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Full text of "L'argot au 20e siecle; dictionnaire français-argot: Nouv. éd., augm. d'un suppl. Publié par l'auteur"

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UARGOT    AU    XX'    SIÈCLE 

DICTIONNAIRE 

Français=Arg:ot 

Le  Dictionnaire   ARGOT-FRANÇAIS   paraîtra  altèrieorement 


IL  A  ÉTÉ  TIRÉ  DE  LA  PREMIÈRE  ÉDITION 
DE  CET  OUVRAGE  : 

Vingt-cinq  exemplaires  siu^  papier  de  Hollande  et 
vingt-cinq  sur  papier  du  Japon. 


Imprimerie  Éd.  Cnirt 


gjQiQOa 


LARGOT    AU    XX'    S/ECLE 


DICTIONNAIRE 

Français=Argot 


ARISTIDE   BRUANT 


NOUVELLE  ÉDITION  AUGMENTÉE    D'UN  SUPPLÉMENT 


Publié   par   l'Auteur 

LIBRAIRIE  ERNEST  FLAMMARION 


26,   RUE    RACINE,    PRÈS    l'oDÉON 

\R 

1903 


L^ 


PARIS  ,s    /       , 


|3 


]^ 


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574/ 
57 


ABREVIATIONS 


'^ÙS 


— '  Absol Absolument. 


Adj Adjectif. 

Adj,  f Adjectif  féminin. 

Adj.  m Adjectif  masculin. 

Adv.. .    Adverbe. 

Aphér Aphérèse. 

Apoc .Xpocopc. 

Arg Argot. 

Corrupl Corruption. 

Excl Exclamation. 

Fém Féminin. 

Fig Figuré. 

Fr Français. 

Indistinct.  ...  Indistinctement. 

Int Interjection. 


Inv Invariable. 

Iron Ironiquement. 

Prép Préposition. 

Pron  Prononcez. 

Rad Radical. 

Simp Simplement. 

S.-ent Sous-entendu. 

Subs '.   .  Substantif. 

Subs.  f Substantif  féminin. 

Subs.  m —       masculin. 

V Verbe. 

V.  a Verbe  actif. 

V.  n Verbe  neutre. 

Vx  fr Vieux  français. 

V Voyez. 


Lhs  mois  anciens,  démodés  ou  tombés  en  désuétude  dont  on  ne  se  sert 
plus  ou  presque  plus,  sont  suivis  d'un  astérisque  ('|. 


A  la  page  84,  au  mot  CAMARADE  : 


Au  lieu  de  Flanande',  Famand', 
Lisez  Fanande',  Flamand'. 


A  la  page  104,  première  colonne,  43»  ligae 


Au  lieu  de  Oui  j'ies  ramen  ! 
Lisez  Oui  j'Ies  ramèn'! 


A  la  page  144,  deuxième  colonne,  39^  ligne 


Au  lieu  de  Ça  votu  en  bauche  un  coin, 
Lisez  Ça  vous  en  bouche  un  coin. 


A  la  page  278,  première  colonne,  8*  ligne 

An  Hou  do  Requin  :  ropoquinpt  ou  reftquinvo. 
Lisci!  Requin  ;  repiqu'inpi  ou  rcvoquinvn. 


ABAISSEMENT.  Affalement,  Ava- 
chissement. 

«  Au  bout  d'une  ou  deux  berges  de 
travail  en  tôle,  la  gonzesse  s'amollit, 
la  bidoche  pend  :  c'est  Vavachisse- 
ment  des  fesses  et  Vaffalement  des 
nichons.  » 

—  Fig.  Avachissement. 

«  Aussitôt  faits,  ils  débinent  tout  le 
truc  :  chez  le  quart,  c'est  l'aplatis- 
sement ;  devant  le  curieux,  c'est  \'a- 
vachissement  complet.  » 

ABAISSER.  Raffoler. 

«  —  Ra/fale  ta  def  su'  tes  châsses, 
qu'on  te  reconoble  pas.  » 

—  S'ABAISSER.  S'aplatir. 

Mon  Tenlre  est  plat,  mais  noa  pas,   foutre .' 

De  s'être  aplati  deranl  ceux 

Mieui  cnfaotés  ou  plus  chanceux  ;... 

(L.  DE  BiBCT.) 


ABAXDOX.  Barrage,  Isolagc , 
Lâchage,  Placage,  Sacquage, 
Sciage. 

«  —  Tout  le  temps  tu  rognes,  j'en  ai 
soupe;  si  tu  rebiffes,  ça  sera  le 
barrage.  » 

«  —  Tu  dégotes  une  fiotte  dans  une 
tierce  ?  allez,  oh  1  Visolage  d'auto.  » 

Sitôt  tpouchc,  silôt  la  fuite  : 

Uii  de  plume  et  Vplacag'  tout  d'suitc 

(Bl.tDOHT.) 

Cbiez  donc,  bonn'  fenim'  ;  barrez  punaise!... 
C'est  Vsaequag'  dans  les  grand's  largeurs. 
C'est  r  tciag'  de  tuut.  J'  veux  Tiv'  à  l'aise  ! 
lin.) 

ABAXDOXXER.  Balancer,  Ba- 
lanstiguer.  Barrer,  Bloquer,  Bou- 
ler, Camper  là  pour  reverdir.  Dépo- 
ser, Débarquer,  Isoler,  Lâcherd'un 
cran,  Laisi^er  en  panne,  Larguer, 
Plaquer,  Sacquer, Scier,  Semer. 


ABA 


—  2  — 


ABA 


i 


«  —  Heureusement  !  sans  ça,  il  y  a  belle 
heure  que  je  l'aurais  balancé.  » 
(H.  Lavedan.) 

«  —  Balansliqtie  ta  gerce,  6anv-la  sans 
secousse  et,  quand  t'auras  boulé  le 
uiarida,  tu  pourras  turbiner  dans  le 
bath.  » 

Les  b«guins  ?...  Moi,  j'  les  ai  dans  1'  prose  , 
On  croit  des  fois  qu' c'est  des  chopins  ; 
Ça  vous  pos'  jamais  qu'  des  lapins  : 
Un  coup  qu'  t'es  chipé",  ça  t'  dépose. 
Les  béguins?...  i'  les  envoi'  r'Iiondir! 
"a  vous  fait  r'Iuir'  pendant  un  marque 
l'is,  un  beau  wir,  ça  vous  débarque. 
Ça  vous  camp'  là  pour  reverdir. 

(BlCoort.) 

it  Nous  avions  levé,  au  Moulin,  une 
bande  de  gonzesses  qui  n'  voulaient 
pas  nous  lâcher,  il  a  fallu  les  semer 
une  par  uue  dans  les  caboulots  d' la 
Butte.  » 

J'  suis  un  bohème,  un  révolté. 
J'ai  tout  scié:  Patrie  et  Famille. 

(P.  Paillette.) 

«  Mais,  comme  j'ai  un  engagement 
prêt  à  signer  à  Bruxelles  et  que  je 
peux  plaquer  mon  théâtre  demain 
matin,  je  vais  m'amuser  ce  soir.  » 

(Tristan  Brrhard.) 

«  J'ai  sacqué  mon  singe  et  bloqué 
l'atelier.  » 

—  ABANDONNER  MOMENTANÉ- 
.MENT.  Laisser  eîi  bobe,  en 
bobine,  en  figure,  en  frime,  la- 
bé,  lago,  en  panne,  en  parade, 
en  plan,  en  verdouze,  en  verdure. 

«  —  Piges-tu  ce  fourneau-là  qui  me 
laisse  en  frime  avec  deux  kiles  à  ra- 
quer? » 

—  Dans  la  forme  passive,  le 
verbe  Laisser  est  remplacé 
par  le  verbe  Rester. 

«  11  était  resté  en  verdure  pendant 
que  les  autres  étaient  partis  à  la 
rigolade.  » 

—  ABANDONNER  UNE  AFFAI- 
RE. Flancher. 

«  —  Au  mouicnt  nue  ça  va  réussir, 
tu  flanches  ;  t'as  aonc  les  foies  ?  » 

_  ABANDONNER  SA  MAI- 
TRES.SE,  SON  MÉNAGE.  Cas- 
ser son  lacet,  Couper  la  ficelle. 


'<  Plutôt  que  de  laisser  la  bourgeoise 
porter  la  culotte,  j'aimerais  mieux 
casser  mon  lacet.  » 

«  —  T'es  cocu,  qu'  tu  dis  ?  coupe  la 
ficelle:  divorce.  » 

—  ABANDONNER  LE  MÉTIER 
DE  TYPOGRAPHE.  C hier  dans 
le  cassetin  aux  apostrophes. 

«  11  a  trouvé  une  goyo  pour  lui  faire 
sa  banque;  il  a  déposé  la  pince  et 
le  composteur  et  cAtérfans/ecasse^m 
aux  apostrophes,  y- 

—  ABANDONNER    SA    PLACE, 

SON  E.MPLOI.  Rendre  son  ta- 
blier. 

«  Elle  n'a  pas  donné  ses  huit  jours, 
elle  a  rendu  son  tablier  sans  autre 
explication.  » 

—  ABANDONNER  LE  VAGABON- 
DAGE. Casser  sa  canne. 

C'est  pour  l&pe  que  tu  gambilles: 
Casse  ta  canne,  Irimardeur; 
Cliauffe  les  bonnes  agobilles. 
Boulonne  eu  grand,  cher  et  d'ardeur  ! 
(L.  DK  Beiicv.) 

—  ABANDONNER  LE  MÉTIER 
DE  VOLEUR.  Balancer  ses 
alênes. 

Tu  veux  balancer  tes  alênes 
Ouand  il  est  tant  de  grasses  pleines? 
De  la  poulaille  as-tu  le  trac. 
Fric-frac? 

(Ip.) 

ABALOURDIR.  V.  Abrutir. 

ABASOURDIR.  Aplomber,  Ba- 
sourdir.  ('.elle  dernière  expres- 
sion n'est  (|u'une  corriiplioii  du 
verbe  français.  V.  Étonner. 

«  —Me  parle  pas  des  usines;  ça  vous 
aplombe  qu  on  s'entend  plus.  » 

ABAT- JOUR.  Ahal-reluit. 

Un  foutoir  tout  c'  qu'i"  y-avalt  d'  doux; 

Su'  la  duraill'  deux  miradoux  ; 

Va  abal-r'luit  su'  la  lumière 

Ft  du  pivoit  bouché  d'  première. 

(BLtitOHT.) 

ABATTEMENT.  A/fa/emen(,  Van- 
nage. 

«  Ça  ne  tient  pas  sur  ses  gambettes; 
ça  tombe  dans  Va/falement  au  bout 


ABA 

d'une  nuit  de  noce,  et  pour  peu 
qu  y  ait  d' la  gonzesse,  c'est  le  grand 
vannage.  » 

ABATTRE.  Bouler,  Envoyer  à 
las,  a  dame,  à  dingue,  à  plat. 
Mettre  les  pattes  en  l'air.  V.  Ter- 
rasser. 

«  11  le  maintint  de  ses  deux  poings 
d  hercule,  criant  :  «  T'es  boufé,mon 
colon!  » 

(G.   COIRTELINE.) 

-  S'ABATTRE.  Aller  à  l'as,  à 
aame,  a  dingue,  à  domino,  à  plat, 
Etaler  sabarbaque,  sa  bidoche, 
sa  marchandise,  sa  viande,  Faire 
paf.  Prendre  un  billet  de  par- 
terre, Ramasser  lin  bouchon,  une 
gadiche,  une  gamelle,  une  pelle, 
S  affaler.  S'allonger,  S'étaler, 
Se  peler,  Seplaquer,Se  répandre. 

«  Un  coup  d'épaule  et  la  lourde  va  à 
plat.  » 

«  —  Allume  le  gail  qui  étale  sa  barba- 
que.  C  qu'il  a  ramassé  une  pelle!  » 

ABATTU.  AfTalé,  Raffalé,  Vanné. 

Ça  tient  déjà  plus  su'  ses  quilles, 
C  est  déjà  raffalé,  vanné,  ■ 

J.eur  faudrait  presque  des  béquilles. 

ABBAYE.  Jésuitière,]Sid  ou  plan- 
que à  corbeaux,  Ratichonnière. 

ABBÉ.  Goussé-razis'.  V.  Prêtre. 

ABCÈS.  Bourgeon,  Caramel,  Eclair, 
Fondant,  Jutant,  Meringue. 

"  On  voit  que  c'est  le  printemps  ;  il 
a  des  bourgeons  dans  le  cou.  » 

«  —  Avec  une  femme  comme  la  tienne, 
on  peut  se  passer  de  dessert  :  elle 
a  des  fondants  et  des  caramels  plein 
la  gargue.  » 

ABDOMEX.  Ballon,  Bauge  \  Be- 
douille,  Berdouille,  Bide,  Bidon, 
Bidouart,  Globe,  Lanterne,  Pail- 
lasse, Peau  d'âne.  Sac  à  fripes, 
Soupente,  Tambour,    Tabernacle. 

"  —  Ne  me  tape  pas  comme  ca  sur  le 
6a//û«,  tu  mêlais  mal.  »      ' 

De  bonne  andouille 
Kt  du  bon  vin 
Plein  la  berdouille! 


3    —  ABO 

Oa  s'a  fait  arrondir  el'  glob', 
On  a  sa  p'tit'  butte  à  c'que  j'vois 

(A.   GiLL.)' 

ABEILLE.  Fille  galante. 

ABERRATIOX.  Focardise,  Lou-. 
foquerie,  Martellerie.  V.  Folie. 

«  —  Moi,  me  laisser  chiper  ;  quelle  fo- 
cardise !» 

ABHORRER.  Avoir  dans  le  cul 
dans  le  figne,  dans  le  prose,  dans 
leproye,dans  le  tal.  V.  Détester. 

«  —  Les  mecs  de  la  rousse,  j'  les  ai 
dans  l  figue  !  » 


ABIME.  Esquinte'. 

ABLMER.  Arnaquer,  An'anqer, 
Esquinter. 

«  Se  faire  arnaquer  la  gueule.  » 

<<  Le  lendemain,  moulu,  rompu  es- 
quinté de  partout,  Antoine  ne  se 
souvenait  que  de  son  réveil  sur  les 
fortiflcations.  » 

(G.  LoiSEic.) 

«  r  s'a  fait  arranger  la  caftière.  » 

ABJECT.  Débeclant,  Dégueulasse, 
Dégueulbif. 

'<  Être  débectant  dans  ses  boni- 
ments. » 

«  Je  r  fréquente  pus,  i'  loufe  tout  le 
temps;  c'eit  dégueulbif.  » 

ABOIEMEXT.  Jaspinage,  Jaspi- 
nement.  Roulement  de  tambour. 

ABOLIR.  Nettoyer,  Raser. 

«  Si  j'étais  le  gouvernement,  je  net- 
toierais la  police  et  je  raserais  la 
Justice  et  le  Code;  y  aurait  plus 
d'armée,  plus  d'église,  plus  de  fois 
plus  rien  ;  le  grand  nettoyaoe,  en- 
fin. » 

ABOi\DAMMEi\T.  A  bauge',  A 
chier  partout,  A  mort,  Bezef, 
Bézef,  Bougrement,  Cher,  Gourde- 
ment', Plein  la  chambre. 

«  On  a  eu  de  la  boustifaille  à  chier 
partout.  » 


ABO 


—  4  — 


ABS 


Fournille  el  pioncc  bougrenvnt 
Et  lais  ton  jabot  gourdement  '. 

ABOXDAXCE.  Aboulagc,  Boites, 
Charibolée,  Chiée,  Flatipée,  Flotte, 
Gow'derie',Suée,  Tapée,  Tinée. 

Quel  aboulage  de  trèpe  !  » 

«  Les  étudiants  venaient  par  bottes; 
alors  v'  là  une  chiée  d'  sergots  qui 
s'amènent.  » 

a  Nous  sommes  descendus  en  flotte 
avec  une  charibolée  d'  fébosses.  >< 

«  Toute  une  tinée  de  lardons  encom- 
braient le  passage.  » 

«  Une  flatipée  de  saucisses  avec  une 
tapée  de  patates  !  » 

Kilc  nrloji.  pivois  et  crie, 
Pilanclious  en  gourderie". 

ABOItDEIt.  Accrocher,  Agrafer, 
Amarrer. 

«  —  V'ià  Ugène,  accroche-\Q  avant 
qu'i'  rentre.  » 

n  —  Tu  peux  pas  l'agrafer  quand  i' 
passe?...  » 

«  —  Amarre  la  soeur  et  sonne-la  d'une 
thune.  « 

—  ABORDER  QITELQU'UX 
BRISQUEMEXT  POUR  LE 
VOLER.  Ksbrouffer. 

«  —  T'allumes  au  guichet  où  le  pantc 

ftlanque  son  fric,  tu  le  files  :  et  une 
ois  su'  r  rade,  tu  V esbrov ffes  et  tu 
y  barbotes  son  gâteau.  » 

ABOYER.  Clabauder,  Jaspiner. 

«  —  Cresto!  v'ià  l'alarmiste  qui  du- 

baude. 
—  J'vas   y  foutre  une  boulette  :  ça 

l'arrêtera  de  jaspiner.  » 

ABRI.  C'/i>\  Cirrr,  Coinsto,  Creux, 
Ptanqu' . 

<i  J'  roupilli'  (laiis  une  meule,  c'est 
une  meilleure  care  que  rhf)tel  des 
Poutres  ;  j'aurai  peut-être  plus  lard 
un  coinsto  pour  moi  seul;  en  atten- 
dant, j'  fais  mon  creux  où  que 
j'  peux.  » 

u  —  Colle-toi  tous  la  marquise,  c'est 
In  bonne  planque.  » 


—  A   L'AIIRI    I>1'    BESOI>,    1>E 
LA  MISÈRE.  Paré. 

0  Sa  louis  lui  fait  son  ciguë  tous  le* 
jours,  il  estp«ré.  » 

—  A   L'ABRI    DES   MALADIES. 

Blindé,  Cuirassé. 

«  —  Le  froid,  je  ne  le  crains  pas,  je 
suis  blindé.  » 

«  C'est  à  croire  qu'il  est  cuirassé;  il 
ne  chope  jamais  rien.  » 

ABRITER.  Carer,  Carrer,  Plan- 
quer. 

«  Planque  ton  canasson  sous  le  han- 
gar. » 

—  S'ABRITER.  Se  carer.  Se  car- 
rer, Se  planquer. 

«  —  Aie  donc  !  c«j'ro«s-nous,  v'ià  qu'i' 
lansquine.  » 

ABRUTIR.  Assinver,  Endormir, 
Hiiitrificr,  Rendre  focard,  louf\ 
maillet,  marteau,  tingo. 

«  —  Tu  nous  endors  avec  tes  boni- 
ments; tu  nous  ferais  tourner  en 
bourriques!  « 

«  Il  doit  s'amuser  à  la  façon  de  Char- 
lot,  il  s'huitrifie.  » 

"  Quel  boucan  !  ça  vous  rend  louf.  » 

«  — Vous  Vrendez  maillet,  vot' gosse, 
à  r  passer  tout  l' temps  à  ponce.  » 

ABSE.XCE.  NU)  de. 

a  t;"est  la  pnupce  à  Jeanneton.  Jtib  de 
fesses  et  nib  de  nichons.  > 

ABSENT.  Aux  chiotta,  Auj; 
gogues,  etc.,  Aux  lieux  à  blanchir 
ses  guêtres. 

«  —  Tu  cherches  ta  femme?  elle  est 
atu  chiolles.  ■ 

«  —  Et  Durand  ?  demanda  l'adjudant, 
il  est  constamment  aux  lieux  à 
blanchir  ses  ffuétres.  » 

ABSIXTIIE.  Abs  (apor.),  Alfi^ 
liaramisc  aux  choux,  lUeuc,  Bu- 
reau arabe,  Correspondance  pour 
Chorenton,  Douanier,  Eau  de 
moides,  E<iu  de  {avon.  Fée  aux 


ABS 


ACA 


yeux  verts,  Génépi,  Groseille  de 
zouave,  Herbe  sainte,  Lard,  Muse 
verte,  Pure,  Purée,  Suissesse,  Vert- 
de-gris,  Verte.  V.  Café. 

—  ADDITIONNÉE  DANISETTE. 

Bourgeoise. 

—  ADDITIONNÉE  DE  GOMME. 

Amazone. 

—  ADDITIONNÉE    DE   GRENA- 
DINE. Anglais,  Tomate. 

—  ABSINTHE    TRÈS    FORTE. 

Hussarde. 

—  SERVIE  DANS  UN  VERRE  A 
BORDEAUX.  Môminetle. 

«■  —  Qu'est-ce  qu'il  faut  servir  à  ces 

messieurs  et  dame? 
—  Une  môminelie  au  suque  pour  uia- 

dame  et  deux  purées  à  la  hussarde 

pour  nos  gniasses.  » 

-<  Ils  convinrent  de  se  retrouver  au 
Suède  à  l'heure  de  la  verte.  » 

«  D'puis  que  1'  Furet  est  r'venu  du 
Bat.  d'Af.,  c'est  pus  du  pive  qui 
s'enfile,  c'est  d*  Valfa.  » 

Alloas,  viens  pr?ndre  la  bleue. 
(F*.  Paillette.) 

ABSOUDRE.  Blanchir,  Défarguer, 
Dévoyer. 

«  Il  y  avait  mis  un  doigt,  mais  les 
gerbiers  l'ont  blanctii.  » 

ABSTEXIR  (S').  Avoir  les  cheveux 
creux,  les  pieds  eu  dentelle,  les 
pieds  nattés,  nickelée,  plats.  Ne 
pas  marcher,  Ne  vouloir  rien 
savoir. 

«  Pour  les  tlanches  à  la  manque,  je 
ne  marche  pas,  j'ai  les  pieds  nattes 
et  les  cheveux  creux.  » 

Ctuand  fant  imiter  F  fils  de  THomme, 

Oh:  là,  là...  pn' a  rien  d'  fait...  des  pommes! 

Les  sentiments  sont  vit'  bouclés, 

A  la  r'voyure,  un  tour  de  clé. 

Les  uns  y  i'  ont  les  pieds  niek'lét. 

Les  aut's  y  les  ont  en  dentelle*. ' 

(Jehan  Rictcs.) 

'<  Pour  le  fricfrac,  passe;  mais  pour 
buter,  je  ne  veux  rien  savoir,  j'ai 
les  pieds  plats.  » 


On  dit  en  manière  de  jeu  de 
mots  :  «  Dans  le  doute,  absinthe- 
toi.  »  Mais  cette  expression  n'est 
point  argotique. 

ABSTE.XTIOX.  Ce  terme  n"a  pas 
de  synonyme  argotique  absolu, 
on  le  traduit  par  les  locutions  : 
Comme  des  dattes,  Comme  des 
nèfles.  Comme  des  pommes  ou 
toute  autre  indiquant  le  refus. 

Ça  s' raient  eux  nos  p'tit'  hommes 
Si  i's  nous  donnaient  pas  des  sous, 

Oui,  mais  c'est  eomm'  des  pommes! 
Des  datt's.'!  des  ne fl' s. '.'1  car,  nom  de  Dieu! 

—  Quand  mém'qu'i' s'rait  1'  pus  chouette  — 
On  pjut  pas  gober  un  Mnssieu 

Qui  vous  fout  d'  la  galette. 

(A.  B.) 

—  ABSTENTION  MALTHU  - 
SIENNE.  Mouchage  de  chan- 
delle (obscène). 

ABSURDE.  V.  Bête. 

ABSURDITÉ.  Conerie,  Couillon- 
nade,  Cuterie.  V.  Bêtise. 

ABUS  DE  CONFIAXCE.  V.  Es- 
croquerie. 

ABUSER.  Ficher  ou  Fuutre  dedans, 
Jobarder.  \.  Tromper. 

—  ABUSER      DUNE     FEM.ME. 

Cramper  d'auto,  Emharder,  Em- 
bauder*,  Pesciller  à  la  dure*, 
Trancher  à  Vesbrouffe. 

—  ABUSER  DE  BOISSON,  DE 
NOURRITURE.  S'en  flanquer 
jusqu'à  ta  gargue,  à  chier  par- 
tout. 

«  Les  salauds,  ce  qu'ils  ont  empiffré! 
Ils  s'en  sont  foutu  jusqu'à  la  gar- 
gue. » 

ACADÉ.MICIEX.  Coupolard. 

«  En  attendant  que  les  coupotards  me 
décernent  le  prix  Monthyon.  » 

ACARIATRE.  Avertineux  \  Bâton 
merdeux,  Bougonneur,  Chignard, 
Croquet,  Digonneur,  Geigneur, 
Gourgousseur,  Prouteur,  ïlenau- 
deur.  V.  Grognon. 


ACC 


—  6  — 


ACC 


Quel  caract.Ve,  c'est  un  vrai  bâton  1  ACCORDER  (S').  Cord^;,  Être  de 


merdeitx. 
<i  J'aimerais  mieux  rester  fille    que 

d'épouser  pareil  bougonneur.  » 
«  En  v'ià  d'un  renaiuleur,  i'  groume 

toujours.  » 
ACCABLEMENT.       Affalement. 

V.  Abattement. 
ACCABLER.  Esquinter,    Vanner. 

«  Il  y  a  de  (juoi  rendre  les  armes,  ça 
m'a  esquinté,  vanné.  » 

—  Fig.  Agoniser  (pour  Agonir). 

«  Il  lui  en  a  dit  de  toutes  les  maniè- 
res; il  Yd^ayonisée,  positivement.  » 

ACCEPTER.  Absol.  Marcher. 

n  Ce  n'est  que  sur  l'offre  d'un  chèque 
de  dix  mille  que  son  députe  lui  a 
répondu  :  "  Je  marche.  » 

ACCAPARER.  V.  Conserver. 

ACCIDENT.  Avaro,  Tuile. 

—  ACCIDENT     AU      TRAVAIL 

(Maladresse).     Bœuf,    Panama 
(arg.  des  typographes). 
'<  —  Encore  unbo'ufl  Le  contre-coup 

va  prouter.  » 
ACCLIMATER.  Apascliner\  Apa- 

queliner\  Apateliner. 
«  Que  sale  cambrousse!  j'  m'  apal - 

lin'rai  jamais  icigo.  » 
ACCOMMODANT.  Pas  dur. 

„  _  Oh'  i' n'est  pas  dur,  promets-y 
seulement  un  tarante  pour  demain.» 

ACCOMMODER  (S*).    Faire   son 
Ilot. 

X  Jamais  j'  T»'"»  '"»"  ^'^'  *^'""*'  *'^"' 
disse  comme  celle-là,  » 

_  En  parlant  «les  personne? 
S'accœurer  avec. 
.  De  ce  temps-là,  on  s'accasurait  avec 

la  rousse.  » 
ACCORD  (D").  De  mèche. 
•  Us  sont  tous  (/c  jnèche\  » 

(H.  R0CMM0»T.) 


mèche,  Marcher  avec,  S'accceurer. 

«  H  est  jaloux;  elle  est    paillasson; 
ils  ne  corderont  jamais.  » 

«  Je  ne  marche  pas  avec  vous.  » 


—    ON    S' ACCORDE,    ÇA    S'AC- 
CORDE. C'a  biche,  ça  colle  ! 

«  Tant  qu'on  est  à  la  colle,  ça  colle.  » 

Car  nous  deux  ca  bich'rn  tout  d'  suite. 
(Jehan  Rictus.) 

ACCOSTER.  V.  Aborder. 
ACCOUCHÉE.  Largue  en  vidange. 

«  François  a  pas  pu  venir,  faut  qui' 
reste'  avec  sa  largue  qu'est  en 
vidange.  » 

ACCOL'CIIEMEXT,  Aboulement, 
Débâcle,  Mûntignardage. 

—  ACCOUCHEMENT  AVANT 
TERME.  Mômignardage  à  l'an- 
glaise ou  en  purée. 

ACCOUCHER.  (Enfanter.)  Abou- 
ler,  Chier  ou  faire  un  lard,un  lar- 
don, un  mùme,  un  salé,  Dcbâcler^ 
Déballonner,  Débouler,  Faire  pieds 
neufs.  Larder,  Mthnignarder,  Mô- 
mir.  Pisser  de  l'os,  des  os,  sa  ou 
des  côtelettes.  Pondre,  Vêler. 

«  c'est  pas  une  vie  ;  elle  aboule  d'un 

môme  tous  les  ans.  » 
«  Ma  frangine  vient  core  d'  chier  un 

salé.  » 

Quand  aile  est  su'  l'  point  d'  larder, 

a  va  à  la  Bourde  pisser  sa  côtelette.  » 

Ou6  pondeuse  !  en  v'Ià  d'un  négoce  '■ 
C'est  épatant,  a  pond...  a  pond! 

(A.  GiLi.) 

—  Faire  un  accouchiMiienl. 
Débdcler,  Décrocher,  Dépoter, 

,  Le   carabin    qui  m'a  dépotée  était 
doux  et  bien  convenable.  » 

_  ACCOUCHER  AVANT  TER- 
ME. CaiJier  .son  œuf,  Momignar- 
der  ou  mômir  pour  Vaff,  à  l'an- 
glaise, en  putx'e,  à  la  secousse. 


ACC 


ACC 


—  ACCOUCHER  DIFFICILE  - 
MEXT  ET  EX  CRIANT.  Crier 
aux  petits  pâtés. 

ACCOUCHEUR,  ACCOU- 
CHEUSE. Guette  ou  guigne  au 
trou,  Tire-le-monde,  Vise-au-trou. 
V.  Sage-femme. 

ACCOUPLEMENT.  Baisage, 
Bourre,  Ça,  Carambolage,  Cricon- 
criquette.  Façon,  Partie  d'écarté, 
de  jambes  en  l'air,  de  piquet. 
Passe,  Ravescot,  Tronche.  V.  Coït. 

A  '.  ec  deux  bons  copains  très  forts  sur  le  baisage. 
(P.  Paillette.) 

«  Elle  ne  vit  que  pour  le  carambolage, 
cette  bonne  femme-là.  » 

Tous  les  jours  avec  ma  femme 
On  s'paye  un'  petit'  façon. 

Pourtant,  vrai  I  les  clebs,  y  m' dépassent; 
Chez  eux,  ça  coûte  rien,  la  passe. 
Saluez  !  c'e^t  l'amour  qui  passe  '. 

(Jehan  Rictes.) 

ACCOUPLER  (S').  Aller  à  bourre, 
à  la  bourre,  à  tronche,  à  la  tron- 
che, chez  Tronchemann,  Baiser,  Ba- 
ratter, Bistoquer,  Bitter  (obscène), 
Bourrer,  Bourriquer,  Caramboler, 
Cogner,  Cramper,  Décrotter,  Faire 
ça.  Faire  cricon-criquette.  Faire 
une  façon.  Paire  le  petit  liibé. 
Faire  nique -nique,  Fourailler, 
Pourniller  *,  Fournir  *,  Fourrer, 
Hier  *,  Hyer  *.  Jouer  de  la  croupe, 
du  cul  (obscène),  Mettre,  Mettre 
au  chaud,  Niquer,  Piner  ou  Pino- 
cher  (obscène;,  Piquer,  Planter, 
liivancher  *,  River,  Rouscailler, 
Schnailler,  Se  dire  deux  mots.  Se 
faire  une  politesse,  Taper,  Taper 
de  la  patte,  Tigner,  Tiquei^  des 
fesses  (obscène),  Tii'er  sa  ou  une 
chique,  son  ou  un  coup,  sa  ou 
une  crampe  (obscène),  Troncher, 
Yenser  *. 

—  S'ACCOUPLER  DANS  LES 
BOIS,  EX  PLEIX  AIR.    Voir  lu 

feuille  à  l'envers.  V.  Coïter. 

«  Il  est  tout  ce  qu'y  a  de  costeau  :  i' 
va  à  Troiicfi'mann  trois  fois  par 
jour.  » 


Avec  une  largue  coquette 

Nous  avons  fait  cricon-criquette 

En  disant  merde  au  Grand  Mitou. 

ACCOURIR.    Abouler,  S'abouler. 
"  —  Allez,  ho  !  aboute-toi.  » 

ACCOUTREMENT.  V.  Vêtement. 

ACCOUTRER.  Camoufler,  Frin- 
Quer,  Fntsqiicr,  Harnacher.  V. 
Vêtir. 

«  Qui  t'a /jaj'nflcÀe  de  cette  façon-là?» 

—  MAL  ACCOUTRÉ.  Carnaval, 
Chienlit,  Foutu  comme  l'as  de 
pique,  comme  quatre  sous,  Mal 
fichu,  Mal  foulu. 

ACCRÉDITER.  Pistonner. 

«  —  Je  vous  garantis  de  vous  faire 
pistonner  auprès  du  directeur.  » 

ACCROCHÉ.  Grup  ',  Gruppé  \ 

ACCROCHE-COEURS.  Faces, 
Guiches, Soixante-six.Y .  Coiffure. 

ACCROCHER.  Agrafer,  Brancher, 
Graffer.  V.  Pendre. 

ACCROIRE  (FAIRE).  Faire  cou- 
per dons,  Faire  gober.  Monter  le 
cou,  le  coup,  le  job.  V.  Tromper. 

ACCROUPIR  (S').  S'accoufler, 
S'accrouer,  Se  mettre  à  croucrou. 

Toute  la  journée  accouflé 

Comme  un  mendigot  sous  un  porche. 

Un  dirait  qu'il  s'est  camouflé 

En  piètre  que  le  jeûne  écorche. 

(Bl£dobt.) 

S'accroiiant  en  rond  autour  du  riffaud 
Où  grille  l'orniche  hurf  et  sans  défaut... 

(iD.) 

ACCULER.  V.  Argument. 

ACCUMULER.  Carcr,  Mettre  à 
gauche.  Mettre  à  la  cure,  à  la 
planque.  Planquer. 

«  Vous  en  carez,  du  pognon,  vous  en 
planquez,  veinards  !  » 

ACCUSATION.  Accès  de  fièvre, 
Dévidage,  Fargue,  Farguement, 
Musique. 


ACC  —  i 

~     ACCUSATIOX     CAPITALE, 

Fièvre  cérébrale.  Fièvre  chaude, 
Grande  musique. 

«  fPour  le  Manchot,  qu'avnit  buté, 
c'était  ;Ia  fièvre  chaule,  la  grande 
musique.  » 

—  FAL'SSE  ACCUSATION.  Dévi- 
da ge  à  V ester gue. 

ACCUSÉ.  Écorné. 

«  Quand  je  l'ai  vu  su'  1'  banc  des 
écornés,  ça  m"a  retournée.  » 

—  ACCUSÉ  A  TOUT.  Blanc. 
ACHARNEMENT.  Achar  (apoc). 

«  r  ne  voulait  pas  1'  lâcher,  il  y  met- 
tait d'  Vachur.  >» 

—  AVEC  ACHARNEMENT.  D'a- 
char,  D'ackar  et  d'auto  ou  d'au- 
tor,  D' achar  et  de  rif  ou  de  riffe 
ou  encore  de  rifle. 

Qu'on  engueul'  d'Anmilp  et  Totor 

Et  qu'on  pari  fie  lout'  tcut  p.ir  lerre  !... 

J'applaudis  d'achar  et  d'aulnr. 

(A.  B.) 

ACHAT.  V.   Dépense,  Dépenser. 

—  ACHAT  «ANS  DES  CONDI- 
TIONS MÉDIOCRES.  Margou- 
linage  (arj,'.  des  marchands). 

—  ACHAT   OU    VENTE     A    VIL 

PRIX.  Coup  de  fusil  ou  de  pii- 
to'el.  V.  Commerce. 

ACHEMI.VEU  (S").  Trimardei: 
V.  Marcher. 

ACUKTEll.  Ahlofjuer  *,  Abloquir  % 
Abroquev  ',  liloqxiir. 

—  ACHETER  DE  MENUS  OB- 
JETS. Bibeloler. 

—  ACHETER  DES  OBJETS 
VOLÉS.  AUriquer*. 

—  ACHETER  LA  PART  DE  CO- 
DÉTEM'S.  Faire  des  pigeons'. 

ACHETEITK,    ACHETEIÎSE. 

Abloqxieur',  Ahloqueuse  ',  Aldo- 
(juis.ieur',  Ahloquisseusc',  .ittri- 
queuv  *,  Attriqucuse  ',  Soldat. 

ACHEVER.  Itloqucr,  Boucler,  C/tt'- 
tir*,  Mettre  vn  point.   L'impé- 


—  ACQ 

ratif  se  rftniplaoe  fréquemment 
par  la  locution  inlerjeclive  :  Vn 

point  ! 

I  On  a  assez  travaillé  aujourd'hui,  un 
point  !  bloquons  !  » 

—  ACHEVER   UN   BLESSÉ.  Lui 

donner,  lui  faire,  lui  filer  le 
coup  de  grâce,  le  coup  du  lapin, 
le  coup  de  pouce. 

i<  Comme  il  respirait  encore,  le  Mar- 
quis lui  fll  le  coup  du  lapin.  » 

'<  —  r  va  gueuler,  file-lui  le  coup  de 
pouce.  » 

—  ACHEVER  LE  CONTENU 
D'UN  PLAT  ,  D'UNE  BOU- 
TEILLE, D  UNE  PROVISION. 

Liquider,  Solder. 

«  —  Il  en  reste  à  peine,  soldez  ça.  » 

—  ACHEVER  UNE  CONVERS.\- 
TIOX,  UN  DISCOURS.  .Mettre 
les  volets.  V.  Se  taire. 

—  ACHEVER  UNE  DISCUSSION, 
UNE  QUERELLE.   Bengracier. 

«  —  En  voilà  assez,  rengraciez  !  >; 

—  ACHEVER  UN  OUVR.\GE  A 
LA  DI.\BLE.  Emballer. 

ACOLYTE.  Aminched'aff,  .kssocc, 
Baron,  Comte,  Contre,  Pote,  Po- 
teau, Marquis.  V.  Compère. 

Faut  savoir  choisir  ses  poteaux, 
•  Quund  on  veut  boulonner  eu  soce  : 
Ou'i's  ioye'  astucieux  et  coslcuuxl... 
Çui  qui  veut  dcv'nir  mon  assoce, 
r  doit  èl'  liorome  et  pas  clampinl... 
(L.  Dt  Bkrcy.) 

ACOMPTE.  Arrosage,  Pir/eon. 

«  Les  fournisseurs  comptaient  sur 
un  arrosage.  » 

«  Son  drame  n'est  pas  commencé;  il 
a  cependant  obtenu  un  pigeon  de 
l'imprésario.  » 

ACQUÉREl'R.  Soldat  (arg.  des 
nuirchaiids,  du  vorbtî  fr.  Solder). 

«  .l'ai  été  soldat  pour  les  tentures.  » 

ACQUIESCER.  Marcher. 


ACQ 


—  9  —  ACT 


«  —  Que  pensez-vous  de  la  nouvelle 

combinaison? 
—  Je  marche.  » 

—  J'ACQUIESCE.  Ça  bichf.  Ça 
colle.  Ça  fait  mon  blot.  Ça  me 
boite. 

ACQUIT.  Défargue. 

«  —  Tas  raqué  le  tôlier  ;  t'a-t-i'  donné 
la  défargue]  » 

ACQUITTÉ.  Blanc,  Béard,  Défar- 
gue, Dévoyé. 

«  Mon  homme  décarre  ce  soir,  il  est 
blanc.  » 

ACQUITTEMENT.  Coup  de  nib, 
Décarrade,  Décatrage,  Décarre, 
Décarrement .  V.  Sortie. 

«  —  La  Volige  a  ramassé  cinq  berges. 

—  Elle  Frisé? 

—  Le  Frisé,  coup  de  nib  ;  que  veine  !  » 

ACQUITTER.  Blanchir , Dé f arguer , 
Dévoyer.  V.  Absoudre. 

—  S'ACQUITTER.  Se  défarguer. 
V.  Payer. 

ACROBATE.  V.  Forain. 

ACTE.  Coup,  Flambeau,  Flanche, 
Truc.  V.  Chose. 

«  —  Quels  couillons  1  c'est  un  coup  de 
fourneau  que  vous  v'nez  d'  faire 
là!  » 

—  ACTE  D'ACCUSATION.  Dévi- 
dage  à  Festorgue,  Fargue.  V. 
Charger. 

—  ACTE      RÊPRÉHEXSIBLE. 

Coup,  flambeau,  flanche,  truc  à 
Festorgue  ou  à  /a  manque. 

«  —  Toujours  Aes  flambeaux  à  la  man- 
que, vous  nous  ferez  poisser.  >» 

«  l's  u'  marchent  que  pour  des  flan- 
ches à  Festorgue.  n 

—  ACTE  DE  VIOLENCE.  Coup 
de  chien,  Coup  de  Trafalgar. 

«  II  a  tout  démoli,  quel  coup  de 
chien'.  » 

«  —  Tu  vas  voir  ce  coup  de  Trafalgar, 
quand  on  lui  apprendra  ce  truc- là.  » 


—  ACTES       CIVILS,      JUDI  - 
CIAIRES.      NOTARIÉS,     etc. 

Faffcs,  Fafiots. 

«  Pour  se  marier,  il  lui  a  fallu  des 
tas  de  fafiots.  » 

ACTEUR.  Cab,  Cabot,  Cabotin, 
Matiau  (M'as-tu-vu?,  Menton 
bleu,  Misloqueiir,  Misloquier,  Rase 
pour  Faff  (Rasé  pour  la  vie). 

«  Pour  frimer  au  misloquier,  il  figure 
à  l'Ambigu.  » 

—  ACTEUR    BREDOUILLECR. 

Déblageu)'. 

—  ACTEUR      EXPÉRIMENTÉ. 

Brûleur  de  planches. 

•  —  Avant  que  tu  sois  un  brûleur  de 
planches  comme  Galipaux,  il  pas- 
sera'de  leau  sous  le  pont.  » 

—  ACTEUR  MÉDIOCRE.  Joueur 
de  pannes.  Panne,  Porteur  de 
babillarde.  Videur  de  pots  de 
chambre. 

—  ACTEUR  MONOCORDE.  Ac- 
teur guitare. 

—  ACTEUR  QUI  NE  SAIT  PAS 
SON  ROLE.  Qui  fait  de  la  toile. 

—  ACTEUR  REMPLAÇ.ANT.BOU- 

leur. 

—  ACTEUR  DE  TALENT  OU  pré- 
senté comme  tel  au  public. 
Èloil". 

m  II  exigeait  qu'on  le  plaçât  immédia- 
tement au-dessous  de  Vétoile,  en 
seconde  vedette.  » 

—  ACTEUR  S.VNS  TALENT.  Clou, 
Égyptien,  Sabot,  Tombeur. 

«  —  Si  vous  aviez  vu  cette  tape,  mon 
cher!  Quel  égyptien,  quel  sabot, 
quel  clou!  Aussi  a-ton  idée  de  don- 
ner autre  chose  qu'une  panne  à  un 
tombeur  pareil  ?  » 

ACTION.  V.  Acte. 

—  ACTION  DÉCL.AT.  Bath  coup, 
Bath  flanche. 

—  SE    DONNER  DE  L'ACTION. 

Se  grouiller,  Se  magner.  Se  ma- 
gner le  cul,  le  figne,  le  tal. 


ACT 


—   10  — 


ADV 


«  Secoue-toi  un  peu,  grouille-toi, 
magne-loi  le  figne,  allez  !  » 

ACTRICE    Acleiise,  Cabotine,  Mis- 

loquière.  ■ 

«Ainsi,  Gueule  d'Empeigne,  voulant 

Eénétrer  chez  une  acleuse,  avait  dû 
attre  en  retraite.  » 

(VVlLI.Y.) 

ADJOINT.  Demi-condé.  V.  Maire, 
Préfet. 

ADJUDANT.  Adjectif,  Adjupète, 
Bidel,  Chien  de  cat^erne,  de  quar- 
tier, de  régiment,  Fer-hlanc,  Fer- 
blantier, Pince-dur,    Zinc. 

ADMINISTRATION  COURS D). 

Chien  vert  (arg.  de  Saiat-Cyr). 

AïiMlR\lll.E.  Altèqiie',Bath,Bath 
aux  pommes,  Catapultueux,  Époi- 
lant,  Schheb,  Schpill.  V.  Beau. 

«  On  a  étt-  au  Chàtelet  ;  ah  !  mon 
vieux,  «  Michel  StrogoU»,  c'est  rien 
schpil  !  » 

ADMIRER.  V.  Regarder. 

ADMETTRE.  Encaisser. 

«  Ce  mec-là,  je  ne  l'encaisse  pas  ;  et  ses 
boniments  non  plus.  » 

—    ÊTRli     .VDMIS    A.    Avoir   le 
condé  de. 

<i  II  avait  le  condé  d'entrer  dans  les 
coulisses.  » 

ADMONESTATION.  Abattage, 
Affre,  Attrapage,  Emboîtage,  En- 
gueulade,  Escrache. 

'.  En  rentrant,  sa  dabe  lui  a  collé  un 
de  ces  abattages l  quel  savon!  quel 
suif,  mon  empereur!  » 

ADMONESTER.  Attraper,  Emboî- 
ter, Ew/ucitler,  Enlerer,  Enlever 
te  cul,  Faire  chanter,  Faire  monter 
la  gamme.   Foutre  un   al)attage. 

«  —  Je  vous  ai  prévenu,  vous  allez 
vous  faire  attraper.  » 

•  On  m'ente  à  chaque  instant.  » 


i<  Tu  rentres  en  retard,  tu  vas  voir  si 
le  père  va  te  faire  chanter;  il  te 
fera  monter  la  gamme.  » 

—  ÊTRE  ADMONESTÉ.  Passer 
ou  être  passé  à  l'escracke^ 
Ramasser  la  bûche.  Recevoir  un 
abattage,  une  engueidade. 

«  Trois  jours  de  suite  que  je  ramasse 
la  bûche,  j'en  ai  soupe.  » 

«  —  Quoi"?v'là  qu'  tu  nous  passes  en- 
core «  Vescrache,  pour  un  litron 
qu'on  a  fauché.  » 

ADORER.  Aimer  comme  ses  petits 
boyaux.  Avoir  dans  le  sang. 
V.  Aimer. 

«  — Le  quitter  .'...  Comment  veux-tu? 
tu  sais  bien  que  je  l'ai  dans  le  sanrj.  » 

ADRESSE.  Marlouserie. 

«  —  Tu  n'as  pas  réussi?  Tu  n'as  donc 
pas  de  marlouserie  pour  deux 
sous"?  » 

—  Domicile.  Numéro. 

«  — Et  surtout,  ne  lui  donne  pas  mon 
numéro  !  » 

ADROIT.  Qui  a  le  truc,  Qui  sait  ij 
faire.  \ .  Habile. 

—  ADROIT  A  VOLER  LA  MON- 
NAIE   SUR   TABLE.    Qui  a  le 

pouce  rond. 

ADULTÈRE,  subs.  Vaille,  Pail- 
lon. V.  Infidélité. 

ADVERSAIRE.  Ce  mol  n'a  pas  de 
synonyme  absolu  en  arjîol.  On 
dil  Autre  ou  Mec  ou  tout  autre 
terme  méprisant,  mais  presque 
jamais  Adversaire   ou   hnnemi. 

«  —  As-tu  vu  les  autres  ?  » 

«  —  V'ià  les  mec*  qui  viennent  parici.  » 

ADVERSITÉ.  Rouillasse,  Bouillie, 
Confiture,  Choux,  Débine,  Dèche, 
Emnterdemcnt,  Em  m o uscaillc- 
ment,  Gttigne,  Umonaile,  Marme- 
lade, Mélasse,  Merde,  .Mistouffe, 
Mistuuffle,  Mouise,  Mouscaillc, 
Mousse,  Moutarde,  Panade,  Panne^ 


AFF 


AFF 


Pommade,  Purée,S€htourbe.\.  Mi- 
sère. 

J'ai  trop  marché  dans  la  mistouffe. 

Dans  la  bouillasse  et  1'  désespoir  '. 

(Jebas  Rictcs.) 

Te  ï'ià  raffalée  et  vieillie... 
Ma  parole!  ont'  donu'rait  deux  sons!... 
T' es  donc  toujours  dans  la  bouillie. 
Dans  la  mmacaille  et  dans  les  chovx'i 
(L.  DE  Bebct.) 

Un  attrape,  en  n'y  songeant  point, 

La  qaiote et  quatorze,...  et  le  point  : 

Toujours  la  guigne'. 

Des  fois  a  faisait  rien  da  tout 
Pendant  qu'  j'étais  dans  la  mélaate 
A  Montpernasse. 

(A.  B.) 

«  La  mistoufle  m'a  tourné  en  valet  de 
carreau.  » 

(G.    D'EsPiRBtS.1 

AFFABLEMEAT.  En  girofle  *,  Gi- 

roflement  '. 

AFFAIBLI.  Affalé,  Qui  a  lu  fièvre 
fjogotte.  Qui  ne  va  que  iCiine, 
Roffalé,  Vanné. 

Tu  n'  vas  plus  qu  d'iui';  t'es  d^onm^. 
Décati  comme  un'  Tieill'  rombière; 
Tes  raffalé:...  Te  ï'Iâ  famé. 
T'es  rincé  comme  un  \erre  à  bière  ! 
(Blédobt.) 

•  Il  est  mou  comme  une  chique,  il  a 
la  fi'eive  gogoUe.  » 

AFFAIBLIR.  Esquinter,  Éteindre, 
Raffaler,  Vanner. 

«  On  s'esquinle  à  mener  celte  vie  de 
bâtons  de  chaise.  » 

«  Quel  bouleau!  ça  vous  éteint.  » 

—  S'AFFAIBLIR.    S'affûter,    Se 
raffaler.  Se  vanner. 

AFFAIBLISSEME.\T.  Affale- 
ment,  Vannage.  V.  Abattement. 

LFFAIRE.  Ayf  iapoc.  ,  Balle,  Blot, 
Chopin,  Coup,  Flanche,  Flambeau, 
Lubé,  Nibt!,  Ognon,  Ognons,  Oi- 
gnon, Os,  Truc. 

f  Qu'est-ce  que  c'est  que  ce  coup-\à^ 
Encore  un  truc  pas  ordinaire!  >• 

Vli  tout  à  fait  ta  balle,  mon  vieux. 
(P.  Paiuette.) 


Un  gluant,  ca  fait  pas  mon  hlot. 
(J.  RicnEns.) 

t  Chacun  son  os.  Y  en  a  qui  passent 
la  joumaille  à  potiner,  moi  c'est 
pas  mon  oignon.  » 

—  AFFAIRE  CONCLUE.  Affaire 
dans  le  sac. 

—  AFFAIRE    EMBROUILLÉE. 

Mastic,  Salade. 

—  AFFAIRE      FRUCTUEUSE. 

Affaire  juteuse.  Affure. 

—  AFFAIRE  M.XXOLÉE.  Affaire 

brûlée. 

—  FAIRE  DES  AFFAIRES  D'AR- 
GENT. En  mugner.  Magner  du 

beurre . 

—  FAIRE  DE  PETITES  AFFAI- 
RES. Bibeloler. 

—  HOMME  D  AFFAIRES.  Cocan- 
tin. 

AFFAMER.  Paire  claquer  de  pé- 
grenne, 

«  Faut  marcher  contre  les  exploiteurs 
qui  nous  font  claquer  de  pégrenne  !  » 

—  ÊTRE  AFFAMÉ.  Avoir  le  bide 
comme  une  affiche.  Avoir  la 
dent.  Avoir  Pestomac  dans  les 
talons.  Déclarer  ou  Déclarer 
ballon.  Faire  balle,  ballon,  go- 
dard.  S'enlever.  V.  Faim. 

«  Arrivé  là-haut,  le  Marquis  acait  la 
dent:  il  a  toujours  un  boyau  de 
vide,  c'  mec-là.  » 

«  Comme  on  déclarait,  on  s'est  mis 
les  pieds  sous  la  table.  » 

«  Quelques  taches  dans  un  quart  de 
pain  ne  sont  pas  pour  faire  reculer 
un  fagot  de  bon  appétit  et  qui  fait 
balle.  » 

(.\.    HmBBBT.) 

y  sorgae  à  la  paire  et  j'  fat*  ballon 
(A.  B.. 

AFFECTATION.  Aimant,  Chichi, 
Crânage,  Crdnottage,  Cros.<age, 
Crosse,  Crosson,  Épate,  Eshrouffe, 
Magnes,  Mousse,  Pallas,  i'ose. 
Poussière,  Vent,  Zeph.  V.  Em- 
barras. 


AFF 


—   12  — 


AFF 


—    AVEC    AFFECTATION.     En 

crâneur,  en  crosseur,   en  cros- 
sant. 

«  H  fait  tout  en  cro.isant.  » 

AFFECTER  DE  GRAXDS  AIUS. 

Crâner,  Crdnotter,  Crosser,  Épa- 
ter, Esbrouffer,  Faire  ou  jeter  de 
l'amant,  Faire  du  ou  des  chichis, 
du  crosson,  de  l'épate,  de  l'es- 
broitffe,  des  magnes,  de  la  mousse, 
du  pallas,  de  la  pose,  de  la  pous- 
sière, du  vent,  du  zeph.  Faire  sa 
chicorée,  sa  merde,  sa  poire,  sa 
Sophie,  Se  gober, S' imaginer  avoir 
chié  la  colonne  ou  VohHisquc,  Se 
pousser  du  col,  Se  rencarrer. 

V  chasse,...  i'  boit,...  i'  fume,...  i'  cause, 
r  fait  d'  l'épate,...  V  crâne,...  V  poxe. 
(A.  B.) 

A  rouspète,  a  fait  du  chichi. 

(ID.) 

«  l's  crûssent,  i's  font  du  zeph,  i's 
font  du  pallas,  i's  jettent  d'  l'ai- 
mant. » 

»  Au  Point  du  Jour,  plus  rien  à  faire 
depuis  que  les  barbeaux  de  Mont- 
martre et  des  Batignolles  y  descen- 
dent le  lundi  faire  leur  poussière.  >> 

(JkaN    LOBIUIN.) 

—  AFFECTER    DU    COURAGE. 

Faire  le  zouave. 

'<  Il  a  beau  faire  le  zouave,  je  ne  le 
crains  pas  !  » 

—  AFFECTER  OE  LA  MODES- 
TIE. Faire  sa  chocholle,  son 
étroite,  sa  Julie,  .«ta  merde,  sa 
poire,  sa  Sophie.  V.  Bégueule. 

D'abord  ej'  comprends  pas  qu'on  s"  gène 
Ej°  suis  ami  d'  la  lilterté, 
y  fais  pas  nui  Snphi',  mon  Ugcne, 
Quand  ci'  pète,  ej'  dis  :  j'ai  pété. 

(A.  H.) 

AFFECTION.  V.  Amour,  Caprice. 

AFFECTIOIVXEU.  Avoir  à  la 
bonne,  Gober.  V.  Aimer. 

«  Je  le  ffobais,  fallait  voir,  et  cepen- 
dant je  n'étais  pas  heureuse.  » 

(GuauN.) 


AFFECTIONNÉMEXT. 

blcment. 


Arnica- 


AFFICHE,  Menteuse. 

—  AFFICHE  OFFICIELLE.   Pa- 
pillon blanc. 

«  Les  papillons  blancs  annonçant  la 
reprise  des  cours  de  la  Faculté  ont 
reparu  ces  jours  derniers  sur  les 
murs  de  l'École  de  médecine.  » 

(SCABIMOICHE.) 

AFFICHER.  Salir  les  murs. 

—  S'AFFICHER.  Faire  de  l'épate, 
du  pallas,  etc.  V.  Embarras. 

AFFIDÉ,    AFFILIÉ.     Affranchi, 

Franc.  V.  Compère. 

«  Maintenant  que  le  gonce  esta/fran- 
chi, ou  peut  y  aller.  » 

AFFILIER.  Affranchir,  Dessaler. 
V.  Corrompre,  Initier. 

AFFIQUETS.    Affuliaux,    Agios. 

r  faut  qu'a  s'  pay'  des  las  d'agios 
Pour  se  coller  su'  la  cal'  tière, 
Su'  les  estonim'  et  su'  l'darrière; 
A  dèch'  tout  |)0ur  ses  affutiaux. 

(Bléoort.) 

AFFIRMATION  (Termes  d').  Gi, 
Gigot,  Go,  Gy,  Ji,  Jy.  V.  Oui. 

AFFIRMER.  Bonir,  Foutre  son 
billet. 

«  —  Tu  veux  pas  nie  croire"?  puisque 
c'est  moi  qui  te  1'  bonis.  » 

AFFLUENCE.  Aboulage,  Chice, 
Flaupt'e.  Flotte,  Suée,  Tapée, 
Tinéc.  V.  Abondance. 

«  Oh  !  c'  qu'ils  étaient  une  suée  pour 
voir  passer  le  tsar!  » 

AFFLUER.  Abouler.   \.  Arriver. 

«  C'est  l'été,  les  ÀDgliches  commen- 
cent ù  abouler.  » 

AFFOLER.  Rendre  focard,  lottf, 
maillet,  marteau^  lingo.  V.  Abru- 
tir, Fou. 

—  S'AFFOLER.  Perdre  la  boule, 
te  nord. 

„  —  On  ne  peut  vous  faire  une  obser- 
vation que  vous  ne  perdiez  le  nord.  >» 

AFFREUX.  V.  Laid. 


AFF 


—  13 


AGE 


AFFROXT.  Pied  de  cochon.  Salo- 
perie, Vacherie. 

«  —  Tu  m'as  fait  une  vacherie  :  quand 
nous  serons  devant  le  trèpe,  tu 
verras,  je  te  jouerai  un  pied  de  co- 
chon. » 

AFFRONTER.  Èirc  là,  Y  aller, 
Y  cire. 

—  Tu  peux  y  faire  avec  Chariot,  il  n'a 
pas  la  trouille,  il  esl  là;  ça  serait-i' 
la  plus  grande  terreur,  le*  pluscos- 
teau,  i'  n'  traque  pas,  i'  s'  met  en 
quarante.  » 

AFFUBLER.  V.  Accoutrer,  Vêtir. 

AFRICAIX.  V.  Arabe. 

AGAÇANT.  Bassinant,  Canulant, 
CaVidant,  Courant,  Cramponnant, 
Rasant.  V.  Importun. 

«  — Ah  !  mon  vieux,  c"  que  t'es  bassi- 
nant :  Toujours  la  même  rengaine, 
c'est  cavalojit'.  » 


—   C'EST   AGAÇ.\NT 

La  jambe  '. 


La  barbe'. 


AGACER.  Astiquer,  Barber,  Bas- 
siner, Baucoter  *,  Boucotei  *,  Cann- 
ler,  Cavaler,  Courir,  Cramponne)', 
Emboucaner,  Emmerder,  Emmotts- 
cailler.  Paire  chier.  Paire  mal. 
Faire  pisser.  Paire  pisser  des 
lames  de  rasoir  en  travers,  des 
ronds  de  chapeau,  Jamber,  Scier, 
Taper  sur  le  système,  Trotter. 

Les  verbes  Cavaler,  Courir  et 
Trotter  sont  fréquemment 
suivis  de  Sur  Va^p^.rge,  sur 
le  flageolet,  sur  l'haricot,  sur 
le  kilomètre,  sur  le  Soissons; 
■  ces  expressions  sont  obscè- 
nes. \ .  Importuner. 

<'  —  Quand  vous  aurez  fini  de  nous 
barber  avec  vos  cuteries  !  ■ 

—  Eugène  ?  1'  m'  court  sur  le  flageo- 
let; si  i'  vient,  je  m'  débine.  » 

Vous  en  avez  une  patience  !  Je  ne 
comprends  pas  qu'on  se  laisseyam- 
ber  à  ce  point-là  !  » 


AGE.  Longé*,  Vioc.  V.  Vieillard. 

AGENCE.    Boite    (ai^.    des    em- 
ployés). 

«Je  sors  de  la  boîte  à  six  heures.  » 

AGENXER.  V.  Arranger. 

AGEXT.  Employé  absol.  pourpoli- 
cier.  Balai,  Bec  de  gaz,  Bou)'- 
rique,  Casserolle,  Ces  mess,  ces 
messieurs  ou  ceux  du  bal,  du 
ballon,  de  la  boite,  du  bord  de 
Veau,  de  la  boutique,  du  coin  du 
quai,  de  la  sonne,  de  la  tôle,  Chan- 
delle, Cierge,  Cognard,  Cogne 
Collégien,  Coquine,  Emballeur, 
Escargot  de  trottoir.  Facteur,  Pi- 
leur,  Flic,  Plicadart,  Flicard, 
Flick,  Plique,  Frère  de  Tattrape, 
Frère  j  t'agriche,  Priquet  ',  Julot, 
Lampion,  Laune,  Messier,  Mon- 
sieur Jules,  Pèlerin,  Pes taille. 
Peste,  Poulaille,  Poule,  Préfeetan- 
cier.  Prévôt,  Putain,  Qui  en  est. 
Raclette,  Raille,  Hailleux,  Râteau, 
Riflard,  Roussin,  Sergot,  Tante, 
Vache,  Volaille.  Ces  expressions 
s'appliquent  à  tous  les  policiers, 
sauf  Collégien,  Facteur  et  Pèlerin 
qui  désignent  les  agents  en  uni- 
forme. 

—  Oh  1  si  je  trouvais  deux  becs  de 
gaz,  ce  que  je  les  ferais  pincer 
marrons  sur  le  tas.  » 

(0.  MtTÉiiaB.) 

—  Barrez-vous  !  j'ai  dégoté  deux  ba- 
lais qai  frimaient  là-bas,  au  coin.  i> 

Je  fus  pincé  par  deux  raclettes  et, 
sur  mon  signalement,  papa,  qui  me 
faisait  rechercher,  me  retrouva  au 
Dépôt  de  la  Préfecture  de  police.  » 
(G.  Maci.) 

Loin  de  toas  les  flics,  des  bourriques. 
J'ai  le  droit  d'aller  daos  les  bois... 

(K.    BODBGEOS.) 

Poisqae  V  sergot  porte  un  sabre. 
Doit  pas  rester  en  échec  :... 

Il  faut  que  I'  cogne 

Cogne,  cogne!... 
(1  faut  que  I"  cogne  cogne  arec  : 

(BUbobt.) 


AGE 


14  — 


AGI 


Puisque  j°  te  V  difi,  moi,  je  1'  sais  bien  : 
Il  est  des  raiirs...  il  est  d'  la  rousse! 

(A.  B.) 

yu'il  aiir  planquer  où  qui'  voudra... 

Tu  peux  pns  rester  avec  ça  : 

C'est  pas  un  garçoa...  c'est  un'  vache  \ 

Kh  ben!  non...  c'était  Mosiieu  Jules. 
C'était  Mossieu  Julot,  V  roussin, 
La  terreur  de  ces  dura'  en  carte, 
C'était  lui  Julot,  l'assassin, 
Qui  les  l'vait,  le  soir,  à  Montmarte. 

Chair  de  rue  ou  chair  de  salon. 
Chair  à  soie  ou  chair  à  guenilles, 
Gare  à  ces  Me.isigur.i  du  ballon  : 
C'est  les  roussins  qui  tu'ut  les  filles. 

(iD.) 

I,a  vrai"  peste,  V  philloxéra 
C'est  ceux  d'  la  boite...  rf'  la  boutique, 
Du  coin  du  quai.  Vous  savez  bien  : 
Les  mouchards,  les  cogn'  et  les  railles 
(Jui  s'occup'nt  de  tout...  et  de  rien... 
C'est  les  peslailles. 

(Id.) 

J'ai  fait  chibis.  J'avais  la  frousse 
Des  préfectanciers  de  Pantin. 

(J.    RtCUEPIN.) 


—    AGEXT     DE 

Mouche. 


L.V     Sl'RETÉ. 


'<  11  y  avait  là  aussi  une  mouche,  un 
homme  de  la  Siiroté.  > 

(TiiisTAX  Rerxaiio.) 

—  AGENT  DE  LA  POLICE  DES 
MŒURS.  Mœurs  (s  sonoro). 

On  sait  qu'i'  n'a  pas  d'  escrupules, 
(In  sait  qu'i'  marche  avec  les  mœurs... 
(A.  B.) 

—  A<;ENT  CHARGÉ  DOBTEXIR 
DES  AVEII\  diui  pit'vfiiu. 
Cuisinier,  Mouton  ;  celui-ci  joue 
le  rôle  de  co-dctenu. 

«  —  .V  propos  de  railles,  vous  n'ctes 

fias  sans  avoir  entendu  parler  d"un 
ainoiix  corpiin  *|ui  s'est  fait  cuisi- 
nier, Vidoc(|  ;  le  connaissez-vous, 
vous  autres  '.'  m 

(M.  Miaio  et  L.  Launay.) 

«  Des  confrères  à  moi  ont  pn'Iendu 
naguère  que  le  plus  souvent 
M.  Grévy  nVtait  guulé  dans  ses 
signatures  que  par  les  rapports  de 
la  |irison  iiiAïuc.  l'n  cundainnc  qui 
est  fil  proie  à  de  violentes  angoisses, 
qui  refuse  éncrgiquement  de  faire 


le  piquet  consolateur  et  tradition- 
nel avec  son  mouton,  qui  sanglote, 
hurle  et  se  frappe  la  tête  contre  les 
murs,  était  à  peu  près  certain  de 
voir  sa  peine  commuée.  » 

(Aliiebt  Dubkujeaud.) 

—  AGENT  PROVOCATEUR.  Al- 
lumeur, Diable  *. 

«  Bien  que  la  réunion  fût  i)rivéc, 
quelques  allumeurs  avaient  réussi 
à  se  faufiler  dans  la  salle.  « 

(Le  Mot  d'ordre.) 

AGEXT  D'AFFAIRES.  Cocantin, 
Mar cadet,  Mercadet,  Tricoche  (ne 
s'emploient  qu'en  mauvaise 
pari.) 

'<  Nous  parlons  ici  des  cocnntins  de  la 
haute;  ceux-là  s'intitulent  ><  rece- 
veurs de  rentes  »,  «  avocats  con- 
sultants »,  «  conseils  »,  et  ne  sont 
au  fond  f|ue  de  vulgaires  escrocs.  ■> 

(Hor.lEH-GllISON.) 

«  Les  mercadels  deviennent  de  |)lus 
en  plus  nombreux  (le  nos  joins;  ils 
encombrent  le  Sénal,  la  Chambre.  » 

(Hector  Kuance.) 

«  Il  avait  porté  ses  fonds  chez  un 
tricoche  des  alentours  de  la  Bourse.  » 

{La  Nation.) 

AGEx\T  DE  CHANGE.  Batteur  de 
beurre.  Frère  de  la  côte  (jeu  «le 
mot  sur  cote),  Sauterolle',  Saute- 
ronds  *,  Saute-rondolles  *. 

AGIOTER.   Capitainer  \ 

AGIR.  Marcher,  Y  aller. 

Pour  mijoter  un  coup  d'  fiic-frac 
Ya  pasdcuxcoinni'mon  pniasse  an  mille... 
Mais  quand  i'  faut  marc/icr.j'ai  l'trac! 
(A.  B.) 

«  .Maintenant  que  nous  somme»?  sur-; 
de  notre  affaire,  allons-y  ! 

AGITER  (S").  Se  décarcasser,  >c 
dcgrimnner  *,  Se  démancher,  Se 
dtUnanchcr  le  trou  du,  le  trou  du 
cul,  le  trou  de  fntlle,  le  cocqjx, 
le  figne.  Se  dcmanlihuler,  Se 
grouiller. 

«  Quand  tu  te  déearcaiseras  pendant 


AGN 


1: 


AIG 


deux  heures,  crois-tu  que  ça  chan- 
gera quelque  chose?  » 

(J.  LiiiionB.) 

■  AGXEAU.    Bêlant,  Laine,   Morne. 

AGONIE.  Calanche,  Canage,  Cre- 
vaison, Crève,  Fine  pégrenne, 
Refroidissement. 

«  —  Et  ton  dab,  t'as  été  le  voir? 
—  M'en  parle  pas,  ma  vieille,  c'est  la 
calanche;  il  est  rousti.  » 

«  Ça  suffirait  pour  attendre  sa  cre- 
vaison. « 

(Trcblot.) 

—  CEST  L'AGOME.  Les  carottes 
sont  cuites. 

AGONIR.  Agoniseï'. 

«  C'tte  vieille  macaque  nous  a  agonises 
de  sottises.  » 

AGONISER.  Canei',  Calancher,  Se 

dédire  cher  *,  Se  refroidir. 

—  IL  AGONISE.  Il  est  rétamé, 
On  peut  graisser  ses  bottes  ou 
lui  prendre  mesure.  V.  Mourir. 

AGRÉABLE.  Bath,  Gandin, 
Gourd  *,  Schbeb,  Schpill,  Vrf. 

«  On  s'est  otTert  une  partie  de  cam- 
pagne tout  c'qu'y  a  de  gaiidin.  » 

AGRÉMENT.  Ag  (apoc). 

'■  Payons-nous  d"  Vag  et  fichons-nous 
du'quart.  » 

\GRESSEi:R.Esbrouffcur.  V.  Vol. 

,  AGRIPPER.  Agraffer,  Agriffer, 
|bk  Arquepincer,  Griffer,  Gntper  ', 
^Êk     Harponner,  Pessiller  '. 

^^Ba —  Viens  t'en  donc,  ils  yontVagrif- 
^^K.  fer.  » 

^^B  (0.  Mêt£kier.) 

^^r«  J^ai  promis  de  reconobrer  tous  les 
grincbisseurs  et  de  les  faire  arque~ 

pincej\  » 

(V'iDOCQ.) 

AGUERRIR.  Culotter,  Dessaler, 
Dctaffer,  Détrouiller. 

«  —  T'as  besoin  d'être CM/o//é.  Tas  pris 
la  pipe,  que  tu  dis  ?  tant  mieux  ! 


c'est  paV  que  tu  sais  pas  encore  y 
faire,  ça  t'  dessaPra.  » 

AHURI.  Baba,  Bleu,  Epastroiiillé, 
Esbloqué,  Esbrouffé,  Estomaqué, 
Occis,  Tué. 

—  ÊTRE  AHURI.  En  être  comme 
un  f/laude,  comme  une  saucisse, 
commn  une  tomate,  comme  une 
tourte.  En  baver,  En  roter,  En 
rester  de  dlà.  Y.  Ébahi. 

«  Ça  m'a  fait  un  efTetl  J'en  bavais'.  '> 

«  A  la  bonne  heure  !  C'est  bien,  ça, 
mes  enfants!  Y  a  de  l'ensemble. 
(Juand  il  entendra  ça  demain,  le 
colonel  en  rotera.  » 

(JCUES   MOY.) 

AHURIR.  Assinver,  Épastrouiller, 
Esbloquer,  Esbrouffer,  Estoma- 
quer, Occire,  Rendre  ou  laisser 
baba,  bleu,  etc.,  Tuer. 

Eh  ben:  mon  cochon,  ça  m'assirive'. 
A  prétend  qu'aile  est  su'...  les  dents 
Et  tu  la  rtrouss'  mèm'  pas   d'un  linïe?... 
C  que  j'  te  y-aurais  cavale'  d'dans! 
(Blédort.) 

AIDE.  Piston.  V.  Protection. 

AIDE.  V.  Compère. 

AIDE  DE  CUISINE,  Aide-cargot, 
Aide-gargol,  Escargot. 

<<  On  se  met  n'importe  quoi,  garçon 
lipette  ou  escaryot]  » 

AIDE    DANS    LES    PRISONS, 

Auxigo.  Y.  Auxiliaire. 

AÏEUL.  Grand  dah.  Grand  dai'on. 
V.  Grands  parents. 

AÏEULE.  Grande  dabc.  Grande 
daronne.  V.  Grands-parents. 

AIGUILLE,  Barre,  Chassue,  Pin- 
cetoque,  Piqueloque. 

Sûr,  a  s;>it  pas  c'  que  vaut  sa  chair. 
Eus'   c'tte  gonzess'-là  !...  Ça  m'esbioque 
Au  lieur  de  tirer  la  piqu  loque, 
A  pourrait  mich'tonner...  et  cher! 
(L.  DE  Bercv. 

AIGUILLETTE.  Liette  \ 
AIGUISER.  Radurer. 


AIL 


—  16  — 


ALE 


AIL.  ApiCy  Aspic,  Truffe  de  Mar- 
seille. 

«  Elle  repoussait  de  la  gargoine  ;  elle 
devait  avoir  mangé  des  truffes  de 
Marseille.  » 

AILLEURS.  Au  bain,  A  dache, 
Aux  pelotes,  etc.  V.  Promener. 

AIMABLE.  Amiteux,  Amitieux, 
Girofle  '. 

«  J'ai  voulu  y  causer,  mais  a  n'est 
guère  amitieuse.  v 

«  Girofle"  largue,  depuis  le  reluit  où 
j'ai  gambiilé  avec  tézigue  et  reuiou- 
chétes  châsses  ettafrimed'altèque, 
le  dardant  a  coque  le  rifle  dans  mon 
palpitant.  » 

(VlDOCQ.) 

AIMER.  Avoir  à  la  bonne,  dans  la 
peau,  dun^  le  sang,  dans  tes  veines, 
Avoir  un  bcrjuin,  les  foies  chauds, 
un  pépin  pour.  En  gratter,  en 
mouiller,  en  pincer,  en  tenir  pour, 
Être  chipé  pour.  Être  toqué  de, 
Gober,  L'avoir  dur. 

<>  Ce  gonce-l;'i  que  gavais  à  la  bonne 
pour  ses  Hanches.  » 

«  Robes,  bijoux,  je  portais  tout  cela 
au  clou.  Je  l'avais  dans  le  sang.  » 

(GOHOS.) 

«  i'avais  les  foies  chauds  pour  ce  gar- 
çon-là. » 

(!■>•) 

«  S'ai  toujours  eu  un  béguin  pour  toi, 
tu  sais  bien,  j'aime  les  grosses  fem- 
mes, on  se  refait  pas.  » 

(M^TiHIEB.) 

D'al>ord,  fiiiit  vraiment  et'  cochon 
Pour  prcn>lr'  des  femm'  ii  ralichou. 
Cliarun  sou  gui\t,  moi.  Houoré, 
J'  marche  pas  avocquc  l'  curé; 
J'ai  jainair<  gahé  sa  haraque... 
El  j  (■;!  /liiic'  pas  pour  ta  partie... 
El  j'aim'  mieux  loi  bcrg-'T'ii  de  claque 
Uue  les  puiiais's  ilc  sacristie. 
(A.  B.  Ae«  Suuloloque*  d'Honoré  Constant). 

«  J'en  gratte  pour  c'ttc  p'titc-Iù,  a 
m'aura  quand  a  voudra.  » 

Mais  ]c  les  gobai»  tout  de  tnftme 
Comme  on  prise  de  bons  curants. 
V,  Vkhi.aikk. 


«  Pourquoi  ça  qu'  t'aimes  pas  les 
haricots  rouges  ?  c'est  pourtant  une 
bath  légume,  moi  je  l'ai  toujours 
dur  pour  eux.  » 

—  En  parlant  des  choses.  Ne 

pas  chier  dessus. 

AUVSI.  Commac  (du  provençal 
comme  aco.)  V.  Ça. 

AIR.  (Élément.)  Hdle  ',  Halle  '. 

AISANCE.  Caire  *. 

AISÉ.  A  rabri,  Bien  dans  son  linge, 
Dans  le  grain,  De  la  bath,  Paré. 

«  11  en  a  gagné  aux  courtines;  main- 
tenant il  est  de  la  bath,  il  est  paré; 
en  plus  de  ça,  il  a  une  marmotte  à 
la  mode  qui  lui  en  passe.  11  est 
dans  le  grain,  quoi!  » 

AISSELLE.  Gousset,  Lapin.  V. 
Puer. 

AJUSTEMENTS.  Affutiaux, 
Agios,  Harnais.  V.  Affiquets, 
Vêtement. 

ALARME  (DONNER  L').  Faire 
l'arce,  larron .  h  duse  ou  le  duze, 
le  ser.  V.  Signal. 

«  —  Pendant  que  je  postigerai,  si  tu 
allumes  les  chandelles,  /ai*-moi  le 
ser.  » 

ALCOOL.  Camphre.  V.  Eau-de  vie. 

ALCOOLIQUE.      Camphrier. 

\.  Ivrogne. 

ALÊNE.  Lance  de  Saint-Crépin. 

ALENTOUR.  Alentoir. 

ALERTE,  interj.  Aci'é!  Acrée! 
Acres!  Crèsl  Crestol  Dix-sept t 
Pet!  Vesse!  Vingt-deux!  V.  Pa- 
tron. 

Mais  i's  n'  m'ont  jitmais  ceinturé 
Ej'  gliss'  toujours  entre  les  mailles 
Et  quand  i's  pass'nt  ej'  crie  :  Acre  ! 
VU  les  pcstaillea '. l 

(A.  B.) 

«  —  Acrée,  nos  marmites  :  c'est  la 
casserole.  » 

«  —  Cria!  critl  nous  sommes  tus!  » 


ALG 


—  il  — 


ALL 


«  —  Cresto  !  que  j"  te  dis,  méfie-toi.  » 
«  —  Dix-sept  l  voilà  le  patron  I  » 

ALGARADE.  Abattage,  Affre, 
Atlmpade,  Attrapage,  Chicorée, 
Enyueulade,  Engueulage,  Enle- 
vage,  Escrache.  V.  Admonesta- 
tion. 

'■■  —  Tu  vas  passer  à  rattrapage  :  tu  vas 
voir  ta  femme,  Vengueulade  qu'a 
t'  prépare.  » 

ALIBI.  Parade,  Parapluie. 

«  On  ne  peut  pas  le  choper,  il  a  tou- 
jours une  parade  toute  prête.  Fais 
comme  lui;  un  parapluie,  ça  sert 
toujours.  » 

ALIÉNÉ.  Bridoux,  Hurlubier,  Louf, 
Loufoque,  Louftingue,  Maboul, 
Maillet,. Marteau,  Pavillon,  Pavois, 
Tingo.  V.  Fou. 

«  —  Te  fie  jamais  à  c't  hwlubier-là,  il 
est  bridoux.  » 

Quelle  vie  I  Si  j'en  deviens  pas  tingo, 
j'aurai  de  la  veine.  » 

ALIMEXTS.  Beclance,  Boulottage, 
B'justifailte,  Briffe,  Croustille, 
Croûte.  V.  Nourriture. 

Après  un  joyeux  repas  —  un  excellent  potage. 
Bœuf,  poisson  elpoulet(recorddu  ôoii/o^aje.) 

(P.    PilLLETtE.) 

C'pendaal  J"ai  jamais  pu  gagner 
Ma  bousti/aille  et  mon  loyer. 

(J^HA.N    RiCTOS.) 

ALITÉ.  Pagnoté,  Pieulé,  Plumé. 

r  rest"  pieut'i  tout'  la  journée. 

ALITER  (S').  Se  bâcher,  Mettre  sa 
barbaque,  sa  bidoche,  sa  carne, 
sa  viande  dam  le  torchon.  Se 
pagnoler.  Se  pieuter.  Se  plumer. 
V.  Se  coucher,  Lit. 

ALLAITER.  Tripei: 

-VLLECHER.  Agater,  Aguicher, 
Apachonner  ',  Engaitler,  Engrai- 
ner,  Jeter  de  l'aimant. 

Tu  f  figura  que  lu  les  aguiches 

Pa'c"  que  tas  un'  def  et  des  guiches,  , 


Et  un  fendard  de  chez  Bénard? 
Mou  vieux  lapin,  quand  on  agate 
r  suffit  pas  d'  faire  d'  l'c^pafe  ; 
Kaut  et'  m:traud,  faut  et'  pë'iard. 
(Blédort.) 

ALLEMAND.  Alboche,  Boche, 
Choucroutman,  Cul,  Pendulard, 
Prusco,  Schnokobols,  Tarteifle. 

«  r  vient  d'  décider  que  les  Boches 
fêt'raient  pus  qu'  deux  fois  l'anni- 
versaire de  Sedan.  » 

«  C'est  encoi-e  un  Schnokobols,  un 
Prusco,  et  i'  dit  qu'il  est  Alsacien.  » 

ALLER.  Amber  *,  Ambier  *,  Am- 
bler  ',  Bier  *,  Bler  *,  Brouei-,  Bat- 
lader  ou  charrier  sa  bidoche,  sa 
viande,  Carapater. 

Des  fois  je  m'  dis.  lors^|ue  j'  charrie 
A  douète...  à  gauche  et  sans  savoir 
^Vo  pauv'  bidoche  en  mal  d'espoir,.., 

(Jeui.n  Rictcs.) 
J'ai  dix  ans.  Quoi  :  ça  vous  épate  ? 
Ben:  c'est  comm'  ça,  na!  J'  suis  vovou. 
Et  dans  mon  Paris  j'  carapnte 
Comme  un  asticot  dan'  uti  mou. 

(J.    HiCHEPIM.) 

—  ALLER  VITE.  Carapalei',  Ca~ 
valer.  Patine}',  Se  grouiller. 

—  ALLER  SAXS  BUT.  Balocher, 
Gouaper,  Louper.    Vadrouiller. 

Pour  louper,  faut  louper  en  chien  : 
L'  chien  mont'  pas  dans  les  omnibus. 

™     .  ('»•) 

Toujours  gouaper. 
Jamais  masser, 
Sur  le  boulvard  à  la  r'filer. 
Oui  je  r  dis  en  franc  cœur  : 
Y  a  que  1'  gouapeur 
Qu'a  du  bonheur! 

[Chanson  des  Gouapeurs.) 

Allons,  c'est  assez  vadrouiller. 
\  IV  ment  I  on  rentre  à  latéier. 

(P.  Paillktte.) 

—  S'E.\  ALLER.  Caller,  S'atta- 
cher un  bidon,  une  gamelle.  Se 
barrer.  Se  carapater.  Se  cava- 
ler,  Se  criauer.  Se  débiner.  Se 
donner  de  l'air.  Se  faire  l'adja, 
la  fuite,  la  levure,  ta  paire,  Se 
trotter. 

Puis,  après  la  lialte. 

Me  montrant  l'asphalte, 

P  m"  dit  :  «  Maint'nunt,  calte  : 

V  là  ton  ateiller  !  » 

(L.  Di  BeacY.) 

2 


ALL 


18  — 


AMA 


Puis  i'    s'  barrent  comme  des  foi- 
reux. » 

«  —  \l\ons,criqu'-tùi,y  fai  assez  vu.  « 

«  —  C'est  bien,  qu'i'  m'  d\t,  débine-toi; 
tu  t'expiiqu'ras  demain  chez  1'  com- 
missaire. » 

<■  —  Pas  posse,  que  je  m'  dis,  qu'a  s' 
soye  débinée  avec  un  gasi  » 

Si  a  veut  pas  s'  faire  eun'  raison, 
Un  initln,  j'y  jambonne  1'  hiaire 
El  pis  après  je  m'  fais  La  paire 
Et  j'  prends  cua'  gonzesse  en  maison. 

(A.  B.) 

—  ALLEZ- vors-EX.   Allez   au 

bain  I  Allez  vous  asseoir,  vous 
baigner,  vous  faire  foutre,  vous 
faire  lanlaire,  vous  faire  voir, 
vous  laver!  Barrez  1  Caliez!  Cri- 
guez!  Débinez! Dévissez!  Ouste! 

—  ALLOXS  DOXC  !  Exclamation 
comportant  une  idée  d  incré- 
dulité. Pour!  Pour  chiquer! 
Pour  la  chique!  V.  Plaisanter. 

—  ÇA   VA   BIE\  !  Ça  hiclie,   Ça 
colle,  Ça  tourne  rond. 

ALLIÉ.  Assoce.  V^  Compère. 

ALLUMER.  Coquer  le  rifle.  V.  Ai- 
mable. 

ALLUMETTE.  Bûche,  Chimique, 
Faibloche,  Plombante,  Soiif7'ante 
(de  soufre). 

«  —  Avec  moi,  petit,  c'est  comme  les 
soufrantes  de  la  régie  :  ça  ne  piend 
pas.  » 

ALLUMEUR.  Lantimèche  *. 

ALLURE.  Chic,  Jus,  Touche. 

«  —  Si  tu  l'avais  vue!  ohl  cejusl  » 

ALTERCATION.  Attrapade,  At- 
trapuQc,  Empoignaye.  V.  Alga- 
rade. 

ALTÉRÉ.  Bec  salé,  Soi/fard,  Soif- 
feur. 

AMAIULITÉ.  Giroflerie  '. 
A^IADOl'.  Basane  *,  Dois  pourri  '. 
A.MADOUER.  Agaler,  Aguicher, 


Apachonner  *,  Engaitler,  Engrai- 
ner,  Faire  du  pnllas.  Jeter  du 
gringue  en  tirlife  ou  simplement, 
Jetei'  du  gringue.  Jeter  du  gruau. 

r  lui  j'tait  du  gringue  en  tirlife 
En  f'sant  résonner  son  pognon. 

AMANT.  Petit  homme. 

«  Elle  fut  dévalisée  par  un  autre  petit 
homme  qu'elle  adorait.  » 

(GoBON.) 

—  AMAXT  QUI  PAIE,  Amant  en 
titre,  Amanl  sérieux,  banquier, 
Béte  à  pain.  Dessus,  Éclaireur, 
Milord,  Monsieur,  Monsieur  Un- 
tel,  Nabab,  Négociant,  Ponte, 
Prince,  Protecteur,  Sa  poire, 
Singe,  Type,   Vieux. 

«  On  m'a  volé  une  belle  broche  eu 
diamants,  le  premier  cadeau  que 
m'ait  fait  mon  amant  en  titre,  le 
vieux  baron  de  L...  » 

(iD.) 

J'allons  r.iir'  sauter  les  sacoches 
De  ce  bon  monsieur,  Inn  milord. 

(Festeau.) 

r  n'  va  donc  pas  casser  sa  pipe, 
Mon  vieux  ^ype? 

(ËiG.  Lkmekcieb.) 

—  AMAXT  QU'ON  PAIE.  Al- 
phonse, Arthur,  Gigolo,  Petit. 
V.  Maquereau. 

J'avais  qu'un  gigolo,  tandis 
Oue  j'  suis  la  gigolettc 
A  trenl'-si». 

(L.  D.) 

—  C'tte  parc'-là.  qu'a  disait,  elle  a 
voulu  m'  soul'ver  mon  pUitl  « 

—  AMAXT  COXCUBIX.  Épouc, 
Homme.  Se  désigne  le  plus  sou- 
vent par  les  pronoms  posses- 
sifs. Le  tnien,  le  tien,  etc. 

—  AMAXT  DE  SKCOXI>E  MAUf, 

voire  de  troisième.  Dessous. 

—  AMAXT  HE  PASSAGE  (lors- 
qu'il pait'\.Wit7<c,  Michel,  Miche- 
ton,  rante.  Ponte;  s'il  esquive 
le  tribut,  Lapin,  Lièvre,  Michià 
la  mie,  Michel  de  carton,  Poseur 
de  lapins. 


AMA  —   19   — 


AMÉ 


Faisons  sauter  avec  nous 
Nos  michets  et  nos  marlous. 

(A.  B.) 
J'  suis  ni  mich'ton  ni  barijizet. 

(P.  Paillette.) 

«  Le  grand  Julot  répétait  chaque  soir 
à  sa  uiénesse  :  Méfie-toi  des  bour- 
rique* et  des  poseurs  de  lapins.  » 

o  Elles  rentrent  parfois  à  des  sept, 
huit  heures  du  matin  sans  avoir  pu 
dénicher  un  ponte,  même  de  cent 
sous.  » 

—  AMANT  PAR  CAPRICE  de  la 

part  de  la  femme.  Béguin. 

«  Clara,  ce  soir-là,  s'était  promis  de 
coucher  avec  son  béguin,  le  petit 
fourrier  de  la  troisième.  » 

—  AMAXT  »  UNE  FEMME  MA- 
RIÉE. Aide,  Aide-mari,  L'autre, 
Qui  ferre  dans  le  marida  sé- 
rieux. 

—  AMA\T       IXSIGXIFIAXT  . 

Amant  de  carton. 

AMAXTE.  Toutes  les  expres- 
sions signifiant  Femme,  Fille, 
Épouse  ou  Maîtresse  servent  à 
désigner  l'Amante;  mais  on  em- 
ploie plus  spécialement  les 
termes  suivants:  Bergère, Blonde, 
Connaissance,  Fébosse,  Fée,  Gerce, 
Gigolette,  Gonzesse,  Gogo,  Lard, 
Lesboiuhe,  Lésée  ou  Lezée,  Lusi- 
gnante  *,  Ménesse,  Mislonne,  Par- 
ticulière, Ponette,  Poniffe,  Poule. 

Ça  s'rait  bath  d'en  faire  un  cocu, 
D'y  soul'ver  eun'  de  ses  bergères. 
(Jehan  Rictcs.) 

Auprès  de  ma  blonde 
Qu'il  fait  bon  dormir. 

(^Vieille  chanson.) 

Autrefois,  femme  de  rapport. 
D'un"  terreur  de  la  Villette 
Jï'tuis  l'unique  et  cher  trésor  : 
J'étais  ta  gigolette 
A  Tolor. 

(L.  0.) 

Et  si  nosp'lit's  gonzess's  train' un  peu  la  savate. 
(A.  B.) 
Vous  m'  direz  :  —  Quoi  donc...  t'es  cocu  ? 
—  .Non.  c'est  ma  lesbomb'  qu'est  coquette  ; 
A  dépens'  tout  pour  sa  toilette 
Et  moi  j'ai  rien  à  m'  fout'  su'  1'  cul. 
(!■>•) 


Mon  gros,  j'  peux  pa'  et'  ta  lésée'. 
D'affilé  on  rord'rait  pas  trois  jours, 
Tu  s' rais  d'  la  r'vue  et  j'  s'rais  biisée  : 
Toi  pour  l'os,  moi  pour  les  amours. 

(Blédoiit.) 

«  Et  les  balades,  le  soir,  dans  les 
jrrandes  herbes  et  l'avoine  montée 
de  l'île  du  Bas-Meudon  avec  des 
niénesses  qu'on  renversait  brusque- 
ment au  revers  d'un  talus.  >> 

(J.    LORBAIN.) 

—  AMANTE  COXCURIXE.  Boîte 
à  chagrin.  Bourgeoise,  Collnge, 
Crampon,  Épouse,  Flôme,  Gou- 
vernement, Marque ,  Marque 
franche',  Marqidse. Pot-au  feu. 

«  —  -Ma  foi,  je  n'ai  pu  quitter  mon 
crampon  plus  tôt.  >- 

(E.  Du  ret.) 

«  —  J'  veux  pas  faire  de  peine  à  mon 
épouse,  tu  comprends"?  alors  si  ta 
bourgeoise  la  rencontre,  motus  !  » 

«  V'ià  qu'i'  nous  amène  son  collagel 
Ah  !  non,  quand  on  a  une  flôme 
comme  celle-là,  on  la  sort  pas.  » 

A  la  condiss'  largue  ta  marque 
Avec  son  salé.  Moi,  j' t'embarque 
Pour  un  coup  d'  rigolade  en  grand. 
(L.  DE  Bebcy.) 

—  AMAXTE  QVl  VAlE.Marmite. 

Un'  marmite'. 
La  pot  quelconque,  bel  ou  laid  ! 
Un"  marmite 
Qui  n'  limite 
Pas  trop  r  fricot,  si  vous  plaît 

(BLtDOKT.J 

AMAS.  Charibotée,  Flaupée,  Poul- 
titude,  Tapée,  Tinée.  V.  Abon- 
dance. 

AMASSER.  Mettre  à  la  carre. 
Mettre  à  gauche.  V.  Économie. 

AME.  Affe. 

AMENDER  (S').  Acheter  une 
conduite. 

Yen  a  mùm'  qui  finiss'  par  ach'ter  eun  conduite 
(A.  B.) 

AMENER.  Apporter. 

«  —  .\lors,  c'est  convenu  ;  tu  viens  di- 
manche, et  l'apporteras  ta  femme.  » 

AMÉRICAIN  du  Nord.  Jonalhan. 


AMÉ 


—  20  — 


AMO 


AxMÉRIQlIE.  Le  quartier  d'Amé- 
rique à  Paiis.  Les  Carrières. 

AMEUBLEMENT.  Bois. 

Ses  6oit  d'vaient  èlre  insuffisants 
Ou  p't-èl'  ben  qu'a  n'avait  ^^^s  à'  chambre. 
(Blëdukt.) 

AMI.  Achate,  Àmache  \  Amar, 
Amarre,  Aminche,  Aminchemar, 
Amunche,  Disol  *,  Copain,  Copin, 
Fanande  ',  Fanancld  *,  Fiasse, 
Flamand  *,  Frange,  Frangin,Frère, 
Maire  *,  Matelot,  Monanl,  Pote, 
Poteau,  Social,  Vieille  branche, 
Vieux  frère,  Vieux  lapin,  Zig, 
Zigard,  ligue. 

Et  pis  lut!  et  viv'ut  les  aminches  ! 
Viv'nl  les  escarp'  et  viv'nt  les  griuches!... 
(A.  B.) 

Eli!  quoi,  Margot,  lu  viens  à  ma  renoontre, 
Tu  veux  parler  à  ton  ancien  copain  ? 
(Kio.  Lkmeucier.) 

Vlà  les  fanand's'  qui  radinent. 

(J.    HlCHEPlS.) 

On  alicli^  d'avec  les  fiasses 

Chez,  tous  les  troquets  du  quartier. 

Il  n'était  ni  beau,  ni  rupin; 
Slaij  c'était  un  signe,  un  lapin'. 

(Bbioixkt.) 

Elle  a  fait  sucrer  mon  social. 

„  _  Allons,  que  j'  lui  dis.  lua  vieille 
branche,  tu  t'  fais  du  sang  pour  si 
peu  d'  cliose  ?  » 

—  AMIS       INSÉPARABLES  . 

Comme  cochons.  Comme  cul  et 
chemise. 

—  AMIS  DE  PUISON,  Amis  de 
coUiUjc,  Poteaux  de  bal.  V.  Pri- 
son. 

A  M  h:  AL.  Amiteux,  Girofle'. 
V.  Aimable. 

AMIE.  Copine,  Fràlinc,  Frangine, 
Monante',  Sœur. 

«  Avec  sa  copine  elle  allait  passer 
tous  ses  dimanches  au  Moulin  de 
la  Galette  » 

•  —Tu peux  causerdevant  Mélanie.  11 
n'y  a  pus  de  danger:  c'est  une  fran- 
gine. » 


«—Celle-là,  jeté  défends  d'en  dire  du 
mal.  C'est  une  sœur;  elle  m'a  assis- 
tée quand  j'étais  à  la  campagne.  » 

AMITIÉ  (MOTS  D').  V.  Cama- 
rade, Enfant,  Femme. 

AMXISTIE.  Ilcdam.  V.  Grâce. 

AMORCE.  Graine  de  niais. 

—  Pour  la  pèche,  Gobbe. 

AMORCER.  Faire  du  clinc.  Jeter 
ses  pelotes. 

«  Pendant  ce  temps-là,  mon  Milot 
faisait  de  l'œil  à  l.'i  sœur,  i'  J'taît 
ses  plotes.  » 

'<  Va  falloir  que  je  fasse  du  clinc  aux 
gens  qu'a  du  pognon.  » 

(J.    AjALBiKT.) 

AMOUR.  (Sentiment.)  Gobage. 
V.  Caprice. 

—  FAIRE  L'AMOUR.  Y.  Coït. 

—  L'.VMOUR.   Le  Dardant  ou  le 
petit  Dardant,  La  fée. 

Iricaillo  est  le  théâtre 

Du  petit  danlaiit  ; 
Fonçons  à  ce  mion  folâtre 

Notre  palpitant. 

(Granval.) 

AMOUR.VCHER  (S  ).  Se  casquer^ 
Se    chiper,    Se    coqueluchonner y 
S'enganter  de  ou  pour. 

«  Elle  s'était  casquée  d'un  vilain  mon- 
sieur. » 
«  Elle  s'était  chipée  pour  songnasse.  » 

Un  jour,  à  la  Courtillo, 
Je  m'étais  enganté. 

(ViDUCO.) 

AMOURETTE.  Parapluie,  Pépin. 
V.  Caprice. 

AMOl'REUSE.F^esanfc*.  N  •  Mai- 
tresse. 

AMOUREUX.  Chaud  de  la  pince^ 
Féesant',  Marcheur. 

Sa  fommo  ^tnit  un  vrai  glaçon  ; 
Au  rebiiurs,  lui,  rhnud  de  la  pince, 
Vou»  menait  la  »ie  on  garçon.. 


irç( 

(5 


lUCLOI.) 


,AMP  —  2i  — 


ANA 


Il  ne  comptait  plus  ses  conquêtes  : 
C'était  uo  marcheur  épatant. 

AMPHITHÉÂTRE.  Jwp/ii(apoc.)r 

Paradis,  Poulailler.  ; 

—  '  HABITUÉ    D'AMPIIITHÉA- 
TRE.  Sénateur. 

AMPOULE.  Cloque. 

AMPUTER.  Charcuter. 

«  Les  carabins  l'ont  chnrcuté.  » 

AMUSAXT.  'Bidonnant,  Bolant, 
Boyaiitant  ou  Boyotant,  Cham- 
pêtre, Champignot,  Crevant,  Drù- 
louillard,  Fêlant,  Gondolant,  Ma- 
rant.  Pilant,  Poilant,  Pouffant, 
Rifolard,  Rigolard,  Rigolboche, 
Rigolbochant,  Rigolo  (fém.  Rigo- 
lote), Rigouillard,  Robignol,  Rou- 
lant, Tirehouchonnant ,  Tordant, 
Torsif. 

-  V  nous  a  raconté  son  marida,  c'était 
bolant.  » 

«  —  Dis  donc,  il  était  boyotant,  Del- 
phin,  dans  la  r'vue.  » 

«  Elle  est  champêtre,  sa  frangine;  elle 
est  tout  c'  qu'y  a  d"  chanipignol.  » 

«  A  Londres,  à  peine  ai-je  fait  trois 
pas  dans  la  gare  que  je  me  cogne 
à  nouveau  à  un  policier.  Ça  devient 
gondolant.  » 

(E.   PoCGET.) 

«  Deux  de  ces  voyous  ont  trouvé  ri- 
golo de  poser  des  cochonneries  en 
plein  tapis  du  salon,  b 

(Tbistin  Bbbmard.) 

«  Il  fallait  les  entendre  s'attraper, 
c'était  roulant.  » 

AMUSE-MEXT.  Bombe,  Bosse, 
Rigolade,  liiole  ou   liiolle. 

<<  Quelle  bombe',  mon  vieux,  c'  qu'on 
s'en  est  payé  une  bosse  ;  que  plat 
d'rigolade.  » 

AMUSER^  (S").  Bosser,  Être  en 
bombe,  Être  en  riole.  Faire  la 
bombe,  Fricoter  (arg.  mililaire), 
Rigolbocher,  Riyolei',  Se  boler,  Se 


boyauter.  Se  boyoter.  Se  crever, 
S^en  payei',  S'en  payer  ou  en 
prendre  une  bosse,  une  tranche. 
Se  fêler,  Se  gondoler.  Se  gonfler 
ou  Se  gonfler  le  mou,  Se  marei', 
Se  piler,  Se  poiler.  Se  tirebou- 
chonner.  Se  tordre. 

«  Le  jour  de  la  Sainte-Barbe,  les  artil- 
leurs   sont  en  bombe.  » 

(POMPOH.) 

«  C'est  du  coup  qu'on  se  boyaufrait 
de  Ménilmuche  à  Montparl  » 

«  Ah!  je  nie  cr'evel  laissez-moi  me 
tordre  1  » 

«  —  C  qu'on  s'est  mare  à  la  foire  du 
Trône  1  Viens-y  donc  d'main,  on 
s'  pil'ra.  » 

«  —  Oui,  je  me  rappelle  qu'on  ne  te 
voit  jamais  fricoter  avec  tes  cama- 
rades. » 

(H.    L.\VEDAS.) 

—  S'AMUSER  DE  QUELQU'UN. 

Le  bêcher,  le  charrier,  le  Jardi- 
ner, Se  payer  sa  fiole,  sa  poire, 
sa  tronche.  V.  Se  moquer. 

On  p.TrIe  encor  de  loi,  tu  sais  ! 
Voui.  on  en  parte  en  abondance, 
On  s"  fait  ta  tête  et  on  s'  la  paie. 

(JbHAN    BlCTOS.) 

AX.  Berge,  Brisque,  Longe,  Pige. 

«  Jusqu'à  ses  douze  berges,  ses  vieux 
l'avaient  mis  chez  les  frères.  » 

«  Aile  était  avec  un  gonced'au  moins 
cinquante  brisques.  » 

A  n'avait  pas  cor  ses  quinz'  longes. 

AXALOGUE.  Kif,  Kifkif,  Kifkif- 
bourricot.  Synagogue.  V.  Équi- 
valent. 

Car  vous  pouviez  rester  comif 
Fn  écrivant  pour  «  même  chose  ■  : 
hif-kif. 

(A.  B.) 

AXARCHISTE.  Anarcho,  Bom- 
biste,  Compagnon. 

Y  en  a  mém'  qu'ont  leurs  deux  bachots. 
Chez  les  anarchot. 

(Bi.«M*r.) 


ANE 


—  22  — 


ANN 


«  Ce  jour-là,  tous  les  compagnons, 
les  timides  comme  les  bombistes, 
applaudiront  d'autorité.  » 

{Le  Père  Peinard.) 

AIVE.  Bourdon,  Bourri,  Bowricot, 
Branqite  *,  Oreillard,  Orillard, 
Martin,  Ministre. 

«  Au  moment  où  la  vieille  passa  avec 
sou  bourricot,  Landelle  cria  au  fac- 
tionnaire :  «  Présente  les  armes, 
v'ià  r  ministre.  » 

AIVECDOTE.  Apoloche  (corrup- 
tion d'Apologue). 

«  J'  vas  te  dire  un  truc  qu'on  m'a 
raconté  ;  écoute  bien  Vupoloche.  » 

AXERIE.  Connerie,  Çonnerie,  Cti- 
terie,  Moiderie. 

«  Les  çonneries,  tu  n'en  rates  pas 
une!  » 

AIVGES.  Franches  volantes  *, 

ANGLAIS.  Angliche,  Engliche, 
Goddem,  Vaquant  sur  sel. 

Et  ça  fait  vraiment  mon  ognon 
De  m'  ballader  comme  un  Angliche, 
Sans  détiler  mon  beau  poguoii 
Et  sans  fusillfr  mon  articho. 
J'ai  pas  besoin  d'uuto-moblot 
Pour  filer  comm'  la  grand'  duchesse, 
J'  vas  à  Nice...  à  Monte-Carlo... 
Aux  frais  d'  la  princesse. 
(A.  B.  Les  Soiilotoques  d'Honoré  Constant.) 

«  Les  vaches  entrent  dans  la  maison; 
mais  les  Engliches  avaient  entendu 
et  s'étaient  donné  de  l'air.  » 

(ThISTAN    Bt-KM.lllD.) 

«  A  force  d'aller  à  droite,  à  gauche, 
de  se  mêler  aux  iioddem  et  aux 
Tarteille,  ils  deviennent  à  la  fin 
cosmopolites...  » 

(G.  b'EsHARnta.) 

—  On  désigne  aussi  les  Anglais 
par  touli's  sortes  de  noms 
empruntés  à  leur  langue, 
tels  que:  Beefstcak,  Plum- 
pudding,  lloatsieef,  Stock- 
fish,  etc.,  ainsi  que  par  des 
expressions  évoquant  la 
couleur  rouge  :  Écrevisse, 
Homard,  Vermillon,  etc. 


'<  Nos  deux  rosbifs  parlent  à  la  mère 
Valu  et  lui  demandent  si  elle  ne 
connaîtrait  pas  un  gosse  pour  guet- 
ter. )' 

(Tbistan   6f.R?(ARD.) 

AXICROCHE.  V.  Accident. 
AIVLMAL.  Bestiau. 

«  —  R'gardez-moi  c'  bestiau  qui 
n'avance  point,  disait-il  en  frap- 
pant à  coups  redoublés  le  malheu- 
reux cheval.  » 

ANNEAU.  Attache. 

«  J'allume  un  pétrousquin  qu'  avait 
des  attaches  en  jonc  aux  es- 
gourdes.  » 

—  ANNEAU  DE  BAGNE.  Arga- 
neau,  Boucle,  Double-boucle, 
Chaussettes,  Manilles. 

«  Les  arpions  dans  les  chaussette^  et 
des  manilles  aux  pognes,  il  était 
comme  à  la  crapaudine.  » 

ANNÉE.  Berge,  Brisque,  Gerbe, 
Longe,  Longue  ',  Pige,  Plombe  *. 

«  Après  avoir  tiré  ses  trois  piges  au 
Bat.  d'Af.,  i"  s'est  r'mis  avec  la  mé- 
nesse.  » 

ANNONCE.  Bonime,  Pallas,  Pos- 
tiche, Posliije,  Salade. 

«  Berlingot,  qui  fait  le  potlas  chez 
Pezon,  est  un  de  ceux  qui  s'enten- 
dent à  la  postige,  il  vous  tourue 
une  salade  de  première.  » 

ANNONCER.  Bonimenter,  Bonii\ 
Faire  le  pallas,  la  pofilige.  Pasti- 
cher, Postiger.  \.  Parade. 

M  C'est  durillon  de  bonimenter  jusquïi 
des  dix  ou  douze  trayages  dans  une 
journaille.  » 

«  Si  tu  l'entendais  postiger  sur  la 
fête,  tu  te  marr'rois.  » 

ANNONCEUR.  Boniment eur,  Ho- 
nisseur.  Saladier. 

«  A  cette  dernière  tournée  du  «  Chat 
Noir  »  le  rùle  de  Inmtmenteur  était 
tenu  par  le  spirituel  chansonnier 
Dominique  Bounaud.  » 

[ii.    MOKTOYI.) 


ANT 


—   23 


APÉ 


«  Le  bonisseur  annonça  que  la  repré- 
sentation allait  commencer.  » 

«  Ce  bachelier  en  était  arrivé  à  ac- 
cepter lemploi  de  saladier  dnns 
une  baraque  de  femme-torpille.  » 

(G.  DE  Fbollss  ) 

AXTÉCÉDEXT     JUDICIAIRE. 

Faffes.  V.  Casier  judiciaire. 

ANTHROPOMÉTRIQUE  (SER- 
VICE .  Bureau  des  pieds. 

ANTIPATHIQUE.  (Pris  substan- 
tivement.) Gueule  à  chier  dessus. 
Gueule  en  coin  de  tue.  Poire  de 
schnock,  Tête  de  lard. 

Des  tasd"  sal's  typ's.  des  poir's  de sehfiocky 
Têt's  de  lord...  et  gneul'  en  coin  d  rue 
Qui.  sous  préless"  qu'on  n'e«t  qu'un'  grue, 
Vous  emmerJ'  uue  heure  pour  un  bock... 

(BUÉDORT.) 

AXUS.  As,  As  de  pique.  Bocal, 
Borgne,  Entrée  des  arlisies.  Esca- 
lier de  sei-vice,  Fiac,  Fiaci-e,  Plaque, 
Fignard,  Figne,  Pignedé,  Fignon, 
Fion,  Foiron,  Foirpetle,  Gnard. 
Lorgne,  ilanillon,  Ognon,  Os, 
Pastille,  Pastille  du  sérail,  Petit, 
Pette,  Pièce  de  dix  ronds  ou  de 
dix  sous.  Bond,  Rondelle,  Rosette, 
Savonnette,  Tabatière,  Tirelire, 
Trèfle,  TroudWix,  Trou  de  balle, 
de  bise,  de  la  fine,  du  souffleur, 
Trou  fignard,  Troufignon,  Trou- 
fion, Trousse,  Zéro. 

o  La  maison,  qui  était  le  rendez-vous 
de  gens  aux  mœurs  asiatiques,  avait 
cj-niquement  pris  pour  enseigne  un 
ns  de  pique;  ce  qui  amusait  fort  les 

,    habitués.  ■ 

{Chronique  parisienne.) 

V  Plusieurs  fois  depuis,  le  maes- 
tro H...  eut  la  mésaventure  d'être 
ainsi  surpris,  soit  s'introduisant 
comme  membre  de  la  Société  des 
artistes  dans  un  cercle  ouvrier,  à 
la  façon  de  Germiny  biribi,  soit  se 
trompant  de  porte  dans  les  cabinets 
d'aisances  et  cherchant  toujours 
Ventrée  d^s  artistes.  » 

(E.  LcpiLLmc*.) 


«  Un  gonce  qu'avait  dû,  étant  mi- 
gnard.  avoir  un  larbin  pQur  y  tor- 
cher r  flaque.  » 

n  Les  clebs  pourraient  s'  flairer 
Y  Jignard  tranquillement.  » 

Cn'en  a  qu'espèr'nt  en  eun'  Justice 

D'aut  s  en  la  Gloir'  (ça,  c'est  un  vice 

Leur  Tau tdansT/ipii'  trois  plum's  de  paon). 

(JeBA5    RlCTCS.) 

Su*  r  boul'Tard  des  Capucines, 

Ou  Toit  passer  les  coquines. 

Deux  par  deux,  se  donnant  1'  bras 

Et  faisant  leurs  embarras  : 

Ell's  prenn'nt  de  drôl's  de  tournures 

Et  tortill'nt  leur  troufignon. 

En  passant  d'vanl  les  d'vaninres  : 

C'est  d'  VognoH. 

V'ià  d'  X'ognoH. 

(A.  B.) 

r  n'  marchait  pas  pour  la  di»ue 
Car  i'  soignait  cher  ses  d'ssous; 
Et  fallait  raquer  un  ciçue 
Sa  pièc  de  dix  sous. 

«  Ils  rirent  de  ce  qu'elles  le  trouvaient 
en  fonctions,  son  trou  de  balle  au 
grand  air.  » 

(E.  ZoLi.) 

ANXIEUX.  Qui  ne  bande  plus  que 
d'une  (obscène). 

APATHIE.  Flemme. 

«  Impossible  de  l'émouvoir,  c'est  la 
flemme  en  personne.  » 

APATHIQUE.  Dort-en-chiant, 
Flcniard,  Flemme,  Gnangnan. 

«  De  braves  gens  très  souvent,  mais 
flemmes,  insouciants,  vivant  au 
jour  le  jour.  » 

(GOBOR.) 

APERCEVOIR.  Allumer,  Dégoter^ 
Frimer,  Gâfer,  Mordre,  Pigera 
Rechàsser,  Bemlroquer.  Repérer, 
Bequinquer.  V.  Regarder. 

«  Quoi  qu'  yallumel  —  Deux  Qicards 
en  train  d'  nous  r'moucher.  u 

Donc,  j'arriv'  su'  1'  tas  et  j'  rembroque 
Ma  gare'  de  poul'  qui  t'nait  1'  crachoir 
Avec  d'aut',  auprès  du  séchoir. 
El  qui  n'en  foutait  pas  euu'  broque 
(L.  DE  BimcT.; 

APÉRITIF.  Apéro. 


APL 


..  Il  est  cinq  heures,  allons  boire 
Yapéro.  » 

APLATIR.  Écrabotiillcr. 

«  Les  uns  se  saisissent  aux  cheveux, 
hurlent  frénétiquement  et  sVcm- 
bouiUent  sans  être  entendus.  » 

(E.   Behgkbat.) 

APLOMB.  Astuce,  Chien,  Culot, 
Estomac,  Eslome,  Santé. 

Quel  chien',  quelle  astiic".  quell'  santé'. 
Tu  veiiv  m'  fair'  payer  la  bouteille?... 
Ëhl  ben,  t'as  du  culot,  ma  vieille. 
(Brioi.i.et.) 

APOSTROPHER.  Arçonner,  Au- 
bader.  V.  Admonester. 

APPARENCE  (EN).  Pour,  Pour 
la  chique.  Pour  la  frime. 

«  —  Alors,  tu   marches  dans  la   bi- 

naise  ? 
—  Pour]  » 

APPARTEMENT.  Se  désigne  par 
les  équivalents  de  Logement  et 
de  Maison. 

APPAT  pour  la  pêche.  Gobbe. 

APPEL.     (Uecours    en    justice.) 


—  24  —  APP 

entrée .  Lui  faire  son  entrée,  lui 
faire  un  costunif. 

—  i>.TRE   Al»I»L.\UI>I.  Avoir  sa 
côtelette,  Boire  du  lait. 

—  XE    PAS   ÊTRE  APPLAIDI. 

Rama.<'ser  une  ou  la  hûclie  ou 
la  pelle.  Remporter  une  ou  la 
tape. 

APPLAUDISSEMENTS.  Tabac, 
Zinc. 

—  PAS LE  MOINDRE  APPLAU- 

IUSSE.MEXT.  Pas  une  claque. 
Pas  une  lape. 

«  11  croyait  faire  beaucoup  d'effet 
avec  sa  nouvelle  chanson  ;  il  e?t 
sorti  sans  une  tape.  » 

APPORTER.  Abouler,  Amener. 
«  Le  garçon  aboula  deux  litrons.  » 

«  —  Ami^ne  le  barhotin  avec  tézigue 
chez  le  fourgat.  » 

APPRÉHENSION.  Flube,  Gou- 
runce,  Taf,  Trac.  V.  Peur. 

«  J'ai  r  frac  de  rencontrer  ma  gon- 
zesse  avec  Ugéne,  alors  ej'  réponds 
de  rien.  » 


Rappel. 

«  J'ai  paumé  en  première  instance; 
mais,  pour  siàr,  ej'  gagnerai  en  rap- 
pel. » 

APPELER.  Arçonner  (on  écrivait 

autrefois  Aresonner'),  Epprener'. 

—  APPELER  PAR  L'X  SIGNAL. 

Faire  le  dune,  le  ser.  V.  Signal. 

—  APPELER     E.\     SIFFLA.NT. 

Hisser. 

—  APPELER  A  LAIDE,  AU 
SECOl'RS.  Aboyer,  Gueuler  au 
chanon,  à  la  chienlit. 

•I  y  me  r'Ii've;  la  .Mélie  s'  met  à  gueu- 
ler au  charron;  et  mon  EuBf'-be  ra- 
masse sa  plure  et  met  le»  voiles.  » 

—  E.\  APPELER.  Rappeler. 
APPÉTIT.  La  dent.  V.  Faim. 
APPLAUDIR    un    acleur   à   son 


APPRENTI.  Arpète  ou  Afyette^ 
Attrape-science,  Galifard,  Gnppe- 
saucisse,  Lajnn. 

Dans  r  temps,  quand  nous  étions  arpettet, 
Tous  les  lundis  j'allais  au  bain 
Chez  Fill'rv,  fair'  des  valipetlef... 
(A.   B) 

«  —  Pour<^tre  comp.ignon,tu  seras  lu- 
pin ou  apprenti,  plus  tard  tu  pas- 
seras renard  ou  aspirant.  » 

(IlltVItXII.) 

—  APPRE.NTI  MAÇON.    Chéti/, 
Vidtigiur.  V.  Maçon. 

—  APPRK.XTI  >iAR<:ilAM>.  Bis- 
toi.  V.  Commis. 

—  APPRE.NTI  PEINTRE.   Mar- 
cassin. V.  Peintre. 

—  APPRENTI  TAILLEUR.  Tar- 
tare.  V.  Tailleur. 

—  APPRENTI     VOLEIR.     Pé- 

griot,  Volaillon.  V.  Voleur. 


APP 


—  APPRENTI      SOUTENEUR. 

Brùcheton,  Macrotin.  V.  Maque- 
reau. 

APPRENTIE.  Arpette,  Groulasse, 
Groule. 

—  APPREXTIE      DANSEUSE. 

V.  Danseuse. 

—  APPRENTIE  MODISTE.  Trot- 
tin. 

«  Encore  tout  enfant,  j'étais  donc 
trotlin,  c'est-à-dire  un  de  ces  vingt- 
cinq  mille  saute-ruisseaux  femelles 
qui  traînent  le  long  des  boulevards 
leurs  tristes  bottines...  ■• 

(0.  Mktémeh." 

APPROCHER.  S'annoncpr,  Radi- 
iier.  Rappliquer.  V.  Arriver. 

«  V'ià  ma  frangine  qui   s'annonce.   » 

ARABE.  Arbi,  Arhico,  Arhicot, 
Bicot. 

«  Ah;  r  pauv'  frangin,  c'  qu'on  t'  l'a 
envoyé  chez  les  .4/-6t.9,  aux  bat.  d'Af., 
avec  les  joyeux.  » 

—  PATOIS  ARABE.  Sahir. 

«  Elle  prononce  eu  sabir  des  paroles 
indistinctes.  » 

(HlGCES  LE   Roux.) 

ARAIGNÉE.  Pileuse,  Maçonne, 
Sisyphe  *,  Tendeuse,  Vagabonde. 

ARBITRAIRE.  Féodec\ 

ARBRE.  Cocard  *,  Coquard  ',  Porte- 
fetnlles,  Quoquard  '. 

ARC-EX-CIEL.  Cravate  de  cou- 
leurs. 

A  U  C  H  E  V  È  Q  l' E.    Archipointu, 

Gourd-Razis  '■. 

ARDEXT.  Altéque',  Qui  a  des 
c.lles  au  cul  obscène),  Qui  est 
là.  Qui  en  a.  V.  Brave. 

—  ARDENT  KX  AMOUR.  Ban- 
deur,  Bon  baiseur.  Bon  fouteur. 
Bon  planteur.  Chaud  de  la 
pince.  Cochon,  Dard,  gaule  ou 
vit  d'acier.  Que  ut  if.  Tendeur. 
Toutes    ces  expressions    sont 


—  25  —  ARG 

obscènes.  Porte'  sur  l'article, 
sur  la  chose.  Dans  les  Flandres, 
on  emploie  le  mot  Rosse  en  ce 
sens. 

ARDEUR  au  travail.  Graisse  d'a- 
battage, Huile  de  coude. 

<(  —  Eh!  bien,  quoi?  ce  travail?...  ça 
ne  va  pas?...  mets-y  un  peu  d'huile 
de  coude,  sapristi  !  » 

ARGEXT.  Âbsol.  Blanc,  Blan- 
quette, Ce*,  Plâtre. 

«  U  avait  chauffé  une  cartière  en  beau 
blanc.  » 

«  r  fait  r  marie  avec  son  bob  en 
plâtre.  » 

Soo  carte*  j'ai  pessigué. 
Son  carie  *  et  sa  toquaQte 
El  ses  attaches  de  eé  '. 

(Vieille  chanson  argotique.) 

—   ARGENT    MONNAYÉ.    Ache- 

toir,  arhetoire  ou  achetuires. 
As,  Atout,  Auber  ou  Aubert,  Ba- 
gafe*.  Beurre,  Bille,  Biliemont, 
'Biscuit.  Blanc,  Blanquette,  Blé, 
Braise,  Bulle,  Caire',  Carie', 
Carlo",  Carme,  Ce  qui  se  pousse. 
Cercle,  Cliarle',  Cuivre,  Douille, 
Étoffes',  Faces,  Fet-raille,  F/ac, 
Fric,  Fricot,  Gaitte',  Galette, 
Galtouze,  Gâteau,  Gib',  Grain, 
Graisse,  Gras,  Grisbis,  Gruau, 
Huile,  Mazille',  Menouille,  Mé- 
tal, Michon',  Mitraille,  Mona- 
cos,  Monarques,  Monnerons', 
Monouille ,  Momifie ,  Serf, 
Noyau,  Ognon,  Onguent,  Os, 
Oseille,  Pépettes,  Pèse  ou  Pèse, 
Picaillons ,  Pimpions  *,  Phi- 
lippe ',  Pions,  Plâtre,  Pognon, 
Potage  (arg.  des  joueurs), 
Pouiffe',  Poussier,  Sauvette, 
Sonnettes,  Style,  Vaisselle  de 
poche.  Zinc,  Zozotte. 

Comme  i'  naTait  pas  d'ach'toir, 
l  s'est  pnToyé  l'  mouchoir 
A  la'tire. 

Ce  qui  ni'intéress"  surtout 
C'est  qu'en  glissant  la  première 
Kir  nous  laiss'ra  sou  atout. 

Quand  on  n'avait  pas  d'  marmite 
On  l)oaiTait  chez  l   i*r'  Lafrite 
Four  un  peu  d'aut>er... 

(A.  B. 


ARG  —  20  — 


ARG 


Vivent  le  flaCy 
Le  poution,  le  fricot,  le  pèse. 
Le  plâtre,  les  pélots,  lu  braixe 

Millets  en  sac! 

Vive  le  flacl 

(Blédort.) 

Sûr.  c'est  pas  eun'  gerce  à  la  roue 
Qui  m'  méjiris'ra  pour  manqu'  de  carme. 
(Jehan  Hictus.) 

Je  m'  nioqu'  qu'i'  n'  soit  ni  jeun'  ni  beau, 
Pourvu  qu'il  ait  de  c'  qui  s'  pousse. 
Je  m'  laiss'rai  tomber  sans  s'cousse. 
(J.  Behthieb.) 

Les  dupes  sont  privez  de  caire'. 

(Fhançois  Villos.) 

On  est  malfrein,  mac  et  fripouille; 
On  croit  à  rien;  et  l'on  vit  bion 
Avec  des  cercles  plein  la  fouille. 

(L.  DE  Bkbcy.) 

Mais  si  la  rondisse  est  sans  cuiore  ; 
Quand  les  crapauds  gueulent  la  faim  ; 
Quand  les  harnais  vont  au  biffln  ; 
Ali!  bien  maraud  qui  voudrait  suivre 
Les  bons  conseils  que  vous  baillez! 

(ID.) 

Du  croquant  fais  une  lessive, 
Cliope-lui  cornant,  douille  et  sive. 
(Hogier-Gbison.) 

T'as  nib  d'étoffes  *'?...  Va  pas  d'  deuil  ! 
Le  tôlier  va  nous  faire  à  l'œil. 

(Laguichi.) 

Et  les  trimardeurs  sans  ferraille. 
Les  pilons  et  les  purolius 
Falmucherout  sur  la  mitraille 
Des  gavés  et  de  leurs  putains. 

(I..    DE    BeIICT.) 

Emlirassons-nous,  ma  gijrolctte. 
Adieu,  sois  sage  et  travail!'  bien, 
Tàcli'  de  gagner  un  peu  d'  galette 
Pour  l'envoyer  à  ton  pauv'  chien. 

(A.  B.) 

J'  cass'rai  la  gueule  aux  proprios, 
A  tous  les  gens  qu'a  d'  la  f/attouze 
Qu'il  a  gagné'  dans  dos  agios. 

(In.) 

Pour  boire  a  m' trichait  su'  1'  gâteau. 
(lo.) 

Si  j'avais,  pour  me  graisser  1'  bide. 
Que  la  graiss'  que  tu  fiii<  su'  1'  tas, 
J'  crois  qu' j'aunis  souvent  1'  battant  vide  ; 
Car  Mec  toi  I'  gruau  n'  tomb'  pas. 
(Hector  Sombre.) 

•  Ce  n'est  pas  aux  répétitions,  c'est  à 
VhuHe,  connue  on  <iit  en  style  de 
coulisses,  c'est-à-dire  devant  le 
public  payant,  que  se  jugent  les  ou- 
vrages qu'on  y  représente.  »• 

(II.    HOCHEKOIT.) 


«  .Nenni,  c'est  ce  qui  me  fait  ambier 
hors  de  cette  vergne;  car  si  je 
n'eusse  eu  du  michon  ',  je  fusse  coni 
de  faim.  « 

(G.    CuiBBAtl.) 

«  S'il  avait  des  grains,  on  luy  raseroit 
le  mynois.  » 

(  Vie  de  saint  Chrgstophc.) 

«  La  mort  dans  l'âme,  il  s'est  décidé 
à  leur  sauver  la  mise  et  à  verser  la 
belle  monouille.  » 

(Pocget.) 

«  11  s'informa,  avant  d'entrer  chez  le 
marchand,  si  son  compagnon  avait 
du  nerf.  » 

Voyant  qu'  dans  1'  jardin  on  dansait 
J'  alions  danser  notre  menuet'... 
L'  sacré  violon  qu'  avait  joué  faux 
Voulut  me  d'mauder  des  noyaux. 

(VADt.) 

Faut  les  solir  dieux  1'  Tapissier, 
Et  puis  partager  le  poussier. 

(IM 

L'  soir  on  rencont.-'  plus  d'un'  fripouille, 

Extra  muros, 
Qui  vous  assomme  et  vous  dépouille 

De  votr'  pauvre  os. 

\y.  Meusv.) 

Vrai,  j'  m'enfifrais  ben  un'  bouteille  : 
A  présfut  qu'  t'es  sorti'  d'  là-bas, 
Envoy'-moi  donc  un  peu  ù'oseiUe 
A  Mazas. 

(A.  B.) 

Tu  pens's  un  peu  s'i'  s'en  fout  ben... 
r  marche  avec  nous  pour  le  pèze  ; 
Du  jour  que  nous  n'aurions   pu  d'  braise 
On  nous  enverrait  tous  au  bain. 
D'  la  braise'.  ..  i's  n'en  ont  pas  t'-pais... 
Même  i'  parait  qu'i's  n'en  out  guùre... 
Et  comme  i's  ont  soiipé  d'  la  guerre, 
I's  d'mand'nt  qu'ont  leur-z  y  u>ut  la  paix. 
(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

Mais  à  caus'  de  ses  pëpelles 
Je  suis  restée  a«ec  lui. 

(Brioi.let.) 

—  PIÈCE  D'ARGKXT.  Blafard, 
Mousseline,  Sonnette. 

—  MoNN.MK  b'.\R<;i:NT  : 

0  fr.  5iO  :  Blanchette,  Iflanchisseuse, 
Crotte  de  pie,  Gmin,  Goutte  de 
lait,  Lixdrc,  Pastille,  Petite  pis- 
tôle,  Petite  veilleuse,  Rotinette. 

i  fr.  :  Balle,  Hertelot,  Comhric  ', 
Linve,  Linvé,  Point,  Veilleuse. 


AR6 


—  27   — 


ARl 


2  fr.  :  Lavante,  Larantequé,  Laran- 
tequet,  Roue  de  devant. 

•3  fr.  (Somme  de)  :  Escale,  Loitré. 

5  fr.  :  Bougie,  Chatte,  Dalle,  Dollar, 
Dinngue,  Gallet,  Gouge,  Gourdo- 
che.  Lune,  Palet,  Pièce,  Rondin, 
Roue  de  derrière,  Thunard,  Thune, 
Tuile. 

«  Pour  une  malheureuse  crotte  de 
pie,  pour  une  petite  blanchette  de 
rien,  pour  une  goutte  de  lait  qu' 
t'as  paumée,  tu  fais  tout  c'  barouf- 
là"?  Qi^é  qu'  tu  bonirais,  alors,  si  tu 
dêchais  d'un  dollurl  » 

Uaécu  flambant  neuf,  un  6/a/arrf  de  cinq  6a/fesl 

(J.    RlCHKPI>.) 

Non...  vrai...  ces  chos's-li,  ça  m'  dépasse  ! 
Faut-i'  qu'eun'  gonzfss'  »oy'  paquet 
D'  prendre  un  Irauc  cinquant'  pour  eun'  passe 
Quand  a  peut  d'mander  tarant' quet... 

(A.  B.) 

a  11  me  refile  toujours  un  linvé,  des 
fois  lavantqué  :  il  ne  s'agit  que 
d'être  à  la  distribution.  » 

(M.    UOUSAY.) 

"  — Tu  les  as  raqués  une  escale,  trois 
balles  avec  la  pendule.  » 

<  Quand  je  ne  lui  donnais  qu'une 
thune,  il  s'en  allait  sans  manger 
avec  moi.  » 

(GORON.) 

«  —  Une  drhigue  toute  ronde,  dit  le 
fourgat. 

—  Oh!  mettez  six  points^ 

—  Des  plis  !  ça  vaut  juste  une  gouge; 
et  encore?  « 

<■  De  quoi  qu'i'  r'naude  ?  j'y  assure  une 
chatte  tous  les  jours!...  con)bien 
qu'i"  y  faudrait  d'  bougies  pour 
s'éclairer?  » 

—  ARGENT  COMPTANT.  Rubis 
sur  pieu. 

—  ARGENT  IIOXNÉ  A  UN  AVO- 
CAT. Savon. 

—  ARGENT  PRÊTÉ.  Bijoutene. 

—  ARGENT  SOUSTRAIT  PAR 
UN  COMPTABLE.  Fourbi,  Ra- 
biot. V.  Bénéfice. 

—  SAC  D'ARGENT.  Flacul. 


—    REVENIR    SANS    ARGENT. 
Revenir  carton.  Etre  carton. 

El  pendant  c'  temps-là  1"  michet  passe... 
Et  tous  les  soirs  aile  est  carton. 

(A.  B.) 

ARGENTERIE.  Blanc,  Blanquette, 
Cè\  Plâtre. 

«  Elle  ne  fourgue  que  de  la  blanquette, 
des  bogues  et  des  broquilles.  » 

(ViDOCQ.) 

ARGOT.  Anglais,  Argitche,  Arpion 
(arg.  des  chiffonniers),  Artic, 
Ariis,  Bigorne,  Filin,  Jar,  Jars, 
Jobelin,  Langue  verte.  Latin. 
V.  Jargon. 

«  Pendant  qu'on  jactait  en  jars  avec 
Milot.  le  gonce  esgourdait.  Ça 
m"  cavalait!  Alors,  à  un  coup 
d"  châsse  que  j'envoyai  au  latron- 
puche,  i"  nous  dit  :  Y  a  pas  d'émôsse, 
son  orgue  est  un  garçon  :  il  en- 
trave V anglais.  » 

«  Dans  un  coin,  deux  anciens  relin- 
gues y  dévidaient  le  vieux  jars.  Un 
jeune  freluqueux,  assis  entre  deux 
gonzesses  recoquinchées,  y  bonis- 
sait  le  neu  filin.  » 

(Louise  Michel.) 

ARGOTIQUE.  Bigorne. 

«  En  partie,  les  poésies  bigornes  de 
Jean  Richepin  semblent  avoir  été 
écrites  à  l'époque  de  Vidocq.   » 

{J.    PUNELLI.) 

ARGOUSIN.  Artoupan,  Rien. 
V.  Garde. 

ARGUMENT.  Boniment,  Bonne 
chose.  Chichi,  Cou^jure,  Flambeau, 
Flanche,  Vanne. 

H'u:...  nom  de  Dieul...j'  suis  amoureux  ! 
Mais  ce  soir,  récil'  J'ra  la  rosse  : 
Madam'  ne  veut  pas  m'  rende  heureux 
Quand  j' suis  plein.. .aile  a  peur  d'un  gosîCl 
J'en  ai  ïoupé  du  Itoniment... 

(A.  B.) 

Hcoul'-moi,  j'  vas  f  dire  eun'  Itonne  chose  : 
Tous  ces  gonc's-là,  j' les  ai  dans  l'  prose! 

—     ARGUMENT      DÉCISIF     OU 

qu'on  juge  tel.  Tarte  «  la  cr'emé. 
S'emploie  au  masculin  ou  au 
féminin  indifféremment. 


ARI 


28  — 


JVRR 


.«  Qui  sait  si,  dans  la  lutte  électorale, 
les  députés  sortants  n'auront  pas 
le  cynisme  de  l'adopter  comme  mot 
de  ralliement  de  la  majorité  et  d'en 
faire  la  tarie  à  la  crème  de  leur 
programme,  la  réponse  à  tous  les 
reproches  qu'on  pourra  leur  adres- 
ser? » 

(F.  CoppSe.) 

«  Dans  toute  cette  aflaire,  les  adver- 
saires de  l'acquittement,  qui,  je  le 
répète,  sont  une  infime  minorité, 
ont  eu  un  tarte  à  la  crème  qu'ils 
ont  répété  à  satiété.  Ce  tarie  à  la 
crème,  c'est  la  loi  Bérenger.  » 

(L.   DE  Ghamont.) 

—  RÉDUIRE  A  BOUT  D'ARGU- 
MENT. Asseoir,  Coller,  En 
boucher  un  ou  En  boucher  un 
coin. 

«  De  c'  coup-là,  l'mec  ne  bénissait 
plus  qu' dalle  :  il  était  assis.  » 

.\h  !  ça  t'en  bouche  un  coin,  vieux  gonse! 
(I'.  Paillette.) 

«  Elle  le  menaça  enfin  de  le  tromper 
avec  sa  femme.  A  ce  coup,  sa  colère 
tomba  :  il  était  collé.  » 

(L'Evénement  Parisien.) 

ARISTOCRATE.  Ansto  (apoc), 
Gas  de  la  Haute. 

Débiter  d'  la  moru'  pourrie, 
Aussi  pourri'  qu'  les  ariitosl 

(J.    RiCHBPi:*.) 

En  attendant,  les  ga.i  iV  la  Haute 
(r.euss'  qui  nous  sont  dtWoiii^s  l'hiver) 
Se  caval'nt  et  ^ont  s'  mettre  au  vert. 
(Jeiiah  Rictus.) 

ARISTOCRATIE.  La  Haute. 

ARME.  Se  reporler  aux  nrjots  dé- 
signant les  diiïérenles  armes. 

ARMÉE  (L").  la  culotte  rouge,  La 
gr.inde  Muette,  La  Grive. 

0  On  la  voyait  toujours  en  compa- 
gnie de  militaires,  car  elle  en  pin- 
çait Terme  pour  la  culotte  rouge.  » 
(La  Gaudriole.) 

«  Noui  voulons  qu'elle  reste  la  grande 
muette;  car  elle  personnifie  la 
patrie.  » 

(B.  Jddit.) 


Sois  (u'-narJ,  petit!  S'il  l'arrivé'  • 
D'enliffer  uu  jour  dans  la  qrioe... 
(L.  DE  Bercy.) 

ARMOIRE.  Cache- fringudi.  Cache- 
frusques,  Carante,  Cocante. 

«  Il  avait  chauffé  une  pistole  que  sa 
daronne  avait  carré  sous  des  em- 
paffes  au  fond  de  sa  cocante.  » 

—  ARMOIRE  A  GLACE.  Double- 

face. 

ARPAJOX  (nom  propre  de  ville). 

Arpagar,  Chartres. 

ARQUEBUSE.  Possantc  *. 

ARRACHER.  Dccramponixer,  De- 
glingtter. 

<■  Elle  s'est  fait  décramponner  sa 
belle  pelure  ;  sa  jaquette  était  toute 
iléf/tiiiguée.  » 

ARRAXGER.  Arnaquer,  Camou- 
fl^'r,  Maquiller. 

«  Son  flanche  était  arnaqué  de  façon 
que  le  nave  n'y  voyait  rien.  » 

«  Il  a  bien  camouflé  sa  carrée.  » 

—  ARRANGER     U.\E      CHOSE 
abîmée.  Hebouiser. 

—  ARR.WGER      UNE      QUE- 
RELLE, liebecter,  Hecorder. 

«  C'était  coton  d'  les  r'corder  après 
deux  piges  qu'i's  étaient  brouillés  ; 
mais  nous  les  avons  r'bectés  tout 
d'  même.  » 

—  ARRANGER  U.\  VOL,  UX 
MAUVAIS  COUP.  Emmailloter 
un  morne.  Engraisser  un  pou- 
pard.  Nourrir  un  marmot.  V. 
Préparer. 

ARRESTATION.  Accrochage, 
Agrafage,  Agrichage,  Ceinturage, 
Cerclage,  Enfilage,  Entoilage,  Ser- 
rage, Sucrage,  Ta}>v<.>(age. 

•  — Si  tu  renquillcs  à  Pantruche,tute 
gourreras  du  cerclage.  » 

—  ARRESTATION  NOUVELLE. 

lietapissage. 

«  11  était  triquard,  par  conséquent 
certain  du    retapissagc  s'il  quittait 


ARlt 


—  29  — 


ÂRR 


Rouen,  qu'on  lui  avait  assigné 
coiume  résidence. 

—  ABRESTATIOX    EX    MASSE. 

Levée.  Selloyage.  Rafale,  Rafle. 

Ce  fut  une  levée  formidable,  un  nel- 
toyaqe  en  grand;  le  résultat  des 
trois  rafales  fut  que  385  miséreux 
et  miséreuses  prirent  cette  nuit-là 
le  chemin  du  Dépôt.  >• 

Un  offlcier,  quelques  ageats 
Sont  les  iastruments  diligents 
De  la  rafle. 

(Bléuoit.) 

ARRÊTER.  Accrocher,  Agrafer, 
Aijricher,  Arquepincer,  Baiser, 
Camoufler,  Ceinturer,  Ctvcler, 
Chiper,  Choptr,  Coltiger',  Colti- 
ner, Cueillir,  Empoucer,  Enfiler, 
Engluer,  Engrailler,  Entoiler,  Fa- 
briquer, Faire,  Graffer,  Grappi- 
ner.  Gratter,  Grimer,  Grouper  ', 
Harper,  Harponner,  Lever,  Mettre  \ 
le  grappin  dessus  ou  sur,  J/M'au- 
der  *,  Paumer,  Piger,  Piper,  Pois- 
ser, Pomaquer,  Poser  tm  ghiau, 
Rafler,  Ram-  suer.  Ratisser,  Rifler, 
Secouer,  Serrer,  Servir,  Souffler, 
Sucrer.  V.  Emprisonner.  Fla- 
grant délit. 

«  A  preuve  que  les  fréres-j'  t'agriche 
ont  agrafé  toute  la  tierce  le  lende- 
main. » 

«  J'ai  promis  de  reconobrer  tous  les 
grinchisseurs  et  de  les  faire  arque- 
pincer. » 

(VlDOOJ.) 

Hais  quand  i'  faut  donner  1'  coup  d'  fion, 
Quaod  i'  faut  ceinturer  un  marie, 
Ya  des  fois qu'i's  poiss'  un  coup  d'  scion. 
{.K.  B.) 

Monte  en  l'air  ou  descends  en  fouilles, 
Mais  ne  te  laisse  point  etrcler. 

(L.  DE  Bkrct.) 

—  Passe-moi  le  couteau  de  Mathieu, 
réclama  .Martin,  sans  ça  la  vieille 
va  hurler  et  nous  faire  choper.  » 

(Le  crime  dt  la  rue  Pierre- Leroux.) 

u  C'est  dans  la  rue  du  .Mail  où  j'ai  été 
coltigé'.  « 

(V.  Hcco.) 


Les  fliques  se  proposaient  de  nous 
coltiner  tous  à  la  sortie.  » 

{Le  Père  Peinai'd.i 

On  en  a  cueilli  une  dizaine  depuis 
la  découverte  du  crime,  sans  mettre 
la  main  sur  le  bon.  > 

(Lt;  Cri  dn  Peuple.) 

i  —  Ten  fais  peut-èf  cher  à  ce  boulot- 
là?  Mais  tu  verras  qu'un  jour  tu  te 
feras  enfiler'.  » 

1  —  C'est  des  trucs  à  se  faire  engluer; 
une  fois  que  toute  la  soce  sera  pois- 
sée,  vous  serez  contents,  tas  de 
panas  '.  >> 

i  —  Ta  femme  est  faile  I  » 

On  m'apprit  qu'  pour  attaqu'  nocturne 
L'n  soir  on  t'avait  fabriqué. 

(  Blêuort.) 

Pour  me  fair'  marron,  c'e^t  la  digue  '. 
Et  si  mainl'nant  j'  suis  harponné. 
Si  tu  m'  tiens,  c'est  qu'un  m'a  donné. 

■  —  Ah  !  mon  pauvre  vieux  !  c'est  em- 
bêtant de  se  faire  paumer  après 
avoir  si  bien  travaillé.  » 

\ti.  Leviet. 

Hrinc'  des  Couiilons,  raine  à  croquis. 
Gibier  d'  Poissy  qu'a  1"  taf  qu'on  I'  poisse» 

Quand  les  poules  sont  arrivées  pour 
lui  poser  un  gluau,  il  était  encore 
dans  la  condition  et  il  s'est  fait 
pomaqw^i  marron  ;  on  a  servi  les 
autres  dans  la  journaille  à  Auteuil, 
chez  Bonnelli.  où  toute  la  tierce  a 
été  rntis.<tée,  excepté  Le  Frisé  qu'a- 
vait fait  la  fuite  juste  à  temps  et 
gue  ces  messieurs  n'arriveront  pa? 
à  sen-er  de  si  tôt.  » 

—  ARRÊTER    DE     XOUi'E.VU. 

Rentoiler,   Repessiller',  Repési- 
gner',  Repésiguer',  Retapisser, 

«  L'  môme  Roculot,  mon  p'tit  fran- 
gin, s'est  fait  retapisser  c' coup-là.  » 

—  ÊTRE  ARRÊTÉ.  Être  propre. 
Tomber  malade. 

—  ARRÊTER  UX  TRAVAIL  EX 
TR.\IX.  Arrêter  les  frais,  faire 
une  brisure,  un  entr'acle.  V.  In- 
terrompre. 


ARR 


—  30  — 


ART 


ARRIERE-PEXSEE.   Rcgodt. 

«  — Y' vous  aime.  Raccommodez-vous 
donc  là,  sans  v'goùl.  u 

{Catéchisme  poissard.) 

ARRIÉRÉ  en  art,  en  liltéralure, 
en  philosophie.  Antique,  Bonnet 
(le  coton,  Bourgeois,  Boutiquier, 
('oco,  Croûte,  De  l'autre  bateau. 
Épicier,  Homais,  Pas  dans  le 
train,  Philiatin,  Pot  au  feu.  Prud'- 
homme, Second  Empire,  Vieux 
jeu,  1830. 

«  La  plupart  des  prétendus  artistes, 
journalistes  et  gens  de  lettres  ne 
sont  que  des  boutiquiers.  » 

(HïCTOR  FbANCE.) 

«  H  ne  manque  pas  de  croûtes  au 
Sénat.  » 

(ID.) 

«  Le  bonnet  de  coton  est  un  homme 
mesquin  aux  idées  étroites,  ainsi 
nommé  à  cause  de  ce  couvre-chef, 

'  ridiculisé   par    Louis    Heybaud   et 
dont  se  coiffe  le  bourgeois.  •> 
(Id.) 

«  —  Ce  que  vous  êtes  coco,  mon  pauvre 
cher,  avec  vos  raisonnements  an- 
"  tiques.  » 

{Gil  Blas.) 

«  Parler  de  littérature  et  d'art  à  ces 
épiciers'!  c'est  perdre  son  temps  et 
sa  salive.  » 

«  Qu'est-ce  qu'un  Philistin'!  Autre- 
fois, en  Grèce,  il  s'appelait  «  béo- 
tien »  ;  on  le  nomme  «  cokney  »  en 
Angleterre  ;  épicier  ou  prud  homme 
à  Paris,  et  les  étudiants  d'Alleninpne 
lui  ont  conféré  l'appellation  de  Phi- 
listin (que  les  Français  leur  ont 
empruntée).  » 

(De  NioviLLt.) 

ARRIVER.  Abouler,  Abroucr',  Dé- 
bouler, Emplanque",  Engrainer, 
h'idiner,  Rappliquer,  S'amener, 
S'annoncer. 

Mai»  v'ià  In  gard"  qui  déboule 
Par  la  iwurvard  Saiat-Germain. 
Blèdoit.) 

...  V  là  r  PrintAinpx,  l'  marrliand  d'  rameaux  ; 
V  vicnl,  y  Irott',  quoiqu'  rien  u'  le  presse, 


"  Par  les  sentiers  remplis  d'ivresse  », 
Le  v'Ià  qui  radine,  V  chameau! 

(Jehan  Rictus.) 

HappUqw.z  chaud  !  Gn'a  I'  llls  de  Dieu 
Qui  vieat  d'  dégringoler  des  cieux. 

ft  Moi,  je  m'amène  ei  je  vois  M.  Goron 
qui  me  demande  mes  clefs...  » 

(GollOM.) 

«  —  Fais  la  débinette,  v'Ià  les  cierges 
qui  s'annoncent  !  » 

—  ARRIVER  A  PROPOS.  T0)n- 
ber  à  pic. 

—  Çl'ARRIVE-T-lL?   De    quoi 
qu  il  retourne'! 

ABROGAXT.  Crâneur,  Grosseur, 
Crosson,  Ëpateur,  E^ibrouffeur, 
Fendard,  Fendeur. 

Un'  crâneuse,  un'  marchand'  d'épatés... 
Malheur!...  si  ça  fait  pas  rêver  :... 
(A.  B.) 

«  De  tous  ces  gonces-là,  c'est  à  qui 
s'ra  r  plus  crosseur.  » 

«  Quand  a  passe  su'  1'  rade,  les  aut's 
gonzesses  disent  :  «  Mors  donc,  la 
femme  à  Bibi,  c'est  pus  Cécile  Cons- 
tant, c'est  Manie  Crosson  !  » 

«  Ils  trinquèr'nt,  en  camarades.  Puis, 
Nénesse  prenant  son  ton  d'épaleur 
déclara  qu'il  crev.iit  de  faim.  " 

(C.     LeUON!1IE«.) 

«  Cette  pauv'  petite-là,  c'est  bien  une 
des  moins  esbrou/feuses,  des  p'us 
bonnes  filles  du  bureau.  » 

(.\.  Cm.) 

ARROSAtiE.  Lancequinage,  Lans- 
quinage.  V.  Eau. 

ARROSEUR.  Lancequincur,  Lans- 
quineur. 

ARROSOIR.  Mille-pertuis. 

ARSENIC.  Arsenal. 

ART.  Trompc-chdsscs. 

—  ART  SURAN.\Ê.  Pompier. 
S'applique  également  aux  ar- 
tistes. 

«  Nous  avons  horreur  dapompier,  du 
convenu.  » 


AKT 


—  31    — 


ASS 


ARTICLE  de  journal.  Flambeau, 
Flanche,  Salade,  Vanne. 

Si  la  moutarde  me  monte  tout 
d'  suite  au  blair,  j'  pourrai  jamais 
achever  mon  flanche.  « 

(Trcblot.) 

Sézig  poois'  dans  la  <  Lanterne  » 
Chaqa  fois  un  vanne  épatant. 

—  Tu devrais  envoyerunesa/ade  sur 
Émilienne  de  Rut'couvert.  N'oublie 
pas  surtout  de  dire  dans  ton  flam- 
beau qu'on  l'a  rencontrée  au  Bois 
avec  l'amant  de  Diane  de  Poissy.  >- 

—  ARTICLE  DE  FAITS  DIVERS. 

Chien  écrasé. 

On  lui  conseilla  d'entrer  au  journal 
par  la  petite  porte  et  de  se  conten- 
ter, pour  commencer,  des  échos  et 
des  chiens  écrc^sés.  » 

—  ARTICLE  LOXG.  Tartine. 

L'événement  ne  valait  pas  d'être 
traité  en  une  pareille  tartine.  » 

—  ARTICLE  DE  TÊTE.  Premier 
Pa'is.  Premier  Lyon,  Premier 
Bordeaux,  etc.,  selon  le  nom 
de  la  ville  où  se  publie  le  j  ournal . 

ITIFICE.  Arnaque,  Carottage, 
^Tnic.  V.  Tromperie. 

ERTIFICIEL'X.  Mariole,  ila- 
riolle.  V.  Malicieux. 

LRTILLEUR.  Artiflot.  V.  Soldat. 


—  ARTILLEUR     A 

Flambant. 


CUEV.VL 


IRTISTE.  V.  Acteur,  Actrice, 
Peintre,  Sculpteur,  suivant  le 
ca*. 

Borgne,    Lorgne,    Manillon, 
'Médaillon,  Nombril. 

»SAGIR  (S'}.  Acheter  une  con- 
\duite,  IHleler,  Remiser,  Se  ranger 
■des  voitures,  y .  S'amender. 

)uper  frugal  de  camarades  qui  ont 
fdételé,  qui  regardent  avec  une 
nereine  philosophie  les  autres  con- 
ftinuer  la  fête.  « 

CauirÂCUBBT.) 


«  A  trente  ans,  vanné,  il  s'était  décidé 
à  se  ranger  des  Viitures:  il  remi- 
sait. » 

{La  Gaudriole.) 

ASSAILLIR.  Ayricher,  Chérer  ou 
Chei-rer,  Harponner,  Mettre  le 
grappin  sur,  Tombei'  sur  le  poU  de. 
V.  Attaquer. 

«  —  Et  quand  le  mec  passe,  tu  1'  cher» 
resl  » 

«  —  Tu  verras  qu'un  jour  on  lui  tom- 
bera sur  le  poil.  » 

ASSASSIN.  Buteur,  Chounneur, 
Escape  ',  Escapouchon  ',  Escarpe, 
Pourline  *,  Pourloureur  *,  Priau- 
che  *,  Saigneur,  Scionneur,  Sion- 
neur,  Suageur,  Sueur,  Surineur, 
Trousseur. 

«  Les  Parisiens  ne  dormiront  plus 
leur  franche  nuitée  sur  les  deux 
oreilles,  si  leur  ennemi  familier, 
qui  était  aussi  leur  gardien,  s'ima- 
gine de  faire  sa  partie  dans  le  chœur 
des  escarpes,  malandrins,  chowi~ 
neurs  et  autres  pernicieux  visiteurs 
nocturnes.  » 

(Hesri  Baceb.) 

—  ASSASSIX  D'UX  COMPLICE. 

Capakiiteur. 

—  ASSASSIN"  QUI  FAIT  CRIER 
SA  VICTIME.  Saigneur  à  mu- 
sique. 

ASSASSINAT,  Atrangeage  en 
grand,  Butage,  Buttaje,  Butte, 
Descente,  Goupinage  à  la  dure. 
Grand  jeu.  Grand  ou  grande 
soûlasse  *,  Refroidissement,  Sai- 
gnage,  Suage,  Suerie. 

o  II  était  convenu  que  si  la  vieille 
gueulait,  ce  serait  Varrangeage  en 
gran'l;  elle  y  passerait.  » 

(Le  crime  de  la  rue  Pierre-/.eroux.) 

«  —  Merci,  dis-je,  où  il  y  de  la  butte, 
je  ne  marche  pas  !  » 

(GOBOS.) 

«  Il  s'est  fait  gerber  à  la  passe  pour 
descente  de  paute.  » 

a  —  Goupiner,  je  veux  bien,  mais 
pas  de  goupinage  à  ta  dure,  la  vue 
du  raisiné  me  fait  aller  au  r'ûl.  » 


ASS 


32  — 


ASS 


«  —  Que  faites-vous  maiutenant? 

—  Toujours  le  grand  soûlasse',  tou- 
jours le  .^ranrf  .«ow/ûmc*. 

—  Et  vous  ne  craignez  pas  la  passe?  » 

(Marc  Mario.} 

« —  Je  m'en  fous,  il  passera  au  refroi- 
disseoiejil  :  j'y  passerai  ina  rallonge 
daus  le  bide!  » 

«  Aux  traces  laissées  par  les  visi- 
teurs sur  le  parquet,  le  limier  con- 
clut qu'il  y  avait  eu  saignage.  » 

{Le  Petit  Parisien.) 

M  —  Allez  jusqu'au  snage,  les  môme?, 
avait  dit  la  Berlan,  y  aura  du  nannn 
pour  vous.  » 

,  [L'affaire  Berlan  et  Doré.) 

A  l'assaut  '.  tost,  san!<  suei  ie, 
Sans  elTuDiou  de  sang. 

(Villon.) 


—      ASSASSI.\AT      n'UX 
PLICE.  Capa/iutage. 


COM- 


«  Et  comme  l'autre  voulait  pasfalmu- 
cher,  il  le  menaça  de  capa/nitage.  » 

ASSASSIXER.  Apaiser,  Arran- 
ger, liiiler  ou  liulter,  Crever, 
Dégeler,  Démolir,  Descendre,  En- 
dormir, Escuper  *,  Escapoucher  *, 
Escarper, Escirpoucher',  Escofier, 
Estourbir,  Faire  passer  l'arme  à 
gauche.  Faire  passer  le  goût  dit 
pain,  Hef'roidir. 

«  Mais  quand  un  hcimme  les  gône, 
ils  Vapaisent,  suivant  l  expression 
do  Lacenaire.  « 

(Reinach.) 

«  —  11  était  entendu  que  nous  arran- 
gerions la  vieille.  » 

(GoBON.) 

r»  butter'  un  pélrou»<juin 

Et  lui  lir'iit  sou  sainl-li'U<quiu. 

(Ul.iDOBT.) 

u  —  Je  serai  la  femme  du  mec  qui  la 
a-'evera.  » 

(GoRo:<.  ) 

M  Après  l'avoir  di'gelé  su'  l'  boul'vanl 
Itmcau,  ils  l'ont  porté  jusqu'au  pont 
d'  la  Jatte  et  ils  l'ont  balansti(|ué 
dans  r  jus.  i 

«  Avantdecfémo/i'run  honune,  comme 
il  dit,  noire  héros  ie  prévient  cha- 


ritablement de  numéroter  ses  mem- 
bres. » 

(P.    BsaNARO.} 

a  II  a  beau  être  terreur,  un  jour  il 
trouvera  son  maitre  qui  le  Uescen~ 
dru.  >' 

«  A  partir  d'une  certaine  heure,  on 
ne  peut  plus  passer  sur  cette  partie 
duboulevanl  d'Italie  de  crainte  de 
se  faire  escarper.  » 

(Ci.    01    PbOLLIS.) 

«  F2tv'!an,il  lavait  es/0M»'6t  avec  un 
os  de  gigot.  ■) 

(G.  Alriol,) 

On  y  tomb'  su'  1'  lard  ;  on  y  fauche 
Son  bogard  et  Iniit  son  gruau 
Ft  quaiiil  i'  veut  gueuler  trop  haut 
On  y  fait  passer  l'arme  à  gauche. 

Et  r  moni',  qu°  était  un  lapin. 
Y  a  fait  passer  l'  goiU  du  pain. 

«  Or.  ce  Rodot,  chargé  de  veiller  sur 
l'Elysée  et  qui  contentait  ses  chefs, 
en  dehors  de  son  service,  aimait 
les  filles  jusqu'à  les  refroidir.  » 
(U.  Donna V.) 

—  AS.SASSI.NER  EX  ASSOM- 
MAXT.  Dasoin-dir",  Ebasir, 
Étourdir. 

«D'un  coup  d' poing,  il  l'a  basourdi*.  » 

Et  d'un  grand  roup  d'  suc'  de  pomme 

."^u"  la  pomme 
I.e  ponlrouillot  fut  quasi 

Ebasi. 

(Bl^.dort.) 

«  —  Je  ne  lui  ai  donné  qu'un  coup  de 
marteau;  ça  asulfi  [MiurVélouriHr.  » 
(Interrogatoire  île  J'rujnez.) 

—  ASSASSINER  UX  CO.MPLICE. 

Capahuler,  Sauter  à  lacapahut, 

—  ASSASSIXER  PAR  LE  COU- 
TEAU. C/iouriner,  Crever  le 
bide,  le  casagtiin,  la  faillassc, 
la  panse,  ta  peau,  etc.  Fatre  suer 
le  chêne,  Linguer,  Mettre  de 
Cair  dans  t'estomar.  Saigner, 
Scionner,  Sionner,  Suer,  Suri- 
ner, 

t  Le  mari  qui  chourine  sa  femme  est 
le  plus  souvent  acquitté.  » 

(SivKniNt.) 


ASS 


—  33  —  ASS 


Pour  boire  a  m' triehait  su'  1'  gâteau, 
C'est  pour  ça  qu'  j  y  cardais  la  peau 
Et  que  j  yai  creré  la  paillasse, 
A  Montpernasse. 

(A.  B.) 

Si  le  chesne  fais  suer, 
Défouraille  de  la  Tergne 
Ou  te  ferais  engluer. 

(Les  Mauvais  Garçons.) 

y  vas  lui  foutre  un'  bail'  dans  la  peau, 
J    vas  la  linguer  à  coups  d"  couteau, 
ensuite  j'  vas  la  foutre  à  l'eau, 
Faut  que  j'  la  crève  '. 

(A.    Lejecne.) 

C'est  pas  un  gros,  c'est  un  p'tit  raac 
Qui  va  yiiis  d'  l'air  dans  l'estomae, 
En  y  faisant  eun'  boutonnière 
A  la  Glacière. 

(A.  B.) 

C'est  mon  blot,  moi,  \'là  mon  pépin  : 
J'  saigne  un  goncier  comme  uu  lapin... 
Ya  pas  gras  les  nuits  qu*  Bibi  bouge 
A  ilontrouge. 

(Ib.) 
Et  quand  i'  veuf  r'piqner  au  tas 
Ou  quand  i'  veut  gueuler,  je  1'  scionne... 
(Id.) 

«  C'est  pas  uu  crime  de  suriner  une 
casserole.  » 

(GOBO.N.) 

—  ASSASSI>ER  PAR  EMPOI- 
SOXXEMEXT.  Administrer  le 
baume  de  porte  en  terre,  Coquer 
le  poivre,  Donner  le  mauvais 
café,  Foutre  un  bouillon  d'onze 
heures. 

<-  —  Fous-lui  un  bon  bouillon  d'onze 
heures  ou  une  infusion  de   baume 
de  porte  en  terre;  et  tu  hériteras.  » 
(G.  Hbrbebt.) 

—  ASSASSINER  EX  FRAPPANT 
LA  TÊTE  CONTRE  LX  CORPS 
DUR.  Sonner. 

J'y  crèv'  la  peau,  je  1  fous  en  bas  ; 
Des  fois,  pour  m'amuser,  je  1'  sonne... 
Ben,  oui,  je  1"  sonne  :  Et  pis  après  ? 
J'attrap'  les  deux  oreill's  du  gonce 
Et  pis  j'y  cogn'  la  tét'  su'  1'  grès. 
Pas  su"  r  pavé  d'  bois,  ca  s'enfonce. 
(.\.  B.) 

—  ASSASSINER  RAPIDEMENT. 

Trousser. 

Il  n'y  en  a  pas  cher  comme  sézig 
pour  trousser  en  cinq  secs  et  sans 
faire  de  saletés.  » 


—  ASSASSIXER  PAR  STRAN- 
GULATION. Dévisser  le  citron, 
Estrangouiller,  Faire  le  coup 
du  père  François  (V.  Vol),  le 
coup  de  pouce,  le  tour  de  cra- 
vate. 

»  — Pourun  empire, jene voudrais  pas 
demeurer  dans  votre  quartier;  j'au- 
rais trop  peur  de  me  faire  estran- 
gouiller en  rentrant  le  soir.  » 

Alors  c'est  l'beur'  du  rendez-vous 
Des  purotins  et  des  filous. 
Et  des  escarp'  et  des  marlous 

Qu'ont  pas  d"  besogne, 
Et  qui  s'en  vont,  toujours  par  trois, 
Derrièr'  les  vieux  salauds  d'  bourgeois. 
Leur  fair'  le  coup  du  pèr'  François, 

Au  bois  d"  Boulogne. 

(.\.  B.) 

«  —  N'aie  pas  les  foies  !  Cherre-le  au 
kik  et  fais-\\ù  le  tour  de  cravate.  » 

ASSEMBLÉE.  Fourmillante,  Fré- 
millante,  Soce,  Tierce.  V.  Foule. 

«  —  On  était  une  suée  et,  tu  sais,  une 
soce  à, la  mode  :  toute  la  tierce  '.  ceux 
de  l'Ecole  et  ceux  d'  Charonne, 
ceux  d'  Montpar  et  ceux  d'  Bâti  !  >- 

ASSEMBLER.  Laitrer  *. 

ASSEOIR  (S').  .  Se  bacute}',  Se 
boucher  le  cul  avec  une  chaise, 
avec  un  siège,  Se  cuter. 

ASSEZ.  Barca!  Basta!  Chiez! 
Chiez  donc  !  Clôture  !  Mare  !  Mare  ! 
Marré  !  N'en  jetez  plus  !  Xen  jetez 
plus,  la  cour  est  pleine!  Nibé! 
Niffé!  Pouce!  Pouce,  je  ne  joue 
plus!  Rends-moi  mes  billes!  Bi- 
deau!  Soupe!  V.  Refus,  Se  taire. 

Et  quand  on  yest  bâché...  Barca! 
ilon  vieux  salaud,  mine'  qu'on  l'entrave  : 
On  s'  lèv'rait  pas  pour  fair'  caca. 
(A.  B.) 

«  J'ai  soupe  de  votre  fiole,  mon  bon 
ami,  basta  1  » 

(Hector  Fai.fCE.) 

«  —  Ah  !  pis  quoi,  tu  nous  barbes  à 
la  fin  ;  chiez!  » 

«-—Marré!   marre  !  tn    répètes    tou- 
jours la  même  chose.  » 

(G.    COCBTILIM.) 

3 


ASS 


—  34  — 


ATE 


«  _  C'est  nihé,  hein  ?  j'en  ai  plein 
1'  flgne,  de  c'tte  salade-là.  » 

J'en  ai  nil^é  des  jeux  d'argent  : 
On  est  trop  fil6  d'  la  r'uacictte  ! 

(Blédoht.) 

«  Quant  aux  cinq  sœurs  Lorrisson... 
Ali!  non,  j'en  ai  soupe  de  celles-là.  » 

(F.  Sarcey.) 

ASSIETTE.  Auge,  Coquille, 
CroUe",  Ecuelle,  Limonade',  Mor- 
fiante  ',  Salivergne  *,  Tuile. 

H  —  Allons,  avance  ton  auge, hmla  la 
vieille,  que  je  le  donne  ta  soupe.  » 

«  —  C'est  i'  qu'on  va  m'  laisser  avec 
mon  écuelle  vide?  » 

ASSIGNATION.  Chiffarde*. 

ASSIGNER.  TalUner. 

ASSISES  (COUR  D').  Bowrache, 
Juste  *,  Ligore',  Planque  de  gerbes. 
\.  Tribunal. 

ASSOCIATION.     Équipe,     Soce, 

Tierce. 
«  L'équipe  de  la  Chapelle.  » 
«  La  socc  des  Defs  américaines.  « 
«  La  tierce  du  Barbes.  » 
ASSOCIÉ.   Assoce.   V.  Compère. 

ASSOMMANT.  Fif,'.  Barbant, 
Bassinant,  Cavalant,  Courant, 
Emboucanant,  Emmerdant,  Em- 
merdant comme  la  pluie,  comme 
un  boisseau  de  puces,  Emmiel- 
lant, Emmouscaillant,  Enquiqui- 
nant. V.  Ennuyeux. 

H  —  Non,  c'  que  t'es  bassinant  avec 
tes  flanches  !  tu  vois  donc  pas  qu' 
tu  nous  cavales?  » 

ASSOMMER.  Basourdir  *,  Étour- 
dir, Envoyer  dormir. 

«  D'une  seule  mûre  appliquée  der- 
rière la  tronche,  il  l'avait  envoyé 
dormir.  « 

ASSOMMOIR.  Pirmission  de  mi- 
nuit, Sortie  de  bal.  L'assommoir, 


qui  est  ordinal  rement  une  trique, 
se  désigne  souvent  d'un  nom  de 
baptême  :  .Jacques,  Jac<iuelinc, 
.Joséphine,  Marie,  etc.,  etc. 

«  Pour  traverser  la  zone  militaire, 
très  dangereuse  à  cette  heure,  il 
s'était  muni  d'une  permission  de 
minuit,  un  fort  gourdin  au  bout 
ferré.  » 

{La  Ifalion.) 

ASSOUPIR  (S').  Saluer  la  société 
(à  cause  du  mouvement  invo- 
lontaire de  la  tète  qui  s'abaisse 
et  se  relève  par  saccades). 

«  La  fatigue  de  la  journée  et  les  va- 
peurs des  libations  l'avaient  assom- 
mée et  elle  commençait,  malgré 
elle,  à  saluer  la  société.  » 

ASSURER.  Bonir,  Foutre  son 
billet.  V.  Affirmer. 

l:ne  heure  après,  je  passe  au  lorlorage, 
Car,  ce  foir-là,  la  Louis  quinze  est  eu  fonds, 
Et  puis  après,  je  la  donne  au  sorguage. 
Là  j'  vous  bonis  qu'il  n'ja  pas  eci  d'affront. 
{C/iausnns  d'escarpes.) 

ASTUCE.  Marlouserie, Roublardise. 

«  Ah  !  le  mec  !  il  en  a  du  vice  ;  pour 
la  marlouserie,  on  y  en  r'montro 
pas.  » 

ASTUCIEUX.  Dessalé,  Slaraud. 
Mariole  ou  Mariolle,  Marie,  Mat- 
lou.  Qui  la  connaît.  Qui  sait  ij 
faire.  Roublard.  V.  Malicieux. 

T'es  pas  dessah'\  que  j'  te  dis, 
T'as  iriniardé  tout'  la  scinde 
Et  te  v'ià  cor  sans  un  radis. 

(A.  B.) 

«  Depuis,  j'ai  appris  un  autre  exploit 
de  Poulain,   lequel  prouve  que   1 
coquin  était  vraimentun  roublard. 
(GoaoN.) 

ATELIER.  On  emploie  souvent 
le  mot  lui-même,  en  le  patoi 
sant  :  Atéicr,  Atcllier,  AteilUi  . 
mais  on  se  .seit  plus  volon- 
tiers des  e.vpressions  suivantes  : 
liagne,  Boite,  Cage,  Cayenne, 
Échoppe,  Tôle,  Turbine,  Usine. 

<<  La  moutarde  montera  un  jourau  net 


ATT 


—  3o  — 


ATT 


des  résignés  qui  crèvent  dans   les 
bagnes  du  prolétariat.  » 

{Le  Père  Peinard.) 

<  Allons!  faut  rentrer  à  la  boite l  la 
cloche  de  la  tôle  sonne  le  second 
coup.  » 

'<  Quelle  sale  zisine.  naa  chère,  quel 
Cayenne  !  il  faut  être  à  Véchoppe  à 
sept  heures,  on  en  quitte  le  soir  à 
neuf,  et  il  faut  déjeuner  à  la  tôle; 
vrai!  je  regrette  le  temps  où  j'étais 
trottin.  » 

(H.    SOMBKE.) 

—  ATELIER  DE  TAILLEUR.  — 

Hirondeau,  Pompe. 

ATTACHER.  Tovtouser.  V.  Corde. 

—  S'ATTACHER.  Se  chafrio/er*, 
Se  c/iiper  pour,  S'enganter  de'. 
A.  Aimer. 

'<  Ils  s'étaient  c/u'pe's  l'un  pour  l'au- 
tre. » 

ATTAQUER.  Tomber  sur  le  poil, 
sur  le  râpe. 

'<  l's  s'  sont  mis  à  quatre  pour  y  tom- 
ber su'  V  poU  et  i's  y  ont  fait  son 
affcure.  » 

ATTENDRE.  Airacher  du  chien- 
dent. Compter  les  pavés,  Croquer 
le  marmot.  Droguer,  Faire  de  la 
potasse,  Garder  le  mulet.  Moisir, 
Monter  la  garde,  Caqueter,  Plan- 
ter ou  faire  le  poireau,  Poireauter, 
Poirotei',  Poser. 

«  Il  fil  le  poireau  plus  d'une  heure, 
attendant  vainement  l'arrivée  de 
son  adorée.  » 

«  —  Tu  te  figures  sans  doute  que  c'est 
drôle  de  compter  les  pavés  pendant 
que  tu  t'amuses  avec  tes  mar- 
quises? » 

«  J'ai  posé  assez  longtemps,  dit-il,  je 
m  en  vais,  j'en  ai  assez  de  garder  le 
mulet,  n 

—  ATTENDRE  SOX  TOUR 
D'AVA.\CE.ME.\T.  Marniier  le 
pas  (arg.  militaire).  V.  Protec- 
tion. 

ATTENTE.  Poireau,  Pose. 


—  Tu  trouves  que  ça  n'est  rien,  un 
poireau  dune  heure?  J'en  ai  assez 
de  la  pose  !  » 

G.   Hehbebt.) 

—  ATTEXTE  DIXSTRUCTIOX. 
DE  JUGEMEXT.  Plan  de 
couillé*. 


ATTENTIF.  Chawl. 

«  —  Tiens-toi  chaud,  ouvre  les  es- 
gourdes  et  tâche  de  piger  ce  qu'ils 
veulent  arnaquer.  » 

ATTENTION.  (Gare  l)Acré  !  A  crée  ! 
Acres!  A  Cescanne! Crès!  Cresto! 
Hache!  Pet!  Vesse!  Vingt-deux! 
V.  Patron. 

«  —  Cavalez:  Pel!  pet!  v'ià  les 
railles  !  » 

«  —  Vesse!  cria  le  Rouquin,  va  y 
avoir  du  vilain.  » 

«  —  Vingt-deux!  fit  à  mi-voix  le  corri- 
geur  en  voyant  entrer  le  direc- 
teur. » 

ATTIRER.  Agater,  Aguicher, 
Appachonner  *,  Engailler,  En- 
grainer. 

«  —  Je  me  gourais  qu'il  se  laisserait 
engailler  dans  une  sale  affaire.  » 

"  —  Si  tu  le  rencontres  ce  soir  au 
Moulin,  engraine-le.  » 

ATTITUDE. TowcAe, /»s.  V. Allure. 
ATTRACTION,  ATTRAIT.  Clou. 

J'ai  noté  des  pages  exquises, 
Dont  une  un  véritable  clou. 

(J.  Redelspergei.) 

ATTRAPER.  Au  propre.  Choper. 
V.  Arrêter. 

-—  Au  figuré.  V.  Abuser,  Trom- 
per. 

—  ATTRAPER    UXE    AVARIE, 

un  coup,  une  blessure,  une  ma 
ladie.  Ecoper,  Étrenner. 

"  —  Tiens,  voilà  une  petite  lettre.  Si 
yécope,tu  la  remettras  à  ma  femme.  » 
(H.  Lavidan.i 


ATT 


—  3fi  — 


AUT 


ATTROUPEMEXT.  V.  Foule. 

ATTROUPER.  Faire  nonne. 
y.  Compère. 

AUBAINE.  Chopin,  Occase,  Tuile 
(iron.). 

'<  —  Un  chouette  chopin,  tu  parles  !  un 
larante  pour  quatro.  » 

«  Ceux-là  ont  profité  de  Voccase  et  ils 
ont  bougrement  bien  fait.  » 

{La  Sociale.) 

h  11  vient  de  lui  tomber  une  luile  de 
25000  francs  au  tirage  du  Panama.  » 

AUBERGE.  Alberge  *,  Cosne  *, 
Coste  ',  Piaule,  Tapis  *,  Tôle. 
V.  Cabaret. 

AUBERGISTE.  Marpaud*,  Piau- 
leur.  Tapissier  ',  Tôlier.  V.  Caba- 
retier,  Hôtelier. 

Accipnnt  du  marpand*  la  salière  pourrie, 
GriVolaot  porte  llambe,  enfile  le  trimard. 
(Mabc  de  Papillon.) 

«  Le  vieux  tôlier  de  la  «  Pomme  d'or  » 
était  Normand.  » 

AUCUX.  mh  de.  V.  Absence. 

AUDACE.  Culot,  Santé.  V .  Aplomb. 

Non  ;  Faut  qu'ils  ay'ut  du  chien  dans  1'  ventre, 

Du  culut,  d'  l'eslome,  d' l'atout. 

Les  ceux  d'  la  droite,  et  ceux  du  centre. 

Et  ceux  d'  la  gnuclie,  et  ceux  d'  partout  : 

Et  j'  le  cri',  j'  te  liurle,  j'  le  gueule  : 

—  I'  Goujat  !  —  Vendu  !  —  Voyou  '.  —  Truand  !  » 

Ali  )  c'tle  Chambre  :...  oh  !  là  là  c'tte  gueule  '. 

C'est  pir'  que  la  boite  à  bruant. 

(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

AUDACIEUX.  Altcque*,  Homme, 
Qui  a  du  culot,  du  poil  au  cul 
(obscène),  de  la  santé,  Qui  en  a. 
V.  Ardent. 

AUDIEXCIER.   Tailbin*,  Talbin. 

AUGMENTER.  Corser,  Fader. 

«  —  Vous  aurez  quatre  jours,  cria  le 
lieutenant,  et  ne  murmurez  pas, ou 
je  corse  la  dose.  » 

«  —  Qu'est-ce  que  je  lui  dctuandais? 
qu'il  fade  un  peu  ma  portion.  » 


—  ai«;me.\tku  l\k  pum- 
TIO.\.  Allonger  la  ficelle,  la 
sauce,  Appuyer  sur  la  crosse 
(arg.  militaire;. 

L'adjudant  lui  promit  d'allonger  la 
ficelle,  avec  l'assurance  que  le  en 
piston  ne  manquerait  pas  —  vu  1. 
motif  —  d'a/ipuyer  sérieusemeni 
sur  la  crosse  :  il  choperait  certaine- 
ment ses  (|uinze  jours.  » 

—  AUGMENTER    U.V    COMPTi: 

avec  idée  de  vol.  Faire  de.s 
queues  aux  zéros.  Marquer  avec 
une  fourchette . 


AUJOURD'HUI. 

reluit. 


Ce    luisant. 


AUMOXE.  Caristade,  Truche, 
Trunc. 

AUPRÈS.  .ïouste  ',  Juxte  *,Juxta  '. 

AUSSI.  Hou,  Saucisse  (à  peu  près). 

Oh  1  oh!  r  Frist^  aimait  à  boire; 
Margot  itou,  mais  d"  l'aut'  côté. 

(J.    KiCHIPIN. 

Et  moi  saucist',  j'  su'  quand  j'  turbine. 
Mais,  bon  sang  '.  la  danse  s'  débine 
Dans  r  coulant  d'air  qui  boit  ma  sueur, 
(Id.) 

AUTOMXE.  Impôt  \ 

AUTORISATION'.  Condé. 

«  Il  avait  le  condé  d'entrer  dans  les 
coulisses.  » 

AUTORISER.  Débrider,  Donner 
condé  ou  le  condé  de. 

AUTORITAIRE.  A  poigne  ou  A 
poç/ne,  Monsieur  ou  madame  J'or- 
donne, Quon  ne  mène  pas  pisser. 

i<  11  faut  filer  doux  avec  sc/.ipue.  c'est 
un  gonce  à  pogne  :  il  est  tout  ce 
qu'il  y  a  de  chameau.  » 

«  Elle  se  promit  de  porter  doréna- : 
vant  la  culotte  et  do  devenir  enfin 
et    dcfinilivetnent     Madame    J'or- 
donne. » 

(G.  UnuBT.) 

AUTORITÉ.  Autor  (apoc.)  ou 
sinipl.  Auto. 


ATJV 


37  — 


AVE 


C'est  un  sale  gas  qui  fait  d'  Vautor 
même  avec  ses  poteaux.  » 

—  LES  AUTORITÉS.  Les  eaux 
grasses,  Les  épluchures,  Les 
légumes,  Les  grosses  légumes. 

Son  frangin  est  dans  les  eaux 
grasses,  il  est  conseillermunicipal.  » 

1  De  cette  fête,  où  s'assemblaient 
toutes  les  grosses  légumes  du  Parle- 
ment et  du  gouvernement,  je  ne 
veux  retenir  qu'une  chose,  c'est  la 
constatation  nouvellement  affir  - 
mée,  d'un  amour  immodéré  de  la 
réclame,  chez  tous  ceux  qui,  de 
près  ou  de  loin,  touchent  à  la  poli- 
tique. M 

(PAni.  DE  Cassagxac.) 

—  D'AUTORITÉ.  D'auto,  D'aulor, 
D'aulor  et  d'ac/iw,  U'autor  et 
de  rif,  riffe  ou  riffle,  En  dureté 
ou  A  la  dure. 

«  11  a  à.'auto  chipé  la  salle.  » 

Moi,  j"  fous  nil)  ed'  nib.  ej'  suis  pègre. 
Pègp"...  mais  pas  pègre  à  la  mi'  d'  pain, 
Pègre  d'  n'aissanc'  d'aiitor  et  d'  riffe. 
(A.  B  ) 

Coux  avec  qui  qu'  va  pas  d'afîure, 
Les  emmeideurs  et  les  croquants, 
On  les  dégringole  d  la  dure... 

(iD.) 

AUVERGXAT.  Aia-erpin,  Auvcr- 
ploc, Auverploum,  Bougri,  Pouch- 
tra,   Gavache,    Ploum. 

Et  là  seulement  vous  trouverez 
les  bals-musette,  les  vrais,  tenus 
par  des  Auverpins  à  la  fois  mastro- 
quets  et  charbonniers,  hantés  par 
des  Aurerpins  aussi,  porteurs  d'eau, 
commissionnaires,  frotteurs,  co- 
chers. ') 

(J.    RiCHEPIN.) 

L'  fourgat,  une  espèc  de  gavache, 
l'n  ploum  rapiat,  ràleux  et  vaalie 
IS'a  raqué  qu'un  thunard  le  tout. 

AUXILIAIRE.  Auxi<jo. 

'  C'est  des  gonces,  quand  i's  sont 
dans  r  ballon,  i's  cherchent  à  s' faire 
empoyer  comme  auxigos,  pour 
^t'  Bien  avec  les  gâfes.  » 


AVALER.  Biffer,  Cacher,  Effacer, 
Engouler,  Éngoulifrer,  Étouffer, 
Se  coller,  S'enfiley,  S'enfoncer, 
S'envoyer,  Se  passer  sou^  le  blair. 
V.  Boire,  Manger. 

«  Mince  qu'il  biffe,  quand  il  a  les 
pieds  sous  la  quarante  !  » 

Mais,  nom  de  Dieu  !  mince  d'  purée  ! 
C'est  dégoûtant  c'  que  nous  cachons  : 
Des  nentill's,  des  pois  en  purée 
Et  d'  Teau  grass"  comme  à  des  cochons. 
Vrai,  j'  m'enfirratii  ben  un'  bouteille. 
^  (.\.  B.) 

Mine'  qu'il  engoul".  mine'  qu'il  efface  l 
Ah!  tu  sais,  on  peut  1'  mett'  en  face 
D'un  bœuf'...  i'  s'  Venroira  d'un  coup... 
Et  r  pivois?...  C  qu'il   y  fout  un'  gifle  ! 
C  qu'il  en  étouffe',  c'  qu'il  en  siffle! 
A  dix  rouillard'  i'  casse  I'  cou. 

(Blédort.) 

AVAXCE.  Bijouterie,  Salé. 

<  On  dit  que  le  salé  fait  boire  parce 
qu'il  n'encourage  pas  à  travailler.  » 

(BOL-TMT.) 

—   DEMANDER    UNE   AVANCE. 

Cogner,    taper   ou    donner    un 
coup  de  pied  à  la  caisse. 

AVAXCE  (D').  D'arnac. 

AVARE.  Arco*,  Aspic*,  Caquede- 
nier*,  Chie-graisse,  Qui  a  les 
mains  nickelées,  Rdleux,  Râpe, 
Rapia,  Rapiat. 

■>  Les  ladres  invoquent  un  prétexte 
pour  s'excuser  A'avoir,  comme  on 
dit  au  faubourg,  les  mains  nicke- 
lées :  K  Nous  avons  peur  d'offenser, 
«  disent-ils,  nous  craignons  qu'on 
'<  nous  refuse.  »  Qu'ils  se  ras- 
surent. » 

(François  Coppée.) 

AVARIE.  Avaro. 

«  Mais  mézigue  a  eu  son  avaro.  » 

(Tboblot.) 

.VVEC.  A  la  clé  (Se  place  toujours 
après  le  sujet). 

«  —  Hein,  quelle  veine  !  du  pognon  à 
la  clef  et  des  gonzesses  !  » 

(GORON.) 


AVE 


—  38 


AVO 


AVEXTURE  mauvaise.  Avaro. 

—  Bonne.  Botine  fortanche 
ou  Bonne  forte  (apoc.  de 
Fortune). 

—     AVENTURES      tiALAATES. 

Caruianes  *. 

<■  Élodie  Charnu  qui  a  trouvé  un 
serin  de  monsieur  pour  se  marier... 
Un  cliameau  comme  ça...  et  qui  en 
a  vu  des  caravanes  *.  » 

(Gavabni.) 


Rasta,    Rasla- 


AVEMLUIEU. 

quouùre. 

C'est  à  peu  près  vers  1'  onzième  heure 
Uu'il  est  de  bon  ton  d'être  là, 
Venir  plus  tùt  serait  un  leurre, 
Ou  n'y  verrait  pas  un  rasta. 

(J.  Reoklspebgib.) 

AVERTIR.  Arçonner,  Bonir,  Faire 
iarce,  l'arçon,  le  chdsse,  le  duse, 
le  duze,  le  ser,  le  serre.  V.  Signal. 

AVERTISSEMENT.  Accent. 
V.  Signal. 


AVEl'.     Credo 

V.  Avouer. 


Déboutonnage. 


AVEUGLE.  Berlti,  Mb-de- châsses, 
Nib-de-mires  ou  dc-mircltes. 

AVEUGLER.  Faire  le  coup  de  la 
fourchette. 

a  Ce  couu  de  la  fourchette  se  donne 
avec  l'index  et  l'auriculaire,  les 
autres  doifïls  repliés,  et  se  porte  à 
la  partie  inférieure  de  l'orbite,  de 
façon  à  crever  les  yeux  ou  les  chas- 
ser de  leur  cavité.  Il  est  terrible  et 
met  toujours  l'adversaire  hors  de 
combat.  » 

(G.    Hehiiibt.] 

AVIDEMENT.  Gièrement',  Gitrc- 

menl  '. 

AVOCAT.  Bavard,  Blanchisseur, 
Cuisinier,  Lessiimnt,  Lcssiveur, 
Médecin,  Parfumeur,  l'arrain, 
Bilier,  Puisatier,  Bat  de  prison, 
Tromnc,  Vermine,  Zéruinois- 
Gourd  *. 


«  Malgré  tous  les  beaux  vannes  du 
bavard,  on  l'a  sucré  de  cinq  lon- 
ges. .. 

«  Le  blanchisseur  qu'il  avait  choisi 
n'avait  encore  ni  cabinet  ni  ta- 
lent. .. 

(B.  DoBos.) 

«  Les  escarpes  dénomment  l'avocat 
de  multiples  façons  :  blanchisseur 
ou  lessireur  car  il  se  charge  de  les 
'(  blanchir  »  ;  médecin  parce  qu'il 
les  «  visite  >-  à  la  prison  —  «  hôpi- 
tal» ou  «  hosto»,  — expressions  qui 
désignent indilTércmnient  la  maison 
d'arn't  ou  la  maison  de  sauté  ; 
parrain,  puisqu'il  les  représente 
devant  Dieu  comme  devant  les 
hommes;  puisatier  et  cuisinier,  de 
ce  qu'il  <<  sonde,  creuse  et  retourne  » 
la  conscience  du  jury  ou  du  tribu- 
nal; buvard,  pour  sa  loquacité;  et 
enfin,  vermine  ou  rat  de  prison,  à 
cause  que,  hormi  certains  «  in- 
sectes »  et  certains  <.  rongeurs  »,  il 
est  la  seule  compagnie  du  prison- 
nier. » 

(J.    PlANELLl.) 

—  AVOCAT  (iËNÉKAL.  Avocal- 
bêcheur.  Crosse,  Grosseur. 

«  —  Moi,  je  remplissais  le  rôle  de 
Vavocat-bécheur.  >• 

(GOBOH.) 

AVOIIVE  en  champ  ou  en  gerbe. 
Bègue,    Civude. 

—  En  grains.  Grenuche. 

AVOIR,  dans  le  sens  de  posséder. 

Itrer  *. 

AVORTER.  \ .  Accoucher. 

—  FAIRE  AVORTER.  Décrocher 
ou  faire  couler  un  (/tuant,  un 
lardon,  un  salé.  Donner  un  ange 
au  bon  Dieu,  Faire  un  heureux. 

AVORTEUSE.  Faiseuse  d'anges, 
Mort-aux-ijosses. 

«  On  m'assura  que  cette  faiseuse 
li'antfcs  exerçait  ouvertement  son 
ignoble  industrie  et  que  les  com- 
mères du  quartier  l'appelaient  en 
riant  la  mort-aux-goaset.  Cela  leur 


AVO 


—  3y  — 


AVO 


semblait  naturel,  louahle  presque  : 
ne  faisait-elle  pas  chaque  jour  un 
heureux  en  donnant  au  bon  Dieu 
■  des  anges  pour  repeupler  sou  para- 
dis? » 

L'Ère  yalionale.) 

AYORTOX.  Astèque,  Chenille,  Che- 
tiillon.  Crapaud,  Crapoussin,  Dé- 
capité parlant.  Deux  liunls  de 
beurre.  Échappé  de  bidet,  d'Ésope 
ou  de  capote  ^obscène;,  Fabriqué 
au  compte-gouttes,  Fait  en  fiacre. 
Fausse-couche,  Foutriot,  Foutri- 
quet,  Goncier  de  pain  d'épices, 
Haricot,  Inachevé,  Insecte,  iler- 
daillon,  Microbe. 

«  L'n  nouveau  venu,  un  nslèque  qu'a 
point  d"  passé  et  qui  fait  des  ma- 
gnes, j'  vous  dmande  un  peu.  >- 
(Tkcblot.) 

"  —  Va  donc,  hé!  fouLiioi:  fabriqué 
au  compte-ffoutles!  sale  chenille! 
décapité  parlant!  piges-tu  c*t 
éc/iapfjé  rf'  bidet  qui  voudrait  cros- 
ser  avec  nous  !...  Va  donc  ach'ter 
«lu  sang,  hé!  fausse-couche l  » 

Tas  d'inach'rés,  Us  d'avortons 
Fabriqués  avec  iJes  viand's  veules. 
Vos  mèr'  avaieut  don«?  pas  d'  tétous 
Qu'a's  onl  pas  pu  tous  f^ir'  des  gueules"? 

Tas  d'  saligaads.  Us  d'abrutis. 
Bon'  à  rieu.  goneiers  iV  pain  li'épice, 
Aïaiil  d'  songer  à  fair'  des  p'tils. 
Allez  donc  dir'  <{u'on  tous  finisse  ! 
(A.  B.) 

...  Regarde  Dorillas,  cet  échappé  d'Ésope 
Qu'on  ne  peut  discerner  qu'arec  oniiiicroscop*. 
Dont  le  corps  de  traTcrs  et  l'esprit  plus  m.il  fait 
D'un  Ther&ite  à  nos  yeux  retracent  le  portrait. 
(Poète  axcntme.) 

—  Ne  me  parlez  pas  de  ce  sale  pelit 
rond  de  cuir,  s'écria  lo  capitaine  ; 
à  aucun  prix  je  n'en  veu.x,  c'est  un 


faiblard,  un  foutriquel,  un  échappé 
de  capote.  » 

{Les  Joyeuselés  du  régimenl.) 

A  TOUS,  misérables  schoumacres. 
Espèces  de  faits-en- fiacre, 
Qui  embarrassez  son  chemin... 

(R.  Poscuos.) 

«  —  Non.  que  j'  te  dis,  j"  veux  pas 
m  battre  avec,  c'est  un  merdaillon, 
une  mauviette,  j'en  Frais  qu'une 
bouchée.  » 

AVOrÉ.  Éponge  d'or. 

AVOUER.  Accoucher,  Aller  à  crosse, 
au  refil.  Casser,  Cracher,  Dégorger, 
Dévider,  Goualer,  Manger  ou  cas- 
ser le  morceau.  Monter  sur  la 
table.  Se  laver.  Se  mettre  à  table. 

«  —  Tu  peux  le  retourner  comme  tu 
voudras,  i"  n'accouch'ra  pasi  » 

«  —  Tu  vois,  mon  vieux,  lui  dit-il,  tu 
as  cassé    avant  moi,  il   faut  tout 
dire  :  vas-y.  » 
(Le  crime  de  la  rue  Pierre- Leroux.) 

«  Il  a  fini  par  lui  faire  dégorger  tout 
le  truc  ;  le  rigolo  sous  1'  blair,  il  a 
cassé  le  morceau.  » 

€  La  seule  chose  qui  m'embête,  c'est 
d'être  obligé  de  dénoncer  Pauline... 
Mais  du  moment  que  je  me  mets  à 
table,  je  ne  peux  pas  être  le  seul 
invité.  » 

(GoROS.) 

—  F.VIRE  AVOUER.  Découvrir  le 
cuir,  la  peau. 

—  CHERCHER      A       FAIRE 

AVOUER.  Cuisiner,  Salader. 

«  Dans  la  journée,  je  n'aurais  pas  eu 
le  temps  nécessaire  pour  interro- 
ger ces  gaillards-là  comme  je  le 
voulais  ;  il  m'eût  été  impossible  de 
les  cuisim-r.  » 

(GOBOK.) 


BABIL.  V.  Bagout. 

BABILLER.  Bahigner',  Bahillan- 
gier',  Babiner",  Faire  alkr  son 
hattant,  son  grelot,  sa  lavette, 
Radouber  la  Innterne*. 

BACCALAURÉAT,  Bac  (apoc), 
Bachot. 

«  Du  moins,  les  choses  allaient  ainsi 
du  temps  que  je  préparais  mon 
Oac  au  Ivcée  Uscar-le-Petit.  « 

(VViLLY.) 

—   QUI     A    DEUX    BACCALAU- 
RÉATS. Bibac,  Bibachot. 

BACCARAT.  Bac  (apoc). 

BACCIIAXAL.  Boucan,  Bouzin, 
Chabanais,  Foin,  Baffut.  V.  Bruit. 

«  Bras  dessus,  bras  dessous,  laissant 
traîner    leurs   sabres,  ils    parcou- 


raient la  ville  'en  faisant  un  chaba- 
nais  du  diable.  » 

(E.  Ddbcs.) 

BACCHANALE.  Badouillerie  *, 
Bombe.  V.  Débauche. 

BADAUD.    Glande,    Pétrousqiiin. 

BAFOUER,  xicheter,  Charrier,  Chi- 
ner, Jardiner.  V.  Se  moquer. 

„  _  Ah  !  pis,  tu  sais,  ne  me  charrie 
pas  1  je  ne  me  laisserai  pas  bêcher 
plus  longtemps.  » 

„  _  Arrête  de  me  jardiner,  que  je  te 
dis,  ou  je  cogne'.  » 

BAGAGE.  Bagot. 

M.iis  à  présent...  quoi  qii'  tu  vas  foutre! 
Fair'  des  bagot.i  ou  bf-n  encor 
Aux  Halls...  décharger  des  primeurs! 
(Jehan  Rictus.) 

—  PETIT    BAGAGE.    Baluchon, 


BAG 


42  — 


BAG 


Parson.     (l»n    disait    autrefois 
Paccin'  ou  Pacsin'.) 

«  Il  se  présenta  tout  gris  encore  de 
la  poussière  du  chemin,  son  pauvre 
baluchon  à  la  main.  » 

{P.    DoUERC.) 

—  BAGAGE  COMPLET.  Tout  le 
Itazar,  Toute  la  boutique,  Tout 
le  fourbi,  Tout  le  truc. 

«  On  a  foutu  tout  le  fourbi  dans  une 
bagnole,  et  en  route,  à  la  recherche 
d'une  condisse  pour  le  soir.  » 

—  BAGAGE     DU     TROUl'IER, 

Bardât,  Fourbi. 

Avec  le  fourbi  su'  1'  Inr.l, 
Truc  de  mes  fess's:...  Métier  d"  mon  sac! 
Jusqu'à  l'élape, 
l'élit  lignard. 
Tire  la  patte! 

{Chanson  de  route.) 

—  PORTER  DES  BAGAGES.  Ba- 

qoler. 


—    PORTEIR     DE 

Baf/olier,  Pisteur. 


BAGAGES. 


n  Les  bar/otiers  sont  ces  pauvres  dia- 
bles qui  suivent,  de  la  gare  à  leur 
domicile,  les  voitures  des  voya- 
geurs, dans  l'espoir  de  récolter 
quelques  sous  en  déchargeant  les 
bagages,  (|ue  dans  leur  langue  ils 
appellent  bagotx.  » 

(G.  Heibf.rt.) 

IIAGARHE.  Chamhard,  Chambar- 
deiunil.  Coup  de  chanfrein,  Coup 
de  chien,  Coup  de  trafalgar,  Mar- 
goulis. 

<•  Si  les  possibilos  s^en  mêlent,  il  y 
aura  du  chahut;  ça  ne  se  passera 
pas  sans  chambard.  Nous  savons 
qu'ils  mijotent  quelque  coup  de  tra- 
falgar. » 

(La  lienaitiance.) 

BAGATELLE.  Foutaise,  Fouterie, 
Fouterie  de  }>auvrc,  Gogucnette. 

Tout  rn  qui  ja<lif  souli*vn 
li'uiliiiiratinn  ilovioiil  crime  : 
Kienfiiit  d'Kn-Dera  nv-\  que  frime; 
Au-Dulà  vaut  houI  qudu  l'exprime; 
Foutaiit  est  tout  ce  qui  s'rn  va. 

(L.  Dl  bucY.) 


«   Un  type  qui   répond   au    nom  de 

Poincarré  —  et  qui,  en  elTet.  devait 

être  fameusement  rond  quand  il  a 

débité  ses  solennelles  fou/cries...  » 

{La  Sociale.) 

«  —  Je  vous  permettrai  de  baiser  m;i 
fluette  main  blanche  et,  si  ce  n'est 
assez,  encore  (|u'it  m'en  cofite  fort, 
vousbaiserezaussimon  frais  visage. 

Le  jeune  marchand  s'esclatla  d'inso- 
lente façon. 

—  Ouais  I  dit-il,  j'ai  bien  cure  de  ces 
gogueneltes-lk  !  En  ma  demeure, 
j'en  prends  ma  satiété.  » 

(ClIABLES    FoLEV.) 

BAGIVE.  Bain  de  pieds.  Là-bas,  La 
Nouvelle,  Le  Dur  ou  les  Durs,  Le 
Grand  Pré  ou  si  m  pi.  Le  Pré,  Lu 
Grotte,  La  lielinyue,  La  Traverse, 
La  Tune  '. 

«  On  sait  pas  si  c'est  au  dur,  là-bas, 
à  la  Nouvelle,  qu'on  l'envoira;  pour 
moi,  le  bain  de  pieds  est  accordé.  » 

«  r  n'est  à  la  relingue  que  pour 
cinq  piges;  c'est  vite  passé.  Et 
quand  i'r'viendradup>-^,i'r'trouv'ra 
celui  qui  l'a  donné.  » 

—  ALLER  AU  BAGXE.  Aller  se 
laver  les  pieds.  Faire  la  tra- 
verse. Passer  le  grand  ruisseau, 
Traverser  le  pré  salé. 

«  Le  vieux  avait  déjà  payé;  alors,  on 
la  envoyé  se  laver  les  pieds.  » 
(IIl'ooks  Le  Koux.) 

BAGOUT.  Ballant,  Grelot,  Tapette. 

«  Elle  en  a  un  grelot',  quand  a  com- 
mence à  jacier  elle  en  a  pour  la 
journaille  ;  quelle  platine!  quel 
ballant  l  » 

BAGUE.  Brocante  ou  Braquante, 
Broquille,  Cercle,  Digelctte,  Jonc, 
Bondachc,  Bondine,  Rondinot. 

«  En  sortant  hier  du  Baratte,  aile  a 

!)aumé    une  de    ses  rondines,  une 
irocanle  d'au  moins  deux  millets.  » 

Dis,  roùme,  alors,  c'est  accordé'.*... 

Dis,  tu  seras  ma  gif^olotte 

Kl,  saus  raliclion,  sans  coadé, 

Je  le  mettrai  la  dif/eirllt 

Uue  j'ai  raucliée  au  brocandier  ; 

Vu  jonc  d'altèque  avec  an  diame 


BAI 


43  — 


BAL 


Brillaot  qaasi  plus  que  ma  lame 
Mais  moins  qae  les  mires  d'acier. 
(L.  DE  Bebcy.) 

BAIGXER.  Dessaler,  Mariner. 

Et  l'on  coli'  trois  litres  d'  Lobin 
Dans  la  terriae  ousqu'a  det-fole. 

(I)OBtMi.)CE    Bo:<XAl'D.) 

—  SE  BAIGAER.  Faire  la  trem- 
pette ou  la  lrempouiUe,Se  des- 
saler, Se  tremper  le  cul. 

«  Le  lundi,  en  douce,  on  allait  faii'e 
la  trempette  à  la  Jatte.  » 

BAIGXOIRE.  Dessaloir. 

BAILLER  V.  a.  Coquei, Filer, Pou- 
quer'.  V.  Donner. 

BAILLER,  V.  n.  Déficher  *. 

BAILLEUR  DE  FONDS.  Coquetir 

de  bille,  Puntc. 

BAIX.  Trempette,  Trempouille, 
Trempouillette. 

BAIO-WETTE.  Ciire-dents,  Cu- 
rette, Grattoir. 

u  Comme  fonctionnaire  double,  il 
abandonnait  le  fusil  et  allait  aux 
exercices  la  curette  au  poing.   » 

«  Les  sergots  avaient  sorli  leur  f/rat- 
toir  et  cavalaient  dans  le  tas.  » 

BAISER,  subs.  Baise.  Bec,  Bécot, 
Bise,  Bisou,  Bizette,  Bizou. 

>■  A  m'  donne  une  bonne  6ai.se  et  ça 
se  passe.  >> 

»  —  Donne-moi  un  bec.  » 

«  —  Donnez  tout  de  suite  une  belle 
bizette  à  cet  homme  de  génie.  » 
(J.  MAa,-*!.) 

A  mettra  ses  mains  su'  ma  boDche 
El  pis  ses  ttéeots  plein  mes  yeux. 

(JcaA!<    KlCTl'C.) 

Je  sais  réchaalTer  tes  menottes 
D'un  gros  bitou  sur  chaque  doig^. 

(L.    DE    BrRCl.) 

BAISER,  V.  V.  Embrasser. 
BAISEUR.  Bécotteur,  Licheur. 


'<  C'est  un  licheur.  il  est  tout  le  temps 
à  vous  sucer  le  trognon.  » 

BAISSER  LA  TÈTE.  Se  détron- 
cher. 

»  —  Détronche-toi,  que  j'  te  dis  ;  tu 
t"  fais  voir.  >• 

BAL.  Guinche. 

Et  chez  les  troquets,  dans  les  f/uinches. 
On  n'  nous  voit  jamais  qu'en  Desfoui  : 
Ça  fait  qu'on  s'  gour'  pas  entre  aminches. 
(L.  DE  Behcv.) 

—  BAL  D.VNGEREl'X.  Casse- 
gueule. 

•  Au  bout  d'un  an  de  direction  Ugène. 
le  bal  de  l'Allée- Verte  était  devenu 
un  véritable  ca>se-gwules.  » 

(E.    DCBCS.) 

—  BAL    DE   JBLXES    FILLES. 

Bal  blanc. 

—  BAL  MAL   TEXU.   Pince-cul. 

El  des  princ's,  des  ducs  et  des  pages. 
Des  ch'Taliers  atec  leur  écu 
Et  des  louchersbem  en  sauvages 
(ixii  Tont  guinrber  1'  soir  au  pine'  e*l. 
(A.  B.) 

—  B.\L  SPÉCIAL  aux  Auver- 
gnats, aux  Limousins  et  aux 
Morvandiaux.  Musette  (parce 
qu'on  n'y  danse  qu'au  son  de 
cet  instrument). 

a  II  l'avait  rencontrée  un  soir  sortant 
d'une  musette  du  quartier  Mouffe- 
tard.  » 

[Le  Jlot  d'ordre.) 

—  BAL      DE      SOUTEXEIRS. 

Aquarium,  Flottant  '. 

«  C'était  un  aquarium  de  vingt- 
sixième  ordre  où  des  Olles  ivres  et 
décoiffées  dansaient  à  demi  nues.  » 

—  On  appelle  Bal  de  têtes  le 
bal  où  l'on  vient  en  tenue 
de  soirée  avec  la  tète  gri- 
mée ;  Bal  d'animaux  celui  où 
l'on  nest  admis  que  travesti 
en  bêle. 

—  QVI  COURT  LES  BALS.  Ba- 

douillard  *,    Balochard,    Balo- 
cheur. 


BAL 


—  44  — 


BAN 


Pardon,  pardon,  Louise  la  Balocheute. 
De  l'oublier,  toi,  les  trente  printemps, 
Ton  nez  hardi,  ta  iiouche  a\eiilureuse 
Et  tes  amants  plus  nombreux  que  tes  dents. 
(Gustave  Nadaud.) 

«  Pour  être  baciouillard',  il  Tallait 
passer  trois  ou  quatre  nuits  au  bal, 
déjeuner  toute  la  journée  et  courir 
en  costume  de  masque  dans  tous 
les  caTés  du  quartier  Latin  jusqu'à 
minuit.  » 

(Privai  d'Anc-lemont.) 

BALAFRE.  Estafe  (apoc.  de  Esta- 
filade). 

BALAI.  Lance,  Pinceau,  Hamon  *. 

«  —  Allez  cherclier  votre  lance  pour 
la  corvée  de  quartier.  » 

BALANCER.  Balatistiquer. 

BALAYER.  Copier  le  rapport 
(arg.  militairej.  V.  Corvée. 

BALAYEUR.  Artiste,  Boueux, 
Bouscailleur,  Lancier  du  Préfet 
ou  si  m  pi.  Lancier. 

Six  heures  déjà!  La  clochette 
Des  briueuT  s'entend  au  loin. 
Il  faut  sortir  de  la  couchette. 

Sans  âge,  hideuse  et  prognate, 
La  boHscaillenitt',  sans  émoi, 
D'un  geste  rythmé  d'automate 
l'ousse  le  balai  devant  soi. 

'<  Les  lanciers  du  l'réfet,  alignés 
comme  des  soldats,  répondaient  à 
l'appel  du  picjueur.  » 

BALLE  (A  JOUER).  Ressaute. 

BALLE.  (Projectile.)  Dragée, 
Prune,  Pruneau. 

"  Il  avait  collé  six  dragées  dans  son 
rigolo.  » 

"  Si  les  nègres  font  de  la  rouspétance, 
on  leur  envoie  quelques /«/'un/'at/x.» 
(Alphonsi  Allais.) 

—    BALLE    DE  COLPORTEIR. 

Balandrin,  Caniche,  Hoquette'. 

■'  Ils  étalent  leur  Intlandrin  à  niAme 
le  chcuiin  et  apnollent  les  passants 
à  la  iiiani<''re  ut-s  camelot;*  pari- 
siens. » 

(G.  IUrdïht.) 


«  Dans  leur  triste  ironie,  ils  appel- 
lent caniche,  ce  ballot  qui  les  suit 
à  travers  leur  aventure  avec  la 
fidélité  d'un  bon  chien.  » 

(II..) 

BALLET.  Balle. 

"  Elle  était  entrée  dan?  le  corps  d'- 
halle des  Fol'  Berf^e.  " 

BALLOT.  Batjol.  V.  Bagage.  Balle. 
BALOURD.  V.  Béte. 

BALOURDISE.  Couiltonnade,  Cu- 
tcrie.  V.  Bêtise. 

BAMBIX.  Gosse,  Lardon,  Miçjnard, 
Mion,  Mûmiynard,  Mounin. 

«  C'tte  cité!  toutes  les  bonnes  fem- 
mes sont  su'  les  portes,  avec  un 
gluant  ou  deux  su"  les  g'noux  ;  et 
des  tas  de  lardons  vous  barrent  le 
ch'min.  » 

«  Pauvre  mômiqnarde\  à  l'âge  où  tous 
les  gosses  devraient  jouer,  courir, 
sauter,  offrir  aux  baisers  du  soleil 
leur  front  en  liberté,  être  déjà 
maman!  » 

(MONTPIRMEIL.) 

BA.MBOr.IIER.  Ba'huiller  *,  Faire 
la  bombe,  la  vadrouille. 

BAX.  Trique. 

«  On  l'a  gerbe  à  dix  ans  de  traves, 
son  poteau  n'a  eu  que  cinq  berges 
de  centrouse  et  cinq  de  trique.  » 

—  ItOMPRE    SOX    BAIV.    CaSSer 
sa  canne  ou  sa  trique.  V.  In- 
terdiction. 

0  Le  Frisé,  qu'avait  cassé  sa  canne, 
s'est  fait  rentoiler  en  renquillant  à 
Pantruche.  » 

BAIVAL.  Coco,   Épicier,   Pompier. 

BANC.  (Le  banc  dos  nmi^.'x  \  fa 
planche  à  pain. 

BANCAL.  Banfian,  Torlllhird,  Zig- 
zag. On  dit  égalcinoiit  d'un 
liancul  :  Cinq  et  trois  font  huit. 
Quatre  et  trois  fout  sept,  clc.  ;  lo 
typographes  disent  d'un  indi- 
vidu  dont   les  jambes  sont  df 


4 


BAN 


—  4î;  —  BAR 


travers  :  Il  est  italique  ou  11  a  les 
jambes  italiques. 

«-Elle  avait  une  gueule  à  la  flanc,  un 
mont-doresuT  râbeet,  par-dessus, 
elle  était  banban.  » 

<.  Qu'est-ce  qu'il  a  encore,  c'tte  es- 
pèce de  torlillard,  avec  sa  patte 
folle  ?  )' 

BAXDE.  Équipe,  Soce,  Tierce. 

n  —  Les  poules  étaient  d'ia  soce,  ex- 
cepté, bien  entendu,  cell's  qui  sont 
à  Saint-Lago,  à  l'hosto,  ou  qui  tur- 
binent en  tôle...  Tu  parl's  d'eune 
équipe'.  On  n'tait  au  moins  deux 
cents.  Et  rien  qu'  la  crème  I  » 

"  Comme  lundi  dernier,  la  soce  de 
la  rue  Saint-Charles,  tous  les  gal- 
vaudeux,  quoi  1  du  beau  Grenelle 
et  du  Javel  des  usines,  a  joué  du 
couteau.  » 

(J.  Lorrain.) 

Aussi,  bon  Dieu,  j'  fais  pas  1'  mariollc, 
E]  cranoU'  pas  comme  un  youpin, 
Ali!  bon  Dieu  I  non,  j' suis  pas  d' leur /ierce: 
J"  suis  un  trimardeur,  un  \oyoii, 
J'  fais  pas  parti'  du  haut  commerce  : 
Ei'  vends  mon  crayon  pour  un  sou. 
(A.  B.) 

—  B.\XI)E      1>E        VOLEURS. 

Gance  *,  Orphelins. 

—  BANDE  DE  BILLARD.  Forti- 
fication. 

BANDIT.  Air i mois  ambiant  *,  Bé- 
rard',  Ferlampier  on  Frelampier, 
Ferlandier,  Garçon,  Gaudin,  Go- 
din,  Mal  frein,  Orphelin. 

«  Au  contraire,  le  ferlampier  n'est 
qu'un  bandit  occasionnel  qui  ne 
descend  au  vol  et  à  l'aggression 
que  lorsque  la  mendicité  ne  lui  a 
pas  fourni  sa  pitance.  » 

Mon  vienx  frangin,  tu  viens  d' bouffer  d' la  case, 
T'es  l'un  aarcon  comm"  moi,  tu  n'ais  pas  1'  taf. 
(A.  fe.) 

BA\IVI.  Aguahiro*. 

BAXQUE.  Crémerie,  Tôle  aubeurre. 

H  Au  Crédit  Lj'onnais,  il  allumait  les 
gonces  qui  palpaient  du  pognon 
pour  les  faucher  à  l'esbrouU'e  en 
dehors  de  la  crémerie.  » 


—  BAAQLE    DE   FRANCE  (LA). 

Boulange  aux  faffes. 

—  BANQUE    VÉREUSE.    Crédit 
enfoncier. 

—  FAIRE  SAUTER  L.\  BANQUE. 

(Terme  de  jeu.    Débanquer. 

«  Ils  pourront  à  leur  aise,  avec  l'ar- 
gent des  niais,  faire  quelque  bonne 
rafle  et  débanquer,  si  c'est  pos- 
sible, la  grande  et  la  petite  boursi- 
coter ie.  » 

[Boursicotiérisme.) 

BANQUEROUTE.  Binelle,  Binel- 
lophe.  V.  Faillite. 

BANQUEROUTIER.  Binellier. 

BANQUET.  V.  Repas. 

BANQUIER.  Banquezingue,  Beur- 
rier, Fafiotteur,  Faffiotleur,  Sau- 
terolle",  Saute-rondolles * ,  Saute- 
ronds  *. 

BANQUISTE.  \ .  Forain. 

BAQUET    DE     CORDONNIER. 

Baquet  de  science. 

BARAGOUINER.  Gargouiller,  Jar- 
g  cuiller. 

BARAQUE.  Cambuse. 

—  BARAQUE  DE  SALTIM- 
BANQUE. Entre-sort. 

Bonjour,  Justio,  comment  qu'  ça  t"  va? 
Moi,  figur'-toi  que  j'  suis  à  Nice, 
Où  que  r  soir  ej'  fais  un  Hova 
Dans  Ventre-sort  du  grand  Narcisse. 

CÂ.  B.) 

BARBE.  Bacchante,  Filée,  Foin, 
Marmouse*,  Persil. 

«  V  mange  comme  un  goret,  il  a  tou- 
jours d'  la  sauce  dans  son  foin.  » 

«  Ça  n'a  pas  encore  de  persil  sous 
l'  blair,  et  ça  veut  faire  la  morale 
à  papa.  » 

—  BARBE  BLONDE  OU  ROUSSE. 
Crottin,  Poil  de  brique,  Poil  de 
carotte,  Poil  de  citron. 

«  Au  contrôle  y  avait  un  gonce  avec 
du  poil  de  carotte  su'  la  gueule.  » 


BAR 


46 


BAT 


—  BARBE    IXCULTE.  Barbe   à 
ffos,  Barbe  à  poux. 

<<  Un  vieux  biffln  avec  une  barbe  à 
f/os  qu'i'  n'avait  pas  peigné'  d'puis 
la  comuiode.  » 

—  BARBE  AU  MEXTO\.  Bndin- 
(jue,  Bouquine,  Fer,  Fer  achevai. 

—  BARBE  DRUE.  Barbe  en  tôle. 
Barbe  en  zinc. 

—  BARBE     DE       QUELQUES 
JOURS.  Aif/uille. 

«  —  Comment  veux-tu  que  j'aie  du 
goût  à  t'embrasser,  avec  tes  ai- 
guilles de  cinq  jours?  x 

—  FAIRE  LA  BARBE,  y.  Raser. 

K.VRBICIIE.  V.  ri-dessus  :  Barbe 
au  menton. 

B.VRBIER.  Barberot,  Figaro, 
Gratte-couenne,  Gratte-lard,  Mer- 
lan, Racleur,  Ralviseur. 

a  —  Je  r'çois  pas  d'étrennes  :  je 
m'tape  et  j'en  donne!  Aulourdier; 
au  facteur;  au  merlan;  au  garçon 
bistrot,  etc.  » 

«  V  m'a  aubade  pa'c'  que  j'  l'appelais 
raclnur  :  —  Figaro,  mossieur,  qu'i' 
m'  dit.  » 

—  BARBIER  DE  BAGXE.  Barbe- 
rot,  Barbot. 

«ARBIFIEH.  V.  Raser. 

B.VRBOTKR.  (En  parlant  d'un 
orateur.)  Bafouiller. 

«  Au  beau  milieu  de  son  discours,  le 
compagnon  G.  bafouilla,  s'arivta 
et,  à  bout  d'arguments,  s'écria  : 
-Merde!  » 

BARBU.  Constantin  Pogonat  (urg. 
des  écoles).  ()n  désigne  l'Iiomme 
barbu  i)ar  l'exprer^sion  dont  on 
se  sert  pour  qualilior  sa  barbe: 
liarhe  à  poux,  Poil  de  brique,  etc. 
\'.  Barbe. 

BARREAUX  d«'  fenêtre.  .Aryws  ou 
Harpes,  Balançoires,  Gaulfs  de 
je  tard  ou  de  schtard. 


—  SE  TEMR  AUX  BARREAUX. 
DERRIÈRE  LES  BARREAUX. 

Pincer    ou  jouer  de  ta  harpe. 
\.  Prison. 

BAS.  Bar  de  tire  %  Sachet,  Tirant. 

«  A  f'sait  sa  carre  dans  son  sachet 
pour  pas  qu*  son  homme  y  bar- 
botte  tout  son  gruau.  » 

—  BAS  DE  FIL.  Tirant  de  trimi- 
let. 

—  BAS  DE  FILOSELLE.  Tirant 

de  fil  sang  ue'. 

—  BAS  DE  SOIE.  Lisse,    Tirant 
doux  ou  radouci. 

BASSE-COUR.  Ornière. 

«  Il  n'y  avait  plus  qu'un  vieux  bê- 
cant  sans  voix  dans  ïomiére;  tous 
les  autres  ornichons  avaient  été 
soulevés.  » 

BASTOXXADE.  Satonnade. 

B.VTAILLE.  Bùcherie,  Casaage  de 
gueule,  CIdquerie,  Cognage,  Cro- 
chetage, Foutreau  {arg.  militaire), 
Torchuge,  Torchée. 

«  Les  bûcheriex  devinrent  si  fré- 
quentes et  l'on  joua  tant  du  six 
coups  que  nous  dûmes  faire  un 
cimetière.  » 

(Hectob  Fbakcb.) 

■<  Le  Bosco  est  décarré  de  c'  matin, 
y  aura,  sûr,  du  cassage  de  gueule.  » 

«  Y  a  eu  une  chiquerie  en  sortant  du 
Colbo.  Fernand  y  a  pigé  un  beau 
brocco.  » 

«  Oh  !  fut  un  cognage  sérieux  ;  les  deux 
hercules  s'étaient  empoignés  et  il 
s'en  fallut  peu  que  ça  ne  fit  du 
vilain.  » 

{L'Ëi'ènemenl  I*aritien.) 

«  Oh  !  il  va  y  avoir  du  foutreau,  le 
commandant  s'est  frotté  les 
mains.  » 

(Balzac.) 

—  R.ATAILLEEKTRE  FE!H.MES. 

Crépagc  de  chignon. 

BATAILLON  D  AFRIQUE.  Bat. 
d'Af.  (apoc). 


I 


BAT 


—  47  — 


BAT 


J'  t'écris  deux  mots  et  j'  proGle  d'  l'occase 
Four  t'eoTover  le  refrain  des  Bat.  d'Af. 

(A.  R) 

—  On  appelle  aussi  Bat.  d'Af. 
les  Soldats  de  l'Infanterie 
légère  d  Afrique. 

Anciens  bal'  d'Af,  familiers  des 
silos,  non,  ce  quils  gobent  l'armée, 
r  galon  et  tout  1'  fourniment!  » 

(Jea.\  Lobbai.n.) 

BATARD.  Coup  de  hasard,  Enfant 
de  trente-six  pèrex. 

—  Pauline  abien  raison...  Sijeravais 
écoutée,  je  n'en  serais  pas  làl... 
Cochons  d'hommes  I...  Il  ne  sortira 
jamais  cet  enfant  de  trente-six 
pères  l  » 

(M.    MOXTÉGCT.) 

BATEAU.  Cartel  ',  Passe-lance. 

—  BATEAU-MOUCHE.  Grafouil- 

leur,  Secoueur. 

BATELEUR.  V.  Forain. 
BATELIER.  Carapata. 

»  f.es  carapalas  sont  les  marins  du 
canal  de  l'Ourcq.  »> 

(A.  ScaoLL.) 

—  BATELIEU  DE  BAC.  Mouloir*. 

B.\TIG\OLLES.  Bâti.  (apoc). 

B.VTOX.  Cadouille,  Éventail  à  bour- 
rique. Jean  de  l'Houssinc,  Juge  de 
pair,  Matraque,  Ravault,  Sabre  ", 
Saton,Satou. 

o  Effarés  de  ne  pas  recevoir  de  coups 
de  cadouille,  ils  s'éloignèrent  à 
reculons.  » 

(P.    BOXHETAIS.) 

«  Sans  dire  un  mot,  il  me  montra  en 
un  coin  de  la  tente  une  forte  trique 
flexible  et  noueuse,  autrement  dit 
un  éventail  à  bourrique.  » 

(HCCTOB    t'mXCE.) 

«  J'y  laisserai  tomber  mon  juge  de 
paix  su'  r  coin  d'  la  gueule.  » 

IJi,  chrétiens  et  musulmans 

¥A  autres  canaques 
S'y  fdisaieDt  des  t>oaiments 

A  coups  de  malraquet, 

^Raocl  Po5caox.) 


BATTOIR.  Batelier. 

BATTRE.  Asticoter,  Asticoter  /es 
côtes.  Astiquer,  Bochonner,  Bos- 
seler, Botter,  Botter  le  cul,  le 
figne,  etc.  (V.  Derrière),  Bou- 
chonner, Bouler,  Bûcher,  Caram- 
boler, Carder  le  cuir,  la  paillasse, 
la  peau,  Casser  la  gueule,  Cavaler 
dedans,  Crrper  ou  Crêper  la  ti- 
gnasse. Coller,  détacher,  laisser 
tomber,  filer,  mettre,  passer,  pi'êter 
la  ou  des  beiynes,  des  bochons,  un 
coup,  un  ou  des  gnons,  la,  une  ou 
des  mandates,  la  ou  une  pâtée,  du 
perlot,la  purge,  la  pipe,  la  pipette, 
la  saur.ette,  un  ou  du  tabac,  la  ou 
des  torgnoles  à  quelqu'un.  Crever, 
Crever  le  casaquin,  la  gueule,  la 
paillasse,  la  peau.  Dandiner  *. 
Daupher,  Bébarbouiller  à  la  po- 
tasse. Décrasser,  Dégraisser,  Désos- 
ser. Empldtrer,  En  mettre,  en 
filer,  en  passer,  en  prêter  (s.-ent. 
Coup,  V.  ce  mot  ,  Entrer  ou  Ren- 
trer dedans.  Esquinter,  Estuquer, 
Flauper  ou  Flopper,  Gratter,  Ma- 
quiller", Moucher,  Murer,  Basses- 
quelqu'un  à  lu  ilaube,  à  la  daudée, 
à  flaupe,  chez  gnon,  chez  pain, 
chez  perlot,  à  ou  chez  ponce,  à 
tabac,  Piocher,  Poncer,  Purger, 
Quiller,  Repasser  la  chemise,  la 
limace,  elc.  (V.  Chemise^,  Rabo- 
ter Vendosse  ou  les  endosses,  Ron- 
diner,  Saler  ou  Saler  la  gueide, 
Sei-vir,  Souquer,  Sucrer,  Tambou- 
riner, Tamboui-inei'  le  cuir,  ta 
gueule.  Tamponner,  Tanner  le  cuir, 
la  peau.  Travailler  le  buffle,  le 
cuir.  Tremper  une  soupe.  Trépi- 
gner, Tricoter  les  côtes.  Verser  à 
boire.  On  dit  également  Faire 
boire.  Faire  danser.  Faire  danser 
la  malaisée.  Servir  à  boire. 

—  SE  BATTRE.  S'awjoc/ie>-  le  ci- 
tron, la  gueule,  la  poire,  etc. 
(V.  Figure,  Tête),  Se  bûcher,  Se 
chiquer.  Se  cogner.  Se  crêper. 
Se 'tonner  ça.  S'expliquer,  Faire 
les  armes.  Se  filer  la  purge,  Se 
foutre  un  coup  de  totxhon,  Fu- 


BAT 


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BAT 


7ner*,  Se  manger  ou  *e  bouffer 
le  blah\  le  naz,  etc.  (V.  Nez), 
Se  peif/ner.  Se pi;/noc/ier  ;  (Plus 
la  plupart  des  verbes  indiqués 
à  Battre,  en  leur  donnant  la 
forme  pronominale  . 

—  ÊTUE  BATTU.  Boire,  Daixer, 
Danser  la  malaisée,  ou  La  dan- 
ser, Ècoper.  Esluquer,  Etre  a  la 
ringué ,  Èlrenner,  Passer  à 
chausson,  à  la  daube,  à  la  dau- 
dée,  à  l'emplàlre,  à  flaupe,  chez 
gnon,  à  la  mandate,  chez  pain, 
chez  perlf'l,  à  ou  chez  ponce,  à 
tabac  (pris  au  sens  passif). 
Prendre,  Prendre  la  pipe,  la  pi- 
pelle,  la  purge,  la  sauvetle, 
Prendre  pour  son  rhume,  Ha- 
masser,  Recevoir.  Trinquer. 

Tu  fais  d'  l'harmon ';  lu  fais  du  r'naud, 
J'  te  vas  asticoter  les  cotes. 

o  —  Quand  tu  voudras  1  Je  te  le  bot- 
terai si  le...  lézéiuquès  t'en  dit.  » 
(Trublot.) 

«  Après  ça,  i's  s'y  cardaient  le  cuir, 
à  qui  cognera  1'  pus  fort.  » 

«  —  Je  veux  vous  empêcher  de  vous 
faire  casser  ta  gueule.  » 

(GOHOS.) 

«  —  Je  serais  laçourde,  si  je  V  crevais 
pas  :  il  a  b'soin  qu'on  y  apprenne 
a  vivre  !  » 

„  _  Toi,  mon  vieux,  tu  vas  t'  faire 
daupher,  y  a  assez  longtemps  qu" 
tu  m'  fais  "flasquer.  » 

.,  _  Les  ptits,  j'  les  décrasse;  et  les 
gros,  j'  les  désosse  \  » 

«  L'  premier  qui  vient,  j'y  en  mets  tm 
coup;  y  a  pas  d'émosse,  j'y  renl' 
dedans  et  si  j'  ramasse,  tant  pire 
pour  moi!  » 

Merd",  v'Ii  l'HiTer!  lErap'reur  ed'  Chine 
S"  fa  flaitpcr  par  les  Japonais. 

(JlHtN    lilOTCS.) 

Tu  m'  caval's,  j' le  dif  :  t'es  trop  mouche  '■ 
Tu  m'  mels  les  ner"  en  plot'  Barr'-toi  '. 
Karr'-loi.queJ'  le  di»!  ou  j'  ie  mouc/te'.... 
Tu  sais  qu'  l'y  fiais  pas  avec  moi  ? 
(BUdort.) 

J   le  va»  co//er  un  pain. 

(  Vifillr  rhansoH  biijorne.) 

Toi  qui  nous  tralues  dans  la  Iioiip, 
Nous  irons  te  fesser  la  joue, 


Hommcl,  le  passer  à  tabac. 
Cil  jour  ou  l'aulre,  sans  colère; 
Je  fe  le  jure  sur  le  blaire 
De  Cyrano  de  Bergerac. 

(Raoul  Ponchon.) 

Il  ponce  aussitôt  la  marmite 

A  coups  d'  poing,  ;'>  coups  d' pied  dans  l'eu! 

(Bl.ÉDOBT.) 

Aussi,  si  ça  s'rait  moi  qui  1'  s" rais, 
Bon  Dieu  I  lu  verrais  c'ite  s.ilade... 
Non!...  c'  que  j'  te  la  carnmliol'rai'<  ' 
Oa  s'rait  pas  pour  la  risrolade. 

(A.  B.) 

«  Pus  souvent  qu'on  ira  s'  faire  salci 
In  gueule  par  les  feignants  d'  Javel- 
les-Bains, un  tas  de  brutaux  qui 
manient  le  fer  aux  usines  toute  la 
semaine...  » 

(Jeak  Lobbain.) 

«  Mais  dame,  fallait  pas  y  cherche i 
des  rognes...  bon  Dieu  !  il  était  p;is 
long  ii  laisser  tomber  la  mandale... 
et  le  dimanche  quand  il  était  secoué, 
i'  passait  sa  soirée  à  foutre  de.~ 
coups  d'  tronche  dans  1'  lidonbènu 
des  llickards.  » 

«  —  Alors,  j'y  mets  mon  g'nou  su 
l'estomac  et  j'y  sers  à  boire,  jr 
1'  rince  dans  les  grandes  largeurs. 

o  On  s'est  donné  ça  avec  el'  môUK 
Eusèbe,  pour  la  iMéloche.  rapport 
que  j'avais  guinché  avec,  à  la  Ga- 
lette, et  que  j'  l'avais  emportée.  ■ 

«  —  Rengracie,  et  c'soir,  à  la  neuilio 
on  s'  trouv'ra  derrière  l'  père  L-i 
chaise  et  on  s'espliqu'ra...  » 

«  J'vas  pour  y  e?i  mettre  un  ;  V  s'garr 
et  m'en  fout  eun'  demi-livc  su'  1 1 
poire.  » 

u  Pendant  qu'  les  deux  ffonzesse^ 
s'crépaicnt  su'  V  pont  Caulaiiicourt. 
leurs  gas  s'estuguaient  su'  1'  bouP 
vard.  » 

Quiconque  poussoit  les  enchères 
Cu  peu  haut,  étoit  cmpuif^m^, 
Kt  s'en  alloil  le  nei  coipiit^  ; 
Témoin  une  jeune  fringuantc. 
En  manlclet,  roi»-  volante. 
En  bounol  à  grand  papillon. 
Oui  la  dama  mais  tout  du  long. 

(V'aoé.) 

Sac  «u  dos,  le  fusil  en  main, 

A  pieds  nus,  parrourant  l'Europe, 

Selancf  le  hHm\  humain. 

il  tue...  il  saccage:...  Il  écope'. 

(L.  DI  Bue  Y.) 


\ 


BAU  —  49 

Va,  ta  peux  te  mettre  en  quarante  1 
Prendre  la  pipe,  c'est  ta  rente  : 
Trinque.'...  Bamasse.'...  A  la  ringué!... 
Lariua,  lariflette,  ô  gué  \ 

Car,  va  pas,  mon  vieni,  t"es  cornard, 
Aussi  faut  proQter  d"  l'occase 
Four  crever  la  gueul-!  à  ton  lard 
Et  bouffer  V  blaire  à  Nib  de  naze. 

(A.  B.) 

Pour  boire  a  m'  trichait  sa'  1'  gâteau 
C'est  pour  ça  qu'  j'v  cardais  la  peau. 
(1d.) 

En  supposant  qu'  j'aurais  un'  femme 
Qui  s'    Trait  s'couer  par  un  auf  garçon, 
S'ensuivrait,  d'après  leur  programme. 
Oui'  faudrait  qu'a  passe  à  chausson. 
{P.  Paillkttï.) 

—   BATTRE  LES  CARTES.    Ma- 
quille)' (es  brèmes.  V.  Jeu. 

BAUDET.  Bourdon,  Bowi'i,  Bour- 
ricot, Branle'.  Branque*,  Martin, 
Ministre,  Oreillard.  V.  Ane. 

'<  Oa  a  été  à  Momorency,  on  s'est 
envoyé  un  gueul'toa  tout  c'  qu'y  a 
d'bath.  L'après-midi  on  a  fait  une 
chouette  balade,  mais  Cécile  a  pas 
voulu  monter  sur  un  gail,  aile  a 
pris  un  bourdon,  un  oreillard  qui 
voulait  pas  avancer.  Elle  avait  beau 
cogner,  V  marlin  foulait  rien 
savoir.  » 


BAZ 


BAVARD.  Bagoulard,  Baieux,Cla- 
(jiiette.  Crachoir,  Dévideur,  Dévi- 
doir, Jacasaier,  Jacasseur,  Jacas- 
son,  Jacquette,Jacteur,  Jaspineur, 
Journal,  Lateteur,  Lavette,  Pla- 
tine, Potinier,  Tapette,  Vanneau. 
V.  Bagout. 

Que  bagoulard'.  on  n'entend  que 
lui!...  "Ta  gueule,  eh!  baveuxl  » 

—  .Vu  fait  comment  t'appelles-tu '? 
le    répondit  :   A  votre   choix.    La 
luôme  Claquelte  parce  qu'il  parait 
<|ue  je  n'ai  pas  la  langue  dans  un 
sac.  » 

(CaAVPACBnrr.) 

—  .\h!  si  vous  l'entendiez,  ma 
chère,  elle  en  débite  sur  Pierre, 
sur  Paul!...  un  vrai  crachoir.  » 

{^L'Événement  Parisien.) 


a  —  As-tu  fini?  mon  Dieu,  en  voilà 
d'un  dévidoir'.  » 

«  —  C'est  pas  une  femme,  c'est  un 
journal;  elle  raconte  tout  ce  qui  se 
passe  dans  la  maison;  vous  parlez 
d'un  jacasson.  » 

«  —  J'  passe  pour  un  vanneau,  une 
jacquette,  un  gonce  qui  sait  pas 
c'  qu'i  dit.  » 

BAVARDAGE.  Chichis,  Clabaud. 
Dabérage',  Dévidage,  Jactage, 
Jactance,  Jappe,  Jospin,  Jaspi- 
nage,  Lantiponnage  *  Moulinage  *, 
Raquette  *,  Salade,  Vanne. 

«  —  N'écoute  pas  cette  rombière-là  : 
c'est  des  chichis,  tous  les  flambeaux 
qu'a  t'  raconte  ;  des  salades  I  des 
vannes  à  la  noix  !  » 

Sous  la  meilleur'  des  Républiques 
Ga'en  a  qu'ont  voulu  l'  décrocher, 
D'aut's  inaugur'nt  des  basiliques 
Où  tu  peu\  seul'meut  pas  coucher  : 
—  £t  tout  ça  s'  passe  en  du  clabaud'. 
(Jeha>  Rictcs.) 

Et  c'estdu  schpromme...  etd'  \ajactanee... 
Et  du  chambard...  et  du  potin... 
.\b:  Il  salope!...  .\h  '.  ia  putain!... 
J'  ven  foutrai,  moi,  d' la  rouspétance. 
(A.  B.) 

BAVARDER.  Bagouler,  Bajoter*, 
Bouffeter' ,  Cabasser*,  Dabérer'. 
Débagouler,  Jucter,  Jaspiner,  Ja- 
votter,  Lantiponner  * ,  Mouliner*, 
Potiner,  Radouber  la  lanterne*. 
Tenir  le  crachoir. 

—  BAVARDER  COXSTAM  - 
MEXT.  L'ouvrir  tout  le  temps 
(s.-ent.  Bouche). 

«  —  Dis  donc,  tu  m'  laisseras  un  peu 
jaspiner.  c'est  mon  tour;  t'en  as 
une  tapette,  tu  Couvres  tout  /' 
temps.  » 

«  —  Va,  mon  vieux,  potine;  guand 
t'auras  bien  jacté,  j' te  bonirai  quoi 
qu'  j'ai  su'  l'  cœur.  » 

«  Elle  sifflotte,  elle  parlotte,  elle 
javotle.  » 

{Physionomie  du  Protecteur.) 

B.VZAR.  Boutique  à  treize,  Tire- 
mirettes. 


h 


BEA 


50  — 


BEA 


a  —  Il  est  rien  moche,  ton  bloum  ; 
tu  l'as  acheté  à  la  boutique  à 
treize  ?  » 

BBAV.Altèqnc*,  Bâte,  6a</i  (invar.) 
ou  batte,  Batif,  bative,  batifonne, 
Chenâtre',  Chenu,  Chic  (invar.), 
Chocnosof,  ou  Chocknozoff  (in- 
var.), Chocnosogue,  Chouettard, 
Chouette,  Chouetto,  Chocotte  ou 
Delà  chocotte  ou  Choquotte,  Coq, 
Fi'jnol,  Fiscal',  Flambard',  Gal- 
beux.  Girofle  *,  Girond,  Hurf, 
Jiroble  *,  Juteux,  Mouth  (invar.) 
ou  Mouttc,  Palas,  Pallas,  Rupard, 
Rupe,  Rupin,  Schbeb,  Schnuc, 
Schpill,  Snobuye  (mouillé),  Urf, 
Vite.  V.  Aimable 

«   Les   messieurs  en  frac  disaient  : 
Elle  est  superbe  !  et  les  gavroches, 
là-haut  :  Elle  est  rien  bafh  !  » 
(G.  FonGOBS.) 

»  Il  met  sur  son  nez  une  chenue  paire 
de  lunettes.  » 

(La  B^:doi.lièI!E.) 

«  Il  demaudaau  cocher  de  le  conduire 

dans  une  maison  fermée. 
—  Le  plus  chic,  dit  le  cocher,  c'est 

rue  Ventomagy,  chez  Aline.  » 

(GoROM.) 

..  ...  Et  l'adverbe  choknozoff,  à  l'aide 
duquel  il  approuve  les  propos 
d'alentour.  » 

(G.  AuRioi.) 

Il  était  ua  peu  sans  façon, 
Mais  n'était  un  joli  garçon  : 
C'était  r  pus  beau,  c'était  i'  pus  chouette, 
k  la  Villelte. 

(A.  B.) 

Aussi  v'ià  pourquoi  que  j'  les  gobe, 
Fas'que  c'est  des  gunciers  roinm'  nous, 
Qui  sont  ni  d' l'épé'  ni  d'  la  rol)e 
Et  pas  pus  fiers  que  moi  z-et  vous, 
Avec  qui  qu'on  boit  eun'  rhopine. 
Qui  la  font  pas  à  l'aristo 
Et  pis  qu'eugueuTat  Mosticur  Lrpine... 
Et  moi  i'  trouï'  ça  rud'ment  chouetto. 

Bref,  tout  ca  s'rait  d'  la  ehoquolte. 

Mai*  c'  qu'est  triste,  hélat! 
C'est  qu'  puur  crever  i  coups  d'  boite 

Des  gens  pas  palas. 
On  vous  envoie  en  péniche 

A  Cayean'-let-caux. 

(J.    RlCHKIMN.) 


Bon,  tu  chial':  Ah'  c'est  pas pa/as. 
J'  conobre  1'  truc;  l'est  dégueuUs. 

(ID.) 

a  Nous  nous  cavalons,  moi  et  Do- 
dore,  en  pinçant  un  feston  un  peu 
fiscal  *.  » 

(MONSELET.) 

«  Les  cambrioleurs  de  notre  époque 
n'ont  plus  ces  galbeuses  façons.  » 
{Almanach'dtt  Père  Peinard.) 

A  n'est  pas  pus  gironde  qu'  çi. 
Mais,  vrai,  a  tra>aill'  comme  eun'  reine. 
(L.  DE  Bercy.) 

«  Paraît  qu'  ça  s'ra  tout  c'  qu'y  a 
d'  hwf,  quoiqu'on  peuve  encore  y 
comprende  que  dalle.  » 

«  C'a  éiéjuteux\  On  a  voulu  me  gar- 
gariser avec  cent  mille  francs.  » 

(G.  d'Espahuks.) 

«  — Si  t'avais  vu,  maman,  comme  elle 
était  mouth  en  mariée  !  s'écria  la 
gamine.  » 

(J.  Dc«A»n.) 

«  —  Au  pré  finira  ton  histoire,  et 
là,  l'on  n'y  fait  plus  Pallas.  » 

(VlDOCQ.) 

«  —  On  a  été  voir  jouer  les  «  Deux 
Gosses  ».  Ah:  mon  vieux,  c'  que 
c'est  bath\  c'  que  c'est  rupin\  on  a 
cbiallé  tout'  la  soirée.  » 

C'est  rupin,  c'est  urf,  c'est  poli. 

Ça  a  des  bell's  manières  : 
Jamais  ça  n'se  mettrait  au  lit 

Sans  iaver  ses  derrières. 

(A.  B.) 

«  Député  d'  Bell'ville!  C'est  ça  qu'au- 
rait été  schbeb  !  Ta  «  Lanterne  ■ 
dev'nait  comme  T  journal  officiel 
du  quartier.  » 

„  __  J'ai  lu  la  babillarde  que  tu  y  a> 
fait  sur  l'air  de  «  Cadet-Roussel  »»• 
Ah  !  ca,  c'était  schpil  1  » 

«  Il  a  décote  une  gonzesse  tout  o 
qu'y  a  de  vite.  » 

—  BEAI'  (iARÇox.  V.  Bellâtre. 

BEAUCAIRE  (nom  propre  de^ 
ville).  Bocari. 

BEAUCOL'I».  .1  bauge',  A  chicr 
partout,  A  mort,  A  tout  casser, 
A  vingt-cinq  francspartéte,Ucscf, 


BEA 


—  31   — 


BÉG 


hésef,  heseff,  héseff,  bezef,  bézef. 
bezeff,  bézeff.  Bougrement,  Chu; 
■  Comme  s'il  en  pleuvait,  Crespi- 
niere  *,  Gourd  ',  Gourdement  ', 
Gras,  Hugrement  *,  Lourd,  Mince, 
Plein  la  chambre,  Rien,  Une  ou 
des  bottes.  Une  ou  des  charibotées. 
Une  ou  des  charretées.  Une  ou  des 
chiées.  Une  ou  des  flaupées  ou 
flopées.  Une  ou  des  flottes.  Une  ou 
•les  panerées.  Un  plat.  Une  ou  des 
potées,  Une  suée.  Une  ou  des 
tapées.  Une  ou  des  finées. 

Bouffer,  troncher  à  mort.  Gueuler, 
manger  à  tout  casser.  Rigoler  à 
vingt-cinq  francs  par  tête.  » 

"   Ah!  bougre!  ça   va  cor'  chauffer 
oese/f,  aujourd'hui  !  » 

(G.    CoDBTEUIfB.) 

Et  ils  sont  des  tapées  dans  ce 
i^oiit-là  qui  coupent  dans  la  poli- 
tique. >» 

Et  sii  est  mort  en  burant  d'  leau 
Il  a  rieJi  dû  fair"  la  grimace. 

IElG.    LEUIBOEa.) 

—  Eh  bien  !  papa,  y  a  pas  gras  ce 
soir  :  on  a  beau  ouvrir  les  portières, 
ils  ne  vous  donneraient  seulement 
pas  un  rond.  » 

(MADaiCB   Do!i!fAT.) 

Tu  peux  gourd  *  pioller,  me  crédant  et  morfie 
De  1  oraiOD,  du  morne  et  de  lovgoan  criart. 

(Maic    de    PaP1UX)5.) 

«  —  Je  trouve  que,  depuis  dix  jours, 
tu  n'en  fiches  pas  lourd  puisque  tu 
madresses  cinq  francs  de  timbres- 
poste.  » 

(G.  Mac».) 

«  —  Foutez-nous  du  pive,  nom  de 
Dieu!...  comme  s'il  en  pleuvait'.  >. 

l's  sont  comm'  ca  des  tas  d'  crerës. 
De»  outil?,  des  Gotfs.  des  jacquettes. 
Des  mal  foutus,  des  énervés 
Montas  su'  des  flùt"  en  cliquettes  • 
r»  touss',  is  crach',  i  s  font  du  foin  .' 
1  s  éternu'nt  :  —  Dieu  vous  bénisse, 
À/ine'  que  tous  en  arei  besoin. 
Allez  donc  dir'  qu'oa  tous  finisse  ' 
(A.  B.) 

«  —  Si  je  t'aime,  ma  chérie?  mais 
plus  que  ça  encore  !  je  t'aime  plein 
la  chamtn-e  !  » 


«  l's  étaient  là  des  bottes  pour  la  voir 
grimper  dans  1'  pagnier  à  salade.  • 

«  Comme  à  un  traiu  d"  plaisir,  ma 
vieille,  des  charibotées  de  pétras 
de  tous  les  pat'lins.  » 

«  Il  a  du  pèse;  il  en  gagoe  cher.  • 

—  AIMER  BEALCOUP.  Adorer 
avec  un  Jaune  d'œuf.  (Jeu  de 
mot  horrible  sur  Dorer.) 

—  -AVOIR,  RECEVOIR  BEIU- 
COrp  DE   CHOSES.  En  avoir 

son  fade,  son  pied,  sa  portion. 
(Ces  expressions  s'emploient 
en  ironie  pour  dire  trop.) 

-  Il  est  mûr,  il  est  gave  à  rouler,  il 
en  a  son  fade;  c'est  1'  moment, 
vas-y  !  » 

J'en  ai  mon  pied  de  c'  lonbé-tà. 

(A.  B.) 

BEAU -FRÈRE.  Frangin  d'al- 

tèque  *. 


BÉBÉ.  V.  Enfant. 

BEDALXE.  V.  Abdomen. 

BEDEAU.  Rat  d'église. 

BÉGAIEMENT.  V.  Bredouille- 
ment. 

BÉGAYER.  V.  Bredouiller. 

BEGUEULE.  Chicorée,  Chochotle, 
Etroit,  Gillette,  Mme  ou  Mlle  Ho- 
nesta,  Joséphine,  Julie,  Merde, 
Patagueule,  Pecque,  Poire. 

«  —  Xe  fais  donc  pas  ta  chicorée.  » 

(UscToa  FaA>CB.) 

<t  —  Tu  veux  pas  aller  au  <«  Mirliton  • 
rapport  qu'on  y  dit  merde!  Va 
donc,  eh  !  Chochotle.  » 

«  —  Tu  vas  pas  faire  ta  Julie,  Upa- 
tagueule  parce  que  t'es  avec  ma- 
dame ta  mère  '?  » 

J'aim'rais  b«n,  moi,  fair'  mon  Sagan 
Et  mon  étroit'  chez  les  duchesses! 
(JcHA.x  Ricrcs.) 

Tu  fais  ta  poire  e«  ta  sophie 
Passque  l'es  quasi  on  d'mi-Gniea  : 

(lo.) 


BEL 


—  52  — 


HER 


Qucind  ça  jou',  qu'  ça  gagne  ou  qu'  ça  perde, 
Ça  s'en  fout...  et  ça  fait  un  foin  !... 
l>eux  gonzcss's  aussi  fait  sa  nifirde. 
Ah  !  si  j'en  t'nais  cun'  dan'  un  coin  !... 

(A.  B.) 

«ELLATHE.  Arthur,  Belle-gueule,  ' 
Gueule  d'enfant,  Gueulette  en  or 
(blond),  Miroir  à  putainx,  Riga 
ou  Tzigane  (brun).  Les  distinc- 
tions que  nous  indiquons,  quant 
à  la  couleur,  n'ont  rien  d'absolu. 

«  Pendant  que    j'    ni'échigne    à    lui 

fagner  du  pognon,  i'  va  faire  sa 
elle   f/ueiile  d'vant   les    grues  du 
Moulin.  » 


«  r  s'    parfume,  i'  s'  met  du    lubin  <  « 
comme  une  fiotte  pour  faire   son 
Rigo  chez  Colbo.  » 

four  me  donner  un  nom  qui  me  soit  convenable, 
Cliloris,  ton  jugement  est  plus  que  raisonnable, 
<Juand  tu  viens  m'appeler  un  miroir  à  putains, 
Je  n'en  refuse  point  le  titre  ni  l'usage; 
il  est  vrai,  je  le  suis,  Us  propos  sont  certains, 
Car  tu  t'es  bien  souvent  mirée  eu  mou  visage. 
(Saint-Asiand.) 

BÉXÉFICE.  A /fur,  affurage  ou 
affure,  liénef  (apoc),  Beurre, 
Gants,  Gras. 

Quand  je  vois  mon  affure 
Je  suis  toujours  paré. 

(ViDOCQ.) 

D'un  cran  faut  serrer  sa  ceinture 
Car,  en  fait  d'  bénef, 
Y  en  n'a  pas  bésef. 

<i  Ces  cadeaux  particuliers  d'argent 
que  les  clients  laissent  aux  prosti- 
tuées à  titre  de  gratitude,  comme 
un  pourboire  à  un  cocher,  s'appel- 
lent des  (lanls.  Les  fdles,  entre  elles, 
se  disent,  en  parlant  de  cette  géné- 
rosité :  «  J'ai  reçu  tant  pour  mes 
gants.  » 

(Léo  Taxil.) 

—  Bft.\ftl'ICE      I>E      BOl'IlSE 
DA.\S  l'.NK  .MftMK  .lOfllNfcE. 

Agrément  île  t/anf/ue. 

—  RË.NÊFICK    ILLICITE    PAR 

COM.MISou  comptable.  FourÔJ. 
Fruge,  Gratte,  fiche. 

"  —  Dans  les  hospices  ils  s'entendent 
bien  pour  faire  du  fourbi  aux  dé- 


pens des  malades  !  dit  Peau-de-Zébi 
sentencieusement,  renversant  en 
arrière  sa  chéchia  comme  pour 
accentuer  son  opinion.  » 

(Edmond  Lepblletier.) 

Avec  ce  qu'elle  pouvait  faire  de 
gratte  sur  les  fournitures,  elle  arri- 
vait à  confectionner  des  corsaires 
pour  ses  deux  fillettes.  » 

—  BÉNÉFICE  PAR  COMMIS- 
SION OU  REMISE.  Épingles, 
Guette. 

—  BÉNÉFICE  ILLICITE  PAR 
nO.MESTUJUE.  Anse  du  panier, 
Frigousse. 

11  faisait  le  fendard  nuprès  des 
camarades  car  la  frigousse  d'une 
bonne  du  quartier,  sa  connaissance, 
lui  permettait  de  fumer  du  tabac 
fin  et  de  s'offrir  une  chopiue  de 
temps  en  temps  à  la  cantine.  » 

—  BÉNÉFICE  ILLICITE  SUR 
UNE  FOURNITURE  .  Gratte  , 
Jubile  (arg.  des  gantiers),  Ra- 
biot. 

»  Us  affirment  que  les  peaux  offertes 
à  la  vente  sont  le  produit  légitime 
de  leur  gain,  ce  que,  dans  le  lan- 
gage delà  ganterie,  on  appelle  la 
jubile.  » 

(Le  Petit  Journal.) 

«  Dans  un  coin,  quatre  ])oules  de  son 
empilées,  rabiot  des  hommes  en 
permission  sur  la  distribution  de 
la  veille.  » 

(G.    CoOBTtLINK.) 

BEXÊT.  Gourde,  Moule,  Navet, 
Plein  de  sel.  V.  Bête. 

BÉ\IH  avec  le, goupillon. -Irroscr 
les  tomates,  Égotitter  le  saloir. 
Sucrer  des  fraises. 

BÉQUILLE.   Gambette   de   satou. 

—  PERSONNE  i)Vl  SE  SERT 
l>K    BÉ(.)I'II.LKS.    Rrquill'K-'l 

V.  Infirme. 

BEHCEAU.    Chahutant,    Dodo. 

«  —  Colle  ton  Iwdon  dans  1'  chahu- 
tant ei  barrons  guincher chez  t;. 
tant,  w 


BER 


53  — 


BET 


BERGE.  Hôtel  des  purées. 

BERGER.  Marmier  ',  Morneux , 
Mornier. 

BERGERIE.  Momante. 

BERXER.  Acheter,  Charrier,  Chi- 
ner, Mener  en  bateau.  W  Se 
moquer. 

BESACE.  Fusil  de  toile,  Gueulard, 
Gueularde,  Milliard  *. 

A  leur  côté  un  queulard  avec   une 
rouillarde  pour  mettre  le  pivois.  » 
(Hectob  F»i:«CE.) 

o  II  allait  à  la  chasse  avec  un  fusil  de 
toile,  truchant  ou  maraudant,  et  ne 
rentrait  jamais  bredouille.  » 

BESOG-XE.  Bouleau,  Boulot,  Flam- 
beau, Flanche,  Fourbi,  Marnage, 
Masse,  Turbin,  Truc.  V.  Travail. 

Et  pis  faut  crever  sa'  1'  bouleau 
Pour  un  patron  qui  vous  dégoûte. 
(A.  B.) 

'  Les  trim ardeurs  d'aujourd'hui,  ou- 
vriers errants  à  la  recherche  du 
boidot  quotidien,  ont  entre  eux  des 
façons  un  peu  moins  vives.  » 

(Ch.  Malato.) 

«  Seulement,  il  s'y  prend  mal  :  sale 
fourbi  que  celui  de  huit  heures.  » 
{Le  Père  Ptinard.) 

Rencarre  satire  et  grimace, 
Va,  gas!...  Fignole  ou  ronlimasse; 
On  s'en  fout...  .Mais  il  faut  rester 
Rivé  constamment  à  la  masse 
Si,  ce  soir,  tu  veuï  boulotter. 

(L.  DE  Bbbcv.) 

Au  turbin  J'  voulais  pas  m'  crever; 
Mais  faut  bien  qu'un  jour  on  s'y  mette... 

(Id.) 

«  —  Tiens,  si  j'étais  savant,...  si 
j'avais  de  l'instruction  et  que  j' 
soye  à  la  roue....  j'aurais  travaillé 
dans  vos  Irucs.  » 

BESOIX.  Bouillasse,  Bouillie,  Dé- 
bine, Déche,  Limonade,  Marme- 
lade, Mistouffe,  Mouise,  Panade, 
Panne,  Purée.  V.  Misère. 

C'est  la  purée  et  la  panade, 

y  sois  tout  i'  temps  dans  la  limonade  1 


—  FAIRE  SES  BESOINS.  Débal- 
ler, Débonder,  Débourrer,  Filer 
sa  mousse,  Plaquer,  Flasquer, 
Poser  ou  Pousser  sa  chique,  sa 
pèche.  Poser  potet,  Tarler.  V. 
Chier. 

«  —  Nom  de  Dieu,  dit  Balourdeau,  v'iâ 
mon  ventre  qui  gargouille,  il  va 
falloir  me  débonder.  » 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

J'avais  besoin  d'  pousser  ma  chique, 
y  pouvais  pas  la  pousser  dehors. 
Comm'  j'étais  pressé,  j'  me  dépêche, 
Ej'  me  faufil'  comme  un  cabot, 
El  j'  pos'  tiélicat'ment  ma  pèche 
Dans  eune  espèce  d"  lavabo. 

(A.  B.) 

BÊTE.  En  parlant  des  personnes 
ou  des  choses  indifféremment  : 
Baluche,  Clou,  C-o-n,  Con,  Coneau, 
Couillon,  Cul,  Curé,  Daim,  Four- 
neau. Godiche,  Gourde,  Moule, 
Nœud,. Pied,  Schnock,  Tourte. 

—  En  parlant  des  personnes  : 
Ahuri  de  Chaillot,  Argot, 
Argoté,  Arguche',  Ballot^ 
Baluchard,  Baluche,  Balu- 
chon,Bas  de  plafond,  Bénard', 
Béribono  ',  Bête  comme  ses 
pieds,  Bige*,  Bigeois*,  Bi- 
geot  *,  Bigois*,  Boule  de  c. 
Bourriche,  Branque  ",  Bu- 
sard, Buson,  C,  Cafouilleux, 
Câlin  *,  Cantaloup,  Claude, 
Comme  la  lune.  Comte',  Com- 
tois *,  Coin  sans  i,  C-o-n 
pantoufle,  Coquard*,  Coquil- 
lard'.  Coquille',  Coi^ichon, 
Couillê,  Cruchon,  Dégourdot, 
Empaillé,  Palourde,  Fiacre, 
Fignedé,  Fignoteau,  Flacdal, 
Plaquedalle,  FoumoteaUr 
Fournotin,  Gland,  Glaudc 
(corruption  de  Claude),  Go- 
danchet,  Godot,  Goitreux, 
Gourde,  Gourdée,  Gourdi- 
fiard,  Gourdiflot,  Infirme, 
Jacques,  Jacquot,  Jeanjean, 
Jean-le-cul,  Job,  Joseph,  Loff, 
Loffard,  Loffiat,  Luc,  Manche^ 
Messière  ',  Moule  à  gaufres. 
Muselé,  Nature,  Nave,  Navet ^ 


BET 


54 


BET 


Navrillard,  Navrille,  Navril- 
lot.  Outil,  Panais,  Panas, 
Panard,  Panouflc,  Panouil- 
lard,  Panoidlle,  Panoinltot, 
Pante,  Pantouflard,  Pantre, 
Pantre  argoté,  Pape  *,  Pa- 
quet, Pied,  Pied  de  céleri. 
Pied  de  chou,  Pocheté,  Poche- 
tée.  Poire,  Poireau,  Poire  de 
schnock,  Popote,  Potet,Quien 
a  ou  en  tient  une  couche,  une 
dose,  un  sac,  etc.,  Saucisse, 
Schleinil,  Sei'inguinos,  Sinve 
ou  Sinvre,  Tête  de  c,  de 
lard,  de  nœud.  Tourte,  Tour- 
teau, Tourtin,  Tromhille  *, 
Troudu,  Trou  du  cul,  Tru- 
faldin.  Truffe. 

—  On  corse  quelques-unes  de 
ces  expressions  en  les  fai- 
sant précéder  de  Crème  de. 
Essence  de.  Extrait  de.  Fleur 
de  :  Crème  de  tourte.  Essence 
de  nœud,  Extrait  de  pante. 
Pleur  de  nave,  etc.  (3n  dit 
encore  d'une  personne  bête 

3u'E//e  était  là  le  jour  de  la 
istribution. 

—  VIEILLE   BÊTE.    Gaga,  Ra- 
molli, Bamollot. 

—  FEMME  BÊTE.  Bique,  Conasse. 

«  — |Tu  ne  comprends  donc  rien, 
espèce  d' ahuri  de  Chailht'l  s'ocria- 
t-il  à  bout  de  patience.  » 

{Le  TvUamarre.) 

On^voit  par  1rs  ru's,  les  bourtards 
Des  fournotint,  des  baluchards. 
Des  gonrdi/lnids; 

Et  l'on  eutcnd  los  dfgourdut» 
Chanter  lu  innrchc  des  godolt... 
Godols  '. 

(BLfïDonr.) 

Kjll  s'était  mis  en  ménage  avec  une 
petite  cartonnière  assez  gentille 
mais  basse  de  plafond,  bêle  comme 
ses  pieds,  qui  n'avait  pas  deux 
liards  de  conversation.  » 

«  —  Ferme  çn,  boule  de  c!  hurla 
Camélia,  oiî  je  saute  dedans.  » 


«  —  Quelle  bourriche  de  fille,  tout 
de  même!  Imaginez-vous,  madame, 
qu'elle  ne  sait  seulement  pas  faire 
une  soupe  à  l'oignon  !  » 

«  —  Ce  buson  de  Julie  n'en  fera 
jamais  dautres!  Quelle  empailléel 
grand  Dieu!  » 

«  La  Censure  a  interdit  le  titre  de  la 
revue  de  Cluny  «  Comme  la  lune  »  ; 
elle  n'a  pas  voulu  que,  malgré  tout 
l'esprit  des  auteurs,  un  mauvais 
plaisant  pût  prétendre  que  leur 
œuvre  était  c.  comme  la  lune;  ce 
qui  eût  été,  en  etlet,  fort  désobli- 
geant. » 

«  Ah  cà!  d'où  sort-il,  ce  cantaloup] 
Sur  quelle  couche  M.  son  papa  l'a- 
t-il  récolté?  » 

(RiCAHD.) 

«  Un  CQuillé  j'ai  remouché.  » 

(VlDOCQ.) 

«  Les  chefs  vous  lâcheront  d'un  cran 
un  de  ces  quatre  matins...  et  vous 
vous  retrouverez  couillons  comme 
devant.  » 

{Le  Père  Peinard.) 

Je  l'avou",  c'est  un'  joli'  fille 
Mais  quant  à  l'esprit,  hélas  !  en  n'est  qu'un  foii 
En  en  retirant  la  cédille. 

(MAxMvfo.) 

Ça  m'  fait  flasquer  d'voir  cun'  pelasse 
Oui  pass'  tous  les  Soirs  à  travers  ! 
Don  Dieu  !  l'aut-i'  qu'  tu  son  's  conasie  '. 
•(A.  B.) 

Tu  l'  laiss's  Taire!  rli  ben  !  mon  cochon, 
r  Taul  vraiment  qu'  l'eu  aye  un'  couche, 
r  faut  qu'  tu  soy's  glaudc  et  cruchon... 

V.U  pénard,  rui-là?...  l'ii  curé'. 
Un  panas  1  un  nave'.  un'  falourile 
Que  l'ierre  et  Paul  ont  enlurél 

(Bl6ch>iit.) 

Ça  s'appeir  des  genss'  à  son  aise. 
Mais  c'est  pas  eux  qu'est  le»  malins; 
Si  c't'st  loujour'  eux  qu'a  la  Itrnise, 
C'est  touiour'  eux  qui  s'ra  les  daims, 

(A.  H.) 

«  —  Es.-iencc  de  nave,  fletir  de  pocheté 
bougre  de  fourneau,  coniprendi 
donc  c'  quej'  le  bonis,  chl  flaque- 
dalle'.  .. 

■  —  As-tu  vu  c'  fi(/u()lean-\ii  (|ui  veut 
la  faire  avec  Uibi  1  » 


BET  —   ; 

«  J'étais  immédiatement  gratifié  d'une 
foule  de  qualificatifs  empruntés, 
pour  la  plupart,  au  règne  végétal. 

■  Les  plus  doux  étaieut  ceux  de 
gros  melon,  de  cornichon,  de 
gourde,  etc.  » 

(Mabc  Mabio.) 

Je  n'  ra'occup'  pas  mèra'  d'où  c'  qu'a  va. 
J'  s'raiâ  gourde  d'  m'ea  doaner  la  peine  ! 
(L.  Dl  Bebcy.) 

Le  tocsin  hurle  dans  la  Tour  : 
C'est  fini  de  faire  le  Jacques'. 
Allons,  Jean-la-Plèbe !  à  ton  tour! 
Fêle  les  Xoires  Pâques  ! 

<■  L'autre  jean-le-cul  attendait  patiem- 
ment sous  la  pluie  tandis  que  l'autre 
caressait  la  petite.  » 

{L'Écénement  Parisien.) 

•  Quand  j'y  pense,  fallait-il  que  je 
fusse  lo/f'  pour  donner  dans  un 
godan  pareil.  » 

{Mémoires  de  Yidocq.) 

«  A  la  moindre  maladresse,  il  traite 
ses  élèves  de  flémardes  et  de 
moules.  » 

(ACBEBT.) 

'  —  Vous  m'avez  fait  poser.  Vous 
n'êtes  qu'un  sale  cabotin  et  un 
muselé.  » 

(Lettre  à  PanUn-Ménier.) 

«  r  coupe  dans  tous  les  vannes  qu'on 
y  sort,  ahl  il  est  nature,  V  frère I  » 

—  Je  le  trouve  excessivement  chic, 
■t  dix  fois  plus  flatteur,  avec  ses 
olis  cheveux  gris  et  son  gilet  blanc, 
que  tous  les  petits  navets... 
—  J'espère  que  ca  n'est  pas  pour 
Gustave  que  tu  dis  navet  ?  » 
(H.  Latedax.j 

On  rherch'  des  clous  pour  l'an  mil 
Neuf  cenl?...  Mais  va  les  navritles, 
LespanouiU's,  les  schnock,  les  schlemil, 
Ijes  sinv'  à  bouillolt's  de  gorilles. 
Les  tourteaux  et  les  godanchets, 
Les  s'ringuinos.  les  nœuds,  les  truffes. 
Les  biqu's,  les  daims  et  les  micliets. 
Sans  compter  lout'  la  band'  des  roulfes. 
(Bl£oobt.) 

Y  aurait  pas  des  marions 

Si  qu'y  aurait  pas  des  pantes. 

(Id) 

'■  Petit  à  petit  il  se  dessale!  Il  estdéjà 


ï  —  BET 

moins  pantouflard  :  la  clairvoyance 
lui  vient.  » 

(Le  Père  Peinard.) 

■<  —  Tâchez  de  la  trouver  bonne  si 
vous  ne  voulez  pas  que  je  vous 
traite  de  pieds.  » 

(J.   RiCHÏPK.) 

«  —  Elle  m'a  appelé  pied  de  céleri  l 

qu'a-t-elle  voulu  dire? 
—  Je  crois   qu'elle  a  voulu  insinuer 

que  vous  n'avez  pas  inventé  le  fil 

à  couper  le  beurre.  » 

{La  Cocarde.) 

«  A  moins  que  le  ramollot  de  la 
Guerre  n'ait  tellement  conscience 
de  sa  nullité  qu'il  ait  le  droit  de 
qualifier  de  «  sans  importance  »  les 
travaux  auxquels  il  feint  de  colla- 
borer. » 

(H.    RoCHEFOBT.) 

Ils  le  traiteront  de  vendu 
D'incendiaire  et  de  troudu. 

(L.  DE  Bebcy.) 

—  FAIRE  LA  BÉTE.  Chiquer 
contre.  Battre  comtois.  V.  Men- 
tir. 

Le  maire,  un  farceur  tricolore, 
.\insi  qu'un  pitre,  bat  comtois. 

(P.  Paillïtte.) 

BÊTISE.  Conerie,  Connerie,  Çon- 
nei'ie,  Coiiennerie,  Couillonnade, 
Coyonade  ou  Coionade,  Cutei-ie, 
Foutaise,  Pouterie,  Moulerie. 

■<  Le  Cardinal  rendit  au  Tasse  le  ma- 
nuscrit de  la  «  Jérusalem  délivrée  ». 
en  lui  disant  que  ses  tirades  étaient 
des  couiUonnade.<i.  » 

(Hectob  Fbasci.) 

«  —  Quand  vous  aurez  fini  de  débiter 
des  çonneriesl  » 

En  moine  de  Citaux  arrive. 
Va  descendre  chez  un  baigneur. 
Se  met  au  lit,  fait  le  malade. 
Et  mande  le  premier  docteur 
Qui  lui  vint  débiter  par  coeur 
En  latin  mainte  coyonade. 

(Abbé  de  GaÉcorar.) 

—  DIRE  DES  BÊTISES.  Bafouil- 
ler. Cacafouiller,  Déconner. 

«  —  J'insinue  que  la  veuve  Ripocbe  a 
dû  bafouiller.  » 

(WiLLT.) 


BEU 


56  — 


BIE 


«  C'est  assommant  aussi  d'entendre 
cacatouiller  ces  insipides  bas- 
bleus.  » 

{Le  Temps.) 

«  —  Allons,  quoi?  v'ià  core  que  tu 
déconnesl  Non,  vieux  frère,  mets-y 
un  bouchon.  » 

BEURRE.  Fondant. 

«  —  Et  pis?  quoi  quT  t'  faut  core  ?  du 
fondant  su'  ton  gringue?  ...  t'  auras 
d'  la  mousse  !  » 

BÉVUE.  Gaffe,  Impair. 

»  La  gaffe,  ou  impair,  est  certaine- 
ment une  source  innocente  de  rire 
dont  la  littérature  actuelle  a  tiré 
l'etlet  comique  le  plus  nouveau. 
Alfred  de  Musset,  que  Deschanei 
n'aime  point,  doit  à  l'étude  de  la 
ga/fe  un  de  ses  plus  jolis  ouvrages, 
ce  délicieux  proverbe  :  <<  On  ne  sau- 
rait songer  atout  »,  que  laComédie- 
Française  ne  joue  jamais,  naturel- 
lement. » 

(KmILE    BEnCERAT.) 

BÉZIGUE.  Bègue.  V.  Jeu. 
BI.VIS.  Flambeau,  Flanche,  Truc. 

«  —  Faudrait  dégoter  un /7ancAe  pour 

nous  sortir  de  là. 
—  Moi,  j'ai  un  truc...  » 

BIAISER.  Caner,  Flancher. 

BIBELOTS.  Brocants.  V.  Bijoux. 

BIBLIOTHÈQUE.  Babilleuse,  Bi- 
bli  (apoc),  Tendeiise'. 

m  —  Tu  voudrais  pas,  dit  Gueule  de 
Raie,  qu'on  déplanque  c'tte  babil- 
leuse-\iil  L'  faffiot,  ça  barde  cher  et 
ça  s'  fourgue  que  dalle.  » 

—  RIBLIOTlifCQUE     SECRÈTE 
OU  RËSKUVËK.  Enfer. 

«  Mon  bourgeois  n'est  cependant  pas 
un  pudibond  :  il  se  fait  gloire  d'i^trc 
sans  préjugés,  et  cependant  l'enfer 
de  sa  bibliothèque  est  pavé  des 
ouvrages  les  plus  débraillés.  » 

(Voyr*iYKr.i.) 

BICETRE  (L'.VSILE    DE;.   Bibi, 

lUscayc,  Tune  '.  Tuuebêc  ',  Tune- 
loye  '. 


«  Son  dab,  qu'est  à  Bihi  d'  puis  deux 
longes,  vient  la  voir  tous  les 
dimanches  pour  son  prêt  et  sou 
perlot.  >) 

—     I»E.\SIO\XAIUE      DE      ni- 
CÊTRE.    liibi,  Biscayen,    Bleu. 

«  Le  cabaret  des  Six-Fesses,  situé  sur 
la  route  de  Villejuif,  a  pour  clien- 
tèle ordinaire  les  chemineaux  et 
les  rôdeurs.  Le  dimanche,  apn's- 
midi,  quelques  bleus  de  l'asile  de 
Bicêtre  y  viennent  boire  chopine  et 
faire  une  partie.  » 

(Anork  Mayot.) 

BICYCLE,    BICYCLETTE. 

V.  Vélocipède. 

BIDET.  (AniinaL)  V.  Cheval. 

—  Meuble.  Cheval  de  bataille. 
Cheval  en  vaisselle,   Violon. 

«  Elle  le  reçut  au  milieu  de  tout  ce 
désordre,  son  petit  cheval  en  vais- 
selle trônant  indiscrètement  au  mi- 
lieu de  la  chambre.  » 

{L'Événement  Parisien.) 

Malgré  ces  loçons,  elle  est  gauche 
Et  ne  veut  J'autre  violon 
Que  l'intime  qu'elle  chevauclie. 

BIE\.  Bath,  Ben,  Bitte  ou  Bith. 
Bono,  Chic,  Chvfuement,  Chouette, 
Chouettemcnt,  Chouctto,  Chenû- 
ment.  Coq,  Coquet,  Hurf,  Moute, 
mouth  ou  moiittc,  Pommi^,  Schbeb, 
Schnuc,  Schpill,  Urf,  Vif  e.V.  Beau, 
Bon. 

—  L'argot  boulevardier  crée 
conslatnnuMit  des  mois  pour 
signilier  Bien;  nous  avons 
cru  oiseux  de  nu'nlionner 
ceux  (jui  n'ont  eu  qu'une 
fortune  épliéinèro. 

«  Faut  pas  débiner  les  femmes  des 
Halles.  L' père  me  disait  dans  l'temps 

3u'  souvent  a  s'étaient  mises  dans 
es  machines  où  qii'  les  hommes 
auraient  pas  pu  y  faire  aussi. 
chouellement.  » 

Fanandeld  en  cette  piollc 

Ou  vil  chvnùmrnt  : 
Arton,  pivoiji,  et  rriolle 

On  •  gourdemeol. 

(GaARDVAt.) 


BIE 


—  57  —  • 


BU 


Elle  est  bath  la  fèt'  nationale... 
11  est  bith  eV  quatorz'  juillet... 
C  est  gnienle  et  nib...  c'est  pouic  et  dalle! 

(A.  B.) 

I.  été,  nous  étions  à  rombre, 
«   était  coquet,  c'était  sombre. 

(1d.) 

—  TRÈS  BIEN.  Dajis  les  grandes 
largeurs.  Dans  les  grands  prix. 

<'  Il  la  relève  dans  les  grandes  lar- 

yeuis.  » 

—  Tu  aurais  pu  te  payer  de  le  rou- 
ler dans  Its  grands  prix.  » 

(J.  Mabsi.) 

—  C'EST  BIEX.  Ça  vaut  le  coup, 
le  Jus,  Cognon,  l'os,  le  pognon. 

<■  Sans  charrier,  vieux,  faut  aller 
esgourder  c'tte  pièce-là  :  ça  vaut 
l'os .'  » 

—  ALLER  BIEX.  B'icher,  Tourner 
rond. 

BIEXFAISAXT.  Bon  fieii. 

Il  est  en  colère.  1'  bon  Dieu  '. 
Avant,  lui  qu'  était  si  6o(i  fieii  .. 
Le  T'ià  qu'il  est  toujour'  eu  rogne. 

(A.  B.) 

BIE.WEILL.VXT.  Amileux,  Bé- 
nisseitr,  Bête  d  bon  Dieu. 

HIEWEXUE.  Qmnd-est-ce. 

H  11  dépensa  pour  son  quand-est-ce 
tout  l'argent  que  sa  tante  lui  avait 
lionne  au  départ.  » 

—  P.WER  S.\  BIENVENUE.  Ar- 
roser, Graisser  la  marmite,  les 
planches,  les  ripatons.  Payer 
^o/i  article  quatre.  V.  Boire. 

ItlÈKE.  ^Boisson.)  Blonde  ou  Huile 
blonde,  Cercueil  (jeu  de  mot), 
Moussante,  Pommard  *. 

Pour  moi,  c'est  du  pive  !  La  mous- 
sante, ça  m' court,  ça  a  pas  d'  mon- 
tant et  ça  vous  empêclie  d'ête  ai- 
mable avec  les  gouzesses.  » 

—  BIÈRE     INFÉRIEURE.     Bi- 

basse.  Bibine,  Pissat  dune. 

«  On  ne  vous  servait  dans  cette  guin- 
guette qu'une  sorte  d'ignoble  bibine 


pompeusement  baptisée  «  Bière  de 
Munich.  » 

{Le  Radical.) 

BIÈRE.  (Cercueil.)  Boîfe  à  asticots, 
à  dominos,  à  viande,  Paletot  de 
sapin,  Sape,  Sapin.  V.  Agoniser. 

Les  pilons  et  ceux  d'  la  haut'  banque, 
Les  maries  comme  les  fourneaux. 
Tous  sont  égaux  quanti  on  les  planque 
Dedans  la  boite  à  dominos. 

(Blédort.) 

A  quoi  qu"  ça  lui  sert  d'èt'  rupin  ? 
Tu  vois  donc  pas  qui'  sent  1'  sapin, 
Uu'à  cliaqu'  pas  qui'  fait  i'  s'  dévisse? 

—  BIÈRE  DEXFANT.  Boîte  à 
violon. 

«  Le  basouge.  l'œil  enluminé,  fredon- 
nait un  refrain  joyeux,  la  botte  à 
violon  sous  le  bras.  •> 

{La  Petite  Presse.) 

BIFTEK.  Horsesteak  (anglicisme)» 
Semelle,  Soits-pied,  Tire-fiacre. 
Ces  divei^es  expressions  sont 
prises  en  mauvaise  part. 

«  Le  menu  se  composait  de  semelles 
et  de  fayots,  arrosés  d'un  poiré 
infect  dont  l'odeur  rappelait  celle 
des  dépotoirs.  » 

(G.  Hf.bbert.) 

«  Remporte  ton  tire-fiacre  et  donne- 
moi  une  omelette.  » 

BIGOT.  Bondieusard,  Mangeur  de 
bon  Dieu. 

y  l'eu  foutrai  d'  la  mansuétude 
Pour  les  curés...  pour  le  rabbiu... 
lis  en  prendraient  trop  l'habitude. 
IJuand  on  est  des  Républicains 
On  marche  avec  la  République, 
Pas  avec  les  Dominicains, 
Les  bondieusards  et  tout'  la  clique. 
(A.  B.  Zjes  Souloloques  d'Honoré  Constant.)- 

BIJOUTERIE.  Brocante,  Bro- 
quiUe. 

Tu  m'  débect'  avec  la  broquUle, 
Ton  clebs,  ton  larbin,  ton  sapin. 
Tes  diam'  et  ton  poil  de  lapin  ! 

(L.   DE   Bkrcv.) 

—  BIJOUTERIE  FAUSSE.  Bro- 
cante dorancliée.  Ferraille  à  la 
manque,  l'errai/te  doranchée. 
Moche,  Toc. 


BU 


—  58  — 


HIL 


«  J'  coupais  qu'  c'était  une  sœur  tout 
c'  qu'y  a  d  rupine,  mais  a  n'  por- 
tait que  d'  la  brocante  dovanchée, 
du  faux  pallas  qui  j'tait  d'  l'aimant 
mais  qui  n'  valait  qu'  pouic.  » 

«  —  Non,  m'a-t-il  dit,  c'est  du  toc,  ça 
A'aut  trente  francs,  je  te  la  donne.  » 

(GORON.) 

BIJOUTIER.  Brocandm-.V.Bague. 

—  BIJOUTIER  VOLEUR  (qui 
vend  du  faux  pour  du  vrai). 
Broquilleui' . 

«  C'est  un  youdi  qui  fourguait  de  la 
brocante  et  qu'a  gagné  tout  son 
aubert  comme  broquillew.  « 

BIJOUX,  Brocants,  Brocquans', 
Broquilles,  Décors,  Dorure  ou 
Dorures. 

«  11  est  tout  c'  qu'y  a  d'  rupin  :  i'  s' 
fringue  comme  un  Engliche,  i' 
croûte  dans  les  gargots  du  boul' 
des  Italiens  et  il  a  des  brocants 
comme  une  gonzesse.  » 

«  Ce  jour-là,  Mme  Michou  avait  sorti 
toutes  ses  dorures.  » 

{Le  Soir.) 

—  VOL  SUR  LA  VEXTE  DE 
BIJOUX,  liroquillarie.  Vol  à  la 
broque  ou  à  la  broquille.  V.  Vol. 

BILLABD. 

V.  Jeu. 

«  Ils  cambriolaient  spécialement  les 
logements  de  marchands  de  vins 
qui  ont  une  salle  de  billard  au 
premier.  Deux  d'entre  eux  faisaient 
une  bruyante  partie  de  froltin  pen- 
dant que  le  troisième  dévalisait  les 
chambres.  » 

BILLK.  Boulette.  V.  Jeu. 

BILLKT.  (Loltrc.)  Babillard,  Bif- 
fcton,  liUlemont,  BiUcmuchc. 

«  Au  «  Pagnier  à  Salade  »  v  a  un 
nommé  Berthierqui  nous  aboni  un 
liiffelon  qu'un  gonce  envoyé  de  la 
Santoche  à  ses  poteaux;  c'est 
tapé  !  » 

'•  Les  détenus  ne  peuvent  corres- 
pondre avec   le  dehors  qu'en  fai- 


Frottin,     Gilboque  *. 


sant  passer  leurs  lettres  au  visa  de 
l'administration  pénitentiaire  qui 
les  marque  d'un  V  au  crayon  rouge 
ou  bleu;  dans  ce  cas,  c'est  laèafti/- 
larde  ou  le  babillard.  Mais  ils  ont 
souvent  recours  à  la  complaisance 
d'un  co-détenu  qu'on  met  en  li- 
berté, pour  correspondre  par  écrit 
avec  leurs  complices  ;  le  billet  qui 
sort  ainsi  clandestinement  s'ap- 
pelle bi/felon. 

(E.  Chottaso.) 

—  BILLET  DE  BANQUE.  Bluet, 
Dentelle,  faffe,  Fa/'/iul,  Image, 
Papier  de  soie,  Talhe.  Talbin. 
On  orthographiait  jadis  Tail- 
bin  *. 

—  BILLET  DE  MILLE  FRANCS. 

Rluct  mâle,  Faffe  ou  Faffiot 
mâle,  Fifty,  Talbin  mâle,  Bluet, 
fiiffe.  faffiot,  image  ou  talbin 
d'un  millet,  d'un  sac. 

—  BILLET  DE  CINQ  CENTS 
FRANCS.  Bluet,  faffe,  faffiot, 
image  ou  talbin  femelle,  d'un 
demi-millet,  d'un  demi-sac,  Po- 
ney. 

—  BILLET  DE  CENT  FRANCS. 

liluet,  faffe,  faffiot,  image,  pa- 
pier de  soie  ou  talbin,  d'une 
livre,  d'un  mètre,  d'une  pile, 
d'un  tas. 

—  BILLET     DE     CINQUANTE 
FRANCS.  B/uel,  faffe,  faffiot, 

jtnpier  de  soie  ou  talbin  d'une 
demi-jetée,  d'une  demi-livre, 
d'un  demi-mètre,  d'une  demi- 
pile,  d'uti  demi-las.  (Les  billets 
de  100  et  âO  francs  se  désignent 
aussi  par  Faffe  ou  talbin,  etc., 
en  bas  âge. 

—  LIASSE    DE    BILLETS     DE 

BANQUE.  Matelas.  V.  Porte- 
feuille. 

—  BILLET  DE  BANQUE  FAUX. 

Fa/Je  lof,  à  la  manque. 

<<  Petit  à  p'tit,  aile  avait  carré  du 
gAteau  et,  l' jour  de  sa  fête  qu'était 
aussi  son  jour  de  sortie  à  elle,  a  y 
a  fait  cadeau  d'une  belle  image 
toute  neuve,  un  bath  bluet  d'un 
demi-sac.  » 

«    Là  d'ssu«,  i'  sort  sou  portefeuille 


BIL 


—  59 


BIS 


bourré  d'  talbins.    Ah  I    i'    l'avait 
l"  rnai'lasl  » 

Pour  affurer  fafiots  et  carme. 
Chassons  loin  du  mess,  du  geodarme. 

(Hogies-Gkisos.) 

—  BILLET  .MORTUAIRE.  Poulet 
ou  talbin  de  la  Camarde,  de  la 
Sèche.  V.  Mort. 

—  BILLET  PROTESTÉ.  Faff'e 
ou  papier  à  douleur. 

—  BILLET  DE  THÉ.\TRE.  Bif- 
feton.  Talbin  d'encarade. 

—  Pour  la  claque.  Lavabe. 

n  Gustave   achetait  on  lavabe  pour 
les  Variétés.  » 

i'jfj  000  voleurs  de  plus  à  Paris.) 

—  Toutes  les  autres  espèces 
de  billets  sont  désignées 
par  les  mots  Biffeton,  Fafj^e, 
Fafiot  ou  Talbin  (indistinct.). 
V.  Papier. 

BILLO.X.  Ferraille. 

—  PIÈCE   DE  DIX  CENTIMES. 

Dardelle,  Doublin ,  Leuxdé, 
Leudé  (Déformation  du  mot 
Deux).  V.  Jargon. 

—  PIÈCE  DE  CIXQ  CEXTIMES. 

Bourgiie,  Croc.  Croque,  Dir- 
linque.  Face,  Faine,  Flécluird, 
Flèche,  Fligadier,  Jacques,  Lézé- 
loussem,  Lézéloussoc,  Lotisse, 
loussem,  loussoc  (V.  Jargon', 
Pélot,  Pépette,  Pétard,  Pied-de- 
nez,  Radin,  Radis,  Resch, 
Reisch,  Rond,  Rotin,  Soldat. 

—  CENTIME.  Rredoche,  liro- 
bèche.  Broc.  Broche,  Broquille, 
Fainin  ou  Fénin,  Fifrelin. 

—  IS  CE.\TIMES,  Linzqué. 

J'ai  pus  uo  rotin,...  pus  an  botirgue,... 
Fus  un  reisch  !...  Et  nib  dans  I'  battant. 
Si  j'  Teux  pas  greffer,  faut  que  j"  fourgne 
Ma  limace  et  mon  culbutant. 

^L.  DE  Bebct.) 

•  —  Tu  n'  m'en  voudras  pas  d'  te  faire 
raquer  six  croques,...  tu  peux  I  » 

—  ...  Des  particuliers  à  qui  qu'  tu 
donn'rais  deux  /lèches  dans  la  rue.  » 


Tu  n'y  laiss'  mèm'  pas  un  ftèchard. 
Tout  ton  pognon  t'  pass'  par  la  gargue. 

[k.  ^.) 

J'  m'ai  tonjoors  connu  dans  la  peine 
Sans  un  pélot.  sans  on  radit... 

(lo.) 

■  Avec  ça  bel  homme;  causant  aussi 
doucement,  aussi  gentiment  avec 
les  femmes  que  s'il  n'avait  pas  le 
rond.  » 

(J.  JIabui.) 

«•  —  Mais,  je  vous  l'ai  dit,  elle  n'avait 
pas  un  rotin  dans  sa  poche.  » 

(GOBOX.) 

<•  Combien  de  gommeux,  après  s'être 
fait  rincer  dans  les  cercles  jusqu'à 
leur  dernier  fifrelin,  ne  seraient 
pas  enchantés  d'être  capables  d'en- 
trer comme  ouvriers  chez  un  cor- 
donnier ou  chez  un  zingueur  au 
lieu  d'en  être  réduits  à  se  brûler  la 
cervelle,  faute  d'être  bons  à  autre 
chose?  » 

(B.    ROCHIFORT.) 

«  —  Je  ne  donnerais  pas  une  face  de 
ta  sorbonne.  v 

;bau*c.} 

'<  —  Ça  croûte  avec  lat'qué  lézélous- 
soc,  c'mment  qu'  tu  veux  qu'  ça 
engraisse?  » 

«  —  J'ai  encore  ringt  Jacques,  il  faut 
les  tortiller.  » 

(VlOOCO-) 

BISBILLE.  Renaud.  V.   Dispute. 

«  —  Comme  j'  suis  rentré  blinde,  j'ai 
core  eu  du  r^naud  avec  la  bour- 
geoise. » 

BISCUIT  DE  TROUPE.  Cassant, 
Casse-crocs. 

«  Pas  de  gringue  1  du  casse-crocs.  Et 
comme  barbaque,  du  singe  1  » 

—  BISCUIT  TREMPÉ  D.\XS  DU 
VIS.  Déjeuner  de  perroquet. 

BISEAUTER.  En  parlant  des 
cartes  à  jouer:  Aiguiller.  V.  Jeu. 

BISSAC.  Fusil  de  toile.  Gueulard 
ou  Gueularde,  Milliard'.  V.  Be- 
sace. 

BISTOURI.  Baume  d'acier. 


BIZ 


—  60  — 


BLB 


BIZARRE.  Champêtre,  Champi- 
gnol.  y.  Amusant. 

BLAFARD.  Gueule  de  cire,  de  dé- 
terré, de  papier  mâché,  Merlati, 
Trompe-la-mort. 

"  —  Piges-tu,  c'  merlati  qui  veut  fer- 
rer ?  Mais,  mon  vieux,  tu  frais 
s'  débiner  les  rombières  les  pus 
mochardes  avec  ta  gueule  de  papier 
mâché.  » 

«  Il  était  si  déj'té,  si  maigue  et  si 
blancqu' ses  poteaux  l'avaientapp'lé 
trompe -la-morl.  » 

BLAGUE.  Fumisterie. 

«  Ce  qu'on  ignore  trop,  c'est  que  la 
fumislerie  est  considérée  par  nous 
comme  un  art  tout  uioflerne.  » 

(G.  Adriol.) 

BLAGUEUR.  Fumiste. 

«  Ces  deux  mauvais  fumistes  ne  sont 
pas  du  tout,  comme  je  le  croyais, 
venus  à  résipiscence.  » 

(J.    RlCHEPlX.) 

BLAXC.  Landier",  Savonnt'. 

—  LE  BLAXC.  (Domino.)  Albinos, 
lilanchinel  ,  Pâle,  Pâlichon  , 
Pierrot.  V.  Jeu. 

—  LINGE  BLA.XC.  Lattife  *. 

—  PAIX  BLAXC.  Artie  de  Meu- 
lan,  Arton  ou  larlon  savonné. 

<•  La  tortillade  est  la  même  pour  la 
quantité,  mais  le  pivoi  est  plus 
chenu  et  le  larton  plus  savonné 
que  lago.  » 

(Labchey,  d'après  Kabassc.) 

—  Vix  BLANC.  Blanc,  Dlanchel, 
Pivois  savonné. 

«  —  Viens-tu  picter  un  coup  de 
blanci  » 

BLAXCIIISSEUR.  Papillon,  Sa- 
vonnier. 

«  V'ià  la  .Mi-Carême,  les  papillons 
vont  s'  camoullcr  en  mousque- 
taires. » 

BLANCHISSEUSE.  Baquet  à 
deux    pattes,    Baquet    insolent, 


Branleuse  de  gendarme,  Noyeusc 
d'étronti.  Poule  d'eau,  Savonnière. 

«  On   dit  aussi    :  Daquet  insolent,  et 
l'on  a  raison  —  car  je  ne  connais 
pas  de  créatures  plus  «   fortes  eu 
gueule  »  que  les  lavandières.  » 
(A.  Dklvau.) 

—  BLANCHISSEUSE  D'OCCA- 
SION. Graillonneuse. 

RL.VSÉ.  Qui  en  a  soupe  ou  marc 

BLÉ.  Grelu,  Grenu,  Grenuche. 

Luin  des  vergncs  et  de  la  meute 
Des  pestailles,  pénard,  je  pieute 
Dans  le  pélard  ou  le  grelu, 
Mat'Iuro,  loofa,  turclu! 

(L.    DS    BSBCV.^ 

BLESSER.  Affûter,  Amocher, 
Aquiger,  Arnaquer,  Attiger,  Cre- 
ver, Entrer  ou  rentrer  dedans, 
Estuquer,  Farguer,  Jambo7iner, 
Moucher,  Murer,  Servir. 

«  11  s'est  affûté  la  poire,  l'aut'  soir, 
qu'il  était  s'coué.  » 

«  —  Ben,  mon  vieux,  t'en  as  une 
gueule!  Qui  qui  t'a  amoché  comme 
ça?  » 

Ça,  c'est  des  cliieriesl 

Ya  rien  à  piger 

Qu'à  s'  fair  attiger... 

y  gob'  pas  les  batt'ries! 

Oh  1  çui-là  s'  Tra  farguer,  c'est  sùrl 
Si  riiomme  à  Julie  v  totib'  sur 
Le  poil,  un  jour  quV  s'ra  blindorlic 
(Hlédori.) 

Si  a  veut  pas  s"  faire   eun'  raison. 
Un  niatiu  j'y  jambonne  V  blaire 
Et  j'  prends  euu'  ponresso  en  ninisou. 
(A.  B.) 

—  SE  BLESSER.  S'affûter, 
S'amocher,  S'atliger,  S'estuqiter, 
Se  moucher. 

BLESSURE.  Atout,  Dochon,  Bou- 
tonnière, Broco,  Cabochon.  Cor- 
buchc',  Estaffe.  V.  Coup,  Plaie. 

<.  Il  s'est  fait  un  cabochon  à  la  t't<> 
en  tombant.  » 

r.'esl  pas  un  gros,  c'est  un  p'Iit  mac 
Qui  vn  mi»  d'  l'nir  dans  l'estomac 
En  \  faisant  eun'  boutonniéri- 
A  la  (iiaciôre. 

(A.  B.) 


BLE 


61 


BOI 


HLEU.  Soupk\ 
ULOXD.  Filasse. 

<    C'était    encore  une    gamine,    aux 
yeux  clairs,  au  chignon  filasse.  » 
(G.  Heruert.) 

IlLOUSE.  Fourreau,  Rideau,  Rouil- 
lante, Souillarde,  Volante. 

On  n'a  qu'un  fourreau  su'  l'endosse 
Et  qu'eun'  desfoux  dessus  1"  citron. 
(L.  DE  Bercy.) 

Nous  somm's  dans  c' goût-là  tout  eun' troupe, 
Des  lapins  droits  comm'  des  bâtons 
Avec  un  rideau  sur  la  croupe, 
L'n  grimpant  et  des  ripatons. 

(J.    KiCHEPIN.) 

11  avait  planqué  le  pacson  sous  sa 
rolanle  et  le  lourdier  l'avait  laissé 
décarrer  en  n'y  frimant  que  dalle.  " 

IK*itIF.  Beuglant,  Cocu,  Cornant, 
Cerneau,  Fourchu.  V.   Bouillon. 

Mon  hiviot,  je  pionce,  les  sornes. 
Entre  les  cornants  et  les  mornes 
Et  picte  au  bauge  manielu, 
-Marluro,  lonfa,  turelu  ! 

(L.  DE  Bercy.) 

IIOHÈME  (LA).  La  mouisarde. 

BOIIÉMIEX.  Manouche,  Roma- 
nichel, Romanigo,  Romani. 

Dans  la  banque  ils  sont  tous  frangins  : 
(iuincheurs  de  tortouse,  manouches, 
Aroaquears,  postigeurs,  mangin^^, 
Légriers,  géants,  fausses-couchfes, 
Tarottières,  nègres,  flambeurs, 
Solliceurs  de  vanne  à  la  manque, 
Bicots,  merlifiches,  tombeurs... 
Ils  sont  tous  frangins  dans  la  l;anque. 
(L.  DK  Bercy.) 

BOIRE.  Bidonner,  Boissonner,  Cro- 
quer la  pie  ',  Ecoper  *,  Enfiler, 
Enfler  *,  Grai>>ser  les  roues,  Li- 
chailler,  Picoler,  Pictancer,  Picter, 
Pictonner,  Pier  *  ou  Pyer  *,  Piol- 
ler*,  Pitancher,  Piver,  Renifler, 
Schnouper,  Sécher  un  glasse,  un 
kil,  une  petite  fille,  S' en  filer  ou  s' en- 
voyer suivi  du  nom  du  liquide, 
Se  gargariser.  S'imbiber,  Se  rincer, 
Soiffer,  Sucer,  Téier.  Plus  les 
verbes  réflérhis  S'affïder,  S'ar- 
roser, S'humecter,  S'imbiber,  Se 


laver,  Se  rafraîchir.  Se  nncer, 
suivis,  comme  régime  direct, 
d'un  des  mots  suivants  :  Avaloir, 
Burres,  Battant,  Rec,  Corne,  Cor- 
net, Balle,  Fusil,  Gargue,  Gar- 
gouane,  Goulot,  Sifflet,  Tuyau,  ou 
tout  autre  signifiant  Bouche, 
Estomac,  Gorge,  Gosier.  (V.  ces 
mots.) 

«  — Tune  ferais  pas  mieux  de  travail- 
ler, au  lieu  d'être  toujours  à  bidon- 
ner chez  le  marchand  de  vin  ?  » 

(G.  Herbert.) 

«  Il  boissonne  du  matin  au  soir.  » 

(Id.) 

«  Et  j'  t'en  enfile,  et  j'  t'en  enfile'.... 
Sûr,  si  j'aurais  pas  1'  coffre  aussi 
solide,  j'  s'rais  été  mûr  avant  eune 
plombe.  » 

«  Graisser  les  roues  se  dit  de  quel- 
qu'un qui  boit  avant  de  se  mettre 
en  route.  » 

(Hector  Fraxce.) 

«  On  renquillera  dans  la  taule  à  mé- 
sigue  pour  refaiter  gourdement  et 
chenûment  pavillonner,  et  picter 
du  pivois  sans  lance.  » 

(ViDOCQ.) 

Le  beau  sexe  lave  sa  gueule 
Et  pitanche  tout  aussi  sec 
Que  si  c'était  du  Rometsec. 

(Vadé.) 

En  francs  roalfreins  vivons  : 
Tronchons,  croûtons,  pjuonî  ! 

(L.    DE    BSBCV.) 

a  Ces  buveurs  de  pomard  disaient  : 
Séchons  des  litres  1  » 

(Maurice  Bolchor.) 

J'  sais  ben  qu'  dans  nos  bidons  1'  vin  pur 
N'a  pas  r  goût  qu'on  lui  donne  au  large. 
Mais  on  n'  se  plaint  pas  qu'il  est  sur 
Ouand  on  1"  soi/fe  après  un'  bonn'  charge  '. 
(Yasn  Xibor.) 

Faut  pas  aller  chez  Paul  Niquet 
Six  fois  r  jour  s'aff'ùler  l'  sifflet. 
(P.  Durand.) 

C'ttegonzess'-là  n'y  laiss'  mém'  pas 
Tois  ronds  pour  s'humecter  la  dalle. 
(Blédobt.) 

Mais  au  guinch'  de  la  ru'  d' la  Douane, 
Avec  des  sous-broch's,  des  d'mi-sels, 
A  gantbille  et  s'  rinc'  la  gargouane. 

(iD.) 


BOI 


—  62  — 


BOI 


«  Et  nous  avons  chacun  reniflé  cinq 
litres  à  dix  sous.  » 

(J.    MoiHBAUX.) 

—  RUIRE  A  MÊME  LA  BOU- 
TEILLE, sans  que  le  goulot 
touche  les  lèvres.  Boire  à  la 
régalade. 

—  BOIRE  BEAUCOITI».  Chauffer 
le  four,  Churliiper,  Faire  Jambe 
de  vin. 

«  T'as  chauffé  le  four,  pas  vrai,  bri- 
gand !  t'es  n'en  ribotte  !  » 

(11.    MoNNIEB.) 

«  Dès  ce  matin,  messieurs,  j'ai  fait 
Jambe  de  viti.  » 

(La   Rai'Imèhe.) 

—  BOIRE  CHAUD.  S'enflaneller. 

—  BOIRE    D'UN    TRAIT.    Filer. 

—  BOIRE  EX  COMPAGNIE  AL- 
TERNATIVEMENT, selon  cer- 
tains rites  et  au  commande- 
ment. Faire  une  pomponnelle. 

«  On  demande  à  celui  dont  c'est  le 
tour  à  boire  : 

Aim's-tu  mieux  boire  et  fen  ressentir 
Que  de  n'  pas  boire  et  t'en  r'peutir? 

Il  répond  : 

Oui!  J'aim'  mieux  boire  et   m'en  r'ssentir 
Que  de  n'  pas  boire  et  d'  m'en  r'pentir! 

Et  le  chœur  reprend  : 

Pendant  qu'il  filera 
Que  son  voisin  s'apprête  ; 
Kt  nous,  pendant  c'  temps-là, 
Nous  chant'rons  à  tu'-lète  : 
A  la  pomponnelle 
Il  fi...i...lera  '■ 
Ah!  le  gaillard  a  bien  filé. 
A  son  voisin  de  r'commencer. 

Et  le  buveur  doit  sécher  son  verre 
sur  le  dernier  mot.  » 

—  BOIRE  EN  COMPAGNIE  SI- 
MULTANÉMENT. Paire  guin- 
dal. 

«  Le  guindal  (mot  qui,  en  argot,  si- 
gnifie <<  verre  »)  se  distingue  de  la 
pomponnelle  en  ce  que  les  buveurs 
obéissent  tous  à  un  seul,  qui  com- 
mande à  sa  fantaisie  de  saisir, 
d'Élever,  de  promener  et  de  vider 


guindal  ;  tandis  qu'à  la  pomponnelle, 
c'est  un  seul  qui  obéit  au  comman- 
dement de  tous.  >. 

—  BOIRE  SEUL.  Faire  suisse. 

«  Le  soldat  français  ne  doit  pas  faire 
suisse,  ne  boit  jamais  seul.  » 

(La  B^:ooixière.)  ■ 

—  BOIRE  UNE  TOURNÉE  chez 
le  marchand  de  vins.  Faire  ou 
prendre  un  coup  d'arrosage  ou 
d'arrosoir. 

Quand  vof  gonzess'  vous  entortille 
Filez  à  gaucir  de  la  Courlille 
Vous  payer  un  coup  d'an'osoir 
A  l'assommoir. 

(LOV.NEI..) 

—  BOIRE  UN  COUP.  Ecraser  le 
grain,  Sucer  une  pe'cke. 

'< —  Allons,  vieux,  qu'est  c' qui  f'em- 
pôche  de  plaquer  ta  gonzesse  et  de 
venir  sucer  une  pêche  avec  nous  '?  » 

—  BOIRE    UN    SECOND   COUP. 

Ae  pas  s'en  aller  sur  une  Jambe. 

'<  —  Remettez-nous  ça,  dit  le  gen- 
darme; dans  mon  pays,  on  ne  s'en 
va  Jamais  sur  une  jambe. 

—  BOIRE  UN  VERRE  D'ABSIN- 
THE. Asphyxier,  eslrangouil- 
ler,  étouffer,  élrangler  ou  plu- 
vier un  perroquet. 

«  Quelques  vieux  absinthicrs  préfè- 
rent courir  le  risque  de  plumer  un 
perroquet  de  plus.  » 

(Vie  Parisienne.) 

—  BOIRE  UN  VERRE  D'AL- 
COOL. Chasser  le  brouillard. 
Étrangler  la  douleur.  Tuer  le 
ver. 

<<   Les  habitués   viennent,    au  débit, 
étrangler  la  douleur  du  matin.  » 
[Vie  Parisienne.) 

—  BOIRE  UN  VERRE  D'EAU  OU 

simpl.  DE  L'EAU.  Grenouiller. 


-  BOIRE  DE  LA  BIÈRE. 

ker. 


Boc' 


«  Ils  passent  leur  soirée  à  bocker  eaj 
cassant  du  sucre  sur  le  dos  det] 
confrères.  » 

(B.  DuBtm.) 


BOI  —  63  —  BOI 

—  BOIRE    UA    VERRE    de   vin 

blanc.  Étouffer  ou  étrangler  un 
pierrot. 

«  —  Allez,  ho  1  déplanque  I  on  va  étran- 
gler un  pierrot,  au  ptit  coinsto.  » 

—  BOIRE  USE  BOUTEILLE  de 

vin  rouge.  Étouffer,  étrangler 
un  enfant  de  chœur  ou  une  né- 
gresse. 

On  a\-ait,  avec  Saute-aux-Prunes, 
étouffé  djà  deux  négresses  avant  d" 
s'embarquer.  » 

—  BOIRE    E\    ALLANT    D'US 
CABARET  A  L'AUTRE.  Lipper. 

—  >  ÊTRE      PAS       INVITÉ    A 
BOIRE.  Boire  de  t encre. 

—  Vous  êtes  là  tous  à  vous  envoyer 
de  la  vinasse  et  mon  gniasse  boit 
cV  t'encre.  » 

—  PAYER  A  BOIRE.  Rincer. 

—  En  employant  un  régime 
indirect  :  Arroser  ou  rincer 
Vavaloir,  les  barres,  le  bec, 
le  cornet,  la  dalle,  le  fusil,  la 
qargue,  la  gargoiiane,  le  gou- 
lot, le  sifflet,  le  tuyau  à  quel- 
qu'un. 

«  —  Qu'est-ce  que  tu  suces  1  c'est  mé- 
zigo  qui  rince.  » 

'<  r  s'  figurait,  c'  nave-là,  qu'  j'allais 
y  arroser  V  cornet.  » 

—  PAYER  A  BOIRE  A  L'OCCA- 
SION'     D'UNE      BIENVENUE. 

Graisser  la  marmite,  les  plan- 
ches, les  ripatons.  Payer  son 
ai'licle  quatre  (arg.  des  typo- 
graphes), Payer  son  quand- 
est-ce. 

—  A  l'occasion  d'une  nomi- 
nation à  un  grade  ou  à  une 
fonction  supérieure.  .Arro- 
ser ses  galons. 

—  Si  tu  ne  graisses  pas  la  marmite 
à  ton  arrivée,  l'atelier  te  fera  toutes 
les  mistouifes  possibles.  » 

[La  Lanterne.)  /-•..»      .    .       ,., 

«  —  C  est  tout  c  qu  il  y  a  comme  pic- 
«  —  Je  ne  dis  pas  que...   arec  les  (     tance,  d' la  flotte?  » 


camarades,  pour  arroser  mes  ga- 
lons... » 

(CoBlfOS.) 

«  II  n'avait  même  pas  cent  sous 
pour  payer  son  quand-est-ce.  » 

—  PAYER  A  BOIRE  A  DES  MA- 
CHINISTES, pour  a%-oir  man- 
qué aux  usages  des  coulisses. 
Raquer  le  fatal. 

'<  II  ne  pouvait  se  défaire  de  cette 
habitude  de  dire  «  ficelle  »  ou 
«  corde  »  et  les  machinistes  ne 
manquaient  jamais  de  lui  faire 
roquer  le  fatal,  comme  ils  disent 
dans  leur  argot,  afin  de  lui  ensei- 
gner à  dire  «  fil  ». 

{Six  mois  de  planches.) 

—  Nous  n'avons  pas  noté  ici 
les  verbes  Chopiner,  Enton- 
ner, Pioler,  Fliiter,  Lumper, 
Lever  le  coude,  Licher,  Pom- 
per, Siffler,  Siroter,  qui 
appartiennent  depuis  long- 
temps à  la  langue  française. 

BOIS.  (Forêt.)  Sahri,  Salou,  Satte. 

.\Iors  aboula  du  sahri, 

Moure  au  brisant  comme  oa  cabri, 

Une  fignole  gosseiine. 

(J.  Ricaepn.) 

—  Matière.  Boes*,  Cuir  de 
brouette.  Salon,  Satou. 

C'est  la  dabnche  Mich'Ion 
Qu'a  poraaqaé  son  greffier. 
Oui  jacte  par  la  renterne 
Qui  le  lui  refilera. 

Le  dab  Lustucru 
Lai  dit  :  «  Dabuch'  Mich'ioo, 
Allez  :  votre  greffier  n'est  pas  pomaqué 
II  est  dans  le  roulon, 
Qui  fait  la  chasse  aux  frétons, 
.\Tec  an  bagalTre  de  fertange 
Et  an  faucbon  de  satou, 

(Chanson  argotique  de  la  Afére 
Michel,  citée  par  M.  Fr.  Michel.) 

BOISSOX.  Guable',  Piarde', 
Pictancc,  Pie  ',  Pience'.  V.  Bière. 
Caié,  Cidre,  Eau,  Eau-de-vie, 
Vin,  etc. 


BOI 


—  64 


BON 


ItOITE  DE  COURTIER.  Mar- 
motte. 

«  r  s'  ballade,  de  troquet  en  troquet, 
avec  une  marmotte  où  qu'ya  des 
brocanta  en  toc  qu'i'  met  en  tom- 
bola à  deux  croques  le  biffeton.  » 

—  BOITE  DE  LIVRAISOA.  Dal- 
la detise. 

^<  De  mise  simple,  une  balladeuse  au 
bras,  elle  jouait  les  trottinset  s'était 
fait  une  clientèle  importante  de 
vieux  messieurs.  » 

—  BOITE  A  CIRE  pour  em- 
preintes. Boite  de  ou  à  Pandore. 

Sézig  sort,  quand  il  se  défriiigue. 
Un  jacque,  uu  lâcliard,  un  bibi, 
I"ue  boite  à  Pan'Iore,  un  lingue, 
Un  bagaf  et  tout  le  fourbi. 

(F,.  DK  Beucy.^ 

—  BOITE  A  LETTRES  PARTI- 
CULIÈRE. Mougeotte  (de  Mou- 
gept,  nom  du  sous-secrétaire 
d'État  qui  en  est  l'inventeur). 

"  La  mougeolle,  dont  il  nous  a  été 
donné  de  voir  le  modèle,  est  élé- 
gante et  rendra  certainement  de 
grands  services  aux  particuliers 
qui  l'adopteront.  » 

{Le  Petit  Journal.) 

—  BOITE  A  ORMURES.  Poubelle 
(du  nou)  du  préfet  de  la  Seine 
qui  rendit  un  arrêté  y  relatif 
en  188:«). 

Maint'naDt,  qu'y  dis'nl,  la  vie  est  belle. 
Les  pauvr's  y  n'ont  pus  grands  besoins. 
(Et  r  Tait  est  que  d'  puis  qu'y  sont  loin 
Gn'apusqu'  du  vent  dans  Xeiin poubelles.) 
(Jf.uan  Kicrus.) 

—  BOITE  A  VERS  pour  la 
pèche.   Culottée. 

<•  Le  père  Salin  recueille  les  asticots 
dans  des  bottes  de  fer-blanc  qu'on 
nomme  calottées.  » 

(PniVAT  d'Akolemutt.) 

ItOlTER.  Appeler  au  feu,  liéquil- 
ler,  Faire  cinq  et  trois  font  huit, 
Turtilter. 

Faut  la  guigner,  le  long  do  la  lansquiuc, 
/ift/iiillnnt  du  bid',  tortillant  du  figue! 
I.a  quiir  de  droit',  qui  valout  c'qu'y  a  d'dif, 
Semble  jnctcr  :  «  Au  rif! 
•■  Au  rir:  au  rir:  » 


Tandis  que  la  gauche  y  lionit  : 
«  Viens-y,  viens-y,  viens-y  '.  ■> 

Et  qu",  par  dorrièr',  le  lézélu 
Souflle  dessus. 
(Traduction  argotique  de  la  Boiteuse.) 

BOITEUX.  Banhan,  Béquillard, 
Béquilleur,  Béquilleux,  Boginguc. 
Cinq  et  trois  font  huit.  Jambe  dr 
laine,  Patte  folle,  Tortillard. 

«  Faut  pas  s'  fier  à  c'  qu'il  est  jambe 
de  laine,  ï  sait  tout  d'  même  se 
donner  ça!  » 

«  L'  Matelot  qui  s'est  fait  arnaquer 
au  Tonkin  par  les  pains  d'épice  est 
rev'nu  patte  folle  et  fait  cinq  el  trois 
font  huit  :  il  appelle  tout  i'  temps 
au  feu.  » 

—  BOITEUSE.  Banban,  Ganibil- 
lotte. 

BOMBANCE.  liomhc  (apoc),  Gobe- 
lotaye,  Gobichonnage. 

—  FAIRE  BOMBANCE.  Faire  la 
bombe. 

BOX.  Altèque  *,  Aux  oignes  ou  Aui 
jietils  ognons,  Au.v  pommes,  Aua 
truffes,  Bath  ou  Batif,  7Jo»o, 
Chaune  ,  Chenâtre  ' ,  Chenu  . 
Chouette,  Chouetto,  De  la  chocotti 
ou  choquotte.  Gourd  ^Gours^Rup, 
Bupin,  Schbeb,  Schnur,  Schpill, 
Snoboyc,  Urf  V.  Beau,  Bien. 

—  EXCESSIVEME.\T  BON.  Aux 

oiseaux,  De  derrière  les  fugots. 

«  Je  vais  vous  préparer  un  déjeuner 
aux  petits  oignons,  vous  m'iMi  direi 
des  nouvelles.  » 

(/,«  Pilori.) 

'<  — A  la  vôtre,  mon  capitaine... 

—  Bono'.  déclara  Hurluret,  en  suçant 

le  retour  de  ses  fortes  moustaches.  » 

(U.  Couhtilim:.) 

Deux  glass'g  d'oau  d'af!  Et  d°  la  jaune! 

C'est  schpill  ot  chaune'. 
Nous  en  grattons  pour  \v  fil  : 

C'est  chaune  el  schpill. 
Sur  le  trime  on  pass'  la  noyc, 

Faut  du  snoboye  '. 

(L.  Di  Bbbct.) 

K  Kn  ce  pasquelin  de  Berry,  on  m'a 


BON 


—  65  — 


BOR 


rouscaillé    que  trucher    étoit   che- 
nastre'.  >> 

[Le  Jargon.) 

Ea  revenant  de  Dijon 
La  belle  ziguezigue,  la  belle  zigue  zon, 
Je  renroatre  une  fontaine, 
Zigu'  zon  zigu'  zon  zaine. 
Je  rencontre  une  fontaine, 
Aux  oiseaux  ! 

(  Vieille  chanson.) 

•  Chaque  fois  qu'il  s'apprête  à  sortir 
un  de  ses  hideux  à-peu-prcs.  il 
prévient  son  auditoire  :  «  Ahl  en 
voici  un  de  derrière  tes  fagots  !  » 

(E.    DCBDS.) 

—  BOX     GARÇON.     Bon     fieu. 
V.  Bienfaisant. 

BONAPARTISTE.  Badingdteux, 
Badingouin,  Badingue,  Badin- 
gueulard,  Badingueusard,  Badin- 
guiste,  Impérialeux,  Impériato. 
V.  Napoléon. 

BO\HEUR.    reine. 

BO\I.  Rabiot.  V.  Bénéfice. 

BOXJOUR.  Bm  luisant,  Bonne 
hasarde,  Chenu  reluit. 

BOWE.  (Domestique).  Bobonne, 
Bonniche. 

'  Faut  qu'  la  bonniche  plume  avec 
môssieu,  sans  quoi  on  la  jette.  » 

Sur  la  route  de  Narbonne, 

Bras  dessus,  bras  dessous, 
S'en  allaient  deux  tourluurous. 

Avec  un'  petit'  bobonne, 

(Ed.  Teclet.) 

BONNET.  Aubion  ',  Loubion,  ilir- 
quin  '. 

■  Il  faut  ïgo  avoir  le  loubion  en  poigne 
pour  leur  jacter.  » 

(Larchey,  d'après  Rabasse.} 

—  BOXXET  DE  COTON.  Casque 
à  mèche,  Eteignoir. 

«  il  vint  ouvrir  en  caleçon,  encore 
coiffé  de  son  eteignoir.  » 

{La  Gaudriole.) 

BONNETIER.  Bonnet  de  coton, 
Bonneton,  Loubionnier,  Paturot. 

BONSOIR.  Bonneoxi chenue sorgue 
ou  sorne. 


BORDEL.  Abbaye  de  s'offre  à  tous. 
Atelier,  Bazar,  Boc,  Bocard,  Boc- 
card,  Bocson,  Boxon,  Boîte  à  gon- 
zesses,  à  grues,  à  pantes  ou  à 
pantres,  Boucan\  Bouic,  Boui- 
bouis,  Bouis,  Bousin,  Bousingot, 
Brick,  Carreaux  brouillés,  Clac, 
Clapier,  Claque,  Claquebosse,  Cla- 
qiiedent,  Claquemart,  Chez  la 
mère,  Chez  ces  darnes,  Couvent, 
Gauledouze,Gro$  numéro.  Magasin , 
Magasin  de  blanc,  de  fesses,  Mai- 
son, Maison  bancale.  Maison  close. 
Maison  fermée.  Maison  Tellier, 
Tôle  ou  Tôle,  Volets  verts.  On 
désigne  encore  un  bordel  en  le 
nommant  par  son  numéro,  par 
le  nom  de  la  rue  oii  il  est  situé, 
par  celui  de  la  tenancière  ou 
celui  dune  enseigne  disparue 
ou  supposée  :  Le  106,  Chez  la 
baronne,  Chez  Jeanne,  Chez  la 
Farcy,  Le  Chabanais,  Le  Joubert, 
La  Botte  de  paille,  etc. 

«  Quelques  argotistes  appellent  le 
lupanar  :  Abbaye  de  s'offre  à  tous  ; 
à  mon  avis,  cette  locution  ne  dé- 
signe que  la  fille  de  bas  étage  qui 
est,  si  on  veut,  un  lupanar  ambu- 
lant, mais  qui  ne  saurait  jouir  de 
la  même  tolérance  que  les  maisons 
closes,  objet  de  toute  la  sollicitude 
de  Dame  Police.  » 

(J.    PlA.NEr.LI.) 

«  Il  l'avait  mise  en  atelier  dans  un 
bazar  de  Vincennes  où  fréquentent 
les  artilleurs.  » 

(L'Événement  Parisien.) 

Puis  il  a  fait  de  sa  roulotte 
Ln  petit  bocard  ambulant. 

(Bléookt.) 

Lne  troupe  de  marocains 
Dans  un  boxon  était  en  mt. 

(Max  Mtso.) 

Et,  la  pommette  moirée 
De  couperose,  il  s'en  va 
Finir  gairaent  sa  soirée 
Au  bouic  de  la  Géuova. 

Vite  le  flac, 
Qu'il  vicnn'  d'un  gibier  qui  Irimarde 
Ou  bcn  eocor  d'un'  mèmignanle 

Qui  marne  en  clac' 

(L.    Dl  BiRCY.) 

6 


BOR 


—  60  — 


BOS 


M'sieu  B(5renger'.  Faurait  qu'on  fasse 
Des  claqu'-dints  pour  les  animaux  : 
(Jehan  Rictds.} 

C'est  Duhamel  qui  reçoit  à  la  porte; 
Et  celui-là  sait  tenir  un'  maison  '. 

(Chansons  du  Chat  Noir.] 

«  Il  demanda  au  cocher  de  le  con- 
duire dans  une  ?naison  f'ermde-  » 

(GoBON.) 

«  Quelques-unes  de  ces  brasseries 
où  servent  des  filles  vaguement 
vêtues  de  défroques  carnavalesques 
sont  de  véritables  maisons  Tellier.  >. 

«  On  allait  guincher  à  Auteuil,  chez 
Bonelli,  1'  lundi  avec  les  gonzesses 
de  tôle  en  sortie.  » 

...  Faut  qu'  ça  finisse!... 
L'  ministère  on  va  te  1'  vider, 
Moi,  j'  veux  l'interpeller  1'  minisse... 
Un  d'  ces  jours...  ej'  veux  lui  d'mander 
S'i'  s'  fout  d'  la  Républiqu'  Française:.. 


quartier  discret  fréquenté  par  do 
pieux  personnages. 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

«  Désirant  une  maîtresse,  il  allait  se 
galvauder  dans  les  magasins  de 
blanc  du  quartier  Montrôuge.  » 

(HUYSMANS.) 


Un'  deux'....  J'  m'en  vas,  en  attendant, 
Boire  un  coup  au  9C, 
A  la  santé  du  Président! 
A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Comlant.) 

«  —  Eh  bien  !  vous  plaisez-vous  dans 
votre  détachement'? 

—  Médiocrement,  mon  colonel. 

—  Comment'?  Jolie  petite  ville,  belle 
campagne,  superbes  promenades, 
la  mer... 

—  Ça  manque  de  claque-bosse  l...  » 

(Ze»  Gaietés  du  régiment.) 

o  J'ai  l'honneur  de  vous  prier,  mon- 
sieur le  préfet,  de  ne  pas  confondre 
l'établissement  que  je  veux  monter 
avec  ceux  déjà  existants  dans  la 
capitale,  avec  ces  mauvais  clapiers 
dont  la  situation,  la  malpropreté 
et  l'espèce  de  femmes  qui  les  habi- 
tent, sont  faites  pour  écarter  tous 
les  honnêtes  gens,  ainsi  que  le  peu 
de  sûreté  qu'on  y  trouve,  tant  indi- 
viduelle que  pour  la  santé,  parce 
qu'on  ny  trouve  que  la  lie  des 
femmes  qui  fréquentent  sans  choix 
et  indistinctement  toutes  les  classes 
d'hommes  qui  osent  les  aborder.  » 
{Lettre  d'une  dame  de  maison  au  préfet 
de  police.) 

La  belle  Victoire,  après  une  vie  de 
b&tons  de  chaise,  ayant  hérité 
d'une  vieille  tante  dévote,  se  mit  à 
tenir  un  magasin  de  fesses  dans  un 


-  BORDEL  CLANDESTIN 

son  de  passe. 


Mai 


<  Eh  quoi  !  une  malheureuse  que   i 
faim,   la  misère   poussent   sur    lf 
trottoir  »st  exposée,  à  chaque  mi- 
nute, à  être  ramassée  dans  une  de 
ces  rafles  qui,  de  temps  à  autrp, 
soulèvent  de   dégoût  le   cœur    H 
Paris,  et,  dans  ces  lupanars  aut 
risés,    où   la  gargote   du  jour    s 
transforme    la    nuit     en     maison 
de  tolérance,  à  moins  que  ce  ne 
soit  —   pis   encore!  —  en  mnisun 
(le  pas^e,  la  police  laisse,  sous  son 
œil   bienveillant,  avec    la  fameuse 
permission  de  3  heures  du  matin, 
se    pratiquer   le  marchandage    de 
chair   humaine    le   plus  éhonté.  li- 
plus  révoltant  qui  se  puisse  imagi- 
ner. » 

{La  Nation.) 

ROUGNiE.     Boitewc    d'un    ch(h< 
Borgniat,    Caliborgne,    Calibo 
gnon,    Calorgne,    Carreau    à 
manque.  Châsse  à  la  noix,  Guiu 
à  droite   ou  à   gauche   (suivai 
le  cas),  Lorgne,  Lorgnot,  Tape 
ra'il.  La  plupart  de  ces  expn  - 
sions     s'appliquent    également 
aux  personnes  atteintes  de  stra- 
bisme. 

«  r  s'est  fait  crever  un  châsse  en 
s'  cognant  avec  la  rousse  et,  main- 
t'nant,  les  poteaux  y  ont  donné  un 
uouveau  sobre,  vu  qu'il  estcyclope. 
l's  l'appellent  1'  Lorgnot.  u 

ItOSSE.  Armoire  à  glace,  Bom' 
Cage,  Caillou,  Cloque,  Durillon, 
¥romtge,Grain  de  beauté,  Gruifère, 
Mont-Dore  el  généralement  ton^ 
les  noms  de  fromages. 

Moi,  j'  veux  ^pousar  un'  bosco. 
Comm'  ça,  si  avant,  i'  n'y  a  qu'  la  pi  i 
J'y  dirai  :  «  Laiss'-moi,  mon  coco, 
'<  'M'oMup«r  su'  V armoire  à  glace.  » 


BOS 


—  67  — 


BOU 


«  r  l'a  charriée  dans  les  grands  prij: 
—  Quéqu'  t'as  su'  l'ràpe  ?  qu'i'  y  a 
dit,  un  mont- dore",  un  caillou'!  un' 
cage  ou  un  durillon  ?  Ah  I  mine'  de 
jrain  de  beauté  I  » 

A   va  avoir    un   salé.    Allume  la 
cloque  qu'aile  a  su'  1'  bide.  » 

BOSSU.  Boôosse,  Bombé,  Bosco 
(invar.),  Boscot,  Bossemar,  Bou- 
lendos,  Gob,  Gobin,  La  cloque,  La- 
jardère,  May  eux. 

A  cause  de  sa  gibbosité,  ses  petits 
camarades  ne  l'appelaient  plus  que 
bohosse.  » 

(E.  Dlbcs.) 

>  L"  bombé  est  plus  maraud  :  i'  va 
dans  les  marchés  et  fait  toucher 
son  caillou  pour  deux  ronds  aux 
mercandières,  qui  disent  que  ça 
porte  bonheur.  » 

«  —  Hé,  la  Boscotte.  cours  pas  si  vite, 
tu  vas  la  laisser  tomber  en  route.  » 

(G.  Maldag».) 

«  —  Tiens,  v'ià  Lagardere  qui  passe  ; 
allume  Quasimodo!...  C'mment 
qu'ça  fva,  la  cloque?...  Dis  donc, 
hé!  loin-du-ciel,  c'  quTs  sont  tous 
mayeux  dans  ta  famille  ?  » 

BOSSIJER.  Crabosser.  V.  Abîmer. 

BOTTE.  ^Chaussure;.  Bobelin, 
Pompe,  Schtibe,  Tinelte,  Trottine. 

«  11  avait  une  paire  de  bob'Uns  qu'un 
fourgue  du  Carreau  y  avait  laissé 
pour  deux  points-,  on  aurait  dit  des 
schlibes  d'égoutier.  » 

—  BOTTE  DE  PAILLE.  Paquet 
de  plume  de  trois  ou  six  pieds. 
V.  Paille. 

HUTTIXE.  Bobelin,  Latte,  Lattine, 
Trottine,  Trottinette. 

■  J'  m'ai  payé  un  doulosse  à  la  mode 
et  eun'  paire  de  lallines  vernies 
épatantes.  >• 

J'en  connais  det  tas...  des  peinards 
Oui  s'  font  casquer  par  leur  lesbombe 
Des  trottinett'  et  des  roDil'nards, 
Au  Heur  qne  moi  faut  que  i'  me  bombe. 
(A.   B.) 

BOUCHE.  A/famée,  Angouléme  *, 
Bec,    Bécot,    Boccabelle,     BoUct 


Caisse  d'épargne.  Cassolette,  Col- 
lecteur, Ègout,  Évier, Fente,  Gaffe  *, 
Gargarousse,  Gargoine,  Gargotte, 
Gargouanne,  Gargouenne,  Gar- 
goulette, Gargue,  Gobeuse,  Goin- 
frette.  Goule,  Goulot,  Groin, 
Gueule,  Guetilette,  Malle,  Mar- 
mouse  *,  Mornas  *,  Marnée  *,  Mor- 
nos  *,  Pantière  *,  Pantière  à 
miettes  *,  Pertuis,  Plomb,  Porte- 
pipe,  Poubelle,  Bespirante,  Bue 
au  pain,  Salle  à  manger.  Tirelire, 
Trou. 

«  I'  déclare  tout  l'temps,  un  boyau 
d'  vide  et  Yaffamée  ouverte.  » 

Son  nez  est  une  miniature 
Et  son  bécot  est  si  petit 
Qu'on  se  dit  que  Dame  Nature 
Dût  lai  dérendre  l'appétit. 

(L.  Dc  BncT.) 

Donu'  ta  bùccabell' ,  m.i  cocotte. 
Donne  à  ton  p'tit  homm  ';  qa'i'  t'  bécotle' 
Donn'  z-y  ta  heW  gueulette  en  or; 
Donn'  là,  ma  môme...  Encor...  encor- 

(BLtoORT.) 

D'un'  Toiture  un'  voii  m*  cri'  :  «  Ferme 
Ta  boite,  eh:  paqnei:... 

(EcG.  LuitBcua.) 

«  C  qu'i'  bouffe  !  c'  qu'i'  s'en  file  dans 
la  caisse  d'épargne...  que  gargttel  » 

«  Madème  est  fine  gueule  :  a  mange 
pas  d'ail,  aile  a  1'  flube  d'  plomber 
d"  la  cassolette.  » 

«  —  Alors,  je  vous  permettrai  de 
foutre  votre  grain  de  sel  dans  la 
discussion  ;  jusque-là  fermez  votre 
égout.  » 

{Le  Pire  Peinard.) 

Aossi,  bon  Diea  !  j'  me  plaindrais  pas 
Si  j'avais  d'  quoi  m'  boucher  la  fente, 
A  Mazas. 

(A.  B.) 

Eh  ben  !  oui,  j'  suis  bu.  Et  puis,  qnoiT 
Uué  au'  TOUS  Tonlez, messieurs  d' la  rousse 
Est-c   que  vous  n'aimez  pas  comm'  moi 
A  TOUS  rincer  la  gargarousse  ? 

(J.    RlCHBPCf.) 

La  vieille  a  dit  :  Prenex  donc,  les  gas 
Soûle,  soûle, 
Rincez-Tous  la  goule; 
La  Tieille  a  dit  :  Prenez  donc,  les  gas. 
Tout  l'argent  que  j'ai  dans  mon  bas. 
(b.) 


BOU 


BOU 


«  r  n'  peut  pus  boufl'er  que  d'  la 
bouillie  et  a  la  panade  :  i'  n'a  pus 
d'  tabourets  dans  la  gargoUe.  » 

«  —  Mais,  ferme  donc  ta  malle  !  mais, 
vas-tu  la  fermer  un  j)eu,  i&mallel  » 

(U.    L.0URTEL1NE.) 

Et  tout  va  —  que  je  poisse  ou  truche  — 
Gringue  de  huche  ou  pive  en  cruche 
De  la  marmouse  '  au  lézélu, 
Marluro,  loufa,  lurelu. 

(L.  Dl  Berct.) 

«  Toujours  à  ouvrir  son  plomb  !  —  Tu 
ne  sens  donc  pas  que  ton  perlais 
emboucane  ?  » 

[La  Bavarde.) 

«  Si  je  lui  payais  la  goutte,  car  il 
aime  furieusement  à  se  rincer  le 


porte-pipe.  » 


(Vidal.) 


n  A  s'rait  gironde  si  qu'elle  aurait  pas 
un  châsse  à  la  manque  et  deux 
tabourets  de  moins  dans  la  salle  à 
manger  ;  avec  ça,  a  gazouille  de  la 
respirante,  que  c'est  un  vrai  prin- 
temps. » 

«  —  Colle-toi  c'tte  soupe-là  dans  la 
tirelirel  tu  m'en  diras  des  nou- 
velles. » 

—  On  dit  aussi  Trou  à  pommes 
de  terre,  Trou  à  légumes, 
Pertuia  à  pain,  ainsi  que  les 
mots  désignant  plus  spécia- 
lement la  Gorge  ou  la  Mâ- 
choire. 

—  GHAI\DË  BOUCHE.   Coup  de 
sabre,  Gueule  de  raie.  Placard. 

—  ItOUCHE  PATEUSE  à  la  suite 
de  libations.  Gueule  de  bois. 

Oui,  j'  me  suis  soûlé  comme  un  veau... 

J'étais  plein...  rond  comme  un'  harrique! 

Bou  Uieu!  j'  boirais  ben  un  verr'  d'eau. 

J'ai  la  gueul'  sec  comme  un  coup  d'  trique. 
Ah  :  c'eKt  épatant  c'  qu'on  boit, 
Quand  un  a  la  yui-j.1   de  boit. 
(A.  8.  Les  Souloloquei  dC Honoré  Coiutanl.) 

ItOUCIlKE.  Mornée'. 

ItOUCIIElt.  Barbaquicr,  Clicvil- 
lard,  Crignolier  *,  Ciinolier  *, 
Criollier  *,  Êgoryeur,  Fraudeur  % 
Loucherbem.  V.  Jargon. 


«  Nous  allons  barbotter  la  cambriolle 
d'un  garçon  crinolier".  » 

(Ca.nlkh.) 

Et  ça  vaut  pas  V  coup...  c'est  d'  la  peau  !.. 
Moi  j'  suis  gonzesse  d'  loucherbème. 
Un  soir  qu'a  m'  fra  trop  lierchèmc 
J'y  fous  mon  vingt-deux  dans  la  peau. 
(A.  B.) 

BOUCHERIE.  Momée\ 

BOUCHOX.  Gadiche,  Gadin,  Gali- 
fard. 

Faisons  sauter  d'une  négresse 
Le  galifard  '.  Et  toi,  bougresse, 
T'en  coque  un  au  boue  puilu  ! 
Marluro,  loafa,  turelu  '. 

(L.  DE  Bebct.) 

«  Ils  passent  leur  matinée  à  jouer  au 
gadin.  » 

BOUCLE.  Altache.  V.  Argent. 

—  BOUCLE  D'OBEILLE.  Bro- 
quille,  Gourde',  Mirzale  ',  Pen- 
dante. 

ft  II  avait  fauché  les  pendantes  à  ^ 
dabe  pour  les  mettre  au  Planque. 

BOUDER.  Faire  du  boudin,  Fait 
son  aquilin,  son  blair,  sa  gueule, 
son  nez,  sa  poire,  Tuber. 

y  sais  ben  pourquoi  tu  faix  la  gueule 
C'est  paç' que  j'  suis  qu'un  pauv'  charr'ti' 
(F.  Meyrat.) 

BOUDIN.  Yit  de  nègre. 

«  M.  Piquelard,  voulez-vous,  s'il  voi; 
plaît,  nous  donner  deux  sous  >: 
vit  de  nègre  et  une  saucisse  plate. 

itOUDOIR.  Foutoir  (obscène). 

Dans  son  foutoir  en  satin  crème, 
Par  un  beau  soir,  elle  accorda 
A  Jean  la  caresite  suprême. 

BOUE.  BotnUabaisse, Bouillie,  Bot 
caille,  Confiture,  Crème  au  choc 
lat,  Dv/laque,  Marmelade. 

«  C'est  de  la  poussière  à  vous  aveu- 
gler ou  une  bouillie  qui  vous  monte 
jusqu'aux  chevilles  ;  il  n'y  a  pas 
de  milieu.  » 

{Le  Piton.) 

Arrête,  arrête,  cocher  1 
lia  femme  est  tombé'  daot  la  marmelade. 
(  VieUl4  chanson.) 


BOU 


—  69  — 


BOU 


BOUEUR.    Boueux,    Bouscaiîleur. 

BOUFFI.  Bouffe-la-halle.  Se  dit 
également  pour  Goinfre  et  pour 
Naïf. 

BOUGE.  Bagnole,  Baraque,  Boui- 
bouis,  Bousingot,  Cagnard  *,  Che- 
nil, Franc  *,  Garou  *,  Pougois  *, 
Pogois  ',  Tapis- franc  *,  Vain 
guelier  *.  V.  Cabaret 

BOUGER  (XE  PAS).  Faire  sa 
dalle. 

BOUGIE.  Ardente,  Calbombe,  Cal- 
bonde,  Camouffe,  Camoufle,  Canne 
d'aveugle.  L'allemande,  Luisante. 

'<  —  Étouffe  l'ardente,  ya  du  trèpe 
qui  monte.  » 

«  Pour  faire  voir  ses  trucs  d'ombres, 
il  éteint  toutes  les  calbombes.  » 

«  r  s'  met  la  camouffe  toute  allumée 
dans  V  prose  et  faut  qu'  celui  qui 
s'y  colle  l'éteigne  en  courant  après 
autour  de  la  carrée.  « 

«  —  Mets  ta  canne  craveiiffle  dans  la 
sourdoche  et  file-moi  le  suc  de 
pomme.  » 

«  —  Allume  Vallemande,  on  n'  voit 
qu'  pouic  dans  la  condition  !  en- 
tends-tu ?  éclaire  la  luisante,  que 
j'  te  disl  » 

BOUILLIR.  Marmouser*. 

Et  croulerons  s,t  jaffle  aux  roroes 
Qui  marmouse  '  ea  !e  marmouset. 
(L.  DE  Bebcv.) 

BOUILLOX.  V.  Soupe. 

—  MALVAIS  BOUILLON.  Bouil- 
lon aveugle. 

Et,  dans  le  fond,  un  autre  meugle 
Qu'on  lui  sert  un  bouillon  aveugle 
.\»ec,  comme  \iande,  un  sous-pied. 

—  BOUILLON  ET  BOEUF.  Ordi- 
naire. Dans  l'arg.  des  polytech- 
niciens, Gras-bœuf. 

Il  vient  de  s'ouvrir  une  nouvelle 
gargote  où  Vordinaire  est  à  sept 
sous.  » 

BOUILLO\-\ER.  V.  Bouillir. 


BOULAXGER.  Jocko,  Lartonnier 

«  Le  jocko  était  un  pain  long,  appelé 
ainsi  du  nom  d'un  singe  qui  fit 
fureur  à  Paris  vers  1824  et  pour 
qui,  paraît-il,  on  imagina  cette 
forme  de  pain  à  cause  de  la  croûte 
qu'affectionnait  ce  quadrumane  ; 
d'où  l'on  appela  pendant  quelque 
temps  les  boulangers  jockos.  » 

(Hectob  France.) 

La  lartonnière  a  des  radis 

Qui  ne  lui  coûtent  gniiite 
Je  les  ai  frimes,  je  vous  1'  dis... 

(Traduction  argotique.) 

BOULANGERIE.  Boulange. 
BOULEDOGUE.  Boule. 

«  r  fsait  enrager  1'  boule  au  lou- 
cherbème  qui  l'a  chauffé  aux  jac- 
quots  et  qui  y  en  a  enl'vé  un 
morceau.  » 

BOULEVARD.  Banc,  Banc  de 
Tei're-Neuve,  Boni,  Estrade. 

«  Quand  on  s'ennuie,  on  dit  :  Viens 
tu  au  banc  faire  un  tour?  » 

{Le  Sublime.) 

«  Le  Banc  de  Terre-Neuve  est  la  par- 
tie des  boulevards  comprise  entre 
la  iMadeleine  et  la  porte  Saint- 
Denis;  allusion  aux  «  morues  » 
qu'on  y  va  pêcher.  » 

(L.  Labchet.) 

En  faisant  nos  gambades, 
L'a  grand  messière  franc, 
Voulant  faire  parade. 
Sort  un  bogue  d'orient. 
Après  la  gambriade. 
Le  filant  sur  i'estrade, 
D'esbrouf  je  l'estourbis. 

{Chanson  argotique  de  ISîO.) 

BOULEVERSEMENT.  Cham- 
bard,   Chambardement. 

«  En  réalité,  le  chambard  que  les 
sociales  rêvent  se  borne  à  changer 
les  étiquettes,  à  recrépir  la  façade 
et  autres  fumisteries  du  même 
blot.  Avec  eux,  au  lieu  d'être 
exploités  par  un  patron,  on  le 
serait  par  l'État...  au  lieu  de  tou- 
cher notre  paye  en  pièces  de  cent 
sous,  on  nous  la  cracherait  en  bil- 
lets de  banque  baptisés  «  bons  de 
travail.  » 

{Almanach  du  Pire  Peinard,  1894.) 


BOU 


—  70 


BOU 


'<  Sur  nos  débris,  d'autres  races  sur- 
giront, qui  ne  comprendront  ni 
notre  histoire,  ni  nos  mœurs,  ni 
nos  sottises,  ni  nos  crimes.  Table 
rase  !  Le  jour  du  grand  cliambur- 
dement  est  proche.  Les  bruits  pré- 
curseurs des  tempêtes  s'élèvent  de 
toutes  parts.  » 

(Hector  France.) 

BOULE  VEKSER.  Chambarder, 
Chamberter. 

«  En  rentrant,  a  n'en  pouvait  pus 
parler  ;tu  penses  si  ça  l'avait  c/ju/n- 
oardée  d'avoir  coupé  à  la  rafle.  » 

n  II  a  chamberté  toute  la  tôle  et  ba- 
lancé la  cuvette  par  la  fenêtre.  »> 

BOUQUET.  Fleurant. 

BOURDON.  Fille  galante. 

B  O  U  K  G .  Bourgeois  *,  Vergne. 
V.  Ville. 

BOURGEOIS.  Les  expressions 
sont  multiples  pour  désigner  un 
bourgeois  et  diffèrent  selon  l'état 
ou  la  qualité  de  qui  s'en  sert; 
elles  sont  toujours  empreintes 
de  mépris  ou  de  moquerie.  L'ar- 
tiste dit  Epicier,  Mercier,  Philis- 
tin. V.  Arriéré;  l'homme  de 
lelti-es,  Harnais,  Prudhomme;  la 
petite  dame,  Monsieur,  Monsieur 
bien,  Type  ;  le  souteneur,  le 
bandit,  hiffard,  Pante,  Pantre  ; 
le  troupier,  Amateur,  Particulier, 
Pékin,  Pétrousquin  ;  enlin,  l'anar- 
chiste dit  Gavé,  Jouisseur,  Repu. 

<i  11  m'a  pourtant  toujours  semblé  à 
moi,  que  cette  propagande  ne  pou- 
vait avoir  deffet  que  dans  un 
monde  où  les  principes  de  la  Hévo- 
lution  eux-mêmes  ne  sont  rien,  et 
dès  lors,  de  quoi  peuvent  bien  s'in- 
quiéter les  farouches  llomais  de 
celui-ci?  » 

(Alkxakdk  IIkim-.) 

'<  Une  amie  lui  proposa  de  l'emme- 
ner à  un  dluer,  un  grand  dîner 
donné  par  des  messieurs  bien,  et 
elle  accepta.  » 

(SlvniMt.) 


'<  Figurez-vous  qu'un  <y/)e  s'est  toqui 
d'elle.  » 

(J.  Habni.) 

Du  biffard  éfoufTons  le  pèze!... 
Kt  s'il  veut  cribler,  on  l'apaise. 

(L.  DE  Bercy.) 

«  S'il  ne  s'agissait  que  de  refroidir 
Mnpanle  et  une  couple  de  largues, 
il  nous  aurait  emmenés,  pour  sûr.  » 

(P.  Mahalin.) 

«  C  que  c'est  encore  que  c'  particu- 
lier-\k  ?  Sommes  pas  des  pékins, 
ici,  mongarçon'?...  Pas  au  r'gimenl 
pour  faire  Vamaleur;  tendez?  scron- 
gnieugneu!  » 

(Ch.  Luoy.) 

Écrasons  sur  les  pavés 
Les  richards  et  les  gavés. 

(J.    RlCBEPIM.) 

Tous  ceux-là  qui  tenaient  le  faîte  : 
Le  corrupteur,  le  corrompu, 
Le  jouisseur  et  le  repu  ; 
Tous  aujourd'hui  sont  de  la  Tête. 
(Blédort.) 

BOURGEOISE.  Dabuche,  Dahuge. 
BOURGï:OISEi\IEXT.  a  la  papa. 

Il  est  des  excès  que  l'on  ose  : 
Il  ne  faut  pas  qu'on  s'ankylose 
A  faire  à  la  papa  la  chose... 

(L.  Dt  Bbrcy.) 

BOURRADE.  Renfoncement,  Trim- 
ballement. 

«  Il  a  reçu  un  fameux  renfoncement 
J'y  ai  lîlé  un  Irimballement  de  pre- 
mière dans  l'estome.  >> 

BOURRÉ  de  nourriture.  Gave, 
Gavé,  Gaviole. 

«  Pourvu  que  les  portes  du  bagne  ne, 
soient  pas  encore  ouvertes  (|uand 
nous  arriverons  !...  etcjue  lesforçats 
ne  soient  pas  déjà  garésl...  » 

(0.    MiBBKAU.) 

BOURRE  Al'.     Abbé    de   Cinq-] 
Pierres,  Abbé  de  Monte-à-regret^ 
Accordeur   de  la  camarde,    Ari'i 
coteur ',   Ucau-fils*,    lirimard'i 
Uuteur,  Chariot ,  Cocu  de  la  Veui 
Coupe-  toujours,     Emboureux 
Faucheur,   Marieux',  Mec  de 
Camarde,  Mec  des  gerbiers,  Pe 
ruquier  de  la  Sérieuse,  Roastre' 
Tûlart',  Tôle*. 


BOU 


—  71  —  BOU 


«  —  Et  pis  quoi?  j'irai  à  c^toberge  à 
l'abbé  de  Cinq-Pierres  [  » 

{Le  Crime  du  la  rue  Pierre- Leroux.) 

L'accordeur  de  la  Camard* 
>  Te  coupera  le  sifflet. 

La  Tulipe  TOfant  la  sieane 
Montée  eo  belle  et  bonne  cbiesne 
Elit  mieux  aimÀToir  on  serpent. 
Ou  le  beau-fils  '  qui  rompt  et  pend 
Ceox  qui  point  dans  leur  lit  ne  meurent. 

(ViDÉ.I 

Nou$  faudra  aller  sur  la  butte 
Porter  notre  poire  k' Chariot. 

(Mémoires  de  Goron. 

Pas  oe  sçarait  oingnons  peller 
Dont  Vemboureux'  lui  lompt  le  suc. 

(FbASÇOIS    VlLLOS.) 

Ciottalons  et  fai.>ons-nons  do  lard  ! 
Vivent  la  godaille  et  la  troncbe  : 
...  Peut-être  qu'un  jour  au  tolard  ' 
11  faudra  coqaer  notre  tronche. 

(L.    DE    BeBCV.) 

iette  sacrée  machine  qui  se  pro- 
mène à  travers  nos  départements 

je  l'ai  vue  en  Corse)  montée  comme 
une  automobile  par  le  père  Coupe- 
Toujours,  raccourcit  bien  des  torses 
et  tranche  bien  des  fils  de  vie.  » 

E.  Bebgebat.) 

—  Si  je  le  laisse  dehors,  pensa  l'as- 
rassin,  il  va  ameuter  les  environs... 
des  gendarmes  faisant  leur  ronde 
peuvent  passer,  et  ils  s'informe- 
ront... et  alors  gare  au  perruquier 
de  la  sérieuse...  Non!  je  ne  me  lais- 
serai pas  comme  ça  rafraîchir  les 

loudlles.  » 

(EbHOSB  LETELLEnai.) 

—  BOURREAU  DE   U.\RT.    Bé- 

Quillard',  Béquilleur'.  V.  Pen- 
dre, 

—  BOURRE.IU      DE      B.\GNE. 

Boye',  Toc. 

Ks  autres  la  crainte  de   mort  do- 

luina  sus  telle  honte.  lceu.\,  avoir 

1  belles  dents  tiré  la  figue,  la  mons- 

roient  au   boye',   apertement,  di- 

-  ins  :  Ecco  lo  fico.  » 

',RaBEL*1S,  L.    IV,    Ch.   ILV.) 

—  BOURRE.\U  QUI  NEST  PAS 
FILS  DE  BOURREAU.  Bince, 
Bingre,  Bingue. 

Et  pendant  que  1'  bingu*  i'  s'appr4te 
K  poser  son  doigt  su'  1'  boato% 


].'  marie  i'  dit  en  passant  sa  tète  ; 
V°là  Monsieur  1'  bon  '. 

(A.  B.) 

—  .\IDE-BOURREAD.  Mécani- 
cien, Photographe^  Soubrette  à 
Chariot. 

•  Parait  qu'avant  qu'  les  soubrettes  à 
Choj-lot  ayent  eu  l' temps  de  1"  bas- 
culer su' "la  Louisette,  il  a  dit  au 
revoir  à  la  tierce.  » 

<  Pour  moi,  tu  s'rais-t-y  l'  marie  des 
maries,  1'  costeau  des  costeaux,  du 
coup  que  ['photographe  t'a  agriché 
par  les  esgourdes  pour  te  coller 
r  kiki  dans  la  lunette,  tu  dois  d'jà 
avoir  el"  raisiné  figé.  » 

BOURRER  d'aliments.  Empaffer, 
Empiffrer,  Gaver,  Truffer.  Ces 
verbes  s'emploient  plus  spécia- 
lement sous  la  forme  réfléchie. 

«  Nous  allons  à  la  Courtille  nous  four- 
rer du  vin  sous  le  nez,  quand  nous 
sommes  bien  emparés.  » 

(ViOAL.) 

On  a  guioché  chez  les  comtesses. 
On  s'a  empiffré  auï  buffets. 

{Jebax  Ricnn.) 

Lui  qui  (/avait  pus  d°  cinq  mille  hommes 
Avec  trois  pains  et  sept  poissons. 
(In.) 

>  Ils  s'étaient  tellement  gavés  qu'ils 
s'endormirent  tous  trois  sous  la 
table.  » 

BOURSE.  Artichaut,  Artiche,  Bou- 
chon ',  Bougetle,  Bouline,  Cra- 
paud, Crépine,  Esquipot',  Filoche, 
Hane  ',  Morlingue,  Pelote,  Plotte, 
Pouchon,  Rat,  Redin,  Réduit  '. 

«  11  avait  un  cent  de  liavés  dans  sa 
poche  et  vous  y  avez  secoué  l'ar- 
tiche.  » 

(0.  MtTteua.) 

Ott  d'air  par  tu  te  rempliras 
Si  dans  ton  crapaud  y  a  pas  gras. 
[Litanies  du  cavalier.) 

«  La  plupart  des  bourses  des  campa- 
gnards sont  en  cuir,  d'où  crépine, 
dérivant  naturellement  du  travail- 
leur en  cuir,  c'est-à-dire  du  «  cré- 
pin.  >• 

(HicTOB  Fkakb.) 


BOU 


—  72  — 


BOU 


«  —  Si  ta  filoche  est  à  jeun...  » 

(E.  Sue.) 

«  Pendant    que    l'vieux   mettait   ses 
trottinettes  à  la  porte,  la  môme  lui 
avait  chauUVi  son  morlingue  dans  la 
fouillouse  de  son  alpaeue.  » 
(A.  B.) 

—    BOURSE    SECRÈTE   que  les 

condamnés  portent  à  même  la 
peau.  Mahomet. 

BOURSE     (LA).    Fourmilion    au 
bewre.  V.  Marché. 


—  JOLEIl  A  LA  BOURSE, 

Ire  le  beurre. 


Bat- 


-  QUI   JOUE 

Boursicoteur. 


A    LA    BOURSE. 


BOUSCULADE.  Chahut,  Cham- 
bard.  V.  Bagarre. 

BOUSCULER.  Chahuter,  Cham- 
barder, Chamberter,  Dinguer,  Sa- 
bouler. 

«  —Ne  me  chahute  pas,  je  ne  suis  pas 
dans  mon  assiette.  » 

«  —  Qui  est-ce  qui  est  encore  venu 
chamberter  mes  paperasses?  » 

«  Ils  trouvent  très  amusant  de  visiter 
les  brasseries  sans  rien  consommer 
et  de  tout  y  chambarder.  » 

BOUT.  Loubé.  V.  Jargon. 

«  —  Passe-moi  un  loubé  d' lapierpem 
pour  m'essuyer  le  foiron.  » 

—  BOUT  DE  CIGARE  OU  DE 
CIGARETTE.  Mégot,  Orphelin. 

Près  des  Uiéàtres,  dnns  les  gares, 
Entre  les  arpions  des  serfcots, 
C'est  moi  que  j'  cuelll'  les  bouts  d'  cigares, 
Les  culots  d'  pipe  et  les  mégott. 

(J.    KlCHKPIN.) 

—  BOUT  DE  PAIN.  Chignon. 

ï  suis  hen  partout.  Kj'  me  contente 
D'un  chignon  d'  pain  &  rliaqii'  repas. 
(A.  B.) 

—  JUSQU'AU  BOUT.  Jusqu'à  la 
garde.  Jusqu'à  la  gauche,  Jus- 
qu'à plus  soif. 

«  —  Vous  serez  consigné  jusqu'à  la 
gauche l...  C'était  son  »u>t  ce  «Jus- 


qu''à  la  gauche  »,  une  expression 
de  caserne  qui  ne  signifie  pa.-; 
grand'chose,  mais  personnifie  l'éter- 
nité. » 

(G.    CODBTELIHE.) 

BOUTE-EX-TRAIX.  Folichon- 
neur,  Rigolo. 

«  11  est  toujours  en  train,  c't  animal- 
là,  c'est  un  rigolo  comme  y  en  a 
pas  deux.  » 

BOUTEILLE.  Chandelle,  Chôlettc. 
Demoiselle,  Fille,  Flatteuse,  Gou- 
lotte.  Grande  fille.  Lampion. 

Viens,  je  te  paye  une  chandelle 
Dans  les  bosquets  de  Kanipouneaii. 

(  Vieille  chanson.) 

<<  Y  a  pu'  d'huile  dans  le  lampion,  dit 
Boizamort.  » 

(LAnlMIR.) 

L'avaloir  IraTaillait;  on  jouait  des  fourchetir 
Surtout  ou  pit.mchait.  Plus  de  douze  cholell- 
U'un  petit  tortu  blanc  des  plus  délicieux... 
(Pbotat.) 

—  BOUTEILLE  DE  VIN  BLANC. 

Blonde,  Dame  blanche. 

«  —  Une  dame  blanche,  dit  Gugussc 
au  patroQ  !...  Et  du  meilleur  ! 

(CavailU.) 

—  BOUTEILLE  DE  VIX  CACHE- 
TÉE. Bouchon. 

«  —  D'un  vieux  bouchon  mouillons- 
nous  le  cornet.  » 

—  BOUTEILLE  DE  VIN  ROUGE. 

Aubergine,  Betterave,  Négresse, 
Pivoine. 

«  —  Une  aubergine  par  ici,  nous  cre- 
vons de  soif!  » 

Moi,  c'est  du  rouge  !  A  la  care 
Dégringole  sanri  tarder 
Et  remonte  une  bell'rave. 

«  Encore  une  négresse  qui  avait  la| 
gueule  cassée.  » 

(E.  Zola.) 

'«    —    Allons,    séchons   encore    ui 
pivoine  a\&nt  d'aller  nous  coucher. 

—  BOUTEILLE  DE  VIN  VIBUI 

Bouillarde,  Houille. 

Ctf,  marptux,  gy,  nous  remouchons 
Te»  roiiillanles  et  la  criole 


BOU  —  TS   — 


BRA 


(Joi  parfame  ta  cambriole. 
Ho  !  salirergnes  et  bouchons . 

(J.    RlCHEPW.) 

—  DEMI-BOrTKILLE  .    Demies 

Fillette,  Petite  fille. 

Ej'  Tas  m"  payer  eun'  demi    d'  vieai, 
Ca  me  rmeltra  1°  coear  à  sa  place. 
(A.  B.) 

<i  j'  trouve  encore  un  mastroqaet 
D'ouTert,  je  m'  pave  eun'  petu  fille. 
(Id.) 

—  PETITE  BOUTEILLE  spécia- 
lement destinée  à  aller  cher- 
cher de  l'alcool.  Trotteuse. 

«  Toute  la  journée,  on  la  rencontrait 
cachant  sous  son  caraco  la  trotteuse 
dans  laquelle  elle  se  faisait  servir 
six  sous  de  goutte.  » 

—  BOUTEILLE  VIDE.   Cadavre. 

■  A  Taube.  il  se  retrouva  couché  sous 
la  table  du  petit  salon  au  milieu 
d'un  nombre  incalculable  de  ca- 
davres. » 

{Pari»  la  nuit.) 

BOUTIQUE.  Boucard,  Boutanche, 
Boulange,  Bouterne,  Bouloche, 
Boutogue,  Boutoque,  Piaule,  Plan- 
que, Tôle. 

L'a  seal  sentimeot  t'anim'ra. 
Celai  de  griuchir  goardement  : 
Joroe  et  sorgue  ta  poisseras 
Boucarl  et  balte  cbenument. 

(  VlDOCQ.) 

Qui  sont  ces  pègres-U  î 
Des  griacbisseurs  de  bogaes 
Esqainteurs  de  bautogues  ; 
Le*  conobres-tu  pas  ? 

(  Vielle  chanson  d'argot.) 

•  On  l'a  fabriqué  pour  fric-frac  d'une 
boutanche  de  lartonnier.  » 

—  BOUTIQUE  DE  RECELEUR. 

Fouraillis,  Moulin. 

J'enflaqae  sa  limace. 

Son  bogue,  ses  rmsques,  ses  passes, 

Rt  fas  au  fouraillis. 

{Chanson  argotique  de  fSfù.) 

—  BOUTIQUE  FOR-\INE.  Lan- 
dière. 

BOUTIQUIER.  Boucardier,  Siam. 
La  tdle  était  bath  à  faire,  le  bou- 


cardier  et  sa  marque  étaient  partis 
à  la  cambrouse.  » 

BOUTOX.  Bondin. 

—     BOUTOX       DE     CULOTTE. 

Loque. 

—  Tumeur.  Bonbon,  Bourgeon, 
Jutant,  Meringue.  V.  Abcès. 

—  A  la  lèvre.  Babouin. 
BOUTOXXER.  Bondiner. 

.1  —  Tu  sais,  mon  homme,  rondine 
ton  alpague  :  il  fait  friot  ce  soir.  » 

BOUTONNIÈRE.  Perlûtte  (arg. 
des  tailleurs). 

BOUVIER.  Traîne-cocus. 

«  Le  jour  du  grand  marché,  les  traîne- 
cocus  encombrent  les  bistrots  de  la 
rue  d'.\llemagne.  » 

BRACELET.  Tire-mirettes. 

1  Ah  '.  la  sœur  !  a  Tsait  l'ser  au  ténor 
telfment  qu'  tous  les  brocants  du 
lustre  regiclaient  de  son  tire-mi- 
retles.  » 

BRACONNIER.  Braco. 

»  C'est  pas  qui'  soit  feignant,  mais  il 
est  braco  dans  l'âme.  » 

BR.VGUETTE.  Boutique,  Fenêtre, 

Tabernacle. 

«  Il  était  entré  en  scène,  sa  boutique 
déboutonnée.  » 

«  Fermez  le  tabernacle,  l'oiseau  va 
s'envoler.  » 

BRAILLARD.  Gueule  d'empeigne. 

BRAILLER.  Cribler.  \.  Crier. 

BRANCARD.  Jambe. 

«  En  s'  pelant,  le  gaille  a  cassé  une 
des  jambes  de  la  chignole.  » 

BRANLE-B.\S.  V.  Bonleverse- 
ment. 

BRAS.  Abati,  Abatti,  .Aile,  Aile- 
ron, Anse,  Ballant,  Demi-aune, 
Liant,  Nageoire. 


BRA 


—  74  — 


BRI 


Kl'  travail...  cest  ça  qui  nous  crève, 
Mèra'  les  ceux  qu'est  les  mieux  bâtis, 
V'Ià  porquoi  que  j'  m'ai  mis  en  grève... 
Hespec'  aux  abattis. 

(A.  B.) 

(I  —  Appuie-toi  sur  mon  aile,  et  en 
route  pour  Châtellerault  !  » 

(K.  Laiiicue.) 

,(  _  offie  ton  anse  à  madème !  » 

«  Rester  toute  la  journaille,  la  demi- 
aune  tendue,  à  la  porte  d'une  ra- 
tiche,  ça  m'irait  pas.  » 

'<  —  Regarde-uioi  ça!  si  i'  crosse  avec 
ses  nageoires  écartées  !  » 

BRAVE.  Altèque",  D'attaque,  Gar- 
çon, Gars,  Gas,  Homme,  Mâle, 
Poilu,  Qui  a  des  c.lles  ou  du  poil 
au  cul  (obscène),  Qui  en  a,  Qui 
est  là,  Qui  n'a  pas  froid  aux 
châsses,  aux  mires,  aux  yeux, 
Zigue. 

»  —  T'y  fie  pas,  i'  n'est  pas  épais, 
mais  il  est  mâle  :  il  en  a.  » 

Les  voici  les  iconoclastes. 
Les  boas  poilus  audacieux. 

(L.  DE  Berct.) 

C'est  nous  les  joyeux, 
Les  petits  joyeux. 
Les  petits  mat-lous  qui  n'ont  pas  froid  aux  yeux  I 
(A.  B.) 

BRAVO!     int.      Bath  !    Chic! 

Chouette!  Chouetto  !  Gigot  !  Mouth  ! 
Vrf! 

«  —  Mets-y-en  un  coup  dans  la  tire- 
lire !  Là  !  touché,  gigot  !  » 

BRAVO,  subs.  Foin,  Tabac,  Zinc. 
V.  Applaudissement. 

BRAVOL'RK.  Couille,  Couilles, 
Poil,  Santé. 

On  sait  bien  qu'i'  n'y  a  q'  les  fripouilles. 
D'vant  r  danger,  pour  avoir  d*;»  couille». 

{!'.    pAILLKTTt.) 

o  Comme  j'étais  fatigué,  ^e  me  tenais 
mal.  Thérèse,  qui  allait  et  venait, 
me  redressa  le  menton  d'une  talochi- 
amicale,  en  disant  : 

,-  Du  pot7,  vpypns  petit,  i\xpûil\ 


Puis  elle  reprit  le  fleuret  et  se  mit 
en  garde  a  ma  place.  » 

(J.   RlCHEPlil.) 

BREDOUILLE.  Carton. 

«  Hier,  a  r'montait  carton  :  a  n'avait 
môme  pas  dégoté  eune  poire  pour 
y  raquer  sa  consomme.  » 

BREDOUILLEMEIXT.  Bafouil- 
lage, Cacafouillage,  Cafouillage. 

i<  Là  un  grand  sec  l'interrogea  sévè- 
rement. 11  répondit  par  le  même 
bafouillage  à  base  d'anglais.  » 

(JeAS    JlLLlE.N.) 

BREDOUILLER.  Bafouiller,  Ca- 
cafouiller,  Cafouiller. 

«  Y  a  pas  plan  d'entraver  une  broque 
de  c  qu'i'  bonit  :  i'  bafouille  comme 
une  gonzesse  en  digue-digue.  >» 

BREDOUILLEUR.      BafouilleWy 

Cafouilleux. 

BRETAGXE.  Brut  us. 
BRETELLE.  Soutenante. 

—  BRETELLE   DE  FUSIL.  Tra- 
mant (arg .  de  Saint-Cyr). 

BRETON.   Nigousse,  Tête  à  poux. 

»  C'était  un  nigousse,  un  breton  bre- 
tonnant,  sale  comme  un  peigne 
mais  brave  comme  un  lion.  » 

BRIGADIER.  Cabji,  Cabot. 

—  BKir.ADlElt  -  FOURRIER. 

Brig-four,  Tambour. 

—  Rnir.AUlER     I>E    PRISON. 

Gri/fcur',  Gri f fleur ' . 

BRIGAM).  Hèrard',  Escarpe,  Fer- 
lampier,  Godin.  V.  Bandit. 

BRILLANT,  subs.  lUamc.  \  .  Dia- 
mant. 
—  Adj.  Chocnosof,    FlamlMrt. 
V.  Bean. 

BRILLER.  (I*arallre).  Flambt 
Frimei',  Jouer,  La  donner,  Lajett 
Péter. 


BRI 


BRO 


Des  raretés  qu'on  offre  à  des  filles 
qui  aiuient  à  flamber.  » 

(Balzac.) 

_#  —  Eh  ben  !  mon  vieux,  t'en  as  une 
R    pelure  et  des  brocants,  ca.jouel  ça 

pelte  1  ah  !  tu  la  donnes,  sans  char. 

t'es  bathl  » 

T"as  p'I'-éf  élé  r  cheval  d'Ernesse 
<^aand  i'  la  donnait  dans  les  camps? 
(A.  B.) 

BRIMADE.  Séance  des  cotes  (arg. 
des  polytechniciens). 

BRIMBORIO.X.  Bricole,  Braque, 
Broquilte. 

«  Il  passe  son  temps  à  regarder  les 
bricoles  que  les  camelots  étalent 
sur  le  trottoir.  » 

(Le  Pilori.) 

a  Quéqu'  c'est  qu"  ces  hroquilles-là'*. 
ca  vaut  pas  un  pet  d'  lapin;  c'est 
d' la  roustissure.  » 

BRIS.  Esquinte,  Esquintement. 

«  Le  fric-frac,  V esquintement  des 
lourdes,  ça  lui  va  ;  mais  le  dégrin- 
golage  à  la  dure,  sur  le  rade,  il  ne 
faut  pas  lui  en  parler.  » 

BRISÉ.  Esquinté. 

«  —  J'étais  esquinté...  Voilà  vingt- 
((uatre  heures  que  je  n'ai  rien 
mangé.  » 

(Andbé  Thecbi£t.) 

BRISER.  Esquintei',  Frangir'. 

«  lis  avouèrent  avoir  été  payés  pour 
tout  esquinter  dans  le  cabaret.   » 
(Le  Journal  du  Peuple.) 

BROC  de  vin.  Commissaire'^,  Mo- 
ricaud  *,  Petit  homme  noir'. 

"  Depuis  l'Ambigu  jusqu'au  théâtre 
Beaumarchais  et  dans  les  quartiers 
voisins,  un  broc  de  vin  ou  une 
pinte  s'appelle  un  cotnmissaire*. 

(DcFLOT.) 

<«  —  Bourgeois,  ajouta  Boizamort, 
passe-nous  un  petit  homme  noir  '.  » 

(Ladiuib.  ) 

BROC AXT AGE.  Ghinage,  Panas, 


BROCANTER.  Bibeloter,  Chiner. 

«  II  bibelote  toute  l'après-midi  autour 
de  l'hôtel.  » 

(Le  Rappel.) 

BROCANTEUR.  Chineur,  Four- 
gat,  Fourgue,  Panailleux,  Pom- 
madeur. 

«  Le  brocanteur,  achetant  les  meubles 
brisés  ou  vermoulus  et  mastiquant 
leurs  défauts  avec  de  la  gomme 
laque,  du  vernis  ou  de  la  cire,  s'ap- 
pelle, dit  Pélin,   un  pommadeur.  » 

«  Le  peuple  de  Paris  appelle  marchés 
aux  puces  ou  marchés  pouilleux 
ceux  que  tiennent  les  panailleux  en 
dehors  des  fortifications.» 

«  C'était  la  foire  à  la  ferraille,  tous  les 
fourgats  avaient  étalé  leur  camelote 
sur  le  canal.  » 

BROCHURE  clandestine.  Mar- 
ron '. 

BRODER.  Brodancher. 

Son  frasque  aussi  sa   lisetle, 
Lonfa,  malura.  dondaine. 
Et  ses  tirants  brodanchés, 
Lonfa,  raaiura,  dondé. 

(VlDOCQ.) 

BRONCHER.  Mouffeter,  Mouveter. 

«  Les  autres  avaient  beau  l'engueu- 
ler, il  ne  mauve  tait  pas.  » 

(H.    HABTI.N.) 

BRONZE     MONNAIE    DE). 

V.  Billon. 

BROSSE.  Couenne  de  lard',  Tas 
de  pointus. 

BROUETTE.  Choucarde. 

«  —  Prenez  le  pinceau  et  la  choucarde 
et  suivez  le  brigadier  à  la  corvée 
d'écurie.  » 

(G.    HlRREHT.] 

BROUILLARD.  Abrouart'. 
BROUILLE.  V.  BisbUle. 
BROUILLER    (SE;.   Se  plaquer. 

—    vous    ÊTES    BROUILLÉS? 

l'agrafe  OU  la  ficelle  est  cassée  ? 
V.  Abandonner. 


BRU 


—  76  — 


BRU 


BRUIT.  Barouf,  Boucan,  Bousin 
ou  Botizin,  Chabanais,  Chahut, 
Chambard,  Foin,  Harmone,  Mu- 
sique, Ogyion,  Pet,  Pétard,  Po- 
tin, Radada,  Raffut,  Schpromme, 
Schproume,  Tabac,  Zinc. 

«  Tout  le  monde  gueulait  là-d'dans; 
ça  f'sait  un  barouf  \  » 

Que  chahut  d'main  dans  Paris, 
Oh  !  la  la,  que  bouzin  d'  voleurs  ! 
(Jehan  Rictus.) 

Ah  !  ça  prend  dans  les  rues  ? 
Le  chabanais,  ça  mousse. 

(V.  Sahdou.) 

Et  c'est  du  schpromme...  et  d' la  jactance 
Et  du  chambard...  et  Aa  potin... 
Ah!  la  salope!  Ah!  la  pulain!... 
J'  yen  foutrai,  moi,  d'  la  rouspétance. 
(A.  B.) 

l's  tonss',  i's  crach',  i's  font  du  foin  '. 
l's  éternu'nt  :  —  Dieu  vous  bénisse. 

(iD.) 

Mais  j'  me  raisonn',  car  tôt  ou  tard, 
Populo,  il  aura  la  belle  : 
D'jà  Jaurès  veut  fair'  du  pétard. 
Ou  verra  comment  qu'y  s'appelle. 

(J.   RlCTUB.) 

(I  —  Tu  sais  comme  elle  est  gentille, 
j'ai  pas  voulu  lui  faire  de  tabac.  » 

(II.    LWBDAN.) 

(I  Elle  fut  saluée  par  une  quadruple 
salve  de  bravos  :  un  zinc  formi- 
dable. » 

—  FAIRE  DU  BRUIT.  Boucaner, 
Bousiner,  Chahuter,  Chambar- 
der, Chamberter,  Péfarder,  Po- 
tiner. 

«  Oh  !  c'ite  vie!  on  chahute  toute  la 
sorgue  dans  c'tte  usine-là!  on  bou- 
sine,  on  boucane  I  c'est  à  qui  rous- 
pèt'ra  r  pus  fort.  » 

C'est  nous  qui  somm'i  les  gardes 

Municipaux  ; 
Droits  comm'  des  hallebardes 

Sur  uo!<  cliovaux, 
l'euple,  ^i  tu  pétantes, 
NouH  montrona  aux  badauds 
Que  c'eot  pas  d)>«  manchots, 
1.08  gard's  municipaux. 

(I..    DR    RiRCT.) 

—  Nous  avons  jugé  inutile 
d'indiquer  ici  les  innom- 
brables   onomatopées    par 


lesf^uelles  on  désigne  les 
bruits  de  toutes  sortes  :  elles 
n'appartiennent  point  à  l'ar- 
got et  on  les  trouve,  du 
reste,  dans  tous  les  diction- 
naires français. 

BKULER.  Riffauder,  Biffer,'  Rif- 
fler,  Ruffer. 

«  —  Tu  m'embf^tes!...  C'est  de  la  du- 
perie... Je  vais  riffauder  le  bocard, 
et  en  grand  !  » 

(G.  Ohmt.) 

—  BRULER  LKS  PIEDS  à  quel- 
qu'un pour  obtenir  son  argent. 
Suager  ou  Mettre  en  stiage. 

'<  Si  j'avais  refroidi  tous  les  garna- 
fiers  que  j'ai  mis  en  stiage,  je  n'au- 
rais pas  le  taf  aujourd'hui.  » 

(ViDOCQ.) 

—  BKULER  U.\  CAD.WRE  pour 
le  faire  disparaître.  Le  déména- 
ger par  la  cheminée. 

«  Ils  finirent  par  avouer  qu'ils  avaient 
déménagé  la  baronne  par  la  chemi- 
née, parodiant  ainsi  d'une  façon 
macabre  une  expression  populaire 
dont  se  servent  les  pauvres  gens, 
brûlant  leurs  meubles  plutôt  que 
d'en  laisser  profiter  un  propriétaire 
inhumain  et  rapace.  » 

(J.     PlANKI.1.1.) 

—  BRULER     SES     MEUBLES 

lorsqu'on  a  reçu  congé.  Démé- 
nager par  la  cheminée.  V.  la 
citation  précédente. 

BHIIME.  Abrouart*. 
BUL'iXE.  Sorne.  V.  Nuit. 

—  A  LA  BRU.\E.  A  la  neiiUU, 
A  la  sorgue,  A  la  sorne. 

BRUSQUE.  Efibrouffenr. 

u  II  est  un  peu  esbron/feur.  Par 
momeuts  on  croirait  (|u'il  va  tout 
casser;  mais,  au  fond,  ça  n'est  pas, 
un  méchant  homme. 

BRUSQUEMENT 

D'esbrouffc. 

l.e  niant  tur  l'oktrade 
D'esbrouf  je  l'ettourbis. 
(  Vieille  chanson  argotique  de  tStùA 


A   Vesbrouffèl 


BRU  —  1 

BRUSQUER.  Esbrouffer. 

«  A  peine  était-il  au  quartier  depuis 
une  heure  que,  déjà,  il  avait  trouvé 
le  moyen  de  se  faire  esbrouffer  par 
un  adjudant  qui  lui  avait  collé 
quatre  jours.  » 

BRUTAL.  Cheval,  Cosaque. 

«  —  Allez  donc  un  peu  plus  douce- 
ment, espèce  de  cosaque'.  » 

{Paris  la  nuit.) 

BRUYAXT.  Boucanier,  Bousineur, 
Chahuteur,  Pétardier. 

«  Une  bande  de  boucaniers  descendait 
en    hurlant    le    boulevard    Saint- 
"    Michel.  » 

{La  Cocarde.) 

«  Est-on  bousineur  dans  ce  bahut-ci  ?  » 
{Les  Institutions  de  Paris.) 

«  —  J'ai  ici  une  clientèle  de  vieux 
messieurs,  des  négociants  mariés 
que  je  retrouve  à  jour  fixe  aux 
mêmes  endroits,  dont  je  connais 
les  petites  habitudes...  C'est  ma 
rente  et  c'est  le  plus  sur.  Avec 
ceux-là,  y  a  jamais  de  danger, 
pourvu,  qu'on  soit  discrète  et  pas 
pétardière,  c'est  comme  cela  qu'on 
se  les  attache.  J'appelle  ça  mon 
fixe...  Le  reste,  c'est  du  casuel...  » 

(0  Mktésier.) 

BUREAU.    Meuble.)  Burlin,  Bur- 

l'mgue,  Care  à  fafiols. 

—  Pièce    où    ion   travaille. 

Boîte,  Burliiigue. 

"  Je  jaspinerai  sur  ton  gniasse!  Et 
pas  plus  tard  que  demain  au  bur- 
linrjue  du  quart.  » 

(0.  Mkt(::5IIB.) 

—  BUREAU   DE    PLACEMENT. 

Enfonçoir,  Planque  à  larbins. 
Suce-larbins. 

"  Des  bonniches  qu'on  sait  pas  d'où 
qu'a  viennent  et  qu'on  a  été  cher- 
cher au  suce-larbins.  » 

—  BUREAU      DE     REMPLACE- 
MENT      MILITAIRE.        Trou 

d'of/re'. 

«  Les  «   ogres  »   étaient  les   agents 


—  BUV 

de  remplacement,  les  marchands 
d'hommes;  et  leur  office  s'appelait 
trou  d^Of/re  *.  » 

—  BUREAU    DE    NOURRICES. 

Étal. 

«  —  Allez  kX'élal,  lui  dit-elle,  et  choi- 
sissez-en une  de  la  campagne,  dans 
les  vingt-cinq  ans.  » 

—  BURE.\U    D  ÉCRIVAIN   PU- 
BLIC. Capine'. 

BUREAUCRATE.  Buveur  d'encre, 
Rond  de  cuir. 

«  Lacroix  dit  que  les  buveurs  d'encre 
sont  les  sous- officiers  comptables; 
c'est  aussi  les  écrivains,  les  bureau- 
crates, les  hommes  de  lettres.  » 

BUTIN.  Plue'. 

BUTOR.  Bajaf.  V.  Grossier. 

BUVETTE.  Bibine,  Bouchon. 

«  Sur  une  porte,  garnie  de  petites 
vitres  recouvertes  d'un  rideau 
transparent  aux  couleurs  indécises, 
au  tissu  rongé  par  le  temps,  on  lit 
le  mot  Bibine.  » 

(Macé.) 

«  Dans  un  petit  bouchon  avoisinant 
les  fortifications,  l'assassin  avait 
fait  une  courte  halte.  » 

{Le  Cri  du  Peuple.) 

BU'VEUR.  Adroit  du  coude,  Bibard, 
Bibassier,  Boyau-rouge,  Cheulard, 
Entonneur,  Entonnoir,  Entonnoir 
à  pattes,  Étouffeur,  Pioleur,  Li- 
chard,  Soiffard.  V.  Ivrogne. 

Adroit  du  coude  et  l>ou  garçon, 
De  personne 
Il  n'accepta  de  leçon  :... 
Il  en  donne  I 

«  C'étaient  deux  bourguignons  rou- 
geauds, deux  solide?  boyaux-rouqes 
dont  on  ne  devait  pas  avoir  facile- 
ment raison.  » 

(KOIKADCC.) 

«  Il  VOUS  tiendra  tête,  verre  en  main, 
autant  que  vous  voudrez  :  c'est  un 
vrai  entonnoir.  » 

(G<    UlRBlilT.) 


BUV 


—  78  —  BUV 


«  Ce  sacré  soiffard  se  portait  comme 
un  charme. 

(E.  Zola.) 

—  BUVEUR    D  ALCOOL.    Cam- 
phrier, Schnikeur. 

n  Mezigo  est  pas  camphrier  :  j'  pré- 
lére  1'  pive  !  » 

«  Son  daron  était  tout  c'  qu'y  a  de 
schnikeur.  » 


—  BUVEUR    DE    BIÈRE.    Boc- 
keur. 

a  Plus  on  va,  plus  on  voit,  le  soir, 
augmenter  aux  terrasses  le  nombre 
des  bockeurs.  » 

—  BUVEUR    D'EAU.    Grenouil- 
lard. 

En  dehors  des  gourdifloti;. 

Des  grenouillards  et  des  flottes. 

y  a  des  trucs  bien  rigolos. 

(Blëoobt.> 


ÇA.  Cinqni\  V,  Cela. 

—  COMME  ÇA.  Commac  ou  Com- 
maque  (du  provençal  comme 
aco). 

C'est  pas  avec  un'  poir"  commac 
Et  des  vannes  comm'  t'en  envoyés 
Que  tu  peux  frimer  à  U  mac. 

CABAXE.  Canfouine,  Case,  Coys  ', 
Piaule,     Taule,      Tôle,     Turne. 

CABAXOX.    Cellotte.    \.  Cellule. 

CABARET.  Abreuvoir,  Bar,  Bibine, 
Bousin,  Bousinfjot,Cabermont,  Ca- 
bermuche,  Caboulot,  Camphrier, 
Coys",  Mine  â  poivre.  Piaule, 
Tapis',  Tôle. 

«  Les  bars  pullulent  dans  les  ^andes 
villes;  on  y  boit  du  café,  de  l'ab- 
sinthe et  des  liqueurs  fortes.  » 

(Hector  F«i:<ct.) 


«  Il  allait  à  a  La  Puce  qui  renifle  »,  un 

f)etit  bousingot  où  il  y  avait  un  bil- 
ard.  » 

(E.  Zola.) 

'c  Le  camphrier  est  un  sale  débit  de 
liqueurs  atroces  à  un  sou  le  verre 
et  à  dix-sept  sous  le  litre.  Le  cabou- 
lot ne  diffère  du  camphrier  que  par 
sa  moindre  importance  comme 
établissement.  >• 

iCastilion.) 

«  Le  partage  réalisé,  ils  se  rendent 
isolément  à  la  piaule  pour  nettoyer 
leur  chaussure,  précaution  néces- 
saire contre  les  curieux  et  les  gen- 
darmes, n 

(G.  Mict.) 

'<  —Allons  boire  un  coup  à  la  tôle  de 
la  mère  La  Retourne.  » 

—  C.VBARET  OU  SE  RËUMS- 
SENT  LES  VOLEURS.  Tapis 
franc*. 


CAB 


—  80 


CAB 


—  CABARET  SERVI  PAR  DES 
FEMMES.  Vacherie. 

«  Il  passait  ses  soirées  à  courir  les 
vacheries  du  Quartier  Latin.  » 

(E.  Duiiug.) 

—  ALLER  I)E  CABARET  EN 
CABARET .  lierlauder,  Va- 
drouiller. 

«  —  C'est  un  ivrogne,  ma  pauvre 
dame,  un  ivrogne  qui  herlaude 
jusqu'à  ce  qu'il  soit  pion.  » 

(P.    DOUEBC.) 

Allons,  c'est  assez  vadrouiller. 
Viï'ment!  on  rentre  à  l'atéier. 

(P.  Paillette.) 

CABARETIER.  Bistro,  Bistroc, 
Bistrot,  Caberinont,  Cahermuche, 
Chandevin,  Chand  de  vin,  Mal- 
tais, Mannezinc,  Mannezitigue, 
Mannstringiie,  Mastroc,  Mastro- 
quet,  Minzingo,  Minzingue,  Min- 
zinguin,  Ogre,  Piaulier,  Piauleur. 
Teinturier,  Tapissier  *,  Taulier, 
Tôlier,  Troc,  Troque,  Troquet, 
lingue. 

«  J'  rapplique  chez  le  bistrot  pour 
attendre  Cécile.  > 

«  —  Tu  te  goures,  dit  l'ancien  disci- 
plinaire; embarbons  chez  le  mal- 
tais, je  t'expliquerai  le  flanche  en 
suçant  une  alfa.  » 

Et  d'  (il  en  aiguille 
Chez  r  ma/m'  ziM^ueonrappliqu'  viv'nienl. 

(E.    lubKRT.) 

«  Ayant  cuvé  sa  lourde  ivresse  sur 
une  banquette  de  mastroquet  des 
Halles,  elle  rentrait  à  son  garno.  > 
(J.  RicHiriN.) 

«  Le  roi  est  un  bon  zigue  qui  protège 
les  tninziriffuins.  » 

(Cauiimol,) 

«  —  Ohé  !  V  piaulier  \  un  kiie  de  pive 
pour  des  aminches!  » 

*  Les  chifloiiniers  donnent  ce  nom 
d'ogre  à  celui  qui  achète  le  produit 
de    leurs     recherches     nocturnes 

{lour  les  revendre  en  gros.  11  fut  un 
einps  où  ce  nom  était  svnonyme 
de  receleur.  Dans  ce  but,  Vogre  pos- 


sédait à  côté  de  son  établissement 
d'achat  de  chiffons  un  débit  de 
liqueurs  qu'il  faisait  gérer  par  un 
affidé  ou  un  compère;  il  y  recevait 
clandestinement  les  malfaiteur> 
qui  apportaient  là  le  produit  d' 
leurs  rapines.  » 

(Castilloh.) 

«  Et  pendant  que  1'  taulier  était  des- 
cendu à  la  cave,  i's  y  ont  fauch. 
tout  l'auber  qu'y  avait  dans  le 
rade.  » 

«  —  Je  te  paie  un  denii-setier  du 
broc  chez  le  teinturier  du  coin.  » 

Chez  un  p'tit  troquet 
Nous  allons  diner,  n'étant  pas  riches.... 

(EuG.  Lemehciir.) 

Chez  un  zingue  un  peu  huppé, 
Où  c'  qu'  y  a  un  canapé, 
Ou  en  a  pris  un'  biture! 

«  C'est  le  piauleur  ou  cabaretier  qui 
les  protège  en  cachant  les  engins, 
les  fusils;  et  les  habitants  des  vil- 
lages, des  hameaux  les  ménagent 
par  crainte.  » 

{(i.   Macé.') 

CABIXE.  Canijatte,  Case. 
CABIIVET.   (Bureau.)    Burlingue. 

—  CABINET  DE  SOCIÉTÉ.  FoU- ^ 

toir  (obscène). 

—  CABINET  D'AISANCE.  Chiot'\ 

tes.    Garde-manger ,     Gogue»^ 
Goguenùts  ,    Gras  ,    Mousserié 
Suméro  cent.  Restaurant  à 
bours.  Sacristie,  Téléphone,  W^ 
C,  Water-closet  (anglicisme). 

«  Tout  au  plus,  sont-ils  d'avis  qi 
de  temps  à  autre,  on  répare  U 
chiottes  et  nettoie  les  cuvettes 
les  bouffe-galette,  les  richards 
les  patrons  foirent  et  déguoulent» 
(Almanach  du  Père  Peinard.) 

«  —  Et  puis,   s'écria  Clarisse  à  bc 
d'arguments,    tu    peux   porter 
boniments  uu  garde-manger.  » 
(E.  DoBut.) 

«  —  Quoi  alors'.'  où  c'est  «|u'  c'< 

t|u'on  va  pouvoir  briffer? 
—  Dans  les  gogues  !  !  !  hurla  le  bri( 

dier.  » 

(U.  CoaiTtuHi.) 


CAB 


—  81 


CAD 


Si  nos  doch'  étaient  moins  vieilles, 

On  les  f'rait  plaiser; 
Mais  les  pauv'  louToqu's  balaient 

Les  gras  d'  nos  laisées. 

(J.    RlCHEPlX.) 

—  SIÈGE       DES     CABINETS. 

Trône. 

Et  je  Teux  mourir  sur  le  Irône 
Avec  mes  papiers  ù  la  raaiD. 

{Chanson  du  Maire  d'Eu.) 

—  ALLER  AUX  CABINETS.  Al- 
ler à  ses  affaires.  Aller  à  la 
débourre,  Aller  effeitiller  des 
roses,  où  le  roi  va  à  pied,  Aller 
voir  Bernard,  mettre  une  lettre 
à  la  poste.  Écrire  au  pape  à  Ro- 
me, à  Saiiit-Pierre.  V.  Gbier. 

CABRIOLE.  Galipette. 

Tous  les  lundis,  j'allais  au  bain, 
Chez  Fill'r?,  fair'  des  galipettes. 

"^(A.  B.) 

CACHER.  Carer,  Carrer,  Étouffer, 
Mettre  àlacare,  Mettre  en  planque, 
Mucher,  Planquer. 

«  —  Méfie-toi,  le  quart-d'œil  viendra 
bientôt  faire  une  perquisition. 
Carre  surtout  les  boucles  d'oreil- 
les. » 

(GOROS.) 

«  Ts  mettent  à  la  carre  leur  crous- 
tille et  leur  perlot.  » 

«  Les  truqueuses  planquent  leur 
pognon  dans  leurs  bas.  » 

—  CACHER  EXTRE  SES  JAM- 
BES, sous  ses  jupes.  Enquiller. 

—  SE  CACHER.  Aller  à  Cacfian, 
on  dit  aussi  par  rapproche- 
ment Aller  Arcueil,  Se  bastin- 
;/uer  (arg.  des  marins), Se  carer. 
Se  carrer,  Se  détroncher,  Se 
planquer. 

Faut  qil'  yaille  Arcueil  pendant  un 
marque.  » 

—  Care-toi,  la  police  te  cherche  !  » 

r  n'  s'était  pas  détronché  à  temps 
et  il  a  reçu  la  caillasse  en  pleine 
poire.  » 

On  n'avait  pas  vu  deux  launes  qui 
s'étaient  planqués  derrière  la  pi- 
coose  et  on  a  été  fait  marrons.  » 


CACHETTE.  Cave,  Carette,  Carre, 
Carrelle,  Planque. 

«  Les  chauffeurs  riffaudaient  les  ar- 
pions  des  panas  pour  leur  faire 
iDonir  où  qu'était  la  planque  où  i's 
curaient  leur  aubert.  » 

«  .l'ai  mis  1'  doigt  su'  la  care  au  pèse.  » 

-■  Sons  le  lit  de  camp  de  la  salle  de 
police  était  creusée  une  carelte  où 
les  hommes  punis  cachaient  des 
cartes  et  du  tabac.  » 

CACHOT.  Cachemar,  Cachemince, 
Cachemitte,  Cachemuche,  Cali- 
jatte,  Jetard,  Mitard,  Mite,  Mitre, 
Schtard. 

«  Je  me  suis  fait  barbe  et  pègre.  J'ai 
boulotte  de  la  calijatle.  » 

(0.  Métésieb.) 

«  —  Je  vais  y  descendre,  aujefardl  » 

(G.    Coi'RTELINE.) 

«  Les  launes  l'ont  poissé  et  l'ont  fait 
plumer  au  mitard.  >< 

«  Après  quinze  jours  passés  au  mite, 
ça  fait  du  bien  de  prendre  un  peu 
lair.  » 

«  —  Ne  répliquez  pas,  tonna  le  sous- 
off,  ou  je  vous  colle  au  schtard.  » 

CACHOTTERIE.  Messe  basse. 

«  Elles  s'isolaient  dans  un  coin  de 
l'atelier;  et  c'étaient  d'intermi- 
nables messes  basses,  dont  s'inquié- 
taient leurs  camarades.  » 

{Gil  Bios.) 

CADAVRE.  Bouquet  %  Macchabée, 
Rebouis,  Refroidi. 

«  J'avais  beaucoup  à  m'occuper  du 
repêchage  des  macchabées  de  la 
Seine.  » 

(GoROS.) 

Dans  une  immense  fosse 
On  apport'ra  les  refroidis 
Uu'on  erapil'ra  par  grosse. 

(A.  B.) 

—  CADAVRE  DE  FORÇAT,  Pa- 
lourde engourdie. 

—  CADAVRE    D'INDIVIDU  RI* 
CHE.  Saumon. 


—  82  — 


CAF 


_     CADAVRE     EXPOSÉ     à     la 

Morgue.  Artiste,  Figurant. 

«  Douze  dalles  destinées  à  recevoir 
les  cadavres  que  les  affreux  ga- 
vroches, habitués  de  ce  lugubre 
théâtre,  appellent  les  artistes.  » 

(Fortuné  du  Boisgobbv.) 

«  —  Ton  homme  est  pas  rentré  de- 
puis trois  jours,  dit  Fouinard.  Ya 
voir  au  Musée  des  Refroidis  ;  il  est 
peut-être  parmi  les  figurants.  » 

CADENAS.  Orapaud. 

CADET,  subs.   Bouchon,  Haricot. 

«  Le  cadet  est  généralement  appelé 
bouchon  parce  qu'il  bouche  la  série 
des  rejetons.  » 

«  —  Envoie  Vfiaricot  nous  chercher 
du  perlot.  » 

CADRE  de  portrait.  Pelure  de 
poire. 

CADUC.  Dégommé.  V.  Décrépit. 

CAEIV.  Canelle. 

«  _  Et  vous  me  balancerez  la  lazagne 
au  castu  de  Canelle.  » 

(VlDOCQ.) 

CAFARD.  Fumeron. 

CAFÉ.  (Boisson.)  Cahoua,  Cahouah, 
Caoudji,  Demi-deuil  (arg.  des 
écoles),  Kahoua,  Kahouah,  Ka- 
houdjif  Kaoïidji. 

«  Cécile  a  pas  voulu  qu'on  suce  aul' 
chose  que  du  cahotta.  » 

—  CAFÉ  ADDITIONNÉ  D'EAU- 
DE-VIE.  bistouille,  Champo- 
reau,  Deuit  ou  Graiid  deuil 
^arg.  des  écoles). 

«  Avant  de  prendre  la  mer,  les  pi^- 
cheurs  avalent  pne  ou  deux  tasses 
de  bistouille  bien  chaude.  » 

—  DEMI-TASSE  DE  CAFÉ.  Demi, 
Micameau,  l'ctit  nuir,  Petit  sou, 
t>ou  de  moka.  Ces  expressions 
sont  spéciales  au  nord  de  la 
France. 

«  —  Entrez  donc  un  instant,  pore 
Gérard,  nous  allons  faire  un  petit 


bout  de  conversation  tout  en  pr<  - 
nant  un  demi. 

—  Ah!  oui,  c'est  ainsi  qu'on  appelle 
par  ici  une  demi-tasse  de  café. 

—  Ça  a  encore  bien  d'autres  nom 
on  dit  aussi  prendre  un  micamc 
ou  un  sou  de  moka.  » 

(Mabc  Mario.) 

—  CAFÉ  SERVI  DANS  V\ 
VERRE.  Maza  (apoc.  de  Ma- 
zagran). 

—  CAFÉ  DÉBORDANT  de  II 
tasse  et  emplissant  la  soucoupe 
Bain  de  pied. 

—  MAUVAIS  CAFÉ.  Cafiol,  Eau 
chaude,  Jus  de  chapeau,  Jus  de 
chique.  Pissat  d'âne,  Roupie  de 
singe. 

«  La  bière  était  de  la  lavasse;  le 
cognac,  du  vitriol;  et  le  café,  dnjus 
de  chique;  mais  nous  trouvions  tout 
cela  délicieux,  à  cause  des  yeux  de 
la  jolie  fille  qui  nous  servait.  » 
(Les  Propos  du  Commandeur.) 

„  _  C'est  pas  du  caoudji  qu'  tu  nous 
files  là  :  c'est  du  pissat  d'âne,  de  1 1 
roupie  d'  singe.  » 

—  CAFÉ  ADDITIONNÉ  D'UN 
PETIT  VERRE  D'ABSINTHE. 

Kahouah  an  lard. 

«  Avant  de  partir  vendre  son  pap»«- 
lard,  l'Aigle  s'enfonçait  un  bon  ka- 
houah au  lard.  » 

CAFÉ.   (Débit   de   boisson.)  B 
Bocard,  Boccard. 

—  Petit  café.  Bocard  panne.  ( 
expressions  datent  du  coi., 
mencement  du  xix«  siècle  et 
ont  vieilli  dans  ce  sens. 

—  CAFÉ -CONCERT.     Beugl 
Beuglant,   Bouibouis,    Ilurtam. 

«  Ils  avaient,  du  café  aux  baranues 
de  la  foire,  des  guinguettes  au  ftei/- 
iflan,  de  la  Seine  aux  sentiers  du 
bois,  mené  la  plus  joyeuse  balade  •■ 

(Alkxaudm  lltrr.) 

«  Dnns    le    compartiment  voisin   '!'i 
nMre,    deux    chanteuses   (i 
concert,  deux  étoiles  pour />' 
de  Sousse  et  de  Gabès...  » 

(RaITIF    DK    I.A    B»tTOI«t«E.) 


CAF  —  83 

Or,  la  vocation, 
Joiate  à  l'iustruction 
Que  leur  donna  leur  mère 
Meoa  les  deux  tendrons 
A  commencer  leurs  ronds 
Sur  la  scène  éphémère 
D'un  modeste  bouibouis. 

(Blédobt.) 

—  On  dit  encore,  par  apo- 
cope :  Caf.-conce. 

Oui,  mon  vieux,  me  v'ià  baryton, 
Tous  les  soirs  ej'  chante  au  caf.-conce. 
(A.  B.) 

—  CAFÉ-COXCERT  DE  DER- 
MER  ORDRE,  OÙ  les  artistes 
font  plus  chanter  qu'elles  ne 
chantent.  Marché  à  la  viande, 
Marché  aux  veaux. 

«  —  Viens  au  marché  à  la  viande,  dit 
le  fourrier;  je  dois  ce  soir  souper 
avec  Clara  qui  m'a  promis  son 
cœur  si  je  lui  fais  du  tabac  à  sa 
nouvelle  chanson.  » 

{La  Gaudriole.) 

CAFETIER.  Chinois  \  Marchand 
d'eau  chaude,  Marchand  d'eau  de 
Javel. 

«  II  fut  une  époque  où  la  gloire  de 
Salis  empêchait  de  dormir  les  mar- 
chands d^eau  chaude  de  Montmartre 
qui  tous,  ou  à  peu  près,  rêvèrent  de 
la  fondation  d'un  cabaret  «  artis- 
tique. » 


CAGE.  Roquette  à  serins. 

CAGXARD.  (Nonchalant.)  Cou- 
leuvre. V.  Fainéant. 

«  —  Voyez-moi  cette  petite  couleuvre 
'lui  n'a  pas  fait  un  point  depuis 
une  demi-heure!  » 

CAGNEUX.  Jwtillard.  V.  Bancal. 

CAGOT.  Bondieusard,  Mangeur  de 
Bon  Dieu. 

«  Et  pis  i's  m'  courent,  tes  ratichons; 
j'  coupe  pas  dans  les  boniments  des 
bondieusurds.  » 


oonaieusuras.  » 

"  Des  mangeuses  de  bon  Dieu  qui  vont 
1  la  messe  tous  les  dimanches  et 
qui  en  font  porter  à  leur  mari  plus 
qu'un  âne  ne  porterait  de  son  !  » 

j(E.  Zola.) 


CAL 

CAG  O  T I S  M  E .  BondieusardeiHe, 
Bondieusardisme,  Bondieuserie. 


«  On  demandait  à  une  fille  en  pleine 
maturité,  atteinte,  comme  beau- 
coup, de  bondieusardisme,  pourquoi 
elle  déployait  pour  aller  à  la  messe 
un  si  grand  luxe  de  jupons  blancs 
ornés  de  dentelles  et  des  bas  de  soie 
bien  tirés  sur  le  mollet... 

—  Que  voulez-vous,  répondit  la  dé- 
vote, par  ce  temps  de  perdition, 
ces  précautions  sont  indispen- 
sables... On  peut  rencontrer  un... 
insoient.  Il  trouverait  le  tout  pro- 
pre, le  dessous  comme  le  dessus.  » 

(Uectob  Frascs.) 

CAHUTE.  Canfouine,  Case. 

CAILLOU.  Caillasse,  Miche  de 
Saint-Êlienne. 

'<  Des  malfaisants  qui  foutent  des 
caillasses  sur  les  rails  pour  que 
1'  dur  aille  à  domino.  » 

CAISSE.  (Coffre-fort.)  Grasse. 

si  t'enquilles  chez  des  croquants 
Dis  bonjour  d'abord  à  la  grasse, 
Ensnite  tu  feras  main  basse 
Sur  la  blanquette  et  les  Lrocants. 

—  SE  SAUVER  AVEC  LA 
CAISSE.  Bander  la  caisse.  Filer 
sur  Belgique,  Manger  la  gre- 
nouille. 

CAJOLER.  AfamoMrer.  V. Caresser. 

Deux  ronds  d' tendresse...  un  rond  d' sourire 
Et  deux  tétons  en  oneiliers 
Pour  s'y  blottir,  j  roupiller 
Et  les  mamourer  sans  rien  dire. 

(Jehas  Kictcs.) 

CALEÇOx\.  Braillarde  *,  Brail- 
lante ',  Cache-Folie,  Caneçon. 

C'est  presque  tou«  des  beaux  garçons 

Remplis  d'  délicatesses, 
Puisqu'i's  port'nt  jusqu'à  des  can'çon» 

F'our  pas  s'tacher  les  fesses. 

(A.  B.) 

CALER.  Requiller. 

CALICE.  Baignoire  à  bon  Dieu, 
Gobbe,  Gobelot. 

»  Us  ont  tout  chambardé  à  Saint- 
Joseph  :  ils   ont  foutu  le  feu  aux 


CAL 


CAM 


chaises,  vidé  les  troncs,  renversé 
les  bénitiers  et  emporté  la  baignoire 
à  bon  Dieu.  » 

{Correspondance  d'un  Pantinois.) 

<  Et  pis  r  ratichon  est  toujours  sûr, 
avecque  1'  coup  du  gobelot,  d'  s'en- 
voyer son  pierrot  tous  les  matins.  » 

CALME.  (Tranquille.)  lié,  Bàird, 
Pas  bileux,  Pénard,  Qui  ne  se  fait 
pas  de  mousse,  Sans  secousse. 

<i  Et  si  r  daron  fait  d'  l'harnione, 
reste  béard;  t'entends?  » 

«  Ah!  dis  donc,  mon  vieux,  j'  te  jure 
quT  n'est  pas  bileux,  V  frère;  en 
v'ià  un  qui  ne  s' fait  pas  rf'  mousse-: 
tu  peux  y  dire  tout  c'  que  tu  vou- 
dras, ça  n'y  fait  que  dalle.  » 

On  le  surnommait  Sans-s'cousse 
Parc'  qu'i'  n'  s'étonnait  de  rien. 

CALOMNIATEUR.  Baveux,  Bê- 
cheur, Casseur  de  sucre,  Débineur, 
Frohiseux*,  Proliant  *,  Frolleux  *. 

«  Car  sa  conversation  était  enragée. 
débineuse,  mauvaise.  » 

(G.  Geffboï.) 

CALOMNIE.  Aspiqucrie*  (du  vx. 
fr.  Aspic),  Bêche. 

CALOMNIER.  Aspiquer\  Débi- 
ner, Dégi'éner,  Froller*,  Froller 
sur  la  balle*. 

"  —  C'est  comme  ça,  madame.  Par 
dépit,  par  jalousie  !  Klle  nous  débine 
toutes  auprès  de  vous  et  vous  la 
croyez,  vous  la  soutenez.  » 

(Albeht  Ciu.) 

n  On  m'a  boni  que  la  Volige  avait 
été  m'  déf/re'ner  chet  la  dabe.  Si  je 
r  chope,  i'  n'y  coup'ra  pas  !  « 

CAMARADE.  Achate,  Amache', 
Amar,  Amarre,  Aminchc,  Amun- 
che,  liisot  *,  Camarluche,  Camaro, 
Camerluche,  Copain,  Copin,  Fa- 
yot, Flanande  \  Fannndel*,  Fidsse, 
Famand  *,  Franye,  Frangin,  Frère, 
Maire  *,  Matelot,  Pote,  Poteau, 
Social,  Zigue.  V.  Ami. 

Je  m'  pousM  un  courant  d'air 
El  j'  risit'  les  amimchei. 

(LuYNIL.) 


Pégriots,  mes  bons  camarluche  s. 
Vous  tous  qui  n'êtes  pas  des  bûches, 
Dans  vot'  loche  entrez,  les  conseils 
D'un  vieux  roumard,  un  d'  vos  pareils. 
(Hogibb-Grison.) 

t  —  Tel  que  me  v'ià,  j'  rapplique  d" 
fair'  mes  vingt-huit  jours  comme 
les  camaros.  » 

«  —  T'nez,  dit-il,  v"là  la  lettre  que 
j'étais  chargé  de  r'mettre  à  un 
copain,  à  la  Santé.  » 

(GOBON.) 

«  —  Eh  !  mais  !  je  connais  cet  homme- 
là.  C'est  un  fagot.  » 

(V.  HcGO.) 

'(  Tous  les  voleurs,  les  forçats,  h  - 
prisonniers  spnt  fanandcls  *.  » 

(Balzac.) 

«  L'oll're  d'une  tournée  d'eau-de-vir 
blanche,  dont,  sto'ique,  je  bus  ma 
part,  acheva  la  connaissance,  et 
l'un  deux  traduisit  l'opinion  géné- 
rale en  me  saluant  du  nom  d*' 
frangin.  « 

(G.  Daniel.) 

r  m'  dit  comm'  ça  :  Mon  Tieui  frère. 
Si  tu  veux,  j'  te  paye  an  verre 
Chez  r  chand  d'  vin  du  coin. 

«  —  Non,  mon  vieux,  Bibi  Chopin 
calanche  pas  sans  faire  le  duze  aux 
potes  l  » 

«  Et  ils  en  sont  réduits,  les  deu\ 
poteaux  de  bagne,  à  gagner  tran- 
quillement Suresne  par  le  Bois. 

(JtA:«  Lorrain.) 

—  CAMARADE  DE  BAGNE.  F 

got,  Frérot  de  la  manicle. 

«  —  Mais    je    connais    cette    nobii 
binette  !   C'est    mon   frérot   de   lu 
manicle  l  mon  généreux  frangin  d 
l'ousto   d'Holloway...    Démolir   m 
tel  2t,9ue!  Jamais!  u 

(Hkctob  Fbanci.) 

—  CAMARADE   DE    COLLÈGE. 

Faisant  *,  Labadens. 

"  Nous  nous  renconlrAmes  à  un 
dlncr  de  labadens  vers  1880.  » 

—  MOTS  D'AMITIÉ  A  r\ 
CAMARADE.  Aticien,  Bon. 
llunhomme.  Branche,  Bri.irvl. 
Canaille,    Canard,    Co«(Vv%.  ?). 


CAM 


—  85  — 


CAM 


Caneton,  Chinois,  Cochon,  Colon, 
Fiston.  Gueusard,  Gueux,  Petit, 
Salaud.  (Bien  que  ces  expres- 
sions n'appartiennent  pas  posi- 
tivement a  l'argot,  nous  avoos 
cru  bon  de  les  indiquer.) 

«  —  Bonjour,  mon  bon.  » 

"  —  Te  voilà,  l'ancien,  comment  vas- 
tu?  n 

«  —  Ehl  bien,  mon  bonhomme,  quoi 
de  neuf"?  » 

—  Allons,  Panaris,  le  dernier  coup, 
ma  vieille  branche.  » 

(JCLES    MOI-NEACI.) 

—  Ah  !  canaille,  ah  !  brigand,  ca  me 
fait  plaisir  de  te  voir!  toujours 
joyeux,  mon  vieux  canard!  » 

(G.    HCRBKBT.) 

—  Eh:  ben,  mon  salaud!  ehl  ben, 
mon  cochon,  t'as  pas  peur!  » 

(G.  Courtelixe), 

Oni,  mon  colon,  oui,  je  l"  sais  bien, 
Les  patrons.  e"esl  tous  de  la  fripe. 

(A.  B.) 

«  —  J'  suis  de  Saint-Tropez. 

—  Ah  ! 

—  Tu  connais? 

—  Non,  fiston.  Qu'est-ce  que  tu  fai- 
sais là-bas?...  » 

(J.-A.  Mabx.) 

—  Moi,  mon  p'tit,  on  n'  me  1'  met 
pas!  i> 

CAMISOLE  DE  FORCE.  Ligot- 
tante  de  rif,  de  rifle,  Ligottande 
riffarde',  Ri/farde,  Riftarde. 

■  —  Si  t'avais  pas  voulu  faire  1'  ma- 
raud, comme  ça  d'entrée,  les  gàfes 
t'auraient  pas  enfilé  la  liqottante  de 
rifle.  J'  conoble  le  flanche,  j'y  ai 
passé.  » 

CAMPAG\ARD.  Bécant,  Bette- 
rave, Bourbeux,  Cambrousien, 
Cambrousier,  Cambroussien,  Cro- 
quant, Cul-terreux,  Pacanl,  Pâlot  * 
ou  Fallût  ',  Panas,  Pélican,  Péde- 
wuille,  Pedzouille,  Pégot,  Pétras, 
^■(roiisquin,  Petzouilie,    Vaseux. 

e^t  un  bécnnt  qu'arrive  de  son 
pat'lin,  un'  bett'rave  qui  n'entrave 
que  dalle,  d 


«■  Au  bout  d'un  marquet,  la  bourbeuse 
était  dessalée  :  aile  en  aurait  r'mon- 
tré  à  la  pus  marlouse.  » 

«  Deux  vieux  cambroussiens  qu'ont 
pus  qu'  la  force  d'attende  la  Fau- 
cheuse. » 

'<  On  a  décidé  qu'on  irait  planquer 
en  douce,  dan'  un  coin,  chez  les 
croquants.  « 

«  Son  aïeul  a  fondé  la  fortune  de  la 
famille  en  achetant  des  biens  d'émi- 
grés, et  son  père  l'a  considérable- 
ment arrondie  en  épousant  la  fille 
d'un  riche  fermier,  un  cul-terreux.  » 
(F.  CoppÉE.) 

«  Ce  pacant-\k  va  tout  gâter.  » 

(Balzac) 

«  Pour  satisfaire  la  cœuriosité  d'un 
tas  d' panas  qui  savaient  pas  c'  que 
c'est  qu'eun'  prison.  » 

Le  pélican  jouant  de  l'orgue, 
J'aquige  en  douce  pour  mon  orgue 
L'aubert  qu'il  ire  en  superflu, 
Marloro,  lonfa,  tureln. 

(L.    DE    BehCY.) 

«i  De  sorte  que  Catulle  ilendès,  Sil- 
vestre,  Bergerat  et  quelques  autres 
amateurs  de  coiffures  molles  pas- 
seraient en  ces  lieux  pour  de  négli- 
geables pédesouilles.  » 

(G.    ACRIOL.) 

«  —  Quand  j'ai  volé  le  lapin  du  pet- 
zouille  en  question,  je  me  croyais 
encore  dans  la  boucle  du  Niger.  » 

(Alph.  Allais.) 

n  —  Si  t'aurais  vu  c'tte  tinée  d* 
vaseux  qui  rappliquaient  pour  le 
14  juillet:...  >. 

CAMPAGNE.  Brousse  (aphérèse 
de  Cambrousse),  Cambrouze,  Cam' 
brouse. 

«  On  avait  dit  qu'on  s'offrirait  un  bon 
coup  d'  rigolade  dans  la  brousse.  » 

«  Faut  qu'aile  envoyé  de  la  galette 
à  ses  vieux  qu'habitent  la  caro.~ 
brousse.  » 

CAMPER.  Plumer  sous  la  batouse. 

'<  Quand  les  moustiques  devenaient 
trop  canulants,  on  pouvait  même' 
pas  plumer  sous  la  batouse,  fallait 


CAN  —  8 

passer  la  neuille  à  se  balader   en 
grillant  des  oibigeoises.  » 

(Lettre  d'un  disciplinaire.) 

—  SE  CAMPER.  Se  hancher  *, 

CAXAILLE.  Crème,  Frape,  Fra- 
pouille,  Frappe,  Fripe,  Fripouil- 
lard,  Fripouille,  Galapiat,Galvau- 
deux,  Gobet  *,  Malfrat,  Malfrein. 
V.  Chipeur. 

*  —  Goure-toi  de  ce  frère-là  :  il  est 
tout  ce  qu'y  a  de  crème.  » 

Pendant  que  1'  soir  ej'  fais  ma  frape, 
Ma  sœur  fait  la  r'tape 
Et  c'est  bien. 

{A.  B.) 

'<  Comme  tous  les  fripouillards  de 
son  espèce,  ce  ministre  payait  ses 
dettes  avec  des  bouts  de  ruban.  » 

(H.    RoCHKFORT.) 

n  Nos  deux  fripouilles  allumées  par 
cette  chair  fraîche  se  commu- 
niquent avec  des  moues  ignobles 
leurs  préférences...  » 

(J.  LontiAiN.) 

«  C'est  un  galapiat  qu'est  bon  qu'à  la 
maraude.  ■> 

Mais  \'là  qu'cun'  bonne  âme 
Eul'  prévient  qu'  sa  femme 
Eul'  trompe  avec  un  galvaudeux. 
(L.   DE  Bbrcv.) 

«  Née  au  ruisseau,  elle  était  fatale- 
ment destinée  à  vivre  au  milieu 
des  malfrats.  » 

«  Tant  qu'on  n'aura  pas  un  emp'reur, 
les  malfreins  vivront  pas  tran- 
quilles. » 

CANAPÉ,  liarbottiei-  *,  Foittoir 
(obscène). 

«  C'était  gandin.  Une  belle  nappe,  de 
la  blanquette  pour  de  vrai,  des 
tapis  et,  dans  1'  coinsto,  au  fond, 
un  fouloir  doux  comme  de  la 
plume,  n 

CANARD.  liarbot,  Jiarhote.tix. 

a  On  s'  trempait  1'  cul  toute  la  jour- 
naille  :  tout  1'  temps  dans  la  Hotte 
comme  de  vrais  barbots.  » 

CANCAX.    Clabaud,    Dabérage  *, 

Raquette  ". 


—  CAN 

«  —  Ah!  ma  pauvre  dame,  c'est  moi 
qui  ne  voudrais  pas  demeurer  dans 
une  maison  pareille!  C'est  du  cla- 
baud toute  la  journée,  des  ragots 
sur  Pierre  et  Paul  !  » 

CAXCAXER.  Bagouler,  Bajoter', 
Botiffeter  *,  Dabérer  *,  Javotter, 
Lantiponer  *,  Potiner. 

«  Elle  reste  dans  la  loge  de  la 
concierge  à  Javoller  des  heures 
entières.  » 

A  peut  pas  boucler  sa  goule. 
Faut  qu'a  potin',  qu'a  bagoule 
Su'  tous  les  gens  d'  la  maison. 

CAXCAXIER.  Potinier. 

«  —  Un  bavard,  un  potinier.  S'il  me 
rencontrait  avec  vous,  je  n'y  cou- 
perais pas  d'une  scène.  » 

(J.  Mabmi.) 

CANDIDE.     Bon    jeune    homru 
Nave,  Navet,  Navrillot,  Plein  de 
sel. 

«  C'était  un  bon  jeune  homme  frais 
débarqué  de  sa  province  et  que 
l'exubérance  des  verseuses  contris- 
tait.  » 

«  —  Quoi?  t'es  donc  plein  d'  sel  que 
tu  comprends  pas  quand  une  mar- 
motte te  fait  des  appels  ?  » 

CANICHE.  Lexicon,  jeu  de  mot- 
obscène. 

CANIF.  Lingriot. 

«  La  vache  avait  son  linpriid  po l'- 
en passer  un  coup  à  son  homme 

CANNE.  (BAton.)  Canard  an 
plumes,  Fouataison  *,  Père  Fout 
tard,  Roudine,  Sabre",  Sati' 
Soutenante. 

«  r  peut  r'venir  me  voir,  j'  te 
r'cevrai  avec  un  canard  «< 
plumes  !  » 

No  ronce  pwini  du  tabre'  au  mion  du  tan 
Qui  n'aille  nu  (iaiiiraraull.  gpr^onint  de  i>- 
Que  sou  journal  o  llus  n'oinpnupiMa  ruiiilloii 
(Marc  de  PAPiu.o.t.) 

•-  CANNE  A  fiPfCB.  Fouataii: 

Ungrée  *, 


CAN  —  87 


CAP 


—  CANNE  DE  JOXC.  Pourgaine'. 
Jet. 

—  CAXNE  LÉGÈRE.  Suçon, 
Sucre  d'orge. 

—  CAXNE  PLOMBÉE.  Foualai- 
son  maslarée'.  On  appelle  Per- 
mission, Permission  de  minuit 
ou  de  la  nuit  la  canne  plombée, 
la  canne  à  épée  ou  toute  autre 
arme  dont  on  se  munit  habi- 
tuellement pour  noctambuler. 
V.  Assommoir. 

'<  —  Vous  ne  craignez  pas  les  fâcheuses 
rencontres,  la  nuit,  dans  ces  quar- 
tiers excentriques? 

—  Bah!  j'ai  ma  permission.  On  peut 
y  venir.  » 

CAXOX.  Brutal,  Flûte,  Tortillard. 

'<  Les  chasseurs  à  pied  s'éparpillent 
dans  la  plaine,  voilant  dune  ban- 
deroUe  de  fumée  d'argent  la  troupe 
qu'ils  couvrent.  Cela  veut  dire  que 
le  brutal  n'est  pas  loin  et  qu'il  va 
gronder.  » 

(BlLLAUDEl.) 

«  Jusqu'ici  il  n'y  a  qu'eux  qui  aient 
fait  aller  leurs  flûtes.  Les  nôtres 
auront  bien  leur  mérite.  H  y  en 
aura  bien  trois  cents  de  part  et 
d'autre  pour  ouvrir  le  bal.  » 

(Gé.nbral  CuRiEToras.) 

«  Nous  partons  demain  pour  Chàlons 
où  l'on  doit,  paraît-il,  nous  faire 
membrer  à  la  manœuvre  au  tor- 
tillard. » 

(Lettre  d'un  Sainl-Cyrien.) 

CAX'OTER.  Barbifier  la  flotte  (arg. 
des  canotiers). 

C:AX0TIER.  Barbifieiir  de  flotte, 
Chicard. 

Tas  d'  chieardt. 

Tas  d'  flambards, 
Les  canotiers  de  la  Seine 

Sont  bien  vus, 

Bien  reçus 
Et  partout  font  du  chahut. 

(  Vieille  efiamonA 

CANTATRICE.  V.  Chanteur. 

CAXTIIARID^.  AUumeusç, 
Powi.fe-au-ticp. 


C.AXTINE  DE  CASERNE.  Can- 

toche,  Tapis  de  grives  *. 

C.\NTIXE  DE  PRISON.  Gobette, 
Mastroque  des  collardés",  Tapis 
de  malades'. 

«  A  la  Tour,  i'  flanchait  à  l'anglaise 
avec  les  centimes  qu'on  y  avait 
rendus  à  la  gobette.  » 

CANTINIER.  Cargot,  Gargot,  Ta- 
pissier *. 

Il  croustille  avec  le  eargot 
Qui.  pour  sézigue,  a  table  ourerte. 
Avant,  il  s'enûle  la  verte; 
Apn^s,  il  crampe  sa  margot.  _ 

(Blédobt.) 

«  Nous  ne  voulons  enquiller  chez 
aucun  tapissier  *,  c'est  se  mettre 
sur  les  fonts  du  baptême.  » 

(ViDOCQ.) 

—  CAXTIXIER      DE       BAGXE. 

Fourgonnier. 

C.VNTINIÈRE.  Bistroque,  Car- 
(jote. 

CAPABLE.  Calé.  V.  Habile. 

'  Andrée  se  sentant  sur  son  terrain 
et  prenant  aussitôt  un  air  calé  : 

—  Le  vieux  duc,  l'amant  de  Lina  de 
Mézidon?  » 

(J.  Marsi.) 

—  CAPABLE  DE.  Fichu  de. 
Foutu  de. 

«  Quand  on  n'est  pas  fichu  de  faire 
face  à  ses  invités,  on  va  se  cou- 
cher. » 

{Le  Fin  de  tièele.) 

a  C  mec-la  est  foutu  de  faire  encore 
une  couennerie.  » 

—  IXDIVIDU  CAPABLE  DE 
TOUT.  Garçon,  Homme.  \.  Ban- 
dit. 

.<  Enfin,   comme  à  son  tour,  on  le 
couchait  sur  la  bascule,  il  cria  dis- 
tinctement :.\urevoir,lesAo?nme5:<' 
(GoBo:*.) 

C.VPITAINE,  Capiston,  Franc- 
foignart  *. 

1  Le  capiston  était  gueulard,  mais 
bonhomme  au  fond.  » 


CAP 


—  88 


CAP 


—  CAPITAINE  RAPPORTEUR, 

Capiston  béclieur. 

—  CAPITAIXE  DE  BRIGANDS. 

Aiyle  blanc.  V.  Voleur. 

CAPITAL.  Bas  de  laine,  Magot, 
Pelote,  Saint-frusquin.  V.  Éco- 
nomie. 

«  Ses  parents  y  avaient  laisse  un 
bas  de  laine  qu'était  pas  dans  une 
musette.  » 

CAPITALISTE.  Gavé,  Repu  (arg. 
politique),  Rupin. 

Écrasons  sur  les  pavés, 
Les  richards  et  les  gavés. 

(J.    RiCBEPIN.) 

C'est  une  chimérique  fête 
Où  prennent  place  le  repu, 
Le  corrupteur,  le  corrompu, 
Tous  ceux-là  qui  tienoeut  le  faite... 
(L.  DE  Bercy.) 

Et  je  comprenis  ton  amertume 

Quand  tu  vas  —  pour  garder  ton  pain  l  — 

Glapir  la  formule  fanée, 

Humble  gueux,  chez  l'ogre  rupin'.... 

(Id.) 

CAPOX.  Chiasseur,  Chiasseux,  Pei- 
gnasse, Feignant,  Péteux,  Vessard. 


Y  s'est   barré    comme    un 

seux.  n 


chias- 


Bon  Dieu!  quand  on  n'est  pas  un' tante 
On  va  d'  l'avant...  on  cogn'  dans  l'  las... 
Ht  tu  restes  là,  comme  un  pante... 
Tiens...  fes-l'uu  feignant...  t'en  n'as  pasi 

(A.  h.) 

'c  Vous  pourrez  lui  dire  tout  ce  que 
vous  voudrez;  il  ne  marchera  pas  : 
c'est  im  vessard.  » 

C.VPORAL.  Cabji,  Cabot,  Martyr. 

'<  Les  cabjis  et  les  pieds  d'  banc  y 
foutaient  toutes  les  corvées  à  faire.  » 

u  Le  capitaine  le  força  à  suivre  le 
cours  et  à  se  faire  inscrire  au  pelo- 
ton des  élëves-ra6o/4.  » 

{Droit*  de  fhomme.) 

H  —  Allez,  martyr,  on  rappelle  à  ton 

grade  ! 
Et  le  caporal  boutonna  hâtivement  sa 

capote  pour  descendre  répondre  à 

la  corvée.   » 


CAPOTE.  Reni  (arg.  des  poly- 
techniciens). 

CAPKICE.  Réguin,  Casque,  Che- 
veu, Chien,  Dada,  Ombrelle,  Para- 
pluie, Pépin,  Rat,  Toquade. 
\.  Lubie. 

Chaque  femme  a  son  dada, 
Sa  marotte,  sa  toquade. 

(Éuii.E  Cahrë.) 

Klle  avait  un  béguin  pour  moi 
Et  j'avais  un  pépin  pour  vile. 
Aujourdliui,  —  jugez  d'  mon  dmoi,  — 
Mon  pépin  n'est  plus  qu'une  ombrelle: 
Mais  elle  a  toujours  un  cheveu, 
Va  chien,  un  rat,  que  dis-je  ?  un  casque  '. 
Eil'  me  consume  de  son  l'eu... 
Et  je  casque  ! 

—  AVOIR  UN  CAPRICE  POUR. 

Être  casqué  de.  Être  chipé  pour. 
S'emballer  pour,  H'embéguiner, 
Se  chiper  pour. 

«  Elle  est  casquée  de  son  dragon,  w 
«  J'étais  très  emballée  pour  cette  toi- 
lette. » 

M  La  môme  Sardine  était  chipée  pour 
Nénesse,  dit  Frisottcau.  » 

—  PASSER  UX  CAPRICE.  Faire 
un  cachet,  un  numéro.  Passer  son 
béf/uin,  son  pépin. 

«Il  a  plaqué  sa  largue  pour  aller 
faire  un  numéro  avec  Vaut'  lard 
qu'en  tient  aussi  cher  de  son  cAté.  » 

CAPIUCIEUX.  Raticr. 

fl'cst  un  fantaisisse,  un  ratier  : 
r  plum' jamais  avec  la  même, 
r  s'ra  jamais  brochet  d'  métier. 
L'est  trop  boliéaio. 

(liLtoORT.) 

—  CAPRICIEUX    EN    AMOUE, 

Campeur,  Paillasson. 

n  —  J'  veux  pas  m'  marida  ave< 
c'tte  ponette-là,  aile  est  trop  cam- 
peuse ;  avant  huit  jours,  a  s'rait 
appuyé  tous  mes  poteaux.  » 

C'est  d'  nature,  on  a  ç«  dam  l'  sang  : 
J'  m\»  paillasson',  c'e^t  pas  d'  ma  faute; 
Je  m'  lais  pas  pu<i  marioll'  qu'un  «ute. 
Mon  por'  l'était;  rHmp'r<>ur  autant. 

(A.    GiLL.) 

CAPTIVER.  Agater,  Aguicher, 
Engailler,  Engrainer,  Ferrer. 
\.  Attirer. 


CAP 
CAPTIVITÉ.  Maladie. 

'<Du  temps  qu'il  était  à  Poisse,  pen- 
dant sa  maladie,  l'aute  mettait  au 
chaud  à  sa  place.  » 


CAPTURE. 

tion. 


Cueille.   V.   Ârresta- 


CAPTURER.  Agriffer,  Engrailler, 
Épinylei-,  Graffei\  (aphérèse  de 
Afjraffer),  Grappiner,  Grouper', 
Lerer,  Paumer,  Piger,  Pinglei' 
aphérèse  de  Épingler),  Piper, 
iiafler,  Ramasser.  V.  Arrêter. 

—  Viens  t'en  donc  !  Ils  vont  Vagrif- 

fer.  )' 

(0.  HÊTi.<nKa.) 

'•  —  Cresto  !    les    garçons,    v'Ià    les 
vaches  ;  on  va  nous  engrailler  !  » 

—  Si  tu  vois  le  gonce,  dis-y  qu'on 
veut  r  grappiner.  » 

'<  Un  mec  de  la  r'nifle  est  venu  pour 
le  pingler.  » 

(Labobib.) 

><  Le  tout  fut  ramassé  et  emmené  au 
Dépôt.  » 

(SÉVERINE.) 


fAPUCIX 

d'épice  '. 

CAQUET AGE. 

V.  Bavardage. 

CAQUETER. 

V.  Bavarder. 


Barbichon,  Cornet 
Chichi,  Jactage. 
Jacter,  Juspiner. 


CARACTERE    DTMPRIMERIE 

défectueux.  Clou,   Tête  de  clou. 

Nous  relevons  dans  une  follicule 
lie  province  imprimée  avec  des 
'  loTis  l'anecdote  suivante...  » 

rARDIXAL.  Écrtri>^se.  Homard. 
<   VRESSE.    Chouterie,    Mamours. 

l'.l  leur  après-midi  se  passait  en 
r/iouleries  de  toutes  sortes.  » 
{La  Vie  Parisienne.) 

—  CARESSES  RAFFINÉES.  Ta- 
lents de  société. 


89  —  CAR 

«  Si  les  charmes  ne  peuvent  plus  se 
vendre  assez  cher,  elles  emploient 
leurs  talents  de  société.  » 

{Le  Sublime.) 

—  CARESSES  DU  BOUT  DES 
DOIGTS.  Pattes,  Pattes  d'arai- 
gnée. 

—  11  existe,  en  argot,  beau- 
coup de  termes  pour  dési- 
gnerles  innombrames  varié- 
tés de  caresses,  mais  le 
caractère  en  est  tellement 
obscène  que,  malgré  le  pit- 
toresque de  quelques-uns, 
nous  croyons  devoir  les 
passer  sous  silence.  Litté- 
rairement, d'ailleurs,  leur 
utilité  n'est  rien  moins  que 
démontrée. 

CARESSER.  Chouter,  Fourrager, 
Mamourer,  Mignoter,  Peloter.  V. 
Cajoler. 

Ah  !  ah  1  c'était  sous  1'  blé  en  meule 
Qu'  Margot  chaulait  faut',  son  amant. 

(J.    RiCUCPIN.) 

«  Les  robustes  et  rouges  paysannes 
qu'on  heurte  au  détour  de  quelque 
chemin  creux,  qu'on  lutine,  qu'on 
fourrage  d'audacieuses  caresses.  » 

(CHAMPAUBEaT.) 

«  Venez  ça,  boudeuse,  qu'on  vous 
jnigno/c  pour  vous  faire  oublier  ce 
gros  chagrin.  » 

CARILLOX.  Branlezinc. 

CAROTTER.  Roustir.  V.  Tromper. 

CARPE.  Camuse. 

CARRÉ.  (Palier.)  Paron. 

f:ARREAU.  (Cartes.)  Vitriers. 
V.  Jeu. 

CAUUKAU.  (Verre.)  Glacis. 

CARREAIT  (LE)  du  Marché  du 
Temple.  La  Foi'ét-Noire. 

«  Il  avait  su'  1'  râpe  un  alpague  d'une 
escale  qu'il  avait  décroché  à  la 
Forêt-Noire.  » 


CARRER  (SE).  Crâner,  Crosser, 
Faire  le  zouave,  Uancher",  Plas- 
tronner, Poitriner.  V.  Embarras. 

«  Il  poitrine,  plastronne,  papillonne, 
brille  —  et  si  vous  saviez  comme  il 
est  simple!  » 

(E.  La  jEnNEssK.) 

CARTE.  Absol.  Brème.  V.  Jeu. 

«  —  Eh  bien  !  je  vais  attendre  d'avoir 
l'âge,  puis  je  demanderai  une  brème, 
comme  ma  sœur.  » 

(0.    MÉTÊNIEB.) 

<<  —  Qui  cèd'  sa  place?  Qui  fourgue 
sa  brt'mel  quT  gueulait  à  la  sortie 
d'  l'entracte.  » 


-  FABRICANT 

Brémier. 


DE     CARTES. 


—  CARTE 

reuse. 


A  PAYER.   Doulou- 


«  Les  juges  ont  débouté  l'ancienne 
pensionnaire  de  sa  prétention,  et, 
de  plus,  ils  l'ont  condamnée  à  sol- 
der la  douloureuse  des  frais  de 
justice.  » 

(M''    IIUVEI.IN.) 

—   CARTE      GÉOGRAPHIQUE. 

Brème  de  patelin.  V.  Pays. 

CASER.  Enquiller. 

»  —  Ya  Zidore  l'hercule  qui  doit  mon- 
ter, un  entre-sort  à  la  Houle,  j'  vas 
tâcher  de  t'e«7«j//er  dans  son  truc.  » 

(l\HFA\?iK.  Manu  fil  dure  de  tabac.'i  *, 
Planque  à  grive.  Taule  à  gribiers. 

CASERx\EMEi\T.  Canert  (arg. 
des  polytechniciens). 

CASIER    JUDICIAIRE.    Pa/fes, 

Grimoire  mouchique  *. 


CAR  —  90 

CARREFOUR.  Empavé  *,  Fourche. 

■I  —  Attends-nous  à  la  fourche,  » 

—  On  disait  autrefois  Carreau. 

«  C'est  dans  la  rue  des  Petits-Car- 
reaux, formée  de  carrefours,  que  se 
réunissaient  les  corps  de  métier, 
d'où  est  venue  l'expression  aller  au 
can'eau.  » 

(G.  Delesalle.) 


CAS 

—  AVOIR  U\  CASIER  JUDI- 
CIAIRE. Avoir  ses  faffes,  Être 
affranchi. 

Le  Rempart  est  sûr  d'aller  aux 
Joyeux  :  lui,  il  a  ses  faffes;  il  a 
déjà  payé  deux  fois.  » 


CASIXO.  Case  (apoc). 

Travaille  dans  les  rups  bastringues, 
Au  case  avec  tes  belles  fringues... 
(Hogieb-Grison.) 

CASQUETTE.  Bâche,  Casque  à 
auvent  *,  Couvrante,  Def,  De$- 
foux.  Patente,  Soupape,  Toit, 
Toiture,  Tuile,  Viscope.  V.  Bal. 

—  CASQUETTE    PLATE.    Amé- 
ricaine, 

—  CASQUETTE  TRÈS  HAUTE. 

Cinquième,  Cintiéme,Six-étii;i>'<, 
Sixième,  SLv-ponts. 

«  A  m'a  payé  une  américaine  tout 
c'  qu'y  a  d'  gandin,  une  bath  def  à 
la  mode.  » 

«  —  Enfonce  ta  bâche  et  détronche- 
toi,  v'Ià  la  r'niffle  !  » 

.T'  pourrais  m'  frusquiner  en  rupin, 

.Mais  j'ai  l'air  baluch'  sans  patente. 

(L.  DE  fisncY.^ 

.l'ai  pus  d'  limace 
Et  j'ai  su'  r  cib 
Qu'eun'  vieill'  soupape  ; 
Mais  ça  fait  qu'  uib  : 
Je  m'  Tous  du  pape! 

(In.) 

Avec  un  rideau  sur  la  croupe, 
L'u  grimpant  et  des  ripatons, 
Eun   cintièm'  quund  nous  nous  g&toDs... 
(J.  KiciisriN.) 

La  visrope  en  arrière  et  la  tromliine  au  venl. 
L'œil  niiirluu,  il  entra  chez  le  xingue... 

(lo.) 


—    CASQUETTE       EX 
CIRÉE.  Tampon. 


TOILK 


CASSATION.  Reheclage. 

—  COUR  DE  CASSATION.  Cai^ 

réc  au  rebectage. 

—  SE  POURVOIR  E.N  CASSAI 
TION.  Caealer  au  rebectage. 

—  CONDAMNÉ  A  MORT  QUI 
SE  POURVOIT  EM  CASSAI 
TION.  Friauche'. 


CAS 


—  91  — 


CED 


CASSÉ.  FouUlonné*. 

CASSER.    Frangir*:   V.    Briser. 

CASSOXXADE.  Castonnade,  Sa- 

blon. 

<:AUSER.  Bagoulei-,  Baver,  Bla- 
guer, Dabérer*,  Débagouler,  Dé- 
vider, Gloiifser,  Jacter,  Jarviller  *, 
Ja^piner,  Javottei',  L'ouvrir  {s.- 
ent.  la  bouche). 

«  Une  nouvelle!...  Dardanelles  s'est 
fait  expédier  une  dépêche  de  Paris 
pour  déguerpir  aujourd'hui.  C'est 
en  blaguant  avec  la  receveuse  des 
postes  qu'elle  vient  de  me  racon- 
ter ca!  » 

(Michel  Pbovos.) 

Ponr  qu'on  entende  tes  harangues. 
Braille-les  dans  l'argot  du  jour; 
Pourquoi  pas  ?  Tu  dois  tour  à  tour 
Déhaaouler  toutes  les  langues. 

(A.    GlLL.) 

A  n'en  fout  pas  eun'  secousse, 

y  vas  la  mette  au  pas. 
A  javotte,  a  bave,  a  glousse... 

Moi,  ça  n'  me  va  pas. 

(Blédoht.) 

1/  gouvernement,  c'est  un'  bourrique  : 
T'en  as  soupe  d'  la  politique  : 
Sur  des  riens  t'  aim'  pas  à  jacter... 
(P.  Paillette.) 

«  La  femme  à  Julot  d'Alsace  prétend 
connaître  ceux  qu'ont  fait  1'  coup  et 
aurait  yaspiné,  dit -on.  » 

(Jean  LoanAiN.) 

..  —  Tu  comprends  donc  pas  qu'  faut 
jamais  l'ouvi-ir  devant  les  naves?  » 

—  C.\USER  DU  CH.\GR1>,  DE 
L'EAM'l.  Emmerder,  Faire 
chier.  V.  Ennuyer. 

—  CAUSER   DE    L.\   JOIE,    DU 

PLAISIR.  Reiec^ej-,  Rebonneler. 

ÏÇa  r'becle  de  voir  des  copins  qui 
[s'entendent  comme  ça.  » 

—  CAUSER      DU      SCANDALE. 

Chambarder,  Pétarder.W.  Bruit. 

—  CAUSER   DE  LA  VOLUPTÉ. 

Faire    reluire.    Faire    voir    les 
anges. 

ICest  une  tingo  :  ça  la  fait  r' luire 
id'  voir  les  clebs  se  flairer  1'  figne.  • 


n  En  quoi,  par  exemple,  se  justi- 
Gaient  tous  ses  autres  prénoms  et 
nom,  puisqu'elle  était  bien,  pour 
les  gueux,  loqueteux,  stropiats, 
besaciers  et  mendigots,  la  Made- 
leine verseuse  de  caresses,  la  Céles- 
tine  ouvreuse  de  paradis,  la  Marie- 
des-.\nges  leur  faisant  voir  les 
anges,  et  la  couette  qui  tient  chaud 
et  rend  ben-aise.  » 

(J.    RlCHBPW.) 

CAUTION.  Cayon*. 
CAVALERIE.  Gaillerie. 

«  Ça  m'aurait  pas  été  d'èt'  dans  la 
gailVrie  :  faut  d'abord  s'occuper  d' 
son  suçon  avant  d'  faire  pour  son 
orgue,  a 

CAVALIER.  Cavalo,  Fourche  à 
faner  *,  Talon  *. 

«  On  y  voit  des  tas  d'  cavalos  sur 
leurs  gails.  » 

CAVE.  Fraîche,  Parfonde,  Pro- 
fonde, Prophète*. 

«  r  l'a  envoyé  à  la  fraîche  chercher 
eun'  rouillarde  et,  pendant  c'  temps- 
là,  i'  y  a  barboté  tout  l'aubert  du 
rade.  » 

.Avant  qu'en  douce  je  me  fonde. 
Je  m'enquille  dans  la  parfonde 
Et  prends  un  bain  par  le  goulu, 
Marluro,  lonfa,  turelu. 

(Léon  de  Bebct.) 

CE,  CETTE.  L*e  qui  suit  le  c 
s'élide  en  parlant;  les  noms 
déterminés  parce,  cette,  ces,  sont 
presque  toujours  suivis  de  là. 

i.  Ctte  vach'-là,  i'  s'a  fait  curé  !  » 

{HtXt.    POSSABD.) 

CÉDER.    Rengracier. 

«  Il  a  fallu  qu'  l'aute  y  file  un  coup 
d'  longe  dans  la  peau  pour  qu'i' 
rengracie.  » 

—  CÉDER  SA  FONCTION,  SA 
PLACE,  SON  E.MPLOI,  SON 
DROIT,  etc.  Passer  la  main. 
Se  dé f arguer. 

Π II  faudra  pourtant  bien  que  le 
ministère   se    décide   à   passer   la 

main.  » 

(  L'intransigean  t.  ) 


CEI 


92 


CES 


CEINTURE.  Anguille,  Besouille*, 
Estregnante  *,  Ficeleuse,  Ficelle, 
Seirecouilles  (obscène),  Serre- 
golle  *,  Tournante. 

CEI^.  Cinqvi*,  Sinqui*. 

CÉLIBATAIRE.  Bibon. 

CELLIER.  Coys*. 

CELLULE.  Cellotte,  Hnrme*,  La 
fvrme  *. 

<<  Le  premier  qui  r'ssaute,  allez, 
ouste!  en  cellolle  et  à  la  crapau- 
dine,  comme  lei-bas.  » 

—  CELLULE  DE  TRANSPORTÉ 

à  bord  des  bâtiments.  Condisse. 

—  CELLULE  DE  CONDAMNÉ 
A  MORT.  Abattoir. 

CELUI.  C'ti,  chti  (patoisements), 
Çui. 

«  —  Je  m'  mettrai  en  face  de  çui  qui 
voudra.  » 

—  CELUI-CI,  CELUI-LA.  Çui-ci, 
çui-là,  Sézig,  Sézigo,  Sezigue. 
V.  Lui. 

CEXDRE.  Ltisquine.  V.  Charbon. 

CENSURE  /LA).  Anastasie. 

«  Et  il  me  souvient  qu'A?iaslasie, 
cette  vieille  prude  qui  donne  si 
facilement  son  visa  aux  ordures 
débitées  dans  tous  nos  beuglants, 
interdit  une  ravissante  chanson 
d'Henry  Rubois...  » 

(G.  Nazim.) 

CENT.  Reng  \ 

—  CENT  FRANCS.  Une  livre,  un 
mèlre,  une  pile.  V.  Or. 

CENTIME.  liredoche,  Brobèche, 
Broc,  Broche,  Broque,  Fainin, 
Fenin.  V.  Billon. 

CENTRE.  V.  Milieu. 

CERCEAU.  Sans-bout. 

CERCLE.  (Club).  Claquedent  ou 
mieux  Claque-dents. 


«  Et  ce  soir,  il  était  dans  une  de  ces 
tristes  heures,  ayant  perdu,  au 
claque-denls,  ses  pauvres  appoin- 
tements du  mois  prochain.  » 

(J.    RiCHCPIN.) 

CERCUEIL.  Boîte  à  asticots,  à 
dominos  ou, à  viande.  Couloir  de 
bois.  Étui,  Étui  à  lorgnette,  Pale- 
tot, Paletot  de  sapin,  Paletot  sans 
manches,  Bobe  de  chambre,  Sap, 
Sapin.  V.  Bière. 

«  La  terre,  pour  moi,  est  une  Concier- 
gerie de  condamnés  à  mort  ;  aussi 
j'en  ai  fait  sortir  le  plus  que  j'ai  pu 
par  le  couloir  de  bois,  les  pieds  en 
avant.  Malgré  ça,  il  en  reste.  » 

(G.    D'EsPAHBfeS.) 

CERNER.  Cercler,  Embarber  et 
quelques-uns  des  termes  signi- 
fiant Arrêter. 

CERTAIN.  En  parlant  d'événe- 
ments futurs  :  Couru. 

«  —  Tant  qu'à  la  gosse  à  la  concierge, 
a  sra  su'  1'  tas  avant  six  mois.  Ça, 
c'est  couru  !  >) 

CERTAINEMENT.  Blague  à  pari. 
Blague  dans  le  coin,  J' t'écoute, 
r  te  crois.  V.  Oui. 

«  —  Si  je  l'aime?  y  t'écoute...  comme 
la  prunelle  de  mes  yeux  1  » 

CERTIFICAT.  Faffe  à  parer. 
V.  Papier. 

—  FAUX  CERTIFICAT.  Luque'. 

Luquel  *. 

Ou  au  creux  de  cos  r.ttichous 
Nos  luqiies'  nous  leur  préscutons... 
{Chanson  de  l'argot.) 

CERTIFIER.  Foutre  son  billet. 
V.  Affirmer. 

CERVEAl  ,  CERVELLE.  Bous- 
sole, Ciboulot,  Citron,  Luire  \ 
SorbonyiC.  V.  Tète. 

CESSER.  Air^^ter  les  frais,  Bou- 
cler, Mettre  les  volets.  Passer  la 
main,  Bengracier.  V.  Céder. 


CHA 


—  93  — 


CHA 


Bhtster  *,     Faire 


—  Je  vous  conseille  d'an-^/erZes/raîs 
si  vous  ne  voulez  pas  que  j'aille  en 
•  référer  au  patron.  » 

«  —  Eh  bien,  et  Léon  ? 

—  Léon,  mais  c'est  bouclé.  » 

(J.  Mabni.) 

I  —  Mettez  les  volets;  si  le  père  nous 
chopait,  i'  Trait  rien  du  barouf.  » 

CHAGRIX.  Cheveux,  Émusse, 
Haire  *,  Morasse  ',  Mousi^e. 

«  —  Tu  t'  fais  d'  la  mousse,  tu  t'  fais 
d'  Vémôsse  pour  eun'  lézée  qui  vaut 
pas  r  coup  !  » 

—  AVOIR  DU  CHAGRIN.  S'épi- 

tonner  ',  Saigner, 

CHAGRINER. 

saigner. 

«  Ah!  il  l'a  fait  saigner,  la  pauv' 
môme,  i'  yen  a  dit  d'  tout's  les 
couleurs...  ah  !  oui,  pour  sur,  qu'a 
saignait,  et  cher  !  » 

CHAINE.  Branlante\  Bride,  Ca- 
delle,  Cordelière,  Gourmette,  Pen- 
dante. 

«  Y  en  a  qui  font  des  magnes  avec 
des  gil'tières  en  toc;  moi,  si  j'  met- 
trais une  bride,  j'  voudrais  qu'a 
soye  en  jonc.  » 

«  A  y  ont  fauché  son  bogue  et  sa 
gourtnette.  » 

«  r  s'a  offert  une  pendante  en  plate 
avec  un  médaillon  pour  mette  les 
tiffes  de  sa  bergère.  » 

—  CHAINE     LOURDE     ou     de 

valeur   infinie.    Bride    au    kit 
(mot  à  mot  chaîne  au  kilo). 

«  —  Fais  donc  pas  1'  gandin  avec  ta 
cordelière,  c'est  d'  la  bride  au  kii  : 
ça  vaut  qu'  lape.  » 

—  CHAINE      EN      BRACELET. 

Gourmette,  Jarretière. 

—  PARÉ  DUNE  CHAINE.  Bridé. 

—  CHAINE  DE  FORÇATS.  Ar- 
mée roulante  *,  Guirlande. 

«  On  appelait  armée  roulante  *  la  chaîne 
des  forçats  qui,  sous  la  conduite  de 


gardes-chiourmes,  se  rendait  de 
Paris  aux  bagnes  de  Brest,  de  Tou- 
lon, de  Lorient  ou  de  Rochefort.  » 

(Hector  France.) 

'<  La  chaîne  de  forçat  est  appelée 
guirlande  parce  que,  remontant 
du  pied  à  la  ceinture  où  elle  est 
fixée,  elle  retombe  en  décrivant  un 
demi-cercle  dont  l'autre  extrémité 
est  rattachée  à  la  ceintuie  du  com- 
pagnon de  chaîne.  » 

CHAIR.  Barbaque,  Bidoche,  Crie  *, 
Crigne  *,  Crignolle  *,  Criolle  *,  Har- 
nois*.  V.  Viande. 

«  On  y  aura  filé  d'  la  barbaque  de 
youpin.  » 

«  —  J'  sais  ben  que  c'est  pas  rigolo 
de  s'faire  poisser,  mais  faut  core 
trop  t'  plaindre,  tu  rappliques  un 
jour  de  bidoche.  » 

«  —  Comme  tu  joues  des  dominos  :  à 
te  voir  on  croirait  que  lu  uiorfiles 
dans  de  la  crignole*.  » 

(M.  Mabio  et  L.  LAn>AY."i 

—  CHAIRS  ABONDANTES  ET 
FLASQUES.  Cvlle  de  pâte.  Géla- 
tine, Tripaille,  Tripes.  V.  Sein. 

CHAIRE.  Égrugeoir. 

CHAISE.  Dossière,  Reposante, 
Séante,  Siante*. 

'<  —  Avance  exin'  dossière  àmôssieu.  » 

«  —  Reste  sur  ta  r  posante  si  t'es  fati- 
guée et  laisse  Cécile  faire  la  tam- 
bouille. » 

—  CHAISE  EN  BOIS.  Dossière 
de  satte,  de  satou. 

—  CHAISE-LONGUE.  Flâneuse, 
Fumeuse. 

—  CHAISE  PERCÉE.  Eudoxie, 
Mère  Thomas. 

CHALE.  Blard",  Blavard'. 

—  CHALE-CACHEMIRE.  Ter- 
naux*. 

«  Elle  prit  un  schale  de  coton;  le 
ternaux*  était  au  Mont-de-Piété.  » 
(Ricard.) 


CDA 


—  94  — 


CHA 


CHALEUR.  V.  Chaud. 

CHAMAILLER.     Haricander . 

CHAMBRE.  Cambriole,  Cam- 
briotte  *,  Carée,  Carrée,  Case,  Con- 
dice,  Condisse,  Condition,  Niche, 
Piaille,  Piôle,  Violle  *,  Planque, 
Repioulement,  Taule,  Tôle,  Turne. 
V.  Dévaliser,  Plafond. 

J'enquiile  en  sa  cambriole 
Espérant  de  l'cntiiler. 

{Chanson  argotique.) 

«  r  dégote  la  môme  avec  mézigue  au 
moment  où  on  démurgeait  de  la 
carrée.  » 

«  A  m'a  donné  son  portrait  qu"  j'ai 
mis  dans  ma  case,  au  d'ssus  du 
plume.  » 

A  m'  fait  mon  prêt  tuus  les  matins 
Quand  a  radine  à  la  condisse. 

(L.    DK    BbRCV.) 

Quand  qu'ail'  rappliqu'  à  la  nicfie 
Et  qu'  nous  somm's  poivrots, 

Oare  au  bataillon  d'  la  guiche! 
C'est  nous  qu'  est  les  dos. 

^J.    RlCIIRPI.N.; 

Ainsi,  ar'gard'  les  masons  closes 
Où  roupill'nt  ceuss  qui  croient  en  toi. 
Sûr  qu'  t'es  là,  su'  des  bénitiers 
Dans  les  piaul's...  à  la  loi'  des  pieux. 
(Jehan  Rictus.) 

Tu  m'  coût'  des  truc'  à  la  manque 
Mais,  va,  t'  t-à  l'heure,  à  la  planque 
Nous  allons  r'jacler  d'  tout  ça. 

(Bl^.doiit.i 

'>  On  f'rait  mieux  d'  s'occuper,  comm" 
tu  dis  «  des  petits  Ceux,  des  filles- 
mères,  des  pauvres  \ieux  »  et  d' 
tous  les  mistoufliers  et  d'  tous  les 
mouisurds  eq'  la  Société  laiss'  sans 
fringues,  sans  gringueet  sans  tôle.  » 

"  —  Sors  donc  d'  ta  turne,  eh  !  bour- 
rique !  » 

—  CHAMBRE   PETITE   OU   mal 

tenue,  liaqnole.  Cambuse,  Can- 
fouine,  Canicholle,  Canijalte, 
Canijolle,  Cassine. 

«  On  va  pas  pieuter  dans  c'tte  bognole- 
là?  Ça  gazouille  trop!  » 

«  Heureusement,  se  dit-il,  quil  y  a 
du  jonc,  là-haut,  dans  la  case,  et 


probablement  du  plâtre  à  la  can- 
fouine.  » 

(£.  LiPELLtrnB.) 

«  Ya  pas  de  quoi  abriter  un  homme 
ici;  c'est  une  canichotte  et  encore, 
à  peine  oserait-on  y  loger  un 
chien.  » 

Manchots,  aveugles,  culs-de-jatte, 
Fripes,  fripouilles  et  fripons. 
Nous  sommes  les  ssias-eanijatte... 
C'est  nous  qui  couchons  sous  les  pobU. 
(A.  B  ) 

—  CHAMBRE  MEUBLÉE.Gattzo. 

«  —  Quand  tu  sors  de  notre  jarno  pour 
aller  masser  au  boul'vard  extérieur, 
crois-moi,  faut  point  dépasser  la 
place  du  Delta,  w 

(TllUIlLOT.) 

—  CHAMBRE  D  HOTEL  réser- 
vée au  casuel.  Train  de  plalnr. 

«  On  appelle  train  de  plaisir,  en 
argot  de  police,  la  chambre  réser- 
vée dans  les  hôtels  aux  amours 
anonymes  d'une  heure.  » 

(GOHOÎI.) 

—  CHAMBRE    A    TABATIÈRE. 

Fanfouine. 

—  CHAMBRE  DE  PROSTI- 
TUÉE. Atelier,  Dehors.  Quand 
la  locataire  ne  couche  pas  habi- 
tuellement dans  l'endroit  où 
elle  exerce,  son  Atelier  devient 
un  Dehors. 

D'puis  qu'a  s'  sert  des  «  p'tit's  annonces 
C'est  épatant  c'  qu'a  voit  d'  gonces 
Visiter  son  atelier. 

(Briollet.) 

u  Sa  jalousie  de  marlou  épris  était 
telle  qu'il  lui  répugnait  que  sa  ber- 
gère ramenât  «  chez  eux  »  et  il  lui 
avait  fait  louer  rue  du  Chàteau- 
d'Eau  un  dehors  où  elle  exerçait  de 
midi  à  deux  heures  du  matin.  » 

(Afl  Bai'arde.) 

—  CHAMBRE  CORRECTION 
NELLE.  Carrée  des  petit 
gerbes. 

CIIAMintlÈHE.  Bonniche,  .Villo- 
(jcre  '.  \.  Bonne. 

CUAMEAlî.  bossemar. 


i 


CIIA 


93 


CHA 


Depuis  que  la  Godille  est  revenu 
du  pays  des  bossemars,  il  est  bien 
plus  chameau  qu'avant.  » 

CHAMP.  V.  Campagne. 

CHAMPAGNE  (VI-\  DE).  Coco 
épileptique.  Expression  créée  par 
Mùrger,  mais  dont  la  fortune  est 
plutôt  contestable. 


-     BOUTEILLE      DE 
PAG.NE.  Pistolet. 


CHAM- 


o  Elle  voulait  boire   du   Champagne 

pour  sétourdir. 
—  Deux  pistolets  cordon  rouge  1  com- 

manda-t-elle.  » 

CHAXCE.  V.  Aubaine. 

—  CHAXCE  EXTRAORDI- 
NAIRE. Veine  de  cocu. 

«  Gagner  le  gros  lot  et  enterrer  sa 
belle-mère  le  même  jour,  ça  peut 
s'appeler  une  veine  de  cocu.  » 

—  AVOIR  BEAUCOUP  DE 
CHAXCE.  Coucher  avec,  Mar- 
cher ou  avoir  marché  dedans. 
,V.  ci-dessous). 

CHAXCEUX.  Bénit,  Bidard,  Chan- 
çard,   Cocu,   Des   bons,   Veinard. 

i  II  est  veinard,  c"  gonce-là,  tout  y 
réussit  :  sûr,  i'  doit  marcher  d  dans 
tous  les  matins  !  » 

A  nous  gloire  et  fortune  '. 
Massacrons  les  bidards 
Et  faisons  la  Commune 
Des  lettres  et  des  arts. 

(C.  ue  SAifiiE-Caoïx.) 

Avec  loi  la  Muse  ne  jeûne 
Comme  avec  défunt  Abélard. 
Tous  les  matins  elle  d<^jeune 
Avec  toi,  la  Muse,  chançard. 

(Ràoui.  Ponchon.; 

Il  est  toujours  des  bons,  le  mec  ; 
Il  doit  être  cocu,  parole  : 
Il  est  bénit;  il  couche  avec  : 
Il  n'a  même  pas  la  vérole. 

(Blédobt.) 

CHAXCELER.   Cascadtr,  Lâcher. 

Dis-moi,  Vénus,  quel  plaisir  trouves-tu 
A  faire  ainsi  caicaJer  ma  vertu? 

{La  belle  Hélène.) 


CHANDELIER.  Camouflet. 

CHAXDELLE.  Ardente,  Bornette  *, 
Bougie  grasse,  Calbombe,  Cal- 
bonde,  Camouffe,  Camoufle,  Flam- 
barde,  Luisante,  Mouchique  *. 
V.  Bougie. 

«  Tas  mal  aux  haricots  ;  1'  major  te 
dit  d'y  mette  d'  la  bougie  grasse.  » 

«  Bonsoir,  Luc,  on  voit  pus  qu'  pouic  : 
il  a  mouché  sa  flambarde.  » 

CHAXGEMEXT.  Chanstiquage  ou 

Chanstiquement. 

«  l's  s'ront  pas  marida  huit  jours  :  il 
aime  trop  ï  chanstiqu'ment.  » 

—  CHANGEMENT  DE  PERSON- 
NEL. Lessivage,  Lessive. 

«  On  a  fait  beaucoup  de  tapage  à 
l'occasion  de  certaines  irrégularités 
qui  ont  motivé  une  lessive  à  la  Pré- 
fecture, lessive  qui  a  porté  surtout 
sur  le  service  de  la  Sûreté.  » 

{Mémoires  d'un  inspecteur  de  la  Sûreté.) 

—  CHANGEMENT  DE  RÉSl- 
DEXCE  OU  de  domicile.  Décar- 
rade.  Déplanque.  V.  Déména- 
gement. 

—  CHANGEMENT     DE      VIE. 

V.  Abandonner. 

—  CHANGEMENT   EN  AMOUR. 

Paillassonnage.    V.    Infidélité. 

CHAXGER,  V.  n.  Chanstiquer. 

«  —  J'ai  rencontré  ta  frangine,  aile 
est  chansliquée  à  son  avantage  :  a 
d'vient  gandine.  » 

—  Vieillir.  S'affûter,  Se  dégom- 
mer, Se  déjeter.  Se  démou- 
cheter. (Ce  dernier  verbe  ne 
s'emploie  guère  qu'à  linli- 
nitif  et  au  parlicii»e  passé.) 

«  Quand  j'ai  commencé  à  w'  affûter,  a 
fallu  que  j'  plaque  mon  bouleau.  » 

«  Y  a  longtemps  qu'elle  aurait  dû 
remiser  ses  œillades,  car  elle  com- 
mence à  se  démoucheter  sérieuse- 
ment, la  pauvre.  » 

—  V.  a.  Chanstiquer. 


CHA 


«  —  Qu'est-c'    que    c'est    que    c'tte 

pièce-là? 
—  Va  la  chansliquer;  tu  verras  si  aile 

est  bonne.  » 

«  —  J'  peux  pas  aller  au  théâtre  avec 
c'tte  liquette-là.  J'  vas  en  chansti- 
qiier...  » 

—  CHAXGERD'OPINIOX.  Chan- 
ger son  fmil  d'épaules,  Retour- 
ner sa  veste. 

«  Si  cela  continue  il  faudra  à  M.  Dupuy 
une  nouvelle  paire  d^pautes  pour 
lui  permottre  de  c//an^e/"  encore  son 
fusil.  » 

{La  Petite  République.) 

—  CHANGER  DE  RÉSIDENCE. 

Décarrer .,    Démurger,    Déplan- 
quer. 

—  En  rompant  son  ban  :  Cas- 
ser sa  canne. 

«  C'est  dans  sa  nature,  fautqu'i  roule 
sa  bosse.  C'est  pour  ça  qu'il  a  cassé 
sa  canne:  mais  la  r'niffe  s'est  aper- 
çue qu'il  avait  démurgé  et  si  i'  ren- 
quille  à  Pantruche,  va  core  falloir 
qu'i'  déplanque,  si  i'  veut  pas  t'te 
retapissé.  » 

—  CHANGER      D'EXISTENCE, 

avec  idée  d'amendement.  Ache- 
ter une  conduite.  V.  S'amender. 

—  CHANGER  D'AMOURS  conti- 
nuellement. Camper,  Courir, 
Paillassonner. 

«  Clara  se  serait  bien  mise  avec  lui, 
maie  il  aime  trop  camper;  il  ne  s'at- 
tacherait pas,  ce  paillasson-là.  » 

Et  pendant  que,  bonne  personne, 

Elle  soigne  le  pot-au-Teu, 

Son  lirigand  d  époux  paillassonne. 

CHAIVGEUR.  lialancntr  de  braise, 
Beurrier,  Sauterolle',  Sautcron', 
SauterondoUes  '. 

CHAIVSOIV.  Goualante,  Salade. 
V.  Chanter. 

—  CHANSONS.  (Balivernes.)  Bo- 
niments, Couilionuadc. 

CHANTAGE.  V.  Escroquerie. 


—  96  —  CHA 

CHANTER.    Ganter  (provençal), 

Dégosiller,  Galouser  *,  Gazouiller, 
Goualer,  Gueuliber  *,  L'envoyer. 
La  pousser,  Pousser  la  goualantr 
ou  simpl.  En  pousser  une,  Se  gar 
gariser. 

«  —  Dis,  petit,  cante un  peu  ta  salade 
à  la  Paulus.  » 

«  —  Quoi,  personne  ne  veut  dégo- 
sillerl...  Eh  ben,  moi,  j'  vas  vous 
en  pousser  une  ;  et  une  bath  !  » 

Quand  tu  l'envoy's,  la  sorgue, 
Ma  môme,  entre  mes  bras, 
Esgourdes-tu  mon  orgue 
Qui  gazouille  tout  bas  : 
Ta  goualnnC  me  d«rargue 
Des  rc'goûls  les  plus  lourds... 
Gouttiez,  qoualez,  ma  largue, 
Goualez  toujours  ! 
'Parodie  argotique  de  la  Séréno  li- 
ée V.  Hugo.' 

«  —  T'entendras  un  frère  qui  la  pousse  : 
ah  !  dis  donc,  tu  sais,  y  a  pas  d'er- 
reur, çui-là,  i'  s'  gargarise  comm" 
les  mecs  de  la  grande  Opéra.  » 

—  CHANTER  FORT.  Avoir  dit 
galoubet. 

—  BIEN  CHANTER.  L'envoyer. 
La  pousser,  avec  un  sentiment 
d'admiration. 

«  -Le  baryton,  i'  chante  comme  un 
fiac,  tant  qu'à  la  chanteuse...  ail' 
l'envoye\  » 

—  MAL  CHANTER.  Dégueuler, 

«  11  n'y  a  que  nous  autres,  du  Midi, 
pour  avoir  du  creux  et  du  galoubet. 
Vous  autres,  du  Nord,  vous  ne  con- 
tez lias,  vous  déyueulez.  » 

CHANTEUR.  Goualeur. 

«  C'est  un  méchant  goualeur  de  caP- 
couce.  0 


—  CHANTEUSE.  Goualeuse. 
C'eit  Nini  Buffet,  la  Gounleu.fe. 

(BtiDORT.) 

—  CHANTEUR  ou  CHANTEUSE 
MÉDIOCRE.  Seringue. 

«  —  Allons  nou8-en,  la  «  detnoisellr 
de  la  maison  »  va  chanter. 

—  Vous  ne  tenez  pas  à  l'entendu 

—  Une  pareille  seringue,  merci! 


CHA 


—  97  — 


CDA 


CHANTRE.  Goinfre. 

CHAXVRE.  Nivet,  Nivette. 

CHAPEAU.  Bloum,  Bloumard, 
Bloume,  Boston  *,  Caloqiiet  *,  Cam- 
brion  *,  Cambriot  *,  Capet,  Capiot, 
Chapal,  Comble*,  Combre*,  Com- 
briau  *,  Combrieu  *,  Corniche, 
Couvre-amour,  Doule,  Doulosse, 
Luc,  Epicéphale  (arg.  des  écoles), 
Galure,  Galurin,  Marquin  ',  Toi- 
ture. 

Ton  blouml  y  dat'  du  Grand  Empire. 
(Jehan  Rictus.) 

«  —  A  s'a  payé  un  bloiime,  un  bath 
doulosse  à  4.80.  » 

«  —  Ah!  c'  galurel...  avec  ça  su'  la 
schnasse,  t'as  l'air  d'un  mocco  à 
Corvi.  » 

«  —  Allez,  mets  ton  capet;  on  s'en 
va!  » 

«  —  Qui  qui  m'a  pris  mon  capiot,  j' 
peux  pas  m'en  aller  nu-tête.  » 

Son  carie  j'ai  pessigué. 
Son  coulant  et  sa  montante 
Et  son  combre'  galuché. 

{Chanson  argotique.) 

«  11  était  tout  joyeux  de  quitter  son 
boston  de  bahut  pour  une  plus  chic 
toiture  :  un  epicéphale  de  boulevar- 
dier.  » 

«  —  Tu  piges  mon  du^l  11  est  à  la 
mode,  y  suis  coiffé  comme  un  mi- 
nisse.  » 

vieux  squolelte  au  ventre  en  entonnoir, 
Chef  blanc  coiffé  d'un  galurin  noirl 

(J.    RiCHEPIN.) 

—  CHAPEAU  PLAT.   Tuile. 

—  CH.XPEAU  ROND.  Cloche,  Me- 
lon, Nid  di  merle,  Nid  de  pie. 

«  Allons,  monsieur  se  distingue,  il  se 
met  sous  cloche.  » 

(DcniND.) 

«  —  Mince  de  frusques!  dit  Mahurel, 
un  complet,  un  melon,  du  linge... 
l'as  donc  fait  un  héritage?  » 

(F.    COPPÉK.) 

—  CHAPEAU  DE   SOIE.   Caber- 
luche  galicé'. 


—  CHAPEAU  HAUT  DE  FORME. 

Album,  Boisseau,  Boîte  à  cornes, 
Blockhauss,  Bolivar,  Bosselard 
(arg.  des  écoles),  Cadrât  ou  Ca- 
dratin  (arg.  des  typographes). 
Capsule,  Colonne,  Cylindre,  Dé- 
caliire,  Gibe,  Gibus,  Lampion, 
Loupion  *,  Tromblon,  Tube., 
Tuyau,  Tuyau  de  poêle. 

C'était  bath  du  temps  d'  Badingue! 
J'  sortais  I'  dimanch'  qu'en  boisseau. 
Souliers  vernis  et  reJiugue. 

«  D'un  furieux  coup  de  poing  il  assura 
sa  boite  à  cornes,  qui  s'affaissa  lé- 
gèrement sous  ce  choc  inattendu; 
puis  il  sortit  en  poussant  un  hor- 
rible juron.  » 

«  —  Tu  vas  à  la  noce,  que  t'as  sorti 
ton  cadra tin^  » 

(G.  Amyot.) 

«  —  Chaque  fois  que  je  sors  ma  cap- 
sule, il  lui  arrive  des  accidents.  Je 
ne  la  mets  pourtant  qu'aux  noces.  >> 

«  Le  père  Chotard  ne  mettait  sa 
colonne  que  les  jours  d'enterre- 
ment. » 

«  Le  décalitre  sur  l'oreille,  et  frisé 
comme  un  jeune  marié,  il  descen- 
dit en  sifflotant  le  faubourg  du 
Temple.  » 

Une  dame  en  wagon  attrape  une  colique  : 
A  côté  d'elle  était  un  gibus  magnifique, 
Le  voyageur  dormait...  le  reste  va  de  soi... 
(U.  Frangb.) 

«  Pour  un'  fois  que  j'  sors  mon  tube, 
v'ià  qu'i'  lansquine.  » 

—  CHAPEAU  BOSSUE,  APLATI. 

Accordéon. 

«  Hélas  !  son  joli  cylindre  tout  neuf 
n'était  plus  qu'un  ridicule  accor- 
déon, que  le  postérieur,  tant  admiré 
tout  à  l'heure,  de  la  verseuse  venait 
d'ainsi  transformer.  » 

(La  Bavarde.) 

—  CHAPEAU  DE  PAILLE.  Pa- 
nama. 

—  CHAPEAU  BLANC  de  cer- 
tains cochers  de  fiacre.  Pot  de 
chambre. 

«  Un  cocher  de  l'Urbaine  escalada  la 
tribune  et  commença  ainsi  son  dis- 

7 


CllA  —  98  — 

cours  :  Camarades,  vous  m'excuse- 
rez si  je  garde  mon  pot  de  chambre 
sur  la  tête,  mais  je  crains  les  cou- 
rants d'air.  » 

—  CHAPEAU  BICORNE  en  ba- 
taille. Tournevis,  Frégate  (arg. 
des  marins). 

«  Les  launes  étaient  là,  le  bancal  de- 
hors, et  r  tournevis  su'  les  châsses.  » 

«  La  manière  de  porter  la  frégate  a 
été  pour  la  première  fois  enseignée 
en  1824  par  Baupré,  ancien  danseur 
de  l'Opéra,  qui  donnait  à  l'École  des 
leçons  de  danse  et  de  maintien.  » 
(Aldirt  Lévy  et  G.  Pinet.) 

—  CHAPEAU  DE  FEMME  dé- 
modé, ridicule.  Bagnole,  Bagno- 
tet,  liibi.  Cabas,  Cabasson,  Cas- 
serole.  Lucarne. 

«  Elle  avait  l'air,  avec  son  vieux  tar- 
tan miteux  et  son  bagnolet  à  plumes, 
d'une  tireuse  de  cartes...  » 

(Herbert.) 

«  Son  costume  se  composait  de  bas 
blancs,  d'un  jupon  de  futaine  à 
grands  ramages,  d'une  camisole 
blanche  et  d'un  vieux  cabasson  où 
pleuraient  deux  pensées.  >. 

(H.   SoMBRK.) 

«  Elle  avait  le  cheveu  rare  sous  ses 
frisons  et  sa  natte  d'occase,  por- 
tait du  linge  douteux,  une  toilette 
démodée,  un  bibi  acheté  au  décro- 
chez-moi ça.  » 

(J.    RlCBEPlS.l 

«  Il  en  est  qui,  nu-tête,  paraissent  insi- 

f[niflantes et^rès  quelconques;  c'est 
a  majorité.  Eh  bien!  celles-là 
mêmes  deviennent  presque  jolies 
quand  elles  ont  coiffé  l'horrible 
lucarne  salutiste.  » 

(J.  Lamdbe.) 

CHAPELIER.  Castorin  ',  Com- 
brier  *,  Couvreur. 

1  —  Viens  jusque  chez  1'  couvreur, 
y  te  vas  payer  eun'  bâche.  » 

—    CHAPELIER     RETAPEUR. 

Gnoleur. 

«  La  plupart  des  gnoleura  sont  étran- 
gers, nenucoup  de  Polonais  ;  la 
matière  première  leur  est  fournie 


CHA 

par  les  marchands  d'habits  et  par 
l'Angleterre  où  les  chapeaux  a  hauts 
de  forme  »  sont  abondants.  » 

^DeLESAU.!.) 

CIIAPOIV.  Castroz*,  Catrot",  Esta- 
fon*,  Ornion,  Omioys*. 

«  On    se   calera  les  joues  avec  un<^ 
bouillante  au  lard  et  un  ornion  à  I 
mode.  » 

CHARBON.    Lusquin,    Moricaud. 

«  Si  l'durva  pus,  qui  qu'amènra  la 
barbaque  à  Pantruche?  et  les  bou- 
gnes,  où  qu'is  prendront  1'  lus- 
quin! » 

«  Il  est  courant,  c'  greffier-là,  il  est 
toujours  fourré  dans  1'  moricaud.  » 

CHARBOlViMER.  Bougnat,  Bou- 
griSf  Boulanger  *,  Manival  *. 

«  —  Va  chercher  un  kil  chez  le  : 
bougne,  à  côté  de  l'épicemar.  • 

—  CHARBOXMÈRE.    Bougnate. 

«  —  T'en  as  une  gueule  noire  !  Ta» 
donc  embrassé  une  bougnatet  » 

CHARCUTIER.  Cochonnier, 
Graou,  Graoudjcm. 

M  —  Chez  le  coc/ionnier  tu  prendras 
quatre  ronds  de  saindoux.  » 

«  Le  vendredi  saint,  les  louchersbem, 
et  les  graous  font  la  bombe.  » 

CHARCUTERIE.  Graou. 

•(.  —  Puisque  t'as  du  goût  pour  le 
cochon,  mets-toi  dans  1'  graou.  » 

CHARGE.  Carge  *,  Cargue  (apoc^ 
de  Cargaison),  Fardis,Fargue. 

«  —  Tu  vas  pas  monter  la  chaussé 
avecque   c'tte   cargue-lù.  su'   l'eu-J 
dusse?  » 

«  —  Tu  vas  crever  ton  gai!  avec 
fardis  pareil.  » 

«  —  Donne  la  moitié  d'  ta  fargue; 
dois  en  avoir  ton  pied.  » 

—  TÉMOIN  A  CHA  RUE.  Panait 
V.  Témoin. 


CHA 


—  99  — 


CBA 


—  CHARGE.  (Plaisanterie.)  Couil- 
lonnade.  Fumisterie. 

CHARGER.  Targuer. 

«  Si  vous  êtes  fargués  de  la  came- 
lotte  grinchie.  » 

(M.  Mabio  et  L.  LiuitAY.) 

«  A  l'a  prév'nu  qu'  si  I*  curieux  la 
fsait  v'uir,  a  1'  fargu'rait  cher  à 
cause  des  vach'ries  quT  y  a  faites.  » 

«  Pas  moyen  d'  s'en  séparer,  des 
mômes;  faut  Jien  les  garder  et  s'en 
farguer.  » 

—  CH.ARGER    LA  FOULE.    Ser- 
vir le  trêpe. 

«<  —  Gâfe,  v'ià  les  cipaux  qui  s'a- 
mènent ;  sûr  qu'on  va  leur-z-y 
faire  servir  le  trêpe.  » 

CHARGEUR.  Fargueur. 

CHARITÉ. Crtrisfade  (hispanisme). 
V.  Aamône. 

CHARLATAN.  ChaiTÏeur,  Char- 
rieur  cambrousier ,  Mangin,  Mar- 
chand de  mort  subite. 

«  —  Ah!  vous  ajoutez  foi  à  tout  ce 
que  débitent  les  mangins  de  la 
politique?  • 

[Le  Pilori.) 

«  11  restait  bayant  au  vent,  en  écou- 
tant les  boniments  d'un  marchand 
de  mort  subite  installé  à  l'intersec- 
tion des  deux  voies  et  qui  débitait 


je  ne  sais  quelle  drogue.  » 

(H.    SOMBBE.) 


CHAROGXE.  Macchabée. 
davre. 


V.  Ca- 


CHARPEXTIER.  Compagnon 
chef  de  chantier  :  Gâcheur.  Sous- 
chef  de  chantier  :  Sous-gâcheur. 
Le  sous-gâcheur  distribue  le  tra- 
vail que  le  gâcheur  a  tracé  et  le 
fait  exécuter.  L'aide-compagnon 
est  appelé  Lofât. 

—  CHARPENTIER     EX     BATI- 
MENT. Escaliéteur. 

—  CHARPENTIER  EX  DÉCORS. 

Carcassier. 


CHARRETIER.  Roulotin. 

CHARRETTE.  Roulotte.  V.  Voi- 
ture. 

CHASSER.  (Congédier.)  Balancer, 
Balatistiquer,  Balayer,  Barrer, 
Bouler,  Débarquer,  Déporter,  Dé- 
poser, Dévoyer,  Donner  du  balai, 
de  la  pelle  au  cul,  son  sac  à.  Jeter, 
Sacquer,  Scier,  Vider. 

«  Y  avait  pas  quat'  jours  qu'il  étsdt 
dans  c'tte  place-là  qu'il  a  trouvé 
1'  moyen  de  s'  faire  balanstiquer .  u 

«  Tu  m'  scies\  tu  m'  dévoyés',  tu  m' 
plaques!  tu  m'  barres',  tu  m'  vides'. 
tu  m'  bout  es  l...  Tu  me  r'mercies 
comme  un  larbin  !  » 

«  Le  patron  a  foutu  son  sac  au  grand 
Jules,  rapport  qui  faisait  toujours 
el'  lundi.  » 

«  L'arpette  a' été /c/^  pour  avoir  pieté 
le  pive  au  contre-coup.  » 

CHASSEUR  A  PIED,  CHAS- 
SEUR A  CHEVAL.  CHAS- 
SEUR D'AFRIQUE.  V.  Soldat. 

CHASSIE.  Cire,  Mite. 

«  Tout  le  monde  connaît  ce  souhait 
ironique  :  «  Je  vous  souhaite  une 
bonne  année,  la  mile  à  l'œil,  la 
crotte  au  cul,  la  morve  au  nez.  » 

CHASSIEUX.  Cireux,  Miteux. 

«  On  comprend  que  ce  fonctionnaire 
soit  clérical;  ce  miteux  fournit  assez 
de  cire,  en  effet,  pour  alimenter  de 
cierges  plusieurs  paroisses  de  la 
grande  cité  lyonnaise.  » 

CHASTE,  adj.  m.  Joseph,  Mascot. 

—  Adj.  f.  Mascotte.  V.  Vierge. 

—  FALTt  CHASTE.  Pudibard. 

CHASTETÉ.  Bérengérisme  (néolo- 
gisme tiré  du  nom  du  sénateur 
Bérenger). 

«  La  récente  aventure  du  sénateur- 
pasteur  évangélique  Dide,  ardent 
apôtre  du  Bérengérisme,  démontre 


CHA 


100  — 


CQA 


surfisamment  que  la  morale  pu- 
blique et  officielle  de  ces  bihards 
n'a  rien  de  commun  avec  leur 
morale  privée.  » 

(Hector  Fa»NCB.) 

—  JOUER  LA  CHASTETÉ.  Faire 
son  Joseph,  son  Père-la-Pudeur. 

tlHAT.  Estaffœr*,  Estaffion  *,  Gas- 
pard, Gat  *,  Greffier,  Griffard, 
Gripard,  Grippard,  Lapin  de  gout- 
tière.  Lièvre,   Minon,   Mistrique. 

«  11  avait  des  moustaches  comme  un 
greffier  en  rogne.  » 

«  Quand  a  monte  au  ciel,  a  gouale 
comme  les  griffards  qui  s'  font  du 
m'nu  su'  les  toits.  » 

«  On  avait  chauffé  le  gripard  de  la 
taulière  qu'on  a  mis  en  gibelotte  ; 
et  Milot  ne  se  gourait  pas  qu'il 
s'enfonçait  du  lapin  de  goultièrs.  » 

CHATAIGNE.  Castagne  (proven- 
çal), Moussue*,  Truffe  de  savetier. 

CHATEAU.  Piget,  Pipet. 

CH  ATOUILLEMEXT.  Cha- 
touilles, Pattes,  Pattes  d'araignée. 

«  Et  un  de  ces  corps  délicats,  souples, 

fjraciles  comme  il  en  apparaît  dans 
es  gouaches  galantes  des  petits 
maîtres  de  l'autre  siècle,  résistant 
avec  de  feintes  pudeurs  aux  assauts 
d'amour,  tressaillant,  palpitant, 
riant,  perdant  la  tête  à  la  plus 
imperceptible  chatouille  qui  les 
frôle,  et  si  étourdies  qu'elles  ten- 
dent leurs  lèvres  quand  on  n'implo- 
rait qu'un  timide  baiser  sur  les 
doigts.  » 

(RlQDtT.) 

CHATOUILLER.  Faire  des  cha- 
touilles, des  pattes  d'araignée. 

M  Elle  est,  paralt-il,  rebelle  à  l'étreinte 
bien  qu'elle  tolère  que  ses  clients 
lui  fassent  dans  le  cou  d'excitantes 
pâlies  d'araignée.  » 

c:HATRER.  Abclarder,  Abélardi- 
ser,  Désalilter  *. 


«  D'un  colonel  vous  courtisez  la 
femme,  s'il  vous  surprend,  il  vous 
abélardisera.  » 

(POHHEBEDL.) 

CHÂTRÉ.  Chantre  de  la  chapelle 
Sixtine. 

CHAUD.  V.  Ardent. 

—  AVOIR  TRÈS  CHAUD.  Cuire 
dans  so?i  jus. 

—  IL    FAIT  TRÈS    CHAUD.    7/ 

en  fait  un  plat. 

CHAUDHOX.  Coquemar,  Coque- 
mart.  Marmouset*.  V.  Bouillir. 

«  La  grande  cheminée  s'ouvrait 
comme  un  porche.  Des  toiles  d'arai- 

Enées  penaaient  au  tournebroche. 
es  casseroles  s'alignaient  auprès 
des  coquemars  et  des  chaudrons.  >» 

(tl.    DE    KkGNISB.) 

CHAUDRONMER.  Jalo*. 

CHAUFFER.  liiffaïukr,  Riffer. 
V.  Brûler. 

—  SE  CHAUFFER  EN  SE  RE- 
TROUSSANT. Faire  la  petite 
chapelle.  [%e  dit  en  parlant  des 
prêtres  et  des  femmes.) 

Mes  bras,  mes  jambes,  mes  appas. 
Tout  ça  foutait  I'  camp,  à  grands  pas, 
J'osais  pus  fair  lap'lit'  chapelle, 
A  Grenelle. 

(A.  B.) 

CHAUFFE-LIT.  Boule.  Ce  mot 
est  aujourd'hui  passé  dans  le 
langage  courant. 

CHAUFFERETTE.  Chauffe-grip- 
part  (obscène),  Gueux. 

CHAUFFEUR,  (lîandil.)  liiffau- 
deur,  Suageur.  V.  Brûler. 

CHAUSSETTE.   Panufe,  Sachet. 

—  CHAUSSETTE     FAITE     DE 

CHIFFONS.   Chausselle   russe. 

y  n'ai  vraimeot  d'  ruts'  que  mes  ckauttettet 
.ïl  encor  vrai,  dans  quel  Mat  ! 

(Jkhah  RicToa.) 

CHAUSSURE.  Flacon,  Panard, 
Passe,  Passif,  Pompe,  Ribouis,  Ri- 


CHA 


—  101   — 


CHB 


dot.  Tartine,  Trottin,  Trottinet. 
V.  Botte,  Bottine,  Sabot,  Soulier. 

—  CHAUSSURE  A  SEMELLE 
DE  FEUTRE  ou  de  chanvre. 
Passe  à  la  rousse. 

CHAUVE.  Acajou,  Bille  ou  boule 
de  billard,  Caillou,  Déplumé,  Ge- 
nou, Hollande,  Xib  de  douilles, 
IVj6  de  tiffes,  Œuf,  Œuf  d'ati- 
truche,  Pierre  à  l  huile,  Pomme 
d'escalier.  Tète  de  cire.  Tête  de 
veau,  Tête  nickelée.  V.  Crâne. 
Ou  dit  encore  du  chauve  qu'il 
A  le  front  dans  le  cou,  qu'il  Se 
dégazonne  ou  se  déplume,  qu'il 
Grandit,  qu'il  A  retourné  sa  brosse, 
que  Sa  tête  dépasse  ses  cheveux, 
qu'il  n'a  plus  dWlfa  sur  le  pla- 
teau, de  Chapelure  sur  le  jambon- 
neau, de  Cresson  sur  la  fontaine, 
de  Fil  sur  la  bobine,  de  Gazon  sur 
la  terrasse,  de  Mouron  sur  la  cage, 
de  Mousse  sur  le  caillou,  de  Paille 
sur  le  tabouret;  si  la  calvitie  n'est 
pas  très  accentuée,  il  n'a  encore 
que  Des  vers  dans  son  manchon. 

•  L'n  affreux  rôdeur  de  barrière  com- 
parait en  cour  d'assises;  il  a  assas- 
siné un  malheureux  vieillard  sans 
défense. 

—  Votre  profession? 

—  Casseur  de  cailloux... 

Et  il  jette  un  regard  menaçant  et 
féroce  sur  le  crâne  chauve  du  pré- 
sident. » 

(Hectob  Frisce.) 

«  —  Ma  foi,  on  se  défend!  Et  sans  ces 
satanés  cheveux  qui  s'obstinent  à 
filer,  on  pourrait  encore  faire  figure 
de  jeune  homme... 

—  C'est  vrai  que  tu  te  déplumes  ferme.  » 

(POSTAILLAC.) 

«  Un  artiste  capillaire,  un  brin  facé- 
tieux, offrait  à  un  client  chauve 
comme  un  veau  de  lui  faire  un 
«  schampooing.  » 

—  Non!  dit  le  genou  en  souriant 
amèrement,  une  vinaigrette.  » 

•i  A  cause  de  sa  calvitie  presque  com- 
plète. Paillette  s'est  vu  surnommer 
Pierre  à  L'Huile;  et  il  ne  s'en  fâche 
pas.  ■ 


—  CHAUVE  QUI  TENTE  DE 
DISSIMULER  sa  calvitie  en 
utilisant  les  dernières  mèclies. 
Rameneur. 

CHAUVI3f.  Patriotard. 

CHEF.  Bos",  Can  \  Coesre  *,  Dab, 
Duc  %  Marpau  ',  Mec,  Mech,  Meg*. 
V.  Patron. 

«  Tu  causes  qu'avec  un  bourguignon 
comme  il  en  Tsait  un,  si  tout  l'ateil- 
1er  avait  la  cosse  !  Alors  on  a  laissé 
r  dab  en  frime  et  on  est  parti  à  la 
rigolade.  » 

a  11  y  a  un  mot  qui  reparaît  dans 
toutes  les  langues  du  continent 
avec  une  sorte  de  puissance  et 
d'autorité  mystérieuse.  C'est  le  mot 
o  magnus  ».  L'Ecosse  en  a  fait  son 
mac  qui  désigne  le  chef  du  clan; 
l'argot  en  a  fait  le  meck  et  plus 
tard  le  meg,  c'est-à-dire  Dieu.  » 
(V.  Hugo.) 

—  CHEF  DE  BAXDE.  Aigle  blanc, 
Coire',  Mégard. 

«  Les  chefs  de  bande  ont  le  titre 
d'aigles  blancs.  » 

(G.  Macê.) 

M  Le  Coire  *  me  proposa  d'être  des 
leurs,  on  faisait  la  grande  soûlasse 
sur  le  trimar.  » 

(V.  Hugo. 

—  CHEF  MILITAIRE.  Kébir 
(arabisme). 

«  Ma  seule  appréhension  était  que  le 
kébir  ne  revînt,  ne  m'appelât  et  ne 
me  fît  manquer  mon  rendez-vous.  » 

(Hectob  Fbaxce.) 

—  CHEFD'USI.XE,  D'ATELIER, 
DE    MAISO.V,    DE    MAGASIN. 

Galeux,  Manche,  Singe.  Y.  Pa- 
tron. 

Sentant  son  patron  s'approcher, 
L'arpett'  crie,  en  cessant  d'  flâner  : 
«  V'ià  r  manehel  » 

(BLiOORT.) 

CHEMIX.  Anlif,  Pelé,  Rade,  Rub, 
Ruban,  Tirou  ",  Trimar,  Trimar  d. 
Trime. 

Et  souvent  la  batteus'  d'antifs 
Comme  un  mâle  at>altatt  son  bomme. 
(A.  B.) 


CHE 


102  — 


CHE 


Pisque  j'  m'a  mis  moi-même  au  ban 
D'  la  société  —  comm'  dit  vol'  code  — 
J'arpente  1'  pelé,...  j'  suis  1'  ruban 
Qui  mène  où  qu'  la  rie  est  rommode. 
(L.  DE  Bercy.) 

—  CHEMIN  DE  FER.  Dur.  C/iieii 
de  fer,  Rub  de  rif  ou  de  rifle. 
V.  Train. 

«  L'  dimanche,  ils  prennent  1'  dur  et 
vont  s'  les  rouler  à  la  canibrouse.  » 

Yaou  !  t'entends  pas  ce  hurlement? 
C'est  l' cri  des  ckieivt  d' fer^des  r'niorqueun. 
(Jehan  Kictlb.) 

«  Il  était  venu  d'Amélie  à  Pantruche 
à  pinces  en  suivant  le  rub  de  rifle.  » 

CHEMINÉE.  Bouffardière,  Com- 
mode. 

CHEMINER.  Battre  Vantif,  Bier  *, 
Trimnrder,  Trimer.  V.  Aller, 
Marcher. 

«  —  Si  tu  veux  trimer  avec  mezière, 
nous  aquigerons  grande  chère.  » 
{Le  Jargon.) 

CHEMISE.  Bannière,  Limace,  Li- 
masse, Lime,  Liqiiette,  Sac  à  lard 
ou  à  viande. 

»  Défripant  sa  chemise,  lannière 
flottante  sur  ses  jambes  velues,  il 
répliqua  lentement  avec  aplomb...  » 

(G.    LOISEAU.) 

Le  soir  on  l'vait  eun'  pétasse... 
Un  choléra  sans  limace, 
A  la  plac'  Mauberl. 

(A.  B.) 

T'as  pus  d'  grimpîint...  t'as  pus  d'  liquelte. 
Tes  lapp'-la-bou'  haillnt  de  douleur... 
(Jehan  Rictus.) 

«  A  faut  la  crâneuse  d'puis  qu'a  s"  met 
des  sac'-à-lard  k  trenf-neuf  bour- 
gues.  » 

—  SAXS  CHE.MISE.  A  poil,  Dans 
la  litiiielte  du  p>'re  Adiirn  ou  de 
la  mère  Eve  (selon  le  sexe). 

Merd'  !  V'Ià  l'hiver  et  ses  dur'tés, 
V'ià  r  moment,  de  n'  pus  s'  metl'  à  poil». 
(JautN  KicTcs.) 

«  Quand  nous  l'avons  surprise,  elle 
étuit  dans  la  chemise  de  la  mère 
Eve.  » 

CHEMISETTE,  limasinc. 


CHEMISIER.  Limacier. 

«  Y  en  n'a  pas  épais  comme  sézigue 
pour  turbiner  à  la  lire  chez  les 
limaciers.  » 

CHER.  (Coûteux.)  Chaud,  Chérot, 
Épicé,  Gris,  Grisâtre,  Grisolle, 
Salé. 

«  —  Je   n'ai    pas   pour  habitude   de 
marchander,  dit-elle  d'un  petit  air 
pincé;  mais  j'estime  que  deux  mille 
quatre,  c'est  un  peu  chaud.  » 
{Le  Patriote.) 

«  r  voulait  pas  été  insoumis  pa'c'  que 
ça  finit  toujours  par  coûter  trop 
chérot.  » 

«  —  Votre  compte  est  diablement 
épicé.  » 

(H.  France.) 

«  Si  c'est  pas  trop  grisâtre  j'  veux 
bien  banquer  d'  la  croustille.  » 

«  —  Douze  balles  un  falzardi  c'est 
trop  f/ris  pour  ma  poire.  » 

CHERCHER.  Cafouiller,  Chiner, 
Fouinarder,  Fouiner. 

«  —  Que  qu'  tu  viens  core  chiner 
par  ici  ?  1 1  est  tout  l' temps  en  train 
d'  fouiner,  c'  mec-là.  » 

—  CHERCHER  UNE  OCCASION, 

un  coup  à  faire.  Aller  nu  vague. 
Donner  du  vague,  Endroguer  *, 
Pénarder. 

Comme  y  avait  qu'  lâpc  en  sa  vague, 
(Ju'r  déclarait....  qu'i   t'sait  Triot 
r  s'  dit  qu'  fallait  aller  au  vague 
Et  dégoler  un  panlriot. 

(BLiouiiT.) 

Mais  la  tierce  n'est  pas  veinarde. 
C'est  vainement  qu'elle  ;}«?norrf<'  : 
Chauve  est  l'occasion,  ce  soir  ! 

(lo.) 

—  CHERCHER  DE   L'.VRGENT. 

Aller  à  l'arche. 

—  CHERCHER  A  FAIRE 
AVOl'ER.  Charrier,  Cuisiner, 
Salader.  V.  Avouer. 

CHERCHEUR.  Fouinard,  Foui- 
neur. 


CBÉ 


—   103  — 


CHE 


«  Le  lendemain,  je  causais  avec  Ros- 
signol qui  était  un  de  nos  meilleurs 
agents,  et  en  même  temps  un  foui- 
neur, n 

(GOBOS.) 

CHÈRE  (BOXXE).  Chérance. 

CHÉRI.   Gobé. 

«  Il  se  croyait  gobé  de  toutes  ces 
demoiselles.  » 

{Gil  Bios.) 

CHÉRIR.  Avoir  dans  la  peau,  dans 
le  sang,  dans  les  veines,  Gober. 
V.  Aimer. 

«  Ah  !  monsieur,  je  ne  pourrais  pas 
vivre  ainsi  loin  de  ma  petite  patrie, 
et  comme  on  dit  d'une  femme  amou- 
reuse qu'elle  a  son  homme  dans  la 
peau,  j'ai  mon  pays  dans  la  peau.  » 

(UiUmCE    DOSSAY.) 

CHÉTIF.  Astec,  Astèqiie,  Aztèque, 
Asticot,  Carafon,  Demi-Siphon, 
Essoufflé,  Fait  au  compte-gouttes. 
Fait  en  fiacre,  Fausse-coucfie,  Pond 
de  bain,  Foutrint,  Foutriquet, 
Gouttc-à- goutte,  Haricot,  Marmi- 
teux,  Microbe.  V.  Avorton. 

«  —  T'es  pas  grand,  t'es  dans  mon 
genre.  Aztèque  premier  numéro... 
Comment  que  ça  se  fait  que  fes 
resté  tout  seul?» 

(J.  Marxi.) 

«  Asticot,  amène  ton  gnasse.  » 

(Tboblot.) 

«  Moi,  i'  m'  faut  des  gas,  des  mâles, 
des  hommes!  Les  foutriquets,  les 
carafons,  je  m'assois  dessus.  » 

«  —  Comment  donc  s'appelle  ce  bout 

de  femme? 
—  Demi-Siphon,  monsieur;  c'était  une 

institutrice  jusqu'à  ce  que  Valentin 

lui  ait  appris  le  truc.  » 

(K.  Maizeroy.) 

a  La  banque  est  levée,  ce  ne  sont  pas 
les  pauvres  petits  asoulflës  d'à  pré- 
sent, les  goulle-à-goulle,  qui  pren- 
dront la  suite  !  » 

(ID.) 

«  —  Tonnerre  de  Dieu!  c'est-y  que  lu 
n'es  pas  un  homme?  Qui  c'est  qui 


m'a  bâti  une /"aets-çecoucAe  pareille  ! 

(Geoeges  Codbteune.) 

«  C'était  une  toute  menue  personne, 
un  petit  fond  de  bain  de  rien  du 
tout  ;  ces  dames  la  nommaient  V Ha- 
ricot. » 

«  Les  pouillards  sont  de  malheureux 
bougres,  généralement  des  vieil- 
lards, quelques-uns  à  demi  morts, 
tous  malingreux  et  tnat^mileux, 
mais  capables  quand  même  de  tirer 
sur  le  câble  de  halage.  » 

(J.     RlCHEFIN.) 

«  On  se  prend  à  douter  si  l'avenir, 
au  lieu  de  désigner  notre  siècle  par 
le  nom  de  quelque  rare  génie,  ne 
l'appellera  pas  le  siècle  de  microbes, 
nul  mot  ne  rendrait  mieux  notre 
physionomie  et  le  sens  de  notre 
passage  à  travers  les  générations.  » 

(M.  DE  Vogué.) 

CHEVAL.  Bique,  Bourdon,  Brest, 
Gagne,  Canard,  Canasson,  Carcan, 
Carne,  Ctièire,  Coco,  Gail,  Galier, 
Gaillard,  Gaille,  Gailler,  Gaillet, 
Goyart,  Gaye,  Gayer,  Gayet,  Grès, 
Macquart,  Maillet,  Poulet,  Poulet 
d'Inde,  Suçon,  Têtard,  Tréteau, 
Veau.  Ces  mots  s'emploient  or- 
dinairement en  mauvaise  part. 

«  V'ià  le  capiston  qui  s'amène  grimpé 
sur  une  bique  dartiûot.  » 

«  —  Non,  mon  vieux,  c'est  pas  du 
cochon  que  t'as  boulotte,  c'est 
même  pas  du  bourdon.  » 

«  On  lui  avait  donné  un  tuj-au  certain  : 
uncariard,  qui  n'était  qu'un  vulgaire 
veau,  mais  qui  devait  être  au  poteau 
ce  jour-là,  sûrement!  » 

Et  tous  les  cochers  d'  fiacre,  enfin  ! 
Seront  réduits,  pour  n'  pas  mourir  de  faiiD, 
An'  boulotler  qu'  du  saucisson 
Fait  de  leur  propre  canasson. 

(El'G.  Leuerciib.) 

«  La  sonnerie  du  pansage  se  répéta 
dans,  tous  les  coins  du  quartier  : 
«  La  botte  à  coco  !  la  botte  à  coco'.  » 
et  le  malheureux  fut  repris  de  rage 
en  songeant  à  la  carne  qu'on  lui 
avait  fichue  et  qui  ne  l'accueillait 
jamais  qu'à  coups  de  sabot.  » 


CHE 


«  On  voit  des  tas  d'  cavalos  sur  leurs 
gails.  » 

a  Je  dis  adieu  au  régiment,  bonsoir 
au  poulet  (Vlnde.  » 

(COBMON.) 

«  —  Que  qu'  c'est  que  c'  méchant 
gailler  d'  quat'  sous?  en  v'ià  un 
'tétardl...  T'as  pas  dû  1'  raquer  ché- 
rot  ton  brcsf...  Que  suçonl  c'est  un 
macquarll...  ï  n'a  pus  qu'  trois 
pattes  d'  bonnes,  c'  tréteau-Vkl... 

—  Ah!  il  est  bath,  eul'  mailleV. 

Jamais  c'  poulelAii  pourra   nous 

conduire  à  Autcuil! 

—  Moi  j'  prends  1'  mouche.  » 

—  1)0>NER  A  UNE  ROSSE 
L'APPARENCE  D'UN  BON 
CHEVAL.  Maquiller,  arnaquer 
un  f/ail,  un  tréteau,  etc. 

CHEVELU.  Absalon. 

CHE'VELUKE.  Douillitre,  Cresson, 
Gazon,  Mouron,  Mousse,  Paille. 
V.  Chauve. 

—  CHEVELURE  BLONDE  OU 
BLANCHE.  Filasse. 

—  CHEVELURE  IVOIRE.  Tifs 
en  deuil. 

—  C'IEVELURE  ROUSSE.  Poil 
de  brique,  de  carotte.  V.  Barbe. 

—  CHEVELURE    MAL    TENUE 

et    abondante.    ligne,   Tête  de 
loup. 

CHEVEU.  Brigand*,  Brigeant*, 
Bringcanf,  Crin,  Douillard, 
Douille,  Filol*,  l'hane,Tif,  Tiffe. 

Viv'  la  gaieté'.  J'iii  pas  A'  chaussettes; 

Mes  rigadin»  font  «les  risettes  ; 

Mes  tas  d'  douillardt  m' servent  d' chapeau. 

(J.    KiCHF.PIN.) 

Mais  v'Ià  qu'au  milieu  d'  tout  c'  tapage 

Mon  épouH  ,  qui  fait  du  chichi, 

Laiss"  tomber  ses  douHV»  dan»  1'  potage. 

Oui,  j'  les  ramcn  !  quoi  '.*  c'est  mon  rliic; 
Tout  chucuii  fait  c'  qui  veut  d'  ses  tiffix. 


104  —  cm 

—  FAUX  CHEVEUX.  V.  Per- 
ruque. 

—  CHEVEUX  NATTÉS  ET 
RARES  chez  la  femme  ou  la 
fille.  Queue  de  rat. 


Toolchacua  faite'  qu'i'  veul  A' ut  plumes. 
(L.  nt  Bkhcv.) 

—  CHEVEU  BLANC.  Marguerite, 
Tif  savonné. 


CHÈVRE.  Câpre. 

CHEVROIV.  Baraque,  Brisque,  Mai- 
son (arg.  niililaire). 

,(  C'était  un  vieux  sapeur  à  trois 
baraqups  décoré  de  la  médaille 
militaire.  » 

«  Le  général  Boulanger  a  remplacé  la 
brisque  du  sous-officier  par  une 
petite  tressp  or  et  soie  qui  se  porte 
au  ras  du  parement  de  la  man- 
che. » 

(CHtnoY.) 

«  11  aura  bientôt  trois  maisons  dans 
la  même  rue,  dit-il  en  faisant  allu- 
sion aux  trois  chevrons  qu'allait 
porter  le  gagiste,  après  la  signa- 
ture de  son  dernier  rengagement.  » 

(hlZAKHE.) 

CHEVRONXÉ.  Briscard  ou  Bris- 
quard. 

(,  C'était  un  vieux  briscard,  un  soldat 
d'Italie.  ..  ,u  ^ 

(HiaBEBT.) 

CHICHE.  V.  Avare. 

CHIE^^  Azor,  Cab,  Cabe,  Cabji, 
Cabo,  Cabot,  Cador,  Cleb,  Clebs, 
Habin*,  Hajypin*,  Quatre  pattes. 

«  On  va  pas  1'  boulïer,  vot'  azorl  » 

„  N'en  v'ià  un  à  qui  je  garde  un 
cabot  de  ma  chienne  ;  laisse  faire.  » 

(J.  RlCHEPlS.) 

„  r  m'a  foutu  une  mouise  comme  on 
n'en  filerait  pas  à  bouffer  a  un 
cador.  » 

Le.  Quat'patfs,  c'est  le»  chiens  d'  Pari», 
Le»  VOYOUS  \oicI>'bs  ed'  barrière. 
(A.  B.) 

—  CHIEN  DE  GARDE.  Alar- 
7nisle,  Chien  de  guelh;  Jaapt- 
ueur,  Tambour.  V.  Aboyer. 

—  CHIEX  BOULEDOGUE,  lioule. 


CBI 


i05  — 


cei 


—  CHIEN    DE   PETITE  DAME. 

Lèche-cul    (obscène\    Lexicon 
(id.). 

CHIEXXE.  Happine*. 

cniER.  Caler  sa  biture,  Caguer,  Ca- 
ner,  Caquer,  Déballer,  Débonder, 
Débourrer,  Débourrer  sa  pipe.  Dé- 
falquer, Déflaquer,  Déponer,  Dé- 
ponnei;  Déposer  son  bulletin,  son 
kilo,  sa  pêche,  Dringuer,  Ecrire  à 
Bismarck,  au  pape,  à  Saint-Pierre, 
Etre  en  fonction,  Filer  sa  mousse. 
Filer  du  proye,  Flacader,  Flaquer, 
Flasquer,  Fogner,  Fonctionner. 
Fuser,  Gâcher  du  gros,  Galipoter, 
Mouscailler,  Uousseï-,  Poser  potet. 
Poser  ou  pousser  sa  chique,  son 
bouchon,  sa  pêche,  Poseï'  un  co- 
lomhin,  Rondinei\  Tarter,  Tartir, 
Téléphoner,  Touse^:  V.  Besoin. 

—  ALLER  CHIER.  Aller  à  Cli- 
chy,  à  la  débourre,  à  flacade, 
chez  débourmann,  chez  flac- 
mann,  oit  le  roi  ca  à  pied.  Aller 
chez  Bernard,  Aller  voter.  On 
dit  de  quelqu'un  qui  met  de  la 
lenteur  à  cette  opération  Qti'il 
fait  des  câbles,  des  cordes,  de 
la  ficelle.  Enfin,  les  jargons 
font  de  Chier  Lierchem  ou  Lézé- 
lierchem,  de  Flaquer,  Naquer  du 
fia,  etc.  V.  Jargon. 

«  Après  s'être  calé  les  amygdales,  on 
va  caler  sa  bitture.  » 

(Hkctob  FiAscm.] 

«  Ça  m'  fait  déballer...  ça  m'  fait 
débourrer  c  boniment-là;  et  j'ai 
pas  pu  m'empêcher  d'y  dire.  >- 

«  Y  d'vait  y  avoir  un  peu  d'  ça,  car 
el'  Marquis  a  été  à  ta  débourre  au 
moins  dix  fois.  » 

«  Ah!  le  maudit  animal!  11  cassait 
la  vaisselle,  crevait  le  paravent  et, 
de  temps  à  autre,  pour  varier  la 
série  de  ses  méfaits,  défalquait 
sous  le  lit  de  M.  le  curé.  » 

(HlCTOK  FBiXCE.) 

«  Puis  il  avait  peur  des  enfants,  tous 
salauds   qui    diftaquent    dans    les 


coins  et  mettent  partout  une  odeur 
de  bran.  » 

iC.  Lemomsieb.) 

«  —  Tu  peux  louper,  toi,  tu  t'en  fous, 
t'as  qu'un  gosse,  tandis  qu  moi,^ 
faut  que  j'  turbine,  j'ai  six  culs  a 
faire  flasquer  à  la  maison.  » 

«  Les  périphrases  exprimant  l'acte  d& 
mouscailler   sont    des    plus   nom- 
breuses. »  ,..   r.  \ 
(H.  Fbascb.) 

La  Nahir'  s'achète  enn'  jeunesse, 
A  s'  déguise  en  Tcrt  et  en  bleu, 
A  fait  sa  poire  et  sa  princesse, 
A  m"  fait  tarter,  moi,  qui  m'  fais  Tieai. 
(Jehas  Rictus.) 

Un  soir  qu'a  m'  Fra  trop  lierehème 
J'y  fous  mon  \ingt-deni  dans  la  peau. 
(A.  B.) 

Non...  vrai. ..  ca  m'  fait  naquer  du  fia  t 
(Id.) 

—  CHIER  DAXS  SA  CULOTTE, 

dans    ses    jupes.    Perdre    ses 
légumes. 

■  Aile  avait  tant  bouffé  à  la  noce  à 
sa  frangine  qu'a  perdait  ses  légumes 
en  route.  » 

CHIFFOX.  Biffe,  Chiffaille,  Fer- 
loque. 

«  Et  y  t'  la  pousse  sur  mes  coussins 
comme  un  vieux  paquet  de  chif- 
faille. »  ,   ..       , 

'  (J.  Mabsi.) 

CHIFFOXXER.  Biffer,  Biffiner,. 
Chiner,  Grafigner. 

«  Les  chiffortins  se  plaignent  que  la 
nouvelle  boite  imposée  par  le  pré- 
fet ne  leur  permet  plus  de  biffiner 
à  l'aise.  » 

C'est  un  métier  d'  pnrotin. 
Faut  trimarder  dans  Pantin 

En  savates. 
Faut  chiner  pour  attraper 
Dca  loupaqu'  ou  pour  cbopper 

Des  œiir  pattes. 

(A.  B.) 

CHIFFOXXIER.     Amour",     Bif,. 

Biffin,  Chevalier  du  crochet, Chif- 

fortin,      Chifforton,      Cupidon  ', 

Fouillemerde,  Graffin  *,  Hotteriau„ 

1     Philosophe,  Pisseur,  Tafouilleux. 


CBI  —  106  — 


CDO 


Dans  un  quartier  purolia 
Polyt'  naquit  un  malin 
D'un  biffiii  et  d'un'  biffine. 

(L.  ns  Bercy.) 

«  Les  chevaliers  du  crochet  ont  décidé 
d'adresser  une  requête  au  Conseil 
municipal.  » 

«  On  ne  rencontrait  plus  à  cette 
heure  avancée  que  des  sergots  et 
des  chiffortons.  » 

«  Cet  assommoir  est  uu  rendez-vous 
de  philosophes  qui  y  viennent  tuer 
le  ver  une  fois  la  hotte  remplie.  » 

—  CHIFFONNIER    EN    GROS. 

Ogre.  V.  Cabaretier. 

—  APPRENTI    CHIFFONNIER. 

Kègre. 

A  Paris  ya  des  quartiers 

Où  qu'  les  p'iiots  qu'ont  pas  d'  métiers 

r  s'  font  pègre! 
Nous,  pour  pas  crever  la  faim, 
A  huit  ans,  chez  un  biffin. 

On  est  nègre... 

(A.  B.) 

—  LA  CORPORATION  DES 
CHIFFONNIERS,  leur  état, 
leur  travail.  La  Biffe,  La  Chiffe. 

«  —  C'est  encore  dans  la  Biffe,  assu- 
rait Bijou,  qu'on  rencontre  le  moins 
de  malfaiteurs.  » 

«  —  Le  monde  de  la  Chiffe  est  tra- 
vailleur, économe  et  relativement 
honnête.  » 

CHIFFOXXIÈRE.     Biffine,    Cho- 

caillon  *. 

—  CHIFFONNIÈRE    EN   GROS. 

Ogresse. 

€HIG\OX  (FAUX).  Kilo. 

<:mPER.  Chaparder,  Chappcr, 
Chopper. 

«  Où  diable  a-t-il  trouvé  à  chaparder 
de  la  viande,  ce  rossard  ?  » 

(Hkctor  Fhanck.) 

...  Tandis  qu'en  l'échoppe 
.Le  niarcliaiiil  a  le  <los  tourné 
Gavrociic,  qui  pass<!  c-npénard,  lui  choppc 
De  quoi  reoipUcer  son  diné. 

(L.  DF  Bercy.) 

CIIIPEUR.  Chapardeur.  ' 


«  Car  c'étaient  des  galapiats  du  quar- 
tier, maraudeurs  et  chapardeurs.  » 

(J.    KiCHEPIN.) 

CHIQUE.  Cigarette  de  matelot, 
Pruneau. 

«  —  Le  temps  de  prendre  une  ciga- 
rette de  matelot,  dit-il  en  roulant 
une  pincée  de  talbac  à  fumer  entre 
ses  paumes.  » 

«  —  Là,  avec  un  pruneau  comme  ça, 
on  se  passe  de  pipe  pendant  deux 
heures.  » 

(H.  SOMBIB.) 

CHIRURGIE.  Charcuterie. 

CHIRURGIEN.  Boucher,  Charcu- 
tier, Charcuteur,  Coupe-toujours, 
Tailleur. 

«  A  va  pas,  on  dit  que  1'  boucher  doit 
y  r'tirer  des  trucs  qu'aile  a  dans  1' 
bide;  si  ça  s'rait  moi,  j'  march'rais 
pas  :  les  charculeurs,  ça  nr  fout  la 
vénette.  » 

—  En  raison  de  leur  spécialité, 
certains  chirurgiens  sont 
dénommés  Ovairiers. 

Oui,  c'est  nous  qui  fouillons 

lit  qui  tripatouillous 
—  Coupe-toujours  infatigables  — 

Dans  les  jolis  bedons  ; 

Ht  nous  nous  bombardons 
Ovairiers  des  plus  remarquables. 
(BlAdobt.) 

—  CHIRURGIEN  DE  MARINE. 

Tourniquet. 

—  OUTIL     DE    CHIRURGIEN. 

Baume  d'acier. 

—  OPÉRATION  CHIRURGI- 
CALE. Charculage,Cliarcuterie. 

—  OPÉRER  CIIIRURGICALE- 
MENT.  Charcuter. 

CHOC.  Carambolage,  Gnon,  Trim- 
ballement. 

«  Mince  de  carambolagel  Le  sapin  ne 
s'était  pas  garé  assez  vile  et  le 
train  l'a  lictiu  cul  par-dessus  tète. 
Si  tu  avais  vu  ce  gnonl...  >. 

«  J'y  ai  mis  un  de  ces  trimbalCments 
qu'il  eu  a  été  à  dame.  » 


CHOISIR. 


CBO 

Balader*. 


—  101 


CIC 


CHOIX.  Faire  un  bon  choix,  un 
choix  profitable.  Mettre  le  doigt 
dessus  ou  Mettre  le  doigt  su  V  bath. 

«  De-  tout's  les  gouzesses  qu'étaient 
là,  sézigue  avait  chauffé  la  pus 
gandinejde  c'  coup-là,  il  avait  mis 
V  doigt  su'  C  bath.  » 

—  DE    CHOIX.    Crème,   Gratin. 

<■  Une  salle  de  première  au  Théâtre- 
Français,  c'est  plus  que  de  la  crème 
de  gratin  ou  du  gratin  de  la  crème, 
messeigneurs.  » 

(E.    BïHGEBAT.) 


CHOMAGE. 

lence. 


Ballot,   Calance,  Ca- 


CIIOMER.  Balotter,  Barrer  ou 
.scier  le  boideau,  Être  à  la  comédie, 
sur  le  flanc,  sur  le  sable. 

CHOPIXE.  Chôlette,  Chopotte, 
Demi-kil,  Demi-kilo,  Tenante  '. 

'<  —  Mets  quatre  ronds  pour  une  cAo- 
lette,  je  mets  le  reste.  » 

{La  Xalion.) 

«  Elle  envoya  la  gamine  chercher  un 
demi-kil  de  blanc  dAlgérie.  » 

CHORISTE.  Tagnard. 

«  r  gouale  tous  les  soirs,  à  la  mis- 
loque  où  qu'il  a  dix  fléchai'ds 
comme  tagnard.  » 

CHOSE.  Flambeau,  Flanche,  Libé, 
Loubé,  Lubé,  Luctrème  (V.  Jar- 
gon), Machin,  Machine,  JSibé, 
Nubé,  Truc.  V,  Dévaliser. 

«  Qu'est  c'  que  ce  ftambeauAkl  » 

«  1'  nous  a  raconté  des  flanches  épa- 
tants. » 

«  J'en  gratte  pas  pour  ce  /j6é-là  ; 
demande-moi  toutes  les  machines 
que  tu  voudras,  mais  pas  ça  :  c'est 
des  trucs  où  j'sais  pas  y  faire.  » 

«  —  Ça  vous  intéresse,  ces  machins- 
là?» 

(GtOBf.l   AORIOL.) 


«  —  Occupe-toi  de  tes  oignons  !  D'a- 
bord tu  n'entraves  que  dalle  dans 
ce  nubé-\k.  » 

«  Mon  Dartagnanfîle  le  luctrème  dans 
la  porte.  » 

[Lettre  de  Deauvilliers.) 

CHOU.  Rome*. 

CHOYER.  Chouter,  Chouchouter, 
Mamourer.  V.  Caresser. 

CHRÉTIEX.  Pour  les  mahomé- 
tans  :  Chien,  Roumi. 

—  Pour  les  Israélites  :  Goye; 
au  pluriel  Goym  (hébreu). 

«  Le  soldat  était  gardé  à  vue  par  un 
tirailleur  indigène  qui,  baïonnette 
et  cartouche  au  canon,  eût  été 
enchanté  de  placer  son  coup  de 
feu,  par  amour  de  la  consigne  et 
haine  du  roumi.  » 

(HuGDEa  Le  Roui.) 

«  Voilà  un  catholique,  un  goye  bien 
audacieu.x.  » 

(DcBCT    DE    F^AFOHEIT.) 

CHRIST.  Hariadan  Barberousse*. 

CHUCHOTEMEXT.  Messe  basse. 
V.  Cachotterie. 

CHUT!  Acre!  Acrée!  Acres!  Bou- 
clez !  Fermez  !  Cresto  !  Les  voiles  ! 
Les  volets!  Pet!  Ta  bouche!  Ta 
gueule!  Un  bouchon!  Un  cadenas! 
Un  verrou!  Vesse !  Vos  bouches! 
Vos  gueules  ! 

«  Ah!  vos  gueules]...  on  n'entend 
que  pouic!  » 

CHUTE.  Bouchon, G adiche,  Gadin, 
Gathelle,  Pelle. 

—  FAIRE  UXE  CHUTE.  Ramas- 
ser un  bouchon,  une  gadiche,  etc. 

«  C  qu'il  a  ramassé  un  gamelle  !  que 
bouchon  !  que  gadiche  !  que  pelle  ! 

CIBOIRE.   Baignoire  à  bon  Dieu. 

CICATRICE.  Apostrophe,  Estaffe, 
Virgule. 


CID 


—  108  — 


CIS 


CIDRE.  Pie  fantoche*,  Gaulé,  Purée. 

«  —  Ho!  tôlier,  file-nous  du  pive  et 
du  bath!  nous  avons  mare  de  ton 
gaulé  :  c'est  d' la  purée  bonne  pour 
les  gerces.  » 

CIEL.  Plafond,  Tapis  bleu,  Tur- 
quois. 

Si  le  Dab  ne  joue  à  la  quille 
Et  son  Tapis  bleu  ne  maquille, 
Jasant  aux  luucheltes  qui  font 
Comme  les  clavins  du  Plafond, 
Loin  des  vergnes  et  de  la  meute 
Des  pestailles,  pénard,  je  pieute... 
(L.  DK  Bercy.) 

Car  pour  moi,  quand  1'  turquois  est  gai, 
La  pir'  de  tout's  les  catastrophes 
C'est  d'èt'  mochard  et  mal  fringue. 
(Jehan  Rictus.) 

CIERGE.  Ardent. 

CIGARE.  Grillant,  Riffaudant. 

—  CIGARE  D'UN  SOr.  Ci/îq- 
centimados,  Crapulos,  Infecta- 
dos,  Londres  de  vidangeur. 

—  BOUT  DE  CIGAIIE.  Mégot, 
Orphelin.  S'emploient  éi^ale- 
ment  pour  Bout  de  cigarette. 

«  De  c'  coup-là,  on  s'a  fendu  d'un 
grillant  à  la  mode  :  un  manille  de 
latqué.  » 

Tas  d'  prop'  à  rien,  las  d'  saligauds, 
Avec  vos  m6m',  avec  vos  grues, 
•Vous  m' barrez  l' trottoir  et  les  rues, 
J'  peux  pus  ramasser  mes  mégots  '. 
(A.  B.) 

«  J'ai  môme  pus  d'  quoi  m'offrir  un 
crapulos.  J'  vas  ête  réduit  à  griller 
des  orfilielins.  » 

CIGARETTE.  Cibiche,  Cibige,  Ci- 
bigeoise.  Grillante,  Grille,  Sèche. 

«  —  Le  temps  de  rouler  une  cibiche, 
et  je  suis  à  toi.  » 

Dupont.) 

tt  On  se  contentait  de  griller  ses 
cibigeoises  pendant  son  absence.  » 

{L'Ère  JValionale.) 

«  —  Dis  donc,  P'tit-Louis,  fir-moi 
eun*  grillante,  j'ai  pas  bombardé  de 
c'  matin.  >• 


«  Quant  à  Rosita,  elle  se  résout  à 
consumer  sèche  sur  sèc/ie.  » 

{La  Bavarde.) 

CIMETIÈRE.  Jardin  des  claqués, 
des  crônis.  Parc  des  refroidis. 

«  —  Rigole,  ma  vieille!  en  attendant 
qu'on  t'  planque  au  parc  det  crônis, 
là  tu  rigol'ras  pus  !  » 

—  CIMETIÈRE      D'IVRY.       Le 

Champ  de  Navets. 

o  II  nous  remit  un  pli  pour  le  com- 
missaire de  Gentilly  qui  a  le  Champ 
de  Navets  dans  sa  circonscription.  » 

(GORON.) 

—  CIMETIÈRE     DE      SAIXT- 
OUEN  (ancien).  Cayenne. 

«  J'  sais  pas  si  c'est  à  c'  Cayenne-\ii 
qu'on  t'enverra  bouffer  les  pissen- 
lits par  la  racine...  en  tout  cas 
méfie-toi  qu'  ça  soye  pas  à  l'aute  !  » 

CIXQ.  Linqcé.  V.  Jargon. 

CIRCOXCIRE.  Baptiser  au  coupe- 
cigare,  au  sécateur,  Guinaliser. 

«  Boule-de-Juif  voudrait  qu'on  bapti- 
sât tout  le  monde  au  sécateur.   » 
{L'Intransigeant .) 

CIRCOXSPECT.  Chaud,  Pénard. 
V.  Armée. 

«  11  refusa  carrément  la  proposition... 
et  lui,  chaud.  » 

CIRCOXSTAXCE.  Occase  (apoc. 
d'Occasion). 

J"  t'écris  deux  mois  et  j'  profite  d'  Voccate. 

(A.  B.) 

CIR<:0.\VEXIR.  Embobiner,  En- 
gailler. 

«  Et  r  juge,  qu'est  un  vieux  salaud, 
s'  laisse  embobiner  par  la  bonne 
femme.  » 

CISEAUX.  Fauchants,  Faucheux, 

Pinçants  *. 

«  Tu  parles  qu'il  a  fait  un  tubard 
quand  que  1  merlan  d'  la  compa- 
gnie a  passé  ses  fauchants  dans  ses 
beaux  tifs.  » 


CIT 


109  — 


CLÉ 


<;iTRO-\.  Poire  de  Chine. 

«  —  Qu'est-ce  qu'il  faut  vous  servir? 
—  Un  kil  de  blanc,  deux  douzaines 

de  portugaises,  une  poire  de  Chine; 

et  ça  fera  la  rue.  » 

i;iTlloriLLE.  Boule  jaune. 
IXAIR.  Gniff,  Nif. 

<i  II  est  7iif  comme  du  pivois  de  la 
Côte  Saint-Jacques.  » 

<:LAIR0X.  Corne,  Trompion. 

■  Voilà  le  bataillon  qui  rapplique.  En- 
tends-tu les  trompions!  » 

(M.    ROGEB.) 

—   ENSEMBLE    DE     CLAIRONS 
ET  DE  TAMBOURS.  La  clique. 

'<  Le  détachement  s'en  va  à  la  gare 
au  son  de  la  musique  et  de  la 
clique.  » 

(G.   o'EsPAHBËg.) 

"  En  argot  militaire,  la  clique  signifie 
lensemble  de  tous  les  instrumen- 
tistes non  classés  musiciens  : 
fifres,  clairons  et  tambours.  » 

(Colomb.) 

CLAMEUR.  Criblage,  Criblement. 

f-LAXDESTIXEMENT.       A     la 

douce,  A  Vétouffée,   A  la  muette, 
En  douce,  Enpénard,  En  sondeur. 

Pègre,  pégriot!  Pègre  à  l'étouffée, 
Flanche  à  la  muette  et  Tauche  en  pénard. 
(  L.  01  Bescy.) 

Un  tas  d'  radicaux  à  la  s'cousse 
Qai  s'fout'nt  du  trêpeet  des  prolos 
Et  qui  font  leur  affaire  en  douce. 

(A.  B.) 

«  On  parle  qu'on  fra  cracher  dans  1" 
son  à  l'intérieur  du  ballon  et  que 
r  trêpe  pourra  pu'  y  voir  que 
tringue  :  y  aurait  pus  que  1'  bingue 
avec  son  riflard,  el'  curieux  et  les 
mecs  de  la  Tôle  qui  s"  payeraient 
ça,  en  sondeurs.  » 

CLAQUE.  (Gifle.)  Bâfe,  Bâfre, 
Baffre,  Beigne,  Chisnouffe,  Gnole, 
Mandale,  Mandole'^  Sischnouffe, 
Tourlousine. 


«  —  Quitte  à  les  bourrer  d'une  bâfre 
si  madame  geignait.  » 

(Jean  Lchrain.) 

«  —  Tu  vas  voir,  Mélie;  si  tu  r'biffes, 
j"  te  vas  mette  eun'  paire  de  bàfes  !  » 

Si  ca  continu',  gare  aux  beigne»'. 
(A.  B.) 

Si  tu  s' rais  pas  si  vioc,  panouffe. 
J'  te  fil'rai'  eun'  bonn'  chisnouffe. 
(Blédobt.) 

Car  le  diable  me  caracole 
Si  je  ne  t'applique  une  gnole 
Qui  tiendroit  ebaud  à  ton  groin. 

(Vaoé.) 

Et  des  mandai'...  et  des  bocbons... 
J'y  tap'rais   d'ssus  comm'  su'  du  pantre. 
(A.  B.) 

«  Elle  n'avait  pas  eu  le  temps  d'ou- 
vrir la  bouche  pour  se  justifier  que 
sa  mère  lui  appliquait  une  tour- 
lousine à  lui  faire  voir  trente-six 
chandelles.  » 

—  LA  CLAQUE  DUX  THÉÂTRE. 

La  bâfe,  La  gifle.  Les  Romains. 

Tous  les  soirs  je  m'  pay'  la  misloque  : 
J'  va'  à  la  bàf  pour  mes  cinq  ronds. 
(L.  DE  Bercy.) 

—  BILLET    DE    CLAQUE.     Im- 

vabe. 

CLAQUER.  (Gifler.)  Filer,  mettre 
ou  poser  une  bâfe,  un  tabac.  Lais- 
ser tomber  une  châtaigne,  une 
mandale.  V.  Claque. 

—  V.  n.  Donner  des  battoirs, 
Jouer  les  romains. 


—     CLAQUER      DES 

Battre  la  générale. 


DENTS. 


«  Il  avait  r  frio,  i"  battait  la  générale, 
V  flasquait  dans  son  fendard  !  » 

CLAQUEUR  au  théâtre.  Blanchis- 
seur au  mireloque.  Dix  ronds,  In- 
time *,  Romain. 

CLASSE.  La  troisième  classe  de 
transport  est  appelée  Première 
de  zouave. 

CLÉ.  Aiguille,  Crochette,  Débou- 
clante, Débridoir,  Froufrou,  Pei- 
gne', Penne*,  Tournante. 


CLE 


110  —  CLO 


—  FAUSSE  CLÉ.  Bibi,  Corouble, 
Carreau,  Gerbière,  Rossignol, 
Tâleuse. 

«  L'  taulier,  à  qui  qu'on  doit  deux 
s'maines,  a  r'tiré  ma  débouclante 
du  tableau.  » 

«  Elle    avait    filé    son    débridoir  au 

f>ante  qu'avait  embarbé  d'auto  dans 
a  carrée.  » 

«  Laisse  pas  la  tournante  su'  la  sur- 
dine  et  boucle  la  lourde.  » 

Vous  et'  mont-cn-l'air  et  fric-frac  : 
Vous  ôl'  des  mar  1',  vous  et'  des  roubles  !... 
Ben,  moi,  vos  bibis.  vos  caroublex 
Et  vos  suc-de-pomm',  ça  m'  fout  i'  trac. 
Quaud  qu'un  goncier  crible  au  vinaigre 
Vous  y-entrei  d'dan?  ou  vous  l'sciounez  : 
Moi,  r  raisiné,  ça  m'  pue  au  nez!... 
J's'rai  jamais  qu'  fourch'sije  m'metspôgre. 
(L.  OE  Bebcy.) 

Si  la  serrant'  bat  niorlà  la  iâteusp. 
Sans  ressauter,  escaae  ton  carreau. 
Planque  ton  jaque  au  droit  delà  moqueuse... 

(b.) 

CLERC.  V.  Bureaucrate. 
CLERGÉ.  La  calotte,  Laraliche. 

Ainsi,  moi.  Constant  Honoré, 

J'  marche  pas  avec  la  calotte  ; 

r  peut  crever.  Monsieur  1'  curé  ! 

Mon  grand'père  était  sans-culotte... 

Les  ratichons  j'  m'en  fous  un  peu!... 

D'ailleurs,  i'  faut   pas  qu'on  m'emmerde. 

Autrement,  ça  fait  pas  long  feu... 

L'nldeux!. .. Messieurs, moi.j'vousdis:  «  Merde!» 

(A.  B.  Les  Soutoloques  d'Honoré  Conslanl.) 

«  Suppose  que  çui-là  déplanque  de 
la  liatiche;  comiii'  les  autres,  il 
entrera  dans  1'  marida  ou  dans 
i'  collage.  » 

CLICUY.  Nib  du  Chy. 

CLIENT,  CLIENTE.  Dans  l'argot 
des  commis  de  nouveautés,  le 
client  qui  fait  déballer  beaucoup 
dé  marchandises  pour  ne  rien 
acheter  est  un  Rouen  ;  le  servir, 
c'est  Allei'  à  Rouen.  La  cliente 
tatillonne  est  surnommée  Mn- 
dameCanivet.  Leclicnlgrincheux 
s'appelle  un  Calot,  un  l'anaia,  un 
hat-viort. 

—  CLIEXT  gui  XE  DOIVXE  PAS 
HE  POURltOinE  au  café  ou  au 


restaurant.  Figaro.  V.  Consom- 
mateur. 

—  CLIENT  DE  LUPAXAR  QUI 
\E    COXSOiMME    PAS    OU    se 

contente  de  boire  sans  «  mon- 
ter ».  Flanelle. 

—  CLIENT  D'UNE  PROSTI- 
TUÉE. Miche,  Michel,  Michelon. 
V.  Amant. 

CLIG-XER.  Bicler,  Faire  du  dinc. 

CLIQUE.  Frape,  Frappe,  Fripe, 
Fripouille,  Gance',  Gouape,  Soce, 
Tierce.  V.  Bande. 

«  Toute  la  tierce  du  .Montparno  s'était 
donné  rendez  au  Point-du-Jour.  » 

CLITORIS.  Derlinoot,  Bouton, 
Flageolet,  Haricot,  Soissons. 

CLOCHE,  CLOCHETTE.  Bnt- 
tanle,  Brandillante,  Brandille, 
Brandilleuse,  Dandille,  Dandillon. 

«  Dix  plomb's  crossaient  à  la  battante 
de  l'Hôtel  de  Ville.  » 

«  l's  avaient  attaché  un  griffard  à  la 
brandilleuse  du  lourdier.  » 

«  Tu  nous  canules  à  taquiner  le  dati- 
dillon  ;  attends  un'  broque,  1'  dab 
va  v'uir  ouvrir.  » 

c:LOCIiER.  Bourdonnard. 

CLOITRE.  Ratichonnière.  V.  Ab- 
baye. 

<<  Après  avoir  fait  une  vie  de  pata- 
chon, il  s'est  retiré  dans  une  rati- 
chonnière, afin  d'aller  au  ciel.  » 

CLOTURE. (Fermeture. )BoMC%e. 

»  Après  le  bouclage  de  l'Exposition, 
on  se  les  calera  avec  des  briques.  •► 

—  CLOTURE    EN    PLANCHES. 

Théâtrale. 

«  Dans  l'argot  des  pègres,  on  nomme 
théâtrale  lu  clôture  en  bois,  parce 
que,  pour  la  franchir,  il  faut 
«  monter  sur  les  planches.  » 

CLOU.  Clavin. 


CLO 


—   Jll   — 


coc 


«  II  supendit  la  serviette  à  un  clavin 
enfoncé  dans  la  duraiUe.  » 

—    CLOU   DE    SOULIER.    Dia- 
mant, Diame. 

"  11  lui  a  foulu  un  coup  de  talon  sur 
la  gueule  que  l'autre  en  avait  tous 
les  diamants  marqués.  » 

CLOWX.  Caoutchouc,  Farineux. 
V.  Forain. 

«  Avant  de  gnincher  les  Clodoches,  il 
était  caoutchouc  chez  Rancy.  » 

'  Moi,  c'  qui  m'  fait  1'  pus  rigoler,  au 
cirque,  c'est  les  farineux.  » 

COCASSE.  Rigolard,  Rigolboche, 
Rigolo,  Rigouillard,  Tordant. 

"  —  Oui,  enfin  ...  t'as  un  correspon- 
dant qui  ne  correspond  pas.  — 
Tout  ça  est  rigolard,  b 

(H.  LAVEDiS.) 

«  Il  avait  trouvé  très  rigouitlard  de 
lui  mettre  du  poivre  dans  son  tabac 
d'Espagne.  » 

«  Ça  c'est  tordant.  J'ai  fait  la  bombe 
toute  la  nuit  et  j'ai  encore  de 
l'argent.  » 

COCHER.  Cochemar,  Cochemuche, 
Collignon,  Trimballeur.  Parfois, 
l'on  jargonne  le  terme  français  : 
Locherquès,  Locherquic,  Locher- 
quème. 

En  Ϗm'  temps  que  les  eollignons 
Seront  rainés  les  maquignons. 

(EcG.  Lehsbcisb.) 

<i  Alorsse.  on  a  pris  un  locha'qués 
pour  s'  faire  trimballer  1'  flaque  à 
Auteuil.  » 

—  COCHER  D'OMMBUS.  Cocher 

d'indigents,  Tnmballeur  de  mi- 
ches à  trois  ronds. 

o  —  Descends  donc  de  ton  siège,  eh  ! 
cocher  d'indigents,  trimballeur  de 
miches  à  trois  ronds  '.  cria  le  gavro- 
che à  l'impassible  cocher  d'omni- 
bus. » 

—  COCHER  DE  CORBILL.\RD. 

Hirondelle  de  la  Camarde,  Trim- 
balleur decrônis,  de  macchabées. 


«  Le  daron  de  Méloche  était  dans  les 
Pompes  funèbres.  Il  était  Aj>om/e/fe 
de  la  Camai'de.  » 

n  C'est  un  pauvre  purotin  qui  n'aura 
jamais  pour  cochemar  que  le  trim- 
balleur de  macchabées.  » 

—  COCHER    RACOLEUR.    Ma- 
raudeur. 

«  Les  agents  de  la  brigade  des  voi- 
tures out  horreur  des  marau- 
deurs. » 

—  COCHER   EX   COXTRAVEX- 
TIOX.  Cocher  mai-ron. 

«  Lui,  c'est  un  cocker  marron.  Il  fait 
les  gares,  la  nuit,  avec  une  vieille 
guimbarde  qui  sonne  la  ferraille.  » 

COCHOX .  Baccon  * ,  Bacon  * , 
Bouant,  Grohant  ',  Poi'te-veine . 

«  Merci,  jolies  mœurs  et  joli  pays  : 
l'amour  porte-veine.  » 

(Jean  Lorbain.] 

COCU.  Bélier, Boisé,  Bonfean,  Bouc, 
Chauffe-la-couche,  Coi-nard,  Cou- 
cou, Joseph. 

«  —  Tu  connais  pas  ce  chauffe-la- 
couche  de  Dugland?  c'est  un  bélier, 
un  bouc,  un  boisé  \  sa  gonzesse  le 
fait  cocu  avec  tous  les  aminches.  » 

«  Elle  flanqua  une  gifle  à  son  iras- 
cible Joseph.  » 

(L.    OOBTILLE.) 

—  ÊTRE  COCU.  Avoir  du  bois, 
des  bois,  des  cornes.  En  porter. 
Etre  de  la  confrérie,  delà  confré- 
rie de  Saint-Joseph,  Vêli-e,  Ne 
plus  pouvoir  mettre  son  chapeau. 
Ne  plus  pouvoir  passer  sous  la 
porte  Saint-Denis  ou  n'y  pou- 
voir passer  sans  se  baisser. 

«  L'être  ou  ne  pas  l'êtrel  Je  le  suis, 
voilà  tout.  L'accident  ne  vaut  pas 
qu'on  le  souligne.  Tout  homme  est 
le  trompé  de  quelqu'un  ou  de  quel- 
que chose.  • 

(ClOTB  flc6DES.) 

«  On  prétend  que  la  belle  lui  en  fait 
porter  au  point  qu'il  ne  peut  plus 
passer  sous  la  porte  Saint- Denis.  » 
{La  Bavarde.) 


coc 


—   112 


COI 


.<  Et  il  daubait  sur  les  pauvres  cor- 
nards  comme  sil  eût  espéré  abattre 
des  noix  en  leur  secouant  les 
cornes.  «> 

(A.  SlH-ESTBE.) 

i:OCUFIER.  Boiser,  En  faire  por- 
ter, Garnir  ou  Orner  le  front. 

•«  Il  n'avait  pas  deux  mois  de  ménage 
que,  déjà,  sa  légitime  le  boisait  avec 
ses  commis.  » 

«  Je  vous  dis  que  c'est  une  sainte- 
nitouche.  Elle  a  l'air  de  ne  pas  y 
toucher  mais  elle  en  fait  joliment 
porter  à  son  époux.  » 

«  C'est  plutôt  aux  amis  qu'aux  étran- 
gers que  s'adresse  l'épouse  pour 
orner  le  front  de  son  mari.  » 

CODE.  Boite  à  gifles,  Bourreur  de 
pègres,  Grimoire  mouchique*. 

COEUll.  Battant,  Brûlant,  Chouan, 
Frappant,  Fressure,  Grand  res- 
sort, Palpitant. 

«  Faut  pas  avoir  de  battant  pour 
dégréner  ses  vieux.  » 

«  Avant  de  quitter  la  place,  il  s'assura 
que  le  frappant  de  la  vieille  ne  bat- 
tait plus.  » 

«  Vous  pensez  si  je  me  sens  la  fres- 
sure chatouillée  à  l'idée  de  tous  les 
grands  hommes  que  je  vais  ren- 
contrer... » 

(Catdlle  Mendes.) 

Une  extase  vague  et  sans  bornes 
Dilate  tous  les  palpitants... 
Bien  des  fronts  sont  dotés  de  cornes... 
C'est  le  printemps. 

(Gbaiiiiont.) 

«  Quand  les  soubrettes  à  Chariot  vous 
mettent  sur  la  bascule,  le  grand 
ressort  ne  doit  plus  marcher.  » 

—  Cartes.    Battant,    Sanguin. 
V.  Jeu. 

COFFRE.   Bauge. 

COFFRE-FORT.  Arche,  Arche 
sainte.  Bauge,  Diable,  Grasse,  Ta- 
bernacle. V.  Caisse. 


«  Le  plus  grand  danger  pour  les 
banques,  c'est  les  voleurs  de  bau- 
ges. » 

(Ghisox.) 

«  C'est  un  gonce  qui  doit  avoir  du 
flac  dans  son  tabernacle,  n 

COGXAC.  Cogne,  Cogneji. 

«  —  Allons,  Firmin,  encore  un  coup 
de  cogh'Ji  :  ça  te  donnera  des 
forces.  » 

COGXER  sur  quelqu'un.  V.  Bat- 
tre, Frapper. 

COIFFER.    (Peigner.)  Mei'lander, 

Ratisser  la  terrasse. 

«  T'en  as  une  tignasse.  Va  te  faire 
mei'lander.  » 

«  r  s'  fait  ratisser  la  terrasse  et  i'  s' 
parfume  à  l'eau  d'  peau  d'  conasse 
comme  un'  tata.  » 

COIFFEUR.  Gratîeur,  Merlan, 
Pommadin,  lidcleur,  Bâtisseur, 
Trique-poux. 

Et  pourtant  vovez  comme  on  s'  blouse. 
C  merlnn  avait  si  boim'  façon 
Que  je  r  supposai  moins  poisson  : 
r  n'avait  ni  casquett'  ni  blouse. 

(BlIdort.) 

«  Cet  insipide  pommadin,  ce  rdcleur 
prétentieux  et  bète  mettait  sa  gloire 
a  vous  raconter  qu'il  avait  un  jour 
0  gratté  »  le  grand  duc  Alexis;  et 
quand  on  lui  disait  que  celui-ci 
avait  toujours  porté  sa  barbe  entière, 
le  rôtisseur  vous  prenait  en  grand' 
pitié.  » 

(L'tre  l^ationale.) 


—     COIFFEUR 
Échellier. 


MALADROIT. 


COIFFURE.  V.    Casquette,  Cha- 
peau. 

—   COIFFURE     l»E     LIIO.W.ME. 

Cheveux  ramenés  sur  les  tem- 
pe» :  Accroche-cœurs,  Faces, 
Guiches,  Houfles,  Rouflaquettes, 
Soixante-six, 

Si  su'  les  temp's  je  m'  colj'  de»  guichet 
C'est  par  niaguère  d'  tJmoittDer 
yu'en  vrai  barbii' j'  gob'  pas  les  riches. 
(L.  Di  Bkrcy.) 


COI 

Il  avait  deux  p'tifs  favoris 
Surmontés  d'euu'  fiu'  rouflaquette, 
A  la  Villette. 

(A.  B.) 

Quand  j'  veus  tremper  mes  guiches, 
Gratis  pro  Deo 
Sans  bateau 
y  m'en  vas  faire  un'  pleine  eau. 

(J.    RlCHBPIX.) 

Devant  un  mélé-cassis 
Il  roulait  une  grillante 
Ou  lissait  ses  soixant'-six. 

«  Fais-toi  pas  des  faces;  coupe  tes 
tiffes  à  la  Paulus.  Y  a  pus  qu'  les 
mignards  qui  s'  font  des  ronfles,... 
pour  crosser.  » 

—  COIFFURE   DE   LA    FEMME. 

Bandeaux  :  Botticcelli,  A  la 
vierge,  En  ventre  affamé;  che- 
veux courts  et  frisés  :  A  l'en- 
fant, Ninon  ;  frisettes  ou  en 
frange  sur  le  front  :  A  la  chien  ; 
ctieveux  ramenés  sur  les 
tempes  :  Accroche-cœurs,  Pa- 
tères.  Siispensoirs.  La  fantaisie 
des  littérateurs  crée  journelle- 
ment des  expressions  pour  dési- 
gner, selon  la  mode,  la  coiffure 
de  la  femme  ;  les  mots  ci-dessus 
indiqués  peuvent  être  désuets 
demain  et  faire  place  à  d'autres. 

«  Le    chapeau    Lamballe    en    paille 

blanche   et    noire    couvert    d'une 

longue  jplume  d'autruche  va  bien 

sur  une  botticcelli  un  peu  ondulée.  » 

(Courrier  de  la  Mode.) 

Aile  avait  des  magnièr's  1res  bien, 
Aile  élait  coiffée  à  la  chien, 
A  chantait  comme  eun'  petit'  folie, 
A  BatignoUes. 

(A.  B.) 

Avec  ses  grands  tifs  «  la  vierge 

Et  SCS  mir's  qui  r'moueliaient  1'  pavé, 

A  sembluit  aller  à  comberge. 

(L.  DE  Bercy.) 

coït.  Baisage,  Bowre,  Ça,  Caram- 
bolage, Chique,  Chosette,  Coup, 
Crampage,  Crampe,  Crampette, 
Façon,  Mise,  Partie  de  carambo- 
lage, d'écarté,  de  jambes  en  l'air, 
de  piquet.  Passe,  Pavé,  Pétée,  Petit 
lubé,  Politesse,  Ravescot,  Secousse, 
Soupe  à  la  quéquelte,  Tronchage, 
Tronche,  Truc.  Presque  toutes 
ces  expressions  sont  obscènes. 


—  113  —  COI 


Et  c'est  pourquoi  toqs  toutes 
Vous  vous  mettez  en  route. 
Princesses,  puisque  nous 
N'allons  pas  à  vous. 
Princesses  de  la  rampe, 
Princesses  de  la  crampe... 

(Raocl  Ponchon.) 

Votre  gain  n'est  pas  mon  tourment; 
Mais  le  piquet  que  j'imagine, 
A  deui,  serait  un  jeu  charmant. 

(P.  Paillette.) 

CO'lTER.  Abreuver  le  courtaud* y 
Aller  à  la  bourre,  au  bonheur,  à 
la  tronche,  chez  bourmann,  chez 
crampe,    chez    crampmann,   chez 
tronchmann.    Arracher   un  pave., 
un  pavé.  Baiser,  Baurater,  Battre 
le  beurre,  Bitter,  Bourrer,  Brico- 
ler,  Caramboler,   Chaucher,    Cli- 
quer, Cogner,  Cramper,  Dégorger 
son  panais,    Dérouiller,    Donner 
V  aubade  *, Emmancher,  Encraquer, 
En  foutre  une  secousse,  Enterver  *, 
Entifler  *,    Être    en    lecture,    en 
mains,  sous  presse,  Faire  boum. 
Faire  ça.  Faire  la  bête  à  deux  dos, 
Faire  la  chosette,  le  petit  lubé,  une 
façon,   une  passe,   une  politesse. 
Faire  Lisette,  Fourniller  *,  Four- 
nir *, Fourrer,  Foutre,  Hier  *,  Hyer*., 
Hornangier",  Jouer  de  la  croupe. 
Le  faire.   Limer,   Manger  de    la 
soupe    à    la    quéquette.    Mettre, 
Mettre  au  chaud,  Mettre  du  lard 
en  bouteille,   la  cheville   dans  le 
trou,  le  diable  en  enfer,  le  pape 
dans    Rome,   etc.,   Nettoyer   son 
verre  de  lampe,  Piquei',  Planquer, 
Planter,  Rivancher  *,  Rouscailler, 
Schnailler,  Se  dire  bonjour,  Se  dire 
deux  mots,  Se  foutre  sur  le  dos.  Se 
frotter  la  couenne,  le  lard.  Se  sou- 
haiter la  fête.  Taper,  Taper  de  la 
fesse,  du  figne,  de  la  patte,  Tigner, 
Tiquer,  Tirer  sa  chique,  son  coup, 
sa  coupe,  sa  crampe,   Troncher^ 
Ventouser*,  Voir  la  feuille  à  Ven- 
rers,  Y  aller,    Yenser*.  Presque 
toutes    les    expressions    argoti- 
ques pour  dire  Coït  etCoïtersont 
obscènes  et  on  ne  les  doit  em- 
ployer qu'avec  la   plus  grande 

8 


COL 


—  114  — 


COL 


circonspection,  bien  que,  — 
comme  le  latin,  —  l'argot,  dans 
les  mots,  brave  l'honnètelé. 

•c  —  Est-ce  que  les  prêtres  font  çal 

—  Sans   doute,   et    mieux    que    les 

autres  hommes. Pourquoi ne/i?r/ons- 

nous  pas  ça  ?  N'avons-nous  pas  tout 

ce  qu'il  faut  pour  cette  besogne  ?  » 

(Boccàck.) 

\h  !  j'  la  connais,  son  anarchie  : 
Manger,  boire,  et  pis  mntlre  au  chaud. 

(P.    P*II.LETrB.) 

«  Ce  Bérenger,  qui  n'aime  pas  qu'on 
fasse  un  brin  Lisette,  n'est  pas 
pour  nous  satisfaire  et  combien 
nous  lui  préférons  celui  dont  la 
grand'mère  regrettait  sa  jambe  bien 
faite  et  le  temps  perdu.  » 

(Maubice  Donnay.) 

«  Elle  vient  de  faire  une  passe  et, 
souriante  (le  miche  a  dû  être  géné- 
reux), elle  s'avance  vers  son  soute- 
neur. » 

(G.  Mac*.) 

COLÈRE.  Cran,  Renaud,  Ressaut, 
Rouspétance. 

—    ÊTRE    OU  SE    METTRE    E\ 

COLÈRE.  Étreàcran,àrenau(l, 
à  7-essaut,  à  tube,  Etre  blanc, 
bleu,  7-ouge,  vert,  violet,  de  toutes 
les  couleurs,  Faire  de  la  bour- 
rache, de  la  rouspétance.  Fumer, 
Gober  son  bœuf,  sacfièvre,  tirou- 
mer,  Monter,  Monter  à  f  échelle. 
Mousser,  Piquer  soîi  bœuf,  son 
cran,  la  ou  une  rogne.  Pousser 
du  renaud,  du  ressaut,  du  rogne, 
de  la  rouspétance,  Prouter, 
Renauder,  Ressauter,  Rogner, 
Rouspéter,  Tuber,  S'embu/ler, 
Se  mettre  les  nerfs  en  pelote, 
Voir  rouge.  N'en  voir  plus  clair. 

•  —  Y  a  du  r'noud,  madame  a  ses 
nerfs?  —  Je  m'  fais  la  paire!  » 

«  Moi  Bibi  Chopin,  opportunard?... 
tu  parles  si  ça  m'a  »/ii*  à  cran  I  » 


prendrais  un  plat.  » 


Ça  vous  surprend  que  je  '•essaiite'! 
Je  suis  de  mauvais  poil  toujours  : 
Mais  hondieu  !  n'est-ce  pas  la  Taule 
De  votre  vieux  monde  à  relwurs? 

(P.    PAILLKTTE.) 

J'  viens  d'  rencontrer  la  femme  à  Pierre, 
C"  qu'a  fait  d"  l'harmone  !  ah  1  nom  de  d'Ià  '. 
C'en  esl  flaquant  I  bon  mfirJe:  en  v'Ià 
Un'  marmit'  qui  fait  sa  soupière! 
A  rouspète,  a  fait  du  chichi, 
A  r'naude,  a  crâne,  a  rogne,  a  gueule, 
A  tioiit  r  boul'vard  à  ell"  tout'  seule 
Oedpuis  Montmart'  jusqu'à  Clichy. 
(A.  B.) 

«  Les  têtes  s'échaufTaient.  la  conver- 
sation en  fit  autant  et  l'idée  sau- 
grenue vint  à  Mlle  .Marthe  de  faire 
monter  à  l'échelle  le  naif  curé,  en 
le  régalant  à  sa  façon  d'un  cours  de 
philosophie  religieuse.  » 

(A.    Mf.LANDRI.) 

«  Chaque  coup  que  j'  dégote  c'  salaud-     i 
là,   ça  m'   fout  les  nerfs  en  p'iole;      ' 
y  vois  rouge  et,  poure  rien,  j'entre- 
rais d'dans.  » 

«  Quand  on  y  a  boni  ce  que  sa  gon- 
zesse  avait  fait,  i'  fumait,  V  mec; 
i'  n'en  voyait  pus  clair.  » 

«  —  Tu  crois  qu'y  a  pas  d'  quoi  piquer 
la  rogne  quand  on  voit  des  trucs 
pareils?  » 

COLÉRIQUE.  Coléi-eux,  Fumeur, 
Groumeur,  Reuntideur,  Ressau- 
leur,  Rognard,  Rognew,  Rouspé- 
teur, Tubeur. 

«  En  v'Ià  d'un  sale  renaudeur,  il  est 
tout  r  temps  à  r'ssaut.  » 

«  —  Non,  j'  suis  pas  ffroumeur;  mais 
faut  pas  qu'on  me  cherche.  » 

«  Que  tubeuse  que  c'tte  sœur-là!  qui- 
sale  rogneuse,  que  bàlou  luerdeux  ! 

«  Milot,  c'est  un  rouspéteur  de  pre- 
mière, mais  dans  le  fond,  il  est  Don 
fieu.  » 

COLIFICHET.  (Parure.)  Chinfrc- 
niau. 

—    SE     P.\RER     DE     COLIFI- 
CHETS. S'encoliflucheter. 

COLIQUE.  Chiasse,  Chiolte,  Clichc, 
Drille,    Dringue,  Drisse,   DrouU- 


COL 


—  an  — 


COL 


lasse,  DrouïUe,  Brousse,  Tour- 
mente, Trouille. 

r  tisit'  tons  les  hôpitaux, 
r  craint  pas  la  chiasi,  les  coliqnes  : 
r  torch'rait  1'  cul  aux  cholériques. 
(P.  PiiLLrrTE.) 

Hais  le  cidre,  —  à  fore' qu'elle  en  iiche,  — 
Finit  par  lui  ilonncr  la  cliché. 

—  Mang'  donc  pas  tant  d'  pain 
d'épice, —  qu'a  y  fsait,  —  tu  vas  f 
fout'  la  dringue.  ■ 

Après  avoir  boustifaillé  et  liché 
pendant  une  heure  d'horloge  sans 
arrêter,  le  bon  curé  se  leva  soudain 
de  table,  pris  d'une  drouillasse  cara- 
binée. » 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

Mais  au  moment  psychologique,  il 
fut  pris  de  violentes  douleurs  d'en- 
trailles :  c'était  la/rou///e,  l'indomp- 
table trouille  l  Et  il  abandonna  la 
partie,  cédant  à  la  tourmente.  » 


—  AVOIR   LA  COLIQUE. 

perdu  sa  clé. 


Avoir 


COLLABORATEUR,  COLLA- 
BORATIOX.  Collabo. 

«  Il  devenait  l'esclave  de  l'œuvre, 
maintenant  qu'il  en  avait  ouverte- 
ment accepté  la  collabo.  » 

(L'Événement.) 

Rabier  et  Jacquemart, 
Deux  bons  parlementaires. 
Sont  de  notre  canard 
CoUabot  ordinaires. 

(H.  Boenn.) 

COLLECTE.  Bouline. 

«  Les  truqueurs  des  foires  de  village 
font  ce  qu'ils  nomment  une  bouline, 
c'est-à-dire  une  collecte  entre  eux. 
et  ils  chargent  un  compère  de  dis- 
traire le  surveillant,  de  l'emmener 
à  l'écart,  de  l'inviter  et  de  le  griser.  » 

(Pbitat  d'Aiglevoxt.) 

COLLECTIONNER.  Bibeloter. 

COLLECTIONNEUR.  Bibeloteur, 
Bibloteur,  Bricabracoleur,  Brico- 
leur. 

COLLECTIVEMENT.  £n  soce,En 
tierce. 


«  Moi,  j'  veux  pas  turbiner  en  socex 
comme  ça.  quand  j'affure,  c'est  rien 
que  pour  mon  gnasse.  • 

«  On  est  monté  en  tierce  à  la  Vil- 
touze.  » 

COLLÈGE.  Bahut,  Bazar,  Boite. 

«  A  la  sortie  du  bahut,  deux  lycéens 
discutent...  » 

(PoXTilLLAC.) 

«  On  avait  décidé  qu'il  ne  retourne- 
rait plus  au  bazar.  » 

(Dlbcs.) 

«  Pour  l'ouvrier,  son  atelier  ou  son 
usine  estune6oî/e;  pour  l'employé, 
c'est  son  magasin  ou  son  bureau  ; 

Jour  le  domestique,  c'est  la  maison 
e  ses  maîtres  ;  pour  l'écolier,  c'est 
la  pension,  le  collège  ou  l'école.  » 

(Hectob  Frakce.) 

COLLÉGIEN.  Bahutien,  Potache. 

«  Coiffés  encore  de  la  casquette  du 
bahulien,  Paul  et  René  se  tenaient, 
honteux  presque,  loin  des  groupes 
des  autres  jeunes  gens  de  la  ville.  •> 

(DCPO.VT.) 

C'était  par  un  jour  de  printemps. 
Six  poiaehes.  les  bras  ballants. 
S'en  allaient  en  prom'nade. 

(Xasbof.) 

COLON.  Les  troupiers,  dans  nos 
colonies,  donnent  aux  civils  qui 
font  le  commerce  de  détail  le 
nom  de  colons  marécageux. 

(G.  Dblksalle.) 

COLONEL.  Colo,  Colon,  Grand 
mec,  Kébir,  Kibir. 

Quand  la  boîteus'  s'en  Ta  voir  le  colo, 
EU"  n'y  Ta  pas  sans  s"  le  passer  à  l'eau. 
[La  Boiteiise,  Chanson  de  route.) 

m  Le  colon  réunit  tous  les  offlciers  et 
leur  exposa  le  thème  de  la  ma- 
nœuvre. » 

«  C'est  pas  parce  que  t'es  le  grand 
mec  que  tu  me  feras  baisser  les 
châsses,  ricana-t-il.  Puis,  saisissant 
sa  chéchia  par  le  gland,  il  la  fît  tour- 
noyer et  la  lança  dans  la  direction 
du  colonel,  qui  la  reçut  en  plein 
visage. 


COL 


116 


COM 


—  Chauffe,  Kibir,  s'écria-t-il  gogue- 
nard;  maintenant,  mon  colon,  j' 
t'emm....!  » 

COLPORTEUR.  Boucardier  gam- 
billeur*. 

COMBAT.  Chiqverie.  V.  Bataille. 

COMBIXAISOX.  Binaise. 

n  V  jactait  avec  personne  :  i'  voulait 
pas  qu'on  conobre  ses  binaises.  » 

COMBINER.  V.  Préparer. 

COMBUSTIBLE,  subs.  Macé- 
doine. 

COMÉDIE.    Mireloque,    Misloque. 

—  JOUER  ï-A  COMÉDIE.  Flam- 
ber, Vendre,  Vendre  sa  salade. 

«  Le  malheur,  c'est  qu'il  avalait  trois 
ou  quatre  grogs  avant  d'entrer  en 
scène;  il  lui  fallait  ça,  assurait-il, 
pour  vendre  sa  salade.  » 

(Gazette  théâtrale.) 

COMÉDIEN.  Misloqueur,  Mislo- 
quier.  V.  Acteur. 

«  C'étaient  des  misloquiers  qui  flam- 
baient jusqu'à  des  six  ou  sept  fois 
la  journaille  chez  Delille.  » 

—  On  dit  du  comédien  qui 
joue  avec  art  qu'il  sait 
Enlever  une  scène',  s'il  re- 
cueille beaucoup  d'applau- 
dissements, il  Enlève  son  pu- 
blic. 

—  Le  comédien  qui  joue  sans 

art  lâche  la  scène. 

—  Le  comédien  qui  ne  joue 
que  des  bouts  de  rôle,  le 
chanteur  qui  passe  le  pie- 
mier  dans  un  concert  Ba- 
laient, Essuient  le  plancher, 
la  scène.  On  dit  encore  de  ce 
dernier  qu'il  Lt'ce/e^orc/ion. 

—  COMËniEN  DE  FOIRE.  Flam- 
beur. 

m  C'était  un  des  meilleurs  flambeurs 
de  la  caravane.  •> 


COMIQUE.  V.  Amusant. 

COMMANDANT.  Méquard  \ 

COMMANDER.  Méquer. 

COMMANDITAIRE.  Coqueur  de 
beune,  de  bille,  deMaise. 

«  L'habileté  du  faisant  consiste  à 
découvrir  le  commanditaire,  le 
coqueur  de  braise  qui  lui  fournira 
les  capitaux  nécessaires  à  l'ouver- 
ture de  l'établissement.  » 

COMME.  Kif,  Kiff,  Kif-kif,  Kifkif, 
Kifkif  bowrico  ou  simpl.  Bour- 
rico. 

La  femm'  minislr',  ça  Trait  trùs  l»ien 

—  Kifkif  des  ch'veux  sur  nos  potage*.  — 

(Edg.  Lemebueh.) 

COMME  IL  FAUT.  Commif. 

C'est  ù  côtn  des  forlifs, 
On  n"y  voit  pas  d'  gens  commift 
Uui  sent  1'  musqué. 

(A.  B.) 

COMMENT.  Sous  forme  d'inter- 
rogation, avec  idée  d'incrédulité, 
de  moquerie  ou  de  refus.  Chez 
qui?  Chez  Bobèche?  Chez  Dache? 
Chez  Plumeau  ? 

«  —  T'iras  à  trouch'mann  avecque 
c'tte  ponett'-là,  toi?  Chez  qui?  Chez 
Plumeau?  » 

<:OMMÉRAGE.  Dabérage'.  V.  Can- 
can. 

COMMERÇANT  VÉREUX.  Din- 
gxieur.  Faisan,  Faisand.  Faisan- 
dicr,  Faisant,  Faiseur,  Bibouleur. 

COMMERCE.  Flambeau,  Flanche, 
Truc. 

«  Sa  dabe  aurait  voulu  qu'a  y  paie  un 
p'iit  flanche  où  qu'aile  aurait  four- 
gué des  moules  et  des  frites,  u 

«  —  Que  commerce  au'i'  fait? 

—  Il  est  marchand  d  bidoche. 

—  Marchand  d'  poules  ;  c'est  core  un 
Iriic  à  s'  faire  cercler.  » 

—  FAIRE      CO.MMERCK      DK, 
FAIRE    VS    COMMERCE, 


COM 


—   117   — 


COM 


FAIRE  DU  COMMERCE.  Flam- 
ber, Flancher,  Truquer. 

«  l's  savent  y  faire  chez  eusses  pour 
truquer;  Eusèbe  flanche  à  la  mar- 
motte en  fsant  les  bistrots,  du 
teiïips  qu'  Ninie  flambe  au  marché 
pouilleux.  » 

—  COMMERCE   VÉREUX,  Fai- 
sanderie, Riboule. 

«  Les  escrocs  qui  exercent  la  faisan- 
dei'ie  se  connaissent  presque  tous  ; 
ils  forment  une  sorte  de  franc- 
maçonnerie  qu'ils  ont  eux-mêmes 
baptisée  bande  noire. 

Pour  pratiquer  leur  genre  de  com- 
merce, les  membres  de  la  faisan- 
derie ont  recours  aux  moyens  les 
plus  divers. 

Quand  il  ne  possède  pas,  person- 
nellement, les  fonds  nécessaires  à 
l'installation  d'un  commerce,  —  ce 
qui  est  fréquent,  —  le  faisant  ou 
faisand  fém.  faisande)  cherche  un 
nave  dont  il  fait  son  commandi- 
taire ou  son  associé. 

Le  nave  est  honnête  mais,  comme 
l'indique  son  nom,  naïf  et  facile  à 
berner;  il  a,  généralement,  de 
sérieuses  garanties  ou  d'excellentes 
références,  ce  qui  permet  de  se  pro- 
curer la  marchandise  à  crédit. 

C'est  alors  que  le/awa/idpersuade 
au  nave  qu'un  plus  fort  roulement 
de  fonds  est  indispensable  à  la 
réussite  de  Tentreprise  et  le  fait 
consentir  à  revendre,  à  vil  prix,  la 
marchandise  livrée. 

Pour  amorcer  les  fournisseurs,  on 
acquitte  parfois  les  premières 
échéances  et,  grâce  à  la  complicité 
d'un  banquier  de  la  bande,  on  dé- 
cuple les  commandes  qu'on  écoule 
en  coups  de  fusil,  c'est-à-dire  au 
quart,  quelquefois  même  au  dixième 
de  leur  valeur. 

Les  faisands  réussissent  souvent 
à  vendre  les  établissements  qu'ils 
fondent  ou  les  cèdent  à  quelque 
faiseur  qui,  de  mèche,  en  continue 
l'exploitation.  » 

COMMIS.  Berline",  Courtaud  de 
boutanche. 

Il  Elle  a  fait  son  barbeau  d'un  cour- 
taud de  boutanche  qui  poisse  pour 
sézigue  de  la  douce  à  son  singe.  » 


—  COMMIS  COIFFEUR.  Merlan, 
Pommadin. 

—  COMMIS  AU  COMMISSARIAT 

DE  POLICE^  Cabot  de  quart. 
Chien  de  quart  ou  de  commis- 
saire. 

a  L'exaspération  est  grande  dans  le 
quartier  contre  les  agents  et  contre 
le  chien  du  commissaire.  » 

(Lecocq.) 

—  COMMIS  A  LA  COMPTABI- 
LITÉ, AUX  ÉCRITURES.  Bu- 
veur d'encre,  Cul-de -■plomb. 
Gratte-papier,  Rond-de-cuir. 

—  COMMIS  AUX  CONTRIBU- 
TIONS INDIRECTES.  Gabelou. 
(Ce  mot  est  aujourd'hui  passé 
dans  la  langue.) 

«  Le  percepteur,  c'est  bien,  on  y  ra, 
mais  le  gabelou,  ah!  mince  alors! 
vous  qui  peirlez  de  fonctionnaires, 
tenez,  en  voilà  un  qui  n'est  pas 
populaire!  » 

(E.  BEaGsmAT.) 

—  COM.MIS    ÉPICIER.     CoiTli- 

chon,  Épicemar. 

—  COMMIS  EX  NOUVEAUTÉS. 

Apprenti.  Bistot. 

—  Commençant.  Roufion,  Rou- 
pion. 

—  En  pied.  Calicot,  Chevalier 
de  l'aune. 

—  COMMIS  VOYAGEUR.  Ambas- 
sadeur, Gaudissart,  Hirondelle, 
Pilier  de  paquelin.  Pitre  de 
comme. 

COMMISSAIRE  DE  LA  MA- 
RIEE. Ferblantier. 

COMMISSAIRE    DE   POLICE. 

Quart,  Quart  d'œil. 

Puis  chez  1'  quart,  d'un  ton  bravache. 
Il  va  prétendre  en  rageant 
Que  vous  l'avez  traité  d'  vache, 
Le  parfait  agent. 

(L.  DE  Bebcv.) 

«  Voilà  certes  un  sujet  qui  serait  une 
précieuse  acquisition  pour  la  po- 
lice :  un  œil  pareil  vaudrait  tous  les 
quarts  d'œil  du  monde.  » 

(PoSTAItLAC) 


COM 


118  — 


COM 


COMMISSARIAT.  Burlingue  de 
quart.  V.  Bureau. 

COMMISSIONNAIRE.  Galifard, 

Trôleiir. 

—  CO.MMISSIOX.XAIRE  ATTA- 
CHÉ A  VIS  ÉTABLISSEMENT. 

Chasseur. 

«  Chaque  soir,  il  envoyait  le  chasseur 
du  cercle  porter  à  sa  femme  l'ar- 
gent nécessaire  à  la  pitance  du 
lendemain.  » 

{Le  GauloU.) 

C:OMMODE.  Accareuse,  Careuse, 
Comine,  Tireuse. 

«  .Mais  quand  la  r'naque  est  v'nue, 
on  a  dégoté  les  fafles  sous  1'  marbe 
d'  la  careuse.  » 

COMMUER  LA  PEINE  DUN 
CONDAMNÉ.  Le  défarguer. 

<:OMMUNE    (LA).   La  Commode. 

«  —  Ah!  ma  vieille,  j'ai  la  dent 
comme  si  j'aurais  pas  boufl'é  d'  puis 
la  Commode.  » 

—  .MEMBRE  ou  SOLDAT  DE  LA 
COM.MU\E.  Communard,  Com- 
inuneux. 

y  l'avais  rencontro'  par  hnsard. 
C'était  (lu  temps  qu'  \es  communards. 
Sur  Thomas,  commellaient  drs  meurtres, 
A  Montmeurtre. 

COMMUNIER.  Avalei',  gober  ou 
manger  Vauvergnat,  le  bon  Dieu, 
le  luron,  le  pain  à  cacheter,  le  po- 
lichinelle, Faire  son  bonjour. 

—  Les  employés  d'église  di- 
sent Avaler  le  bourgeois. 

«  Et  c'est  du  propre  daller  manger  le 
bon  Dieu  en  guignaut  les  hommes.  » 
(E.  Zola.) 

«  —  V'Ià  Pâques,  dit  le  sonneur.  Va 
Talloir  qu'on  aille  tous  avaler  le 
bourgeois.  » 

<:OMMl-TATION.  Défargue. 

<:O.MI»AGNE.  Monanle'. 

COMPAGNIE.  Équipe,  Gance\ 
Suce,  Titrée.  V,  Bande. 


COMPAGNON.  Bisot  %  Copain, 
Copin,  Contre,  Fanande*,  Fa- 
nandel*,  Fiasse,  Frère,  Gaveau, 
Gavot,  Maire*,  Matelot,  Monant, 
Pote,  Poteau,  Social.  V.  Ami,  Ca- 
marade. 

—  COMPAGNON      OUVRIER. 

Chien,  Gigal,  La  Coterie. 

«  —  lie,  la  coterie,  demanda  le  lipette, 
t'as  pas  vu  mon  gigai]  » 

—  MAITRE  COMPAGNON.  Afai7>e 

gigal. 

«  11  y  eut  un  soupir  de  soulagement 
quand  le  mailre  gigal  quitta  le 
chantier  pour  accompagner  l'archi- 
tecte. » 

{Le  Cri  du  Peuple.) 

—  SECOND  COMPAGNON.   Re- 
nard. V.  Apprenti. 

—  MAITRE    COMPAGNON 
C  H  A  R  P  E  N  T I ER.    Gâcheur. 

V.  Charpentier. 

COMPARAITRE  en  justice.  Aller 
faire  tremper  ses  haricots  ou  Aller 
aux  champs. 

«  Comme  c'était  la  première  fois  qu'il 
allait  faire  tremper  ses  hnricols,  il 
avait  la  frousse  du  cuiieux.  » 

COMPÈRE,  COMPLICE.  La  plu- 
part des  mois  qui  désignent 
l'Ami,  l'Associé,  le  Camarade,  le 
Compagnon  (V.  ces  mois)  servent 
au  malfaiteur  pour  nommer  son 
compère  ou  son  complice  ;  il  est 
néanmoins  d'autres  termes  que 
nous  allons  essayer  de  classer. 
Le  compère  chargé  d'amener, 
d'amorcer  la  proie  s'appelle,  en 
général.  Allumeur,  EmjailUur, 
Engraineur;  en  argot  de  jeu  il 
devient  r£c/airc»r,  VEmi'cheur; 
au  bonneteau  ou  dans  les  ieux 
de  hasard  qu'on  renconli-e  hors 
barrières,  le  compère  est  Baron, 
Chic,  Chiqiœ,  Chiqueur,  Comte, 
Comtois,  Contre,  Ënquilleur,  Mar- 
quis. Le  complice  qui  rassemble 
le  public  pour  fournir  uneocca- 


COM 


119  — 


COM 


sion  de  vol  est  Nonne  ou  Son- 
neiir;  celui  qui  opère  est  la  }fain 
et  celui  qui  fait  le  guet  se  nomme 
Arçonneur,  Gâfe,  Psitteur.  Dans 
le  «  vol  à  l'américaine  »  ou  «  vol 
au  charriage  »,  l'un  des  com- 
pères est  Y  Américain,  ou  V  An- 
glais ;  l'autre,  le  Chnrrieur,  le 
Jardinier.  Enfin,  le  «  môme  »,  le 
«  pégriot  »,  qu'on  emploie  à 
cause  de  sa  petite  taille  pour  pé- 
nétrer dans  les  habitations  par 
les  soupiraux,  les  impostes  ou 
toute  autre  issue  où  ne  pourrait 
passer  un  adulte,  se  dénomme 
Rat.  V.  Acolyte. 

La  rong'  '...  La  noir'  '...  La  noire  ici... 
Saiveila  noir'...  Voyez  la  rouge... 
L'as  de  Irèf  qui  ?agn'  !..  Le  voici  !... 
Je  r  pos"  là!...  Là!...  Pus  rieo  n'  bouge! 
Posez,  misez!  —  A  vanne,  à  cri. 
Suivant  1'  ser.  engraine  1"  comte. 
Les  nav's  ponf  et  c'est  Bibi 
Qn'eafouiir  l'aubol...  Et  ça  Tait  l' compte  ! 
(Blédort.) 

Les  voleurs  ont  appelé  main  celui 
qui  prend  les  porte-monnaie.  Les 
aides  s'appellent  nonnes;  ce  sont 
les  élèves,  les  coassociés,  les  facto- 
tums, les  complices.  Ils  doivent, 
pendant  l'exécution,  et  cela  est  capi- 
tal, se  placer  entre  la  main  et  la 
foule.  C'est  une  garantie  de  sécurité. 
Ils  ont  pour  mission,  d'abord,  de 
faire  le  guet  pour  reconnaître  les 
agents,  puis  de  disposer  la  victime 
choisie  pour  la  plus  grande  com- 
modité de  la  main,  soit  en  la  pous- 
sant plus  ou  moins  fort,  soit  en 
attirant  son  attention^  du  côté 
opposé  à  l'opérateur...  S'il  est  dé- 
couvert, les  nonnes  viennent  à  son 
secours  et  cherchent  à  le  dégager 
avant  l'arrivée  de  la  police... 

Sila  main  est  saisie  par  un  agent 
inexpérimenté,  elle  fait  valoir  son 
innocence,  et  comme  les  pièces  à 
conviction  sont  parties  avec  les 
nonnes,  cela  le  désoriente.  Il  craint 
une  erreur  qui  peut  le  compro- 
mettre, le  faire  punir  ou  l'évo- 
quer. » 

(G.  Mac*.) 

■  L'aide  du  bonneteur,  de  l'opérateur, 
s'appelait  contre  de  ce  qu'il  devait 


«  ctiiquer  contre  »;  la  corruption 
l'a  fait  comte;  l'analogie,  qui  l'a 
transformé  en  baron  et  eu  marquis, 
ira  peut-être  jusqu'à  en  faire  un 
«  prince.  » 

(E.  Gabço'XaT.) 

—  SERVIR  DE  COMPÈRE.  Ba- 

ronner. 

«  —    Alors,  c'est    entendu,    tu    me 
baronneras  ce  soir.  » 

—  COMPÈRE  CHARGÉ  DE  RA- 
MENER LES  DUPES.  Rame- 
neiir. 

Rameneur,  donne  de  ton  claque 
.\u  pigeon  une  contremarque. 
Fais-le  nettoyer  cbiquement 
Pour  affurer  ton  cinq  pour  cent. 

(HociER-Gmisoii.) 


COMPLICITÉ    (DE  . 
V.  D'accord. 


De  mèche. 


COMPLIMENTER.  Jeter  ou  pas- 
ser de  la  pommade. 

«  Ce  sont  de  jeunes  grues  qui  se 
mettent  à  la  scène  pour  micheton- 
ner  plus  facilement  et  qui  couchent 
avec  les  courriéristes  théâtraux  qui 
leur  jettent  de  la  pommade  dans 
leurs  canards.  » 

{La  Bavarde.) 

COMPOSER  un  article,  une 
œuvre.  Pisseï-,  Pondre,  Torcher. 
V.  Écrire. 

COMPRENDRE.  Entraier,  Enter- 
ver  '. 

«  On  peut  jacter  devant  lui,  il  n'en- 
trave que  pouic.  » 

«  Le  rupin  sortant  dehors  vit  cet 
écrit,  il  le  lut,  mais  il  n'entervait  * 
que  floutière;  il  demanda  au  rati- 
chon  de  son  village  ce  que  cela 
voulait  dire,  mais  il  n'en/e/*i;a«^*  pas 
mieux  que  sézière.  » 

(Le  Jargon  de  t argot.) 

COMPTANT.  Rubis  sur  pieu. 

COMPTE  (RÉGLER  UN).  Êcosser 
des  pois  ensemble. 

CO.MPTER.  Comberger'. 


COM 


120  — 


CON" 


COMPTOIK,  Chapelle  *,  Compte 
(apoc),  liade,  Radeau,  Radin, 
Zinc,  Zingue. 

Pour  fair'  plaisir  au  camarade 
Oa  l'invite  à  v'nir  eu  prendre  un 
Su'  r  rade. 

{i.  Berthier.) 

♦Juand  les  sergots  s'en  vont  par  cinq, 
C'esl  qu'ils  veut  prendre  un  verr'  su'  1'  zinc. 

{i.    JOUY.) 

COXCERT.  Beuglant,  Boîte  à  chan- 
sons. Boîte  à  musique,  Caf-conce. 
V.  Café. 

«  Moulin-Rouge,  cabarets  du  Néant 
et  d'ailleurs,  boîtes  à  chansons,  bo- 
dinières  à  revuettes,  pesages,  foires 
de  Neuilly,  et  le  reste.  » 

(R.  Maizeboy.) 

CONCIERGE.  Cloporte,  Lourdier, 
Pipelet. 

Mais  l'affreux  cloporte 
Me  laisse  à  la  porte 
Pester  sous  l'averse  et  le  venl. 

«  —  Quelle  poire  que  tu  vas  faire 
quand  ton  lourdier  va  te  r'mette 
ma  babillarde  !  » 

Les  pljj'lels  m'adress'nt  des  discoure, 
Y  veul'nt  pus  qu'  des  artiss'  notoires 
Et  faut  êl'  du  Conservatoire 
Pour  pouvoir  chanter  dans  les  cours. 
(Jehan  Rictus.) 

—    CONCIERGE    DE     PRISON. 

Chat,  Guichemarl,  Oncle   (fcin. 
Onclesse). 

«  Vonclesse  est  une  coquine  finie... 
Voncle  est  venu  prendre  mon  ca- 
moufle. X 

(Lettre  de  détenue  ailée  par  Lorédan  Larchey.) 

Lubre,  il  bonissait  aux  palombes  : 

«  Vous  grubles  comme  un  guichemard.  t 

(J.  KiCHKI'IN.) 

COIVCIERGERIE  (LA).  La  Cigo- 
gne, La  Lorc<7e*  (déformation  «le 
La  Force)  (V.  Jargon),  La  Tour, 
La   Tour  Pointue. 

Je  monte  à  la  Cigogne 
On  me  gerbe  ù  la  grolle 
Au  tap  et  pour  dix  ans. 

{Argoi  de  Yidocq-) 

Puis,  en  décrivant  maint  détour. 
Le  panier  conduit  à  la  Tour 
La  r&Qe. 

(L.  OR  BucY.) 


CONCUBINAGE.  Collage,  Mac 
quage.  Mariage  à  ranglaise,  à  la 
colle,  à  la  dt^trempe,  à  festorguc, 
au  vingt- et-un\ème,  de  la  main 
gauche,  Marida. 

Ce  sont  la  des  collages. 
Et  non  des  mariages. 
Et  donc  vous  convolez; 
Des  collages  sans  colle, 
Alors  ça  se  décolle, 
Et  vous  vous  décollez. 

(Raoul  Pomchok.) 

Mon  puasse  a  soupe  du  macquage  : 
Faut  toujours  sucer  1'  mèm'  museau.' 
(Blëdobt.) 

«  La  loi  Naquet,  à  notre  avis,  n'a  en 
rien  atténué  la  propension  de  cer- 
taines classes  à  se  marier  au  vingt- 
et-unième  et  on  peut  afOrmer  que 
le  nombre  des  marinqes  à  la  dé- 
Irernpeest  aussi  élevé  que  naguère.  » 
{Le  Pilori.) 

—  VIVRE    EN    CONCUBINAGE. 

Être  à  la  colle,  collé,  macqué, 
marida. 

Depuis,  j'  suis  macquée  avec  lui 
Et,  comme  ù  tout  ou  s'accoutume, 
Pour  nous  deux  j'  m'occupe  aujord'hui 
Sur  le  bitume. 

(L.  DE  Bercy.) 

Aussi  quand  ej'  m'ai  marida, 
y  m'ai  mis  avec  un'  petit'  grue 
Qui  truquait,  le  soir,  à  dada. 
Dans  la  rue. 

(A.  B.) 

«  Tant  qu'on  est  à  la  colle,  ça  colle  ; 
mais  une  fois  que  le  condé  y  a 
passé,  c'est  tous  les  jours  du  re- 
naud.  » 

CONDAMNATION.  Gerbage,  Ocr- 
bement.  Sapement,  Sucrage. 

«  M'  mette  pè''re".'  Fourche  ou  ram- 
bri'?  Ça  m'  dit  qu'  nib.  Pis,  j'  veux 
pas  risquer  l'  gerbement.  » 

i<  A  son  dernier  sap'ment,  il  a  été  s' 
laver  les  pieds  au  dur  pour  cinq 
longes.  » 

«(  Son  bavard  a  fait  tout  c'  qu'était 
posse,  n'empfrlie  qu'il  a  passé  au 
sucrage  pour  un  treize.  » 

—  ÊTRE  .SOLS  LE  COUP  D'UNE 
CONDAM.\ATION  CERTAINE. 

htre  bon,  Être  faitré. 


CON 


121   — 


CON 


—  ÊTRE  VIERGE  DE  CONDAM- 
>ATIO>'.  Être  blanc.  Être  fleur. 

—  COXDAMXATIOX  EX  APPEL. 

Surgerbe. 

—  COXDAMXATIOX  CAPITALE. 

Gerbement  à  la  passe  ou  simpl. 

Passe. 

«  Il  s'est  fait  gerbe  à  la  passe  pour 
avoir  scionné  la  vieille  de  l'auberge 
de  la  guillotine.  » 

CONDAMXÊ.  Incurable,  Malade. 

—  COXDAMXÉ  A  MORT,  qui  se 

pourvoit  en  cassation.   Friau- 
che  *. 

COIVDAMXER.  Enflaquer,  Gerber, 
Plancher,  Saler,  Saper,  Sertir, 
Sua'er. 

«  Le  lendemain,  suivant  un  usage 
immémorial  parmi  les  voleurs  lors- 
qu'un de  leurs  collaborateurs  est 
enflaque,  Vidocq  lui  envoya  une 
miche  ronde  de  quatre  livres,  un 
jambonneau  et  un  petit  écu.  » 
(M.  Mabio  et  L.  Lacxay.) 

Ha  dabuche  aussi  chassait  d°  race  : 
A  s'est  fait  gerber  à  Tingt  ans 
Pour  aïoir  saigné  eun'  pétasse. 

(A.  B.) 

Comment? T'as  pas  encor  vingt  piges  1 

Tu  t'es  d'jà  fait  ialer  cinq  fois'.... 

Et,  c"  conp-ci,  c'est  deux  ans  qu' tu  piges! 

«  Tu  sais  bien  qu'y  a  eune  loi  su'  c' 
qui  s'appelle  1'  «  émission  d'un 
tiers  »  qu'interdit  la  chose  et  qui 
sape  ceusses  qui  sont  pas  d' la  par- 
tie et  qui  donnent  d'  l'aubert  pour 
les  grèves.  » 

«  Grollier  s'est  fait  ceinturer  avec 
pour  avoir  dévalisé  la  boutanche 
d'un  lartonnier  d' la  rue  d'  Grenelle 
et  c'est  pour  ça  qu'on  vient  de 
1'  sucrer.  » 

—  COXDAMXER  POUR  RÉCI- 
DIVE. Étamer. 

—  COXDAMXER     EX    APPEL. 

Surgerber. 

—  COXDAMXER  AUX  TRA- 
VAUX FORCÉS.  Gerber  au  dur, 
à  la  grotte,  au  pré,  aux  traves 
(apoc.  de  travaux). 


—  COXDAMXER  A  PERPÉ- 
TUITÉ. Gerber  à  perpetle,  à 
perte  de  vue,  à  la  vioque. 

—  COXDAMXER  A  MORT.  Ger- 
bera conir,  à  counir,  à  crônir, 
à  la  faux,  à  la  passe. 

,i  —  Te  voilà  pris  avec  cinq  vols  qua- 
lifiés, trois  assassinats  dont  le  plus 
récent  concerne  deux  riches  bour- 
geois, tu  seras  gerbe  à  la  passe.  » 
"  '  (Balzac.) 

—  ÊTRE  COXDAMXÉ.  Être  cuit, 
fricassé,  frit,  mort.  Ramasser. 

«  l's  sont  tous  frits,  mais  c'est  l 'Man- 
chot qu'a  ['t^us  ramassé:  cinq  berges, 
de  centrouse.  » 

«  II  compte  sur  un  acquittement? 
Baste,  il  est  fricassé  d'avance.  » 

{L'Étoile.) 

COXDUCTEUR    D'OMNIBUS. 

Gaule  ou   Échalas  d'omrdcroche^ 

CONDISCIPLE,  Cocon  {avg.  des 
polytechniciens!.  Faisant',  Laba- 
dens.  y.  Camarade. 

CONFESSE  ALLER  A).  Aller  à 
comberge,  à  combergo,  S'écurer  le 
chaudron. 

«  Des  gonces  qui  va  à  combergo,. 
qu'avalent  l'auvergnat  tous  les 
dimanches,  et  qui  foutraient  pas 
deux  pélots  à  un  mendigotl  » 

CONFESSEUR.  Babillard. 

a  Mais  il  ne  parlait  plus  jamais  dfr 
ses  deux  amis;  et  une  fois  que  San- 
treuil  les  avait  nommés  devant  liii, 
il  répondit  d'un  air  gêné  :  Le  babil- 
lard veut  que  je  leur  pardonne.  » 

(HUGCES  1.1  RODX.) 

CONFESSION.  Comberge,  Com- 
bergeante,  Combergo. 

CONFESSIONNAL.  Combergo, 
Dépotoir,  Guérite  à  calotin,  à  ra- 
tichon,  Lavoir. 

«  Le  mot  dépotoir,  en  argot,  signifie 
également  «  Vase  de  nuit  »  et 
(.  Confessionnal  ».  C'est  dans  ce  pot 


CON 


i22  — 


CON 


de  chambre,  en  effet,  que  les  vieilles 
dévotes  vieonent  déposer  leurs 
petites  ordures.  » 

(Hbctor  France.) 

«  Eh!  Néncsse,  v"là  ta  tante;  c'est 
r  coup  d' la  cogner,  a  sort  du  lavoir  : 
aile  ira  au  r'fil,  pour  fair'  péni- 
tence. » 

CONFIANCE.  Fiat*.  V.  Initié. 

CONFITURE.  Gluante,  Purée  de 
tomates. 

«  Une  gonzesse  comme  ça  à  ton 
gnasse,  ça  serait  foutre  de  la 
gluante  à  un  sergot.  » 

•  CONFONDRE.  En  parlant  des 
personnes  :  Aplatir,  Asseoir,  En 
loucher  un  coin.  V.  Argument. 

—  ÊTRE  CONFONDU.  En  baver, 
En  être  mort,  occi<,  lue.  En 
rester  là  ou  de  d'ià,  En  roter, 
N'en  voir  plus  clair.  Ne  vouloir 
plus  vivre. 

«  Oh!  alors,  tu  parles,  quand  sa  gerce 
y  a  boni  c'  petit  flanch'-là,  si  ça  y 
en  a  bouché  un  coin,  au  frère!  ah! 
mon  vieux,  dis  donc,  il  en  restait 
dHà,  il  en  bavait;  il  Hait  occis,  que 
j'  te  dis  !  r  voulait  pus  vive.  » 

—  Prendre  une  chose  ou  une 
personne  pour  une  autre  : 
.Se  gourer.  V.  Se  tromper. 

CONFRÉRIE  DES  GUEUX.  Les 

Enfants  de  la  Mate  *,  Le  Plant  *. 

CONFRONTATION.  F  r  image. 
Musique,  Pierre  de  touche,  Rem- 
hrocage. 

CONFRONTER.  Frimager,  Passer 
au  fr image,  à  la  musique,  â  la 
pierre  île  touche,  au  rembrocage, 
au  rembrocage  de  pairains,  llem- 
l>roquer . 

«  Il  a  été  r'noblé  par  la  lourdière  de 
la  taule  qu'il  avait  faite,  quand  on 
l'a  fait  passer  au  fr  image.  » 

■  11  allait  tout  V  temps  à  Niort,  mais 
il  avait  surtout  1  flube  qu'on  1' 
passe  à  la  musique  et  qu'on  1'  rem- 
l)roque  avec  Jambe-de-Lainc.  » 


CONGE  (PARTIR  EN),  ^'en  aller 
du  pied  droit  (arg.  militaire). 

«  —  Oui,  mon  vieux,  conte  ton  conte! 
Dans  cent  vingt-trois  jours,  on  s'en 
ira  du  pied  droit.  » 

CONGÉDIER.  Balancer,  Sacquer. 
V.  Chasser. 

CONNAITRE.  Combler,  Conohrcr, 
Noblcr. 

«  —  Ton  patron,  ce  vieux  poteau,  est, 
comme  tu  le  conobles,  un  de  nos 
faisandiers  les  plus  costeaux.  » 

(E.    LiPELLSTItB.) 

«  J'ai  noble  bien  des  régimes;  j'ai  vu 
r  Pôre-la-Poire;  j'ai  vu  48;  j'ai  vu 
Badingue.  » 

Qu(k(u'i'  va  dir'  mon  proprio 

Si  j'y  pay'  pas  son  lerin'  d'octobre? 

Sûr  i'  va  m'  vider.  Je  1'  coaobre. 

(A.  B.) 

—  CONNAITRE  L'ARGOT.  Déri- 

der,  entraver  le  jars  ou  simpl. 
Le  dévider,  l'entraver.  Com- 
prendre l'anglais.  V.  Com- 
prendre. 

—  CONNAITRE  UN  ART,  UN 
MÉTIER  ou  UNE  SCIENCE  A 
FOND.  En  gratter,  en  Jouer, 
en  mouiller,  en  pincer  (indis- 
tinct.). Être  calé.  Savoir  j/  faire, 
y  toucher.  V.  Expert,  Instruit. 

—  CONNAITRE  LES  ÉVÉNE- 
MENTS qui  vont  se  produire. 
C«n7i(iître  le  menu. 

—  CON.XAITRE   LE   MORAL   de 

quelqu'un.  Enconnailre  le  blase, 
le  centre,  le  matricule,  le  nu- 
méro. 

«  C'est  pas  à  nous  autes  qu'i'  pourra 
r  mette,  on  connaît  son  blase  à 
c'  mec-là.  » 

«  —  Cause  toujours,  mon  colon,  on 
connaît  ton  matricule.  » 

«  Ce  n'était  pas  la  première  fois  que 
le  grcdin  était  amené  dans  nos 
bureaux,  nous  connaissions  soji  nu- 
méro d'assez  longue  date.  » 

—  CONNAITRE    UNE   FEMME, 

dans  le  sens  biblique.  V.  Colter, 
Posséder. 


CON 


—  123 


CON 


—  CONNAITRE  TOUTES  LES 
Rl'SES.  Savoir  lire. 

—  CO»'U.  Découvert,  divulgué). 
Brûlé,  Cuit,  Frimé,  Fricassé, 
Frit,  Mordu,  Vu.  V.  Découvert, 

.  Éventer. 

CONQUÊTE.  Emportage. 

«  On  fsait  du  plat  aux  pus  gandines  ; 
quéqu'fois  a  raquaient  1"  souper;  et 
on  fsait  des  emportages.  » 

—  FAIRE     rXE      COXQI^IÈTE. 

Emporter,  Faire.  V.  Séduire. 

COXSCIEA'CE.  La  muette. 

«  Depuis  quil  avait  suriné  son  dab, 
i'  n'  pouvait  pus  dormir  : /a  Ȕi<i"//e  y 
chantait  les  vêpres  toute  la  nuit.  » 

—  LAISSER  UX  PRÉVENU 
SEUL  AVEC  SA  CONSCIENCE. 

Le  faire  ou  le  laisser  mariner. 

«  Nous  le  laissâmes  /narmw  jusqu'au 
lendemain.  » 

(GOHO.X.) 

CONSCRIT.  Blaireau,  Bleu,  Galli- 
poteux,  Godillot,  Pienot. 

«  Le  mot  blaireau  désigne  en  même 
temps  le  balai  et  le  conscrit;  sans 
doute  parce  que  le  conscrit  mala- 
droit est  souvent  commandé  de 
corvée  pour  le  maniement  du  blai- 
reau. » 

(Hector  Fbancb.) 

«  Une  bande  de  godillots  que  condui- 
sait un  ancien,  ami  de  la  maison, 
pénétra  dans  le  petit  salon  jaune.  » 

"  Quant  aux  pierrots,  aux  pauvres 
bleus  fraîchement  débarqués  du 
patelin  natal,  qu'il  se  faisait  un 
plaisir  d'ahurir  sous  une  grêle  inin- 
terrompue de  corvées  et  de  puni- 
tions, ils  en  venaient  à  s'entre- 
regarder  tout  pâles,  les  dents  ser- 
rées, sans  une  parole.  » 

(G.   COURTELINE.) 

CONSEIL  D  AVOCAT.  Médecine. 

m  Collez-moi  cinquante  balles  et  je 
vous  coque  une  médecine  flam- 
bante. >) 

(Mémoire»  de  Viiocq.) 


CONSEIL  DE  GUERRE.  Tour- 
niquet. 

«  11  est  passé  au  tourniquet  pour 
avoir  aubade  le  capiston.  •.> 

CONSEILLER,  subs.  Minsus  pi- 
lois  *. 

CONSEILLEUR.  Jacquette,  Van- 
neau. Ces  mots  sont  pris  en 
mauvaise  part  et  désignent  celui 
qui  se  borne  à  conseiller  sans 
jamais  agir. 

CONSENTEMENT.  L'argotler 
manifeste  son  consentement  par 
les  mots  Gi,  Gy  ou  Gigot;  au 
xvni"  siècle  on  disait  Jaspin'. 
V.  Oui. 

CONSENTIR.  Marcher. 

«  Qu'est-ce  que  tu  dirais  d'une  bonne 
ballade  en  voiture  avec  apéritif  à 
la  cascade  et  diner  au  pont  de 
Suresnes? 

—  Je  marche  avec   enthousiasme.  » 

CONSERVÉ.  On  dit  d'une  per- 
sonne bien  conservée  qu'elle 
n'est  pas  trop  Décatie,  Déchirée, 
Dégommée,  Déjetée. 

CONSERVER.  Carei-,  Mettre  à  la 
care.  Mettre  à  gauche,  àla  planque. 
Planquer.  V.  Cacher,  Économie. 

—  CONSERVER  INDUMENT  une 

part  destinée  à  autrui.  Faire  Ces- 
gard,  Faire  l'esque. 

«  On  devait  falmucher;  mais  le  Frisé 
avait  fait  Vesgard.  » 

CONSIDÉRARLEMENT. 

V.  Abondamment. 

CONSIGNE.  Colle  (arg.  militaire 
et  des  écoles). 

CONSIGNER.  Coller  (arg.  mili- 
taire et  des  écoles). 

«  Je  me  réjouissais  d'aller  le  lende- 
main montrer  mes  galons  neufs 
aux  cousins  de  Marly-le-Roy  quand, 
pour  une  vétille,  je  me  fis  coller 
par  l'adjudant  de  semaine.  • 


CON 


—  121  — 


CON 


CONSOLER.  Rebecter,  Rebonneter. 

«  A  chiallait  comme  eune  Wallace;  y 
a  qu'  la  bleue  qu'a  pu  la  r'becler.  » 

«  Ça  vous  r'fjonnUe  tout  d'    môme, 

3uand  on  est  à  la  faridon,  d' dégoter 
es  aminches  qu'ont  pas  oublié 
qu'on  les  a  assistés  quand  qu'i's 
étaient  dans  la  pure.  » 

CONSOMMATEUR  qui  ne  donne 
pas  (le  pourboire.  Figaro  (arg. 
des  garçons  de  cale.) 

«  Des  clients  comme  ça,  qui  tiennent 
une  table  pendant  deux  heures  avec 
un  bock  et  qui  font  figaro  après!  Y 
a  pas  de  presse  !  » 

CONSOMMATION.   (  Breuvage.) 

Consomme  (apoc.) 

Plus  loin,  ils  en  faisaient  autant 
Mais  changeaient  de  consomne... 

On  ne  peut  boire  tout  le  temps 
La  même  chose,  co  somme. 

(R.   PoNCHùN.) 

CONSOMPTION.  Décatissage, Dé- 
gommage. 

CONSTIPÉ  (ÊTRE).  Avoir  le  bou- 
chon ficelé,  Faire  de  la  ou  des 
cordes,  des  billes. 

CONTE.  Roniment. 

u  —  Je  ne  coupe  pas  dans  tous  ces 
trucs-là!  C'est  des  boniments\  » 

CONTENIR.  LUrcr  \ 

CONTENT  (ÊTRE).  L'avoir  à  la 
joie,  à  la  rigolade. 

«  Cécile  et  mézigo,  on  l'avait  à  la  joie. 
ce  malin-là.  Alors  on  s'a  offert  une 
ballade  en  cambrouse.  » 

—    ÊTftE    TRKS    CONTENT.   Se 

laper  le  cul  par  terre. 

CONTRAIRE  (AU).  En  y  joignant 
une  idée  de  moquerie  ou  de 
vague  supériorité.  C'est  l'autre! 
Cest  le  chat  !  C'est  le  pape  !  C'est 
le  peintre!  C'est  que  j'  chie,  que  j' 
crache,  que  /  pette,  que  j'  rote, 
que  j''  tousse! 


«  —  Alors  depis  qu' tu  travailles  pus 

tu  la  r'ièves  ? 
—  Non,  c'est  que  j'  pelle  !  » 

CONTRARIER.  Emmerder,  Em- 
moiiscaillcr,  Faire  chier.  V.  En- 
nuyer. 

CONTRARIÉTÉ.  Emmerdement. 
V.  Ennui. 

COxNTRAVENTION.  Con^rC(ia/J.se, 
Contrevence. 

«  Comme  i'  n'avait  pas  d'  condé,  les 
cierges  y  ont  fait  une  contrevence.  » 

—  PRIS  EN  CONTRAVENTION. 

Fait  man-on. 

CONTRE.  Jouste  *,  Juxte  *. 

«  Je  trimardaisyoMS<e*  la  lourde.  » 

(H.  Franck.) 

CONTREBANDE.  Mallouse  ou 
Maltouze. 

—  FAIRE    LA  CONTREBANDE. 

Pasquiner  la  mallouse. 

CONTREBANDIER .  Chameau , 
Chouette,  Dromadaire,  Lanterne, 
Mallousier,  Renard. 

—  CONTREBANDIER  MARI- 
TIME. Marsouin. 

CONTREBASSE  à  cordes.  Ar- 
moire. 

—  JOUER  DE  LA  CONTRE- 
BASSE. Gratter  ou  scier  de 
l'armoire. 

«  Pour  quarante  sous  par  soirée,  il 
allait  scier  de  l'armoire  dans  uu 
bastringue  de  barrière.  » 

CONTREFAIRE.  Frimer. 

Oh  I  n'  pus  et'  planqué  à  la  dure 
Kt,  n"  s'rail-c'  qu'euu'  nuit  frimer  l'marloa 
Kt  m'  les  rouler  dans  d'  la  guipure. 
(Jehan  Kictus.) 

CONTREMAITRE .  Contrecoup, 
Contrefiche. 

«  Les  sous-off.,  c'est  les  contrecoup* 
d'  la  grive;  et,  couiiue  dans  le» 
atellicrs,  i's  gueul'nt  pus  fort  que 
les  patrons.  » 


CON 


—  125 


COR 


<:OXTREM  ARQUE.  Biffeton, 
Brème,  Lavabe.  V.  Marchand. 

<:ONTRE TEMPS.  (Empêche- 
ment.) Avaro,   Escare,  Escarre. 

<:OXTL'MAX.  Chef  du  train  onze, 
Qui  a  les  pieds  dans  le  dos,  dans 
les  reins. 

€OXTUSIO\.  Beigne,  Bochon, 
Pain,  Paing.  V.  Coup. 

<:OXVALESCE.\T.  Qui  se  rem- 
plume, Qui  se  requinque. 

«  r  n'était  pas  si  estuqué  qu'  tu 
disais;  j' l'ai  vu  hier  :  i'  commence 
à  s'  remplumer.  » 

"  —  Comment  qu'  ça  va? 
—  Tu   vois,     ça    va  mieux;    on   se 
r'quinque.  » 

<;0.\'VE\ABLE.  A  la  couleur,  A  la 
mode. 


On  s'a  offert  un 
mode,  avec  des 
cacheté.  » 


meuleton  à  la 
fiuîtres    et    du 


«CONVERSATION.  Converse. 

<<  Il  m'a  tenu  une  converse  de  plus 
d'une  plombe.  » 

CONVERTIR  (SE).  (S'amender.) 
Acheter  une  conduite,  Rengracier. 

i  lOPIEUSEMENT .  Chenùment , 
Gourde  ment  *,  Hugremcnt  '. 
y.  Abondamment. 

i  lOPIEUX.  Corsé.  On  emploie,  dans; 
ce  sens,  quelques-unes  des  locu- 
tions signifiant  Abondamment, 
Beaucoup,  telles  que  A  chier  par- 
tout, A  tout  cas!<er,  A  vingt-cinq 
francs  par  trte,  etc. 

■<  La  mère  nous  avait  préparé  un 
balthazar  un  peu  corsé.  » 

<:OQ.  Caporal^  Clairon,  Horloge, 
Ornichon,  Ornion. 

«  J'aime  pas  la  cambrouse  à  cause  du 
clairon  qui  vous  réveille  au  petit 
jour.» 


«  Esgourde  Vhorloqe  qui  crosse  trois 
plombes  au  poulailler.  » 

«  On  nous  a  collé  un  vieil  ornion 
qui  datait  du  siège.  » 

COQUET.  Coq,  Gandin. 

Il  affurait  cher  de  galtouse, 

r  s'  Iringuait  tout  c'  qu'i'  va  d'  gandin 

C'était  1'  pus  coq  ed' la  Viltouse. 

(Rlédoht.) 

—  Il  est  à  remarquer  que  Co7î/c< 
et  son  apocope  Coq  s'appli- 
quent, en  argot,  à  tout  ce 
qui  plait. 

COQUETER.  Faire  ou  se  faire  des 
appels,  du  boniment,  du  ou  des 
chichis,  du  clinc,  du  gringue,  du 
gruau,  du  menu,  des  petits  paiiis, 
du  plat,  du  plato,  Ferrer,  Flirter, 
Jeter  du  gringue,  Jeter  ses  pelotes. 

«  Y  avait  assez  longtemps  qu'i's 
s'  faisaient  des  appels  devant  V  trêpe 
et  du  boniment  dans  les  coins;  ça 
d'vait  finir  par  un  marida.  » 

«  Pendant  qu'  Sac-d'Os  guinchait 
avec  la  Méloche,  1'  Marin  fsait  du 
gruau  en  douce  avec  son  lard.  » 

COQUETTE.  Flirteuse. 

—  VIEILLE   COQUETTE.  Vieux 
tableau,  Vieux  bas  de  buffet. 

COQUILLE  de  noix,  de  noi- 
sette, etc.  Calot,  Cocange. 

«  Les  filous  qui  donnent  à  jouer  dans 
les  foires  et  sur  les  marchés  ont, 
en  dehors  du  «  bonneteau  »  et  de 
la  «  parfaite  »,  un  jeu  du  même 
genre  et  tout  aussi  lucratif  qui  se 
joue  avec  trois  coquilles  et  une 
boulette  et  qu'ils  appellent  le  calot, 
la  robignolle  ou  la  cocange.  » 

COQULN.  Crème,  Vache. 

«  Le  Rempart  !...  C'est  une  crème 
capable  de  ronger  les  bastos  à  un 
corps  et  jamais  Fildef  ne  l'aurait 
tombé  si  i'  y  avait  pas  fait  un  coup 
en  vache.  » 

COR  DE  CHASSE.  Bistourné. 


COR 


—  126  — 


COR 


m  V'ià  I'  mardi  gras  qu'arrive.  On  va 
core  entende  des  tas  d'  poireaux 
souffler  dans  1'  bislourné.  » 

COR  AU  PIED.  Baromètre. 

«  — Le  temps  va  ch.inger;je  sens  mon 
baromètre  qui  me  lance.  » 

CORBEAl'.  Croasseur  ou  Crod,  Oi- 
seau fatal. 

CORBILLARD.  Mannequin  à  mac- 
chabées, Omnibus  à  conis,  à  connis, 
ou  cronis,  Roulante  ou  roulotte  à 
refroidis. 

«  —  T'écoloniises,  quV  dit  Justin, 
porquoi  qu'  t'écoloniises?  c'est- i' 
qu'  t'espères  l'emporter  avec  tézigue 
dans  r  mann'quin  à  refroidis,  ï  gâ- 
teau qu'  tu  mets  au  planque  ?  » 


—      CORBILLARD 

Comète. 


D'ENFANT. 


«  Les  deux  croquemorts  posèrent  la 
comète  sur  le  trottoir  et  pénétrèrent 
chez  le  marchand  de  vins.  » 

—  CORBILLARD     DES      PAU- 
VRES. Comète  *. 

CORDE.  Fi7(arg.  des  machinistes), 
Lignotte,  Ligotawle  ',  Ligotante, 
Ligotte,  Hit',  Tordouze,  Torse, 
Tortouse. 

«  —  Amarrez  le  fil  de  la  ferme  du 
fond  et  descendez  les  frises.  » 

N'embinnt  on  rouillarde,  et  de  noir  ronpillant 
Sur  la  gourde  frétille,  et  sur  le  gourd  volant, 
Ainsi  tu  ne  luras  l'accolante  tortouse. 
(Mabc  di  Papillon.) 

—  CORDE  DE  POTENCE.  Cra- 
vate de  chanvre.  V.  Potence. 

CORDIER.  Tortousier. 

CORDOIV.  Ligot,  Ligotant. 

CORDO\'.\IER .  Ambassadeur  \ 
Bijoutier  ou  graveur  en  cuir,  sur 
le  genou,  liouif,  Chouflic,  Chou- 
flique.  Chou/liqueur,  Choumac, 
Choumacre  ou  Choamatiue,  Cré- 
pin,  Ualifard,  Gnaf,  Gniaf,  Pas- 
si/leur. 


—  PATRON      CORDONNIER . 

Beurloquin,    Bturlot,    Pontife, 
l'orle-aumusse. 

—  Premier  ouvrier.  Goret. 

—  Apprenti.  Pignon f. 

«  Son  dab  était  tout  c'  qu'i'  y  a  (J' com- 
mif,  il  'tait  boitif  rue  d'  Tourtille.  » 

«  A  ce  moment,  je  perchais  rue  Mau- 
buée  ;  les  gniafs  on  les  remue  à  la 
pelle  dans  le  quartier.  » 

{Le  Père  Peinard.) 

CORXE  faite  à  une  carte,  à  une 

page.  Cornanche. 

—  FAIRE     UNE     CORNE.     Cor- 
nanclter. 

CORPS.  Bauqe,  Cadavre,  Carcasse. 
On  désigne  aussi  le  corps  par 
quelques-uns  des  termes  qui  si- 
gnifient Chair,  Estomac,  Ventre. 
V.  ces  mots. 

CORRECT,   CORRECTEMENT. 

Au  poitce. 

«  —  Et  le  premier  qui  descendra  à 
rappel  sans  être  au  pouce,  je  le 
colle  à  l'ours  pour  quatre  jours.  » 

CORRECTION.  V.  Élégance. 

—  ACTION      DE      CORRIGER. 

V.  Coup. 

—  MAI.SON   DE    CORRECTION. 

Tuneçon  *. 

CORRECTIONNELLE  (PO- 
LICE). Carrée  des  petites  gerbes^ 
Moulin  à  café,  à  poivre,  tourni- 
quet. 

«  Chariot,  qu'est  passé  au  tourniquet 

Cour  fricfrac,  est  à  la  Sautoche  pour 
uit  marques.  » 

<(  Quiconque  n'a  pas  assisté  à  la  bru- 
talité de  certaines  charges,  à  l'ini- 
quité de  certaines  arrestations  ;  qui- 
conque n'a  point  pénétré  un  peu 
les  mystères  du  poste,  et  n'a  pas, 
surtout,  assisté  a  une  séance  du 
moulin  à  café,  ne  peut  s'imaginer 
quels  ferments  de  haine  germent 
au  cœur  des  contribuables  contre 


COR 


—  127  — 


COT 


ceux    qu'ils   paient    pour    assurer 
leur  sécurité.  » 

(SÉVERINE. ) 

CORRESPOXDAXCE.  V.  Lettre. 

CORRIGER. (Administrerune  cor- 
rection!. V.  Battre. 

CORROMPRE.  Affranchir,  Désin- 
ver,  Dessaler. 

«  On  peut  jaspiner  d'vant  son  orgue, 
il  est  dessalé...  c'est  pas  d'  tantôt 
qu'il  est  affranchi,  c'est  un  social.  » 

«  Tu  ne  désinv'ras  jamais  c'  godot-là. 
C'est  un  gervais,  i'  rest'ra  d'mi-sel 
toute  sa  vie.  » 

—  CORROMPRE  UX  FOXC- 
TIOXXAlRE  à  prix  d'argent. 
Lui  donner,  Lui  verser  un  pot  de 
vin. 

—  CORROMPRE  UX  JUGE,  UX 
TÉMOIX.  Boucaner*,  Coquer  la 
boucanade  *. 

CORRUPTEUR.    A ffranchisseur . 

«  Avec  Anatole,  le  niôiue  sera  pas 
longtemps  avant  d'être  dessalé. 
C'est  un  a  ffranchisseur  de  pre- 
mière. » 

CORRUPTION.  Boucanade". 

CORSE.  (Originaire  de  la  Corse.  ) 

Corsico. 

«  Du  temps  de  Badingue,  à  la  grande 
Boite  y  avait  que  des  corsicos.  » 

CORSET.  Niche  à  seins. 

«  La  môme  Henriette  est  rien  chans- 
tiquée  depuis  la  dernière  fois  que 
je  l'ai  vue.  Elle  qu'avait  des  lolos 
épatants,  a  n'a  pus  que  nib  dans  sa 
niche  à  seins.  » 


(FAIRE     UNE) 


S'y 


CORVEE 

coller. 

«  —  Faut  encore  que  j'aille  chercher 
de  l'eau?...  Alors  c'est  toujours 
moi  que  j'  m'y  colle.  » 

—  FAIRE  LA  CORVÉE  DE  LA- 
TRIXES.  Passer  la  jambe  ou 
tirer  l'oreille  à  Jules,  à  Thomas, 


Éa-ire   au    pays,    à    sa   payse 
(arg.  militaire). 

C'est  un  vrai  vcloars  que  la  goutte 
Pour  les  débiles  estomacs, 
Surtout  si  cela  te  dégoûte 
De  passer  la  jambe  à  Thomas. 

(Raocl  Fadtkl.) 

«  —  Ça  te  fait  de  la  peine  d'aller 
coucher  à  la  boite?  Console-toi. 
Demain  matin  on  te  fera  écrire  à  ta 
payse.  » 

—  FAIRE  LA  CORVÉE  DE 
QUARTIER.  Copier  la  décision, 
l  ordre,  le  rapport  (arg.  mili- 
taire). 

a  Le  caporal  de  semaine  me  mit  un 
balai  usé  entre  les  mains  et  m'or- 
donna de  descendre  dans  la  cour 
du  quartier,  pour  copier  le  rapport 
en  compagnie  de  nos  camarades 
consignés.  » 

COSSU.(Riche.)ilup,  Rupe, Rupin. 

«  Sûr  que  ce  n'est  pas  le  premier 
qui  se  toque  de  Bernale;  mais  de 
calé,  de  rupe  comme  celui-là,  il 
n'en  jaillit  pas  souvent  sur  le  pavé 
de  la  vie.  » 

(J.  Marsi.) 

«  ...  Le  bal  du  bord  de  l'eau,  où  rap- 

fdiquent,  les  beaux  jeudis  et  les 
undis  de  sortie,  de  girondes  gigo- 
lettes,  un  étroit  ruban  de  moire  à 
leur  taille  fiue,  et,  les  plus  rupines, 
une  fleur  artificielle  dans  la  filasse 
des  cheveux.  » 

(Jeax  Lobraih.) 

COSTUME.  Fringues,  Frusques. 
V.  Vêtement. 

COSTUMER.  Camoufler,  Pringuer, 
Frusquiner.  V.  Déguiser,  Vêtir. 

COSTUMIER.  Fringueur. 

«  —  Pour  vingt-cinq  fléchards,  t'au- 
ras un  pierrot  chez  le  fringueur  ; 
ou  un  domino,  comme  tu  voudras.  » 

CÔTE.  Cerceau,  Cercle. 

«  —  T'y  fous  donc  pas  à  croùter  à 
ton  bourdon?  On  y  voit  les  cer- 
ceaux. » 


COT 


128  -- 


COU 


■«  Frisoteau  est  au  pieu.  1'  s'est  fait 
enfoncer  les  cercles  d'un  coup  d' 
riclot  en  s'  chiquant  avec  l'Élec- 
trique. » 

<;ÔTÉ.  Biard  \ 

—  LE    BOX    COTÉ.   Le   côté   du 
manche.  V.  Courtiser. 

i:OTERIE.  Chapelle. 

i:OTOX.  Moelleux. 

«  C'est  des  tas  de  fausses-couches 
qu'on  a  élevées  dans  du  moelleux.  » 

COTTE.  (Pantalon  de  travail  en 
toile  bleue).  Falzard  d'azur. 

COU.  Colabre*,  Colas,  Colin,  Col- 
lier, Kic,  Kiki,  Vis. 

Poisse  jusqu'à  la  lin  dernière, 
Car  le  jour  où  tu  serais  las 
Chariot  viendrait  poisser  Ion  gnière 
Et  te  faucherait  le  colas. 

(L.  DE  Biacr.) 

1»  Ferme,  ferme,  t'as  assez  jacté, 
criait  le  Merlan  en  serrant  le  kiki 
à  sa  môme.  » 

<^OUCHE.  Pagne,  Pagnier,  Pa- 
nier, Piau,  Pieu,  Plumard,  Plume, 
Portefeuille,  Poussier,  Pucier. 
V.  Lit. 

COUCHER.  Bâcher,  Bourscr,  Pa- 
gnoter,  Piausser,  Pieuter,  Plumar- 
dcr.  Plumer. 

—  SE  COUCHER.  Les  verbes 
ci-dessus  énoncés  peuvent  s'em- 
ployer sous  la  forme  rélléchie; 
on  dit  dans  le  même  sens  : 
Mettre  sa  viande  dans  le  tor- 
chon, Remiser  sa  viande,  Se  col- 
ler sous  la  bâche. 

Kit  rencontre  d'un  rocher 
(Jxi'i  churrlmit  une  fuinellc 
El  qui  l'emmena  bâcher 
A  Grenelle. 

(A.  B.) 

Ya  des  fois  qu'i's  fout  du  potin,' 
l's  japp',  i'R  pins',  i's  fout  des  magnes... 
Dam'  tes  cicbs  i's  ont  pas  des  pagnes, 
Pour  ptuingr  avec  leur  putain. 


J'  vas  à  Trouville...  à  Étretal... 
J'  fais  mon  Mossieu  Fclisque  Faure, 
y  vas  partout...  comme  un  chef  d'Etat: 
J'  vas  à  Vichy...  j'  vas  au  Mont-Dore; 
J'  vas  où  qu'  tous  les  rupins  i's  vont, 
Et  j'  pagnotte  avec  la  négresse 
Chez  la  mèr'  Minette,  à  C.lermont, 

Aux  frais  d'  la  princesse, 
(lo.  Les  Soulologues  d'Honoré  Constant.) 

—  Vous  m'  faites  tous  tarter!... 
j'  vous  plaque  et  j'  vas  coller  ma 
harbaque  dans  l'  torchon,  » 


—  COUCHER    A    DEUX. 

ner,  chauffer  son  pieu. 


Bassi- 


«  —  Moi,  j'en  mouille  pas  pour  le 
marida.  Quand  ej'  veux  chauffer 
)nonpieu,  j'  vas  l'ver  une  gonzesse.  » 

—  COUCHER  AU  SOLEIL,  SUR 
L'HERBE.  Faire  le  ou  son 
lézard. 

«  Sur  la  Butte!  il  n'y  aura  bientôt 
plus  un  coin  pour  faire  son  lézard 
pendant  les  chaleurs.  » 

—  COUCHER  SUR  UN  MATE- 
LAS A  TERRE,  sur  un  canapé, 
dans  un  fauteuil,  etc.  Camper. 

«  Hippolyte  avait  emmené  toute  la 
bande  chez  lui  ;  mais  comme  il  ne 
possédait  qu'un  lit  assez  étroit,  on 
fut  obligé  de  camper.  » 

—  NE   SAVOIR  OU    COUCHER. 

Filer  ou  refiler  la  cloche,  la 
comète,  La  filer,  La  refiler,  Sor- 
guer  à  la  paire. 

«  Ça  fait  une  semaine  que  je  la  file  et 
j'ai  pas  boullé  depuis  deux  jours.  » 

Ça  va  ôt'  dur  de  ta  r  filer. 

(P.  Paillittb.) 

Car,  c'  soir,...  faut  r' filer  la  comité, 
(JiHAH  Rictus.) 

Car  quand  i's  r'fil'ront  la  clocht 
I's  auront  tous  dans  leur  poche 

El'  surin  ouvert, 
El,  c'  jour-là,  mes  cnmarluchcs, 
La  nuit  gare  aux  laqu'reauxrauches 

De  la  iilac'  Maul>«rt. 

(A.  H.) 

El  depuis  qu'aile  est  disparue 
J' aorgue  à  la  paire  et  j  fais  ballon 
Dans  la  rue. 

(In.) 

—  COUCHER       UN      ADVER. 

SAIRE.  V.  Abattre,  Terrasser. 


cou 


1-29 


COU 


<:Ol"CHES.  Ahoulement,  Dcbâclc. 
y.  Accouchement. 

iiOUDE.  Os  pouilleux,  Suzette. 

"  11  avait  reçu  un  coup  de  ribouis 
dans  l'os  pouilleiu:  quil  ne  pouvait 
plus  en  remuer  le  bras.  » 

COUDRE.  Pousser  te  cul  pour  avoir 
la  tête  (arg.  d'atelier),  Pousser  ou 
tirer  la  piqueloque. 

«  r  s'  les  roule  pendant  qu"  sa  dabe 
lire  la  piquloque  pour  y  foute  la 
croustille.  » 

COULER.  Dégouliner. 

«  11  avait  gardé  dans  les  mâchoires 
une  chique  de  tabac  dont  le  jus 
coulait  en  filets  bruns  sur  les  picots 
de  son  menton,  et  de  là  dégoulinait 
parmi  les  ganglions  du  cou,  comme 
à  travers  des  rigoles.  » 

(C.   Lemonnikr.) 

COUP.  Accolade,  Atout,  Avoine, 
Bdfe,  Baffe,  Baffre,  Beigne,  Bei- 
gnet, Beugne,  Signe,  Signet,  Bo- 
chon ,  Soffette ,  Bouffe,  Broc, 
Brocco,  Brocot,  Broque,  Cachet, 
Châtaigne,  Châtaine,  Chinf reniait, 
Chisnouffe,  Couleur,  Bariole,  Em- 
plâtre, Gnole,  Gnon,  Mandate, 
Manclole  *,  Marron,  Merangueule, 
Mitre,  Noix,  Pain,  Paing,Plamuf, 
Pochon,  Tabac,  Talmouse,  Tarte. 
Tas,  Tourloitsine,  Trimballement, 
Va-te-laver,  Voie.  \.  Claque. 

—  VOLÉE  DE  COUPS.  —  Avoine, 

Bourrée,  Brossée,  Brouée,  Brû- 
lée, Daube,  Daubée,  Daudée,  Dis- 
tribution, Doublée,  Écopage,  En- 
levée, Esquintement,  Flaupée, 
Floppée,  Fricassée,  Gras,  Gra- 
tin, Grattée,  Lentille,  Passage  à 
chausson,  à  flaupe,  à  perlât,  à 
ponce,  à  tabac,  chez  gnon,  chez 
pain,  Pâtée,  Peignée,  Perlot, 
Pile,  Pipe,  Pipette,  Piquette, 
Purge,  liantanplan,  Batapiaule, 
Ratatouille,  Rincée,  Rossée,  Sau- 
vette, Tabac,  Tatouille,  Tournée, 
Trempe,  Trempée,  Trépignée, 
Tripotée. 


—  Les  verbes  qui,  dans  le 
langage  argotique,  prennent, 
comme  régime  direct,  des  équi- 
valents de  Coup  ou  Volée  de 
Coups  sont  Coller,  Coquer,  Dé- 
tacher, Filer,  Foutre,  Laisser 
tomber,  Mettre,  Passer,  Prêter, 
Refiler,  à  l'actif;  et  Passer  à, 
Prendre,  Recevoir,  au  passif. 

—  COUP  DE  PIED  AU  DER- 
RIÈRE. Esca/fe'. 

—  DONNER  DES  COUPS  DE 
PIED  AU  DERRIÈRE.  Botter, 
décrocher,  enlever  ou  secouer  le 
ballon,  le  figne.  le  fion,  le  mé- 
daillon, le  panier  à  crottes,  etc. 

—  COUP  DE  POIXG.  Balle  de 
coton.  Casse-gueule,  Coup  de 
tampon,  Demi-livre  de  viande, 
de  oarbaque,  de  bidoche,  Gil- 
quin. 

—  COUP  D.\XS  LES  YEUX  avec 
deux  doigts  allongés.  Coup  de 
la  fourchette.  V.  Aveugler. 

—  DONNER  DES  COUPS  SUR 
L'CKIL,  sur  les  yeux.  Boucher 
les  fenêtres,  Crever  les  châsses. 

—  COUP    DE   TALON    SUR    LE 

VIS.\GE  d'un  adversaire  ter- 
rassé. Cachet,  Estampe,  Estam- 
pille. 

—  DONNER  DES  COUPS  DE 
TALON  DANS  LE  DOS  OU  LA 
POITRINE  d'une  personne  à 
terre.  Défoncer,  Enfoncer. 

—  DONNER  UN  COUP  DE  TA- 
LON SUR  LES  ORTEILS.  Faire 
les  cors. 

—  COUP  DE  TÊTE.  Coup  du 
bélier,  de  Garibaldi  ou  de  la 
rencontre. 

—  DONNER  UN  COUP  DE  TÊTE 

dans  la  figure.  Faire  bouffer  de 
la  tête  de  cochon. 

—  DONNER     DES     COUPS    DE 

TÊTE.  Doguer. 

—  COUP       DE      JAMRE       EN 

.4RRIÈRE.  Ginguage. 

—  COUP  DE  BATON.  Huile  de 
cotret,  Te  Deum  raboteux. 

9 


cou 


130  — 


COU 


—  1>0\>'ER  DES  COUPS  DE 
COL'TEAU.  Chourinei\  Fiquer', 
Larder,  Linguer,  Scionjter,  Su- 
riner. V.  Assassiner. 

—  RECEVOIR     DES     COUPS. 

Poire,  Ècoper,  Èlrenner,  Pren- 
dre, Prendre  pour  son  rhume, 
Uamasser.  V.  Battre. 

—  COUP  EN  DEHORS  DES 
CONVENTIONS.  Coup  en  vache. 

J"en  ai  mon  pied  de  c'  loubf-là, 
J'  va»  laisser  tomber  les  châtaignes. 
(A.  B.) 

A  présent  qu"  me  v'ià  dans  les  planques 
Et  qu'  je  II'  peux  pus  t'  coller  des  tas, 
Tu  n'  te  figur's  pas  c'  que  tu  m'  manques. 

(Id) 

Pègre  d'  la  haute  etj'  colle  unpaing 
Au  pantrio  quand  i'  se  r'bifTc. 

(Id.) 

Au  lieur  d'y  filer  nu'  mandaie 
J'v  dirai  :  «  Ma  flU',  lu  fais  bien.  » 
(P.  Paillette.) 

Faudrait  qu'  j'y  fout'  l'argent  d'  mes  semain's  : 
J'ai  beau  lui  coller  des  châtaines 
A  r'pique  au  tas  tous  les  sam'dis. 

(A.   GiLL.) 

Remonte  vite  à  la  cambuse, 
J' te  vas  r'filer  du  rantanplan  '. 

(Vieille  chanson  argotique.) 

Tu  sais,  Maria,  que  j'  suis  pas  muf 
Mais,  si  tu  veux  t'  payer  ma  gueule, 
y  te  vas  détacher  tin  plamuf. 

(Bl.^.DORT.) 

Petite  môme  Espagne, 
Notre  vœu  t'accompagne  ; 
Flanque-leur  des  pochons 
A  ces  cochons. 

(R.    PONCIION.) 

Ceus8-là  dont  la  joi'  n'  fait  pas  grâce 
y  m'en  vas  leur-z-y   raett'  un- bouchon... 
Noi-1,  .\oi-l  !  L  premier  qui  passe 
Y  bouffra  d'  lu  têt'  de.  cochon .'.  . 
(Jehan  Ricti's.) 

Faut  rester  I  gas  au  coup  d' tampon 
Oui  boxait  les  marchands  du  Temple. 

(Id.) 

«  Il  fait  noir.  Une  poussée  dans  les 
tém'^bres.  Qui  est  dessus"?  Qui  est 
dessous  ?  Mic-iuac!  Cris  et  r/nons.  » 

(J.    RiCIIEPIN.) 

,.  _  Mets-y  un  brocol  su'  1'  tournant 
d'  la  poire,  lui  bon  marron...  qu'a 
s'en  souvienne!...  Et  aie  donc  là! 
pas  des  chisnou/^es  pour  onfantl 
<les  belles  mures  à  la  mode  !  » 


«  Et  r  mec  s'a  fait  mette  eune  }ioi.r. 

«  Le  pauvre  industriel  comprenait  et, 
pour  éviter  le  fâcheux  passage  à 
tabac,  signait  ce  qu'on   voulait.  » 

(Ai.piiuNSR  Allais.) 

«  C'est  mon  Paul  qui  m'a  valu  ça,  je 
vous  jure  c'est  une  purge  sérieuse.  » 

(Goro.n.) 

n  La  dabe  va  prouter  qu'on  arrive 
encore  en  retard.  Gare  la  distri- 
bu tiojil  » 

a  Magine-toi  qu'  l'Amiral  fihdt  des 
pâtées  à  la  Sardine;  tous  les  jours 
c'étaient  des  gnons  et  des  beigues 
comme  s'il  en  pleuvait.  >- 

«  J'  vas  pour  y  en  mette  un  \  V  s'  gan' 
et  m'en  fout  un'  demi-live  su'  la 
gueuie.  » 

«  Sa  femme?  i'  préfèr'ra  la  lingucr 
que  d'  la  quitter.  » 

«  C'est  avec  ton  couteau  qu'  j'ai 
suriné  c'  pauvre  type.  » 

(GOBOJi.) 

«  Un  jour,  le  vieux  soiffard  s'irritii 
plus  que  de  coutume  et  se  mit,  dès 
le  commencement  de  la  classe,  à 
fesser  la  gamine.  L'après-midi,  y 
prenant  goût  sans  doute,  il  recom- 
mença la  brouée.  » 

(Hkotoii  Fhancr.) 

<<  Mes  hommes  te  larderaient,  s'ils 
te  voyaient  tant  renâcler;  moi,  j'ai 
patience.  » 

(Bertf.l  et  GiiQci!».) 

—  MARQUE  D'UN  COUP  SUR 
L'OElIy.  Cocambo,  Coquard. 
Tape-à-l'ocil. 

u  —  Tu  ne  vas  pas  me  faire  croire 
qu'il  n'y  a  qu  une  femme  à  Nice 
avec  un  cocaïnbo  sur  la  paupière.  > 

(JsAN     LuBIIAiN.) 

«  Elle  s'est  amenée  à  une  heure  a 
l'Abbaye  de  Thèlème  avec  un  dou- 
ble coquard.  » 

—  COUP  pris  dans  le  sens  de 
Fois.  Trayage,  Treillage,  Tril- 
Inge. 

«  —  Il  marche,  mon  vieux,  c'est  épa- 
tant. Il  est  bon  à  chaque  trayage.  » 

—  COUP       D'ÉTAT.       <'hnn,l.„>:t. 

Chambardement. 


cou 


—   131 


COU 


—  COUP  DE  MAITRE.  Coup  à 
la  mode.  Coup  de  première. 

—  COUP  D'œiL.  Clinc.  V.  Amor- 
cer. 

—  COUP  DœiL  D'IXTELLI- 
GEXCE.  Appela  Dusse,  Duze, 
Ser.  V.  Signal. 

—  COUP  DU  SORT.  Avaro,  Tuile. 

a  Ctte  pauv'  .Mélanie,  son  homme 
vient  de  s'  casser  une  patte,  quelle 
tuile  pour  eux  !  » 

—  COUP  DE  GRACE.  Coup  du 
lapin. 

—  D'vy  COUP.  Dardare,  Raide 
comme  balte. 

—  MAUVAIS  COUP.  Coup  à  ta 
manque,  Coup  de  nib  ou  simpl. 

—  J'y  avais  dit  :  «  Si  tu  fais  un 
coup  à  la  manque  avant  ton  sort, 
ils  t'enverront  aux  Bat.  d'Af.  »  Aussi, 
t'as  vu,  il  n'y  a  pas  coupé.  » 

—  Mais  le  jour  qu'il  est  venu  me 
trouver  et  qu'y  m'a  dit  :  «  La  môme  ! 
je  te  gobe!  si  tu  veux,  je  prends  la 
piaule  sous  faux  blaze,  tu  feras  le 
turbin  et  on  s'arrangera  pour  le 
carme!  »  J'en  ai  eu  assez.  Le  jour 
où  il  e?t  venu  me  cherotier  pour 
faire  un  nib.  j'en  ni  eu  trop.  » 

(0.    MÉTÉ.MEIi.; 

COUPABLK    (RECOXAU).    Bon, 

Propre. 

«  Quand  on  la  cerclé,  il  avait  encore 
l'artiche  du  pantre  dans  sa  valade. 
Il  était  bon.  » 

«  Si  on  m'entoile,  y  a  pas  d'erreur,  je 
suis  propre  :  la  Yolige  a  cassé  Je 
morceau.  » 

COUPER.  CAcpuiser*. 

—  COUPER  LE  COU.  Faucher 
le  colas  ou  simpl.  Faucher. 
V.  Guillotiner. 

<;OUPO.\  D  ÉTOFFE.  Gardanne*. 

COUR  D'APPEL.  Cour  des  Rou- 
geauds. 


«  11  a  été  en  appel  pour  voir  si  ceux 
de  la  Cour  des  Rougeauds  étaient 
aussi  vaches  que  les  juges  de  la 
correctionnelle.  >- 

COUR  D'ASSISES.  Bourrache, 
Juste  ',  Ligore  *,  Planche  à  pain. 
Planque  de  gerbe. 

COUR  DE  C:ASSATI0-\.  Carrée 
du  rebectage. 

COURAGE.  Atout,  Couille,  Esto- 
mac, Estome,  Poil,  Santé.  V.  Bra- 
voure. 

Travailler  est  liygiéniqiie 

Et  contraire  est  l'oisiveté  ; 

Mais  gagner  son  pain  sous  la  trique  '. 

C  qu'i  faut  en  avoir,  un'  santé  \ 

(P.  Paillette.) 

COURAGEUX.  Altèque  *,  D'at- 
taque, Garçon,  Poilu,  Qui  a  des 
c.lles  au  cul  (obscène),  Qui  a  le 
ou  les  foies  chauds.  Qui  en  a.  Qui 
est  là.  V.  Brave. 

«  Faut  avec  nous  qu'  des  gas  d'attaque. 
des  garçons  qu'en  ont  et  qui  savent 
r  montrer  quand  i'  faut.  » 

«  Tu  peux  t'aliguer  avec  sézigue  ;  il 
est  là  !  » 

J'ai  r  foi'  cfiaud,  dans  ma  peau  1'  sang  bout, 
Ouand  j'  vois  roug'  dans  1'  noirej'  crèv'  tout! 
{K.  B.) 

COURIR.  Affûter  ses  pincettes,  Ca- 
rapater,  Cavaler  (ces  deux  der- 
niers verbes  prennent  parfois  la 
forme  réfléchie),  Jouer  des  flûtes, 
des  gambettes,  des  gigues,  des  gui- 
boles,  des  pattes,  Se  déguiser  en 
cerf.  V.  Fuir. 

«  En  voyant  ces  mess  rappliquer,  les 
mômes  se  sont  carapatées.  » 

"  Su'  c'  coup  d'  temps-là,  i'  s'a  mis 
à  cavaler  après  la  gonzesse.  >> 

a  —  Je  suis  en  retard,  il  va  falloir  que 
je  joue  des  guibolles  pour  ne  pas 
rater  mon  train.  » 

«  —  Pige  Auguste  qui  se  déguise  en 
cerf  pour  rattraper  l'omnicroche.  » 


cou 


—   132  — 


COU 


c:OURS.  Dans  l'argot  de  Saint- 
Cyr,  le  cours  d'administralion 
s'appelle  Chien  verl;  celui  de 
topographie,  Tapir;  celui  de  géo- 
graphie, Gogo. 

COURSES.  (Sport.)  Courtines. 

«  C'est  comme  les  poireaux  qui  vont 
paumer  aux  courtines  sur  un  tuyau 
tout  l'aubert  quTs  ont  mis  un  mois 
à  gagner.  » 

COURTILLE  (LA).  laCourtanche. 

COl'RTISAX.  Lèche-bottes,  Lèche- 
cul,  Peloteur.  V.  Flatteur. 

COURTISAIVE.  V.  Prostituée. 

COURTISER.  Chauffer,  Ferrer, 
Faire  des  appels,  du  bonime,  du 
ou  des  boniments,  du  ou  des  chi- 
chis, du  clinc,  du  gringue,  du 
gruau,  du  menu,  de  foeil,  des  pe- 
tits pavis,  du  plat,  du  plato  à 
quelqu'un  ou  Faire  quelqu'un  au 
bonime,  au  boniment,  au  plat,  au 
plato.  Flirter,  Frotter,  Jeter  du 
gringue,  du  gruau,  Jeter  ses  pe- 
lotes. 

«  Dans  un  fiacre  agrémente  de  la  pan- 
carte :  «  chauOée  »  montent  un 
monsieur  et  une  jeune  femme  qui 
baissent  aussitôt  les  stores.  Gavro- 
che, surprenant  le  fait  :  «  Pour  sûr 
alors!  qu'elle  va  VHve  chauffée  à 
blanc  la  p'tit'  dame!  » 

(Hector  France.) 

M  Et  comme  la  môme  est  gandinc,  y 
a  des  tas  d'  gas  qu'essayent  de 
ferrer  pour  la  soul'ver  à  son 
homme.  « 

Va-t-en  trouver  la  graad'  Nana, 

Dis  que  j'  la  prie 
D'  casquer  pour  moi,  j'y  rendrai  ça 

A  ma  sortie. 
Surtout  n'y  fais  pas  d'  boniments 

Pendant  qu'jo  m'  marre... 

(A.  B.) 

Ah'   les   maqu'rcaux,  y   sont  pas  d'  bois 
ht  par  meut's entier'»  aux  abois 
Kn  chapelets  d'  cliipointa 
Y  s'  tord'nt,  y  gucul'nt,  y  s'  font  du  plat. 
(Jeham  Hictos.) 

Ou  babille,  on  flirte,  on  pelote. 

(J.    KiDII.SPBROn.) 


«  —  Tu  veux  savoir  porquoi  qu'i' 
r'tourne  croûter  danse'  gargot-là?... 
Ben,  mon  vieux,  c'est  pour  les  mi- 
rettes  d'  la  bonuiche  :  il  a  la  cauue 
et  i*  frotte.  » 

—  COURTISER  U.\E  l»KR- 
SONXE  MARIËE.  Lui  deman- 
der sa  main  gauche. 

«  Ces  renseignements  recueillis. 
M.  .\lcindor  mit  une  belle  redin- 
gote et  des  gants  citron.  Puis,  ave<' 
une  certaine  émotion,  il  se  rendit, 
vers  cinq  heures,  chez  .Mme  Cher- 
nujeu  pour  lui  demander  sa  main 
gauche.  » 

(Tristan  Bibnard.) 

—  COURTISER    LE     SUCCÈS. 

Saluer  le  soleil  levant.  Se  mettre 
du  côté  du  manche. 

«  Le  côté  du  manche  est  la  place  que 
choisissent  les  malins  et  les  gens 
peu  scrupuleux.  » 

(Hector  Fbancf.) 

COUSIX.  Coquelin,  Cosenard. 

COUTEAU.  AmiJ'a/  (arg.de  hagne), 
Bargaya,  Bince,  Chouriri,  Coupe- 
sifflet,  Coupelard,  Dague,  Eitsta- 
che.  Lame,  Lingre,  Lingue,  Longe, 
Petite  flambe.  Rallonge,  Scion, 
Serpe,  Surin,  Vingt-deux. 

Malheur  aux  pantres  de  province! 
Souvent,  lardé  d'un  coup  de  bincf. 
Le  micheton  nu  se  sauvait. 

(J.    RiCIIEPIN.) 

l'our  el'  premier  qui  pnuss'  du  r'ssaut 
J'ai  tout  r  temps  —  ouvert'  dans  ma  vague 
Et  prèle  à  l'scionner  —  ma  bonn'  dague. 
(L.  OE  Bbrcv.) 

J'y  Tous  mon  viwjl-deux  dans  la  pcau/ 

(A.  B.) 

Eun'  nuit  qu'il  'tait  en  permission 
V'ià  qu'i'  tu'  la  vieill'  d  un  coup  d'  <cion. 
(1d.) 

Ht  j'y  plonge 
Dans  r  bid',  sans  fair'  ni  cun'  ni  deux, 
Ma  rallonge. 

(BLtDORT.) 

«  Ses  bains  de  pieds  étaient  céli'brcs 
dans  son  parti,  et  ils  le  firent  sus- 
pecter de  modérantisme  à  plusieurs 
reprises.  Pendant  la  Commune,  Ir 
bruit  courut  qu'il  avait  un  pédicuit 


cou 


,    —  133  — 


CRA 


et  il  dut  se  disculper  de  l'accusa- 
tion. Comme  Phryné  devant  l'aéro- 
page,  il  ôta  ses  souliers,  montra 
ses  cors  et  les  tailla  lui-même,  avec 
un  eustache  à  treize,  devant  ses 
farouches  collègues  de  THÔtel  de 
Ville!...  Cette  épreuve  rétablit  son 
crédit  ébranlé  et  elle  lui  rendit  la 
confiance  du  peuple.  » 

(E.   BUGSBAT.) 

Comment  voulez-vous  qu'on  ait  le 
cœur  de  fiche  un  coup  de  linf/ue, 
me  disait  un  jour  une  «  terreur  » 
de  la  Butte,  quand  on  n'a  rien 
mangé  depuis  trois  jours?  » 
(HcGCFs  Le  Koex.] 

.<  On  va  et'  fait  marron,  on  réfléchit 
pas,  on  joue  du  surin,  puis  après  on 
raque  avec  sa  tronche.  » 

—  FR.\PPER  A  COUPS  DE 
COL'TE.\U.  Chouriner,  Piquer'', 
Larder.  Linffuer.  Scionner,  Su- 
riner.  V.  Assassiner. 

COUTELLERIE.  Lingrerie. 

COUTER.  P  s^r. 

tt  —  J'ai  eu  ça  en  coup  de  fusil  pour 
presque  rien. 

—  Et  ça  pèse"! 

—  Une  demi-pile.  » 

COUTEUX.  Gris,  Grisâtre.Y.  Cher. 

COUTURIÈRE,  Couturasse.  Ne  se 
prend  qu'eu  mauvaise  part. 

«  —  Quelle  est  la  couturasse  qui  vous 
a  ficelée  comme  ça?  » 

COUVEAT.  Jésuitière,  Nul  de  cor- 
beaux, Ratichonnière . 

COL^ERTURE.Ber/i'ne*,  Berlue', 
Couverte,  Couvrante. 

J'ai  bea  souTent  passé  mes  onits 
Sans  couverte. 

(A.  B.) 

COUVREUR.  Chat. 

CRACHAT.  Accent, Glaviot,  Gluau, 
Graillon,  Huître,  Lopin,  Motard, 
Postillon,  Serpent  *. 


«  Et  pourquoi  crachote-t-il  à  remplir 
de  postillons  en  un  quart  d'heure 
un  baril?  » 

(J.  Ricaspi^.] 

«  Il  s'amuse  à  lâcher  des  fflaviots  su' 
les  harnais  des  rupins  qui  passent.  » 

«  La  neuille,  on  voit  qu'  pouic.  Alors, 
v'ià  que  j'  crois  ramasser  un  ta- 
rante, et  j'  mets  l'  doigt  sur  un 
gluau.  » 

«  —  Ousqu'est  la  liberté,  si  on  peut 
pus  laisser  tomber  un  lopin  en  om- 
nibus? » 

«.  Vous  aurez  quatre  jours  pour  lancer 
des  motards  sur  les  rangs.  « 

CRACHER.  Glavioter,  Graillûnner, 
Molarder. 

«  r  glaviote  toute  la  journée  comme 
un  poitrinaire.  » 

«  C'est  dégueulasse  de  molarder 
comme  ça!  » 

CRACHEUR.  Glavioteur,  Graillon- 
neur,  Molardeur,  Postillonneur. 

CRACHOTER  en  parlant.  Écarter 
la  dragée  ou  du  fusil,  Envoyer  des 
postillons,  Faire  son  absinthe.  Fu- 
siller, Postillonner. 

«  Ensuite,  une  vieille  carogne,  qui 
écartait  la  dragée,  prit  la  parole.  » 
{Recueil  de  pièces  comiques.) 

«  C'est  sa  vie,  i'  faut  qu'a  jaspine!... 
si  seurment  a  postillonnait  pas  dans 
la  gueule  au  monde...  » 

CRAINDRE,  CRAIXTE.  V.  Penr. 

CRAIXTIF.  V.  Capon. 

CRAXE,  adj.  V.  Brave. 

CRAXE,  subs.  V.  Tête. 

—  CRA.XE  CHAUVE.  Boule  de 
billard.  Genou,  Pomme  d'esca- 
lier, Motte  de  beurre,  Skating  à 
mouches.  V.  Chauve. 

«  Au  Sénat,  on  devrait  leur-z-y  don- 
ner des  calottes  pour  siéger,  ça 
protég'rait  leurs  mottes  de  beurre 
Ça  doit  les  enrhumer  d'avoir  leurs 
skating  à  mouches  à  l'air.  » 


CRA 


134  — 


CRÉ 


CRAPULE. FripoutZ/e.  V.  Canaille. 

C'est  vrai  qu'il  est  temps  qu'on  s'explique, 
Et  qu'on  dis'  ses  quat'  vérités 
A  la  saint'  fripuuiUe.U  la  clique, 
A  lous  ces  anciens  d(^putës. 
Pourtant,  moi...  j'  suis  parlementaire. 
(A.  B.  Les  Soulolof/ues  d  Honoré  Constant.) 

CRAVATE.  Collier,  Coulant. 

—  CRAVATE  PLASTROX.  lùn- 
pldlre. 

«  —  T'as  rien  un  bath  collier  ;  coin- 
bien  qu'  tu  l'as  raque?  » 

«  Moi,  j'  mets  jamais  d'  col  ni  d'  cou- 
lant. Comme  ça,  on  peut  pas  m' 
faire  au  kic.  » 

<:RAYOi\.  Menteur. 

CRÉAXCIER.  Anglais,  Crocodile, 
Loup,  Point  de  côté. 

«  Il  y  a  des  anglais  dans  cette  rue, 
je  n'y  veux  pas  aller.  » 

(Curiosités  françaises.) 

'<  Le  samedi  de  banque  donc,  à  la 
porte  de  l'imprimerie  sont  embus- 
qués des  individus  prêts  à  se  jeter 
sur  le  passage  de  l'imprévoyant 
débiteur.  C'est  le  tailleur,  le  chape- 
lier, le  bottier,  le  ^argotier.  Ils  sont 
désignés  sous  la  dénomination  pit- 
toresque de  loups.  Alors,  on  entend 
crier  de  toutes  parts  :  Gare  aux 
loups l  » 

(J.  Ladimir.) 

—  RL'E  HABITÉE  PAR  VS 
CRËA.NCiER.  Kue  barrée,  Rue 
où  l'on  pave,  Rue  pavée. 

«  —  Pourquoi  ne  passes-tu  pas  par  la 

rue  Biof?  C'est  plus  court. 
—  Je  ne  peux  pas.  On  pave.  » 

CRÉDIT.  Ardoise,  Châsse,  [Crédu, 
Crùine,  Crouin,  Crownc,  Œil, 
Symbole  (arg.  des  lypopraphes). 

«  .Vu  fait,  j'aimerais  mieux  que  tu 
dises  que  je  dîne  lous  les  soirs  au 
London-House.  —  Ali!  tu  as  une 
ardoise  là-bas?  » 

{}kas  LonnAiN.) 

<•  11  a  r  châsse  chez  tous  les  troquets 
d'  la  chaussée.  » 


«  Depuis  qu'  sa  ménesse  esta  la  cam- 
pagne, il  est  forcé  d'  plumer  à  erédo 
chez  la  mère  Constant.  » 

a  r  dégote  toujours  un  bistrot  qui  y 
fait  à  croume  pour  sucer  un'  pèche 
avec  les  copains.  » 

«  J'ai  Vœil  chez  elle  jusqu'à  ce  que  je 
trouve  quelqu'un  de  sérieux.  » 

(J.  Mabni.) 

—  CRÉDIT  DEMANDÉ  AVEC 
L'IATi:\TI<>X  DE  XE  PAS 
L'ACQUITTER.  Drapeau.  Pavé, 
Rosier.  V.  Dette. 


—    A    CRÉDIT,      f    / 

verbe  '. 


^iir   le 


—  ACCORItER  CRÉDIT.  Fairr 
au  châsse  ou  h'aire  le  châsn\ 
l'œil,  Ouvrir  l'œil. 

«  Baluchon  a  un  œil  ouvert  chez  le 
bistro  du  coin.  » 

(Hectob   Fb4»CE.) 

«  Descends  jusqu'à  la  Courtanche,  j'ai 
un  troquet  qui  me  fait  au  châsse.  » 

—  DE.MAXDER  CRÉDIT.  Grésil- 
loniier  *. 

(Alnanach  des  d--biteur».) 

—  PREXDRE  A  CRÉDIT.  Faire 

un  loup  (arg.  des  typographes^ 

—  CELUI    QUI    FAIT    CRÉDIT. 

Croumier. 

—  COUPER  LE  CRÉDIT.  Brider. 

«  Sa  taule  ne  marche  plus,  les  four- 
nisseurs l'ont  bridé.  » 

—  AVOIR  PERDU  TOUT  CRÉ- 
DIT. Être  brûlé. 

«  H  est  brûlé  chez  ses  fournisseurs. 

(HCCTOR    FlAHCB.) 

CRÉDULE.  Gobcnr,  Gogotle. 

«  —  Celaient  toujours  de  vieux  ta- 
bleaux... (|ui  avaient  déjà  écrit  et 
douné  des  rendez-vous  au  pt^n- 
Dumas,  et  qui  n'étaient  poiut  déjà 
si  jeunes,  de  ce  teuq>s-l.il...  Mon- 
sieur est  un  peu  gobeur. 

—  Joseph!... 

—  Ah!  les  amours  des  hommes  de 
lettres.  • 

(0.  MiuiAo.) 


CRÈ 


135 


CRI 


liKEME.  Durème. 

<:RÉTIX.  Palourde,  Gourde,  Po- 
cheté. 

CRÉTIXISME.  Gourderie,  Martel- 

Lerie. 

CREVER.  En  parlant  des  ani- 
maux: V.  Mourir. 

—  CREVER  LES  YEUX  A 
QL'ELQUUX.  Lui  faire  des 
yeux  (le  hareng.  V.  Aveugler. 

CRI.  Criblage,  Criblement,  Gueule- 
ment. 

«  La  neuille,  on  entendait  le  crible- 
ment des  hyènes  qui  sentaient 
r  luacchubée  autour  du  camp.  C'é- 
taient des  gueulements  à  n'en  pus 
finir.  » 

CRIBLE.  Ahour. 

CRIER.  Cribler,  Pétarder,  Rejac- 
quer*. 

—  CRIER  AU  SECOURS.  Battre 
morasse*,  Gueulera  la  chienlit, 
au  charron. 

—  CRIER  A  LA  GARDE.  Cribler 
à  la  grive'. 

Par  coDtrPtemps,  ma  largue, 
Vottlaol  s'  piquer  d'honneur. 
Craignant  ijue  je  la  nargue, 
Moi  qui  n'  suis  pas  tafTenr 
Pour  gonfler  ses  baliMles 
En  caque  dans  un  rade, 
Sert  sigues  à  foison. 
On  la  crible  à  la  grive' 
Je  m'  la  donne  et  m'esquire 
File  est  paumé'  marron. 

(VlDOCQ.) 

'<  —  A.  n'avait  qu'à  pas  gueuler  à  la 
chienlit,  j'y  aurais  pas  fait  de  mal. 
.Mais  quaud  j'ai  vu  qu'a  voulait  pas 
ête  sage,  j'y  ai  fait  son  affaire.  » 

CRIEUR.  Aboyeur,  Cribleur. 

«  Le  commis  qui  crie  à  l'étalage  le 
prix  de  sa  marchandise;  celui  qui 
répète  l'enchère  à  l'Hôtel  des  Ventes  ; 
l'employé  des  tapissières  de  courses 
qui  appelle  la  clientèle  ;  le  commis- 
sionnaire qui  se  charge  d'appeler 
les  cochers  à  la  sortie  des  réunions 


ou  des  soirées;  l'auxiliaire  qui 
appelle  ses  co-détenus  au  parloir  ou 
à  un  service  quelconque  ;  le  poli- 
cier qui  crie  le  nom  de  l'individu 
qu'il  file,  dans  le  but  d'en  établir 
l'identité  ;  en  résumé,  tous  ceux 
dont  c'est  le  métier  d'appeler  ou  de 
crier  sont,  pour  l'argotier.  des 
aboyeur s.  » 

—    CRIEUR      DE     JOUR.XAUX. 

Camelot,  Canardier. 

■<■  Avant  d'être  canardier,  parait  qui! 
était  maître  d'école.  » 

CRIME.  V.  Assassinat. 


Qui  a  du  beurre  sur 


CRIMINEL. 

la  tête. 

«  Les  voleurs  juifs  disent  en  hébreu  : 
«  Si  vous  avez  du  beurre  sur  la  tête, 
n'allez  pas  au  soleil,  il  fond  et 
tache.  » 

(ViDOCQ.) 

CRIX.  Douillet. 

CRITIQUE.  (Appréciation  défa- 
vorable.) Bêchage,  Bêche,  Char, 
Charriage,  Chinage,  Chine,  Cros- 
sage.  Débinage,  Esquintuge,  Es- 
quintement.  Jardinage. 

«  Dans  le  monde  des  journalistes, 
sitôt  qu'un  confrère  a  le  dos  tourné, 
on  se  livre  sur  lui  à  un  effréné 
bêchage.  » 

(HiCTOR  Fbasce.) 

«  Dans  un  salon. 

Cette  excellente  comtesse  de  B... 
est  en  train  de  s'en  donner  à  cœur 
joie  sur  le  compte  de  ses  •>  bonnes 
amies  ». 

Taupin.  l'interrompant  de  la  fa- 
çon la  plus  respectueuse  : 
—  Après  vous  la  bêche  .s'il  vous  plaît  ?  » 
(!=■) 

«  Mllot,  lui,  i'  gob'  pas  1'  drame. 
Quand  on  va  au  théâte  tous  les 
deux,  i'  fait  du  charriage  sur  tout,  o 

0  Quand  Méloche  a  rappliqué  avec 
son  doulosse  à  panache,  toutes  les 
gonzesses  l'ont  passée  au  chinage.  » 

«  C'est  toujours  ceusses  qu'admettent 
pas  la  chine  pour  eusses  qu'en  pas- 
sent le  pus  aux  autes.  » 


CRI  —  136  — 


CRO 


Ab  lieu  de  passer  au  crossage 
Le  volaillou  et  le  gervais, 
Fais  plutôt  leur  apprentissage  : 
l'Ogres  valent  mieux  que  navets. 

M.  Dès  que  la  comtesse  fut  partie,  on 
se  livra  sur  son  compte  à  un  débi- 
nage en  règle.  -> 
«  —  Quand  vous  aurez  fini  votre /ar- 
dinagel  Occupez-vous  donc  de  vos 
atfaires...  » 
—  CRITIQUE   OUTRÉE.   Abat- 
tage, Enterrement  de  première 
classe,  Éreintement. 

,  _  Vous  avez  vu  ï'abaltaf/e  qu'on 
lui  a  flanqué  dans  le  »  Gil  Blas  » 
au  sujet  de  la  création  de  sou 
rôle?  » 

«  _  As-lu  lu  les  feuilles,  ce  matin? 

—  Non.  Que  dit-on  de  la  pièce  de 
Raoul?  Éreintement,  hein? 

—  Enterrement  de  première  classe,  ma 
chère.  Il  ne  s'en  relèvera  pas.  » 

CHITIQUER.  Bêcher,  Charrier, 
Chiner,  Crosser,  Débiner,  Êreiiitcr, 
Esquinter,  Jardiner,  Jeter  ou  faire 
de  la  bêche. 

V.  ils  se  saluent  très  bas  et  se  donnent 
du  •<  cher  maître  >•  mais  se  bêchent 
aussitôt  le  dos  tourné.  » 

»  _  Ne  charrie  pas  !  Avec  son  air 
bête  et  sa  vue  basse,  il  t'en  remon- 
trera encore.  » 

«  —  Tu  peux  chiner,  c'est  la  plus 
belle  femme  de  Paris.  » 

(J.  Mahm.) 

a  On  a  joliment  crosse  sa  plaquette; 
c'est  d'ailleurs  assez  plat.  » 

«  —  Je  puis,  deux  heures  d'affilée, 
débiner    les    camarades    dans    un 

café.  » 

(Emile  Cocdeau.) 

«  Hier,  mon  camarade  Paul  Bourget 
est  entre  chez  moi  en  brandissant 
un  journal. 

—  Enfin,  on  Méreinte\  s'est-il  écrié... 
Et  il  m'a  étalé  un  article  idiot  où 
Ion  me  refuse  jusqu'à  l'écriture  I 
Pourquoi  pas  l'orthographe?  Mais 
quel  n'a  pas  été  son  étonnement 
lorsque  je  lui  ai  appris  que  cet 
article  était  de  moi!  » 

(ËHILB  BUCMAT.) 


«  Certains  critiques  croiraient  man- 
quer de  talent  s'ils  a  esquintaient 
une  pièce  par  semaine.  » 

Olié  :  tas  d'  poch'fés 
Les  gonciers  qui  noxks  jardinent 
V  s'ront  vraiment  j'tés. 

(J.    RlCHIPIM.) 

„  _  Mais  n'ayons  pas  l'air  de  faire 
de  la  bêche...  on  est  susceptible 
chez  Moule-à-Singe...  Regardons, 
écoutons,  et  ne  nous  faisons  pas 
trop  remarquer...  » 

(E.  Lepf.lletie».) 

CRITIQUEUR.  Bêcheur,  Char- 
rieur,  Chineur,  Grosseur,  Débi- 
nenr,  Ércinteur,  Jardinier. 

«  On  dit  que  j'  suis  bêcheuse;  y  a  rien 
d'étonnant,  mou  daron  était  jar- 
dinier. » 

«  Chez  Bonelli,  i's  sont  toute  eune 
bande  de  charrieurs  qui  vous  ajetent 
quand  vous  sortez  un  bénard  ou  un 
alpague  neuf.  » 

«  J'ai  r  droit  d'ête  chineur  tout  comme 
les  autres.  » 

«  —  Je  m"  fringue  comme  j'  veux;  et 
les  Grosseurs  j'  les  ai  au  ligne  1  » 

„  _  Aller  chez  Clarisse  avec  une  robe 
de  la  saison  dernière?  Merci,  elle 
est  trop  débineuse  !  » 

«  Véreinteur  est  un  homme  merle 
qui  sait  siffler  au  lieu  de  savoir 
parler.  » 

^  (A.    DlLVAU.) 

CHOC-EX-JAMBE.    Croche-pied. 

«  Ça  n'est  pas  dans  les  règles;  un 
vrai  lutteur  ne  donne  jamais  do 
croche-pied.  C'est  à  refaire  1  » 

CHOCIIET  de  chiffonnier.  .Ym- 
mcro  7 . 

«  Les  épaules  courbées  sous  le  poids 
de  sa  hotte,  le  corps  plié  eu  deux, 
la  lanterne  d'une  main  et  le  numéro 
sept  de  l'autre,  le  pauvre  vieil 
ivrogne  s'en  allait  titubant  par  les 
rues  désertes.  » 

(Lei  Propos  du  Commandeur.) 

—   CROCHKT    A    SVSPEM>RK 
î,.\  vi.\M>K.  Allonge,  .Araiijttf. 


CRO 


—  137  — 


CUI 


CROCHETAGE.  Fric-frac. 

}'  suis  pourtant  pas  un  imbécile!... 
Pour  mijoter  un  coup  d'  fric-frac 
Ya  pas  deux  comm'  mon  gniasse  au  mille... 
Mais  quand  i'  faut  marcher,  j'ai  1'  trac! 
(A.  B.) 

CROCHETER.  Crocher. 

'  A  peine  si  elle  est  sortie  un  quart 
d'tieure,  eh  bien  I  on  a  eu  le  temps, 
ma  chère,  dy  crocher  sa  porte  et  de 
lui  voler  toutes  ses  économies.  » 

CROCHETEUR.  Pric-frac. 

■'  Toute  la  tierce  y  élait. ..  et  la  crème  : 
rien  qu*  des  broches,  des  monte-en 
l'air  et  des  fric-fracs.  » 

CROIRE.  Couper,  Couper  dans  la 
pommade,  dans  le  pont  ou  simpl. 
Couper  dedans,  Donnei''  dans  le 
yodan,  Goba-,  Godancer. 

"  Et  il  souriait  tranquillement  avec 
un  air  de  ne  pas  couper  dans  toutes 
ces  indiscrétions  sur  la  destinée.  » 

(Alexasdbe  Uepp.) 

•  Le  soi-disant  péril  que  courait  la 
République  n'était  qu'un  attrape- 
nigaud  à  l'usage  des  naïfs  qui  con- 
sentiraient à  couper  dans  ce  pont.  » 

(H.    RoCBEFOmT.) 

«  Elle  lui  collerait  une  histoire  qu'il 
goberait  comme  toutes  les  autres,  et 
bernique  pour  le  reste.  » 

(C.  Lkmonsieb.^ 

Va-t-en  '.  Je  ne  donne  plus  dans 
Ces  ponts  vieillis  et  ces  godons! 
0  Mase  !  assez  de  viande  creuse 
Est  Tenue  agacer  mes  dents. 

■^A.  Glatigsy.) 

CROIX.  (Insigne.)  V.  Décoration. 

—  CROIX    DE   COU.  Arbalète', 
Jeannette. 

A'  s'  coateulaient  r  jour  de  leur  noce 
D'un'  petit'  toilett'  pas  féroce 
Et  d'un'  Jeannette  en  similor, 
.K  la  Goutte-d'or. 

(A.  B.) 

CROQL'E-MORT.  Bazouge,  Cor- 
beau, Emballeur  de  refroidis. 

Mon  daron  voyait  tout  en  noir 
1'  Tsait  r  croqu'iBort  dans  «  L'Assommoir  ■ 
C'est  pour  ça  qu'on  l'app'lait  Bazouge. 
(A.  B.) 


V'Ii  les  corbeaux,  v'I'a  les  bêt's  noires. 
Les  emballeurs  de  refroidis 
Qui  Tont  prend'  ses  pauv's  memb'  raidis 
Et  l'emporter  sans  pus  d'histoires. 
(L.  Ds  Bkrct.) 

CROTTE  au  derrière.  Grelot,  Grin- 

guenaude,  Sonnette. 

Spectacle  horrible  et  scandaleux  '. 
Au  cal  du  démon  cauteleux. 
Et  de  qui  triomphe  la  fraude. 
L'un  d'entre  1>î5  prédestinés. 
Un  Saint,  en  l'air,  est  par  le  nez. 
Pendu  comme  une  gringuenuude. 
(Abbé  de  Gbécocrt.) 

CROUPIOX.  As  de  pique,  Sot-Fy- 

laisse. 

CROUTE.  Roumie  (arg.  des  chif- 
fonniers). 

CRUCHE  des  salles  de  discipline. 
Cantinière  (arg.  militaire}. 

—  Les  sous-oflîciers  appellent 
Tigre  une  cruche  non  régle- 
mentaire qui  remplace,  pour 
eux,  le  vase  nocturne  et 
dans  laquelle  ils  vident  leurs 
eaux  de  toilette. 

CRUCIFIX.  Jean  de  la  Vigne. 

CRUEL.  Crème,  Vache.  V.  Mé- 
chant. 

CRYPTOGRAPHIE.  V.  Écriture. 

CUILLER.    Louche,  Louze,  Pelle. 

«  11  fouillait  désespérément  dans  son 
sac  à  malice. 

—  Bon!  v'ià  à  c'tte  heure  qu'on  m*a 
choppé  ma  louche,  s'écria-t-il,  fu- 
rieux. » 

H  Dites  donc,  garçon,  apportez-moi 
au  moins  une  pétte,  si  vous  voulez 
que  je  mauge  ma  soupe.  »» 

—  PETITE  CUILLER.  Certificat. 
CUILLERÉE.  Louehée,  Pellée. 

m  —  C'est-ilavec  un  sous-pied  et  une 
touchée  de  patates  qu'on  peut  se 
garnir  le  coco"?  » 

«  —  Allons,  donne-lui  encore  une 
pellée  de  fayots.  » 


CLI 


—   138 


CUL 


CUIR.  Linge  à  pompes. 

CUIHASSE.  Coquille. 

CUIRASSIER.  Chaudronnier,  Co- 
quillard,  CouUlard,  Gi'os  frère, 
Gros  lolo.  V.  Soldat. 

"  Du  temps  qu'  Lacroix  était  margis 
au  6«  Couillard,  V  v'nait  tout's  les 
s'maines  au  «  Mirliton.  » 

—  LES    CUIRASSIERS.    La    co- 
quille. 

«  L'  gas  à  Usèbe  c'est  un  costeau,  il 
a  fait  son  temps  dans  la  coquille.  » 

CUIRE.  Riffauder,  Riffer. 

CUISIXE.  Boubouille,  Frigousse, 
Fripe,  Popotte,  Tambouille,  Tom- 
houillc. 

Moi  qui  connus  Ponsardet  feu  Scribe,  o  regrets! 
Dois-;e  rincer  l'amphore  où  le  client  s'épanche? 
Malpropres  les  bourj^eois  autant  que  des  gorets: 
Et  cuire  ma  bouhouille  au  fond  des  lieux  secrets 
Sans  connaître  jamais  l'espoir  d'un  beaudiraau- 
(LAl]BE.^T  Tailhade.)       [che? 

«  C'était  trop  réussi  ;  ça  prouvait  où 
conduisait  l'amour  de  la  frigousse.  » 

(E.  Zola.) 

«  Çn  la  court  da  faire  la  tambouille, 
aile  aime  mieux  croûter  chez  l' tro- 
quet. » 

—  MAUVAISE  CUISINE,  Ragou- 
gnusse. 

CUISUVER.  FrigoKSSer,  Friturer, 
Popoter. 

«  11  mit  une  certaine  jactance  à 
déclarer  que  pour  ça,  oui,  c'était 
vrai,  et  que  nulle  ne  s'entendait 
comme  Clarinette  à  frigousser.  Elle 
avait  pris  goût  à  la  cuisine.  » 

(Camille  Lemonnieh.) 

CUISIiMER.  Cargot,Coq,  Fripier, 
Gargot. 

—  CUiSIMKR    ClIAlUiË     DES 
i:NTRE.METS  .       Entrcmellier. 

—  CUISi.MKR  l>E  CAFÉ  OU  DE 
ilRASSERIE.  Fownier. 

—  CUISINIÈRE.  Daube,  Modiste 
en  yagoût. 


—  CUISIMÈRK    MALPROPRE. 

Gtaillon,   Marie-graillon.    Tor- 
chon. 

'<  Au  bout  de  cinq  minutes,  je  sais 
leur  histoire,  par  A  plus  B,  s'ils 
sont  mariés  ou  célibataires,  riches 
ou  pauvres,  généreux  ou  avares,... 
s'ils  ont  de  belles  bonnes  ou  d'in- 
fâmes torchons  de  cuisinières.  » 
(Octave  Mihbbac.) 

CUISSE.  Boudinot,  Gigot,  Jambon, 
Jambonneau. 

«  Vous  avez  vu  ses  gigotsl  Ah!  cl!( 
en  a  des  gigots  !  C'est  le«  plus  beaux 
gigots  du  monde  officiel,  on  peut  Ir 
dire!  Et  il  lui  en  faut  de  la  placr 
pour  s'asseoir!  >» 

(Edgar  Mo'TEil.) 

Nous  nous  marions 
A  des  Marions 
Riches  eu  Jambons. 

(Ali-bonse  Allais.) 

Tu  déniches  des  demoiselles 
Demi-vierges,  quart  de  pucelles 

Pour  les  casinos. 
Sans  ('alconisme  et  dont  les  rentes 
Se  trouvaient  surtout  apparentes 

Dans  leurs  jambonnpaiix. 

(H.    l'ONCHOS.) 

CUIVRE.  Rouget. 

CUL.  V.  Derrière. 

CULBUTER.  Balancer,  Balansti- 
quer,  Chufiuttr,  Envoyer  à  dam, 
à  dame,  à  dingue,  à  domino, 
à    plat. 

C:UL-DE- JATTE.  Blanchisseuse, 
Moitié  de  fiflot,  Mb  de  pattes  ou 
iVj6  de  quilUs,  Panier  à  crotte> 
ambulant. 

«  Depuis  que  le  dur  y  avait  coupé  les 
gambettes,  on  l'appelait  la  lilau- 
chisseuse  parce  qu  il  pilonnait  sur 
le  rade,  un  fer  à  chaque  main.  » 

"  C'est  le  rende  des  stroniats,  des  nih 
de-quilles  et  de  tous  les  pilons  du 
quartier,  » 

CULOTTE.  Calinle',  Culbute, 
Grimpanlc,Monlant€.\. ?anta\on. 


CUL  —  139 


GUK 


Va,  mon  vieux,  pèt'  dans  ta  culbute. 
T'es  dans  la  ru',  va  I  l'es  chez  toi. 

(A.  B.) 

—   CULOTTE    COURTE.    Haut- 
de-tire  *. 

CLXTIVATEUR.  Betterave,  Cul- 
terreux,  Patate,  Pélican,  Pétras. 

«  C'était  jour  de  marché,  tous  les 
culs-teiTeux,  toutes  les  betteraves 
des  cambrouses  d'alentour  étaient 
là.  .. 


«  Une   patate    m'avait    donné    cinq 
ronds  pour  y  garder  ses  légumes.  « 

CUPIDON.     Le    petit     Dardant. 
V.  Amour. 

CURÉ.  Corbeau,    Ratichon,   Sac  à 
charbon.  V.  Prêtre. 

CURIEUX.     Fouinard,    Fouineur. 
V.  Chercheur. 

CURIOSITÉ.  V.  Attraction. 


DAME.  V.  Femme. 

DAXGER.    Déche,   Deuil,  Gauche, 
Moresque",  Pet,  Pétard. 

«  Et  si  y  a  d'  la  dèche  tu  peux  comp- 
ter sur  moi,  j'  s' rai  là.  » 

«  Y  a  pas  d'  deuiC  que  ces  gonces-là 
nous  ramènent  jamais  le  roi.  » 

<«  Vas-y  tout  seul  et  si  tu  sens  qu'  y 
a  du  gauche,  fais-moi  1'  ser.  » 

«  Marche  d'  l'avant,  y  a  pas  d'  pet.  » 

le  tenle  un'  troisième  épreuve 
Ed  m'  disant  :  o  Ya  pus  d'  pétard'.  » 
(Blkoobt.) 

—  IL  Y  A  DU  D.\>-GER.  Ça  seiit 
mauvais. 

„  _  Va  pas  par  là,  p'tit  gas;  ça  sent 
inauvais  !  » 

—  IL  y'Y  A  PAS  DE  DAXGER. 

C'est  franc. 


«  —  Alors  tu  crois  que  Je  peux  mar- 
cher? Y  a  rien  à  craindre? 
—  Mais  non,  je  te  dis,  c'est  franc'.  » 

DAXSE.  Frétillante,  Gambriade, 
Guinche. 

«  Aile  est  jamais  à  son  bouleau,  faut 
qu'a  passe  son  temps  au  bastringue. 
Aile  en  pince  trop  pour  la  guinche  : 
ça  la  perdra.  » 

—  La  fantaisie  des  aigotiers 
baptise  la  danse,  et  plus 
spécialement  le  quadrille, 
des  épithètes  les  plus  di- 
verses; au  cancan  et  au 
chahut  de  nos  pères  ont  suc  - 
cédé  la  Chaloupe  orageuse,  le 
Pas  du  hareng  saur  en  délire, 
de  la  sardine  en  vacances,  de 
la  tulipe  amoureuse,  de  la 
sangstte  en  mal  d'enfant,  du 
a'apaud  en  goguette,    de  la 


DAN 


—   142   — 


DÉB 


grenouille     épileplique , 
pneu  dégonflé,  etc.,  etc. 


du 


DAXSER.  Affûter  nos  fuseaux,  ses 
jnncettts,  En  pincer  ou  en  suer 
une,Gamhitler,Gigotler,Gninchn\ 
Tricoter,   Tricoter  des  pincettes. 

«  Si  la  sœur  veut  affûter  ses  pincettes 
avec  mon  orgue  pâteux,  uous  allons 
en  suer  une.  » 

L'hiver,  les  murs  sont  pleins  d'affiches 
Pour  Fèt's  et  Bals  de  charité, 
Car,  pour  nous  s'courir,  eul'  mond'  riche, 
Faut  qui  gambille  à  not'  santé  ! 

(Jf.han  Rictps.) 

Amour!   Lilns  !  Cresson  d'  fontaine, 
Les  palpitants  giiinch'nt  en  pantins! 

(Id.) 

—  Tenir  la  jambe  verticale- 
ment levée,  le  genou  ap- 
puyé à  l'épaule.  Porter  ou 
présenter  les  armes. 

«  Très  allumée,  très  vivante  dans  sa 
robe  de  soie  rouge  aux  illustrations 
jaunes,  avec  ses  cheveux  roux  et 
clownesques,  Zozo  bondissait,  gam- 
badait, tournoyait,  s'ébrouait  en  un 
ballonnement  de  jupes  versicolores 
et  orageuses,  sous  un  maillot  de 
clair  satin,  laissant  deviner  la  fer- 
meté de  ses  chairs  et  la  valeur  de 
ses  contours  ;  puis,  s'arrAtant  brus- 
quement, «  cWeprésentait  les  armes  » . 
—  la  jambe  gauche  ou  la  droite,  — 
au  Déhanché  qui,  debout  sur  ses 
mains,  la  tète  pâle  et  triste,  manœu- 
vrait ses  pieds  dans  une  rotation 
d'ancien  télégraphe.  » 

(DUBIT  BE   LaFOBBST.) 

DANSEl'R.  Dindon,  Gaiiibilleur, 
Gigotiur,    Gvincheur,   Modeleur. 

•i  Mimile  était,  dans  l'  temps,  l'  pus 
bath  giiincheur  de  chez  Fave.  - 

«  Aujourd'hui,  on  ne  va  plus  au  bal 
public  pour  danser,  mais  pour 
assister  aux  rbats  de  quelques  .7««j- 
bi/leuses  appointées  et  d'une  paire 
de  gigoteurs  anémiques.  » 

—  I>A.\SKL'U  DE  COni>K.  Gam- 
billeur  de  torloiise. 

DANSEUSE.  Gambilleusc,  Gigo- 
teuse,  Guincheuse. 


«  Loulou  la  Houssotte  était  la  gigo- 
teuse  la  plus  aguichante  du  Vaux- 
hall.  » 

«Ma  frangine  est  une  guincheuse  épa- 
tante.  A  vals'rait  su*  une  assiette.  » 

—      DANSEUSE      BALLEUIXE. 

Sauteuse.  Tricoteuse. 


PHEMIERE 

Étoile. 


D.ANSELSE. 


«  Il  n'y  a  pas  un  connaisseur  qui  ne 
lui  prédise  qu'à  vingt-cinq  ans  elle 
sera  étoile  de  première  grandeur.  >■ 

(Edgab  Montbil.) 

—  ËLÈVE  DANSEUSE  ou  dan- 
seuse figurante.  Cure-denls,  Pe- 
tit piep  sale,  Tigre. 

«  Les  petits  pied^  sales  couraient  se 
regarder  dans  une  large  glace  qui 
était  au  fond  de  la  loge,  » 

(Id.) 

—  DA.XSEISE  SALARIÉE  DE 
IJ.VL  PUBLIC.  Allumeusc. 

«  11  s'était  épris  d'une  allumeuie  qui 
exerçait  au  Cîisino  de  Paris  ses 
talents  de  chahuteuse.  » 

DAVANTAGE.  Et  mèche,  Et  les 
mois  de  iiounice.  Et  le  pouce. 

«  Ça  vous  a  bien  coûté  deux  cents 
francs. 

—  Et  le  pouce!  » 

(Lerumx  et  LêVÊQOE.) 

'<  —  Il  attrapera  au  moins  six  mois 
de  prison. 

—  Et  mèche!  » 

„  _  Quel  âge  peut  bien  avoir  Mme  de 
Cuny? 

—  Dame  elle  avoue  trente-deux  ans. 

—  Trente-deux  ans!  Et  les  mois  de 
nourrice.  » 

DAVIER.  Bawne  d'acier. 

DÉ  à  coudre.  Calot,  Gobelin'. 

«  Si  tu  veux  que  je  te  recouse  ta 
culotte,  va  m'achetcr  un  calot;  je 
ne  peux  pas  coudre  sans.  « 

—  A  jouer.  Luan',  Muthwin, 
Malurbe.  V.  Jeu. 

DÉBÂCLE.  Krach. 


DÉB 


—  143  — 


DÉB 


«  H  en  est  qui  vivent  encore  sur  le  cré- 
dit de  leur  luxe  passé.  Jacques  X..., 
encore  que  décavé  ;ï  fond,  continua 
à  faire  bonne  figure.  Au  lendemain 
du  krach,  il  était  aussi  élégant  que 
la  veille,  gaidait  sa  voiture,  pontait 
ctier  au  cercle  el  dinait  aux  caba- 
rets renom !i lés.  D'où  tirait-il  l'ar- 
gent ?  Du  coffre-fort  inépuisable  de 
la  sottise  humaine.  « 

(Hesry  Bacer.) 

DÉBARDEUR.  Peau  rouge.  Soleil 
(cette  dernière  expression  est 
surtout  usitée  à  Kouen.) 

DÉBARRASSER.  Déci^amponyier, 
Dé  f arguer. 

■»  Pourquoi  ai-je  quitté  Paris?  Pour 
me  décrampo'inev  tout  à  fait  de  cet 
imbécile,  qui,  panne,  décavé,  com- 
mençait à  me  porter  la  guigne.  » 

(J.    RlCHEPlS.) 

'<  Qui  donc  qui  m' défargu'ra  de  c'tte 
sale  bourrique-là?  >- 

DÉBATTRE  (SE).  Gigotter,  Res- 
sauter.  Se  dégrimoner. 

•<  r  voulait  pas  s'  laisser  arranger,  i' 
ffigottait  tout  1'  temps.  >> 

Mais  quand  i'  yeutr'ssauter  ou  ben  fair'  du  potin. 
{K.   B.) 

DÉBAVCHE.  Badouitlerie\Bombe, 
Bordée,  Bosse,  Bringue,  Drive 
farg.  des  marins),  Galraudage, 
Galvaude  ,  Godaillerie  ,  Riole  , 
liioUe,  Vadrouille. 

<i  On  ne  dira  pas  que  j'ai  gazé,  ni 
même  atténué  :  que  j'ai  fait  de 
l'idylle,  poétisé  mes  personnages, 
travesti  la  vérité.  J'ai  dit  la  bordée 
par  le  menu.  vulgaire,vilaine,  bes- 
tiale, grossière  au  possible.  » 

(ï-ÉVEBINIi.) 

«  Mais,  sans  donner  des  bals,  on 
peut  donner  des  dîners,  des  soirées. 
Ainsi  font  les  Gordon,  et  c'est  chez 
eux  que  leur  fils  a  rencontré  cette 

f)etite  Mme  du  Tilleul,  pour  ne  pas 
a  nommer  :  on  est  sûr,  de  la  sorte, 
qu'un  enfant  ne  tombe  pas  dans  le 
galvaudaf/e  avec  des  femmes  de 
mauvaise  compagnie.  » 

(MaCBICI    Do!I;(AT.] 


Et,  si  j'ignorai  le  refus. 
C'est  charitable  ..  et  point  ne  fus 
Fausse  ou  rénale  en  ma  galvaude  '■ 
(L.  DE  Bercy.) 

«  —  Non,  dit  Têtard,  on  a  beau  été 
en  riolle...  on  sait  c'  qu'on  s'  doit 
et  on  n"  raque  pas  les  gonzesses.  » 

«  Allons,  la  vadrouille,  en  route  pour 
Montmartre,  il  est  l'heure!...  » 

DÉBAUCHÉ.  Badouillard*,  Bou- 
caneur,  Fêtard,  Péteur,  Va- 
drouille, Vadrouilleur. 

«  Parmi  les  heureux  du  monde,  les 
«  fêtards  s'embêtent  »  souvent.  Il 
y  a  des  plis  à  leur  couche  de  roses, 
quelquefois  même  une  épine  ou- 
bliée. » 

(Emile  Beboboat.) 

«  —  Comment,  tu  n'as  pas  connu 
l'onde  Alfred?  c'était  pourtant  l'un 
des  plus  beaux  vadrouillews  de 
cette  fin  de  siècle,  il  avait  crédit 
au  «  Grand  comptoir.  » 

DÉBAUCHER.  Affranchir,  Désin- 
ver,  Dessaler.  V.  Corrompre. 

—  SE  DÉBAUCHER.  Badoiiil- 
ler*,  Bibarder,  Faire  la  bombe, 
Galvauder.  Tirer  une  ou  des  bor- 
dées, Vudrouiller  ou  Se  va- 
drouilles. 

o  Le  petit  Ferblantier  boulotta  tout 
son  pognon  en  galvaudant  avec  des 
rastas  de  haute  marque.  » 

«  Ils  passaient  leurs  nuits  à  vadrouil- 
ler  dans  les  cabarets  en  se  galvau- 
dant avec  d^s  filles.  » 

DÉBIT  de  paroles.  V.  Bagout. 

—  DÉBIT  DE  Boissoxs.  V.  Ca- 
baret. 

DÉBITAIT.  V.  Cabaretier,  Mar- 
chand. 

DÉBITEUR  qui  s'en  va  sans  payer. 

Fusain,  Fuseur. 

DÉBLATÉRER.  V.  Médire. 

DÉBOURSER.  V.  Payer. 

DÉBRAILLÉ.  Débringué,  Déglin- 
gué, Foutu  comme  t'as  de  pique 
ou  comme  quatre  sous. 


DÉB 


144 


DEC 


«  —  On  va  pas  te  r'cevoir  au  Moulin 
Rouge  débringuée  comme  t'es  là. 
Hafistole  au  moins  ton  corsage.  » 

«  Il  rentra  ivre  et  tout  dérjlinçjué  à 
quatre  heures  du  matin.  >< 

<<  Quel  torchon  que  cette  Môme  Chien  ! 
elle  est  toujours  foutue  comme  l'as 
de  pique.  » 

DÉBRAILLER.  Débringnev,  Dé- 
glinguer. 

«  —  Hé!  dites  donc,  vous,  là-bas! 
Quand  vous  aurez  fini  de  tripoter 
ma  fille!  vous  allez  me  la  déglin- 
guer. » 

{Les  Joyeusetés  du  régiment.) 

DÉBRIS  de  nourriture.  4 r/e(/«ms. 
V.  Rogatons. 

DÉBL'T.  Le  premier  trayage,  mot  à 
mot:  La  première  fois. 

DÉCAMPER.  Foulre  le  Camp,  Se 
barrer,  Se  criquer.  V.  Fuir. 

DÉCAPITER.  Raccourcir,  Rogner. 
y.  Guillotiner. 

DÉCAVÉ.  FaucharèSjFauché,  Fleur. 

DÉCIIAIKER.  Décadener. 

DÉCHARGE    (TÉMOIIV  A).    Dé- 

fardeur,  Dcfargueur. 

DÉCHARGER.  Défarguer. 

«  Ça  barde,  ce  colis-là  ;  serait  pas 
trop  tôt  que  je  me  dé/argue.  » 

l)ÉCHAnGEVR.Défardeur,Défar- 
queur. 

DÉCHAUSSER  (SE).  Déboucher 
ses  flacons. 

«  —  Oh!  quoi?  Tu  vas  pas  déboucher 
les  flacons,  dit-il  en  voyant  Irma 
délacer  ses  bottines.  » 

DÉCHIRER.  Bouliner,  Boulinguer. 

DÉCHOIR.  Dégringoler. 

«  Le  châtelain  de  Millemont  voulut 
avoir  son  horoscope  et  se  mit  à 
griffonner  quelques  lignes  d'écri- 
ture. 


—  Oh  !  oh  !  se  récria  la  dame  en  ins- 
pectant l'autographe,  il  faut  faire 
attention,car  vous  rf<"'^ri/j^o/ez,  mon 
cher  ministre.  » 

{OU  Blat.) 

DÉCIME.  V.  Billon. 

DÉCLARATION  en  justice.  Pe- 

tage. 

DÉCLASSÉ.  Déi-aillé,  Raté. 

«  —  Non,  mille  fois  non,  malgré  tout 
ce  quon  pourra  dire,  je  ne  suis 
pas  un  raté.  Je  viens  enfin  de  trou- 
ver ma  voie.  » 

(NaRCISJE   I.E8KAC.) 

DÉCOLLATION.  (Supplice.) Fau- 
chure*. 

DÉCOLLETAGE.  Étalage  de  bi- 
doche,  de  tripes,  de  viande. 

DÉCOLLETÉ.  En  peau. 

«  A  ces  bals,  on  voit  déjeunes  sodo- 
mites  vêtus  dr>  costumes  féminins 
qui  s'exhibent  en  peau  dans  les 
loges.  » 

{La  Gaudriole.) 

DÉCOLLETER  (SE).  Étaler  ou 
montrer  sa  barbaque,  sa  bidoche, 
sa  marchandise,  ses  tripes,  sa 
viande  (indistinct.),  Se  mettre  en 
peau. 

Clara,  les  bras  en  tuyaux  d'  pipe, 
Était  plat'  comme  un  candidat, 
Mais  Fa  mOre  dlatait  des  tripes... 

DÉCONCERTER.  Ègnaffer, 
Égnauler,  Estomaquer. 

«  Ça  l'a  pas  égnaulé  et  il  a  répondu 
au  juge  :  «  Oh  !  magistrat,  merci!... 
Ton  arrôt  me  sourit.  » 

—  «,:a  nÉCO.NCERTE.  C'a  VOUS  en 
bauche  un  coin,  Ça  vous  la  coupe. 

«  Un  soir  que  la  maréchale  Lefebvre 
se  présentait  aux  Tuileries,  un  va- 
let la  salua  de  façon  un  peu  iro- 
nique. 
L'Empereur  vint  au-devant  d'elle. 

—  Comment  se  porte  aujour- 
d'hui madame  la  duchesse  de  Ûant- 
zick?  demanda-t-il. 


DEC 


14j  — 


DEC 


L'ancienne  blanchisseuse  renier-  ' 
cJa  Napoléon  puis,  se  tournant  du 
côté  de  l'insolent  valet  : 

—  Ça  te  la  coupe,  ça,  mon  petit"?  » 

DÉCOXFITLRE.  Brûlage. 
liKCORATEL  R.  Gaudinmr. 

DÉCORATIOjV.  (Insigne.)  Gandin 

'l'altêque  *. 

—  DÉCORATIONS.  Batterie  de 
cuisine.  Ferblunlerie^  Ferraille. 
Quincaillerie. 

■<  11  n'avait  jamais  eu  d'autre  famille 
que  le  répriment  ni  d'autre  métier 
que  la  guerre.  Si  on  l'appelait  le 
Quincaillier,  c'était  à  cause  de  la 
ferblanterie  qui  dansait  au  côté 
gauche  de  sa  tunique.  » 

(La  \ie  militaire.) 

—  DÉCORATIONS  E\  BRO- 
CHETTE. Mauviettes. 

tt  Tel  un  mijor  de  table  d'hôte,  il 
endossait  l'habit  à  toute  occasion, 
pour  le  seul  orgueil  d'étaler  ses 
mauviettes.  » 

—  DÉCORATION  D  OFFICIER 
D'ACADÉ.VIE  ou  de  l'instruc- 
tion publique.  Demi-deuil.  Pal- 
mes, Papillon  violet.  La  Vio- 
lelte. 

«  11  espérait  le  papillon  rouge,  il  n'a 
obtenu  que  les  palmes  et  ce  demi- 
deuil  le  console  un  peu  de  son 
échec.  » 

—  DÉCORATION  DE  LA  LÉ- 
GION DHONNEUR.  Coqueli- 
cot,   Étincelle,  Papillon  rouge. 

I.  L'Exposition  Universelle  va  feiire 
pleuvoir  les  violettes  et  les  coque- 
licots que  bien  des  boutonnières 
attendent  depuis  longtemps.  » 

—  GRAND  CORDON  ou  GRAND' 
CROIX  DE  L.\  LÉGION 
D'HONNEUR.  As   de  carreau. 

—  DÉCOR.\TION    DU    MÉRITE 

AGRICOLE.  Poireau. 

■•  <)n  espère  lui  faire  obtenir  le  Poi- 
reau  au  prochain  comice.  » 

—  .MÉDAILLE     DU      TONKIN. 

Perroquet. 


«  On  l'avait  surnommé  Tonkin  à  cause 
du  perroquet  qu'il  arborait  au  revers 
de  son  veston.  » 

—  MÉDAILLE  DE  S.\IXTE- 
HÉLÈNE.  Mp.<laille  OU  pastille 
en  chocolat  ou  de  commission- 
naire. On  disait  encore  Contre- 
marque pour  le  Père  Lachaise 
ou  pour  le  Champ  de  Xavets,  à 
cause  de  l'âge  avancé  des  der- 
niers médaillés. 

«  ...  Jusques  et  y  compris  et  même 
surtout  celles  qui  avaient  la  chance 
d'un  retraité  avec  grade  d'adjudant 
et  d'un  médaillé  de  chocolat,  de 
toutes  ils  faisaient  leurs  choux  gras, 
nos  deux  casse-cœurs.  » 

iJ.    RiCBEPlil.) 

DÉCORÉ  de  la  Croix.  Crucifié  (jeu 
de  mots;, 

—  De  l'Académie  ou  de  l'Ins- 
truction publique.  Palmé. 

—  PERSONNE  TRÈS  DÉCO- 
RÉE. Ferblantier,  Quincaillier. 

DÉCORER.  Cnicifiei'  ou  Paliner 
'suivant  le  cas). 

a  Distributions  de  prix,  distributions 
de  rubans  violets,  verts  ou  rouges; 
on  couronne,  on  palme,  on  crucifie.  » 

(Ujckic:-:  Dossay.) 

DÉCOURAGÉ.  V.  Abattu. 

DÉCOl  RAGEMEXT.  V.  Abatte- 
ment. 

DÉCOUVERT.  Bridé,  Primé, 
Mordu. 

«  Voyez-vous  cet  inspecteur  obligé  de 
rester  dix  heures  en  surveillance 
dans  une  rue  de  la  Villette  ou  des 
Bati^olles  et  ayant  pour  toutes 
ses  dépenses  trente-cinq  centimes 
dans  sa  poche,  juste  deux  sous  de 
plus  que  le  Juif  errant!  11  lui  faut 
arpenter  le  pavé  de  long  en  large 
comme  une  sentinelle.  Au  bout 
d'une  heure,  tout  le  quartier  l'a 
remarqué  et  se  le  montre.  Comme 
on  dit,  en  termes  du  métier,  «  il 
est  brûlé.  •> 

(  Hocns-UBisoH.) 

iO 


DEC  —  146  — 

Tu  vois  bien,  nom  de  dieu  d'  trou  du, 
Te  \'lk  frimé,  rousli,  mordu; 
On  l'a  ceinturé  comme  un  glaude... 
(L.  DE  Bekcy.) 

DÉCOUVERTE.  Dégotage,  Dégot- 
tage. 

DÉCOUVRIK.  Dégoter,  Dégotler, 
Déniurger,  Frimer,  Mordre,  Piger, 
Rembroqxier,  Repérer.  V.  Aper- 
cevoir. 

11  l'avait  r'pérée  uu  matin, 
Les  fringu's,  la  gueule  et  les  patt's  sales, 
Schlipotaut  l'eau  d'af  et  1'  crottin, 
Aux  Halles. 

(Blédobt.) 

«  .Ma  louis  s'était  barn'-e  avec  Milot 
l'Asperge.  .)'  les  ai  dégotés  tous  les 
deux  au  guinche  de  Charenton.  « 

DÉCRÉPIT.  Décati,  Dégommé, 
Déjeté. 

DÉCRÉPITUDE.  Décalissage,  Dé- 
gommage. 

DÉCRIER.  V.  Critiquer,  Médire. 

DÉCROTTER.  Déhomcaillcr,  Dé- 
merdcr,  Sabouler. 

DÉCROTTEUR .     Déboîiscailleur, 

Saboulenr. 

DÉÇl'.  Baisé,  Chocolat,  De  la  revue. 
V.  Dupé. 

«  A  croyait  me  dégoter  au  Waux-hall 
mais  aile  a  été  ùnisée  :  j'étais  aux 
Gravilliers  avec  Irma.  » 

«  Nom  de  Dieu  !  c'est  trop  fort,  s'écria 
l'apprenti  les  larmes  aux  yeux,  ir.oi 
qui  comptais  sortir  dimanche,  me 
vl.i  chocolat...  j'  suis  d'  la  r'viu'.  » 

DÉDAIG.XER.  (Mépriser.)  Avoir 
au  cul.  Avoir ({uelquc  pari,  Chier, 
Emmerder,  Emmouscailter,  Enqui- 
quiner, Pisser  au  cul  pour  rincer 
lea  boyaux  de  la  tête  ou  siinpl. 
Pisser  au  cul,  Se  foutre  de. 

—  Tes  boniments  et  toi,  j'  vous  ai 
nu  cnl\  Tant  qu'à  ton  frangin,  je 
l'  chie  1  >' 


DÉP 


«  —  y  emmerde  la  cour,  je  respecte 
messieurs  les  jurés!  » 

(V.  Ucr.o.) 

Tu  peux  y  dire,  à  la  Rouquine 
Qu'a  m'  cavale  et  que  j'  \'enf/uiquine  ; 
l'our  c'  qu'est  du  Chariot,  son  cocu, 
J'  Vemmouscaille  et  j'y  pisse  au  eu. 
(BlAdort.) 

Non,  papa  serait  en  colère... 
D'ailleurs,  je  n'ai  que  trente  sou;. 
—  Garde  ton  argent.  Je  m'en  fous  I 
Esl-ce  qu'à  ton  âge  on  éclaire? 

(.\.  Glatigny.) 

DÉDAIGNEUX.  Gueule,  Poire,  Su- 
crée, Tata.  Ces  mots  ne  .s'em- 
ploient dans  ce  sens  que  comme 
régime  direct  du  verbe  Faire. 
V.  Embarras. 

«  A  fait  sa  poire  avec  nous  autres  de- 
puis qu'elle  est  l'amie  d'  madame.  » 

DÉDOiMMAGÉ  (ÊTRE).  Rentrer 
dans  sa  dèche. 

<(  —  Tu  peux  marcher  pour  lui;  lu 
rentreras  toujours  dans  ta  dèchc. 
C'est  un  bath  !  » 

DÉFAILLIR.  Tomber  en  digue- 
digue.  (Nous  ferons  remarquer 
que  i'e  de  la  seconde  syllabe  de 
diguedigue  se  prononce  tou- 
jours.) 

«  —  J'  peux  pas  la  m'ner  une  fois  à 
l'Ambigu  sans  qu'a  tombe  en  digue- 
digue.  » 

DÉFAIRE.  Démaquiller. 

DÉFAUT.  Lorsqu'on  vante  devant 
lui  les  qualités  d'une  personne 
qu'on  juge  sans  défaut,  Targo- 
tier  clôt  ordinairement  le  ditliy 
rambe  par  ces  mots  :  «Cest  don 
mage  qu'a  chiel  >> 

—  SANS  OÉFAUT.  De  première 
(s.-ent.  Qualité.  V.  Irréprocha- 
blement. 

_    PnKKDRE      E.\      DÉFAUT. 

Coller  (arg.  des  écoles). 

«  Un  des  mérites  les  plus  saillants 
de  l'écolier,  c'est  l'elTronterie  :  au 
moyen  de  cette  précieuse  qualit 


DÉF 


—  147  — 


DÉG 


il  dément  sans  rougir  une  accusa- 
tion, lors  même  quil  est  collé  en 
flagrant  délit.  » 

(H.  Rolland.) 

DÉFECTIEIX.  Mochard,  Moche, 
Mouche,  Mouchique,  Rogate , 
Roupe,  Roupie,  Toc,  Tocard. 
y.  Mauvais. 

DÉFENDRE.  En  parlant  des  per- 
sonnes :  Soutenir  larg.  des  filles). 

Depis,  c'est  moi  qu'est  I'  soul'neur 
Naturel  à  ma  p'tit'  sœur. 
Qu'est  l'ami'  d' la  p'tit'  Cécile, 

A  Bell'ville, 
Qu'est  sout'nu\  par  son  grand  frère, 
Uui  s'appelle  Eloi  Constant, 
Qu'a  jamais  connu  son  père, 
A  Mènil  montant. 

{A.  B.) 

—  En    parlant  des   choses  : 
Boucler,  Brider. 

—  DÉFENDRE     EX     JUSTICE. 

Blanchir.  Lessiver. 

—  SE  DÉFENDRE.  Se  rebéquer, 
Se  rebiffer. 

DÉFEASE.  V.  Interdiction,  Plai- 
doyer. 

DÉFENSEUR.  V.  Avocat. 

DÉFERRER.  Dédurailler. 

DÉFIANCE.  Gourance. 

DÉFIER.  V.  Provoquer. 

—  SE  DÉFIER.  Èfre  ou  5e  tenir 
chaud,  Se  gourer. 

«  —  Tiens-loi  chaud  a.\ec  cegonce-là, 
il  est  tout  ce  qu'il  y  a  de  coquin!  » 

«  —  Goure-toi  qu'il  ne  te  fasse  quel- 
que saloperie.  » 

DEFIGURER,  Arnaquer  la  cafe- 
tière, la  gueule,  la  poire,  la 
schnasse,  la  soupière,  etc.  V.  Vi- 
sage. 

«  —  Si  jamais  i"  m'  plaque,  j'y  anta- 
qu  rat  la  poire  avec  un  bol  de  bouil- 
lon gras.  > 

DÉFOR^IER.  Esquinter. 


«  Il  a  reçu  un  coup  de  poing  qui  lui 
a  esquinté  son  haut-de-forme.  » 

DÉFUxXT.  Claqué,  Coni,  Couni, 
Crôni,  Refroidi.  V.  Mourir. 

DEGAGER.  En  parlant  d'une  per- 
sonne engagée  dans  une  affaire 
fâcheuse  ou  difficile  :  Sauver  la 
mise. 

«  11  était  si  compromis  dans  l'affaire 
que  ce  n'était  pas  facile  de  lui  sau- 
ve?' la  ynise.  » 

—  En  parlant  des  objets  en- 
gagés comme  nantissement  : 
Déclouer,  Décrocher,  Déplan- 
quer. 

«  Voilà  la  fête  de  ma  femme,  je  vais 
lui  déplanquer  sa  bague  qu'elle  a 
mise  au  clou.  » 

—  SE  DÉGAGER.  Ne  plus  jouer 
Ae  plus  marcher.  »  ' 

«  Tant  qu'il  ne  s'agit  oue  de  lingerie 
ou  de  fric-frac,  ça  va  :  je  suis  des 
vôtres.  Mais  s'il  y  a  du  raisiné,  je 
ne  joue  plus.  » 

DÉGAINER.  Montrer  les  dents. 

DÉGINGANDÉ .  Bringueballanf, 
tadet-la-Gingeole. 

«  La  démarche  incertaine,  il  allait 
orinyue  bal  tant  dans  son  paletot 
trop  large  aux  manches  troo 
courtes...  »  ^ 

«  Regardez-moi  ce  Cadet-la-Gingeole' 
cest  long  comme  un  jour  sans 
pam,  ça  n  a  que  la  peau  et  les  os 
—  sans  moelle  dedans,  encore  '  — 
et  ca  veut  faire  du  plat  à  ma  fille  ' 
Malheur!  » 

DÉGOURDI .  V.  Malicieux,  Rusé. 

DÉGOURDIR.  En  parlant  des 
personnes  :  Affranchir,  Dégeler, 
Dessaler,  Désargoter.  V.  Corrom- 
pre. 

DÉGOÛT.  Débectance. 

«  Si  tu  voyais  la  condisse  !  ca  gazouille 
la-dedans  au  point  que,' sans  faire 


DÉG 


—   448  — 


DEH 


sa  sucrée,  on  en  a  tout  de  suite  de 
la  débeclance.  » 

DKGOUÏAXT.  Déhectant,  Dflgueii- 
las,  Uégneulbif,  Dcgoùtatif,  Gali- 
poteux,  Voinitatùire. 

Tirer  les  rois!...  De  quoi  qui'  s'  mêle?... 
Tu  vois  pas  Honoré  Constant 
Trinquer  à  la  santé  d'  Gamelle 
Ou  d'un  autre  aussi  (lébectaut?... 
«  l,e  roi  hoit  "  qu'on  pueul'.  Ça  m' dégoûte. 
Uu'on  m'en  pri^sento  uu,  on  rira... 
C'est  moi  qui  y  paiera  la  goutte 
Et  nous  verrons  qu'est  c'qu'i'  prendra!... 
{K.  E.   Les  Soulologues  d' Honoré  Constant.) 

Voui  '.  les  cieux  sont  si  dégueulas, 
Corompiis  et  vomitutoires 
(Ju'ons'dit:  «  C'est  cor ciin'drôl' d'histoire. 
Artou  a  dû  passer  par  là.  « 

(Jehan  Rictus.) 

Ce  sénateur  était  gâteux, 
Fangeux,  miteux,  galipnteux, 
Rotaut,  bavant,  potaut  à  table 
El  trouvant  ça  fort  acceptable. 

(Blédort.) 

DÉGOl'TÉ  (FAIRE  LE).  Faire  la 
ou  sa  gueule,  s.<i  poire,  sa  pata- 
gueule.  V.  Bégueule. 

—    ÊTRE     DÉGOl'TÉ    DE.     En 

avoir  mare,  ituiré,  marré,  nifé, 
En  avoir  .sa  claque,  son  fade, 
son  pied,  son  sac.  En  avoir 
plein  le  cul.  En  avoir  soupe. 
V.  Assez. 

S'en  ai  mon  pied  de  c"  loubé-là, 

(.\.  B.) 

J'ai  plein  l  cul  des  gonzcss's  de  claque  '■ 
.^ujord'liui  c'est  pus  rien  qu'  des  vrilles 
l'en  ai  mare,  j'en  ai  ma  claque' 
(Blédort.) 

IIÉGOL'TER.  Cavaler,  Courir,  Dé- 
bccler,  Dégiier,  Faire  flasquer, 
Faire  tartcr. 

«  —  Tu  plumes  avec  toutes  les  ber- 
gères. Tiens,  tu  tu'  cours,  tu  m' 
déhectesl...  ]   te  plaque!  » 

c'était  pour  fétcr  l'élection, 
D'un  d'  men  bons  amis...  un  collègue, 
Mail  vrai,  j'ai  trop  bouffé. .,j'  me  dègue, 
y  vas  avoir  une  indig'  >liou. 
Sacré  salaud  :  Faut  que  j'  l'engueule  : 
Tandis  qu'  les  fr^r"  i  s  ont  pas  d'  pain, 
Tu  l'es  gavé  comme  un  runin... 
T  es  plein  d'  trulfel  tu  pu»  d'  U  gueule. 
(A.  B.  Lt$  Soulologues  dUounn'.  Constant.) 


«  La  Canne  à  pêche,  a  ni'  fait  fhisquter. 
a  m'  cavale,  a  m'  dégoûte,  aile  a 
chié  dans  mon  oanier  depuis  qua 
fréquente  avec  aes  youdis.  » 

DÉGRADER.  Faire  pas-ser  chez  le 
dernier  tailleur  (arg.  militaire). 

DÉGRAFER.  Déboucler,  Débrider. 

«  Elle  avait  débridé  son  corsage  et 
laissait  voir  ses  rondins.  >• 

DÉGRIXGOLER.  V.  Tomber. 

DÉGRISER.  Décuitcr. 

„  _  Faites-lui  boire  un  bon  café  au 
sel  ;  ça  le  décuitcra.  » 

—   ÊTRE    DÉGRISÉ.    Avoir    la 
gueule  propre. 

DÉGl'EIVILLÉ.  Guenillard,  Plon- 
geur, Polisson  ',  Traine-cul-les- 
houseltes.  V.  Gueux.  La  littéra- 
ture moderne  a  créé  en  outre 
de  nombreuses  expressions  pit- 
toresques pour  désigner  le  misé- 
rable en  loques  :  Sans-frus- 
ques, Sans-nippes,  Traîne-misère. 
Traîne-guenille,  etc. 

«  Il  est  deux  heures;  le  garçon 
réveille  les  donneurs  et  toute  cette 
triste  et  hideuse  bande  de  claque- 
patins  et  de  guenillards  s'enfonce, 
en  lamentables  et  lugubres  Ihéorie? 
dans  la  profondeur  de  la  nuit  téii 
breuse  et  froide.  » 

DÉGLISEAIE.XT.  Camou/lage,  Ca- 
mouflure. 

«  Ahl  mon  vieux,  lu  l'aurais  pas 
r'noblée  dans  sa  camouflure  :  eun" 
vraie  dusèche  !  J'en  rotais  !  » 

DÉGIISER.  Camoufle}', .Maquiller. 

l'our  les  \ieux  tendeurs  (|u'a8(0i0iuc 

Un'  ronlle  ."i  grippart, 
On  s'  camoujlf  en  p'til  icunc  homme... 

(J.    KiCUKPI.'t.) 

«  J'ai  un  douloBse  et  un  alpague  :  je 
m' maquille  en  houiuie  du  monde.  » 

DEHORS.  Aux  chioltes,  Aux  j/o- 
Qucs,  Au.v  pelotes. 


DEJ 


—   140 


DÉM 


«  Vois-tu,  Mclie,  depuis  1"  temps  qu" 
ça  dure  en  v'ià  assez!  Fous-moi  1' 
camp,  va  t'en  aux  chiottes,  aux  pe- 
lotes, où  qu'  tu  voudras,  mais  débar- 
rasse-moi r  plancher.  » 

DÉJEU-XER,  subs.  Refaite  du 
matois* . 

DÉLAISSER.  Laisser  en  bobe,  en 
bobine,  en  frime,  en  parade,  en 
verdure,  etc.  V.  Abandonner. 

DÉLATEUR.  V.  Dénonciateur. 

DÉLATIOX.  V.  Dénonciation. 

DÉLECTER  (SE^.  Se  lécher,  se 
pourlécher  ou  se  licher  les  baboui- 
nes,  les  badigoinces.  V.  Lèvre. 

u  On  s'est  appuyé  un  gigot  aux  hari- 
cots à  s'en  pourlécher  les  badi- 
fjoinces.  » 

DÉLIDÉRER.  Salader. 

«  Du  temps  que  les  trois  robins 
saladaient,  Blairentôle  fsait  du 
châsse  à  sa  largue  qu'était  au  fond 
d'  la  salle.  » 

DÉLIBÉRÉME.XT.  D'achar,  D'au- 
tor,  De  rifle, 

«  —  N'aie  pas  les  foies!  Vas-y  d'a- 
char, sans  caner.  » 

«  Il  a  rembarbé  d'aulor  dans  la  carée 
et  il  a  foutu  1'  mec  à  la  porte.  » 

«  De  rifle,  sans  en  bonir  une.  i'  y  a 
filé  sa  tronche  dans  l'estome.  » 

DÉLICAT.  Fausse  couche,  Foutriot, 
Microbe.  V.  Chétif. 

DÉLICIEUX.  Aux  oiseaux,  Aux 
petits  oignons,  Aux  pommes,  De- 
derrière  les  fagots.  V.  Bon,  Ex- 
cellent. 

DÉLIRER.  (Avoir  le  délire.)  Pa- 

rillonner. 

(c  —  C'est  la  fin,  ma  pauvre  dame; 
depuis  deux  jours  le  cher  homme 
ne  fait  que  pavilloimer.  » 

DÉLIT    EX  FLA(;rAXT).  Sur  le 

tas. 


«  —  Nous  l'avons  pris  sur  le  las,  son 
atîaire  est  bonne.  » 

DÉLIVRER.  Affranchir. 

«  —  Dis  à  la  mère  qu'a  s'  fasse  pas  d' 
mousse  et  qu'a  patiente  encore  un 
peu.  Dans  deux  mois,  j'  vas  être 
a/franchi.  » 

DÉLOYAL.  Crème,  Vache. 

«  —  Goure-toi  de  ce  frère-là  :  il  est  tout 
ce  qu'y  a  de  crème,  il  agira  en 
vache  avec  toi.  » 

DEMAXDE.  Di'oguerie*,  Êlourdis- 
sement  *. 

—  DEM.\ÎVDE    D'ARGENT.     Co- 

gnage.  Coup  de  pied  à  la  caisse, 
Sonnage,  Tapage.  V.  Emprunt. 

«  Encore  un  coup  de  cognage'^...  Je 
ne  marche  pas,  d'autant  qu'il  me 
doit  déjà  deux  thunes.  » 

DEMAXDER.  Cogner,  Droguer*, 
Taper,  Sonner.  V.  Emprunter, 

«  Je  l'ai  cogné  de  deux  biffetons  pour 
les  Boufl'es-du-Nord.  » 

DÉMARCAGE.  En  parlant  du 
linge  :  Détarocage. 

«  Le  fourgat  n'achète  jamais  le  linge 
qui  n'a  pas  subi  le  détarocage,  non 
plus  celui  qui  porte  le  chiffre  dans 
la  trame.  » 

—  En  parlant  de  cartes  préa- 
lablement marquées  dans 
un  but  de  tricherie  :  Démar- 
cousage,  Dcmorfilage,  Démor- 
fillage. 

<i  Le  coup  le  plus  difficile  à  apprendre 
pour  l'apprenti  bonneteur  est  celui 
ou  déniai  cousage,  qui  consiste  à 
faire  passer  la  marque  ou  marcouse 
de  la  carte  gagnante  à  une  autre.  » 

«  Un  coup  d'ongle  habile  suffit  au 
démorfilage  de  la  carte  aiguillée.  » 

DÉMARQUER.  Démarcouser,  Dé- 
morfiler,  Démorfiller,  Délaroquer. 

«  Le  bonneteur  fait  encore  le  «  coup 
de  lacornanche  ou  de  la  marcouse.  » 
Il  corne  ou  marque  la  carte  ga- 


DÉ  M 


—    JaO  — 


DEM 


gnante  pour  paraître  favoriser  le 
joueur,  et,  sous  les  yeux  de  celui-ci, 
il  la  démarcoiise  et  reporte  la  mar- 
que sur  une  carte  perdante.  » 

«  Les  cartes  mal  aiguillées  sont  dif- 
ficiles à  démorfiler.  » 

«  —  Change  de  centre,    fais  délaro- 

?'uer  ton  linge,  procure-toi  des 
affes  et  barre-toi  le  plus  tôt  pos- 
sible. » 

DÉMASQIEK.  Brûler. 

«  Si  mes  agents  arrivaient  à  être 
brûlés'!  » 

(GORON.) 

DÉMÉXAGEMEXT.  Décanillage, 
Déris<age,  Rebotirs  *. 

<(  En  juillet,  le  déménagement  est  une 
fête.  Mais, en  octobre,  n,  i,  ni,  cest 
fini  de  rire  :  le  déménagement  est 
funèbre  et  s'appelle  le  aécanillage 
à  la  manque.  » 

(J.   RiCHEPIS.) 

DÉMÉXAGElt.  Décaniller,  Démur- 
ger,  Dévisser. 

—  DËMËXAGEa  CLAXDESTI- 
XE.ME.\T.  Déménager  à  la 
cloche,  à  la  cloche  de  ôois,  à  la 
ficelle,  à  la  lune,  débourser  *. 

«  Chacun  leur  tour  ils  se  prêtaient  la 
main  pour  déménager  à  la  cloche.  » 

DÉMÉXAGEl'R.  Commodier. 

DÉME.XEK  (SE).  Se  décarcasser. 
V.  S'agiter. 

])É.\lE.\Tllt  quelqu'un.  Lia  foutre 
une  bei'jne.  Lui  mettre  une  clef  sur 
sa  lourde. 

UE.MEllu:.  V.  Logement,  Mai- 
son. 

DE.\1EI  KEH.  Percher. 

0  Mon  pnrçon  m'écrit  qu'il  va  se  ma- 
rier et  nie  demande  de  lui  envoyer 
ses  papiers».  Je  m'exécute  et  sur 
mon  pauvre  argent  je  lui  avance 
les  fniis.  Fini,  plus  de  lettres...  Je 
ne  sais  même  pas  s'il  est  marié  et 
où   il  perche...  Un    polisson   dont 


j'ai  payé  les  mois  d'école  pendant 
huit  ans.  » 

(AxDRi   TaEOBIET.) 

DEMI,  DEMIE.  Mécfie. 

DE.MI-HOl  TEILLE.  Fillette  ou 
Petite  fille,  ou  simpl.  Demie. 

Si  j'  trouve  encore  un  mastroquct 
D'ouvert  je  m'  paye  eun'  petit'  fille, 

Ej'  vas  m'  payer  eun'  demi'  H'  vieux. 
(A.  B.) 

DEMI-SETIER.  Bombe,  Demi- 
stroc. 

Comme  il  demandait  l'autre  soir 
Une  bombe  sur  le  comptoir... 

(P.  I'aillette.) 

«  —  Si  tu  nous  pousses  une  chanson, 
j'  te  paye  un  d'mi-slroc.  » 

DÉMISSIOX-XER.  Rendre  son  ta- 
blier. V.  Abandonner. 

DÉMOCRATE.  Démoc. 

—  DÉMOCRATE    SOCIALISTE. 

Démoc-soc. 

a  Nous  savons  que  la  Palti  affectait 
un  dédain  tout  aristocratique  — 
avant  d'être  .Mme  Nicolas,  elle  était 
marquise,  s'il  vous  plaît  I  —  pour 
notre  France  de  démocs-socs  ;  elle 
avaitrefuséénergiquement  de  chan- 
ter chez  nous  tant  que  nous  serions 
en  République;  elle  a  fini  par  céder.  » 

(E.   LEPKLLSTIF.n.) 

DÉMODÉ.  Coco,  Vieux  jeu. 

«  —  La  «  Vie  de  Bohême  »  est  une 
pièce  délicieuse,  n'est-ce  pas,  mon- 
sieur ? 

—  Hum...  Un  peu  cocol  Vous  ne  la 
connaissez  pas,  madame?  » 

(J.  Marm.) 

DEMOISELLE.  Dabuche   ou  Da- 

huije,  Ihipiolc". 

—  ItK.MOISKLLE  DE  MAC.ASI.X. 

Calicole,  Gatifarde. 

«  il  s'était  fortement  épris  d'une 
calicole  du  Uou  Marché.  » 

(DuBDS.) 

«  Une    petite    galifarde    aux    appas 
rondelets  se  tortillait  et  faisait  des 
mines  derrière  le  comptoir.  » 
{Lei  J'ropos  du  Commandeur.) 


DÉN 


—  loi 


DÉN 


DÉ\ATIRER  dans  un  but  de 
tromperie.  Arnaquer,  Camouflej', 
Maquiller.  V.  Falsifier. 

DÉ-MAISER.  Affranchir,  Débour- 
rer*, Dessaler,  DeKsinver.  Pour  le 
malfaiteur  Déniaiser  est  le  syno- 
nyme de  Corrompre.  V.  ce  mot. 

DE-MER.  Pied*,  Pied  de  nez*. 

DÉ-MGREMEAT.  Bêche,  Char- 
riage. V.  Calomnie. 

DÉAIGRER.  Débiner,  Dégréner. 
\.  Calomnier. 

«  Du  temps  que  Paul  était  à  l'hôpital, 
on  a  été  le  débiner  auprès  du 
patron.  » 

•'  —  Tu  m'as  dégréné  chez  les  tantes 
et  t'as  fait  un  tas  de  ragots  sur 
mon  compte.  Si  tu  rebiffes,  t'auras 
afl'aire  à  moi.  » 

DÉ-\0XC:ER.  Aller  au  refil,  Bour- 
riquer.  Brûler,  Cafarder,  Casser, 
Casser  le  morceau.  Casser  du 
sucre,  Casseroler,  Coquer,  Débiner 
le  flanche  ou  le  truc,  Donner, 
Enflaquer,  Faire  de  la  musique. 
Faire  poser  un  gluau,  Froller  sur 
la  balle',  Griller,  Jeter  au  feu, 
Jiiducer,  judaiser  ou  judasser, 
Macaroner,  Manger  du  lard,  le 
morceau,  sur  le  gnasse,  le  gnièrc, 
sur  l'orgue  de  quelqu'un,  Mouton- 
ner, Passer  à  la  casserole,  Rous- 
siner.  Se  mettre  à  table  ou  en  qua- 
rante. Seriner',  Seriniser*, 
Vendre  la  calebasse,  le  fourbi,  la 
mèche,  le  truc,  etc.  V.  Avouer. 

«  Les  bourriques,  après  avoir  cein- 
turé Lacloche,  l'ont  tellement  cui- 
siné qu'il  a  fini  par  aller  au  rfil;  et 
il  a  donné  toute  la  bande.  » 

«  Kicn  d'anormal  ne  se  produisit 
cependant...  Nous  en  induisîmes 
que  Gueule  d'Empeigne  avait  gardé 
la  lettre,  s'était  abstenu  de  cafar- 
der.  Du  coup,  il  remonta  daus 
notre  estime.  " 

(Wii.lv.) 


«  —  Jamais  de  la  vie,  reprit  le  Man- 
chot; il  casserait  du  sucre;  j'aime 
mieux  ma  peau  que  la  sienne.  » 

(GOBOS.) 

«  Le  coup  avait  été  perpétré  dans 
des  circonstances  d'habileté  et  de 
prudence  exceptionnelles  et  l'on 
n'en  aurait  jamais  connu  les  auteurs 
si  l'un  d'eux  n'avait  casserole.  » 

«  Mais  vous  allez  doue  faire  de  la 
peine  à  uu  pauvre  bougre,  en  lui 
apprenant  qu'on  a  débiné  le  truc 
dont  il  vit.  » 

(J.    RlCHEPI.N.) 

«  Quand  on  en  aura  refroidi  quatre 
ou  cinq  dans  les  préaux,  les  autres 
tourneront  leur  langue  deux  fois 
avant  de  coquer  la  pègre.  » 

(E.  Sue.) 

«  Si  le  greco  ne  fade  pas,  jette-le 
au  feu.  » 

(Grison.) 

«  Si  tu  refusais  de  me  passer  du 
potage  et  si  tu  continuais  à  en 
servir  au  marquis,  je  vous  grillerais 
tous  les  deux.  » 

(Id.) 

«  Judacer,  c'est  dénoncer  quelqu'un.  » 

(M.4.VIMK  DU   Camp.) 

«  M.  le  juge  d'instruction  Lemercier 
reçut  un  jour  la  dénonciation  d'un 
des  inculpés  qui,  pour  obtenir  quel 
ques-unes  de  ces  faveurs  si  chères 
aux  prisonniers  :  vin  et  tabac, 
mangea  le  morceau.  » 

(Le  Journal.) 

«  Le  coqueur  libre  est  obligé  de  pas- 
ser son  existence  dans  les  orgies 
les  plus  ignobles.  En  relations  cons- 
tantes avec  les  voleurs  de  profes- 
sion dont  il  est  l'ami,  il  s'associe  à 
leurs  projets.  Pour  lui  tout  est  bon  : 
vol,  escroquerie,  incendie,  assassi- 
nat même!  Qu'est-ce  que  cela  lui 
fait"?  Pourvu  qu'il  puisse  manger 
sur  quelqu'un  et  qu'il  en  tire  un 
bénéfice.  » 

(Casleb.) 

«  Celui  qui  est  mouton  court  risque 
d'être  assassiné  par  ses  compa- 
gnons; aussi  la  police  parvient-elle 
rarement  à  décider  le?  voleurs  à 
moutonner  leurs  camarade-s.  » 

(iD.) 


DÉN 


—  152 


DÉN 


l'ègres  Iraqueurs,  qui  voulez  tous  du  fade, 
PctIpz  l'esgourde  ù  mon  dur  bouimeut  : 
Vous  commencez  par  tirer  en  vulade. 
Puis  au  grand  truc  vous  marchez  en  talTant. 

Le  pantc  aboule, 

On  perd  la  boule, 
Puis  de  la  toile  on  se  crampe  en  rompant. 

On  vous  roiixsine 

Et  puis  la  tiiie 
Vient  remouchor  la  butte  en  rigolant. 
(Lacekaihe.) 

«  —  Toujours  est-il,  reprit  le  rece- 
leur, que  c'est  lui  qui  a  vendu  la 
calebasse  et  que,  sons  lui...  » 

(M.  Mabio  et  L.  Launay.) 

«  Tandis  que  celui-là,  soit  rigolo, 
soit  féroce,  il  va  mettre  les  pieds 
dans  le  plat,  débiner  le  truc,  vendre 
la  mèche,  devant  les  journalistes 
w  bourgeois  »  qui  écoutent,  bla- 
gueurs et  nuiusés,  en  mordillant 
leur  plume,  et  qui  reproduiront 
tout  au  long,  le  lendeu)ain,  l'inter- 
vention tragique  ou  cocasse  du 
malavisé.  » 

(Jacqueline.) 

—  DÉXOXCER  A  FAUX.  Servir 
de  belle. 

—  DÉXOXCER  IXVOLOXTAl- 
REMEXT  ou  par  maladresse. 
Cabosser,  Faire  du  ragoût. 

«  —  Ne  fais  pas  de  ragoi'U  sur  ton 
dab.  » 

(Balzac.) 

DÉ.XOXCIATEIK .  Bourrique , 
Casserole,  Casaeiir  de  sucre,  Cuisi- 
nier, Coqueuv,  Donneur,  Loqueur, 
Macaron,  Mangeur  de  galette  ou 
de  morceau.  Mouton,  Musicien, 
Péleur.  CotniTie  pour  le  policier, 
le  malfaiteur  aflirine  sa  haine  et 
son  mépris  pour  ledénoncialeur 
en  le  traitant  de  Copaille,  Co- 
quine, Lope,  Putain,  Tante,  Vaclie, 
Volaille,  etc.,  ('pithétes  s'appli- 
quanl  au.x  lilles  de  bas  étage  et 
aux  pédérastes.  \  .  Agent. 

'<  D'abord,  c'est  pas  un  crime  de  tuer 
une  bourrique,  nue  casserole  qui  a 
vendu  son  mari.  > 

(GoRON.) 

«  Pour  qui'  la  police  ail  été  si  vite  au 
courant,  nous   pensons   qu'elle   a 


certainement   dit    être    renseignée 
par  quelque  casseur  de  suo'e.  » 

{Le  Cltnrirari.) 

«  Imbert,  pour  éviter  l'échafaud,  se 
fit  loqueur.  )• 

(  Dksmazk.) 

o  II  existe  deux  sortes  de  coqueurs 
détenus  :  la  premitre,  qui  prend  If 
nom  de  moulons,  est  composée 
d'individus  qui,  renfermés  dans  les 
prisons,  cherchent  à  captiver  la 
confiance  de  leurs  compagnons  de 
détention  pour  obtenir  laveu  des 
crimes  qu'ils  ont  commis,  et  la  con- 
naissance des  preuves  et  pièces  de 
conviction  qu'on  pourrait  produire 
à  leur  charge.  Lorsque  deux  de  ces 
individus  se  trouvent  dans  la  int'me 
prison,  ils  ignorent  complètement 
le  rôle  qu'ils  jouent  chaciui  de  son 
côté,  et  il  n'est  pas  rare  de  voir  ces 
deux  moulons  multiplier  des  rap- 
ports pour  se  dénoncer  mutuelle- 
ment, croyant  rendre  de  grands 
services  à  la  police  et  en  être  géné- 
reusement récompensés.  » 

(Caklïr.) 

DÉNONCIATIOX.  Cassage  de  xu- 
cre,  Casscrolage  ou  Coup  de  cas- 
serole, Coquage,  Di'binage,  Dévi- 
dage, Macaronagc,  Musique. 

«  11  est  actuellement  des  administra- 
tions où  l'on  n'avance  et  où  l'on 
ne  se  maintient  que  grâce  au 
léchage  de  bottes  et  au  cassage  de 
sucre.  » 

(P.   Domeuc.) 

n  On  a  fabriqué  Nénesse  et  Planche- 
à-Pain  hier  soir  au  Panier  Fleuri; 
la  femme  au  Marquis  vient  d'être 
faite  en  sortant  de  la  Boulette;  sur 
qu'il  y  a  un  coup  de  casserole  là- 
dessous.  » 

«  .Mon  frangin  Poulet  est  entoilé, 
mais  on  n'a  pas  à  craindre  le 
coquage.  11  aimera  mieux  payer 
tout  seul  plutôt  que  de  faire  de  la 
musique.  » 

«  Cette  gonzesse-là,  quand  y  a  une 
rafle,  doit  faire  du  débinage  pour 
qu'on  la  fasse  décarrer  comme  ça 
tout  de  suite.  » 

—     FAUSSE     DÉXOXCIATIOX. 

Dévidage  à  l'estoc  ou  à  teatorgut. 


DÉN 


—   153  — 


DÉP 


DÉ.\OtEME\T.  Bouquet  (s'em- 
ploie presque  toujoui-s  ironique- 
mei\t), 

■  La  fois  que  Le  Manchot  a  craché 
daijs  le  son.  on  s"a  enfilé  des  marcs 
toute  la  nuit;  et,  pour  le  bouquet, 
on  a  été  s'envoyer  une  mouise  aux 
Halles.  » 

DEAT.  Broche,  Cale,  Cassante, 
Chaise,  Croc,  Crochet,  Domino, 
Mathurin,  Meule,  Osselet,  Palette, 
Piloche,  Pilon,  Sœur  blanche,  Ta- 
blette, Tabouret, Tap blanc.  Trique. 

«  11  n'a  plus  de  broches  dans  la 
gargue.  » 

Faudrait  avoir  les  cales  solides  pour 
crouler  celte  barbaque-là;  mais 
quand  on  n"a  pus  d'  tabourets  dans 
la  gargotte,  comme  Gugusse,  c'est 
g'ié.  >. 

'  A  s'rait  pas  mal  s'i'  y  manquait  pas 
des  chaises  su'  le  devant  de  la  salle 
à  manger.  » 

Mais  j'  suis  faridonnenu,  j'  suis  ntieule, 
J'ai  qu'  nib  :t  m'  coller  sous  la  meule 
Et  j'ai  les  piloches,  c  matio, 
Quasi  pus  longues  qu'  mon  rotin. 
(L.  DE  Bebcv.'* 

Des  palettes,  pas  de  gigot;  du  gigol, 
plus  de  palettes.  » 

(Dicton  du  peuple.) 

—  DEXTS  G.\TÉES.  Clous  de 
girofle.  Grains  ds  café,  Racities 
de  buis. 

—  DEXTS  JAUXES  OU  sales. 
Amandes  de  pain  d'épices,  Ta- 
blettes de  chocolat. 

—  DEXTS  LOXGUES.  Touches 
de  piano. 

—  DEXTS  PETITES.  Canettes, 
Quenottes. 

—  DEXTS  VIEILLES.  Bran- 
lantes. 

—  BKÈCHE-DEXTS.  Qui  boude 
aux  dominos. 

DEXTELLE .  Gratouse ,  Miche, 
Paille,  Rayon-de-miel,  Trouée. 

DENTISTE.  Quenottier. 


DEPART.  Décarrade,  Décarre,  Dc- 
carrement. 

DÉPASSER.  (Supplanter.)  Déijot 
ter. 

«  Et  il  a  aussi,  comme  l'autre,  celui 
qu'il  est  en  train  de  dégotter,  a  le 
regard  bleu,  d'un  bleu  charmant  et 
doux,  limpide  et  clair.  » 

(H.    nocaEFOBT.) 

—  DÉPASSER  SES  COXCUR- 
REXTS.  Décrocher  la  timbale, 
Tenir  la  corde. 

DÉPÊCHE.  Babillarde  volante. 
Petit  bleu  ou  simpl.  Bleu,  Vo- 
lante, Vol-au-vent. 

<•  Figurez-vous  que  sa  femme  a  failli 
surprendre  un  bleu  de  moi,  un  bleu 
où  je  lui  disais  :  «  Pauvre  chéri, 
comme  tu  dois  souffrir  d'avoir 
épousé  une  femme  si  plate.  » 

(J.   Mahm.) 

DÉPÊCHER  (SE).  Se  grouiller.  Se 
patiner.  V.  S'évertuer. 

«  —  Bien,  bien,  du  moment  qu'on  va 
prendre  un  verre,  je  me  grouille...  » 

(R.  Maizebov.) 

«  —  Patine-loi,  Mélie  t'attend  depuis 
une  heure.  » 

DÉPENDRE,  V.  a.  Dégruppei'\ 

DÉPENDRE,  V.  n.  Être  sous  la 
coupe. 

a  —  Je  vous  préviens,  mon  gaillard, 
que,  si  jamais  vous  tombez  sous 
ma  coupe,  je  vous  mènerai  la  vie 
dure.  » 

DÉPENSE.  Dèche. 

Tu  u'as  pas  d'  pognon?...  Ça  n'empéclie; 
Allons,  mon  salaud.  >ieus  toujours. 
Entends-tu  ?...  T'occup'  pas  d' la  dèche'-... 
C'est  toi  qui  rinc'ras  daus  huit  jours. 

DÉPENSER.  Casser,  Chiquer,  Cla- 
quer, Bêcher,  Ecosser,  Fusiller. 

«  Comme  c'était  la  fête  à  Cécile,  on  a 
cassé  une  pistole  avec  les  aminches.  » 

«  Quand  on  chourine,  pour  les  voler, 
d'humbles  épargnistes,  on  claque 
leur  galette  en  compagnie  de  femmes 


DÉP 


—  i54 


DÉP 


au  chignon  jaune,  mais  on  ne  parle 
pas  d'honnêteté.  » 

(Jban  Grave.) 

«  J'ai  pas  jamais  été  habitué  à  dècher 
tant  de  pognon  que  j'en  ai  écossé, 
c'tte  s'maine.  » 

«  11  a  fusillé  tout  son  pùze  avec  des 
gerces.  » 

DÉPENSIER.  Dècheur,  Gâcheur 
(ce  dernier  terme  ne  s'emploie 
guère  qu'ironiquement). 

«  Irma  veut  plaquer  son  homme,  elle 
dit  qu'il  est  trop  dècheur  :  il  ne  lui 
laisse  pas  un  rond.  » 

«  —  Tu  t'es  encore  payé  une  def  de 
treize  fléchards!...  Gâcheur,  va!  » 

DÉPÉRIR.  Foutre  le  camp,  S'affû- 
ter, Se  décartonner,  Se  dégommer. 

«  J'ai  vu  le  vieux  hier  à  Cochin;  il 
s'affilie,  il  fout  son  camp.  » 

'<  —  Quoi  donc  qu  t'as,  ma  vieille  ? 
Ça  va  pas?  Ou  dirait  qu'  tu  T  dé- 
cartonnes. » 

DÉPITÉ.  A  renaud,  A  ressaut, 
Arnaud,  Arsaut,  A  tube. 

«  Chaque  fois  que  sa  gonzesse  fait 
un  coucher,  il  est  à  tube  pour  la 
nuit.  » 

DÉI»ITER  (SE).  Rogner,  Saigner. 
V.  Colère. 

DÉPLAIRE.  Se  traduit,  selon  le 
cas,  par  les  équivalents  d'Aga- 
cer, do  Dégoûter  ou  d'Ennuyer. 

DÉPi..\ISA\T.  Pas  rigolo,  Sabo- 
clic . 

'<  —  Ah,  non,  tu  sais,  tu  ne  le  ramè- 
neras pas  touSarmate;  il  n'est  vrai- 
ment pas  rigolo  1  >• 

DÉPORT ATIO\.  Bain  de  pieds, 
lleli'iiue.  Ht  lingue.  V.  Bagne, 
Relégation. 

DÉPORTÉ,  subs.  Uelèguc,  Helin- 
gue.  V.  Forçat. 


DÉPÔT  (LE).  La  fosse  aux  lions  ou 
à  Bidel,  La  Lorcefc  *,  La  Tour,  La 
Tour  Pointue,  La  Souricière. 

Ouand  la  marmite  e-t  à  la  tour, 
EV  marie  il  est  ilans  la  déliine... 
Pour  boulolter,  faut  qu'i'  turbine, 
r  s'en  va  su'  1'  tas  à  son  tour. 

(A.  B.) 

«  Combien  en  ai -je  vu  de  ces  déné- 
gateurs à  outrance  faiblissant  dans 
l'escalier  tournant  de  la  Tour 
Pointue.  » 

(GORON.) 

n  Quand  je  songe  à  ces  heures  d'épou- 
vantable injustice!...  Oh!  la  souri- 
cière... le  panier  à  salade...  cette 
première  prison  ambulante...  et  le 
reste!  le  reste!  » 

(J.  Mabni.) 

DÉPOUILLER.  V.  Dévaliser. 

DÉPRAVATEUR.  Cochon. 

Mais,  nom  de  Di>>u  !  si  nous  marchons 
De  rifTe  avec  nos  gigolettes, 
ÎVous  dOllorous  pas  les  floretics 
Et  c'est  pas  nous  qu'est  les  cochons. 
(A.  B.) 

DÉPRAVÉ.  Cochotl. 

o  Donc,  vous  m'avez  jugé.  J'ai  l'air 
cochon,  madame.  » 

(P.  Paillette.) 

DÉPRÉCIER.  Bêcher,  Charrier, 
JJrbiner,  Jardiner,  Mtirgaudcr, 
Margotter,  haffaler.  V.  Dénigrer. 

«  —  Quand  vous  aurez  fini  de  char- 
rier ma  marchandise,  vous,  la  p'iite 
mère,  vous  le  direz!  C'est  pas  en 
marf/audant  que  vous  me  ferez 
rabattre  ini  rotin;  c'est  moi  qui 
vous  le  di?.  » 

«  Faut  au'ï  jardine  tout  c"  qu'i'  voit, 
tout  c  qu'il  entend.  >» 

«  Il  y  a  des  gens  qui  ra/falenl  tout 
ce  qui  n'est  pas  leur  œuvre.  » 

DÉPRÉDATION.  Fricotages,  Tri- 
polages. 

DÉPUCELER.  Affranchir,  Cassa- 
te sabot,  la  cruche,  Damer,  Dévier- 
ger. 


DEP 


—   IKd  —  DER 


«  Comme  Madame  la  Boule,  elle  avait 
été  affranchie  à  douze  berges  par 
son  daron.  » 

Le  eoiu  d'un  bois,  l'herbe  nouvelle. 
Un  mouvement,  le  moindre  mot. 
Un  rien  fait  broncher  une  belle 
Un  rien  lui  casse  son  sabot. 

(Pigaclt-Lebrib  .  ) 

«  Comment  la  Société  de  vigilance 
eut-elle  vent  du  péché  mortel  qui 
se  dégagea  de  cet  entretien  secret? 
Comment  sut-elle  que  le  père 
Aloysius  avait  onctueusement  damé 
la  fillette?  » 

(Hector  Feasce.) 

«  Je  préfère,  comme  dit  cet  autre, 
déviergev  une  gueuse  que  d'avoir 
le  reste  d'un  roi.  » 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

DÉPUTÉ.  Yingt-cmq- francs. 

—  DÉPUTÉ  DE  DROITE.  Droi- 

lier. 

—  DE  GAUCHE.  Gaucher. 

—  DU  CENTRE.  Cenlrier. 

—  D'EXTRÊME    DROITE.    Che- 
vau- léger. 

—  «E  PROVINCE,  liural. 

D' la  tribune  ii  la  buvette 
Les  gauchers  et  les  droitiers 
Vont  avaler  des  d'mi-s'Iiers 
Ou  bien  tailler  un'  bavette. 

[W  Mecsv.) 

DEPUIS.  Dedpuis,  Dcpis  (coTrupl.) 

Dedpuis  Montmartr'  jusqu'à  Clichv. 
(.\.  B.) 

«  Depis  tantôt.  » 

DÉR:VIS0.\-\ER.  Avoir  une  arai- 
gnée dans  le  plafond,  un  cafard 
dans  la  sorbonne,  un  hanneton 
dans  le  ciboulot,  un  moustique 
dans  la  boîte  au  sel,  ou  simpl. 
Avoir  une  araignée,  le  ou  un  ca- 
fard, le  ou  un  hanneton  ou  toute 
autre  périphrase  analogue,  Dé- 
ménager, Passer  au  dixième,  Pa- 
villonner.  V.  Délirer. 

«  Vu  lauréat  de  la  Société  protectrice 
des  animaux  reste  couvert  en  par- 
lant  à  des  dames.  —  Savez-vous 


pourquoi  il  garde  son  chapeau  sur 
la  tête?  —  Parfaitement,  c  est  pour 
ne  pas  enrhumer  son  araignée.   » 

(Hector  FRi>CE.) 

'<  Faut  être  marteau,  faut  avoir  un 
cafard  dans  la  soupière  pour  faire 
des  flambeaux  pareils.  » 

«  Frappés  du  nombre  de  camarades 
que  leur  enlevaient  les  atteintes 
d'aliénation  mentale,  ils  disent  :  Il 
est  passé  au  dixième  (régiment), 
pour  montrer  combien  ils  sont 
décimés  par  des  pertes,  sur  les- 
quelles l'étude  des  sciences  ne  serait 
pas,  dit-on,  sans  influence.  » 

(L.  Larchet.) 

DÉRAXGEME-\T  .  Détraquage. 
S'emploie  au  propre  et  au  figuré. 

>>  Le  détraquage  a  fait  son  œuvre.  La 
licence  a  porté  ses  fruits.  Je  demande 
la  création  d'un  Mu?ée  national 
des  horreurs,  où  l'on  conserve  reli- 
gieusement les  documents  do  l'his- 
toire scandaleuse  de  ce  temps.  » 

(Edmû>'u  Descbacmes.) 

«  Elle  a  mal  à  l'estomac  et  elle  a  la 
foire...  c'est  un  détraquage  com- 
plet. » 

DERNIER.  Dei'  (apoc). 

—   DERMER    NÉ     DUNE     FA- 
MILLE. Clos-cul,  Culot,  Hoculot. 

DÉROBER.  Étouffer,  Grinchir, 
Souffler.  V,  Voler. 

DÉROUTER.  Couper  la  chique  ou 
simpl.  La  couper,  Desbouser*, 
Égnaffer,  Égnauler,  Estomaquer. 
V.  Déconcerter. 

DERRIÈRE,  subs.  Ballon,  Baril  de 
moutarde,  Base,  Bas-Rhin,  Ber- 
nard, Bienséant,  Bon  endroit. 
Borgne,  Cadet,  Cadran,  Cadran 
lunaire,  Cadran  solaire.  Canon- 
nière, Centre,  Centre  de  gravité, 
Cercle,  Contrebasse,  Cyclope,  Dis- 
que, Double-blanc,  Double-six, 
Faubourg,  Fiac,  Fiacre,  Fiaque, 
Fignard,  Figne,  Fignedé,  Fignon, 
Fignoton,  Figure,  Figure  de  cam- 
pagne,   Fio7i,   Foiron,    Foirpette, 


DER 


—  156  — 


DER 


Gagne-pain,  Garde-mam/ev,  Gi- 
berne, GiffauU  *,  Gnard  ou  Gna- 
gnard,  Gros  visage.  Joufflu,  Juste 
milieu.  Lorgne,  Luc,  Lune,  Ma- 
chine à  mouler.  Magasin,  Médail- 
lon, Messire  Luc,  Miche,  Moule  à 
merde,  Mouquette,  Moutardier, 
N'a-quun-œil,  Pagnon,  Panier  à 
crottes,  à  crottin,  Partie  charnue, 
Pétard,  Péteux,  Pétrousquin , 
Pette,  Pleine  lune.  Postillon, 
Proais  *,  Proays  *,  Prose,  Proye, 
Proys,  Prussien,  Quelque  part, 
Rond,  Rondelle,  Rue  aux  pets, 
Ruelle  aux  resscs,  Salle  de  danse, 
Sifpard,  Soufflet,  Tal,  Talle,  Tire- 
lire, Trai7i,  Troufignard,  Troufi.- 
gnon.  Troufion,  Trousse,  Trousse- 
pctte,  Tioussequin,  Vénérable, 
Verre  de  montre.  Visage,  Visage 
sans  nez,  Zéro.  V.  Anus. 

Si  tu  conlinu's,  Mad'Ion, 

Tu  vas  t'  luire  enl'ver  V  ballon, 

(  Vieille  chanson.) 

«  —  Fi  1  quel  sale  cul,  quel  baril  de 
moutardel  » 

(Hector  Fbasce.) 

«  La  base  de  la  caissière  débordait  de 
la  banquette  trop  étroite  pour  sup- 
porter la  majesté  de  ce  superbe 
Bas-Rhin.  » 

«  Diatribes  ou  dithyrambes,  leurs 
élucubrations  sont  à  peine  bonnes 
à  essuyer  Bernard.  » 

{La  Bataille.) 

«  Posé  sur  son  bienséant,  l'oreille 
droite,  le  toutou  attendait  sou 
maître.  » 

{Chronique  amusante.) 

«  Pour  tout  salaire,  le  niar(|uis  lui 
appliqua  un  vigoureux  coup  de 
botte  au  bon  endroit.  » 

(riCAt'LT-LEnnuw.) 

«  —  V'ià  moi  que  je  me  retourne  et 
que  j'  li  fais  baiser,  sauf  votre  res- 

ftect...  mon  gros  visage...  Ce  qui  a 
ait   dire    aux   mauvaises    langues 
qu'il  a  vu  mon  borgne.  » 

(ReSTIF    DR  I.A  bnUTOXHI.) 

«  —  Monsieur  Coquelin  cadet? 

Fà,  debout  devant  son  armoire  à 


glace,  en  manches  de  chemise,  un 
bonnet  de  coton  rouge  sur  la  tête, 
la  figure  navrée,  j'aperçus  Cadet'. 
J'éclatai  de  rire. 

—  Pourquoi  ce  bonnet?  vous  êtes 
malade? 

—  J'ai  un  clou. 

—  Sur  le  crâne? 

—  Non,  plus  bas...  Ici.  .Mais  ne 
le  dites  pas. 

—  Pourquoi  cela? 

—  Parce  qu'il  ne  serait  pas  con- 
tent... mon  homonyme,  sur  lequel 
je  ne  puis  plus  m'às.eeoir.  « 

(I.CCIES    PCKCH.) 

.     .     .     Est-ce  l'apothicaire 
Qui  vient  placer  l'aiguille  ii  mon  cadran  solai)' 
{l'aroitie  de  «  Zaïre  •<.) 

«  Les  don  Juan  sont  très  forts  sur  la 
gymnastique  :  dès  leur  plus  tendre 
enfance,  ils  ?e  sont  exercés  à  tom- 
ber sur  leur  centre  de  gravité.  » 

(Lemoise.) 

«  —  Nom  de  Dieu!  eh!  Polyte... 
reluque  donc  ce  pétard  l  Quel  beau 
disqtiel  » 

(H.    MoHMEB.) 

«  Quant  à  Lucien,  il  eut  à  essuyer 
une  formidable  bordée  de  horions  : 
Tiens,  sale  poissou,  voilà  pour 
toi...  Attends,  marlou,  porte  ça  à  la 
cuisine...  Attends  qu'on  te  dessale 
à  grands  coups  de  bottes  dans  le 
fiqne\  » 

(Ed.  Lepeli  ktikr.) 

«  —  D'où  qu'  tu  sors?  que  j'  te 
r'conduise  à  grands  coups  d'ribouis 
dans  r  fion  !  » 

<i  —  Dis  rien,  tju'i'  lui  fait,  ou  j'  te 
mets  mon  blair  dans  1'  foirpetle  et 
j'  t'étouH'e!  » 

cherchant,  pour  gagner  leur  croûte. 

Lu  niicli->  ru(iiii, 
Faut  les  voir,  tout  1'  loog  J'  la  roule. 

Remuer  leur  gagne-pain. 

(Rl.KDOaT.) 

«  En  argot  les  mots  se  transforment 
constamment  par  aphérèse  ou  apo- 
cope ou  bien  encore  par  l'addition 
de  préfixes  et  de  suffixes,  par 
changements  de  teruiinaison  ci 
pur  réduplication.  Ainsi  la  vieille 
expression  argoti(|ue  troufjqnou 
(elle  date  au  moins  du  xvi"  siècle). 


DEtt 


—  137  — 


DÉS 


qui  signifie  Anus  ou  Derrière,  a 
d'abord  subi  les  transformations 
suivantes  :  Iroufignard,  troufion, 
par  changement  de  terminaison; 
puis,  par  aphérèse,  fignon.  fignard, 
fion',  de  là,  par  abréviation,  figne 
qui  prend  lui-même  un  suftixe  et 
devient  fignedé;  par  nouvelle  aphé- 
rèse fignard  fait  gnard  dont  la  rédu- 
plication donne  gnagnard  ;  la  trans- 
formation la  plus  récente  est  le 
changement  en  ac  ou  aque  de  la 
terminaison  on  du  mot  fion,  ce  qui 
nous  fournit  fiac,  fiaque  et  même 
fiacre.  » 

La  grosse  dondon  qui  nous  servait 
à  table  était  agrémentée  de  roton- 
dités antérieures  et  postérieures 
qui  faisaient  loucher  les  jeunes 
lieutenants  ;  on  n'entendait  que  ces 
exclamations  :  «  Pristil  quelles 
avant-scènes  1  Nom  de  Dieu!  la 
belle  giberne'.  » 

{Les  Gaietés  du,  régiment.) 

Debout  sur  son  lit  la  gamine  se  mit 
d'abord  à  gambader,  faire  la  culbute, 
jouer  avec  son  oreiller,  me  lancer 
son  traversin,  puis  tout  à  coup, 
levant  sa  chemise  avec  des  éclats 
de  rire,  me  fit  voir  son  juste  milieu.  » 
[Les  Propos  du  Commandeur.) 

On  peut  dire  lue,  mais  on  ne  peut 
prononcer  cul.  Pourquoi?  Mystère 
de  la  sottise  des  foules.  » 

(Hector  Frakce.) 

La  petit',  pour  un'  thune, 
MoDtre  à  ehaqu'  citoyen 
Des  effets  de  pUin'  lune 
Que  Ini  peut  Toir  pour  rien. 

(LcLitTXE.) 

Nous  n'irons  pas  au  Bois  non  pus, 
Aux  bois  d'  Justice...  au  bois  titrtu. 
Nous  n'irons  pas  à  la  Koquelte 
Et  zoo,  ZOQ,  zon,  pipi  nous  ['sons 
Et  barvtonnons  d'  la  mouquette 
Su'  la  Misère  et  les  Prisons. 

(Jeba.n  Rictcs.) 

Nouzailles  pairoas  notre  proie 

A  ta  marquise  d'un  baiser 

S.  toi  d'un  coup  d'arpion  au  proye. 

(J.   RiCBEPIN.) 

•juand  l'  paate  a  1'  doigt  dans  la  miche, 

S'i'  n'  casque  pas  gros, 
Uare  au  bataillou  d'  la  quiche  '. 

C'est  nous  qu'est  les  dos. 

(ID.) 


Je  me  suis  dit  à  moi-même  : 
<>  Ces  pétards,  nom  d'un  pétard  I 
>'c  talent  pas  le  pétard 
De  celle  que  j'aime!  » 

[Gil  Bios.) 

Mais  Toilà  que  la  bourrasque 
Soulève  son  cotillon 
D'une  façon  si  fantasque 
Ou'on  TToit  tout  son  postillon. 

Quoi?...  vous  vous  prétendez  roustis? 
Vous  voudriez  voir  autre  chose  ? 
Puis-je  donc  vraiment,  mes  petits. 
Maintenant  vous  montrer  mon  prose"! 

(L.    DB  BUCT.) 

«  En  face  I  je  n'ai  pas  besoin  de  reni- 
fler ton  moutardier'.  » 

(E.  Zouk.) 

a  Pas  de  clarinette  pour  secouer  le 
panier  à  crottes  des  dames.  >• 

(ID.) 

«  —  Pour  me  le  mettre,  tu  sais,  vieux, 
c'est  midi,  j'ai  trop  de  fil  dans  la 
t rousse  l  » 

«  Toutes  les  fois  que  ce  gredin-là  me 
tutoie,  c'est  comme  si  je  recevais 
un  coup  de  pied  quelque  part.  » 

(V.  SlROOC.) 

te  Dis  donc,  Cécile,  j'  te  jure  que  si 
tu  continues  à  m'  faire  tarter,  j'  te 
vas  foute  mon  pied  dans  1'  train.  » 

«  —  Dis-y  que  j'  l'attends,  et  si  a  fait 
du  r'ssaut,  j'  s'rai  pas  long  à  lui 
botter  r  trouss'' pelle.  » 

—  On  désigne  encore  le  der- 
rière par  le  nom  d'une  per- 
sonne ennemie  ou  simple- 
ment antipathique  ;  on 
trouve  dans  cette  coutume 
l'origine  de  Bernard,  Cadet, 
Pétrousquin.  En  1871  le  ga- 
vroche parisien  appelait  son 
postérieur  Biinnarck,  Thiers 
ou  Versailleux. 

DERRIÈRE,  prép.  Dariole. 

—    PAR    DERRIÈRE.     Par    tes 

darioles.  Sur  les  darioles. 

«  Fait  point  bon  cimer  en  ce  paque- 
lain-ci,  on  a  tout  le  temps  les  gris- 
bleus  sur  les  darioles.  » 

(Les  Chauffeurs.) 

DÉSAGRÉABLE.  V.  Ennuyeux. 


DÉS 


—   158  — 


DÉS 


DÉSAGItÉ(;ER  (SE).  En  parlant 
dune  association,  d'une  union, 
d'un  parti  :  Se  décoller. 

Et  pendant  qu'à  Paris  on  s'  colle 
Des  guons  sur  la  guRule  et  des  pains, 
Pendant  que  la  R.  F.  se  décolU... 
Le  Président  tu'  des  lapins. 

(A.  B.) 

DÉSAPPOINTÉ.  On  dit  d'une 
personne  désappointée  qu'E//e 
fait  un  sale  blair,  une  sale  (jiieiile, 
une  sale  poire. 

DÉSAVAXTAGEIIX.  Se  traduit 
par  les  équivalents  de  Mauvais. 

DÉSERTER.  V.  Abandonner, 
Fuir. 

—  DÉSERTER  L'ARMÉE.  Chier 
du  poivre  à  la  boule  de  son, 
Faire  chibis  à  la  grive. 

'(  —  La  grande  Irina  vient  de  s'  bar- 
rer à  Bruxelles. 

—  Quoi  qu'a  va  y  faire? 

—  A  va  r'joinde  son  homme  qu'était 
soldat  et  qu'a  fait  chibis  à  la  grive.  » 

DÉSERTEUR.  Franc-peur,  Nar- 
quois *. 

«  À  la  veille  de  l'investissemont,  avant 
le  17  septembre,  on  (les  conserva- 
teurs) avait  déjà  commis  le  crime 
de  lèse-patrie  en  s'orgauisant  en 
corps  de  francs-fïleurs.  11  y  a  eu 
d'honorables  et  illustres  exceptions, 
mais  les  exceptions  confirment  la 
règle.  » 

(PHII.IIIERT    AuDEDRAND.) 

DÉSESPÉRÉ  (ETRE).  Avoirsoi/pé 
de  Vexistence,  du  truc  ou  simpl. 
En  avoir  soujpé,  En  avoir  mare  ou 
mare,  nifff,  En  avoir  sa  chu/ue, 
son  fade,  son  pied.  En  avoir  plein 
le  dos  ou  plein  le  cul.  Donner  sa 
démissioti  ou  Démissionner.  \'.  Dé- 
goûté. 

DESCENTE  DE  POLICE.  Rafle. 

«  Le  quart  était  venu  avec  quatre 
agents  pour  f.iire  uiio  m  fie  ;\  l'hôtel 
du  Nord.  » 

DÉSIIABILIJ':,    sui)s.  Itcbatlaue. 


Lo  long  de  la  pla^e. 
Comme  au  déballaji'. 
C'est  un  étalage 
De  gens  mal  bAtis. 

(Xanbof.) 

DÉSIIARILLER.  Défringuer,  Dé- 
frusquer,  Défrusquiner,  Dépiauter 
ou  Dépioler. 

—  SE  DÉSHABILLER.  Les  ver- 
bes précédents,  sous  la  forme 
réfléchie,  plus  Déballer. 

—  SE  DÉSHABILLER  COMPLÈ- 
TEMENT. Se  mettre  à  poils. 

«  Le  matin,  les  sergots  ont  trouvé  la 
môme  défringuèe  su'  les  forts.  » 

«  Allez,  hol  bas  les  frusques!..,  dé- 
balle, et  au  pieu,  viv'ment  !  » 

Merd'  I  V'Ià  l'hiver  et  ses  dur't<?s, 
V'Ià  1'  moment  de  n'  pus  *'  mett'  à  poil, 
(Jehan  Kictcs.) 

DÉSHÉRITER.  Passer  le  pèze  à 
gauche. 

«  —  Quand  la  vieille  a  croni,  elle 
avait  passé  le  pèze  à  r/auche...  Et 
son  neveu  s'est  bombé.  » 

DÉSIR  charneL  V.  Érection. 

DÉSIRER.  En  gratter,  en  mouiller, 
en  pincer,  en  tenir  pour.  L'avoir 
dur,  l'avoir  eti  Vair  pour.  V.  Ai- 
mer. 

«  —  Alors,  t'en  tiens  tant  qu'  ça  pour 

l'enfant? 
—  Ah!   mon    vieux,  j'en  gratte  plus 

que  jamais  !  » 

«■  La  gonzesse  l'avait  en  l'air  pour  un 
bracelet  qu'aile  avait  vu  chez  nn 
brocandier  du  faubourg. 

DÉSORÉIR.  Sevouloirrien  savoir. 
\ .  Refuser. 

DÉSOl.ATIOX.  V.  Chagrin. 

DÉSORDRE.  Bouzon,  Canelle, 
Chamlntrd,  Mastic  ou  Pâte  (arg. 
des  lypograplïes),  Pagaille  ou 
Pagaye. 

«  Char|ue  fois  que  Zoé  couche  ici  on 
est  sur,  le  lendemain,  de  retrouver 
le  ménage  en  canelle.  »> 


DES 


159  — 


DÉT 


«  Mon  fils,  qui  l'a  tapé  plus  souvent 
qu'à  son  tour,  assure  qu'il  laisse 
ctiez  lui  l'or,  l'argent,  les  billets  de 
banque,  des  bijoux  d'une  valeur 
énorme,  n'importe  où,  en  pagaye.  •> 

(SiMOX   BoUBiE.) 

—  METTRE  EX  DÉSORDRE  les 

efTets  d'un  camarade.  Faire  le 
dé  filage   arg.  de  Saint-Cjr). 

DESSEIX  CRIMIXEL.  Marmot, 

Morne,  Poupard. 

—  XOURRIR  UX  DESSEIX  CRI- 
MINEL. Engraisser,  élever  ou 
emmailloter  un  marmot,  un 
môme,  un  poupard.  V.  Préparer. 

DESSI-XATEUR.  Dessinandiir. 

—  Qui  dessine  de  chic.  Chi- 
queur  (arg.  des  peintres"». 

DESSIXER  DE  CHIC.  Chiquer. 
«  Grévin  ne  faisait  que  chiquer.  « 

(Hectob  Feance.) 


—    DESSIXER 

Boudiner. 


SAXS     GRACE. 


DESSOULER.  Décuver,  Délasser. 
«  Il  n'a  pas  décuvé  de  la  journée.  » 

DESSUS,  prép.   Dessur,  Stt,   Sus 
(corrupt.) 

«  —  Laisse  ça  dessur  la  table.  » 

'<  Su'  V  tas.  » 

«  Sus  son  cul.  » 

DESTITUER.   Dégommer. 

«  Timidement,  la  magistrature  lui  a 
posé  cette  petite  question  : 

—  Mais  vous  êtes  trigarae? 

—  C'est    bien    possible,  a    répondu 
Crispi,  mais  je  suis  aussi  ministre. 

Si  vous  ne  me  f pas  la  paix,  je 

vous  dégomme.  » 

(Z«  Pelil  Pioupioii.) 

DESTITUTIO-X.  Dégommade   ou 
Dégommage. 

—  DESTITUTION    EX    MASSE. 

Lessivage,    Lessive,    Nettoyage. 

'i  Mais  vienne  un  changement  de  mi- 
nistère,   c'est    la    permutation    et 


peut-être   la  dégommade;   pauvre 
préfet  1  » 

(Z,e  Pilori.) 

«  Le  personnel  de  l'usine  s'était  anon- 
chali  sous  l'ancienne  direction:  il  fit 
un  lessivage  complet  des  bureaux.  •> 

«  Un  léger  nef/oya^e  s'imposait  dans 
l'administration,  mais  non  une  les- 
sive aussi  radicale  que  celle  que 
vient  de  décréter  l'impétueux  sous- 
secrétaire  d'État.  » 

(La  Xation.) 

DESTRUCTION.  Chambardement. 

—  DESTRUCTIOX  COMPLÈTE. 

Nettoyage. 

«  Chaque  bour^de  était  pillée,  puis 
incendiée  :  c'était  le  nettoyage 
complet.  » 

(Journal  des  Voyages.) 

DÉTAILLANT.  Camelotiei',  Solis- 
seur.  V.  Marchand. 

DÉTAILLER.  Clœrcher  la  petite 

bête. 

«  D'un  auteur  qui  s'occupe  trop  du 
style,  de  la  rondeur  et  de  la  cadence 
de  ses  phrases  et  néglige  les  qua- 
lités plus  solides  du  fond,  c'est- 
à-dire  de  la  pensée,  les  hommes  de 
lettres  disent  qu'il  cherche  ta  petite 
bêle.  » 

(Hector  Frauce.) 

DÉTELER.  Déshabiller  le  gail. 

DÉTENTION.  Ballonnement,  Ma 
ladie.  V.  Emprisonnement. 

DÉTENU.  Malade.  V.  Prisonnier. 

DÉTÉRIORER.  Déglinguer,  Es- 
quintei'.  V.  Âhimer. 

DÉTERMINÉ.  En  parlant  dune 
personne  :  Lapin,  Lascar,  Mec  à 
la  colle  forte,  Poilu. 

DÉTERMINER  (SE).  Marcha: 

"  Ils  l'ont  tellement  tourné  et  retourné, 
on  lui  a  si  bien  doré  la  pilule  qu'il 
a  fini  par  marcher.  » 

DÉTERRER.  Déplanquei'. 


DÉT 


—    160  — 


DÉV 


..  Y  a  des  Mallais  qui  sont  plus  vaches 
que  les  youdis.  Y  en  a  qui  déplan- 
quent les  macchabées  pour  leur 
grinchir  leur  liquetle.  » 

DÉTESTEK.  Abominer,  Antipa- 
fher.  Avoir  dans  le  blair,  dans  le 
nase,  dans  le  tube,  dans  le  cul, 
dans  le  figne,  dans  le  prose,  le  tal. 
On  peut  remplacer  ces  complé- 
ments par  tout  autre  ayant  la 
signification  de  Derrière  ou  de 
Nez. 

DÉTOUHAEMEXT .  Grinchage, 
Grinchissage.  V.  Vol. 

DÉTOURXEH.  V.  Voler. 

—  DÉTOURXER  UNE  MI- 
XEURE.  Souffler  une  chandelle 
d'un  rond. 

DÉTRESSE.  Détosse  *.  V.  Misère. 

DÉTROUSSER.  V.  Dévaliser. 

DÉTROUSSEUR.  V.  Voleur. 

DÉTRUIRE,  yeltoyer,  Raser,  Hin- 
cer. 

«  Il  accepta  la  mission,  bien  qu'il  eût 
la  certitude  que  son  escorte  et  lui 
seraient  nettoyés  au  premier  enga- 
gement. ') 

<(  Sa  belle  autorité  des  jours  de  début 
a  été  promptement  rasée.  » 

..  L'ouragan  avait  tout  rincé  :  plus 
une  cabane,  plus  un  arbre,  rien!  >- 

DÉTRITT.  liasibus  (invar.). 

..  Après  les  cin<|  longes  qu'i'  v'nait  d' 
tirer  en  centrouse,  1'  Fréder  ren- 
quille  au  faubourg  pour  retrouver 
son  ancienne  tôle  de  la  rue  Sainte- 
Margot;  mais,  nib!  aile  était  rasi- 
bus.  » 

DETTE.  Ardoise,  Drapeau,  Pave, 
Queue,  llcgon*,  Rosier. 

a  L:i.  il  avait  laissé  une  ardoise  do 
41  marks.  » 

(GoHOii,) 

.  L\-(|uipe,  à  la  fin  de  la  semaine, 


planta  au    gargotier    un    drapeau 
d'une  centaine  de  francs.  » 

(Amyot.) 

M  11  entra  dans  une  taverne  que  des 
pavés  personnels  m'interdisent  de 
nommer.  » 

[ËRM8T  LaJECNESSI.) 

u  Le  nombre  de  poufs  qu'il  a  faits 
dans  le  quartier  est  incalculable  :  il 
n'y  a  pas  un  cafetier  où  il  n'ait 
laissé  une  queue.  » 

«  r  n'a  planté  un  rosier  que  de  cin- 
quante balles  à  cause  que  le  gargot 
voulait  plus  y  faire  à  croum.  » 

—  CO.\TIt.\CTEtt   liNE    DETTE 

avec  la  ferme  intention  de  ne- 
jamais  la  payer.  Pavoiser. 

«  La  vie,  à  la  mer,  ne  lui  coûte  pas 
cher,  il  pavoise  partout.  » 

DEUIL  (PRE-XDRE  LE).  Planter 
un  navet. 

DEUX.  Leudé,  Leuxdé,  Leuxdni . 
V.  Jargon. 

«  Leuxdé  lézélousoc  pour  déjeuner, 
c'est  pas  lourd.  » 

—  ENTRE  LES  DEUX.  Entrelarde. 
V.  Roux. 

DEUXIÈ.ME.  Le  deux,  La  deux 
(arg.  des  écoliers,  du  théâtre  et 
des  typographes). 

«  En  place  pour  le  deuxl  »  (s. -eut. 
Acte). 

«  Vous  mettrez  cet  article  en  tôte  de 
la  deux.  »  (s.-ent.  Page). 

«  —  Quelle  place  as-tu  au  concours  .' 
—  Je  suis  le  deux.  » 

DÉVALISER.  Dégringoler,  Dé- 
piauter ou  Dépiotter,  Fabriquer, 
Lessiver,  Maquiller,  Nettoyer. 
Rincer. 

«  Elle  coujmença  la  tournée  par  !■ 
ofliciers     supérieurs,    les    dépiol 
connue  des  écrevisses  jusqu'à  leur 
dernier   sou    d'éconounos    et,    les 
huit  jours  Unis,  K-ur  tirant  sa  révé- 
rence, s'écria  :  Vous  savez,  j'en 
mon  compte.  » 

(Mo**.) 


DÉV 


—  16i  — 


DÉV 


«  N'allez  jamais  dans  cet  inrâme  tri- 
pot; vous  vous  feriez  lessiver  en 
cinq  secs.  » 

Cambriolle  tu  maqtiill'ras 
Par  carouhie  et  esquintement. 

{Commandements  du  voleur.) 

«  Je  n'ai  plus  le  sou,  je  suis  inncé 
comme  un  verre  à  bière  ;  ils  m'ont 
fabriqué  dans  les  grands  prix  ;  on 
ne  m'aurait  pas  mieux  dégringolé 
dans  la  plaine  d'Aubervilliers  à 
deux  heures  du  matin.  » 

—  DÉA  ALISER  UX  LOGEMENT, 
UXE  BOUTIQUE,  etc.  Cam- 
brioler, Casser  les  portes  ou 
simpl.  Casser,  Faire  une  con- 
disse,  une  condition,  Mettre  les 
portes  en  dedans. 

-i^  Le  lef  avril,  le  matin,  je  rencontre 
des  garçons  des  Halles  que  j'avais 
vu  à  Sainte-Pélagie,  Godard  et  Dar- 
tagnan;  le  dernier  me  dit  donc  : 
«  J'aurais  besoin  d'outil,  j'ai  une 
condition  à  faire.  »  Je  lui  dis  :  «  Je 
n'en  ai  pas,  seulement  j'ai  un  mon- 
seigneur que  je  pourrai  te  prêter.  » 
Bref,  je  lui  dis  :  «  Je  te  l'apporterai 
à  trois  heures  au  café  de  la  bouche- 
rie; en  même  temps,  j'irai  chez 
mon  fourgue  lui  porter  ce  que 
j'ai  à  la  maison.  »  Donc,  à  trois 
heures,  je  lui  porte  ce  monseigneur, 
et  en  même  temps,  j'avais  les 
affaires  en  question,  la  bague,  la 
tabatière,  les  boucles  d'oreilles,  la 
montre  et  l'épingle;  nous  buvons 
ensemble  deux  ou  quatre  absinthes 
et  il  m'ennuit  tant  que  je  finis  par 
aller  avec  lui  voir  cette  fameuse 
condition  rue  Vivienne. 

Nous  montons,  et  moi  je  frappe 
à  la  porte;  personne.  Je  sonue  et 
personne  ne  répond.  J'allume,  et 
mon  Dartagnan  file  le  luctrème 
dans  la  porte  ;  au  même  moment, 
la  porte  s'ouvre,  et  une  femme 
parait  et  elle  gueule  à  la  chienlit.  Je 
descends  quatre  à  quatre  les  esca- 
liers, et  lui  aussi;  il  sort  dans  la 
cour,  et  moi  je  le  suis;  mais  le 
concierge  l'arrête.  » 

{Lettre  de  Beautilliers.) 

«  Peut-être  une  bombe  à  placer  ou 
une  maison  à  cambrioler.  » 

(Goaoï.) 


DEVALISELR  D  HABITA- 
TIONS. Cambri,  Cambrioleur, 
Casseur  de  portes  ou  simpl.  Cas- 
seur, Fric-frac,  Monte-en-l'air. 
Nous  donnons,  au  mot  Vol  et  à 
ses  dérivés,  la  nomenclature 
des  nombreuses  catégories  de 
dévaliseurs. 

«  C'était  la  crème  :  rien  qu'  des 
broches  et  des  cambris.  Ah!  c'tte 
socel  » 

«  Ces  associations  se  donnent  pour 
but  le  déménagement  des  maisons 
de  campagne,  le  vol  avec  effraction 
dans  les  logis  inhabités  le  jour, 
dans  les  boutiques  inoccupées  la 
nuit.  C'est  la  secte  des  cambrio- 
leurs. » 

(GOSTAVE  GefFBOY.) 

«  A  nous  a  fait  s'couer  tous  les  trois, 
mézigo.  Mi  mile  et  un  fric- frac  de 
ses  amis  que  j'  voyais  pour  la  pre- 
mière fois.  » 

C'est  en  dévalisant  la  case 
D'un'  gerce,  un'  gironde  à  rupins. 
Qu'où  m'a  fait  avec  Nib  de  Nuze, 
Un  monte-en- l'air  de  mes  copains. 
(A.  B.) 

DEVANCER.  (Supplanter.)  Dégo- 
ter.  Gratter,  Griller,  Jeter  de  la 
grille. 

«  Mais  pour  les  vues  d'ensemble,  les 
intérêts  universels,  les  leçons  du 
passé  et  la  prescience  des  recom- 
mencements, on  ne  voit  pas  qui  les 
dégote.  » 

E.  Bergeiiat.) 

«  Je  comptais  bien  arriver  le  premier 
dans  la  tôle,  mais  Francis  m'a 
grillé.  » 

«  C'est  un  panas  qui  se  laisse  jeter 
de  la  grille  par  n'importe  qui.  » 

DEVANT.  V.  Monde. 
DEVANTURE.  Devanteme. 

«  Aile  a  une  boutanche  à  la  mode,  la 
mère  Tatzy,  avec  une  belle  devan- 
teme toute  bleue,  couleur  des  mi- 
rettes  à  sa  môme.  » 

DÉVERGONDAGE.  Gouapey  Va- 
drouUle. 

11 


DEV 


162 


DIF 


«  C'est  pas  umlhenreux,  un  garçon 
de  si  bonne  famille!  donner  comme 
ça  dans  la  gouape,  dans  la  va- 
arouillel  » 

DÉVERGOiXDÉ.    Gouapeur,    Va- 

drouilleur.  V.  Débauché. 

—  Au  féminin,  on  emploie  les 
épithètes  qui  servent  à  dé- 
signer les  lilles  de  bas  étage. 
V.  Prostituée. 

DEVIX.  Renifleur. 

DEVIIVER.  Renifler. 

—  CHERCHER     A     «EVIXER. 

Haleiner. 

DÉVISAGER.  Allumer,  Dé  frimer, 
Léfrimousser,  Enfrimer,  Enfri- 
mousser,  Fioler,  Frimer,  Mordre, 
Topiser",  Tuilcr  (arg.  maçonni- 
que). V.  Regarder. 

DÉVOILER.  Débiner.  \ .  Dénon- 
cer. 

DEVOIR,  V.  licgonser  '. 

DÉVORER.  Gausser  '.  V.  Manger. 

DÉVOT.  V.  Bigot. 

DÉVOYÉ.  V.  Déclassé. 

DIABLE  (LE).  Le  Barbet,  Le  Bou- 
langer, GHer  *,  Glinel  *,  Gueliel  *, 
Le  Mulet,  Le  Rabouin.  Les  Béar- 
nais, qui  appellent  le  hibou 
gahus,  ont  baptisé  le  diable  : 
Gahisto. 

—  AL'  DIABLE!  A  chai l/ot!  Aux 
chiot  tes!  Aux  (jogties  !  Aux 
pelotes!  V.  Promener. 

DIAMAKT.  Caillou,  Diame,  Du- 
raille,  Éclair,  Pétillard,  Rapc'  ou 
Râpe  d'Orient  '. 

«  C'est  fréquenté  par  tout  c'  qu'i'  y  n 
d'  rupe  :  des  gonces  qu'ont  des 
caitlotis  à  leur  liquelte  et  des 
poneltes  pourries  d'  diurnes.  •> 

—     DIAMAKT      I>E      VITRIER- 

Caase-vilre,  Ldchard,  Lûchefon- 


DIARRHÉE.  V.  Colique. 

DICTIOA'AAIRE.  Dico  (arg.  des 
écoles),  Musicien. 

DIEU.  Le  Dab,  Le  Daron  des  Du- 
rons, Le  Franc-Mitou  *,  Le.  Grand 
i/«rre*  ou  simpl.  Le  Havre  \  Le 
Grand  Mec,  Le  Mec  des  Mecs  ou 
Meg  des  Megs,  Le  Redoutable,  Le 
Terrible.  Les  francs-maçons  di- 
sent L Architecte  d<^  l'Univers,  Le 
Grand  ou  le  Suprême  Architecte. 
V.  Chef. 

(i  II  y  a  dans  chaque  groupe  protes- 
sionnel,  dans  chaque  métier,  dans 
chaque  art,  dans  chaque  vice  et 
dans  chaque  criminalité  un  roi,  un 
maître,  un  praticien  supérieur  à 
tous  :  le  nteg  des  megs,  comme  on 
dit  dans  l'argot  classique  pour 
désigner  le  bon  Dieu,  le  plus  malin 
des  mariolles,  puisqu'il  a  définitive- 
ment roulé,  jusqu'en  enfer, le  diable, 
qui  ne  passait  point  précisément 
pour  un  Claude.  » 

(E.   LSPEU.ETIEB.) 

DIFFICILE.  Côtelard,  Cotonneux, 
Dif. 

«  On  voulait  y  apprendre  la  musique, 
mais  a  trouvait  qu'  c'était  trop 
côtelard;  c'est  pourtant  pas  si  di/ 
que  ça  d'  gratter  du  jambonneau.  » 

DIFFICULTÉ:.  Chiendent,  Coton, 
Dureté,  Tirage. 

«  —  Et  je  dis  plus  :  la  banque  devait 
me  rembourser  quand  môme,  sous 
peine  de  nuire  à  son  crédit- 

—  Assez  bien  raisonné...  Après? 

—  Hum  !  voilà  où  le  chiendent  com- 
mence; vous  allez  voir  çn.  « 

(I.EHMINA    Ot   LtvioOE.) 

..  —  Vous  savez  que  le  pntron  compte 
que  vous  aurez  terminé  pour  sa- 
medi. 

—  Pour  samedi?  Alors  il  ne  se  doute 
pas  du  co/o>i  qu'il  y  a  dans  cf* 
turbin-là.  » 

»  —  Essaye  de  1'  faire  cracher  d'un 
ciguë. 

—  D'un  ciguë,  mince  de  durelil  V  n 
marchera  pas.  » 


DIF 


—  163  — 


DIS 


u  Elle  a  fini  par  consentir,  mais  il  y  a 
eu  du  tirage.  Elle  ne  voulait  rien 
savoir  pour  te  revoir.  » 

DIFFORME.  Mal  foutu  ou  Foutu 
comme  l'as  de  pique. 

DL\DE,  DIXDOX.  Danseur',  Jé- 
suite ',  Or  nie  de  balle,  Piquenterre. 

DIAER,  subs.  Refaite  de  jome  *. 

DL\ER,  V.  V.  Manger. 

DIRE.  Boni)',  Bonnir,  Casser,  En- 
rayer, Sortir,  Stafer. 

Moi,  si  r  Président  d'  la  R.  F. 
M'app'lait,  pour  conjarer  la  crise, 
Vlà  c'  que  j'  bonirait  à  F.  F.  : 
J"r  dirais  :  Veux-tu  que  j"  le  dise?... 
Eh  beo  .'  nous  somm's  dan°  un  cul-d'-sac, 
Il  est  Traiment  temps  qu'on  eu  sorte... 
Aussi,  mon  rit^ux,  si  t'as  pas  1'  trac. 
Tu  vas  fout'  la  Chambre  à  la  porte... 
(A.  B.  Les  Souloloquet  d'Honoré  Constant.) 

a  —  Qu'est-ce  que  tu  nous  casses  là? 
Tu  crois  qu'on  coupe  dans  tes 
salades"?  » 

«  —  T'as  pas  esgourdé  c'  qu'i'  nous  a 
envoyé?  11  nous  en  a  sorti,  je  n'  te 
dis  qu'  ça.  » 

—  DIRE   CE  QUO-\  PEXSE,  ce 

qu'on  a  sur  le  cœur.  Déclaquer. 

DIRECTEUR.  Bausse\  Dab,  Da 
ron.  Galeux,  L'itronpème,  Manche. 
V.  Chef.  Patron. 

—  DIKECTEIR    DE     PRI.SOX. 

Maugrée. 

DIRIGER.  Méquer. 

DISCIPLIXAIRE.  V.  Soldat. 

DISCOURIR.  Tenir  le  crachoir. 
Vendre  sa  salade,  Y  aller  de  son 
pallas. 

DISCOURS.  Bonime,  Boniment, 
Déridage,  Planche,  Flambeau, 
Laïus,  Pallaa,  Postiche,  Postige, 
Salade,  Speech,  Sortie,  Vanne. 

«  On  doit  tout  d'  même  rigoler  d'en- 
tende  tous  les  flanches  qu'on  débite 
à  la  Chambre.  > 


«  Son  pallas  ne  variait  jamais  :  Vou- 
lez-vous, disait-il,  vous  amuser  en 
société'?  achetez  ma  poudre;  c'est 
un  secret  que  m'a  légué  un  de  mes 
aïeux.  » 

(Ch.  TiufAiTax.) 

«  Leurs  vannes  ronflants  sur  la  cha- 
rité, leurs  salades  académiques, 
ridicules  postiches  de  faux  philo- 
sophes avides  de  réclame,  vou» 
entrent  dans  l'oreille  et  parfois 
dans  le  cœur;  vous  quittez  la  réu- 
nion presque  réconfortés  ;  mais,  au 
logis,  la  bourajeoise  et  les  ioupiots, 
que  n'intéressent  pas  ces  flanches  à 
la  manque,  vous  rappellent  âpre- 
ment  que  ce  n"est  pas  d'un  speech 
qu'où  déjeune.  » 

—     DISCOURS     FILANDREUX. 

Macaroni. 

DISCRÉDITER.  B^chei;  Dégréner, 
Jardiner.  V.  Critiquer,  Médire. 

DISCRET.  Qui  ne  Couvre  pas  ou 
jamais  (s.-enl.  Bouche). 

DISCRÉTION.  Pénardise. 

DISCRÈTEMENT.  A  Vanglaise, 
En  douce,  Enpénard,  En  sondeur. 

«  Ils  sont  beaux  parleurs,  brillants 
convives  et  galants  cavaliers  ;  mais, 
quand  vient  le  quart  d'heure  de 
Habeiais,  ils  s'esquivent  à  Fan- 
glaise.  » 

{La  Vie  Parisienne.) 

Si  qu'jr  reviendrait...  si  qu'y  reriendrait 
Uuéqu  jour,  romm'  ça.  s.ins  crier  gare. 
En  douce,  en  pénard.  en  mariolle. 
(Jeha:*  RiCTCS.) 

DISCUSSION.  Chichis. 

«  Sitôt  qu'i's  jactent  su'  la  politique, 
c'est  des  chichis  à  n'en  pus  finir.  » 

DISCUTER.  Blaguer. 

«  Us  considèrent  comme  une  fonc- 
tion naturelle,  un  devoir  presque, 
de  passer  chaque  soir  trois  heures 
au  même  café,  le  derrière  collé  sur 
la  même  banquette,  et  de  btnguer 
sur  des  sujets  mortellement  ra- 
sants. > 


DIS 


164  — 


DIS 


DISPAKAITHE.  Couilkr,  Filer  à 
l'amjlaise,  Fondre,  Passer  à  l'as, 
au  bleu,  S'évanouir,  Se  sylphidcr, 

«  Facile  à  l'emballage,  mais  féroce 
redoutable  quand  il  tient  une  série. 
Précipitant  les  coups  de  pistolet,  — 
non!  de  revolver,  — puis,  le  résultat 
obtenu,  et  c'est  toujours  un  résultat 
très  sérieux,  ramassant  à  pleines 
mains  les  jetons,  l'or  et  les  billets 
pêle-mêle  dans  la  grande  sébile,  il 
réalise  à  la  caisse  et  file  à  l'an- 
glaise. » 

(Paul  Alexis.) 

•'  Quant  cà  l'amant,  il  fut  littérale- 
ment impossible  de  savoir  ce  qu'il 
était  devenu  :  évanoui,  sylphide, 
fondu.  » 

DISPARITIOX.    Évanouissement. 

«  Quand  il  se  réveilla,  ses  amis 
avaient  disparu  :  évanouissement 
complet!  » 

(La  Gaudriole.) 

DISPEIVSAIHE.  Montretout  (se 
dit  plus  spécialement  du  dispen- 
saire où  les  lilles  soumises  pas- 
sent la  visite  sanitaire). 

<  Quand  les  filles  vont  à  Montretout. 
si  elles  sont  malades,  elles  sont 
retenues  et  dirigées  sur  l'infirmerie 
de  Saint-Lazare.  >• 

(Ch.  VlBHAlTRE.) 

DISPENSE.  Condé. 

Dum'  !  los  maries  d'  la  gouvernance 
Donn'nt  lous  les  coudras  au  saint  lieu. 
Ils  peuv'nt  pas  fair'  de  rouspétance  : 
Pas  d'Autorité  sans  1'  bon  Dieu. 

(P.  Paillette.) 

DISPENSÉ.  Tire  au  figne. 

DISPENSER.    Coijuer    le    condé. 

DISPOSER.  V.  Arranger,  Pré- 
parer. 

DISI'IJTE.  Attrapade,  Attrapaqe, 
Chichi,  Empoionade,  Engueulage, 
Gnac,  Margoulis,  Iluisons,  llogne. 
Rognes. 

«  —  Allons!  allons!  ne  conmiencez 
pas    vos    attrapâmes.    Vous    aurez 


bien  le  temps,  toute  la  soirée,  de 
vous  manger  le  nez!  » 

(i.  Marm.) 

«  Et  à  entendre  ces  jurons  rudes  de 
mathurins,  ces  bouts  de  chansons 
(|ui  traînent  le  soir  dans  les  rues 
ditfamées  des  ports,  ces  engueu- 
Ifigcs  rauques  qui  se  dispersaient 
sous  le  ciel  bleu,...  on  se  serait  cru 
en  un  bouge...  j» 

(MOHA.) 

«  En  voilà  des  chichis  et  des  engueu- 
lades  pour  une  pas  grand'chose  !  » 
(Lei  r-z-Arts.) 

«  Un  ménage  où  il  y  a  chaque  jour 
des  raisons  à  propos  de  tout  et  de 
rien,  où  la  femme  fait  du  rogne  k 
son  homme  quand  il  revient  de 
masser!  ça  ne  tardera  pas  à  se 
décoller.  » 

{LÉoènement  Parisien.) 

DISPUTER.    Aubadcr,  Savonner. 

—  SE  DISPUTER.  S'allraficr, 
S'aubader,  S'engueuler,  Se  pren- 
dre de  bec. 

«  Elles  se  sont  attrapées  en  plein 
foyer,  au  nez  du  régisseur.  » 

{Chronique  théâtrale.) 

„  —  Quand  vous  aurez  fini  de  vous 
auliader,  là-bas,  dans  le  coin  ? 
gronda  le  caporal  de  chambrée.  » 

—  SE    DISPUTER    CHEZ    SOI. 

Laver  son  linge  sale  en  famille. 

—  0:V  SE  DISPUTE.  Le  torchon 
brûle. 

DISSLMULER.  V.  Feindre. 

DISSIPATEUR.  Drchcw,  Cvi- 
cheur.  Mangeur.  V.  Dépensier. 

«  Sa  fortune  y  a  déjà  passé,  la  dot 
de  sa  femme  suivra  la  même  routr  . 
c'est  un  gros  mangeur.  » 

DISSIPER.  (Dépenser.)  Chu/ner, 
bêcher,  Écosser.  V.  Dépenser. 

«  Il  a  claqué  toute  sa  galette.  » 

DISTINCTION.  V.  Élégance. 

DISITN(jiUÉ.  Comif,  Comme  if. 
Commif  (corrupl.   par  apoc.  de 


DIS 


—  165  — 


DOM 


Comme  il  faut),  Faubourg  Saint- 
Germain,  Faub.  Saint-Germe, 
Faubourg  Gei'main,  Régence,  Select 
(anglicisme). 

C'est  à  colé  des  forlifs 

Ou  n'y  voit  pas  d'  gens  eomifs 

Çhii  sent  1'  musqué. 

^  ^  (A.  B.) 

«  Il  n'est  pas  positivement  faubourg 
Sainl-Gerniain,  mais  c'est  un  excel- 
lent garçon.  » 

a  Moi,  j'  suis  pas  faub.  Saint-Germe 
et  j'  fous  mon  poing  su'  la  gueule 
à  celui  qui  veut  s'  payer  ma  poire.  » 

«  Hier,  réunion  des  plus  sélect  cliez 
la  marquise  de  B.,,en  son  nouvel 
hôtel  des  Champs-Élj-sées.  » 

—    TRÈS     DISTINGUÉ.      Vitra 
sélect,  Very  sélect. 

DISTINGUER.  Dégoter.  V.  Aper- 
cevoir. 

—  Dans  le  sens  de  Remarquer. 
Viser. 

«  Hier,  au  Moulin  Rouge,  j'ai  visé 
une  bergère  tout  ce  qu'il  y  a  de 
gandin.  Faudra  que  je  me  lappuie.  » 

DISTRAIKE,  avec  idée  de  Ber- 
ner. Engourdir,  Endormir. 

Près  d"  toi,  j'  n'ai  plus  besoin  d"  bonir; 
En  deux  s'condes  faut  que  j'  te  dessale, 
J'  t'en  ai  conté  pour  t'engourdir. 

(P.  Paillette.) 

«  Du  temps  que  la  bonne  femme  l'en- 
dormait avec  des  boniments,  le 
barbeau  faisait  sauter  la  coupe  et 
lui  fusillait  son  pognon.  » 

DISTRAIT,  Dans  la  lune,  Sorti. 

«  Tu  lui  causes  ;  tu  crois  qu'il  t'écoute  ; 
je  l'en  fiche  !  il  est  sorti.  » 

—  ÊTRE  DISTRAIT.  Hanneton- 
ner,  l'iquer  l'étrangère. 

DIVAGATION.  Focardise,  Loufo- 
querie. V.  Aberration. 

DIVAGUER.  La  perdre  (s.-ent.  La 
Boule,  la  Raison). 


"  —  Moi,  me  remettre  avec  Aman- 
dine.  Mais,  mon  vieux,  tu  la  perds.  » 

DIVERTIR.  Faire  marer  ou  mar- 
rer. 

—  SE    DIVERTIR.    Rigoler,   Se 
marrer.  V.  S'amuser. 

DIVORCE.  Désentiflage*. 

DIVORCER.  Se  désentiflei'". 

DIVULGUER.  Dtliner  le  flanche 
ou  le  truc. 

DIX.  Lixdré  ou  Lidré.  V.  Jargon. 

DOCTEUR.  Mire,  Sonde.  V.  Mé- 
decin. 

DOGUE.  Boule.  V.  Chien. 

DOIGT.  Apôtre,  Fourchette,  Mou- 
choir ou  peigne  du  père  Adam, 
Ognelot,  Osselet,  Pingleiir,  Sar- 
dine. V.  Caresse,  Coup,  Orteil. 

—  DOIGTS  GROS  ET  COURTS. 

Rondins,  Chipolatas. 

—  DOIGTS  LONGS  ETMAIGRKS. 

Salsifis. 

«  11  se  mouche  avec  le  mouchoir  du 
père  Adam.  » 

DOMESTIQUE.  Larbin,  Lapin  de 
couloir,  Torchepot.  V.  Serviteur, 
Valet. 

DOMICILE.  V.  Chambre,  Loge- 
ment. 

—  SAXS  DOMICILE.  A  la  cloche. 

C'est  qu'  ça  yest!  Me  y'\i-z-à  la  cloche'.... 
...  Et  d'inâin  j' rends  compte  d'mon  mandat; 
Eten,  mon  soûlaud...  j'  vas  rater  T  coche!... 
...  Quiens...j'  m'en  fous.  .  J'vas  cliezAmanda, 
Moi  aussi  j    profite  d"  la  trêve  : 
Un'  deux!...  Allons-y,  mon  colon. 
Par  le  flanc  droit  !...  J'  me  fous  en  grève 
Et  j'fais  mon  discours  au  saion. 
(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

DOMIXO.  (Jeu.)  Mathurin  plat. 
V.  Dé. 

DOMMAGE.  V.  Avarie. 


DON 


166  — 


DOU 


DOJVIVEK.  Aboider,  Allonger,  Col- 
ler, Coquer,  Envoyer,  Filer,  Flan- 
quer, Foncer,  Poitquer*,  Foulre, 
Frusquer,  Rafiler,  Ucfiler. 

Vbgres  et  barbots,  aboule:  des  pépeltes. 
Aboulez  fous  des  roQils  ou  des  liquctles. 
Des  vieux  grimpans,  brichcton  ou  arlequius. 
{Le  Cri  du  Peuple.) 

«  Il  avait  promis  aux  poteaux  de  leur 
allonqer  à  chacun  un  iiave;  mais 
(juand  il  a  fallu  aller  au  r'fil,  i's  s' 
sont  grattés.  » 

«  Us  vont  faire  la  queue  chez  les 
ratichons  qui  leur  collent  à  chacun 
un  bon  de  pain.  » 

Oedpuis  qu'a  n'a  pus  ses  couleurs, 
Personu'  ne  vient  y  j'ter  des  fleurs; 
On  dit  qu'y  ont  foula  un  tertre, 
A  Monlinerlre. 

Et  si  lézig  tient  à  sa  boule. 
Fonce  ta  largue,  et  qu'elle  aboule 
Sans  limace  nous  cambrouser. 

(J.  Rêchepin.) 

11  chante  en  comptant  la  galette 
(juc  lui  reUle  sa  moitié. 

(L.  DK  Bercy.) 

Il  lui  file  une  tourlousine 

Sur  le  tournant,  sans  s'égnauler. 

(Id.) 

DORER.  Dorancher,  Joncher*. 

Grinchis  frusques  brodanchés, 
Poisse  broquants  doranchés. 

{Vieille  chanson  argotique.) 

DOREUR.  Dorancheur. 

DORLOTER.  Chouier,  Mamourcr. 
V.  Cajoler,  Caresser. 

DORMEUR.  Marmotte,  Pionceur, 
RoiipUleur. 

n  C'est  pas  un  homme,  c'est  une 
marmotte,  un  roitpilleur  comme  il 
n'y  en  a  pas.  >» 

«  —  Hé,  là!  le  pionceur,  quand  vous 
aurez  uni  de  ronfler!  » 

DORiMIR.  Casser  sa  canne  ou  son 
pif.  Faire  un  ou  son  michawl, 
Pioneer,  Piquer  un  ou  son  chien, 
un  somme,  une  romance,  licciter 
la  prière  de  Saint -Lâche,  Ripiou- 
ler,  Roufionner,  Roupiller,  Scklof- 


fer.  Se  payer  ou  s'offrir  un  coup 
ou  unepartie  de  traversin.  Souffler 
sur  ses  clairs.  Taper  de  l'œil. 

«  —  J'ai  un  sommeil!...  Je  ne  sais  ce 
que  je  donnerais  pour  pioncer  seu- 
lement un  petit  moment. 

—  Eh  bien,  pioncel  » 

(J.  Marmi.) 

Nous  piquons  des  somm's  franco-russes 
Et  nous  disons  merde  aux  bourgeois. 
(P.  Paiu.ette.) 

Au  lieu  d'  descendre  et  d'  turbiner 
A  pass'  son  temps  à  roufionner. 

'<  Et  moi  qui  veille  pendant  que  toute 
ma  ménagerie  roupille,  moi  qui  ne 
sais  souvent  pas  la  veille  au  soir 
comment  je  nourrirai,  le  lendemain, 
mes  chevaux,  mes  bétes  et  mes 
gens...  » 

(Michel  Pbovi.ns.) 

".  Pendant  que  le  mari  et  les  gosses 
tapent  de  l'œil,  la  pauvre  femme 
tire  l'aiguille.  » 

—  FEINDRE  DE  DORMIR.  Pion- 
cer, ronfler  à  cri  ou  en  gen- 
darme. 

—  DORMIR    EN     MARCHANT. 

Sorffuer  à  la  paire.  V.  Coucher. 

—  DORMIR     EN     PLEIN     AIR. 

Faire  le  ou  son  lézard,  Manger 
la  ou  une  soupe  à  l'herbe. 
Prendre  un  bain  de  lézard. 

DOS.  Andosse  ou  mieux  Endosse 
ou  les  endosses.  Humilié,  Rdpe 
(corruption  de  Ràble). 

K  Quand  aile  a  chanté,  j'ai  eu  un 
frisson  qui  m'a  choppé  toute  la 
tronche  et  qui  m'a  descendu  l' long 
des  endosses  que  j'en  voyais  pus 
clair.  » 

«  r  s'est  collé  l'armoire  su'  1'  rdpe  et 
il  l'a  montée  jusqu'à  la  carrée.  » 

DOUANIER.  Ca(M/« (Qu'as  tu-Ià'?), 
Gabclou,  Requin  ou  Rat  d'eau. 

DOUBLE.  Froc  '. 

DOUBLÉ.  (Dijou*erie.)JlfocA(,  Toc. 


DOU 


—   i67  — 


DUP 


noUCEMEXT.  A  la  douce,  A  la 
papa,  Chouia,  Chouya-chouya,  En 
douce,  En  pcnard,  En  sondeur,  En 
tirlife,  Piane-piane. 

.  C'est  embêtant  de  marcher  ainsi  à 
la  douce.  Enfin,  nous  v'ià  arri%és.  » 

(GOBOS.) 

'  Toujours  quelque  retardataire  se 
présentait,  enjambait  le  banc  et 
creusait  tant  bien  que  mal  son 
trou  entre  deux  corps,  quitte  à  sou- 
lever autour  de  soi  des  protesta- 
tions féroces  : 

—  Ati!  ben  non,  en  voilà  assez! 

—  Choiuja!  cliouya! 

—  Enlevez-le!  » 

(fi.    CoiRTEI.lSÏ.) 

l>OUTE.  Gourance. 

—  Quoi  qu'y  a?...  Francis  t'a  fait 
une  vacherie...  T'avais  donc  pas  la 
gourance  que  ça  farriv'rait  un  jour 
ou  l'aute  ?  » 

DOUTER.  Se  gourer. 

«  Tu  devais  bien  te  gower  quil  ne 
rappliquerait  pas  par  ce  temps-là.  » 

—  JE    DOUTE    de   ce    que    tu 

avances.  Que  tu  dis  '. 

«  —  Il  doit  gagner  cinq  cents  francs 

par  mois. 
—  Que  lu  dis!  » 

DOUX.  Tractis  *. 

DOUZAINE.  Année,  Menée*. 

DRAGOX.  Citrouillard.  V.  Soldat. 

DRAGUE.  Marie-Salope. 

«  La  Seine  fait  vivre  bien  d'autres 
gens  encore  que  les  marins  d'eau 
douce.  Ce  sont  les  lessiveuses  qui 
battent  à  coups  redoublés  le  linge, 
que  l'eau  gonfle.  Ce  sont  les  rava- 
geurs de  la  Seine,  ces  chiffonniers 
du  fleuve  qui  butinent  sur  les  dé- 
bris tirés  de  la  vase.  Ce  sont  les 
dragueurs  et  leurs  bruyantes  ma- 
chines qui  nettoient  le  fond,  ramas- 
sent la  boue  et  que  le  peuple 
surnomme  des  marie-salope.  » 
(Padl  Alexis.) 

DRAME.   Mélo    (Apoc.  de   Mélo- 
dranfie). 


«  Mélo,  c'est  un  mé/o,  un  mélodrame 
pour  de  bon,  soigneusement  cui- 
siné. 1) 

(H.  Bauer.) 

DRAP  DE  LIT.  Cimetière  ou  hos- 
pice des  Enfants  perdus.  Drapeau^ 
Empaffe,  Empaie,  Liman*,  Lin- 
ceul*, Torchon. 

tt  Ça  rappelait  la  cité  Jeanne-d'Arc 
avec  la  piaulée  de  mioches  barbot- 
tant  comme  des  canards  dans  un 
ruisseau  puant,  les  drapeaux  pleins 
de  pisse  et  de  mouscaille  séchant 
aux  fenêtres  sans  rideaux...  » 

«  —  Tu  t'  figures-t-y  que  j' vas  chans- 
tiquer  mes  empnfj'es  à  chaque  fois 
qu'  j'amène  une  poule?  Allons, 
colle  ta  bidoche  dans  V  torchon,  et 
boucle-la  un  peu.  » 

DROITE  (A).  Vane  (mot  conven- 
tionnel en  usage  chez  les  bon- 
neteurs). 

DROLE,  adj.  Champêtre,  Champi- 
gnol,  Rigouillard.  V.  Amusant. 

DROLE,  subs.  Fripouillard,  Gala- 
piat.  V.  Canaille. 

DROLESSE.  Grenouille,  Morue, 
Tortue.  V.  Prostituée. 

DUEL.  Déjeuner  à  la  fourchette. 
(Ne  se  dit  que  du  duel  à  Tarme 
blanche.) 

—  OBLIGER  QUELQU'UN  A  UN 
DUEL.  Le  mener  pisser. 

DUPE.  Arvé,  Bige*,  Bigeois*,  Bi- 
geot*, Bœuf,  Bon,  Bonard,  Caillou, 
Cave,  Client,  Daim,  Dindon,  Far- 
fouillard.  Girondin,  Gogo,  Goujon, 
Long*, Messière *, Mézière,  Michet, 
Mikel,  Monsieur  le  Bon,  Nave, 
Navet,  Navrillard,  Navrille,  Na- 
vriot,  Panais,  Pante,  Pantre,  Pi- 
geon, Poire,  Poireau,  Ponte,  Sinve, 
Vert,  et  tous  autres  termes  si 
gnifiant  Béte,  Naïf. 

J'en  ai  soupe  du  p'tit  voyage; 
J'y  Tas  eocore  d'moD  linvé, 
J'suis  SJonsieur  l'bon,  Monsieur  Caoé,., 
C'est  moi  qui  paume  à  chaqu'  trayage. 
(A.  B.) 


DUP 


—    168 


DUP 


Quand  la  marmite  aile  est  su'  I'  ta^, 
C'est  pour  son  marlou  qu'a  trimarde  : 
Qu'a  soy'  lirond'géme  ou  toquarde, 
haut  qu'aile  étrenne  ougare  aux  las  ; 
Et  dame!  a  choisit  pas  sa  gueulo... 
Quand  môm'  qu'il  aurait  un  bubon... 
L' premier  qui  veut  quand  aile  e>t  meule... 
C'est  Monsieur  l'  bon. 

(Id.) 

«  Dès  que  j'aperçois  une  bonne  poire, 
un  individu  qui  m'a  l'air  d'être  un 
gogo,  j'écoute  soigneusement  la 
destination  pour  laquelle  il  prend 
son  billet.  » 

(GORON.) 

«  Les  camelots  sont  là.  étudiant  les 
acheteurs  et  guettant  l'occasion  de 
faire  un  caillou.  Un  caillou,  c'est  un 
naïf  qui  se  décide  à  pousser  son 
prix  et  se  voit  aussitôt  adjuger 
l'objet.  » 

(COPPIGNOX.) 

«  —  Je  suis  de  l'autre  bateau,  je  ne 
suis  pas  un  navet,  une  poire  et  je 
ne  veux  pas  être  arrangé,  même  par 
les  grandes  idées.  » 

(P.    l*AII.LeTTE.) 

(I  Jl  y  a  un  mot  terrible,  l'excuse  du 
corrompu  qui  court  l'usine,  qu'on 
échange  dans  les  tripots,  qui  monte 
dans  les  mansardes  et  qui  pétrifie 
les  cœurs  :  c'est  assez  faire  le  panle, 
l'imbécile,  le  souffre-douleur,  le 
forçat!  Jouissons!  » 

(K.  ChauviUre.) 
Grâce  au  ciel  !  De  Venise  on  règle  les  alTaires. 


Kt,  naturellement,  le  Français  est  le  b(Piif. 
(J.  Richard.) 

Le  chien,  la  maîtresse  et  l'amant 
S'en  vont  tous  les  trois  fièrement 

Et  haut  le  ventre, 
A  la  coiiqu6t<>  de  celui 
Qui  sera  ce  soir  le  mari. 

Disons  le  panlre. 
[Chanson  du  Père  Lunette.) 

—  DITPE  QU'ON  BERNE  CONS- 
TAMMENT. Bon  jusqu'au  tro- 
gnon. 

.<  —  Tu  le  feras  couper  dans  tout  ce 

S|ue  tu  voudras  :  il  est  bon  jusqu'au 
rognon.  » 

DUPÉ.  Baisé,  Chocolat,  Dans  le  dos, 
le  lac,  leseauou  siau,De  larevue. 


«  Qu'i'  proute  ou  qu'i'  chambarde  tout 
r  fourbi,  r  peupe,  i'  s'ra  toujours 
chocolat.  » 

«  —  Ne  t'enfile  jamais  dans  cette 
combinaison-là;  tu  serais  dans  le 
seau.  » 

«  —  Et  ton  affaire  avec  Flamboteau? 
—  Il  m'a  fichu  dedans,  je  suis  de  ta 
revue.  » 

DUPEll  Arrangcmann  (invar. )^ 
Arranger ,  Argoter* ,  Avoir ,  Baiser, 
Beffler,  Carotter,  Caver,  Dindon- 
nei\  Empaler,  Empiler,  Enfiler, 
Enfoncer,  Estamper,  Goujonner, 
Jobarder,  Le  mettre  à.  Lever,  Pi- 
geonner,  Rouslir. 

«  Avec  ces  gas-là,  on  est  toujours 
arrang'mann;  s'i's  n'  vous  ont  pas 
d'entrée,  i's  vous  baisent  un  jour  ou 
l'autre.  » 

<(  Il  est  vrai  que  ce  partisan  dévoué 
du  bonheur  du  peuple  avait  com- 
mencé par  estamper  ses  cama- 
rades. » 

(GORO».) 

«  Là,  ils  ne  tardèrent  pas  à  apprendre 
que  le  camarade  qui  avait  joué  le 
personnage  de  Vidocq  l'enfoncé 
était  Vidocq  Venfonceur.  » 

(M.  .Mario  bt  L.  Laurat.) 

Les  gas!  v'Ià  Bibi  Chopin, 
Donlqu'  ma  frangine  est  1'  pépin! 
Ya  pas  d'  pétard  qu'on  Vempile. 
(Bioi  Chopik.) 

L'électeur  est  bizarre 
Kt  de  plus  en  plus  rare, 
M6ssieu  le  député! 
On  peut  bien  le  lui  mettre. 
Mais  non  le  lui  remettre. 
Voilà  la  vérité. 

(Raoul  Ponchon.) 

DUPERIE.  Carotte,  Empilage, 
Enfilaue,  Estampage,  Estampe, 
Roustissitre.  V.  Tromperie. 

DUPEUR.  Arrangeur,  Bcffair. 
lieffleur,  Carotticr,  Empilcur,  En- 
fileur.  Estampeur,  Roustisscur, 
Tombeur. 


DUR 

DUR.  En  parlant  des  choses  :  Du- 

rillo7i.  Subtil. 


169  —  DYN 

Vache.  V.  Autoritaire,  Mé- 
chant. 


«  C'est  un  turbin  tout  ce  qu'il  y  a  de 
durillon.  » 

•—  En  parlant  des  personnes  : 


DURETÉ.  Fig.  Vacherie. 
DYNAMITE.  la  bavarde. 


r^* 


-il 


Y.W .  Agoua,  Agout* ,  Ance' ^Anse* , 
Aniselte,  ratafia  ou  sirop  de  bar- 
billon, de  goujon,  de  grenouille. 
Bouillon,  Bouillon  de  canard,  Clià- 
teau-la-Pompe,  Flotte,  Goua,  Jus, 
Lagout  *,  Lance,  Lancequine,  Lans- 
que, Lansquine, Limonade,  Litarge, 
Plate,  Pou.->se-Moulin,  Sirop  de  pa- 
rapluie, Vase,  Vasinette,  Wallace. 

«  A  s'a  foutu  dans  Vagoua  sous  1' 
pont  des  Arts.  » 

«  Et  comme  le  garçon  lui  apportait 
une  carafe  d'eau  :  —  Veux-tu  rem- 

Porter  ça  !    dit-il,    je   n'aime    pas 
aniselte  de  barbillon.  » 

(DCCBET.) 

«  —  Ah  !  non,  merci,  de  l'eau  à  mi- 
crobes !  Pas  de  C/iâtenula-Pompe 
dans  une  maison  pareille.  » 

(Michel  Pbotim.) 

•  Je  ne  veux  pas  de  goua  dans  mon 
pive.'» 


Doas.  j'  préférons 

lioire  d'  la  flolt'  toot'  nol'  semaine. 
Parguié,  j'  l'aimons  au>si,  1'  hon  TÎn, 
Mais  j'en  boirions  jamais  eun'  goutte 
Si  fallait  fair'  pousser  1'  raisin. 

>.A.   B.) 

V'h'i  trop  longtemps  que  j'  fais  1'  couillon, 
Et  si  j'  devais  hoir'  que  d'  la  lance, 
Beu,  j'aim'rais  autant  qu'on    m'  balance 
Dans  l'  bouillon. 

«  —  Y  avait  des  mecs  qui  m'ont  appe- 
lée pour  un  fourbi,  qu'ils  disaient 
que  c'était  un  velours...  Y  s'agis- 
sait de  glisser  un  macchabée  au  fll 
de  la  lansque.  On  devait  avoir  l'air 
de  faire  tranquillement  la  noce.  Je 
m'ai  sauvée...  » 

(I.ocise  Michel.) 

«  —  Qu'est-ceque  je  vais  faire  aveciin 
enfant  et  un  paquet,  dans  Auteuil, 
par  une  pluie  pareille"? 

—  Oh!  pour  un  peu  de  lansquine... 
Vous  fondrez  pas,  allez!  » 

(J.  Uariii.) 

«  J'en  mouille  pas  pour  la /tmonade!... 


EAU 


—  172  — 


FAU 


mettre  du  sit'op  de  parapluie  dans 
ma  bleue,  pour  l'abîmer?  Jamais!  » 

«I  J'avais  projeté  d'organiser  un  char- 
aquarium  avec  de  l'eau;  oui!  du 
sirop  d'  grenouilles  pour  de  bon.  » 

(TllDIll-OT.) 

Après  l'amour,  très  décemment, 
J'  nelloi'  Félix  dans  d'  la  wallace. 
(P.  Paillette.) 

Ah!  ben,  nom  de  Dieu!  Mine'  d'occase  ! 
J'our  piquer  dans  1'  jn%  de  c'  temps-ci, 
Faut  aimer  s'enfiler  d'  la  vase  ! 

(Blédort.) 

—  BOIRE  DE  L'EAU.  Grenouiller. 

EAU-DE -VIE.  Camphre,  Casse- 
gueule,  Casse-poitrine,  Chien  ou 
Sacré-ctden,  Chnick,  Consolation, 
Cric,  Crick,  Crik,  Crique,  Dur, 
Eau-d'af,  d'aff  on  d'affe,Élixir  de 
hussard.  Fil,  Fil-en-quatre,  Paf, 
Paff,  Pétrole,  Poivre,  Possédé', 
Baide,  Rude,  Schnaps,  Schnick, 
Train*,  Tripoli,  Victoire*,  Vitriol. 

«  La  vieille  assurait  qu'elle  mourrait 
le  jour  où  elle  serait  privée  de  son 
verre  de  camphre  quotidien.  »     ' 

•<  Cette  boutique  est  meublée  de  deux 
comptoirs  en  étain  où  se  débitent 
du  vin,  de  l'eau-de-vie  et  toute 
c«tte  innombrable  famille  d'abru- 
tissants que  le  peuple  a  nommés, 
dans  son  énergique  langage,  du 
Casse-poilraie.  » 

(Privât  d'Anglemont  ) 

«  Vous  nous  râperez  le  gosier  avec 
le  trois-six  et  le  sacré-chien  dans 
toute  sa  pureté.  » 

(Théophile  Gauticr.) 

'■  Bon,  il  entre  dans  le  débit  de  con- 
solalionl  » 

(F,.  Sue.) 

«  Elle,  l'ancienne  reine  du  Vieux- 
Chéne,  boire  des  douceurs  I   Pour 

aui  la  prenait-on?  C'est  du  vitriol, 
u  pétrole,  du  poivre  qu'il  lui  fallait. 
Ah!  nom  de  D...,  on  n'était  plus 
jeune,  c'était  vrai,  mais  n'empAchait 
qu'on  en  piuçait  pour  le  ratV/e  et 
qu'un  bon  coup  de  dur  faisait  encore 
plaisir.  » 

Du  r'garil  y  fascine  un'  panturne; 
Dommage  qu'y  licli'  par  trop  d'eau  d'aff'. 


Et  quand  y  rapplique  à  la  turne 

Y  soit  les  trois  quarts  du  temps  paff. 

(A.    GiLL.) 

—  Sans  vous  commander,  nol'  voisin, 
l.ûcliez-nous,  s'il  vous  plait,  chopine 
De  paf,  en  magnièr'  d'eau  divine... 

(J.  V'AOi.) 

«  Quand  elle  rentra  au  logis,  elle 
tenait  à  peine  sur  ses  quilles.  Sa 
mère,  éberluée,  l'apostropha 
«  Comment,  salope,  est-il  Dieu 
possible!  Tu  as  donc  liché?  Tu  as 
donc  bu  du  pa/fl  » 

[Les  Joi/etiselés  du  régiment.) 

«  Le  «  petit  sou  »  est,  à  Rouen,  la 
consommation  que  l'on  nomme 
dans  le  Nord  la  bisiouille  et  qui  se 
compose  d'eau  de  marc  de  café  addi- 
tionnée d'un  ou  deux  centilitres  de 

(II.  Barbé.) 

.<  Allons,  Auguste,  un  petit  verre  de 
fil-en-quatre,  histoire  de  se  velouter 
et  de  se  rebomber  le  torse.  » 

(Th.  Gal'Tibb.) 

«  Et,  mon  Dieu,  le  sc'mnps  de  l'on  ■ 
vrier  n'est  guère  plus  pernicieux 
que  la  fine  du  coulissier;  celui-ci 
peut  se  priver  ou  payer  cher,  sans 
inconvénient,  son  alcool,  tandis, 
qu'à  celui-là  le  verre  de  schnick  du 
matin  est  presque  nécessaire  par 
les  jours  débrouillard  et  de  froid.  » 
(Le  Cri  du  Peuple.) 

"  —  As-tu  soif?  Un  coup  de  tripoli. 
dit  le  lancier.  » 

(G.    D*EsPAB«kS.) 


—      EAU-DE-VIE 

Blanche. 


BLANCHE. 


<<  Il  n'y  avait  pas  à  tortiller!  Et  j. 
dus  me  résoudre,  comme  U> 
«  anciens  »,  à  m'ingurgiter  mou 
quart  de  blanche.  » 

—  EAU-DE-VIE   JAUNE.  Jaune 

(des  deux  genres). 

I.npin  RIanc,  que  me  veux-tu? 
Avec  Ion  jaune  et  ton  camphre 
Tu  déranges  ma  vertu. 

(/.<  Lapin  Blanc.) 

—  KAU-DE-VIB  SUPËHIEURE. 
Fine. 


EAU 


—    173 


EBA 


Pourvu  qu'un  cœur  batt'  sous  la  reste, 
Je  donne  à  tous  fine  et  vin  blanc 
Et  même  à  l'occasion  le  reste. 

(La  Cantinière  du  20'.) 

—  EAU-DE-VIE     TRÈS     IXFÉ- 

•  RIEL'UE.  Coco,  Riquiqui. 

C'est  pas  du  cric  qu'i'  nous  donne 
là  !  C'est  du  coco,  du  riquiquil  » 

—  EAU-DE-VIE    DE    COGXAC. 

Cogne  apoc),  Cogneji  (s'em- 
ploient, par  extension,  pour 
toutes  les  eaux-de-vie). 

—  EAU-DE-VIE     DE     CIDRE. 

Calvados. 

Et  maintenant,  ils  entouraient  la 
vieille  de  soins  ;  ils  lui  faisaient 
boire  des  remèdes.  Rien  n'était 
assez  bon  :  le  pot-au-feu,  le  calva- 
dos à  rasades  I  » 

(HoGDES  Le  Rodi.) 

—  VERRE       D'EAU-DE-VIE. 

Avoine,  Lampion  *,  Lavement  au 
verre  pilé. 

Il  régala  le  brigadier  d'une  avoine 
à  la  cantine  et  lui  promit  de  lui 
rapporter  un  paquet  de  tabac  d'of- 
ficier. » 

On  y  servait  encore  l'alcool  dans 
ces  verres  sans  pied,  rendus  inver- 
sables  par  l'épaisseur  et  le  poids 
du  fond,  et  que  les  vieux  poivrots 
appelaient  des  lampions  *.  >> 

Chaque  matin,  avant  de  monter  à 
cheval,  nous  nous  flanquions  un 
fort  lavement  au  verre  pilé  pour 
nous  donner  de  l'assiette.  » 

(Les  Joyeusetés  du  régiment.) 

—  PETIT  VERRE  D'EAU-DE- 
VI E  A  10'^.  Veilleuse. 

—  Viens-tu  au  bar  éteindre  une 
veilleuse!  » 

—  CAXOX  D  EAU-DE- VIE.  Poli- 
chinelle *. 

—  PETITE  QUANTITÉ  D'EAU- 
DE-VIE  après  le  café.  liaftlure. 
Rincette,  Hincinetle,  Rinçon- 
nelle,  Surrincette. 

Toujours  après  son  café,  le  capi- 
taine se  versait  la  rincette  et  la 
surrincette.  » 

[Le  Petit  Parisien.) 


«  Allons,  marne  Michu,  une  petite 
rinçonnette'!  Ça  fera  descendre 
votre  café.  » 

—  MÉLAXGE  D'EAU-DE-VIE 
ET  DE  CAFÉ.  Bis  touille,  Cham- 
poreau. 

«  11  faut  ajouter  que  le  champoreau 
tel  que  le  prennent  actuellement 
les  soldats  et  les  colons  d'Afrique 
n'est  pas  le  même  que  celui  de 
l'officier  qui  lui  donna  son  nom  et 
où  l'eau-de-vie  était  remplacée  par 
l'absinthe.  » 

(Hectob  Fba>cb.) 

—  ROIRE    DE    L'EAU-DE-VIE. 

Se  camphrer,  Schniker. 

«  La  vieille  se  camphrait  dès  l'aurore 
et,  quand  arrivait  huit  heures  du 
matin,  elle  était  ivre  à  louler.  » 

(E.  DoBcs.) 

«  —  Encore  de  Veau  d'af.  tu  penses 
donc  qu'à  schniker'!  » 

—  RUVEUR      DEAU-DE-VIE. 

Camphrier,  Schnikeur. 

«  —  Ta  mère  est  à  la  broche,  le 
diable  la  retourne  :  entends-tu, 
vieux  camphrier,  avec  ta  voix 
enrhumée.  » 

(Nouveau  Catéchisme  poissard.) 

«  Le  père  Chopin  était  un  vieux 
schnikeur,  il  avait  un  faible  pour  la 
blanche.  » 

—  SATURÉ      D'EAU-DE-VIE. 

Camphré. 

»  Dis  donc,  avec  ton  gosier  camphré, 
tu  fais  bien  des  embarras!  » 

(Nouveau  Catéchisme  poissard.) 

—  DÉBIT  D'EAU-DE-VIE.  Cam- 
phrier. 

«  Le  camphrier  est  un  sale  débit  de 
liqueurs  atroces.  » 

(Castillon.) 

ÉBAHI,  ÉBAUBI.  Abafoinlé,  .\ba- 
lobé,  Baba  (invar.),  Babahissunt. 

«  Quand  la  bonne  femme  lui  a  fichu 
son  sac,  il  s'y  attendait  si  peu  qu'il 
en  est  resté  abafoinlé.  » 

«  Quel  potin  !  j'en  suis  encore  tout 
abalooél  » 


ÉBÉ 


—  174  — 


ÉCH 


«  Vous  m'objecterez  que  ce  serait  la 
première  fois,  depuis  vingt  ans, 
Qu'ils  s'occuperaient  sérieusement 
au  pauvre  monde  et  que  nous  en 
resterions  tous  baba.  » 

(François  Coi-péb.) 

—  ÊTRE    ËRAIII     ou    ÉBAl  ni. 

En  baver.  En  roler,  En  cire  ou 
en  rester  baba,  bli'u,  mort,  occis, 
tué,  de  d'ià,  d'tà,  comme  une 
tourte,  comme  une  tomate,  S'en 
pas  revenir.  V.  Ahuri. 

«  L'  soir,  Julot  y  a  dit  qu"  Méloche 
avait  fait  patatro.  Il  en  bavait, 
-Mimile,  i'  saignait.  » 

«  Ah  !  on  n'a  pas  eu  besoin  de  dégar- 
nir le  salon  pour  m'opérer.  ]i  la 
été,  dégarni  !  Les  aides  du  chirur- 
gien en  étaient  bleus,  parait-il...  » 

(J.  Mabki.^ 

...César  est  occijqu.indj'  TaisTcoup  dTablulioii 
Easortaat  d' cuire  aux  aromutes. 

(f.   PAIU.ETTB.) 

On  m'avait  dit  que  Paméla 
Était  plutôt  légerniont  plate  ; 
Mais  quand  j'  la  vis,  j'en  res/ai  d'  la, 
Comme  un  tomate. 

ÉBÉiXISTE.  Pot-à-coUe. 

«  On  ne  peut  plus  blesser  les  menui- 
siers qu'en  leur  donnant  le  sobri- 
quet de  pot-à -colle.  » 

(H.  RozE.) 

ÉBLOUIR.  Faire  à  V influence. 

«  A  veut  nous  faire  à  Vinfluence  avec 
son  doulosse  à  panache  et  ses 
diaiues  plein  les  pognes.  » 

—  ÊTRE  ÉBLOUI.  N'y  plus  voir 
que  dalle,  que  gniente,  que  peau, 
que  pouic  (indistinct.). 

ÉBLOriSSAA'T.  V.  Beau. 

ÉBBIÉTÉ.  V.  Ivresse. 

KCALER .  Écafoter,  ÉcafouHlcr 
(formes  paloises  (lu  verbe  Ecafer). 

ÉCAHTKB.  Fig.  Balancer,  lialans- 
liquer,  Envoyer  au  bain,  à  Darhe, 
à  dingue,  aux  p  lotes,  à  la  balau- 
çoire.  Envoyer  lair/ner  ou  chier, 
etc.  V.  Promener. 


—  ÉCARTER     LES     JAMBES. 

Ginguer. 

—  S'ÉCARTER.  Donner  à  gauche. 

ÉCCLÉSIASTIQl  E,  subs.  Mti- 
chon.  V.  Prêtre. 

ÉCIIAFAI'I).  Abbaye  de  Monte-à- 
Ilegret.  V.  Guillotine. 

ÉClIAFAlDAijiE.  Casse-yuculc . 

«  11  avait  soupe  d'  grimper  su'  des 
cass' -gueules  pour  servir  les  li- 
pettes.  » 

ÉCIIAIVGE  aux  fins  d'escroquerie. 

Poulaintc* . 

ÉCILWGER.  higuer. 

ÉCHAPPER. S'esbi^ner,  Se  trotter. 
V.  S'enfuir. 

ÉCIIARDE.  Échai-pe  (corrupt.). 

.<  Il  s'est  enfoncé  une  échurpe  sous 
l'ongle,  c'est  très  dangereux.  » 

ÉCIIARPE.  Sous-ventrière. 

«  On  est-y  pus  marida  pa'c'  qu'un 
gonce  qu'a  eune  sous-ventrière  tri- 
colore vous  aura  l>oni  des  trucs  à 
la  noix  dont  (|u'i'  s'  fout  comme  de 
sa  première  li(|uettc"?  » 

—  PERSONNE   PORTANT   UNE 
ÉCIIARPE.  Écharpé. 

ÉCIIAIFFOURÉE.  V.  Bagarre. 

ÉCHEC.  Bouchon,  Blackboulage, 
Bûche,  Gamelle,  Navet,  Pelle,  Pipe, 
Pipette,  Piquette,  Sauvelte,  Tupe. 
Veste.  S'emploient  ordinairomeni 
comme  régime  des  verbes  Pren- 
dre, Ramasser  et  Remporter. 

f  —  T'as  déjà  ramassé  un  bouchon 
avec  la  Sardine  et  tu  r'bifT  à  y  faire 
du  plat'?...  C'est  la  bûche,  que  j'  te 
dis,  c'est  la  bûche  l  » 

•<  l's  s'avaient  dit  que  V  gas  s'rait 
bon  :  i's  1'  prenaient  pour  un  ballot; 
mais  il  l'avait  pas  putôt  ouverte 
(ju'il  a  fallu  iiu'i's  rengracicnt.  l's 
ont  tous  pris  la  piquette.  » 


ECH 


—  175 


ECO 


«  Procureurs,  instructeurs,  Chambre 
des  noises  en  accusation,  l'excellent 
M.  Meyer,  l'excellent  M.  Le  Poitte- 
vin,  ont  ramassé  ce  que  M.  de 
Lamoignon  n'aurait  pas  dénommé 
tapes  —  quoique  c'en  soient  pour- 
tant de  belles.  » 

(SivEBISE.) 

«  11  se  présenta  à  l'examen,  certain 
d'avance  qu'il  allait  au- devant  d'un 
blackboulage.  » 

Va  l'offrir,  chaussette  inOdèle. 
\  Titiue  comme  à  Dédèle  1 
Sera-ce  un  succès?  une  pelle'? 

(P.  Faillbttb. 

"  —  N'essaie  pas  de  ferrer  du  côté  de 
la  Margot,  t'es  sûr  d'avance  de 
prendre  la  pipe.  » 

«  Il  a  voulu  y  faire  avec  le  grand 
Nénesse,  mais  l'autre  Ta  enturé 
d'entrée.  Tu  penses,  c'était  couru  : 
avec  un  gonce  comme  çui-la,  i' 
d'vait  ramasser  la  sauvelle.  » 

ÉCHELLE.  Banée,  Escabrante, 
Lève-pieds,  Montante,  Passe-van- 
terne. 

«  —  On  ne  pourra  pas  grimper  sur 
le  faite  sans  montante,  dit  le  com- 
pagnon. » 

ÉCHL\E.  Râbe,  Râpe.  V.  Dos. 

ÉCIIIA'ER  (S').  S'esquinter. 

«  A  quoi  qu'  ça  sert  de  s'esquinter 
pour  des  gonces  qui  s'  payent  vot' 
poire?  » 

ÉCHOUER.  Ramasser  ou  prendre 
un  bouchon,  etc.  V.  Échec. 

ÉCLABOUSSER.-  Embouscailler, 
Emmouscailler. 

«  11  avait  été  en  bécane  par  ce  temps- 
là?  Ben,  il  devait  rien  être  embous- 
caillé.  » 

ÉCLAIRER.  Luer  '. 

ÉCLAT.  Pétard,  Raffut.  \  .  Scan- 
dale. 

—  tAIRE  UX  ÉCLAT.  Mettre  les 
pieds  dans  le  plat. 

ÉCOLE.  Bahut,  Bazar,  Boite. 


«  J'ai  gardé  bien  des  souvenirs  du 
bahut,  quelques-uns  agréables  et 
joyeux...  » 

(Hector  Fbascs.) 

«  On  distribue  la  pâtée  intellectuelle 
sans  s'inquiéter  de  ceux  qui  la  di- 
gèrent, avec  le  seul  désir  d'amener 
le  plus  grand  nombre  de  gavés  à 
décrocher  la  prime,  c'est-à-dire  le 
diplôme,  l'estampille  officielle  mise 
sur  tous  ces  produits  de  bazar  \  » 
(Michel  Phoviks.) 

«  —  C'est  la  fin  des  vacances,  il  va 
falloir  rentrer  à  la  boîte.  » 

—  ÉCOLE  CENTRALE  des  Art? 
et  manufactures.  Centrale. 

«  Les  élèves  de  Centrale  donneront 
cette  année  leur  revue  au  théâtre 
Beaumarchais.  » 

{Gil  Blai.) 

—  ÉCOLE  POLYTECHSIOL'E. 
Pipa,  X. 

«  L'argot  de  Pipo  a  été  traité  d'une 
façon     très     consciencieuse     par 
M.M.  Albert  Lévy  et  G.  Pinet  dans 
leur  étude  :  V Argot  de  VX.  » 
{Revue  bibliographique.) 

—  ÉCOLE  SPÉCIALE  MILI- 
TAIRE de  Saint-Cyr.  Bahut 
spécial,  La  Corniche. 

—  ÉCOLE  MILITAIRE  D'AI»- 
PLICATIOX  de  Fontaine- 
bleau. Bleau  (aphérèse). 

—  ÉCOLE    MILITAIRE    de    La 

Flèche.  Brutium. 

«  Je  n'ai  pas  revu  le  Brutium  depuis 
ma  sortie...  On  n'y  condamne  plu* 
un  bataillon  entier  au  piquet  eu 
des    matinées   glacées    d'hiver.    » 

(Hector   Fhasce.) 

—  ÉCOLE    NAVALE.    Bordache. 

—  ÉCOLE  PRÉPARATOIRE  AU 
BACCALAURÉAT.  Bac/iot,Boite 
à  bachot. 

—  ÉCOLE  PRÉPARATOIRE 
AUX     ÉCOLES     SPÉCIALES. 

Taupinière. 

ÉCOLIER.  Bahutien,  Potache,  Po- 
tachien,  V.  Collégien,  Élève. 


ECO 


—  176 


ÉCR 


ÉCONDL'IRE.  V.  Chasser,  Pro- 
mener. 

ÉCONOME.  Épargneur. 

<•  C'est  pas  un  avare,  mais  c'est  un 
épargneur  qui  met  tout  son  pognon 
à  la  carre.  » 

ÉCOXOMIE.  Bas  de  laine,  Care, 
Carelle,  Caire. 

«  Le  malheur  c'est  que  le  Panama  a 
surtout  ruiné  la  petite  épargne, 
englouti  une  grande  partie  des 
économies  du  petit  commerce  et 
dévoré  le  bas  de  laine  de  nombre 
de  modestes  cultivateurs.  » 

{La  Nation.) 

.(  Un  coup  qu'il  a  été  chipé,  il  a  bou- 
lotte toute  sa  can'e  avec  la  grande 
Agathe.  » 

—  FAIRE     DES     ÉCONOxMlES. 

Faire  sa  care,  sa  caret  le,  Mettre 
à  gauche.  Mettre  à  la  care. 

«  Avec  tout  l'aubert  qu'il  pouvait 
mettre  à  gauche,  ï  s'rait  aujord'hui 
tout  c'  qù'i'  y  a  d'  gandin.  » 

ÉCORCIIER.  Dépiauter. 

«  Il  ne  faut  pas  qu'il  fasse  le  malin, 
on  le  dépiautera  comme  un  lapin.  » 

ÉCOT.  Fade. 

«  On  irait  tous  ensemble  à  la  rigo- 
lade, mais  on  raquerait  chacun 
son  fade.  » 

—  PAYER  CHACUN  SON  ÉCOT. 

Faire  une  anglaise,  Fader,  Fal- 
inucher. 

<»  On  décida  de  faire  une  anglaise 
pour  payer  à  déjeuner  au  cama- 
rade; de  cette  façon,  la  collectivité 
du  secours  en  réduirait  à  rien  le 
sacrifice.  » 

[Le  Mol  d'ordre.) 

«  El  celui-ci.  gouailla  brusquement 
Uemi-Siphon  en  me  désignant  du 
doifft,  fade-t-il  avec  nous  ?  » 

„  _  Tu  falmuches  avec  nous  pour  un 
kil?  » 

ÉCOULEMEI^T.  Déyoulinage. 


a  Par  les  nuits  de  mauvais  temps,  il 
fallait  tendre  des  loques  au-dessus 
du  lit  afin  de  s'abriter  contre  le 
dégoulinage   des  eaux  de  pluie.   » 

ÉCOUTER.  Esgourder,  hocher. 
Piger,  Se  débrider  l'esgourde  ou 
les  loches,  les  cliquettes. 

«  —  Ton  conférencier,  i'  s'y  connaît, 
r  va  comme  ça,  en  pénard,  sans 
s'cousse,  comme  chez  lui,  et  on 
esgourde  quand  même.  >' 

«  —  Qu'est-c'  qu'i'  s'  passe  dans  la 
tôle  au  Frisé?  Loche  un  peu, 
Mélie.  » 

«  —  Débride  tes  cliquettes,  v'ià  la 
musique  qui  commence.  » 

«  —  P!.7e:-moi  ce  vacarme  de  per- 
ruches ;  on  se  croirait  chez  Mme  de 
Perdriavet.  >< 

(Jbi.>  Lurbaim.) 

ÉCRASER.  Écafouiller,  Ècarbouil- 
ler,  Écrabouiller,  Escacher  ou 
Écacher,  Escarbouiller,  Escra- 
bouiller,  Patafioler. 

Mais  i'  p;liss'  su'  I'  sol  mouillé, 

Caliin,  caiu 

Hu'  dia  :  Ilop  là  '. 
Mais  i'  gliss'  su'  1'  sol  mouillé. 
Crac  !  il  est  escrabouillé. 

(L.  Xanrok.) 

Rea,  moi,  j'  veux  qu'  Satan  m'  patafioU 
Si,  dans  ces  discours  empruntes, 
Gn'a  un  mot  qu'a  l'air  d'un  traité. 
Aussi,  j'  crois  ben  qu'on  s'  fout  d' ma  Qole. 
(Jkiu.n  Kictl'S.) 

—  ÉCRASER  AVEC  LES  PIEDS. 

Piler. 

Et  dans  Paris  gorgé  d'  troupiers 
—  Où  faut  ben  que  j'mèn'  ma  vadrouille  — 
(jn'aura  ben  vin^l  meillons  d'  prtsouilles 
Oui  vieudruut  m'y)i7e'/'  les  doiglsd'  pieds. 

(Id.) 

ÉCREVISSE  CUITE.  Cardinale. 

ÉCRIRE.  Brodancher,  liroder,  Ca- 
pir',  Graillonner,  Griffer,  Parler 
papier.  Triturer. 

«  —  Ça  peut  pas  être  moi  qu'aie  fait 
ce  bilieton-là,  dit-il  au  substitut. 
Je  ne  sais  pas  broder.  » 


i 


ÉCR  —  177 


Si  tu  capis*  aae  lazagne, 
Brodanche  eu  jars  pour  que  le  gas 
Qui  les  déboucle  à  la  canipagae, 
£n  la  friniaut,  a'eutrave  pas. 

«  C'est  lui  qui  parle  papier  pour  moi 
à  tuon  oncle.  » 

(ViDOCQ.) 

u  —  Triture  un  biff'ton  à  ta  doche 
pour  la  sonner  d'une  thune  ou 
deux.  » 

—  Dans  l'argot  des  gens  de 
lettres.  Pisseï'  de  la  copie. 
Pondre,  Torcher. 

1  Et  dire  qu'il  y  en  a  parmi  nous  qui 
se  résignent  à  pisser  par  jour  des 
cinq  cents  lignes  de  copie  pour 
arriver  à  se  sustenter  !  » 

(DCBOS.) 

<  Une  de  ces  dames,  qui  vient  de  ter- 
miner son  article,  exécute  une  rou- 
lade relentis33nte.  —  Cette  chère 
amie  est  comme  les  poules,  fait 
remarquer  une  rédactrice  :  elle 
chante  quand  elle  a  pondu.  » 

(JOISVILLE.) 

«  Et  l'on  fait  des  matchs  littéraires  : 
par  exemple,  à  qui  torch<n-a  le  plus 
vite  un  sonnet  impeccable.  » 
(Zes  i'-z-Arla.) 

—  ÉCRIRE  UNE  LETTRE.   Ba- 

billarder. 

-<  —  Si  tu  babillardes  au  frangin, 
dis-y  bonjour  pour  toute  la  tierce.  » 

ÉCRITOIKE.  Copine  '. 

ÉCRITl'RE.  Brodage  ou  Brodan- 
chage.  Cape  *,  Charibotage. 

«  Quelle  tronche  qu'il  aurait  faite  en 
dégottant  mon  charibotage.  » 

(0.  MirL^iBB.) 

—  ÉCRITURE  SECRÈTE.  Bro- 
dage à  l'eslorque  ou  à  l'estoc.  La 
cryptographie  est  fort  en  usage 
dans  le  monde  des  malfaiteurs  ; 
ils  emploient,  comme  les  diplo- 
mates, le  «  chiffre  »,  la  u  grille  » 
et  les  «  signes  ».  Le  brodage  à 
l'estorgue  se  fait  donc  de  mille 
et  mille  façons.  L'une  des  plus 
simples  et'  qui  offre  les  plus 
nombreuses  combinaisons  est 


ECR 

celle  dont  nous  donnons  ici  la 
clé.  On  trace  d'abord  un  X  puis 
deux  lignes  horizontales  cou- 
pées de  deux  perpendiculaires  : 
on  obtient  ainsi  13  cases  dans 
lesquelles  l'alphabet  est  disposé 
alors,  suivant  des  conventions 
spéciales,  deux  lettres  par  deux 
lettres  qui  prennent  dans  l'é- 
criture secrète  la  forme  de  la 
case  qui  les  renferme.  Selon 
que  cela  aura  été  convenu,  on 
mettra  un  point  ou  un  accent 
sur  l'une  des  deux  lettres,  soit 
celle  de  droite  ou  celle  de 
gauche.  Prenons  la  clé  suivante 
en  arrêtant  que  la  lettre  de 
gauche  sera  surmontée  d'un 
point  : 


BO 

CP 

DQ 

GT 

HU 

IV 

KX 

LY 

MZ 

Si  avec  cette  clé,  ou  toute  autre 
analogue,  on  emploie  l'argot 
jargonné  selon  les  régies  du  lar- 
gonji,  le  secret  devient  triple- 
ment impénétrable.  Exemple  : 
«  Donne-moi  quarante  francs  » 
se  dira  en  argot  :  File-moi  deux 
ciguës;  en  largonji  :  Lilfème 
loimic  leudé  ligcë  (V.  Jargon)  : 
ce  qui  donnera  en  cryptogra- 
phie : 


REROr  > 

ni>QLî> 


nj  E  FEU 

nE3iJ> 


Le  correspondant  emploie  pour 
ce  genre  d'écriture  le  papier 
quadrillé  qui  lui  facilite  l'exé- 
cutiou. 

—  EMPLOYÉ  AUX  ÉCRI- 
TURES. Escrime  (arg.  mili- 
taire). 

ÉCRIVAIS.  Bahillardeur,  Brodan- 
cheur.  Brodeur,  Buveur  ou  chieur 
d'encre,  Cnpon*,  Capou*,  Fafio- 
teur,  Graffignoux,  Griffcur. 

«  Il  était  ancien  maître  d'école  ;  et  i' 
s'avait  mis  brodeur  pour  les  bon* 

12 


biCll 


—   178  — 


EFF 


niches  et  les  lolos  qu'avaient  <à  ba- 
billarder  dans  leur  pat'lin.  » 

€e  que  les  Lenfivet.  les  Panadard  et 
les  Petdeloup  fournissent  annuelle- 
ment à  la  société  de  bureaucrates, 
de  nullités,  de  clneurs  d'encre, 
comme  on  dit  au  régiment,  de 
déclassés,  de  gens  propres  à  tout, 
c'est-à-dire  bons  à  rien,  est  incal- 
culable. » 

(HkCIOR   FnANCK.) 

—  ÉCRIVAIN      PUBLIC       en 

échope.  Brodancheur    ou   bro- 
deur en  cage. 

—  ÉCRIVAIN  JOURNALISTE, 
HOMME  DE  LETTRES.  Gen- 
deleltre,  Pisseur  de  copie. 

••  Nous  assistons  depuis  T830  à  ce 
spectacle  bizarre  et  facétieux  d'une 
Assemblée  formée  d'une  élite  litté- 
raire où  l'on  veut  bien  s'avouer 
avocat,  professeur,  gradé  de  docto- 
rat et  le  reste,  excepté  littérateur  ; 
ou,  tranchons  le  mot  :  gendeleltre.  » 

(Ë.  Bebgerat.) 

—  ÉCRIVAIN  BANAL,  OU  sans 
talent.  Cticheur,  Pompier. 

ÉCROUELLES.  Bonbons  anglais 
ou  fondants,  bonbons  à  liqueurs 
ou  siinpl.  Bonbons,  Urafjces,  Fon- 
dants. 

«  C'est  comme  ce  truc  qu'on  dit  qu' 
les  rois  guérissaient  les  bonbons  à 
liqueurs;  tucrois-t-y  que  j'  coupe?  » 

ECU,  Escale,  Châtie  *,  Grain  *,  Bou- 
gesme",  Busquin*. 

«  —  J'ai  raqué  mon  duc  une  escale  et 
c'est  pas  chérot.  » 

—  QUART  D'ECU.  Ca^fe  de  char- 
rue *. 

KCUELLE.  Crolle  *,  C'rone  *,  Crosle*, 
Salivergne  *,  Saliverne  *. 

KCUELLÉE.  Crollée*,  Cronée'. 

ÉCUKIE.  Gailloterie,  Gayoterie  ou 
Gaillonnerie. 

KDKEDON.  Douillet. 


«  —  Voyez-vous  ce  monsieur,  disait- 
elle  moqueuse;  il  lui  faut  des 
couettes  et  un  douillet  ;  boutez-lui 
aussi  une  bassinoire,  parbleu  !  et  il 
ne  cherchera  plus  femme  pour 
chauffer  sa  couche  en  hiver.  » 

EFFACER.  En  parlant  des  traces 
d'un  vol  :  Brûler  le  pégriot. 

EFFÉMIXÉ.  Chochotte,  Peaufin, 
Peau  fine. 

EFFET  à  payer.  Papier  à  douleur. 

—  FAIRE  DE  L'EFFET.  Avoir 
du  JUS,  Faire  ou  jeter  de  l  ai- 
mant. 

—  EFFETS.  Fringues,  Frusques. 
V.  Vêtement. 

EFFLAXQIÉ.  Désossé,  Sauve-la- 
(jraisse.  V.  Maigre. 

EFFOXDRE.AIEAT.   V.    Débâcle. 

EFFORT.  Coup  de  cul. 

«  —  Allons,  du  nerf!  encore  un  coup 
d'  cul  et  nous  y  s'rons.  » 

—  FAIRE  UN  EFFORT.  Souquer 
(arg.  des  marins). 

«  —  Allez,  ho!  souquons  ferme,  les 
gas  !  La  terre  est  proche.  » 

—  On  dit  d'un  ivrogne  qui 
lente  en  vain  de  se  lever, 
qu'il  Fait  un  appel  du  cul. 

«  Il  fit  trois  appels  du  cul  et,  déses- 
péré, retomba  sur  sa  chaise  en 
(lisant  au  cafetier  :  a  Donnrz-moi 
encore  une  chartreuse,...  j'atten- 
drai. » 

EFFRACTION.  Cassage,   Fsquiii- 

tement.  Prie-frac.  V.  Vol.  Voler, 
Voleur. 

EFFRAYER.  Coquer,  donner  ou 
foutre  le  llubard,  leftube,  lu  frousse, 
le  taf,  le  trac,  la  trouillCy  elc. 
V.  Peur. 

EFFROXTÉ.  Entrant'. 

EFFRONTÉ.1IE.\T.  A  la  tête  du 
camp  ou  simpl.  A  la  tête. 


EFF 


179  — 


ÉGR 


»  Sans  s'égnauler,  l'  mec,  i'  vous  sort 
ça.  à  la  tête;  tant  pire  pour  ceusses 
qu'est  pas  contents.  » 

EFFRONTERIE,    Culot.    V.    Au 
dace. 

'  —  Alors  vous  prétendez  interdire 
aux  gens  de  transporter  certains 
colis,  vous  !  Eh  bien,  vous  ne  man- 
quez pas  de  culot  par  exemple  !  » 

(G.    AuBIOL.) 

ÉGAL,  de  même  valeur,  de  même 
qualité.  Kif,  Kif-kif.  V.  Analogue. 

—  ÇA  M'EST  ÉGAL.  Ça  m'est 
éqwangte,  équidistant,  équila- 
iéral,  équipoUent.  Ça  m'est  in- 
férieur. Ça  m'indiffère,  Je  m'en 
fou".  Je  m'en  tamponne  ou  je 
m'en  bats  l'œil,  le  coquillard,  les 
flancs,  l'orbite. 

<(  Nièce  ou  cousine  ou  sœur,  comme 
vous  voudrez  l'interpeller,  ça  m'est 
équilaléral...  Du  moment"  que  la 
particulière  du  curé  n'est  pas  née 
native  de  la  région  administrée  par 
votre  serviteur,  nous  nous  en  bat- 
Ions  l'œil,  militairement  parlant.  » 

(HeCTOB  FiUKCE.) 

Critiquez,  ne  critiquez  pas... 
Pourvu  qu'il  fasse  son  afTaire 
Et  qu'à  l'heure  il  ait  ses  repas, 
Ce  reste  ici-bas  Vindiffére. 

(Briollst.) 

J'  mijot'  dans  mon  indifférence  : 
Dites  noir,  dites  rou^e  ou  blanc, 
Moi,jen"disrien —  c'est  bien  plus  franc;  — 
Criez  :  Viv'  le  Roi!  Viv'  la  France! 
Viv'  la  Prusse!  Engueulez-vous  tous... 
J'm'en  fous! 

(P.  Paii.l«tte.) 

ÉGARER.  Involontairement  : 
Paumer.  V.  Perdre. 

«  La  môme  chiallait  comme  une 
wallace  d'avoir  paumé  son  mor- 
lingue.  » 


-    Volontairement 
V.  Abandonner. 


Semer. 


ÉGAYER.  Faire  boyaufer,  gondoler, 
rigoler,  tordre,  etc.  V.  S'amuser. 

—  S'ÉGAYER   par    la   boisson. 
S'émérillonner. 

ÉGLISE.  Antaffe,  Antiffe,  Antiffle, 
Antonne,  Cavée*,  Chique*,  En- 
taffe,  Entiffe,  Entiffle,  Entonne, 
Petit  bocson,  Priante,  Ratiche, 
Rampante. 

Au  matin,  quand  nous  nous  levons. 
J'aime  la  croûte  de  pirfoDd, 
Dans  les  antonnes  trimardons 
Ou  au  creui  de  ces  ratichons  ! 

[Ronde  argotique.) 

«  Si  tous  les  curés  s'  mett'  à  dériper, 
faudra  boucler  les  priantes.  » 

'<■  La  gueuse  ne  quittait  pas  le  petit 
bocson.  .Matin,  soir,  on  la  voyait  se 
pâmer  devant  les  autels,  guignant 
de  l'œil  le  curé  et  ses  vicaires.  » 
{Les  Propos  du  Commandeur .) 

—  GEXS    D'ÉGLISE.     Vermine 
danlonne. 

ÉGOÏSME.  Taupage*. 

ÉGOÏSTE.  Taupiei'*. 

ÉGORGER.  Faire  un  colback.  Faire 
au  kik  ou  au  kiki.  Faire  le  coup 
du  cornet.  V.  Gorge. 

«  Et,  comme  la  vioque  poussait  d' 
rharmone,  le  Jlat'lot  l'a  faite  au 
kiki.  » 

«  L'assassin  avait  fait  ce  qu'on 
appelle  le  coup  du  cornet.  Il  avait 
égorgé  les  trois  femmes  avec  une 
science  de  boucher.  » 

(GOSOD.) 

ÉGOUT.  Foi'ét  de  Mont-Rubin  *. 


Comme  les  gonzesses  commençaient 
à  nous  courir,  on  a  pris  par  des 
rues  qu'a  connaissaient  pas  et  on 
les  a  s'mées  en  Tsant  l'adja  dar- 
dare.  » 


ÉGOUTIERS    (LES) 

cavalerie. 


La  grosse 


ÉGRATIGIVER.  Grafpgner  (argot 
des  enfants,  passé  aujourd'hui 
dans  la  langue),  Grigner. 

—  S'ÉGRATIGNER.  Se  chaffou- 
rer. 

ÉGRATIGIVt'RË.  Grigne. 


ÉGR 


—  180  — 


ËLÉ 


«  Elle  s'est  mise  en  rage  et  lui  a  fait 
des  grignes  plein  la  figure.  « 

ÉGRILLARD.  Corsé. 

a  _  Vous  avez  vu  la  revue  des  Varié- 
tés :  elle  est  corsée,  hein?  » 

ÉLÉGANCE.  Chien,  Copurchisme, 
Jus,  PschiUterie,  Stnart,  Vlan, 
Zinc. 

«  Les  gommeux  anglais  vont  adopter 
le  bracelet.  Ce  sera  bientôt  le  der- 
nier cri  du  copurchisme.  » 

{La  Nation.) 

«  Voici,  d'après  un  confrère,  grand 
docteur  es  pschutlerie,  de  quelle 
manière  un  homme  à  la  mode  doit 
être  vêtu  en  lan  de  grâce  84  :...  » 

(Alexandre  Hepp.) 

«  Une  toilette  pourrie  de  zinc  et  per- 
sillée de  chien.  » 

[La  Vie  Parisienne.) 

«  Si  tu  voyais  ma  nouvelle  conquête; 
elle  vous  a  un  .;ms!  Toilette  épatante, 
chapeau  épatàrouflant  signé  Virot! 
Du  dernier  l'/an,  quoi!  » 

Sors-tu  des  créatures 
Dans  de  l)elles  voilures 
D'un  shiart  étincelaul? 
C'est  que  tu  as  des  rentes 
Eu  tous  cas  apparentes, 
Ou,  que  lu  fais  fcnil)Iant... 

(Raoul  Fonchon.j 

ÉLÉGANT,  adj.  Ah,  Bécarre,  Chic, 
Fadiird*,  Fiscal',  Flambard*, 
Galbeux,  Gandin,  Hurf,  Juteux, 
Pschult,  Smart,  Smartcux,  Smar- 
tif.  Snob,  Vrf,  Vlan,  X.  V.  Beau. 

«  —  T'es  rien  hurf  aujourd'hui,  tu 
vas  donc  à  la  noce?  » 

J'  suis  juteux,  irrésistible  ! 
P\us  juteux  n'est  pas  possible. 

«  Ils  trouvent,  ces  jeunes  gens,  qu'il 
est  autrement  psckult  d'aller  pren- 
dre des  glaces  chez  Latinville  ou 
chez  Gagé.  » 

Su'  r  boul'ïard 
Ils  tont  d'uD  pas  fli^marJ 
Et  trouveut  ça  très  tmart. 

[\..  DE  Bcncv.) 

«  On  donne  aujourd'hui  la  poignée 
de  main  en  élevant  le  coude  à  hau- 


teur de  l'épaule  ;  et  l'on  assure  que- 
c'est  très  smarlif.  » 

Si  tu  veux,  prenons  un  fiacre 
Vert  comme  un  chant  de  hautl>ois. 
Nous  ferons  le  simulacre 
Des  gens  urf  qui  vont  au  Bois. 

(Ladbekt  Tailhaoe.) 

«  —  Vous  savez  bien,  mon  cher,  qu'il' 
n'y  a  plus  que  les  commis  qui  por- 
tent le  plastron  empesé.  Adoptez 
donc  la  chemise  molle;  c'est  plus 
vlan  et  plus  pratique.  » 

—  Les  Saints-Cyriens  disent 
Dahuté. 

—  Subs.  Les  termes  pour  dési- 
gner les  Élégants  changent 
avec  la  mode.  Nous  les  men- 
tionnons ici  à  titre  de  curio- 
sité,en  les  plaçant  dans  leur 
ordre  chronologique  ;  Petit^ 
maître.  Muguet,  lioué.  Mer- 
veilleux, Muscadin,  Incroya- 
ble, Mirliflor,  Agréable,  Lion, 
Lionceau,  Luisant,  Daim.^ 
Pommadin,  Fionneur,  Fleur 
des  pois.  Gant-jaune,  Gaiidin, 
Cocodès,  Col-cassé,  Plastron- 
neur,  Crevé,  Petit  crevé,  Pois- 
seux, Gâteux,  Gluant,  Hui- 
leux, Psitt, Gommeux,  Aminci,. 
Boudiné,  Petit  Gras,  Petit 
verni.  Vibrion,  Grelotteux, 
Pur,  Copurchic,  Ah,  Ha,  Bé- 
carre, Genreux,  Gilet  à  cœur, 
Vlan,  Tchink,  Tchock,  Fin  de 
siècle,  Fin  de  globe,  Gratiné, 
Pschutteux,  Snob,  Juteux, 
Smart,  Smurteux.  La  fenune- 
élégante,  du  monde  de  la 
galanlorie,  est  appelée  suc- 
cessivement :  l'etite  mai- 
tresse,  Ma'veilleuse,  Mut'Ca- 
dine.  Lionne,  Biche,  Cocotte, 
Cocodette,  Crevette,  Poisseuse. 
Huileuse,  Gommeuse,  Gen- 
reuse,  Pschutteuse,  Juteuse, 
Smartcuseci  Snobinette.  Celle 
dernière  expression  désigne 
également  les  précieuses  de 
nos  jours. 


ÉLÉ 


—  181  — 


ÉLÉ 


-Jeune,  besiu, peiit-maitre,  il  court  de  Heurs  en 
Prenant  et  quittantles  plus  belles,     [fleurs 
(La  Fontaike.) 

Ne  \oudriez-vous  point,  dis-je,  sur  ces  matières 
4)eT0sjeunes  muguets  m'inspirerles  manières? 

(MoLlÈRK.) 

«  Les  muscadins  ont  été  remplacés 
par  les  incroyables.  C'était  particu- 
lièrement à  eux  que  les  anarchistes 
révolutionnaires  avaient  déclaré 
une  guerre  d'extermination.  Par- 
lait-on sans  jurer,  sans  faire  de 
5olécismes,  ou  était  un  muscadin. 
Les  femmes  étaient  aussi  appelées 
muscadines  lorsqu'elles  ne  sentaient 
pas  l'ail  ou  l'eau-de-vie.  » 

(Beschereli.i.) 

«  Ces  favoris  de  la  mode  appelés 
roués  sons  la  Régence,  merveilleux 
sous  Louis  XV,  mirliflores  sous 
Louis  XVI,  incroyables  sous  le  Di- 
rectoire, agréables  sous  l'Empire, 
étaient-ils  inférieurs  aux  lions  de 
nos  jours?  » 

(Sophie  Gay.) 

«  Jetez  ces  anges  sur  le  bitume  à  la 
merci  des  pommadins.  » 

(MlCBU.) 

«  Le  fionneur  possède  une  glace, 
huile  antique,  pommade  du  lion  et 
cire  a  moustaches.  » 

(Bertall.) 

«  Jadis,  on  l'avait  surnommé  Fleur- 
des- l'ois,  parce  qu'il  était  dans  sa 
mise  et  son  allure  d'une  recherche 
«t  d'une  prétention  qui  tiraient  les 
regards.  » 

(MONTÊGCT.) 

«  Les  cocod^s  et  les  petits  crevés  de 
l'époque,  successeurs  des  lions,  des 
daims  et  des  gants-jaunes,  qui  re- 
présentaient alors  la  classe  des  élé- 
gants, n'étaient  que  d'afl'reux  bons- 
hommes étiolés.  » 

(0.    UZAKXE.) 

«  Le  cocodés  apparut  sur  l'asphalte 
parisien  vers  1863...  Le  petit  crevé 
date  de  1869;...  il  portait  la  raie  au 
milieu  et  deux  petites  coques  pla- 
quées au  cosmétique  sur  le  front. 
Le  (jommeux  est,  prétend-on,  l'an- 
cien petit  crevé  qui  obséda  tellement 
-ses  amis  du  récit  de  ses  campagnes 
•que   ceux-ci   le  comparèrent  à  la 


gomme  qui  colle  et  dont  on  ne 
peut  se  dépêtrer...  Le  poisseux  a 
vécu  ce  que  vivent  les  roses.  Puis, 
comnoe  en  souvenir  de  la  guerre, 
il  avait  conservé  la  capote  militaire, 
qui  sur  son  dos  civil  paraissait  un 
vêtement  d'hôpital,  il  devint  :  le 
gâteux....  Tout  à  coup,  la  chrysa- 
lide sort  de  son  cocon  gâteux  et 
apparaît  le  boudiné  emprisonné 
dans  des  vêtements  trop  étroits, 
trop  courts  et  atteignant  les  der- 
nières limites  du  collant...  L'ne 
variété  de  boudin,  peut-être  de 
seconde  qualité,  reçoit  un  nom  par- 
ticulier :  le  petit  gras,  auquel  suc- 
céda le  vibrion,  qui  s'eÉfaça  à  son 
tour  devant  le  grelolleux.  » 

(Le  Courrier  de  Yaugelas.) 

«  Le  curé,  solide  gaillard  et  superbe 
luron,  tentait  fort  les  filles  du  vil- 
lage et,  certes,  pour  les  bonnes 
bouches  et  surtout  pour  la  grosse 
cousine,  il  valait  mieux  que  le 
mièvre  col-cassé.  » 

(Les  Propos  du  Commandeur.) 

«  Vous  ignorez  complètement  que  de 
ne  pas  mettre  de  pardessus  cons- 
titue actuellement  ce  que  nous 
appelons  être  pur.  » 

{L  Événement.) 

c<  Le  bal  des  canotiers  de  Bougival 
promet  d'être  très  brillant  ce  soir, 
car  une  bande  de  copurchics  doit 
l'envahir,  en  compagnie  de  quelques 
horizontales  haut  cotées.  » 

(Gil  Blas.) 

(«  Il  dépassait  le  but,  devenant  frin- 
gant et  coquet,  abusant  outrageu- 
sement des  cosmétiques  et  des  coups 
de  fer  au  chapeau  et  à  la  mous- 
tache,innovant  des  cravates  inouïes, 
bouleversant  l'armoire  aux  che- 
mises et  s'intitulant  boudiné  et  fin 
de  siècle.  » 

(M ABC  Aiirossi.) 

«  Ils  savent  que,  dans  ce  décor  pour 
attirer  les  snobs,  ils  trouveront 
aussi  des  compagnons.  » 

(Gustave  Geffroï.) 

«  Le  fils  d'un  membre  de  l'Institut, 
malin,  rusé,  cotillonneur,  smart, 
légionnaire  depuis  six  mois,  et 
s'ennuyant  à  pivoter  sur  la  même 
place  d'armes  entre  quatre  nègres- 


ÉLÉ 


—  182  — 


ÉLÈ 


ses  et  deux  badauds  espagnols, 
entre  à  l'infirmerie,  les  yeux  «  faits  » 
et  le  teint  vert-pomme.  » 

(G.    U'ESPARDÈ».) 

«  Je  vis  entrer  un  long  et  maigre 
jeune  homme  dans  un  complet 
demi-saison,  étriqué  de  la  poitrine 
et  des  flancs,  portant  la  savate 
anglaise  pointue  grossièrement  ver- 
nie, adoptée  par  nos  pschutteux 
et  qui  semblait  plus  longue  en- 
core en  sortant  du  pantalon  très 
court  taillé  en  fourreau  de  para- 
pluie... :  en  un  mot  le  type  rêvé 
par  la  gommeiise.  » 

(Le  Vollaire.) 

«  A  côté  de  lui,  Amaury  représente 
un  pschulteux  du  dernier  vlan,  tout 
ce  qu'il  y  a  de  plus  ali  !  » 

{Le  Figaro.) 

„  —  A  propos,  chère  madame,  vous 
savez  qu'on  ne  dit  plus  pscliutl,  ni 
vlan,  ni  alt\...  on  dit  tchiuk.  » 

(0.  Fbuillet.) 

«  La  cocodelle  est  le  type  féminin  du 
second  Empire  comme  la  merveil- 
leuse le  fut  du  Directoire  et  la 
lionne  de  la  monarchie  de  Juillet.  » 

(LoRÉOAN    LaHCUBY.) 

«  CocoUe  ce  n'est  pas  mal,  mais 
chanteuse  c'est  mieux,  n'est-ce 
pas?  » 

(PoJIPOS.) 

«  Les  biches  pullulent  sur  les  trot- 
toirs des  grandes  villes.  >- 

{W  GitÊGOinE.) 

—  L'élégant  en  tenue  de  cé- 
rémonie se  nomme  Habit 
ou  Hal'it  noir;  en  demi-cé- 
rémonie, ce  n'est  plus  qu'un 
Smoking. 

«  Casino  de  Paris,  dans  une  loge, 
trois  fiaOils  noirs;  ils  causent.  » 

(Kaitif  de  la   BbKTOH.M!.) 

«  Venaient  ensuite  quelques  habils 
de  Londres,  boutonnières  fleuries 
d'orchidées,  faces  soigneusement 
rasées,  aux  gras  cheveux  fluides  et 
aux  raies  impeccables.  » 

(JkAN    LoHRAn.) 

«  Deux  smokings  fleuris  d'œillets 
blancs  les  accompagnent.  » 

(lo.) 


—  Le  monde  élégant  est  a[»- 
pelé  Crème,  Plan,  Gomme, 
Haute  gomme.  Gratin,  High 
life,  Monde  chic,  Monde  sélect. 
Poisse,  Pschutt,  Vlan;  ceux 
qui  le  composent  sont  du 
Dernier  bateau,  du  Dernier 
cri,  de  la  Dernière  sircne. 

«  Ce  n'étaient  que  boulevardiers  en 
habit  noir,  cravate  blanche,  fleur  à 
la  boutonnière;  une  fois  par  se- 
maine tenait  là  ses  assises  le  chic, 
le  copurchic,  le  gratin,  le  vlan,  le 
flan.  » 

{Le  Journal.) 

«  L'automobile  est  comme  une  rou- 
lotte de  high  life  et  nous  voici,  nous 
aussi,  devenus  des  nomades.  » 

(J.   Cl.ABETlï.) 

«  Et  Raimond,   quel  entrain,  quelle 
jeunesse!    Il    flgure    le    chauffeur 
d'automobiles    dernière    sirène.    » 
(Ablequih.) 

«  Former  des  jeunes  filles  suffisam- 
ment instruites,  mais  moins  sa- 
vantes que  sensées,  de  goûts  simple» 
et  de  mœurs  irréprochables;  ne 
recruter  ces  enfants  que  dans  des 
familles  honnêtes,  bourgeoises,  si 
l'on  veut,  d'antiques  préjugés,  igno- 
rant le  pschult,  le  vlan,  la  gomme, 
la  poisse,  le  bécarre...  » 

(Al.BBRT   Cl¥.) 

ÉLÈVE.  Bahutien,  Potachr,  Pota- 
chien.  On  orlhographiail  autre- 
fois Po(-à-c/j  «en*. 

—  ÉLÈVE  DE  L'ÉCOLE  VÉTÉ- 
RINAIliE  D'AI.IOHT.  Ecor- 
cheur. 

—  ÉLÈVE  «ES  ÉCOLES  CHRÉ- 
TIENNES. Coin,  Coinc. 

—  ÉLÈVE  DES  ÉCOLES  LAÏ- 
QUES. La:ic. 

—  ÉLÈVE    DE  PHILOSOPHIE. 

Philo. 

—  ÉLÈVE    DE    RHÉTOllIQCE. 

nhélo. 

—  ÉLÈVE  DE  MATHÉ.MA- 
TIQUES  SPÉCIALES.  Taupin. 


ÉLÈ 


—  183  — 


ÉLÈ 


«  Le  simple  taupin,  le  candidat  qui 
se_  présente  à  la  colle  d'admission  à 
l'École  Polytechnique,  possède  déjà 
des   connaissances    supérieures.    » 

(La   BÉDOLUtBE.) 

—  ÉLÈVE  QUI  VA  DE  COLLÈGE 
EN  COLLÈGE.  BahtUeur. 

«  Le  capitaine,  plutôt  que  de  mettre 
Edouard  à  La  Flèche,  avait  cédé 
aux  prières  de  la  mère  et  fait  de  cet 
enfant,  déjà  paresseux,  un  bahuteùr 
qui  changeait  de  pension  chaque 
fois  que  le  régiment  changeait  de 
garnison.  » 

(G.  Hebbibt.) 

—  ANCIENS  ÉLÈVES  D'UNE 
MÊME  INSTITUTION.  Laba- 
dens.  V.  Camarade. 

—  ÉLÈVE  DU  PRVT.ANÉE  DE 
LA  FLÈCHE.  Brutium. 

—  ÉLÈVE  ASPIRANT  A  SAINT- 

CYR.  Cornichon.  Volaille. 


—     ÉLÈVE      DE 

CyrarJ. 


SAINT-CYR. 


—  De   première    année.    Melon, 
Conscrit,  Petit  Co. 

—  Cavalier.  Fine  basane. 

—  De  seconde  année.  Ancien. 

—  Non  gradé.  Fine  galette. 

—  Élève  étranger.  Crocodile. 

a  Connaissez-vous  une  spirituelle  ca- 
ricature de  Draner,  dans  laquelle 
un  saint-cyrien  imberbe,  un  vrai 
melon,  murmure  mélancolique- 
ment, en  cirant  ses  bottes  maculées 
de  boue  : 

—  Avoir  cent  mille  livres  de  rentes, 
descendre  des  croisades  et  cirer 
ses  bottes  !  Enfin,  papa  m'a  dit  : 
Noblesse  oblige  !  » 

(Rs.'if  Maizebot.) 

Fanatisez  à  l'exercice 
Devant  l'ancien  qui  tous  inslrnit. 
Sans  quoi  U  salle  de  police. 
Melons,  vons  atleod  ceUe  nuit. 
(  Vieille  chanson  de  Saint-Ci/r.} 

«  L'an  prochain  nous  désirons  re- 
nouer des  relations  avec  les  élèves 
officiers  des  grandes  écoles,  les  invi- 


ter à  ces  réunions,  fonder  un  groupe 
d'-l'etungroupedeCyrard*..,  » 
(Carls  R<xderkh.) 

a  Et,  lorsque  je  prends  l'aigle,  moi 
le  culot  du  régiment,  qui  n'ai  pas. 
trois  poils  de  moustache,  qui  porte 
encore  mon  pantalon  à  bande  bleue 
de  fine  galette,  je  me  sens  ragail- 
lardi comme  si  je  venais  de  boire- 
quelque  longue  lampée  de  vieille- 
eau-de-vie.  » 

(R.  Maiziboy.) 

«  Dans  son  étroite  cellule  du  vieif 
«  Ours  »  de  Saint-Cyr,  Tissac  se 
morfondait...  Tous  les  petits  cos 
étaient  partis  depuis  quinze  jours, 
et  lui  restait  là,  seul,  prisonnier.  • 

(F.  Dacbe.) 

—  ÉLÈVE  DE  L'ÉCOLE  POLY- 
TECHNIQUE. Pipo,  X. 

—  De    première   année.    Cocon^ 
Conscrard,  Conscrit. 

—  De  seconde  année.  Ancien. 

—  Gradé.  Crotal. 

—  Étranger  externe.  Constante. 

«  Il  avait  vraiment  belle  allure  sou» 
son  chapeau  de  pipo  flambant  neuf, 
notre  jeune  cocon.  » 

(Le  Gaulois.) 

«  Pourtant  un  noyau  considérable 
demeura  à  Paris.  Autour  de  quel- 
ques anciens  X  s'étaient  groupés 
des  étudiants  et  des  séminaristes.  » 

(Cable  Rceoebir.) 

'»  Le  conscrard  ne  devient  conscrit 
qu'après  avoir  subi  les  épreuves  de 
l'absorption,  du  bahutage,  suivant 
l'expression  moderne,  après  avoir 
passé  devant  la  commi?s,  et  avoir 
entendu  la  lecture  de  sa  cote  sur 
l'estrade  le  jour  de  la  séance  de» 
cotes.  Jusque-là,  il  a  été  absorbé, 
bahuté,  basculé,  en  un  mot  brimé 
par  les  anciens.  » 

(Albsrt  LévY  et  G.  Pwet.) 

«  L'administration  a  conservé  aux 
crotaux  le  titre  de  chefs  de  salle; 
c'est  à  eux  qu'elle  s'adresse  lors- 
qu'elle a  des  communications  géné- 
rales à  faire  aux  élèves.  » 


ÉLÈ 


—  184  — 


ÉLÉ 


•  Far  extension,  on  donne  le  nom  ile 
constante  à  l'élève  qui  fréquente 
une  autre  salle  que  la  sienne.  » 

UM 

—  ÉLÈVE  DE  L'ÉCOLE  CEN- 
TRALE des  Arts  et  manufac- 
tures. Central. 

—  De  première  année.  Bizuth. 

—  De  seconde  année.  Carré. 

—  De  troisième  année.  Citbe. 

—  De  dernière  année.  Bicarré, 
Archicube. 

«  Dans  la  salle  se  pressaient  les 
parents,  les  amis  et  les  professeurs 
des  centraux  venus  avec  la  ferme 
intention  d'applaudir  —  enfin  sur 
leurvraie  scène—  les  jeunes  cubes 
en  activité.  » 

[La  Nation.) 

—  ÉLÈVE  I>E  L'ÉCOLE  NOR- 
MALE. Normalien. 

—  De  seconde  année.  Cube. 

—  De  dernière  année.  Archicube. 

—  Premier  de  section.  Cacique. 

'<  Ce  que  mon  archicube  Francisque 
Sarcey  nous  disait  et  nous  dit 
encore  depuis  trois  mois,  c'est  ceci  : 

2ue  les  précautions  imposées  aux 
irecleurs  de  théâtre  pour  préve- 
nir les  incendies  ne  sont  qu'une 
plaisanterie  énorme...  » 

(J.   MONTIT.) 

..  C'était  le  temps  où  Taine  était  un 
cacique,  c'est  à-dire  le  preu)icr  de 
sa  section  à  l'École  normale.  » 

(D'AlDK.IEH.) 

—  ÉLÈVE  DE  L'ÉCOLE  DE 
CHinURGIE     MILITAIRE. 

Toubid. 

—  De  première  année.  Embryon, 
Fœtus. 

«  Sur  le  couvre-pied  du  lit  conjugal, 
bien  en  vue  avec  son  galon  doré  et 
son  velours  grenat,  se  trouvait  le 
képi  d'un  élève  du  Val-de-Grâce. 

M.  G...  vit  dans  ce  couvre-chef 
ce  qu'il  fallait  y  voir  :  la  présence 
chez  lui  d'un  toubid  àonl  les  cousul- 
tatioDi^,  si  elles  étaient  agréables  à 


.sa  femme,  ne  pouvaient  être  que 
désastreuses    pour    son    honneur, 

à  lui.  » 

{Le  Journal.) 

—  ÉLÈVE  DE  LÉCOLE  NA- 
VALE. Flollard. 

—  Du  vaisseau  école.  Bordache. 

—  De  première  année.  Fislaille, 
Fis  toi. 

«  Le  plus  illustre  des  antiques  flot- 
tards  est  l'amiral  Courbet.  » 

(A.  Lbvy  el  G.   l'iNEr.) 

-(  Telles  sont  les  gaietés  du  bord  qui 
n'empêchent  pas  nos  fistots  de  de- 
venir plus  tard  de  brillants  et 
savants  officiers  de  marine.  » 

(Hector  Kbancb.^ 

«  Le  n  Borda  »,  d'où  le  surnom  6or- 
dache  donné  aux  élèves  de  lEcole 
Navale,  est  un  ancien  vaisseau  de 
li^ne  hors  de  service.  » 

(ID.) 

—  ÉLÈVE  DE  L'ÉCOLE  FORES- 
TIÈRE de  Nancy.  Fayot. 

«  Chaque  année,  le  lundi  de  Pâques, 
les  A'  reçoivent  les  fagots,  alors  à 
Paris,  dans  un  restaurant  du  bou- 
levard. En  février,  les  À'  sont  reçus 
à  Nancy.   » 

(A.  U.yy  el  G.  Pi.nf.t.) 

—  ÉLÈVE  DU  COLLÈGE 
SALNTE-BARRl-;.  Barbiste. 

—  ÉLÈVE  DU  LYCÉE  SAINT- 
LOUIS.  Ludoviciste. 

—  ÉLÈVE  DES  RR.  PP.  Moi- 
nillon,  Po.stard.  Cette  dernière 
expression  s'applique  plus  spé- 
cialement aux  élèves  des  Jé- 
suites de  la  rue  Lhomoud, 
autrefois  rue  des  Postes. 

—  ÉLÈVE  CAPORAL,  ÉLÈVE 
BRIGADIER.  Êlive  cabot, 
Élève  nuirlyr. 

—  Les  Élèves  de  province  por- 
tent ordinairement  le  nom 
des  hahitanls  de  la  ville  où 
est  située  leur  écolo  :  ceux 
de  Saumur  s'appellent  les 
Saumurois  ;  ceux  de  ChAlons, 
les  Chalormais;  ceux  de  l'É- 


ÉLE 


—  185  — 


EMB 


cole  militaire  de  Saint- 
Maixent,  les  Maxentais,  etc., 
etc.  V.  École. 

ÉLEVÉ  (BIE.X).  Commif.  V.  Dis- 
tingué. 

—  MAL  t^LiEVt.  Pignon f.  V.  Gros- 
sier. 

ELLE.  A,  Al,  Allé,  Sézière,  Sézig, 
Sézigo,  Sézigtie,  Sézingard,  Son 
gnasse,son  gnère,  son  gniasse,  son 
gnière,  son  nière,  son  orgue,  sa 
poire. 

Gy  ?  Pas  la  pein'  d'èt'  si  gironde  I 
Alors,  la  doch'.  tu  la  eob'  pas  ? 
Faut  qu'ai'  torlor".  Nib'  dans  l'  cabas. 
Qui  qu'a  massé  pou'  t'  foui'  au  monde? 

(J.    RlCHEPIN.) 

Ma  raistonn',  c'est  pas  un  outil 
Qu'en  met  à  la  car"  pour  son  gnère  ; 
C'est  gandin,  aimabe,  et  gentil  : 
Aile  est  fixé'  su'  la  magnère 
Dont  que  j'  veux  qu'  sézig  fass'  son  truc. 
Et  qu'o  plume  avec  un  joueur  d'orgue 
Ou  ben  qu'a  s'envoye  un  grand  duc 
A  oonser*"  que  lâp'  pour  son  orgue. 
(L.  DE  Bekcy.) 

ÉLOGE.  Pommade. 

«  Je  me  méfie  toujours  d'un  type  qui 
me  passe  de  la  pommade  sans  me 
connaître.  » 

—  ÉLOGE   3IAL.VDROIT.   Pavé. 

•  On  appelle  réclame  pavé  un  éloge 
ridicule  inséré  dans  un  journal 
par  un  ami  maladroit  ou  par  un 
nabile  ennemi,  qui  attire  l'atteu- 
tion  sur  vous  en  vous  assommant.  » 

(IlEcron  France.) 

ÉLOIGXER  (S).  V.  S'en  aller. 
ÉLOQUENCE.    Jactance,   Jaspin. 

J'ai  bien  qiifqu'  part  un  camerluche 
Qu'est  dab  dans  la  laglstral'muche. 
Son  jaspin  esbloqu'  les  badauds. 

(J.    KlCHEPIN.) 

ÉLOQUENT.  Qui  a  de  la  jactance, 
du  jaspin . 

ÉLUDER.  V.  Éviter. 

ÉMAILLÉ.  Persillé  *. 

EMBALLAGE.  En/laquage.  V.  Sac. 


EMBALLER.  Embaluchonner,  En- 
flaquer.  V.  Boutique. 

«  —  Allons,  lio!   enibaluchonne  tout 
le  saint-frusquin  et  détalons...  » 

EMBALLEUR.    Boitssin    (jeu    de 
mot). 

EMBARCATION.     Flottante.    V. 
Bateau. 

EMBARRAS.    Avaro,    Cambouis^ 
Chantier  *,  Mélasse,  Pétrin. 

—  Dans  le  sens  de  Pédanterie. 
Crânage,  Crânottage,  Cros- 
sage.  Crosse,  Crosson. 

—  FAIRE     DES     EMBARRAS. 

Crâner,  Crânolter,  Croire  que 
c'est  arrivé,  Crosser,  Épater  ou 
vouloir  épater  le  monde,  Es- 
brouffer.  Faire  de  l'aimant,  du 
ou  des  chichis,  des  emballes,  de 
l'épate,  de  Pesbrou/fe,  du  foin, 
de  Vliidle,  des  magnes,  de  la 
mousse,  du  patlas,  de  la  pose  ou 
Le  faire  à  la  pose,  Faire  du  suif, 
du  tralala,  du  vent,  du  zeph. 
Faire  sa  chicorée,  sa  gueule,  sa 
merde,  sa  poire,  sa  poussière, 
sa  soupière.  Jeter  de  Paimant, 
Plastronner,  Poitriner,  Ponti- 
fier, Se  enter.  Se  gober,  S'ima- 
giner avoir  chié  la  colonne, 
C obélisque,  la  tour  Eiffel,  etc.. 
Se  pousser  du  col.  Se  rencarrer. 

«■  —  Vous,  par  exemple,  hé!  là-bas. 
ma  grosse  boulotte,  qu'on  dirait  un 
pot  à  tabac,  pourquoi  faire  des 
magnes,  vous  qu'êtes  loin  d'être 
jolie,  jolie?  » 

(Trcblot.) 

un  autre  eût  fait  sa  poire. 

Mais  lui,  dans  sa  grandeur,  sut  rester  généreux. 
(P.  Paillette.) 

Ça  s'en  fout.,,  et  ça  fait  iin  foin  !..  • 
l.eux  gonzess's  aus.>i  fait  sa  merde. 
Ah  !  si  j'en  t'nais  eun'  dan'  un  coin!... 
Ma  gosse,  à  moi,  c'est  euo'  gironde. 
Mais  a  cran'  pas  comm'  ces  fenim's-là. 
D'ailleurs,  faut  qu'a  parle  à  tout  1'  monde 
Pisque  c'est  1'  métier  qui  veut  ça. 
(A.  B.) 

Tu  fais  ta  poire  et  ta  Sophie 
Pass'  que  l'es  quasi  an  D'mi-Guieu. 
(Jehan  Rictus.) 


EMB  —  186  — 


EMB 


Non,  mais,  pig'-moi  ça!...  C'est  crevant!... 
Ça  fait  d'  la  mousa',  ça  fuit  du  vent  '.... 
(L.  Di  Bercy.) 

—  FAISEUR  D'EMBARRAS.  Crâ- 
neur, Grosseur,  Crossoîi  (des 
deux  genres),  Epaleur,  Esbrouf- 
feur,  Poseur. 

—  ÊTRE    DANS  L'EMBARRAS. 

Lire  dans  la  merde,  dans  la 
mouise,  dans  la  mousse,  etc. 
V.  Misère. 

—  SE     TIRER     D'EMBARRAS. 

Se  désenflaquer,  Se  démerder. 

«  —  Laissez-le  faire,  il  se  démerdera 
bien  tout  seul.  » 

EMBARRASSANT.  V.Ennuyeux, 
Importun. 

EMBARRASSÉ.  Escareur  '. 

EMBARRASSER.  Coller  ou  Col- 
ler sous  bande,  Emberlificoter, 
Emberlucoquer  ou  Emberluer , 
Embistrouiller,  Enchariboter. 

«  Oh  I  il  est  dur  à  vivre,  ce  siècle, 
très  dur,  mais  qu'il  est  clair,  ou  du 
moins  qu'il  le  serait,  s'il  ne  s'em- 
barrassait point  encore  dans  la 
marche  de  quelques  anciens  prin- 
cipes retardataires  où  l'âme  de  la 
race  s'emberlificote  !  » 

(Ë.  Bergerat.) 

«  La  politique,  c'est  tout  le  contraire 
du  socialisme  :  c'est  l'art  d'embis- 
trouiller  le  populo.  » 

i^Le  Père  Peinard.) 

—  S'EMBARRASSER  DE.  S'em- 

plAtrer. 

"  —  J'  comprends  pas  qu'on  s'em- 
plâtre  d'un  gonce  aussi  nave 
que  ça!  » 

—  S'EMBARRASSER      DANS. 

S'empierr/fr,  S'empiergeonner. 
V.  S'empêtrer. 

EMBAUCHER.  Embarquer,  En- 
gailler,  Entraîner. 

«  Plus  moyen  à'engailler,  d'embar- 
quer une  bergère,  plus  de  place 
pour  un  Chopin.  » 

(Jkan   LoanAiM.) 


«  V'ià  maint'nant  qn'on  Vengraine 
dans  la  soce  à  l'Amiral,  une  tierce 
qui  boulonne  que  dans  J'  dur;  y 
aura  du  gauche  un  jour  pour  soa 
orgue.  » 

EMBAUMER  un  cadavre.  Ganna- 

User. 

EMBELLIR.  Arnaquer,  Camouflei\ 
Maquiller,  Recamoufler. 

«  L'  matin,  quand  a  sort  du  plume, 
aile    est    putôt    moche;    mais,    l^ 
sorgue.  quand  qu'aile  est  arnaqué 
a  la  donne  encore  assez  bien.  » 

«  A  passe  des  plombes  et  des  plombet*^ 
à  s'  camoufler  la  gueule.  » 

«  —  Maman,  maquillée,  est  encore- 
renversante,  vous  savez.  » 

(J.  Mabniï) 

«  Quand  il  est  sorti  de  centrouse,  ii 
était  un  peu  déplumé.  Il  avait 
besoin  de  se  recamoufler  un  peu 
pour  se  représenter  dans  le  trèpe 
des  caves.  » 

EMBÊTAXT.  V   Ennuyeux. 

EMBETEMENT.  Emmerdemcnt, 
Emmouscaillement.  V.  Ennui. 

EMBÊTER.  V.  Ennuyer,  Impor- 
tuner. 

EMBRASSADE.  Bécolage,    Béco- 
tcmcnt.  Fricassée  de  museau,  Li- 
chage  ou  suçage  de  fiole,  de  gueule, 
de  pt'che,  de  pomme,  de  poire,  di 
trogne,  de  trognon. 

«  C'en  a  été  une  séance  de  bécolagr 
quand  aile  a  r'trouvé  son  Alfred! 

«  —  Du  reste,  après    toutes  les  fr^ 
cassées  de  museau  que  tu  as  êchun 
gées  ce  soir,  dans  les  coulisses,  j. 
ne  tiens  pas  à  retrouver  dans  1 1 
barbe  l'odour  du  maquillage  de  ces 
demoiselles.  » 

(J.   MlRMI.) 

«  A  la  gare,  ça  a  été  un  suçage  de 
trognons  à  n'en  plus  finir;  si  Ir 
traiu  n'était  pas  arrivé,  ils  y  se- 
raient encore.  • 


^B 


—   187 


EMP 


EMBRASSER.  Bécoter  ou  Bécot- 
tei\  Biger,  Biseï',  Franchir  *,  Li- 
chailler,  Licher,  Licher,  sucer  ou 
tête)'  le  citron,  la  couenne,  la 
couetche,  la  morve,  le  morviau, 
la  pêche,  la  pomme,  la  poire,  la 
tarte,  la  trogne,  le  trognon,  Moii- 
fier". 

Petit  bossu 
JJoir  et  tortu, 
Qui  me  bécoUes... 
De  me  baiser  ûniras-tu  ? 

(BtRAXr.ER.) 

«  —  Et  vous,  la  maigrichonne,  si  je 
vous  pige  encore  avec  lui  à  vous 
téter  ta  pèche  derrière  les  portants, 
je  vous  colle  cent  sous  d'amende, 
fit  le  régisseur  furieux.  Vous  feriez 
mieux  d'apprendre  votre  rôle  plu- 
tôt que  de  vous  faire  lichailler  du 
matin  au  soir.  » 

•c  Quand  sa  mère  l'a  revue,  ce  qu'elles 
se  sont  sucé  la  pomme,  c'est  rien 
de  le  direl  » 

(Lebmina  et  LivtQUB.) 

—  S'EMBRASSER  SUR  LA 
BOUCHE.  Se  filer  ou  se  passer 
des  langues,  des  saucisses,  Se 
faire     des     langues      fourrées 

(obscène). 

BRASSEUR.  Bécoteur,  Bécot- 
'  leur,  Lécheur,  Lichciir. 

EMBROUILLER.    Emberlificote^', 

Embistr  oui  lier.  V.  Embarrasser. 

ÉMERVEILLER.  V.  Étonner. 

EMMÉ-VAGER.  Einpiauler,  Em- 
pioler,  Entailler,  Entôler. 

«  En  empiaulant,  j'ai  bien  vu  à  la 
gueule  de  la  concierge  que  nous  ne 
ferions  pas  des  p'tits  dans  la  taule.  » 

«  Quand  la  dabe  a  entaulé  dans  sa 
nouvelle  condition,  a  fallu  qu'on 
passe  r  pajot  par  la  fenêtre.  » 

EBIMERDER.  Enflaquer,  Emmous- 
cailler,  Emmoutarder. 

«  Ah  !  il  est  prop',  ton  lardon,  avec 
ses  drapeaux  tout  enflaqués;  il  em- 
mouscaille  tout,  c'  merdeux-ià!   » 


ÉMOTIOIV.  Emôsse,  Mousse. 

«  Il  ne  se  fait  pas  de  mousse  ;  il  va 
son  petit  bonhomme  de  chemin, 
sans  émôsse.  » 

ÉMOUVANT.  Empoignant. 

u  Et  c'est  à  peine  si  les  «  corridas 
de  muerte  »  sont  pour  ces  blasés 
des  spectacles  suffisamment  empoi- 
gnants. » 

{La  Volonté.) 

ÉMOUVOIR.  Chipei\  Chopper,. 
Empoigner. 

«  Moi,  quand  que  j'  vas  à  la  tape,  à 
l'Ambigu,  j'  suis  chipé  d'entrée.  » 

<»  Hé  bien!  pour  cuirassé  qu'on  soit, 
ces    scènes-là  vous  empoignent.  » 

(J.  Lai^drb.) 

—  NE  S'ÉMOUVOIR  DE  RIEN. 

N'être  pas  bileux. 

«  Ah  !  i'  n'est  pas  bileux,  V  Francis  ! 
L'  plafond  y  tomberait  su'  la  poire 
quT  s'en  épat'rait  pas.  » 

EMPAQUETER.  Embaluchonner, 
Enflaquer.  V.  Emballer. 

EMPÊCHEMENT.  Avaro.  V.  Ac- 
cident. 

EMPÊCHER.  Brider,  Escarei', 
Escarer  *. 

«  Petit  Louis  voulait  s'engager  dan» 
les  chacals,  mais  il  a  été  bridé  du 
côté  de  son  daron  qui  y  a  refusé  I& 
condé.  » 

EMPÊTRER  (S').  S'empierger, 
S'empiergeonner. 

Margot  dans  sa  coUe  et  ses  bas 
S'empiergeonna  là-bas,  là-bas. 

(J.    RlCHEPIN.) 

EMPLOI.  Bouleau  OU  Boulot,  Flaju- 
beau,  Flanche,  Truc,  Turbin. 
V.  Travail. 

—  PERSONNE   SANS  EMPLOI. 

Inspecteur  du  pavé  de  bois,  Qui 
travaille  à  la  fonderie  de  pavét. 
Qui  fait  la  place  pour  les  pavés 
à  ressort,  Qui  ramasse  le  crottin 


EMP 


188  — 


EMP 


des  chevaux  de  bois;  en  un  mot, 
qui  exerce  un  métier  chimé- 
rique. 

EMPLOYÉ.  V.  Commis. 

EMPOCHER.  Enfouiller. 

—  EMPOCHER  UN  BÉNÉFICE. 

Eslouffer. 

EMPOIGNER.  V.  Arrêter. 

EMPOISONNER.  Boucanter\  Co- 
quer  le  poivre,  Donner,  faire  boire 
ou  filer  un  bouillon  d'onze  heures, 
Expédier,  Expédier  dans  r autre 
monde,  Médeciner.  V.  Assassiner. 

EMPORTÉ.  De  mauvak  poil,  Res- 
sauteur.  V.    Colérique. 

EMPORTER.  Antrôler  ou  Entrôter. 

—  S'EMPORTEK.  Avoir,  f/ober 
ou  piquer  soti  bœuf,  sa  chèvre, 
Èlre  à  ressaut.  Être  bleu,  vert, 
Faire  de  la  bourrache,  du  res- 
saut. Grimper,  Monter,  Monter 
à  l'échelle,  Mousser,  Ressauter, 
S'emballer.  V.  Colère. 

EMPREINTE  à  la  cire.  Emplâtre. 

EMPRESSER  l'S').  Se  grouiller,  Se 
magner,  Sepatiner.  V.  S'évertuer. 

Grouill'-toi\  ijrouill'-toi'.  faut  l'habiller, 
T'  cirer,  l'  brosser,  f  débarbouiller 
Et  l'  cavaler  à  l'atéier. 

Patin'  !  renfile  l' tablier 

Au  tas  :  turbiu'  sans  sourciller. 

(R  Paillette.) 

EMPRISONNEMENT.  Ballonne- 
ment, Bouclage,  Coffrage,  Embal- 
lage, Enflacage,  Enfouraillemcnt, 
Maladie. 

«  La  crainte  d'un  ballonnement  pour 
retard  de  visite  l'emp^ohait  de  se 
représenter  au  dispensaire  admi- 
nistratif. » 

«  Et  ce  propos  du  vieil  argousin  fai- 
sant le    discret    sur    un   bouclage 


d'anarchiste.  » 


(StVRKIMC.) 


gtte  et  le  pain,  à  l'incertitude 
secours  qu  ils  n'ont  souvent  plu 


des 
lus  le 
courage,  tant  moral  que  phj'sique, 
de  solliciter.  » 

(Le  Petit  Parisien.) 


A  l'approcjie  des  gelées,  d'aucuns 
préfèrent  le  co/frage,  qui  assure  le 


«  Ceux  qui  craignent  la  rafle,  r«n- 
ballage  en  niasse,  se  résignent  à 
marcher  toute  la  nuit,  quelque 
temps  qu'il  fasse.  » 

{Le  Radical.) 

Sois  pénard  :  Pas  de  placage, 
Car  si  tu  devais  payer. 
Il  faut  aux  jours  A'enflacage 
CJuelqu'un  qui  vienne  à  la  cage 
Te  fair'  passer  le  panier. 
Si  tu  piges  maladie, 
Emmaillolte  chenûment 
Un  poup:\rd,  mais  étudie 
Pour  ne  pas  à  l'étourdie 
Rebiffer  Venfouraill'ment. 

EMPRISONNER.  Ballonner,  Blo- 
quer, Boucler,  Coffrer,  Emballer, 
Enchtiber,  Enferrer,  Enflaquer, 
Enfourailler,  Envoyer  à  la  cam- 
pagne ou  en  villégiature,  Ginguer*, 
Coller,  ficher,  flanquer,  fourrer, 
foutre,  jeter,  mettre  à  la  boite 
(arg.  militaire),  à  la  bonde,  à  la 
caisse  (arg.  militaire';,  à  la  case, 
à  la  grosse  (arg.  militaire),  à  la 
grosse  lourde  (id.),  à  f  hôpital,  à 
Chosteau,  à  /'/losfo,  à  Vhousteau, 
à  l'housto,  à  la  malle  (arg.  mili- 
taire), à  Vombre,  à  l'ours  (arg. 
militaire),  an  bloc,  au  clou,  au 
collège,  au  jctar  ou  je  tard,  au 
mazaro  (arg.  mililairel,  au  plan- 
que, aux  planques,  au  schtard, 
dans  le  bal,  dans  le  ballon,  dans 
la  blouse,  dans  le  trou,  dedans,  en 
e.omplouse,  en  pension,  sous  boucle, 
sous  le  gobelet,  sur  les  joncs,  flc- 
miser,  Seirer. 

c  —  Vous  marchez  tout  i'  temps  dans 
des  trucs  juste  bons  à  s'  faire  bal- 
lonner. » 

M  11  y  a  toujours  autant  de  scélérnl 
seulement  on  les  laisse  tranquilU 
Dame,  on  ne  saurait  coffrer  tout  le 
monde,    n'ost-ce  pas?   Kt  on  s'en 
tient  aux  innocents.  » 

(PoilT*ll.l.*C.) 


EMP 


189  — 


EMP 


«  Jeanne  Rousselot  se  dressa  de  toute 
sa  petite  taille  et  marclia  vers  son 
père  : 

—  Alors,  c'est  toi  qui  nous  fais  em- 
baller t  » 

(0.    tiÉTÉ.'MSK.) 

«  C'est  poire  de  se  faire  enchtiber 
pour  une  paire  de  ribouis.  » 

«  —  Et  si  ça  ne  marche  pas  mieux 
que  ça,  gronda  le  capiston,  je  vous 
colle'  tous  à  la  boite  comme  des 
tambours.  » 

«  On  est  certain  qu'on  a  affaire  à  des 
bandits  de  la  plus  dangereuse  caté- 

§orie,  mais  comme  sil  n'y  a  pas 
agrant  délit,  on  nous  les  remet  en 
circulation  après  les  avoir  collés  à 
Vonibre  durant  quarante-huit  ou 
soixante-douze  heures.  >• 

[Le  Petit  Caporal.) 

m  C'est  alors  l'être  inerte,  sans  résis- 
tance, le  ballot  qu'on  emporte  et 
qu'on  Jette  à  l'ours  comme  un 
paquet  de  linge  sale.  » 

(Séverine.) 

c  —  Si  vous  continuez  à  vous  déme- 
ner comme  ça,  vous  allez  déchirer 
ma  pèlerine  et  il  faudra  que  je  vous 
/.....  au  bloc.  » 

(Io.1 

Il  se  goure 

Qui  s'entoure 
De  balots  et  de  paquets. 

Car  la  raille 

L'enfonraitle  : 
11  pige  treize  marquets. 

(L.  ùz  Bebcv. 

Le  malfrein  qui  se  maque 
Est  souvent  un  godard 
Car  sur  dix  qu'on  enflaque 
.Neuf  le  sont  par  leur  lard. 

(Id.) 

Nous  n'aimons  guère  la  police. 
Nous  détestons  les  policiers 
Que  nous  payons  de  nos  deniers  ; 
liais  le  ministre  est  leur  complice. 
Dans  nos  discours  soyons  prudents 
De  peur  d'être  fourri'x  dedans. 

(VictOB  Meusy.) 

Dès  qu'il  s'agit  d'une  corvée, 
Vite,  dans  la  cour  mal  pavée, 
On  fait  appeler  à  l'instant 
Le  caporal  et  le  sergent. 
El  souvent,  comme  récompense 

iCar  ça  se  voit  plus  qu'où  ne  pense), 
)n  flanque  au  clou,  si  ça  va  mal. 
Le  sergent  et  le  caporal. 

{JChamoH  de  CMeme.) 


«  —  J'ai  ordre  du  sous-officier  de- 
semaine  de  te  fourrer  au  j'etar.  » 

(G.    CoDBTKUME.) 

«  r  va  turbiner  en  cambrouse  ;  i'  fait 
les  villas,  la  neuille,  avec  Chariot; 
i'  n'a  pas  la  vesse  dêt'  collé  sur  les 
joncs.  » 

«  Un  garçon  va  dire  à  la  personne 
filée  que  quelqu'un  la  demande,  et 
là,  des  sergents  de  ville  l'entourent 
pour  la  l'émiser.  » 

(Stauib.) 

—  E.MPRISOXNER  POUR 
QUINZE  JOIRS,  dont  huit  en 
cellule  de  correction.  Coller, 
flanquer  ou  foutre  huit  et  sept. 

«  —  Y  m'a  flanqué  huit  et  sept  k  cause 
que  j'avais  égaré  le  bouchon  de 
mon  mousqueton.  » 

(U.    COCRTBLISB.') 

—  ÊTREE3IPRISOXXÉ.  Bouffer 
ou  tirer  de  la  boite,  de  la  boucle, 
de  la  caisse,  de  la  case,  de  la 
grosse,  de  la  grosse  boîte,  de  la 
grosse  lourde,  de  la  malle,  de  la 
tune  *,  du  ballon,  du  bloc,  du 
clou,  du  jetard,  du  viazaro,  du 
plan,  du  planque,  du  schtard, 
des  marques  (V.  Mpis),  des 
longes  iV.  Année  ,  Être  à  la 
boite,  à  la  caisse,  à  la  campagne, 
à  la  case,  à  la  grosse,  à  la  grosse 
boîte,  à  la  grosse  lourde,  à  l'hô- 
pital, à  Vhosteau,  à  l'hosto,  à 
l'houstau,  à  l'housto,  à  la  malle, 
à  Combre,  à  l'ours,  à  la  tune', 
à  sa  maison  de  campagne,  au 
bloc,  au  clou,  au  collège,  au 
jetard,  au  mazaro,  ou  planque^ 
aux  planques,  au  schtard,  dans 
le  bal,  dans  le  ballon,  dans  la 
blouse,  dans  le  trou,  dedans,  en 
cage,  en  case,  en  complouse,  en 
villégiature,  sous  boucle,  sous  le 
gobelet,  sur  les  joncs,  ballonné, 
bloqué,  bouclé,  coffré,  collé,  em- 
ballé, enchlibé,  enflaque,  enfou- 
raillé,  enschtibé,  malade,  remisé, 
serré.  Jouer  de  la  harpe.  V.  Pri- 
son. 

«  Tous  les  garçons  qu'ont  boulotte  de 
la  case  out*  la  reuiflette  dans  le 
blair.  » 

Pendant  qu'  t'était  à  la  campagne 
Eu  Iraiu  de  l'  fair'  cautériser, 


EMP 


Au  lifor  de  rester  dans  mon  pagne, 
Moi,  i'  m'ai  rais  à  dévaliser. 

(A.  B.) 

«  Du  temps  que  sa  poule  est  dans  le 
irou,  sézigue  ferre  les  raquias  du 
Hat  Mort.  » 

..  —  Ah!  vous  voulez  faire  la  forte 
tête!  Eh  bien,  vous  en  boufferez,  de 
la  grosse  !  » 

..  Sa  femme  ne  put  qu'apprendre  de 
la  bouche  du  sous-officier  de  garde 
que  le  malchanceux  réserviste  était 
collé  pour  quatre  jours.  » 

«.  La  plus  cruelle  injure  qu'une  fille 
puisse  jeter  à  une  autre  lille,  c'est 
de  l'accuser  d'infidélité  envers  un 
amant  serré.  » 

(Balzac.) 

EMPRUNT.  Cognage,  Coup  de 
pied,  Coup  de  soulier,  Sonnage, 
Tapage,  Tombage. 

.  Il  est  tout  ce  qu'il  y  a  d'  chien,  i' 
n'  marche  pas  au  cognage.  » 

.  —  Pour  la  croustille,  tout  c'  que  tu 
voudras;  mais,  pour  le  sonnage, 
c'est  midi.  » 

■.  Quand  le  tapage  n'avait  pas  réussi 
auprès  des  amis  complaisants, 
Gontran  consultait  sa  liste  d'a- 
dresses et  courait  piquer  l'assiette 
chez  une  camarade.  >< 

(lleBBEHT.) 

«  Les  rédacteurs  tiraient  la  langue  ; 
on  devait  deux  semaines  aux  typos. 
Il  fallait  se  résigner  à  risquer  un 
tombage  sérieux  auprôs  du  baron, 
sous  peine  d'interrompre  le  tirage.  » 

(j.  Lakokk.) 

EMPRUNTER.  Cogner,  Donner  un 
coup  de  pied  ou  de  soulier,  Sonner, 
Taper,  Toper  au  pognon,  Tomber. 

«  Je  me  suis  encore  lai.«8é  cogner 
d'une  thune;  mais  c'est  bien  la 
dergnére  fois  qu'i'  m'  sonne  l  » 

«  Tout  le  monde  me  tapait  ;  j'étais 
sur  toutes  les  listes  de  souscrip- 
tion. » 

(J.  Mahni.) 

«  Je  suis  à  ycu  près  certain  de  le 
tomber  du  Lillet  de  mille.  » 


—   190  —  ENC 

«  Samedi  soir,  Justin  a  voulu  fuule 
un  coup  d'  soidier  à  la  caisse;  mais 
r  singe  l'a  boulé,  rapport  qu'il 
avait  fait  1'  lundi.  » 

EMI»RUx\TEUR.  Cogncur ,  Son- 
neur, Tapeur,  Tombeur. 

«  Comme  j'  dis  aux  cogneurs  :  Faites 
comme  bibi,  boulonnez  ;  et  vous 
aurez  d'  laubert.  » 

'<  11  a  toujours  un  tas  d'  purées  avec 
lui,  des  sonneurs  qui  lui  bouffent 
son  pognon.  » 

«  Ils  sont  comme  ça  quelques-uns 
qui  se  croient  du  talent  parce  que 
tout  un  clan  de  bohèmes,  habiles 
tombeurs  vivant  de  tlatterie.s'extasie 
sur  les  niaiseries  qu'ils  élucubrent.  » 
{Les  4-z-Arti.) 

«  D'instinct,  les  porte-monnaie  dis- 
paraissaient à  rapproche  de  ce  roi 
des  tapeurs.  » 

(lu.) 

ÉMU.  Empoigné.  V.  Émouvoir. 

ENCEINTE  fortifiée.  V.  Fortifica- 
tions. 

ENCEINTE  (FEMME).  Ballou 
captif,  Chef'-lieud'arrondisscment, 
Couleuvre,  Gonflée,  Guimbarde, 
Hydropique,  Malame  Godard, 
Madan^e  la  Butte,  Omelette  soufflée. 
Potiron. 

—  ÊTRE  ENCEINTE.  Avoir  avalé 
le  pépin,  mangi'  des  haricots. 
Avoir  le  mou  enfl*',une  maladie 
de  neuf  mois,  un  poUcfiinelle 
dans  le  tiroir.  Avoir  sn  bù':he, 
sa  butte.  Bâtir  sur  le  devant. 
Être  dans  l'infanterie,  Etre  mère 
de  son  (irrondi^sement.  S'être 
fait  enfler  le  mou,  gonfler  le 
ballon  ttu  arrondir  le  globe. 
V.  Abdomen. 

—  MARI  n'I  .\K  FEMME  EN- 
CEINTE. Monsieur  dodard. 

—  METTRE  UNE  FEM.ME  EN- 
CEINTE. Coller  ou  foutre  un 
tfosse,  un  aluant,  un  nuhnr,  un 
lurd,un  lardon,  etc.  (V.  Enfant), 
Emidtr,  Enceintrer,  Enfler, 
Gâter  la  tadle.  Gonfler,  Mettre 
dans  l'embarras. 


ENC 


—  191 


END 


<jré  bon  Dieu,  n'en  v'Ià  d'an  cliopia  ! 
Ilam'  refait  son  om'lett'  soufflée  : 
Aile  a  core  avalé  V pépin. 
A's'lrouvbien  qu' quand  tiWe  ai  enflée'-... 
Tu  crois  qu'  c'est  pas  emmerdatif 
D'enteud'  les  go-^s'  à  la  prum'nade 
Dir'  :  «  Pig'  don',  v'ià  I'  bnllon  captif 
.  El  môsiieu  Godard  en  ballade  : 
(Uus.) 

—  Viens-lu,  Sophie? 

—  Où'? 

—  Dans  mon  lit. 

—  Non,  tu  serais  capable  de  lue  gàler 
la  taille.  » 

{Les  Joyeuseles  du  régiment.) 

On  y  voit  aus-i  que  le  patriarche 
Abraham,  à  l'âge  de  cent  ans,  mit 
dans  l'embarras  sa  pauvre  servante 
Agar  qui  n'en  avait  pas  seize.  » 

(Uector  Frà>ce.) 

KXCEXSER.  Fig.  Pommader  ou 
Passer  de  la  pommade.  V.  Flatter. 

KIVCHAIXER.  Enguirlander, 
Mettre  le  chapelet  de  Saint-Fran- 
çois, le  lacet.  Mettre  la  boucle,  la 
double  boucle.  Mettre  à  la  crapati- 
dine. 

■■-  Les  inculpés  qu'on  transfère  et 
qu'on  fait  voyager  de  brigade  en 
brigade  sont  enguirlandés  deux  à 
deux  :  on  leur  met  le  chapelet  de 
Saint-trançois  au  poignet  et  la 
chaîne,  ou  lacet,  est  fixée  à  la  selle 
des  gendarmes  d'escorte.  » 

•u  Quand  le  fagot  fait  trcp  la  mauvaise 
tête,  on  le  condamne  aux  fers  et  ou 
lui  met  la  boude,  qui  enserre  forte- 
ment les  poignets;  ou  même  la 
double  boucle,  qui  emprisonne  les 

3uatre  membres  et  met  le  patient 
ans    l'impossibilité    de    se  mou- 
voir. » 

«  Aux  pénitenciers  militaires,  on  em- 
ploie la  cra/>audine,  ainsi  nommée 
parce  quelle  donne  l'aspect  du 
crapaud  au  malheureux  dont  elle 
rassemble,  en  les  enchaînant,  les 
quatre  extrémités.  » 

—  EXCHMNRR  AU  MOYEN 
DES  POLCKTTES.  Empou- 
ceter. 

EKCIIAXTER.  Enfrayer. 


EXCOMBRAAT.  En  parlant  des 
personnes  :  V.  Importun. 

EXCOMBREMEAT.  Chantier  *. 

EACORE.  Ce  mot  ne  se  traduit 
qu'au  moyen  du  largonji  :  £«- 
lorkès,Enlorkem,  Enlorkic.  V.  Jar- 
gon. 

«  V'ià  enlorkic  la  lonzesse  du  gon  qui 
radine.  » 

—  IL  Y  EN  A   ENCORE.  Il  y  a 

du  rabiot,  de  la  rebiffe. 

«  —  Donne  ton  glasse,  Mimile^  ya  du 
rabiot,  i 

«  —  Tu  sais,  ma  vieille,  si  t'en 
grattes  pour  les  hochons  faut 
r  dire  :  y  aura  d'  la  rebiffe.  » 

E.XCOL  R.\GEME.\T.    Rebectage. 

<•  Quand  on  est  homme  on  doit  savoir 
c'  qu'on  veut  fabriquer  et  on  doit 
pas  avoir  besoin  du  r'bectage  de 
quiconque.  » 

ENCOURAGER.  Atouser  %  Chauf- 
fer, Détaffer,  Rebecter. 

«  Ce  gaiilard-là  manque  d'estomac  et 
si  vous  ne  le  chauffez  pas  sérieu- 
sement, il  canera  au  moment  psy- 
chologique. ». 

(DUBUS.) 

»  La  Sardine  avait  les  foies  blancs, 
fallait  tout  l' temps  que  son  frangin 
r  détaffe.  » 

«  Toujours  turbiner  pour  la  digue, 
t'avoueras,  ça  vous  r'becte  pas!  » 

EXCRE.  Lait  à  broder.  Lait  de  la 
vache  noire. 

«  Si  tu  manques  de  lait  de  la  vache 
noire,  brodanche  avec  ton  raisiné.  » 

—  EXCRE  D'IMPRIMERIE.  Lnt/ 

de  cartaudier. 

ËXCRIER.  Capine  \ 

EXDETTÉ.  Lottvetier  (arg.  des 
typographes). 

EXDETTER  (S").  Paver,  Pavoiser. 
V.  Dette. 


END 


—  102  — 


EN  F 


ENDOMMAGER.  Arnaquer,  Es- 
quinter. V.  Détériorer. 

ENDORMI.  Drtns  les  bras  de  Vor- 
fèvre,  Parti,  Parti  pour  la  gloire. 

•>  H  est  curieux  de  constater  que  le 
peuple  adopte,  sans  les  compren- 
dre souvent,  des  néologismes,  dos 
calembours,  parfois  mt'me  d'af- 
freux à-peu-près  auxquels  il  donne 
une  extension  exagérée;  c'est  le  cas 
de  la  locution  anglaise  «  ail  rijzht  >> 
qu'il  applique  aux  personnes  dans 
le  sens  de  «  joli  »  ;  celui  de  élre 
dans  les  brns  de  Vorfèvre  qu'il  em- 
ploie pour  dire  «  endormi  »  sans  se 
douter  que  orfèvre  est  mis  ici  pour  : 
Morphée.  » 

'.<  —  Mais  le  capitaine,  harassé,  était 
déjà  parti  pour  la  gloire  et  ronflait 
à  poings  fermés.  » 

{La  Gavdriole.) 

ENDORMIR  (S').  Éteindre  ses  lam- 
pions, Piquer  son  chien,  Sauf  fier 
sur  ses  clairs.  V.  Dormir. 

«  V'ià  la  mère  qu'éteint  ses  lampions, 
faut  la  laisser  s'  bâcher.  » 

Oa  voit  déy.i  pointer  le  r'Iuit  ; 
Souffle  su'  tes  clairs,  ma  gironde  !... 
On  peut  pas  coaleiiler  fout  l'  monde  : 
T'as  assez  boulonoé  c'tte  nuit. 

(L.  DE  Bebcy.) 

—  Lorsqu'une  personne  s'en- 
dort avant  de  se  mettre  au 
lit,  on  dit  que  Le  marchand 
de  sable  a  passé  ;  c'est  à  peu 
près  la  locution  française  : 
Avoir  du  sable  dans  les  yeux. 

ÉNERGIE.  Moelle.  V.  Courage. 

ÉNERGIQUE.  A  poigne.  V.  Coura- 
geux. 

ÉNERGIQUEMENT.  A  lu  dure, 
b'achnr,  D'autor,  De  ri/le.  V.  Au- 
torité. 

ENFANT.  Chenille,  Chenillon,  Cra- 
paud, Crapouil.lard,  Crapoussin, 
Echappé  de  bidet.  Extrait,  Pieu, 
Gosse,  Gosselard,  GosscUn,  Gosse- 
mard,    Gouillon,    Gousscpin    ou 


Goussepain,  Graine,  Graine  de  boU 
de  lit,  Lai'dé ,  Lardon,  Louba, 
Loubé,  Loupiot,  Merdaille,  Mer- 
daillon,  Merdeux,  Mignnrd,  Mio- 
che, Mion,  Maniaque,  Môme,  Mô- 
michard,  Mômignard,  Morbac, 
Morceau  de  salé,  Mouchachou,  mu- 
chachou  ou  moutchachou  (hispa- 
nisme), Moucheron,  Moufflet, 
Nouné,  Péchon  ou  Pichou  (pro- 
vençal), Pivaste,  Salé,  Trifaille, 
Verminard,  Vermine. 

«  Elle  se  rapprocha  de  son  cuiras- 
sier, mais  la  présence  de  la  fillette 
la  gênait. 

—  Allons  toi,  chenille,  va  jouer,  lui 
dit-elle.  » 

«  C'est  près  d'une  école  de  Frères,  et 
on  y  a  les  oreilles  cassées  par  les 
braillements  des  crapouillards  qui 
jouent  là-dedans.  » 

Quand  ils  s'roni  grands,  ils  d'iiendront  rosses. 
Ils  commettront  des  crira's  atroces  : 
Ils  surin'roat  les  be.iui  messieurs, 
Lespauv's  p'iits /lei/x. 

(HnctM  Hkro».) 

Roupiir,  roupill',  mon  p'Iit  salé. 

Sans  qu'  tu  t'arrêtes. 
Au  loin  ton  dab  s'en  est  allé. 

(Id.i 

On  est  gosse  :  on  n'a  pas  quinze  ans, 
On  croit  ses  cliiirmes  séduisants. 

(L.  DE  Bercy.) 

Il  en  lira  le  corps  d'un  chat:  «  Tiens,  dit  \çgoi' 
Au  troquet,  tiens,  voici  de  quoi  faireun  lapin. 
Puis,  il  prit  son  petit  couteau  de  goussepain . 
Dépouilla  le  greffier,  et  lui  fit  sa  toilette. 

(J.    RlCHSrlN.^ 

Momignards  nus  sansciiemisettes. 

(In.i 

Fonçons  à  ce  mion  folâtre 
iNolre  palpitant  ! 

(M.  DE  Grandval.) 

Lardon  Ocelé,  près  d'un  an 

Je  me  confli  dans  mes  urines! 

Si  jo  gueu'e  :  Ah  !  lu  nous  bassines! 

i'uis  ou  ajoute  :  E^l-il  méchant  ! 

(['.  Paillette. ) 

N'  te  tracass'  pas,  va...  dors,  mon  goss-- 
Dodn,  mou  chagrin...  mon  nO'iiu*. 
La  Kraiire  est  un  pays  d'  négoce  : 
Tu  sauras  jamais  t'y  r'tourner. 

(Jeiia:*  Kicrus.} 

«  J'  te  r  répète,  c'est  tout  c'  qu'i'  y  .» 
d'  rupin,  ta  p'tite  salade  en  vers 


EN  F 


103 


EN  F 


mais  faut  aut'  chose  qne  d'  parler  i 
des  pauv's  miqnards,  des  ioupiot< 
sans  liquette,  des  pauv's  lardés  qu'a 
à  téter  qu  leur  pouce  à  cause  que 
leiir  daronne  a  nib  de  lait  dans  les 
rondins  et  pas  d'  pognon  pour  en 
aj'ter...  » 

—  Approche  ici.  moucheronne, 
qu'est-ce  que  tu  sais  faire  ? 

-  Rien,  monsieur. 

-  Eh  bien,  viens  coucher  avec  moi, 
je  t'apprendrai  à  travailler.  » 

(Les  Joyeusetés  du  réyiment.) 

Voici  en  quelques  traits  fins  et 
tremblés,  moins  délicats,  hélas,  que 
mes  souvenirs,  ce  que  c'est  que  ce 
riiuchachou...  Tandis  que  la  femme 
travaille,  jacasse,  va,  vient,  balaie, 
reprise  et  tourne  le  couscous,  l'en- 
fant est  la  proie  des  miasmes...  » 

(G.  D'EsPAUnis.) 

Pëchon  de  Ruby  est  un  pseudo- 
nyme dont  l'auteur  lui-même  donne 
la  traduction  dans  la  «  Vie  Gé- 
néreuse »  ;  cela  signifie  enfant 
éveillé.  » 

(Geobgks  Delesalle.) 

—  EXFAXT  DE  TROUPE.  En- 
fant de  gibtviie. 

Ce  général  était  fier  de  son  humble 
extraction  et,  quand  il  était  en  ins- 
pection, il  commençait  souvent  ses 
phrases  par  ces  mots  :  «  Quand 
mon  père  était  trompette-major  » 
ou  :  «  Moi,  messieurs,  qui  ne  suis 
qu'un  enfant  de  giberne...  » 

—  ENFAXT  DE  FILLE.  EnTanl 
de  trente-six  i,'eres.  V.  Bâtard. 

—  MOTS  D'AMITIÉ  s'adressant 
aux  enfants,  liebé,  Clmton, 
Chérubin,  Chienrjiien,  Chou, 
Chouchou,  Coco,  Crottaille, 
Crottaitlon,  Crotte,  Gueux- 
gueux,  Jésus,  Lapin,  Loulou, 
Poulet. 

Dors,  monbébé;  je  suis  ta  mère...  >> 

lO.  Pa*DEi^.) 

—  El  quel  âge  a  ce  joli  chaton  ?  — 
Quatre  ans  le  mois  prochain. 

-  Ce  chérubin  !  mais  c'est  un  homme 
déjà.  >' 

—  Venez,  mon  chienchien,  faire  une 
bise  à  son  père.  » 


«  Ses  condisciples  lui  faisaient  un  peu 
grise  mine  parce  qu'il  était  \qcIiou- 
chou,  le  préféré  du  père  Antoine.  >• 

(BAUDà.) 

w  T'es-tu  fait  mal,  mon  coco'l  Fais 
viiir  ton  doigt,  mon  piulet...  Bah  1 
ce  n'est  rien  ;  va  jouer.  » 

Dors,  mon  lapin,  • 

Fais  dodo,  ma  bell'  cm/te  en  suque  ! 

On  n"a  pu-;  d"  pain 
Et,  pour  teu  filer,  faul  q^ie  j'  Inique. 

Non,  yen  ii"a  pus 
Mon  criitta'Ulon.  Iioucle  tes  châ:>ses, 

Pionc'  mo^i  jésu-i. 
Pour  que  ta  dabe  aill'  fair'  ses  passes. 

(L.    DE    BebCY.) 

EXFAXTEMEXT .  A  bonlement , 
Débâcle.  V.  Accouchement 

ENFANTER.  Abouler,  Pifiser  .<;i 
côtelette.  Pondre.  V.  Accoucher. 

ENFER.  Fof(r  chaud. 

ENFERMER.  Boucler,  Serrer. 
V.  Emprisonner. 

ENFLAMMER.  V.  Allumer,  Brû- 
ler. 

—  Fig.  V.    Enthousiasmer. 

ENFLÉ.  B/a*c. 

ENFONCER.  Persigner. 

—  EXFOACER  LXE  PORTE.  La 

mettre  en  aedaiis. 

«  Si  tu  ne  la  débrides  pas,  je  vais 
mettre  la  lourde  en  dedans.  » 

—  S'EXFOXCER.  S'empldtrer. 

ENFOUIR.   Planquer.  V.  Cacher. 

ENFREINDRE.  MnnQei'  la  cou- 
signe  ou  le  mot  d'ordre. 

ENFUIR  (S').  Calter,  Camper,  Cn 
rapater,  Cavaler,  Chier  ou  flas- 
qiter  du  poivre,  Crampcr,  Crom- 
per,  Décaniller,  Itécairei;  Défiler, 
Jtéfiler  la  parade,  Défiuraillcr, 
Faire  chibi  ou  cUibis,  Faire  gilles. 
Faire  ou  .se  faire  l'adja,  la  débi- 
nettc,  la  fuite,  la  levure,  la  paire, 
Fairepatatrot  oulapatutrot.  Pen- 
dre son  équerre.  Filer  son  câble  par 
te  bout  (arg.  des  marins\  Happer 

13 


KNF 


—  194  —  ENG 


A'  taillis  \  Jouer  la  ou  de  laftllcdc 
Cuir,  Jouer  des  compas,  des  flûtes, 
lies  gambettes,  des  (luiboles,  des 
pinces,  des  quilles,  elc.  Mettre  les 
voiles,  Prendre  la  poudre  d'escam- 
pette, la  tangente,  ses  cliques  et 
SCS  claques.  Se  barrer.  Se  carapa- 
ier^  Se  caraler,  Se  courir.  Se 
cramper.  Se  déguiser  en  cerf.  Se 
défiler, S'épouffer,  :^'esbigncr,  S'es- 
carpiner,  S'espigncr,  S'es),incer*, 
S'évanouir,  S'évapoi^er,  Se  fendre 
l\  rgot.  Se  la  brùer.  Se  la  casser. 
Se  la  fracturer.  Se  la  tirer.  Se 
lâcher  du  ballon,  Se  macaroner'. 
Se  tirer.  Se  tirer  des  flût'S,  des 
gambettes,  des  gambilles,  des  gni- 
boks,  des  pattes,  des  pieds,  des 
pinces,  des  pincettes,  des  quilles. 
Se  trotter,  lirer  sa  coupe. 

I,îi  liberté,  la  liberté! 
Doiinei-moi  du  pain  et  des  ailes. 
l)oiiiie7.-ni)US  Ks  plum's  des  oisellcn. 
Les  palt's   de»  clebs   qu'on   piiiss'  caller. 

(JeuaN    KlCTCS.) 

V'Ià  qu'  ceuss'qni  tienn'nt  la  queu'd'la  poêle 
Dans  r  midi  vont  s'  carapater. 

(Id.) 

A  Biribi  c'est  en  Afrique 

Où  que  1'  pus  fort 
Est  obligé  d'  poser  sa  chique 

El  d'  fair'  le  mort  ; 
Où  que  r  pus  malin  désespère 

De  fair'  chibi, 
far  ou  peut  jamais  s'  fair'  la  paire, 

A  Biribi. 

(A.  B.) 

Le  journal  ajoutait  ensuite 
(.tue,  pour  di>mpler  les  relégués 
Trop  enclins  à  faire  la  fuite. 
On  dispose  de  moyens  g:iis. 

(P.  Paillette.) 


L'a  matin,  en  pénard,  l'empile 
Un  lilou  fait  la  patatrut... 


(In. 


Ft  loi  soudain  de  happer  le  tailliM  ', 
Luis^aut  le  pauvre  sot  dedans  le  margouillis. 
(Gbamdvai.) 

Ah  !  si  j'pn  dffnuraille. 
Ma  largue  j'enliferai. 

(Chanioi,  de  l'argnt.) 

Crampe,  crnmpe,  mercandière, 
i'.at  nous  serions  béquille''. 

(ViDOCQ  ) 


Apr^«  mon  dernier  bnrholin. 

J'ai  flasque  du  fioivre  à  la  rouMe. 

{i.    KiCHKPI.t.,' 

«  Ça  gueule  comme  des  baleinps 
quand  on  n'est  pas  là;  mais  t-itôt 
que  ça  vous  aperçoit,  ça  se  tire  des 
flûtes.  >. 

I'  crie!...  l'  gueule!...  Ah!  mon  cochon. 
Faut  entend'  c'  qu'i'  fait  un'  fanfare. 
Mais  quaii'l  faut  s'  fout  un  coup  d' torchon, 
Ya  pus  qu'  nib  :  i'  »'  la  caise,  i'  *'  barre. 
(Blédost.) 

An  lieu  de  r'monrher  les  étoiles, 
DfCa'ii/lez.  mettes  les  voiles'. 
La  renifleite  est  par  ici. 

■>■) 

«  —  M'sieu  a  peut-ftre  bien  des 
peines  de  cœur,  sa  bonne  auiie  se 
sera  cavaléel  « 

{R.  Maizerot.) 

a  —  Tais-toi  donc!  c'est  dégoûtant! 
Elles  sont  toutes  à  la  cauipngne, 
elles  se  défilent  toutes  ver»  les 
champs.  » 

(J.  Mabni.) 

«  r  s^'est  fut  l'nrija  pendant  qu'on  les 
menait  au  poste.  » 

«  La  gonzesse  est  seule,  le  larbon 
chcme  vient  de  s'esbioner.  » 

(J.    KlCIIErlN.) 

«  Un  nommé  Soudant,  condamné  à 
huit  ans  de  travaux  forets,  avait, 
lui  aussi,  le  plu"?  grand  désir  de 
jouer  de  la  fille  de  l'air.  » 

(GORON.) 

«  —  C'est  de  la  police.  Faites  comme 
vous  voudrez;  moi,  je  me  lire.  » 
(Id.) 

«  Si  Savoncru  s'avait  tirtf  les gui''o/lp.<i 
la  veille    de  nos  noces,  je  «erai- 
restée   toute  pareille   à   vous  :  tu 
fleur  d'oianger  aux  balayures  et  un 
gosse  pendu  aux  cston)acs.  » 
(Mahm.) 

«  Cet hnmmegueulecommeun putois. 
Je  me  trottel  >• 

(Alphon?!  Allais.) 

—  S'EXFUIU  E.\  EMPORTANT 
L'AU<;i!>T  dont  on  est  comp- 
table, ftnn'ler  la  caisse,  Maitycr 
la  gienoiidlc. 


EKGAGEME\T     au 

Piélé.  Accrochage. 


Monl-ac- 


J 


ENG 


19o  — 


ENI 


EXGAGER.  En  parlant  d'une 
affaire  :  Enjaijer,  Engrainer. 

—  EXGAGE  IV     AU     MOXT-l>E- 

PIÉTÉ.  Accrocliev,  Clouer,  En- 
clouer.  Mettre  au  cluu,  Sur- 
clouer. 

•  Mon  bogue  est  nccroché  pour  deux 
thunards  et  ma  giletière  est  cloute 
pour  un  ciguë.  « 

—  S'EXGAGEU  DAXS  UXE 
AFTAIRii.  S'emmanclier,  S'en- 
filer, S^engayer,  S'engrainer. 

«  Il  avait  voulu  m'emmancher  dans 
ses  flanches.  » 

«  Il  s'enfile  dans  une  sale  affaire.  » 

"  Je  ne  m'engnye  pas  comme  ca  au 
premier  trayage  :  faut  réfléchir 
avant  d'  s'eugramer.  » 

EXGEXDRER.  V.  Accoucher, 
Coïter. 

ENGORGER  (S').  Avoir  des  chats, 
des  flumes. 

E.?iG1i\lSSEn.  Bdtir  sur  le  devant. 
Prendre  du  bide,  du  bidon,  etc. 
V.  Abdomen. 


ENGROSSER. 

V.  Enceinte 


Enfler,     Gonfler. 


ENHARDIR.  V.  Encourager. 

—  S'EXIIARDIR.  Se  lancer. 

Mais  voilà  que  le  flandrin, 
Arec  le  hoti  »iD,  se  lance 
Au  point  qu'à  sa  pétulance 
La  belle  doit  mettre  un  frein. 

(Briollet.) 

ENIVRER.  BIturer,  Blinder,  Blin- 
docher,  Cingler,  Cingler  le  blair, 
le  nase,  le  tasae,  le  tubard,  le 
tnhe^  etc.. Çocarder,Çui7'e,  Cuiter, 
Culotter.  Éiiiecner,  Émérillomier, 
Empaffer,  Empoivrer,  Farder,  1 
Foutre,  flanquer  ou  colin-  la  ou 
une  barbe,  la  ou  une  biture,  le 
caaque,  la  casquette,  la  ou  une 
chique,  la  cinglée,  la  ou  une  cuite, 
la  ou  une  culotte,  une  maculature 
(arg.  des  typographes),  ta  ou  une 


mufféc,  une  paille,  la  ou  une  pis- 
t'clie,  Grimer,  Grifott^r,  Mettre 
deians.  Monter,  Mûrir,  Paffer, 
Piquer  le  blair,  le  mise,  etc.,  Plei- 
nitier,  Poivrer,  Poirroter,  Salir  le 
blair,  le  nnse,  etc.  Secouer,  Taper 
sur  la  boule,  la  rafetière,  le  cibou- 
lot,  le  citron,  le  coco,  ta  coloquinte, 
le  saladier,  la  sorbonne,  elc. 
V.  Tête. 

—  S'EXI  VRER.  Tous  les  verbes  ci- 
dessus,  à  la  forme  réfléchie, 
sauf  taper;  plus  :  C'iarmer  les 
puces  ',  Faire  cracher  ses  sou- 
papes, Prendre  la  bnrhe,  in 
biture,  le  casque,  la  casquette, 
la  cuite,  la  culotte,  etc.  S'ar- 
roudir.  Se  cl\arger,  S'embrouil- 
l'irder.  S'hume'  ter.  Se  mettre 
dans  le  bleu,  dans  tes  brinr/e- 
zingues,  dans  les  V'gnes,  Se 
mouiîler,  Se  poisser,  Se  tuicer. 

—  S'EXI  VRER  EX  ALLAXT 
DE  CABARET  EX  CABARET. 

Être  de  palrouille.  Faire  la  pa- 
trouille. Patrouiller. 

I>  faut  qu'il  ait  un'  nniure 
Pas  ordin:iir',  ce  corps-la, 
Tous  les  jours  il  se  biture... 

(Brioli.bt.) 

Tni,  fu  doutais  de  ma  sobrli^té. 

• —  Ouaiid  j'étais  p'ein,  tu  m'appelais  ivrogne. 

—  Un  se  blinda  chacun  de  son  côté 

(El',g.  Leuebcieb.) 

C'est  un  petit  vin  pas  mL^rliant 
Mais,  à  la  longue,  il  vous  blindoclie. 

C'est  cacochyme,  affreux,  jésnlt». 
Ça  ne  saurait  vivre  au  prand  jour. 
Ça  se  fl  nqne  pap'ois  i<es  cuites. 
Et  ça  s'érige  en  Hiufe-Cour! 

(Raoul  Ponchon.) 

On  va  s'en  foutre  une  biture . 
Donnez-uous  votre  vin  clairet. 

(P.    PàlIXETTS.) 

D'abord,  ej'  suis  rond   comme  un  disque 

J'  m'arronilirui  pas  pus  qu  ,  j'  suis. 

H'u'I  pi?  j' m'en  fous,  moi,<|u  e=tc'  quej'  risquci? 

(A.  b.) 

Si  le«  prop'  à  rien. 

Nom  d'un  chien  ! 
Ont  r  droit  de  .5  piquer  V  blaire 
Mol  qu'ai  Intijours  à  faire. 

Nom  de  Dieu  ! 
y  peux  boire  un  coup  d'  bien. 

(J.    RlCHBlIN.) 


ENl 


Ml!  le  vaurien,  legiioux,  1«  sacripant I 

I'  vient  eiicor  île  m   tirer  un'  c:>rotfe  : 

jy  fom  cent  sous  pour  s'aeirter  un   grimpant 

El  le  salaud  s'est  collé-z-ua  ndotte  ! 

Ben, moi,  enr'vanch'.  nu'ai  besoin  «l'un  chapeau, 

J'm'cn  vascomm'  lui  camoudermon  emplette... 

y  Trai  voir  mes  crins  pisqn'i'  fait  voir  sa  peau  : 

Au  lieud'galur'j'vas  m' flanquer  iin'rniqiiette. 

^Bl.ÉDOBT.) 

Toi,  jamais  tu  n'  te  piffi-s; 
Mais  tu  grimes  \'  marp.iuJ 
Kt  tu  lui  fais  ses  fa'fes, 
Son  bogue  et  son  crapaml. 

(L.  DE  Bercy.) 

«  Ce  méchant  reginglard  n'a  l'air  de 
rien,  mais  il  vous  tape  sur  la  boule.  » 

•  Quand  les  ouvrios  pourront  se 
r'iuuer,  respirer,  voir  clair  et  s' 
laver  chez  eusses,  i's  n'iront  pus 
s'  mûrir;  i's  rest'ront  à  la  tôle.  » 

«  lis  s'avaient  tous  un  peu  cinf/lés;  et 
i's  pétardaient,i's  f'saient  du  loin.  » 

«  Tout  se  passait  très  gentiment,  on 
était  gai;  il  ne  lallait  pas  mainte- 
nant se  cocardei'  cochonnement  si 
l'on  voulait  respecter  les  dames.  » 

(E.  Zola.) 

u  Radical  convaincu.  Taupin,  fonc- 
tionnaire, est  consulté  sur  la  valeur 
du  personnel  du  haut  clergé. 

Chargé  par  son  préfet  de  lui  don- 
ner son  opinion  sur  l'évéque  du 
chef- lieu,  il  a  envoyé  à  la  préfec- 
ture la  note  ci-dessous  : 

—  Rien  à  dire  de  l'cvêque.  U  se 
tient  à  sa  place,  il  est  bon  travail- 
leur et  il  fie  se  cuite  pax.  » 

(Le  Uudi.e  Uoiieux.) 

«  _  Vous  voilà  en  train  de  vims  cuire, 
ricana  le  capitaine  Kil-de-Fer  en 
voyant  le  lieutenant  prt'pirer  son 
•»  bureau  arabe  »  ;...  moi  je  suis 
cuit.  » 

n  La  gamine,  que  les  bourgognes 
avaient  dt'-jà  montée  dés  le  milieu  du 
repas,  s'emhrouil  ardait  maintenant 
au  point  de  dire  des  bvtiscs.  Et 
Firmin  prévoyait  que,  le  clinmpngnc 
achevant  de  la  mettre  dans  les  tn-iu- 
dezinques,  il  se  risquerait  tout  à 
l'heure.  » 

(H.  DUPOUT.) 

«  —  Vous  n'avez  pas  honte  de  vous 
poivroter  comme  un  débardeur"?  Ou 


—  190  —  ENN 

ne  vous  voyait  pas  vous  émécher 
ainsi  Ions  les  jours,  quand  vous 
étiez  chez  Dularge.  » 

(Hkbbkrt.) 

EXJEU.BacAg,  Éclairage,  Éléments. 
V.  Jeu. 

EXJOLER.  V.  Amadouer. 

EXJOLEUR.  V.  Séducteur. 

ENJOLIVEMEXT.  Camouflage. 

«  —  Ainsi,  ya  la  môme  Jeanne,  du 
faubourg,  qu'est  grêlée  comme  eun' 
poêle  à  marrons;  mais  a  sait  y  faire 
au  camoufla'/e  et,  la  neuille,  ou  n'y 
voit  qu'  digue.  » 

EXJOLI  VER,  Camoufler,  Finocher. 

«  Quelle  volupté  c'était  alors  pour  la 
pauvre  petite  de  finocher  un  cor- 
sage ou  un  coquoluchon  qu'elle 
destinait  à  la  promenade  du  lende- 
main !  » 

(BACDi.) 

EXLEVER.  Emporter,  Escuner. 

«  —  Ya  pns  d'émAsse.  Vemnorfras  la 
gonzesse  quand  qu'  tu  voudra».  » 

EXXL'L  (Embarras,  Gène.)  Canule, 
Chierie,  Deuil,  Emmerdement,  Em- 
miellement ,  Emmouscaillement, 
Encrottement,  Faichicrance,  Gau- 
che, Haire*,  Limoyiadc,  Marme- 
lade, Mélasse,  Merde,  Mouaraille, 
Mousse,  Moutarde.  V.  Misère 

«  C'est  eun'  vraie  faichiéranre  de 
viv'  avec  ce  lard-là!  » 

Ah  !  vrxi,  nom  de  Dieu  !  qui*  rhierie 
r.ré  mill'  millions  i\'emm'i)i,iraitr»ii'i>ts  ' 
Fnul  que  j' desi'eu'l'  par  ce  chien  d'  tenip- 
Sarcher  inadëmc...  ou  ben.  a  crie. 
(BlAdort. 

«  Ça  n'  va  pas  tout  seul  c'tte  aCTairc- 
là,  ya  du  gauche  à  la  clé.  » 

«  Un  jeune  paysan,  naif  et  candid'v 
va  consulter  une  somnambiil 
extra-lucide  à  qui  il  demande  (ic^ 
éclaircissements  sur  le  sort  qui  lui 
est  réservé.  La  pythonisse  de  ré- 
pondre : 

—  Mon  pauvre  garçon,  vous  reslere? 
dans  la  marmelade  jusqu'à  votre 
âge  mur. 


ENN 


—   197  — 


ENN 


—  Et  après  "7 

—  Après"?  Vous  y  serez  hahitiié.  » 

(Hectob  FaASCE.) 

EXXUYER.  (Importuner.)  Asti- 
quer, Barbir,  bnnsin^i;  Buucoter  *, 
Bluster,  Camtler,  Caialer,  Courir, 
Emberquiner,  Emboucaner,  Em- 
merder, Emmerlucher,  Emniieller, 
Emmou^cailler ,  Emmoutarder , 
Empapaouler,  Enchariboter,  En- 
crotttr.  Endormir,  Enguigner, 
Enquiquiner,  Enrhumer  *,  Entor- 
tiller, Faire  chier,  débourrer,  dé- 
bourrer (les  ronds  de  chapeau, 
flaquer,  flasquer,  naquer  du  fia, 
tarter,  tartir,  etc.  (V.  Chier), 
Faire  mal.  Faire  pisser  des  lames 
de  rasoir  en  travers.  Faire  suer. 
Galoper,  Gibemer,  Jamber,  Lan- 
ciner, Otolondrer',  Raser,  Scier. 
Sder  le  dos.  Tanner,  Taper  sur  le 
système.  Tenir  la  jambe,  Trotter. 

t  V  nous  a  Oarbe's  pendant  plus  d'une 
plombe  à  nous  jacter  su'  la  poli- 
tique. » 

■  Le  truffard,  même  intelligent,  se 
p'ie  sans  trop  de  rouspétance  aux 
exercices,  gardes,  travaux  de  pro- 
preté... ça  le  canule  dur,  bon  dieu! 
mais  enfin,  ça  lui  parait  la  consé- 
quence inévitable  du  métier.  » 
(Almanaeh  du  Père  Peinard.] 

«  Quand  les  bas-bleus  ne  font  pas  de 
pornographie  par  crainte  de  la  cor- 
rectionnelle, elles  emberquinent  les 
populations.  » 

(HiCTOR  FbA5CE.) 

"  C  que  j'  m'emboucave  dans  c'Ite 
tôle  !  Ça  m'  fait  débourrer  les  boni- 
ments qu'  j'y  entends.  » 

•  Encore,  s'y  f  conduisaient  au  «  Grand 
Guignol  »  de  Meténier  Oscar,  un 
zigue,  ç'ui  la,  et  qu'a  été  de  la  rousse 
avec  Goron,  y  aurait  rien  à  dire... 
Tu  Vemmiéterais...  moins  ettu  pour- 
rais faire  un  micb'ton  calé.  «• 

(T«OtLOT.) 

»  Vous  pensez  si  les  gens  de  chez 
nous  sont  en  peine  den  trouver 
de  bonnes  pour  emmerlucher  la 
douane  I  » 

(E.    BCB«CBAT.) 


«  —  Vous  rigolez  ici.  mais  vous  tous 
empapaouterez  au  peloton  de  chasse, 
je  vous  le  garantis,  tas  de  cosaques  !  » 

■  On  est  venu  pour  lui  faire  plaisir, 
mais  il  nous  endort  avec  sa  psycho- 
logie. » 

(DcBCS.) 

■  —  Ah!  tu  nous  scies,  tu  nous  fais 
mal  à  rabâcher  trente-six  mille  fois 
la  même  chose.  » 

(Le  Petit  Parisien.) 

•  —  Quiens,  tu  m'  c^-urs,  tu  m'  fois 
fUT,  j'entends  rien  à  la  politique!... 
Tout  ça,  ça  m'  cavale  !  » 

«  —  Dites-lui  que  je  n'y  suis  pas!.. 
Il   me   tiendrait    encore  la  jambe 
pendant  une  heure...  merci!  » 

A  caos'  mèm'  qoand  aile  <>st  toot'  seule 
Et  r'ià  pourquoi  qu'a  m'  fait  tarter. 
(A.  B.) 

Ça  m'  frit  flanquer  (T  Toîr  enn'  pétasse 
Qai  pasâ'  tous  les  soirs  à  travers. 

(I») 

Od  prend  des  magnièr'  à  quinze  ans 

PH  on  grmdit  sans 

(Ju'on  les  |>enJe  : 

.\in?i,  moi.  j'aim*  ben  roupiller, 

i'  peux  pas  trarailler. 

Ça  m'emmerde. 

O») 

O'aut's  enqviqiiinnt  des  caoa«»>Ds 
Sa'  des  pist's,  des  roncours  hippiqoes. 
Auteuil-Longchamps!  c'est  là  qu'y  sont 
Toas  les  marlous  d'  la  République  ! 
(Jeba:»  Rictcs.) 

—  S'EXM'YER.  Les  verbes  ci- 
dessus,  à  la  forme  reQéchie 
plus  les  locutions  :  S'amuser 
comme  une  croûte  ou  un  croûton 
denière  une  armoire,  une  com- 
mode, une  malle,  un  piano, 
comme  un  rat  mort.  Battre 
morasse  *,  En  avoir  plein  le  cvl. 
le  fiffnard,  le  figne,  etc.  En 
avoir  par-tlessvs  les  bretetlK, 
En  avoir  marre,  marré,  niffe, 
niffé.  En  avoir  son  fade,  srm 
pied,  baigner.  Se  crever.  Se 
faire  chier,  débourrer,  fla- 
quer, etc..  Se  faire  des  cheveux, 
du  'ang.  Se  foire  vieux.  Se 
fendre  Carche,  Semfirrer[\TOu.^, 
Se  ronger  le  cul  à  ta  vinai- 
grette. Tirer  sur  sa  longe. 
V.  Assez. 


ENN 


—  108  —  ÉNO 


—  Il  arrive  qu'on  supprime  la 
finale  de  Chier  ;  ce  qui 
donne  :  Je  me  fais-r/i,  tu 
nous  fais-ch\  ils  JiuMs  font- 
ch\  etc.  qu'on  articule  : 
Faîche,  Foiche. 

Surtout  n'y  Tais  pas  d'  boniments, 
l'eadant  qu'  je  m   marre. 

(A.  R.) 

«  11  ne  se  doute  pas  des  cheveux  que 
les  infortuués  se  /ont.  » 

(J.  KicarpiN.) 

«  Gaston,  à  qui  toutes  ces  singeries 
tapaient  sur  le  système,  s'eiïotçait 
à  sourire;  mais,  au  fond,  il  s'ém- 
bt'tait  cojnme  un  rat  mort.  » 
(La  Gaudriole.) 

«  —  Vous   avez   assisté   au  dernier 

spectacle  des  Esthètes? 
—  Ne  m'en  parlez   pas.  Je  m'y  suis 

cievé.  » 

—  TU  M'ENNUIES  ou  ÇA  M'EN- 
NUIE. A/i!  la  barbe!  Ah!  In 
jambe  1  C'est  classa I Lâche-nous! 
Lâche-moi  le  coude! 

«  —  Encore  tes  histoires  de  mé- 
nesses?...  Ah!  non,  la  jambe!» 

«  Ne  r'biffe  pas  à  m'jacter  de  c'flanche- 
là!  Hein!  dis-donc,  c'est clai,se!  » 

«  —  Lâcliez-nous  le  coude  avec  votre 
politique...  Lisez  les  assassinats, 
c'est  plus  rigolo.  » 

(E.  Zola.) 

EXIVUYEUX.  La  plupart  des  par- 
ticipes présents,  pris  adjective- 
ment, des  verbes  signiiiant  En- 
nuyer; plus  :  Bassin,  Bassinoire, 
Canule,  Cramponnant,  Crevant, 
Emnierdeur,  Faichi&rant,  Foutant, 
Guignolant,  Itasuir. 

—  S'appliquant  principale- 
ment aux  personnes  :  Bar- 
bier, Crampon,  Endormcur, 
Janibier,  Lavement,  Mar(jud  d 
la  fesse.  Meuble  ',  Outil,  l'ata- 
gueute',  Vurqe,  Raseur,  Re- 
mède. V.  Importun. 

l/un  lui  disait  d'un  lou  morose: 
Je  11  suis  ptis  là,  jcaue  importun; 


Voyez-vous  pas  ma  porte  close? 
L'autre  dirait  :  Vrai,  quoi  hastin'. 

(KlOUL    ['u.NCHuK.i 

Or  donc,  dès  ce  soir  je  m'insurge, 

C.ir,  voyez-vous, 
C'est  lin  vrai  reniéilf,  \ine  purge 

Que  mon  époux. 

(Brioi.lit.) 

Pour  engraisser  ces  /'mmerdeur.t. 
Vive  I'  griiigui  des  sacré-coeurs  ! 

(P.  Paillette.) 

«  Excuse-moi,  cher  ami,  je  viens 
d'être  la  proie  d'un  cruel  t'astfur 
qui  m'a  lenu  par  le  bouton  de  niun 
manteau  durant  vingt  bonnes... 
vingt  mauvaises  minutes  plutôt.  » 
(Alpiio.nse  Allais.) 

«  Un  marchand  d'antiquités  disait  un 
jour  à  Vivier  : 

—  J'attends  une  pièce  des  plus 
curieuses  :  la  dernière  bassinoire 
de  Louis  XIV. 

—  Madame  de  Maintenon!  s'écria 
Vivier.  » 

(D''  GatcoiBE.) 

«  —  Nous  ne  serons  plus  obligés  de 
nous  aimer  en  cachette. 

—  Une  fois  par  quinzaine! 

—  ...  Avec  un  lu.xede  précautions  et 
une  richesse  de  trucs!  C'est  que  ton 
crampon  de  femme  avait  juliment 
l'œil.  » 

(Michel  Provins.) 

■«  —  Eu  somme,  tout  ça  devient 
ras'int. 

—  Sûr! 

—  Le  commercese  plaint.  Les  théâtres 
ne  font  plus  le  sou...  » 

(PoNTAtLLAC.) 

«  Bref,  ej'  chine  tout  c'  qu'e.st  cavn- 
lant  et  dtbectant!  Les  orateurs 
jambiers  et  leurs  salades  faichie- 
rautfs,  les  cabots  canules  et  les 
pièces  rasoirs,  h-s  jourualcux  <a«- 
7iurWv  et  leurs  Hanches  guignolauts, 
faut  qu'  tout  y  passe  !  » 

«  —  Je  viens  de  subir  un  fameirx 
lavifnieiit. 

—  Qui  donc? 

—  Ma  belle-mère  est  restée  plus  d'une 
heure  ici.  » 

(HtcToa  Kka.>ci.) 

ÉXORxME.  Bœuf. 

«  La  petite,  pour  «es  débuts  à  la 
Scala,  a  remporte  un  succès  bœu/.  » 


ÉNO 


—   199  — 


ENT 


ÉXORMÉMEAT.  V.  Beaucoup. 

EXRAGÉ.  Engamé',  Ergamé'. 

EXRAGER.  Groumer,  Prouter,  Rp- 
nouder,  llessauter,  Tuber.  V.  Co- 
lère. 

—  FAIRE  ENRAGER.  Faire 
grimper  ou  ynunler.  Mettre  à 
cran,  à  remiud,  à  ressaut,  à  lu  fje. 

EXRICIIIR  (S').  Faire  son  beurre. 
Mettre  du  beurre  dans  ses  épinards. 

ENROUÉ.  0»?  a  un  ou  des  chats 

dans  la  gorge,  une  carotte  dans  le 
plomb,  v.n  poireau  dans  le  cornet. 
Qui  a  boulJ'é  du  chat,  Qui  a  une 
voix  de  cassis-cognac  ou  une  cra- 
pulite. 

E-\ROUEMEXT.  Carotte  dans  le 
plomb,  Poireau  dans  le  cornet. 

«  Aile  a  pas  pu  pousser  la  sienne, 
aile  avait  une  carotte  dans  c'  plomb.  » 

—  EAROUEMENT  RÉSULTANT 
DE  LIBATJONS  Ou  de  noctaui- 
bulisine.  Craputite,  Crapultle 
aiguë.  Voix  de  cassis-cognac  ou 
de  i-assis-coqne,  de  sirop-cognac, 
de  sirop  de  gomme. 

Et  comme  l'on  dut,  la  veille. 
Fumer,  gueuler,  piutcrtout  à  la  fois. 

On  a.  quanci  on  se  réveille, 
La  crapulite  et  la  gueule  de  bois. 

«  De  sa  voix  de  cassis-cognac  le  vieil 
adjudant  reprit  son  habituelle 
antienne  en  l'accompagnant  d'un 
juron  bien  senti.  » 

EXSEMRLE.  Encible  ou  Ensible 
(corrupt.). 

ENSUITE.  Alorsse,  Après  ou  sur 
ce  coup-là,  ce  coup  de  temps-là. 
Pis  (corrupt.  de  Puis]. 

•  Su'  c'  coup  d'  lempx-là,  tous  les 
cabjis  l'ont  l'nu  à  l'œil.  » 

IVahord  faut  pus  d'  gouvernempnt, 
J'U  faut  pus  non  pus  d'  Kppublique, 
Pus  d'  Séuat  et  pusd'  Parlement... 
(A.  B.) 

ENTx\SSER.  Fis.  V.  Économie. 


ENTENDRE.  Esgourder,  Lâcher. 
V.  Écouter. 

—  Dans  le  sens  de  Compren- 
dre.   Entraver. 

—  s'EXTEXDRE.  V.  S'accorder. 

ENTERREMENT.  Tnmballage  de 
refroidis. 

—  ENTERREMENT   DE  PETIT 

EXFANT.  Éperlan. 

-  ASSISTER  A  UX  EXTERRE- 
MEXT.  Aller  manger  du  pain 
et  du  fromage,  Aller  faire  sauter 
un  lapin. 

«  —  Pas  de  blagues,  dis  donc,  Julie, 
fit  le  vieux  en  voyant  la  mine 
aflreusement  tirée  de  la  cartonnière. 
Tu  ne  vas  pas  nous  faiie  manger 
du  pain  et  du  fromage'*.  » 

(Bauda.) 

ENTERRER.  Envoyer  ou  mettre 
dans  le  royaume  des  taupes,  Faire 
manger  ks  pissenlits  par  la  ra- 
cine, Mettre  au  frais 

—  ÊTRE  EXTERRÉ.  Faire  pous- 
ser les  roses.  Faire  des  vrs  ou 
des  asticots,  Fumer  ta  terre. 

«  —  Coco?...  Le  p'Iit  coco  du  Trône?... 
V'ià  pus  d'  trois  marquets  qu'i' 
bouffi'  les  pissenlits  par  la  racine. 

—  Alors,  i'  fait  des  vers,  ça  doit  y 
aller;  lui  qu'aimait  la  goûalante.  « 

ENTÊTÉ.  Tête  carrée,  Tête  de 
boche.  Tête  de  pioche. 

0  C"est-y  qu'  tu  m'  prends  pour  un 
menteur?  Quiens,  preuve  que  la 
v'ià  ta  permission...  Sais-tu  lire, 
sacrée  tête  de  bochel  » 

(G.    CoDaTSLWE.) 

ENTÊTER  (S').  Se  mettre  dans  le 
ciboulot,  le  citron,  la  sorbonne,  le 
toupet,  etc.  V.  Tête. 

«  I'  s'avait  mis  da>ts  l'  citron  A"  pas 
sortir;  ya  pas  eu  plan  de  l'  lair' 
démurger.  » 

ENTHOUSIASME.  Emballement. 

«  Quelque  emballement  de  femme  cu- 
rieuse qui  s'aveugle  et  s'illusionne, 


EXT 


200  — 


ENT 


un  de  CCS  coii|>s  de  cœur  ardents, 
iiiétlérhis  qui  sont  souvent  In  der- 
nière figure  des  colillons  de  l'hiver 
et  out  la  durée  d'un  feu  de  paille.  » 

(CoLOUniNE.) 

E.VTIIOUSIASMEIi .  Allumer , 
Chauffer,  Emballer. 

«  Il  a  passé  pour  avoir  fait  des 
ravages  dans  le  cœur  des  Pari- 
siennes du  meilleur  ujonde,  quel- 
que peu  névrosées  et  toujours 
prêtes  à  s'em'jaller  pour  un  excen- 
trique que  la  mode  a  mis  en 
vedette.  >> 

(Maurice  dk.  KÉnouAN.) 

ENTHOUSIASTE.  Emballé. 

«  Nous  nous  rappelions  le  beau  temps 
de  fièvre  et  de  mirage  où  dans  le 
monde,  toutes  ou  presque  toutes, 
imha liées  à  fond  de  train,  nous 
avions  pour  ce  soldat  piatlour  des 
yeux  de  Cliimène.  » 

(Coi.oiintNE.) 

EXTRAIXER.  Ençiayer,  Enrjrai- 
ner.  V.  Embaucher. 

ENTRECHAT.  Aile  de  pifjcon. 

«  Et  les  voisines  rigolaient  ferme  à 
voir  cette  moucheronne  de  quatre 
ans  battre  des  ai/es  de  pifjeon  et 
faire  le  grand  écart  pour  imiler  sa 
mère.  » 

(OuiiUS.) 

ENTRÉE.  Eticarrade. 

«  A  mon  encarrnde  chez  1'  i|iiirt 
j'avais  dans  la  trf)nche  de  m'  nulle 
les  arpions  sf)us  la  qiiarnnte  et  d' 
les  donu' r  tous;  mais  j' suis  pas 
vache  et  j'ai  battu  niort.  » 

ENTREMETTEUR.  .4  mbassudeur, 
Dariolet',  Eléphant,  Marchand  de 
Iddoclw,  de  viande,  Ogre. 

H  l>.  Joseph  Le  Roux  dit  dans  son 
Dictionnaire  comique  :  «  Ainhnss'i- 
detir  i/'amnttr,  c'est  une  manière  de 
parler  qui  exprime  hfuinétement  ce 
qu'on  appelle  en  terme  libre  un 
Maquereau,  un  vendeur  de  chair 
humaine.  »  Puis  il  ajoulc  ;  «  Cette 
dillcrence  est  cependant  à  remar- 
([uer  i\u' AuthasHuleur  se  dit  d'une 


î 


)er.-onne  qui  poite  les  poulets  et 
illets  doux  d'un  gr.ind  seigneur  à 
sa  maitresse,  connue  Mercure  por- 
tait ceux  de  .lupiter,  G.  ceux  du 
maréchal  de  **  a  Paris,  et  le  duc 
de  '**  ceux  du  Roi  lors  de  ses 
amours.  Au  contraire  Maquereau, 
c'est  ordinairement  quelque  filou 
qui  fournit  du  gibier  aux  acadé- 
mies d'amour,  dites  Bordels.  » 

—  ENTIllîMIITTEUR  DE  Vf.- 
n  É  R  A  S  T  E  S  .  Rouspant  ou 
Rousiionl. 

ENTREMETTEUSE.  Ambni^<n- 
drice,  Dabe,  daronne,  dodie  ou 
mère  d'orcase.  Entraîneuse,  Lan- 
ceuse, Alacii,  Mar.ca,  Macsée,  Mar- 
chande, fourgiieuse,  soHceuse  ou 
vendeuse  de  bavbaque,  de  bidoche, 
de  blanc,  de  voules,  de  viande,  de 
volaille  ^indistinct.),  Mère  mara, 
Mère  ogresse,  Ogresse,  Rabutteuse. 

Or,  un  jour,  la  ni'Tfi  maca 
Qui  ralialtail  pour  ces  antiques, 
l.'aperçutci  la  relu]ua. 
Car,  il  Tallait  h  ses  pratiquas, 
Dfis  momignaiilfs  sans  nichons, 
Iles  fillettos  ;iux  l'ornies  grêles, 
Des  iiiig^nonnos  p.Mes  et  frêles, 
l'our  les  amuser.  Vieux  codions  ! 

(A.  i;.) 

Tu  parl's  d'avoir  un'  <fab'  d'ocrnw^ 
L'u'  macsé'  qu'anu'n'  les  poireaux?.. 
J'aim'  mieux  qu'  lu  rainèii'  à  lu  case! 
Tu  les  l'ras  p't-ôt'  pas  aussi  gros 
Qu'avec  (a  fnwpueuse  d' volaille; 
Mais  roiyrevs',  c'est  pas  ton  o^nim  : 
A  l"  Trait  masser  tout'  l.i  journaille 
Et  boulott'ruit  tout...  not'  posnon. 

(I..    DE    BSHCT.) 

«  Ln  vieille  dame  qui  vous  servit  ce 
soir  de  chaperon,  enlraineuse  d'une 
utilité  reconnue  et  digne  de  notre 
estime,  vous  expliquera  dans  l'inti- 
mité, et  non  sans  nuelques  anec- 
doctcs  à  l'appui,  le  mot  et  la 
chose.  » 

(Ren£  Maizeiioy.) 

ENTREPRISE.  V.  Affaire. 

ENTRER.  Embarbcr,  EmboUer, 
Encarrcr,  Eiicasginr,  Eiiguillcr, 
EntiffcT,  Enlôler,  Enturuer. 

"  Au  nmment  rpr  yemharhe  dans  la 
piaule,    j'    dcgolte   la    .Méloclic    eu 


ENT 


201 


ÊP[ 


train  de  s'  faire  téter  la  pêche  par 
le  gas.  » 

On  a  bouclé  la  linirde  : 
Mili  pour  «n'ioi/e. .' 
Mézigue  est  pas  Talourde  ; 
Il  va  la  (létiniliT. 

{ Vieille  c/ianson  argntiqve.) 

Pour  ta  poir'  je  ni'empaumel 
Et.  tirant  le  loquet  : 
A'nra'-r',  booit  la  morne, 
Tu  seras  mua  muquet. 

(lo.) 

i'eniuiUe  dans  ?a  cambriole, 
Loufa  malura  dondaine. 

{Chanson  de  Vidocq.) 

Mais  si.  pour  entôlgr  en  douce. 
Tu  vois  que  cVst  trop  dinil^on, 
Avec  Jacques  (i"une  sec  iiisse 
Eiitife  daus  la  coDilition. 

—  ENTRER  DANS  IXE  AF- 
FAIUE.  Eiiffi-ainfr.  Èlre  de  Ut 
binaire.  V.  Combinaison,  Em- 
baucher. 

EXTRETEXELR.  V.  Amant. 

EXTRETEXIR  une  maîtresse,  un 
amant.  Casqmr,  Échiiier,  Ru- 
quer,  etc.  (V.  Payer),  Engrais- 
ser, Proléger. 

Pur  que  non...  i's  penv'nt  tous  crampser 
Si  n'ja  qii'  moi  pour  les  etigroisser. 
J'en  veux  pus  d'mariou!...  ça  tous  croûte 
Tout  c'  qu'où  gague  et  tout  c'  qu'on  gaçu'  pas... 
(\.  B.) 

«  —  Le  cercle  de  pnpa"?  On  le  con- 
naît I  C'est  une  petite  rousse  des 
Fantaisies  qu'il  protège  depuis 
trois  ans.  » 

{Le  Diable  boiteux.) 

EXTRETEXUE.  V.  Prostituée. 

EXTRETIEX.  V.  Conversation 

EXVO  LER  (S').  Cara/T,  Se  cara/er. 
Se  tirer  des  plumes,  et  presque 
tous  les  verbes  signifiant  S'en- 
fuir. 

«  Le  môme  avait  Inissé  la  porte  dé- 
bouclée et,  quand  la  dahe  est  rentrée, 
le  fifi  s'avait  cavale  de  la  roquette 
à  serins.  » 


EXVOYER. 

V.  Caen 


Balancer ,     Foncer. 


—  ENVOYER   PROMENER. 

V.  Promener. 

ÉPAXCIIER  (S').  Dédaquer. 

a  —  T'en  as  gros  su'  1'  cœur?... 
Ik'claque,  ma  vieille,  ça  t'  l'ra  du 
bien.  » 

ÉPARGXE,  ÉPARGXER.  V.  Éco- 
nomie. 

ÉPAULE.  Courbe,  Endosse. 

—  LES  ÉPAULES.  Ba-'cules,  En- 
tablement,  PLaquanles.  V.  Dos. 

«  Tu  parles,  il  a  les  pogne?  comme 
ries  courbe^  d'  moine;  alors  tu 
piges  quand  il  laisse  tomber  ça!  » 

ÉPAULETTE.  Patte. 

'<  Son  rêve  de  tireur  au  grenndier 
était  de  porter  la  patte  verte  de  la 
section  hors-rang.  » 

—  ÉPXULETTES  D'OFFICIER 
SUPÉRIEUR.  Graine  dépi- 
nards. 

—  COXTRE-ÊPAULETTE  Ga- 
lette, Patte  de  crapaud. 

Noble  qalelte,  que  ton  nom 
Soit  immortel  en  notre  histoire. 
Qu'il  Foit  embelli  par  la  gloire 
D'uue  brillante  promotion. 

(Chanson  militaire.) 

«  Les  musiciens  d'infanterie,  jus- 
qu'en 187G,  ont  porté  la  patle  de 
crapaud  jaune  et  rouge.  » 

ÉPÉE.  Aigiiillf,  Aiguille  à  tricoter, 
Artie*,  Astic*,Hnmbe. Fourchette, 
GandiUe  *.  Gandille  *,  Guindrelle  ', 
Joyeuse,  Lardoire,  Puille  de  fer, 
Spiida  ou  Spade  (hispanisme). 
Tangente  au  point  Q  ou  simpl. 
Tangente  (arg.  des  polytechni- 
ciens). 

«  L'aiguille  à  tricoter  a  donné  ferme 
ces  jours-ci;  rien  que  pour  cette 
dernière  si-niaine,  l'Allaire  a  amené 
entre  journalistes  cinq  déjeuners  à 
la  fourchrtle.  » 

(J.  P.) 

<(  Le  colon  tira  sa  lardoire  et  fit  son- 
ner au  drapeau.  » 


ÉPE 


—  202   — 


ÉPO 


.  —  A  (oi-z-à  tnoi  la  paille  de  fer\ 
s'écria  le  réserviste  une  fois  en 
gnrde. 

—  On  ne  cause  pas  sur  le  terrain  ! 
gronda  le  maître  d'urmes.  » 

«  Le  bicorne  sur  l'oreille,  la  tangente 
battant  la  botte,  notre  conscrard, 
lier  coinmer  Artaban,  descendit  le 
boul'  Miche  jusqu'au  quai.  » 

—  ÉPÉE-BAIOIV.XETTK.  Cure- 
dents.  Curette,  Spatule,  Spatule- 
curette.  V.  Baïonnette. 

ÉPERVIER.  (Pèche.)  Prison. 

ÉPICIER.  Cornichon,  Épicemar, 
Épicemince,  Epice-vinelte' ,Épine- 
vinette'. 

«  Parait  qu'on  décore  maint'nant  les 
épic'mars,  les  cabotins,  les  bistrots 
et  même  les  infirmiers  et  les  infir- 
mières. » 

ÉPIER.  V.  Guetter. 

ÊPILEPSIE.  Diguedigue,  Embar- 
bemeut. 

ÉPILEPTIQUE  (FAUX).  Batteur 
de  diguedigue,  Sabouleux. 

«  r  flanche  dans  les  quartiers  rupes  : 
il  est  battinir  de  diguedigue.  Ya  tou- 
jours un  poteau  avec  sézigue  qui 
s'amène  comme  au  hasard  et  qui 
fait  la  manche  quand  el'  trèpe  est 
nombreux.  » 

ÉPINARDS  cuils.  Bouse  de  vache. 
Cataplasme. 

ÉPIXE.  Picon. 

«  —  Prenez  garde  aux  picona.  dit  la 
fleuriste  en  me  tendant  les  roses.  » 

ÉPIXGLE.  Piquante,  Têtue. 

Tenci.  ma  tante, 
Vot'  lupoii  pgt  lenilii  ; 

V'Iii-z-uu'  iiiquaiile 
Pour  qu'oïl  n'  vou»  »oi'  pn»  1'  cul. 
{Refrain  de  caserne.) 

ÉPOi\GE.  Curieuse,  Indiscrète. 

ÉPOUSE.  Associée,  Bergère,  Boîte 
à  chagrins,  Bourgeoise,  Choléra, 
Crampon,  Èportgê   (à-peu-près). 


Gouvernement,  Légitime,  Largue, 
Marque,  Marquise,  Panuris,  Po- 
tence, Scie,  Tortue.  V.  Femme. 

«  —  Pierre  est  un  bon  copairi,  affir- 
mait le  contremaître  ;  mais  c'est 
embêtant  qu'il  vienne  toujours  avec 
son  associé''.  11  devrait  biende  temps 
en  temps  laisser  sa sc/e  à  la  maison. 

—  Siir!  appuya  Eugène,  si  j'avais  une 
btiîte  à chagritis  coiiiine  la  sienne...  •» 

M«;  v'Ià,  Laur'.  l'i'po»(/e  à  Polyle. 
(C'est  un  briurr'  comm'  nous  nous  aimons, 
Mon  liomnie  el  moi  nous  somm's  l'élite, 
La  fleur,  la   crem'  des  bull's  Chaumuat. 

(k.    GiLL.) 

C'est  pas  un'  \V  qu'  la  cell'  que  j'  mène  : 
J'  bouir  du  pot  au  feu  louf  la  s'm.iine  ; 
J'  m'en  vas  changer  d'  gouvernement. 

«  Via  Polyte  qui  s'amène  avec  son 
crampon;  sûr  <|ue  y  aura  du  gauche 
avant  la  fin  de  la  journaille.  w 

Il  11   ne  manqunit  jamais,  quand  le 

vent  soufflait  dans  les  voiles  et  qu'il 

y  avait  lort  tangage,  de  battre  la 

charge  sur  la  hure  de  sa  légitime.  » 

(Z,ei  Propos  du  Commandeur.) 

a  Comme  ce  serait  quasi:nent  une 
ft'te  de  famille,  le  mécanicien  de- 
manda la  permission  de  venir  avec 
sa  marquise,  exceptionnellement.  » 

(II.    UlTO.NT.) 

«  J'arrive;  j'  frappe;  ta  ;>o/(?»ice  vient 
ui'ouvrir  et  s'  met  à  m'agoniser... 
Si  j'aurais  un  panaris  comme  çui-la, 
j'aim'rais  mieux  m"  passer  d' marque 
toute  la  vie.  » 

ÉPOUSER.  Enlifter*.  V.  Se  ma- 
rier. 

—  En  parlant  d'un  noble  qui 
s'unit  à  une  riche  rolurièrc  : 
Fumer  ses  teires. 

—  En  parlant  d'un  homme 
qui  s'unit  à  une  lille  mère, 
aune  veuve  qui  a  un  cnlanl  : 
Ep'U^cr  ou  p'cndre  la  vache 
et  le  veau. 

ÉPOUVANTER.  V.  Effrayer. 

ÉPOUX.  Êpousseloir,  Épouran- 
lable,  Uommc,  Légitime,  Singi. 


ÉPR 


—   203  — 


ESC 


—  Les  femmes  du  peuple  di- 
sent en  parlant  de  leurs 
époux  :  Le  mien,  Le  tien,  Le 
sien.  Le  vôtre. 

—  ÉPOUX  QUI  SE  LAISSE 
MEXEIV     PAR      SA     FEMME. 

André,  Badouille,  Chauffe-la- 
couc/te. 

—  ÉPOUX  QUI  S'OCCUPE  DES 
SOIXS  DU  MÉNAGE.  Tdte- 
poule. 

—  ÉPOUX  SUR  LE  POIXT 
D'ÊTRE  PÈRE.  Monsieur  Go- 
dard. 

«'  Huit  jours  après  notre  mariage, 
mon  homme  découchait.  » 

(A«  Radical.) 

Et  qui  que  j'  d^gott',  nom  d'un  chien. 
En  allant  mctt'  couler  not'  liuge? 
—  Chez  r  mastroquet  du  c^in  :  le  mien 
Suçant  la  bleue  avec  tou  singel 

C'est  un  chauff-la-couche,  un'  vrai'  moule! 
Et  si  c'  podot-là  d'vienl  godar^l, 
Ya  des  chauc's  pour  que  l'objet  d'art 
Uu'  la  momièr'  sortira  du  moule 
Snye  r  portrait  d'  son  cousin 
Ou  ben  celui  d'un  voisin. 

(Blédort.) 

t  —  Vous  avez  vu  son  éfouvantoblel 
C'est  uu  vrai  chauffe-la-couche; 
elle  le  mène  par  le  bout  du  nez.  » 

ÉPREXDRE  (S';.  Se  chiper  pour. 
V.  Aimer. 

ÉPREUVE.  V.  Adversité. 

—  ÉPREUVE    D  IMPRIMERIE. 

Suivant  que  l'Épreuve  sort  des 
mains  du  compositeur  ou  de 
celles  du  corrigeur  après  pre- 
mière, seconde,  voire  troisième 
correction,  on  dit  que  le  cor- 
recteur corrige  en  L'jje,  en  Deux, 
en  Troit,  etc.  L'Epreuve  tirée 
sur  la  mise  en  pages  se  nomme 
Moiasse. 

ÉPROUVÉ.  Affranchi,  Franc. 

u  C'est  Jean-Louis,  un  bon  enfant  ; 
sois  traïquille,  il  est  franc...  J'en 
réponds  comme  de  moi.  » 

(M.  Mabio  bt  L.  Laukat.) 

ÉPURÂT  lOX  de  personnel,  lessi- 
vage, Lessive.  V.  Changement. 


EQUIPEMENT.  Fourbi,  Harnais 
lie  grives,  Saint-Frusiuin.  V.  Vê- 
tement. 

'<  —  Vous  allez  me  «  rastiquer  »  tout 
votre  fow  bi,  commanda  le  double. 
Je  passerai  à  dix  heures  et  tâchez 
que  votre  boutique  soit  installée... 
et  que  ça  brille  !  » 

ÉQUIVALENT.  Kif,  Kif-kif,  Kit- 
kif  hownico  ou  simpl.  Bournco. 

Si  tu  veux  de  la  gibelotte 
Que  fais-tu  ?  tu  prends  un  lapin; 
Comme  tu  fauches,  saperlotle  ! 
Le  blé  pour  le  pétrir  du  pain. 

Eh  bien,  pour  le  veau  à  l'oseille, 
Vois-tu,  c'est  Kif-kif  toiin  ico  : 
Il  te  faut  d'abord  de  l'oseille 
Et  puis,  hélas!  tuer  un  veau. 

(R.  Po.sceo:».) 

«  Au  lycée  oii  le  conduisit  la  suite  de 
l'idylle  de  sa  mère,  ses  camarades 
l'appelèrent  Chactas,  sous  prétexte 
que  Chactas  et  Ahasvérus,  c'était 
kif-kif.  » 

(E.  La  Jeumssk.) 

ÉRECTION.  Colique  bdtonneuse 
ou  cornue,  Godille  (obscène). 

—  ÊTRE  EX  ÉRECTION.  Avoir 
des  idées.  Avoir  le  baml,ou,  le 
bâton,  la  canne,  la  gaule,  ta 
tringle,  la  trique,  le  verre  de 
lampe  (obscène).  Bander  (id.\ 
Bandoclier  lid.).  Goder  (id.). 
Godiller  (id.1.  L'avoir  dur,  du- 
rillon, en^  l'air  (id.),  £/re  en 
appétit.  Être  dur,  durillon 
(obscène),  Porter  ou  pré.tenter 
If-s  armes,  Biocher  (obscène). 
Tendre  (id.). 

«  Oh!  ma  chère  enfant,  ajouta  la  ma- 
trone, vous  pouvez  sans  crainte 
rester  seule  avec  lui.  Il  y  a  belle 
lurette  que  le  vieux  sapajou  n'a 
plus  d'idées.  >> 

(La  Gaudriole.) 

ERRER.  V.  Vagabonder. 

ERREUR.  Gaffe. 

ESCALIER.  Bricard',  Échelle, 
Grimpant,   Lève-pieds,  Montant. 

ESCAMOTAGE.  Étouffage. 


ESC 


204  — 


ESC 


ESCAMOTEH.  Esraner,  Êlouffcr, 
l'uiiser  à  ra^i,  an  Lieu,  Se  moucher 
de  (arg.  des  joueurs). 

o  Résultat!  undeaii-DiilliondV/o?//7^e. » 

(Michel  Provins.) 

Croui  ier.  étouffe  des  deux  mains, 
Etouffe  d'allùt  pour  tézigu«. 

^GltlSON.) 

«  —  Pourquoi,  demanderez-vous,  dit- 
on  au  cercle  se  mouclier  d'un  louis 
pDur  :  voler  vingt  francs?  Pourquoi 
<  e  régime  indirect?  alors  que  nous 
disions  et  disons  encore  dans  le 
sens  de  gagner  ou  de  chaparder  : 
Je  lui  ai  mouché  ses  billes...  j'ai 
mouché  cent  sous  à  papa.  —  Pour- 
quoi? Ouvrons  l'étude  de  Ca vaille  : 
•>  Les  Filouteries  du  Jeu  »,  nous  y 
lisons  :  «  Les  garçons  de  jeu  se 
mouchent  fréquemment  au  tapis 
vert,  ce  qui  leur  permet  d'escamo- 
ter un  ou  deux  louis  dans  leur  mou- 
choir. L'expression  est  devenue 
proverbiale.  On  dit  d'un  garçon 
qui  escamote  un  louis  de  quelque 
uiani'^re  que  ce  soit  :  Il  s'eut  mouché 
ri'un  louis.  »  Et,  ma  foi,  l'explica- 
tion de  Cavaillé  me  paraît  fort 
acceptable.  » 

ESCAMOTEUR.  Dragueur,  Es- 
cam. 

ESCARGOT.  Coquillard,  Cornard 
baveux,  Légiste. 

ESCLAXDRE.  V.  Bruit,  Scandale. 

ESCROC.  Aiglefin  (pour  Aigrefin), 
Améiicain , Arrangeur ,  Burhotteur, 
Beffeur,  IhHe,  Briseur,  Carottier, 
Chanteur,  Charrieur,  Croc  (aphé- 
rèse), Dingvcur,  Dragueur,  Dra- 
gueur, Empileur,  Emporteur,  Em- 
pousteur,  Enfilcur,  En  (apoc). 
Estampeur,  Faisan,  Faisandier, 
Faisant,  Fni^cur,  Frnuc-bourgeois, 
Fusain,  Fusillcur,  Gnc,  M<ntre- 
chanteur.  Maître  de  chant,  Mun- 
qeur.  Monteur,  de  cou  ou  de  coup. 
Pratique,  Hastn,  hastaguout''re, 
Rouspani  ou  Rnuspont,  Houstis- 
snir.  Soliceur  de  zif,  Tombeur. 
V.  Commerce. 


«  —   Méfiez-vous,    insista    le  baron, 
méfiez-vous;    ces  soi-disant    ban- 
quiers   nie   font    tout    bonnement 
l'etlet  d'habiles  arrangeurs.  •> 
{Le  Voltaire.) 

«  Les  /,riseurs  sont  tous  Auvergnats 
et  se  prétendent  comuierçants.  Ils 
s'entendent  pour  inspirer  la  con- 
fiance à  des  labricants  qu'ils  trom- 
pent pour  une  grosse  souune  après 
leur  en  avoir  payé  plusieurs  petites. 
Les  marchandises  brisées  sout  re- 
vendues à  40  pour  100  de  perte  et 
le  produit  de  la  brisure  est  placé 
en  Auvergne.  » 

(ViDOCQ.) 

«  Vempousleur  est  un  escroc  faisant 
métier  de  vendre  à  des  détaillants 
de  mauvais  produits  dont  le  pre- 
mier dépôt  a  été,  pour  les  allécher, 
acheté  par  des  compères.  » 

(Id) 

:<  C'était  un  emportpvr  très  exercé. 
Ses  victimes  étaient  les  bijoutiers, 
les  orfèvres,  les  fourreurs  en  re- 
nom, qui  lui  livraient  des  marchan- 
dises de  prix  dans  des  appartements 
richement  meublés  qu'il  louuit  à  la 
semaine,  quelquefois  môme  à  la 
journée...  11  faisait  passer  le  livreur 
dans  une  autre  pièce,  où  il  le  lais- 
sait seul  en  le  priant  d'atlendre  une 
seconde  le  règlement  do  sa  facture; 
puis  il  filait  avec  son  butin.  » 
{La  Cocarde.) 

«  N'y  aurait-il  pas  un  moyen  de  pin- 
cer les  mailrp.s-chanteurs  et  d'évi- 
ter des  scandales  ?  » 

(GoRon.) 

«  Le  voleur  s'extasie  sur  sa  chance. 
Il  vient  de  trouver  une  bague  ou 
une  épingle  de  prix.  Il  attend  que 
le  bndiuid  donne  son  avis.  Si  celui- 
ci  dit  :  «  Il  (aut  porter  cet  objet 
trouvé  au  j)rttcliain  bureau  de  po- 
lice »,  rh<uiiiin'  s'esquive  sans  rien 
ajouter.  Si  le  bon  bourgeois  ne  dit 
rien  ou  admire  le  bijou,  le  charrieur 
(voleur  à  tour  d'adresse)  le  tourne, 
le  retourne  entre  ses  doigts,  couiuie 
embarrassé,  et  dit  :  a  Je  ne  saurai 
que  faire  de  cela...  elle  vaut  au 
moins  quarante  francs,  cette  bngue; 
si  j'en  trouvais  vingt  Iraiics,  je  Ift 
céderais  bien  !...  >«  Neuf  fois  sur  dix, 
le  badaud  tombe  dans  le  piège;  il 


ESC 


—  20c 


ESC 


pense  que  Ihomme  ne  sait  pas  la 
vraie  valeur  du  bijou,  puisqu'il 
évalue  quarante  francs  ce  qui  vaut, 
à  vue dœil,  et  par  le  poids,  soixante 
ou  quatre-vingts  francs.  11  lâche  son 
lauis  et  le  tour  est  joué.  La  bague, 
quand  elle  est  estimée,  vaut  à  peine 
deux  ou  trois  francs.  » 

{La  iVa/ion.) 

«  Un  empileur  aus.=i,  celui  là  avec 
son  eau  bénite  de  cour  !  un  fai.ian- 
dier  qui  vous  arrache  mille  francs 
ou  cent  sous  pour  décrocher  la  lune 
et  dont  on  ne  revoit  jamais  un 
fifre  lin!  » 

«  Et  alors  les  enfileitrs,  les  l'astax,  les 
rortstisseurs  et  les  faisants  iront 
faire  leur  prévence  en  cambrouse.  » 

•  Il  n'a  même  pas  la  ressource  de 
dire  qu'il  arrive  d'Amérique.  Ce 
n'est  même  pas  un  rastaquouère.  » 

(GsoRces  Ohnet.) 

a  — Filou  !  rus/a  !  lapin!  Parbîeuî  je 
m'en  étais  doutée.  Tu  étais  trop 
malin  au  lit!  Mais,  voyez  un  peu,  ça 
se  promène  dans  les  ba's,  ça  relu- 
que les  femmes,  ca  a  des  bagues 
aux  doigts,  ça  offre  à  souper,  — 
à  l'œil,  je  parie!  tu  es  sorti  pour 
parler  au  maître  d'hôtel  !  — Ça  pro- 
met des  cinq  louis,  ça  laisse  sur  la 
cheminée  des  albums  avec  des 
princes  et  des  rois...  et  ça  n'a  pas 
de  quoi  payer  ses  chapeaux!  » 
(Catulle  MEitots.) 

«  Quant  à  son  étymologie,  ne  nous 
fiut-il  voir  dans  rouspant  qu'une 
syncope  de  «  rouspétant  »,  parce 
que  l'escroc  qui  fait  chanter  les 
pédérastes  joue  l'indignation  et 
fait  de  la  «  rouspétance  »?  ou  doit- 
on  se  rallier  à  l'opinion  de  M.  L. 
Larchey  qui  le  fait  dériver  de 
«  rousse  ••  :  police,  parce  qu'il  se 
pose  en  agent  des  mœurs  pour 
frtire  chanter  ses  victimes?  11  est 
dilficile  de  se  prononcer.  » 

(l'USELLI.) 

«  —  Les  anarchistes,  fit  le  farouche 
rond  de  cuir,  les  anarchistes  sont 
tous  des  prati'iues  et  des  eslam- 
peursl  Et  ceux  qui  les  soutiennent 
ne  valent  pas  mieux!  » 

{La  Itenaistanee.) 


ESCROQUER.  .Bachotter,  Briser, 
Charrier,  Emporter  le  morceau, 
Estampa;  Paire  chantei'.  Fusiller, 
Monter  un  arcat  ',  une  drague, 
Roustir,  Tirer  une  dent,  Tomber. 

«  Mais  mézigue  est  un  bath  zigue 
incapable  d'  faire  chanter  ses  cor- 
respondants. •> 

(TanBLOT.) 

«  —  Avant  que  la  destinée  eût  fait 
de  moi  un  escroc,  j'étais  un  simple 
fumiste.  Disons  qu'un  escroc  est 
un  fumiste  intéressé,  ou  que  la 
fumisterie,  c'est  de  l'escroquerie  à 
blanc.  11  n'y  a  pas  de  joie  plus  déli- 
cate que  celle  de  charrier  les  gens. 

—  Charriera 

—  Charrier  ou  promener  en  bateau. 
Je  vais,  tout  à  l'heure,  promener  un 
jeune  homme  en  bateau,  mais  non 
pas  à  l'œil,  et  j'attends  de  lui  un 
copieux  salaire...  Au  revoir,  ma- 
man. Le  diner  à  sept  heures  ?  J'es- 
père vous  rapporter  du  dessert.  » 

(Tbistah  Bc:r>ard.) 

«  Ces  gens  qui,  dès  le  début  de  leur 
eutreprise,  font  parade  des  plus 
sérieuses  références  commerciales 
et  qui  posent  au  négociant  notable, 
ne  sont  ordinairement  que  d  in- 
fâmes lusUleurs  écoulant  à  vil  prix, 
fusillant  les  denrées  que  leur  a 
acquises  leur  éphémère  crédit.  » 

'(  Vous  êtes  un  naif  trop  facile  à 
refaire  et  vous  vous  laisserez  rous- 
tir jusqu'à  la  mort.  » 

ESCROQUERIE.  Arcat  *,  Brisure, 
Charriage,  Chou,  Coup  de  fus-il  ou 
de  pistolet.  Drague,  Emporlage, 
Estampage,  Er^tampe,  PouUnnte  *, 
Roustissure,  Tombage. 

«  La  bande  noire  possède  dans  le 
npuvième  et  dans  le  dixième  arron- 
dissement deux  maisons  spéciale- 
ment affectées  aux  coups  de  fusil. 
Dans  ces  entrepôts  de  la  flibuste  on 
trouve  tout  :  bas  de  soie,  chrono- 
mètres, vases  de  nuit,  éventails, 
galoches,  ombrelles,  pianos,  rai- 
siné, photOCTaphies  obscènes,  cly- 
sopompes,  diamants  et  bonnets  de 
coton...  c'est  un  capharnaum  indes- 
criptible. » 

(Uo«>kb-(jbisoii.) 


ESP 


—  20G  — 


EST 


ESPIOIV.  Capon,  Casserole,  Cuisi- 
nier, Fileur,  Friquel, Gobe-mouche, 
Macaron.  Mirevr,  Mouton,  Son- 
deur, Roussi.  V.   Dénonciateur. 

—  L'Espion  sedésif^ne  encore 
par  les  termes  qui  signifient 
Agent  de  police. 

«  —  Ceux  que  j'attaque,  ce  sont  ces 
reporters  sans  vergogiie  qui  ne 
craignent  pas  d'aller  parmi  les  cas- 
seroles recueillir  les  cancaus  de 
cuisine.  » 

(GonoM.) 

«  J'  n'offre  pas  ma  confiance  au  pre- 
mier venu  et  encore  moins  aux 
roussis.  » 

(Macé.) 

ESPIOXXAGE.  Cuisi7ie,  Filature, 
Macaronnagc,  l'Umque,  Sondage, 
Sonde. 

«  La  cuisine  a  été  longue  :  on  m'a 
tortillé,  retourné.  » 

(RODOT.) 

«  Le  souteneur  qui  fait  la  planque 
pour  voir  si  sa  femme  travaille 
bien.  » 

(GOROK.) 

«  Souvent  la  planque  est  compliquée 
de  filature.  » 

(tD.) 

«  Le  coup  avait  sûrement  été  monté 
par  ta  baiiiie  des  Espadrilles  blan- 
clies  qui  avait  son  quartier  gi'*néral 
au  Trône;  ou  décida  donc  d'orga- 
nis»;r  un  soudaye  sérieux  de  ce 
cOté.  1) 

[La  Cocarde.) 

ESPIONÎVER.  Caponner,  Cuisiner, 
Piler.  Macaionncr,  Moutonner,  lie- 
filer,  Sonder. 

u  Le  gendarme  me  laissa  passer. 
Mais  craignant  d'Aire  fil<',  je  me 
dirigeai  vers  la  demeure  de  mon 
ancien  patron.  " 

(Sottir-Laumami.) 

Ma  Kœiir  cr-t  «»pc  E'oi, 
I)i.nt  la  »a>iir  c»l  avec  moi. 
L'  »oip.  on"  I'  l>oulevard,  ej'  In  r'ftte, 
A  BeHrille, 


rnmm'  ça  j'  paçii'  pas  mal  de  braise. 
Mou  ln'aii-frpr«  en  Rngnn  autant, 
Pi«<iiri'  r'fir  mn  sœur  Thérèse, 
A  Ménilmontant. 

(A.  B.) 

—  ESPIONNER  NUIT  ET  JOUR. 

Cou'fipr  et  lever  la   personne 
qu'on  espionne. 

«  En  réalité,  le  chef  de  la  Sûreté  écri- 
vait —  pour  ses  ageuts  —  l'ordre 
suivant  : 

Ne  parlez  pas.  Ce  que  je  vous  dis 
de  faire  est  un  truc.  Itegardez  bien 
l'individu  que  vous  avez  devant 
vous.  Il  va  sortir  tout  à  l'heure.  A 
la  porte  de  la  Sûreté,  designez-le  à 
deux  autres  de  vos  collt-gues,  de 
ceux  qu'il  n'aura  pas  vus  comme 
vous.  Filez-le.  couckez-le,  levez-le 
et  ouvrez  l'œil. 

Les  expressions  de  «  lever  »  et 
de  «  coucher  »  s'emploient  à  la 
Sûreté  communément,  pour  indi- 
quer que  la  surveillance  doit  s'é- 
tendre Il  nuit  et  le  jour,  à  la  porte 
des  malfaiteurs  qu'un  file.  » 

{Le  Journal.) 

ESPRIT.  V.  Intelligence. 

ESTIMER.  Avoir  à  In  bmine.  En- 
caisser, Gober.  V.  Aimer. 

ESTOMAC.  Battant,  Boral,  Boîte 
à  gaz.  Boudin,  Brt'chet,  Estonie 
(apoc),  Fanal,  Fusil,  Gave,  Ga- 
vial, Gnzomètrc,  Gésier,  Geve, 
Place  d'armes,  Plomb,  Sable', 
Tire-lire. 

Si  qu'y  r'vieiiHrnit  jn«le  d'  not"  temp» 
yuot  donc  qu'y  »'  foutrait  d.'tii«  1'  battant  ? 

(JlHAN    KiCTDS.) 

V'Ià  d«*  poM'n  qui  pinc'nt  leur  lyre 
(Malgré  qu'y  n'aient  rien  dans  1'  fusil), 
V'Ia  les  l'arigots  en  dWire 
Pass'  qu'y  pouss'  truis  branch's  de  persil. 

(lo.) 

Vous  m'  dire»  :  C'est  la  Toi'on  d'Or, 
Un  ordre  royiil  qu'on  accorde 
A  KtMisqiie  pour  l'honoror... 
Pis  ça  y  tiendra  cliiiud  à  c't  homme 
De  i'  mi'llc  un  mouton  su'  l'atomi:.. 
...  Urole  d'  nmniér'  de  »' dt*con>r!,.. 
(K.  B.) 


EST 


—  20"; 


ÉT[ 


An  riHre!  au  cidre!  il  fait  cbzud. 

Va  encore  à  1'  raïe! 

Du  cidre  il  faut 

Plein  la  gave. 

Du  cidre  il  faul 

Plein  r  çaviot. 

(J.  RicHBpra.) 

Au  cidre  '.  An  cidre!  il  fait  chaud, 
J'  m'emplis  la  ttr'lire. 

(1d.) 

«  On  appelle  les  jambes  des  pincpttes; 
les  bras,  des  allumettes;  la  figure, 
une  trompette;  et  l'estomac  une 
botle  a  gaz.  » 

{Les  Locutions  vicieuses.) 

«  Quand  notre  bougre  n'avait  rien 
dans  le  fanal,  la  seule  promesse 
d'un  bon  déjeuner  l'aurait  fait  con- 
sentiraux  plus  périlleuses  besognes; 
mais  une  fois  le  gésier  garni,  ber- 
nique !  plus  d'homme.  » 

«  —  Pnsse-toi  ça  dans  le  hocaf,  fiston. 
11  (ait  froid  ce  soir  et  il  faut  nous 
capitonner  la  place  d'armes.  » 

—  ESTOMAC   FATIGUÉ.    Esto- 
mac en  meringue. 

«  Un  vieil  homme  qui  avait  tant  bu 
qu'il  avait  Veslomac  en  weriwjue.  » 

(HOYSMASS.) 

-  SE      METTRE       QUELQUE 
CHOSE     DANS    L'ESTOMAC. 

Se  le  coller  dans  l'  fusil,  sur  la 
conscience. 

«  En  même  temps,  il  leur  tendait  à 
chacun  un  morceau  de  pain.  Et, 
pensant  que  l'aîné,  qui  lui  parais- 
sait plus  digne  de  sa  conversation, 
méritait  quelque  encouragement 
spécial  et  devait  être  débarrassée 
de  toute  hésitation  à  satisfaire  son 
appétit,  il  ajouta  en  lui  donuant  la 
plus  grosse  part  : 

—  Collé-loi  ça  dans  le  fusil.  » 

(VicToa  HcGO.) 

•  —  Allons,  colle-toi  ça  sur  la  cons- 
cience, lui  dit  la  bonne  femme  en 
lui  tendant  un  bol  de  bouillon.  » 

(J.    LA^DBE.) 

ESTROPIÉ.  Stropiat. 

«  C'est  un  bistrot  où  qu'  vont  tous 
les  bombés,  les  béqui  lards,  les 
berlus  et  les  stropiaLi  et  où  qu'i's 
s'  rencardeut  les  uns  les  autes  sus 


les  coinstos  où  1'  trèpe  est  V  pus 
bath.  » 

—  FAUX  ESTROPIÉ.  Piètre. 

«  Quand  son  infirmité  était  feinte,  le 
malingreux  devenait  un  piètre  ;  et 
le  pifibe  était  toujours  de  mauvaise 
rencontre.  » 

ÉTABLE.  Pour  les  bêtes  bovines. 

Cornière. 

—  Pour  les  ovines.   Momière. 

ÉTABLISSE^IEAT.  Taule,  Tôle. 
y.  Boutique. 

ÉTAIX.  Écume  ou  Écume  de  terre. 

Lermon  '. 

ÉTALAGE  en  plein  vent.  Abat- 
tage. 

«  L'  Borgne  envoyait  des  salades  à 
tous  les  fourgués  qu'avaient  étalé 
leur  ab'iltage  su'  l'  rade  du  boul' 
Richard-Lenoir.  » 

ÉTAMER.  Lermoner*. 

ÉTAMEUR.  Écumeur. 

ÉTAT-MAJOR.  Corps -de-pompe. 
Les  eaux  grasses,  La  graine  d'épi- 
nards,  Les  grouses  légumes. 

«  A  l'École  de  cavalerie  de  Saumtir 
et  à  l'École  spéciale  de  Saint-Cyr, 
l'état-major  est  surnommé  corps- 
dif-pompe  par  les  élèves-officiers.  » 

'<  11  avait  cependant  l'espoir  de  faire 
bientôt  partie  des  eaux-i^raftes  et 
de  voir  ainsi  reculer  sa  limite 
d'âge.  » 

ÉTÉ.  Étoche,  Jaune. 

Quand  c'est  Vétoche  on  peut,  dans  1'  jus 
Piquer  des  Iroucbes... 

(Bl£dort.) 

ÉTEIXDRE.  Étrangler. 

«  —  L'extinction  des  feux  est  sonnée, 
cria  le  caporal  qu'on  surnommait 
le  Parigot;  étranglez  la  calbombe 
et  tâchez  de  la  boucler,  vous 
autres.  » 

«  C'est  une  dette  qu'il  faut  que  j'<?- 
trangle  si  je  ne  veux  pas  avoir  des 
eunuis  du  côté  du  paternel.  » 


ETE 


—  208  — 


ETO 


ÉTENDRE.  Aff'aler. 

«  L'hercule  o/fala  son  tnpis,  nux 
coins  duquel  il  plaça  ses  poiHs  et 
ses  haltères,  jela  son  paletot  au 
joueur  d'orgue  et  comuianda  :  «  En 
avant  la  musique!  » 

—  S'ÉTEXDUE.  A/fafer,  étaler 
sa  barùaque,  sa  bidoc/ie,  son 
gnasse,  sa  viande. 

«  Il  avait  étalé  sa  viande,  pu'  1'  talus 
des  fortifs  et  i'  ronllait  à  poiugs 
fermés.  » 

ÉTIRER  (S').  Allonger  son  veau. 

,  _  v'ià  le  veau  qui  s'allonge,  dit  le 
contre-coup,  en  voyant  s'étirer 
l'arpette;  le  cuir  ne  sera  pas  cher 
cette  année  !  » 

ÉTOILE.  Fileuf-e,  Lmichetle,  Lui- 
sante, Luisarde.  V.  Ciel. 

Moi.  jaim'  ça,  dormir  dans  les  près; 
Le  foin,  c'est  pus  moelleux  qu'  la  loile. 
F,t  puis,  daus  les  cieux  azurés, 
Souvent  j'aperçois  une  étoile 
Qui  vient  s'  placi-r  juste  au-d'ssus  d'  moi  ; 
J'y  dis  bonsoir  à  la  fileusé. 
Et  j'  m'endors  heureux  comme  un  roi... 
C'est  r  bon  Dieu  qui  pay'  In  veilleuse. 
(A.  B.) 

Mais  quand  il  est  nib  de  luisarfle. 
Quand  le  Mec  des  Mecs  ne  hasarde 
Sur  la  lia;ne  pas  un  clignot, 
J'enquille  chez  un  ligorgnot. 

(L.  DE  Bbbcy.) 

ÉTONNAMMENT.    Épatamment. 

a  C'était  un  type  épatamment  chic.  » 
(Gtt  Dlas.) 

ÉTONNANT.  Bleu,  Bœuf,  Cala- 
pultiieux,  Ègnafant,  Égnaulant 
ou  Égnolant,  Épastrouillant,  Épa- 
tant, Épatarou fiant,  Éi^atouf fiant. 
Épaulant,  Époilant,  Esliloguant, 
Esbrouffnnt,  Espatrouillant,  Éva- 
-ianl,  Obdliscal,  Tuant. 

«  —  En  auriez-vous  peur? 

-  Carrément, l'abbé.  Une  peur  /deue.  •> 

(H.  Lavkda.i.j 

..  —  Et  vous  ne  trouvez  pas  ègnafant 
^\\ï\\  ait  le  culot  de  vinir,  après  ce 
roup-là,  me  taper  de  vingt-cinq 
louis?  » 

(L'aoénemenl  Paritifn.) 


«  C'est  égnnnlonl  tout  d'  m^-me  de 
voir  des  «onciers  comme  çui  là  qui 
s'  la  coulent  douce 

«'  Et  c'  qu'i'  y  a  d'époilant,  on  n'a 
pas  rencontré  trois  vélos.  » 

«  Un  appartement  épaslvouiUant,  dps 
toilettes  ohéliscalesl  Et  un  train  de 
maison  !  ma  chère...  C'est  luanl 
tout  de  un'nie.  Quand  je  poiise 
qu'il  y  a  trois  mois,  elle  logeait 
dans  un  garuo,  boulevard  de  la  Cha- 
pelle !  » 

{Le  Fin  Je  siècle.) 

«  Ça  semble  espatroidllant,  y  a.  pour- 
tant rien  de  bien  malin.  >. 

(Le  Père  Ptinard.) 

ÉTONNÉ.  Abafointé,  Abalobé, 
Baba,  Bleu,  Epaté,  et  pres- 
que tous  les  participes  passés 
des  verbes  signifiant  Étonner. 
V.  Ébahi. 

—  ÊTRE  ÊTOXNÉ.  En  baver. 
En  roter  (on  peut  ajouter  Dts 
mndi  de  chapenu  ,  l-.n 
comme  iine  tomate,  En  e'ire 
mort,  ocris,  tué.  En  être  df  là 
ou  de  d'/«,  comn^e  un  qlawte, 
comme  une  saucisse,  comme  une 
tourte. 

—  Avec  une  pointe  de  dépit. 
^'e  vouloir  j)/ms  rare. 

.<  —  Vous  m'en  voyez  tout  hlfu,  moi 
qui  vous  parle  !  Je  croyais  à  la 
Sibérie.  » 

(Ë.    GERr.EKAT.) 

«  Quand  on  y  a  dit  qu'a  le  Tsnit  cocu, 
il  en  bavait;  in.ùs,  alor:*,  du  coup 
qu'il  a  su  qu'  c'était  avec  son  fran  • 
gin,  il  en  est  resté  comme  tme  sau- 
cisse, V  n'  voulait  pus  vivre  !  » 

ÉTONNEMENT,  Épatement,  Sca- 
rabombe'. 

«  \.'épatement  du  bourgeois  est  en 
France  la  condition  «  sine  qu^i 
non  »  de  réussite  d'imi;  évolution 
artistique.  » 

(É.  BaunnAT.) 

ÉTONNER.  A  plomber,  Égnnfjfer, 
Égnauler  ou  Egnolcr.^  En  boucher 
un   coin,     V.jmtrr,    Êpastrovillrr, 


ÉTO 


—  209 


ETR 


Épataroufler,  Êpatouffler,  Épau- 
ler, Êpoiler,  Esbloquer,  Espa- 
trouiller,  Estomaquei',  Estomirer, 
Occire,  Scarabomber* ,  Tuer. 

«  J'avoue  que  le  viol  surtout  xaesto- 
mire,  comme  tous  les  viols  mili- 
taires, du  reste,  dont  la  belle  his- 
toire de  l'humanité  nous  a  conservé 
l'honorable  mémoire.  » 

(É.  Beboibat.) 

«  A  m'  racontait  un  vanne  qui  va 
i'égnauler.  » 

Ravi,  le  gentleman,  époilé,  radieux  ! 
Ma  prodigieuse  habileté  le  stupéfie.  » 

(G.    ACRIOL.) 

Parait  que  j'  suis  dab!  Ça  m'esbloque. 
Un  p'tit  salé,  à  moi  \'  salaud! 
Ma  rouchi'  doit  batt'  la  berloquc. 

(J.    RiCHEPIN.) 

Cn  désir  liîtertin  jamais  n'entre  en  ma  tête  : 
Ma  femme  est  pour  mon  cœur  la  seule  attraction. 
Je  su's  l'époui  heureux.  Heureuï  ne  dit  pas  bête. 

Ah  .'  ça  Ven  bouche  un  coin,  vieux  gonsse  ! 

Dit  en  riant  le  bel  Alphonse. 

(P.  Paillette.) 

«  Et  le  pauvre  homme  était  occis 
d'apprendre  que  sa  femme  le  trom- 
pait avec  un  gendarme.  » 

ÉTOURDI.  Lanturlé*,  Lanturlu. 

ÉTRA.XGER.  Hacheur  de  paille. 
V.  Parler. 

ÉTRAXGLEMEXT.  Estrangouil- 
laàe,  Estrangouillement,  Ficelage. 

«  Tu  as  exploité  jusqu'à  plus  soif  les 
pauvres  diables;  le  momeut  est 
venu  de  dégorger  une  peliote  part 
de  ce  que  tu  leur  as  barboté...  Les 
conditions  suivaient  Yestrangouil- 
ietitent  des  deux  morceaux  de  salé, 
si  le  papa  ne  carmait  pas.  » 

{Almanach  du  Père  Peinard.) 

ÉTRAXGLER.  Chanier  à  la  méca- 
nique, Cherrer  au  kik,  au  kiki, 
Déviiser  le  ciboulot,  le  citron,  le 
coco,  la  poire,  la  tronche,  etc., 
Donner  le  coup  de  pouce.  Donner 
tm  tour  de  clé,  de  cravate  ou  de 
foulard,  Estrungouiller,  Faire  le 
coup  du  Père  François,  Ficeler, 
Serrer  le  gaviot,  le  kik,  le  kiki,  le 
sifflet,  la  vis,  etc.  V.  Assassiner. 


«  —  Si  tu  f  jambonues  avec  son 
orgue,  tu  boiras  ;  il  est  dix  fois  pus 
costo  qu'  toi.  T'as  qu'un  coup  : 
c/terre-ie  au  kik  d'auto  des  deux 
pognes  ou  ficeC-le  avec  ton  blave  1  w 

«  Il  avait  r  flube  de  s'  faire  dévisser 
la  tronche  par  les  crèmes  d'  Saint- 
Ouen.  » 

«  Il  est  de  la  famille  de  cet  autre 
■qu'on  a  nommé  député  depuis  ;... 
un  jour  on  le  pince  en  train  de 
bouffer  un  rat  ;  la  queue  lui  sortait 
de  la  "ueule,  longue  d'une  aune  : 
»  T'as  jbouffé  le  rat,  qu'on  lui  fait. 
—  Moi,  un  rat?  pas  vrai,  men- 
teurs !  »  qu'il  braille,  à  moitié 
estrangouillé.  a 

{^e  Père  Peinard.) 

ÉTRAXGLEUR.  Ficeleur,  Laceur. 

ÉTROIT.  En  parlant  d'un  loge- 
ment :  En  coup  de  fusil. 

«  Un   logement  en  coup  de  funii  qui 
semblait  bâti  pour  une  anguille.  »< 
i^E.  Zou.) 

—  Homme  aux  idées  étroite». 
Epicier,  Phitûitin.  V.  Arriéré. 

0  philistins  de  toute  robe, 
Economistes  et  cornards, 
Dites:  quel  océan  dérobe 
Le  clair  lingot,  parmi  les  nards? 
(Lâcrbxt  Tailhade.) 

ÉTROX.  Chique,  Colombin,  Fac- 
tionnaire, Innocent,  Orphelin, 
Pèche,  Rondin,  Sentinelle.  V.  Be- 
soin. 

n  Moi  j'  vas  jamais  m'  tremper  i'  cul 
à  Asnières;  tu  risques,  en  Tsant 
une  pleine,  de  t'y  faire  les  dents 
avec  un  colombin.  » 

«  — Sais-tu  ce  que  c'est  qu'une 
guenon'  enfant  de  dix-sept  pères, 
espion  d'orphelins  de  muraille?» 

(Vadk.^ 

Soudain,  beU'-maman,  d'  sa  voixd  crécelle 

Dit  :  ■  Comm'  ça  sent  fort  :  » 
EU'  T'nait  d'  s'asseoir  près  d'un'  sentinelle. 
i'Elg.  LsMtaciiB.) 

A  dit  qu'a  n'aim'  pas  1'  boudin 

Pa'  c'  que,  quand  c'est  dans  son  as-icltc, 

Ça  y  fait  l'effet  d'un  rotidin. 

(  BLiDORT. 

14 


ETU 


—  210  — 


EVE 


ÉTUDE  de  notaire.  Mare  aux  oies. 

ETUDIAXT  en  médecine.  Calou- 
qxiet,  Encarté  de  la  Faculté. 

—  Dans  les  hôpitaux.  Carabin. 

—  Celui  qui  remplace  bénévo- 
lement un  externe.  Ronpiou 
ou  Bénévole. 

ÉTUI.  Gorge,  Pilche. 

—  ÉTUI  SKCRET  que  les  mal- 
faiteurs se  cachent  dans  l'anus. 
Bastringue,  Brindezingue',lHaii. 

«  Le  bastringue  est  un  instrument 
presque  classique  dans  les  prisons 
et  dans  les  bagnes.  C'est  un  étui 
que  le  prisonnier  cache  dans  les 
parties  les  plus  intimes  de  son 
corps.  » 

{GoBO.>.) 

«  Le  brindezingue  *  est  un  étui  en  fer- 
blanc  d'un  diamètre  peu  considé- 
rable et  de  douze  à  quinze  centi- 
mètres de  longueur,  dans  lequel 
les  voleurs  renferment  une  lame 
d'acier  purifié,  taillée  en  scie,  et  à 
trois  compartiments,  qui  leur  sert 
à  couper  les  plus  forts  barreaux  de 
prison.  Comment  arrivent-ils  à 
soustraire  cet  instrument  de  déli- 
vrance aux  plus  minutieuses  inves- 
tigations des  geôliers  ?  C'est  ce 
qu'il  faut  demander  au  docteur 
Tardieu,  qui  a  fait  une  étude  spé- 
ciale des  maladies  de  la  gaine  natu- 
relle de  cet  étui.  » 

(Alfred  Delvau.) 

«  Quand  un  fague  (forçat)  est  supposé 
posséder  un  plan  on  le  uiet  en 
cellule  et  on  lui  administre  une 
forte  purgation,  dont  un  gâfe  ou  un 
contreniaitre  attend  patiemment 
les  efl'ets.  » 

(LiABD-CoVRTOIS.) 

—  ÊTL'I  A  EMPREINTES.  Boite 
à  l'andore, 

—  ÉTUI   DE    BOUCHER    OÙ  le 

garçon   d'échaudoir    met    ses 
couteaux,  lioutlqve. 

EU  (du  verbe  Avoir).  Èvu  (corrupl. 
patoise). 


«  C'est  des  biens  qu'il  a  évus  de  ses 
parents.  « 

EUX.  Les  fiasses,  Leurs  gnasses^ 
Leurs  yniasses,  Leurs  gnières,  Sé- 
zières.  V.  Lui. 

ÉVADER  (S').  Camper,  Casser  sa 
ficelle,  Chabier,  Déballonner,  Dé- 
cairer.  Faire  cric,  Lever  le  patu- 
ron. Prendre  Jacques  Déloge  pour 
avocat  ou  pour  procureur.  S'atta- 
cher un  bidon,  une  casserole,  une 
gamelle.  Se  criquer,  S'esballonner. 
V.  S'enfuir. 

Crampe,  casse  la  ficelle! 
Au  barbaudier  boais  :  «  Bran!  » 
Et  renquille  cramper  celle 
Que  la  gerbe  a  mise  ù  cran. 

JYtais  pas  hardie  ; 

r  m'a  dégouniie 

Et  m'aurait  r'froidie 

Si  j'avais  fait  cric. 

Et  —  c'est  pas  d'  la  chiue  — 

Comme  une  machine 

Je  masse  et  j'  m'échine 

Pour  qu'il  ait  du  fric. 

(L.  DE  Bebcy.) 


Ouand  tu  s'ras  déballonné 
On  te  montrera  la  Golte, 
La  bourriqu'  qui  fa  donné. 


Ud.) 


ÉVAXOUIR  fS').  Faire  la  carpe. 
Tourner  de  rœil. 

É  V  A  .\  <>  U I S  S  E M  E  N T.  Digut- 
diyue.  V.  Syncope. 

ÉVASIOX.  Cavale,  Campagt  \ 
Crampe,  Décairade,  Décaire,  D>'- 
catrement.  Levure.  V.  Fuite. 

ÉVEILLER.  Débloquer  les  clair^ 

—   ÉVEILLER     les     soupçons 
Hagoûter. 

ÉVEXTAIRE.  Trimard. 

ÉVE.XTER.  Pig.  Brûler. 

«  Ces  demandes  étaient  presque  tou- 
jours   tardives     et    lorsque    me  J 
agents    arrivaient,    l'affaire    éta  S 
dejfi  'i  ni  ter.  »  ■ 

(Goiio.<«.) 


EVE 


211  — 


EXA 


ÉVEXTRER.  Crever  la  paillasse, 
Entrer  ou  rentrer  dans  le  bide, 
dans  le  bidon,  ijans  le  chou,  dans 
le  lard,  dans  le  ventre.  V.  Assas- 
siner. 

ÉVÊQUE.  Bichot*,  Grand  bonnet, 
Huré-Razis  ',  Prune  de  Monsieur, 
Rocket. 

É\TERTUER  (S').  Se  décarcasser. 
Se  dégrimoner.  Se  démancher.  Se 
démancher  le  trou  de  balle,  le  trou 
du  cul.  Se  démantibuler,  S'émou- 
ver.  Se  grouiller,  Se  grouiller  ou 
5e  magner  le  cul,  les  fesses,  le 
figne,  le  tal,  le  train,  etc.  V.  Se 
dépêcher. 

'.  Et  le  malheureux  passait  ses  jour- 
nées et  une  partie  de  ses  nuits  à 
se  décarcasser  pour  découvrir  l'au- 
teur de  tous  ses  maux.  » 

[Le  l£ot  (Tordre.) 

tt  Et  pendant  que  je  reste  là,  que  je 
me  démanche  le  trou  de  balle  à 
gagner  de  quoi  lui  f...  â  bouffer, 
monsieur  court  les  assommoirs.  » 

•  —  Allons,  ça  ne  va  pas?  Émouve- 
toi  pourtant  à  m'  finir  cet  ouvrage- 
là  pour  midi...  sinon,  du  balai  !  » 

—  S'ÊVERTCER    VAIXEMEXT. 

Envoyer  des  coups  de  pied  aux 
mouches. 

ÉVIER.  Levier  {covmpt.). 

«  —  Tu  trouveras  la  castrole  sur  la 
pierre  du  levier.  » 

ÉVITER.  En  parlant  des  choses  : 
Carotter  ou  Couillonner  le  service. 
Couper  à,  Eschéquer*. 

«  C'est  en  Tain  que  le  fourrier  l'at- 
tendit au  café;  il  avait  couillonné 
le  service,  préférant  au  rendez- vous 
du  sous-off.  celui  que  lui  avait 
donné  sa  moukère.  » 

«  Les  zouaves  qui  la  veille  fanfaron- 
naient pour  couper  aux  marches, 
ont  lancé  polochons  et  couvertures 
et  ils  s'habillent  en  braillant.  » 

(G.  d'Espasbès.) 


—  ÉVITER   LES    CORVÉES    OU 

le  service,  le  travail  commun. 
Fricoter,  Tirer  au  cul,  au  flanc, 
au  grenadier. 

"  —  On  ne  vous  voit  jamais  à  l'exer- 
cice ;  vous  ne  répondez  pas  à  Tappel 
d'onze  heures.  Vous  fricotez?  » 

Yen  a  qai  font  la  maarais'  tète 

Au  régiment  ; 
l's  tir'  au  cul,  i's  font  la  bête 

lantirment. 

(A.  B.) 

«  Du  coup,  j'  m'ai  dit  :  «  ilon  vieux 
lapin,  SI  1'  major  s'  met  dans  1' 
ciboulot  d' t'y  passer,  auiravonsX, 
r  verra  bien  qu'  t'as  juste  'lape  et 
qu'  tu  veux  tirer  au  flanc.  Alorsse, 
on  t'  foutra  à  la  malle  pour  quate 
jours  qu'i'  faudra  qu'  tu  t'appuies 
comme  rabiot.  » 

«  Attendu  que  1'  temps  qu'i's  pass'nt 
à  magner  1'  Qingot  et  à  s'envoyer 
la  mouise  du  troubade  dessale  un 
peu  tous  les  flubards  qu'espéraient 
tirer  au  grenadier  en  s'enjupon- 
nant  comme  des  gonzesses  :  et  qu'il 
en  ress'  toujours  un  peu  d'  ceux-là 
qui  renquiir  pas  au  truc  après  1' 
service.  «^ 

—  CELUI  QUI  ÉVITE  LE  SER- 
VICE. Fricoteur,  Tireur  au  cul, 
au  flan,  au  grenadier, 

«  Pendant  la  retraite  de  Moscou,  ils 
reparurent  en  grand  nombre, 
cantonnèrent  aussi  loin  que  pos- 
sible des  horions,  fricotant  au  lieu 
de  se  battre.  Ils  étaient  connus 
sous  le  nom  de  Bataillon  des  fri- 
coteurs.  ■ 

(B.-M.  DB  SAUT-fllUnE.) 

M'a  ficha  ça  ?  mille  gibernes  '. 
Tas  de  tireur*  au  grenadier  ! 
Pas  pintàt  quitté  les  casernes, 
Qolls  réclament  le  brancardier.' 

(L.  DC  Bebct.) 

—  En  parlant  des  personnes  : 
Cliier  on  flasquer  du  poivre  à. 

Après  mon  dernier  bartwUn, 
J'ai  flasque  du  poivre  à  la  rousse. 
(J.  RioarDi.) 

EXAGÉRER.  Faire  du  pallas  ou  le 
grand  chiqttet. 


EXA 


—  212 


EXC 


Faut  que  j' te  d'inande  eiicor  quéqu'  chose, 
Ça  s'rait  qu'  t 'aill's  voir  un  peu  mes  vieux . 
Vas-y,  dis,  j'  t'en  pri',  ma  p'til'  Rose, 
Malgré  qu'  l'ei  pas  bien  avec  eut. 
Je  ir  sais  rien  de  c'  qui  leur  arrive- 
Vrai,  c'est  pas  polir  fair'  du  pallas. 
Mais  j'  voudrais  bien  qu'  moman  m'écrive, 
A  Mazas. 

(A.  B.) 

EXALTATIOX.  V.  Enthousiasme. 
EXAMEX.  Colle.  V.  Élève. 

EXAMINATEUR.  Colleur. 

«  Toutes  les  fabriques  de  «  bachots  », 
le  triomphe  de  la  fumisterie  de 
l'éducation  moderne,  ont  leur 
colleur.  » 

(Hector  Fiiance.) 

EXAMINER.  V.  Regarder, 

EXCÉDEXT.  Rabiot. 

«  —  Aùoulez  vos  quarts,  dit  le  cabot 
à  ses  hommes,  y  a  du  rabiot  au 
cahoua.  » 

EXCELLENT.  Aux  pommes,  Aux 
petits  ognons,  Choknosoff,  Chok- 
noff,  De  derrière  les  fagots.  Fari- 
neux, Hurepoix*.  V    Bon. 

Ma  nil',  pour  nous  dépoter 
Oc  la  purée  où  nous  sommes, 
Il  te  faudrait  dégoter 
Un  Hh  micheton  aux  pommes. 

Et,  monté  sur  ses  ergots 
11  tira  de  sa  corbeille 
L'a  vieux  pomard  en  bouteille 
De  derrière  les  fagots. 

(Bbiollet.) 

EXCESSIF.  Fort  de  café,  de  chico- 
rée, de  moka. 

EXCESSIVEMENT.  Salement. 
V.  Beaucoup. 

EXCITER.  Aguicher,  Baucoter, 
Faire    grimper.     Faire     monter, 

'•  Faire  monter  à  l'échelle,  Faire 
mousser.  Monter.  V.  Colère. 

«  Elle  le  savait  jaloux,  pointilleux  et 
susceptible  en  diab'.e  et  elle  pre- 
nait un  plaisir  énorme,  une  sorte 
de  volupté  à  le  monter  quelquefois 
hors  des  liiuites  permises,  à  \e  faire 


grimper,  comme  elle  disait  en  s'es- 
claffant.  » 

—  EXCITER   LES  SENS.  Agui- 
cher, Allumer,  Porter  à  la  peau. 

«  Il  appelle  la  femme  de  chambre... 
et  comme  il  la  trouve  jolie,  il  le 
lui  dit...  très  clairement,  sous  le 
nez  de  sa  femme...  il  a  raison,  du 
reste,  d'aguicher  la  petite  femme 
de  chambre,  car  elle  est  diablement 
jolie!...  de8yeux!...et  un  sourire!... 
et  une  façon  de  regarder  à  travers 
les  cils  1...' et  un  tact  dans  la  canail> 
lerie!  » 

(SCAMP.) 

«  Entre  horizontales. 

—  Tu  sais?  ce  vieux  à  favoris  blancs 
qui  m'a  fait  l'autre  soir  une  décla- 
ration au  Jardin  de  Paris?...  Voici 
deux  fois  que  je  dine  avec  lui  et  il 
ne  s'allume  pas. 

—  Méfie-toi,  ma  chère,  il  doit  être 
de  la  régie.  » 

(Hectob  Fbance.) 

«  Elle  avait  la  passion  des  billets 
doux  et  l'avait  mondé  de  son  style 
pendant  plus  d'un  an!  Chose 
étrange  !  Cette  femme  ne  lai  portait 
pas  à  ta  peau,  et  il  l'avait  aimée 
plus  que  toutes  les  précédentes.  >< 

MunTHABOR.) 

EXCLAMATION.  Criblage,  Crible- 
vient.  V.  Cri. 

EXCREMENT.  Con/tfure,  Défluque, 
Factionnaire,  Fumeron,  Galipot, 
Gardien,  Guano,  Innocent,  .Mar- 
chandise, Marmelade,  .Moulure, 
Mouscaille,  .Mousse,  .Moutarde, 
Oiphclin,  Plus  fine  ou  simpl.  Fine, 
Pruneau,  Rondin,  Sentinelle, 
Tarte.  V.  Étron. 

Il  veut  m'inTuser  dans  la  rousse, 
l'uuniuoi  pas  m' fuir'  boulTer  d' la  mousse' 
i  aim   mieuk  H'  dos. 

(J.   KlCHBPIX.) 

«  —  Mais,  nom  de  Dieu  !  que  je  me 
dis,  sur  quoi  ce  que  je  marche... 
Est-ce  que  la  gouine  a  dégueulé'.'... 
Ou  bien  c'est-il  du  raisiné'?...  >  Je 
me  baisse,  je  ti\te.  C'en  était! 

—  De  la  /ÏMC .' 


EXC 


—  213  — 


EXT 


—  Non,    du 
rouge  1...  » 


raisiné...    et   beau!    et 
{Hector  Fba5cs.) 


«  Y  a  des  types  qui  pourraient  écra- 
ser 36.000  étrons,  pétrir  la  mous- 
caille  (le  leurs  dix  doigts...  parce 
qu'ils  ne  sentent  rien,  c'est-y  une 
preuve  que  ça  ne  pue  pas?  » 
Almanach  du  Père  Peinard.) 

Poor  avoir  un  noyan  d'  c'rise, 
r  s'  roui'  dans  la  marchandise. 
Qné  cocbon  d'enfant  ! 

(COLMANCE.) 


(S').  Rengracier,  S'a- 


Roupe, 


EXCUSER 

pladr. 

EXÉCRABLE.     Rogate , 
Roupie.  V.  Mauvais. 

EXECRER.  V.  Détester. 

EXÉCUTER.  V.  Fusiller,  Guillo- 
tiner, Pendre. 

EXÉCUTEUR.  V.  Bourreau. 

EXHIBITION.  Guignolarde  (arg. 
des  forains). 

—  EXHIBITION    TROMPEUSE. 

Tombeau  des  pantoufles  (id.> 

«  —  Avec  son  gonse  de  satou  des 
Batignolles  habillé  en  sauvage,  il 
pourrait  mettre  sur  son  entre-sort  : 
i  Au  Tombeau  des  Pantoufles.  » 

EXPECTORATION.  V.  Crachat. 

EXPECTORER.  Glavioter,  Grail- 
lonner,  Molarder. 

'<  Avec  des  raclements  de  gosier  qui 
rauquaient  crapuleusement,  il  ra- 
menait du  fond  de  sa  poitrine 
quelque  mucosité  gluante  et  la  lan- 
çait en  l'air  d'un  long  jet  sifflant, 
comme  s'il  eût  voulu  à  toutes  leur 
cracher  à  la  face. 

Mais  cela  ne  le  dépoétisait  point, 
même  cela; et  beaucoup,  la  plupart, 

fiourtout  dire  absolument  folles  de 
ui,  allaient  jusqu'à  trouver  qu'il 
molardait  d'une  façon  chic.  » 

(J.  RiCHIlMS.) 

EXPERT,  adj.  0"»  en  gratte,  en 


joue,  en  mouille,  en  pince,  Qui  sait 
y  faire. 

Il  en  gratt'.  Lui,  sa  Temme,  sa  fille, 
Tout  r  monde  y  touch'  —  c'est  en  famille. 
(P.  Paillette.) 

r  sait  y  faire  à  c"  Iruc-là 

Et  va  personn'  qui  yen  r'montre. 

EXPLIQUER.  Bonir. 
EXPLOIT.  V.  Action. 

—  EXPLOIT  D'HUISSIER.  Faffe 
à  douleur. 

EXPLOITER.  V.  Abuser. 

—  EXPLOITER  UXE  REL.4- 
TIOX.  En  jouer. 

«  Depuis  que  son  frère  est  ministre, 
il  en  joue.  » 

EXPLOITEUR.  Affameur. 

«  Et  r  salaud  d'  patron,  Yaffameur 
ramasse  tous  ses  faffes;  pis,  i'  s' 
barre  comme  un  foireux,  n 

EXPOSITION.  Butte  aux  pègres. 

—  Porte  monumentale  de 
l'Exposition  de  1900.  La  Sa- 
lamandre. 

«  Nous  en  avons  un  exemple  sous  les 
yeux,  avec  cette  affreuse  «  Pari- 
sienne »  huchée  sur  la  porte  de 
l'Exposition  que  la  belle  humeur  de 
la  foule  a  si  bien  qualifiée  de 
Salamandre.  » 

(Colomba.) 

EXPULSER.  V.  Chasser. 

EXQUIS.  V.  Excellent. 

EXTASIER  (S').  S'estomirer. 

EXTORQUER.  V.  Escroquer, 
Voler. 

EXTRAORDINAIRE.  V.  Inouï. 

EXTRÊMEMENT.  Salement. 
Y.  Beaucoup. 

«  —  Ah  !  mon  vieux,  nous  avons 
salement  rigolé  !  » 


EXT 


214  — 


EXT 


EXTRÊME-OXCTIOX.  Coup  d'a- 
cre, Graissage  de  bottes,  Refaite  de 
coni *. 

«  Quand  1'  ratichon  a  rappliqué  pour 
son  coup  cCacré,  il  a  lait  une  mu- 
sique !  Ça  y  avait  r'donné  des 
forces  1  » 


EXTRÉMITÉS    (LES).    Abattis. 
V.  Bras,  Jambe,  Main,  Pied. 

Mais  j' comprends  pas  qu'on  s"  oass'la  gueule 
Four  gagner  d'  quoi  s  y  fout'  du  pam. 
El'  travail...  c'est  ça  qui  nous  crève. 
Mém'  les  ceux  qu'est  les  mieux  bâtis. 
V'ià  porquoi   que  j'  m'ai  mis  en  grève... 
Respec'  aux  abattit. 

(A.  B.) 


FABRICANT.  Maquilleur.  V.  les 
noms  des  divers  corps  d'état. 

FABRIQUE.  V.  Atelier. 

FABRIQUER.  Maquiller. 

FACE.  V.  Visage. 

FACE  A  FACE.  En  quarante. 

«  Une  fois  en  quarante,  i'  s'  sont 
donné  ça  dans  les  grandes  lar- 
geurs. »* 

FACHER.  Mettre  à  cran,  à  renaiid, 
à  ressaut,  à  tube. 

«  Ça  m'  met  à  tube  quand  j'  vois  des 
rombières  aussi  roupes  s'  mêler  d' 
vouloir  casser  l'  marida  d'une 
gironde.  » 

—  SE  FACHER.  Être  ou  se 
mettre  à  cran,  à  renaud,  etc., 
Groumer,  Mousser,  Prouter,  Tu- 
ber.  V.  Colère.  I 


FACILE.    Pas 

V.  Difficile. 


dif,   Pas   durillon. 


FACTIOX.  Gâfe,  Planque. 

FACTIOXXAIRE.  Gdfe,  Gribier, 
griffeton  ou  grivier  de  gâfe. 

«  Il  ne  pouvait  pas  démurger  en  plein 
reluit,  les  griviers  de  gâfe  lui  au- 
raient détaciié  des  pruneaux.  » 

FAD.\ISES.  Chichis. 

FAGOTER.  Fig.  Boutiquei',  Sabo- 
te7\ 

«  Nom  de  Dieu!  s'écria  le  contre- 
coup, quel  est  le  coclion  qui  m'a, 
saboté  ça?  » 

FAIBLE.  Chi/fe,  Faiblard,  Faiblot, 
Gogotte. 

FAIBLESSE.  MoUasserie. 
FAIBLIR.  Flancher. 


I 


KAl 


—  21G  — 


FAI 


•<  —  Dis  donc,  mon  trac!  Je  suis  ner- 
veux, comme  ça,  avant,  mais,  sur 
le  terrain,  je  ne  flancherai  pas,  tti 
sais  !  0 

(J.  Marni.) 

FAIEXCE.  Agate,  Ferlingante\ 
FAILLI.  Binellier. 

FAILLIR.  Fauter. 

«  Elles  se  montraient  impitoyables 
pour  la  malheureuse,  non  parce 
qu'elle  avait  fnulé,  mais  parce 
qu'elle  n'avait  pas  eu  l'esprit  et 
rhabileté  ou  la  chance  de  cacher  sa 
faute.  » 

(Al.BEHT  CiM.) 

FAILLITE.  Binelle. 

—  FAIRE  FAILLITE.  Mettre  fa 
clé  sous  la  porte.  Montrer  son 
cul,  Passer  en  limette,  iSe  dé- 
culotter. 

«  —  Beaucoup  de  faisants  vivent  eh 
famille  ;  frt'res,  beaux- frères,  oncles 
et  cousins  exploitent  souvent  la 
même  entreprise,  qui  les  nourrit, 
eux  et  les  leurs.  Cette  union  a  sa 
raison  d't'tre  en  ce  que  la  faillite 
ou  binelle  ne  doit  pas  interrompre 
la  faisanderie.  Lorsque  le  chef  d'ex- 
ploitation, qui  est  toujours  marié 
sous  le  régime  de  la  séparation, 
aura  mis  la  clé  sous  la  porte,  ce  sera 
au  nom  de  son  épouse  f|ue  s'iui- 
vrira  l'entreprise  nouvelle;  puis 
quand  elle  sera  binelli'ere  à  son 
tour,  un  parent  prêtera  son  nom 
au  commerce;  et,  ainsi  de  suite, 
jusqu'à  ce  que  toute  la  famille  ait 
passé  en  lunette.  » 

«  S'il  y  a  des  fonds,  on  s'arrange  à 
faire  face  aux  premières  échéances 
de  façon  à  obtenir  un  crédit  plus 
considérable.  Le  lavage  commence 
alors,  systématique,  régulier;  et 
après  le  dernier  coup  de  fusil,  le 
faiseur  se  déculotte,  il  montre  son 
lul,  comme  disent  ces  industriels, 
et  quand  se  présentent  les  créan- 
ciers, il  trouvent  visage  de...  bois.  •> 

FAIM.  Pégrenne. 

«  De»  vices  qui  sont  pus  assez  cos- 
teaux  pour    faire    des    bouleaux 


cotonneux  et  qui  sont  forcés] d 
qre/fer  et  d'  claquer  d"  pégrenne^si 
i's  ont  pas  l'cœur  de  s' mett'  pilon.  » 

—  AVOIR  FAIM.  Avoir  la  dent, 
Avoir  le  ballant  on  l'estome  dans 
les  gadins,  Claquer  du  bec  ou 
des  dents.  Danser  devant  le 
buffet.  Déclarer,  Faire  balle, 
ballon  ou  godard.  Greffer, 
Piler  d'organe,  Sautera  la  per- 
che, S'enlever,  S'envoler.  V.  Af- 
famer. 

Y  a  «les  fois  qu'i's  sont  moins  gandins. 
Et  mi^zigu',  qu'est  tout  1'  temps  su' 1"  rade. 
En  r'mouch'  souvent  qui  batt'nt  l'estrade 
Avec  l'eslom  dans  le*  gadins. 

(L.  DE  Bercy.) 

Pi»,  j'  fais  godard,  y'\k  que  j'  m'enlève  '. 
Depis  1'  temps  qu' je  m'  tap'  su'  1'  battant. 
Tout  d'  mém",  ça  s'rait  rien  épatant 
Si  j'  dégotl'rais  l'  gueul'ton  que  j' rêve! 
(lo.) 

Qu'un  me  nomme  :  alors  plus  de  danses  folles  ! 
Adieu  la  bourrée  et  les  farandoles!... 

Ce  sera  bien  fait  ! 
On  pourra,  d'un  air  décent  et  sévère. 
Danser  seulement,  quand  je  serai  maire, 

Devant  le  bitffet'. 

(Damil.) 

FAi\ÉA\T.  Buin-marie,  Balo- 
chard,  Balocheur,  Bon  à  nib,  Ca- 
letir,  Cossard,  Couleuvre,  Dort-en- 
chiant,  Fatras,  Faignant  ou  Fei- 
gnant, Peignasse,  Feignasson,  Fié  - 
inard,  Flème,  Flemme,  Hardi  à  Ui 
soupe,  Lézard,  Loche,  Loupeur, 
Malade  du  pouce.  Panade,  Qui  a 
du  sang  de  navet,  les  côtes  en 
long,  du  poil,  une  peiruque  dans 
la  main.  Qui  est  venu  au  monde 
un  dimanche  ou  un  lundi  de  paye^ 
Qui  n'en  fout  pas  une  broijue, 
une  datte,  un  clou,  un  coup.  Qui 
ne  se  foule  pas  ou  ne  se  la  foule 
pas  (s.-ent.  Rate),  Vachard. 

Aussi  j'  laisse  1'  chic  et  les  chars 
Au*  feignants  et  aux  galupiers 
Et  j'  SUIS  le  roi  des  Balockards, 
Dm  Balockards  qui  va-l-à  pieds. 
(J.  RicHipi:*.) 

Cet  Messieurs!...  leur  faut  de*  Tartocet!.^ 
Ça  fout  riea  pendant  les  sMsiont... 
Ça  vient  seul  ment  pas  aux  séances 
lit  ça  s'octroy"  d««  jvemiUsion*. 


FAI 


—  217 


FAI 


Ah  '.  ces  députés!...  Tas  il'  feignasses'.... 
Et  r  budget?...  Vous  vaTcz  r'naclé:... 
L'  budget!...  ça  r°  garde  pas  ros  gnasses... 
...  Mais  quoi  qa' j'ai  donc' foutu  a' ma  clé? 
(A.  B.  Les  Souloloques  cTHonoré  Constant.) 

Fini  de  faire  les  eotileitvres  ! 
Veis  serrer  la  vis  aui  braillards  ' 
Et  faudra,  durant  les  manœuvres. 
Filer  droit  et  doux,  mes  gaillards! 

(L.   DE   B«»CT.) 

'  II  n'aura  pas  besoin  d'arroser  au- 
jourd'hui, le  flemmard'.  Oli!  comme 
jardinier,  celui-ci,  il  est  complet.  » 

(H.  Lavboas.) 

«  —  Oh!  celui-là,  c'est  autre  chose, 
ça  a  du  talent,  ça  gagnerait  ce  que 
ça  voudrait  —  si  ça  voulait  travail- 
ler... —  C'est  un  loupeur...  —  Un 
bonhomme  qui  a  un  poil  dans  la 
main.  » 

(Lebmi!i.\  et  Lévêqce.) 

«  C'est  eun'  vraie  loche,  eun'  dort-en- 
chiant  :  les  brèmes  et  1'  plumard  : 
en  dehors  de  ça,  a  n'en  fout  pas 
un   broque'.  » 

FAIXÉAXTER.  Balocher,  Battre 
ou  tirer  sa  flemme,  Berlauder, 
Brimbatler,  Cogner,  Caler,  Cham- 
boler,  C hier  sur  la  besogne,  le  bou- 
leau, le  turbin,  Paire  le  lézard,  la 
loche,  la  vache.  Faire  son  rond, 
Feignasser,  Flânocher,  Plânotter, 
Flémer,  Flemmarder,  Flemmer, 
Foutimasser,  Lézarder,  Louper,  Ne 
pas  en  donner,  en  fiche  ou  en 
foutre  une  broque,  une  broquille, 
un  clou,  un  coup,  une  secousse. 
Rester  en  tas.  Se  cristalliser.  Se 
les  router.  Se  graisser  les  balots,  les 
blesses,  elc.  (V.  Sexe),  Vachotter. 

La  Trai'  vérité 
C'est  qu'  les  Benoits  toujours  licbent 

Et  5"  graiss'nt  les  balots. 
Vive  eul'  bataillon  d'  la  guiche! 

C'est  nous  qu'est  les  dos. 

(J.  Riciixpuc.) 

Puis,  dans  un'  roulotte,  on  n'  voit  rien  : 
Tout  d'rant  vous  fil'  comme  un  rébas. 
Pour  louper,  faut  louper  en  chien. 
L'  chien  n'  mont'  pas  dans  les  omnibus. 

Sojpé  des  faiseurs  de  sTslèmes, 
Des  économiss's  distingnés. 
Des  Tseors  de  lois  qui  batt'nt  la  flemme'. 
(Jia>!i  Ricixs.) 


L'été  j'  vas  flânocher  qnèqu's  mois 
Dans  les  vill's  d'eaux  et  sur  les  plages. 
(A.  B.) 

Sébastien  piss'  sa  conférence 
Devant  SJatha  qui  la  connaît; 
La  Sacoch'  fait  son  tour  de  France; 
iloi  j'  me  les  roule  à  Courtenay. 

(P.  Paillette.) 

"  Ça  va  bien,  mais  j'ai  pas  le  cœur  à 
travailler...  Quant  à  ça,  il  fait  un 
riche  temps  pour  tirer'sa  flemme.  » 

(0.    MÉTÉ:tIEB.) 

«  Quand  on  lui  reprochait  sa  fainéan- 
tise :  «  Moi,  disait  il.  j'ai  dû  venir 
au  monde  un  lundi  de  paye,  c'  qui 
fait  que  je  suis  malade  du  pouce. 
D'ailleurs,  mon  dab  n'en  fl?hait  pas 
une  secousse,  ma  doche  enfilait  des 
perles  ;  mon  grand  frangin  chiait 
sur  le  bouleau;  en  dehors  de  ma 
frangine,  qui  ne  flémait  pas,  elle,  et 
qui  faisait  croûter  toute  la  tigne, 
c'était  à  qui  qui  calerait  le  plus... 
Comment  qu'on  veut  que  je  fei- 
gnasse  pas"?  » 

«  —  A  midi,  c'est  encore  à  vachotter 
dans  son  plumard  !  >• 

FAIXÉAXTISE.  Cagne,  Cosse, 
Flâne,  Flemme,  Loupage,  Loupe, 
Maladie  du  pouce,  Vezon. 

«  J'  t'ai  pas  écrit,  j'avais  la  cosse.  » 

Quand  j'ai  l'  vezon.  que  j'ai  la  cagne. 
Nous  nous  barrons  à  la  campagne. 
(Bl^oort.) 

C'est  nous  qu'est  les  ch'valiers  d'  la  loupe. 
Pour  ne  rien  fair'  nous  nous  hâtons, 
Sans  penser  à  tremper  not"  soupe. 

(J.    RlCHEPIX.) 

a  —  La  flemme  commence  à  te  pren- 
dre ;  tu  ne  vas  pas  encore  en  ncber 
lourd  aujourd'hui  I  » 

FAIRE.  Fabriquer,  Ficher,  Foutre, 
Fricotter,  Maquiller,  Vendre  (arg. 
théâtral). 

o  —   Bonjour,    Eh    ben?    Qu'est-ce 

qu'on  fabrique'^ 
—  Mais...   on  va  à  la  messe,   mon 

enfant.  » 

(0.  Latedas.) 

'<  Nous  avons  dans  le  quartier  le 
boulevard  Richard-Lenoir,  la  place 
de  la  Bastille  et   la  gare  de^Vin- 


FAI 


—  218   —  FAR 


cennes...  Mais  là,  rien  à  fricoter, 
c'est  plein  de  femmes,  plus  mé- 
chantes les  unes  que  les  autres, 
qui  sont  jalouses  chaque  fois 
qu'elles  en  voient  une  nouvelle, 
et  qui  seraient  les  premières  à  les 
donner  aux  agents.  * 

(0  Métémer.) 

«  —  Et  qu'est-ce  qu'on  vend,  après 

la  répétition? 
—  Parbleu,  on  va  prendre  une  vieille 

verte.  » 

Vous  dites  que  pour  ce  qu'il  fiche 
A  la  Chambre,  c'est  bien  assez, 
Qu'on  le  fait  encore  trop  riche; 
"Taisez-vous,  jeunes  insensés. 

(Raoul  Ponchon.) 

Mol,  dont  la  bourse  est  bien  garnie. 
Sans  rien  fouir'  j'  rigol'  n'importe  où. 
(T*.   Paillette.) 

—  NE  RIEN  FAIRE.  V.  Fai- 
néanter. 

FAISAX.  Coco,  Fouetteur. 

•  La  chasse  aux  faisans,  dits  cocos, 
exige  l'emploi  d'un  filet  triangu- 
laire tenu  a  chaque  extrémité.  » 

(Macé.) 

FALSIFICATIOX.  Arnaque,  Ca- 
mouflage, Maquillage,  Truquage. 

«  11  a  poissé  trois  mois  pour  arnaque 
de  ses  m'sures.  Les  rats  d'  cave 
s'étaient  am'nés  un  jour  qu'i'  s'y 
attendait  pas  et  i's  ont  dégoté  son 
truquage  du  premier  coup.  » 

«  Lorsqu'on  n'a  pas  immédiatement 
besoin  du  produit  du  coup  de  fusil, 
on  procède  à  un  maquillage  de  la 
marchandise.  » 

—  FALSIFICATION  D'ÉCRI- 
TURES, d'actes,  de  titres.  Bra- 
sage. 

FALSIFIER.  Arnaquer,  Camou- 
fler, Maquiller,  Trtiquer. 

«I  Tous  les  mastroquets  camouflent 
la  bibine.  » 

(Uectoh  Francs.) 

11  Tout  cela  cependant  était  faux, 
truqué  dans  les  moindres  détails.  » 

(Alixamdri  liipr). 


J'ai  fait  par  comblance 
Gironde  larpuecapo 
Soiffant  picton  sans  lance, 
Pivois  non  maquillé. 

(WiMTFR,  forçat,  tSiO. 

—  FALSIFIER    DES   PAPIERS. 

Braser  des  faffes. 

FAMILLE.  Smala  (arabe). 

«  Depuis  deux  jours  qu'il  était  arrivé 
sur  cette  petite  plage  avec  sa  femme 
enceinte,  ses  deux  enfants,  ses 
bonnes,  ses  chiens,  toute  sa  smala, 
comme  il  disait,  Jean-Louis  roulait 
de  tristesse  en  tristesse.  » 

(Mauiiici  Moxtécdt.) 

FAXÉ.  Décati,  Dégommé. 

FANER  (SE).  Se  décatir.  Se  dé- 
gommer. 

FAXFARON.    Crâneur,    Grosseur, 
Crosson,  Fendard,  Fort  en  gueule. 
Mata  (hispanisme),  Pourfendeu 
de  zéphirs. 

"  Il  croit  en  imposer  en  faisant  le 
fendard?  » 

FANTAISIE.  Fantasia. 

«  —  Faites  demi-tour,  commanda 
sèchement  le  sergent  de  planton,  et 
allez  vous  mettre  en  tenue.  Et  si  la 
prochaine  fois  vous  vous  présentez 
en  fantasia  avec  des  bottines  et  un 
faux-col,  je  vous  fais  coucher  à  la 
caisse  I  » 

FANTASSIN.  Fantabosse.  V.  Sol- 
dat. 

FARCE,  subs.  V.  Plaisanterie. 

—    MAUVAISE  FARCE.  Pied  de 
cochon. 

«  Tu  m'as  fait  une  vacherie;  tu  ver- 
ras, quand  nous  serons  devant  le 
trèpe,  je  te  jouerai  un  pied  de 
cochon.  » 

FARCE,  adj.  V.  Amusant. 

FARCEUR.  Fumiste. 

«  Celui  nui  m'aurait  prédit  ça  quandji 
nous  taisions  notre  partie  au  Pro*! 
cope,  je  l'aurais  traité  de  fumiste  dM 


FAR 


—  219  — 


FAT 


la  plu3  belle  eau.  Et  pourtant   ça 
y  est.  » 

(EoGAm  MoXTEIL.) 

FARD.  Badigeon ,  Camouflage, 
Êmqillage,  Maqui,  Maquillage, 
Peinture,  Plâtre. 

«;;Ces  pauvresses  se  fourrent,  pour 
'boucher  les  ornières  que  le  temps  a 
creusées  sur  leur  visage,  des  épais- 
seurs de  badigeon  qu'un  métreur 
évaluerait  à  cinq  couches  au  mini- 
mum. » 

<i  Cette  fille  est  vraiment  extraordi- 
naire, elle  arrive,  à  force  d'extra- 
vagance de  maquillage  et  de  parure, 
à  la  beauté  d'un  symbole,  à  une 
grandeur  caricaturale.  » 

^Raitif  de  la  Brbto.nse.) 

C  quell's  peign'nt  le  mieux,  c'est  leur  figure, 
Les  (l'niO'seH's  qui  font  d"  la  peinture. 
(P.  Mabinieb.) 

Ma  largue  n'  s'ra  plus  gi ronde  ; 

Je  serai  rioc  aussi  ; 
Faudra,  pour  plaire  au  inonde. 

Clinquant,  frusques,  mcujui. 

(VlDOCQ.) 

La  première  femme 
Qui  toucha  mon  âme 
Etait  une  dame 

Très  chic. 
Reine  de  théâtre, 
Sans  chignon,  sans  plâtre. 
Charmant  l'idolâtre 

Public. 

FARDÉ.  Badigeonné,  Émaillé,  Ma- 
quillé, Peint. 

«  Ces  éphèbes  sans  vergogne  sortent 
badigeonnés,  peints  comme  de 
vieilles  coquettes.  » 

«  Vous  êtes  déjà  maquillée".  Il  n'est 
pourtant  pas  tard.  » 

(J.  Mabni.) 

—    VIEILLE       FEMME      TROP 
FAHDÉE.  Vieux  tableau. 

FARDEAU.  V.  Charge. 

FARDER  (SE).  Faire  sa  façade.  Se 
badigeonner.  Se  camoufler,  S'é- 
mailler.  Se  maquiller.  Se  plâtrer. 

«  —  Taisez-vous,  ma  chère,  la  colo- 
nelle se  badigeonne  comme  une 
fille;  ou  ne  m'ôtera  pas  de  l'idée 


qu'elle  se  fait  émailler  quand  il  y  a 
bal  à  la  division.  » 

FARIXE.  Grenue,  Grenuse. 

FATIGANT.  Côtelard,  Coton,  Co- 
tonneux, Crevant,  Durillon,  Es- 
quintant. 

«  —  C'est  côt'lard.  ma  vieill'  branche, 
d'  s'appuyer  tout"  la  rue  d'  Paris 
avec  un'  chignole  au  figne.  C'est 
pus  durillon  que  d'  gratter  du 
papier  dans  un  burlingue.  » 

«  C'est  un  turbin  tout  c'  qu'y  a  d' 
coton;  aussi  il  n'a  pas  voulu  conti- 
nuer un  flanche  aussi  crevant.  » 

FATIGUE.  Affalement,  Esquinte- 
ment,  Vannage. 

a  II  s'affaissa  terrassé  par  l"  affale- 
ment et  n'eut  plus  que  la  force  de 
dire  :  Merdasl  quel  vannage',  on 
m'y  repigera  à  déménager  les  co- 
pains en  pleine  canicule  I  » 

«  C'est  parfois  pour  eux  un  dur 
esquintement;  ils  s'y  résignent  ce- 
pendant. >' 

FATIGUÉ.  Crevé,  Esquinté,  Flapi, 
Qui  en  a  sa  claque,  son  fade. 

«  Elle  avait  fait  quatre  heures  de 
bécane,  elle  était  crevée.  » 

«  —  Bon  Dieul  s'écria-t-il.  en  ren- 
trant, d'ici  au  champ  de  Navets, 
aller  et  retour  à  pattes,  yen  ai  mon 
fadel...  » 

Et  le  pauvre  vieux,  tout  flapi , 
S'affala  sur  la  couverture. 

FATIGUER.  Crever,  Esquinter, 
Raffaler,  Vanner. 

n  Ça  vous  crève,  des  métiers  pa- 
reils! » 

(H«RBEttT.) 

C'est  comme  Hercule  aux  pieds d'Omphale. 
Hais  il  file  un  mauvais  coton 
Qui  vous  le  vanne  et  le  raffale 
Et  le  rend  gaga,  nous  dit-on. 
Et  cette  gueuse  qui  X'esquinte, 
Le  sot  ne  la  lâcherait  point. 
Même  s'il  y  gagnait  la  quinte... 
La  quinte  et  quatorze  el  le  point. 
(BLtDoar.) 


I 


KAU 


—  220 


FEM 


FAUSSAIRE.  Homme  de  lettres. 

I  AISSECOUCHE.  V.  AccOUr 
cher. 

FAUTE.  Glissade. 

"  Dans  la  crainte  que  son  tempéra- 
ment ne  l'entraînât  à  quelque 
glissade,  le  conseiller  avait  ordonné 
que  «  mademoiselle  »  ne  sortit 
jamais  sans  sa  mère.  » 

(L'Événement  Pariuen.) 

FAUTEUIL.  Viochard,  Vieillot. 

FAUTIF.  Malade. 

FAUX,  adj.  A  l'estoc,  A  Vestorgue, 
Arnaqué,  Brasé,  Chiqué,  Du  côté 
qu"  c'est  pas  vrai,  Pour  chiquer, 
Pour  la  chique  ou  simpl.  Pour, 
Tarte,  Tartelette,  Toc. 

«  Tout  ça,  c'est  des  frangins  à  la 
noix  qui  font  du  boniment  pour  la 
chique.  » 

«  —  Des  amiuches,  ça?  —  Pour]  Des 
arainches  du  côté  qu'  c'eit  pas  vrail 
Des  bourriques  !  » 

«  C'est  même  pas  du  doublé,  c'est  du 
toc,  ça  vaut  quinze  sous.  » 


—     FAUSSE       CLÉ. 

V.  Clé. 


Carouble. 


—  FAUX  DERRIÈRE.  Faux-Cul, 
Polisson,  Sous-lieutenant,  Stra- 
pontin. 

—  FAUX  MOXXAYEUR.  Morni- 
fleiir,  Mornifletir  tarte. 

—  (!)elui  qui  se  charge  d'écou- 
ler la  monnaie  fausse  : 
Fournaise. 

(•  Le  faux  monnayeur  est  incorri- 
j:ible.  J'ai  connu  un  garçon  de  café 
faisant  commerce  de  fausses  pièces 
de  dix  francs  achetées  deux  francs 
cinquante  à  un  morni fleur;  renvoyé 
sur  la  plainte  des  consommateurs, 
et  craignant  d'être  arrêté  comme 
fournaise,  il  abandonna  le  tablier 
et...  fabriqua  des  jetons,  qu'il  écou- 
lait dans  les  distributeurs  automa- 
tiques. La   marchandise   qu'il   se 


procurait  ainsi  était  revendue  par 
sa  maîtresse  aux  enfants  en  pro- 
menade. »  I 

—  FAUSSE  NOUVELLE.  V.  Nou- 
velle. 

—  FAUX  PAPIER.  Luque',  Lu- 

quet  '. 

—  BIJOUTERIE  FAUSSE.  V.Bi- 
jouterie. 

FAUX,  subs.  Lauxfème,  Lof. 
V.  Jargon. 

FAVORIS.     (Darbe.)    Bacchantes, 

Côtelettes,  Nageoires. 

—  FAVORIS    COURTS.    Pattes. 
Pattes  de  lapin 

«  Chouette  le  birbe  aux  bacchantes 
savonnées!  Avec  sa  crotte  de  pie, 
j'  vas  acheter  du  flan  à  la  Vrille, 
ma  gonzesse,  et  me  payer  un  cra- 
pulos!  » 

(Ddbct  DB  LàFOMEST.) 

«  Jules  Ferry  était  célèbre  par  ses 
côtelettes.  » 

«  Ce  compagnon  semblait  avoir  <• 
passé  la  soixantaine.  De  petits  fav' 
ris  coupés  en  patte  de  lapin  héri- 
saient  ses  joues  creuses;  au-des^l 
d'une  bouche  en  coup  de  sabre, 
édentée,  saillait  un  grand  nez  an- 
glais, chevalin  et  droit.  » 

(Hdgdis  1.1  Roux.) 

FEIXDRE.  Battre  comtois,  Chiquer, 
Chiquer  contre, 

FEIXTE.  Chiqué,  Chiquet,Coup   ' 

chiqué. 

«  Il  s'était  fait  porter  malade  pour 
couper  à  l'exercice,  mais  I'  major  a 
ben    vu    qu'    c'était    un   coup    r 
chiqué.  » 

FEMME.  Bergère,  Boite  à  ramollir 
(obscène),  Cathau,  Catho,  Chauf- 
feuse de  pieu,  Crabesse,  Digue^ 
Fébosse,  Fée,  Fesse,  Flome,  Floume, 
Flume,  Fumelle,  Galupe,  Gar 
Gaupe,  Gerce,  Gigolette,  Gonzes:^' 
Gouine,  Largue,  Larque,  Lemme- 
fuche,  Lesbombe, Lésée,  Lésélemme, 
Lésélemmefuche,   Linge,    Manne- 


FEM 


—  221   — 


FEM 


quin,  Marque,  Marquise,  Mékesse, 
Méne.ise,  Méquesse,  Mille",  Mis- 
tonne,  Moukère,  Particulière,  Qui 
n'a  pas  de  peau  partout.  Rombière, 
Saucisse,  Sœur,  Toupie,  Typesse. 
V.  Amante,  Prostituée. 

C  était  un  morne  assez  costeau 
Mais  il  'tait  avec  eun'  cathau 
Qu'était  blèche. 

A.  B.) 

Faut-i'  qu'  nous  soyons  été  gnolles 
D  laisser  marcher  aux  Batignolles 
L'a'  féboss  qu'est  pas  du  quartier. 
(1d.) 

Ma  mistonne  est  eun'  chouett'  ménesse, 

Aile  est  gironde  et  balh  au  pieu. 

C'est  c'  qu'on  appelle  eun'  rich'  gonsesse. 

(iD.) 

Et  dir'  qu'i's  song'  à  fair'  du  plat!... 
Quand  on  les  voit  avec  un  linge 
On  s'  dit  :  —  Sur  que  c'tle  gonzess-\k 
Si  a  pond  a  ^a  faire  un  singe! 

(ID.) 

Quelle  que  soit  ta  rive. 
Quoi  qu  il  advienne,  arrive, 
"Toujours  Ju  nous  échois. 
Gerce  de  choix  ! 

(Raoul  Po.nchos.) 

Et  nous  avons  des  moukéret, 
A  cette  heure  dans  Paris, 
Indigènes,  rastaquouères 
FrofessionnelUs,  houris  ; 
Des  noiraudes  et  des  blanches 
Qui,  sous  de  jolis  dessous 
Exhibent  sur  quatre  planches 
Une  voix  de  quatre  sous. 

(ID.) 

Lune  après  l'autre  —  en  camarade  — 
C'est  rupin,  mais  V  collage,  bon  dieu  ! 
Toujours  la  mém'  chauffeuse  d'  pieu  '. 
M'en  parlez  pas!  Ça  m'  rend  malade! 

(A.   GiLL.) 

—  Hé!  dis  donc,  pige!  c'  qu'elle  a 
une  poire,  c'tte  sœur-\à.:  En  v'ià 
une  qu'on  prendra  pas  d'  force!  » 

«  Au  cours  de  la  rixe,  Marius,  pres- 
que vainqueur,  planta  son  couteau 
ensanglanté  dans  la  poitrine  de 
Léa,  en  lui  disant  :  «  Je  vas  les 
crever  tous,  mais  tu  auras  aussi  ta 
part,  sale  r/arce.  » 

Macé.) 

—  Alors,  c'est  vous  qui  avez  re- 
pêché cette  particulière  qui  se 
néyait?  » 

(Lermixa  et  Ltrt'ive.) 


«  Etcequelqu'un-làjC'estune  typesse.  » 

(J.    RiCHgFI.V.) 

»  Deux  mots  avaient  suffi.  Ces  deux 
mots  étaient  :  Vos  largues  et  votre 
aubert,  vos  femmes  et  votre  ar- 
gent, le  résumé  de  toutes  les  affec- 
tions vraies  de  l'homme.  » 

(Balzac.) 

—  FEMME  AMOUREUSE. CAa«e, 
Louve. 

<>  Elle  se  rapprochait  de  lui  mainte- 
nant, faisait  la  chatte  et  lui  prodi- 
guait des  épithètes  caressantes.  » 

{Le  Fin  de  Siècle.) 

—  FEMME    AUTORITAIRE. 

Gendarme,  Madame  Jordonne. 

■<  Quand  il  sortait  avec  son  gendarme, 
M.  Eusèbe  avait  l'air  d'un  petit 
garçon  que  sa  mère  conduit  à 
l'école.  » 

{L'Événement  Parisien.) 

"  —  Tu  as  porté  la  culotte  avec  ton 
premier  amant,  mais  avec  moi  tu 
ne  feras  pas  ta  Madame  Jordonne.  » 

—  FEMME  BÊTE.  Bécasse,  Co- 
nasse. 

«  —  Qu'est-ce  qu'elle  a  encore  cette 
bécasse  1  Quand  vous  aurez  fini  de 
me  regarder  en  bayant,  grande 
bringue.  » 

Ça  m'  fait  (lasquer  d'  voir  eun'  pétasse 
Qui  pass'  fous  le«  soirs  au  travers! 
Bon  Dieu!   faut-i'  qu'   tu  sov's  connasie! 
(A.  B.) 

—  FEMME      DÉVERGOXDÉE. 

Roulure,  Traînée.  V.  Prostituée. 

«  C'est  une  pratique,  une  traînée  !  Je 
ne  veux  pas  que  mon  fils  reste  plus 
longtemps  avec  cette  gourgandine  1  » 
{Le  Petit  Parisien.) 

—  FEMME  DU  MO.NDE.  Du- 
chesse, Gonzesse  de  la  haute. 
Rupine. 

—  FEMME  EXCEIXTE.  Cou- 
leuvre, Mu'lame  Godard.  V.  En- 
ceint^. 

—  FEM.ME  ENTRETENUE.  Ca- 

lége. 

—  FE.M.ME  FÉCONDE.  Lapine, 
Pondeuse. 


■ 


FEM  —  2 

C'est  une  lapine  :  un  gosse  tous  les 
ans  quand  c'est  pas  deux;  et  ça  se 
plaint  d'être  malheureuse.  » 
{Gil  Blas.) 

Kt  pis  tous  les  ans  c'est  un  gosse. 
Que  pondeux'  !  En  v'ià  d'un  né(joce  ! 
C'est  épatant,  a  pond  '.  a  pond  1 

(A.    GiLL.) 

—  FE.MME    GRANDE.    Brinr/ue. 

—  FEMME    UN   PEU    GROSSE. 

Chaloupe. 

—  FEM.ME  GROSSE  ET  PETITE. 

Pot,  Pot  à  tabac. 

—  FEMME     TROP      GROSSE. 

Foie  gras. 

—  FEMME  HONNÊTE.  Pot-au- 
feu. 

ijuelquefois,  pris  de  paillardise, 
li  se  débauclie  bien  un  peu. 
Mais,  après  celte...  gourmandise. 
Il  revient  ù  ion pot-au-feu. 

—  FEMME    INSUPPORTABLE. 

Crampon,  Lavement,  Scie. 

—  FEMME  LAIDE.  Chenille,  Che- 
nillon,  Repoussoir,  Rouchie,  To- 
casse,  Tocasson. 

bit  pour  produire  plus  d'efTet 
Elle  avait  fait  sa  camarade 
D'un  ignoble  bas  de  buffet, 
D'un  càenillon,  d'une  panade 
Qui  lui  servait  de  repoussoir 
Et  qui  partageait  les  salaires. 

{Hector  Somhrk.) 

Elle  n'a  ni  taille,  ni  allure,  et 
résume,  en  somme,  le  tj'pe  de 
femme  nabote  et  courtaude  qu'on 
désigne  partout,  à  Paris  comme  à 
Marseille,  du  nom  de  tocasson.  » 
(Jf.a.n  LoRnAi.**.) 

—  FEMME    MAIGRE.     Galette, 

Limande,  Planche. 

—  FE.MME  MALHONNÊTE,  com- 
pagne ou  complice  de  malfai- 
teur. Amazone,  Marfjue  de  ce'. 

Les  grecs  ont  des  auxiliaires  fémi- 
nins nommés  amazones.  » 

(HoilEIlT-UoOOIN.) 

—  FEMME  MÉCHANTE.  Car- 
can, Carne. 

—  FEMME      NONCHALANTE. 

Longie. 


2  —  FEM 

—  FEM.ME  RÉCIDIVISTE.  Ju- 
ment de  retour.  V.  Récidiviste. 

—  FEM.ME  SALE.  Bataca,  Cul- 
crotté,  Torchon. 

—  FEMME  VIEILLE.  Bibard  . 
Bibasse,  Birbasse,  Bilboquet, 
Cabas,  Dagorne,  Fée  carabosse. 
Lanterne,  Roumie  chipotasse, 
Tripasse. 

T'as  pas  d'  mec.  Ça,  c'est  bath  !  Merci. 
Tout  d'  mém',  dis  pas  niort  au  persil. 
Sans  lui,  bonsoir  la  bagu'naud'  ronde! 
Moi,  j'  suis  hirbass',  j'ai  b'soin  d' larton, 
T'as  doue  un  palpitant  d'  carton  ? 
Qui  <|u'a  massé  pou'  l'  fout'  au  inonde? 

(J.    RiCHEPIN.) 

Mais  quand  j'  s'rai  pus  qu'eun'  vieill'  roumia. 
Un  vieux  chausson,  un  vieux  cabas, 
Eun'  dagorne  toute  endormie, 
Un  pauv'  bilboquet  chipotas, 
Eun  /"e*  carabosse,  eun'  lanterne, 
Eun'  vioqu'  que  1'  blair  crève  1'  menton, 
Alalheureus'  raclure  à  l'œil  terne. 
Qui  qu'  c'est  qui  m'  foutra  du  brich'ton? 
(L.  DE  Bebcy.) 

—  FEM.MES  (DES).  Du  linge. 

—  MOTS  D'AMITIÉ  S'ADRES- 
SANT  A  UNE  FEMME.  Bébé, 
Bibiche,  Biche,  Bichette,  Bo- 
bonne.  Chat,  Chatte,  Chaton, 
Chienchien,  Chou,  Chouchou, 
Chouchoute,  Choute,  Coco,  Co- 
cotte, Crotuille,  Crotte,  Gogosse, 
Gosse,  Jésus,  Lapin,  Lapineau^ 
Lapinette,  Loulou,  Louloute., 
Loup,  Louve,  Môme,  Nichette, 
Sichon,  Nine,  Ninette,  Sinon, 
Poule,  Poulet,  Poupoule,  Bat, 
Rate,  Raton,  Rave,  Souris,  etc. 

«  —  Pauvre  choutte  !  Viens-tu  avec 
moi  chercher  Edouard"?  >< 

[J.    Ma8M.) 

«  Des  photographies  de  femmes  dont 
les  dédicaces  étaient  infiniment 
réjouissantes  :  A  la  petite  rave 
chérie  de  sa  choute,  Claudine  Frai- 
sier; A  la  meilleure  des  sauve- 
teuses,  la  plus  reconnaissante  des 
bibichons,  Lictte  Maggv.  » 

(R.  Maizikoy.) 

FEMME  DE  CIIAMHKK.  Cutn- 
brcUnc,  Limogire. 

FEMME  DE  LETTHES.  Plxma^ 
sière. 


FEN 


—  223 


FET 


..  La  inanie  d'écrire  se  répand  au- 
jourd'hui de  façon  inquiétante  et 
gagne  —  ou  plutôt  perd  —  une 
partie  du  beau  sexe.  Hélas,  nos 
plumassières  sont  rares  qui  méri- 
tent le  titre  d'écrivain  et  la  majo- 
rité" appartiendra  toujours  à  ce 
genre  que  nos  pères,  avec  un  tan- 
tinet de  moquerie,  appelaient  le  bas- 
bleu.  » 

(PlANELLI.) 

FEA'ETRE.  Indiscrète,  Insipide, 
Lanterne,  Luisante,  Vantei'ne, 
Venterne,  Ventouse. 

Bride  la  venterne,  ma  belle, 

11  fait  friclibi  ! 
Voudrais-tu  que  mézigo  gèle 

Dans  ton  gourbi? 

(L.  DE  Bbrcy.) 

FER.  Dur,  Burin. 

—  FERS.  (Correction.)  Martinet, 
Tirades. 

Et,  quoi  qu'on  en  jaspiue, 
C'est  un  flcliu  flanchet 
Douz"  longes  de  tirades 
Pour  une  rigolade. 
Pour  un  moment  d'allrait. 

(VlDOOQ.) 


-     FEU     A 

darme. 


REPASSER.     Gen- 


\ 


Certains  noms  de  marchands,  de 
fabricants,  de  spécialistes  passent 
dans  l'argot  et  quelquefois  dans  le 
français  pour  désigner  les  objets  de 
même  nature  que  ceux  fabriqués 
ou  manufacturés  par  ces  spécia- 
listes, ces  marchands.  C'est  le  cas 
de  o  bénard  >-  pour  pantalon,  de 
«  desfoux  »  pour  casquette,  de 
«  gendarme  »  pour  fer  de  blanchis- 
seuse, de  «  ginus  »  pour  chapeau, 
et  de  quantité  d'autres.  » 

FERME,  «ubs.   Coire*,   Garnaffe, 
Gcrnaffe. 

FERMER.  Boucler,  Brider. 

"  V'ià  r  cipal  qui  vient  boucler  la 
lourde.  » 

«  La  tôle  a  été  bridée  par  la  Préfec- 
tance.  » 

FERMETURE.  Bouclage. 


«  —  Allez!  vivement,  le  bouclage, 
commanda  la  patronne  au  garçon 
qui  bayait. 

Puis  aux  clients  :  Messieurs,  on 
ferme  !  il  est  deux  heures.  » 

(Herbbrt.) 

FERMIER.  Garnafier,  Garnaffier, 
Garnafle,  Gernafier,  Gernafle. 

FÉROCE.  Crème,  Qui  a  le  foie 
chaud.  \.  Méchant. 

«  C'est  un  goncier  qu'a  /'  foie  chaud  : 
quand  i'  sort  son  lingue,  i'  voit 
rouge.  » 

FERREMENT.  Action  de  mettre 
aux  fers.  Faïence. 

FERRER.  Duraillcr,  Buriner. 

—  FERRER   U.\    FORÇAT.   Bri- 
der, Enguirlander. 

FESSE.  Bemi-hme,  Miche. 

—  LES   FESSES.  Abajoues,   Cu- 
vettes, Jumelles,  Les  deux  sœurs. 

«  La  petite  blanchisseuse,  dos  tourné 
et  se  croyant  seule,  enlevait  sa 
chemise;  mais  j'eus  beau  écar- 
quiller  les  yeux,  je  n'aperçus  qu'une 
demi-lune.  » 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

<<  11  tomba  à  genoux  devant  ces  su- 
perbes jumelles.  » 

(iD.) 

•  Et  y  crie  bravo  à  la  {<erce  à  la  belle 
gueule,  au  beau  sourire,  aux  belles- 
mirettes:  à  la  lézée  aux  tiffes  d'or, 
aux  rondins  glorieux,  aux  miches^ 
rebondies.  » 

J'aim'  pas  les  raseurs  politiques  : 
Faux  radicaux,  tas  d'  bonisseurs, 
Fail's  vos  discours  à  mes  dtux  sœurs 
Je  n"  serai  jamais  de  vos  pratiques. 
(Victor  Meust.) 

FESSÉE.  Bouée,  Bouis,  Salade. 

FESTIX.  V.  Repas. 

FÊTE.  (Noce.)  Bombe, Biole,  Riolle, 

V.  Débauche. 

«  Exploités  par  les  anciens,  ils  de- 
viennent à  leur  tour  des  roués 
dangereux  ;  ils  subissent  des  habi- 
tudes :  l'ivrognerie,  la  bombe.  » 

(G.  D'EsPAHBta.) 


FET 


—  224  — 


FIL 


FÊTE  FORAINE.  Boule,  Lègre, 
Vogue  (arg.  lyonnais).  V.  Foire. 

FÉTICHE.  Mascotte. 

«  Il  avait  un  tas  de  mascottes  à  sa 
chaîne  de  montre,  des  porte-veine 
de  toutes  sortes  ;  et  il  les  plaçait  à 
côté  de  la  bande,  sur  le  tapis' vert, 
quand  il  était  décidé  à  ponter.  » 
(La  Nation.) 

FEr.  Brûlant,  Ri/",  ri/fe,  riffle,  rifle 
ou  rufe. 

Après  le  pain  el  la  piquetle. 

Toujours  en  quête. 

Nous  ons  la  gorge 
Plus  rouge  qu'un  bràlant  de  forge. 

(J,   RlCHEFlM.) 

«  Donne-moi  un  peu  d'  vif  pour  finir 
mon  mégot.  » 

—  METTRE  LE  FEU.  Coquer  le 
rifle.  V.  Aimable. 

—  FEU  I)E  SALVE.  On  dit  qu'on 
déchire  de  la  toile  quand  on 
exécute  sans  précision  et  sans 
ensemble  un  feu  de  salve  au 
commandement. 

FÈVE   DE   MAHAIS.    Huître  de 

Varennes. 

FIACRE.  C/iignole,  Flatar  ',  Gîtim- 
barde,  Roulant,  Roulante,  Rou- 
lotte, Sapin,  Tombereau.  V.  Voi- 
ture. 

«  Ça  ne  l'aurait  pas  tué  de  m'envoj'cr 

le  coupé. 
—  Va  chercher  un  sapin.  » 

(J.  Habni.) 

«  Une  Urbaine,  la  roulante  de  la  sta- 
tion. » 

(Alexàhdrk  Hepp.) 

—  FLVCRE  A  L'HEURE  et  qu'on 
laisse  vous  attendre,  ^er  ron- 
f/eur. 

«  —  Non,  mon  cher,  je  me  sauve  ;  j'ai 
un  ver  rongeur  en  bas  et  j'ai  encore 
trois  visites  à  faire.  » 

{Gil  Blas.) 

FICELLE.  Tortousine. 

—  FICELLE  SERVANT  l>E  TÉ- 
LÊGUAIMIE  entre  les  détenus. 
Bidet. 


(i  Le  bidet  est  un  moyen  très  iagé*  à 
nieux  qui  sert  aux  prisonniers  à  i 
correspondre  entre  eux  de  toutes 
les  parties  du  bâtiment  dans  lequel 
ils  sont  enfermés;  une  corde  pas- 
sée à  travers  les  barreaux  de  leur 
fenêtre  et  qu'ils  font  filer,  suivant 
le  besoin,  en  avant  ou  en  arrière, 
porte  une  lettre  et  rapporte  la  ré- 
ponse. » 

(VlDOCQ.) 

FIER.  adj.  Crâneur,  Crosson, 
V.  Fanfaron. 

FIÈREMENT.  En  crâneur.  En 
crosseur  ou  En  crossant. 

FIÈVRE.  Douce  ou  Dousse,  Trem- 
blante, Tremblotte.  V.  Frissonner. 

FIGUE.  Douillette. 

FIGURANT.  Bobineur,  Primant, 
Porte-maillot . 

«  —  ...  Et  depuis  huit  jours,  moi,  je 
suis  artiste! 

—  Artiste? 

—  Oui,  bobineur  au  théâtre  des  Hati- 
gnolles. 

—  Mince',  fit  Eugène.  » 

^UcilCT   DE   LaFOHKST.) 

o  Depuis  qu'aile  est  avec  un  frimant 
du  Bobino.  a  s'  figure  qu'a  pagnote 
avec  un  ténor.  » 

—  FIGURANTE.   V.    Danseuse. 

—  GROUPE    DE    FIGURA.NTS. 

Espalier. 

FIGl'RE.  Binette,  Cafetière,  Carafe, 
Poire,  Mum-tte,  Trompette,  etc. 
V.  Tête,  Visage. 

Ces  bordeaux  auiqueU  ta  veux  croire, 
Explorateur  des  tours  Eiffel, 
N"al)reuveut  plus  ma  triste  poiVtf  ; 
Vicliy  mu  refuse  du  sel! 

(LAtatitr  Tàilhide.) 

—  FIGURES      DU      JEU      OK 
CARTES.  V.  Jeu. 

FIL.  Lillois,  Trimélé,  Trimilet 
FILASSE.  Nivitf  Nivette. 
FILER.  Baudrouiller. 
FILET  DE  PÈCHE.  Séchoir. 


FIL 


FLA 


FILLE.  Fumelle,  Garça'dle,  Gosse, 
Gosseline,  Môme,  Pisseuse. 

Voas  connaissez  tous  la  Fancbette 
Que  j'aimais  avant  d'embarquer  : 
C'était  ben  la  plus  migaonnette 
Des  garçailles  à  reluquer 
Entre  la  Vilaine  et  la  Loire, 

Verse  à  boire  : 
Entre  Douarnenez  et  Redon, 

Buvons  donc  \ 

(Thbodobe  Botbel.) 

Et  v'ià-t-y  pas  c'Ue  vieille  noceuse 
Qui  vient  sout'nir,  mon  Président, 
Que  j'yai  violenta  sa.  pisseuse .. . 
Ah  :  non  !...  vrai  '...  c'que  c'est  emmerdant  : 
Mais  d'maudez-y  donc  qui  qu'est  1'  père? 
Personn'  ne  1'  sait,  mêm'  pas  1"  bon  Dieu. 
Mais  c'est  eun'putaiu  comm' sa  mère.'... 
Sa  fille!...  a  sortait  pas  d'  mon  pieu. 
(.\.  B.) 

—  FILLE     GROSSIÈRE,      mal 

tenue.  Pillasse. 

'  —  Ah  !  c'est  du  propre  !  gronda  le 
père  ;  si  encore  tu  avais  pris  quel- 
que chose  de  présentable,  mais  un 
souillon,  une  fillasse^donl  un  trou- 
pier ne  voudrait  pas!...  » 

(Bauda.) 

—  FILLE  DE    .MAUVAISE  VIE. 

V.   Prostituée. 


—      VIEILLE 

fraise. 


FILLE.     Vieille 


FILLETTE.  Gosse,Gosse/me,  Môme, 
Mùmicharde, .  Mômignarde,  Mou- 
mue,   Pisseuse,  Quille  à  Mayeux 

ft    ou  simpl.  Quille  (are.  des  en- 

^fants). 

I^BL'enfant,  une  gosseline  grandelette 
^^■^déjà  (elle  mesure  un   mètre  vingt 
de  taille  ,  est  maigriotte  de  corpu- 
lence et   de  physionomie  souffre- 
teuse. » 

(Ga.n.nero.n.) 

—    Envoie    les   petites,...    qu'elles 
:iboulent  les  tnôniichardes.  » 
(LocisE  Michel.) 

Elle  a  douze  ans,  la  pauvre  môme. 
Elle  vend  des  fleurs  chaque  soir  ; 
Elle  est  pâle  comme  un  fantôme, 
Ses  grands  veux  sont  cerclés  de  noir. 
(P.  Nagoub.) 

FILOSELLE.  Filsange,  Filsangue. 


FILOU.  Fil  (apoc),  Fil  de  soie, 
Philibert.  V.  Voleur. 

FILOUTER.  V.  Voler. 

FILOUTERIE.  V.  Vol. 

FILS.  Dabicule,  Pieu,  Fiston. 

«  C'est  r  fiston  du  père  Lévêque, 
une  vache  comme  lui.  » 

Qu'on  oublie,  en  le  parcourant, 
La  mère  qui  cherche,  pleurant, 
Son  fieu  qui  n'est  plus  dans  le  rang! 
{L.  DE  Bercy.) 

FIIV,  adj.  V,  Malicieux. 

FIN,  subs.  Jusqu'à  la  lin  :  Jusqu'à 
la  gauche.  Jusqu'à  plus  soif,  Jus- 
qu'à perpète. 

a  —  J'ai  eu  du  sang-froid  comme 
j'en  ai  maintenant;  et  j'en  aurai 
jusqu'à  la  gauche  !  » 

{L'assassin  Peuc.nkz.) 

FINESSE.  V.  Malice. 

FINIR.  Absol.  V.  Achever. 

—  Dans  le  sens  de  donner  le 
liui  à  un  ouvrage.  Finocher. 

FLAGRANT  DÉLIT  (EN).  La  ca- 
melote dans  le  pied  ou  La  camelote 
en  pogne. 

—  PRENDRE  EX  FLAGRANT 
DÉLIT.  Incommoder,  Paumer 
marron  ou  Maronner,  Prendre 
ou  poisser  sur  le  las. 

Mais  un  jour,  dans  la  ru'  d'  Provence, 
J'  me  suis  fait  fair'  marron  su'  l'  tas. 
Et  maint'nant  j'  tire  d'  la  prévence, 
A  Mazas. 

(A.  B.) 

FLAIR.  Se  traduit  par  Nez.  V.  ce 
mot. 

FLAMAND.  Flamzik,  Flamezique, 
Flandrin. 

FLAMME.  Riffaudante,   Ruffante. 

A  la  ruffante  de  ses  mires, 
Mon  palpitant  s'a  bourlingué... 
Alors,  quoi?  moi,  j'ai  tout  dingue 
Pour  qu'a  m'  conserve  ses  sourires. 

(L.  DE  BCRCV.) 

15 


FLX 


—  226  — 


FOL 


FLANELLE.  Goulue. 

FLA.\ER.  Balocher,  Berlauder,  Ga- 
gner, Chnmboler,  FUînolter,  Gal- 
vauder. V.  Aller,  Fainéanter. 

FLANERIE.  V.  Fainéantise,  Pro- 
menade. 

FLANEUR.  Asphallcur,  lialochard, 
Inspecteur  des  pavés,  Gouapeur, 
Loupeur.  V.  Fainéant. 

FLASQUE.  Gdatineiue. 

Maintenant,  l'œil  féroce  et  la  bouche  crispée, 
Il  récite  devant  l'indulgence  atlroupfe 
Des  vieilles  dames  aux  appas  gélatineux. 
(Lauhent  Tailhade.) 

FLATTER.  Blandir,  Cirer,  Cou- 
cher le  poil,  Enguirlander,  Fla- 
geoler, Jeter  de  la  pommade.  Lé- 
cher les  bottes,  le  cul.  Passer  de  ou 
à  la  pommade,  Passer  la  main  dans 
le  dos  ou  sur  le  râbe,  Peloter, 
Pommader,  Rebonneter. 

«  T'auras  he&n  lui  jyer  d' la  poînmade, 
ï  march'ra  pas  ;  i'  naiine  pas  qu'on 
y  passe  la  pogne  su'  /'  rùbe.  » 

«  Cest  parce  qu'il  ne  rencontre  pas 
assez  d'  «  t-crivains  »,  au  sens  indé- 
pendant et  probe  du  mot,  que  le 
public  méprise  les  journalistes. 
Lécher  les  balles  est  plus  qu'une 
vilenie...  c'est  une  maladresse!  » 

(Sbvbrixe.) 

«  Il  ne  blaguait  plus  le  sergent  de 
ville  en  l'appelant  Badingue,  allait 
jusqu'à  lui  concéder  que  l'empereur 
était  un  bon  garçon...  C'était  visi- 
l)le,  il  le  velolait.  » 

(E.  Zola.) 

FLATTERIE.  Cirage,  Pelotage, 
Pommade. 

FLATTEUR.  Flageoleur,  Guirlan- 
deur.  Lèche-bottes,  Lèche-cul,  Pa- 
quelin,  Pommadeur. 

«  .Moi,  j'aime  mieux  un  gonce  qui  m' 
dit  :  merde  carrément  qu'un  pom- 
nmdeur  (|ui  manigance  un  Hanche 
pour  vous  prendre  en  vache.  » 

FLEGMATIQUE.  Pisse-froxd,  Sa- 
turnien. 


FLÉTRI.  V.  Fané. 

FLÉTRIR.  V.  Se  faner. 

FLEUR.   Fig.    Crème,  Gratin.    V. 
Choix. 

FLEURET.  Aiguille,  Aiguille  à  tri- 
coter, Paille  de  fer. 

FLEUVE.  Rub  de  lance. 

Su'  r  rub  de  lance,  en  famille. 
On  s'  les  roulait  dans  un'  coquille. 

(Bl.ÉDORT.) 

FLOT.  Lansquln. 
FLUTE.  Rossignante. 
FLUXION    DENTAIRE.    Chique. 
FOIE.  Le  bileux. 
FOIN.  Pélard  ou  Petlard. 

Je  me  camoufle  en  pélican 
J'ai  du  pellarJ  à  la  tignasse. 

(J.  Kicneri:*.) 

FOIRE.  Boule,  Laigre   ou   /.èf//  • 
Vogue  (arg.  lyonnais). 

Camaro  de  la  petit'  pègre, 
Tiens  les  bons  trucs  sur  la  Iryre... 
(Hogieb-Gmisox.) 

Bonne  fourche,  sur  la  boule 
Houle  et  boule  par  la  foule  ; 
Descends  en  fouille  en  douceur, 
Aux  pallas  du  lH>nisseur. 

—     TRAVAILLER     KX      FOlUI 

sans  baraque  ni  voiture.  Fl(t 
ber  ou  flancher  en  palque. 

«  Victor   flanche   en   palque    devant 
chez  Corvi  avec  de  la  pâte  à  rasoir 

FOIRER.  Flasquer,  Fuser,  Tait 
Tartir.  V.  Chier. 

FOIS.  Trayage,  Treillage,  Trilla  . 

«  Les  curieux  l'ont  sucré  d'un  tri': 
qu'i'    tire    à   Poisse.   Au   nrochim 
trayage,  c'est  la  r'Iégue.  sur.  » 

FOISON  (A).  V.  Abondamment. 

FOLIE.  Ai-aignèe,  Cafard,  Charen- 
tonnade,  Coup  de  marteau.  Démé- 
nagement, PtUurc,  Focardtse,  Ht- 
neton,  Loufoquerie,   Maboulisr 
Martcllnie,  Parillonnage. 


FON  —  2 

«  —  Vous  n'en  tirerez  rien  ce  matin, 
son  araif/née  le  travaille.  >- 

{Le  Cri  du  Peuple.) 

«  —  Pour  moi,  fit  la  vieille,  ce  garçon- 
là  doit  avoir  une  fêlure  ;  un  homme 
qui  a  toute  sa  raison  ne  fait  pas  de 
ces  blagues  idiotes.  » 

«  —  Quant  à  toi,  mou  pauvre  vieux, 
si  tu  continues  à  t'absinther  de  la 
sorte,  c'est  le  mabouiisme  complet 
avant  deux  ans.  » 

«  —  Tu  veux  t'appuj-er  c'tte  fran- 
gine-là ?  c'est  d' la  marteU'rie  !  « 

A  la  suite  de  l'exposé  de  ce  hanne- 
ton qui  a  produit  le  plus  grand  eflet, 
une  discussion  bruyante,  r.iisonnée, 
mais  peu  raisonnable,  s'engage 
entre  les  diverses  parties  de  1  ate- 
lier. » 

(D.iCBMBRF.-ALOXXIKa.) 

—  FOLIES.  Cascades. 

—  FAIRE  DES  FOLIES.  Casca- 
de)-, Faire  les  cent,  les  cent  dix- 
neuf,  les  quatre  cents  coups. 

—  Vraiment,  c'est  bien  qu'une  fille 
comme  moi,  qu'une  garce  comme 
moi,  qu'une  rouleuse  comme  moi, 
qui  a  fait  les  cent  coups,  qui  n'a 
rien  aimé  de  beau  ni  de  bien  (ah: 
je  me  connais,  allez,  je  sais  ce  que 
je  vaux!  puisse  dire  ça  à  cet  igno- 
ble journaliste...  » 

(Catdlle  Mexdès.) 

Faites  le  diable  à  quatre,  faites  les 
cent  dix-neuf  coups...  vous  aurez  de 
l'argent,  et  l'argent,  dans  notre 
siècle,  il  n'y  a  que  en,  » 

(J.  Patrice.) 

FOXCTIOXXAIRE.  Biidgétivore. 

—  FOXCTIOXXAIRE    SÉVÈRE. 

A  poigne. 


—   FOXCTIOXNAIRE 
MULE.  Cumulard. 


QUI    CU- 


FOXDS  DE  CAISSE.  Grenouille. 

«  Le  capitaine  avait  mangé  la  gre- 
7ioiiille  du  régiment  et  passé  la 
frontière,  sans  prévenir  même  son 
épouse.  » 

(BeBTEI.  et  GiLQDIX.) 

l'OXTAI.MER.  Papa  Robinet. 


7  —  FOR 

FORAIAT.  Foresque. 

«  On  a  poissé  la  Saucisse  et  Rabagas 
en  train  de  fabriquer  la  roulotte 
d'un  foresque  â  la  fête  du  Trône.  » 

—  FORAIX  CHARGÉ  DE  L'AX- 
XOXCE  dans  les  parades.  Bo7iis- 
seur,  Posticheur.  Postigeur,  Pos- 
tijatpur.  V.  Annonceur. 

—  FORAIX  BOIIÉ3IIEX.  Manou- 
che, Romanichel ,  Romani. 

—  ARTISTE  FORAIX.  Flambeur. 

—  ARTISTE  FORAIX  SAXS  EM- 
PLOI. Foresque  en  rupture  de 
banque. 

—  GARÇOX  FORAIX,  homme  à 
tout  faire.  Sègre.  On  dit  égale- 
ment Galoupe;  mais  ce  terme 
ne  se  prend  qu'en  mauvaise 
part. 

'<  —  Je  lui  avais  demandé  de  me 
fournir  un  nègre,  dit  le  dompteur  ; 
il  ne  m'a  fichu  qu'un  galoupe  que 
j'ai  dû  sacquer  le  jour  même.  » 

—  MA RCHAXD  FORAIX.  Ugrier 

—  SALTIMBAXQUE     FORAIX. 

Caoutchouc,  Merlifiche. 

—  LE   MOXDE   DES    FORAIXS. 

Banque. 

«  Dans  le  monde  de  la  Banque,  le 
mot  «  banquiste  »  n'a  pas  la  signi- 
fication que  lui  donne  le  vulgaire  ; 
on  l'y  emploie  sans  aucune  idée  de 
mépris.  » 

«  11  y  a  la  grande  et  la  petite  banque. 
Les  directeurs  de  ménageries,  de 
grands  théâtres,  de  cirques,  les 
propriétaires  des  étincelants  ma- 
nèges de  cochons,  de  chevaux  ou 
de  lapins  de  bois,  etc.,  ceux,  en  un 
mot,  dont  l'exploitation  exige 
d'importants  capitaux  forment  la 
grande  banque,  sorte  d'aristocratie 
foraine.  La  petite  banque  est  com- 
posée de  petits  légriers,  de  bonis- 
seurs,  de  camelots,  de  montreurs 
de  phénomènes,  de  mer li fiches  et  de 
manouches  ou  romanis;  encore 
considère-t-on  ces  derniers  comme 
peu  dignes  d'appartenir  à  la  corpo- 
ration. » 


I 


FOR 


—  228 


FOR 


—  BARA<^)l'E       DE      FORAIX. 

Entre-sort.  V.  Baraque. 

—  BOUTIQUE  DE  MARCHAND 
FORAIX.  Landière. 

—  MATÉRIEL      DE     FORAIN. 

Satou. 

—  VOITURE  DE  FORAIN.  Ca- 
ravane, Roulotte. 

«  Je  demandai  à  voir  Pezon. 

—  Oh!  monsieur,  nie  dit  le  {jarçon 
de  piste,  il  n'y  a  que  la  patronne 
qui  couche  à  la  caravane.  Mon- 
sieur Adrien,  le  temps  de  la  foire, 
loge  toujours  à  Thôtel.  » 

—  Installer  un  établissement 
forain  dans  un  lieu  où  ne  se 
tient  aucune  foire.  Flamber, 
flancher,  turbiner  en  ville 
morte. 

—  Changer  quotidiennement 
de  résidence  avec  une  partie 
du  personnel  et  du  matériel, 
l'autre  partie  demeurant  à 
poste  iïxe. Flamber  en  excur- 
sion. 

FOHÇAT.  Bagnard,  Cotrct  ou  Cot- 
teret,  Fagot,  Fague,  Falourde, 
Relingue. 

«  Pour  donner  plus  de  couleur  locale 
à  son  n  Cabaret  du  Bagne  »,  le  colo- 
nel Lisbonne  a  choisi  une  partie  de 
son  personnel  (du  moins,  l'assure- 
t-il)  dans  le  monde  des  anciens 
bagnards  qu'il  a  l'espoir  de  rame- 
ner ainsi  dans  la  bonne  voie.  » 
(G.  Amyot.) 

■■  Il  faut  vous  dire  que  les  fagots 
(c'est  le  nom  familier  des  trans- 
portés) possèdent  un  jardin  im- 
mense et  le  moyen  de  lui  faire 
beaucoup  produire.  » 

(pAtl.  BO.N.NETAIS.) 

<<  On  y  entendait  des  choses  étranges, 
liuriesques,  sinistres.  Dans  un  coin, 
deux  anciens  relingues  y  dévidaient 
le  vieux  jars.  » 

(Louise  Michel.) 

—  FORÇAT  CO.\ DAMNÉ  A  PER- 
PÉTUITÉ. Fagot  à  perpêle  ou 
ù  perte  de  vue. 


«  Et  ca  ne  m'a  pas  fait  tort,  puisque 
après  avoir  tiré  dix  berges,  j'ai 
obtenu  ma  grâce,  quoique  fagot  à 
perte  de  vue...  » 

(Hector  France.) 

—  FORÇAT      LIBÉRÉ.       Fagot 
affranchi. 

«  On  a  beau  être  un  vieux  fagot 
affranchi,  on  sait  ce  qu'on  doit  au 
beau  sexe  et  à  l'innocence...  » 

(lu.; 

—  FORÇAT  ÉVADÉ.  Fagot  en 

campe  ou  en  crampe. 

—  FORÇAT  EMPLOYÉ  COMME 
.AUXILIAIRE.  Paijol  OU  Payot. 

«  Le  payot  distribue  les  vivres,  fait  la 
paye  et  se  charge  à  juste  prix  de  la 
correspondance  de  ses  camarades. 
C'est  à  la  fois  un  fourrier  du  bagn 
et  un  écrivain  public.  >■ 

(Hectob  France.) 

FORCE.  Colletin  OU  CoUin,  Grai> 
d'abattage.  Huile  de  bras,  de  bi- 
ceps, de  coude,  Moelle,  Pogne. 

«  —  Faut  du  collin,  mon  vieux  lapin, 
pour  toucher  à  ce  p'tit  truc -là.  » 

Les  beaux  jours  arrivr^s. plus  de  jeu, plus  de  veill 
Embrasse  en  te  levant  ta  femme  et  ta  boutcil 
Derrière  ta  charrue  avec  les  bœufs  bien  er.i 
.Muuis-toi  dans  les  champs  de  bonne  Aui7erf?ir 
(A.-L.  Marqdiset.) 

J'ai  d' la  pot/ne  autant  qu  du  jaspin 
On  peut  gûferça  quand  qu'  j'attige... 
(L.   DE  Bekcy.) 

—  DONNER   DE   LA    FORCE    à 

nue  chose.  Corser. 

FORCEPS.  Fers. 

«  On  a  été  obligé  d'employer  les  fers 
pour  l'accoucner.  » 

FORCER.  V.  Crocheter,  Enfoncer. 

FORER.   Bouliner,  Griffer  un  ni- 

rct  '. 

FORÊT.     Sabri,     Satou,     Sait. 
V.  Bois. 

FORFANTERIE.  Esbrouffe,  For- 
fante.  V.  Embarras. 

FORGEROX.  Tape-dur. 


FOR 


—  229 


FOU 


FORXIQUER.  Cogner.  V.  Coïter. 

Les  femmes,  de  ce  pays-là. 
On  peut  les  aimer  jusque-là, 
Ell's  sont  dur's  à  la  b'sogne 

En  Bourgogne  ; 
A  chaque  pas,  à  chaque  instant. 
De  tous  les  côtés  on  entend 
Jean  du  Cogno  qui  cofjne. 

En  Bourgogne. 

(A.  B.) 

FORT.  adj.  Balouf,  Costeau,  Costo, 
D'attaque,  Fortiche,  Gas,  Homme, 
Lapin,  Mdle,  Mec  à  la  colle  forte, 
Moelleux,  Poilu,  Qui  en  a,  Qui 
est  là. 

-a  —  Moi,  je  suis  président  du  club 
'I  Les  dessalés  »,  un  club  fin  de 
globe  :  rien  que  des  poilus  costos, 
des  gas  qu'en  ont.  » 

(P.  Paillette.) 

—  C'est  pas  qu'on  ait  le  taf  :  on  est 
lOelleux,  et  on  ne  craint  personne.  » 

(J.    LOBBAIS.) 

r  m'  caressait,  fallait  Toir  comme  '. 
C'était  un  gas.  c'était  un  homme  : 

(Fd.) 

On  n'a  pas  d'  Desfoux  et  pas  d'  guiches 
Mais  on  est  des  rnâVs,  des  fortiches. 
On  en  passe  un  coup  quand  i'  faut. 
(L.  DH  Bebcy.) 

Papa  c'était  un  lapin 

Qui  s'app'lait  J.-B.  Chopin. 

(A.  B.) 

—     BOISSON,     ALCOOL     TRÈS 
FORT,  Carabiné. 

U  se  radoucit,  alla  lui-même  cher- 
cher une  bouteille  et  deux  verres 

jCt  me  versa  ce  que  nous  appelions 

;une  absinthe  carabinée.  » 

(H.  F«.«cE.) 

►RT,subs.  (Porteur.)  Collet,  Col- 
'  X,  Coltineur. 

itre  temps,  M.  Hamard  s'est 
:upé  à  .Marseille,  où  il  passait, 
vol  de  80  000  francs  de  diamants 
>mmis,  il  y  a  trois  ans,  par  un 
}mmé  Ferray,  coltineur  occasion- 
îl  du  port  de  la  Joliette.  » 

lU  Quart  (fœil.) 

ITIFICATIOXS    (LES).    Les 

rts,  /es  fortifs,  fortifes  ou  for- 
Te$. 


«  Du  temps  qu'on  était  môme,  on 
allait  rigoler  su"  les  forts  avec  les 
gosselines  qui  canaient  la  classe  et 
on  jouait  à  papa  et  maman  entre 
la  porte  d'  Romainville  et  la  celle 
de  Bagnolet,  en  pénards,  dans  les 
fossés.  >» 

«  On  fit  défiler  devant  le  noble  lord 
des  récidivistes  amenés  de  Poissy, 
Melun  et  autres  villégiatures,  dès 
escarpes,  raflés  sur  les  fortifs,  des 
souteneurs  et  leurs  protégées.  » 

(Je*X   Jl'LfclEN.) 

Allons-nous-en  '.  L'ombre  est  douce. 
Le  ciel  est  bleu  :  sur  la  moasse 
Polyte  mâche  du  veau. 
II  convient  que  lu  t'attiCres 
Pour  humer,  près  des  forliffes. 
Les  encens  du  renouTeau. 

CLiCREST    TAILaàOB.) 

FORTIFIER.  Corser. 

—  SE  FORTIFIER.  Forcir. 

«  Cet  enfant  a  bien  forci  depuis  que 
je  ne  l'ai  vu.  » 

FORTUXE,  Fortanche. 

—  BOXXE     FORTUNE.     Bonne 

fortanche. 

FOSSE  D'AISANCE.  Tarte  aux 
cei'ises. 

«  Le  père  La  Tinette  s'était  évanoui 
dans  la  fosse,  et  sans  un  pompier 
qu'a  descendu  le  chercher,  il  aurait 
confit  dans  la  tarte  aux  cerises,  u 

FOU.  Bibi,  Bridoux,  Coco  fêlé.  De 
la  tribu  des  Béni-Coco,  Fêlé,  Fo- 
card,  Hurlubier,  Louf,  Loufoc, 
Loufoque,  Louftingue,  Maboul, 
Maillet,  Marteau,  Pavillon,  Pa- 
rois, Qui  a  une  araignée,  un  ca- 
fard, un  hanneton,  un  moustique 
dans  le  plafond,  dans  la  sor- 
bonne,  dans  la  soupière,  etc. 
(V.  Tète),  Qui  a  une  fêlure,  une 
fi-nsure,  un  grain,  une  mie  de  pain 
dans  la  timballe.  Qui  a  perdu  la 
boussole.  Qui  a  passé  par  Cambrai, 
Tingo;  Toc- toc. 

«  Les    pensionnaires    de    Bicêtre   et 

l'asile  lui-même  sont  appelés  61615 

et.  par  extension,  on  désigne  ainsi 

toute    personne    déséquilibrée    ou 

1     simplement  maniaque.  » 


FOU 


—  230 


FOU 


«  Gredin?  Peut-être  pas.  Pitre,  plutôt, 
pour  le  plaisir  de  se  mettre  en  évi- 
dence, de  couler  ses  yeux  dans  le 
coin,  de  faire  des  0,  des  A,  des  U, 
avec  sa  bouche  élastique  comme 
du  caoutchouc.  Les  uns  disaient  : 
11  fait  la  bête...  Les  autres  :  Il  a  un 
hanneton...  » 

(Htr.CES  Le  Roix.) 

«  C'est  un  loufoque,  ma  vieille;  un 
loufoque.  11  n'a  pas  l'air  méchant.  » 

(Pâli.  Adam.) 

«  On  prétend  qu'il  ne  sait  pas  ce 
qu'il  fait,  qu'il  est  loiif.  » 

(GoBO>-.) 

«  Faut  être  bridoux,  maillet,  tingo, 
focai'd  pour  croire  à  des  flambeaux 
pareils  !  » 

—  Pour  fur  que  la  France  est  maboule, 
La  Chambre  aussi...  c't  évident  : 

L'aul'  jour  elle  a  perdu  la  boule 
A  l'élection  du  Président. 
Et  l'on  s'emballe  et  l'on  s'en  bouche 
Des  coins  :  «  Hu'  donc,  eh  !  socialo  ! 

—  Va  don'  dire  à  ta  mèr'  qu'a  l'  mouche  ! 

—  Panamisle!  —  Possibilo!  » 

(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

Vous  que  le  cbaud  soleil  a  teints, 
Hurlubiers  dont  les  peaux  biseltes 
Ressemblent  à  l'or  des  gratins. 

(Jean  Richepin.) 

Quéqu"  tu  viens  fair'?  T'es  pas  marteau} 
It'où  c'est qu' t'es  v'nu? D'en  bas.d'en  haut? 
(Jehan  Rictcs.) 

—  UEVEXIU  FOU  ou  ÊTRE  FOU. 

La  perdre,  Pavillonner.  V.  Dé- 
raisonner. 

FOUET.  Avoine  de  bourrelier,  Bau- 
(Iru,  Bonis,  Eventail  à  bourrique 
(arg.  des  cochers),  Salade,  Tire- 
branle. 

«  —  Tiens,  prends  mon  avoine  de 
l.ourrelier,  dit  le  meneur  de  viande 
en  tendant  son  fouet  à  Firmin,  et 
caresse-lui  les  pattes.  » 

—  FOUET    DE    CONDUCTEUR 
.MILIT.\IRE.  Carabine. 

FOrETTKH.  Bouise^',  Servir  une 
avoine,  un  picotin. 

FOriLLER.  Arsonner',  Barboter, 
Battre    en    ruine,    Jkscendre   en 


fouille,  en  fouillouse,  en  valade, 
Pourobcr'.  V.  Visite. 

—  SE  FOUILLER  DANS  LES 
.\ARI\ES.  Décrocher  ses  ta- 
bleaux. Nettoyer  ses  écuries. 
S'apprêter  à  recevoir. 

«  Deux    rapins    causent    ensemble. 

L'un  d'eux  se  fourre  désespérément 

les  doigts  dans  le  nez. 
—  Voyons,  fait  l'autre,  c'est  pas  le 

moment  de  décrocher  tes  tableaux 

à  la  veille  de  l'ouverture  du  Salon.  » 

(H.  Fbakci.) 

FOUILLIS .  Canelle ,  GrouUh 
(/rouillot,  Pagaille  ou  Pagai, 
Tribouil.  V.  Désordre. 

FOULARD.  Chiffornion,  Épiplo  n 
(arg.  des  écoles),  G?'am  de  briiKc, 
Saute-cou,  Terre-à-terre. 

«  Elle  avait  autour  du  cou  un  mé- 
chant chiffornion  de  coton  et  ses 
f)auvres  chaussures  déformées,  écu- 
ées  et  trouées  laissaient  voir  ses 
orteils  qu'empourpraient  les  en- 
gelures  » 

{La  Lanterne.) 

FOULE.  Abadie*,  Abadis  ',  Floue  \ 
Fourmillante,  Frémillaute, Grouil- 
lante, Meute,  .Moutonnaille,  Tiym  , 
Tine,  Trèpe,  Trèple,  Vade. 

«  r  s'  faufile  dans  la  frémillante  et 
pis  nib  pour  mette  la  pogne  des- 
sus. >> 

«  Mais  en  arrivant  su'  la  place  d'  la 
République,  ah  !  ctte  Une  !  Si  t'avais 
vu  c'  trèpe,  y  en  avait  jusque  sur 
le»  becs  de  gaz.  » 

«  —  Toute  la  vade  grouillait  autour 
de  moi.  » 

(G.  MiïTttiit*.) 

—  CHARGER  LA  FOULE.  Ser- 
vir le  trèpe  ou  le  trèple. 
V.  Charger. 

FOUR.  Abbaye  ru/fante'. 

FOIRRK.  V.  Trompeur. 


FOURCHETTE.    Amore, 
cornes.  Piquette. 


BHt 


FOU 


—  231   — 


FRA 


FOURXEAU.  Cosaque,  Mendiant. 

FOURXI.\IE\T.  Bardât,  Fourbi. 
V.  Équipement. 

FOURRIER.  Gratte-papier,  Ro- 
gneur.  Traîne-paillasse,  Voleur 
d'étiquettes. 

«  Le  fourrier,  serait-il  le  plus  hon- 
nête et  le  plus  scrupuleux  des 
comptables,  passe  toujours  aux 
yeux  des  hommes  pour  un  frico- 
teur  qui  fourre...  dans  sa  poche 
une  partie  de  l'argent  qui  leur  est 
destiné,  qui  vend  leurs  denrées  et 
leur  fait  ainsi  la  vie  plus  dure  ; 
aussi  Fappellent-ils  roqneuv.  » 

«  Dans  la  cavalerie,  la  sonnerie  : 
«  Au  fourrier  »  est  interprétée  :  >> 
Au  voleur  d'étiquettes.  » 

—  BRIGADIER- FOURRIER. 

Brigue-four,  Tambour. 

C'était  une  pièce  toute  en  lon- 
gueur, aux  murs  culottés  de  fumée 
et  dont  une  série  de  pancartes, 
symétriquement  appendues,  rom- 
pait seule  la  froide  nudité  :  réper- 
toires des  hommes  et  des  chevaux 
de  l'escadron,  en  belle  ronde  et  en 
deux  couleurs,  rehaussés  çà  et  là 
d'accolades  vigoureuses,  d'accou- 
plements de  filets  gras  et  maigres 
où  se  sentait  la  main  artiste  du 
tamliour.  » 

(G.    CaUBTELIME.) 

FOURRURE  (PORTER  U\E). 
F'/firnir  Martin. 

FOYER.   Brûlant.  V.  Feu. 

FRAC.  Queue  de  morue,  Queue  de 
pie.  Sifflet. 

—  FRAC    XOIR.  Sifftet  d'ébène. 

FRACTURER.  V.  Crocheter,  En- 
foncer. 

FRAIS.  Frisquet.  V.  Froid. 

—  PERSONNE   ENCORE   FRAI- 
CHE. Pas  trop  ér/ratif/née. 

FRAXC,  subs.  (Monnaie.)  Point. 
V.  Argent,  Billet  de  banque,  Or. 


FRANCHEMENT.  A  la  tête  du 
camp  ou  simpi.  A  la  tête.  V.  Ef- 
frontément, Monde. 

F  R  A  X  C  -  M  A  Ç  ()  -\  .  Frère-trois- 
points. 

«  Grand  remue-ménage  hier,  rue 
Cadet,  où  les  frèrés-trois-points 
tenaient  réunion  dans  la  salle  du 
Grand-Orient.  » 

{Le  Pilori.) 

—     FILS     DE     FRANC-MAÇOX. 

Louflon,  Louveteau. 

FRAAC  -  MAÇONNERIE .  Art- 
royal  (arg.  des  Francs-maçons). 

FRAPPER.  (Battre.)  Amocher, 
Asticoter  les  côtes,  Attiger,  Bom- 
ber, Botter  le  cul,  le  figne,  etc. 
(V.  BeTTière), Bouchonner,  Bouffer 
le  blair,  le  nez,  les  tripes,  Bouler, 
Bûcher,  Carder  le  cuir,  la  peau, 
Caramboler,  Casser  la  gueule. 
Crever,  Coller,  détacher,  laisser 
tomber,  mettre,  passer,  poser  ou 
prêter  des  beignes,  des  bochons, 
des  bicoques,  des  brocots,  des  châ- 
taignes, un  coup,  des  gnons,  une 
mandate,  une  pâtée,  du  perlot, 
la  pipe,  la  purge,  la  sauvette,  du 
tabac,  des  torgnoles,  Daudiner  *, 
Daupher,  Débarbouiller  à  la  po- 
tasse. Décrasser,  Dégraisser,  Em- 
plâtrer.  En  mettre.  En  filer.  En 
passer,  En  prêter,  Entrer  ou  ren- 
trer dedans,  Enlever  le  ballon,  le 
cul,  le  figne,les  miches,  etc.,  Es- 
quinter, Estuquer,  Flauper,  Flo- 
per.  Gratter,  Jambonner,  Maquil- 
ler', Moucher,  Milrer,  Passer 
(v.  a.)  â  chausson,  à  la  daube,  à 
la  daudée,  à  l'emplâtre,  à  flaupe, 
chez  gnon,  chez  pain,  chez  perlot, 
à  ou  chez  ponce,  à  tabac.  Piocher, 
Poncer,  Purger,  Remuer  le  figne, 
le  panier  à  crottes,  le  tal,  etc. 
Repasser  la  chemise,  la  limace,  la 
lime,  Rabotter  l'endosse  ou  les  en- 
dosses. Rincer,  Rimdi^ier,  Saler, 
Saler  la  gueule,  Servir,  Servir  à 
boire.  Souquer,  Sucrer,  Tambou- 


FHA 


232  —  FRI 


riner  la  gueule,  la  paillasse,  la 
peau,  Tamponner,  Tanner  le  cuir, 
le  lard,  la  peau,  le  râbe,  le  râpe, 
Tasse-r,  Toucher,  Torcher,  Tra- 
vailler le  cuir,  la  peau,  Tremper 
une  soupe.  Trépigner,  Tricoter  les 
côtes,  Verser  à  boire. 

—  ÊTRE  FRAPPÉ.  Boire,  Dan- 
ser la  malaisée,  Écoper,  Être  à 
la  ringuée,  Élrenner,  La  danser, 
Passer  (v.  n.)  à  cnausson,  à  la 
daube, à  la  daudée,  etc.  (V.  plus 
haut).  Prendre,  Prendre  pour 
son  rhume,  Prendre  ou  ramas- 
ser la  pipe,  la  pipette,  la  purge, 
la  sauvette.  Ramasser,  Recevoir, 
Trinquer.  \.  Battre. 

«  C  mec-là,  un'  neuille,  i'  s'  fera  bom- 
ber; j'y  en  mettrai  un  coup  dans  la 
noix!  » 

«  Lui  qui  bûchait  su' les  marchands.  » 

(Jeban  Rictus.) 

Pis,  quand  on  a  l'âge  d'mareher, 
C'est  par  soi-mèm'  qu'i'  faut  flancher 

Et  fair'  du  plâtre. 
L'soir,  ceux  qui  rapport'nt  pas  assez, 
Quand  ed'  la  croûte  i's  s'  sont  passés. 

Pass'nt  à  l'emplàlre. 

(L.  DE  Bebcy.) 

J'ai  pas  l'flub'  de  lui  pus  qu'des  autes 
J'vas  ['gratter  malgré  qu'i'  .«oy'  gas  : 
Je  r  souque  et  j'v  tricot'  tes  cotes... 

(iD.) 

FRAUDE.  V.  Tromperie. 

FRAUDEll.  En  pailanl  du  lise: 
Entôler,  Pasquiner  de  la  mal- 
touse.  V.  Tromper. 

FRAUDULKl  SEMEAT.  Sous  la 
table  {a.rg.  des  faiseurs). 

«  L'acte  de  vente  portait  que  la  tran- 
saction devait  s'opérer  sur  le  prix 
de  douze  tiiille  cinq,  mais  Donelle 
recevait  sous  la  table  un  supplé- 
ment de  quinze  cents  francs.  » 

FRAYEI  R.  V.  Peur. 

FRELATER.  \  .  Falsifier. 

FRÉyiE.XTER.  Pris  en  mauvaise 
pari.  Donner  dans. 

H  Cette  petite  s'acoquine  :  elle  donne 
dans  la  culotte  rouge.  » 


—  FRÉQUENTER  LES  FILLES. 

S'encotillonner  ou  S'enjuponner, 
Gourgandiner. 

C'est  nous,  pauvres  mollusques, 
Qui  nous  enjuponnons. 

(H.  Bir.iiET.) 

—  FRÉQUENTER  LES  COMÉ- 
DIENS. S'encabotiner. 

—  FRÉQUENTER  LA  BOHÈME. 

S'embohémer. 

FRÈRE.  Pralin, Frangin, Fraternel. 

«  Et  après,  si  le  lézéluquèe^  te  dé- 
mange, tu  pourras  l'écrire  au  grand 
Chariot,  ton  frangin  qui  s'fait  vieux 
à  Biribi.  » 

(Tbdblot.) 

«  —  Je  comptais  que  mon  fraternel 
m'enverrait  des  pépettes  pour  les 
•    manœuvres.  » 

«  Donne  l'  bonjour  à  la  mi-re  et  au.\ 
fralins.  » 

—  FRÈRE  DE  LA  DOCTRINE 
CHRÉTIENNE.  Coin,  Corbeau. 
Couac,  Frangin,  Ignoramus  , 
Ignorantin. 

«  Et  c'est  r  même  tabac  dans  toutes 
les  écoles  :  chez  les  coins  comme 
dans  les  lycées.  Moi  qu'ai  été  en 
classe  chez  les  corf)eaux,  j'  t'en 
parle  savamment.  » 

JTais  n  des  ignoramus 

Qui  n'enseignent  qu'oremus. 

FRIAND.  Chat. 

«  Je  la  savais  chatte  au  possible  ; 
aussi  avais-je  préparé  un  petit  goû- 
ter tout  de  friandises  légères  et  par- 
fumées. » 

FRIAXDISE.  Chatterie,  Gueular- 
disc,  Sanan. 

«  Du  nanan  dans  toutes  les  cantines, 
des  belles  Italiennes  pour  friser  la 
moustache  aux  vainqueurs,  et  après 
un  quart  d'heure  de  repos,  le  ohe- 
niinde  la  gloire'...  Halte!. ..front!...»  , 

(Krm»t  CAPtNnc.; 

Rt  puisque,  pour  nos  griserie*, 

Le  couvert  est  mis. 

Qu'il  me  soit  permis 
h'cn  goûter  jusqu  nut  chatteries. 
(L.  Di  RncT. 


FRI 


—  233  — 


FUI 


FRICHE  (TERRE  EX).  Peleux. 

FRICOT.  Fnchti.  V.  Cuisine. 

FRICTIOXXER.  Astiquer  la 
couenne,  Briquer  le  cuir. 

FRIPERIE.  Fripe  (apoc). 

FRIPIER.  Décrochez-moi  ça. 

FRIPON.  V.  Escroc,  Voleur. 

FRISER  la  chevelure.  Bosseler  le 
tube. 

FRISSOX.  Tremblottc. 

FRISSOXXER.  .Avoir  la  trem- 
blo(te.  V.  Fièvre. 

J'entends  les  os  d'ines  jamb's  qui  plaquent 
Conf  les  parois  d'mon  culbulaut... 
J'suis  fonta,  si  j'ai  la  tremblotte. 

(A.  B.) 

FROID.  Chanin  ySiTg.  lyonnais), 
Frichbi,  Frimassard,  Fno,  Priot, 
Frisbi,  Frisco,  Frisquet,  Grie  *, 
Grielle  ",  Gri.<i'. 

a  —V  fait  rien  frichbi  dans  ta  turne  1 
Fais  du  rifl  » 

Au  nom  dn  père  et  da  Gis. 
Le  ciel  est  blanc  comme  un  Ivs, 

VU  r  frio .' 
l's  verront  l'anné'  prochaine 
Ceux-là  qu'ont  l'cul  dans  la  laine  ; 
Ah  !  si  j'étais  proprio  : 
J'pourrais  paver  d'  la  flanelle 
A  mon  pauvre  cul  qui  gèle: 
Mais  je  n'  suis  pas  proprio... 

V'Ià  r  frio! 

(A.  B.) 

Hais  ça  fait  rien...  si  qu"v  r'viendrait 
Uuèqu' nuit  d'hiver  quand  V/j'iiçue/ semble 
Fend'  les  pavés  et  les  carreaux. 

iJbba5  Rictcs.) 

FROMAGE.  Blême,  Durème,  From 
(apoc),  Promgi  ou  Promji,  Fro- 
meton,  Berne,  lienaché. 

Ah  1  a  n'était  pa^diffe  à  engraisser  : 
dix  de  gringue  et  dix  de  fromji  ;  ça 
Tsait  le  pied.  •> 

—  FRO.MAGE  DE    HOLLANDE. 

Boussole  de   refroidi,  Boussole 
(le  singe,  Télé  de  morl. 

—  FROM.VGE  GATE.  Ambulant, 
Qui  marche  tout  seul. 


—    QUARTIER    DE    FROMAGE 

DE  BRIE.  Côtelette  de  menui- 
sier, de  merlan.de  vache.  Entre- 
côte de  brodeuse,  de  lingère.  ou 
simpl.  Côtelette  de  Brie. 

L'apprenti  parisien,  qui  n'a  souvent 

Sue  trois  ou  quatre  sous  pour  son 
éjeuner,  se  contente  presque  tou- 
Iours  dun  bout  de  saucisse  ou  de 
)0udin  ou  encore  d'un  morceau  de 
fromage  qu'il  baptise  ironiquement 
côtelette  de  Brie  ou  entrecôte  de  rne- 


FROXT.  Dessus,  Inspiré,  Marlou, 
Plafond. 

FRICTIEUX.  Juteux. 

«  11  comptait  sur  une  affaire  juteuse 
qui  lui  permettrait  d'établir  son 
fils  et  de  marier  convenablement 
.Madeleine.  » 

(Le  Fin  de  siéck.) 

FRUSTRER.  V.  Duper,  Escroquer. 

—  FRUSTRER  LE  FISC  eu  falsi- 
fiant les  chiffres  d'un  acte.  Pas- 
ser sous  la  quarante,  sous  la 
table.  V.  Frauduleusement. 

FLTR.  Ambier'fBaudrouiller,  Cal- 
ter,  Camper,  Carapater,  Caialer, 
Chabier,  Cramper,  Cromper,  Déca- 
nillei-.  Décarrer,  Défiler,  Défiler  la 
parade^  Défourailler,  Démurger, 
Déripei',  Désatrer*,  En  jouer  un 
air,  Épouser  la  fourcandière  *, 
Escaner,  Faire  chichi,  chibis, 
cric ,  crique tte ,  g i lies  ,  Faire 
ou  se  faire  l'adja,  la  débinette, 
la  fuite,  la  levure,  la  paire.  Faire 
patatrot.  Fendre  son  équerre,  son 
compas,  Filtr  comme  un  dard, 
comme  un  pet,  comme  un  zèbre, 
Filer  son  câble  par  le  bout.  Filer 
son  nœud.  Foutre  ou  ficher  le  ou 
son  camp.  Happer  le  taillis'.  Jouer 
à  barres.  Jouer  du  compas,  des 
flûtes,  des  fuseaux,  des  gambettes, 
des  guibolles,  des  pattes,  des 
pinces,  des  pincettes,  Lever  le  pa- 
turon. Mettre  la  clé  sous  la  porte 
ou  la  débouclante  sous  le  paillas- 
son, Mettre  les  voiles.  Prendre  la 


FUI 


—  234  — 


FUM 


tangente,  S'attacher  un  bidon,  une 
gamelle,  Se  barrer.  Se  carapater, 
Se  cavaler,  Se  courir.  Se  cramper, 
Se  criquer,  Se  débiner.  Se  défiler, 
Se  déguiser  en  cerf,  Se  dévisser, 
S'épouffer,  S'esbigner,  S'évaporer, 
Se  fendre  l'ergot,  Se  la  briser,  Se 
lâcher  du  ballon,  Se  la  casser,  Se 
la  fracturer.  Se  la  tirer.  Se  maca- 
ronner*.  Se  pousser  de  l'air,  Se 
si/tphider.  Se  tirer.  Se  tirer  des 
pattes,  des  pieds,  des  flûtes,  des 
fuseaux,  etc.  Tirer  sa  crampe,  sa 
coupe,  Tricoter,  Tricoter  des  gam- 
bettes, des  guibolles,  etc.  V.  Jambe, 
S'évader. 

Ah  !  ol'-toi  d' là,  tiens,  prends  ta  cours», 
D('bin\  cavale  ou  tu  vas  voir. 

(Jehan  Rictus.) 

Plus  tan),  la  chance  s'ensuivnnt. 
S'il  ne  se  fait  chaulFer  uvaut 

Ou  ne  s'^sbif/ite. 
Notre  homme,  par  un  coup  savant, 
Nous  supprime  le  plus  souvent... 

Comlile  de  guigne! 

(BuÉDoiir.) 

Lapierre,  voyant  que  ça  devenait 
vilain,  juge  qu'il  est  temps  de  jouer 
des  fuseaux.  » 

(M*Hio  et  Lacnav.) 

l's  vont  chercher  à  se  faire  la  débi 
nette  pour  aller  crever  de  faim  en 
Belgique  ou  chez  les  Angiiches.  » 

—  Limpéiatif  se  traduit,  fré- 
quemment, par  une  des  ex- 
clamations suivantes  : 
Acrée!  Acres  l  A  l'escane  ! 
Crès  !  Creslo  !  Cric  !  Far  !  L'ad- 
ja  I  La  dcbinette  !  La  levure  I  La 
paire  !  l'et  !  Vesse  !  ou  par  La 
voilure  est  à  la  porte  !  La  voi- 
ture nous  attettd  ! 

Mais  i's  m'ont  jamais  ceinture^.. 
Kj'  gliss'  toujours  entre  les  mailles 
bt  quand  i't  pass'nt...  ej'crie  : 


V'ij  les  pestaillesl 


Acre! 


(A.  B.) 


«  J'  crie  :  «  l'escane  !  et  je  veux  bau- 
drouiller  mais  j'avais  un  caillou  et 
j'  m'affale.  » 

(Fti.ix  R£mo.) 


«  —  Crestol  qu'i'  m'  fait,  v'Ià  ton  da- 
ron!  >> 

Moi  qu'avais  pas  esgourdé,  j' bou- 
geais pas.  Alors  i'  m'  fout  une 
poussée. 

—  Pet\  qu'i'  me  r'fait,  criai 
Alorsse,  j'  vas  pour  dériper,  mais 

il  'tait  trop  tard  et  l'  dab  m'allonge 
une  sichnouffe...  de  première.  » 

«  —  Ho  !  la  paire  !  ça  sent  la  r'niffle  !  » 

«  —  La  levwel  vivement,  6rt>ve-toi  1 
V'Ià  ta  femme  qui  t'  cherche.  » 

FUITE.  Adja,  Cavale,  Campage, 
Campe,  Crampe,  Crompe,  Décar- 
rade.  Décarre,  Décairement,  Es- 
cane,  Fourcandière' , Levure,  Paire, 
Patatrot. 

«  Le  barbaudier  du  castu  est-il  fran- 
cilien ?  Se  dit-il  de  ia.  fourcandière'  ^  <> 
{Le  Jargon  de  l'argot.) 

Fl'MER.  Bombarder,  Bouffarder, 
Brûler,  Faire  du  brouillard, Gril- 
ler, Pétuner. 

...  De  griller  une  cigarette 
Dont  le  .serpentin  louvoyeur 
."^'envole  comme  une  amourette 
Vers  le  ciel...  de  lit...  (vieux  voyeur). 

(KlPEISPEROER.) 

Ouanl  à  moi,  je  pétuue 
Ht  plutôt  lieux  fois  qu'une 
Et  du  matin  au  soir 
r.igarc  et  cigarette... 
La  pipe  ne  m'urrètc, 
Ht  sans  croire  déchoir. 

(R.    PO.NCHON.) 

«  Et  quel  plaisir,  à  la  pause,  de  ôoii/frtr- 
der  un  brin,  de  faire  un  peu  de 
brouillard  pour  tromper  l'ennui  et 
vous  aider  à  rt^vasser  !  » 

'<  Oh!  vous  brillerez  bien  une  demi- 
pipe  tout  on  causant  sur  le  mail'?  » 

«  Pourvu  qu'  j'aie  du  perlot  pour 
bombarder,    » 

—  Comme  complément,  on 
emploie  fréquemment  un 
ou  une  (en  sous-entendant 
pipe,  cigarette  ou  cigare). 

■<  On  a  beaucoup  remarqué  que 
M.  Félix  Faure  s'était  offert  le  plai- 
sir d'en  ffri/ler  une.  « 

{Le  Gttuloit.) 


FUM 


—  233 


FUS 


FUMEUR.  Bombardeur,  Bouffard, 
Grillew: 

—    FUMEUR    PAR    OCCASION. 

FumaiUon,  Fumeron. 

«  —  Vous  n'êtes  qu'un  fumaillon, 
l'abbé  !  Parlez-moi  de  M.  le  vicaire 
général  ;  en  voilà  un  bouffard.  » 

FUMIER.  Bounier. 

FUMOIR.  Bouffardière. 

FUNICULAIRE.  Fum  (apoc). 

«  Comme  je  me  trouvais  en  retard, 
j'ai  pris  le  funi  pour  mes  deux 
ronds.  » 

FURETER.    Fouinasser,   Fouinei'. 

«c  A  force  de  fouiner,  il  apprit  que  je 
me  permettais  de  recevoir  des  jour- 
naux et  en  déduisit  que  ce  ne  pou- 
vait être  que  moi  l'auteur  de  tout 
ce  pétard.  » 

(La  Sociale.) 

FURETEUR.  Fouille-merde,  Foui- 
nard,  Fouinasson,  Pénard,  Son- 
deur. 

<«  Sacré  fouille-merde'.  ï  faut  qui' 
fourre  son  sal'  tubard  partout  !  » 

>  C'était  un  petit  Méridional  du  mau- 
vais Midi  ;  chevelu,  barbu,  velu, 
noir  comme  une  taupe,  bruissant 
comme  une  cigale  et  foiiinard  com- 
me un  cent  de  Normands.  » 

(S*vÉRi;i8.) 

«  C'est  un  pénard,  un  sondeur  ;  il  a 
l'air  de  ne  pas  y  toucher  et  il  met 
toujours  le  doigt  su'  V  bath.  » 

FURIEUX.  Furibard. 

«  A  cette  révélation,  le  chef  de  bureau 
devint  furibard  et  menaça  de  sa  dé- 
mission immédiate  le  pôrte-pai'ole 
du  ministre.  » 

FUSIL.  Bayaffre',  Baillaf,  Bâton 
creux,  Bottoche,  Chandelle,  Clari- 
nette, Femme,  Flingue,  Flingot, 
Pitroux,  Repoussant,  Soufflant, 
Tringle,  Tube.  V.  Bois.  En  outre. 


le  Fusil  se  désigne  parle  nom  de 
l'inventeur  :  Chassepot,  Gras^ 
Lebel,  Remington,  etc. 

«  Pour  la  deuxième  fois  de  la  jour- 
née, voici  Jean-Louis  et  Lapierre 
placés  entre  deux  rangées  de  ces 
chandelles  de  Maubeuge,  dont  la 
mèche  sent  la  poudre  à  canon.  » 

(Mario  et  Laoay.) 

Tirer  les  rois!...  C'est  la  camarde 
(Jui  devrait  leur  tirer  les  pieds  ; 
b'abord  faudrait  qu'on  les  canarde 
Et  qu'on  t'  les  crèï  tous  comra'  des  pieds. 
Un'  deux  1...  quand  on  n'est  pas  des  poires, 
Ou'on  est  Français  et  Parigot, 
On  lait  pas  tant'd'  inagn'  et  d'histoires  : 
On  tir'  les  rois  à  coups  d'ftingot. 
(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

«  On  t'  reveille,  su'  les  ménuit  eune 
heure,  et  faut  s'  coller  l'as  de  car- 
reau su'  1'  ràbe  et  décrocher  sa  cla- 
rinette. >> 

«  Et  aie  donc  I  pan  1  on  leur-z-y  fout 
des  coups  d'  flingue  dans  la  peau.  » 

<  Tout  le  monde  dormait  au  corps 
de  garde,  les  tringles  au  râtelier  et 
les  sacs  sur  la  planche.  » 

a  Le  troupier  appelle  son  fusil  repous- 
sant, soufflant,  flingue  ou  flingot  ; 
mais  le  mot  le  plus  répandu  pour 
désigner  ce  compagnon  de  tous  les 
instants,  c'est  :  «  ma  femme.  » 

—  FUSIL  A  DEUX  COUPS.  Re- 
poussant à  deux  trillages  ou 
trayaqes.  V.  Coup. 

—  FUSIL  DE  BOUCHER.  F/in^O« 
(analogie). 

FUSILIER    DE     DISCIPLINE. 

Biribi,  Camisard.  V.  Soldat. 

FUSILIER  MARLX.  Chie-dans- 
Veau.  \.  Marin. 

FUSILLER,  V.  Baillafer  *,  Bailla- 
quer  ',  Bayafer  ',  Canarder,  Des- 
cendre, Laver  la  tête  avec  du  plomb. 

<<  —  Mais,  criai-je  à  Préval,  ils  ne 
sont  pas  armés... 

—  Bah! 

—  Aucun  ne  riposte... 

—  C'est  une  tactique.  Us  vont  ripos- 
ter tout  à  l'heure.  Tire  donc  ! 


I 


FUS 


236  — 


FUY 


On  en  canarda  ainsi  une  demi-dou- 
zaine. 

—  C'est  égal,  dis -je,  voilà  ce  qui  s'ap- 
pelle assassiner  les  gens.  » 

(Hectob  France.) 

«  Joseph  Robert  sortit  de  la  maison 
comme  un  fou  furieux,  brandissant 
son  arme  en  criant  : 

—  Il  faut  que  J'en  descende  un  1  » 

(Gkmo.) 


«  —  Voies  de  fait  envers  un  supé- 
rieur à  l'occasion  du  service  !  Son 
compte  est  tout  réglé  :  on  lui  la- 
vera la  léle  avec  du  plomb .  » 

FUTÉ.  Fouinard.  V.  Fureteur. 

FUYARD.  Baudrouillard. 


GACHER.  V.  Abîmer. 

GAG\ER.  Affurer,  En  faire.  Faire 
de  l'aiiber,  du  carme,  du  pèse. 

il  vous  pousse  au  jeu  ;  mais,  qu'il  perde, 
On  ne  l'entend  pas  murmurer, 
Il  s'en  fout  comme  d'une  merde. 
il  est  toujours  sur  à'affurer. 

(P.  Paillette.) 

Allons  !...  au  rvoir,  mossieu  1'  gendarme, 
Vous  r  voyez-ben,  j'ai-z-un  métier 
Avec  quoi  que  j'  me  fais  du  carme. 
(A.  B.) 

GAI.  Gaimar,  Rigolhoche,  Rigolo. 

GAIETÉ.  Rigolade,  Riole. 

GAIX.  Affwc.  V.  Bénéfice. 

GALAXT,   adj.   Pompadour,   Ré- 
gence, Richelieu. 


GALE.  Charmante*,  Frotte,  Gratte ^ 
Grattouille,  Grattouse,  Mitre  *, 
Principauté*. 

«  La  charmante*  y  fait] gratter  bien 
des  mains.  » 

(Vidal  et  Delxabre.) 

«  —  T'as  donc  la  frotte  que  tu  t'  grat- 
tes comme  ça?  » 

«  Tu  parles  qu'i'  s'est  fait  la  paire  : 
la  bergère  avait  la  grattouse.  >> 

GALEUX.  Charmant  *,  Frottardy 
Prince*  (s.-ent.  de  gale). 

GALÈRES.  Bâchasses",  Petite  ma- 
rine, y.  Bagne.  Travaux  forcés. 

GALERIE.  V.  Amphithéâtre. 

GALÉRIEN.  V.  Forçat. 


GAL 


238  — 


GAR 


CALETTE.  Platue. 

<iALOX.  daluche'. 

—  GALO.V    DE    GIIAHE.   Uâlon, 
Sardine. 

•  Il  espérait  les  sardines  de  caporal 
pour  le  départ  de  la  classe,  mais  son 
ambition  était  de  décrocher  le  bdtoîi 
de  fourrier.  » 

—  GALOX    EX    CHEVROX.  Ba- 

j-ague,  Brisque,  Maison.  V.  Che- 
vron. 

CALOXXER.  Galucher'.  V.  Cha- 
peau. 

GALOP.  Patatrol. 

GALOPIIV.  Crapaud,  Galapiat, 
Gosse.  V.  Gamin. 

GAMELLE.  Galtause,  Galtoze,  Gal- 
toitzc. 

«  —  Qui  est-ce  qui  ne  bouffe  pas  sa 
gallouze'l  demanda-t-il  affamé  en 
reluquant  les  gamelles  de  rata.  » 

GA!iIIA'.  Béni-mouffetard,  Crapaud, 

Fovyou  ,  Galapiat ,  Gavroche , 
Gosse,  Gouillon,  Gouspin,  Gousse- 
pain,  Gromiau,  Môme,  Mômichard, 
Mômignard,  Titi.  V.  Enfant. 

Ben,  moi,  c't'  existenc'-là  m'assomme  '■ 
y  voudrais  posséder  un  chapeau. 
L'est  vraiment  tempsd'  dev'nirua  homme. 
J'en  ai  plein  l'dos  d'être  un  crapaud. 

(J.    KiCHSPIN.) 

—  Grenipilie,  la  marmaille 
Va  venir  manger  tes  seins, 
l'n  tas  de  mômes  malsains 
Qui  grouilleront  dans  la  paille 
Sur  tes  bras  pour  traversins. 
Klle  dit  :  Vaille  que  \aille: 

Je  nourrirai  mes  poussins 
D'aumônes  ou  de  larcins. 

(ID.) 

GAMIXE.  Gosseliuc,  Mùmicharde, 
Mômirjtiarde.  V.  Fillette. 

GAKT.  Chaussette,  Glovès,  Mitoufle, 
Mitouflet,  Porte-poigne. 

«  Le  tourlourou  Raticbon,  qui  descen- 
dait de  garde,  lit  une  toilette  flam- 
bante, s'astiqua  du  haut  en  bas,  et 
reluisant  comme  la  visière  immense 


des  képis  du  petit  lieutenant  Trou- 
madames,  sortit  du  quartier,  ayant 
fourré  ses  mains  dans  des  diaus- 
settes  d'une  immaculée  blancheur.  » 
{La  Batonuette.) 

GARANTIE.  Parade. 

«  Il  opérait  en  toute  tranquillité,  sans 
craindre  que  la  police  ne  l'inquiétât 
quant  à  ses  moyens  d'existence. 
Un  camarade,  qui  tenait  un  com- 
merce de  vins  en  gros,  lui  servait 
de  parade,  toujours  pn'^t  à  assurer 
qu'il  l'employait  comme  courtier.  » 

GARÇOX.  Fieu,  Fiston. 

—  JOLI  GARÇOX.  Miroir  à  gon- 
zesses,  à  pulains,   à  pou/iassef. 

«  C'est  toujours  un  homme  aimé  pour 
lui-même,  un  joli  garçon,  un  mi- 
roir  «...  ce  que  vous  savez.  Trop 
beau  pour  rien  faire,  il  est  pareil 
au  lys  de  l'Écriture.  » 

(François  Coppfa.) 

—  GARÇOX  DE  CAFÉ.  Loufiat. 

«  D'pis  l'augmentation  des  alcools,  on 
raque  la  bleue  deux  ronds  d'  pus. 
mais  r  loufiat  s'  gratte  pour  eul' 
pourboire.  » 

—  PREMIER  GARÇOX  DE  CAFÉ 

Caporal. 

—  GARÇOX  QUI  VERSE  LES 
r.OXSOM.MATIOXS.  Omnibus, 
Verseur. 

—  GARÇOX  CHARGÉ  DE  TIRER 
LA  RIÈRE.  Pompier. 

—  GARÇOX  DE  COURSES.  Chas- 
seur. 

—  GARÇOX  D'OFFICE.  Officier. 

—  GARÇOX  CHARGÉ  DE  FAIRE 
LE  CAFÉ.  Fournier. 

—  GARÇOX    DE     VAISSELLE. 

Plongeur. 

«  Le  service  des  loufiats  diffère  selon 
les  maisons  où  ils  sont  employés. 
11  en  est  où  le  caporal  ou  premit  i 
garçon  ne  s'occupe  que  des  con- 
sommateurs; dans  d'autres,  il  tra- 
vaille comme  ses  camarades  et  fait 
le  nettoyage  avec  eux.  Les  petits 


GAR 


—  239 


GAR 


établissements  et  les  brasseries  de 
femmes    de   dernier   ordi-e    n'em- 

filoient  qu'un  garçon,  qui  est  à  la 
ois  officier,  plongeur,  fournier, 
pompier  et,  au  besoin,  chasseur  ; 
c'est  à-dire  qu'il  s'occupe  de  tenir 
propres  l'office,  la  vaisselle  et  la 
verrerie,  fabrique  le  café,  tire  la 
bière  et  fait  les  courses  des  clients. 
Dans  les  cafés  bien  tenus,  les  gar- 
çons se  contentent  de  prendre  la 
commande,  d'apporter  au  client  son 
verre,  les  carafes,  les  journaux  et 
les  allumettes,  et  de...  recevoir  l'ar- 
gent; ils  ont  pour  les  servir  Vom- 
}iibus  qui  verse  les  boissons  froi- 
des :  sirops,  vins  et  alcools,  le 
pompier  qui  tire  la  bière  et  le  ver- 
seur qui  verse  le  café  et  le  lait  chaud  ; 
les  autres  boissons  chaudes  sont 
toutes  préparées  par  Yofficier.  » 

—  GARÇON     MARCHAND    DE 
VIXS.  Caleur.  Moucheron. 

—  GARÇON    D'HOPITAL,    fifl- 
fiau. 

—  GARÇON     D'HOTEL.     Cam- 
brou-x. 

—  GARÇON  MAÇON.  Ligorniau, 

Limousin,  Lipette. 

«  —  Et  quels  gens  habitent  ce  taudis  ? 
—    Un  peu  de    toutes   sortes.    Des 

mendiants,  des  vagabonds,  des  li- 

jeltes,  des  ligorniaux.  >> 

(L.   Raros.) 

—  GARÇON  DE  RECETTES.  Dé- 

graisseur,  Releveur  de  pezoches. 

—  GARÇON  DE  RESTAURANT. 

Loufia't.  Y.  ci-dessus. 

—  GARÇON    SUPPLÉMEN- 
TAIRE*. Extra. 

«  On  s'attendait  à  un   fort  supplé- 
ment de    clientèle  et  la  patronne 
avait  demandé  deux  exlras.  » 
{La  Sation.) 

—  PREMIER  GARÇON  BOULAN- 
GER. Brigadier.  ' 

c  La  manutention  était  moins  soi- 
gnée, les  clients  se  plaignaient  que 
le  pain  était  moins  bon  :  on  résolut 
de  changer  de  brigadier.  » 


GARDE,  subst.  f.  Grive. 

—  CRIER  A  LA  GARDE.  Cribler 
à  la  grive*.  V.  Crier. 

—  SUR  SES  GARDES.  En  gaffe. 
V.  Guetter. 

u  —  Nous  étions  restés  en  gaffe  afin 
de  donner  l'éveil  en  cas  d'alerte.  ■ 

(VlDOCQ.) 

—  SE  HBTTRE  EN  GARDE.  Se 

mettre  en  quarante. 

B  —  Aligne-toi,  lui  cria-t-il,  si  t'es 
pas  feignant.  Allez  I  mets-toi  en 
quarante  l  un  homme  en  vaut  un 
autre,  pas  vrai? 

—  Et  tous  les  deux  se  mirent  en  gar- 
de, le  couteau  au  poing.  » 

—  PRENDRE  GARDE.  Avec  idée 
de  défi,  de  supériorité  chez  la 
personne  qui  parle.  Numéroter 
ses  abattis,  ses  os  (indistinct.). 

«  Je  l'ai  engagé  en  le  quittant  de  nu- 
méroter ses  os,  car  si  la  fantaisie 
lui  prend  de  s'évader  et  qu'il  me 
tombe  sous  la  main,  je  le  démoli- 
rai. » 

(Macé.) 

—  SOLDAT  DE  GARDE.  Grivier 
de  gdfe.  V.  Factionnaire. 


-  ÊTRE    DE 

guette. 


GARDE.    Être  de 


GARDE,  subst.  m.  Gâfe,  Gaffe, 
Gâfeuvy  Gdffier. 

«  Les  gaffes  ont  la  vie  dure .  Ils  tom- 
bent sur  leurs  pattes  comme  les 
chats.  » 

(Clacde.) 

«  r  voulait  lui  passer  du  pognon, 
mais  y  a  pas  eu  plan,  à  cause  des 
gâffiers.  » 

«  Pendant  qu'  Fréder  postigeait,  la 
Sardine  fedsait  le  gàfe.  » 

—  GARDE-CHIOURME.  Artow 
pan.  Cap,  Corne,  Comité,  Gâfe, 
Marchand  de  lacets.  Rien,  Sous- 
come,  Sous-comite. 

«  Comme  i'  poussait  du  schproume, 
les  artoupans  l'ont  foutu  au  mitard 
avec  la  ligotante  de  rifle.  » 


GAR 


—  240  —  GAT 


»  La  counnissiun  du  ba^ne  a  sous  ses 
ordres,  pour  la  surveillance  des  for- 
çats, un  grand  nombre  d'agents. 
Ées  divers  agents  sont  divisés  en 
agents  de  police  et  de  surveillance 
inférieure  et  en  gardes.  Les  pre- 
miers sont  les  cornes  ou  comités,  au 
nombre  de  trois  ou  quatre;  les 
argousins,  trois;  les  sous-co7nes, 
dix-huit  ;  sous-argousins,  dix-huit  ; 
et  les  caps,  espèces  de  piqueurs  pour 
diriger  les  travaux.  >> 

(MORBAU   CHniSTOPHE.) 

«  Si  jamais  je  manque  à  l'appel,  fais 
croire  aux  marchands  de  lacets  que 
j'ai  piqué  une  tête  dans  la  grande 
tasse.  » 

(Bkrtel  et  GiLQuiN.) 

—  LES    GARDES-CHIOURMES 

en  général.  La  gâferie. 

—  r.ARDE  .MUMCIPAL.    Cipal. 

«  Les  prisonniers  en  question  peu- 
vent échanger  entre  eux  les  ren- 
seignements les  plus  graves  sans 
que  le  brave  cipal  s'émeuve  un  seul 
instant.  » 

(GORON.) 

—  «ARDE  A   CHEVAL.    Gâfe  à 

gail. 

—  GARDE    DE   .NUIT.    Gâfe  de 
sorgtie. 

—  GARDE  DE  POLICE.  Tripot'. 

GARDE-HOBE.  V.  Besoins,  Cabi- 
net, Chier. 

GAKDEIt.  V.  Conserver. 

GAKDIEX.  Artoupaix,  Boye,  Gdfe, 
Griffleur,  Guette. 

—  GARDIE.V    DE    CI.METIÈRE, 

DE    LA     MORGUE.     Gùfe    des 
macchabées. 

GARDIEXiXE  DE  SAIXT-LA- 
ZAUE.  Sonnette. 

GARE!  int.  Acre!  Acrée!  Acres! 
Crès!  Cresto!  Dix-sept  !  Hache! 
Pet!  Vesse!  \ingt-deux!y.  Atten- 
tion, Fuir,  Patron. 

GARER  (SE).  Se  courer,  Se  yourer. 


...  Ej'  m'étais  mis, 
l'our  m'gourerd'  la  lance  et  d'  la  puïe. 
Dans  l'encoguur'  d'euu'  porl'  cochère. 
(Jehah  Rictus.) 

GARGOTE.  Garyot. 

Elle  tenait  un  garyot 

A  Maisons-Laffite, 
Chez  elle  le  clieminot 

Trouvait  table  et  gife. 

(J.  CtLts.) 

GARGOTIER.  Bourre-cochons  (on 
fait  ordinairement  précéder  cette 
expression  de  Monsieur,  Madame, 
Le  père,  La  mère,  suivant  le  sexe), 
Gargot. 

«  On  allait  pour  douze  ronds  se  les 
caler  chez  le  père  Bourre-cochons 
avec  un  bœuf,  dix  de  gringue  et  un 
d'mi-stroc.  » 

'<  Si  le  purotin  est,  par  hasard,  tombé 
sur  un  bon  frère  qui  l'envoie  se 
faire  pendre  ailleurs,  il  en  est 
quitte  pour  recommencer  chez  le 
g'ir'jot  d"à-côté.  » 

(La  Sociale.) 

GARNI.  (Logement.)  Garno. 

Eouill'-z-moi  la  ville  toute. 
Les  liùtels  et  les  garnoi. 
II  me  faut,  coûte  que  coûte. 
Avant  ce  soir  trois  complots. 

(R.   PONCHON.) 

GARROTTER.  TorioMsw.  V.Corde. 
GASPILLAGE.  Coulaye,  Gâchage. 

«  Il  y  a  du  coulage  dans  cette  med- 
son.  » 

«  Pourquoi  ce  gâchage'!  c'est  la  ruine 
à  bref  déleù.  » 

GASPILLEUR.  Bêcheur,  Mawjeur, 

Massaa-e.  V.  Dissipateur. 

«  On  ne  peut  rien  lui  confier  de  déli- 
cat, c'est  un  bousillcur,  un  vrai 
massacre.  » 

GATER.  En  parlant  d'un  travail 
manuel  :  Bousiller,  Charcuter. 

«  .Ma  fille,  ça  ne  peut  pas  continuer  ; 
vous  m'avez  bousillé  cet  ouvrage 
que  c'en  est  désolant.  » 


GAU 


—  PERSONNE  QUI  GATE  LES 
ENFANTS.  Papa  ou  maman 
gâteau. 

«  La  baronne  est  pour  ces  enfants 
une  véritable  maman  gâteau.  « 

[Le' Radical.) 

(.AUCHE,  adj.  V.  Maladroit. 
GAUCHE  (A).  A  cri,  .1  la  manque. 

<  Quand  le  bonneteur  veut  faire  con- 
naître à  un  complice  où  est  la  carte 
gagnante,  il  dit  Vane  !  CV/1  ou 
Caisse  l  Yane  pour  la  droite,  Cri 
pour  la  gauche  et  Caisse  pour  le 
centre.  » 

GAZ  ASPIIYXIAXT.  Plomb  {arg. 
des  vidangeurs  . 

GAZOX.  V.  Herbe,  Prairie. 

GELER.  Claquer  de  friot.  V.  Froid. 

GÊXAA'T.  V.  Importun. 

GEXDARME.  Balai,  Brasse-carn'ée 
(arg.  maritime),  Cagne,  Chardon- 
neret, Chasse-coquin  ou  Chaise- 
noble,  Cognac,  Cognard,  Cogne, 
Enfant  de  chœur  de  la  guillotine, 
Fauvette  à  tête  noire,  Gdfe,  Gaffe, 
Grippe-Jésus,  Gris-bleu,  Guignol, 
Hirondelle  de  grève  ou  de  potence. 
Hussard  de  V Abbaye,  de  la  guillo- 
tine, de  la  Veuve,  Jaune  ',  Lapin 
ou  cabot  fen-é,  Laune,  Lévrier  de 
bowreau,  Liège,  Lousse  ',  Mal 
coiffé.  Marchand  de  lacets,  Martin 
rouant".  Pandore,  Passe-lacets,  Po- 

>^  lichinelle,  Pousse  *,  Rousse,  Ro- 
veau.  Serin,  Solliceur  de  lacets. 
Tricorne. 

«  Chariot  d'un  côté,  le  sanglier  de 
l'autre,  et  les  marchands  de  lacets 
derrière,  ce  n'est  déjà  pas  si  réjouis- 
sant daller  faire  des  abreuvoirs  à 
mouches.  » 

(Mario  et  Lad.vay.) 

«  Les  coquins,  dans  leur  argot,  appel- 
lent \essendaiTmes  gi'ippe-Jésus,  mot 
profond  et  qui  n'apas  été  inventé, 
comme  le  prétend  Francisque  Mi- 
chel, «  pour  faire  accroire  que  les 
gendarmes  ne  mettent  la  main  que 


—  241   —  GE.N 

sur  des  innocents  »,  mais  parce 
qu'ils  arrêtent  même  les  innocents 
et  qu'ils  n'ont  pas  même  épargné 
Jésus;  ce  qui  est  bien  différent'.   » 

(Charlbs  Xisahd.) 

'<  Oui,  c'est  pour  aujourd'hui,  les  hus- 
sards de  la  veuve  (autre  nom,  nom 
terrible,  de  la  mécanique)  sont 
commandés!  » 

(Balzac.) 

«  Sans  compter  qu'on  risqu'ra  rien 
d'  faire  accompagner  la  machine 
par  les  hirondelles  depotence,  si  on 
veut  pas  qu'  les  anarchos  viennent 
pendant  1'  voyage  s'offrir  un'  nuit 
les  bois  du  bourreau,  histoire  de  s' 
mett"  dans  les  leurs,  de  bois.  » 

«  Elle  a  une  condition  à  Aubervillers 
sur  le  bord  de  la  limonade,  d'ous' 
qu'on  voit  venir  de  loin  les  launes.  » 
(HcGCEs  Le  Rodx.) 
Allons,...  au  rvoir.  mon  brigadier 
Portez-vous  ben...  Ah  :...  mine'  de  pelle 
hs  que  j  viens  d'ven  boucher  un  trou' 
Eh:  -^A  Aonc\  e\\'.  polichinelle!... 
Ej  vends  mon  cravon  pour  un  sou 
(A.  B.)' 
Surtout  ne  soyez  p.is  si  gnols 
De  décher  laubert  tout  de  suite  : 
On  peut  se  faire,  avant  la  cuite, 
Enfilarès  par  les  guignols. 

Chariot  te  mouchera  sans  blave. 
La  tronche  sous  le  bide,  après. 
Tu  calteras  au  Champ  de  ISave' 
Entre  quatre  chardonnerets. 

Prince  au  cul  bleu  comme  un  lac. 
Cogne  dont  l'œil  me  taraude, 
Pique  des  deux,  va.  Clic,  clac! 
Je  suis  Je  bon  gueui  qui  rode. 

(J.    RiCHEPl.N.) 

—  GENDARME    -MARITIME. 

Aquati'jue. 

—  OFFICIER    DE   GENDARME- 
RIE. Rouant*  ou  Rouen". 

GEx\DARMERIE.  Cogne,  Cognade, 

Lousse  *,  Pousse  ". 

«  Il  a  été  chauffé  par  la  cogne,  au  Lan- 
dit,  au  moment  qu'il  allait  chauffer 
r  dur.  » 

—  GENO.ARMERIE     MONTÉE. 

Cognade  à  gail  ou  à  gayet. 

«  La  cognade  à  gayet  servait  le  trêpe 
pour  laisser  abouler  une  roulotte.  » 

(ViDGCQ.) 

16 


GÊN 


—  242  — 


GIF 


GÊNE.  Débine,  Dêche.  V.  Besoin. 

FXJ^X 

—  M  Adieu,  Pili...  petite  chienne...  » 

On  s'était  trouvé  dans  la  rue, 
La  nuit.  Elle  était  accourue: 

—  «  Emmène-moi,  je  serai  tienne 
(ATait  dit  le  bon  petit  chien). 
Tu  verras...  je  t'aimerai  bien... 
Vcux-tu7...  je  ne  suis  à  personne.» 
J'avais  adopté  la  mignonne. 

£t,  pendant  quinze  ans,  chaque  jour, 

Elle  fut  la  petite  bêle 

Qui  vous  attend  et  qui  vous  fête, 

Qui  vous  dit  bonsoir  et  bonjour. 

La  petite  béfe  qui  lèche 

La  main...  Ah!  les  yeux,  les  bons  yeux, 

Toujours  contents,  toujours  joyeux, 

Les  jours  d'opulence  ou  de  dèche. 

Hélas  !  ces  bons  yeux  que  jaimais. 

Je  ne  les  verrai  plus  sourire... 

Je  les  ai  fermés  pour  jamais... 

Et  je  pleure...  Ça  vous  fait  rire? 

Vous  les... 


J'ai  perdu  mon  bon  petit  chien, 
Aussi  ma  douleur  est  extrême, 
Mais,  pour  qu'il  se  repose  bien, 
Pour  qu'il  s'endorme  doucement, 
Je  l'ai  couché  bien  chaudement 
Et  je  vais  l'enterrer  moi-même. 

—  u  Adieu,  Pili...  bon  petit  chien.  » 

7  novembre  1897. 

(A.  B.) 

GÊNER.  V.  Importuner. 

GÉNÉRAL.  Poireau  (arg.  de  Saint- 

Cyr). 

GÉNÉREUX.  Bon  fieu  ou  simpl. 
Fieii. 

«  —  L'  père  Bonnard  m'a  refdé  cent 
sous...  c'est  un  fieu.  » 

—  ÊTRE  GÉNÉREUX.  Se  fendre. 

«  —  Et  quand,  par-dessus  le  marché, 
nous  aurons  additionné  le  chemin 
de  fer,  les  étrennes  aux  domesti- 
ques... 

Si  tu  t'imagines  que  je  vais  me 
fendre  !  » 

(MicriEL  Provins. ) 

GÉNIE  MILITAIRE.  Barbette 
(arg.  de  Sainl-Cyr). 


GENIEVRE.  Geneviève  (à-peu- 
près),  Schnick  (germanisme). 
V.  Eau-de-vie. 

GENOU.  Coussinet. 

GENTIL.  V.  Joli. 

GENTILLESSE.  Giroflerie  \ 

GÉOGRAPHIE.  Géo  (apoc,  arg. 
des  écoles),  Gogo  (arg.  de  Saint- 
Cyr). 

GEOLIER.  Barbaudicr,  Comte  de 
Canton,  de  Caniche,  de  Castu, 
Débrideiir,  Déboucleur,  Duc  de 
Guiche,  Guichemard.  V.  Fuite. 

«  On  suit  leurs  pas,  on  cherche  à 
savoir  où  ils  ont  passé  la  nuit  du 
crime,  et,  si  les  présomptions 
prennent  de  la  consistance,  on  les 
arrête  aussitôt  et  on  les  conduit, 
comme  ils  le  disent  en  argot,  au- 
près du  comte  de  Caruc/ie.  » 

(Armand  Dcba."«tin.) 

Lubre,  il  bonissait  aux  palombes  : 

«  Vous  grublez  comme  un  guichemard.  » 

(J.    HlCHEPI.N.) 

GESTE  de  défi  ou  de  mépris.  Ba- 
sane, Croupière.  S'emploient 
comme  régime  du  verbe  Tailler. 

Que  ce  soit  Jacques,  Paul  ou  Pierre, 
Qu'il  pense  jaune,  rouge  ou  bleu. 
Nous  nous  en  fichons,  sacrebleu  1 
Et  nous  taillons  une  croupière 
A  tous  les  pantins  défraîcr.is 
Qui  barbotent  dans  ce  gâchis! 

(L.  DE  Berct.) 

«  Le  môme  Tintin  tailla  une  basane 
au  sergot  et  s'enfuit  à  toutes 
jambes.  >- 

GIBET.  V.  Potence. 

GIFLE.  Accolade,  Bâfe,  Bàffrc, 
Boffette,  Cachet,  Châtaigne,  Chin- 
freniau,  Chisnouffe,  Couleur,  Ba- 
riole, Giffc  (corrupt.),  GnolU 
Jaffe,  Mandate,  Mandole  *,  PI 
mufe ,  Sischnouffe  ,  Talmousc  . 
Tarte.  V.  Claque,  Coup. 

El  je  m'  fous  ben  de  c'  que  1'  public 
(L'n  las  d"  gonc's  qui  vaut  pas  lois  Qifff*) 
l'eut  dir'  a  ma  façon  de  m'  peignfr. 
(L.  01  Bircy.) 


GIF 


243 


GOR 


GIFLER.  Accoler,  Bâffer,  Bâffrer, 
Passer  à  bâfe.  Laisser  tomber  les 
châtaignes  ,  les  mandates  ,  etc  . 
V.  ci-dessus. 

Tais-toi.  n'échauffe  pas  Nicole, 
Autrement,  tiens,  moi,  je  t'accole... 
—  Toi,  m'accote'!  Ah!  je  te  crains! 

(Vadé.) 

GIGOT.  Cuisse  de  danseuse. 

—  MAAGER  DU  GIGOT.  Gigoter. 

GILET.  Boîte  ou  care  aux  ciguës, 
Camisole,  Casimir,  Croisant,  Crois- 
sant, Georget,  Gilemoîit,  Gilmont, 
Gileton,  Gilton,  Lisette  *. 

«  1'  ya  décroché  son  bogard  de  sa 
camisole,  que  l'aute  ya  vu  qu'  trin- 
gue.  » 

«  r  m'avait  déglingué  mon  gilmont 
et  ma  liquette.  » 

—  GILET   DE   FLANELLE.   Li- 

monade. 

GIROUETTE.  Tête  et  queue,  Vol 
au  vent. 

GLACE.  V.  Miroir. 

GLOUTOX.  Bouffe-la-balle,  Cheu- 
lard,  Chiqueur,  Engoulevent,  Gal- 
fâtre,  Gueulard,  Mange-tout. 

«  Et  notre  bouffe-la-balle  de  Parigot 
entama  sa  troisième  gamelle.  » 

«  Nos  cheulards  dormaient  sous  la 
table  au  milieu  d'une  hécatombe  de 
flacons.  » 

«  En  un  coin  de  la  salle,  à  une  table 
séparée,  s'emplissait  d'un  rata  for- 
tement alliacé  un  galfâtre  à  grosses 
joues.  » 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

GLOUTOXXERIE.  Empifrage  ou 
Empifrement. 

GORELET.  Gobette,  Piolet. 

GORER.  V.  Avaler. 

GOGVESXnD.Charrieur, Chineur. 
V.  Moqueur. 

GOIXFRE.  V.  Glouton. 


GOXORRHÉE.  Chaude  -  lance , 
Chaude-pisse,  Cocotte,  Coulante, 
Gogotte,  Réchauffante. 

«  —  Si  l'on  nous  fait  mousser  comme 
ça,  dit-il,  j'irai  chopper  une  chaude- 
lance  dans  un  caboulot  et  je  fini- 
rai mes  vingt-huit  jours  à  l'infir- 
merie. » 

«  Il  n'  pouvait  pas  marcher  :  il  avait 
la  gogotte.  >< 

«  —  La  garce  m'a  fichu  la  réchauffante. 
—  Ça  te  tiendra  chaud  pour  l'hiver.  » 

—  GOAORRHÉE    CHRONIQUE. 

Goutte  militaire. 

Ah  !  ces  deux  vieillards  me  dégoûtent  ! 
Je  crois  même  qu'ils  ont  la  goutte 

Militaire 
Bien  qu'ils  ne  l'aient  jamais  été. 

(Albebt  Glatigsy.) 

GORGE.  (Poitrine.)  Estomacs. 
V.  Sein. 

GORGE.  (Gosier.)  Angoulême*, 
Avaloir  ou  Avaloire,  Carafe,  Coco, 
Corne,  Cornet,  Cornemuse,  Corri- 
dor, Couloir,  Creuse,  Dalle,  En- 
tonnoir, Fanal,  Fusil,  Gargamelle, 
Gargarousse ,  Gargoine,  Gar- 
gouanne,  Gargouenne,  Gargue, 
Gave,  Gavion,  Gaviot,  Goule,  Kik, 
Kiki,  Lampas,  Musette,  Noque, 
Pertuis,  Plomb,  Rue  au  pain, 
Ruelle,  Ruette*,  Siffle,  Sifflet, 
Tromblon,  Tube. 

«  —  Tiens,  mon  vieux  frère,  colle- 
toi  ça  dans  Vavaloir,  ça  te  donnera 
du  cœur  au  ventre.  »* 

«  —  Hé!  dis  donc!  Si  on  se  réchauf- 
fait le  corridor  avec  un  verre  de 
vieille,  nous  autres,  hein?  » 

(J.  Mahsi.) 

«  Chaque  fois  qu'ils  vont  là-bas,  ils 
en  reviennent  avec  chacun  leur 
litre  d'eau-de-vie  dans  la  garga- 
rousse. » 

(J.    RiCHEPIN.) 

L'  malin,  ça  chaufT  la  gargamelle, 
C'est  girond  la  soupe  aux  poireaux! 
Avant  d'  m'attacher  un'  gamelle, 
Ei'  déjeune  aux  Arts  Libéraux. 

(A.  B.) 


GOR  — 

«  —  Vous  comprenez  que  c'te  pré- 
tention de  me  faire  payer  ses  dettes 
m'a  semblé  un  peu  violente.  Je  l'ai 
chipée  délicatement  par  le  kilci  et 
j'y  ai  demandé  : 

—  Dis  donc,  est-ce  que  par  hasard 
tu  m'aurais  pris  pour  un  pante?  » 

(Oscar  Météxieh  ) 

'(  A  bout  de  salive,  les  musiciens 
s'étaient  disséminés  dans  les  cafés 
d'alentour  et  s'y  humectaient  lar- 
gement le  lampas  pour  se  donner 
des  forces  nouvelles,  tandis  que 
des  connaissances  entrées  avec  eux 
embouchaient  leurs  instruments  et 
s'efforçaient  d'en  tirer  des  notes.  » 

(Camille  Leuo.nntto.) 

«  Tout  ce  qui  passe  par  la  gargoine 
emplit  le  bauge.  >. 

(ViDOCQ.) 

J'ai  du  sable  à  l'amygdale 
Ohé!  oh:  buvons  un  coup 
Une,  deux,  trois,  longtemps,  beaucoup! 
11  faut  s'arroser  la  dalle 
Du  cou. 

(J.    RluHBPIS.) 

Arrosons-nous 
La  noque, 
La  noque, 
Arrosons- nous 
La  noque  du  cou. 
(Refrain  d'une  vieille  chanson  du  Berry.) 

GORGÉE.  Lampée. 

c  Une  lampée  de  cognac  par  là- 
dessus'?  » 

GOSIER.  V.  Gorge. 

GOUJAT.  Bajaf,  Bécant,  Ballot, 
Cheval,  Cosaque,  Croquant,  Louf- 
fiat  ou  Loufiat,  Muf,  Muffe,  Muffle, 
Mufle,  Pi'jnouf.  V.  Grossier. 

,,  —  Laissez  ce  bajaf,  il  ne  mérite  pas 
qu'on  s'occupe  de  lui!  » 

a  Des  ballots  qui  se  mettent  à  quatre 

Sour  saler  un  gonce,  y  a-t-il  moyen 
e  parler  à  ces  gens-là?  » 

(J.    LOBRAIN.) 

«  Le  dimanche,  c'est  le  jour  de  sortie 
des  mufles.  On  ouvre  les  portes 
toutes  grandes  et  on  les  lâche.  » 

(H.    LAriDAN.) 

Mais  les  lapins,  mais  les  bécantt. 
Ceux  avec  qui  qu'  y  a  pas  d'afTure, 


i   —  GOU 

Le>  eroinerdeurs  et  les  croquants, 
On  les  désrrioeolc  à  la  dure. 

(A.  B.) 

Ah  !  il  y  en  a,  il  y  en  a,  il  y  en  a 
Que  c'est  d'  la  fameux'  canaille! 
Ah  I  il  y  en  a,  il  y  en  a,  il  y  en  a 
Qu'  ça  sont  des  fameux  lounats  ! 

(POTHBY.) 

GOULU.  V.  Glouton. 

GOUPILLOX.    Balai    à    pot    de 

chambre. 

«  Et  le  dimanche,  à  la  boite  à  messes, 
i'  tendait  V  balai  à  pot  cT  chamb' 
aux  vieilles  rombières.  » 

GOURDI-X.  Matraque,  Pei^ission. 
V.  Assommoir. 

«  Vous  dire  pourquoi,  j'en  serais 
bien  en  peine;  une  poule  volée  à 
un  colon  influent,  un  coup  de  ma- 
lraque appliqué  par  un  Bédouin 
ruiné  sur  la  tète  d'un  juif  voleur, 
quelques  centaines  de  mille  francs 
à  faire  passer  dans  la  caisse  d'un 
fournisseur  ami  d'un  ministre,  et 

fiif,  paf,  boum,  coups  de  fusil,  obus, 
usées,  coups  de  canon,  coups  de 
sabre  et  finalement  le  feu  aux  gour- 
bis,' aux  jardins  et  aux  moissons.  » 

(Hector  Fbascï.) 

GOURMA^JD.  Bonne,  rude  ou  sé- 
rieuse fourchette,  Brifeur,  Briffeur, 
Chiqueur,  Gobichonneur ,  (jueu- 
lard. 

«  —  Ah!  \ous  ('tes  une  rude  fourchette, 
vous,  monsieur  le  curé  ;  vous  tien- 
driez tête,  j'en  suis  sûr,  à  monsieur 
le  percepteur!  » 

(DOBDB.) 

«  —  Oh  !  donc,  je  vas  vous  tambou- 
riner le  cuir  un  petit  peu,  moi, 
Fanfan  la  Blague,  te  roi,  le  triom- 
phateur des  chanteurs  et  des  gobi- 
chonneurs.  » 

(A.    LORBXTX.) 

«  —  Quel  briffeur  !  quel  chigueurl  ah  I 
toi,  quand  je  te  fais  une  ratatouille 
à  ton  goût,  tu  fais  plats  nets  !  » 
(lUnaiaT.) 

«  —  Eh  !  vous  autres,  tas  de  gueulards, 
on  fait  de  l'extra  sans  les  amis? 
Garçon,  apporte  un  couvert  ea 
plus.  » 


GOU 


GRA 


GOURMAXDER.  V.  Admonester. 

GOURMA-XDISE.  Gueulardise. 

«  —  Encore  du  macaroni?  ah  1  non, 
c'est  de  la  gueulardise.  Ta  en  as 
déjà  eu  trois  fois.  » 

GOURMET.  Bec  fin,  Fin  bec,  Fine 
gueule.  Gueulard. 

«  C'est  une  fine  gueule,  il  aime  les 
bons  morceaux.  » 

GOUSSET.  Boîte  à  ciguës,  Flaquet, 
Radin. 

«  —  y  comptais  sur  un  bon  pour- 
boire, r  fouille  dans  sa  boite  à 
ciguës  et  m'en  sort  deux  pélots.  » 

GOUT.  Chic. 

—  AVOIR  UX  GOUT  PRONONCÉ 
POUR  UXE   CHOSE.    Ne  pas 

chier  dessus. 

GOUTER,  subs.  Lunch. 
[.  GOUTER,  V.  Luncher. 

—  Dans  le  sens  d'Apprécier  : 

Gober. 

—  Dans  le  sens  de  Déguster  : 
y  mettre  un  doigt. 

GOUVERNANT.  Classe-dirigeant 
ou  Classe-dirigeante,  Dirigeant 
(arg.  politique). 

«  Les  cravates  d'un  acteur,  le  petit 
chien  d'une  actrice;  les  dessous  de 
celle-ci,  les  manies  de  celui-là  : 
voilà  ce  qui  occupe  les  cervelles 
dirigeantes.  » 

(Rtonix.) 

Ohé!  puissants  de  mon  derrière! 
Ohé!  les  classes-dirigeants. 
Quand  fermera-l-on  la  fourrière?... 
Tous  les  chiens  sont  de  braves  gens. 
(A.  B.) 

GOUVER.XEMEXT.  Gouvernance. 
V.  Dispense. 

GOUVERNEUR.  Pharos*,  Ripau- 
dier*. 

GRABAT.  V.  Lit. 


GRABUGE.  Bruit  dans  Lander- 
neau,  Chahut,  Chambard,  Gnac, 
Ognon,  Oignon,  Pet,  Pétard,  Re- 
naud, Ressaut. 

«  Mais  si  le  gouvernement  s'obstine 
à  maintenir  son  projet,  il  y  aura  du 
bruit  dans  Landerneau.  » 

(La  Nation.) 

«  —  Je  ne  veux   pas  me  mêler  de 
cette  affaire,  il  y  a  du  gnac.  » 
(H.  Frasce.) 

«  Le  comte  Jaubert  raconte  que, 
l'empereur  Napoléon  I^""  rentrant 
un  jour  aux  Tuileries  de  très  mau- 
vaise humeur,  le  suisse  dit  tout  bas 
à  son  voisin  :  «  Il  paraît  qu'il  v  a 
de  Voignon.  »  L'empereur,  qui  l'a- 
vait entendu,  se  dirigea  vers  lui  et 
lui  dit  :  «  Eh  bien',  oui,  il  y  a  de 
Voignonl  »  Le  malheureux  faillit 
tomber  à  la  renverse.  » 

(!■>•) 

GRACE.  Redam. 

—  SIGNER    UN   RECOURS  EN 

GRACE.  Cavaler  au  rebectage. 

GRACIÉ.  Éprouvé. 

GRACIER.  Se  traduit  de  même 
que  Absoudre. 

GRACIEUSETÉ.  V.  Amabilité. 

GRACIEUX.   V.  Aimable.  Beau. 

GRADÉ.  Eaux  grasses.  Grosses  lé- 
gumes, Légumes,  Tête  mobile. 
V.  Autorité. 

—  Gradés  inférieurs  : 

—  BRIGADIER.  Cabot. 

—  BRIGADIER-FOURRIER.  Bri- 
gue-four,  Tambour. 

—  CAPORAL.  Cab,  Cabot,  Cabj'i, 
Martyr,  Souffrant. 

—  CAPORAL-FOURRIER.  Cabot- 
fowTier. 

—  CAPORAL-CLAIRON.  Cabof- 
trompion. 

—  CAPORAL-TAMBOUR.  Cabot- 
tapin. 


i 


GRA 


—  246 


GRA 


—  CAPORAL    D'INFIRMERIE. 

Cah  à  la  tisane,  Cab  au  copahu. 

—  MARÉCHAL      DES     LOGIS. 

Margis. 

—  MARÉCHAL     DES     LOGIS- 
FOURRIER,     Margis- fourrier. 

—  MARÉCHAL     DES     LOGIS- 
CHEF.  Chef,  Double,  Marchef. 

—  SERGENT.  Pied-de-banc,  Ser- 
got,  Serpied. 

—  SERGENT-MAJOR.       Chef, 
Double. 

—  SOUS-OFFICIER.     Bas-off., 
Bazoff,  Sous-off. 

—  TAMHOUR-MAJOR.  Géant. 

«  Comme  il  revenait  de  peraiission 
de  vingt-quatre  heures,  le  cabot- 
fourrier  lui  rogna  sa  boule  de  son 
en  lui  disant  d'aller  se  plaindre  au 
chef  s'il  avait  quelque  chose  à 
réclamer,  » 

«  —  Dites  donc,  chef,  c'est-y  à  ce 
que  vous  savez?... 

Mais  le  double  d'un  geste  impé- 
rieux le  fit  taire.  » 

(G.    COUKTBLINE.) 

«  On  jeta  le  marchef  à  terre,  on 
abîma  l'agent,  et  l'on  s'enfuit  avec 
armes  et  bagages,  plus  ivres  que 
jamais,  et  très  fiers,  » 

(SfVEBIXE.) 

'«  —  Allez  me  chercher  le  margis  de 
semaine;  et  revenez  à  ma  botte,  au 
galop  de  charge!  » 

«  Pour  fêter  sa  nomination  au  grade 
de  serpied,  la  cantine  avait  été 
décorée  et  la  salle  des  pieds-de-banc 
vit  se  réunir  autour  d'un  apéritif 
«  à  la  hauteur  »  tous  les  sous-off  de 
sa  nouvelle  compagnie,  » 

a  Et  les  méchants  tours  tant  de  fois 
joués  aux  bazofs,  ces  bétes  noires, 
les  omelettes  topoirraphiques  arro- 
sées de  vin  blanc  dans  les  auberges 
de  Bouviers  et  de  Fontenay-le- 
Fleury,  les  sorties  sans  permission, 
le  dimanche,  où  l'oa  se  défilait  au 
retour,  le  cœur  battant,  devant  le 
<<  ringard  »  appuyé  sur  sa  canne.  » 

[nwt  Maueroy.) 


«  Le  géant,  ce  jour-là,  ne  conduisit 
pas  à  l'école  ses  trompions  et  ses 
tapins.  Il  était  au  lit  cloué  par  la 
fièvre.  » 

—  Gradé  intermédiaire  :  ad- 
jectif, Adiupctte,  Chien  de 
quartier.  V,  Adjudant, 

—  Gradés  supérieurs  :  V.  Offi- 
cier. 

GRAL\.  Grenu.  V.  Avoine,  Blé. 

—  MAUVAIS  GRAIN.  Droue'. 

GRAXD.  Asperge  montée,  Bras,  Dé- 
pendeur  d''andouilles,  Échalas, 
Long  comme  un  jour  sans  pain. 
Toutes  ces  épithèles  comportent 
une  idée  de  maigreur. 

GRAXD'MÈRE,  Birbe-dabe,  Birbe- 
dabuche,  Birbe-daronne ,  Gramu- 
che,  Grand'dabe,  Grande  daronne. 
Grande  doche. 

«  Or,  ceux-là  lui  donnaient,  entre 
eux,  un  surnom  encore  mieux  jus- 
tifié que  tous  ses  autres  nom,  pré- 
noms ou  sobriquet.  Ils  l'appelaient 
Gramuche,  ce  qui  signifie,  en  argot 
de  routiers,  grand'mère.  » 

(J.    RiCUEPIN.) 

GRAND  MOXDE.  La  Haute,  Le 
High  life  (le  peuple  i)rononce 
Ige  lif).  Le  monde  chic.  Le  monde 
sélect.  V,  Aristocrate,  Élégant. 

GRANDS- PAREjVTS.  Les  vieux, 
Les  viocs  ou  vioques. 

GRAND-PÈRE.  Birbe-dab,  Birbe- 
daron,  Grand  dab,  Grand  daron. 

«  Son  qrand  daron  était  bistrot  à 
côté  u'  chez  1'  père  l'Emp'reur.  » 

GRAND'    ROUTE,    Grande    tir, 
Grande  trime,  Grand  rub,  Grau  ' 
trimard.  Grand  trime,  Buban  de 
tire,  Bub  de  tire,  Trimard. 

«  Les  uns,  les  vétérans  du  trimard, 
connaissent  les  bons  parages.  » 

(Cm.  Ualato.) 


GRA 


—  247  — 


GRI 


Loin  da  rub  de  tire,  la  neoille. 
Sans  le  taffetas  du  gris-bkn, 
Aquige  en  douce  et  que  la  cueille 
En  ton  milliard  passe  au  bleu. 

GRAXGE.  Grenas>e. 

GRATIFICATION.  Confiture, 
Gants. 

«  Le  patron  avait  promis  de  la  confi- 
ture pour  le  jour  de  l'an.  » 

Méfiez-vous  des  intrigants 
Et  surtout  des  femmes  galantes 
Qui  vous  demanderont  des  gants. 
(A.  Glatigxv.) 

GRATIS.  Au  châsse,  Pour  la  digue, 
la  peau,  la  tringle,  etc.  V.  Rien. 

C'est  la  grand  Juli'  monte  au  châsse 
Qui  fait  des  qoeu'  à  son  mecton. 

(A.  B.) 

GRATTER.  Graisser,  Passer  à  la 
frotte. 

—  SE  GRATTER.  Se  chaffourer. 

GRATUIT.  V.  Gratis. 

GRAVIER.  Caillasse,  Carie*. 

GRAVURE.     Luque',     Luquet* , 

GREDIX.  Frappe,  Fripe,  Galapiat, 
Gahaudeux,  Malfrein.  V.  Ca- 
naille. 

GREFFE,  subs.  m.  Rustu. 

GREFFIER.  Rustique. 

GRÊLÉ.  Grenier  à  lentilles.  Mor- 
ceau de  gruyère.  Moule  à  gaufres, 
à  pastilles,  à  pilules.  Poêle  à  mar- 
rons. 

—  FEMME  GRÊLÉE.  Couturasse. 

«  —  As-tu  vu  Ce  moule  à  pilules'!  Toi 
qui  veux  loger  dans  des  petits  trous 
pas  chers,  voilà  l'occasion.  » 

GRELOT.  Bavard. 

GRELOTTER.  Avoir  la  trem- 
blolte.  V.  Frissonner. 

GRENELLE   (QUARTIER    DE\ 

L'École. 

«  On  était  descendu  jusqu'à  FÉcole 
pour  dégoter  Blanc-partout  qui 
perche  rue  Croix-Nivert.  » 


GRENIER.  Autan',  Roulon. 
V.  Bois. 

GRENOUILLE.  Sauteuse. 

GRÈVE  d'ouvriers.  Mise-bas  (atrg. 
des  typographes). 

GRIFFER.  Graffigner,  Grigner. 
V.  Égratigner. 

GRILLON.  Cricri. 

«  Les  cricris  chantaient  àaias  les 
prés.  » 

GRIMACE.  Grigne. 

GRIMACER.  Grigner. 

GRIMACIER.  Dans  le  sens  de 
Prétentieux.  Gesseur. 

GRIME.   Camouflage,   Maquillage. 

«  En  réalité,  les  agents  se  montrent 
assez  réservés  au  sujet  du  camou- 
flage, d'abord  parce  que  chacun 
d'eux  a  ses  procédés  particuliers 
qu'il  ne  tient  pas  à  ébruiter,  en- 
suite parce  qu'ils  font  leurs  trans- 
formations d'instinct  et  qu'ils  au- 
raient toutes  les  peines  du  monde 
à  joindre  la  théorie  à  la  pratique.  » 

(Gcr    TOMEL.) 

GRIMER.  Camoufler,  Maquiller. 

—  SE  GRIMER.  S'amadouer,  Se 
maquiller.  Se  faire  la  télé  ou 
•une  télé. 

«  II  entra  en  scène  avec  seulement 
im  nuage  de  poudre  sur  la  face  ;  il 
n'avait  pas  pris  le  temps  de  se  faire 
la  tête.  » 

GRIMPER.  Gucher. 

GRINCHEL-X.  V.  Acariâtre. 

GRINGALET.  V.  Chétif. 

GRIS.  V.  Ivre. 

GRISER.  V.  Enivrer. 

GRISETTE.  Gigolette,  Guinguette, 
Trottin. 

On  repense  aux  abandonnées 
Qui  restent  seules  dans  l'oubli. 
Aux  eentils  trottins  sans  famille 
Qui  s  arrêtent  dans  leurs  baillons 


■ 


GRI 


248 


GRO 


Devant  la  boutique  qui  brille, 
Comme  aux  lampes  les  papillons. 
(J.  Keoelsperckr.) 

GRIVOIS.  Corsé,  Décolleté. 

«  Elle  préférait  le  grand  maigre  dont 
la  voix  était  moins  jolie,  mais  qui 
avait  un  répertoire  «  beaucoup 
plus  corsé.  » 

«  La  muse  décolletée,  passe  encore  ; 
mais,  pour  Dieu!  gardez-vous  de  la 
retrousser,  surtout  quand  vous 
l'avez  laissée  se  crotter.  » 

GROG  confectionné  en  fraude  dans 
les  hôpitaux.  Illico. 

GROGNER.  Arnauder,  Bocolter, 
Être  à  renaud  ou  arnaud,  à  res- 
saut, à  cran,  à  tube.  Être  comme 
un  crin,  Être  en  rogne,  Grincher, 
Groumer,  Grubler,  Marroiiner, 
Piffer,  Renauder,  Rogner,  Ron- 
chonner. 

«  —  Vo  faites  pas  d'  mauvais  sang, 
patoisa  le  marcliaud,   no  sommes 
ed'  braves  gens  to  les  deusses,  mais 
faudrait  pas  groumer  après.  » 
(C.  Lemonrier.) 

»  11  est  tout  le  temps  à  marronner. 
Quand  vous  en  aurez  un  sourire,  il 
fera  chaud.  » 

«  Philippe  commence  à  rogner. 

—  Petite  punaise,  souffle-t-il,  si  tu  ne 
descends  pas  de  là,  je  vas  te  des- 
cendre. >' 

(Tristan  Bernard.) 

GROGNON.  Arnaud,  Avertineux* , 
Bâton  merdeux,  Bougonncur,  Cha- 
rogneux,  Chignard,  Crin,  Gei- 
gnard, Geigneur,  Gourgoussenr 
(arg.  des  typographes},  Renau- 
deur,  Ressauteur,  Ribassier,  Ron- 
chonneur, Ronchonnot. 

«.  —  Mon  Dieu,  quel  crin  que  cette 
petite!  On  ne  peut  pas  faire  une 
observation  à  Mademoiselle  sans 
qu'elle  ronchonne.  » 

(La  Gaudriole.) 

"  Pleurard,  geignard,  hypocrite  et 
sale,  on  était  certain  de  le  rencon- 


trer vers  les  dix  heures  à  la  sortie 
d'une  église  ou  à  la  porte  d'une 
commuuauté.  » 

(Bauda.) 

«  —  Comment  c'est  encore  lui  qui 
gueule  !...  quel  ressauteur \  on  a 
beau  se  dévisser  le  trou  de  balle 
pour  lui  faire  plaisir,  il  n'est 
jamais  content.  » 

«  Toujours  ronchonnot,  mais  au  fond 
pas  mauvais  diable,  le  capitaine 
Fil-de-Fer.  >» 

GRONDER.  V.  Admonester. 

GROOM.  Chasseur,  Ti(yre.  V.  Com- 
missionnaire. 

GROS.  Brasset,  Entripaillé,  Fort- 
cn-mie,  Gageard,  Patapouf,  Pe- 
lutin,  Truffxer. 

«  —  Malgré  que  tu  soyes  fort  en  mie, 
y  t'entrerai  d'dans,  gros /ja^apow/"!  >- 

—  GROS  ET  COVKT.  Pot-à-tabac. 

«  C'était  une  petite  bonne  femme  rou- 
geaude et  souriante, un  tantinet /;o/- 
à-tabac.  » 

{La  Cocarde.) 

GROSSESSE.  Butte,  Bosse,  En- 
goulevure,  Maladie  de  7ieuf  moi^. 
V.  Enceinte.  . 

GROSSIER.  Bajaf,  Ballot,  Cheval, 
Croquant,  Emmargouillis  ',  En- 
gueuleur,  Loufiat,  Mastoc,  Muf, 
Pignouf.  V.  Goujat. 

«  —  Pour  ces  engueuleurs  doconflt- 
les  juges  du  conseil  de  guerre  n 
sont  pas  seulement  des  scélérats, 
ce  sont  aussi  des  lâches.  » 

(11.    KOCHKKOIT.) 

n  Quand  on  ne  sait  pas  s'effacer  de- 
vant une  dame,  monsieur,  on  n'es! 
qu'un  pignouf  \  »> 

(Daibrv.) 

GROSSIÈRETÉ.  Goiijateri, 
Mufferie,  Muflerie,  Muflisnie,  P: 
gnouferie. 

«  —  Sais-tu,  toi  (|ui  i>arlo<i,  inlcr- 
rouipt  Ihommo  aux  chausses  dél.i- 
brées,  pourquoi  on  a  fermé  S.iint- 
Eustacne  "? 


GRO 


—  249  — 


GL'E 


Eh  bien  1  je  vas  te  le  dire.  C'est  à 
force  de  leur  avoir  fait  des  mufleries. 
D'abord,  en  rigolade,  y  en  avait 
qui  venaient  se  laver  dans  les  bé- 
nitiers. Le  curé  ronchonnait,  mais 
laissait  ouvert.  Puis  voilà  un  qui  a 
fait  ses  ordures  dans  un  journal  et 
qu'a  été  le  poser  sur  l'autel.  » 

(GCT    TOMKL.) 

GROTESQUE.  Carnaval,  Chienlit, 
Matagot. 

Voilà  qui  ameute,  contre  les  chien- 
lits du  parlementarisme,  tout  ce 
que  la  France  a  de  graine  de  bon 
sens.  » 

(5ÉT«W3IE.) 

«  —  Voyez-moi  ce  carnaval,  si  elle 
est  fagotée.  » 

Ci  n"entrez  pas,  hypocrites,  bigots. 
Vieux  matagots,  marmiteai,  boursouflés. 
(Rabelais.) 

GROUPE.  V.  Figurant. 

GRUYÈRE.  Carrière  à  châsses. 

GUENILLE.  Frapouille,  Fripouille, 
Goupine. 

GtE-MPE.     Guenille     (comipt.). 

GUÉRIR.  Blanchir,  Rebectei\ 

«  Il  est  resté  près  d'  six  marquets  au 
Midi  et  i'  n'était  pas  blanchi  à  sa 
décarrade.  » 

«  Eh  ben,  quoi,  tas  bonne  mine  :  t'as 
une  gueule  épatante  I  te  v'ià  r^becté 
tout  à  fait.  >' 

GUÉRISOX.  Blanchissage,  Rebec- 
taye. 

«  Le  major  ne  renvoyait  les  blennor- 
ragiques  dans  leur  compagnie 
qu'après  complet  blanchissage.  » 

GUERRE.  Foigne',  Grive. 

GUET.  Gfl/fe,  Gap*,  Planque,  Saint- 
Jean. 

GUÊTRE.  Feuilles  de  chou  (arg. 
militaire^,  Tinwle'. 

—  GUÊTRE  E>  DR.^P.  Trique- 
houze. 


«  Les  «  réservoirs  »  dont  la  chaus- 
sure n'était  pas  en  état  de  résister 
à  la  marche  touchèrent  des  godil- 
lots et  des  feuilles  de  chou  en  cours 
de  service.  » 

GUETTER.  Aller  à  la  relape.  Faire 
le  gâfe,  la  planque,  le  Saint- 
Jean,  Gâfer,  Gâffei-,  Gdffiller,  Gd- 
filler,  Remouchei',  Se  mettre  ou 
être  en  gâfe,  en  gaffe. 

—  Dans  le  sens  de  Guetter, 
Regarder,  le  a  de  gaffe  et  de 
ses  dérivés  est  toujours  ou- 
vert. 

«  Il  fallait  faire  gaffer  un  roulant 
pour  y  planquer  les  paccins.  » 

(VlDOCfl.) 

«  Nous  étions  restés  en  gaffe  pour 
donner  l'alarme.  » 

(Id.) 

«  Du  temps  qu'i's  turbinaient  la  sur- 
dine  de  la  boutanche  du  lartonnier, 
r  mômignard  faisait  V  gâfe.  » 

Alloas,  allons,  prends  1'  tablier. 
Fous-toi  su"  r  tas,  sans  sourciller, 
L'  patron  commence  à  gàfiller. 

(P.  Paillette.) 

GUETTEUR.  Gâfe,  Gaffe,  Gâf- 
fier.  Gaffeur. 

GUEULE  .  Goule  .  V.  Bouche  , 
Gorge. 


Du  cidre  il  faut 
Dans  la  goule. 


(J.    RlCBEPIil.) 


GUEULER.  V.  Crier. 

GUEUX.  V.  Mendiant,  Misérable, 
Prostituée,  Vagabond,  Vaurien, 
Voleur.  Gueux  peut  se  traduire 
par  Malfrein,  coriupt.  de  Mal- 
frat qui  est  lui-même  une  cor- 
ruption orthographique  de  mal 
fei'a  ;  le  Gueux  étant  toujours 
supposé  destiné  à  mal  faire.  Jean 
Ricnepin,  dans  la  ballade-pro- 
logue de  son  admirable  «  Chan- 
son des  Gueux  »,  nous  fournit 
un  bouquet  de  pittoresques  ex- 
pressions : 


I 


GUI 


—    230  — 


GUI 


Venez  à  moi,  claguepatins. 
Loqueteux,  joueurs  de  musettes, 
Clampins,  loupeurs,  vovous,  catins, 
Et  marmousels  et  marmousettes, 
Tas  de  tralne-cul-les-housettes. 
Race  d'indépendants  fougueux  ! 
Je  suis  du  pays  dont  vous  clés  : 
Le  poète  est  le  Roi  des  Gueux. 

Vous  que  le  chaud  soleil  a  teints, 
Buriubiers  dont  les  peaux  biseltes 
Ressemblent  à  l'or  des  gratins, 
Gouges  au  front  plein  de  frisettes, 
Mômignards  nus  sans  chemisettes. 
Vieux  à  l'œil  cave,  au  nez  rugueux, 
Au  menton  en  casse-noisettes. 
Le  poète  est  le  Roi  des  Gueux. 

(J.    RiCHEPIN.) 

GUICHETIER.  Comte  de  Canton, 
de  Carruche,  de  Castu,  Duc  de 
Guiche,  Guichemar  ou  Guichc- 
mard,  Chat,  Oncle.  V.  Geôlier. 

GUIDER.  Pistonner. 

GUILLOTIXE.  Abbaye,  Abbaye 
de  cinq-pierres,  de  Monte-à-re- 
bours,  (le  Monte-à-regret,  de  Saint- 
Pierre,  Bascule,  Béquilleuse,  Bute, 
Butte,  Deux  mdts.  Faucheuse,  La 
femme  à  Chariot,  La  Veuve,  La 
veuve  Rasibus,  Le  glaive,  Loui- 
sette  *,  Louison  *,  Marianne  ', 
Mère  au  bleu.  Monde  renversé, 
Pasfc,  Petite  Louison'. 

a  Pisqu'on  veut  pas  suppriiuer  VAb- 
baye,  qu'on  aye  1'  courage  d'  l'ins- 
taller là  où  qii'  tout'  la  tierce  pour- 
rait voir.  » 

«  Rappelez-vous  en  effet  le  cri  :  «  Bra- 
vo, Lebiez  I  »  saluant  la  cràoerie 
avec  laquelle  ce  jgredin  gravissait 
les  degrés  de  l'Aobaye  de  Monte-à- 
Regret.  » 

(Gaston  Joluvst.) 

«  Entre  les  deux  prisons,  sur  la  place 
piautce  d'arbres,  s'exécutent  les 
sentences  capitales  ;  cinq  dalles  de 
forme  oblongue  sont  fixées  entre  les 
pavés,  pour  permettre  au  bourreau 
et  à  ses  aides  de  dresser  en  équili- 
bre le  couperet  de  la  guillotine.  En 
style  d'argot,  les  ha'.jttués  des  pri- 
sons dénomment  ces  cinq  dalles  : 
0  V Abbaye  de  cinq-pierres.  » 
(0.  Mac*.) 


«  —  Gomme  ça,  j'irai  à  la  Butte  sans 
avoir  eu  Pauline.  » 

(GOROK.) 

«  Elle  reçut  le  nom  de  guillotine,  de 
celui  de  son  inventeur  —  ou  plutôt 
importateur  —  Guillotin.  Mais  le  peu- 
ple la  baptisa  Marianne',  de  même 
que  le  régime  politique  qui  en  fit  un 
si  fréquent  usage  ;  ou  encore  Loui- 
setle',  Louison',  du  nom  du  doc- 
teur Louis,  qui  en  avait  soumis  le 
projet  à  la  Convention.  » 

A  la  passe  si  l'on  t'accule, 
Avant  de  cracher  dans  le  son, 
Dis  :  merde  '.  devant  la  bascule, 
Et  calanche  en  homme,  en  garçon. 

L'  pauv'  gas  pourra  pus  à  c'tte  heure 
R'passer  pour  autrui 
Car  voilà  qu'  pour  lui 
Tout  près  d'  sa  dernier'  demeure 
Au  haut  de  la  montagne  de  Monte-à-Regret 
La  Faucheuse  affil'  son  coup'ret. 
(L.  DS  Bkrcy.) 

GUILLOTIXER.  Basculer,  Décol- 
ler le  bobèchon,  la  cafetière,  le  ci- 
tron, le  coco,  la  lampe,  le  marron, 
la  pomme,  la  poire,  le  saladier,  la 
soupière,  la  théière,  la  tirelire,  le 
trognon,  la  tomate,  la  tronche.  Di- 
minuer d'un  pied  du  côtéde  la  tcte, 
Faucher  ,  Raccourcir  ,  Rogner  , 
Trancher,  Couper  ou  faire  bâiller 
le  colas,  le  kik,  le  kiki,  le  sifflet,  etc. 

—  ÊTRE  GLILLOTIXÉ.  Baiser  la 
Veuve  ou  la  femme  à  Chariot, 
Coucher  avec  la  Veuve,  avec  la 
femtne  à  Chariot,  avec  Loui- 
selte',  avec  Marianne',  Cracher 
ou  éternuer  dans  le  sac,  dans  le 
son,  Être  cravaté  de  rouge.  Être 
interrompu.  Jouer  à  la  main 
chaude  avec  les  soubrettes  à 
Chariot,  Mettre  le  nez  à  ta  fe- 
nêtre, Voir  le  monde  à  l'envers. 

«  —  Je  te  saignerai  comme  un  poulet 
et  ta  chevelure  me  servira  de  corde 
pour  me  pendre,  j'aime  mieux 
cela  que  de  me  faire  basculer  par 
la  Veuve.  » 

(Macs.) 

«  J'ai  vu  raccourcir,  si  je  m'en  sou- 
viens  bien,  un   nommé    Philippe, 
assassin  de  filles,  et  ternaire. ..  » 
(Ga«tom  J0U.1VIT.) 


I 


\ 


GUI 


231   — 


GUI 


■  On  parle  qu'on  les  f'ra  cracher  dans 
V  son  à  lintérieur  du  ballon  :  pus 
d'  voyeurs  pour  ceux  qui  baiseront 
la  femme  à  Chariot  1  On  les  rognera 
en  douce.  » 

Las  aminch'  et  leurs  gigolettes 
Mendront  nous  voir  couper  V  sifflet. 
(Mémoires  de  M.  Goron.) 

Si  l'on  me  fait  bâiller  l'  colas. 

Les  gigolettes 
£t  les  poteaux  sonn'ront  mon  glas 

Sar  des  chôlettes. 

(L.  DB  BntcY.) 

En  t'écrivanl  ces  mots,  j'  frémis 

Par  tout  mon  être. 
Quand  tu  les  liras  j'aurai  mis 

L'nez  à  la  f'nêtre. 


Aussi  j'  ras  m'  raidir  pour  marcher, 

Sans  qu'  ça  m'émeuve. 
C'est  pas  moi  <jne  j'  voudrais  flancher 

Devant  la  Veuve  ; 
J'  veui  pas  qu'on  dis'  que  j'ai  eu  1'  trac 

De  la  lunette, 
Avant  A'étemuer  dans  l'sac, 

A  la  Roquette. 

(A.  B.) 

Tous  les  quatre  en  frèr',  en  amis, 
On  se  s'rait  fait  faucher  en  chœur. 
(Selubb.) 

GUITARE,  Guimbarde,  Guimauve, 
Jambon,  Jambonneau,  Palette. 

«  —  Quand  j'  s'rai  vioc,  qu'i'  dit, 
j'irai  avec  ma  guimbarde  gratter  du 
jambonneau  dans  les  cours.  » 


I 


lABILE.  V.  Adroit. 

—  ARTISTE,  OUVRIER  HA- 
BILE. Calé,  Fen-é.  Qui  a  du 
métier  ou  de  la  patte. 

ïm  11  craignait  d'en  rencontrer  de  plus 
calés  que  lui  dans  cet  atelier  qu'il 
ne  connaissait  pas.  » 

{Le  Matin.) 

«  Vous  savez  que  c'est  un  bonhomme 
très  ferré  dans  la  partie.  » 

"  Il  se  sert  peu  de  la  nature  ;  mais 
ses  œuvres  plaisent  néanmoins  aux 
amateurs,  car  il  a  une  patte  éton- 
nante. » 


HABILLEMENT.  Fnwgtiin.  V.  Vê- 
tement. 

HABILLER.  V.  Vêtir. 

HABILLEUR.  Fringueur,  Prusqui- 

neitr. 


HABILLEUSE  de  coulisses. 
moufleuse. 


Ca- 


HABIT.  V.  Vêtement. 

HABITAXT.  Indigène,  Naturel, 
Messier. 

Par  nos  floaflons  et  nos  cris. 

De  Paris 
rîons  réveillons  l'indigène  ; 
Et  tant  pis 
éi  ça  le  gène  ! 

Et  de  Trifonilly-les-Chaussettes 
Nous  épatons  le  naturel 
Qai,  lorsque  passent  nos  binettes. 
Nous  prend  pour  un  danger  réel. 

HABITATION.  Se  désigne  par 
les  équivalents  de  Logement  et 
de  Maison. 

HABITER.  Perchei'.  V.  Demeurer. 

HABITUDE.  Habitongue". 

HABITUER  A.  Mettre  à  la  coule 
de. 

«  Petit  à  petit,  a  s'est  mise  à  la  coule 
du  truc  en  voyant  faire  les  co- 
pines. » 


■ 


HAB 


—  2b4  — 


HAS 


HABLEUR.  Dépmeleur  de  femmes 
enceintes,  de  nourrices,  Épateur, 
Eshrouffeur. 

HACHIS.  Étron  de  charcutier. 

HAIE  D'ÉPINES.  Picouse. 

HAILLONS  (HOMME  EN).  Ha- 
billé de  trous. 

HAÏR.  V.  Détester. 

HALEINE  MAUVAISE  (AVOIR 

L').  Avoir  axiale  ses  pieds.  Avoir 
une  chaise  percée  dans  Vestomac, 
Avoir  une  dent  qui  prend  racine 
dans  le  trou  du  cul, Casser,  danser, 
schlingolter,schlinguer,schlipoter, 
polker, repousser,  trouiller,  trouil- 
loter  du  bec,  du  coiridor,  du  cou- 
loir, du  goulot,  de  la  gueule,  de 
la  dévorante,  du  saladier,  du  ti- 
roir. Faire  courant  d'air  avec  les 
chiottes.  Tuer  ou  asphyxier  les 
mouches  à  quinze  pas.  V.  Puer. 

«  C'est  toujours  les  gonces  qui  repous- 
sent de  la  dévorante  qu'ont  1'  pépin 
d'  vous  souffler  dans  1'  tubara.  » 

«  Et  çui-là,  c'est  pas  d'  la  chique, 
alors;  il  a  bien  avalé  ses  pieds.  » 

«  Il  chantait  une  ineptie  où  il  n'était 
question  que  d'une  femme  à  l'ha- 
leine fétide  qui  tuait  les  mouches  à 
quinze  pas.  » 

«  —  Boucle-la,  mon  vieux.  Quand  tu 
jaspines  on  est  obligé  de  se  bou- 
cher le  blair  ;  tu  fais  courant  d'air 
avec  les  cinottes.  » 

«  Sa  frangine  est  gandine  ;  et  ça  fe- 
rait tout  à  fait  mon  ognon  si  a 
n'avait  pas  une  dent  qui  y  prend 
racine  dans  le  trou  du.  » 

«  —  Mets  pas  tant  d'ail  dans  la  salade, 
ça  fait  schlinguer  du  goulot.  » 

HALLE.  Talbine  '. 

HANGAR,  lingot  (arg.  de  Saint- 

Cyr). 

HANNETON.  Cageton. 


HARASSÉ.  Vanné.  V.  Abattu. 

IIARDES.  Flingues,  Frusques. 
V.  Vêtement. 

HARDI.  Entrant',  Qui  a  du  chien 
dans  le  ventre. 

«  11  faut  vraiment  avoir  du  chien  dans 
le  ventre  pour  exercer  un  pareil 
métier.  » 

(Grisom.) 

HARENG  SAUR.  Gendarme,  Pou- 
let de  carême. 

«  Ils  se  contentaient  pour  déjeuner 
d'un  gendarme  et  d'une  côtelette  de 
brie.  » 

«  Elle  avait  sur  un  éventaire  une 
douzaine  de  harengs  saurs  etannon- 
çait  sa  marchandise  en  criant  : 
«  Voyez  mes  beaux  poulets  de  ca- 
rême. » 

HARGNEUX.  De  mauvais  poil. 
V.  Acariâtre,  Humeur. 

HARICOT.  Bourre-coquin,  Fayot, 
Flûtiau,  Musicien,  Garde-national, 
Pétard,  Piano  du  pauvre,  Sois- 
sonné,  Vesto. 

Petits  gigots  d'agneaux, 
Vous  étiez  des  jésus  que  la  grûce  décore, 
Mais  vous  êtes  bien  plus  attendrissants  encore 

Couchés  sur  des  fayots. 

(Raoul  Fonchdh.) 

«  Si,  à  Mazas,  on  nous  arrosait  aussi 
bien  que  ça  les  gardes-nationaux.  » 
(GaisoM.) 

«  Le  garçon  de  cantine  apportait  à  c\ 
moment  un  plat  fumant  de  musi- 
ciens. )> 


rfi^^ 


HARANGUE . 

V.  Discours. 


Palla> 


Vanne  . 


«  —  Encore  vos  soissonnés,  qu'i' 
j'    commence  à  en  avoir  mare 
vos    bourre-coquin    :    V  piano 
pauvre,  c'est  un  truc  dont  auquel 
que  j'en  mouille  pas.  » 

«  —  Un  lardé  aux  pétards  !  et  fade! 
c'est  pour  un  malade.  » 

IIASAHD  (AU  ou  PAR).  Au  flan, 
Au  flanc,  A  lurelure. 

(i  —  T'aurais  l'air  de  renquiller  là  au 
flanc  et  tu  donu'rois  ton  avis  en 
douce.  •' 


HAT 


BOP 


I 


I 


HATER  (SE).  Se  grouiller.  Se  ma- 
gner, Se  patiner.  V.  S'évertuer. 

HAUSSER.  Taquer  \ 

HAUT.  Taq\ 

HAUTBOIS.  Rossignol. 

HAUT-DE-CHAUSSES.  Forêt  du 

prois  '. 

HAUTEUR.  Taquine*. 
HAVRE-SAC.  As  de  carreau,  Azor. 

«  —  .Moi  qui  ai  porté  Vas  de  carreau. 
disait-il  aux  officiers  sous  ses 
ordres,  je  sais  ce  qu'est  le  troupier 
et  comment  il  faut  le  prendre.  » 

«  —  Vous  avez  été  soldat? 

—  Pendant  vingt-cinq  ans.  fit-il,  en 
Afrique,  au  huitième  de  l'arme,  et 
malgré  ma  soixantaine,  si  je  n'étais 

Eas  perclus  de  rhumatismes,  croyez 
ien  que  j'aurais  repris  Azor  et  le 
flingot  pour  cogner  sur  les  Prus- 
siens, u 

(Resé  Maizebot.) 

HÉBÉTÉ.  V.  Ahuri. 

HERBE.  Cive. 

HÉRISSEMENT.  Hirenalle*. 

HERMAPHRODITE.  Bique  et 
bouc. 

HÉSITER.  Flancher,  Usiner. 

«  On  ne  sait  jamais  à  quoi  s'en  tenir 
avec  elle  :  elle  lésine  en  tout.  » 

«  La  vieille  qui  n'y  voit  pas  se  pen- 
che. C'était  le  moment.  Je  dis  à 
Milo  :  Eh  bien!  vas-y  donc  1 

Il  me  répond  :  Zutl  Je  flanche  l 
J'ose  pas  1...  » 

{Le  crime  de  la  rue  de  Malte.) 

HEURE.  Crosse,  Plombe. 

«  —  V'ià  deux  crosses  que  je  poirote. 
J'en  ai  mon  pied  :  je  m'  barre.  » 

«  —  Dégote  à  la  piaule  turbinante, 
v'ià  qu'il  se  décroche  deux  plombes 
moins  cinq  broquilles.  » 

(0.  Métémhi.) 
—  DEMI-HEURE.  Èiisliche. 


HEUREUX.  Estasi.  V.  Chanceux. 

HEURTER.  Caramboler. 

«  Le  mécanicien  du  tramway  cornait 
depuis  une  demi-heure  ;  et  si  le 
sapin  a  été  carambolé,  c'est  bien  de 
la  faute  du  cocher  qui  n'a  pas 
voulu  prendre  sa  droite.  « 

HIVER.  Blanchette  ou  Blanchouil- 
lard,  Hivio  ou  Hiiiot,  Homicide. 
V.  Bœuf. 

ft  V'ià  r  blanchouillard.  Ça  va  pas  ête 
rigolo  d'  la  filer.  » 

HOMME.  Gas,  Gonce,  Goncier, 
Gonse,  Gonsier,  Gonze,  Mastic, 
ilec,  Type.  V.  Époux,  Individu. 

HOMME  D  AFFAIRES.  Cocantin 
ou  Coquantin.  V.  Agent. 

HOMME  DE  LETTRES.  Gende- 

lettre . 

HOMME  SAUVAGE  exhibé  dans 
les  foires.  Gonce  de  satou  (arg. 
des  forains).  V.  Exhihition. 

HOXXÊTE.  Se  traduit  par  les 
équivalents  de  Bête,  Naïf. 

HOXTE.  Venne. 

—  FAUSSE  HOXTE.  Falconisme 
ou  Fauconisme  (arg.  boulevar- 
dier).  V.  Caisse. 

HOXTEUX.    Couillon    ou   Coion, 

Tarte. 

«  Il  restait  là  tout  couillon  d'être 
surpris  en  semblable  posture.  » 

c<  —  Juste  au  moment  où  je  me  baisse 
pour  en  donner  une  séance,  un 
laune  me  met  la  pogne  sur  le  ràbe. 
Tu  parles  que  j'étais  tarte  de  me 
faire  choper  si  bêtement.  » 

HOPITAL.  Castille,  Planque  aux 
attigés.  Le  prisonnier,  en  argot, 
est  un  M  malade  »  et  la  déten- 
tion une  «  maladie  »;  il  devait 
donc  arriver  que  l'hôpital  et  la 
prison  fussent  désignés  par  les 


HOR 


—  256  — 


HOT 


mêmes  expressions;  exemples  : 

Castu,  Castuc,  Uosto,  Housto,  Osto, 
Ousteau.  V.  Prison. 

„  _  Y  a-t-il  un  castu  dans  cette 
vergne?  » 

(Le  Jargon.) 

«  N'empêche  que  j'  sors  de  boulotter 
trois  marques  d'hoslo.  La  môme  a 
été  très  bath  !  A  v'nait  m'  voir  tous 
les  jeudis  et  tous  les  dimanches 
avec  des  aminches  et  a  m'apportait 
du  fric  et  des  p'tites  douceurs.  » 

—  HOPITAL  RICORD.  (Ancien 
hôpital  du  Midi.)  La  Casserole. 

«  Il  était  sal'ment  attigé  ;  alors,  i' 
dit  comme  ça  qu'il  irait  V  lend'- 
raain  à  la  cass'vole.  » 

—  HOPITAL   DE   LA    MATER- 
NITÉ. La  Bourbe. 

«  Enfin,  elle  alla  frapper  à  la  porte 
de  la  Maternité  qui  ne  lui  fut  pas 
ouverte  :  Il  n'y  a  plus  de  place  à 
la  Bourbe,  ma  petite,  lui  dit  un 
interne,  va  voir  à  la  clinique.  » 

(Michel  Morphy.) 

—  HOPITAL   S.41XT-LOUIS.  La 

Frotte. 

HORLOGE.  Breloque,  Guimbarde, 
Piaule  turbinante  ;  et,  par  exten- 
sion, certains  équivalents  de 
Cloche  et  de  Montre,  tels  que  : 
Babillarde",  Bcrzélius ,  Bogue, 
Brandillanie,  Tocante  ou  To- 
quante. V.  Heure. 

«  —  Quelle  heure  est-il? 
—  Je  ne  sais  pas;  la  breloque  de  la 
tôle  est  louf.  » 

«  V'ià  douze  plombes  qui  se  décro- 
chent à  la  cjuimbarde  de  la  piaule 
du  Meg  des  megs.  >• 

«  Le  bogue  de  Tantonne  bonissait 
nègre.  » 

<(  Il  y  avait  juste  un  pieu  et  une  dos- 
sière  dans  la  carrée  ;  nib  de  cuvette, 
nib  de  tocante,  et  une  ventouse  qui 
ne  bouclait  pas.  » 

HORLOGER.  Boguiste. 

HORREUR.  Havre*. 


HOSPICE.  V.  Hôpital. 

HOSPITALITÉ  DE  XUIT 
(ASILE  DE  L').  La  petite  lampe 
oleue  (allusion  à  la  couleur  de 
la  lanterne). 

«  La  petite  lampe  bleue  ! 

C'est  ainsi,  en  effet,  qu'elle  se 
signale,  sitôt  la  nuit  close,  quand 
la  clientèle  arrive,  toujours  trop 
nombreuse,  hélas  !  et  quand  les 
portes  de  l'admirable  auberge  gra- 
tuite se  ferment  forcément,  pour 
cause  de  pléthore.  » 

(CuAmLES  Camvet.^ 

HOSTIE.  Auvergnat,  Luron,  Pain 
à  cacheter.  Polichinelle. 

«  Ça  avale  le  luron  tous  les  matins 
et,  le  soir,  ça  fait  des  noces  de 
bâtons  de  chaises.  » 

(HCYSVASS.^ 

«  L'union  de  deux  jeunes  gens  doit 
être  formellement  consacrée  par 
un  homme  habillé  en  femme  qui 
lève  les  mains  sur  des  rondelles  de 
pains  à  cacheter  en  chantant  trois 
fois  :  Sanctus!  Sanctus!  Sanctusl  •> 

(Ed.  Lspelletieb.) 

HOTEL  GARNI.  Bustingue% 
Garno,  Tapis*. 

Et  les  garnos,  pour  la  plupart, 
Se  trouvent  débarrassés  par 
La  rafle. 

(Bléoobt.) 

HOTELIER.  Marchand  de  sommeil, 
Taulier  ou  Tôlier. 

Qu'i'  gèl',  qu'i'  neig",  s'il  a  pa«  d'  quoi 

Pour  casquer  son  propriétaire. 

Dans  la  rue  i'  peut  crever  d'  froid. 

"  Que  qu'  lu  veu\,  c'rst  pas  mon  .-ifTaire, 

Qu'i' vous  dit,  j'  suit  marchand  (f  sommeil; 

T'as  pas  d'  pognon  I  t'as  rien  à  faire, 

Tu  peux  t' les  gratter  «u  soleil...  » 

(P.  Paillittï.) 

Quoiqu't'as,Firniin?T'cslàqu'tugroume''... 
Tu  fais  eun'  poir'  de  lézéloa! 
Ton  tôlier  veut  pus  t'  faire  à  crou    e? 
Tu  déclar's  que  tu  fais  ballon  !... 

(A.  B.) 

HOTTE.  Bt',  Ben-y  ou  Béni,  Bine, 
Cabriolet,  Cachemir,  Kachmir  ou 
cachemire  d\)sier,  Carquois,  Co- 
quille, llotteriau  ou  Hotleriot, 
Landau. 


I 


HOU 


HYP 


L'automne,  qui  met  au  rosier 
Un  gratte-cul  où  fut  la  rose, 
Change  en  goule  ta  lèvre  rose 
Et  ta  manie  en  kackmir  d'osier. 
(H.  Sombre.) 

IIOUPPELAXDE.  Gâteuse. 

«  Il  devint  le  gâteux  et  son  manteau, 
qui  descendait  jusqu'à  la  cheville, 
fut  appelé  galeuse.  » 

[Courrier  de   Vaugelas.) 

HUILE.  Ovale,  Sang  de  poisson. 

HUISSIER.  Brodancheur  àla  cym- 
bale, aux  macarons,  à  la  plaque 
(allusion  aux  panonceaux^,  Ma- 
caron, Requin  de  terre,  Traîne- 
paillasse,  Vert  de  gris. 

<  Macaron,  dans  le  peuple,  veut  dire 
huissier;  dans  l'argot  des  voleurs, 
il  veut  dire  traître.  11  est  vrai  qu'il 
n'y  a  pas  grande  diiïérence  entre 
les  deux.  IJn  voleur  est  traître  en 
dénonçant  ses  complices  :  un  huis- 
sier est  traître  vis-à-vis  des  mal- 
heureux. » 

(Ch.  Vibmaitre.) 

—     HUISSIER      AUDIEXCIER. 

Paix   là.    Silence,    Tailbin  *  ou 
Talbin. 

HUMEUR    (MAUVAISE).    Cran, 

Renaud,  Ressaut.  V.  Grognon. 


Avoir  mangé  de  l'oseille.  Avoir 
sa  chique,  Faire  son  blair,  son 
naze,  Groumer,  L'avoir  à  la 
merde,  sur  fond  de  caca,  Re- 
nauder,  Ressauter,  Rogner,  Tu- 
be}'. V.  Colère. 

"  On  ne  sait  vraiment  comment  la 
contenter,  elle  est  toujours  à  cran  : 
d  un  bout  de  l'année  à  l'autre,  elle 
rogne.  » 

«  —  N'y  dis   rien,  il  l'a  à  la  merde 

aujourd'hui. 
—  Ah  1  nous  l'avons  sur  fond  de  caca  ? 

Alors,  je  m'  barre.  » 

—  ÊTRE  DE  BOXXE  HUMEUR. 

L'avoir  à  la  Joie,  à  la  rigolade. 

«  —  Ne  me  cours  pas,  je  n'  l'ai  pas 
à  la  joie  I  » 


—     HUMEURS 

Écrouelles. 


FROIDES. 


IIURLEMEAT.  V.  Cri. 
HURLER.  ^  .  Crier. 
HUSSARD.  Ventre-blanc. 
HUTTE.  Gourbi. 

Le  soir  on  pense  à  la  famille, 

Sous  le  gourbi... 
On  pleure  encor'  quand  on  roupille, 

A  Biribi. 

(.\.  B.) 


HYDROPHOBIE.  Game. 


—  ÊTRE  DE  MAUVAISE  HU- 
MEUR. Avoir  son  cran  ou  Être 
à   cran,  à   renaiid,  à  ressaut,  \  HYPOCRITE.  Pumeron. 


17 


■ 


i 


ICI.  lcicaille,Icigo,  Igo.  V.  Bonnet. 


Jcicaille  est  le  théâtre 
Du  petit  Dardant... 


(Grakdval.) 


Et  dire  qoe  ce  mufle 
Ce  fabricant  de  buitles 
Qu'il  enToie  icigo 
De  Chicago,... 

(R.  Ponchos.) 

IDEXTIQUE.  V.  Analogue. 
IDIOT.  Estropié  de  cervelle.  V.  Béte. 

—  Par  suite  de  dérèglements: 
Gaga,  Galeux. 

•  Ck)mnie  il  me  suffirait  d'un  mot, 
pensa  Mme  Micliaud,  pour  réveiller 
tes  souvenirs,  mon  pauvre  (/aga  ! 
Quel  âge  peut-il  avoir?  Il  doit  être 
vieux,  vieux,  et  il  a  été  ministre, 
ce  brave  maréchal?  » 

(Edgar  Hosteil.) 

IDIOTIS.ME.  GàlUme. 


«  Rentré  dans  mon  cabinet,  je 
m'effondrai  sur  un  divan.  J'étais  la 
proie  du  gâtisme.  » 

(.\u>iioMSE  Allais.) 


IGXORAXT. 

V.  Arriéré. 


Crotite,     Croûton. 


«  —  Que  parlez-vous  de  science  à  ce 
croûton'!  » 

—  QUI   F.\IT  L'IGXORA.NT.  Qui 

fait  l'oiseau. 

«  —  Eh  !  mon  Dieu,  ne  faites  donc 
pas  Voiseau,  vous  savez  très  bien 
de  quoi  il  retourne.  » 

IL.  r,  Sézig,  Y.  V.  Lui. 

«  /'  va,  i'  vient.  » 

'<  Comment  qu'y  va?  » 

«  Sézig  m'a  donné  rencart  pour  six 
plombes.  » 

ILLUSIOXXER  (S).  Se  monter  le 


1M\ 


—  260  — 


IMP 


bobéchon,  le  bowrichoii,  le  cou, 
le  coup,  le  job,  la  noix,  le  vert  en 
fleur. 

«  Le  mariage?  mais  personne  ne 
veut  de  nous,  ma  chatte  !  Ne  faut 
pas  nous  monter  le  bowrichon  !  Nous 
n'avons  pas  le  sou,  et  les  hommes 
de  notre  condition,  les  hommes 
que  nous  pourrions  épouser,  petits 
commerçants  ou  bureaucrates,  n'ont 
que  faire  de  filles  sans  dot.  » 

(Albert  Gim.) 

«  Instruisez  les  gens  de  fabrique  et 
dusine.  faites-en  des  petits  avo- 
cats, des  raisonneurs,  des  bla- 
gueurs, quest-ce  qu'il  adviendra? 
C'est  qu'à  force  de  s'  monter  le  coup. 
ils  se  croiront  des  messieurs,  ne 
voudront  plus  travailler,  et,  dans 
tous  les  cas,  feront  du.  fichu  ou- 
vrage. » 

(Camille   Lesiosmisr.) 

IMAGE.  Luqiie*,  Luqiiet*. 

IMAGLXER  (S').  Se  coller,  se  fiche, 
se  foutre  ou  se  mettre  dans  le 
toupet,  dans  le  trognon. 

„  _  Alors,  tu  te  fiches  dans  le  toupet 
que  ça  peut  durer  longtemps  comme 
ça?  » 

IMBKC:il.K.  Fourneau,  Poire. 
V.  Bête. 

IMBÉCILLITÉ.  Connerie,  Cuterie. 
V.  Bêtise. 

IMMOBILE.  Cristallisé  (arg.  des 
écoles). 

IMMOBILISER  (S').  Se  cristal- 
liser (id.). 

IMPATIENTER  (S').  Se  manger, 
se  ronger  le  sang  ou  les  sangs. 

«  —  Ma  chère,  voilà  une  heure  que 
je  me  ronge  tes  sanrfs  à  l'attendre.  » 

IMI»ÉRATRIC:E.  Sobriquet  donné 
à  l'Impératrice  Eugénie,  née  de 
Montijo  :  Badinguctic.  V.  Napo- 
léon. 

IMI'ÉIUALE  d'omnibus.  Étagère, 
Fauteuil  de  plafond,  /m/je'/'{apoc.). 


«  —  J'ai  trois  ronds,  j'  vas  ra'oflrir 
un  fauteuil  de  pin  fond:  ça  vaut 
mieux  que  d Vilier  à  pinces.  » 

—  VOYAGEUR    D'IMPÉRIALE. 

Indigent. 

«  —  Autrefois,  me  dit  le  cocher,  av. 
les  indigents  à  trois  sous  on  n'avn 
pas  souvent  l'occasion  de  blague  ! 
Mais  aujourd'hui  que  le  sexe  mont 
sur  Vélagère,  il  y  a  quelquefois  du 
bon.  » 

IMPÉRIALISTE.  V.  Bonapar- 
tiste. 

LMPLORER.  Chiarder  (arg.  des 
polytechniciens). 

IMPOLI.  Muf,  Pignouf.  V.  Gros- 
sier. 

IMPORTANT.    Conséquent. 

«  C'est  une  maison  très  conséquente  ; 
il  y  a  deux  cents  employés.  » 

IMPORTUN.  Barbier,  Bassin,  Bas- 
sinoire, Boulet,  Catiule,  Collant, 
Crampon,  Jambier,  Lavement, 
Médecine,  Raseur. 

«  J'en  suis  ravi,  me  voilà  débarrassé 
d'un  ître  collant  et  d'un  sinistre 
raseur.  » 

(Tristan   Ber-naiio.) 

«  Cet  individu  est  un  véritable  boulet, 
je  l'ai  toujours  sur  les  talons.  » 

«  Quel  barbier  \  Il  m'a  tenu  la  jambe 
un  quart  d'heure  sous  la  pluie.  » 

«  —  En  voilà  un  jambier  avec  sa  po- 
litique !  >i 

«  Mélanie?...  C'est  pas  une  femme 
c'est  une  médecine'.  » 

IMPORTUNER  Bassiner,Canuler, 
Cavalcr,  Courir,  Cramponner,  Em- 
boucaner.  Emmerder,  EmmoitS' 
cailler.  Fendre  Varche,  Galoper, 
Pistonner,  Scier  le  dos.  Taper  sur 
le  système.  Trotter. 

»  —  Des  quémandeurs  qui  vout 
scient  le  dos  toute  la  journée.  Je 
n'aime  pas  qu'on  me  lape  sur  te 
système.  » 


IMP 


201  — 


INC 


«  —  Tu  me  cours  avec  tes  recomman- 
datious  !  » 

<  —  Et  pis,  en  vlà  assez.  Tu  nous 
trolles  avec  tes  boniments.  » 

—  On  dit  à  une  personne  qui 
vous  importune  :  La  barbe  ! 
La  jambe  !  A  Chaillot  !  Et 
cetera  pantoufle  !  Et  ta  sœur! 

a  —  Encore  vous,  ah  !  non,  à  Chail- 
lot. .. 

«  Une  fille  s'était  empoignée  avec  son 
amant,  à  la  porte  d'un  bastringue, 
l'appelant  sale  mufle  et  cochon  ma- 
lade, tandis  que  lamant  répétait  : 
Et  fa  sœur!  sans  trouver  autre 
chose.  » 

(E.  Zola.) 

—  Tu  vas  encore  nous  chanter 
l'Amant  d'Amanda  ?...  Ah!  la 
jambe!  » 

[POSER.  Colloquer. 

Il  m'a  colloque  son  bonhomme  et 
j'ai  été  cramponné  toute  la  jour- 
née.  » 

(Delesaixi.) 

IMPOSSIBLE.  ((Test  impossible.  : 
C'ed  gelé,  C'est  midi,  C'est  nib,  Il 
est  midi  sonné,  Il  n'y  a  pas  mèche 
ou  II  n'y  a  pas  plan. 

•>  A  quelle  messe  va-t-on? 

—  .Midi  et  demi. 

—  Oh  I  pas  mèche  '.  » 

(H.  Lavedax.) 

i's  onl  tous  des  gueuT  à  la  flan  : 
C'est  des  croisés  qui  sont  pas  d'  race. 
Vrai  !...  c'est  pas  eux  qu'est  des  chiens  d' chasse  ! 
Mais  pour  leiip  niett',  y  a  pas  plan. 

(A.  B.) 

IMPOSTURE.  V.  Mensonge. 

IMPRIMER.  Cartauder  '. 

IMPRIMERIE.  Cartaude'. 

IMPRI.MEUR.  Cartandier  \ 

IMPROVISTE.  Prendre  à  lim- 
provisle  :  Pincer  au  demi-cercle, 
Prendre  sans  vert. 

"  Lui  qui  se  vantait  qu'on  ne  le  pren- 
drait jamais  sans  vert,  il  s'est  laissé 
pincer  au  demi-cercle.  » 


IMPUISSANCE,  morale  ou  phy- 
sique. Gâtisme. 

—     RÉDUIRE      A      L'i3IPUIS  - 
SAXCE.  Brider,  Museler. 

a  —  Ah  1  vous  vous  imaginez  que 
vous  en  ferez  toujours  à  votre 
guise"?  —  Non,  mes  gaillards,  je 
vous  briderai  !  » 

«  On  espère  que  le  ministère  musel- 
lera tous  ces  énergumènes.  » 

IMPUISSANT  .  Bande  -  à  -  Vaise 
(obscène),  Crevé,  Fichu,  Fini, 
Foutu,  Gâteux,  Jean  qui  ne  peut, 
Qui  ne  se  sent  plus  pisser,  Qui  rate 
les  femmes,  Vidé,  Zébi-mortos. 

I's  sont  coram'  ça  des  tas  d'  crevés, 
Des  outils,  des  fîott's,  des  jacquettes, 
Des  raal  foutus,  des  énervés 
Montés  su'  des  flùt'  en  cliquetles. 

(A.  B.) 

n  Les  vidés,  les  finis,  ceusses  qui 
marquent  six  plombes  etdemie  vont 
s'  sentir  rajeunir.  » 

'<  Si  ça  réussissait  avec  un  des  vieux 
que'  tu  supputes,  c'est  pas  toi  qui 
aurais  l'embêtement  de  devenir  une 
friandise  pour  le  gâteux.  » 

(Michel  Provins.) 

«  Marie-Thérèse,  jetant  sa  plume  :  Ce 
soir  je  ne  peux  plus,  je  suis  vidée.  » 

(ID.) 

i-  —  11  faut  conduire  le  ratichon  au 
bouic,  proposa  le  Parigot. 

—  Il  ne  marchera  pas,  il  joue  le  jeun 
qui  ne  peut  rapport  à  ses  vœux, 
dit  le  caporal. 

—  Bahl  objecta  l'ancien  turco,  quand 
il  sera  entre  deux  belles  moukères, 
il  ne  restera  pas  longtemps  zéhi- 
morlos;  moi,  je  vous  le  dis!  » 

IXANITIOX.  V.  Faim. 


INCAPABLE. 

puissant. 


Mazette.    V.    Im- 


Mais  ton  nom  courait  leurs  gazettes 
Parmi  ceux  de  quantes  mazeltes 

Dont  le  nom  me  fuit; 
Ils  te  célébraient  après  lioire, 
Et  tu  prenais  pour  de  la  gloire 

Tout  ce  vilain  brait. 

(■Raoul  Poxcho.v.) 


■ 


INC 


262 


IND 


—  INCAPABLE  DE  VOLER.  In- 
grat'. 

INCARCÉRER.  Bouder,  Enchris- 
ter,  Serrer.  V.  Emprisonner. 

IXCEXDIAIRË.  Vétrokur,  liiffau- 
deur.  La  première  de  ces  ex- 
pressions s  est  spécialement  ap- 
pliquée aux  partisans  de  la 
Commune  de  1871. 

IXCENDIE.  Riffaudat. 

INCEXDIER.  V.  Brûler. 

INCINÉRER.  Crémer  (du  latin 
Cremare). 

On  disait  jadis  «  crémation  »,  mais 
crémation  n'est  plus  de  mode; bien 
plus,  on  en  blaguait;  qui  donc,  à 
moins  d'une  conviction  bien  tenace, 
eût  consenti  à  se  faire  crémerl  » 

(G.  Collet.) 

INCONNU.  InronnohU  ou  Inron- 
nobré. 

INCONSTANT  en  amour.  Cam- 
peur, Cœur  d'artichaut,  Paillasson. 
V.  Capricieux. 

INCRÉDLXE.  Qui  ne  coupe  pas, 
Qui  ne  marche'pas. 

«  —  Pucelle!...  alors  tu  crois  qu'elle 
est  pucelle?...  Ben,  mon  vieux,  moi 
je  ne  coupe  pas.  » 

INCROYABLE.  V.  Inouï. 

INCULPÉ.  V.  Accusé. 

INDÉCEMMENT .  Messement  * . 

INDÉCENT.  Cochon. 

«  Et  comme  un  des  personnages  d'une 
fameuse  comédie  politique  de  Sar- 
dou,  elle  ajoutait  :  J'appelle  un  co- 
chon, cochon  !  et  si  j'avais  un  mot 
plus  cochon  que  cochon,  je  me  fe- 
rais honneur  de  m'en  servir.  » 
{Le  Journal.) 

INDÉCIS  (ÊTRE).  V.  Hésiter. 

INDÉFINIMENT.  Jusmùi  la  gar- 
de, Jusqu'à  la  gauche.  V.  Bout. 


INDÉLICAT.  Muf,  Mufle,  Pignouf. 
V.  Grossier. 

INDÉLICATESSE.  Cochonnerie. 
Crasse,  Pied  de  cochon,  Salett . 
Saloperie,  Vacherie. 

«  L'expression  faire  une  crasse,  dit 
Francisque  Sarcey,  est  très  usitée 
dans  la  langue  familière  des  Pari 
siens  parisiennants,gens  de  lettre- 
artistes,  boursiers,  etc. 

Crasse  est  un  pseudonyme  de  mau- 
vais procédé.  Delvau  ne  mentionne 
pas  le  mot  dans  son  Dictionnaire  du 
langue  verte,  mais  Lucien  Rigaud, 
dans  son  Dictionnaire  de  l'argot 
parisien,  ne  manque  pas  de  le  don- 
ner. ') 

(HicTOR  Franck.) 

«  -Mon  directeur,  me  dit-il,  m'a  joué 
un  pied  de  cochon.  » 

(E.  Bergirat.) 

«  Des  gens  qui  ne  vous  font  que  des 
cochonneries]  » 

«  Faites-leur  du  bien,  ils  vous  répon- 
dent par  une  saloperie.  » 

«  Si  tu  ne  demandes  pas  d'argent  à 
un  homme,  tu  peux  être  sûre  qu'un 
jour  ou  l'autre,  il  te  fera  quelque 
saleté.  » 

INDEMNE.  Blanc. 

«  Ceux  dont  le  casier  judiciaire  est 
vierge  ou  qu'une  ordonnance  de 
non-lieu  a  renvoyés  blancs  ne  sont 
pas  considérés  comme  suffisamment 
dessalés.  » 

INDEMNITÉ  accordée  par  un 
client  à  une  lille  de  maison  de 
tolérance  en  plus  du  prix  con- 
venu. Bas,  Gants.  V.  Bénéfice. 

«  —  11  a  été  très  rosse  avec  moi  et 
ne  m'a  donné  que  cent  sous  de 
bas.  u 

—  I.MtKMMTË  Eli  ARGENT 
IMlfiLKVtK  PAR  luX  SOUTE- 
NEUR sur  une  maîtresse  de 
passage.  Bon  de  viande,  Cachet, 
Numéro. 

«  —  Les  béguins,  vois-tu,  petite,  ça 
revient  plus  cher  qu'un  petit  hom- 
me attitré.  Ainsi,  Flora  a  raqué  ce 


IND 


—  263 


IND 


mois-ci  en  cachets  presque  tout  ce 
qu'elle  a  gagné.  » 

«  Depuis  qu'il  a  lutté  avec  succès  au 
Casino  de  Paris,  il  touche  chez  ces 
dames  des  numéros  d'une  livre  à 
une  livre  et  demie.  » 

—    IXDEMXITÉ    DE     RETOUR 

accordée  par  la  ferme  des  Jeux 
de  Monte-Carlo  aux  joueurs 
ruinés.  Exlréme-onclion,  Viati- 
que. 

«  Le  malheureux  était  à  fond  de  cale 
et  dut,  pour  rentrer  à  Paris,  accep- 
ter ['extrême-onction  que  lui  offrit 
le  Casino.  » 

«  —  Baste  :  tente  la  chance.  Et  si  tu 
te  décaves,  tu  as  toujours  le  viatique 
qui  te  permettra  de  rejoindre  tes 
pénates.  » 

IXDÊPEXDAXT.  Qui  ne  s'embête 
pas  dans  les  feux  de  file. 

«  Il  ne  faut  pas  venir  me  raser  avec 
toutes  vos  conditions  I  Je  veux  être 
libre  d'agir  à  ma  guise.  D'ailleurs, 
vous  le  savez,  je  ne  m'embéle  pas 
dans  les  feux  de  file  :  ma  liberté 
avant  tout.  >' 


INDEX. 

cotter 


(Mettre  à  l'index.)  Boy- 


—  Action  de  mettre  à  l'index  : 
Boycottage.  Ces  expressions 
viennent  du  nom  de  l'Irlan- 
dais Boycott. 

D'autre  part,  tous  les  individus 
soupçonnés  de  ne  pas  avoir  pour 
Milan  les  plus  tendres  sentiments 
de  reconnaissance  et  d'admiration 
sont  boycottés.  Personne,  sans  dan- 
ger, ne  peut  leur  parler,  entrer 
chez  eux.  leur  acheter  ou  leur  ven- 
dre quoi  que  ce  soit.  » 

(Saissv.) 

Il  existe,  à  l'heure  actuelle,  une 
telle  impulsion  dans  l'afflux  des 
adhésions,  dans  la  fièvre  des  prépa- 
ratifs, que  le  prétendu  boycottage 
dont  parlent  les  journaux  prête 
plutôt  à  rire.  » 

fJOLVVlLLE.) 


IXDICATEUR  de  police.  Casse- 
role, Mouton,  Mouvette.  V.  Agent, 
Dénonciateur. 

—  INDICATEUR  DE  VOLS.  Cour 
lier,  Pilote. 

INDIFFÉRENCE.  Foutisme,  Je- 
m'en-foutisme  ou  Je-m'en-fichisme, 
Menfichisme,  Men foutisme, 

«  Et  le  je-m" en- foutisme  de  M.  Mesu- 
reur est  la  morale  philosophique 
de  cette  journée.  » 

{Le  Pilori.) 

«  Et  l'abandon  de  ce  tout  consisterait 
dans  un  je-m'enfîchisme  absolu  qui 
me  ferait  négliger  ce  qui  ne  me 
toucherait  ni  directement  ni  per- 
sonnellement. » 

(G.  Ohket.) 

INDIFFÉRENT.  Foutiste,  Je-m'en- 
foutiste  ou  Je -ni  en- fichiste,  Menfi- 
chiste,  Menfoutiste . 

Jen'  marche jamais.Traaquill'comm'  Baptiste; 
J'envisage  tout  de  l'oeil  le  plus  froid. 
Droit  est-ce  une  force?  Et  Force  est-ce  un  droit  ? 
Qui  vivra  verra...  Je  sois/  m'en- foutiste. 
(P.  Paillette.) 

IxNDIGENT. Purée, Purotin.  V.  Mi- 
sérable. 

INDISCIPLINÉ.  Forte  tête,  Tête 
brûlée. 

«  Dans  les  régiments,  les  ouvriers  pa- 
risiens passent  généralement  pour 
de  fortes  têtes  et  sont  traités  comme 
tels.  » 

(HCCTOR  FbANCE.) 

INDIQUER.  Donner  rencard,  Ren- 
carder.   V.   Renseigner. 

INDISCRET.  Chambert.  V.  Cu- 
rieux. 

INDISCRÉTION.  Commettre  des 
indiscrétions.  Chamberter. 

INDIVIDU.  Pour  le  malfaiteur, 
l'Individu  est  un  imbécile  et, 
conséquemment,  une  dupe  pos- 
sible; on  le  désigne  donc  sou- 
vent par  une  des  expressions 
portées  aux  mots  Béte  et  Dupe. 


■ 


LND 


—  264  — 


IND 


Le  quidam  se  dénomme  encore 
Bougre,  Camarade,  Cave,  Citoyen, 
Client,  Corps,  Crabe,  Demorre", 
Frère,  Frère  mironton,  Gas, 
Gnasse,  Gnère,  Gniasse,  Gnière, 
Gonce,  Goncier,  Gome,  Gonsier, 
Gonze,  Lnncicr,  Lustucru,  Mar- 
patid  *,  Mai-paut  *,  Mai'paiix  *,  Mec, 
Mèche,  Meg  *,Mei<,  Messière  *,A/é- 
zière  *,  Moineau,  Nière,  Nom  de 
Dieu,  Numéro,  Oiseau,  Pante, 
Pantre,  Paroissien,  Pékin,  Type, 
Zig,  ligue. 

«  Luc  aurait  voulu  l'étouffer  dans 
l'accolade  qu'ils  se  donnèrent.  Mais 
le  bouffre  était  vigoureux  et  ce  fut 
lui  qui  faillit  perdre  la  vie  dans 
cette  étreinte.  » 

(Armasd  Silvestre.) 

«  —  Qui  c'est  ici,  demanda-t-il,  qui 
veut  trinquer  de  ses  deux  jours? 
Y  a  des  clients  pour  péter  su'  1' 
mastic?  Ça  va  bien,  1'  bureau  est 
ouvert  !  j'écoute  les  réclamations.  » 

(G.    CoDRTELINE.) 

«  —  Qu'est-ce  que  c'est  que  ce  ca- 
marade-\kl  demanda-t-il  en  dési- 
rant l'inconnu.  H  y  a  tous  les 
jours  ici  des  ciloyena  qu'on  ne 
connaît  ni  d'Eve  ni  d'Adam.  Ça  n'est 
pas  catholique  !  » 

«  —  Tu  r  connais,  c'  mec-là? 

—  Non.  Et  toi? 

—  Moi  non  pus.  » 

«  —  Tu  vois  r  frère  mironton  qu'est 
là-bas  dans  I'  coinsto?  C'est  lui 
qu'était  hier  avec  le  gnere  qui  nous 
a  jacté  t't-à  l'heure  aux  Omnibus,  w 

'<  —  Non,  non,  jamais  j'  u'encaiss'rai 
c'  noncinr  du  gon-là. 

—  Qu'est-c'  que  vous  dites  ? 

—  J'  dis  qu'  noncier  du  gon  ou  gon- 
cier c'est  la  mi^ui'  chose,  espèc'  de 
poire  !  « 

«  —  Allume  c'  corps-\à.  !  il  en  a  une 
fiole. 

—  C'est  un  numéro  pas  ordinaire.  » 

«  —  Qu'est-ce  que  c'est  encore  que 
ce  nom  de  Dieu-l&  qui  demande  une 

f>ermission  de  huit  jourâ?  Allez  me 
e  chercher,  cet  oiseau,  que  je  lui 
demande  s'il  se  f...  du  pape!  » 


«  _  Ah  !  çà,  Rascol,  dit  la  belle  fille 

avec  une  soudaine  familiarité,  vous 

n'allez  pas  embêter  ce  beau  garçon 

pour  faire  plaisirà  tous  cespnntes  1  » 

(GEoni.ES  Ohnet.) 

«  Et  ce  qu'il  faut  vous  souhaiter  plus 

encore  que  de  décrocher  la  timbale 

au    théâtre,  c'est    de   ne   pas   Hre 

épinglée  à  un  de  ces  paroissiens-\à.  » 

(K.  Maizerot.) 

«  Vers  onze  heures,  je  remontais  [le 
boulevard  Haussmann  ;  un  type 
m'arrête.  » 

(J.   Marm.) 

«  —  Voilà:  l'autre  jour,  j'ai  rencontré 
trois  zigx  —  j'  connais  pas  leur 
nom,  parole  d'honneur!  » 

(GOROB.) 

Et  quand  dehors  ya  du  cognage 
SoD  oru'ue  est  là  qui  s'  bal  les  flancs  ; 
Et  tu  veux  que  j'  reste  en  ménage 
Avec  un  frèr'  qu'a  les  foi's  blancs  ? 
(L.  DE  Bercy.) 

J'attrap'  les  deux  orcilTs  du  gonce 
Et  pis  j'y  cogn'  la  lèl"  su'  1'  grés. 
Pas  su    i'  pavé  d'  bois...  ça  s'enfonce. 

(A.  B.) 

Et  loin  des  gonciers  charitables, 

Des  philanthrop's...  des  gas  soumis... 

(JlHAN  KiCTUS.) 

C'est  un  tas  de  sales  gniasses 
Qui  viennent  fouiller  chez  vous 
Vous  prendre  vos  paperasses. 
Mais  qui   vous  laissent  leurs  poux.. 

(R.   PoSCHON.) 

Quelques-uns  avaient  disparu 

Succombant  do  fatiïue 
El  plus  tard,  un  seul  lustucrti 

Représentait  la  Ligue. 

Que  ou'  j'y  foutrai  dans  la  trompette 
A  c'  <anoi>r-là  s'il  vient  vivant? 

(J.    KlCHKPIN.) 

Je  rembroque  au  coin  du  rifle 
Un  messière'  qui  pionçait... 

(VlDOCQ.) 

Quand  i'  nons  arriv'  qu'on  mèche 

S'  met  à  nous  r'Iuquer, 
Qu'on  voit  qu'avec  lui  ya  mèche 

D'  pouvoir  se  maquer, 
Fâut  qu"  nous  l'ayons  corps  et  âme. 
(BtipotT.) 

Même  béart  durant  In  trique, 
Si  ne  conobles  un  marfmtit  * 
Devant  setiguc  b»nis  peau  : 
Le  gas  peut  être  une  bourrique. 


INF 


265  — 


INI 


IXFAXTERIE.  Biffe,  Bigorne  [arg. 
militaire). 

'  11  s'est  engagé  dans  la  biffe  pour 
trois  berges.   » 

<<  Dans  la  bigorne,  on  n'a  que  soi  à 
panser.  » 

INFÉRIEUR  comme  valeur  ou 
qualité.  A  In  manque,  A  la  mie, 
A  la  noix.  De  carton.  V.  Mauvais. 

"  —  Ça,  du  bordeaux,  allons  donc!  du 
bordeaux  d'  Bercy,  oui,  du  pive  à 
la  mangue'.  » 

IXFIDÈLE.  Campeur,  Cœur  iVarli- 
chaut.  Paillasse,  Paillasson.  W.  Ca- 
pricieux. 

Paillasson,  quoi  !  cœur  d'artichaut, 
C'est  mon  genre  :  un'  feuill'  pour  tout  1'  naoude  : 
.\u  jour  d'aujord'hui  j'  gob'  la  blonde, 
Après  d'naain  c'est  la  brun'  qui  m'  faut. 
(A.  GiLi,.) 

LXFIDÉLITÉ.  Impair,  Paille,  Pail- 
lon, Queue,  Trait. 

A  l'instant  il  vient  de  rae  dire 
Qu'il  est  vierge  de  tout  contact  ; 
Qu'il  ne  saurait,  pour  un  empire. 
Faire  un  impair. 

(P.  Paillette.) 

<i  11  est  forcé  d'y  foute  des  tartes  :  a 
y  fait  au  moins  une  paille  ou  deux 
par  semaine.  » 

Je  t'aime  bien  —  dit  Musette  infidèle  — 
Chaque  paillon  de  mon  amour  sans  frein 
Est  un  motif  de  cette  villanelle 
Dont  nous  chantons  ensemble  le  refrain. 

(P.  PilLLETTE.) 

...  Et  non  pus  eun'  fllle  ed'  romance 
Qui  s'enverrait  rilercul'  du  Nord 
Ou,  pour  endormir  ses  souffrances, 
M'  f  rait  des  queues  avec  un  ténor. 
(Jehan  Rictus.) 

J'  t'ai  pas  fait  d'  traits,  même  en  pensée. 
Aussi,  tu  1'  vois,  mon  gros  trognon, 
L'  bon  Dieu,  i'  m'a  récompensée  : 
J'ai  mis  à  gauch'  des  tas  d'  pognon. 

(L.    DE    BEBCY.) 

INFIRME.  Béquillard,  Malin- 
greux,  Piètre,  Stropiat.  Ces 
termes  s'appliquent  également 
aux  vrais  et  aux  faux  infirmes. 

«  On  y  trouvait  aisément  de  tout  : 
des  béquillards  qui,  la  nuit  venue, 


courent  comme  des  lapins  ;  des  faux 
culs  -  de  -jatte,  qui  fourrent  leurs 
jambes  ou  ne  sait  où,  et  des  aveu- 
gles qui  n'ont  pas  perdu  la  vue.  » 

(Ch.  Mérocvbl.) 

IXFIRMERIE.  Paradis  (arg.  de 
Saint-Cyr). 

—  1\'FIRMERIE     DE     B.A^GNE. 

Foia-lourde. 

LXFIRMIER.  Comte  de  Castu  % 
Dindornier,  Vise  au  trèfle. 

—  IXFIRMIER  MILITAIRE.  ^>- 

tilleur  ou  canonnier  de  la  pièce 
humide.  Limonadier  de  posté- 
rieurs. Pot  à  liSane. 

«  —  Ce  sont  les  artilleurs  de  la  pièce 
humide,  —  soulignaient  les  voisins, 
des  frondeurs  plus  méchants.  Et 
sur  nos  fronts  planait,  non  la 
Gloire  aux  ailes  largement  dé- 
ployées, aux  gestes  superbes,  à 
l'alfure  héroïque,  mais  la  seringue 
du  matassin,  la  seringue  de  Mo- 
lière... » 

(Le  Mot  d'Ordre.) 

«  Il  réussit,  pour  couper  aux  manoeu- 
vres, à  s'embusquer  parmi  les  pots 
à  tisane,  grâce  à  ses  connaissances 
de  potard.  » 

INGÉNIER  (S) 

sur  la  comète. 

INGÉNIEUX.  Marie,  Marlou.  V. 
Malicieux. 

INITIÉ  aux  pratiques  désnon- 
nétes.  Affranchi,  Dessalé,  Franc. 

—  DE.M1-IMTIË.  Demi-sel,  Ger- 
vais. 

—  XOX  IMTIÉ.  Plein  de  sel. 

«  Moi,  je  suis  président  du  club  «  Le» 
Dessalés  »,  un  club  fin  d'  globe  ; 
rien  qu'  des  costos.  » 

(P.  Paillktte.) 

Point  de  gervais  en  ta  soce! 
Fraye  avec  des  a/franchis  ; 
Le  demi-sel  comme  assoce 
N'eograine  que  des  chichis. 

T'es  pas  dessalé',  quej'  te  dis. 
T'as  trimardé  tout'   la  soirée 
Et  te  v'ià  cor'  sans  un  radis. 
C'est  toujours  el'  dix  ed'  purée. 

(A.  B.> 


Tirer  des  plans 


LNI 


—  266 


INS 


INITIER  au  vice.  Affranchir,  Dé- 
sargotcr,  Dessaler.  {\.  ci-dessus). 

IXJURES  ou  Échange  d'injures. 
Engueulade,  Engueulage,  Engueu- 
lement,  Escrache. 

«  Ces  êtres  lubriques  sont  dépassés 
dans  l'art  de  \  engueulade  par  un 
journal  qui  fleurit  sur  les  rivages 
de  la  blonde  Albion.  » 

(C.  Barrèhk.) 

«  Parfois  il  regarde  en  badaud  soit 
des  journaux  ouverts  à  l'éventaire 
des  libraires,  soit  un  embarras  de 
voitures  provoquant  un  etigueute- 
ment  de  cochers.  » 

(P.  POUBOT.) 

«  —  Es^ourde,  v'ià  Mimile  qu'est  en 
train  d' passer  sa  lésée  à  ï escrache.  » 

IXJURIER.  Abominer,  Agoniser, 
(corrupt.  de  Agonir),  Agoniser  de 
sottises.  Attraper,  Baptiser,  Ecor- 
ner, Engueuler,  Escracher. 

«  Elle  passe  son  temps  à  l'agoniser.  » 

«  Il  lui  a  fichu  son  paquet  après 
l'avoir  agonisée  de  sottises.  » 

«  Deux  goujats  s'attrapaient  verte- 
ment. » 

«  11  te  l'a  baptisé,  je  ne  vous  dis 
que  ça!  » 

«  —  Vieux  camphrier,  avec  ta  voix 
enrhumée,  t'as  l'air  de  nous  écor' 

ner.  » 

(Catéchisme  poissard.) 

«  Et  à  tous  les  guichets  c'est  1'  môme 
flambeau  !  Encore  heureux  quand 
tu  t'  fais  pas  escracher.  » 

Oui,  sal' guenon,  oui,  v'Ià  c' que  j'ail 
Et  j'  1.x  Irouv'  mille  et  j'  la  trouv'  dure  : 
Faut  que  j"  me  mette  à  l'iodure. 
Parait  que  j'  sui-i  ben  arrangé! 
Tiens,  asseois-toi  là,  sal'  pétasse, 
lionne  à  tout  faire  et  propre  k  rien, 
Kr'garde-moi  don'  bien  en  face, 
Uuej'te  dis"  que  t'es-t'un'  peau  d' chien... 

Que  j' te  dis'  tes  quaf  véril(*s. 
Uuc  j'  l'engueule  et  que  j'  t'abomine  : 
Canard  boiteux,  deurc',  vermine! 
Prends  don'  pat  tes  airs  épaté», 


Voiri'!...  Choléra  sans  limace, 
Outil  d'  besoin,  chausson,  trumeau, 
Er'garde-moi  don'  bien  en  face, 
Quej'  te  dis'  que  t'es-t'un  chameau. 

fjadou'  !...  Fumier,  poussier,  torchon, 
Chiiïoud'pied,  morceau d'chaussett'sru'sos 
Lanterne  à  poux,  caserne  à  puces, 
(iésier  d'  putois,  vessi'  d'  cochon, 
Kouchi',  vezoa,  pucier,  paillasse, 
V'iande  à  cor!)eau  I...  Viande  à  fourgon, 
Er'garde-moi  don'  bien  en  face. 
Que  j'  te  dis'  que  t'es-t'un  wagon. 

Salé  gâté  !...  Rognur'  d'étal. 
Pompe  à  Uicher,  boite  à  pétrole. 
Chair  à  bubon,  chair  à  cass'role, 
Chair  à  charcut'ri'  d'hôpital. 
Ragoût  poivré  !...  Gibier  malade. 
Dépèch'-toi  d'  plaquer  mézigo. 
Et  d'  prendre  1'  panier  à  salade 
Pour  t'en  aller  à  Saint-Lago. 

(A.  B.) 

IIVJVOCEXT.  B/anc.  V.  Acquitté. 

IIVOUÏ.  De  chien,  des  cinq  cen/.s 
diables,  du  diable,  d'enfei',  du  ton- 
nerre  de  chien,  du  tonnerre  de  Dieu . 
du  tonnerre  du  diable,  Eiffelesqut. 
Êpastrouillant ,  Épatarouflant . 
Épatouflant,  Épaulant,  Esblo- 
quant,  Esbrouff'ant,  Espatrouil- 
lant,  Obéliscal.  V.  Étonnant. 

«  Mais  voici  que  l'homme  arrt'té  fait 
un  vacarme  du  diable.  » 

(OoBos.) 

«Je  me  suis  donné  un  mal  de  chien 
pour  essajer  d'arrêter  Arton.  » 

«  L'argot  traduit  «  inou'i  »  par  des 
adjectifs  tirés  du  nom  de  monu- 
mcnts  célèbres  par  leur  hauteur; 
c'est  ainsi  que  nous  avons  eu  n  py- 
ramidal »  —  qui  est  actuellement 
dans  le  langage  courant,  -o/<e7(.îca/, 
qui  commence  à  se  démoder,  et 
ciffelesque  que  di-trônera  le  qualifi- 
catif inspiré  par  la  prochaine  grande 
merveille.  » 

I\QUIÉTER  (S').  Se  cauchemar- 

dcr. 

«  —  Hein!  est-elle  assez  canulante! 
Il  faut  qu'elle   se   cauchemarde.  « 
(B.  Zola.) 

I\SÉ1>ARARLE.  On  dit  d'amis 
inséparables    qu'ils   sont    Amis 


IN  s 


—  267  — 


INS 


comme  cochons,  Comme  cul  et  che- 
mise. 

IXSIGXE.  subs.  En  France,  les 
membres  du  Parlement  appel- 
lent leur  insigne  Baromètre, 
parce  que  sa  forme  se  rapproche 
de  celle  de  cet  instrument 

IXSïGMFIAXT.  V.  Valeur. 

IXSIXUAXT.  Fouinard. 

«  Il  voulait  savoir,  sans  perdre  une 
minute,  qui  était  ce  Jean  Palhiès, 
d"où  il  venait,  quels  étaient  ses 
antécédents,  se  rendre  compte  de 
son  train  de  vie,  et  voir  de  près, 
en  entrant  dans  la  place  par  un 
stratagème  digne  de  son  habileté  à 
la  fois  audacieuse  et  foidnarde.  » 

BeBTEL    et    GlLQUlîl.) 

IXSISTER.  Appuyer  sur  la  chan- 
terelle. 

«I  —  Vous  ue  jugez  pas  suffisante 
votre  admonestation?  11  faut  que 
vous  appuyiez  encore  sur  la  chan- 
terelle. ') 

IXSOLE-XT.  Insolpé. 

l^SOVClXyCE.  Je-m'en-foutisme. 
V.  Indifférence. 

—  VIVRE  DAXS  L'IXSOl- 
CIANCE.  Se  les  chauffer  au 
soleil.  Se  les  rouler,  Se  la  couler, 
Se  la  couler  douce. 

Eh  !  merde  '.  Eh  !  va  comme  j'  te  pousse  ■ 
Pi<^a'on  peut  pus  en  foute  un  coup 
Bien  forcé  d'  se  la  couler  douce. 
Pour  qui  qu'on  crev'rait  après  tout? 
Pour  Populmiche?  Il  est  trop  Teule, 
I"  veut  lien  «avoir,  cl"  benêt  : 
Quand  on  1'  dessale,  i'  fait  sa  gueule. 
Moi,  j'  me  les  roule  à  Courteuay. 
(P.  Paillette.) 

—  TRAVAILLER  AVEC  IXSOf- 
CIAXCE,  sans  goût.  Foutimns- 
ser.  Foutre  à  la  diable,  à  la  six- 
quatie-deux,  à  la  va-te-faire 
fiche. 

IXSOl'tlAXT.  Je-m'en-foutiste, 
Pas  bileux,  Sans  secousse. 

«  Qu'i'  pleuve,  ou  qu'i'  neige,  ou 
qu'i"  fasse  beau,  1'  s  en  fout,  lui;  i' 
n'est  pas  bileux.  >< 


«  La  politique,  j"  m'en  occupe  pas  : 
j"  suis  sanss'cousse...  et  c'est  bath!  » 

IXSPECTEUR  de  police.  Mouche. 
V.  Agent. 

—  Les  inspecteurs  chargés, 
aux  abattoirs,  de  visiter  les 
porcs  s'appellent  Languil- 
leurs  ou  Languilleux. 

IXSPECTIOX.  Épluchaye. 

«  Le  sous-off  de  planton  procéda  à 
un  minutieux  épluchage.  » 

—  INSPECTION  DE  LA  GARDE. 

Pompon  (arg.  de  Saint-Cyr). 

IXSTAXT.  (C'est  rinstant.)  C'est 
h  coup. 

«  —  Vas-y,  vieux,  c'est  le  coup'.  » 

IXSTAXTAXÉMEXT.  Répondre 
instantanément,  sans  bargui- 
gner :  Du  tac  au  tac. 

IXSTITITEI R .  Marchand  de 
soupe. 

«  N'est  pas  marchand  de  soupe  qui 
veut.  On  exige  certaines  garanties 
et  des  connaissances.  Le  chef  d'ins- 
titution a  été  nourri  sur  le  giron 
de  l'Université.  Il  a  fait  ses  huma- 
nités; il  est  bachelier  au  moins, 
officier  d'Académie,  quelquefois 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 
Il  a  débuté  par  être  maître  d'é- 
tudes, comme  Alphonse  Karr, 
Vallès  et  Daudet,  ou  même  pro- 
fesseur de  septième,  et  s'il  a  entre- 
pris le  commerce  des  soupes  uni- 
versitaires, c'est  souvent  par 
amour  du  métier.  >- 

(Hectob    Fh4NCE.) 

IXSTITUTIOX.fîa/lw^V.Collège, 
École. 

IXSTRLCTIOX  (ALLER  A  L'). 

Aller  aux  champs. 

IXSTRUIT.  Calé. 

«  Il  est  très  calé  en  histoire.  >> 

LXSTRUMEXT  de  chirurgie. 
Baume  d'acier. 


INS 


—  268  — 


INT 


l'XSL'CCÈS.  Navet,  Veste.  V.  Échec. 

IXSULTE.  V.  Injures. 

IXSl'LTER.  V.  Injurier. 

INSUPPORTABLE.  V.  En- 
nuyeux, Importun. 

LXTELLIGEXCE.  (Compréhen- 
sion.) Comprenette,  Gimjin. 

•<  —  Vous  avez  la  comprenette  diffi- 
cile. » 

(y  II  n'a  pas  pour  deux  liards  de 
gingin.  >< 

IXTELLIGE.\T.  Pour  le  malfai- 
teur, on  n*ei*l  intelligent  qu'au- 
tant qu'on  est  Malicieux  et  Rusé. 
V.  ces  mots. 

INTERDICTION.  Boucle,   Bride. 

«  Pas  moyen  d'y  faire,  c'est  la  boucle  : 
tous  les  books  seront  expulsés  du 
turf.  » 

«  Le  bonnet,  le  quarante-huit,  la 
parfaite,  la  console,  tout  est  scié  ; 
c'est  la  bride  sur  tout.  » 

—  INTERDICTION  DE  SÉJOUR. 

Bâton,    Cinne,     Convalescence, 
Surbine,   Trique. 

—  CONDAMNÉ  A  L'INTERDIC- 
TION, liâtonniste.  Canne,  Tri- 
card  ou   Triquard,  Trique. 

—  Qui  rompt  son  ban.  Bâton 
rompu,  Qui  casse  sa  canne. 

«  Tant    que    le   condamné   subit    sa 

f)eine  d'incarcération,  il  est  «  raa- 
ade  >>;  libéré,  il  est  «  guéri  »,  à 
moins  qu'il  n'ait  à  subir  l'interdic- 
tion de  séjour,  auquel  cas  il  de- 
meure '<  eu  convalescence  »  dans  la 
ville  que  lui  désiguc  l'autorité. 

Les  criminels  appellent  encore 
cela  ^tre  en  canne,  en  trique  ou  en 
surbine,  —  ce  qui  signifie  surveil- 
lance, —  et  ceux  d'entre  eux  qui  y 
sont  astreints  deviennent  cannes, 
triques  ou  tiiquardx  L'interdit  qui 
quitte  sans  autorisation  le  séjour 
qui  lui  est  assigné  casse  sa  canne; 
c'est  un  bfiton  rompu.  » 


«  —  Mais  à  propos,  quelles  gens 
appelez-vous  vieilles  cunnesl 

—  Les  repris  de  justice. 

—  Et  les  bâtons  rowpus'l 

—  Les  surveillés  de  la  haute  police 
en  rupture  de  ban.  » 

(Louis  Bi^ron.) 

INTERDIRE.  Boucler,  Brider. 

<(  On  dit  qu'on  va  boucler  la  vente 
des  conletti.  » 

«  Les  jeux  de  hasard  sont  bridés.  » 

INTÉRESSANT.  Se  traduit  ordi- 
nairement pai'  les  équivalents 
de  Amusant,  Beau. 

INTÉRIEUR.  V.  Logement. 

INTERLOQUÉ.  V.  Ahuri. 

INTERNE.  V.  Élève. 

INTERROGATOIRE.  Escrache, 
Messe  du  diable.  Saignement  de 
nez. 

INTERROGER.  Cuisiner,  Escra- 
cfier,  Jabot  1er,  Poser  une  colle 
(arg.  de  Saint-Cyr),  Sonder  ou 
Pas.'ier  à  la  sonde.  V.  Avouer. 

Kn  passant,  le  portier  vous  escrnclte; 
J'étais  fargué,  muis  l'huhit  cachait  tout. 
Le  jardinuut,  je  frisais  ma  moustache  ; 
Un  peu  d'  toupet  et  je  passe  partout. 
(Halbert.) 

»  11  m'a  passe  à  la  sonde,  mais  je  n'ai 
rien  voulu  savoir.  » 

INTERROMPRE.  Dans  le  sens 
de  Suspendre  :  Briser  ou  Faire 
une  brisure  (arg.  des  typogra- 
phes). 

—  Dans  le  sens  de  Couper  la 
parole  :  Couper  la  chique,  la 
musette. 

«  Laisse-moi  jacter;  tu  me  coupes  la 
musette  à  chaque  instant.  » 

—  Pour  interrompre  un  jeu, 
une  relation,  une  collabo- 
ration ou  une  complicité, 
l'argolier  dit  qu  II   ne  joue 


INT 


—  269  — 


ITA 


plus  ou  demande  Pouce!  ou 
encore  qu'on  lui  Rende  ses 
billes. 

l.XTERRUPTION.  Briswe  (arg. 
des  typographes),  Entracte. 

«  Ses  relations  avec  le  vieux  céladon 
conimençaient  à  lui  peser;  elle 
avait  besoin  d'un  enlr'acle.  » 

IXTIMIDER.  Esbrouffer,  Faire  à 
l'influence. 

<i  II  n'est  pas  facile  à  esbrouffer.  » 

«  —  T'as  beau  été  costeau,  tu  n'  me 
fras  pas  à  l'influence.  » 

IXTRÉPIDE.   V.   Courageux. 

IXTRODLCTEUR.  Les  Francs- 
Maçons  appellent  Expert  le  di- 
gnitaire qui  introduit  les  visi- 
teurs et  vérifie  leur  qualité. 

INTRODUIRE.  Filer. 

«  —  File  la  débouclante  dans  la 
surdiue.  >< 

—    S'INTRODUIRE.    Embarber, 

Enquiller  ou  S'enquiller,  Se 
filer. 

"  C'est  des  gas  qui  se  filent  partout.  » 
yenquille  dans  la  cambriole 
Espérant  de  l'entifler. 

(ViDOCQ.) 

IXUTILE.  Comme  des  dattes,  des 
nèfles,  des  pommes. 

«  —  Tout  ce  que  tu  diras  et  puis 
dalle  cestkiï...  comtne  des  pommes.  » 

INVALIDE.  Invalo. 

«  Quand  j'étais  enfant  de  troupe  au 
Gros-Caillou,  vers  18G0  à  peu  près, 
j'ai  entendu  conter  sur  les  invalos 
quelques  curieuses  histoires.  » 

(J.    KiCHEPIS.) 

INVECTIVER.  V.  Injurier. 

IWEXDl',  En  parlant  des  publi- 
cations :  Bouillon. 

«  Les  bouillons  des  suppléments 
illustrés  sont  laissés  à  très  bas  pri.x 


aux  camelots    qui    les   offrent  en 
prime  avec  le  numéro  du  jour.  » 

—  En  parlant  de  marchandi- 
ses diverses  :  Rossignol,  Rat. 

«  Elle  n'arrive  à  habiller  toute  sa 
nichée  qu'eu  achetant  des  soldes  et 
des  7-ossigno/s.  » 

IXVITATIOX.  Invite. 

«  Il  restait  sourd  à  ses  invites,  qu'elle 
réitérait  presque  ostensiblement.  » 

IRASCIBLE.  Chevrotin  (arg.  des 
typographes),   Crin,  Croquet. 

«  On  ne  peut  lui  causer  ;  c'est  un 
crin.  » 

«  En  voilà  un  méchant  croquet,  il  est 
toujours  en  colère.  » 

IRRÉPROCHABLEMEXT.     Au 

pouce^  De  première. 

'«  Je  tiens  à  ce"  que  ce  travail  'soit 
fait  au  pouce.  » 

«  Vous  faites  tout  de  première  pour 
faire  plaisir  au  bon  Dieu.  >< 
(H.  Lavedan.) 

IRRIGATEUR.  Pipe  turque. 

IRRITABLE.  \ .  Irascible. 

IRRITANT.  Moustique. 

ISOLER.  Laisser  mariner,  Mettre  à 
ou  sur  Visoloir.  V.  Conscience. 

ISRAÉLITE.  V.  Juif. 

ITALIEN.  Italboche,  Italgo,  Maca- 
roni. 

«  Viv'  la  Russie  !  l's  vont  en  faire  un 
tubard  ceux  d'  la  Triplice  :  les 
Pruscos,les  Ilalboches  et  les  Autre- 
chiens!  1) 

«  Fs  s'  cognent  à  coup  d'  lingue, 
comme  les  Italgos.  » 

«  Les  Macaronis  ont  pris  la  piquette 
avec  Ménélik.  » 

—  LA    RENTE    ITALIENNE.  Le 

Macaroni. 


I 


IVR 


—  270  — 


IVR 


«  Le  4  0/0  Brésilien  descend  à  62.10 
et  le  Macaroni  fléchit  à  95.10.  » 
{Chronique  financière.) 

IVRE  de  boisson.  Blinde,  Blindé, 
Brindezingue,  Bu,  Chargé,  Chi- 
core,  Chicoré  ou  de  chicore,  Cinglé, 
Complet,  Cuit,  Dans  les  brinde- 
zingues,  les  brouillards  ou  les 
broussailles.  En  chérancc'.  En 
patrouille,  Fade,  Gave,  Gaviole, 
Imbibe,  Loivre,  Loivrepème,  Mûr, 
Noir  (arg.  des  lithographes), 
Paf,  Pafe,  Pavois,  Pion,  Pivois, 
Plein,  Plein  comme  la  bour- 
rique à  Robespierre,  comme  un 
œuf,  comme  un  Polonais,  comme 
un  salaud,  comme  une  vache, 
Pochard,  Poche,  Poivre,  Qui  a 
la  barbe,  la  biture,  la  cinglée, 
la  cuite,  la  muffée,  la  secouée,  le 
nez  sale,  le  nez  de  chien.  Qui  a 
Marianne  dans  l'œil,  Qui  a  sa  bi- 
ture, sa  casquette,  sa  chique,  sa 
cocarde,  sa  cuite,  sa  culotte,  sa 
muffée,  sa  pistache,  son  affaire, 
son  aigrette,  son  casque,  son  com- 
plet, son  compte,  Qui  a  son  coup 
de  bouteille,  de  chasselas,  de  feu, 
de  groseille,  de  picton,  de  sirop  ou 
de  soleil,  Qui  a  pris  ou  qui  a  son 
cran,  sa  dose,  son  épingle  au  col, 
son  fade,  son  grain,  son  jeune 
homme,  son  panache,  son  pépin, 
son  plumet,  son  pompon.  Qui  en  a 
ou  qui  a  quelque  chose  dans  te 
blair,  le  nez,  la  tasse,  le  tube,  etc., 
dans  le  toupet,  Qui  en  a  ou  en 
tient  une  barbe,  une  biture,  une 
chique,  une  cinglée,  une  cuite,  une 
muffée,  une  pistache,  une  secouée, 
un  grain,  jusqu'à  la  troisième  ca- 
pucine, Qiii  est  dedans,  Qui  voit 
en  dedans,  Baide,  liuide  comme  la 
Justice,  comme  l'obélisque,  comme 
un  piquet,  Bipolin,  Bond,  Bond 
comme  une  balle.  Sas,  Schlass, 
Schlasse,  Schlazig,  Schluzik,  Se- 
coué, Verni. 

—  LÉGÈREMENT  iVRE.  Allumé, 
Rlindoche,  Casquette,  Èméché, 
Ému,  Lancé,   Parti,  Pompette, 


—  IVRE  MORT.  Asphyxié. 

Hu!  nom  de  Dieu!  mt»  v'ià  ct'nç/é. 
Depis  tantôt  que  j'  me  trimballe 
C'est  toujours  moi  qu'  j'ai  régalé, 
Et  j'suis  rond  mûi  rond  comme  e un  balle. 


Ça  m'  débarbouill'ra  I'  cœur  et  pis 
D'abord  ej'  suis  rond  comme  un  disque, 
i'  m'arrondirai  pas  pus  qucj'  suis. 
Hu!  pisj'm'en  fous,  moi,qu'est-c'que  j'  risque? 


Eiin'  demi'  d'  vieux...  c'est  pas  de  r'fus, 
Dame,  ej'  suis  raid'  comm'  l'obélisque. 
Sûr,  ej'  me  raidirai  pas  pus. 
Hu!  pisj'm'en  fous,  moi,  qu'est-c'qaej' risque' 


Hu  !  nom  de  Dieu  !...  j'  suis  amoureux  ! 
Mais  ce  soir,  Cécil'  Ira  la  rosse  : 
Madam'  ne  veut  pas  m'  rende  heureux 
Uuand  j'suis  p/ei>i... elle  a  peur  d'un  gosse... 
(A.  B.) 

Et  pis,  mon  p'tit  loup,  bois  pas  trop, 

Tu  sais  qu'  t'es  teigne, 
Et  qu'  quand  Vas  un  p'tit  coup  d'  sirop 

Tu  fous  la  beigue. 

(ID.) 

—  Ben,  mou  vieux, t'en  <i'«HS  un'  decitilel... 

Tu  l'es  arrangé  proprement. 

Pis,  d'raain...  t'auras  'cor'  ta  picuite... 

T'iras  'cor'  pas  au  F'arleroent  ".'... 

Mais,  nom  de  Dieu  !  d'main,  va  pus  Chambre. 

J'  me  rapp'Iaia   pus  qu'  tous  ces  raseurs, 

Quand  Tient  comm'  ca  la  lin  d'  décembre, 

l's  d'mand'nt  la  trôv  des  cootiseurs. 

(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

Oui  mais,  c'tte  dinde  !  Ah  !  mes  enfants  ! 
Fallait  voir  el'  bonnet  d'évéquo!... 
D'évèqu'  '?  Qu'est-c"  que  j'  dis  ?  D'archevêque, 
Sur  ses  deux  pilons  triomphants! 
Ah!  saligaud!  Faut  que  j'  t'engueule  : 
C'est  toi  qu'as  boulotte  1'  croupion... 
T'es  rond. . .  l'es  cuit.. .  l'es  soûl . . .  t'espi'on. . . 
T'es  plein  d'  trulT  et  tu  pu's  d'  la  gueule. 

(Id.) 

—  Bonjour,  Mo.ssieu.  Mon  compliment... 
T'étais  encor'  dan»  les  brind'zingues, 
Hier,  en  r'venant  d'  l'enlerr'meut... 
T'as  soiffé  chez  fous  les  mann'zingues. 
Oui,  j'  me  suis  soùlé  comme  un  veau... 
J'étais  plein...  rond  comme  un'  barrique! 

Ah  !  soûlaud,  j'  vois  ben  c'  que  tu  veux  : 
Tu  veux  r'commencer  la  p'iil'  fêle... 
Malgré  qu'  tu  soy's  schlasse  et  d'  ehieor', 
Hond,  cuit,  saoul  d'  la  veille  et  malade, 
Tu  voudrais  p'f  6lre  aller  encor 
A  l'nnterr'ment  d'un  camarade. 
Ah!  c'est  épatant,  c'  qu'on  boit, 
Quaud  on  a  la  gueul'  de  bois  ! 
(Id.) 


IVR 


—  271   — 


IVR 


T"en  souviens-tu,  j'avais  une  jaquette 
Qui  nous  servait,  en  hiver,  d'édredon  ? 
Dans  ce  temps-là,  j 'étais  souvent  casquette, 
Et  tu  m'app'lais  ton  chéri,  ton  trognon. 
(Lios  Rossignol.) 

L'homme  qui  sait  vivre 
Jfe  s'  montre  jamais  irre  ; 
L'  plus  sage  est  un  peu  poeh'  seurment. 

Rentrer  avec  AJaridnn'  da/is  l'œil. 
Ça  n'  s'rait  pas  drôle  un  jour  de  deuil. 
(E.  Imbeb.) 

Mais  v'ià-l-i'  pas  qu'un  soir.  Euslache. 
Comme  avec  lui  j'avais  dansé 
Et  qu'  j'avais  eun'  léger'  pistache, 
I'  s'est  un  peu  trop  avancé... 

(L.  DE  Bebct.) 

—  Tu  vois'?  Eh  ben,  ça,  c'est  mon 
dab,  un  coup  de  chaise,  une  fois 
qu'il  était  poivre.  » 

(J.  Mabm.) 

«  —  Il  est  mûr,  il  est  gave  à  rouler, 
il  a  son  fade;  c'est  1'  moment, 
vas-y!  » 

«  l's  avaient  tous  un  peu  la  cinglée  : 
is  pé  tardaient  I  i"s  f'saien  t  du  foin  1 . . . 
et  i's  nous  ont  passés  à  la  bêche.  » 

«  Le  plombier,  que  l'odeur  moite  des 
seins  blancs  de  Gervaise  fait  flam- 
ber comme  une  torche,  garde  un 
silence  têtu,  la  tête  basse  et  le  front 
barré,  déjà  bu,  mais  les  mains  far- 
fouilleuses  singulièrement  occu- 
pées. » 

(J.    L0RBAI>.) 

«  La  jeune  mariée  était  particulière- 
ment pa/fe,  comme  on  dit  à  Mont- 
martre. » 

(ARUiND    SlLVESTHB.) 

«  Trois  soldats  qui  se  tiennent  par  le 
bras  passent  en  roulant  des  bor- 
dées. —  Qui  qu"  c'est  donc,  vous 
autres  1...  Vous  vous  êt's-t-i'  fourré 
un  piumelt...  Y  fait  crédit,  l' 
bistro'?  » 

(HcGCEs  Li  Roux.) 

«  Hier  soir,  en  rentrant,  j'étais  un 
peu  pavois  et  je  me  suis  engueulé 
avec  ma  bergère.  » 

IVRESSE  de  boisson.  Soulogra- 
phie,  plus  les  expressions  Barbe, 
Biture,  Cinglée,  etc.  V.  les  régi- 


mes   du  verbe    Avoir  au    mot 
Ivre. 

IVROGXE.  Artilleur,  Camphrier  y 
Cheulard,  Éponge,  François,  Ké- 
nep,  Lampe  à  mort,  Marquant  *, 
Mouillard,  Pochard,  Poivreau, 
Poivrot,  Pompier,  Rigolo,  Val- 
seur, Soulographe. 

<•  —  Ta   mère    est   à  la  broche,    le 
diable  la  rôtit;  entends-tu,  vieux 
camphrier,  avec  ta  voix  enrhumée.  » 
{Xouveau  Catéchisme  poissard.) 

m  On  ne  m'y  repincera  plus  avec  ces 
cheulards-lk  !  ■ 

(POCLOT.) 

«  —  Vous  n'avez  pas  vu  mon  éponge 
de  mari?  Je  suis  sûre  qu'il  va  encore 
boire  toute  sa  paie.  » 

.(  —  T'as  du  pognon? 
—  Oui.    J'ai   fabriqué    un  kétiep  qui 
pionçait  sur  un  banc.  >• 

«  C'est  un  lampe  à  mort,  un  pochard. 
Il  vendrait  le  bon  Dieu  pour  un 
litre.  » 

«  —  J'ai  choisi  la  chasse  aux  valseurs, 
le  barbottage  des  poivrots  est  facile, 
à  la  portée  des  débutants,  et  mes 
premiers  essais  réussirent  à  mer- 
veille. » 

(Mack.) 

«  Les  soulographes  qui  se  hasardent 
passé  minuit  dans  ces  parages  sont 
radicalement  dévalisés.  » 

—  QUI  ACCOMPAGNE  LES 
IVROGNES  dans  le  but  de  les 
voler.  Ange-gardien. 

«  Les  soirs  de  samedi  de  paie,  Nénesse 
se  faisait  ange-gardien  et  soulageait 
les  poches  des  rigolos  qu'il  recon- 
duisait à  domicile.  » 

_  QUI  DÉVALISE  LES  IVRO- 
GNES. Grinche  ou  grinchisseur 
au  poivrier. 

«  Le  grinche  au  poivrier  opère  sou- 
vent seul  ;  dans  ce  cas,  il  choisit  de 
préférence  les  ivrognes  endormis 
sur  la  voie  publique.  » 


IVR  —  272 

IVROCiXERIE.  Pocharderie,  Po- 
chardisc,  Soulographie. 

«  Ses  habitudes  de  pochardise  l'a- 
vaient fait  chasser  de  toutes  les 
places.  » 


—  IVR 

Le  colonel  aurait  passé  sur  une 
infraction  touchant  les  choses  du 
service  intérieur.  Mais  il  se  mon- 
trait inOexible  sur  le  chapitre  de  la 
soulographie.  » 


JACASSER.  \.  Bavarder. 

J'AI.  Gîlre  ponr  J'îlre.  V.  Avoir. 

JAILLIR.  Gicler,  Gigler,  Giscler 
Jicter  ou  Jigler  (indistinct.). 

«  Le  bourreau  presse  le  déclic,  le 
couteau  s'abat  sourdement,  le  sang 
gicle  jusqu'aux  pieds  des  chevaux 
des  gendarmes  impassibles  ...  une 
tête  roule  dans  le  son...  Justice  est 
faite.  » 

(La  Nalion.) 

JALOUX  (ÊTRE).  Renâcler  à  la 
gerce. 

JAMAIS.  A  Pâques  ou  à  la  Trinité, 
I  Demain,  Dimanche,  Quand  il  tom- 
j  bera  de  la  merde  ou  toute  autre 
'  formule  indiquant  un  événe- 
ment irréalisable. 

'Juand  te  reverrai-je? 
-  A  Pâques  ou  à  la  Trinité.  » 


«  Tes  cent  sous,  il  te  les  rendra... 
demain  ou...  dimanche.  » 

—  Avec  idée  de  moquerie  ou 
de  supériorité  :  Chez  qui? 
Chez  Bobèche!  Chez  Dache  ! 
Chez  Plumeau!  Chez  Plume- 
pattes  ! 

«  -Moi  faire  du  plat  à  c'tte  gonzesse- 
là!...  Chez  Bobèche,  aile  est  trop 
toquarde.  » 

«  —  Toi,  mon  colon,  je  t'aurai! 
—  Toi!  tu  m'auras!...  chez  qui?  chez 
liobêchel  » 


-   JAM.\IS 

de  lai! 


DE    LA    VIE!    Jam 


JAMBE.  Amhe*,  Bâton,  Bâton 
de  chaise,  Brancard,  Coursière, 
Crosse,  Gambette,  Gambille,  Gigue, 
Guibe,  Guibole,  Guibolle,  Guibon, 
Guibonne,  Merlin  *,  Patte,  Quille, 
Trimoire  *. 

18 


JAM 


274  — 


JAR 


_  LES  JAMBES.  Compas,  Che- 
val à  double  semelle  Pmces, 
Pincettes,  Tréteaux,  le  tram 
onze,  Trotteuses. 

—  JAMBE  GROSSE,  l'oteau. 

—  JAMBE  LONGUE.  Échasse, 
Écfialas. 

-JAMBE  MAIGRE.  C«9"f'/e' 
Ftl  de  1er,  Flageolet,  Flûte, 
Fumeron.  V.  Impuissant. 

_  JAMBES  ARQUÉES.  Jambes 
ou  quilles  en  manches  de  veste. 

-  JAMBE  BLESSÉE,  ESTRO- 
PIÉE. Bâton  de  cire,  Jambe  de 
laine,  Patte  folle. 


—  JAMBE   DE  BOIS.  Guibon  de 
satou.  Pied  de  céleri,  Pilon. 
«  T'as  mal  aux  gambelles,  mon  vieux  ! 
Sis-toilà!»  ^0.  M.■.■B^.EB.) 

„  Ce  guillotiné  qui  porte  sa  tête  et 
la  secoue  comme  un  chapeau  cl  i- 
nois,  tandis  que  ses  gutholes  gan- 
Slllent  et  quil  fait  la  danse  du 
ventre  avec  des  contorsions  de 
singe  lubrique.  »     ^^_  ^^_^^^_,_^  ^ 

„  Le  premier  était  un  haut  Normand 
à    longue    barbe    blanche,    encore 
solide^du  torse  et  des  bras,  mais 
quasi  perclus  des  quilles.  .«^^^ 

«  T'es  rien  poivre!  lu  ne  liens  plus 
sur  tes  fumerons.  »  ^^^^ 

«  Que  diable  ont  donc  tous  ces  mus- 
cadins-là? sécria-t-il  d'une  voix 
sonore.  Nos  conscrits  ferment  e 
?ompa.au lieude l'ouvrir,  je^crois  !  - 

..  Bien  que  le  pas  gymnastique  de 
l'après-midi  lui  eut  laisse  quelque 
fatigue  dans  les  quilles,  il  se  résolut 
à  se  rendre  chez  sa  mère  par  le 
train  onze.  » 

«  Une  grande  et  sèche  Anglaise, 
montée  sur  des  écnatas,  étalait  dans 
un  décolletage  répugnant  1  ossature 
de  sa  poitrine.  »     . 

{Le  Thé  de  miss  Shrmpt.) 


„  La  petite  pouffiasse  était  assez 
garnie  en  croupe,  mais  il  ne  fallait 
pas  regarder  ses  flûtes.  » 

(Us  Propos  du  Commandeur.) 

«  Les  poteaux  écartés    tout  en  cau- 
sant au  sergent  de  ville,  la  haien 
géîe  satisfaisait  debout  ce  besoin 
que   les  bonnes  femmes  appellent 
le  petit.  » 

«On  entendit  le  Pa^de  rinvalide 
dont  le  pilon  résonnait  sur  la  dalle 
du  corridor.  » 

«  Malgré  qu'il  ave  un  pied  de  céleri, 
il  cavale  tout  de  même.  » 

„  Moi.  dit  Béquillard,  je  ne  marche 
pas'dans  ces  flaoches-là  :  avec  ma 
patte  folle  je  n'  pourrais  pas  m  faire 
la  paire  en  cas  de  pétard.  >> 


Mes iambs sont faitscomm  destrombonts. 
Oui/maisj' sais  tirer  (gar'la-dssous.) 
La  «avale  avec  mes  (juibonnes 
Comm-  ceirs  d'un  canard  eud'  qu.ux  sous 

(J.    RlCHEPlN.) 

Cest  la  vi'  :  faut  porter  V  licou 
Tant  quon  lient  un  peu  su  ses  pattes 
l' ?  tant  qu'on  peut  en  foute  un  coup. 

(tuel  malheur  que  madam'  Camus 
-  Ait  U-sjamb'  en  manch  de  veste 
(Scie  populaire.) 

JAMHOX.  Chassieux. 

JAHDIX.  J(iffier\  Verdousier. 

«  Les    poteaux    sont   au    verdousier 
danslacanfouineltea  amanque.» 

(LeHMISA   et   l.ÉVÈQDE.) 

J  AKDIXIEH.  .ArroseurdererJowse, 
Jaffin*. 

JAKCiOX.  lilesquien',  C,ei'\  Oej-- 
(jon\Gier\Jar,Jars,JobeUn,  La, 

iiongi. 

Vive  r  copin  Aristide 
yu   entrave  T  jars,  qui  1   dev.de 
'  Kl  nui  l'a  toujours  chanté  . 

'  (BiBi  Chomu.) 

Donc  on  va  rouscailler  biporne, 

On  va  s'  payer  du  tarçoxf/i... 

Jy,  les  garçios...  JT-  «-^^J'Vy- 

—  Le  jargon  des  bouchère  -u 
largonji  des  louchcrabcm, 
ainsi    nommé   paroo    quil 


JAR  —  2 

est  plus  spécialement  em- 
ployé par  le  monde  de  la 
boucherie,  est  d'une  cons- 
truction relativement  facile  ; 
mais  faut-il  encore,  pour 
arriver  à  le  parler  et  à 
récrire,  sans  maladresse,  en 
connaître  le  mécanisme  : 

Formation  et  orthographe.  —  Dans 
les  mots  commençant  par  une 
consonne,  cette  consonne  est 
remplacée  par  un  /  et  reportée  à 
la  fin  du  mot  avec  une  termi- 
naison quelconque  mais  plus  gé- 
néralement en  é,  em  ou  ème,  i, 
ic,  oc,  uche  : 

Vache  :  /achevé. 

Boucher  :  /oucherbem. 

Jargon  :  /argonji, 

Monsieur  :  /onsieurmic, 

Fou  :  /oufoc, 

Patron  :  /atronpi/c/ie. 

Si  le  mot  commence  par  deux 
consonnes,  on  les  remplace 
toutes  deux  par  le  /  et  on  les 
rejette  à  la  fin  du  mot  : 

Blindé  :  /indébloc, 

Cramper  :  /ampercnc, 

Chauffer  :  /aufterchem, 

Prince  :  /incepré, 

Truc  :  luclvême. 

t    Quand  la  première  lettre  du 
mot  est  un  h  ou  une  voyelle,  la 
transformation  s'opère  sur  la  ou 
les  consonnes  commençant  la 
seconde  syllabe  de  ce  mot  : 
Hardi  :         Har/ide/H, 
Argent  :       ar/entgic, 
Espoir  :        es/oirpoc, 
Entrain  :     en/aintrem. 
Entresol  :    en/esoltroc. 
Dans  le  cas  où  les  deux  pre- 
I         mières     syllabes    commencent 
chacune  par  un  h  ou  une  voyelle, 
on  opère  sur  la  troisième  syllabe  : 

Aéré  :       aélérem, 
Ahuri  :     ahu/iroc. 


—  JAR 

Lorsque  le  mot  commence  par 
un  /  ou  par  le  réduplicatif  r,  re, 
c'est  sur  la  seconde  syllabe  que 
se  fait  le  changement  d'articula- 
tion : 


Livret  : 
Lancer  : 
Redire  : 
Revoir  : 
Rentrer 


li/etvren<, 

lan/ercéme, 

re/iredé, 

re/oirvoc, 

ren/erlrtTn. 


On  transforme  la  troisième 
syllabe  lorsque  le  mot  commence 
par  une  voyelle  ou  un  h,  ou  en- 
core par  le  réduplicatif  r,  re  et 
que  la  seconde  syllabe  est  com- 
mandée par  un  /  : 

Hallebarde  :  halle/ardebem. 
Éléphant  :      élé/antphoc, 
Relancer  :      relan/ercème. 

Dans  la  transformation  des 
termes  d'articulation  monosylla- 
bique, le  /  se  change  parfois  en 
lésel  ou  mieux  lézel.  Cette  parti- 
cularité peut  s'appliquer  aussi 
à  des  polysyllabes,  mais  le  cas 
est  rare  : 

Pou  :     lézéloM^aque, 
Sou  :     léséloxxsoc. 
Parti  :  /é::é/artipès. 

Le  radical  demeure  donc  en 
entier  dans  les  mots  jargonnés. 
Pourtant,  il  est  à  cette  règle 
quelques  exceptions  : 

Quand,  par  suite  de  la  trans- 
formation, le  m  nasal  du  radical 
cesse  d'être  suivi  de  m,  p,  ou  6, 
on  le  remplace  par  un  n  : 

Emmanché  :  en/anchémtc, 
Emporter  :      en/orterp^s. 
Embarqué  :    en/arquébem. 

Lorsque  le   changement  s'o- 

Eère  sur  deux  consonnes  sem- 
lables  et  de  même  articulation, 
la  première  disparait  et  la  se- 
conde est  rejetée  à  la  fin  du 
mot  : 


I 


J\R 


276  — 


JAR 


Affaire    fera    a/airefem     et    non 

af/airefcm; 
Opposé  fera  o/osépem  et  non  op/o- 

sépem  ; 
Immense  fera    i/ensemic  et  non 

im/ensemic. 

Mais  si  l'articulation  des  deux 
consonnes  semblables  est  diffé- 
rente, la  transformation  se  fera 
sur  la  seconde  : 

Accident  :    ac/identcem, 
Occire  :        oc/irecem, 
Ennuyé  :     en/uyénic. 

Quand  la  lettre  à  rejeter  est 
un  c  dur  ou  un  y  dur,  on  con- 
serve son  articulation  devant  la 
terminaison  ;  on  recourra  donc, 
s'il  y  a  lieu,  au  k  ou  au  qu  pour 
le  c  : 

Carton  :   /artonktc. 
Écarté  :    é/artéquès  ; 

et  à  l'u  pour  garder  sa  dureté 
au  g  : 

Garçon  :       /arçonguem, 
Regarder  :  re/ardergués. 

Si,  au  contraire,  le  c  à  dépla- 
cer est  doux,  on  y  ajoutera  au 
besoin  la  cédille  : 

Citoyen  :     /itoyençoc  ; 

et  le  g  doux  deviendra  j  devant 
a,  o,u  : 

Gilet  :        /iletjac, 
Gentil  :     /entiljoc, 
Gibier  :     /ibierjMc/tc. 

Quelquefois,  l'orthographe  du 
radical  est  altérée  on  laison  de 
la  prononciation  : 

Dix  :         /ixdré       ou    îidré, 
Prince  :  /incepr^   —    /inspré, 
Vingt  :    /ingtvé     —   /invé. 

Prononciation.  —  Sauf  le  cliange- 
gement  de  consonnance  produit 
par  la  substitution  du  /,  le  radi- 
cal conserve  son  articulation  : 


Micmac  :  /icmacmucAc,  pron.  l\c- 

macm  uc/ie; 
Tabac  :  /abactoc,  pron.  /abatoc; 
Cuiller  :  /uillerkés,  pron.  /uillerkè?; 
Bâiller  :lâillerbcm,  pron.  /àillébfHî  ; 
Civil  :  /ivilcem,  pron.  /ivilcem; 
Fusil  :  /usilfoc,  pron.  /usifoc; 
Albinos  :  aWinosbucAe,  pron.  al/i- 

nosbucAc; 
Dominos  :  iominosdem,  pron.  /o- 

minodem; 
Paulus  :    /auluspic,  pron.  /aulus- 

pic; 
Perclus  :  /ercluspew,  pron.  /erclu - 

pem. 

A  cette  refile  nous  connais- 
sons deux  exceptions  : 

1°.  —  L'e  de  la  première  syl- 
labe de  Femme  perd  le  son  de  a 
pour  prendre  celui  de  e  : 

Femme  :  pron. /emmefuc/te  au  lieu 
de  la.mcïuche. 

2".  —  Les  terminaisons  de 
l'impératif  du  veibe  Regarder 
se  cnangent  toutes  les  trois  en 
in  : 

Regarde,  regardons,  regardez  : 
feront  re/ardi»(go  au  lieu  de  re- 
/ardego,  re/ardonsgo,  re/ardezgo. 

—  Ajoutons  que  souvent  le 
largonji  des  louchersbem 
tronque  les  mots  déformés 
pour  n'en  garder  que  l'apo- 
cope ou  l'aphérèse,  sur  les- 
quelles il  greffe  parfois  de 
nouveaux  suffixes.  [1  devient 
alors  très  difficile  de  rétablir 
l'origine, souvent  argotique, 
du  radical  qu'on  a  fait  ainsi 
disparaître  en  partie,  si  ce 
n'est  complètement.  Dans 
les  exemples  qui  suivent  le 
radical  perd  son  initiale  : 

Borgne  (rad. 

/orgnebé 

/orgne 


) 


Anus,  as. 


JAR 


—  277  — 


JâR 


Chaumir  (rad.) 

/aumirchem 

/aumir 

Jaune  (rad.) 

/aunejem 

/aune 

Marquise    (rad.) 
marque 
la.rquemuche 
/arque 

Pousse  (rad.) 

/oussepé 

/ousse 


Perdre. 


'  Gendarme. 


Épouse,  femme. 


Gendarmerie. 


II  disparait  presque  complè- 
tement dans  les  transformations 
suivantes  : 


Pédéraste. 


l  Fou. 


Copaille  >ad.) 
topai  11  ekem 
/opaille 
^p 
)pe 

J!ou  (rad.) 
)uf oc 
9card  ] 

Enfin,  il  n'en  reste  plus  trace 
dans  ces  deux  exemples  : 

ton  (rad.)  j 

)ufoc  / 

)uf  }  Fou. 

mUingue 
ingo 

pemme  (rad.) 
immeUiche  , 

^zélemmehiche    f  p 

Ï2c/emme  Femme. 

izé  ou  lésée        ] 
esbombe 

—  Le  /  n'est  pas  la  seule  con- 
sonne qui  serve  à  la  défor- 
mation des  mots.  On  em- 
ploie aussi  le  n,  mais  plus 
rarement.  Dans  ce  cas,  on 
reporte  à  la  fin  du  mot  la 
syllabe  sur  laquelle  on  a 
opéré  la  déformation  en  la 
faisant  précéder  de  l'article 


contracté  du,  ce  qui  forme 
une  locution  de  trois  mots  : 

Goncier  :  noncier  dur/on. \  .Individu. 
Plaquer  :  naquer  du  fia.  V.  Chier. 

On  peut  d'ailleurs  opérer  de 
la  même  façon  au  moven  de  la 
lettre  /  :       ' 

Campagne  :  /ampagne    du    cam, 
pron.  can. 

Je  me  camoufle  en  pélican, 
>'ai  du  pellard  à  la  tignasse. 
Vive  la  lampagne  du  cam  ! 

(J.    RlCHEPI.f.) 

A  peu  près  vers  cette  époque 
Il  fut  deux  ans  interné 
Dans  des  maisons  de  santé 
Comme  éminemment  loufoque. 

(R.    PONCBOÎI.) 

C'est  la  mouis',  quoi"?  T'es  à  la  cloche?... 
Ton  probloqu'  t'a  scié  d'  ton  gal'tas  ? 
Pourtant,  on  dit  qu'  tu  frim'  au  broche 
Et  qu'  t'as  eun'  lézélemm'  su'  l'  tas. 
(A.  B.) 

Moi  j'  suis  gonzesse  d'  loucherbème. 
Un  soir  qu'a  m'  fra  trop  lierchème 
J'y  fous  mon  Tiagt-deax  dans  la  peau. 

(Id.) 

Qaan'  on  met  eun'  môme  en  quarante, 
On  boufT  pas  tout  comme  un  poireau; 
On  la  fringue  '■  Avec  un  tarante 
On  V  pave  eun'  jupe  au  carreau. 

■      '  {!■>•) 

—  La  locution  du  go  se  présente 
souvent  dans  le  largonji  des 
loucliersbem  sans  autre  but 
que  de  rendre  la  phrase  plus 
obscure  à  l'oreille  des  indis- 
crets. As-tu  luvé  le  lonsieur- 
mic  du  go?  signifie  :  As-tu 
vu  le  monsieur? 

—  Il  existe  encore  d'autres 
jargons  :  le  Javanais,  qui  se 
forme  en  faisant  précéder 
chaque  syllabe  de  l'articula- 
tion ai'  oii  en  l'y  intercalant  : 

Entrer  :         aienlrat'er, 
Jeudi  :  jai'eudat;i, 

Poufiasse  :     paroufatiassai'e  ; 

le  jargon  en  dedgue  qui  fait 
suivre  chaque  syllabe  de  dg  dur, 
en  redoublant  le  son  : 


JAR 


—  278  — 


JEU 


Enfin  :  dudguenVmdguin, 
Chinois  :  chidf^uinoisdg^ots, 
Punaise  :  pudgunaidgaisedgue. 

D'autres,  enfin,  en  pi,  en  vo,etc. 
surchargent  simplement  les  syl- 
labes d'un  son  convenu  et  tou- 
joui-s  le  même  : 

Requin  :  repoquinpi  ou  reiiquinvo, 
Léon  :      Lépionpi    —  Lévoonvo, 
Pavé  :     Yi&piyépi     —  pavovéïo. 

Mais  ces  jargons  sont  trop 
connus  et  trop  enfantins  pour 
que  nous  nous  y  arrêtions  da- 
vantage. 

JARRETIÈRE.  Jarnaffe,  Ligot, 
Tirante. 

JAUNE.  Salin  *. 

JE.  Bibi,  Mézig,  Ma  p07nme,  Mé- 
zigo,  ilczigiie,  Mon  gnasse,  Mon 
gniasse,  Mon  gniassc  pâteux,  Mon 
gniasse  poilu,  Mon  gnière,  Mon 
nière.  Mon  orgue.  Ces  expressions 
commandent  la  troisième  per- 
sonne. 

«  Et  faudra  qu'on  m'écoute  :  /jibi  est 
enfant  du  peuple  !  » 

«  Mon  orgue  n'a  pas  l'air  d'une 
poire.  » 

«  Si  mon  gniere  avait  pas  la  cosse.  >• 

Luysard  esUmpillait  six  plombes 
Méiiigo  roulait  le  trimard. 

(J.  RiCHEpm.) 

Mon  gniasse  esl  balh  :  j'ai  un  cliouett'  moure, 
La  boucli' plusp'tit'  que  les  calots, 
L'esgourd'  giroud'  comme  un'  Ostende. 

(I...) 

Sur'ment  qu'  ça  Trait  pas  mon  affaire! 
Mon  gnasse  est  bien  trop  délicat. 
(P.  I'ailletti.) 

JÉSUITE.  Dindon*. 

JETER.  Balancer,  Balanstiquer, 
Envoyer  à  dingue,  Envoyer  din- 
guei  ou  simpl.  Dinguer. 

«  Il  avait  balancé  le  niorlingue,  mais 
il  avait  conservé  laubert.  » 


«  —  Balanslique  ton  mégot  avant 
d'embarber.  » 

«  Ton  portfait?  y  a  longtemps  que  je 
l'ai  dingue.  » 

—  JETER  QUELQU'UN  A  L'EAU. 

Le  balancer  ou  le  balanstiquer 
dans  le  Jus,  dans  la  flotte,  dans 
la  vase,  Le  dessaler. 

«  Après  l'avoir  arrangée  tous  les 
trois,  ils  Tout  balanstiquée  dans  l' 
jus.  » 

—  JETER     QUELQU'UN      1»AR 

TERRE.  V.  Terrasser. 

JETTATORE.  Les  joueurs  su- 
perstitieux nomment  Comète  la 
personne  qu'ils  supposent  con- 
trarier leur  chance. 

JEU.  Flanche,  Flaubert,  Flouant. 

«  11  tenait  un  flanche  à  la  fête  du 
Trône.  » 

«  —  Je  ne  sais  pas  y  faire  à  ce 
flaubert-\k.  » 

—  JEU  I)E  BACCARAT.  Bac. 

—  JEU  DE  BILLARD.  Boulelles, 
Frotlin,  Prairie. 

«  Il  passe  son  temps  à  jouer  aux 
boulet  (es.  » 

«  Je  lui  proposai  une  partie  de  frot- 
tin.  » 

—  JEU  DE  BILLES.  Dloquetle, 
Cent-dix,  Irlande. 

«  Il  faisait  l'école  buissonnière,  pré- 
férant à  l'arithmétique  raisonnée  le 
calcul  pratique  du  cent-di.r  ou  de 
la  bloquette.  » 

«  —  L'irlande  n'est  autre  que  le  jeu 
de  cent-dix.  » 

—  JEU  DE  BOUCHON,  dade, 
Gadiche,  Gadin,  Galoche,  Gue- 
digne. 

«  C'est  plus  fort  que  de  jouer  à  gade 
avec  des  pains  à  cacheter  dans  la 
neige.  » 

«<  Ils  jouaient  au  gadin  avec  des 
thunes.  » 


JEU 


—  27y  — 


JEU 


o  J'ai  paumé  dix  ronds  à  la  gadiche.  » 

«  On  flanchait  à  la  galoche,  en  atten- 
dant le  soir.  » 

—  JEU  DE  BÉZIGUE.  Bègue. 

—  JEU  DE  CARTES.  Brèmes  ou 
Jeu  de  Brèmes,  Livre  des  quatre 
7'ois.  Le  roi  se  dénomme  Lui, 
Sa  poire.  Sézig,  Son  gnasse  ;  la 

•  reine,  Elle,  Gonzesse,  Poule, 
rj/?ia!se  ou  tout  autre  équivalent 
de  Femme;  le  valet,  Larbin; 
Tas,  Borgne,  Concierge,  Lorgne, 
Manillon,  Nomtiril  ;  le  dix, 
Chaîne  d'ognons,  Manille;  une 
forte  carte.  Bœuf,  Cheval,  Elé- 
phant; une  basse  carte,  Pouil- 
leuse; au  baccarat,  le  dix,  le 
roi,  la  reine  et  le  valet  sont 
des  Bûches.  Le  trèfle  s'appelle 
la  Fouine,  V Herbe  à  la  vache  ; 
le  Carreau,  le  Templier,  les 
Vitriers  ;  le  pique,  Croque-mort, 
M.,  Tunnel,  Piche;  et  le  cœur. 
Battant,  Palpilant,  Sanguin. 
D'autre  part,  les  grecs  désignent 
par  une  lettre  convenue  chaque 
sorte  de  cartes.  La  réunion  des 
quatre  lettres  correspondant 
aux  quatre  couleurs  forme  une 
clé  qui  sert  de  mot  de  rallie- 
ment. Robert-Houdin  cite  la 
suivante:  /,S,  W,F.  ;  l'/indique 
le  cœur  ;  S,  le  trèfle  ;  M,  le 
pique;  et  F,  le  carreau.  Pour 
demanderou  annoncerdu  cœur, 
le  grec  dira  un  mot  ou  une 
phrase  commençant  par  I  ;  cette 

{)hrase  commencera  par  S  pour 
e  trèfle;  et  ainsi  de  suite.  Ma 
montre  retarde  voudra  dire  : 
Jouez  pique.  Vous  ne  trouvez 
pas  qu'il  fait  froid  1  signifiera  : 
Jouez  carreau.  Sentez-vous  le 
courant  d'air  1  indiquera  qu'on 
va  jouer  ou  qu'on  demande 
trèfle. 

«  S'il  y  avait  des  brèmes,  on  pourrait 
flancher.  » 

(ViDOCQ.) 

—  CARTE  DÉCOUVERTE  rapi- 
dement pour  aider  la  tricherie. 
Carte  à  l'œil. 

«  Il  est  quelquefois  nécessaire  au  grec 
de  connaître  une  carte  dans  le  jeu. 
Avec    une    prestesse    extrême,    il 


ouvre,  d'une  seule  main,  à  l'aide  du 
petit  doigt,  le  jeu  à  l'endroit  où  se 
trouve  cette  carte  et,  d'un  coup 
d'œil  rapide,  en  prend  connais- 
sance. Ce  mouvement,  prompt 
comme  l'éclair,  ne  peut  être  aperçu 
des  joueurs,  parce  qu'il  est  fait  en 
gesticulant,  et  que  le  dos  des  cartes 
est  tourné  de  leur  côté.  C'est  ce  qui 
s'appelle  la  carte  à  l'œil.  » 

(Robert  Houdin'.) 

—  DERME  RE  CARTE  DU  PA- 
QUET. Bergère. 

—  MARQUER.  BISEAUTER  LES 
CARTES.  Aiguiller,  aquiger, 
arnaquer,  marquouser  les  brè- 
mes. 

—  CARTE  MARQUÉE  POUR 
TRICHER.  Aiguille,  Mar- 
quouse. 

«  S'il  voit  qu'un  pigeon  se  dispose  à 
lui  tenir  banco,  il  ne  manquera  pas 
de  le  faire  couper  immédiatement 
sous  Yaiguille.  » 

(Cavaill*.) 

—  SUBSTITUER  U\E  CARTE, 
UN  JEU  A  UX  AUTRE.  Faire 
le  change,  le  filage,  la  minerve, 
Filer. 

—  PRÉPARER  LA  COUPE.  Faire 

le  pont. 

■■-    REPLACER     LES    CARTES 

dans  l'ordre  où  elles  étaient 
avant  la  coupe.  Faire  sauter  la 
coupe.  Faire  le  saut  de  coupe. 

—  MAJORER  SOX  JEU  pour 
engager  l'adversaire  à  tenir 
un  coup  au-dessus  de  ses  for- 
ces. Bleuffer,  bloffer  ou  bluffer 
(anglicisme). 

Je  suis  nu  comme  un  sans  chemise 
Qui  n'aurait  pas  de  suspensoir, 
Hélas  !  et  je  manque  de  mise 
Pour  bloffer  au  «  pocker  ■ ,  le  soir. 
(Lâchent  Tailhade.) 

—  JEU    DES    TROIS    CARTES. 

Bonnet,  Bonneteau,  Bonneterie, 
Flanche  ou  truc  des  trois  brè- 
mes. Linge,  Lingerie,  Mercerie. 

«  On  emploie  peu  aujourd'hui  le  mot 
bonneteau  qui  viendrait,  —  paraît- 
il,  —  de  ce  que  le  jeu  qu'il  désigne 


JEU 


—  280 


JEU 


sert  à  empiler  les  «  bonnes  tètes  ». 
A  cette  expression  trop  répandue 
on  a  d'abord  substitué  l'abréviatif 
bonnet,  presque  aussitôt  changé  en 
bonneterie;  puis,  par  analogie,  on 
s'est  servi  de  lingerie,  linr/e,  mer- 
cerie; et  l'on  prévoit  difficilement 
où  s'arrêtera  la  synonymie.  N'a- 
vons-nous pas  entendu  un  bonne- 
teur  nous  dire  quil  flanchait  dans 
la  nouveauté  !  ■» 

«  Le  jeu  de  bonneteau,  bien  qu'insuf- 
fisamment   connu    de  la   majorité 
des  Parisiens,  mérite  une  plus  lon- 
gue et  plus  complète  explication. 
D'invention  récente   et  très   ré- 

Sandu,  il  se  joue  avec  trois  cartes  : 
eux  rouges  (carreau  et  cœur)  et 
une  noire,  par  exemple,  l'as  de  pi- 
que ;  le  boaneteur,  après  avoir 
monti'é  les  cartes  au  «  client  »,  les 
retourne,  exécute  quelques  passes 
et  s'arrête. 

11  s'af?it  alors  d'indiquer  où  est  la 
noire.  Toute  l'habileté  du  boune- 
teur  consiste  à  faire  croire  aux 
spectateurs  qu'ils  ne  l'ont  pas  per- 
due de  vue  un  seul  instant.  » 

(Arthur  Dupin.) 

«  Le  jeu  des  trois  brèmes,  qui  n'est 
autre  que  le  bonneteau,  amène  cha- 
que jour  des  plaignants  dans  les 
commissariats  de  police  spéciaux 
des  grandes  gares  de  Paris. 

C'est  surtout  à  la  gare  Saint- 
Lazare  que  les  victimes  de  ce  genre 
d'escroquerie  viennent  échouer  en 
plus  grand  nombre.  » 

(ID.) 

—  JEUDESTUOISCO(}UILLES 
ou  DES  TttOlS  QUILLES.   Bi- 

ribi,    Birlibi,    Birlibibiy     Calot, 
Caltot,  Cocange. 

«  Le  bonneteau  n'est  pas  le  seul  jeu 
tenu  par  les  croupiers  de  barrières. 
Ils  en  ont  une  série  d'autres  dont  le 
fonctionnement  ostensible  estaussi 

.  simple  et  dont  le  truc  caché  est 
aussi  dangereux. 

Voici,  par  exemple,  le  calot,  plus 
terrible  encore  que  le  bonneteau. 
Il  se  compose  de  trois  quilles  creu- 
ses, sous  l'une  desquelles  le  teneur 
place  une  petite  boule  appelée  le 
tnoufon. 


C'est  un  peu  le  jeu  des  gobelets 
et  de  la  muscade;  le  teneur  s'ins- 
talle :  il  met  le  mouton  sur  une  pe- 
tite lable,  et  le  recouvre  d'une 
quille  : 

-  La  boulette!  dit-il,  elle  passe,  la 
boulette...  la  boulette...  la  bou- 
lette... Et,  en  même  temps, il  chan- 
ge les  quilles  de  place,  les  faisant 
passer  tour  a  tour  à  droite,  à  gau- 
che, au  milieu,  en  les  glissant  sur 
la  table  de  telle  sorte  que  la  bou- 
lette ne  puisse  sortir.  Il  s'arrête  : 

-  Un  louis  à  oui  désigne  la  quille  où 
se  trouve  la  boulette!  crie-t-il. 

Un  des  «  comtes  >.  montre  un  des 
calots  :  *" 

-  Elle  est  là,  répond-il. 

...  Le  teneur  soulève  la  quille,  la 
boulette  n'y  est  pas. 

-  Farceur,  dit  un  autre  «  comte  »,  la 
voici. 

...  Et  il  soulève  le  calot  sous 
lequel  est  le  mouton. 

-  C'est  bien  simple,  ajoute-t-il;  vous 
n'avez  donc  pas  suivi  le  mouve- 
ment du  joueur  ?  la  boulette  est 
toujours  sous  la  même  quille  ;  il  y 
a  qu'à  ne  pas  perdre  la  quille  de 
vue... 

Bientôt  le  public  s'en  mêle  ;  le  jeu 
change.  Le  teneur  pose  la  boulette 
sur  Ta  table,  la  recouvre  d'une 
quille,  fait  passer  les  deux  autres, 
et  tout  en  faisant  ce  double  mou- 
vement, il  roule  la  boulette  jusque 
dans  ses  doigts,  où  elle  reste  ca- 
chée, de  façon  qu'il  n'y  a  plus  de 
boulette  du  tout.  » 

(HoGiiR-GnisoN.) 

—  JEU  DE  TROIS  DÉS.  Juge  de 

paix.   Masturbe,   Zanzi,   Zanzi- 
bar. 
Passez  voir  un  peu  le  juge  de  paix, 
qu'on  fasse  un  coup  de  zanzi.  » 

—  JEU  DE  DO}WlXOS..1/a//mrjns. 

—  Le  double  blanc:  Albinos, 
Blanchinet,  Pâle,  Pâlichon, 
Pierrot. 

—  Le  double  as  :  Asinet. 

—  Le  double  quatre  :  Bazaine, 
Caca. 

—  Le  double  cinq  :  Greffard. 

—  Le  double  six  :  Fatourdc, 
Nègre. 


JEU 


—  281   — 


JEU 


—  JEU  DE  LOTO.  Les  numéros 
du  loto  prennent  chez  les 
joueurs  facétieux  des  appella- 
tions comiques,  telles  que  le 
chapeau  du  commissaire,  4;  la 
queue  en  l'air  ou  le  goupillon, 
6;  la  potence,  la  pipe,  le  crochet 
du  biffin,  7  ;  la  gourde,  les  lu- 
nettes, 8;  la  queue  en  bas,  9; 
mes  jambes,  1 1  ;  ma  sœur  Thé- 
rèse, 13;  l  homme  fort.  14;  le 
terme,  15;  c'était  new/"  (sept  et 
neuf),  16:  vin  sans  eau,  20  ;  les 
deux  cocottes,  2'2  ;  les  deux  bos- 
sus ou  les  deux  boscos,  33  ;  les 
deux  baraques,  44;  bouci-boula, 
69  ;  la  potence  et  le  pendu,  71  : 
les  deux  gourdes,  88.  etc. 

—  JEU  DU  LANSQUENET.  Laas- 

que. 

—  JEUX  DE  HASARD.  Les  jeux 
de  hasard  sont  pour  la  plupart 
machinés  pour  assurer  le  gain 
au  banquier;  on  les  dénomme 
alors  trucs,  flanches  truqués  ou 
flanches  arnaqués.  Ils  sont  nom- 
breux ;  voici  les  plus  connus  : 

Le  Bonneteau  et  la  Cocange 
ou  Calot  dont  nous  parlons 
plus  haut  et  qui  sont  plutôt 
des  jeux  d'adresse. 

La  Parfaite  ou  Martin- Glande 
qui  se  joue  avec  un  dé  portant 
ordinairement .  au  lieu  des 
points  habituels,  les  figures  du 
trèfle,  du  carreau,  du  pique  et 
du  cœur,  uneancre  et  un  soleil, 
une  tête  de  mort  ou  une  tête 
de  diable  ;  ces  figures  sont  re- 
produites sur  une  table  où  le 
joueur  dépose  sa  mise,  qu'on 
lui  quintuple,  s'il  parvient  à 
gagner. 

Le  Biscuit,  qui  se  joue  avec 
trois  dés. 

Le  Quarante-huit,  sorte  de 
tourniquet  assez  voisin  de  la 
roulette. 

Le  Mal  au  ventre,  autre 
tourniquet  que  le  banquier  ar- 
rête au  point  qu'il  veut. 

L'A  nglaise  qui  sejoue  avec  des 
pièces  de  monnaie  à  pile  ou  face. 

La  Passe,  jeu  de  dés,  où  celui 
qui  n'a  pas  de  quoi  tenir  le  jeu 
en  martingalant  est  fatalement 
destiné   à    perdre.  i 


Disons,  en  outre,  que  les 
gens  qui  donnent  à  jouer  la  par- 
faite el  le  bonneteau  ou  bonnet 
opèrent  fréquemment  dans  les 
trains  de  banlieue  et  de  ceinture 
qui  desservent  les  champs  de 
courses  et  s'adressent  aux 
joueurs  que  la  chance  a  favo- 
risés peu  ou  prou.  Dans  ce  cas 
spécial,  leur  jeu  s'appelle  iro- 
niquement consolation. 

<  Tu  ne  t'aperçois  donc  pas,  répondit 
l'Avocat,  que  si  Panpan  ne  touche 
pas  à  la  table,  il  s'y  appuie  ?  Avec 
sa  hanche,  il  pousse  une  tringle 
glissée  dans  l'épaisseur  du  bois  ;  il 
pèse  sur  le  pivot,  l'arrête  à  volonté. 

—  C'est  même  pour  cela,  conclut  Pan- 
pan,  que  la  loterie  s'appelle,  entre 
nous,  le  mal  au  ventre.  » 

(HcGUES  Le  Roci.) 

Camaro  de  la  petit'  pègre, 
Tiens  les  bons  trucs  sur  la  lègre  ; 
La.  Parfaite  el  le  Quarante-huit, 
Le  Mal  au  ventre  et  le  Biscuit. 

(H0ClEa-GBISO!«.) 

—  JEU  A  LA  BOURSE.  Boursi- 
cotiérisme.    Tripotage. 

Le  boursicotiérisme  est  l'art  de  jouer, 
de  parier,  de  spéculer  en  Bourse, 
quelquefois  sans  argent,  comme 
sans  probité;  en  d'autres  termes, le 
boursicotiérisme  est  l'art  de  sur- 
prendre habituellement  le  bien 
d'autrui  par  un  ensemble  de  moyens 
non  prévus  par  la  loi  ou  insaisis- 
sables à  la  justice.  » 

(LoRÉois  Labchey.) 

—  .ARGENT  DU  JEU.  Éclairage, 
Eléments. 

—  ARGENT  GAGNÉ    EN    TRI- 
CHANT AU  JEU.  Bonnet. 

Le  «  noble  »  jeu  de  bonneteau,  du 
mot  bonnet  qui,  en  argot,  signifie 
«  argent  gagné  en  trichant  au  jeu  », 
vient  de  prendre,  en  ces  derniers 
temps,  une  extension  si  grande  que 
la  police,  et  particulièrement  la  po- 
lice des  chemins  de  fer,  s'en  est 
émue,  » 

(AhTBCR   DCPIX.) 

—  ARGE.NT   PERDU    AU    JEU. 

Casquette. 


JEU 


282  — 


JOL 


—  <^>rA\Tl'.M  PRÉLKVÉ  PAR 
LE  JEU.  Cagnotte,  Pot. 

«  Oh!  la  belle  et  bonne  nourrice 
qu'une  cagnotte  \  » 

(E.   LEPKU.ETIEB.) 

—  MONTRER  DE  LA  HAR- 
DIESSE AU  JEU.  ^«ot>  de  l'es- 
tomac. 

«  Vous  allez  me  raconter  des  histoires 
de  somnambule  tout  à  l'heure.  Ayez 
donc  de  l'estomac,  sacrebleu!  Il 
s'agit  de  tenir  le  coup,  et  il  en 
vaut  la  peine.  » 

(Ueor(;esObnet.) 

—  MAISON  DE  JEU.  Berlnn,  Bre- 
lan, Case,  Claquedenl,  Claque- 
dents,  Planque  à  suif.  V.  Casino. 

«  On  entend  dire  tout  d'un  coup  que 
le  chef  du  cabinet  du  préfet  de  po- 
lice était  le  protecteur  attitré  d'un 
c/açî/e-t/en/s  de  la  dernière  catégoiùe. 
H  était  en  rapport  avec  des  crou- 
piers de  bas  étage;  on  l'avait  vu 
s'attabler  avec  eux  et  traiter,  sans 
la  moindre  gène,  ses  petites  affai- 
res. » 

(Hocif.b-Gbison.) 

—  MAISON  DE  JEU  CLANDES- 
TINE. Étouffe,  Étouffoir. 

—  TENANCIER  DE  MAISON  DE 
JEU.   Tripolier. 

JEUX  (A).  V.  Faim,  Affamé. 

JEl'NE,  subs.  m.  Danse  du  bide, 
Danse  du  ventre.  V.  Faim. 

JEUXE,  adj.  V.  Enfant. 

JEIXE  FILLE.  V.  Fille. 

JELXE  HOMME.  Gigolo. 

Avccque  Ninelfc,  un  tendron, 
Un  gigolo,  d'apparence  fort  triste, 
—  Jeune  et  si  grave,  était-il  donc 
L'attaché  de  quelque  ministre  ?  — 

(FltA.\C-N'0HAI>.) 

JEUXER.  Bouffer  à  l'as,  Crever 
d'organe.  Crouler  dit  zeph,  Danser 
devant  le  buffet.  Danser  la  danse 
du  bide,  la  danse  du  ventre,  Dé- 
clarer, Déclarer  ballon,  Faireballe, 
balle  élastique,  ballon,  godard,  la 
danse  du  bide,  la  danse  du  ventre, 


la  tortue.  Greffer,  Jouer  du  fifre*, 
Lire  la  gazette  *,  Pégrenncr,  Piler 
d'organe,  Rebondir,  Sauter  à  la 
perche.  Se  brosser.  Se  brosser  le 
ventre.  Se  caler  ou  s'envoyer  des 
cailloux,  des  cloques,  des  briques, 
des  jetons.  Se  serrer  le  ventre, 
Seirer  sa  ceinture  d'un  cran,  Tor- 
torer  du  vetit,  Voir  défiler  les  dra- 
gons*. V.  Affamer. 

«  V'Ià  deux  jours  que  j'  croûte  que 
du  zeph.  » 

«  J'avais  fait  la  balle  élastique  tout 
mon  soûl.  » 

(H.    ROCHEFOBT.) 

»  Il  déclarait  depuis  le  matin.  » 

«  Du  temps  qu'  son  orgue  s'empâte 
la  gueule,  sa  bourgeoise  s'envoye 
des  fions.  » 

Ton  tôlier  veut  pus  l'  faire  à  croume  ? 
Tu  déclar's  que  tu  fais  ballon  .'... 
(\.  B.) 

I'  dctir  son  fric  avec  des  fesses, 
Et  le  lend'main,  i"  fait  godard. 

(Bi.Udobt.) 

«  Avec  les  trois  ronds  que  le  singe 
lui  donnait  pour  déjeuner,  le  pauvre 
apprenti  sautait  à  la  perche  les  trois 
quarts  du  temps.  » 

Que  qu'  j'y  foutrai  dans  la  trompette 
A  c'  lancier-là,  s'il  vient  vivant? 
A  moins  qu'il  sorte  un  jour  que  j'  pète 
Et  qu'il  veuille  tortorer  du  vent. 

(J.  KlCHEPI.t.) 

—  ON  JEUNE.  C'est  la  boucle. 
C'est  la  ceinture,  La  ceinture 
est  accordée.  Le  drapeau  noir 
flotte  sur  la  marmite. 

JEUXESSE  (LA).  On  désignait 
autrefois  la  jeunesse  romantique 
du  nom  de  Jeune-France. 

«  Les  romantiques  se  divisèrent  en 
Uousiugots  et  en  Jeune-France.  Les 
Jcune-hrance  conservèrent  long- 
temps leurs  pourpoints,  leurs  bar- 
bes fourchues,  leurs  cheveux  buis- 
sonneux. ). 

(PntVAT    u'AN6LEM0NT.) 

JOLL  Cannant  (arg.  lyonnais), 
Chenu,  C henuc.  Chenus  [arg  \y on- 


JON 


—  283 


JOU 


n&h},Coq{in\&r.)  Coquet, Fignole, 
Gandin,  Gerfle  ',  Gir-ible  *, Girofle', 
Girond,  Jojo.  V.  Bean. 

«  As-lu  vu  la  nouvelle  gonzesse  au 
Frisé  ?  Aile  est  rieu  coq  '.  » 

i<  —  Il  est  pourtant  gandin,  mon  pa- 
nier, insiste  le  gitane  avec  le  plus 
pur  accent  du  faubourg  Antoine  ; 
étrennez-moi,  .Monsieur,  ça  vaut 
une  thune  et  à  deux  balles  je  vous 
le  laisse.  >• 

(Jea<(  Lobbaih.) 

Alors  aboula  du  salm 
Uue  fignole  gosseline. 

(J.    RiCHEPI.N.) 

Ha  mistonae  est  ean'  chouett'  méoesse, 
Allé  est  gironde  et  bath  au  pieu. 
(A    B.) 

JOXC.  Gef,  Geli\  Jet. 

JOUE.BadJgroince,  DniQeoire,  Gail- 
larde, Giffle' ,  Jaffle',   Pochette. 

«  Elle  avait  une  paire  de  badigoinces 
comme  le  derrière  d'un  pauvre 
homme.  » 

JOUER.  Flancher. 

a  A  n'importe  quelle  heure,  tu  l'  dé- 
gotes  chez  l"  bistrot  en  train  d'  flan- 
cher :  au  zanzi,  aux  brèmes  ou  au 
frottin.  >. 

—  Dans  le  sens  d'engager  un 
enjeu:  Faire. 

<i  Qu'est-ce  que  nous  faisonsl  Je  te 
fais  trois  bocks  à  l'écarté.  » 

—  JOLER  LE  BONNETEAU.  En 

parlant  de  celui  qui  tient  le  jeu  : 
Se  baisser. 

«  Nib  de  naves  !  Je  me  suis  baissé 
trois  fois  pour  affurer  la  digue.  » 

—JOUER  AUX  CARTES.  Brémer, 
Cartonner,  Jardiner  sur  te  tap 
vert  *,  Maquiller  les  brèmes. 

«  On  a  brémé  jusqu'à  deux  plombes.  » 

«  —  Du  pétrole '.commanda  le  Merlan, 
et  des  brèmes  1  En  maquillant  les 
brèmes,  on  jaspine  mieux  1  » 

(0.   Métëmeb.) 

Tout  on  cartonnanl  dans  ton  claque 
Rabats  an  douillard  à  ta  marque. 

(HuCIER-GalSOK.) 


—  JOUER  CONTRE  UX  JOUEUR 
MALCHANCEUX.  Jouer  le  ca- 
davre. 

—  JOUER  EN  SE  PLAÇANT  DE 
FAÇON  A   VOIR    La'dONNE, 

ce  qui  permet  de  ne  placer  son 
enjeu  qu'à  coup  sûr.  Jouer  le 
point  de  vue. 

—  JOUER  MAL  ou  PEU.  Jouas- 
scr. 

—  JOUER  A  LA  BOURSE.  Bour- 
sicoter. 

«  En  moins  d'un  an.  il  avait,  à  bour- 
sicoter, dissipé  son  petit  héritage.  » 

—  En  mauvaise  part  :    Tii- 
poter. 

—  JOUER  LA  COMÉDIE.  Flam- 
ber, Vendre,  Vendre  sa  salade. 

«  L'hiviot,  1'  fait  1'  mac  et,  l'été,  i' 
fait  les  fêtes  ;  i'  flambe  chez  De- 
mie. » 

o  Quand  il  a  vendu  sa  salade,  ï  va 
r'trouver  sa  gerce  à  l'Américain.  » 

«  Qu'est-ce  qu'on  vend  chez  Antoine"? 
Toujours  a  Les  gaietés  de  l'Esca- 
dron ?  » 

—  JOUER  DU  PIAKO.  Chatouil- 
ler ou  taquiner  l'ivoire. 

—  JOUER  DE  LA  GUITARE,  de 

la  mandoline  ou  tout  autre  ins- 
trument analogue.  Gratter  du 
jambonneau. 

«  Pendant  qu'  «a  bergère  pousse  la 
goualante,  sézig  gratte  du  Jambon- 
neau. » 

—  JOUER  DU  VIOLON.   Racler. 

—  JOUER   DU  VIOLONCELLE, 

de  la  contrebasse  à  cordes. 
Scier  l'armoire. 

—  JOUER    DE     LORGUE     DE 

B.IRBARIE.  Moudre,  Moudre 
du  poivre.  Tourner  le  moulin  à 
café  ou  le  moulin  à  poivre. 

JOUEUR.  Flamboteiir,  Flancheury 
Ponte,  Ponteur,  Rifleur. 

—  ENSEMBLE  DES  JOUEURS. 

La  ponte. 


JOU 


—  284  — 


JOU 


—  JOUKL'R  AVX  CAUTES.Brê- 
meitr,  Carlonnier,  Cartonneur, 
Maquilleur  de  brèmes. 

o  De  tous  les  jeux,  c'est  le  baccara 
qui  se  prête  le  mieux  aux  tricheries  ; 
elles  se  comptent  par  milliers  et 
les  Russes,  —  ces  maîtres  dans 
l'art  de  corriger  la  déveine,  —  eu 
inventent  tous  les  jours.  Les  .Mar- 
seillais et  les  Toulousains,  ces  re- 
doutables cartonnews, en  apportent 
chaque  saison  à  Paris  et  les  expé- 
rimenteut  dans  les  casinos  des  sta- 
tions balnéaires  et  thermales.  » 
(Ho<iiEB  Grison.) 

—  JOUEUR  D'ORGUE  DE  B.\R- 
B.\RIE.  Rémouleur   de    buffet. 

—  JOUEURS  DE  JEUX  DE  HA- 
SARD. Ceux  qui  oflrent  les 
jeux  de  hasard  se  nomment, en 
général,  flancheurs  ;  celui  qui 
tient  le  jeu  de  trois  cartes  ou 
bonneteau  s'appelle  bonneteur  ; 
celui  qui  présente  le  jeu  de  la 
coquille  ou  des  trois  quilles  est 
le  cocangeur.  V.  Jeu. 

—  JOUEUR  DUPÉ  ou  A  DUPER. 

Pigeon . 

—  JOUEUR  QUI  A  TOUT  PER- 
DU. Décavé,  Plumé,  Rincé, 
Tordu. 

«  Ce  pauvre  vicomte,  le  voilà  encore 
décavé,  plumé,  rincé  comme  un 
verre  à  bière.  » 

pourvus  trop  tard  de  conseils  de  famille, 

Prétentieux  chercheurs  de  mariages  rêvés, 
De  la  Concorde  au  Bois,  ce  sont  les  dccavés. 
(Jean  Lourain.) 

—  ÉTAT   DU  JOUEUR   RUINÉ. 

Décavage. 

«  Hier,  il  a  ramassé  cent  mille  francs  ; 
aujourd'hui,  c'est  la  revanche  de  la 
banque,  c'est  le  décavage.  » 

(lU'CTOIl    flIAMCE.) 

.lorilt  (le  quelque  chose,  de  quel- 
qu'un. S'appru/er,  S'envoyer,  S'or- 
chestrer, Se  payer. 

»  Je  me  suis  appuyé  la  gonzesse.  » 

«  Elle  voudrait  s'envoyer  le  gros  lut- 
tancheur.  » 


«  C'est  un  marie.  Et  s'il  s'est  payé  la 
vieille,  c'est  tout  uniment  pour 
s'orchestrer  de  bons  gueuletons.  » 

JOUR.  Cran,  Jorne,  Luisant,  Reluit. 

<i  Je  rouscaille  tous  les  luisants  au 
grand  havre  de  l'oraison.  » 

(Le  Jargon  de  l'argot.) 

«  Depuis  le  reluit  où  j'ai  gambillé 
avec  tézigue...  » 

(ViDOCQ.) 

—  JOUR    DE    PAIE.     Banque, 

Sainte-Touche. 

«  Il  lui  promit  de  lui  donner  un 
acompte  à  la  prochaine  banque.  » 

«  C'est  aujourd'hui  Sainte-Touche  dans 
les  ministères  ;  le  micheton  don- 
nera ce  soir.  » 

—  JOUR  DE  PUNITION.  Nerf 
(arg.  militaire). 

JOUIIXAL.  Babillard,  Bubilleux, 
Canard. 

—  Avec  une  idée  de  mépris  : 
Caneton,  Feuille  de  chou,  Tor- 
chon, Torche-cul. 

—  L'en-t»Me  d'un  journal  s'a^»- 
pelle  la  manchette  ;  la  partie 
réservée  à  la  rédaction  pé- 
riodique, le  corps;  le  feuil- 
leton en  bas  de  la  page, le 
rez-de-chaussée  ;  la  partie  où 
paraissent  les  cilalions  des 
journaux  adverses,  le  panier 
aux  orlures ;  les  nouvelles 
tliverses,  les  chiens  écrases; 
la  dernière  page,  ordinaire- 
ment occupée  par  les  an- 
nonces, le  mur;  l'article  de 
lète,  premier-Paris,  premier- 
liurdeaux,  etc.,  selon  la  ville 
où  parait  le  journal  ;  les 
pages,  la  une,  la  deu.v,  la 
trois,  etc.,  et  de  même  pour 
les  colonnes  dans  cha(|ue 
page.  Les  exemplaires  expé- 
diés un  à  un  et  sous  bande 
s'appellent  les  éy renés  ;  les 
exemplaires  invendus  sont 
des  bouillons.  V.  Épreuve. 


JOU 


285  —  JOU 


«  A  l'approche  des  élections,  on  fonde 
des  canards  de  tous  les  côtés.  » 

<K  II  faut  que  le  journaliste  qui  prétend 
donner  à  sa  production  hâtive  et 
spontanée  la  pérennité  du  livre  ait 
une  forme.  C'est  le  stjie  qui  fera 
de  sa  feuille  de  chou  une  lame  d'ai- 
rain. » 

l'E.  Lepelletieb.) 

«  Lai  lettre  de  M.  L...,  du  23  janvier 
1899,  constate  que  M.  P...  a  redise 
exprès  pour  lui,  en  anglais  la 
phrase  figurant  dans  la  manchette 
du  «  Moniteur.  » 

(J.  Pivot.) 

«  Pourquoi  le  rez-de-chaussée  serait- 
il  moins  riche  en  horreurs  que  le 
coj'ps  du  journal?  pourquoi  y  au- 
rait-il des  victimes  et  des  coupables 
dessus  et  non  dessous  ?  » 

(E.  La  Jeunesse.) 

«  .\près  s'être  bien  injuriés  dans  leurs 
feuilles,  s'être  traités  de  gredins,  de 
crapules  et  d'escrocs,  les  folliculai- 
res vont  ensuite  boire  ensemble  des 
bocks,  plaisantant  de  leur  respectif 
panier  aux  ordures.  » 

(Hector  France.) 

o  il  se  donne  comme  rédacteur  à  un 
grand   journal  boulevardier  où  il 
ne  rédige  que  les  chiens  écrasés.  » 
(Dlbcs.) 

«  Certaines  feuilles  ne  paraissent  que 
pour  le  7ntir  et  ne  vivent  que  par 
lui;  il  est  de  vieux  journaux  qui 
n'existeutquegràce  aux  annonces.  » 

«  C'est  là  que  vendeurs  et  vendeuses 
de  journaux  viennent  opérer  leurs 
tris,  le  matin,  classer  les  paquets  à 
distribuer  dans  les  kiosques  l'après- 
midi,  rassembler  leurs  bouillons,  le 
tout  en  silence  et  avec  calme,  à 
l'abri  des  tracasseries  policières, 
sinon  des  intempéries.  » 

(JOISVILI.E.) 

—  CUIEUR  DE  JOURNAUX.  Ca- 
melot, Canardier. 

«  Au-dessus  de  tout  le  bruit,  du  rou- 
lement des  voitures,  des  grince- 
ments des  essieux,  des  galopades 
des  beaux  chevaux  rués  dans  le 
travail  comme  des  ouvriers  coura- 
geux, —  au-dessus  de   tout,  reten- 


tissaient les  cris  des  camelots  du 
crépuscule,  l'annonce  vociférée  des 
crimes  de  la  basse  pè^re,  des  vols 
de  la  haute,  l'essor  des  derniers 
scandales.  » 

(GnsTAVE  Geffroy.) 

JOURXALISTE.    Griffonneur   de 

babillard. 

—  En  mauvaise  part  :  Canar- 
dier, Chicur  d'encre.  Follicu- 
laire, Joiirnaleiix,  SoUiceur 
de  loffitudes  '. 

«  Ne  croyez  point  que  le  journal,  qui 
vous  parait  si  expert  en  matière 
d'escroqueries,  soit  à  l'abri  de  sa 
fraude  1  Non,  quelque  méfiant  qu'il 
puisse  être,  quelque  mis  en  garde 
qu  il  soit  contre  l'adresse  des  liions, 
le  «  chef  d'échos  »  ou  de  «  faits  di- 
vers »,  ou  d'une  rubrique  quelcon- 
que, est  sans  cesse  visé  par  le  ca- 
nardier. » 

(Hogier-Gbison."I 

<.  Le  Journaleux  dit  quelquefois  ce 
qu'il  pense,  mais  il  pense  rarement 
ce  qu'il  dit.  » 

(D'  GRÉGOiaK.) 

—     JOURNALISTE      PROLIXE. 

Pisseur  de  copie. 

—  Les  journalistes  sedésignent 
d'après  leurs  fonctions  :  le 
rédacteur  en  chef,  le  rédac- 
fhef  ;  celui  qui  dirige  les 
échos,  chef  échotier  ;  ses 
sous-ordres  sont  les  t?cho- 
tiers  ;  le  rédacteur  de  faits- 
divers  est  reporter  ou  fait- 
divirsier  ;  ceux  chargés  des 
courriers  de  théâtres  se  dé- 
nomment courriéristes  ou 
soiristes.  Le  journaliste  qui 
visite  et  interroge  les  per- 
sonnages d'actualité  est  un 
intervieuer.  Enlin  celui  qui 
est  rémunéré  à  tant  la  ligne 
s'appelle  lignard  ou  pécheur 
à  la  ligne. 

«  Indépendamment  de  la  loge  de  Fau- 
chery,  il  y  a  celle  de  la  rédaction, 
de  la  direction  et  de  l'administration, 
une  baignoire  pour  son  soiriste,  une 


JOU 


—  286  — 


JUl 


autre  pour  son  échotier,  quatre  fau- 
teuils pour  ses  reporters.  » 

(Paul  Mahalin.) 

JOURNÉE.  Clarence  *,  Journaille, 
Luisant,  Reluit.  \.  Jour. 

La  journaille,  j'  vas  chez  1'  bistrot 

Dans  ua  coiu  afTaler  mon  gna^sc. 

(L.  DE  Bebcy.) 

JOYAUX.  Brocants,  Broquilles. 
V.  Bijoux. 

JOYEUX.  V.  Gai. 

JUGE.  Chat-fourré,  Enjuponné,  En- 
toqué  ,  Gerbier,  GrUjnon  *,  Justi- 
cianl,  Lustre  *,  Pilois-vain  *,  Ro6e- 
noire. 

o  Ah!  je  la  vois  venir,  toute  la  sé- 
quelle des  chats-fourrés,  s'avançant 
à  pas  de  velours  vers  les  plus  no- 
bles, les  plus  hardis  d'entre  nous  — 
jusqu'à  ce  que  la  griffe  de  fer 
s'abatte  sur  la  liberté  pantelante, 
sur  la  pensée  meurtrie.  » 

(Sévebine.) 

«  Qui  dit  accusé,  dit  condamné,    — 

trace  à  la  racaille  des  marchands 
'injustice  :  turellement,  ceci  ne 
s'adresse  qu'aux  pauvres  bougres, 
car  chacun  sait  que  les  etijuponnés 
n'ont  pas  l'habitude  de  condamner 
les  richards.  » 

(Z-e  Père  Peinard.) 

<<  Les  gerbiers  l'ont  salé  d'un  treize  au 
second  trayage.  » 

«  L'expression  robe-noire  est  chez  les 
argolicrs  un  terme  de  mépris  qui 
désigne  indistinctement  le  prêtre, 
l'avocat  ou  le  juge  correctionnel.  » 

"  Tiens, vous  aussi,  monsieur  le  pro- 
cureur général,  vous  cherchez  des 
u)ùdailles? 

—  C'est  le  goût  de  presque  tous  les 
justiciards.   » 

(Balzac.) 

—  JUGE   SIÉGEANT.    Endormi, 

l'igé. 

CONSEILLER    Jl'GK    A    LA 
COL'U.  liobe-roitge. 

—  l>Rr!:SII)E\T  DE  TIUBU.NAL, 
■('ASSISES.  AïKdole,  Gâcheur, 
Léon,  Moqueur. 


—  JUGE  »"l.\STRrCTIOX.  Allu- 
meur, Curieux,  Fouinelte,  Go- 
billeur'.  Palpeur,  Houe'. 

«  — J'  vas  y  demander  une  faveur. 

—  Laquelle?  fit  le  directeur. 

—  Avoir  pour  rigoler  un  compagnon 
de  cellule  et  j'  mangerai  le  morceau 
au  curieux.  » 

(Mac6.) 

—  JL'GE  I»E  PAIX.  Accordeur, 
Accordeur  de  flûtes,  de  vielles, 
Piquet,  Sancho  Pança'. 

—  JUGE  COUKOMIH-.  Condé 
franc. 

JViiEMKMT.Gcrbement, Mariage', 
Sapement,  Sucrage. 

«  D'abord  toi.  Merlan,  t'étais  son  po- 
teau! Tu  passeras  en  sapement 
comme  lui!  » 

■-  (0.   MÉrtNIEB.) 

—  Synonyme   de  bon  sens: 
Jitijin,  Juyeotte. 

«  Il  n'a  pas  pour  deux  liards  de  Jin- 
jin.  » 

«  Au  lieu  de  dire,  ce  qui  serait  juste  : 
«  Un  Tel  est  une  canaille,  quoinue 
avocat!  >>  la  simpliste  jugeotte  aes 
foules  englobe  la  collectivité  dans 
l'abaissement  d'un  seul.  » 

(StVEBiNE.) 

—  PASSER    EN     JUGEMENT. 

Aller  aux  champs. 

JUGER.  Gerber,  Lustrer,  Saper. 

«  Dans  le  monde  du  crime. où  l'éven- 
tualité d'un  acquittement  ne  sau- 
rait être  considérée  sérieusement, 
le  jugement  et  la  condamnation 
vont  de  pair;  aussi  le  malfaiteur 
emploie-t-il  les  mêmes  termes  pour 
exprimer  <■  juger  »  et  «  condamner  »  : 
Gerber,  Sa/ier  signifient  également 
conduire  les  débats  et  prononcer 
une  condamnation.  » 

JUIF.  Baptisé  uu  coupe-ciqare,  au 
sécateur,  Itout-coiipé,  Circoncis, 
Frisé,  Guinal,  Marchand  de  lor- 
gnettes. Pied  plat,  l'oudi,  Youpe, 
Youpi,  Youpin,  Youte,  Youlre,Yte. 

—  JUIF    ALGÉRIEN.    Deldinek. 


JUI 


—  287  — 


KIL 


.  Les  juifs!...  Quiens,  quand  qu'  j'en  ! 
rencont'  un.  j'  l'agonis  tant  que 
j' peux  et  j'y  dis  toul's  les  pus  sal's 
salad's  qui  m'  passent  dans  1' 
coco.  J'  l'appelle  j/oudi,  youpin, 
youle,  bout-coupé,  vilain  frisé,  sal' 
guinal,  ièV  de  boche,  bouffeur  de 
paille,  boul'  de  juif,  barbe  à  gos, 
pue  la  merde,  sue  la  crasse,  marque 
mal.  viande  à  morbaques,  mer- 
caoti.  cleldinek,  eq  estera.  » 

Les  youpins,  cest  des  vilains  types 
(Ju'oa  voit  flâner  su'  nos  boulTards  : 
Is  ont  des  gueul'  en  tètes  d'  pii>€s, 
Mais  presque  tous  i's  sont  roublards. 
(A.  B.) 

JUIVERIE.  Youpinerie. 

I.  Jai  su  qu"  toute  la  haute  youpinerie, 
aussi  ben  les  bouts-coupés  qu'  les 
autes  ,car  ya  pas  qu'  les  youdis 
qui  sont  juifs)  allait  déjeuner  dans 
ctte  tôle-là.  » 

JUMEXT.  Galienne,  Galière, 
Gayère,  Hanoche'. 

—  M.\UVAISE  JV.MEXT.  Bique, 
Chèvre. 

«  Il  avait  demandé  à  être  monté  pen- 
dant les  manœuvres  et  on  lui  avait 
collé  une  vieille  chèvre  qui  avait  au 
moins  douze  années  de  service 
dans  l'artillerie.  » 


JURÉ,  Hésiteur  opinant  ovi  Opineur 
hésitant,  Marguillier  de  bour- 
rache *. 

JURER.  (Prêter  serment.)  Griffon- 
ner', Sal  biner  *. 

JUSTE,  adv.  V^oir  juste  ;  dire, 
agir  juste  :  Être  dans  la  note. 

JUSTICE  (LA).  Fourdante  fan- 
toche ". 

—  C'EST   justice:  C'est  pain 
bénit. 

m  En  a-t-il  fait  des  fredaines  :  en  a-t-il 
trompé  de  pauvres  filles!  Mainte- 
nant le  voilà  cocu...  C'estpainbénil'.n 
{Les  Propos  du  Commandeur .) 

KÉPI.  Boston,  Calot,  Fessi,  Pfiécy. 

«  Le  capitaine  lui  enfonça  brusque- 
ment son  calot  jusqu'aux  oreilles. 
—  Est-ce  que  je  porte  mon  phécy 
comme  une  tourte"?  gronda-t-il.  » 

—  KÉPI     TRÈS     HAUT    et     à 

grande  visière.  Saumur. 

KILO,  KILOGILVMME.  Kil. 

«  Si  t'aurais  vu  la  gouzesse  avec  un 
kil  de  farine  su'  la  gueule  ;  c'  qù'  a 
dégotaitî  » 


LA.  Labé,  Lago. 

a  Bas  les  pognes  I  Laissez  ça  labé!  » 

«'Radine  un  'peu  lago  que  j'  te  dise 
deux  mots.  » 

LA-BAS.  Lahago. 

On  se  r'trouv'ra  labago,  chez  Bon- 
nelle.  » 

LABORIEUX.  Bûcheur,  Chiadeur 
1  arg.  des  écoles  ,  Potasseitr. 

u  II  fit  partie  des  bûcheurs,  une  quin- 
zaine d'exceptions  —  de  véritables 
ptiénomènes  ne  manquant  pas  un 
cours  et  prenant  des  notes,  les  rédi- 
geant ensuite  et  blêmissant  sur  les 
bouquins.  » 

(Paol  Alexis.) 

LACET.  Tirana 

LACHE.  Canew,  Coïon,  Couillon,  \ 
Couyon,  Feignant,  Peignasse, Foie  [ 
blanc,  bleu  ou  tricolore.  Frileux,  | 


Qui  a  le  foie  ou  les  foies  blancs, 
Qui  n^a  pas  de  poil  ou  de  c.Mes 
au  cul  (obscène)  ou  mieux  Qui 
n'en  a  pas. 

—  On  désigne  fréquemment 
le  lâche  par  les  équivalents 
de  Femme,  Pédéraste,  Pros- 
"tituée.  y.  ces  mots. 

«  —  Tenez,  voulez-vous  que  je  vous 
dise,  exclama  à  la  fin  Béchu.  vous 
êtes  tous  des  coîons.  Eh  bien! 
j'irai,  moi.  —  C'est  bien,  ça,  Béchu, 
tu  es  un  homme,  toi!  » 

(CaHLLE    LcXOERnBB.} 

a  Mais,  aujourd'hui,  on  ne  voit  plus 
que  des  foies  blancs,  par  Hercule  ! 
et  le  courage  ressemble  à  la  queue 
du  veau  qui  va  en  s'amincissant.  » 

(J.    RlCBfJ>I».) 

«  r  s'  mettra  pas  en  face  de  moi, 
c'est  eune  femme,  eune  coquine, 
eune  salope  [  » 

19 


LAC 


—  290 


LAN 


Alors  tu  inarches  pas...  tas  1'  (liibe!... 
Tiens,  j'  te  vas  dir'  mon  pauv'  Éloi, 
Eh  bien  '.  t'as  1'  trac  de  Nib  de  Tube, 
T'as  peur  qu'i'  soy'  pus  costeau  qu'  toi. 
Bon  Dieu!  quand  on  n'est  pas  un'  lante, 
On  va  d'  l'avant.,,  on  cogn'  dans  T  las... 
Et  tu  restes  là,  comme  un  pante... 
Tiens...  t'es-t'un  feignant...  t'en  as  pas! 
(A.  B.) 

LÂCHETÉ.  V.  Peur. 

LAID.  Blaichard  ou  Bléchard, 
Blèche,  Gaij*,  Mochard,  Moche, 
Mouche,  Mouchiqiie,  Qui  a  de 
beaux  cheveux,  Rogatc,  houpe, 
Roupie,  Toc,  Tocard,  Toquard. 

—  En  parlant  des  personnes 
seulement  :  Beau  à  la  chan- 
delle, Gueide, poire  ou  tronche 
à  caler  les  roues  de  corbillard, 
à  chier  dessus,  à  la  manque, 
à  la  noix,  à  coucher  dehors 
avec  un  billet  de  logement,  à 
ramer  des  choux,  Gueule  de 
raie.  Gueule  en  coin  de  rue, 
Moule  à  Gambe  ou  à  Gambier, 
Qui  a  bouffé  du  sinye  en  nour- 
rice. Remède  à  ou  conti  e 
l'amour.  Riz  de  veau.  Tête 
de  pipe,   Tocasse,  Tocasson. 

«  Et  les  ouvriers,  en  vidant  à  midi 
une  bonne  bouteille,  la  trogne  allu- 
mée, les  regards  souriants,  se 
moquent  des  déjetés,  des  blai- 
chards.  » 

(J.    RlCH»PI."«.) 

L' turbin, c'est  bon  pour  qui  qu'est  mouche. 
A  moi.  il  fait  nib  dans  mes  blots. 
Avec  un'  frim'  conim'  j'en  ai  une 
Un  mariol  suit  trouver  d'  la  thune. 
{'■>■) 

C'était  un'  toun'  pas  mouchique, 

C'était  un  giroud  loDtieau, 

l/anderlique,  l'anderliquc, 

L'anderliqu'  de  Lauderueau. 

(A.  GiLi..) 

Moi,  j'  m'  ai  t'nu  toujours  à  l'écart. 
Pis,  quoi  bécoter?  —  Du  tocard? 
t)u  roup"/  des  galop'  on  des  gouines  '.' 
Tu  vem-l-y  qu'  j'embia<se  un  (licard  ?... 
(L.  i>i  Bi^Bcv.) 

Pa'c'  qu'il  est  moeh'  tu  plaqu's  Ion  lard  ? 
Ou'  ç»  peut  fout'  qu'eun'  fcss'  soy'  rogate 
Du  moment  qu'a  rapport'  du  plàle!... 
Eun'  girond'  peut  t   laisser  meulard... 
L'est  btèih''....  soa  uubert  l'est-i',  blèche"! 
(Id.) 


V'Ià  r  Quatorz'  Juillet  des  asperges. 
Des  p'tits  07eaux  et  des  hann'tons, 
Et  les  blêchard's,  les  veuv's,  les  vierges 
A'  z'ont  mal  au  bout  des  (étons. 

(Jeuak  Rictus.) 

Ben,  en  peintur',  gna-z-un  troupeau 
Ed'  peint's  qui  gagn'nt  la  forte  somme 
A  nous  peind'  pus  toc  que  nous  sommes, 
(lo.) 

Quand  on  est  bien  bâti, beau  corps  et  belle  gueule 
On  Cat  payé,  choyé.  Le  tocard  reslc  meule. 
(P.  Paillette.) 

Le  lundi,  ne  vous  déplaise 

Dans  la  glaise 
Deuys  l'uecb  de  ses  doigts  kùrs 
Lui  fit  sa  tête  de  pipe, 

Prototype 
De  tous  les  Loubets  futurs. 

(R.  Ponchos.) 

—  FEMME  LAIDE  qui  en  accom- 
pagne une  jolie.  Repoussoir. 

LAL\E.  Molanche. 

LAISSER.  V.  Abandonner. 

LAISSEZ-PASSEK.    Coupe-file. 

«  Grâce  à  nos  coupe-files,  nous  avons 
pu  assister,  ce  matin,  à  l'habilic- 
ment  des  figurantes  et  au  départ 
des  chars.  » 

(Jkan  Lorrain.) 

LAIT.  Coulant,  Couliant  *,  Lolo. 

En  l'honneur  de  sa  nourrice, 
Poussons  un  cordial  bravo  \ 
Choisie  par  l'impcratricc, 
Pour  son  bou  lolo. 

(Alphonse  Allais.) 

LAITUE.  Couliante*. 
LAMBIX.  Dort-en-chiant. 
LAMPE.  Luisante,    Lampistroque. 

«  Plumons-nous,  la  gosse  ;  vMà  la 
lampistroque  qui  fait  coule.  » 

—  LAMPE    EDISO.\.     Couille    à 
conasse  (arg.  de  Saint-Cyr). 

LAMPION.  Escargot. 

LANCIER.  Allumeurde  becsde  gaz. 

LANGAGE.  Jaspin.Y.  Bavardage. 

LANGUE.  liattant, Bavarde,  Chiff, . 
Chiffon  rouge,  Clapette,  Copeai: 
Diligence    de    Rotne',     Pauberi. 


LAN 


291 


LÈV 


Gaffe,  Grelot,  Lavette,  MenteusCj  ' 
Plaine,    Roiiscaillette,    Sonnette, 
Tapette. 

!<  Arrête  un  peu  ton  battant,  on  n'en- 
tend que  toi  1  » 

«  Toi,  interrompit  Porthos,  tu  vas 
remiser  ta  clapetle  ou  je  te  bâil- 
lonne comme  un  chien  galeux.   » 

(Macé.) 

«  Il  faut  que  son  chiffon  rouge  aille 
tout  le  temps;  jamais  vous  n'avez 
vu  pareille  jacasse.  » 

LAXTERXE.  Brulotte,  Lampis- 
Iron,  Véronique. 

—  LA>TER>E  SOURDE.  Ban- 
que, Lanque,  Lanquesse,  Sow- 
doc/ie. 

LAPIX.  Qiiaf  Pattes,  Trottin. 

—  LAPIX    DE    GAREXXE.    Go- 

driot,  Ouchetraque. 

«  Les  autres  braconniers  pratiquent 
la  chasse  aux  lapins  de  garenne, 
dits  ouchetraques  ou  godriots.  » 

(Macé.) 

LARD.  Speck,  Rouâtre  *. 

LARDÉ.  Rouâtré  \ 

LARJIES.  Jus  de  mirettes,  Viaupes. 

"  —  Il  est  bien  temps  de  chialer 
maintenant,  fit  alors  Beaujean. 
haussant  toujours  les  épaules  ; 
c'était  avant  qu'il  fallait  y  aller  du 
jus  de  rnirellesl  » 

(GOBOX.) 

LARROX.  Attrimeur*.  V.  Voleur. 
LAS.  V.  Fatigué. 
LASSITUDE.  V.  Fatigue. 
LATRLXES.  V.  Cabinet. 

LAVEMEXT.     Bouillon    pointu. 

Insinuation  *. 

Pi  ends  un  bouillon  poinlu. 
Ça  t'  rincra  les  boyaux  d'  la  tète. 
(P.  Paillktte.) 

LÉGISLATIOX      MILITAIRE . 

Chien  jaune  (arg.  de  Saint-Cyrj. 

LÉGUMES.  Barbillons  de  Beauce  *, 
Vestiges. 


«  On  vous  sert  une  galtose  où  quat' 
vestiges  s'  battent  eu  duel.  » 

—  LÉGUMES  SECS.  Vestos. 
V.  Haricot. 

LEXT.  Dort-en-chiant,  Longin, 
Longis,  Saint-Longin. 

«  Ah  !  le  sacré  longin,  dort-en-chiant  l 
on  peut  lui  envoyer  chercher  la 
Mort,  on  est  sûr  de  vivre  encore 
un  bon  bout  de  temps.  » 

LEXTILLES.  Petit  monde,  Pièces, 
Punaises. 

«  J'ai  qu'  douze  fléchards!  J'  vas  tout 
d'  même  iii'envoyer  un  d'mi-stroc, 
dix  de  gringue  et  un  lardé  aux 
punaises.  » 

LÉSIXERIE.  Lésinage. 

LETTRE.  Arcot',  Babillard,  Ba- 
billarde.  Babille,  Bavarde,  Biffe- 
ton,  Lazagne.  V.  Caen. 

«  Il  y  a  à  craindre  que  la  petite  s'y 

f)renne  maladroitement  en  trouvant 
a  babitlarde...  qu'elle  n'ait  attiré 
l'attention  soit  des  surveillantes, 
soit  de  ses  voisines  en  déployant  le 
fafiot.  » 

(Ed.  Lbpelletieb.) 

«  Le  matin  où  je  veux  avoir  mes 
huit  jours,  je  lui  apporte  son  cour- 
rier dans  une  pelle  à  main  ;  et  si  ça 
ne  suffit  pas,  j'y  die  :  Tiens,  v'ià  tés 
bavardes.  » 

(POSTAILLAC.) 

H  U  l'a  pigée  au  moment  qu'a  carait 
un  bifflon  que  l'  Frisé  y  avait 
écrit.  » 

—  LETTRE  ÉCRITE  DE  PRI- 
SON dans  le  but  d'extorquer  de 
l'argent  à  un  naïf.  Lellre  de 
Jérusalem. 

LÈVRE.  Babouine,  Bade,  Badi- 
goince,  Baiseuse,  Ruban. 

«  Essuyé  donc  ta  gargue,  t'as  d' l'oeuf 
plein  les  babouines.  » 

«  J'  vas  vous  confectionner  un  fri- 
chti qu'  vous  vous  en  lèch'rez  les 
badigoinces.  » 


LIA 


292  — 


LIT 


LIAISOX  ILLÉGITIME.  Co/Zag-e, 
Macquage,  Mariage  à  la  colle,  à  la 
détrempe,  <ie  la  main  gauche,  au 
XXI',  Marida. 

«  Tu  t'  cours,  parbleu!  à  viv'  comme 
ça  tout  seul,  ej'  comprends  !  Prends 
une  gonzesse  :  V  macquage  y  a 
qu'  ça  d'  vrai  ! 

—  J'aiiii'  mieux  rester  comme  j'  suis  : 
j'en  gratt'  pas  pour  le  marida.  » 

«  —  Me  remettre  avec  une  gonzesse  ! 
ah!  non,  tu  n'  voudrais  pas;  j'en 
ai  soupe  du  collage.  » 

—  LIAlSO\  EÎVTRE  DEUX 
HOMMES.  Mariage  d'Afrique, 
Petit  ménage. 

«  Ces  pédérastes  se  divisent  en  petits 
tnéîiages  et  les  horribles  couples 
s'entendent,  forment  des  bandes  et 
opèrent  dans  un  rayon  déterminé.  » 

(Macé.) 

«  —  Des  copins?  des  copailles!  un 
mariage  d'Afrique.  » 

—  LIAISOX  ENTRE  DEUX 
FEMMES.  Petit  inénage. 

«  Et  puis  un  tas  de  petits  ménages, 
N ina  Popolte,  Gratienne  de  Ci vry. . .  » 

(Raitif  de  la  Brbtonne.) 

LIARl).  Bredoche,  Brobèche,  Broc, 
Broquille,  Hervé  *,  Herplis  *,  Fat- 
nin,  Fifrelin.  V.  Billon. 

JJBÉRATION.  Décarrade,  Décarre, 
Dccanement. 

11  vient  de  revenir  el  pour  sa  décarrade 
Il  froussait  de  trouver  avec  un  camarade 
<Jelle  qui  s'éluit  faite  autrefois  soa  soutien. 

(L.    DE    bEBCV.) 

LIBÉRÉ.  Affranchi. 

«  On  a  beau  «"'tre  un  vieux  fagot 
affrancld;  on  sait  ce  qu'on  doit  au 
sexe.  » 

(IIectob  France.) 

—  Qui  sort  de  prison.  Mignard 
de  la  fille  de  l'air. 

—  LIBÉRÉ  MILITAIRE  qui 
quitte  le  service  au  cours  d'une 
punition.  Qui  part  la  paille 
au  cul. 


«  Vous  verrez,  dit  l'adjudant,  que  ce 
nom  de  dieu-là  ne  partira  d'ici  que 
/a  paille  au  cul.  » 

LIBERTIiX.  V.  Débauché,  Pail- 
lard. 

LIBRAIRE.  Babillandier,  Babillar- 
dier. 

LIER.  V.  Attacher. 

LIEUTENANT.  Franc  cagou*. 

LIÈVRE.  Capucin. 

«  Les  uns  se  livrent  à  la  chasse  aux 
perdreaux,  dits  trinsmarts;  les 
autres  pratiquent  la  chasse  aux 
lièvres,  dits  capucins.  » 

(Mac6.) 

LILLE,  nom  propre  de  ville.  Lil- 
lange. 

LIME.  Criarde,  Doucette,  Mordante, 
Patte. 

LIMONADIER.  V.  Cabaretier. 

LIMOUSIN.  Ligorniau,  Ligorgnot. 

«  J'ai  soupe  d'  ton  guinche  !  eune 
musette  où  ya  qu'  des  Auverpins 
et  des  Ligorgnotsl  » 

LIN.  Javard. 

LINGE  BLANC.  Latif,  latiffe. 

—  LINGE  DE  FE.MME.  Dessous. 

«  Nini-Patte-en-l'air  affirme  que  ses 
dessous  lui  coûtent  trois  cents 
francs.  » 

(Le  Joitrnal.) 

—  LIXC;e    volé.    Chemise    de 
conseiller  *. 

LINGÈRE.  Limacière. 

LIQUEUR.  Pommade. 

«  r  soigne  son  estome  :  pas  d'  dur! 
d'  la  pommade  !  comme  à  eune 
chatte...  » 

LIRE.  Babiller. 

LIT.  Aulel  de  plume,  Bâche,  Boite 
à  puces,  Dodo,  Ftac,  Flacul,  Four- 
nil, Halle  aux  draps.  Peau  huré*. 


LIT 


293 


LIT 


Paget,  Pagne,  Pagnier,  Pagnot, 
Pagnotte,  Pojot,  Panier,  Pian, 
Pieu, Plumard, Plume, Porte  feuille, 
Poussier,  Pucier,  Sac. 

<(  Voilà  un  amour  de  soubrette  qui 
doit  joliment  se  tirer  des  pattes 
pour  courir  l'aventure  dans  les 
bastringues  circonvoisins,  quand  sa 
maîtresse  est  au  dodo.  » 

(P.  Mahalin.) 

<i  A  deux  heures  et  quart,  ils  rappli- 
quaient au  quartier  et  s'enfour- 
naient dans  leur  plumard.  » 

(Séverine.) 

!<  C'est  feignant  comme  une  cou- 
leuvre; ça  resterait  au  pucier  des 
semaines  entières.  » 

Avcz-vous  pu  l'en  croire  à  son  serment? 
Ceux  que  l'oa  fait  sur  un  autel  de  plume 
Sont  aussitôt  emportés  par  le  vent. 

(  Vieille  chanson.) 

Pour  que  ta  gère'  t'aye  à  la  bonne 
Cherr'-là  dur  a  coups  d' pomp'  dans  1"  (îon  ! 
Su'  r   tas,  faut  et'  vach'  comra'  personne 
Mais,  arn  plum'  toujours  durillon. 

Ya  des  fois  qu'i's  font  du  potin, 
l's  japp',  i's  |)iss',  i's  font  des  magnes... 
Dam'  les  clebs  i's  ont  pas  des  pagnes 
Pour  plumer  avec  leur  putain. 

(A.  B.) 

Que  qu'i'  va  dir'  mon  proprio 
Si  j'y  pay'  pas  son  term'  d'octobre? 
Sûr  i'  va  m'  vider.  Je  1'  conobre... 
Et  v'Ià  l'hiver...  i'  fait  frio. 
Viv'  la  Russie'....  Ah  !  la  sal*  bète, 
r  va  v'nir,  avec  son  huissier, 
Pour  me  fair'  saisir  mon  poussier... 
(Id.) 

«  Quel  feignant!  c'est  tous  les  matins 
la  même  chanson  :  impossible  de 
r  tirer  du  pieu.  » 

—  LIT  CONJUGAL.  Gigognard. 

—  LIT  DE  SAXGLE.  Chahutant, 
Tremblant,  ïrembleur. 

LIT  DE  FORÇAT.  Tollard. 

—  PIED  DE  LIT.  Culasse  (arg. 
militaire). 

—  SE  METTRE  .\U  LIT.  Mettre 
sa  viande  dans  le  torchon.  Se 
mettre  sotts  la  bâche.  Se  pa'^no- 
ter.  Se  pajoter,  Se  piausser.  Se 
pieuter,  Se  plumarder,  Se  plu- 
mer. \.  Coucher. 


'<■  On  s'a  plume'  dans  un  bon  pajot 
tout  en  laine.  C'était  bathl  c'était 
chaud I...  » 

«  J'  vais  pas  m'  pieuter  dans  un  tau- 
dion  pareil  !  » 

«  Pis  quoi?  faire  comme  les  gonzesses 
de  claque  :  s'  pagnoter  à  deux  dans 
r  même  paget'}  Jlidi  !   » 

«  Allez  mettre  votre  viande  dans  F 
torchon  et  fichez-nous  la  paix.  » 

LITHOGRAPHE,  LITHOGRA  - 
PHIE.  Litho. 

LITRE.  An,  Bilboquet,  Boisseau, 
Kil,  Kile,  Kilo,  Litrée,  Litron, 
Potée. 

—  DEMI-LITRE    DE    VIN.    C//Ô- 
lette,  Chopinette,  Chopotte. 

—  QUART  DE    LITRE    DE  VIN. 

Demi-stroc. 

—  LITRE  DE  VIX  ROUGE.  Bet- 
terave. Petit  père  noir. 

«  Les  trois  troubades  prirent  la  veil- 
leuse, la  déposèrent  sur  le  lit  de 
camp  et  dînèrent;  le  litre  de  ge- 
nièvre circula  et  fut  vidé  en  un 
instant. 

Un  peu  après  la  ronde  du  cabot 
de  garde,  un  nouveau  kilo  fut  intro- 
duit à  la  boîte,  puis  un  troisième. 
Chacun  le  sien,  nom  de  Dieu!  On 
est  troubade  ou  on  ne  l'est  pas  !  « 

{Le  Père  Peinard.) 


'<  J' 


J'  parie  une  chôlette  que  tu  n'  mt 
boules  pas  !  » 


«  Allons, encore  une  chopotte  l  la  der- 
nière! » 

<<  11  est  miir  avec  un  d'mi-stroc.  » 

«  Une  betCrave  pour  quatre?...  j'en 
têt'rais  deux  à  moi  tout  seul  !  » 

Enfin,  si  j'  voulais  et'  patron. 
Mon  vieux,  j'aurais  qu'un  signe  à  faire. 
Mais  ça...  ça  n'est  pas  ton  atTaire... 
A  ta  santé  '.  j'  paye  un  litron. 

(A.  B.) 

LITTÉRAT EUR.   Gendeleltrc 
Pouacre*. 


LIV 


—  29* 


LOU 


LIVRE,  subs.f.  Toise. 

LIVRE,  subs.  m.  Babillard,  Ba- 
bille, Babillcur. 

—  LIVRE  DE  MESSE.  Piquel. 

LIVRET.  Bavard. 

LOGE.  Depuis  le  «  geste  »  du  ba- 
ron de  Chrisliani,  la  loge  prési- 
dentielle, au  champ  de  courses 
d'Auteuil,  est  surnommée  la 
Chapellerie. 

«  Tout  Paris  est  là,  astiqué,  attifé, 
pomponné,  parfumé,  en  tenue  de 
parade...  Seule,  la  Chapellerie  est 
vide.  La  Chapellerie,  c'est  la  loge 
présidentielle.  Le  mot,  lancé  dans 
un  groupe,  a  fait  le  tour  du  pesage. 
Il  est  d'un  Parisieu  connu.  » 

(JolXVll.LE.) 

LOGEMEXT.  CanichoUe,  Cani- 
jattCy  Canijolte,  Condice,  tondisse, 
Condition,  Logeleau,Niche,Viaule, 
Piôle,  Piolle*,  Taule,  Tôle,  Toile*. 
V.  Dévaliser. 

—  En  mauvaise  part  :  Bahut, 
Bocal,  Boite,  Canfouine. 

«  J'en  ai  ma  claque  et  j'ai  soupe  de  ta 
fiole  pour  ce  matin,  s'était-il  écrie. 
D'abord,  il  faut  que  j'astique  la 
piaule.  Il  y  a  fête  au  château.  » 

(G.  LoiSEAU.) 

«  J'  conoble  une  tôle  épatante  à  faire  ; 
jamais  personne  dans  1'  log'leau 
jusqu'à  dix  plombes.  » 

o  Qui  est-ce  qui  m'a  fichu  une  pareille 
canfouine  !  La  salle  à  manger  pas 
balayée,  le  lit  pas  fait  !  » 

(Bauda.) 

Quand  qu'ail'  rappliqu'  à  la  niche 
Et  qu'  noussoram's  poivroU, 

Gare  au  halaillon  d'  la  guiclie! 
C'est  nous  qu'est  les  dos. 

(J.  RiCHCPifi.) 

LOGER.  V.  Demeurer. 

LOGEUR.  Marchand  de  sommeil, 
Tôlier  ou  Taulier.   V.  Hôtelier. 

LOGIS.  V.  Logement,  Maison. 


LOQUE.  Ferloque. 

LORGNER.  Tiquer. 

n  Dieu,  qu'il  est  beau  !  s'écriait  An- 
drée en  tiquant  le  jeune  premier.  » 

LORGXOX.  Bicyclette,  Carreau, 
Lucarne,  Œil  de  rechange.  Œil  de 
verre. 

«  C  qu'il  a  l'air  poireau  avec  sa  bicy- 
clette su'  l'blair!  » 

n  Fais  donc  attention  !  quoi  !  tu  m' 
marches  su'  les  arpions...  on  met 
un  carreau,  quand  on  voit  pas  clair.  » 

«  Si  t'avais  vu  1'  coup  d'  châsses  quV 
y  a  envoyé  à  travers  ses  lucar- 
nes... » 

«  Attendez  que  je  mette  mes  ijcux  de 
rechange,  dit  le  marchand  en  ajus- 
tant son  lorgnon.  » 

LOT.  V.  Affaire,  Part. 

LOTERIE.  Millerie. 

LOUAXGER.  Passer  de  la  pom- 
made, Pommader. 


En    parlant  des   per- 
Guigiie  à  gauche,  Lou- 


LOUCHE. 

sonnes  : 
chon. 

«  On  l'appelait  guigne  à  gauche,  à 
cause  d'unoMl  qui  n'était  pas  sur 
le  môme  alignement  que  le  voisin  ; 
mais  qu'importait  cet  œil"?  Ce  n'était 
pas  lui,  mais  ses  appas  rondelets 
et  fermes  que  le  brisquart  ne  ces- 
sait de  reluquer;  il  eu  louchait.  » 
(Af«  Joyetis<!tés  du  Régiment.) 

«  Cet  autre  aux  moustaches  cirées, 
au  masque  austère  d'honnête  hom- 
me, a  été  préfet  et  il  aime  avec  un 
emportement  de  collégien  qui  en 
serait  à  sa  première  passionnette 
une  essayeuse  de  chez  Stout,  un 
iouchon  qui  s'appelle  Séraphine  et 
a  un  nez  retroussé  comme  par  une 
chiquenaude.  11  l'aime  bêtement, 
bestialement.  » 

(RK.si  Maizebot.) 

LOUCHER.  Avoir  un  ail  qui  dit 

merde  ou  zut  à  Vautre,  Avoir  un 


LOU 


—  295 


LUT 


œil  qui  regarde  la  Ba<^tille  et 
Vautre  la  Madeleine  ou  tous  au- 
tres points  opposés. 

<■  Quelle  mignonne  créature  la  petite 
Adélaïde,  dodue,  ferme,  gentille, 
toujours  rieuse  et  gaie  avec  ses 
petits  nénets  d'adolescente  pointant 
légèrement  son  corsage  d'indienne, 
ses  cheveux  châtains  aux  tresses 
épaisses  comme  des  câbles,  ses 
pieds  de  Cendrillon  et  ses  gros 
mollets!..  Mais  voilà:  elle  avait  un 
/vil  qui  disait  zut  à  l'autre  et  l'on 
ne  pouvait  vraiment  l'admirer  que 
de  dos  ou  de  profil.  » 

Les  Propos  du  Commandeur. ^ 

LOUER.  Adresser  des  louanges  : 
Passer  de  lapommade, Pommader. 

LOUP.  Pelouet*. 

LOUVE.  Pelouette*. 

LUBIE.  Foucade. 

<•  J'ai  eu  la  sottise  de  croire  qu'elle 
s'amendait,  qu'elle  me  revenait 
guérie  de  cette  foucade  avortée, 
qu'elle  m'aimait  à  nouveau  passion- 
nément, je  me  suis  laissé  prendre  à 
ses  baisers,  à  ses  cajoleries,  à  son 
air  inquiet  et  troublé  et  pour  un 
peu,  parce  qu'elle  avait  retrouvé  le 
chemin  de  notre  aimoir,  parce 
qu'elle  m'a«cordait  des  miettes  de 
sa  vie,  parce  qu'elle  ne  m'abandon- 
nait plus,  parce  qu'elle  était  venue 
quatre  jours  de  suite,  j'eusse  em- 
brassé ses  genoux  avec  une  contri- 
tion parfaite.  » 

(Champacbbrt.) 

LUBRIQUE  HOMME).  Bouc,  Co- 
chon. 

Et  v'Ià  pourquoi,  six  mois  plus  tard, 
La  renâcle  trouva  Floretle, 
Qui  jouait  avec  un  niontard 
Et  des  Tieui,  chei  la  proxénète. 
C'est  pas  assez  des  ralicbons  !... 
Ah  !  nom  de  Dieu  !  je  n'  suis  pas  rosse, 
Mais  si  c'était  moi  î'  pèr'  du  gosse 
l's  verraient  ça.  les  vieux  coenons. 
(A.  B.) 

LUGUBRE.  Lubre  *. 

LUI .  Sa  poire,  Sa  pomme,  Sézière, 
Sézig,  Sézigo,  Sézigue,  Séiingard, 


Sézingo,  Son  gnasse.  Son  gnère. 
Son  gniasse,  Son  gniére.  Son  nière, 
Son  orgue. 

«  Milot  veut  qu'  j'aille  à  la  fête  avec 
son  orgue.  » 

«  C'est  comme  1'  radis  noir  qui  dit  : 
Abstinence  1  Continence  !...  pour  les 
autes...  Mais  pour  sézig,  c'est  1'  bon 
pive  et  les  bath  méoesses.  » 

«  1'  veut  pas  qu'on  chahute  sa  poire.  » 

Oh  !  c'est  qu'  chacun  a  sa  chimère 
Et  qu'  pus  il  est  bas,  I'  purotio. 
Pas  qu'il  infus'  dans  la  misère 
Et  pus  qu'  son  gniasse  est  incertain. 
(Jeha:<  Rictts.) 

LUXE.  Blafarde,  Cafarde,  Lentille, 
Louchonne,  Luisarde,  Luisante, 
Miche*,  Moucharde, Pâlotte,  Vaine 
louchante  '. 

—  LUNE  ROUGE.  Cardinale. 

—  PLEIKE  LUXE.  Cyml)ale. 

o  L'  bonhomme  est  épaté  d'  voir  que 
la  Cafarde  s'est  pas  décrochée  pour 
son  gnasse.  » 

«  Tiens,  s'écria-t-il,  ma  tirelire  !  avec 
sa  gargoine  fendue  jusqu'aux  cli- 
quettes, mes  godets  enfoncés  et  mon 
l)lair  miroitant  la  moucharde.  » 

(UAOt.) 

Jusqu'à  c'  qae  la  Blafarde  a  s'  conche 
Dans  son  plumard  silencieux, 
A  mettra  ses  mains  su'  ma  bouche 
Et  pis  ses  bécots  plein  mes  yeux. 

(Jehan  Kictcs.} 

LUPAXAR.  V.  Bordel. 

LUTTE.  Bouire,  Luttanche.  V.  Ba- 
taille. 

LUTTER.  (Faire  assaut  de  Lutte.) 
Luttancher,  Tirer  la  bourre. Ceiie 
dernière  expression  s'emploie 
quand  la  lutte  doit  être  sérieuse  ; 
il  n'en  est  pas  de  même  du  mot 
Luttancher  qui  est  plutôt  pris  en 
mauvaise  part.   V.  Se  battre. 

«  —  Laisse-moi  don'  tranquille!  à  la 
foire  aux  pains  d'épice  on  lutte  pas, 
on  luttanche,  et  c'est  sûrement  pas 
là  qu'  j'irais  pour  voir  tirer  la 
bourre.  » 


LUT 


296  — 


LYC 


LUTTEUR.  Luttancheur,  Tombeur, 
Gâte-pâte. 

«  Y  a  pas  d'erreur!  tu  peux  1'  mette 
en  face  de  tous  les  lultnncheurs  du 
Casino,  i'  les  tomb'ra!  » 

LUXE.  Tra  la  la. 

Et  les  cocard'...et  les  livrées... 

Kt  Moajarret  I...  Des  ch'vaux  d'  gala... 


Des  équipag'  à  tra  la  la. .. 

Des  larbins  à  perruqu's  poudrt^es... 

(A.  B.) 

LUXURIEUX.  V.  Paillard. 

LYCÉE.   Bahut,   Boite.  V.  École, 
Élève. 

LYCÉEX.  Potache.  V.  Élève. 


MACHIXE.  Bécane. 

—   MACHINE  A  COUDRE.  Cou- 
reuse. 

MACHIXER.  .4  rnuquer.  Camoufler, 
Maquiller,  Rubiner,  Truquer. 

«  Quand  qu"  j'ai  enquillé  dans  sa  con- 
disse,  il  était  en  train  d'arnaquer 
un  flanche  pour  la  fête  de  \euilly.  » 

«  Et  que  qu'  vous  camouflez  core 
vous  autres,  là-bas,  dans  1'  petit 
coinsto?  » 

<c  Tout  cela  était  faux,  truqué  dans 
les  moindres  détails.  » 

(Alexaxdbe  Hepp.) 

MACHOIRE.  Barres  ,  Moulette  , 
Moulin  à  merde,  Mouloir. 

«  Il  lui  tendit  une  pincée  de  tabac  de 

cantine. 
—  Tiens,  lui  dit-il,  colle-toi  ça  dans 

les  barres.  » 


MAÇOX.  Étudiant  de  la  (jrcve,  Li- 
gorniaii,  Lipetle,  Mufle'. 

J°ea  ai  eu  deux  :  deux  salig:iud«, 
Deux  tant"?,  deux  filous,  deux  fagots, 
Deux  »ach"s,  deux  cochon?,  dfux  tapettes, 
Qui  gueulaient...  qui  m' foutaient  des  coups 
Quand  j'  m'ach'tais  eun'  robe  d'  cent  sous, 
Le  lena'raaiu  d'  la  pave  aux  li/iettes. 
{\.   B) 

—  APPRENTI   MAÇON.    Chélif, 
Volligeur. 

—  M.KIT RE  MACOS.  Limousi hier. 

MACULER  ses  draps  de  lit.  Faire 
des  cartes  géograph  jq «es f  obscène) . 

MADAME.  Faraude',  Faraudène*, 
Marne  (corrupt.). 

MADEilOISELLE.      Faraudec  % 
Mam'zelle. 

MAGASIX.  V.  Boutique. 

MAGISTRAT.  V.  Juge,  Ministère 
public. 


MAG 


—  298  — 


MAI 


MAGNIFIQUE.  Se  traduit  par 
presque  tous  les  équivalents  de 
Beau,  précédés  de  Très. 

MAIGRE.  Maiijikhon ,  Maiyriot, 
Sccot,  Transparent. 

—  PISKSOXNE  MAIGRE.  ^/"/Çc/ie, 

Limati'ie,  Nib-de-graisse,  Plan- 
che, [Hanche  à  bouteille:!,  Plan- 
che à  pain,  Sac  d'os,  Sardine, 
Saure-la-f/raisse. 

—  FEMME  MAIGRE.  Punaise. 

—  INDIVIDU    GRAND    ET  MAI- 
GRE. Fil  de  fi;r,  Volige. 

«  Et  la  toute  menue,  la  toute  chétive, 
—  avec,  déjà!  clans  ses  yeux  de  ga- 
mine, des  appels  de  grande  fille,  — 
interrogeait  à  la  porte  des  cercles 
les  vieux  messieurs  que  pouvait 
tenter  l'offre  de  sa  maigrichonne  pe- 
tite personne.  » 

«  Y  en  a  des  courts,  y  en  a  des 
longs,  des  maigriots  et  des  ronds, 
des  jeunes,  des  vieux,  mais  y  en 
n'a  pas  un  d'épatant  parmi  tous  uos 
r'présentants.  » 

u  —  Ah!  pis,  t'es  trop  gras  !  tu  m' dé- 
goûtes, cria  la  grande  Irma. 

—  J'  vois  c'  qu'il  te  faut,  répliqua  le 
boucher,  madame  n'aime  que  les 
transparents  ;  on  lui  servira  Mer- 
lati.  » 

(L'Evénement  Parisien.) 

«  Milot  préfère  quand  c'est  plat  :  ni 
fesses,  ni  téton?,  comme  la  poupée 
à  Jeann'ton  !  Les  grosses,  c'est  pas 
son  blot,  il  aime  mieux  plumer  avec 
une  a f fiche.  » 

«  C'était  marant  d' les  entendre  s'au- 
bader.  La  Maria  app'lait  Cécile  pot- 
à-tabac,  nabote,  six  pouces  de 
quilles  et  le  cul  tout  de  suite,  ton- 
neau, poteau,  paquet.  Et  l'aute  y 
répondait  :  Va  donc  eh!  Sac  <fos; 
si  y  s'rais  miche,  j'  voudrais  rien 

Sas  marcher  avec  toi;  j'aurais  peur 
e  m'  couper,  grande  sauvette, 
planche  à  jiain  ;...  quand  on  t'  met- 
tra dans  r  trou,  les  asticots  vont 
rien  faire  une  tir'lire  :  Rien  à  croû- 
ter,  qu'i'  diront,  su'  c'tte  volige-\h, 
en  v'Ià  d'eune  sardine  \  d'eune  sau- 


ve-la-graisse', c'est  pas  eune  gerce! 
c'est  eune  limande  l  » 

«  Le  Parigot  avait  surnommé  le  ca- 
pitaine Fil  de  fer  à  cause  de  sa  mai- 
greur extrême,  et  ce  sobriquet  avait 
été  adopté  par  tout  le  bataillon, 
officiers  compris.  » 

MAIGRIK.  Chier  sa  graisse,  Être 
en   charire,  Perdre  son   lard. 

a  Ah  !  i'  n'est  pus  costeau  comme 
dans  r  temps  ;  au  régiment,  i's  y 
ont  fait  chier  sa  graisse.  » 

MXllS.. Abattis,  Agrafe,  Arguemine\ 
A)quemine'',  Cuiller,  Empoigne', 
Giisseiise,  Grappin,  Grattante, 
louche,  Luche,  Palette,  Pattoche, 
Pince,  Pogne,  Poigne,  Porteuse, 
Prenante,  Veuve  poignet  (obs- 
cène). 

—  MAIX   GRANDE   ET   LARGE. 

Battoir,  Épaule  de  mouton. 

«  Ah!  cà,  tu  crois,  vieux  frère,  que 
nous  nous  sommes  dérangés  uni- 
quement pour  le  plaisir  de  te  ser- 
rer la  cuillère  et  de  te  dire  ensuite  : 
A  la  revoyure  !  » 

(E.    LlPILI.BTIER.) 

«  Jai  gagné  la  belle,  ricana  l'agent  en 
posant  le  grappin  au  collet  du  faux 
gentilhomme.  » 

°  (G.  IIkodert.) 

«  Et  j'ai  applaudi,  j'  te  dis  qu'  ca!  I's 
ont  donné,  les  battoirs  à  bibi.  » 

«  Le  diable  m'enlève  si  je  me  sauve  ! 
Les/»a/e</esetles  paturons  ligotés!» 

(ViDOCQ.) 

«  Y  en  a  qui  prennent  la  mouise 
comme  ca,  sans  s'cousse,  et  qui 
vont  tendre  la  pogne  pour  pouvoir 

croustiller.  » 

Le  prince  <les  jouroalisicx 

Nouv>?lli»tes 
Oit,  PU  lui  tendant  la  main  : 

—  III^!  je  te  serre  la  pince, 
Mon  cher  prince. 

(R.    POSCHOK.) 

I.c  vingt  pour  cent  do  la  galette 
AI)Oiil'-le  i  la  coroictte  : 
l'uiii.diins  la  lowhe  des  larbio*, 
Sème  des  »i^s  ou  de»  rotin». 

(Hogikr-Grimn. 


MAI 


—  299  — 


MAI 


Y  faut  que  larg"  soit  ta  patoche. 
Ou'  ton  palpitant  u'  soit  pas  de  roche  ; 
Et  donner  au  pool'  du  nanan 
En  taillant  une  banque  au  flao  ! 

(ID.) 

MAIRE.  Condé,  Petit  condé,  Pha- 

ros  *. 

—  ADJOINT  AU  MAIRE.  Demi- 
cond". 

MAISOX.  Bahut,  Baïte',  Boîte, 
Cambuse,  Case,  Chézeau,  Couès  *, 
Coys  *,  Creux,  Piaule,  Piole,  Piol- 
le\  Taule,  Tôle,  Toile'.  I 

«    La  petite  bonne  dénoua  les  cor-  j 
dons  de   son    tablier  en   assurant  | 
quelle    ne    demeurerait    pas    une 
heure  de   plus  dans  un  semblable 
bahut.  » 

(P.   DOMERC.) 

«  11  y  avait  aussi,  çà  et  là,  quelques 
anciens  hôtels  appartenant  à  des 
familles  seigneuriales  et  qui  de- 
vaient s'écarter,  avec  morgue,  de 
ces  tavernes  en  fête,  lesquelles  re- 
gardaient certainement  à  leur  tour 
du  haut  de  leurs  joyeux  pignons  le 
sanhédrin  des  bicoques  usées,  des 
ignobles  cnmbuses  où  gisaient  les 
vo'eurs  et  les  loqueteux.  >- 

(Raitif  de  la  Bretonke.) 

«  En  me  voyant  dans  sa  piaule,  elle 
a  piaillé.  » 

^  (Macé.) 

B  Y  a  deux  entrées  à  la  tôle,  une  su' 
r  passage  et  l'autre  su'  la  rue.  » 

—  PETITE  MAISON.  Cassin,  Vo- 
lière. 

tt  II  s'était  fait   construire,  près  du 

moulin  de  Saanois,  une  volière  où 

nous  allions  passer  la  journée  du 
dimanche.  » 

(PlAMLLI  ) 

—  MAISON  DARRÈT,  DE  COR- 
RECTION, MAISON  CENTRA- 
LE. V.   Prison. 

—  MAISON  DE  CAMPAGNE.  Ca- 
banon, Mazet.  Ces  termes  sont 
couramment  employés  dans  le 
Midi. 

—  MAISON  DE  JEU.  V.  Jeu. 


—  MAISON  DE  RENDEZ-VOUS 
CLANDESTINS.  Buen-reliro  , 
Tour  de  Ae.>-/e. 

«  Angèle  Renard,  modiste,  rue  de  Ri- 
chelieu, et  proxénète,  avait  à  Au- 
teuil  un  buen-retiro  où  se  rencon- 
traient des  femmes  et  des  libertins 
qui  s'y  livraient  à  de  honteuses  sa- 
turnales. « 

(XCMA  GiLLT.) 

«  A  sa  sortie  de  prison,  il  avait  ins- 
tallé, dans  le  quartier  des  Ternes, 
une  Tour  de  Neste  où  fréquentèrent 
bientôt  tous  les  anciens  clients  de 
son  «  bain  de  vapeur.  » 

[Les  Tribunaux.) 

—    MAISON     DE    TOLÉRANCE. 

V.  Bordel. 

—  U  existe  des  maisons  où 
des  souteneurs  d'une  cer- 
taine catégorie  possèdent 
des  logements  ou  des  ate- 
liers. Us  attirent  là,  sous  un 
prétexte  quelconque  ,  de 
jeunes  bonnes  ou  de  petites 
ouvrières  qu'ils  violentent 
et  qu'ils  forcent  à  poser 
pour  la  confection  de  pho- 
tographies obscènes.  Ils  ap- 
pellent ces  maisons,  ces  lo- 
gements ou  ateliers,  Châ- 
teau de  la  Gaule,  de  la  Tron- 
che, de  Mondard  ou  de  tout 
autre  terme  signilicatif. 

MAITRE.  J)ab,  Daron,  Grand  dab, 
Hers  *,  Marpaud*,  Marpaut',  Mnr- 
paux'.  Marquant,  Mec,  Meg'. 
V.  Chef.  Patron. 

«  V'ià  r  dab  du  guinche  qui  boucle 
SH  lourde.  » 

(0.    MtTÉMER. 

«  Et  comme  i'  rouspétait.  1'  daron  d 
la  tôle  l'a  vidé  à  coups  d'  pompe.  » 

—  MAITRE  D'ÉCOLE.  V.  Insti- 
tuteur, Professeur. 

—  MAITRE  DARMES. Marchand 

de  mort  subite. 


—  MAITRE    MAÇON. 

nier. 


Limousi- 


MAI 


—  300  — 


MAL 


—  MAITRE  I»  ÉTUDES.  Chien, 
Chien  de  collège,  Chien  de  cour, 
Pion . 

«  Le  maître  d'études!...  Qui  ne  s'est 
accusé  d'injustice  en  se  rappelant 
les  épithètes  plus  ou  moins  inju- 
rieuses dont  il  avait  gratifié  cet 
argus  impitoyable,  depuis  l'antique 
dénomination  de  chien  de  cou/*,  jus- 
qu'à la  moderne  expression  de 
pion  ?  » 

(EoukiiE  N\oN.) 

MAITRESSE.  Bergère,  blonde, 
Comiaissance,  Fée,  Franche  largue, 
Gerce,  Gonzesse,  Marque,  Marque 
franche',  Méncsse,  Mistonne,  Objet, 
Particulière.  V.  Amante. 

—  La  maîtresse  qui  vit  mari- 
talement avec  son  amant 
se  désigne  aussi  par  les 
équivalents  de  Épouse. 

—  MAITRESSE     D'ÉTTOIAXT. 

Éludianle. 

«  Le  père  du  futur  docteur  le  menaça 
de  lui  couper  les  vivres  s'il  ne  rom- 
pait avec  son  étudiante.  » 

(DUBUS.) 

—  AVOIR  PLUSIEURS  MAI- 
TRESSES. Atteler  à  deux,  à 
trois,  à  quatre,  à  plusieurs. 
Avoir  attelage  double,  triple,  etc. 

—  RE.\0\<:ER  aux  MAITRES- 
SES. Dételer. 

"  Où  était  le  temps  où  il  altflait  à 
quatre"!  Qu'étaient  devenues  les  an- 
ciennes tendresses  ?  » 

(Bàlda.) 

«  On  le  rencontrait  encore  dans  les 
endroits  où  l'on  s'amuse,  mais  il 
avait  dételé  depuis  longtemps.  « 

—  S'ATTRIRUER  FAUSSEMENT 
U.\E  FEMME  COM.ME  MAI- 
TRESSE. Lui  ineltre  un  écri- 
teau. 

—  MAITRESSE  QU'ON  A  QUIT- 
TÉE. Ancienne. 

•   Il  y  avait  près   de  trois  ans  qu'il 
n'avait  pas  revu  son  ancienne  et  il 
ne  la  trouvait  pas  changée.  » 
(L Evénement  Parisien.) 


—  MAITRESSE  D'HOTEL.  Abé- 
queuse. 

—  MAITRESSE    DE     BORDEL. 

Abtjesse,  Maca,  Macca,  Madame, 
Mère  Maca,  Matée  ou  Macsée, 
Vache.  V.  Entremetteuse. 

<>  Pendant  que  Madame  est  en  noce 
avec  le  garçon,  c'est  la  sous-mal- 
tresse  qui  prend  ou  ne  prend  pas 
soin  de  la  maison.  •> 

(Macé.) 

—  SOUS- MAITRESSE.  Made- 
moiselle, Suus-macsée,  Sous-va- 
clie. 

MAITRISER.  Avoir. 

«  Elle  a  voulu  crâner  avec  lui  comme 
avec  le  grand  Charles,  mais  il  l'a 
eue  d'autor,  de  rifc  et  .«ans  ho- 
chons. » 

MAL,  subs.  Bihi  (arg.  des  enfants). 
"  Maman,  j'ai  bibi  à  mes  bras.  » 

—  DIRE  DU  MAL  DE.  V.  Médire. 

—  SE  DO.\XER  DU  MAL.  V.  S'é- 

vertuer. 

—  MAL  VÉ.\ÉRIEX.  V.  Syphilis. 

MAL,  adv.  .1  l'estoc,  A  iestorgue, 
A  la  flan,  A  la  graisse,  A  la  tnan- 
chicoise,  A  la  manque,  A  la  noiv, 
A  la  secousse.  On  doit  placer  ces 
locutions  immédiatement  après 
le  verbe  ou  le  complément  di- 
rect : 

»  Bonir  à  Vestorgue.  » 

«  Turbiner  à  ta  flan,  o 

»  Flancher  à  la  manchicoise.  » 

«  Faire  le  truc  à  la  manque.  » 

«  Tu  maquilles  les  bromes  à  la  noix.  * 

«  Encore  un  truc  foutu  ù  la  secousse]  » 

—  En  parlant  des  ou  aux  per- 
sonnes, on  emploie  des  for- 
mules comparatives,  telles 
que  Comme  une  casserole, 
Comme  im  cheval,  Comme  un 
cul,  un  fiacre,  un  glaude,  une 
gourde,    une    guérite,    une 


MAL 


—  301   — 


MAL 


moule,  un  paquet,  un  pied, 
une  pochetée,  un  navet,  un 
sabot,  une  savate,  une  serin- 
gue, etc.  ou  tout  autre  équi- 
valent de  Béte  ou  de  Mala- 
droit. 

Tu  raisonnes  comme  une  casse- 
tole.  » 

«  H  joue  du  piano  cjmme  un  fiacre.  » 

H  se  tient  à  table  comme  une  gué- 
rite. » 

•  Elle  peint  comm?  une  savate.  » 

Il  Vous  chantez  comme  une  seringue.  » 

—  M    BIEX    M    MAL.    Chouïa 

chouia. 

A  votre  santé,  militaire;  vous  me 
plaisez  beaucoup. 
—  A  la  tienne'.  Toi  aussi,  tu  sais, 
tu  es  chouia.  chouïa,  comme  disait 
Corbineau,  et  si  tu  veux  m'offrir  ce 
soir  une  hospitalité  écossaise...  » 
{Cil  Bios.) 

MALADE.    Atigê,    Attigé,    Pour- 
loxire",  Liindreux'. 

—  LÉGÈREME.NT  MAL.\DE.  Mal 

fichu.  Mal  foutu. 

—  ÊTRE  GRAVEMENT  MA- 
LADE. Aliser  snn  cylindre.  Être 
cuit,  fichu,  foutu,  fricassé,  frit, 
fumé,  rétamé,  rincé  comme  un 
verre  à  bière.  Xavoir  )>/ii$  d'huile 
dans  la  lampe.  S'affûter,  Se  dé- 
col'er.  Se  dédire  cher.  Se  dévis- 
ser. Sentir  le  snpin.  On  désigne 
également  l'individu  dangereu- 
sement malade  par  les  adjectifs 
signiGant  mort  en  les  faisant 
précéder  de  la  locution  A  moi- 
tié, tels  que  A  moitié  claqué, 
A  moitié  crôni,  A  moitié  re- 
froidi, etc.  V.  Mourir. 

A  filer  tout  1'  temps  la  comète,  il  a 
chopé  quéqu'  chose  de  sale,  uue 
pneumonie,  —  qu'ont  dit  les  cara- 
bins, —  et  il  est  à  Thosto  salement 
attigé,  à  moitié  crôni.  » 

a  J'  sais  pas  quoi  qu'  j'ai,  c'  matin, 
j'  suis  tout  mal  foutu.  » 

Et  ta  doche?  —  Ah,  mon  vieux,  ça 
sent  r  sapin,  a  «'  dévisse.  » 


—  FAUX  MAL.ADE.   Franc   mi- 
tou  *,  Malingreux. 

MALADIE.  On  dit  d'une  personne 
atteinte  de  maladie  grave  qu'elle 
a  Attrapé,  chipé,  chopé,  paumé 
quelque  chose  de  sale  ou  quelque 
chose  de  pas  propre.  Ces  locutions 
n'impliquent  pas  absolument 
l'idée  de  maladie  vénérienne. 

MALADRESSE.  Brioche,  Boulette, 
Conerie,  Gaffe,  Impair. 

«  Ça  m'aurait  étonné  qu'  tu  fasses 

Eas  encore    une    conerie  \   Tavais 
'soin  d"  bonir  ça  d'vant  ma  louis  ?  » 

«  Il  arrive  souvent  que  les  criminels 
qui  ont  prép.iré  leur  coup  avec  le 
plus  (i'habiieté  commettent  des 
impairs.  » 

(Goao5.) 

A  propos,  dis  dooc  à  ton  frère 
De  ne  pas  m  tUe.  en  m"ccriTanl, 
Éi^s  le  gos*e  de  Cylhète, 
Avec  un  A  en  commençant. 

Alors,  pour  réparer  la  gaffe. 
Il  en  met  un  dans  le  mot  cœur! 
Je  crois  qu'an  jeu  de  l'orthographe 
Il  ne  sort  pas  souvent  ^ainqaea^. 
(J.  Réoelsi-erger.) 

—  M.ALADRESSE  DAXS  LEXÉ- 
CL'TIOA  D'LX  TR.AVAIL. Loi/p. 

«  Le  nombre  incalculable  de  ses  loups 
obligea  sa  patronne  à  lui  retenir 
sur  sa  semaine  le  prix  des  étoffes 
gâchées.  » 

—  COMMETTRE    IXE     MALA- 
DRESSE. Gaffer. 

«  Ou  va  r'voir  le  Protocole  gaffer  en 
s'arrachant  les  chueux.  » 

(Jehi!!  Rictus.) 

MALADROIT.  Agriche  \  Cosaque 
(arg.  militaire),  Dégourdi  (iron.^ 
Emmanché,  Empaillé,  Empoté, 
Gaffeur,  Garde  national  i.arg.  mi- 
litaire), Hanche,  Mélasson,  Sa- 
bourin,  plus  les  équivalents  de 
Béte. 

«  Allons,  espèce  d'empoté',  vous  avez 
l'air  d'une  andouille  !  Avancez  donc, 
bougre    de   dégourdi'....    hurla   au 


MAL 


—  302  — 


MAL 


jeuQe  engagé  le  sous-off,  en  guise 
d'encouragement.  » 

{Les  Joijcusctés  du  Régiment.) 

«  Attendez  un  peu,  je  vais  vous  faire 
mousser,  tas  de  gardes  nationaux  1 
cria  le  capitaine  Fil-de-Fer,  rouge 
de  colère;  ser'-raajor,  mettez-moi 
ces  cosaques-là  au  pas  gymnastique 
pendant  vingt  minutes...  Ça  leur 
apprendra  à  manœuvrer  !  » 

Du  maladroit  ou  du  croquant 

Gavrochp  dit  en  se  moquant  : 

■1  Quel  manche .'  » 

(Bl.ÉDOBT.) 

MALADROITEMENT.  V.  Mal, 
adv. 

MALCHANCE.  Dève'me,  Guigne, 
Guùjnon. 

—  PORTER  MALCHANCE.  En- 

guignonner. 

<c  11  se  fit  qu'une  génisse  tomba  ma- 
lade à  Saint-Cri cq,  pendant  le  séjour 
du  mendiant.  Le  fermier  estima 
que  Coudebraque  avait  enguignonnc 
sa  bête.  » 

{Le  Livre  Populaire.) 

M.VLCHAXCEUX.  Déceinard,  En- 
(jnignonné,  Guignard. 

—  PERSOXXE   MALCHAN- 
CEUSE. Pas-de-veine. 

«  Jamais  je  n'ai  été  aussi  déveinard 
que  ce  soir,  j'y  laisse  deux  cents 
louis,  dit-il  en  quittant  la  salle  des 
«  petits  chevaux.  » 

«  Vraiment,  vous  êtes  enguignonnée, 
ma  pauvre  Claire  ;  le  baron  ne 
viendra  pas  encore  ce  soir.  » 

(P.    UOMKRC.) 

«  C'est  un  pas-d'-veine  :  sa  gonzesse 
y  fait  des  queues,  son  probkxiue 
l'a  j'té  et  on  vient  de  l'  ceinturer 
pour  vagabondage.  » 

MALE.  Dans  un  sens  t-iotique  : 
M'dou. 

MALFAISANT.  V.  Méchant. 

MALFAITEl  K.  V.  Assassin,  Ban- 
dit, Escroc,  Voleur. 

MALlIEUIt.  V.  Adversité,  Misère. 


.MALHEUREUX,  adj.  Foutant, 
Guigiiolant,  Guignonnant. 

Nom  de  Dieu  '.  c'est  foutant  tout  d'  mémo 
De  n'  jamais  bouffer  à  sa  faim  ! 

(L.  DE  Bf.kcv.) 

MALHEUREUX,  subs.  V.  Misé- 
rable. 

MALICE.  Arnaque,  Estoc,  Estio\ 
Flanche,  Madrice,  Marlouserie, 
Houblardise. 

o  Primo,  et  d'une,  s'agit  pas  seule- 
ment d'être  râblé,  dans  c'tle  affaire- 
là;  faut  être  malin  aussi,  compre- 
nez-vous? faut  avoir  de  Varnague 
et  du  fil,  un  tas  de  choses,  quoi  1  -> 

(J.    RiCHEPIM.) 

«  As  pas  peur!  malgré  toute  sa  mar- 
louserie i'  n'  me  1'  mettra  pas  !  » 

«  Et  je  r  proclame  d'autant  pus  que 
moi,  Chopin  (Bibi,  pour  les  dames), 
j'ai  été  mouisard  et  coupé,  fauché 
comm'  les  blés,  et  que  j'  sais  toutes 
les  rotblardises  qu'  faut  empoyer 
pour  arriver  à  trouver  un  peu 
d'abri  quand  i'  lanc'quine,  un  peu 
d'  chaleur  quand  i'  fait  frisquet...  » 

Faiseur,  va-t'eu  à  la  marmite 

D'  t -mps  en  temps  Taire  une  visite  ; 

Bidonne  tes  bons  camaros, 

C'est  un  truc  des  plus  rigolos. 

"  C'est  un  i\'i,  dir:i  la  |iolioe. 

Très  batli  et  rempli  de  madnce...  •> 

(HoClKH-OllISOH.) 

MALICIEUX,    MALIN.   A   Vain 

(s.-ent.  De  la  bèlisej,  A  la  coule, 
A  la  hauteur,  A  la  redresse,  A  la 
roue,  A  la  roulette,  A  la  sonde, 
Arcasien*,  Chariot,  Chaud,  D'af- 
fût, Débrouillard,  Ficelle ,  Maraul, 
Madrin,  Mariai,  Mariole,  Mari<dU', 
Marie,  Marlou,  Marlousier,  Mer- 
lousiir,  ?iarquois',  Pénard,  Qui  a 
du  fusain,  Qui  a  te  truc.  Qui  la 
comprend.  Qui  la  connaît.  Qui  lu 
cannait  dans  les  coins.  Qui  la  con- 
noble.  Qui  la  conobre,  Qui  sait  v 
faire.  Roublard,  Saupicquet'. 
Sondeur,  Togue*,  Truqueur. 

tt  Tous  les  roucains  sont  à  la  coule, 
aiment  les  femmes  et  forment  la 


MAL 


—  303  — 


MAiN 


•  pépinière  des  voleurs  et  des  assas- 
sins. » 

(Macé.) 

a  Lui  qui  passait  pour  un  mec  à  la 
r'di-esse,  ï  s'est  fait  empiler  dans  les 
grands  prix.  » 

«  r  n'  faut  avec  nous  qu'  des  gas  à  la 
roulette.  » 

«  J'étais  tout  jeune  soldat.  Je  n'étais 
pas  bien  à  /a  hauteur,  explique-t-il 
dans  son  langage  militaire.  » 

(Gaîî.neros.) 

«  On  a  voulu  lui  monter  un  bateau, 
mais  lui,  chaud,  n'a  pas  coupé  dans 
la  pommade.  » 

i<  Nous  avions  sous  la  main  un  petit 
Corse  très  intelligent  et  très  dé- 
brouillard. » 

(G.  Thiébaud.) 

'<  Jlalin  comme  un  singe.  Ficellel  et 
drôle  !  Il  aurait  fait  rire  des  carafes.  » 

(J.  Mabsi.) 

«  Le  sergent  s'approciia  et,  déposant 
son  falot  à  terre,  il  grogna  :  liein, 
mon  vieux...  tune  fais  plus  le  ma- 
riotle  à.  c't'heure  ?  Va,  ton  pain  est 
cuit.  » 

(Michel  Mohphy.) 

«  Si  ta  gosse  était  plus  marlouse,  a 
mettrait  du  gruau  à  gauche.  » 

«  Et  pis,  mon  vieux,  tu  me  fais  l'effet 
de  ta  connaître  dans  les  coins.  » 

(0.    COCRTKLISÏ.) 

'<  Ah!  ben,  mon  salaud,  t'es  pas 
marie  d'  te  laisser  enturer  par  un 
panas.  » 

«  J'  suis  sondeur  et  j'  suis  pénard. 
y  suis  tout  c'  qu'i  y  a  d'  pénard  : 
y  suis  d'une  coopérative,  quand 
q'  t'en  fais  partie  on  t'  vend  tout  au 
prix  coûtant,  —  pain,  vin,  du  lard, 
des  haricots,  tout  l' truc!  » 

(P.  Paillïtte.) 

MALIXGRE.  V.  Avorton,  Chétif. 

MALLE.  Mademoiselle  Manette, 
.Malouse,  Position,  Savoyarde. 

0  Quand  la  bonniche  s'est  fait  la 
paire  dans  son  pat'lin,  aile  avait  au 
moins  deux  sacs  dans  sa  malouse.  » 


MALPROPRE.  V.  Abject. 

MALTRAITER.  V.  Battre,  Inju- 
rier. 

MAMAX.  Moman  (corrupt.). 

Quand  j'étais  p'tit  ej'  me  rappelle 
Que  c'était  comm'  ça  chez  moman... 
Aujord'hui,  forré  d'  fair'  flanelle... 
V'ià  porquoi  que  j'  cherche  ua  log'rnent. 

(A.  B.) 

MAMELLE.  V.  Sein. 

MAXDAT  DAMEXER.  Faffc , 
fafiot  ou  faftard  d'emballage,  Faffe 
à  piper. 

MAXDOLIXE.  Jambon,  Jambon- 
neau. 

«  Quand  sa  poire  est  faucharès,  i' 
prend  son  jambonneau  et  i'  va  en 
donner  une  séance  chez  les  bistrots 
à  l'heure  de  la  croûte.  » 

MAXGER.  Affûter  ses  crochets,  ses 
crocs,  ses  meules,  ses  tabourets, 
Babouiner ,  Becter,  Béquiller , 
Bouffer,  Boulotler,  Boustif ailler , 
Briffer,  Cacher,  Casser,  Chiquer, 
Chougner  (arg.  lyonnais),  Cla- 
botter,  Claquer,  Clcber,  Clébotter, 
Croustiller,  Crouler,  Débrider, 
Débrider  la  margoulette.  Effacer, 
Faire  le  boudin,  Frilurer,  Gammer, 
Gousser*,  Jouer  des  badigoinces, 
des  crochets,  des  crocs,  des  domi- 
nos, des  tabourets,  Lipper',  Mac- 
quiller*,  Mettre  à  la  Caisse  d'é- 
pargne, Morfier,  Morfigner,  Mor- 
ftlcr,  Morfiller,  Ne  pas  laisser 
enrouiller  ses  dents.  Se  bourrer  te 
fanal,  le  flingot,  le  fusil,  Se  caler. 
Se  caler  les  amygdales,  les  ba- 
bouines,  les  badigoinces,  les  joues. 
Se  calfater  le  bec.  Se  caresser 
l'angoulême'.  Se  charger  le  flingot, 
le  fusil.  Se  les  caler,  Se  recaler, 
Se  taper  la  télé,  la  tronche,  etc.. 
Tortiller,  Tortiller  du  bec.  Tortu- 
rer ;  plus,  avec  un  complément: 
Casser  la  gueule  à.  Dire  deux  mots 
à,  Estropier,  Flanquer  ou  foutre 
une  claque,  une  gifle  à,  S'enfi.ler, 


MAN 


—  304 


MAN 


S'envoyer,  Se  coller,  se  flanquer 
ou  se  foutre  sur  la  conscience,  Se 
passer  par  le  c.oco,  par  la  gargue, 
par  la  rue  au  pain.  Torcher. 

—  MAXGER  GOULUMENT.  Bouf- 
fer à  s'eti  faire  crever,  à  s'en 
faire  éclater  ou  peter  le  cylindre, 
la  sous-ventrière,  Régaler  son 
cochon,  S'enfripailler,  S'en  fou- 
tre jusque-là. 

—  MA\GER  nu  GIGOT,  DU 
JAMBON,  DU  LAPIN.  Gigoler, 
Jambonner,  Lapiner. 

—  MANGER  LES  RELIEFS  d'un 

précédent  repas.  Battre  le  gra- 
vais. 

—  ALLER  MANGER.  Aller  chez 
Bri/finann,  Passer  à  briffe,  Pas- 
ser ou  aller  à  gauche  (arg.  des 
commis  de  nouveautés). 

—  SE    PRIVER    DE    MANGER. 

V.  Jeûner. 

«  On  la  accompagné  jusqu'à  Pantin 
et,  après,  on  a  été  s'affûter  les 
crocs  au  «  Rendez-vous  du  cime- 
tière. » 

«  Quand  on  s'est  am'né,  il  était  près 
d'  trois  plombes  et  y  avait  pus  rieu 
à  becter  dans  la  piaule.  » 

«  On  m'a  fichu  au  bloc,  je  bouffais 
encore  plus  mal.  » 

(GoKON.) 

«  On  arrête  les  gens  et  on  ne  leur 
fout  même  pas  à  briffer.  » 

(ID.) 

C'est  dégoûtant.,.  Jai  trop  mangé... 
y  peux  pus  souffler...   j'en  suis  malade: 
C'est-i'  la  dinde  ou  l;i  salade? 
Sur  j'ai  l'estoniai-  dérangé. 
Bougre  de  veau!  Faut  aue  j'  t'engueule  : 
Veux-tu  que  j' te  dise,  Honoré, 
T'as  boulotte  comme  uu  goret... 
T'es  plein  d'  truff'  et  tu  pu's  d' la  gueule. 
(A.  B.  Lei  Souloloqui's  d' Honoré  Constaul.) 

«  Des  gens  qui  ne  songent  qu'à  bouS' 
tifailler  dans  les  restaurants  à  la 
mode!  » 

{La  lieiiaissanee.) 

«  Y  avait  juste  àchiquer  uu  gendarme 
et  eune  côt'lette  de  Brie.  » 

«  Que  qu'on  clabofte,  c'  soir  ?  Encore 
du  pot-au-feu!  j'en  ai  soupe  1  » 


«  Trois  heures  après  la  distribution, 
il  ne  restait  plus  rien  de  son  pain 
de  munition.  Il  avait  tout  claqué.  » 

«  Pus  un  rotin,  pus  rien  à  cléber  et 
nib  de  perlot!  ah!  j'étais  bath!  » 

«  La  mère  nous  avait  invités  à  crou- 
ler. Mince  qu'on  s'est  enroy^  quéqu' 
chose  !  A  cinq,  on  a  effacé  un  orni- 
chon  d'  six  lives,  eune  om'Iette  de 
douze  œufs  et  eune  platée  d' patates, 
que  j'  te  dis  qu'  ça!  » 

«  Ah  !  ça  non,  par  exemple  !  Si  le 
monde  apportait  leur  manger  et 
leur  boire,  alors,  moi,  avec  quoi 
que  je  me  les  caleraisl  Avec  des 
briques?  » 

(Ai.pho:hsi;  Au.iis.) 

«  Les  capitaines  s'invitent  à  dîner 
par  sigTiaux  appropriés  à  ce  lan- 
gage; on  hisse  à  la  corne  de  bri- 
gantine  un  jambon,  une  dame- 
jeanne,  ce  qui  veut  dire  :  —  Je  puis 
vous  recevoir;  —  sinon,  le  pavillon 
en  berne  signifie  :  —  J'ai  du  biscuit 
et  de  la  viande  salée  à  votre  ser- 
vice; invitez-moi,  j'absorberais  vo- 
lontiers quelque  repas  meilleur.  — 
On  masque  donc  le  grand  hunier; 
puis  on  gamme,  selon  l'exprei^sion 
consacrée,  c'est-à-dire  que  les  uns 
vont  visiter  les  autres.  » 

(Tï  GOCMI  NlHO-ToDKA.) 

«  Quand  le  pain  fut  coupé,  le  boulan- 
ger encaissa  le  sou  et  Gavroche  dit 
aux  deux  enfanls  : 

—  Morfilez.  » 

(V.  HcGO.) 

Biais  ça  peut  pas  durer  toujours. 
Après  la  saison  des  amouri  : 
C'est  la  raistimCe  cl,  l>eii  soureni, 
Faut  s'  les  caler  a»er  du  rent... 
Filer  la  comète  et  la  cloche, 
A  la  Basiuche. 

(A.  B.) 

«  Il  fallait  les  voir  jouer  des  bndi- 
goincesl  On  sentait  qu'il  y  avait 
longtemps  qu'ils  faisaient  ballon. 
C'était  plaisir  de  les  voir  tortiller.  » 

«  Colle-loi  ça  daris  le  fusil,  dit  le  gar- 
dien en  lui  tendant  un  bol  de  soupe  ; 
quand  tu  te  seras  foutu  ce  cata- 
plasme-là sur  la  conscience,  ça  ira 
mieux.  » 


MAN 


—  305  — 


MAN 


«  —  Eh!  bien,  mes  enfants,  je  crois 
qu'on  lui  a  fichu  une  claque  un  peu 
sérieuse,  à  mon  gigot  :  Vous  lui 
avez  dit  deux  motsl  » 

(G.    HtBBEIT.) 

«  Le  curé  troque  sa  bénédiction  et  ses 
chants  baroques  pour  des  poulardes, 
des  œufs,  des  primeurs  et  de  quoi 
s'empitfrer  des  mois  durant  à  s'en 
faire  peter  la  sous-ventrière.  » 
{Le  Père  Peinard,) 

Vous  êtes  chez  tous,  mes  enfants. 
>"eït-<;e  point  là  de  l'éloquence  ? 
On  oe  saurait  s'eiprimer  mieux. 
Ils  se  mirent,  en  conséquence, 
A  béquiller.  pareils  aux  dieui 
Sans  phrase,  sans  parole  vaine. 

(R.  Ponchos.) 

Viens,  mon  vieux,  c'est  ma  fête 
J  ai  un'  faim  à  tout  dérorer 
Viens  avec  moi  /'  taper  la  tête  : 

y  te  paye  à  tortorer  S 

(BLiOOKT.) 

Mais  on  déjenn',  brare  ouverier  ; 
Allons,  viv'ment  :  va  croustiller. 

(P.  PilLUTTE.) 

xMAXGEUR.  Béquilleur,  Bouffeur, 
Boulotteur,  Boustif ail  leur,  Croù- 
teur,  Tortilleur. 

«  On  r  mettrait  d'vant  un  bœuf,  i'  te 
r  torcherait  tout  entier  ;  c'est  un 
béquilleur  de  première.  >. 

«  Jamais  j'ai  vu  un  boustifcàlleur 
comme  çui-là,  i'  passerait  sa  vie  à 
tabe.  » 

«  Il  en  a  eune  balle,  ton  bouffeur  de 
choucroute!  » 

«  V'ià  r  friot,  c'est  pas  richon  pour 
les  fileurs,  les  pauves  purées  croû- 
teurs  darlequins.  » 

«  Et  tu  sais,  Clorinde,  tu  pourras 
mettre  les  petits  plats  dans  les 
grands;  car  le  curé  est  un  fameux 
tortilleur.  Je  ne  connais  pas  à 
dix  lieues  à  la  ronde  une  pareille 
fourchette.  » 

(La  Gaudriole.) 

MANIAQUE.  Marqué  à  la  fesse. 
MAXIE.  Toquade. 

«  r  va  core  nous  goualer  la  Carma- 
gnole; c'est  sa  ^o^uacie  quand  il  est 
s'coué.  » 


MANIERES.  V.  Embarras. 

M  ANOEUVRER.Bartfer ,  Membrei; 
Mousser,  Pivoter.  Ces  expressions 
appartiennent  à  l'argot  mili- 
taire et  comportent  une  idée  de 
fatigue,  d'excès. 

«  Vous  allez  barder  ce  matin,  mes 
gaillards  I  Ah  !  vous  vous  plaignez 
que  le  capitaine  vous  fait  mozisserl... 
Je  vais  vous  faire  autrement  pivo- 
ter, moi  !  Je  vais  vous  faire  mem- 
brer  jusqu'à  la  gauche,  tas  de 
cosaques!  » 

MANQUE.  V.  Absence. 

MANQUÉ.  Fichu,  Flambé,  Foutu, 
Grillé. 

«  Comme  Bébert  n'était  pas  admis  à 
ces  parties,  et  qu'il  recevait  une 
bourrade  dès  qu'il  voulait  tàter  de 
Lydie,  il  restait  gêné,  travaillé  de 
colère  et  de  malaise,  quand  les  deux 
autres  s'amusaient,  ce  dont  ils  ne 
se  gênaient  nullement  en  sa  pré- 
sence. Aussi  n'avait-il  qu'une  idée, 
les  effrayer,  les  déranger,  en  leur 
criant  qu'on  les  voyait.  —  C'est 
foutu,  v'ià  un  homme  qui  regarde  !  >• 
(E.  Zolâ.i 

«  Et  ta  fameuse  combinaison  finan- 
cière ?  Hein  !  flambée,  grillée  '.  je 
t'avais  averti  :  rien  à  faire  sans  les 
juifs.  » 

MANQUER  de  quelque  chose. 
L'aioir  à  la  manque. 

«  Litnard,  il  est  comme  nous  :  il  a  du 
pèze  à  la  manque...  il  est  meule.  ■ 

—  MAXQUER  A  U.\  EXGAGE- 
MEXT,  à  une  promesse.  Poser 
un  lapin.  » 

«  Le  grand  plaisir  de  ces  spécialistes 
consiste  à  promettre  monts  et  mer- 
veilles aux  femmes  galantes  et  à 
se  retirer  sans  laisser  aucune  es- 
pèce de  rémunération.  Cette  façon 
de  se  procurer  du  plaisir  s'appelle  : 
poser  un  lapin.  » 

(Macs.) 

—  MANQUER     UX     VOL,     une 

affaire.  Marronner  un  grinchis- 
sage,  une  aff. 

20 


MAN 


—  306  — 


MAQ 


—  MANQUER  UXK  CLASSE,  IN 
COURS.  Sécher  (a.rg.  des  écoles). 

MAXS  (LE).  La  Mine. 

MANTEAU.  Rabat*,  Tabar*, 
Temple',  Volant*. 

MAQl'EHEAU.  Tenancier  de 
maison  de  lolérance.  Monsieur, 
Papa,  Sacristain',  Tôlier. 

«  La  permission  de  tenir  une  maison 
de  tolérance  n'est  accordée  qu'à  1 1 
femme...  Le  mari,  nénnmoins,  re- 
présente dans  rétnblissement  Ic- 
principes  d'ordre  et  d'autorité...  Les 
pensionnaires  l'appellent  Monsieur  \ 
les  habitués,  Papa  ;  et  les  amants 
de  ces  dames,  le  Tôlier.  » 

—  Amant  d'une  proslituée.  /U- 
plionse,Bai(jne-diins-le-(ieurre, 
Barbe,  liarheau,  Bar  bise,  Bar- 
bize,  Benoit,  Bouffeur  de 
blanc.  Broche,  Brochemann, 
Brochet,  Casquette  à  pont. 
Chandelier,  Chevenne, 
Chiienne,  Costel,  Duriolet  *, 
Dauphin,  Désennuycur,  Dos, 
Dos  d'azur,  Dos  vert,  Êcailb'. 
Fiche,  Fish,  Goujon,  Juenne, 
Lacromuche  ou  Laquereau- 
muche  (V.  Jargon),  Mac, 
Mangeur  de  blanc,  .MaqueL 
Maquignon,  Marie,  Murlou, 
Marloupin,  Marquant  ',  Mec, 
Meublant,  IServi  (arg.  mar- 
seillais), Pipi  (id.).  Poisson, 
■  Qui  a  du  beurre  dans  le  dos. 
Qui  vit  dans  le  beurre  et  les 
fines  herbes.  Sentinelle. 

—  Quand  il  est  jeune  ou 
inexpérimenté  :  Barbillon, 
Barbiset,  Barbizet,  Brochelon, 
Mac  à  la  mie,  à  la  mie  de 
pain,  Macrolin,  Maquereau- 
lin,  Marloupalte,  Marloupiat, 
Mecton ,  Mcquillon,  Sous  - 
barbe,  Sous-broche,  Sous- 
mac. 

«  Je  vous  ferai  remarquer  que,  depuis 
une  dizaine  d'années,  les  jolies  pé- 
cheresses théâtrales   n'ont  pas  de 


chance  avec  ceux  qu'elles  se  don- 
nent pour  seigneurs  et  maîtres.  Ces 
escrocs,  ces  souteneurs  plus  ou 
moius  titrés,  les  exploitent,  les 
volent...  Le  dernier  protecteur  d'ac- 
trices qui  a  fait  parler  de  lui  est  en 
fuite;  il  peut  passer  pour  le  prince 
des  Alphonses.  » 

(Macé.) 

«  Ou  est  rangé  maint'nant,  on  fraye 
pus  avec  les  barbes.  » 

«  D'ailleurs,  au  Point-du-Jour,  plus 
rien  à  faire,  depuis  que  les  barbeaux 
de  Montmartre  et  de  HatiguoUes  y 
descendent  le  lundi  y  faire  leur 
poussière.  " 

(Jean  Lobrain.) 

«  Six  heures  du  matin,  et  c'est  déjîi 
au  bord  du  quai  la  promenade 
indolente  et  flâneuse  des  nervis.  » 

(Ib) 

n  Costel  est  le  nom  que  se  donnent 
entre  eux  les  souteneurs  dans  leur 
argot.  » 

(GORON.) 

«  J'arrêtai  un  individu  qui  répondait 
au  sobriquet  de  Leblanc  et  qui  en 
manqeail.  » 

(Id.) 

.1  C'est  tout,  repartit  la  femelle  ter- 
rible. Il  y  aura  autre  chose  quand 
tu  donneras  de  l'argent.  Je  n'ai  pas 
envie  de  pourrir  à  vingt-huit  ans 
sur  un  fumier  :  et  tu  ne  voudrais 
pas  que  je  te  refile  celui  (^ue 
d'autres  peuvent  me  donner.  Si  j' 
me  prenais  un  barbizet,  ça  serait 
pas  toi,  mon  p'tit!  » 

(G.    LoiSEAC.) 

«  Entre  miche  ou  maquet  pas  d'hési- 
tation !  C'est  du  sang  de  marloti  qui 
coule  dans  mes  veines  et,  j'  te  1' 
jure!  dans  la  famille  :  lils,  époux  et 
père;  dans  la  société  :  conseiller, 
député  et,  qui  sait?  ministre...  je 
resterai  marie  jusqu'à  la  mort!...  ■» 

(P.  Paiuette.) 

«  C'était  la  réunion  d'  tous  les  bro- 
chets d'  Pantruche  :  y  avait  les 
ch'vennes  de  Bell'ville,  les  tacro- 
mttches  de  la  Viltouze,  les  gros  fish 
de  l'École,  jusqu'aux  sous-barbes 
du  Latin.  » 


MAQ 


—  307  — 


MAR 


Vous  savez,  la  p'tit'  cot'rie, 

L'  couplet  d'à  côté, 
C'est  il'  la  colle  et  d'  la  cbierie. 

Fja  Yr.ii'  vérité 
C'est  qu'  les  Benoits  toujours  lichent 

Et  s'  graiss'nt  Icsbaluts. 
Vive  cul'  bataillon  A'  la  guiche  ! 

C'est  nous  qu'est  les  dos. 

(J.  KiCHEPIS.) 

Quand  on  paie  en  monnai'  d'  singe 

Nous  aul"  marloupins, 
'Les  sais  mich'tons  qu'a  pas  d'  linge, 

Un  les  pass'  chez  paiogs. 

(iD.) 

II  aimait  les  femmes  qu'on  rince. 
Navet  mangeait  plus  qu'il  n'avait. 
Ce  marloupatte  pâle  et  mince 
Se  nommait  simplement  Navet. 

(Id.) 

Mon  vieux  frangin,  je  n'  vois  pus  rien  à  t'  dire, 
Dis  bon  des  clios's  à  tous  les  barbillons. 
Dis  au  darun  qui'  n'oubli'  pas  d'  m'écrire. 
Dis  à  Fernand'  qu'a  n  me  l'ass'  pas  d'  paillons. 

(A.  B) 

Mais  j'  t'en  fous,  faut  qu'  Madam'  babille, 
C'est  des  cancans,  c'est  des  potins  : 
C'est  la  femme  à  Jul's  qu'est  eun'   vrille, 
Les  sœurs  à  Pierr"  qu'est  des  putains, 
C'est  la  grand'  Ju!i'  monte  au  chasse 
Qui  fait  des  queu's  à  son  medon... 
(Id.) 

—  Oui...  mais  ça  m'  fait  r'naquer  du  fla 
D'avoir  lair  d'un  mac  à  la  mie... 
Quand  on  s'  paye  eune  anatomie 
tt  eun'  gueul'  comm'  la  cell'  que  v'Ià. 
(Id.) 

J'  suis  foutu  si  j'ai  la  tremblotte, 

J'  suis  pus  daulier,  j'  suis  pas  dauphin. 

}'  peux  pas  m'  soiguer...  ah  1  c'quej'  grelotte  ! 

C'est-  i'  la  lièvre  ou  ben  la  faim  ? 

(Id.) 

On  leur  fait  l'artiche  et  les  poches 
Et  quand  i's  rouspèl'nt  en  partant. 
Quand  i's  font  du  pet...  gareaui  broches! 

(iD.) 

Vive  le  flac! 
C'est  su'  terr'  la  seul"  marchandise 
Pour  quoi  que  1'  cœur  d'un  vrai  barbize 

Bat  son  tic-tac. 

(L.   DE  Bebci.) 

C'est  tout  d'  mèm'  chouett'  pour  un'  pierreuse 
D'avoir  un  mec  comm'  celui-là  I 

(A.    GiLL.) 

—  MAOt'EREAU  SOlTEX.\>T 
U.\  PÉDÉRASTE.  Rouspanl, 
liouspotit. 

MAQIERELLE.    Abbcsse,   Maca, 
.Macca,  Macsée,  Madame,  Maman, 


Mère,  MèreMaca,  Vache.  V.  Entre- 
metteuse, Maîtresse. 

MAQUERELLAGE.  Commerce  de 
bidoche. 

MAQUIG-XOX.  Maquilleur  de  gails. 

MARAUDER.  Chaparder.  V.  Voler. 

MARAUDEUR.  C/itipanicur.V. Vo- 
leur. 

MARCHAND.  Chand  (aphér.)  , 
Marcaudier  ',  Mercanti,  Solliceur. 

0  Muse  :  redis-moi  les  derniers  revenus 
De  ces  jeunes  héros,  du  haut  des  monts  chenus, 
Qui,  sans  regret,  laissant  leur  lyre  au  vestiaire 
Vont  croquer  le  marmot  chez  M.  Blondef  ière. 
Chez  le  chand  de  crayons  nomméBureau  Mangin 
Chez  Chose.un  vieux  curc,cbez  le  savant  Machin. 
(R.  Poxcaos.) 

—  M.\RCHA\D     AMBUL.ANT  . 

Chineur,  Roulant,  Solliceur  à  la 
pogne. 

«  r  s"est  aubade  avec  un  chineur  qui 
fourguait  de?  tapis  d' .Afrique  et  i' 
y  a  foutu  sa  camelotte  en  pagaille.  » 

«  L'n  roulant  est  un  chineur  qui  va 
offrir  à  domiciie  des  étoffes  à  bas 
prix.  » 

(MiCB.) 

—  M.\RCHAiKD   COLPORTEUR 

de  campagne.  Margoulin,  Ma- 
rotlier. 

«  Tout  le  public  des  tourlourous,  des 
garde-convois,  quelques  margoulins 
venus  là  après  diner,  entonnait  en 
chœur  l'immonde  gaudriole,  cla- 
quant la  mesure  avec  les  paumes, 
tambourinant  sur  les  tables  à  coups 
de  poing,  bourrant  le  sol  de  retom- 
bées de  talons.  » 

(Camille  Lexonnibr.) 

—  MARCHAXD  DE  MENUS  OB- 
JETS sur  la  voie  publique.  .-Ime- 
gnée  de  trottoir,  Baveux,  Came- 
lot, Posticheur,  Postigeur,  Posti- 
jateur. 

«  Le  camelot  qui  s'appelle  un  postija- 
teur  travaille  sur  une  estrade  en 
boutique  ou  sur  la  voie  publique... 
Un  autre  camelot,  c'est  le  haveux 
qui  arrive  et  déplie  une  table  sur 
laquelle  il  installe  une  boite  pleine 


MAK 


—  308 


MAR 


de    petits     paquets  ;    c'est    lui    qui  ;  Chez   le  bistro,  parmi  les  bancs  empouacrés, 

"       ■       '  Le  billard  somoolcat  et  les  garçons  vautrés. 

Trône  la  pucelette  aux  gants  île  filosclle. 
(Lâchent  Taii.hadb.) 

<«  D'ordinaire,  dans  les  expéditions  de 
ce  genre,  les  agents  ont  la  ressource 
classique  du  cliand  de  vin.  » 

(GORON.) 

MARCHANDER.  Cameloter,  Râler. 
MARCIIAXDEUR.  Râleur,  Râleux. 

«  En  v'ià  d'eane  râleuse  qui  marchande 
pour  deux  sous  !  » 

MARCHANDISE.  Camelote,  Ca- 
melotte. 

Par  votre  infâme  camelote 
A  bon  marché,  voyez  la  cote, 
Vous  estropiez  notre  goût. 

(K.  Po>-CHOS.) 

—  MARCHANDISE  ACHETÉK 
ou  VENDUE  A  VIL  PRIX.  Coup 
de  fusil,  Coup  de  pistolet. 

—  MARCHANDISE  DÉFRAÎ- 
CHIE. Rossignol. 

—  MAUVAISE  MARCHANDISE. 

Biff'erie. 

—  MARCHANDISE  IMAGI- 
NAIRE. Zif. 

M.VRCHE.  (Action   de  marcher.) 

Antiffe  '. 

MARCHÉ.  Boule,  Fourmilion.  V. 
Foire . 

«  Des  parrains  aboulés  dans  le  burlin 
du  quart  d'œil  ont  boni  qu'ils  re- 
conobraient  ma  frime  pour  lavoir 
allumée  sur  la  placarde  du  four- 
milion au  moment  du  grinchissage.  » 

(ViDOCQ.) 

MARCHER.  Hier  ',  Brouer,  Jouer 
(lu  compas.  V.  Aller. 

—  MARCHER  VITE.  Allonger 
ses  compas,  Carapaler,  Cavaler, 
Fendre  son  équerre,  Founn  Hier  ' , 
Fusiller  le  plancher.  Tricoter. 
Tricoter  des  ffuiboles,des  pincel 
tes,  des  quilles,  etc. 

—  MARCHER  SUR   LA  ROUTE, 

sur   le    chemin,   dans    la  rue. 
Battre Vantif,  Trimarder. 


vend  le  savon  à  détacher...  Le  ba 
veux  au  racolage  est  celui  qui  opère 
le  long  des  quais,  il  ne  débite  pas 
de  boniment.  » 

(U.  ACKK«.) 

—  MARCHAND  DE  MARCHAN- 
DISES EN  SOLDE.  Camelotier, 
Soldeur. 

«  C'est  dans  les  marchés  hors  bar- 
rière, surnommés  marchés  pouil- 
leux ou  marchés  aux  puces,  que  le 
camelolier  écoule  sa  marchandise 
défraîchie.  Qu'il  monte  d'un  éche- 
lon et  s'installe  en  boutique  au 
mois  ou  même  à  la  semaine,  il  de- 
vient soldeur.  » 

—  MARCHAND  FORAIN.  Fores- 
que,  Légrier.  V.  Forain. 

—  MARCHAND  DE  BRIC-A- 
BRAC.  Fourgat,  Fourgue,  Gui- 
nal,  Niolleur*. 

«  11  avait  un  alpague  qu'il  avait  carmé 
trois  points  chez  un  fourgue.  » 

—  MARCHAND  DE  CONTRE- 
MARQUES de  théâtre.  Peau  de 
lapin,  Marchand  de  biffe  Ions. 

•  11  a  gagné  beaucoup  d'oseille  comme 
marchand  de  biffions  à  l'Ambigu  ; 
et  maint' naut  il  a  une  case  à  lui  à 
la  cambrouse.  » 

—  MARCHAND  DE  GIBIER  AVA- 
RIÉ. Uouillier. 

~-  MARCHAND   DE    LÉGUMES. 

Cribleur  ou  Solliceur  de  vcr- 
douse. 

—  MARCHAND  DE    MARRONS. 

Hirondelle  d'hiver. 

—  MARCHAND    DE    NOUGAT. 

Boum-boum.  Cette  expression 
s'applique  également  aux  mar- 
chands de  pistaches,  de  caca- 
huettcs  ou  d'autres  produits  al- 
gériens. 

--  MARCHAND  DE  PEAUX  DE 
LAPIN.   Trôleur. 

—  MARCHAND  DE  VIN.  Bistro, 
Chand  de  vin.  V.  Cabaretier. 


MAR 


—  309  — 


MAR 


Moi.  j'  traTaiir  pus,  j'aitn"   pas  1'  tarbin. 
J'ai  vingt-huit  ans,  j'  m'appelle  L'sèbe 
Et  j'  trimarde...  et  c'est  rien  chouetto, 
Surtout  l'été,  quand  la  vi'  coûte 
Presque  rien...   mine'  qu'on   est  costean! 
Ya  du  des-ert  tout  1"  long  d'  la  route. 
(A.  B.) 

—  MARCHER  PIEDS  XUS.  Aller 
ou  ynarcher  sur  ie  chrétien,  sur 
la  c/irélienlé. 

M  À  R C II  E  U  R.  Fourmilloimeitr*. 
V.  Nomade. 

M  A  R  É  C  H  A  L  -  DES  -  LOGIS. 

V.  Gradé. 

MARÉCHAL-FERRA\T.  Bruss  - 

ton',  Coquard",   Daubeur,    Sou- 
flard. 

MARI.  V.  Époux. 

AIARIAGE.  Amadouage\  Anti- 
flage",  Antiflement',  Daulnage', 
Entiflage',  Entiflement* ,  Manda, 
M'irida  sérieux. 

—  liais,  Mossieu,  disait  la  mariée 
t!ui  paraissait  très  contrariée. 
Quand  i'  n'est  pas  dans  c't'  état-lù. 
r  dit  qu'i"  s'  fout  du  marida, 
Qu'i'  Teut  rester  concubinaire, 
Uu'i"  veut  pas  s'  melf  la  corde  au  cou. 
Bref,  TOUS  comprenez,  Mossieu  F  maire, 
r  veut  s'  marier  qu'  quand  il  est  soû. 
{.A.  B.) 

—  .M.\R1.\GE  OU  CH.\Cl>   VIT 

DE  SOX  CÔTÉ.  Mariage  à  l'an- 
glaise. 

—  M.\R1AGE  FORMÉ  SOUS  DE 
FÂCHEUX  AUSPICES.  Ma- 
riage de  mai. 

MARIÉ,  adj.  Amadoué*,  Daulné*, 
Marida. 

MARIER.  Amadouer*,  Anguer', 
Antifier',  Antonner*,  Entifler', 
Marida . 

—  SE  MARIER.  Entrer  dans  la 
confrérie,  datis  la  confrérie  de 
Saint- Joseph,  Se  mettre  la  corde 
au  cou. 

•  Oa  n'a  pas  d'   besoin  du  ratichon 

f)our  se  marida  !  On  entrebieiï  sans 
ui  dans  la  confrérie  I  » 


Huit  jours  après  la  noc'  rapplique. 
Le  marié,  soûl  comme  un'  bourrique. 
Chantait  toujours  :<  Gai...  marioBS-nous ! 
Gai...  mettons-noué  la  corde  au  cou...m 
(A.  B.) 

MARIAT.  Cachalot,  Chie-dans-TeaUj 
Col  bleu.  Col  rond.  Cul  gou- 
dronné, Mathurin. 

«  Il  m'a  fallu  aussi  plonger  tout  à 
coup  pour  échapper  aux  requins, 
qui  venaient  flairer  en  moi  un  dé- 
jeuner. . .  Tu  comprends  que  pour  un 
vieux  cachalot  comme  moi,  me  jeter 
dans  ce  canal,  un  simple  ruisseau, 
c'était  une  plaisanterie.  » 

(E.  Lepelletier.) 

«  J'ai  passé  une  heure  de  ravisse- 
ment au  milieu  des  matelots  qui 
étaient  chargés  de  cirer  le  plan- 
cher, car  ils  avaient  une  amusante 
façon  d'accomplir  leur  corvée  :  ils 
couchaient  les  moins  lestes  dans 
des  couvertures  et  les  traînaient 
sur  le  parquet  sous  prétexte  d'acti- 
ver la  besogne.  Je  dois  dire  que 
leur  quartier-maitre  trouvait  ingé- 
nieux le  procédé,  et  il  avait  raison  ! 
Parlez  -  moi  des  mathwins  pour 
agrémenter  les  corvées  !  » 

(AuccsTE  3Jabi:<.) 

Quand  on  crie  :  En  avant  la  flotte  ! 
Et  qu'i'  faut  emporter  1'  morceau... 
l's  n'  flasquent  pas  dans  leur  culotte 
Les  CAi'  dans  Feau  '. 

(A.  B.) 

—  MAItl\    AGUERRI.    Loiip    de 
mer. 

«  Si  les  loups  de  mer  sont  superbes 
sur  leur  navire,  sur  le  dos  d'uo 
cheval  ils  n'ont  pas  le  même  pres- 
tige. Leur  assiette  est  médiocre.  On 
les  voit  exécuter  sur  la  selle  de 
leur  monture  les  mêmes  mouve- 
ments que  le  roulis  et  le  tangage 
les  obligent  à  faire  sur  le  pont  du 
vaisseau.  » 

(A.  d'EI-N.'SEBT.) 

—  MARIN      DE       CARRIÈRE. 

Fayot. 

«  Le  mathurin  de  l'État  qui  attend 
sa  retraite  est  baptisé  fagot  par  ses 
camarades,  en  allusion  aux  haricots 
secs  qui  sont  ordinairement  '.  durs 
à  cuire.  » 

(Paul  Labome.)  . 


MAR 


—   310   — 


MAR 


—  MAni>  Qll    .\AVir.UE  PEU 

ou  ne  navigue  plus.  Castor. 

<i  II  faut  une  longue  série  de  mau- 
vaises fortunes  et  de  vexations  inté- 
rieures pour  que  l'officier  de  marine 
prenne  tout  à  fait  la  navigation  en 
horreur  et  mette  son  habileté  à  se 
ranger  dans  la  classe  des  castors. 
L'on  qualifie  ainsi  piaisarauientcelui 
qui,  une  fois  parvenu  à  saisir  un 
poste  sédentaire,  s'y  cramponne  de 
toutes  ses  forces  et  i  énonce  pour 
jamais  à  l'Océan.  » 

(G.   DE  LA    L\NIIEU.E.) 

—  MAUVAIS  MARIN.  Gotiin. 

—  PARLER  LE  i,ANGAGE  DES 
MAKLNS.  l'arler  malluirin. 

Je  ne  suis  pas  de  ces  vieux  frères  premier  briu 
Qui  ilevaat  qu'èlre  nés/)'ir/a)>«*  jà  Hia//i«''i;i, 
Au  Tentre  de  leur  mère  appren:iiit  ce  langage, 
Roulant  à  son  roulis,  tanguant  à  suu  tangage. 

(JllN   KiCHEPIN.) 

MARI\IER.Carapafa,Marm  de  ta 
Vierge. 

«  Ce  sont  des  carapaias  ou  marins  de 
la  Vierge  Marie,  ainsi  nommés  parce 
qu'ils  ne  courent  jamais  aucun  dan- 
ger, race  amphibie  qui  ne  vit  que 
sur  les  canaux.  » 

(Privât  d'Anglehont.) 

MARITALEMENT.   V.    Liaison. 

MARMITE.  Marinouse',  Marmou- 
set *,  Tambouille. 

MARMIT<)\.  Blanc-partout,  Gâte- 
sauce,  Patronnet,   Vol-au-vcnt . 

0  On  causa.  Intrigué,  je  lui  demandai 
quelle  était  sa  profession  :  «  Cuisi- 
nier »,  me  répondit-il.  .Mon  admi- 
ration baissa  d'un  cran.  Je  me 
sentis  même  humilié  de  mon  peu 
de  pénétration,  ayant  pris  un  gàte- 
sauce  pour  un  artiste.  » 

(Suitiii-Laumakh.) 

MARMOT.  V.  Enfant. 
MARMOTTER.  Uamoner. 

«  l's  n'  pensent  pas  une  broque  des 
prières  qu'i's  ramonent.  » 


MARQUE. 

Taroque  '. 


Murcouse,  Marquouse, 


«  r  fait  des  marconses  aux  brèmes  et 
il  enture  1'  pante  à  chaque  coup.  >- 

—  MARQUE  FAITE  AVEC  UNE 
.\inuiLLE  aux  cartes  dans  un 
but  «le  tricherie.  Aiguillage. 
V.  Jeu. 

—  MARQUE  FAITE  AVEC  LES 
DE.NTS.  Morfil/age. 

—  MARQUE     FAITE    EX    COR- 

XAX T  le  coin  d'une  carte.  Cor- 
nanche. 

«  Le  bonneteur,  pour  «  engrainer  le 
pante  »,  corne  légèrement  la  carte 
gagnante,  qui  reste  cornée  tout  le 
temps  du  boniment  ;  mais  avec  une 
habileté  extraordinaire,  il  fait  passer 
la  corne  ou  comanche  à  une  carte 
perdante,  au  moment  précis  où  il 
pose  le  jeu.  L'opération  se  fait 
inversement  au  coup  suivant  et  le 
joueur  naïf  perd  presque  infailli- 
blement. » 

—  SUPPLICE  DE  LA  MARQUE. 

Tapt'.  '. 

MARQUÉ.  (Supplicié.)  Rôti". 

MARQl'ER.  Marconser,  Marquou- 
ser,  Taroquer'. 

«  Quand  il  est  r'venu  de  s'  donner  ca 
avec  Eusèbe,  lirmin  avait  la  gueule 
toute  marcousée.  » 

—  MARQUER  AVEC  UXE  Al- 
Gl'ILLE.  Aiguiller. 

«  Le  banquier  doit  s'appliquer  à  ne 
jamais  faire  passer  sur  les  tableaux 
les  cartes  qu'il  a  aiguillées.  >. 

—  MAROUER  AVEC  LES  DEXTS. 

MorfiUer,  Morganer.  V.  Mordre. 

—  MARQUER     DUM;   CORXE. 

CornancUer. 

—  MARQUER  DUX    OOUP    DK 

TALOX  le  visage  d'un  adver- 
saire terrassé.  Estampiller,  Met- 
tre le  cachet. 

J'y  ai  fait  toucher  les  endosses  et 
après  j'y  ai  posé  V  cachet  su'  la 
gueule.  Il  était  gandin  avec  sa  couel- 
che  estampitléel  » 


t 


MAR 


—  311   — 


M  AU 


—  MARQUER  LE  COMPTE  D'UX 
CLIENT  en  le  majorant.  Mav- 
quer  à  la  fovrc/udte,  Mettre  des 
queues  aux  zéros. 

«  Son  ardoise  marquait  douze  balles 
mais  on  avait  dû  mettre  des  queues 
aux  zérof.  du  reste  i'  tôlier  avait 
l'habitude  d' marquer  à  la  fourchette , 
comme  on  dit.  » 

MARROX.  (Châtaigne.)  Truffe  de 
savetier. 

MARSEILLAIS  Habitant  de 
Marseille.)  BouiUtbais,  Martigo. 

a  Parisiens  ou  Bouitlahais  (ce  sobri- 
quet qui  a  le  don  d'exaspérer  les 
habitants  de  Marseille),  le  même 
spectacle  nous  retient  tous,  char- 
més, attentifs  et  émus.  » 

(J.    I.OIIRAIN.) 

«En  dehors  des  heures  de  travail, 
les  forçats  se  groupent  par  «  pays  »  ; 
Pantin'ois,  Gagas,  Martigos,  Ni- 
gousses,  etc.,  forment  des  clans 
distincts.  » 

(LlARD-CoCRTOlS.) 

MARSEILLE.  Martigue. 

MARTEAU.  Balançon,  Chican*, 
Fou,  Frère  Frappart. 

MASQUE.   Cache-nez,    Cache-laid. 

MASTLRBATIOX.  Aisonnement, 
Bataille  des  Jésuite;',  Casse-poi- 
trine, Cinq  contre  un,  Veuve  Poi- 
gnet [obscène] . 

«  Qui  manustupro  dediti  sunt,  casse- 
poitrine  appellantur.  » 

(D""  .\.  Tardiec.) 

MASTURBER.  Asr/72«?r  (obscène), 
Branler  (id.  ,  Faire  à  la  main  ou 
à  la  pogne. 

—  SE  MASTURRER.  Épouser 
la  Veuve  Poignet,  S'astiquer 
(obcène  ,  Se  fréquenter.  S'amu- 
ser tout  seul,  Se  coller  une 
douce,  une  portion,  un  rassis, 
une  secous.^e. 

—  Chez  l'homme  :  S'amuser 
comme  Chariot,  Se  balancer  le 
bonhomme  (obscène) ,  Se  faire 
m'iusser  le  créateur  (id.),  Se 


faire  sauter  la  cervelle.  Se  polir 
la  colonne  (obscène),  Jouer  à 
Chariot  s" amuse,  Jouer  comme 
lesjeiincs  chats. 
—  Chez  la  femme  :  S'arsonner, 
Se  faire  un  doigt  de  cour. 

MATELAS.  Filasse,  Galette,  Mou- 
ton, Serpentin. 

MATER,  V.  V.  Impuissance. 

MATELOT.  Chie-dans-Veau,  Ma- 
thurin.  V.  Marin. 

MATERMTÉ   (LA).    La    Bourbe. 

V.  Hôpital. 
MATHÉMATIQUES,  ilath. 

MATIX.  Materis%  ^latois*. 

«  Le  condé  de  Nanterre  et  un  quart 
d'oeil,  suivis  d'un  trèpe  de  cuisiniers, 
sontaboulés  ce  matois*  à  la  taule.  >» 
{Mémoires  de  Vidocq.) 

MAUBERT.  (La  place  Maubertou 
le  quartier  de  la  place  Maubert.) 
La  Maub,  La  Haubert,  La  Moc-aux- 
beaux,  La  Mocobo. 

«  On  fait  une  sale  gueule  à  la  Maub 
depis  qu'on  a  descendu  1'  château  !  » 

'<  Totor  de  la  Mocobo  était  rappliqué 
avec  toute  sa  tierce.  » 

MAUSSADE.  V.  Grognon. 

MAUVAIS.  A  la  graisse,  A  la 
graisse  d'oie,  A  la  graisse  de  .san- 
sonnet, A  la  manchicoisc,  A  la 
manque,  A  la  mie,  A  la  noix,  A  la 
rudadame,  A  la  rafrndine,  A  la 
rododome.  A  la  secousse,  Bléchard, 
Blèche,  Droue*,  Lof\  Lofât*, 
Loffe  *,  Loffiat  *,  Mochard,  Moche, 
Mouche,  Mouchique,  Moustique  à 
Vestorgue  *,  Rogate,  Roupe,  Rou- 
pie, Schnock,  Tarte,  Tartelette, 
Tartre,  Toc,  Tocard,  Tocasse,  To- 
quard, Toquasse. 

«  Notre  gouvernement  joue  de  bon- 
heur, lise  trouve  que  le  régicide  — 
à  la  manque  —  nommé  Saison 
refuse  de  répondre  aux  questions 
qu'on  lui  pose.  » 

(Hknbi  Rochsfobt. 


MAU 


—  312 


MÉC 


«  Vous  m'  bonirez  tout  c'  que  vous 
voudrez,  je  n'  coupe  pas  dans  vos 
salades  à  la  mancnicoisel  et  bibi  a 
les  pieds  attachés  pour  marcher 
dans  vos  trucs  à  la  noix  !  » 

«  En  voyant  qu'on  s'  avait  r'becté  la 
Cilette  et  mézigue,  la  Sauvette  en- 
voyait des  vanes  «  la  rododome.  » 

«  Que  qu'  c'est  que  c'  pive  que  tu 
nous  as  foutu  là  '  il  est  rien  moche  !  » 

«  1'  nous  a  fait  faire  un  dîner  à  la 
secousse  :  tout  c'  qu'y  a  d'  roupe.  On 
croûte  mieux  qu'  ça  chez  1'  Père  La- 
frite!  » 

«  J'ai  jamais  rien  bouffé  d'aussi  blé- 
cluird.  » 

«  Éloi  proutait  après  ses  12,50,  ses 
ribouis  qu'étaient  si  pallas  ;  parait 
qu'  c'est  pus  toc  et  jius  rogate  qu' 
les  tartines  à  vingt  bourgues  d' 
chez  r  père  Lemp'reur.  » 

«  Le  Parigot  se  plaignait  de  l'ordi- 
naire :  le  cahouah  était  mouchel  la 
mouise  était  tocarde',  quant  au 
gringue,  on  n'avait  pas  dû  en  briffer 
d'aussi  mochard  pendant  le  siège.  » 

Dans  la  plus  blèch'  des  conditions 
Toi  t'  faut  tes  p'iit's  sali^fuctions. 
(P.  Paillette.) 

—  DE  MAUVAISE  COXDITIOX. 

De  carton. 

«  Quand  on  s'  maque  avec  une  gonzesse 
d  carton,  comme  a  fait  qu'  des  mi- 
ches rf'  carton,  a  r'vient  carton;  tu 
la  r'  trousses  mal...  et  tu  n'  fais 
jamais  qu'un  broche  à  ta  manque.  » 

—  CHOSE  l>E  MAUVAISE  QUA- 
LITÉ. Roupie,  lioupie  de  sanson- 
net, Houpiede  sinffe,  Kousselette, 
li  ouslampe,  Houstamponne. 
lioustissure. 

H  y  veux  pus  m"  frusquiner  au  car- 
reau :  on  s'  fait  empiler  par  les 
guinals  qui  n'  vous  r'fileut  que  d'  la 
rouss'lelte.  » 

•«  Tu  crois  faire  eunc  b  ith  affaire  et 
lu  n'as  que  d'  la  roustampe.  » 

Dam'  !  les  maries  d°   la  gouvernanre 
Doon'nt  tous  les  condésau  !<aint  lieu, 
lli  peuv'nt  pas  fuir'  de  rousp/>tuiice  ; 
Tas  d'Autorité  «ans  1'  lioii  Dieu  ; 


La  Pairie  et  1'  Patron  et  1'  Père, 

Ça  s'rait  pus  qu'  roupi'  d'  sansonnet. 

Slais  j'med'mand'queq'  ça  peut  bien  m' faire 

Moi  j'  me  les  roule  à  Courtenay. 

F'.  Paillette.) 

Moi,  j'avais  des  roustissures. 
Des  rarcasses  de  poulet, 
Des  lavasses,  des  rinçures... 

(R.  PoncHOH.) 

—  MAUVAIS  OUTIL,  MAUVAIS 
OUVniER.  Clou. 

«  li'  patron  y  poussait  une  cérémone  : 
Vous  m'avez  foutu  ça  comme  un 
clou,  qu'i'  y  disait.  » 

«  C'est  pas  des  outils  qu'  j'ai  là,  c'est 
des  ctousl  » 

—  Le  molClou  s'emploie  aussi 
adjectivement  pour  qualifier 
un  ouvrage  : 

«  On  m'a  dit  qu'  la  pièce  de  l'Ambigu 
était  tout  d'  mrme  moins  clou  qu' 
celle  qu'on  avait  vue  l'aut'  soir.  » 

—  MAUVAISE  NOTE.  Manquesse. 

MAZAS,  prison  aujourd'hui  dis- 
parue. La  Maz,  Maz,  Pré  au  dab 

court-toujours,  Taz,  Tazas. 

'(  Mais  v'Ià  qu'  ça  s'est  su  un  matin 
par  un  gonce  â  la  r'dresse  qu'  avait 
été  plusieurs  fois  pensionnaire  à 
Taz.  « 

«  A  une  heure,  on  était  tous  en  face 
d'  la  gare  de  Lyon.  La  grande 
lourde  d'  la  Maz  était  débouclée.  » 

«  Il  a  trouvé  1'  truc  pour  dèmurger 
d'  Tazas  dans  1'  temps;  i"  s'  rra 
bien  la  paire  de  la  Santoche.  » 

MÉCAMllIEîV  de  chemin  de  fer. 
Postillon  d'eau  chaude. 

MÉIMXMMKST.  En  vache,  Sale- 
mtnf. 

«  Moi,  j'agis  jamais  en  vache  avec 
quiconque  et  j'  veux  pas  qu'on  s' 
conduise  sal'nienl  avec  moi.  » 

MÉCHANCETÉ.  Saloperie,  Va- 
cherie. 

«  C'est  un  salaud,  i'  n'  vous  fait  qu' 
des  vacheries.  >• 


HÉC 


—  313  — 


MÉL 


MÉCHAXT.  Carne,  Crème,  Teigne, 
Vache. 

«  Ton  poteau,  j'  in"en  goure;  c'est 
tout  c'  qu'y  a  d'  crème.  II  a  fait  des 
salop'ries  à  tout  I'  monde.  » 

Et  pis,  moa  p'tit  loup,  bois  pas  trop, 
Tu  sais  qu'  t'es  teigne... 

(A.  B.) 

—  Mais  c'est  que  j'  suis  vacli    quanta  j'  cogne  ! 
Repril-il.  Ah  !  vingt  nom  de  Dieu  1 

C  que  j'  suis  rentré  d'  dans  '.  la  charogne  1 
Etc'  soir,  qu'est-c'  qu'ail'  va  prendre  au  pieu  ' 
(P.  Paii.i.ettk.) 

.MÈCHE.  V.  Cheveu,  Coiffure. 

MÈCHE.  (Outil  à  forer.)  .\iant- 
courier. 

MÉCOXTEXT.  Chevrotin  (arg . 
des  typographes). 

—  ÊTRE  MÉCOXTEXT.  Faire 
dix  de  gueule.  L'avoir  à  la 
merde.  V.  Humeur. 

.MÉDAILLE.  Pastille.  V.  Décora- 
tion. 

.MÉDECL\.  Ipéca  (arg.  militaire), 
Marchand  de  mort  subite,  Mire. 
Sonde. 

<>  Si  on  vous  faisait  faire  en  rabiot 
les  jours  de  flemme  comme  les 
jours  de  malle,  vous  iriez  un  peu 
moins  souvent  voir  Vipéca,  mes- 
sieurs les  réservoirs  !  » 

Puis,  d'un  ton  d'inquiétude  réelle 
qui,  à  la  vérité,  cadrait  assez  mal 
avec  les  mots  prononcés  : 

—  Y  a  pas  de  marchand  de  mort 
subite,  par  ici? 

—  Vous  dites? 

—  Hé  Ijo  réclame  un  médecin  !...  Faut 
donc  être  de  l'Académie  pour  se 
faire  comprendre  !...  » 

(Lebvina  et  LsrâQOE.) 

MÉDIOCRE.  Se  traduit  par  les 
équivalents  de  Mauvais. 

.MÉDIKE.  Casser  du  sucre,  Dégrai- 
ner,  Dégréner,  Mécanisir;  plus 
les  équivalents  de  Calomnier. 

«  En  attendant  l'heure  de  lapéritif, 
ces  demoiselles  s'amusent  à  casser 


du  sucre  sur  le  compte  des  bonnes 
petites  camarades  absentes.  » 

(P.   DoMEBC.) 

«  C'est  un  bon  copin  quand  i'  n'est 
pas  s'coué  ;  mais  quand  il  est  mûr, 
faut  qu'i'  dégraine,  c'est  pus  fort 
que  lui.  » 

«  —  En  voilà  assez!  Je  t'ai  dit  que 
ie  ne  voulais  pas  que  tu  mécanises 
les  camarades.  » 

{Claudi  Rolasd.) 

MÉDISAXCE.  Débinage.  V.  Ca- 
lomnie. 

'<  Le  Journal  des  Concourt  est  une 
des  lectures  les  plus  passionnantes 
de  ce  temps.  11  m'a  tour  à  tour 
charmé  et  énervé,  séduit  et  irrité; 
il  a  l'attrait  d'un  écrit  satirique 
contre  les  meilleurs  de  nos  contem- 
porains, ce  qui  flatte  la  méchanceté 
endormie  en  nous  ;  bourré  d'anec- 
dotes, de  bruits,  de  conversations, 
il  manque  de  valeur  documentaire, 
parce  que  leur  vision  est  étroite, 
petite,  menue,  morcelée,  troublée, 
un  fond  de  malveillance  et  de  débi- 
nage. » 

(Hemii  Bauer.) 

MÉDISAA'T.  V.  Calomniateur. 

MÉFAIT  qui  e^t  demeuré  caché. 
Cad'ivre. 

MÉFIAJXCE.  Gourance. 

«  J'ai  toujours  eu  d'  la  gourance  au 
sujet  de  c'  mec-là.  » 

MÉFIER  (SE).  Se  gourer. 

«  Moi,  je  r  connais,  1'  Julot;  c'est  un 
gonce  qui  pense  qu'à  vous  faire  des 
vachries  ;  tu  devrais  t'en  gourer,  a 

—  MÉFIE-TOI.  Méphisto. 

MÉGÈRE.  Carcan,  Carne,  Drogue. 

MEILLEUR.  De  derrière  les  fagots. 
V.  Excellent. 

MÉLAXGE.  Mélimélo,  Panaché. 

Maintenant,  c'est  toute  une  bande 
yui  —  fantasque  méli-mélo  — 
Transforme  soa>iain  le  tableau 
Où  se  danse  la  sarabande 
De  tout  le  Fopulo. 

(L.  DE  Bebcy.) 


MÉL 


—  314  — 


M  EN 


«  Les  fêtes  de  Montélimar  ont  vécu 
ce  que  vivent  les  lampions  et  mémo 
les  roses.  Elles  ont  été,  paraît-il, 
charmantes.  Un  panaché  de  proto- 
colisme  et  d'intimité.  De  Tarlillerie 
et  de  l  attendrissement.  » 

(ALEXANnlli;   Hepp.) 

MÉLODRAME.  Mélo. 

«  Les  pièces  des  théâtres  à  côté  l'in- 
téressaient moins  que  les  vieux 
mélos  de  l'ancien  boulevard  du 
Crime.  » 

(J.  Landre.) 

MELOIV.  Boulet  à  côtes,  Boulet  à 
queue,  Brodé,  Cûtelard. 

«  Tout  le  long  du  chemin  Thérèse 
faisait  des  haltes  dans  le  bois,  elle 
avait  maugé  trop  de  brodé,  ça  y 
avait  foutu  la  trouille.  » 

MEMBRES  (LES).  Abatis. 
V.  Bras,  Extrémités,  Jambe. 

MEMBRE  VIRIL.  V.  Sexe. 

MÊME.  (La  même  chose.)  Kif, 
Kif-kif,  Kifkif,  Idem  au  cresson, 
Le  même  coup,  Le  même  flambeau. 
Le  même  flanche.  Le  même  tabac. 
Le  même  tableau.  Le  même  truc. 
V.  Analogue. 

Beaux  mâles!  jure?.  :  Caramba! 
F'oussez  des  ah,  mais!  des  ah,  bah  ! 
C'esl  toujours  le  môme  tabac. 

(P.  Faii.i.ette.) 

MÉXAGE.  V.  Liaison. 

—  SE    METTUE    E\    MËIVAGE. 

Se  jnacquer  ou  se  maquer. 

Cliacun  son  goût  et  son  dad.i, 
J'entr.-iv'  pas  non  pus  1'  marida. 
Les  fcmm'  ont  beau  m'app'lcr  :  «  Cliéri  », 
A  m'auront  jamais  pour  mari. 
Pourtant,  s'i'  fallait  que  j'  me  maque. 
Par  rapport  à  ma  dyn.islie, 
Ej'  prendrais  un'  berger'  de  claque, 
Pas  un' puuai«'  de  sacristie. 
(A.  B.  Let  Souloloquet  d'Honoré  Constant.) 

MEÎVDIAIVT.  Caïman  *,  Lartin  \ 
.Mcndi(jot,  Mendigoteur,  Millard*, 
Pilou,  Truchcux,  Tuneur'. 

<i  Avec  Fifrellc,  au  contraire,  ça  pre- 
nait   un    air    de    pourboire    à    un 


domestique,  parfois  d'aumône  à  un 
mendigot.  » 

(J.    RiCHEPIN.) 

Les  unssont  dos  caducsà  barbe  inculte  et  jaune. 
Vieux  pilons  de  retour  surpris,  par  les  chemins, 
Obsédant,  de  la  rude  ordure  de  leurs  mains, 
Le  passant  invoqué  qui   détournait  l'aumône. 

(PATEBNE    BsRRIClinN.) 

—  MENDIAXT  A  DOMICILE  OU 

par  lettre.  Arcasse*,  Arcassien  *, 
Pied-de-biche. 

—  ME\DIA\T       SOI-DISANT 

MORDU  par  un  chien  enragé 
et  qui  demande  de  quoi  faire 
un  pèlerinage  à  Saint-Hubert. 
Iluôin  *,  Uuppin'. 

—  MENDIANT  Ql  I  CHANTE, 
JOUE  ou  fait  des  tours  devant 
ou  dans  les  établissements  de 
consoumiation  et  fait  ensuite  la 
quête.  Manchiste. 

«  Mais  vous  avez  un  joli  talent,  dis-ie 
au  musicien  en  mettant  mon  obole 
dans  la  coquille  qu'il  me  tendait. 
Pourquoi  ne  jouez-vous  pas  au 
théâtre  '? 

—  Monsieur,  me  répondit-il,  je  dois 
vous  avouer  que  je  gagne  plus 
comme  manclii^te  qu'à  racler  dans 
un  orchestre;  et  puis...  j'ai  ma 
liberté!  ù 

—  MENDIANT  ^>UI  SIMULE 
UNE  IM'lliMITÉ,  une  mala- 
die. Malinqreux,  Stropiat  à  l'es- 
toc ou  à  l'eslorque. 

MENDICITÉ.  Mendigoterie,  Pilon- 
nage. 

«  Moi,  j'  coupe  pas  dans  la  mendigo- 
terie et  j'aime  mieux  donner  une 
thune  à  un  poteau  qu'est  mouisard 
c|ue  d'  foute  seurment  deux  flt'ches 
à  un  pilon  qui  m'arrange.  » 

MENDIER.  .Aller  à  la  chasse  avec 
un  fusil  de  toile  (se  dit  de> 
mendiants  à  besace),  Balander', 
Battouier  ',  Mendigoter,  Pilonner, 
Tunei*. 

«  Une  vioque  qui  vient  d'  calancher 
avec  soixante  millets  dans  sa  pail- 
lasse, soixante  sacs  qu'aile  avait 
allures  en  mendigotant  à  la  lourde 
des  boites  à  messes.  « 


MEN 


31u  — 


M  EN 


Ej'  pilonne,  ej'  demaDd'  des  sous 
A  ceux  qu'en  a  :  les  ceux  q^j'est  saouls 
D"  boire  et  d'  raacger,  les  ceux  qui  rotent 
Dans  r  nez  des  vieux  comin'  moi  qui  s'  frottent 
El'  vente  au  lieur  ed'  boulotler, 
Merd"!...  V'ià  un  sergot....  Faut  m'  trotter.... 
Pourtant  j'  fais  du  tort  à  personne  : 
Ej*  pilonne. 

(A.  B.) 

MÉMLMOXTAXT.  Mcnilmuche, 
Mé'n  ilmonpa  na  is . 

«  En  rev'nant  d'  la  Ma7.  on  s'a 
arrêté  au  Trône  pour  lapéro  ;  pis. 
on  a  r'monté  en  soce  à  Ménibnon- 
panais  où  qu'on  a  sucé  un  dergnier 
glasse  su'  la  chaussée.  » 

J'ai  flasque  du  poivre  à  la  rousse. 

Elle  ira  de  turne  eu  garno. 

De  Ménilmuche  à  Moniparno, 

Sans  pouvoir  remoucher  mon  gniasse. 

(J.    RlCHEPlN.) 

MEXOTÏES.  Alliances,  Bouclage, 
Bracelet,  Bride,  Cabriolet,  Cha- 
pelet de  Saint-François,  Ficelle, 
Lacet,  Ligottante,  Ligotte,  Ma- 
nille, Serrante,  Serre-pogne. 

<«  C  qui  r  faisait  1'  plus  prouter, 
c'était  d'  penser  que  1'  laune  allait 
y  passer  les  alliances  pour  traver- 
ser r  pat'lin.  » 

<>  Et  paisiblement,  comme  s'il  cher- 
chait son  mouchoir,  l'homme  de 
police  fouilla  dans  les  basques  de 
sa  redingote  et  en  tira  trois  de  ces 
instruments  qu'on  appelle,  en  argot, 
des  cabriolets. 

—  Des  menottes  1  s'écrièrent-ils  indi- 
gnés. Vous  voulez  nous  mettre  les 
menottes'?.  .  » 

(Hector  pH.ocg.) 

«  Le  chape/et  de  Saint- François  est  la 
chaîne  dont  se  servent  les  gen- 
darmes départementaux  pour  atta- 
cher les  prisonniers  qu'ils  condui- 
sent d'un  lieu  à  un  autre;  c'est 
aussi  les  menottes  du  policier  pari- 
sien baptisées  bracelet,  lacet,  ficelle 
ou  ligotte  par  les  malfaiteurs.  » 

«  Pour  aller  de  ma  pistole  au  cabinet 
du  juge,  le  garde  de  Paris,  qui 
devait  voir  en  moi  un  malfaiteur 
dangereu.x,  m'avait  passé  au  bras 
le  serre-pogne  de  fer  qui  me  meur- 
trissait la  chair.  •» 


MEA'SOXGE.  Bateau,  Battage,  Bi- 
chet,  Bigornion,  Blague,  Canard, 
Chiqué,  Chiquet,  Couleur,  Cou- 
leuryre.  Dévidage  à  Vestoc  ou  à 
Veslorgue,  Doublage,  Doublé,  Em- 
blème *,  Forgerie,  Franc*  (iron.), 
Joncherie*,  Montage  de  bateau, 
de  cou  ou  de  coup,  Piau  (arg.  des 
typogi^aphes},  Picusse,  Picosse, 
Vanne. 

a  Vous  ne  voyez  donc  pas  que  je  vous 
conte  un  bateau...  Monsieur  Le  Har- 
deur  n'a  jamais  été  pour  moi  que  le 
plus  excellent  des  parrain-s.  » 

(R.  UAIZKkOV.) 

«  Ni.n!  tout  ça,  c'e^t  du  battage.  Le 
prince  Victor  ne  marchera  pas. 
Nous  non  plus.  >• 

(JOINVILLE.) 

a  Que  vout-elles  devenir,  mes  quatre 
poules,  dans  les  journaux  améri- 
cain«  ■?  En  quels  fantastiques  canards 
se  seront-elles  changées'?  » 

(J.    RlCHEPlS.) 

n  Si  le  soleil  mange  les  couteui-s,  ma 
chère  Nini,  mon  rédacteur  en  chef 
les  avale  difficilement.  » 

(L.  Rossignol.) 

«  Quelles  couleuvres  ne  m'a-t-elle  pas 
servies  pour  arriver  à  découcher 
une  ou  deux  fois  par  mois  !  » 

(Bauda.) 

«  Plusieurs  de  mes  correspondants 
n'ont  vu  dans  mon  récit  qii'une 
zwanze,  comme  on  dit  en  Belgique, 
cest-à-dire  une  plaisanterie,  un 
montage  de  coup.  » 

(Alphokss  Allais.) 

Il  fait  la  charité?  Chiqué! 

La  maison  est  au  coin  du  quai  : 

On  n'v  rend  pas  l'argent. 

(P.  Paillettï.) 

MEXSTRUES.  Affaires,  Anglais, 
Bande  sur  Vaf fiche,  Cardinal,  Car- 
dinales, Chemise,  Choses,  Confi- 
ture, Coquelicots,  Débarquement, 
Débarquement  des  Anglais,  Dra- 
peau de  la  Commune,  Drapeau 
rouge.  Époques,  Groseille,  Fleurs 
rouges.  Histoires,  Influences  de  la 
Lune,  Iniquités,  Insulaires,  Maie 
semaine.  Marque,  Marquet,  Mur- 


M  EN 


316  — 


MÉP 


quis,   Martin,    Mois,  Ordinaires, 
Sauce  tomate,  Tomates,  Trucs. 

—    AVOIK     SES    MENSTRUES. 

Casser  la  figure  ou  la  gueule  à 
S071  charbonnier,  à  son  porteur 
d'eau,  Écraser  des  totnates.  Lire 
à  cheval.  Faire  rehiche,  Faire 
sa  sociale.  Marquer,  Pleurer  des 
larmes  de  sang,  Traverser  la 
mer  Rouge,  Voir  éclore  la  rose 
rouge.  Voir  Sophie. 

H  La  grosse  Angélique  résista  de 
toutes  ses  forces  aux  téméraires 
entreprises  de  Tardent  Pied-de-Bouc. 
Elle  le  giila,  l'égratigna,  lui  tordit 
son  long  nez,  lui  arracha  une  poi- 
gnée des  poils  de  sa  barbiche,  et  ne 
parvint  à  lui  faire  lâcher  prise 
qu'en  le  menaçant  d'appeler  son 
mari.  11  se  retira  honteux  et  confus, 
mais  persuadé  de  la  vertu  de  la 
belle,  qui  n'avait  tout  simplement 
que  ses  histoires.  « 

l^Les  Jurjcusetés  du  régiment.) 

«  Trois  jours  elle  me  bouda,  puis 
finalement  me  fit  risette. 

—  Eh  bien,  quoi?  lui  deniandai-je... 
C'est  donc  passé,  cette  lubie  de 
l'autre  soir? 

—  Gros  serin,  riposta-t-elle.  Ce  n'est 
pas  la  lubie  qui  est  passée.  Vous 
n'avez  donc  pas  compris  que  l'écra- 
sais des  tomates!  » 

(ID.) 

u  Qui  va  dansera  TAlcaz.ir,  ce  soir?  » 
On  répondit  :  —  «  Moi!...  Moi!... 
Moi!...  »  Clara  reprit  :  —  «  J'irais 
bien,  moi.  Seulement,  je  ne  danse- 
rai pas  beaucoup.  Comme  c'est  le 
14  Juillet,  j'ai  mis  le  drapeau  rouge. 
—  Tiens!  moi  aussi,  fit  une  blon- 
dine  de  vingt  ans  pâle  de  chlorose.  » 

(Marcel  l'n(:v(isT.) 

H  La  petite  lui  refusa  malgré  ses 
vives  iustances.  Il  crut  que  c'était 
par  vertu;  rien  de  cela  :  elle  avait 
ses  maies  semaines.  » 

{Les  Cent  Curét.) 

«  J'éprouvais  près  de  la  belle  Julie 
une  résistance  à  laquelle  je  ne 
m'attendais  pas.  Elle  me  gitla,  me 
griil:i,  me  mordit.  Enfin,  de  {(uerre 
lasse,  je  la  lAchai.  croyant  à  une 
vertu  farouche.    Nous  nous   sépa- 


râmes   furieux...     Je    sus    depuis 
qu'elle  avait  ses  ordinaires.  » 

[Les  f'ropos  du  Commandeur.) 

«  Voici  quelques-unes  des  périphrnses 
de  l'argot  féminin  siijninant  qu'une 
femme  esta  la  période  menstruelle  : 
Avoir  son  cardinal,  sa  7)iois,  sa 
chemise,  sa  maie  semaine,  ses  ordi- 
naires, son  marquis,  Martin,  ses 
iniquités,  ses  cho.<!es,ses  affaires,  ses 
anglais.  Quelques  actrices  disent 
encore  :  Avoir  une  bande  sur 
l'affiche.  » 

(D'  Michel  Viu.eiio:<t.) 

MEKTEl'R.  Batteur,  Blagueur, 
Chiqueur ,  Comte,  Craquelin', 
Doubleur,  Gossier  ",  Picasse,  Pi- 
cosse,  Vanne,  Vanneau. 

«  r  n'  dit  jamais  la  vérité  ;  c'est  un 
batteur,  un  chiqueur;  si  tu  l'es- 
gourdes,  i'  l'en  poussra  jusau'à 
d'main,  des  boniments  de  c'tte 
sorte-là.  » 

ME\TIIÎ.  Accrocher  un  paletot. 
Battre,  Battre  comtois.  Battre 
contre.  Blaguer,  Chiquer,  Chiquer 
balle,  Chiquer  contre.  Doubler, 
Embldmer  ' ,  Embtémir",  Casser 
des  emblèmes',  F  laquer'.  Monter 
le  coup  ou  le  cou,  un  bateau,  un 
schtosse. 

«  T'auras  beau  chiquer  contre,  il  est 
assez  sondeur  pour  te  faire  casser 
r  morceau.  » 

C'est  la  rombinaisou  »  trois  : 
Deux  qui  chi'f,  un  qui  bal  comtois. 
(P.  Paili.ktie.) 

Il  la  rencontra  par  has.ird, 
Comm'  i"  s'  prom'iinit  sur  le  boul'vard. 
Certaio  jour  qu'il  avait  la  flommc  ; 
Eir  lui  parut  gentill'  cumin'  tout, 
r  s'  dit  :  «  J'  m'en  vais  lui  monti'rC  coup; 
y  m'en  vais  lui  f«ii'  gober  quej'  l'aime!  » 
(Gkobgis  Mvs.) 

ME\TOi\.   Banquette,   Bichonnet. 

MEXIIISIER.  Copeau,  Gâte-boi^. 
Pot-à-coUc,  Satousier. 

—    COXTRE-MAITRE     MENUI- 
SIER. Gorret. 

MÉPRIS.  V.  Geste. 


MEP 


317  — 


MES 


MÉPRISABLE.  Se  traduit  par 
les  équivalents  de  Abject,  Laid, 
Mauvais,  selon  les  choses  ou  les 
êtres  qu'il  qualifie. 

MÉPRISER.  V.  Dédaigner. 

MER.  Pleuche,  Grand  court-bouil- 
lon,  Grande  jatte,  Gi'and  pré, 
Grand  ruisseau,  Grand  salé. 
Grande  tasse,  Lance  à  foison, 
Marsouine,  Ogresse. 

«  Vous,  mon  garçon,  dit  le  nouvel 
adjudant  en  s'adressant  au  Parigot, 
vous,  vous  avez  une  tirelire  à  aller 
casser  des  cailloux  à  Biribil...  Et  je 
vous  conseille  de  filer  votre  nœud 
sans  rouspéter,  si  vous  ne  voulez 
pas  un  jour  passer  le  grand  ruis- 
seau autreuieut  que  sur  un  bateau 
de  plaisance.  » 

Thalassès,  c'est  la  grande  lasse, 
La  mer,  quoi!  Poluplilosboio, 
Je  le  traduis  arec  audace 
Par  :  qui  vous  polit  les  boyaux. 

(R.    Po.NCHON.) 

MERCERIE.  Coesmelotrie*. 

MERCIER.  Coesme  *,  Coesmelotier", 
Coesmelotier  huré  *,  Mercelot  *. 

MERCURE.  Sirop  de  baromètre  ou 
de  thermomètre. 

MERCURIALE.  V.  Admonesta- 
tion. 

MERDE!  int,  Cambronne,  Merdre, 
Miel. 

«  —  .Moignasse,  se  soulevant  sur  une 
fesse  :  Miel',  je  suis  encore  assis 
sur  un  lapin  !  » 

(Michel  Thivars.) 

J'ai  bâti  des  maisons  étage  par  étage; 
J'ai  Tieilli  ;  j'ai  souffert  de  la  faim  et  du  froid  ; 
De  mendier  mon  pain  n'ayant  pas  le  courage, 
\Tec  mon  chat,  je  crève  en  mon  grenier  étroit. 
Je  lègue  ma  charogne  aux  gens  de  la  clinique, 
A  mou  portier  ma  pipe  et  mou  vieui  dalzar  bleu  ; 
Et  je  dis  à  Paris  :  Cambronne  pour  ta  clique  ! 
(Babillot.) 

Faut-il  que  vous  soyei 
A  ce  point,  pauvres  pieds, 

Des  gourdes, 

Des  gourdes, 


Trop  de  fleurs,  trop  de  Heurs! 
Quelles  qu'en  soient  les  couleurs, 

Ah!  merdre! 

Ah!  merdre! 

(R.    POXCHON.) 

—  Subs.  V.  Excrément. 

MÈRE.  Dabe,  Dabesse,  Dabuche, 
Baronne,  Doche,  Maternelle,  Pro- 
nière  *. 

—  JEUXE   MÈRE.   Dabichonne, 
Dabuchette,  Dabuchonne. 

«  Raquedalle,  c'était  une  vache;  il 
Tsait  cocu  mon  père,  mais  comme 
pèze,  i'  foutait  qu'  nib  à  la  dabuche.  » 

«  Pendant  que  j' jactais  avec  la  môme, 
v'Ià  sa  dabesse  qui  rapplique  et  qui 
la  r'conduit  à  la  tôle  à  coups  d' 
ribouis  dans  1'  fion.  » 

«  Sa  maternelle  venait  le  voir  tous 
les  jeudis  et  lui  laissait  des  frian- 
dises qu'il  partageait  avec  René.  » 

(J.  Lakdre.) 

.\llons,  ma  fiU',  l'est  temps  d'  briffer. 
Au  truc!...  Quoi?  Tu  veu\  rentiffer? 
Gy  ?  Pas  la  pein'  d'êf  si  giron  de  ! 
Alors,  ta  doch',  tu  la  gob'  pas  ? 
Faut  qu'air  tortor'.  N'ib  dans  1'  cabas. 
Qui  qu'a  massé  pou'  t'  fout'  au  monde  ? 

(J.    KiCHEPIN.) 

Ma  dab'  m'a  pondue  y  a  seize  ans 
Dans  la  ru',  par  un'  nuit  d'  décembre. 
(L.  DE  Bebcv.) 

MÉRIDIONAL.  En  parlant  des 
personnes  :  Moco. 

a  Bretons  trapus  et  roux,  ynocos 
souples  et  bruns  à  l'air  avantageux 
sont  là,  tripotant  à  pleines  mains 
les  quartiers  de  bœuf...  » 

(J.    LoRRAIH.) 

MERVEILLEUX.  Chocnosof,  Choc- 
nosogue.  V.  Beau. 

MESSAGER.  Matignon. 

MESSE.  Ancicle  *  ou  Encycle  '. 

MESURER  (SE).  Causer,  Y  faire. 

«  Ceux  enfin  avec  qui  il  pouvait  cau- 
ser, c'étaient  bien  les  lutteurs,  les 
tiercules  et  les  gymnastes.  » 

(J.   RiCHEPIN.) 


MET 


—  318  — 


MIN 


—  »  Mang'  !  »  —  Que  yen  a  qui  m'  répondront... 

Oui,  mais  i's  n'  pourront  pas  y  faire. 

Avec  Honoré...  pas  d'affront... 

Les  coups  d'  tampon,  c'est  mon  affaire  : 

Qui  c'est  qu'en  veut...  ya  qu'à  d'maiider, 

Un!  deux!...    Meisieurs,  v'ià  mon  attaque!.. 

Ah!  nom  de  Die.]  !.  .  ça  va  barder!... 

(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Contant.) 

MÈTRE.  Ancrée,  Jetée. 

METTRE.  Coller,  Fiche,  Ficher, 
Flanquer,  Foutre. 

«  La  première  que  j'entends  gueuler 
dans  la  coulisse,  je  la  colle  à  l'a- 
mende. » 

«  C'est-y  qu'  vous  voudriez  me  fic/ie 
en  colère.  » 

(Trudlot.) 

«  Je  lui  désigne  enfin  le  montant  des 
acomptes  à  donner  aux  fournis- 
seurs et,  au  besoin,  je  les  flanque  à 
la  porte  s'ils  se  montrent  par  trop 
exigeants.  » 

(Macé.) 

«  Nom  de  Dieu!  tempêta  le  chef, 
qui  est-ce  qui  ma  encore  foutu  le 
cahier  d'ordres  dans  ce  tiroir?  » 

«  Ah  !  il  n'y  a  plus  de  place  à  l'ins- 
titut, répondit  le  patron,  eh  ben, 
foulez-le  aux  gogues  et  donnez-mui 
la  ritournelle  des  «  Petits  joyeux.  » 

MEUBLES.  Bois. 

—  RUULEU     SES     MEUBLES. 

Déménager  par  la  cheminée. 

—  EMPORTER  CL.VM>ESTK>E- 

.ME.XT  SES  MELItLES.  Démé- 
nager à  la  cloche  de  bois.  V.  Dé- 
ménager. 

MELWIEU.  Qripis,  Grippe-fleur, 
Grispis,  Grispain,  Grispin,  Large 
au  son. 

MEURTRE.  Butage,  Bute,Buttage, 
Bulle,  Refroidissement.  V.  Assas- 
sinat. 

MEURTRIER.  liuleur,  Uutteur, 
Kscurpe.  \ .  Assassin. 

MEUltTRIR.  Jambonner,  Murer. 
V.  Blesser. 

.MIDI.  Douze  plombes,  Nombril*. 
V.  Heure. 


MIJ.VUREE.  Chochotte,  Julie,  So- 
phie, Ta  ta. 

—  FAIIJE  LA  MIJAURÉE.  Faire 
son  aubépine,  sa  chochotte,  son 
élroiti%  sa  gueule,  sa  merde. 
V.  Bégueule. 

Tu  fais  ton  aiibi'-j.ine'.  Eh  !  fiche-moi  la  paii  ! 
Sinon  je  co^ne  dur.  Suis-Je  donc  un  niais? 
Quoi!  tu  ne  gagnes  rien  et  tu  veux  que  je  t'aime  ! 
(Jkiiômk  Monti.) 

MILIEU.  Caisse. 

a  Si  la  carte  gagnante  occupe  le  mi- 
hcu  du  jeu,  le  bonneteur  prévient 
le  comte  par  le  mot  «  caisse  » 
ou  glisse  dans  son  boniment 
une  phrase  commençant  par  : 
Qu'est-ce...  » 

MILITAIRE.  V.  Soldat. 

MILLE.  Un  millet.  S'emploie  pour 
désigner  le  nombre  Mille,  comme 
pour  la  somme  de  Mille  IVancs; 
dans  ce  dernier  sens  on  dit  aussi 
Un  sac. 

«  Quand  il  a  un  truc  dans  1'  ciboulot, 
tu  l'en  l'rais  pas  démorde  pour  un 
millet.  » 

«  Aile  avait  aux  esgourdes  une  paire 
de  pendantes  qui  valait  bien  dix 
sacs.  » 

MIXAUDER.  Se  traduit  ordinai- 
rement par  les  locutions  signi- 
fiant Faire  sa  Bégueule,  sa  Mi- 
jaurée. 

MIXCE.  V.  Maigre. 

ML\E.  V.  Allure. 

MI.MSTÈRE.  .)laro(juin. 

L'un  s'en  va,  qui  ne  val^iil  guère, 
Un  autre  prcn<l  le  marni/uiu  ; 
Ksl-il  plus  fort  ou  plus  coquin 
Que  relui  qui  le  tint  naguère'? 
—  Bah!  quelles  que  soient  ses  vertus, 
Nous  n'en  serons  pas  mieux  foulas! 
(L.   DE  BxacT.) 

—  On  dit  d'un  politicien  (jui  a 
quehiues  chances  de  laire 
partie  d'une  combinaison 
ministérielle  qu'il  est  J/mis- 
trable. 


MIN 


—  319 


MIS 


C"est  presque  tous  des  gens  très  bieo, 
Oa  les  appeir  :  Les  ilitiislrables. 
(Nous  aut",  on  est  des  gens  de  rien. 
Des  sociales,  des  misérables.) 
l's  font  des  magnes,  des  chichis, 
Et,  pour  avoir  un  portefeuille. 
Ils  nous  foutraient  bien  dans  1°  gâchis. 
A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

MIMSTÈRE  PUBLIC.  Avocat 
bêcheur,  Crosseur,  Écorneur,  Écor- 
neiiXj  Pargueur. 

Le  substitut  se  leva  pour  requérir. 
Musique,  car  c'est  son  véritable  nom, 
lui  cria  :  «  Toi,  Vavocal-béchew,  tu 
peux  piailler  à  ton  aise,  je  prépare 
mon  instrument.  » 

(Macb.) 

«  r  s'en  tir'ra  avec  cinq  piges,  si  1' 
crosseur  ne  s'  montre  pas  trop 
vache  dans  son  boniment.  » 

MIXUIT.  yéyre.  V.  Horloge. 

MIXUTE.  Braque,  Broquille. 

'<  Si  c'était  à  moi  qu'on  Trait  ça,  j' 
hésit'rais  pas  une  broque  :  j'irais 
mette  les  pattes  en  l'air  au  bon- 
homme !  » 

«  Il  a  été  au  moins  cinq  broquilles 
avant  d'  pouvoir  prende  la  parole.  » 

MIROIR.  Miradou,  Mirant,  Mi- 
rante, Miroitant,  Rembroquant. 

Et,  à  c'  moment-là,  le  jour  vint 
Et  j'  m'aperçus  que  l'ilomm'  Divin 
C'était  moi  que  j'  m'étais  collé 
D'vant  1'  miroitant  d'un  marchand  d'  vin. 
(Jeban  Rictus.) 

MISE  pauvre.  Goupine'. 

MISÉRABLE.  (Malheureux,  Pau- 
vre.; Bourlingueur,  Cascuret*, 
Claquepatin,  Déchard,  Faridon, 
Faridonneau,  Ferlampiir,  Ferlan- 
dier,  Greîotteux,  Malingrevx,  Mi- 
séreux, Mistoufier,  Mistouflard, 
Miteux,  Mou'isard,  Pané,  Plon- 
gt^ur,  Pommadin,  Purée,  Purotin, 
Qui  est  à  la  comédie,  à  Vétanche, 
à  la  faridon,  à  la  faux.  Qui  est 
dans  le  bœuf,  dans  la  bouillasse, 
la  bouillie,  la  bourlingue,  la  con- 
fiture, la  débine,  la  dèche,  la  dé- 
tosse',  les  eaux-basses,  la  limo- 


nade, la  marmelade,  la  mélasse,  la 
merde,  la  mistouffe,  la  mistouffle, 
la  mouscaitle,  la  mouise,  la  mousse, 
la  moutarde,  la  panade,  la  pane, 
la  panne,  la  pommade,  la  purée, 
la  schtourbe,  le  troisième  ou  le 
sixième  dessous. 

—  MISÉR.4BLE  SAXS  DOMI- 
CILE. Clochard,  Filew,  Fileur 
de  comète.  Qui  est  à  la  cloche. 
Qui  file  la  cloche,  la  comète,  Qui 
la  refile,  Qui  sorgue  à  la  paire, 
Refileur  de  comète. 

—  Le  nombre  de  noms  com- 
posés qui  désignent  les  mi- 
sérables est  considérable  et 
la  littérature  se  joint  aux 
argotiers  pour  en  forger 
chaque  jour  de  nouveaux. 
En  voici  quelques-uns  :  Bat- 
la-dèche,  Bat-le-pavé-sans- 
bouffer.  Bouffe- la- guigne, 
Crète-la- faim,  Fout-la-dèche, 
Fout-la  -  faim ,  Gratte-pavé, 
Sans-canijatte ,  Sans-gite , 
Sans-le-rond,  Sans-maison, 
Sans-pain,Sans-pognon,  Sans- 
sorlots ,  Traîne-  cul-  les-hou- 
settes.  Traîne-guenille, 
Traîne-misère ,  Yen  Ire-creux, 
Ventre-plat,  etc.  V.  Gueux. 

«  Tu  peux  donc  pas  dégoter  un 
flanche  qui  t'  rapporte  au  moins  la 
croûte,  qu'on  t'  voit  toujours  dans 
la  mouisel  » 

«  Les  fileurs,  les  faridonneaux,  les 
mouisards  pourront  bâcher  à  l'IIÔtel 
du  Tapis  Vert.  » 

«  En  attendant,  j'  suis  à  la  fandon, 
r  taulier  m'a  fermé  la  porte.  » 

«  Il    a   loué    un   local   à   Levallois- 
Perret,    acheté   quelques    lits    qui 
seront  affectés  aux  plus  dèchards.  » 
(Ch.  Malato.) 

«  Des  sergents  de  ville  se  mettent  à 
quatre,  à  huit,  à  seize  pour  traîner 
au  poste  un  pauvre  greîotteux.  » 

(A.    GoULLfc) 

«  Y  a-t-il  un  quantum  de  cadavres  à 
atteindre  pour  que  l'on  songe  aux 


MIS 


—  320   — 


MOO 


miséreux  qui  déambulent  la  nuit,  le 
long  des  rues,   échouent  dans  les 

[>09tes  de  police,  la  faim  au  ventre, 
a  rage  au  cœur,  ou  s'abattent  sur 
les  bancs  des  promenades  publiques 
en  exhalant  leur  dernier  râle".'  » 

(Mentor.) 

i<  Qu'i's  économisent? Mais  quoi  donc 
qu'i's  mettraient  à  gauche,  les 
pauv'  purées,  i's  n'ont  rien!  » 

«  Quand  nous  arrivâmes  à  la  posada, 
on  ne  voulut  pas  nous  recevoir; 
l'aubergiste  nous  trouvait,  comme 
disait  La  Martinière,  mon  compa- 
gnon de  route,  trop  miteux.  » 

(Hkcior  P'hancb.) 

«  11  est  venu  beaucoup    de    gens  à 
l'atelier,   des  panés,  des  bohèmes, 
des  bal-le-pavé-sans-bouffer.  » 
(G.  Oh>et.) 

«  Autour  du  billard  et  à  travers  la 
fumée  de  cent  fourneaux  de  pipes, 
on  distinguait,  grouillant,  braillant 
et  gesticulant,  un  tas  de  fainéants, 
de  crève-la- faim,  et  aussi  de  petits 
bourgeois  venant  régulièrement  là 
chaque  soir  pour  y  tenter  la  chance.  » 
(Locis   Dartl.) 

La  grande  table 
Aux  9uro/i;is  servait  de  pieu, 
Très  conTortable 
Lit  (le  milieu. 

(P.  Pam-uette.) 

Voici  le  boa  troupeau  des  fileur»  de  comète; 
Hétéroclite  tas  de  tremblants  déclassés, 
Cordouaiers  sans  travail,  calicots  déplacés... 
(Patekne  Bëhrichon.) 

MISÈRE.  Bouillasse  ,  Bouillie  , 
Bourlingue,  Confiture,  Débine,  Dè- 
che,  Détosse',  Far idon.  Limonade, 
Marmelade,  Mélasse,  Merde,  Mis- 
touffe  ,  Mistouffle  ,  Mouscaille  , 
Mouise,  Mousse,  Moutarde,  Panade, 
Pane,  Panne,  Pétrin,  Pommade, 
Pure,  Purée,  Rafale,  Schtourbe. 

m  Le  paletot  râpé  abrite  autant  de 
souffrances  que  la  blouse,  mais  il 
les  montre  moins  apitoyantes.  La 
débine  de  l'employé  est  sans  issue, 
sans  espoir.  La  redingote,  cuirasse 
de  détresse,  supporte  des  assauts 
et  cache  des  blessures  secrètes  et 
profondes  que  ne  connurent  jamais 
veste  et  bourgeron.  » 

(BOMOND  LCPUXCTIIB.) 


«  La  maladie  était  venue  et  avec  elle 
les  jours  noirs,  les  jours  de  dé- 
chéance corporelle  et  de  dèche  mo- 
rale. Ils  souffraient.  Ils  ne  se  plai- 
gnaient pas.  » 

(J.   r.LtnETIB.) 

«  Je  me  suis  mise  dans  la  panade 
pour  l'aider.  » 

(GOBON.) 

a  Quand  il  n'y  a  plus  de  son,  les  ânes 
se  battent,    n'est-ce  pas?    Lantier 
flairait  \&  panne;  ça  l'exaspérait  de 
sentir  la  maison  déjà  mangée.  » 
(E.  Zola.) 

«  Mon  cher  ami,  je  suis  bien  fâché, 
mais  ce  n'est  pas  parce  que  tu  m'as 
prêté  quelques  louis  autrefois, 
quand  j'étais  dans  la  purée,  que  je 
suis  forcé  de  faire  jouer  toutes  tes 
maîtresses  dans  toutes  mes  comé- 
dies. » 

(J.  Mabni.) 

«  Il  faut  que  je  fasse  revenir  une  gui- 
tare d'Espagne  pour  remplacer  celle 
que  IdiSc/Uourbe  m'a  fait  lourguer.  " 
(.\.  Ladobii.) 

«  Ici,  c'est  la  mouise  :  les  rupins  se 
font  la  paire  ;  on  va  bientôt  s'en- 
voyer des  jetons.  » 

MOBILIER.  Bois. 

MODE.  Manière  d'être,  de  se  con- 
duire, de  se  vêtir,  de  parler  selon 
la  mode  :  Snobisme. 

—  Personne  qui  affecte  celte 
manière  :  Snob,  Snobinette. 

—  Ceux  qui  sacrifient  à  la 
mode  nouvelle  sont  :  Dans 
le  train.  Du  dernier  bateau, 
Modem  style.  Nouveau  jeu; 
les  réfractai res  sont  :  De  l'au- 
tre bateau.  Vieux  jeu. 

—  La  dernière  mode  est  Le 
dernier  ou  Le  suprême  chic, 
Le  deimier  cri,   La  dernière 
sirène.  Le   dernier  vlan,    1 
nouveau  jeu.  V.  Llégant. 

«  Edouard  Pailleron,  ayant  à  parler 
des  prix  de  vertu,  me  disait  :  «  Tant 
pis  1  Je  vais  fedre  crouler  la  voûte 


MOD 


—  321 


MOM 


La  voûte  n'est  pas  même  lézardée. 
Elle  s'habitue  à  tout.  Elle  entend 
sans  stupéfaction  et  sans  tressail- 
lement tout  ce  qu'on  lui  fait  enten- 
dre. Elle  est  modem  style  aussi, 
malgré  ses  grisadlles,  et  le  nouveau 
jeu  ne  déplaît  pas  aux  statues 
austères  qui  décorent  l'ancienne 
chapelle  du  collège  des  Quatre-Na- 
tions.  » 

(J.  Clabetib.) 

«  On  retrouverait  tous  ces  traits  di- 
vers dans  ses  livres.  Après  une 
scène  de  snobisme  ou  un  modèle 
d'inconscience,  un  dialogue  où  telle 
conversation  entre  un  frère  et  une 
sœur  parlant  argot  ferait  douter  de 
la  famille,  on  tourne  une  page,  et 
l'ironiste  aussitôt  amène  à  nos 
yeux  une  larrae  en  nous  montrant 
un  père  qui  grisonne  et  un  fils  qui 
grandit  regardant  passer  un  dra- 
peau troué.  » 

(iD.) 

«  Dans  la  comédie  de  M.  Maurice 
Donnay,  la  petite  snobinette  peut  se 
moquer  spirituellement  des  raseurs 
qui  parlent  et  reparlent  sans  cesse 
de  la  dépopulation  de  la  France.  Il 
n'en  est  pas  moins  vrai  malheu- 
reusement que  c'est  un  fait  comme 
l'abaissement  par  lalcoolisme.  » 
(!■>•) 

«  Je  suis  de  l'autre  bateau  !  Je  ne  suis 
pas  un  navet,  une  poire  et  je  ne 
veux  pas  être  arrangé,  même  par 
les  grandes  idées.  » 

(P.  Paillettb.) 

«  J'assiste  à  ces  cérémonies  impecca- 
blement ordonnées,  du  dernier  cri, 
du  suprême  genre.  » 

(Alexa.xdbe  Hepp.) 

MODESTE.  Pas  féroce. 

A's  s'  contentaient  l' jour  de  leur  noce 
D'un'  petit'  loilett'  pas  féroce 
Et  d'un'  jeannette  en  similor, 
A  la  Goutt'-dOr. 

(A.  B.) 

MOI.  Bibi,  Mézière,  Mézig,  Mézigo, 
Mézigue,  Mon  gnasse,  Mon  gnèi'e, 
Mon  gniasse.  Mon  gnière.  Ma 
gueule.  Mon  orgue,  Ma  poire,  et  la 
plupart  des  équivalents  de  Tête, 
précédés  du  possessif  Mon  ou  Ma. 


M  Faut  pas  chahuter  avec  Bibi  1  » 

«  On  la  fait  pas  avec  mézig  !  » 

«  Que  qu'  vous  jactez  core  sur  mon 
guère'!  » 

c'est  pas  qu'  j'ay'  peur  ed'  d' la  grand'  sorgue 
J'  m'en  fous  comme  d'  Colin-Tampon; 
—  La  fin  du  monde  api-ès  mon  orgue. 
(A.  B.) 

J'  fais  la  pige  à  Mossieu  Léonce, 
Et  d'  la  gerce  à  tir'-Iarigot... 
C'tte  ïi'-là,  vois-tu,  c'est  un  rêve!... 
Les  femm's  veul'nt  toutes  d'  mézigo... 
y  la  r'iève. 

(lo.) 

—  On  se  désigne  encore  per- 
sonnellement dans  le  mon- 
de argolier  par  L'homme,  La 
femme,  suivant  le  sexe. 

«  Allez,  ho  !  tout  d'  suite,  venez 
d'mander  pardon  à  l'homme.  » 

«  Vous  êtes  content  quand  vous  faites 
r'ssauter  la  femmel  mais  j'en  ai 
mare  et,  un  jour,  j'  vous  plaquerai.  » 

MOINE.  Barbichon,  Burlut*,  Cha- 
pon, Penaillon  *,  Trompeur  *. 

MOIS.  Marque,  Marqué,  Marquet. 

«  Y  a  plus  d'  six  marques  qu'  j'ai  pas 
vu  ma  dabe.  » 

«  Le  moriingue  du  vieux,  le  bob  en 
jonc  que  tu  as  fourgué,  l'autre  mar- 
qué, tout  ça  se  retrouvera  !  » 

(0.  MÉIÉSIBB.) 

MOITIÉ.  Mèche.  V.  Partage. 
MOLLET.  Jacquot. 

a  A  s'  camoufle  en  cyclisse  pour  que 
tout  r  trèpe  y  voye  \es  jacquots.  » 

JIOMEXT.  C'est  le  moment  :  C'est 
le  coup. 

—  A  ce  moment- là  :  Sur  ce 
coup  de  temps-là. 

o  Quiens,  v'ià  justement  Ugène,  c'est 
l'  coup  d'y  bonir  c'  qu'on  t'a  cassé 
su'  son  orgue.  » 

«  Su'  c'  coup  d'  temps-là,  v'ià  les  lau- 
nes  qui  samènent.  » 

21 


MON  —  322 

MOIVDE.  Maraille,  ligne,  Tine, 
Trèpe,  Trèple.  V.  Foule. 

«  La  maiaille  rappliquait  de  tous  les 
coins  du  patelin  pour  voir  raccour- 
cir le  gonce.  » 

(H.  Franc».) 

0  Ces  bergères-là,  on  d'vrait  leur-z-y 
foute  la  fessée  d'vant  tout' la  tine.  » 

<.  Si  t'aurais  vu,  dis  doue,  1'  trèpe  ra- 
dinait  d'  tous  los  côtés;  on  n'  tait 
au  moins  deu.x  uj  lie.  » 

—  DEVANT  LE    MOXDE.   A    la 

tète,  A  la  tête  du  camp.  » 

o  C  qui  Ta  surtout  fait  r'ssauter,  1' 
llouquin,  c'est  qu'  sa  largue  y  ait 
envoyé  ça  à  la  tête  du  camp.  » 

—  LE  GRAND  MONDE.  La  Haute, 
Le  High-Life. 

«  Et  l'événement  d'une  affaire,  entre 
les  savates  du  Trône  et  les  poings 
de  la  Maub',  demeurera  toujours 
incertain,  car  il  est  légitime  que  les 
jolis  sports,  les  mœurs  athlétiques 
et  les  jeux  choisis  appartiennent 
aux  messieurs  de  la  haute.  » 
(H.  Bauer.) 

«  11  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des 
flls  de  famille,  flétris  par  les  vices, 
qui  traînent  le  nom  de  leurs  ancê- 
tres, en  protégeant  des  prostituées 
du  high-life.  » 

(Macè.) 

—  FEMME  DU  GRAND  MONDE. 

Belle  madame. 

(^  Les  lutteurs  sentent  leur  fruit,  c'est 
vrai,  mais  ça  n'empêche  pas  les 
l/eltes  mada'mes  d'eu  faire  leurs 
choux  gras.  » 

—  LE  .MONDE  DE  LA  GALAN- 
TEUIE.  Hicherie,  Demi-monde, 
Quart-de-monde . 

On  voit  défiler,  avec  un  frou-frou 
de  soie,  la  haute  et  la  basse  bicherie 
en  quête  d'une  proie,  «  quœrens 
quem  devoret.  » 

(FRiUADLT.) 

«  Dans  ce  qu'on  appelle  le  demi- 
monde,  il  y  a  nombre  de  filles  en 
carte,  véritables  chevaliers  d'indus- 
trie de  la  jeunesse  et  de  Tamour, 


MON 

qui,  bien  en  règle  avec  la  préfecture, 
mènent  joyeuse  vie  pendant  quinze 
ans  et  éludent  constamment  la  po- 
lice correclionuelie.  » 

(Léo  Taxil.) 

MONXAIE.  Achetoirs ,  Auberl, 
Braise,  Canne,  Croix',  Douille, 
Flac,  Galette,  Gâteau,  Gruau,  Me- 
nouille,  Monaille,  Monouille,  Mor- 
nifîe.  Pèse,  Pèze,  Pognon,  Zozotte. 
V.  Argent. 

—  FAUSSE  MONNAIE.  Carme  à 
l'estoc  ou  à  Vestorgue,  Momifie 
tarte. 

—  FAUX-MONNAYEUR.  V.  Faux. 

MOXOCLE.  Carreau. 

«  r  fait  r  Jacques  avec  son  carreau 
dans  l'œil.  » 


MOXSIEUR. 

vidu. 


Faraud*.    V.   Indi- 


MOIVSTRE.  Monstrico. 

MOI\T-DE-PIÉTÉ.  Bloc,  Conser- 
vatoire", Clou,  Grand  guinal, 
Horloger,  Mont,  Pt'gal,  Pégale, 
Plan,  Planque,  Ma  tante. 

«  11  assura  à  sa  grand'mère  que  sa 
montre  était  chez  Vhorloger.  Mais 
la  bonne  vieille,  qui  comprenait  ce 
que  ça  voulait  dire  :  Allons,  grand 
polisson,  donne-m'en  la  reconnais- 
sance; et  tu  auras  ton  oiguon  di- 
manche, si  tu  viens  en  permission.  » 

«  Tes  boniments,  tu  peux  les  porter 
au  l'égale  l  Tu  verras  si  on  te  pré- 
t'ra  d'ssus  !  » 

a  Y  en  avait  du  trèpe  aujourd'hui,  au 
l'ian  ;  on  voyait  qu'  c'était  la  veille 
du  terme.  * 

«  Quand  j'  mets  quéqu'  chose  au 
Planque,  j'  fourgue  tout  d'  suite  lu 
r'connaissance  pour  avoir  pus  à 
m'en  occuper.  » 

—  COMMISSIONNAIRE       A  l' 
MONT-DE-IMÉTÈ.  Petit  monl. 

MONTER.  Hautocher. 

—  JE  MONTE.  Scalais. 


MON 


—  323  — 


MOQ 


3lOXTPAIL\ASSE.  M  ont  par, 
Montparno,  Montper,  Montper- 
nasse,  Montperno. 

Y  avait  la  bande  à  Clochard-du- 
Trône,  dit  Patte-Folle,  celle  à  Bras- 
d'Acier,  l"  tombeur  du  Monlpar...  » 

«  r  perchait  là-bas,  rue  d'  la  Joie,  à 
Montper,  avec  ses  vieux.  » 

Depuis  que  j' l'ai  pusj'  me  fais  vieux, 
Et  peaiiant  qn"a  m'attend  aux  cieux, 
J'rends  quéqu's  serTic'  à  Camescasse, 
A  Slontpernasse. 

(A.  B.) 

MO-XTRE.  Arrondie,  Babillarde  ', 
Berzélius  (arg.  des  écoliers),  Bob, 
Bobe,  Bobina,  Bog,  Bogard,  Bogue, 
Cadichon",  Cadran,  Couesu",  To- 
cante, Toquante,  Trotteuse. 

—  GROSSE  MOATRE.  Bassinoire, 
Oignon. 

a  A  lui  fauche  son  bobino  avec  la 
gourmette  et  tout  son  gruau.  » 

«  J' tire  mon  èo^uard  :  huit  plombes!  » 

«  l's  mettent  toute  leur  ambition  à 
pouvoir,  un  jour,  s'offrir  une  to- 
cante et  une  bride  en  plate,  pour 
friuaer  au  bor^eois  ;  comme  si  suf- 

.  fisait  d'un  bogue  pour  faire  l' 
bonheur.  » 

o  Puis,  ayant  regardé  sa  montre,  un 
oignon  de  l'autre  siècle,  pareil  à 
quelque  bonbonnière  de  présidente  : 
Nous  avons  encore  trois  minutes  et 
demie.    » 

(R.  Hauerot.) 

—  POSSESSEUR    D'UNE     MON- 
TRE. Bogue. 

MOQUER  (SE).  Acheter,  Boucher, 
Bêcher, Blaguer,  Chariboter,  Char- 
rier, Chiner,  Gaussiller*,  Jardiner, 
Mécaniser,  Mener  en  bateau,  Pas- 
ser à  la  bêche,  à  la  chine,  au 
charriage.  Plancher,  Se  fiche,  Se 
foutre.  Se  foutre  du  pape,  du 
peuple,  de  la  république.  S'en 
battre  la  prunelle,  la  pupille,  For- 
bite,  S'en  tamponner  le  coquillard. 
Se  payer  la  fiole,  la  gueule,  la 
poire,  la  tête  de,  Somer. 


«  N'ayez  pas  l'air  de  m" acheter  !  s'écria 
l'hercule;  je  n'  suis  pas  disposé  à 
me  laisser  bêcher  et  je  tape  dans  la 
musette  du  premier  qui  m'emm...  !  » 

«  Les  copins  nous  ont  passés  à  la  bê- 
che à  cause  qu'on  est  rangé  des 
voitures.  » 

«  Et  puis.  Manganèse  peut  blaguer, 
lui  qui  apprit  l'ocarina  sur  un  mor- 
ceaud'Emmenthal... par  économie.  » 

(Narcisse  Lebeac.) 

«  Vous  étiez  content  qu'il  fasse  chou 
blanc,  vous  vous  foutiez  de  sa 
poire.  » 

(GOHOH.) 

«  Le  protecteur  d'une  fille  publique 
en  maison  de  tolérance  peut  carré- 
ment se  payer  la  tête  des  agents 
de  police.  » 

(ID.) 

«  Dans  trois  semaines  je  serai  à  Paris. 
11  répondit  insolemment  :  Je  m'en 
fousl  » 

(HoGCEs  Li  Roux.) 

«  Il  n'y  a  pas,  sous  la   calotte  des 
cieux,  quelqu'un  qui  se  bat  la  pu- 
pille comme  moi  de  l'amour.  » 
(J.  Marki.) 

«  J'aime  pas  les  gens  qm  chaj-ibolent 
tout  r  temps  !  » 

—  QUI  SE   MOQUE   DE    TOUT. 

Je-m'en-fouliste.  V.  Insoaciant. 

—  On  dit  de  quelqu'un  qui  se 
moque  de  vous  qu'  //  vous  la 
fait  à  l'oseille  ou  qu'il  vous  la 
fout  belle. 

—  Pour  se  moquer  de  quel- 
(ju'un  qui  lui  fait  une  offre 
inacceptable  ou  lui  tient 
des  propos  inopportuns,  1  ar- 
golier  se  servira  d'une  des 
locutions  suivantes  :  Ah! 
quel  temps!  Allons,  bon,  voi- 
là l'orage  !  Il  pleut  !  Il  va  pleu- 
voir !  Quelle  averse  !  Quel 
temps  !  Voilà  que  J'ai  oublié 
mon  pépin  ! 

MOQUERIE.  Bêchage,  Bêche,  Bla- 
gue, Charibolage,  Charriage,  Chi- 
nage,  Chine,  Jardinage. 


I 


MOQ 


—  324  — 


MOR 


«  Nous  vivons  par  la  blague,  par 
l'ignorance,  par  l'outrecuidance...  » 

(G.  Flaudebt.) 

Il  ne  supportait  pas  aisément  le 
chinage.  Son  grand  plaisir  était  ce- 
pendant de  passer  ses  camarades 
au  charriage  ;  à  propos  de  tout  et 
de  rien  sa  moquerie  s'exerçait, 
acerbe.  » 

«  La  chine  sur  mon  compte,  disait  le 
Parigot,  ça  ni'est-z-égal  !  Mais  je  ne 
veux  pas'  qu'on  fasse  du  jardinage 
sur  mes  vieux  !  » 

MOQUEUR.  Bêcheur,  Blagueur, 
Charrieur,  Chineur,  Jardineur, 
Jardinier. 

MORALISER.  Bérengériser  (du 
nom  du  sénateur  Bérenger). 

«  Le  Père  La  Pudeur,  qui  fonctionne 
au  bal  de  l'Élysée-Montmartre,  bé- 
rengérise  les  danseuses  qui  lèvent 
la  jambe  à  hauteur  de  rœil  sans 
pantalon.  » 

(ViBMAÎTHB.) 

MORALISTE.  Bérenger,  Bérenge- 
riste,  Père-la-Pudeur. 

MORCEAU  (PETIT).  Lichette. 

<«  C'est  tout  ce  que  vous  me  donnez? 
une  lichette  comme  pour  un  oi- 
seau! » 

(Gacda.) 

MORDRE.  Habiner*,  Happiner", 
Morfiller,  Morganer. 

«  r  fallait  r  voir  morfiller  dans  son 
bout  d'  gringue!  » 

«  Le  nègro  avait  été  teigne  avec  lui. 
Quand  il  avait  vu  qu'i'  n'était  pas 
r  pus  costo,  il  a  morgané  Y  blair 
du  Nantais  et  i'  y  en  a  enl'vé  un 
loubé.   » 

MORFONDRE  (SE).  V.  Attendre. 

MORGl'E.  V.  Affectation. 

—  LA  MORGUE.  Boite  aux  dége- 
lés, aux  refroidis,  Musée  de  la 
Camarde,  Musée  des  cronis,  des 
refroidis.  V.  Cadavre. 


—  APPAREIL  FRIGORIFIQUB 
DE  LA  MORGUE.  Séchoir,  Ti- 
roir à  macchabées. 

MORIBOXD.  V.  Malade. 

MORPIOX.  Morbac. 

MORT,  subs.  m.  V.  Cadavre. 

—  Adj.  V.  Mourir. 

—  Subs.  f.  Cane,  Crevaison^ 
Crève,  Dégel. 

«  J'  fais  encore  partie  d'une  aut'e  so- 
ciété, eh  bien!  un  coup  qu't'es  vio- 
que,  qu'  t'as  soixante  ans,  on  t' 
aonne  vingt  sous  par  jour  jusqu'à 
ta  crevaiso7i.  » 

(P.  Paillktti.) 

«  Y  a  pas  d'erreur,  ma  vieille,  si  tu 
continues  ce  p'tit  truc-là  encore 
seurmentsix  marques,  c'est  la  cr^ee: 
on  t'  conduit  à  Saint-Ouenl  c'est  l' 
dégel  I  » 

—  LA  MORT.  La  Blafarde,  La 
Camarde,  La  Camuse,  La  Cane, 
La  Carline,  La  Cône',  La  Coste, 
La  Gucdouze',  La  Guidouze', 
La  Macabre,  La  Sèche,  Sophie- 
Toiirne-l'œil. 

«  La  Blafarde  peut  venir,  le  diable 
me  flambe  comme  ces  papiers  si  je 
regrette  la  vie.  » 

(G.  d'Espabbès.) 

«  J'étais  salement  attigé  et  i'  s'en  a 
fallu  qu'  d'une  broque  que  j'  déripe 
chez  la  Camuse.  » 

MORUE.  Mouillante  \ 

MORVE.  Morriat,  Morviau,  Mor- 
viot.  V.  Mucosité. 

—  MORVE   QUI  PEND    au   nez 

d'un  enfant.   Chandelle,  Poids. 

«  En  voilà  un  petit  cochon!  toujours 
à  renifler! Tu  ne  peux  pas  moucher 
ta  chandelle  au  heu  d  ^tre  tout  le 
temps  à  remonter  tes  poidsl  » 

(J.  LANona.) 

Hais,  quoi  !  Cet  ventrus  sur  leurs  pieds 
N'  peuv'ut  plus  supporter  leur  gaviot. 


MOT  —  325   — 


MOU 


Dans  les  veines  d'  ces  estropiés 
Au  lieu  d'  sang  il  coul'  du  morviot. 

{}.  RlCHEPIN.) 

MOT.  Ne  pas  dire  mot  :  Ne  bonir 
que  dalle,  quenib,  que  niente,  que 
peau,  quepouic,  etc.  (V.  Rien),  Ne 
pas  mouffeter,  Ne  pas  piper. 

«  Il  a  écouté  la  remontrance  sans 
mouffeter.  » 

{ti.  Martis.) 

Aussitôt  que  la  ténèbre 
Vient  dédorer  nos  coteaux, 
Ce  gouvernement  funèbre 
S'occupe  de  nos  complots. 
Certes  personne  ne  pipe 
Non  plus  que  s'il  était  mort 
Ou  que  s'il  fumait  sa  pipe... 

(R.  P0XCH05.) 

MOU,  adj.  V.  Faible,  Fainéant. 

MOUCHARD.  V.  Agent,  Dénon- 
ciateur, Espion. 

MOUCHARDER.  V.  Espionner. 

MOUCHETTES.  Pauche-ardenU  ", 

Tranche-ardents  *. 

MOUCHOIR.  Aniterge  *,  Aspirant 
de  narines,  Blavard,  Blave,  Blavin, 
Chiffon  *,  Fassolette ,  Pompier, 
Quatre-coins,  Tire-moelle,  Tire- 
jus. 

«  Mais  r  jour  des  Morts,  faut  tirer  son 
blave  de  sa  fouille  et  faire  l'  chiqué 
d'  s'éponger  les  châsses.  » 

a  Et,  comme  le  sous-o£f  lui  deman- 
dait ce  qu'il  avait  fait  de  son  mou- 
choir d'installage,  le  Parigot  lui 
expliqua  que,  sur  deux  aspirants  de 
narines  que  lui  octroyait  le  gouver- 
nement, s'il  en  distrayait  un,  il  se 
verrait  obligé,  quand  Vautre  serait 
sale,  de  recourir  au  (ire-moelle  du 
père  Adam,  chose  qui  lui  semblait 
peu  digne  d'un  soldat  français.  » 

^MOUE    (FAIRE    LA).    Paire    la 
gueule,  le  nez. 

pi  Ton  père  a  fait  la  gueule,  hein  ?  — 
Oui,  il  a  marronne.  » 

(J.  Hxjun.) 

MOUILLÉ.  Housé. 


MOULLV.  Tomiquet. 

MOURIR.  Calancher,  Caler,  Caner, 
Clamser,  Claquer,  Counir,  Crab- 
ser,  Crampser,  Cramser,  Crapser, 
Crever,  Cronir,  Crounir,  Déména- 
ger, Déralinguer,  Déteindre,  Dé- 
visser, Glisser  ;  plus  d'innombra- 
bles métaphores  dont  voici  les 
plus  employées:  Avaler  le  goujon, 
Avaler  sa  cartouche,  sa  chique,  sa 
cuiller,  sa  fourchette,  sa  gaffe,  sa 
langue.  Baiser  la  Camarde,  la 
Camuse,  Boire  le  bouillon  ou  un 
bouillon  d'onze  heures.  Casser  sa 
canne,  sa  pipe,  sa  queue  de  billard, 
Cracher  son  embouchure.  Crever 
son  pneu.  Déchirer  son  tablier. 
Défiler  la  parade.  Dégonfler  sa 
vessie,  Déposer  son  bilan.  Déposer 
ou  rendre  son  mandat,  Descendre 
la  garde,  Dévisser  son  billard. 
Épouser  la  Camarde,  Éteindre  son 
gaz.  Être  dégommé,  exproprié, 
reguisé,  Faire  le  grand  voyage. 
Faire  sa  crève,  sa  crevaison,  sa 
malle,  son  paquet,  sa  valise.  Fer- 
mer son  livre,  son  parapluie.  Filer 
son  câble  par  le  bout.  Foutre  le 
camp.  Frapper  au  monument. 
Graisser  ses  bottes.  Lâcher  la  per- 
che, la  rampe,  Lâcher  pied,  La 
gober.  Passer  Varme  à  gauche. 
Perdre  le  goût  du  pain.  Perdre 
pied.  Poser  sa  chique.  Prendre  la 
secousse,  Prendre  mesure  d'un  pa- 
letot de  sapin.  Recevoir  son  compte. 
Remercier  son  boulanger.  Remiser 
son  fiacre,  son  sapin.  Renverser 
son  absinthe,  son  café,  son  maza- 
gran. Sauter  le  pas.  S'évanouir, 
S''habiller  de  sapin.  Se  laisser 
glisser.  Sortir  ou  s'en  aller  les 
pieds  devant.  Souffler  sa  calbombe, 
sa  camoufle,  sa  lampe,  Tourner 
de  Vœil  ;  et  enfin  la  plupart  des 
équivalents  de  S'en  aller,  Fuir. 

«  L'âme  qui  s'échappe  du  corps,  le 
paradis  et  les  garnisons  de  là-haut, 
après  qu'on  a  claqué.  » 

(H.  Làvidaii.) 


MOU 


326  — 


MOU 


«  J'  vas  faire  semblant  .d'  a-ampser, 
qu'a  s'  disait,  Liane  de  Pougy,  au 
moins  on  parl'ra  d'  moi  !  » 

Et  tu  parles  d'  rraternité  !... 
Goinfre!  cochon!  mangeur  de  trulTcs! 
T'es  un  jouisseur...  oui,  t'es  des  mufTcs 
Toi  et  puis  tout'  ta  société... 
Etj'  tesengueulc...  Et  puisj'  m'engueule... 
Tien!<...  j'  voudrais  mourir,  à  la  lin... 
Pendant  que  1'  peiipe  i'  a-èv  de  Taim... 
Moij'suispliàud' trufl"«'tj'  pu'  d' la  gueule. 
(A.  B.  Les  Souloloques  d' flonoré  Constant.) 

«  Je  1'  croyais  fini,  n,  i,  ni,  crôni, 
Bibi  I  » 

«  Que  veux-tu,  mon  bonhomme, 
quand  on  cane  de  pégrenne,  on  ne 
rigole  pas  !  » 

(Mario  et   Lacnay.) 

«  —Comment!  le  colonel  est d^g'omwd! 
C'est  pour  ça  qu'on  est  si  joyeux! 
C'était  pourtant  un  brave  homme.  » 
(Hector  Feance.) 

«  Tout  c'  trèpe-là  crève  de  faim,  à 
preuve  que  y  en  a  des  tas  qui  dévis- 
sent. » 

«  Pauvre  vieille,  elle  a  dévissé  son  bil- 
lard, comme  vous  savez,  en  reve- 
nant des  foires.  » 

(Les  Propos  du  Commandeur.) 

Mais,  hélas  !  c'est  le  destin, 
Qu'on  soit  riche  ou  purotin 
Quand  il  faut  lâcher  la  rampe, 

On  décampe, 
Qu'on  soit  marquise  ou  pierreuse, 
Qu'un  soit  noble,  mac...  ou  mec... 
On  se  r'trouve  à  la  Chartreuse, 

A  Mériadeck. 

(A.  B.) 

«  Eh  bien,  reprit  Hulot,  qui  possédait 
éminemment  l'art  de  parler  la  lan- 
gue pittoresque  du  soldat,  il  ne  faut 
pas  (jue  de  bons  lapins  comme 
nous  se  laissent  embêter  par  des 
chouans...  Vous  allez,  à  vous  qua- 
tre, battre  les  deux  côtés  de  cette 
route...  Tâchez  de  ne  pas  descendre 
la  garde,  et  éclairez-moi  cela  vive- 
ment. » 

(Balzac,) 

«  Le  plus  blackboulé,  le  plus  inconnu 
rendant  sa  vie  devient  un  grand 
nomme  aussitôt  qu'il  a  lâché  la 
perche.  » 

(Le  Cortaire.) 


Et  pis,  p't-ét'  qu'à  force  d' chercher, 
J'  mettrai  I'  doigt  sur  un'  gross'  légume 
Qui  ne  m' laiss'ra  pas  calancher 
Sur  le  bitume. 

(L.  DE  Bercy.) 

Aurait  fallu  crapser  en  chœur 
Tous  les  quatre,  en  frèr's,  en  amis. 
{Mémoires  de  M.  Goron.) 

Il  s'écria  :  «  Je  vais  casser  ma  pipe  !  Était-ce 
La  peine  d'amasser  tant  d'amére  liistesse. 
Et  de  déchaîner  tant  d'huissiers!  » 
(A.  Glatigby.) 

Encore  un  que  la  mort  fauche 
Sans  se  lasser  de  faucher. 
Un  qui  passe  l'arme  à  gauche. 
Sans  pourtant  être  gaucher. 

(R.    POWCBOW.) 

—  ÊTRE  MORT. 

Voici  un  aperçu  des  différentes 
phrases  que  l'on  peut  employer 
pour  annoncer  le  décès  de  quel- 
qu'un :  11  est  mort,  il  a  rendu  l'âme, 
il  est  nettoyé,  il  est  rasibus,  il  est 
fumé,  il  est  cuit,  il  est  frit,  il  est 
fricassé,  il  est  rcLliboisé,  il  est  occis, 
il  est  crat'sé,  il  a  passé  l'arme  à 
gaucltc,  son  compte  est  réglé,  il  a 
avalé  sa  chique,  il  a  passé  le  Slyx, 
il  est  rincé,  on  l'a  mis  dans  la  boîte 
à  doyninos,  il  a  débouclé  sa  valise,  il 
est  cane,  il  a  lâché  la  rampe,  il  a 
cassé  sa  pipe,  il  a  fermé  son  vasistas, 
il  a  démonté  son  choicberski,  il  a  dé- 
vissé son  billard,  il  est  claqué,  il  a 
renversé  sa  chaufferette,  il  a  dé- 
boulonné sa  colonne,  il  s'est  laisse 
glisser,  il  a  tourné  de  l'a-il,  il  a 
fait  la  culbute,  il  est  iians  le 
royaume  des  taupes,  on  vient  de 
lui  offrir  un  paletot  sans  man- 
ches, etc.,  etc.  » 

(Le  Journal  des  Refroidie.) 

C  pauv'  Perdreau,  le  y'ià  fricattéi 
l'n  si  beau  garçon,  c'est  dommage 
Lui  qu'avait  tant  d'  fois  caretsé 
La  Poilue  cl  la  M(^m'  Fromage: 
Car  c'était  un  cœur  d'artichaut... 
Uir'  qu'à  présent  il  est  en  terre  ! 
Rien  qu'  d'y  penser,  moi,  j'en  ai  chaud... 
Ces  fourbis-là...  ça  vous  altère... 
Ah  !  c'est  épatant,  c'  qu'on  boit, 
Quand  on  a  la  gueul'  do  bois  ! 
(A.  R.  Les  Souloloques  d'Honoré  Conttanl.) 

—  MOURANT.  Qui  a  son  compte 
réglé,  son  linge  lavé,  ses  carottes 
cuites.  Qui  est  au  bout  du  rou- 


MOU 


327   — 


MYS 


leau,  Qui  file  un  mauvais  coton, 
Qui  jCa  plus  d'huile  dans  la 
lampe.  V.  Agonie,  V.  Vieux. 

«  En  entrant  dans  l'âge  mûr,  il  était 
usé  déjà  comme  un  vieillard.  Et 
qu'il  filât  un  mauvais  coton  et  fût 
au  bout  de  son  rouleau,  c'est  ce  que 
lui  avait  dit  en  propres  termes  sans 
mâcher  ses  mots,  1  excellente  et  sé- 
vère Mélanie,  lorsqu'elle  s'était  ins- 
tallée au  chevet  du  peintre  comme 
garde-malade.  Pour  sa  dernière  ma- 
ladie, bien  sur,  pensait-elle,  le  pau- 
vre diable  (encore  une  des  expres- 
sions imagées  chères  à  Mélanie  1) 
n'ayant  plus  beaucoup  d'huile  dans 
sa  lampp.  » 

(J.    RlCHBPlS.) 

MOUSSE.  Quand  un  verre  de 
bière  est  servi  avec  trop  de 
mousse,  on  dit  qu'il  a  trop  de 
Faux  col. 

MOUSTACHE.  Bacchantes,  Hiron- 
delles, Ombreuses.  V.  Barbe. 

MOUTARDE.  Ciment  (arg.  des 
Francs-maçons),  Navuce,  Rele- 
vante. 

MOUTARDIER.  Dijonnier. 

MOUTOW  Laine,  Morne,  Mornos. 

MOYEX.  (Procédé.)  Ficelle,  Truc. 
Ces  expressions  comportent  une 
légère  idée  de  malice  ou  de  finas- 
serie. 

«  On  lui  fait  dire  ce  qu'on  veut,  au 
législateur!  Et  puis,  il  y  a  des 
trucs...  des  ficelles;  je  me  prêterai 
à  ce  qu'il  faudra.  » 

(MiCUEL    PllOVIXS.) 

—  IL  y  A  MOYEN.  Il  y  a  jeu.  Il 
y  a  mèche.  Il  y  a  plan.  V.  Im- 
possible. 

«  Oh  !  pour  ce  soir,  mon  vieux  lapin, 
il  «'y  a  pas  ;)/a'j,  j'attends  le  baron.  •■ 
(L' Événement  Parisien.) 

MUCOSITÉ  nasale.  Crapaud, 
Loup,  Loulou,  Tableau. 


o  On  disait  que,. lorsque  le  vieux  cri- 
tique se  désintéressait  de  l'action, 
son  occupation  principale  était  de 
se  tirer  du  nez  les  crapauds  qui  y 
avaient  séché.  » 

MULATRE.  Fumeron,  Zan. 

MULET.  Se  désigne  par  les  équi- 
valents de  Ane  ou  de  Cbeval. 

MUR.  Duraille. 

MURE.  (Fruit.)  Meure. 

J'irons  boire  à  la  branch'  de  houx 
lia   pichet  d'  via  qui  sent  !a  meure. 

(J.   RiCHEPIS.) 

MURMURER.  V.  Grogner. 

MUSCLÉ.  Costeau,  Costo,  Homme. 

MYSTIFICATEUR.  Fumiste,  Le- 
mice-Terrieux,  Monteur  de  ba- 
teaux, Plancheur* . 

«  Sapeck  était  le  roi  des  fumistes  ; 
c'est  Alphonse  Allais  qui  lui  a  suc- 
cédé. >• 

«  Il  y  a  beaucoup  de  Lemice-Terrieux 
dont  le  meilleur  passe-temps  est  de 
faire  marcher  la  police.  » 

(GOBOS.) 

«  Ces  infatigables  monlew  s  de  bateaux 
passaient  une  bonne  partie  de  leurs 
soirées  à  combiner  les  farces  qu'ils 
pourraient  bien  faire  à  leurs  créan- 
ciers, à  leurs  amis,  à  leurs  parents.  » 

(J.   Landre.) 

MYSTIFICATION.  Bateau,  Fu- 
misterie, Scie,  Sorte  (arg.  des 
typographes). 

(.  Cette  imagination  burlesque,  née 
de  la  similitude  des  noms  dans  la 
cervelle  de  Cartonet,  fut  le  point  de 
départ  d'un  de  ces  bateaux  dont 
s'enor^iueillissait  notre  joyeux  ca- 
marade. » 

(Michel  Cobd*y.) 

«  Un  pétard  faisait  explosion,  hier 
matin,  sous  les  roues  duu  tramway, 
boulevard  Magenta,  en  face  de  la 
rue  de  Chabrol.  Agents  secrets  et 


MYS 


—  328 


MYS 


gardiens  de  la  paix  se  précipitent... 
et  constatent  une  fois  de  plus  qu'il 
s'agit  d'une  simple  fumisterie,  » 
(Arthor  Ddpik.) 

MYSTIFIER.  Charrier,  Taire  aller, 
Mener  ou  promener   en  bateau, 


Monter  des  bateaux,  Monter  une 
scie.  V.  Se  moquer. 

Il  adorait  jnonter  des  scies  à  ce 
pauvre  garçon  qui  coupait  dans 
tous  les  oalèaux.  » 


NABOT.  Bas-du-cul,  Foutriquet, 
Loin-du-ciel,  Loubat,  Trois  ou 
six  pouces  de  jambes  et  le  cul  tout 
de  suite.  V.  Petit. 

NAGER.  Flotter,  Gofer  (arg.  lyon- 
nais), Tirer  sa  coupe. 

R'garde  ici,  sans  aucun  danger, 
En  douce,  on  apprend  à  nager. 

On  flotte,  on  prend  des  douch's 

(P.  Paillette.) 

Dans  l'eau  j'  pourrais  tirer  ma  coupe  ; 
Ali!  c'  que  j'  vas  et'  débarbouillé! 
J'ai  jamais  été  si  mouillé... 
J'  suis  trempé...  trempé  comm'  eun'  soupe  ! 

(A.  B.) 

—  Faire  la  planche.  Faire  sa 
cerise  à  Veau-de-vie. 

NAGEUR.  Flotteur. 

NAÏF.  Calino,  Godot,  Gogo,  Gogo- 
bénit ,  Jean-jean  ,  Nigaudinos. 
V.  Candide,  Dupe. 


Godol,  celui  qui  des  banquistes 
Ecout'  les  propos  éclatants. 
Gobe  la  pilul'  des  fumistes 
Des  cam'lots  et  des  cliarlatans  ! 
Godot,  le  pauvre  Jacqu's  Bonhomme 
Qui  du  sufTrag'  fait  son  dada... 

(Blédort.) 

Mais  ça  n'  s'ra  don'  jamais  Gni? 
Yen  aura  don'  toujours  des  gourdes  T 
Des  poch'té's  avaleurs  de  bourdes  : 
Muusieur  Gogo,  Mousieur  Bénit. 
Ça  pullul',  comme  c'tte  vermine 
De  financiers,  de  marloupins, 
De  coulissiers  et  de  yonpins 
Qui  font  la  Mine. 

(A.  B.) 

Ousqu'il  est  ton  ami  Lazare? 
Et  Simon  Pierre?  Et  tes  copains... 
Et  Judas  qui  bouffait  ton  pain 
Tout  en  t'  vendant  comme  au  bazar  ? 
Et  tes  frangins...  et  ta  daronne... 
Et  ton  dab,  qu'était  ben  jean-jean. 
(Jehan  Ricras.) 

NAIN.  V.  Nabot. 

NAITRE.  Décarrer  du  crac  (obs- 
cène), En  jeter  un  sur  l'existence, 
Mettre  le  blair  à  la  fenêtre. 


NAÏ 


—  330 


NET 


NAIVEMEi\'T,  Bonifacement. 

NAÏVETÉ.  Calinotade. 

NAPOLÉON,  r Ancien,  L'Autre, 
Le  Corse,  Le  Petit  Caporal,  Le 
Tondu. 

—  NAPOLÉON  II.  L'Aiglon. 

—  NAPOLÉON    III.    Badingue, 
Badinguet. 

NAPPE.  Voile. 

NARINE.  V.  Fouiller. 

NATUREL,  adj .  (Sansaffedation, 
sans  apprêt.)  Nature.  V.  Nu. 

«  J'  gobe  c'  mec-là!  i'  fait  pas  d'  chi- 
chis pour  vous  bonir  c'  qu'il  a  su' 
l'  cœur;  i'  vous  sort  ça  d'  rif,  et 
aïe  donc  !  Il  est  nature]  » 

J'ai  chaud  ;  j'étoufTe  en  mon  corsage... 
Dégrade-le-moi  si  tu  peux... 
Allons,  dépêche-loi...  sois  sage... 
Non  ..  mon  corset...  aitends  un  peu... 
Tiens  c'est  fait  !  Me  voici  nature. 
Cher  poète,  suis-je  à  ton  goût  ? 

(P.  Paillette.) 

NATURELLEMENT.  Nature,  Na- 
turliche.  V.  Simplement. 

NAVET.  Barhillon  de  \arenne*, 
Naviot,  Navarin,  Olive  de  save- 
tier. 

NE,  NE  PAS,  NE  PLUS.  Pour 
signifier  l'absence,  le  manque  : 
JYi6  de,  Juste  nib. 

<<  Tu  voulais  pas  qu'  j'aille  avec  les 
aminches  à  larif,'olade;  yavais  juste 
nib  d'aubert  ;  et  tu  m'  conobles, 
j'aiiue  raquer  mon  fade.  » 

NÉANT.  Nib.  V.  Rien. 

NÉCESSITEUX.  V.  Misérable. 

NÉGLIGER.  Dans  le  sens  de  Faire 
sans  soin  une  chose  :  Saloper, 
Savatcr. 

—  Voyez-moi  un  peu  ça,  s'excla- 
mait fa  première,  vous  croyez  que 
la  cliente  acceptera  cette  jupe-là? 
Est-ce  assez  mal  fichu,  est-ce  assez 
savate  l  » 


«  Mais  ses  yeux  se  fatiguaient  à  la 
lumière  insuffisante  de  la  petite 
lampe  fumeuse  et,  malgré  elle,  la 
pauvre  femme  salopait  ses  derniè- 
res douzaines  de  cravates,  qu'il  fal- 
lait à  tout  prix  le  lendemain  ma- 
tin. » 

(G.  Amyot.) 

NÈGRE.  Bamboula,  Bdton  de  ré- 
glisse, Mton  de  zan.  Beau  blond. 
Blond  d'Egypte,  Boide-à-pof -nu- 
feu,  Boule  de  neige,  Cirage,  Cin', 
Double-six,  Mal-hlunchi,  Minuit. 
Moricaud,  Peau-de-boudin,  Satou. 
Zan. 

«  Ce  brave  homme  avait  mis  son  cou- 
teau dans  les  côtes  de  trop  de  chré- 
tiens sans  parler  des  mal-blanclds, 
pour  se  faire  une  idée  de  nos  scru- 
pules. » 

(Huci;es  I.k  Roux.) 

o  Comment  qu'  c'est  qu'on  célèbre  la 
iNofl,  au  Pays  de  la  Réglisse  1  » 

(ID.) 

<«  Avance  ici.  Bamboula,  fit  le  sergent 
en  s'adressant  au  nègre  qui  vendait 
ses  cacahùettes,  offre  ta  marchan- 
dise à  ces  dames  !  » 

NÉGRESSE.  Nymphe  de  Guinée. 

«  Sa  peau  reluisait  au  soleil  comme 
un  bronze  florentin.  Elle  était  s.ige, 
disait-on,  n'ayant  encore  eu,  mal- 
gré ses  dix-huit  ans  passés,  qu'une 
demi-douzaine  d'amants  à  qui  elle 
restait  fidèle  jusqu'au  lâchage  fatal. 
Un  soir,  je  devms  possesseur  de 
ses  charmes.  Mais  je  me  lassai  après 
une  semaine  à  cause  de  l'odeur  pé- 
nétrante de  cette  nymphe  de  Guinée.  •> 
(Les  Propos  du  Commandeur.) 

NEIGE.  Mouches  ou  papillons  d'hi- 
ver. 

NÉOPHYTE.  Noya^l. 

NERF  DE  BOEUF.  Canard  sans 
plume. 

NET.  (Propre.)  Net  comme  torchet le. 
S'emploie  également  pour  signi- 
fier Calégori<iiu'mi>nl,  S<"'clit>- 
ment. 


NET 


331   — 


NIE 


i 


C'est  elle  qui  le  faisait  vivre,  qui  le 
soignait  tendrement,  qui  l'établis- 
sait, chaque  matin,  dans  son  fau- 
teuil, avec  du  linge  blanc,  ne/  comme 
torchelte,  et  qui  entretenait  chez 
lui  l'illusion  d'être  un  bourgeois, 
un  homme  établi.  » 

(Fba:(çois  Copf£e.) 

XETTOYAGE.  Astiquage,  Astique, 
Fonrbi,  Mastic  (arg.  des  garçons 
limonadiers). 

"  Tâchez  moyen  de  me  faire  un  asti- 
qua ffe  à  la  hauteur,  que  le  capiston 
en  rote,  miUe  vingt  Dieux!  » 

Ça  n'était  pas  celui-là  qui  s'abruti- 
rait sur  le  fourbi,  pour  sûr  !  il  lais- 
sait bien  tout  aller  de  bric  et  de 
broc  ;  et  s'il  n'y  avait  que  son  po- 
gnon pour  engraisser  les  marchands 
d'encaustique  et  de  tripoli,  oh  ben! 
alors,  ils  pouvaient  crever.  ■ 

'i  II  est  trois  heures  quand  on  va  se 
coucher;  et  faut  être  là  à  huit, 
pour  faire  le  mastic.  » 

\EUF,  adj.  Batif,  Batifon. 

XEZ.  Blair,  Blaire,  Blaireau,  Bou- 
teille, Cep,  Chandeliei',  Décognoir 
(arg.  des  typographes)  ,  Nase, 
Naze,  Nazareth,  Nazicot,  Nazon- 
nant.  Os  à  moelle.  Pif,  Pinceau, 
Piton,  Pivase,  Pivose,  Poignard, 
Renâclant,  Reniflant,  Tasse,  Tas- 
seau, Toumigue,  Truffe,  Tubard, 
Tube. 

}'  eouch'  quéqu'fois  dans  les  fortifes  ; 
liais  on  s'enrhum'  du  cerveau. 
L'  lend'main,  on  fait  1'  cbat  qui  r'niffie 
Et  1'  blair'  conl'  comme  uo  nez  d'  vema. 
(J.  RicBEri.x.) 

Y  a  pas,  faut  attend'  que  ça  r'biche. 

El,  poure  r'bicher,  ça  r"bich'ra  : 

Au  jor  d'aujord'hai,  le  peup'  s'en  fiche; 

Mais  c'est  p't-ête  d'main  qn'i'march'ra... 

Bst-c'  qu'on  sait  c'qui  nous  pend  au  naze? 

L'  savait-i'  Félisque?  i'  tannait! 

Moi  j'  m'en  fous  :  J'  pêche  au  ver  de  rase. 

En  attendant,  à  Conrtenar. 

(P.    PAItLBTTS.) 

«  Elle  a  un  pif  affreux  et  une  peau  à 
plaques  vertes,  ta  passion;  une 
peau  à  faire  des  porte-cartes  avec. 
Tu  vois  que  je  sais  qui  c'est.  » 

(J.  UÀKin.) 


Mais,  bon  Dieu  !  t'es  don'  pas  nn  homme? 
Un  garçon  d'attaque..,  nn  barbeau? 
Fais  dou' du  foin. ..fais  don'  duschpromme, 
Va  don'  crcTer  >'ib  de  Tasseau  ! 

[k.  B.) 

D'abord,  c'  goncier-là,  c'est  un  mnffe. 
Un  salaud,  eun'  vache,  un  sagouin! 
Et,  si  je  r  poiss'  dan'  un  p'tit  coin. 
J'y  foutrai  mon  poing  su"  la  truffe! 
(L.  DB  Bebcy.) 

—  NEZ  ÉPATÉ.  Patate,  Pied  de 
marmite. 

—  GRA>'D  NEZ.  Éteignoir,  Quart 
de  brie.  Trompe. 

—  NEZ  LONG  ET  ROVGE.  Au- 
bergine, Yitelolte. 

«  Ah!  si  t'aurais  allumé  c'  tubardl  il 
aurait  fait  la  pige  à  la  trompe  du 
Tonkinois.  Aussi  fallait  entende  les 
loupiots,  quand  i'  passait  : 

—  Ah  !  c'  quart  de  brie  ! 

—  Pige  donc  Vos  à  moelle  du  frère! 
dix  d'éteignoir! 

—  Hé,  Gugusse,  pas  d'  besoin  d'ar- 
moire à  glace  avec  un  piton  comme 
ça!  i'  doit  y  carer  ses  limes. 

—  Dites  donc,  m'sieu,  effacez  donc 
un  peu  vot'  vif  lotte,  que  j'  voye 
l'heure  à  l'église.  » 

—  NEZ  RETROUSSÉ.  Blair  en 
trompette,  oii  il  pleut  dedans. 

—  NEZ  ROUGE.  Betterave,  Nez 
culotté,  Qui  a  coûté  cher  à 
mettre  en  couleur. 

—  PERSONNE  QUI  A  LE  NEZ 
ROUGE.  Qui  a  un  blair  à  ne 
pas  sucer  de  la  glace,  comme  la 
lanterne  du  quart  ou  du  bureau 
de  tabac. 

NIAIS.  V.  Béte. 

XIAISERÏE.  Loffitude.\.  Bêtise. 

XID.  Chaudet. 

NIER.  Aller  à  Nioi-t,  Battre  un 
ban  *,  Battre  Niort. 

Va,  lorsque  t'es  ballon,  à  JViort  : 
Si  ta  jaspinais  t'aurais  tort. 

(HoeiEB-GaisoH.) 

Si  tu  n'es  pinglé  sur  le  tas. 
Bien  qu'on  le  jacte  d'indulgence, 
Si  les  gerbiers  n'ont  couoblance, 
Batt  toujours  Niort,  ne  l'ouTre  pas. 


NOB 


332  — 


NOM 


NOBLE.  V.  Aristocrate. 

NOBLESSE  (LA).V.  Aristocratie. 

NOCE.  Bombe,  Riolle.  V.  Bom- 
bance, Fête. 

NOCER.  V.  Bambocher. 

NOCEUR.  Fêtard. 

«  Et  de  tout  cela,  que  pense  Aliette, 
la  délaissée?  Elle  est  de  fort  mé- 
chante humeur,  vient  au  château 
des  Besants  avec  un  cortège  fan- 
tasque de  fêtards  et  de  fêlardes,  fait 
du  scandale,  ruine  toutes  les 
chances  d'Hubert  à  la  députation.  » 

(Catulle  Mendbs.) 

NOCTAMBULE.  (Viveur.)  Va- 
drouUlard,  Vadrouilleur. 

—  Sans  domicile  :  Clochard, 
Fileur,  Fileur  ou  refileur  de 
comète,  de  cloche. 

«  Et  la  pauvrette  restera  sous  la 
neige,  durant  toute  cette  nuit  de 
liesse  et  de  chienlit,  pour  offrir  aux 
vadrouilleurs  et  aux  grues  ses  vio- 
lettes frisées  par  le  gel.  » 

(H.    SOMBBE.) 

Faut  qu'aile  aye  euu'  santé,  ta  largue  ! 
Tu  n'y  l'aiss's  mêra'  pas  un  fléchard  : 
Tout  ton  pognon  t'  pass'  par  la  gargue, 
Aussi  t'es  d'  la  r'vu'  :  T'es  clochard. 
(A..  B.) 

Miteux,  gougnafiers  ou  poètes, 
imitons,  mendi);ots,  purotains, 
Fileurs  de  cloches...  de  comètes.,^. 
Fils  de  ribauds,  fils  de  putains, 
Manchots,  aveugles,  culs-de-jatte. 
Fripes,  fripouilles  et  fripons. 
Nous  sommes  les  sans-canijatte... 
C'est  nous  qui  couchons  sous   les  ponts. 

(iD.) 

NOCTAMBULER.  Par  plaisir  : 
VadrouiUer. 

—  Par  nécessité  :  Filer  ou  re- 
filer la  cloche,  la  comète,  La 
refiler,  Sorguer  à  la  paire. 
V.  Coucher. 

«  —  Huit  jours  de  permission?... 
Pour  aller  voir  votre  connais- 
sance?... 

—  Non,  mon  capitaine. 


—  Qu'est-ce  que  vous  foutrez  de  vos 
nuits,alors?...  Vous  i^arf/'out/Zerez?  » 

NOCTAMBULISME.  Vadrouille. 
S'emploie  aussi  pour  désigner 
les  gens  qui  pratiquent  le  noc- 
tambulisme. 

«  Depuis  si  longtemps  que  le»  règle- 
ments l'obligeaient  à  se  coucher  de 
bonne  heure,  il  avait  perdu  le  goût 
de  la  vadrouille.  » 

Allons,  la  Vadrouille, 
Marchons  tous  au  pas. 

(Ronde  de  la  Vadrouille.) 

NOIR.  Sorne. 

—  IL  FAIT  NOIR.  //  fait  nègre. 

NOISETTE,  NOIX.  Cassante,  Pâté 
d'ermite. 

NOM.  Bague*,  Bagou*,  Bagout', 
Blase,    Blaze,    Brac*^    Centre. 


Le  nase 
C'est  r  blaze 
Du  tirailleur  algérien 
Qui  marche  bien. 


(A.  B.) 


«  Pis,  quand  qu'  t'auras  gâfillé  ma 

Fatarafe  et  r'noblé  mon  centre,  tu 
ras  :  «  Tiens,  c'est  c'  cochon  d' 
Bibi!  » 

—  FAUX  NOM.  Faux  blase.  Faux 
centre  et,  par  jeu  de  motSjFaw- 
blas,  Faussante. 

«  Je  prends  la  tôle  sous  faux  blaze, 
tu  feras  le  turbin  et  on  s'arrangera 
pour  le  carme.  » 

(0.  M«T&NIIR.) 

«  On  l'app'lait  Bidel,  par'c'  qu'il  avait 
été  garçon  de  piste  dans  eunc  mé- 
nag'rie.Alais  c'étaitun  faux  centre.  >» 

—  Personne  dont  on  ne  con- 
naît pas  le  véritable  nom. 
M.  Faiiblas. 

n  D'où  venait-il?  qui  était-il?  Per- 
sonne ne  savait  rien  de  sa  vie 
passée;  il  était  fermé  à  tous,  même 
a  ses  complices,  qui  le  surnom- 
maient entre  eux  :  M.  Faublas.  » 

NOMADE.  Chemineau,  Chemineux, 
Cheminot,  Trimardeur. 


NOM 


—  333  — 


NOU 


i 


■  La  mère  Berland  était  une  goule 
qui  avait  usé  deux  maris  et  un 
nombre  infini  d'amants  ramassés 
parmi  les  mendiants  et  les  chemi- 
neaux.  » 

(G0R0."«.) 

J'allais  à  la  ville  voisine. 
Car,  par  un  cheminot,  j'appris 
Qae  ma  fille  unique,  en  gésine. 
S'y  meurt  et  m'appelle  à  grands  cris. 

(Fba,'«çois  Gdppéb.) 

«  Trimardeur,  chemineau,  mais  jamais 
pilon  —  mettons  presque  jamais.  » 
(Ch.  Malato.) 

XOMBRIL.  Boudiné. 

\OX.  Nib,  Nisco,  Nix.  V.  Refus. 

<  —  Dis  donc,  Maréchal...  ta  con- 
naissance! 

Maréchal,    dit   Touraille,    se    re- 
tourna : 

—  Ma  pauvre  petite  Kreira!  —  fit-il. 
—  Oui,  c'est  vrai!  Si  près  et  si  loin 
d'elle  à  la  fois! 

—  Tu  corresponds  toujours?  —  lui 
demanda  l'autre. 

—  Hum!...  c'est  difficile.  D'autant 
plus  que  Merlier  me  surveille. 

—  Je  te  crois.  11  en  pince  joliment 
pour  la  mouquère. 

—  Oh!  pour  lui,  c'est  comme  des 
dattes,  tùsco!  Rien  de  fait  I  » 

(Michel  Mobphy.) 

«  —  Et  alors,  vous  n'êtes  pas  des 
nôtres,  ce  soir?  demanda  le  no- 
taire. 

—  Nix,  fit  l'autre,  Ma  tante  arrive  de 
Paris  par  7.45;  et  le  respect  dû  à  la 
famille  m'interdit,  pendant  le  séjour 
de  cette  brave  femme,  la  moindre 
équipée.  » 

\0\CIIALA\T.  V.  Apathique, 
Fainéant. 

XOX-LIEU.  Bénéficier  d'une  or- 
donnance de  non-lieu  :  Décarrer 
de  belle. 

\ORMA\D.  JargoUier',  Jergot- 
lier  *. 

NORMANDIE.  Jargolle',  Jer- 
golle  *. 


NOTAIRE.  Brodancheur  à  la  cym- 
bale, au  macaron,  à  la  plaque,  En- 
ti fleur  à  la  plaque,  Plaque  doran- 
chée  (allusions  aux  panonceaux)  ; 
Inutile,  Serard*.  vean'^'^n    -^.-^g 

IVOTE^MAUVAISE).  Manquesse. 

—  AVOIR  UNE  MAL'VAISE  NO- 
TE. Piquer  une  Sèche  (arg.  de 
Saint-Cyr). 

XOTE   A   PAYER.   Douloureuse. 

«  On  arrive  au  bal  de  l'Opéra,  tout 
frais,  tout  mignon,  tout  pimpant, 
bien  brossé,  plein  d'illusions,  et 
l'on  s'en  retourne  couvert  de  pous- 
sière, harassé,  avec  sa  blanchis- 
seuse ou  la  fille  de  sa  concierge  au 
bras,  supercherie  dont  on  ne  s'aper- 
çoit qu'au  moment  de  la  doulou- 
reuse, et  l'on  rentre  chez  soi  avec 
cinq  louis  de  moins  dans  son  porte- 
monnaie,  quelquefois  avec  un  œil 
au  beurre  noir,  un  mal  de  tète 
atroce,  et,  malgré  cela,  avec  l'envie 
de  recommencer  le  samedi  sui- 
vant. » 

(Léoh  Rossigsol.) 

XOTE  DE  MUSIQUE.  Fausse 
note  :  Canard,  Couac. 

«  Le  caporal  clairon  s'indignait  qu'un 
garçon  qui  lui  paraissait  dégourdi 
ne  pût  pas  sonner  l'appel  sans 
faire  de  couacs.  » 

XOURRICE.  Abéqueiise*,  Dabu- 
che,  Nounou. 

«  Soudain  il  avisa  sur  un  banc  une 
petite  nounou...  Oh!  mes  enfants! 
ce  qu'elle  était  chouette!  mille 
baïonnettes!  avec  son  petit  tablier 
blanc  bien  plissé,  son  grand  bonnet 
et  sa  robe  noire  qui  mouledt  d'une 
façon  avantageuse  les  rondeurs  de 
la'poitrine...  et  des  rondeurs,  ohl 
là  là!...  » 

{La  Baïonnette.) 

NOURRIR.  Abèquer*.  On  emploie 
le  verbe  Foutre  suivi  d'un  com- 
plément signifiant  Aliments , 
Nourriture. 


iNOU 


—  334  — 


NUI 


«  Quand  il  avait  pas  d'  guoi  crouter 
c'est  moi  qui  y  foulait  la  pâtée... 
aujourd'hui  il  n'  s'en  rappelle  pus.  » 

—  SE  NOURRIR.  V.  Manger. 

NOURRITURE.  Becquetance,  Bec- 
tance,  Bomtifaille,  Briffe,  Crous- 
tille, Croûte,  Frigousse,  Morfe*, 
Plue  *.  V.  Cuisine. 

«  l's  s'  demandent  comment  qu'i's  s' 
démei'd'ront  pour  trouver  la  roufle 
et  la  bectance.  n 

«  Tous  les  sans-fortune  ne  sont-ils 
pas  obligés  de  se  louer  pour  la  crous- 
tille? ). 

(P,  Paillette.) 

a  De  quoi  te  plains-tu?  demanda  le 
Parigot.  Le  gouvernement  te  fiche 
des  harnais  épatants  et  un  pardeusse 
comme  n'en  aura  jamais  le  maire 
de  ton  patelin;  tu  as  le  plumard  et 
la  croûte  assurés  ;  sans  compter  que 
tu  peux  te  ballader  avec  un  flingot 
sur  l'épaule,  sans  port  d'arme  et 
même  en  temps  prohibé  !  » 

—  MAUVAISE    NOURRITURE. 

Ragougnasse. 

—  BONNE  NOURRITURE.  Ché- 
rance. 

—  NOURRITURE  MES  PRI- 
SONS. Hation  de  la  Ramée  *. 

—  NE  GAGNER  QUE  SA  NOUR- 
RITURE. Faire  juste  la  croûte, 
Ne  faire  que  le  biscuit,  que  le 
bœuf. 

«  Dans  cette  nouvelle  place,  il  était 
emi»loyé  au  pair  et  n'avait  uiAme 
plus  les  petits  pourboires  qu'il  ré- 
coltait chez  son  ancien  patron. 

—  Sale  boite,  disait -il,  on  ne  fait  que 
le  biscuit!  » 

—  PRIVÉ    DE    NOURRITURE. 

V.  Faim. 

IVOUS.  Nousailles,  Nouzière,  Nou- 
ziergue,  Nouzig,  Nouzigo,  Nou- 
zigues. 


'<  Je  ne  turbine  pas  souvent,  mon 
vieux  La  Gaule...  c'est  pas  de  ma 
faute...  les  singes  sont  trop  rosses... 
Eh  bien!  quoi  qu'il  faut  faire? 

—  T'afîranchir  comme  nouziergues.  » 

(E.   LiPELLETIKB.) 

«  —  Nous  allons  voir  el'  feu  d'arti- 
fice, viens-tu  avec  nouzaillesl  » 

XOUVEAU-NÉ.  V.  Enfant. 

NOUVELLE,  subs.  Fausse  nou- 
velle :  Canard. 

«  On  sait  en  quoi  consiste  le  canard 
et  quelle  est  sa  fabrication.  Il  en  est 
qui  se  sont  vendus  à  des  milliers 
d'exemplaires,  tels  «  Le  Serpent  de 
la  rue  Lacepède  »  et  «  L'Assassinat 
de  Rochefort.  » 

(G.  Ackfh.) 

NOUVELLE-CALÉDO.ME.  Là- 
bas,  La  Nouvelle.  V.  Bagne. 

«  Les  uns  voudraient  que  la  «  Nouvelle  « 
rendue  à  la  colonisation  libre,  les 
forçats  fussent  enrégimentés  en 
brigades  volantes.  » 

(E.   Bergerat.) 

NOUVELLISTE.  V.  Journaliste. 

NOVICE.  Noyau.  Y.  Apprenti. 

NOYÉ.  Bouffi,  Dessalé,  Flotteur 
(iron.). 

NOYER,  subs.  Cassant. 

NOYER,  V.  Dessaler,  Faire  flotter. 
On  dit  également  Balancer  ou 
balanstiquer  dans  le  bouillon, 
dans  la  (lotte,  dans  le  jus,  etc. 
V.  Eau. 

—  SE  NOYER.  Boire  à  la  grande 
lasse.  Se  dessaler,  Se  faire 
flotter. 

NU.  A  poib,  Nature.  V.  Naturel. 

Où  se  cachent  les  effigies 
Qui,  sur  des  écus  variés, 
Constatent  les  pathologies 
Des  potentats  avariés  ? 
Où  les  Républiques  augustes 
Mais  à  poils,  inscrivant  des  lois 
Sur  l'or  des  louis  d'or,  très  justes 
Quand  arrivent  les  fins  de  mois? 

(LàUIKITT    TAILBAbc) 


iNL'l 


—  335 


NLI 


AUIRE  à  quelqu'un.  Le  passer  en 
lunette. 

\UIT,  Brunette,  Neuille,  NoïUe, 
Sorne,  Sorgue. 

■'  Ce  soir,  à  la  neuille,  on  s' trouv'ra 
derrière  I'  Père  Lacuaise  et  on  s'ex- 
pliquera. » 


Mais  pour  les  gonc's  et  les  mectoas 

Qui  pagnott'nt  à  la  sorgue 
Et  pour  tous  les  frèr's  mirontons 

Qui  se  r'tir'nt  à  la  morgue. 

C'est  pas  ça  qui  les  rend  joyeux, 

La  Faridondaiae,  i's  aimeraient  mieux 

Qu'on  dimiuu'  1'  prix  du  pain  bi' 

Biribi, 
A  la  façon  de  Barbar  , 
Mon  ami. 

'A.  B.) 


i 


OBEIR.  [Marcher. 

«  —  Tu  marcherais,  toi,  si  on  te 
commandait  de  canarder  les  gré- 
vistes? 

—  Moi...  je  ne  sais  pas...  je  tirerais 
peut-être...  en  l'air.  » 

OBÈSE.  Bidonnant,  Berdouillard. 

OBÉSITÉ.  V.  Abdomen. 

OBSCÈXE.  Cochon. 

«  Comme  elle  se  piquait  de  littérature, 
elle  feuilletait  les  auteurs  à  la  mode, 
afin  d'en  pouvoir  causer  le  cas 
échéant,  mais  ne  lisait  complète- 
ment un  ouvrage  qu'après  s'être 
assurée,  auprès  des  camarades,  qu'il 
contenait  des  passages  «  cochoiis.  » 

(J.  Lasdbi.) 

—  PERSONNAGE  OBSCÈNE.  Ror 

chevage. 

OBSCÉNITÉ.  Cochonnerie, 


mail,  ils  se  promenaient,  bras  des- 
sus bras  dessous,  en  frères,  et  ils 
mettaient  tout  leur  esprit  à  inven- 
ter des  cochonneries,  qu'ils  se  débi- 
taient à  haute  voix  en  passant  près 
des  groupes  déjeunes  filles.  » 

—  QUI  SE  PASSIONNE  AUX  OB- 
SCÉNITÉS DAUTRUI.  Voyeur. 

«  Ce  ne  «lont  pas  seulement  les  vieux 
noceurs,  —  que  la  fête,  trop  long- 
temps menée,  a  obligés  à  dételer 
et  que  laissent  impuissnnts  tous 
les  élixirs  connus,  —  qui  se  pas- 
sionnent pour  les  spectacles  eroti- 
ques et  assistent  dans  des  lupanars 
ou  des  «  bains  »  spéciaux  à  des 
saturnales  saphico-socratiques  ;  la 
clientèle  de  voyeurs  se  compose 
aussi  de  jeunes  gens  et  de  jeunes 
femmes  du  demi-monde  et  même 
du  vrai  monde.  » 

OBSÉDER,  V.  Agacer. 


■  A  la  musique,  le  dimanche,  sur  le    OBSERVATEUR.  Sondeur. 

22 


OBS 


338  —  ŒIL 


«  C'était  un  sondeur  qui  connaissait 
son  Paris  sur  le  bout  du  doigt.  » 

OBSERVATION    (SE    PLACER 

EN).  Faire  la  planque.  Se  mettre 
en  planque.  V.  Espionnage. 

OBSERVER.  Allumer,  Remoucher, 
Sonder.  V.  Guetter,  Regarder. 

OBSTACLE.  V.  Embarras. 

OCCASION.  Chopin,  Flaubert,  Oc- 
case,  Tuile  (iron.).  V.  Aubaine. 

—  ATTENDRE  PATIEMMENT 
L'OCCASION.  Laisser  pisser  le 
mouton  ou  le  mérinos. 

«  Quand  le  lion,  avant  de  sauter  sur 
sa  proie,  s'aplatit  et  rase  le  sol, 
celui  qui  ne  le  verrait  qu'ainsi  con- 
clurait que  cet  animal  est  un  talleur, 
qu'il  se  fait  petit  pour  s'eflacer  et 
se  cacher... 

Il  n'en  est  rien,  pourtant! 

Donc,  que  les  écœurements  de 
l'heure  présente  ne  nous  découra- 
gent pas  :  faisons  notre  turbin  de 
propagande,  éparpillons  les  idées 
aux  quatre  vents  et  laissons  pisser 
le  mouton.  » 

{Père  Peinard.) 

OCTROI  (COMMIS  D').  Gabelou, 
Landier  *. 

a  Pendant  le  siège  de  Paris  les  gabe- 
lous  étaient  armés  et  montaient  la 

tarde  concurremment  avec  les  sol- 
ats.  » 

(Sutteb-Lacmajw.) 

OCTROYER.  V.  Donner. 
ODEUR.  Goût. 

«  —  Ça  sent  un  drôle  de  goût  quand 
on  entre  ici,  flt  la  petite  blanchis- 
seuse ;  c'est  une  odeur  comme  ù 
l'église. 

—  Cest  un  peu  de  cascarille  que  j'ai 
fait  brûler;  le  parfum  ne  vous  en 
déplaît  pas?  » 

(Badoa.) 

—  MAUVAISE  ODEUR.  Cornage, 
Embuement,  Danse. 

—  ODEUR  QUI  S'EXHALE  DES 
CUAUSSURES,    des    bas    ou 


chaussettes  des  gens   malpro 
près.    Essence    de   fadeur,  de 
chaussettes,  Protoxyde  de  gen- 
darmium. 

«  Au  retour  des  marches,  le  règle- 
ment exige  qu'on  tienne  les  fenêtres 
et  les  portes  fermées  pendant  que 
les  hommes  changent  de  linge.  On 
leur  évite  ainsi  rhumes  et  bronchi- 
tes ;  mais  on  les  astreint  à  respirer 
pendant  une  heure  les  miasmes 
que  dégage  le  protoxyde  de  gendar- 
mium.  » 

—  RESPIRER  UNE  3IAUVAISE 

ODEUR.  En  prendre  plus  arec 
S071  nez  qu'avec  une  pelle.  En 
prendre  une  prise. 

Œil..  Ardent, Châsse, Châssis, Clair, 
Clignot,  Clignotant,  Coquillard, 
Godet,  Lampion,  Lanterne,  Lou- 
chant, Luan*,  Lucarne,  Mire,  Mi- 
rette,  Quinquet,  Reluit,   Vitre. 

Avou'-le,  va...  t'es  ÏDipuissant, 
Tu  clos  tes  châsses,  t'es  sans  scrupules, 
Kt  tu  protèg's  du  raêm'  sanp-froid 
L'  sommeil  des  Bous  et  des  Crapules. 
(Jeua.n  Kictos.) 


Tes  clignotants  sont  fatigués  ! 


(b.) 


a  —  Eh  ben!  quand  vous  serez  là,  a 
écarquiller  vos  cogiiillards  !  » 
{Gil  Blat.) 

Si  j'  te  vois  îair'  l'œil  en  lir'lire 
A  ton  perruquier  du  bon  ton, 
lima,  j'  suis  fùché  de  te  1'  dire, 
Foi  d'homme,  j'  te  crôTe  un  lampion  l 
{Chanson  populaire.) 

V'Ià  feu  ma  doch'  qui  radin'  subito. 
Mèm'  qu'elle  avait  encor  peint  ses  mirettes, 
Poudré  son  blair  et  rougi  son  maseaa. 

(WllAY.) 

T'es  là  des  hear*s  que  tu  t'admires  ! 
A  t'  coller  du  roug'  su'  la  peau 
l't  du  bleu  tout  autour  des  mires. 
T'as  quasiment  l'air  d'un  drapeau. 
(L.  OK  Bkrct.^ 

Or,  coram'  j'avais  d'  jolis  quinguets. 
Aux  bonshommes  que  la  uoc'  déplume 
On  m'envoya  vend'  des  bouquets 
Sur  le  bitume. 

(Id.) 

u  C'est  comme  Polyte,  il  a  beau  s'  les 
laver  avec  de  l'eau  de  rose,  il  a  tou- 
jours les  godets  bordés  d^  jambon.  • 


ŒIL 


—  339  — 


OFF 


—  OEIL  MITEUX.  Cireux.  Se  dit 
également  de  la  personne  at- 
teinte de  mite. 

—  OEIL  XOIR.  Pruneau. 

-OEIL  ROXD.  Boule  de  loto,  Ca- 
lot. 

A  Fantia,  mince  de  potin  .' 
On  jr  connaît  ma  gargarousse, 
Ma  fiole,  mon  pif  qui  retrousse. 
Mes  calots  de  mec  au  gratin. 

(J.  Ricaepiii.) 

—  OEIL  POCHÉ.  Cocambo,  Coq, 
Coquard  ou  Cocard,  Œil  au 
beurre  noir,  à  la  coque,  Tape-à- 
l'œil. 

«  II  aperçut  Bibi-la-Grillade  qui  lisait 
également  l'affiche.  Bibi  avait  un 
œil  au  beurre  noir,  quelques  coups 
de  poing  attrapés  la  veille.  » 

(Emile  Zola.) 

—  DESSILLER  LES  YEUX.  Net- 
toyer les  lucarnes. 

'  La  petite  soubrette  fit  tant  qu'elle 
nettoya  les  lucarnes  du  baron  et  lui 
fit  voir  clair  comme  le  jour  quli 
était  archi-cocu  » 

(Les  Propos  du  Commandeur.) 

—  œiL  EXERCÉ,  attentif.  Œil 
américain. 

«  Le  vieux  commandant  s'apercevait 
bien  que  son  sacripant  de  neveu  tour- 
nait autour  des  jupes  de  Mariette  et 
semblait  humer  les  parfums  «  sui 
generis  »  autant  que  champêtres 
qui  s'en  exhalaient  comme  on  hume 
ceux  d'une  rose,  il  voyait  approcher 
le  moment  de  la  décisive  culbute, 
aussi  se  promettait-il  d'avoix-  F  œil 
américain,  c'est-à-dire  d'ouvrir  l'œil 
et  le  bon.  » 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

—  CœiL  L.\RMOYAXT.  Œil  ma- 
récageux. 

—  OEIL  LANGOUREUX.  Œil  sur 

le  plat,  en  tirelire. 

—  OEIL  LOUCHE.  V.  Loache. 

—  OEIL  DO>T  LES  PAUPIÈRES 
SO.\T  ROUGES.  Œil  bordé 
d'anchois,  de  jambon,  de  rosbif. 

—  OEIL  M.\LSA1X,  constamment 
malade.  Œilgogotte. 


—  OEIL  PETIT.  Châsse  en  trou 
de  p...,  en  trou  de  pipe. 

—  Qui  qu'a  les  mirett's  gogoUes  ' 

—  C'est  Charlotte. 

—  Qui  les  a  bordé's  d'anchois  1 

—  C'est  François. 

—  Qui  qua  les  châss's en  trous  d"  pipe  ? 

—  C'est  Philippe.  ^ 

—  Qui  qu'a  toujours  un  eoquard  ? 

—  C'est  Bernard. 
(  Vieille  seie.) 

—  OUVRIR  L'OEIL.  Allumer  ses 
clairs,  ses  lampions,  Écarquiller 
ses  châsses. 

—  OUVREZ  L'(«:iL  !  Deux  sur 
dixl  (arg.  des  employés  de 
bazar). 

«  Les  employés  de  bazar  se  prévien- 
nent entre  eux  en  annonçant  : 
«  Deux  sur  dix  !  •>  ce  qui  signifie  : 
«  Ouvrez  vos  deux  veux  sur  les  dix 
doigts  du  client.  »  * 

(*:iLLADE.  Appel,  Coup  de  châsse. 
Coup  de  mire,  Gingine*. 

—  LAXCER    DES    OEILLADES. 

Faire  des  appels.  Envoyer  des 
coups  de  châsse,  Ginginer*. 

«  Tu  parles  que,  si  Cécile  avait  frimé 
la  sœur  en  train  de  m'  faire  des 
ap/els,  j'y  aurais  pas  coupé  d'une 
cérémone  et  qu'  Faute  aurait  pris 
quéqu'  chose  pour  ses  coups  d' 
châsse.  » 

OEUF.  Avergot,  Coco  (arg.  des 
enfants). 

OFFICIAXT.  Prêtre  officiant  : 
Babillard,  Jaseur. 

OFFICIER.  Off,  Officemar. 

«  Tous  les  o/fs  étaient  réunis  autour 
du  colon  qui  s'échaufi'ait  et  leur 
parlait  certainement  du  scandale 
de  la  veille.  » 

—  OFFICIER   DÉTAT-MAJOR. 

Topo. 

—  OFFICIER  DE  PLACE.  As  de 
carreau  *,  Vert  de  gris. 

«  Le  revers  rouge  que  portaient 
autrefois    les    officiers    de    place 


OFF 


340  — 


OR 


quand  ils  étaient  de  visite  de  poste 
les  avait  fait  surnommer  as  de  car- 
reau*. » 

—  OFFICIER  SUPÉRIEUR  OU 
GËXËRAL.  Grosse  légume  ou 
simpl.  Légume,  Poireau.  V.  Au- 
torité. 

—  OFFICIER  COMMANDANT 
L'ÉCOLE     DE     SAIXT  -  CYR. 

Tout  cuit. 

—  OFFICIER  DADMIMSTRA- 
TIOIV.  Chien  vert. 

—  OFFICIER   QUI   NA  PAS  VU 

LE     FEU.    Capiston    de    mar- 
mites. 

—  OFFICIER  EN  BOURGEOIS. 

Marchand  de  marrons. 

—  VIEIL  OFFICIER.  Culotle  de 
peau,   Ramollot,   Ronchonneau. 

—  OFFICIER  DE  GENDARME- 
RIE. Rouant  *,  Rouen*. 

—  OFFICIER      DE      MARINE. 

V.  Marin. 

—  OFFICIER  DE  PAIX.  Bricut, 
Cabestan,  Cierge*,  Grand  Meu- 
don*. 

—  OFFICIER  DE  JUSTICE.  Sa- 
cre. 

OFFRIR.  Se  fendre  de.  V.  Donner. 

«  Elle  s'était  enfuie  comme  une  nym- 
phe farouche  surprise  doriière  les 
saules,  criant  en  un  tumulte  de  por- 
tes refermées  :  «  Dites  à  monsei- 
gneur de  m'attendre,  Je  ne  suis 
pas  encore  habillée.  »  Et  elle  avait 
reparu  aussitôt,  radieuse,  les  che- 
veux relevés  en  poignée  au-dessus 
de  la  nuque,  souriant,  avec,  autour 
de  SCS  cuisses  fuselées,  l)lanches 
autant  que  des  fruits  savoureux  où 
l'on  voudrait  mordre  et  étnncher  sa 
soif,  des  jarretières  de  vnlenciennes. 
Et  l'Altesse  avait  été  si  sensible  à 
cette  marque  de  déféren'e  qu'elle 
se  fendit,  le  lendemain,  d'un  triple 
collier  de  merveilleuses  perles  dans 
les  cent  cinquante  mille.  » 

(R.  Maizeroy.) 

—  OFFRIR  A  BOIRE.  V.  Boite. 


OIE.  Angauche,  Anglur.e,  Anglusse, 
Becfigue  de  cordonnier. 

OIGNON.  Olivet,  Pleurant. 

OISEAU.  Bécant,  Bcccant,  Insecte, 
Porte-plume,  Volant. 

Et  dans  les  branch's  et  su'  les  toit* 
Ces  vach's  di>  Itp.cants  batirolent 
Kt  gueul'nt  pas  fort  que  des  putois. 
(Jehan  Ricto*.) 

Et  mézig,  parmi  le  grenu 
Ayant  rivanché  la  frâline. 
Dit  :  «  Volantt,  toub  poualei  chenu.  » 

(J.    RiCHEPIN.) 

OLIVE.  Nisette*. 

OMNIBUS.  Aïe-Aïe,  Boîte  à  sar- 
dines, Bonbonnière  à  filous  *,  Bus, 
Face  à  face,  Four  banal  *,  Omni- 
croche,  Roulotte  à  tré.pe.  V.  Impé- 
riale. 

«  Ou  a  pris  1'  bus  pour  nos  trois  flè- 
ches. » 

ONANISME.  V.  Masturbation, 
Masturber. 

ONCLE.  Frangin-dab,  Tonton  (arg. 
des  enfants). 

ONGLE.  Avoir  les  ongles  sales  : 
Avoir  les  ongles  en  deuil  ou  Por- 
ter le  deuil. 

OPPOSITION  mise  sur  des  va- 
leurs de  bourse.  Cognage. 

—  VALEURS  FRAPPÉES  D'OP- 
POSITION. Faffes  ou  fafs 
cognés. 

«  Moi,  j'  s'rais  cambri,  j'  garderais 

aue  r  plate  et  1'  jonc;  et  dans  1'  taf 
u  cognage,  j'  balanc'rais  tout's  les 
images  dans  T  rif.  » 

Pour  qu'on  paume  nib  sous  ton  toit 
Des  fafs  cognés  défargue-toi  : 
A  moins  qu'à  Londres  tu  les  fourgues, 
Tu  n'eu  tirerais  pas  deux  bourgues. 

OR,  subs.  Jognard,  Jonc,  Orient'. 
On  dit  encore  BafA  par  opposition 
à  Toc.  V.  Beau,  Faux. 


«ant  un  marque,  i'  .l'rai  fringue  : 
rusqué  d'  premier  ,  bcidt',  bogue, 


A 
Frusi 


OR 


Avec  Am  jognard  plein  mes  fouilles; 
Et  j'  TOUS  emmouscaill'rai,  panouilles  ! 
(L.  DE  Bercy.) 

Après  avoir  refroidi  la  vieille,  ils 
n'ont  trouvé  dans  l'armoire  qu'un 
peu  de  blanquette  avec  un  bob  en 
jonc  qui  valait  pas  deux  ciguës.  » 

—  PIÈCE  D'OR.  Bonnet  jaune  *, 
Bouton,  Jaunet. 

—  Je  demande  le  change  de  mon 
billet.  L'employé  le  prend,  fait  cla- 
quer le  papier,  le  passe  à  la  lumière 
en  le  regardant  par  transparence  — 
et  m'allonge  mes  dix  souverains 
en  or. 

-  Superbe! 

-  A  ce  point,  je  faillis  pousser  un 
cri  de  joie.  Heureusement,  je  pus 
me  retenir.  Je  ramassai  les  Jaunet.'; 
sans  me  presser...  et  puis  je  m'en 
allai  le  plus  tranquillement  du 
monde.  » 

(Lermina  et  Lévéque.) 

—  Pour  désigner  la  valeur  des 
monnaies  d'or,  on  se  sert 
des  expressions  suivantes  : 

—  1000  FRANCS.  Fifly  (angli- 
cisme, arg.  des  bookmakers); 

—  soc  FRANCS.   Un  poney  (id.); 

—  100  FRANCS.  Une  livre,  un 
mètre,  une  pile  ; 

—  oO  FRANCS.  Une  demi-livre, 
une  demi-pile; 

Lorsque  le  chiffre 50  s'ajoute 
à  une  quantité  indiquée  par 
mètres,  on  l'énonce  comme 
en  français  ;  exemple  : 
450  francs,  quatre  mètres 
cinquante  ; 

—  40  FRANCS.  Deux  ciguës,  deux 
ciqards,  deux  sigards,  deux 
signes  ; 

—  30  FRANCS.  Un  ciguë  et 
demi  ; 

—  20  FRANCS.  Un  cigue,  un 
cigard,  un  sigard,  un  signe;  on 
disait  autrefois  sigolle*; 

—  10  FRANCS.  Une  bouge,  une 
pis  tôle; 

—  8  FRANCS,  Un  dollar. 


—  341   —  ORE 

Quelques  fantaisistes  appel- 
lent CEuf  sur  le  plat  la  somme  de 
15  ou  de  25  francs  présentée  sous 
la  forme  d'une  pièce  de  5  francs 
en  argent  recouverte  de  la  pièce 
d'or. 

«  Bref,  le  Gourtemiche  en  question 
avec  des  magnères  tout  à  fait  à  la 
mode,  aborde  1'  mec  à  la  renconte 
su'  r  rade,  et  i'  y  présente  dix 
ciguës  conte  deux  faffes  d'une 
pile.  » 

Nous  on  écrit  l'argot  des  zigues, 
Des  Bibi.  des  Eloi  Constant 
Qui  la  r'ièv'  à  Ménilmontant 
Et  qui  s'en  vont  poissant  des  ciguës. 
(A.  B.) 

«  On  tourne  autour  de  toutes  les 
combinaisons,  on  se  fait  tous  les 
prix,  on  se  donne  tous  les  noms  ! 
On  finit  par  en  arriver,  dans  la 
façon  de  se  rabattre  une  pistole  ou 
de  se  proposer  cent  sous,  à  une 
sorte  de  pathétique,  et  le  coup 
d'œil,  à  ce  moment-là,  est  vrai- 
ment grandiose  et  grouillant.  » 

(Maurice  Talmeyh.) 

L'  principal  est  de  s'  laisser  vivre, 
Sans  emôsse,  et  de  s'  fair'  du  lard 
Et,  qu'on  la  r'trouss'  d'eun'  demi-livre. 
D'un  cigard  ou  mêm'  d'un  dollar. 
Du  moment  qu'on  a  la  bectance 
Et  des  gonzess's  qui  s'  mett'  à  g'noux, 
On  crie  :  «  A  bas  la  préfectance  ! 
Et  viv'nt  nos  berger'  !  Et  viv'  nous  !  » 
(L.  DE  Bebcv.) 

ORDOXIVAXCE  de  médecin.  Con- 
tremarque pour  le  Père-Lachaise 
ou  tout  autre  cimetière. 

ORDURE.  Cochonnerie.  V.  Obscé- 
nité. 

ORDRES.  V.  Décoration. 

OREILLE.  Anse\  Cliquette,  Es- 
couille*,  Escoute,  Êcoutille,  Es- 
gourde,  Esgourne*,  Esgouverne*, 
Loche,  Oche  *,  Scouane. 

«  —  Y  es-tu,  ma  petite  pouliotte,  y 
es-tu?  As-tu  bien  ouvert  tes  écou- 
tilles  ?  » 

(J.    RiCHKPIN.) 


ORE 


—  342  — 


OUV 


Dans  Tot'  loche  entrez  les  conseils 
D'un  vieux  roumard,  un  d'  vos  pareils. 
(Hogibb-Gbjson.) 

I.es  pèlerins 

Ont  pris  le  train. 

Le  Irain  de  ['àques  : 
De  l'eau  de  Lourdes  plein  leurs  gourdes, 
Des  bous  conseils  plein  les  esgourdes, 
Et  du  pain  bis  dans  leur  bissac. 

(Fbanc-Nohain.) 


—   CRANDE    OREILLE. 

de  chou,  Plat  à  barbe. 


Feuille 


OREILLER.  Polochon.  Cette 
expression  signifie  aussi  et  plus 
spécialement  Traversin. 

ORFÈVRE.  Jonclier,  Orphelin. 

ORGUE.  Cornifiant. 

ORGUEIL.  Piaf,  Pose.  V.  Embar- 
ras. 

ORGUEILLEUX.  Poseur.  V.  Em- 
barras. 

ORIGIXAL.  Se  traduit  par  les 
équivalents  d'Amusant. 

ORTEIL.  Haricot.  V.  Pied. 

OS  vendu  au  prix  de  la  viande. 

Réjouissance. 

OSÉ.  (Hardi.)  Qui  a  du  culot,  Qui 
n'a  pas  de  puces,  Qui  na  pas  la 
trouille,  Qui  n'a  pas  chié  la  honte. 

«  —  Eh  ben  I  mon  cochon,  t'as  pas 
de  puces  de  venir  dire  que  c'est  moi 
qui  t'ai  chauffé  ton  çjuart!  Plus 
souvent  que  je  voudrais  boire  à  la 
même  auge  que  toi  1  » 

OSTENTATION.  V.  Affectation. 

OU?  Interrogation  dans  un  sens 
de  moquerie,  d'ironie  ou  de  re- 
fus. Chez  Bobèche?  Chez  hache? 
Chez  Plumeau? Chez  qui?  y .  Com- 
ment. 

OUBLIER.  Manger  la  consigne,  le 
mot  d'ordre. 

«  —  Alors,  c'est  entendu,  nous  vous 
attendons    lundi,    pour    tirer    les 


rois.  Allons,  adieu;  et  surtout  ne 
mangez  pas  la  consigne!  » 

(}.  La>dbb.) 

OUI.  Gi,  Gigot,  Go,  Gy,Jaspin*,Ji, 
Jy. 

Gy,  mon  chéri,  oui,  gy,  mon  homme. 
Tout  mon  fricot  c'est  pour  ta  pomme... 

Gy,  t'eu  auras 

Tant  qu'l'en  voudras 
Du  beau  pognon  qu'est  dans  mon  bas. 

—  L'affirmation,  l'approbation 
setraduisent  souvent  pardes 
périphrases  comme  :  Je  le 
crois  !  Je  t'écoule!  Tu  parles! 
Tu  causes  !  Un  peu,  mon  ne- 
veu, etc. 

«  —  Mon  ami,  lui  dit  le  jeune  homme, 
puisque  tu  me  gobes  tant  que  ça, 
veux-tu  me  rendre  un  service? 

—  Mince  alors!...  Vous  parlezl...  » 

(Lerhina  et  Lévêqde.) 

OUTIL.  Ensemble  des  outils  d'un 
ouvrier  :  Bibelot,  Biblot,  Clous. 

—  Ensemble  des  outils  d'un 
malfaiteur  :  Agobilles,  Alê- 
nes ou  Halènes,  Bataclan, 
Cadets. 

«  Deibler,  maintenant,  veut  avoir  ses 
clous  auprès  de  sa  piaule.  » 

«  Ne  pouvant  supposer  que  je  saisis- 
sais leur  langage,  il  parlaient  argot 
à  côté  de  moi  : 

—  Moi,  disait  le  plus  petit,  je  ne 
monte  pas  en  l'air  sans  cadets; 
trouve  aes  halènes  et  je  marche.  » 

—  OUTILS    DE    CHIRURGIEN. 

Baume  d'acier. 

OUVERT.  Débouclé,  Débridé. 
V.  Ouvrir. 

OUVERTEMENT.  A  la  tête,  A  la 
tête  du  camp.  V.  Effrontément. 

OUVRAGE.  V.  Travail. 

OUVREUR     DE     PORTIÈRES. 

Déboucleur  de  roulantes. 

OUVRIER.  Bouleau,  Boulot,  Prolo, 
Turbin. 


à 


i: 


ouv 


—  343  — 


OUV 


—  Par  ironie,  on  altère  l'or- 
thographe d'Ouvrier  dont 
on  fait  Ouverrier,  Ouverre- 
rier,  Oveirier,  etc. 

«  C'était  pas  un  public  de  gouapeurs  ; 
y  avait  rien  qu'  des  bouleaux,  des 
vrais  turbins  qui  massent  dans  les 
usines,  des  ouven-iers  d'  fabriques. 
Eh  ben,  dis  donc,  i's  esgourdaient 
sans  en  piper  une.  » 

Car  les  pauvres  prolos 
N'ont  jamais  droit  qu'à  la  peau 
De  balle. 

(R.    PoNCHON.) 

L'aîné  d'  tes  (ils,  brave  ouverier. 
On  va  viv'ment  te  l'habiller, 
Te  l'instruire  et  puis  f  l'outiller 
Pour  en  faire  un  brav'  fusilier  : 
Qu'est  q'  ça  fait  ?  Faut  bien  s'égayer  ! 
A  la  guerre  on  va  l'envover. 

[P.  Paillette.} 

—  BOX  OUVRIER.  Boulonneur, 
Collelineur,  Coltinew,  Masseur, 
Turbi'ieur. 

Allez,  les  gros,  les  boulonneurs. 
Les  solides,  les  coltineurs, 
Il  faut  la  sueur  des  turbiueurs 
Aux  gouvernants  pour  qu'i's  s'engraissent  ! 
(Blédort.) 


—  MAUVAIS  OUVRIER.  Caleur 
(arg.  des  typographes),  Chouf- 
flic,  Margoulin,  Sabot. 

—  Un  sabot  !  répéta  le  contre-coup, 
un  sabot  qui  commence  sa  semaioe 
le  mardi  et  qui  ne  fiche  rien  de 
bon  !...  Il  ne  fera  pas  long  feu  I  » 


OUVRIERE 

main. 


(PETITE).     Petite 


«  Les  petites  mains  gagnent  leur  vie 
en  cousant  les  uns  aux  autres  des 
lés  de  blanc,  de  rouge,  de  bleu.  » 

(Skvebink.) 

OUA'RIR.  Débâcle)',  Déboucler,  Dé~' 
brider. 

An  clair  d'  la  moucharde, 
Mon  poteau  Pâlot, 
Déboucle  ta  lourde 
Que  j'  brode  un  faffiot. 

[Parodie  argotique.) 

Voilà  la  tierce  qui  radine, 
De  francs  amis,  de  vrais  garçons! 
Lourdier,  débridez  la  surdine; 
Et  servez-leur  du  pive  et  des  chansons  ! 
(J.  Bebthier.) 


PAILLARD.  Baiseiir,  Bandeur, 
Chaud  de  la  pince,  Chauffeur,  Co- 
chon, De  V abbaye  de  Longchamps  ', 
De  l'abbaye  des  Dames',  Fouail- 
leur  *,  Fourrageur,  Fourreur,  Fou- 
tailleur*,  Fouteur,  Codeur,  Got- 
teur  ' ,  Gougnot,  Homme  à  femmes, 
à  passions,  Juponnier,  LarcoUier", 
LargoUier  ',  Marcheur,  Planteur, 
Porté  sur  l'article,  RiiÊrd  *,  Rous- 
cailleur,  Rosse  (argot  des  Flan- 
dres) ,  Soudrillard  * ,  Tendeur. 
V.  Déguiser.  Ces  expressions 
sont  obscènes,  à  Texception  des 
quelques-unes  qui  sont  couran- 
tes en  littérature  et  en  journa- 
lisme. 

"  Mais  ainsi  ne  vonlaienl-ils  pas  agir, 
eux,  les  casse-cœurs,  restés  iné- 
branlablement  paillassons  et  chauds 
lie  la  pince,  certes,  aussi,  et  restés 
en  même  temps,  chacun  à  sa  façon, 
le  bel  homme  dont  la  philosophie 


galante  exige  que  le  beau  sexe  soit 
voué  à  l'entretien  de  l'homme.  » 

(i.    RlCIlSPIM.) 

Ce  monde  de  pédés,  de  chattes, 

De  gougnottes  et  de  gougnots  : 

De  loups,  dont  les  ignobles  pattes 

Tiennent  sous  le  joug  taut  d'agneaux. 

Etale  une  morale  austère 

Devant  laquelle,  au  nom  d'un  dieu, 

Slaman  Nature  doit  se  taire. 

(P.  Paiuxtti.) 

«  Jacques  était  ce  qu'on  appelle  a 
Paris  un  homme  à  femmes,  mais 
sans  la  sottise  de  bellâtre  qui  s'at- 
tache généralement  à  cette  déno- 
mination. » 

(Félicien  Chaxpsacb.) 

«  C'était  le  plus  grand  juponnier  que 
j'aie  jamais  connu.  Sans  cesse  en 
chasse,  dans  le  champ  des  fauvettes, 
ayant  l'art  de  plaire  et  celui  de  s'y 
prendre,  il  revenait  rarement  bre- 
douille. » 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

«  Le  petit  vicomte,  nouvellement  mar 


PAI 


346  — 


PAN 


rié,  a  présenté  sa  jeune  femme  au 
vieux  marcheur,  son  oncle. 

—  Eh  bien!  vous  plaJt-elle?  demande- 
t-il. 

—  Si  elle  me  plaît?  répond  le  vieux 
marcheur,  tous  mes  compliments! 
Je  t'en  souhaite  beaucoup  comme 
ça...  » 

{Le  Journal.) 

«  Et  la  gamine  demeurait  pensive 
devant  le  dessin  de  Fordn,  se  de- 
mandant de  quoi  avait  bien  pu  rire 
sa  tante  et  ce  qu'il  pouvait  y  avoir 
de  drôle  dans  ce  dessin  d'une  vieille 
servante,  apportant  le  petit  déjeu- 
ner à  un  couple  couché,  et  cette 
légende  :  «  Le  chocolat  du  Plan- 
teur. » 

(P.   DOMBBC.) 

PAILLASSE.  Bardanniére  (arg. 
lyonnais),  Plumard.  V.  Lit. 

PAILLE.  Fertange,  Fertillante, 
Fertille,  Frétille,  Pelouse,  Plume 
de  Beauce,  Plume  de  trois  pieds. 

PAIN.  Artie*,  Artif*,  Arton', 
Bricheton,  Brifjfe,  Brignolet,  Car- 
me*, Gi'ingale,  Gringue,  Lartie, 
Lartif,  Lartille,  Larton,  Pierre  à 
affûter. 

«  J'ai  faim  !  qu'on  me  donne  au  moins 
du  bricheton.  » 

(GOHON.) 

«  —  Un  coup  de  jus,  mon  vieux 
birbe,  et  une  croûte  de  brignolet.  » 

(HnvSMANS.) 

«  Ben  moi  j'  trouv'  que  c'est  schbeb! 
Et  quoique  j'  gob'  pas  beaucoup  les 
robins  et  tout  c'  qu'i's  appell'nt  la 
Justice,  i'  dis  que  1'  Ma^naud  (tu  sais, 
r  présiclent  du  tribunal  ed'  Château- 
Thierry  qu'avait  renvoyé  blanch' 
la  bonn'  femm'  qu'avait  grinchi  un 
grinifii''  pour  son  môme,  tout  der- 
gnicrment  ?)  j'  dis  que  1'  Magnaud 
est  un  homme.  » 

Tout  d"  niAm',  dis  pas  niort  au  persil. 
Sans  lui,  lionnoir  la  bagu'naud'  ronde!    - 
Moi,  j'  suis  birbass',  j'ai  b'soin  d'  larton. 
T'as  Jonc  un  palpitant  d' carton? 
Qui  qu'a  muM  pou'  t'  fout'  au  inonde? 

(J.   RlCHrPIN.) 

«  —  Hé!  p'tit  Louis,  passe-moi  la 
pierre  à  affûter,  di»,  en  tirant  son 


couteau,  le  loucherbème.  J'ai  une 
dent  ce  matin  à  croûter  un  sergot.  » 

—  PAIN  BLANC.  Artie  de  Mew- 
tan  *,  Cholet,  Larton  savonné, 
Mousseline. 

Je  lui  jaspine  en  bigorne 
Qu'as-tu  donc  à  morfiller? 
J'ai  du  ch'n\i  pivois  sans  lance 
Lonfa,  malura  dondaine, 
Et  du  larton  savonné 
LoaTa,  malura  dondé. 

(CAan<on  argotique.) 

—  PAIN  BIS.  Dissard,  Brutal. 

—  PETIT  PAIN.  Meurt-de-faim, 

—  PAIN  DE  QUATRE  LIVRES. 

Maçon. 

—  PAIN  DE  TROUPE.  Boule, 
Boule-de-son. 

«  —  Qui  c'est  qui  s'a  core  endormi 
su'  ma  boute'!  lit-il  en  se  rétablis- 
sant sur  la  planche  à  pain.  Si  jamais 
je  le  choppe,  j'y  montrerai  la  dix- 
septième,  à  çui-là!  vingt  Dieux!  » 

—  RATION  DE  PAIN  DU  PRI- 
SONNIER. Demi-boule. 

PAIX  DE  SUCRE.  Enfant  de 
chœur*. 

PALAIS.  Dalle.  V.  Boire. 

PALAIS  DE  JUSTICE,  à  Paris. 

La  Cigogne. 

Je  monte  à  la  Cigogne, 
Ou  me  gerbe  à  la  grotte 
Au  tap  et  pour  dix  ans. 

{Vieille  chanson  argotique.) 

PALETOT.  Alpagiie,  Alzingue. 

«  Des  salauds,  avec  des  falzards  tout 
neufs  et  un  alpague  du  bon  tail- 
leur. ■> 

(TaOBLOT.) 

—  PERSONNE  VÊTUE  D'UN 
PALETOT.  Fracassé. 

PALIER.  Paron. 

PANIER.  Pagne. 

PANONCEAU.  Cymbale,  Macaron. 

PANSE.  V.  Abdomen. 


PAN 


—  347  — 


PAP 


PAXTALOX.  Bénard,  Culbutant, 
Culbute,  Dalzar,  Étui,  Falzar, 
Falzard,  Fendard,  Fouitenard, 
Fourreau,  Foutanard,  Grimpant, 
Montant,  Pantahar,  Phalzar, 
Porte-trèfle*,  Serrouël,  Tuyaux. 

«  Avec  une  def  à  dix-neuf  ronds,  un 
bénqrd  à  pattes  d'un  thunard  et  un 
bourgeron  dun  larante,  le  v'ià 
harnaché.  « 

Avec  le  cul  sur  an  cou?sin 
On  n'a  pas  1°  plaisir  épatant 
D'  détacher  auprès  d"uD  roussin 
L'n'  pastiir  dans  son  ctitbutant. 

(J.   RiCHEPIS.) 

Elle  roucoule,  elle  flùle 
Devant  les  gens  stupéfaits. 
Et  tout  ça  dans  sa  culbute. 
Et  ça  ne  sent  pas  mauvais. 

(Raocl  Poncboîi.) 

Cherch'-la,  poivrot!...  Tu  déblatères 
Pour  de  quoi?  Que  qu'  lu  veux  prouver?... 
Tu  gueul's  cont'  les  parlementaires, 
C'est-i'  ça  qui  fia  fra  r"trouver 
Ta  bon  Dieu  d'  clé  !...  la  clé  d' ta  lourde... 
Fouiir  ton  gilet...  fonill'  ton  falzar'. 
Espèc'  de  veau  !...  bougre  de  gourde!... 
...  C  que  l'aurais  perdu',  par  hasard? 
..  B.  Les  Soulologues  d'Honoré  Constant.) 

Avec  mon  chat,  je  crève  en  un  grenier  étroit. 
Je  lègue  ma  charogne  aux  gens  de  la  clinique, 
A  mon  portier  ma  pipe  et  mon  vieux  datzar  bleu; 
Et  je  dis  à  Paris  :  Cambronne  pour  ta  clique  ! 
(Barbili.ot.) 

Meschaussetfs?  C'est  pus  qn'  des  mitaines, 
Ua  reguingote  a  fait  d°  la  peine 
Et  mon  phalzar,  j  m'  fait  du  tort. 
(Jeha:*  Rictus.) 

J'en  connais  des  tas...  des  peinards. 
Qui  s'  font  casquer  par  leur  lesbombe 
Des  trottinett'  et  des  fouH'nards, 
Au  Heur  que  moi  Taut  que  j°  me  bombe. 
Et  que  j'  m'en  aill',  clopi,  dopant, 
Avec  mes  ribonis  en  pantoufe. 
Pendant  que  1'  vent  du  Nord  i'  sonre 
Par  les  trous  du  cul  d'  mon  orimpant. 
(A.  B.) 

"  Par  analogie  le  pantalon  s'appelle 
encore  gnmpant,  montant,  tuyaux, 
étui,  fendard  ou  fourreau.  »  ,        ; 

'^  — 'f  p.vxtalÔ  x"^  d  e~  zouave. 

Jupon. 

—  PAXTALOX  LARGE  DES 
OFFICIERS  D'AFRIQUE.  Flot- 
tard. 

c  Le  lieutenant  portait  le  pantalon 


i 


collant,  mais  le  capiston  avait  con- 
servé d'Algérie  l'habitude  du  flot- 
tard.  » 

—  PAXTALOX       D'OUVRIER. 

Cotte. 

«  ...  Les  complets  de  drap  ont  rem- 
placé la  cotte  de  velours  sur  les 
reins  du  dernier  nervi.  » 

(Jean  Lorbais.) 

—  CEIXTURE  DE  PAXTALOX. 

Grand  col. 

—  Les  prudes,  qui  ont  aussi 
leur  argot,  appellent  le  pan- 
talon Inexpiessible. 

PAPE.  Franc  Razis*,  Patron  ou  le 
Dab.  le  Baron  de  la  Ratiche. 

PAPERASSE.  V.  Papier. 

PAPERASSER.  Fafioter. 

PAPERASSIER.  Fafioteur. 

PAPETIER.  Fafioteur,  Papelar- 
dier. 

PAPIER.  Fafe,  Faffe,  Fafiot,  Faf- 
fiot,  Mince,  Papelard. 

«  Mais  Boule-de-Neige  mâchait  tou- 
jours le  papier  pour  faciliter  son 
passage  dans  l'estomac.  Alors 
Oiseau-Mouche  lui  pince  le  nez  de 
manière  à  couper  la  respiration  et 
lui  dit  : 

—  Maintenant,  beau  matamore,  il 
faut  cracher  le  fafiot,  c'est  indi- 
gestp. 

Et  le  papier,  repoussé,  se  pro- 
jeta sur  le  sol.  » 

(G.  Hici.) 

«  Le  papelard,  c'est  le  papier  sous 
toutes  ses  formes  :  journaux,  com- 
plaintes, indicateurs  des  rues  de 
Paris,  canards,  etc.  >• 

(G.     .^CKEB.) 

—  PAPIERS        D'IDEXTITÉ. 

V.  Acte. 

—  FAUX  PAPIERS.  Faffes  à  l'es- 
toc, à  l'estorgue,  sous  faublas, 
Luques  ',  Luquets  *. 

—  PAPIER  TIMBRÉ.  Chiffarde, 
Papier  à  douleur. 


PAQ 


—  348  — 


PAR 


—  PAPIER    A     CIGARETTES. 

Fafe  à  griller,  à  rouloter.  Se 
dit  aussi  sitnpl.  Fafe. 

PAQUET.    Baluchon,  Paquemont, 

'    Pacsin*,  Pacson. 

«  —  Mais  enfin,  mon  petit  homme, 
suppliait-elle,  qu'as-tu  à  me  repro- 
cher? 

—  Tu  le  sais  bien...  Et  puis,...  en 
voilà  assez  !  j'en  ai  soupe!...  Fais 
ton  pacson  et  fous-moi  le  camp  !  » 

(A.  Laborie.) 

n  —  Oui,  oui.  nous  la  connaissons, 
celle-là!  Venu  à  Paris  sans  le  sou, 
en  sabots,  et  avec  deux  chemises 
dans  un  baluchon  !  C'est  la  légende 
de  tous  les  goujats  millionnaires.  » 

—  PAQUET  D  OBJETS  VOLÉS. 

Cadets. 

«  Quand  on  l'a  cerclé,  1'  Frisé  était 
core  fargué  d'  tous  ses  cadets  ». 

PARADE  de  foire.  Postiche,  Pos- 
tige.  V.  Annonce. 

—  FAIRE    LA  PARADE.   Flam- 
ber, Posticher,  Postiger. 

«  Pauvre  Tabarin,  tandis  qu'il /Zambe, 
Isabelle  le  codifie.  » 

«  Le  public  est  nombreux  pondant 
qu'on  postiche;  mais  quand  il  faut 
y  aller  de  son  pognon,  il  se  barre.  » 

PARADER.  V.  Embarras. 

PARADIS.  Paradouze .  Cette 
expression  sert  fréquemment  à 
désigner  un  lieu  de  plaisir. 

PARAPLUIE.  Landau  à  baleines, 
Parulance,  Pépin,  Riflard,  Ro- 
binson. 

Muni  d'un  immense  pépin. 
Le  bas  et  cauteleux  Kodin, 

Parfait  jésuite, 
Frac  boutonné  jusqu'nu  menton, 
Allonge  un  énorme  piton 

En  pomme  cuite. 
{Chanson  du  Père  Lunette.) 

—  PARAPLUIE      DE      COTON 

dont  se  servent  certains  fo- 
rains ou  marchands  ambulants 
pour  abriter  leur  marchandise. 
Alauve. 


«  Le  mauve  est  toujours  en  coton 
rouge  ou  vert.  » 

(Physiologie  du  Parapluie.) 

PARASITE.  (Pique-assiette.)  Qui 
chasse  au  plat,  Qui  cherche  la 
gueutée. 

PARBLEU  !  Tu  parles! 

«  —  Tu  leur  donnes  du  pourboire,  à 
ces  braves  gens,  sous  forme  de 
kilomètres  en  moins. 

—  ils  aiment  mieux  cela. 

—  Et  toi,  aussi? 

—  Ttt  parles  !  » 

(Alpho.xse  Allais.) 

PARDESSUS.  Pardeusse. 

—    PARDESSUS    TRÈS    LONG. 

Gâteuse. 

«  Et,  dans  1'  fond,  je  m'  gonflais  d' 
pouvoir  plaquer  ma  bâche,  ma  def 
a  la  noix;  d  clianstiquer  mon  fal- 
zard  à  la  Bénard  conte  un  fendard 
à  la  mode  ;  de  m'  coller  su'  1'  lard, 
au  lieur  d'un  rideau,  un  alpague  un 
peu  gandin  et  un  pardeusse  à  l'an- 
glaise. » 


PAREIL. 

lent. 


V.    Analogue,   Équiva- 


PAREXTS.  Les  vieux. 

«  A  quinze  berges,  a  plaquait  ses 
vieux  pour  faire  la  bombe.  » 

PARESSE.  V.  Fainéantise. 

PARESSER.  Vachottcr,  plus  les 
équivalents  de  Fainéanter. 

<>  Comment  que  ça  se  fait  que  tu 
t'amènes  à  des  heures  pareilles,  toi 
qui  vac/iottes,  le  matin,  dans  ton 
pieu,  jusqu'à  des  midi  passé?...  >• 

(Michel  ['bovins. ) 

PARESSEUX.  V.  Fainéant. 
PARFAIT.  V.  Excellent. 

PARFAITEMEXT.       Au    pou 

Aux  pommes,  Aux  petits  oignoi 
Aux  petites  oignes,  Chi({ucmi 
Chouettement ,  Dans  les  grandspr  ; 
De  première.  Salement  (iron.). 


PAR 


—  349  — 


PAR 


«  Je  lui  ai  servi  ca  aux  pommes!  Ça 
valait  l'os  !  I'  d  a  pas  d'mandé  son 
reste!  » 

«  —  Vous  savez,  elle  est  cocasse  votre 
chauson  et  vous  l'avez  détaillée  aux 
petits  oignons  l  » 

(EOGAB  MoNTEIL.) 

«  —  Un  maigre  aux  choux  et  chouet- 
tement  fade!  » 

«  —  Tu  aurais  pu  t'en  payer  de  le 
rouler  dans  les  grands  prix.  » 

(J.  Marhi.) 

—    Sous    forme    affirmative. 
V.  Oui. 

PARIA.  Esponton  *. 

PARIEUR.  Backer  (anglicisme), 
Bettingmann  (id.),  Donneur,  Piel- 
der  (anglicisme). 

PARIS.  Patnp'Mche*,  Pantin,  Pan- 

truche,  Parouart*. 

Et  sur  la  bascule  à  Chariot, 
11  a  payé,  sans  dire  un  mot  : 
A  la  Roquette,  un  beau  matin. 
Il  a  fait  voir,  à  ceuji  d'  Pantin, 
Comment  savait  mourir  un  broche 
De  la  Bastoche  ! 

(A.  B.) 

Et  voilà  !...  Mince  d'  chopin  !... 
Faut  vraiment  être  guenuche 
Pour  venir  chercher  son  pain 
A  Pantruehe. 

(iD.) 

PARISIEN .  Pantinois,  Pantru- 
chard,  Pantruchien,  Parigot. 

u  C'est  pas  un  cambrousien  comme 
toi,  un  panas,  qui  viendra  faire  le 
poil  à  un  Pantruchard  comme 
sézig.  » 

Les  fortifs...  mais  c'est  la  ballade 
Des  Pantinois,  où  chaqu'  lundi 
Les  laborieux,  en  rigolade, 
Vont  respirer  l'air  ed'  Bondy 
En  admirant  la  bell'  nature... 
Et  s'allonger  sur  le  gazon. 
Sous  la  fumé'  des  trains  d'  ceinture 
Qui  leur  obscurcit  l'horizon. 

{K.  B.) 

"  —  Ça  vous  ferait  rien  que  je  me 
faufile  sur  le  siège? 
-  Si  mon  cocher  veut. 
—  Lui,  un  Parigot...  Pas  de  danger 


qu'il    refuse!...     Pas    vrai,    l'en- 
flammé? » 

(Lebmisa  et  Lévêqce.) 

PARLEMENT.  Aquarium.  V.  Dé- 
puté. 

PARLER.  Dévider.  V.  Causer, 
Jargon. 

—  PARLER  U>E  LAXGUE 
ÉTRAXGÈRE.  Hacher  de  la 
paille.  Cette  expression  s'ap- 
plique plus  spécialement  à  la 
langue  allemande. 

PARLOIR  de  prison.  Boîte  aux 
singes,  Vrle*. 

PAROISSE.  Paroufle*. 

PAROLE.  V.  Éloquence. 

—  SUR  PAROLE.  Hur  le  verbe. 

PART.  Fade.  V.  Écot. 

PARTAGE.  Décarpillement,  Fa- 
dage,  Falmuchage. 

—  GARDER  LA  PLUS  GROSSE 

PART  du  partage.  Faire  grifton 
ou  soldat. 

—  CONSERVER   POUR   SOI  ce 

qui  était  destiné  au    partage. 
Faire  l'esgard,  l'esque. 

—  PARTAGE     PAR     MOITIÉ. 

Estuc,  Estuque. 

PARTAGER.  Aller  chez  Faldès, 
Décarpiller,  Estuquer,  Fadei',  Fal- 
mucher,  Stuquer. 

Quanti  un  gas  te  frime  à  flancher 
Va  chez  Faldès  avec  sézigue  : 
Tu  l'erapaumes  avec  un  ciguc 
Et  tu  l'empêches  de  cracher. 

«  On  a  fade  le  barbotin  au  cabaret 
du  père  Leroiige.  » 

«  A  preuve  que  les  frèr's-  j' t'agriche 
ont  pris  toute  la  tierce  avant  qu'ils 
ay'nt  eu  V  temps  d'  falmucher.  » 

—  PARTAGER  UNE  CONSOM- 
MAT ICX.  Faire  un  bras. 

«  Quand  on  n'avait  pas  l'argent  suf- 
fisant pour  renouveler  entière- 
ment la  tournée  d'absinthe,  la 
moitié   seulement    des    camarades 


I 


PAR 


—  350  —  PAS 


demandait  une  seconde  consoin- 
uialion,  —  carabinée,  celte  fois,  — 
et  faisait  un  bras  avec  l'autre 
moitié.  Tout  le  monde  ainsi  rebu- 
vait et  les  frais  étaient  moindres.  » 
(G.  Amyoi.) 

—  On  dit,  et  ces  expressions 
sont  aujourd'hui  courantes, 
Faire  le  bon  ou  le  mauvais 
fourrier  pour  Partager,  en 
se  réservant  la  meilleure 
part  ou  la  moindre. 

PARTIE  jouée  par  deux  filous  et 
une  dupe.  Galiote,  Gaye. 

PARTIES  GÉNITALES.  V.  Sexe. 

PARTIR.  Décambuter,  Démorpio- 
ner.  V.  S'en  aller. 

PARTISAN.  On  désigne,  dans  les 
différents  argots  artistique,  po- 
litique et  littéraire,  les  partisans 
d'un  homme,  d'une  école,  d'un 
système,  en  ajoutant  au  nom  de 
ce  système,  de  cette  école,  de 
cet  homme  une  terminaison  en 
ard,  dire,  ien,  islc,  etc. 

«  Une  reprise  presque  sacrée  que 
celle  de  ce  soir  et  qui  a  le  caractère 
d'une  manifestation  :  manifestation 
aussi  curieuse  dans  son  genre  que 
la  première  au  Nouveau-Théâtre  de 
«  Tristan  et  Iseult  «;  après  lesWagné- 
riensqua.nd  même, les  0/fenbacKisles 
irréductibles,  la  «  Belle  Hélène  », 
Meilhac  et  Halé  vy,  Schneider  et  Silly, 
la  distribution  de  la  première,  Gre- 
nier dans  Calchas,  .Ménélas  Kopp  et 
Couderc  Agamemnon,  et  dans  Par- 
thénis  et  Lœéna,  les  deux  courti- 
sanes de  Nauplies,  Amélie  Latour 
et  je  ne  sais  quelle  autre  grande 
impure  d'alors  !  » 

(Jean  LoRBAir<.) 

«  Quand  je  débutai  dans  le  journa- 
lisme, j'avais  un  ami  très  remar- 
quable, alors  avocat,  depuis  jour- 
naliste, et  stendhalien  en  diable,  à 
l'heure  où  j'étais  un  hugolàlre  for- 
cené. » 

(Jdlcs  Clakiitie.) 

EdQo,  tous  qui  Tolez, 
Uui  voulez  des  disputés 


Quand  mAme, 

Qiiaad  même  ; 
Qui  lisez  ces  placards 
Opporlunai'X,  radicards, 

Fttmisles, 

Fumistes... 

(R.    Po.NCBOS.) 

«  Des  bourgeois,  jusqu'ici  modérés, 
se  découvrent  une  âme  de  tortion- 
naires ;  d'anciens  révolutionnaires 
sont  devenus  assieUaiihewistes:\es 
anarchistes  soutiennent  un  gouver- 
nement; les  sceptiques  se  pas- 
sionnent pour  une  idée,  les  enthou- 
siastes se  fichent  de  tout;  des  gens 
sont  poursuivis  pour  des  opinions 
qu'ils  n'ont  pas  et  d'autres  les  pour- 
suivent au  nom  d'idées  qu'ils  n'ont 
plus;  la  France  est  divisée  en  deux 
camps  :  les  traqués  et  les  détra- 
qués... Mais  les  derniers  sont  les 
plus  nombreux.  » 

(Jeah  Goddezei.) 

PARVENIR.  Dans  le  sens  d'Arri- 
ver à  une  situation  :  Grimper. 

^^  Bien  que  sorti  des  rangs,  le  capi- 
taine Kil-de-fer  avait  grimpé  rapide- 
ment, grâce  à  ses  campagnes  colo- 
niales. » 

—  QUI  CHERCHE  A  PARVENIR 

par  tous  les  moyens.  Arriviste. 

«  Et  l'arriviste  qui  n'arrive  pas  devient 
rapidement  le  surmené  dont  un  fait 
divers  nous  a  dit,  l'autre  matin,  la 
tragique  histoire...  Béroalde  de 
Verville  ajouterait  facilement,  au- 
jourd'hui, un  chapitre  narquois  à 
son  «  Moyen  de  parvenir.  » 

(Jules  Claretie.) 

—  QUI   .\E    PARVIENT  PAS  ou 

n'est  pas  parvenu.  liaW.  V.  Dé- 
classé. 

PAS,  négation.  Ldpuche  (V.  Jar- 
gon), Ai  6. 

«  —  As-tu  du  perlolî 
—  J'en  ai  nib.  » 

PASSANT,  subs.   Pacant*,  Po 
canl  *. 

PASSE  -  PARTOUT.  Boulon  , 
Froufrou.  V.  Clé. 


PAS 


—  351  — 


PAY 


PASSEPORT.  Escrache,  Faflard, 
Luqiie  * ,  Liiquel  * ,  Passecrick  , 
Passea'ique. 

—  MONTRER  SOX  PASSEPORT. 

Escracher. 

PASSER.  Pastiquer. 

«  r  sest  fait  poisser  à  pastiquer  de  la 
mornifle  tarte.  » 

PASSER  (SE).  Dans  lesensdÊtre 
privé  :  Se  bomber,  Se  brosser,  Se 
gauler.  Se  gratter.  Se  taper.  V.  Se 
Priver. 

PASSIOX.  Pépin  sérieux.  V.  Ca- 
price. 

PASSIOXXER  (SE\  V.  Aimer. 

PÂTÉ.  Par  fond.  V.  Église. 

PATISSIER.  Darioleur.  Cette  ex- 
pression se  prend  en  mauvaise 
part  ;  on  sait  que  la  dariole  est 
une  sorte  de  flan  très  ordinaire. 

—  OUVRIER  PATISSIER.  Fou>- 

nali^te. 

PATIEXCE  iPREADRE).  Laisser 

pisser    le    mouton,    le     mérinos. 
V.  Occasion. 

PATRIMOIXE.  Saint-frusquin. 

PATROX.  Bauce*,  Bausse*,  Boss\ 
Dab,  Duron,  Galeux,  Uers  *,  Man- 
che, Marpau  *,  Mec,  Meg  *,  Pâte, 
Pilier,  Singe.  V.  Chef,  Maître. 

■  Comme  i'  f sait  du  rebecca  et  qui' 
disait  qu'on  d' vrait  déclarer  la  grève, 
r  galeux  y  a  foutu  son  sac.  » 

—  PATROXXE.Bauce/-esse*,  Baî«- 
seresse  *,  Bosseresse  ',  Dabesse,  Da- 
buche,  baronne,  Grélesse,  Guenon, 
Singesse,  Tronne. 

«  J'cd  profilé  que  la  singesse  est  allée 
au  cimetière  pour  venir  voir  com- 
ment va  mon  amoureu.^,  dit-elle  au 
sous-officier,  et  puis  aussi  pour  vous 
demander  de  lui  fain;  passer  ce 
petit  paquet-là.  » 

«  Mais  les  éclats  de  rire  s'éteignirent 
subitement.  L'apprentie,  qu'on  avait 


placée  en  observation,  venait  de 
s'écrier  :  «  Paix,  paix  !  Via  la  tronne 
qui  s'amène  !  » 

(A.   L^BOillE.) 

—  FILS  DE  PATRONS.  Dabe- 
muche,  Dabicule. 

«  Un  affreux  marmot,  le  dabicule, 
tyran  de  la  maison,  qu'on  eût  aimé 
écraser  comme  une  punaise,  pous- 
sait des  cris  de  paon.  » 

(Les  Propos  du  Commandeur.) 

—  VOILA  LE  PATRON  '.Dix-sept! 
Vingt-deux! 

«  De  tous  côtés  on  entendait  crier  : 
«  Dix-sept  !  »  pendant  que  le  gros 
Frisé  faisait  le  tour  de  ses  rota- 
tives. » 

«  —  Vingt-deu.v  I  cria  l'arpette. 
Et  tout  rentra  dans  le  silence.  » 

PATROUILLE.  Patraque',  Sime. 

PATUIL\GE.  Civard. 

PAUPIÈRE.  Store. 

«  V'ià  la  mère  qui  baisse  ses  stores,  V 
marchand  d'  sable  est  passé.  Faut 
aller  s'  plumer  !  » 

—  PAUPIÈRES  EXFLAMMÉES, 

^OVGV.^.  Anchois,  Jambon.  Ros- 
bif. Y.  (EU. 

—  PAUPIÈRE  INFÉRIEURE 
FRIPPÉE.  Porte-monnaie,  Va- 
lise. 

«  11  avait  à  peine  la  quarantaine  ; 
mais  la  patte  d'oie  et  les  valises  qui 
lui  marquaient  les  yeux,  naguère 
trè<^  beaux,  lui  donnaient  l'aspect 
d'un  homme  de  cinquante  ans.  » 

PA L'ARE.  V.  Misérable. 
PAUVRETÉ.  V.  Misère. 

PAVÉ.  Diamant,  Diame. 

PAYE.  Banque,  Sainte-Touche. 

PAYEMEXT.  Arrosage,  Billan- 
chage,  Petit  cadeau  (arg.  des 
filles).  V.  Acompte. 

«  Je  veux  bien  être  aimable  avec  toi  ; 
mais,  tu  sais,  il  faut  me  faire  mon 
petit  cadeau.  » 


PAY 


—  352  — 


PAY 


PAYER.  Aller  au  rcfiJ,  Allumer, 
Banquer,  Billancer,  Billancher,Bil- 
ler,  Braiser,  Carmer,  Casquer,  Cra- 
cher, Cracher  au  bassinet.  Danser, 
Dérondiner  *,  Douiller,  Éclairer, 
Illuminer,  Raquer,  Se  défarguer, 
Se  fendre,  Y  aller  de;  plus  les 
verbes  Aligner,  Allonger,  Bêcher, 
Défiler,  Fusiller  a.\ec,  comme  ré- 
gime direct,  un  des  équivalents 
d'Argent  monnayé. 

«  On  l'engraine  dix  ronds  par  dix 
ronds  et,  quand  1"  mec  fait  la  i'vure. 
il  a  banque  ses  deux  pièces.  » 

«  Trubl'  allonger  du  carme  à  une 
dame,  mince,  alors  !  » 

(Trudlot.) 

Tu  fais  pas  crédit  aux  fabriques  : 
Faut  t'  canner  aussitôt  I'  turbin. 

(P.  Paili.btte.) 

«  Et  ce  n'est  pas  fini.  Je  guigne  la  fa- 
mille Beauharuais  pour  la  reprise, 
{mis  la  famille  Talleyrand,  ensuite 
es  Murât,  d'autres  encore.  Il  n'y  a 
aue  les  d'Orléans  sur  qui  mon  in- 
ustrie  se  brise.  Ils  ne  casquent  pas 
pour  le  théâtre,  u 

(E.  BEBr.Eni.T.) 

«  C'était  peu  ;  mais  heureusement  que 
le  gouvernement,  sur  les  fonds 
secrets,  m'en  a  aliqné,  avec  reçu, 
cent  mille  autres  pour  tomber  Na- 
poléon, dont  t'Ombre  était  aussi  du 
complot.  » 

(ID.) 

«  Les  associés  tolèrent  cet  «  amant 
de  cœur  »  en  se  disant  qu'un  jour 
viendra  où  ils  seront  peut-être 
obligés  de  remplir  l'emploi,  emploi 
utile,  reconnu  par  eux,  et  qui  con- 
siste à  organiser  les  parties  de  dé- 
bauche, à  faire  la  chasse  aux  loges 
de  théâtre,   à    racoler  des  jeunes 

f'ens  naïfs  et  riches  pour  les  attirer, 
es  conduire,  les  faire  danser  chez 
la  maîtresse  commune  et,  à  l'occa- 
sion, les  ruiner  par  le  jeu.  » 

(G.  MACi.) 

<■  Les  attractions  de  l'Exposition 
c'est  des  trucs  pour  faire  défiler 
C  pognon  des  gourdes.  » 

.(  Au  moral  pour  vous  conseiller,  vous 


diriger,  enrayer  un  béguin  et  sur- 
tout faire  douiller  l'ennemi.  » 

(J.   Mabni.) 

«  —  Ah!  mademoiselle!  La  mère  de 
Monsieur  vient  de  couper  le  gaz  à 
Monsieur... 

—  Couper  le  gaz? 

—  Eh  bien!  oui;  elle  a  fermé  le 
compteur  ;  elle  n'éclaire  plus,  quoi  !  » 

(H.  Latedan.) 

Ou  s'  disait  :  C'est  des  marloupins 
Qui  s'araus'  à  trouer  leur  linge, 
Ou  ben  des  poseurs  de  lapins 
Qui  veul'nt  raquer  en  monnai'  d'  singe. 
A  moins  que  ça  soy'  des  Tieux  salauds... 
Des  vieiH's  vadrouilles  d'  noctambules... 
Des  vieux  cochous...  des  saligauds  ! 
Eh  ben!  non...  c'était  Mossieu  Jules. 
(A.  B.) 

—  PAYER   LES  POTS  CASSES. 

Gober  la  sauce. 

C'est  toujours  Jacques  Bonhomme 
qui  gobe  la  sauce.  » 

—  \E  PAS  PAYER,  par  faveur 
spéciale,  une  chose  aue  paie  le 
commun  des  mortels.  Passer 
devant  la  glace. 

Ce  n'était  pas  que  le  scrupule 
l'étoullàt  ;mais  il  savait  que  le  colon 
ne  plaisantait  pas  sur  ce  chapitre- 
là  et  arrachait  impitoyablement  les 
sardines  des  gradés  suspects  d'al- 
phonsisme.  Il  se  contentait  donc  de 
passer  devant  la  glace  au  grand  6 
et  ne  percevait,  comme  rémunéra- 
tion de  ses  caresses,  qu'im  paquet 
de  tabac  fin  tous  les  deux  jours.  » 

—  N'ÊTRE  PAS  PAYÉ.  Passer  ù 
l'as,  à  gauche.  Cette  métaphore 
s'emploie  également  pour  dire 
Ne  pas  payer. 

Rameneur,  donne  de  ton  claque 
Au  pigeon  une  contremarque, 
Fais-le  neltover  chiquement 
Pour  adurer'ton  cinq  pour  cent. 
Si,  par  hasard,  le  grec  qui  1'  fauche 
Voulait  te  fiiir'  passer  à  gauche, 
Dis  :  •  Si  tu  m   fais  passer  à  l'as, 
y  te  bidoiin',  tu  poissras  Haxat.  •• 
(lloGiK«-Gaiso:«.) 

—  PARTIR  SANS  PAYER.  Faire 
le  saut,  Faire  pouf  ou  m;j  pouf. 
Fuser. 


PAY 


—  353  — 


PÉD 


—  On  dit  en  parlant  d'un 
créancier  qu'on  ne  veut  pas 
paver  :  Il  peut  y  mettre  deux 
P.  ou  P,  P. 

PAYEUR.  Carmeur,  Casqueur. 

Écoul'-moi  bien,  mi  p'tit'  Julie, 

J'  suis  pas  jaloux  d' Ion  vieux  casqueur. 

Je  sais  qu'  tu  m'  gob's  à  la  folie 

A  preuv'  que  j'  suis  ton  amant  d'  cœur... 

(Ei'c.  Lesiebciib.) 

PAYS.  Paclin  ,  Pacquelin  ,  Pate- 
lin,  Teirant'. 

a  Après  avoir  passé  deux  mois  chez 
ma  grand'mère,  dans  un  petit  pate- 
lin des  Hautes-Alpes,  je  suis  arrivé 
ici.  » 

(GOBQW.) 

PAYSAGE.  Peinture  de  paysage  : 
Plat  d'épinards. 

PAYSAN.  Betterave,  Bicanat . 
V.  Campagnard. 

PEAU.  Basane,  Couenne,  Cuir,  Étui, 
Pelette. 

«  II  était  sur  sa  machine,  au  milieu 
des  flammes  qui  lui  rôtissaient  I' 
cuir.  » 

«  C'est  bon!...  Tu  sais  que  je  t'ai 
dans  l'étui,  et  tu  voulais  te  payer 
ma  fiole  I  Mais  ouvre  l'œil  et  le 
bon  !  » 

(E.  Lepelletisr.) 

Et  maintenant  n'allez  pas  croire 
Que  doit  nous  rester  la  victoire  : 
Car,  à  moins  que  ces  gaillards-là 
Ne  soient  pinces  à  la  douane 
lis  se  feront  avec  nos  coue'ines 
De  riches  habits  de  gala. 

(R.    PONCHOR.) 

—  Les  ouvriers  gantiers  ap- 
pellent Jubile  la  peau  qu'ils 
économisent  sur  leur  coupe 
et  qu'ilss'approprient.V.  Bé- 
néfice. 

PÊCHER  à  la  ligne.  Ferrer,  Ta- 
quiner le  goujon,  Vablette,  le  gar- 
don, etc. 

PÉDAXT,  PÉDANTE. Poseur,  Po- 
seuse. V.  Embarras. 


o  Oh  !  ce  qu'elle  est  poseuse,  cette  Jo- 
siane!  » 

(J.  Mami.) 

«  C'est  tout  simplement  un  poseur,  et 
rien  de  plus.  » 

(J.    RlCHEPlS.) 

PÉDÉRASTE.  Bichon,  Bique  et 
bouc,  Boye,  Brodeuse,  Casse-poi- 
trine, Chevalier  de  la  rosette, 
Chatte,  Chienne,  Chochotte,  Col- 
leur de  timbres-poste,  Copaille, 
Coquine,  Cordonnier  de  campagne, 
Corvette^  Cousine,  Emile,  Em- 
manché, Emposeur,  Emproseur, 
Encloué,  En  fifre,  Fellateur,  Fiotte, 
Frégate ,  Germiny ,  Gosselin , 
Homme  modiste.  Honteux,  Jésus, 
Lapin,  Lope,  Magneuse,Magnusse, 
Mam'zelleBibi,  Mignon,  Mignonne, 
Peau  fin.  Peaufine,  Pédé,  Pédéro, 
Pénélope,  Popographe,  Qui  che- 
vauche à  Vantique,  Qui  donne  de 
rognon,  du  rond,  du  petit,  Qui 
en  donne.  Qui  en  est.  Qui  donne 
des  coups  de  tête  dans  les  mar~ 
ronniers.  Qui  ramasse  des  marrons 
ou  des  épingles,  Qui  sait  se  baisser, 
se  retourner.  Qui  s'en  fait  jeter, 
Sernette,  Sonnette,  Tante,  Tapette, 
Tata,  Tuileur,  Vivette,  Zouavette, 
et  la  plupart  des  équivalents  de 
Prostituée. 

Ce  monde  de  marions,  de  pantres. 
Où  pas  un  être  n'est  heureux; 
Où  tant  de  cœurs,  où  tant  de  ventres. 
Où  tant  de  cerveaux  sonnent  creux  ; 
Ce  monde  de  pédés,  de  chattes. 

(P.  Paillette.) 

11  l'a  mis  dans  ses  bois.  Un  savant  professeur 
Lui  donne  des  leçons.  Comme  anti-féministe 
Par  sa  tante  amoureuse  il  est  déjà  quelqu'un  : 
L'obscur  manouvrier  devient  membre-oculiste. 
Il  mangeait,  l'an  dernier,les  miettes  d'un  raquin, 
L'ancfen  mec  à  la  mie  a  des  jaunets  en  pile, 
Bien  fringue, bien  meublé  :LebeauIitdemilieu. 
Ses  désirs  sont  des  lois  pour  le  vieil  imbécile. 
Imbécile,  j'ai  tort,  cette  lope  est  bon  fieu; 
C'est  la  riche  copaille  éclairant  bien  les  danses. 

(ID.) 

«  Cyclistes,  crevant  de  santé  dans  des 
maillots  chiffrés,  des  maillots  de 
soie  comme  des  copailles,  les  mol- 
lets nus...  » 

(Jei."*  Lohb\ln.) 

23 


PÉD 


—  334  — 


PEI 


«  A  raquait  d'un  côté,  comrue  coquine  ; 
ça  y  rev'nait  d'  l'aute,  comme  bar- 
Éeau.  » 

«  Son  petit  Jésus,  reconnu  malade, 
est  à  l'infirmerie  de  la  Santé.  Tous 
deux  ont  tiré  profit  de  l'imprudence 
commise  par  un  père  de  famille  qui 
a  lié  conversation  avec  ledit  Jésus 
dans  les  latrines  des  Halles.  » 
(G.  Macé.) 

«  Et  tous  sont  instruits.  L'un  d'eux 
est  licencié  en  droit  et  surnommé 
par  les  pédérastes  de  profession  : 
«  Cordonnier  de  campagne  »,  parce 
qu'il  travaille  pour  hommes  et  pour 
femmes.  » 

(ID.) 

«  A  côté  de  ces  vulgaires  sodomites, 
et  en  dehors  de  ceux  qu'ils  exploi- 
tent, existent  des  associations  de 
dépravés...  Connus  sous  la  désigna- 
tion d' hommes-modistes,  ils  se  re- 
crutent dans  le  haut  commerce 
«  spécial  )»  à  tout  ce  qui  a  rapport 
à  la  coquetterie  féminine.  » 

(ID.) 

«  Mme  Le  Corbeiller,  allumée  par  ses 
désirs  monstrueux,  fouillait  Paris, 
depuis  les  magasins,  les  boudoirs 
et  les  riches  salons  jusqu'aux  bou- 
ges, depuis  les  appartements  dis- 
crets des  proxénètes  jusqu'aux  mai- 
sons de  tolérance  et  aux  antres  des 
tatas  et  des  lesbiennes.  » 

(DunUT  DE    LAfOBtST.) 

Jacquet,  ignorant  la  pratique 
D'iiippocrate  et  de  Galien, 
Chevauchait,  un  jour,  à  l'antique 
Margot  que  chacun  connaît  bien. 

"  Il  avait  des  manières  étroites  et 
précieuses,  il  se  parfumait  comme 
une  femme  et  était  toujours  cosmé- 
tic(ué  ainsi  qu'un  jeune  marié. 
D'anciens  troupiers  d'Afrique,  qui 
lui  supposaient  des  habitudes  con- 
tre nature,  l'appelaient  zouavetle  ;  et 
cela  le  faisait  inelTablement  sou- 
rire. » 

A  Biribi,  c'est  11  qu'on  râle 

On  râle  en  rut, 
La  nuit  on  entend  liurler  1'  mile 

Qu'aurait  pas  cru 
Qa'un  jour  i'  s'rait  forcé  d'  connaître 

Mam'zelC  Hibi, 
Car  tôt  ou  tard  i'  faut  en  être, 

A  biribi. 

(A.  B.) 


J'en  ai  eu  deux  :  deux  saligauds, 
Deux  tant's,  deux  filous,  deux  fagots, 
Deux  vach's,  deux  cochons,  deux  tapettes. 

(ID.) 

J'am'rais  ben  moi  aussi,  mon  Guieu, 
Avec  les  gas  qui  sont  au  sac 
(Sans  pour  ça  m'  fair'  mignonne  ou  mac) 
Vivre  en  donzelle  et  en  joyeux. 

(JeHA.>  RlCTCS.) 

«  —  Ah  ça,  et  Caillé,  il  en  est  aussi? 
—  Mais  oui,  il  est  chevalier  de  la  ro- 
sette, comme  on  dit.  » 

(AUBCSTE   VlTD.) 

—  LIEU  DE  RÉUXION  DE  PÉ- 
DÉRASTES.   Canapé. 

—  LE  MONDE  DES  PÉDÉ- 
RASTES. L'oignoîi,  Le  rond, 
La  rosette. 

—  AVOIR  DES  RAPPORTS AVEC 
UX  PÉDÉRASTE.  L'empétar- 
dfr ,  L'encaldosser,  Lenfifrer, 
Ventaler,  etc.  Toutes  ces  expres- 
sions sont  de  la  plus  basse  obs- 
cénité. 

PEIGXE.  Râteau,  liatichon  *. 

«  Les  fileurs  invétérés  ont  toujours 
sur  eux  un  morceau  de  savon  et  un 
râteau,  parfois  môme  un  bout  de 
miroir.  » 

PEIGXER.  Ratisser  le  fjazon,  la 
hure. 

PEIXDRE.  Faire  de  mauvaise 
peinture  :  Croûtonner. 

—  Peindre  avec  trop  de  fini  : 
Rlaireauter. 

PEIXE.  \'.  Chagrin,  Difficulté. 

—  ÇA  VAUT  LA  PEINE.  Ça  vaut 
le  coup,  le  Jus,  l'oignon,  l'os,  le 
pognon. 

«  Sans  char,  mon  vieux,  j'  m'en  aurais 
voulu  d'  pas  avoir  été  voir  i  ' 
Vrai  !  ja  valait  f  coup  !  » 

PEIXER.  V.  Travailler. 

PEIATRE.  Barbouilleur. 

—  PEINTRE  E.\  B.VTIMEXT.  / 

layeur. 

—  APPRENTI  PEINTRE.  Mar- 
cassin. 


PEI 


353  — 


PER 


PEL\TIRE.  V.  Peindre. 
PÊLE-MÊLE.  V.  Désordre. 
PÈLERL\.  Coquillard. 

a  Deux  tables  plus  loin,  un  coquillard, 
avec  son  costume  complet  de  pèle- 
rin, épelait  la  complainte  de  Sainte- 
Reine.  » 

(V.  HcGo.) 

PELOTOX  DE  PUMTIOX.  Bal, 

Danse,  Peloton  de  chasse. 

«  Allez  I  en  place  pour  le  6a/ !  cria 
l'adjudant,  et  allez  me  chercher  le 
sergent  de  semaine  de  la  3«  du  2, 
vous  lui  direz  qu'il  vienne  com- 
mander le  peloton  de  chasse.  » 

PESDRE.  Agrafer,  Anguer*,  Bé- 
quUler',  Grupper*,  Mettre  au 
haie  ',  au  rang  *,  Vendenger  *. 

PEADU.  Duc',  Étêque  de  cam- 
pagne', des  champs*,  Fourdu", 
Grup',  Qui  bénit  avec  ses  pieds, 
Qui  garde  les  moutons  à  la  lune. 
Par  jeu  de  mots,  on  dit  encore 
Gambilleur  de  tortouse  et  Qui 
meurt  du  haut  mal. 

Un  des  susdits  sera  ceste  année 
faict  esvèque  des  champs,  donnant 
la  bénédiction  avec  les  pieds  aux 
passans.  » 

(Rabelais.) 

PEXDL'LE.  Berloque,  Breloque. 
V.  Horloge. 

PÉ-XÉTRER.  Embarber, Enquiller. 
V.  Entrer. 

PÉ-MBLE  (C'EST),  Dureté!  ou 
Cest  dureté. 

«  Entendre  des  trucs  comme  ça  et 
n'  pouvoir  rien  boniri  Dureté .'  » 

PEXSER.  Sorbonner. 

PEXSIOX,   PEXSIOXXAT. 

Bahut,  Boite,  .]Ialdine\  V.  Col- 
lège,  École. 

—     PEXSIOX      BOURGEOISE. 

V.  Restaurant. 

—  Revenu  annuel  ou  mensuel. 
Flotte  (arg.  des  étudiants). 


PERCEPTEUR.  Dégraisseur. 

PERCER.  Bouliner.  V.  Trouer. 

PERCHE.  Ravault  \ 

PERCHOIR.  Juc  %  Guche. 

PERDRE.  Chaumir",  Laumir* 
(V.  Jargon),  Paumaquer,  Paumer. 

«  Alorsse,  tu  t'impatientes  et  tu  va* 
à  un  aute  guichet  où  qu'y  a  un 
gonce  qui  n'en  fout  pa'  eun"  broque 
et  qu'est  en  train  d'  lire  su'  1'  Jor- 
nat  des  Courses  V  canasson  su'  qui 
qu'i'  va  mette  un'  thune  (qui'  pau- 
m'ra,  comme  de  jusse\  » 

—  PERDRE  AU  JEU  OU  dans 
une  spéculation.  Boire,  Boire  la 
goutte,  La  danser.  Passer  au 
gabarit.  Prendre  une  calotte.  Se 
faire  enfiler. 

«  Celui-là  était  un  brave  homme  de 
cultivateur  qui  avait  hérité  quel- 
ques biens  de  son  père  et  qu'a- 
vaient promptement  mis  à  sec  de 
maladroites  spéculations.  Il  avait 
bu  la  goutte  avec  le  Panama  et 
s'était  vu  dans  l'obligation  de  tra- 
vailler pour  autrui...  ■ 

«  Après  l'avoir  dansé  d'une  vingtaine 
de  louis,  le  vicomte  quitta  le  cercle 
et  gagna  à  pied  la  demeure  de  la 
chanteuse.  » 

(P.  DoMmac) 

«  J'ai  eu  beau  y  faire  1'  ser,  il  a  tout 
d'  même  voulu  essayer  du  bonnet 
et  i'  s'est  fait  enfiler  d' deux  pièces.  » 

PERDREAU.  Trinsmart. 

«  Les  braconniers  n'ont  pas  tous  la 
même  aptitude  ;  beaucoup  sont  spé- 
cialistes. Les  uns  se  livrent  à  la 
chasse  aux  perdreaux,  dits  trins- 
marts;  aux  perdrix,  dites  gallines, 
et  aux  faisans,  dits  cocos.  » 

(G.  MAct.) 

PERDRIX.  Galline.  V.  Perdreau. 

PERDU.   Ruiné.)  De  Vf,  Enflaqué, 

!     Esgourd,  Fumé,  Lessivé,  Hettoyé, 
Rincé. 

'  PÈRE.  Dab,  Baron,  Paternel,  Pro- 
nier '. 

«  1'  csoiait  tout  r  temps  la  classe  et 


I 


PER 


—  356  — 


PET 


son  dab  y  filait  des  pâtées  à  chaque 
coup.  » 

«  C'était  sa  dabe  qui  marnait  pour 
toute  la  taulée,  1'  daron  s'  piquait 
r  tube  et  n'en  foutait  pas  une 
datte.  » 

PÉRIODE  de  punition,  de  service 
militaire.  Temps. 

—  ACCOMPLIR  UNE  PÉUIODE 

de  punition,  de  service.  Faire 
son  temps,  Tirer. 

«  Sa  maltresse,  une  petite  carton- 
nière,  qu'il  avait  eue  sage,  lui  avait 

firomis  de  l'attendre  et  il  devait 
'épouser  lorsqu'il  aurait  fini  son 
temps.  » 

«  Elle  vient  de  tirer  six  marqués 
pour  dégringolage.  » 

(0.  Météxier.) 

«  Ayant  trois  jours  de  prison  à  faire, 
ils  se  font  écrouer  avant  cinq 
heures  du  soir,  après  avoir  copieu- 
sement déjeuné.  C'est  un  premier 
jour  de  tiré.  » 

(G.  Macé.) 

PERMIS,  Franc. 

«  —  Je  veux  bien  aller  croustiller 
chez  ta  frangine,  mais  si  le  pet  est 
franc.  » 

PERMISSION.  Condé,  Franc 
coudé.  V.  Autorisation. 

PERMETTRE.  V.  Autoriser. 

PERPÉTUITÉ  (A).  A  perpète,  A 
perte  de  vue,  A  vioque.  Pour  Vaf. 
V.  Forçat. 

PERRUQUE.  Boubane*,  Eri- 
geante*, Gazon,  Panoufle*,  Ré- 
chauffante. 

«  La  patronne  de  la  tôle  était  une 
vieille   maca  d'au  moius   soixante 

f)iges  qu'avait  d'  faux  crochets,  d' 
aux  rondins  et  un'  réchauffante  tn 
poil  de  carotte.  » 


PERRUQUIER. 

V.  Coiffeur. 


Penuquemar 


PERSOWXAGE ,     PERSONNE . 

V.  Individu. 


PERTE.  V.  Perdre. 

—  PERTE    SÉMINALE.    Pausse 
couche  (obscène). 

PERVERSION.  Affranchissement, 
Dessalage,  Dessalement. 

PERVERTIR.  Affranchir,  Dessa- 
ler. V.  Initier. 

PESER.  (Avoir  du  poids.)  Darder. 

"  Et  avec  ça,  su'  les  endosses,  un  as 
de  carreau  qui  bardait  dans  les 
seize  kilos.  » 

PET.  Cloque,  Haricot,  yavef,  Pas- 
tille, Perle,  Prout.  V.  Pantalon. 
Vesse. 

«  Un  jeune  amoureux  va  rendre  visite 
à  sa  timide  fiancée.  Il  entend  sur 
le  palier  au-dessus  de  sa  tête,  la 
porte  de  l'appartement  qu'elle  habite 
s'ouvrir,  puis  une  flatuosité  sonore, 
puis  la  voix  harmonieuse  de  la 
chérie  qui  dit  :  «  Premier  Jiavetl  »  j 
Seconde  flatuosité:  «  Secondnnvetl  » 
dit  la  voix.  Troisième  flatuosité  : 
«  Troisième  navet!  »  Et  ainsi  de 
suite  jusqu'à  la  demi-douzaine.  Dé- 
goûté de  cette  harpe  éolienne,  il 
fait  un  mouvement  pour  fuir.  La 
demoiselle  se  penche  et  l'aperçoit  : 
«  Quoi!  Monsieur,  c'est  vous?  Vous 
étiez  donc  là?  demande-t-elle,  rouge 
comme  une  pivoine. 

—  Oui,  Mademoiselle,  depuis  votre 
premier  navet.  » 

(Hectob  Fhxxcb.) 

PETER.  Avoir  la  peau  trop  courte, 
Cloquer,  Fuser,  Lâcher  legaz,vni' 
perle,  une  tubéreuse.  Laisser  ton 
ber  quelque  chose,  Ouvrir  sa  ca$> 
lette,  sa  tabatière,  Roter  dans  > 
chemise,  Se  lâcher.  Semer  despvi 

—  PETER  LONGUEMENT.  D 

chirer  de  la  toile. 

'«  Cette  petite  était  vive  et  gcntillo 
dodue  et  faite  au  tour,  et  je  l'cus'^. 
volontiers    gardée    comme    ami 
Mais,  quoique  bonne  à  orner  un  lii 
comme  disait  Hnbelais,  elle  le  par 
fumait    trop.    Elle    ne   faisait   qn- 
lâcher  en  dormant  une  succession 
de  tubéreuses  et  un   chapelet  de 


PÉT 


—  337  — 


PIA 


pastilles  n'ayant  rien  de  commun 
avec  celles  du  sérail.  » 

[Les  Joyeusetés  du  régiment.) 

»  —  Et  tu  crois  que  c'est  pas  emmiel- 
lant de  coucher  avec  un  type  comme 
ça  :  Le  bougre  de  salaud  ne  fait 
toute  la  nuit  que  déchirer  sa  toile. 
Tu  penses  si  ça  danse  dans  la 
piaule.  » 

'{Les  Propos  du  Commandeur.) 

PÉTEUR.  Cloqueur,  Gazier. 

PETIT.  En  parlant  des  gens  :  Bas 
du  cul,  Bout  de  cul,  Fond  de  bain. 
Loin  du  ciel,  Si.v  pouces  de  jambes 
et  le  cul  tout  de  suite,  et  les  équi- 
valents d'Avorton,  de  Chétif. 

PÉTITIO-X  écrite.  Babillard,  Ba- 
billarde.  Babille.  V.  Placet. 

PEU.  Pas  bezef.  Pas  cher,  Pas 
chérot,  Pas  gras,  Pas  lourd. 
\.  Beaucoup. 

—  CHOSE  DE  PEU  DE  VALEUR, 

de    peu  d'importance.    Machi- 
nette.  V.  Valeur. 

PEUPLE.  Populmiche,  Populo. 
V.  Refuser. 

«  C'étaient  des  camarades  de  misère, 
des  poteaux,  du  populo  comme  lui.  » 
(J.  RicHsrix.) 

PEUR.  Flemme,  Flubard,  Flube, 
Fluxion,  Frousse,  Pétasse,  Taf, 
Taffetas*,    Trac,   Venette,    Vesse. 

—  AVOIR  PEUR.  Avoir  la  chiasse, 
la  flemme,  le  flubard,  le  flube, 
les  foies,  les  foies  blancs,  bleus 
ou  tricolores,  la  frousse,  la  pé- 
tasse, le  taf,  le  taffetas*,  la 
trouille,  la  vesse,  Caner,  Ca- 
poner,  Chier  dans  sa  chemise, 
dans  sa  culotte,  dans  son  grim- 
pant, Ftuber.  Foirer,  Frousser, 
Serrer  les  fesses,  les  miches, 
Taffer,  Traquer,  Vesser. 

«  Vidocq  prit  la  parole  :  En  voilà  des 
fainéants  !  s'écria-t-il  ;  si  vous  avez 
tous  la  flemme,  je  vais  y  aller,  moi, 
chez  votre  négociante.  Je  ne  vous 
demande  qu'une  chose,  c'est  de  me 
donner  son  adresse.  » 

(M.  Mabio  et  L.  LiuMAY.) 


.\lors,  tu  marches  pas...  t'as  l'  flube. 

(A.  B.) 

Toi  que  j'  croyais  un  chouette,  un  màle 
Mais,  nom  de  Dieu!...  t'as  donc  f  foC  blanc  ? 

J'ai  fait  chibis.  J'ai-ojs  la  frousse. 
(J.  K1CHIP15.) 

«  r  se  r'présente  pas  aux  élections 
parce  qu'il  a  la  pétasse  de  n'  pas 
et'  renommé.  » 

(DCCHÉ.NE.) 

'<  Comment,  tu  veux  que  je  te  recon- 
duise! t'as  donc  la  trouille'*.  » 

«  J'ai  pas  V  taf,  mais  j'ose  pas.  » 

La  pauvrette,  prise  de  frousse. 
Arpente  en  long  le  boalevard 
Telle  une  autruche  dans  la  brousse 
Fuyant  devant  le  léopard. 

(J.  Redelspebgir.) 

PEUREUX.  Froussard,  Taffeur. 
V.  Capon. 

PHARMACIEX.  Pharmacot,  Po- 
tard. 

Claudicator  ayant  découvert  qu'il  existe 
Des  comtesses  ailleurs  qu'aux  romans  de  Balzac, 
A  chaussé  des  gants  paille  et  revêtu  le  frac  : 
On  le  prendrait, tant  il  est  beau, pour  un  dentiste. 
Jadis  potard.  expert  à  triturer  des  bols, 
Il  rêvait,  dédaignant  le  nom  d'apothicaire, 
A  des  in-folios  connus  d'Lpsal  au  Caire... 
(Lacrist  Tailhade.) 

PHOTOGRAPHE,  PHOTOGRA- 
PHIE. Photo. 

—  PHOTOGRAPHIE  OBSCÈNE. 

Polka. 

PHYSIOXOMIE.  V.  Visage. 
PIAXO.  Armoire,  Buffet,  Commode. 

—  MAUVAIS    PIAXO.     Bahut, 
Chaudron. 

«  Tu  ne  te  figures  pas  que  je  voudrais, 
pour  un  cachet  de  dix  francs,  m'at- 
tabler  devant  la  commode  toute  une 
après-midi  et  toute  une  soirée.  » 
(A.  Ma.noel.) 

«  Au-dessus  de  chez  moi,  un  atelier 
de  couturières  où  cinq  «  silen- 
cieuses »  font  un  vacarme  du  diable 
du  matin  au  soir;  au-dessous,  un 
professeur  de  piano  qui  ne  cesse  de 
taper  sur  son  chaudron;  en  face. 


PIC 


358  — 


PIN 


une  usine  à  vapeur.  Comme  vous 
voyez,  le  calme  parfait.  » 

—  JOUER  DU  PIAXO.  Caresser 
ou  taquiner  Civoire. 

PIC.  Pkon*. 

PIE.  Gnace,  Margot. 

Chouett'.  mon  p"lit  gars,  v'Ià  qu'i'  lanc'quine, 

Si  ça  fait  rentrer  les  margots 

Au  bois,  c'est  pas  moi  qu'  ça  taquine  : 

Ça  fait  sortir  les  escargots. 

(A.  B.) 

PIÈCE  DE  MONXAIE.  V.  Ar- 
gent, Billon,  Or. 

PIÈCE  DE  THÉÂTRE.  Ours. 

—  PIÈCE     QUI     NA     PAS     DE 
SUCCÈS.  Four. 

«  —  C'est  une  pièce  charmante  faite 
pour  votre  théâtre. 

—  C'est  bien  ce  que  je  pensais  :  Pre- 
nez mon  oursl  » 

(J.  Dlilot.) 

«  Comme  cet  auteur  dramatique  qui, 
au  lendemaiu  d'un  échec,  déclinait 
l'honneur  d'être  l'inventeur  des 
fours  au  théâtre,  et  s'en  proclamait 
simplement  le  propagateur,  ils  se 
rappelleront  qu'avant  eux,  des 
artistes  qui  eurent  un  certain  talent 
et  qui  par  la  suite  finirent  par 
acquérir  quelque  notoriété,  furent 
aussi  des  recalés.  » 

(I'al'l  Bonhomme.) 

PIED.  Arpion,  Courrier,  Gadin, 
Haricot,  Harpion,  Inconstant, 
Maillochon,  Main  courante.  Patte, 
Paturon,  Portant,  Soubasscmerit , 
■  Trotlin,  Troltignole.  Ces  deux 
derniers  mois  s'appliquent  éga- 
lement à  la  chaussure. 

Près  des  théâtres,  dans  les  gares, 

Entre  les  arpions  ilc»  sergols 

C'est  moi  que  j'  cueill'  les  bouts  d'  cigares. 

(J.    RiCHIPI.N.) 

Princes,  gens  d'  la  haut",  tas  d'  mich'tous, 
Vous  nous  croyez  des  carmagnoles. 
C'est  pas  vrai.  Doux  corom'  des  moulons, 
Du  cabochurd  aux  trotlignoles, 

(Id.) 

«  Rigoler?  Quand  j'ai  l'estome  dans 
les  gadinsl  » 


«  On  m'a  trop  serré  les  /taricots,  c'est 
embêtant  de  marcher  ainsi.  » 

(GOHON.) 

«  Ah  !  tu  es  venu  passer  quarante- 
huit  heures  à  Trouville  et  lu  veux 
rentrer  chez  toi?  Eh  bien!  mon 
garçon,  tu  vas  nous  payer  deux 
fouis  pour  te  ramener.  Tu  refuses? 
Eh  bien,  rentre  à  pattes  si  le  cœur 
t'en  dit.  » 

(AiPH0Ni>8  Allais.) 

J'  vas  pas  pus  loin,  mon  tas  chancelle, 
Mea  paturons,  y  sont  trop  las, 
C'pendant  tout  vit,  éclat',  ruisselle, 
Ça  sent  la  vierge  et  les  lil.is. 

(Jehan  Kictps.) 

PIÈGE.  Amarre,  Pont. 

—  TENDRE  UX  PIÈGE.  Monter 
le  vert  en  fleur,  l'oser  un  gluau. 

—  TOMBER   DANS  UX   PIÈGK. 

Farcher  ou  faucher  dans  le 
pont,  Vaner,  et  les  équivalents 
de  Croire. 

«  C'est  un  naïf,  un  simple,  un  bon 
qui  se  refuse  à  croire  au  mal  et 
tombe  sottement  dans  tous  les  ponts 
qu'on  lui  tend.  » 

(DUBUS.) 

PIEHRE.  Durante,  Dure,  Miche  de 
Saint-Étienne. 

PIERRERIE.  Duraille. 

PIÉTÉ.  Bondieuserie. 

«  D'abord,  pour  moi,  leur  6o;idiCMs'r/(', 
c'est  du  chiqué.  » 

PILORI.  Tap  *.  V.  Palais  de  Jus- 
tice. 

PIMBÊCHE.  \  .  Bégueule. 

PIXCE.  Les  malfaiteurs  onl  uii< 
quanlilé  de   termes  pour   dési- 
gner la  pince  avec  laquelle  il- 
pratiquent  l'elTraclion.  Voici  It  - 
plus  employés  :  Bihi,  Biribi,  C"- 
det,   Charlotte,  Dauffe,  Dauphi- 
Dombeur,  Frère  Jacques,  Jacqv 
Jacobin,   L'enfant,    Monseignei 
Monsieur  un   tel,  Pied  de  bic/ 
Plume,  Suc  de   pomn}r.    /{i«/..; 
\.  Dévaliser. 


PliN 


—  359  — 


PLA 


'<  II  est  à  remarquer  que  les  cambrio- 
leurs baptisent  fréquemment  des 
mêmes  noms  l'outil  nécessaire  à  la 
reproduction  et  celui  qui  sert  à 
fracturer  les  portes.  C'est  ainsi  qu'ils 
disent  pour  désigner  ces  deux 
choses  :  vaon  Jacques,  frère  Jacques, 
monsieur  un  tel,  l'enfant,  cadet, 
bibi,  mon  sucre  de  pomme,  char- 
lotle<,  etc.  » 

«  Arrive  la  nuit.  Avec  les  bonnes 
dispositions  de  la  population  ac- 
tuelle; avec  cette  armée,  sans  cesse 
croissante,  de  rôdeurs  de  nuit,  sou- 
teneurs, caroubleurs,  casseurs  de 
portes,  vagabonds,  ivrognes,  poi- 
vriers et  escarpes,  qui  se  répand 
dans  Paris,  cherchant  fortune  à  la 
force  du  monseigneur  ou  à  la  pointe 
du  surin,  il  n'est  pas  prudent  de 
laisser  sortir  seul  un  gardien  en 
uniforme.  On  est  donc  obligé  de  les 
faire  circuler  par  deux.  » 

(Hogieu-Gbisos.) 

PIXGBE.  Dur  à  la  délente. 
V.  Avare. 

«  Porter  leurs  missives,  leur  procu- 
rer des  amants,  leur  trouver  des 
fonds  lorsqu'elles  en  manquent,  et, 
au  besoin,  jouer  le  rôle  d'amant 
platonique  quand  le  vieux  devient 
dur  à  la  détente  :  voilà  leur  mis- 
sion officielle;...  leur  escroquer  de 
l'argent,  voilà  leur  but  caché.  » 

(HOGIER-GWSON.) 

PI\TE.  Goupline*. 

PIOCHE.  Prussienne,  Têtue. 

PIPE.  Bouffarde,  Brûlot,  Chiffarde, 
Godelle.  L'homme  du  peuple 
baptise  souvent  sa  pipe  d'un 
prénom  féminin  :  le  plus  usité 
est  Joséphine. 

«  Assej-ez-vous  et  bourrez  vos  bouf- 
fardes'. » 

(E.  Bebgeciàt.) 

PIQUE.  (Cartes.)  Croquemort,  M., 
Tunnel,  Piche.  V.  Jeu. 

PIQLE-ASSIETTE.  V.  Parasite. 

PIQUETTE.  Briolet',  Ginglard, 
Ginglet,  Picolo,  Pisse  en  l'air,  Be- 
ginglard. 


«  I'  nous  a  fichu  une  bouteille  d'un 
ptiot  ginglard  qu'était  pas  piqué 
des  astibloques,  » 

«  C'était  uu  petit  picolo  pas  fort  en 
degré  mais  bigrement  nerveux,  un 
de  ces  petits  vins  de  pisse-en-l'air 
qui  vous  rendent  aimables  auprès 
du  beau  sexe.  » 

(A.  Labobie.) 

PISSER.  V.  Uriner. 

PISTE.  V.  Suivre. 

PISTOLET.  Bagafe  ',  Burette, Cru- 
cifix.  Crucifix  à  ressort,  Mando- 
let*,  Pétouse*,  Pied  de  cochon, 
Pitroux,  Soufflant. 

PITUITE.  Flume.  V.  Crachat. 

PLACE  PUBLIQUE.  Placarde. 
V.  Marché. 

—  PLACE    DE    LA    B.\STILLE, 

à  Paris.  La  Bastoche. 

Il  était  né  près  du  canal, 
Par  là...  dans  1'  quartier  d' l'Arsenal, 
Sa  maman,  qu'avait  pas  d'  mari, 
L'appelait  son  petit  Henri... 
Mais  on  l'appelait  la  Filoche, 
A  la  Bastoche. 

—  PLACE  MAUBERT.  La  Maube. 
V.  Quartier. 

—  PLACE  OÙ  SE  FO\T  LES 
EXÉCUTIONS   C.4^PITALES. 

La  Plaine  Bouge. 

—  CHANGER  DBVLXCF..  Cambuter, 
Décambuter. 

PLACER.  V.  Caser,  Mettre. 
PLACET.  Babillard. 

Ma  largue  part  pour  Versailles  ; 
Aux  pieds  de  Sa  Majesté, 
EU'  lui  fonce  un  babillard 
Pour  me  fair'  défourailler. 

(V.  Hugo.) 

PLAFOXD.  Flaquet. 

Travaillant  d'ordinaire 

La  sorgue  dans  Pantin, 

Dans  mainte  et  mainte  affaire 

Faisant  très  bon  chopin, 

Ma  gente  cambriotte 

Redoublé'  de  cam'lotte 

De  la  dalle  au  flaquet. 

(  Vieille  chanson  d'argot. 


PLA 
PLAGIAIRE.  Démarquew. 

PLAGIER.  Démarquer,  Démarquer 
du  linge  d'autnii. 

PLAIDER.  Blanchir,  Lessiver. 
V.  Avocat. 

PLAIDOYER.  Blanchissage,  Les- 
sive, Médecine,  Purgation. 

"  Collez-moi  cinquante  balles  et  je  vous 
coque  une  médecine  llaïubante.  » 

(VlDOCQ.) 

PLAIE.  Abreuvoir  à  mouches,  Cor- 
huche  *. 

PLAIGXAKT.  Péttur. 

PLAIA'DRE  (SE).  Se  traduit,  se- 
lon le  cas,  par  quelques  équiva- 
lents de  Grogner  ou  de  Pleurer 
(V.  ces  mois).  Les  typographes 
disent  Gourgousser  et  appellent 
Gourgousseur  celui  qui  se  plaint 
constamment. 

<•  De  mémoire  de  compositeur,  per- 
sonne n'a  vu  le  gourçiousseur  satis- 
fait. Son  caractère  morose  et  gron- 
deur fait  le  vide  autour  de  lui 
mieux  que  ne  le  ferait  une  machine 
pneumatique.  » 

(E.   BOUTMY.) 

PLAIRE.  Botter,  Chanter,  Chaus- 
ser, Ganter,  Taper  dans  rœil. 

Que  voule/.-vous,  à  ce  moment, 

II  me  bottait,  cet  homme, 
Et  Je  le  bottai  mémcment. 

C'était  bien  juste,  eu  somme. 

(II.  Ponchos.) 

<■  Elles  vous  chantent  à  vous,  ces 
grandes  nefs  gothiques  transfor- 
mées en  écoles  pour  petits  protes- 
tants, des  bancs  à  la  place  de  l'autel, 
plus  de  vitraux  dans  les  ogives  et 
partant  le  vide  et  le  froid  d'uue 
église  sans  culte?  » 

(Jean  Lodrain.) 

«  Elle  avait  d'emblée  lapé  dans  l'œil 
du  baron  qui  lui  avait  aussitôt  offert 
son  cœur  agrémenté  du  petit  hùtol, 
du  coupé  et  de  la  paire  de  steppers 
traditionnels.  » 

(DoMtBC.) 

—   On    dit   d'une    chose   ou 


—  360  —  PLA 

d'une  personne  qui  plaît  : 
C'est  mon  numéro.  C'est  ma 
pointure,  Je  rencaisse. 

«  Cette  petite  fcmme-lù  avec  ses 
grandes  mirettcs  et  son  bec  rose 
est  tout  à  fait  ma  pointure.  » 

«  Ce  gonce-là,  avec  son  châsse  à  la 
manque,  j'ai  jamais  puVettcaisser.  » 

PLAISAXT.  Coq,  Coquet,  Gandin, 
Pallas.  V.  Beau. 

PLAISAXTER.  Blaguer,  Chiquer, 
Chiquer  balle.  Chiquer  contre, 
Couillonner,  Couyonner,  Flacher, 
Piocher,  Plancher,  Rigoler. 

«  On  n'  sait  janiais  quand  i'  parle 
sérieus'ment,  faut  toujours  qu'i' 
chique,  qu'i'  dise  des  blagues.  » 

«  —  Permission  de  huit  jours!  répé- 
tait le  capitaine  !  Permission  de 
huit  jours!...  Ah  ça!  mais...  Est-ce 
que  vous  couillonnez,  mon  lascar?  » 

Est-ce  que  tu  rigoles, 
0  mon  cousin  Nicole, 
Va,  retourne  à  l'école. 

(H.  PONCHON.) 

—  EX  PLAISANTANT,  POUR 
PLAISANTER,  TU  PLAISAN- 
TES !  Z'oi»'.' i'our  bêcher,  l'our 
chiquer,  Pour  ta  chique. 

«  Coupe  pas  !  C'est  pour  bêcher  que 
j'  t'ai  dit  ça.  » 

«  C'est  pas  pour  chiquer,  mais  t'es 
rien  veinard!  » 

«  Si  qu'  ça  s'rait  seurment  pour  de 
vrai,   niais  c'est  pour  In  chique.  » 

«  Que  qu'  tu  dis?  1'  la  r'trousse  du 
ciguë  avec  une  rouchie  pareilio  ' 
Pour!  » 

PLAISAXTERIK.     Chiqué,    Chi 
quel,  Couillonnade,  Couyonnadi  . 
Plavhe,    Fumistei'ie,    Sorte    (arg. 
des  typographes).  V.  Mystifica- 
tion. 

Le  Mariage  :  Couillonnade! 
l'eut-on  trouver  rien  de  plus  fade  ? 

1  Mouron  (|ui  ne  pliiit  qu'aux  serins.) 
/itmour  libre  est  loi  de  N.iliire, 
Tout  autre  est  mensonge,  imposture, 
(i*.  I'aillkttk.) 


PLA 


—   361   — 


PLU 


—  CELA  \EST  PAS  UNE  PLAI- 
SANTE KIE.  C'est  pas  de  la 
bêche,  Sans  char. 

Ah  !  tu  sais,  vieux,  sans  char, 
c'était  tout  d'  même  une  chique 
ballade,  j'  te  l' jure.  » 

On  rigol'  comm'  des  ouistitis  ; 

L'  peupe  il  en  a  d'  la  réjouissance  : 

V  bœuf  gras  est  rétabli  en  France, 
Tout  r  monde  en  raaog'  des  confetti  ! 
Les  déguisés  i'  sont  nombreux  ; 

Y  en  a  des  chars  et  d'  la  musique  : 
V'ià  r  Triomph'  de  la  République: 
C'est  pas  d'  la  bêche,  on  s'  sent  heureux. 

(P.  Paillette.) 


PLAISIR.    Rigolade. 
ment. 

PLAXCHE.  Garant*. 


V.  Âmuse- 


-     PLAXCHE      A     ASTIQUER. 

Sam/t  (arg.  de  Saint-Cyr). 

PLAT,  subs.  Butre,  Crolle  *,  Crosle  *. 

PLAT,  adj.  En  parlant  des  per- 
sonnes :  Affiche,  Limande,  Pu- 
naise. V.  Maigre. 

PLEUR.  Viaupe. 

PLEURER.  Baver  des  dignots, 
Chanter,  Chasser  des  reluits  *, 
Chier  des  châsses,  Chialer,  Chigner, 
Chouigner,  Couiner,  Plaquer  des 
calots,  Gicler  des  miretles.  Lâcher 
les  écluses.  Pisser  de  l'œil,  de  la 
mirelte,  des  châsses,  Reniquer, 
Viauper,  Y  aller  de  sa  larme, 
Zerver*  ;  et  quelques  équivalents 
de  Pleuvoir,  On  ajoute  parfois 
à  ces  expressions  le  comparatif 
Comme  une  Wallace. 

"  Pleures  donc  bien  et  chiés  hien 
fies  yeux,  vous  en  pisserés  moins.  » 

(Béfioalde  de  Vervili.e.) 

—  Ah!  ah!  dit  1'  Frisé,  te  v'ià  morte! 
Kt  1' grand  niqu'doul'  s'  mit  à  pleurer. 
Oh!  oh!  qu'il  chialait,  faut  qu' j'emporte 
Un  bout  d'  souvenir  pour  l'adorer. 
Et  prenant  la  cotte  et  les  bas, 
Il  est  parti  là-bas,  là-bas. 

(J.    RlCBEPlN.) 

«  lié!  les  gars,  venez  donc  voir  Néné 
Archeneaud,  il  est  saou!,  il  en 
couinel  » 


«  —  Alors,  la  v'ià  qui  se  met  à 
chigner  : 

—  Je  vas  te  dire  la  vérité...  C'est  que 
j'ai  pas  mangé  depuis  avant-hier. 

Du  coup,  je  l'ai  lâchée,  et  j'ai 
sorti  ma  pièce  de  vingt  ronds...  Je 
voyais  bien  qu'elle  '  ne  mentait 
pas...  Elle  pissait  de  Vœil  avec  trop 
de  conviction... 

—  Si  c'est  ça,  que  je  lui  dis,  v'ià 
de  quoi  aller  bouffer...  >> 

{0  Méténier.) 

—  OX  PLEURE,  OX  VA  PLEU- 
RER.   )'rt   de   l'oignon. 

a  Chaque  fois  que  le  père  rentre 
saoul,  ya  de  l'oignon  à  la  piaule.  » 

PLEURNICHEUR.  Chialeur,  Gei- 
gnard, Geigneur. 

PLEUVOIR.  Lancequiner  ,  Lan- 
guiner,  Lansquiner,  Vaser,  Vasi- 
ner. 

Quand  c'est  donc  que  je  pourrai  m'  dire  : 
—  Ma  Tieiir,  ça  y  est,  tu  vas  t'   plumer! 
Pi  c'est  l'Hiver...  p'tèt'  qu'y  f'ra  chaud, 
Si  c'est  l'Klé...  ptêt'  qu'y  fra  tendre,  > 

Mais  qu'y  lansquine  ou  qu'y  fass'  beau,  î 

Mon  guieu,  comme  y  f'ra  bon  d'  s'étendre  !      • 
(Jehas  Rictls.) 

Sans  but,...  sans  savoir,  faut  aller 
Môm'  quand  i'  vasin'  tout'  la  neuille. 
Si  tu  t'arrêtes  d'  cavaler, 
Comm'  fileur,  la  rniflelf  te  rueille. 
(L.  DE  Bekcy.) 

PLOMB.  Domine^,  Doussin*,  Gras- 
double,  Limousine,  Mastar,  yoir. 

«  Le  gras-double,  c'est  le  plomb  qu'on 
arrache  aux  chéneaux  et  aux  gout- 
tières, les  tuyaux  qu'on  brise,  les 
boutoûs  de  porte  qu'on  scie,  les 
ferrures  qu'on  détache,...  tout  le 
métal  de  construction  qu'on  vole 
s'appelle  du  gras-double.  » 

(E.  Lepeli.etier.) 

—  TUYAU  DE  VLOMK. Saucisson. 

PLOMBER.  Doussiner  *. 

PLOXGEOX.  Faire  un  plongeoi^ 
malgré  soi  :  Faire  une  passade. 

PLUIE.  Bouillon  de  chien,  Lance, 
Lancequine,  Lansquine.  V.  Eau. 


PLU 


—  362  — 


POI 


«  Depuis  ce  temps,  j'ai  plus  de  goût 
à  rien  ;  j'ai  fait  que  poiroter  sous  les 
larisquines  en  battant  mon  quart.  » 
(Louise  Michel.) 

VI A'ME.^  "Barbue,  Rame,  Yolante, 
Vol-an-tent. 

T*-  PLITME  A  ÉCRIRE.  Bon-bec, 
Brodeuse,  Courante,  Griffarde, 
Griffonnante. 

«  Son  bifl'ton  commençait  comme  ça  : 
J'  mets  la  griffarde  à  la  pcgne  pour 
vous  broiier  qu'  mon  gnière  est 
guéri  d'puis  deux  plombes.  » 

«  Comme  le  juge  d'instruction  lui 
montrait  la  traite  qui  avait  motivé 
sou  arrestation  : 

—  Quoi?  lui  dit-il, c"esl-il  moi  qui  ai  pu 
fabriquer  ce  flanche-là;  j'ai  jamais 
su  tenir  une  brodeuse  de  ma  vie.  w 

(J.   LivY.) 

PXELMATIQUE.  Pneu. 

POCHE.  Bacreme,  Baguenaude, 
Balade,  Ballade,  Bouchon,  Fabe, 
Pelouse  *,  Filouse  *,  Fouille,  Fouil- 
louse,  Four  chaud  ',  Glochetle  ', 
S  Grande,  Giieularde,  Larçon  *,  Pro- 
5  fonde,  Propliète,  Vague,  bague- 
naude, Valade,  Vallade. 

Tout  d'  niôm',  dis  pas  niort  au  persil  ; 
Sans  lui,  bonsoir  la  baQu'naud'  ronde. 

(J.  RlCHRFlX.) 

«  Alors  on  a  monté  au  Rochouart  et 
on  est  entré  dans  un'  tôle  que  la 
porte  est  comme  une  église.  Ça 
s'appelle?...  J' me  rappelf  pus!... 
Attends,  faut  que  j'  gàfille  su'  1' 
prospectus  eq'  j'ai  là  dans  ma  va- 
que... » 

«  Plus  d'aubertn'estoit  en  fouiltouse.  » 

(KlllELAIS.) 

«  r  prend  sa  rallonge  qu'il  avait 
toute  ouverte  dans  sa  fouille  et  m'en 
passe  un  coup.  » 

«  Un  peu  de  monnaie,  quoi  !  trois, 
quat  francs!  histoire  de  ne  pas 
battre  les  chemins  sans  seulement 
un  pauvre  pélaud  dans  s&profonde.  » 

•  (G.    CoURTKLI.M.) 

—  POCHE  SECRÈTE.  Finette. 

«  Le  grec  a  dans  son  habit,  au  dos 
de  son  pantalon,  une  ou  plusieurs 
petites  poches  dites  finettes,  dans 


lesquelles  sont  placés  les  jeux  qu'il 
doit  substituer  à  ceux  de  lamaison.  » 

(RoDEHT-HotDIM.) 

—  L'individu  sans  le  sou,  pour 
indiquer  que  ses  poches  sont 
vides,  dit  que  Les  doublures 
se  touchent. 

POÊLE,  subs.  m.  Goulu,  Gueulard. 

«  Allons,  quoi  1  mets  du  lusquin  dans 
r  gueulard  !  » 

POÊLE,  subs.  f.  Mcruché. 

POÊLO\.  Méruchon.  . 

POÈTE.  Poigre*,  Poite. 

POIG.XARD.  Bon-dieu,  Flambart, 
Flambert  et  les  équivalents  de 
Couteau. 

POIGXARDER.  Figuer  ',  Piquer  ', 
Lingucr,  Suriner. 

POIL.  Brigeanf,  Brigani",  Fil. 
V.  Barbe,  Cheveu. 

«  —  A  moi,  mon  vieux,  on  me  1'  met 
pas  :  j'ai  trop  d'  fil  dans  la  trousse.  » 

—  POIL  AU  PUBIS.  Paquet  de 
maryland,  de  cinquante,  de 
quatre-vingts,  de  tabac,  Sapeur. 

«  —  Aile  a  d'jà  des  moustaches  à 
seize  berges.  A  doit  avoir  quéqu' 
chose  comme  sapeur;  mince  de 
paquet  d'  cinquanlel  » 

—  POIL    SUR    LA    POITRIXK. 

Dessus  de  malle. 

—  POIL      SOUS      LES      BRAS. 

Lapin. 

«  Le  régisseur  se  mit  en  colère  : 
—  Au  heu  de  chercher  à  épater  le- 
copines  avec  vos  boucnons  di^ 
carafe  et  vos  toilettes  de  cinquante 
louis,  vous  feriez  mieux  de  peigner 
vos  lapins  et  de  vous  brosser  les 
crocs.  » 

POIIŒ.  Prntr. 

—  POIRE  CUITE.  Crotte  d'ermite. 

POIRE  D'AXGOISSE.  Pirenalle. 

POIS.  Roulant. 

POISOX.  Baume  de  jwrte  en  terre, 
Boucon,  Mauvais  cafi',  Poivre. 


POI 


363  — 


POM 


u  A  voulait  pas  aller  à  l'hospice  pa'c' 
qu'a  s'  figurait  qu'  les  carabins, 
quand  i's  pouvaient  pas  vous  gué- 
rir, vous  donnaient  le  baume  de 
porte  en  terre,  pour  vous  expédier 
plus  vite.  » 

POISSOX.  Caillé,  Cayer,  Flottant, 
Nageoir,  Noujon,  Pdmeur. 

POITRIXE.  Cîiirasae,  Devant  de 
gilet,  Plastron.  V.  Sein. 

POIVRE.  Avoine  de  curé,  Fortin, 
Fretin,  Relevant,  Sable  jaune. 

«  D'attaque  et  daplomb,  il  était,  mal- 
gré la  cinquantaine  voisine,  vigou- 
reux et  vert-galant,  toujours  prêt 
à  faire  bonne  chère  aux  dames, 
sans  avoir  besoin  d'avoine  de  curé.  >> 

(Hbctor  France.) 

<(  —  Un  peu  de  relevant, mon  cousin? 
demanda  la  bouchère  en  lui  ten- 
dant le  poivre. 

—  Oh!  pas  encore,  cousine!  on  est 
encore  solide  au  poste  !  » 

(Herbert.) 

POIVRIÈRE.  Fortiniéi-e. 

POLICE.  Argiiche",  Arnac,  Ar- 
nache,  Arnacle,  Arnaque  (ces  qua- 
tre dernières  expressions  sont  la 
contraction  de  La  Renâcle),  Ar- 
nif  (contraction  de  La  Renifle], 
Bigorne,  Casserole,  Ces  mess.  Ces 
messieurs,  Louche,  Lousse*  {V .  J&T- 
gon),  Marmite,  Mouche,  Pousse  ', 
Raclette,  Raille,  Rapporteuse,  Re- 
nâcle, Renaclette,  -,  Rcnaque,  Re- 
nifle, Reniflette,  Rousse,  Volante. 
V.  Malice. 

—  QUI  APPARTIENT  A  LA  PO- 
LICE. Qui  en  est.  Qui  est  de  la 
boîte,  de  la  boutique,  du  coin  du 
quai  (pour  Paris  seulement), 
de  la  qrande  maison,  de  la  mai- 
son, de  la  rue  de  Jérusalem  (pour 
Paris),  de  la  tôle.  V.  Agent. 

Acres,    v'Ià   YArnaque,  fit   l'Oncle 
tout  à  coup.  » 

(0.  Métkmeh.) 

Je  l'ai  aimée  autant  qu'  j'ai  pu, 
Mais  j'ai  pus  pu  lorsque  j'ai  su 


Qu'a  m'  trompait,  avec  Anatole... 

Ça  d'vait  arrÎTer,  tôt  ou  tard, 
Car  Analol'  c'est  un  mouchard... 
La  marmite  aim'  ben  la  cass'rolle. 
A  Batignolles. 

(A.  B.) 

C'est  les  roussins,  qnoi  !...  ces  messieurs 
Qui  voi'nt  tout,  d'  l'île  à  la  barrière, 
Comm"  celui-là  qu'avait  deux  yeux 
L'un  par  devant,  l'autr'  par  derrière. 

(!».) 

«  Il  jeta  un  coup  d'œil  circulaire  dans 
le  bouge  et,  voj-ant  dans  un  coin 
deux  physionomies  qui  ne  lui 
étaient  pas  familières,  il  fit  demi- 
tour  en  disant  :  «  Ça  sent  la  mou- 
che, icigo.  » 

«  Tâche  de  pas  te  faire  poisser,  y  a 
deux  jours  que  la  renaclette"  te 
r'file.  » 

Car,  dans  ce  coin  de  Bordeaux, 
On  rencontre  des  badauds 
Qui  vont  manger  leur  galette. 

En  cachette  ; 
Et,  pendant  qu'on  les  détrousse, 
Plus  duu  marlou...  plus  d'un  grec. 
Se  fait  chauPTer  par  la  rousse 

A  Mériadeck. 

(A.  B.) 

—  BRIGADIER     DE     POLICE. 

Double. 

—  SOLS  -  BRIGADIER.  Sous- 
verge. 

—  OFFICIER  DE  PAIX.  V.  Offi- 
cier. 

—  COMMISSAIRE   DE  POLICE. 

Quart,  Quart  d'œil. 

—  VOILA  LA  POLICE!  Lorsque, 
dans  un  établissement  public, 
des  malfaiteurs  veulent  s'aver- 
tir à  haute  voix  de  l'arrivée  de 
gens  diî  police,  ils  disent  :  Le 
train  va  partir,  La  voiture  est 
à  la  porte.  Notre  voiture  7ious 
attend,  Passez-tnoi  le  Larousse, 
Voyez  cela  dans  le  dictionnaire 
ou  toute  autre  phrase  du  môme 
sens. 

POLICIER.  V.  Agent. 

POLTROX.  V.  Capon,  Lâche,      f 

POMME    DE    TERRE.    Cartofle,^ 
Cartouche,    Crompire,    Krompira^ 
.      Patate,  Tmffe.  1 


PO  M 


364  — 


POS 


<(  —  Et  vous  là,  numéro  deux,  vous 
n'avez  rien  à  réclamer?  demanda 
lofficier. 

—  Je  ne  réclame  rien,  mon  capitaine; 
seulement  je  vous  dirai  que  la  soupe 
est  uu  peu  maigre.  On  nous  fait 
tous  les  soirs  éplucher  doux  sacs  de 
patates,  et  le  lendemain,  on  trouve 
juste  dans  sa  gamelle  deux  krom- 
pires  qui  se  battent  en  duel.  » 

«  —  Encore  des  cartofîes  !  fit  Jean  en 
voyant  qu'on  servait  encore  du 
ragoût.  J'en  ai  soupe  !  » 

(H.  Sombre. ) 

«  Avec  la  croustille  du  ballon,  y  a  pas 
d'  quoi  faire  la  noce  :  Des  vestos 
ou  des  truffes  tous  les  jours,  sauf 
el'  dimanche  et  1'  jeudi  où  qu'on 
vous  fout  un  boutd'  barbaque  qu'un 
clebs  en  voudrait  pas.  » 

POiVIPIER.  Grenadier  du  rifle,  Wi- 
dangeur. 

POHC.  Rostiignol  à  ghinds.  V,  Co- 
chon. 

PORTE.  Discrète,  Encarde,  Fen- 
dante, Guimbarde",  Lourde,  Ys". 

«  On  avait  combiné  l'  truc  dans  c'tte 
tôle-là  à  cause  qu'i'  y  a  deux  encar- 
des  et  qu'on  peut  démurger  sans 
que  r  lourdier  vous  r'mouche.  » 

(0.    MkTÉ.MER.) 

—  METTRE   A   LA  PORTE.   Ra- 

lancer,   Vider.  V.  Chasser. 

Tu  vas  balancer  V  parleraenl... 
r  faut  assainir  la  boutique... 
Puis,  faut  vider  l'  gouvernement, 
Pour  nettoyer  la  République... 
Tu  n'  traviiill'ras  pis  pour  la  peau. 
En  faisant  un  p'tit  deux  décenilire... 
Car,  tant  qu'  yaura  d'  la  merd'  dans  1'  pot. 
Mon  vieu(,ça  puera  dans  la  chambre. 
(A.  B.  Les  Soulologues  d'Honoré  Constant.) 

PORTEFAIX.  Ange  de  grève  \  Col- 
tin,  Coltineur,  Colletin.  Colleti- 
neur.  Mignon  de  port  *.   V.  Fort. 

PORTEFEIILLE.  Ployant,  Porle- 
s    luquc  ' ,  Portemince. 

—  PORTEFEUILLE  GARM.  Ma- 
telas. 

«J'our  offrir  deux  francs  à  un  misé- 
'reux  qui  vous  rapporte  avec  siuj- 


plicité  un  pareil  matelas,  il  faut 
pratiquer,  à  une  dose  véritable- 
ment surprenante,  cette  opinion 
féodale  du  riche  que  tout  lui  estdù.  » 

(.\lcxandre  Hepp.) 

PORTE-MO.\.\AIE.  Artichaut  , 
Artiche,  Morlingue,  Porle-me- 
nouille,  l'orte-monaille,  Porte- 
mornifle.  V.  Anglais. 

J'ai  pus  qu'  la  peau  dans  mon  morlini/iie  : 
Pas  m<^me  d'  quoi  pour  deux  ronds  d'  gringuc  ! 
Ceux  qui  m'  voient  avec  ma  l)eir  fringue 
Doiv'nt  pas  s'  douter  que  j'  fais  ballon. 
(L.    DK  BencY.) 

PORTEUR    D'EAU.    Cribleur   de 

lance  *. 

PORTIER.  V.  Concierge. 

PORTRAIT.  Photo  (apoc.  de  Pho- 
tographie), Mouchard. 

—  PORTRAIT-CHARGE.  Bme//e. 

POSER.  V.  Mettre. 

POSITIOX.  Avoir  une  position 
élevée,  lucrative  :  Être  dans  les 
eaux  grasties,  dans  les  légumes. 
V.  Autorité. 

POSSÉDER,  llrcr",  Utrer\ 

—  POSSÉDER  CHARNELLE- 
MENT. S'appuyer,  S'envoyer, 
S'orchestrer.  V.  Jouir. 

«  V'Ià  une  gonzesse  que  je  m'oppuie- 
rais  bien...  mais  faudrait  trop  de 
pognon  pour  me  Venvoyer.  » 

POSSIRILITÉ  .  Mrrhe  ,  Pf'in  . 
V.  Impossible. 

«  —  Je  veux  bien  te  payer  à  dojeuuer, 
au  besoin  t'avancer  le  louis  pour 
t'aider  à  te  sortir  de  la  pouillerie, 
passagère,  je  l'espère;  je  t'offre 
même  l'hospitalité,  pour  ces  huit 
jours  que  mon  amie  doit  rester  ab- 
sente ;  mais  parler  pour  toi  au  pa- 
tron, pour  ça,  vois-tu,  mon  vieux, 
pas  plan  !  »  * 

(J.   L&^CDtl.) 

POSTE  DE  POUCE.  Clou,  Lam- 
pion rouge.  Planque  à  flics,  à  ser- 
gots;  el  la   plus  grande   partie 


1 


POS 


—  365 


POU 


des    termes    signifiant    Prison, 
V.  ce  mot. 

«  Mais  une  fois  dans  la  planque  à 
sergots,  ï  s'a  mis  à  faire  une  mu- 
sique des  cinq  cents  diabes.  si 
bien  qu'i'  s'a  fait  poncer  dans  les 
grands  prix.  » 

POSTE  AUX  CHEVAUX.  Véloze. 

POSTICHE  .  Paquet  postiche 
dans  les  magasins.  Anglais. 

POSTILLOJV.  Vélo. 

POT.  MaiTTiouset  ',  Turin. 

—  POT-AU-FEU.  Marmouset ', 
Riffault'. 

—  POT  A  BOISSON.  Crupault*, 
Goupin  ,  Goupine,  Gouplin' , 
Goupline  *,  Gour,  Gruppelin. 

—  POT  A  BRAISE  qu'emploient 
les  commères  en  guise  de 
chaufferette.  Gueux. 

«  Accroupie  près  d'un  queux  sur  les 
cendres  duquel  une  cafetière  ron- 
ronne. » 

iP.   Mahalir.) 

—  POT    DE   CHAMBRE.  Jules, 

Thomas,  Thomas  grosses  lèvres. 

POTEXCE.  Abbaye  de  Monte-à-Re- 
gret  ',  Béquille  *,  Credo  *,  Poiir- 
dolle",  Gif/le',  Hallegrup  *,  Jam- 
be-en-Vair  * ,  La  Montjoye*,  La 
Veuve",  Montagne  de  Géant  "', 
Sans-feuille,  Turtene  ' . 

—  CORDOX   DE   POTE.\CE    (en 

cuir.  Baudrouse*. 

POTIROX.  Boule  jaune. 

POU.  Coquillon,  Espagnol,  Gau,  Go, 
Got,  Grenadier,  Habitant,  Loca- 
taire, Loupac,  Loupaque,  Lou- 
pât e  (V.  Jargon^  Mie  de  pain  à 
roulettes,  Pégos^e,  Picanti. 

—  Au  pluriel  :  Garnifon. 

«  La  petite  bohémienne  était  gentille 
à  croquer  et  pas  du  tout  farouche, 
seulement  je  m'aperçus  qu'elle  avait 
la  tête  pleine  de  coquiilons.  » 

(Les  Propos  du  Commandeur.) 


«  Dans  les  villages  et  les  faubourgs 
arriérés  des  grandes  villes,  il  ne 
manque  pas  de  femmes,  ignorantes 
autant  que  malpropres,  qui  préten- 
dent que  des  grenarliers  sur  la  tête 
d'un  enfant  entretiennent  la  santé  '.  » 
(Hector  Frakck.) 

Quand  il  a  souci  de  son  teint. 
Far  un  merlan  le  pnrotin 
Se  fait  gratter  pour  un  rotin 

Le  long  des  berges  ; 
Et,  par  les  matins  de  beau  temps. 
S'ils  deviennent  inquiétants, 
Il  peut  noyer  ses  habitants 

Le  lung  des  berges. 

(L.  DE  BimcT.) 

C'est  un  métier  d"  purolin. 
Faut  trimarder  dans  Pantin 

En  savates, 
Fdut  chiner  pour  attraper 
Des  loupaqii    ou  pour  chopper 

Des  miir  pattes  ; 
Dame,  on  oag'  pas  dans  1'  benjoin, 

A  Saint-Ouen. 

(A.  B.) 

«  —  Nom  de  Dieu!  fit-il  en  retournant 
les  draps  du  malheureux  bleu  : 
mais  vous  avez  des  locataires,  mon 
garçon  I  Voulez  faire  concurrence 
au  commandant  d'armes?...  Vous 
avez  une  garnison  \...  Ser'-major, 
vous  me  commanderez  quatre  hom- 
mes de  corvée  qui  iront,  avec  leur  * 
brosse  de  chiendent,  me  décrasser 
ce  lascar-là  à  l'abreuvoir  et  me  le 
débarrasser  de  ses  pégosses.. .Elvous 
le  ferez  coucher  quatre  jours  à  la 
malle,  qu'on  ait  le  temps  de  chan- 
ger sa  fourniture.  » 

a  J'aim'rais  mieux  filer  la  cloche  que 
d'  plumer  dans  une  tôle  pareille; 
j'aurais  1'  flube  d'y  poisser  des 
morbaques  et  des  gos.  » 

POUCETTES.  Alliance,  Pouce- 
reau.  V.  Menottes. 

—  METTRE  LES  POUCETTES. 

Empoucer. 

POUDRE  DE  RIZ.  Farine,  Plâtre. 
V.  Fard. 

«  Ces  gonces-là,  leur  faut  des  gonzes- 
ses  avec  des  diames,  des  dentelles 
et  tout  le  tralala;  et  la  pus  belle 
des  bergères  leur-z-y  dit  qu'  nib,  si  # 
a  n'a  pas  un  kil  de  farine  su'  l' tro- 
gnon. » 


POU 


—  366  — 


PRÉ 


POUDRER  de  poudre  de  riz.  Su- 
crer la  tarte. 

«  Vous  vous  arrangerez  chez  une  som- 
nambule... On  se  trotte  à  Neuilly... 
La  Rave  surenchérit. 
—  Que  lui  disiez-vous,  espèce  de  dé- 
bauchoir?...  La  môme  est  plus  cra- 
moisie que  le  blair  à  Victoria...  Dé- 
poche-toi  d'aller  sucrer  ta  tarte, 
petite...  » 

(K.  Maizeboy.) 

POUILLEUX.  Loiipel,Pé>jossier. 

<i  On  dit  tous  les  biffms  pégossiers; 
c'est  là  une  calomnie.  J'ai  vu  des 
intérieurs  de  chitlonniers  fort  bien 
tenus,  où  le  plancher  était  lavé,  les 
meubles  époussetés,  les  ustensiles 
brillants.  » 

POULAIIV.  Gultron. 

POULAILLER.  Ornière. 

POULE.  Bccante,  Bccquante,  Esta- 
ble,  Estafe,  Estafle,  Estaphle,  Or- 
nie,  Sive  *. 

«  Ou  a  briffé  une  ornie  qu'il  avait 
poissée  à  Bagnolet,  chez  un  cul- 
terreux.  » 

POULET.  Bécant,  Becquant,  Orni- 
chon,  Ornion. 

POUMONS  (LES).  La  doublure, 
Le  mou. 

POUPÉE.  Pépée  (arg.  des  enfants). 

POUR.  (Afin  de.)  Histoire  de. 

g£       «  Histoire  de  rigoler,  on  y  avait  mis 
d'    l'avoine    de   curé    dans   sa   vi- 


POUHBOIRE.  Camionnage,  Drin- 
gueile,  Puurliche,  Poursoif. 

«  —  Et  il  n'y  a  rien  pour  le  camion- 
nage, dit  Maxime  en  rendant  la 
monnaie.  » 

POURPOINT.  Georget  \ 

POURSUIVI  par  la  police.  Qui  a 
les  pieds  dans  le  dos,  ilans  les  en- 
dosses, dans  le  râbc.V.  Recherché. 


POURSUIVRE.  Foutre  la  chasse. 

«  Pour  détourner  l'attention  du  pu- 
blic d'un  tas  de  tripotages  finan- 
ciers et  de  compromissions  politi- 
ques, on  fout  la  chasse  aux  liber- 
taires. » 

(La  Jîenaissance.) 

POURVOI.  V.  Cassation. 

POURVOIR  (SE).  Id. 

POUSSER.  Bouler,  Drosser,  Esba- 
lancer', 

PRAIRIE,  PRÉ.  Fenouse,  Filouse, 
Mouchoir  à  baufs.  Paludier",  Pé- 
tard, Pelardier. 

—  PRÉ  FAUCHÉ.   Pelé. 

PRÉCAUTION.  Garde  d  carreau. 

—  PRE.XDnr,  DES  PRÉCAU- 
TIONS. Épargner  le  poitou'. 
Se  garder  à  carreau. 

«  Armand  Marast  était  de  ceux  qui 
ont  l'art  de  se  faire  des  amis  d'un 
jour,  quoiqu'il  gardât  toujours  une 
pointe  d'impertinence.  H  appelait 
ça  .se  garder  à  carreau.  » 

(ARsi::«E  Hocisaye.) 

PRÊCHER.  Égrugcr. 

PRÊCHEUR,  Babillard,  Jaseur. 

PRÉCIEUX.  (Objet  de  prix.) 
Bath. 

«  C'est  une  goyo  à  la  mode,  a  porte 
([ue  du  balh.  » 

PRÉDICATEUR.  Zcruart  \ 

PRÉFECTURE.  Préfectance. 

«  Tiens,  v'ià  qu'on  le  fourre  dans  une 
voiture...  Ça  ne  va  pas   traîner  : 
En  route  pour  la  Préfectance.  » 
(LtitunA  cl  LivtgcE.) 

—  LA  PRÉFECTURE  ME  PO- 
LICE, /.fl  Hoile,  La  Boutique, 
Le  Bord  de  Veau,  La  Cuisine,  Lu 
Curieuse,  La  Grande  Maison,  La 
Ju'h'e,  La  To!e,  Le  Coin  du  Quai. 
V.  Conciergerie,  Police. 

PRÉI  ET  DE    POLICE.   Dab   des 

renifleurs,   Baron    iU'la    Raille, 


PRÉ 


—  367  — 


PRÉ 


Grand  condé,  Mec  de  la  Rousse, 
Patron,  Père  la  Renijletle.  V.  Po- 
lice. 

«  Vous  voulez  nie  cuisiner,  dit-il,  c'est 
comme  des  dattes,  vous  ne  saurez 
que  nib  ;  el  si  je  jacte,  ça  ne  sera 
que  devant  le  Patron.  Si'je  casse  le 
morceau,  je  veux  que  ça  me  rap- 
porte des  douceurs  ;  et  c'est  pas 
vous,  simple  quart  d'oeil,  qui  pouvez 
me  les  faire  avoir.  » 

PRÉMÉDITATION.  A  VArnac,  à 
V  Arnaque. 

PREMIER.  Preu. 

«  Quand  on  jouait  à  courir,  j'étais 
toujours  le  preu.  » 

—  QUI     ARRIVE     PREMIER. 

A  lui  le  pompon.  Qui  décroche 
le  saucisson,  le  jambon,  la  tim- 
bale, Qui  tient  la  corde. 

Lorsque  se  présente  un  jupon, 
Même  si  quelqu'un  d'autre  ferre. 
Lui  seul  vient  à  bout  de  l'atTaire  : 
C'est  toujours  à  lui  le  pompon. 

(Blédobt.) 

«  T'as  beau  te  démancher  1'  fign'dé, 
t'as  pas  beau  jeu;  l'  Rouquin  est 
plus  mariolle  que  toi.  C'est  lui  qui 
décroch'ra  l' jambon.  » 

—  LE  PREMIER  CLIENT. É^e«- 
ne,  Qui  étrenne. 

En  rôdant  autour  des  tables 
A  la  porte  des  cafés, 
£lle  dit  des  niots  aimables 
Aui  messieurs  bien  altifés. 

—  La  coquine  est  déjà  belle  '. 

—  Ça  ne  peut  que  raal  tourner! 

—  Bons  messieurs,  raurmure-t-elle. 
Vous  devriez  m'élrenncr. 

(Clovis  Hcgces.) 

PRENDRE.  Chauffer,  Chei'rer. 
V.  Attraper,  Saisir,  Voler. 

PRÉOCCLPATIOX  obsédante  . 
Cauchemar.  V.  Ennui. 

PRÉOCCUPER  (SE)  outre  me- 
sure. Se  cauchemarder,  Se  faire 
du  sang. 

«  Ne  vous  cauchemardtz  donc  pas 
pour  si  peu,  allez,  ma  pauvre  dame. 
Je  ne  comprends  pas  qu'on  se  fasse 
du  sang  pour  un  homme.  » 


PREPARATION.  Cuisine.  V.  Pré- 
parer. 

PRÉPARER.  Amarrer,  Arnaquer, 
Maquiller,  Mijoter.  V.  Arranger. 

PRÉPARER     UXE      AFFAIRE. 

Être  dessus,  Marcher  dessus. 

—  PRÉPARER    UX    JOURXAL 

au  point  de  vue  de  la  rédaction 
et  de  la  mise  en  pages.  Faire 
la  cuisine  ou  Cuisiner. 

«  Enseigne-t-on  le  journalisme  comme 
on  enseigne  la  cuisine?  Le  mot  est 
courant  dans  le  métier  :  la  cuisine 
du  journal.  Mais  c'est  la  confection 
même  du  numéro  dont  il  s'agit  ici. 
Je  ne  méprise  pas  ce  point  parti- 
culier :  la  cuisine  du  journal,  c'est 
sa  vie  même.  Il  est  des  Vatel  et  des 
Carême,  des  gens  de  génie  dans 
l'art  de  cuisiner  une  gazette.  Ceux- 
là  ne  sont  pas  toujours  les  plus 
glorifiés,  ils  sont  souvent  les  plus 
utiles.  » 

(JCLE8   ClAHITIE.) 

—  Ces  expressions  s'appliquent 
également  au  théâtre,  aux 
institutions  et  aux  pratiques 
qu'emploient  les  gens  de 
police  pour  préparer  les 
aveux  d'un  inculpé.  l. 

«  Auguste  Germain  qui  nous  montra 
d'abord  avec  une  verve  si  causti- 
que le  guignol  des  planches,  qui 
nous  initia  aux  recettes  de  la  cui- 
sine théâtrale,  qui  blagua  dans  une 
suite  de  dialogues  à  l'emporte-pièce, 
savoureux,  poivrés,  exquis  comme 
du  Donnay  ou  du  Capus  du  meilleur 
cru,  les  filles  vouées  au  maillot  et 
aux  couplets  sur  l'oseille...  » 

(Resé  Maizeroy.) 

On  vole,  on  viole,  on  assassine  ; 
C'est  très  rigolo  la  cuisine 
De  l'ordre  social  pervers. 

(P.  Paili.ktte.) 

«  Pendant  les  sept  premiers  jours  de 
ma  détention,  j'étais  amené  tous 
les  jours  à  la  Sûreté.  Là,  on  me  cui- 
sinait. » 

(RODOT.) 

—  PRÉPARER   UX   OUVRAGE, 

un  travail.  Labourer'. 


PRÉ 


308 


PRE 


_  pnÉPARER  UN  MAUVAIS 
TOUR  à  quelqu'un.  Lui  faire 
frire  des  œufs. 

—  PRÉPARER  UN  VOL,  un  cri- 
me. Agricher  le  grelot.  Arra- 
cher du  chiendent.  Emmailloter , 
engraisser  ou  nourrir  un  mar- 
mot, un  môme,  un  poupard, 

PRÉPUCE.  Cabochon  de  rubis,  Ca- 
lotte, Casquette,  Chapeau. 

Mon  p'tit  frère  est  très  convenable  : 

Quand  il  entre,  il  6t'  son  chapeau. 

(  Vieille  chanson.) 


PRES    DE. 

Juxte  *. 


(Auprès.)     Jouste  *, 


I»RÉSERVATIF,  subs.  Armure 
d'Éros,  Capote,  Capote  anglaise.  Ci- 
garette, Chapeau,  Noisette,  Ruban. 

«  Un  général  retraité  a  conservé  toute 
une  série  d'équipements  militaires. 

Un  jour,  il  montrait  à  d'aimables 
visiteuses  ses  vêtements  de  grande 
et  petite  tenue  qu'il  porte  encore 
avec  orgueil,  en  non-activité,  après 
les  avoir  promenés  sur  tous  les 
champs  de  bataille  de  son  temps. 

Les  jolies  curieuses  s'extasiaient  : 

—  Oh  1  s'écria  l'une,  que  d'uniformes  ! 
que  de  shakos  !  que  de  capotes  ! 

—  Vous  en  avez  pour  votre  vie, 
ajouta  la  belle  curieuse. 

Le  général  la  regarda  un  peu  sur- 
pris : 

—  Ma  foi,  madame,  je  n'osais  pas 
vous  le  dire.  » 

(Hector  Fhance.) 

«  Dame  Coignet  avoua  au  président 
des  assises  qu'en  femme  prudente 
elle  avait  dans  son  chiffonnier  une 
provision  de  ces  confections  de 
mode  anglaise  que  débitent  à  Paris 
des  frères  de  noui  italien,  confec- 
tions que  le  xviii*  siècle  fragonar- 
desque  appelait  Armures  (tEros, 
carquois  légers  où  il  conserve  ses 
flèches  et  que  notre  siècle,  plus 
terre  à  terre,  appelle  les  water- 
proofs  de  l'amour.  L'infortuné  Cour- 
tial  était  encore  revêtu  de  cette 
cuirasse  imperméable  quand  il  reçut 
le  coup  fatal.  Seule  avec  son  ca- 
davre, sa  complice  s'empressa  de 


lui  retirer  cette  pièce  à  conviction, 
qui  ne  figura  pas  aux  débats.  » 
{Gil  Blas.) 

PRÉSIDENT.  Francpilois",  Grand 
mec,  Grand  meg  *.  V.  Colonel. 


—      PRÉSIDEXT 

Anatole,  Léon. 


D'ASSISES. 


—  PRÉSIDEXT  DE  LA  RÉPU- 
BLIQUE. Guignol. 

PRESSER  (SE).  Se  décarcasser,  Se 
démancher.  Se  démancher  le  trou 
du  cul,  Se  grouiller.  Se  grouiller 
ou  se  magner  le  cul,  le  fiacre,  le 
figne,  le  fion,  le  tal,  le  train,  etc. 
ou  simpl.  Se  magner,  Se  patiner. 
V.  S'empresser. 

«  Aussi  vous  voyant  tout  turlupiné 
pour   les   histoires   qu'on   raconte 
sur  votre  père,  je  me  suis  décar- 
cassé, j'ai  cherché,  j'ai  trouvé.  » 
(Lerui.na  et  LivÊQCi.) 

Allons,  patine-toi,  mon  vieux; 
Fiflne  et  Sarali  toutes  belles 
Nous  attendent  sur  le  ponton, 
Quai  du  Louvre.  Les  hiroudelles 
Nous  conduiront  au  Bas-Ueudon. 
(P.  I'aillette.) 

Allez,  ho!  dar'dar' !  magn'-toi  l'  figne 
Si  tu  veux  t'en  v'nir  avec  nous, 
Ou  sans  quoi,  tu  sais,  on  s'esbigne... 
(BlAdort.) 

PRÊT,  adj.  V.  Précaution. 

PRÊTE-XOM.  Mannequin  (exten- 
sion du  mot  français). 

PRÉTEXTIEUX.   V.    Embarras. 

PRÊTRE.  Calotin,  Coin,  Coincoin. 
Corbeau,  Emblémeur',  Enseigne  de 
cimetière,  Fusain,  Goussé-razis  ' . 
Marcassin,  Moule  à  antiennes, 
Oi'emus,  Radis-noir,  Ratichon, 
/{ase  ;apoc.  de  Rasé),  Razis,  Ro- 
chet.  Sac  à  charbon.  Sanglier, 
Taupe,  Vobiscum.  V.  Confesseur, 
Officiant. 

T'as  fini:....  d'  l.i  viande  a  corbeaux'. 
C'est  vrai  qu'i's  sont  gras,  qu'i's  sont  l>ejui, 
Qu'i'»  ont  d'  l'atout,  qu'i's  parlent  bien, 
Qu'i's  ont  des  goaxess's  poure  rien. 


PRE 


—  369  — 


PRI 


Eli  ben  I  chacun  son  goût,  moi,  j"  raque. 
Un',  deux,...  par  ici  la  sortie... 
Et  j'aim'  mieux  les  bergèr's  de  claque 
Que  les  punais's  de  sacristie. 
(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

«  —  Moi  j'aim'  pas  rencontrer  un 
marcassin  :  les  radis-noirs  et  les 
oremiis  ça  porte  malheur,  aussi 
quand  j'en  trouve  un  su'  mon  che- 
min j'touche  du  fer  pour  qu'i'  m'ar- 
rive  rien  d'sale  dans  la  journaille.  » 

«  Nous  autres  paysans,  ouvriers  et 
citadins,  nous  avons  voté  tout  de 
même  pour  l'homme  qui  avait  mis 
les  princes  à  la  porte  et  les  vobis- 
cum  au  régiment.  » 

(Georges  Thiébadd.) 

«  Le  sanglier  a  voulu  lui  faire  em- 
brasser la  croix  avant  decalancher, 
mais  il  n'a  pas  marché.  » 

Il  est  en  colère,  1'  boa  Dieu! 


Pourtant  i'  n'  fait  pas  d'  politique... 
Mais,  d'après  ces  bons  ratichons, 
r  croit  qu'  nous  somm's  tous  des  cochons 
Depis  qu'on  est  en  république. 

(A.  B.) 

«  Un  radis  noir  !  Ça  porte  malheur  ! 

—  Quand  on  voit  un  sac  à  charbon, 

faut  toucher  du  bois  et  du  fer.  » 

PREUVE  qu'on  tient  d'une  faute, 
d'un  délit  ou  d'un  crime  commis 
par  autrui  et  qui  est  demeuré 
secret.  Cadavre. 

PRÉVEXTION.  Plan  de  coidllé, 
Prévence.  V.  Flagrant  délit. 

PRIER,  higoter,  Jaser. 

—  PRIER    AU    PIED    DE    SON 

LIT.  Bouffer  sa  paillasse. 

PRIÈRE.  Jasante. 

PRI\CE.  Franc-ripois* ,  Linspré 
(V.  Jargon). 

PRIXTEMPS.  Honnête. 

PRIS.  V.  Arrêter,  Découvert. 

PRISE  DE  TABAC.  Chouine,  Pin- 
cée de  ciment,  de  grézitlon. 

PRISER.  Fanfouiner. 


PRISEUR.  Fanfouineur. 

PRISON.  Abbaye  des  sots  bordels*, 
Bal,  Balançoire,  Ballon,  Bignouf, 
Bloc,  Blouse,  Boîte,  Boîte  aux 
cailloux,  aux  fayots,  Bonde,  Bou- 
cle, Cage,  Campagne,  Cayïton,  Ca- 
niche, Carruche,  Cartuche  *,  Case, 
Castu,  Castuc,  Castue,  Château  de 
l'Ombre,  Collège,  Complouse,  Ga- 
ruche.  Gerbe,  Hôpital,  Hosteau, 
Hosto,  Housteau,  Housto,  Jetard, 
Loir,  Lycée,  Pension,  Plan,  Plan- 
que, Schtard,  Séminaire,  Tas  de 
pierres.  Tirelire,  Trou,  Tune*, 
Tuneçon  *. 

—  En  argot  militaire  :  Boîte, 
Caisse,  Grosse,  Grosse  lourde, 
Grosse  tôle.  Lourde,  Malle, 
Mazaro,  Ours.  Tôle.  V.  Em- 
prisonner, Hôpital. 

«  Au  coin  du  boulevard,  il  rencontra 
deux  gardiens  qui  emmenaient  une 
fille. 

—  Tiens,  la  Alomignarde!  Toujours 
les  mêmes,  alors"!  Y  a  pas  quatre 
jours  qu'elle  sort  du  ballon.  » 

(Oscar  Mété.vieb.) 

«  Et  pis  tous  ces  gonciers-là,  qui 
gueulent  dans  les  métingues  qu'i' 
faut  casser  la  gueule  à  ceusses  qui 
pensent  pas  comme  eusses,  qu'i's 
soient  de  n'importe  quelle  opignon, 
j'  te  les  foutrais  tous  au  bignouf.  » 

«  Et  tout  de  suite  la  danse  commen- 
çait, ta  manne  céleste  des  nuits  de 
Soîte  et  des  basses  corvées.  » 

(G.   CODBTELINK.) 

«  — Vous  savez,  me  dit  le  commis- 
saire de  police,  c'est  la  cinquième 
contravention  que  l'on  vous  dresse  ; 
à  la  sixième,  c'est  la  boucle.  » 

«  Pauvre  Chariot!...  en  v'ià  un  qu'a 
d'  la  guigne!...  c'  qu'il  en  a  bouffé, 
d'  la  case  !  » 

Disciple  de  la  bande  noire. 
Pour  bien  te  caler  l'avaloire, 
Dans  la  complouse  de  Poissy, 
T'en  tressais...  J'en  tressais  aussi. 

{Chanson  recueillie  par 
Hogieb-Grisox.) 

24 


PRI 


—  370  — 


PRI 


«  Mes  romplices  alors  sont  dans  le 
bal,  tant  mieux,  nous  irons  tous 
nous  laver  les  pieds  à  la  Nouvelle.  » 

(G.  Macé.) 

«  —  Le  juge  a  l'intention  d'en  termi- 
ner avec  vous  cette  semaine. 

—  Ce  n'est  pas  moi  qui  lui  faciliterai 
sa  tâche,  il  a  beau  me  laisser  en 
marinade  dans  ma  cage,  personne 
ne  connaîtra  mon  passé.  Mes  po- 
teaux mêmes  l'ignorent.  » 

«  —  Est-elle  aussi  en  fuite? 

—  Non,  elle  m'écrit  de  sa  campagne; 
c'est  ainsi  qu'elle  et  ses  pareilles 
désignent  la  maison  d'arrêt  et  de 
correction  de  Saint-Lazare.  » 

(Id.) 

A  présent  qu'  me  v'ià  dans  les  planques. 

(A.  B.) 

...  J'en  étais  louf  !....  Alors  ej'  pique 
Ma  course  au  boul'vard  Sébasto 
Où  que  i'  tomb'  dans  les  bras  d'un  flique 
Oui  voulait  m'  conduire  à  l'hostol... 

(Id.) 

J'  fais  quoi  que  j'  peux.  J'  vous  dirais  ben 
Pourquoi  c'est  que  j'  suis  pas  d'  la  haute. 
J'  l'avais  môm'  dit  à  m'sieu  Rich'pin. 
Mais  faut  croir'  que  ça  doit  pas  s*  dire, 
Puisque  pour  s'6t'  fait  mon  écho, 
On  l'a  fourré  dans  la  tir'lire 
Avec  les  pègres  d'  Pélago. 

(J.    RiCHBPI.N.) 

—  ÊTRE  EN  PRISOX.  Pincer  ou 
jouer  de  la  harpe. 

—  MAISON    CENTRALE.     Les 

bondes,  Centrouie,  Dure,  Motle. 

—  LA  CONCIERGERIE.  La  Ci- 
gogne, La  Tour,  La  Tour  poin- 
tue; on  disait  jadis  La  Lorcefé 
pour  :  La  Force   (V.  Jargon). 

—  MAZAS.  La  Maz,  Maz,  Taz, 
Tazas. 

—  LA  SANTÉ.  La  Santoche. 

—  SAINTE-PÉLAGIE.  Pélague, 
Pélago. 

—  LA  ROQUETTE.  La  Grande, 
La  Rotonde. 

—  LA     PETITE     ROQUETTE. 

La  Petite. 

—  NANTERRE.  Asile  des  rosiêres 
ou  des  pucellea. 


—  LE      CHERCHE-MIDI.      Le 

Grand  Mazaro. 

—  POISSY.  La  Poisse. 

—  SAINT-LAZARE.  La  Rèsu7'- 
rection,  La  Lorcefé  des  poni/fes, 
Lazaro,  Saint-Lag,  Saint-Lago, 
Saint-Lague. 

—  PRISON  MILITAIRE  OU 
MARITIME  DE  PORT  DE 
MER.  l'ontaniou  (arg.  des  ma- 
rins ;  du  nom  de  Pontaniou, 
lieu  voisin  de  Brest.où  se  trouve 
une  prison  maritime). 

PRISOXXIER.  Ballonné,  Bloqué, 
Bouclé,  Cantonnier,  Coffré,  Col- 
lardé*.  Collégien,  Enflaqué,  En- 
christé,  Enchtibé,  Enfourailté, 
Malade,  Remisé,  Serré.  \ .  Empri- 
sonner. 

—  PRISONNIER  LIRÉRÊ.GMért. 

V.  Libéré,  Plume. 

PRIVER  (SE).  (Manquer.)  Se 
bomber.  Se  brosser.  Se  brosser  le 
rentre.  Se  cloquer.  Se  fouiller.  Se 
qauler.  Se  gratter,  Se  taper. 
Y.  Bottine. 

Quant  à  vous,  c'est  classé 
Vous  vous  èles  tous  brossé 
Le  ventre. 

(R.  Po:iCHOii.) 

—  ÊTRE  PRIVÉ  DE  NOURRI- 
TURE. Mêmes  termes  que  ci- 
dessus,  plus  :  Danser  devant  le 
buffet.  Se  caler  des  brigues  (on 
ajoute  parfois  :  à  la  sauce 
caillou).  S'envoyer  des  cloques, 
des  Jetons,  Se  taper  sur  le  bide^ 
sur  le  bidon,  sur  la  lan'erne. 
Tirer  la  langue.\.  Faim,  Jeûner. 

—  ÊTRE  PRIVÉ  DE  DO.MICILB. 

Être  à  la  cloche,  à  la  comète. 
Filer  la  cloche.  In  comète,  La 
filer,  La  refiler.  V.  Domicile,. 
Misérable. 

—  ÊTRE  PRIVÉ  DE  TOUT.  JÎ/re 

à  la  faridon.  Être  faridonneau. 

PRIX.  Vendre  à  vil  prix  des  mar- 
chandises achetées  à  crédit  et 
qu'on  n'a  pas  payées  :  Faire  un 
coup  de  fusil,  un  coup  de  pistoli  ' 
Fusiller.  V.  Commerce. 


PRO 


371    — 


PRO 


PROCEDURE.  Promoncerie. 
PROCÈS.  Promont. 

PROCUREUR    GÉNÉRAL.    Dab 

de  la  Cigogne,  Zéruinois  *.  V.  Mi- 
nistère public. 

PRODIGUE.  V.  Dépensier. 

PROFESSEUR.  Pendu,  grand  ou 
petit  pendu  (arg.  de  Saint-Cyr), 
Syntax. 

—  PROFESSEUR  D'ADMINIS- 
TRATION MILITAIRE.  Chien 
vert  (arg.  de  Saint-Cyr;. 

—  PROFESSEUR  DE  LÉGIS- 
LATION   MILITAIRE.     Chien 

jaune  (id.\ 

—  PROFESSEUR  DE  GÉOGRA- 
PHIE. Gogo  (id.). 

—  PROFESSEUR  DE  TOPO- 
GRAPHIE.  Tapir  fid.). 

PROFESSION.  Se  traduit  par  les 
équivalents  de  Travail  et  d'Af- 
faire. 

—  En  parlant  d'une  personne 
qui  exerce  la  même  profes- 
sion que  soi-même  :  Il  est 
du  bâtiment. 

PROFIT.  V.  Bénéfice. 

—  QUI  NE  SAIT  PAS  TIRER 
PROFIT  D  UNE  AUBAINE, 
D'UNE  SITUATION.  A  la  mie. 

«  Ce  gonce-là,  c'est  un  broche  à  la 
mie.  » 

—  TIRER  PROFIT  D'UNE 
CHOSE.  La  faire  belle. 

PROJET.  Martin'. 

PROJECTILE .  Dragée,  Prune, 
Pruneau.  V.  Balle. 

PROLÉTAIRE.  Prolo. 


blot 


L'Aulo-Moblot 
C'est  assurément  1 
Ou  joyeux  rigoio 

Qui" fait  d'  l'épate, 

Mais  c'est  pas  1'  blot 
Du  maltieureux  prolo 
Ni  du  bon  populo 

Qui  marche  à  patte. 


(A.  B.) 


PROMENADE.  Balade,    Ballade. 

Va,  mon  vieux,  pouss'-toi  d'  la  ballade 
En  attendant  1'  jour  d'aujord'hui; 
Va  donc,  va  qu'  quand  on  est  malade 
Qu'on  a  besoin  d'  pioncer  la  nuit. 
(A.  B.) 

—  PROMENADE  DANS  LES 
PRISONS.    Balade,    Dévidage. 

PROMENER.    Balader,   Ballader. 

De  son  métier,  i'  faisait  rien. 
Dans  r  jour  i'  balladait  son  chien, 
La  nuit  i'  rinçait  la  cuvelte, 
A  la  Villelte. 

(Id.) 

—  SE  PROMENER  en  donnant 
le  bras  à  deux  autres  personnes. 
Faire  le  panier  à  deux  anses, 
Faire  sandwich. 

—  ENVOYER  PROMENER.  Bar- 
rer, Dinguer,  Envoyer  à  la 
balançoire,  à  Chaillot,  à  Dacke, 
à  la  comédie,  à  la  gouille,  à 
l'ours,  au  bain,  au  banc,  aux 
chioltes,  auxgogues,  auxpeloles. 
Envoyer  baigner,  bouler,  chier 
(on  ajoute  parfois  :  où  tu  mets 
ton  vain),  dinguer,  se  faire 
daupher,  se  faire  enfiler  par  les 
Grecs,  faire  fiche,  faire  foutre, 
faire  lanlaire,  pisser,  rebondir, 
Refouler  à  Bondy,  Scier. 

«  Un  docteur  très  distingué  est  appelé 
par  Baudelot,  sérieusement  indis- 
posé •- 

—  Je  crois,  docteur,  que  j'ai  la  mala- 
die à  la  mode. 

—  Parbleu!  la  dengue;  c'est  ridicule, 
tous  mes  malades  ont  la  dengue, 
maintenant. 

—  Et...  le  remède...  à  la  dengue? 

Le  docteur,  impatienté  : 

—  Venvoyer  dinguer...  voilà  tout!  » 

{Rouge  et  Noir.) 

r  parait  qu'  yavait  du  turbin 
C'iui  d'avant  pouvait  pas  y  faire 
r  s'  s'rait  fait  envoyer  au  bain. 

(A.  B.) 

Aussi,  vois-tu,  ma  pauv'  Alice, 
Malgré  qui'  soy'  joli  garçon. 
Puisque  ton  homme  est  d'  la  police 
r  faut  r  quitter  comme  un  chausson... 
Qui'  foute  r  camp...  qu'il  aille  à  Dache... 
Qu'il  aiir  plaoquer  où  qu'i'  voudra... 
(Id.) 

«  Elle  me  rend  la  vie  impossible,  j'ai 


PRO 


—  3'72  — 


PRO 


bonne  envie  de  tout  envoyer  faire 

pt  M  Le  Bargy  n'est  pas  content, 
"  ft  il  brandit  S  démission  comme 
une  menace  !  Laissez  partir  Tircis^ 
auHl  aille  se  fau-e  lanlaire  et  goûter 
?ïr  d'autres  tréteaux  l'ombre  et  le 

f""*^^-     "  (HeNBY   BxtlER.) 

PROMEXEUR.    Baladeur,  Balla 
deiir. 

PROMU.  En  argot  militaire  on 
dit  de  rofficier  promu  a  1  an- 
cienneté qu'il  Passe  Cannuaxre 
sous  le  bras. 

PROXOXCER  MAL.  Bafouiller 
Hacher  de  la  paille,  y.  BveAoml- 

1er,  Parler. 
PROPOS  en  l'air.  Foutaise. 
—  A  PROPOS.  A  pic- 

PROPRE  A  RIEX.  V.  Fainéant. 

PROPRIÉTAIRE.  M  Vau^"*'"'^ 
Piauleur,  Prohloque,  Propno,  Tô- 
lier. V.  Hôtelier. 

Et  Milieu  Vautour,  mon  probloque 
Oui  s-imagin- le  loufoque.  — 
Boulotter  tout  mon  PO^S"»-g^^^,.) 

«  Le  père  Pastor,  c'est  mon  ;»-opna 
Ils  ont  tous,  comme  cela,  dans  le 
pays,  des  noms  bucoliques.  » 

„  -  Oui,  me  V  là  à  la  cloche  :  parce 
que  j'y  dois  deux  semaines  YloUer 
?u'a  refusé  la  clé  de  ma  carrée.  » 


PROSPÉRER. 

non  beurre. 


Boulotter,    Faire 


,  _  Ben,  ca  va  bien,  à  c'  que  j'  vois  ? 
_  Dame,  oui,  ça  boulotte.  » 

r'p«t  des  cens  pas  délicats,   mais 
"  comme  UsCt  fait  leur  beurre  dans 

îe^immerce,  on  les  salue  quand 

ils  passent.  » 
PROSPÉRITÉ.  Veine. 
PROSTITUÉE.    Les  expressions 
dont  se  sert  l'argotiçr  pour  dé- 
signer les  marchandes  d  amour 


sont  très  nombreuses;  nous 
avons  cherché  à  les  classer  par 
croupe,  mais  ce  classement  n  a 
rien  d'absolument  définitif. 

En  parlant  de  la  fille  qu'il 
exploite,  le  maquereau  dit  :  Ma 
bergère,  Ma  fesse,  Ma  gerce,  Ma 
nironde,  Ma  gonzcsse,  Ma  laisee, 
Ma  lampe,  Mon  Inrd,  Ma  largue 
(on  disait  autrefois  Larguepe  , 
Larguepré', Largue'), Ma  lesbombe, 

Ma  lésée.  Ma  lézée.  Mon  linge.  Ma 
louis,  Ma  louis  XV,  Ma  marmite. 
Ma  marmotte,   Ma  marque.    Ma    , 
marquise.  Ma  ménesse,  Ma  morne. 
Ma  panante.  Ma  pone.  Ma  ponette, 
Ma  ponif,  Ma  poniffe.  Ma  pontsse. 
Ma  poule.  Ma  pouliche  ;  ou  toute 
autre    expression   équivalant    a 
Amante,  Épouse  ou  Femme. 
—  Avec  une  idée  de  mépri<, 
il  appelle  les  autres  prosti- 
tuées Asticot,  Boite  à  vérole, 
Boudin,  Bourdon,  Brancard, 
Cagne,  Catau,  Cathau,  Cato, 
Chameau,    Chamelle,    Chaus- 
son, Choléra,  Coco,  Colibri, 
Colis,  Cricri,  Cricri  ravageur, 
Gadoue,  Gibe,  Giberne, Gibier, 
Gothon,  Goton,Gouge,  Gomne, 
Grenouille,    Guenippe,   Gue- 
non, Guenuche,  Lièvre,  Mar- 
got,   Morceau,    Mm'ceau    de 
cochon    ou   de  salé.   Morue, 
Paillasse    à    hommes    soûls, 
Paillasson,    Peau    de   chien, 
Peau  de  cochon.  Pétasse,  Poi- 
son, Poivrière,  Pompe  funèbre. 
Pou,  Portion,  Poufiasse,  Pou- 
pée, Punaise,  Ragoût, Baquin, 
Rat  d'egout.  Bat  mort,  Hou- 
blon, Rouchie,  Houlure,  Sang- 
sue,    Sansonnet,     Saucisse, 
Taupe,  Têtard,  Torchon,  Tor- 
tue, Toupie,  Tréteau,  Vache, 
Veau,  Veau  mort-né,  V> 
Vezon,  Voirie,  Volaille, 
leuse  de  sayité. 
La  jeune  fille  qui  commence  à 
se  prostituer  est  la  Gigolette,  la 


PRO 

Mectine,  la  Puce  (apoc.  ironique 
de  Pucelle, la. Rivette  ;  elles  filles 
soumises  l'appellent  méprisam- 
ment  Conasse,  jusqu'au  jour  où 
elle  a  son  inscription  à  la  police. 
En  possession  de  sa  carte,  elle 
devient  Assermentée,  Brémée,  En- 
cartée, En  brème,  Numérotée. 

La"  racoleuse  est  baptisée  Am- 
bulante, Araignée  de  pissotière,  de 
trottoir,  Asphalteuse,  Batteuse 
d'antif,  Bitumeuse,  Boulevardiére, 
Demoiselle  de  bitume,  de  trottoir 
ou  du  bitume,  du  trottoir.  Fleur 
de  macadam,  de  rade,  Gonzesse 
qui  bat  l'antif,  son  quart,  qui  fait 
le  boulevard,  la  place,  le  rade,  la 
retape,  le  tas,  le  trimard,  le  trot- 
toir, le  truc,  le  vague,  qui  fait  son 
persil,  qui  va  au  persil,  qui  va  en 
chercher,  qui  descend,  qui  sort, 
Marcheuse,  Marneuse,  Persilleuse, 
Pierreuse,  Radeuse,  Rameneuse, 
Retapeuse,  Tasseuse,  Trimardeuse, 
Trotteuse. 

-^  Quand  elle  ne  quille  pas  le 
tr  seuil  de  sa  maison  pour  guetter 
le  client,  elle  Fait  la  lourde  ou 
la  porte  ;  si  elle  l'appelle  de  sa 
fenêtre,  elle  est  Fenêtriêre  ou 
Fait  la  fenêtre,  la  quitourne  ;  au 
bal,  c'est  la  Leveuse,  l'Allumeuse. 

La  fille  qui  prend  sa  clientèle 
parmi  les  troupiers  se  nomme 
Brique,  Femme  à  soldats,  Femme 
sauvage.  Giberne,  Marie-Mange- 
mon-Prêt,  Paillasse  à  soldats,  Pail- 
lasse de  corps  de  garde,  Rempar- 
Jeuse. 

La  prostituée  qui  racole  le 
long  des  berges  est  une  Ponton- 
niére;  celle  qui  «  fait  »  le  bois  de 
Boulogne  s'appelle  Boulonnaise  ; 
celle  qui  cherche  pratique  en 
chemin  de  fer  ou  en  omnibus 
Fait  le  pigeon  voyageur. 

Celle  qui  dévalise  ses  clients, 
est  Barboteuse  ,  Dcgringoleuse , 
Fourchette,  Terrinière. 


373  —  PRO 

Les  gens  qui  font  la  traite  des 
prostituées  les  nomment  Colis, 
Gibier. 

La  fille  de  maison  de  tolérance 
est  Femme  de  maison,  en  maison, 
Gonzesse  en  tôle  ou  de  tôle,  de  ou 
en  claque,  en  clac.  Dans  le  «  tra- 
vail »  par  couple  l'une  est  la 
Doubleuse  de  l'autre. 

Il  est  des  prostituées  qui  se  li- 
vrent dans  leurs  pratiques  à  cer- 
taines spécialités,  selon  lesquel- 
les elles  se  dénomment  Age- 
nouillée, Blanchisseuse  de  tuyaux 
de  pipe,  Daussiére,Dauphière,  Do- 
fière.  Bosse,  Dossière,  Magneuse, 
Maîtresse  de  piano,  Puce  travail- 
leuse, etc. 

En  prenant  de  l'élégance,  la 
fille  devient  Apéritive,  Belle  mi- 
nette, Belle  de  nuit.  Belle  petite, 
Biche,  Bredastreet,  Cascadeuse, 
Chiffonnée, Cocodette,  Cocotte,  Cre- 
vette, Dégrafée,  Fille  de  marbre, 
Frôleuse,  Horizontale,  Impure, 
Instantanée,  Lionne,  Lolo,  Lorette, 
Madeleine,  Manon,  Momentanée, 
Nymphe,  Odalisque,  Petite  dame, 
Prêtresse  de  Vénus ,  Soupeuse, 
Tendresse.  Au  summum,  c'est  la 
Caoutchoutée,  la  Demi-mondaine. 

La  prostituée  occasionnelle,  Éf 
bourgeoise  ou  femme  du  monde,  , 
se  nomme  Demi-castor. 

Lorsqu'apparaissent  les  rides 
et  les  cheveux  blancs,  la  prosti- 
tuée s'entend  appeler  Vieille 
garde.  Vieille  lanterne.  Vieille 
paillasse,  Vieux  passe-lacet.  Vieille 
pieuvre  ;  c'est  alors  qu'elle  ensei 
gne  son  art  aux  débutantes  et 
devient  Lanceuse  et  Professeur. 
V.  Entremetteuse. 

Le  monde  bourgeois  dit  d'une 
fille  que  c'est  une  Créature,  une 
Farceuse,  une  Garçonnière,  une 
Gueuse,  une  Mouquette,  une  Rou- 
leuse,  une  Roulure,  une  Traînée. 


PRO 


374  — 


PRO 


Enfin,  on  dit  encore  ou  on  a 
dit  d'une  manière  générale  pour 
désigner  les  marchandes  d'a- 
mour :  Abbaye  de  s'offre  à  tous  *, 
Almanach  des  23  000  adresses*, 
André *,  Arlhurine *,  Attoitcheuse, 
Aulel  de  besoin,  Bagasse  *,  Ba- 
leine", Biche  d'Alger, Boucanier e, 
Borirre  de  soie,  Cabrioleuse,  Calège, 
Cambrouse*,  Camelotte,  Campe- 
roux*,  Cai'pe,  Casserole*,  Chau- 
dière à  boudins  blancs ,  Cité 
d'amour,  Couillère*,  Cure  de  cam- 
pagne *,  Descente  de  lit  ',  Dessalée, 
Digue,  Dromadaire,  Fille  à  partie. 
Fille  à  passe,  Flibocheuse* ,  Fou- 
tinette,  Galupe,  Gahaudeuse,  Gau- 
pe.  Génisse,  Goualeuse  *,  Goule, 
Grue,  Herbière*,  Jacqueline* ,  Li- 
mace*, Lipète*,  Lipette',  Lou- 
dière.  Louve,  Madame  ou  Made- 
moiselle de  Montretout,  Marie- 
Calèche  (arg.  algérien),  Marguine- 
ton*,  Mectonne,  Méqiœsse,  Morue 
dessalée.  Omnibus,  Outil  de  be- 
soin, Panthère*,  Panturne*,Panu- 
che*.  Passade,  PoxUronnc*,  Qui 
fait  la  petite  chapelle.  Qui  soulage 
l'humanité  souffrante,  Rouscail- 
leuse,  lUUière*,  Tapeuse  de  tal, 
Trouille  *,  Truqueuse,  Turbineuse, 
Vadrouille,  Veilleuse. 

«  Je  l'ai  traitée  comme  elle  le  méri- 
tait. Je  l'ai  appelée  feignante,  cité 
d'atnour,  chenille,  machine  à  plai- 
sir. » 

(G.  Mâcri.) 

D'où  que  j"  deviens?...  D'où  doQ'quej'sors? 
J'étais  d'dans  et  me  v'ià  deiiors  .'... 
Ej'  suis  encor'  plein  comme  un  œuf. 
Parbleu  I  j'  deviens  du  grand  Dix-neuf: 
Chacun  son  goût...  M' les  faut  d'attaque. 
Et  m'  faut  aussi  la  garantie... 
Moi  j'ai  m"  mieux  les  bfrgèrs  de  claque 
Que  les  punais's  de  sacristie. 
(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

Comme  i's  sont  presque  tous  au  sac, 
Y»  des  bergers  qui  les  y  r'joigncnt  : 
Des  bath  gontesss  qu'ont  l'estomac 
I>e  s'  les  payer  pendant  qu'i's  s'  soignent! 
I's  sont  vidés  comm'  des  lapins, 
Ya  pus  qu'  nib  cl  c'est  d'  la  foutaise, 
Mais  i's  font  encor'  des  chopins 
Avec  leur  pèze. 

(A.  B.) 


Aussi,  faut  proGter  d'  l'occase 
Pour  crever  la  gueule  à  ton  lard 
Et  bouffer  r  blair  àNib-de-Nare. 


Vous  me  r'direz  :  —  Mon  vieux  cochon. 
Quand  on  veut  qu'eun'ma;^)io//' turbine, 
Faut  pas  qu'aile  ay'  l'air  d'un  torchon 
Ni  qu'a  soy'  trop  dans  la  débine. 

Et  pis  après  je  m'  fais  la  paire 

Et  j'  prends  eun'  goniesse  en  maison. 

Et  pour  fair'  chanter  la  pratique, 
Elle  fut  vile  au  diapason. 
Puis  elle  entra  dans  un'  maison 
Où  de  suite  elle  eut  sou  diplôme. 
Ma  môme. 

(Id.) 

Pour  six  rond-!,  au  Chùteau-Rouge, 
On  sorpuait  avec  sa  gouge, 
A  la  plac'  Mauberf. 

(Id.) 

On  choisit  tout  le  long  du  bois 
Car  ya  que  d'  la  grenouiW  de  choix  I 
Et  ya  mém'  des  gonsess's  de  rois  !  ! 
Au  bois  d'  Boulogne. 

Et  tout  ça  vient  fair  son  persil. 
An  bois  d'  Boulogne. 

(Id.) 

J'  viens  encore  d'  chopper  la  morne 
Qui  marche  ii  côte  d'  moi...  Sacré 
Chamenu  '.  ...p'tit  l'eau...  chaqu'foisj' la  paume 
A  fair'  des  clients  pour  lentré! 
Sal'  chaudron,  sal    calorifi-rc: ... 
Sal'  fourneau,  paillasse  à  homm's  saouls  '. 
(Id.) 

Grande,  élancé',  carne,  d'attaque. 

Le  poing  dur  et  bien  attaché. 

Ferme  et  rùlilé',  sous  la  casaque, 

EU'  faisait  la  chasse  au  raichet 

A  coups  d'  marlt-au  ou  d'  sucre  d'  pomme, 

Et,  souvent,  la  batteus'  d  antifn. 

Comme  uu  mâle,  abattait  son  homme  : 

C'était  la  Terreur  des  Fortifs. 

(Id.) 

Madame   Scapiglionc 
Bonapartiste  lionne 
Qui  se  coiffait  de  bouquets 
Et  qui  fournil  aux  caquets 
Est,  dit-on,  encor  \ivaote. 

(RODERT  DE  MONTESQUIOD.) 

Les  quarts  de  7nondaine  et  les  qruet 
En  automobile  iront  faire  leur  pertil. 

(El'G.   LEMEIICIin.) 

Ce  sont  les  raquins 
Les  petits  boudins 
Quifontlacatiti.n'  sachant  pas  faire  autr'cli' 
f"). 


PRO  —  37^ 

Moi,  j'ai  besoin  qu'  ma  Louis  turbine. 

Sans  ca  j' tire  encore  un  congé 

A  la  Maz  !  Gare  à  la  surbine  ! 

J'  deviens  grinch'  quand  j'ai  pas  mangé. 

(J.  RlCHEPIN.) 

Si  j'ai  pas  1'  rond,  mon  surin  bouge. 
Or,  quand  la  pouf/iace  a  truqué. 
Chez  moi  son  beurre  est  poma(]ué; 
Mieux  vaut  bouffer  du  blanc  qu'  du  ronge. 


Si  j'ai  pas  1'  rond,  mon  surin  bouge. 
C'est  pourquoi  qu'  la  gouine  a  truqué, 
Pour  qu'  Bibi  soit  pas  poraaqué. 
Mieux  vaut  bouffer  du  blanc  qu'  du  rouge. 
(Id.) 

Car,  c'  soir,  vraiment,  j'  peux  pus  m'  cont'n'r 
J'éclate  !  Ya  trop  d'  joie,  trop  d'  morues 
Ya  trop  d'  rigolos  dans  les  rues. 

Des  bandes  d'  rouchi's  et  d'  poirrots 
Des  candidats  au  copahu. 

(Jehan  Ricios.) 

«  Trois  jeunes  gens  en  habit  noir 
s'empressent  et  galantisent  autour 
de  ce  spectre  ou  de  cette  volaille. 
Les  soupeuses  de  Paris,  ah  !  le  beau 
livre  à  faire  ;  mais  on  y  perdrait 
sa  santé,  toute  son  énergie,  et  il 
faudrait  tabler  sur  vingt-cinq  louis 
par  soir.  » 

(JCA5    LOBBAUI.) 

«  La  mère  Berland  était  une  goule  qui 
avait  usé  deux  maris.  » 

(GOBOK.) 

«  Ainsi,  si  c'est  1'  tour  du  G. 

—  Alorsse? 

—  Alorsse.  Quand  i'  fait  du  foin,  i' 
l'appelle  gonzesse,  gei'ce,  garce,  go- 
Ihon,  galvaudeuse,  gueuse,  gre- 
noiii/le,  grue,  galupe,  gaupe,  gouine, 
gouge,  guenon,  guenippe,  gale,  ga- 
doue, eq  cœtera. 

C'tte  s'maine-ci,  c'est  1'  P  qui 
marche.  Et  dis  donc,  j'  te  1'  jure,  i' 
marchait  cher.  Si  t'aurai'  entendu 
c'tte  sérénade  ! 

r  l'app'lait  peau,  pétasse,  putain, 
punaise,  poufiasse,  portion,  pam- 
pine,  passe-lacet,  pierreuse  d'occase. 
paillasse  à  grivetons,  paillasson. 
plume  au  châsse,  poupée  d'  quat' 
reisch,  ponetle  à  la  noix,  passe  à  tra- 
vers, propre  à  rien,  poniffe  de  car- 
ton, pou,  pied,  paquet,  poire,  poi- 
reau, peau  de  chien,  pantrouillarde, 
pétrousquine,  pochetée,  pointue, 
prouteuse,  pousseuse  de  zeph,  pé- 
tardière,  pieuvre,  poisseuse,  poison, 


PRO 

pignouffesse,    panade,   purée,  poi- 
vrote,  pet  d' lapin.  » 

«  Eh  ben!  après?  faudrait-y  pas  que 
j'  casse  les  jambes  à  ma  bête  pour 
deux  sales  roulures.  » 

(J.  Mabm.) 

«  Elle  crie  partout  que  j'ad  enlevé 
l'institutrice  de  sa  fille,  que  je  suis 
un  misérable,  une  crapule,  que  je 
vais  la  ruiner  certainement  avec 
toi,  que  tu  as  des  instincts  de  co- 
cotte... » 

(iD.) 

Chauds,  les  marrons,  chauds!  La  vieille  rarf«u«tf 
Dont  l'appel  sonne  comme  un  glas 

Et  qui  bat  son  quart,  tristement  hideuse. 
Par  la  gelée  et  le  verglas... 

(L.  DE  Berct.) 

«  Les  carpes  de  ces  messieurs,  turbi- 
neuses  d'amour,  rôdeuses  de  bitume, 
splendeurs  fleuries  d'Opéra,  noc- 
tambules des  cabinets  particuliers, 
demi-castors,  marquises  complai- 
santes, toutes  sont  égales  au  pied 
de  l'autel  du  grand  saint  Alphonse. 
Celle  qui  donne  cent  louis  et  celle 
qui  donne  cent  sous  les  ont  ga- 
gnés du  même  travail.  » 

(Fin  de  Siècle.) 

«  Filles  aimables,  prêtresses  de  Vénus, 
vierges  folles  ,  horizontales  de 
grande  marque,  apéritives  et  belles 
tninelles,  écoutez  l'histoire  suivante  : 
La  doyenne  des  femmes  galantes 
de  Paris,  celle  qui  s'était  appelée  la 
Du  Harlay.  l'amie  de  la  Guimard, 
la  maîtresse  de  Barras,  du  beau  Bar- 
ras, vient  de  mourir  à  l'hôpital  de 
Pontarlier. 

Elle  était  née  en  1780.  Le  vice  et 
la  misère  en  avaient  fait  un  être 
repoussant.  » 

{Gil  Bios.) 

«  Néanmoins,  il  s'exhalait  de  toute  sa 
personne  ce  léger  parfum  de  la 
femme  galante,  ce  je  ne  sais  quoi 
provocant  qui  fait  qu'un  Parisien 
expérimenté  reconnaît  aussitôt,  ce 
que  nos  pères  appelaient  une  co- 
cotte, et  ce  que  l'argot  du  jour  ap- 
pelle une  belle  petite.  » 

(Edouard  Ddcrct.) 

Dire  que  j'aime  cette  gueuse'.... 
Elle  a  seize  ans,  la  malheureuse. 
Et  des  yeux  noirs  comme  l'enfer, 


PRO 


—  376 


PRO 


Ueax  yeux  de  froide  charmeresse, 
Où  jamais  pitié  ni  tendresse 
N'aflumerout  le  moindre  éclair. 

(AnDRË  GlLL.) 

«  Fille  de  petits  brocanteurs  juifs, 
elle  avait  l'ambition  et  la  ténacité 
des  femmes  de  sa  race  ;  jetée  à  seize 
ans  sur  les  planches  aux  figurations 
et  aux  féeries,  elle  avait  vite  eu 
honte  de  ce  métier  de  grue.  » 
(Henhï  Bauf.b.) 

«  Elle  le  laissa  partir,  sûre  qu'il  re- 
viendrait. Mais  il  la  bouda  pendant 
trois  jours.  Alors  elle  craignit 
d'avoir  été  trop  loin,  redouta  la  ri- 
valité des  tapées  de  guenuclies  qui 
n'auraient  pas  demandé  mieux  que 
de  lui  manger  son  homme  dans  la 
main,  et  elle  lui  rendit  un  peu  de 
sa  personne,  pour  le  tenir  en  ha- 
leine. » 

(Camille  Lbuor.mer.) 

«  Je  regardais  l'autre  jour,  au  Con- 
cours hippique,  la  petite  barrière 
qui  nous  sépare  —  nous  autres  fem- 
mes du  monde  —  de  cet  être  bizarre, 
exécrable,  étonnant  et...  nécessaire 
que  l'on  a,  suivant  les  époques, 
appelé  lionne,  cocolle,  hétaïre,  belle 
petite,  tendresse,  horizontale,  mo- 
mentanée, mouquelte  ou  chiffonnée, 
afln  de  n'omettre  aucune  catégorie 
de  cette  vaste  corporation.  » 

(COLOMDINE.) 

«  Un  soir,  elle  descendit  poussée  par 
la  faim...  Quinze  jours  plus  tard, 
elle  était  une  habituée  de  Mabille, 
et  faisait  rager  d'envie  les  persil- 
leiises  célèbres  qu'elle  éblouissait 
par  un  luxe  princier.  Elle  devint, 
plus  tard,  une  grande  dame,  et  renia 
Clara  et  Pomaré,  qui  furent,  avec 
elle,  les  étoiles  du  chahut  !  » 

(Ch.    ViRMAITBt.) 

«  Au  Casino,  les  dames  ne  viennent 
point  toutes  pour  s'amuser.  11  y  a, 
parmi  elles,  une  catégorie  de  fem- 
mes qu'on  a  flagellées  de  l'épithèie 
de  leveuses.  Pour  celles-ci,  le  oal  est 
un  prolongement  du  trottoir. 

La  teveuse  a  l'instinct  du  chien  de 
chasse;  elle  en  possède  le  flair, 
pour  suivre  la  piste  de  l'homme 
chic,  provincial  ou  étranger,  et  le 
lever  suivant  son  expression  cyné- 
gétique. i> 

(Ces  Damet  du  Caiino,  1881) 


—  RECEVOIR  DK  L'ARGENT 
D'UNE  PROSTITUÉE.  Aller 
aux  épinards,  En  bouffer.  En 
manger,  La  relever, La  retrousser. 

PROSTITITIO.X.  Dans  l'argot 
des  filles,  ce  genre  de  comntierce 
s'appelle  Travail  ;  elles  le  dési- 
gnent donc  par  tout  synonyme 
argotique  de  ce  mot.  On  dit 
encore  :  Bizness  '^corrupt.  du  mot 
anglais  Business),  Persil,  Truc. 

PROTECTEUR.  Piston,  Piston- 
neur. 

PROTECTIOX.  Piston,  Pistonnage 
ou  Coup  de  Piston. 

«  Cependant,  malgré  qu'il  fut  bien 
noté,  Toupinelcraignaitqu'un  passe- 
droit,  un  coup  de  piston  en  faveur 
d'un  autre  ne  lui  fit  longtemps 
encore  marquer  le  pas.  » 

(Al'GUSTE   A^DY.) 

PROTÉGER.  Pistonner. 

PROTÊT.  Papier  à  douleur.  Cette 
expression  s'emploie  pour  toute 
espèce  de  papier  timbré,  de  fac- 
ture, de  noie  à  payer. 

PROVE-XCE.  Les  artistes  et  les 
écrivains  qui  exaltent  la  Pro- 
vence, sa  langue  et  ses  coutumes 
se  nomment  Fê/i6res  (dont  le  fé- 
minin est  Félibresse)  ;  leur  asso- 
ciation forme  le  Félibriqe  ;  leur 
fête  est  la  Félibrejade;  les  néo- 
phytes et  les  enfants  s'appellent 
Pélibrions. 

Strophes,  montez  aTCO  les  sères! 
Kgaye7.-ïou»,  nids  et  lierce.iut  ! 
C'est  toujours  dans  le  temps  des  rêves 
Que  les  Fétibres  vont  à  Sceaui. 

(Clovi*  Hugues.) 

Hais,  n'étant  rien  que  félihretse... 

(LtuNTI.NC  GullÀNO.) 

«  La  félibrejade  ne  commença  que  le 
lundi.  » 

(IIectoi  Fraicck.) 

«  Je  pus  entendre  quelques  conver- 
sations, qui  me  convainquirent  que 
s'il  y  a  des  réactionnaires  dans  le 


PRO 


—  377 


PUE 


félibrige,  coruuie  dans  toute  société, 
il  s'y  trouve  aussi  des  républicains, 
et  de  toutes  nuances.  » 

(b.) 

PROVIDEA'CE.  La  Haute*. 

«  La  Haute'  t'aquige  en  chenastre 
santé.  » 

(Le  Jargon.) 

PROVLVCE  (LA).  La  Vironne. 

PROVOQUER.  Chercher  du  rogne 
ou  des  rognes,  Jeter  le  caleçon,  le 
gant. 

«  J'y  disais  rien.  Pourquoi  qu'il  est 
vnu  m'  chercher  du  rogne  ?...  Il  est 
attigé,  c'est  pain  bénit!  » 

PROXÉNÈTE.  V.  Entremetteur, 
Entremetteuse. 

PRIDE.  V.  Bégueule. 

PRUDEMMEAT.  En  douce.  En 
pénard.  En  sondeur.  V.  Discrè- 
tement. 

PRUDENCE.  Penardise. 

PRUDENT.  Pénard. 

T'asp't-«t'  tort  de  quitter  l'  boulot 
n'insinuait  c'  pénard  de  Trublot. 

(I*.  PilLLETTE.) 

PRUD'HOMMES  (APPELER 
AUX).  Envoyer  un  bouquet  ou  un 
bcuquet  de  fleurs  (allusion  au 
marché  aux  fleurs  situé  près  du 
Tribunal  de  commerce,  à  Paris. 

PRUNE.  Davone. 

PRUSSIEN.  Pruscot  et  les  équi- 
valents d'Allemand. 

PUANTEUR.  Cornarje,  Cafignon, 
Danse. 

•  Le  cafignon  est  l'odeur  nauséabonde 
qui  se  dégage  des  pieds  ou  des 
chaussures  malpropres.  On  appelait 
autrefois  cafignon  une  sorte  d'es- 
carpin que  portaient  les  gens  du 
peuple.  • 

PUBÈRE.  En  parlant  des  filles  : 
Catherine.  V.  Menstrues. 


«  Pleure  pas,  Maria,  on  t'en  achètera, 
un  drapeau,  comme  à  nous  autres. 
Seulement,  faut  attendre  encore  un 
an  ou  deux,  vois-tu...  Tu  seras  Ca- 
therine à  ton  tour,  va!...  » 

(Uabcel  Pbétost.) 

PUBLIC,  subs.  Pingouin  *,  Poitou  *, 
Trépe.  V.  Foule. 

PUBLICATION.  Papelard. \.  Pa- 
pier. 

PUCE.  Espagnole,  Négresse,  Pi- 
quante ,  Piquantine,  Sanguine, 
Sauterelle,  Sauteuse. 

PUCELAGE.  V.  Virginité. 

PUCELLE.  V.  Vierge. 

PUER.  Boucaner,  Chasser,  Chelin- 
guer,  Chelingoter,  Chelipoter,  Co- 
cotier, Corner,  Danser,  Embouca- 
ner,Foisonner,Foissonner,Flouser, 
Fouetter,  Fouillotter,  Gazouiller, 
Gogolter,  Moiter,  Plomber,  Polker, 
Remuer,  Renifler,  Repousser,  Sau- 
ttr,  Schlinguer,Schlingoter, Schli- 
poter.  Taper,  TrouUler,  Trouillo- 
ter,  Vezouiller.  V.  Haleine. 

Depuis  quelque  temps,  par  la  ville, 
On  Toit  passer  à  chaque  instant. 
Sa  Majesté  l'automobile 
Grinçant,  trépidant,  sursautant; 
Ça  souffle,  ça  roulle,  ça  fume. 
Ça  fouette  au  nez  des  Pantinois, 
Car  ça  pue  autant  que  1'  bitume 
Quand  on  répare  1'  pavé  d'  boi?. 

(A.  B. 

Moi,  pour  les  expulser  sans  bruit. 

Je  les  lamine  entre  mes  lèvres. 

Hais,  sachant  qu'ils  sentent  leur  fruit. 

Afin  quenulne  me  soupçonne, 

Je  dis,  avant  :  Dieu  !  quelle  odeur! 

Puis  j'agis  :  lors,  quand  ça  foissonne. 

Je  plane,  étant  le  délateur. 

(P.  Paillette.) 

Et  d'  Hontmertre  à  l'av'nu'  da  Maine... 
Ça  trouillot',  du  côté  d'  Pantin! 

(Jshàm  Rictcs.) 

J'  couch'  quéqu'fois  sous  des  voilures 
Mais  on  atlrap'  du  cambouis. 
J'  veui  pas  ch'linguer  la  peiuture 
Quand  j'  suc'  la  pomme  à  ma  Louis. 

(J.    RlCHBPI.X.) 

Comme  an  ord  champignoo  tu  plombes. 

CiD.) 


PUI 


—  378 


PUT 


«  Elle  (Jeanne  d'Arc)  devait  avoir, 
non  le  roseau  que  les  sculptures 
nous  montrent,  mais  une  tpée  pe- 
sante, de  trente  livres,  suspendue 
à  son  poing  paysan.  Aucune  étoffe 
de  soie  :  la  bure  des  moines.  Rien 
des  parfums  qui  amollissent',  em- 
portée à  grands  galops  fous,  l'ais- 
selle ruisselante  sous  ses  rouges 
bras  tournoyants,  elle  devait  emhou- 
caixer,  puer  l'action,  rouler  autour 
d'elle  l'épaisse  odeur  enivrante 
d'un  sexe  vierge  et  des  militaires 
fatigues.  » 

(GiORCES  D'EsPAnots.) 

u.  Assez  joli  garçon,  pas  dépourvu  de 
chic...    l'embêtant    est    qu'il    puait 
des  goussets  et  des  arpions  ;  bref  il 
cornait  comme  un  vieux  bouc.  » 
(Les  Joyeusetès  du  liégiment.) 

«  —  Oh!  la  la!  ça  gazouille,  ait  Clé- 
mence en  se  bouchant  le  nez.  » 

(E.  Zola.) 

«  —  Bon  sang!  ça  schlipote  ici,  fit  le 
double  :  Caporal  de  chambrée, 
faites  ouvrir  les  fenêtres. 

—  Chef,  crut  devoir  faire  observer  le 
Parigot,  c'est  le  Breton  qui  moite 
comme  ça.  11  n'est  pas  comme  la 
chanson  qui  dit  :  «  J'ai  un  pied  qui 
remue  »,  il  remue  des  deux,  lui,  et 
sérieusement!  » 

«  Oh  !  non,  enl'vez-nous  1'  fromji,  i' 
vezouille  trop  !  » 

PUITS.  Goulu. 

PUNAISE.  Bardanc  (arg.  lyon- 
nais), Bouton  de  pieu,  Lentille. 

PUIVIR.  Coller  (arg.  des  écoliers 
et  des  militaires). 


«  11  avait  été  collé  pour  quatre  jours 
et  cela  tombait  juste  au  moment 
où  son  paternel  venait  le  chercher 
pour  le  mariage  de  la  cousine 
Annetle.  » 

Pl'IVITIOX.  Colle  (ârg.  des  écoles). 
Les  prisonniers  appellent  Franc- 
caîrcaj/ la  punition  qui  les  oblige 
à  coucher  au  cachot  sans  cou- 
chette. 

—  Le  troupier  qui  se  fait  infli- 
ger une  punition  dit  qu'il  Se 
fait  matriculer  ou  qu'on  lui 
Prend  son  matricule. 

PURGER  une  condamnation. 
Payer,  Raquer;  plus  Tirer  avec 
un  complément  direct.  V.  Pé- 
riode. 

«  Mais  r  Frisé  est  aflTranchi.  il  est 
tout  c'  qu'  y  a  d'  dessalé  :  il  a  déjà 
pai^e'  trois  fois  pour  batt'rie  et  une 
fois  pour  dégringolage.  >■ 

—  SE  PURGER .  Se  nettoyer  la  cas- 
serai»', le  cornet,  le  plomb,  etc. 
(V.  Estomac',  Régaler  sex  amis. 

PURITAIX.  Bérenger,  Joseph,  Père 
La  Pudeur. 

«  Tous  les  Père-la-Pudeur,  tous  les 
Bérenger  du  Sénat  n'empêcheront 
pas  la  poussée  des  sèves.  » 

(La  Renaissance.) 

—  FAIRE  LE  PURITAIN.  Puti- 
pharder. 

PUTAIX.  V.  Prostituée. 


QUALITÉ.  V.  Bon  ou  Mauvais, 
suivant  le  cas. 

Ql'AXD.  Inlerrogalif  et  dans  un 
sens  ironique  :  Chez  Bobèche, 
Chez  Lâche,  Chez  Plumeau,  Chez 
qui.  V.  Comment. 

QIAXTITÉ  GRANDE).  Chiée, 
Flambée,  Flaupée,  Floppée,  Foul- 
titude,  Friclée,  Potée,  Piaulée, 
Tapée.  V.  Abondance. 

—  La  grande  quantité  s'in- 
dique encore  par  Cinq  de. 
Dix  de.  Quinze  de,  locutions 
qui  s'emploient  également 
dans  le  sens  ironique. 
V.  Rire. 

«  Tu'' sais  c'  qu'a  fait  aujord'hui?  A 
fait'r  truc.  Et  y  en  a  des  flambées 
qui^sont  comme  elle.  » 

«  Et  la  femelle  portait  dans  ses  bras 


et  traînait  à  ses  jupes  des  fricUes 
de  marmaille.  » 

(J.   RiCBEl-IS.) 

•<  Et  c'est  pour  avoir  dérobé,  ces 
jours-ci,  à  plusieurs  comptoirs  du 
Bon  Marché,  une  foultitude  d'ob- 
jets, parmi  lesquels  un  paroissien 
et  r»n  flacon  d'odeur,  qu'elle  viendra 
s'asseoir,  jeudi  prochain,  sur  les 
bancs  des  prévenus  de  la  huitième 
chambre  correctionnelle.  » 

(JOINVILLB.) 

Et  te  v'Ià  'cor  sans  un  radis. 
C'est  toujours  el'  dix  «f  purée. 

(A.  B.) 

«  Cinq  de  conerie  et  quinze  de  flube. 
Ce  mec-là  sera  jamais  mon  mac.  » 

QUART  D'HEURE.  Mèchillon. 

QUARTIER.  En  argot  l'article 
précède  souvent  le  nom  du  quar- 
tier. On  dit  -.Le  Gaillon,  L  Ecole, 
Le  Saint-Georges,   Le   Rochouart 


QUA 


—  380  — 


QUA 


(contraction  de  Rochechouart), 
Le  Montpar  (apoc.  de  Montpar- 
nasse), Le  Javel,  etc. 

—  Le  quartier  des  Arts-et- 
Métiers  se  dénomme  Le 
Sébatilo;  le  quartier  Saint- 
Victor,  La  Maub,  la  Muiibe, 
La  Maiibert,  La  Moc-aux- 
beaux,  La  Mocobo  ;  le  quar- 
tier du  Gros-Caillou,  La 
Caillasse  ou  La  Caille;  le 
quartier  du  faubourg  iMont- 
martre,    Le    Faubourçi;     le 

Quartier  de  l'Hôpital  Saint- 
ouis,  Le  Canal;  le  quartier 
de  la  Roquette,  La  Rotonde; 
celui  de  Sainte-Marguerite, 
Sainte-Margot  ou  Le  Fau- 
bourg Antoine;  la  Bastille, 
La  Bastochc;  la  Salpètrière, 
L'Hôpital;  le  quartier  de  la 
Santé,  La  Santoche;  celui  de 
Saint-Lambert,  La  Vaugire; 
Grenelle,  L'École;  Mont- 
martre, Montmerie,  Mont- 
merlre,  ou  La  Butte  ;  la 
Viilette,  La  Viltouze;  le 
quartier  d'Amérique,  Les 
Carrières  ;  ce\u\  du  Pont-de- 
Flandre,  Les  Abattoirs;  Bel- 
leville,  La  Courtanche,  La 
Courtoche  ou  La  Courtille; 
et  Ménilmontant,  Ménilmu- 
che  ou  Menilinonpannais.  On 
appelle  le  quartier  des  Éco- 
les le  Latin;  les  étudiants 
disent  Le  Quartier  el  le  reste 
de  Paris  dit  Le  Quartier 
Latin.  Enfin,  certains  quar- 
tiers se  subdivisent  en  ilôts 
qui  prennent  le  nom  d'une 
voie  ou  d'un  monument 
leur  appartenant  ;  c'est  ainsi 
qu'on  dit  Les  Princes,  La 
Maubuée,  Le  Breda,  Le  Lion 
pour  désigner  la  partie  du 
quartier  où  se  trouvent  le 
nassage  des  Princes,  la  rue 
Maubuée,  la  rue  Bréda,  le 
Lion  de  Beiforl. 


1  Les  pour  étaient  d' la  soce,  excepté, 
bien  entendu,  cell's  qui  sont  à 
Saint-I^ago,  à  l'hosto,  ou  qui  tur- 
bin' en  tôle.  Tu  parl's  d'eune 
équipe  !  On  n'tait  au  moins  deux 
cent:».  Et  rien  qu'  la  crème! 

Y  avait  la  bande  à  Clochard-rfw- 
Trône,  dit  Patt'  Folle; 

Celle  à  Toto-la-Cloche,  d'  Vau- 
gérard; 

Celle  à  Chariot  l' Frisé  des  Ternes, 
dit  la  Beir  Tripière; 

Celle  à  Bras  d'Acier,  1'  tombeur 
du  Montpar; 

Ceir  des  Defs  Blanches  d'  Billan- 
court conduit'  par  Gugusse  1'  mari- 
nier, surnommé  le  Roi  du  coup 
d'  tronche; 

Celle  à  Ciémence-Ia- Vache,  d'  la 
Bastoche,  rien  qu'  des  gerc's  qui 
font  les  gas  su'  1'  rad'  pour  la  des- 
cente en  fouille; 

Ceir  des  Étrangleurs  ed'  la  Gare 
avec  Milot,  dit  Caout'chouc; 

Ceil'  du  Marquis,  dit  1'  Rouquin 
d'  l'École,  rien  qu'  des  Cambris; 

Celle  H  iNez-Cassé  d'  l'Entrepôt, 
dit  Cyrano  ; 

Celle  àDardillon,  dit  Ferreur,  dit 
FEmporteur,  dit  La  Canne,  dit 
Verre  de  Lampe,  de  Ménilmuche  ; 

Celle  à  Flamboteau,  dit  La  Moni- 
che,  un'  copaill'  qui  fait  les  viocs 

Îour  le  coup  du  chantage,  d'  la 
'illouze  ; 

Celle  au  Mat'lot  du  Latin,  dit  Bri- 
sefer,  dit  V  Costo  d'  la  Dauphine; 

Celle  à  Cartouche  du  Sébaslo; 

Ceir  des  Monte-en-l'air  ed'  Mont- 
marte  'avec  l'ancienne  équipe  d' 
la  Galette; 

Celle  à  Nib-d'Esgourd',  la  Terreur 
des  Gravilliers  ; 

Les  Pcgriots,  du  Tempe  ; 

Les  Chauffeurs,  ed'  Saint-Ouen; 

Les  Fourches,  d'  Neuilly; 

La  Ling'rie,  d'  Clichy; 

La  BriMu',  du  Point-du-Jour;  et 
des  tas  d'aut's  que  j'  me  rappell' 
pas. 

Bref,  tout'  la  Tierce.  ■» 

<c  Ils  sont  comme  ça  toute  une  bande, 
opérant  du  Javel  aux  .Moulineaux  et 
dont  la  spécialité  est  de  «  faire  les 
verdouziers.  » 

QUATRE  de  jeu  de  cartes.  Ar- 
moire à  glace. 


QUE  —  38 

QUOTE-PART.  Fade.V.  Partage. 

QUEL,  QUELLE,  exclamatif. 
ilince  de... 

Nous  n'irons  pas  à  l'église, 

Mince  d'horiion  ! 
—  Quatre  mars,  quoi  qu'on  en  dise. 

Sont  toujours  prison. 

(R.  POSCHOII.) 

QUÉMANDEUR.  Cogneur,  Pilon- 
neur,  Sonneur.  Tapeur.  V.  Em- 
pruntenr^  Mendiant. 

QUEXELLE.  P..e  d'enfant  mort 
(arg.  de  Saint-Cyr}. 

QUERELLE.  V.  Dispute. 

QUÊTE.  Manche. 

QUÊTER.  Faire  la  manche. 


l  — 


QUI 


Quand  il  a  produit  son  effet. 
L'artiste  en  plein  Tent,  Tite,  fait 
La  manche. 

(Blédobt.) 

QUÊTEUR.  Manchiste. 
QUEUE.  Festillante,  Frétillante. 

—  QUEUE     A    LOXGS    POILS. 

Plumeau. 

—  QUEUE  LOXGUE  ET  A  POIL 
RAS.  Fouet. 

QUIXTE.  Au  piquet,  la  quinte,  le 
quatorze  et  le  point  s'appellent, 
pour  certains  joueurs,  la  Char- 
rue complète. 

QUITTANCE.  Défargue.   V.    Ac- 
quit. 
QUITTER.  V.  Abandonner. 


RABACHEUR.  Glas. 

RABATTEUR.     (Porte- carnier.) 
Gnare,  Guenard. 

RABOT.  Criminel. 

RACCOMMODAGE.    Rebouisage. 

RACCOMMODER.  Rebouiser. 

RACCROCHER.   En  parlant  des 

filles  :  Battre  le  trimar,  son  quart. 

Bitumer,    Faire    le    bizness,    la 

L    place,  le  raccroc,  la  retape,  le  tri- 

m   mar,  le  trottoir,  le  truc,  Faire  sori 

^    persil,  Persiller,  Tasser,  Truquer; 

Travaillei'    et    ses    synonymes 

argotiques  :  Boulonner,  Marner, 

Masser,  Turbiner. 

—  ALLER  RACCROCHER.   Des- 
cendi'e,  Sortr. 

—  CONDUIRE      UXE      FILLE 

RACCROCHER.  La  descendre, 


La  mettre  en  quarante,^sur  le 
rade,  sur  le  tas,  le  tremplin, 
le  trimar.  V.  Prostituée. 

«  .Mais  cette  canaille  lui  a  fait  croire 
que  je  la  trompais  avec  une  autre 
qui  truque  sur  le  boulevard  des 
Batignolles.  » 

(GOROS.) 

«  —  Et  tu  ne  sors  plus  ? 

—  Tu  ne  voudrais  pas,  ma  ctière, 
dit-elle  presque  froissée.  Le  baron 
m'entretient  assez  chiquement  pour 
que  je  n'aie  plus  besoin  de  faire  du 
miche  :...  Et  toi,  ma  pauvre  Flora, 
ajouta-t-elle  en  se  radoucissant,  tu 
sors  toujours?...  pour  engraisser 
ton  Cliarles?...  » 

(DoUBRC.) 

«  Ils  supputent  mentalement  les  gros 
gains  que  réaliseraient  Poil-aux- 
Pattes  et  l'Anguille  en  dressant  ces 
petits  anges  et  les  mettant  sur  le 
tas.  » 

(Jeax  Lobbàis.) 


RAC 


—  384  — 


R\I 


«  Et  le  jour,  la  nuit,  le  long  des 
bitumes,  des  deux  côtés  de  la  Seine, 
elle  travaillait,  battant  son  quart, 
le  quart  sinistre,  le  qitart  des 
pauvres  femelles,  ce  quart  des 
damnées  en  vie  qui  manque  à  l'En- 
fer du  Dante.  » 

(DOBUT  DE   LaFOBBST.) 

Quan"  on  met  eun'  môme  en  quarante. 
On  boiiir  pas  tout  comme  un  poireau  ; 
On  la  fringae  !...  Avec  un  tarante 
On  y  paye  eua'  jupe  au  Carreau. 
(A.  B.) 

Aile  avait  pus  ses  dix-huit  ans, 
AU'  'tait  pus  jeune  d'puis  longtemps. 
Mais  a  faisait  encor'  la  place 
A  Hontpernasse. 

(ID.) 

Embrass' pour  moi  ma  p'til'femra' la  Fernande 
Qui  fait  la  r'tape  au  coin  d'  l'av'nu'  d'  Glichy  ; 
Dis-y  que  j'  l'aime  et  dis-y  qu'a  m'attende 
Encor'  quèqu'  temps  et  j'  vas  ôt'  affranchi. 
(Id.) 

C'est  naturel  qu'y  soit  feignant, 

Pauvr"  chat,  1   turbin  c'est  pas  sa  sphère, 

Moi,  j'  m'en  rattrape  en  persiltant  ; 

J'  me  ballad",  quand  y  pleut  j'  me  mouille, 

Y  m'attend  tranquill'ment  au  lit 

Et  quand  j'y  rapporte  la  douille, 

Ah  I  faut  voir  comme  il  est  poli. 

(A.    GiLL.) 

Tous  les  soirs,  j'  descends  au  boul'vard 
Ma  marmit'  pour  qu'aile  y  turbine; 
Et  du  temps  qu'  la  môm'  fait  son  quart, 
Je  m'  fil'  du  scbnick  par  la  trombine. 
(L.  DE  Bercy.) 

«  Us  étaient  en  train  de  dresser  la 
gonzesse  avant  de  l'envoj'er  battre 
le  trimar,  lorsque  les  roussins,  les 
vaches  survinrent  et  coupèrent 
court  à  l'idylle.  » 

(Aldebt  Cim.) 

«  —  Depuis  combien  de  temps  mènes- 
tu  cette  vie-là? 

—  Y  a  bientôt  deux  ans  que  /  fais 
le  truc. 

—  Tu  n'as  donc  plus  ni  père  ni  mère? 

—  J'ai  pas  connu  ma  mère,  paraît 
qu'  c  était  une  chouette  roulure; 
quant  à  mon  p'pa,  il  aimait  trop 
les  bons  coups,  ça  fait  qu'il  est  à 
l'hôpital  des  lous!  » 

(IIe!<bv  Bacn.) 

«  Près  de  la  Porte  Maillot,  ou  ramasse 
une  vieille  femme  de  soixante-trois 
ans;  elle  n'a  jamais  couché  dans  un 
lit  depuis  vingt  ans;  le  Bois  est  à 


elle  et,  à  son  âge,  elle  y  fait  le 
trottoir;  pire  encore,  elle  a  des 
clients.  » 

(Gil  Bios.) 

Yen  a  des  tas,  yen  a  d'  partout  : 
De  la  Bourgogne  et  du  Poitou, 
De  Nanterre  et  de  Montretout, 

Et  d'  la  Gascogne  ; 
De  F'antin,  de  Montmorency, 
De  là,  d'où,  d'ailleurs  et  d'ici. 
Et  tout  ça  vient  fair'  son  persil 

Au  bois  d'  Boulogne. 

(A.  B.) 

RACCROC  IlEUSE.  V.  Prosti- 
tuée. 

RACHETER,  Défourguer,  Déplun- 
quer.  S'emploie  plus  spéciale- 
ment pour  un  nantissement. 

«  J'ai  déplanqué  les  reconnaissances 
à  la  dabe.  » 

RACIIITIQUE.  V.  Avorton. 

RACLÉE.  V.  Coup. 

RACOLAGE.  V.  Prostitution. 

RACOLER.  V.  Raccrocher. 

RACOLEUSE.  V.  Prostituée. 

RACOXTER.  Se  traduit  de  mc'me 
que  Dire. 

RADIS.  Riffaulr,  Riffort. 

RADOTER.  Déconner. 

RADOTEUR.  Se  traduit  par  ](- 
équivalents  de  Bête,  précédt'> 
du  qualificatif  Vieux. 

RAFFOLER.  V.  Aimer. 

RAGE.  (Hydrophobie.)  Game. 

RAGER.  V.  Colère. 

RAI  DE    de    caractère.    Pète-si 
V.  Sévère. 

RAIDEUR.  V.  Affectation. 

RAILLER.  V.  Se  moquer. 

RAILLERIE.  V.  Moquerie. 

RAILLEUR.  V.  Moqueur. 

RAISIX.  Calvin*,  Claiin'. 


RAI 


—  385  — 


REG 


RAISOXXEMEXT.  Pour  :  Ecoute 
mon  raisonnement,  on  dit  cou- 
ramment dans  le  peuple  :  J'  te 
vas  dire  une  bonne  chose.  V.  Ar- 
gument. 

RAMASSER.  Ramastiquei- . 

«  Une  çonzesse  qu'il  a  ramastigiiée 
dansTa  rue,  qu'il  a  harnachée,  et  à 
qui  il  a  foutu  la  tôle  et  la  croustille, 
et  qui  y  fait  des  vach'ries  1  V  d'vrait 
l'em plâtrer!  » 


Plume  (arg. 
Appuyer  sur  le  bout  de 


RAME.   Bois,    Pelle, 
des  canotiers). 

RAMER 

bois. 

—  Les  canotiers  disent  Endu- 
rer pour  s'Arrêter  de  ramer. 
V".  Canoter. 

RAMOXEUR.  Ramoîia,  Hirondelle 
d'hiver. 

«  Ça  sent  la  brume  et  les  frimas  :  les 
hirondelles  d'hiver  font  entendre 
par  les  rues  leur  cri  sinistreraent 
monotone.  » 

(Bacda.) 

RAA'GER  (SE).  Fig.  Acheter  une 
conduite,  Dételer,  Remiser,  Se 
ranger  des  voitures.  V.  S'Assagir. 

RAPACE  (Pris  substantivement). 
Corbeau,   Vautour. 

RAPIDEMENT  .  Quoniam  bon 
train. 

RAPIÈRE.  V.  Épée. 

RAPLXE.  V.  Vol. 

RAPIXER.  V.  Voler. 

RAPPELER  une  chose.  Recorder, 
Rencarder.  Signifient  également 
Renseigner.  V.  ce  mot. 

RASER.  Gratter,  Racler,  Ratisser. 

«  —  Tiens,  v"là  dix  ronds,  va  te  faire 
gratter  la  couenne  et  mets-toi  sur 
îon  trente  et  un,  tu  nous  retrouve- 
ras chez  la  mère  Lapoire  à  Charen- 
ton.  » 


«  Je  ne  peux  pas  sortir  comme  ca 
avec  une  barbe  de  trois  jours.  îe 
vous  demande  un  quart  d'heure, 
juste  le  temps  de  me  faire  ratisser; 
et  je  suis  à  vous.  » 

«  Ce  pauvre  bougre  avait  toujours  du 
linge  douteux,  des  vêtements  tachés 
et  ne  devait  se  racler  que  tous  les 
huit  jours.  » 

(A.  Labobie.) 

RASOIR.  Grattoir,  Gi-atou,  Racloir. 

«  J'étais  rupin  dans  ma  p'iure  neuve 
et  j'  m'étais  fait  donner  un  sérieux 
coup  d'  racloir  :  j'avais  l'air  d'eune 
rosière  !  » 

RASSEMRLEMENT.    V.    Foule. 

RAT.  Croquant,  Gaspard,  Treton, 
Trottant,  Trotteur.  V.  Bois. 

RATTRAPER.  Baiser,  Rebaùer, 
Rechoper,  Repaumer,  Repiger, 
y.  Arrêter. 

«  Mon  cochon,  si  j'  te  r'paume,  tu  m' 
paieras  ça!  » 

«  —  Puisque  vous  m'avez  repigé,  je 
sais  que  je  vais  chopper  huit  et 
sept;  mais  bouclez  bien  la  malle,  si 
vous  voulezm'y  retrouver  demain.  » 

RAVAUDER.  Rapiotci: 

RAVISSANT.  V.  Beau. 

REBIFFER.  V.  Regimber. 

REBUT.  V.  Invendu. 

RECEL.  Lieu  de  recel  :  Fouraillis, 
Moulin.  V.  Boutique. 

Quand  lu  tiens  le  barbotio. 
Ne  soiâ  jamais  trop  galTâtre  : 
De  ce  qui  n'est  jonc  ou  plâtre 
Te  défargues  au  moulin. 

RECELEUR.  Careur,  Carreur,  Gros- 
seur, Fourtjat,  Fourgue,  Franc  de 
maison",  Meunier,  Ogre.  V.  Ca- 
baretier. 

—  RECELEUSE.  Careuse,  Car- 
reuse,  Crosseusf,  Fourchue,  Four- 
ffote,  Meunière,  Ogresse. 

25 


REC 


—  386  — 


RÉC 


n  La  fourgate  est  à  deux  pas.  Sitôt 
servi,  sitôt  bloqui  !  Et  je  te  garantis 
qu'il  y  a  gras.  »   .d-^:-:f. 

(Mario  et  Lauxay.) 

RECETTE  (GARÇOX  DE).  Dé- 
graisseur,  Releveur  de  pezoches. 

RECEVOIR.  V.  Coup. 

RÉCHAUFFER.  Défiger. 

RECHERCHÉ  par  la  police.  Quia 
les  pieds  dans  le  dos,  dans  le  l'âbe, 
dans  les  reins. 

«  —  Je  te  le  ferai  rendre,  moi,  ton 
uiorlingue! 

—  Je  suis  volé!  je  suis  volé  !  répétait 
le  vieux  inconscient. 

—  Va  donc  !  puisque  je  te  le  ferai 
rendre!  je  jaspinerai  au  quart,  lis 
auront  tous  les  pieds  dans  le  dos, 
demain  ;  as  pas  peur.  » 

(0.   MÉrKNIKR.) 

RÉCIDIVE.  Chevron,  Ravignole, 
Revenez-y. 

RÉCIDIVISTE.  Bois  dur.  Cheval 
de  retour,  Chevronné,  Êtainc. 

—  La  femme  récidiviste  est 
Jument  de  retour. 

«  La  Préfecture  de  police  compte 
aujourd'tiui  une  collection  de  plus 
de  quatre-vingt  mille  tôtcs  de  cri- 
minels, et,  à  chaque  instant,  cette 
collection  sert  aussi  bien  en  pro- 
vince qu'à  Paris  à  reconstituer 
l'identité  de  dangereux  chevaux  de 
retour,  qui,  sans  elle,  protesteraient 
de  l'immaculée  blancheur  de  leur 
casier  judiciaire.  « 

(Hogieh-Grison.) 

«  La  réforme  consisterait  surtout  à 
séparer,  dans  cet  asile,  les  vieilles 
juments  de  retour  d'avec  les  pouli- 
ches de  départ,  car  elles  y  étaient 
mêlées  jusqu'au  saphisme.  » 

(b.   Bebuihat.) 

RÉCLAME.  Battage  ,  Boniment  , 
Pallas.  Ces  expressions  sont  em- 
ployées en  mauvaise  part. 

—  On  a  appelé  IJommes-sand- 
wich  les  malheureux  qui  se 
promenaient  naguère  avec 


un  placard-réclame  sur  le 
ventre  et  un  sur  le  dos  à  la 
queue  leu-leu  par  les  rues  et 
les  boulevards. 

RÉCLUSIOX.  Les  bondes.  \.  Pri- 
son. 

RÉCLUSIOXXAIRE.Co?/cîT/,  Co- 

tret,     Falourde,    Fagot,     Faguc. 
V.  Récidiviste,  Forçat. 

«  Les  repris  de  justice  se  subdivisent 
en  margolins,  colrels,  falourdes  et 
fagots,  s'il  faut  en  croire  le  «  Roi  de? 
grecs»,  mélodrame  deUelot jouéeii 
mars  1883.  Le  point  de  départ  û.< 
toutes  ces  subdivisions  ne  doit  pa> 
être  cherché  ailleurs  que  dans  fa- 
got. » 

(LonÉoAN  Larchey.) 

RECOMMANDER.  Pistonner. 

RECOMMENCER.  Rebiffer,  Repi- 
quer, Repiquer  au  truc,  «u  tas. 

«  J'en  ai  mare  de  tes  salades!  Boucle- 
la  I  Et  si  tu  r  biffes,  j'  te  cass'  la 
gueule!  » 

J'ai  beau  y  coller  des  châtaines 
A  r  pique  au  tas  tous  les  sara'dis. 

(A.  GiLL.) 

—  ÇA  RECOMMENCE  \  Y  a  de  la 

rebiffe  ! 

«  Quoi?  c'est  pas  fini,  vos  chichis? 
Y  a  de  la  r'btffe'l  » 

RÉCONCILIATION.     Rebeclage. 

Rebonnctage. 

«  Aile  a  voulu  m'  faire  au  r'bectage. 
mais  j'  les  ai  nick'lés  :  j'  marche 

Eas.  C'est  barré,  et  bien  barré!... 
e  r'bonn'tage,  nibé  !  » 

HÉCONCILIER.  Rapapilloter,  Ra- 
miter,  Rebecter,  Rebonneter. 

«  —  Bah  !  c'est  une  querelle  qui  nt 
durera  pas  ;  ils  se  rapapilloteront  sur 
l'oreiller.  » 

(J.  Lanoie.) 

«  On  a  voulu  les  r'becter,  mais  1'  Hou 

3uin  voulait  rien  savoir.  11  a  même 
it  à  Firmin  qu'un  jour  ou  l'aute, 
il  aurait  sa  peau.  » 

«  C'est  tocard  de  s'  bouffer  1"  blair 


RÉC 


—  387  — 


REF 


entre    poteaux!...   WbonnUez-sous. 
quoi,  en  aminches!  » 

RÉCOXFORTER.  Rebecter,  Re- 
quinquer. V.  Guérir. 

—    SE    RÉCONFORTER    W 
MOYEN    D  ALIMENTS.    Se 

souder. 

RECOX.XAITRE.  Reconobler,  Re- 

conohrer.  Hcmbroquer,   Renobler. 
V.  Abaisser. 

'<  Alors  quoi?  tu  me  rnrMes  pas?  — 
Bibi,Bibi  d'  la  Courtille  !  » 

«  Ahl  j"  vous  r''conobrel  toujours  les 
mêmes,  vaches  et  cochons!  » 

RECOURS.  V.  Grâce. 

RECRUE.  V.  Conscrit. 

RECULER.  Mêmes  termes  que 
pour  Hésiter. 

REDIXGOTE.  Redingue,  Regotte, 
Reguingotte,  Requimpettc . 

Pour  afTurer  la  bona'  gal'touze 
A  dégfingolait  1'  poivrio, 
Faisant  la  redingue  et  la  blouse, 
Le  bourgeois,  comme  l'ouvrio. 

(A.  B.) 

T'as  pus  d'  grimpant...  t'as  pus  d' liquelte, 
Tes  lapp'-la-bou'  baill'nt  de  douleur, 
Et  pour  c'  qui  est  d'  ta  requimpette 
Aile  est  taillé'  dans  du  malheur  '. 

(Jehan  Rictus.) 

REDRESSER  (SE).  V.  Embarras. 

REFAIRE  une  chose.  Remaquiller. 

REFAIT.  (Berné.)  Chocolat,  De  la 
revue.   V.  Dupé. 

Parbleu!  ça  Trait  son  mare  au  Czar... 
Tandis  qu'  nous...  nous  serions  d' la  r'vue. 
Lui...  i' raisonne  à  son  point  d'  Tue 
Et  dans  l'intérêt  d'  son  bazar. 
(.\.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

RÉFLEXION.  V.  Conscience. 

RÉFORME.  Dans  l'argot  militaire 
et  administratif,  être  mis  en 
réforme  se  traduit  par  :  Avoir 
ioreille  fendue. 

«  Sa  balle  de  1870  le  faisait  souffrir 
et  il  craignait  qu'on  ne  lui  fendit 
r oreille  pour  les  fréquentes  absences 
que  nécessitaient  ses  douleurs.  » 


REFUS.  Les  formules  de  refus 
sont  nombreuses  en  argot  ;  voici 
les  plus  employées  :  A  Chaillot! 
A  Dache!  A  r'ours  !  Ah  !  mince  ! 
Barca!  Basta!  C'est  comme  de.< 
dattes!  C'est  comme  des  nèfles'. 
Cest  comme  des  pommes  I  C'est  que 
f  chiel  C'est  que  f  crache!  C'est 
que  f  me  mouche  !  C'est  que  f  pè- 
te !  C'est  que  f  tousse  !  Chez  Bobè- 
che !  Chez  Dache  !  Chez  Plumeau  ! 
Chez  qui!  De  la  merde!  De  l'anis, 
Des  allumettes!  Des  mouchettes! 
Des  navets  !  Des  nèfles  !  Des  panais  ! 
Des  panais,  Rosalie!  Des  petites 
nèfles  !  Des  petits  radis  !  Des  plis  ! 
Des  plis,  Fanny  !  Des  radis!  Des 
tomates!  Du  flan!  Gniente!  Il  est 
midi,  midi  sonné  !  Il  pleut  !  Maca- 
che  !  Mes  blosses  !  Mes  burnes  !  Mes 
c...lles!  Mes  deux!  Midi!  Mince! 
Mon  nœud!  Mon  œil!  Mon  paf! 
Mon  zeub  !  Nada  !  Nib  !  Nibé  !  Ni- 
bergue  !  Niberle  !  Niente  !  Peau  ! 
Peau  de  balle  !  Pea  u  de  balle  et  balai 
de  crin!  Peau  de  nœud!  Peau  de 
zébi  !  Plus  souvent  !  Quel  temps  ! 
Tu  t'en  ferais  crever!  Tu  t'en  fe- 
rais éclater  le  cylindre,  peter  la 
sous-ventrière  !  Tupeux  te  bomber, 
te  cloquer,  te  fouiller,  te  gauler, 
te  gratter  !  Zut  ! 

REFUSER.  iVe  pas  marcher,  Ne 
vouloir  rien  savoir;  et  presque 
tous  les  équivalents  de  Envoyer 
promener.  V.  Promener. 

a  U  eut  un  mouvement  de  révolte  et 

asséna  un  coup    de    poing  sur  la 

table. 
—  Ah!  et  puis  quoi,  après  tout!  Je 

ne  suis  pas  un  voleur,  je  marche 

pas  !  » 

(0.    MÉTiNIEB.) 

Pour  qui  qu'on  s'  crev'rait  après  tout? 
Pour  Populmiche  !  II  est  trop  veule. 
r  veut  7-ien  savoir,  el  benêt  : 
Quand  on  1'  dessale,  i'  fait  sa  gaeale. 
Moi  j'  me  les  roule  à  Courtenay. 

{P.  Paillettb.) 

—  REFUSER  A  UX  CO.\COURS, 

à  un  examen,  à  une  élection. 


RËG 


—  388 


REG 


Blackbouler,  Bouler,  Coller,  fie- 
r/iter,  Requiller,  Retoquer. 

«  Il  pourrait  bien  se  faire  que  Maxence 
de  ïournecourt  fût  blackboulé  au 
Cercle  des  Trutl'es.  » 

(PûMPOÎI.) 

'<  —  Il  a  du  talent,  c'est  incontes- 
table, n'est-ce  pas  ?  Eh  bien  !  tu  ver- 
ras qu'il  sera  encore  boulé  au  pro- 
chain Salon.  » 

(P.    DtFBISNE.) 

'<  Les  bons  Montmartrois  croyaient  à 
une  épidéuiie  d'immigrants,  expul- 
sés par  leurs  propriétaires,  et  qui 
venaient  chercher  asile  et  protec- 
tion sous  un  ciel  plus  clément. 

Or,  tous  ces  «  déménagés  >. 
n'étaient  autres  que  les  recalés  des 
salons  de  peinture,  qui,  la  mort 
dans  l'àme,  faisaient  reprendre  à 
leurs  toiles  le  chemin  de  l'atelier.  » 

(Faul  Bonhomme.) 

«  Ils  l'ont  requillé  avec  perte  et  fra- 
cas. » 

«  Mais  l'année  où  je  fus  reloqué  au 
baccalauréat,  mes  vacances  furent 
particulièrement  pénibles.  » 

(Mal'bicb  Donnay.) 

REGAGNER.  Raffurer  {affurer  de 
nouveau). 

«  J'avais  paumé  une  thune  mais  j'ai 
raffuré  deux  escales.  » 

RÉGALER.  (Offrir  à  boire.)  Rin- 
cer. V.  Boire. 

—  SE  RÉGALER.  Se  pourlécher. 
Se  pourlécher  les  babines,  les 
babouines. 

"  Je  vais  vous  faire  un  frichti  que 
vous  vous  en  pourlécherez  les  Oa- 
houines.   » 

REGARDER.  Abonjncr  *,  Allumer, 
Allumer  soji  gaz,  ses  clairs,  ses 
mires,  BaiUoqucr,  Balancer  ses 
ehâsxes,  Dorgner,  En  jeter  un 
coup,  une  représentation,  une 
séance  ou  simpl.  En  jeter  wn  ou 
une,  Escracher*,  Violer,  Primer, 
GAfer,  Gâffiller,  Luer  *,  Miroiter, 
Mordre,  Mouchailler,  Piger,  Re- 
bouiiier,  Rebouiscr,  Reluquer, 
Rembroqucr,  Remoucher,  Zieuter. 


»  Allumel  V'Ià  les  sergots  qui  radi- 
nent,  va  y  avoir  du  gauche.  » 

«  —  Mais  t'as  don'  jamais  flambé  dans 
la  pantomime?...  vo3ons,  esgourd' 
un  peu  et  tâche  d'entraver,  c'est  pas 
difficile  : 

T'es-t'en  seigneur.  Tu  déboucles 
la  lourde...  t'en  JeW  un  dans  la 
piaule...  tu  vois  qu'  nib,  tu  ren- 
quilles.  La  môme  radine  :  t'y  fais 
des  p'tits  pains;  son  dab  rapplique, 
i'  t'en  laisse  tomber  un  su'  la  tron- 
che... toi,  tu  tomb's  su'  1"  foiron,  tu 
ramasses  ta  viande  et  tu  trottes  !  » 

«  J'en  risque  un  par  le  trou  d'  la  sur- 
dine  et  yen  Jette  une  séance  dans  la 
condition,  pour  zieuter  c'  qu'i's  fa- 
briquent tous  les  deux.  » 

«  Qu'est-ce  que  vous  avez  à  me  fioler 
comme  ça?  On  dirait  que  vous  ne 
me  connaissez  pas.  » 

(J.  Mabni.) 

'<  A  m'  répond  :  Si  tu  veux,  mon 
homme,  mais  un  peu  pus  loin...  qu' 
si  i'  passe  des  pedzouilles,  qu'i's 
puiss'nt  pas  nous  frimer  d'  la 
route.  » 

«  Quand  a  pass'  su'  1'  rade,  les  aut's 
gonzesses  disent  :  «  Mords  donc,  la 
femme  à  Bibi,  c'est  pus  Cécile 
Constant,  c'est  .Mame  Crosson  !... 
Ça  fait  chapeau,  maint'nant  !ça  sort 
pus  en  tifles!  » 

«  Pi'.çe  donc  le  mec!  c'  qui'  fait  eune 
poire!  » 

Pour  raetlre  un  pante  en  cliarida, 
Bebouine  bien  1'  caillou  qu'il  a. 

(Hogibr-Grison.) 

a  Et!  je  t'y  prends  à  reluquer  le  co- 

3uillagp,  monsieur  le  Parisien  ;  et 
ire  que  vous  en  écrirez  encore  du 
mal,  et  de  la  moule  et  de  l'oursin, 
une  fois  de  retour  dans  votre  l*a- 
riss.  » 

(Jean  Lorhaix.) 

R'mouchez-mo'x  un  peu  c'  larbin 
Sous  sa  fourrure  cl  coiaquc. 
Comme  i°  pu'  bon  l'eau  d'  Lubin  ! 

(J.    RiCUEPIX.) 

REGl.MRER.  Ressauter,  Se  rebcc^ 
quer.  Se  rcbcouer',  et  presque 
lousIeséqùivalenisdcSo  mettre 
en  colère.  \ .  Colère. 


REG 


—  389  — 


REL 


REGISSEUR. 

Amendier. 


Amandier    fleuri, 


REGRETTABLE.  Foutant,Renau- 

dant. 

«  C'est  r'naudant  tout  d'  même  de 
s  cte  foutu  tant  d'  bouleau  pour  nib 
de  nib.  » 

RÉGULIÈREMEXT,  Au  pouce. 

«  N'ayant  encore,  après  deux  ans  de 
présence  au  corps,  encouru  aucune 
punition  ni  essuyé  la  moindre  ré- 
primande, faisant  son  service  nu 
pouce,  il  est  noté  comme  un  trou- 
pier modèle.  » 

RÉHABILITATION.      Blanchis  - 

sage,  Rebectage,  Rebêquage. 

RÉHABILITER.  Blanchir,  Rebé- 
quer. 

«  11  est  des  faisants  qui,  après  binelle, 
font  les  plus  grands  sacrifices  pour 
obtenir  leur  concordat  et  qui,  une 
fois  rebéqués,  arrivent  à  se  servir 
de  leurs  anciens  créanciers  comme 
références,  dans  le  but  de  monter 
de  nouvelles  et  considérables  escro- 
queries. » 

REIjVE.  Dabesse,  Dabuche,  Fran- 
che ripe*,  Mékesse,  Mt'quesse. 

«  Il  ne  s'attendait  pas  à  trouver  la 
fille  du  Rougon  à  Paris,  amoureuse 
maîtresse  d'un  chef  d'escarpes  dont 
il  avait  été  le  compagnon  de  capti- 
vité à  l'île  Royale.  Cette  mystérieuse 
D'chimba  était  là,  devant  lui  ;  et 
une  bande  de  scélérats  l'appelait  : 
la  Mec-Mékesse  des  grinches.  » 

(BeBTEL    et    GlLQUIX.) 

REI\S.  Râbe,  Râpe.  V.  Dos. 

RÉITÉRER.  V.  Recommencer. 

REJET  d'un  projet  de  loi,  d'une 
proposition.  Enterrement  (arg. 
politique). 

REJETER.  V.  Jeter. 

—  REJETER  UX  PROJET,  une 

proposition,  une  poursuite.  En- 
terrer. 


«  Les  précédentes  commissions 
avaient  enterré  le  projet  de  loi 
sur  les  accidents  du  travail.  » 

[La  Lanterne.) 

RÉJOUI.  Arve\  V.  Gai. 

RÉJOUISSANCE.  Ariant*. 

RELATION  amoureuse.  Couche- 
rie,  Passade,  Passe.  V.  Accouple- 
ment, Coït. 

«  On  la  dit  intelligente.  Moi,  elle 
m'assomme  :  elle  ne  m'a  jamais 
entretenue  que  de  ses  coucheries.  » 

(J.    LiXDBE.) 

«  Pour  désigner  cette  courte  flambée 
des  sens,  plus  sérieuse  que  les 
vulgaires  coucheries,  moins  inté- 
ressante que  les  folies  de  tète,  les 
professionnels  ont  trouvé  ce  nom, 
jovial  comme  un  nom  libertin, 
sinistre  comme  un  coup  de  lance  : 
une  passade.  » 

(WlLLT.) 

Non,  vrai...  ces  chos's-Ià  ça  m'  dépasse  i 
Faui-i'  queua'  gonzess'  soy'  paquet 
D'  prendre  un  franc  cinquant'  poureun'  pofise 
Quand  a  peut  d'mander  laranfquet... 
(A.  B.) 

RELÉGATIOX.  Bain  de  pieds. 
Grotte,  Relègue,  Relingue.  V.  Ba- 
gne. 

Si,  pour  enturer  les  bons  pieds, 
Tu  brasses  fafTes  à  l'estorgue 
Sois  pénard  ;  ou  c"est  pour  ton  orgue 
La  centrouse,ou  le  bain  de  pieds. 

«  —  Tu  comprends,  disait  William, 
je  ne  marche  plus  dans  ces  expé- 
dltions-ià  ;  si  j'étais  poissé  mainte- 
nant, ça  serait  la  relègue.  Je  me 
range  :  je  suis  commissionnaire  en 
marchandises.  » 

RELÉGUÉ.  Rclingue.  V.  Argot. 

RELIGIEUSE,  subs.  Caneuse  du 
Meg  des  megs  *,  Femme  à  Ji^sus. 

—  RELIGIEUSE  DE  SAIXT- 
VIXCEXT-DE-PAUL.  Gri- 
saille. 

RELIGIEUX,  subs.  Chapon, 
Rase.  V.  Prêtre. 

RELIGIEUX  (OBJETS).  Bon- 
dieuseries. 


I 


REM 


—  390  — 


H  EN 


REMAKIER.  Dans  l'arg.  des  typo- 
praplios  :  Aller  en  Germanie  (je 
r'manie). 

REMETTRE.  \ .  Donner. 

—  SE   REMETTRE.  V.    Récon- 
forter. 

REMORDS.  Regout. 

Je  vivais  sans  disgrâce, 
Sans  regout  ni  morace. 
Sans  taf  et  sans  regret. 

(  Vieille  chanson  argotique.) 

REMORQUEUR.  L'enrhumé. 

«  V  pleuvra  demain,  on  entend 
Cenrhumé  d'ici.  » 

REMOUDRE.  Radicrer. 

REMOULEUR.  Radicreitr. 

REMPLAÇANT.  Mannequin.  On 
appelait  le  remplaçant  militaire 
Cochon  vendu  *. 

REXCOXTRER  quelçiu'un.  Tom- 
ber en  frime  avec.  \ .  Regarder. 

REXDEZ-YOUS.  Rencard,  lien- 
dèie,  Rendez.  V.  Renseigner, 
Vaurien. 

0  La  gonzesse  lui  a  donné  rencard 
pour  jeudi.  » 

«  11  est  arrivé  en  retard  au  rendeve.  » 

"  On  avait  rendez  pour  une  plombe 
devant  la  gare  de  Lyon.  » 

RENDRE.  Rcfiqucr  (arg.  des  fo- 
rains). V.  Restituer. 

«  Comme  le  client  faisait  du  cham- 
bard  à  la  porte  de  l'entre-sorl,  la 
Torpille  lui  refiqua  son  pognon.  » 

—  RE.M)RE     LA     PAREILLE. 

Faire  ait  même. 

«  C'est  core  eune  vacherie  du  Rou- 
quin, mais  je  1'  frai  au  même  :  V 
n'y  perdra  rien  !  » 

RENFORCIER.  \ .  Fortifier. 

RENGAGÉ  (SOLDAT).  Rempil,'. 

RENGAGER  (SE).  Rebiffer,  Rem- 
pileTf  Repiquer,  Vendre  son  co- 
chon . 


«  11  avait  repiqué  pour  cinq  ans  dans 
l'espoir  d'entrer  à  Saumur  et  d'y 
décrocher  l'épaulette.  » 

RENGAINE.  Guitare. 

»  —  Résumons,  fit  le  pré'^ident,  vous 
parlez  trop,  et  nullement  à  votre 
avantage.  Les  promesses  que  vous 
avez  faites  à  l'accusée  étaient  donc 
mensongères  ? 

—  Oh!  mensonges  forcés!  Ça  se  pro- 
met toujours,  le  mariage.  S'il  fallait 
épouser  toutes  les  femmes  aux- 
quelles on  chante  cette  fftiilare,  on 
serait  plus  polygame  qu'un  Turc! 
(Gazette  des  Tribunaux.) 

RENGORGER  (SE).  V.  Embar- 
ras. 

RENIFLER.  Retiiouter  ses  poids. 

RENOM,  RENOMMÉE.  Préparer 
la  renommée  d'une  personne  ou 
d'une  chose,  c'est  la  Lancer  ; 
l'opération  se  nomme  Lance- 
ment, Langage;  et  celui  qui  s'y 
évertue  est  un  Lanceur. 

—  La  Lanceuse  est  ordinaire- 
ment une  vieille  prostituée 
qui  met  son  expéiience  au 
service  des  commençantes. 

«  Elle  se  remémorait  souvent,  aux 
mornes  réveils,  l'époque  joyeuse 
où  on  l'avait  lancée.  » 

(J.    HiCBEPIH.) 

«  Les  petites  bonnes  femmes  le  sa- 
vaient sans  le  sou,  aussi  ne  lui 
réclamaient-elles  jamais  la  rému- 
nération de  leurs  faveurs.  C'est 
qu'il  avait  la  réputation  de  con- 
naître des  diplomates  et  d'être  un 
lanceur  de  premier  ordre.  » 

(La  Gaudriole.) 

«  11  voulait  qu'elle  s'occupât  du  ian- 
çage  de  son  nouveau  volume.  Elle 
connaissait  assez  de  monde,  que 
diable  !  et  si  elle  l'aimait  tant  soit 
peu,  ça  ne  lui  était  pas  difficile  de^ 
le  faire  mousser  !  » 

(II.    SOMBRK.) 

—  Personnage  dont  la  renom- 
mée dépasse  celle  de  tous 
les  autres  :  Le  lion  du  jour. 


REN  —  391   — 

RE\0.\CER.  V.  Abandonner. 


REP 


—  REXOACER     A     L  AMOUR. 

De'telT,  Remiser,  Se  ranger  des 
voitures.  V.  S'assagir. 

—  On  dit  en  parlant  des  fem- 
mes :  Retourner  son  éventail. 

REXSEIGXEMEXT.  Record,  Ren- 
card, Tube,  Tuyau. 

«■  Si  tu  vois  La  Volige,  donne-lui  le 
record  pour  qu'i'  ne  s'  goure  pas.  » 

"  Ça  valait  juste  dalle,  V  rencard  que 
tu  m'as  donné.  L'  mec  a  démurgé 
d'  puis  deux  longes.  » 

<  Un  matin  Cartonet,  qui  épluchait 
les  faits-divers  en  mangeaut  des 
radis,  releva  triomphalement  la 
tête  : 

—  Tuyau,  messieurs  !  J'apprends  par 
le  journal  que  notre  camarade 
Giraud,  ici  présent,  a  tué  hier,  à 
Paris,  une  vieille  dame  très  riche.  » 

(Michel  Corday.) 

REXSEIGXER.  Recorder,  Rencar- 
dcr  'cette  dernière  expression 
signifie  également  Donner  ren- 
dez-vous), Tuyauter. 

«  Si  tu  nous  avais  mieu.x  r'cordés,  on 
s'  srait pas  fait  poisser  comme  des 
glaudes  :  >- 

«  Tu  la  connais,  toi,  c'tte  sœur-là? 
Rencarde-vàoi  sur  son  orgue.  » 

REXTE.  Rabiage. 

RE-XTIER.  Chanoine,  Rembale. 

REXTRER.  Rembarber,  Renquiller, 
Rentiffer.  V.  Entrer. 

«  —  11  est  trois  plombes,  rembarbons, 
on  verra  ça  d'main.  » 

<  —  Allez,  ho  !  renquille  à  la  piaule, 
hurlait  le  marlou  hors  de  lui.  » 

(H.  Sombre.) 

«  J'  peux  pas  rentiffer  chez  les  vieux, 
qu'a  disait,  mon  dab  me  pass'rait 
à  ponce.  » 

—     RENTRER     CHEZ     SOI.    Se 

lôler. 

«  Moi,  j'  vous  plaque;  je  m'  <dfe,  j'ai 
envie  d'  pioncer.  » 


RE.WERSER.  V.  Abattre. 

RENVOI.  Ralançaqe,  Balancement, 
Balayage,  Blackboulage,  Bour- 
lingue,  Dégommade,  Dégommage, 
Dévoiement,  Sacage,  Sacquage, 
Scia'je. 

—  REWOI  E>"  MASSE.  Lessive. 
V.  Changement. 

RENVOYER.  Balanstiquer. 
V.  Chasser,  Promener. 

Nom  de  Uieu!  Si  j'  m'app'lais  Félisque, 
J'  te  leur  en  foutrais  du  gâteau  !... 
Car,  enfin,  bon  Dieu  I  qu'est-c'  qu"i'  risque? 
r  n'  travaill'rait  pas  pour  la  peau 
S'i'  les  balatistiquait  d'  l'assiette... 
Car,  tant  qu'  yaura  du  benrr'  dans  1'  pot, 
Ces  gonc's-là  mang'ront  d'  la  galette. 
(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

RÉPARER.  Rebouiser. 

RÉPARTIE.  V.  Saillie. 

REPAS.  Boulottage,  Coup  de  figure, 
Gobelottage,  Gueulée,  Lawpie  *, 
Morfe  *,  Récarelure,  Refaite  *,  Ta- 
page de  tête,  de  tronche,  Tortore. 
Dans  l'argot  des  employés  de 
nouveautés,  on  dit  Gauche. 
V.  Nourriture. 

«  On  s'a  envoyé  un  boulottage  sérieux 
à  «  Mou  château  »  avec  du  cacheté 
de  première.  » 

«  Après  un  bon  tapage  de  tête  chez 
Michoud,  on  est  monté  à  la  Galette.  » 

—  REPAS  COPIEUX.  LucuUus. 

REPASSEUR.  Radicreur. 

REPASSEUSE.  Rranleuse  de  gen- 
darme. V.  Blanchisseuse. 

RÉPÉTER  (SE).  Pincer  toujours 
la  même  guitare.  V.  Rengaine. 

RÉPONSE.  Se  traduit  par  les 
équivalents  de  Discours  :  Boni- 
ment, Salade,  Vanne. 

REPOS.  Le  troupier  appelle  le  re- 
pos Marche  par  le  flanc. 

REPOSER  (SE)  Battre  ou  tirer  sa 
flemme.  V.  Fainéanter. 


REP 


—  392  — 


RES 


REPRÉSENTER.  Frimer,  La  don- 
ner, La  jeter,  La  souffler.  Mar- 
quer. 

«  Il  avait  voulu  frimer  au  rupin  :  il 
avait  un  tuyau  d'  poêle  et  des  ver- 
nis, un  gilet  blanc  et  un  alpague 
mastic.  .Mais  si  t'aurais  vu  c  qu'i' 
la  soufflait  mal  là-d'ssous  !  » 

«  _  S'agit  pas  que  d'/a  donner,  faut 
avoir  de  Tos,  et  c'est  souvent 
ceuss's  qui  font  l'pus  d'chichis  qui 
foutent  r  moins  d  pourboire.  » 

a  C  que  tu  la  jettes  mal  avec  tes 
guiches  !  » 

(GoBo:«.) 

«  Ils  avaient  vu  rentrer  madame  X... 
avec  quatre  individus  qui  avaient 
de  mauvaises  figures  et  qui  mar- 
quaient mal.  r» 

(ID.) 

RÉPRIMANDE.  V.  Admonesta- 
tion. 

RÉPRIMANDER.  V.  Admones- 
ter. 

—  JE  VAIS  LE  RÉPRIMANDER. 

Je  vais  lui  conter  quelque  chose, 
lui  dire  deux  mots. 

REPROCHE.  V.  Admonestation. 

REPU.  Gave,  Gavé. 

RÉPUBLIQUE  (LA).  La  Marianne, 
ou  simpl.  M'irianne,  La  Princesse. 

—  Les  partisans  de  la  monar- 
chie disent  La  gueuse. 

Sûr  qu'il  a  eu  raison  1'  Sarrien, 
D'  nous  envoyer  fous  en  vacances... 
Qu'est  c'  qu'on  Toulnit  à    Caris?...  Rien, 
Ou  bAiliâit  à  toui's  les  séances, 
On  s'emmerdait  à  valider. 
On  perdait  son  tcni|js,  sa  jeunesse:... 
I'  vaut-y  pas  mieux  s'  bullader, 
Aux  "frais  d'  la  princesse  ? 
(A.  B.  Let  Soulologues  d'Honoré  Constant.) 

«  Elle  est  plus  maligne  que  notre 
pauvre  Marianne,  cette  forte  Eglise 
apostolique  et  romaine  qui  implante 
l'un  de  ses  représentants  partout  où 
il  y  a  un  certain  nombre  d'âmes 
réunies.  Elle  ne  laisse  pas  le  moin- 


dre troupeau  d'ouailles  sans  berger. 
Aussi,  vous  voyez  comme  elle  tient 
le  monde!  » 

(E.  Bebcebat.) 

«  Brusquement,  une  génération  s'est 
levée,  qui  ne  s'enivre  que  de  bocks 
idéaux,  ne  connaît  d'autre  maîtresse 
que  la  Marianne;  et  enellerevivetit 
les  sentiments  généreux,  les  soucis 
ailiers,  les  nobles  abnégations  des 
jeunesses  de  1830  et  1809,  dont  le 
souvenir  est  si  justement  légen- 
daire. >< 

(JoiiEPH  CaBAGURL.) 

«  La  gueuse  a  la  vie  dure,  et  M.  de 
Cassagnac  lui-même  confesse  qu'elle 
a  trompé  jusqu'à  présent  les  espé- 
rances de  ses  ennemis.  » 

(Le  Voltaire.) 

RÉPUGNANCE.  V.  Dégoût. 

RÉPUGNANT.  V.  Abject. 

RÉPUTATION.  V.  Renom. 

REQUÉRIR.  En  parlant  du  mi- 
nistère public  :  Crosser,  Faryuer. 

«  L'avocat-bôcheiir  l'a  crosse  cher.  I' 
r  farquait  tant  qu'i'  pouvait;  et 
r  pauv'  vieux  a  poissé  la  passe. 


REQUÊTE.  Èlourdissemenl.\ .  Sol- 
liciter. 

RÉQUISITOIRE.  Crac/ioir,C»-ossr 

Fièvre. 

—  RÉ<JUISITOIRE  IMPITOYA- 
BLE. Redoublement  de  fièvre. 

RÉSERVISTE.  Réservoir. 

«  —  Ah!  messieurs  les  réservoirs,  dit 
l'adjudant,  on  va  vous  faire  moussoi 
un  peu  pour  vous  débarrasser  >! 
vos  bedons  qui  ne  sont  jamais 
l'alignement!  " 

RESPIRER     fortement.     luklt 
(contraction  de  RenAcler). 

RESSEMBLANT.  Tout  chic. 

M  C'est  r  portrait  d'  son  parrain,  tw 
chièl  » 

RESSORT  de   montre  taillé  vw 
scie  dont  se  servent  les  prison- 


RES 


—  393  — 


REV 


niers  pour  scier  leurs  barreaux.  ! 
Pivert.  ! 


RETROUVER.  Repérir. 
RÉUXIOX.  V.  Assemblée. 


RESTAURA>i'T.  Gargot,  Maldine", 
Manc/eoire,   Planque    à   tortorer.  \  RÉUSSI.  Envoyé,  Tapé.   \ .  Bien. 
Ces  expressions  se  prennent  or-  ; 
dinairement  en  mauvaise  part.  ' 

J'y  ai  fait  avoir  à  croume  à  mon 
.argot.  »> 

i  J'  commence  à  avoir  sérieusement 
la  dent.  Conobres-tu  une plan/ue à 
torlorer  dans  c'  coinsto-là?  » 


REUSSIR.  La  faire  belle.  Mettre 
ou  tapei-  dans  le  mille,  Y  avoir 
la  main,  Foignon,  l'os. 


RESTAURATEUR.  Empoison- 
neur, Empoisonneur  patenté,  Fri-  ' 
pier. 

Faut  ben  manger  chez  ïempoison- 
teur  quand  on  ne  peut  pas  faire 
sa  frigOQSse  à  la  maison.  » 

RESTES.  (Déchets.)  On  nomme 
Quiqui  les  déchets  d'os  et  de 
viande  des  restaurants  dont  on 
se  sert  pour  faire  du  bouillon 
gras.  V.  Rogatons. 

RESTITUER.  Aller  au  refit,  Reco- 
quer,  Refiler. 

^  V  faudra  qu'il  aille  au  r'fil  de  mon 
bogard  1...  Je  1'  donn'rai  putôt  chez 
l'  quart'....  Et  pourtant  j'  suis  pas 
bourrique!  » 

Allons,  va,  >*'^/e-lui  son  palet  et 
quT  n'  nous  coure  pus  1  » 

r  n'  veut  pas  me  r'coquer  mes  har- 
nais tant  que  j'y  aurai  pas  carmé 
les  sept  balles  que  j'  dois  pour  la 
carrée.  » 

RESTITUTION.   Refit,   RistoriH. 

RETARDATAIRE .  Qui  arrive 
comme  le  marquis  de  CMeverte 
(obscène). 

RETORS.  V.  Malicieux. 

RETOURNER.  Dans  le  sens  de 
Revenir.  Aller  à  Tours. 

«  Jai  manqué  de  me  faire  chauffer 
aux  courtines  ;  je  ne  peux  pas  aller 
à  Tours  avant  trois  marques.  » 


RETRAITER, 

V.  Réforme. 


Fendre     V  oreille. 


a  Quand  tu  as  fait  ta  théorie  sur  les 
femmes  qui  entretiennent  des 
gigolos,  tu  as  mis  dans  le  mille.  Oh! 
tu  étais  inspirée  ce  soir  !  On  t'au- 
rait fait  un  scénario,  tu  n'aurais 
pas  mieux  conduit  ton  dialogue.  » 

(Geobges  Ohsbt.) 

■•  Toi,  mon  vieux,  pour  les  tours  de 
lézélon,  on  peut  dire  que  tu  y  as 
rognon  !  >/ 

UEVANCHER  (SE  .  Faire  ou  re- 
faire au  même.  V.  Rendre. 

RÉVEILLON.  Boudinage,  Fête  du 
Boudin.  Se  dit  spécialement  pour 
le  réveillon  de  Noël. 

RÉVÉLER.  V.  Dénoncer. 

REVENIR.  Rabouter,  Radiner, 
Rappliquer.  V.  Arriver. 

RÉVERRÈRE.  Glacier  pendu". 
Glacière  pendue  *,  Glacis  pendu  ', 
Incommode,  Mouchard  à  bec. 
Pendu  glacé. 

REVÊTIR.  Enflaquer. 

REVOIR  (AU).  A  la  revoyure. 
V.  Main. 

RÉVOLTE,  RÉVOLUTION.  Mê- 
mes termes  que  pour  Boulever- 
sement. 

REVOLVER.  Azor,  Basset,  Bec  de 
cane,  Crucifix  à  l'esbrouffe,  Re- 
poussant, Rigolo,  Soufflant.  On 
dit  aussi  pour  le  revolver  de  po- 
che :  Blavin,  Mouchoir,  Permis- 
sion de  minuit,  Pipe. 

«  Il  l'a  m'nacé  d'  son  rigolo,  comme 
si,  entre  garçons,  c'était  avec  Azor 
sous  r  blair'  qu'on  doive  s'espli- 
quer.  » 


Rnu 


—  394  — 


RIE 


«  —  Vuus  ne  craignez  pas  de  rentrer 

au  milieu  de  la  nuit  par  des  voies 

aussi  désertes? 
—  Oh!   répondit-il  en  montrant  son 

revolver,   mon  bec  de  cane  est  là 

pour  un  coup.  » 

(A.  Laborib.) 

«  Ne  touche  pas  à  ma  mère  on  je  te 
brûle  la  gueule  avec  mon  rigolo.  » 

(GOROS.) 

RHUM.  Verre  de  rhum.  Pape. 
RinoTE.  V.  Ivresse. 

—  RIBOTE  BRUYANTE.   Sainl- 
Glinglin. 

Il  En  v'ià  un  pétard  I  l's  sont  tous 
blindés  dans  la  tôle  :  c'est  la  Sanit- 
Oiinglin  !  « 

RICHE.  Braisé,  Braiseux,  Calé, 
Douillard,  Galetteux,  Hiivé*,  Mil- 
loiir,  Milord,  Moussu,  Plein,  Plein 
d'aubert,  Plein  de  pognon.  Quia  le 
matelas,  le  sac,  Qui  est  à  l'as,  au 
fric,  au  fricot,  au  pèze,  au  po- 
gnon, au  sac,  Ri/fard,  Rupin,  Sa- 
qué. On  peut  encore  désigner  le 
riche  par  un  synonyme  d'Indi- 
vidu suivi  d'un  mot  signilianl 
Argent  :  Gonce  au  pognon.  Mec  à 
sonnettes,  etc. 

—  PERSONNE    TRÈS     RICHE. 

Gonce  à  coffiot,  à  matelas. 

Ceux-là,  y  gagn'nt  cinq  cigs  par  mois 
Et  veul'nt  la  faire  aux  gas  braisés. 
(Jehan  Rictus.) 

Quand  on  n'est  pas  braiseiix  d'  naissance, 
Pour  viv'  laul  beu  truquer  un  peu... 
(A.  B.) 

«  Toutes,  tant  que  vous  êtes,  les 
douil/ardes  comme  les  purées,  vous 
devez  avoir  vos  peines.  » 

(TauBLOT.) 

'<  —  Si  je  me  colle  jamais,  disait 
Flora,  je  me  fiche  que  lo  bonhomme 
soit  beau;  pourvu  qu'il  soit  galet- 
teux et  solide  au  poste,  je  me 
moque  du  reste.  • 

(P.    DoMGBC.) 

<  11  a  mis  r  doigt  sur  une  bergère 
épatante  qu'a  un  baron  et  qu'est 
pleine  d^aubert.  » 


«  J'  suis  plein-,  ma  marquise  m'a  r'filé 
une  livre,  j'  vas  en  profiter  pour 
m'offrir  un  complet.  » 

«  Ce  peintre  était  un  hommeeffrayant, 
un  homme  comme  il  y  en  a  pea  ;  il 
n'avait  pas  le  respect  des  million- 
naires et  les  traitait  comme  des 
laquais...  Il  travaillait  de  chic,  mais 
d'un  chic  si  renseigné!  N'importe, 
l'homme  au  sac  était  vexé  de  cette 
soi-disant  négligence  ;  il  trouvait 
que  l'artiste  allait  trop  vite.  « 

(Maurice  Montâodt.) 

Le  plusstupide  de  l'afTHire, 
C'est  que  nul  n'a  le  cœur  content  : 
Gras  rupin,  maigre  prolétaire, 
Sur  leur  sort  gémissent  autant. 

(P.  Paillette.) 

RICHESSE.  V.  Aisance. 

RIDE.  Marche  du  palais.  Se  dit 
seulement  des  rides  frontales. 

RIDÉ.  Marqué.  Dans  l'argot  bou- 
levardier,  on  dit  Fanoche,  Fano- 
ché  en  parlant  d'une  personne 
que  commencent  à  envahir  les 
rides. 

«  —  Ben,  elle  n'a  pas  embelli,  tou- 
jours ! 

—  Oh!  elle  est  jolie! 

—  Ça  dépend  des  goûts!...  elle  est 
déjà  vieillotte,  fanochée...  • 

(Gyp.) 

RIDEAU.  Coqueret,  Discret,  Guc 
sard,  Vilquet. 

RIEX.  Dalle,  Digue,  Flotière' , 
Flou*,  Floutière*,  Gniente,  Gninte, 
La  digue,  Ldpc,  La  peau,  La  poix, 
La  tringle,  La  tringue,  Sada,  Nib, 
Niberguc,  Niberte,  yiente.  Peau, 
Peau  de  halle.  Peau  de  balle  et 
balai  de  crin.  Peau  de  nœud.  Peau 
lie  paf.  Peau  de  zeb,  iU:  zébi,  de 
zeub,  Pouic,  Poitou,  Poix,  Quel- 
poique.  Tringle,  Tringlette,  Trin- 
gue, Zif.  On  fait  souvent  précé- 
der ces  mots  de  Juste  ou  de  Que. 

Moi,  j'embrasse  rien  ni  personne  ! 
J'embrass'  gninte  et  pouic,  dalle  et  peau  '. 
Ht  j'ai  beau  m'  Touiller  la  sorbonne, 
J'ai  pas  I'  souv'iiir  que  su'  d'  la  peau 
J'ay'  jamais  collé  mes  babouines. 
(L.  DE  Berct.) 


RIE 


—  39:j  — 


RIR 


.S'ib  dans  1"  bidon  et  ««6  su'  V  râpe. 
Et  dans  ma  ralad',  juste  lape  \ 

(1d.) 

Maisp^au  de  balle  et  balai  de  crinl 
Qui  donc  pourrait  leur  serrer  le  frein, 
Aux  deux  marlous  prenant  du  terrain 
Pour  leur  escrime  à  coups  de  surin? 

(J.   RlCBEPLN.) 

L'est  foui  d'  mèm'  chouette  d' s'embarquer 
Dans_  les  roulottes  d'  premier'  classe, 
Ouand  on  a  peau  d'  balle  à  raqner... 
I>anie,  à  présent,  j'  Toyage  au  cbàsse  : 
J'ai  ma  carie  d'  circulation. 
Je  m'  fais  traîner  en  grand'  vitesse 
Jusqu'à  n'import'  quelle  station. 
Aux  frais  d'  la  princesse. 
A.  B.  Les  Souloloques  d  Honoré  Constant.) 

tt  C'est  bath,  c'  que  t'envoyes  su'  ton 
affiche.  Mais,  vois-tu,  mon  vieux, 
tu  y  es  pas  ;  tu  conobles  qu'  digue 
à  la  politique  :  et  les  mecs  que  c'est 
le  métier  d'en  faire,  d'  la  politique, 
i'  doiv'nt  pas  avoir  el"  flube  de  ton 
gnasse.  » 

«  —  Moi  je  rêve...  je  cherche  quelque 
chose  de  mieux.  Je  cherche,  mon 
cher,  une  balle...  une  petite  balle 
qui  ne  laisserait  de  ceux  qu'elle 
atteint  rien...  rien...  rienl... 

—  Et  vous  pourriez  appeler  cette 
balle  la  balle  Nib-Nib  !  > 

(0.    MiBBEAC.) 

Allons,  y  a  trop  longtemps  qu'on  t'  gonrre  '■ 
Vieux  populo,  Eoupé  cett'  fois. 
Dis  au  politi;ard  qu'i'  t'  courre 
Sur  l'tiaricot  avec  ses  lois  ! 
Dis-lui  :  J'ai  mare  d'  la  pestaille, 
Frocards,  jugeurs  et  autr'  fourbis 
Du  mèm   tonneau,  qui  font  ripaille, 
Quand  moi  que  j'  trim'  j'ai  peau  tf  zébi'. 
{Le  Père  Peinard.) 

•  C'est  un  crosseur!  Si  tu  l'écoutés,  i' 
t'dira  qu'il  a  des  trucs  épatants  pour 
affurer  du  pèze:  et  il  affure  juste 
tringle  lie.  » 

«  Si  a  raque  pas,  a  peut  s'  gauler  :  j' 
marche  pas  pour  la  tringue.  » 

Ne  flanche  pas  si  t'es  pavois 
Tu  n'affurerais  que  la  poix. 

(HoeiER-GRison.) 

—  Ç.\  >E  SERT  A  aiE.\.  Cest 
comme  des  dattes,  comme  des 
pommes,  Cest  midi,  Il  est  midi 
sonné.  V.  Inutile. 

—  ç.\  NE  v.vuT  RIE\.  C'est  de 
la  gnognolti',  de  la  roupie,  de 
la  rousselette.  V.  Valeur. 


—  .4  RIE.V.  A  cherche  arg.  des 
joueurs). 

'<  —  Où  en  sommes-nous  de  la  partie  ? 
—  Cinquante-trois  à  cherche.  » 

—  NE  RIEX  FAIRE.  zVen  pns 
fiche,  n'en  pas  foutre  une  broque, 
une  èroquille,  un  coup,  une  se- 
cousse. V.  Fainéanter. 

—  XE  RlEX  BOIRE. Boire rfe /'en- 
cre. V.  Boire. 

—  XE  RIEX  M.\XGER.  V.  Faim. 

—  XE     RlEX     AVOIR.    V.      Se 

Priver. 
RIPOSTER.  Redouiller. 

—  RIPOSTER     COUP     POUR 

COUP.  Riposter  du  tac  au  tac. 

RIRE,  subs.  Rigolade.  V.  Amase- 
ment. 

RIRE,  V.  Esganacer  *,  Richonner, 
Rigoler,  Se  bidonner.  Se  boler.  Se 
boyauter.  Se  boyoten',  Se  cintre)'. 
Se  a'ever,  Se  déguiser  en  tirebou- 
chon.  S'en  payer  ou  en  prendre 
un  bol,  une  bosse,  un  plat,  une 
tranche.  Se  fêler,  Se  gondoler.  Se 
gonfler.  Se  gonfler  le  mou.  Se  mu- 
rer, Se  piler.  Se  poiler,  Se  rouler. 
Se  tirebouchonner.  Se  tordre.  Se 
tordre  comme  une  baleine.  V.  S'a- 
maser. 

«  Peut-être  ai-je  le  rire  facile,  mais 
je  suis  forcé  d'avouer  que  quand 
on  m'a  conté  celle-là,  avec  les 
expressions  exactes,  je  me  suis 
absolument  gondolé,  cintré,  tire- 
bouchonné.  » 

(P.  PitLLtm.) 

«  Dites-leur  qu'ils  ont  volé  l'État  : 
ils  se  tordront.  L'État,  c'est  eux, 
d'abord,  et  les  douaniers  sont  faits 
pour  exciter  les  honnêtes  gens  à  la 
contrebande.  > 

(E.  Behgi&at.) 

«  Ah  !  la  sœur,  qo'est-c'  qu'a  prenait  : 
cinq  d'engueulade  et  dix  de  gnons  ! 
Et  i'  y  en  disait  :  et  i"  y  eh  con- 
tait !...  Ah  !  mon  vieux  !  tu  t'  s'rais 
gonflé  I  » 


RIS 


<■  J'  la  connais  ta  romance  des  plom- 
l)cs.  On  la  chantait  à  l'hosto,  pen- 
dant la  promenade.  On  s'poilait  I...  » 

«  Oh!  oui,  j'  sais  bien,  j'  peux  cre- 
ver! Tu  t'en  fous,  toi,  tu  t'  mares, 
t'en  prends  un  bol:  ça  t' touche  pas.  » 

RISIBLE.  V.  Amusant. 

RIXE.  V.  Bataille. 

ROBE.  Impossible  ,  Serpillière  , 
Traîneuse. 


—  BELLE  ItOBE.  Mordante. 


—  itOBE  DE  CHAMBRE. 

l'dte,  Galeuse. 


Douil- 


ROCIIECHOUART.  Rochouart  . 
V.  Quartier. 

ROGATOXS.  Arlequin,  Bijoux. 

Sans  penser  à  tremper  nol'  soupe, 
N'importe  où  nous  nous  empâtons 
D'arlequins,  A'  brilfe  et  d'  rogatons. 

(J.    IhcHEPI.N.) 

«  Mais  i'  n'est  pas  embarrassé,  pour 
ses  deux  bourgues,  i'  s'envoye  eune 
platée  d'  bijoux  où  qu'y  a  des  fois 
un  r'pas  complet  :  rôti,  poisson  et 
légumes.  » 

—  marcha:xd  de  rogatons. 

Bijoutier. 

ROI.  Dab,  Mec,  AJeg',  Franc  Ri- 
pault',  Grand  dab.  Grand  mec. 
V.  Jeu. 


—  396  —  ROU 

on  distribue  ces  rôles,  à 
cause  de  leur  manque  di 
talent. 

Dans  les  coulisses,  d'un  pas  lent, 
Ell's  se  promèn'nt  en  somnolant. 

Les  pannes. 
Ou  bien  cll's  dorm'nt  ou  bleu  encor 
Ell's  reg.ird'nt  poser  le  décor, 

Les  pannes. 
Ell's  attcnd'nt,  en  croquant  I'  marmot, 
L'occasion  de  placer  leur  mot, 

Les  pannes... 

(GKOBr.ES  Beiih.) 

ROMPRE.  V.  Abandonner,  Ban. 

RONFLEMEx\T.  Carnage. 

RONFLER.  Corner,  Jouer  de  Ver- 
gue. 

■I  Y  a  pas  moyen    de   roupiller  ici, 
grognait  le  Parigot.  Ils  sont  deux 
pétrousquins  qui  jouent  de  L'orgw 
toute  la  nuit.  Demain,  je  mets  leur 
pieux  en  bascule.  » 

ROQIET.  V.  Chien. 

ROQUETTE     (LA      GRANDE).  | 

La  Grande,  La  Ilotoiidc.  ' 

—  LA  PETITE  ROQUETTE.  La 

Velile. 

ROSSE  subs.  V.  Cheval. 
ROT.  Soupir  de  Bacchus. 

ROTER.  Avoir  une  fuite  de  gaz 

dans  restomac. 


ROLE    INSIGNIFIANT.     Panne 
(arg.  tliéàlral). 

«  Une  panne"!  Je  n'ai  jamais  très  bien 
compris  le  sens  de  ce  mot-là.  J'ai 
toujours  cru  —  suis-je  assez  sot  !  — 
qu'au  théâtre  il  y  avait  de  petits 
artistes  et  non  pas  de  petits  rôles. 
Je  me  souviens  d'un  acteur,  dont 
le  nom  m'échappe  en  ce  moment, 

3ui  n'avait  (juc  quelaues  lignes  à 
ire  dans  \a  Mort  du  ducd'Enghieu, 
de  .M.  Ilennique.  Il  eut,  en  dépit 
de  cette  panne,  un  triomphe  le  soir 
de  la  première  représentation.  » 

(l'iEKRB   WOLFF.) 

—  dette  expression  s'applique 
tl'galemenl  aux  acteurs  a  qui 


ROTONDITÉS  CHARNUES.  Pc- 

lotagc.  V.  Sein. 

«  Moi,  j'aime  les  femmes  oii  quT  y 
du  p'iotage...  de  quoi  s'occuper  I 

ROUE.  (Supplice  aboli.)  Garuchc  '. 
Lune  à  douze  quartiers'. 

ROUÉ.  Potence,  Roumard'. 

0  —  Vous  ne  lui  en  remontrerez  pas, 
c'est  une  vraie  potence.  » 

ROUEN.  Amélie. 

ROUENNERIE.  Amcllerie. 


ROUGE,    subs. 
V.  Fard. 


Maqui,    .Maqui> 


ROU 


397  — 


RUS 


ROUGE,  adj.  Vermoisé. 

ROUGIR.  Avoir  un  coup  de  fard, 
Faire  cuire  son  homard,  Farguer, 
Piquer  son  fard,  Piquer  un  soldl. 

<•  Il  s'amusait  à  la  regarder  dans  les 
yeux,  pour  \mîd.ire  piquer  son  fard.  » 

(Bauda.) 

«  Cette  péronnelle  piquait  des  soleils 
à  la  moindre  allusion;  et  elle  fai- 
sait, en  catimini,  la  fête  avec  un 
abbé  et  deux  ofQciers.  » 

(J.  Landre.) 

ROULADE.  Cocotte,  Fignolade, 
Gargarisme.  V.  Chanter. 

ROULER.  Bouler.  V.  Tomber. 

ROULIER.  Roulotin. 

ROUSSE.  Rouquine.  V.  Roux. 

ROUSSEUR.  Taches  de  rous- 
seur :  Son. 

—  VISAGE  TACHÉ  DE  ROUS- 
SEUR. Boule  de  son,  Plat  de 
lentilles. 

—  La  gosseline  est  assez  gironde, 
dommage  qu'elle  ait  un  plat  de  len- 
tilles. 
—  Bah  !  ça  lui  passera  quand  elle  aura 
vu  le  loup  !  » 

[Les  Jûyeusetés  du  régiment.) 

ROUTE.  Antif,  Antiffe,  Fileusc. 
Poivrière,  Poudrée,  Rub,  Ruban, 
Tirou,   Trimar,  Trimard,  Trime. 

—  LA  GRAXD'  ROUTE.  Le  qrand 
trimar. 

Au  nom  des  chemiaeux  d'  la  ville, 
Coureurs  de  ru's,  batteurs  A'antifs, 
Qui  sont  des  centain's  et  des  mille... 
Faut  pas  démolir  les  fortifs  ! 

(à.  B.) 

«  Les  uns,  les  vétérans  du  trimard, 
connaissent  les  bons  parages.  » 
(Ch.  Malato.) 

La  route,  la  route  longue,  intermi- 
nable, c'est  le  rub,  le  ruban.  Le 
tleuve  est  le  rub  de  lance;  la  voie 
ferrée  des  chemins  de  fer,  le  rub 
de  riffle.  » 

ROUX.  Rouquin.  S'emploie  adjec- 
tivement et  substantivement. 


r  n'  faisait  pas  sa  société 
Du  géni'  de  la  liberté, 
r  n'était  pas  républicain, 
Il  était  l'ami  du  Jiouquin 
Et  le  p'tit  homme  à  la  Mélodie, 
A  la  Bastoche. 

(A.  B.i 

«  On  dit  qu'  les  rouquines  sont  ou 
toutes  bonnes  ou  toutes  mauvaises  ; 
ben,  moi  j'en  conoble  une  qu'est 
entrelardée.  '» 

—  CHEVEUX    ROUX.    Poil    de 
brique,  Poil  de  carotte.  V.  Barbe. 

RUBAX.  V.  Décoration. 

RUE.  Se  traduit  de  même  façon 
que  Route  ;  mais  on  emploie  de 
préférence  les  équivalents  de 
Trottoir. 

—  L'argot  houlevardier  em- 
prunte le  mot  anglais  Street  : 
Auber  street,  Bréda  street. 

RUIXÉ.  Blanc,  Chocolat,  Coupé, 
Fauché,  Fleur. 

RUIXER.  Faire  chocolat,  Faire 
fleur.  Faucher  à  blanc.  Mettre 
dans  la  mélasse,  dans  la  merde, 
la  mouise,  etc.,  Rincer. 

—  SE  RUIXER.  Aller  à  Rouen  ou 
à  Roa?ine,  Faire  le  p/ongeou, 
Piquer  une  tête,  Tomber  dans  1 1 
dcche,  la  mélasse,  la  merde,  etc. 
,V.  Misère). 

RUISSEAU.  Barant,  Doué. 

«  ...  Les  battoirs  des  lavandières, 
agenouillées  au  bord  du  doue,  se 
mêlent  au  bruit  berceur  de  la  mer 
qui  monte  ou  redescend.  » 

(André  Thecriet.) 

RUPTURE.  V.  Abandon. 

RUSE.  Dric,  Estoc,  Finoterie,  Ma- 
nicle.  Roublardise.  V.  Malice. 

«  Pour  le  truc,  le  dric,  le  fil,  le  r'fil, 
le  flair,  le  blaire,  à  lui  la  pose.  » 
(J.  RicHEns.) 

RUSÉ.  Capon*,  Fouinard,  Fouine, 
Fouineur,  Gerôme*,  Mariol,  Ma- 
riolle,  Marie,  Marlou,  Pointu', 
Serpent,  Truqueur.  V.  Malicieux. 


RUS 


—  398 


RUS 


RUSER.  Caponner',  Roiiblarder , 
Truquer.  V.  Tromper. 

«  —  Il  n'y  a  pas  à  roublarder  avec 
nous,  vous  savez  bien,  lui  dit 
l'agent;  nous  sommes  aussi  ma- 
rauds que  vous.  » 

<i  Mais  déjà  les  couleurs  pâlissent  : 


on  parle  de  l'humanité,  d'une  seule 
famille...  .Méfiance!  En  l'honneur 
de  cette  famille-là,  on  s'apprête  à 
truquer  encore.  » 

(Zo  d'Axa.) 

RUSTRE.  V.  Campagnard,  Gros- 
sier. 


> 


SABBAT.  V.  Samedi. 

SABOT.  ïEscarpin  de  Limousin, 
Esclop,  Esclot,  Soulier  en  cuir  de 
brouette. 

«  r  m'a  m'né  dans  un  guinche  de 
Ligorniaux  où  qu'y  en  avait  la  moi- 
tié qui  tapaient  des  riclos  avec 
leurs  ribouis  en  cuir  de  brouette.  » 

SABOTIER.  Esclopé,  Esclotier. 

SABRE.  Flambant,  Flambard,  Fau- 
chon,  Gandille  *,  Jacqueline, 
Planche  '.  V.  Bois,  Épée. 

—      SABRE     DE      CAVALERIE. 

Latte. 


-  SABRE  D'ARTILLERIE.  Ban- 
cal. 

-  SABRE  D'INFAXTERIE  (arme 
réformée  depuis  1866,.  Bon 
Dieu,  Briquemonl,  Briquet,  Côte 
de   bœuf,  Coupe-chou. 


a  On  foutrait  dans  la  flotte  tous  les 
flingots,  tous  les  brutals,  tous  les 
coupe-choux,  les  lattes,  les  bancals, 
les  rigolos,  tout's  les  armes,  et  les 
obus,  et  les  boulets,  les  cartouches 
et  la  poudre.  On  s'  servirait  des  ca- 
sernes pour  loger  les  purotins  et 
les  fileurs  de  comète  à  qui  qu'on 
distribuerait  les  lits  et  les  couver- 
tures des  gribiers.  » 

«  —  Et  le  premier  qui  rouspète,  fit  le 
coquillard  au  comble  de  la  colère, 
je  lui  fais  faire  connaissance  avec 
Jacqueline  ! 

Et  dans  un  geste  de  défi  il  porta 
la  main  à  la  garde  de  son  sabre. 

—  Sabre...  main  !  gouailla  le  Parisien.  » 

SAC.  Flac,  Flacul.  V.  Argent,  Be- 
sace. 

—  SAC  DE  FANTASSIN.  Annoire 
à  poil,  As  de  carreau,  Azor. 
Y.  Havresac. 


SAG 


—  400  — 


SAL 


—  METTRE  EN  SAC.  Enflacquer, 
Enflaquer. 

SAGE.  V.  S'assagir. 

SAGE-FEMME.  Débdcleuse,  Dc- 
balleiise  de  petits  salés,  Madame 
Guet te-au- trou,  Madame  Manicon 
obscène),  Madame  Tire-lemonde, 
Marneuse,  Mômière,  Tate-minctte, 
Tire-mômes,  Tire-monde,  Tire- 
pousse. 

«  Ugéuie  s'est  fait  une  bosse  au  ven- 
tre, tant  pis  pour  elle!  Dans  neuf 
mois,  ça  regardera  Madame  Guelle- 
au-tro>',  mais  pas  moi.  » 

(0.  Méténieb.) 

SAILLIE.  (Répartie.)  Coupure, 
Pépin,  Salade. 

«  Bien  envoyée,  la  coupure  !  Tu  y  ab 
bouclé  r  bec.  >> 

'<  Qu'est-c'  que  c'est  que  T  pépin  qu" 
tu  nous  sors  là?  » 

SAIXT-CYR.  V.  École. 

SAINT-CYHIEX.  V.  Élève. 

SAIXT-DEXIS.     Saint-Denailles. 

SALXT-ÉTIEXXE   (IIABITAXT 

DE).  Gaga,  Gagace,  Gagat. 

—  Parler  le  patois  stéphanois  : 
Parler  gaga. 

SAIi\T-LAZARE.  V.  Prison. 

S  A I X T  E  -MARGUERITE 
(QUARTIER  DE),  à  Paris. 
Sainte-Margot. 

SAINTE-PÉLAGIE.    V.    Prison. 

SAINT-SACREMEXT.  Porc-t'pic. 

SAISIR.  Agripper,  Cherrer,  En- 
christer.  V.  Attraper. 

«  Il  est  costeau,  pour  l'avoir  faudra 

fr  foute  uu  coup  d'  tronche  dans  l' 
lide  et  1'  cherrev  aux  gambettes.  » 

SALE.  V.  Abject. 

—  I>KnSO.\>K  (jL'l  A  DU  LI.XGE 
SALE.  Qui  porte  l<^  deuil  de  sa 
blancliisseuse. 


«  Elle  n'est  pas  mal  et  ça  ferait  ma 
foi  une  charmante  compagne  si 
elle  n'avait  l'horrible  tort  de  porter 
trop  souvent  le  deuil  de  sa  blanc/ns- 
seuse.  » 

SALIÈRE.  Muronièrc  *. 

SALIVE.  V.  Crachat. 

SALLE  DE  POLICE.  Austo,Bloc, 
Boite,  Caisse,  Clou,  Hosto,  Hostio, 
Jetar,  Lourde,  Malle,  Matatane, 
Mazaro,  Oslo,  Ostio,  Ours,  Ouste, 
Ousto.  V.  Prison. 

—  COUCHER  A  LA  SALLE  DE 
POLICE.  Monter  le  cheval  de 
l'adjudant. 

«  —  C'est  bien,  prenez  voire  couver- 
ture et  descendez  à  la  lourde  ! 

—  Mais,  chef,  je  vous  jure  que  ce 
n'est  pas  moi. 

—  Bien,  pas  d'observations  !  Vous  ré- 
clamerez demain  au  rapport.  Capo- 
ral Béju,  conduisez-moi  ce  lascar-là 
à  la  boite  !  » 

«  —  En  voilà  assez,  faut  en  finir,  tout 
le  peloton  couchera  à  la  malle  ce 
soir..  » 

(U.    Coi'BTELI.tE.) 

Uuand  il  punit,  même  guitare  ; 
On  connaît  bien  son  numéro  : 
C'est  un  gaillard  qu'est  pas  avaro 
Des  jours  de  clou,  de  mazaro. 
Avec  lui  la  dose  est  meilleure, 
Et  quand  les  autres,  saus  discours, 
Aligneraient  quarante-huit  heures.. 
Le  doubl'  vous  colle  quatre  jours. 

(GalOLET.) 

«  L'adjudant  m'a  fait  monter  son  che- 
val durant  une  huitaine  pour  avoir 
oublié  pendant  vingt-quatre  heures 
le  chemin  de  la  caserne;  et  il  a  le 
trot  sec!  je  vous  en  réponds...  Je 
ne  sais  avec  quel  sapin  ils  font 
aujourd'hui  les  lits  de  camp  des 
salles  de  police,  mais  j'aimerais 
autant  coucher  sur  un  lit  de  plume 
rembourré  de  noyaux  de  pèches.  » 

tCii.  Dubois  de  Gemnës.) 

SALLE    DE    SPECTACLE.     U 

Flouant  '. 

SALSIFIS.  Doigts  de  mort. 
SALTI.MBAXQUE.  V.  Forain. 


SAM 


401   — 


SCA 


—  MATÉRIEL  DE  SALTIMBAN- 
QUE. Drague,  Drague  de  Sa- 
tou,  Satou. 

SAMEDI.  'Le  jour  du  Sabbat.; 
Schai-eusse.  V.  Synagogue. 

SANDWICH.  Enterrement. 

«  Leur  spécialité  consistait  à  vendre 
pour  deux  sous  un  morceau  de 
pain  dans  lequel  elles  mettaient  un 
morceau  de  gras-double  rôti  dans 
la  poêle  ;  les  plus  riches  allaient 
jusqu'à  trois  sous;  alors,  pour  ce 
prix,  ils  avaient  une  saucisse  plate. 
Dans  le  langage  du  boulevard,  cela 
s'appelait  un  enterrement  de  pre- 
mière classe.  » 

(Ch.   VlRMAITBB.) 

SAXG.   Raisiné,  Eouge,   Rouquin, 

Vermois  *. 

«■  D'un  bon  renfoncement  j'y  ai  aplati 
le  pif.  Le  raisiné  a  coulé,  et  le 
môme  est  allé  se  bassiner  dans  la 
Seine.  » 

(TaCBLOT.) 

Et  r  lend'main  1'  sergot  trou»'  du  rouge 
A  Mon t rouge. 

{.K.  B.) 

SANGLOTER.  Se  traduit  de 
même  que  Pleurer. 

SANGSUE.  Goujon  d'hôpital. 

SANS-FAÇON.  A  la  flan. 

SANTÉ.  Santoche,  Santu. 

—  PRISON  DE   LA    SAXTÉ.  La 

Santoche. 

—  A  TA  SANTÉ.  Cric  croc! 
1     SAOUL.  V.  Ivre. 

SAPHISME.  V.    Tribadisme. 

SATIN.  Douce.  V.  Sole. 

SATIRE.  \'.  Critique. 

SATYRE.  V.  Lubrique. 

SAUCISSE.  Bifteck  de  pané. 

SAUT.  V.  Cabriole. 

SAUTER.  Paire  des  galipettes,  Gam- 
biller,  Gigoter.  V.  Danser. 


SAUTE -RUISSEAU.  V.  Ap- 
prenti. 

SAUVER  (SE).  V.  S'Enfuir,  Fuir. 

SAVANT.  Calé,  Ferré,  Ferré  sur 
toutes  les  coutures.  V.  Instruit. 

SAVATE.  Cambrure,  Galette,  Traî- 
narde. 

SAVETIER.  Bijoutier  sur  le  genou, 
Bouif,  Chirurgien  en  vieux.  Chou- 
flic,  Chouflique,  Gniaf,  Graveur  en 
cuir  ou  sur  le  genou,  Mastiqueur, 
Ribouis,  Riboul,  Sabrenas,  Sabre- 
not,  Schouflick.   V.    Cordonnier. 

a  Ces  dessins,  ces  abominables  —  et 
superbes  I  —  dessins  du  a  Père 
Peinai'd  »,  ébauchés  au  gros  trait, 
à  la  manière  d'affiches,  et  d'une 
tonalité  si  puissante,  en  dépit  du 
manque  de  couleur,   savez-vous  de 

3ui  ils  sont?  De  galvaudeux,  sans 
oute,  de  bohèmes,  de  ratés,  de 
vieux  gredins  ayant  noyé  dans  l'ab- 
sinthe leur  talent  de  jadis  —  ou  de 
gniafs  en  mal  d'esthétique  ? 

Ouitche  !  mes  maîtres,  vous 
croyez  ça? 

Ils  sont  l'œuvre  d'Ibels,  de  Félix 
Pizano,  de  Luce,  de  toute  cette 
jeune  et  vaillante  phalange  d'ar- 
tistes classés,  acclamés  déjà,  qui 
s'en  viennent  derrière  l'illustrateur 
de  Paris,  le  maître  Chéret  !  » 

(SiVERIXB.) 

SAVOIR .  Combler ,  Conobrer. 
V.  Connaître. 

—  SAVOIR  UNE  LANGUE.  Dévi- 
der, Entraver.  \.  Causer,  Com- 
prendre, Jargon. 

SAVON.  Glissant. 

SAVOYARD.  Jean  de  la  suie,  Mar- 
mottier.  Raclette,  Rapiat.  Ces 
épithètes  s'appliquaientplus  spé- 
cialement aux  ramoneurs  ambu- 
lants et  n'ont  plus  guère  cours 
aujourd'hui. 

SCANDALE.  Baron/",  Boucan,  Cha- 
banais,  Pétard,  Raffut.  V.  Bruit. 

<•  Moins  d'ailleurs  elles  useront  d'ou- 

26 


SCE 


—  402 


SÉD 


trance  et  de  boucan,  plus  sûrement 
elles  frapperont.  » 

(ALEXA^DHE    IIbPP.) 

«  C'est  un  procès  qui  fera  du  pétard 
dans  Landerneau.  » 

SCÈIN'E  de  théâtre.  La  pelle,  Le 
plateau,  Les  pla7iches. 

«  Nom  d'un  chien,  hurla  le  régisseur, 
je  ne  veux  personne  sur  le  plateau 
pendant  que  Ion  plante  le  décor, 
personne  que  les  machinistes.  » 

(G.  Amyot.) 

Son  ambition  était  de  monter  sur 
les  planches;  c'était  pour  elle  le  seul 
moyen  de  trouver  un  «  monsieur  » 
sérieux.  » 

(P.    DOUSBC.) 

SCIE.  Bastringue,  Criarde,  Mor- 
dante. 

SCIER  ses  fers  ou  des  barreaux 
de  prison.  Jouer  du  violon. 

SCULPTEUR.  Sculptier. 

SÉBASTOPOL  (BOULEVARD). 

Le  Sébasto.  V.  Quartier. 

C'était  r  garçon  1'  pus  costeau 
D'  la  Bastocbe  au  Sébasto. 

(A.  B.) 

SEC.  Neuillon.  V.  Maigre. 

«  Neuillon  est  le  sobriquet  donné  aux 
personnes  maigres  qui  n'ont  que  la 
peau  sur  les  os  et  sont  en  quelque 
sorte  le  neuillon  ou  noyau  de  l'être 
humain.  » 

(COMTI  JlUBEXr.) 

SECOND.  Seu,  Seg  (arg.  des  en- 
fants). 

SECOUER.  Bluster  *,  Chahuter. 

SECOURS.  V.  Aumône. 

—     APPELER    AU     SECOURS. 

Gueuler  à  la  chienlit,  au  charron, 
au  vinaigre.  V.  Appeler,  Crier. 

•  Une  femme  de  mœurs  légères  cau- 
sait du  scandale,  l'autre  nuit,  vers 
une  heure  du  matin,  rue  Lebouis, 
lorsque  deux  agents  surgirent  et 
l'arrêtèrent. 

—  Au  «  charron  !  »  Au  n  charron  !  » 
se  mit  à  crier  la  ûlle. 


Aussitôt,   uue  demi-douzaine  de 
souteneurs   accoururent   de  toutes 

Sarts  et  se  ruèrent  sur  les  gardiens 
e  la  paix,  qu'ils  frappèrent  à  coups 
de  couteau.  » 

(Le  Journal.) 

SECRET,  suhs.Cadavre.  V.  Méfait. 

—  ÊTRE  AU  SECRET.  Être 
fjuasi-morl. 

—  ÉCRITURE  SECRÈTE.  V. Écri- 
ture. 

SECRÉTAIRE. Secrétaire  de  com- 
missariat de  police  :  Cabot,  cador 
ou  chien  de  commissaire,  de  quart, 
de  quart  d'œil.  On  donne  égale- 
ment ces  noms  au  garçon  du 
commissariat. 

«  Le  chie7i  du  commissaire  a  de  mul- 
tiples besognes.  11  en  avait  une  ja- 
dis, que  les  arroseurs  municipaux 
lui  épargnent  maintenant.  En  été, 
il  parcourait  les  rues  de  son  quar- 
tier en  agitant  une  petite  sonnette, 
pour  avertir  les  concierges  et  les 
boutiquiers  que  le  moment  était 
venu  d'arroser  devant  leur  maison.  » 

(GoROÎt.) 

«  C'est  pas  pa'  c'  que  j'ai  bâché  avec 
el'  caaor  du  quart  que  j'  suis  une 
bourrique.  D'abord,  il  a  raqué,  tout 
comme  un  aute.  » 

—  SECRÉTAIRE  DE  RËDAC- 
TIOX  d'un  journal.  Cui!>inier. 
V.  Préparer. 

SÉDUCTEUR.  Casse-cœur,  Déni- 
cheur de  fauvettes,  Emporteur, 
Enleveur,   Foreur,  Flatixangel  \ 

«  Qu'est  au  juste  Max  de  Simiers?  Un 
cœur  tendre  ou  un  casse-ctrurl  Un 
vieux  polisson  sentimental  ou  un 
brave  homme  ?  » 

(L^uK-liKiRAKO  Dho8:«b.) 

«  Grand  dénicheur  de  fauvettes,  il 
allait  gaiement  à  travers  la  vie, 
vidant  les  bouteilles  et  emplissant 
les  fllles.  » 

(HicroB  Fràhcb.) 

«  C'est  un  emporteur  de  première  ; 
toutes  les  gonzcsses  qu  i'  veut,  i' 
les  a  !  » 

«    r  pourra   jamais   conserver  une 


SÉD 


—  403  — 


SEI 


gonzesse;  il  est  trop  ferveur  et  trop 
paillasson.  » 

—  SÉDUCTEUR  DE  LA  FEMME 
D'AUTRUI.  Grilleur,  Grillot. 

Cl  G'est  lies  gonces  qui  sont  jamais 
marida,  à  cause  qui  s'  contentent 
des  bergères  des  autes  :  c'est  des 
grillots.  » 

SÉDUCTIOX.  Enliflage. 

—  ESSAI  DE   SÉDUCTIOX.  Ap- 
pel. V.  Courtiser. 

SÉDUIRE.  Emporter,  Faire,  Faire 
un  emportage.  Ferrer,  Lever. 
V.  Conquête,  Courtiser. 

«  On  s'est  donné  ça  avec  Eusèbe 
pour  la  Méloche,  rapport  que  j'a- 
vais guinché  avec  elle  à  la  Galette 
et  que  j'  l'avais  emportée.  » 

«  Dans  un  théâtre,  le  comique  fait 
plus  de  femmes  que  le  jeune  pre- 
mier. » 

(AcaÉLiE^  ScaoLL.) 

«  Un  homme  qui  lève  dans  un  bal  une 
demoiselle  affamée  ayant  la  langue 
hien  pendue,  c'est  une  chose  qui 
se  voit  communément  et  qui  ne 
mérite  pas  d'être  racontée.  » 

(Théodore  de  Banville.) 

SÉDUISAXT.  S'exprime  de  la 
même  façon  que  Beau. 

—  PERSONNE     SÉDUISANTE. 

Dans  un    sens    erotique   :  Go- 
bant, Qui  porte  à  la  peau. 

a  II  est  des  femmes  qui  quoique  jolies 
ne  portent  pas  à  la  peau,  tandis 
que  des  laides  font  commettre  des 
folies.  >. 

(Hector  France.) 

«  La  petite  bourgeoise  était  gobante 
en  diable,  mais,  voilà  le  hic,  sur- 
veillée comme  jamais  ne  le  fut  le 
jardin  des  Hespérides.  » 

[Les  Propos  du  Commandeur.) 

SEIX.  Boîte  à  lait  ou  au  lait,  Cale- 
basse, Lolo,  Moussu,  Mouiu,  Néné, 
Nichon,  JSini,  Pelote,  Reposoir, 
Rondelet,  Rondin,  Tété. 

—  LESSEISS.  Avant-cœur,  Avant- 
scène,  Avant-poste,  Avant-main, 
Bossoirs,  Bossoirs  d'avant,  Esto- 


macs,   Étal,    Étalage,   Gardes- 
côtes,  Oranges. 

—  SEINS  MENUS.  Lentilles,  Man- 

darines, Œufs  sur  le  plat. 

—  SEINS  xMENUS  ET  FERMES. 

Minets,  Titis. 

—  SBiySOPVL.EyTS.Bols  de  gar- 
gote, De  ça,  Des  oranges  sur 
l^étagère,  Du  monde  au  balcon, 
Du  pelotage,  Quelqu'un. 

—  SEINS  FLASQUES.  Baquet  de 
gélatine  ou  baquet  de  colle, 
Blagues  à  tabac.  Cuirs  à  rasoir. 
Gélatine,  Gibasse,  Pendants,  Té- 
tat-asses,  Tétasses,  Tripaille.  Tn- 
pes.  Ces  expressions  s'em- 
ploient également  pour  Poi- 
trine. 

«  Le  directeur  d'un  théâtre  des  bou- 
levards reçoit  l'autre  jour,  de 
Mme  Horleâse  B...,  connue  pour 
l'opulence  de  ses  charmes,  le  billet 
suivant  : 

«  Cher  ami, 

«  Pouvez-vous  mettre  ce  soir  à  ma 
disposition  vos  deux  avant-scènes?» 

Le  directeur  répondit  tout  de 
suite  : 

«  Oui,  à  charge  de  revanche.  » 

(Hectob  Fbance.) 

«  Alors,  comme  on  n'était  qu'  nous 
deux,  Cécile,  histoir'  de  donner  d' 
l'air  à  ses  lotos,  a  dégrafé  son  cor- 
set. » 

Certains  nichons,  faits  en  forme  de  poire, 
Ont  ua  boulon  de  rose  pour  tétin  ; 
D'autres  sont  ronds  avec  des  tons  d'ivoire, 
Ou  des  reflets  de  soie  ou  de  satin  : 
D'autres  encore,  aussi  doux  que  la  plume, 
Sont  les  coussins  des  ébats  folichons. 
Enfin,  Messieurs,  il  faudrait  un  volume 
Pour  détailler  les  grâces  des  nichons. 
(EuG.  Lemebcier.) 

«  Il  la  prit  sur  ses  genoux  et  passant 
doucement  la  main  sur  ses  seins, 
il  lui  dit  :  —  Oh  !  les  bonnes  peti- 
tes pelotesl  » 

{Les  Propos  du  Commandeur.) 

i  y  te  r  répèt',  c'est  tout  c'  qu'y  a  d' 
rupin,  ta  p'tit'  salade  en  vers;  mais 
faut  aut'  chos'    que  d'  parler  des 

t)auv's  mignards,  des  loupiots  sans 
iquette,  des  pauv's  lardés  qu'ont  à 
téter  qu'  leur  pouce  à  caus'  que 
leur  daronne  a  nib  de  lait  dans  les 


I 


SEL 


—  404  — 


SER 


rondins  et  pas  d'  pognon  pour  en 
aj'ter.  » 

«  C'est  la  belle-sœur  de  notre  hôte, 
j"espère  qu'elle  en  a  des  bossoirs  ; 
c'est  gras  comme  une  pelote,  rond 
comme  une  bouée...  aussi  est-ce 
un  plaisir.  » 

(Mario  et  Lac.nay.) 

«  —  Pensez  que  ses  estomacs  dégou- 
linent!... que  ça  en  est  dégoûtant!  » 

(J.  Mar.m.) 

Mignarde,  amoureuse,  replète. 
Le  néné  ferme  et  rondelet, 
Tout  en  sa  personne  me  plait 
—  Hormis  son  goût  pour  la  toilette. 
(Armand  Silvestre.) 

«  Les  sœurs  Souris,  dont  l'atnée  avait 
été  surnommée  la  Reine  des  Amazo- 
nes, eu  égard  à  certaine  opération 
chirurgicale  qui  lui  avait  enlevé 
une  des  oranges  de  son  étagère.  » 
(Faul  Mahalin.) 

«  —  N'allez  pas  me  dire  qu'une  femme 
qui  n'a  que  deux  œufs  sur  le  plat 
posés  sur  la  place  d'armes  peut 
avoir  une  fluxion  vraisemblable  à 
une  personne  avantagée  comme  la 
commandante.  » 

(Cb.  Leroy.) 

«  —  Moi,  je  n'ai  pas  peur  de  me  met- 
tre à  poil  dans  la  loge,  disait  la 
commère.  Je  n'ai  pas  les  lentilles 
de  la  petite  Serly  ni  les  blagues  à 
tabac  de  mam'zelle  Rolande;  mes 
bols  de  gargolte,  à  moi,  ça  se  tient 
et  c'est  du  bath  !  » 

SEL.  Maron',  Morgane*,  Muron*, 
Sable  blanc  ou  simpl.  Sable. 

SEMAINE.  Quart  de  marque,  de 
marquet.  V.  Mois. 

semblable;.    V.    Analogue. 

SEMELLE  USÉE.  Feuilleté, 
Galette  feuilletée. 

«  Ça  fait  d'  l'épate,  ça  crosse  et  ça  n'a 
qu'  du  feuilrté  en  fait  d'  pompes.  » 

SÉXAT.  Cambuse  aux  déplumés. 

SEXTEIVCE.  Flambeau,  Vanne  et 
preî*que  tous  les  équivalents  du 
mot  Discours. 


SEXTLVELLE.  V.  Factionnaire. 

SÉPARATIOX.  V.  Divorce. 

SÉPARER  (SE).  \.  Divorcer. 

SEPT.  Le  Crochet  du  chiffonnier ,  La 
Potence  (arg.  des  joueurs). 

SEPTIÈME.  Seyme. 

SERGEXT.  Pied-de-banc,  Seiyied. 
V.  Gradé. 

SERGENT-MAJOR.  Double. 
V.  Gradé. 

SERGEXT  DE  VILLE.  Cierge, 
Flique,  Sergot.  V.  Agent. 

SERGENT  DU  GUET.  Affurard  '. 

SERINGUE.  Insinuante. 

SERMENT.  Salbin. 

—  PRÊTER  SERMEXT.  Siilbiner, 

SERRURE.  Bouclette,  Serrante, 
Sardine.  V.  Ouvrir. 

«  Pas  plan  d'  rembarder,  la  bouclette 
est  bridée.  » 

«  La  Méloche  avait  gardé  la  débou- 
clante, mais  aile  a  été  d'  la  r'vue. 
J'ai  fait  chanstiquer  la  sen'ante.  » 

SERRURERIE,  Brugerie. 

SERRURIER .  Bruge,  Gaffeitr, 
Gouffcur,  Tape-dur. 

SERVANTE.  (Kemme  de  cham- 
bre.) Cambreline,  Cambrouse", 
CambroKSse  *. 

SERVI  une  seconde  fois.  Ressua'e. 

SERVICE   MILITAIRE.    Temps. 

—  FAIRE  SOX  SERVICE.  Faire 
ou  tirer  son  temps. 

SERVIR.  (Être  domestique.)  Cam- 

brouser'. 

—  Fournir,  vendre  des  mar^ 
chandises  :  Arranger  (arg. 
des  marchands). 

«  —  Achetez-moi  quelque  chose  au- 
jourd'hui, je  vous  arrangerai  ïiien.  • 


SER 


—  40o  —  SEX 


SERVITEUR.  Cambroux',  Larbin, 
Lapin  de  corridor,  de  couloir. 
V.  Valet. 

«  Jéricho  serrait  les  poings,  sinjn- 

riant  de  la  belle  façon,  stupéfait  de 

.  se   trouver  ?i  bête  de  ne  pouvoir 

lui,  Parigot  de  la  bonne  école,  faire 

la  pige  à  un  sale  /npin  de  corridor...  » 

(Lekvi:na  kt  Levéque.) 

Et  le  général  se  hasarde 
A  conter,  sans  gazer  en  rien, 
Des  histoires  de  corps  de  garde 
Qui  feraient  rougir  un  Nubien. 
Fendant  que  les  larbins  sévères. 
Dans  les  corsages  entr'ouverts 
Plongent,  en  remplissant  les  Terres, 
De  petits  regards  de  travers. 

(J.  Redelspergeb.) 

SEUL.  Suisse.  Ne  s'emploie  que 
dans  la  locution  Faire  suisse, 
Agir  isolément. 

«  Tant  se  pourléchent  à  achever  les 
victimes  que  Ion  peut  bien  me 
pardonner  de  faire  suisse  dans  le 
sens  de  la  clémence  et  même  de  la 
candeur.  » 

(Sévebixe.) 

SÉVÈRE.  A  cheval  (sur  les  règle- 
ments, sur  les  principes,  etc.), 
Pète-sec,  Rifle,  Rosse. 

«  —  Le  sous-lieutenant  !  Il  sort  à 
peine  de  Saint-Cyr.  Quand  il  est 
arrivé  au  corps,  l'autre  mois,  il 
frappait  pour  entrer  chez  le  double 
et  lui  disait  :  -<  Monsieur  »  ;  main- 
tenant, c'est  un  pète-sec  qui  ne 
punit  jamais  les  hommes,  mais 
flanque  les  gradés  dedans,  à  propos 
de  boites.  » 

(PaCL  BOXSETIIS.) 

—  SE  MONTRER  SÉVÈRE  en- 
vers quelqu'un.  Z,ia' 5e»'re/" /a  t'ts. 

SEXE.  Bataclan,  Bazar,  Boutique, 

Cas,  Histoire. 

—  SEXE    DE    L'HOMME.   —    La 

verge  :  Andouille,  Asperge,  Asti- 
cot, Aveugle,  Bihlot,  Biblosco,  Bi- 
bitte,  Bisioquette,  Bitte, Bizouart, 
Braquemart,  Bogue,  Bout,  Bra- 
que,Brogiiette,  Chibre,  Cholette, 
Chouart',  Colonne,  Courtaud, 
Courte,  Créaleur,Cyclope,  Dard, 
Dardillon,  Doigt  sans  ongle,  Fé- 
lix, Ferdinand,  Gaule,  Goupil- 


lon, Guiguilte,  Jacques,  La  Hye*, 

Venfant,  Lipos,  Lipospeme. 
Nœud,  Os  à  moelle.  Paulard. 
Paf.  Panais,  Perche,  Petit  frère. 
Philidor,  Fine,  Pipos.  Poireau. 
Quéquette,  Ringard,  Touloire', 
Tringle,  Triquebille.  Troisième 
jambe.  Vit,  Zeb,  Zébi,  Zèbre, 
Zeub.  —  Les  testicules  :  Antil- 
les, Atlilles,  Baladeuses,  Bal- 
loches,  Baloches,  Balots,Bastots. 
Bistouille,  B/osses,  Bûmes,  Bre- 
loques, Couilles,  CouUlons,  La 
quigeproys'.  Olives,  Pendantes. 
Pendeloques,  Petits ognons,  Rou- 
bignoles,  Rotipettes,  Rouleaux, 
Roustons,  Témoins.  —  L'ensem- 
ble :  Le  paquet.  V.  Prépuce. 

On  m' donne  un'  servielt'.  —  Pourquoi  faire 
Les  cordons  placés  aux  deui  coins  ? 
Moi,  j"  n'en  mets  jamais,  dit  César, 
J"  suis  bon  tien,  j'  fais  voir  tout  1'  bazar  ! 
(P.  Paillette.) 

"  Dès  l'âge  de  cinq  ans,  la  petite 
Sophie  s'amusait  à  montrer  son 
histoire  aux  polissons  de  son 
quartier.  » 

{Les  Propos  du.  Commandeur.) 

A'  m'a  gobé  pa"c'que  j'avais 
L'n  biblosco  qui  y  r'venait 
Et  pis  eun'  chouett'  casquette  d'  martre, 
A  Montmartre. 

<  L'n  monsieur  entre  avec  sa  femme 
dans  un  salon.  Les  invités  présents 
se  mettent  à  rire,  en  sapercevant 
que  son  pantalon  est  entre-bàillé  et 
laisse  passer  un  bout  de  chemise. 
Sa  femme  s'en  aperçoit  aussi,  et, 
pour  le  lui  faire  remarquer  à  demi- 
mot  : 

-  Léon,  lui  dit  elle,  tu  vas  perdre 
tes  breloques...  » 

{Le  Diable  amoureiix.) 

Et  donc,  venons-en  à  cette  expli- 
cation promise,  laquelle  donnera 
aussi  aux  esprits  subtils  la  clef  de 
l'autre  nom  porté  par  !a  Mère  aux 
pouillards  sur  les  registres  de  l'ins- 
cription maritime, les  susdits  esprits 
subtils  sont  dûment  avertis  que  le 
vocable  la  bistouille  signifie,  en 
vieux  patois  normand,  le  complé- 
ment naturel  de  la  bistoquette...  » 

(J.    RiCHIPl!!.} 

Le  pinart,  rencontrant  sur  la  rive 
frère  Adam  Couscoil,  cordelier  ob- 


II 


s  EX 


—  406 


SIL 


scrvantin  de  Mirebeau,  lui  promit 
un  habit,  en  condition  qu'il  le  pas- 
sas! oultre  l'eau  à  la  cabre  morte  sus 
sesespaules.  Carc'estaitunpuissaut 
ribault.  Le  pacte  fust  accordé. 
Frère  Couscoil  se  trousse  jusques 
aux  couilles,  et  charge  à  son  doz, 
comme  un  beau  petit  sainct  Chris- 
tophle,  le  dict  suppliant  Dodin.  » 

(Rabelais.) 

—  SEXE  DE  LA  FEMME.  Abri- 
cot, Abricot  fejidu,  Barbarol, 
Barbu,  Bénitier,  Bijou,  Bilou. 
Bis,  Boite  à  grimn,  Boite  à  ou- 
vrage. Bonbonnière,  Bonnet  à 
poil.  Brèche,  Bréviaire  (Vamow, 
Brelinqot,  Buisson  ardent.  Cage, 
Calendrier,  Culibistrix,  Calibre, 
CalUbstri,  Casemate,  Cha- 
pelle, Chapelle  ardente,  Chat, 
Chaudron,  Cheminée,  Chifou- 
line,  Chripsimen,  Citadelle,  Cl't- 
pier,  Cloître,  Coi/fe,  Coin,  Con, 
Conasse,  Concau,  Connin,  Co- 
quille, Coupdesabre,  Crac,  Crac- 
dale,  Craquette,  Crevasse,  Creu- 
set, Dé,  Écuelle,  Enfer,  Enclume, 
Évier,  Fendu,  Fente,  Feuille  de 
.sauge.  Figue,  Fournaise,  Four- 
neau, Grippart,  Grippetle,  Hui- 
tre,  Landie*,  Lapin,  Monichc 
Motte,  Mouniche,  Panai},  Para- 
dis, Rome,  Sapeur,  Schnok,  Ta- 
bernacle, Tirelire.  V.   Clitoris. 

«  —  Alors,  marquis,  lui  disait  la 
Salvia,  vous  donnez  dans  les  petits 
pieds  sales?  On  m'a  parlé  de  cela 
à  l'Opéra.  11  paraît  qu'elle  est  très 
jolie  de  corps  et  qu'elle  a  une  jambe 
parfaite...  Soyez  franc,  dans  com- 
bien de  temps  allez-vous  me  lâcher 
tout  à  fait  et  jusqu'àquel  âge  laissez- 
vous  mûrir  ce  petit  abricot!  » 
(Edgab  Montbil.) 

«  Pour  faire  petite  chapelle,  elles 
troussent  leurs  jupons,  présentant 
à  la  flanmie  leurs  jambes,  colonnes 
du  tabernacle  qui  est  au  fond.  » 

(11.  Krancb.) 

Prix  de  betutJ  de  Spa,  branc,  bon  caractère  ! 
Au  haicm  aurait  Tnit  le  bonheur  d'un  pacha  ; 
Aime  le«  animaux  félins,  tis^rc  ou  panthère. 
Et  possède,  dit-on,  un  Tort  beau  petit  rhal! 
(Le  Diable  lioUeux.) 

Je  crois  bien  que  notre  grand  vic.iirc 
At.ra  mis  le  doigt  au  bénitier. 

BtaA:<CKR.^ 


Depuis  longtemps  de  la  oonzclle 
Il  avait  pris  ville  et  faubourgs, 
Mais  elle  défendait  toujours 
Avec  vigueur  la  citadelle. 

(Pinon.) 

Voye?.  ce  muguet  trousse-cotte 
Qui  voudrait  nous  manier  la  moite! 
Oui,  c'est  pour  lui  qu'on  cuit  chcu  moi  ! 
Ouien,  l'abbé,  v'h'i  toujours  pour  toi... 

(Vadé.) 

SHAKO.  Blockhaus  ',  Boisseau  ', 
Capsule  *. 

SIFFLER,  pour  appeler.   Hisser. 

—  En  argot  de  théâtre.  Égayer, 
Emboîter,  Siffler  azor. 

—  ÊTRE    SIFFLÉ.       Boire    la 
goutte. 

—  o\'  VA  SIFFLER.   Il  y  a  des 

bossus  dans  la  salle. 

SIGNAL.  Accent,  Arce,  Arçoti, 
Duce,  Dusse,  Duse,  Duze,  Grippe, 
Ser,  Sen'e,  Sert. 

«  Les  argotiers  se  préviennent  qu'il 
y  a  danger  en  crachant  d'une  cer- 
taine façon;  c'est  ce  qu'ils  appellent 
l'accent.'  » 

«  Si  c'étaient  des  amis  de  Pantin,  je 
pourrais  me  faire  reconnaître,  mais 
des  pantes  nouvellement  alTranchis, 
des  paysans  qui  font  leurs  pre- 
mières armes,  j'aurais  beau  faire 
Varçon.  » 

(ViDOCQ.) 

Sans  ser  ni  duss',  il  faut  savoir 
Chenuement  faire  le  miroir. 

(Hogirh-Grisos.) 

Voyez-vous  le  Pèr'de  l'Église 
Dire  au  moribond  :  T'es  au  bout? 
Monte  au  Ciel!  D'Ià-haut  tum'f'rasI'wiTi;; 
Va  fair'  le  Jneque  au  Paradis! 
Moi  j'aim'  mieux  rester  sur  la  Terre. 
(P.  Paillkttb.) 

SIGNALEMENT.  Camoufle. 
SIGNATURE.  Babille,  Firme. 
SIGNE.  V.  Signal. 

—  FAIRE  SH;\E.  Arçonner. 
SIGNER.  Taroquer'. 
SILENCE  !  excl.  V.  Se  Taire. 


SIM  ~  407  — 

SIMPLE.  V.  Naif. 

SIMPLEMEXT.  A  la  bonne  flan- 
'lueîte  ;corrupt.  de  Franquette), 
A  la  flan.  Au  flan.  V.  Naturelle- 
ment. 

SIMULATION.  Frimage,   Frime. 

SIMLXER.  Chiquer  balle  ou  contre, 
Frimer,  La  faire  à  ou  au.Y.  Riche. 

«  On  voit  des  arpettes,  des  bouts 
d"  culs,  —  à  qui  qu'on  presserait 
r  tube  qu'il  en  sortirait  core  du 
lait.  —  qui  s'  mettent  des  guiches  et 
veulent  frimer  au  barbe.  » 

<■  Quand  on  a  enterré  sa  Tioque,  i' 
cliquait  contre.  V  n'a  pas  voulu 
chialler.  » 

SIXGE.  Bouzou. 

SIPHILIS.  V.  Syphilis. 

SIX  de  jeu  de  cartes .  Rue  de 
Rivoli. 

SOBRIQUET.  Centre  à  l'estoc  ou 
û  l'estorgue,  Sobre.  V.  Nom. 

«  D'puis  qu'il  est  décarré  d' la  Poisse, 
Firmin  a  chanstiqué  d'  sobre.  On 
l'appelle  La  Canne.  » 

SOCIÉTÉ.  Soce. 

Bonsoir   la  soe'...,  mon  vieni  Alphonse, 
r  vaut  p't-ét'  mieux  qu'  ça  sot'  la  fia  ; 
Ici-bas,  quoiqn'  j'étais  ?  an  gonce... 
La-baut  j'  s'rai  p'I-él'  un  séraphin. 
(A.  B.) 

SODOMITE.  V.  Pédéraste. 
SOEUR.  Fràline,  Frangine. 

Quand  qu' j'étais  goss'line 
J'enviais  ma  fràline 
Qui  t'sait  sa  maliue. 

(L.  DE  Bkbct.) 

«  C'est  la  première  fois  qu'  ça  arrive 
d'puisqu'Eloi  est  avec  ma/'rân^me.  » 

—  Religieuse.  Bibine, Frangine, 
Grisaille,  Grise,  Pampine, 
Surfine. 

«  Et  à  la  fin,  on  sait  pus  si  ça  vaut 
mieux  quy  ay'  des  frangines' ou  des 
laïques  dans  les  hospices.  » 


SOL 


SOI.  Se  traduit  de  même  que  Lui. 

SOIE.  Douce,  Lyonnaise. 

SOIF  (AVOIR).  Avoir  la  pépie,  le 
foie  sec,  une  éponge  dans  le  gosier. 
Cracher  blanc.  Cracher  du  coton, 
de  la  ouate,  des  pièces  de  dix  sous. 

«  Dis  donc,  vieux,  tu  banques  d'un 
kil?  J'ai  une  de  ces  pépies'....  » 

«  r  fait  une  chaleur  à  cracher  des 
pièces  de  dix  sous.  » 

SOIGXÉ.  V.  Excellent 

—  SOIGNÉ    DAXS  SA    TENUE. 

Bahuté  (arg.  de  Saint-Cyr), 
Fichu  ou  foutu  au  pouce. 
V.  Élégant. 

SOIR  -LE;.  A  la  neuille. 

SOL.  V.  Terre. 

SOLDAT.  Déguisé,  Fifplin,  Fifre- 
lin,  Foignard,  Grébier,  Grévier, 
Gribier,  Griffeton,  Grifton,  Gri- 
veton,  Griviei',  Marionnette, 
Poupée,  Rouffier',  Supin',  Trou- 
bade.  Troubadour,  Troufion,  Truf- 
fard,  Truffier. 

—  LES  SOLDATS.  La  culotte 
rouge.  V.  Armée. 

—  Les  soldats  ont,  selon 
l'arme  et  le  corps  auxquels 
ils  appartiennent,  des  dési- 
gnations argotiques  spé- 
ciales; en  voici  le  détail, 
quant  à  Targot  militaire  : 

—  INFANTERIE  en  générai  : 
Court  à  patte,  Marcke  à  terre. 
Méfiant,  Romain'; 

—  INFANTERIE    DE   LIGNE    : 

Biffin,  Bigorneau,  Carapata, 
Carapatin,  Coutre-bidon.  Cul 
rouge,  Dumanet,  Écrevisse  de 
rempart,  Funtaboche,  Fanta- 
bosse,  Fi/lot,  Lignard,  Mille- 
pattes,  Piou,  Pioupiou,  Pousse 
caillou.  Saute  sur  place,  Tour- 
lourou  ; 

—  INFANTERIE  DE  MARINE   : 

Basané.  Gardien  de  bananes 
Marsouin; 


SOL 


—  408  — 


SOL 


-  INFANTERIE  LÉGÈRE  DA- 
FRIQUE  :  Bat.  d'Af.,  Joyeux, 
Zéphir; 

-  CHASSEURS  A  PIED  :  Bouf- 
feiir  de  kilomètres.  Casse-car- 
reaux, Chasse-pattes,  Vitrier; 

-  ZOUAVES  :  Chacal,  Chacail, 
Zouzou; 

-  TIRAILLEURS  ALGÉRIENS  : 
Bicot,  Moricaud,  Nase,  Naze, 
Turco; 

-  POMPIERS  :  Grenadier  du 
rifle.  Vidangeur  ; 

-  COMPAGNIES  DE  DISCI- 
PLINE :  Biribi,  Cmnisard; 

-  DISCIPLINAIRES  COLO- 
NIAUX :  Coco; 

-  TRAVAUX  PUBLICS  :  Tête  de 
veau; 

-  CAVALERIE  en  général  : 
Cavalo,  Crottin,  Fourche  à  fa- 
ner. Talon; 

-  CUIRASSIERS  :  Gros  frère, 
Groslolo,  Gros  père.  Chaudron- 
nier, Coquillard; 

-  DRAGONS  ;  Citrouillard,  Ci- 
trouille; 

-  LANCIERS  :  Allumeur  de  becs 
de  gaz; 

-  CHASSEURS  A  CHEVAL  : 
Chassemar; 

-  CHASSEURS    D'AFRIQUE     : 

Chass.  d'Af.,  Chasse-marée  ; 

-  HUSSARDS  :  Ventre  blanc  ; 

-  SPAHIS:  Margouillat,  Homard; 

-  ARTILLERIE:  ^r/i/îoi,  Bronze; 

-  ARTILLEUR    A    CHEVAL  : 

Flambant,  Mulet  de  polygone  ; 

-  ARTILLERIE  DE  MARINE  : 
Bigor; 

-  TRAIN    DES    ÉQUIPAGES    : 

Cambouis,  Hussard  â  quatre 
roues.  Mulet,  Royal  Cambouis, 
Tringlot; 

-  GÉNIE  :  Barbet  te.  Terrassier  ; 
•  GARDE  MUNICIPALE  :  Ci>fl/; 

-ADMINISTRATION:  C/iicn»erf, 

Biz-pain-sel,  Mitron; 

-  LÉGISLATION  :  Chien  Jaune; 


—  INFIRMIERS  :  Artilleur  ou 
canonnier  de  la  pièce  humide. 
Pot  à  tisane.  Tireur  à  genoux. 
V.  Infirmier  ; 

—  GENDARMERIE  :  Brasse-car- 
rée, Guignol,  Laune,  Polichi- 
nelle, Tournevis.X.  Gendarme; 

—  SOLDAT  DE  2«  CLASSE  :  Bibi 
de  2<=  classe,  de  2"  bourrée, 
simple  bibi.  Officier  de  guérite; 

—  SOLDAT    DE    I"    CLASSE    : 

Bibi  de  i"  bourrée,  de  /■"«  classe. 
Ficelle  rouge; 

—  SOLDAT      EMPLOYÉ,      qui 

évite  la  manœuvre  et  les  cor- 
vées :  Embusqué,  Fricoteur, 
Tireur  au  cul,  au  flan,  au  gre- 
nadier ;  ces  expressions  dési- 
gnent aussi  le  troupier  qui 
cherche,  par  quelque  moyen 
que  ce  soit,  à  faire  moins  de 
service  que  ses  camarades; 

—  SOLDAT  MAL  TENU  :  Soldat 
du  Maroc,  toujours  prêt.  Jamais 
propre,  Soldat  du  Pape; 

—  SOLDAT      INDISCIPLINÉ    : 

Forte  télé; 

—SOLDAT     DÉSERTEUR: 

Franc- fileur,  Nar'quois'; 

—  VIEUX  SOLDAT  :  Vieux  pom- 
pon, Vieille  shabraque; 

—  SOLDAT  MALADROIT  :  Co- 
saque, Garde  national.  Paquet 
de  couenne.  Pompier. 

«  —  Il  fallait  ouïr  le  vieux  débagou- 
1er.  Ah!  nom  de  Dieu!  c'est  Jean- 
neton  qui  en  a  entendu  de  belles! 
Sa  vieille  peau  jaune  comme  le  mé- 
nage du  capitaine  a  pris  la  couleur 
d'une  culotte  de  fiflot.  » 

(lIlCTOR   FbaNCÏ.) 

Le  bigor,  sur  terre  et  sur  l'onde. 
S'f...ich'  pas  mal  des  qu.-it'i'clénieals  : 
Il  s'embarqu'  pour  lu  nouveau  monde, 
Mais  il  n'eu  revient  pas  souvent. 
Sans  souri  d'ia  couleur  des  filles, 
11  aime  aux  Ind's,  tout  comme   aux  Antilles; 
Et  voilà,  oui,  voilà,  voilà  .' 
Oui,  voilà  le  bigor  français! 

(Clianton  àe  l'École  polytechnique.) 

«  Le  conducteur,  qui  comprend  l'im- 
portance de  sa  position  et  apprécie 


SOL 


409  — 


SOL 


ses  vingt  sous  de  paye  à  leur  juste 
valeur,  fait  résonner  fièrement  ses 
éperons  devant  le  servant,  qu'il 
traite  avec  dédain  de  grivier,  de 
marche  à  terre  et  de  càrapala.  Le 
servant,  mortifié  dans  sa  dignité 
d'homme,  répond  au  conducteur  en 
l'appelant  crottin.  Et  l'honneur  sauf, 
chacun  demeure  dans  ses  limites 
respectives.  « 

(A.   JOCBERT.) 

«  —  Moi,j'ai  jameds  servi  aux  biffins; 
je  suis  pas  un  113»  couvre- bidon;  je 
suis  zouave.  » 

(G.  d'Espabbès.) 

0  lignard!  bleu  soldat  de  France 
A  l'œil  ferme,  au  cœur  \ivandier, 
Troubade,  Gis  du  grenadier. 
Pousse-caillou  de  l'espérance, 

Coq  des  blés  vermeils  et  des  seigles, 
Sonne  l'appel  des  bataillons. 
Arme  ton  ergot  d'aiguillons, 
Vole  vers  le  Rliinl  sus  aux  aigles! 

Hardi,  biffin  !  boucle  ta  hotte, 
Crefchen  prépare  ton  fricot, 
Nets  une  aile  à  ton  godillot. 
Loge  une  âme  sous  ta  capote. 
{!■>•) 

«  Il  avait  deux  mètres,  une  poignée 
d'épis  sous  le  nez,  l'air  terrible,  et 
il  avait  gardé  du  métier  sa  calotte 
de  chass  d'Af;  une  tuile,  un  fez 
piqué  tout  droit  sur  ses  cheveux 
comme  une  grande  rose.  » 

(Id.) 

Il  arrive  parfois 
tjue  la  bourse  est  bien  plate. 
On  n'est  pas  des  bourgeois 
Quand  on  est  mille-patte. 

(X.) 

Pour  notre  drapeau 

Exposant  sa  peau. 
Le  marsouin  est  notre  espérance, 

Car  c'est  au  marsouin 

Qu'incombe  le  soin 

De  porter  au  loin 
Les  trois  couleurs  de  notre  France. 
(Blédort.) 

o  —  Voyez-vous,  affirma  le  gros  capi- 
taine Chavoye,  —  ce  colosse  dont  la 
cuirasse  ressemble  à  une  guérite 
dans  laquelle  on  pourrait  donner 
des  rendez-vous  secrets,  —  vous 
direz  tout  ce  que  vous  voudrez, 
mais  il  n'y  a  encore  que  les  coquil- 
lards...  » 

(Pompon.) 


J'  t'écris  deux  mots  et  j'  profite  d'  l'occase 
Pour  fenvover  le  refrain  des  Bat.  (tAf. 
(A.  B.j 

Le  nase. 
C'est  r  blaze 
Du  tirailleur  algérien. 
Qui  marche  bien! 
(Id.) 

«  Et  le  fricoteur  —  espèce  précieuse, 
en  campagne  —  prit  du  café  en  grains 
dans  le  sac  que  portait  le  gros  S..., 
mon  compagnon,  l'écrasa  avec  la 
crosse  de  son  fusil,  pendant  que 
d'autres  enlevaient  les  cercles  d'une 
barrique  pour  faire  du  feu.  » 
(Sdtter-Lauma.ns.) 

«  11  est  incorporé  aux  compagnies  de 
discipline  comme  forte  tête,  indis- 
cipliné, brebis  galeuse,  individu 
intraitable,  donnant  le  mauvais 
exemple.  Aucun  tribunal  civil  ou 
militaire  ne  l'a  flétri,  les  folios  de 
punitions  de  son  livret  matricule 
sont  noirs,  mais  son  casier  judi- 
ciaire est  blanc.  Pas  un  malfaiteur, 
un  irrégulier.  » 

(Georges  Darikx.) 

Los  petits  vitriers  —  c'est  ainsi  qu'on  les  nomme 
Unt  rais  leur  ba'i'onnet te  au  bout  de  leur  fusil. 
(Pacl  Uéboulède.) 

«  J'ai  vu  de  bons  bougres  de  soldats 
traînant  la  semelle  sur  les  trottoirs, 
sac  au  dos  et  le  ventre  vide,  à  la 
recherche  des  riz- pain- sel  qui 
avaient  le  toupet  de  leur  refuser 
des  vivres.» 

{Le  Père  Duc/iêne.) 

«  Ça  r'présente  le  tsar  qui  passe  en 
chignole  avec  Alexandra  et  Félisque, 
traînés  par  des  artiflots.  » 

«  Et  il  fallait  entendre  les  quolibets, 
à  l'arrivée  au  point  de  concentra- 
tion! 

—  Ohé  !  les  bigorneaux,  les  saute-sur- 
place 1  Les  casse-carreaux  vous  ont 
fait  le  poil! 

—  Pige  donc  les  touffeurs  de  kilo- 
mètres! ils  font  les  marioles;  mais 
ce  qu'on  va  les  faire  mousser  !  Et 
faudra  les  ramener  dans  les  ba- 
gnoles des  tringlots! 

—  Tiens,  voilà  les  cavales...  Hé  les 
gros  frères!  les  citrouillards,  les 
cliassemars  !  la  botte  à  coco  avant 
d'  penser  à  la  galtose  !  « 


SOL 


410 


SOU 


SOLDF.  V.  Vente. 

SOLDER.  V.  Vendre. 

SOLEIL.  Beau  blond,  Bourguignon, 
Huré  couchant  *,  Jean  Bourgui- 
gnon, Le  Glorieux,  Le  Grand  Lu- 
mignon, Luis  *,  Luisant,  Luisai'd, 
Lwjsard. 

J*ai  toujours  aimé  1*  bourguignon, 
r  m'  sourit  chaqu'  fois  qu'i'  s'allume  ; 
J'  voudrais  pas  avoir  le  guignon 
D'  m'en  aller  par  un  jour  de  brume. 
Ùuand  on  s'est  ronnu  1'  teint  vermeil, 
Kiant,  chantant,  vidant  son  verre, 
On  aini'  ben  un  rayon  d'  soleil... 
Le  jour  oùsqu'on  vous  porte  en  terre. 
(A.  B.) 

Tous  les  matins,  au  point  du  jour, 
C'est  Jean  Bourguignon  qui  m' réveille  ; 
r  m' fait  des  blagu',  i'm'  dit  bonjour, 
r  m'  piqu'  le  nez,  i'  m'  chauir  l'oreille, 
r  m'  brùr  la  gueule,  c'  corhon-là, 
r  s'  promèn'  dans  ma  barbe  d'  fauve, 
r  m'  fout  plein  les  yeux  de  c'  qu'il  a, 
r  m'éblouit  dans  mon  alcôve. 

(ID.) 

Avec  ça  r  Glorieux  m'  roussit  1'  crâne 
Et  éclaire,  comm'  par  calcul. 
Mes  nipp's  couleur  de  pissat  d'âne 
Les  trous  d' mes  coud's  et  ceux  d'  mon  cul  ! 
(Jehan  Rictus.) 

Luysard  estampillait  six  plombes. 
Mézigo  roulait  le  trimard. 

(J.  RicHEra.) 

SOLIDE.  V.  Fort. 

SOLLICITER.  Cogner,  Étourdir. 
V.  Requête. 

SOLLICITEUR.  Cogneur,  Étour- 
disseur,  Pied- de  biche.  V.  Qué- 
mandeur. 

SOMMEIL.  Ronfle.  V.  Dormir. 

En  naissant,  eux  ont  eu  leur  route 
Toute  tracée  :  ils  sont  certains 
D'avoir  et  la  ronfle  et  la  croûte 
A  leur  puise...  Nous,  purotins 
Il  nous  faut  liler  la  comùle. .. 

(L.  DE  Bbrcy.) 

SO.M.AIE,  subs.  f.  Une  pièce  de... 
V.  Argent,  Billet,  Billon,  Or. 

"  11  gagne  ainsi  une  fiiêcc  de  cinq  a 
six  ou  môme  de  six  à  sept,  mais  on 
peut  y  trouver  de  quoi  vivre.  » 
(Mauiilc  Tauistr.) 


SOXXER.  Cracher,  Crosser,  Dan- 
diller,  Nocher,  Flomber,  Se  dé- 
crocher, Se  détacher.  Taquiner  ou 
tirer  le  daiidillon. 

V'ià  déjà  niénuit  qui  plombe 
Et  j'  suis  pas  encor  rentré. 

(Bl4dort.) 

«  Dcgote  à  la  piaule  turbinante,  v'ià 
qull  se  décroche  deux  plombes.  » 

(0.  Métksier.) 

«  A  c'  moment-là,  cinq  plombes  croi- 
saient et  r  père  La  R'toume  débri- 
dait sa  lourde.  » 

Entends-tu.  Valentin? 
Ça  s'détache 
A  Saint-Eustache... 
Entends-tu,  Valentin? 
Il  est  deax  heur's  du  matin. 
(A^B.) 

SOXNETTE.  Brandillante,  Brin- 
queballe.  Criarde,  Dandillante, 
Dandillon.  V.  Cloche. 

SOXXEUR.  Grosseur. 

SOPHA.  Flâneuse,  Foutoir  (obs- 
cène). 

SORCIER.  Gueunard,  Gueunaud, 
Reni  fleur. 

SORTIE.  Décambutage,  Décarrade, 
Décarrage,  Décarre,  Décarremcnt. 

«  Le  soir  de  sa  décarrade  de  Saint- 
Lazare,  son  homme  l'attendait  à 
la  porte.  » 

SORTIR.  Décambuter,  Décarrer. 
V' .  S'en  aller. 

SOT.  V.  Bête. 
SOTTISE.  V.  Bêtise. 
SOU.  V.  Billon. 

—  SANS  LE  sor.  V.  Misérable. 
SOUCI  (SAXS).  V.  Insouciant. 
SOUDEUR.  Plommeur  \ 
SOUFFLER.  Haloter. 
SOUFFLET.  V.  Claque,  Gifle. 


sou 


—  41i  — 


SOU 


—  Ustensile,  outil.  Bisard, 
Ha  lot,  Halo  tin. 

SOUFFRE-DOULEUR.  Dabot, 
Egayé,  Plastron. 

SOUFFRETEUX.  V.  Faihle,  Mi- 
sérable. 

SOUFFRIR.  Malingrer. 

SOUHAITER.  Le  peuple  prononce 

Souhater. 

'<  On  vous  la  souhate  bonne  et  heu- 
reuse, y» 

SOUL.  V.  Ivre. 

SOULARD.  V.  Ivrogne. 

SOULIER.  Coco,  Crocji,  Croque- 
not,  Escafignon,  Flacon,  Frappe  à 
terre,  Gadin,  Gladiateur,  Godille, 
Godillot,  Grêlon,  Grole,  Grolon, 
Main  courante,  Paf,  Paff,  Paffe, 
Panard,  Passant  *,  Passe,  Passif, 
Philosophe,  Pompe,  Ribouis,  lii- 
clot,  Migadin,  Rigodon,  Ripaton, 
Sorlot,  Tartine,  Trottin,  Trottinet. 

—  SOULIER  VERM.  Luisant, 
ypnw. 

—  SOULIER  nOCCASlOX.  Deux 
fois  neuf,  Dix-huit,  Empereur, 
Fafiot. 

—  GRAXD  SOULIER.  Auverpin- 
che,  Bateau,  Boite  à  violon. 
Écrase-merde,  Marnais,  Péniche, 
Sac  de  voyage. 

—  MAUVAIS  SOULIER.  Boileau, 
Feuilleté,  Galette,  Philosophe, 
Reniflaut,  Riflard. 

—  SOULIER  A   RUBAX.  Bichon. 

a    Mais,    mille   pétards  !   allez    donc 
faire  avaler  à  un  jeune  bougre,  pas 
tout  à  fait  idiot,  qui!  doit  cirer  la 
semelle  de  ses  croquenols  ?  » 
[Le  Père  Peinard.) 

i<  —  Ça  cocotte  rien  dans  la  carrée, 
fit  Robinet  qui  rentrait  de  permis- 
sion de  théâtre.  C'est  encore  ce  co- 
chon de  Breton!  je  vas  lui  mettre 
ses  flacons  dans  les  gogues.  » 


f  11  couchait  à  la  rédaction,  sous  pré- 
texte de  donner  un  coup  de  main 
au  «  départ  »  ;  il  mangeait  avec  les 
quelques  sous  que  lui  valaient  les 
petites  courses  que  nous  lui  faisions 
faire  ;  quant  à  son  entretien,  les 
rédacteurs  y  pourvoyaient  en  lui 
abandonnant  leurs  vieilles  groles, 
leurs  galurins  et  leurs  vêtements 
esquintés  dans  les  réunions.  » 

(J.   PUNELLI.) 

«  Hélas  I  l'état  de  choses  a  bien  peu 
changé. 

Quant  au  ministre,  il  se  soucie 
de  tout  ça  comme  de  sa  première 
paire  de  godillots.  » 

(CAjnLLE  Drbvfts.) 

Crés  vingt  bons  dieux.'...  J'ai  la  gueul'sèque! 
Si  j'  pouvais  boir'  comme  mes  panardi  '.... 
Euss'  i's  barbott'nt  comm'  des  canards... 
Mais,  moi,  l'eau...  j'  peux  pas  faire  avecque... 
(L.  DE  Behcy.) 

Et  mes  passifs,  déjà  reufs  de  semelle. 
M'ont  aajourd'bui  planté  là  tout  à  fait. 
{Chanson  du  routeur.) 

«  Ah  1  les  frères  !  Si  que  j'  s'rais  l' 
Governement,  j'  te  les  r'cevrais  à 
coups  d'  pompe  dans  1'  train  !  >> 

«  —  Toi!  T'aurais  mieux  fait  de  ne 
pas  ouvrir  la  gargoine  !  T'as  rien  à 
toi  sur  le  dos...,  pas  même  tes  ri- 
bouisl  » 

(0.  Métésieii.) 

«  A  m'a  payé  des  bath  riclots  :  des 
vernosà.  12,50.  J' la  souffle  avec  ça!  » 

L'Amour,  y  gonQe  tous  les  cœurs. 
D'après  1'  cliichi  des  chroniqueurs. 
Quand  c'est  qu'y  m'  gonflera  la  panse? 
Quand  c'est  qu'y  m'  foutra  eun'  pelure, 
Eun'  liquette,  un  tub',  des  sortais? 
(Jeha5  Rictus.) 

'<  —  Quand  partons-nous? 

—  Demain,  après-midi. 

—  Pourquoi  pas  le  matin  .' 

—  Parce  que  j'ai  pas  de  souliers. 

—  Diable  ! 

—  Mais  ne  te  tourmente  pas.  J'ai  mon 
affaire. 

—  Loin  d'ici  ■? 

—  Avenue  du  Bois.  Le  cocher  d'un 
comte  qui  me  donne  ses  vieux  ba- 
teaux. » 

(HcGDES  Le  Rocx.) 

Mon  meilleur  copain,  c'est  Bonroite, 
C'est  lui  qui  m'explique  un  peu  tout. 


sou 


412 


SPO 


ï  m'apprend  à  fair'  d'nii  tour...oitc! 
£t  la  pos'  du  soldat  sans  1'  sou. 
l'ourlant,  des  fois,  y  m'  fait  des  niches 
Y  vers'  l'eau  dans  mon  culbuiani, 
Ou  ben  d'  la  soup'   dans  mes  péniches... 
C'est  malheureux  d' trinquer  tout  1'  temps. 
(Th.  Aillacd.) 

Viv"  la  gaité  !  J'ai  pas  d'  chaussettes; 
Mes  rigadins  fout  des  risettes... 

(J.   RiCHEPI.N.) 

Nous  somm's  dans  c'  goût-là  foute  eun'  troupe 
Iles  lapins  droits  comm'  des  bâtons, 
Avec  un  rideau  sur  la  croupe, 
Un  grimpant  et  des  ripatons... 

(le.) 

SOUMETTRE  (SE).  Démorganer, 
hengracier. 

«  Les  détetîus  se  levèrent. 

Le    voleur    de    profession   s'em- 
pressa de   dire   à   Furet  :  «  Je  te 
présente  le  terrible  et  le  Chef  de  la 
Sûreté,  remjracie  ou  gaussille.  » 
(G.  Macê.) 

SOIPÇOX.  Huile.  V.  Doute. 

—  ÉVEILLER  LES  SOUPÇONS. 

Faire  du  ragoût.  V.  Dénoncer. 

SOUPE.  Boui//an((',  Jaffe*,  Laffe*, 
Ménestre  *,  Mouillante,  Mouise. 

—  SOUPE  ÉPAISSE.  Cataplasme. 

—  SOUPE  .MAIGRE.  Avei/ffl,;  La- 
vasse. 

—  L'argotier  qui  a  mangé  une 
bonne  soupe  dit  qu'il  a  L'e.s- 
tomac  ou  le  gilet  double  de 
flanelle. 

«  J'y  ai  connu  la  mistouffe  :  quand 
j'étais  à  la  cloche,  —  oh  !  autrefois  ! 
—  que  j'  savais  pa'  où  plumer  et 
que  j'  déclarais  avec  pouic  dans  1' 
bide,  j'  descendais  aux  Halles  ;  j'y 
trouvais  d'autes  mouisards  comme 
mon  gnasse  sous  les  i)avillons  et, 
quand  la  r'naque  v'nait  pas  nous 
ratisser,  on  risquait  eun'  corvée 
pour  tois  ou  (juaf  ronds  et  après 
on  allait  s'enfiler  un  ou  deux  doIs 
de  bouillanle.  Et  on  r'biffait  si  on 
était  pas  trop  moisi  à  faire  une 
aute  corvée.  Et  la  neuiile  s'  passait 
comme  ça.  » 

« —  Tiens,  voilà  Pourvoir  qui  rap- 
plique vers  la  section,  dit  le  ser- 


gent, r  vient  goûter  la  mouise,  je 
parie.  » 

SOUPER,  subs.  Refaite  de  Sorgue'. 

SOUPIÈRE.  Marmouse',  Marmou- 
set*. 

SOURCIL.  Cerclé. 

SOURD.  Dingo. 

«  T'esgourdes  pas?  T'es  donc  dingol  " 

SOURIS.  Croquante,  Trottante, 
Trotteuse. 

SOURNOIS.  Lime  sourde. 

SOUS-MAITRESSE  de  lupanar. 

Mademoiselle,  Sous-macsée,  Sous- 
vache. 

SOUS-OFFICIER.  Basof,  Bazof, 
Sous-off.  V.  Gradé. 

SOUS-ORDRE.  Sous-verge. 

SOUSTRAIRE.  V.  Voler. 

SOUTANE.  Serpillière  à  ratichon. 

SOl'TENEUR.  V.  Prostituée,  Ma- 
quereau. 

SOUVENIR  (SE)  de  quelqu'un. 
Retenir  son  matricule,  sun  numéro. 
S'emploie  avec  une  idée  de  me- 
nace, de  représaille. 

«  Vous,  mon  bonhomme,  je  retiendrai 
votre  numéro.  » 

SPAHI.  V.  Soldat. 

SPÉCULATEUR.  V.  Bourse. 

SPÉCULUM.  Dah  d'argent. 

SPERME.  Foutre  (obscène  . 

—  Certaines  prosliluées  spé- 
cialistes disent  Fumée. 

SPOLIATEUR.  Spélican'.  V.  Vo 
leur. 

SPORT.  La  langue  sportive  em- 
prunte ù  l'anglais  la  plus  grande 
partie  de  ses  expressions  ;  c'est 
un  argot  spécial  qu'il  faudrait 
traiter  à  part,  ce  qui  n'est  pas 
notre  but.  Nous  citerons  néan- 


SPO 


—  413  — 


SPO 


l 


moins  quelques  exemples  qui 
donneront  une  idée  de  l'impor- 
tance prise  en  France  par  Tan- 
glomanie  dans  le  langage. 

Les  personnes  que  passionnent 
les  sports  sont  des  sporlsmen 
ou  des  sfiortsiiomen,  suivant  le 
sexe.  Le  concours  sportif  est  un 
match  ;  qui  le  gagne  tient  un  re- 
cord. Celui  qui  donne  à  parier 
est  un  bookmaker  et,  par  abré- 
viation un  look.  Une  voiture  est 
un  cab,  un  coach,  un  mail,  etc., 
selon  sa  forme  et  son  usage. 
Une  course  de  chevaux  s'appelle 
Steeple,  Handicap,  etc. 

Nos  anciens  jeux  de  paume,  de 
mail  et  de  barette  s'anglicisent 
en  lawn- tennis,  crockel,  foot-ball. 
Une  association  devient  un  club, 
ses  membres  des  clubmen  ;  on 
est  du  Rowing-club,  du  Touring- 
club,  du  Yachting-club,  ùxxRacing- 
club,  etc.,  etc. 

Le  sport  vélocipédique,  l'auto- 
mobili.^me  et  l'athlétisme  for- 
ment des  associations  qui  se  bap- 
tisent de  noms,  composés  de 
termes  anglais   ou  français,  et 

f)arfois  tellement  longs  qu'on  ne 
es  énonce  que  par  leurs  initia- 
les :  T.  CF.,  U.  V.  F.,  V.  S.  F. 
S.  A,  signifient  Touring-club  de 
France,  Union  vélocipédique  fran- 
çaise, Unioti  des  sociétés  françaises 
de  sports  athlétiques.  On  va  même 
jusqu'à  appeler  les  membres  de 
ces  sociétés  par  les  initiales 
d'icelles;  on  dit  les  Uvéfistes,  les 
Técéfistes.  Lisez  :  les  membres 
del'fJ.  V.  F.,  du  T.  C.  F. 

L'espagnol  a  aussi  acquis  droit 
de  cité  avec  les  courses  de  tau- 
reaux, dont  les  amateurs  sont 
des  aficionados.  Le  lieu  de  la 
course  est  une  plaza;  la  course 
elle-même,  une  corrida  ;  ceux  qui 
s'y  livrent  sont  laspada,  les  pica- 
dôres,  les  toreros,  etc. 

Six  heures  du  soir,  la  dernière  réu- 
nion   d'.\uteuil  ;    à   la    sortie    des 


courses...  un  grouillement  de  pa- 
rieurs, de  bookmakers  et  de  sporls- 
men bon  marché  foisonne  devant 
la  gare  et  dans  la  rue  d'Auteuil.  » 

(Jbas  Lobbaix.) 

Dimanche  29  mai.  ~  Grand  Steeple 
d'Auteuil.  Y  eut-il  jamais  modes 
plus  délicieuses  et  mettant  plus  ei> 
valeur  la  beauté  de  la  femme?...  » 

(Id.) 

Nous  avions  déjà  la  Vénus  Noire, 
voici  l'Apollon  nègre,  et  en  vérité 
c'est  à  désespérer  de  nous-mêmes, 
quand  on  songe  que  malgré  les 
entraînements  variés,  les  football, 
les  polo,  les  records  en  tout  genre, 
nous  ne  semblons  plus  à  la  hau- 
teur. » 

(Aleiaxdbc  Hepp.) 

«  Le  jouvenceau  qui  s'attache  au  bac- 
cara  aime  croire  par  ce  fait  à  sa 
ressemblance  morale  avec  les  club- 
men enviés.  » 

(Paul  Aoam.^ 

«  On  ne  s'est  qu'assez  peu  diverti  au 
match  entre  le  cheval  et  l'automo- 
bile. .. 

(^Catclle  Mesdès.) 

«  Il  serait  plus  juste  d'appeler  la  jour- 
née d'hier  :  Journée  des  ccachs  oi; 
des  guides,  puisque  la  curiosité  du 
public  va  vers  ces  derniers  refuge? 
de  l'élégance  qui,  dans  vingt  ans, 
seront,  comme  la  berline,  des  sou- 
venirs de  famille  à  l'usage  des  re- 
mises de  château.x.  » 

(Joez.) 

«  Nous  empruntons  à  notre  confrère 
«  Tous  les  Sports  »,  organe  ofticiel 
de  VU.  S.  F.  S.  A.,  l'information 
suivante  :  Au  premier  jour  va  naî- 
tre un  nouveau  cercle  ultra-select  à 
qui  nous  sommes  heureux  de  sou- 
haiter la  bienvenue...  » 

(Recordmaji.) 

«  La  commission  est  avisée  en  outre 
qu'en  vue  de  faciliter  la  solution 
des  questions  relatives  à  la  Fédéra- 
tion américaine,  la  réunion  du  con- 
seil de  VI.  C.  A.,  qui  devait  avoir 
lieu  le  '20  janvier  prochain,  à  Paris, 
est  remise  au  samedi  17  février. 

Le  délégué  de  la  .V.  U'.  U.  auprès 
de  VI.  C.  Ji.  sera  désormais -M.  S.  Le-r 


STA 


—  414 


SLE 


gers    de   Veeckens,  d'Amsterdam, 
au  lieu  de  M.  Massis.  » 

(ID.) 

<i  Dans  les  comptes  rendus  que  don- 
nent les  journaux  de  vélocipédie,  il 
est  souvent  question  des  tc'céfistes. 
Les  técéfistes  ont  fait  ceci,  ont  dé- 
cidé cela...  » 

(  POHTAILLAC.) 

«  Incessamment,  une  des  salles  d'au- 
dience du  tribunal  de  police  cor- 
rectionnelle va  servir  de  plaza  à 
nos  aficionados  et  anti-aficionados 
parisiens.  » 

(JoiXVtl.LB.) 

STALLE.  Box. 

t,  La  caissière  assiste  de  son  box  à 
toutes  ces  scènes  risquées,  lubri- 
ques, sans  paraître  s'émouvoir.   •> 

{La  Nation.) 

STATUE.  Navet. 

«  Malaval  était  en  train  de  donner  le 
dernier  coup  de  fion  à  son  navel 
qu'il  devait  envoyer  au  Salon  le 
lendemain.  » 

(G.  Amyot.) 


STÉPHAXOIS.    Gaga.   V. 
seillais . 


Mar- 


STIMULER.  Remontej'  la  pendule. 
y.  Encourager. 

STRASS.  Caillou,  Diame  à  Vestoc 
ou  à  Vestorgue.  V.  Bijouterie^ 
Diamant. 

STRATAGÈME.  V.  Ruso. 

STUPÉFACTION.  Babificalion, 
Épatement.  V.  Étonnement. 

«  Quoi  que  vous  puissiez  penser  de 
ceci  et  quel  que  soit  votre  de^^ré  de 
babificalion  à  cette  surprenante 
nouvelle,  —  je  vous  dirai  que  c'est 
en  savourant  parallèlement  une 
chope  d'excellente  bière  double  et 
la  joie  d'avoir  recouvré  mon  pépin 
que  j'ai  recueilli  la  non  moins  sur- 
prenante histoire.  « 

(Gcoact  AuRioL.) 

STUPÉFAIT.  V.  Étonné. 
STUPÉFIER.  V.  Étonner. 


STUPIDE.  V.  Bête. 
STUPIDITÉ.  V.  Bêtise. 
STYLE.  Écriture. 

«  Le  sujet,  dis-je,  aurait  eu,  comme 
invention,  à  peine  de  quoi  suffire 
à  l'un  des  cinq  cents  contes  que 
publient,  chaque  année,  les  écri- 
vains coutumiers  des  journaux  lit- 
téraires ;  et,quantàrem/M>e,  comme 
on  dit,  elle  est  si  dénuée  de  tout 
éclat,  de  toute  grâce,  de  toute  trou- 
vaille, et,  en  même  temps,  de  toute 
correction  —  cette  ressource,  pour- 
tant, des  médiocres  —  que  l'on 
s'étonne  enfin  qu'il  ait  été  possible, 
uième  à  l'auteur  de  la  «  Mort  de 
Hoche  »,  d'écrire  aussi  extraordi- 
nairement  mal.  » 

(CaTCLLE   IdKNDfcs.) 

SUBIR.  En  parlant  (l'une  condam- 
nation. V.  Purger. 

—  En  parlant  de  mauvais  trai- 
temenls.   V.   Battre,  Coup. 

SIBSISTAXCE.  V.  Nourriture. 

SUCCÈS.  En  parlant  d'une  pièce 
de  théâtre,  on  dit  Faire  le  maxi- 
mum. Celte  expression  s'applique 
également  à  1  acteur,  à  l'auteur, 
à  toute  chose  ou  à  toute  personne 

3ui  attire  une  grande  affluence 
e  public. 

«  La  salle  des  assises  était  comble. 
Un  de  nos  confrères  a  pu  dire  dans 
la  langue  spéciale  aux  gens  de 
théâtre  : 

a  —  Rouvray  fiait  plus  que  le  maxi- 
mum. » 

(LeHMIX*  IT    LlTCgUE.) 

SUER  abondamment.  Cuire  dans 
son  jus. 

SUFFISANCE,      SUFFISANT. 

V.  Embarras. 

—  C'EST  SUFFISANT.  Ces  t  classe 
ou  simp.  Classe. 

SUEURdes  pieds.  Rssence  de  chaus- 
settes. Essence  de  gendarme,  Gen- 
darmiure  de  botassium,  Protoxyde 
de  geiularmium.  V.  Odeur. 


SUI 


—  415 


SUS 


I 


SUICIDER  (SE).  Se  traduit  par 
ceux  des  équivalents  d'Assas- 
siner qui  peuvent  prendre  la 
forme  réfléchie  :  S'apaiser,  S'ar- 
rQïiger,  Se  faire  passer  le  goût  du 
pain,  etc. 

SUISSE  d"église.  Chasse -coquins. 

SUIVRE  quelqu'un.  Filer,  Mettre 
ou  p'endre  en  filature,  Refiler, 
Regonser.  V.  Espionner. 

«  Aucune  épouse  n'est  plus  respec- 
tueuse de  la  correspondance  de  son 
mari;  jamais  l'idée  ne  me  viendrait 
de  filer  Paul,  ou  de  questionner  un 
domestique.  » 

(Marcel  Prévost.) 

«  Nous  l'avons  mis  en  filature,comme 
on  dit  en  argot  de  police,  depuis  sa 
sortie  de  la  caserne  de  la  Cité  jus- 
qu'à l'heure  de  sa  rentrée  au  domi- 
cile conjugal.  » 

{Le  Cri  du  Peuple.) 

SUPERBE,  adj.  V.  Beau. 
SUPÉRIEUR.  V.  Gradé. 

—  DE  QUALITÉ  SUPÉRIEURE. 

De  derrière  les  fagots.  De  pre- 
mière. Qui  nesL  pas  dans  une 
jnusette,  dans  un  sac,  Qui  n'est 
pas  au  coin  du  quai.  V.  Excel- 
lent. 

«  On  nous  a  foutu  un  gueul'ton  qui 
n'était  pas  dans  une  musette  avec  du 
pivois  de  première  et  du  cahouah 
de  derrière  les  fagots.  » 

SUPÉRIEUREMENT.  V.  Parfai- 
tement. 

SUPPLÉMENT.  Rabiot.  V.  Béné- 
fice. 

<>  11  passait  au  conseil  pour  se  faire 
ajouter  quelques  années  de  rabiot 
régulièrement,  comme  chez  le  bar- 
bier, pour  se  faire  raccourcir  le 
poil.  On  eût  dit  des  économies 
qu'il  aurait  eu  plaisir  à  glisser  dans 
une  tirelire.  » 

(Hcecis  Le  Rodx.) 

SUPPLIQUE.  V.  Placet,  Requête. 

SUPPRESSION.  Nettoyage. 
V.  AboUr. 


SUPPRIMER.  Faire  rasibiis.  Net- 
toyer. V.  Abolir. 

SUR.  Dans  le  sens  d'Éprouvé  : 
Affranchi,  Dessalé,  Franc.  V.  Ini- 
tié. 

SURANNÉ.  V.  Arriéré. 

SURCROÎT.  Comblance  '. 

SÛRETÉ.  (La  police  de  Sûre- 
té.) La  Sûretaille  ou  Surtaille. 
V.  Agent. 

«  Les  gonces  de  la  Surtaille  sont 
v"nus  pour  le  pingler.  Mais  il  avait 
démurgé  pendant  la  neuille.  » 

SURNOM.  V.  Nom,  Sobriquet. 

SURPRENDRE.  V.  Étonner. 

—  ÊTRE  SURPRIS.  Être  comme 
deux  ronds  d'  flan. 

«  Quand  on  y  a  dit  que  sa  fille  était 
maquée  avec  La  Filoche,  aile  en 
e'tait  comm'  deux  ronds  d'  flan.  » 

SURPRISE.  Tableau!  y.  Étonne- 
ment. 

Zinguer  tout  seul,  c'est  pas  moa  blot  : 
De  quoi?  Joseph  et  machiiiisse, 
Un  homme  d'  théàte,  un  artisse, 
Boir'  tout  seul?...  Oh  la  la:  tableau'. 

(A.   GiLL.) 

SURPASSER.  Dégoter. 

«  11  est  pus  malin  qu'  toi,  c*  gonce-là... 
hein?  i'  t'  dégote.  » 

SURVEILLA N C  E.  \  .  Espion- 
nage, Interdiction. 

SURVEILLANT.  V.  Garde,  Gar- 
dien. 

—  SURVEILLANT  AUX  EXA- 
MENS ÉCRITS  DU  BACCA- 
LAURÉAT.  Tangente. 

SURVEILLÉ.  V.  Interdiction. 

SURVEILLER.  V.  Espionner, 
Guetter. 

SUSPECT  d'allure.  Marque-mal. 

«  Du  moment  qu'on  marche,  on  a  ré- 
ponse à  tout.  «  Où  allez-vous?  — 
A  Vernecourt.  —  D'où  venez-vous? 


sus 


—  416  — 


SYP 


—  De  la  Garcnne-sous-Bois.  »  On 
vient  toujours  de  quelque  part  pour 
aller  quelque  part.  La  police  n'en 
demande  pas  davantage,  et  même 
si  on  marque  mal,  elle  pense  en 
elle-même  :  «  C'est  bon.  Qu'ils 
aillent  se  faire  pendre  dans  le  dé- 
partement d'à  coté.  » 

(H.    L*VEDA5.) 

SUSPEXDRE.  Faire  une  brisure 
(arg.  des  typographes).  V.  Ar- 
rêter. 

—  SUSPENDRE  SESPAIE- 
MEXTS.   Sauter.  V.  Faillite. 

SUSPEXSOIR.  Serrecouilles (obs- 
cène). 

SYNAGOGUE.  Choule  (de  l'alle- 
mand Schull). 

«  Comme  i's  sont  voûtes,  i's  bouclent 
leur  boutanche  l  sam'di.  C'est  scha- 
veusse,  i's  vont  à  la  choule.  » 

SYXCOPE.  Diguedigue. 

—  TOMBER  EX  SYXCOPE.  Bat- 
tre ladiguedigue.  Faire  la  carpe. 
Tomber  en  diguedigue. 

«  J'  peux  pus  la  m'ner  au  théâte,  a 
tombe  en  diguedigue  à  chaque  coup 
que  1  traite  fait  un  sale  machin.  » 

a  —  Dis  donc,  Mélie?  Lui  qu'aimait 
tant  à  et'  dehors,  combien  qui  doit 
et'  privé,  pauvr'  chéri...  Eh  ben! 
quoi  que  t'as  à  présent...  v'ià  qu' 
tu  fais  ta  carpe,  tu  restes  en  route... 
voyons,  arrive  ! 

—  J'  sais  pas,  mais  j'  sens  mon  cœur 
qui  s'en  va;  j'ai  pas  tant  seulement 
la  force  d'  mett'  un  jjied  d'vant 
l'aut'.  » 

(HeNnV    MONNIER.) 

—  .MEXDI AXT  QUI  SIMULE  LA 
SYNCOPE  pour  apitoyer  les 
passants.  Batteur  de  diguedigue. 

SYNDIQUÉ  (i\ON).  Sarrasin  (arg. 
des  typographes). 

SYiXONYME,  adj.  Synagogue 
(S'emploie  également  pour  La 
même  chose). 

SYPHILIS.  Aristoffe',  Baude, 
Bonde,  Cocotte,  Coup  de  pied  de 


Vénus,  Gros  lot,  Ifle",  Lazzi, 
LazzHoffe*,  Nazi,  Plomb,  Poivre, 
Puceron,  Quinte  et  quatorze  (on 
ajoute  parfois  :  et  le  point), 
Schtouille.  (  ►n  emploie  aussi  Cas- 
tapiane,  qui  désij^ne  un  mal  vé- 
nérien quelconque. 

«  —  Paye-moi,  ou  je  gueule! 

—  Si  tu  gueules,  j'envoie  chercher  un 
agent,  et  Saint-Lazare  est  au  bout 
de  ta  promenade. 

—  Je  suis  contente  tout  de  même. 

—  De  quoi? 

—  De  t'avoirf...laca5<a/)iane, mufle!  » 

(DunuT  DE  Lafobest.) 

«  —  Au  surplus,  tu  sais,  moi  je  m'en 
fiche!  S'il  y  a  des  femmes  assez 
déshéritées  de  la  nature  pour  être 
ragoûtées  de  ton  cuir,  grand  bien 
leur  fasse  !  ça  les  regarde  !  quant  à 
toi,  mon  vieux,  à  ton  aise  :  libre  à 
toi  de  te  faire  fader,  quinte,  qua- 
torze, la  capote  et  le  point  ;  ce  n'est 
pas  moi  qui  te  soignerai,  bien  sûr  !  » 

(G.    COCRTEUME.) 

«  —  Ça  m'  s'rait  égal  qu'i'  m'  fasse 
des  queues,  qu'a  disait.  Ça  que  j' 
crains  seul'ment,  c'est  qu'il  m' 
radine  un  beau  jour  avec  la 
schtouille  :  toutes  les  gonzesses  de 
par  ici  ont  1'  nazi.  » 

—  COMMUNIQUER  LA  SYPHI- 
LIS. Arranger,  Altiger,  Plom- 
ber, Poivrer.  V.  Injurier. 

—  ÊTRE  ATTEINT  DE  SYPHI- 
LIS. Mêmes  verbes  que  ci- 
dessus  à  la  forme  passive. 

«  Déjà,  malgré  ses  apparences  de 
bonheur  et  de  santé,  la  jeune  Répu- 
blique était  plombée,  comme  on  dit 
au  régiment  d'un  camarade  que 
Vénus  a  blessé,  et  la  feuille  de  réac- 
tion à  opposer  au  journal  officiel 
du  gouvernement   aurait   pu  pro- 

f rement  s'appeler   le  Mercure   de 
rance.  » 

(Maurice  Doway.) 

—  TRAITE.MENT  DE  LA  SYPHI- 
LIS. Casserole. 

—  Ktre  traité.  Passer  à  la  casse- 
role. 
SYPHILITIQUE.  Attigé,  PbmU, 
Poivré.  V.  Injurierr 


I 


TABAC  à  fumer.  Caporal,  Foin, 
Perle,  Perlât,  Sainl-dab,  Saint- 
Dome,  Saint-Père,  Trèfle,  Tréfoin, 
Tuffre. 

«  C  rju'i'  y  a  d'  pus  durillon,  dans  1' 
trou,  c'est  d'ête  sans  foin.  Quand 
ej'  grille  pas,  j'  suis  malade.  » 

J'aurai  d'  la  soup'  du  rif,  eun'  table 
Et  du  periot  pour  les  amis  ! 
■  (Jeha>'  Rictus.) 

Puis,  mal  fringue,...  faucUé,...  sans  trèfle 
J'os'rais  seul'meDt  pas  v  causer. 

(Id.) 

«  Ça  y  coûte  paschérot  à  bombarder, 
i'  tape  tout  l'  temps  sur  1'  saint-dab 
des  copains.  » 

—  T.4B.\C  A  PRISER.  Ciment, 
Poussier,  Poussier  de  mottes, 
Schno/f,  Sinade,  Terreau. 

En  s'  fourrant  du  poussier  d'  motte 

Plein  les  uaseani, 
EU'  TOUS  racont'  que  sa  p'tiole 

Sort  des  Oiseaui... 

(Blé  DOIT.) 


—  T.\B.\C  A  CHIQUER.  Ficelle, 
Longuette  de  trèfle. 

—  TABAC  DE  TROUPE.  Perlot 
à  trois  sous  la  brouette. 

—  CHIQUE  DE  TABAC.  Pruneau. 

«  Il  retira  le  pruneau  qu'il  avait  dans 
la  bouche,  le  plaça  soigneusement 
dans  le  pli  de  son  béret  et  pénétra 
dans  l'église.  >i 

(Herbert.) 

TABATIÈRE.  Conasse,  Fanfe, 
Fanfière,  Fanfouine,  Fanve,  Faufe, 
Fauffe,  Fausse,  Fauve,  Fonfe, 
Foncière,  Tréfonnnière,  Tréfouine. 

TABLE.  Garante,  Quarante. 

—  Les  francs-maçons  appel- 
lent Autel  la  table  où  se 
place  le  vénérable. 

«  Reste  pas  avec  ta  calbombe  [à  la 
main.  Mets-la  sus  la  carante.  » 

27 


TAB 


—  418 


TAI 


—  SE    METTRE  A  TABLE.    Se 

mettre  les  pieds,  les  arpions 
sous  la  quarante,  Se  taper  la 
tête.  Cette  dernière  expression 
comporte  une  idée  de  boire  ou 
de  manger. 

«  Mets-toi  les  arpions  sous  la  qua- 
rante et  écris  ça  que  j'  vas  t'  dire.  » 

—  TABLE  DE  NUIT.  Tabernacle. 

«  —  r  commence  à  m'  courir,  c' 
môme-là,  a  chialler  comme  ça.  Si 
i'  continue,  j'  vas  1'  fout'  dans  1' 
tabernacle.  » 

TABLEAU.  Mauvais  tableau, 
Commerce  de  mauvais  tableaux  : 
Graffagnade,  Grafignade. 

TABLIER.  Bannette. 

TABOURET.  Sai^s  dos. 

TAFIA.  Taco. 

TAILLEUR.  Bœuf,  Emmailloteur, 
Fringueur,  Frusquitieur,  Gobe- 
prunes,  Pique-pou,  Pique-prunes. 

—  MAITRE  "TAILLEUR.    Grêle. 

—  APPRENTI.  Tarlare. 

—  TAILLEUR  AMBULANT.  Hi- 

rondellc. 

«  J'ai  été  chez  1'  fringueur  pour  me 
faire  faire  un  fourreau.  » 

((  Ils  ne  nous  exploiteront  plus,  ces 
grêles.  » 

(G.  Macé.) 

TAIRE  (SE).  Affaler  son  grelot, 
Boucler  sa  malle.  Fermer  sa  boîte, 
sa  malle,  son  plomb,  La  boucler, 
La  fermer,  Mettre  les  volets.  Ne 
plus  bonir  que  lape,  que  nienle, 
que  peau, quepouic,cic.{V  .fUen), 
Ne  plus  l'ouvrir.  Poser  sa  chique 
et  faire  le  mort,  Hengracier,  Taire 
sa  gueule,  sa  jappe,  son  bec,  Y 
mettre  un  bouchon. 

«  —  Allons,  en  v'ià  assez,  boucle  ta 
malle  ou  j'te  mûre.  » 

Uuand  il  est  trop  exubcraut, 
Sur  sa  femme  il  bat  U  mesure, 
Mais  celle-ci  de  sa  chaussure 
Lui  riposte  dans  le  cndrun, 


En  lui  disant,  toujours  l)eiioile  : 
<i  L'heure  a  sonné,  ferme  ta  boite.  <• 
(Alfred  Miiiqi'Iset.) 

A  Biribi,  c'est  en  Afrique 

Où  que  r  pus  fort 
Est  obligi^  d'  poser  sa  chi'/ue 

Et  d'  fair'  le  mort. 

(A.  B.) 

—  FAIRE     TAIRE,    Clouer    ou 
river  le  bec,  Museler. 

—  Avec  idée  d'Étonner.  Couper 
la  chique.  En  boucher  un  coin 
ou  simpl.  La  couper,  En 
boucher  un. 

«  D'une  réplique  aussi  simple  que 
brève  il  lui  cloua  le  bec...  à  la  façon 
de  Cambronne  commandant  le  der- 
nier carré.  » 

{André  Mayot.) 

■<  Hein  !  cette  verve,  ça  te  la  coupe  : 
Mais  il  faut  avoir  vécu  ces  années- 
là  pour  en  comprendre  toute  la 
beauté  amère  et  symbolique.  » 

(0.    MlRBEAV.) 

—  TAIS-TOI,    taisez-vous: 

Boucle!  Boucle-la!  Bouclez.' 
Ferme  ça  (on  peut  ajouter  :  ou 
je  saule  dedans!)  H  pleut,  Il  va 
pleuvoir,  La  clôture!  Les  volets! 
Quelle  averse!  Quel  temps! 
Rideau!  Ta  bouche!  Ta  bouche. 
Bébé!  Ta  bouche,  Bébé,  fauras 
une  fnte  ou  une  tripe!  Ta 
gueule!  Ta  malle!  Ton  plomb! 
Un  bouchon!  Voilà  qu'il  pleut! 
Voilà  qu'il  va  pleuvoir!  V.  Chut  '■ 

«  —  Il  faut  se  mettre  à  leur  place, 
aussi,  c'est  bien  difficile.  Le  moyen 
de  dire  à  sa  belle -mère,  ù  sa 
maman  :  «  En  voilà  assez  !  Ne  chan- 
tez plus!  Fermez  ça!  Hideuu!  Clô- 
ture! M  Soyez  juste,  ils  ne  peuvent 
pas.  » 

(J.  UxaM.) 

o  —  Remarques-tu  comme  tout  > 
gagne  :  la  vue,  Thygiùne  et  la  mora- 
lité?... carie  m'occupe  aussi  de  la 
moralité...  Remarques-tu?... 

Baruch    qui  n'était  pas   patient 
éclata  : 

—  Je  remarque  que  tu  me  rases...  I 
est  de  bien  bonne  heure  pour  «'^t; 
saoul;  et  tu  n'as  rien  bu...  tabouc/n 


TAL 


419 


TEI 


donc  !  FeiTne  ça  ou  je  saule  de- 
dans! » 

(M.  JIosTÉGtrr.) 

—  Et  quand  est-ce  que  nous  cou- 
chons ensemble?  demanda  le  bleu 
résolument. 

-  Allons  bon,  voilà  qu'il  pleul,  ré- 
pondit Maria  en  contemplant  le  ciel 
uniformément  bleu. 

-  Mais  non,  il  ne  pleut  pas. 

-  Je  te  dis  q\ïil  pleut,  tu  ne  com- 
prends donc  pas?  Boucle-la,  quoi! 
Mels  les  volets  plutôt  que  de  dire 
des  sonneries.  » 

INCIDENT    DAUDIENGE 

Un  jour,  en  correctionnelle, 
Mossieu  le  Président  du  Pont 
Demande  comment  on  l'appelle 
A  l'accusé  qui  ne  répond. 
Alors,  le  Président,  bonhomme. 
Reprend  :  —  Voyons.   Bibi  la  Peau, 
Dites-nous  comnieut  l'on  tous  nomme. 
l'accc**  : 

—  Ta  gueule,  eh  veau  ! 

Le  Président  eut  un  sourire... 
C'était  un  réjoui  bontemps. 
Très  amateur  du  mot  pour  rire. 
Très  gai,  malgré  ses  soixante  ans  : 

—  Ah!  vraiment  I  —  dit-il,  —  elle  est  forte I 
Mais  qu'avez-Tous  donc  dans  la  peau 
Pour  vous  exprimer  de  la  sorte? 

l'acccsé  : 

—  Ta  gueule,  eh  veau! 

Du  bout  du  banc  de  la  défense, 
L'aTocat,  maître  Gagnerien 
Criait,  réclamait  l'Indulgence, 
Hurlait  :  —  Messieurs,  comprenez  bien  : 
Mua  client  a  perdu  la  tète. 
C'est  an  pauvre  bougre...  un  fourneau... 
Il  est  insolent,  mais  honnête  ! 
l'acccsé  : 

—  Ta  gueule,  eh  veau  ! 

Lors,  se  levant,  le  ministère 
Public  dit  à  Bibi  la  Peau  : 

—  Je  vous  conseille  de  vous  taire, 
Car,  c'est  vous  qui  faites  le  veau... 
Et,  malgré  vos  airs  de  bravache. 
On  va  \o\is  mettre  à  la  raison  : 

{Au  tribunal.) 
Je  requiers  deux  ans  de  prison... 
l'acccsé  : 


Ta  gueule,  eh  vache  ! 


(.\.  B. 


TALEXT.  Avoir  du   talent  :  Sa- 
voir y  faire.  V.   Adroit. 


TALOCHE.  V.  Claque. 

TALOX.  Pomme  de  terre. 

TAMBOUR.  Instrument.) 
Bruyant. 

—  Instrumentiste.  Tape  à  mort, 
Tapin. 

TAMIS.  Abour. 

TAXTE.  Frangine-dabuche. 

TAXT  PIS.  Campi. 

TAPAGE.  V.  Bruit. 

TAPAGEUR.  V.  Bruyant. 

TAPE.  V.  Coup. 

TAPER.  \ .  Frapper. 

TAPIS.  Étouffant,  Taplard. 

TAQUIXER.  V.  Agacer. 

TARD.  Cest  trop  tard  :  C'est  midi  ! 
Cest  midi  cinq,  midi  sonné,  midi 
passé  ! 

«  Amène  desbirbes  ou  desaminches. 
On  fera  des  poids  ce  soir.  Pour 
l'heure  nib  de  turbin.  C'est  midi  cinq. 
Et  vivent  les  mufles!  » 

(Geobgbs  Loiseac.) 

«  —  Oui,  oui,  ça  va  bien,  ça  va  bien  ! 
Seulment,  pour  me  m'iier  en  ba- 
teau, c'est  macache  et  tnidi  sonné. 
Tu  t'es  levé  trop  tard,  mon  colon.  ». 

(G.    COCBTEU.NE.) 

TATOUAGE.  Pleur  de  bagne  ou 
de  veuve. 

«  U  a  été  reconobré  à  cause  des  fleurs 
de  bagne  qu'il  avait  su'  ses  pla- 
quantes. » 

TATOUER.  Brodancher  la  couenne, 
le  cuir. 

TAUDIS.  V.  Logement. 

TAVERXE.  V.  Cabaret. 

TAVERXIER.  V.  Cabaretier. 

TEIGXE.  Calabre,  Calotte. 

TEIGXEUX.  Calot,  Callot. 


TÉM 


—  420  — 


TÉT 


Les  callols  sont  teigneux,  véritables 
ou  contrefaits.  » 

{Le  Jargon  de  V argot.) 

TÉMOIGNAGE.  Parrainage. 

—  Le  témoignage  à  charge 
s'appelle  Fargue;  celui  a 
décharge,  Défargue.  Le  faux 
témoignage  est  une  Bouca- 
nade. 

Roubleur. 


Marraine. 


TÉMOÏX .      Parrain , 
V.  Marché. 

_  TÉMOIN    FEMME 

-  TÉMOIN  A  DÉCHARGE.  Bon- 
nisseur  de  la  bath,  de  lu  batt^^, 
Défargiieur,  Parrain  d  ulteque  . 

_  TÉMOIN    A    CHARGE.    Far- 
queur. 
«  En  gerberie,  défrimousse  les  far-  | 

■9"^"'"*'-  "  (Hoa.KH.GR.soN.) 

—  FAUX  TÉMOIN.  Mal  rasé,  Mid 

sucré. 
_  CORROMPRE    UN   TÉMOIN. 

Coquer  la  boucanade. 

TEMPS.  Boitard,  Esquine. 
TEXACE.  V.  Importun. 

TEXDRE  un  piège.  Poser  u?i  g/wait. 

TENUE.  V.  Allure. 

TERRAIN  en  friche.  Peleux. 

TERRASSER.  Balancer,  Balans- 
tiquer,  Bouler,  Dimjucr,  Envoyer 
à  dam,  à  dame,  à  dingue,  a  do- 
mino, à  Vas,  à  plat,  à  valdingue, 
Mettre  les  pattes  en  l'air,  Tomber. 
V.  Abattre. 

—  TERRASSER      EN     SAISIS- 
SANT    PAR     H-ES     JAMBES. 

C/iêrrer  aux  badines,  Fabriquer 
auxbngueltes.  Faire  auxpaltis. 

—  TERRASSER    D'UNE    POUS- 
SÉE DANS  LA  POITRINE  en 

nifnie  temps  qu'on  écrase  d  un 
coup  de  talon  les  orteils  de 
l'adversaire  ou  de  la  victime. 
Faire  les  cors. 


—     TERRASSER     D'UN     COUP 
DE  TÊTE  DANS  L'ESTOMAC. 

Faire  le  coup  du  bélier. 
Alors   i'  m'  cherre  aux  badines  en 
m'  filant  sa  tronche  dans  V  bide  et 
m'eavoye  à  domino.  » 

«  J'  l'ai  juré!  c  gonce-là,  j'y  mettrai 
les  patC  en  l'air.  V  n'y  coup  ra  pas  !  » 

«  —  A  preuve  que  moi,  l'Asticot, 
i'  connais  quéqu'un  qui  vous  tom- 
bera quand  vous  voudrez.  >■ 

(J.    RlCHBPIH.) 

TERRE  (LA).  La  Base,  La  Basse, 
La  Dure,  La  Produisante,  Le 
plancher  des  vaches.  Le  royaume 
des  taupes,  Le  sapin  des  cornants. 
Maman. 

«  Le  matin,  il  s'éveillait  brisé  d'avoir 
dormi  sur  la  dure...  mais  la  gaité 
persistait,  le  service  était  moins 
pénible,  et  la  ville  plus  proche.  » 

(Paul  Bonnetàih.) 


TERRINE.  Geigneux. 

«  —  Je  me  fabrique  un  peigne  avec 
les  branches  du  balai,  je  taille  mon 
crayon  avec  les  dents,  je  brosse 
mes  effets  avec  la  main,  l  eau  du 
qeiqneux  me  ?ert  de  miroir  et,  a 
défaut  de  mouchoir,  mes... 

—  C'est  compris...  » 

(0.  Mack.) 

TERRITORIALE  (SOLDAT  DE 
L'ARMÉE).  Pantouflard. 

TESTICULE.  V.  Sexe. 

TÊTE.  Les  équivalents  argotiques 
de  ce  mot  peuvent  s'appliciuer 
les  uns  au  cerveau,  les  autres  au 
vi'^age,  et  quelques-uns  aux 
deux.  La  tète  et  le  cerveau  se 
désignent  également  par  Botte 
au  sel,  Boulon  (arg.  des  plom- 
hiers),  Bourriche,  Bourrichon, 
Boussole,  Cabèce,  Cabèche,  Cabo- 
chard, Caboche,  Cabochon,  Cais- 
son, Ciboulard,  Ciboule,  Citroml- 
lard,  Citrouille,  Cocarde,  Coco, 
Coloquinte,  Godiveau,  Sorbonne, 
Urne.  Le  visage  el  la  tète  se  dé- 
nomment indiiréremmonl  Ballr, 
Betterave,  Binette,    Bobc,  Bobc- 


TET 


—  421   — 


TET 


chon,  Bobinasse,  Bolinot,  Bouil- 
lotte, Boule,  Biii'ette,  Caillou,  Ca- 
patrat.  Carafe,  Carafon,  Cible, 
Couache,  Couèche,Couetche,  Fiole, 
Fiolle,  Lampe,  Marron,  Musette, 
.Poêlon,  Poire,  Pomme,  Potiron, 
Quetche,  Saladier,  Siphon,  Sou- 
pière, Tasse,  Terrine,  Tesson,  Té- 
terre,  Théière,  Tirelire,  Tomate, 
Tournante,  Trombine,  Trompette. 
Enfin  on  indiquera  le  visage,  la 
cervelle  ou  la  tête  indistincte- 
ment par  Bobine,  Cafetière,  Cale- 
basse, Cib,  Ciboulo,  Ciboulot,  Ci- 
tron, Schnasse,  Toupie,  Tourte, 
Trognon  et  Tronche. 

—  On  a  dit  autrefois  Bai- 
gneuse *,  Baptême  *,  Béguin  *, 
Comblette  *,  Michaud  *.  V'.  Vi- 
sage, Chauve. 

«  11  a  un  moustique  dans  la  boîte  au 
sel,  une  écrevisse  dans  le  godiveaii.» 
(Les  Locutions  vicieuses.) 

«  (  »n  se  paiera  la  bobine  de  ces 
vaches  de  la  Sûreté.  » 

(Goaos.) 

Tirer  les  rois!...  En  république, 
Ces  trucs-là  devraient  et'  défendus, 
Pour  moi  Us  rois  c'est  tout  d'  la  clique, 
Les  royalist's  c'est  des  vendus; 
Ces  fourbis-là  ça  m'  rend  malade 
Ça  m'entre  pas  dans  1'  cibmlo 
Ou'  les  rois  boiv'  à  la  régalade 
F'endant  qu'on  s'  tap'  chez  1'  populo. 
(A.  B.  Les  Souloloquei  d'Honoré  Constant.) 

Du  cabochard  aux  trottignoles. 

(J.    RiCHEPIS.) 

»  Fumier  sanglant  à  la  première 
image,  laquelle  représente  la  guil- 
lotine d'où  saute  une  tronche  dans 
un  jet  de  pourpre.  » 

(Id.) 

Vous  pouvez  être  un  grand  savant, 
Aussi  grand  qu'on  se  l'imagine, 
Avoir  noirci  fort  et  souvent 
Votre  papier  de  plombagine, 
Mettre  votre  esprit  en  gésine 
Pour  vous  bourrer  le  cabochon. 
Vous  ne  serez  qu'une  aul>ergine 
Si  TOUS  n'avez  pas  vu  Ponction. 
(Id.) 

«  Après  des  démarches  sans  fin, 
.M.  Prudhomme  découvre  enfin, 
pour  son  fils,  rhéritière  rêvée. 


—  Mais  je  n'en  veux  pas,  fait  celui-ci. 
Elle  a  une  trop  vilaine /îOiVe... 

—  Ce  sera  une  poire  pour  la  soif, 
répond  le  père  gravement.  » 

(JoiXVlLLE.) 

«  Xib  avait  dit  à  voix  basse  à  ses 
acolytes,  parodiant,  sans  le  con- 
naître, le  mot  de  César  recomman- 
dant à  ses  soldats  de  frapper  au 
visage  : 

—  Escarpez  à  la  capatrat,  vieux 
fiasses  !...  (Tapez  à  la  tête,  vieux 
frères.) 

Ses  compagnons,  suivant  ce  con- 
seil, s'efforçaient  d'atteindre  le 
comte  à  la  tête  avec  leurs  bouteilles 
et  leurs  verres  lancés  à  toute  vo- 
lée. » 

(Edmond  Lepelletier.) 

«  Et  puis  là,  entre  nous,  nous  n'en 
sommes  plus  à  nous  monter  le 
bourrichon,  je  suppose.  » 

(Raymond  Ze*t.) 

«  On  dit,  en  effet,  des  insanes  et 
loufoques  qu'ils  ont  «  un  hanneton 
dans  la  cafelihe.  »  Mais  c'est  une 
simple  métaphore,  il  me  semble...  » 

(Gkobgk  Achiou) 

«  —  J'ai  touché  le  mille  puisque 
voilà  un  chef  auquel  je  puis  parler. 

-  Vous  suffit-il'? 

-  Pas  encore,  je  préfère  la  sorbonne 
du   Président  de  la  République.  » 

(Id.) 

Un  vieux,  empaqueté  comme  un 
oignon  en  hiver,  fait  boire  une 
fille  à  l'air  ingénu,  malgré  tout. 

-  La  Mionette,  encore  un  verre  I 

Elle,  de  sa  bouche  sur  laquelle 
l'argot  est  triste,  répond  : 

-  Oui,  encore,  toujours!  p'têt'e  que 
je  te  trouverai  moins  enrenardant, 
quand  lavinette  m'aura  enchevêtré 
la  bobinasse.  » 

(LoniSE  MiCBEL.) 

Partout  germent  les  riches  idées  ; 
partout  poussent  les  bons  bougres! 
Oui;  partout,  même  en  Vendée  — 
ce  département  qui,  avec  trois  ou 
quatre  autres  de  la  Bretagne,  avait 
la  réputation  d'être  tant  et  plus 
sous  la  coupe  des  curés.  Il  n'en  est 
rien,  foutre  !  —  les  Vendéens  et  les 
chouans  sont  de  vieux  souvenirs  — 
et  la  calotte  et  le  roy  peuvent  se 


TET 


—  422  — 


TIN 


fouiller  :  pas  plus  qu'à  ceux  d'ail- 
leurs, ils  ne  monteront  le  6o6éc/ion.  » 
{Le  Père  Peinard.) 

Crois-le  bien,  ton  affaire  est  claire, 
Il  en  sera  queussi-quemi; 
Ta  fiole  est  d'un  patibulaire... 
0  conspirateur,  mon  ami  !... 

(R.    PONCHON.) 

«  —  Je  ne  sais  pas  comment  on  lui 
a  moché  la  coloquinte,  mais  il  est 
maboul.  » 

(M.  Mabio  et  L.  Launay.) 

Eh  ben!...  s'i'   s'  fout  pas  d'  ma  tir  lire, 
V  faut  qu'i'  soy'  pas  dégoûté 
Celui-là  qui  m'a  fait  élire  : 
Kl  Président  il'  mon  comité!... 
Un'  deux!...  Tu  peux  1'  rayer  d"  ta  liste; 
Il  est  cor'  pus  vach'  que  tu  crois  : 
Toi  député,  toi  socialiste, 
r  t'invite  à  tirer  les  rois  !... 
(A.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

'(  —  On  m'appelle  Jéricho  —  à  cause 
que  j'ai  une  drôle  de  trompette  et 
que  mon  galoubet  s'entend  de 
loin.  » 

(Lebmina  et  Lbvêqde.) 

Kapplique  un  peu  sous  1'  bec  de  gaz 
Allons  ho!  quoi,  fais  voir  ta pomm«. 
(A.  GiLi.) 

T'as  tell'ment  r'fllé  la  comète 
yu'on  la  croirait  cor  su'  ton  front; 
T'as  du  blanc  d°  billard  su'  la  tête 
T'as  comme  eune  Etoil'  su'  1'  citron! 

(JbHAN    RlCTDS.) 

Via  qu'  ça  me  r'prend,  gn'a  pas  d'offense 
J'  voudrais  comm'  dans  ma  p  tite  enfance 
Coller  mon  cib  su'  deux  uénés. 

(iD.) 

«  Prenant  le  temps  comme  il  vien- 
dra, ils  éviteront  les  grands  arbres 
quand  il  y  aura  de  l'orage  à  la  clé, 
ils  se  tasseront  sous  les  buissons 
lorsqu'il  pleuvra,  et  se  foutront  le 
ventre  à  l'ombre  quand  le  soleil 
tapera  trop  dur  sur  les  cocardes.  » 
[Almanach  du  Père  Peinard.) 

«  Tu  parles,  1'  frère,  quand  il  a  cm- 
barbé  avec  la  schnasse  arnaquée, 
qu'est-c'  qu'il  a  pris  pour  son 
rhume.  On  n'te  l'a  pas  agoni,  non, 
menteur! 

—  Ah!  c'tte  terrine!...  Ben,  mon 
vieux,  t'en  as  une  téterre!...  T'en 
fais,  une  carafe!...  Allume  donc, 
f'tte  lampe!...  Mords-moi  c'  sala- 
dier!... Ah!  le  Costeau,  que  couet- 
che  /. . .  Où  donc  qu'on  t*a  salé  com  me 


ça  la  théière?...  Qu'est-c'  au'on  t'a 
mis  su'  la  tomate?...  Non,  ois  donc, 
sans  char,  avec  une  bett'rave  comme 
ça,  t'es  sûr  d'avoir  ed'  l'embau  au 
Nlusée  des  crônis!...  Ah!  tout  d' 
même!  que  citrouil/ard! 

Et  r  fait  est  qu'il  avait  une  sou- 
pière pas  ordinaire.  » 

Ces  gonces-là  s'  mettent  dans  1' 
coco  qu'eune  fois  qu'i's  auront  tout 
paumé,  i's  n'auront  pus  qu'à  s'  faire 
sauter  1'  caisson.  » 

—  TÊTE  BÊCHE.  Bout-ci  bout-là. 
Soixante-neuf  (obscène). 

TÉTER.  Donner  à  téter  :  Donner 
la  goutte,  la  gamelle. 

TETOX.  V.  Sein. 

THÉÂTRE.  Mireloque,  Miseloque. 
Se  dit  également  des  gens  de 
théâtre. 

Croire  que  l'on  a  du  génie, 

Kl  même  en  avoir,  et  pourtant 

Kestcr  de  la  race  honnie 

Que,  jusqu'en  nos  jours,  va  fouetUnt 

L'envie  ou  le  rire  insultant 

Du  bourgeois  faisant  l'Archiloque 

Contre  ceux  qui  l'amusent  tant, 

Voilà,  c'est  ça  la  miseloque. 

(J.   RtCHEriH. 

THÉATRICL'LE.  Bodinièrc. 

«  Certaines  de  ces  petites  bonnes  fem- 
mes, amies  de  cabots  ou  de  gende- 
lettres,qui  les  ont  fait  occasionnel- 
lement se  produire  dans  les  bodi- 
7îières  ou  dans  les  boites  à  musique 
de  Montmartre,  finissent  par  se 
figurer  qu'elles  ont  du  talent  et  en 
veulent  à  l'Administrateur  des 
Français  de  ne  les  avoir  point 
encore  découvertes  et  engagées.  » 

THÉORIE.  (Études  et  instruc- 
tions théoriquos.'  roinin;  arir. 
de  SainlCyr). 

Vous  qui,  dans  re»("Mi   nv  ..•iui-^..i, 
i'àlissex  sur  vos  noirs  l>ou(|uin8, 
Puissici-vous  no  pas  réussir  : 
C'est  le  vvu  de  vos  grands  ancions. 
Si  vous  connaissiez  les  horreurs 
De  la  *  pompe  «  et  du  •  bataillon  », 
Vous  préféreriez  le»  douceur» 
De  la  vi'  que  le«  fumist's  ont. 

TIXETTE.  V.  Cabinet 


TIR 


—  423  — 


TOU 


TIR.  Champ  de  tir  :  Stand  (angli- 
cisme . 

TIREUR.  ^Escrimeur.)  Lame. 

'  Joseph  Renaud  est  considéré  comme 
une  des  premières  lames  de  Paris.  » 
{La  .Va/ton.) 

TIROIR.  Ploquet,  Ploquot  ',  Rade, 
Radeau,  Badin. 

TISSERAND.  Batousier. 

TISSEUR.  Canut  (arg.  lyonnais). 

TITUBER.  Avoir  du  vent  dans  les 
voiles,  une  briquedanssonchapeau. 
On  dit  en  voyant  un  homme  ivre 
qui  titube  :  A  moi  les  murs  et  les 
piliers. 

(  Les  fumées  de  l'alcool  lai  montaient 
à  la  tète  et  sa  démarclie  devenait 
incertaine. 

—  Fichtre!  dit-il,  j'ai  du  venl  dans  les 
voiles  et  les  lumières  commencent 
à  tourner.  Je  ne  rentrerai  pas  sans 
avoir  fait  encore  quelque  sottise.  » 

(Bacda.) 

TOI.  Ta  poire.  Ta  pomme,  Tézière, 
Tézig,Tézigo,Tézigue,Tézis,  Ton 
gnasse,  Ton  gnère.  Ton  gnière. 
Ton  gniasse.  Ton  orgue. 

•  Je  ne  veux  plus  sortir  avec  tézig,  ça 
fait  toujours  du  tocard.  » 

«  Tu  peux  ferrer,  que  j'  me  disais  ; 
c'est  du  fricot  qui  cuit  pas  pour  ton 
gnasse.  » 

TOILE.  Batouse. 

TOILETTE.  Avoir  de  la  toilette  : 
Avoir  du  linge.  Être  bien  dans  son 
linge. 

TOISOX.  Plogie\ 

TOLÉRANCE.  V.  Autorisation. 

—    M.%ISO\     DE    TOLÉRANCE. 

V.   Bordel. 

TOMBER.  Aller  à  dam,  à  dame,  à 
dingue,  à  domino,  à  Vas,  à  plat, 
Avoir  des  mots,  une  affaire,  une 
discussion  avec  l'asphalte,  le  bi- 
tume, le  macadam,  le  pavé  ou  le 
trottoir,  Camboler',  Caramboler, 


Dé  four  ailler  " ,  Dégouler,  Dégouli- 
ner, Étaler  sa  barbaque,  sa  bidoche, 
sa  marchandise,  sa  viande,  Quim- 
per'.  Ramasser  un  bouchon,  une 
gade,  une  gadiche,  un  gadin,  ime 
pelle.  S'affaler,  S'allonger,  S'as- 
seoir, S'étaler,  Se  fiche  ou  se 
foutre  la  gueule  en  bas,  par  terre, 
sur  le  cul,  Se  peler.  Se  plaquer.  Se 
répandre.  V.  S'abattre. 

«  Nez  à  part,  Fernande  a  raison.  Il 
est  trop  long,  son  biair.  Il  lui  dé- 
gouline dans  la  bouche,  a 

(J.  Mab-m.) 

—  TOMBER  DAAS   U>"  PIÈGE. 

Vaner. 

«  Le  mec  a  vané  et  nous  l'avons  fait 
d'un  ciguë.  » 

TOA'KIXOIS.  Pain  d'épiée.  Ce 
qualificatif  s'étend  à  tous  les 
hommes  de  race  jaune. 

TON'N'EAU.  Cerclé. 

—  TOXXEAU  DE  VIDAXGB.  An- 

derlique.    Boite  d'échantillons. 
Bonbonnière. 

TONNELET  de  m  archand  de  coco . 
Câlin. 

TONNELIER.  Tourne-autour. 

TONNERRE.  Bruant. 

TOPOGRAPHIE.  Tapir  (arg.  de 
Sainl-Cyr),  Topo. 

TOQUÉ.  V.  Fou. 

TORCHON.  Cachemire. 

TORTURE.  (Supplice  aboli.)  Pour 
chaud' . 

TOUCHER  à  une  chose.  Y  mettre 
un  doigt. 

En  poche  juste  deoi  francs.  Soit  ! 
Pour  loucher  la  terre  promise 
C'est  une  bien  modeste  mise 
(  A  peine  pour  y  mettre  un  doigt). 
j  (P.  pAïuxnB.) 

î  —    TOUCHKR    DE     L'ARGENT 

I  V.  Argent,  Prostituée. 

I  TOULON.  Lontou,  Louton. 


TOU 


424  — 


TRA 


TOUPIE.  Touparde. 

TOUR.  Mauvais  tour,  vilain  tour. 
y.  Mystification. 

—  A  TOX  TOUR,  à  mon  tour. 
A  toi,  à  7noi  la  pose. 

TOL'RAIXE.  Turquie. 

TOURAXGEAU.  Turc. 

TOURMExXT.  V.  Ennui. 

TOURMENTER.  V.  Agacer,  En- 
nuyer. 

TOURNURE.  V.  Allure. 

TOURS.  Turcan. 

TOUT.  Toutimc  '. 

TRACAS.  V.  Ennui. 

TKACASSER.  V.  Ennuyer. 

TRAHIR.  Bidonner,  Judasscr,  Les- 
siver, Macaroner,  Renarder.  V.  Dé- 
noncer, Malice. 

TRAHISON.  Coup  de  chien,  Ju- 
dasserie,  Macaronuge. 

TRAIN.  (Chemin  de  fer.)  Dur,  Rou- 
lant vif. 

—  PRENDRE  LE  TRAI.\  SANS 
BILLET  OU  en  ne  payant  qu'une 
infime  partie  du  prix  du  par- 
cours. Brûler  le  dur. 

«  Caserio  brûla  le  dur  de  Saint- 
Étienne  à  Lyon.  » 

TRAINER.  V.  Fainéanter. 

TRAITRE.  Proisseur  ',  Proisseux*, 
Proliant  *,  FroUaux  *,  Macaron, 
Soûlasse;  et  généralement  tous 
les  termes  qui  servent  à  dési- 
gner l'agent  de  police.  V.  Dénon- 
ciateur. 

Dans  le  nez  toujours  tu  auras 
Macarons  et  cabestans. 

{Commandements  des  voleurs.) 

«  Cet  homme  qui  criait  si  fort  contre 
ceux  que  les  gens  de  sa  sorte  nom- 
ment des  7nacaroiis  s'est,  un  des 
premiers,  mis  à  table.  » 

{Mémoires  de  Yidocq.) 


TRAMER.  V.  Préparer. 

TRAMWAY.  Tram. 

TRANQUILLE.  Bé,  Béard.  S'em- 
ploie presque  toujours  avec 
Laisser. 

a  Touchez  pas,  laissez  ça  bé.  » 

«  Vous  n'  voyez  donc  pas  qu'  vous  1" 
ca valez?  Laissez-le  un  peu  béard.  ■ 

—  ÊTRE  TRANQUILLE,  sans 
ennui.  Être  à  l'abri,  pnré,  Etre 
pén'^irit,\e  pas  se  faire  de  mousse. 

a  11  est  pénard  dans  son  p'tit  truc,  i 
s' fait  pas  d'  mousse.  » 

—  TIENS-TOI    TRANQUILLE. 

Ne  t'occupe  pas   de  la  dèche .' 
Chie   dans  les    drnps,   Coccup 
pas  du  pot  de  chambre  ! 

«  Va  pas  fourrer  ton  blair  dans  c" 
truc-là!  Chie  dans  les  drnps,  t'oc- 
cupe pas  du  pot  d'  chambre;  laisse- 
les  s'  démerder  tous  les  deux.  >' 

TRANQUILLEMENT.  V.  Douce- 
ment. 

TRANSPORTER.  Brouer',  Trans- 
bahuter. 

a  Les  réservistes  furent  transbaUulc' 
en  chemin  de  fer  jusqu'à  Mon- 
targis.  » 

TRAVAIL.  Dans  le  sens  d'Occupa- 
tion, Besogne  :  Beq  (arg.  des  gra- 
veurs), Bizness,  Bouleau,  Boulon  ', 
Boulot,  Business,  Flaubert,  Trac, 
Ticrbiit. 

—  Action  de  travailler  :  Bas- 
timage',  Boulonnage,  Grat- 
tage, Marnagc,  Massage, 
.Masse,  Tas.  Dans  le  mondr 
du  crime  et  de  la  prostitu- 
tion,ces  termes  s'appli(iuent 
au  «  travail  »  spécial  dc> 
malfaiteurs  et  des  lilles  el 
deviennent  parfois  les  équi- 
valents du  mot  commerce. 

«  Elle  était  gironde  et  l'adorait;   il 
en  profila 'pour  la   mettre  sur  1' 
bizness.  C'est  ainsi  qu'on  design 
dans   l'argot  de  ces   messieurs  \r 


TRA 


—   423  —  TRA 


travail  dont  le  sexe  dit  faible  les 
engraisse.  » 

(H.   SOMBBE.) 

Jelt"  ton  mégot,  brave  ouverier  ; 
Allons,  c'est  assez  vadrouiller. 
Viv"ment  1  on  rentre  à  l'atéier, 
.    Patin'  :  renCle  1'  tablier  ; 
Au  tas.'  turbin'  sans  sourciller, 
L'  patron  r'comnience  à  gàfîller. 
(P.  Paillbtte.) 

Des  bifÛDs  d'mandèr'nt  à  m'éUver 
Et  me  baptisèr'ot  «  Bitumette  ». 
Au  turbin  j'  voulais  pas  m'  crever  ; 
Mais  faut  bien  qu'un  jour  on  s'y  mette. 
(L.  DE  Bebcy.) 

«  Voilà  comment  Pauline  faisait  son 
truc...  » 

(GOBOS.) 

«  Faire  les  bagots  en  pisteur  ou 
s'envoyer  des  corvées  aux  halles, 
c'est  lin  boutonnage  trop  costeau 
pour  sézig.  » 

«  Le  marnage  toute  la  vie  jusqu'à 
qu'on  n'en  puisse  pus  !  Tant  pis  si 
t'y  crèves.  » 

—  TRAVAIL  PÉMBLE.  CoHin, 
Coltinage,  Côtelarc/,  Coton.  Ce 
dernier  mot  s'emploie  égale- 
ment au  figuré. 

«  L'  coltinage,  c'est  pas  son  blot  :  il 
est  v'nu  au  monde  un  lundi  d' 
paye  1  » 

«  C'est  un  colon  tout  d'  même  cjue 
d'  faire  manœuvrer  c'tte  soce-là.  » 

—  TR.VVAIL  PRESSÉ.  Foulage. 

—  TRAVAIL  FAIT  POUR    SOI 

sur  le  temps  payé  par  le  patron 
ou  avec  la  matière  dérobée  à 
l'atelier.  Perruque. 

—  EXÉCUTER     UX    TRAVAIL 

dans  les  conditions  sus-énon- 
cées.  Faire  perruque. 

—  PETITS  TRAiAUX  1>IVERS. 

Bibelotage,  Biblotage,  Bricolage, 
Bricole. 

«  On  sait  pas  c'  qu'i'  fabrique.  1"  s'oc- 
cupe à  des  bibelotages  de  bric  et  d' 
broc.  >■ 

«  Grâce  à  son  travail  —  lequel  con- 
sistait le  plus  souvent  en  bricoles  — 


il    eut  presque    constamment    de 
quoi  se  nourrir  et  se  vêtir.  » 
(Flob  O'Sqcabb.) 

TRAVAILLER.  Arracher  son  co- 
peau, Bosser,  Boutonner,  Bûcher, 
Buriner,  En  donner  ou  en  foutre 
un  coup,  une  séance,  une  secousse, 
Goupiner,  Gratter,  Maillochei', 
ilarnei',  Masse7\  Porter  les  aitnes, 
Se  mettre  ou  se  foutre  sur  le  tas, 
Souquei'  (arg.  des  marins),  S'y 
coller,  Tauper  *,  Turbiner. 

Quand  on  a  bossé  tout'  sa  s'maine. 
S'il  fait  beau,  1'  dimanche,  on  emmène 
A  la  campa^n'  tout'  sa  smala 
Et  l'on  s'envoye  un  p'tit  gala. 

(Bkiollbt.) 

«  —  La  largue  est  fine,  et  quegoupitie- 
t-elle  ? 

—  Elle  est  établie,  elle  gère  une 
maison.  » 

(Balzac.) 

«  Même  quand  ej'  gratte  toute  la  jour- 
naille,  faut  core  1"  soir  que  ça  soye 
mézig  qui  s^y  colle  :  si  j"  veux 
croûter,  faut  que  j'  fasse  la  fripe.  » 

M'  faut  du  boulot,  m'en  faut  encor. 
J'Tcm  éouion/ierjusquà  la  mort. 
(P.  Paillette.) 

Viv'ment  \  ça  sonn',  brave  ouverier. 
A  la  cloch'  de  ton  atéier. 
Allons,  allons,  prends  1'  tablier  ! 
Fous-toi  su'  l'  tas,  sans  sourciller. 
(Id.) 

Eh!  merde!  Eh!  va  comme  j'  te  pousse  ! 
Puisqu'on  peut  pus  en  foute  un  coup 
Bien  forcé  d'  se  la  couler  douce. 

(lo.) 

Masse,  méprise 
Le  vil  métal  I 
Le  capital. 
S'il  te  maîtrise, 
Te  laisse  toujours  l'hôpital. 

(L.  DE  Bep.cv.) 

Car  c'est  !e  temps  où  l'on  combine 
Les  grandes  manoeuvres  d'hiver, 
Le  temps  où  Cupidon  turbine 
Et  s'escrime  le  nez  en  l'air. 

(J.  Redelspeboib.'i 

J'veni  pus  marner,  i'  veux  viv'  ma  vie... 
Et  tout  d'  suite...  et  pas  dans  dix  ans  ! 
(Jehan  Rictus.) 

—  En  argot  militaire,  on  dit  : 
Metnbrer,  Mousser,  Pomper. 
V.  Manœuvrer. 


TRÀ 


—  426 


TRA 


—  TRAVAILLER     A     FORCE. 

Chiader  (arg.  des  écoles;,  Cliier 
dur,  Colletiner,  Coltiner,  En 
abattre,  Être  dans  son  dur. 
Gâcher  serré.  Se  démancher, 
Se  démancher  le  trou  du  cul.  Se 
fouler  la  rate,  Se  la  fouler. 
V.  S'évertuer. 

'<  —  Est-ce  que  tu  vas  me  proposer 
de  colleiiner  sur  le  port  de  la  Vil- 
lette  ? 

—  Non. 

—  Sur  le  port  de  Bercy? 

—  Non. 

Colo  essaya  de  deviner. 

—  Ne  cherche  pas,  reprit  Vidocq, 
je  t'offre  de  faire  partie  de  la  po- 
lice. » 

(MAnio  et  Ladnay.) 

«  Le  compositeur  est  aux  pièces,  il 
n'est  rétribué  qu'en  proportion  de 
sa  tâche,  et  son  gain  dépend  de 
son  assiduité.  Ordinairement,  lors- 
qu'il a  des  dettes,  il  travaille  quel- 
que temps  avec  ardeur  et  sans  se 
déranger  ;  c'est  ce  qu'il  appelle  êtj'c 
dans  son  dur.  » 

(J.  Ladiuir.) 

—  TRAVAILLER    SANS    SOIN. 

Bousiller,  Foutimasser,  Travail- 
ler à  la  six-quatre-deux,  à  la 
va  te  faire  fiche  ou  foutre. 

«  Regardez-moi  cet  ouvrage,  couime 
c'est  bousillé.  Voilà  deux  mètres  de 
soie  de  perdus.  » 

«  —  Êtes-vous  satisfait  de  votre 
nouvel  ouvrier? 

—  Oui  et  non.  11  travaille  à  la 
six-quatre-deux.  C'est  un  foulimas- 
sier.  » 

—  TRAVAILLER  A  DE  MENUES 
CHOSES.  Bibelol'r,  Bihloter, 
Bricoler. 

«  —  Et  de  quoi  vit-il? 

—  On  ne  sait  pas  exactement.  Il 

Parait  qu'il  trouve  à  bibeloler  chez 
un,  chez  l'autre.  » 

(La  Nation.) 

<•  Léon  l'avait  pris  chez  lui,  en  copain 
et,  alin  qu'il  ne  fût  pas  froissé  de 
cette  hospitalité,  on  s'arrangeait  à 
lui  donner  à  bricoler.  » 

(AODBt  Mayot.) 


—  TRAVAILLER   AU-DESSOUS 
DU  TARIF.  Turbiner  à  l'itic^x. 

—  TRAVAILLER     LE     MOINS 

POSSIBLE.   Tirer  au    cul,  au 
flanc,  au  qrenadiei'.  V.  Éviter. 

—  TRAVAILLER  CÊRÉBRALE- 
MENT.  Potasser. 

TRAVAILLEUR.  Bouleau,  Bou- 
lonneur.  Boulot,  Bûcheur,  Goupi- 
neur,  Masseur,  Turbin,  Turbineur. 

Femme,  au  cœur  exploit!?, 
Sans  droits,  sans  liberté, 

Roule  ta  bosse  ! 
Quand  lasse  lu  seras, 
Pour  finir,  tu  prendras 
Bon  poireau  d"homme. 
Et  sa  pnmmp, 
—  L'n  boulot,  — 
Fera  ton  blot. 

(P.  Paillette.) 

«  Pour  tout  dire,  les  risques  d'assas- 
sinat font  partie  du  métier  de  roi, 
comme  les  risques  de  mer  du  mé- 
tier de  marin.  Quand  nous  voyons 
tomber  un  ouvrier  d'un  échafauci âge, 
nous  constatons  que  les  accidents 
de  ce  genre  constituent  le  plus  clair 
des  rentes  des  travailleurs.  Les 
coups  de  feu  ou  de  couteau  com- 
posent également  les  rentes  des 
têtes  couronnées,  avec  cette  diffé- 
rence essentielle  que  celles-ci  ont, 
comme  compensation,  des  listes 
civiles  de  dix,  quinze  ou  vin^t  mil- 
lions, tandis  que  les  bons  liobineurs 
à  la  semaine  ou  à  la  journée  n'ont 

Sas  toujours  deux  sous  de  graine 
e   lin  a  appliquer  sur  leurs  bles- 
sures. » 

(Henbi  Kochefort.) 

«  A  présent  qu'on  n'est  pus  barbeau, 
qu'on  est  un  turbin  sérieux,  un 
masseur  de  première  et  qu'on  s' 
fout  d'  l'aubert  des  gonzesses,  les 
gros  d'  là-haut  vous  méprisent.  » 

TRAVAUX  FORCÉS.  Entraverse, 
Le  Dur,  Les  Durs,  Le  Grand  Pré, 
La  Grotte,  Le  Pré,  Les  Trave$. 
V.  Bagne,  Palais  de  justice. 

•<  —  Un  gars,  le  daron!...  11  tire  huit 
longes  de  dur.  » 

(Hdouks  Le  Roi-t.) 


TRA 


—  427  — 


TRI 


^<  L'  Marquis,  lui,  a  ramassé  dix  ans 
•r  traves;  mais,  i"  trouv'ra  core  F 
moyen  d'  faire  patatrot.  » 

—  TRAVAUX FORCÉS  ATEMPS. 

Chambre  des  députés. 

. —  A  VIE.  Chambre  des  pairs. 

TRAVAUX  PUBLICS.  (Péniten- 
cier militaire.)  Les  Têtes  de  veau, 
Traves. 

"  On  l'a  envoyé  pour  cinq  berges  aux 
têtes  de  veau  et,  quand  i'  décarr'ra, 
il  aura  encore  deux  longes  à  tirer 
aux  Bat-d'Af.  » 

TRAVERS  (DE).  De  traviole. 

El  si  quelqu'un  a  lair 
De  nous  r'garder  d'traviole 
Nous  mettons  sabre  au  cla4r 
Pour  pas  qu'on  s'  pay'  not'  fiole. 
(Blédort.) 

TKAVERSIX.  Polochon.  Le  mili- 
taire qui  sert  dans  la  cavalerie 
tlit  Fantassin  et  les  troupiers, 
en  général,  appellent  leur  tra- 
versin Ma  femme. 

TRÈFLE.  (Cartes.)  Herbe  à  la 
vache.  V.  Jeu. 

TREIZE.  Point  de  Judas,  Thérèse 
t^arg.  des  joueurs). 

TREMBLER.  Avoir  la  tremblotte. 
V.  Frissonner. 

TREXTE.  Lentré  (V.  Jargon). 

TRÈS.  Rien,  Salement. 

«  T'as  vu  sa  gerce?  Aile  est  »ie?ibath  !  » 

<  Il  est  salement  muffe,  ton  social.  » 

TRÉSOR  CACHÉ  ou  enfoui.  Ro- 
magnor,  Romagnon  *. 

TRIAGE.  Trique  (arg.  des  chiffon- 
niers). 

TRIBADE.  Ange,  Chipette,  Éplu- 
cheuse  de  lentilles,  Hamahuche, 
Gougnotte,  Gousse,  Lesbienne,  Ma- 
gnuce,  Manieuse,  Minettière,  Puce 
travailleuse.  Vrille. 

X  —  Vous  aviez  un  ange  ? 

—  Un  amour  qui  s'appelait  Suze 
Flavigny. 


—  Et  on  s'écrivait  dans  les  diction- 
naires, on  se  piquait  le  doigt  pour 
signer  avec  son  sang,  on  se  béco- 
tait derrière  les  arbres  du  jardin, 
on  se  retrouvait  au  dortoir,  dès  que 
la  surveillante  était  endormie.  » 

(R.  Maizebot.) 

«  -^  En  voilà  une  éplucheiise  de  len- 
tilles !  Adresse-toi  à  Grosses-Lèvres 
ou  à  la  Poubelle  ou  à  d'autres  grues 
qui  mangent  de  ce  pain-là... "Moi, 
c'est  pas  mon  genre  !  » 

(DuBUT  DE  LafOHEST.) 

a  Surtout,  fais-la  casquer  d'autor!... 
elle  doit  avoir  le  sac,  la  magnuce.  » 

Vers  nous  l'homme  a  beau  tendre 
Ses  bras  noirs  et  musclés, 
Xous  pii5f(?rons  le  tendre 
Et  la  couleur  des  blés. 


bainle  mère  des  vrilles. 
Ayez  pitié  de  nous  : 
Accordez  à  tos  filles 
Les  plaisirs  les  plus  doux. 

(A.  B.) 

«  Les  personnes  qui  ont  vu  les  cho- 
ses de  près  sont  unanimes  à  décla- 
rer que,  dans  les  lupanars  de  la 
plus  haute  classe,  l'espèce  des  mar- 
ions jouant  le  rôle  d'amants  des 
pensionnaires  est  totalement  incon- 
nue, et  que  toutes  les  filles,  sans 
exception,  sont  des  tribades;  c'est 
le  nom  qu'on  donne  aux  femmes 
qui  se  signalent  par  cette  passion 
contre  nature  ;  on  dit  aussi  gou- 
gnottes,  mais  en  style  familier.  » 
(Léo  Taiil.) 

—  LE  MONDE  DES  TRIBADES. 

Lail,  La  gousserie,  Lesbos. 

<  Il  l'avait  dégotée  à  1'  «  Oasis  »,  une 
tôle  oii  y  a  que  de  la  gousserie.  On 
voit  là-dedans  des  gonzesses  qui 
sont  macs,  d'autres  qui  sont  miche- 
tons;  mais  toutes  pour  Vail.  » 

—  PRATIQUES  DES  TRIBADES. 

Mimi,  Minette. 

—  Se  livrer  à  ces  pratiques. 
Descendre,  Descendre  au  café 
des  deux  colonnes,  à  la  cave, 
à  la  crémerie,  Paire  mimi  ou 
minette,  Manger  ou  bouffer  de 


TRI 


—  428  — 


TRI 


Vail.   Ces  expressions  sont 
obscènes. 

TItIBADISME.  Ail,  Oougnottage, 
Gousserie,  Lesbianismc. 

TRIBUNAL.  Comptoir. 

«  Et  r  gerbier,  derrière  son  comptoir, 
voulait  le  faire  à  l'influence  ;  mais 
l'aute  s'a  pas  éuiolionné.  » 

—  DEVANT  LE  TRIBUNAL.  De- 
vant la  glace. 

«  Et  devant  la  glace,  elle  l'a  chargé.  » 
(0.  Métémeb.) 

TRICHER.  Caver,  Frimoucher  *, 
Frimousser  *,  Joncher  ',  Lésiner 
ou  Léziner  ;  plus  Arnarhcr,  Ar- 
naquer, Arranger  et  quelques 
équivalents  de  Jouer  :  Cartonner, 
Flancher,  Maquiller  les  brèmes. 
\.  Jeu,  Jouer. 

—  Les  enfants  disent  Chicaner 
et  à  certains  jeux  :  Manger 
du  lard. 

«  Ceux-là  sont  plus  mariolles;  au 
lieu  d'  risquer  de  s'  faire  poisser 
couune  cauibris  ou  comme  fourches, 
i's  vont  caver  dans  les  cercles.  Ça 
riscjue  moins  et  ça  rapporte  plus.  » 

«  Tu  chicanes l  Je  ne  joue  plus!  » 

—  TRICHER  EN  FAISANT 
VOIR  LES  CARTES  à  un  com- 
père. Faire  le  miroir.  Y.  Signal. 

—  TRICHER  PAR  SUBSTITU- 
TION DE  CARTES,  par  saut 
de  coupe  ou  toute  autre  super- 
cherie exigeant  une  grande  ha- 
bileté digitale. /oz/er  delà  harpe. 

—  TRICHER    PÉNIBLEMENT. 

Faire  suer  la  Madeleine. 

—  TRICHER  AU  CABARET  avec 

des  joueurs  de  rencontre,  faire 
le  paysan. 

—  TRICHER  AU  BILLARD.  Ba- 

choller. 

—  GAGNER  BEAUCOUP  EN  TRI- 
CHANT. Faire  de  la  graisse,  dit 
suif. 

TRICHERIE.  Jiiscu't,  Lésine,  Lé- 
zine,  Madrouillage,  Maquillage, 
Suif,  Suiffage.  Quelques  genres 


de  tricherie  ont  une  dénomina- 
tion spéciale  comme  Aiguillage, 
Change,  Coup  du  chandelier, 
Étouffage,  Filage,  Marcouse  ou 
Marquouse,  Seuf  de  campagne, 
Pont,  Poucetle,  Séquence  du  co- 
lonel, etc.  V.  Jeu. 

«  Méfiez-vous  d'un  banquier  qui, 
après  avoir  pris  une  poignée  de 
cartes  pour  servir  les  tableaux,  se 
démène,  fouille  dans  ses  poches, 
prend  son  porte-billets,  son  mou- 
choir, son  étui  à  cigares,  assujettit 
sa  chaise,  se  penche  vers  s«"s  voi- 
sins, parle  au  croupier  en  se  pen- 
chant sur  la  table,  fait  une  récla- 
mation bruyante,  se  querelle  avec 
un  ponte,  froisse  les  cartes,  se 
plaignant  de  leur  mauvaise  qualité, 
demande  du  feu  en  se  tournant  un 
peu  de  côté,  etc.,  etc.  Tout  ce  ma- 
nège est  pour  dérouter  l'attention 
et  opérer  le  change  de  la  poignée 
de  cartes  qu'il  tient  dans  la  main, 
afin  de  les  remplacer  par  d'autre:? 
cartes  qu'il  a  sur  lui  et  qui  sont 
«  séquencées.  » 

(Hooiin-Gnisox.) 

Après  douie  neufs  de  campagne 
Prudemment  fais  donc  cliariemagne. 

(Id.) 

«  Désirait-on  aussi  faire  sortir  d'un 
cercle  soit  un  croupier,  qui  exagé- 
rait Vélouff<ige,%oïi{i\ï  commissaire 
des  jeux  qui  se  refusait  à  desservir 
son  patron,  le  «  XIX»  Siècle  «  était 
là  pour  raconter  l'histoire  de  la  vie 
publique  et  privée  de  ces  individus.  > 
(Le  Journal.) 

«  —  Moi,  je  connais  tous  les  jeux!  ré- 
pondit.Mon  Oncle. .. j'enseigne  mt^mi' 
a  ceux  qui  aiment  à  cartonner  tous 
les  moyens  de  défense  possibb 
contre  les  trucs,  suiffages  et  bis- 
cuits des  philosophes  les  plus  émé- 
rites...  A  votre  disposition,  mon- 
sieur !...  » 

(Ed.    LlPELLETtO.) 

«  —  Croyez-vous  qu'on  n'y  puisse  pa-^ 
tricher? 

—  On  triche  partout.  11  y  a  tant  d' 
manières  de  tricher.  Dei>ui8  l'enfan- 
tine Doucette  et   le  naïf  coup   du 
chandelier  jusqu'au  filage  du  neuf 
de  campagne.  » 

(Gtoar.r.»  Omsit.* 


TRI 


—  429 


TRO 


«  Moi,  je  ne  vous  perdais  pas  de 
l'œil,  et  je  vous  ai  vu  sortir  vos 
cartes,  qui  étaient  dans  la  poche 
droite  de  votre  pantalon.  Et  vous 
aviez  préparé  la  séquence  du  colo- 
nel... Je  l'ai  reconnue  à  l'intermit- 
tence des  coups...  » 

(ID.) 

TRICHEUR.  Alpiou,  Cave,  Cousin, 
Pranguettier,  F'dmousseur  *,  Grais- 
seur, Grec,  Maquilleur,  Officier 
de  tango  ou  de  topo,  Philo,  Phi- 
losophe. 

—  Dans  l'argot  des  enfants  : 
Chicaneur. 

«  Les  joueurs  à  qui  l'on  signale  un 
firec  vous  regardent  avec  incrédu- 
lité et  semblent  vous  dire  :  «  Vous 
croyez  ?...  »  Si  vous  insistez,  ils 
vous  demandent  des  preuves  tou- 
jours difficiles  à  fournir...  On  vous 
parle  de  diffamation,  alors  vous 
vous  taisez...  Souvent  même  on 
vous  prie  de  vous  taire  sur  uu 
ton  qui  n'admet  pas  de  réplique... 
c'est  que  l'on  craint  que  vous  n'em- 
pêchiez la  partie...  que  vous  ne 
troubliez  le  jeu...  à  moins  d'une 
très  grande  maladresse  des  grecs 
et  pliilosophes  qui  se  contentent  de 
n'opérer  qu'à  des  intervalles  rai- 
sonnables et  seulement  lorsqu'il  y 
a  un  coup...  » 

(Edmond  Lbpelletier.) 

—  TRICHEUR  QUI  MARQUE 
LES  CARTES  OU  se  sert  de 
cartes  marquées.  Aiguilleur, 
Marcouseur,  Marcoiisier. 

—  TRICHEUR  AU  HILLARD.  Da- 

chotleur,  Bt'le,  Emporleur. 

»  Le  bacholteur  est  chargé  du  rôle  de 
compère  dans  une  partie  de  billard 
à  quatre.  Il  règle  la  partie,  tient 
les  enjeux  ou  bâches,  et  parait 
couvrir  la  dupe  de  sa  protection. 
Les  deux  autres  grecs  sont  Vem- 
fjorleur,  chargé  de  lier  conversation, 
et  la  bête,  qui  fait  exprès  de  perdre 
au  début  pour  l'allécher.  » 

(VlOOCQ.) 

—  LE  MO\DE  DESTRICHEURS. 

La  Graisse,  La  Grèce. 

TRICHEUSE.  Amazone. 


TRIER.  Triquer  (arg.  des  chiffon- 
niers). 

TRIXQUER.  Marquer  le  coup. 

TRIPOT.  Casse-gueule,  Claque, 
Claque-dents,  Claquedent;  Étouffe, 

«  Et,  par  là-dessus,  des  difficultés  à 
son  cercle,  un  convenable  claque- 
dents,  fréquenté  par  des  rasta- 
quouères  et  des  grecs,  mais  bien 
tenu,  et  dont,  la  veille,  le  commis- 
saire des  jeux  lui  avait  fait  inter- 
dire l'entrée  jusqu'à  nouvel  ordre, 
sous  prétexte  qu'il  ne  jouait  pas 
assez  gros.  Plus  de  tripot  et  pas  de 
position  sociale  :  que  devenir?  » 

(Paui.  Alexis.) 

TRIQUE.  V.  Assommoir,  Bâton. 

TRISTE.  V.  Ennuyer. 

TRISTESSE.  V.  Ennui. 

TROMPER.  Affûter,  Afluer  \ 
Ajobcr,  Amarrer,  Aquiger,  Arna- 
cher.  Arnaquer,  Arranger,  Baiser ^ 
Bluffer,  Canarder,  Cuver,  Char- 
rier, Emblémer  *,  Empaler,  Em- 
paumer,  Empiler.  Encoffier,  En- 
filer, Enfoncer,  Eng ailler,  En- 
gayer,  Entôler,  Enturer,  Estam- 
per,  Faire,  Faire  aller,  Faire  bon- 
nard.  Fiche,  ficher,  fourrer,  foutre 
dedans,  Frouer  *,  Gourer,  Jobar- 
der.  Joncher  *,  La  faire,  La  faire 
à  Voseille,  Le  mettre^  Mener  en 
bateau,  Monter  le  bobéchon,  le 
bourrichon,  le  cou,  le  coup,  Monter 
un  bateau,  un  claqué.  Passer  en 
lunette,  Raguiser,  Roustir;  plus 
les  équivalents  de  Mentir  :  Bat- 
tre, Battre  comtois.  Battre  contre. 
Battre  job.  Chiquer,  Chiquer  balle 
ou  contre. 

—  TROMPER  EX  XE  TEXAXT 
PAS  SA  PROMESSE.  Poser  un 
lapin. 

—  TRO.MPERUX  CLIENT.  Ffli/e 

un  caillou.  Les  maquignons  di- 
sent Masquer  pour  tromper 
l'acheteur  sur  la  qualité  de  la 
bète  mise  en  vente  et  dont  ils 
ont  soigneusement  masqué  les 
tares. 


TRO 


430  — 


TRO 


-  TROMPER  AVEC  HABILETÉ. 

Mouler    tni    gandin.   Les    juifs 
(lisent  :  Mlèr  le  goye. 

«  Tout  ça  c'est  des  histoires  pour 
affulev  r  prolétaire.  On  V amarre 
avec  des  promesses  ;  et  quand  ces 
messieurs  tiennent  la  queue  d'  la 
poêle,  nous  autes,  on  s'  tape.  » 

Aimé  par  le  Jupon,  acclamé  par  la  Blouse 
Des  bonis  de  Belleville  au  lac  de  la  Viltouse  ; 
Faisant  carmer  le  Zisl  eu  enturant  le  Zest  ; 
Quoique  sans  cheval  noir,  c'était  le  bel  Ernest. 
(P.  I'aii-i.ettb.) 

Allons,  viv'ment,  va  croustiller  : 
T'as  une  heur'  pour  discutailler, 
Lir'  ton  journal  et  t'  fair'  payer, 
Au  zanzib',  le  coup  d'  l'étrier 
Chez  r  bistro  q'  tu  veux  engadler. 

(iD.) 

«  Ce  n'est  pas  à  moi  que  tu  monteras 
le  coup  sur  tes  capacités  !  » 

(Adolphe  Meyeb.) 

o  Ah,  si  le  populo  se  doutait  combien 
'  on  lui  monte  le  Job  \  » 

{Le  Père  Peinard.) 

«  S'il  quitte  fréquemment  son  ou- 
vrage, c'est  pour  régaler  un  ami; 
s'il    passe    des    journées   entières 

'  entre  les  cartes  et  la  bouteille,  c'est 
pour  ne  pas  se  séparer  de  ses  amis; 
s'il  met  toute  son  attention  à  diri- 
ger une  queue  de  billard,  c'est 
pour  enfoncer  un  ami.  » 

(JOLES  LitomiB.) 

—  Vas-tu  t'  taire,  vas-lu  t'  taire, 
Cell'-là  faudrait  pas  m'  la  faire, 
As-tu  fini  tes  façons? 
CeH'-là,  nous  la  connaissons. 

(  Vieille  chanson.) 

Si  ricu  n'est  prêt,  c'est  votre  faute, 

Uol  amiral  qui  parlez  tant! 

Vous  avez  compté  sans  votre  hôte, 

C'est  un  détail  très  important  ; 

Votre  confiance  est  falotle, 

Un  peu  plus  d'actes!  moins  de  mots  ! 

Vous  laissez  tomber  notre  flotte, 

Mais  vous  nous  montez  des  bateaux. 

(GlUNGOlBE.) 

t  Mon  garçon,  je  ne  sais  pas  encore 
le  coup  que  tu  as  voulu  me  monter, 
mais  certainement  tu  m'as  tendu 
un  piège.  » 

(GORON.) 

«  Le  baron  avait  $té  fichu  dedans,  si 
j'ose  m'exprimer  ain? i,  par  son  chi- 
miste, un  nommé  U...  » 

(Alphonse  Allais. 


;  Vous  avez  sauvé  la  France  qu'ils 
ont  perdue,  relevé  aux  yeux  de 
l'Europe  entière laRépublitjue  qu'ils 
voulaient  encore  une  fois  foutre 
dedans.  » 

{Le  Père  Duchène.) 

Que,  stigmatisant  la  canaille, 
Pour  Populo  —  fuit  et  refait  — 
Qui  de  l'alîre  sent  la  ti-naille 
A  danser  devant  le  buffet, 
L'Idée  attaque  le  Méfait... 

(L.  DE  Bercy. 

Il  Certes,  elle  se  souvenait  bien  d'avoir 
souvent  entendu  la  mère  Gardette 
tonner  contre  la  société  et  déclarer 
que,  par  le  temps  qui  court,  il  ne 
fallait,  pour  arriver  à  quelque 
chose,  se  laisser  arrêter  par  aucun 
préjugé,  le  monde  étant  composé 
d'exploiteurs  qui  ne  perdaient  ja- 
mais une  occasion  de  fourrer  de- 
dans leurs  contemporains.  » 
(Oscar  MétAi^ieh.) 

—  SE  TROMPER.  Donnera  gau- 
che, Embarder  (arg.  maritime), 
litre  sous  le  lit.  Se  fiche,  se 
ficher,  se  foutre  dedans,  Se 
gourer.  V.  Bal. 

«  Mais  m'avais  foutu  d'dans  au  lieu 
d'  prendre  1'  bus  de  Vincennes, 
j'avais  pris  çui  d'  Passy.  » 

—  TROMPER   U.\    MARI,   UXE 

ÉPOUSE.  V.  Infidélité. 

TROMPERIE.  Arcauor,  Arnache, 
Arrangeage,  Arrangement,  Ba- 
teau, Char,  Charriage,  Charida, 
Chiqué,  Chiqiiet,  Droguerie,  Em- 
pile, Enfilade,  Enfilage,  Enturage, 
Entwe,  Estampage,  Estampe,  Jon- 
chérie  ',  .Madrouillage,  Roustis- 
surc.V.  Artifice,  Mensonge. 

«  Il  a  voulu  m'  monter  1'  cou,  mais 
j'ai  senti  Varrangeage  et  j'ai  pas 
marché.  » 

Très  évidemment,  dans  la  masse. 
l)n  peut  tomber  sur  du  chiqué: 
Vous  me  direz  qu'à  pile  ou  face 
L'enjeu  forcément  est  risqué. 

(J.  RioELSPiir.ta.) 

C'est  pas  ninlin...  Tu  vas  au  gunce. 
Tu  y  dis:  «  T'as  eun'  gueul'  qui  m'  pluit, 
Viens-tu  chez  moi,  mon  p'iit  Alphonse?  « 
—  r  dit  :  (I  Non.  »  —  Mais  c'est  du  ekiquel. 

(A.  n.) 


TRO 


431   — 


TYP 


1  L'  pognon,  i' continuera  à  aller  dans 
la  caisse  de  la  Juiverie  et  dans  les 
vagues  d"  ceusses  d"  la  Grande  Es- 
tampe. » 

TROMPEUR,  subs.  Arrangeur, 
Beffeur,  Chnrrieur,  Chiqueur, 
Dragueur,  Empileur,  Enfileur, 
Enfonceur,  Estampeur,  Faiseur, 
Gourgourun',Goureur,Joncheur'', 
Maquilleur,  Mareux,  Monteur  de 
bateaux,  decoups,Pipon,  Planteur. 
Truqueur.  Toutes  ces  expressions 
sont  synonymes  de  Dapeur. 

«  Et  r  salaud  d'.  borgeois,  l'estampeur, 
l'affameur  s'  barre  comme  un  foi- 
reux, comme  eune  lope.  » 

«  J'avais,  ne  voulant  pas  être  reconnu, 
assisté  de  loin  à  la  scène  rapide  de 
l'enlèvement  non  prévu  par  cet 
audacieux  faiseur.  » 

(G.  Mac*.) 
C'est  un  simple  monteur  de  coups 
Sous  un  aspect  fort  grave. 

fR.    PoSCHO.X.) 

Cré  tas  d'  mufTtons,  va,  tas  d' truqueurs... 
A'  m'  ruin'.  vol'  tentative  hardie 
C'est  da  chiqué,  d'  la  comédie. 

(Jehax  Rictcs.) 

TROMPEUR,  adj.  Daspect  trom- 
peur :  Mauvais  teint. 

TROXC  d'église.  Berhu 

TROP.  Se  traduit  de  même  qu'As- 
sez. On  dit  quand  on  a  trop  d'une 
chose  :  Classe,  C'est  classe,  N'en 
jetez  plus  !  on  peut  ajouter  :  La 
cour  est  pleine. 

TROQUER.  Biguer. 

^     TROTTOIR.  Rade,  Tas,  Tremplin, 
Truc  ;arg.  des  filles). 

t  J'ai  poireauté  deux  plombes  su'  1' 
rade  à  attendre  madame,  et  tu  vou- 
drais que  j'  soye  à  la  rigolade  ?  » 

o  Du  temps  que  sa  gerce  est  su' 
Vtremplin,  i  flanche  aux  brèmes 
chez  r  bistrot.  » 

«  —  La  Maria?...  aile  est  malade, 
v'ià  prés  de  huit  jours  qu'on  ne  l'a 
pas  vue  sur  le  truc.  » 

TROU.  Bigard,  Boue,  Nivet. 


—  TROU  DU  SOUFFLEURv  Ca- 
pot. 

TROUBLE.  V.  Brtùt. 

TROUBLER.  Chamberter. 

TROUER.  Bigardei',  Caler  des  bou- 
lins, Filer  un  nivet. 

TROUPE.  Grive.  V.  Armée. 

TROUPIER.  V.  Soldat. 

TROUVAILLE.  Dègottage. 

TROUVER.  Dégotter.  V.  Décou- 
vrir. 

ï  V'ià  quinze  jours  que  j' trime  pour 
.  chercher   du    bouleau   et   j'    peux 
rien  dégotter.  » 

TUER.  Dégommei-,  Descendre,  Re- 
bâtir \  V.  Assassiner,  Village. 

Napoléon,  c'  vieux  grognard, 
D'  ces  jeux  où  l'on  se  dégomme, 
En  queuqa's  mots  résumait  l'art. 
{Vieille  chanson.) 

TUILE.  Faïence. 

TUMULTE.  V.  Bruit. 

TUYAU.  Bar  de  tire.  Lance.  Les 
détenus  nomment  Parloir  le 
tuyau  de  la  tinette  de  leur  cellule, 
parce  qu'ils  s'en  servent  pour 
communiquer  avec  les  autres 
prisonniers. 

«  A  peine  les  positions  étaient-elles 
prises,  que  la  grosse  voix  de  Por- 
thos  résonna  et  nous  entendîmes 
très  distinctement  cette  phrase  : 
«  Le  système  de  communication 
que  j'emploie  est  connu  des  voleurs, 
qui  en  usent  :  ou  le  nomme  dans 
l'argot  spécial  de  Mazas  :  Le  par- 
loir. » 

(G.  Mac£.) 

TYPOGRAPHE.  Typa. 

«  Je  me  sens  tout  guilleret  :  le  prin- 
temps, sans  doute...  ou  bien  la 
lecture  de  l'article  d'Anatole  France, 
dont  la  prose  académique,  grâce  aux 
aS'olantes  coquilles  des  typos,  est 
devenue  complètement  idiote...  » 

(WiLLV.) 


TYP 


-    432 


TYP 


—  TYPOGRAPHE  QUI  TRA- 
VAILLE   A    LA    LIGNE,    à    la 

composition    courante.    Bour- 
reiir,  Lignard. 

—  TYPOGRAPHE  QUI  FAIT 
DE  LA  COMPOSITION  ET 
DE  LA  CORRECTION.  Am- 
phibie. 

—  TYPOGRAPHE  REMPLA- 
ÇANT. Homme  de  bois.  C'est 
aussi  le  nom  de  l'ouvrier  qui 
seconde  le  metteur  en  pages. 

—  TYPOGRAPHE  NON  SYN- 
DIQUÉ. Sarrasin. 

—  TYPOGRAPHE  SANS  OU- 
%'RAGE,  paresseux.  Caleur. 

—  TYPOGRAPHE       ASSIDU. 

Ogre. 

11  est  une  variété  de  compositeurs 
dont   les  mœurs  sont   tout  à  fait 


différentes  :  immobiles  comme  des 
termes  devant  leurs  casses,  ils 
éloignent  jusqu'à  l'ombre  de  la 
dissipation  :  ils  vivent  de  peu;  et 
leur  ardeur  pour  la  besogne  leur  a 
fait  donner  le  nom  d'ogres  par  leurs 
confrères,  qui  les  méprisent.  » 
(J.  Ladimib.) 

TYPOGRAPHIE.  Typo. 

«  Il  avait  lâché  la  lypo  pour  le  re- 
portage. » 

(AXDBÉ  MaYOT.) 

—  FAUTE  DE  TYPOGRAPHIE, 

Bourdon,  Mastic. 

—  Faire  une  faute  :  Aller  à 

Saint-Jacques. 

—  Compter  les  lignes  compo- 
sées pour  faire  la  mise  en 
pages  :  Faire  la  pige. 


fc^ .. 


LXCERE.  Corbuche*.  V.  Plaie. 

—  ULCÈRE  FACTICE.  Corbuche 
lof. 

ULCÉREUX.  Croùtelevé,  Croûtele- 
veux. 

«  Oui,  certes,  je  lui  en  veux,  à  ce 
misérable  croùtelevé,  roi  des  croû- 
televeux,  à  cet  énerveur  de  mes 
espoirs  les  plus  nerveux,  à  ce  sale 
vieillard  morveux,  à  cet  ignoble 
vieillard  baveux,  certes,  certes,  je 
lui  en  veux.  •> 

(J.    RiCHEPIX.) 

UNIFORME  de  troupier.  Harnais 

de  grive. 

L'XIOX.  V.  Concubinage,  Mariage. 

U.\IR  (S').  V.  Marier. 

L'KIA'E.  Chassure*,  Lance*. 

L'RIXER.  Arroser  les  pissenlits, 
Changer  son  poisson  ou  ses  olives 


d'eau,  Écluser,  Faire  dupetit,  Paire 
pleurer  son  aveugle.  Gâter  ou  gâ- 
cher de  l'eau.  Lâcher  les  écluses, 
Lâcher  un  fil,  un  filet,  une  goutte, 
Lancer,  Lancequiner,  Lansquiner, 
Lascailler* ,  Pencher  de  l'eau, Pleu- 
rer, Quimper  la  lance*,  Tenir  le 
cochon  de  son  père  'par  la  queue 
(obscène). 

—  En  parlant  des  chiens  :  Se- 
ringuer. 

«  Tandis  que  la  petite  était  en  train 
de  lâcher  les  écluses,  jupes  trous- 
sées, bien  à  l'aise,  se  croyant  seule, 
le  vieux  la  guignait  par  la  lucarne.  » 
{Les  Propos  du  Commandeur.) 

USÉ.  Se  traduit,  au  propre,  par 
les  équivalents  de  Laid,  Mau- 
vais et,  au  figuré,  par  ceux  de 
Connu,  Découvert. 

USURIER.  Carcagnot,  Chancre, 
Crocodile,  Gobseck,  Ogre,   Oncle. 

28 


USU  —  434  — 

Avec  son  corlège  damne 
De  Gobseck»  à  la  mine  blette 
Qui  vous  disent  d'un  ton  pincé  : 
«  Ça  fa  tonc  bas  vort,  la  roulède  ?  » 

(G.   JOLLIVET.) 


USU 


Oncle  symbolise  l'usure  comme, 
dans  le  langage  populaire,  ma 
«  tante  »  signifie  le  prêt  sur  gage.  » 

(Balzac.) 


VACARME.  Boucan ,  Bouzin , 
Uarmone,  Musique,  Pétard, 
Schpramme,  Schproum.  V,  Brait. 

VACHE,  Cornante,  Comaude^  Ma- 
man   arg.  des  bouviers). 

—  VACHE  SUR  LE  POINT   DE 
VÊLER.  Amouillante. 

VAGABOXD.  Batteur  d'antif , 
Blèche  *,  Escargot,  Givemeur  ', 
Gouapeur,  Gouêpeur,  Hurlubier, 
Routeur,  Trépeligour,  Trôleur. 
On  dit  encore  Cambrousier,  Che- 
mineau,  ChemineuXy  Cheminot, 
mais    ces   termes    s'appliquent 

Elus  spécialement  aux  vaga- 
onds  qui  séjournent  peu  dans 
les  villes  et  leur  préièrenl  la 
grand'route.  Au  nombre  de  ces 
derniers  sont  les  Merligaudiers 
et  les  Merlifiches  qui  sont  un  peu 
saltimbanques.  Le  vagabond  de 


nuit  est  le  Fileur  ou  le  relieur 

de  cloche,  de  comète,  le  Clochard; 
s'il  a  l'habitude  de  coucher  sous 
les  ponts,  c'est  VHirondelle  de 
pont.  Enfin,  ceux  qui  vivent  de 
la  nourriture  que  distribue 
l'Œuvre  des  Fourneaux  écono- 
miques sont  baptisés,  à  cause 
de  cela,  Fourneaux.  V.  Misé- 
rable. 

Au  nom  des  ehemineux  d'  la  ville. 
Coureurs  de  rn's,  batteur*  d'antifs. 
Qui  sout  des  ceataio's  et  des  mille... 
Faut  pas  démolir  les  fortifs  ! 

(A.  B.) 

«  —  Amon!  Ce  n'est  pas   pour  des 
preunes  qu'on  m'appelle  la  Merli- 
fiche.  Mon  père  était  merligaudier.  » 
(J.  R1CHEP15.) 

«  Petits  cheminenux  d'Espagne  pous- 
sés à  la  frontière,  péie-m^le,  avec 
les  vieux  et  les  jeunes,  par  la  faim, 
la  misère  et  la  peur  : 


VAG 


—  436  —  VAL 


Bébés  de  cinq  à  six  ans,  roulant 
de  beaux  yeux  saiivages,  ayant 
déjà  un  bâton,  une  besace  comme 
les  grandes  personnes  (je  cite  Loti) 
et  cheminant  tout  seuls  et  sachant 
dire  :  «  Ave  Maria  Purissima!  » 
avec  une  révérence.  » 

(Jean  LoanAiN.) 

Tout  ce  qu'on  boit  et  tout  ce  que  l'on  mange, 
Et  la  récolte  et  la  bonne  vendange. 
Pour  qui  donc  pousse  tout  cela? 
Pour  le  cheminot  qui  passe  par  là? 
Dixit  Dominus,  au  premier  cheminot  : 
Allez,  mangez, 
r'renez,  buvez  !...  • 

Dixit  Dominus,  Domino 
Meo! 

(A.  B.) 

«  Il  mit  d'abord  de  nombreux  agents 
dans  les  localités  de  Charenton  et 
de  Saint-Maurice,  les  uns  camou- 
flés en  ouvriers  travailleurs,  les 
autres  en  paisibles  pécheurs  à  la 
ligne,  d'autres  encore  en  flâneurs, 
enfin  d'autres  en  gouèpeurs  finis, 
quant  au  costume.  » 

(GAWNEnOK.) 

«  Car  ils  sont  doux,  les  errants, 

les  fileurs  de  comète,  les  pauvres 
gas  sans  ouvrage  ou  que  hante  la 
manie  de  dormir,  libres,  sous  les 
deux  profonds.  » 

(Jacql'elinb.) 

VAGABONDER.  Bribauder  *, Don- 
ner du  vague,  Giverner  *,  Gouaper. 
V.  Flâner,  Fainéanter. 

Toujours  gouaper, 
Jamais  ma>ser. 
Sur  le  boul'vard  à  la  r'filer... 

(Chanson  des  gouapeurt.) 

—     VAGABONDER     DE     ÎVUIT. 

Filer  la  cloche,  la  comète,  La 
filer,  La  refiler.  V.  Noctam- 
bnler. 

VAGON  ou  WAGOIV.  Les  malfai- 
teurs appellent  Coffre-fort  le 
vagon  cellulaire  des  chemins  de 
fer. 

VAGl'E,  subs.  f.  Baleine. 

VAILLANT.  V.  Brave. 

VAIN.  (Chose  vaine.)  Chichi. 


Tous  ces  chichis  et  tout'  c'tte  joie 
Ça  fait  penser  i  ces  bourgeois 
Oui  r'çoiv'nt  un  rasta  à  la  manque. 
(JeuAN  Rictus.) 

VAINCRE.  Dcgotter ,  Tomber. 
V.  Terrasser. 

VAINCU.  Chocolat.  Celte  exjjres- 
sion  signifie  aussi  Ruiné,  vaincu 
au  jeu. 

Avec  un  douillard  chocolat 
Fais-le  broder  s'il  n'en  a  pas. 

(HouiEit-GnisoN.) 

'<  Je  r  cherre  aux  pinces,  en  y  filant 
ma  tronche  dans  F  bide;  et  il  est 
chocolat.  » 

VAISSELLE.  Ferlingante. 

VALET.  Lapin  de  couloir,  de  cor- 
ridor, Larbin,  Torchepot,  Va- 
doux,  Va-trop,  Vide-pot-de-cham- 
bre (Pot  de  chambre  peut  se 
remplacer  par  un  de  ses  équiva- 
lents). V.  Serviteur. 

Ab  :  ah  I  personn'  ne  sait  c'  qu'il  Oche 
Depuis  qu'il  roui'  par  les  grands  ch'mins. 
Oh!  oh!  p't'-étr'  qu'il  est  merliûche, 
Va-trop  d'chartier,  ou  tend-la-maiii. 
(J.  KicHiriN.) 

—  VALET  DE  FERME.  Cam- 
broux'.  Goujat. 

—  VALET  D'AUBERGE.  .Vil- 
loget. 

—  VALET      D'ÉCURIE.      Lad 

(anglicisme). 

<■  Le  lad  est  la  bonne  à  tout  faire 
d'une  écurie  de  courses.  C'est  géné- 
ralement un  apprenti  jockey,  mais 
son  apprentissage  est  terrible.  » 

(P.  Lauoh.) 

—  Au  jeu  de  cartes.  Domes- 
tique, Galuchet,  Larbin  sa- 
vonné, Massepain,  Milloget. 

VALETAILLE.  Larbinene. 

H  —  La  larbinerie  de  la  villa,  conli- 
nua-t-il,  se  compose  de  quatre  :  la 
soubretto.qui  est  amoureuse  comme 
une  chatte,  qui  a  deux  ou  trois 
galants  dans  le  pays,  et  qui  ne 
manque  jamais  d'aller  sous  d  autres 


VAL 


—  437  — 


VAU 


toits,  aussitôt  que  ses  maîtres  sont 
absents  ;  la  vieille  cuisinière,  sourde 
à  ne  pas  entendre  tirer  le  canon, 
couchée  dès  huit  heures  et  demie, 
pas  gênante,  au  pis-aller,  vite  bâil- 
lonnée; le  cocher-jardinier,  un  sou- 
,laud,  que  mon  homme,  le  valet  de 
chambre,  emmènera  au  cabaret  et 
empoivrera  à  rouler  sous  la  ban- 
quette, sans  difficulté...  » 

(BerTEL  et  GiLQCIW.) 

VALEUR.  De  peu  de  valeur  :  De 
carton,  De  fer-blanc,  De  mon  cùl. 
De  mon  derrière,  De  mes  fesses. 

—  On  dit  de  choses  sans  va- 
leur que  c'est  de  la  Came- 
lotte,  delà  Chiasse,  de  la  Fi- 
chaise,  de  la  Foutaise,  de  la 
Gnognotte,  de  la  Merde,  de 
la  Merde  en  bâton,  de  la  Pe- 
tite bière,  de  la  Rinçure  de 
cuvette,  de  la  Roupie,  de  la 
Roupie  de  sansonnet  ou  de 
singe,  de  la  Rousselette, 
de  la  Roustampe  ou  Rous- 
tampomme,  de  la  Roiistissure, 
de  la  Saint  Jean.  On  em- 
ploie également  quelques 
équivalents  de  Rien.  \.  Mau- 
vais. 

«  Alice.  —  Crois-tu  qu'il  ait  des  mo- 
nacos? 

Maria.  —  Oui,  il  a  l'air  cossu. 

Alice.  —  11  n'est  pas  de  carton, 
enfin.  » 

{Ces  dames  du  Casiyxo.) 

L'idéal  qu'antan  l'on  rêva, 
Réalisé  devient  inQrae  ; 
Un  autre  éclôt  qui  le  supprime  ; 
Puis,  l'espoir  d'un  plus  légitime. 
Foutaise  est  tout  ce  qui  s'en  \a.  '. 

(L.  os  Bbbcy.) 

Maisj'  t'aim'comm' ça...  c'est  mes ognons! 
Et  tout  r  reste  il  est  d'  la  gnognotte. 
(Jehas  Rictus.) 

Entre  nous,  vois-tu,  mon  bonhomme. 
Tou3  tes  serments,  tout's  tes  prières. 
Tous  tes  pleurs,  c'est  d' la  roustampomme. 
(Blédobt.) 

—  C'est-y  q'  t'es  bête  ou  q'  tu  t'affaisses, 
Sacré  journaliste  d  mes  fesses'! 
Combien  qu'on  t'  les  pai'  les  chichis 
Q'  tu  fais  aux  lecteurs  avachis  ? 

(P.  Paillette.) 


In",  deux,  ça  yest...  me  v'ià  nommé. 
Vrai,  j'  peux  dir"  que  j'en  ai  d'  la  veine  : 
Mon  adversaire  est  dégommé 
Et  moi  j'  suis  député  d'  la  Seine. 
Aussi,  mon  vieux,  à  ta  santé, 
Tu  peux  t'  foute  d'  la  cantinière. 
Aujourd'hui,  c'est  [las  d'  la  p'tit'  bière. 
Entrez  donc,  Mossieu  1'  député. 

Car,  enfin,  t'es  représentant; 
T'es  un  législateur,  un  membre. 
Tes  Mossieu  1'  député  Constant. 
T'as  ta  plac'  marquée  à  la  Chambre. 
Tu  vas  t'  trouver  en  société 
Avec  Jaurès,  à  la  buvette. 
C'est  pas  d'  la  rinçur'  de  cuvette... 
Entrez  donc,  Mossieu  1'  député. 

Tiras  aux  dîners  k  Félix, 

Tiras  aux  bals  des  ministères, 

Chez  Mossieu  Z  et  Mossieu  X, 

Et  chez  tous  les  parlementaires. 

Partout  tu  vas  et'  invité, 

Va  falloir  te  payer  du  linge. 

Mou  vieux,  c'est  pas  d'  la  roupi'  d'  singe... 

Entrez  donc,  Mossieu  1'  député. 

Mais,  pour  ce  soir,  en  attendant 
Qu'  j'aiir  fair'  du  plat  dans  la  haut'  soce 
Et  boulotter  chez  1'  président, 
J'  vas  m'envoyer  un'  petit'  noce 
Chez  la  maman  Félicité 
Qui  va  dire  à  la  gross'  Charlotte  : 
—  Honoré!...   C'est  pas  d'  la  cam'lotte... 
Entrez  donc,  Mossieu  l'  député. 
(.\.  B.  Les  Souloloques  d'Honoré  Constant.) 

—  VALEUR  DE  BANQUE  OU  de 

commerce.  Les  voleurs  appel- 
lent Faffes  cognés  les  valeurs 
frappées  d'opposition. 

VALISE.  Valtrouse. 

VANTARD,     VANTARDISE. 

V.  Fanfaron,  Embarras. 

VAxXTER.  V.  Flatter. 

—  SE  VANTER.   Se  donner  des 
coups  de  pied  (iron.). 

VAUGIRARD.  La  Vaugire  ou  La- 
vaitgire. 

«  A  l'École,  au  Javel  et  à  La  Vaugire, 
c'était  la  reine  ;  les  gonzesses  et 
même  les  gas  pouvaient  pas  y  faire 
avec  elle.  » 

VAURIEN.  Frape,  Fripouille,  Ga- 
lapiat,  Galvaudeux ,  Gouèpe  ^ 
Gouépeur.  V,  Canaille. 


VEA 


—  438  — 


YEN 


«  Je  l'ai  mise  en  apprentissage  chez 
ma  belle-sœur.  C'a  été  encore  pire. 
Un  beau  jour  elle  a  disparu  avec 
un  galvaudeux.  » 

(0.    MÉTl^niEB.) 

Va  soir  un  gouépeiir  en  ribole 
Tombe  en  frime  avec  un  voleur. 

(ViDOCQ.) 

VEAU.  Cornichon,  Meulard,  Meu- 
glard. 

VÉGÉTER.   Battre  la  dèche,  Ca- 

landriner.  V.  Gène. 

VEILLER.  V.  Guetter. 

VEUVE.  (Les  veines.)  Vermichels, 
Veimicelles. 

XÉluOCIPÈDE.  Allonge-gambettes, 
Bécane,  Vélo. 

—  VÉLOCIPÈDE      À      DEUX 
PLACES.  Tandem. 

—  À  TROIS.  Triplelte. 

—  A  QUATRE.  Quadruplelte. 

—  A  C1\Q.  QuiJituplette,  etc. 

Quand  nous  roulons,  dans  la  campagne, 

Montés  sur  le  cheval  de  fer, 

En  tandem,  avec  ma  compagne. 

Nous  fendons  l'air... 
L'air  de  France  que  nous  aimons. 
El  l'on  se  crève...  et  l'on  se  vanne... 
Et  l'on  en  prend  à  pleins  poumons 

Sur  la  bécane. 

(A.  B.) 

—  VÉLOCIPÈDE  A  PÉTROLE. 

Pétrolelle. 

«  Au  lieu  des  besicles  énormes  dont 
ils  s'allublent,  que  ne  choisissent- 
ils  donc  des  loups  vénitiens,  les 
chaufteurs,  sur  \eur?^pétroleties  !...  » 

(JdLES    CLAKETIt.) 

VÉLOCIPÉDIE.  Cyclisme. 

VÉLOCIl»ÉDISTE.  Bicycliste, 
Cycleman,  Cyclewoman  (femme). 
Cycliste,  Pédard,  Pédalard,  Velo- 
c^man,  Veloceivoman  (femme). 
V.  Sport. 

Le  Bicycliste  est  le  roi  de  la  route, 
Sur  sa  bécane  il  fuit  comme  l'éclair, 
Comme  l'oiteau  qui,  tous  l'immense  voûte. 
S'élance  au  large  et  disparait  dans  l'air. 
(A.  B.) 


«  Nous  descendions  la  jolie  vallée  de 
risle,  lorssqu'un  cycliste  venant  en 
sens  inverse  et  avec  une  vitesse 
insolente,  ne  put  éviter  une  vache 
qui  traversait  la  route,  et  il  cul- 
buta. » 

(Maubice  Donnât.) 

«  Tout  ce  monde  de  gais  et  robustes 
pédards  s'amuse  hygiéniquement, 
boit  et  mange  de  même.  » 

(TiBDBCg.) 

VEIVDRE.  Bazarder,  Déboulonnei\ 
Fourguei',  Laver,  Lessiver,  Solir*. 

u  Bazarder  le  don  de  l'Empereur!  Je 
l'ai  déposé  à  la  porte.  » 

(G.    u'EsPARBtS.) 

«  L'agent  Girodot  devait  jouer  le 
rôle  d'un  voleur   parisien    chargé 

5ar  ses  camarades  de  laver  le  pro- 
uit  de  plusieurs  vols.  » 

(GoRo:<.) 

«  Deux  jours  après  le  départ  du  pa- 
ternel, le  complet  neuf  était  lessivé 
à  la  «  Trompette  de  Jéricho.  » 
(Dooos.) 

«  —  Dans  le  square  nous  avons  trouvé 
un  type  que  je  ne  connais  pas  qui 
a  dit  à  Martin  :  «  Tu  sais,  mon 
vieux,  c'est  pour  ce  soir  »  et  qui 
lui  a  remis  un  couteau  à  virole  en 
disant  :  «  S'il  y  a  des  titres,  tu 
me  les  donneras,  je  les  ferai  four- 
guer H  Londres.  » 

{Le  crime  de  la  rue  Pierre- Leroux.) 

—  VENDRE  A  VIL  PRIX.  Bra- 
der, Fusiller. 

—  VENDRE  SUR  LA  VOIE 
PUBLIQUE.  Cameloter. 

—  VENDRE.  (Trahir.)  Bidonner, 
Donner,  Lessiver,  Macaroner. 
V.  Dénoncer.  Malice. 

VENGEANCE.  Faide. 

VENIR.  V.  Arriver. 

VÉNÉRIEN.  V.  Gonorhée,  Sy- 
philis. 

VENT.  Rtsac',  Risan',  liisart', 
Rizart  *,  Rizouart  *,  Rrisant , 
lirie\   Grielle',   (iris,  Zeph,  Zif. 


\ 


VEN 


—  439  — 


VER 


'<  C"  soir-là,  il  f'sait  justement  un 
zeph  à  décorner  tous  les  cocus  de 
France  et  de  Navarre.  » 

—  VEXT  DORAGE.  Ruffle. 

—  VE>T  D"EST.  Ostac. 

—  VE>T    DU    SUD.    Cornemu- 
seux. 

—  VE\T     DU     \ORD-OUEST. 

Mislrillo,  Misti-o. 

VENTE.  Frjiirgage,  Lavage,  Lessi- 
vage, Lessive. 

«  Oh  :  le  lavage  n'avait  pas  été  long  : 
un  brocanteur  avait  acheté  le  tout 
pour  quinze  francs.  » 

VEXTRE.  Bauge  ',  Berdouille, 
Bide,  Bidon,  Globe,  Lanterne, 
Tambour.  V.  Abdomen. 

VÉREUX.  Fig.  Enfoncier.  Se  dit 
dunoffice,d"une banque:  Crédit 
enfonciei',ieu  de  mots  sur  crédit 
foncier. 

VÉRITÉ.  Dire  la  vérité  :  Aller  à 
crosse.  V.  Avouer. 

VÉ3fUS.  La  Baronne  du  Bardant. 

VERGE.  V.  Sexe. 

VERMICELLE.  Asticots. 

VERMIXE.  Habitants.  V.  Pou. 

VÉROLE.  V.  Syphilis. 

VERRE  à  boire.  Glace,  Glacis, 
Glasse,  Gobe,  Gobeson,  Gobette, 
Guindal,  Tasse. 

—  TERRE  A  PIED.  Entonnoir  à 
patte. 

—  VERRE      EX      FORME      DE 
GLORE.  Ballon. 

Emplissez  mon  glass'  qa'est  ride 
Pour  quej°  me  l'enGl'  dans  1'  bide 
A  sa  sauté  ! 

C  Mais  Alcide  en  s'espliquant  avec 
Faut'  avait  pris  la  pipe  :  il  avait  la 
gueule  en  sang.  Çui  qu'avait  fait  les 
arm'  avec  lui,  qu'est  un  bon  fieu 
dans  r  fond,  1'  conduit  chez  1'  phar- 
oiacien,  après  i'  y  paye  eun'  tasse  ; 


puis    i's   sont  rentrés,  bras  d'ssus 
bras  dssous,  à  Charonne.  » 

—  VERRE  DE  VIX.  Absinthe  de 
vidangeur.  Bavaroise  de  cocher. 
Coup  de  blanc  ou  de  bleu  (selon 
que  le  vin  est  blanc  ou  rouge). 

—  VERRE  DE  VIX  APRÈS  LA 
SOUPE.  Coup  du  médecin. 

—  VERRE  DE  LA  COXTK- 
XAXCE  D'UX  QUART  DE  LI- 
TRE. Bombe,  Demi-stroc.\.Tie- 
mi-setier. 

Qaand  j'  siffle  an  canon. 
Nom  de  nom  ! 
C'est  pas  pour  faire  1'  pantre  : 
C'est  qu'  j'ai  plus  d'  cœur  an  Tcnlre' 
Nom  de  Dieu  '. 
Après  un  coup  dt  bleu. 

(J.  RicHKPn.) 

—  VERRE  DE  BIÈRE  d'un  demi- 
litre  :  Demi.  Distingué;  —  d'un 
tiers  de  litre  :  Ambulant;  — 
d'un  quart  de  litre  :  Bock  ;  — 
plus  petit  :  Galopin. 

«  —  Maxime,  foutez-moi  un  galopin  a 
la  table  de  ce  poivreau-là,  que  je 
trinque  avec  sa  bergère.  » 

—  VERRE  D'EAU-DE-VIE.  Bour- 
geron,  Chifferlinde,  Coup  de 
jante.   Veilleuse. 

«  —  Allons  !  assez  causé...  mère  la 
Nippe,  il  faut  filer...  il  va  y  avoir 
du  tabac  ici...  emmène  la  môme 
dare  dare,  tu  sais  ce  qui  a  été 
convenu... 

—  Oui,  mon  :fils,  dit  la  vieille,  docile 
et  respectueuse,  mais  laisse-moi 
lamper  encore  un  coup  de  jante... 

—  Une  autre  fois  1  répondit  Nib  d'un 
ton  qui  ne  permettait  pas  de  ré- 
plique... allons!  ouste!  décanil- 
lons!...  » 

(Eoiio5i>  Lepelutteb.) 

VERROU.  Boudin. 
VERSAILLES.  Versigot. 

—  Pendant  la  Commune,  les 
Parisiens  appelaient  Ver- 
sailleux  le  gouvernement  et 
les  soldats  cantonnés  à  Ver- 
sailles. • 


VER 


440  — 


VÊT 


Quand  arrivèrent  les  Vertailleux. 
C'est  eU'-mèm'  qui  commanda  1'  feu... 
Elle  est  fomW,  la  gueule  ouverte, 
A  Montmcrte  ! 

VERSER.  En  parlant  d'une  voi- 
ture :  Prendre  la  route  de  Ver- 
sailles ou  le  boulevard  de  la  Cul- 
bute. 

«  Arrivé  au  pont  d'Austerlitz,  v'Ià  V 
bourdon  qu'i'  s'emballe  et  la  chi- 
gnole qui  chahute  si  telTment  qu' 
je  m'  dis  à  part  moi  :  «  mon  vieux 
Bibi,  si  ça  continue,  ou  va  prendre 
la  route  de  Versailles  !  » 

VERSEUSE.  (L'stensile.)  Verse 
(arg.  des  garçons  limonadiers). 

«  —  Chargez  la  verse  pour  deux 
mazas  à  l'as  !  » 

VESSE.  Cloque,  Louffe,  Perle, 
Rôdeuse.  V.  Pet. 

«J'aime  mieux  enfiler  des  perles  que 
de  les  sentir  tomber.  » 

VESSER.  Cloquer,  Laminer,  bouf- 
fer. 

0  r  lou/Te  chez  lui  sans  s'égnauler  et 
quana  ça  trouillotte,  i'  dit  qu'  c'est 
son  clebs  qu'a  cloqué.  » 

...  —  Moi,  dit  Madeleine, 
Cliez.  mes  parents  y  les  f'sais  r'moiiler; 
Mais  ça  m    donnait  mauvaise  haleine 
Maint'iiant  j'  les  sors  sans  m'épater. 
Avec  ou  sans  bruil  faut  les  prendre  : 
Quelquefois  c'est  un  souffle,  un  rien  ; 
Mais  Edouard  n'aim'  pas  les  entendre. 
Je  les  lamine  quand  il  vient. 

(P.  Paillette.) 

VESSIE.  Enflée. 

«  La  vessie  ou  Venfle'c  d'eau  d'af  fut 
pressée  jusqu'à  la  dernière  goutte.  « 

(ViDOCQ.) 

VESTE.  Lisette'. 

—  VESTE  DE  «AUrON  DE 
CAFÉ,  liase-pet,  lioiuUn.  Cette 
dernière  expression  s'applique 
également  a  la  veste  turque, 
connue  la  portent  les  zouaves. 

«  Le  loufiat,  souvent  élégant,  nu-tête 
à  l'heure  du  service,  devient  hor- 
rible,dès  qu'il  abandonne  \e  rondin 
et  le  tablier  pour  reprendre  le  pa- 
letot et  le  chapeau  bourgeois.  •• 


VÊTEMENT.  Etui,  Figues. 
Frinijue,  Frogiies*,  Frusques,  Har- 
nais, Pelure,  Saint-Frusquin.  Par 
extension,  ce  dernier  terme  s'ap- 
plique à  l'ensemble  de  ce  qu'on 
possède. 

«  T'aurais  vu  si  j'étais  gandin  avei 
mon  nouvel  étui  ;  on  aurait  dit  d'un 
gentleman  ridé!  » 

«  La  petite  gonzesse  a  de  fignoles 
fiqtiesl  Pas  besoin  de  dire  avec  quel 
instrument  elle  les  a  gagnées.  » 

Fn  mil  huit  cent  quatre-vingt-dix 
Comme  au   temps   des  décors  étrusqui^- 
La  femmo  éprise  d'Amadis 
Aime  à  porter  de  belles  frusques. 
(Théodore  de  Banville.) 

«  En  un  tour  de  main,  elles  vous  auront 
forcé  d'essaver  un  habillement  com- 
plet, du  galurin  aux  ripatons,  en 
passant  par  le  culbutant,  qui  est  le 
pantalon,  et  par  la  limace  qui  est  la 
chemise.  Puis  après  que  vous  leur 
aurez  payé  quinze  francs  une  pe- 
lure ou  paletot  qu'elles  vous  fai- 
saient cent  cinquante...  » 

(Padl  Mahalin.) 

Et  comm'  leur  fallait,  c'pendant. 

Pour  s'  mett'  quèqu'  chos'  sous  la  deni, 

Qu"i'  s'  procurât  de  la  galette, 

r  hutlér'nt  un  pétrousquin 

Et  lui  Gr'nt  son  saint-frusquin. 

(BLiDOBT.) 

—  VÊTEiMENT     D'OCCASION. 

Décrochez-moi  ça. 

—  VÊTEMEXT  BIZARRE,  OU  r;i- 
pé.  Goupine*. 

VÉTÉRAX.  Briscard,  Brisquard. 
Vieille  barbe,  Vieille  brisquc. 
V.  Chevronné. 

VÉTÉRIXAIRE.  Artiste. 

VÉTILLE.  V.  Bagatelle. 

VÊTIR.  Enflaquer  ',  Fringuer, 
Frusqua-,  Frusquiner,  Harnacher. 

Et  faudrait  que  j'ine  r'paye  un  mec 
Uue  je  1'  fringu',  que  j'  y'empùto  1'  bec 
Quand  ej   fais  pas  pour  ma  croustille? 
(A.  B.) 

«  Quelquefois  des  snobs  passent,  jo-  \ 
lis,  précieux...  et  si  bien />-uj9u^«  !  »  ' 

(StvraiHt.) 


VIA 


—  441   — 


VIE 


«  C'est  pas  pa'c'  qu'on  n'a,  pour 
s'harnacher,  qu'un  rideau  et  un 
Jaénard  en  v'iours  qu'on  s'rait  pas 
un  brave  homme  comme  quiconque  ; 
pas  vrai?  » 

■  —  VÊTU.  Orti. 

«  —  En  voilà  une  de  gironde  et  de 
bien  ortie.  » 

(DOBCT  DK  LaFOBEST.) 

—  VÊTU  DE  >EUF.  Recoqué,  Re- 
coquinché,  Refringué,  Refrus- 
qué. 

«  Un  jeune  freluqueux,  assis  entre 
deux  gonzesses  recoquinchées,y  bo- 
nissait  le  neu  filin.  » 

(LociSE  Michel.) 

—  M.4L  VÊTU.  Fichu  comme  qua- 
tre sous,  Goupillé*. 

—  VÊTU  CHAUDEMENT.  Merri- 

flaulé'. 

VIAXDE .     Barbaque,     Barbèque, 

Barbi  ',  Bidoche,  Came,  Crie  ', 
Crigne  *,  Crignole  *,  Criole  *, 
Criolle  *,  Harnais  *,  Niorte. 

«  Farouche,  il  appelait  la  viande  ava- 
riée «  de  la  barbaque  ».  Quand  les 
vivres  ne  lui  plaisaient  pas,  il  les 
refusait  véhémentement.  » 

(G.  d'Espabbès.) 

«  Et  quand  il  avait  la  bidoche  dans  la 
gargue,  i'  sortait  son  brich'ton  et 
mordait  à  même.  » 

«  Il  a  vagabondé  par  les  rues  :  à  re- 
luquer les  pains  dorés  des  boulan- 
gers, la  belle  carne  des  bouchers, 
toutes  les  machines  qui  se  bouffent 
aux  étals  des  restaurants,  il  lui  ve- 
nait des  envies  de  foutre  le  grappin 
dessus...  » 

(Père  Peinard.) 

—  BOULETTES    DE    VIAXDE. 

Attignoles . 

De  rOdéon  pensif  aux  tristes  BatignoUes 
Kous  irons.  Telle  va  la  comète  qui  luit  ! 
Chez  le  mastroquet  gras  qui  Tend  des  attignoles 
Noos  boirons  le  vinduuxqui  fait  pisser  la  nuit. 

(J.    RiCBF.PCI.) 

—  MAUVAISE  VIANDE.  Bifteck 
à  Macqunrt,  Pampine,  Sous-pied. 

VIATIQUE.  V.  Extrême-onction. 


VIDAAGEUR.  Bernât eur,  Bema- 
tier,  Confiturier,  Fifi. 

Vidangeant  dans  un'  famille 
Qui  comptait  des  mass's  d'aïeux. 
Il  aperçut  la  jeun"  fille 
Qu'allait  justement  aux  lieux. 
A  l'instant,  il  s'éprit  d'elle: 
H  revint,  il  lui  parla... 
Le  fifi  plut  à  la  belle  : 
Un  même  feu  les  brûla! 

(.\5DRÉ  Gn.u) 

VIDER.  En  parlant  d'un  plat, 
d'une  assiette,  etc.  :  Nettoyer, 
Twcher. 

—  En  parlant  d'une  bouteille, 
d'une  tasse,  d'un  verre  : 
Rincer. 

—  Ces  expressions  peuvent 
s'appliquer  également  à  la 
bourse,  à  la  poche,  à  une 
caisse. 

VIE.  Aff,  Lignante  *,  Yioque. 

VIEILLARD.  Birbe,  Birbon,  Boni- 
card,  Bonique,  Rombier,  Vioc. 

—  VIEILLE    FEMME.   Birbasse, 

Vioque. 

—  VIEILLARD  GATEUX.  Gaga. 

Mm,  j'  suis  birbas*',  j'ai  b'soin  d'  iarton 

T'as  donc  un  palpitant  d'  carton  7 

Qui  qu'a  massé  pou'  t'  fout'  au  monde  ? 

(J.    RiCHEPIX. 

r  s'  fit  ballader  les  rognons. 
Du  bois  d'  Boulogne  au  Panthéon, 
Dans  r  corbillard  des  misérables, 
Enguirlandé  d"  Béni-BoulT-Toul 
Et  d'  birbes  à  barb's  vénérables. 
(JiBA-x  Rictus.) 

a  Vois-iu.  fiston,  quand  on  est  vioque 
et  qu'on  n'a  pus  1'  rond,  vaudrait 
mieux  cronir.  » 

VIEILLERIE.  Birbasseine. 

VIEILLIR.  Aller  en  rabattant, 
Avoir  de  la  barbe,  des  chevrons. 
Être  à  l'horizon,  Se  décartonner. 
Se  décatir.  Se  décaver,  Se  faisan- 
der. \.  Changer. 

VIERGE.  (Jeune  fille.}  Fleur  de 
mai.  Fleur  de  mari,  Mascotte. 
V.  Virginité. 


VIE 


—  442  — 


VIN 


—  Jeune  homme.  Coquebin, 
Mascot;  on  dit  également 
Mascotte. 

«  Si  les  mascottes  portent  bonheur, 
les  }Jtascots  portent  malheur  ;  et  la 

Frédominance  du  désastre  dans 
humanité  provient  sans  doute  de 
cette  circonstance  que,  contraire- 
ment à  l'opinion  généralement  ad- 
mise, ceux-ci  sont  plus  nombreux 
que  celles-li.  » 

(Catulle  Mendès.) 

«  —  Et  dire  que  je  mourrai  sans  avoir 
le  pucelage  de  quelqu'un  !  Ça  serait 
mon  rêve  de  trouver  un  débutant  ! 
Je  le  paj'erais  même,  si  je  savais 
en  rencontrer  un  1 

—  V'Ià  ton  afiaire,  dit  un  volontaire, 
le  brigadier...  c'est  une  mascotte  \ 

—  C'est  vrai"?  lit  Blondinette  en  me 
saisissant  par  le  cou. 

—  Il  est  fou!  répondis-je  en  haussant 
les  épaules,  mais  je  me  sentais 
rougir  jusqu'aux  yeux. 

—  Ecoute,  mascotte  ou  non,  ça  ne 
fait  rien,  montons!  » 

(Oscar   Méténier.) 

VIERGE  (LA).  Baronne  du  Mec 
ilcs  Mecs,  baronne  du  Grand 
Havre*.  V.  Village. 

VIEUX,  VIEILLE.   Vioc,   Vioque. 

V.  Mort,  Vieillard. 

—  On  dit  d'une  personne  très 
vieille  ou  qui  va  mourir 
qu'elle  a  Cfdé  plus  de  lu 
moitié  de  sa  merde. 

VIGXE.  Bois  tordu,  Calvigne',Cal- 
vine*,  Clavin*,  Clavine*,  Tortil- 
lante. 

VIGXEROX.  Calain  *,  Calvin  \ 
Clavin  *,  Clavineur  *,  Jean  Raisin. 

VIGOUREUX.  D'attaque.  V.  Fort. 

«Coupcau  marchait  de  l'ai  resbroufTeur 
d'un  citoyen  qui  est  d'attaque.  » 
(E.  Zola.) 

VILAIX.  V.  Laid. 
VILEXIE.  V.  Indélicatesse. 
VILLAGE.  Villois. 


«  Si  tu  consens  à  nous  laisser  rebâ- 
tir le  ratichon  et  sa  larbiiie,  nous 
irons  pionccr  dans  le  sabri  du  ru- 
pin de  ton  viilois,  à  cinquante  patu- 
rons de  la  chique  de  la  daronne  du 
mec  des  mecs.  » 

(VlDOCQ.) 

VILLE.  Verrjne. 

Sur  la  placarde  de  vergne 
LonTa  malura  dondainc. 
Il  nous  faudrait  gambillcr, 
Lonfa  malura  dondé  ! 

VILLETTE  (LA).  La  Viltouse. 
V.  Quartier. 

VIX.  Bluchct  %  Fil  en  double  \  Jus, 
Pichcnet,  Picton,  Pihonais  ',  Piot  ', 
Pire,  Pivois,  Pivre,  Sirop,  Tortu, 
Vinasse. 

«  —  Allons,  gas,  ne  soyons  donc  pas 
si  grand  enfant.  Il  n'est  point  de 
chagrin  qui  n'ait  sa  fin...  Tiens, 
viens  prendre  un  coup  depichenct  ! . . . 
Ça  te  remettra.  » 

(H.  Sombre.) 

"  Un  coup  de  picton  par-ci  par- là.  ça 
ne  fait  pas  de  mal  !  » 

'<  —  Un  verre  de  pivois  ? 
Il  versait  le  vin. 

Les  coudes  sur  la  table,  il  par- 
lait alors  d'abondance...  » 

(G.  d'Esparbès.) 

«  Et  j'  m'explique  comme  on  dit  dans 
les  réugnons  :  D'abord,  quoi  qu'il 
aime,  1  peupe  ?  El'  pive.  —  Quoi 
qu'i'  boit  ?  Du  raide.  —  Porquoi  ? 
Pa'c'  que  quand  qu'i'  veut  s'enfiler 
un  d'mi-s'tier,  faut  tout  d'  suite 
qu'i'  y  aille  d'  ses  quai'  ronds, 
tandis  que  pour  deux  bourgues, 
dans  les  bars,  il  a  un  vcrr*  d'eau 
d'af,  et  pour  trois  pélots  on  y  sert 
eun'  bleue.  » 

Aussi,  bon  Dieu  !  c'  qu'on  en  a  pris  : 
Cliaruu  a  payé  sa  tournée 
Avant  d'  nous  rentrera  Paris... 
Et,  pour  terminer  la  jourué«, 
Un  est  allé  d'  zinc  co  bistro, 
Pomper  d'  la  vinatse  et  d'  la  biérc, 
A  la  santé  de  c'  pauv'  Perdreau 
Qu'est  resté  là-ltas...  au  cini'tière... 
Ali  !  c'est  épatant,  c'  au'on  boit, 
Quand  on  a  la  Rueul'  de  bois  ! 
(A.  B.  /.es  Soulologues  d' Honoré  Conttant.) 

—  VI.\  nODGE.  Bleu,  Pivois  de 
Rougemonl. 


VIN 


—  443  — 


VIS 


—  VIX  ROUGE  LÉGER.  Petit 
bleu,  Picolo. 

Du  picolo  ! 
V'ià  mon  lolo  ; 
J'en  bois  quand  j'ai  mal  à  la  tête... 
(A.  B.) 

—  VIX  BLAXC.  Pivois  savonné. 

—  VIX  BLAXC  XOUVEAU.B/a«- 
quette,  Macadam. 

i  (;hez  nous,  c'est  sous  le  noir  et  bas 
plafond  d'un  bouge  que  les  voyous 
blafards,  couleur  tête  de  veau,  font 
la  vendange.  Ils  ont  pour  vin  doux 
et  nouveau  le  liquide  appelé  maca- 
dam, une  boue  jaunâtre  fade.  » 

(Jean  Richkpix.) 

'<  Et  moi  qui  ne  bois  guère  que  de  l'eau, 
à  peine  un  peu  de  blanquette,  j'ad- 
mire le  côté  patriarcal  et  esthétique 
de  la  scène  ;  je  pense  que  nos  pères, 
ainsi,  se  réjouissaient  autour  de  la 
bonne  bouteille...  » 

(Sbvbrisb.) 

—  VIX  AIGRELET.  Briolet*,  Gin- 
glard,  Jinglard,  Reginglard,  Re- 
qinglet. 

«  11  nous  servit  un  petit  reginglard 
ben  gentil  à  l'œil,  ben  mignon  au 
goût,  mais  qui  se  faisait  sentir 
quand  on  n'y  prenait  garde.  » 

>  L'  vieux  m'a  dit  :  a  Pour  la  circonstance, 

«  Buvons  c'  jinglard  à  ta  santé ...» 
(JCLES  Célès.) 

—  VIX  ORDIXAIRE.  Omnibus, 
Vin  du  broc,  Pive  au  Kil. 

—  VIX  EX  BOUTEILLES.  Ca- 
cheté. 

—  BOUTEILLE  DE  VIX  VIEUX. 

Rouillarde.  V.  Bouteille. 

—  SALADIER  DE  VIX  ROUGE. 

Sang  de  bœuf,    Vin  à  la  fran- 
çaise. 

—  SALADIER  DE  VIN  BLANC. 

Marquise. 

—  VIX  DE  CHAMPAGX    .  Chant- 

pe,  Coco  épileptique. 

VINAIGRE.  Pivois  citron. 

vVINGT.     Lingtvc,    Linvé,    Linve. 
V.  Jargon. 


VIXGT-DEUX.  Les  deux  cocottes. 

VIOLEMMENT.  D'achar,  D'auto, 
D'autor,  D'esbrouffe,  De  vif,  De 
riffe,  De  rifle.  V.  Autorité. 

VIOLENTER,  VIOLER.  Cambrio- 
ler, Embarder,  Embauder  *,  Pes- 
ciller  à  la  dure*,  Riper  ou  Tigner 
ou  Tiquer  d'esbrouffe,  d'auto,  d'a- 
char,  de  rif,  de  rifle.  V.  Abuser. 

VIOLON.  Frémillon,  Vrêmion. 

VIOLONCELLE.  Armoire. 

VIRGINITÉ.  Capital,  Coquillage, 
Coquille,  Fleur,  Primeur. 

Tu  possèdes,  mignonne,  un  gentil  capital  ; 
Ne  prends  pas  un  caissier  pour  gérer  ta  fortune. 

—  AVOIR  SA  VIRGIXITÉ.  Lavoir 
encore. 

—  PERDRE     SA     VIRGIXITÉ. 

Casser  sa  cruche,  ion  sabot.  Voir 
te  loup.  Voir  le  loup  peter  sur 
la  pierre  de  bois,  Y  avoir  passé. 

Le  coin  d'un  bois,  l'herbe  nouvelle, 
Ln  mouvement,  le  moindre  mot, 
Un  rien  fait  broncher  une  belle. 
Un  rien  lui  casse  son  sabot. 

(Pigaclt-Lbbru-».) 

«  Il  ne  faut  pas,  quand  on  est  si  liées 
ensemble,  que  l'une  possède  ce  que 
l'autre  a  perdu,  que  celle-ci  ail  vu 
le  loup,  des  bandes  de  loups,  tandis 
que  celle-là  en  est  encore  à  «e  de- 
mander quel  est  cet  animal  et  com- 
ment il  a  la  queue  faite.  » 

(Albert  Cim.) 

VIS.  Manivelle. 

VISAGE.  Balle,  Betterave,  Binette, 
Bobe,  Bobéchon,  Bobinasse,  Bobine, 
Bobinot,  Bouillotte,  Burette,  Cafe- 
tière, Caillou,  Caire',  Capatrat, 
Carafe,  Carafon,  Cible,  Ciboulard, 
Ciboulot,  Citron, Couache,  Couèche, 
Fiole,  Frime,  Giffle',  Glutouse', 
Gueule,  Hure,  Lampe,  Michaud  *, 
Moure  (provençal),  Musette,  Poê- 
lon, Poire,  Pomme,  Potiron,  Quet- 
che.  Saladier,  Terrine,  Tesson, 
Téterre,  Théière,  Tirelire,  Trogne, 
Trognon,  Trombine,  Trompette, 
Tronche.  V.  Tête. 


VIS 


—  444 


VIV 


Et  j'  sooliens  qu'  les  gens  vraiment  gales 
C'est  ceuss  que  pour  luver  leurs  balles 
Il  leurs  en  faut  cinque  d'  Bully. 

(J.    RiCHIPIN.) 

Mongniasseestbatli  :  j'ai  un  cliouelt'nioiire 
La  bourh'  plus  j/tit'  que  les  calots, 
L'esgourd'  gironii'  comme  une  Ostende. 
Aussi  j'  m'ai  dit:  Vivons  d'  not'  viande! 
J'aim'  mieux  et'  dos. 

(ID.) 

«  Oh!  mon  vieux,  allume  la  bouWoUe 
du  frère.  Ah!  c'  poêlon\...l\i  vois 
la  bergère  qui  s'  réveille  avec  ça 
su'  son  polochon,  c'  qu'a  doit  en 
faire  eune  bicreltel  » 

La  ciô'etroué^,  à  coups  d'  lingue, 
Par  les  caress's  de  ses  mectons, 
En  leur  barbotant  leur  morlinguc 
A*  s'  vengeait  sur  les  beaux  micirtons. 
(A.  B) 

Des  tir  au  fignon 

J'  suis  tout  c'  qu'y  a  d'  nature  : 

J'  me  coir  pas  d'  peinture 

Ni  d'  ph'it"  su'  r  trognon... 

(L.  DE  Bercy.) 

—  VISAGE     ANTIPATHIQUE. 

Gueule  en  coin  de  rue,  Gueule 
à  chier  dessus. 

—  VISAGE  COUPEROSÉ,  tumé- 
fié. Abcès. 

—  VISAGE  GRÊLÉ.  Écumoire, 
Poêle  à  marrons. 

—  VISAGE  GROTESQUE.  Ma/Ton 

sculpté. 

—  VISAGE  RENFROGNÉ. 

(irinte*. 

—  VISAGE  TACHÉ  DE  ROUS- 
SEUR. Boule  de  son. 

—  VISAGE  BÊTE.  Se  traduit  par 
Gueule  de  suivi  d'un  des  équi- 
valents de  Bête,  Naïf. 

—  VISAGE  I»LAT.  Gueule  de 
raie. 

—  VISAGE  AGRÉABLE.  Dalle 
d'amour. 

«  —  D'où  que  tu  sors  ?  Y  a  plus 
•  l'un  an  qu'on  a  reluqué  ta  balle 
d'amottr'l  » 

(DCJBDT  Dl   LaFOIEST.) 

VISER.  Frimer,  Mordre,  Niner\ 

VISIKRE.  Abat-jour,  Abat-reluit, 
Biscope,  \iscope.  On  se  sert  aussi 


de  ces  mots  pour  désigner  les 
coiffures  à  grande  visière,  comme 
la  casquette  ou  le  képi.  V.  Zouave. 

VISITE.  Visite  sanitaire  des  pros- 
tituées: Montretout. 

—  Subir  cette  visite:  Cramper 
avec  le  dab  d'argent  (allusion 
au  spéculum). 

—  VISITE  POLICIÈRE.  Descente. 

«  L'  gros  Julot  s'a  fait  cercler  un 
jour  que  y  avait  une  desceriie  dans 
son  garno.  » 

—  VISITE  DES  PRISONNIERS, 

au  greffe.  Barbote,  Fouille,  Fou- 
robe  *,  Buinc.  ("es  expressions 
s'appliquent  également  aux  vi- 
sites faites  par  les  portiers  des 
hôpitaux  et  de  certaines  manu- 
factures. 

«  —  A  l'entrée,  le  lourdier  vous 
passe  à  la  barbote,  y  a  moyen  de 
rien  passer  ;  excepté  des  oranges 
et  des  biscuits.  » 

«  Les  malfaiteurs  appellent  la  i-uine 
cette  fouille  qu'on  opère  sur  eux  à 
leur  arrivée  en  prison  et  qui  les  dé- 
munit de  leur  argent.  » 

—  VISITE  DE  SANTÉ  des  mili- 
taires. Revue  des  pafs,  des 
pipos,  etc.   (obscène). 

VITE  !  Acres,  Crûs,  Dare  dare,  Far, 
Farre. 

Acres  !  A  crfs  1  Vlà  l'arnaque  '. 
D<^pêclions-nous  d'cavaler, 
Julot  va  nous  emballer!... 
Pourtant  mon  homme  est  d'attaque. 
Mais  quand  ya  par  trop  d'Ilicards 
Vaut  mieux  filer  en  peinards. 

VITRE,  VITRINE.  Bocal,Boucai 
Bouterne. 

a  J'aimerais  mieux  faire  suer  le  chône 
sur  le  grand  triuiar  que  d'écorner 
les  boucards.  » 

(ViDOCQ.) 

VITRIOL.  Bouillon  gras.  Allusiim 
au  bol  dont  se  servent  ordinai- 
rement les  vilrioleuses. 

VIVE.'»IE\T.  V.  Vite. 


VIV 


—  445  — 


VOI 


VIVEUR.  V.  Noceur. 

VIVRE      TRANQUILLEMENT . 

Se  la  couler  douce,  Se  les  rouler. 

VIVRES.  V.  Aliments. 
VOILA!  int.  Boum! 

Partout,  les  garçons  de  cafés, 
Serviette  au  bras  et  bien  coiffés, 
Lorsque  les  clients  assoiffés, 
Frappant  sur  le  marbre  des  tables. 
Commandent  un  bock  sans  Taux-col 
Ou  quelque  absinthe  ou  quelque  alcool 
Répondent  tous,  en  ut,  en  sol, 
Avec  des  voii  cpouvantables  : 
Boum  ! 

(Blédort.) 

VOILETTE.  Rideau. 

«  Quand  on  a  des  mirettes  comm'  ça 
on  n'  se  met  pas  un  rideau  su'  ia 
gueule.  » 

VOIR.  V.  Apercevoir,  Regarder. 

—  QUI  VOIT  TOUT.  Qui  a  l'œil 
américain.  V.  Œil. 

VOITURE  .  Bagnole  ,  Chignole , 
Guimbarde,  Roulante,  Roulotte, 
Voite. 

Mais  un  broch'ton  qu'avait  vu  1'  truc 
S'accrocha  derriér'  la  chignole 
Et  quand  j'en  sortis  —  bonjour  Luc  '■  — 
Fallut  y  r'fîler  ma  pistole. 

(L.  DE  Bebcy.) 

«  —  C'est  que  j'en  ai  assez  des  dis- 
tractions du  château  I  des  prome- 
nades dans  ia  guimbarde  au  père  La 
Vrille.  .. 

(Michel  Provins.) 

«  —  Son,  mais  je  pense  à  Cocotte, 
qu'a  pas  volé  son  picotin... 

—  Tu  lui  colleras  double  tournée 
quand  on  rappliquera...  Mais  tu 
comprends  que  si  je  te  demande  ta 
roulante,  c'est  qu'il  s'agit  de  notre 
jeune  bourgeois.  » 

(Lermina  et  Lbvêqde.) 

«  Tu  parles  qu'on  n'avait  pas  1'  sang 
de  r'grimper  du  Lion  d'  Béfort  a 
Bell'ville,  à  pinces  à  trois  plombes 
du  matin.  Alors,  Cécile  s'est  fendue 
d'une  roulotte.  » 

—  VOITURE  PUBLIQUE,  omni- 
bus. Boite  à  canaille,  à  sardines, 
Bus,  Dalège,  Omnicroche. 


—  .    IMPÉRI.\LE      D'OMXIBUS. 

Étagère,  Fauteuil  de  plafond. 

«  Le  bon  peuple  qui  travaille,  qui 
peine,  qui  bûche;  les  ouvrières  de 
tous  corps  d'état.  «  petites  mains  » 
très  lasses,  petits  pieds  chaussés 
dur;  les  employées,  les  institutrices 
gantées  de  filoselle  noire;  l'infime 
bourgeoisie,  si  voisine  de  l'artisan 
que  l'on  ne  saurait  distinguer,  tels 
sont  les  assidus  de  la  boite  à  ca- 
naille. » 

(Séverixe.) 

Quand  je  sors  ma  ménagère 
Et  qu'  j'ai  pas  beaucoup  d'  quibus. 
Pour  siv  ronds  uous  prenons  1'  bus 
Et  grimpons  sur  Vétagère. 

(BaiOLLET.) 

—  VOITURE  LÉGÈRE.   Gig. 

—  VOITURE  CELLULAIRE.  Ca- 
lèche du  préfet.  Panier,  Panier 
à  salade,  Omtiibus  de  la  préfec- 
tance,  de  la  préfecture.  Omni- 
bus à  pègre. 

Et  faisant  maint  et  maint  détour 
Le  panier  conduit  à  la  tour, 
La  rafle. 

(L.  DE  Bebcy.) 

—  VOITURE  DE  PLACE.  Sapin. 

V.  Fiacre. 

A  c'tte  époqu'-là,  c'était  1'  bon  temps 
La  Méloche  avait  dix-huit  ans, 
Et  la  Filoche  était  rupin  ; 
Il  allait,  des  fois,  en  sapin. 
Il  avait  du  jonc  dans  sa  poche, 
A  la  Bastoche. 

{A.  B.) 

—  VOITURE  PRISE  A  L'HEURE 

et    qui    attend   le    client   à  la 
porte.  Ver  rongeur.  V.  Fiacre. 

—  A'OITURE    DE    FORAIX,    de 

saltimbanque.  Caravane,  Marin- 
gotte.  Roulotte. 

«  Son  rêve  était  de  faire  le  tour  de 
France  en  caravane,  s'arrêtant  où 
il  lui  plairait.  » 

(A>Daé  Mavot.) 

«   Sur  la  place  du  bourg,  les  trois 
?-OM/o<<esdes  acteurs  forains  s'étaient 
rangées  le  long  des  marronniers.  » 
(A.  Thecriet.) 

«  Déjà  les  maringottes  étaient  signa- 
lées sur  les  l'outes  ;  l'une  après 
l'autre,  au  pas  d'une  maigre  carne 


VOl 


—  446 


tirant  sur  l'attelle,  elles  escaladaient 
la  dure  montée  qui  menait  à  la 
place,  avec  leurs  petits  hublots  ten- 
dus   de   rideaux    rouges  .  » 

(Camille  Lemonmeb.) 

—    VOITURE     DE    MARCHAND 
AMRULANT.  Baladeuse. 

«  Dès  trois  heures  du  matin,  il  des- 
cendait aux  Halles  avec  sa  bala- 
deuse pour  procéder  k  l'achat  des 
légumes  ou  des  Heurs.  » 

\OIX.Galoubet,Gueule.Y. Chanter. 

«  C'est  un  des  bons  comiques  du 
concert  ;  avec  ça,  il  a  de  la  gueule 
comme  un  baryton.  » 

—  ÊRAILLEMENT  DE  LA  VOIX. 

Crapulite  ,     Crapulite     aiguë. 
V.  Enrouement. 

VOL.  Barbot,  Barbottage,  Coup  de 
nib,  Dégringolage,  Doublage,  Dou- 
blé, Entrôliement*,  Étouftage,Fu- 
siUage,Goupinage,  Grillage,  Grin- 
chissage  ,  Grinche  ,  Grinchage  , 
Joncherie*, Mucairisme,  Ratissage, 
Secouage. 

«  Ts  étaient  partis  à  trois  pour  faire 
un  coup  (V  nib  au  Point  du  Jour 
chez  un  troquet  qu'était  à  la  noce 
de  son  n'veu.  J'ai  pas  voulu  mar- 
cher dans  la  binaise  :  j'ai  jamais 
été  pour  le  dégringolage.  » 

«  Ou  le  mit  à  la  cour  des  adultes. 
Un  bandit  à  figure  sinistre  l'in- 
terpella : 

—  Pourquoiqu't'esfait,  toi?  Pour 
chiqucrie  ou  pour.çrinc/ie? 

Et  comme  il  ne  répondait  pas  : 

—  T'as  pas  une  bouillotte  à  din- 

§uer  un  flic  ;  t'as  dû  faire  Vélouffage 
'un  morlingue,  hein?...  d'un  bo- 
gard?...  Tu  n'entraves  pas?...  Mon- 
sieur est  étranger,  sans  doute.  » 

«  Il  y  avait  à  peine  deux  jours  qu'il 
était  sorti  de  prison  qu'on  le  repin- 

Sait  pour   ratissage   d'une    pelisse 
ans  un  café.  » 

—  Le  vol  étant  un  Travail  ou 
une  Affaire  pour  le  malfai- 
teur, celui-ci  emploie  ces 
deux  mots   et  leurs  syno- 


—  VOL 

nymes  argotiques  pour  le 
designer;  d'ailleurs  il  est  à 
remarquer  que  le  voleur  de 
profession  emploie  très  peu 
le  mot  Vol  ;  il  remplace 
ordinairement  cette  expres- 
sion par  le  mot  Coup. 

—    VOL    PAR    UN   BIJOUTIER. 

Broquillage,   Vol  au  forage,  à 
la  graisse. 

Le  broquillage  est  un  vol  commir^ 
par  certains  bijoutiers,    qui  rem- 

f>lacent  par  du  strass  ou  des  pierres 
ausses  les  diamants  ou  pierres 
fines  qui  leur  ont  été  confiés.  » 

(Hectob  Fhanci.) 

Le  vol  au  forage  ou  à  ta  graisse 
consiste  à  creuser  les  bijoux  pour 
en  enlever  l'or  et  le  remplacer  par 
du  plomb,  en  laissant  les  marques 
du  poinçon.  » 

(RiGAUD.) 

—  VOL  A  LA  BOXXE  AVEN- 
TURE. Vol  à  la  bonne  forlan- 
che;  il  est  pratiqué  par  les  sor- 
ciers, les  bohémiens  et  les 
somnambules. 

—  VOL  AU  ciiax(;e  de  mon- 
naie. Philippe,  lieiidé,  Ren- 
dem,    Rendémi,  Rendez-moi. 

ic  Les  dupes  du  rendem  sont  nom- 
breuses à  Paris  et  plus  encore  en 
province.  » 

(G.  Macé.) 

—  VOL  commercial.  Brisure, 
Faisanderie.  V.  Commerce, 
Escroc. 

—  VOL  PAR  CO.MMIS  OU  comp- 
table. Affure,  Fourbi,  Fricnl- 
tage.  Rabiot,  Tripotage.  V.  Bé- 
néfice. 

—  VOL  PAR  CORRESPO.N- 
DANCE.  Araire  d'Espagne,  Ar- 
cat  ',  Vol  a  l'enterrement,  au 
trésor  caché,  Lettre  de  Jérusa- 
lem. 

u  Je  vois  ce  que  c'est,  vous  venez 
pour  une  aff'aire  d'Espagne,  le  10/ 
a  l'enleiTement  ».  (C'est  ainsi  que 
les    voleurs  appellent,    daus    leur 


VOL 


—  447   — 


VOL 


argot,  l'escroquerie  du  trésor  en- 
terré en  Espagne.) 
«  Pour  vous  éviter  la  peine  de  lire 
votre  lettre,  disais-je  ensuite  à  mon 
visiteur,  je  vais  vous  dire  textuel- 
lement ce  qu'il  y  a  dedans. 
.  Puis  je  sonnais  et  je  demandais  : 
«  Le  dossier  enterrement  espa- 
gnol. »  On  ne  pouvait  même  me 
l'apporter  tout  entier;  il  eût  fallu 
plusieurs  hommes  pour  cela,  tant 
il  était  volumineux. 

La  plupart  du  temps,  le  visiteur 
me  laissait  sa  lettre  en  me  remer- 
ciant de  l'avoir  ainsi  éclairé  sur 
l'escroquerie  dont  il  aurait  pu  être 
victime  ;  mais  l'espoir  du  gain  a  de 
telles  séductions  sur  une  foule 
d'àmes  qu'il  y  avait  des  gens  qui 
remportaient  leurs  lettres  tout  en 
me  remerciant;  ceux-là,  invaria- 
blement, devenaient  les  victimes 
du  10/  au  trésor  caché. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  curieux  dans 
ce  genre  ^'escroquerie,  c'est  que 
les  voleurs  qui  l'organisent  ne  se 
contentent  pas,  quand  ils  trouvent 
une  bonne  tête,  des  4  ou  500  francs 
demandés  dans  la  lettre. 

Ils  répondent  après  ce  premier 
envoi,  des  pourparlers  s'engagent, 
une  correspondance  suivie  est 
échangée,  on  fait  comprendre  à  la 
victime  qu'il  faut  encore  un  peu 
d'argent. 

Enfin,  on  annonce  au  bon  gogo  | 
que  le  grand  jour  est  arrivé;  il 
part  pour  l'Espagne,  où  il  doit  re- 
cevoir le  plan  détaillé  du  terrain, 
et  le  décamètre  qui  servira  à  le 
mesurer,  atîn  de  retrouver  exacte- 
ment la  place  où  il  faut  faire  les 
fouilles  pour  retrouver  le  trésor. 

Un  complice  vient  mystérieuse- 
ment au-devant  du  voyageur  et  le 
conduit  jusqu'à  la  porte  de  la  pri- 
son où  le  naïf  attend  le  cœur  plein 
d'espoir. 

Une  heure  se  passe,  le  complice 
sort  en  tenant  à  la  main  une  liasse 
de  papiers. 

Il  est  tout  simplement  entré  dans 
la  prison  pour  la  visiter,  pour  par- 
ler au  directeur  ou  à  un  gardien, 
et,  naturellement,  il  avait  dans  sa 
poche,  en  venant,  les  fameux  plans 
qu'il  tient  à  la  main  en  sortant. 
Ces  plans,  bien  entendu,  le  com- 


plice ne  les  livre  que  contre  le 
versement  d'une  somme  impor- 
tante qui  va  quelquefois  jusqu'à 
10  000  francs. 

Notre  homme  revient  en  France. 
gagne  l'endroit  indiqué,  et  la  nuit 
venue  se  met  au  travail,  fouillant 
avec  courage  la  plaine  ou  le  ravin 
marqué  sur  le  plan. 

Inutile  de  dire  qu'il  ne  trouve 
rien  ;  et  quand  il  veut  faire  recher- 
cher par  la  police  espagnole  le 
complice  qui  l  a  mené  à  la  prison, 
celui-ci  a  pris  la  poudre  d'escam- 
pette. » 

(GoRON.) 

«  Monter  un  arcat  *,  c'est  écrire  de 
prison  et  demander  une  avance  sur 
un  trésor  enfoui  dont  on  promet  de 
révéler  la  place.  La  lettre  qui  sert 
à  monter  Varcat  *  s'appelle  lettre  de 
Jérusalem  parce  qu'on  l'écrit  sous 
les  verrous  de  la  Préfecture.  Vidocq 
assure  qu'en  l'an  VI,  il  arriva  de 
cette  façon  plus  de  15000  francs  à 
la  prison  de  Bicêtre.  » 

(L.  Lahchey.) 

—  AOL  PAR    LA  DEVAXTURE 

des  boutiques.  Vol  au  boulon, 

Vol  à  l'écornage. 

a  Le  vol  au  boulon  se  pratique  à 
l'aide  d'un  crochet  que  Ion  intro- 
duit dans  les  trous  de  boulon  d'une 
devanture  pour  attirer  des  étoiles 
précieuses  et  spécialement  des 
dentelles. 

Si  l'opération  se  fait  par  le  coin 
d'une  glace  qu'on  a  préalablement 
«  écornée  avec  un  diamant  de 
vitrier,  elle  prend  le  nom  d'éco;-- 
nage.  » 

—  VOL  SUR  LES  DORMEURS, 
LES  IVROGNES.  Chatouillage, 
Vol  au  kénep,  au  poivrier. 

«  —  Et  toi,  Petit-Louis,  avec  ta  pe- 
lure que  t'as  faite  à  la  Maube!  Et 
toi,  la  terreur,  avec  ton  grimpant 
que  t'as  grinché  au  poivrier.  » 

(0.  Mété.nieb.) 

—  VOL  A  L'ÉCHANGE.  Char, 
Charida,  Charriage,  Vol  à  l'amé- 
ricaine, Vol  au  pot, 

«  Il  exige  deux  compères  :  celui  qui 
fait  l'Américain,  un  faux  étranger 


VOL 


—  448  — 


VOL 


qui  se  dit  Amérioain,  Brésilien  et, 
depuis  quelque  temps,  Mexicain; 
20  celui  ([ui  lui  sert  de  leveiir  ou  de 
jardinier.  Le  leveur  lie  conversa- 
tion avec  tous  les  naïfs  qui  parais- 
sent porter  quelque  argent.  Puis 
on  rencontre  l'Américain,  qui  leur 
propose  d'échanger  une  forte 
somme  en  or  contre  une  moindre 
somme  d'argent.  La  dupe  accepte 
et  voit  bientôt  les  charrieurs  s'éloi- 
gner en  lui  laissant,  contre  la 
somme  qu'il  débourse,  des  rou- 
leaux qui  contiennent  du  plomb 
au  lieu  d'or.  » 

(Canleb.) 

Charrieur  qui  sors  cl"ôtre  malade, 
Qu'as  nib  de  pèz'  dans  la  valade, 
Pour  mettre  un  pante  en  cliarida, 
Rebouine  bien  1'  caillou  qu'il  a. 

(HoGIEH-(iHI80N.) 

—  VOL      PAR     EFFRACTION. 

Caroublage,  Cassage,  Cassage 
de  porte,  Cassement,  Esquinte, 
Fric  frac,  Monte-en-Vair. 

a  Le  malfaiteur  pénètre  par  carou- 
blage, au  moyen  de  fausses  clés, 
ou  par  esquinte,  eu  faisant  sauter 
la  serrure.  » 

J'  suis  pourtant  pas  un  imbécile!... 
Pour  mijoter  un  coup  d'  fric-frac 
Va  pasdeuxcomm'  mon  c;niasse  au  mille... 
Mais  quand  i'  faut  marcher,  j'ai  1'   Irac  '■ 
(A.  B.) 

«  A  maquiller  vos  monte-en-l'air  de- 
vant les  naves,  vous  risquez  d' 
jacter  d'vant  des  bourriques  et 
d'  vous  faire  poisser.  » 

—  VOL  D'ÉPINGLES  DE  CRA- 
VATE. Épingtetle. 

«  Les  romanichels  français  sont  plu- 
sieurs milliers...  Us  pratiquent  le 
vol  à  l'esbrouffe,  le  vol  à  la  lire, 
dit  aussi  à  la  fourchette  ;  ils  tirent 
anchar,  prati(iuentr<*//»H.7/e//e,etc.  » 
(L'Eclair.) 

—  VOL  A  L'ÉTALAGE.  Achat  à 
la  foire  d'Ampoigne  ou  d'Em- 
poigne, à  la  course,  à  la  sau- 
vette. Carambole. 

—  VOL  DANS  LES  HABITA- 
TIONS. Cambriolage,  Vol  au 
bonjour,  Vol  à  la  corbeille  de 
mariage. 


«  11  serait  donc  très  juste  que  les 
propriétaires,  faiseurs  d'économies, 
paient  pour  les  cambriolages  com- 
mis dans  leur  maisons  de  gros 
dommages-intérêts.  » 

(Mauricb  Donnât.) 

«  Le  chevalier  d'industrie  dont  le 
vol  au  bonjour  est  la  spécialité 
monte  de  bonne  heure  dans  un 
hôtel  garni,  où  on  laisse  volontiers 
les  clés  sur  les  portes,  frappe  au 
hasard  à  l'une  de  celles-ci,  entre 
s'il  n'entend  pas  de  réponse,  et, 
profitant  du  sommeil  du  locataire, 
fait  main  basse  sur  tout  ce  qui  est 
à  sa  portée,  quitte  à  lui  dire,  s'il 
se  réveille  :  «  Bonjour,  monsieur; 
est-ce  ici  que  demeure  M.  *'*  ?  » 

(Deltau.) 

«  Ce  fut  ce  Jeanolle  de  Valneuse  qui 
inaugura  le  vol  à  la  corbeille  de 
mariage,  c'est-à-dire  la  soustrac- 
tion de  bijoux  dans  les  expositions 
qu'il  est  maintenant  d'usage  de 
faire  les  jours  de  signature  de 
contrat.  » 

(GOROM.) 

—  VOL  DANS  LES  MAGASINS. 

EnquiUage,  Vol  à  la  détourne, 
à  la  mitaine,  au  kangourou,  à 
la  care. 

«  Le  vol  à  la  care  ou  à  la  mitaine  est 
une  variété  de  vol  à  la  détourne 
pratiquée  dans  les  grands  maga- 
sins par  des  femmes  pour  enlever 
des  dentelles  ou  des  objet?  faciles 
à  dissimuler.  Vêtue  d'une  robe 
longue,  chaussée  de  souliers  larges 
et  de  bas  coupes  laissant  les  doigts 
de  pied  libres,  la  voleuse,  en  exa- 
minant des  dentelles,  en  fait  tom- 
ber à  terre  qu'elle  ramasse  avec  un 
pied  déchaussé  et  glisse  dans  le 
soulier.  Ce  vol  demande  une  cer- 
taine dextérité.  » 

(HicToa  FnANCE.) 

a  Le  vol  au  kangouro  consiste  à 
engloutir  les  dentelles  ou  les  cou- 
pons volés  aux  (Halagcs  dans  une 
vaste  pcche  dissimulée  sous  la 
robe.  » 

(Ch.   VmUAITHE.) 

—  VOL  SOUS  MENACE  DE 
SCANDALE.  Chant,  Cliantage, 
Chanson. 


VOL 


—  449  — 


~y**^  'VL'  NARCOTIQUE.  En- 

aoi-mciffe.  Vol  à  la  fiole. 

—  VOL    SLR   LES    PASSANTS 

en  les  fouillant.  Coup  rie  four- 
che ou  de  fourchette.  Vol  à  la 
tire. 

■<  On  l'appelait  le  Vicomte  et  il  létnif 
aulhentiquement.  Jeté  hors  des 
cercles  où  il  s  était  fait  présenter, 
et  exécuter,  il  charmait  à  présent 
ses  oisirs  en  faisant  la  fourchette 
sur  les  hippodromes  suburbains.  -. 

'  Les  agents  qui  composent  cette 
brigade  vont  à  la  flan,  dans  les 
rues  de  Pans,  flairant  le  voleur  à 
ta  tire  ou  le  voleur  à  l'étalage.  » 

(GoRtjN.) 

—  En  les  bousculant.  Vnl  à 
l  esbroiiffe . 

<  L'Allemand  est  un  excellent  tireur 
a  /  esbrouffe.  genre  de  vol  très  an- 
cien, consistant  à  bousculer  vio- 
lemment une  personne,  et  à  profi- 
ter de  son  ahurissement  pour  lui 
enlever  son  porte-monnaie.  » 
(G.  MicÉ.) 

—  En  les  étranglant  à  moitié 
et  quelquefois  tout  à  fait. 
Charriage  à  lu  mécanique, 
Coup  du  père  François,  Ga- 
rottaye. 

-  Le  charriage  à  la  mécanique  exio-e 
deux  complices.  Le  premier  ietle 
son  mouchoir  au  cou  dun  passant 
et,  tenant  les  deux  boutsi   se  re- 
tourne vivement  de  façon  à  appuyer 
a  victime  sur  son  dos;  tandis  qli 'il 
la  tient  soulevée  et  à  moitié  étran- 
glée, le  second  la  fouille  et  la  déva- 
lise. On  1  appelle  aussi  le  coup  du 
1  ère  François.  Il  était,  il  y  a  quel- 
ques années,  fort  commun  à  Lon- 
dres, et  les  bandits  qui   le   prati- 
quaient  étaient   désignés   sous    le 
nom  d  etrangleurs.  Alais.  à  la  suite 
de  nombreux  forfaits  de  ce  genre 
les    magistrats,    indépendamment 
des  travaux  forcés,  condamnèrent 
es  etrangleurs  à  recevoir  un  cer- 
tain nombre  de  coups  dun   fouet 
appelé   „    chat   à    neuf  queues    » 
peine  si  terrible  et  si  redoutée  que 
[industrie    des    etrangleurs   cessa 


VOL 


Sn"s^  ^""itôt  les  premières appli- 

(Hector  FajkNCE.} 

-rIÏî.^JL^^'^^^^^- 

flan,  de  flan,  de  vague. 

TA^CE.  Cfnpe  \  Vol  à  la 
gotirre.  " 

~^^^^^^  ^^  PRODUIT  D'UN 
lOL  COMMIS    EN  COMMUN, 

TJ^'^f^  partage.  Aller  au 
decarpillejnent,  Décœpiller  , 
i  aire  le  decarpillemeiit. 

-   FAIRE    DISPARAITRE   LES 

TRACES  DUN  VOL.  Tc^^^fe 
pegriot. 

-RENONCER AU  VOL.  Balancer 
ses  alênes.  \.  Abandonner. 

Barbotai.  V.  Partager. 

VOLAILLE.  Z)t'».i'  pattes,  Insecte. 
O'nichon  o,7oV,  Pique-en-lerre. 
Volant.  V.  Poule. 

VOLER.    Arjricher  ,    Agrincher'. 
Agripper,    Aller   chez    Grinche- 
mann,  Aguiger,  Attrimer\  Barbo- 
ter, Barbotter,  Chauffer,  Crocher, 
Dégringoler,  Deshourer',  Desbour- 
ser      Doublei-,  Effarouchei-,  Em- 
plucher.  Eteindre,  Etonner    Eia- 
IK>rer,  Fabriquer,  Faire, Faire  filer 
Faire  un  nib.  Faucher,  Filer,  Fri- 
ser, Fusiller,  Goupiner,  Grefftr', 
Gnlfer,  Griller;  Grincher,   Grin- 
chir.  Joncher  ',  Lever,  Mafricuter 
(arg.  militaire),  iVe//ov(T,  Péorer, 
Pesstguer,  Pincer,  Piper,  Poisseï; 
Pplhr  ,  Raboter,  Raliboiseï;   Ra- 
Usser,  Rifler,  Rincer,  Roustir,  Se 
casser  le  poignet  sur...,  Secouer, 
S  endoi^tr  sur....  Se  trouver  mal 
sur.         Soulever,     Vendanger  ', 
Vendenger  '  ;  plus  quelques  équi- 
valents de  Travailler  ;  Boulomiei; 
29 


VOL 


— -  450  —  VOL 


Marner,  Mas!icr,  Turfnucr,  de  Tri- 
cheret  (rEscamoter.  V.  ces  mois . 

«  L'un  de  ces  visiteurs  occultes, 
l'abbé  X...,  avait  mt"iue  profité  de 
la  circonstance  pour  barboter  deux 
livres  obscènes,  illustrés  de  galantes 
images  inspirées  par  le  péché  peu 
mortel  dont  il  aime  tant  à  absoudre 
ses  clientes  de  prédilection.  » 

(MaXIMK  BOUCHEIIOM.) 

Un  soir  qu'il  avait  pas  mangé, 
yu'i'  rôdait  comme  un  curage  ; 
H  a,  pour  barbnttrr  V  quibus, 
D'un  coadurleur  des  Omnibus, 
Crevd  bi  panse  et  la  sacoche, 
A  la  Basloclie. 

(A.  B.) 

«  Nos  pères  ne  connaissaient  pas  le 
récidiviste,  plaie  de  nos  grandes 
villes.  De  leur  temps,  la  première 
fois  qu'on  prenait  un  particulier  à 
dégringoler  un  pante,  on  lui  cassait 
les  bras  et  les  jambes  et  on  le  lais- 
sait expirer,  les  membres  entre- 
lacés, dans  les  jantes  dune  roue 
de  cabriolet,  supplice  d'une  inutile 
atrocité,  mais  qui  ne  permettait 
pas  la  récidive.  » 

(Aldebt  Rogat.) 

«  Sa  spécialité  était  d'éteindre  l'ar- 
genterie dans  les  restaurants  et 
les  hôtels  du  littoral.  » 

"  L'  soir,  ils  ont  fait  la  bombe  avec 
Taubert  de  deux  morlingues  qu'i's 
avaient  effarouchés  au  champ  d' 
courses.  » 

«  Il  lançait  de  vastes  affaires  sur  le 
marché,  comme  la  Caisse  d'Algérie, 
et  il  ne  dédaignait  pas  de  vulgaires 
filouteries.  Ses  opérations  se  trou- 
vaient ainsi  embrasser  tous  les 
cercles  de  la  vie  de  Paris.  Il  ne 
dédaignait  aucun  coup  à  tenter.  Il 
faisait  le  million  aux  riches  gogos 
et  le  porte-monnaie  aux  passants.  » 
(Edmond  LKPKi.i.rriKii.) 

«  Dès  lors  arrivent  les  politesses 
d'usage  ;  c'est  un  verre  de  plus  qu'il 
faut. 

Jean-Louis  déplore  la  dureté  des 
temps. 

Il  se  plaint  de  n^  pouvoir  goti/ii- 
ner;  on  se  plaint  mutuellement.  » 

(M.     .MAliro    et     I..     I.AI.NAT     I 


(iloirc  il  l'aulcur  du  ■  JuiT  errant  », 
Son  livre  est  vrai,  son  ccuvre  est  grand  : 

Tant  que  .sur  terre 
On  i/)-iiichtrii,  de  par  Jésus. 
Vous  ne  jcrez  jamais  Inip  lus, 

Sue  et  Voltaire. 
(Chanson  du  Père  Lunette.) 

'<  —  OÙ  qu'  c'est  qu'  l'as  core  pégrc 
c'  bobiiio-là  '.' 

—  J'  l'ai  fabriqué  à  la  fétc  sur  un 
navet  qui  s'est  laissé /ifjHc/ie/- comme 
un  glaude.  C'est  l'  (|uatiième  que 
j'  poisse  depis  dimanche.  » 

«  —  Dis  donc  toi,  l'enllé,  c'est  encore 
toi  qui  t'es  trouvé  mal  sur  maboulr 
de  son  ?  » 

«  Il  irait  se  plaindre  au  chef  qu'on 
lui  avait  matricule  sa  brosse  à 
patience.  » 

«  Après  s'ét'  fait  ratisser  aux  brèmes 
par  les  aminches,  i'  s'est  fait  s'couer 
sa    bride     et    son    bob    par    un 
gonzcsse.  » 

—  Avant  d'énuniérer  les  di- 
verses fa<;ons  de  voler,  nous 
ferons  observer  que  le  mal- 
faiteur ne  dit  pas  ou  presque 
pas  Voler,  mais  Faire  à, 
(irinchir  à,  Faire  le  coup  de 
ou  un  coup  de,  Fabriquer  à, 
mots  dont  il  se  sert  pour 
former  des  locutions  argo- 
tiques comme  :  Faire  an 
rende,  Grinchir  à  la  cour>^ 
Faire  le  coup  de  l'cpinglctl, 
Faire  un  coup  de  fric-froi , 
Fabriquci'  à  rendormage,eh\ 

—  VOLKR  I»A>S  LKS  AI*1»AU- 
TK.MK.MS  A  LOL'KIl.  Griii 
c/iir  à  ta  location. 

i<  Le  vol  «  la  location  est  pratiqut^ 
par  des  individus  toujours  correi 
tement  vêtus.  Ils  opèrent  à  deux 
Tandisiiuel'un  distrait  le  concieri. 
i|ui  fait  visiter  l'appartement 
louer,  l'autre  enqioche  les  objcl 
de  valeur  à  sa  portée.  « 

—  VOLER  I>KS  BiJOL'X.  Bijou 
1er  *,  UroquiUer,  Grinchir  a  I 
carte. 

«  Le  grinchissagc  ri  la  carte  se  pra- 
ti<|ue  chez  les  marchands  de  pierres 


VOL 


—  451 


VOL 


ï 


fines.  Le  filou  pose  négligemment 
une  carte  au  préalable  enduite  de 
poix  sur  un  brillant  et  la  remet 
dans  sa  poche.  » 

(Hectoe  France.) 

—  VOLER  LES  BLAXCHIS- 
SEURS.  Papillonner.  Quand 
on  vole  le  linge  qui  sèche  sur 
les  haies,  on  dit  Déflorer  In 
picouse. 

—  VOLER  AU  CHANGE  DE 
MOXXAIE.  Buquer',  Faire  le 
coup  du  rendem,  Faire  philippe. 

—  AOLER    E.\    COXVERSAXT. 

Faire  à  la  converse. 

—  VOLER  PAR  CORRESPON- 
DANCE. Monter  un  arcat",  Ar- 
casiner  *. 

—  VOLER  AUX  DEVANTURES 

en  pratiquant  un  trou  dans  la 
vitre.  Écorner  le  boiicard,  la 
bouterne. 

«  J'aimerais  mieux  faire  suer  le  chêne 
sur  le  grand  trimar,  que  d'écorner 
les  boucards.  » 

(VlDOCQ.) 

—  VOLER    LES    DORMEURS, 

sur  les  baucs.  Chatouiller, 
Faire  au  l;énep,  au  poivrier. 

—  VOLER  A  L'ÉCHAXGE.  Char- 
rier, Charrier  à  l'américaine, 
Jardiner,  Mettre  en  charida. 

—  VOLER   PAR   EFFRACTIOX. 

Faire  un  coup  de  fric-frac.  Cas- 
ser, Casser  les  lourdes,  les 
portes.  Esquinter,  Mettre  les 
portes  en  dedans. 

•  Du  temps  qu'  .<a  gerce  était  à  la 
campagne  i'  mettait  les  port'  en 
(Tdans  pour  avoir  de  quoi  l'as- 
sister. » 

—  VOLER  EX  EMPORTAXT 
LES  FONDS  dont  on  est  comp- 
table. Bander  la  caisse.  Filer 
sur  Belgique,  Manger  la  gre- 
nouille. 

—  VOLER     EX     EXDOR.MAXT 

Fréalablement  la  victime  à 
aide  d'un  narcotique.  Fabri- 
quer à  la  fiole,  Grinchir  à  l'en- 
aormage. 


—  VOLER  A  L'ÉTALAGE.  Ache- 
ter à  la  course,  à  la  foire  d'A  tn- 
poigneowd^ Empoigne,  à  la  sau- 
vette, Décrocher,  Étaler,  Four- 
liner  *. 

'<  —  T'as  rien  un  bath  foulard  ! 

—  J'  l'ai  ack'té  à  la  foire  li'empogne  : 

i'  m'a  coûté  une  peur  et  une  envie 

de  courir.  » 

—  VOLER  EX  EXPLORANT  LES 
POCHES  d'autrui.  Grinchir  à 
la  fourche,  à  la  fourchette,  en 
fourche.  Tirer. 

—  VOLER  DAXS  LES  HABI- 
TATIOXS.  Cambrioler. 

«  Qui  me  dit  que  vous  n'êtes  pas 
venu  céans  pour  cambrioler  et 
déshonorer  lâchement  une  pauvre 
petite  pensionnaire?  » 

(Georges  Aibiol.) 

—  En  s'introduisant  par  les 
fenêtres,  les  vasistas.  Lan- 
terner,  Vanlerner. 

—  VOLER  DAXS  LES  HOTELS 

MEUBLÉS,  en  se  faisant  ser- 
vir à  dîner  dans  une  chambre 
et  en  emportant  ensuite  l'ar- 
genterie, le  linge,  etc.  Grinchir 
à  la  limonade. 

—  VOI.ER      LES     IVROGXES. 

Faire  kéncp. 

—  Assommer  un  ivrogne  ou 
l'étrangler  à  moitié  pour 
le  voler.  Faire  un  kénep  à  la 
dure. 

—  VOLER  DAXS  LES  MAGA- 
SINS. Caribener*,  Enquiller, 
Grinchir  à  la  care,  à  la  détourne, 
à  la  mitaine. 

—  VOLER     EN     MARAUDANT, 

Chaparder,  Frigousser,  Greni- 
pilter,  Guernipiiler. 

«  Puis  voici  cette  étrange  fille,  Thé- 
rèse Figueur,  dite  Sans-Gêne,  dont 
la  vie  est  toute  une  épopée  coupée 
d'éclats  de  rire.  Engagée  à  dix- 
neuf  ans  dans  la  légion  allobroge, 
elle  est  dragon  au  siège  de  Toulon. 
Elle  vit  familièrement  avec  l'état- 
major,  partageant  avec  le  sergent 
Masscna  et  le  soldat  Junot  un  gigot 


VOL 


—  452  — 


VOL 


de   mouton  chapardé    durant  une 
reconnaissance  en  fourrageurs.  » 

(Marzac.) 

—  VOLER  SOUS  MENACE  DE 
SCANDALE.  Faire  à  la  chan- 
son, au  chanlarje,  Faire  chanter. 

—  VOLER    DES    MOUCHOIRS. 

Blaviîier,  Chiffonner,  Grinchir 
à  la  tare,  à  la  lire. 

—  VOLER  DAXS  LES  RESTAU- 
RANTS. Grinchir  à  la  vatrine. 

—  VOLER  E.\  SÉDUISANT  LES 
BONNES.  Grinchir  à    l'amour. 

«■  Grinchir  à  l'amour,  c'est  séduire 
une  servante,  femme  de  chambre, 
cuisinière  ou  bonne  d'enfant  au 
cœur  tendre,  lui  fixer  un  rendez- 
vous  à  une  lieure  où  l'on  sait  que 
les  maîtres  sont  absents  ;  on  a  dé- 
robé au  préalable  la  rlef  de  l'appar- 
tement et  tandis  qu'on  amuse  la 
demoiselle  aux  bagatelles  de  la 
porte,  un  compère  muni  de  cette 
clef  fouille  les  tiroirs  et  fait  main 
basse  sur  l'argent  et  les  objets  de 
valeur.  » 

(HecTon  France.) 

—  TOLER  PAR  STRANGULA- 
TION. Charrier  à  la  mécani- 
que. Faire  au  père  François. 

«  Jamais  vous  ne  verrez  opérer  le 
coup  du  père  François  dans  les 
rues  de  Constantinople.  Le  lutteur 
pour  la  vie,  que  vous  y  pouvez 
rencontrer,  vous  demande  poliment 
de  renoncer  à  votre  bourse  à  son 
profit.  Si  vous  lui  prouvez  que 
vous  n'en  avez  point,  il  n'insiste 
pas,  et  il  ne  vous  tue  que  si  vous 
tentez  de  lui  résister,  ce  qui  est 
bien  le  moins,  n'est-il  pas  vrai  ?  » 

(Simon  Bounitii.) 

—  VOLER  EN  TOURNANTBUUS- 
yUEME.NT  le  dos  à  sa  victime. 
Faire  à  la  chicane. 

—  En  labousculanl.  Esltrouffer, 
Paire  à  la  bousculade,  à  l'es- 
hrouffe. 

—  VOLER  EN    REVENDANT    A 

VIL    l'RIX   des   marchandises 
achetées  à  crédit  et  impayées. 


Briser  ,    Faisandrr  ,    Fusiller  . 
V.  Commerce,  Escroquer. 

—  VOLER  SIR  LES  MARCHAN- 
DISES, LES  FONDS  qu'on 
vous  confie.  Faire  de  l'a/fure, 
du  fourbi,  de  la  gratte,  du  ra- 
biot. Gratter,  lia/jioter,  Tripoter. 
V.  Bénéfice. 

'(  Les  fourriers  qui,  en  faisauf  la  dis- 
tribution de  vin  ou  d'eau-de-vie, 
mettent  leur  pouce  dans  le  qunrt 
distributeur,  commettent  un  petit 
fourbi.  » 

(HEcroR  Khanck.) 

«  !1  faisait  du  rabiot  sur  tout  :  sur  le 
pain,  le  biscuit,  le  sucre,  le  café, 
l'huile  d'armes,  le  cirage,  les  bons 
de  tabac,  et  réalisait  ainsi  un  béné- 
fice illicite  qui  doublait,  triplait  et 
quelquefois  décuplait  son  prêt.  » 

—  VOLER  DE  MENUS  OBJETS. 

C/iaparder,  Choper,  Chopper. 

i  La  loi  n'est  pas  faite  pour  les  chiens  : 
à  preuve  qu'on  ne  les  fourre  jamais 
au  violon  ;  ils  peuvent  choper  de 
la  bidoche  à  l'étal  des  bouchers, 
sans  craindre  la  prison...  tout  ce 
qu'ils  risquent,  c'est  un  coup  de  tri- 
que ou  un  coup  de  soulier...  » 
[Âlniamtch  du  Père  J'einard.) 

—  VOLER  AU  HASARD,  selon 
l'occasion.  Grinchir,  pégrer  à 
la  flan.  Faire  un  coup  de  vague. 

—  SAVOIR  VOLER.  Savoir  lire. 

VOLEl'It.  Atjricheur,  .{(jrinchcur, 
Aquiyeur,  Argotier',  .Àtriincw', 
Atriinoi$',  Barboteur, Itarhottcur, 
Ihrtrand,  Cagou  *,  Capon,  Cara- 
hin  de  la  comète,  Chahuteur,  Com- 
pagnon lie  la  pince  et  du  croc, 
Dcfardcur,  Dètourneur,  Douhlellc, 
Doubleur,  Dragueur,  Droguiste, 
Effarourhcur,  Knfant  delà  malle  *, 
Enfant  de  minuit.  Faucheur,  Fit, 
Fil  poissé.  Fil  poisseux.  Fil  de 
itoic,  Flouchipr.  Frère  ou  frc'rol  dej 
la  c»7(«',  de  la  maniclc,  Coupù 
neur ,  Gra peignant' ,  Oriltcur,^ 
Grinche,  Grinchemann,  Grinchiur^ 
Grinchisscur,  Jonrhcfn-'.  I.nrurîl 


VOL 


—  453  — 


VOL 


Macaiie,  Main,  Messière  franc*, 
Mion  de  boule  *,  Mojiaieur  Grin- 
chemann,  Pègre,  Philibert,  Pin- 
gre", Piqueiir,  Plumeur,  Poisse, 
Poisseur,  Poix,  Polliceur  *,  Tirc- 
taigne',  Tireur,  Vautour,  Ven- 
dangeur',  Vendengeur" ;  plus  les 
équivalents  de  Travailleur  :  Bou- 
lot, Turbin.    V.   Compère. 

Sans  compter  que  ijrtnddr,  bica  vile 
A  risquer  plus  ça  vous  invite. 
C'est  de  voler  qu'on  a  dessein  ; 
Mais  un  beau  jour  le  volé  bouge  ; 
Il  veut  se  défendre,  on  voit  rouge; 
Et  de  yrinche  ou  est  assassin. 

(J.  HicuEriN.) 

«  Incapables  de  crimes  aussi  bien  que 
de  vertus,  ils  ont  laissé  de  leurs 
poils  aux  buissons  de  la  police 
correctionnelle,  et  c'est  tout  :  leur 
basse  histoire  n'a  pas  même  eu 
toujours  les  honneurs  du  «  Bulletin 
des  Tribunaux  »  ;  ils  se  croyaient  des 
il/flcai>e^et  n'ont  été  que  des  filous.  » 

(LccHKr.) 

«  Les  grands  centres  de  réunion  sont 
insi)ectés  par  la  sûreté,  car  il  n'y 
manque  jamais  de  fils  de  soie  ou  de 
joueurs  de  passe-passe.  » 

(Stamir.) 

«  A  propos  d'  grève,  y  en  a  une  qui 
s' produira  jamais;  c'est  celle  des 
faucheurs  et  des  barbes.  » 

A  Paris  va  des  quartiers 
Où  qu'  les  p'tiots  qu'ont  pas  d'  métiers 
l's  s'  font  pcijie. 

(A.  B.) 

—  VOLEUR  I>E  BILLES  DEBIL- 
LAUD.  Billardier. 

—  VOLEUR  DE  BOIS.  Sabrieux. 

—  VOLEUR    DE    BOUTIQUES. 

lioucardiev,  Boucarmier,  Careur 
de  boutanclie. 

—  VOLEUR     DE    C.VMPAGNE. 

Cambrousier.  Chapardeur. 

—  VOLEUR  DE   CAVE.   Rat  de 

cave. 

«  La  cour  d'assises  de  la  Seine,  pré- 
sidée par  M.  le  conseiller  Mercier, 
a  commencé,  hier,  l'examen  du  pro- 
cès d'une  bande  fameuse,  connue 


dans  le  monde  de  la  pègre  sous  le 
sobriquet  de  la  bande  des  rfl.'„  Je 
cave.  La  bande  avait  une  spécialité 
à  laquelle,  d'ailleurs,  elle  doit  son 
sobriquet  :  elle  ne  dévalisait  que 
les  marchands  de  vin.  » 

(Le  Journal.) 

—  VOLEUR  DE  CHIENS.  Lézard. 

—  VOLEUR    DAXS  LES   CIME- 
TIÈRES. Corbeau. 

—  VOLEUR  A  LA  CORRESPON- 
DANCE./I;casie7i*,.l/-ca5meur*. 

—  VOLEUR     A     L'ÉCHANGE. 

Américain,  Anglais,  Brésilien, 
Charrieur,  Chàrrieur  à  l'amé- 
ri'-aine,  au  pot,  Cliairon,  Jar- 
dinier, Leveur,  Hirondelle,  Mexi- 
cain, Mouton. 

La  bande  était  au  complet,  il  y 
avait  le  ynouton,  celui  qui  lie  la  con- 
versation avec  la  victime,  le  «  riche 
étranger  »,  qui  échange  son  porte- 
feuille contre  le  porte-monnaie  du 
volé,  et  enfin  les  hirondelles  qui 
voltigent  autour  du  groupe  et  se 
chargent  de  prévenir  à  coups  de 
sifflet  de  l'arrivée  des  agents.  » 
(Za  Nation.) 

Les  vols  au  charriage  ou  plutôt  à  la 
mystification,  presque  tous  commis 
au  préjudice  des  émlgrants  en  pas- 
sage à  Paris,  nécessitent  le  con- 
cours de  trois  compères.  Le  premier 
remplit  le  rôle  de  leveur,  de  jardi- 
nier, c'est  le  charrieur.  Sa  mission 
consiste  à  trouver  le  «  pigeon  » 
pourvu  d'argent  et  qu'il  croit  bon 
à  dévaliser.  Il  le  lève  et  le  jardine.  » 
(G.  Macé.) 

—  VOLEUR  PAR  EFFRACTION. 

Canonnier,  Caroubleur,  Casseur, 
Casseur  de  portes.  Fric-frac, 
Esquinteur. 

—  VOLEURDANSLES  ÉGLISES. 

Antonneur. 

—  VOLEUR    OUI    ENDORT  SA 

VICTIME.  Chloroformiste,  En- 
dormeur,  Pègre  à  la  fiole. 

—  VOLEUR    AUX  ÉTALAGES. 

Acheteur  à  la  course,  à  la  foire 
tt'Amfjoigne,  d'Empogne,  Ache- 
teur à  la  sauvette.  Chevalier  de 


VOL 


454  — 


VOL 


la  f/rippe,  Étaleur,  Fourline*, 
Foùrlinetir*,  Levew,  Reni/leur 
de  camelote,    Tireur. 

—  VOLEUR  AVEC  FAUSSES 
CLÉS.  Caroubleur. 

—  VOLEUR  QUI  FOUILLE  dans 
los  poches.  Vourche,  Fourchelle, 
Pickpoliet,  l'ioche,  Tireur. 

—  VOLEUR    DE  GRAND    CIIE- 

MIX.  Ermite. 

—  VOLEUR  DIVROGNES.  Poi- 
vrier. 

—  VOLEUR  QUI  RECOXDUrr 
LF:s  ivroG.ves  pour  les  dé- 
pouiller. Ange  (fur die n. 

—  VOLEUR   QUI   INDIQUE    ou 

prépare  les  coups.  Courtier,  l'i- 
lote. 


-    VOLEUR   AU    JEU 

cheur. 


V.  Tri- 


—  VOLEUR  DE  LINGE.  Papil- 
lonneur. 

—  Sur  les  haies.  Dcflorcw  de 
picouse. 

En  altendîmt,  coiuuiuniquezuioi  le 
dossier  de  ces  filous  dits  papillon- 
neurs,  jetant  leur  dévolu  sur  les 
voitures  de  blanchisseurs.  » 

(G.  Macé.) 

—  VOLEUR  DANS  LES  MAGA- 
SINS. ^M»j(5?a>c,  A  vale-tout-cru. 
Détourneur,  (Jrinche  à  la  care, 
à  la  détourne. 

—  La  femme  est  Enquilleusc, 
Déloiirneuse  d  la  mitaine,  au 
mômignard. 

■  Parmi  les  détourneurs,  on  distin- 
gue :  1"  les  qrinchisseuses  à  la  mi- 
taine, assez  adroites  du  pied  pour 
saisir  et  ca'-lier  dans  de  liirges  pan- 
toullcs  les  dentelles  et  les  bij<iux 
qu'elles  font  tomber.  Leur  mitaine 
est  un  bas  coupé  pour  laisser  aux 
doigts  leur  liberté  d'action  ;  '2"  les 
enquilleuses,  fourrant  des  objets 
entre  leurs  cuisses  (quilles)  ;  .■»•»  les 
avale-tout-au,  cachaut   les   bijoux 


dans  leur  bouche  ;  4"  les  autnôniei's, 
jetant  le  produit  de  leur  vol  à  de 
faux  mendiants.  » 

(ViDOCQ.) 

Le  vol««  mômifjnard  nécessite  trois 
personnages  :  la  mère,  la  nourrice 
et  le  inônii g nard.  Tous  trois  entrent 
dans  un  magasin.  La  mère  se  fait 
montrer  les  étoiles.  Elle  détourne 
l'attention  du  coumiis  par  un  ma- 
nège quelconque.  Profitant  de  ce 
moment,  elle  fait  tomber  à  terre 
une  pièce  d'étoffe.  La  nourrice  se 
baisse,  comme  pour  y  déposer 
renf.int  un  iustant,  et  cache  pre.<tc- 
ment  l'objet  sous  la  pelisse  du 
petit.  Aussitôt  elle  le  pince  forte- 
ment. L'enfant  crie  comme  un  pos- 
sédé. Elle  fait  semblant  d'essayer 
de  le  calmer,  mais  elle  le  pince 
encore  plus  fort.  Ses  cris  redou- 
blent. Alors  la  mère  témoigne  une 
imjjatience  très  vive  :  —  Te  tairas- 
tu  ?  lui  dit-elle;  allez-vous-en, 
nourrice.  Nous  reviendrons  une 
autre  fois.  » 

^Ch.  Virmaitbe). 

—    VOLEUR    DANS     LES    MAI- 

SO.\S.  Uonjourien,  lionjourier, 
Cambrioleur,  Cambri,  Cambriot, 
Chevalier-grimpant,  Monle-en- 
l'air. 

—  Qui  visite  les  appartements 
à  louer.  Locaiidier. 

—  Qui  s'introduit  par  les  fen«^- 
tres.  Vanternier. 

»  ],eboniouricn  ou  bonjourier  pratique 
le  vol  au  bonjour,  ainsi  appelé  à 
cause  de  l'heure  matinale  choisie 
par  le  voleur,  qui  s'introduit  de 
grand  matin  dans  les  hôtels  garnis 
où  on  l.iisse  d'ordinaire  les  clés  sur 
les  portes,  frappe  au  hasard  et,  ne 
recevant  pas  de  réponse,  entre.  En 
cas  d'absence  ou  de  sonnueil  du 
locataire,  il  fait  main  basse  sur 
tout  ce  (|ui  est  à  sa  convenance. 

On  les  nomme  aussi  chevaliers 
grimpants;  ils  grimpent  les  étages. 
Le  bonjourier  exploite  également 
les  loges  de  concierges,  tandis  qu'un 
copain  fait  le  guet.  >• 

(ll>;r:ron  Fhakc»  .) 


VOL 


—  455  — 


VOL 


—  Ce  sont  les  agents  qui  ia%entent 
les  noms  des  nouveaux  genres  de 
vol? 

—  Nullement.  Les  malfaiteurs 
sen  chargent.  Quelques-uns  utili- 
sent les  loisirs  que  leur  fait  la  pri- 
son à  cataloguer  en  argot  les  diffé- 
rentes dénominations  de  leurs 
exploits.  Le  nom  est  modelé  sur  le 
procédé  employé  pour  son  accom- 
plissement. C'est  ainsi  qu'ils  ont 
baptisé  : 

Cambrioleurs,  les  dévaliseurs  de 
chambres  (dérivé  de  cambriole],  qui 
signifie  chambre)  ; 

Carroubleurs,  les  voleurs  à  l'aide 
de  fausses  clés  (carroubles); 

Fric-frac,  les  casseurs  de  portes  ; 

Vanlerniers,  ceux  qui  s'introdui- 
sent dans  les  habitations  par  les 
fenêtres  ; 

Boucarmiers,  dévaliseurs  de  bou- 
tiques. 

Puis  viennent  les  charr leurs,  four- 
lineurs,  goujiineur':,  ramastiqueurs 
(V.  Escroc,  Ramasser  ,  mastarou- 
bleurs,  bonjouriers,  rouloUiers,  ti- 
reurs. 

Ces  derniers  sont  les  plus  nom- 
breux, l'opération  étant  simple, 
facile  et  à  portée  de  tous  les  malhon- 
nêtes gens.  » 

(G.  Macé.) 

—  VOLEUR    DE    MÉTAUX   de 

construction.  Gras  -  doublier, 
Maslaroufleur. 

—  VOLEUR  DE  XUIT.  Attristé, 
Coureur  de  rats.  Hibou,  Rabo- 
teux de  sorc/ue,  Sorgueur. 

—  VOLEUR  D'OUTILS  dans  les 
chantiers  de  construction.  Li- 
mousineur. 

—  VOLEUR  DE  PAI.\.  Rat. 

—  AOLEUR    DE    PARDESSUS 

dans  les  cafés.  Changeur. 

—  VOLEUR  DE  PIERRES  IfV^V.- 

ClV.VSKii.Avale-toul-cru,Grin- 
che  à  la  carte. 

—  VOLEUR  OUI  REVEND  à  vil 

prix  des  marchandises  achetées 
a  crédit  et  impayées.  Faisan, 
Faisant,  Faisandier.  V.  Com- 
merce. 


—  VOLEUR   DE   RIVIÈRE.    Rat 

d'eau.  Ripât,  Ripeur. 

—  VOLEUR    QUI    SUBSTITUE- 

des  pierres  fausses  à  de  vraies. 
Broquilleur.  V.  Bijoutier. 

—  VOLEUR  QUI  TROUE  les  mu- 
railles, les  coflres-forts,  etc. 
Boulineur. 

—  VOLEUR    DE    VALISES,    de 

bagages.    Vallreusier. 

—  VOLEUR  QUI  VEND  ou  en- 
gage des  bijoux  faux.  Grincne 
à  la  graisse,  Sep. 

—  VOLEUR     DE    VOITURES. 

Roulottier. 

—  VOLEUR    .\DROIT.   histruil. 

—  VOLEUR  MALVDROlT.i/rtn- 

cot  vert,  Volaillon . 

—  APPRENTI  VOLEUR.  Aiglon, 
Blèche,  Haricot,  Pégnot,  Rat, 
Raton,  Voluillon. 

«  Ces  deux  pégriotsne  sortaient  point 
du  pavé;  ils  }•  étaient  tombés  de 
plus  haut  et  des  vestiges  de  leur 
éducation  ancienne  leur  donnaient 
une  physionomie  spéciale  dans 
cette  populace.  » 

(H  CGC  ES  L^  Roci.) 

—  VOLEUR  ISOLÉ.  .Mangeur  de 
chou,  P/iilosophe. 

—  VOLEUR  QUI  XE  RECULE 
PAS  DEVANT  UN  MEURTRE. 

Escarpe,  Escarpouchon'. 

«  Tous  les  mondes  de  l'avenir  étaient 
là,  depuis  Vescarpe  qui  échouera 
sur  les  bancs  de  la  septième  cham- 
bre, jusqu'au  substitut  qui  requerra 
la  peine  et  au  juge  qui  l'appliquera; 
je  les  ai  connus  tous  et  de  telle 
façon  que  souvent,  je  Favouerai,  il 
m'eut  été  difficile  de  trier  dans  le 
tas  et  de  pronostiquer  entre  jugés  et 
juges  qui  seraient  les  uns  ou  qui 
devieudraient  les  autres.  >> 

(Loois  Datïl.) 

—  VOLEUR  CUEF  DE  BANDE. 

Aigle  blanc. 


VOL 


ib6  — 


VOY 


•  Les  individus  qui  par  nécessité 
fracturent  une  porte  prennent  le 
nom  de  canotiuiers.  les  malfaiteurs 
travaillant  la  nuit  sont  des  alliistés, 
des  hihoux  it  les  pilotfs  représen- 
tent les  indicateurs.  Les  diglims 
désignent  les  a|)prentiset  les  chefs 
débande  ont  le  litre  d'an/les  blancs.  » 
(Ù.  Mkct.) 

—  LU  DIOAUE  DES  VULEUHS. 

La  pègre, 

«  Les  pègres  se  divisent  en  deux  clas- 
ses principales  :  la  haute  et  la 
basse  pègre. 

La  /umle  pègre  couijtrend  les 
escrocs  raffinés  et  de  bonne  com- 
pagnie, les  beaux  voleurs,  qui  sa- 
vent mettre  leurs  mains  dans  nos 
poches  pour  les  soulager  de  leur 
contenu,  avec  grâce  et  sous  les  for- 
mes les  plus  exquises. 

La  basse  pègre  réunit  tous  les 
prolétaires  de  la  profession,  ceux 
oui  pratiquent  le  vol  ordinaire  et 
banal,  souvent  sans  spécialité  dé- 
finie, vivant,  comme  les  filles,  de 
la  rencontre  et  du  hasard... 

La  haute  et  la  basse  pègre  travail- 
lent quelquefois  de  concert,  mais 
alors  c'est  la  bas-e  qui  est  l'inslru- 
raent,  la  main-d'oiuvre,  taudis  que 
la  haute  se  borne  à  Tinitiative  et  à 
la  direction;  elle  ordonne  et  on  lui 
obéit.  Le  travail  fait,  on  partage  le 
gain,  puis  on  ?e  sépare  et  l'on  ne 
fraie  pas  ensemble.  » 

(G.  Macé.) 

VOLEUSE.  Cerf-volant,  Grinchis- 
seiise,  l'égrcusc,  Pegriotc;  et  le  fé- 
minin de  la  plupart  des  é(|uiva- 
lenLs  (le  Voleur. 

"  Le  cerf-volant  est  une  voleuse  dont 
la  spécialité  est  de  dépouiller  les 
••nfnnts  dans  les  promenades  et  les 
jardins  publics.  C'est  généralement 
sur  les  broches  et  les  boucles 
d'oreilles  des  petites  filles  (|u'elle 
opère,  et,  le  larcin  accompli,  dispa- 
raît comme  un  cerf.  » 

(ilKCTUH  FlIANCI  .) 

—  PROSTITUÉE  <JUI  VOLE  SES 
(]  L I  E  .\  T  S.  Dégringoleuse  à 
rédredon,  à  la  flùtc.  \.  Prosti- 
tuée. 


'VOMIR.  Aller  au  refil,  Compter  ses 
chemines,  Débevqtieter,  Débecter, 
Di'bordcr,  Dégobiller,  Dcgiieuler, 
Lâcher  une  fusée.  Lâcher  son  gou- 
jon. Mettre  du  cœur  sur  du  car- 
reau, Piquer  un  renard,  Renarder, 
llcstitiier. 

—  VOMIR    EX    MER.   Donner  à 
bouffer  aux  poissons. 

«  Ça  trouillottait  là-d'dans  qu'y  avait 
d'  quoi  débecter.  » 

Françoise,  qui  loiijours  esl  prête 
A  faire  euleiidre  sou  caquet, 
Veut  crier  plus  haut  :  uu  lioquct 
Lui  coupe  soudain  la  parole. 
Il  redouble.  —  Oli  !  lui  dit  Nicole, 
Ne  nous  dégneulez  pas  au  nez. 

(J.-J.  Vad*.) 

«  Derrière  la  palissade  la  gonzesse 
allait  au  r'fil;  elle  dégofAttait,  elle 
renardait  que  c'en  était  une  béné- 
diction. » 

VOMISSEMENT.  D('90bi//arfe,Dc- 
gobillage,  Déyobiltette,  Dégueu- 
ladc,  Déguculage,  Di'gueulis,  Fu- 
sée, Renard. 

Car  y  aura  d'  la  dégobilteUe 
Ali  1  pour  sur  ell'  dégueurra  ! 

{Vieille  chanson.) 

VOUS.  Vos  poires,  Vos  pommes, 
Vouzuillcs,  Vonziergues,  Vouzigo, 
Vouzigue. 

VOYAGER.  Pacquelincr. 

VOYAGEl  R   DE   COMMERCE. 

(}iiHtissart,  Hirondelle.  V.  Com- 
mis. 

—  V0VA<;EI'R  l)'O.MNIItL'S./"- 

digent  (iron.). 

«  Le  mot,  tout  malséant  qu'il  soit,  et 
sans  doute  à  cause  de  cela,  nuTÏ- 
tait  de  faire  fortune.  Il  rappelle 
celui  (le  ce  cocher  de  fiacre  qui, 
après  un  échange  de  bordée  d'inju- 
res avec  un  confrère  de  la  Compa- 
gnie des  Oumibus,  lui  lança  comme 
suprême  insulte  :  —  «  Eh  !  va  donc, 
cocher  d'indigents  !  • 

(llKcron  FiiANCK.) 

VOYOl'.  Fripe,  Fripouille,  Gala- 
piat,  Poisseux.  V.  Canaille. 


à 


XYLOGRAPHE.  Brodancheur  sicr 
satou. 

«  —  Les  Dubois!  ah  1  oui,  parlons-en, 
des  crâneurs...  des  crossons...  des 
poseurs  à  la  manque...  non,  vrai, 
c'était  pas  la  peine  qu'ils  fassent 
tant  d'chichis  pour  en  arriver  à 
marier  leur  fille  avec  un  brodan- 
cheur sur  satou  du  faubourg 
Antoine.  » 

YEUX.  Châsses,  MiretUs.  V.  Œil. 

C'est  nous  les  joyeux. 

Les  petits  joyeux, 
Les  petitsmarlo'is  qui  n'ont  pas  froid  aux  cA(J.sse4, 
Les  petits  marlous  qui  n'ont  pas  froid  aux  yeux. 
(A.  B.) 

0  C'est  pas  qu'a  soy'  jolie...  jolie,  la 
nouvelle  cantinière,  mais  elle  a 
une  paire  de  mirelles  à  foute  Pfeu 
à  la  caserne   et,  depui«  qu'elle  est 


arrivée  ici,  toute  la  garnison  est  en 
l'air.  " 

ZIXC.  Choléra,  Écume  de  terre. 

ZIXGUEUR.  Choléra, 

ZOUAVE.  Chacal,  Chacail,  Zouzou. 

F^an,  pan,    l'arbi, 
Les  chacals  sont  par  ici  ! 
Les  chacals  et  les  vitriers 
N'ont  jamais  lais8<^  le  colou  nu-picJs  : 
Cinquant'  sous  la  pair'  de  souliers; 
Les  chacals  et  les  vitriers 
N'ont  jamais  laissé  le  colon  nu-pieds  ' 
(Refrain  des  Zouaves.) 

«  —  Nous  autres,  disait  l'ancien 
zouzoïi,  on  a  l'habitude  de  la  ché- 
chia; on  sait  regarder  le  soleil  en 
face,  et   la  biscope   du  liflot  nous 


I 


SUPPLÉMENT 


ABSIXTHE.  Bouillon  de  veau 
(arg.de  lécole  militaire  de  Join- 
ville),  Perroquet. 

«  —  Vois-tu,  disait  le  sous-off.  au  bo- 
hème, il  vaut  mieux  boire  du  bouil- 
lon de  veau  que  de  manger  de  la 
vache  enragée.  » 

—  ADDITIOXXÉE    DE   GRENA- 
DINE. Camélia. 

«  —  Moi,  répondit  la  fdle,  c'est  un  ca- 
mélia  ;  la  purée  à  l'orgeat  c'est  pas 
mon  oignon.  » 

ACCOUCHÉE.  Aboulée. 

V  Avec  ça  on  marchait  pas  vite, 
ïaboulée  était  encore  en  vidange  et 
fallait  éviter  les  faux  pas.  » 

ACHETER.  Ablotir. 

ACTIVER.  Chauffer. 

«  _  Il  faut  chauffer  l'affaire  si  tu  veux 
qu'elle  réussisse.  » 

ADMONESTATIOX.  Savon,  Suif. 

a  Le  contrecoup  va  nous  foutre  un 
suif  de  première,  si  nous  ariivons 
en  retard  aujourd'hui.  » 

AIL.  Vanille  de  Marseille. 

« — Tu  sens  la  vanille  de  Marseille,  t'as 
encore  boulfé  un  chapon,  salope!  » 

ALGARADE.  Tabac. 

«  —  Qu'est-ce  qu'elle  a  pris  pour  son 
rhume  quand  Eloi  l'a  retrouvée  au 
guinche!...  ah!  les  aminches,  quel 
tabac!  » 

S'ALIGXER.  (Se  mettre  sur  la 
défensive.)  Se  mettre  en  curante 
ou  en  quarante. 

ALIMEXTS.  Bou/of. 


ALLER  (S'EX).  Chassei\  Démitr- 
ger,  Dériper  (corrupt.),  Gicler,  Se 
pairer. 

«  —  Soupe  du  poireau  !...  moi,  je  dé- 
murge...  à  la  revoyure!  » 

—  ÇA  VA  BIEN.  Y  a  du  pied  dans 
la  chaussette. 

«  —  Repos  !  —  prononça-t-il,  —  si  quel- 
quefois vous  voudriez  payer  un 
cinquième  de  blanche,  on  pourrait 
tout  de  même  s'enquiller  à  la  can- 
toche.  Le  pied-de-banc  pique  un 
chien  ;  y  a  du  pied  dans  la  chaus- 
sette. » 

(Arthur  Byl.) 

AMAXT  IXSIGXIFIAXT.   Demi- 

michet. 

AMAXTE.  Reluisante. 

AMPHITHÉÂTRE.  Poulot. 

«  Pour  ses  dix  ronds  il  se  payait  le 
poulot  au  théâtre  Montpar.  » 

AX.  Prolonge. 

«  Encore  une  prolonge  à  tirer 
la  fuite  à  Pantin.  » 


Anar 


puis 
farg.    du 


AXARCHISTE. 

bagne). 

AXXEAU  DE  BAGXE.  Bracelet. 

APATHIQUE.  Courge-molle. 

«  C'est  une  fiotte,    un    rossard,    une 
courge-molle,  y  a  rien  à  en  tirer.  » 

APOSTROPHER.      Pousser    une 

cérémone.  V.  Mauvais. 

APPELER    (EX)      (en    justice). 
Aller  aux  évéques. 

ARGEXT  MOXXAYÉ.  Astho. 

—  DONNER  DE  L'ARGENT.  En 
passer.  V.  Aisé. 

ft  11   est  à  l'abri,  le  gonce,  il  a  une 
bergère  qui  y  en  passe...  et  dur!  » 


ARR 


—  460  — 


C\M 


ARRÈTElt.  Chauffer. 

«  Il  l'a  chauffé  au  moment  où  il  sor- 
tait (le  chez  sa  gonzesse.  » 

—  SE  FAIftE  ARRÊTEU.  Se  faire 
enfilarès.  V.  Gendarme 

ARRIÉRÉ  en  art,  en  littérature, 
en  philosophie.  Académicien. 

ASSASSINAT.  Grand  truc. 

ASSASSINER.  Faire  la  peau 
(arg.  de  bagne). 

—  ASSASSINER  AVEC  UNE 
ARME  A  FEU.  Brûlei'  la 
gueule.  V.  Revolver. 

ASSEZ  (C'EST).  Ça  fait  le  pied. 
V.  Fromage. 

ASSOMMER.  Abasourdir. 

ASTICOT.  Astibloquc.  V.  Pi- 
quette. 

ATELIER.  Abattoir. 

«  Le  turbin  presse,  il  faut  que  de- 
main matin,  à  six  heures,  je  soye  à 
Yabattoir.  » 

ATTRAPER  (pour  recevoir  un 
coup).  Poisàcr.  V.  Arrêter. 

AUTOMOBILE.  Auto,Aulomoblot. 

L' Automoblot 
CVsl  assurément  Tblol 
Du  joyeux  rigolo 
Oui  fait  d'  l'épate. 
Mais  c'est  pas  1'  blot 
Du  malheureux  prolo. 
Ni  du  bon  populo 
Qui  marche  A  patte. 

(A.  B.) 


BAMBOCHER.  Mener  une  vie  de 
bâtons  de  chaise.  V.  Bordel. 

BASTILLE  (La  place  ou  le  quar- 
tier de  la).  La  Dastoche.  V.  Voi- 
ture. 

BATAILLE.  Batterie. 

BATEAU-MOUCHE.  Mouche. 


BATTRE.  Accentuer  ses  gestes, 
Agater,  Faire  son  affaire  à  quel- 
qu'un, Payer  la  goutte^  hincer. 
V.  Dégoûtant. 

BEAUCOUP.  Dur,  Dix  de.  Rude- 
ment, Salement.  \.  Ennuyer. 

BÊTE.  Gnol,  Pantrio,  Pantrouil- 
lard,  Pantrouillot. 

—  ÊTRE  BÊTE.  Aimer  bien  ses 
parents. 

BLAGUE.  Sorte  (arg.  des  typo- 
graphes). 

BLOUSE.  Blode. 

BOIRE.  Biberonner. 

—  BOIRE  UNE  TOURNÉE  chez 

le  marchand  de  vins.  Zinguer. 
V.  Surprise. 

—  PAYER  A  BOIRE.  Régaler. 

BOiV.  Bichon.  V.  Mangeur. 

BORDEL.  Académie  d'amour. 

BOUCHE.  Dévorante.  V.  Haleine. 

BOUCHER.  Mercandier. 

BOULE  servant  au  jeu  de  cocange. 
Robignole. 

BOULEDOGUE.  Uemouché. 

BRACONNAGE.  Bracaille. 

BRACONNIER.  Braconneau. 

BRUIT.  Raffut,  Morné. 

BUVEUR  D'ABSINTHE.  Acadé- 


micien. 


C 


CABARET.  Boulot. 

—  CABARET  OU  SE  RÉUNIS- 
SENT LES  VOLEURS.  Acadé- 
mie. 

CABINET  DE  SERVICE.   Binet 
de  ser  (arg.  de  Polytechnique). 

CAMPAGNE  (ALLER  VIVRE  A 

LA).  Se  mettre  au  vert. 


CAN 


—  461 


COU 


CAXAILLE.  Verdure. 

CAPOX.  Flotte,  Foireux,  Traqueur. 
V.  Dénoncer. 

CARTON  A  DESSIN.  Riffaut 
(arg.  de  Polytechnique). 

CAUSER.  Bonir.  V.  Argot. 

CENT  FRANCS.  Un  tas,  Une  jetée. 

CHAIR.  Viande. 

CHANCE.  Veine. 

CHAPEAU  ROND.  Cloque. 

CHASSER.  Abanuir,  Donner  son 
paquet  à. 

CHATRER.  Affranchir. 

CHATREUR.  Affranchisseur. 

CHINOIS.  Pain  d'épice. 

CHOSE.  Blot. 

CIGARETTE.  Tige. 

CIMETIÈRE.  Séchoir. 

CLAQUE  D'UN  THÉÂTRE  (LA). 

La  tape.  V.  Emouvoir. 

COIN.  Coinsto. 

COITER.  Planter  son  poireau, 
Piner,  Pinocher,  Ourser,  Riper, 
Sauter,  Sertir  un  rubis  (arg.  des 
bijoutiers),  liguer. 

COLBUS.  (Bal).  Colbo. 

COLÈRE  (ÊTRE  OU  SE  MET- 
TRE EN).  Faire  du  rébecca. 
V.  Patron. 

COLIQUE.  Verdc,  Verte. 

COMPAGNIE.  Les  employés  de 
chemins  de  fer  appellent  leur 
compagnie  :  La  Princesse. 

COMPTE.  Mare,  Pied,  Rue.  V.  Re- 
fait. 

'<  —  Ah  !  non,  soupe  1  J'ai  monpied,  ça 
fait  la  rue  !  » 


CONDAMNATION.  Gerbe. 


CONNAISSANCE. 

V.  Nier. 


Conoblance. 


CONQUETE      (FAIRE       UNE). 

Lever. 

CONSCIENCE.   Veilleuse. 

CONSENTIR  (NE  PAS).  Avoir 
les  pieds  nickelés. 

COQUIN.  Verdure. 

CORPS  humain.  Lard,  Viande. 

COURAGE.  Sang.  V.  Voiture. 

COURAGEUX  au  travail.  Qui  n'en 
promet  pas. 

«  La  publicité  revêt  parfois  des  formes 
bien  bizarres,  particulièrement  dans 
les  pays  exotiques.  C'est  ainsi  que 
dans  le  numéro,  daté  du  vendredi 
19  octobre  1900,  de  la  France  aus- 
trale, journal  quotidien  de  Nouméa, 
qui  s'intitule  lui-même  «  républi- 
cain absolument  indépendant  », 
nous  lisons  l'annonce  suivante,  qui 
semble  démontrer  que  l'usage  de 
Targot  parisien  —  le  véritable  ar- 
got, non  celui  des  littérateurs, 
mais  celui  des  fortifs  et  des  bouges 
—  est  d'un  usage  courant  à  la  Nou- 
velle-Calédonie. 

Voici  cette  annonce,  très  sérieuse  et 
très  pratique  sous  sa  forme  ultra- 
fantaisiste : 

«  ACRE  ADX   COBALEnRS 

M  Les  mecs  qui  en  mouillent  pourgra- 
ter  dans  le  cobalt  et  qui  sont  à  la 
coule  pour  le  boisage,  n'ont  qu'à 
radiner  à  Koumac  ;  ils  y  dégotte- 
ront  du  turbin  et  seront  carmes 
comme  des  Autrichiens. 

«  Six  linvés  par  jour  le  premier  mar- 
quet. 

«  Le  deuxième  marquet,  sept  linvés 
pour  les  bâtes,  ceux  qui  n'en  pro- 
mettent pas. 

a  Affure  avec  la  camelottedu  store. 

«  S'adresser  sur  les  lieux  à  Koumac 
son  gnase  ne  marche  pas  pour  les 
passages. 


cou 


462  — 


«  Avez-vous  compris'?  Non,  peut-être. 
Il  est  certain,  en  tous  cas,  que  l'on 
comprend  à  Nouméa,  où  nous  ne 
serions  pas  surpris  de  voir  se  fon- 
der une  Académie  n  îo-lVançaise.  » 

(L  Intransigeant .) 

COURIR.  Piquer  sa  ou  une 
course.  V.  Prison. 

CRAVATE  bleue  au.x  trois  tours 
réglementaires.  Durand  (arg.  de 
Polytechnique). 

CRIER.  Jader. 


D 

DÉCRÉPIT.  Déplumé  (par  exten- 
sion). 

DÉGOÛTER.  Puer  au  nez.  V.  Clé. 

DÉLOYAL.   Verdure. 

DÉMÉNAGER.  Déplanquer. 

DÉMÉNAGEUR  (AIDE-).    Acro- 
bate. 

DÉPENSER.     Défiler,     Faucher. 
V.  Anglais. 

DÉSORDRE.  Salade. 

DÉTENU.  Margotin. 

DIAMANTS   faux    et  gros.  Dou- 
chons de  carafe.  \'.  Poil. 

DIRE.  Di'oguer,  Rouscailler. 

DISPOSÉ.  (Prêt.)  Paré. 

DORMIR.  Faire  du  lard,  Sorguer. 

DOS.  Rdbe. 

DOUCEMENT.      Sans     secousse. 
\ .  Écouter. 

DOUTER.  J'en  doule  :  C'est  rare. 

DUPE.  Puntrio. 


EGLISE,  lioîte  à  înesse.  V.  Men- 
dier. 

EMRARRAS.    Dans   le   sens  de 
Pédanterie.  Esbroufe,  Esbrouffe. 

«  Définissons.  D'après  le  dictionnaire 
de  la  langue  verte,  d'Alfred  Del- 
vau,  VEsbroufe, c'esl  des  embarras, 
des  manières,  des  vantardises  ;  faire 
de  Yesbroufe,  c'est  faire  plus  de 
bruit  que  de  besogne  ;  VEsbroufeur, 
c'est  le  gascon  de  Paris  qui  vante 
.sa  noblesse  apocrypbe,  ses  millions 
improbables,  ses  maîtresses  imagi- 
naires, pour  escroquer  du  créait 
chez  les  fournisseurs  et  de  l'admi- 
ration chez  les  imbéciles.  Aristide 
Bruant,  dans  l'Argot  au  xx*  siècle, 
s'exprime  plus  pittoresqucment  : 
Esbroufer,  c'est  épater  ou  vouloir 
épater  le  monde,  faire  de  raimant, 
du  ciiichi,  des  emballes,  du  foin, 
lie  liiuilc,  des  magnes,  de  la 
mousse,  du  pallas,  de  la  pose,  du 
on.  » 


vent,  du  zepr 


(Catulle  Me^dès.) 


—  SE  METTRE  DANS  L'EM- 
BARRAS. Se  mettre  sur  les 
fonts  de  baptême.  V.  Cantinier. 

EMRRASSER.  Coquer. 

ENCEINTE  (FEMME).  Abcès. 

ENCORE.  Cor,  Core. 

ENFANT.  Gluant.  V.  Affaire. 

ÉRECTION  (ÊTRE    EN).    Faire 
canne. 

ESCROQUER.  Chatouiller,  Entô- 
1er. 

ÉTAIN.  Blanc,  Gris. 

ÉTEINDRE.  Étouffer. 

ÉTONISANT.  Renversant. 

ÉTONNER.  Dépasser.  V.  Relation. 

EXCELLENT.  De  première. 


FAI 


463  — 


IMB 


FAIXÉAxXT.  Clampin,  Ros.-iard. 
V.  Acolyte. 

«  Car  jamais  les  députés  ne  consenti- 
ront à  accepter  une  réglementation 
qui  les  obligera  à  l'assiduité  et  à 
gagner  efTectivement  leurs  25  francs 
par  jour. 

Ils  appartiennent  à  cette  catégorie, 
d'ouvriers  fainéants,  i^ossards  qui 
touchent  le  montant  de  leurs  jour- 
nées sans  les  avoir  faites.  » 

(Paul  de  Cassagxac.) 

FAINÉAXTER.  Se  les  gratter. 

FAIRE  son  temps.  (Dans  le  sens 
de  service  militaire.)  Tirer. 
V.  Année. 

FATIGUÉ.  Vanné. 

FAVEURS    ACCORDER   SES . 

Se  laisser  tomber.  V.  Argent. 

FAVIER.  (Bal).  Fave. 

FAVORIS.  Fauberts  (  arg.  des 
marins). 

«  Il  portait  des  favoris,  —  des  fau- 
berts, —  comme  disait  le  Boittard, 
—  du  roux  le  plus  londonnien  quil 
fût,  il  était  vêtu  exactement  d'un 
complet  à  carreaux,  et  de  son  cha- 
peau dit  colonial  flottait  un  voile  de 
gaie  verte.  » 

(Rodolphe  Brinoer.) 

FEMME.  Accident,  Gigue,  Goyo. 

—  FEMME  VIEILLE.   Panoufle. 

FERS.  (Correction).  Barre  de  fer 
qui  court  le  long  du  lit  de  camp 
et  à  laquelle  on  attache  les  pieds 
du  forçat  pendant  la  nuit  :  La 
Broche. 

«  On  lui  avait  rivé  à  froid,  à  la  che- 
ville gauche,  la  double  chaîne  oui 
est  d'un  poids  considérable.  Tous  les 
soirs,  il  était  mis,  avec  de  nom- 
breux compagnons,  à  la  broche.  » 
(Gastos  Lerocx.) 


FEU.  Riffaud.  V.  S'accroupir. 

FIGURE.  (Tête.*  Noix. 

FILLETTE.  Gohette  (arg.  de  la 
campagne). 

FOIRER.  Driller. 

FOULE.  Tas. 

FRAPPER.  Accentuer  ses  gestes. 
FUIR.  Chasser,  Se  la  donner. 

G 

GARDE  (SE  METTRE  EX).  Se 
mettre  en  carante  ou  en  quarante. 

GONORRIIÉE.  La  même. 

GORGE.  (Gosier.)  Goulot,  Tuyau. 

GOUJAT.  Muffeton. 

GRACE.  Ça  ira. 

GRACIÉ.  Neuf. 

GRAXDEMEXT.  Dans  les  grandes 
largeurs,  DaJis  les  grands  prix. 
V.  Parfaitement. 

GROGXER.  Prouter.  V.  Accident. 

GROSSIER.  Muffeton. 

H 

HABITUDE.  Rente. 

«  —  Moi,  tous  les  soirs,  j'fais  un  frottin, 
c'est  ma  rente.  » 

HÉSITER.  Renâclei'. 

HORLOGE  de  lécole  Polytech- 
nique. Berzé. 


IMBÉCILE  (FAIRE  L).  Faire  Us 

Jacques. 

«  Encore  un  roublard  qui  passe  sa  vie 
à  faire  le  Jacques  pour  faire  du 
pèze.  » 


INF 


—  464  — 


MER 


INFÉRIEUR  comme  valeur  ou 
qualité.  A  la  mie  de  pain. 

«  Il  veut  bien  néanmoins  prendre 
toute  la  responsabilité  du  retard  de 
r  «  Ernest-Renan  ». 

Mais  c'est  encore  pour  le  bien  de  la 
marine  qu'il  en  a  fait  suspendre 
les  travaux.  *  Il  faut,  dit-il,  que 
«  nous  soyons  rapides.»  Or,  1'  «  Er- 
nest-Renan »  ne  1  était  pas  assez  et  il 
a  fait  modifier  les  plans  de  ce  cui- 
rassé. Voilà  tout  ce  que  ce  Golbert 
à  la  mie  de  pain  trouve  à  dire. 
Pauvre  explication  !  » 

(L'Intransigeant.) 

IKGÉXIER  (S').  Se  dévisser  le  trou 
de  balle,  le  trou  du  cul.  V.  Gro- 
gnon. 

INJURIER.  Adjectiver. 

«  Sa  belle-mère  a  voulu  le  rembarrer, 
mais  il  te  l'a  adjectivée  de  la  belle 
manière.  » 

INSOUCIAXCE   (VIVRE  DAXS 

L').  Se  les  gratter. 

INTERDIRE.  Scier. 
IVROGNE.  Poivrier,  Poivrio. 


JAMBES  (LES).  Fuseaux. 

JEU  (MAISON  DE).  Claque. 

JOUIR.    Reluire,  Monter   au  ciel. 
V.  Chat. 

JOURNÉE.  Luisarde. 

JUGE.  Guignol. 

JUGEMENT.    Gerbcrie.    V.    Té- 
moin. 

L 

LACHE.  Foireux. 

LAIT.  Blanc  d'Espagne. 

LANGES.  Drapeaux.  V.  Emmer- 
der. 


LÉGUMES  VERTS.  Verdousc, 
Ver  douze. 

LENTILLES.  NentilUs. 

LIBÉRÉ.  Guéri. 

LIÈVRE.  Oreillard. 

LUI.  Sa  poire. 

M 

MAISONNÉE.  Taulée.  V.  Père. 
MMTRESSE.  Attelle. 
MALADE.  Pdle  (arg.  militaire). 

«  Figure-toi  que  je  n'ai  pas  de  veine. 
Le  capitaine  m'a  foutu  nuit  jours  de 
salle  de  police  pour  m'avoir  fait 
porter  pdle.  » 

{Lettre  de  Cintrât.) 

MANGER.  Faire  son  jabot,  Refai- 
ter'.  Se  boucher  In  fente,  S'empâ- 
ter lagueule,  S'empiffrer,  Se  garnir 
le  coco.  V.  Boire,  Cuillerée. 

MAQUEREAU.  Daufier. 

MAQUERELLE.  Daufière. 

Son  pèr',  qu'est  mort  à  soixante  ans, 
L'avait  r'ievée  aussi  dans  l' temps, 
Sa  mère  avait  été  daufière 
A  la  glacière. 

(A.  B.) 

MARCHER.  Aller  à  pinces. 

MAUVAIS.  A  la  mie  de  pain,  A  la 
roue.  V.  Inférieur. 

MÉCHANCETÉ.  Mistoufe ,  Mis- 
tou/le. 

MÉCHANT.  Chameau,  Rosse,  Ver- 
dure. 

MÊME.  Du  même  tonneau.  V.  Rien. 

MENSTRUES.  Arcagnasses. 

MENTIR.  Coller  une  blague,  une 
histoire.  V.  Croire. 

MERDE!  int.  Merdas. 


MET 


—  465  — 


PED 


MÉTROPOLITAIN.  (Chemin  de 

fer.   Métro.  La  Taupe. 

MIEUX  (FAIRE  .  Faire  la  pige. 

MISÈRE     (ÊTRE    DAXS    LA  . 

Bourlinguer . 

MOBILE  (GARDE).  Moblot. 

MOQUERIE.  Charida. 

MORPIOX.  Mille-pattes.  V.  Chif- 
fonner. 

MORT,  subs.  f.  Grande  Sorgue. 

Et  pis  après,  c'est  la  grancTsorgue, 
Toi,  tu  t'en  iras  chez  .Maquart, 
Moi,  j'irai  p't-èf  ben  à  la  morgue. 
Ou  ben  ailleurs...  ou  ben  auf  part. 

{k.  B.) 

—  LA  MORT.  La  Faucheuse. 

MOUCHOIR.  Parc  aux  huîtres. 

MOURIR.  Conir,  Faire  couic.  V. 
Argent. 

N 

.\AIF.  Bouffe-la-balle,  Godard. 

NATURE  ^LA".  La  tuile. 

«  J'ai  beau  chiner,  dit  le  faiseur  de 
monstres,  la  tuile  est  plus  rou- 
marde  que  moi.  » 

(DuBrr  DE  Laforist.) 


NATURELLEMENT . 

ment. 


Turelle 


NÈGRE.    Segro,   Singe   (arg.    du 
bagne). 

NOURRIR.  Empâter  la  gueule. 

NOURRITURE.  Abéquage,  Boulot, 
Tortillade,  Tortorage 

NOUS.  Nos  gniasses. 

NUIT.  Brouillote,  Noyé. 


O 

OBTENIR.  Abraquer. 
ŒIL.  Fenêtre. 
OFFRIR  (S).  S'envoyer. 
OTER.  Escaner.  V.  Clé. 


PANTALON.  Jambier. 

PARCE  QUE.  Rapport.  V. Emprun- 
ter. 

PARLER.  Bonir,  Rouscailler,  Tenir  ' 
le  a-achoir.  V.  Argot. 

PARTERRE  DE  THÉÂTRE.  JBoîfe 

ou  Panier  aux  ordures. 

«  Aux  Folies-Dramatiques,  quand  ils 
avaient  boulotte  leurs  oranges,  ils 
en  jetaient  les  écorces  .sur  la  tète 
des  spectateurs  du  parterre  qu'ils 
appelaient  le  panier  aux  ordures.  » 

PARTIR.    Barrer,    Dériper   (cor- 

rupt.),  Se  pairer. 

PAUVRE.  Pouilleux. 

PAYER  A  BOIRE.  Régaler. 

—  NE  P.\S  PAYER.  Payer  en 
monnaie  de  singe.  V.  Maque- 
rean. 

—  ON  PAYE.  Ça  tombe. 

PÉDÉRASTE.   Lopette,   Mimeule 

(arg.  des  juifs). 

Ils  arrivent  du  claque  ou  bien  des  séminaires. 
Fils  de  cocottes  chez  des  Oblats  éduqués. 
Courtauds  de  magasins,  lopettes  dont  les  quais 
Ont  TU  les  jeux,  parmi  leurs  dômes  urinaires. 
(LàCRIKT  Tàilbadi.) 

«  II  m'a  semblé,  lundi,  que  tons  les 
ytes  n'étaient  pas  à  la  choule,  car 
aux  fauteuils,  il  y  en  avait  plus 
que  de  goyes.  je  crois  même  y  avoir 
vu  deux  mimeules  habitués  de  la 
rue  de  Rivoli.  » 

(Lettre  de  Rossignol.) 


\ 


PEL 


—  466 


RF.P 


PELOTOX  DE  Pl'XITIOX.   Pe- 
lote (arp.  de  Saint-Cyr). 

PERDRE  AUX  COURSES.  S'en- 
tiiber. 

«  —  Je  me  suis  enluhé  d'un  louis.  » 
PERDU.  Rousii. 

PEU  (UX).  Une  broque. 

«  —  Je  prendrai  encore  une  broque  de 
fromage  pour  finir  mon  pain.  » 

PEUREUX.  Flubard,  Traqucur. 
V.  Dénoncer,  Éviter. 

PIAXO.  Chaufferette. 

PLx\CER.  Planquer.  \.  Aborder. 

PLAISAXTER.  Coller  une  blague. 

PLUMET.  Cazo  (apoc.  de  cazoar, 
arg.  de  Saint-Cyr). 

POIGXET.  Pagne.  V.  Anneau. 

POIVRE.  Ressort. 

«  Parmi  les  curieux  accourus  se  te- 
nait sonsouteneurauquel  elle  a  dit  : 
M  T'as  de  l'atout,  en  avant  le  ressort 
aux  clignots  des  renillettcs.  » 

(Macs.) 

POLTROX.  Foireux. 
POSSIBLE.  Posse. 
POSSIBILISTE.  Possibilo. 

POULE.  Orniche.  V.  S'accroupir. 

PRÉFECTURE  DE  POLICE.  La 

grande  boite. 

PREXDRE.  Aquijer,  Piger. 
PRET.  (Disposé.)  Paré. 
PRISOX.  Clou. 

PROMEXER  (SEi.  .Se  trimballer. 
PROi'RlÉTAlRE.  Taulier. 


PROSTITUÉE.  Hirondelle  de  pis- 
sotière, Ponirhr,  Ronfle,  Trumeau, 
Vagon.  \.  Déguiser. 

PUER.  Sentir  son  fruit. 

PUXITIOX      (PELOTOX     DE). 

Pelote  (arg.  de  Saint-Cyr),  Pelo- 
ton de  chasse. 


QUAXTITÉ   (GRAXDE).    Platée. 

QUARTIER     DU     TROXE.      Le 

Trône. 


R 

RACOLEUR.  Rameneur. 

RAMASSEUR.  Ramastiqueur. 

RÉCIDIVISTE.  .Académicien. 

RÉCIPIEXT  qui  contient  l'eau 
|)our  la  consommation  journa- 
liî're  de  l'équipage  :  Charnier 
(arg.  des  marins). 

RECO.^IMEXCER,  avec  idée  de 
mieux.  Rcbicher.  V.  Nez. 

RECOXXAITRE.  Retapisser. 

RELEVER  (SE).  Ramasser  sa 
viande.  V.  Regarder. 

REMORDS     (XE     PAS   AVOIR 

DE).  Souffler  sa  veilleuse. 

«  —  De  q*uoi!...  des  remords?...  l'as 
fini...  Souffle  la  veilleuse  et  fous- 
nous  la  jiaix.  » 

REMPLI  DE.  Kig.  Pourri.  V.  Dia- 
mant. 

REXTRER.  Rencarrer.  V.  Besogne. 

REPAS.  Gueuleton. 

—  REPAS  COPIEUX.  Ba/Masa»-. 
V.  Copieux. 

REPRÉSEXTER.[><«i/or(.T.  V.  Kilo. 


RÉP 


—  467  — 


TRA 


RÉPRI.MA\DE.   Suif.  V.  Admo- 
nestation. 

RESPIRER       BRUYAMMENT. 

Corner. 

RÉUSSIR  (i\E   PAS).    Passer   à 
travers.  V.  Bête. 

REVOLVER.  Cliquet,    Pétard. 

RIEX.  De  la  mousse,  Du  vent. 

RIRE.  Pavillonner.  \  .  Boire. 

RIXE.  Salade. 

RUINÉ.  Rousti. 

RUSÉ.  Verdure. 


SALADE,  Salivergne,  Saliverne. 

SERGENT  DE  VILLE.  Bitten- 
bois,  Tige. 

SERIN.  Fifi. 

SERINGUE.  Pièce  humide. 

SETIER.  Stroc. 

—  DEMI-SETIER  DE  VIX  ROU- 
GE. Groseille  de  vidangeur. 

SEXE  DE  L'HOMME.— La  verge: 

Aiguillette,  Kilomètre,  Manche  à 
couilles.  —  Les  testicules  : 
Adjoints. 

—  DE  LA    FEM.ME.  Abbaye  de/i 
dames.  Baquet. 

SOCIALISTE.  Socialo. 

SOMMEIL.  Sorguage. 

SORTIR.  Déplanquer. 

SOU  (SANS  LE).  Meulard,  Meule. 
V.  Dent,  Laid. 

SOULIER  VERNI.  Yerni. 

SOURIRE.  Risette.  V.  Cheveu. 


STATUE     (FALSIFIER    UNE), 

Par  exemple,   faire  d'un  Saint- 
ierre  un  Saint-Paul  :  Margoter 
(arg.  des  sculpteurs). 

SUITE  (DE).  D'Affilé,  D'Affilée, 
D'entrée.  V.  Amante,  Camisole 
de  force,  Échec,  Émouvoir. 

SUR.  Francillon.  V.  Fuite. 

SURFAIRE.  Surbiner. 

SURPASSER.  Paire  le  poil. 

SURPRENDRE.  Choper,  Piger. 

«  Je  les  ai  chopes  en  train  de  se  licher 
la  tasse,  derrière  le  mur.  » 


TATOUAGE.  Balançoire. 

«  Rose  Bonjour  —  on  le  voit  —  n'était 
pas  allée  assez  loin,  en  disant  chez 
le  docteur  Hoch  :  «  Eloi  Terrax 
«  démarque  un  bébé  comme  on  dé- 
«  marque  un  mouchoir.  »  Et  elle 
aurait  pu  affirmer  :  «  C'est  un  bri- 
«  mard  de  gosses  !  ^>  et  tout  à  fait 
dans  l'argot  de  Ta  Bouche  :  «  C'est 
«  le  Mégi  de  la  balançoire  ». 

(DOBUT  DK   LaFOREST.) 

TAUDIS.  Taudion.  V.  Lit. 

TERRASSÉ.  Abati. 

TÊTE.  Compotier,  Hollande,  Noix, 
Timbale.  V.  Frapper. 

TOILETTE    (SE    METTRE  EN 

GRANDE).    Se  mettre   sur    son 
trente  et  un.  V.  Raser. 

TOURMENTER  (SE).  Se  faire  du 
sang  ou  du  mauvais  sang. 

TRANSPORTER.  Trimballer. 
V.  Cocher. 

TRAVAIL      (RENONCER    AU). 

Pétei'  sur  le  mastic. 

TRAVAILLER  difficilement,  sans 
proiit.  sans  succès.  Bourlinguer. 


TRÈ 


—  468 


VO 


«  —  Nous  avons  pu  nous  l'aire  la 
paire,  Mathieu  et  moi. . .  Il  bourlingue 
maintenant  par  ici,  et,  depuis  huit 
jours,  moi,  je  suis  artiste.  » 

(DuBur  DK  Laforest.) 

TRÈS.  Bougrement,  Rudement. 

TRIPOTER.  Tripatouiller. 

TROIS.  Loitré. 

TROMPER.  Enfler,  Promener  en 
bateau,  Refaire,  Rouler.  V.  Bien. 

TROMPEUR.  Arnaqueur. 

TUER.  Conir,  Faire  son  affaire  à 
quelqu'un. 


U 


UN  (LE  NUMÉRO).  L'a* 


VENDU.  Fig.  Pognoniste. 

«  Ses  héros  sont  Henri  IV,  Jacques 
Cœur,  Jeanne  d'Arc.  Il  n'a  pour  les 
hommes  politiques  actuels  que  le 
dédain  le  plus  profond.  C'est  ainsi 
que,  dans  un  factum  rédigé  dans 
sa  prison,  il  traite  les  uns  de  pogno- 
nisles,  les  autres  de  casseroles.  » 


(Le  Journal.) 


VENTRE.  Bedon. 


VERDURE.   Verdouse,    Verdouze. 

VERMOUTH  CASSIS.  (Consom- 
mation.) Pompier. 

VERRE  DE  VIN  BLANC.  Pierrot. 

VIN  BLANC.  Blanc,  Blanchet. 

—  DEHI-SETIER      DE     VIN 
noUGE.  Groseille  de  vidangeur. 

VOL.  Entôlage. 

«  L'assassin  qui  vient  do  s'en  tirer 
avec  dix  ans  de  réclusion  et  qui 
jouait  les   romanesques  à  la  cuur 


d'assises  est  vraiment  du  dernier 
bateau  —  un  bateau  à  la  PcUotan. 
Ce  mélange  de  poésie  et  d'entâlage, 
de  tirades  psychologiques  et  de  vol 
de  porte-monnaie  est  tout  à  fait 
neuf.  » 

(H.  Rdchbfort.) 

—  PAR    LA    DEVANTURE     des 

boutiques.  Vol  à  la  vrille. 

—  DANS    LES    MAGASINS.    Vol 
au  radin.  V.  Tiroir. 

«  Depuis  la  découverte  du  crime,  des 
inspecteurs  recherchaient  deux 
malfaiteurs  qui  avaient  été  vus  rô- 
dant aux  environs  de  la  rue  Moreau 
et  qui  étaient  connus  de  la  police 
pour  se  livrer  au  vol  dit  au  radin. 
Ce  genre  d'expédition  consiste  à 
s'introduire  chez  les  commerçants 
âgés  et  vivant  seuls  pour  leur  déro- 
ber le  contenu  de  leur  tiroir- 
caisse.  » 

{L  Intransigeant.) 

VOLER.  Entôler,  Poser  cinq  dessus 
(allusion  aux  cinq  doigts  de  la 
main) . 

—  DANS  LES  MAGASINS.  Grin- 
cfiir  au  radin.  V.  Tiroir. 

—  EN    BOUSCULANT    SA    VIC- 
TIME. Faire  à  la  rencontre. 

VOLEUR  DANS  LES  MAGA- 
SINS. Grinche  au  radin. 
V.  Tiroir. 

VOLEUSE.  Entôleuse. 

«  Dans  la  soirée,  le  commissaire  de 
police  du  faubourg  Montmartre,  qui 
avait  reçu  la  plainte  do  M.  V...,  tut 
assez  heureux  pour  mettre  la  main 
sur  ï'efitôletise,  une  profcssionelle 
du  genre.  » 

{Le  Journal.) 

VOUS .  Vos  gniasses. 

VOYAGEUR  DE  COMMERCE. 

Rouleux. 

«  —  Autrefois  on  nous  appelait  les  am- 
bassadeurs, maintenant  nous  som- 
mes les  rouleux.  » 


GH:A.lsrSONS    ET    l«IOKrOLOa-UES 

D'ARISTIDE    BRUANT 


Dans  la  rue,     Tome  I,  lUustré  par  Steinlen 3  fr.  50 

Ce  volume  contient  les  chansons  :  A  BatignoUes.  —  .4  la  Yillette.  — 
A  Montpernasse.  —  Marche  des  Dos.  —  Ronde  des  Maiinites.  —  A  Saint- 
Lazare.  —  A  la  Roquette.  —  V'ià  l'choléra  qu'airive.  —  Belleville- 
Ménilmontant.  —  A  Montrouge.  —  A  la  Glacière.  —  A  la  bojitille.  —  La 
Noire.  —  A  Grenelle.  —  A  la  Madeleine.  —  A  Montmertre.  —  A  la 
Chapelle. 

et  les  monologues  :  Philosophe.  —  Bonne  année.  —  Fantaisie  triste. 

—  Sonneur.  —  Récidiviste.  —  Les  Vrais  Dos.  —  Amoureux.  —  Côtier. 

—  Soûlaud.  —  Jaloux.  —  Gréiiste.  —  Casseur  de  gueules.  —  Lézard.  — 
Grelotteux. 

Dans  la  rue,     lome  II,  Ulustré  par  Steinlen 3  fr.  50 

Ce  volume  contient  les  chansons  :  Dans  la  rue.  —  A  Mazas.  — 
Géomay.  —  Les  Petits  Joyeux.  —  Aux  Bat.  d'Af.  —  A  Biribi.  —  A  la 
Place  Maubert.  —  Ees  Marcheuses.  —  Chanson  des  Michetons.  —  Au  Bois 
de  Boulogne.  —  Au  Bois  de  Vincennes.  —  A  la  Goutte  d'or.  —  A  Saint- 
Ouen . 

et  les  monologues  :  Pilon.  —  Aux  arts  libéraux.  —  Foies  blancs.  — 
Monsieur  l'  Bon.  —  Fossoyeur.  —  Bavarde.  —  Coquette.  —  Concuirence. 

—  Crâneuse.  —  Conasse.  —  Soupe  du  mac.  —  Les  Quaf  Pattes.  —  Piîis 
de  siècle.  —  Trempé.  —  Pus  d' patrons.  —  Exploité.  —  Heureux. 

Sur  la  route,  niustré  par  borgex 3  fr.  50 

Ce  volume  contient  les  chansons  :  Alléluia  du  cheminot.  —  En  Bour- 
gogne. —  Les  Canuts.  —  Marche  des  Bicyclistes.  —  Seirez  vos  rangs.  — 
Les  Nases. 

et  les  monologues  :  Sur  la  route.  —  Du  pain.  —  Marchand  d'  a-ayon. 

—  Innocent.  —  Terrassier.  —  A  la  Richardelle.  —  Sur  Bordeaux.  — 
A  Nice.  —  Monte-Carlo.  —  A  Lyon.  —  L" hôtel  du  Tapis  vei't.  —  Chevau- 
chée. —  Marivaudage.  —  Crasse  originelle.  —  Marida.  —  J'  suis  dans 
r  Bottin.  —  Le  Bœuf  gras.  —  Les  youpins.  —  L'impôt  sur  le  revenu.  — 
J'  in  en  fous.  —  Conseillei's  municipaux.  —  Nos  amoureuses.  —  L'impôt 
sur  la  rente.  —  Tanneur.  —  Saison  d'eau.  —  Riche  nature.  —  Cyclow- 
i\ei'ie.  —  Avatar.  —  Soiiloloque.  —  Empiromanie.  —  Question  capitale. 

—  Sagesse. —  Contre  Chiver.  —  Ventrilogie.  —  Kif-kif.  —  Émancipation. 

—  Repeuplons.  —  Toutou.  —  Anges  pour  Noël. 


L'ARGOT  AU  XX^  SIECLE 

DICTIONNAIRE    FRANÇAIS -ARGOT 

Par  ARISTIDE  BRUANT 

Un  fort  volume  in-8  raisin  ;  lettres  illustrées  par  Borgex  ;  médaillon  de 
Levillain 10  fr.     » 

Franco,  contre  mandat-poste,  adressé  à  M.  Aristide  Bruant, 
10,  boulevard  Beaumarchais,  Paris. 


123o-04.  —  CORBEIf,,  IMPRIMERIE  ÉD.  CRÉTÉ. 


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UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY 


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PC  Bruant,   Aristide 

37^1  L'argot  au  XXe  siècle 

B7 

1905 


10 


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