son corps) dans
la région des nids, j'ai justifié Osiris de ses ennemis;
j'étais avec Horus , en ce jour où Fon investit les fortifi-
cations , pour ouvrir le lieu du rassemblement , qui était
le siège de ceux qui comprimaient le coeur divin, renver-
sant ceux qui ont été vaincus à la porte du canal. Je
servais Horus dans la région de la porte du canal."
La légende qui suit nous apprend que le jour du combat,
dont il sortit victorieux , Horus n'était pas très rassuré en
présence d'un adversaire aussi redoutable que le meurtrier
de son père; la frayeur le paralysait et ce fat Thoth qui
ranima son courage. Dans le chapitre 17 ^ on cite le
combat d'Horus contre Set en termes un peu équivo-
ques. Ailleurs * la prière suivante est adressée à Osiris :
„Sauvez le défunt du dieu qui s'empare des âmes, qui
dévore les coeurs (dans lesquels se trouvait le principe
d'une vie nouvelle). Sauvez le de celui qui se répaît de
cadavres , qui terrifie les faibles. — Yoici l'explication de
ce vers. — C'est Set, autrement l'exécuteur (ou Timmo-
lateur du taureau ou du boeuf,) autrement c'est Horus,
fils de Seb." — „I1 s'agit ici comme toujours, ajoute
M. de Eougé, du sort de Thomme après la mort. Le dieu
suprême dans ses diverses formes est invoqué contre les
terribles effets du jugement. La glosse varie toujours
sur l'exécuteur, dont le pouvoir repose tantôt entre les
mains d'Horus, tantôt entre les mains de Set et de ses
démons."
100
De même nous trouvons Set rangé, tantôt parmi les
dieux principaux , ' Seb , (Saturne) Osiris , Suti ou Set ,
tantôt son nom est supprimé. ^ Il reçoit plusieurs
surnoms qui tous ont une signification mauvaise: Baba,*^
le Bebon de Plutarque , un prénom de Set dont nous
lisons : — „Ah seigneur de la grande demeure , roi
suprême des dieux , sauves le défunt de ce dieu ....
qui se repaît des maudits et (Sauves le) de l'esprit
du bassin de feu qui dévore les multitudes .... voici
l'explication ; Celui qui dévore les multitudes est
son nom .... Le bassin de feu est dans Anrutew qui-
conque y arrive (impur) sera immolé. Autrement dit
Baba est son nom, c'est celui qui défend ce repli de
TAmenti (la région inférieure)." — A un autre endroit il
est appelé; ^ „Celui qui pousse les impies à la demeure
du billot pour détruire leurs âmes." L'explication c'est
(Smy ? ou) Smu Tannihilateur d'Osiris, (un der prénoms
connus à Plutarque)." Souvent il porte le nom d'Apap ,
celui qui dévore les âmes. ' La chapitre 7 est tout à
fait consacré à celui-ci, de même le chapitre 39. Le titre
du septième est conçu en ces termes : „Chapitre pour
traverser les régions d' Apap qui sont vides :" Apap signifie
le gigantesque et c'est aussi le nom du grand serpent
ennemi du soleil. Le chapitre 149 cite quatorze endroits
différents ou se trouvent des dieux ou des démons Typho-
niques qui refusent le passage aux âmes et leur donnent
la liberté quand elles ont subi l'épreuve; plus tard nous
reviendrons sur ce chapitre et sur les vignettes. Jusqu'ici
le papyrus funéraire ; nous y voyons exprimé la preuve
non équivoque, de la terreur qu' inspirait Set le malin
esprit.
101
En ouvrant les autres documents et en premier lieu le
papyrus Harris , nous lisons les conjurations suivantes: ^^
„A.rrête toi crocodile fils de Set. Moi je suis Anhur
seigneur du glaive. Permez les bouches " comme est scellée
la demeure du glaive à jamais , comme est scellé le
fil du glaive d'Anata et d'Astarté, les déesses grandes qui
conçoivent , non enfantent , elles sont scellées par les dieux ,
elles ont été créées par Set." Les déesses Phéniciennes,
sont regardées ici comme des esprits malins et comme
tels les filles de Set, l'esprit malin par excellence. Plus
loin, nous lisons: »' „ Arrière toi Mako crocodile fils de
Set , ou , " „0h arrête toi crocodile Mako fils de Set ,
protège moi Ammon, fécondateur de sa mère." Lorsqu'
enfin le crocodile conjuré, le terrible fils de Set apparaît,
nous lisons ** „Mako fils de Set vient , il l'ouvre" et
soudain Osiris se change en singe, expédient par lequel
il est en état d'échapper à Fanimal terrible. Ici les con-
jurations se terminent avec cette exhortation : „Remplis
le rôle de Horus en cela et de Set pour épouvanter."
D'autres papyrus magiques de la même espèce font aussi
mention de Set ou Sutech , comme d'un malin esprit. Il
y en a deux au Louvre dont on trouve la traduction dans
rédition du papyrus Harris par M. Chabas. L'un présente
au revers le nom de la déesse Selk, la déesse scorpion
et le contenu suivant:" ,,Soutekh , aspic, reptile, mé-
chant , qui vient pour t^emparer de la lumière" etc.
L'autre a sur le revers le nom de Bascht, deésse à la
tête de lion et contient : „Soutekh , auteur des fl^éaux ,
aspic mortel . . . arrière toi Set , aspic mortel , reptile . . .
'tu ne verras plus le grand dieu , etc.." Ici Set est
regardé tout à fait comme esprit malin et la question se
102
présente maintenant, de quelle époque date ce papyrus.
D'après le style des hiéroglyphes ce serait , selon M. Chabas »
du temps de Ram ses III et au plus tard , de Ramses IX ,
ce qui nous ramène à la vingtième dynastie et bien au
commencement du régne des Eamessides.
Pas la moindre bonne qualité n'est plus citée de Set
dans ce document. Il y a encore d'autres sources qui
peuvent nous servir pour nos recherches ; ce sont les-
documents qui contiennent le calendrier Egyptien. Nous
en possédons un tel, des jours heureux et néfastes, dans le
papyrus n» 346 du musée de Leyde. M. Leemans en
à donné une magnifique édition et M. Brugsch quelques
explications. **
En Egypte Tannée fut généralement divisée en douze
mois de trente jours et on y ajouta à la fin de Tan cinq
épagomènes ou jours supplémentaires. Ces cinq jours
furent considérés comme les jours d'anniversaire de plu-
sieurs dieux. Le titre du papyrus est pour cette raison :
„Livre des cinq jours qui restent de Tannée." Les jours
qui furent marqués avec le signe du combat, furent
envisagés comme des jours de calamité. Selon le papyrus
n» 346 il se divisent ainsi :
I^jour (combat) ce jour est le jour de naissance d'Osiris.
2"" jour est le jour de naissance de Ha-uer.
3"" jour (combat) est le jour de naissance de Seti.
4"" jour est le jour de naissance d'Isis.
5"" jour (combat) est le jour de naissance de Nephthys.
Après Ténumeration de ces jours suivent les invocations
qui doivent avoir lieu journellement. Ces invocations
commencent avec le surnom ordinaire d'Osiris : „0h
Osiris, époux d'AmentT' (Thadès). Les jours marquées au
103
signe du combat furent les jours néfastes et parmi ceux-
là le jour de naissance de Set était considéré comme
excessivement malheureux. C'était une fatalité que de
naître ce jour-là. Plutarque dit en parlant de la troisième
des épagomènes : „I1 fut pour les rois un jour de mauvaise
augure, ce jour-là on s'abstenait de toute occupation
jusqu'à minuit." Ce papyrus donne avec beaucoup de
justesse les épagomènes qui furent connus déjà par les
monuments. Champollion découvrit à Turin un fragment
de papyrus où ils sont inscrits , toutefois ' sans les noms
des dieux. M. Lepsius trouva à Esneh un monument
^m du temps de Claudius , remarquable à cause que le nom
de Set y manque et est omis avec préméditation. Nous
les rencontrons encore une fois sur un monument du
temps de la douzième dynastie mais, soit que le nom
de Set ne fut pas encore employé dans ce sens, soit
pour un autre motif , il n'y figure point. Ce sont
seulement les noms d'Osiris , de Horus , d'Isis et de
Nepbthys. ^^ Un dernier papyrus , traitant le même sujet ,
est le papyrus Sallier IV que M. de Eougé à expliqué
pour une partie, dans la Eevue Archéologique. ^^ Déjà
M. Birch, dans la description des papyrus du British-
Museum, avait annoncé que ce calendrier renfermait des
indications sur les actions que Ton pourrait faire à certains
jours de Tannée et les divinités auxquelles ces jours
étaient consacrés. Les premiers jours de Thoth et les
trois derniers mois presqu entiers, manquent à ce calen-
drier. Le papyrus de Leyde mentionné ci-dessus peut
suppléer aux épagomènes. Parmi les documents divers
qui ont été écrits au verso , on distingue un protocole au
nom de Eamses II. Cette date peut être regardée comme
104
pouvant fixer approximativement l'époque à laquelle il à
été rédigé. On ny rencontre pas les fêtes d'Ammon et
de Maut (dieux de la haute-Egypte) ce qui fait penser,
qu'il pourait avoir été rédigé, dans quelque temple de la
basse-Egypte. — Trois signes sont employés pour noter
les qualités des jours: 1* bon, heureux, 2° combat,
funeste, 3" 8tare ^ mauvais. Quand le jour est noté par
trois caractères semblables, il est entièrement heureux ou
funeste; le mélange des signes rend le jour seul néfaste et
la nuit heureuse ou le jour heureux et la nuit néfaste.
Le mythe d'Osiris et de Typhon ou Set parait dominer
tout le reste dans ce calendrier. Yoici d'abord quelques
unes des prescriptions pour les principaux jours funestes;
je me bornerai à ces jours où Ton trouve le mythe
connu. •
„Le 24 Pharmouti. Si Ton s'avisait de prononcer le
nom de Set en plaisantant, on devait avoir pour toujours
du trouble dans sa maison." M. de Eougé ajoute, ce qui
donne un grand intérêt à l'énoncé de ces superstitions
c'est que le motif de la prohibition est quelque fois
expliqué .... Ainsi :
Le 12 Choaik : „0n ne doit pas sortir, c'est le jour
oii se passe la mystérieuse transformation d'Osiris en
l'oiseau nommé Yennou (afin d'échapper à Set.")
Le 14 Toby. „0n ne doit pas écouter les chants
voluptueux , parceque dans ce jour Isis et Nephthys pleurent
leur frère Osiris.''
Le 20 du même mois : „Barisis (ou Bal-isis) enlève
la lumière du monde et il y a des ténèbres, on ne doit
pas sortir jusqu'au coucher du soleil.'' Je ne sais, dit
M. de Rouge, s'il y a là le souvenir de quelque grande
105
éclipse de soleil ou de ténèbres passagères, produites par
le simouin chargé des sables du désert.
Au 3* Mechir. „Oii jie devait pas voyager, parce que
c'était le jour d^une des expéditions de Set."
Le 29 „Set avait été dans toute sa violence , il ne
fallait rien regarder jusqu' au coucher du soleil."
Ces jours-là étaient malheureux. D^autres se rapportent
aux incidents heureux de la guerre contre Set. On trouve
une panégyrie au premier jour de chaque mois, comme
on pouvait s'y attendre, d'après les listes de fêtes sculptés
sur les tombeaux. Les autres panégyries sont placées ainsi :
au 2'"" Paophi; au 14'"' Paophi, jour du couronnement
d'Horusj au 16""° du même mois, fête d'Osiris à Abydos ;
au 17"", jour d'offrandes aux dieux; au 6""' Athor, pané-
gyrie du fils d'Isis dans toute FEgypte; au 16"' les grands
personnages arrivent à Abydos , pour se joindre à Isis et à
Nephthys qui pleurent leui* frère Osiris; le 9 de Choiak
était le jour où Thoth avait combattu Set avec avantage;
c'est sans doute le même combat dont Thoth se vante
dans le premier chapitre du rituel funéraire; le 14"" Toby,
Isis et Nephthys recommencent à pleurer leur frère dans
Abydos et Tatou; le 16"" Méchir , Horus avait défait Set
et son armée , ainsi ce jour était heureux ; le 9"* Pachons
était encore le jour d'une des victoires d' Horus.
On voit que le mythe de cette grande guerre divine ,
occupait à lui seul presque tout le fond de ce calendrier.
Kincident le plus grave parait avoir été rapporté au 24"*
Thoth. Le texte donne des détails assez étendus sur un
grand combat que Set y soutint contre Horus. Il paraît
que ce dieu n'eut pas le dessus, car ce jour est noté
comme un des plus funestes; „les deux dieux se préci-
lOÔ
pitèrent Fun sur l'autre et le combat dura tjois jours et
trois nuits. Dans ce texte, malheureusement mutilé et
fort difficile à comprendre , il semble qu' Isis intervient
entre Toncle et le neveu et que Typhon finit par frapper
à la tête la déesse elle même; aussi devait on en ce jour
faire des offrandes à Isis et au dieu Thoth, que les tradi-
tions représentent comme le fidèle ministre d'Horus."
Voilà le rapport de M. de Eougé au sujet de ce papyrus.
Nous y apprenons qu'avant la vingtième dynastie et
notamment dans la dixneuvième , Set fut considéré comme
dieu malin et il est plus que probable que le mythe
d'Osiris et de Typhon date d^une époque très reculée.
Toutefois son culte fut en honneur du temps de la dix-
neuvième dynastie et à la question, quels furent les motifs
de ce culte ? je crois qu'il n^'y a que cette réponse à
donner: On adorait en lui !<> la sagacité, 2" la force,
3® le courage , 4^^ la vigilance , toutes vertus d'un héros.
On regardait ainsi Set comme le dieu en qui étaient
réunies toutes ces vertus , en d'autres termes , Ton adorait
en lui le dieu de la guerre. Lorsqu'on disait, en parlant
de Eamses , que Set était dans tous ses membres ou que
Set l'emportait, cela signifie que la force et le courage
comme Set les possédait Tinspirérent. Dans ce même sens
le papyrus Harris engage d'être vigilant comme Set, de
même nous devons expliquer l'inscription d'Abou Simbel
où le roi reçoit une vigilance comme celle de ce dieu.
Cependant quand les Hyksôs Asiatiques, comme nous
l'avons vu plus haut, le choisirent comme leur dieu
unique, qu'ils révérèrent d'une manière tout à fait opposée
à celle du culte Egyptien et même hostile à celui-ci ,
ij commençait à baisser dans l'estime du roi et du
107
peuple et bientôt on ne put plus souffrir même son image.
Ce dédain allait en s'augmentant , il fut négligé et
confondu avec d'autres dieux. Dans le chapitre 42 , 8 »•
du rituel funéraire nous lisons parmi les dieux du premier
rang le nom de Set en ces termes: ,,Set autrement dit
Thoth."
Il y est confondu avec Thoth et à un autre endroit
avec Horus. A Ibsamboul , ** nous lisons : „Nous vous
donnons la double vigilance de Horus et de Horus ou des
deux Horus. En comparant cette inscription avec celle
qui lui est conforme à Medinet-Abou " nous lisons cette
dernière en ses termes : Nous vous donnons la double
vigilance de Horus et de Set les resplendissants (ou de
Horus-noub et de Set-noub). Même nous trouvons Set
combiné avec Horus et son culte est seulement indiqué
encore par sa tête que Ton voit apparaître derrière Fépaule
de ce dieu. "
Puis Set s'efface tout à fait. Sur un des tombeaux , celui
de Séthos, le nom de Set est remplacé par celui d'Osiris. *'
Sur le sarcophage de la reine Anches-en-Uanefruhet , dans
le British-Museum et sur ceux du temps des Ptolemées,
ce nom a été omis et remplacé par Horus ou Thoth. ^*
L^usurpation changea bientôt en persécution, dont
nous avons les preuves dans le fait que sur les monuments
les figures de Set, sont mutilées à dessein. Parfois on
trouve encore une partie de son nom qui a échappée à ce
vandalisme , de manière que Ton peut reconstruire le sens
primitif. Ceci se trouve aussi sur les bas-reliefs. *^ A partir
de cette époque Set devient le dieux des tribus ennemies ,
non seulement des Chets , comme nous Favons vu , mais
aussi des nègres. 11 est, par conséquent, question d'un
108
Set des nègres ^^ , représenté sous la forme d'un corbeau
avec des oreilles pointues.
Plus tard encore ce dieu est représenté sous la forme d'un
âne , comme dans l'inscription au temple d'Apet à Karnak ,
où on le voit enchainé devant Ptolemée Euergetes II.
Horus qui le tient par les oreilles lui donne des coups.
La même représentation se trouve sur la porte du nord
de Karnak , où Euergetes est occupé à la même besogne."
Set perdit sans retour le nom de dieu bon ou grand,
ou vigilant, ou glorieux et les Grecs ne le connaissent
que sous le nom de Typhon, le dieu malin Phénicien.
Nous nous conformons donc à l'opinion de M. Devéria,
lorsqu'il se prononce ainsi: „I1 se peut en effet, que ces
changements religieux, n'aient pas eu d'autres causes que
des revirements politiques ," à quoi M. Lepsius ajoute
encore : „Set devint le dieu des étrangers , lorsque ceux-ci
prirent une contenance hostile , la divinité qu'ils adorèrent
fut l'objet de haine."
Le Set de l'antique empire , qui fat probablement , quant
à son origine, un dieu d'Ombos, fut transformé en dieu
de la guerre en Egypte et confondu avec les dieux des
Hyksôs Asiatiques, lesquels l'adorèrent dans un culte qui
fut hostile aux Egyptiens, ce qui lit que ce dieu suprême,
devint peu à peu un scandale pour la nation Egyptienne.
Peut on fixer avec certitude le départ définitif des pas-
teurs à l'époque où régnait Menephtah II , le culte de
Set aurait touché à sa fin vers le commencement de la
vingtième dynastie.
109
IIL
SET — TYPHON.
„Typhon, dit Plutarque, s'appelle aussi Set." Cependant
nous connaissons ce nom comme celui que Ton donna en
Phénicie au dieu malin. D^oii ce nom vient-il donc à
Plutarque ? C'était la nouvelle dénomination domiée à Set ,
après l'anéantissement de son culte et même de son image.
C'est dans les traditions seules que le souvenir de ce dieu
fut conservé.
Les tribus Phéniciennes étant immigrées en Egypte et cet
événement fut la cause que Set reçut le nom de leur dieu
particulier. Le Typhon est originaire de la Phénicie et
il faut que nous examinions d'abord quelle place il occupait
dans ce pays pour rechercher ensuite quelle fut sa signi-
fication en Egypte.
Il est évident que le nom Phénicien Ziphon d'après la
prononciation Araménienne doit être lu comme Typhon.
Dans Tancien testament ce nom est donné à certains serpents
ou vipères, contre lesquels les conjurations étaient impuis-
santes. ' D'après ces reptiles , la rivière d'Oronte était
appelée Typhon ' et c'est aussi sous cette forme de serpent ,
que le dieu malin des Phéniciens est réprésenté sur tout
lorsqu'il fut opposé à Baal , (Bel , El , Ilos ou Melech.)
Bel eut, comme l'origine de tout ce qui est, un bon et
un mauvais côté. Tous les deux étaient réprésentés par le
serpent. Quand on l'adorait comme divinité du bien, on
rendit honneur au serpent comme à la nature spirituelle
par excellence, on vit en lui la puissance spirituelle
110
parce que de tous les animaux il est en état de faire des
mouvements rapides sans pattes, et de se rendre partout;
il a la vie très longue, se rajeunit de temps en temps,
tandis que ses forces se renouvellent et quand il est arrivé
au terme de son existence il se dissout en lui même. ^
Son nom , comme tel est Sur-mubel , serpent de Bel , d'où
vient le nom de Bel, Surmubélos.
Mais quand Bel se montre de son côté mauvais ,
comme la puissance qui est hostile au bien , il est envisagé
comme la force qui anéantit tout. Tantôt il est la mer
salée, rélément stérile, tantôt le dieu qui apporte le froid.
Il préside à la saison des pluies. Comme planète il se
trouve parmi les constellations d'hiver et habite le Capri-
corne et le Yerseau ; il fut ainsi l'astre du froid. De cette
manière nous trouvons attribuées ces bonnes et mauvaises
qualités, aux deux différents côtés de Bel. Et comme
nous trouvons pour le bon côté de ce personnage seulement
le nom de Bel , de même nous trouvons souvent le mau-
vais côté indiqué par ce même nom , de sorte que les
deux côtés du même individu se présentent comme deux
formes dans lesquelles ce dieu se manifeste. * Ceci parait
être aussi le motif que le Saturne des Phéniciens, adoré
en Egypte, y fut à la longue considéré uniquement pour
son mauvais côté par les véritables prêtres Egyptiens.
Il faut remarquer aussi que la manière de rendre honneur
à Melech ou Baal, était tout à fait contraire au culte
ordinaire en Egypte.
Le Typhon à été transporté aussi en Grèce par les
colonistes Phéniciens , il y apparait de la même manière
que nous le voyons en Phénicie; ceci est prouvé suffi-
samment par sa généalogie.
111
Il épousa Echidna'' dont il avait six enfants.
Cerberus, — Orthrys , — Hydra , — le lion de
Nemëa — le dragon des Hespérides — l'aigle de Pro-
méthée. —
Hercule , qui était comme nous savons , le champion qui
combattit le mal , soumet toutes ces puissances. Orthrys
c'est le chien, qu'il rencontre le premier à son arrivée
dans les régions inférieures et qu'il tue; ensuite il triomphe
du second ennemi Cerberus aux trois têtes, qu'il conduit
sur la terre; le troisième monstre c'est l' Hydra aux têtes
toujours renaissantes; le lion de Nemëa est dompté par
lui après un combat prolongé ; le dragon des Hespérides ,
le paradis des Grecs , est soumis à son tour comme Vaigle
qui ronge au foie de Prométhée. Toutes ces puissances
sont les enfants de Typhon, mais à la fin il faut que le
père de tous les maux succombe, vaincu par la puissance
de l'esprit, bienfaisant. ^
Il y a aussi une conformité remarquable entre les mythes
Grecques et Phéniciennes. Thaaut, le Hermès ou Mercure
Phénicien aide Ilos ou Saturne pour vaincre Typhon; de
même l'on trouve cité chez les Grecs un combat de Zeus
contre Typhon dans lequel Hermès prête secours. C'est
ainsi que nous trouvons les éléments religieux de la Phé-
nicie transplantés sur le sol de la Grèce.
Pour examiner comment ce Typhon est regardé par les
Egyptiens* nous ne pouvons consulter jusqu'à présent une
meilleure source que Plutarque et quelques monuments
qui se trouvent en Eg^q^te. Nous le consultons avec d'au-
tant plus de confiance , parceque les monuments autant
qu'ils soient accessibles , confirment toujours ses assertions.
Le livre des morts et les calendriers renferment comme
112
nous Tavons vu, les mythes dTsis et d*Osiris en rendant
ce que Plutarque nous communique. Selon celui-ci le
surnom de T}^hon signifie Set, celui qui triomphe par la
violence. '^ Il est la personnification de tout ce qui est
pervers dans le monde moral, de tout ce qui est nuisible
dans la nature. Quand le soleil jette ses rayons perpendi-
culairement sur la terre, la faute en est imputée à Typhon,
qui dessèche la terre afin qu'elle ne produise pas de fruits ,
c'est lui qui dans l'atmosphère est la puissance qui rend
stérile, * opposé à Osiris le dieu humectant et fertilisant,
dont le réprésentant est le Nil. Typhon, c^est la mer
salée et stérile qui tache d'engloutir le Nil ; ^ c'est à cause
de cela que quelques prêtres s'abstiennent de mettre du
sel dans leurs mets, parce que c'est la salive pernicieuse
de Typhon. '" Lorsque le vent desséchant', qui dure soixante-
douze jours , souffle dans la vallée du Nil , c'est encore
Typhon accompagné des 72 démons, ses aides, qui livrent
le combat à Osiris. * ' L'hiver froid et l'ombre noire de la
terre qui intercepte 1 a lumière de la lune , sont des embus-
cades du traître Typhon. Tel il est représenté comme la
puissance nuisible dans la nature et tel nous le voyons
aussi dans le monde moral. Il est l'ennemi de la déesse
Isis. Isis qui protège les arts et les sciences est contrariée
toujours par Typhon l'ignorant et plein d'erreurs. Il détruit
la sainte doctrine que la déesse à composée et transmise
à ceux qui aiment à apprendre les choses divines. ^' Il
est le menteur, le faux délateur d'Osiris qui avait besoin
pour cela d'être déclaré innocent par Hermès ou Thoth.
Non seulement sur le terrain religieux mais aussi dans
la domaine politique il est représenté comme tel. Il est
l'ennemi au midi et au nord. Le roi Aso, qui règne
113
sur l'Ethiopie, lui en voit soixante douze satellites pour
Taider à conquérir le royaume d'Osiris, *^ et Tennemi
vaincu au nord est représenté comme Typhon obligé de
fuir et qui pendant sa fuite donne naissance à ses fils
Hiérosolyme et Judée J* C'est ainsi qu'il est représenté
comme la puissance hostile au bien et cause destructive.
Plutarque l'esquisse en quelques traits en disant :
„Typhon, c'est la puissance qui ravit à Pâme la raison,
de sorte quelle est livrée à toutes les influences; c'est le
principe révoltant et ignorant; dans le corps, c'est la
cause des maladies ; dans Tatmosphère , c'est le temps
irrégulier et sombre, le décroissement du soleil et de
la lune. ^'
Ce Typhon avec ses plusieurs prénoms , nous le trouvons
souvent sur les monuments comme dieu malin, tandis
que la figure de Set a disparu tout à fait, mais il n*y
porte pas ce nom Phénicien ; ces monuments confirment
ce que Plutarque nous en communique.
Au premier chapitre du livre des morts on trouve
raconté le combat entre Typhon et Horus et dans le l?""'
les âmes sont livrés aux compagnons de Set, pour subir
la peine du feu, ^^ tandis que dans le 25"" verset se
trouve le combat avec Horus, au sujet du cadavre d'Osiris.
Ici on a donné à Set le nom de Smu , que Ton trouve
aussi chez Plutarque.
Dans un papyrus magique d'une époque postérieure, il
est appelé le dieu qui habite le vide, le terrible, l'invi-
sible , le puissant , le dévastateur et le destructeur , qui
ébranle tout et qui est invicible lui même.
On y lit: ^^ „Je t'invoque, toi, terrible , invisible , tout-
puissant , dieu des dieux , toi qui détruis et qui rends
8
114
désert .... Tu es surnommé celui qui ébranle tout ce
qui n est pas vaincu. Je t^invoque o Typhon-Set ! J'accom-
plis tes cérémonies magiques car je t'invoque par tes
propres noms, en vertu des quels tu ne peux refuser
d'exaucer : Jôerbeth , Jôpakerbetli , Jôbolchoseth ....
Viens à moi entièrement et marche et renverse un tel ou
une telle, par la gelée et par la chaleur. Il m'a fait
injure et il a versé le sang du Phyôn chez lui (ou chez elle.)
C'est pour cela que je fais des cérémonies."
M. Chabas ajoute encore à ceci : „Les formules multi-
pliés à rinfini comme les besoins et les passions des
hommes, ont joui pendant de longs siècles d'une confiance
que Finsuccès ne put discréditer."
Non seulement nous le voyons ainsi sur les papyrus,
mais sur la pierre de Rosette il est représenté de la même
manière : ^^ La ville de Lycopolis se trouve dans la
puissance des révoltés et le roi creuse des canaux et fait
bâtir di^s murailles et boucher des aqueducs afin de
prévenir que les plaines ne fussent inondées par la crue
du Nil et ayant mis des fantassins et des cavaliers à la
garde de ces travaux, il lui fallut dès lors peu de temps
pour pendre la ville , exterminer tous les impies qu'elle
renfermait, comme du même lieu Thoth et Horus fils
dTsis et d'Osiris, avaient jadis réduit les rebelles. Souvent
aussi il est représenté et taillé, comme la puissance qui
retient le soleil dans son cours, mais alors il s'appelle
Apap ou Apépi, le dragon ou le serpent, ou bien Apophis,
nom qui est connu aussi à Plutarque. Au chapitre 15""
du livre des morts il est appelé : „Apap > violateur du
soleil" et le chapitre T""" tout entier est consacré à ce
démon.
115
M. Brugsch le décrit ainsi : '' ,,Pour les Égyptiens ,
comme pour tous les autres peuples, le soleil étant natu-
rellement Tastre le plus brillant et le plus remarquable
du ciel etc. ... ils se figuraient que le soleil parcourait
l'océan céleste dans une barque, escorté d'un nombre
d'esprits et de divinités. Un grand serpent, le méchant
dragon Apépi ou Apophi, cherchait à l'arrêter dans sa
course , mais chaque jour il était vaincu et rejeté hors de
la barque du soleil , de sorte que ce dernier pouvait majes-
tueusement poursuivre son cours victorieux. Le dragon
était le symbole des ténèbres et du péché et comme ce
dernier, un ennemi naturel du soleil, de Téclat de sa
lumière et en général de tout ce qui est beau, pur et
bon dans le monde." Le dragon était donc une représen-
tentation au firmament du méchant Typhon.
Parmi les constellations , Typhon se trouve toujours dans
les quartiers d'hiver sous la forme d'an Hippopotame. "
Tel fut le Typhon en Egypte. Nous avons vu com-
ment il était envisagé en Phénicie. Dans Tun et dans
l'autre pays il est le combattant du bien, le principe
nuisible, la mer salée, l'élément infertile. Il est le froid
rigoureux en Egypte, le dieu de l'hiver en Phénicie. Il
est le méchant serpent qui tend des pièges à Ilos, mais
dont on s'en empare avec le secours de Thaaut. Apépi
est encore le dragon ou serpent qui cherche tous les jours
à subjuguer Osiris au ciel, mais qui est repoussé toujours
par Horus.
Une conformité évidente entre le dieu malin des Egyp-
tiens et celui des Phéniciens, le côté méchant de Baal,
n'est pas à méconnaître.
Toutefois il est douteux que ce Typhon soit tout Phé-
116
nicien d'origine et ce qui nous semble le plus vraisem-
blable se résume en ceci: Les tribus Phénico-Asiatiques ,
possédaient sans doute tout comme les Eg}^ptiens des idées
*à l'égard de l'opposition entre le bien et le mal. Les uns
comme les autres avaient la connaissance d'an dieu malin.
Mais lorsque les tribus étrangères avaient règne en Egypte
et laissèrent, après leur expulsion, un mépris général dans
tous les esprits, tout ce qui était imaginable en fait de
mal, fut attribué à leur apparition dans ce pays. La ville
qu'avaient habitée ces tribus devint le séjour de l'esprit
malin, la résidence de Typhon et le lac de Serbo devint
le lieu de sa sépulture. Le bras du Nil appelé Taniti-
que le long duquel avaient habité les tribus, devint
* cette branche de la rivière oii Osiris, lié par Typhon, fut
jeté dans Feau , pour arriver à Bybîos en Phénicie après
avoir traversé la mer. Et lorqu'à la fin ces tribus furent
expulsées et rendues inoffensives , c'était encore Finfluence
méchante dont le peuple était délivré. Typhon prit la
fuite monté sur un âne et ses descendants habitèient
Hiérosolyma et la Judée.
En résumant maintenant tout ce qui précède nous ver-
rons que les différents arguments allégués, nous donnent
le résultat que voici : Des événements politiques furent
cause que ]e culte de la domination étrangère finit par
devenir une abomination pour TEgypte. Tout ce qui est
censé nuisible soit dans le monde physique, soit dans le
monde moral , fut appelé Typhonique. Les mythes du pays
prirent une teinte Phénico-Asiatique et Set-Typhon devient
la divinité méchante à laquelle il ne reste plus aucune
bonne qualité.
117
IV.
SET CHEZ LES PRÉ-ISRAÉLITES.
Quand nous ouvrons les livres sacrés du peuple d'Israël,
nous voyons qu^ils prennent leur point de départ, comme
toute histoire de ^antiquité , qui nous a été conservée , aux
temps qui, dans le vrai sens du terme, précédèrent l'his-
toire proprement dite. C'est dans ces temps pré-histori-
ques, que l'antiquité place l^histoire des dieux ou la
théocratie, règne idéal qui amenait Tage d'or sur la terre
et qui fît goutter le suprême bonheur aux mortels. Ces
dieux, qui souvent devaient leur existence à quelque événe-
ment historique ou auxquels se lie un fait historique quel-
conque, devinrent de plus en plus les centres, autour
desquels se forma un tissu de légendes , qui recueillies et
mis ensemble constituèrent une mythologie, dans laquelle
furent conservés les faits historiques du monde. Nul doute
que dans ces récits aux apparences douteuses, se cache
un monde de faits remarquables et de pensées profondes.
C'est ainsi que Von regardait depuis quelque temps
l'histoire ancienne des différents peuples et en s'arrêtant
là, ils en exclurent le peuple d'Israël.
Quelques uns cependant appliquent cette manière de
considérer Thistoire aussi à ce peuple, en ramenant son
histoire au niveau de celles des autres nations. C'est là
aussi notre intention à nous, en reconstruisant leur his-
toire avec les traditions qui nous sont conservées dans le
Pentateuche. Une lecture sans prévention fait surgir de
suite une foule d'embarras. L'histoire de la création et
118
celle du déluge y sont répétées à plusieurs reprises.
Lorsqu'on trouve cité au premier chapitre la création du
premier couple humain, nous rencontrons ce même récit
dans le second, mais placé dans un jour bien différent,
qui donne un tout autre aspect à cet événement, tandis
qu'un chapitre suivant commence ainsi: „Le jour que dieu
créa l'homme, il le fit à sa ressemblance; il les créa mâle
et femelle et il leur donna le nom d'homme, au jour qu'ils
furent créés*;" on y trouve donc la même chose répétée
trois fois. L'on trouve aussi deux fois mentionné le déluge.
En examinant attentivement ces récits, on s'aperçoit que
tous les deux sont racontés de deux manières différentes ,
c'est à dire , qu'il sont envisagés de deux points de vue
différents. En consultant le texte original, une autre
particularité se présente encore: c'est que la divinité y
est appelée par deux noms différents et plus loin on en
trouve même quatre. Les noms les plus usités sont
Elohim et Jéhova. En lisant la genèse tout en observant
la différence dans les noms de dieu, nous remarquons que
ce livre commence à nous apprendre la création d'Elohim ,
mais arrivé au chapitre qui suit , ce récit est fini et il
suit immédiatement un second qui contient aussi une
histoire de la création, mais ici Jéhova est le créateur.
Parmi les circonstances particulières que contient ce second
récit, nous trouvons des traces que son auteur vécut et
écrivit sous les lois Mosaïques.
En pénétrant plus avant dans la connaissance de l'anti-
quité on s'aperçoit aussi que la conception du récit d'Elo-
him est d'origine Chaldéenne toute pure, circonstance
remarquable qui se trouve aussi dans le récit du déluge.
La tradition Chaldéenne de cette inondation universelle
119
est rapportée, mais plus tard cette histoire est répétée,
rédigée dans le sens des idées Mosaïques.
La lecture attentive de ce livre en son entier , nous
présente l'histoire tantôt suivant un cours régulier, tantôt
s'interrompant tout d^m coup, de manière à décourager
quiconque aimerait en faire un tout achevé. Mais en
lisant le passage dans l'Exode où Dieu s'adressant à
Moïse, parle ainsi: „Je suis Jéhova, je n'ai point été
connu sous ce nom autrefois aux ancêtres; ils ne m'ont
connu que sous le nom d'El-Schadaï ," nous avons la clef
de cette histoire. Si donc le nom de Jéhova date du
temps de Moïse il faut que nous essayions de recueillir les
fragments où nous rencontrons la divinité désignée sous
cette dénomination. En séparant ces pièces des autres ,
nous découvrirons que l'auteur Elohiste donne un récit qui
présente un enchainement assez régulier de faits, à partir
du premier chapitre de la genèse jusqu'au dernier. Nous
disons un enchainement assez régulier, car nous voyons
Fauteur Jéhoviste interpoler de fois à autre ses remarques
dans ce texte. En général il agit en commentateur, sur-
tout quand TÉlohiste exprime une opinion qui pourrait
être comprise dans un sens contraire à la législation
Mosaïque. Si ce dernier auteur a beaucoup de valeur
comme historien, l'autre est plus précieux pour l'histoire
des Pré-Israéliteê en particulier.
Le nom d'Élohim est un mot en pluriel, par consé-
quent, il ne saurait être traduit par Dieu au singulier,
mais par Dieux au pluriel. L'expression de Dieu au sin-
gulier est conservée dans le nom divin El, ce qui rend
très probable la supposition que l'auteur Elohiste a puisé à
une source où la divinité fut appelé El ou El-Schadai.
120
La preuve que cette supposition repose sur un fond
historique , c'est qu'on trouve ce nom également en
Phénicie, où il appartient à la divinité suprême qui est
entourée de Satellites ou Eloïm. Quand nous admettons
que cette même conception fut autrefois aussi celle des
Pré- Israélites , l'expression d'Elohim s'explique sans diffi-
culté, lorsque celui-ci dit : ^Faisons l'homme à notre
image, selon notre ressemblance." El ou El-Schadai était
donc le nom primitif de la divinité en Chaldée en Phé-
nicie et aussi chez les Pré-Israëlites. Et ceci ne nous
étonnera pas, quand nous nous rappelons que tous ces
peuples étaient des pasteurs d'origine et que l'expression
de Schadai, plus tard traduit comme tout-puissant, n'a
eu probablement d'autre signification jadis que celle de
dieu des pâturages, et quiconque n'est pas étranger
à la langue Hébraïque, sait aussi que ces deux mots
s'écrivent de la même manière, de sorte que le dieu des
pasteurs fut ce dieu qui veillait aux champs et aux
plaines fertiles. C'est dans cette acception du mot que
nous regardons Fauteur qui écrivait avant l'Elohiste et
dont celui-ci se. servait comme source et que nous appelons
pour cela le Pré-Elohiste.
Voyons maintenant ce que nous pouvons apprendre de
rhistoire antédiluvienne.
Au chapitre 5 se trouve une généalogie où la divinité
est appelée Elohim et nous lisons les noms quelle con-
tient ainsi :
Elohim créa Adam, nom qui signifie „jils de la terre'
il est créé à son image.
Adam a pour fils ;
121
Seth, qui est créé à la ressemblance d*Aclam. Celui-là a
pour fils.
Enosclî ce qui signifie „homme** qui a pour fils ,
Mahalalel // frappé par El , qui a pour fils ,
Kénan // usurpateur , dont le fils est,
Jered // fondateur de villes , dont le fils est,
Chanokh ,/ V initié , qui eut pour fils ,
Methuschelacli // T homme de El, dont le fils est,
Lemech // adolescent, dont le fils est,
Noach // le repos, dont les fils sont,
Sem
Cham et
Japhet.
En consultant le Jéhoviste nous apercevons qu'il nous
donne une généalogie toute différente, quoique la dissem-
blance entre ces deux documents ne soit pas aussi consi-
dérable que Fon croirait au premier abord.
Au chapitre 4"" nous lisons :
Jéhova créa
Adam qui a pour fils ,
Kajin, Hebel et Setb, le fils de Seth est Enosch. Kajin
signifie, usurpateur, il a pour fils,
Chanokh, V initié, qui a pour fils,
Irad, le fondateur des villes, qui a pour fils,
Mechujael , le frappé par el , „
Methuschael, V homme de el, „
Lemech, V adolescent, qui épousa,
122
Adah
et
Zilla
fils
fils
et fille
Jabal, le père Jubal, le
Tubal-Kajin, et Naëma
des dresseurs père des in-
forgeron
la charmante,
de tentes. struments de
musique.
Pasteurs.
Voilà le contenu de la généalogie du Jéhoviste.
En confrontant les deux documents nous remarquons
une différence et une analogie :
Ëlo /liste
Elohim
Adam
Seth
Enosch
Kénan
Clianokh
Jered
Mahalalel
Methuschelach
Lemech
Noach
Sem, Cham, Japhet
Jéhoviste.
Jéhova
Adam.
Hebel et Seth.
Enosch.
Kajin, l'usurpateur,
Chanokh, Finitié.
Irad, le fondateur de villes.
Mechujael, le frappé par El.
Methuschael, Thomme de El.
Lemech, Tadolescent.
Jabal, Jubal, Tubal-Kajin et
Naëma.
Il est évident que dans Fune et dans Tautre généalogie
le fond est le même et que seulement les noms sont
rangés de différentes manières.
La dissemblance principale se trouve au commencement.
123
Quant à la fin de la généalogie nous la passerons sous
silence pour ne pas nous éloigner trop de notre sujet.
La dissemblance donc que nous venons de constater
dépend peut-être d'une cause occulte. En ôtant les noms
de Seth et d'Énosch du registre, ainsi que celui de Hebel
qui ne figure que très peu de temps sur la scène de
l'histoire , la série suit comme voici :
Chez VÉlohute
Elohim
Adam
Kénan
Chez le Jéhoviste
Jéhova
Adam
Kajin
et en examinant les noms de Seth et d'Enosch, nous
trouvons que le dernier a la même signification qu'Adam
et veut dire homme. Seth fut par conséquent celui qui
donna naissance au genre humain et nous lisons au sujet
de son fils Enosch, tout ce que nous trouvons mentionné
d'Adam.
Seth créa donc Thorame comme le firent Elohim et
Jéhova , de sorte que nous ayons dans les différents regis-
tres , trois généalogies du même contenu chacun avec un
autre nom pour le créateur :
Elohim ,
Jéhova ,
Seth.
Adam,
Adam ,
Enosch,
Kénan ,
Kajin ,
Kénan.
etc.
etc.
etc.
Il est donc démontré que Seth est un nom de dieu ,
pareil à celui d'Elohim et de Jéhova, il nous reste à
1^4
rechercher si la postérité a connu davantage de cette
personnalité.
Seth était un dieu de l'antiquité et l'honneur insigne
que lui rendit les ancêtres en est la preuve incontestable;
d'ailleurs les traditions des Hébreux nous apprennent qu'ils
l'envisagèrent comme un demi dieu. Selon Josèphe ce
serait lui qui enseigna l'astronomie. ' Il aurait été informé
par une prophétie d'Adam, que le monde serait détruit un
jour par l'eau et plus tard une seconde fois par le feu.
Ceci fut inscrit par lui sur deux colonnes, afin d'exhorter
le monde; l'une en granit résisterait à Finfluence de Teau,
l'autre construit en terre cuite échapperait à l'ardeur du
feu. Ces deux colonnes existaient encore du vivant de
Josèphe dans le pays Siriadique. ' Une telle vénération
est probablement la cause que l'auteur des documents
Jéhovistes, place l'origine du culte de dieu, à l'époque
oh Enosch , fils de Seth fut né * et que la postérité de
Seth est appelée dans la genèse, les fils de dieu.
Les Cabalistes crurent que l'âme de Seth avait passé
en Moïse ; Suidas prétend que Seth fut considéré par .
quelques personnes comme un dieu et certain Matthaeus
en donne trois raisons. " La première est que Seth avait
séjourné pendant quarante jours dans le ciel , l'an 270
après Adam; la seconde est la même que Suidas avance,
savoir, qu'il était l'inventeur des caractères et de l'astro-
nomie ; la troisième est sa piété. Anastase ^ savait
„qu' Adam étant âgé de 230 ans engendra un fils
à sa ressemblance et selon son image, c'est à dire ,
selon celle qu'il avait au commencement lorsqu'il fut créé
par Dieu et il lui donna le nom de Seth ce qui signifie,
résurrection; car en lui fut rétabli l'ornement perdu, le
125
charme admirable , Tirnage et la splendeur du saint esprit.
Et quiconque le regarda en ce temps- là l'appelait Dieu ,
et c'est pourquoi l'écriture fait mention de ses descendants
en disant : ils furent les fils de Dieu. Cela continuait
ainsi jusqu'à ce que Dieu dit „mon esprit n'habitera
pas parmi ces hommes" et jusque là Seth séjourna parmi
les hommes, plus de 900 ans, montrant une physionomie
admirable et appelé Dieu par tout le monde.'*
Cet honneur fut rendu toujours à Seth. Dans la tradi-
tion Arabe nous lisons "^ que les Sabéens prirent de lui
leur origine. Après la mort de Habel , nous lisons „Adam
âgé de 230 ans eut un fils Seth qui est appelé aussi
Wasi-Adam , exécuteur testamentaire d'xidam.
Le nom de Seth signifie: „Don de Dieu." De celui-ci
descend tout le genre humain. Les Sabéens prétendent
qu'il y avait encore un autre fils du nom de Sabi-ibn-Set
d'où ils ont pris leur origine."
Un passage très remarquable nous a été conservé dans
les nombres, dont les LXX ont donné la traduction
suivante :
A'Une étoile est procedée de Jacob.
Un sceptre s'est élevé d'Israël
Il écrase les tempes de Moab.
Il détruit tous les fils de Seth.*
Il est probable que les LXX entendent , par fils de Seth ,
les peuples qui rendirent honneur au dieu Seth. Toutefois ,
il parait qu'il vaut mieux traduire ici, fils du tumulte,
version proposée par M. Bunsen et autres. L'opinion des
LXX est toujours remarquable du point de vue qu'ils
n'ont pu songé à Seth fils d'Adam, ce qui est prouvé par
126
la manière dont les fils sont considérés par eux , savoir ,
comme formant une tribu ennemie.
Lorsque le christianisme commença à exercer son in-
fluence parmi les payens et s^associa aux opinions reli-
gieuses les plus différentes, une foule de modifications
de la nouvelle religion se faisaient jour dans les sectes
variées, qui bientôt furent condamnés comme hérétiques.
Parmi ces sectes se trouvait aussi celui des Séthiens
ou Séthites qui parut environ Tan 175 de notre ère. '
Leur doctrine se distinguait par une vénération trop ab-
solue, pour la personne de Seth, qui selon leur persuasion,
fut l'apparition de dieu ou du Christ sur la terre. Ils
défendirent leur religion avec nombre d'écrits attribués à
Seth, que Ton trouve énumerés dans le recueil des écrits
apocryphes de Pabricius, mais dont pas une seule ligne,
nous a été conservée. Bien que Ton attribue à Seth des
livres qui traitent de l'astronomie, ces ouvrages n'étaient
pas estimés des Arabes, des Ethiopiens, des Samaritains et
des Syriens. L'on trouve mentionné quelque part un seul
manuscrit , qui aurait été découvert en Espagne , mais
autant que nous sachons ce document n*a pas encore vu
la lumière. *"
Diaprés ce qui précède nous concluons, que les Israé-
lites, dans leur histoire primitive, ont rendu honneur à
un dieu dont le nom était Seth ; que ce dieu a été rangé
plus tard parmi les héros de Tantiquité , tout en continuant
à exercer un grand ascendant, de sorte que le christia-
nisme même ne refusa pas à lui rendre hommage.
Ce dieu Seth sera, selon toute apparence, la même
divinité qui fut adorée en Egypte par les tribus Palestino-
Asiatiques. Recherchons maintenant quel fut le culte de
127
ce dieu et s'il est possible d'en découvrir quelques traces
dans les traditions Hébraiques.
Le nom de Seth ne parait plus dans leur histoire mais
il est vrai que les tribus Phéniciennes rendirent hommage
à Set en Egypte, bien que son nom ne se trouve nulle
part dans leurs traditions. Leur culte d'El, Eljon, Elohim,
Bel ou Baal, Saturne ou Kronos, était tout à fait analogue
à celui de Set en Egypte. En résulte- t-il que les Israé-
lites Font adopté ? Nous tacherons de démontrer que le
calte des Israélites et celui des tribus Phénico-Egyptiennes
se touchent en plusieurs endroits. Outre cela nous savons
qu'en Egypte , Set et Baal furent identiques ; Fadjonc-
tion du nom de Set à celui de Baal dans l'inscription de
Eamses II ^* le prouve suffisamment, d'où il suit en
même temps que le cal te de Set et celui de Baal sont
identiques. Set trouve ainsi en Phénicie sa réprésen-
tation dans les dieux supérieurs et de même chez les
Israélites qui l'appèlent tantôt El, tantôt El-Schadai, ou
El-Schedej, dieu des champs, qui reçoit aussi hommage
sous le nom de Bel ou sous celui de Melech.
<L..^irsi«)(g>''>v-^
I
IV.
LE CULTE.
/v
TROISIÈME PARTIE.
Le Culte.
— «-es^jar—
Les arguments énoucés jusqu'ici nous ont conduits au
résultat que Set, le dieu principal des tribus Asiati-
ques, fut adoré comme bon dieu par les Hyksôs qui,
plus tard, ont fini par le détester. Nous avons allégué
aussi que la cause probable qu'il devint plus tard le dieu
malin de FEgypte, ne fut autre chose que ce culte des
Hyksôs tant qu'ils regardèrent Set comme bon dieu , parce
que le culte Phénicien de Kronos, que Ton appliquait à
Set, était tout à fait opposé au culte Egyptien. Il parait
que ce culte Phénicien fut adopté même par les Egyptiens
proprement dits et était encore en faveur lorsque Set fut
livré au mépris général. Nous nous rappelons que Bel,
Melech , Il os ou El sont les noms d'une seule divinité
dont le culte fut le même pour ces différentes formes;
un tout autre hommage reçut le Mars des Phéniciens
132
et Astarté était l'objet d'un culte particulier. Tous ces
cultes différents , qu'eurent ces divinités , furent réunis en
Egypte en un seul, dans le culte de Set-Typhon. Nous
retrouvons dans ce culte , celui de Baal et celui de
Mars; c'est ce que nous nous proposons de démontrer en
premier lieu, pour rechercher après les traces de ce culte
dans l'ancienne religion des Hébreux.
De cette manière nous tacherons de prouver que le
culte de Melech, tel qu'il fut modifié en Egypte, con-
tinue à être la religion des Israélites pendant leur séjour
dans le désert. Yoyons d'abord ce qui est connu du culte
Phénicien de Melech.
;L-.^Ç'^<lg)^iy3N.^
I3i
I.
CULTE DE MELECH.
En Assyrie et en Chaldée où le culte prit son origine,
Melech était considéré comme la personnification du feu,
l'élément qui purifie et qui sanctifie, d'où il résulte que
Ton prétendait, qu'en sacrifiant les enfants à Melech, on
les délivrait de la souillure de la mortalité ou du monde.
L'on offrit à Melech des sacrifices humains et partout où
ce culte fut répandu , nous trouvons mentionné ce sacrifice.
Ce culte transporté en Grèce on les sacrifia à Zeus, que
l'on appelait pour cela par euphémisme, Zeus l'hospitalier,
pour ne pas Firriter et pour ne pas exposer sa vie.
En parlant d'un temple en Amathus où il reçut honneur,
Ovide dit : *
* Devant l'entrée s'élevait l'autel de Jupiter Hospes,
Lugubre par meurtres, quand un étranger le verrait,
Teint de sang ruisselant; il croirait qu'on venait d'immoler
Des veaux à la mamelle, des brebis d'Amathus de deux ans,*
On crut que plus la perte était douloureuse et pro-
fondément sentie, plus on s'apercevrait aussi de la force
expiatoire. C'est pourquoi l'on choisit de préférence
rétranger en voyage où bien l'enfant unique de ses pa-
reuts * et souvent le plus chéri d'une famille. » Ce fut
134
Heliogabale qui abolit tout à fait cette pratique barbare
en Italie, * mais Toriental hospitalier préférait de sacrifier
ses enfants plutôt que de violer Thospitalité. '^
C'est surtout par des sacrifices d'enfants que l'on crut
de disposer favorablement le dieu. Nous trouvons rapporté
de Carthage ^ ,o\, comme nous savons, les Phéniciens
avaient transporté leur culte) ce qui suit:
„Ce peuple qui avait été organisé par Dido , après son
arrivée de la Phénicie , avait l'habitude d'appaiser la colère
des dieux par des meurtres. Pour cela ils commettaient
Fhorrible action de mettre leurs enfants sur des autels
brûlants." Diodore trouve dans ce culte l'explication du
mythe de Kronos le créateur du monde, qui dévore ses
créatures, c'est à dire, ses propres enfants. "^ Il est rap-
porté qu'Hamilcar , après une défaite en Sicile , aurait
sacrifié un garçon à Saturne. * La peste de la bataille
contre Agathocle, fut attribuée par les Carthaginois à la
colèj e de Kronos , par ce qu'on ne lui sacrifiait plus ,
comme autrefois , la fleur de la jeunesse mais seulement
des garçons étrangers qu'on avait achetés. Ce fut aussi
le motif du sacrifice de deux mille des plus nobles et
principaux garçons, pour appaiser la colère de Kronos,
lorsque Agathocle parut une seconde fois devant les
murailles de Carthage. ^ Non seulement comme sacrifice
expiatoire mais aussi comme holocauste on immolait des
victimes en l'honneur de Melech. Après la défaite d'xiga-
thocle on sacrifiait les plus beaux prisonniers , comme une
part du butin, en reconnaissance pour la victoire.^"*
Les sacrifices se faisaient de différentes manières selon
l'âge des victimes. Les adultes étaient suspendus à un
poteau où percés par une lance dans le ventre. Avant
135
de procéder à cela, Ton fit selon le récit du père de
FEglise Cyrille, au sujet des cérémonies observées aux
sacrifices , trois fois le tour de l'autel avec la victime ,
après quoi on la brûlait. Les enfants étaient souvent tués
d'abord et brûlés ensuite. " D'autres fois on ne sacri-
fiait à Melech que les ossements , *^ tandis que l'on se
servait des chairs au iestin du sacrifice,*^ ou bien on les
brûlait tout vivants en les posant dans les bras de l'idole
chauffé, d'où ils tombaient mourrants dans un four ardent
tandis qu'on avait observé les mouvements convulsifs de
leur corps et de leur bouche, ce que l'on prétendait être
le rire. ** Nous trouvons encore cité à ce sujet ce que
voici: „Les Phéniciens et surtout les Carthaginois immo-
lèrent leurs enfants à leur dieu. Ils les faisaient brûler
sur le Kronos de cuivre et quand les flammes entourent
le corps et les membres qu'elles consument, les convul-
sions , dont souffrent ces victimes jusqu'à leur mort , ont
quelque rapport avec le rire," Le rire convulsif à été
appelé rire Sardonique ; Suidas , le rapporte sous le mot
^aQÔœiog /éXœg. ^^
L'idole sur laquelle on sacrifiait est décrit encore d'une
autre manière; on dit „qu'en Carthage , pendant que l'on
disait de longues prières, l'enfant fut posé dans les bras
de l'idole de Kronos, qui était pourvu de mains mas-
sives proéminentes en cuivre, au-dessous desquelles brûle
un four. Quand les flammes atteignent le corps , il
semble que l'enfant commence à rire." ^^ De ce rire on
concluait si le sacrifice plut à Dieu.
On sacrifiait à diôerentes époques et à plusieurs occa-
sions. ^"^ En Phénicie '* il y avait un sacrifies annuel,
de même à Carthage '% à Salamis ^» et à Ehodus. *^ On
136
sacrifiait en outre avant les grandes entreprises ou les
batailles , et à l'occasion de la fondation d'une nouvelle
colonie ou d'une ville. Lors de la fondation d'Antioche
fut immolée une vierge pure. Des sacrifices avaient lieu
aussi en temps de grands désastres , de guerre ou de
sécheresse. Porphyre nous communique , que l'histoire
Phénicienne, écrite par Sanchuniathon dans l'idiome Phé-
nicien et traduite en Grec par Philo de Byblus en
8 volumes , est remplie de ces sacrifices." "
Tel fut le culte de Melech ou plutôt du dieu suprême
en Phénicie. Les colonies adoptèrent ce culte et il faut
examiner maintenant s'il fut répandu aussi en Egypte et
s'il en reste encore d'autres traces que le sacrifice de
Ménelaus, dont nous parlions déjà. Avant de commencer
cet examen nous décrirons le culte du dieu Mars des
Phéniciens , parceque ces deux cultes se trouvent réunis
dans celui de Typhon en Egypte.
II.
LE CULTE DE MARS.
Baal-Adar n'est pas un dieu particulier des Phéniciens
mais plutôt une forme nouvelle sous laquelle le même dieu
est représenté. C'est Baal en sa qualité de dieu des com-
bats ou dieu guerrier. Comme tel nous le rencontrons
aussi chez les Assyriens et nous trouvons cité à son sujet
ce qui suit. * „En l'honneur de Ares (Mars) les Assy-
riens érigèrent une colonne qu'ils adoraient comme dieu.
U fut appelé Baal par les Perses, ce qui signifie Ares
187
le dieu des combats/^ La planète Mars est appelé aussi
pour cela, astre du feu, Belebatos, nom dérivé du radical
Baal. Cette forrae de Baal représente son côté dévastateur,
comme Melech représente sou côté conservateur et organi-
sateur. Baal en sa qualité de Mars est souvent indiqué
par le nom de Chon ou Clianon. Comme planète il por-
tait le nom d'Adar chez les Chaldéens et était représenté
en couleur de sang ou de feu. De la même manière
nous trouvons quelquefois Mars chez les Grecs ou il est
appelé Pyroeis Ares, Mars ardent, auquel on attribuait
la chaleur d^été. *
Le Mars Phénicien avait une épouse , Anata ou Anaitis,
TArtemis ou Diana de ce peuple, représentée armée d'un
arc et de flèches. En Egypte nous la trouvons aussi sous
cette forme comme Tcpouse du dieu des combats Eanpu,
dont nous parlerons plus tard. Ordinairement on lui
sacrifiait une biche, ^ sacrifice qui nous rappelle celui
d^Iphigénie en l'honneur d^Artemis. Ce ne fut que très
rarement que l'on sacrifiait une vierge pure à Anata.
Cette Anata et Adar étaient comme nous l'avons remar-
qué, des formes sous lesquelles Baal et son côté féminin
se montrèrent. De même que toute culte de la nature
à pour objet un principe viril auquel se lie un principe
féminin, de même nous trouvons cette règle en vigueur
en Phénicie. Dans le premier on adorait la force qui
engendre, dans le second la force qui produit les fruits
et les deux principes unis étaient considérés comme le
moyen par lequel le monde était conservé. On rendit
hommage à dieu , quand on favoiisait et provoquait
autant que possible la fécondité , but que Ton ne cessa de
poursuivre dans le monde physique en fertilisant la terre
138
ou en propageant l'espèce "humaine. L'application rigou-
reuse de ce principe engendrait ^immoralité la plus gros-
sière qui fut jamais et les, horreurs des festins de Baal
vivront dans la mémoire de tous les siècles. Les sacri-
fices offerts à Baal-Chanon ou Adar étaient Fane, le
pourceau, le chien et le coq. Il parait que l'on choisit
ces animaux par préférence parce qu'ils sont réputés ex-
cessivement lascifs et féconds. La constellation des pla-
nètes Mars et Yen us était selon les astrologues celle qui
rendait lascif quiconque était né sous son influence , * et
selon Clément d'Alexandrie la chair de porc était défendue
parce qu'elle excite la lasciveté. * L'âne était réputé de
la même manière, ^ on s'en servait au culte de la déesse
Syrienne Astaroth. ' L'on entretint des coqs consacrés
à Mars dans le temple d'Hercule * et l'on sacrifia des
chiens en Thonneur de Mars en Phénicie et en Carie. *
C'est ainsi que nous trouvons le culte de Mars en
Phénicie et dans les différentes colonies. Voyons main-
tenant ce que nous retrouvons de ces cultes divers chez
les Egyptiens dans leur culte de Typhon.
m.
LE CULTE ÉGYPTIEN DE TYPHON.
Typhon était , comme nous avons vu , la personnification
du mal. Son culte était modifié d'après celui des Hyksôs,
qui rendirent hommage à Set comme bon dieu, d'après les
rites Phénico-Asiatiques. Il faut que nous recherchions
les traces de cette religion Phénico-Asiatique, dans le
189
culte de Typhon en Egypte comme il florissait après la
XX"* dynastie. Voyons d'abord quels sont les éléments
qui y sont conservés du culte de Melech et ensuite ceux
qui existent encore du culte d'Adar.
Comme nous l'avons fait observer déjà, il y a une
grande analogie entre le Melech Phénicien et le Typhon
de l'Egypte. C'est la planète de Thiver, la mer stérile,
la chaleur dévorante, le principe du mal dans le monde
moral et dans le monde physique, comme Typhon était
le côté méchant de Melech. A Tun comme à Vautre Ton
offrit des sacrifices humains. Manethoos nous communi-
que * „qu'Amosis, que nous connaissons déjà, abolit ces
sacrifices à Héliopolis. Pendant que ceux-ci étaient en
vigueur, on les immola en l'honneur de Héra, après avoir
été examinés soigneusement tout comme les taureaux
sacrés et pourvus d^un sceau. On fit trois sacrifices par
jour qu'Amosis fit remplacer par des gâteaux appropriés à
ce but." Diaprés une autre citation de Manethoos ' „on
fit brûler en Êlytheia des hommes vivants que l'on appelait
Typhoniques, dont les cendres furent dispersées ensuite
aux vents, afin qu'ils seraient anéantis à tout jamais.
Cela eut lieu publiquement pendant les canicules." Selon
toute apparence ce récit est le même que celui qui précède
et dont M. Pruin prétend qu'il est loin d'être exact. ^
Le témoignage d'Hérodote est loin de s'accorder avec ce
que nous venons d'alléguer au sujet des sacrifices humains. *
11 prétend au contraire que les Égyptiens n'eurent jamais
l'habitude de sacrifier des hommes et que les Grecs, qui
rapportent de telles histoires, ne font que prouver leur
ignorance en fait d'usances et d'habitudes Egyptiennes.
Grand nombre d'auteurs partageant l'opinion de Hérodote,
140
assurent qu'en Egypte il ne fut jamais question d'immoler
un homme pour les sacrifices , ce qu'ils prouvent sur
l'autorité des monuments, qui n'en font jamais la moindre
allusion. ^ Quoi qu'il en soit il est démontré que les
prêtres Egyptiens n'ignoraient pas absolument l'ancienne
coutume, témoin ce que rapporte Diodore qui prétend que
les prêtres s'en servirent pour expliquer le mythe de
Eiisiris, qui contient qu'à une époque très reculée, les
rois d'Egypte avaient l'habitude d'immoler des hommes
pour les sacrifices Typhoniques * et puis , que le sceau
dont les victimes furent marqués par les sacrificateurs,
représentait un homme agenouillé, les mains liés sur le
dos et le cou courbé sous un glaive. M. Marsham et
Jablonsky considèrent cela comme un reste de l'ancienne
coutume des sacrifices humains, opinion dont la vraisem-
blance est rehaussée encore par un antique témoignage, "^
qui veut „que les sacrifices humains furent remplacés plus
tard par des gâteaux sur lesquels on imprima le sceau,
représentant un homme qui avait les mains liés sur le
dos et qui était à genoux comme attendant l'immolation."
Quelques uns de ces sceaux nous ont été conservés et se
trouvent au musée du Louvre. Champollion en a décrit
et dessiné un en bois , qui a servi probablement pour les
gâteaux d'offrande; il représente trois hommes les mains
liés sur le dos. ® M. Wilkinson en a décrit deux autres ,
représentant un homme avec un glaive attaché au cou et
les mains liés sur le dos, exposé au pilori. ^ Aussi
parmi les tombeaux de Thèbes on trouve des représen-
tations qui rappellent le sacrifice humain en l'honneur du
serpent. *• En Egypte, plusieurs espèces de serpents furent
gardés en honneur. Parmi ces serpents il y en avait un qui
141
fut regardé comme la personnification du bien et appelé
Uraeus, dont Vimage en caractère hiéroglyphique signifie
rimmortalité ou Texistence prolongée. Une autre espèce
fut considérée comme le principe du mal et envisagée
comme une forme de Set-Typhon, tel qu'on croit le voir
au firmament comme l'adversaire d'Osiris, le soleil. C'est
à ce dernier qu'auraient été offerts les sacrifices dont nous
parlions. Une semblable réprésentation d'un sacrifice se
trouve dans le tombeau n**. 5 a Thèbes ; ' * ici les victimes
sont sacrifiées à une divinité inconnue et une autre
représentation nous montre l'offrande où les victimes sont
des Egyptiens véritables.
Il parait que la vache rousse à remplacé plus tard le
sacrifice humain, à cause qu'elle a la même couleur que
l'on attribue à Typhon ; ce sacrifice eut lieu pendant les
canicules, époque où l'on ne sacrifia que des étrangers
qui présentaient la couleur de Typhon. C'est Plut arque
qui fixe cette époque des offrandes, et Porphyrius rapporte
que trois hommes furent immolés chaque jour.
C'est cette offrande qui fut aboli par Amosis , Texpulsateur
des Hyksôs. Il parait ainsi que les Hyksôs immolèrent
des victimes humaines à leur dieu , ce qui ne nous étonnera
plus depuis que nous connaissons leur origine ; leur offrande
était le sacrifice humain habituel des tribus Asiatiques.
Le culte de Set était devenu un culte de Melech ce qui
rend plus probable encore que ce culte, hostile à celui
des Égyptiens, fut la cause d'une guerre. Cette guerre
contre les Sémites fut donc de nature religieuse et la
religion de Set modifiée d'après les rites Phéniciens, con-
tinua à fournir une pierre d'achoppement pour les Egyp-
tiens civilisés. La religion qu'ils proffessérent répugnait
142
au culte immoral des pasteurs émigrés, au culte exécrable
de Melech.
Passons maintenant à la reclierclie des traces du culte
Phénicien d'Adar , qui se trouvent dans celui de Set.
Nous avons démontré qu'en Egypte Ton rendit honneur
à Set comme dieu des combats. C'était ce dieu qu^adop-
.tèrent les Hy ksus et à qui ils rendirent honneur, comme
généralement on avait l'habitude de le rendre à Adar.
Les animaux consacrés à Mars furent les mêmes que Ton
consacra à Set , auxquels on ajouta en Egypte Toryx ,
la vache rousse, l'hippopotame et le crocodille. Selon
Plutarque FofTrande de l'âne était connu en Koptos, *^ où
il fut précipité du haut d'un roc escarpé, afin de lui casser
le cou. „0n s'en servait pour l'offrande à cause de la couleur
rouge, qui était aussi celle de Typhon. Les habitants de
Busiris et de Lycopolis détestèrent l'usage de la trompette ,
parce que le son de cet instrument ressemble au braiment
de l'âne. Cet animal d'ailleurs est considéré impur, c'est
pourquoi ils sacrifient des pains d'offrande avec l'image
d'un âne garrotté , pendant les mois Payni et Paophi.
Ceux qui adorent le dieu du soleil sont engagés à ne
pas porter d'or et de ne pas donner de nourriture aux
ânes .... l'or avait la même couleur que celle de Typhon.
Les Egyptiens tuèrent toute vache rousse, qui lorsqu'on
y trouvait un seul poil blanc ou noir furent déclarés
impropres à l'offrande." A un autre endroit Plutarque
donne pour motif de la consécration de l'âne à Typhon,
l'extrême paresse et l'extrême stupidité de cet animal.
Il nous communique aussi que parmi les bètes fauves le
crocodille et l'hippopotame étaient consacrés à Typhon.
A Hermopolis se trouva une statue de l'hippopotame dressé
148
sur ses pattes de derrière et à la fête, qu'on célébrait
au premier mois Tobi, jour qui fut appelé le jour de
l'arrivée d'Isis en Egypte venant de la Phénicie, furent
apportés des pains d'offrande pourvus de l'image d'un
hippopotame garotté.
Selon Hérodote ^^ le pourceau fat considéré en Eg}'pte
comme un animal tellement impur, que son seul attou-
chement causait une souillure. Comme consacré à Typhon ,
Ton trouve encore souvent Toryx sur les monuments et
les scarabées,""* tandis que les chiens et les coqs, comme
ojffrandes Typhoniques, manquent tout à fait.
C'est ainsi que nous retrouvons Set-Typhon avec quel-
ques attributs d'origine Phénicienne et où le culte s'est
modifié selon la coutume du peuple, nous y retrouvons
le culte de Melech et d'Adar. Toutefois il s'y rattachent
aussi des éléments Egyptiens, dont le dieu emprunte un
nouvel éclat et qui le distinguent des autres dieux Sémi-
tiques et Egyptiens. En même temps la question se
trouve résolue de quelle manière ces éléments se trouvaient
réunis dans le Set-Typhon. Examinons à présent comment
nous le retrouvons chez le peuple d'Israël.
lY.
LE CULTE DE SET-TYPHON EN ISRAËL
Nous avons taché de démontrer plus haut que les
Israélites et les Hyksôs étaient intimement liés les uns
aux autres. Selon Manethoos ce fut Moïse qui était le
chef des émigrés impurs, qui bâtirent plus tard la ville
144
de Jérusalem en Judée. D'après Josèphe, Moïse était le
chef des Hyksôs et selon Diodore , le chef des lépreux qui
fondirent Jérusalem. Justin rapporte de lui qu'il retourna
à Damas, son ancienne patrie et Tacite raconte Thistoire
de la même manière que Manethoos. Selon ce dernier ,
les Hyksôs émigrèrent sous la conduile de Hiérosolyme et
de Judée et les lépreux soas celle de Moïse. Toutes ces
différentes communications s'accordent sur le fait que
Moïse fut le conducteur des impuis qui fondirent Jéru-
salem , quoique Manethoos attribue l'honneur de cette
fondation aux Hyksôs. Il s'ensuit par conséquent que les
deux émigrations en question se touchent à plusieurs
endroits et Tacite nous donne les deux opinions qui Out
cours au sujet de la fondation de Jérusalem, l'une l'attribue
à Moïse, l'autre aux chefs des Solymi, Hiérosolyme et
Judée. Le nom d'Hiérosolyme s'accorde avec Jérusalem,
celui de Judée avec celui des Juifs. La cause de la
combinaison des deux émigrations se trouve dans le récit
de Manethoos et s'explique surtout par le fait que les
Hyksôs et les impurs habitèrent le même pays; les uns
en deçà , les autres au delà du Jourdain. Les deux peuples
furent ennemis de l'Egypte, ce qui fit qu'ils furent nom-
més, injuriés et décrits de la même manière, d'où résulta
la confusion.
Tacite nous rapporte que ce qui manquait le plus aux
Israélites pendant leur voyage , était de l'eau potable et que
Moïse vit un troupeau d'ânes sauvages qui allèrent vers
un bosquet frais et ombragé, où se trouvait de l'eau en
abondance; que ce troupeau lui indiqua le bon chemin
et qu'après six jours de marche ils arrivèrent en Judée.
C'est à cause de cela, poursuit il, que les Israélites gar-
145
dent dans rintérieur de leur sanctuaire Timage de l*âne
qui les a délivré. La comparaison de cette légende de
Tacite avec celle de Plutarque n'est pas sans intérêt. Le
dernier raconte que Typhon après son combat avec Horus,
s'enfuit sur un âne et qu'il produisit, sept jours après,
Hiéiosolyme et Judée, en y ajoutant: „I1 est évident que
cette histoire, regarde les affaires des Israélites." Dans
cette légende on peut discerner trois choses combinées :
1°. l'expulsion des Hyksôs avec la fuite de Typhon;
2\ la délivrance des Israélites avec la fuite de Typhon;
3°. la conquête de Canaan par les Hyksôs ou par les
Israélites, avec la naissance de Hiérosolyme et de Judée.
C'est ainsi que Typhon est uni à l'ennemi du Nord.
Tacite rapporte aussi que les Israélites rendirent un
hommage particulier à Fane. Nous verrons si cette com-
munication a quelque valeur, en examinant les restes du
culte Phénico-Egyptien de Set-Typhon parmi les Israélites.
Nous trouverons tantôt des éléments conformes aux
coutumes Phéniciennes et par conséquent hostiles à celles
de rÉgypte , tantôt des éléments Egyptiens conformes aux
coutumes de ce peuple. Et ceci ne doit pas nous étonner
puisque nous savons que ce ne furent pas exclusivement
des Sémites qui émigrèrent, mais qu'il s'y trouvait aussi
grand nombre d'Egyptiens et parmi ceux-ci qui appar-
tenaient à la caste des prêtres. Il y en a qui prétendent
que Moïse était prêtre d'Osiris et la tradition le décrit
comme instruit en toute science et sagesse des Egyptiens.
Commençons nos recherches par les éléments Phéniciens.
10
146
LE CULTE ISRAÉLITE DE MELECH.
C'était à une époque très réculée de son histoire, que
les Israélites eurent des rapports avec la Phénicie. Abraham
qui fut la souche du peuple d^Israël, sacrifia son fils à
Dieu d'après le récit de FElohiste. Il habitait près de
Salem dans le pays des Amorites , voués au culte du dieu
Phénicien. Ses fils adoraient El ou Bel FElohim et El-
Schadai. Ils arrivent en Egypte , événement dont Phistoire
Hébraïque ne rapporte presque rien. Le peuple commence
son voyage dans le désert et bien qu'il se trouve des
traces d'un culte du feu, dont Melech était la personnifi-
cation, nous ne saurions que très peu de chose de ces
temps-là , si le prophète Amos n'en eut conservé l'histoire.
C'est par lui que nous savons davantage de leur vie errante
pendant les quarante années dans le désert. „Est ce
toi 0 jjaaison d^Israël , qui m^a sacrifié pendant quarante
années des oblations et des offrandes? Oui, tu portas la
tente de ton Melech et le Kyun tes images, Tastre de
ton dieu que tu t^étois fait toi même/' Ces paroles par-
venus à nous par la tradition, contiennent l^histoire du
culte de ce peuple dans le désert. Il n'est pas étonnant
après cela qu'en lisant en Josué , les Juges ou Samuel , d'y
rencontrer souvent le culte de Baal etd'Astarte, que nous
retrouvons encore dans le livre des Eois. Les princes
s'intéressèrent beaucoup à ce culte , surtout quand des
relations intimes se formèrent avec la Phénicie, soit par
des mariages , soit par d'autres liaisons.
U7
Maigre qu'un Elle ou d'autres prophètes s'élevèrent
puissamment contre ce culte et en faveur de celui de
Jéhova, ce ne fut que le dernier roi d'Israël qui réussit
à démolir les hauteurs o\X le peuple se voua au culte de
Baal. Qu'était le sacritice de Jephta, si non une offrande
à Melech ou à Anata, la déesse de la guerre des Phéni-
ciens ? Achaz aussi sacrifia ses enfants à Melech. ' Ce
ne fut pas à tort que le poëte sacré chantait : ' „Ils
n'ont point détruit les peuples que Jéhova leur avait dit
de détruire, mais ils se sont mêlés parmi ces nations-là
et ils ont appris leur manières de faire et ils ont servi
leurs faux dieux, lesquels leur ont été en pièges. Car ils
ont sacrifié leurs fils et leurs filles aux démons. Et ils ont
répandu le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs
filles, lesquels ils ont sacrifiés aux faux, dieux de Canaan
et le pays a été souillé de sang. La colère de Jéhova
s'est embrasée contre son peuple."
Nous voyons à chaque instant faire allusion à ce culte
et à ces sacrifices. C'est le prophète qui exhorte tantôt. '
„N 'êtes- vous pas des enfants prévaricateurs , qui vous
échauffez après les chênes et sous tout arbre verdoyant,
égorgeant les enfants dans les torrents , sous des rochers
avancés. Ta portion est dans les pierres polies des torrents ,
ce sont elles qui sont ton partage ," ou ainsi : * „Que
tu aies immolé mes fils et mes filles et que tu les aies
livrés pour les faire passer par le feu. Elles ont commis
adultère avec leurs dieux infâmes et ont fait passer leurs
enfants par le feu pour les consumer." Micha " juge
nécessaire de rappeler au peuple, que Jéhova ne prend
point plaisir à des sacrifices d'animaux et d'hommes, que
ni l'offrande du corps , ni l'immolation du premier né peu-
148
vent faire pardonner les péchés de celui qui les sacrifie.
Le roi des Moabites ^ immola son fils aine sur la muraille
de sa ville Kir-Chasereth , qui était assiégée par Juda et
Israël, après quoi les assiégeants partirent; une preuve
que le sacrifice fut regardé par ceux-ci comme un moyen
puissant.
Les victimes furent ou pendues ou tuées ; les enfants
tués ou brûlés. * Dans le désert on les immola sur Tautel
du seigneur. ' Nous trouvons pour cela dans le Lévitique
le commandement suivant: ^Quiconque des enfants
d^Israël ou des étrangers qui demeurent en Israël, donnera
de ses enfants à Melech, sera puni de mort,'' et rÉternel
dit: Je mettrai ma face contre un tel homme par ce qu'il
aura donné de sa race à Melech pour souiller mon sanc-
tuaire et profaner le nom de ma sainteté.
Tous les premiers nés furent consacrés à Melech et
sacrifiés à ce dieu. Ceci eut lieu encore du temps
d'Ezéchiel. ^^ Le culte de Jéhova s'opposait à ces offrandes
horribles et Ton changea plus tard les textes qui y firent
allusion. On put alors racheter les sacrifices des enfants
et nous lisons : " Tu présenteras à l'Eternel tout ce qui
nait le premier, mais tu rachèteras l'âne et l'enfant."
C'était la puissance purifia^jte du feu , qui fut le prin-
cipe de ces coutumes. Toute chose impure fut délivrée
ainsi de toute souillure, d'après le commandement;'^ „tout
ce qui peut passer par le feu, tu feras passer par le feu
et il sera purifié et on purifiera seulement avec Teau
d'aspersion toutes les choses qui ne passent point par le
feu." La fête de Pâques fut de très bonne heure en usage
chez les Israélites. Ils est probable qu'elle fut en origine
un festin de Melech et que cela était le motif quelle fut
149
célébrée au commencement de Tannée. C'était une fête
de conciliation o\X Ton donna le sang et l'offrande. Tous
les premiers nés des hommes et des animaux appartenaient
au dieu Melech; nous les voyons exigés en Egypte du
temps de l'Exode '' et telle fut la volonté de rÉternel,
qu'à l'avenir les premiers-nés des Israélites lui seraient con-
sacrés. Il passa devant les maisons des Israélites, si le
sang se trouvait aux poteaux des portes. La fête de Pâques
avait donc le caractère d'une réconciliation avec Melech. '*
Ce culte originaire de la Chaldée, ainsi que le peuple
d'Israël , resta continuellement en opposition contre le culte
de Jéhova et quoique celui-ci fut dans le commencement
la propriété exclusive des prêtres, ce furent plus tard les
prophètes qui le défendirent , avec l'aide desquels il con-
tinua sa défense glorieuse.
B.
LE CULTE ISRAÉLITE D'ÂDAR OU DE MARS.
Nous ne retrouvons en Israël des traces du culte de Mars
ou d'Adar que dans la distinction qu'ils firent entre les
animaux purs et impurs. Le sacrifice des chiens ne se
trouva pas en Egypte parmi les offrandes Typhoniques , mais
il est probable que les Israélites le connaissaient comme
tel. Nous lisons en Isaie ^ qu'ils se rendirent coupables au
sacrifice de chiens et de sang des pourceaux au lieu de
se servir du boeuf , de l'agneau et de l'obi ation. Le pour-
ceau était une exécration pour les Israélites autant que
pour les Égyptiens, toutefois il reste quelques traces
150
d\in certain honneur qui fut rendu à cet animal. On en
tuait à des époques fixes pour les festins de sacrifice qui
étaient unis à ceux des souris. * Il ne reste que très
peu de traces de cet hommage et Plutarque ignore si les
Israélites s'abstinrent de Tusage de la chair des pour-
ceaux, parce qu'ils rendirent hommage à cet animal ou
bien parce qu'ils le détestèrent. ^ Le coq aussi était
consacré au dieu Mars des Phéniciens et le dieu des
Samaritains Nergal , aussi adoré par les Israélites , est
représenté selon les rabbins sous la forme d'mi coq. Les
juifs tuèrent un coq le jour de la réconciliation. * Il
était défendu que les coqs se trouvassent à Jérusalem ,
selon le Talmud ; la ville sainte aurait été profanée par
la présence de cet animal impur. Il n'était pas permis
aux prêtres en Israël , d'en posséder. ' Il y a encore une
fable très remarquable , celle du grand coq dont les pattes
étaient sur la terre et dont la tête touchait le ciel et que
les enfants d'Israël mangeront le jour du jugement au
grand festin en même temps que le Béhémoth et le
Léviathan. En ceci, ^influence des nations circon voisines
ne peut être méconnue. ^ Le Béhémoth et le Léviathan,
rhippopotame et le crocodille jouent un grand rôle dans
la littérature entre l'ancien et le nouveau testament. Ce
sont les animaux hideux par excellence que l'on juge être
les personnifications les mieux choisies pour tout ce qu'on
considère comme démon. Tout écrit apocryphe y fait
allusion et la doctrine la plus exacte de cette matière se
trouve dans les livres de Hénoch et d'Ezra. Ces animaux
sont gardés en des endroits particuliers et engraissés par
Dieu, pour être mangés au festin des bienheureux, le
jour du jugement. L'inimitié qui augmentait toujours
161
de plus en plus contre TÉgypte , fut la cause que Ton haït
ces animaux plus que tout les autres.
Plus intéressante que la précédente est la manière dont
on envisageait l'Ane. La légende de cet animal, que
Tacite nous communique, est probablement d'origine Sa-
maritaine. Ce peuple rendit hommage au dieu Tartak ^ ,
qui selon le Talmud ^ était représenté avec la tête d'un
âne et qui était une divinité qui a quelque rapport avec
Adra-Melech ou Mars-Melech. Les Israélites partagèrent
ce culte des Samaritains , comme il est facile à comprendre
et nous en trouvons des traces encore plus anciennes dans
le Pentateuque. Quant au rachat des premiers-nés, nous
trouvons cité cette exception remarquable en faveur des
animaux. On pouvait racheter Tâne aussi bien que l'homme ,
par un autre animal et si on ne le faisait pas , on était
obligé de lui casser le cou. ^ Cela se faisait probablement
de la même manière qu*à Coptos où, comme nous savons,
on avait l'habitude de précipiter Tâne du haut d'un roc
escarpé. Ce commandement a été donné deux fois. '**
Ce respect pour l'âne était très répandu en Orient. La
fécondité ou lasciveté de cet animal en était le motif.
Les Médo-Perses le sacrifièrent à Mars. " Apollon ** se
réjouit d'une hécatombe d'ânes dans le pays des Hyper-
boréens. A cause de sa couleur rousse il reçut le nom
de Chamoor des Hébreux et comme tel Toifrande qu'on en
fit se rattache à celle de la vache rousse. En Grèce nous
le retrouvons dans les Dyonysies et chez les Komains
dans le culte de Yesta , ou l'âne garotté est représenté sur
un pain d'offrande et où l'on portait un phallus en proces-
sion. Ces cultes payens passaient plus tard dans l'église
où ils se trouvent comme les fêtes des ânes qui florissaient
152
au moyen-âge en France, en Espagne et en Allemagne.
Un âne paré monté par une jeune fille, fat conduit avec
force cérémonies devant l'autel et pendant la messe on
chanta des cantiques qui se terminaient par l'imitation
du braiment de l'âne. Au lieu de donner la bénédiction
le prêtre brairait trois fois ce que le peuple répétait en
signe d'amen. Grand i] ombre de saints sont représentés
montant des ânes et on les trouve ainsi dans les pèleri-
nages. '^ L'âne remportait même sar les autres animaux
et était favorisé davantage en cas de procès. D'après le
code de Sardaigne de l'an 1395 les crimes commis par
des boeufs et des vaches, étaient punis par la peine de
mort , mais pour l'âne on était plus clément. Condamné
pour la première fois il perdait une oreille, pour la se-
conde fois on lui coupait l'autre et la troisième fois pris
en flagrant délit il était confisqué au profit du prince. ^*
Les fêtes des ânes ont été rattachées à la fête de l'entrée
de Jésus en Jérusalem. Il entrait dans les usances de
réglise, de conserver les fêtes payennes en leur donnant
une signification chrétienne. Toutefois il est remarquable
que cette fête fut célébrée au mois de décembre et qu'une
jeune fille montait alors un âne. L'une comme l'autre
sont dérivées du même culte de la nature. Il est difiicile
de déterminer en quel rapport ces fêtes se trouvent avec
les fêtes des tabernacles des Hébreux. Les Dionysies
ressemblent beaucoup à ces dernières qui portent le carac-
tère très prononcé d'une religion de la nature.
Plus en rapport avec les coutumes Egyptiennes est le
culte de la vache rousse , le bouc émissaire , le culte du
serpent et celui de Kyun.
LA VACHE ROUSSE.
Nous lisons dans les Nombres : L'Éternel parla à Moïse
en disant : „Ceci est une ordonnance de la loi. Parle aux
enfants d'Israël et qu'ils t'amènent une jeune vache rousse
entière qui n'ait point de défaut et qui n'ait point porté
le joug. Et vous la donnerez à Eléazar le sacrificateur,
qui la mènera hors du camp et on l'égorgera en sa pré-
sence et on la brûlera devant ses yeux , sa peau , sa chair
et son sang avec ses excréments. Et le sacrificateur pren-
dra du bois de cèdre, de Thysope et du cramoisi et les
jettera dans le feu où l'on brûlera la jeune vache. Le
sacrificateur sera souillé jusqu'au soir. Et un homme qui
sera pur ramassera les cendres de la jeune vache et les
mettra hors du camp en un lieu net. Et elles seront
gardées pour l'assemblée des enfants d'Israël, afin d'en
faire l'eau d'aspersion; c'est une purification pour le péché." ^
Cette offrande de la vache rousse est la même que celle
que nous trouvons en Egypte et qui fut offerte à Typhon
au lieu d'une victime humaine. * Les Egyptiens sacrifient
exclusivement des vaches rousses parce que, selon leur
opinion. Typhon aussi est roux et ils ont garde qu'il ne
se trouve un seul poil blanc ou noir sur l'animal. Selon
eux il ne faut pas sacrifier ce qui est agréable aux dieux,
mais seulements les corps dans lesquels se sont logées les
âmes des impies. C'est pourquoi les anciens habitants de
l'Egypte jetèrent la tête de la victime chargée de malé-
diction dans le fleuve, ce sacrifice purifiait du mal. La
154
tête maudite, remplie de Tesprit Typhonique, conjurait la
puissance de Typhon, auquel on offrait cette vaclie dans
les canicules au lieu d'un sacrifice humain. Ce fut Tépoque
à laquelle il fit sentir énergiquement sa puissance. Cette
vache fut en Israël le moyen qui purifiait des péchés.
En ceci nous retrouvons la coutume Égyptienne, celle
dans laquelle Typhon fut considéré comme principe méchant.
Nous apercevons en cela que l'élément Égyptien parmi
les Israélites fut hostile à l'élément Phénicien, car Set-
Typhon , adoré par ceux-ci , est dans le sacrifice de la vache
rousse envisagé comme l'être méchant par les prêtres, ainsi
que Ton l'envisageait en Egypte. La même idée perce
dans le renvoi du bouc émissaire.
D.
LE BOUC ÉMISSAIRE.
Nous lisons dans le Lévitique : „Aàron prendra de l'as-
semblée des enfants d'Israël , deux jeunes boucs en offrande
pour le péché et un bélier pour l'holocauste. Après cela
Aaron offrira le bélier pour le péché et fera propitiation tant
pour soi que pour sa maison. El il prendra les deux
boucs et les présentera devant Jéhova à l'entrée du taber-
nacle d'assignation. Et Aâron jettera sur les deux boucs
le sort , un sort pour Jéhova et un sort pour le bouc
émissaire (Azazel). Et Aâron offrira le bouc sur lequel le
sort sera tombé et le sacrifiera en offrande pour le péché.
Mais le bouc sur lequel le sort sera tombé de bouc émis-
saire , sera présenté vivant devant Jéhova pour faire
156
propiliation sur lui et on Tenverra au désert. Et quand
Toffrande pour le péché sera sacrifié, Aàron mettra ses deux
mains sur la tête du bouc vivant et confessera sur lui
toutes les iniquités des enfants d'Israël et tous leurs
forfaits selon tous leurs péchés et les mettra sur la tête
du bouc et l'enverra au désert par la main d'un homme
de ceux qui sont présents. Le bouc donc portera sur soi
toutes leurs iniquités dans un pays étranger." ' Comme
nous avons vu plus haut , les cendres de la vache rousse
suffirent pour la purification des souillures , mais ce moyen
de purifier du péché n'était pas suffisant et l'on se servit
d'un second: le bouc émissaire ou Azazel. En Egypte on
fit usage de la même manière de sacrifier dans le culte
de Typhon. On égorgeait la vache rousse pendant les
canicules, pendant de grandes sécheresses ou autres dés-
astres et l'on chargea cet animal des péchés du peuple.
Parfois on tâcha ^ de chasser cet animal dans le désert,
que Ton considérait comme le séjour du malin esprit
Typhon. Dans le cas que la sécheresse continua on égor-
geait la vache afin de le punir. „C' était le temps que
Ton célébrait la grande offrande de la purification;" dit
Plutarque, que nous appellerions le jour de la grande
réconciliation. Il est très intéressant pour comparer à ce
qui précède , la communication d'Hérodote ' au sujet du
sacrifice Egyptien: „Lorsque l'animal est pourvu du sceau,
il est mené à l'autel ou il sera sacrifié. Ils versent du
vin sur la victime et l'égorgent en disant des prières.
Ils coupent la tête à la victime dans l'espoir que tous
les désastres * y passeront et le portent ailleurs. Là où se
trouve un marché où les Grecs font le commerce, cette
tête est vendue à ceux-ci , tandis que là où ce marché
156
n'existe pas, la tête est jetée à la rivière, alors ils la
maudissent et prononcent ces paroles: Puisse tout le mal
qui plane au-dessus des sacrificateurs ou qui menace
l'Egypte, passer dans cette tête." 'Nous le voyons il est
clair que le sacrifice d^Azazel est d'origine Égyptienne.
T3'phon, Fesprit du mal dans le désert, reçoit l'animal
chargé du mal.
Cette solemnité eut lieu au commencement de Fautom-
ne comme en Egypte et aussi comme dans ce pays,
c'était l'offrande principale à la fête de la réconciliation.
Les rabbins ont fait pi qs tard d'Azazel un malin esprit *
et comme tel il est souvent cité dans la littérature apo-
cryphe. " Il est très remarquable que les Arabes appellent
aussi leur malin esprit du nom d'Azazel. ® Il est difficile
de trouver la dérivation de ce mot. Ou l'a traduit par
Azaleez, mais cela signifie chèvre et non bouc émissaire.
Nous donnerions la préférence à lire cette phrase: „pour
AzazeF dans l'antithèse de „pour Jéhova." Si cela est
ainsi nous considérons ce nom comme un nom d'un dieu,
composé peut-être des mots Aziz et El, nom du Mars
Phénicien ou de Baal dans une de ses formes Typhoniques. *
E.
LE CULTE OU SERPENT.
Nous avons remarqué que quelques monuments Égyp-
tiens ont été conservés qui font allusion à des offrandes
Typhoniques offertes au serpent. Il nous reste quelques
représentations de semblables offrandes et nous savons
157
que le serpent Apap fut considéré comme animal Typho-
nique ou comme Timage de Set. Toutefois ce culte est
caché dans les ténèbres et c'est peut-être encore en Phé-
nicie qu'il faut aller à la recherclie de ses traces, parce-
que c'est là ou Ton sacrifia au serpent. Le culte du
serpent était très répandu en Israël et nous lisons que ce
fut seulement Chiskia * qui uta les hauts lieux , mit
en pièces les statues et brisa le serpent d'airain que Moïse
avait fait^ parce que jusquà ce jour-là les enfants d'Israël
lui faisaient des encensements. Si ce serpent doit être
considéré comme l'image du bon dieu, de la puissance
guérissante et bien-faisante , alors il était la représentation
d'El, Bel ou Saturne, comme divinité propice, que nous
trouvons aussi en Phénicie; ou faut il qu'il soit considéré
comme le principe du mal, du terrible, de ce qui nuit,
dans ce cas il serait la représentation de Typhon en sa
qualité de malin esprit, ou comme Typhon , le côté méchant
d'El ou Bel. Quoi qu'il en soit, les deux hypothèses
peuvent être établies d'après le récit dans les Nombres '
au sujet de l'érection du serpent d'airain. Nous y lisons:
„Ils partirent de Hor tirant vers la mer rouge , pour faire
le tour du pays des Edomites, mais le peuple perdit cou-
rage par le chemin. Et le peuple parla contre Dieu et
contre IMoïse: Pourquoi nous as-tu fait monter hors de
l'Egypte pour mourir dans ce désert ? Alors le Seigneur
envoya sur le peuple des serpents brûlants qui mordaient
tellement le peuple qu'il en mourut grand nombre d'Israël.
Alors le peuple vint vers Moïse et dit : Nous avons péché
en parlant contre le Seigneur et contre toi. Prie l'Eternel
qu'il ôte de nous ces serpents. Et Moïse pria pour le
peuple. Et le Seigneur dit à Moïse : Eais un serpent
158
brûlant et mets le sur une perche et il arrivera que
quiconque sera mordu et le regardera, vivra. Moïse donc
fit un serpent d'airain et le mit sur une perche et il
arriva que quand quelque serpent avait mordu un homme,
celui-ci regardait la tête du serpent et il fut guéri/^
Ce récit est évidemment du domaine des mythes, mais il
est difficile à démontrer s'il doit être considéré comme
ayant quelque rapport avec les sacrifices humains offerts
au serpent. Il est clair cependant qu'ici le serpent prin-
cipe du mal est chassé par le serpent principe bienfaisant.
Si c'est un culte de Typhon comme esprit malin, alors il
ne peut être adressé qu'au Typhon Égyptien et dans ce
cas c'est un élément Egyptien introduit dans la religion.
Mais si au contraire c'est un culte de Baal, le principe
bienfaisant qu'ir représente , ce sera un élément Phénicien
dans la religion et comme tel la conséquence d'un pacte
de confraternité qui existait entre les deux peuples.
• F.
LE CULTE DE KYUN.
Nous lisons dans le livre d'Amos ' que les Israélites
dans le désert portèrent le tabernacle de Melech et de
Kyun , les images et l'étoile de ces dieux qu'ils avaient
faits. Chyun , Chiwan ou Keiwan est le nom de la pla-
nète Saturne chez les Hébreux , les Phéniciens , les Baby-
loniens, les Syriens et les Arabes.
Les Septante traduisent Kijun par Eaiphan en même
temps qu'ils donnent une version toute différente: Selon
159
eux c'est: „Tu prenais la tente de Melech et IMtoile de
ton dieu Eaipban, les images que tu leur as fait."" Cette
différence s'explique aisément par le mot Hébreu , au lieu
de Kyun ils lisaient Riun. « M. Seyffart nous cite le nom
de Eéphan qu'il trouva dans un tableau planétaire Kopto-
Arabe, nom pour lequel le texte Arabe donne Saturne.
Dans les lexiques Arabes nous trouvons le mot Keiwan
comme le nom Persien de Saturne. Les Sabéens aussi
rendirent honneur au Kyun ; les rabbins donnèrent à
Saturne le nom de Kiwan et c'est aussi ce nom qui s'est
conservé en Chyniladan, roi de Babylone. Typhon est
toujours représenté comme dieu de l'hiver sur les monu-
ments astronomiques, tandis que Saturne fut considéré
comme le dieu du froid en Thonneur duquel furent célé-
brées en hiver les fêtes Eomaines appelées les Saturnales.
Kyun fut donc le nom de la septième planète, Saturne,
d'oii il suit que le septième jour fut le jour de la sep-
tième planète , le jour du Sabbath des peuples qui rendirent
hommage aux étoiles et par conséquent un jour consacré
au repos par les Israélites. Par rapport à cela nous
lisons dans l'Exode : ^ Gardez mes Sabbaths , c'est un signe
entre moi et vous dans vos âges, afin que vous sachiez
que je suis le Seigneur qui vous sanctifie. Dieu exige
donc que l'on gardera son jour, qui est le même que les
adorateurs des étoiles regardèrent comme consacré à Saturne.
Tacite * qui s'accorde à cette opinion , se prononce ainsi :
„Les Israélites reposèrent le septième jour , ce qui s* explique
de deux manières. Quelques uns disent que c'était à cause
que ce jour vit finir leur souffrance , raison pour laquelle
chaque septième année fut consacrée comme année de repos.
D'autres prétendent que ce fut en l'honneur de Saturne et
160
ceci n'est pas invraisemblable parce que Torigine de leur
religion , se rattache au mont Ida , d'où sort ce peuple et
d'oà il fut chassé en même temps que Saturne. Mais il
est aussi possible que le motif est celui-ci. Parmi les
sept étoiles, qui règlent le destin de Fhorame, celle de
Saturne possède la puissance souveraine et parcourt la sphère
la plus élevée, d'ailleurs tous les corps célestes sont subor-
donnés au nombre sept." Tacite fait ici mention de la
légende de l'expulsion de Saturne. Son culte à Crète ,
originaire d'une colonie Phénicienne fut extirpé, les habi-
tants se retirèrent vers le littoral de la Palestine, gardèrent
le culte de Saturne-Melech et furent considérés par Tacite
comme les ancêtres des juifs. Le motif des hommages
rendus à Saturne est donné par Tacite avec beaucoup de
justesse : „I1 était Tétoile principale dans l'Astrologie
parce qu'il parcourait la sphère la plus élevée ou la plus
lointaine."
Nous venons d'examiner les différents éléments de reli-
gion en Israël et nous y avons trouvé plusieurs traces du^
culte Egypto-Pliénicien , tantôt s'accordant avec celui des
Phéniciens, comme le culte de Melech et d'Adar, tantôt
de couleur Egyptienne plus ou moins prononcée. Xous
avons vu le Jéhovisme, se montrer comme la réaction
de la religion Phénicienne et s'accorder dans beaucoup
d'endroits, avec les doctrines qui eurent cours en Egypte,
d'où il resuite qu'il se déclare contre le culte de Melech
et qu'il considère Set-Typhon de la même manière dont
il fut évisagé dans la vallée du Kil.
iq
L'IxMAGE.
11
QUATRIÈME PARTIE.
L' I m a g e.
La forme sous laquelle la divinité fut représentée jadis,
parait avoir été celle d'une simple pierre. Tantôt Fon
regardait cette pierre comme Fimage de Dieu, tantôt
comme le gardien ou le dépositaire d'une puissance divine
quelconque. Nous retrouvons ce culte de pierres chez
tous les peuples de l'antiquité et même de nos jours
encore chez les populations qui se trouvent dans l'enfance
de leur développement. Tantôt on élevait des pierres près
desquelles on prêtait serment ou fesait un voeu, tantôt
l'on fit un pacte en mémoire duquel on élevait une pierre
ou monument. Soit que Ton s'engagea à ne jamais franchir
cette pierre ou borne avec des troupeaux ou avec des
hommes armés , soit que l'on invoqua la divinité pour la
prendre à témoin du voeu que Ton prononçait. Ces
pierres en guise de bornes ou pierres votives furent
164
nombreuses dans l'antiquité. Outre celles-ci on rendit
hommage à une troisième catégorie de pierres , spéciale-
ment connues sous le nom de Béthyles, mot qui signifie
séjours de dieu. Sanchuniathon prétend que ces pierres
furent ainsi nommées et adorées parce qu'elles étaient
regardées commes des étoiles tombées. Examinons un peu
de plus près ce culte des pierres de l'antiquité.
c_--ç"Si9!Sj>'•'l^.^
LE CULTE DES PIERRES.
En commençant avec le culte des peuples du Nord nous
trouvons qu'ils ont conservé leur culte de Béthyles dans
riionneur qu'ils rendent au marteau de Thor. Thor assis
à côté de Wodan sur un siège moins élevé est le plus
vigoureux des dieux et des hommes , il a le front ridé , le
regard sombre, la barbe et les cheveux roux. Il tient dans
son poignet formidable la foudre que les peuples du Nord
appellent Mjolner. Il est le protecteur de la force
matérielle, celui qui encourage le travail et le zèle labo-
rieux. Il commande l'air et les nuages qui tremblent
sous son vol impétueux. Lorsqu'il parcourt l'espace dans
son char et qu'il fait voler son attelage de boucs, le
tonnerre sort des roues foudroyantes et roule à coups
formidables qui résonnent dans le ciel et sur la terre.
De son marteau il fend les nuages amassés d'où sort la
foudre de tous côtés et ses bélemnites qu'il lance vers la
terre en rayons flamboyants, pénètrent dans le sol à une
profondeur de sept pieds , mais lorsqu'ils rencontrent dans
leur vol un homme ou quelque animal , ils les tuent et
quand ils frappent quelque arbre ou maison ils les dessè-
chent ou les brûlent. Ce qu'il touche de son marteau
devient fertile et prospère, c'est pourquoi la bénédiction
nuptiale se fait par l'attouchement d'un marteau et que
166
Fon fait le signe du marteau sur le pain et sur d' autres
choses afin quelles soient nourrisantes et avantageuses.
La joubarbe détruit l'action mortelle de ses bélemnites. i
Nous retrouvons donc ici les restes des Bétbyles ou
culte des séjours de dieu et dans le respect qu'ils portent
aux bornes nous remarquons la même signification que
d^autres peuples y attachaient.
Quand nous faisons des recherches chez les Romains
nous trouvons que Tacite nous communique : ^ ,,Titus
désirait visiter le temple de la Vénus de Paphos, qui jouit
d^une grande considération chez les habitants et les étrangers.
L'image de la déesse n'a pas la forme humaine. La partie
inférieure est ronde et large et la statue allant en diminuant
se termine en pic.'' Cette statue de la déesse de Paphos
parait être une semblable image de dieu, un reste du culte
des Béthyles. C'était à ces pierres , bornes ou séjours de
dieu que l'on faisait des voeux, sacrifiait de Thuile et que,
l'on avait la coutume de prier. Arnobius ^ dit que ce fut
une usance chez les Eomains et il en fait ressortir la fo lie
quand il attaque leur religion. Il demande avec mépris:
„Croit-on quand je vois une pierre consacrée, frottée d'huile
grasse, que je Tadorerais comme si elle cachait une puis-
sance quelconque et que je lui adresserais la parole ou que
je demanderais quelque chose à une masse informe qui
ne s'aperçoit de rien." Minucius félix , l'un des apologistes
du Christianisme, dans son discours entre Caecilius et
Octavius,* démontre: „qu'il ne convient nullement qu'un
homme comme Octave laisse son frère Marc, avec qui il
converse journellement , dans une erreur et dans un aveugle-
ment semblable, qu'il permet qu'il rende hommage à
des pierres ointes, couronnées et pourvues d'inscriptions."
167
La preuve que cette habitude était généralement répandue
c'est que Lucianus raconte d'un certain Rutilianus ce qui
suit : ' „I1 était un homme honnête et pieux , toujours
aspirant aux choses qui ont rapport aux dieux. A la vue
d'une pierre ointe ou couronnée il se mit à genoux et
quand il s'était prosterné, il restait long temps en prière
demandant toute bonne chose." Voilà donc le culte : l'on
avait des pierres de la forme de bornes près desquelles
on fit des voeux, sur lesquelles on répandit de l'huile
et que l'on orna de couronnes. On se prosterna devant
elles en les adorant. Cela continua jusqu^après le temps
que le Christianisme apparut sur la terre.
Pline connut un semblable culte chez les Perses et les
Parthes et parlant d*ane espèce de météores il dit: „Ils
rendent aussi hommage à l'Astroit ° et prétendent que la
renommée de cette pierre a été célébrée par Zoroastre.
Sudines rapporte que TAstrobulus ressemble à l'oeil d'un
poisson et qu'il rend un éclat blanc.
Sotacus cite encore deux autres espèces de météores ,
des noirs et des rouges , qui ressemblent à des haches.
On se sert de ceux qui sont ronds et noirs pour assiéger
des villes et des flottes; on les appelle Bétulos. Ceux
qui sont ronds et oblongs sont les météores proprement
dits. Selon les mages des Parthes on ne les trouvait
qu' aux endroits oii la foudre était tombée."
D'après Pline le culte des Béthyles est donc particulier
aux Perses et aux Parthes tandis que les Eomains ,
quoique leur adoration s'adressa aux mêmes objets, igno-
raient l'origine de ce culte des pierres. Les Priapes ou
bornes de ceux-ci se rattachent à ce culte et on les trouve
plus tard ornés d'images humaines ou bien avec une
simple tête d'homme.
168
On trouve la même chose chez les Grecs Pausanias
rapporte que les Grecs avant d'avoir des images de dieux,
adoraient des pierres blanches. '' A Delphi se trouvait,
comme nous savons, une pierre triangulaire qui était
probablement la plus ancienne image de la divinité et
en même temps le premier oracle qui fut établi se trou-
vait là. A cette catégorie d'images divines appartiennent
aussi les Hermès, poteaux de pierre surmontés d'une tête
d'homme. C'est Théophraste ^ en particulier qui fait
mention du culte des Béthyles en disant : „qu'il y avait
des pierres ointes , placées dans les carrefours , que Ton
frottait d'huile et que Ton adorait à genoux atin de se
préserver contre le malheur."
Le même culte nous est rapporté des Perses et des
Indous. Les Perses ont conservé jusqu'à nos jours la
coutume d'élever des pierres lorsqu'ils entreprennent des
voyages ou des pèlerinages, afin de s'assurer une bonne
arrivée ou un bon retour. ^ Les Indous avaient les mêmes
habitudes selon Rhode. '^ Il s'exprime ainsi : „I1 faut
encore que nous citions le culte des pierres que l'on
appelle les Salagrammes , que l'on trouve en un certain
endroit de Gandaci (Gauduk) rivière du Népal."
Nous avons déjà parlé du mythe selon lequel Wischnu
aurait été métamorphosé en ce Salagram, par une conju-
ration de Sri; ce sont des pierres noires, de forme ronde
et perforées par des vers, ou selon l'opinion des Indous,
par Wischnu sous la forme d'un ver. Aux bords du
fleuve Nermada se trouvent des pierres semblabes , que
Ton adore comme des emblèmes de Siwa et qu'on appelle
Banling."
Le culte du Kaaba ou de la pierre noire est le culte
169
principal des Arabes , quoiqu'ils rendent hommage à
d'autres pierres. Eéland dit au sujet de ce culte: '^ „Les
Arabes gardent dans leur temple à la Mecque trois pierres;
d'abord la pierre noire , dont on rapporte que Gabriel , du
temps de la création, descendit une pierre très blanche
qui cependant s'est noircie plus tard par les péchés des
mortels." Il est probable que cette légende a pris son
origine dans le phénomène que l'on observait lorsque le
Kaaba, un météore d'une grandeur énorme, tomba du ciel.
„Les Arabes embrassent cette pierre lorsqu'ils font leurs
processions religieuses. Puis la pierre blanche, que l'on
prétend être le tombeau d^Ismaël fils d'Abraham et enfin
la pierre qui porte ^empreinte du pied d'Abraham." Po-
cock en cite encore d'autres, i^ Il dit : „outre le Kaaba
il y a encore les images de Hobal, celles d'Asaf et
de Nayela. Asaf reçut des hommages sous la forme d'un
homme, Nayela sous celle d'une femme, mais parce que
ces deux personnages se livrèrent à la lubricité dans le
voisinage du Kaaba , Dieu les changea en pierres que les
Karuschites regardèrent comme des dieux." A un autre
endroit *^ il prétend „que le Kaaba et sept autres pierres
furent les lieux sacrés les plus anciens des Arabes. D^autres
soutiennent qu'il était anciennement consacré à Saturne,
avec sept autres pierres qui représentaient les sept planètes."
On ne peut pas méconnaitre l'analogie qui existe entre le
mythe du Kaaba et la légende Grecque. Priscianus^* s^ex-
prime au sujet du Baitylos en ces termes: „C^est une
pierre que Ton appelle Abdir, Abadir ou Abaddir. Abadir
cependant est le nom d'un dieu et l'on croit que c'était
le nom de la pierre que Saturne avala à la place de
Jupiter, et que les Grecs appellent Baitulos." Ce sont
170
donc ces pierres qui représentent des dieux et selon quel-
ques uns Saturne et les Sept planètes.
En passant aux Phéniciens nous apercevons le même
culte et ce que nous y trouvons s'accorde aussi avec ce
que nous remarquions en cette matière à la côte septen-
trionale de FAfrique. Sanchuniathon dit „que le dieu
Uranus (le ciel) est Finventeur des pierres animées, que
l'on appelle Bétliyles;" et Photius nous en rapporte ceci: ^'
„0n dit qu'Asclépiades arriva à Héliopolis la Syrienne,
située dans le Libanon et qu^il y, vit plusieurs de ces
Béthyles ou Béthylies dont il raconte mille merveilles ,
dignes du langage d'un impie. Lui-même les vit encore
plus tard et Isidore aussi." Ailleurs Photius dit encore:
„L'on vit, diaprés les récits, le Baitulos s'avancer dans
Fair et ensuite se cacher dans les habits d'un prêtre ou
bien celui-ci le tenait dans ses mains. Celui qui servit
le Baitylos s'appelait Eusèbe, qui raconte l'avoir reçu de
la manière suivante. Tout d'un coup et sans qu'il s y
attendit le Baitylos s'égara vers minuit de la route qui mène
à la ville d'Emisy et se heurta contre cette montagne^
Là se trouvait un temple d'Athéné depuis long temps
célèbre. Le Baitylos s'avança avec grande vitesse vers le
pied de la montagne et en descendant il fut arrêté dans
sa course. Il vit une sphère lumineuse qui s'y détachait et
un lion formidable se trouvait près de la sphère, mais
celui-là devint tout de suite invisible. Il marchait sur la
sphère quand le feu fut éteint et il comprit que c'était un
Baitylos. Il le ramassa et l'interrogea pour savoir de
quel dieu il venait et il reçut pour réponse qu'il venait
du puissant [y^waiov). Les Iléliopolitains rendent hom-
mage au puissant et ils ont érigé en l'honneur de ce
171
dieu la statue d'un lion. Il transporta cette même nuit
la pierre chez lui et fit pour cela un chemin de 1200
stades, d'après ce qu^il raconte, sans sVrèter un moment.
Eusèbe n'était pas maitre des mouvements du Baitulos
comme d'autres le furent de semblabes pierres, mais il
pria et supplia en écoutant les chants d'oracle. Ces
contes et encore d'autres sottises sont rapportes par lui
comme des faits véritables
Il décrit la forme du Baitulos ainsi: la sphère est très
blanche et son diamètre est d'un spithame (empan). Mais
tantôt il est plus grand et tantôt plus petit et parfois il
devient pourpre. Il nous montra des caractères gravés
dans la pierre et peints de la couleur qu'on appelle tigga-
barinos. Au moyen de cette pierre il consultait l'oracle
pour quiconque le désirait. Il en sortait un son comme
un doux murmure, dont Eusébe donna Texplication. Après
avoir raconté ces contes bizarres le drôle parle encore de
mille autres choses qui dépassent Tintelligence au sujet
du Baitulos. Je croyais que l'oracle du Baitulos fut
quelque chose de divin et Isidore le considérait comme
démoniaque. C'est un démon qui lui donne le mouve-
ment. Ce n'en est pas un qui appartient à la catégorie
de démons qui sont nuisibles, non plus à celle dont les
démons sont trop attachés à la matière, ni à celle dont
les démons sont censés avoir des formes immatérielles,
mais non plus aussi à celle des démons purs. D'après
celui qui raconte ces choses méchantes il appartient aux
démons qui résident dans les autres Béthyles , consacrés
à un dieu quelconque p. ex. au dieu Kronos, Zeus,
Helios etc."
Nous retrouvons aussi en Egypte le fond de ce culte.
172
Il est possible que les plus anciennes formes sous lesquelles
on adora et représenta la divinité, furent les obélisques.
Nous reviendrons plus loin sur cela. Il se peut que dans
le culte de Set se cache un culte de Bétbyles, mais qui
oserait l'affirmer ? Le nom de Set est presque toujours
accompagné d'une pierre parce qu' une pierre en langue
Egyptienne signifie Set. Nous trouvons le nom du dieu
tantôt écrit comme Set ^^ Sti tantôt comme Suti, Sut ou
Sutech, bien qu'il est très incertain que ce dernier nom
doit être lu ainsi. Le nom du dieu Sutech , (s'il nous est
permis de le lire ainsi) est toujours écrit avec les mêmes
signes que Set. '^ Il a les mêmes prénoms ^^ mais on
ne le trouve que très rarement^* écrit de cette manière.
M. Devéria écrivit à Mr. de Eougé : ^» „Je ne puis pas
admettre la distinction que vous semblez établir ^^ entre
les signes hiéroglyphiques pour exprimer les noms de Set
et| de Sutech,^* le dernier étant écrit dans le traité de
Eamses II avec le prince des Héthiens , Sutech ^' avec le
signe de Set." Dans les papyrus on trouve les signes de
Set et de Sutech employés les uns pour les autres. Le
signe de Set, comme figure d'un animal couché, se trouve
dans le papyrus n». 343 à Leyde, toujours sans signes
phonétiques ; ^* dans le n". 344 son nom ne parait pas '*
et dans le n°. 315 nous trouvons la même chose que dans
le n°. 343 exepté une seule fois avec le nom phonétique
Stu ou Sut. ^^ Dans le n°. 346 il parait sans signes phoné-
tiques et toujours comme l'animal Set couché. '"^ De la
même manière il se trouve dans les n"'. 347 , 348 et
349; 2» le n'. 350 n'a pas de noms de Set, le n\ 351
et 352 non plus; le n°. 353 montre un amulette
pourvu de figures de Set (la figure assise) si c'est lui et
178
non Anubis et sans signes phonétiques; les n**. 354 — 359
ne le possèdent pas. Dans le papyrus n\ 360, où nous
trouvons Sutech occupant la place de Set dans la série
des dieux principaux, son nom est écrit entièrement en
signes phonétiques avec Timage assise de Set comme dé-
terminatif; *^ les n°*. 361 — 371 ne le contiennent pas.
Dans le no. 384 Tirnage de Set est reproduite par une
forme particulière. En résumant nous ne trouvons qu une
seule fois le nom de Sutech et qu'une seule fois le nom
designé avec le son phonétique de Sut. M. Brugsch lit
dans , le fragment du papyrus Sallier le nom de Sutech '"
mais les signes qui produisent le nom phonétique ne sont
pas reconnaissables. Dans le papyrus Harris se trouve à
plusieurs reprises Timage de Set assise ou couchée, mais
on n'y voit que deux fois des hiéroglyphes phonétiques. ^'
Nous trouvons donc ici la même chose que M. Devéria
trouva dans l'inscription de Ramses II savoir, la preuve
que les signes de Set et de Sutech ne diffèrent point.
Comme détermination des noms nous trouvons que Ton
s'*est servi tantôt de la figure assise tantôt de la figure
couchée. Dans le papyrus Harris, Sutech parait comme
une des dénominations de Set, ^^ de même dans l'inscrip-
tion de Ramses. ^^ Dans le papyrus du Musée Brittanni-
que il porte le même prénom que le dieu d'Ombos : '*
Sutech-aa-peh-ti ou Sutech-aa-peh-ti-si-nut (Sutech le grand
vigilant ou Sutech le grand vigilant fils de Nut), de
même sur le colosse *' de Ramses à Berlin où nous lisons
Sutech-nuter-aa-neb-pet (Sutech grand dieu Seigneur du ciel).
En effet nous ne trouvons aucune différence dans les cultes ;
reste donc à examiner comment ce nom doit être expliqué.
M. Osburn ^^ prétend qu'il faut lire le nom sans les lettres
174
Ch et que l'hiéroglyphe n'est qu'une dégénération du signe
ordinaire de la pierre. Ce serait donc une pierre ronde,
dont on se servait au lieu d'une pierre carrée. Si cela
est ainsi, le nom doit être lu toujours Set et non Sutech,
mais dans le cas contraire il n'est pas impossible que
Sutech soit le nom du dieu que les tribus étrangères
avaient apporté et qui fut confondu avec Set,, point de
vue qui compte plusieurs adhérents. M. Lepsius s'en
déclare partisan dans son „Abhandlung der Koniglichen
Académie zu Berlin " ^"^
Il n'est pas permis que l'on se serve de ce nom pour
en dériver un culte de Béthyles, L'on cherche à expli-
quer cette détermination de Set , la pierre , en le repré-
sentant comme dieu de la force matérielle. Est-ce une
explication valable? Il nous semble qu'une explication
empruntée à un culte de Béthyles qui fat répandu jadis,
ait autant de valeur, mais quoiqu'il en soit, nous avons
jugé, en traitant du culte des Béthyles, ne pas devoir
laisser passer sous silence la pierre, le signe déterminatif
du dieu Set.
Nous trouvons donc ce culte chez les différentes tribus
qui habitèrent dans le voisinage d'Israël ou qui furent
en contact avec cette nation. L'on en peut découvrir
aussi les traces en Israël même. Nous trouvons rapporté de
Jacob : „que quand il eut quitté la maison paternelle pour
se rendre chez Laban, il eut un songe pendant la nuit
et qu'à son réveil il prit la .pierre dont il avait fait son
chevet et la dressa comme monument et il versa de l'huile
sur le sommet. Et il appela ce lieu-là Beth-el. Et il
fit un voeu en disant: si Dieu est avec moi et s'il me
garde pendant le voyage que je fais , s'il me donne du
175
pain à manger et des habits pour me vêtir et si je
retourne à la maison de mon père, le Seigneur me sera
dieu et cette pierre que j^ai dressée comme un monument
sera une maison de dieu et je te donnerai certainement
la dîme de tout ce que tu me donneras." ^^ La même
histoire quoique moins détaillée est racontée dans un cha-
pitre suivant. Nous y lisons : „Et Jacob dressa un monu-
ment au lieu oii dieu lui avait parlé, un monument de
pierres et il fit dessus une aspersion et y répandit de
l^huile. Et Jacob appela le lieu ou dieu lui avait parlé,
Beth-el." ^^ Nous trouvons donc ici la même coutume
que chez les autres serviteurs de Béthyles. L'on dressa
une pierre votive, on y sacrifia, y répandit de l'huile et
l'appela maison de dieu, tout comme firent les autres
peuples dont nous avons parlé. Nous lisons encore de
Josué: *o „qu'il écrivit Talliance avec le peuple au livre
de la loi et qu'il prit une grande pierre et l'éleva là
sous le chêne qui était près du sanctuaire du Seigneur.
Et il dit: Yoici, cette pierre nous servira de témoignage,
car elle a entendu toutes les paroles que le Seigneur nous
a dites, oui il servira de témoignage contre vous, afin
que vous ne mentiez contre dieu." Ce lieu fut en
honneur encore plus tard, car Abimélech y fut élu *^ et
proclamé roi.
Le culte des pierres oblongues a beaucoup d'affinité
avec le culte précédent et occupe même un degré plus
élevé de l'échelle des religions. Il fut très commun parmi
les peuples de l'antiquité. Chez les Romains nous trou-
vons les Priapes , chez les Grecs les Hermès , les colonnes
d'Hercule et de Dionysos. Les Phéniciens connaissaient
les colonnes de Thaauth, les Egyptiens celles de Thoth
176
et les obélisques , les Hébreux les colonnes de Seth.
Selon Philostrate, *^ les colonnes d'Hercule étaient repré-
sentées sous la forme d'une flamme. Celles qui se trou-
vaient dans le temple à Cadix étaient de la hauteur d'un
mètre. Sanchuniathon fait mention de colonnes qui furent
placées dans le temple d'Hercule à Tyr. *' Il dit à ce
sujet : „Usov le frère de Hypsuranios un chasseur violent
qui se vêtait avec des peaux de bètes fauves, a bâti deux
colonnes dans le temple de Tyr en l'honneur de Hypsura-
nios ; l'une est consacrée au feu , l'autre à l'esprit et il les
a adoré. Quand les deux frères furent morts, leurs des-
cendants consacrèrent en leur honneur des bâtons, ils
adorèrent les deux colonnes et célébrèrent des fêtes an-
nuelles." Hérodote admira dans le temple d'Hercule Tyrien
la grande colonne de ce dieu. ** Nous trouvons aussi ce
culte des colonnes en Egypte. Chez Manethoos nous lisons
qu'il étudia l'histoire de sa patrie dans les inscriptions qui
se trouvaient sur les colonnes de Thoth , dans le pays Siria-
dique*^; ces colonnes sont attribuées à Seth par Josèphe.*®
Il est probable que Manethoos en citant ces colonnes, fai-
sait allusion aux inscriptions qu'il trouva sur des obélis-
ques ou sur des pierres semblables. Josèphe cependant
croit que les colonnes de Seth furent érigées pour les
observations astronomiques. Des colonnes semblables sont
attribuées à Noë, Dionyse et Osiris. Les vers suivants
en font mention :
Non loin des monts Emodiens, sur les frontières de l'Inde,
S'élèvent quelques colonnes, ce sont celles de Dionyse.
Non de celui de Thèbes
De celui qn'on adore en Egypte, le sol où il planta la vigne.
De Noë ou bien d'Osiris. 4'
177
Selon Tauteur des livres des Eois, les Hamanim étaient
les images de Baal-Haman, les symboles du feu, qui se
trouvaient sur l'autel de Baal. *^ Ce culte de Baal fut
très répandu sur la côte septentrionale de l'Afrique *' et
aussi parmi l'ancien Israël. Les principales traces qui en
restent se trouvent chez les Israélites dans les noms des
colonnes qui ornèrent l'entrée du temple de Salomon :
Boaz, qui donne le mouvement et Jachin qui fait
fixer, sont les noms qu'elles portaient. La colonne. Jachin
a du rapport avec le culte de Kyun et ces deux mots
ont la même racine, Kyun signifie colonne et dérive du
radical Koen, élever, fixer. Jachin est la forme hiphil
du même radical et signifie, faire fixer.
Ce nom de Jachin continua h, vivre dans la tradition
et fut regardé plus tard comme le nom d'un malin esprit.
Comme tel il parait dans le livre de Noë, '" où nous
le voyons comme le premier des esprits malins , le séducteur
des hommes. Le nom de Seth en Hébreu a la même sig-
nification que Kyun et veut dire colonne, dérivé du radical
Soeth, fixer, élever et il n'est pas impossible que nous
retrouvions dans la dérivation de ce mot , la plus ancienne
image de la divinité.
En résumant , nous voyons que partout le culte des Béthy-
les exista. Le motif de ce culte se trouve peut-être dans
le nom que Sanchuniathon donne aux Béthyles, savoir,
celui de pierre animée. Quand la foudre tombait quelque part,
soit dans la terre , soit dans une habitation , on trouvait que
cet endroit était chaud. La foudre venait , selon l'opinion
des anciens, immédiatement des dieux. La pierre que
Ton trouvait à l'endroit où la foudre était tombée fut trouvée
chaude et c'est pourquoi Ton regarda cette pierre comme
178
saisie par l'esprit de la divinité , c'était une pierre animée. "'
Le culte des météores que nous retrouvons dans le Kaaba,
ou la pierre noire de la Mecque, était de la même origine.
II.
LA FORME PHÉNICIENNE DES PATÈQUES.
Une des formes sous laquelle se montre FEtre Typho-
nique c'est la forme Phénicienne des Patèques. C'est
une figure humaine avec les bras tordus et les jambes
contrefaites. De la même manière furent représentés en
Phénicie les Kabires ou dieux des navires. L'image res-
semble beaucoup à celle de Phta de TEgypte, que les
Grecs appellent Héphaestus. Lorsque Cambyses vint en
Egypte il commit beaucoup de cruautés comme le rapporte
Hérodote, i „I1 entra dans le temple d'Héphaestus et se
moqua grossièrement de son image, caï la figure d'Héphaestus
ressemble beaucoup aux statues que les Phéniciens appel-
lent Patèques et dont ils ornent les proues de leurs
navires. Pour ceux qui n'ont pas vu les dieux , je les
décrirai : ils ressemblent à nos Pygmées. Il entra aussi
dans le temple des Kabires où les prêtres seuls ont la
permission d'entrer et il brûla et insulta les statues, car
celles-ci ressemblent aussi aux images d'Héphaestus."
Ces statues, dont parle Hérodote, furent probablement
celles d'un temple de Typhon ou du Mars Egyptien. Sur
les monnaies de l'Ile de Cossura ' se trouvent de semblables
images de Kabires. Les statuettes de ces dieux qu'on
appelle Elilim ou Teraphim, servaient à ce qu'il semble
179
au service de POracle. ' Servius en rapporte „qu' en
Egypte et en Carthage on fit des processions oïl Fon
portait des statuettes sur des brancards. Elles se lèvent
d'elles mêmes et prononcent l'oracle/' Un semblable oracle
se trouvait dans le temple d'Hercule à Tyr. * Pline, en
parlant d'une pierre nommé Eusebes, dit: „qu'on à fait
avec elle le siège de l'Hercule de Tyr duquel les dieux
se lèvent aisément/'
Cette forme des Patèques a été donnée aux statues
Typboniques que nous trouvons en Egypte. 'Nous le
trouvons aux statuettes dont on se sert comme de pé-
nates , d'ornements ou d'amulettes. Le musée de Leyde
possède plusieurs exemplaires de ces trois catégories.
Comme nous l'avons dit plus haut , Set fut le dieu des
combats des Egyptiens mais il changea plus tard en
Typhon, ce qui fait que Fon s'est servi aussi de la statue
de Typhon, pour le dieu de la guerre. M. Leemans, dans
son explication des monuments , s'exprime ainsi : ' „La
difformité de son corps le mit en rapport avec Phta; par
la peau de lion qui couvre la partie postérieure il res-
semble à Hercule. Il s'appelle alors en signes hiéro-
glyhiques Djem ou Gom. Il a un bras mobile et il parait
qu'il a eu une lance dans la main. Des statuettes sem-
blables se trouvent dans le musée Brittannique et au
Louvre. Ils tiennent un bouclier devant leur corps et
brandissent un glaive au-dessus de leur tête. ' Pourvu
de ces accessoires on le considère comme un dieu guerrier
que les Egyptiens appellent Onueris, selon un papyrus
Grec du musée de Leyde. ' Ce même document nous
apprend aussi qu'Onueris avait un temple dans la ville
de Sébennytus, la capitale du nôme-Sebennytique." Il est
180
représenté tantôt comme pénate, debout sur une fleur de
Lotos , ^ tantôt en bas-relief sur le pied d'un fauteuil en
face d'un Asiate garotté. ^ La tête de Typhon se trouve
comme ornement, tantôt en haut d'un sceptre de roi""*
ou d'un étendard , ^* tantôt sur des Scarabées *^ aux
colliers,*^ ou sur des amulettes.** Des représentations
pareilles se trouvent aussi dans le livre des morts sur
les vignettes. Au sujet de la vignette du chapitre 164, *^
M. de Eougé fait l'observation suivante : „Une figure de
déesse étendant deux grandes ailes , sa tête est couronnée
du double diadème , deux têtes de vautour sortent à droite
et à gauche de son cou. Devant elle et derrière elle
sont deux figures de Pygmées monstrueux portant le
fouet sacré sur leurs bras élevés. Ils ont double visage,
une tête humaine et une tête d'épervier. Leur coifî'ure
est le disque et les deux plumes droites, ornement ordinaire
du diadème d'Ammon. Le texte donne une description
complète de ces trois figures."
M. Chabas, dans son papyrus Harris, appelle ces deux
formes de nains Nemma et dit : '^ „La description que,
donne le Rituel sur la vignette du chapitre s'applique
uniquement à l'attitude du Nemma; la suite de notre
texte montre, que sous cette forme disgracieuse se cache
Tune des formes d'Osiris.''' Il parait donc que ce chapitre
du livre des morts ne donne pas la forme de Patèques
pour Typhon.
M. De Eougé appelle cette forme de Typhon, Bes.
„Une terre cuite de basse époque le représente dans les
bras d'une mère dont les traits indiquent la même race.
On peut rapporter ces variétés à deux caractères prin-
cipaux. Dans l'un il paraît comme un dieu guerrier.
181
Un petit bronze de la collection nous le montre sous
la forme d'un guerrier de proportions ordinaires, mais
coiffé de la mitre pointue de la Haute-Egypte. Le nom
de Bes lui est appliqué sur des bas-reliefs de la basse
époque. Ses représentations sont rares sur les monuments
anciens, elles existent néanmoins depuis une très haute'
antiquité. Le second caractère du dieu le montre comme
se plaisant à la danse et au jeu des instruments. Dans
son premier caractère on le trouve figuré dans le rituel
funéraire du chapitre 145 comme gardien du vingtième
pylône; c'est sans doute au contraire à son second carac-
tère quïl faut rapporter Fusage que l'on avait de placer sa
figure sur l^s chevets et surtout sur les objets destinés
à la toilette des femmes. Son aspect général lui donne
une analogie frappante avec les personnages qui accom-
pagnent les taureaux à tête humaine dans les monuments
Assyriens. 'Une des légendes de Bes le fait venir du
Ta-neter, pays d'Asie, situé probablement vers le nord de
l'Arabie. Son caractère belliqueux et son goût pour la
musique rappellent les centaures de la Grèce. '^
Passons maintenant à l'image sous la forme animale.
III.
L'HIPPOPOTAME.
- Comme le dieu parmi les étoiles et comme dieu de
rhémisphère de l'hiver, Typhon est toujours représenté
sous la forme d'une hippopotame femelle dressée sur ses
pattes de derrière. Plutarque ^ prétend qu'une des épouses
183
de Typhon s'appelait Thueris et c'est pourquoi quelques
uns donnent ce nom à la femelle de Thippopotame, forme
sous laquelle Typhon est représenté parmi les constellations.
Les représentations astronomiques montrent toujours ce
Typhon-Thueris. Il est possible cependant que le nom de
Schepo fut la cause que l'Hippopotame des constellations
fut rattaché au nom de Typhon. - Nous le trouvons
ainsi comme pénate, ^ forme dont nous possédons quantité
d^exemplaires , puis sur les scarabées , * sur les meubles ^
en bas-relief, comme ornement sur des bagues et on s'en
servit beaucoup comme amulette. ^ Sa forme a été donnée
souvent aux démons, ou aux esprits follets dans le livre
des morts, tantôt nous Ty rencontrons comme hippopotame,
dressé sur ses pattes de derrière, un couteau à la main
et pourvu d'une tête d^homme,'' tantôt comme hippopo-
tame courant ^ ou dressé sur les pattes, de derrière avec
sa propre tête. ^ Ces diverses représentations suggèrent
la question „pourquoi Thippopotame fut-il considéré comme
animal Typhonique."
M. Lepsius '» donne pour motif que cet animal tue le,
\^ père et épouse la mère , raisonnement qui nous parait peu
vraisemblable. Il se pourrait aussi que la représentation
soit une allusion aux dégâts causés par cet animal aux
terreins ensemencés aux bords du Nil, ou bien qu'il faut
que nous en cherchions l'explication dans les phases pério-
diques de ce fleuve et notamment dans les phases qui
exerçaient une influence nuisible. " La présence de
l'hippopotame parmi les représentations astronomiques n'a
probablement pas d'autres causes. Plutarque^^ dit: „que
l'hippopotame était consacré à Typhon et que l'on trouvait
une statue à Hermopolis, sur le dos de laquelle on vit
183
un corbeau qui se battait avec un serpent. Au mois Toby
on fait chaque semaine une offrande de gâteaux qui por-
tent Tempreinte d^m hippopotame garotté; c'est la fête
de l'arrivée d'Isis en Egypte à son retour de la Phénicie :'*
(en d'autres ternies la fête de la fin du combat avec Typhon.)
Nous possédons aussi des amulettes, de la forme de
pourceaux, qui ne semblent pas appartenir à la catégorie
des animaux Typhoniques, vu que l'inscription quils por-
tent est conçue en ces termes : „Isis la souveraine vivante
du monde" ^^ d'où il suivrait que Ton a voulu représenter
les forces productives de la nature. Cette supposition
acquiert encore plus de probabilité parce que nous possé-
dons une image de pourceau munie d'une grande quantité
de mamelles. ^*
IV.
L' 0 R Y X.
Nous connaissons deux images d'oryx avec et sans
cornes. La dernière est la plus commune comme repré-
sentation Typhonique. Parmi les images cornues de l'oryx ,
nous en trouvons une qui sert d'ornement de tête à un
dieu guerrier étranger et une autre en bas-relief sur un
amulette. Ce dieu étranger porte le nom de Eanpu et
se trouve sur les monuments accompagné d'Anata, Anta
ou Anitis , dont nous avons fait la connaissance. Toutefois
les exemplaires ne sont pas nombreux. Dans le musée
Brittannique se trouve une stèle très remarquable : ^ la
partie supérieure montre une déesse, le visage tourné vers
184
le spectateur, elle est debout sur un lion qui marche. La
déesse est appelée Kan dame du ciel , nom emprunté pro-
pablement à un endroit Asiatique ou Syriaque qui s'appelle
ainsi. A Amun générateur, qui est à sa droite elle donne
des fleurs et à Ranpu le grand dieu, le Seigneur du ciel,
souverain de tous les dieux, qui se trouve à sa gauche
elle offre une couple de serpents. Eanpu a une physiono-
mie Syriaque très prononcée avec une longe barbe pointue;
son diadème au lieu d'être orné d^un uraeus, porte la tête
et le cou de l'oryx cornu. Nous voyons donc dans cette
représentation deux dieux principaux , F un de l'Egypte
l'autre de IMsie et dans ce dernier nous voyons un dieu
semblable à Sutech. Dans le musée du Louvre Ml y a
une stèle avec une représentation semblable. ' La déesse
qui monte le lion, s'appelle Atesch ou Sates , encore un
nom d'une place forte en Asie. Ici elle le trouve encore
entre Amun-générateur et Ranpu et offre les mêmes em-
blèmes. M. De Rougé place ce monument dans la XYIII""*
dynastie. La stèle du musée Brittannique peut être placée
dans la même ou dans la XIX'"' dynastie. Anata présente
complètement l'extérieur d'une déesse Egyptienne ayant
deux plumes d'autruche et la ptalie supérieure du Pschent.
Nous trouvons donc ici un dieu guerrier d'origine étran-
gère, qui porte comme symbole la tête d'oryx et nous
trouvons le même animal sur un amulette qui se trouve
au niusée de Leyde. ^
Nous rencontrons à plusieurs reprises l'oryx sans cornes
comme le symbole de Set ou Typhon ou de démons Typho-
niques. A Leyde se trouve une statuette de Horus qui
écrase l'oryx avec ses pieds , * c'est le symbole de Typhon.
Dans le livre des morts nous voyons plusieurs fois les
185
esprits follets avec des têtes d*oryx sans cornes. Dans le
magnifique papyrus du musée de Leyde publié par M.
Leemans nous trouvons trois images semblables. La dif-
férence que présentent ces deux documents, c'est que dans
le livre des morts de Turin , ce sont des vignettes avec
des têtes un peu différentes. Ce sont des têtes de chat,
de tigre, ou de lion, munies de longues oreilles. Surtout
la vignette du cliapiire 149 n. est remarquable. C'est la
figure d'un démon Typhonique assis sur un siège, un arc
et des flèches dans les mains et devant lui est placé
un cynocéphalus debout sur les pattes de derrière. Tout
cela fait l'impression d'une image de l'ancien Set, comme
dieu des combats; aussi la couleur rouge qu'on a donné
à Set rend la ressemblance plus frappante encore. ^ Dans
ce papyrus nous rencontrons la même tête d'oryx donnée
à la figure dant la vignette du chapitre 146 ^ et nous le
trouvons aussi à Tanimal pour lequel le rituel de Turin
donne la figure de Tâne au chapitre 40. "' Nous citons
seulement les vignettes principales car souvent on trouve
le même animal répété. Nous avons aussi une image de
ce genre où le nom de Set se trouve en caractères pho-
nétiques au-dessus de la représentation. C'est M. Brugsch
qui ^ en fait mention dans ses monuments. ® Il remplit
ici la place de dieu planétaire.
Ainsi nous voyons qu'il n'y a aucun doute que c'est
bien la figure de Set qui se montre sous cette forme.
L' A N E.
Nous avons remarqué déjà que parmi les animaux qui
186
étaient consacrés à Set se trouvait aussi Tane. Pliitarque
donna les raisons pourquoi l'âne fut compté parmi les
animaux Typlioniques et nous avons examiné les causes
différentes qui ont fait naitre le culte de cet animal. Il
faut que nous recherchions maintenant s'il nous reste
des images de Set sous la forme d'un âne. Nous en
avons déjà cité une qui se trouvait dans le temple de
Karnac et que M. Lepsius considère comme une image de
Set sous cette forme. Mais nous possédons outre cela à
Leyde un papyrus démotique , d'une époque historique
plus récente, qui contient une figure tenant une lance
dans chaque main , elle a la tête d'un âne et sur la poitrine
on peut lire: les lettres CHQ Seth. Une représentation
pareille à celle-ci se trouve sur un amulette au même
musée; elle aussi a la tête d'un âne et tient une lance
à la main. ^ Ces trois monuments soilt jusqu' ici les
seuls qui nous sont connus de Set sous cette forme , ou
du moins les seuls qui montrent cette distinction. Nous
possédons au contraire une quantité d'images de Set avec
la tête d'un animal qui nous est parfaitement inconnu.
Terminons nos recherches par quelques remarques au sujet
de cette image.
YI.
L'IMAGE DE SET AVEC LA TÈTE INCONNUE.
Une longue série d'images de Set présente la particu-
larité remarquable qu'elles sont pourvues de longues oreilles
pointues mais qui pour ainsi dire sont coupées , tandis que
187
le museau est en gênerai long et proéminent, tantôt
comme un bec d^ oiseau, tantôt comme le museau d'un
âne ou d'un oryx. M. Lepsius , dans ses monuments,
nous en cite un exemplaire qui ressemble à un une ' et
M. Rosellini * donne un autre qui approche de la forme
de Toryx. Les caractères hiéroglyphiques nous guident
toujours en tant que nous savons que le même signe avec
lequel on désigne Set , sert aussi pour désigner Toiyx,
mais dans ce dernier cas on y voit ajouté une corne. Il
suit de cela cependant que Toryx est étroitement lié à
Fanimal de Set. l^^ous savons d'ailleurs que les monu-
ments qui nous restent de Set ont été tous mutilés avec
préméditation. La figure inconnue ' de Set pourrait être
très bien une dégénération de la figure de l'âne ou de
Toryx. Dans Fatlas de planches de M. Eosellini * est re-
présenté un animal inconnu jusqu' ici, avec une queue et
des oreilles qui ont quelque ressemblance avec celles de
Set, mais cela ne nous fait guerre avancer sur ce terrain.
Il se pourrait encore que ce fut une image du Nisroch
Assyrien, qui est représenté sur les monuments avec la
tête d'un oiseau. Selon M. Layard , Nisroch était „le
premier des dieux, l'indestructible, l'éternel, celui qui
n'a pas été né, Tindi visible , l'incomparable, le dispen-
sateur du bien, ^irréprochable , le meilleur des bons, le
plus sage des sages, père de l'équité et de la justice,
celui qui s'est instruit lui même, qui par sa nature est le
sage parfait et le seul inventeur de la philosophie." La
suprême divinité des Assyriens fut d'après un fragment
de Zoroastre, conservé par Eusèbe, celui qui a la tête
d'un faucon.
M. Layard le rattache au griffon grec II est toujours
188
représente comme le dieu suprême et occupe le même
rang que le Kronos ou Saturne des Grecs. ^
Nous sommes d'avis quil nest pas invraisemblable
que les images de Toryx et de Fane ont été dégénérées
en rimage de Set et que celle-ci fut imitée et regardée
plus tard comme étant sa figure ordinaire. Il se peut
aussi qu'une image, semblable à celle du Nisroch
Assyrien, a introduit, le bec d'oiseau et que de cette
manière Set ou Sutecb a été rattaché aii griffon grec.
Il est très difficile de décider si les Israélites ont rendu
honneur au dieu sous cette forme, mais ce que nous savons,
c'est que Josèphe se défend contre l'accusation , qu'ils
auraient rendu hommage dans le sanctuaire à une tête
d'âne en or. Il s'exprime en ces termes : ^ „C'est infâme
de mentir comme le font Posidonius et Apollonius , qui
nous accusent en prétendant que les juifs avaient placé
et adoré dans leur sanctuaire une tête d'âne, qui fut jetée
hors du temple. Lorsqu' Antiochus le pilla il s'aperçut
qu'elle était faite en or." M. Movers est d'avis que cette
tête était originaire d'un temple de Typhon ; si cette
opinion est fondée et si nous pouvons admettre que cette
tête à été conservée dans le temple, il est très propable
aussi, que les Israélites ont rendu hommage à Set sous
cette forme-là.
c— ^çNîS)Siy3N^*
VI.
CONCLUSION.
CONCLUSION.
Nous avons examiné dans les pages précédentes la
religion des Pré-Israélites et nous avons remarqué que
cette nation liée à des tribus étrangères fut errante le
long des bords du Tigre, après avoir quitté sa patrie, le
plateau de FArménie. Nous avons vu qu^elle se rendit vers
le littoral de la Méditerranée où elle habita parmi les
Héthites. Puis nous la voyons descendre la côte jusqu'à
TEgypte, où elle s'établit comme une petite tribu qui ne
comptait que 70 personnes. Ce petit nombre s'est accru
peu à peu , soit par des alliances ou mariages avec des
familles Egyptiennes, soit que celles-ci ou d'autres tribus
se joignirent à eux, car outre les alliances avec l'Egypte,
ils contractèrent des mariages avec les habitants de la
presqu'île de Sinaï. Cela explique que les Egyptiens qui
se trouvaient parmi les émigrés ont pu emporter des usten-
siles du tabernacle et d'autres objets dont ils se servaient
pendant leur séjour dans le désert. Nous lisons dans
Fhistoire profane, que Moïse le conducteur des émigrés
reçut une éducation Egyptienne et qu'il fut compté parmi
192
les prêtres de Héliopolis. Ce fait , qui d^ ailleurs est constaté
par Tanoien testament et par les rabbins , acquiert un degré
de certitude qui ne laisse aucun doute , par le témoignage
de la nouvelle alliance, qui nous communique que Moïse
était instruit dans toute la science et toute la sagesse des
Egyptiens. Si donc le peuple d^Israël après TExode était
une tribu mêlée avec des familles Egyptiennes et Asiatiques,
il n'est pas étonnant que nous voyons ces deux éléments
se faire jour de manières différentes. Tantôt ce sont les
u sauces Asiatiques qui prédominent , tantôt ce sont les idées
Egyptiennes qui prennent le dessus , mais quoique ces deux
principes paraissent toujours se, disputer la primeauté,
l'élément Egyptien l'emporte et est toujours préféré. Dès
Torigine du peuple Hébreu, à partir de la maison de
Jacob , on peut constater Texistence de deux partis opposés ,
dont l'un se distingue par son caractère conservatif , l'autre
par ses tendances réactionnaires. Toutefois ce n'était pas
une guerre ouverte qu'ils se firent en ennemis déclarés,
c'était plutôt une lutte sourde mais continuelle, dont le
but était la conquête de la suprématie. Que de peines
et de difi&cultés David n'eut-il pas à surmonter, avant qu'il
parvint à rendre aux esprits tourmentés une tranquillité
apparente et cependant il restait toujours grand nombre
de mécontents qui le regardèrent comme l'usurpateur du
trône de Saul. L^avènement au pouvoir de Salomon fut
envisagé par la majorité comme une injustice flagrante et
l'attentat de Jéroboam comptait des complices en quantité.
Cette conspiration fut découverte, comme nous savons,
après quoi Jéroboam prit la fuite en Egypte. Nous voyons
plus tard le noeud, tressé par le mariage de Salomon, se
resserrer encore et après sa mort la be.'le Ano, fille de
193
Sisak (Scheschonk) , monter sur le trône et, assise au côté
de Jéroboam , régner sur le jeune royaume d'Israël. Nous
voyons aussi comment, encouragés par Tamitié puissante
des Pharaons, ils vont jusqu'à menacer d'une ruine totale
le royaume de Juda dont à cette époque Eehabéam était
le roi.
L'alliance entre l'Egypte et Israël qui continue, y intro-
duit le culte du veau de Bethel , culte essentiellement
Egyptien. Pendant les guerres on voit toujours l'Egypte
au côté d'Israël, jusqu'à ce qu'enfin la domination Assy-
rienne vient mettre un terme à cette fraternité. Ce fut
alors que Juda vint implorer le secours des princes Égyp-
tiens, qui ne le lui refusèrent pas, lorsque Juda aussi fut
subjugué à son tour , pendant que les forces armées se
trouvaient ailleurs. A cette occasion grand nombre dlià-
bitants prennent la fuite, l'Egypte leur vient en aide et
accueille la tribu abjecte dans ses domaines, pour la pro-
téger contre les trop puissants Assyriens. Yoilà pour ce
qui concerne Talliance politique et l'alliance religieuse ne
fut pas moins solide entre ces deux peuples.
Le but que nous nous proposons atteindre dans cette
étude est uniquement de démontrer les rapports qui unis-
sent ces deux peuples, pour autant que nous puissions
retrouver les traces d'un culte antique, tout en nous
bornant aux temps qui précédèrent le séjour des Israé-
lites au désert. Nous avons étudié les éléments Phé-
niciens introduits dans la religion des Israélites, de même
que les usances Egyptiennes que nous y avons découverts
et nous nous sommes rendus compte de la manière sur
laquelle ces deux principes différentes se confondirent en
un culte Egypto-Asiatique. Nous avons rencontré tantôt
13
194
des usances qui sont en parfaite harmonie avec celles des
religions Asiatiques, comme le culte de Melech et celui
de Mars, tantôt des coutumes d'un caractère Egyptien très
prononcé, en d'autres termes, des coutumes qui s'accordent
tout à fait avec les principes, éclos sur le sol de FEgypte
et développés sous les influences Égyptiennes, c*est plus
particulièrement dans le culte de Typhon que nous trou-
vions cette analogie frappante. Nous n'avons qu'effleuré
en passant le fait, que le culte Asiatique était en horreur
chez les prêtres Egyptiens; nous étendre davantage sur ce
phénomène ce serait nous éloigner des limites que nous
nous sommes tracées. Il suffit de le mentionner, afin de
ne pas le perdre de vue.
Le Jéhovisme ou la religion Mosaïque fut naturellement
contraire aux éléments religieux de l'Asie. La tribu
sacerdotale de Lévi conserva cette religion presqu entière-
ment d'origine Egyptienne et ce fut le peuple qui donna
la préférence au culte du dieu Asiatique Melech oi\ de son
épouse Astarté. Aussi nous voyons à chaque instant le
réaction s'opposer aux usances Asiatiques et profiter de
toute occasion pour se faire valoir et se montrer plus
puissante que le culte de Baal. En cela il n'y a rien
d'étonnant. Selon les Iraditions différentes plusieurs prêtres
Egyptiens se trouvaient parmi les émigrés et il va sans
dire que ceux-là amenèrent leur religion avec eux. Il
faudrait une recherche toute particulière, pour placer ce
fait dans son vrai jour et pour analyser tout ce mélange
religieux, afin de séparer les éléments Egyptiens purs,
qui sont restés mêlés au Mosaïsme, outre ceux que nous
avons déjà trouvé.
Le peuple d'Israël se développa tout comme les autres
195
peuples; c'est leur religion primitive qui le nous apprend.
Comme d'autres nations ils avaient dans le commencement
le culte des Bétliyles et plus tard celui des pierres oblongues.
Originaires de la Chaldée, ils adorèrent El ou El-Schedej,
le dieu des champs fertiles, le dieu des nomades. Arrivés
en Phénicie ils adoptèrent le dieu Melech et rendirent
honneur à Baal. En Egypte ils trouvèrent le culte Égypto-
Asiatique de Set ou Sutecli. 'ious ces cultes divers se
confondirent, quoique chacun de ces nations garda sa nuance
particulière de rendre hommage et Israël n'échappa point
à toutes ces variations. Ce ne fut aussi que lorsque ce
peuple parvint à se constituer comme nationalité distincte,
qu'une religion nationale fut possible. Mais il se passa
bien du temps avant que cela eut lieu. C'était un combat
terrible que le Jéhovisme eut à soutenir contre les cultes
sensuels des nations environnantes et il en sortit vainqueur,
mais il reste toujours une question à résoudre; celle de
fixer l'époque dans son histoire, où l'on a pu dire, Jéhova
est le dieu dlsraël.
Si les résultats où aboutissent nos recherches s'accordent
avec la vérité, il en résulterait que dans la religion d'Israël,
avant que ce peuple entreprit sa grande excursion au
désert, ne se trouva rien qui ne soit pas tout naturel, en
d autres termes, que nous ne trouvons rapporté quoi que
ce soit, qui ne s'explique entièrement par les circonstances
de temps et de lieux, sous lesquelles ce peuple se trouvait
placé. Nous pouvons constater un développement régulier
de rintelligence , fruit d'une civilisation progressive. Le
culte de Melech est supérieur à celui des Béthyles; le
Jéhovisme l'emporte sur le culte de Melech. Un seul
chainon unit les deux grandes chaines, qui s'appellent
196
la religion Mosaïque et la religion de V Asie. Ce chaînon
ne peut être que la religion des Pré-Israélites. IVous avons
taché de le faire connaître. Sera-t-il en état de réunir
les deux chaînes? En résultera- t-il un tout, dont les parties
s'accordent ? ou bien prouvera-t-il qu'il est trop faible ?
Nous fixâmes notre attention sur l'Egypte, parce que c'est
là qu'il faut chercher le mot de l'énigme , que présente ,
dans les phases différentes de son développement, l'histoire
obscure du peuple d'Israël dans les temps les plus reculés.
Dans la vallée du Nil nous trouvons encore de nos
jours les monuments antiques, témoins vénérables d'une
époque sur laquelle Thistoire garde le silence et dont Tâge
n'est égalé que peut-être par les monuments mainte fois
séculaires de l'Inde.
C'est là au milieu de ces ruines gigantesques, que l'on
peut rendre le témoignage : Yoilà la mère patrie, c'est ici
que fut le berceau de la science et des arts. Et ce sont
les Phéniciens, les Hébreux, les Grecs et les Eoraains,
qui furent les chaînons de la grande chaîne , qui réunit
l'antique Egypte à l'Europe moderne.
vn.
NOTES.
PEEMIÈRE PAETIE.
I.
1. Sancliuniathon , pag. 28. L'édition dont nous nous
sommes servi à paru sous ce litre: Sanchuniathonis historiam
Phoeniceae libros IX edidit T. Wagenfeld , Bremae 1837. —
Des livres sacrés des Théniciens, qui appartiennent au canon
des prêtres ou San-Chonjat, il ne reste que quelques frag-
ments conservés par Porpbyrius, Eusebius et Johannes Lydus.
Orrelli les a réuni sous le titre de: Sanchoniatbonis Berytii ,
quae supersunt , fragmenta de cosmogonia et theologia Phoe-
nicura , Graece versa a Philone Byblio. servata ab Eusebio
Cacsariensi , Praeparationis evantjelicae libro I cap. 6 , 7. Lip-
siae, 1826. Cette édition est assez complète quoique les
fragments de Job. Lydus y manquent. A consulter sur ce
sujet: MoverSy die Phoenizier y tome I ^ page 116.
2. SancbuniatUon , page 24.
3. „ ., 21.
4. „ „ 25.
5. „ „ 27.
6. Hérodote, livre II; cbapitre 112.
200
7. Le papyrus est connu sous le titre de: Le papyrus
magique Harris , traduction analytique et commentée d'un
manuscript Egyptien , comprenant le texte hiératique publié
pour la première fois , un tableau phonétique et un glossaire.
Par M. F. Chabas — Une critique très favorable en est donnée
dans la Revu^ Archéologique de l'an 1861 , livraison du mois
de Mai , page 420 , par M, de Rougé.
8. Papyrus Harris, page 56.
9. Aiovers , Phoenizier . tome I , page 625. Comparez
IStrabon . livre XI , 8.
10 Voyez la planche VIII, fig. l, et l'explication.
11. Papyrus Harris, page 57, 58.
12. Hérodote, livre II, chap. 111 , 112.
13. „ livre II, chap 54.
14. „ livre I , chap 1.
15. Homère Odyssée, livre XIV, 287.
16. Hérodote, livre I, chap. I.
17. Movers, die Phoenizier , tome II. page 184. Strabon ,
livre I, chap 3, 17. Josèphe, Beîlum Judaicum, livre IV,
chap. 11 , 5 Hérod. livre HT, chap. 5, 6.
18. Movers, Phoen. tome II. 2. page 185. Strabon, livre
XVH, chap. 1, 21. Hérod. livre H. chap. 58.
19. Movers, Phoen. tome IL 2, page 185.
20. Diodore livre I, chap. 57. Josèphe, contra Apionem,
livre I, chap. 14. Bellum judaicum , livre V, chap. 10.
21. Ezéchiel chap. 29, 10 chap. 30, 6. Comparez Exode
chap. 14, 2. Nombres, chap. 33 7. Jérémie, chap. 44, 1.
22 Stephanus Byzantin us, sous le mot, Hpw.
23. Steph. Byz. sous le mot , XtYi^ptç. ,,llo\t; , «totvixwv wç
'Ho&)c?(avoç." Josèphe, Antiquitates judaicae livre XIV, chap. 8 , 2.
24. Steph. Byz. sous le mot, Awooç, Oo^tç ^otvexf.ç . . . .
,,/ieTa Katoraostav Awpa xsïrat ^px-^gta. izoïiyyn , <[)otvty.&)v aûmv
otxoyvTwv "
201
25. I. Rois chap IV. 11.
26. 1. Chroniques ehap. Il, 1 H. ~- EzraIII.7. — JonaI,3.
Flinius , historiae naturales livre V, chap. 14.
27. Movers, Phoen. tom II. 2, p. 177.
28. Réland, Palestina, sous le mot Gaza dd. in 8^ paore 124.
Mayuraa est un nom Phénicien . qui siijnifie endroit situé à
la mer.
29. Gesenius, Monumenta Phoenicea en 3 parties , la troisième
contient les planches des monuments décrits.
30. Revue Archéologique 1858—1859 page 677. A. Judas
sur l'inscription Phénicienne d*un libatoire du Sérapeum de
Memphis. Cette inscription est déjà plusieurs fois traduite;
en 1855 par M. Luynes, en 1856 par l'Abbé Barges, plus
tard par M. Ewald et M. Renan; ils 1 expliquant tous d'une
manière différente : M. Luynes : Ignem tulimm adtnnnendo ima-
genem Jpidi : Rouach-Pda servus Hori et Tohhor fillua Toheh
et minutrant coram Apide Chai-Rouach-Pda. L'Abbé Barges :
Posuerunt vas ohlationum Bentel alienigena, et Saph et Ebedah
et Tohibar filius ToJceh et Ehed-Kedem Gesuraeus et Soched.
M. Ewald : Imagenem meam ut oblationem filiae Osiridi Horo
offerebat pater meus Tobiber , filius Tofki offerens coram Osiridi
Horo.
M. Renan : J^ai fait un pèlerinage pour offrir une statue
à Osiris-Apis , moi Abd-Abitob fils de BentoJcU , serviteur
dévoue d'OsirisApis.
M. A. Judas ; Hoc libationem exstruxi Apidi Reksephok .
minisier quem pênes vas ^anctuarii, filius Ta? hak ministri
coram Apide, gui Rekzephok Nous pouvons ajouter encore à
ceci un monument , trouvé il y a peu de temps à Abydos.
C'est un poids en bronze avec inscription Phénicienne. Revue
Arch. 1862. Janvier page 30. Notice de M. de Vogué.
zo%
n.
1. K. .T. Fruin , Dissertatio de Manethone Sobennyta libro-
rumque ab eo scriptorum reliquîis. Lugdunum Batavorura, 1847.
J'ai faît usage de cette édition, L^s fragments des écrits de
ManetlioDS ont été plusieurs fois recueillies et commentariées.
On les trouve dans Kosellini, monmneuti storici tome I page 1 — 94.
Dans ïllermapion de M. Ideler tome I p. 32 ss. Dans la
Mijlhologie de M. Prichard . dans Touvrage de M le Chevalier
Bunsen intitulé Aegypiens Stelle in die TFeltgeschiclite, TJrleunden-
huch. Dans les travaux de M. VVilkinson , TJièhes, Manners
and Customs of the. ancient EgypUans , et Egypt. Dans
Maneiho und die Hundstern-periode de M. Boekh. Dans les
Jnscorsi critici sopra Chronologia Egizia , de M. Fr. Barucchi ,
Torino 1844 — 1845 4°. Dans \^ Chronologie des Bei^ dt Egypte
de M. .T. B. C. Lesueur. Par. 1848, 4". Dans l'ouvrage de
M. W. Brunet de Prestle, Examen critique de la succession
des dynasties Egyptiennes Par. 1850 !• partie. Voyez M. Fruin,
page XIII.
2. Richard Lepsius, Kônigs-Bucli der alten Aegypter, 2 Abthei-
lungen. Berlin, 1859. Voyez aussi et comparez sa Chronologie
der Aegypter ^ Einleitung. Berlin, 1849.
3 Voyez Manethoos de M. Fruin p. 1.
4. M. Uhlemann , hraditen und Hyksos in Aegypten Leipzig,
1856
5. Lepsius , Kônigs Buch , XV* dynastie.
6 Lepsius , Kôniçs-Buch et Ausicahl der wichtigsien Urkunden
des Aegypiischen Allerihums , 22 Tafeln Leipzig 1842. Une
édition plus exacte donna M. VVilkinson, 1851. sous le titre:
The fragments of the hieralic Papyrus ai Turin containiug the
names of the E^yptian Jcings with the hieralic inscription at
the hook.
203
7 Lettre à M. Auguste Mariette sur quelques monuments
relatifs aux Hyqs'os* ou antérieurs à leur «lominalion , par
T. Deveria, Revue Archéologique 1861, octobre p. 249, II
ajoute à ce que nous avons cité dans le texte ce qui suit.
„lJn autre fragment du canon hiératique, n** 150. présente
comme le monolithe de Tell-Mokdam , le nom de Set ou
Sutekh dans un cartouche royal. Ce fragment porte le reste
de quatre noms, mais il n'est pas possible de le placer immé-
diatement après celui dont nous venons de parler; car l'écriture
est moins grosse et moins écartée, ce qui semble indiquer
qu'il provient d'une autre colonne du manuscrit." — Ces deux
fragments sont places dans le Kônigs-Buch de M. Lepsius, l'un
dessous l'autre, planche VIII Le fragment n^ 1 12 n'est pas très
exacte car il n'y a pas de place pour le nom du roi Snlatis. —
Voyez planche I. fig. 1 et fig. 2.
8. Bunsen, ^cjypCs place in ilie unirersal historj; \ol. I page
645 note 12.
9. Manethoos de M. Fruin, p. 56, ss.
10. Lepsius. Konigs-Buch, XV' dynastie.
îl. L'Athenaeum Français, revue universelle de la littéra-
ture, de la science, etc. Paris, Samedi 10 Juin 1851. —
Annonce de M. de Bougé, page 532. — Il fait part verbalement
des principaux résultats auxquels l'ont conduit ses études sur
les papyrus de la collection Sallier publiée par le British
Muséum. Le papyrus n® 1 contient les débris d'une compo-
sition qui eût été bien précieuse, puisqu'elle expliquait l'ori-
gine et sans doute la suite de la guerre qui se termina par
l'expulsion des pasteurs Ce papyrus est malheureusement
dans un état affreux de dégradation. On peut néanmoins
tirer de ses lambeaux quelques faits importants : 1®. Le roi
Baskénen, que M. de Bougé a h\i connaître pour le prédé-
cesseur d'Ahmès, n'ét.iit alors que prince du Midi. Le roi
Apapi régnait à la ville d'Ouar (Avaris). 2». La querelle eut
^04
un motif religieux. Le roi Apapi n*atlorait que Soutuh , di-
vinité que l'on retrouve plus tard chez les Chétas. 3® Le roi
Apapi, excité par les docteurs de son culte, envoie un mes-
sage au prince Easkénen. Celui-ci convoque tous Ips chefs
de son partie et Ton délibère sur la réponse à faire aux
mauvaises propositions du roi Apapi. Le manuscrit tourne
court à cet endroit et passe à un document d'une tout autre
nature; néanmoins ce petit nombre de faits est d'une haute
importance pour l'histoire de ce temps , dont nous connaissons
si peu d'événements — M. Brugsch a traduit quelques lignes
de ce papyrus dans „le Zeitschrift des Deutsch morgenlândische
Gesellschaft" 1855 s. 200, sous le titre: Ein Aegyptisch Docu-
ment iiber der Hyksos Zeit. Dans son Histoire d'Egypte
l'« partie, page 78, il a répété cette traduction, faite par M.
Brugsch , sur les communications qui lui ont été faites par
M. de Eougé, selon M. Devéria dans la lettre à M Mariette,
Revue Archéologique 1861, février. — Après ceux-ci M. Goodwin
a donné une traduction complète de ce papjrud. M. Bunsen
dit dans sou ouvrage, Egyp la place in the universal Mstory ,
tome IV. page 671 : „After having been analised by M. de
Kougé in bis usual accomplished manner, and a few lines of
it translated by M. Brugsch 1855, Goodwin has given a
complète version of the passages still legible.'* (Hieratic
Papyri in the Essais of Cambridge, 1858,) p. 226. —
M. Chabas en ces jours a publié un de ses travaux sous
le titre de Mélangea Égyptologiques ; le chapitre troisième
agit aur le nom fàéroglyphique dea Paateura et sur la peaie
aux tempa pharaoniquea. Il dit au sujet des Pasteurs,
qui sont ordinairement nommés dans les inscriptions hiéro-
glyphiques Mena: „le papyrus Sallier qui nous parle non
moins clairement des Pasteurs d'Avaris, les désigne sous un
nom tout différent, celui d'Aat-u. On y a aisément reconnu
l'une de ces épithètes flétrissantes dont les Egyptiens se
205
montraient si prodigues à l'égard de leurs ennemis, et parmi
lesquelles se rencontrent le plus fréquemment: Cher= tombé,
abattu, renversé; ches. . . . dont le vrai sens est succombant. . . .
Mais je distingue une idée toute différente dans le groupe
Aat-u, jusqu'à présent méconnu. Je l'ai rendu par barbares,
étude sur le papyrus Prisse, p. 6; M. Goodwin, par enva-
hisseurs, révoltes, „Hiératic papyri p. 242" et M. Brugsch ,
par rebelles, insurgeas „Zeitschrift D. M. G. IX p. 209 et pi. l."
Mais ni les uns, ni les autres, nous n'avons entendu pro-
poser ces expressions comme rendant le sens intime du mot
Aat-u. Ce groupe se présente sous diverses formes orthogra-
phiques.... Avec le déterminatif de la mort.... avec le
déterminatif de la jambe, coupée d'un glaive; avec le bras
armé;.... Au calendrier Sallier on lit l'horoscope suivant :
„Tout enfant né ce jour-là mourra de l'Aaten." Ici ce déter-
minatif est le paquet noué, équivalent bien connue des signes
du mal et de la mort .... Dans les passages du Rituel où
Aat-u se rencontre, on discerne qu'il nomme quelque chose
de funeste , de mortel .... Mais nous trouvons aux papyrus
de Leyde I. 346 et I. 3l7 des textes bien plus explicites.
Ces manuscrits .... sont de livres de formules magiques ....
L'un des effets préservatifs, est énoncé en ces termes:....
Est sauvé l'homme de l'Aat annuel, (Pap. hier. Leyde 1,346,
pi. 2, 1. 4 ). . . . Quelques lignes plus bas on trouve encore:
Non abat lui l'Aat annuel (ibid 1. 6.) Dans la clause
finale du papyrus 1 , 347 , on lit : ... . non tue lui l'Aat
annuel; non cl. t mit lui la maladie. Ces formules dans les-
quelles Aat e&t accompagné du mot ter, de Vatmée annuel,
nous obligent à penser à quelque fléau périodique et de nature
particulièrement redoutable, puisque les Egyptiens cherchaient
à en conjurer les atteintes par des moyens magiqu,es, comme
ils le faisaient pour les crocodiles, les animaux féroces et les
reptiles venimeux. Rapprochons-les maintenant du passage
206
suivant du calendrier Saîlier : „rair dans le ciel, en ce jour
môle à lui les Aat annuels." L'Aat était donc une maladie
contagieuse ou cpidémique dont les germes étaient transportés
par l'air respirable. Or , si l'on remarque que la mention du
calendrier se rapporte au 19 de Tobi , c'est-à-dire au premier
mois qui suit la retraite des eaux de l'inondation, on est
naturellement conduit à identifier V Aat avec la peste qui se
déclare en Egypte précisément à cette époque. . . . Or, nous
avons constaté que les Egyptiens, pour caractériser leurs
ennemis, leur appliquaient des épithètes qui les représentaient
étendus 80718 force et tans vie à leurs pieds N'est il pas très
remarquable qu'à l'égard des pasteurs ils aient fait usage au
contraire d'un mot qui, loin de rappeler une idée de mépris
et de triomphe, n'éveille qu'un sentiment d'extrcme terreur
et de haine T' Voyez planche I , fig. 4.
] 2. M. E. de Kougé , mémoire sur l'inscription du tombeau
d'Ahmès, chef des nautcniers. Première partie. Mémoires pré-
sentés par divers savants de l'Académie des inscriptions et
Belles-lettres de l'institut de France 1853, page 1 à 196. —
Eecensé très favorable par M. Brugsch . Zeitschrift d. D. M. G.
tome VI. Dans sa traduction du papyrus Sallier I, M. Brugsch
donna quelques remarques sur la partie encore inexpliquée de
l'inscription du tombeau.
13. Brugsch, Hyksôs Document, Zeitschr. d. D. M. G. 1855 ,
page 211; ligne 9 de l'inscription du tombeau d'Ahmès.
14. Ibidem, ligne 10 et II de l'inscription.
15. „ „ 12 „ 13 „ „
16. „ „ 14 „ „
17. „ Selon Champollion c'était dans la sixième
année , mais les trois lignes supérieures qui marqtient le
nombre de l'année sont écrits plus courts que les signes au-
dessous, de manière qu'on présume qu'ils y sont tracés plus
tard ; dans ce cas le premier de ces signes appartient au signe
207
du t. et les deux autres doivent être dlidés. Ainsi on lit au
lieu de l'an six , l'an 3. Les voyageurs peuvent répéter cette
expcriment, voyez planche I, fig. 3.
IS. Josué, chap. 3,10.
19. Genèse, chap 10, 15. „Et Canaan engendra Tsidon son
prennier-né et Chet. ..." Chap. 23 , I.
20 Nombres, chap. 3 , 22.
21. Josué, chap 11 , 15.
22. M. E. de Eougé, dans l'Institut ISfil, n" 310. —
Champollion, Egypte sons les P/iaraor/it. M. Bunsen, Bilielicerk
V, p. 317. Revue Archéologique 1855. Poitevin, recherches
sur la ville (TAcaris etc. Voyez surtout, Eevue Archéologique
1861. M. Mariette sur les fouilles de Tanis à M. de Ixougé.
23. rinstitut 18 (il n^ 310. E. de Eougé.
24. Voyez note 17. M. Brugsch dit; „Hauar (Avaris) signifie
jambe-ville, traduit littéralement, ainsi cette traduction corres-
pond à la manière dont on écrit le nom de cette ville avec
la jambe, qu'on trouve à Elkab — Champollion avait traduit
ce nom par Tanis, parce que la jambe était appelée chez les
anciens Egyptiens Tan^ oyez M. de Rougo, mémoire etc. page 153
et comparez notre planche I les figures 13, 14, 15, 16 et 17.
25. Josué, chap. 19. 33. M. de Rougé, l'Institut 1861 n° 310.
26. Champollion, Egypte sous les Pharaons.
27. Revue Archéol. 1861 p. 97. Comparez notre planche I .
fig. 5 et 6.
28. M. de Rougé, l'Institut 1861, n» 310. R. Arch. 1861 . p. 97.
29. Revue Arch. 1861, png. 10 l. M. Mariette à M. de Rougé.
30. Burton, Excerpia hieroglyphica , planche i30, fig. 1 et 7.
31. M. de Rougé, Catalogue du musée Egyptien du Louvre
1849. N-. 16 et 17.
32. Revue Archéol. 1861 , Avril p. 337. Lettre de M. Mariette
à M. Alfred Maury,
'6'à Revue Arch. 1861, p. à'àl, Devéria; voyez, planche I, fig. 7
208
84. Catalogue du musée du Louvre n" 23, comparez note 31.
35. Revue Arch. pag. 337, Devèria. Voyez planche T, fig 8.
36. M. Leemans : Description raisonnée des monuments
Egyptiens du musée d'antiquités des Pays-Bas à Leyde. —
Page 43 . n* 13. Autel monolithe de granit rouge. Déjà dans
cette description M. Leemans dit „Ce monument, qui dans ma
lettre ,pag. 119 et suiv , j'avais placé dans la XXV dynastie,
des rois Ethiopiens , doit être rapporté au règne d'un autre
Sabaco, antérieur à l'invasion des Hikschôs en Egypte."
Maintenant il le rapporte à la XIII dynastie], provenant d'un
des rois nommés Sevekhoteph.
37. Recherches sur la XIV dynastie de Manéthon par M. Félix
Robiou. (Extrait des annales de philosophie chrétienne XIX,
XX, 1859) Versailles 1859.
38. Manethoos de M. Fruin , p. 6.
39. Brugsch, Zeitsch. d. D. M. G. tome IX p. 211.
40. Revue Archéol. 1860. II, 17, 11. — 1861. Étude sur
divers monuments du règne de Toutmès III , découverts à
Thèbes par M. Mariette, II liste des nations vaincues pag. 345.
Novembre.
41. Lepsius , Kônigs-Buch.
42. Rosellini, mon. storici, planche 263,
43. Chabas , Inscription d'Abou-simbel K. Arch. 1859. p. 373.
44. Lepsius Kônigs-Buch.
45. „
46. „
47. „
48. Manethoos de M. Fruin p. 86. „'lempore Menopheos
rêvera Aethiopum reges yjxpm bixo-^îipiôvt; Pharaonibus fuisse
monumenta affirmant. In iis enira tanquam principes Nubiae
(sive Aethiopiae) Aegypto submissae, indigenae seraper memo-
rantur." Qua de re Champollio, epist. ex Aegypto, scripsit
p. 131. „Memoratu dignum est, orania Nubiae praefectorum
209
noraina, quot hucusque in raonumentis reperi, ad principes
indigenas pertinere. Ne militum duces quidera in Aethiopia
collocatorum , regnantibus Rhamese Magno totaque ejus dynastia,
perigrini fuerunt. Unde apparet tune temporis Nubiam tatn
arcte cura Aegj'pto fuisse conjunctam , ut sine periculo Pharaones
potestatem indigenis potuerunt mandare." Titulus horum prin-
cipum est regius Aethiopiae filins.
49 Brugsch Zeitsch. d. D. M. G. 1855, pag. 211.
50. Revue Archéol. Mars. 1861 pag. 249.
51. R. Arch. 1861 249. Voyez planche I fig. 9 , 10, 11 et 12
52. R. Arch. 1861 M. Mariette écrit: „11 n'est pas un
voyageur qui n'ait été frappé du type étranger qui caractérise
les populations des villages répandus dans toute la partie
Nord-est du Delta et particulièrement aux environs du lac
Menzaleh. Le fellah Egyptien est grand, svelte , léger dans
sa démarche; il a les yeux ouverts et vifs, le nez petit et droit,
la bouche bien dessinée et souriante; la marque de la race
est surtout chez ce peuple dans l'ampleur du torse, la maigreur
des jambes . et le peu de développement des hanches. Les
habitants de San, de Matarieh, de Menzaleh et des autres
villages environnants ont un aspect tout différent et dès le
premier abord dépaysent en quelque sorte l'observateur. Ils
sont de haute taille, quoique trapus. leur dos est toujours un
peu voûté et ce qui les fait remarquer avant tout, c'est la
robuste construction de leurs jambes. Quant à la tête, elle
accuse un type Sémitique prononcé et ce n'est pas sans sur-
prise que l'on y reconnait les visages des quatre Sphinx que
Tanis vient de nous faire retrouver au milieu de ses ruines.
Les conséquences de ce fait se déduisent elles-mêmes. Puisque
ces Pasteurs sont encore en Egypte , c'est que la guerre entre-
prise par Amosis ne se termina point par l'expulsion radicale
des vaincus. Les Sémites qui depuis plus de cinq siècles,
habitaient le nord de l'Egypte, avaient fini par devenir les
14
210
habitants des bords du Nil et une transaction consentie après
la paix, permit sans doute au fond de la population de ne
pas quitter les lieux qu'elle occupait.
III.
1. Hérodote, livre II. chap. 119.
2. Euripide, Hélène, vers 1272, 1451, 1531.
3. Apollodore, 1. II, 1, 3, 4.
4. Hérodote, 1. II, 99. Diod. I, 50.
5. Diodore, 1. I, 51.
IV.
1. Josèphe, contra Apionem. 1. I, 16, 26.
2. Diodore, 1. XL, 3.
3. Justin, 1. XXXVI. 2.
4. Tacite, Eistoriae 1. V, 1 , 2 , 3.
V.
1. Talmud Jeruschalmi, tract. Schal. c. 6. f. 35.
2. Talmud Babeli, tract. Sanhed. c. 11. f. 91,
3. Movers, Phoenizier , tome II. 2. pag. 427.
4. Chronicon Paschale I p. 46. „Kavaav è^ ou '^A^lpot xat
^otvixsç." Isid. orig. IX. 1 , 12. ,jChanaan a quo Afri et
Phoenices et Cbananaeorum decem gentes.
5. Chron. Pasch. II. p. 96. Insulae autem quae pertinent
ad Hispaniara Tarraconensem , très sunt quae apellantur Ba-
learicae. Habent autem civitates bas , Ebusa , Palma , Pollentia ,
quae dicitur Majorica, Taraaene Magonae . quae appellantur
Minorica. Harum inbabitatores fuerunt Cananaei fugientes a
facie Jesu filii Nave . . . Cades autem Jebusaei condiderunt
et ipsi similiter profugi.
211
6 Moses de Khorène (370—486. a. n. ère) I chap. 19
traduit par "Vaillant de Florival, tome I. p. 89 (J'ai emprunté
cette annotation à M. Mo vers).
7. Procope. Historia Vandalorum. IL 10. ^^ax-^'k'xi ^\jo èz
lidôùv "Xsvxcôv TrsTTOiyjpsvfiov ày;^e y.privYiç siat tïjç peya^ryç y pcciiiicna.
^otvtxtxa èyxs/.o)ia/:/^sva iyovdcu r/j $oivtxwv y^wircPî )>2yovTa
èi§s Yi[JLSiç S(T[JLSV ol fvvovrss àiro npotrconÔv I/jffÔy tôu ^y)crTÔu
utoO Nauyj.
8. L'Institut. Sect. Il n». 306. 1861. Berbères et kabyles.
Texier, sur l'ouvrage de M. Deveaux ,Jes Kebaîles de Djerdjera"
9. Ibn-Kaldun, Histoire des Berbères, traduite de l'Arabe
par M. le baron de Slane. Alger 1852.
10. Tome L pag. 168.
11. Chronicon t. I. p. 66. Cedrenus. I. p. 79,
12. Diodore, L III, 71.
13. Chronicon t. I, 66.
14. Abulfeda, Historia Anteislamica éd. Fleischer pag. 117.
15. Movers, Phoenizier I, 657.
16. Léo Africanus p. 298.
17. Koran, Sura p. 18.
18. Abulfeda p. 117.
19. Ibn-Kaldun I, 70, 176.
20. „ „ I, 181.
21. Movers, Phoenizier, tora. IL 2, 424.
22. Les monuments Puniques ou Phéniciennes sont collec-
tionnés dans l'ouvrage de M. Gesenius, Monumenia Phoenicea.
Lipsiae, 1837. — Les monuments Carthaginois Taf. 14 et
15—19. — Les monuments de Numidie Taf. 21— 26, de Tri-
polis,^ Taf 27. Égyptiens Taf 28 — 31. — Le musée de
Leyde en a plusieurs et aussi le musée de Constantine. dans
l'Afrique septentrionale. Dans la Revue Archéologique on
trouve mentionnées les découvertes récentes, ainsi 1858 pag.
128 et 139.
212
23. Encyclopédie de Ersch et Griiber , sectio TII Th. XXV, 325.
Phoenizier, notice de Mr. Movers — Tarba. Comparez les
Antcdota P'mdari dans le Fhilologus de ScJineidewin , tome L
p. 421. — „Ai^îi; as Tap|3avTa focat TrpwToyovov (x.vyjipcov àva-
(Juvra TtîâtMV , y)vU/.£ta? à.T:acp^(X(jOcci Atoç ^(xlavov .... Aaauptot
as lavvyjv i)(Qvorpixyoy -^svsgQch.i 'Ko.p àurotç. Xa^iîatoi c?s tov Ac?a|x
y.Cf.t TODTOV 2£Vat yaCXOUfft TOV àvôpWTTOV OV OL'Jsâo'/.îV 5^y/!U0V0V
XcïffQae (^£ àuTov àîrvouv àxivyjTOv àca^cUTOv wç àvâpta-jzoç sikovcc
ÙTZOLp-^ovxcx. èxstvov Toù àvw TOV ufzvoufjtsvoO àf^afiavroç ocyOpunoû.
24. Gesenius , monum. Phoen. p. 417. Le T. et le Ta
signifie comme praefixe maiso7i de, forme abréviée du mot bet
qui signifie maison. Voyez aussi Movers, Phoen. tome II. 2. p. 409.
VI.
1. Abulfeda éd. Fleischer. p. 26. ss.
2 „ „ „ p. 27. ss.
3. „ „ „ p. 178.
4. Tucb, Sinaïtische inschriften. Zeitsch. d. D. M. G. Tome III.
p. 215. — „La personne nommée dans l'inscription XXI.
Faran-ben-Amr porte un nom que nous trouvons plusieurs
fois donné aux Amalécites. Le nom de l'inscription n". 1.-
Oscîio est le nom d'un gouverneur Amalécite sur le trône de
Hirah, chez Abulfeda p. 122 éd. de Pleischer et au sujet
du nom Amif de l'inscription IV dit Dsauhari; „on dit que
c'est le nom d'un Amalécite."
VII.
1. C. C. J. Bunsen, Volstàndiges BibeUverk fiir die Gemeinde.
Leipz., 1860.
2. Comparez M. Bunsen, Bibelwerk, V t. pag. 67. Les fils
de Joktan, en Arabe Kachtan, sont:
213
a. Almodad, Dans Yemen, dont le port est Aden.
b. Scheleph. Nom d'une tribu dans Yemen, qui habitait
peut-être la partie orientale. Ce sont probablement les Ala-
pènes, Salapènes de Ptolemèe, mais ceux-ci habitèrent la
partie occidentale.
c. Chazarmaveth. Hadraraaut. Contrée au côté méridionale
de l'Arabie.
â. Jerach. Les habitants de la cote de la lune, dans la
partie orientale de Hadramaut
e. Hadoram. Dérivé du même radical que Chazarmaveth,
Hadramaut; ils sont distingués par les Grecs, comme les
Hadramites et les Chatromotites.
/ Uzal. Ausalites, Ausarites: Zanaa est encore aujourd'hui
la capitale de Yemen.
g. Biqlah. Nom qui signifie Palmier. Les habitants du Wadi
Nedschran, au Sud de Kachtan , au nord de Zanaa, rendent
un honneur divin à cet arbre.
h. Eobal (Gobai). Les Gebanites de Pline.
i. Ahimael. Contrée de Mahra, à l'ouest de Hadramaut,
qui produit l'encens.
h. Scheba. Situé dans Himjar (pays des Homérites) les
Sabéens des Grecs. La capitale était Mariaba.
l. Opliir. Pas très éloigné du pays de Scheba. Scheba et
Ophir sont nommés presque toujours ensemble comme pro-
duisant de l'or.
m. Chavîlah. Chaulan . situé entre Mekka et Zanaa.
n. Jobab. Les Jobarites (lisez Jobabites) de Ptolemèe , dans
le voisinage des Sachalites, qui habitaient entre Hadramaut
et Mahra
3. Les Elyméens. M. Bunsen, Bibelwerk t. V, 86 les appelle
des habitants de Susiana mais là on ne trouve pas la tribu
d'Elymais chez Ptolemèe.
4. Comparez M.Bunsen, Bibelwerk T. 5. p. 80. — Gén. 25, 12, ss.
214
Le fils de Hagar était Iscbmaël qui avait douze fils, dont
les noms sont des noms de tribus Arabes.
a. Nebajoth Jez. 60, 7 , lié à Qedar, comme le sont les
Nabathei et Cedrei chez Pline. Les Nabatéens n'habitèrent pas
loin de Canaan , car Esau. épousa une fille de Nebajoth ,
Gen. 20, 9. Ils habitaient l'Arabie Petrée et Heureuse, au
sud de la Syrie.
b. Qedar. D'après Jez. 21, 17 de bons archers; Jer. 49,
29, 32. Peuple de troupeaux et de tentes, à l'ouest des
Nabathéens dans le désert entre l'Arabie Petrée et Babylone;
comparez Ps. 120 ^ 5.
c. Adbeel. (Miracle de El).
d. Mibsam. Pays du Baume. Mekka est le pays du Baume.
e. Mischmah Masma. Probablement le nom des Mésémanes
de Ptolemée au Nord-ouest de Médina.
/. BumaJi, D'après Abulfeda , 7 journées au sud-ouest de
Damas et 18 au nord de Médina, sur les frontrières de Syrie
et de Babylone.
g. Massa Les Masnnes de Ptolemée, au nord-ouest de Dumah.
h. Chadar. Qu'on doit lire selon 1 Chron. 1,30, Chadad ;
côte entre Oman et Bahrein , célèbre par ses lances , situé au
golfe de Perse
i. Théma, Tema , les Arabes de nos jours ; au nord du golfe
de Perse nommés par Ptolemée les Thames ou Ihémes. Dans
le Haraasa on loue la vaillance de cette tribu.
y. Jeiur Comparez les Ituréens qui habitent dans le Libanon ;
les Israélites du nord-ouest du Jourdain leur firent la guerre,
1 Chron. 5, 18, 11.
h. NupUsch, Nom conservé dans Nawsia, endroit situé à
PEuphrate dans le sud de la Mésopotamie, l Chron. 5, 19 ss.
l. QedmaJi Juges 6, 3, 33; 7, 12 Les enfants de l'orient.
5. Les Hagarénes ou Hagréens nommés 1 Chr. 5 , 10,
19 ss. et Ps. 83, 7. D'après Eratosthène ils sont comme
215
es Nabathéens et les Chaulotéens, les habitants du nord de
l'Arabie. — M. Bunsen; voyez note 4.
6. Bunsen, Bibelwerk, V t. pag. 81. — Gen. 25, 1. ss. Qeturah,
nom d'une tribu de l'Arabie qui habitait, liée à la tribu
Dschorhom , dans les environs de-Mekka; ses fils furent:
Zimram. Comparez Zabrara, capitale royale des Kinédokolpites
à l'est de Mecca, à la mer rouge.
Jokschan. Les Kassanites à la mer rouge au sud des Kiné-
dokolpites.
Medan. Modiana à la côte orientale du golfe Aelanitique
de la mer Bouge.
Midjan. Au nord-ouest de Medan.
Jischbac. Dans le pays des Edomites.
Schuach. Comparez. Job 2,11, non loin du pays d'Edom.
Les fils de Jokschan furent:
Scheha. Les Sabéens lesquels sont nommés Job 1 , 15; 6 , 19,
comme habitant dans la voisinage des Nabatéens près de la Syrie.
Dédan Près de la région des Edomites, Téman Jer. 25,
23; 49, 8; Jez. 21 , 13; Ez. 25, 13.
Les fils de Dédan furent les :
Aschurites. Comparez Ez. 27, 23. Dans le voisinage de
Kachtan et Chaulan — les
Letuschites. Près de Leits , éloigné 4 journées de Mekka. — Les
Leumnites Les Béni Lam , fils de Lam, tribu qui s'étendait
de la Babylonie et la Mésopotamie jusqu'aux Jokschanites.
Midjan avait pour fils:
Hephah. Comp Jez. 60 , 6. Tribu négociante entre les
Sabéens et les Hébreux.
Hepher. Banu Giphar appartenant à la tribu Kemana dans
le Hedschas.
Cîianok. Chanuka . trois journées au nord de Médina.
Ahidah et Eldahah comparez Abidah et Wadahah deux tribus
importantes dans le voisinage des Hafirs.
216
7. Bunsen, Bibelwerk , t. V p. 81 et 335 en bas
8. Bunsen, Bibelwerk, t V pag. 82 et 83. Gén. 36, 9.
Gén. 86, 20 ss.
Hesav c'est Edom qui avait épousé Hadah fille d'Elon le
Hi'thite. Basmath fille d'Ischmaël, et Oholibaraah petite fille
de Zibehon le Horite. Les mariages avec Basmath et Oholi-
bamah ne présentent rien de remarquable pour nos recherches ,
seulement nous voyons que les Edomites étaient pour une
partie nés des Ischmaélites et des Horites. Le mariage avec
Hadah nous apprend que les Edomites furent parentés aux
Héthites Le fils fut Eliphas qui avaic une concubine nommée
Timnah de laquelle les Amalécites auraient pris leur origine.
Les autres fils d'Eliphas furent:
Teman. Contrée dans le Nord d'Edora Ez 25, 13 ; Job. 2, 11.
Omar. Les Béni liammer tribu habitant le nord du pays
d'Édom.
Zepho. Comp. I Chron l , 36 Zephi ou Zaphijeh , endroit
situé au sud de la mer morte.
GaJitam ?
Qenaz. Nom. 32, 12 Nom d'un bourg au nord-ouest de
Petra nommé Haneizeh.
Les Horites (en Hébreu Chori, mot qui signifie Troglodytes)-
habitaient dans les montagnes de iSehir. Les noms des diverses
tribus qui habitèrent ces contrées sont conservés dans les noms
des fils de Sehir , au chapitre 36 vers 20 ss. de la Genèse;
comparez M. Bunsen tom. V pag. 8o.
9. Diodore 1 1, 54, 57. La division du pays en 36 Nomes
attribuée à Ramses , date probablement d'un temps bien anté-
rieur au régne des Hyksôs : Il se peut cependant que Ramses
régla de nouveau cette division d'une manière officielle après
l'expulsion des étrangers hors du Delta.
10. T. Chabas, Mélanges Egyptologiques , comprenant onze
dissertations sur différents sujets, 1862. Voyez planche VIII
217
fio^. 10 M. s. Birch a donné une critique de cet ouvrage
dans la Kevue Archéologique de 1^62, livraison du mois
d'Avril, page 291, au sujet de la quatrième dissertation
qui a pour objet la recherche des traces qu'on peut trouver
des Hébreux en Egypte; ,,La découverte du nom des Hébreux
dans les Hiéroglyphes serait un fait de la dernière importance;
mais comme aucun autre point historique n'offre peut-être une
pareille séduction, il faut aussi se défier des illusions avec un
soin méticuleux. La confusion des sons R et L dans la
langue Egyptienne, et le voisinage des articulations B et P
nuissent un peu, dans le cas particulier, à la vigueur des
conclusions qu'on peut tirer de la transcription. Néanmoins
il y a lieu de prendre en considération ce fait que les Aperiu,
dans les trois documents qui nous parlent d'eux , sont montrés
employés à des travaux de même espèce que ceux auxquels,
selon l'Ecriture, les Hébreux furent assujettis par les Egyptiens.
La circonstance que les papyrus mentionnant ce nom ont été
trouvés à Memphis, plaide encore en faveur de l'assimilation
proposée, découverte importante qu'il est à désirer de voir
confirmée par d'autres monuments."
• 11. Papyrus Hiératique de Leyde I. 348 pi. 6, 15
12. „ „ „ „ L 349.
13. „ Anastasi H. pi. L IV. pi. 6. 1 s.
14. „ „ VI pi. 4. dernière ligne.
15. Lepsius, Denkmâler t. III pi. 219. e.
DEUXIÈME PARTIE.
I.
1. Le papyrus Sallier I commence par un fragment histori-
que se rapportant à l'époque qui précéda l'expulsion des
Hyksôs. Malheureusement , ce fragment très usé par le
218
temps, a été interrompu par le scribe lui-même, qui y a
substitué sans transition une composition d'une notion tout à
fait dififérente. Le reste du papyrus est rempli par une col-
lection de lettres faite par le scribe Pentaour. Cette compi-
lation paraît avoir été arrangée sous le règne de Ménephtah
Ra-en-Ra, successeur de Ramses II. Publié par le Musée Brit-
tannique en 1844, sous le titre de „Select Papyri in the hieratic
character," elle provient de la collection Sallier. Revue Arch.
1860 , oct. 229. Le nom de Sutech planche II fig 6.
2. Le papyrus Sallier III contient le récit semi-poétique
d'un exploit de Ramses II dans une de ces expéditions
contre les Khitas ou Hittites. Cette composition est due au
scribe Pentaour. On connait l'excellente traduction qu'en a
publiée M. de Rougé en 185 6. Un abrégé du même texte est
inscrit en hiéroglyphes sur les murs du temple d'Abou-Simbel
et sur ceux au Eamesseum de ïhèbes. On a pu, par ce moyen,
suppléer aux lacunes du papyrus, dont les premières pages
ont disparu. M. Chabas a publié dans la Revue Archéologique ,
1857, une traduction analytique du texte d'Abou — Simbel. —
Revue Archéologique 1860, oct. p. 230.
3 Le papyrus 360 du musée de Leyde, un acte public
dans laquelle est cité le palais de Ramses Meiamoun. Descrip-*
tion raisonnée des monuments Egyptiens du musée de Leyde
par M. Leemans, page 116.
4. Le papyrus Anastasi II contient d'abord un court exorde
d'histoire, puis des lettres et des communications de politesse.
Le papyrus parait avoir été écrit sous le règne de Ménephtah-
PI 62, 1 4 on rencontre la légende suivante: Set dans la
maison d'Amon. — R. A. 1860 oct. p. 231. Planche II, fig 7.
Le papyrus Anastasi IV date du règne de Séti II et parait
avoir été recueilli par le scribe Enna. Le papyrus est d'une
écriture magnifique. On trouve le nom de Set, PI. 87. c, 4.
5. Dans le papyrus Anastasi V on rencontre un grand
219
nombre de communications épistolaires sur des sujets variés.
PI. 114, lin. 2, contient la légende suivante: Seti Menephtah,
la tour dans le pays d'Aneb etc. — Voyez Planche II, fig. 9.
6. Le papyrus Anastasi VI contient quatre lettres écrites
par le scribe Enna à son supérieur le scribe Kakebu. PI. 122
lin. 2, on lit le nom de Seti Menephtah. — Kevue Arch.
1860. oct. p. 231. — Voyez planche II. fig. 8. Les papyrus
Anastasi sont publiés avec les papyrus Sallier.
7. Das Todtenbuch der Aegypter nach dem hieroglyphischen
Papyrus in Turin von Dr. K, Lepsius. Leipzig, 1842. — M. de
Eougé dit dans sa traduction du chapitre 17 du rituel funé
raire: „J'ai pu vérifier au Louvre même la sincérité de l'exem-
plaire hiéroglyphique de Turin, lithographie sous la direction
de M. Lepsius sur deux manuscrits de très-ancien style. L'un
d'entre eux est célèbre dans la science par la singularité de
son aspect. Il a été écrit avec une encre blanche qui se
détachait sur le fond brun du papyrus , mais que l'action du
temps a noircie presque partout. Le type des caractères est
très-ancien.
Le manuscrit de Leyde décrit par M Leemans sous le
N. T. 2. (page 229 du catalogue) est jugé avec raison par
le savant directeur du musée Néerlandais , comme appartenant
au style de la dixhuitième dynastie ^ les musées de Londres et
de Dublin en possèdent aussi des exemplaires du même style.
Plus loin j'indiquerai le manuscrit du Louvre n° 3 , 132.
Parmi les papyrus hiératiques, les Rituels de Peberer, de Taho,
de Ouaphra et de Scheschonk. En hiéroglyphes linéaires on
a encore le papyrus cadet publié par la commission d'Egypte.
8 de Rougé, études sur le Rituel funéraire des anciens Egyptiens.
Revue Archéologique, 1860. Chap. 17, page 230 , suite page 337.
9. Papyrus 345 du musée de Leyde. M. Brugsch eu donna
quelques remarques dans le Zeitsch d. D. M. G. 1852. s. 254
sous le titre: Ueber das Aeg. Muséum zu Leyden. Comparez
220
la description raisonnée des monuments Égyptiens du musée
de Leyde par M. le Dr, C. Leemans p. 113,
10. Catalogue du musée du Louvre par M. de Rouge 1849
pag. IX. XlIIe dynastie no. 21. Sphinx de granit Rose, — Dans
la seconde édition, notice sommaire des Monuments Egyptiens
exposés dans les galeries du musée du Louvre 1860 , ce Spynx
n'est pas décrit Là on trouve encore un autre monument qui
date du règne de Ramses H et qui prouve l'honneur rendu
au dieu Set, — pag 118 nous lisons: „Un groupe en pierre
d'une fine sculpture réunit ici le dieu Set à la déesse Nephthys,
sa soeur (et son épouse, suivant le traité d'Isis et d'Osiris).
Ce groupe a heureusement échappé à la mutilation dans ses
parties essentielles ; le dieu a sa tête symbolique coiffée du
double diadème. Une incription qui couvre le dos de ces
figurines nous apprend que ce morceau appartient au règne
de Ramses IL II provient de la collection Palin, où il avait
été décrit comme une figure d'Apis "
11. Voyez le Hyksôs-Document de M Brugsch , Zeitsch.
d D. M. G pag. 211, 1855.
13 Catalogue de 1849 du Louvre pag. n° 24. Colosse de
grès rouge. Ce monument n'est pas cité dans l'édition de 1860.
13. Fier. Camillo Orcurti, Monument! del museo di Torinor.
Monumenti reali 8. Statua Colossale d'uomo in piedi. Rappre-
senta il re Seti II (XIX dinastia) ....
Egli e da notarsi che in tutti i luoghi dove occorre il nome
del dio Set fu martellato a bello studio lasciando intatti gli
altri segni.
14. Description raisonnée de Mr. le Dr. Leemans pag, 9,
n**. 423. Lettre à Salvolini sur les légendes Royales pag. 84—90
et l'édition des Monuments du musée de Leyde. Voyez planche III,
15. Rosellini, I monumenti dell' Egitto e délia Nubia, desegnati
délia spedizione scientifico-litteraria Toscana in Egitto; di's-
tribuiti in ordine di materie interprétât! ed illustrati Pisa
221
1833—44 P. 1, moniimenti storici IV tom. P. II, monuraenti
civili. P. TII, rnonumenti del Culto,
16. R Lepsius, Denkraàler ans Aegypten und Aethiopien
nach clen Zeichnnngen cler von Sr. Maj. dera Kônig von
Preussen Friedrich Wilhelm IV nach diesen Landern gesendeten
und in den Jahren 1842 — 1845 ausgefiihrten wissenschaftlichen
Expeditien, anf Befehl Sr. Maj. herausgegeben , i5erlin 1856.
17. R. Lepsius, Denkmaler, lit Abt. 38. g.
18. „ „ „ 34 e. La figure de
Set est mutilé.
19. Denkmaler III 35 a. Set Noebti effacé.
20. „ „ b
21. „ „ e.
22. „ 36 c. Set mutilé.
23. ,^ 200 c. Set mutilé le mot noebti resté.
24. ,, 208 Set mutilé.
25. „ 214 d. Set changé en Horus reçoit une
offrande de Kamses.
26. „ 214 e. Set-noebti.
27. Rossellini, mon. del Culto. XXTX. XLVL 2 LVIL
28. „ „ „ „ LXXVn.plancheIIIfig.8etl2.
29. Stèle n" 62 pag. 282, description raisonnée. etc.
Pierre calcaire, Stèle, les figures sculptées dorées et peintes,
à deux registres 1* reg. le disque orné des deux Uréus (le
soleil) et le disque avec le croissant (la lune) au-dessous, un
dieu 9 figure humaine nommé Noebti, le dieu grand, perçant
avec une haste un énorme serpent à tête et bras humains;
2* rég. le défunt Kiana agenouillé devant une quantité d'offran-
des et adorant le dieu soleil V. aussi la lettre à Mr. Salvolini
pi. XVI n*'.- 167 p. 88. Voyez planche II fig. 2 , 3. 4 , 5.
30. Description raisonnée etc Stèle n" 13 Pierre calcaire les
figures sculptées et coloriées à deux registres 1". reg. le défunt
un gardien du palais de Ke-men-nito (Thoutmes V) nommé
222
Noebti et la dame Set-amon , adorant Osiris Fent-hem-
pamenti_, assis sur un trône devant une table à offrandes;
2". rég. le défunt offrant à ses parents au-dessous de la chaise
de la femme un homme agenouillé; planche II fig. 1.
31. Voyez la planche IV fig. 7 — 15 et l'explication.
n.
1. Plutarque. De Iside et Osiride , liber Graece et Anglice
éd. Samuel. 174-4. Ueber Isis und Osiis nach neu vergli-
chenen Handschriften mit Uebersetzung und Erlauterungen
herausgegeben von Gustav Parthey, Berlin 1850. 8o.
2. Etude sur le rituel funéraire par M. de Eougé, Revue Arché-
ologique 1860, introduction et traduction des titres des diverses
chapitres du rituel et du chap. 17.
3. Chap. 17. lig. 25 et 26.
4. „ liq. 74.
5.
„ 140.
6.
„ 134, 141.
7.
Chapitre 17, ligne 67, vers
28.
8.
17, vers
25.
9.
„ 15,7.
10.
Pap. Harris 46. II. 2.
11.
Chabas, Pap. Harris III. 10.
12.
„ „ „ VI. 5.
pag. 88
13.
„ VI. 8.
„ 90,
14. „ „ „ „ 120, 125.
15. „ „ „ „ 178.
16. Brugsch, Z. d. Deutsch. Morg Ges. 1852 pag 254—258.
17. Lepsius, Chronologie der Aegypter s. 46.
18. M. Chabas dans la traduction de l'étude de M. Goodwin sur
les papyrus hiératiques, Revue Archéologique 1860 dit: Le papy-
rus Sallier IV est un alraanach des jours fastes et néfastes de
223
l'année. — Malheureusement il n'est pas complet. On y trouve
des curieuses mentions relatives à la religion Égyptienne —
M. de Rouge publia son étude sur ce papyrus dans la Revue
Archéologique 1853, placée derrière son mémoire sur quelques
phénomènes célestes, sous le titre de : Appendice sur le calendrier
du papyrus n". 4 de la collection Sallier.
Selon M Brugsch , division de Vannée et observations planétaires,
1856, l'année était ainsi divisée;
le Mois / Première tétraménie
2e Mois \ Selon la division
3e Mois \ de Champollion,
4 e Mois f Se la végétation
5e Mois ' Seconde tétraménie.
6e Mois \ Selon la division
7e Mois \ de Champollion,
Se Mois ( la récolte Per.
9e Mois / Troisième tétra —
10e Mois \ ménie Selon.
Ile Mois i Champollion.
12e Mois ( Inondation.
Thot-Juin
Paophi-JuiUet
Athor-Aout
Choiak-Septembre
L'EléselonM.
Brugsch.
Tobi-Octobre
Méchir-Noverabre \ L'Hiver selon
Psaménut-Décembre[ M. Brugsch.
Pharmouthi- Janvier
Pamenes-Pevrier
Paune-Mars
Epipi- Avril
Mésori-Mai
L'Eté selon
M. Brugsch.
19. Voyez planche IV fig. 1.
20 Champollion, Monuments de l'Egypte et de Nubie p. 461.
E. Poitevin , recherches sur la ville d'Avaris. Revue xVrchéo-
logique 1855. Voyez planche III fig 13.
21. Champ. Mon. etc. III pag. 88. Poitevin, recherches sur
la ville d'Avaris. Voyez pi. III fig. 14,
22. Lepsius, Denkmàler t. III. 234. Voyez pi. IV. fig. 2.
23. Lepsius, Abh. der kôn Acad. d. Wis. z. Berlin 1851. s 207.
24. Lepsius , „ „ „ s. 209.
224
25. Liste des représentations du dieu Set sur les Bas-reliefs,
tiré des Denkmàler de M Lepsius.
Abtheilung III. 15. reste dans le nom de Seti-Meneptah.
„ 33 g „ l'image.
„ 34. c. mutilé ,,
35. a.
35. b. „
35. c resté.
35. e. mutilé.
37. b. ligne. 62. Thot au lieu de Set.
„ 74. a. 1. 1. 3 Set. 5 Set. mutilé.
„ 122. a. resté.
„ 124. b, 3 fois resté, dieu vigilant.
„ 124. d. 3 fois resté.
„ 125. a, 1. 2. Set mutilé. Kesté 4, 2 fois. 5, 2 fois.
6, 2 fois.
„ 125. c. resté.
126. a. „
127. a „
127. b. „
128. a. „
129. a. „
„ 180. a. b. „
131. a. 2 fois mutilé.
131. b. resté.
131. e. 2 fois „
132. f. resté
l'62. a. resté, d. resté, e. resté.
132. f. 2 fois mutilé. 1 resté m. resté.
132. m. resté réuni avec Horus et Thot.
132. n. resté, r resté.
134. b. resté.
.138 g. b. k. 1 m. n, o resté
225
Abtheilung III. 139. a. b. c. d. e. f. testé.
„ 140. a. resté, b. mutilé, c. resté, d. mutilé.
„ 141. a. resté 6 fois. b. f. g. h, i. k. n. mutilé.
150. resté.
„ 152. a mutilé, b. resté, c. d. resté.
„ 168. a. b. Set resté.
„ 200. e. Set mutilé, Noebti resté, la figure de
Set totalement effacée.
„ 204. b. Set des Nègres.
206.
„ 208. Set mutilé.
„ 214. d. Set changé en Horus.
„ 214. e. f. resté.
„ 234. Set combiné avec horus.
„ 246. b. Set porte la couronne de la basse
Egypte , Horus celle de la Haute Egypte.
26. Voyez planche IV. fig 6. et fig. 3. Rosellini , monuraenti
storici , PI 157 et 159 et Lepsius, Denkmàler III. 204 b et
206 ' Comparez aussi Lepsius , Abh. der Kôn. Acad. zu
Berlin 1851.
27. Lepsius, Abh. der Kôn. Acad. zu Berlin, p. 210. Voyez
planche IV. fig. 4.
III.
1. Jsaie 11 : 8. 59 : 5. 14 : 29. Jérémie 8 : 17.
2. Malala , p. 197. „ApaxovToç IXoraixou toO vuvt Xsyoaevoû
'OpovTou oa-ciç Ty^wv y.xi Oyerirjç xa^strat." Strabon XVI. 2 ,
Movers, die Phoenizier I, 523.
3. Movers L p. 503.
4. „ p. 505 et p. 526.
5. ApoUodore II : 5 , 1. Hésiode, Théogénie vers. 327 ss.
Movers I, p. 436.
16
^26
6. Movers I. p. 524. Hésiode, Théogénie, 306.
7. Plutarque , de Iside et Osiride XL. et LXII.
8. „ „ „ XXXVII.
9. „ „ „ XXXIII.
10. „ „ „ XXXII.
11. „ „ „ XXXIX.
12. „ « » n.
13. „ „ „ XIII-
14. „ „ „ XXXI.
15. „ ,, » XLIX.
16. Verset 35.
17. Eeuvens, I. p. 39. Chabas , pap. Harris. p. 180.
18. Ligne 26.
19. Brugsch , Monuments de l'Egypte 1' livraison, p. 2.
20. Voyez les représentations des Zodiaques de Dendera
d'Esneh et d'Edfu.
IV.
1. Genèse, V : 1.
2. Josèphe, Antiquités liv. I, chap. 2.
3. Fabricius , codex pseudepigraphus Veteris Testamenti ,
tome I, p. 150.
4. Genèse , IV : 26.
5. Fabricius, cod. pseud V, T. I. p. 143.
6. „ „ „ IL p. 49.
7. Abulfeda , historia anteïslamica éd. Fleischer.
8. Nombres. XXIV : 17.
9. Walch, Ketzerhistorie , I 609.
10. Fabricius, cod. pseud V T. I 157.
11. Cbarapollion. Grammaire Égyptienne, p 495. Lepsius,
Abh. d. Kôn. Acad. 1851. Voyez planche IV. fig. 5.
227 /
TROISIÈME PA.RTIE.
I.
1. Ovide, Métamorphoses, 1. X. 224.
2. Eusèbe, in Laude Constantini c. 13.
' 8. Curtius Rufus, 1. V. 3.
4. Lampridius , Héliogab. c. 7.
6. Genèse c. 19 : 8. Juges c. 19 : 24.
6. Silius Italicus 1. IV, 767.
7. Diodore, 1. XX. 14.
8. „ Xm, 86.
9. „ XX, 14.
10. „ XX, 65.
11. Micha c. 6 : 7. Juges c. Il : 31.
12. Movers, Religion der Phoenizier t. I. p. 357.
13. ÉzécK c. 16 : 20. 23 : 37.
14. Klitarchus, Scholia in Platonem.
15. Suidas sub voce ZtxpScoiog yùug.
16. Photius ,. lexicon.
17. Movers, Rel. d. Plioen. I. p 301.
18 Eusèbe, in Laude Constantini c. 13.
19. Silius Italicus, l. IV. 770. Porphyrius, de Abstinentiap.150.
20. Porphyrius de Abstinentia II. p. 198.
21. „ „ „ p. 197.
p 201.
II.
1. Çhron. pasch. I. p. 18. Cédrénus, Chron. I. p. 29.
2. Plin. hist. nat. II. 6. Cicero, de nat. deorum II. 20, 46.
3. Porphyr. de Abstin. II. p. 202. Eusèb. praep. Ev IV. 163.
4. Cléraens, Recognit IX : 17; X : 9.
5. Clémens Alexandrinus, Stromata VII. 4, 6, 33.
228
6 Ézéch. c. 16 : 26; c. 23 : 20.
7. Lampridius, vita Commodi, cap. 10.
, 8. Lucianus , Alectruon c. 3.
9. Clém. Alex, protrept. Arnobius IV.
III.
1. Porphyrius , de Abstinentia I. IL § 55. p. 199. Eusèb.
praep. Ev. I. IV. c. 16. p. 155. Théodoretus. Serm. VII. de
Sacrificiis p. 589. Plutarque, de Is. et Os. c. 73.
2. Marshara, Can. Chron. p. 317.
3. Fruin, Manethoos, p. 137.
4. Livius, 1. II. c. 45.
5. Charapollion Eigéac , Egypte ancienne p. 42, ss.
6. Diodore 1. IL c. 88.
7. Seleiicus chez Athenaeus 1. IV. c. 22.
8. Leemans, Horapollinis HiérogL p. 270 et 254. Voyez
planche V. fig. 4.
9. VVilkinson, second séries of the manners and customs
of the ancient Egyptians tom II. pag. 353. planche V fig. 2 et 3.
10 A human sacrifice to the ser^^ent from the tomb dis-
covered by Mr. Belzoni n^ l in Thebes. — Kawlinson travels
tom. IL Voyez planche V. fig. I.
11. Description de l'Egypte, voL 5. planche 85, fig. 10, 13.
Peintures recueillies dans le cinquième tombeau des rois à
rèst. Thèbes Ban-el-Molouk. Le tombeau représente plusieurs
représentations du même espèce — Voyez planche V, fig. 5,
6 et 7 et planche VI, fig 1.
12. Plutarque, de Iside et Osiride. c. 30, 31, 50.
13. Hérodote II : 47.
14. Champollion, Gramm. Egypt. p. 103.
329
IV.
A.
1. II Rois XVI : 3. II Chroniques XXVIII : 3. Josèphe,
Antiquités IX : 12.
2. Psaume CVI : 35.
3. Jsaie LVII : 5. Jérémie VII : 31; XIX : 5.
4. Éze'cb. XVI : 21; XXIII : 33; II Sam. XII : 31.
5. Micha 6 : 7.
6. Il Rois 3 : 27.
7. Nombres 25 : é; II Sam. 21 : 6.
8. Micha 6 : 7. Juges 11 : 31. Ézéch. 16 : 20, 21.
Ézéch. 23 : 37. Jér. 19 : 6.
9. Lévitique 20 ; 3.
10. Ézéch. 20 : 26.
11. Exod. 13 : 12.
12. Nombres 3 1 : 23.
13. Exod. 13 : 12. Nombr. 3 : 13.
14 Exod. 12 ; 13, 22, 23, 27.
S-
1. Jsaie 66 : 3.
2. „ 65 : 4. 66 : 3. 66 : 17.
3. Plutarque, Sympos. 1. 5.
4. Eisenmenger, Entdecktes Judenthum, B. U\. S. 149 s.
5. Lightfoot, Opuscula tom. II. p. 382.
6. Buxtorf, Lexicon, p. 2654. Movers, Rel. d. Phoenizier,
p. 384, tome I,
7. II Rois 17 : 31.
8. Talmud. Sanhédrin, fol. 63,
9. Exod. 34 : 20.
10. „ 13 : 13,
230
11. Strabon XV : 2.
12. Pindarus, Pyth. X : 31.
13. Nork, Biblischer Mythologie. II. p. 398.
14. Mr. C. W. Opzoonaer, De dieren voor den regter
(les animaux devant le Juge).
1 . Nombres , c. 1 9.
2. Plutarque, de Isid. et Osir. c. 31.
D.
1. Lévîtique , chap. 16.
2. Marobius , Saturnalia III. 7. Plutarque, de Iside et
Osiride , chap. 73.
3. Hérodote. IL 39.
4. Spencer, De legibus liebr. De Hirco Emissario p. 1039.
5 Fabricius, Cod. pseud. V. T. — Winer lexicou Hebr. et
Chaldaicum , sub voce.
6. Rosenmiiller, Das Mcrgenland II. s. 192.
7. Winer , Lexicon , sub voce.
8; Movers, Phoen. tome I. p. 368.
E.
1. II Eois chap. XVIII , 4.
2. Nombres XXI : 4— 9.
F.
1. Amos V : 20.
2. Movers, die Rel. der Phoen. t. I. p. 289.
3. Exode XXXI : 13—17.
4. Tacite 5 : 4. Dio Cassius 37 : 17. Tibulle 1:3, 17.
231
QUATRIÈME PARTIE.
I.
I. Simrock, Deutsche Mythologie, p 546, 281.
S Tacite, Hist. II : 2.
3. Ad versus gentes liv. I. chap. 39.
4. Chap. 3.
5. Lucianus , 'Ale^xvâpoç ou if/gu(?o/zavTeç . c. 30.
6. Pline, hist. 37, c. 49—52.
7 Pausanias, in Achaicis XXII.
8. Theophrastus, Uspt âsfcn^xtu Xapxy.r-npsç VI.
9. De Wette, Archâologie § 192. Morier, 2'Eeise in Bertuch*8
neue Bibl. der Reise-Beschreibung, XXIII. 92.
10. Rhode, Religions-Brauche der Hindus , Th. II. p. 314.
II. Reland , de Religione Muharaedica , p. 120
12. Pocock, spec. Arab. hist. 1806, p. 100.
13. „ „ „ „ „ p. 120.
14. Bochart II, 707. Geographia Sacra : „Idera lapis vocatur
Abdir, Abadir, Abaddir, Priecianus lib. T. Abdir genus lapidis^
Lib. 5 Abadir deus est. Dicitur et hoc noraine lapis ille quem
Saturnus dicitur dévorasse pro Jove quem Graeci Baitylon
vocant. Lib. 6. Abdir quoque et Abaddir b jSatTu/o? hujus
Abaddiris.
15. Photius, Biblioth. Cod. 242. p. 1047 éd. Scott.
16. Todtenbuch, chap. 42 ligne 8 planche X fig. 1.
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7.
et fig. 8.
232
17. Voyez planche X, fig. 9.
18. Planche VI, fig. 2 , a et b, planche X, fig. U.
19. Voyez note 18. 29, 31, 32, 33, 34 et 35.
20. Eeviie Archéologique 1861 Octobre.
21. „ „ 1861 Mars.
22. Voyez planche X, fig. 9, c et b.
23. Planche X, fig. 10.
24. Colonne I. ligne 9. 10. HT. 3. TV. 7. 11. V. 4. VI
11. l;i. VII. 1. 3, 5, 7. Au revers V, 9, l'animal couché.
Voyez la description raisonnée des monuments Égyptiens etc.
par M. Leemans. page 111, et l'édition des monuments
25. Description raisonnée etc par M. Leemans , page 112
et l'édition des monuments
26. C II. 4. H II. la dernière ligne 2 fois ï, III. 3 , 4 , 12,
toujours l'animal couché. Au revers F. IV. voyez planche X,
fig. 13. G 3,5, deux fois 6,8, deux fois 1 1.— H. I. 2. II. 3.
27. 346 II. 8. n , 12 deux fois.
28 347 VIII 8. II 7. û + S, XIII Au revers 9. 349 , II 9 . 12.
29. Voyez planche X, fig. 12.
30. „ „ II. fig. 6.
31. 11. 2. On trouve presque toujours dans le papyrus
Harris l'animal assis, sans signes phonétiques III. 9. VI, h,
VI. 8. IX, y. Exepté A 8. Voyez planche X, fig 17 et
VIII, 8. planche X, fig. 15.
32. Papyrus Harris, pag. 100 et pag. 177.
33. Voyez page 86, au-dessous.
34. Voyez planche VI, fig. 2. a. b
35. Voyez planche X, fig. 14.
36. Monumental history of Egypt.
37. Lepsius, Abhandlung ueber den ersten Gôtterkreis etc.l85I.
88. Genèse 28 : 10.
39. „ 35 : 14.
40. Josué 24 : 26.
233
41. Juges IX : 6.
42. Vita Apollonii V , 3 et 5.
43. Sanchuniathon, p. 18. Movers 11. th. I, p. 344.
44. Hérodote II. 45.
45. Fruin. Manethoos, p. XIII.
46. Antiquités, l , 2.
47. Chiliad.VllI,hist.211.Nork,Biblischer Mythologie t.Ip.260.
48. II Rois 23, 5. II Chron. 84. 4.
49. Gesenius. Monuinenta Phoenicea.
50. Hénoch, chap eiy.
51. Au sujet du culte des Béthyles ont écrit: Hoelling,
diss. de Baetyliis veterum, Gron. 1715. Falconet, sur les
Bétyles. Mém. de l'acad, des inscr. VI. 513. Munter, u. d. v.
Hitnmel gefallenen Steinen, uebers. v. Markussen 1805. Fr. von
Dalberg, u. d. Meteor-Cultus der Alten, vorziiglich in Bezug
auf Steine, Heidelb. 1811.
n.
1. Hérodote III. 37.
2. Gesenius, Mon. Phoen. pag. 298, planche 39 XIII E—L.
Yoyez planche VI fig, 3.
3. Servius ad Aen. 6. 68.
4. Pline, hist. nat. 37, 58.
5. L'édition des monuments Egyptiens du musée de Leyde
par M. Leemans, explication du planche I. A. XIV fig. 1112.
Voyez planche VI fig. 4 et 6.
6. Voyez planche VI fig. 5.
7. Descr. raisonn. de M. Leemans, L 396 , p. 123 etPapyri
Graeci edidit G. Leemans, 1843, p 124. Columna 2. a. 15.
Pap. Graeci p 124 Columna 3. a. 14. ss.
8. Édition des Monum. du musée Egyptien de Leyde, par
234
M. Leemans I. A. p. XIV. fig. 1112 et 1191 Voyez planche 6
%. 4 et 6.
9. Descr. raisonn. de M. Leemans, pag. 97, 545 — 548.
10. Voyez planche 6, fig. 7. Sceptre.
11. „ „ „ fig. 8. Étendard
12. „ „ „ fig. 9 et 10.
13. „ „ „ fig 11.
14 „ „ „ fig. 12.
15. E. de Kougé, étude sur le Rituel funéraire p. 98.
Revue Archéologique 1860. t. I.
16. Chabas, Papyrus Harris, p. 112.
17. E. de Rougé. Notice sommaire des Monuments Egyp-
tjens du musée du Louvre, p. 122. M. de Kougé dit encore
au sujet du dieu Bes: «Aucune divinité Egyptienne n'est aussi
peu connue jusqu'ici que le dieux monstrueux. Sou corps est
ordinairement modelé comme celui d'un homme très-petit,
très-trapu et dont les muscles sont extrêmement développés.
Ses yeux semblent être empruntés au taureau, ses oreilles
dérivent du même type, ses cheveux tombent en boucles sur
son cou comme la crinière d'un lion. Il porte comme Hercule,
une peau de lion sur le dos Il est armé d'un bouclier
et brandit son épée ou tire de l'arc. Sa langue qui pend
hors de sa bouche, semble encore lui donner un caractère de
bestialité plus féroce. Sa coifi'ure ordinaire se compose d'un
bouquet de plumes d'autruche Souvent il joue de la
harpe ou frappe des cymbales. On ne connait pas bien les
fonctions que lui attribuaient les Egyptiens Il est aussi
représenté comme égorgeant des captifs et en adoration devant
le soleil levant. Son caractère belliqueux et son goût pour la
musique rappellent les centaures de la Grèce."
285
III.
1. Plutarque de Tside et Osiride chap. XIX.
2. Voyez planche VII, fig. 2.
8. Voyez planche VII , fig. 1.
4. „ „ „ fig. 3 et 4
5. Description raison, etc. par M. Leemans, p. 71. Voyez
les figures 5 , 6 , 7 , 8.
6. Descript. raison, etc. par M. Leemans, p. 81. Voyez
les fig. 9, 10, 11, 12, 13.
7. Todtenbuch, chap. 149 h.
8. „ „ „ m.
9. „ „ ,5 n. et d'autres.
10. Abh. der Kôn. Acad. zu Berlin 1851 Comparez Hora-
pollon, livr. I, chap. 56.
11. HorapoUon, livr. II, chap. 20. «"ittttoç Trorav-toç ypa'^ôf-tsvoç
wpav âYj'Xol" comparez M. Leemans édition de HorapoUon , p. 317.
12. De Tside et Osiride, chap. 50.
13. L'édition des monuments Egyptiens du musée de Leyde
par M. Leemans, I planche 23, fig. 310.
14. Voyez planche VII, fig. 14. M de Bougé dit au sujet
de l'hippopotame dans son notice sommaire des monuments
Égyptiens du Louvre 1860, p. 107. „Rien n'est moins
bien expliqué que cette figure, avec la griff*e du lion et la
tête de l'hippopotame, elle porte souvent un noeud symbo-
lique qui parait avoir quelque rapport à la grossesse. Elle à
souvent aussi une tête de femme ou une tête de lionne.
Elle porte les noms de Taoër ou la grande, et de Ap et
Schepou. Les maramelles pendantes lui donnent des rapports
avec les déesses nourrices; et en efl:et elle est appelée aussi
la bonne nourrice et elle présidait aux chambres où étaient
représentées les naissances des jeunes divinités. Elle avait
236
à Thèbes un temple spécial. Le noeud symbolique, son emblème
ordinaire, est quelque fois remplacé par un grand couteau;
avec cet attribut, elle figure dans les tableaux astronomiques
oii ses fonctions ne sont pas mieux déterminées jusqu'à
présent."
lY.
1. Ce monument à été publié dans les monuments de M.
Prisse pi. XXXVII; dans les manners and customs of the
ancient Egyptians by M. Wilkinson, plate 69 et dans Sharpe,
Kgyptian antiquities of the British muséum n". 191. Voyez
planche VIII . fi?. ,1 . 5 , 6 . 7 , 8 et 9. — Les autres monu-
ments du Musée Brittannique qui regardent le dieu Ranpu
sont n'. 355 : „A limestone tablet painted , on the upper
part the g./ddess Koun (plutôt Kan) standing on a lion,
between the gods Chem and Ranpu as on the last tablet (191).
Below are two worshippers and a third figure standing. The
hieroglyphics , if ever there were any , are no longer to be
seen. — N". 817 Part of a broken tablet of the same subject,
with the figures in high-relief What remains of it shows the
same goddess presenting with her right-hand a bunch of flowers
to the god Chem. In case 1.2. upstairs (du musée) is
another tablet with the figure of the goddess Ken and the
name of Eamses II upon it to fix its date." — M. Sharpe
identifie le dieu Ranpu avec le dieu Raiphan du LXX et la
déesse Kan ou Ken avec le Kyun. — M. Wilkinson donne
encore deux représentations du même dieu Ranpu que nous
avons copiées , planche VIII , fig. 2 et 3.
2. Notice sommaire etc. du Louvre 1860 p. 126. M. de Rougé,
s'exprime ainsi: „La déesse principale est une Vénus Asiatique.
Contre Thabitude Egyptienne, elle est figurée entièrement nue;
237
elle porte, comme ornement, un collier, des bracelets et une
ceinture sur les hanches. Sa coiffure et son diadème sont
les mêmes que ceux de la déesse Hathor. Elle est vue de
face et posée debout , sur un lion passant. Elle tient en main
des lotus et des serpents Son nom ordinaire est Atesch ;
c'est celui d'une place forte d'Asie qui joue un grand rôle
dans les campagnes des rois d'Egypte. Sous un second nom
Anta, égalemeut Asiatique, elle prend le caractère d'une déesse
guerrière, armée de la lance et du bouclier. On lui à donné
pour compagnons : 1" un personnage également étranger à
l'Egypte , nommé Renpou dont le bandeau est orné d'une tête
de gazelle et qui a les attributs d'un dieu belliqueux; 2*. La
forme itbyphallique d'Ammon. Ces deux parèdres répondent
parfaitement au double caractère de Vénus et de Bellone,
avec lesquelles nous apparaît cette divinité. Importée à Thèbes
à la suite des grandes expéditions de la XVIIP et de la
XIX* dynastie, Atesch eut dans cette ville son temple et son
collège sacerdotal. Les dédicateurs de notre stèle en faisaient
partie." Encore un monument regardant le même dieu est
décrit dans le catalogue du musée de Turin par M. Occurti p. 71.
3. Voyez planche VIII, fig. 4.
4. „ „ IX, fig. 1.
5. „ „ „ fig. 2.
6. „ „ „ fig. 5.
• 7. „ „ „ fig. 4.
8. „ „ „ fig. 3. Brugsch, Monuments de
l'Egypte livraison I. l'Astronomie, page 21, planche XI
1. Voyez planche IX, fig. 6.
2. « „ „ fig. 7.
238
VI.
1. Voyez planche X, fig. 17.
2. » „ » fig. 18.
3. „ „ „ fig. 16.
4. Kosellini, mon. civili , planche XXIII :1.
5. Baur, Ninive und Persepolis, p. 27 ss. Voyez planche IX, fig.
6. Josèphe, contra Apionem II. 7. 9.
c-..^Ç"NîS)(5>''^^*-^
VIII.
EXPLICATION
PLANCHES.
PLANCHE I.
Kg. I. Fragment n°. 112 du papyrus Koyal de Turin, des-
sin d'après le Kônings-Buch de M. Lepsius avec la correction
de M. Devéria dans la Eevue Archéologique du mois d'Octobre
pag. 249, 1861. Nous trouvons sur ce fragment les restes de
4 noms de Eois en caractères hiératiques Nous y avons ajouté
la transcription en signes hiéroglyphiques. Le premier nom est
totalement illisible. Dans le cartouche du nom qui suit, nous
remarquons les signes a. an. n. nub , que nous lisons: An nub
ou Ann?. ... Le troisième nom donne les signes a. p. et un
homme agenouillé. Ce sont les premiers caractères du nom
d'Apachnas. Le dernier contient les mêmes signes que le
troisième et nous y retrouvons les initiales du nom d'Apépi.
Fig. 2 Un fragment du même papyrus c'est le fragment
n". 150. Il nous présente 4 noms de Rois en écriture
hiératique , la transcription en signes hiéroglyphiques y est
ajoutée. Dessin d'après M. Lepsius. Les noms sont inconnus ,
c'est seulement parce que nous rencontrons le signe de Set dans
le nom second, que nous supposons que le fragment fait men-
tion du règne des Hyksôs.
Fig. 3. Groupe hiéroglyphique d'après le Zeitsch. des D. M.
G. 1855, pag. 211. Les signes supérieurs appartiennent su
signe du t. on doit en élider deux; les trois signes au-dessous
marquent le nombre de l'année. On trouve le signe hiérogly-
phique qui signifie l'année devant le groupe.
16
242
Fig. 4. Groupe hiéroglyphique d'après le Zeitsch mentionné,
fig. 3. Il présente les signes phonétiques M. n. a. Mena,
nom Egyptien qui signifie pasteur. En. dessous on rencontre le
pilori, signe employé, ainsi que le signe qui suit Vhomme
labourant , pour désigner des peuples en esclavage ou méprisés.
Les trois petites lignes plus bas encore, signifient le pluriel-
Fig. 5. Dessin d'après la Revue Archéologique du mois
février 1861. Il représente le sphynx de San.
Fig. 6. Voyez fig 5 , le même en profil.
Fig. 7. Inscription en deux colonnes, d'après la Revue
Archéologique du mois d'Octobre 1851, page 249. Dans la
colonne première nous discernons les signes :
Nuter-nofre-siu-to , ti-se-Ra
Lieu , bon , astre , des deux mondes , f'is , de Ha.
Sous le cartouche royal, qui ne contient plus de signes, la
figure de Set ou Sutech est efi'acée. Les signes qui restent sont:
Neb-Tanmeri
fduj Seigneur, de Tan, Vaimé.
Le second registre présente les mêmes signes mais dans le
cartouche royal on peut lire encore les restes des signes Set
ou Sutech, t et i, qui combinés donnent le nom de Sutechti.
La légende restaurée , égale sur les deux colonnes serait
lu ainsi:
Nuter-nofre-siu-to , ti-se-Ra-Sutechti
Dieu , bon , astre , des deux mondes , fils , de Ra, Sutechti
Sutcch-neb-Tan-meri. '
de Sutech , le seigneur , de Tan , Vaimé.
Fig. 8. Inscription trouvée sur le Sphynx n". 23 du Louvre
publiée dans la Revue xirchéologique 1861 , Octobre, p. 249. —
Les deux premiers signes désignent la dignité d'un Roi,
rUraeus combiné au vautour, posé sur les signes qui désignent
la puissance ou le gouvernement, signifient: Roi de la haute et
de la basse Egypte. Les autres signes sont tout à fait efiaccs ,
243
excepté le signe du P. dans le cartouche royal, placé au
même endroit, que nous le trouvons dans le nom du Roi Apépi.
Fig. 9. Sphynx d'après le dessin dans la Revue Arclicologi-
que , voyez l'explication de la fig. 8, trouvé à Bagdad, dont
nous parlons dans l'inscription fig. 10.
Fig. 10. Inscription du sphynx de Bagdad représentant les
signes : ''
Nuter-nofre-et le nom Royal-Ra-s-set ou sutech-nub
Bien , bon , Ra, Set nuh.
Le signe S est probablement employé au lieu du groupe
fig. 11 ou du groupe fig. 12.
Fig. Il Groupe hiéroglyphique donnant les signes s. t.
employés pour le nom du dieu Set.
Fig. 12. Les mêmes caractères, ou signes phonétiques, avec
le signe déterminatif, la pierre, dont le nom Egyptien est aSé?^.
Fig. 13. Dessin d'après la Revue Archéologique 1861 Février.
Nom d'un roi sur la base du sphynx de San. Le signe de
Sutech ou Set est mutilé c'est le nom de Menepthah II:
Mei-Ra-Ma n-hotep-het-Sutech -meri
Vaimé de Sutech.
Fig. 14. Dessin d'après le Zeitsch. fig. 3 Inscription du
colosse de Ramses II à Berlin ; groupe hiéroglyphique donnant
les signes:
Sutech-neb tan -meri
de Sutech , le seigneur , de Tan , Vaimé
Fig. 15. Gioupe hiératique; nous avons ajouté la trans-
cription en signes hiéroglyphiques
Fig 16. D'après le dessin de M. Brugsch dans le Zeitsch.
mentionné fig. 3. Le premier signe est le phonétique m .
le second est le figuratif qui signifie habitation, les deux sui-
vants sont les déterrainatifs du signe second. Puis on trouve
les phonétiques u. a. r et le signe tan suivi des deux jambes,
employés après les verbes qui signifient marcher. Le signe
244
dernier est employé pour indiquer une contrée ou ville. Le
groupe entier se lit :
M-ha-uar-tan.
Bans y Haûar y Tan.
Le signe tan est le nom Sémitique de Tanis, identique avec
Tsanis, Tsân ou San. La traduction Egyptienne de ce mot
est, Uar qui signifie départ, il est probable que le nom
Sémitique de la ville s'est introduit par hasard, dans le nom
Egyptien.
Fig. 17. Groupe Hiéroglyphique, le nom de la ville de
Tan voyez Champollion, dictionnaire Égyptien, page 116.
PLANCHE IL
Fig. 1. Dessin d'après le monument original du musée de
Leyde, Stèle, les figures sculptées, dorées et peintes, à deux
registres, V registre: Le disque orné dçs deux Uraeus (le soleil)
et le disque avec le croissant (la lune); un dieu à figure
humaine, nommé Set-noebti, le dieu grand est placé au-dessous
du soleil, perçant avec une haste un énorme serpent à tête et
à bras humains, symbole des ténèbres et nommé Apap ou Apophis.
On ne sait pas où la pierre fut trouvée, elle est probablement
originaire des tribus Phénico-Asiatiques qui habitèrent jadis
le Delta et adoraient le dieu Noebti sous le nom de Sutech.
2* rég. Le défunt Kiana agenouillé devant une quantité
.d'offrandes et adorant le dieu Ra-Noebti. La légende commence
à gauche et on la lit :
R, ta, u-n, E.a-Senk-to-Noebt an. . .
Acte y d'adorations, à Ra, qui entretient, le monde, Noeht.de lapart de
Kiana.
Kiana.
Fig. 2. Dessin d'après le monument original du musée
de Leyde. Le 1" registre : Le défunt , un gardien du palais
245
de Ra-racn-cheperlII, adorant Os'wib Fent-hem-paraenti assis
sur un trône devant une table à offrandes. La légende donne:
Has iri-nuter-aa, Ari-chetn-pe,
Osiris, dieu, grand — Gardien, (auprès) ^ du ^ palais y
Ra men-cheper-iri-Set, Nebt-pe-Set-Amen.
de , Ramencheper III, Set — La maiiresse , de la maison , Set amen
2". registre: Le défunt offrant à ses parents; au-dessous
de la chaise de la femme, un homme agenouillé. La légende
se lit :
N-Se-f-anch-ranf-AriSet.
De, sonjîls, qui vivifie, son nom, le gardien y Set.
Atef Mei.
Le père Mei.
La dame se nomme Nofreta. Mous ne pouvons pas déchiffrer
la légende au-dessous de la chaise. Voyez la description
raisonnée des monuments Egyptiens du musée de Leyde, par
M. Leemans, page 271.
Fig. 3 La tête du Dieu Noebti voyez fig. 1.
Fig. 4. Le signe hiéroglyphique qui signifie le ciel, voyez
fig. 1 au-dessus de la représentation.
Fig. 5. La tête du serpent fig. 1.
Fig. 6. Le nom de Sutech ou Set (mutilé) du papyrus
SalHer I; dessin d'après l'édition du British-museum.
Fig. 7. Groupe de signes hiératiques du papyrus Anas-
tasi II planche 63. c. 4.
La maison d'Amon et la maison de Sutech.
Fig. 8. Groupe de signes hiératiques qui contiennent le
nom de Seti-Meneptah. D'après l'édition du papyrus Anastasi VI
planche 122, ligne' 2.
Fig. 9. Groupe de signes hiératiques empruntés au papyrus
Anastasi V planche lU, ligne :? ; on y lit d'une expédition
vers le pays d'Aneb :
le rempart ou la fortification , la tour de Seti-Meneptah,
246
PLANCHE m.
Pig. 1. Représentation de la petite statue de Set conservée
dans le musée de Leyde , réduite à la moitié de sa grandeur.
Fig 2. Inscription un peu mutilée au-dessus de la chaise
de la statuette, on commence à lire du coté droit:
Suti-se-nut- f/raews-aa-peh
Sutifjîls de, Nut, Vimmortel, grand y vigilant,
■ raei-Ra.
aimé, de Ra.
■ Fig 3. La fin de la ligne fig. 4. Inscription sur la base
on la lit :
Naschti hor, le défunt. ^
Fig. 4. La légende se lit :
Suten-ta, hotep-Setise-nut-?7rûeM*.
Royale . offrande , à Set , fis de Nut . Vimmortel.
Fig. 5 Une autre partie de l'inscription sur la base, on la lit :
Suten-Ta . hotep-Seti-aa peh-nuter-aa-
Royale offrande , à Set, le grand , vigilant , dieu , grand , —
Suten hert-neb-nrau -
Roi , Céleste , Seigneur . des victoires.
Fig. 6. Noeb. Nom de Set. Denkmaler III, 122 a.
Fig. 7. Denkmaler ITI 124. b.
T etnSet-peh.
Bit de. Set, le gardien
Fig. 8. Rosellini monumenti del culto LXXVII Noebti.
Fig. 9. Denkmaler par Lepsius III, 200 e. Noeb, neb Noeb
seigneur.
Fig. 10. Noebti, Nom d'orabos.
Fig. 11. „ III 132 a. deux fois.
Fig. 12. Denkmaler III, 132. M. Rosellini, monumenti del
culto LXXVII. Noebti, le dieu.
Fig;. 13. Voyez page 107 et note 20. La légende se lit:
247
Tannak-peh , ti-Horti.
Nous te donnons , la double vigilance , des deux Ilorus.
Fig. 14. Voyez page 107 et note 21. La Ic^gende se lit:
Tannak-peh, ti-n, Hor, noeb-Set, noeb.
Nous te donnons , la double vigilance , de Horus noeb et Set noeb.
ou de Horus d'or et de Set d'or, ou de Horus et Set resplendissants.
PLANCHE IV.
Fig. 1. Groupe hiéroglyphique d'après le Todtenbuch de
M. Lepsius chap : 42. 1. 8 , on y lit :
M Set-ki-t'ot Thoth
Bans la figure de Set , autrement , dit , Thoth.
Fig. 2. Dessin d'après les Denkmaler de M. Lepsius
ni 234, La figure du Dieu Horus; de son cou sort la tête
d'un animal, le Symbole du dieu Set.
Fig. 3. Inscription d'après les Denkmaler de M. Lepsius
HL 204. b 206. Groupe hiéroglyphique qu'il faut lire : Nehsiu
ce que signifie , les Ingres.
Fig. 4. Dessin d'après la description de l'Egypte A HT
planche 64. Horus (ou un autre dieu avec une tête d'éper-
vier) abat un démon Typhonique aux oreilles d' âne
Fig. 6. Inscription d'après M. Lepsius, Abhandlung der Kôn.
Acad. zu Berlin , ueber den ersten Gotterkreis 1S5L Le
groupe donne les signes Bal, Bar ou Bore avec le signe figu-
ratif du dieu Set. Le 2e groupe se lit , Balu , Baru ou Boru
avec le même signe
Fig. 6. Inscriptions d'après M, Lepsius , Abh. etc , voyez
fig. 5. Les signes se lisent. Set-Nehes, ce qui signifie
Set des Nègres
Fig. 7. Dessin d'après l'édition des monuments Egyptiens
du musée de Leyde par M. le Dr. Leemans I B p. XXV H.
fig. 913. Un ornement. Scarabée sur laquelle figurent les
dieux Set et Ka Le dieu Ka est mutilé.
248
Fig. 8. Voyez fig 7. F. B. p. XXVTI fig. 921. Ornement
Scarabée représentant un roi devant le dieu Set-noebti qui a
des ailes; comparez la figure 9'. Tous les deux sont posés
sur le signe hiéroglyphique qui signifie la puissance.
Fig. 9. Voyez la figure 7. I. B p. XXMIfig. 1000,
Set noeliti avec le signe de fig. 7 et 12 probablement une
forme accourcie de la figure du dieu Ka ; comme dans les
figures 7, !0 et 11.
Fig. 10. Voyez la figure 7. I. B. p. XXVIII fig. 1347,
ornement ; le dieu Ea en face du dieu Set-noebti. Les signes
hiéroglyphiques se lisent : Mei n-amen. Nom de Meneptah l
le troisième roi de la XIXe dynastie.
Fig 11 Voyez fig. 7. L B. p. XXVII fig. 1348 ornement.
Les figures sont sculptées et représentent le Dieu Ra en face
du dieu Set-noebti. Entre les deux dieux se trouve l'autel à
trois degrés, symbole de constance, nommé Tat. Au-dessus
un soleil levant confondu avec la tête de Set à cause de
mutilation. Au-dessous une giraffe ou un animal quelconque.
Fig. 12. Voyez fig. 7«. I B. p. XXIX fig. 1415 ornement.
Scarabée représentant l'animal imaginaire, symbole du dieu
Set, en devant se trouve le symbole de Ea, ou la figure
accourcie de ce dieu, comparez fig. 9, et au-dessous le signe
de puissance- Les autres signes sont illisibles.
-;.I!ig-,f;li3. Voyez fig. 7 II CXLIV fig. 652. amulette avec
Viip^rip^iopnde Seti-Men-ptah. Nom de Seti II roi de la XIXe
dynastie.
v; :,]Fig. U> Yeiy^z, fig^? II CXLV fig. 1067. Amulette repré-
s^taiït la;t|teo'4'u©.,(MCatii^ie, comparez planche I fig. 5.
Fig. 15. Voyez fig 7 IL CXLIV. fig. 571. A droite nous lisons
E^-)$^çrrighep,^^il*r(^î|^iriaraetj etipii^ftuehe la même légende que
siiir/femig,ettï| %.é,iSn >PiléftQ(m ài Mi ^§\i II de la XXe dynastie.
8)1 iKOT(i-gfl î)l[of!pr>l '(178 DodK'iGori Ji^nmoirio
249
PLxVNCHE T.
Fig. 1. Eeprésentation prise par Belzoni d'après le tombeau
n°. l de Thèbes et copiée par Kawlinson dans ses Travels
tome II. En deux registres; le premier registre représente 3
hommes, les mains liés sur le dos, tenus à des cordes par un
prêtre Egyptien. Le second registre représente les hommes
agenouillés, les mains liées sur le dos, sans têtes, devant un
grand serpent. Une personne à tête de schakal, un couteau
à la main, semble les immoler à ce monstre.
Eig. 2. Dessin d'après M. Wilkinson manners.and customs
of the ancient Egyplians, second séries, t. II. 353. Un sceau
qu'on employa pour marquer les animaux à offrande. Un
homme agenouillé attaché à un pilori ayant un (^c^iteau à la
gorge.
Fig. 3. Voyez %. 2 avec les signes hiéroglyphiques s.m.at.
smat mot qui signifie frapper, abattre.
Fig 4. Dessin d'après l'édition de Horapollon par Mr. le
Dr. Leemans. Sceau en bois du musée du Louvre, probable-
ment employé pour marquer les pains à ofiFrande. En-dessus
le signe d'un Schakal avec le fouet sacré , assis sur un temple
symbole du dieu Anubis, gardien de l'hadès. Puis trois per-
sonnes, les mains liées sur le dos, agenouillées; au-dessous
le signe du pluriel.
Fig. 5. Dessin d'après la description de l'Egypte vol.
V. A. planche 86. fig. 8. Une Égyptienne et un Égyptien
bénissant 4 hommes qui ont les mains liées sur le dos, age-
nouillés et dont les têtes sont coupées Eeprésentation trouvée
dans le tombeau n*^. 5 de Thèbes.
Fig. 6. Voyez fig. 5. Planche 85 fig. 13. Égyptienne qui a
coupé la tête à deux personnes qui ont les mains liées sur le
dos — Dans le même tombeau de Thèbes.
Fig. 7. Voyez fig. 5. Planche 86 fig. 7. Un Égyptien tenant
250
un homme décapité dans la main. Dans le même tombeau
de Thèbes. L'explication des planches de cet ouvrage ajoute
à ceci, qu'il y a encore d'autres représentations de la même
catégorie dans ce tombeau.
PLANCHE YL
Fig. 1. Voyez planche V fig. 5. A. vol. IL Planche 85 fig. 10.
Quelques femmes s'occupent à lier les mains sur le dos à des
hommes qui semblent être prêts à l'immolation La repré-
sentation de l'homme agenouillé est encore répétée trois fois,
cette planche aussi est empruntée au 5^. tombeau de Thèbes.
Pig. 2. Groupe d'hiéroglyphes d'après M. Lepsius Ab-
handlung der Kôn. Acad. zu Berlin 1851. a. Papyrus of the
British muséum pi. 27, 165 donnant les signes,
S.u t.ch-aa peh , ti
Suiechy grand, gardien.
Le groupe 6. pap. of the british m. pi. 32, se lit:
S.u.t.ch-aa-peh , ti-se-Nut. —
Sutech, grand, gardien . fils de Nul. —
Fig 3. Deux pièces de monnaie de l'île de Cossura, représen-
tant deux cabires, l'un avec un marteau et un serpent dans
la main, l'autre seulement avec un serpent. Dessin d'après
Gesenius Monumenta Phoenicea pars III Taf 39. P. et G. pa^e 298.
Fig. 4 Les fig. 4, 6 à 1-3 sont prises d'après l'édition des
monuments du musée de Leyde par M. Le docteur Leemans
Fig. 4. I. A. 1112. planche XIV page 13. Image de Typhon ,
oii manque le bras droit. Le bras gauche est mobile à l'épaule
et semble avoir tenu une lance ou un sceptre. Ces additions
lui donnent le caractère d'un dieu guerrier que l'on appelait
Onueris.
Fig. 5. Dessin d'après M. Wilkinson , raanners and custoras
of the ancient Egyptians , 2' séries pi 42, Image deTyphon-
251
Mars ou Onueris dans la langue Égyptienne appelé, Djem ou
Gom, on trouve ces images dans le musée Brittannique.
Fig. 6. I. A. 1190. a. planche XV, page 13. Typhon,
debout sur une colonne surmontée d'une fleur de Lotus. Il
écrase sous ses pieds l'oryx ; il semble, qu'il a tenu une
lance ou un sceptre dans la main.
Fig. 7. II, I, 78, b planche LXXXIV , page 56. Bâton
surmonté d'une tête de typhon.
Fig. 8. II, I, 71 i, planche LXXXIII. Amulette représen-
tant un étendard avec la tête de Typhon.
Fig. 9. I fig. 933 planche XXVII page 23. Scarabée avec
la tête de Typhon.
Fig. 10. I, planche XXVII scarabée. Le dieu Typhon entre
deux cynocéphales.
Fig. 11. II, C. fig. 99 planche XXXVL Collier avec un
amulette au-dessous duquel une image de Typhon.
Fig. 12. II, C. fig. 694 planche 44. Amulette avec une tête
de Typhon page 27.
PLANCHE YIL
Fig 1, 3 — 14. Ces figures sont copiées d'après l'édition des
monuments du musée de Leyde par M. le Dr Leemans. Fig I.
Dessin d'après I. A. fig. 1208, planche XV Le texte dit;
Thaoeri , Thuoeris , concubine de lyphon, représentée par
l'hippopotame femelle, dressée sur ses pattes de derrière avec
une coifî'ure de deux cornes de vache, le disque solaire et
deux feuilles du palmier. Le dos est couvert d'une queue de
crocodile.
Fig. 2. Groupe hiéroglyphique tiré de M. Wilkinson manners
and customs etc. II séries donnant les signes phonétiques sch.
p. u ou 0 = Schepo. Les signes t et l'oeuf servent à indiquer
le sexe féminin.
252
Fig, 3. I. B. fig 936 planche XXVII. Scarabée avec la
déesse Taoër.
Fig. 4. I. B fig. 938. La même déesse sur un scarabée.
Fig. 5. Dessin d'après IL C. 162. pi. XL. Bague avec
l'image de la déesse Taoër.
Fig. 6. IL C 164. pi XL.
. Fig. 7. „ 165. „
.Fig. 8. „ 167. „
Fig 9. „ 155. „
Fig 10. „ 668. pi XLIV. Amulette dans la forme
d'un cylindre Babylonien avec 4 hippopotames dressés sur les
pattes de derrière.
Fig. 11. IL fig 354. pi. 169. — Un amulette de papyrus
avec l'image de l'hippopotame dressé sur les pattes de derrière.
Fi;. 12. I. A. fig. 1219 Petite statue de la déesse Taoër.
Fig. V6. L A. fig. 1223. La même déesse. Fig 12, 13
et 14, ont été probablement employées comme des amulettes.
Fig. 14 L B. fig. 315. Pourceau symbole d'Isis, selon
quelques uns symbole de Typhon.
PLANCHE VIII.
Fig 1. 5, 6, 7, 8, 9. — Dessin pris d'après M. Sharpe,
Egyptian antiquities in the British muséum, pag 70, n°. 191.
En deux registres V registre représente la déesse Kan voyez
le groupe fig. 6 , entre le dieu Ranpu voyez flg. 5 et le dieu
Khem fig. 7. 2° registre: la déesse Anta voyez fig 9, devant
une table à ofi'randes. Un homme nommé Ka-ha avec sa soeur
Tuï et son fils Naï sont les sacrificateurs.
Fig. 2. Dessin d'après M. Wilkinson manners and customs etc.
11 séries, plate 69. Le dieu Kanpu sous la même forme que
la déesse Anta fig. I. x\u-dessus on lit les signes R n. p. u. =
Banpu , derrière le dos se trouve la légende :
253
Nuter-aa-nebt , lisez, neb pet.
Dieu , grand . maître , du ciel.
Fig. 3. Le même dieu , dessin copié aussi d'après Wilkinson,
plate 69.
Fig. 4. L'édition des monuments du musée de Leyde etc.
par M. le Dr. Leemans I. B. fig. 308. Amulette avec l'image
de Toryx ou de l'antilope emblème de Typhon.
Fig. 5. Légende au-dessus du dieu avec le type Syrien
du 1"^ registre de fig. 1.
Ranpu-nuter-aa-neb-pet-hik-nuteriu
Ranpu , dieu , grand , seigneur , du ciel , chef , des dieux.
Fig. 6. Légende au-dessus de la déesse du 1' registre fig. 1.
Ken-nebt-pet.
Ken , dame , du ciel.
Fig. 7. Légende au-dessus du dieu Egyptien du l"" registre
fig. L
Khem-oer-ka-
Khem , le très , élevé.
Fig. 8. Légende au-dessus de la déesse du 2^* registre
de la fig. \.
Nutert-nebt-Anta.
La déesse- dame- Ant a
Fig. 9. Légende au-dessus de la table à offrandes du 2**
registre de la fig. l.
R. ta-n, Anta-Nutert.
Acte , d'adoration , à Anta , la déesse.
Fig. 10. Groupe hiéroglyphique d'après les mélanges Egyp-
tologiques de M. Chabas page 47. On la lit. A. p. u. r. i. u.
Apuriu.
Le signe a. correspond à Tain Hébreu voyez pap. mag.
Harris p. 173, note 2. Le p. à le beth Hébreu, voyez
M. de Rongé divers monuments de Thoutmes ÎIL Rev. Arch.
1861, p. 366. La diphthongue iu est employée pour indiquer
254
le pluriel, comme la terminaison im chez les Hébreux. Le pilori
et le signe dernier servent à désigner des tribus étrangères.
L'homme et la femme assis, au-dessous desquels se trouve le
signe du pluriel, signifient les hommes en général.
PLANCHE IX.
Fig. 1. Les figures 1, 2, 4, 5, 6, 7, sont copiées d'après
l'édition des monuments du musée de Leyde par M. le Dr.
Leemans. Fig. I L'image du dieu Horus, au-dessus du piéde-
stal; sous les pieds de ce dieu, se trouve l'image de l'oryx
garotté, emblème de Typhon.
Fig. 2. Papyrus funéraire Planche XIV. Vignette; sur le
siège est assise une figure à tête d'oryx symbole de Set ou
Typhon, un arc et une flèche dans les mains. Au-devant de
cette figure on peut discerner la tête d'un cynocéphale ou
hippopotame
Fig. 3. Dessin d'après les monuments Egyptiens de M.
Brugsch, livraison P* planche XT fig. l. Les hiéroglyphes
au-dessus du dieu à tête d'oryx donnent les signes s. t. avec
le déterrainatif du dieu Set la pierre.
Fig 4. Papyrus funéraire planche IV. Vignette. Un animal
à tête d'oryx ? menacé par un prêtre.
Fig 5. Pap. funér. planche XIL Vignette. Une figure assise
à tête d'oryx ?
Fig 6 Papyrus 385. Une figure à tête d'âne tenant une
lance dans chaque main Sur la poitrine on lit les caractères Seth.
Fiq;. 7. Planche CLXX fig. :^56. D. Amulette représentant
quelques figures de démous Typhoniques , la première une
figure à tête d'âne.
Fig 8. Dessin d'après Joseph Bonomi . Ninive and its
palaces, page i.'6-2. L'image du dieu suprême des Assyriens
appelé Nisroch Homme très musculeux à tête de faucon et
255
avec des ailes d'aigle. On trouve l'image de cç dieu sur les
armures des guerriers Persans.
PLANCHE X.
Fig. 1. Les dessins 1 à 7 sont tirés du rituel funéraire.
Fig. 1. Groupe hiéroglyphique donnant les signes S. t. et le
déterminatif la pierre. Chap. 42. 8.
Fig. 2. Chap. 17. 74. Le même groupe avec le signe
figuratif l'animal couché à tête d'oryx fig. 9. a. emblème du
dieu Set.
Fig. 3. Chap. 110. 11. Groupe donnant les signes s. t. i.
et le figuratif d'un dieu, Sti ou Seti nom du dieu Set.
Fig. 4 Chap. 78. 31. Groupe représentant les signes Sut
avec le déterminatif. la pierre et le figuratif d'un dieu; autre
nom du dieu Set.
Fig. 5. Chap. 78. 34. Groupe de signes hiéroglyphiques
Suti et le figuratif d'un dieu. Nom de Set.
Fig. 6. Chap. 140. 6. Groupe de signes hiéroglyphiques
Sti et le figuratif d'un dieu. Nom de Set.
Fig. 7. Chap. 9. 3. Groupe de signes hiéroglyphiques ,
s. u. t. i. avec le déterminaûf la flamme et le figuratif d'un
dieu. Autre nom de Set.
Fig. 8. Groupe de hiéroglyphes d'après M. Lepsius Abh.
d Kôn. A. z. Berlin. ISôl. I2n4. On lit les signes S. t. et
le déterminatif, la pierre. Nom de Set sur l'autel de Turin
dérivant de la 6^ dynastie.
Fig. 9. a. b. c. 3 figures symboliques, a. Animal couché
avec la tête de Set b. Animal assis avec la tête de Set.
c. Figure assise avec la tête de Set Ces trois images sont
employées comme signes figuratifs dans les noms des dieux
Set et Sutech.
Fig. 10. Groupe hiéroglyphique tiré de l'inscription d'Ib-
256
samboul donnant les signes, Sutch, avec le figuratif 9. c.
Nom de Sutech.
Fig. 11. Groupe hiératique d'après le pap. Harris A. 8.
avec transcription en signes hiéroglyphiques. Les signes sont
S. t. et le figuratif fig. 9 c. Nom de Set
Fig. 12. Groupe d'après le pap. 360 de Leyde ; fig. 10,
présente la transcription en signes hiéroglyphiques. Les signes
sont, s. u. t. ch et le figuratif du dieu Set 9 c. Nom du
dieu Sutech.
Fig. 13, Groupe hiératique avec transcription hiéroglyphique
d'après le pap. 345 de Leyde. Les signes se lisent. S. t. u.
et le figuratif fig. 9. b. Stu ou Sut nom du dieu Set
Fig. 14. Dessin d'après M Lepsius Abh. etc voyez fig. 8.
Inscription sur le colosse de Eamses à Berlin Groupe hiéro-
glyphique donnant les signes.
S. u. t. ch-
Sutech ,
le figuratif 9. b. nuter — aa — neb. — pet.
„ „ dieu , grand , seigneur , du ciel.
Fig. 15. Dessin d'après le papyrus Harris, VIII 8. avec
transcription en hiéroglyphes. Nous lisons.
A. n. k — S. u. t. ch. et le figuratif 9. c.
Je (suis) — Sutech.
Fig. 16. Dessin d'après les Denkmàler de M. Lepsius III.
33. g. L'image de Setnoebti.
Fig. 17. Dessin d'après les Denkmiiler de M, Lepsius ÎII.
124 d Tête de Set-noebli
Fig. 18. Dessin d'après les Monumenti storici, pi. 7? 2.
de M. Rosellini. Tête de Set-noebti.
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2^50 La religion des pré-
S^P5 Israélites