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UARGOT AU XX' SIÈCLE
DICTIONNAIRE
Français=Arg:ot
Le Dictionnaire ARGOT-FRANÇAIS paraîtra altèrieorement
IL A ÉTÉ TIRÉ DE LA PREMIÈRE ÉDITION
DE CET OUVRAGE :
Vingt-cinq exemplaires siu^ papier de Hollande et
vingt-cinq sur papier du Japon.
Imprimerie Éd. Cnirt
gjQiQOa
LARGOT AU XX' S/ECLE
DICTIONNAIRE
Français=Argot
ARISTIDE BRUANT
NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE D'UN SUPPLÉMENT
Publié par l'Auteur
LIBRAIRIE ERNEST FLAMMARION
26, RUE RACINE, PRÈS l'oDÉON
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1903
L^
PARIS ,s / ,
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574/
57
ABREVIATIONS
'^ÙS
— ' Absol Absolument.
Adj Adjectif.
Adj, f Adjectif féminin.
Adj. m Adjectif masculin.
Adv.. . Adverbe.
Aphér Aphérèse.
Apoc .Xpocopc.
Arg Argot.
Corrupl Corruption.
Excl Exclamation.
Fém Féminin.
Fig Figuré.
Fr Français.
Indistinct. ... Indistinctement.
Int Interjection.
Inv Invariable.
Iron Ironiquement.
Prép Préposition.
Pron Prononcez.
Rad Radical.
Simp Simplement.
S.-ent Sous-entendu.
Subs '. . Substantif.
Subs. f Substantif féminin.
Subs. m — masculin.
V Verbe.
V. a Verbe actif.
V. n Verbe neutre.
Vx fr Vieux français.
V Voyez.
Lhs mois anciens, démodés ou tombés en désuétude dont on ne se sert
plus ou presque plus, sont suivis d'un astérisque ('|.
A la page 84, au mot CAMARADE :
Au lieu de Flanande', Famand',
Lisez Fanande', Flamand'.
A la page 104, première colonne, 43» ligae
Au lieu de Oui j'ies ramen !
Lisez Oui j'Ies ramèn'!
A la page 144, deuxième colonne, 39^ ligne
Au lieu de Ça votu en bauche un coin,
Lisez Ça vous en bouche un coin.
A la page 278, première colonne, 8* ligne
An Hou do Requin : ropoquinpt ou reftquinvo.
Lisci! Requin ; repiqu'inpi ou rcvoquinvn.
ABAISSEMENT. Affalement, Ava-
chissement.
« Au bout d'une ou deux berges de
travail en tôle, la gonzesse s'amollit,
la bidoche pend : c'est Vavachisse-
ment des fesses et Vaffalement des
nichons. »
— Fig. Avachissement.
« Aussitôt faits, ils débinent tout le
truc : chez le quart, c'est l'aplatis-
sement ; devant le curieux, c'est \'a-
vachissement complet. »
ABAISSER. Raffoler.
« — Ra/fale ta def su' tes châsses,
qu'on te reconoble pas. »
— S'ABAISSER. S'aplatir.
Mon Tenlre est plat, mais noa pas, foutre .'
De s'être aplati deranl ceux
Mieui cnfaotés ou plus chanceux ;...
(L. DE BiBCT.)
ABAXDOX. Barrage, Isolagc ,
Lâchage, Placage, Sacquage,
Sciage.
« — Tout le temps tu rognes, j'en ai
soupe; si tu rebiffes, ça sera le
barrage. »
« — Tu dégotes une fiotte dans une
tierce ? allez, oh 1 Visolage d'auto. »
Sitôt tpouchc, silôt la fuite :
Uii de plume et Vplacag' tout d'suitc
(Bl.tDOHT.)
Cbiez donc, bonn' fenim' ; barrez punaise!...
C'est Vsaequag' dans les grand's largeurs.
C'est r tciag' de tuut. J' veux Tiv' à l'aise !
lin.)
ABAXDOXXER. Balancer, Ba-
lanstiguer. Barrer, Bloquer, Bou-
ler, Camper là pour reverdir. Dépo-
ser, Débarquer, Isoler, Lâcherd'un
cran, Laisi^er en panne, Larguer,
Plaquer, Sacquer, Scier, Semer.
ABA
— 2 —
ABA
i
« — Heureusement ! sans ça, il y a belle
heure que je l'aurais balancé. »
(H. Lavedan.)
« — Balansliqtie ta gerce, 6anv-la sans
secousse et, quand t'auras boulé le
uiarida, tu pourras turbiner dans le
bath. »
Les b«guins ?... Moi, j' les ai dans 1' prose ,
On croit des fois qu' c'est des chopins ;
Ça vous pos' jamais qu' des lapins :
Un coup qu' t'es chipé", ça t' dépose.
Les béguins?... i' les envoi' r'Iiondir!
"a vous fait r'Iuir' pendant un marque
l'is, un beau wir, ça vous débarque.
Ça vous camp' là pour reverdir.
(BlCoort.)
it Nous avions levé, au Moulin, une
bande de gonzesses qui n' voulaient
pas nous lâcher, il a fallu les semer
une par uue dans les caboulots d' la
Butte. »
J' suis un bohème, un révolté.
J'ai tout scié: Patrie et Famille.
(P. Paillette.)
« Mais, comme j'ai un engagement
prêt à signer à Bruxelles et que je
peux plaquer mon théâtre demain
matin, je vais m'amuser ce soir. »
(Tristan Brrhard.)
« J'ai sacqué mon singe et bloqué
l'atelier. »
— ABANDONNER MOMENTANÉ-
.MENT. Laisser eîi bobe, en
bobine, en figure, en frime, la-
bé, lago, en panne, en parade,
en plan, en verdouze, en verdure.
« — Piges-tu ce fourneau-là qui me
laisse en frime avec deux kiles à ra-
quer? »
— Dans la forme passive, le
verbe Laisser est remplacé
par le verbe Rester.
« 11 était resté en verdure pendant
que les autres étaient partis à la
rigolade. »
— ABANDONNER UNE AFFAI-
RE. Flancher.
« — Au mouicnt nue ça va réussir,
tu flanches ; t'as aonc les foies ? »
_ ABANDONNER SA MAI-
TRES.SE, SON MÉNAGE. Cas-
ser son lacet, Couper la ficelle.
'< Plutôt que de laisser la bourgeoise
porter la culotte, j'aimerais mieux
casser mon lacet. »
« — T'es cocu, qu' tu dis ? coupe la
ficelle: divorce. »
— ABANDONNER LE MÉTIER
DE TYPOGRAPHE. C hier dans
le cassetin aux apostrophes.
« 11 a trouvé une goyo pour lui faire
sa banque; il a déposé la pince et
le composteur et cAtérfans/ecasse^m
aux apostrophes, y-
— ABANDONNER SA PLACE,
SON E.MPLOI. Rendre son ta-
blier.
« Elle n'a pas donné ses huit jours,
elle a rendu son tablier sans autre
explication. »
— ABANDONNER LE VAGABON-
DAGE. Casser sa canne.
C'est pour l&pe que tu gambilles:
Casse ta canne, Irimardeur;
Cliauffe les bonnes agobilles.
Boulonne eu grand, cher et d'ardeur !
(L. DK Beiicv.)
— ABANDONNER LE MÉTIER
DE VOLEUR. Balancer ses
alênes.
Tu veux balancer tes alênes
Ouand il est tant de grasses pleines?
De la poulaille as-tu le trac.
Fric-frac?
(Ip.)
ABALOURDIR. V. Abrutir.
ABASOURDIR. Aplomber, Ba-
sourdir. ('.elle dernière expres-
sion n'est (|u'une corriiplioii du
verbe français. V. Étonner.
« —Me parle pas des usines; ça vous
aplombe qu on s'entend plus. »
ABAT- JOUR. Ahal-reluit.
Un foutoir tout c' qu'i" y-avalt d' doux;
Su' la duraill' deux miradoux ;
Va abal-r'luit su' la lumière
Ft du pivoit bouché d' première.
(BLtitOHT.)
ABATTEMENT. A/fa/emen(, Van-
nage.
« Ça ne tient pas sur ses gambettes;
ça tombe dans Va/falement au bout
ABA
d'une nuit de noce, et pour peu
qu y ait d' la gonzesse, c'est le grand
vannage. »
ABATTRE. Bouler, Envoyer à
las, a dame, à dingue, à plat.
Mettre les pattes en l'air. V. Ter-
rasser.
« 11 le maintint de ses deux poings
d hercule, criant : « T'es boufé,mon
colon! »
(G. COIRTELINE.)
- S'ABATTRE. Aller à l'as, à
aame, a dingue, à domino, à plat,
Etaler sabarbaque, sa bidoche,
sa marchandise, sa viande, Faire
paf. Prendre un billet de par-
terre, Ramasser lin bouchon, une
gadiche, une gamelle, une pelle,
S affaler. S'allonger, S'étaler,
Se peler, Seplaquer,Se répandre.
« Un coup d'épaule et la lourde va à
plat. »
« — Allume le gail qui étale sa barba-
que. C qu'il a ramassé une pelle! »
ABATTU. AfTalé, Raffalé, Vanné.
Ça tient déjà plus su' ses quilles,
C est déjà raffalé, vanné, ■
J.eur faudrait presque des béquilles.
ABBAYE. Jésuitière,]Sid ou plan-
que à corbeaux, Ratichonnière.
ABBÉ. Goussé-razis'. V. Prêtre.
ABCÈS. Bourgeon, Caramel, Eclair,
Fondant, Jutant, Meringue.
" On voit que c'est le printemps ; il
a des bourgeons dans le cou. »
« — Avec une femme comme la tienne,
on peut se passer de dessert : elle
a des fondants et des caramels plein
la gargue. »
ABDOMEX. Ballon, Bauge \ Be-
douille, Berdouille, Bide, Bidon,
Bidouart, Globe, Lanterne, Pail-
lasse, Peau d'âne. Sac à fripes,
Soupente, Tambour, Tabernacle.
" — Ne me tape pas comme ca sur le
6a//û«, tu mêlais mal. » '
De bonne andouille
Kt du bon vin
Plein la berdouille!
3 — ABO
Oa s'a fait arrondir el' glob',
On a sa p'tit' butte à c'que j'vois
(A. GiLL.)'
ABEILLE. Fille galante.
ABERRATIOX. Focardise, Lou-.
foquerie, Martellerie. V. Folie.
« — Moi, me laisser chiper ; quelle fo-
cardise !»
ABHORRER. Avoir dans le cul
dans le figne, dans le prose, dans
leproye,dans le tal. V. Détester.
« — Les mecs de la rousse, j' les ai
dans l figue ! »
ABIME. Esquinte'.
ABLMER. Arnaquer, An'anqer,
Esquinter.
« Se faire arnaquer la gueule. »
<< Le lendemain, moulu, rompu es-
quinté de partout, Antoine ne se
souvenait que de son réveil sur les
fortiflcations. »
(G. LoiSEic.)
« r s'a fait arranger la caftière. »
ABJECT. Débeclant, Dégueulasse,
Dégueulbif.
'< Être débectant dans ses boni-
ments. »
« Je r fréquente pus, i' loufe tout le
temps; c'eit dégueulbif. »
ABOIEMEXT. Jaspinage, Jaspi-
nement. Roulement de tambour.
ABOLIR. Nettoyer, Raser.
« Si j'étais le gouvernement, je net-
toierais la police et je raserais la
Justice et le Code; y aurait plus
d'armée, plus d'église, plus de fois
plus rien ; le grand nettoyaoe, en-
fin. »
ABOi\DAMMEi\T. A bauge', A
chier partout, A mort, Bezef,
Bézef, Bougrement, Cher, Gourde-
ment', Plein la chambre.
« On a eu de la boustifaille à chier
partout. »
ABO
— 4 —
ABS
Fournille el pioncc bougrenvnt
Et lais ton jabot gourdement '.
ABOXDAXCE. Aboulagc, Boites,
Charibolée, Chiée, Flatipée, Flotte,
Gow'derie',Suée, Tapée, Tinée.
Quel aboulage de trèpe ! »
« Les étudiants venaient par bottes;
alors v' là une chiée d' sergots qui
s'amènent. »
a Nous sommes descendus en flotte
avec une charibolée d' fébosses. ><
« Toute une tinée de lardons encom-
braient le passage. »
« Une flatipée de saucisses avec une
tapée de patates ! »
Kilc nrloji. pivois et crie,
Pilanclious en gourderie".
ABOItDEIt. Accrocher, Agrafer,
Amarrer.
« — V'ià Ugène, accroche-\Q avant
qu'i' rentre. »
n — Tu peux pas l'agrafer quand i'
passe?... »
« — Amarre la soeur et sonne-la d'une
thune. «
— ABORDER QITELQU'UX
BRISQUEMEXT POUR LE
VOLER. Ksbrouffer.
« — T'allumes au guichet où le pantc
ftlanque son fric, tu le files : et une
ois su' r rade, tu V esbrov ffes et tu
y barbotes son gâteau. »
ABOYER. Clabauder, Jaspiner.
« — Cresto! v'ià l'alarmiste qui du-
baude.
— J'vas y foutre une boulette : ça
l'arrêtera de jaspiner. »
ABRI. C'/i>\ Cirrr, Coinsto, Creux,
Ptanqu' .
<i J' roupilli' (laiis une meule, c'est
une meilleure care que rhf)tel des
Poutres ; j'aurai peut-être plus lard
un coinsto pour moi seul; en atten-
dant, j' fais mon creux où que
j' peux. »
u — Colle-toi tous la marquise, c'est
In bonne planque. »
— A L'AIIRI I>1' BESOI>, 1>E
LA MISÈRE. Paré.
0 Sa louis lui fait son ciguë tous le*
jours, il estp«ré. »
— A L'ABRI DES MALADIES.
Blindé, Cuirassé.
« — Le froid, je ne le crains pas, je
suis blindé. »
« C'est à croire qu'il est cuirassé; il
ne chope jamais rien. »
ABRITER. Carer, Carrer, Plan-
quer.
« Planque ton canasson sous le han-
gar. »
— S'ABRITER. Se carer. Se car-
rer, Se planquer.
« — Aie donc ! c«j'ro«s-nous, v'ià qu'i'
lansquine. »
ABRUTIR. Assinver, Endormir,
Hiiitrificr, Rendre focard, louf\
maillet, marteau, tingo.
« — Tu nous endors avec tes boni-
ments; tu nous ferais tourner en
bourriques! «
« Il doit s'amuser à la façon de Char-
lot, il s'huitrifie. »
" Quel boucan ! ça vous rend louf. »
« — Vous Vrendez maillet, vot' gosse,
à r passer tout l' temps à ponce. »
ABSE.XCE. NU) de.
a t;"est la pnupce à Jeanneton. Jtib de
fesses et nib de nichons. >
ABSENT. Aux chiotta, Auj;
gogues, etc., Aux lieux à blanchir
ses guêtres.
« — Tu cherches ta femme? elle est
atu chiolles. ■
« — Et Durand ? demanda l'adjudant,
il est constamment aux lieux à
blanchir ses ffuétres. »
ABSIXTIIE. Abs (apor.), Alfi^
liaramisc aux choux, lUeuc, Bu-
reau arabe, Correspondance pour
Chorenton, Douanier, Eau de
moides, E<iu de {avon. Fée aux
ABS
ACA
yeux verts, Génépi, Groseille de
zouave, Herbe sainte, Lard, Muse
verte, Pure, Purée, Suissesse, Vert-
de-gris, Verte. V. Café.
— ADDITIONNÉE DANISETTE.
Bourgeoise.
— ADDITIONNÉE DE GOMME.
Amazone.
— ADDITIONNÉE DE GRENA-
DINE. Anglais, Tomate.
— ABSINTHE TRÈS FORTE.
Hussarde.
— SERVIE DANS UN VERRE A
BORDEAUX. Môminetle.
«■ — Qu'est-ce qu'il faut servir à ces
messieurs et dame?
— Une môminelie au suque pour uia-
dame et deux purées à la hussarde
pour nos gniasses. »
-< Ils convinrent de se retrouver au
Suède à l'heure de la verte. »
« D'puis que 1' Furet est r'venu du
Bat. d'Af., c'est pus du pive qui
s'enfile, c'est d* Valfa. »
Alloas, viens pr?ndre la bleue.
(F*. Paillette.)
ABSOUDRE. Blanchir, Défarguer,
Dévoyer.
« Il y avait mis un doigt, mais les
gerbiers l'ont blanctii. »
ABSTEXIR (S'). Avoir les cheveux
creux, les pieds eu dentelle, les
pieds nattés, nickelée, plats. Ne
pas marcher, Ne vouloir rien
savoir.
« Pour les tlanches à la manque, je
ne marche pas, j'ai les pieds nattes
et les cheveux creux. »
Ctuand fant imiter F fils de THomme,
Oh: là, là... pn' a rien d' fait... des pommes!
Les sentiments sont vit' bouclés,
A la r'voyure, un tour de clé.
Les uns y i' ont les pieds niek'lét.
Les aut's y les ont en dentelle*. '
(Jehan Rictcs.)
'< Pour le fricfrac, passe; mais pour
buter, je ne veux rien savoir, j'ai
les pieds plats. »
On dit en manière de jeu de
mots : « Dans le doute, absinthe-
toi. » Mais cette expression n'est
point argotique.
ABSTE.XTIOX. Ce terme n"a pas
de synonyme argotique absolu,
on le traduit par les locutions :
Comme des dattes, Comme des
nèfles. Comme des pommes ou
toute autre indiquant le refus.
Ça s' raient eux nos p'tit' hommes
Si i's nous donnaient pas des sous,
Oui, mais c'est eomm' des pommes!
Des datt's.'! des ne fl' s. '.'1 car, nom de Dieu!
— Quand mém'qu'i' s'rait 1' pus chouette —
On pjut pas gober un Mnssieu
Qui vous fout d' la galette.
(A. B.)
— ABSTENTION MALTHU -
SIENNE. Mouchage de chan-
delle (obscène).
ABSURDE. V. Bête.
ABSURDITÉ. Conerie, Couillon-
nade, Cuterie. V. Bêtise.
ABUS DE CONFIAXCE. V. Es-
croquerie.
ABUSER. Ficher ou Fuutre dedans,
Jobarder. \. Tromper.
— ABUSER DUNE FEM.ME.
Cramper d'auto, Emharder, Em-
bauder*, Pesciller à la dure*,
Trancher à Vesbrouffe.
— ABUSER DE BOISSON, DE
NOURRITURE. S'en flanquer
jusqu'à ta gargue, à chier par-
tout.
« Les salauds, ce qu'ils ont empiffré!
Ils s'en sont foutu jusqu'à la gar-
gue. »
ACADÉ.MICIEX. Coupolard.
« En attendant que les coupotards me
décernent le prix Monthyon. »
ACARIATRE. Avertineux \ Bâton
merdeux, Bougonneur, Chignard,
Croquet, Digonneur, Geigneur,
Gourgousseur, Prouteur, ïlenau-
deur. V. Grognon.
ACC
— 6 —
ACC
Quel caract.Ve, c'est un vrai bâton 1 ACCORDER (S'). Cord^;, Être de
merdeitx.
<i J'aimerais mieux rester fille que
d'épouser pareil bougonneur. »
« En v'ià d'un renaiuleur, i' groume
toujours. »
ACCABLEMENT. Affalement.
V. Abattement.
ACCABLER. Esquinter, Vanner.
« Il y a de (juoi rendre les armes, ça
m'a esquinté, vanné. »
— Fig. Agoniser (pour Agonir).
« Il lui en a dit de toutes les maniè-
res; il Yd^ayonisée, positivement. »
ACCEPTER. Absol. Marcher.
n Ce n'est que sur l'offre d'un chèque
de dix mille que son députe lui a
répondu : " Je marche. »
ACCAPARER. V. Conserver.
ACCIDENT. Avaro, Tuile.
— ACCIDENT AU TRAVAIL
(Maladresse). Bœuf, Panama
(arg. des typographes).
'< — Encore unbo'ufl Le contre-coup
va prouter. »
ACCLIMATER. Apascliner\ Apa-
queliner\ Apateliner.
« Que sale cambrousse! j' m' apal -
lin'rai jamais icigo. »
ACCOMMODANT. Pas dur.
„ _ Oh' i' n'est pas dur, promets-y
seulement un tarante pour demain.»
ACCOMMODER (S*). Faire son
Ilot.
X Jamais j' T»'"» '"»" ^'^' *^'""*' *'^"'
disse comme celle-là, »
_ En parlant «les personne?
S'accœurer avec.
. De ce temps-là, on s'accasurait avec
la rousse. »
ACCORD (D"). De mèche.
• Us sont tous (/c jnèche\ »
(H. R0CMM0»T.)
mèche, Marcher avec, S'accceurer.
« H est jaloux; elle est paillasson;
ils ne corderont jamais. »
« Je ne marche pas avec vous. »
— ON S' ACCORDE, ÇA S'AC-
CORDE. C'a biche, ça colle !
« Tant qu'on est à la colle, ça colle. »
Car nous deux ca bich'rn tout d' suite.
(Jehan Rictus.)
ACCOSTER. V. Aborder.
ACCOUCHÉE. Largue en vidange.
« François a pas pu venir, faut qui'
reste' avec sa largue qu'est en
vidange. »
ACCOL'CIIEMEXT, Aboulement,
Débâcle, Mûntignardage.
— ACCOUCHEMENT AVANT
TERME. Mômignardage à l'an-
glaise ou en purée.
ACCOUCHER. (Enfanter.) Abou-
ler, Chier ou faire un lard,un lar-
don, un mùme, un salé, Dcbâcler^
Déballonner, Débouler, Faire pieds
neufs. Larder, Mthnignarder, Mô-
mir. Pisser de l'os, des os, sa ou
des côtelettes. Pondre, Vêler.
« c'est pas une vie ; elle aboule d'un
môme tous les ans. »
« Ma frangine vient core d' chier un
salé. »
Quand aile est su' l' point d' larder,
a va à la Bourde pisser sa côtelette. »
Ou6 pondeuse ! en v'Ià d'un négoce '■
C'est épatant, a pond... a pond!
(A. GiLi.)
— Faire un accouchiMiienl.
Débdcler, Décrocher, Dépoter,
, Le carabin qui m'a dépotée était
doux et bien convenable. »
_ ACCOUCHER AVANT TER-
ME. CaiJier .son œuf, Momignar-
der ou mômir pour Vaff, à l'an-
glaise, en putx'e, à la secousse.
ACC
ACC
— ACCOUCHER DIFFICILE -
MEXT ET EX CRIANT. Crier
aux petits pâtés.
ACCOUCHEUR, ACCOU-
CHEUSE. Guette ou guigne au
trou, Tire-le-monde, Vise-au-trou.
V. Sage-femme.
ACCOUPLEMENT. Baisage,
Bourre, Ça, Carambolage, Cricon-
criquette. Façon, Partie d'écarté,
de jambes en l'air, de piquet.
Passe, Ravescot, Tronche. V. Coït.
A '. ec deux bons copains très forts sur le baisage.
(P. Paillette.)
« Elle ne vit que pour le carambolage,
cette bonne femme-là. »
Tous les jours avec ma femme
On s'paye un' petit' façon.
Pourtant, vrai I les clebs, y m' dépassent;
Chez eux, ça coûte rien, la passe.
Saluez ! c'e^t l'amour qui passe '.
(Jehan Rictes.)
ACCOUPLER (S'). Aller à bourre,
à la bourre, à tronche, à la tron-
che, chez Tronchemann, Baiser, Ba-
ratter, Bistoquer, Bitter (obscène),
Bourrer, Bourriquer, Caramboler,
Cogner, Cramper, Décrotter, Faire
ça. Faire cricon-criquette. Faire
une façon. Paire le petit liibé.
Faire nique -nique, Fourailler,
Pourniller *, Fournir *, Fourrer,
Hier *, Hyer *. Jouer de la croupe,
du cul (obscène), Mettre, Mettre
au chaud, Niquer, Piner ou Pino-
cher (obscène;, Piquer, Planter,
liivancher *, River, Rouscailler,
Schnailler, Se dire deux mots. Se
faire une politesse, Taper, Taper
de la patte, Tigner, Tiquei^ des
fesses (obscène), Tii'er sa ou une
chique, son ou un coup, sa ou
une crampe (obscène), Troncher,
Yenser *.
— S'ACCOUPLER DANS LES
BOIS, EX PLEIX AIR. Voir lu
feuille à l'envers. V. Coïter.
« Il est tout ce qu'y a de costeau : i'
va à Troiicfi'mann trois fois par
jour. »
Avec une largue coquette
Nous avons fait cricon-criquette
En disant merde au Grand Mitou.
ACCOURIR. Abouler, S'abouler.
" — Allez, ho ! aboute-toi. »
ACCOUTREMENT. V. Vêtement.
ACCOUTRER. Camoufler, Frin-
Quer, Fntsqiicr, Harnacher. V.
Vêtir.
« Qui t'a /jaj'nflcÀe de cette façon-là?»
— MAL ACCOUTRÉ. Carnaval,
Chienlit, Foutu comme l'as de
pique, comme quatre sous, Mal
fichu, Mal foulu.
ACCRÉDITER. Pistonner.
« — Je vous garantis de vous faire
pistonner auprès du directeur. »
ACCROCHÉ. Grup ', Gruppé \
ACCROCHE-COEURS. Faces,
Guiches, Soixante-six.Y . Coiffure.
ACCROCHER. Agrafer, Brancher,
Graffer. V. Pendre.
ACCROIRE (FAIRE). Faire cou-
per dons, Faire gober. Monter le
cou, le coup, le job. V. Tromper.
ACCROUPIR (S'). S'accoufler,
S'accrouer, Se mettre à croucrou.
Toute la journée accouflé
Comme un mendigot sous un porche.
Un dirait qu'il s'est camouflé
En piètre que le jeûne écorche.
(Bl£dobt.)
S'accroiiant en rond autour du riffaud
Où grille l'orniche hurf et sans défaut...
(iD.)
ACCULER. V. Argument.
ACCUMULER. Carcr, Mettre à
gauche. Mettre à la cure, à la
planque. Planquer.
« Vous en carez, du pognon, vous en
planquez, veinards ! »
ACCUSATION. Accès de fièvre,
Dévidage, Fargue, Farguement,
Musique.
ACC — i
~ ACCUSATIOX CAPITALE,
Fièvre cérébrale. Fièvre chaude,
Grande musique.
« fPour le Manchot, qu'avnit buté,
c'était ;Ia fièvre chaule, la grande
musique. »
— FAL'SSE ACCUSATION. Dévi-
da ge à V ester gue.
ACCUSÉ. Écorné.
« Quand je l'ai vu su' 1' banc des
écornés, ça m"a retournée. »
— ACCUSÉ A TOUT. Blanc.
ACHARNEMENT. Achar (apoc).
« r ne voulait pas 1' lâcher, il y met-
tait d' Vachur. >»
— AVEC ACHARNEMENT. D'a-
char, D'ackar et d'auto ou d'au-
tor, D' achar et de rif ou de riffe
ou encore de rifle.
Qu'on engueul' d'Anmilp et Totor
Et qu'on pari fie lout' tcut p.ir lerre !...
J'applaudis d'achar et d'aulnr.
(A. B.)
ACHAT. V. Dépense, Dépenser.
— ACHAT «ANS DES CONDI-
TIONS MÉDIOCRES. Margou-
linage (arj,'. des marchands).
— ACHAT OU VENTE A VIL
PRIX. Coup de fusil ou de pii-
to'el. V. Commerce.
ACHEMI.VEU (S"). Trimardei:
V. Marcher.
ACUKTEll. Ahlofjuer *, Abloquir %
Abroquev ', liloqxiir.
— ACHETER DE MENUS OB-
JETS. Bibeloler.
— ACHETER DES OBJETS
VOLÉS. AUriquer*.
— ACHETER LA PART DE CO-
DÉTEM'S. Faire des pigeons'.
ACHETEITK, ACHETEIÎSE.
Abloqxieur', Ahloqueuse ', Aldo-
(juis.ieur', Ahloquisseusc', .ittri-
queuv *, Attriqucuse ', Soldat.
ACHEVER. Itloqucr, Boucler, C/tt'-
tir*, Mettre vn point. L'impé-
— ACQ
ratif se rftniplaoe fréquemment
par la locution inlerjeclive : Vn
point !
I On a assez travaillé aujourd'hui, un
point ! bloquons ! »
— ACHEVER UN BLESSÉ. Lui
donner, lui faire, lui filer le
coup de grâce, le coup du lapin,
le coup de pouce.
i< Comme il respirait encore, le Mar-
quis lui fll le coup du lapin. »
'< — r va gueuler, file-lui le coup de
pouce. »
— ACHEVER LE CONTENU
D'UN PLAT , D'UNE BOU-
TEILLE, D UNE PROVISION.
Liquider, Solder.
« — Il en reste à peine, soldez ça. »
— ACHEVER UNE CONVERS.\-
TIOX, UN DISCOURS. .Mettre
les volets. V. Se taire.
— ACHEVER UNE DISCUSSION,
UNE QUERELLE. Bengracier.
« — En voilà assez, rengraciez ! >;
— ACHEVER UN OUVR.\GE A
LA DI.\BLE. Emballer.
ACOLYTE. Aminched'aff, .kssocc,
Baron, Comte, Contre, Pote, Po-
teau, Marquis. V. Compère.
Faut savoir choisir ses poteaux,
• Quund on veut boulonner eu soce :
Ou'i's ioye' astucieux et coslcuuxl...
Çui qui veut dcv'nir mon assoce,
r doit èl' liorome et pas clampinl...
(L. Dt Bkrcy.)
ACOMPTE. Arrosage, Pir/eon.
« Les fournisseurs comptaient sur
un arrosage. »
« Son drame n'est pas commencé; il
a cependant obtenu un pigeon de
l'imprésario. »
ACQUÉREl'R. Soldat (arg. des
nuirchaiids, du vorbtî fr. Solder).
« .l'ai été soldat pour les tentures. »
ACQUIESCER. Marcher.
ACQ
— 9 — ACT
« — Que pensez-vous de la nouvelle
combinaison?
— Je marche. »
— J'ACQUIESCE. Ça bichf. Ça
colle. Ça fait mon blot. Ça me
boite.
ACQUIT. Défargue.
« — Tas raqué le tôlier ; t'a-t-i' donné
la défargue] »
ACQUITTÉ. Blanc, Béard, Défar-
gue, Dévoyé.
« Mon homme décarre ce soir, il est
blanc. »
ACQUITTEMENT. Coup de nib,
Décarrade, Décatrage, Décarre,
Décarrement . V. Sortie.
« — La Volige a ramassé cinq berges.
— Elle Frisé?
— Le Frisé, coup de nib ; que veine ! »
ACQUITTER. Blanchir , Dé f arguer ,
Dévoyer. V. Absoudre.
— S'ACQUITTER. Se défarguer.
V. Payer.
ACROBATE. V. Forain.
ACTE. Coup, Flambeau, Flanche,
Truc. V. Chose.
« — Quels couillons 1 c'est un coup de
fourneau que vous v'nez d' faire
là! »
— ACTE D'ACCUSATION. Dévi-
dage à Festorgue, Fargue. V.
Charger.
— ACTE RÊPRÉHEXSIBLE.
Coup, flambeau, flanche, truc à
Festorgue ou à /a manque.
« — Toujours Aes flambeaux à la man-
que, vous nous ferez poisser. >»
« l's u' marchent que pour des flan-
ches à Festorgue. n
— ACTE DE VIOLENCE. Coup
de chien, Coup de Trafalgar.
« II a tout démoli, quel coup de
chien'. »
« — Tu vas voir ce coup de Trafalgar,
quand on lui apprendra ce truc- là. »
— ACTES CIVILS, JUDI -
CIAIRES. NOTARIÉS, etc.
Faffcs, Fafiots.
« Pour se marier, il lui a fallu des
tas de fafiots. »
ACTEUR. Cab, Cabot, Cabotin,
Matiau (M'as-tu-vu?, Menton
bleu, Misloqueiir, Misloquier, Rase
pour Faff (Rasé pour la vie).
« Pour frimer au misloquier, il figure
à l'Ambigu. »
— ACTEUR BREDOUILLECR.
Déblageu)'.
— ACTEUR EXPÉRIMENTÉ.
Brûleur de planches.
• — Avant que tu sois un brûleur de
planches comme Galipaux, il pas-
sera'de leau sous le pont. »
— ACTEUR MÉDIOCRE. Joueur
de pannes. Panne, Porteur de
babillarde. Videur de pots de
chambre.
— ACTEUR MONOCORDE. Ac-
teur guitare.
— ACTEUR QUI NE SAIT PAS
SON ROLE. Qui fait de la toile.
— ACTEUR REMPLAÇ.ANT.BOU-
leur.
— ACTEUR DE TALENT OU pré-
senté comme tel au public.
Èloil".
m II exigeait qu'on le plaçât immédia-
tement au-dessous de Vétoile, en
seconde vedette. »
— ACTEUR S.VNS TALENT. Clou,
Égyptien, Sabot, Tombeur.
« — Si vous aviez vu cette tape, mon
cher! Quel égyptien, quel sabot,
quel clou! Aussi a-ton idée de don-
ner autre chose qu'une panne à un
tombeur pareil ? »
ACTION. V. Acte.
— ACTION DÉCL.AT. Bath coup,
Bath flanche.
— SE DONNER DE L'ACTION.
Se grouiller, Se magner. Se ma-
gner le cul, le figne, le tal.
ACT
— 10 —
ADV
« Secoue-toi un peu, grouille-toi,
magne-loi le figne, allez ! »
ACTRICE Acleiise, Cabotine, Mis-
loquière. ■
«Ainsi, Gueule d'Empeigne, voulant
Eénétrer chez une acleuse, avait dû
attre en retraite. »
(VVlLI.Y.)
ADJOINT. Demi-condé. V. Maire,
Préfet.
ADJUDANT. Adjectif, Adjupète,
Bidel, Chien de cat^erne, de quar-
tier, de régiment, Fer-hlanc, Fer-
blantier, Pince-dur, Zinc.
ADMINISTRATION COURS D).
Chien vert (arg. de Saiat-Cyr).
AïiMlR\lll.E. Altèqiie',Bath,Bath
aux pommes, Catapultueux, Époi-
lant, Schheb, Schpill. V. Beau.
« On a étt- au Chàtelet ; ah ! mon
vieux, « Michel StrogoU», c'est rien
schpil ! »
ADMIRER. V. Regarder.
ADMETTRE. Encaisser.
« Ce mec-là, je ne l'encaisse pas ; et ses
boniments non plus. »
— ÊTRli .VDMIS A. Avoir le
condé de.
<i II avait le condé d'entrer dans les
coulisses. »
ADMONESTATION. Abattage,
Affre, Attrapage, Emboîtage, En-
gueulade, Escrache.
'. En rentrant, sa dabe lui a collé un
de ces abattages l quel savon! quel
suif, mon empereur! »
ADMONESTER. Attraper, Emboî-
ter, Ew/ucitler, Enlerer, Enlever
te cul, Faire chanter, Faire monter
la gamme. Foutre un al)attage.
« — Je vous ai prévenu, vous allez
vous faire attraper. »
• On m'ente à chaque instant. »
i< Tu rentres en retard, tu vas voir si
le père va te faire chanter; il te
fera monter la gamme. »
— ÊTRE ADMONESTÉ. Passer
ou être passé à l'escracke^
Ramasser la bûche. Recevoir un
abattage, une engueidade.
« Trois jours de suite que je ramasse
la bûche, j'en ai soupe. »
« — Quoi"?v'là qu' tu nous passes en-
core « Vescrache, pour un litron
qu'on a fauché. »
ADORER. Aimer comme ses petits
boyaux. Avoir dans le sang.
V. Aimer.
« — Le quitter .'... Comment veux-tu?
tu sais bien que je l'ai dans le sanrj. »
ADRESSE. Marlouserie.
« — Tu n'as pas réussi? Tu n'as donc
pas de marlouserie pour deux
sous"? »
— Domicile. Numéro.
« — Et surtout, ne lui donne pas mon
numéro ! »
ADROIT. Qui a le truc, Qui sait ij
faire. \ . Habile.
— ADROIT A VOLER LA MON-
NAIE SUR TABLE. Qui a le
pouce rond.
ADULTÈRE, subs. Vaille, Pail-
lon. V. Infidélité.
ADVERSAIRE. Ce mol n'a pas de
synonyme absolu en arjîol. On
dil Autre ou Mec ou tout autre
terme méprisant, mais presque
jamais Adversaire ou hnnemi.
« — As-tu vu les autres ? »
« — V'ià les mec* qui viennent parici. »
ADVERSITÉ. Rouillasse, Bouillie,
Confiture, Choux, Débine, Dèche,
Emnterdemcnt, Em m o uscaillc-
ment, Gttigne, Umonaile, Marme-
lade, Mélasse, Merde, .Mistouffe,
Mistuuffle, Mouise, Mouscaillc,
Mousse, Moutarde, Panade, Panne^
AFF
AFF
Pommade, Purée,S€htourbe.\. Mi-
sère.
J'ai trop marché dans la mistouffe.
Dans la bouillasse et 1' désespoir '.
(Jebas Rictcs.)
Te ï'ià raffalée et vieillie...
Ma parole! ont' donu'rait deux sons!...
T' es donc toujours dans la bouillie.
Dans la mmacaille et dans les chovx'i
(L. DE Bebct.)
Un attrape, en n'y songeant point,
La qaiote et quatorze,... et le point :
Toujours la guigne'.
Des fois a faisait rien da tout
Pendant qu' j'étais dans la mélaate
A Montpernasse.
(A. B.)
« La mistoufle m'a tourné en valet de
carreau. »
(G. D'EsPiRBtS.1
AFFABLEMEAT. En girofle *, Gi-
roflement '.
AFFAIBLI. Affalé, Qui a lu fièvre
fjogotte. Qui ne va que iCiine,
Roffalé, Vanné.
Tu n' vas plus qu d'iui'; t'es d^onm^.
Décati comme un' Tieill' rombière;
Tes raffalé:... Te ï'Iâ famé.
T'es rincé comme un \erre à bière !
(Blédobt.)
• Il est mou comme une chique, il a
la fi'eive gogoUe. »
AFFAIBLIR. Esquinter, Éteindre,
Raffaler, Vanner.
« On s'esquinle à mener celte vie de
bâtons de chaise. »
« Quel bouleau! ça vous éteint. »
— S'AFFAIBLIR. S'affûter, Se
raffaler. Se vanner.
AFFAIBLISSEME.\T. Affale-
ment, Vannage. V. Abattement.
LFFAIRE. Ayf iapoc. , Balle, Blot,
Chopin, Coup, Flanche, Flambeau,
Lubé, Nibt!, Ognon, Ognons, Oi-
gnon, Os, Truc.
f Qu'est-ce que c'est que ce coup-\à^
Encore un truc pas ordinaire! >•
Vli tout à fait ta balle, mon vieux.
(P. Paiuette.)
Un gluant, ca fait pas mon hlot.
(J. RicnEns.)
t Chacun son os. Y en a qui passent
la joumaille à potiner, moi c'est
pas mon oignon. »
— AFFAIRE CONCLUE. Affaire
dans le sac.
— AFFAIRE EMBROUILLÉE.
Mastic, Salade.
— AFFAIRE FRUCTUEUSE.
Affaire juteuse. Affure.
— AFFAIRE M.XXOLÉE. Affaire
brûlée.
— FAIRE DES AFFAIRES D'AR-
GENT. En mugner. Magner du
beurre .
— FAIRE DE PETITES AFFAI-
RES. Bibeloler.
— HOMME D AFFAIRES. Cocan-
tin.
AFFAMER. Paire claquer de pé-
grenne,
« Faut marcher contre les exploiteurs
qui nous font claquer de pégrenne ! »
— ÊTRE AFFAMÉ. Avoir le bide
comme une affiche. Avoir la
dent. Avoir Pestomac dans les
talons. Déclarer ou Déclarer
ballon. Faire balle, ballon, go-
dard. S'enlever. V. Faim.
« Arrivé là-haut, le Marquis acait la
dent: il a toujours un boyau de
vide, c' mec-là. »
« Comme on déclarait, on s'est mis
les pieds sous la table. »
« Quelques taches dans un quart de
pain ne sont pas pour faire reculer
un fagot de bon appétit et qui fait
balle. »
(.\. HmBBBT.)
y sorgae à la paire et j' fat* ballon
(A. B..
AFFECTATION. Aimant, Chichi,
Crânage, Crdnottage, Cros.<age,
Crosse, Crosson, Épate, Eshrouffe,
Magnes, Mousse, Pallas, i'ose.
Poussière, Vent, Zeph. V. Em-
barras.
AFF
— 12 —
AFF
— AVEC AFFECTATION. En
crâneur, en crosseur, en cros-
sant.
« H fait tout en cro.isant. »
AFFECTER DE GRAXDS AIUS.
Crâner, Crdnotter, Crosser, Épa-
ter, Esbrouffer, Faire ou jeter de
l'amant, Faire du ou des chichis,
du crosson, de l'épate, de l'es-
broitffe, des magnes, de la mousse,
du pallas, de la pose, de la pous-
sière, du vent, du zeph. Faire sa
chicorée, sa merde, sa poire, sa
Sophie, Se gober, S' imaginer avoir
chié la colonne ou VohHisquc, Se
pousser du col, Se rencarrer.
V chasse,... i' boit,... i' fume,... i' cause,
r fait d' l'épate,... V crâne,... V poxe.
(A. B.)
A rouspète, a fait du chichi.
(ID.)
« l's crûssent, i's font du zeph, i's
font du pallas, i's jettent d' l'ai-
mant. »
» Au Point du Jour, plus rien à faire
depuis que les barbeaux de Mont-
martre et des Batignolles y descen-
dent le lundi faire leur poussière. >>
(JkaN LOBIUIN.)
— AFFECTER DU COURAGE.
Faire le zouave.
'< Il a beau faire le zouave, je ne le
crains pas ! »
— AFFECTER OE LA MODES-
TIE. Faire sa chocholle, son
étroite, sa Julie, .«ta merde, sa
poire, sa Sophie. V. Bégueule.
D'abord ej' comprends pas qu'on s" gène
Ej° suis ami d' la lilterté,
y fais pas nui Snphi', mon Ugcne,
Quand ci' pète, ej' dis : j'ai pété.
(A. H.)
AFFECTION. V. Amour, Caprice.
AFFECTIOIVXEU. Avoir à la
bonne, Gober. V. Aimer.
« Je le ffobais, fallait voir, et cepen-
dant je n'étais pas heureuse. »
(GuauN.)
AFFECTIONNÉMEXT.
blcment.
Arnica-
AFFICHE, Menteuse.
— AFFICHE OFFICIELLE. Pa-
pillon blanc.
« Les papillons blancs annonçant la
reprise des cours de la Faculté ont
reparu ces jours derniers sur les
murs de l'École de médecine. »
(SCABIMOICHE.)
AFFICHER. Salir les murs.
— S'AFFICHER. Faire de l'épate,
du pallas, etc. V. Embarras.
AFFIDÉ, AFFILIÉ. Affranchi,
Franc. V. Compère.
« Maintenant que le gonce esta/fran-
chi, ou peut y aller. »
AFFILIER. Affranchir, Dessaler.
V. Corrompre, Initier.
AFFIQUETS. Affuliaux, Agios.
r faut qu'a s' pay' des las d'agios
Pour se coller su' la cal' tière,
Su' les estonim' et su' l'darrière;
A dèch' tout |)0ur ses affutiaux.
(Bléoort.)
AFFIRMATION (Termes d'). Gi,
Gigot, Go, Gy, Ji, Jy. V. Oui.
AFFIRMER. Bonir, Foutre son
billet.
« — Tu veux pas nie croire"? puisque
c'est moi qui te 1' bonis. »
AFFLUENCE. Aboulage, Chice,
Flaupt'e. Flotte, Suée, Tapée,
Tinéc. V. Abondance.
« Oh ! c' qu'ils étaient une suée pour
voir passer le tsar! »
AFFLUER. Abouler. \. Arriver.
« C'est l'été, les ÀDgliches commen-
cent ù abouler. »
AFFOLER. Rendre focard, lottf,
maillet, marteau^ lingo. V. Abru-
tir, Fou.
— S'AFFOLER. Perdre la boule,
te nord.
„ — On ne peut vous faire une obser-
vation que vous ne perdiez le nord. >»
AFFREUX. V. Laid.
AFF
— 13
AGE
AFFROXT. Pied de cochon. Salo-
perie, Vacherie.
« — Tu m'as fait une vacherie : quand
nous serons devant le trèpe, tu
verras, je te jouerai un pied de co-
chon. »
AFFRONTER. Èirc là, Y aller,
Y cire.
— Tu peux y faire avec Chariot, il n'a
pas la trouille, il esl là; ça serait-i'
la plus grande terreur, le* pluscos-
teau, i' n' traque pas, i' s' met en
quarante. »
AFFUBLER. V. Accoutrer, Vêtir.
AFRICAIX. V. Arabe.
AGAÇANT. Bassinant, Canulant,
CaVidant, Courant, Cramponnant,
Rasant. V. Importun.
« — Ah ! mon vieux, c" que t'es bassi-
nant : Toujours la même rengaine,
c'est cavalojit'. »
— C'EST AGAÇ.\NT
La jambe '.
La barbe'.
AGACER. Astiquer, Barber, Bas-
siner, Baucoter *, Boucotei *, Cann-
ler, Cavaler, Courir, Cramponne)',
Emboucaner, Emmerder, Emmotts-
cailler. Paire chier. Paire mal.
Faire pisser. Paire pisser des
lames de rasoir en travers, des
ronds de chapeau, Jamber, Scier,
Taper sur le système, Trotter.
Les verbes Cavaler, Courir et
Trotter sont fréquemment
suivis de Sur Va^p^.rge, sur
le flageolet, sur l'haricot, sur
le kilomètre, sur le Soissons;
■ ces expressions sont obscè-
nes. \ . Importuner.
<' — Quand vous aurez fini de nous
barber avec vos cuteries ! ■
— Eugène ? 1' m' court sur le flageo-
let; si i' vient, je m' débine. »
Vous en avez une patience ! Je ne
comprends pas qu'on se laisseyam-
ber à ce point-là ! »
AGE. Longé*, Vioc. V. Vieillard.
AGENCE. Boite (ai^. des em-
ployés).
«Je sors de la boîte à six heures. »
AGENXER. V. Arranger.
AGEXT. Employé absol. pourpoli-
cier. Balai, Bec de gaz, Bou)'-
rique, Casserolle, Ces mess, ces
messieurs ou ceux du bal, du
ballon, de la boite, du bord de
Veau, de la boutique, du coin du
quai, de la sonne, de la tôle, Chan-
delle, Cierge, Cognard, Cogne
Collégien, Coquine, Emballeur,
Escargot de trottoir. Facteur, Pi-
leur, Flic, Plicadart, Flicard,
Flick, Plique, Frère de Tattrape,
Frère j t'agriche, Priquet ', Julot,
Lampion, Laune, Messier, Mon-
sieur Jules, Pèlerin, Pes taille.
Peste, Poulaille, Poule, Préfeetan-
cier. Prévôt, Putain, Qui en est.
Raclette, Raille, Hailleux, Râteau,
Riflard, Roussin, Sergot, Tante,
Vache, Volaille. Ces expressions
s'appliquent à tous les policiers,
sauf Collégien, Facteur et Pèlerin
qui désignent les agents en uni-
forme.
— Oh 1 si je trouvais deux becs de
gaz, ce que je les ferais pincer
marrons sur le tas. »
(0. MtTÉiiaB.)
— Barrez-vous ! j'ai dégoté deux ba-
lais qai frimaient là-bas, au coin. i>
Je fus pincé par deux raclettes et,
sur mon signalement, papa, qui me
faisait rechercher, me retrouva au
Dépôt de la Préfecture de police. »
(G. Maci.)
Loin de toas les flics, des bourriques.
J'ai le droit d'aller daos les bois...
(K. BODBGEOS.)
Poisqae V sergot porte un sabre.
Doit pas rester en échec :...
Il faut que I' cogne
Cogne, cogne!...
(1 faut que I" cogne cogne arec :
(BUbobt.)
AGE
14 —
AGI
Puisque j° te V difi, moi, je 1' sais bien :
Il est des raiirs... il est d' la rousse!
(A. B.)
yu'il aiir planquer où qui' voudra...
Tu peux pns rester avec ça :
C'est pas un garçoa... c'est un' vache \
Kh ben! non... c'était Mosiieu Jules.
C'était Mossieu Julot, V roussin,
La terreur de ces dura' en carte,
C'était lui Julot, l'assassin,
Qui les l'vait, le soir, à Montmarte.
Chair de rue ou chair de salon.
Chair à soie ou chair à guenilles,
Gare à ces Me.isigur.i du ballon :
C'est les roussins qui tu'ut les filles.
(iD.)
I,a vrai" peste, V philloxéra
C'est ceux d' la boite... rf' la boutique,
Du coin du quai. Vous savez bien :
Les mouchards, les cogn' et les railles
(Jui s'occup'nt de tout... et de rien...
C'est les peslailles.
(Id.)
J'ai fait chibis. J'avais la frousse
Des préfectanciers de Pantin.
(J. RtCUEPIN.)
— AGEXT DE
Mouche.
L.V Sl'RETÉ.
'< 11 y avait là aussi une mouche, un
homme de la Siiroté. >
(TiiisTAX Rerxaiio.)
— AGENT DE LA POLICE DES
MŒURS. Mœurs (s sonoro).
On sait qu'i' n'a pas d' escrupules,
(In sait qu'i' marche avec les mœurs...
(A. B.)
— A<;ENT CHARGÉ DOBTEXIR
DES AVEII\ diui pit'vfiiu.
Cuisinier, Mouton ; celui-ci joue
le rôle de co-dctenu.
« — .V propos de railles, vous n'ctes
fias sans avoir entendu parler d"un
ainoiix corpiin *|ui s'est fait cuisi-
nier, Vidoc(| ; le connaissez-vous,
vous autres '.' m
(M. Miaio et L. Launay.)
« Des confrères à moi ont pn'Iendu
naguère que le plus souvent
M. Grévy nVtait guulé dans ses
signatures que par les rapports de
la |irison iiiAïuc. l'n cundainnc qui
est fil proie à de violentes angoisses,
qui refuse éncrgiquement de faire
le piquet consolateur et tradition-
nel avec son mouton, qui sanglote,
hurle et se frappe la tête contre les
murs, était à peu près certain de
voir sa peine commuée. »
(Aliiebt Dubkujeaud.)
— AGENT PROVOCATEUR. Al-
lumeur, Diable *.
« Bien que la réunion fût i)rivéc,
quelques allumeurs avaient réussi
à se faufiler dans la salle. «
(Le Mot d'ordre.)
AGEXT D'AFFAIRES. Cocantin,
Mar cadet, Mercadet, Tricoche (ne
s'emploient qu'en mauvaise
pari.)
'< Nous parlons ici des cocnntins de la
haute; ceux-là s'intitulent >< rece-
veurs de rentes », « avocats con-
sultants », « conseils », et ne sont
au fond f|ue de vulgaires escrocs. ■>
(Hor.lEH-GllISON.)
« Les mercadels deviennent de |)lus
en plus nombreux (le nos joins; ils
encombrent le Sénal, la Chambre. »
(Hector Kuance.)
« Il avait porté ses fonds chez un
tricoche des alentours de la Bourse. »
{La Nation.)
AGEx\T DE CHANGE. Batteur de
beurre. Frère de la côte (jeu «le
mot sur cote), Sauterolle', Saute-
ronds *, Saute-rondolles *.
AGIOTER. Capitainer \
AGIR. Marcher, Y aller.
Pour mijoter un coup d' fiic-frac
Ya pasdcuxcoinni'mon pniasse an mille...
Mais quand i' faut marc/icr.j'ai l'trac!
(A. B.)
« .Maintenant que nous somme»? sur-;
de notre affaire, allons-y !
AGITER (S"). Se décarcasser, >c
dcgrimnner *, Se démancher, Se
dtUnanchcr le trou du, le trou du
cul, le trou de fntlle, le cocqjx,
le figne. Se dcmanlihuler, Se
grouiller.
« Quand tu te déearcaiseras pendant
AGN
1:
AIG
deux heures, crois-tu que ça chan-
gera quelque chose? »
(J. LiiiionB.)
■ AGXEAU. Bêlant, Laine, Morne.
AGONIE. Calanche, Canage, Cre-
vaison, Crève, Fine pégrenne,
Refroidissement.
« — Et ton dab, t'as été le voir?
— M'en parle pas, ma vieille, c'est la
calanche; il est rousti. »
« Ça suffirait pour attendre sa cre-
vaison. «
(Trcblot.)
— CEST L'AGOME. Les carottes
sont cuites.
AGONIR. Agoniseï'.
« C'tte vieille macaque nous a agonises
de sottises. »
AGONISER. Canei', Calancher, Se
dédire cher *, Se refroidir.
— IL AGONISE. Il est rétamé,
On peut graisser ses bottes ou
lui prendre mesure. V. Mourir.
AGRÉABLE. Bath, Gandin,
Gourd *, Schbeb, Schpill, Vrf.
« On s'est otTert une partie de cam-
pagne tout c'qu'y a de gaiidin. »
AGRÉMENT. Ag (apoc).
'■ Payons-nous d" Vag et fichons-nous
du'quart. »
\GRESSEi:R.Esbrouffcur. V. Vol.
, AGRIPPER. Agraffer, Agriffer,
|bk Arquepincer, Griffer, Gntper ',
^Êk Harponner, Pessiller '.
^^Ba — Viens t'en donc, ils yontVagrif-
^^K. fer. »
^^B (0. Mêt£kier.)
^^r« J^ai promis de reconobrer tous les
grincbisseurs et de les faire arque~
pincej\ »
(V'iDOCQ.)
AGUERRIR. Culotter, Dessaler,
Dctaffer, Détrouiller.
« — T'as besoin d'être CM/o//é. Tas pris
la pipe, que tu dis ? tant mieux !
c'est paV que tu sais pas encore y
faire, ça t' dessaPra. »
AHURI. Baba, Bleu, Epastroiiillé,
Esbloqué, Esbrouffé, Estomaqué,
Occis, Tué.
— ÊTRE AHURI. En être comme
un f/laude, comme une saucisse,
commn une tomate, comme une
tourte. En baver, En roter, En
rester de dlà. Y. Ébahi.
« Ça m'a fait un efTetl J'en bavais'. '>
« A la bonne heure ! C'est bien, ça,
mes enfants! Y a de l'ensemble.
(Juand il entendra ça demain, le
colonel en rotera. »
(JCUES MOY.)
AHURIR. Assinver, Épastrouiller,
Esbloquer, Esbrouffer, Estoma-
quer, Occire, Rendre ou laisser
baba, bleu, etc., Tuer.
Eh ben: mon cochon, ça m'assirive'.
A prétend qu'aile est su'... les dents
Et tu la rtrouss' mèm' pas d'un linïe?...
C que j' te y-aurais cavale' d'dans!
(Blédort.)
AIDE. Piston. V. Protection.
AIDE. V. Compère.
AIDE DE CUISINE, Aide-cargot,
Aide-gargol, Escargot.
<< On se met n'importe quoi, garçon
lipette ou escaryot] »
AIDE DANS LES PRISONS,
Auxigo. Y. Auxiliaire.
AÏEUL. Grand dah. Grand dai'on.
V. Grands parents.
AÏEULE. Grande dabc. Grande
daronne. V. Grands-parents.
AIGUILLE, Barre, Chassue, Pin-
cetoque, Piqueloque.
Sûr, a s;>it pas c' que vaut sa chair.
Eus' c'tte gonzess'-là !... Ça m'esbioque
Au lieur de tirer la piqu loque,
A pourrait mich'tonner... et cher!
(L. DE Bercv.
AIGUILLETTE. Liette \
AIGUISER. Radurer.
AIL
— 16 —
ALE
AIL. ApiCy Aspic, Truffe de Mar-
seille.
« Elle repoussait de la gargoine ; elle
devait avoir mangé des truffes de
Marseille. »
AILLEURS. Au bain, A dache,
Aux pelotes, etc. V. Promener.
AIMABLE. Amiteux, Amitieux,
Girofle '.
« J'ai voulu y causer, mais a n'est
guère amitieuse. v
« Girofle" largue, depuis le reluit où
j'ai gambiilé avec tézigue et reuiou-
chétes châsses ettafrimed'altèque,
le dardant a coque le rifle dans mon
palpitant. »
(VlDOCQ.)
AIMER. Avoir à la bonne, dans la
peau, dun^ le sang, dans tes veines,
Avoir un bcrjuin, les foies chauds,
un pépin pour. En gratter, en
mouiller, en pincer, en tenir pour,
Être chipé pour. Être toqué de,
Gober, L'avoir dur.
<> Ce gonce-l;'i que gavais à la bonne
pour ses Hanches. »
« Robes, bijoux, je portais tout cela
au clou. Je l'avais dans le sang. »
(GOHOS.)
« i'avais les foies chauds pour ce gar-
çon-là. »
(!■>•)
« S'ai toujours eu un béguin pour toi,
tu sais bien, j'aime les grosses fem-
mes, on se refait pas. »
(M^TiHIEB.)
D'al>ord, fiiiit vraiment et' cochon
Pour prcn>lr' des femm' ii ralichou.
Cliarun sou gui\t, moi. Houoré,
J' marche pas avocquc l' curé;
J'ai jainair< gahé sa haraque...
El j (■;! /liiic' pas pour ta partie...
El j'aim' mieux loi bcrg-'T'ii de claque
Uue les puiiais's ilc sacristie.
(A. B. Ae« Suuloloque* d'Honoré Constant).
« J'en gratte pour c'ttc p'titc-Iù, a
m'aura quand a voudra. »
Mais ]c les gobai» tout de tnftme
Comme on prise de bons curants.
V, Vkhi.aikk.
« Pourquoi ça qu' t'aimes pas les
haricots rouges ? c'est pourtant une
bath légume, moi je l'ai toujours
dur pour eux. »
— En parlant des choses. Ne
pas chier dessus.
AUVSI. Commac (du provençal
comme aco.) V. Ça.
AIR. (Élément.) Hdle ', Halle '.
AISANCE. Caire *.
AISÉ. A rabri, Bien dans son linge,
Dans le grain, De la bath, Paré.
« 11 en a gagné aux courtines; main-
tenant il est de la bath, il est paré;
en plus de ça, il a une marmotte à
la mode qui lui en passe. 11 est
dans le grain, quoi! »
AISSELLE. Gousset, Lapin. V.
Puer.
AJUSTEMENTS. Affutiaux,
Agios, Harnais. V. Affiquets,
Vêtement.
ALARME (DONNER L'). Faire
l'arce, larron . h duse ou le duze,
le ser. V. Signal.
« — Pendant que je postigerai, si tu
allumes les chandelles, /ai*-moi le
ser. »
ALCOOL. Camphre. V. Eau-de vie.
ALCOOLIQUE. Camphrier.
\. Ivrogne.
ALÊNE. Lance de Saint-Crépin.
ALENTOUR. Alentoir.
ALERTE, interj. Aci'é! Acrée!
Acres! Crèsl Crestol Dix-sept t
Pet! Vesse! Vingt-deux! V. Pa-
tron.
Mais i's n' m'ont jitmais ceinturé
Ej' gliss' toujours entre les mailles
Et quand i's pass'nt ej' crie : Acre !
VU les pcstaillea '. l
(A. B.)
« — Acrée, nos marmites : c'est la
casserole. »
« — Cria! critl nous sommes tus! »
ALG
— il —
ALL
« — Cresto ! que j" te dis, méfie-toi. »
« — Dix-sept l voilà le patron I »
ALGARADE. Abattage, Affre,
Atlmpade, Attrapage, Chicorée,
Enyueulade, Engueulage, Enle-
vage, Escrache. V. Admonesta-
tion.
'■■ — Tu vas passer à rattrapage : tu vas
voir ta femme, Vengueulade qu'a
t' prépare. »
ALIBI. Parade, Parapluie.
« On ne peut pas le choper, il a tou-
jours une parade toute prête. Fais
comme lui; un parapluie, ça sert
toujours. »
ALIÉNÉ. Bridoux, Hurlubier, Louf,
Loufoque, Louftingue, Maboul,
Maillet,. Marteau, Pavillon, Pavois,
Tingo. V. Fou.
« — Te fie jamais à c't hwlubier-là, il
est bridoux. »
Quelle vie I Si j'en deviens pas tingo,
j'aurai de la veine. »
ALIMEXTS. Beclance, Boulottage,
B'justifailte, Briffe, Croustille,
Croûte. V. Nourriture.
Après un joyeux repas — un excellent potage.
Bœuf, poisson elpoulet(recorddu ôoii/o^aje.)
(P. PilLLETtE.)
C'pendaal J"ai jamais pu gagner
Ma bousti/aille et mon loyer.
(J^HA.N RiCTOS.)
ALITÉ. Pagnoté, Pieulé, Plumé.
r rest" pieut'i tout' la journée.
ALITER (S'). Se bâcher, Mettre sa
barbaque, sa bidoche, sa carne,
sa viande dam le torchon. Se
pagnoler. Se pieuter. Se plumer.
V. Se coucher, Lit.
ALLAITER. Tripei:
-VLLECHER. Agater, Aguicher,
Apachonner ', Engaitler, Engrai-
ner, Jeter de l'aimant.
Tu f figura que lu les aguiches
Pa'c" que tas un' def et des guiches, ,
Et un fendard de chez Bénard?
Mou vieux lapin, quand on agate
r suffit pas d' faire d' l'c^pafe ;
Kaut et' m:traud, faut et' pë'iard.
(Blédort.)
ALLEMAND. Alboche, Boche,
Choucroutman, Cul, Pendulard,
Prusco, Schnokobols, Tarteifle.
« r vient d' décider que les Boches
fêt'raient pus qu' deux fois l'anni-
versaire de Sedan. »
« C'est encoi-e un Schnokobols, un
Prusco, et i' dit qu'il est Alsacien. »
ALLER. Amber *, Ambier *, Am-
bler ', Bier *, Bler *, Brouei-, Bat-
lader ou charrier sa bidoche, sa
viande, Carapater.
Des fois je m' dis. lors^|ue j' charrie
A douète... à gauche et sans savoir
^Vo pauv' bidoche en mal d'espoir,..,
(Jeui.n Rictcs.)
J'ai dix ans. Quoi : ça vous épate ?
Ben: c'est comm' ça, na! J' suis vovou.
Et dans mon Paris j' carapnte
Comme un asticot dan' uti mou.
(J. HiCHEPIM.)
— ALLER VITE. Carapalei', Ca~
valer. Patine}', Se grouiller.
— ALLER SAXS BUT. Balocher,
Gouaper, Louper. Vadrouiller.
Pour louper, faut louper en chien :
L' chien mont' pas dans les omnibus.
™ . ('»•)
Toujours gouaper.
Jamais masser,
Sur le boulvard à la r'filer.
Oui je r dis en franc cœur :
Y a que 1' gouapeur
Qu'a du bonheur!
[Chanson des Gouapeurs.)
Allons, c'est assez vadrouiller.
\ IV ment I on rentre à latéier.
(P. Paillktte.)
— S'E.\ ALLER. Caller, S'atta-
cher un bidon, une gamelle. Se
barrer. Se carapater. Se cava-
ler, Se criauer. Se débiner. Se
donner de l'air. Se faire l'adja,
la fuite, la levure, ta paire, Se
trotter.
Puis, après la lialte.
Me montrant l'asphalte,
P m" dit : « Maint'nunt, calte :
V là ton ateiller ! »
(L. Di BeacY.)
2
ALL
18 —
AMA
Puis i' s' barrent comme des foi-
reux. »
« — \l\ons,criqu'-tùi,y fai assez vu. «
« — C'est bien, qu'i' m' d\t, débine-toi;
tu t'expiiqu'ras demain chez 1' com-
missaire. »
<■ — Pas posse, que je m' dis, qu'a s'
soye débinée avec un gasi »
Si a veut pas s' faire eun' raison,
Un initln, j'y jambonne 1' hiaire
El pis après je m' fais La paire
Et j' prends cua' gonzesse en maison.
(A. B.)
— ALLEZ- vors-EX. Allez au
bain I Allez vous asseoir, vous
baigner, vous faire foutre, vous
faire lanlaire, vous faire voir,
vous laver! Barrez 1 Caliez! Cri-
guez! Débinez! Dévissez! Ouste!
— ALLOXS DOXC ! Exclamation
comportant une idée d incré-
dulité. Pour! Pour chiquer!
Pour la chique! V. Plaisanter.
— ÇA VA BIE\ ! Ça hiclie, Ça
colle, Ça tourne rond.
ALLIÉ. Assoce. V^ Compère.
ALLUMER. Coquer le rifle. V. Ai-
mable.
ALLUMETTE. Bûche, Chimique,
Faibloche, Plombante, Soiif7'ante
(de soufre).
« — Avec moi, petit, c'est comme les
soufrantes de la régie : ça ne piend
pas. »
ALLUMEUR. Lantimèche *.
ALLURE. Chic, Jus, Touche.
« — Si tu l'avais vue! ohl cejusl »
ALTERCATION. Attrapade, At-
trapuQc, Empoignaye. V. Alga-
rade.
ALTÉRÉ. Bec salé, Soi/fard, Soif-
feur.
AMAIULITÉ. Giroflerie '.
A^IADOl'. Basane *, Dois pourri '.
A.MADOUER. Agaler, Aguicher,
Apachonner *, Engaitler, Engrai-
ner, Faire du pnllas. Jeter du
gringue en tirlife ou simplement,
Jetei' du gringue. Jeter du gruau.
r lui j'tait du gringue en tirlife
En f'sant résonner son pognon.
AMANT. Petit homme.
« Elle fut dévalisée par un autre petit
homme qu'elle adorait. »
(GoBON.)
— AMAXT QUI PAIE, Amant en
titre, Amanl sérieux, banquier,
Béte à pain. Dessus, Éclaireur,
Milord, Monsieur, Monsieur Un-
tel, Nabab, Négociant, Ponte,
Prince, Protecteur, Sa poire,
Singe, Type, Vieux.
« On m'a volé une belle broche eu
diamants, le premier cadeau que
m'ait fait mon amant en titre, le
vieux baron de L... »
(iD.)
J'allons r.iir' sauter les sacoches
De ce bon monsieur, Inn milord.
(Festeau.)
r n' va donc pas casser sa pipe,
Mon vieux ^ype?
(ËiG. Lkmekcieb.)
— AMAXT QU'ON PAIE. Al-
phonse, Arthur, Gigolo, Petit.
V. Maquereau.
J'avais qu'un gigolo, tandis
Oue j' suis la gigolettc
A trenl'-si».
(L. D.)
— C'tte parc'-là. qu'a disait, elle a
voulu m' soul'ver mon pUitl «
— AMAXT COXCUBIX. Épouc,
Homme. Se désigne le plus sou-
vent par les pronoms posses-
sifs. Le tnien, le tien, etc.
— AMAXT DE SKCOXI>E MAUf,
voire de troisième. Dessous.
— AMAXT HE PASSAGE (lors-
qu'il pait'\.Wit7<c, Michel, Miche-
ton, rante. Ponte; s'il esquive
le tribut, Lapin, Lièvre, Michià
la mie, Michel de carton, Poseur
de lapins.
AMA — 19 —
AMÉ
Faisons sauter avec nous
Nos michets et nos marlous.
(A. B.)
J' suis ni mich'ton ni barijizet.
(P. Paillette.)
« Le grand Julot répétait chaque soir
à sa uiénesse : Méfie-toi des bour-
rique* et des poseurs de lapins. »
o Elles rentrent parfois à des sept,
huit heures du matin sans avoir pu
dénicher un ponte, même de cent
sous. »
— AMANT PAR CAPRICE de la
part de la femme. Béguin.
« Clara, ce soir-là, s'était promis de
coucher avec son béguin, le petit
fourrier de la troisième. »
— AMAXT » UNE FEMME MA-
RIÉE. Aide, Aide-mari, L'autre,
Qui ferre dans le marida sé-
rieux.
— AMA\T IXSIGXIFIAXT .
Amant de carton.
AMAXTE. Toutes les expres-
sions signifiant Femme, Fille,
Épouse ou Maîtresse servent à
désigner l'Amante; mais on em-
ploie plus spécialement les
termes suivants: Bergère, Blonde,
Connaissance, Fébosse, Fée, Gerce,
Gigolette, Gonzesse, Gogo, Lard,
Lesboiuhe, Lésée ou Lezée, Lusi-
gnante *, Ménesse, Mislonne, Par-
ticulière, Ponette, Poniffe, Poule.
Ça s'rait bath d'en faire un cocu,
D'y soul'ver eun' de ses bergères.
(Jehan Rictcs.)
Auprès de ma blonde
Qu'il fait bon dormir.
(^Vieille chanson.)
Autrefois, femme de rapport.
D'un" terreur de la Villette
Jï'tuis l'unique et cher trésor :
J'étais ta gigolette
A Tolor.
(L. 0.)
Et si nosp'lit's gonzess's train' un peu la savate.
(A. B.)
Vous m' direz : — Quoi donc... t'es cocu ?
— .Non. c'est ma lesbomb' qu'est coquette ;
A dépens' tout pour sa toilette
Et moi j'ai rien à m' fout' su' 1' cul.
(!■>•)
Mon gros, j' peux pa' et' ta lésée'.
D'affilé on rord'rait pas trois jours,
Tu s' rais d' la r'vue et j' s'rais biisée :
Toi pour l'os, moi pour les amours.
(Blédoiit.)
« Et les balades, le soir, dans les
jrrandes herbes et l'avoine montée
de l'île du Bas-Meudon avec des
niénesses qu'on renversait brusque-
ment au revers d'un talus. >>
(J. LORBAIN.)
— AMANTE COXCURIXE. Boîte
à chagrin. Bourgeoise, Collnge,
Crampon, Épouse, Flôme, Gou-
vernement, Marque , Marque
franche', Marqidse. Pot-au feu.
« — -Ma foi, je n'ai pu quitter mon
crampon plus tôt. >-
(E. Du ret.)
« — J' veux pas faire de peine à mon
épouse, tu comprends"? alors si ta
bourgeoise la rencontre, motus ! »
« V'ià qu'i' nous amène son collagel
Ah ! non, quand on a une flôme
comme celle-là, on la sort pas. »
A la condiss' largue ta marque
Avec son salé. Moi, j' t'embarque
Pour un coup d' rigolade en grand.
(L. DE Bebcy.)
— AMAXTE QVl VAlE.Marmite.
Un' marmite'.
La pot quelconque, bel ou laid !
Un" marmite
Qui n' limite
Pas trop r fricot, si vous plaît
(BLtDOKT.J
AMAS. Charibotée, Flaupée, Poul-
titude, Tapée, Tinée. V. Abon-
dance.
AMASSER. Mettre à la carre.
Mettre à gauche. V. Économie.
AME. Affe.
AMENDER (S'). Acheter une
conduite.
Yen a mùm' qui finiss' par ach'ter eun conduite
(A. B.)
AMENER. Apporter.
« — .\lors, c'est convenu ; tu viens di-
manche, et l'apporteras ta femme. »
AMÉRICAIN du Nord. Jonalhan.
AMÉ
— 20 —
AMO
AxMÉRIQlIE. Le quartier d'Amé-
rique à Paiis. Les Carrières.
AMEUBLEMENT. Bois.
Ses 6oit d'vaient èlre insuffisants
Ou p't-èl' ben qu'a n'avait ^^^s à' chambre.
(Blëdukt.)
AMI. Achate, Àmache \ Amar,
Amarre, Aminche, Aminchemar,
Amunche, Disol *, Copain, Copin,
Fanande ', Fanancld *, Fiasse,
Flamand *, Frange, Frangin,Frère,
Maire *, Matelot, Monanl, Pote,
Poteau, Social, Vieille branche,
Vieux frère, Vieux lapin, Zig,
Zigard, ligue.
Et pis lut! et viv'ut les aminches !
Viv'nl les escarp' et viv'nt les griuches!...
(A. B.)
Eli! quoi, Margot, lu viens à ma renoontre,
Tu veux parler à ton ancien copain ?
(Kio. Lkmeucier.)
Vlà les fanand's' qui radinent.
(J. HlCHEPlS.)
On alicli^ d'avec les fiasses
Chez, tous les troquets du quartier.
Il n'était ni beau, ni rupin;
Slaij c'était un signe, un lapin'.
(Bbioixkt.)
Elle a fait sucrer mon social.
„ _ Allons, que j' lui dis. lua vieille
branche, tu t' fais du sang pour si
peu d' cliose ? »
— AMIS INSÉPARABLES .
Comme cochons. Comme cul et
chemise.
— AMIS DE PUISON, Amis de
coUiUjc, Poteaux de bal. V. Pri-
son.
A M h: AL. Amiteux, Girofle'.
V. Aimable.
AMIE. Copine, Fràlinc, Frangine,
Monante', Sœur.
« Avec sa copine elle allait passer
tous ses dimanches au Moulin de
la Galette »
• —Tu peux causerdevant Mélanie. 11
n'y a pus de danger: c'est une fran-
gine. »
«—Celle-là, jeté défends d'en dire du
mal. C'est une sœur; elle m'a assis-
tée quand j'étais à la campagne. »
AMITIÉ (MOTS D'). V. Cama-
rade, Enfant, Femme.
AMXISTIE. Ilcdam. V. Grâce.
AMORCE. Graine de niais.
— Pour la pèche, Gobbe.
AMORCER. Faire du clinc. Jeter
ses pelotes.
« Pendant ce temps-là, mon Milot
faisait de l'œil à l.'i sœur, i' J'taît
ses plotes. »
'< Va falloir que je fasse du clinc aux
gens qu'a du pognon. »
(J. AjALBiKT.)
AMOUR. (Sentiment.) Gobage.
V. Caprice.
— FAIRE L'AMOUR. Y. Coït.
— L'.VMOUR. Le Dardant ou le
petit Dardant, La fée.
Iricaillo est le théâtre
Du petit danlaiit ;
Fonçons à ce mion folâtre
Notre palpitant.
(Granval.)
AMOUR.VCHER (S ). Se casquer^
Se chiper, Se coqueluchonner y
S'enganter de ou pour.
« Elle s'était casquée d'un vilain mon-
sieur. »
« Elle s'était chipée pour songnasse. »
Un jour, à la Courtillo,
Je m'étais enganté.
(ViDUCO.)
AMOURETTE. Parapluie, Pépin.
V. Caprice.
AMOl'REUSE.F^esanfc*. N • Mai-
tresse.
AMOUREUX. Chaud de la pince^
Féesant', Marcheur.
Sa fommo ^tnit un vrai glaçon ;
Au rebiiurs, lui, rhnud de la pince,
Vou» menait la »ie on garçon..
irç(
(5
lUCLOI.)
,AMP — 2i —
ANA
Il ne comptait plus ses conquêtes :
C'était uo marcheur épatant.
AMPHITHÉÂTRE. Jwp/ii(apoc.)r
Paradis, Poulailler. ;
— ' HABITUÉ D'AMPIIITHÉA-
TRE. Sénateur.
AMPOULE. Cloque.
AMPUTER. Charcuter.
« Les carabins l'ont chnrcuté. »
AMUSAXT. 'Bidonnant, Bolant,
Boyaiitant ou Boyotant, Cham-
pêtre, Champignot, Crevant, Drù-
louillard, Fêlant, Gondolant, Ma-
rant. Pilant, Poilant, Pouffant,
Rifolard, Rigolard, Rigolboche,
Rigolbochant, Rigolo (fém. Rigo-
lote), Rigouillard, Robignol, Rou-
lant, Tirehouchonnant , Tordant,
Torsif.
- V nous a raconté son marida, c'était
bolant. »
« — Dis donc, il était boyotant, Del-
phin, dans la r'vue. »
« Elle est champêtre, sa frangine; elle
est tout c' qu'y a d" chanipignol. »
« A Londres, à peine ai-je fait trois
pas dans la gare que je me cogne
à nouveau à un policier. Ça devient
gondolant. »
(E. PoCGET.)
« Deux de ces voyous ont trouvé ri-
golo de poser des cochonneries en
plein tapis du salon, b
(Tbistin Bbbmard.)
« Il fallait les entendre s'attraper,
c'était roulant. »
AMUSE-MEXT. Bombe, Bosse,
Rigolade, liiole ou liiolle.
<< Quelle bombe', mon vieux, c' qu'on
s'en est payé une bosse ; que plat
d'rigolade. »
AMUSER^ (S"). Bosser, Être en
bombe, Être en riole. Faire la
bombe, Fricoter (arg. mililaire),
Rigolbocher, Riyolei', Se boler, Se
boyauter. Se boyoter. Se crever,
S^en payei', S'en payer ou en
prendre une bosse, une tranche.
Se fêler, Se gondoler. Se gonfler
ou Se gonfler le mou, Se marei',
Se piler, Se poiler. Se tirebou-
chonner. Se tordre.
« Le jour de la Sainte-Barbe, les artil-
leurs sont en bombe. »
(POMPOH.)
« C'est du coup qu'on se boyaufrait
de Ménilmuche à Montparl »
« Ah! je nie cr'evel laissez-moi me
tordre 1 »
« — C qu'on s'est mare à la foire du
Trône 1 Viens-y donc d'main, on
s' pil'ra. »
« — Oui, je me rappelle qu'on ne te
voit jamais fricoter avec tes cama-
rades. »
(H. L.\VEDAS.)
— S'AMUSER DE QUELQU'UN.
Le bêcher, le charrier, le Jardi-
ner, Se payer sa fiole, sa poire,
sa tronche. V. Se moquer.
On p.TrIe encor de loi, tu sais !
Voui. on en parte en abondance,
On s" fait ta tête et on s' la paie.
(JbHAN BlCTOS.)
AX. Berge, Brisque, Longe, Pige.
« Jusqu'à ses douze berges, ses vieux
l'avaient mis chez les frères. »
« Aile était avec un gonced'au moins
cinquante brisques. »
A n'avait pas cor ses quinz' longes.
AXALOGUE. Kif, Kifkif, Kifkif-
bourricot. Synagogue. V. Équi-
valent.
Car vous pouviez rester comif
Fn écrivant pour « même chose ■ :
hif-kif.
(A. B.)
AXARCHISTE. Anarcho, Bom-
biste, Compagnon.
Y en a mém' qu'ont leurs deux bachots.
Chez les anarchot.
(Bi.«M*r.)
ANE
— 22 —
ANN
« Ce jour-là, tous les compagnons,
les timides comme les bombistes,
applaudiront d'autorité. »
{Le Père Peinard.)
AIVE. Bourdon, Bourri, Bowricot,
Branqite *, Oreillard, Orillard,
Martin, Ministre.
« Au moment où la vieille passa avec
sou bourricot, Landelle cria au fac-
tionnaire : « Présente les armes,
v'ià r ministre. »
AIVECDOTE. Apoloche (corrup-
tion d'Apologue).
« J' vas te dire un truc qu'on m'a
raconté ; écoute bien Vupoloche. »
AXERIE. Connerie, Çonnerie, Cti-
terie, Moiderie.
« Les çonneries, tu n'en rates pas
une! »
AIVGES. Franches volantes *,
ANGLAIS. Angliche, Engliche,
Goddem, Vaquant sur sel.
Et ça fait vraiment mon ognon
De m' ballader comme un Angliche,
Sans détiler mon beau poguoii
Et sans fusillfr mon articho.
J'ai pas besoin d'uuto-moblot
Pour filer comm' la grand' duchesse,
J' vas à Nice... à Monte-Carlo...
Aux frais d' la princesse.
(A. B. Les Soiilotoques d'Honoré Constant.)
« Les vaches entrent dans la maison;
mais les Engliches avaient entendu
et s'étaient donné de l'air. »
(ThISTAN Bt-KM.lllD.)
« A force d'aller à droite, à gauche,
de se mêler aux iioddem et aux
Tarteille, ils deviennent à la fin
cosmopolites... »
(G. b'EsHARnta.)
— On désigne aussi les Anglais
par touli's sortes de noms
empruntés à leur langue,
tels que: Beefstcak, Plum-
pudding, lloatsieef, Stock-
fish, etc., ainsi que par des
expressions évoquant la
couleur rouge : Écrevisse,
Homard, Vermillon, etc.
'< Nos deux rosbifs parlent à la mère
Valu et lui demandent si elle ne
connaîtrait pas un gosse pour guet-
ter. )'
(Tbistan 6f.R?(ARD.)
AXICROCHE. V. Accident.
AIVLMAL. Bestiau.
« — R'gardez-moi c' bestiau qui
n'avance point, disait-il en frap-
pant à coups redoublés le malheu-
reux cheval. »
ANNEAU. Attache.
« J'allume un pétrousquin qu' avait
des attaches en jonc aux es-
gourdes. »
— ANNEAU DE BAGNE. Arga-
neau, Boucle, Double-boucle,
Chaussettes, Manilles.
« Les arpions dans les chaussette^ et
des manilles aux pognes, il était
comme à la crapaudine. »
ANNÉE. Berge, Brisque, Gerbe,
Longe, Longue ', Pige, Plombe *.
« Après avoir tiré ses trois piges au
Bat. d'Af., i" s'est r'mis avec la mé-
nesse. »
ANNONCE. Bonime, Pallas, Pos-
tiche, Posliije, Salade.
« Berlingot, qui fait le potlas chez
Pezon, est un de ceux qui s'enten-
dent à la postige, il vous tourue
une salade de première. »
ANNONCER. Bonimenter, Bonii\
Faire le pallas, la pofilige. Pasti-
cher, Postiger. \. Parade.
M C'est durillon de bonimenter jusquïi
des dix ou douze trayages dans une
journaille. »
« Si tu l'entendais postiger sur la
fête, tu te marr'rois. »
ANNONCEUR. Boniment eur, Ho-
nisseur. Saladier.
« A cette dernière tournée du « Chat
Noir » le rùle de Inmtmenteur était
tenu par le spirituel chansonnier
Dominique Bounaud. »
[ii. MOKTOYI.)
ANT
— 23
APÉ
« Le bonisseur annonça que la repré-
sentation allait commencer. »
« Ce bachelier en était arrivé à ac-
cepter lemploi de saladier dnns
une baraque de femme-torpille. »
(G. DE Fbollss )
AXTÉCÉDEXT JUDICIAIRE.
Faffes. V. Casier judiciaire.
ANTHROPOMÉTRIQUE (SER-
VICE . Bureau des pieds.
ANTIPATHIQUE. (Pris substan-
tivement.) Gueule à chier dessus.
Gueule en coin de tue. Poire de
schnock, Tête de lard.
Des tasd" sal's typ's. des poir's de sehfiocky
Têt's de lord... et gneul' en coin d rue
Qui. sous préless" qu'on n'e«t qu'un' grue,
Vous emmerJ' uue heure pour un bock...
(BUÉDORT.)
AXUS. As, As de pique. Bocal,
Borgne, Entrée des arlisies. Esca-
lier de sei-vice, Fiac, Fiaci-e, Plaque,
Fignard, Figne, Pignedé, Fignon,
Fion, Foiron, Foirpetle, Gnard.
Lorgne, ilanillon, Ognon, Os,
Pastille, Pastille du sérail, Petit,
Pette, Pièce de dix ronds ou de
dix sous. Bond, Rondelle, Rosette,
Savonnette, Tabatière, Tirelire,
Trèfle, TroudWix, Trou de balle,
de bise, de la fine, du souffleur,
Trou fignard, Troufignon, Trou-
fion, Trousse, Zéro.
o La maison, qui était le rendez-vous
de gens aux mœurs asiatiques, avait
cj-niquement pris pour enseigne un
ns de pique; ce qui amusait fort les
, habitués. ■
{Chronique parisienne.)
V Plusieurs fois depuis, le maes-
tro H... eut la mésaventure d'être
ainsi surpris, soit s'introduisant
comme membre de la Société des
artistes dans un cercle ouvrier, à
la façon de Germiny biribi, soit se
trompant de porte dans les cabinets
d'aisances et cherchant toujours
Ventrée d^s artistes. »
(E. LcpiLLmc*.)
« Un gonce qu'avait dû, étant mi-
gnard. avoir un larbin pQur y tor-
cher r flaque. »
n Les clebs pourraient s' flairer
Y Jignard tranquillement. »
Cn'en a qu'espèr'nt en eun' Justice
D'aut s en la Gloir' (ça, c'est un vice
Leur Tau tdansT/ipii' trois plum's de paon).
(JeBA5 RlCTCS.)
Su* r boul'Tard des Capucines,
Ou Toit passer les coquines.
Deux par deux, se donnant 1' bras
Et faisant leurs embarras :
Ell's prenn'nt de drôl's de tournures
Et tortill'nt leur troufignon.
En passant d'vanl les d'vaninres :
C'est d' VognoH.
V'ià d' X'ognoH.
(A. B.)
r n' marchait pas pour la di»ue
Car i' soignait cher ses d'ssous;
Et fallait raquer un ciçue
Sa pièc de dix sous.
« Ils rirent de ce qu'elles le trouvaient
en fonctions, son trou de balle au
grand air. »
(E. ZoLi.)
ANXIEUX. Qui ne bande plus que
d'une (obscène).
APATHIE. Flemme.
« Impossible de l'émouvoir, c'est la
flemme en personne. »
APATHIQUE. Dort-en-chiant,
Flcniard, Flemme, Gnangnan.
« De braves gens très souvent, mais
flemmes, insouciants, vivant au
jour le jour. »
(GOBOR.)
APERCEVOIR. Allumer, Dégoter^
Frimer, Gâfer, Mordre, Pigera
Rechàsser, Bemlroquer. Repérer,
Bequinquer. V. Regarder.
« Quoi qu' yallumel — Deux Qicards
en train d' nous r'moucher. u
Donc, j'arriv' su' 1' tas et j' rembroque
Ma gare' de poul' qui t'nait 1' crachoir
Avec d'aut', auprès du séchoir.
El qui n'en foutait pas euu' broque
(L. DE BimcT.;
APÉRITIF. Apéro.
APL
.. Il est cinq heures, allons boire
Yapéro. »
APLATIR. Écrabotiillcr.
« Les uns se saisissent aux cheveux,
hurlent frénétiquement et sVcm-
bouiUent sans être entendus. »
(E. Behgkbat.)
APLOMB. Astuce, Chien, Culot,
Estomac, Eslome, Santé.
Quel chien', quelle astiic". quell' santé'.
Tu veiiv m' fair' payer la bouteille?...
Ëhl ben, t'as du culot, ma vieille.
(Brioi.i.et.)
APOSTROPHER. Arçonner, Au-
bader. V. Admonester.
APPARENCE (EN). Pour, Pour
la chique. Pour la frime.
« — Alors, tu marches dans la bi-
naise ?
— Pour] »
APPARTEMENT. Se désigne par
les équivalents de Logement et
de Maison.
APPAT pour la pêche. Gobbe.
APPEL. (Uecours en justice.)
— 24 — APP
entrée . Lui faire son entrée, lui
faire un costunif.
— i>.TRE Al»I»L.\UI>I. Avoir sa
côtelette, Boire du lait.
— XE PAS ÊTRE APPLAIDI.
Rama.<'ser une ou la hûclie ou
la pelle. Remporter une ou la
tape.
APPLAUDISSEMENTS. Tabac,
Zinc.
— PAS LE MOINDRE APPLAU-
IUSSE.MEXT. Pas une claque.
Pas une lape.
« 11 croyait faire beaucoup d'effet
avec sa nouvelle chanson ; il e?t
sorti sans une tape. »
APPORTER. Abouler, Amener.
« Le garçon aboula deux litrons. »
« — Ami^ne le barhotin avec tézigue
chez le fourgat. »
APPRÉHENSION. Flube, Gou-
runce, Taf, Trac. V. Peur.
« J'ai r frac de rencontrer ma gon-
zesse avec Ugéne, alors ej' réponds
de rien. »
Rappel.
« J'ai paumé en première instance;
mais, pour siàr, ej' gagnerai en rap-
pel. »
APPELER. Arçonner (on écrivait
autrefois Aresonner'), Epprener'.
— APPELER PAR L'X SIGNAL.
Faire le dune, le ser. V. Signal.
— APPELER E.\ SIFFLA.NT.
Hisser.
— APPELER A LAIDE, AU
SECOl'RS. Aboyer, Gueuler au
chanon, à la chienlit.
•I y me r'Ii've; la .Mélie s' met à gueu-
ler au charron; et mon EuBf'-be ra-
masse sa plure et met le» voiles. »
— E.\ APPELER. Rappeler.
APPÉTIT. La dent. V. Faim.
APPLAUDIR un acleur à son
APPRENTI. Arpète ou Afyette^
Attrape-science, Galifard, Gnppe-
saucisse, Lajnn.
Dans r temps, quand nous étions arpettet,
Tous les lundis j'allais au bain
Chez Fill'rv, fair' des valipetlef...
(A. B)
« — Pour<^tre comp.ignon,tu seras lu-
pin ou apprenti, plus tard tu pas-
seras renard ou aspirant. »
(IlltVItXII.)
— APPRE.NTI MAÇON. Chéti/,
Vidtigiur. V. Maçon.
— APPRK.XTI >iAR<:ilAM>. Bis-
toi. V. Commis.
— APPRE.NTI PEINTRE. Mar-
cassin. V. Peintre.
— APPRENTI TAILLEUR. Tar-
tare. V. Tailleur.
— APPRENTI VOLEIR. Pé-
griot, Volaillon. V. Voleur.
APP
— APPRENTI SOUTENEUR.
Brùcheton, Macrotin. V. Maque-
reau.
APPRENTIE. Arpette, Groulasse,
Groule.
— APPREXTIE DANSEUSE.
V. Danseuse.
— APPRENTIE MODISTE. Trot-
tin.
« Encore tout enfant, j'étais donc
trotlin, c'est-à-dire un de ces vingt-
cinq mille saute-ruisseaux femelles
qui traînent le long des boulevards
leurs tristes bottines... ■•
(0. Mktémeh."
APPROCHER. S'annoncpr, Radi-
iier. Rappliquer. V. Arriver.
« V'ià ma frangine qui s'annonce. »
ARABE. Arbi, Arhico, Arhicot,
Bicot.
« Ah; r pauv' frangin, c' qu'on t' l'a
envoyé chez les .4/-6t.9, aux bat. d'Af.,
avec les joyeux. »
— PATOIS ARABE. Sahir.
« Elle prononce eu sabir des paroles
indistinctes. »
(HlGCES LE Roux.)
ARAIGNÉE. Pileuse, Maçonne,
Sisyphe *, Tendeuse, Vagabonde.
ARBITRAIRE. Féodec\
ARBRE. Cocard *, Coquard ', Porte-
fetnlles, Quoquard '.
ARC-EX-CIEL. Cravate de cou-
leurs.
A U C H E V È Q l' E. Archipointu,
Gourd-Razis '■.
ARDEXT. Altéque', Qui a des
c.lles au cul obscène), Qui est
là. Qui en a. V. Brave.
— ARDENT KX AMOUR. Ban-
deur, Bon baiseur. Bon fouteur.
Bon planteur. Chaud de la
pince. Cochon, Dard, gaule ou
vit d'acier. Que ut if. Tendeur.
Toutes ces expressions sont
— 25 — ARG
obscènes. Porte' sur l'article,
sur la chose. Dans les Flandres,
on emploie le mot Rosse en ce
sens.
ARDEUR au travail. Graisse d'a-
battage, Huile de coude.
<( — Eh! bien, quoi? ce travail?... ça
ne va pas?... mets-y un peu d'huile
de coude, sapristi ! »
ARGEXT. Âbsol. Blanc, Blan-
quette, Ce*, Plâtre.
« U avait chauffé une cartière en beau
blanc. »
« r fait r marie avec son bob en
plâtre. »
Soo carte* j'ai pessigué.
Son carie * et sa toquaQte
El ses attaches de eé '.
(Vieille chanson argotique.)
— ARGENT MONNAYÉ. Ache-
toir, arhetoire ou achetuires.
As, Atout, Auber ou Aubert, Ba-
gafe*. Beurre, Bille, Biliemont,
'Biscuit. Blanc, Blanquette, Blé,
Braise, Bulle, Caire', Carie',
Carlo", Carme, Ce qui se pousse.
Cercle, Cliarle', Cuivre, Douille,
Étoffes', Faces, Fet-raille, F/ac,
Fric, Fricot, Gaitte', Galette,
Galtouze, Gâteau, Gib', Grain,
Graisse, Gras, Grisbis, Gruau,
Huile, Mazille', Menouille, Mé-
tal, Michon', Mitraille, Mona-
cos, Monarques, Monnerons',
Monouille , Momifie , Serf,
Noyau, Ognon, Onguent, Os,
Oseille, Pépettes, Pèse ou Pèse,
Picaillons , Pimpions *, Phi-
lippe ', Pions, Plâtre, Pognon,
Potage (arg. des joueurs),
Pouiffe', Poussier, Sauvette,
Sonnettes, Style, Vaisselle de
poche. Zinc, Zozotte.
Comme i' naTait pas d'ach'toir,
l s'est pnToyé l' mouchoir
A la'tire.
Ce qui ni'intéress" surtout
C'est qu'en glissant la première
Kir nous laiss'ra sou atout.
Quand on n'avait pas d' marmite
On l)oaiTait chez l i*r' Lafrite
Four un peu d'aut>er...
(A. B.
ARG — 20 —
ARG
Vivent le flaCy
Le poution, le fricot, le pèse.
Le plâtre, les pélots, lu braixe
Millets en sac!
Vive le flacl
(Blédort.)
Sûr. c'est pas eun' gerce à la roue
Qui m' méjiris'ra pour manqu' de carme.
(Jehan Hictus.)
Je m' nioqu' qu'i' n' soit ni jeun' ni beau,
Pourvu qu'il ait de c' qui s' pousse.
Je m' laiss'rai tomber sans s'cousse.
(J. Behthieb.)
Les dupes sont privez de caire'.
(Fhançois Villos.)
On est malfrein, mac et fripouille;
On croit à rien; et l'on vit bion
Avec des cercles plein la fouille.
(L. DE Bkbcy.)
Mais si la rondisse est sans cuiore ;
Quand les crapauds gueulent la faim ;
Quand les harnais vont au biffln ;
Ali! bien maraud qui voudrait suivre
Les bons conseils que vous baillez!
(ID.)
Du croquant fais une lessive,
Cliope-lui cornant, douille et sive.
(Hogier-Gbison.)
T'as nib d'étoffes *'?... Va pas d' deuil !
Le tôlier va nous faire à l'œil.
(Laguichi.)
Et les trimardeurs sans ferraille.
Les pilons et les purolius
Falmucherout sur la mitraille
Des gavés et de leurs putains.
(I.. DE BeIICT.)
Emlirassons-nous, ma gijrolctte.
Adieu, sois sage et travail!' bien,
Tàcli' de gagner un peu d' galette
Pour l'envoyer à ton pauv' chien.
(A. B.)
J' cass'rai la gueule aux proprios,
A tous les gens qu'a d' la f/attouze
Qu'il a gagné' dans dos agios.
(In.)
Pour boire a m' trichait su' 1' gâteau.
(lo.)
Si j'avais, pour me graisser 1' bide.
Que la graiss' que tu fiii< su' 1' tas,
J' crois qu' j'aunis souvent 1' battant vide ;
Car Mec toi I' gruau n' tomb' pas.
(Hector Sombre.)
• Ce n'est pas aux répétitions, c'est à
VhuHe, connue on <iit en style de
coulisses, c'est-à-dire devant le
public payant, que se jugent les ou-
vrages qu'on y représente. »•
(II. HOCHEKOIT.)
« .Nenni, c'est ce qui me fait ambier
hors de cette vergne; car si je
n'eusse eu du michon ', je fusse coni
de faim. «
(G. CuiBBAtl.)
« S'il avait des grains, on luy raseroit
le mynois. »
( Vie de saint Chrgstophc.)
« La mort dans l'âme, il s'est décidé
à leur sauver la mise et à verser la
belle monouille. »
(Pocget.)
« 11 s'informa, avant d'entrer chez le
marchand, si son compagnon avait
du nerf. »
Voyant qu' dans 1' jardin on dansait
J' alions danser notre menuet'...
L' sacré violon qu' avait joué faux
Voulut me d'mauder des noyaux.
(VADt.)
Faut les solir dieux 1' Tapissier,
Et puis partager le poussier.
(IM
L' soir on rencont.-' plus d'un' fripouille,
Extra muros,
Qui vous assomme et vous dépouille
De votr' pauvre os.
\y. Meusv.)
Vrai, j' m'enfifrais ben un' bouteille :
A présfut qu' t'es sorti' d' là-bas,
Envoy'-moi donc un peu ù'oseiUe
A Mazas.
(A. B.)
Tu pens's un peu s'i' s'en fout ben...
r marche avec nous pour le pèze ;
Du jour que nous n'aurions pu d' braise
On nous enverrait tous au bain.
D' la braise'. .. i's n'en ont pas t'-pais...
Même i' parait qu'i's n'en out guùre...
Et comme i's ont soiipé d' la guerre,
I's d'mand'nt qu'ont leur-z y u>ut la paix.
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
Mais à caus' de ses pëpelles
Je suis restée a«ec lui.
(Brioi.let.)
— PIÈCE D'ARGKXT. Blafard,
Mousseline, Sonnette.
— MoNN.MK b'.\R<;i:NT :
0 fr. 5iO : Blanchette, Iflanchisseuse,
Crotte de pie, Gmin, Goutte de
lait, Lixdrc, Pastille, Petite pis-
tôle, Petite veilleuse, Rotinette.
i fr. : Balle, Hertelot, Comhric ',
Linve, Linvé, Point, Veilleuse.
AR6
— 27 —
ARl
2 fr. : Lavante, Larantequé, Laran-
tequet, Roue de devant.
•3 fr. (Somme de) : Escale, Loitré.
5 fr. : Bougie, Chatte, Dalle, Dollar,
Dinngue, Gallet, Gouge, Gourdo-
che. Lune, Palet, Pièce, Rondin,
Roue de derrière, Thunard, Thune,
Tuile.
« Pour une malheureuse crotte de
pie, pour une petite blanchette de
rien, pour une goutte de lait qu'
t'as paumée, tu fais tout c' barouf-
là"? Qi^é qu' tu bonirais, alors, si tu
dêchais d'un dollurl »
Uaécu flambant neuf, un 6/a/arrf de cinq 6a/fesl
(J. RlCHKPI>.)
Non... vrai... ces chos's-li, ça m' dépasse !
Faut-i' qu'eun' gonzfss' »oy' paquet
D' prendre un Irauc cinquant' pour eun' passe
Quand a peut d'mander tarant' quet...
(A. B.)
a 11 me refile toujours un linvé, des
fois lavantqué : il ne s'agit que
d'être à la distribution. »
(M. UOUSAY.)
" — Tu les as raqués une escale, trois
balles avec la pendule. »
< Quand je ne lui donnais qu'une
thune, il s'en allait sans manger
avec moi. »
(GORON.)
« — Une drhigue toute ronde, dit le
fourgat.
— Oh! mettez six points^
— Des plis ! ça vaut juste une gouge;
et encore? «
<■ De quoi qu'i' r'naude ? j'y assure une
chatte tous les jours!... con)bien
qu'i" y faudrait d' bougies pour
s'éclairer? »
— ARGENT COMPTANT. Rubis
sur pieu.
— ARGENT IIOXNÉ A UN AVO-
CAT. Savon.
— ARGENT PRÊTÉ. Bijoutene.
— ARGENT SOUSTRAIT PAR
UN COMPTABLE. Fourbi, Ra-
biot. V. Bénéfice.
— SAC D'ARGENT. Flacul.
— REVENIR SANS ARGENT.
Revenir carton. Etre carton.
El pendant c' temps-là 1" michet passe...
Et tous les soirs aile est carton.
(A. B.)
ARGENTERIE. Blanc, Blanquette,
Cè\ Plâtre.
« Elle ne fourgue que de la blanquette,
des bogues et des broquilles. »
(ViDOCQ.)
ARGOT. Anglais, Argitche, Arpion
(arg. des chiffonniers), Artic,
Ariis, Bigorne, Filin, Jar, Jars,
Jobelin, Langue verte. Latin.
V. Jargon.
« Pendant qu'on jactait en jars avec
Milot. le gonce esgourdait. Ça
m" cavalait! Alors, à un coup
d" châsse que j'envoyai au latron-
puche, i" nous dit : Y a pas d'émôsse,
son orgue est un garçon : il en-
trave V anglais. »
« Dans un coin, deux anciens relin-
gues y dévidaient le vieux jars. Un
jeune freluqueux, assis entre deux
gonzesses recoquinchées, y bonis-
sait le neu filin. »
(Louise Michel.)
ARGOTIQUE. Bigorne.
« En partie, les poésies bigornes de
Jean Richepin semblent avoir été
écrites à l'époque de Vidocq. »
{J. PUNELLI.)
ARGOUSIN. Artoupan, Rien.
V. Garde.
ARGUMENT. Boniment, Bonne
chose. Chichi, Cou^jure, Flambeau,
Flanche, Vanne.
H'u:... nom de Dieul...j' suis amoureux !
Mais ce soir, récil' J'ra la rosse :
Madam' ne veut pas m' rende heureux
Quand j' suis plein.. .aile a peur d'un gosîCl
J'en ai ïoupé du Itoniment...
(A. B.)
Hcoul'-moi, j' vas f dire eun' Itonne chose :
Tous ces gonc's-là, j' les ai dans l' prose!
— ARGUMENT DÉCISIF OU
qu'on juge tel. Tarte « la cr'emé.
S'emploie au masculin ou au
féminin indifféremment.
ARI
28 —
JVRR
.« Qui sait si, dans la lutte électorale,
les députés sortants n'auront pas
le cynisme de l'adopter comme mot
de ralliement de la majorité et d'en
faire la tarie à la crème de leur
programme, la réponse à tous les
reproches qu'on pourra leur adres-
ser? »
(F. CoppSe.)
« Dans toute cette aflaire, les adver-
saires de l'acquittement, qui, je le
répète, sont une infime minorité,
ont eu un tarte à la crème qu'ils
ont répété à satiété. Ce tarie à la
crème, c'est la loi Bérenger. »
(L. DE Ghamont.)
— RÉDUIRE A BOUT D'ARGU-
MENT. Asseoir, Coller, En
boucher un ou En boucher un
coin.
« De c' coup-là, l'mec ne bénissait
plus qu' dalle : il était assis. »
.\h ! ça t'en bouche un coin, vieux gonse!
(I'. Paillette.)
« Elle le menaça enfin de le tromper
avec sa femme. A ce coup, sa colère
tomba : il était collé. »
(L'Evénement Parisien.)
ARISTOCRATE. Ansto (apoc),
Gas de la Haute.
Débiter d' la moru' pourrie,
Aussi pourri' qu' les ariitosl
(J. RiCHBPi:*.)
En attendant, les ga.i iV la Haute
(r.euss' qui nous sont dtWoiii^s l'hiver)
Se caval'nt et ^ont s' mettre au vert.
(Jeiiah Rictus.)
ARISTOCRATIE. La Haute.
ARME. Se reporler aux nrjots dé-
signant les diiïérenles armes.
ARMÉE (L"). la culotte rouge, La
gr.inde Muette, La Grive.
0 On la voyait toujours en compa-
gnie de militaires, car elle en pin-
çait Terme pour la culotte rouge. »
(La Gaudriole.)
« Noui voulons qu'elle reste la grande
muette; car elle personnifie la
patrie. »
(B. Jddit.)
Sois (u'-narJ, petit! S'il l'arrivé' •
D'enliffer uu jour dans la qrioe...
(L. DE Bercy.)
ARMOIRE. Cache- fringudi. Cache-
frusques, Carante, Cocante.
« Il avait chauffé une pistole que sa
daronne avait carré sous des em-
paffes au fond de sa cocante. »
— ARMOIRE A GLACE. Double-
face.
ARPAJOX (nom propre de ville).
Arpagar, Chartres.
ARQUEBUSE. Possantc *.
ARRACHER. Dccramponixer, De-
glingtter.
<■ Elle s'est fait décramponner sa
belle pelure ; sa jaquette était toute
iléf/tiiiguée. »
ARRAXGER. Arnaquer, Camou-
fl^'r, Maquiller.
« Son flanche était arnaqué de façon
que le nave n'y voyait rien. »
« Il a bien camouflé sa carrée. »
— ARRANGER U.\E CHOSE
abîmée. Hebouiser.
— ARR.WGER UNE QUE-
RELLE, liebecter, Hecorder.
« C'était coton d' les r'corder après
deux piges qu'i's étaient brouillés ;
mais nous les avons r'bectés tout
d' même. »
— ARRANGER U.\ VOL, UX
MAUVAIS COUP. Emmailloter
un morne. Engraisser un pou-
pard. Nourrir un marmot. V.
Préparer.
ARRESTATION. Accrochage,
Agrafage, Agrichage, Ceinturage,
Cerclage, Enfilage, Entoilage, Ser-
rage, Sucrage, Ta}>v<.>(age.
• — Si tu renquillcs à Pantruche,tute
gourreras du cerclage. »
— ARRESTATION NOUVELLE.
lietapissage.
« 11 était triquard, par conséquent
certain du retapissagc s'il quittait
ARlt
— 29 —
ÂRR
Rouen, qu'on lui avait assigné
coiume résidence.
— ABRESTATIOX EX MASSE.
Levée. Selloyage. Rafale, Rafle.
Ce fut une levée formidable, un nel-
toyaqe en grand; le résultat des
trois rafales fut que 385 miséreux
et miséreuses prirent cette nuit-là
le chemin du Dépôt. >•
Un offlcier, quelques ageats
Sont les iastruments diligents
De la rafle.
(Bléuoit.)
ARRÊTER. Accrocher, Agrafer,
Aijricher, Arquepincer, Baiser,
Camoufler, Ceinturer, Ctvcler,
Chiper, Choptr, Coltiger', Colti-
ner, Cueillir, Empoucer, Enfiler,
Engluer, Engrailler, Entoiler, Fa-
briquer, Faire, Graffer, Grappi-
ner. Gratter, Grimer, Grouper ',
Harper, Harponner, Lever, Mettre \
le grappin dessus ou sur, J/M'au-
der *, Paumer, Piger, Piper, Pois-
ser, Pomaquer, Poser tm ghiau,
Rafler, Ram- suer. Ratisser, Rifler,
Secouer, Serrer, Servir, Souffler,
Sucrer. V. Emprisonner. Fla-
grant délit.
« A preuve que les fréres-j' t'agriche
ont agrafé toute la tierce le lende-
main. »
« J'ai promis de reconobrer tous les
grinchisseurs et de les faire arque-
pincer. »
(VlDOOJ.)
Hais quand i' faut donner 1' coup d' fion,
Quaod i' faut ceinturer un marie,
Ya des fois qu'i's poiss' un coup d' scion.
{.K. B.)
Monte en l'air ou descends en fouilles,
Mais ne te laisse point etrcler.
(L. DE Bkrct.)
— Passe-moi le couteau de Mathieu,
réclama .Martin, sans ça la vieille
va hurler et nous faire choper. »
(Le crime dt la rue Pierre- Leroux.)
u C'est dans la rue du .Mail où j'ai été
coltigé'. «
(V. Hcco.)
Les fliques se proposaient de nous
coltiner tous à la sortie. »
{Le Père Peinai'd.i
On en a cueilli une dizaine depuis
la découverte du crime, sans mettre
la main sur le bon. >
(Lt; Cri dn Peuple.)
i — Ten fais peut-èf cher à ce boulot-
là? Mais tu verras qu'un jour tu te
feras enfiler'. »
1 — C'est des trucs à se faire engluer;
une fois que toute la soce sera pois-
sée, vous serez contents, tas de
panas '. >>
i — Ta femme est faile I »
On m'apprit qu' pour attaqu' nocturne
L'n soir on t'avait fabriqué.
( Blêuort.)
Pour me fair' marron, c'e^t la digue '.
Et si mainl'nant j' suis harponné.
Si tu m' tiens, c'est qu'un m'a donné.
■ — Ah ! mon pauvre vieux ! c'est em-
bêtant de se faire paumer après
avoir si bien travaillé. »
\ti. Leviet.
Hrinc' des Couiilons, raine à croquis.
Gibier d' Poissy qu'a 1" taf qu'on I' poisse»
Quand les poules sont arrivées pour
lui poser un gluau, il était encore
dans la condition et il s'est fait
pomaqw^i marron ; on a servi les
autres dans la journaille à Auteuil,
chez Bonnelli. où toute la tierce a
été rntis.<tée, excepté Le Frisé qu'a-
vait fait la fuite juste à temps et
gue ces messieurs n'arriveront pa?
à sen-er de si tôt. »
— ARRÊTER DE XOUi'E.VU.
Rentoiler, Repessiller', Repési-
gner', Repésiguer', Retapisser,
« L' môme Roculot, mon p'tit fran-
gin, s'est fait retapisser c' coup-là. »
— ÊTRE ARRÊTÉ. Être propre.
Tomber malade.
— ARRÊTER UX TRAVAIL EX
TR.\IX. Arrêter les frais, faire
une brisure, un entr'acle. V. In-
terrompre.
ARR
— 30 —
ART
ARRIERE-PEXSEE. Rcgodt.
« — Y' vous aime. Raccommodez-vous
donc là, sans v'goùl. u
{Catéchisme poissard.)
ARRIÉRÉ en art, en liltéralure,
en philosophie. Antique, Bonnet
(le coton, Bourgeois, Boutiquier,
('oco, Croûte, De l'autre bateau.
Épicier, Homais, Pas dans le
train, Philiatin, Pot au feu. Prud'-
homme, Second Empire, Vieux
jeu, 1830.
« La plupart des prétendus artistes,
journalistes et gens de lettres ne
sont que des boutiquiers. »
(HïCTOR FbANCE.)
« H ne manque pas de croûtes au
Sénat. »
(ID.)
« Le bonnet de coton est un homme
mesquin aux idées étroites, ainsi
nommé à cause de ce couvre-chef,
' ridiculisé par Louis Heybaud et
dont se coiffe le bourgeois. •>
(Id.)
« — Ce que vous êtes coco, mon pauvre
cher, avec vos raisonnements an-
" tiques. »
{Gil Blas.)
« Parler de littérature et d'art à ces
épiciers'! c'est perdre son temps et
sa salive. »
« Qu'est-ce qu'un Philistin'! Autre-
fois, en Grèce, il s'appelait « béo-
tien » ; on le nomme « cokney » en
Angleterre ; épicier ou prud homme
à Paris, et les étudiants d'Alleninpne
lui ont conféré l'appellation de Phi-
listin (que les Français leur ont
empruntée). »
(De NioviLLt.)
ARRIVER. Abouler, Abroucr', Dé-
bouler, Emplanque", Engrainer,
h'idiner, Rappliquer, S'amener,
S'annoncer.
Mai» v'ià In gard" qui déboule
Par la iwurvard Saiat-Germain.
Blèdoit.)
... V là r PrintAinpx, l' marrliand d' rameaux ;
V vicnl, y Irott', quoiqu' rien u' le presse,
" Par les sentiers remplis d'ivresse »,
Le v'Ià qui radine, V chameau!
(Jehan Rictus.)
HappUqw.z chaud ! Gn'a I' llls de Dieu
Qui vieat d' dégringoler des cieux.
ft Moi, je m'amène ei je vois M. Goron
qui me demande mes clefs... »
(GollOM.)
« — Fais la débinette, v'Ià les cierges
qui s'annoncent ! »
— ARRIVER A PROPOS. T0)n-
ber à pic.
— Çl'ARRIVE-T-lL? De quoi
qu il retourne'!
ABROGAXT. Crâneur, Grosseur,
Crosson, Ëpateur, E^ibrouffeur,
Fendard, Fendeur.
Un' crâneuse, un' marchand' d'épatés...
Malheur!... si ça fait pas rêver :...
(A. B.)
« De tous ces gonces-là, c'est à qui
s'ra r plus crosseur. »
« Quand a passe su' 1' rade, les aut's
gonzesses disent : « Mors donc, la
femme à Bibi, c'est pus Cécile Cons-
tant, c'est Manie Crosson ! »
« Ils trinquèr'nt, en camarades. Puis,
Nénesse prenant son ton d'épaleur
déclara qu'il crev.iit de faim. "
(C. LeUON!1IE«.)
« Cette pauv' petite-là, c'est bien une
des moins esbrou/feuses, des p'us
bonnes filles du bureau. »
(.\. Cm.)
ARROSAtiE. Lancequinage, Lans-
quinage. V. Eau.
ARROSEUR. Lancequincur, Lans-
quineur.
ARROSOIR. Mille-pertuis.
ARSENIC. Arsenal.
ART. Trompc-chdsscs.
— ART SURAN.\Ê. Pompier.
S'applique également aux ar-
tistes.
« Nous avons horreur dapompier, du
convenu. »
AKT
— 31 —
ASS
ARTICLE de journal. Flambeau,
Flanche, Salade, Vanne.
Si la moutarde me monte tout
d' suite au blair, j' pourrai jamais
achever mon flanche. «
(Trcblot.)
Sézig poois' dans la < Lanterne »
Chaqa fois un vanne épatant.
— Tu devrais envoyerunesa/ade sur
Émilienne de Rut'couvert. N'oublie
pas surtout de dire dans ton flam-
beau qu'on l'a rencontrée au Bois
avec l'amant de Diane de Poissy. >-
— ARTICLE DE FAITS DIVERS.
Chien écrasé.
On lui conseilla d'entrer au journal
par la petite porte et de se conten-
ter, pour commencer, des échos et
des chiens écrc^sés. »
— ARTICLE LOXG. Tartine.
L'événement ne valait pas d'être
traité en une pareille tartine. »
— ARTICLE DE TÊTE. Premier
Pa'is. Premier Lyon, Premier
Bordeaux, etc., selon le nom
de la ville où se publie le j ournal .
ITIFICE. Arnaque, Carottage,
^Tnic. V. Tromperie.
ERTIFICIEL'X. Mariole, ila-
riolle. V. Malicieux.
LRTILLEUR. Artiflot. V. Soldat.
— ARTILLEUR A
Flambant.
CUEV.VL
IRTISTE. V. Acteur, Actrice,
Peintre, Sculpteur, suivant le
ca*.
Borgne, Lorgne, Manillon,
'Médaillon, Nombril.
»SAGIR (S'}. Acheter une con-
\duite, IHleler, Remiser, Se ranger
■des voitures, y . S'amender.
)uper frugal de camarades qui ont
fdételé, qui regardent avec une
nereine philosophie les autres con-
ftinuer la fête. «
CauirÂCUBBT.)
« A trente ans, vanné, il s'était décidé
à se ranger des Viitures: il remi-
sait. »
{La Gaudriole.)
ASSAILLIR. Ayricher, Chérer ou
Chei-rer, Harponner, Mettre le
grappin sur, Tombei' sur le poU de.
V. Attaquer.
« — Et quand le mec passe, tu 1' cher»
resl »
« — Tu verras qu'un jour on lui tom-
bera sur le poil. »
ASSASSIN. Buteur, Chounneur,
Escape ', Escapouchon ', Escarpe,
Pourline *, Pourloureur *, Priau-
che *, Saigneur, Scionneur, Sion-
neur, Suageur, Sueur, Surineur,
Trousseur.
« Les Parisiens ne dormiront plus
leur franche nuitée sur les deux
oreilles, si leur ennemi familier,
qui était aussi leur gardien, s'ima-
gine de faire sa partie dans le chœur
des escarpes, malandrins, chowi~
neurs et autres pernicieux visiteurs
nocturnes. »
(Hesri Baceb.)
— ASSASSIX D'UX COMPLICE.
Capakiiteur.
— ASSASSIN" QUI FAIT CRIER
SA VICTIME. Saigneur à mu-
sique.
ASSASSINAT, Atrangeage en
grand, Butage, Buttaje, Butte,
Descente, Goupinage à la dure.
Grand jeu. Grand ou grande
soûlasse *, Refroidissement, Sai-
gnage, Suage, Suerie.
o II était convenu que si la vieille
gueulait, ce serait Varrangeage en
gran'l; elle y passerait. »
(Le crime de la rue Pierre-/.eroux.)
« — Merci, dis-je, où il y de la butte,
je ne marche pas ! »
(GOBOS.)
« Il s'est fait gerber à la passe pour
descente de paute. »
a — Goupiner, je veux bien, mais
pas de goupinage à ta dure, la vue
du raisiné me fait aller au r'ûl. »
ASS
32 —
ASS
« — Que faites-vous maiutenant?
— Toujours le grand soûlasse', tou-
jours le .^ranrf .«ow/ûmc*.
— Et vous ne craignez pas la passe? »
(Marc Mario.}
« — Je m'en fous, il passera au refroi-
disseoiejil : j'y passerai ina rallonge
daus le bide! »
« Aux traces laissées par les visi-
teurs sur le parquet, le limier con-
clut qu'il y avait eu saignage. »
{Le Petit Parisien.)
M — Allez jusqu'au snage, les môme?,
avait dit la Berlan, y aura du nannn
pour vous. »
, [L'affaire Berlan et Doré.)
A l'assaut '. tost, san!< suei ie,
Sans elTuDiou de sang.
(Villon.)
— ASSASSI.\AT n'UX
PLICE. Capa/iutage.
COM-
« Et comme l'autre voulait pasfalmu-
cher, il le menaça de capa/nitage. »
ASSASSIXER. Apaiser, Arran-
ger, liiiler ou liulter, Crever,
Dégeler, Démolir, Descendre, En-
dormir, Escuper *, Escapoucher *,
Escarper, Escirpoucher', Escofier,
Estourbir, Faire passer l'arme à
gauche. Faire passer le goût dit
pain, Hef'roidir.
« Mais quand un hcimme les gône,
ils Vapaisent, suivant l expression
do Lacenaire. «
(Reinach.)
« — 11 était entendu que nous arran-
gerions la vieille. »
(GoBON.)
r» butter' un pélrou»<juin
Et lui lir'iit sou sainl-li'U<quiu.
(Ul.iDOBT.)
u — Je serai la femme du mec qui la
a-'evera. »
(GoRo:<. )
M Après l'avoir di'gelé su' l' boul'vanl
Itmcau, ils l'ont porté jusqu'au pont
d' la Jatte et ils l'ont balansti(|ué
dans r jus. i
« Avantdecfémo/i'run honune, comme
il dit, noire héros ie prévient cha-
ritablement de numéroter ses mem-
bres. »
(P. BsaNARO.}
a II a beau être terreur, un jour il
trouvera son maitre qui le Uescen~
dru. >'
« A partir d'une certaine heure, on
ne peut plus passer sur cette partie
duboulevanl d'Italie de crainte de
se faire escarper. »
(Ci. 01 PbOLLIS.)
« F2tv'!an,il lavait es/0M»'6t avec un
os de gigot. ■)
(G. Alriol,)
On y tomb' su' 1' lard ; on y fauche
Son bogard et Iniit son gruau
Ft quaiiil i' veut gueuler trop haut
On y fait passer l'arme à gauche.
Et r moni', qu° était un lapin.
Y a fait passer l' goiU du pain.
« Or. ce Rodot, chargé de veiller sur
l'Elysée et qui contentait ses chefs,
en dehors de son service, aimait
les filles jusqu'à les refroidir. »
(U. Donna V.)
— AS.SASSI.NER EX ASSOM-
MAXT. Dasoin-dir", Ebasir,
Étourdir.
«D'un coup d' poing, il l'a basourdi*. »
Et d'un grand roup d' suc' de pomme
."^u" la pomme
I.e ponlrouillot fut quasi
Ebasi.
(Bl^.dort.)
« — Je ne lui ai donné qu'un coup de
marteau; ça asulfi [MiurVélouriHr. »
(Interrogatoire île J'rujnez.)
— ASSASSINER UX CO.MPLICE.
Capahuler, Sauter à lacapahut,
— ASSASSIXER PAR LE COU-
TEAU. C/iouriner, Crever le
bide, le casagtiin, la faillassc,
la panse, ta peau, etc. Fatre suer
le chêne, Linguer, Mettre de
Cair dans t'estomar. Saigner,
Scionner, Sionner, Suer, Suri-
ner,
t Le mari qui chourine sa femme est
le plus souvent acquitté. »
(SivKniNt.)
ASS
— 33 — ASS
Pour boire a m' triehait su' 1' gâteau,
C'est pour ça qu' j y cardais la peau
Et que j yai creré la paillasse,
A Montpernasse.
(A. B.)
Si le chesne fais suer,
Défouraille de la Tergne
Ou te ferais engluer.
(Les Mauvais Garçons.)
y vas lui foutre un' bail' dans la peau,
J vas la linguer à coups d" couteau,
ensuite j' vas la foutre à l'eau,
Faut que j' la crève '.
(A. Lejecne.)
C'est pas un gros, c'est un p'tit raac
Qui va yiiis d' l'air dans l'estomae,
En y faisant eun' boutonnière
A la Glacière.
(A. B.)
C'est mon blot, moi, \'là mon pépin :
J' saigne un goncier comme uu lapin...
Ya pas gras les nuits qu* Bibi bouge
A ilontrouge.
(Ib.)
Et quand i' veuf r'piqner au tas
Ou quand i' veut gueuler, je 1' scionne...
(Id.)
« C'est pas uu crime de suriner une
casserole. »
(GOBO.N.)
— ASSASSI>ER PAR EMPOI-
SOXXEMEXT. Administrer le
baume de porte en terre, Coquer
le poivre, Donner le mauvais
café, Foutre un bouillon d'onze
heures.
<- — Fous-lui un bon bouillon d'onze
heures ou une infusion de baume
de porte en terre; et tu hériteras. »
(G. Hbrbebt.)
— ASSASSINER EX FRAPPANT
LA TÊTE CONTRE LX CORPS
DUR. Sonner.
J'y crèv' la peau, je 1 fous en bas ;
Des fois, pour m'amuser, je 1' sonne...
Ben, oui, je 1" sonne : Et pis après ?
J'attrap' les deux oreill's du gonce
Et pis j'y cogn' la tét' su' 1' grès.
Pas su" r pavé d' bois, ca s'enfonce.
(.\. B.)
— ASSASSINER RAPIDEMENT.
Trousser.
Il n'y en a pas cher comme sézig
pour trousser en cinq secs et sans
faire de saletés. »
— ASSASSIXER PAR STRAN-
GULATION. Dévisser le citron,
Estrangouiller, Faire le coup
du père François (V. Vol), le
coup de pouce, le tour de cra-
vate.
» — Pourun empire, jene voudrais pas
demeurer dans votre quartier; j'au-
rais trop peur de me faire estran-
gouiller en rentrant le soir. »
Alors c'est l'beur' du rendez-vous
Des purotins et des filous.
Et des escarp' et des marlous
Qu'ont pas d" besogne,
Et qui s'en vont, toujours par trois,
Derrièr' les vieux salauds d' bourgeois.
Leur fair' le coup du pèr' François,
Au bois d" Boulogne.
(.\. B.)
« — N'aie pas les foies ! Cherre-le au
kik et fais-\\ù le tour de cravate. »
ASSEMBLÉE. Fourmillante, Fré-
millante, Soce, Tierce. V. Foule.
« — On était une suée et, tu sais, une
soce à, la mode : toute la tierce '. ceux
de l'Ecole et ceux d' Charonne,
ceux d' Montpar et ceux d' Bâti ! >-
ASSEMBLER. Laitrer *.
ASSEOIR (S'). . Se bacute}', Se
boucher le cul avec une chaise,
avec un siège, Se cuter.
ASSEZ. Barca! Basta! Chiez!
Chiez donc ! Clôture ! Mare ! Mare !
Marré ! N'en jetez plus ! Xen jetez
plus, la cour est pleine! Nibé!
Niffé! Pouce! Pouce, je ne joue
plus! Rends-moi mes billes! Bi-
deau! Soupe! V. Refus, Se taire.
Et quand on yest bâché... Barca!
ilon vieux salaud, mine' qu'on l'entrave :
On s' lèv'rait pas pour fair' caca.
(A. B.)
« J'ai soupe de votre fiole, mon bon
ami, basta 1 »
(Hector Fai.fCE.)
« — Ah ! pis quoi, tu nous barbes à
la fin ; chiez! »
«-—Marré! marre ! tn répètes tou-
jours la même chose. »
(G. COCBTILIM.)
3
ASS
— 34 —
ATE
« _ C'est nihé, hein ? j'en ai plein
1' flgne, de c'tte salade-là. »
J'en ai nil^é des jeux d'argent :
On est trop fil6 d' la r'uacictte !
(Blédoht.)
« Quant aux cinq sœurs Lorrisson...
Ali! non, j'en ai soupe de celles-là. »
(F. Sarcey.)
ASSIETTE. Auge, Coquille,
CroUe", Ecuelle, Limonade', Mor-
fiante ', Salivergne *, Tuile.
H — Allons, avance ton auge, hmla la
vieille, que je le donne ta soupe. »
« — C'est i' qu'on va m' laisser avec
mon écuelle vide? »
ASSIGNATION. Chiffarde*.
ASSIGNER. TalUner.
ASSISES (COUR D'). Bowrache,
Juste *, Ligore', Planque de gerbes.
\. Tribunal.
ASSOCIATION. Équipe, Soce,
Tierce.
« L'équipe de la Chapelle. »
« La socc des Defs américaines. «
« La tierce du Barbes. »
ASSOCIÉ. Assoce. V. Compère.
ASSOMMANT. Fif,'. Barbant,
Bassinant, Cavalant, Courant,
Emboucanant, Emmerdant, Em-
merdant comme la pluie, comme
un boisseau de puces, Emmiel-
lant, Emmouscaillant, Enquiqui-
nant. V. Ennuyeux.
H — Non, c' que t'es bassinant avec
tes flanches ! tu vois donc pas qu'
tu nous cavales? »
ASSOMMER. Basourdir *, Étour-
dir, Envoyer dormir.
« D'une seule mûre appliquée der-
rière la tronche, il l'avait envoyé
dormir. «
ASSOMMOIR. Pirmission de mi-
nuit, Sortie de bal. L'assommoir,
qui est ordinal rement une trique,
se désigne souvent d'un nom de
baptême : .Jacques, Jac<iuelinc,
.Joséphine, Marie, etc., etc.
« Pour traverser la zone militaire,
très dangereuse à cette heure, il
s'était muni d'une permission de
minuit, un fort gourdin au bout
ferré. »
{La Ifalion.)
ASSOUPIR (S'). Saluer la société
(à cause du mouvement invo-
lontaire de la tète qui s'abaisse
et se relève par saccades).
« La fatigue de la journée et les va-
peurs des libations l'avaient assom-
mée et elle commençait, malgré
elle, à saluer la société. »
ASSURER. Bonir, Foutre son
billet. V. Affirmer.
l:ne heure après, je passe au lorlorage,
Car, ce foir-là, la Louis quinze est eu fonds,
Et puis après, je la donne au sorguage.
Là j' vous bonis qu'il n'ja pas eci d'affront.
{C/iausnns d'escarpes.)
ASTUCE. Marlouserie, Roublardise.
« Ah ! le mec ! il en a du vice ; pour
la marlouserie, on y en r'montro
pas. »
ASTUCIEUX. Dessalé, Slaraud.
Mariole ou Mariolle, Marie, Mat-
lou. Qui la connaît. Qui sait ij
faire. Roublard. V. Malicieux.
T'es pas dessah'\ que j' te dis,
T'as iriniardé tout' la scinde
Et te v'ià cor sans un radis.
(A. B.)
« Depuis, j'ai appris un autre exploit
de Poulain, lequel prouve que 1
coquin était vraimentun roublard.
(GoaoN.)
ATELIER. On emploie souvent
le mot lui-même, en le patoi
sant : Atéicr, Atcllier, AteilUi .
mais on se .seit plus volon-
tiers des e.vpressions suivantes :
liagne, Boite, Cage, Cayenne,
Échoppe, Tôle, Turbine, Usine.
<< La moutarde montera un jourau net
ATT
— 3o —
ATT
des résignés qui crèvent dans les
bagnes du prolétariat. »
{Le Père Peinard.)
< Allons! faut rentrer à la boite l la
cloche de la tôle sonne le second
coup. »
'< Quelle sale zisine. naa chère, quel
Cayenne ! il faut être à Véchoppe à
sept heures, on en quitte le soir à
neuf, et il faut déjeuner à la tôle;
vrai! je regrette le temps où j'étais
trottin. »
(H. SOMBKE.)
— ATELIER DE TAILLEUR. —
Hirondeau, Pompe.
ATTACHER. Tovtouser. V. Corde.
— S'ATTACHER. Se chafrio/er*,
Se c/iiper pour, S'enganter de'.
A. Aimer.
'< Ils s'étaient c/u'pe's l'un pour l'au-
tre. »
ATTAQUER. Tomber sur le poil,
sur le râpe.
'< l's s' sont mis à quatre pour y tom-
ber su' V poU et i's y ont fait son
affcure. »
ATTENDRE. Airacher du chien-
dent. Compter les pavés, Croquer
le marmot. Droguer, Faire de la
potasse, Garder le mulet. Moisir,
Monter la garde, Caqueter, Plan-
ter ou faire le poireau, Poireauter,
Poirotei', Poser.
« Il fil le poireau plus d'une heure,
attendant vainement l'arrivée de
son adorée. »
« — Tu te figures sans doute que c'est
drôle de compter les pavés pendant
que tu t'amuses avec tes mar-
quises? »
« J'ai posé assez longtemps, dit-il, je
m en vais, j'en ai assez de garder le
mulet, n
— ATTENDRE SOX TOUR
D'AVA.\CE.ME.\T. Marniier le
pas (arg. militaire). V. Protec-
tion.
ATTENTE. Poireau, Pose.
— Tu trouves que ça n'est rien, un
poireau dune heure? J'en ai assez
de la pose ! »
G. Hehbebt.)
— ATTEXTE DIXSTRUCTIOX.
DE JUGEMEXT. Plan de
couillé*.
ATTENTIF. Chawl.
« — Tiens-toi chaud, ouvre les es-
gourdes et tâche de piger ce qu'ils
veulent arnaquer. »
ATTENTION. (Gare l)Acré ! A crée !
Acres! A Cescanne! Crès! Cresto!
Hache! Pet! Vesse! Vingt-deux!
V. Patron.
« — Cavalez: Pel! pet! v'ià les
railles ! »
« — Vesse! cria le Rouquin, va y
avoir du vilain. »
« — Vingt-deux! fit à mi-voix le corri-
geur en voyant entrer le direc-
teur. »
ATTIRER. Agater, Aguicher,
Appachonner *, Engailler, En-
grainer.
« — Je me gourais qu'il se laisserait
engailler dans une sale affaire. »
" — Si tu le rencontres ce soir au
Moulin, engraine-le. »
ATTITUDE. TowcAe, /»s. V. Allure.
ATTRACTION, ATTRAIT. Clou.
J'ai noté des pages exquises,
Dont une un véritable clou.
(J. Redelspergei.)
ATTRAPER. Au propre. Choper.
V. Arrêter.
-— Au figuré. V. Abuser, Trom-
per.
— ATTRAPER UXE AVARIE,
un coup, une blessure, une ma
ladie. Ecoper, Étrenner.
" — Tiens, voilà une petite lettre. Si
yécope,tu la remettras à ma femme. »
(H. Lavidan.i
ATT
— 3fi —
AUT
ATTROUPEMEXT. V. Foule.
ATTROUPER. Faire nonne.
y. Compère.
AUBAINE. Chopin, Occase, Tuile
(iron.).
'< — Un chouette chopin, tu parles ! un
larante pour quatro. »
« Ceux-là ont profité de Voccase et ils
ont bougrement bien fait. »
{La Sociale.)
h 11 vient de lui tomber une luile de
25000 francs au tirage du Panama. »
AUBERGE. Alberge *, Cosne *,
Coste ', Piaule, Tapis *, Tôle.
V. Cabaret.
AUBERGISTE. Marpaud*, Piau-
leur. Tapissier ', Tôlier. V. Caba-
retier, Hôtelier.
Accipnnt du marpand* la salière pourrie,
GriVolaot porte llambe, enfile le trimard.
(Mabc de Papillon.)
« Le vieux tôlier de la « Pomme d'or »
était Normand. »
AUCUX. mh de. V. Absence.
AUDACE. Culot, Santé. V . Aplomb.
Non ; Faut qu'ils ay'ut du chien dans 1' ventre,
Du culut, d' l'eslome, d' l'atout.
Les ceux d' la droite, et ceux du centre.
Et ceux d' la gnuclie, et ceux d' partout :
Et j' le cri', j' te liurle, j' le gueule :
— I' Goujat ! — Vendu ! — Voyou '. — Truand ! »
Ali ) c'tle Chambre :... oh ! là là c'tte gueule '.
C'est pir' que la boite à bruant.
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
AUDACIEUX. Altcque*, Homme,
Qui a du culot, du poil au cul
(obscène), de la santé, Qui en a.
V. Ardent.
AUDIEXCIER. Tailbin*, Talbin.
AUGMENTER. Corser, Fader.
« — Vous aurez quatre jours, cria le
lieutenant, et ne murmurez pas, ou
je corse la dose. »
« — Qu'est-ce que je lui dctuandais?
qu'il fade un peu ma portion. »
— ai«;me.\tku l\k pum-
TIO.\. Allonger la ficelle, la
sauce, Appuyer sur la crosse
(arg. militaire;.
L'adjudant lui promit d'allonger la
ficelle, avec l'assurance que le en
piston ne manquerait pas — vu 1.
motif — d'a/ipuyer sérieusemeni
sur la crosse : il choperait certaine-
ment ses (|uinze jours. »
— AUGMENTER U.V COMPTi:
avec idée de vol. Faire de.s
queues aux zéros. Marquer avec
une fourchette .
AUJOURD'HUI.
reluit.
Ce luisant.
AUMOXE. Caristade, Truche,
Trunc.
AUPRÈS. .ïouste ', Juxte *,Juxta '.
AUSSI. Hou, Saucisse (à peu près).
Oh 1 oh! r Frist^ aimait à boire;
Margot itou, mais d" l'aut' côté.
(J. KiCHIPIN.
Et moi saucist', j' su' quand j' turbine.
Mais, bon sang '. la danse s' débine
Dans r coulant d'air qui boit ma sueur,
(Id.)
AUTOMXE. Impôt \
AUTORISATION'. Condé.
« Il avait le condé d'entrer dans les
coulisses. »
AUTORISER. Débrider, Donner
condé ou le condé de.
AUTORITAIRE. A poigne ou A
poç/ne, Monsieur ou madame J'or-
donne, Quon ne mène pas pisser.
i< 11 faut filer doux avec sc/.ipue. c'est
un gonce à pogne : il est tout ce
qu'il y a de chameau. »
« Elle se promit de porter doréna- :
vant la culotte et do devenir enfin
et dcfinilivetnent Madame J'or-
donne. »
(G. UnuBT.)
AUTORITÉ. Autor (apoc.) ou
sinipl. Auto.
ATJV
37 —
AVE
C'est un sale gas qui fait d' Vautor
même avec ses poteaux. »
— LES AUTORITÉS. Les eaux
grasses, Les épluchures, Les
légumes, Les grosses légumes.
Son frangin est dans les eaux
grasses, il est conseillermunicipal. »
1 De cette fête, où s'assemblaient
toutes les grosses légumes du Parle-
ment et du gouvernement, je ne
veux retenir qu'une chose, c'est la
constatation nouvellement affir -
mée, d'un amour immodéré de la
réclame, chez tous ceux qui, de
près ou de loin, touchent à la poli-
tique. M
(PAni. DE Cassagxac.)
— D'AUTORITÉ. D'auto, D'aulor,
D'aulor et d'ac/iw, U'autor et
de rif, riffe ou riffle, En dureté
ou A la dure.
« 11 a à.'auto chipé la salle. »
Moi, j" fous nil) ed' nib. ej' suis pègre.
Pègp"... mais pas pègre à la mi' d' pain,
Pègre d' n'aissanc' d'aiitor et d' riffe.
(A. B )
Coux avec qui qu' va pas d'afîure,
Les emmeideurs et les croquants,
On les dégringole d la dure...
(iD.)
AUVERGXAT. Aia-erpin, Auvcr-
ploc, Auverploum, Bougri, Pouch-
tra, Gavache, Ploum.
Et là seulement vous trouverez
les bals-musette, les vrais, tenus
par des Auverpins à la fois mastro-
quets et charbonniers, hantés par
des Aurerpins aussi, porteurs d'eau,
commissionnaires, frotteurs, co-
chers. ')
(J. RiCHEPIN.)
L' fourgat, une espèc de gavache,
l'n ploum rapiat, ràleux et vaalie
IS'a raqué qu'un thunard le tout.
AUXILIAIRE. Auxi<jo.
' C'est des gonces, quand i's sont
dans r ballon, i's cherchent à s' faire
empoyer comme auxigos, pour
^t' Bien avec les gâfes. »
AVALER. Biffer, Cacher, Effacer,
Engouler, Éngoulifrer, Étouffer,
Se coller, S'enfiley, S'enfoncer,
S'envoyer, Se passer sou^ le blair.
V. Boire, Manger.
« Mince qu'il biffe, quand il a les
pieds sous la quarante ! »
Mais, nom de Dieu ! mince d' purée !
C'est dégoûtant c' que nous cachons :
Des nentill's, des pois en purée
Et d' Teau grass" comme à des cochons.
Vrai, j' m'enfirratii ben un' bouteille.
^ (.\. B.)
Mine' qu'il engoul". mine' qu'il efface l
Ah! tu sais, on peut 1' mett' en face
D'un bœuf'... i' s' Venroira d'un coup...
Et r pivois?... C qu'il y fout un' gifle !
C qu'il en étouffe', c' qu'il en siffle!
A dix rouillard' i' casse I' cou.
(Blédort.)
AVAXCE. Bijouterie, Salé.
< On dit que le salé fait boire parce
qu'il n'encourage pas à travailler. »
(BOL-TMT.)
— DEMANDER UNE AVANCE.
Cogner, taper ou donner un
coup de pied à la caisse.
AVAXCE (D'). D'arnac.
AVARE. Arco*, Aspic*, Caquede-
nier*, Chie-graisse, Qui a les
mains nickelées, Rdleux, Râpe,
Rapia, Rapiat.
■> Les ladres invoquent un prétexte
pour s'excuser A'avoir, comme on
dit au faubourg, les mains nicke-
lées : K Nous avons peur d'offenser,
« disent-ils, nous craignons qu'on
'< nous refuse. » Qu'ils se ras-
surent. »
(François Coppée.)
AVARIE. Avaro.
« Mais mézigue a eu son avaro. »
(Tboblot.)
.VVEC. A la clé (Se place toujours
après le sujet).
« — Hein, quelle veine ! du pognon à
la clef et des gonzesses ! »
(GORON.)
AVE
— 38
AVO
AVEXTURE mauvaise. Avaro.
— Bonne. Botine fortanche
ou Bonne forte (apoc. de
Fortune).
— AVENTURES tiALAATES.
Caruianes *.
<■ Élodie Charnu qui a trouvé un
serin de monsieur pour se marier...
Un cliameau comme ça... et qui en
a vu des caravanes *. »
(Gavabni.)
Rasta, Rasla-
AVEMLUIEU.
quouùre.
C'est à peu près vers 1' onzième heure
Uu'il est de bon ton d'être là,
Venir plus tùt serait un leurre,
Ou n'y verrait pas un rasta.
(J. Reoklspebgib.)
AVERTIR. Arçonner, Bonir, Faire
iarce, l'arçon, le chdsse, le duse,
le duze, le ser, le serre. V. Signal.
AVERTISSEMENT. Accent.
V. Signal.
AVEl'. Credo
V. Avouer.
Déboutonnage.
AVEUGLE. Berlti, Mb-de- châsses,
Nib-de-mires ou dc-mircltes.
AVEUGLER. Faire le coup de la
fourchette.
a Ce couu de la fourchette se donne
avec l'index et l'auriculaire, les
autres doifïls repliés, et se porte à
la partie inférieure de l'orbite, de
façon à crever les yeux ou les chas-
ser de leur cavité. Il est terrible et
met toujours l'adversaire hors de
combat. »
(G. Hehiiibt.]
AVIDEMENT. Gièrement', Gitrc-
menl '.
AVOCAT. Bavard, Blanchisseur,
Cuisinier, Lessiimnt, Lcssiveur,
Médecin, Parfumeur, l'arrain,
Bilier, Puisatier, Bat de prison,
Tromnc, Vermine, Zéruinois-
Gourd *.
« Malgré tous les beaux vannes du
bavard, on l'a sucré de cinq lon-
ges. ..
« Le blanchisseur qu'il avait choisi
n'avait encore ni cabinet ni ta-
lent. ..
(B. DoBos.)
« Les escarpes dénomment l'avocat
de multiples façons : blanchisseur
ou lessireur car il se charge de les
'( blanchir » ; médecin parce qu'il
les « visite >- à la prison — « hôpi-
tal» ou « hosto», — expressions qui
désignent indilTércmnient la maison
d'arn't ou la maison de sauté ;
parrain, puisqu'il les représente
devant Dieu comme devant les
hommes; puisatier et cuisinier, de
ce qu'il << sonde, creuse et retourne »
la conscience du jury ou du tribu-
nal; buvard, pour sa loquacité; et
enfin, vermine ou rat de prison, à
cause que, hormi certains « in-
sectes » et certains <. rongeurs », il
est la seule compagnie du prison-
nier. »
(J. PlANELLl.)
— AVOCAT (iËNÉKAL. Avocal-
bêcheur. Crosse, Grosseur.
« — Moi, je remplissais le rôle de
Vavocat-bécheur. >•
(GOBOH.)
AVOIIVE en champ ou en gerbe.
Bègue, Civude.
— En grains. Grenuche.
AVOIR, dans le sens de posséder.
Itrer *.
AVORTER. \ . Accoucher.
— FAIRE AVORTER. Décrocher
ou faire couler un (/tuant, un
lardon, un salé. Donner un ange
au bon Dieu, Faire un heureux.
AVORTEUSE. Faiseuse d'anges,
Mort-aux-ijosses.
« On m'assura que cette faiseuse
li'antfcs exerçait ouvertement son
ignoble industrie et que les com-
mères du quartier l'appelaient en
riant la mort-aux-goaset. Cela leur
AVO
— 3y —
AVO
semblait naturel, louahle presque :
ne faisait-elle pas chaque jour un
heureux en donnant au bon Dieu
■ des anges pour repeupler sou para-
dis? »
L'Ère yalionale.)
AYORTOX. Astèque, Chenille, Che-
tiillon. Crapaud, Crapoussin, Dé-
capité parlant. Deux liunls de
beurre. Échappé de bidet, d'Ésope
ou de capote ^obscène;, Fabriqué
au compte-gouttes, Fait en fiacre.
Fausse-couche, Foutriot, Foutri-
quet, Goncier de pain d'épices,
Haricot, Inachevé, Insecte, iler-
daillon, Microbe.
« L'n nouveau venu, un nslèque qu'a
point d" passé et qui fait des ma-
gnes, j' vous dmande un peu. >-
(Tkcblot.)
" — Va donc, hé! fouLiioi: fabriqué
au compte-ffoutles! sale chenille!
décapité parlant! piges-tu c*t
éc/iapfjé rf' bidet qui voudrait cros-
ser avec nous !... Va donc ach'ter
«lu sang, hé! fausse-couche l »
Tas d'inach'rés, Us d'avortons
Fabriqués avec iJes viand's veules.
Vos mèr' avaieut don«? pas d' tétous
Qu'a's onl pas pu tous f^ir' des gueules"?
Tas d' saligaads. Us d'abrutis.
Bon' à rieu. goneiers iV pain li'épice,
Aïaiil d' songer à fair' des p'tils.
Allez donc dir' <{u'on tous finisse !
(A. B.)
... Regarde Dorillas, cet échappé d'Ésope
Qu'on ne peut discerner qu'arec oniiiicroscop*.
Dont le corps de traTcrs et l'esprit plus m.il fait
D'un Ther&ite à nos yeux retracent le portrait.
(Poète axcntme.)
— Ne me parlez pas de ce sale pelit
rond de cuir, s'écria lo capitaine ;
à aucun prix je n'en veu.x, c'est un
faiblard, un foutriquel, un échappé
de capote. »
{Les Joyeuselés du régimenl.)
A TOUS, misérables schoumacres.
Espèces de faits-en- fiacre,
Qui embarrassez son chemin...
(R. Poscuos.)
« — Non. que j' te dis, j" veux pas
m battre avec, c'est un merdaillon,
une mauviette, j'en Frais qu'une
bouchée. »
AVOrÉ. Éponge d'or.
AVOUER. Accoucher, Aller à crosse,
au refil. Casser, Cracher, Dégorger,
Dévider, Goualer, Manger ou cas-
ser le morceau. Monter sur la
table. Se laver. Se mettre à table.
« — Tu peux le retourner comme tu
voudras, i" n'accouch'ra pasi »
« — Tu vois, mon vieux, lui dit-il, tu
as cassé avant moi, il faut tout
dire : vas-y. »
(Le crime de la rue Pierre- Leroux.)
« Il a fini par lui faire dégorger tout
le truc ; le rigolo sous 1' blair, il a
cassé le morceau. »
€ La seule chose qui m'embête, c'est
d'être obligé de dénoncer Pauline...
Mais du moment que je me mets à
table, je ne peux pas être le seul
invité. »
(GoROS.)
— F.VIRE AVOUER. Découvrir le
cuir, la peau.
— CHERCHER A FAIRE
AVOUER. Cuisiner, Salader.
« Dans la journée, je n'aurais pas eu
le temps nécessaire pour interro-
ger ces gaillards-là comme je le
voulais ; il m'eût été impossible de
les cuisim-r. »
(GOBOK.)
BABIL. V. Bagout.
BABILLER. Bahigner', Bahillan-
gier', Babiner", Faire alkr son
hattant, son grelot, sa lavette,
Radouber la Innterne*.
BACCALAURÉAT, Bac (apoc),
Bachot.
« Du moins, les choses allaient ainsi
du temps que je préparais mon
Oac au Ivcée Uscar-le-Petit. «
(VViLLY.)
— QUI A DEUX BACCALAU-
RÉATS. Bibac, Bibachot.
BACCARAT. Bac (apoc).
BACCIIAXAL. Boucan, Bouzin,
Chabanais, Foin, Baffut. V. Bruit.
« Bras dessus, bras dessous, laissant
traîner leurs sabres, ils parcou-
raient la ville 'en faisant un chaba-
nais du diable. »
(E. Ddbcs.)
BACCHANALE. Badouillerie *,
Bombe. V. Débauche.
BADAUD. Glande, Pétrousqiiin.
BAFOUER, xicheter, Charrier, Chi-
ner, Jardiner. V. Se moquer.
„ _ Ah ! pis, tu sais, ne me charrie
pas 1 je ne me laisserai pas bêcher
plus longtemps. »
„ _ Arrête de me jardiner, que je te
dis, ou je cogne'. »
BAGAGE. Bagot.
M.iis à présent... quoi qii' tu vas foutre!
Fair' des bagot.i ou bf-n encor
Aux Halls... décharger des primeurs!
(Jehan Rictus.)
— PETIT BAGAGE. Baluchon,
BAG
42 —
BAG
Parson. (l»n disait autrefois
Paccin' ou Pacsin'.)
« Il se présenta tout gris encore de
la poussière du chemin, son pauvre
baluchon à la main. »
{P. DoUERC.)
— BAGAGE COMPLET. Tout le
Itazar, Toute la boutique, Tout
le fourbi, Tout le truc.
« On a foutu tout le fourbi dans une
bagnole, et en route, à la recherche
d'une condisse pour le soir. »
— BAGAGE DU TROUl'IER,
Bardât, Fourbi.
Avec le fourbi su' 1' Inr.l,
Truc de mes fess's:... Métier d" mon sac!
Jusqu'à l'élape,
l'élit lignard.
Tire la patte!
{Chanson de route.)
— PORTER DES BAGAGES. Ba-
qoler.
— PORTEIR DE
Baf/olier, Pisteur.
BAGAGES.
n Les bar/otiers sont ces pauvres dia-
bles qui suivent, de la gare à leur
domicile, les voitures des voya-
geurs, dans l'espoir de récolter
quelques sous en déchargeant les
bagages, (|ue dans leur langue ils
appellent bagotx. »
(G. Heibf.rt.)
IIAGARHE. Chamhard, Chambar-
deiunil. Coup de chanfrein, Coup
de chien, Coup de trafalgar, Mar-
goulis.
<• Si les possibilos s^en mêlent, il y
aura du chahut; ça ne se passera
pas sans chambard. Nous savons
qu'ils mijotent quelque coup de tra-
falgar. »
(La lienaitiance.)
BAGATELLE. Foutaise, Fouterie,
Fouterie de }>auvrc, Gogucnette.
Tout rn qui ja<lif souli*vn
li'uiliiiiratinn ilovioiil crime :
Kienfiiit d'Kn-Dera nv-\ que frime;
Au-Dulà vaut houI qudu l'exprime;
Foutaiit est tout ce qui s'rn va.
(L. Dl bucY.)
« Un type qui répond au nom de
Poincarré — et qui, en elTet. devait
être fameusement rond quand il a
débité ses solennelles fou/cries... »
{La Sociale.)
« — Je vous permettrai de baiser m;i
fluette main blanche et, si ce n'est
assez, encore (|u'it m'en cofite fort,
vousbaiserezaussimon frais visage.
Le jeune marchand s'esclatla d'inso-
lente façon.
— Ouais I dit-il, j'ai bien cure de ces
gogueneltes-lk ! En ma demeure,
j'en prends ma satiété. »
(ClIABLES FoLEV.)
BAGIVE. Bain de pieds. Là-bas, La
Nouvelle, Le Dur ou les Durs, Le
Grand Pré ou si m pi. Le Pré, Lu
Grotte, La lielinyue, La Traverse,
La Tune '.
« On sait pas si c'est au dur, là-bas,
à la Nouvelle, qu'on l'envoira; pour
moi, le bain de pieds est accordé. »
« r n'est à la relingue que pour
cinq piges; c'est vite passé. Et
quand i'r'viendradup>-^,i'r'trouv'ra
celui qui l'a donné. »
— ALLER AU BAGXE. Aller se
laver les pieds. Faire la tra-
verse. Passer le grand ruisseau,
Traverser le pré salé.
« Le vieux avait déjà payé; alors, on
la envoyé se laver les pieds. »
(IIl'ooks Le Koux.)
BAGOUT. Ballant, Grelot, Tapette.
« Elle en a un grelot', quand a com-
mence à jacier elle en a pour la
journaille ; quelle platine! quel
ballant l »
BAGUE. Brocante ou Braquante,
Broquille, Cercle, Digelctte, Jonc,
Bondachc, Bondine, Rondinot.
« En sortant hier du Baratte, aile a
!)aumé une de ses rondines, une
irocanle d'au moins deux millets. »
Dis, roùme, alors, c'est accordé'.*...
Dis, tu seras ma gif^olotte
Kl, saus raliclion, sans coadé,
Je le mettrai la dif/eirllt
Uue j'ai raucliée au brocandier ;
Vu jonc d'altèque avec an diame
BAI
43 —
BAL
Brillaot qaasi plus que ma lame
Mais moins qae les mires d'acier.
(L. DE Bebcy.)
BAIGXER. Dessaler, Mariner.
Et l'on coli' trois litres d' Lobin
Dans la terriae ousqu'a det-fole.
(I)OBtMi.)CE Bo:<XAl'D.)
— SE BAIGAER. Faire la trem-
pette ou la lrempouiUe,Se des-
saler, Se tremper le cul.
« Le lundi, en douce, on allait faii'e
la trempette à la Jatte. »
BAIGXOIRE. Dessaloir.
BAILLER V. a. Coquei, Filer, Pou-
quer'. V. Donner.
BAILLER, V. n. Déficher *.
BAILLEUR DE FONDS. Coquetir
de bille, Puntc.
BAIX. Trempette, Trempouille,
Trempouillette.
BAIO-WETTE. Ciire-dents, Cu-
rette, Grattoir.
u Comme fonctionnaire double, il
abandonnait le fusil et allait aux
exercices la curette au poing. »
« Les sergots avaient sorli leur f/rat-
toir et cavalaient dans le tas. »
BAISER, subs. Baise. Bec, Bécot,
Bise, Bisou, Bizette, Bizou.
>■ A m' donne une bonne 6ai.se et ça
se passe. >>
» — Donne-moi un bec. »
« — Donnez tout de suite une belle
bizette à cet homme de génie. »
(J. MAa,-*!.)
A mettra ses mains su' ma boDche
El pis ses ttéeots plein mes yeux.
(JcaA!< KlCTl'C.)
Je sais réchaalTer tes menottes
D'un gros bitou sur chaque doig^.
(L. DE BrRCl.)
BAISER, V. V. Embrasser.
BAISEUR. Bécotteur, Licheur.
'< C'est un licheur. il est tout le temps
à vous sucer le trognon. »
BAISSER LA TÈTE. Se détron-
cher.
» — Détronche-toi, que j' te dis ; tu
t" fais voir. >•
BAL. Guinche.
Et chez les troquets, dans les f/uinches.
On n' nous voit jamais qu'en Desfoui :
Ça fait qu'on s' gour' pas entre aminches.
(L. DE Behcv.)
— BAL D.VNGEREl'X. Casse-
gueule.
• Au bout d'un an de direction Ugène.
le bal de l'Allée- Verte était devenu
un véritable ca>se-gwules. »
(E. DCBCS.)
— BAL DE JBLXES FILLES.
Bal blanc.
— BAL MAL TEXU. Pince-cul.
El des princ's, des ducs et des pages.
Des ch'Taliers atec leur écu
Et des louchersbem en sauvages
(ixii Tont guinrber 1' soir au pine' e*l.
(A. B.)
— B.\L SPÉCIAL aux Auver-
gnats, aux Limousins et aux
Morvandiaux. Musette (parce
qu'on n'y danse qu'au son de
cet instrument).
a II l'avait rencontrée un soir sortant
d'une musette du quartier Mouffe-
tard. »
[Le Jlot d'ordre.)
— BAL DE SOUTEXEIRS.
Aquarium, Flottant '.
« C'était un aquarium de vingt-
sixième ordre où des Olles ivres et
décoiffées dansaient à demi nues. »
— On appelle Bal de têtes le
bal où l'on vient en tenue
de soirée avec la tète gri-
mée ; Bal d'animaux celui où
l'on nest admis que travesti
en bêle.
— QVI COURT LES BALS. Ba-
douillard *, Balochard, Balo-
cheur.
BAL
— 44 —
BAN
Pardon, pardon, Louise la Balocheute.
De l'oublier, toi, les trente printemps,
Ton nez hardi, ta iiouche a\eiilureuse
Et tes amants plus nombreux que tes dents.
(Gustave Nadaud.)
« Pour être baciouillard', il Tallait
passer trois ou quatre nuits au bal,
déjeuner toute la journée et courir
en costume de masque dans tous
les caTés du quartier Latin jusqu'à
minuit. »
(Privai d'Anc-lemont.)
BALAFRE. Estafe (apoc. de Esta-
filade).
BALAI. Lance, Pinceau, Hamon *.
« — Allez cherclier votre lance pour
la corvée de quartier. »
BALANCER. Balatistiquer.
BALAYER. Copier le rapport
(arg. militairej. V. Corvée.
BALAYEUR. Artiste, Boueux,
Bouscailleur, Lancier du Préfet
ou si m pi. Lancier.
Six heures déjà! La clochette
Des briueuT s'entend au loin.
Il faut sortir de la couchette.
Sans âge, hideuse et prognate,
La boHscaillenitt', sans émoi,
D'un geste rythmé d'automate
l'ousse le balai devant soi.
'< Les lanciers du l'réfet, alignés
comme des soldats, répondaient à
l'appel du picjueur. »
BALLE (A JOUER). Ressaute.
BALLE. (Projectile.) Dragée,
Prune, Pruneau.
" Il avait collé six dragées dans son
rigolo. »
" Si les nègres font de la rouspétance,
on leur envoie quelques /«/'un/'at/x.»
(Alphonsi Allais.)
— BALLE DE COLPORTEIR.
Balandrin, Caniche, Hoquette'.
■' Ils étalent leur Intlandrin à niAme
le chcuiin et apnollent les passants
à la iiiani<''re ut-s camelot;* pari-
siens. »
(G. IUrdïht.)
« Dans leur triste ironie, ils appel-
lent caniche, ce ballot qui les suit
à travers leur aventure avec la
fidélité d'un bon chien. »
(II..)
BALLET. Balle.
" Elle était entrée dan? le corps d'-
halle des Fol' Berf^e. "
BALLOT. Batjol. V. Bagage. Balle.
BALOURD. V. Béte.
BALOURDISE. Couiltonnade, Cu-
tcrie. V. Bêtise.
BAMBIX. Gosse, Lardon, Miçjnard,
Mion, Mûmiynard, Mounin.
« C'tte cité! toutes les bonnes fem-
mes sont su' les portes, avec un
gluant ou deux su" les g'noux ; et
des tas de lardons vous barrent le
ch'min. »
« Pauvre mômiqnarde\ à l'âge où tous
les gosses devraient jouer, courir,
sauter, offrir aux baisers du soleil
leur front en liberté, être déjà
maman! »
(MONTPIRMEIL.)
BA.MBOr.IIER. Ba'huiller *, Faire
la bombe, la vadrouille.
BAX. Trique.
« On l'a gerbe à dix ans de traves,
son poteau n'a eu que cinq berges
de centrouse et cinq de trique. »
— ItOMPRE SOX BAIV. CaSSer
sa canne ou sa trique. V. In-
terdiction.
0 Le Frisé, qu'avait cassé sa canne,
s'est fait rentoiler en renquillant à
Pantruche. »
BAIVAL. Coco, Épicier, Pompier.
BANC. (Le banc dos nmi^.'x \ fa
planche à pain.
BANCAL. Banfian, Torlllhird, Zig-
zag. On dit égalcinoiit d'un
liancul : Cinq et trois font huit.
Quatre et trois fout sept, clc. ; lo
typographes disent d'un indi-
vidu dont les jambes sont df
4
BAN
— 4î; — BAR
travers : Il est italique ou 11 a les
jambes italiques.
«-Elle avait une gueule à la flanc, un
mont-doresuT râbeet, par-dessus,
elle était banban. »
<. Qu'est-ce qu'il a encore, c'tte es-
pèce de torlillard, avec sa patte
folle ? )'
BAXDE. Équipe, Soce, Tierce.
n — Les poules étaient d'ia soce, ex-
cepté, bien entendu, cell's qui sont
à Saint-Lago, à l'hosto, ou qui tur-
binent en tôle... Tu parl's d'eune
équipe'. On n'tait au moins deux
cents. Et rien qu' la crème I »
" Comme lundi dernier, la soce de
la rue Saint-Charles, tous les gal-
vaudeux, quoi 1 du beau Grenelle
et du Javel des usines, a joué du
couteau. »
(J. Lorrain.)
Aussi, bon Dieu, j' fais pas 1' mariollc,
E] cranoU' pas comme un youpin,
Ali! bon Dieu I non, j' suis pas d' leur /ierce:
J" suis un trimardeur, un \oyoii,
J' fais pas parti' du haut commerce :
Ei' vends mon crayon pour un sou.
(A. B.)
— B.\XI)E 1>E VOLEURS.
Gance *, Orphelins.
— BANDE DE BILLARD. Forti-
fication.
BANDIT. Air i mois ambiant *, Bé-
rard', Ferlampier on Frelampier,
Ferlandier, Garçon, Gaudin, Go-
din, Mal frein, Orphelin.
« Au contraire, le ferlampier n'est
qu'un bandit occasionnel qui ne
descend au vol et à l'aggression
que lorsque la mendicité ne lui a
pas fourni sa pitance. »
Mon vienx frangin, tu viens d' bouffer d' la case,
T'es l'un aarcon comm" moi, tu n'ais pas 1' taf.
(A. fe.)
BA\IVI. Aguahiro*.
BAXQUE. Crémerie, Tôle aubeurre.
H Au Crédit Lj'onnais, il allumait les
gonces qui palpaient du pognon
pour les faucher à l'esbrouU'e en
dehors de la crémerie. »
— BAAQLE DE FRANCE (LA).
Boulange aux faffes.
— BANQUE VÉREUSE. Crédit
enfoncier.
— FAIRE SAUTER L.\ BANQUE.
(Terme de jeu. Débanquer.
« Ils pourront à leur aise, avec l'ar-
gent des niais, faire quelque bonne
rafle et débanquer, si c'est pos-
sible, la grande et la petite boursi-
coter ie. »
[Boursicotiérisme.)
BANQUEROUTE. Binelle, Binel-
lophe. V. Faillite.
BANQUEROUTIER. Binellier.
BANQUET. V. Repas.
BANQUIER. Banquezingue, Beur-
rier, Fafiotteur, Faffiotleur, Sau-
terolle", Saute-rondolles * , Saute-
ronds *.
BANQUISTE. \ . Forain.
BAQUET DE CORDONNIER.
Baquet de science.
BARAGOUINER. Gargouiller, Jar-
g cuiller.
BARAQUE. Cambuse.
— BARAQUE DE SALTIM-
BANQUE. Entre-sort.
Bonjour, Justio, comment qu' ça t" va?
Moi, figur'-toi que j' suis à Nice,
Où que r soir ej' fais un Hova
Dans Ventre-sort du grand Narcisse.
CÂ. B.)
BARBE. Bacchante, Filée, Foin,
Marmouse*, Persil.
« V mange comme un goret, il a tou-
jours d' la sauce dans son foin. »
« Ça n'a pas encore de persil sous
l' blair, et ça veut faire la morale
à papa. »
— BARBE BLONDE OU ROUSSE.
Crottin, Poil de brique, Poil de
carotte, Poil de citron.
« Au contrôle y avait un gonce avec
du poil de carotte su' la gueule. »
BAR
46
BAT
— BARBE IXCULTE. Barbe à
ffos, Barbe à poux.
<< Un vieux biffln avec une barbe à
f/os qu'i' n'avait pas peigné' d'puis
la comuiode. »
— BARBE AU MEXTO\. Bndin-
(jue, Bouquine, Fer, Fer achevai.
— BARBE DRUE. Barbe en tôle.
Barbe en zinc.
— BARBE DE QUELQUES
JOURS. Aif/uille.
« — Comment veux-tu que j'aie du
goût à t'embrasser, avec tes ai-
guilles de cinq jours? x
— FAIRE LA BARBE, y. Raser.
K.VRBICIIE. V. ri-dessus : Barbe
au menton.
B.VRBIER. Barberot, Figaro,
Gratte-couenne, Gratte-lard, Mer-
lan, Racleur, Ralviseur.
a — Je r'çois pas d'étrennes : je
m'tape et j'en donne! Aulourdier;
au facteur; au merlan; au garçon
bistrot, etc. »
« V m'a aubade pa'c' que j' l'appelais
raclnur : — Figaro, mossieur, qu'i'
m' dit. »
— BARBIER DE BAGXE. Barbe-
rot, Barbot.
«ARBIFIEH. V. Raser.
B.VRBOTKR. (En parlant d'un
orateur.) Bafouiller.
« Au beau milieu de son discours, le
compagnon G. bafouilla, s'arivta
et, à bout d'arguments, s'écria :
-Merde! »
BARBU. Constantin Pogonat (urg.
des écoles). ()n désigne l'Iiomme
barbu i)ar l'exprer^sion dont on
se sert pour qualilior sa barbe:
liarhe à poux, Poil de brique, etc.
\'. Barbe.
BARREAUX d«' fenêtre. .Aryws ou
Harpes, Balançoires, Gaulfs de
je tard ou de schtard.
— SE TEMR AUX BARREAUX.
DERRIÈRE LES BARREAUX.
Pincer ou jouer de ta harpe.
\. Prison.
BAS. Bar de tire % Sachet, Tirant.
« A f'sait sa carre dans son sachet
pour pas qu* son homme y bar-
botte tout son gruau. »
— BAS DE FIL. Tirant de trimi-
let.
— BAS DE FILOSELLE. Tirant
de fil sang ue'.
— BAS DE SOIE. Lisse, Tirant
doux ou radouci.
BASSE-COUR. Ornière.
« Il n'y avait plus qu'un vieux bê-
cant sans voix dans ïomiére; tous
les autres ornichons avaient été
soulevés. »
BASTOXXADE. Satonnade.
B.VTAILLE. Bùcherie, Casaage de
gueule, CIdquerie, Cognage, Cro-
chetage, Foutreau {arg. militaire),
Torchuge, Torchée.
« Les bûcheriex devinrent si fré-
quentes et l'on joua tant du six
coups que nous dûmes faire un
cimetière. »
(Hectob Fbakcb.)
■< Le Bosco est décarré de c' matin,
y aura, sûr, du cassage de gueule. »
« Y a eu une chiquerie en sortant du
Colbo. Fernand y a pigé un beau
brocco. »
« Oh ! fut un cognage sérieux ; les deux
hercules s'étaient empoignés et il
s'en fallut peu que ça ne fit du
vilain. »
{L'Ëi'ènemenl I*aritien.)
« Oh ! il va y avoir du foutreau, le
commandant s'est frotté les
mains. »
(Balzac.)
— R.ATAILLEEKTRE FE!H.MES.
Crépagc de chignon.
BATAILLON D AFRIQUE. Bat.
d'Af. (apoc).
I
BAT
— 47 —
BAT
J' t'écris deux mots et j' proGle d' l'occase
Four t'eoTover le refrain des Bat. d'Af.
(A. R)
— On appelle aussi Bat. d'Af.
les Soldats de l'Infanterie
légère d Afrique.
Anciens bal' d'Af, familiers des
silos, non, ce quils gobent l'armée,
r galon et tout 1' fourniment! »
(Jea.\ Lobbai.n.)
BATARD. Coup de hasard, Enfant
de trente-six pèrex.
— Pauline abien raison... Sijeravais
écoutée, je n'en serais pas làl...
Cochons d'hommes I... Il ne sortira
jamais cet enfant de trente-six
pères l »
(M. MOXTÉGCT.)
BATEAU. Cartel ', Passe-lance.
— BATEAU-MOUCHE. Grafouil-
leur, Secoueur.
BATELEUR. V. Forain.
BATELIER. Carapata.
» f.es carapalas sont les marins du
canal de l'Ourcq. »>
(A. ScaoLL.)
— BATELIEU DE BAC. Mouloir*.
B.\TIG\OLLES. Bâti. (apoc).
B.VTOX. Cadouille, Éventail à bour-
rique. Jean de l'Houssinc, Juge de
pair, Matraque, Ravault, Sabre ",
Saton,Satou.
o Effarés de ne pas recevoir de coups
de cadouille, ils s'éloignèrent à
reculons. »
(P. BOXHETAIS.)
« Sans dire un mot, il me montra en
un coin de la tente une forte trique
flexible et noueuse, autrement dit
un éventail à bourrique. »
(HCCTOB t'mXCE.)
« J'y laisserai tomber mon juge de
paix su' r coin d' la gueule. »
IJi, chrétiens et musulmans
¥A autres canaques
S'y fdisaieDt des t>oaiments
A coups de malraquet,
^Raocl Po5caox.)
BATTOIR. Batelier.
BATTRE. Asticoter, Asticoter /es
côtes. Astiquer, Bochonner, Bos-
seler, Botter, Botter le cul, le
figne, etc. (V. Derrière), Bou-
chonner, Bouler, Bûcher, Caram-
boler, Carder le cuir, la paillasse,
la peau, Casser la gueule, Cavaler
dedans, Crrper ou Crêper la ti-
gnasse. Coller, détacher, laisser
tomber, filer, mettre, passer, pi'êter
la ou des beiynes, des bochons, un
coup, un ou des gnons, la, une ou
des mandates, la ou une pâtée, du
perlot,la purge, la pipe, la pipette,
la saur.ette, un ou du tabac, la ou
des torgnoles à quelqu'un. Crever,
Crever le casaquin, la gueule, la
paillasse, la peau. Dandiner *.
Daupher, Bébarbouiller à la po-
tasse. Décrasser, Dégraisser, Désos-
ser. Empldtrer, En mettre, en
filer, en passer, en prêter (s.-ent.
Coup, V. ce mot , Entrer ou Ren-
trer dedans. Esquinter, Estuquer,
Flauper ou Flopper, Gratter, Ma-
quiller", Moucher, Murer, Basses-
quelqu'un à lu ilaube, à la daudée,
à flaupe, chez gnon, chez pain,
chez perlot, à ou chez ponce, à
tabac, Piocher, Poncer, Purger,
Quiller, Repasser la chemise, la
limace, elc. (V. Chemise^, Rabo-
ter Vendosse ou les endosses, Ron-
diner, Saler ou Saler la gueide,
Sei-vir, Souquer, Sucrer, Tambou-
riner, Tamboui-inei' le cuir, ta
gueule. Tamponner, Tanner le cuir,
la peau. Travailler le buffle, le
cuir. Tremper une soupe. Trépi-
gner, Tricoter les côtes. Verser à
boire. On dit également Faire
boire. Faire danser. Faire danser
la malaisée. Servir à boire.
— SE BATTRE. S'awjoc/ie>- le ci-
tron, la gueule, la poire, etc.
(V. Figure, Tête), Se bûcher, Se
chiquer. Se cogner. Se crêper.
Se 'tonner ça. S'expliquer, Faire
les armes. Se filer la purge, Se
foutre un coup de totxhon, Fu-
BAT
— 48 —
BAT
7ner*, Se manger ou *e bouffer
le blah\ le naz, etc. (V. Nez),
Se peif/ner. Se pi;/noc/ier ; (Plus
la plupart des verbes indiqués
à Battre, en leur donnant la
forme pronominale .
— ÊTUE BATTU. Boire, Daixer,
Danser la malaisée, ou La dan-
ser, Ècoper. Esluquer, Etre a la
ringué , Èlrenner, Passer à
chausson, à la daube, à la dau-
dée, à l'emplàlre, à flaupe, chez
gnon, à la mandate, chez pain,
chez perlf'l, à ou chez ponce, à
tabac (pris au sens passif).
Prendre, Prendre la pipe, la pi-
pelle, la purge, la sauvetle,
Prendre pour son rhume, Ha-
masser, Recevoir. Trinquer.
Tu fais d' l'harmon '; lu fais du r'naud,
J' te vas asticoter les cotes.
o — Quand tu voudras 1 Je te le bot-
terai si le... lézéiuquès t'en dit. »
(Trublot.)
« Après ça, i's s'y cardaient le cuir,
à qui cognera 1' pus fort. »
« — Je veux vous empêcher de vous
faire casser ta gueule. »
(GOHOS.)
« — Je serais laçourde, si je V crevais
pas : il a b'soin qu'on y apprenne
a vivre ! »
„ _ Toi, mon vieux, tu vas t' faire
daupher, y a assez longtemps qu"
tu m' fais "flasquer. »
., _ Les ptits, j' les décrasse; et les
gros, j' les désosse \ »
« L' premier qui vient, j'y en mets tm
coup; y a pas d'émosse, j'y renl'
dedans et si j' ramasse, tant pire
pour moi! »
Merd", v'Ii l'HiTer! lErap'reur ed' Chine
S" fa flaitpcr par les Japonais.
(JlHtN lilOTCS.)
Tu m' caval's, j' le dif : t'es trop mouche '■
Tu m' mels les ner" en plot' Barr'-toi '.
Karr'-loi.queJ' le di»! ou j' ie mouc/te'....
Tu sais qu' l'y fiais pas avec moi ?
(BUdort.)
J le va» co//er un pain.
( Vifillr rhansoH biijorne.)
Toi qui nous tralues dans la Iioiip,
Nous irons te fesser la joue,
Hommcl, le passer à tabac.
Cil jour ou l'aulre, sans colère;
Je fe le jure sur le blaire
De Cyrano de Bergerac.
(Raoul Ponchon.)
Il ponce aussitôt la marmite
A coups d' poing, ;'> coups d' pied dans l'eu!
(Bl.ÉDOBT.)
Aussi, si ça s'rait moi qui 1' s" rais,
Bon Dieu I lu verrais c'ite s.ilade...
Non!... c' que j' te la carnmliol'rai'< '
Oa s'rait pas pour la risrolade.
(A. B.)
« Pus souvent qu'on ira s' faire salci
In gueule par les feignants d' Javel-
les-Bains, un tas de brutaux qui
manient le fer aux usines toute la
semaine... »
(Jeak Lobbain.)
« Mais dame, fallait pas y cherche i
des rognes... bon Dieu ! il était p;is
long ii laisser tomber la mandale...
et le dimanche quand il était secoué,
i' passait sa soirée à foutre de.~
coups d' tronche dans 1' lidonbènu
des llickards. »
« — Alors, j'y mets mon g'nou su
l'estomac et j'y sers à boire, jr
1' rince dans les grandes largeurs.
o On s'est donné ça avec el' môUK
Eusèbe, pour la iMéloche. rapport
que j'avais guinché avec, à la Ga-
lette, et que j' l'avais emportée. ■
« — Rengracie, et c'soir, à la neuilio
on s' trouv'ra derrière l' père L-i
chaise et on s'espliqu'ra... »
« J'vas pour y e?i mettre un ; V s'garr
et m'en fout eun' demi-livc su' 1 1
poire. »
u Pendant qu' les deux ffonzesse^
s'crépaicnt su' V pont Caulaiiicourt.
leurs gas s'estuguaient su' 1' bouP
vard. »
Quiconque poussoit les enchères
Cu peu haut, étoit cmpuif^m^,
Kt s'en alloil le nei coipiit^ ;
Témoin une jeune fringuantc.
En manlclet, roi»- volante.
En bounol à grand papillon.
Oui la dama mais tout du long.
(V'aoé.)
Sac «u dos, le fusil en main,
A pieds nus, parrourant l'Europe,
Selancf le hHm\ humain.
il tue... il saccage:... Il écope'.
(L. DI Bue Y.)
\
BAU — 49
Va, ta peux te mettre en quarante 1
Prendre la pipe, c'est ta rente :
Trinque.'... Bamasse.'... A la ringué!...
Lariua, lariflette, ô gué \
Car, va pas, mon vieni, t"es cornard,
Aussi faut proQter d" l'occase
Four crever la gueul-! à ton lard
Et bouffer V blaire à Nib de naze.
(A. B.)
Pour boire a m' trichait sa' 1' gâteau
C'est pour ça qu' j'v cardais la peau.
(1d.)
En supposant qu' j'aurais un' femme
Qui s' Trait s'couer par un auf garçon,
S'ensuivrait, d'après leur programme.
Oui' faudrait qu'a passe à chausson.
{P. Paillkttï.)
— BATTRE LES CARTES. Ma-
quille)' (es brèmes. V. Jeu.
BAUDET. Bourdon, Bowi'i, Bour-
ricot, Branle'. Branque*, Martin,
Ministre, Oreillard. V. Ane.
'< Oa a été à Momorency, on s'est
envoyé un gueul'toa tout c' qu'y a
d'bath. L'après-midi on a fait une
chouette balade, mais Cécile a pas
voulu monter sur un gail, aile a
pris un bourdon, un oreillard qui
voulait pas avancer. Elle avait beau
cogner, V marlin foulait rien
savoir. »
BAZ
BAVARD. Bagoulard, Baieux,Cla-
(jiiette. Crachoir, Dévideur, Dévi-
doir, Jacasaier, Jacasseur, Jacas-
son, Jacquette,Jacteur, Jaspineur,
Journal, Lateteur, Lavette, Pla-
tine, Potinier, Tapette, Vanneau.
V. Bagout.
Que bagoulard'. on n'entend que
lui!... "Ta gueule, eh! baveuxl »
— .Vu fait comment t'appelles-tu '?
le répondit : A votre choix. La
luôme Claquelte parce qu'il parait
<|ue je n'ai pas la langue dans un
sac. »
(CaAVPACBnrr.)
— .\h! si vous l'entendiez, ma
chère, elle en débite sur Pierre,
sur Paul!... un vrai crachoir. »
{^L'Événement Parisien.)
a — As-tu fini? mon Dieu, en voilà
d'un dévidoir'. »
« — C'est pas une femme, c'est un
journal; elle raconte tout ce qui se
passe dans la maison; vous parlez
d'un jacasson. »
« — J' passe pour un vanneau, une
jacquette, un gonce qui sait pas
c' qu'i dit. »
BAVARDAGE. Chichis, Clabaud.
Dabérage', Dévidage, Jactage,
Jactance, Jappe, Jospin, Jaspi-
nage, Lantiponnage * Moulinage *,
Raquette *, Salade, Vanne.
« — N'écoute pas cette rombière-là :
c'est des chichis, tous les flambeaux
qu'a t' raconte ; des salades I des
vannes à la noix ! »
Sous la meilleur' des Républiques
Ga'en a qu'ont voulu l' décrocher,
D'aut's inaugur'nt des basiliques
Où tu peu\ seul'meut pas coucher :
— £t tout ça s' passe en du clabaud'.
(Jeha> Rictcs.)
Et c'estdu schpromme... etd' \ajactanee...
Et du chambard... et du potin...
.\b: Il salope!... .\h '. ia putain!...
J' ven foutrai, moi, d' la rouspétance.
(A. B.)
BAVARDER. Bagouler, Bajoter*,
Bouffeter' , Cabasser*, Dabérer'.
Débagouler, Jucter, Jaspiner, Ja-
votter, Lantiponner * , Mouliner*,
Potiner, Radouber la lanterne*.
Tenir le crachoir.
— BAVARDER COXSTAM -
MEXT. L'ouvrir tout le temps
(s.-ent. Bouche).
« — Dis donc, tu m' laisseras un peu
jaspiner. c'est mon tour; t'en as
une tapette, tu Couvres tout /'
temps. »
« — Va, mon vieux, potine; guand
t'auras bien jacté, j' te bonirai quoi
qu' j'ai su' l' cœur. »
« Elle sifflotte, elle parlotte, elle
javotle. »
{Physionomie du Protecteur.)
B.VZAR. Boutique à treize, Tire-
mirettes.
h
BEA
50 —
BEA
a — Il est rien moche, ton bloum ;
tu l'as acheté à la boutique à
treize ? »
BBAV.Altèqnc*, Bâte, 6a</i (invar.)
ou batte, Batif, bative, batifonne,
Chenâtre', Chenu, Chic (invar.),
Chocnosof, ou Chocknozoff (in-
var.), Chocnosogue, Chouettard,
Chouette, Chouetto, Chocotte ou
Delà chocotte ou Choquotte, Coq,
Fi'jnol, Fiscal', Flambard', Gal-
beux. Girofle *, Girond, Hurf,
Jiroble *, Juteux, Mouth (invar.)
ou Mouttc, Palas, Pallas, Rupard,
Rupe, Rupin, Schbeb, Schnuc,
Schpill, Snobuye (mouillé), Urf,
Vite. V. Aimable
« Les messieurs en frac disaient :
Elle est superbe ! et les gavroches,
là-haut : Elle est rien bafh ! »
(G. FonGOBS.)
» Il met sur son nez une chenue paire
de lunettes. »
(La B^:doi.lièI!E.)
« Il demaudaau cocher de le conduire
dans une maison fermée.
— Le plus chic, dit le cocher, c'est
rue Ventomagy, chez Aline. »
(GoROM.)
.. ... Et l'adverbe choknozoff, à l'aide
duquel il approuve les propos
d'alentour. »
(G. AuRioi.)
Il était ua peu sans façon,
Mais n'était un joli garçon :
C'était r pus beau, c'était i' pus chouette,
k la Villelte.
(A. B.)
Aussi v'ià pourquoi que j' les gobe,
Fas'que c'est des gunciers roinm' nous,
Qui sont ni d' l'épé' ni d' la rol)e
Et pas pus fiers que moi z-et vous,
Avec qui qu'on boit eun' rhopine.
Qui la font pas à l'aristo
Et pis qu'eugueuTat Mosticur Lrpine...
Et moi i' trouï' ça rud'ment chouetto.
Bref, tout ca s'rait d' la ehoquolte.
Mai* c' qu'est triste, hélat!
C'est qu' puur crever i coups d' boite
Des gens pas palas.
On vous envoie en péniche
A Cayean'-let-caux.
(J. RlCHKIMN.)
Bon, tu chial': Ah' c'est pas pa/as.
J' conobre 1' truc; l'est dégueuUs.
(ID.)
a Nous nous cavalons, moi et Do-
dore, en pinçant un feston un peu
fiscal *. »
(MONSELET.)
« Les cambrioleurs de notre époque
n'ont plus ces galbeuses façons. »
{Almanach'dtt Père Peinard.)
A n'est pas pus gironde qu' çi.
Mais, vrai, a tra>aill' comme eun' reine.
(L. DE Bercy.)
« Paraît qu' ça s'ra tout c' qu'y a
d' hwf, quoiqu'on peuve encore y
comprende que dalle. »
« C'a éiéjuteux\ On a voulu me gar-
gariser avec cent mille francs. »
(G. d'Espahuks.)
« — Si t'avais vu, maman, comme elle
était mouth en mariée ! s'écria la
gamine. »
(J. Dc«A»n.)
« — Au pré finira ton histoire, et
là, l'on n'y fait plus Pallas. »
(VlDOCQ.)
« — On a été voir jouer les « Deux
Gosses ». Ah: mon vieux, c' que
c'est bath\ c' que c'est rupin\ on a
cbiallé tout' la soirée. »
C'est rupin, c'est urf, c'est poli.
Ça a des bell's manières :
Jamais ça n'se mettrait au lit
Sans iaver ses derrières.
(A. B.)
« Député d' Bell'ville! C'est ça qu'au-
rait été schbeb ! Ta « Lanterne ■
dev'nait comme T journal officiel
du quartier. »
„ __ J'ai lu la babillarde que tu y a>
fait sur l'air de « Cadet-Roussel »»•
Ah ! ca, c'était schpil 1 »
« Il a décote une gonzesse tout o
qu'y a de vite. »
— BEAI' (iARÇox. V. Bellâtre.
BEAUCAIRE (nom propre de^
ville). Bocari.
BEAUCOL'I». .1 bauge', A chicr
partout, A mort, A tout casser,
A vingt-cinq francspartéte,Ucscf,
BEA
— 31 —
BÉG
hésef, heseff, héseff, bezef, bézef.
bezeff, bézeff. Bougrement, Chu;
■ Comme s'il en pleuvait, Crespi-
niere *, Gourd ', Gourdement ',
Gras, Hugrement *, Lourd, Mince,
Plein la chambre, Rien, Une ou
des bottes. Une ou des charibotées.
Une ou des charretées. Une ou des
chiées. Une ou des flaupées ou
flopées. Une ou des flottes. Une ou
•les panerées. Un plat. Une ou des
potées, Une suée. Une ou des
tapées. Une ou des finées.
Bouffer, troncher à mort. Gueuler,
manger à tout casser. Rigoler à
vingt-cinq francs par tête. »
" Ah! bougre! ça va cor' chauffer
oese/f, aujourd'hui ! »
(G. CoDBTEUIfB.)
Et ils sont des tapées dans ce
i^oiit-là qui coupent dans la poli-
tique. >»
Et sii est mort en burant d' leau
Il a rieJi dû fair" la grimace.
IElG. LEUIBOEa.)
— Eh bien ! papa, y a pas gras ce
soir : on a beau ouvrir les portières,
ils ne vous donneraient seulement
pas un rond. »
(MADaiCB Do!i!fAT.)
Tu peux gourd * pioller, me crédant et morfie
De 1 oraiOD, du morne et de lovgoan criart.
(Maic de PaP1UX)5.)
« — Je trouve que, depuis dix jours,
tu n'en fiches pas lourd puisque tu
madresses cinq francs de timbres-
poste. »
(G. Mac».)
« — Foutez-nous du pive, nom de
Dieu!... comme s'il en pleuvait'. >.
l's sont comm' ca des tas d' crerës.
De» outil?, des Gotfs. des jacquettes.
Des mal foutus, des énervés
Montas su' des flùt" en cliquettes •
r» touss', is crach', i s font du foin .'
1 s éternu'nt : — Dieu vous bénisse,
À/ine' que tous en arei besoin.
Allez donc dir' qu'oa tous finisse '
(A. B.)
« — Si je t'aime, ma chérie? mais
plus que ça encore ! je t'aime plein
la chamtn-e ! »
« l's étaient là des bottes pour la voir
grimper dans 1' pagnier à salade. •
« Comme à un traiu d" plaisir, ma
vieille, des charibotées de pétras
de tous les pat'lins. »
« Il a du pèse; il en gagoe cher. •
— AIMER BEALCOUP. Adorer
avec un Jaune d'œuf. (Jeu de
mot horrible sur Dorer.)
— -AVOIR, RECEVOIR BEIU-
COrp DE CHOSES. En avoir
son fade, son pied, sa portion.
(Ces expressions s'emploient
en ironie pour dire trop.)
- Il est mûr, il est gave à rouler, il
en a son fade; c'est 1' moment,
vas-y ! »
J'en ai mon pied de c' lonbé-tà.
(A. B.)
BEAU -FRÈRE. Frangin d'al-
tèque *.
BÉBÉ. V. Enfant.
BEDALXE. V. Abdomen.
BEDEAU. Rat d'église.
BÉGAIEMENT. V. Bredouille-
ment.
BÉGAYER. V. Bredouiller.
BEGUEULE. Chicorée, Chochotle,
Etroit, Gillette, Mme ou Mlle Ho-
nesta, Joséphine, Julie, Merde,
Patagueule, Pecque, Poire.
« — Xe fais donc pas ta chicorée. »
(UscToa FaA>CB.)
<t — Tu veux pas aller au <« Mirliton •
rapport qu'on y dit merde! Va
donc, eh ! Chochotle. »
« — Tu vas pas faire ta Julie, Upa-
tagueule parce que t'es avec ma-
dame ta mère '? »
J'aim'rais b«n, moi, fair' mon Sagan
Et mon étroit' chez les duchesses!
(JcHA.x Ricrcs.)
Tu fais ta poire e« ta sophie
Passque l'es quasi on d'mi-Gniea :
(lo.)
BEL
— 52 —
HER
Qucind ça jou', qu' ça gagne ou qu' ça perde,
Ça s'en fout... et ça fait un foin !...
l>eux gonzcss's aussi fait sa nifirde.
Ah ! si j'en t'nais cun' dan' un coin !...
(A. B.)
«ELLATHE. Arthur, Belle-gueule, '
Gueule d'enfant, Gueulette en or
(blond), Miroir à putainx, Riga
ou Tzigane (brun). Les distinc-
tions que nous indiquons, quant
à la couleur, n'ont rien d'absolu.
« Pendant que j' ni'échigne à lui
fagner du pognon, i' va faire sa
elle f/ueiile d'vant les grues du
Moulin. »
« r s' parfume, i' s' met du lubin < «
comme une fiotte pour faire son
Rigo chez Colbo. »
four me donner un nom qui me soit convenable,
Cliloris, ton jugement est plus que raisonnable,
<Juand tu viens m'appeler un miroir à putains,
Je n'en refuse point le titre ni l'usage;
il est vrai, je le suis, Us propos sont certains,
Car tu t'es bien souvent mirée eu mou visage.
(Saint-Asiand.)
BÉXÉFICE. A /fur, affurage ou
affure, liénef (apoc), Beurre,
Gants, Gras.
Quand je vois mon affure
Je suis toujours paré.
(ViDOCQ.)
D'un cran faut serrer sa ceinture
Car, en fait d' bénef,
Y en n'a pas bésef.
<i Ces cadeaux particuliers d'argent
que les clients laissent aux prosti-
tuées à titre de gratitude, comme
un pourboire à un cocher, s'appel-
lent des (lanls. Les fdles, entre elles,
se disent, en parlant de cette géné-
rosité : « J'ai reçu tant pour mes
gants. »
(Léo Taxil.)
— Bft.\ftl'ICE I>E BOl'IlSE
DA.\S l'.NK .MftMK .lOfllNfcE.
Agrément île t/anf/ue.
— RË.NÊFICK ILLICITE PAR
COM.MISou comptable. FourÔJ.
Fruge, Gratte, fiche.
" — Dans les hospices ils s'entendent
bien pour faire du fourbi aux dé-
pens des malades ! dit Peau-de-Zébi
sentencieusement, renversant en
arrière sa chéchia comme pour
accentuer son opinion. »
(Edmond Lepblletier.)
Avec ce qu'elle pouvait faire de
gratte sur les fournitures, elle arri-
vait à confectionner des corsaires
pour ses deux fillettes. »
— BÉNÉFICE PAR COMMIS-
SION OU REMISE. Épingles,
Guette.
— BÉNÉFICE ILLICITE PAR
nO.MESTUJUE. Anse du panier,
Frigousse.
11 faisait le fendard nuprès des
camarades car la frigousse d'une
bonne du quartier, sa connaissance,
lui permettait de fumer du tabac
fin et de s'offrir une chopiue de
temps en temps à la cantine. »
— BÉNÉFICE ILLICITE SUR
UNE FOURNITURE . Gratte ,
Jubile (arg. des gantiers), Ra-
biot.
» Us affirment que les peaux offertes
à la vente sont le produit légitime
de leur gain, ce que, dans le lan-
gage delà ganterie, on appelle la
jubile. »
(Le Petit Journal.)
« Dans un coin, quatre ])oules de son
empilées, rabiot des hommes en
permission sur la distribution de
la veille. »
(G. CoOBTtLINK.)
BEXÊT. Gourde, Moule, Navet,
Plein de sel. V. Bête.
BÉ\IH avec le, goupillon. -Irroscr
les tomates, Égotitter le saloir.
Sucrer des fraises.
BÉQUILLE. Gambette de satou.
— PERSONNE i)Vl SE SERT
l>K BÉ(.)I'II.LKS. Rrquill'K-'l
V. Infirme.
BEHCEAU. Chahutant, Dodo.
« — Colle ton Iwdon dans 1' chahu-
tant ei barrons guincher chez t;.
tant, w
BER
53 —
BET
BERGE. Hôtel des purées.
BERGER. Marmier ', Morneux ,
Mornier.
BERGERIE. Momante.
BERXER. Acheter, Charrier, Chi-
ner, Mener en bateau. W Se
moquer.
BESACE. Fusil de toile, Gueulard,
Gueularde, Milliard *.
A leur côté un queulard avec une
rouillarde pour mettre le pivois. »
(Hectob F»i:«CE.)
o II allait à la chasse avec un fusil de
toile, truchant ou maraudant, et ne
rentrait jamais bredouille. »
BESOG-XE. Bouleau, Boulot, Flam-
beau, Flanche, Fourbi, Marnage,
Masse, Turbin, Truc. V. Travail.
Et pis faut crever sa' 1' bouleau
Pour un patron qui vous dégoûte.
(A. B.)
' Les trim ardeurs d'aujourd'hui, ou-
vriers errants à la recherche du
boidot quotidien, ont entre eux des
façons un peu moins vives. »
(Ch. Malato.)
« Seulement, il s'y prend mal : sale
fourbi que celui de huit heures. »
{Le Père Ptinard.)
Rencarre satire et grimace,
Va, gas!... Fignole ou ronlimasse;
On s'en fout... .Mais il faut rester
Rivé constamment à la masse
Si, ce soir, tu veuï boulotter.
(L. DE Bbbcv.)
Au turbin J' voulais pas m' crever;
Mais faut bien qu'un jour on s'y mette...
(Id.)
« — Tiens, si j'étais savant,... si
j'avais de l'instruction et que j'
soye à la roue.... j'aurais travaillé
dans vos Irucs. »
BESOIX. Bouillasse, Bouillie, Dé-
bine, Déche, Limonade, Marme-
lade, Mistouffe, Mouise, Panade,
Panne, Purée. V. Misère.
C'est la purée et la panade,
y sois tout i' temps dans la limonade 1
— FAIRE SES BESOINS. Débal-
ler, Débonder, Débourrer, Filer
sa mousse, Plaquer, Flasquer,
Poser ou Pousser sa chique, sa
pèche. Poser potet, Tarler. V.
Chier.
« — Nom de Dieu, dit Balourdeau, v'iâ
mon ventre qui gargouille, il va
falloir me débonder. »
{Les Propos du Commandeur.)
J'avais besoin d' pousser ma chique,
y pouvais pas la pousser dehors.
Comm' j'étais pressé, j' me dépêche,
Ej' me faufil' comme un cabot,
El j' pos' tiélicat'ment ma pèche
Dans eune espèce d" lavabo.
(A. B.)
BÊTE. En parlant des personnes
ou des choses indifféremment :
Baluche, Clou, C-o-n, Con, Coneau,
Couillon, Cul, Curé, Daim, Four-
neau. Godiche, Gourde, Moule,
Nœud,. Pied, Schnock, Tourte.
— En parlant des personnes :
Ahuri de Chaillot, Argot,
Argoté, Arguche', Ballot^
Baluchard, Baluche, Balu-
chon,Bas de plafond, Bénard',
Béribono ', Bête comme ses
pieds, Bige*, Bigeois*, Bi-
geot *, Bigois*, Boule de c.
Bourriche, Branque ", Bu-
sard, Buson, C, Cafouilleux,
Câlin *, Cantaloup, Claude,
Comme la lune. Comte', Com-
tois *, Coin sans i, C-o-n
pantoufle, Coquard*, Coquil-
lard'. Coquille', Coi^ichon,
Couillê, Cruchon, Dégourdot,
Empaillé, Palourde, Fiacre,
Fignedé, Fignoteau, Flacdal,
Plaquedalle, FoumoteaUr
Fournotin, Gland, Glaudc
(corruption de Claude), Go-
danchet, Godot, Goitreux,
Gourde, Gourdée, Gourdi-
fiard, Gourdiflot, Infirme,
Jacques, Jacquot, Jeanjean,
Jean-le-cul, Job, Joseph, Loff,
Loffard, Loffiat, Luc, Manche^
Messière ', Moule à gaufres.
Muselé, Nature, Nave, Navet ^
BET
54
BET
Navrillard, Navrille, Navril-
lot. Outil, Panais, Panas,
Panard, Panouflc, Panouil-
lard, Panoidlle, Panoinltot,
Pante, Pantouflard, Pantre,
Pantre argoté, Pape *, Pa-
quet, Pied, Pied de céleri.
Pied de chou, Pocheté, Poche-
tée. Poire, Poireau, Poire de
schnock, Popote, Potet,Quien
a ou en tient une couche, une
dose, un sac, etc., Saucisse,
Schleinil, Sei'inguinos, Sinve
ou Sinvre, Tête de c, de
lard, de nœud. Tourte, Tour-
teau, Tourtin, Tromhille *,
Troudu, Trou du cul, Tru-
faldin. Truffe.
— On corse quelques-unes de
ces expressions en les fai-
sant précéder de Crème de.
Essence de. Extrait de. Fleur
de : Crème de tourte. Essence
de nœud, Extrait de pante.
Pleur de nave, etc. (3n dit
encore d'une personne bête
3u'E//e était là le jour de la
istribution.
— VIEILLE BÊTE. Gaga, Ra-
molli, Bamollot.
— FEMME BÊTE. Bique, Conasse.
« — |Tu ne comprends donc rien,
espèce d' ahuri de Chailht'l s'ocria-
t-il à bout de patience. »
{Le TvUamarre.)
On^voit par 1rs ru's, les bourtards
Des fournotint, des baluchards.
Des gonrdi/lnids;
Et l'on eutcnd los dfgourdut»
Chanter lu innrchc des godolt...
Godols '.
(BLfïDonr.)
Kjll s'était mis en ménage avec une
petite cartonnière assez gentille
mais basse de plafond, bêle comme
ses pieds, qui n'avait pas deux
liards de conversation. »
« — Ferme çn, boule de c! hurla
Camélia, oiî je saute dedans. »
« — Quelle bourriche de fille, tout
de même! Imaginez-vous, madame,
qu'elle ne sait seulement pas faire
une soupe à l'oignon ! »
« — Ce buson de Julie n'en fera
jamais dautres! Quelle empailléel
grand Dieu! »
« La Censure a interdit le titre de la
revue de Cluny « Comme la lune » ;
elle n'a pas voulu que, malgré tout
l'esprit des auteurs, un mauvais
plaisant pût prétendre que leur
œuvre était c. comme la lune; ce
qui eût été, en etlet, fort désobli-
geant. »
« Ah cà! d'où sort-il, ce cantaloup]
Sur quelle couche M. son papa l'a-
t-il récolté? »
(RiCAHD.)
« Un CQuillé j'ai remouché. »
(VlDOCQ.)
« Les chefs vous lâcheront d'un cran
un de ces quatre matins... et vous
vous retrouverez couillons comme
devant. »
{Le Père Peinard.)
Je l'avou", c'est un' joli' fille
Mais quant à l'esprit, hélas ! en n'est qu'un foii
En en retirant la cédille.
(MAxMvfo.)
Ça m' fait flasquer d'voir cun' pelasse
Oui pass' tous les Soirs à travers !
Don Dieu ! l'aut-i' qu' tu son 's conasie '.
•(A. B.)
Tu l' laiss's Taire! rli ben ! mon cochon,
r Taul vraiment qu' l'eu aye un' couche,
r faut qu' tu soy's glaudc et cruchon...
V.U pénard, rui-là?... l'ii curé'.
Un panas 1 un nave'. un' falourile
Que l'ierre et Paul ont enlurél
(Bl6ch>iit.)
Ça s'appeir des genss' à son aise.
Mais c'est pas eux qu'est le» malins;
Si c't'st loujour' eux qu'a la Itrnise,
C'est touiour' eux qui s'ra les daims,
(A. H.)
« — Es.-iencc de nave, fletir de pocheté
bougre de fourneau, coniprendi
donc c' quej' le bonis, chl flaque-
dalle'. ..
■ — As-tu vu c' fi(/u()lean-\ii (|ui veut
la faire avec Uibi 1 »
BET — ;
« J'étais immédiatement gratifié d'une
foule de qualificatifs empruntés,
pour la plupart, au règne végétal.
■ Les plus doux étaieut ceux de
gros melon, de cornichon, de
gourde, etc. »
(Mabc Mabio.)
Je n' ra'occup' pas mèra' d'où c' qu'a va.
J' s'raiâ gourde d' m'ea doaner la peine !
(L. Dl Bebcy.)
Le tocsin hurle dans la Tour :
C'est fini de faire le Jacques'.
Allons, Jean-la-Plèbe ! à ton tour!
Fêle les Xoires Pâques !
<■ L'autre jean-le-cul attendait patiem-
ment sous la pluie tandis que l'autre
caressait la petite. »
{L'Écénement Parisien.)
• Quand j'y pense, fallait-il que je
fusse lo/f' pour donner dans un
godan pareil. »
{Mémoires de Yidocq.)
« A la moindre maladresse, il traite
ses élèves de flémardes et de
moules. »
(ACBEBT.)
' — Vous m'avez fait poser. Vous
n'êtes qu'un sale cabotin et un
muselé. »
(Lettre à PanUn-Ménier.)
« r coupe dans tous les vannes qu'on
y sort, ahl il est nature, V frère I »
— Je le trouve excessivement chic,
■t dix fois plus flatteur, avec ses
olis cheveux gris et son gilet blanc,
que tous les petits navets...
— J'espère que ca n'est pas pour
Gustave que tu dis navet ? »
(H. Latedax.j
On rherch' des clous pour l'an mil
Neuf cenl?... Mais va les navritles,
LespanouiU's, les schnock, les schlemil,
Ijes sinv' à bouillolt's de gorilles.
Les tourteaux et les godanchets,
Les s'ringuinos. les nœuds, les truffes.
Les biqu's, les daims et les micliets.
Sans compter lout' la band' des roulfes.
(Bl£oobt.)
Y aurait pas des marions
Si qu'y aurait pas des pantes.
(Id)
'■ Petit à petit il se dessale! Il estdéjà
ï — BET
moins pantouflard : la clairvoyance
lui vient. »
(Le Père Peinard.)
■< — Tâchez de la trouver bonne si
vous ne voulez pas que je vous
traite de pieds. »
(J. RiCHÏPK.)
« — Elle m'a appelé pied de céleri l
qu'a-t-elle voulu dire?
— Je crois qu'elle a voulu insinuer
que vous n'avez pas inventé le fil
à couper le beurre. »
{La Cocarde.)
« A moins que le ramollot de la
Guerre n'ait tellement conscience
de sa nullité qu'il ait le droit de
qualifier de « sans importance » les
travaux auxquels il feint de colla-
borer. »
(H. RoCHEFOBT.)
Ils le traiteront de vendu
D'incendiaire et de troudu.
(L. DE Bebcy.)
— FAIRE LA BÉTE. Chiquer
contre. Battre comtois. V. Men-
tir.
Le maire, un farceur tricolore,
.\insi qu'un pitre, bat comtois.
(P. Paillïtte.)
BÊTISE. Conerie, Connerie, Çon-
nei'ie, Coiiennerie, Couillonnade,
Coyonade ou Coionade, Cutei-ie,
Foutaise, Pouterie, Moulerie.
■< Le Cardinal rendit au Tasse le ma-
nuscrit de la « Jérusalem délivrée ».
en lui disant que ses tirades étaient
des couiUonnade.<i. »
(Hectob Fbasci.)
« — Quand vous aurez fini de débiter
des çonneriesl »
En moine de Citaux arrive.
Va descendre chez un baigneur.
Se met au lit, fait le malade.
Et mande le premier docteur
Qui lui vint débiter par coeur
En latin mainte coyonade.
(Abbé de GaÉcorar.)
— DIRE DES BÊTISES. Bafouil-
ler. Cacafouiller, Déconner.
« — J'insinue que la veuve Ripocbe a
dû bafouiller. »
(WiLLT.)
BEU
56 —
BIE
« C'est assommant aussi d'entendre
cacatouiller ces insipides bas-
bleus. »
{Le Temps.)
« — Allons, quoi? v'ià core que tu
déconnesl Non, vieux frère, mets-y
un bouchon. »
BEURRE. Fondant.
« — Et pis? quoi quT t' faut core ? du
fondant su' ton gringue? ... t' auras
d' la mousse ! »
BÉVUE. Gaffe, Impair.
» La gaffe, ou impair, est certaine-
ment une source innocente de rire
dont la littérature actuelle a tiré
l'etlet comique le plus nouveau.
Alfred de Musset, que Deschanei
n'aime point, doit à l'étude de la
ga/fe un de ses plus jolis ouvrages,
ce délicieux proverbe : << On ne sau-
rait songer atout », que laComédie-
Française ne joue jamais, naturel-
lement. »
(KmILE BEnCERAT.)
BÉZIGUE. Bègue. V. Jeu.
BI.VIS. Flambeau, Flanche, Truc.
« — Faudrait dégoter un /7ancAe pour
nous sortir de là.
— Moi, j'ai un truc... »
BIAISER. Caner, Flancher.
BIBELOTS. Brocants. V. Bijoux.
BIBLIOTHÈQUE. Babilleuse, Bi-
bli (apoc), Tendeiise'.
m — Tu voudrais pas, dit Gueule de
Raie, qu'on déplanque c'tte babil-
leuse-\iil L' faffiot, ça barde cher et
ça s' fourgue que dalle. »
— RIBLIOTlifCQUE SECRÈTE
OU RËSKUVËK. Enfer.
« Mon bourgeois n'est cependant pas
un pudibond : il se fait gloire d'i^trc
sans préjugés, et cependant l'enfer
de sa bibliothèque est pavé des
ouvrages les plus débraillés. »
(Voyr*iYKr.i.)
BICETRE (L'.VSILE DE;. Bibi,
lUscayc, Tune '. Tuuebêc ', Tune-
loye '.
« Son dab, qu'est à Bihi d' puis deux
longes, vient la voir tous les
dimanches pour son prêt et sou
perlot. >)
— I»E.\SIO\XAIUE DE ni-
CÊTRE. liibi, Biscayen, Bleu.
« Le cabaret des Six-Fesses, situé sur
la route de Villejuif, a pour clien-
tèle ordinaire les chemineaux et
les rôdeurs. Le dimanche, apn's-
midi, quelques bleus de l'asile de
Bicêtre y viennent boire chopine et
faire une partie. »
(Anork Mayot.)
BICYCLE, BICYCLETTE.
V. Vélocipède.
BIDET. (AniinaL) V. Cheval.
— Meuble. Cheval de bataille.
Cheval en vaisselle, Violon.
« Elle le reçut au milieu de tout ce
désordre, son petit cheval en vais-
selle trônant indiscrètement au mi-
lieu de la chambre. »
{L'Événement Parisien.)
Malgré ces loçons, elle est gauche
Et ne veut J'autre violon
Que l'intime qu'elle chevauclie.
BIE\. Bath, Ben, Bitte ou Bith.
Bono, Chic, Chvfuement, Chouette,
Chouettemcnt, Chouctto, Chenû-
ment. Coq, Coquet, Hurf, Moute,
mouth ou moiittc, Pommi^, Schbeb,
Schnuc, Schpill, Urf, Vif e.V. Beau,
Bon.
— L'argot boulevardier crée
conslatnnuMit des mois pour
signilier Bien; nous avons
cru oiseux de nu'nlionner
ceux (jui n'ont eu qu'une
fortune épliéinèro.
« Faut pas débiner les femmes des
Halles. L' père me disait dans l'temps
3u' souvent a s'étaient mises dans
es machines où qii' les hommes
auraient pas pu y faire aussi.
chouellement. »
Fanandeld en cette piollc
Ou vil chvnùmrnt :
Arton, pivoiji, et rriolle
On • gourdemeol.
(GaARDVAt.)
BIE
— 57 — •
BU
Elle est bath la fèt' nationale...
11 est bith eV quatorz' juillet...
C est gnienle et nib... c'est pouic et dalle!
(A. B.)
I. été, nous étions à rombre,
« était coquet, c'était sombre.
(1d.)
— TRÈS BIEN. Dajis les grandes
largeurs. Dans les grands prix.
<' Il la relève dans les grandes lar-
yeuis. »
— Tu aurais pu te payer de le rou-
ler dans Its grands prix. »
(J. Mabsi.)
— C'EST BIEX. Ça vaut le coup,
le Jus, Cognon, l'os, le pognon.
<■ Sans charrier, vieux, faut aller
esgourder c'tte pièce-là : ça vaut
l'os .' »
— ALLER BIEX. B'icher, Tourner
rond.
BIEXFAISAXT. Bon fieii.
Il est en colère. 1' bon Dieu '.
Avant, lui qu' était si 6o(i fieii ..
Le T'ià qu'il est toujour' eu rogne.
(A. B.)
BIE.WEILL.VXT. Amileux, Bé-
nisseitr, Bête d bon Dieu.
HIEWEXUE. Qmnd-est-ce.
H 11 dépensa pour son quand-est-ce
tout l'argent que sa tante lui avait
lionne au départ. »
— P.WER S.\ BIENVENUE. Ar-
roser, Graisser la marmite, les
planches, les ripatons. Payer
^o/i article quatre. V. Boire.
ItlÈKE. ^Boisson.) Blonde ou Huile
blonde, Cercueil (jeu de mot),
Moussante, Pommard *.
Pour moi, c'est du pive ! La mous-
sante, ça m' court, ça a pas d' mon-
tant et ça vous empêclie d'ête ai-
mable avec les gouzesses. »
— BIÈRE INFÉRIEURE. Bi-
basse. Bibine, Pissat dune.
« On ne vous servait dans cette guin-
guette qu'une sorte d'ignoble bibine
pompeusement baptisée « Bière de
Munich. »
{Le Radical.)
BIÈRE. (Cercueil.) Boîfe à asticots,
à dominos, à viande, Paletot de
sapin, Sape, Sapin. V. Agoniser.
Les pilons et ceux d' la haut' banque,
Les maries comme les fourneaux.
Tous sont égaux quanti on les planque
Dedans la boite à dominos.
(Blédort.)
A quoi qu" ça lui sert d'èt' rupin ?
Tu vois donc pas qui' sent 1' sapin,
Uu'à cliaqu' pas qui' fait i' s' dévisse?
— BIÈRE DEXFANT. Boîte à
violon.
« Le basouge. l'œil enluminé, fredon-
nait un refrain joyeux, la botte à
violon sous le bras. •>
{La Petite Presse.)
BIFTEK. Horsesteak (anglicisme)»
Semelle, Soits-pied, Tire-fiacre.
Ces divei^es expressions sont
prises en mauvaise part.
« Le menu se composait de semelles
et de fayots, arrosés d'un poiré
infect dont l'odeur rappelait celle
des dépotoirs. »
(G. Hf.bbert.)
« Remporte ton tire-fiacre et donne-
moi une omelette. »
BIGOT. Bondieusard, Mangeur de
bon Dieu.
y l'eu foutrai d' la mansuétude
Pour les curés... pour le rabbiu...
lis en prendraient trop l'habitude.
IJuand on est des Républicains
On marche avec la République,
Pas avec les Dominicains,
Les bondieusards et tout' la clique.
(A. B. Zjes Souloloques d'Honoré Constant.)-
BIJOUTERIE. Brocante, Bro-
quiUe.
Tu m' débect' avec la broquUle,
Ton clebs, ton larbin, ton sapin.
Tes diam' et ton poil de lapin !
(L. DE Bkrcv.)
— BIJOUTERIE FAUSSE. Bro-
cante dorancliée. Ferraille à la
manque, l'errai/te doranchée.
Moche, Toc.
BU
— 58 —
HIL
« J' coupais qu' c'était une sœur tout
c' qu'y a d rupine, mais a n' por-
tait que d' la brocante dovanchée,
du faux pallas qui j'tait d' l'aimant
mais qui n' valait qu' pouic. »
« — Non, m'a-t-il dit, c'est du toc, ça
A'aut trente francs, je te la donne. »
(GORON.)
BIJOUTIER. Brocandm-.V.Bague.
— BIJOUTIER VOLEUR (qui
vend du faux pour du vrai).
Broquilleui' .
« C'est un youdi qui fourguait de la
brocante et qu'a gagné tout son
aubert comme broquillew. «
BIJOUX, Brocants, Brocquans',
Broquilles, Décors, Dorure ou
Dorures.
« 11 est tout c' qu'y a d' rupin : i' s'
fringue comme un Engliche, i'
croûte dans les gargots du boul'
des Italiens et il a des brocants
comme une gonzesse. »
« Ce jour-là, Mme Michou avait sorti
toutes ses dorures. »
{Le Soir.)
— VOL SUR LA VEXTE DE
BIJOUX, liroquillarie. Vol à la
broque ou à la broquille. V. Vol.
BILLABD.
V. Jeu.
« Ils cambriolaient spécialement les
logements de marchands de vins
qui ont une salle de billard au
premier. Deux d'entre eux faisaient
une bruyante partie de froltin pen-
dant que le troisième dévalisait les
chambres. »
BILLK. Boulette. V. Jeu.
BILLKT. (Loltrc.) Babillard, Bif-
fcton, liUlemont, BiUcmuchc.
« Au « Pagnier à Salade » v a un
nommé Berthierqui nous aboni un
liiffelon qu'un gonce envoyé de la
Santoche à ses poteaux; c'est
tapé ! »
'• Les détenus ne peuvent corres-
pondre avec le dehors qu'en fai-
Frottin, Gilboque *.
sant passer leurs lettres au visa de
l'administration pénitentiaire qui
les marque d'un V au crayon rouge
ou bleu; dans ce cas, c'est laèafti/-
larde ou le babillard. Mais ils ont
souvent recours à la complaisance
d'un co-détenu qu'on met en li-
berté, pour correspondre par écrit
avec leurs complices ; le billet qui
sort ainsi clandestinement s'ap-
pelle bi/felon.
(E. Chottaso.)
— BILLET DE BANQUE. Bluet,
Dentelle, faffe, Fa/'/iul, Image,
Papier de soie, Talhe. Talbin.
On orthographiait jadis Tail-
bin *.
— BILLET DE MILLE FRANCS.
Rluct mâle, Faffe ou Faffiot
mâle, Fifty, Talbin mâle, Bluet,
fiiffe. faffiot, image ou talbin
d'un millet, d'un sac.
— BILLET DE CINQ CENTS
FRANCS. Bluet, faffe, faffiot,
image ou talbin femelle, d'un
demi-millet, d'un demi-sac, Po-
ney.
— BILLET DE CENT FRANCS.
liluet, faffe, faffiot, image, pa-
pier de soie ou talbin, d'une
livre, d'un mètre, d'une pile,
d'un tas.
— BILLET DE CINQUANTE
FRANCS. B/uel, faffe, faffiot,
jtnpier de soie ou talbin d'une
demi-jetée, d'une demi-livre,
d'un demi-mètre, d'une demi-
pile, d'uti demi-las. (Les billets
de 100 et âO francs se désignent
aussi par Faffe ou talbin, etc.,
en bas âge.
— LIASSE DE BILLETS DE
BANQUE. Matelas. V. Porte-
feuille.
— BILLET DE BANQUE FAUX.
Fa/Je lof, à la manque.
<< Petit à p'tit, aile avait carré du
gAteau et, l' jour de sa fête qu'était
aussi son jour de sortie à elle, a y
a fait cadeau d'une belle image
toute neuve, un bath bluet d'un
demi-sac. »
« Là d'ssu«, i' sort sou portefeuille
BIL
— 59
BIS
bourré d' talbins. Ah I i' l'avait
l" rnai'lasl »
Pour affurer fafiots et carme.
Chassons loin du mess, du geodarme.
(Hogies-Gkisos.)
— BILLET .MORTUAIRE. Poulet
ou talbin de la Camarde, de la
Sèche. V. Mort.
— BILLET PROTESTÉ. Faff'e
ou papier à douleur.
— BILLET DE THÉ.\TRE. Bif-
feton. Talbin d'encarade.
— Pour la claque. Lavabe.
n Gustave achetait on lavabe pour
les Variétés. »
i'jfj 000 voleurs de plus à Paris.)
— Toutes les autres espèces
de billets sont désignées
par les mots Biffeton, Fafj^e,
Fafiot ou Talbin (indistinct.).
V. Papier.
BILLO.X. Ferraille.
— PIÈCE DE DIX CENTIMES.
Dardelle, Doublin , Leuxdé,
Leudé (Déformation du mot
Deux). V. Jargon.
— PIÈCE DE CIXQ CEXTIMES.
Bourgiie, Croc. Croque, Dir-
linque. Face, Faine, Flécluird,
Flèche, Fligadier, Jacques, Lézé-
loussem, Lézéloussoc, Lotisse,
loussem, loussoc (V. Jargon',
Pélot, Pépette, Pétard, Pied-de-
nez, Radin, Radis, Resch,
Reisch, Rond, Rotin, Soldat.
— CENTIME. Rredoche, liro-
bèche. Broc. Broche, Broquille,
Fainin ou Fénin, Fifrelin.
— IS CE.\TIMES, Linzqué.
J'ai pus uo rotin,... pus an botirgue,...
Fus un reisch !... Et nib dans I' battant.
Si j' Teux pas greffer, faut que j" fourgne
Ma limace et mon culbutant.
^L. DE Bebct.)
• — Tu n' m'en voudras pas d' te faire
raquer six croques,... tu peux I »
— ... Des particuliers à qui qu' tu
donn'rais deux /lèches dans la rue. »
Tu n'y laiss' mèm' pas un ftèchard.
Tout ton pognon t' pass' par la gargue.
[k. ^.)
J' m'ai tonjoors connu dans la peine
Sans un pélot. sans on radit...
(lo.)
■ Avec ça bel homme; causant aussi
doucement, aussi gentiment avec
les femmes que s'il n'avait pas le
rond. »
(J. JIabui.)
«• — Mais, je vous l'ai dit, elle n'avait
pas un rotin dans sa poche. »
(GOBOX.)
<• Combien de gommeux, après s'être
fait rincer dans les cercles jusqu'à
leur dernier fifrelin, ne seraient
pas enchantés d'être capables d'en-
trer comme ouvriers chez un cor-
donnier ou chez un zingueur au
lieu d'en être réduits à se brûler la
cervelle, faute d'être bons à autre
chose? »
(B. ROCHIFORT.)
« — Je ne donnerais pas une face de
ta sorbonne. v
;bau*c.}
'< — Ça croûte avec lat'qué lézélous-
soc, c'mment qu' tu veux qu' ça
engraisse? »
« — J'ai encore ringt Jacques, il faut
les tortiller. »
(VlOOCO-)
BISBILLE. Renaud. V. Dispute.
« — Comme j' suis rentré blinde, j'ai
core eu du r^naud avec la bour-
geoise. »
BISCUIT DE TROUPE. Cassant,
Casse-crocs.
« Pas de gringue 1 du casse-crocs. Et
comme barbaque, du singe 1 »
— BISCUIT TREMPÉ D.\XS DU
VIS. Déjeuner de perroquet.
BISEAUTER. En parlant des
cartes à jouer: Aiguiller. V. Jeu.
BISSAC. Fusil de toile. Gueulard
ou Gueularde, Milliard'. V. Be-
sace.
BISTOURI. Baume d'acier.
BIZ
— 60 —
BLB
BIZARRE. Champêtre, Champi-
gnol. y. Amusant.
BLAFARD. Gueule de cire, de dé-
terré, de papier mâché, Merlati,
Trompe-la-mort.
" — Piges-tu, c' merlati qui veut fer-
rer ? Mais, mon vieux, tu frais
s' débiner les rombières les pus
mochardes avec ta gueule de papier
mâché. »
« Il était si déj'té, si maigue et si
blancqu' ses poteaux l'avaientapp'lé
trompe -la-morl. »
BLAGUE. Fumisterie.
« Ce qu'on ignore trop, c'est que la
fumislerie est considérée par nous
comme un art tout uioflerne. »
(G. Adriol.)
BLAGUEUR. Fumiste.
« Ces deux mauvais fumistes ne sont
pas du tout, comme je le croyais,
venus à résipiscence. »
(J. RlCHEPlX.)
BLAXC. Landier", Savonnt'.
— LE BLAXC. (Domino.) Albinos,
lilanchinel , Pâle, Pâlichon ,
Pierrot. V. Jeu.
— LINGE BLA.XC. Lattife *.
— PAIX BLAXC. Artie de Meu-
lan, Arton ou larlon savonné.
<• La tortillade est la même pour la
quantité, mais le pivoi est plus
chenu et le larton plus savonné
que lago. »
(Labchey, d'après Kabassc.)
— Vix BLANC. Blanc, Dlanchel,
Pivois savonné.
« — Viens-tu picter un coup de
blanci »
BLAXCIIISSEUR. Papillon, Sa-
vonnier.
« V'ià la .Mi-Carême, les papillons
vont s' camoullcr en mousque-
taires. »
BLANCHISSEUSE. Baquet à
deux pattes, Baquet insolent,
Branleuse de gendarme, Noyeusc
d'étronti. Poule d'eau, Savonnière.
« On dit aussi : Daquet insolent, et
l'on a raison — car je ne connais
pas de créatures plus « fortes eu
gueule » que les lavandières. »
(A. Dklvau.)
— BLANCHISSEUSE D'OCCA-
SION. Graillonneuse.
RL.VSÉ. Qui en a soupe ou marc
BLÉ. Grelu, Grenu, Grenuche.
Luin des vergncs et de la meute
Des pestailles, pénard, je pieute
Dans le pélard ou le grelu,
Mat'Iuro, loofa, turclu!
(L. DS BSBCV.^
BLESSER. Affûter, Amocher,
Aquiger, Arnaquer, Attiger, Cre-
ver, Entrer ou rentrer dedans,
Estuquer, Farguer, Jambo7iner,
Moucher, Murer, Servir.
« 11 s'est affûté la poire, l'aut' soir,
qu'il était s'coué. »
« — Ben, mon vieux, t'en as une
gueule! Qui qui t'a amoché comme
ça? »
Ça, c'est des cliieriesl
Ya rien à piger
Qu'à s' fair attiger...
y gob' pas les batt'ries!
Oh 1 çui-là s' Tra farguer, c'est sùrl
Si riiomme à Julie v totib' sur
Le poil, un jour quV s'ra blindorlic
(Hlédori.)
Si a veut pas s" faire eun' raison.
Un niatiu j'y jambonne V blaire
Et j' prends euu' ponresso en ninisou.
(A. B.)
— SE BLESSER. S'affûter,
S'amocher, S'atliger, S'estuqiter,
Se moucher.
BLESSURE. Atout, Dochon, Bou-
tonnière, Broco, Cabochon. Cor-
buchc', Estaffe. V. Coup, Plaie.
<. Il s'est fait un cabochon à la t't<>
en tombant. »
r.'esl pas un gros, c'est un p'Iit mac
Qui vn mi» d' l'nir dans l'estomac
En \ faisant eun' boutonniéri-
A la (iiaciôre.
(A. B.)
BLE
61
BOI
HLEU. Soupk\
ULOXD. Filasse.
< C'était encore une gamine, aux
yeux clairs, au chignon filasse. »
(G. Heruert.)
IlLOUSE. Fourreau, Rideau, Rouil-
lante, Souillarde, Volante.
On n'a qu'un fourreau su' l'endosse
Et qu'eun' desfoux dessus 1" citron.
(L. DE Bercy.)
Nous somm's dans c' goût-là tout eun' troupe,
Des lapins droits comm' des bâtons
Avec un rideau sur la croupe,
L'n grimpant et des ripatons.
(J. KiCHEPIN.)
11 avait planqué le pacson sous sa
rolanle et le lourdier l'avait laissé
décarrer en n'y frimant que dalle. "
IK*itIF. Beuglant, Cocu, Cornant,
Cerneau, Fourchu. V. Bouillon.
Mon hiviot, je pionce, les sornes.
Entre les cornants et les mornes
Et picte au bauge manielu,
-Marluro, lonfa, turelu !
(L. DE Bercy.)
IIOHÈME (LA). La mouisarde.
BOIIÉMIEX. Manouche, Roma-
nichel, Romanigo, Romani.
Dans la banque ils sont tous frangins :
(iuincheurs de tortouse, manouches,
Aroaquears, postigeurs, mangin^^,
Légriers, géants, fausses-couchfes,
Tarottières, nègres, flambeurs,
Solliceurs de vanne à la manque,
Bicots, merlifiches, tombeurs...
Ils sont tous frangins dans la l;anque.
(L. DK Bercy.)
BOIRE. Bidonner, Boissonner, Cro-
quer la pie ', Ecoper *, Enfiler,
Enfler *, Grai>>ser les roues, Li-
chailler, Picoler, Pictancer, Picter,
Pictonner, Pier * ou Pyer *, Piol-
ler*, Pitancher, Piver, Renifler,
Schnouper, Sécher un glasse, un
kil, une petite fille, S' en filer ou s' en-
voyer suivi du nom du liquide,
Se gargariser. S'imbiber, Se rincer,
Soiffer, Sucer, Téier. Plus les
verbes réflérhis S'affïder, S'ar-
roser, S'humecter, S'imbiber, Se
laver, Se rafraîchir. Se nncer,
suivis, comme régime direct,
d'un des mots suivants : Avaloir,
Burres, Battant, Rec, Corne, Cor-
net, Balle, Fusil, Gargue, Gar-
gouane, Goulot, Sifflet, Tuyau, ou
tout autre signifiant Bouche,
Estomac, Gorge, Gosier. (V. ces
mots.)
« — Tune ferais pas mieux de travail-
ler, au lieu d'être toujours à bidon-
ner chez le marchand de vin ? »
(G. Herbert.)
« Il boissonne du matin au soir. »
(Id.)
« Et j' t'en enfile, et j' t'en enfile'....
Sûr, si j'aurais pas 1' coffre aussi
solide, j' s'rais été mûr avant eune
plombe. »
« Graisser les roues se dit de quel-
qu'un qui boit avant de se mettre
en route. »
(Hector Fraxce.)
« On renquillera dans la taule à mé-
sigue pour refaiter gourdement et
chenûment pavillonner, et picter
du pivois sans lance. »
(ViDOCQ.)
Le beau sexe lave sa gueule
Et pitanche tout aussi sec
Que si c'était du Rometsec.
(Vadé.)
En francs roalfreins vivons :
Tronchons, croûtons, pjuonî !
(L. DE BSBCV.)
a Ces buveurs de pomard disaient :
Séchons des litres 1 »
(Maurice Bolchor.)
J' sais ben qu' dans nos bidons 1' vin pur
N'a pas r goût qu'on lui donne au large.
Mais on n' se plaint pas qu'il est sur
Ouand on 1" soi/fe après un' bonn' charge '.
(Yasn Xibor.)
Faut pas aller chez Paul Niquet
Six fois r jour s'aff'ùler l' sifflet.
(P. Durand.)
C'ttegonzess'-là n'y laiss' mém' pas
Tois ronds pour s'humecter la dalle.
(Blédobt.)
Mais au guinch' de la ru' d' la Douane,
Avec des sous-broch's, des d'mi-sels,
A gantbille et s' rinc' la gargouane.
(iD.)
BOI
— 62 —
BOI
« Et nous avons chacun reniflé cinq
litres à dix sous. »
(J. MoiHBAUX.)
— RUIRE A MÊME LA BOU-
TEILLE, sans que le goulot
touche les lèvres. Boire à la
régalade.
— BOIRE BEAUCOITI». Chauffer
le four, Churliiper, Faire Jambe
de vin.
« T'as chauffé le four, pas vrai, bri-
gand ! t'es n'en ribotte ! »
(11. MoNNIEB.)
« Dès ce matin, messieurs, j'ai fait
Jambe de viti. »
(La Rai'Imèhe.)
— BOIRE CHAUD. S'enflaneller.
— BOIRE D'UN TRAIT. Filer.
— BOIRE EX COMPAGNIE AL-
TERNATIVEMENT, selon cer-
tains rites et au commande-
ment. Faire une pomponnelle.
« On demande à celui dont c'est le
tour à boire :
Aim's-tu mieux boire et fen ressentir
Que de n' pas boire et t'en r'peutir?
Il répond :
Oui! J'aim' mieux boire et m'en r'ssentir
Que de n' pas boire et d' m'en r'pentir!
Et le chœur reprend :
Pendant qu'il filera
Que son voisin s'apprête ;
Kt nous, pendant c' temps-là,
Nous chant'rons à tu'-lète :
A la pomponnelle
Il fi...i...lera '■
Ah! le gaillard a bien filé.
A son voisin de r'commencer.
Et le buveur doit sécher son verre
sur le dernier mot. »
— BOIRE EN COMPAGNIE SI-
MULTANÉMENT. Paire guin-
dal.
« Le guindal (mot qui, en argot, si-
gnifie << verre ») se distingue de la
pomponnelle en ce que les buveurs
obéissent tous à un seul, qui com-
mande à sa fantaisie de saisir,
d'Élever, de promener et de vider
guindal ; tandis qu'à la pomponnelle,
c'est un seul qui obéit au comman-
dement de tous. >.
— BOIRE SEUL. Faire suisse.
« Le soldat français ne doit pas faire
suisse, ne boit jamais seul. »
(La B^:ooixière.) ■
— BOIRE UNE TOURNÉE chez
le marchand de vins. Faire ou
prendre un coup d'arrosage ou
d'arrosoir.
Quand vof gonzess' vous entortille
Filez à gaucir de la Courlille
Vous payer un coup d'an'osoir
A l'assommoir.
(LOV.NEI..)
— BOIRE UN COUP. Ecraser le
grain, Sucer une pe'cke.
'< — Allons, vieux, qu'est c' qui f'em-
pôche de plaquer ta gonzesse et de
venir sucer une pêche avec nous '? »
— BOIRE UN SECOND COUP.
Ae pas s'en aller sur une Jambe.
'< — Remettez-nous ça, dit le gen-
darme; dans mon pays, on ne s'en
va Jamais sur une jambe.
— BOIRE UN VERRE D'ABSIN-
THE. Asphyxier, eslrangouil-
ler, étouffer, élrangler ou plu-
vier un perroquet.
« Quelques vieux absinthicrs préfè-
rent courir le risque de plumer un
perroquet de plus. »
(Vie Parisienne.)
— BOIRE UN VERRE D'AL-
COOL. Chasser le brouillard.
Étrangler la douleur. Tuer le
ver.
<< Les habitués viennent, au débit,
étrangler la douleur du matin. »
[Vie Parisienne.)
— BOIRE UN VERRE D'EAU OU
simpl. DE L'EAU. Grenouiller.
- BOIRE DE LA BIÈRE.
ker.
Boc'
« Ils passent leur soirée à bocker eaj
cassant du sucre sur le dos det]
confrères. »
(B. DuBtm.)
BOI — 63 — BOI
— BOIRE UA VERRE de vin
blanc. Étouffer ou étrangler un
pierrot.
« — Allez, ho 1 déplanque I on va étran-
gler un pierrot, au ptit coinsto. »
— BOIRE USE BOUTEILLE de
vin rouge. Étouffer, étrangler
un enfant de chœur ou une né-
gresse.
On a\-ait, avec Saute-aux-Prunes,
étouffé djà deux négresses avant d"
s'embarquer. »
— BOIRE E\ ALLANT D'US
CABARET A L'AUTRE. Lipper.
— > ÊTRE PAS INVITÉ A
BOIRE. Boire de t encre.
— Vous êtes là tous à vous envoyer
de la vinasse et mon gniasse boit
cV t'encre. »
— PAYER A BOIRE. Rincer.
— En employant un régime
indirect : Arroser ou rincer
Vavaloir, les barres, le bec,
le cornet, la dalle, le fusil, la
qargue, la gargoiiane, le gou-
lot, le sifflet, le tuyau à quel-
qu'un.
« — Qu'est-ce que tu suces 1 c'est mé-
zigo qui rince. »
'< r s' figurait, c' nave-là, qu' j'allais
y arroser V cornet. »
— PAYER A BOIRE A L'OCCA-
SION' D'UNE BIENVENUE.
Graisser la marmite, les plan-
ches, les ripatons. Payer son
ai'licle quatre (arg. des typo-
graphes), Payer son quand-
est-ce.
— A l'occasion d'une nomi-
nation à un grade ou à une
fonction supérieure. .Arro-
ser ses galons.
— Si tu ne graisses pas la marmite
à ton arrivée, l'atelier te fera toutes
les mistouifes possibles. »
[La Lanterne.) /-•..» . . ,.,
« — C est tout c qu il y a comme pic-
« — Je ne dis pas que... arec les ( tance, d' la flotte? »
camarades, pour arroser mes ga-
lons... »
(CoBlfOS.)
« II n'avait même pas cent sous
pour payer son quand-est-ce. »
— PAYER A BOIRE A DES MA-
CHINISTES, pour a%-oir man-
qué aux usages des coulisses.
Raquer le fatal.
'< II ne pouvait se défaire de cette
habitude de dire « ficelle » ou
« corde » et les machinistes ne
manquaient jamais de lui faire
roquer le fatal, comme ils disent
dans leur argot, afin de lui ensei-
gner à dire « fil ».
{Six mois de planches.)
— Nous n'avons pas noté ici
les verbes Chopiner, Enton-
ner, Pioler, Fliiter, Lumper,
Lever le coude, Licher, Pom-
per, Siffler, Siroter, qui
appartiennent depuis long-
temps à la langue française.
BOIS. (Forêt.) Sahri, Salou, Satte.
.\Iors aboula du sahri,
Moure au brisant comme oa cabri,
Une fignole gosseiine.
(J. Ricaepn.)
— Matière. Boes*, Cuir de
brouette. Salon, Satou.
C'est la dabnche Mich'Ion
Qu'a poraaqaé son greffier.
Oui jacte par la renterne
Qui le lui refilera.
Le dab Lustucru
Lai dit : « Dabuch' Mich'ioo,
Allez : votre greffier n'est pas pomaqué
II est dans le roulon,
Qui fait la chasse aux frétons,
.\Tec an bagalTre de fertange
Et an faucbon de satou,
(Chanson argotique de la Afére
Michel, citée par M. Fr. Michel.)
BOISSOX. Guable', Piarde',
Pictancc, Pie ', Pience'. V. Bière.
Caié, Cidre, Eau, Eau-de-vie,
Vin, etc.
BOI
— 64
BON
ItOITE DE COURTIER. Mar-
motte.
« r s' ballade, de troquet en troquet,
avec une marmotte où qu'ya des
brocanta en toc qu'i' met en tom-
bola à deux croques le biffeton. »
— BOITE DE LIVRAISOA. Dal-
la detise.
^< De mise simple, une balladeuse au
bras, elle jouait les trottinset s'était
fait une clientèle importante de
vieux messieurs. »
— BOITE A CIRE pour em-
preintes. Boite de ou à Pandore.
Sézig sort, quand il se défriiigue.
Un jacque, uu lâcliard, un bibi,
I"ue boite à Pan'Iore, un lingue,
Un bagaf et tout le fourbi.
(F,. DK Beucy.^
— BOITE A LETTRES PARTI-
CULIÈRE. Mougeotte (de Mou-
gept, nom du sous-secrétaire
d'État qui en est l'inventeur).
" La mougeolle, dont il nous a été
donné de voir le modèle, est élé-
gante et rendra certainement de
grands services aux particuliers
qui l'adopteront. »
{Le Petit Journal.)
— BOITE A ORMURES. Poubelle
(du nou) du préfet de la Seine
qui rendit un arrêté y relatif
en 188:«).
Maint'naDt, qu'y dis'nl, la vie est belle.
Les pauvr's y n'ont pus grands besoins.
(Et r Tait est que d' puis qu'y sont loin
Gn'apusqu' du vent dans Xeiin poubelles.)
(Jf.uan Kicrus.)
— BOITE A VERS pour la
pèche. Culottée.
<• Le père Salin recueille les asticots
dans des bottes de fer-blanc qu'on
nomme calottées. »
(PniVAT d'Akolemutt.)
ItOlTER. Appeler au feu, liéquil-
ler, Faire cinq et trois font huit,
Turtilter.
Faut la guigner, le long do la lansquiuc,
/ift/iiillnnt du bid', tortillant du figue!
I.a quiir de droit', qui valout c'qu'y a d'dif,
Semble jnctcr : « Au rif!
•■ Au rir: au rir: »
Tandis que la gauche y lionit :
« Viens-y, viens-y, viens-y '. ■>
Et qu", par dorrièr', le lézélu
Souflle dessus.
(Traduction argotique de la Boiteuse.)
BOITEUX. Banhan, Béquillard,
Béquilleur, Béquilleux, Boginguc.
Cinq et trois font huit. Jambe dr
laine, Patte folle, Tortillard.
« Faut pas s' fier à c' qu'il est jambe
de laine, ï sait tout d' même se
donner ça! »
« L' Matelot qui s'est fait arnaquer
au Tonkin par les pains d'épice est
rev'nu patte folle et fait cinq el trois
font huit : il appelle tout i' temps
au feu. »
— BOITEUSE. Banban, Ganibil-
lotte.
BOMBANCE. liomhc (apoc), Gobe-
lotaye, Gobichonnage.
— FAIRE BOMBANCE. Faire la
bombe.
BOX. Altèque *, Aux oignes ou Aui
jietils ognons, Au.v pommes, Aua
truffes, Bath ou Batif, 7Jo»o,
Chaune , Chenâtre ' , Chenu .
Chouette, Chouetto, De la chocotti
ou choquotte. Gourd ^Gours^Rup,
Bupin, Schbeb, Schnur, Schpill,
Snoboyc, Urf V. Beau, Bien.
— EXCESSIVEME.\T BON. Aux
oiseaux, De derrière les fugots.
« Je vais vous préparer un déjeuner
aux petits oignons, vous m'iMi direi
des nouvelles. »
(/,« Pilori.)
'< — A la vôtre, mon capitaine...
— Bono'. déclara Hurluret, en suçant
le retour de ses fortes moustaches. »
(U. Couhtilim:.)
Deux glass'g d'oau d'af! Et d° la jaune!
C'est schpill ot chaune'.
Nous en grattons pour \v fil :
C'est chaune el schpill.
Sur le trime on pass' la noyc,
Faut du snoboye '.
(L. Di Bbbct.)
K Kn ce pasquelin de Berry, on m'a
BON
— 65 —
BOR
rouscaillé que trucher étoit che-
nastre'. >>
[Le Jargon.)
Ea revenant de Dijon
La belle ziguezigue, la belle zigue zon,
Je renroatre une fontaine,
Zigu' zon zigu' zon zaine.
Je rencontre une fontaine,
Aux oiseaux !
( Vieille chanson.)
• Chaque fois qu'il s'apprête à sortir
un de ses hideux à-peu-prcs. il
prévient son auditoire : « Ahl en
voici un de derrière tes fagots ! »
(E. DCBDS.)
— BOX GARÇON. Bon fieu.
V. Bienfaisant.
BONAPARTISTE. Badingdteux,
Badingouin, Badingue, Badin-
gueulard, Badingueusard, Badin-
guiste, Impérialeux, Impériato.
V. Napoléon.
BO\HEUR. reine.
BO\I. Rabiot. V. Bénéfice.
BOXJOUR. Bm luisant, Bonne
hasarde, Chenu reluit.
BOWE. (Domestique). Bobonne,
Bonniche.
' Faut qu' la bonniche plume avec
môssieu, sans quoi on la jette. »
Sur la route de Narbonne,
Bras dessus, bras dessous,
S'en allaient deux tourluurous.
Avec un' petit' bobonne,
(Ed. Teclet.)
BONNET. Aubion ', Loubion, ilir-
quin '.
■ Il faut ïgo avoir le loubion en poigne
pour leur jacter. »
(Larchey, d'après Rabasse.}
— BOXXET DE COTON. Casque
à mèche, Eteignoir.
« il vint ouvrir en caleçon, encore
coiffé de son eteignoir. »
{La Gaudriole.)
BONNETIER. Bonnet de coton,
Bonneton, Loubionnier, Paturot.
BONSOIR. Bonneoxi chenue sorgue
ou sorne.
BORDEL. Abbaye de s'offre à tous.
Atelier, Bazar, Boc, Bocard, Boc-
card, Bocson, Boxon, Boîte à gon-
zesses, à grues, à pantes ou à
pantres, Boucan\ Bouic, Boui-
bouis, Bouis, Bousin, Bousingot,
Brick, Carreaux brouillés, Clac,
Clapier, Claque, Claquebosse, Cla-
qiiedent, Claquemart, Chez la
mère, Chez ces darnes, Couvent,
Gauledouze,Gro$ numéro. Magasin ,
Magasin de blanc, de fesses, Mai-
son, Maison bancale. Maison close.
Maison fermée. Maison Tellier,
Tôle ou Tôle, Volets verts. On
désigne encore un bordel en le
nommant par son numéro, par
le nom de la rue oii il est situé,
par celui de la tenancière ou
celui dune enseigne disparue
ou supposée : Le 106, Chez la
baronne, Chez Jeanne, Chez la
Farcy, Le Chabanais, Le Joubert,
La Botte de paille, etc.
« Quelques argotistes appellent le
lupanar : Abbaye de s'offre à tous ;
à mon avis, cette locution ne dé-
signe que la fille de bas étage qui
est, si on veut, un lupanar ambu-
lant, mais qui ne saurait jouir de
la même tolérance que les maisons
closes, objet de toute la sollicitude
de Dame Police. »
(J. PlA.NEr.LI.)
« Il l'avait mise en atelier dans un
bazar de Vincennes où fréquentent
les artilleurs. »
(L'Événement Parisien.)
Puis il a fait de sa roulotte
Ln petit bocard ambulant.
(Bléookt.)
Lne troupe de marocains
Dans un boxon était en mt.
(Max Mtso.)
Et, la pommette moirée
De couperose, il s'en va
Finir gairaent sa soirée
Au bouic de la Géuova.
Vite le flac,
Qu'il vicnn' d'un gibier qui Irimarde
Ou bcn eocor d'un' mèmignanle
Qui marne en clac'
(L. Dl BiRCY.)
6
BOR
— 60 —
BOS
M'sieu B(5renger'. Faurait qu'on fasse
Des claqu'-dints pour les animaux :
(Jehan Rictds.}
C'est Duhamel qui reçoit à la porte;
Et celui-là sait tenir un' maison '.
(Chansons du Chat Noir.]
« Il demanda au cocher de le con-
duire dans une ?naison f'ermde- »
(GoBON.)
« Quelques-unes de ces brasseries
où servent des filles vaguement
vêtues de défroques carnavalesques
sont de véritables maisons Tellier. >.
« On allait guincher à Auteuil, chez
Bonelli, 1' lundi avec les gonzesses
de tôle en sortie. »
... Faut qu' ça finisse!...
L' ministère on va te 1' vider,
Moi, j' veux l'interpeller 1' minisse...
Un d' ces jours... ej' veux lui d'mander
S'i' s' fout d' la Républiqu' Française:..
quartier discret fréquenté par do
pieux personnages.
{Les Propos du Commandeur.)
« Désirant une maîtresse, il allait se
galvauder dans les magasins de
blanc du quartier Montrôuge. »
(HUYSMANS.)
Un' deux'.... J' m'en vas, en attendant,
Boire un coup au 9C,
A la santé du Président!
A. B. Les Souloloques d'Honoré Comlant.)
« — Eh bien ! vous plaisez-vous dans
votre détachement'?
— Médiocrement, mon colonel.
— Comment'? Jolie petite ville, belle
campagne, superbes promenades,
la mer...
— Ça manque de claque-bosse l... »
(Ze» Gaietés du régiment.)
o J'ai l'honneur de vous prier, mon-
sieur le préfet, de ne pas confondre
l'établissement que je veux monter
avec ceux déjà existants dans la
capitale, avec ces mauvais clapiers
dont la situation, la malpropreté
et l'espèce de femmes qui les habi-
tent, sont faites pour écarter tous
les honnêtes gens, ainsi que le peu
de sûreté qu'on y trouve, tant indi-
viduelle que pour la santé, parce
qu'on ny trouve que la lie des
femmes qui fréquentent sans choix
et indistinctement toutes les classes
d'hommes qui osent les aborder. »
{Lettre d'une dame de maison au préfet
de police.)
La belle Victoire, après une vie de
b&tons de chaise, ayant hérité
d'une vieille tante dévote, se mit à
tenir un magasin de fesses dans un
- BORDEL CLANDESTIN
son de passe.
Mai
< Eh quoi ! une malheureuse que i
faim, la misère poussent sur lf
trottoir »st exposée, à chaque mi-
nute, à être ramassée dans une de
ces rafles qui, de temps à autrp,
soulèvent de dégoût le cœur H
Paris, et, dans ces lupanars aut
risés, où la gargote du jour s
transforme la nuit en maison
de tolérance, à moins que ce ne
soit — pis encore! — en mnisun
(le pas^e, la police laisse, sous son
œil bienveillant, avec la fameuse
permission de 3 heures du matin,
se pratiquer le marchandage de
chair humaine le plus éhonté. li-
plus révoltant qui se puisse imagi-
ner. »
{La Nation.)
ROUGNiE. Boitewc d'un ch(h<
Borgniat, Caliborgne, Calibo
gnon, Calorgne, Carreau à
manque. Châsse à la noix, Guiu
à droite ou à gauche (suivai
le cas), Lorgne, Lorgnot, Tape
ra'il. La plupart de ces expn -
sions s'appliquent également
aux personnes atteintes de stra-
bisme.
« r s'est fait crever un châsse en
s' cognant avec la rousse et, main-
t'nant, les poteaux y ont donné un
uouveau sobre, vu qu'il estcyclope.
l's l'appellent 1' Lorgnot. u
ItOSSE. Armoire à glace, Bom'
Cage, Caillou, Cloque, Durillon,
¥romtge,Grain de beauté, Gruifère,
Mont-Dore el généralement ton^
les noms de fromages.
Moi, j' veux ^pousar un' bosco.
Comm' ça, si avant, i' n'y a qu' la pi i
J'y dirai : « Laiss'-moi, mon coco,
'< 'M'oMup«r su' V armoire à glace. »
BOS
— 67 —
BOU
« r l'a charriée dans les grands prij:
— Quéqu' t'as su' l'ràpe ? qu'i' y a
dit, un mont- dore", un caillou'! un'
cage ou un durillon ? Ah I mine' de
jrain de beauté I »
A va avoir un salé. Allume la
cloque qu'aile a su' 1' bide. »
BOSSU. Boôosse, Bombé, Bosco
(invar.), Boscot, Bossemar, Bou-
lendos, Gob, Gobin, La cloque, La-
jardère, May eux.
A cause de sa gibbosité, ses petits
camarades ne l'appelaient plus que
bohosse. »
(E. Dlbcs.)
> L" bombé est plus maraud : i' va
dans les marchés et fait toucher
son caillou pour deux ronds aux
mercandières, qui disent que ça
porte bonheur. »
« — Hé, la Boscotte. cours pas si vite,
tu vas la laisser tomber en route. »
(G. Maldag».)
« — Tiens, v'ià Lagardere qui passe ;
allume Quasimodo!... C'mment
qu'ça fva, la cloque?... Dis donc,
hé! loin-du-ciel, c' quTs sont tous
mayeux dans ta famille ? »
BOSSIJER. Crabosser. V. Abîmer.
BOTTE. ^Chaussure;. Bobelin,
Pompe, Schtibe, Tinelte, Trottine.
« 11 avait une paire de bob'Uns qu'un
fourgue du Carreau y avait laissé
pour deux points-, on aurait dit des
schlibes d'égoutier. »
— BOTTE DE PAILLE. Paquet
de plume de trois ou six pieds.
V. Paille.
HUTTIXE. Bobelin, Latte, Lattine,
Trottine, Trottinette.
■ J' m'ai payé un doulosse à la mode
et eun' paire de lallines vernies
épatantes. >•
J'en connais det tas... des peinards
Oui s' font casquer par leur lesbombe
Des trottinett' et des roDil'nards,
Au Heur qne moi faut que i' me bombe.
(A. B.)
BOUCHE. A/famée, Angouléme *,
Bec, Bécot, Boccabelle, BoUct
Caisse d'épargne. Cassolette, Col-
lecteur, Ègout, Évier, Fente, Gaffe *,
Gargarousse, Gargoine, Gargotte,
Gargouanne, Gargouenne, Gar-
goulette, Gargue, Gobeuse, Goin-
frette. Goule, Goulot, Groin,
Gueule, Guetilette, Malle, Mar-
mouse *, Mornas *, Marnée *, Mor-
nos *, Pantière *, Pantière à
miettes *, Pertuis, Plomb, Porte-
pipe, Poubelle, Bespirante, Bue
au pain, Salle à manger. Tirelire,
Trou.
« I' déclare tout l'temps, un boyau
d' vide et Yaffamée ouverte. »
Son nez est une miniature
Et son bécot est si petit
Qu'on se dit que Dame Nature
Dût lai dérendre l'appétit.
(L. Dc BncT.)
Donu' ta bùccabell' , m.i cocotte.
Donne à ton p'tit homm '; qa'i' t' bécotle'
Donn' z-y ta heW gueulette en or;
Donn' là, ma môme... Encor... encor-
(BLtoORT.)
D'un' Toiture un' voii m* cri' : « Ferme
Ta boite, eh: paqnei:...
(EcG. LuitBcua.)
« C qu'i' bouffe ! c' qu'i' s'en file dans
la caisse d'épargne... que gargttel »
« Madème est fine gueule : a mange
pas d'ail, aile a 1' flube d' plomber
d" la cassolette. »
« — Alors, je vous permettrai de
foutre votre grain de sel dans la
discussion ; jusque-là fermez votre
égout. »
{Le Pire Peinard.)
Aossi, bon Diea ! j' me plaindrais pas
Si j'avais d' quoi m' boucher la fente,
A Mazas.
(A. B.)
Eh ben ! oui, j' suis bu. Et puis, qnoiT
Uué au' TOUS Tonlez, messieurs d' la rousse
Est-c que vous n'aimez pas comm' moi
A TOUS rincer la gargarousse ?
(J. RlCHBPCf.)
La vieille a dit : Prenex donc, les gas
Soûle, soûle,
Rincez-Tous la goule;
La Tieille a dit : Prenez donc, les gas.
Tout l'argent que j'ai dans mon bas.
(b.)
BOU
BOU
« r n' peut pus boufl'er que d' la
bouillie et a la panade : i' n'a pus
d' tabourets dans la gargoUe. »
« — Mais, ferme donc ta malle ! mais,
vas-tu la fermer un j)eu, i&mallel »
(U. L.0URTEL1NE.)
Et tout va — que je poisse ou truche —
Gringue de huche ou pive en cruche
De la marmouse ' au lézélu,
Marluro, loufa, lurelu.
(L. Dl Berct.)
« Toujours à ouvrir son plomb ! — Tu
ne sens donc pas que ton perlais
emboucane ? »
[La Bavarde.)
« Si je lui payais la goutte, car il
aime furieusement à se rincer le
porte-pipe. »
(Vidal.)
n A s'rait gironde si qu'elle aurait pas
un châsse à la manque et deux
tabourets de moins dans la salle à
manger ; avec ça, a gazouille de la
respirante, que c'est un vrai prin-
temps. »
« — Colle-toi c'tte soupe-là dans la
tirelirel tu m'en diras des nou-
velles. »
— On dit aussi Trou à pommes
de terre, Trou à légumes,
Pertuia à pain, ainsi que les
mots désignant plus spécia-
lement la Gorge ou la Mâ-
choire.
— GHAI\DË BOUCHE. Coup de
sabre, Gueule de raie. Placard.
— ItOUCHE PATEUSE à la suite
de libations. Gueule de bois.
Oui, j' me suis soûlé comme un veau...
J'étais plein... rond comme un' harrique!
Bou Uieu! j' boirais ben un verr' d'eau.
J'ai la gueul' sec comme un coup d' trique.
Ah : c'eKt épatant c' qu'on boit,
Quand un a la yui-j.1 de boit.
(A. 8. Les Souloloquei dC Honoré Coiutanl.)
ItOUCIlKE. Mornée'.
ItOUCIIElt. Barbaquicr, Clicvil-
lard, Crignolier *, Ciinolier *,
Criollier *, Êgoryeur, Fraudeur %
Loucherbem. V. Jargon.
« Nous allons barbotter la cambriolle
d'un garçon crinolier". »
(Ca.nlkh.)
Et ça vaut pas V coup... c'est d' la peau !..
Moi j' suis gonzesse d' loucherbème.
Un soir qu'a m' fra trop lierchèmc
J'y fous mon vingt-deux dans la peau.
(A. B.)
BOUCHERIE. Momée\
BOUCHOX. Gadiche, Gadin, Gali-
fard.
Faisons sauter d'une négresse
Le galifard '. Et toi, bougresse,
T'en coque un au boue puilu !
Marluro, loafa, turelu '.
(L. DE Bebct.)
« Ils passent leur matinée à jouer au
gadin. »
BOUCLE. Altache. V. Argent.
— BOUCLE D'OBEILLE. Bro-
quille, Gourde', Mirzale ', Pen-
dante.
ft II avait fauché les pendantes à ^
dabe pour les mettre au Planque.
BOUDER. Faire du boudin, Fait
son aquilin, son blair, sa gueule,
son nez, sa poire, Tuber.
y sais ben pourquoi tu faix la gueule
C'est paç' que j' suis qu'un pauv' charr'ti'
(F. Meyrat.)
BOUDIN. Yit de nègre.
« M. Piquelard, voulez-vous, s'il voi;
plaît, nous donner deux sous >:
vit de nègre et une saucisse plate.
itOUDOIR. Foutoir (obscène).
Dans son foutoir en satin crème,
Par un beau soir, elle accorda
A Jean la caresite suprême.
BOUE. BotnUabaisse, Bouillie, Bot
caille, Confiture, Crème au choc
lat, Dv/laque, Marmelade.
« C'est de la poussière à vous aveu-
gler ou une bouillie qui vous monte
jusqu'aux chevilles ; il n'y a pas
de milieu. »
{Le Piton.)
Arrête, arrête, cocher 1
lia femme est tombé' daot la marmelade.
( VieUl4 chanson.)
BOU
— 69 —
BOU
BOUEUR. Boueux, Bouscaiîleur.
BOUFFI. Bouffe-la-halle. Se dit
également pour Goinfre et pour
Naïf.
BOUGE. Bagnole, Baraque, Boui-
bouis, Bousingot, Cagnard *, Che-
nil, Franc *, Garou *, Pougois *,
Pogois ', Tapis- franc *, Vain
guelier *. V. Cabaret
BOUGER (XE PAS). Faire sa
dalle.
BOUGIE. Ardente, Calbombe, Cal-
bonde, Camouffe, Camoufle, Canne
d'aveugle. L'allemande, Luisante.
'< — Étouffe l'ardente, ya du trèpe
qui monte. »
« Pour faire voir ses trucs d'ombres,
il éteint toutes les calbombes. »
« r s' met la camouffe toute allumée
dans V prose et faut qu' celui qui
s'y colle l'éteigne en courant après
autour de la carrée. «
« — Mets ta canne craveiiffle dans la
sourdoche et file-moi le suc de
pomme. »
« — Allume Vallemande, on n' voit
qu' pouic dans la condition ! en-
tends-tu ? éclaire la luisante, que
j' te disl »
BOUILLIR. Marmouser*.
Et croulerons s,t jaffle aux roroes
Qui marmouse ' ea !e marmouset.
(L. DE Bebcv.)
BOUILLOX. V. Soupe.
— MALVAIS BOUILLON. Bouil-
lon aveugle.
Et, dans le fond, un autre meugle
Qu'on lui sert un bouillon aveugle
.\»ec, comme \iande, un sous-pied.
— BOUILLON ET BOEUF. Ordi-
naire. Dans l'arg. des polytech-
niciens, Gras-bœuf.
Il vient de s'ouvrir une nouvelle
gargote où Vordinaire est à sept
sous. »
BOUILLO\-\ER. V. Bouillir.
BOULAXGER. Jocko, Lartonnier
« Le jocko était un pain long, appelé
ainsi du nom d'un singe qui fit
fureur à Paris vers 1824 et pour
qui, paraît-il, on imagina cette
forme de pain à cause de la croûte
qu'affectionnait ce quadrumane ;
d'où l'on appela pendant quelque
temps les boulangers jockos. »
(Hectob France.)
La lartonnière a des radis
Qui ne lui coûtent gniiite
Je les ai frimes, je vous 1' dis...
(Traduction argotique.)
BOULANGERIE. Boulange.
BOULEDOGUE. Boule.
« r fsait enrager 1' boule au lou-
cherbème qui l'a chauffé aux jac-
quots et qui y en a enl'vé un
morceau. »
BOULEVARD. Banc, Banc de
Tei're-Neuve, Boni, Estrade.
« Quand on s'ennuie, on dit : Viens
tu au banc faire un tour? »
{Le Sublime.)
« Le Banc de Terre-Neuve est la par-
tie des boulevards comprise entre
la iMadeleine et la porte Saint-
Denis; allusion aux « morues »
qu'on y va pêcher. »
(L. Labchet.)
En faisant nos gambades,
L'a grand messière franc,
Voulant faire parade.
Sort un bogue d'orient.
Après la gambriade.
Le filant sur i'estrade,
D'esbrouf je l'estourbis.
{Chanson argotique de ISîO.)
BOULEVERSEMENT. Cham-
bard, Chambardement.
« En réalité, le chambard que les
sociales rêvent se borne à changer
les étiquettes, à recrépir la façade
et autres fumisteries du même
blot. Avec eux, au lieu d'être
exploités par un patron, on le
serait par l'État... au lieu de tou-
cher notre paye en pièces de cent
sous, on nous la cracherait en bil-
lets de banque baptisés « bons de
travail. »
{Almanach du Pire Peinard, 1894.)
BOU
— 70
BOU
'< Sur nos débris, d'autres races sur-
giront, qui ne comprendront ni
notre histoire, ni nos mœurs, ni
nos sottises, ni nos crimes. Table
rase ! Le jour du grand cliambur-
dement est proche. Les bruits pré-
curseurs des tempêtes s'élèvent de
toutes parts. »
(Hector France.)
BOULE VEKSER. Chambarder,
Chamberter.
« En rentrant, a n'en pouvait pus
parler ;tu penses si ça l'avait c/ju/n-
oardée d'avoir coupé à la rafle. »
n II a chamberté toute la tôle et ba-
lancé la cuvette par la fenêtre. »>
BOUQUET. Fleurant.
BOURDON. Fille galante.
B O U K G . Bourgeois *, Vergne.
V. Ville.
BOURGEOIS. Les expressions
sont multiples pour désigner un
bourgeois et diffèrent selon l'état
ou la qualité de qui s'en sert;
elles sont toujours empreintes
de mépris ou de moquerie. L'ar-
tiste dit Epicier, Mercier, Philis-
tin. V. Arriéré; l'homme de
lelti-es, Harnais, Prudhomme; la
petite dame, Monsieur, Monsieur
bien, Type ; le souteneur, le
bandit, hiffard, Pante, Pantre ;
le troupier, Amateur, Particulier,
Pékin, Pétrousquin ; enlin, l'anar-
chiste dit Gavé, Jouisseur, Repu.
<i 11 m'a pourtant toujours semblé à
moi, que cette propagande ne pou-
vait avoir deffet que dans un
monde où les principes de la Hévo-
lution eux-mêmes ne sont rien, et
dès lors, de quoi peuvent bien s'in-
quiéter les farouches llomais de
celui-ci? »
(Alkxakdk IIkim-.)
'< Une amie lui proposa de l'emme-
ner à un dluer, un grand dîner
donné par des messieurs bien, et
elle accepta. »
(SlvniMt.)
'< Figurez-vous qu'un <y/)e s'est toqui
d'elle. »
(J. Habni.)
Du biffard éfoufTons le pèze!...
Kt s'il veut cribler, on l'apaise.
(L. DE Bercy.)
« S'il ne s'agissait que de refroidir
Mnpanle et une couple de largues,
il nous aurait emmenés, pour sûr. »
(P. Mahalin.)
« C que c'est encore que c' particu-
lier-\k ? Sommes pas des pékins,
ici, mongarçon'?... Pas au r'gimenl
pour faire Vamaleur; tendez? scron-
gnieugneu! »
(Ch. Luoy.)
Écrasons sur les pavés
Les richards et les gavés.
(J. RlCBEPIM.)
Tous ceux-là qui tenaient le faîte :
Le corrupteur, le corrompu,
Le jouisseur et le repu ;
Tous aujourd'hui sont de la Tête.
(Blédort.)
BOURGEOISE. Dabuche, Dahuge.
BOURGï:OISEi\IEXT. a la papa.
Il est des excès que l'on ose :
Il ne faut pas qu'on s'ankylose
A faire à la papa la chose...
(L. Dt Bbrcy.)
BOURRADE. Renfoncement, Trim-
ballement.
« Il a reçu un fameux renfoncement
J'y ai lîlé un Irimballement de pre-
mière dans l'estome. >>
BOURRÉ de nourriture. Gave,
Gavé, Gaviole.
« Pourvu que les portes du bagne ne,
soient pas encore ouvertes (|uand
nous arriverons !... etcjue lesforçats
ne soient pas déjà garésl... »
(0. MiBBKAU.)
BOURRE Al'. Abbé de Cinq-]
Pierres, Abbé de Monte-à-regret^
Accordeur de la camarde, Ari'i
coteur ', Ucau-fils*, lirimard'i
Uuteur, Chariot , Cocu de la Veui
Coupe- toujours, Emboureux
Faucheur, Marieux', Mec de
Camarde, Mec des gerbiers, Pe
ruquier de la Sérieuse, Roastre'
Tûlart', Tôle*.
BOU
— 71 — BOU
« — Et pis quoi? j'irai à c^toberge à
l'abbé de Cinq-Pierres [ »
{Le Crime du la rue Pierre- Leroux.)
L'accordeur de la Camard*
> Te coupera le sifflet.
La Tulipe TOfant la sieane
Montée eo belle et bonne cbiesne
Elit mieux aimÀToir on serpent.
Ou le beau-fils ' qui rompt et pend
Ceox qui point dans leur lit ne meurent.
(ViDÉ.I
Nou$ faudra aller sur la butte
Porter notre poire k' Chariot.
(Mémoires de Goron.
Pas oe sçarait oingnons peller
Dont Vemboureux' lui lompt le suc.
(FbASÇOIS VlLLOS.)
Ciottalons et fai.>ons-nons do lard !
Vivent la godaille et la troncbe :
... Peut-être qu'un jour au tolard '
11 faudra coqaer notre tronche.
(L. DE BeBCV.)
iette sacrée machine qui se pro-
mène à travers nos départements
je l'ai vue en Corse) montée comme
une automobile par le père Coupe-
Toujours, raccourcit bien des torses
et tranche bien des fils de vie. »
E. Bebgebat.)
— Si je le laisse dehors, pensa l'as-
rassin, il va ameuter les environs...
des gendarmes faisant leur ronde
peuvent passer, et ils s'informe-
ront... et alors gare au perruquier
de la sérieuse... Non! je ne me lais-
serai pas comme ça rafraîchir les
loudlles. »
(EbHOSB LETELLEnai.)
— BOURREAU DE U.\RT. Bé-
Quillard', Béquilleur'. V. Pen-
dre,
— BOURRE.IU DE B.\GNE.
Boye', Toc.
Ks autres la crainte de mort do-
luina sus telle honte. lceu.\, avoir
1 belles dents tiré la figue, la mons-
roient au boye', apertement, di-
- ins : Ecco lo fico. »
',RaBEL*1S, L. IV, Ch. ILV.)
— BOURRE.\U QUI NEST PAS
FILS DE BOURREAU. Bince,
Bingre, Bingue.
Et pendant que 1' bingu* i' s'appr4te
K poser son doigt su' 1' boato%
].' marie i' dit en passant sa tète ;
V°là Monsieur 1' bon '.
(A. B.)
— .\IDE-BOURREAD. Mécani-
cien, Photographe^ Soubrette à
Chariot.
• Parait qu'avant qu' les soubrettes à
Choj-lot ayent eu l' temps de 1" bas-
culer su' "la Louisette, il a dit au
revoir à la tierce. »
< Pour moi, tu s'rais-t-y l' marie des
maries, 1' costeau des costeaux, du
coup que ['photographe t'a agriché
par les esgourdes pour te coller
r kiki dans la lunette, tu dois d'jà
avoir el" raisiné figé. »
BOURRER d'aliments. Empaffer,
Empiffrer, Gaver, Truffer. Ces
verbes s'emploient plus spécia-
lement sous la forme réfléchie.
« Nous allons à la Courtille nous four-
rer du vin sous le nez, quand nous
sommes bien emparés. »
(ViOAL.)
On a guioché chez les comtesses.
On s'a empiffré auï buffets.
{Jebax Ricnn.)
Lui qui (/avait pus d° cinq mille hommes
Avec trois pains et sept poissons.
(In.)
> Ils s'étaient tellement gavés qu'ils
s'endormirent tous trois sous la
table. »
BOURSE. Artichaut, Artiche, Bou-
chon ', Bougetle, Bouline, Cra-
paud, Crépine, Esquipot', Filoche,
Hane ', Morlingue, Pelote, Plotte,
Pouchon, Rat, Redin, Réduit '.
« 11 avait un cent de liavés dans sa
poche et vous y avez secoué l'ar-
tiche. »
(0. MtTteua.)
Ott d'air par tu te rempliras
Si dans ton crapaud y a pas gras.
[Litanies du cavalier.)
« La plupart des bourses des campa-
gnards sont en cuir, d'où crépine,
dérivant naturellement du travail-
leur en cuir, c'est-à-dire du « cré-
pin. >•
(HicTOB Fkakb.)
BOU
— 72 —
BOU
« — Si ta filoche est à jeun... »
(E. Sue.)
« Pendant que l'vieux mettait ses
trottinettes à la porte, la môme lui
avait chauUVi son morlingue dans la
fouillouse de son alpaeue. »
(A. B.)
— BOURSE SECRÈTE que les
condamnés portent à même la
peau. Mahomet.
BOURSE (LA). Fourmilion au
bewre. V. Marché.
— JOLEIl A LA BOURSE,
Ire le beurre.
Bat-
- QUI JOUE
Boursicoteur.
A LA BOURSE.
BOUSCULADE. Chahut, Cham-
bard. V. Bagarre.
BOUSCULER. Chahuter, Cham-
barder, Chamberter, Dinguer, Sa-
bouler.
« —Ne me chahute pas, je ne suis pas
dans mon assiette. »
« — Qui est-ce qui est encore venu
chamberter mes paperasses? »
« Ils trouvent très amusant de visiter
les brasseries sans rien consommer
et de tout y chambarder. »
BOUT. Loubé. V. Jargon.
« — Passe-moi un loubé d' lapierpem
pour m'essuyer le foiron. »
— BOUT DE CIGARE OU DE
CIGARETTE. Mégot, Orphelin.
Près des Uiéàtres, dnns les gares,
Entre les arpions des serfcots,
C'est moi que j' cuelll' les bouts d' cigares,
Les culots d' pipe et les mégott.
(J. KlCHKPIN.)
— BOUT DE PAIN. Chignon.
ï suis hen partout. Kj' me contente
D'un chignon d' pain & rliaqii' repas.
(A. B.)
— JUSQU'AU BOUT. Jusqu'à la
garde. Jusqu'à la gauche, Jus-
qu'à plus soif.
« — Vous serez consigné jusqu'à la
gauche l... C'était son »u>t ce «Jus-
qu''à la gauche », une expression
de caserne qui ne signifie pa.-;
grand'chose, mais personnifie l'éter-
nité. »
(G. CODBTELIHE.)
BOUTE-EX-TRAIX. Folichon-
neur, Rigolo.
« 11 est toujours en train, c't animal-
là, c'est un rigolo comme y en a
pas deux. »
BOUTEILLE. Chandelle, Chôlettc.
Demoiselle, Fille, Flatteuse, Gou-
lotte. Grande fille. Lampion.
Viens, je te paye une chandelle
Dans les bosquets de Kanipouneaii.
( Vieille chanson.)
<< Y a pu' d'huile dans le lampion, dit
Boizamort. »
(LAnlMIR.)
L'avaloir IraTaillait; on jouait des fourchetir
Surtout ou pit.mchait. Plus de douze cholell-
U'un petit tortu blanc des plus délicieux...
(Pbotat.)
— BOUTEILLE DE VIN BLANC.
Blonde, Dame blanche.
« — Une dame blanche, dit Gugussc
au patroQ !... Et du meilleur !
(CavailU.)
— BOUTEILLE DE VIX CACHE-
TÉE. Bouchon.
« — D'un vieux bouchon mouillons-
nous le cornet. »
— BOUTEILLE DE VIN ROUGE.
Aubergine, Betterave, Négresse,
Pivoine.
« — Une aubergine par ici, nous cre-
vons de soif! »
Moi, c'est du rouge ! A la care
Dégringole sanri tarder
Et remonte une bell'rave.
« Encore une négresse qui avait la|
gueule cassée. »
(E. Zola.)
'« — Allons, séchons encore ui
pivoine a\&nt d'aller nous coucher.
— BOUTEILLE DE VIN VIBUI
Bouillarde, Houille.
Ctf, marptux, gy, nous remouchons
Te» roiiillanles et la criole
BOU — TS —
BRA
(Joi parfame ta cambriole.
Ho ! salirergnes et bouchons .
(J. RlCHEPW.)
— DEMI-BOrTKILLE . Demies
Fillette, Petite fille.
Ej' Tas m" payer eun' demi d' vieai,
Ca me rmeltra 1° coear à sa place.
(A. B.)
<i j' trouve encore un mastroqaet
D'ouTert, je m' pave eun' petu fille.
(Id.)
— PETITE BOUTEILLE spécia-
lement destinée à aller cher-
cher de l'alcool. Trotteuse.
« Toute la journée, on la rencontrait
cachant sous son caraco la trotteuse
dans laquelle elle se faisait servir
six sous de goutte. »
— BOUTEILLE VIDE. Cadavre.
■ A Taube. il se retrouva couché sous
la table du petit salon au milieu
d'un nombre incalculable de ca-
davres. »
{Pari» la nuit.)
BOUTIQUE. Boucard, Boutanche,
Boulange, Bouterne, Bouloche,
Boutogue, Boutoque, Piaule, Plan-
que, Tôle.
L'a seal sentimeot t'anim'ra.
Celai de griuchir goardement :
Joroe et sorgue ta poisseras
Boucarl et balte cbenument.
( VlDOCQ.)
Qui sont ces pègres-U î
Des griacbisseurs de bogaes
Esqainteurs de bautogues ;
Le* conobres-tu pas ?
( Vielle chanson d'argot.)
• On l'a fabriqué pour fric-frac d'une
boutanche de lartonnier. »
— BOUTIQUE DE RECELEUR.
Fouraillis, Moulin.
J'enflaqae sa limace.
Son bogue, ses rmsques, ses passes,
Rt fas au fouraillis.
{Chanson argotique de fSfù.)
— BOUTIQUE FOR-\INE. Lan-
dière.
BOUTIQUIER. Boucardier, Siam.
La tdle était bath à faire, le bou-
cardier et sa marque étaient partis
à la cambrouse. »
BOUTOX. Bondin.
— BOUTOX DE CULOTTE.
Loque.
— Tumeur. Bonbon, Bourgeon,
Jutant, Meringue. V. Abcès.
— A la lèvre. Babouin.
BOUTOXXER. Bondiner.
.1 — Tu sais, mon homme, rondine
ton alpague : il fait friot ce soir. »
BOUTONNIÈRE. Perlûtte (arg.
des tailleurs).
BOUVIER. Traîne-cocus.
« Le jour du grand marché, les traîne-
cocus encombrent les bistrots de la
rue d'.\llemagne. »
BRACELET. Tire-mirettes.
1 Ah '. la sœur ! a Tsait l'ser au ténor
telfment qu' tous les brocants du
lustre regiclaient de son tire-mi-
retles. »
BRACONNIER. Braco.
» C'est pas qui' soit feignant, mais il
est braco dans l'âme. »
BR.VGUETTE. Boutique, Fenêtre,
Tabernacle.
« Il était entré en scène, sa boutique
déboutonnée. »
« Fermez le tabernacle, l'oiseau va
s'envoler. »
BRAILLARD. Gueule d'empeigne.
BRAILLER. Cribler. \. Crier.
BRANCARD. Jambe.
« En s' pelant, le gaille a cassé une
des jambes de la chignole. »
BRANLE-B.\S. V. Bonleverse-
ment.
BRAS. Abati, Abatti, .Aile, Aile-
ron, Anse, Ballant, Demi-aune,
Liant, Nageoire.
BRA
— 74 —
BRI
Kl' travail... cest ça qui nous crève,
Mèra' les ceux qu'est les mieux bâtis,
V'Ià porquoi que j' m'ai mis en grève...
Hespec' aux abattis.
(A. B.)
(I — Appuie-toi sur mon aile, et en
route pour Châtellerault ! »
(K. Laiiicue.)
,( _ offie ton anse à madème ! »
« Rester toute la journaille, la demi-
aune tendue, à la porte d'une ra-
tiche, ça m'irait pas. »
'< — Regarde-uioi ça! si i' crosse avec
ses nageoires écartées ! »
BRAVE. Altèque", D'attaque, Gar-
çon, Gars, Gas, Homme, Mâle,
Poilu, Qui a des c.lles ou du poil
au cul (obscène), Qui en a, Qui
est là, Qui n'a pas froid aux
châsses, aux mires, aux yeux,
Zigue.
» — T'y fie pas, i' n'est pas épais,
mais il est mâle : il en a. »
Les voici les iconoclastes.
Les boas poilus audacieux.
(L. DE Berct.)
C'est nous les joyeux,
Les petits joyeux.
Les petits mat-lous qui n'ont pas froid aux yeux I
(A. B.)
BRAVO! int. Bath ! Chic!
Chouette! Chouetto ! Gigot ! Mouth !
Vrf!
« — Mets-y-en un coup dans la tire-
lire ! Là ! touché, gigot ! »
BRAVO, subs. Foin, Tabac, Zinc.
V. Applaudissement.
BRAVOL'RK. Couille, Couilles,
Poil, Santé.
On sait bien qu'i' n'y a q' les fripouilles.
D'vant r danger, pour avoir d*;» couille».
{!'. pAILLKTTt.)
o Comme j'étais fatigué, ^e me tenais
mal. Thérèse, qui allait et venait,
me redressa le menton d'une talochi-
amicale, en disant :
,- Du pot7, vpypns petit, i\xpûil\
Puis elle reprit le fleuret et se mit
en garde a ma place. »
(J. RlCHEPlil.)
BREDOUILLE. Carton.
« Hier, a r'montait carton : a n'avait
môme pas dégoté eune poire pour
y raquer sa consomme. »
BREDOUILLEMEIXT. Bafouil-
lage, Cacafouillage, Cafouillage.
i< Là un grand sec l'interrogea sévè-
rement. 11 répondit par le même
bafouillage à base d'anglais. »
(JeAS JlLLlE.N.)
BREDOUILLER. Bafouiller, Ca-
cafouiller, Cafouiller.
« Y a pas plan d'entraver une broque
de c qu'i' bonit : i' bafouille comme
une gonzesse en digue-digue. >»
BREDOUILLEUR. BafouilleWy
Cafouilleux.
BRETAGXE. Brut us.
BRETELLE. Soutenante.
— BRETELLE DE FUSIL. Tra-
mant (arg . de Saint-Cyr).
BRETON. Nigousse, Tête à poux.
» C'était un nigousse, un breton bre-
tonnant, sale comme un peigne
mais brave comme un lion. »
BRIGADIER. Cabji, Cabot.
— BKir.ADlElt - FOURRIER.
Brig-four, Tambour.
— Rnir.AUlER I>E PRISON.
Gri/fcur', Gri f fleur ' .
BRIGAM). Hèrard', Escarpe, Fer-
lampier, Godin. V. Bandit.
BRILLANT, subs. lUamc. \ . Dia-
mant.
— Adj. Chocnosof, FlamlMrt.
V. Bean.
BRILLER. (I*arallre). Flambt
Frimei', Jouer, La donner, Lajett
Péter.
BRI
BRO
Des raretés qu'on offre à des filles
qui aiuient à flamber. »
(Balzac.)
_# — Eh ben ! mon vieux, t'en as une
R pelure et des brocants, ca.jouel ça
pelte 1 ah ! tu la donnes, sans char.
t'es bathl »
T"as p'I'-éf élé r cheval d'Ernesse
<^aand i' la donnait dans les camps?
(A. B.)
BRIMADE. Séance des cotes (arg.
des polytechniciens).
BRIMBORIO.X. Bricole, Braque,
Broquilte.
« Il passe son temps à regarder les
bricoles que les camelots étalent
sur le trottoir. »
(Le Pilori.)
a Quéqu' c'est qu" ces hroquilles-là'*.
ca vaut pas un pet d' lapin; c'est
d' la roustissure. »
BRIS. Esquinte, Esquintement.
« Le fric-frac, V esquintement des
lourdes, ça lui va ; mais le dégrin-
golage à la dure, sur le rade, il ne
faut pas lui en parler. »
BRISÉ. Esquinté.
« — J'étais esquinté... Voilà vingt-
((uatre heures que je n'ai rien
mangé. »
(Andbé Thecbi£t.)
BRISER. Esquintei', Frangir'.
« lis avouèrent avoir été payés pour
tout esquinter dans le cabaret. »
(Le Journal du Peuple.)
BROC de vin. Commissaire'^, Mo-
ricaud *, Petit homme noir'.
" Depuis l'Ambigu jusqu'au théâtre
Beaumarchais et dans les quartiers
voisins, un broc de vin ou une
pinte s'appelle un cotnmissaire*.
(DcFLOT.)
<« — Bourgeois, ajouta Boizamort,
passe-nous un petit homme noir '. »
(Ladiuib. )
BROC AXT AGE. Ghinage, Panas,
BROCANTER. Bibeloter, Chiner.
« II bibelote toute l'après-midi autour
de l'hôtel. »
(Le Rappel.)
BROCANTEUR. Chineur, Four-
gat, Fourgue, Panailleux, Pom-
madeur.
« Le brocanteur, achetant les meubles
brisés ou vermoulus et mastiquant
leurs défauts avec de la gomme
laque, du vernis ou de la cire, s'ap-
pelle, dit Pélin, un pommadeur. »
« Le peuple de Paris appelle marchés
aux puces ou marchés pouilleux
ceux que tiennent les panailleux en
dehors des fortifications.»
« C'était la foire à la ferraille, tous les
fourgats avaient étalé leur camelote
sur le canal. »
BROCHURE clandestine. Mar-
ron '.
BRODER. Brodancher.
Son frasque aussi sa lisetle,
Lonfa, malura. dondaine.
Et ses tirants brodanchés,
Lonfa, raaiura, dondé.
(VlDOCQ.)
BRONCHER. Mouffeter, Mouveter.
« Les autres avaient beau l'engueu-
ler, il ne mauve tait pas. »
(H. HABTI.N.)
BRONZE MONNAIE DE).
V. Billon.
BROSSE. Couenne de lard', Tas
de pointus.
BROUETTE. Choucarde.
« — Prenez le pinceau et la choucarde
et suivez le brigadier à la corvée
d'écurie. »
(G. HlRREHT.]
BROUILLARD. Abrouart'.
BROUILLE. V. BisbUle.
BROUILLER (SE;. Se plaquer.
— vous ÊTES BROUILLÉS?
l'agrafe OU la ficelle est cassée ?
V. Abandonner.
BRU
— 76 —
BRU
BRUIT. Barouf, Boucan, Bousin
ou Botizin, Chabanais, Chahut,
Chambard, Foin, Harmone, Mu-
sique, Ogyion, Pet, Pétard, Po-
tin, Radada, Raffut, Schpromme,
Schproume, Tabac, Zinc.
« Tout le monde gueulait là-d'dans;
ça f'sait un barouf \ »
Que chahut d'main dans Paris,
Oh ! la la, que bouzin d' voleurs !
(Jehan Rictus.)
Ah ! ça prend dans les rues ?
Le chabanais, ça mousse.
(V. Sahdou.)
Et c'est du schpromme... et d' la jactance
Et du chambard... et Aa potin...
Ah! la salope! Ah! la pulain!...
J' yen foutrai, moi, d' la rouspétance.
(A. B.)
l's tonss', i's crach', i's font du foin '.
l's éternu'nt : — Dieu vous bénisse.
(iD.)
Mais j' me raisonn', car tôt ou tard,
Populo, il aura la belle :
D'jà Jaurès veut fair' du pétard.
Ou verra comment qu'y s'appelle.
(J. RlCTUB.)
(I — Tu sais comme elle est gentille,
j'ai pas voulu lui faire de tabac. »
(II. LWBDAN.)
(I Elle fut saluée par une quadruple
salve de bravos : un zinc formi-
dable. »
— FAIRE DU BRUIT. Boucaner,
Bousiner, Chahuter, Chambar-
der, Chamberter, Péfarder, Po-
tiner.
« Oh ! c'ite vie! on chahute toute la
sorgue dans c'tte usine-là! on bou-
sine, on boucane I c'est à qui rous-
pèt'ra r pus fort. »
C'est nous qui somm'i les gardes
Municipaux ;
Droits comm' des hallebardes
Sur uo!< cliovaux,
l'euple, ^i tu pétantes,
NouH montrona aux badauds
Que c'eot pas d)>« manchots,
1.08 gard's municipaux.
(I.. DR RiRCT.)
— Nous avons jugé inutile
d'indiquer ici les innom-
brables onomatopées par
lesf^uelles on désigne les
bruits de toutes sortes : elles
n'appartiennent point à l'ar-
got et on les trouve, du
reste, dans tous les diction-
naires français.
BKULER. Riffauder, Biffer,' Rif-
fler, Ruffer.
« — Tu m'embf^tes!... C'est de la du-
perie... Je vais riffauder le bocard,
et en grand ! »
(G. Ohmt.)
— BRULER LKS PIEDS à quel-
qu'un pour obtenir son argent.
Suager ou Mettre en stiage.
'< Si j'avais refroidi tous les garna-
fiers que j'ai mis en stiage, je n'au-
rais pas le taf aujourd'hui. »
(ViDOCQ.)
— BKULER U.\ CAD.WRE pour
le faire disparaître. Le déména-
ger par la cheminée.
« Ils finirent par avouer qu'ils avaient
déménagé la baronne par la chemi-
née, parodiant ainsi d'une façon
macabre une expression populaire
dont se servent les pauvres gens,
brûlant leurs meubles plutôt que
d'en laisser profiter un propriétaire
inhumain et rapace. »
(J. PlANKI.1.1.)
— BRULER SES MEUBLES
lorsqu'on a reçu congé. Démé-
nager par la cheminée. V. la
citation précédente.
BHIIME. Abrouart*.
BUL'iXE. Sorne. V. Nuit.
— A LA BRU.\E. A la neiiUU,
A la sorgue, A la sorne.
BRUSQUE. Efibrouffenr.
u II est un peu esbron/feur. Par
momeuts on croirait (|u'il va tout
casser; mais, au fond, ça n'est pas,
un méchant homme.
BRUSQUEMENT
D'esbrouffc.
l.e niant tur l'oktrade
D'esbrouf je l'ettourbis.
( Vieille chanson argotique de tStùA
A Vesbrouffèl
BRU — 1
BRUSQUER. Esbrouffer.
« A peine était-il au quartier depuis
une heure que, déjà, il avait trouvé
le moyen de se faire esbrouffer par
un adjudant qui lui avait collé
quatre jours. »
BRUTAL. Cheval, Cosaque.
« — Allez donc un peu plus douce-
ment, espèce de cosaque'. »
{Paris la nuit.)
BRUYAXT. Boucanier, Bousineur,
Chahuteur, Pétardier.
« Une bande de boucaniers descendait
en hurlant le boulevard Saint-
" Michel. »
{La Cocarde.)
« Est-on bousineur dans ce bahut-ci ? »
{Les Institutions de Paris.)
« — J'ai ici une clientèle de vieux
messieurs, des négociants mariés
que je retrouve à jour fixe aux
mêmes endroits, dont je connais
les petites habitudes... C'est ma
rente et c'est le plus sur. Avec
ceux-là, y a jamais de danger,
pourvu, qu'on soit discrète et pas
pétardière, c'est comme cela qu'on
se les attache. J'appelle ça mon
fixe... Le reste, c'est du casuel... »
(0 Mktésier.)
BUREAU. Meuble.) Burlin, Bur-
l'mgue, Care à fafiols.
— Pièce où ion travaille.
Boîte, Burliiigue.
" Je jaspinerai sur ton gniasse! Et
pas plus tard que demain au bur-
linrjue du quart. »
(0. Mkt(::5IIB.)
— BUREAU DE PLACEMENT.
Enfonçoir, Planque à larbins.
Suce-larbins.
" Des bonniches qu'on sait pas d'où
qu'a viennent et qu'on a été cher-
cher au suce-larbins. »
— BUREAU DE REMPLACE-
MENT MILITAIRE. Trou
d'of/re'.
« Les « ogres » étaient les agents
— BUV
de remplacement, les marchands
d'hommes; et leur office s'appelait
trou d^Of/re *. »
— BUREAU DE NOURRICES.
Étal.
« — Allez kX'élal, lui dit-elle, et choi-
sissez-en une de la campagne, dans
les vingt-cinq ans. »
— BURE.\U D ÉCRIVAIN PU-
BLIC. Capine'.
BUREAUCRATE. Buveur d'encre,
Rond de cuir.
« Lacroix dit que les buveurs d'encre
sont les sous- officiers comptables;
c'est aussi les écrivains, les bureau-
crates, les hommes de lettres. »
BUTIN. Plue'.
BUTOR. Bajaf. V. Grossier.
BUVETTE. Bibine, Bouchon.
« Sur une porte, garnie de petites
vitres recouvertes d'un rideau
transparent aux couleurs indécises,
au tissu rongé par le temps, on lit
le mot Bibine. »
(Macé.)
« Dans un petit bouchon avoisinant
les fortifications, l'assassin avait
fait une courte halte. »
{Le Cri du Peuple.)
BU'VEUR. Adroit du coude, Bibard,
Bibassier, Boyau-rouge, Cheulard,
Entonneur, Entonnoir, Entonnoir
à pattes, Étouffeur, Pioleur, Li-
chard, Soiffard. V. Ivrogne.
Adroit du coude et l>ou garçon,
De personne
Il n'accepta de leçon :...
Il en donne I
« C'étaient deux bourguignons rou-
geauds, deux solide? boyaux-rouqes
dont on ne devait pas avoir facile-
ment raison. »
(KOIKADCC.)
« Il VOUS tiendra tête, verre en main,
autant que vous voudrez : c'est un
vrai entonnoir. »
(G< UlRBlilT.)
BUV
— 78 — BUV
« Ce sacré soiffard se portait comme
un charme.
(E. Zola.)
— BUVEUR D ALCOOL. Cam-
phrier, Schnikeur.
n Mezigo est pas camphrier : j' pré-
lére 1' pive ! »
« Son daron était tout c' qu'y a de
schnikeur. »
— BUVEUR DE BIÈRE. Boc-
keur.
a Plus on va, plus on voit, le soir,
augmenter aux terrasses le nombre
des bockeurs. »
— BUVEUR D'EAU. Grenouil-
lard.
En dehors des gourdifloti;.
Des grenouillards et des flottes.
y a des trucs bien rigolos.
(Blëoobt.>
ÇA. Cinqni\ V, Cela.
— COMME ÇA. Commac ou Com-
maque (du provençal comme
aco).
C'est pas avec un' poir" commac
Et des vannes comm' t'en envoyés
Que tu peux frimer à U mac.
CABAXE. Canfouine, Case, Coys ',
Piaule, Taule, Tôle, Turne.
CABAXOX. Cellotte. \. Cellule.
CABARET. Abreuvoir, Bar, Bibine,
Bousin, Bousinfjot,Cabermont, Ca-
bermuche, Caboulot, Camphrier,
Coys", Mine â poivre. Piaule,
Tapis', Tôle.
« Les bars pullulent dans les ^andes
villes; on y boit du café, de l'ab-
sinthe et des liqueurs fortes. »
(Hector F«i:<ct.)
« Il allait à a La Puce qui renifle », un
f)etit bousingot où il y avait un bil-
ard. »
(E. Zola.)
'c Le camphrier est un sale débit de
liqueurs atroces à un sou le verre
et à dix-sept sous le litre. Le cabou-
lot ne diffère du camphrier que par
sa moindre importance comme
établissement. >•
iCastilion.)
« Le partage réalisé, ils se rendent
isolément à la piaule pour nettoyer
leur chaussure, précaution néces-
saire contre les curieux et les gen-
darmes, n
(G. Mict.)
'< —Allons boire un coup à la tôle de
la mère La Retourne. »
— C.VBARET OU SE RËUMS-
SENT LES VOLEURS. Tapis
franc*.
CAB
— 80
CAB
— CABARET SERVI PAR DES
FEMMES. Vacherie.
« Il passait ses soirées à courir les
vacheries du Quartier Latin. »
(E. Duiiug.)
— ALLER I)E CABARET EN
CABARET . lierlauder, Va-
drouiller.
« — C'est un ivrogne, ma pauvre
dame, un ivrogne qui herlaude
jusqu'à ce qu'il soit pion. »
(P. DOUEBC.)
Allons, c'est assez vadrouiller.
Viï'ment! on rentre à l'atéier.
(P. Paillette.)
CABARETIER. Bistro, Bistroc,
Bistrot, Caberinont, Cahermuche,
Chandevin, Chand de vin, Mal-
tais, Mannezinc, Mannezitigue,
Mannstringiie, Mastroc, Mastro-
quet, Minzingo, Minzingue, Min-
zinguin, Ogre, Piaulier, Piauleur.
Teinturier, Tapissier *, Taulier,
Tôlier, Troc, Troque, Troquet,
lingue.
« J' rapplique chez le bistrot pour
attendre Cécile. >
« — Tu te goures, dit l'ancien disci-
plinaire; embarbons chez le mal-
tais, je t'expliquerai le flanche en
suçant une alfa. »
Et d' (il en aiguille
Chez r ma/m' ziM^ueonrappliqu' viv'nienl.
(E. lubKRT.)
« Ayant cuvé sa lourde ivresse sur
une banquette de mastroquet des
Halles, elle rentrait à son garno. >
(J. RicHiriN.)
« Le roi est un bon zigue qui protège
les tninziriffuins. »
(Cauiimol,)
« — Ohé ! V piaulier \ un kiie de pive
pour des aminches! »
* Les chifloiiniers donnent ce nom
d'ogre à celui qui achète le produit
de leurs recherches nocturnes
{lour les revendre en gros. 11 fut un
einps où ce nom était svnonyme
de receleur. Dans ce but, Vogre pos-
sédait à côté de son établissement
d'achat de chiffons un débit de
liqueurs qu'il faisait gérer par un
affidé ou un compère; il y recevait
clandestinement les malfaiteur>
qui apportaient là le produit d'
leurs rapines. »
(Castilloh.)
« Et pendant que 1' taulier était des-
cendu à la cave, i's y ont fauch.
tout l'auber qu'y avait dans le
rade. »
« — Je te paie un denii-setier du
broc chez le teinturier du coin. »
Chez un p'tit troquet
Nous allons diner, n'étant pas riches....
(EuG. Lemehciir.)
Chez un zingue un peu huppé,
Où c' qu' y a un canapé,
Ou en a pris un' biture!
« C'est le piauleur ou cabaretier qui
les protège en cachant les engins,
les fusils; et les habitants des vil-
lages, des hameaux les ménagent
par crainte. »
{(i. Macé.')
CABIXE. Canijatte, Case.
CABIIVET. (Bureau.) Burlingue.
— CABINET DE SOCIÉTÉ. FoU- ^
toir (obscène).
— CABINET D'AISANCE. Chiot'\
tes. Garde-manger , Gogue»^
Goguenùts , Gras , Mousserié
Suméro cent. Restaurant à
bours. Sacristie, Téléphone, W^
C, Water-closet (anglicisme).
« Tout au plus, sont-ils d'avis qi
de temps à autre, on répare U
chiottes et nettoie les cuvettes
les bouffe-galette, les richards
les patrons foirent et déguoulent»
(Almanach du Père Peinard.)
« — Et puis, s'écria Clarisse à bc
d'arguments, tu peux porter
boniments uu garde-manger. »
(E. DoBut.)
« — Quoi alors'.' où c'est «|u' c'<
t|u'on va pouvoir briffer?
— Dans les gogues ! ! ! hurla le bri(
dier. »
(U. CoaiTtuHi.)
CAB
— 81
CAD
Si nos doch' étaient moins vieilles,
On les f'rait plaiser;
Mais les pauv' louToqu's balaient
Les gras d' nos laisées.
(J. RlCHEPlX.)
— SIÈGE DES CABINETS.
Trône.
Et je Teux mourir sur le Irône
Avec mes papiers ù la raaiD.
{Chanson du Maire d'Eu.)
— ALLER AUX CABINETS. Al-
ler à ses affaires. Aller à la
débourre, Aller effeitiller des
roses, où le roi va à pied, Aller
voir Bernard, mettre une lettre
à la poste. Écrire au pape à Ro-
me, à Saiiit-Pierre. V. Gbier.
CABRIOLE. Galipette.
Tous les lundis, j'allais au bain,
Chez Fill'r?, fair' des galipettes.
"^(A. B.)
CACHER. Carer, Carrer, Étouffer,
Mettre àlacare, Mettre en planque,
Mucher, Planquer.
« — Méfie-toi, le quart-d'œil viendra
bientôt faire une perquisition.
Carre surtout les boucles d'oreil-
les. »
(GOROS.)
« Ts mettent à la carre leur crous-
tille et leur perlot. »
« Les truqueuses planquent leur
pognon dans leurs bas. »
— CACHER EXTRE SES JAM-
BES, sous ses jupes. Enquiller.
— SE CACHER. Aller à Cacfian,
on dit aussi par rapproche-
ment Aller Arcueil, Se bastin-
;/uer (arg. des marins), Se carer.
Se carrer, Se détroncher, Se
planquer.
Faut qil' yaille Arcueil pendant un
marque. »
— Care-toi, la police te cherche ! »
r n' s'était pas détronché à temps
et il a reçu la caillasse en pleine
poire. »
On n'avait pas vu deux launes qui
s'étaient planqués derrière la pi-
coose et on a été fait marrons. »
CACHETTE. Cave, Carette, Carre,
Carrelle, Planque.
« Les chauffeurs riffaudaient les ar-
pions des panas pour leur faire
iDonir où qu'était la planque où i's
curaient leur aubert. »
« .l'ai mis 1' doigt su' la care au pèse. »
-■ Sons le lit de camp de la salle de
police était creusée une carelte où
les hommes punis cachaient des
cartes et du tabac. »
CACHOT. Cachemar, Cachemince,
Cachemitte, Cachemuche, Cali-
jatte, Jetard, Mitard, Mite, Mitre,
Schtard.
« Je me suis fait barbe et pègre. J'ai
boulotte de la calijatle. »
(0. Métésieb.)
« — Je vais y descendre, aujefardl »
(G. Coi'RTELINE.)
« Les launes l'ont poissé et l'ont fait
plumer au mitard. ><
« Après quinze jours passés au mite,
ça fait du bien de prendre un peu
lair. »
« — Ne répliquez pas, tonna le sous-
off, ou je vous colle au schtard. »
CACHOTTERIE. Messe basse.
« Elles s'isolaient dans un coin de
l'atelier; et c'étaient d'intermi-
nables messes basses, dont s'inquié-
taient leurs camarades. »
{Gil Bios.)
CADAVRE. Bouquet % Macchabée,
Rebouis, Refroidi.
« J'avais beaucoup à m'occuper du
repêchage des macchabées de la
Seine. »
(GoROS.)
Dans une immense fosse
On apport'ra les refroidis
Uu'on erapil'ra par grosse.
(A. B.)
— CADAVRE DE FORÇAT, Pa-
lourde engourdie.
— CADAVRE D'INDIVIDU RI*
CHE. Saumon.
— 82 —
CAF
_ CADAVRE EXPOSÉ à la
Morgue. Artiste, Figurant.
« Douze dalles destinées à recevoir
les cadavres que les affreux ga-
vroches, habitués de ce lugubre
théâtre, appellent les artistes. »
(Fortuné du Boisgobbv.)
« — Ton homme est pas rentré de-
puis trois jours, dit Fouinard. Ya
voir au Musée des Refroidis ; il est
peut-être parmi les figurants. »
CADENAS. Orapaud.
CADET, subs. Bouchon, Haricot.
« Le cadet est généralement appelé
bouchon parce qu'il bouche la série
des rejetons. »
« — Envoie Vfiaricot nous chercher
du perlot. »
CADRE de portrait. Pelure de
poire.
CADUC. Dégommé. V. Décrépit.
CAEIV. Canelle.
« _ Et vous me balancerez la lazagne
au castu de Canelle. »
(VlDOCQ.)
CAFARD. Fumeron.
CAFÉ. (Boisson.) Cahoua, Cahouah,
Caoudji, Demi-deuil (arg. des
écoles), Kahoua, Kahouah, Ka-
houdjif Kaoïidji.
« Cécile a pas voulu qu'on suce aul'
chose que du cahotta. »
— CAFÉ ADDITIONNÉ D'EAU-
DE-VIE. bistouille, Champo-
reau, Deuit ou Graiid deuil
^arg. des écoles).
« Avant de prendre la mer, les pi^-
cheurs avalent pne ou deux tasses
de bistouille bien chaude. »
— DEMI-TASSE DE CAFÉ. Demi,
Micameau, l'ctit nuir, Petit sou,
t>ou de moka. Ces expressions
sont spéciales au nord de la
France.
« — Entrez donc un instant, pore
Gérard, nous allons faire un petit
bout de conversation tout en pr< -
nant un demi.
— Ah! oui, c'est ainsi qu'on appelle
par ici une demi-tasse de café.
— Ça a encore bien d'autres nom
on dit aussi prendre un micamc
ou un sou de moka. »
(Mabc Mario.)
— CAFÉ SERVI DANS V\
VERRE. Maza (apoc. de Ma-
zagran).
— CAFÉ DÉBORDANT de II
tasse et emplissant la soucoupe
Bain de pied.
— MAUVAIS CAFÉ. Cafiol, Eau
chaude, Jus de chapeau, Jus de
chique. Pissat d'âne, Roupie de
singe.
« La bière était de la lavasse; le
cognac, du vitriol; et le café, dnjus
de chique; mais nous trouvions tout
cela délicieux, à cause des yeux de
la jolie fille qui nous servait. »
(Les Propos du Commandeur.)
„ _ C'est pas du caoudji qu' tu nous
files là : c'est du pissat d'âne, de 1 1
roupie d' singe. »
— CAFÉ ADDITIONNÉ D'UN
PETIT VERRE D'ABSINTHE.
Kahouah an lard.
« Avant de partir vendre son pap»«-
lard, l'Aigle s'enfonçait un bon ka-
houah au lard. »
CAFÉ. (Débit de boisson.) B
Bocard, Boccard.
— Petit café. Bocard panne. (
expressions datent du coi.,
mencement du xix« siècle et
ont vieilli dans ce sens.
— CAFÉ -CONCERT. Beugl
Beuglant, Bouibouis, Ilurtam.
« Ils avaient, du café aux baranues
de la foire, des guinguettes au ftei/-
iflan, de la Seine aux sentiers du
bois, mené la plus joyeuse balade •■
(Alkxaudm lltrr.)
« Dnns le compartiment voisin '!'i
nMre, deux chanteuses (i
concert, deux étoiles pour />'
de Sousse et de Gabès... »
(RaITIF DK I.A B»tTOI«t«E.)
CAF — 83
Or, la vocation,
Joiate à l'iustruction
Que leur donna leur mère
Meoa les deux tendrons
A commencer leurs ronds
Sur la scène éphémère
D'un modeste bouibouis.
(Blédobt.)
— On dit encore, par apo-
cope : Caf.-conce.
Oui, mon vieux, me v'ià baryton,
Tous les soirs ej' chante au caf.-conce.
(A. B.)
— CAFÉ-COXCERT DE DER-
MER ORDRE, OÙ les artistes
font plus chanter qu'elles ne
chantent. Marché à la viande,
Marché aux veaux.
« — Viens au marché à la viande, dit
le fourrier; je dois ce soir souper
avec Clara qui m'a promis son
cœur si je lui fais du tabac à sa
nouvelle chanson. »
{La Gaudriole.)
CAFETIER. Chinois \ Marchand
d'eau chaude, Marchand d'eau de
Javel.
« II fut une époque où la gloire de
Salis empêchait de dormir les mar-
chands d^eau chaude de Montmartre
qui tous, ou à peu près, rêvèrent de
la fondation d'un cabaret « artis-
tique. »
CAGE. Roquette à serins.
CAGXARD. (Nonchalant.) Cou-
leuvre. V. Fainéant.
« — Voyez-moi cette petite couleuvre
'lui n'a pas fait un point depuis
une demi-heure! »
CAGNEUX. Jwtillard. V. Bancal.
CAGOT. Bondieusard, Mangeur de
Bon Dieu.
« Et pis i's m' courent, tes ratichons;
j' coupe pas dans les boniments des
bondieusurds. »
oonaieusuras. »
" Des mangeuses de bon Dieu qui vont
1 la messe tous les dimanches et
qui en font porter à leur mari plus
qu'un âne ne porterait de son ! »
j(E. Zola.)
CAL
CAG O T I S M E . BondieusardeiHe,
Bondieusardisme, Bondieuserie.
« On demandait à une fille en pleine
maturité, atteinte, comme beau-
coup, de bondieusardisme, pourquoi
elle déployait pour aller à la messe
un si grand luxe de jupons blancs
ornés de dentelles et des bas de soie
bien tirés sur le mollet...
— Que voulez-vous, répondit la dé-
vote, par ce temps de perdition,
ces précautions sont indispen-
sables... On peut rencontrer un...
insoient. Il trouverait le tout pro-
pre, le dessous comme le dessus. »
(Uectob Frascs.)
CAHUTE. Canfouine, Case.
CAILLOU. Caillasse, Miche de
Saint-Êlienne.
'< Des malfaisants qui foutent des
caillasses sur les rails pour que
1' dur aille à domino. »
CAISSE. (Coffre-fort.) Grasse.
si t'enquilles chez des croquants
Dis bonjour d'abord à la grasse,
Ensnite tu feras main basse
Sur la blanquette et les Lrocants.
— SE SAUVER AVEC LA
CAISSE. Bander la caisse. Filer
sur Belgique, Manger la gre-
nouille.
CAJOLER. AfamoMrer. V. Caresser.
Deux ronds d' tendresse... un rond d' sourire
Et deux tétons en oneiliers
Pour s'y blottir, j roupiller
Et les mamourer sans rien dire.
(Jehas Kictcs.)
CALEÇOx\. Braillarde *, Brail-
lante ', Cache-Folie, Caneçon.
C'est presque tou« des beaux garçons
Remplis d' délicatesses,
Puisqu'i's port'nt jusqu'à des can'çon»
F'our pas s'tacher les fesses.
(A. B.)
CALER. Requiller.
CALICE. Baignoire à bon Dieu,
Gobbe, Gobelot.
» Us ont tout chambardé à Saint-
Joseph : ils ont foutu le feu aux
CAL
CAM
chaises, vidé les troncs, renversé
les bénitiers et emporté la baignoire
à bon Dieu. »
{Correspondance d'un Pantinois.)
< Et pis r ratichon est toujours sûr,
avecque 1' coup du gobelot, d' s'en-
voyer son pierrot tous les matins. »
CALME. (Tranquille.) lié, Bàird,
Pas bileux, Pénard, Qui ne se fait
pas de mousse, Sans secousse.
<i Et si r daron fait d' l'harnione,
reste béard; t'entends? »
« Ah! dis donc, mon vieux, j' te jure
quT n'est pas bileux, V frère; en
v'ià un qui ne s' fait pas rf' mousse-:
tu peux y dire tout c' que tu vou-
dras, ça n'y fait que dalle. »
On le surnommait Sans-s'cousse
Parc' qu'i' n' s'étonnait de rien.
CALOMNIATEUR. Baveux, Bê-
cheur, Casseur de sucre, Débineur,
Frohiseux*, Proliant *, Frolleux *.
« Car sa conversation était enragée.
débineuse, mauvaise. »
(G. Geffboï.)
CALOMNIE. Aspiqucrie* (du vx.
fr. Aspic), Bêche.
CALOMNIER. Aspiquer\ Débi-
ner, Dégi'éner, Froller*, Froller
sur la balle*.
" — C'est comme ça, madame. Par
dépit, par jalousie ! Klle nous débine
toutes auprès de vous et vous la
croyez, vous la soutenez. »
(Albeht Ciu.)
n On m'a boni que la Volige avait
été m' déf/re'ner chet la dabe. Si je
r chope, i' n'y coup'ra pas ! «
CAMARADE. Achate, Amache',
Amar, Amarre, Aminchc, Amun-
che, liisot *, Camarluche, Camaro,
Camerluche, Copain, Copin, Fa-
yot, Flanande \ Fannndel*, Fidsse,
Famand *, Franye, Frangin, Frère,
Maire *, Matelot, Pote, Poteau,
Social, Zigue. V. Ami.
Je m' pousM un courant d'air
El j' risit' les amimchei.
(LuYNIL.)
Pégriots, mes bons camarluche s.
Vous tous qui n'êtes pas des bûches,
Dans vot' loche entrez, les conseils
D'un vieux roumard, un d' vos pareils.
(Hogibb-Grison.)
t — Tel que me v'ià, j' rapplique d"
fair' mes vingt-huit jours comme
les camaros. »
« — T'nez, dit-il, v"là la lettre que
j'étais chargé de r'mettre à un
copain, à la Santé. »
(GOBON.)
« — Eh ! mais ! je connais cet homme-
là. C'est un fagot. »
(V. HcGO.)
'( Tous les voleurs, les forçats, h -
prisonniers spnt fanandcls *. »
(Balzac.)
« L'oll're d'une tournée d'eau-de-vir
blanche, dont, sto'ique, je bus ma
part, acheva la connaissance, et
l'un deux traduisit l'opinion géné-
rale en me saluant du nom d*'
frangin. «
(G. Daniel.)
r m' dit comm' ça : Mon Tieui frère.
Si tu veux, j' te paye an verre
Chez r chand d' vin du coin.
« — Non, mon vieux, Bibi Chopin
calanche pas sans faire le duze aux
potes l »
« Et ils en sont réduits, les deu\
poteaux de bagne, à gagner tran-
quillement Suresne par le Bois.
(JtA:« Lorrain.)
— CAMARADE DE BAGNE. F
got, Frérot de la manicle.
« — Mais je connais cette nobii
binette ! C'est mon frérot de lu
manicle l mon généreux frangin d
l'ousto d'Holloway... Démolir m
tel 2t,9ue! Jamais! u
(Hkctob Fbanci.)
— CAMARADE DE COLLÈGE.
Faisant *, Labadens.
" Nous nous renconlrAmes à un
dlncr de labadens vers 1880. »
— MOTS D'AMITIÉ A r\
CAMARADE. Aticien, Bon.
llunhomme. Branche, Bri.irvl.
Canaille, Canard, Co«(Vv%. ?).
CAM
— 85 —
CAM
Caneton, Chinois, Cochon, Colon,
Fiston. Gueusard, Gueux, Petit,
Salaud. (Bien que ces expres-
sions n'appartiennent pas posi-
tivement a l'argot, nous avoos
cru bon de les indiquer.)
« — Bonjour, mon bon. »
" — Te voilà, l'ancien, comment vas-
tu? n
« — Ehl bien, mon bonhomme, quoi
de neuf"? »
— Allons, Panaris, le dernier coup,
ma vieille branche. »
(JCLES MOI-NEACI.)
— Ah ! canaille, ah ! brigand, ca me
fait plaisir de te voir! toujours
joyeux, mon vieux canard! »
(G. HCRBKBT.)
— Eh: ben, mon salaud! ehl ben,
mon cochon, t'as pas peur! »
(G. Courtelixe),
Oni, mon colon, oui, je l" sais bien,
Les patrons. e"esl tous de la fripe.
(A. B.)
« — J' suis de Saint-Tropez.
— Ah !
— Tu connais?
— Non, fiston. Qu'est-ce que tu fai-
sais là-bas?... »
(J.-A. Mabx.)
— Moi, mon p'tit, on n' me 1' met
pas! i>
CAMISOLE DE FORCE. Ligot-
tante de rif, de rifle, Ligottande
riffarde', Ri/farde, Riftarde.
■ — Si t'avais pas voulu faire 1' ma-
raud, comme ça d'entrée, les gàfes
t'auraient pas enfilé la liqottante de
rifle. J' conoble le flanche, j'y ai
passé. »
CAMPAG\ARD. Bécant, Bette-
rave, Bourbeux, Cambrousien,
Cambrousier, Cambroussien, Cro-
quant, Cul-terreux, Pacanl, Pâlot *
ou Fallût ', Panas, Pélican, Péde-
wuille, Pedzouille, Pégot, Pétras,
^■(roiisquin, Petzouilie, Vaseux.
e^t un bécnnt qu'arrive de son
pat'lin, un' bett'rave qui n'entrave
que dalle, d
«■ Au bout d'un marquet, la bourbeuse
était dessalée : aile en aurait r'mon-
tré à la pus marlouse. »
« Deux vieux cambroussiens qu'ont
pus qu' la force d'attende la Fau-
cheuse. »
'< On a décidé qu'on irait planquer
en douce, dan' un coin, chez les
croquants. «
« Son aïeul a fondé la fortune de la
famille en achetant des biens d'émi-
grés, et son père l'a considérable-
ment arrondie en épousant la fille
d'un riche fermier, un cul-terreux. »
(F. CoppÉE.)
« Ce pacant-\k va tout gâter. »
(Balzac)
« Pour satisfaire la cœuriosité d'un
tas d' panas qui savaient pas c' que
c'est qu'eun' prison. »
Le pélican jouant de l'orgue,
J'aquige en douce pour mon orgue
L'aubert qu'il ire en superflu,
Marloro, lonfa, tureln.
(L. DE BehCY.)
«i De sorte que Catulle ilendès, Sil-
vestre, Bergerat et quelques autres
amateurs de coiffures molles pas-
seraient en ces lieux pour de négli-
geables pédesouilles. »
(G. ACRIOL.)
« — Quand j'ai volé le lapin du pet-
zouille en question, je me croyais
encore dans la boucle du Niger. »
(Alph. Allais.)
n — Si t'aurais vu c'tte tinée d*
vaseux qui rappliquaient pour le
14 juillet:... >.
CAMPAGNE. Brousse (aphérèse
de Cambrousse), Cambrouze, Cam'
brouse.
« On avait dit qu'on s'offrirait un bon
coup d' rigolade dans la brousse. »
« Faut qu'aile envoyé de la galette
à ses vieux qu'habitent la caro.~
brousse. »
CAMPER. Plumer sous la batouse.
'< Quand les moustiques devenaient
trop canulants, on pouvait même'
pas plumer sous la batouse, fallait
CAN — 8
passer la neuille à se balader en
grillant des oibigeoises. »
(Lettre d'un disciplinaire.)
— SE CAMPER. Se hancher *,
CAXAILLE. Crème, Frape, Fra-
pouille, Frappe, Fripe, Fripouil-
lard, Fripouille, Galapiat,Galvau-
deux, Gobet *, Malfrat, Malfrein.
V. Chipeur.
* — Goure-toi de ce frère-là : il est
tout ce qu'y a de crème. »
Pendant que 1' soir ej' fais ma frape,
Ma sœur fait la r'tape
Et c'est bien.
{A. B.)
'< Comme tous les fripouillards de
son espèce, ce ministre payait ses
dettes avec des bouts de ruban. »
(H. RoCHKFORT.)
n Nos deux fripouilles allumées par
cette chair fraîche se commu-
niquent avec des moues ignobles
leurs préférences... »
(J. LontiAiN.)
« C'est un galapiat qu'est bon qu'à la
maraude. ■>
Mais \'là qu'cun' bonne âme
Eul' prévient qu' sa femme
Eul' trompe avec un galvaudeux.
(L. DE Bbrcv.)
« Née au ruisseau, elle était fatale-
ment destinée à vivre au milieu
des malfrats. »
« Tant qu'on n'aura pas un emp'reur,
les malfreins vivront pas tran-
quilles. »
CANAPÉ, liarbottiei- *, Foittoir
(obscène).
« C'était gandin. Une belle nappe, de
la blanquette pour de vrai, des
tapis et, dans 1' coinsto, au fond,
un fouloir doux comme de la
plume, n
CANARD. liarbot, Jiarhote.tix.
a On s' trempait 1' cul toute la jour-
naille : tout 1' temps dans la Hotte
comme de vrais barbots. »
CANCAX. Clabaud, Dabérage *,
Raquette ".
— CAN
« — Ah! ma pauvre dame, c'est moi
qui ne voudrais pas demeurer dans
une maison pareille! C'est du cla-
baud toute la journée, des ragots
sur Pierre et Paul ! »
CAXCAXER. Bagouler, Bajoter',
Botiffeter *, Dabérer *, Javotter,
Lantiponer *, Potiner.
« Elle reste dans la loge de la
concierge à Javoller des heures
entières. »
A peut pas boucler sa goule.
Faut qu'a potin', qu'a bagoule
Su' tous les gens d' la maison.
CAXCAXIER. Potinier.
« — Un bavard, un potinier. S'il me
rencontrait avec vous, je n'y cou-
perais pas d'une scène. »
(J. Mabmi.)
CANDIDE. Bon jeune homru
Nave, Navet, Navrillot, Plein de
sel.
« C'était un bon jeune homme frais
débarqué de sa province et que
l'exubérance des verseuses contris-
tait. »
« — Quoi? t'es donc plein d' sel que
tu comprends pas quand une mar-
motte te fait des appels ? »
CANICHE. Lexicon, jeu de mot-
obscène.
CANIF. Lingriot.
« La vache avait son linpriid po l'-
en passer un coup à son homme
CANNE. (BAton.) Canard an
plumes, Fouataison *, Père Fout
tard, Roudine, Sabre", Sati'
Soutenante.
« r peut r'venir me voir, j' te
r'cevrai avec un canard «<
plumes ! »
No ronce pwini du tabre' au mion du tan
Qui n'aille nu (iaiiiraraull. gpr^onint de i>-
Que sou journal o llus n'oinpnupiMa ruiiilloii
(Marc de PAPiu.o.t.)
•- CANNE A fiPfCB. Fouataii:
Ungrée *,
CAN — 87
CAP
— CANNE DE JOXC. Pourgaine'.
Jet.
— CAXNE LÉGÈRE. Suçon,
Sucre d'orge.
— CAXNE PLOMBÉE. Foualai-
son maslarée'. On appelle Per-
mission, Permission de minuit
ou de la nuit la canne plombée,
la canne à épée ou toute autre
arme dont on se munit habi-
tuellement pour noctambuler.
V. Assommoir.
'< — Vous ne craignez pas les fâcheuses
rencontres, la nuit, dans ces quar-
tiers excentriques?
— Bah! j'ai ma permission. On peut
y venir. »
CAXOX. Brutal, Flûte, Tortillard.
'< Les chasseurs à pied s'éparpillent
dans la plaine, voilant dune ban-
deroUe de fumée d'argent la troupe
qu'ils couvrent. Cela veut dire que
le brutal n'est pas loin et qu'il va
gronder. »
(BlLLAUDEl.)
« Jusqu'ici il n'y a qu'eux qui aient
fait aller leurs flûtes. Les nôtres
auront bien leur mérite. H y en
aura bien trois cents de part et
d'autre pour ouvrir le bal. »
(Gé.nbral CuRiEToras.)
« Nous partons demain pour Chàlons
où l'on doit, paraît-il, nous faire
membrer à la manœuvre au tor-
tillard. »
(Lettre d'un Sainl-Cyrien.)
CAX'OTER. Barbifier la flotte (arg.
des canotiers).
C:AX0TIER. Barbifieiir de flotte,
Chicard.
Tas d' chieardt.
Tas d' flambards,
Les canotiers de la Seine
Sont bien vus,
Bien reçus
Et partout font du chahut.
( Vieille efiamonA
CANTATRICE. V. Chanteur.
CAXTIIARID^. AUumeusç,
Powi.fe-au-ticp.
C.AXTINE DE CASERNE. Can-
toche, Tapis de grives *.
C.\NTIXE DE PRISON. Gobette,
Mastroque des collardés", Tapis
de malades'.
« A la Tour, i' flanchait à l'anglaise
avec les centimes qu'on y avait
rendus à la gobette. »
CANTINIER. Cargot, Gargot, Ta-
pissier *.
Il croustille avec le eargot
Qui. pour sézigue, a table ourerte.
Avant, il s'enûle la verte;
Apn^s, il crampe sa margot. _
(Blédobt.)
« Nous ne voulons enquiller chez
aucun tapissier *, c'est se mettre
sur les fonts du baptême. »
(ViDOCQ.)
— CAXTIXIER DE BAGXE.
Fourgonnier.
C.VNTINIÈRE. Bistroque, Car-
(jote.
CAPABLE. Calé. V. Habile.
' Andrée se sentant sur son terrain
et prenant aussitôt un air calé :
— Le vieux duc, l'amant de Lina de
Mézidon? »
(J. Marsi.)
— CAPABLE DE. Fichu de.
Foutu de.
« Quand on n'est pas fichu de faire
face à ses invités, on va se cou-
cher. »
{Le Fin de tièele.)
a C mec-la est foutu de faire encore
une couennerie. »
— IXDIVIDU CAPABLE DE
TOUT. Garçon, Homme. \. Ban-
dit.
.< Enfin, comme à son tour, on le
couchait sur la bascule, il cria dis-
tinctement :.\urevoir,lesAo?nme5:<'
(GoBo:*.)
C.VPITAINE, Capiston, Franc-
foignart *.
1 Le capiston était gueulard, mais
bonhomme au fond. »
CAP
— 88
CAP
— CAPITAINE RAPPORTEUR,
Capiston béclieur.
— CAPITAIXE DE BRIGANDS.
Aiyle blanc. V. Voleur.
CAPITAL. Bas de laine, Magot,
Pelote, Saint-frusquin. V. Éco-
nomie.
« Ses parents y avaient laisse un
bas de laine qu'était pas dans une
musette. »
CAPITALISTE. Gavé, Repu (arg.
politique), Rupin.
Écrasons sur les pavés,
Les richards et les gavés.
(J. RiCBEPIN.)
C'est une chimérique fête
Où prennent place le repu,
Le corrupteur, le corrompu,
Tous ceux-là qui tienoeut le faite...
(L. DE Bercy.)
Et je comprenis ton amertume
Quand tu vas — pour garder ton pain l —
Glapir la formule fanée,
Humble gueux, chez l'ogre rupin'....
(Id.)
CAPOX. Chiasseur, Chiasseux, Pei-
gnasse, Feignant, Péteux, Vessard.
Y s'est barré comme un
seux. n
chias-
Bon Dieu! quand on n'est pas un' tante
On va d' l'avant... on cogn' dans l' las...
Ht tu restes là, comme un pante...
Tiens... fes-l'uu feignant... t'en n'as pasi
(A. h.)
'c Vous pourrez lui dire tout ce que
vous voudrez; il ne marchera pas :
c'est im vessard. »
C.VPORAL. Cabji, Cabot, Martyr.
'< Les cabjis et les pieds d' banc y
foutaient toutes les corvées à faire. »
u Le capitaine le força à suivre le
cours et à se faire inscrire au pelo-
ton des élëves-ra6o/4. »
{Droit* de fhomme.)
H — Allez, martyr, on rappelle à ton
grade !
Et le caporal boutonna hâtivement sa
capote pour descendre répondre à
la corvée. »
CAPOTE. Reni (arg. des poly-
techniciens).
CAPKICE. Réguin, Casque, Che-
veu, Chien, Dada, Ombrelle, Para-
pluie, Pépin, Rat, Toquade.
\. Lubie.
Chaque femme a son dada,
Sa marotte, sa toquade.
(Éuii.E Cahrë.)
Klle avait un béguin pour moi
Et j'avais un pépin pour vile.
Aujourdliui, — jugez d' mon dmoi, —
Mon pépin n'est plus qu'une ombrelle:
Mais elle a toujours un cheveu,
Va chien, un rat, que dis-je ? un casque '.
Eil' me consume de son l'eu...
Et je casque !
— AVOIR UN CAPRICE POUR.
Être casqué de. Être chipé pour.
S'emballer pour, H'embéguiner,
Se chiper pour.
« Elle est casquée de son dragon, w
« J'étais très emballée pour cette toi-
lette. »
M La môme Sardine était chipée pour
Nénesse, dit Frisottcau. »
— PASSER UX CAPRICE. Faire
un cachet, un numéro. Passer son
béf/uin, son pépin.
«Il a plaqué sa largue pour aller
faire un numéro avec Vaut' lard
qu'en tient aussi cher de son cAté. »
CAPIUCIEUX. Raticr.
fl'cst un fantaisisse, un ratier :
r plum' jamais avec la même,
r s'ra jamais brochet d' métier.
L'est trop boliéaio.
(liLtoORT.)
— CAPRICIEUX EN AMOUE,
Campeur, Paillasson.
n — J' veux pas m' marida ave<
c'tte ponette-là, aile est trop cam-
peuse ; avant huit jours, a s'rait
appuyé tous mes poteaux. »
C'est d' nature, on a ç« dam l' sang :
J' m\» paillasson', c'e^t pas d' ma faute;
Je m' lais pas pu<i marioll' qu'un «ute.
Mon por' l'était; rHmp'r<>ur autant.
(A. GiLL.)
CAPTIVER. Agater, Aguicher,
Engailler, Engrainer, Ferrer.
\. Attirer.
CAP
CAPTIVITÉ. Maladie.
'<Du temps qu'il était à Poisse, pen-
dant sa maladie, l'aute mettait au
chaud à sa place. »
CAPTURE.
tion.
Cueille. V. Ârresta-
CAPTURER. Agriffer, Engrailler,
Épinylei-, Graffei\ (aphérèse de
Afjraffer), Grappiner, Grouper',
Lerer, Paumer, Piger, Pinglei'
aphérèse de Épingler), Piper,
iiafler, Ramasser. V. Arrêter.
— Viens t'en donc ! Ils vont Vagrif-
fer. )'
(0. HÊTi.<nKa.)
'• — Cresto ! les garçons, v'Ià les
vaches ; on va nous engrailler ! »
— Si tu vois le gonce, dis-y qu'on
veut r grappiner. »
'< Un mec de la r'nifle est venu pour
le pingler. »
(Labobib.)
>< Le tout fut ramassé et emmené au
Dépôt. »
(SÉVERINE.)
fAPUCIX
d'épice '.
CAQUET AGE.
V. Bavardage.
CAQUETER.
V. Bavarder.
Barbichon, Cornet
Chichi, Jactage.
Jacter, Juspiner.
CARACTERE DTMPRIMERIE
défectueux. Clou, Tête de clou.
Nous relevons dans une follicule
lie province imprimée avec des
' loTis l'anecdote suivante... »
rARDIXAL. Écrtri>^se. Homard.
< VRESSE. Chouterie, Mamours.
l'.l leur après-midi se passait en
r/iouleries de toutes sortes. »
{La Vie Parisienne.)
— CARESSES RAFFINÉES. Ta-
lents de société.
89 — CAR
« Si les charmes ne peuvent plus se
vendre assez cher, elles emploient
leurs talents de société. »
{Le Sublime.)
— CARESSES DU BOUT DES
DOIGTS. Pattes, Pattes d'arai-
gnée.
— 11 existe, en argot, beau-
coup de termes pour dési-
gnerles innombrames varié-
tés de caresses, mais le
caractère en est tellement
obscène que, malgré le pit-
toresque de quelques-uns,
nous croyons devoir les
passer sous silence. Litté-
rairement, d'ailleurs, leur
utilité n'est rien moins que
démontrée.
CARESSER. Chouter, Fourrager,
Mamourer, Mignoter, Peloter. V.
Cajoler.
Ah ! ah 1 c'était sous 1' blé en meule
Qu' Margot chaulait faut', son amant.
(J. RiCUCPIN.)
« Les robustes et rouges paysannes
qu'on heurte au détour de quelque
chemin creux, qu'on lutine, qu'on
fourrage d'audacieuses caresses. »
(CHAMPAUBEaT.)
« Venez ça, boudeuse, qu'on vous
jnigno/c pour vous faire oublier ce
gros chagrin. »
CARILLOX. Branlezinc.
CAROTTER. Roustir. V. Tromper.
CARPE. Camuse.
CARRÉ. (Palier.) Paron.
f:ARREAU. (Cartes.) Vitriers.
V. Jeu.
CAUUKAU. (Verre.) Glacis.
CARREAIT (LE) du Marché du
Temple. La Foi'ét-Noire.
« Il avait su' 1' râpe un alpague d'une
escale qu'il avait décroché à la
Forêt-Noire. »
CARRER (SE). Crâner, Crosser,
Faire le zouave, Uancher", Plas-
tronner, Poitriner. V. Embarras.
« Il poitrine, plastronne, papillonne,
brille — et si vous saviez comme il
est simple! »
(E. La jEnNEssK.)
CARTE. Absol. Brème. V. Jeu.
« — Eh bien ! je vais attendre d'avoir
l'âge, puis je demanderai une brème,
comme ma sœur. »
(0. MÉTÊNIEB.)
<< — Qui cèd' sa place? Qui fourgue
sa brt'mel quT gueulait à la sortie
d' l'entracte. »
- FABRICANT
Brémier.
DE CARTES.
— CARTE
reuse.
A PAYER. Doulou-
« Les juges ont débouté l'ancienne
pensionnaire de sa prétention, et,
de plus, ils l'ont condamnée à sol-
der la douloureuse des frais de
justice. »
(M'' IIUVEI.IN.)
— CARTE GÉOGRAPHIQUE.
Brème de patelin. V. Pays.
CASER. Enquiller.
» — Ya Zidore l'hercule qui doit mon-
ter, un entre-sort à la Houle, j' vas
tâcher de t'e«7«j//er dans son truc. »
(l\HFA\?iK. Manu fil dure de tabac.'i *,
Planque à grive. Taule à gribiers.
CASERx\EMEi\T. Canert (arg.
des polytechniciens).
CASIER JUDICIAIRE. Pa/fes,
Grimoire mouchique *.
CAR — 90
CARREFOUR. Empavé *, Fourche.
■I — Attends-nous à la fourche, »
— On disait autrefois Carreau.
« C'est dans la rue des Petits-Car-
reaux, formée de carrefours, que se
réunissaient les corps de métier,
d'où est venue l'expression aller au
can'eau. »
(G. Delesalle.)
CAS
— AVOIR U\ CASIER JUDI-
CIAIRE. Avoir ses faffes, Être
affranchi.
Le Rempart est sûr d'aller aux
Joyeux : lui, il a ses faffes; il a
déjà payé deux fois. »
CASIXO. Case (apoc).
Travaille dans les rups bastringues,
Au case avec tes belles fringues...
(Hogieb-Grison.)
CASQUETTE. Bâche, Casque à
auvent *, Couvrante, Def, De$-
foux. Patente, Soupape, Toit,
Toiture, Tuile, Viscope. V. Bal.
— CASQUETTE PLATE. Amé-
ricaine,
— CASQUETTE TRÈS HAUTE.
Cinquième, Cintiéme,Six-étii;i>'<,
Sixième, SLv-ponts.
« A m'a payé une américaine tout
c' qu'y a d' gandin, une bath def à
la mode. »
« — Enfonce ta bâche et détronche-
toi, v'Ià la r'niffle ! »
.T' pourrais m' frusquiner en rupin,
.Mais j'ai l'air baluch' sans patente.
(L. DE fisncY.^
.l'ai pus d' limace
Et j'ai su' r cib
Qu'eun' vieill' soupape ;
Mais ça fait qu' uib :
Je m' Tous du pape!
(In.)
Avec un rideau sur la croupe,
L'u grimpant et des ripatons,
Eun cintièm' quund nous nous g&toDs...
(J. KiciisriN.)
La visrope en arrière et la tromliine au venl.
L'œil niiirluu, il entra chez le xingue...
(lo.)
— CASQUETTE EX
CIRÉE. Tampon.
TOILK
CASSATION. Reheclage.
— COUR DE CASSATION. Cai^
réc au rebectage.
— SE POURVOIR E.N CASSAI
TION. Caealer au rebectage.
— CONDAMNÉ A MORT QUI
SE POURVOIT EM CASSAI
TION. Friauche'.
CAS
— 91 —
CED
CASSÉ. FouUlonné*.
CASSER. Frangir*: V. Briser.
CASSOXXADE. Castonnade, Sa-
blon.
<:AUSER. Bagoulei-, Baver, Bla-
guer, Dabérer*, Débagouler, Dé-
vider, Gloiifser, Jacter, Jarviller *,
Ja^piner, Javottei', L'ouvrir {s.-
ent. la bouche).
« Une nouvelle!... Dardanelles s'est
fait expédier une dépêche de Paris
pour déguerpir aujourd'hui. C'est
en blaguant avec la receveuse des
postes qu'elle vient de me racon-
ter ca! »
(Michel Pbovos.)
Ponr qu'on entende tes harangues.
Braille-les dans l'argot du jour;
Pourquoi pas ? Tu dois tour à tour
Déhaaouler toutes les langues.
(A. GlLL.)
A n'en fout pas eun' secousse,
y vas la mette au pas.
A javotte, a bave, a glousse...
Moi, ça n' me va pas.
(Blédoht.)
1/ gouvernement, c'est un' bourrique :
T'en as soupe d' la politique :
Sur des riens t' aim' pas à jacter...
(P. Paillette.)
« La femme à Julot d'Alsace prétend
connaître ceux qu'ont fait 1' coup et
aurait yaspiné, dit -on. »
(Jean LoanAiN.)
.. — Tu comprends donc pas qu' faut
jamais l'ouvi-ir devant les naves? »
— C.\USER DU CH.\GR1>, DE
L'EAM'l. Emmerder, Faire
chier. V. Ennuyer.
— CAUSER DE L.\ JOIE, DU
PLAISIR. Reiec^ej-, Rebonneler.
ÏÇa r'becle de voir des copins qui
[s'entendent comme ça. »
— CAUSER DU SCANDALE.
Chambarder, Pétarder.W. Bruit.
— CAUSER DE LA VOLUPTÉ.
Faire reluire. Faire voir les
anges.
ICest une tingo : ça la fait r' luire
id' voir les clebs se flairer 1' figne. •
n En quoi, par exemple, se justi-
Gaient tous ses autres prénoms et
nom, puisqu'elle était bien, pour
les gueux, loqueteux, stropiats,
besaciers et mendigots, la Made-
leine verseuse de caresses, la Céles-
tine ouvreuse de paradis, la Marie-
des-.\nges leur faisant voir les
anges, et la couette qui tient chaud
et rend ben-aise. »
(J. RlCHBPW.)
CAUTION. Cayon*.
CAVALERIE. Gaillerie.
« Ça m'aurait pas été d'èt' dans la
gailVrie : faut d'abord s'occuper d'
son suçon avant d' faire pour son
orgue, a
CAVALIER. Cavalo, Fourche à
faner *, Talon *.
« On y voit des tas d' cavalos sur
leurs gails. »
CAVE. Fraîche, Parfonde, Pro-
fonde, Prophète*.
« r l'a envoyé à la fraîche chercher
eun' rouillarde et, pendant c' temps-
là, i' y a barboté tout l'aubert du
rade. »
.Avant qu'en douce je me fonde.
Je m'enquille dans la parfonde
Et prends un bain par le goulu,
Marluro, lonfa, turelu.
(Léon de Bebct.)
CE, CETTE. L*e qui suit le c
s'élide en parlant; les noms
déterminés parce, cette, ces, sont
presque toujours suivis de là.
i. Ctte vach'-là, i' s'a fait curé ! »
{HtXt. POSSABD.)
CÉDER. Rengracier.
« Il a fallu qu' l'aute y file un coup
d' longe dans la peau pour qu'i'
rengracie. »
— CÉDER SA FONCTION, SA
PLACE, SON E.MPLOI, SON
DROIT, etc. Passer la main.
Se dé f arguer.
Œ II faudra pourtant bien que le
ministère se décide à passer la
main. »
( L'intransigean t. )
CEI
92
CES
CEINTURE. Anguille, Besouille*,
Estregnante *, Ficeleuse, Ficelle,
Seirecouilles (obscène), Serre-
golle *, Tournante.
CEI^. Cinqvi*, Sinqui*.
CÉLIBATAIRE. Bibon.
CELLIER. Coys*.
CELLULE. Cellotte, Hnrme*, La
fvrme *.
<< Le premier qui r'ssaute, allez,
ouste! en cellolle et à la crapau-
dine, comme lei-bas. »
— CELLULE DE TRANSPORTÉ
à bord des bâtiments. Condisse.
— CELLULE DE CONDAMNÉ
A MORT. Abattoir.
CELUI. C'ti, chti (patoisements),
Çui.
« — Je m' mettrai en face de çui qui
voudra. »
— CELUI-CI, CELUI-LA. Çui-ci,
çui-là, Sézig, Sézigo, Sezigue.
V. Lui.
CEXDRE. Ltisquine. V. Charbon.
CENSURE /LA). Anastasie.
« Et il me souvient qu'A?iaslasie,
cette vieille prude qui donne si
facilement son visa aux ordures
débitées dans tous nos beuglants,
interdit une ravissante chanson
d'Henry Rubois... »
(G. Nazim.)
CENT. Reng \
— CENT FRANCS. Une livre, un
mèlre, une pile. V. Or.
CENTIME. liredoche, Brobèche,
Broc, Broche, Broque, Fainin,
Fenin. V. Billon.
CENTRE. V. Milieu.
CERCEAU. Sans-bout.
CERCLE. (Club). Claquedent ou
mieux Claque-dents.
« Et ce soir, il était dans une de ces
tristes heures, ayant perdu, au
claque-denls, ses pauvres appoin-
tements du mois prochain. »
(J. RiCHCPIN.)
CERCUEIL. Boîte à asticots, à
dominos ou, à viande. Couloir de
bois. Étui, Étui à lorgnette, Pale-
tot, Paletot de sapin, Paletot sans
manches, Bobe de chambre, Sap,
Sapin. V. Bière.
« La terre, pour moi, est une Concier-
gerie de condamnés à mort ; aussi
j'en ai fait sortir le plus que j'ai pu
par le couloir de bois, les pieds en
avant. Malgré ça, il en reste. »
(G. D'EsPAHBfeS.)
CERNER. Cercler, Embarber et
quelques-uns des termes signi-
fiant Arrêter.
CERTAIN. En parlant d'événe-
ments futurs : Couru.
« — Tant qu'à la gosse à la concierge,
a sra su' 1' tas avant six mois. Ça,
c'est couru ! >)
CERTAINEMENT. Blague à pari.
Blague dans le coin, J' t'écoute,
r te crois. V. Oui.
« — Si je l'aime? y t'écoute... comme
la prunelle de mes yeux 1 »
CERTIFICAT. Faffe à parer.
V. Papier.
— FAUX CERTIFICAT. Luque'.
Luquel *.
Ou au creux de cos r.ttichous
Nos luqiies' nous leur préscutons...
{Chanson de l'argot.)
CERTIFIER. Foutre son billet.
V. Affirmer.
CERVEAl , CERVELLE. Bous-
sole, Ciboulot, Citron, Luire \
SorbonyiC. V. Tète.
CESSER. Air^^ter les frais, Bou-
cler, Mettre les volets. Passer la
main, Bengracier. V. Céder.
CHA
— 93 —
CHA
Bhtster *, Faire
— Je vous conseille d'an-^/erZes/raîs
si vous ne voulez pas que j'aille en
• référer au patron. »
« — Eh bien, et Léon ?
— Léon, mais c'est bouclé. »
(J. Mabni.)
I — Mettez les volets; si le père nous
chopait, i' Trait rien du barouf. »
CHAGRIX. Cheveux, Émusse,
Haire *, Morasse ', Mousi^e.
« — Tu t' fais d' la mousse, tu t' fais
d' Vémôsse pour eun' lézée qui vaut
pas r coup ! »
— AVOIR DU CHAGRIN. S'épi-
tonner ', Saigner,
CHAGRINER.
saigner.
« Ah! il l'a fait saigner, la pauv'
môme, i' yen a dit d' tout's les
couleurs... ah ! oui, pour sur, qu'a
saignait, et cher ! »
CHAINE. Branlante\ Bride, Ca-
delle, Cordelière, Gourmette, Pen-
dante.
« Y en a qui font des magnes avec
des gil'tières en toc; moi, si j' met-
trais une bride, j' voudrais qu'a
soye en jonc. »
« A y ont fauché son bogue et sa
gourtnette. »
« r s'a offert une pendante en plate
avec un médaillon pour mette les
tiffes de sa bergère. »
— CHAINE LOURDE ou de
valeur infinie. Bride au kit
(mot à mot chaîne au kilo).
« — Fais donc pas 1' gandin avec ta
cordelière, c'est d' la bride au kii :
ça vaut qu' lape. »
— CHAINE EN BRACELET.
Gourmette, Jarretière.
— PARÉ DUNE CHAINE. Bridé.
— CHAINE DE FORÇATS. Ar-
mée roulante *, Guirlande.
« On appelait armée roulante * la chaîne
des forçats qui, sous la conduite de
gardes-chiourmes, se rendait de
Paris aux bagnes de Brest, de Tou-
lon, de Lorient ou de Rochefort. »
(Hector France.)
'< La chaîne de forçat est appelée
guirlande parce que, remontant
du pied à la ceinture où elle est
fixée, elle retombe en décrivant un
demi-cercle dont l'autre extrémité
est rattachée à la ceintuie du com-
pagnon de chaîne. »
CHAIR. Barbaque, Bidoche, Crie *,
Crigne *, Crignolle *, Criolle *, Har-
nois*. V. Viande.
« On y aura filé d' la barbaque de
youpin. »
« — J' sais ben que c'est pas rigolo
de s'faire poisser, mais faut core
trop t' plaindre, tu rappliques un
jour de bidoche. »
« — Comme tu joues des dominos : à
te voir on croirait que lu uiorfiles
dans de la crignole*. »
(M. Mabio et L. LAn>AY."i
— CHAIRS ABONDANTES ET
FLASQUES. Cvlle de pâte. Géla-
tine, Tripaille, Tripes. V. Sein.
CHAIRE. Égrugeoir.
CHAISE. Dossière, Reposante,
Séante, Siante*.
'< — Avance exin' dossière àmôssieu. »
« — Reste sur ta r posante si t'es fati-
guée et laisse Cécile faire la tam-
bouille. »
— CHAISE EN BOIS. Dossière
de satte, de satou.
— CHAISE-LONGUE. Flâneuse,
Fumeuse.
— CHAISE PERCÉE. Eudoxie,
Mère Thomas.
CHALE. Blard", Blavard'.
— CHALE-CACHEMIRE. Ter-
naux*.
« Elle prit un schale de coton; le
ternaux* était au Mont-de-Piété. »
(Ricard.)
CDA
— 94 —
CHA
CHALEUR. V. Chaud.
CHAMAILLER. Haricander .
CHAMBRE. Cambriole, Cam-
briotte *, Carée, Carrée, Case, Con-
dice, Condisse, Condition, Niche,
Piaille, Piôle, Violle *, Planque,
Repioulement, Taule, Tôle, Turne.
V. Dévaliser, Plafond.
J'enquiile en sa cambriole
Espérant de l'cntiiler.
{Chanson argotique.)
« r dégote la môme avec mézigue au
moment où on démurgeait de la
carrée. »
« A m'a donné son portrait qu" j'ai
mis dans ma case, au d'ssus du
plume. »
A m' fait mon prêt tuus les matins
Quand a radine à la condisse.
(L. DK BbRCV.)
Quand qu'ail' rappliqu' à la nicfie
Et qu' nous somm's poivrots,
Oare au bataillon d' la guiche!
C'est nous qu' est les dos.
^J. RlCIIRPI.N.;
Ainsi, ar'gard' les masons closes
Où roupill'nt ceuss qui croient en toi.
Sûr qu' t'es là, su' des bénitiers
Dans les piaul's... à la loi' des pieux.
(Jehan Rictus.)
Tu m' coût' des truc' à la manque
Mais, va, t' t-à l'heure, à la planque
Nous allons r'jacler d' tout ça.
(Bl^.doiit.i
'> On f'rait mieux d' s'occuper, comm"
tu dis « des petits Ceux, des filles-
mères, des pauvres \ieux » et d'
tous les mistoufliers et d' tous les
mouisurds eq' la Société laiss' sans
fringues, sans gringueet sans tôle. »
" — Sors donc d' ta turne, eh ! bour-
rique ! »
— CHAMBRE PETITE OU mal
tenue, liaqnole. Cambuse, Can-
fouine, Canicholle, Canijalte,
Canijolle, Cassine.
« On va pas pieuter dans c'tte bognole-
là? Ça gazouille trop! »
« Heureusement, se dit-il, quil y a
du jonc, là-haut, dans la case, et
probablement du plâtre à la can-
fouine. »
(£. LiPELLtrnB.)
« Ya pas de quoi abriter un homme
ici; c'est une canichotte et encore,
à peine oserait-on y loger un
chien. »
Manchots, aveugles, culs-de-jatte,
Fripes, fripouilles et fripons.
Nous sommes les ssias-eanijatte...
C'est nous qui couchons sous les pobU.
(A. B )
— CHAMBRE MEUBLÉE.Gattzo.
« — Quand tu sors de notre jarno pour
aller masser au boul'vard extérieur,
crois-moi, faut point dépasser la
place du Delta, w
(TllUIlLOT.)
— CHAMBRE D HOTEL réser-
vée au casuel. Train de plalnr.
« On appelle train de plaisir, en
argot de police, la chambre réser-
vée dans les hôtels aux amours
anonymes d'une heure. »
(GOHOÎI.)
— CHAMBRE A TABATIÈRE.
Fanfouine.
— CHAMBRE DE PROSTI-
TUÉE. Atelier, Dehors. Quand
la locataire ne couche pas habi-
tuellement dans l'endroit où
elle exerce, son Atelier devient
un Dehors.
D'puis qu'a s' sert des « p'tit's annonces
C'est épatant c' qu'a voit d' gonces
Visiter son atelier.
(Briollet.)
u Sa jalousie de marlou épris était
telle qu'il lui répugnait que sa ber-
gère ramenât « chez eux » et il lui
avait fait louer rue du Chàteau-
d'Eau un dehors où elle exerçait de
midi à deux heures du matin. »
(Afl Bai'arde.)
— CHAMBRE CORRECTION
NELLE. Carrée des petit
gerbes.
CIIAMintlÈHE. Bonniche, .Villo-
(jcre '. \. Bonne.
CUAMEAlî. bossemar.
i
CIIA
93
CHA
Depuis que la Godille est revenu
du pays des bossemars, il est bien
plus chameau qu'avant. »
CHAMP. V. Campagne.
CHAMPAGNE (VI-\ DE). Coco
épileptique. Expression créée par
Mùrger, mais dont la fortune est
plutôt contestable.
- BOUTEILLE DE
PAG.NE. Pistolet.
CHAM-
o Elle voulait boire du Champagne
pour sétourdir.
— Deux pistolets cordon rouge 1 com-
manda-t-elle. »
CHAXCE. V. Aubaine.
— CHAXCE EXTRAORDI-
NAIRE. Veine de cocu.
« Gagner le gros lot et enterrer sa
belle-mère le même jour, ça peut
s'appeler une veine de cocu. »
— AVOIR BEAUCOUP DE
CHAXCE. Coucher avec, Mar-
cher ou avoir marché dedans.
,V. ci-dessous).
CHAXCEUX. Bénit, Bidard, Chan-
çard, Cocu, Des bons, Veinard.
i II est veinard, c" gonce-là, tout y
réussit : sûr, i' doit marcher d dans
tous les matins ! »
A nous gloire et fortune '.
Massacrons les bidards
Et faisons la Commune
Des lettres et des arts.
(C. ue SAifiiE-Caoïx.)
Avec loi la Muse ne jeûne
Comme avec défunt Abélard.
Tous les matins elle d<^jeune
Avec toi, la Muse, chançard.
(Ràoui. Ponchon.;
Il est toujours des bons, le mec ;
Il doit être cocu, parole :
Il est bénit; il couche avec :
Il n'a même pas la vérole.
(Blédobt.)
CHAXCELER. Cascadtr, Lâcher.
Dis-moi, Vénus, quel plaisir trouves-tu
A faire ainsi caicaJer ma vertu?
{La belle Hélène.)
CHANDELIER. Camouflet.
CHAXDELLE. Ardente, Bornette *,
Bougie grasse, Calbombe, Cal-
bonde, Camouffe, Camoufle, Flam-
barde, Luisante, Mouchique *.
V. Bougie.
« Tas mal aux haricots ; 1' major te
dit d'y mette d' la bougie grasse. »
« Bonsoir, Luc, on voit pus qu' pouic :
il a mouché sa flambarde. »
CHAXGEMEXT. Chanstiquage ou
Chanstiquement.
« l's s'ront pas marida huit jours : il
aime trop ï chanstiqu'ment. »
— CHANGEMENT DE PERSON-
NEL. Lessivage, Lessive.
« On a fait beaucoup de tapage à
l'occasion de certaines irrégularités
qui ont motivé une lessive à la Pré-
fecture, lessive qui a porté surtout
sur le service de la Sûreté. »
{Mémoires d'un inspecteur de la Sûreté.)
— CHANGEMENT DE RÉSl-
DEXCE OU de domicile. Décar-
rade. Déplanque. V. Déména-
gement.
— CHANGEMENT DE VIE.
V. Abandonner.
— CHANGEMENT EN AMOUR.
Paillassonnage. V. Infidélité.
CHAXGER, V. n. Chanstiquer.
« — J'ai rencontré ta frangine, aile
est chansliquée à son avantage : a
d'vient gandine. »
— Vieillir. S'affûter, Se dégom-
mer, Se déjeter. Se démou-
cheter. (Ce dernier verbe ne
s'emploie guère qu'à linli-
nitif et au parlicii»e passé.)
« Quand j'ai commencé à w' affûter, a
fallu que j' plaque mon bouleau. »
« Y a longtemps qu'elle aurait dû
remiser ses œillades, car elle com-
mence à se démoucheter sérieuse-
ment, la pauvre. »
— V. a. Chanstiquer.
CHA
« — Qu'est-c' que c'est que c'tte
pièce-là?
— Va la chansliquer; tu verras si aile
est bonne. »
« — J' peux pas aller au théâtre avec
c'tte liquette-là. J' vas en chansti-
qiier... »
— CHAXGERD'OPINIOX. Chan-
ger son fmil d'épaules, Retour-
ner sa veste.
« Si cela continue il faudra à M. Dupuy
une nouvelle paire d^pautes pour
lui permottre de c//an^e/" encore son
fusil. »
{La Petite République.)
— CHANGER DE RÉSIDENCE.
Décarrer ., Démurger, Déplan-
quer.
— En rompant son ban : Cas-
ser sa canne.
« C'est dans sa nature, fautqu'i roule
sa bosse. C'est pour ça qu'il a cassé
sa canne: mais la r'niffe s'est aper-
çue qu'il avait démurgé et si i' ren-
quille à Pantruche, va core falloir
qu'i' déplanque, si i' veut pas t'te
retapissé. »
— CHANGER D'EXISTENCE,
avec idée d'amendement. Ache-
ter une conduite. V. S'amender.
— CHANGER D'AMOURS conti-
nuellement. Camper, Courir,
Paillassonner.
« Clara se serait bien mise avec lui,
maie il aime trop camper; il ne s'at-
tacherait pas, ce paillasson-là. »
Et pendant que, bonne personne,
Elle soigne le pot-au-Teu,
Son lirigand d époux paillassonne.
CHAIVGEUR. lialancntr de braise,
Beurrier, Sauterolle', Sautcron',
SauterondoUes '.
CHAIVSOIV. Goualante, Salade.
V. Chanter.
— CHANSONS. (Balivernes.) Bo-
niments, Couilionuadc.
CHANTAGE. V. Escroquerie.
— 96 — CHA
CHANTER. Ganter (provençal),
Dégosiller, Galouser *, Gazouiller,
Goualer, Gueuliber *, L'envoyer.
La pousser, Pousser la goualantr
ou simpl. En pousser une, Se gar
gariser.
« — Dis, petit, cante un peu ta salade
à la Paulus. »
« — Quoi, personne ne veut dégo-
sillerl... Eh ben, moi, j' vas vous
en pousser une ; et une bath ! »
Quand tu l'envoy's, la sorgue,
Ma môme, entre mes bras,
Esgourdes-tu mon orgue
Qui gazouille tout bas :
Ta goualnnC me d«rargue
Des rc'goûls les plus lourds...
Gouttiez, qoualez, ma largue,
Goualez toujours !
'Parodie argotique de la Séréno li-
ée V. Hugo.'
« — T'entendras un frère qui la pousse :
ah ! dis donc, tu sais, y a pas d'er-
reur, çui-là, i' s' gargarise comm"
les mecs de la grande Opéra. »
— CHANTER FORT. Avoir dit
galoubet.
— BIEN CHANTER. L'envoyer.
La pousser, avec un sentiment
d'admiration.
« -Le baryton, i' chante comme un
fiac, tant qu'à la chanteuse... ail'
l'envoye\ »
— MAL CHANTER. Dégueuler,
« 11 n'y a que nous autres, du Midi,
pour avoir du creux et du galoubet.
Vous autres, du Nord, vous ne con-
tez lias, vous déyueulez. »
CHANTEUR. Goualeur.
« C'est un méchant goualeur de caP-
couce. 0
— CHANTEUSE. Goualeuse.
C'eit Nini Buffet, la Gounleu.fe.
(BtiDORT.)
— CHANTEUR ou CHANTEUSE
MÉDIOCRE. Seringue.
« — Allons nou8-en, la « detnoisellr
de la maison » va chanter.
— Vous ne tenez pas à l'entendu
— Une pareille seringue, merci!
CHA
— 97 —
CDA
CHANTRE. Goinfre.
CHAXVRE. Nivet, Nivette.
CHAPEAU. Bloum, Bloumard,
Bloume, Boston *, Caloqiiet *, Cam-
brion *, Cambriot *, Capet, Capiot,
Chapal, Comble*, Combre*, Com-
briau *, Combrieu *, Corniche,
Couvre-amour, Doule, Doulosse,
Luc, Epicéphale (arg. des écoles),
Galure, Galurin, Marquin ', Toi-
ture.
Ton blouml y dat' du Grand Empire.
(Jehan Rictus.)
« — A s'a payé un bloiime, un bath
doulosse à 4.80. »
« — Ah! c' galurel... avec ça su' la
schnasse, t'as l'air d'un mocco à
Corvi. »
« — Allez, mets ton capet; on s'en
va! »
« — Qui qui m'a pris mon capiot, j'
peux pas m'en aller nu-tête. »
Son carie j'ai pessigué.
Son coulant et sa montante
Et son combre' galuché.
{Chanson argotique.)
« 11 était tout joyeux de quitter son
boston de bahut pour une plus chic
toiture : un epicéphale de boulevar-
dier. »
« — Tu piges mon du^l 11 est à la
mode, y suis coiffé comme un mi-
nisse. »
vieux squolelte au ventre en entonnoir,
Chef blanc coiffé d'un galurin noirl
(J. RiCHEPIN.)
— CHAPEAU PLAT. Tuile.
— CH.XPEAU ROND. Cloche, Me-
lon, Nid di merle, Nid de pie.
« Allons, monsieur se distingue, il se
met sous cloche. »
(DcniND.)
« — Mince de frusques! dit Mahurel,
un complet, un melon, du linge...
l'as donc fait un héritage? »
(F. COPPÉK.)
— CHAPEAU DE SOIE. Caber-
luche galicé'.
— CHAPEAU HAUT DE FORME.
Album, Boisseau, Boîte à cornes,
Blockhauss, Bolivar, Bosselard
(arg. des écoles), Cadrât ou Ca-
dratin (arg. des typographes).
Capsule, Colonne, Cylindre, Dé-
caliire, Gibe, Gibus, Lampion,
Loupion *, Tromblon, Tube.,
Tuyau, Tuyau de poêle.
C'était bath du temps d' Badingue!
J' sortais I' dimanch' qu'en boisseau.
Souliers vernis et reJiugue.
« D'un furieux coup de poing il assura
sa boite à cornes, qui s'affaissa lé-
gèrement sous ce choc inattendu;
puis il sortit en poussant un hor-
rible juron. »
« — Tu vas à la noce, que t'as sorti
ton cadra tin^ »
(G. Amyot.)
« — Chaque fois que je sors ma cap-
sule, il lui arrive des accidents. Je
ne la mets pourtant qu'aux noces. >>
« Le père Chotard ne mettait sa
colonne que les jours d'enterre-
ment. »
« Le décalitre sur l'oreille, et frisé
comme un jeune marié, il descen-
dit en sifflotant le faubourg du
Temple. »
Une dame en wagon attrape une colique :
A côté d'elle était un gibus magnifique,
Le voyageur dormait... le reste va de soi...
(U. Frangb.)
« Pour un' fois que j' sors mon tube,
v'ià qu'i' lansquine. »
— CHAPEAU BOSSUE, APLATI.
Accordéon.
« Hélas ! son joli cylindre tout neuf
n'était plus qu'un ridicule accor-
déon, que le postérieur, tant admiré
tout à l'heure, de la verseuse venait
d'ainsi transformer. »
(La Bavarde.)
— CHAPEAU DE PAILLE. Pa-
nama.
— CHAPEAU BLANC de cer-
tains cochers de fiacre. Pot de
chambre.
« Un cocher de l'Urbaine escalada la
tribune et commença ainsi son dis-
7
CllA — 98 —
cours : Camarades, vous m'excuse-
rez si je garde mon pot de chambre
sur la tête, mais je crains les cou-
rants d'air. »
— CHAPEAU BICORNE en ba-
taille. Tournevis, Frégate (arg.
des marins).
« Les launes étaient là, le bancal de-
hors, et r tournevis su' les châsses. »
« La manière de porter la frégate a
été pour la première fois enseignée
en 1824 par Baupré, ancien danseur
de l'Opéra, qui donnait à l'École des
leçons de danse et de maintien. »
(Aldirt Lévy et G. Pinet.)
— CHAPEAU DE FEMME dé-
modé, ridicule. Bagnole, Bagno-
tet, liibi. Cabas, Cabasson, Cas-
serole. Lucarne.
« Elle avait l'air, avec son vieux tar-
tan miteux et son bagnolet à plumes,
d'une tireuse de cartes... »
(Herbert.)
« Son costume se composait de bas
blancs, d'un jupon de futaine à
grands ramages, d'une camisole
blanche et d'un vieux cabasson où
pleuraient deux pensées. >.
(H. SoMBRK.)
« Elle avait le cheveu rare sous ses
frisons et sa natte d'occase, por-
tait du linge douteux, une toilette
démodée, un bibi acheté au décro-
chez-moi ça. »
(J. RlCBEPlS.l
« Il en est qui, nu-tête, paraissent insi-
f[niflantes et^rès quelconques; c'est
a majorité. Eh bien! celles-là
mêmes deviennent presque jolies
quand elles ont coiffé l'horrible
lucarne salutiste. »
(J. Lamdbe.)
CHAPELIER. Castorin ', Com-
brier *, Couvreur.
1 — Viens jusque chez 1' couvreur,
y te vas payer eun' bâche. »
— CHAPELIER RETAPEUR.
Gnoleur.
« La plupart des gnoleura sont étran-
gers, nenucoup de Polonais ; la
matière première leur est fournie
CHA
par les marchands d'habits et par
l'Angleterre où les chapeaux a hauts
de forme » sont abondants. »
^DeLESAU.!.)
CIIAPOIV. Castroz*, Catrot", Esta-
fon*, Ornion, Omioys*.
« On se calera les joues avec un<^
bouillante au lard et un ornion à I
mode. »
CHARBON. Lusquin, Moricaud.
« Si l'durva pus, qui qu'amènra la
barbaque à Pantruche? et les bou-
gnes, où qu'is prendront 1' lus-
quin! »
« Il est courant, c' greffier-là, il est
toujours fourré dans 1' moricaud. »
CHARBOlViMER. Bougnat, Bou-
griSf Boulanger *, Manival *.
« — Va chercher un kil chez le :
bougne, à côté de l'épicemar. •
— CHARBOXMÈRE. Bougnate.
« — T'en as une gueule noire ! Ta»
donc embrassé une bougnatet »
CHARCUTIER. Cochonnier,
Graou, Graoudjcm.
M — Chez le coc/ionnier tu prendras
quatre ronds de saindoux. »
« Le vendredi saint, les louchersbem,
et les graous font la bombe. »
CHARCUTERIE. Graou.
•(. — Puisque t'as du goût pour le
cochon, mets-toi dans 1' graou. »
CHARGE. Carge *, Cargue (apoc^
de Cargaison), Fardis,Fargue.
« — Tu vas pas monter la chaussé
avecque c'tte cargue-lù. su' l'eu-J
dusse? »
« — Tu vas crever ton gai! avec
fardis pareil. »
« — Donne la moitié d' ta fargue;
dois en avoir ton pied. »
— TÉMOIN A CHA RUE. Panait
V. Témoin.
CHA
— 99 —
CBA
— CHARGE. (Plaisanterie.) Couil-
lonnade. Fumisterie.
CHARGER. Targuer.
« Si vous êtes fargués de la came-
lotte grinchie. »
(M. Mabio et L. LiuitAY.)
« A l'a prév'nu qu' si I* curieux la
fsait v'uir, a 1' fargu'rait cher à
cause des vach'ries quT y a faites. »
« Pas moyen d' s'en séparer, des
mômes; faut Jien les garder et s'en
farguer. »
— CH.ARGER LA FOULE. Ser-
vir le trêpe.
«< — Gâfe, v'ià les cipaux qui s'a-
mènent ; sûr qu'on va leur-z-y
faire servir le trêpe. »
CHARGEUR. Fargueur.
CHARITÉ. Crtrisfade (hispanisme).
V. Aamône.
CHARLATAN. ChaiTÏeur, Char-
rieur cambrousier , Mangin, Mar-
chand de mort subite.
« — Ah! vous ajoutez foi à tout ce
que débitent les mangins de la
politique? •
[Le Pilori.)
« 11 restait bayant au vent, en écou-
tant les boniments d'un marchand
de mort subite installé à l'intersec-
tion des deux voies et qui débitait
je ne sais quelle drogue. »
(H. SOMBBE.)
CHAROGXE. Macchabée.
davre.
V. Ca-
CHARPEXTIER. Compagnon
chef de chantier : Gâcheur. Sous-
chef de chantier : Sous-gâcheur.
Le sous-gâcheur distribue le tra-
vail que le gâcheur a tracé et le
fait exécuter. L'aide-compagnon
est appelé Lofât.
— CHARPENTIER EX BATI-
MENT. Escaliéteur.
— CHARPENTIER EX DÉCORS.
Carcassier.
CHARRETIER. Roulotin.
CHARRETTE. Roulotte. V. Voi-
ture.
CHASSER. (Congédier.) Balancer,
Balatistiquer, Balayer, Barrer,
Bouler, Débarquer, Déporter, Dé-
poser, Dévoyer, Donner du balai,
de la pelle au cul, son sac à. Jeter,
Sacquer, Scier, Vider.
« Y avait pas quat' jours qu'il étsdt
dans c'tte place-là qu'il a trouvé
1' moyen de s' faire balanstiquer . u
« Tu m' scies\ tu m' dévoyés', tu m'
plaques! tu m' barres', tu m' vides'.
tu m' bout es l... Tu me r'mercies
comme un larbin ! »
« Le patron a foutu son sac au grand
Jules, rapport qui faisait toujours
el' lundi. »
« L'arpette a' été /c/^ pour avoir pieté
le pive au contre-coup. »
CHASSEUR A PIED, CHAS-
SEUR A CHEVAL. CHAS-
SEUR D'AFRIQUE. V. Soldat.
CHASSIE. Cire, Mite.
« Tout le monde connaît ce souhait
ironique : « Je vous souhaite une
bonne année, la mile à l'œil, la
crotte au cul, la morve au nez. »
CHASSIEUX. Cireux, Miteux.
« On comprend que ce fonctionnaire
soit clérical; ce miteux fournit assez
de cire, en effet, pour alimenter de
cierges plusieurs paroisses de la
grande cité lyonnaise. »
CHASTE, adj. m. Joseph, Mascot.
— Adj. f. Mascotte. V. Vierge.
— FALTt CHASTE. Pudibard.
CHASTETÉ. Bérengérisme (néolo-
gisme tiré du nom du sénateur
Bérenger).
« La récente aventure du sénateur-
pasteur évangélique Dide, ardent
apôtre du Bérengérisme, démontre
CHA
100 —
CQA
surfisamment que la morale pu-
blique et officielle de ces bihards
n'a rien de commun avec leur
morale privée. »
(Hector Fa»NCB.)
— JOUER LA CHASTETÉ. Faire
son Joseph, son Père-la-Pudeur.
tlHAT. Estaffœr*, Estaffion *, Gas-
pard, Gat *, Greffier, Griffard,
Gripard, Grippard, Lapin de gout-
tière. Lièvre, Minon, Mistrique.
« 11 avait des moustaches comme un
greffier en rogne. »
« Quand a monte au ciel, a gouale
comme les griffards qui s' font du
m'nu su' les toits. »
« On avait chauffé le gripard de la
taulière qu'on a mis en gibelotte ;
et Milot ne se gourait pas qu'il
s'enfonçait du lapin de goultièrs. »
CHATAIGNE. Castagne (proven-
çal), Moussue*, Truffe de savetier.
CHATEAU. Piget, Pipet.
CH ATOUILLEMEXT. Cha-
touilles, Pattes, Pattes d'araignée.
« Et un de ces corps délicats, souples,
fjraciles comme il en apparaît dans
es gouaches galantes des petits
maîtres de l'autre siècle, résistant
avec de feintes pudeurs aux assauts
d'amour, tressaillant, palpitant,
riant, perdant la tête à la plus
imperceptible chatouille qui les
frôle, et si étourdies qu'elles ten-
dent leurs lèvres quand on n'implo-
rait qu'un timide baiser sur les
doigts. »
(RlQDtT.)
CHATOUILLER. Faire des cha-
touilles, des pattes d'araignée.
M Elle est, paralt-il, rebelle à l'étreinte
bien qu'elle tolère que ses clients
lui fassent dans le cou d'excitantes
pâlies d'araignée. »
c:HATRER. Abclarder, Abélardi-
ser, Désalilter *.
« D'un colonel vous courtisez la
femme, s'il vous surprend, il vous
abélardisera. »
(POHHEBEDL.)
CHÂTRÉ. Chantre de la chapelle
Sixtine.
CHAUD. V. Ardent.
— AVOIR TRÈS CHAUD. Cuire
dans so?i jus.
— IL FAIT TRÈS CHAUD. 7/
en fait un plat.
CHAUDHOX. Coquemar, Coque-
mart. Marmouset*. V. Bouillir.
« La grande cheminée s'ouvrait
comme un porche. Des toiles d'arai-
Enées penaaient au tournebroche.
es casseroles s'alignaient auprès
des coquemars et des chaudrons. >»
(tl. DE KkGNISB.)
CHAUDRONMER. Jalo*.
CHAUFFER. liiffaïukr, Riffer.
V. Brûler.
— SE CHAUFFER EN SE RE-
TROUSSANT. Faire la petite
chapelle. [%e dit en parlant des
prêtres et des femmes.)
Mes bras, mes jambes, mes appas.
Tout ça foutait I' camp, à grands pas,
J'osais pus fair lap'lit' chapelle,
A Grenelle.
(A. B.)
CHAUFFE-LIT. Boule. Ce mot
est aujourd'hui passé dans le
langage courant.
CHAUFFERETTE. Chauffe-grip-
part (obscène), Gueux.
CHAUFFEUR, (lîandil.) liiffau-
deur, Suageur. V. Brûler.
CHAUSSETTE. Panufe, Sachet.
— CHAUSSETTE FAITE DE
CHIFFONS. Chausselle russe.
y n'ai vraimeot d' ruts' que mes ckauttettet
.ïl encor vrai, dans quel Mat !
(Jkhah RicToa.)
CHAUSSURE. Flacon, Panard,
Passe, Passif, Pompe, Ribouis, Ri-
CHA
— 101 —
CHB
dot. Tartine, Trottin, Trottinet.
V. Botte, Bottine, Sabot, Soulier.
— CHAUSSURE A SEMELLE
DE FEUTRE ou de chanvre.
Passe à la rousse.
CHAUVE. Acajou, Bille ou boule
de billard, Caillou, Déplumé, Ge-
nou, Hollande, Xib de douilles,
IVj6 de tiffes, Œuf, Œuf d'ati-
truche, Pierre à l huile, Pomme
d'escalier. Tète de cire. Tête de
veau, Tête nickelée. V. Crâne.
Ou dit encore du chauve qu'il
A le front dans le cou, qu'il Se
dégazonne ou se déplume, qu'il
Grandit, qu'il A retourné sa brosse,
que Sa tête dépasse ses cheveux,
qu'il n'a plus dWlfa sur le pla-
teau, de Chapelure sur le jambon-
neau, de Cresson sur la fontaine,
de Fil sur la bobine, de Gazon sur
la terrasse, de Mouron sur la cage,
de Mousse sur le caillou, de Paille
sur le tabouret; si la calvitie n'est
pas très accentuée, il n'a encore
que Des vers dans son manchon.
• L'n affreux rôdeur de barrière com-
parait en cour d'assises; il a assas-
siné un malheureux vieillard sans
défense.
— Votre profession?
— Casseur de cailloux...
Et il jette un regard menaçant et
féroce sur le crâne chauve du pré-
sident. »
(Hectob Frisce.)
« — Ma foi, on se défend! Et sans ces
satanés cheveux qui s'obstinent à
filer, on pourrait encore faire figure
de jeune homme...
— C'est vrai que tu te déplumes ferme. »
(POSTAILLAC.)
« Un artiste capillaire, un brin facé-
tieux, offrait à un client chauve
comme un veau de lui faire un
« schampooing. »
— Non! dit le genou en souriant
amèrement, une vinaigrette. »
•i A cause de sa calvitie presque com-
plète. Paillette s'est vu surnommer
Pierre à L'Huile; et il ne s'en fâche
pas. ■
— CHAUVE QUI TENTE DE
DISSIMULER sa calvitie en
utilisant les dernières mèclies.
Rameneur.
CHAUVI3f. Patriotard.
CHEF. Bos", Can \ Coesre *, Dab,
Duc % Marpau ', Mec, Mech, Meg*.
V. Patron.
« Tu causes qu'avec un bourguignon
comme il en Tsait un, si tout l'ateil-
1er avait la cosse ! Alors on a laissé
r dab en frime et on est parti à la
rigolade. »
a 11 y a un mot qui reparaît dans
toutes les langues du continent
avec une sorte de puissance et
d'autorité mystérieuse. C'est le mot
o magnus ». L'Ecosse en a fait son
mac qui désigne le chef du clan;
l'argot en a fait le meck et plus
tard le meg, c'est-à-dire Dieu. »
(V. Hugo.)
— CHEF DE BAXDE. Aigle blanc,
Coire', Mégard.
« Les chefs de bande ont le titre
d'aigles blancs. »
(G. Macê.)
M Le Coire * me proposa d'être des
leurs, on faisait la grande soûlasse
sur le trimar. »
(V. Hugo.
— CHEF MILITAIRE. Kébir
(arabisme).
« Ma seule appréhension était que le
kébir ne revînt, ne m'appelât et ne
me fît manquer mon rendez-vous. »
(Hectob Fbaxce.)
— CHEFD'USI.XE, D'ATELIER,
DE MAISO.V, DE MAGASIN.
Galeux, Manche, Singe. Y. Pa-
tron.
Sentant son patron s'approcher,
L'arpett' crie, en cessant d' flâner :
« V'ià r manehel »
(BLiOORT.)
CHEMIX. Anlif, Pelé, Rade, Rub,
Ruban, Tirou ", Trimar, Trimar d.
Trime.
Et souvent la batteus' d'antifs
Comme un mâle at>altatt son bomme.
(A. B.)
CHE
102 —
CHE
Pisque j' m'a mis moi-même au ban
D' la société — comm' dit vol' code —
J'arpente 1' pelé,... j' suis 1' ruban
Qui mène où qu' la rie est rommode.
(L. DE Bercy.)
— CHEMIN DE FER. Dur. C/iieii
de fer, Rub de rif ou de rifle.
V. Train.
« L' dimanche, ils prennent 1' dur et
vont s' les rouler à la canibrouse. »
Yaou ! t'entends pas ce hurlement?
C'est l' cri des ckieivt d' fer^des r'niorqueun.
(Jehan Kictlb.)
« Il était venu d'Amélie à Pantruche
à pinces en suivant le rub de rifle. »
CHEMINÉE. Bouffardière, Com-
mode.
CHEMINER. Battre Vantif, Bier *,
Trimnrder, Trimer. V. Aller,
Marcher.
« — Si tu veux trimer avec mezière,
nous aquigerons grande chère. »
{Le Jargon.)
CHEMISE. Bannière, Limace, Li-
masse, Lime, Liqiiette, Sac à lard
ou à viande.
» Défripant sa chemise, lannière
flottante sur ses jambes velues, il
répliqua lentement avec aplomb... »
(G. LOISEAU.)
Le soir on l'vait eun' pétasse...
Un choléra sans limace,
A la plac' Mauberl.
(A. B.)
T'as pus d' grimpîint... t'as pus d' liquelte.
Tes lapp'-la-bou' haillnt de douleur...
(Jehan Rictus.)
« A faut la crâneuse d'puis qu'a s" met
des sac'-à-lard k trenf-neuf bour-
gues. »
— SAXS CHE.MISE. A poil, Dans
la litiiielte du p>'re Adiirn ou de
la mère Eve (selon le sexe).
Merd' ! V'Ià l'hiver et ses dur'tés,
V'ià r moment, de n' pus s' metl' à poil».
(JautN KicTcs.)
« Quand nous l'avons surprise, elle
étuit dans la chemise de la mère
Eve. »
CHEMISETTE, limasinc.
CHEMISIER. Limacier.
« Y en n'a pas épais comme sézigue
pour turbiner à la lire chez les
limaciers. »
CHER. (Coûteux.) Chaud, Chérot,
Épicé, Gris, Grisâtre, Grisolle,
Salé.
« — Je n'ai pas pour habitude de
marchander, dit-elle d'un petit air
pincé; mais j'estime que deux mille
quatre, c'est un peu chaud. »
{Le Patriote.)
« r voulait pas été insoumis pa'c' que
ça finit toujours par coûter trop
chérot. »
« — Votre compte est diablement
épicé. »
(H. France.)
« Si c'est pas trop grisâtre j' veux
bien banquer d' la croustille. »
« — Douze balles un falzardi c'est
trop f/ris pour ma poire. »
CHERCHER. Cafouiller, Chiner,
Fouinarder, Fouiner.
« — Que qu' tu viens core chiner
par ici ? 1 1 est tout l' temps en train
d' fouiner, c' mec-là. »
— CHERCHER UNE OCCASION,
un coup à faire. Aller nu vague.
Donner du vague, Endroguer *,
Pénarder.
Comme y avait qu' lâpc en sa vague,
(Ju'r déclarait.... qu'i t'sait Triot
r s' dit qu' fallait aller au vague
Et dégoler un panlriot.
(BLiouiiT.)
Mais la tierce n'est pas veinarde.
C'est vainement qu'elle ;}«?norrf<' :
Chauve est l'occasion, ce soir !
(lo.)
— CHERCHER DE L'.VRGENT.
Aller à l'arche.
— CHERCHER A FAIRE
AVOl'ER. Charrier, Cuisiner,
Salader. V. Avouer.
CHERCHEUR. Fouinard, Foui-
neur.
CBÉ
— 103 —
CHE
« Le lendemain, je causais avec Ros-
signol qui était un de nos meilleurs
agents, et en même temps un foui-
neur, n
(GOBOS.)
CHÈRE (BOXXE). Chérance.
CHÉRI. Gobé.
« Il se croyait gobé de toutes ces
demoiselles. »
{Gil Bios.)
CHÉRIR. Avoir dans la peau, dans
le sang, dans les veines, Gober.
V. Aimer.
« Ah ! monsieur, je ne pourrais pas
vivre ainsi loin de ma petite patrie,
et comme on dit d'une femme amou-
reuse qu'elle a son homme dans la
peau, j'ai mon pays dans la peau. »
(UiUmCE DOSSAY.)
CHÉTIF. Astec, Astèqiie, Aztèque,
Asticot, Carafon, Demi-Siphon,
Essoufflé, Fait au compte-gouttes.
Fait en fiacre, Fausse-coucfie, Pond
de bain, Foutrint, Foutriquet,
Gouttc-à- goutte, Haricot, Marmi-
teux, Microbe. V. Avorton.
« — T'es pas grand, t'es dans mon
genre. Aztèque premier numéro...
Comment que ça se fait que fes
resté tout seul?»
(J. Marxi.)
« Asticot, amène ton gnasse. »
(Tboblot.)
« Moi, i' m' faut des gas, des mâles,
des hommes! Les foutriquets, les
carafons, je m'assois dessus. »
« — Comment donc s'appelle ce bout
de femme?
— Demi-Siphon, monsieur; c'était une
institutrice jusqu'à ce que Valentin
lui ait appris le truc. »
(K. Maizeroy.)
a La banque est levée, ce ne sont pas
les pauvres petits asoulflës d'à pré-
sent, les goulle-à-goulle, qui pren-
dront la suite ! »
(ID.)
« — Tonnerre de Dieu! c'est-y que lu
n'es pas un homme? Qui c'est qui
m'a bâti une /"aets-çecoucAe pareille !
(Geoeges Codbteune.)
« C'était une toute menue personne,
un petit fond de bain de rien du
tout ; ces dames la nommaient V Ha-
ricot. »
« Les pouillards sont de malheureux
bougres, généralement des vieil-
lards, quelques-uns à demi morts,
tous malingreux et tnat^mileux,
mais capables quand même de tirer
sur le câble de halage. »
(J. RlCHEFIN.)
« On se prend à douter si l'avenir,
au lieu de désigner notre siècle par
le nom de quelque rare génie, ne
l'appellera pas le siècle de microbes,
nul mot ne rendrait mieux notre
physionomie et le sens de notre
passage à travers les générations. »
(M. DE Vogué.)
CHEVAL. Bique, Bourdon, Brest,
Gagne, Canard, Canasson, Carcan,
Carne, Ctièire, Coco, Gail, Galier,
Gaillard, Gaille, Gailler, Gaillet,
Goyart, Gaye, Gayer, Gayet, Grès,
Macquart, Maillet, Poulet, Poulet
d'Inde, Suçon, Têtard, Tréteau,
Veau. Ces mots s'emploient or-
dinairement en mauvaise part.
« V'ià le capiston qui s'amène grimpé
sur une bique dartiûot. »
« — Non, mon vieux, c'est pas du
cochon que t'as boulotte, c'est
même pas du bourdon. »
« On lui avait donné un tuj-au certain :
uncariard, qui n'était qu'un vulgaire
veau, mais qui devait être au poteau
ce jour-là, sûrement! »
Et tous les cochers d' fiacre, enfin !
Seront réduits, pour n' pas mourir de faiiD,
An' boulotler qu' du saucisson
Fait de leur propre canasson.
(El'G. Leuerciib.)
« La sonnerie du pansage se répéta
dans, tous les coins du quartier :
« La botte à coco ! la botte à coco'. »
et le malheureux fut repris de rage
en songeant à la carne qu'on lui
avait fichue et qui ne l'accueillait
jamais qu'à coups de sabot. »
CHE
« On voit des tas d' cavalos sur leurs
gails. »
a Je dis adieu au régiment, bonsoir
au poulet (Vlnde. »
(COBMON.)
« — Que qu' c'est que c' méchant
gailler d' quat' sous? en v'ià un
'tétardl... T'as pas dû 1' raquer ché-
rot ton brcsf... Que suçonl c'est un
macquarll... ï n'a pus qu' trois
pattes d' bonnes, c' tréteau-Vkl...
— Ah! il est bath, eul' mailleV.
Jamais c' poulelAii pourra nous
conduire à Autcuil!
— Moi j' prends 1' mouche. »
— 1)0>NER A UNE ROSSE
L'APPARENCE D'UN BON
CHEVAL. Maquiller, arnaquer
un f/ail, un tréteau, etc.
CHEVELU. Absalon.
CHE'VELUKE. Douillitre, Cresson,
Gazon, Mouron, Mousse, Paille.
V. Chauve.
— CHEVELURE BLONDE OU
BLANCHE. Filasse.
— CHEVELURE IVOIRE. Tifs
en deuil.
— C'IEVELURE ROUSSE. Poil
de brique, de carotte. V. Barbe.
— CHEVELURE MAL TENUE
et abondante. ligne, Tête de
loup.
CHEVEU. Brigand*, Brigeant*,
Bringcanf, Crin, Douillard,
Douille, Filol*, l'hane,Tif, Tiffe.
Viv' la gaieté'. J'iii pas A' chaussettes;
Mes rigadin» font «les risettes ;
Mes tas d' douillardt m' servent d' chapeau.
(J. KiCHF.PIN.)
Mais v'Ià qu'au milieu d' tout c' tapage
Mon épouH , qui fait du chichi,
Laiss" tomber ses douHV» dan» 1' potage.
Oui, j' les ramcn ! quoi '.* c'est mon rliic;
Tout chucuii fait c' qui veut d' ses tiffix.
104 — cm
— FAUX CHEVEUX. V. Per-
ruque.
— CHEVEUX NATTÉS ET
RARES chez la femme ou la
fille. Queue de rat.
Toolchacua faite' qu'i' veul A' ut plumes.
(L. nt Bkhcv.)
— CHEVEU BLANC. Marguerite,
Tif savonné.
CHÈVRE. Câpre.
CHEVROIV. Baraque, Brisque, Mai-
son (arg. niililaire).
,( C'était un vieux sapeur à trois
baraqups décoré de la médaille
militaire. »
« Le général Boulanger a remplacé la
brisque du sous-officier par une
petite tressp or et soie qui se porte
au ras du parement de la man-
che. »
(CHtnoY.)
« 11 aura bientôt trois maisons dans
la même rue, dit-il en faisant allu-
sion aux trois chevrons qu'allait
porter le gagiste, après la signa-
ture de son dernier rengagement. »
(hlZAKHE.)
CHEVRONXÉ. Briscard ou Bris-
quard.
(, C'était un vieux briscard, un soldat
d'Italie. .. ,u ^
(HiaBEBT.)
CHICHE. V. Avare.
CHIE^^ Azor, Cab, Cabe, Cabji,
Cabo, Cabot, Cador, Cleb, Clebs,
Habin*, Hajypin*, Quatre pattes.
« On va pas 1' boulïer, vot' azorl »
„ N'en v'ià un à qui je garde un
cabot de ma chienne ; laisse faire. »
(J. RlCHEPlS.)
„ r m'a foutu une mouise comme on
n'en filerait pas à bouffer a un
cador. »
Le. Quat'patfs, c'est le» chiens d' Pari»,
Le» VOYOUS \oicI>'bs ed' barrière.
(A. B.)
— CHIEN DE GARDE. Alar-
7nisle, Chien de guelh; Jaapt-
ueur, Tambour. V. Aboyer.
— CHIEX BOULEDOGUE, lioule.
CBI
i05 —
cei
— CHIEN DE PETITE DAME.
Lèche-cul (obscène\ Lexicon
(id.).
CHIEXXE. Happine*.
cniER. Caler sa biture, Caguer, Ca-
ner, Caquer, Déballer, Débonder,
Débourrer, Débourrer sa pipe. Dé-
falquer, Déflaquer, Déponer, Dé-
ponnei; Déposer son bulletin, son
kilo, sa pêche, Dringuer, Ecrire à
Bismarck, au pape, à Saint-Pierre,
Etre en fonction, Filer sa mousse.
Filer du proye, Flacader, Flaquer,
Flasquer, Fogner, Fonctionner.
Fuser, Gâcher du gros, Galipoter,
Mouscailler, Uousseï-, Poser potet.
Poser ou pousser sa chique, son
bouchon, sa pêche, Poseï' un co-
lomhin, Rondinei\ Tarter, Tartir,
Téléphoner, Touse^: V. Besoin.
— ALLER CHIER. Aller à Cli-
chy, à la débourre, à flacade,
chez débourmann, chez flac-
mann, oit le roi ca à pied. Aller
chez Bernard, Aller voter. On
dit de quelqu'un qui met de la
lenteur à cette opération Qti'il
fait des câbles, des cordes, de
la ficelle. Enfin, les jargons
font de Chier Lierchem ou Lézé-
lierchem, de Flaquer, Naquer du
fia, etc. V. Jargon.
« Après s'être calé les amygdales, on
va caler sa bitture. »
(Hkctob FiAscm.]
« Ça m' fait déballer... ça m' fait
débourrer c boniment-là; et j'ai
pas pu m'empêcher d'y dire. >-
« Y d'vait y avoir un peu d' ça, car
el' Marquis a été à ta débourre au
moins dix fois. »
« Ah! le maudit animal! 11 cassait
la vaisselle, crevait le paravent et,
de temps à autre, pour varier la
série de ses méfaits, défalquait
sous le lit de M. le curé. »
(HlCTOK FBiXCE.)
« Puis il avait peur des enfants, tous
salauds qui diftaquent dans les
coins et mettent partout une odeur
de bran. »
iC. Lemomsieb.)
« — Tu peux louper, toi, tu t'en fous,
t'as qu'un gosse, tandis qu moi,^
faut que j' turbine, j'ai six culs a
faire flasquer à la maison. »
« Les périphrases exprimant l'acte d&
mouscailler sont des plus nom-
breuses. » ,.. r. \
(H. Fbascb.)
La Nahir' s'achète enn' jeunesse,
A s' déguise en Tcrt et en bleu,
A fait sa poire et sa princesse,
A m" fait tarter, moi, qui m' fais Tieai.
(Jehas Rictus.)
Un soir qu'a m' Fra trop lierehème
J'y fous mon \ingt-deni dans la peau.
(A. B.)
Non... vrai. .. ca m' fait naquer du fia t
(Id.)
— CHIER DAXS SA CULOTTE,
dans ses jupes. Perdre ses
légumes.
■ Aile avait tant bouffé à la noce à
sa frangine qu'a perdait ses légumes
en route. »
CHIFFOX. Biffe, Chiffaille, Fer-
loque.
« Et y t' la pousse sur mes coussins
comme un vieux paquet de chif-
faille. » , .. ,
' (J. Mabsi.)
CHIFFOXXER. Biffer, Biffiner,.
Chiner, Grafigner.
« Les chiffortins se plaignent que la
nouvelle boite imposée par le pré-
fet ne leur permet plus de biffiner
à l'aise. »
C'est un métier d' pnrotin.
Faut trimarder dans Pantin
En savates.
Faut chiner pour attraper
Dca loupaqu' ou pour cbopper
Des œiir pattes.
(A. B.)
CHIFFOXXIER. Amour", Bif,.
Biffin, Chevalier du crochet, Chif-
fortin, Chifforton, Cupidon ',
Fouillemerde, Graffin *, Hotteriau„
1 Philosophe, Pisseur, Tafouilleux.
CBI — 106 —
CDO
Dans un quartier purolia
Polyt' naquit un malin
D'un biffiii et d'un' biffine.
(L. ns Bercy.)
« Les chevaliers du crochet ont décidé
d'adresser une requête au Conseil
municipal. »
« On ne rencontrait plus à cette
heure avancée que des sergots et
des chiffortons. »
« Cet assommoir est uu rendez-vous
de philosophes qui y viennent tuer
le ver une fois la hotte remplie. »
— CHIFFONNIER EN GROS.
Ogre. V. Cabaretier.
— APPRENTI CHIFFONNIER.
Kègre.
A Paris ya des quartiers
Où qu' les p'iiots qu'ont pas d' métiers
r s' font pègre!
Nous, pour pas crever la faim,
A huit ans, chez un biffin.
On est nègre...
(A. B.)
— LA CORPORATION DES
CHIFFONNIERS, leur état,
leur travail. La Biffe, La Chiffe.
« — C'est encore dans la Biffe, assu-
rait Bijou, qu'on rencontre le moins
de malfaiteurs. »
« — Le monde de la Chiffe est tra-
vailleur, économe et relativement
honnête. »
CHIFFOXXIÈRE. Biffine, Cho-
caillon *.
— CHIFFONNIÈRE EN GROS.
Ogresse.
€HIG\OX (FAUX). Kilo.
<:mPER. Chaparder, Chappcr,
Chopper.
« Où diable a-t-il trouvé à chaparder
de la viande, ce rossard ? »
(Hkctor Fhanck.)
... Tandis qu'en l'échoppe
.Le niarcliaiiil a le <los tourné
Gavrociic, qui pass<! c-npénard, lui choppc
De quoi reoipUcer son diné.
(L. DF Bercy.)
CIIIPEUR. Chapardeur. '
« Car c'étaient des galapiats du quar-
tier, maraudeurs et chapardeurs. »
(J. KiCHEPIN.)
CHIQUE. Cigarette de matelot,
Pruneau.
« — Le temps de prendre une ciga-
rette de matelot, dit-il en roulant
une pincée de talbac à fumer entre
ses paumes. »
« — Là, avec un pruneau comme ça,
on se passe de pipe pendant deux
heures. »
(H. SOMBIB.)
CHIRURGIE. Charcuterie.
CHIRURGIEN. Boucher, Charcu-
tier, Charcuteur, Coupe-toujours,
Tailleur.
« A va pas, on dit que 1' boucher doit
y r'tirer des trucs qu'aile a dans 1'
bide; si ça s'rait moi, j' march'rais
pas : les charculeurs, ça nr fout la
vénette. »
— En raison de leur spécialité,
certains chirurgiens sont
dénommés Ovairiers.
Oui, c'est nous qui fouillons
lit qui tripatouillous
— Coupe-toujours infatigables —
Dans les jolis bedons ;
Ht nous nous bombardons
Ovairiers des plus remarquables.
(BlAdobt.)
— CHIRURGIEN DE MARINE.
Tourniquet.
— OUTIL DE CHIRURGIEN.
Baume d'acier.
— OPÉRATION CHIRURGI-
CALE. Charculage,Cliarcuterie.
— OPÉRER CIIIRURGICALE-
MENT. Charcuter.
CHOC. Carambolage, Gnon, Trim-
ballement.
« Mince de carambolagel Le sapin ne
s'était pas garé assez vile et le
train l'a lictiu cul par-dessus tète.
Si tu avais vu ce gnonl... >.
« J'y ai mis un de ces trimbalCments
qu'il eu a été à dame. »
CHOISIR.
CBO
Balader*.
— 101
CIC
CHOIX. Faire un bon choix, un
choix profitable. Mettre le doigt
dessus ou Mettre le doigt su V bath.
« De- tout's les gouzesses qu'étaient
là, sézigue avait chauffé la pus
gandinejde c' coup-là, il avait mis
V doigt su' C bath. »
— DE CHOIX. Crème, Gratin.
<■ Une salle de première au Théâtre-
Français, c'est plus que de la crème
de gratin ou du gratin de la crème,
messeigneurs. »
(E. BïHGEBAT.)
CHOMAGE.
lence.
Ballot, Calance, Ca-
CIIOMER. Balotter, Barrer ou
.scier le boideau, Être à la comédie,
sur le flanc, sur le sable.
CHOPIXE. Chôlette, Chopotte,
Demi-kil, Demi-kilo, Tenante '.
'< — Mets quatre ronds pour une cAo-
lette, je mets le reste. »
{La Xalion.)
« Elle envoya la gamine chercher un
demi-kil de blanc dAlgérie. »
CHORISTE. Tagnard.
« r gouale tous les soirs, à la mis-
loque où qu'il a dix fléchai'ds
comme tagnard. »
CHOSE. Flambeau, Flanche, Libé,
Loubé, Lubé, Luctrème (V. Jar-
gon), Machin, Machine, JSibé,
Nubé, Truc. V, Dévaliser.
« Qu'est c' que ce ftambeauAkl »
« 1' nous a raconté des flanches épa-
tants. »
« J'en gratte pas pour ce /j6é-là ;
demande-moi toutes les machines
que tu voudras, mais pas ça : c'est
des trucs où j'sais pas y faire. »
« — Ça vous intéresse, ces machins-
là?»
(GtOBf.l AORIOL.)
« — Occupe-toi de tes oignons ! D'a-
bord tu n'entraves que dalle dans
ce nubé-\k. »
« Mon Dartagnanfîle le luctrème dans
la porte. »
[Lettre de Deauvilliers.)
CHOU. Rome*.
CHOYER. Chouter, Chouchouter,
Mamourer. V. Caresser.
CHRÉTIEX. Pour les mahomé-
tans : Chien, Roumi.
— Pour les Israélites : Goye;
au pluriel Goym (hébreu).
« Le soldat était gardé à vue par un
tirailleur indigène qui, baïonnette
et cartouche au canon, eût été
enchanté de placer son coup de
feu, par amour de la consigne et
haine du roumi. »
(HuGDEa Le Roui.)
« Voilà un catholique, un goye bien
audacieu.x. »
(DcBCT DE F^AFOHEIT.)
CHRIST. Hariadan Barberousse*.
CHUCHOTEMEXT. Messe basse.
V. Cachotterie.
CHUT! Acre! Acrée! Acres! Bou-
clez ! Fermez ! Cresto ! Les voiles !
Les volets! Pet! Ta bouche! Ta
gueule! Un bouchon! Un cadenas!
Un verrou! Vesse ! Vos bouches!
Vos gueules !
« Ah! vos gueules]... on n'entend
que pouic! »
CHUTE. Bouchon, G adiche, Gadin,
Gathelle, Pelle.
— FAIRE UXE CHUTE. Ramas-
ser un bouchon, une gadiche, etc.
« C qu'il a ramassé un gamelle ! que
bouchon ! que gadiche ! que pelle !
CIBOIRE. Baignoire à bon Dieu.
CICATRICE. Apostrophe, Estaffe,
Virgule.
CID
— 108 —
CIS
CIDRE. Pie fantoche*, Gaulé, Purée.
« — Ho! tôlier, file-nous du pive et
du bath! nous avons mare de ton
gaulé : c'est d' la purée bonne pour
les gerces. »
CIEL. Plafond, Tapis bleu, Tur-
quois.
Si le Dab ne joue à la quille
Et son Tapis bleu ne maquille,
Jasant aux luucheltes qui font
Comme les clavins du Plafond,
Loin des vergnes et de la meute
Des pestailles, pénard, je pieute...
(L. DK Bercy.)
Car pour moi, quand 1' turquois est gai,
La pir' de tout's les catastrophes
C'est d'èt' mochard et mal fringue.
(Jehan Rictus.)
CIERGE. Ardent.
CIGARE. Grillant, Riffaudant.
— CIGARE D'UN SOr. Ci/îq-
centimados, Crapulos, Infecta-
dos, Londres de vidangeur.
— BOUT DE CIGAIIE. Mégot,
Orphelin. S'emploient éi^ale-
ment pour Bout de cigarette.
« De c' coup-là, on s'a fendu d'un
grillant à la mode : un manille de
latqué. »
Tas d' prop' à rien, las d' saligauds,
Avec vos m6m', avec vos grues,
•Vous m' barrez l' trottoir et les rues,
J' peux pus ramasser mes mégots '.
(A. B.)
« J'ai môme pus d' quoi m'offrir un
crapulos. J' vas ête réduit à griller
des orfilielins. »
CIGARETTE. Cibiche, Cibige, Ci-
bigeoise. Grillante, Grille, Sèche.
« — Le temps de rouler une cibiche,
et je suis à toi. »
Dupont.)
tt On se contentait de griller ses
cibigeoises pendant son absence. »
{L'Ère JValionale.)
« — Dis donc, P'tit-Louis, fir-moi
eun* grillante, j'ai pas bombardé de
c' matin. >•
« Quant à Rosita, elle se résout à
consumer sèche sur sèc/ie. »
{La Bavarde.)
CIMETIÈRE. Jardin des claqués,
des crônis. Parc des refroidis.
« — Rigole, ma vieille! en attendant
qu'on t' planque au parc det crônis,
là tu rigol'ras pus ! »
— CIMETIÈRE D'IVRY. Le
Champ de Navets.
o II nous remit un pli pour le com-
missaire de Gentilly qui a le Champ
de Navets dans sa circonscription. »
(GORON.)
— CIMETIÈRE DE SAIXT-
OUEN (ancien). Cayenne.
« J' sais pas si c'est à c' Cayenne-\ii
qu'on t'enverra bouffer les pissen-
lits par la racine... en tout cas
méfie-toi qu' ça soye pas à l'aute ! »
CIXQ. Linqcé. V. Jargon.
CIRCOXCIRE. Baptiser au coupe-
cigare, au sécateur, Guinaliser.
« Boule-de-Juif voudrait qu'on bapti-
sât tout le monde au sécateur. »
{L'Intransigeant .)
CIRCOXSPECT. Chaud, Pénard.
V. Armée.
« 11 refusa carrément la proposition...
et lui, chaud. »
CIRCOXSTAXCE. Occase (apoc.
d'Occasion).
J" t'écris deux mois et j' profite d' Voccate.
(A. B.)
CIR<:0.\VEXIR. Embobiner, En-
gailler.
« Et r juge, qu'est un vieux salaud,
s' laisse embobiner par la bonne
femme. »
CISEAUX. Fauchants, Faucheux,
Pinçants *.
« Tu parles qu'il a fait un tubard
quand que 1 merlan d' la compa-
gnie a passé ses fauchants dans ses
beaux tifs. »
CIT
109 —
CLÉ
<;iTRO-\. Poire de Chine.
« — Qu'est-ce qu'il faut vous servir?
— Un kil de blanc, deux douzaines
de portugaises, une poire de Chine;
et ça fera la rue. »
i;iTlloriLLE. Boule jaune.
IXAIR. Gniff, Nif.
<i II est 7iif comme du pivois de la
Côte Saint-Jacques. »
<:LAIR0X. Corne, Trompion.
■ Voilà le bataillon qui rapplique. En-
tends-tu les trompions! »
(M. ROGEB.)
— ENSEMBLE DE CLAIRONS
ET DE TAMBOURS. La clique.
'< Le détachement s'en va à la gare
au son de la musique et de la
clique. »
(G. o'EsPAHBËg.)
" En argot militaire, la clique signifie
lensemble de tous les instrumen-
tistes non classés musiciens :
fifres, clairons et tambours. »
(Colomb.)
CLAMEUR. Criblage, Criblement.
f-LAXDESTIXEMENT. A la
douce, A Vétouffée, A la muette,
En douce, Enpénard, En sondeur.
Pègre, pégriot! Pègre à l'étouffée,
Flanche à la muette et Tauche en pénard.
( L. 01 Bescy.)
Un tas d' radicaux à la s'cousse
Qai s'fout'nt du trêpeet des prolos
Et qui font leur affaire en douce.
(A. B.)
« On parle qu'on fra cracher dans 1"
son à l'intérieur du ballon et que
r trêpe pourra pu' y voir que
tringue : y aurait pus que 1' bingue
avec son riflard, el' curieux et les
mecs de la Tôle qui s" payeraient
ça, en sondeurs. »
CLAQUE. (Gifle.) Bâfe, Bâfre,
Baffre, Beigne, Chisnouffe, Gnole,
Mandale, Mandole'^ Sischnouffe,
Tourlousine.
« — Quitte à les bourrer d'une bâfre
si madame geignait. »
(Jean Lchrain.)
« — Tu vas voir, Mélie; si tu r'biffes,
j" te vas mette eun' paire de bàfes ! »
Si ca continu', gare aux beigne»'.
(A. B.)
Si tu s' rais pas si vioc, panouffe.
J' te fil'rai' eun' bonn' chisnouffe.
(Blédobt.)
Car le diable me caracole
Si je ne t'applique une gnole
Qui tiendroit ebaud à ton groin.
(Vaoé.)
Et des mandai'... et des bocbons...
J'y tap'rais d'ssus comm' su' du pantre.
(A. B.)
« Elle n'avait pas eu le temps d'ou-
vrir la bouche pour se justifier que
sa mère lui appliquait une tour-
lousine à lui faire voir trente-six
chandelles. »
— LA CLAQUE DUX THÉÂTRE.
La bâfe, La gifle. Les Romains.
Tous les soirs je m' pay' la misloque :
J' va' à la bàf pour mes cinq ronds.
(L. DE Bercy.)
— BILLET DE CLAQUE. Im-
vabe.
CLAQUER. (Gifler.) Filer, mettre
ou poser une bâfe, un tabac. Lais-
ser tomber une châtaigne, une
mandale. V. Claque.
— V. n. Donner des battoirs,
Jouer les romains.
— CLAQUER DES
Battre la générale.
DENTS.
« Il avait r frio, i" battait la générale,
V flasquait dans son fendard ! »
CLAQUEUR au théâtre. Blanchis-
seur au mireloque. Dix ronds, In-
time *, Romain.
CLASSE. La troisième classe de
transport est appelée Première
de zouave.
CLÉ. Aiguille, Crochette, Débou-
clante, Débridoir, Froufrou, Pei-
gne', Penne*, Tournante.
CLE
110 — CLO
— FAUSSE CLÉ. Bibi, Corouble,
Carreau, Gerbière, Rossignol,
Tâleuse.
« L' taulier, à qui qu'on doit deux
s'maines, a r'tiré ma débouclante
du tableau. »
« Elle avait filé son débridoir au
f>ante qu'avait embarbé d'auto dans
a carrée. »
« Laisse pas la tournante su' la sur-
dine et boucle la lourde. »
Vous et' mont-cn-l'air et fric-frac :
Vous ôl' des mar 1', vous et' des roubles !...
Ben, moi, vos bibis. vos caroublex
Et vos suc-de-pomm', ça m' fout i' trac.
Quaud qu'un goncier crible au vinaigre
Vous y-entrei d'dan? ou vous l'sciounez :
Moi, r raisiné, ça m' pue au nez!...
J's'rai jamais qu' fourch'sije m'metspôgre.
(L. OE Bebcy.)
Si la serrant' bat niorlà la iâteusp.
Sans ressauter, escaae ton carreau.
Planque ton jaque au droit delà moqueuse...
(b.)
CLERC. V. Bureaucrate.
CLERGÉ. La calotte, Laraliche.
Ainsi, moi. Constant Honoré,
J' marche pas avec la calotte ;
r peut crever. Monsieur 1' curé !
Mon grand'père était sans-culotte...
Les ratichons j' m'en fous un peu!...
D'ailleurs, i' faut pas qu'on m'emmerde.
Autrement, ça fait pas long feu...
L'nldeux!. .. Messieurs, moi.j'vousdis: « Merde!»
(A. B. Les Soutoloques d'Honoré Conslanl.)
« Suppose que çui-là déplanque de
la liatiche; comiii' les autres, il
entrera dans 1' marida ou dans
i' collage. »
CLICUY. Nib du Chy.
CLIENT, CLIENTE. Dans l'argot
des commis de nouveautés, le
client qui fait déballer beaucoup
dé marchandises pour ne rien
acheter est un Rouen ; le servir,
c'est Allei' à Rouen. La cliente
tatillonne est surnommée Mn-
dameCanivet. Leclicnlgrincheux
s'appelle un Calot, un l'anaia, un
hat-viort.
— CLIEXT gui XE DOIVXE PAS
HE POURltOinE au café ou au
restaurant. Figaro. V. Consom-
mateur.
— CLIENT DE LUPAXAR QUI
\E COXSOiMME PAS OU se
contente de boire sans « mon-
ter ». Flanelle.
— CLIENT D'UNE PROSTI-
TUÉE. Miche, Michel, Michelon.
V. Amant.
CLIG-XER. Bicler, Faire du dinc.
CLIQUE. Frape, Frappe, Fripe,
Fripouille, Gance', Gouape, Soce,
Tierce. V. Bande.
« Toute la tierce du .Montparno s'était
donné rendez au Point-du-Jour. »
CLITORIS. Derlinoot, Bouton,
Flageolet, Haricot, Soissons.
CLOCHE, CLOCHETTE. Bnt-
tanle, Brandillante, Brandille,
Brandilleuse, Dandille, Dandillon.
« Dix plomb's crossaient à la battante
de l'Hôtel de Ville. »
« l's avaient attaché un griffard à la
brandilleuse du lourdier. »
« Tu nous canules à taquiner le dati-
dillon ; attends un' broque, 1' dab
va v'uir ouvrir. »
c:LOCIiER. Bourdonnard.
CLOITRE. Ratichonnière. V. Ab-
baye.
<< Après avoir fait une vie de pata-
chon, il s'est retiré dans une rati-
chonnière, afin d'aller au ciel. »
CLOTURE. (Fermeture. )BoMC%e.
» Après le bouclage de l'Exposition,
on se les calera avec des briques. •►
— CLOTURE EN PLANCHES.
Théâtrale.
« Dans l'argot des pègres, on nomme
théâtrale lu clôture en bois, parce
que, pour la franchir, il faut
« monter sur les planches. »
CLOU. Clavin.
CLO
— Jll —
coc
« II supendit la serviette à un clavin
enfoncé dans la duraiUe. »
— CLOU DE SOULIER. Dia-
mant, Diame.
" 11 lui a foulu un coup de talon sur
la gueule que l'autre en avait tous
les diamants marqués. »
CLOWX. Caoutchouc, Farineux.
V. Forain.
« Avant de gnincher les Clodoches, il
était caoutchouc chez Rancy. »
' Moi, c' qui m' fait 1' pus rigoler, au
cirque, c'est les farineux. »
COCASSE. Rigolard, Rigolboche,
Rigolo, Rigouillard, Tordant.
" — Oui, enfin ... t'as un correspon-
dant qui ne correspond pas. —
Tout ça est rigolard, b
(H. LAVEDiS.)
« Il avait trouvé très rigouitlard de
lui mettre du poivre dans son tabac
d'Espagne. »
« Ça c'est tordant. J'ai fait la bombe
toute la nuit et j'ai encore de
l'argent. »
COCHER. Cochemar, Cochemuche,
Collignon, Trimballeur. Parfois,
l'on jargonne le terme français :
Locherquès, Locherquic, Locher-
quème.
En Ϗm' temps que les eollignons
Seront rainés les maquignons.
(EcG. Lehsbcisb.)
<i Alorsse. on a pris un locha'qués
pour s' faire trimballer 1' flaque à
Auteuil. »
— COCHER D'OMMBUS. Cocher
d'indigents, Tnmballeur de mi-
ches à trois ronds.
o — Descends donc de ton siège, eh !
cocher d'indigents, trimballeur de
miches à trois ronds '. cria le gavro-
che à l'impassible cocher d'omni-
bus. »
— COCHER DE CORBILL.\RD.
Hirondelle de la Camarde, Trim-
balleur decrônis, de macchabées.
« Le daron de Méloche était dans les
Pompes funèbres. Il était Aj>om/e/fe
de la Camai'de. »
n C'est un pauvre purotin qui n'aura
jamais pour cochemar que le trim-
balleur de macchabées. »
— COCHER RACOLEUR. Ma-
raudeur.
« Les agents de la brigade des voi-
tures out horreur des marau-
deurs. »
— COCHER EX COXTRAVEX-
TIOX. Cocher mai-ron.
« Lui, c'est un cocker marron. Il fait
les gares, la nuit, avec une vieille
guimbarde qui sonne la ferraille. »
COCHOX . Baccon * , Bacon * ,
Bouant, Grohant ', Poi'te-veine .
« Merci, jolies mœurs et joli pays :
l'amour porte-veine. »
(Jean Lorbain.]
COCU. Bélier, Boisé, Bonfean, Bouc,
Chauffe-la-couche, Coi-nard, Cou-
cou, Joseph.
« — Tu connais pas ce chauffe-la-
couche de Dugland? c'est un bélier,
un bouc, un boisé \ sa gonzesse le
fait cocu avec tous les aminches. »
« Elle flanqua une gifle à son iras-
cible Joseph. »
(L. OOBTILLE.)
— ÊTRE COCU. Avoir du bois,
des bois, des cornes. En porter.
Etre de la confrérie, delà confré-
rie de Saint-Joseph, Vêli-e, Ne
plus pouvoir mettre son chapeau.
Ne plus pouvoir passer sous la
porte Saint-Denis ou n'y pou-
voir passer sans se baisser.
« L'être ou ne pas l'êtrel Je le suis,
voilà tout. L'accident ne vaut pas
qu'on le souligne. Tout homme est
le trompé de quelqu'un ou de quel-
que chose. •
(ClOTB flc6DES.)
« On prétend que la belle lui en fait
porter au point qu'il ne peut plus
passer sous la porte Saint- Denis. »
{La Bavarde.)
coc
— 112
COI
.< Et il daubait sur les pauvres cor-
nards comme sil eût espéré abattre
des noix en leur secouant les
cornes. «>
(A. SlH-ESTBE.)
i:OCUFIER. Boiser, En faire por-
ter, Garnir ou Orner le front.
•« Il n'avait pas deux mois de ménage
que, déjà, sa légitime le boisait avec
ses commis. »
« Je vous dis que c'est une sainte-
nitouche. Elle a l'air de ne pas y
toucher mais elle en fait joliment
porter à son époux. »
« C'est plutôt aux amis qu'aux étran-
gers que s'adresse l'épouse pour
orner le front de son mari. »
CODE. Boite à gifles, Bourreur de
pègres, Grimoire mouchique*.
COEUll. Battant, Brûlant, Chouan,
Frappant, Fressure, Grand res-
sort, Palpitant.
« Faut pas avoir de battant pour
dégréner ses vieux. »
« Avant de quitter la place, il s'assura
que le frappant de la vieille ne bat-
tait plus. »
« Vous pensez si je me sens la fres-
sure chatouillée à l'idée de tous les
grands hommes que je vais ren-
contrer... »
(Catdlle Mendes.)
Une extase vague et sans bornes
Dilate tous les palpitants...
Bien des fronts sont dotés de cornes...
C'est le printemps.
(Gbaiiiiont.)
« Quand les soubrettes à Chariot vous
mettent sur la bascule, le grand
ressort ne doit plus marcher. »
— Cartes. Battant, Sanguin.
V. Jeu.
COFFRE. Bauge.
COFFRE-FORT. Arche, Arche
sainte. Bauge, Diable, Grasse, Ta-
bernacle. V. Caisse.
« Le plus grand danger pour les
banques, c'est les voleurs de bau-
ges. »
(Ghisox.)
« C'est un gonce qui doit avoir du
flac dans son tabernacle, n
COGXAC. Cogne, Cogneji.
« — Allons, Firmin, encore un coup
de cogh'Ji : ça te donnera des
forces. »
COGXER sur quelqu'un. V. Bat-
tre, Frapper.
COIFFER. (Peigner.) Mei'lander,
Ratisser la terrasse.
« T'en as une tignasse. Va te faire
mei'lander. »
« r s' fait ratisser la terrasse et i' s'
parfume à l'eau d' peau d' conasse
comme un' tata. »
COIFFEUR. Gratîeur, Merlan,
Pommadin, lidcleur, Bâtisseur,
Trique-poux.
Et pourtant vovez comme on s' blouse.
C merlnn avait si boim' façon
Que je r supposai moins poisson :
r n'avait ni casquett' ni blouse.
(BlIdort.)
« Cet insipide pommadin, ce rdcleur
prétentieux et bète mettait sa gloire
a vous raconter qu'il avait un jour
0 gratté » le grand duc Alexis; et
quand on lui disait que celui-ci
avait toujours porté sa barbe entière,
le rôtisseur vous prenait en grand'
pitié. »
(L'tre l^ationale.)
— COIFFEUR
Échellier.
MALADROIT.
COIFFURE. V. Casquette, Cha-
peau.
— COIFFURE l»E LIIO.W.ME.
Cheveux ramenés sur les tem-
pe» : Accroche-cœurs, Faces,
Guiches, Houfles, Rouflaquettes,
Soixante-six,
Si su' les temp's je m' colj' de» guichet
C'est par niaguère d' tJmoittDer
yu'en vrai barbii' j' gob' pas les riches.
(L. Di Bkrcy.)
COI
Il avait deux p'tifs favoris
Surmontés d'euu' fiu' rouflaquette,
A la Villette.
(A. B.)
Quand j' veus tremper mes guiches,
Gratis pro Deo
Sans bateau
y m'en vas faire un' pleine eau.
(J. RlCHBPIX.)
Devant un mélé-cassis
Il roulait une grillante
Ou lissait ses soixant'-six.
« Fais-toi pas des faces; coupe tes
tiffes à la Paulus. Y a pus qu' les
mignards qui s' font des ronfles,...
pour crosser. »
— COIFFURE DE LA FEMME.
Bandeaux : Botticcelli, A la
vierge, En ventre affamé; che-
veux courts et frisés : A l'en-
fant, Ninon ; frisettes ou en
frange sur le front : A la chien ;
ctieveux ramenés sur les
tempes : Accroche-cœurs, Pa-
tères. Siispensoirs. La fantaisie
des littérateurs crée journelle-
ment des expressions pour dési-
gner, selon la mode, la coiffure
de la femme ; les mots ci-dessus
indiqués peuvent être désuets
demain et faire place à d'autres.
« Le chapeau Lamballe en paille
blanche et noire couvert d'une
longue jplume d'autruche va bien
sur une botticcelli un peu ondulée. »
(Courrier de la Mode.)
Aile avait des magnièr's 1res bien,
Aile élait coiffée à la chien,
A chantait comme eun' petit' folie,
A BatignoUes.
(A. B.)
Avec ses grands tifs « la vierge
Et SCS mir's qui r'moueliaient 1' pavé,
A sembluit aller à comberge.
(L. DE Bercy.)
coït. Baisage, Bowre, Ça, Caram-
bolage, Chique, Chosette, Coup,
Crampage, Crampe, Crampette,
Façon, Mise, Partie de carambo-
lage, d'écarté, de jambes en l'air,
de piquet. Passe, Pavé, Pétée, Petit
lubé, Politesse, Ravescot, Secousse,
Soupe à la quéquelte, Tronchage,
Tronche, Truc. Presque toutes
ces expressions sont obscènes.
— 113 — COI
Et c'est pourquoi toqs toutes
Vous vous mettez en route.
Princesses, puisque nous
N'allons pas à vous.
Princesses de la rampe,
Princesses de la crampe...
(Raocl Ponchon.)
Votre gain n'est pas mon tourment;
Mais le piquet que j'imagine,
A deui, serait un jeu charmant.
(P. Paillette.)
CO'lTER. Abreuver le courtaud* y
Aller à la bourre, au bonheur, à
la tronche, chez bourmann, chez
crampe, chez crampmann, chez
tronchmann. Arracher un pave.,
un pavé. Baiser, Baurater, Battre
le beurre, Bitter, Bourrer, Brico-
ler, Caramboler, Chaucher, Cli-
quer, Cogner, Cramper, Dégorger
son panais, Dérouiller, Donner
V aubade *, Emmancher, Encraquer,
En foutre une secousse, Enterver *,
Entifler *, Être en lecture, en
mains, sous presse, Faire boum.
Faire ça. Faire la bête à deux dos,
Faire la chosette, le petit lubé, une
façon, une passe, une politesse.
Faire Lisette, Fourniller *, Four-
nir *, Fourrer, Foutre, Hier *, Hyer*.,
Hornangier", Jouer de la croupe.
Le faire. Limer, Manger de la
soupe à la quéquette. Mettre,
Mettre au chaud, Mettre du lard
en bouteille, la cheville dans le
trou, le diable en enfer, le pape
dans Rome, etc., Nettoyer son
verre de lampe, Piquei', Planquer,
Planter, Rivancher *, Rouscailler,
Schnailler, Se dire bonjour, Se dire
deux mots, Se foutre sur le dos. Se
frotter la couenne, le lard. Se sou-
haiter la fête. Taper, Taper de la
fesse, du figne, de la patte, Tigner,
Tiquer, Tirer sa chique, son coup,
sa coupe, sa crampe, Troncher^
Ventouser*, Voir la feuille à Ven-
rers, Y aller, Yenser*. Presque
toutes les expressions argoti-
ques pour dire Coït etCoïtersont
obscènes et on ne les doit em-
ployer qu'avec la plus grande
8
COL
— 114 —
COL
circonspection, bien que, —
comme le latin, — l'argot, dans
les mots, brave l'honnètelé.
•c — Est-ce que les prêtres font çal
— Sans doute, et mieux que les
autres hommes. Pourquoi ne/i?r/ons-
nous pas ça ? N'avons-nous pas tout
ce qu'il faut pour cette besogne ? »
(Boccàck.)
\h ! j' la connais, son anarchie :
Manger, boire, et pis mntlre au chaud.
(P. P*II.LETrB.)
« Ce Bérenger, qui n'aime pas qu'on
fasse un brin Lisette, n'est pas
pour nous satisfaire et combien
nous lui préférons celui dont la
grand'mère regrettait sa jambe bien
faite et le temps perdu. »
(Maubice Donnay.)
« Elle vient de faire une passe et,
souriante (le miche a dû être géné-
reux), elle s'avance vers son soute-
neur. »
(G. Mac*.)
COLÈRE. Cran, Renaud, Ressaut,
Rouspétance.
— ÊTRE OU SE METTRE E\
COLÈRE. Étreàcran,àrenau(l,
à 7-essaut, à tube, Etre blanc,
bleu, 7-ouge, vert, violet, de toutes
les couleurs, Faire de la bour-
rache, de la rouspétance. Fumer,
Gober son bœuf, sacfièvre, tirou-
mer, Monter, Monter à f échelle.
Mousser, Piquer soîi bœuf, son
cran, la ou une rogne. Pousser
du renaud, du ressaut, du rogne,
de la rouspétance, Prouter,
Renauder, Ressauter, Rogner,
Rouspéter, Tuber, S'embu/ler,
Se mettre les nerfs en pelote,
Voir rouge. N'en voir plus clair.
• — Y a du r'noud, madame a ses
nerfs? — Je m' fais la paire! »
« Moi Bibi Chopin, opportunard?...
tu parles si ça m'a »/ii* à cran I »
prendrais un plat. »
Ça vous surprend que je '•essaiite'!
Je suis de mauvais poil toujours :
Mais hondieu ! n'est-ce pas la Taule
De votre vieux monde à relwurs?
(P. PAILLKTTE.)
J' viens d' rencontrer la femme à Pierre,
C" qu'a fait d" l'harmone ! ah 1 nom de d'Ià '.
C'en esl flaquant I bon mfirJe: en v'Ià
Un' marmit' qui fait sa soupière!
A rouspète, a fait du chichi,
A r'naude, a crâne, a rogne, a gueule,
A tioiit r boul'vard à ell" tout' seule
Oedpuis Montmart' jusqu'à Clichy.
(A. B.)
« Les têtes s'échaufTaient. la conver-
sation en fit autant et l'idée sau-
grenue vint à Mlle .Marthe de faire
monter à l'échelle le naif curé, en
le régalant à sa façon d'un cours de
philosophie religieuse. »
(A. Mf.LANDRI.)
« Chaque coup que j' dégote c' salaud- i
là, ça m' fout les nerfs en p'iole; '
y vois rouge et, poure rien, j'entre-
rais d'dans. »
« Quand on y a boni ce que sa gon-
zesse avait fait, i' fumait, V mec;
i' n'en voyait pus clair. »
« — Tu crois qu'y a pas d' quoi piquer
la rogne quand on voit des trucs
pareils? »
COLÉRIQUE. Coléi-eux, Fumeur,
Groumeur, Reuntideur, Ressau-
leur, Rognard, Rognew, Rouspé-
teur, Tubeur.
« En v'Ià d'un sale renaudeur, il est
tout r temps à r'ssaut. »
« — Non, j' suis pas ffroumeur; mais
faut pas qu'on me cherche. »
« Que tubeuse que c'tte sœur-là! qui-
sale rogneuse, que bàlou luerdeux !
« Milot, c'est un rouspéteur de pre-
mière, mais dans le fond, il est Don
fieu. »
COLIFICHET. (Parure.) Chinfrc-
niau.
— SE P.\RER DE COLIFI-
CHETS. S'encoliflucheter.
COLIQUE. Chiasse, Chiolte, Clichc,
Drille, Dringue, Drisse, DrouU-
COL
— an —
COL
lasse, DrouïUe, Brousse, Tour-
mente, Trouille.
r tisit' tons les hôpitaux,
r craint pas la chiasi, les coliqnes :
r torch'rait 1' cul aux cholériques.
(P. PiiLLrrTE.)
Hais le cidre, — à fore' qu'elle en iiche, —
Finit par lui ilonncr la cliché.
— Mang' donc pas tant d' pain
d'épice, — qu'a y fsait, — tu vas f
fout' la dringue. ■
Après avoir boustifaillé et liché
pendant une heure d'horloge sans
arrêter, le bon curé se leva soudain
de table, pris d'une drouillasse cara-
binée. »
{Les Propos du Commandeur.)
Mais au moment psychologique, il
fut pris de violentes douleurs d'en-
trailles : c'était la/rou///e, l'indomp-
table trouille l Et il abandonna la
partie, cédant à la tourmente. »
— AVOIR LA COLIQUE.
perdu sa clé.
Avoir
COLLABORATEUR, COLLA-
BORATIOX. Collabo.
« Il devenait l'esclave de l'œuvre,
maintenant qu'il en avait ouverte-
ment accepté la collabo. »
(L'Événement.)
Rabier et Jacquemart,
Deux bons parlementaires.
Sont de notre canard
CoUabot ordinaires.
(H. Boenn.)
COLLECTE. Bouline.
« Les truqueurs des foires de village
font ce qu'ils nomment une bouline,
c'est-à-dire une collecte entre eux.
et ils chargent un compère de dis-
traire le surveillant, de l'emmener
à l'écart, de l'inviter et de le griser. »
(Pbitat d'Aiglevoxt.)
COLLECTIONNER. Bibeloter.
COLLECTIONNEUR. Bibeloteur,
Bibloteur, Bricabracoleur, Brico-
leur.
COLLECTIVEMENT. £n soce,En
tierce.
« Moi, j' veux pas turbiner en socex
comme ça. quand j'affure, c'est rien
que pour mon gnasse. •
« On est monté en tierce à la Vil-
touze. »
COLLÈGE. Bahut, Bazar, Boite.
« A la sortie du bahut, deux lycéens
discutent... »
(PoXTilLLAC.)
« On avait décidé qu'il ne retourne-
rait plus au bazar. »
(Dlbcs.)
« Pour l'ouvrier, son atelier ou son
usine estune6oî/e; pour l'employé,
c'est son magasin ou son bureau ;
Jour le domestique, c'est la maison
e ses maîtres ; pour l'écolier, c'est
la pension, le collège ou l'école. »
(Hectob Frakce.)
COLLÉGIEN. Bahutien, Potache.
« Coiffés encore de la casquette du
bahulien, Paul et René se tenaient,
honteux presque, loin des groupes
des autres jeunes gens de la ville. •>
(DCPO.VT.)
C'était par un jour de printemps.
Six poiaehes. les bras ballants.
S'en allaient en prom'nade.
(Xasbof.)
COLON. Les troupiers, dans nos
colonies, donnent aux civils qui
font le commerce de détail le
nom de colons marécageux.
(G. Dblksalle.)
COLONEL. Colo, Colon, Grand
mec, Kébir, Kibir.
Quand la boîteus' s'en Ta voir le colo,
EU" n'y Ta pas sans s" le passer à l'eau.
[La Boiteiise, Chanson de route.)
m Le colon réunit tous les offlciers et
leur exposa le thème de la ma-
nœuvre. »
« C'est pas parce que t'es le grand
mec que tu me feras baisser les
châsses, ricana-t-il. Puis, saisissant
sa chéchia par le gland, il la fît tour-
noyer et la lança dans la direction
du colonel, qui la reçut en plein
visage.
COL
116
COM
— Chauffe, Kibir, s'écria-t-il gogue-
nard; maintenant, mon colon, j'
t'emm....! »
COLPORTEUR. Boucardier gam-
billeur*.
COMBAT. Chiqverie. V. Bataille.
COMBIXAISOX. Binaise.
n V jactait avec personne : i' voulait
pas qu'on conobre ses binaises. »
COMBINER. V. Préparer.
COMBUSTIBLE, subs. Macé-
doine.
COMÉDIE. Mireloque, Misloque.
— JOUER ï-A COMÉDIE. Flam-
ber, Vendre, Vendre sa salade.
« Le malheur, c'est qu'il avalait trois
ou quatre grogs avant d'entrer en
scène; il lui fallait ça, assurait-il,
pour vendre sa salade. »
(Gazette théâtrale.)
COMÉDIEN. Misloqueur, Mislo-
quier. V. Acteur.
« C'étaient des misloquiers qui flam-
baient jusqu'à des six ou sept fois
la journaille chez Delille. »
— On dit du comédien qui
joue avec art qu'il sait
Enlever une scène', s'il re-
cueille beaucoup d'applau-
dissements, il Enlève son pu-
blic.
— Le comédien qui joue sans
art lâche la scène.
— Le comédien qui ne joue
que des bouts de rôle, le
chanteur qui passe le pie-
mier dans un concert Ba-
laient, Essuient le plancher,
la scène. On dit encore de ce
dernier qu'il Lt'ce/e^orc/ion.
— COMËniEN DE FOIRE. Flam-
beur.
m C'était un des meilleurs flambeurs
de la caravane. •>
COMIQUE. V. Amusant.
COMMANDANT. Méquard \
COMMANDER. Méquer.
COMMANDITAIRE. Coqueur de
beune, de bille, deMaise.
« L'habileté du faisant consiste à
découvrir le commanditaire, le
coqueur de braise qui lui fournira
les capitaux nécessaires à l'ouver-
ture de l'établissement. »
COMME. Kif, Kiff, Kif-kif, Kifkif,
Kifkif bowrico ou simpl. Bour-
rico.
La femm' minislr', ça Trait trùs l»ien
— Kifkif des ch'veux sur nos potage*. —
(Edg. Lemebueh.)
COMME IL FAUT. Commif.
C'est ù côtn des forlifs,
On n"y voit pas d' gens commift
Uui sent 1' musqué.
(A. B.)
COMMENT. Sous forme d'inter-
rogation, avec idée d'incrédulité,
de moquerie ou de refus. Chez
qui? Chez Bobèche? Chez Dache?
Chez Plumeau ?
« — T'iras à trouch'mann avecque
c'tte ponett'-là, toi? Chez qui? Chez
Plumeau? »
<:OMMÉRAGE. Dabérage'. V. Can-
can.
COMMERÇANT VÉREUX. Din-
gxieur. Faisan, Faisand. Faisan-
dicr, Faisant, Faiseur, Bibouleur.
COMMERCE. Flambeau, Flanche,
Truc.
« Sa dabe aurait voulu qu'a y paie un
p'iit flanche où qu'aile aurait four-
gué des moules et des frites, u
« — Que commerce au'i' fait?
— Il est marchand d bidoche.
— Marchand d' poules ; c'est core un
Iriic à s' faire cercler. »
— FAIRE CO.MMERCK DK,
FAIRE VS COMMERCE,
COM
— 117 —
COM
FAIRE DU COMMERCE. Flam-
ber, Flancher, Truquer.
« l's savent y faire chez eusses pour
truquer; Eusèbe flanche à la mar-
motte en fsant les bistrots, du
teiïips qu' Ninie flambe au marché
pouilleux. »
— COMMERCE VÉREUX, Fai-
sanderie, Riboule.
« Les escrocs qui exercent la faisan-
dei'ie se connaissent presque tous ;
ils forment une sorte de franc-
maçonnerie qu'ils ont eux-mêmes
baptisée bande noire.
Pour pratiquer leur genre de com-
merce, les membres de la faisan-
derie ont recours aux moyens les
plus divers.
Quand il ne possède pas, person-
nellement, les fonds nécessaires à
l'installation d'un commerce, — ce
qui est fréquent, — le faisant ou
faisand fém. faisande) cherche un
nave dont il fait son commandi-
taire ou son associé.
Le nave est honnête mais, comme
l'indique son nom, naïf et facile à
berner; il a, généralement, de
sérieuses garanties ou d'excellentes
références, ce qui permet de se pro-
curer la marchandise à crédit.
C'est alors que le/awa/idpersuade
au nave qu'un plus fort roulement
de fonds est indispensable à la
réussite de Tentreprise et le fait
consentir à revendre, à vil prix, la
marchandise livrée.
Pour amorcer les fournisseurs, on
acquitte parfois les premières
échéances et, grâce à la complicité
d'un banquier de la bande, on dé-
cuple les commandes qu'on écoule
en coups de fusil, c'est-à-dire au
quart, quelquefois même au dixième
de leur valeur.
Les faisands réussissent souvent
à vendre les établissements qu'ils
fondent ou les cèdent à quelque
faiseur qui, de mèche, en continue
l'exploitation. »
COMMIS. Berline", Courtaud de
boutanche.
Il Elle a fait son barbeau d'un cour-
taud de boutanche qui poisse pour
sézigue de la douce à son singe. »
— COMMIS COIFFEUR. Merlan,
Pommadin.
— COMMIS AU COMMISSARIAT
DE POLICE^ Cabot de quart.
Chien de quart ou de commis-
saire.
a L'exaspération est grande dans le
quartier contre les agents et contre
le chien du commissaire. »
(Lecocq.)
— COMMIS A LA COMPTABI-
LITÉ, AUX ÉCRITURES. Bu-
veur d'encre, Cul-de -■plomb.
Gratte-papier, Rond-de-cuir.
— COMMIS AUX CONTRIBU-
TIONS INDIRECTES. Gabelou.
(Ce mot est aujourd'hui passé
dans la langue.)
« Le percepteur, c'est bien, on y ra,
mais le gabelou, ah! mince alors!
vous qui peirlez de fonctionnaires,
tenez, en voilà un qui n'est pas
populaire! »
(E. BEaGsmAT.)
— COM.MIS ÉPICIER. CoiTli-
chon, Épicemar.
— COMMIS EX NOUVEAUTÉS.
Apprenti. Bistot.
— Commençant. Roufion, Rou-
pion.
— En pied. Calicot, Chevalier
de l'aune.
— COMMIS VOYAGEUR. Ambas-
sadeur, Gaudissart, Hirondelle,
Pilier de paquelin. Pitre de
comme.
COMMISSAIRE DE LA MA-
RIEE. Ferblantier.
COMMISSAIRE DE POLICE.
Quart, Quart d'œil.
Puis chez 1' quart, d'un ton bravache.
Il va prétendre en rageant
Que vous l'avez traité d' vache,
Le parfait agent.
(L. DE Bebcv.)
« Voilà certes un sujet qui serait une
précieuse acquisition pour la po-
lice : un œil pareil vaudrait tous les
quarts d'œil du monde. »
(PoSTAItLAC)
COM
118 —
COM
COMMISSARIAT. Burlingue de
quart. V. Bureau.
COMMISSIONNAIRE. Galifard,
Trôleiir.
— CO.MMISSIOX.XAIRE ATTA-
CHÉ A VIS ÉTABLISSEMENT.
Chasseur.
« Chaque soir, il envoyait le chasseur
du cercle porter à sa femme l'ar-
gent nécessaire à la pitance du
lendemain. »
{Le GauloU.)
C:OMMODE. Accareuse, Careuse,
Comine, Tireuse.
« .Mais quand la r'naque est v'nue,
on a dégoté les fafles sous 1' marbe
d' la careuse. »
COMMUER LA PEINE DUN
CONDAMNÉ. Le défarguer.
<:OMMUNE (LA). La Commode.
« — Ah! ma vieille, j'ai la dent
comme si j'aurais pas boufl'é d' puis
la Commode. »
— .MEMBRE ou SOLDAT DE LA
COM.MU\E. Communard, Com-
inuneux.
y l'avais rencontro' par hnsard.
C'était (lu temps qu' \es communards.
Sur Thomas, commellaient drs meurtres,
A Montmeurtre.
COMMUNIER. Avalei', gober ou
manger Vauvergnat, le bon Dieu,
le luron, le pain à cacheter, le po-
lichinelle, Faire son bonjour.
— Les employés d'église di-
sent Avaler le bourgeois.
« Et c'est du propre daller manger le
bon Dieu en guignaut les hommes. »
(E. Zola.)
« — V'Ià Pâques, dit le sonneur. Va
Talloir qu'on aille tous avaler le
bourgeois. »
<:OMMl-TATION. Défargue.
<:O.MI»AGNE. Monanle'.
COMPAGNIE. Équipe, Gance\
Suce, Titrée. V, Bande.
COMPAGNON. Bisot % Copain,
Copin, Contre, Fanande*, Fa-
nandel*, Fiasse, Frère, Gaveau,
Gavot, Maire*, Matelot, Monant,
Pote, Poteau, Social. V. Ami, Ca-
marade.
— COMPAGNON OUVRIER.
Chien, Gigal, La Coterie.
« — lie, la coterie, demanda le lipette,
t'as pas vu mon gigai] »
— MAITRE COMPAGNON. Afai7>e
gigal.
« 11 y eut un soupir de soulagement
quand le mailre gigal quitta le
chantier pour accompagner l'archi-
tecte. »
{Le Cri du Peuple.)
— SECOND COMPAGNON. Re-
nard. V. Apprenti.
— MAITRE COMPAGNON
C H A R P E N T I ER. Gâcheur.
V. Charpentier.
COMPARAITRE en justice. Aller
faire tremper ses haricots ou Aller
aux champs.
« Comme c'était la première fois qu'il
allait faire tremper ses hnricols, il
avait la frousse du cuiieux. »
COMPÈRE, COMPLICE. La plu-
part des mois qui désignent
l'Ami, l'Associé, le Camarade, le
Compagnon (V. ces mois) servent
au malfaiteur pour nommer son
compère ou son complice ; il est
néanmoins d'autres termes que
nous allons essayer de classer.
Le compère chargé d'amener,
d'amorcer la proie s'appelle, en
général. Allumeur, EmjailUur,
Engraineur; en argot de jeu il
devient r£c/airc»r, VEmi'cheur;
au bonneteau ou dans les ieux
de hasard qu'on renconli-e hors
barrières, le compère est Baron,
Chic, Chiqiœ, Chiqueur, Comte,
Comtois, Contre, Ënquilleur, Mar-
quis. Le complice qui rassemble
le public pour fournir uneocca-
COM
119 —
COM
sion de vol est Nonne ou Son-
neiir; celui qui opère est la }fain
et celui qui fait le guet se nomme
Arçonneur, Gâfe, Psitteur. Dans
le « vol à l'américaine » ou « vol
au charriage », l'un des com-
pères est Y Américain, ou V An-
glais ; l'autre, le Chnrrieur, le
Jardinier. Enfin, le « môme », le
« pégriot », qu'on emploie à
cause de sa petite taille pour pé-
nétrer dans les habitations par
les soupiraux, les impostes ou
toute autre issue où ne pourrait
passer un adulte, se dénomme
Rat. V. Acolyte.
La rong' '... La noir' '... La noire ici...
Saiveila noir'... Voyez la rouge...
L'as de Irèf qui ?agn' !.. Le voici !...
Je r pos" là!... Là!... Pus rieo n' bouge!
Posez, misez! — A vanne, à cri.
Suivant 1' ser. engraine 1" comte.
Les nav's ponf et c'est Bibi
Qn'eafouiir l'aubol... Et ça Tait l' compte !
(Blédort.)
Les voleurs ont appelé main celui
qui prend les porte-monnaie. Les
aides s'appellent nonnes; ce sont
les élèves, les coassociés, les facto-
tums, les complices. Ils doivent,
pendant l'exécution, et cela est capi-
tal, se placer entre la main et la
foule. C'est une garantie de sécurité.
Ils ont pour mission, d'abord, de
faire le guet pour reconnaître les
agents, puis de disposer la victime
choisie pour la plus grande com-
modité de la main, soit en la pous-
sant plus ou moins fort, soit en
attirant son attention^ du côté
opposé à l'opérateur... S'il est dé-
couvert, les nonnes viennent à son
secours et cherchent à le dégager
avant l'arrivée de la police...
Sila main est saisie par un agent
inexpérimenté, elle fait valoir son
innocence, et comme les pièces à
conviction sont parties avec les
nonnes, cela le désoriente. Il craint
une erreur qui peut le compro-
mettre, le faire punir ou l'évo-
quer. »
(G. Mac*.)
■ L'aide du bonneteur, de l'opérateur,
s'appelait contre de ce qu'il devait
« ctiiquer contre »; la corruption
l'a fait comte; l'analogie, qui l'a
transformé en baron et eu marquis,
ira peut-être jusqu'à en faire un
« prince. »
(E. Gabço'XaT.)
— SERVIR DE COMPÈRE. Ba-
ronner.
« — Alors, c'est entendu, tu me
baronneras ce soir. »
— COMPÈRE CHARGÉ DE RA-
MENER LES DUPES. Rame-
neiir.
Rameneur, donne de ton claque
.\u pigeon une contremarque.
Fais-le nettoyer cbiquement
Pour affurer ton cinq pour cent.
(HociER-Gmisoii.)
COMPLICITÉ (DE .
V. D'accord.
De mèche.
COMPLIMENTER. Jeter ou pas-
ser de la pommade.
« Ce sont de jeunes grues qui se
mettent à la scène pour micheton-
ner plus facilement et qui couchent
avec les courriéristes théâtraux qui
leur jettent de la pommade dans
leurs canards. »
{La Bavarde.)
COMPOSER un article, une
œuvre. Pisseï-, Pondre, Torcher.
V. Écrire.
COMPRENDRE. Entraier, Enter-
ver '.
« On peut jacter devant lui, il n'en-
trave que pouic. »
« Le rupin sortant dehors vit cet
écrit, il le lut, mais il n'entervait *
que floutière; il demanda au rati-
chon de son village ce que cela
voulait dire, mais il n'en/e/*i;a«^* pas
mieux que sézière. »
(Le Jargon de t argot.)
COMPTANT. Rubis sur pieu.
COMPTE (RÉGLER UN). Êcosser
des pois ensemble.
CO.MPTER. Comberger'.
COM
120 —
CON"
COMPTOIK, Chapelle *, Compte
(apoc), liade, Radeau, Radin,
Zinc, Zingue.
Pour fair' plaisir au camarade
Oa l'invite à v'nir eu prendre un
Su' r rade.
{i. Berthier.)
♦Juand les sergots s'en vont par cinq,
C'esl qu'ils veut prendre un verr' su' 1' zinc.
{i. JOUY.)
COXCERT. Beuglant, Boîte à chan-
sons. Boîte à musique, Caf-conce.
V. Café.
« Moulin-Rouge, cabarets du Néant
et d'ailleurs, boîtes à chansons, bo-
dinières à revuettes, pesages, foires
de Neuilly, et le reste. »
(R. Maizeboy.)
CONCIERGE. Cloporte, Lourdier,
Pipelet.
Mais l'affreux cloporte
Me laisse à la porte
Pester sous l'averse et le venl.
« — Quelle poire que tu vas faire
quand ton lourdier va te r'mette
ma babillarde ! »
Les pljj'lels m'adress'nt des discoure,
Y veul'nt pus qu' des artiss' notoires
Et faut êl' du Conservatoire
Pour pouvoir chanter dans les cours.
(Jehan Rictus.)
— CONCIERGE DE PRISON.
Chat, Guichemarl, Oncle (fcin.
Onclesse).
« Vonclesse est une coquine finie...
Voncle est venu prendre mon ca-
moufle. X
(Lettre de détenue ailée par Lorédan Larchey.)
Lubre, il bonissait aux palombes :
« Vous grubles comme un guichemard. t
(J. KiCHKI'IN.)
COIVCIERGERIE (LA). La Cigo-
gne, La Lorc<7e* (déformation «le
La Force) (V. Jargon), La Tour,
La Tour Pointue.
Je monte à la Cigogne
On me gerbe ù la grolle
Au tap et pour dix ans.
{Argoi de Yidocq-)
Puis, en décrivant maint détour.
Le panier conduit à la Tour
La r&Qe.
(L. OR BucY.)
CONCUBINAGE. Collage, Mac
quage. Mariage à ranglaise, à la
colle, à la dt^trempe, à festorguc,
au vingt- et-un\ème, de la main
gauche, Marida.
Ce sont la des collages.
Et non des mariages.
Et donc vous convolez;
Des collages sans colle,
Alors ça se décolle,
Et vous vous décollez.
(Raoul Pomchok.)
Mon puasse a soupe du macquage :
Faut toujours sucer 1' mèm' museau.'
(Blëdobt.)
« La loi Naquet, à notre avis, n'a en
rien atténué la propension de cer-
taines classes à se marier au vingt-
et-unième et on peut afOrmer que
le nombre des marinqes à la dé-
Irernpeest aussi élevé que naguère. »
{Le Pilori.)
— VIVRE EN CONCUBINAGE.
Être à la colle, collé, macqué,
marida.
Depuis, j' suis macquée avec lui
Et, comme ù tout ou s'accoutume,
Pour nous deux j' m'occupe aujord'hui
Sur le bitume.
(L. DE Bercy.)
Aussi quand ej' m'ai marida,
y m'ai mis avec un' petit' grue
Qui truquait, le soir, à dada.
Dans la rue.
(A. B.)
« Tant qu'on est à la colle, ça colle ;
mais une fois que le condé y a
passé, c'est tous les jours du re-
naud. »
CONDAMNATION. Gerbage, Ocr-
bement. Sapement, Sucrage.
« M' mette pè''re".' Fourche ou ram-
bri'? Ça m' dit qu' nib. Pis, j' veux
pas risquer l' gerbement. »
i< A son dernier sap'ment, il a été s'
laver les pieds au dur pour cinq
longes. »
«( Son bavard a fait tout c' qu'était
posse, n'empfrlie qu'il a passé au
sucrage pour un treize. »
— ÊTRE .SOLS LE COUP D'UNE
CONDAM.\ATION CERTAINE.
htre bon, Être faitré.
CON
121 —
CON
— ÊTRE VIERGE DE CONDAM-
>ATIO>'. Être blanc. Être fleur.
— COXDAMXATIOX EX APPEL.
Surgerbe.
— COXDAMXATIOX CAPITALE.
Gerbement à la passe ou simpl.
Passe.
« Il s'est fait gerbe à la passe pour
avoir scionné la vieille de l'auberge
de la guillotine. »
CONDAMXÊ. Incurable, Malade.
— COXDAMXÉ A MORT, qui se
pourvoit en cassation. Friau-
che *.
COIVDAMXER. Enflaquer, Gerber,
Plancher, Saler, Saper, Sertir,
Sua'er.
« Le lendemain, suivant un usage
immémorial parmi les voleurs lors-
qu'un de leurs collaborateurs est
enflaque, Vidocq lui envoya une
miche ronde de quatre livres, un
jambonneau et un petit écu. »
(M. Mabio et L. Lacxay.)
Ha dabuche aussi chassait d° race :
A s'est fait gerber à Tingt ans
Pour aïoir saigné eun' pétasse.
(A. B.)
Comment? T'as pas encor vingt piges 1
Tu t'es d'jà fait ialer cinq fois'....
Et, c" conp-ci, c'est deux ans qu' tu piges!
« Tu sais bien qu'y a eune loi su' c'
qui s'appelle 1' « émission d'un
tiers » qu'interdit la chose et qui
sape ceusses qui sont pas d' la par-
tie et qui donnent d' l'aubert pour
les grèves. »
« Grollier s'est fait ceinturer avec
pour avoir dévalisé la boutanche
d'un lartonnier d' la rue d' Grenelle
et c'est pour ça qu'on vient de
1' sucrer. »
— COXDAMXER POUR RÉCI-
DIVE. Étamer.
— COXDAMXER EX APPEL.
Surgerber.
— COXDAMXER AUX TRA-
VAUX FORCÉS. Gerber au dur,
à la grotte, au pré, aux traves
(apoc. de travaux).
— COXDAMXER A PERPÉ-
TUITÉ. Gerber à perpetle, à
perte de vue, à la vioque.
— COXDAMXER A MORT. Ger-
bera conir, à counir, à crônir,
à la faux, à la passe.
,i — Te voilà pris avec cinq vols qua-
lifiés, trois assassinats dont le plus
récent concerne deux riches bour-
geois, tu seras gerbe à la passe. »
" ' (Balzac.)
— ÊTRE COXDAMXÉ. Être cuit,
fricassé, frit, mort. Ramasser.
« l's sont tous frits, mais c'est l 'Man-
chot qu'a ['t^us ramassé: cinq berges,
de centrouse. »
« II compte sur un acquittement?
Baste, il est fricassé d'avance. »
{L'Étoile.)
COXDUCTEUR D'OMNIBUS.
Gaule ou Échalas d'omrdcroche^
CONDISCIPLE, Cocon {avg. des
polytechniciens!. Faisant', Laba-
dens. y. Camarade.
CONFESSE ALLER A). Aller à
comberge, à combergo, S'écurer le
chaudron.
« Des gonces qui va à combergo,.
qu'avalent l'auvergnat tous les
dimanches, et qui foutraient pas
deux pélots à un mendigotl »
CONFESSEUR. Babillard.
a Mais il ne parlait plus jamais dfr
ses deux amis; et une fois que San-
treuil les avait nommés devant liii,
il répondit d'un air gêné : Le babil-
lard veut que je leur pardonne. »
(HUGCES 1.1 RODX.)
CONFESSION. Comberge, Com-
bergeante, Combergo.
CONFESSIONNAL. Combergo,
Dépotoir, Guérite à calotin, à ra-
tichon, Lavoir.
« Le mot dépotoir, en argot, signifie
également « Vase de nuit » et
(. Confessionnal ». C'est dans ce pot
CON
i22 —
CON
de chambre, en effet, que les vieilles
dévotes vieonent déposer leurs
petites ordures. »
(Hbctor France.)
« Eh! Néncsse, v"là ta tante; c'est
r coup d' la cogner, a sort du lavoir :
aile ira au r'fil, pour fair' péni-
tence. »
CONFIANCE. Fiat*. V. Initié.
CONFITURE. Gluante, Purée de
tomates.
« Une gonzesse comme ça à ton
gnasse, ça serait foutre de la
gluante à un sergot. »
• CONFONDRE. En parlant des
personnes : Aplatir, Asseoir, En
loucher un coin. V. Argument.
— ÊTRE CONFONDU. En baver,
En être mort, occi<, lue. En
rester là ou de d'ià, En roter,
N'en voir plus clair. Ne vouloir
plus vivre.
« Oh! alors, tu parles, quand sa gerce
y a boni c' petit flanch'-là, si ça y
en a bouché un coin, au frère! ah!
mon vieux, dis donc, il en restait
dHà, il en bavait; il Hait occis, que
j' te dis ! r voulait pus vive. »
— Prendre une chose ou une
personne pour une autre :
.Se gourer. V. Se tromper.
CONFRÉRIE DES GUEUX. Les
Enfants de la Mate *, Le Plant *.
CONFRONTATION. F r image.
Musique, Pierre de touche, Rem-
hrocage.
CONFRONTER. Frimager, Passer
au fr image, à la musique, â la
pierre île touche, au rembrocage,
au rembrocage de pairains, llem-
l>roquer .
« Il a été r'noblé par la lourdière de
la taule qu'il avait faite, quand on
l'a fait passer au fr image. »
■ 11 allait tout V temps à Niort, mais
il avait surtout 1 flube qu'on 1'
passe à la musique et qu'on 1' rem-
l)roque avec Jambe-de-Lainc. »
CONGE (PARTIR EN), ^'en aller
du pied droit (arg. militaire).
« — Oui, mon vieux, conte ton conte!
Dans cent vingt-trois jours, on s'en
ira du pied droit. »
CONGÉDIER. Balancer, Sacquer.
V. Chasser.
CONNAITRE. Combler, Conohrcr,
Noblcr.
« — Ton patron, ce vieux poteau, est,
comme tu le conobles, un de nos
faisandiers les plus costeaux. »
(E. LiPELLSTItB.)
« J'ai noble bien des régimes; j'ai vu
r Pôre-la-Poire; j'ai vu 48; j'ai vu
Badingue. »
Qu(k(u'i' va dir' mon proprio
Si j'y pay' pas son lerin' d'octobre?
Sûr i' va m' vider. Je 1' coaobre.
(A. B.)
— CONNAITRE L'ARGOT. Déri-
der, entraver le jars ou simpl.
Le dévider, l'entraver. Com-
prendre l'anglais. V. Com-
prendre.
— CONNAITRE UN ART, UN
MÉTIER ou UNE SCIENCE A
FOND. En gratter, en Jouer,
en mouiller, en pincer (indis-
tinct.). Être calé. Savoir j/ faire,
y toucher. V. Expert, Instruit.
— CONNAITRE LES ÉVÉNE-
MENTS qui vont se produire.
C«n7i(iître le menu.
— CON.XAITRE LE MORAL de
quelqu'un. Enconnailre le blase,
le centre, le matricule, le nu-
méro.
« C'est pas à nous autes qu'i' pourra
r mette, on connaît son blase à
c' mec-là. »
« — Cause toujours, mon colon, on
connaît ton matricule. »
« Ce n'était pas la première fois que
le grcdin était amené dans nos
bureaux, nous connaissions soji nu-
méro d'assez longue date. »
— CONNAITRE UNE FEMME,
dans le sens biblique. V. Colter,
Posséder.
CON
— 123
CON
— CONNAITRE TOUTES LES
Rl'SES. Savoir lire.
— CO»'U. Découvert, divulgué).
Brûlé, Cuit, Frimé, Fricassé,
Frit, Mordu, Vu. V. Découvert,
. Éventer.
CONQUÊTE. Emportage.
« On fsait du plat aux pus gandines ;
quéqu'fois a raquaient 1" souper; et
on fsait des emportages. »
— FAIRE rXE COXQI^IÈTE.
Emporter, Faire. V. Séduire.
COXSCIEA'CE. La muette.
« Depuis quil avait suriné son dab,
i' n' pouvait pus dormir : /a Ȕi<i"//e y
chantait les vêpres toute la nuit. »
— LAISSER UX PRÉVENU
SEUL AVEC SA CONSCIENCE.
Le faire ou le laisser mariner.
« Nous le laissâmes /narmw jusqu'au
lendemain. »
(GOHO.X.)
CONSCRIT. Blaireau, Bleu, Galli-
poteux, Godillot, Pienot.
« Le mot blaireau désigne en même
temps le balai et le conscrit; sans
doute parce que le conscrit mala-
droit est souvent commandé de
corvée pour le maniement du blai-
reau. »
(Hector Fbancb.)
« Une bande de godillots que condui-
sait un ancien, ami de la maison,
pénétra dans le petit salon jaune. »
" Quant aux pierrots, aux pauvres
bleus fraîchement débarqués du
patelin natal, qu'il se faisait un
plaisir d'ahurir sous une grêle inin-
terrompue de corvées et de puni-
tions, ils en venaient à s'entre-
regarder tout pâles, les dents ser-
rées, sans une parole. »
(G. COURTELINE.)
CONSEIL D AVOCAT. Médecine.
m Collez-moi cinquante balles et je
vous coque une médecine flam-
bante. >)
(Mémoire» de Viiocq.)
CONSEIL DE GUERRE. Tour-
niquet.
« 11 est passé au tourniquet pour
avoir aubade le capiston. •.>
CONSEILLER, subs. Minsus pi-
lois *.
CONSEILLEUR. Jacquette, Van-
neau. Ces mots sont pris en
mauvaise part et désignent celui
qui se borne à conseiller sans
jamais agir.
CONSENTEMENT. L'argotler
manifeste son consentement par
les mots Gi, Gy ou Gigot; au
xvni" siècle on disait Jaspin'.
V. Oui.
CONSENTIR. Marcher.
« Qu'est-ce que tu dirais d'une bonne
ballade en voiture avec apéritif à
la cascade et diner au pont de
Suresnes?
— Je marche avec enthousiasme. »
CONSERVÉ. On dit d'une per-
sonne bien conservée qu'elle
n'est pas trop Décatie, Déchirée,
Dégommée, Déjetée.
CONSERVER. Carei-, Mettre à la
care. Mettre à gauche, àla planque.
Planquer. V. Cacher, Économie.
— CONSERVER INDUMENT une
part destinée à autrui. Faire Ces-
gard, Faire l'esque.
« On devait falmucher; mais le Frisé
avait fait Vesgard. »
CONSIDÉRARLEMENT.
V. Abondamment.
CONSIGNE. Colle (arg. militaire
et des écoles).
CONSIGNER. Coller (arg. mili-
taire et des écoles).
« Je me réjouissais d'aller le lende-
main montrer mes galons neufs
aux cousins de Marly-le-Roy quand,
pour une vétille, je me fis coller
par l'adjudant de semaine. •
CON
— 121 —
CON
CONSOLER. Rebecter, Rebonneter.
« A chiallait comme eune Wallace; y
a qu' la bleue qu'a pu la r'becler. »
« Ça vous r'fjonnUe tout d' môme,
3uand on est à la faridon, d' dégoter
es aminches qu'ont pas oublié
qu'on les a assistés quand qu'i's
étaient dans la pure. »
CONSOMMATEUR qui ne donne
pas (le pourboire. Figaro (arg.
des garçons de cale.)
« Des clients comme ça, qui tiennent
une table pendant deux heures avec
un bock et qui font figaro après! Y
a pas de presse ! »
CONSOMMATION. ( Breuvage.)
Consomme (apoc.)
Plus loin, ils en faisaient autant
Mais changeaient de consomne...
On ne peut boire tout le temps
La même chose, co somme.
(R. PoNCHùN.)
CONSOMPTION. Décatissage, Dé-
gommage.
CONSTIPÉ (ÊTRE). Avoir le bou-
chon ficelé, Faire de la ou des
cordes, des billes.
CONTE. Roniment.
u — Je ne coupe pas dans tous ces
trucs-là! C'est des boniments\ »
CONTENIR. LUrcr \
CONTENT (ÊTRE). L'avoir à la
joie, à la rigolade.
« Cécile et mézigo, on l'avait à la joie.
ce malin-là. Alors on s'a offert une
ballade en cambrouse. »
— ÊTftE TRKS CONTENT. Se
laper le cul par terre.
CONTRAIRE (AU). En y joignant
une idée de moquerie ou de
vague supériorité. C'est l'autre!
Cest le chat ! C'est le pape ! C'est
le peintre! C'est que j' chie, que j'
crache, que / pette, que j' rote,
que j'' tousse!
« — Alors depis qu' tu travailles pus
tu la r'ièves ?
— Non, c'est que j' pelle ! »
CONTRARIER. Emmerder, Em-
moiiscaillcr, Faire chier. V. En-
nuyer.
CONTRARIÉTÉ. Emmerdement.
V. Ennui.
COxNTRAVENTION. Con^rC(ia/J.se,
Contrevence.
« Comme i' n'avait pas d' condé, les
cierges y ont fait une contrevence. »
— PRIS EN CONTRAVENTION.
Fait man-on.
CONTRE. Jouste *, Juxte *.
« Je trimardaisyoMS<e* la lourde. »
(H. Franck.)
CONTREBANDE. Mallouse ou
Maltouze.
— FAIRE LA CONTREBANDE.
Pasquiner la mallouse.
CONTREBANDIER . Chameau ,
Chouette, Dromadaire, Lanterne,
Mallousier, Renard.
— CONTREBANDIER MARI-
TIME. Marsouin.
CONTREBASSE à cordes. Ar-
moire.
— JOUER DE LA CONTRE-
BASSE. Gratter ou scier de
l'armoire.
« Pour quarante sous par soirée, il
allait scier de l'armoire dans uu
bastringue de barrière. »
CONTREFAIRE. Frimer.
Oh I n' pus et' planqué à la dure
Kt, n" s'rail-c' qu'euu' nuit frimer l'marloa
Kt m' les rouler dans d' la guipure.
(Jehan Kictus.)
CONTREMAITRE . Contrecoup,
Contrefiche.
« Les sous-off., c'est les contrecoup*
d' la grive; et, couiiue dans le»
atellicrs, i's gueul'nt pus fort que
les patrons. »
CON
— 125
COR
<:OXTREM ARQUE. Biffeton,
Brème, Lavabe. V. Marchand.
<:ONTRE TEMPS. (Empêche-
ment.) Avaro, Escare, Escarre.
<:OXTL'MAX. Chef du train onze,
Qui a les pieds dans le dos, dans
les reins.
€OXTUSIO\. Beigne, Bochon,
Pain, Paing. V. Coup.
<:OXVALESCE.\T. Qui se rem-
plume, Qui se requinque.
« r n'était pas si estuqué qu' tu
disais; j' l'ai vu hier : i' commence
à s' remplumer. »
" — Comment qu' ça va?
— Tu vois, ça va mieux; on se
r'quinque. »
<;0.\'VE\ABLE. A la couleur, A la
mode.
On s'a offert un
mode, avec des
cacheté. »
meuleton à la
fiuîtres et du
«CONVERSATION. Converse.
<< Il m'a tenu une converse de plus
d'une plombe. »
CONVERTIR (SE). (S'amender.)
Acheter une conduite, Rengracier.
i lOPIEUSEMENT . Chenùment ,
Gourde ment *, Hugremcnt '.
y. Abondamment.
i lOPIEUX. Corsé. On emploie, dans;
ce sens, quelques-unes des locu-
tions signifiant Abondamment,
Beaucoup, telles que A chier par-
tout, A tout cas!<er, A vingt-cinq
francs par trte, etc.
■< La mère nous avait préparé un
balthazar un peu corsé. »
<:OQ. Caporal^ Clairon, Horloge,
Ornichon, Ornion.
« J'aime pas la cambrouse à cause du
clairon qui vous réveille au petit
jour.»
« Esgourde Vhorloqe qui crosse trois
plombes au poulailler. »
« On nous a collé un vieil ornion
qui datait du siège. »
COQUET. Coq, Gandin.
Il affurait cher de galtouse,
r s' Iringuait tout c' qu'i' va d' gandin
C'était 1' pus coq ed' la Viltouse.
(Rlédoht.)
— Il est à remarquer que Co7î/c<
et son apocope Coq s'appli-
quent, en argot, à tout ce
qui plait.
COQUETER. Faire ou se faire des
appels, du boniment, du ou des
chichis, du clinc, du gringue, du
gruau, du menu, des petits paiiis,
du plat, du plato, Ferrer, Flirter,
Jeter du gringue, Jeter ses pelotes.
« Y avait assez longtemps qu'i's
s' faisaient des appels devant V trêpe
et du boniment dans les coins; ça
d'vait finir par un marida. »
« Pendant qu' Sac-d'Os guinchait
avec la Méloche, 1' Marin fsait du
gruau en douce avec son lard. »
COQUETTE. Flirteuse.
— VIEILLE COQUETTE. Vieux
tableau, Vieux bas de buffet.
COQUILLE de noix, de noi-
sette, etc. Calot, Cocange.
« Les filous qui donnent à jouer dans
les foires et sur les marchés ont,
en dehors du « bonneteau » et de
la « parfaite », un jeu du même
genre et tout aussi lucratif qui se
joue avec trois coquilles et une
boulette et qu'ils appellent le calot,
la robignolle ou la cocange. »
COQULN. Crème, Vache.
« Le Rempart !... C'est une crème
capable de ronger les bastos à un
corps et jamais Fildef ne l'aurait
tombé si i' y avait pas fait un coup
en vache. »
COR DE CHASSE. Bistourné.
COR
— 126 —
COR
m V'ià I' mardi gras qu'arrive. On va
core entende des tas d' poireaux
souffler dans 1' bislourné. »
COR AU PIED. Baromètre.
« — Le temps va ch.inger;je sens mon
baromètre qui me lance. »
CORBEAl'. Croasseur ou Crod, Oi-
seau fatal.
CORBILLARD. Mannequin à mac-
chabées, Omnibus à conis, à connis,
ou cronis, Roulante ou roulotte à
refroidis.
« — T'écoloniises, quV dit Justin,
porquoi qu' t'écoloniises? c'est- i'
qu' t'espères l'emporter avec tézigue
dans r mann'quin à refroidis, ï gâ-
teau qu' tu mets au planque ? »
— CORBILLARD
Comète.
D'ENFANT.
« Les deux croquemorts posèrent la
comète sur le trottoir et pénétrèrent
chez le marchand de vins. »
— CORBILLARD DES PAU-
VRES. Comète *.
CORDE. Fi7(arg. des machinistes),
Lignotte, Ligotawle ', Ligotante,
Ligotte, Hit', Tordouze, Torse,
Tortouse.
« — Amarrez le fil de la ferme du
fond et descendez les frises. »
N'embinnt on rouillarde, et de noir ronpillant
Sur la gourde frétille, et sur le gourd volant,
Ainsi tu ne luras l'accolante tortouse.
(Mabc di Papillon.)
— CORDE DE POTENCE. Cra-
vate de chanvre. V. Potence.
CORDIER. Tortousier.
CORDOIV. Ligot, Ligotant.
CORDO\'.\IER . Ambassadeur \
Bijoutier ou graveur en cuir, sur
le genou, liouif, Chouflic, Chou-
flique. Chou/liqueur, Choumac,
Choumacre ou Choamatiue, Cré-
pin, Ualifard, Gnaf, Gniaf, Pas-
si/leur.
— PATRON CORDONNIER .
Beurloquin, Bturlot, Pontife,
l'orle-aumusse.
— Premier ouvrier. Goret.
— Apprenti. Pignon f.
« Son dab était tout c' qu'i' y a (J' com-
mif, il 'tait boitif rue d' Tourtille. »
« A ce moment, je perchais rue Mau-
buée ; les gniafs on les remue à la
pelle dans le quartier. »
{Le Père Peinard.)
CORXE faite à une carte, à une
page. Cornanche.
— FAIRE UNE CORNE. Cor-
nanclter.
CORPS. Bauqe, Cadavre, Carcasse.
On désigne aussi le corps par
quelques-uns des termes qui si-
gnifient Chair, Estomac, Ventre.
V. ces mots.
CORRECT, CORRECTEMENT.
Au poitce.
« — Et le premier qui descendra à
rappel sans être au pouce, je le
colle à l'ours pour quatre jours. »
CORRECTION. V. Élégance.
— ACTION DE CORRIGER.
V. Coup.
— MAI.SON DE CORRECTION.
Tuneçon *.
CORRECTIONNELLE (PO-
LICE). Carrée des petites gerbes^
Moulin à café, à poivre, tourni-
quet.
« Chariot, qu'est passé au tourniquet
Cour fricfrac, est à la Sautoche pour
uit marques. »
<( Quiconque n'a pas assisté à la bru-
talité de certaines charges, à l'ini-
quité de certaines arrestations ; qui-
conque n'a point pénétré un peu
les mystères du poste, et n'a pas,
surtout, assisté a une séance du
moulin à café, ne peut s'imaginer
quels ferments de haine germent
au cœur des contribuables contre
COR
— 127 —
COT
ceux qu'ils paient pour assurer
leur sécurité. »
(SÉVERINE. )
CORRESPOXDAXCE. V. Lettre.
CORRIGER. (Administrerune cor-
rection!. V. Battre.
CORROMPRE. Affranchir, Désin-
ver, Dessaler.
« On peut jaspiner d'vant son orgue,
il est dessalé... c'est pas d' tantôt
qu'il est affranchi, c'est un social. »
« Tu ne désinv'ras jamais c' godot-là.
C'est un gervais, i' rest'ra d'mi-sel
toute sa vie. »
— CORROMPRE UX FOXC-
TIOXXAlRE à prix d'argent.
Lui donner, Lui verser un pot de
vin.
— CORROMPRE UX JUGE, UX
TÉMOIX. Boucaner*, Coquer la
boucanade *.
CORRUPTEUR. A ffranchisseur .
« Avec Anatole, le niôiue sera pas
longtemps avant d'être dessalé.
C'est un a ffranchisseur de pre-
mière. »
CORRUPTION. Boucanade".
CORSE. (Originaire de la Corse. )
Corsico.
« Du temps de Badingue, à la grande
Boite y avait que des corsicos. »
CORSET. Niche à seins.
« La môme Henriette est rien chans-
tiquée depuis la dernière fois que
je l'ai vue. Elle qu'avait des lolos
épatants, a n'a pus que nib dans sa
niche à seins. »
(FAIRE UNE)
S'y
CORVEE
coller.
« — Faut encore que j'aille chercher
de l'eau?... Alors c'est toujours
moi que j' m'y colle. »
— FAIRE LA CORVÉE DE LA-
TRIXES. Passer la jambe ou
tirer l'oreille à Jules, à Thomas,
Éa-ire au pays, à sa payse
(arg. militaire).
C'est un vrai vcloars que la goutte
Pour les débiles estomacs,
Surtout si cela te dégoûte
De passer la jambe à Thomas.
(Raocl Fadtkl.)
« — Ça te fait de la peine d'aller
coucher à la boite? Console-toi.
Demain matin on te fera écrire à ta
payse. »
— FAIRE LA CORVÉE DE
QUARTIER. Copier la décision,
l ordre, le rapport (arg. mili-
taire).
a Le caporal de semaine me mit un
balai usé entre les mains et m'or-
donna de descendre dans la cour
du quartier, pour copier le rapport
en compagnie de nos camarades
consignés. »
COSSU.(Riche.)ilup, Rupe, Rupin.
« Sûr que ce n'est pas le premier
qui se toque de Bernale; mais de
calé, de rupe comme celui-là, il
n'en jaillit pas souvent sur le pavé
de la vie. »
(J. Marsi.)
« ... Le bal du bord de l'eau, où rap-
fdiquent, les beaux jeudis et les
undis de sortie, de girondes gigo-
lettes, un étroit ruban de moire à
leur taille fiue, et, les plus rupines,
une fleur artificielle dans la filasse
des cheveux. »
(Jeax Lobraih.)
COSTUME. Fringues, Frusques.
V. Vêtement.
COSTUMER. Camoufler, Pringuer,
Frusquiner. V. Déguiser, Vêtir.
COSTUMIER. Fringueur.
« — Pour vingt-cinq fléchards, t'au-
ras un pierrot chez le fringueur ;
ou un domino, comme tu voudras. »
CÔTE. Cerceau, Cercle.
« — T'y fous donc pas à croùter à
ton bourdon? On y voit les cer-
ceaux. »
COT
128 --
COU
■« Frisoteau est au pieu. 1' s'est fait
enfoncer les cercles d'un coup d'
riclot en s' chiquant avec l'Élec-
trique. »
<;ÔTÉ. Biard \
— LE BOX COTÉ. Le côté du
manche. V. Courtiser.
i:OTERIE. Chapelle.
i:OTOX. Moelleux.
« C'est des tas de fausses-couches
qu'on a élevées dans du moelleux. »
COTTE. (Pantalon de travail en
toile bleue). Falzard d'azur.
COU. Colabre*, Colas, Colin, Col-
lier, Kic, Kiki, Vis.
Poisse jusqu'à la lin dernière,
Car le jour où tu serais las
Chariot viendrait poisser Ion gnière
Et te faucherait le colas.
(L. DE Biacr.)
1» Ferme, ferme, t'as assez jacté,
criait le Merlan en serrant le kiki
à sa môme. »
<^OUCHE. Pagne, Pagnier, Pa-
nier, Piau, Pieu, Plumard, Plume,
Portefeuille, Poussier, Pucier.
V. Lit.
COUCHER. Bâcher, Bourscr, Pa-
gnoter, Piausser, Pieuter, Plumar-
dcr. Plumer.
— SE COUCHER. Les verbes
ci-dessus énoncés peuvent s'em-
ployer sous la forme rélléchie;
on dit dans le même sens :
Mettre sa viande dans le tor-
chon, Remiser sa viande, Se col-
ler sous la bâche.
Kit rencontre d'un rocher
(Jxi'i churrlmit une fuinellc
El qui l'emmena bâcher
A Grenelle.
(A. B.)
Ya des fois qu'i's fout du potin,'
l's japp', i'R pins', i's fout des magnes...
Dam' tes cicbs i's ont pas des pagnes,
Pour ptuingr avec leur putain.
J' vas à Trouville... à Étretal...
J' fais mon Mossieu Fclisque Faure,
y vas partout... comme un chef d'Etat:
J' vas à Vichy... j' vas au Mont-Dore;
J' vas où qu' tous les rupins i's vont,
Et j' pagnotte avec la négresse
Chez la mèr' Minette, à C.lermont,
Aux frais d' la princesse,
(lo. Les Soulologues d'Honoré Constant.)
— Vous m' faites tous tarter!...
j' vous plaque et j' vas coller ma
harbaque dans l' torchon, »
— COUCHER A DEUX.
ner, chauffer son pieu.
Bassi-
« — Moi, j'en mouille pas pour le
marida. Quand ej' veux chauffer
)nonpieu, j' vas l'ver une gonzesse. »
— COUCHER AU SOLEIL, SUR
L'HERBE. Faire le ou son
lézard.
« Sur la Butte! il n'y aura bientôt
plus un coin pour faire son lézard
pendant les chaleurs. »
— COUCHER SUR UN MATE-
LAS A TERRE, sur un canapé,
dans un fauteuil, etc. Camper.
« Hippolyte avait emmené toute la
bande chez lui ; mais comme il ne
possédait qu'un lit assez étroit, on
fut obligé de camper. »
— NE SAVOIR OU COUCHER.
Filer ou refiler la cloche, la
comète, La filer, La refiler, Sor-
guer à la paire.
« Ça fait une semaine que je la file et
j'ai pas boullé depuis deux jours. »
Ça va ôt' dur de ta r filer.
(P. Paillittb.)
Car, c' soir,... faut r' filer la comité,
(JiHAH Rictus.)
Car quand i's r'fil'ront la clocht
I's auront tous dans leur poche
El' surin ouvert,
El, c' jour-là, mes cnmarluchcs,
La nuit gare aux laqu'reauxrauches
De la iilac' Maul>«rt.
(A. H.)
El depuis qu'aile est disparue
J' aorgue à la paire et j fais ballon
Dans la rue.
(In.)
— COUCHER UN ADVER.
SAIRE. V. Abattre, Terrasser.
cou
1-29
COU
<:Ol"CHES. Ahoulement, Dcbâclc.
y. Accouchement.
iiOUDE. Os pouilleux, Suzette.
" 11 avait reçu un coup de ribouis
dans l'os pouilleiu: quil ne pouvait
plus en remuer le bras. »
COUDRE. Pousser te cul pour avoir
la tête (arg. d'atelier), Pousser ou
tirer la piqueloque.
« r s' les roule pendant qu" sa dabe
lire la piquloque pour y foute la
croustille. »
COULER. Dégouliner.
« 11 avait gardé dans les mâchoires
une chique de tabac dont le jus
coulait en filets bruns sur les picots
de son menton, et de là dégoulinait
parmi les ganglions du cou, comme
à travers des rigoles. »
(C. Lemonnikr.)
COUP. Accolade, Atout, Avoine,
Bdfe, Baffe, Baffre, Beigne, Bei-
gnet, Beugne, Signe, Signet, Bo-
chon , Soffette , Bouffe, Broc,
Brocco, Brocot, Broque, Cachet,
Châtaigne, Châtaine, Chinf reniait,
Chisnouffe, Couleur, Bariole, Em-
plâtre, Gnole, Gnon, Mandate,
Manclole *, Marron, Merangueule,
Mitre, Noix, Pain, Paing,Plamuf,
Pochon, Tabac, Talmouse, Tarte.
Tas, Tourloitsine, Trimballement,
Va-te-laver, Voie. \. Claque.
— VOLÉE DE COUPS. — Avoine,
Bourrée, Brossée, Brouée, Brû-
lée, Daube, Daubée, Daudée, Dis-
tribution, Doublée, Écopage, En-
levée, Esquintement, Flaupée,
Floppée, Fricassée, Gras, Gra-
tin, Grattée, Lentille, Passage à
chausson, à flaupe, à perlât, à
ponce, à tabac, chez gnon, chez
pain, Pâtée, Peignée, Perlot,
Pile, Pipe, Pipette, Piquette,
Purge, liantanplan, Batapiaule,
Ratatouille, Rincée, Rossée, Sau-
vette, Tabac, Tatouille, Tournée,
Trempe, Trempée, Trépignée,
Tripotée.
— Les verbes qui, dans le
langage argotique, prennent,
comme régime direct, des équi-
valents de Coup ou Volée de
Coups sont Coller, Coquer, Dé-
tacher, Filer, Foutre, Laisser
tomber, Mettre, Passer, Prêter,
Refiler, à l'actif; et Passer à,
Prendre, Recevoir, au passif.
— COUP DE PIED AU DER-
RIÈRE. Esca/fe'.
— DONNER DES COUPS DE
PIED AU DERRIÈRE. Botter,
décrocher, enlever ou secouer le
ballon, le figne. le fion, le mé-
daillon, le panier à crottes, etc.
— COUP DE POIXG. Balle de
coton. Casse-gueule, Coup de
tampon, Demi-livre de viande,
de oarbaque, de bidoche, Gil-
quin.
— COUP D.\XS LES YEUX avec
deux doigts allongés. Coup de
la fourchette. V. Aveugler.
— DONNER DES COUPS SUR
L'CKIL, sur les yeux. Boucher
les fenêtres, Crever les châsses.
— COUP DE TALON SUR LE
VIS.\GE d'un adversaire ter-
rassé. Cachet, Estampe, Estam-
pille.
— DONNER DES COUPS DE
TALON DANS LE DOS OU LA
POITRINE d'une personne à
terre. Défoncer, Enfoncer.
— DONNER UN COUP DE TA-
LON SUR LES ORTEILS. Faire
les cors.
— COUP DE TÊTE. Coup du
bélier, de Garibaldi ou de la
rencontre.
— DONNER UN COUP DE TÊTE
dans la figure. Faire bouffer de
la tête de cochon.
— DONNER DES COUPS DE
TÊTE. Doguer.
— COUP DE JAMRE EN
.4RRIÈRE. Ginguage.
— COUP DE BATON. Huile de
cotret, Te Deum raboteux.
9
cou
130 —
COU
— 1>0\>'ER DES COUPS DE
COL'TEAU. Chourinei\ Fiquer',
Larder, Linguer, Scionjter, Su-
riner. V. Assassiner.
— RECEVOIR DES COUPS.
Poire, Ècoper, Èlrenner, Pren-
dre, Prendre pour son rhume,
Uamasser. V. Battre.
— COUP EN DEHORS DES
CONVENTIONS. Coup en vache.
J"en ai mon pied de c' loubf-là,
J' va» laisser tomber les châtaignes.
(A. B.)
A présent qu" me v'ià dans les planques
Et qu' je II' peux pus t' coller des tas,
Tu n' te figur's pas c' que tu m' manques.
(Id)
Pègre d' la haute etj' colle unpaing
Au pantrio quand i' se r'bifTc.
(Id.)
Au lieur d'y filer nu' mandaie
J'v dirai : « Ma flU', lu fais bien. »
(P. Paillette.)
Faudrait qu' j'y fout' l'argent d' mes semain's :
J'ai beau lui coller des châtaines
A r'pique au tas tous les sam'dis.
(A. GiLL.)
Remonte vite à la cambuse,
J' te vas r'filer du rantanplan '.
(Vieille chanson argotique.)
Tu sais, Maria, que j' suis pas muf
Mais, si tu veux t' payer ma gueule,
y te vas détacher tin plamuf.
(Bl.^.DORT.)
Petite môme Espagne,
Notre vœu t'accompagne ;
Flanque-leur des pochons
A ces cochons.
(R. PONCIION.)
Ceus8-là dont la joi' n' fait pas grâce
y m'en vas leur-z-y raett' un- bouchon...
Noi-1, .\oi-l ! L premier qui passe
Y bouffra d' lu têt' de. cochon .'. .
(Jehan Ricti's.)
Faut rester I gas au coup d' tampon
Oui boxait les marchands du Temple.
(Id.)
« Il fait noir. Une poussée dans les
tém'^bres. Qui est dessus"? Qui est
dessous ? Mic-iuac! Cris et r/nons. »
(J. RiCIIEPIN.)
,. _ Mets-y un brocol su' 1' tournant
d' la poire, lui bon marron... qu'a
s'en souvienne!... Et aie donc là!
pas des chisnou/^es pour onfantl
<les belles mures à la mode ! »
« Et r mec s'a fait mette eune }ioi.r.
« Le pauvre industriel comprenait et,
pour éviter le fâcheux passage à
tabac, signait ce qu'on voulait. »
(Ai.piiuNSR Allais.)
« C'est mon Paul qui m'a valu ça, je
vous jure c'est une purge sérieuse. »
(Goro.n.)
n La dabe va prouter qu'on arrive
encore en retard. Gare la distri-
bu tiojil »
a Magine-toi qu' l'Amiral fihdt des
pâtées à la Sardine; tous les jours
c'étaient des gnons et des beigues
comme s'il en pleuvait. >-
« J' vas pour y en mette un \ V s' gan'
et m'en fout un' demi-live su' la
gueuie. »
« Sa femme? i' préfèr'ra la lingucr
que d' la quitter. »
« C'est avec ton couteau qu' j'ai
suriné c' pauvre type. »
(GOBOJi.)
« Un jour, le vieux soiffard s'irritii
plus que de coutume et se mit, dès
le commencement de la classe, à
fesser la gamine. L'après-midi, y
prenant goût sans doute, il recom-
mença la brouée. »
(Hkotoii Fhancr.)
<< Mes hommes te larderaient, s'ils
te voyaient tant renâcler; moi, j'ai
patience. »
(Bertf.l et GiiQci!».)
— MARQUE D'UN COUP SUR
L'OElIy. Cocambo, Coquard.
Tape-à-l'ocil.
u — Tu ne vas pas me faire croire
qu'il n'y a qu une femme à Nice
avec un cocaïnbo sur la paupière. >
(JsAN LuBIIAiN.)
« Elle s'est amenée à une heure a
l'Abbaye de Thèlème avec un dou-
ble coquard. »
— COUP pris dans le sens de
Fois. Trayage, Treillage, Tril-
Inge.
« — Il marche, mon vieux, c'est épa-
tant. Il est bon à chaque trayage. »
— COUP D'ÉTAT. <'hnn,l.„>:t.
Chambardement.
cou
— 131
COU
— COUP DE MAITRE. Coup à
la mode. Coup de première.
— COUP D'œiL. Clinc. V. Amor-
cer.
— COUP DœiL D'IXTELLI-
GEXCE. Appela Dusse, Duze,
Ser. V. Signal.
— COUP DU SORT. Avaro, Tuile.
a Ctte pauv' .Mélanie, son homme
vient de s' casser une patte, quelle
tuile pour eux ! »
— COUP DE GRACE. Coup du
lapin.
— D'vy COUP. Dardare, Raide
comme balte.
— MAUVAIS COUP. Coup à ta
manque, Coup de nib ou simpl.
— J'y avais dit : « Si tu fais un
coup à la manque avant ton sort,
ils t'enverront aux Bat. d'Af. » Aussi,
t'as vu, il n'y a pas coupé. »
— Mais le jour qu'il est venu me
trouver et qu'y m'a dit : « La môme !
je te gobe! si tu veux, je prends la
piaule sous faux blaze, tu feras le
turbin et on s'arrangera pour le
carme! » J'en ai eu assez. Le jour
où il e?t venu me cherotier pour
faire un nib. j'en ni eu trop. »
(0. MÉTÉ.MEIi.;
COUPABLK (RECOXAU). Bon,
Propre.
« Quand on la cerclé, il avait encore
l'artiche du pantre dans sa valade.
Il était bon. »
« Si on m'entoile, y a pas d'erreur, je
suis propre : la Yolige a cassé Je
morceau. »
COUPER. CAcpuiser*.
— COUPER LE COU. Faucher
le colas ou simpl. Faucher.
V. Guillotiner.
<;OUPO.\ D ÉTOFFE. Gardanne*.
COUR D'APPEL. Cour des Rou-
geauds.
« 11 a été en appel pour voir si ceux
de la Cour des Rougeauds étaient
aussi vaches que les juges de la
correctionnelle. >-
COUR D'ASSISES. Bourrache,
Juste ', Ligore *, Planche à pain.
Planque de gerbe.
COUR DE C:ASSATI0-\. Carrée
du rebectage.
COURAGE. Atout, Couille, Esto-
mac, Estome, Poil, Santé. V. Bra-
voure.
Travailler est liygiéniqiie
Et contraire est l'oisiveté ;
Mais gagner son pain sous la trique '.
C qu'i faut en avoir, un' santé \
(P. Paillette.)
COURAGEUX. Altèque *, D'at-
taque, Garçon, Poilu, Qui a des
c.lles au cul (obscène), Qui a le
ou les foies chauds. Qui en a. Qui
est là. V. Brave.
« Faut avec nous qu' des gas d'attaque.
des garçons qu'en ont et qui savent
r montrer quand i' faut. »
« Tu peux t'aliguer avec sézigue ; il
est là ! »
J'ai r foi' cfiaud, dans ma peau 1' sang bout,
Ouand j' vois roug' dans 1' noirej' crèv' tout!
{K. B.)
COURIR. Affûter ses pincettes, Ca-
rapater, Cavaler (ces deux der-
niers verbes prennent parfois la
forme réfléchie), Jouer des flûtes,
des gambettes, des gigues, des gui-
boles, des pattes, Se déguiser en
cerf. V. Fuir.
« En voyant ces mess rappliquer, les
mômes se sont carapatées. »
" Su' c' coup d' temps-là, i' s'a mis
à cavaler après la gonzesse. >>
a — Je suis en retard, il va falloir que
je joue des guibolles pour ne pas
rater mon train. »
« — Pige Auguste qui se déguise en
cerf pour rattraper l'omnicroche. »
cou
— 132 —
COU
c:OURS. Dans l'argot de Saint-
Cyr, le cours d'administralion
s'appelle Chien verl; celui de
topographie, Tapir; celui de géo-
graphie, Gogo.
COURSES. (Sport.) Courtines.
« C'est comme les poireaux qui vont
paumer aux courtines sur un tuyau
tout l'aubert quTs ont mis un mois
à gagner. »
COURTILLE (LA). laCourtanche.
COl'RTISAX. Lèche-bottes, Lèche-
cul, Peloteur. V. Flatteur.
COURTISAIVE. V. Prostituée.
COURTISER. Chauffer, Ferrer,
Faire des appels, du bonime, du
ou des boniments, du ou des chi-
chis, du clinc, du gringue, du
gruau, du menu, de foeil, des pe-
tits pavis, du plat, du plato à
quelqu'un ou Faire quelqu'un au
bonime, au boniment, au plat, au
plato. Flirter, Frotter, Jeter du
gringue, du gruau, Jeter ses pe-
lotes.
« Dans un fiacre agrémente de la pan-
carte : « chauOée » montent un
monsieur et une jeune femme qui
baissent aussitôt les stores. Gavro-
che, surprenant le fait : « Pour sûr
alors! qu'elle va VHve chauffée à
blanc la p'tit' dame! »
(Hector France.)
M Et comme la môme est gandinc, y
a des tas d' gas qu'essayent de
ferrer pour la soul'ver à son
homme. «
Va-t-en trouver la graad' Nana,
Dis que j' la prie
D' casquer pour moi, j'y rendrai ça
A ma sortie.
Surtout n'y fais pas d' boniments
Pendant qu'jo m' marre...
(A. B.)
Ah' les maqu'rcaux, y sont pas d' bois
ht par meut's entier'» aux abois
Kn chapelets d' cliipointa
Y s' tord'nt, y gucul'nt, y s' font du plat.
(Jeham Hictos.)
Ou babille, on flirte, on pelote.
(J. KiDII.SPBROn.)
« — Tu veux savoir porquoi qu'i'
r'tourne croûter danse' gargot-là?...
Ben, mon vieux, c'est pour les mi-
rettes d' la bonuiche : il a la cauue
et i* frotte. »
— COURTISER U.\E l»KR-
SONXE MARIËE. Lui deman-
der sa main gauche.
« Ces renseignements recueillis.
M. .\lcindor mit une belle redin-
gote et des gants citron. Puis, ave<'
une certaine émotion, il se rendit,
vers cinq heures, chez .Mme Cher-
nujeu pour lui demander sa main
gauche. »
(Tristan Bibnard.)
— COURTISER LE SUCCÈS.
Saluer le soleil levant. Se mettre
du côté du manche.
« Le côté du manche est la place que
choisissent les malins et les gens
peu scrupuleux. »
(Hector Fbancf.)
COUSIX. Coquelin, Cosenard.
COUTEAU. AmiJ'a/ (arg.de hagne),
Bargaya, Bince, Chouriri, Coupe-
sifflet, Coupelard, Dague, Eitsta-
che. Lame, Lingre, Lingue, Longe,
Petite flambe. Rallonge, Scion,
Serpe, Surin, Vingt-deux.
Malheur aux pantres de province!
Souvent, lardé d'un coup de bincf.
Le micheton nu se sauvait.
(J. RiCIIEPIN.)
l'our el' premier qui pnuss' du r'ssaut
J'ai tout r temps — ouvert' dans ma vague
Et prèle à l'scionner — ma bonn' dague.
(L. OE Bbrcv.)
J'y Tous mon viwjl-deux dans la pcau/
(A. B.)
Eun' nuit qu'il 'tait en permission
V'ià qu'i' tu' la vieill' d un coup d' <cion.
(1d.)
Ht j'y plonge
Dans r bid', sans fair' ni cun' ni deux,
Ma rallonge.
(BLtDORT.)
« Ses bains de pieds étaient céli'brcs
dans son parti, et ils le firent sus-
pecter de modérantisme à plusieurs
reprises. Pendant la Commune, Ir
bruit courut qu'il avait un pédicuit
cou
, — 133 —
CRA
et il dut se disculper de l'accusa-
tion. Comme Phryné devant l'aéro-
page, il ôta ses souliers, montra
ses cors et les tailla lui-même, avec
un eustache à treize, devant ses
farouches collègues de THÔtel de
Ville!... Cette épreuve rétablit son
crédit ébranlé et elle lui rendit la
confiance du peuple. »
(E. BUGSBAT.)
Comment voulez-vous qu'on ait le
cœur de fiche un coup de linf/ue,
me disait un jour une « terreur »
de la Butte, quand on n'a rien
mangé depuis trois jours? »
(HcGCFs Le Koex.]
.< On va et' fait marron, on réfléchit
pas, on joue du surin, puis après on
raque avec sa tronche. »
— FR.\PPER A COUPS DE
COL'TE.\U. Chouriner, Piquer'',
Larder. Linffuer. Scionner, Su-
riner. V. Assassiner.
COUTELLERIE. Lingrerie.
COUTER. P s^r.
tt — J'ai eu ça en coup de fusil pour
presque rien.
— Et ça pèse"!
— Une demi-pile. »
COUTEUX. Gris, Grisâtre.Y. Cher.
COUTURIÈRE, Couturasse. Ne se
prend qu'eu mauvaise part.
« — Quelle est la couturasse qui vous
a ficelée comme ça? »
COUVEAT. Jésuitière, Nul de cor-
beaux, Ratichonnière .
COL^ERTURE.Ber/i'ne*, Berlue',
Couverte, Couvrante.
J'ai bea souTent passé mes onits
Sans couverte.
(A. B.)
COUVREUR. Chat.
CRACHAT. Accent, Glaviot, Gluau,
Graillon, Huître, Lopin, Motard,
Postillon, Serpent *.
« Et pourquoi crachote-t-il à remplir
de postillons en un quart d'heure
un baril? »
(J. Ricaspi^.]
« Il s'amuse à lâcher des fflaviots su'
les harnais des rupins qui passent. »
« La neuille, on voit qu' pouic. Alors,
v'ià que j' crois ramasser un ta-
rante, et j' mets l' doigt sur un
gluau. »
« — Ousqu'est la liberté, si on peut
pus laisser tomber un lopin en om-
nibus? »
«. Vous aurez quatre jours pour lancer
des motards sur les rangs. «
CRACHER. Glavioter, Graillûnner,
Molarder.
« r glaviote toute la journée comme
un poitrinaire. »
« C'est dégueulasse de molarder
comme ça! »
CRACHEUR. Glavioteur, Graillon-
neur, Molardeur, Postillonneur.
CRACHOTER en parlant. Écarter
la dragée ou du fusil, Envoyer des
postillons, Faire son absinthe. Fu-
siller, Postillonner.
« Ensuite, une vieille carogne, qui
écartait la dragée, prit la parole. »
{Recueil de pièces comiques.)
« C'est sa vie, i' faut qu'a jaspine!...
si seurment a postillonnait pas dans
la gueule au monde... »
CRAINDRE, CRAIXTE. V. Penr.
CRAIXTIF. V. Capon.
CRAXE, adj. V. Brave.
CRAXE, subs. V. Tête.
— CRA.XE CHAUVE. Boule de
billard. Genou, Pomme d'esca-
lier, Motte de beurre, Skating à
mouches. V. Chauve.
« Au Sénat, on devrait leur-z-y don-
ner des calottes pour siéger, ça
protég'rait leurs mottes de beurre
Ça doit les enrhumer d'avoir leurs
skating à mouches à l'air. »
CRA
134 —
CRÉ
CRAPULE. FripoutZ/e. V. Canaille.
C'est vrai qu'il est temps qu'on s'explique,
Et qu'on dis' ses quat' vérités
A la saint' fripuuiUe.U la clique,
A lous ces anciens d(^putës.
Pourtant, moi... j' suis parlementaire.
(A. B. Les Soulolof/ues d Honoré Constant.)
CRAVATE. Collier, Coulant.
— CRAVATE PLASTROX. lùn-
pldlre.
« — T'as rien un bath collier ; coin-
bien qu' tu l'as raque? »
« Moi, j' mets jamais d' col ni d' cou-
lant. Comme ça, on peut pas m'
faire au kic. »
<:RAYOi\. Menteur.
CRÉAXCIER. Anglais, Crocodile,
Loup, Point de côté.
« Il y a des anglais dans cette rue,
je n'y veux pas aller. »
(Curiosités françaises.)
'< Le samedi de banque donc, à la
porte de l'imprimerie sont embus-
qués des individus prêts à se jeter
sur le passage de l'imprévoyant
débiteur. C'est le tailleur, le chape-
lier, le bottier, le ^argotier. Ils sont
désignés sous la dénomination pit-
toresque de loups. Alors, on entend
crier de toutes parts : Gare aux
loups l »
(J. Ladimir.)
— RL'E HABITÉE PAR VS
CRËA.NCiER. Kue barrée, Rue
où l'on pave, Rue pavée.
« — Pourquoi ne passes-tu pas par la
rue Biof? C'est plus court.
— Je ne peux pas. On pave. »
CRÉDIT. Ardoise, Châsse, [Crédu,
Crùine, Crouin, Crownc, Œil,
Symbole (arg. des lypopraphes).
« .Vu fait, j'aimerais mieux que tu
dises que je dîne lous les soirs au
London-House. — Ali! tu as une
ardoise là-bas? »
{}kas LonnAiN.)
<• 11 a r châsse chez tous les troquets
d' la chaussée. »
« Depuis qu' sa ménesse esta la cam-
pagne, il est forcé d' plumer à erédo
chez la mère Constant. »
a r dégote toujours un bistrot qui y
fait à croume pour sucer un' pèche
avec les copains. »
« J'ai Vœil chez elle jusqu'à ce que je
trouve quelqu'un de sérieux. »
(J. Mabni.)
— CRÉDIT DEMANDÉ AVEC
L'IATi:\TI<>X DE XE PAS
L'ACQUITTER. Drapeau. Pavé,
Rosier. V. Dette.
— A CRÉDIT, f /
verbe '.
^iir le
— ACCORItER CRÉDIT. Fairr
au châsse ou h'aire le châsn\
l'œil, Ouvrir l'œil.
« Baluchon a un œil ouvert chez le
bistro du coin. »
(Hectob Fb4»CE.)
« Descends jusqu'à la Courtanche, j'ai
un troquet qui me fait au châsse. »
— DE.MAXDER CRÉDIT. Grésil-
loniier *.
(Alnanach des d--biteur».)
— PREXDRE A CRÉDIT. Faire
un loup (arg. des typographes^
— CELUI QUI FAIT CRÉDIT.
Croumier.
— COUPER LE CRÉDIT. Brider.
« Sa taule ne marche plus, les four-
nisseurs l'ont bridé. »
— AVOIR PERDU TOUT CRÉ-
DIT. Être brûlé.
« H est brûlé chez ses fournisseurs.
(HCCTOR FlAHCB.)
CRÉDULE. Gobcnr, Gogotle.
« — Celaient toujours de vieux ta-
bleaux... (|ui avaient déjà écrit et
douné des rendez-vous au pt^n-
Dumas, et qui n'étaient poiut déjà
si jeunes, de ce teuq>s-l.il... Mon-
sieur est un peu gobeur.
— Joseph!...
— Ah! les amours des hommes de
lettres. •
(0. MiuiAo.)
CRÈ
135
CRI
liKEME. Durème.
<:RÉTIX. Palourde, Gourde, Po-
cheté.
CRÉTIXISME. Gourderie, Martel-
Lerie.
CREVER. En parlant des ani-
maux: V. Mourir.
— CREVER LES YEUX A
QL'ELQUUX. Lui faire des
yeux (le hareng. V. Aveugler.
CRI. Criblage, Criblement, Gueule-
ment.
« La neuille, on entendait le crible-
ment des hyènes qui sentaient
r luacchubée autour du camp. C'é-
taient des gueulements à n'en pus
finir. »
CRIBLE. Ahour.
CRIER. Cribler, Pétarder, Rejac-
quer*.
— CRIER AU SECOURS. Battre
morasse*, Gueulera la chienlit,
au charron.
— CRIER A LA GARDE. Cribler
à la grive'.
Par coDtrPtemps, ma largue,
Vottlaol s' piquer d'honneur.
Craignant ijue je la nargue,
Moi qui n' suis pas tafTenr
Pour gonfler ses baliMles
En caque dans un rade,
Sert sigues à foison.
On la crible à la grive'
Je m' la donne et m'esquire
File est paumé' marron.
(VlDOCQ.)
'< — A. n'avait qu'à pas gueuler à la
chienlit, j'y aurais pas fait de mal.
.Mais quaud j'ai vu qu'a voulait pas
ête sage, j'y ai fait son affaire. »
CRIEUR. Aboyeur, Cribleur.
« Le commis qui crie à l'étalage le
prix de sa marchandise; celui qui
répète l'enchère à l'Hôtel des Ventes ;
l'employé des tapissières de courses
qui appelle la clientèle ; le commis-
sionnaire qui se charge d'appeler
les cochers à la sortie des réunions
ou des soirées; l'auxiliaire qui
appelle ses co-détenus au parloir ou
à un service quelconque ; le poli-
cier qui crie le nom de l'individu
qu'il file, dans le but d'en établir
l'identité ; en résumé, tous ceux
dont c'est le métier d'appeler ou de
crier sont, pour l'argotier. des
aboyeur s. »
— CRIEUR DE JOUR.XAUX.
Camelot, Canardier.
■<■ Avant d'être canardier, parait qui!
était maître d'école. »
CRIME. V. Assassinat.
Qui a du beurre sur
CRIMINEL.
la tête.
« Les voleurs juifs disent en hébreu :
« Si vous avez du beurre sur la tête,
n'allez pas au soleil, il fond et
tache. »
(ViDOCQ.)
CRIX. Douillet.
CRITIQUE. (Appréciation défa-
vorable.) Bêchage, Bêche, Char,
Charriage, Chinage, Chine, Cros-
sage. Débinage, Esquintuge, Es-
quintement. Jardinage.
« Dans le monde des journalistes,
sitôt qu'un confrère a le dos tourné,
on se livre sur lui à un effréné
bêchage. »
(HiCTOR Fbasce.)
« Dans un salon.
Cette excellente comtesse de B...
est en train de s'en donner à cœur
joie sur le compte de ses •> bonnes
amies ».
Taupin. l'interrompant de la fa-
çon la plus respectueuse :
— Après vous la bêche .s'il vous plaît ? »
(!=■)
« Mllot, lui, i' gob' pas 1' drame.
Quand on va au théâte tous les
deux, i' fait du charriage sur tout, o
0 Quand Méloche a rappliqué avec
son doulosse à panache, toutes les
gonzesses l'ont passée au chinage. »
« C'est toujours ceusses qu'admettent
pas la chine pour eusses qu'en pas-
sent le pus aux autes. »
CRI — 136 —
CRO
Ab lieu de passer au crossage
Le volaillou et le gervais,
Fais plutôt leur apprentissage :
l'Ogres valent mieux que navets.
M. Dès que la comtesse fut partie, on
se livra sur son compte à un débi-
nage en règle. ->
« — Quand vous aurez fini votre /ar-
dinagel Occupez-vous donc de vos
atfaires... »
— CRITIQUE OUTRÉE. Abat-
tage, Enterrement de première
classe, Éreintement.
, _ Vous avez vu ï'abaltaf/e qu'on
lui a flanqué dans le » Gil Blas »
au sujet de la création de sou
rôle? »
« _ As-lu lu les feuilles, ce matin?
— Non. Que dit-on de la pièce de
Raoul? Éreintement, hein?
— Enterrement de première classe, ma
chère. Il ne s'en relèvera pas. »
CHITIQUER. Bêcher, Charrier,
Chiner, Crosser, Débiner, Êreiiitcr,
Esquinter, Jardiner, Jeter ou faire
de la bêche.
V. ils se saluent très bas et se donnent
du •< cher maître >• mais se bêchent
aussitôt le dos tourné. »
» _ Ne charrie pas ! Avec son air
bête et sa vue basse, il t'en remon-
trera encore. »
« — Tu peux chiner, c'est la plus
belle femme de Paris. »
(J. Mahm.)
a On a joliment crosse sa plaquette;
c'est d'ailleurs assez plat. »
« — Je puis, deux heures d'affilée,
débiner les camarades dans un
café. »
(Emile Cocdeau.)
« Hier, mon camarade Paul Bourget
est entre chez moi en brandissant
un journal.
— Enfin, on Méreinte\ s'est-il écrié...
Et il m'a étalé un article idiot où
Ion me refuse jusqu'à l'écriture I
Pourquoi pas l'orthographe? Mais
quel n'a pas été son étonnement
lorsque je lui ai appris que cet
article était de moi! »
(ËHILB BUCMAT.)
« Certains critiques croiraient man-
quer de talent s'ils a esquintaient
une pièce par semaine. »
Olié : tas d' poch'fés
Les gonciers qui noxks jardinent
V s'ront vraiment j'tés.
(J. RlCHIPIM.)
„ _ Mais n'ayons pas l'air de faire
de la bêche... on est susceptible
chez Moule-à-Singe... Regardons,
écoutons, et ne nous faisons pas
trop remarquer... »
(E. Lepf.lletie».)
CRITIQUEUR. Bêcheur, Char-
rieur, Chineur, Grosseur, Débi-
nenr, Ércinteur, Jardinier.
« On dit que j' suis bêcheuse; y a rien
d'étonnant, mou daron était jar-
dinier. »
« Chez Bonelli, i's sont toute eune
bande de charrieurs qui vous ajetent
quand vous sortez un bénard ou un
alpague neuf. »
« J'ai r droit d'ête chineur tout comme
les autres. »
« — Je m" fringue comme j' veux; et
les Grosseurs j' les ai au ligne 1 »
„ _ Aller chez Clarisse avec une robe
de la saison dernière? Merci, elle
est trop débineuse ! »
« Véreinteur est un homme merle
qui sait siffler au lieu de savoir
parler. »
^ (A. DlLVAU.)
CHOC-EX-JAMBE. Croche-pied.
« Ça n'est pas dans les règles; un
vrai lutteur ne donne jamais do
croche-pied. C'est à refaire 1 »
CHOCIIET de chiffonnier. .Ym-
mcro 7 .
« Les épaules courbées sous le poids
de sa hotte, le corps plié eu deux,
la lanterne d'une main et le numéro
sept de l'autre, le pauvre vieil
ivrogne s'en allait titubant par les
rues désertes. »
(Lei Propos du Commandeur.)
— CROCHKT A SVSPEM>RK
î,.\ vi.\M>K. Allonge, .Araiijttf.
CRO
— 137 —
CUI
CROCHETAGE. Fric-frac.
}' suis pourtant pas un imbécile!...
Pour mijoter un coup d' fric-frac
Ya pas deux comm' mon gniasse au mille...
Mais quand i' faut marcher, j'ai 1' trac!
(A. B.)
CROCHETER. Crocher.
' A peine si elle est sortie un quart
d'tieure, eh bien I on a eu le temps,
ma chère, dy crocher sa porte et de
lui voler toutes ses économies. »
CROCHETEUR. Pric-frac.
■' Toute la tierce y élait. .. et la crème :
rien qu* des broches, des monte-en
l'air et des fric-fracs. »
CROIRE. Couper, Couper dans la
pommade, dans le pont ou simpl.
Couper dedans, Donnei'' dans le
yodan, Goba-, Godancer.
" Et il souriait tranquillement avec
un air de ne pas couper dans toutes
ces indiscrétions sur la destinée. »
(Alexasdbe Uepp.)
• Le soi-disant péril que courait la
République n'était qu'un attrape-
nigaud à l'usage des naïfs qui con-
sentiraient à couper dans ce pont. »
(H. RoCBEFOmT.)
« Elle lui collerait une histoire qu'il
goberait comme toutes les autres, et
bernique pour le reste. »
(C. Lkmonsieb.^
Va-t-en '. Je ne donne plus dans
Ces ponts vieillis et ces godons!
0 Mase ! assez de viande creuse
Est Tenue agacer mes dents.
■^A. Glatigsy.)
CROIX. (Insigne.) V. Décoration.
— CROIX DE COU. Arbalète',
Jeannette.
A' s' coateulaient r jour de leur noce
D'un' petit' toilett' pas féroce
Et d'un' Jeannette en similor,
.K la Goutte-d'or.
(A. B.)
CROQL'E-MORT. Bazouge, Cor-
beau, Emballeur de refroidis.
Mon daron voyait tout en noir
1' Tsait r croqu'iBort dans « L'Assommoir ■
C'est pour ça qu'on l'app'lait Bazouge.
(A. B.)
V'Ii les corbeaux, v'I'a les bêt's noires.
Les emballeurs de refroidis
Qui Tont prend' ses pauv's memb' raidis
Et l'emporter sans pus d'histoires.
(L. Ds Bkrct.)
CROTTE au derrière. Grelot, Grin-
guenaude, Sonnette.
Spectacle horrible et scandaleux '.
Au cal du démon cauteleux.
Et de qui triomphe la fraude.
L'un d'entre 1>î5 prédestinés.
Un Saint, en l'air, est par le nez.
Pendu comme une gringuenuude.
(Abbé de Gbécocrt.)
CROUPIOX. As de pique, Sot-Fy-
laisse.
CROUTE. Roumie (arg. des chif-
fonniers).
CRUCHE des salles de discipline.
Cantinière (arg. militaire}.
— Les sous-oflîciers appellent
Tigre une cruche non régle-
mentaire qui remplace, pour
eux, le vase nocturne et
dans laquelle ils vident leurs
eaux de toilette.
CRUCIFIX. Jean de la Vigne.
CRUEL. Crème, Vache. V. Mé-
chant.
CRYPTOGRAPHIE. V. Écriture.
CUILLER. Louche, Louze, Pelle.
« 11 fouillait désespérément dans son
sac à malice.
— Bon! v'ià à c'tte heure qu'on m*a
choppé ma louche, s'écria-t-il, fu-
rieux. »
H Dites donc, garçon, apportez-moi
au moins une pétte, si vous voulez
que je mauge ma soupe. »»
— PETITE CUILLER. Certificat.
CUILLERÉE. Louehée, Pellée.
m — C'est-ilavec un sous-pied et une
touchée de patates qu'on peut se
garnir le coco"? »
« — Allons, donne-lui encore une
pellée de fayots. »
CLI
— 138
CUL
CUIR. Linge à pompes.
CUIHASSE. Coquille.
CUIRASSIER. Chaudronnier, Co-
quillard, CouUlard, Gi'os frère,
Gros lolo. V. Soldat.
" Du temps qu' Lacroix était margis
au 6« Couillard, V v'nait tout's les
s'maines au « Mirliton. »
— LES CUIRASSIERS. La co-
quille.
« L' gas à Usèbe c'est un costeau, il
a fait son temps dans la coquille. »
CUIRE. Riffauder, Riffer.
CUISIXE. Boubouille, Frigousse,
Fripe, Popotte, Tambouille, Tom-
houillc.
Moi qui connus Ponsardet feu Scribe, o regrets!
Dois-;e rincer l'amphore où le client s'épanche?
Malpropres les bourj^eois autant que des gorets:
Et cuire ma bouhouille au fond des lieux secrets
Sans connaître jamais l'espoir d'un beaudiraau-
(LAl]BE.^T Tailhade.) [che?
« C'était trop réussi ; ça prouvait où
conduisait l'amour de la frigousse. »
(E. Zola.)
« Çn la court da faire la tambouille,
aile aime mieux croûter chez l' tro-
quet. »
— MAUVAISE CUISINE, Ragou-
gnusse.
CUISUVER. FrigoKSSer, Friturer,
Popoter.
« 11 mit une certaine jactance à
déclarer que pour ça, oui, c'était
vrai, et que nulle ne s'entendait
comme Clarinette à frigousser. Elle
avait pris goût à la cuisine. »
(Camille Lemonnieh.)
CUISIiMER. Cargot,Coq, Fripier,
Gargot.
— CUiSIMKR ClIAlUiË DES
i:NTRE.METS . Entrcmellier.
— CUISi.MKR l>E CAFÉ OU DE
ilRASSERIE. Fownier.
— CUISINIÈRE. Daube, Modiste
en yagoût.
— CUISIMÈRK MALPROPRE.
Gtaillon, Marie-graillon. Tor-
chon.
'< Au bout de cinq minutes, je sais
leur histoire, par A plus B, s'ils
sont mariés ou célibataires, riches
ou pauvres, généreux ou avares,...
s'ils ont de belles bonnes ou d'in-
fâmes torchons de cuisinières. »
(Octave Mihbbac.)
CUISSE. Boudinot, Gigot, Jambon,
Jambonneau.
« Vous avez vu ses gigotsl Ah! cl!(
en a des gigots ! C'est le« plus beaux
gigots du monde officiel, on peut Ir
dire! Et il lui en faut de la placr
pour s'asseoir! >»
(Edgar Mo'TEil.)
Nous nous marions
A des Marions
Riches eu Jambons.
(Ali-bonse Allais.)
Tu déniches des demoiselles
Demi-vierges, quart de pucelles
Pour les casinos.
Sans ('alconisme et dont les rentes
Se trouvaient surtout apparentes
Dans leurs jambonnpaiix.
(H. l'ONCHOS.)
CUIVRE. Rouget.
CUL. V. Derrière.
CULBUTER. Balancer, Balansti-
quer, Chufiuttr, Envoyer à dam,
à dame, à dingue, à domino,
à plat.
C:UL-DE- JATTE. Blanchisseuse,
Moitié de fiflot, Mb de pattes ou
iVj6 de quilUs, Panier à crotte>
ambulant.
« Depuis que le dur y avait coupé les
gambettes, on l'appelait la lilau-
chisseuse parce qu il pilonnait sur
le rade, un fer à chaque main. »
" C'est le rende des stroniats, des nih
de-quilles et de tous les pilons du
quartier, »
CULOTTE. Calinle', Culbute,
Grimpanlc,Monlant€.\. ?anta\on.
CUL — 139
GUK
Va, mon vieux, pèt' dans ta culbute.
T'es dans la ru', va I l'es chez toi.
(A. B.)
— CULOTTE COURTE. Haut-
de-tire *.
CLXTIVATEUR. Betterave, Cul-
terreux, Patate, Pélican, Pétras.
« C'était jour de marché, tous les
culs-teiTeux, toutes les betteraves
des cambrouses d'alentour étaient
là. ..
« Une patate m'avait donné cinq
ronds pour y garder ses légumes. «
CUPIDON. Le petit Dardant.
V. Amour.
CURÉ. Corbeau, Ratichon, Sac à
charbon. V. Prêtre.
CURIEUX. Fouinard, Fouineur.
V. Chercheur.
CURIOSITÉ. V. Attraction.
DAME. V. Femme.
DAXGER. Déche, Deuil, Gauche,
Moresque", Pet, Pétard.
« Et si y a d' la dèche tu peux comp-
ter sur moi, j' s' rai là. »
« Y a pas d' deuiC que ces gonces-là
nous ramènent jamais le roi. »
<« Vas-y tout seul et si tu sens qu' y
a du gauche, fais-moi 1' ser. »
« Marche d' l'avant, y a pas d' pet. »
le tenle un' troisième épreuve
Ed m' disant : o Ya pus d' pétard'. »
(Blkoobt.)
— IL Y A DU D.\>-GER. Ça seiit
mauvais.
„ _ Va pas par là, p'tit gas; ça sent
inauvais ! »
— IL y'Y A PAS DE DAXGER.
C'est franc.
« — Alors tu crois que Je peux mar-
cher? Y a rien à craindre?
— Mais non, je te dis, c'est franc'. »
DAXSE. Frétillante, Gambriade,
Guinche.
« Aile est jamais à son bouleau, faut
qu'a passe son temps au bastringue.
Aile en pince trop pour la guinche :
ça la perdra. »
— La fantaisie des aigotiers
baptise la danse, et plus
spécialement le quadrille,
des épithètes les plus di-
verses; au cancan et au
chahut de nos pères ont suc -
cédé la Chaloupe orageuse, le
Pas du hareng saur en délire,
de la sardine en vacances, de
la tulipe amoureuse, de la
sangstte en mal d'enfant, du
a'apaud en goguette, de la
DAN
— 142 —
DÉB
grenouille épileplique ,
pneu dégonflé, etc., etc.
du
DAXSER. Affûter nos fuseaux, ses
jnncettts, En pincer ou en suer
une,Gamhitler,Gigotler,Gninchn\
Tricoter, Tricoter des pincettes.
« Si la sœur veut affûter ses pincettes
avec mon orgue pâteux, uous allons
en suer une. »
L'hiver, les murs sont pleins d'affiches
Pour Fèt's et Bals de charité,
Car, pour nous s'courir, eul' mond' riche,
Faut qui gambille à not' santé !
(Jf.han Rictps.)
Amour! Lilns ! Cresson d' fontaine,
Les palpitants giiinch'nt en pantins!
(Id.)
— Tenir la jambe verticale-
ment levée, le genou ap-
puyé à l'épaule. Porter ou
présenter les armes.
« Très allumée, très vivante dans sa
robe de soie rouge aux illustrations
jaunes, avec ses cheveux roux et
clownesques, Zozo bondissait, gam-
badait, tournoyait, s'ébrouait en un
ballonnement de jupes versicolores
et orageuses, sous un maillot de
clair satin, laissant deviner la fer-
meté de ses chairs et la valeur de
ses contours ; puis, s'arrAtant brus-
quement, « cWeprésentait les armes » .
— la jambe gauche ou la droite, —
au Déhanché qui, debout sur ses
mains, la tète pâle et triste, manœu-
vrait ses pieds dans une rotation
d'ancien télégraphe. »
(DUBIT BE LaFOBBST.)
DANSEl'R. Dindon, Gaiiibilleur,
Gigotiur, Gvincheur, Modeleur.
•i Mimile était, dans l' temps, l' pus
bath giiincheur de chez Fave. -
« Aujourd'hui, on ne va plus au bal
public pour danser, mais pour
assister aux rbats de quelques .7««j-
bi/leuses appointées et d'une paire
de gigoteurs anémiques. »
— I>A.\SKL'U DE COni>K. Gam-
billeur de torloiise.
DANSEUSE. Gambilleusc, Gigo-
teuse, Guincheuse.
« Loulou la Houssotte était la gigo-
teuse la plus aguichante du Vaux-
hall. »
«Ma frangine est une guincheuse épa-
tante. A vals'rait su* une assiette. »
— DANSEUSE BALLEUIXE.
Sauteuse. Tricoteuse.
PHEMIERE
Étoile.
D.ANSELSE.
« Il n'y a pas un connaisseur qui ne
lui prédise qu'à vingt-cinq ans elle
sera étoile de première grandeur. >■
(Edgab Montbil.)
— ËLÈVE DANSEUSE ou dan-
seuse figurante. Cure-denls, Pe-
tit piep sale, Tigre.
« Les petits pied^ sales couraient se
regarder dans une large glace qui
était au fond de la loge, »
(Id.)
— DA.XSEISE SALARIÉE DE
IJ.VL PUBLIC. Allumeusc.
« 11 s'était épris d'une allumeuie qui
exerçait au Cîisino de Paris ses
talents de chahuteuse. »
DAVANTAGE. Et mèche, Et les
mois de iiounice. Et le pouce.
« Ça vous a bien coûté deux cents
francs.
— Et le pouce! »
(Lerumx et LêVÊQOE.)
'< — Il attrapera au moins six mois
de prison.
— Et mèche! »
„ _ Quel âge peut bien avoir Mme de
Cuny?
— Dame elle avoue trente-deux ans.
— Trente-deux ans! Et les mois de
nourrice. »
DAVIER. Bawne d'acier.
DÉ à coudre. Calot, Gobelin'.
« Si tu veux que je te recouse ta
culotte, va m'achetcr un calot; je
ne peux pas coudre sans. «
— A jouer. Luan', Muthwin,
Malurbe. V. Jeu.
DÉBÂCLE. Krach.
DÉB
— 143 —
DÉB
« H en est qui vivent encore sur le cré-
dit de leur luxe passé. Jacques X...,
encore que décavé ;ï fond, continua
à faire bonne figure. Au lendemain
du krach, il était aussi élégant que
la veille, gaidait sa voiture, pontait
ctier au cercle el dinait aux caba-
rets renom !i lés. D'où tirait-il l'ar-
gent ? Du coffre-fort inépuisable de
la sottise humaine. «
(Hesry Bacer.)
DÉBARDEUR. Peau rouge. Soleil
(cette dernière expression est
surtout usitée à Kouen.)
DÉBARRASSER. Déci^amponyier,
Dé f arguer.
■» Pourquoi ai-je quitté Paris? Pour
me décrampo'inev tout à fait de cet
imbécile, qui, panne, décavé, com-
mençait à me porter la guigne. »
(J. RlCHEPlS.)
'< Qui donc qui m' défargu'ra de c'tte
sale bourrique-là? >-
DÉBATTRE (SE). Gigotter, Res-
sauter. Se dégrimoner.
•< r voulait pas s' laisser arranger, i'
ffigottait tout 1' temps. >>
Mais quand i' yeutr'ssauter ou ben fair' du potin.
{K. B.)
DÉBAVCHE. Badouitlerie\Bombe,
Bordée, Bosse, Bringue, Drive
farg. des marins), Galraudage,
Galvaude , Godaillerie , Riole ,
liioUe, Vadrouille.
<i On ne dira pas que j'ai gazé, ni
même atténué : que j'ai fait de
l'idylle, poétisé mes personnages,
travesti la vérité. J'ai dit la bordée
par le menu. vulgaire,vilaine, bes-
tiale, grossière au possible. »
(ï-ÉVEBINIi.)
« Mais, sans donner des bals, on
peut donner des dîners, des soirées.
Ainsi font les Gordon, et c'est chez
eux que leur fils a rencontré cette
f)etite Mme du Tilleul, pour ne pas
a nommer : on est sûr, de la sorte,
qu'un enfant ne tombe pas dans le
galvaudaf/e avec des femmes de
mauvaise compagnie. »
(MaCBICI Do!I;(AT.]
Et, si j'ignorai le refus.
C'est charitable .. et point ne fus
Fausse ou rénale en ma galvaude '■
(L. DE Bercy.)
« — Non, dit Têtard, on a beau été
en riolle... on sait c' qu'on s' doit
et on n" raque pas les gonzesses. »
« Allons, la vadrouille, en route pour
Montmartre, il est l'heure!... »
DÉBAUCHÉ. Badouillard*, Bou-
caneur, Fêtard, Péteur, Va-
drouille, Vadrouilleur.
« Parmi les heureux du monde, les
« fêtards s'embêtent » souvent. Il
y a des plis à leur couche de roses,
quelquefois même une épine ou-
bliée. »
(Emile Beboboat.)
« — Comment, tu n'as pas connu
l'onde Alfred? c'était pourtant l'un
des plus beaux vadrouillews de
cette fin de siècle, il avait crédit
au « Grand comptoir. »
DÉBAUCHER. Affranchir, Désin-
ver, Dessaler. V. Corrompre.
— SE DÉBAUCHER. Badoiiil-
ler*, Bibarder, Faire la bombe,
Galvauder. Tirer une ou des bor-
dées, Vudrouiller ou Se va-
drouilles.
o Le petit Ferblantier boulotta tout
son pognon en galvaudant avec des
rastas de haute marque. »
« Ils passaient leurs nuits à vadrouil-
ler dans les cabarets en se galvau-
dant avec d^s filles. »
DÉBIT de paroles. V. Bagout.
— DÉBIT DE Boissoxs. V. Ca-
baret.
DÉBITAIT. V. Cabaretier, Mar-
chand.
DÉBITEUR qui s'en va sans payer.
Fusain, Fuseur.
DÉBLATÉRER. V. Médire.
DÉBOURSER. V. Payer.
DÉBRAILLÉ. Débringué, Déglin-
gué, Foutu comme t'as de pique
ou comme quatre sous.
DÉB
144
DEC
« — On va pas te r'cevoir au Moulin
Rouge débringuée comme t'es là.
Hafistole au moins ton corsage. »
« Il rentra ivre et tout dérjlinçjué à
quatre heures du matin. ><
<< Quel torchon que cette Môme Chien !
elle est toujours foutue comme l'as
de pique. »
DÉBRAILLER. Débringnev, Dé-
glinguer.
« — Hé! dites donc, vous, là-bas!
Quand vous aurez fini de tripoter
ma fille! vous allez me la déglin-
guer. »
{Les Joyeusetés du régiment.)
DÉBRIS de nourriture. 4 r/e(/«ms.
V. Rogatons.
DÉBL'T. Le premier trayage, mot à
mot: La première fois.
DÉCAMPER. Foulre le Camp, Se
barrer, Se criquer. V. Fuir.
DÉCAPITER. Raccourcir, Rogner.
y. Guillotiner.
DÉCAVÉ. FaucharèSjFauché, Fleur.
DÉCIIAIKER. Décadener.
DÉCHARGE (TÉMOIIV A). Dé-
fardeur, Dcfargueur.
DÉCHARGER. Défarguer.
« Ça barde, ce colis-là ; serait pas
trop tôt que je me dé/argue. »
l)ÉCHAnGEVR.Défardeur,Défar-
queur.
DÉCHAUSSER (SE). Déboucher
ses flacons.
« — Oh! quoi? Tu vas pas déboucher
les flacons, dit-il en voyant Irma
délacer ses bottines. »
DÉCHIRER. Bouliner, Boulinguer.
DÉCHOIR. Dégringoler.
« Le châtelain de Millemont voulut
avoir son horoscope et se mit à
griffonner quelques lignes d'écri-
ture.
— Oh ! oh ! se récria la dame en ins-
pectant l'autographe, il faut faire
attention,car vous rf<"'^ri/j^o/ez, mon
cher ministre. »
{OU Blat.)
DÉCIME. V. Billon.
DÉCLARATION en justice. Pe-
tage.
DÉCLASSÉ. Déi-aillé, Raté.
« — Non, mille fois non, malgré tout
ce quon pourra dire, je ne suis
pas un raté. Je viens enfin de trou-
ver ma voie. »
(NaRCISJE I.E8KAC.)
DÉCOLLATION. (Supplice.) Fau-
chure*.
DÉCOLLETAGE. Étalage de bi-
doche, de tripes, de viande.
DÉCOLLETÉ. En peau.
« A ces bals, on voit déjeunes sodo-
mites vêtus dr> costumes féminins
qui s'exhibent en peau dans les
loges. »
{La Gaudriole.)
DÉCOLLETER (SE). Étaler ou
montrer sa barbaque, sa bidoche,
sa marchandise, ses tripes, sa
viande (indistinct.), Se mettre en
peau.
Clara, les bras en tuyaux d' pipe,
Était plat' comme un candidat,
Mais Fa mOre dlatait des tripes...
DÉCONCERTER. Ègnaffer,
Égnauler, Estomaquer.
« Ça l'a pas égnaulé et il a répondu
au juge : « Oh ! magistrat, merci!...
Ton arrôt me sourit. »
— «,:a nÉCO.NCERTE. C'a VOUS en
bauche un coin, Ça vous la coupe.
« Un soir que la maréchale Lefebvre
se présentait aux Tuileries, un va-
let la salua de façon un peu iro-
nique.
L'Empereur vint au-devant d'elle.
— Comment se porte aujour-
d'hui madame la duchesse de Ûant-
zick? demanda-t-il.
DEC
14j —
DEC
L'ancienne blanchisseuse renier- '
cJa Napoléon puis, se tournant du
côté de l'insolent valet :
— Ça te la coupe, ça, mon petit"? »
DÉCOXFITLRE. Brûlage.
liKCORATEL R. Gaudinmr.
DÉCORATIOjV. (Insigne.) Gandin
'l'altêque *.
— DÉCORATIONS. Batterie de
cuisine. Ferblunlerie^ Ferraille.
Quincaillerie.
■< 11 n'avait jamais eu d'autre famille
que le répriment ni d'autre métier
que la guerre. Si on l'appelait le
Quincaillier, c'était à cause de la
ferblanterie qui dansait au côté
gauche de sa tunique. »
(La \ie militaire.)
— DÉCORATIONS E\ BRO-
CHETTE. Mauviettes.
tt Tel un mijor de table d'hôte, il
endossait l'habit à toute occasion,
pour le seul orgueil d'étaler ses
mauviettes. »
— DÉCORATION D OFFICIER
D'ACADÉ.VIE ou de l'instruc-
tion publique. Demi-deuil. Pal-
mes, Papillon violet. La Vio-
lelte.
« 11 espérait le papillon rouge, il n'a
obtenu que les palmes et ce demi-
deuil le console un peu de son
échec. »
— DÉCORATION DE LA LÉ-
GION DHONNEUR. Coqueli-
cot, Étincelle, Papillon rouge.
I. L'Exposition Universelle va feiire
pleuvoir les violettes et les coque-
licots que bien des boutonnières
attendent depuis longtemps. »
— GRAND CORDON ou GRAND'
CROIX DE L.\ LÉGION
D'HONNEUR. As de carreau.
— DÉCOR.\TION DU MÉRITE
AGRICOLE. Poireau.
■• <)n espère lui faire obtenir le Poi-
reau au prochain comice. »
— .MÉDAILLE DU TONKIN.
Perroquet.
« On l'avait surnommé Tonkin à cause
du perroquet qu'il arborait au revers
de son veston. »
— MÉDAILLE DE S.\IXTE-
HÉLÈNE. Mp.<laille OU pastille
en chocolat ou de commission-
naire. On disait encore Contre-
marque pour le Père Lachaise
ou pour le Champ de Xavets, à
cause de l'âge avancé des der-
niers médaillés.
« ... Jusques et y compris et même
surtout celles qui avaient la chance
d'un retraité avec grade d'adjudant
et d'un médaillé de chocolat, de
toutes ils faisaient leurs choux gras,
nos deux casse-cœurs. »
iJ. RiCBEPlil.)
DÉCORÉ de la Croix. Crucifié (jeu
de mots;,
— De l'Académie ou de l'Ins-
truction publique. Palmé.
— PERSONNE TRÈS DÉCO-
RÉE. Ferblantier, Quincaillier.
DÉCORER. Cnicifiei' ou Paliner
'suivant le cas).
a Distributions de prix, distributions
de rubans violets, verts ou rouges;
on couronne, on palme, on crucifie. »
(Ujckic:-: Dossay.)
DÉCOURAGÉ. V. Abattu.
DÉCOl RAGEMEXT. V. Abatte-
ment.
DÉCOUVERT. Bridé, Primé,
Mordu.
« Voyez-vous cet inspecteur obligé de
rester dix heures en surveillance
dans une rue de la Villette ou des
Bati^olles et ayant pour toutes
ses dépenses trente-cinq centimes
dans sa poche, juste deux sous de
plus que le Juif errant! 11 lui faut
arpenter le pavé de long en large
comme une sentinelle. Au bout
d'une heure, tout le quartier l'a
remarqué et se le montre. Comme
on dit, en termes du métier, « il
est brûlé. •>
( Hocns-UBisoH.)
iO
DEC — 146 —
Tu vois bien, nom de dieu d' trou du,
Te \'lk frimé, rousli, mordu;
On l'a ceinturé comme un glaude...
(L. DE Bekcy.)
DÉCOUVERTE. Dégotage, Dégot-
tage.
DÉCOUVRIK. Dégoter, Dégotler,
Déniurger, Frimer, Mordre, Piger,
Rembroqxier, Repérer. V. Aper-
cevoir.
11 l'avait r'pérée uu matin,
Les fringu's, la gueule et les patt's sales,
Schlipotaut l'eau d'af et 1' crottin,
Aux Halles.
(Blédobt.)
« .Ma louis s'était barn'-e avec Milot
l'Asperge. .)' les ai dégotés tous les
deux au guinche de Charenton. «
DÉCRÉPIT. Décati, Dégommé,
Déjeté.
DÉCRÉPITUDE. Décalissage, Dé-
gommage.
DÉCRIER. V. Critiquer, Médire.
DÉCROTTER. Déhomcaillcr, Dé-
merdcr, Sabouler.
DÉCROTTEUR . Déboîiscailleur,
Saboulenr.
DÉÇl'. Baisé, Chocolat, De la revue.
V. Dupé.
« A croyait me dégoter au Waux-hall
mais aile a été ùnisée : j'étais aux
Gravilliers avec Irma. »
« Nom de Dieu ! c'est trop fort, s'écria
l'apprenti les larmes aux yeux, ir.oi
qui comptais sortir dimanche, me
vl.i chocolat... j' suis d' la r'viu'. »
DÉDAIG.XER. (Mépriser.) Avoir
au cul. Avoir ({uelquc pari, Chier,
Emmerder, Emmouscailter, Enqui-
quiner, Pisser au cul pour rincer
lea boyaux de la tête ou siinpl.
Pisser au cul, Se foutre de.
— Tes boniments et toi, j' vous ai
nu cnl\ Tant qu'à ton frangin, je
l' chie 1 >'
DÉP
« — y emmerde la cour, je respecte
messieurs les jurés! »
(V. Ucr.o.)
Tu peux y dire, à la Rouquine
Qu'a m' cavale et que j' \'enf/uiquine ;
l'our c' qu'est du Chariot, son cocu,
J' Vemmouscaille et j'y pisse au eu.
(BlAdort.)
Non, papa serait en colère...
D'ailleurs, je n'ai que trente sou;.
— Garde ton argent. Je m'en fous I
Esl-ce qu'à ton âge on éclaire?
(.\. Glatigny.)
DÉDAIGNEUX. Gueule, Poire, Su-
crée, Tata. Ces mots ne .s'em-
ploient dans ce sens que comme
régime direct du verbe Faire.
V. Embarras.
« A fait sa poire avec nous autres de-
puis qu'elle est l'amie d' madame. »
DÉDOiMMAGÉ (ÊTRE). Rentrer
dans sa dèche.
<( — Tu peux marcher pour lui; lu
rentreras toujours dans ta dèchc.
C'est un bath ! »
DÉFAILLIR. Tomber en digue-
digue. (Nous ferons remarquer
que i'e de la seconde syllabe de
diguedigue se prononce tou-
jours.)
« — J' peux pas la m'ner une fois à
l'Ambigu sans qu'a tombe en digue-
digue. »
DÉFAIRE. Démaquiller.
DÉFAUT. Lorsqu'on vante devant
lui les qualités d'une personne
qu'on juge sans défaut, Targo-
tier clôt ordinairement le ditliy
rambe par ces mots : «Cest don
mage qu'a chiel >>
— SANS OÉFAUT. De première
(s.-ent. Qualité. V. Irréprocha-
blement.
_ PnKKDRE E.\ DÉFAUT.
Coller (arg. des écoles).
« Un des mérites les plus saillants
de l'écolier, c'est l'elTronterie : au
moyen de cette précieuse qualit
DÉF
— 147 —
DÉG
il dément sans rougir une accusa-
tion, lors même quil est collé en
flagrant délit. »
(H. Rolland.)
DÉFECTIEIX. Mochard, Moche,
Mouche, Mouchique, Rogate ,
Roupe, Roupie, Toc, Tocard.
y. Mauvais.
DÉFENDRE. En parlant des per-
sonnes : Soutenir larg. des filles).
Depis, c'est moi qu'est I' soul'neur
Naturel à ma p'tit' sœur.
Qu'est l'ami' d' la p'tit' Cécile,
A Bell'ville,
Qu'est sout'nu\ par son grand frère,
Uui s'appelle Eloi Constant,
Qu'a jamais connu son père,
A Mènil montant.
{A. B.)
— En parlant des choses :
Boucler, Brider.
— DÉFENDRE EX JUSTICE.
Blanchir. Lessiver.
— SE DÉFENDRE. Se rebéquer,
Se rebiffer.
DÉFEASE. V. Interdiction, Plai-
doyer.
DÉFENSEUR. V. Avocat.
DÉFERRER. Dédurailler.
DÉFIANCE. Gourance.
DÉFIER. V. Provoquer.
— SE DÉFIER. Èfre ou 5e tenir
chaud, Se gourer.
« — Tiens-loi chaud a.\ec cegonce-là,
il est tout ce qu'il y a de coquin! »
« — Goure-toi qu'il ne te fasse quel-
que saloperie. »
DEFIGURER, Arnaquer la cafe-
tière, la gueule, la poire, la
schnasse, la soupière, etc. V. Vi-
sage.
« — Si jamais i" m' plaque, j'y anta-
qu rat la poire avec un bol de bouil-
lon gras. >
DÉFOR^IER. Esquinter.
« Il a reçu un coup de poing qui lui
a esquinté son haut-de-forme. »
DÉFUxXT. Claqué, Coni, Couni,
Crôni, Refroidi. V. Mourir.
DEGAGER. En parlant d'une per-
sonne engagée dans une affaire
fâcheuse ou difficile : Sauver la
mise.
« 11 était si compromis dans l'affaire
que ce n'était pas facile de lui sau-
ve?' la ynise. »
— En parlant des objets en-
gagés comme nantissement :
Déclouer, Décrocher, Déplan-
quer.
« Voilà la fête de ma femme, je vais
lui déplanquer sa bague qu'elle a
mise au clou. »
— SE DÉGAGER. Ne plus jouer
Ae plus marcher. » '
« Tant qu'il ne s'agit oue de lingerie
ou de fric-frac, ça va : je suis des
vôtres. Mais s'il y a du raisiné, je
ne joue plus. »
DÉGAINER. Montrer les dents.
DÉGINGANDÉ . Bringueballanf,
tadet-la-Gingeole.
« La démarche incertaine, il allait
orinyue bal tant dans son paletot
trop large aux manches troo
courtes... » ^
« Regardez-moi ce Cadet-la-Gingeole'
cest long comme un jour sans
pam, ça n a que la peau et les os
— sans moelle dedans, encore ' —
et ca veut faire du plat à ma fille '
Malheur! »
DÉGOURDI . V. Malicieux, Rusé.
DÉGOURDIR. En parlant des
personnes : Affranchir, Dégeler,
Dessaler, Désargoter. V. Corrom-
pre.
DÉGOÛT. Débectance.
« Si tu voyais la condisse ! ca gazouille
la-dedans au point que,' sans faire
DÉG
— 448 —
DEH
sa sucrée, on en a tout de suite de
la débeclance. »
DKGOUÏAXT. Déhectant, Dflgueii-
las, Uégneulbif, Dcgoùtatif, Gali-
poteux, Voinitatùire.
Tirer les rois!... De quoi qui' s' mêle?...
Tu vois pas Honoré Constant
Trinquer à la santé d' Gamelle
Ou d'un autre aussi (lébectaut?...
« l,e roi hoit " qu'on pueul'. Ça m' dégoûte.
Uu'on m'en pri^sento uu, on rira...
C'est moi qui y paiera la goutte
Et nous verrons qu'est c'qu'i' prendra!...
{K. E. Les Soulologues d' Honoré Constant.)
Voui '. les cieux sont si dégueulas,
Corompiis et vomitutoires
(Ju'ons'dit: « C'est cor ciin'drôl' d'histoire.
Artou a dû passer par là. «
(Jehan Rictus.)
Ce sénateur était gâteux,
Fangeux, miteux, galipnteux,
Rotaut, bavant, potaut à table
El trouvant ça fort acceptable.
(Blédort.)
DÉGOl'TÉ (FAIRE LE). Faire la
ou sa gueule, s.<i poire, sa pata-
gueule. V. Bégueule.
— ÊTRE DÉGOl'TÉ DE. En
avoir mare, ituiré, marré, nifé,
En avoir .sa claque, son fade,
son pied, son sac. En avoir
plein le cul. En avoir soupe.
V. Assez.
S'en ai mon pied de c" loubé-là,
(.\. B.)
J'ai plein l cul des gonzcss's de claque '■
.^ujord'liui c'est pus rien qu' des vrilles
l'en ai mare, j'en ai ma claque'
(Blédort.)
IIÉGOL'TER. Cavaler, Courir, Dé-
bccler, Dégiier, Faire flasquer,
Faire tartcr.
« — Tu plumes avec toutes les ber-
gères. Tiens, tu tu' cours, tu m'
déhectesl... ] te plaque! »
c'était pour fétcr l'élection,
D'un d' men bons amis... un collègue,
Mail vrai, j'ai trop bouffé. .,j' me dègue,
y vas avoir une indig' >liou.
Sacré salaud : Faut que j' l'engueule :
Tandis qu' les fr^r" i s ont pas d' pain,
Tu l'es gavé comme un runin...
T es plein d' trulfel tu pu» d' U gueule.
(A. B. Lt$ Soulologues dUounn'. Constant.)
« La Canne à pêche, a ni' fait fhisquter.
a m' cavale, a m' dégoûte, aile a
chié dans mon oanier depuis qua
fréquente avec aes youdis. »
DÉGRADER. Faire pas-ser chez le
dernier tailleur (arg. militaire).
DÉGRAFER. Déboucler, Débrider.
« Elle avait débridé son corsage et
laissait voir ses rondins. >•
DÉGRIXGOLER. V. Tomber.
DÉGRISER. Décuitcr.
„ _ Faites-lui boire un bon café au
sel ; ça le décuitcra. »
— ÊTRE DÉGRISÉ. Avoir la
gueule propre.
DÉGl'EIVILLÉ. Guenillard, Plon-
geur, Polisson ', Traine-cul-les-
houseltes. V. Gueux. La littéra-
ture moderne a créé en outre
de nombreuses expressions pit-
toresques pour désigner le misé-
rable en loques : Sans-frus-
ques, Sans-nippes, Traîne-misère.
Traîne-guenille, etc.
« Il est deux heures; le garçon
réveille les donneurs et toute cette
triste et hideuse bande de claque-
patins et de guenillards s'enfonce,
en lamentables et lugubres Ihéorie?
dans la profondeur de la nuit téii
breuse et froide. »
DÉGLISEAIE.XT. Camou/lage, Ca-
mouflure.
« Ahl mon vieux, lu l'aurais pas
r'noblée dans sa camouflure : eun"
vraie dusèche ! J'en rotais ! »
DÉGIISER. Camoufle}', .Maquiller.
l'our les \ieux tendeurs (|u'a8(0i0iuc
Un' ronlle ."i grippart,
On s' camoujlf en p'til icunc homme...
(J. KiCUKPI.'t.)
« J'ai un douloBse et un alpague : je
m' maquille en houiuie du monde. »
DEHORS. Aux chioltes, Aux j/o-
Qucs, Au.v pelotes.
DEJ
— 140
DÉM
« Vois-tu, Mclie, depuis 1" temps qu"
ça dure en v'ià assez! Fous-moi 1'
camp, va t'en aux chiottes, aux pe-
lotes, où qu' tu voudras, mais débar-
rasse-moi r plancher. »
DÉJEU-XER, subs. Refaite du
matois* .
DÉLAISSER. Laisser en bobe, en
bobine, en frime, en parade, en
verdure, etc. V. Abandonner.
DÉLATEUR. V. Dénonciateur.
DÉLATIOX. V. Dénonciation.
DÉLECTER (SE^. Se lécher, se
pourlécher ou se licher les baboui-
nes, les badigoinces. V. Lèvre.
u On s'est appuyé un gigot aux hari-
cots à s'en pourlécher les badi-
fjoinces. »
DÉLIDÉRER. Salader.
« Du temps que les trois robins
saladaient, Blairentôle fsait du
châsse à sa largue qu'était au fond
d' la salle. »
DÉLIBÉRÉME.XT. D'achar, D'au-
tor, De rifle,
« — N'aie pas les foies! Vas-y d'a-
char, sans caner. »
« Il a rembarbé d'aulor dans la carée
et il a foutu 1' mec à la porte. »
« De rifle, sans en bonir une. i' y a
filé sa tronche dans l'estome. »
DÉLICAT. Fausse couche, Foutriot,
Microbe. V. Chétif.
DÉLICIEUX. Aux oiseaux, Aux
petits oignons, Aux pommes, De-
derrière les fagots. V. Bon, Ex-
cellent.
DÉLIRER. (Avoir le délire.) Pa-
rillonner.
(c — C'est la fin, ma pauvre dame;
depuis deux jours le cher homme
ne fait que pavilloimer. »
DÉLIT EX FLA(;rAXT). Sur le
tas.
« — Nous l'avons pris sur le las, son
atîaire est bonne. »
DÉLIVRER. Affranchir.
« — Dis à la mère qu'a s' fasse pas d'
mousse et qu'a patiente encore un
peu. Dans deux mois, j' vas être
a/franchi. »
DÉLOYAL. Crème, Vache.
« — Goure-toi de ce frère-là : il est tout
ce qu'y a de crème, il agira en
vache avec toi. »
DEMAXDE. Di'oguerie*, Êlourdis-
sement *.
— DEM.\ÎVDE D'ARGENT. Co-
gnage. Coup de pied à la caisse,
Sonnage, Tapage. V. Emprunt.
« Encore un coup de cognage'^... Je
ne marche pas, d'autant qu'il me
doit déjà deux thunes. »
DEMAXDER. Cogner, Droguer*,
Taper, Sonner. V. Emprunter,
« Je l'ai cogné de deux biffetons pour
les Boufl'es-du-Nord. »
DÉMARCAGE. En parlant du
linge : Détarocage.
« Le fourgat n'achète jamais le linge
qui n'a pas subi le détarocage, non
plus celui qui porte le chiffre dans
la trame. »
— En parlant de cartes préa-
lablement marquées dans
un but de tricherie : Démar-
cousage, Dcmorfilage, Démor-
fillage.
<i Le coup le plus difficile à apprendre
pour l'apprenti bonneteur est celui
ou déniai cousage, qui consiste à
faire passer la marque ou marcouse
de la carte gagnante à une autre. »
« Un coup d'ongle habile suffit au
démorfilage de la carte aiguillée. »
DÉMARQUER. Démarcouser, Dé-
morfiler, Démorfiller, Délaroquer.
« Le bonneteur fait encore le « coup
de lacornanche ou de la marcouse. »
Il corne ou marque la carte ga-
DÉ M
— JaO —
DEM
gnante pour paraître favoriser le
joueur, et, sous les yeux de celui-ci,
il la démarcoiise et reporte la mar-
que sur une carte perdante. »
« Les cartes mal aiguillées sont dif-
ficiles à démorfiler. »
« — Change de centre, fais délaro-
?'uer ton linge, procure-toi des
affes et barre-toi le plus tôt pos-
sible. »
DÉMASQIEK. Brûler.
« Si mes agents arrivaient à être
brûlés'! »
(GORON.)
DÉMÉXAGEMEXT. Décanillage,
Déris<age, Rebotirs *.
<( En juillet, le déménagement est une
fête. Mais, en octobre, n, i, ni, cest
fini de rire : le déménagement est
funèbre et s'appelle le aécanillage
à la manque. »
(J. RiCHEPIS.)
DÉMÉXAGElt. Décaniller, Démur-
ger, Dévisser.
— DËMËXAGEa CLAXDESTI-
XE.ME.\T. Déménager à la
cloche, à la cloche de ôois, à la
ficelle, à la lune, débourser *.
« Chacun leur tour ils se prêtaient la
main pour déménager à la cloche. »
DÉMÉXAGEl'R. Commodier.
DÉME.XEK (SE). Se décarcasser.
V. S'agiter.
])É.\lE.\Tllt quelqu'un. Lia foutre
une bei'jne. Lui mettre une clef sur
sa lourde.
UE.MEllu:. V. Logement, Mai-
son.
DE.\1EI KEH. Percher.
0 Mon pnrçon m'écrit qu'il va se ma-
rier et nie demande de lui envoyer
ses papiers». Je m'exécute et sur
mon pauvre argent je lui avance
les fniis. Fini, plus de lettres... Je
ne sais même pas s'il est marié et
où il perche... Un polisson dont
j'ai payé les mois d'école pendant
huit ans. »
(AxDRi TaEOBIET.)
DEMI, DEMIE. Mécfie.
DE.MI-HOl TEILLE. Fillette ou
Petite fille, ou simpl. Demie.
Si j' trouve encore un mastroquct
D'ouvert je m' paye eun' petit' fille,
Ej' vas m' payer eun' demi' H' vieux.
(A. B.)
DEMI-SETIER. Bombe, Demi-
stroc.
Comme il demandait l'autre soir
Une bombe sur le comptoir...
(P. I'aillette.)
« — Si tu nous pousses une chanson,
j' te paye un d'mi-slroc. »
DÉMISSIOX-XER. Rendre son ta-
blier. V. Abandonner.
DÉMOCRATE. Démoc.
— DÉMOCRATE SOCIALISTE.
Démoc-soc.
a Nous savons que la Palti affectait
un dédain tout aristocratique —
avant d'être .Mme Nicolas, elle était
marquise, s'il vous plaît I — pour
notre France de démocs-socs ; elle
avaitrefuséénergiquement de chan-
ter chez nous tant que nous serions
en République; elle a fini par céder. »
(E. LEPKLLSTIF.n.)
DÉMODÉ. Coco, Vieux jeu.
« — La « Vie de Bohême » est une
pièce délicieuse, n'est-ce pas, mon-
sieur ?
— Hum... Un peu cocol Vous ne la
connaissez pas, madame? »
(J. Marm.)
DEMOISELLE. Dabuche ou Da-
huije, Ihipiolc".
— ItK.MOISKLLE DE MAC.ASI.X.
Calicole, Gatifarde.
« il s'était fortement épris d'une
calicole du Uou Marché. »
(DuBDS.)
« Une petite galifarde aux appas
rondelets se tortillait et faisait des
mines derrière le comptoir. »
{Lei J'ropos du Commandeur.)
DÉN
— loi
DÉN
DÉ\ATIRER dans un but de
tromperie. Arnaquer, Camouflej',
Maquiller. V. Falsifier.
DÉ-MAISER. Affranchir, Débour-
rer*, Dessaler, DeKsinver. Pour le
malfaiteur Déniaiser est le syno-
nyme de Corrompre. V. ce mot.
DE-MER. Pied*, Pied de nez*.
DÉ-MGREMEAT. Bêche, Char-
riage. V. Calomnie.
DÉAIGRER. Débiner, Dégréner.
\. Calomnier.
« Du temps que Paul était à l'hôpital,
on a été le débiner auprès du
patron. »
•' — Tu m'as dégréné chez les tantes
et t'as fait un tas de ragots sur
mon compte. Si tu rebiffes, t'auras
afl'aire à moi. »
DÉ-\0XC:ER. Aller au refil, Bour-
riquer. Brûler, Cafarder, Casser,
Casser le morceau. Casser du
sucre, Casseroler, Coquer, Débiner
le flanche ou le truc, Donner,
Enflaquer, Faire de la musique.
Faire poser un gluau, Froller sur
la balle', Griller, Jeter au feu,
Jiiducer, judaiser ou judasser,
Macaroner, Manger du lard, le
morceau, sur le gnasse, le gnièrc,
sur l'orgue de quelqu'un, Mouton-
ner, Passer à la casserole, Rous-
siner. Se mettre à table ou en qua-
rante. Seriner', Seriniser*,
Vendre la calebasse, le fourbi, la
mèche, le truc, etc. V. Avouer.
« Les bourriques, après avoir cein-
turé Lacloche, l'ont tellement cui-
siné qu'il a fini par aller au rfil; et
il a donné toute la bande. »
« Kicn d'anormal ne se produisit
cependant... Nous en induisîmes
que Gueule d'Empeigne avait gardé
la lettre, s'était abstenu de cafar-
der. Du coup, il remonta daus
notre estime. "
(Wii.lv.)
« — Jamais de la vie, reprit le Man-
chot; il casserait du sucre; j'aime
mieux ma peau que la sienne. »
(GOBOS.)
« Le coup avait été perpétré dans
des circonstances d'habileté et de
prudence exceptionnelles et l'on
n'en aurait jamais connu les auteurs
si l'un d'eux n'avait casserole. »
« Mais vous allez doue faire de la
peine à uu pauvre bougre, en lui
apprenant qu'on a débiné le truc
dont il vit. »
(J. RlCHEPI.N.)
« Quand on en aura refroidi quatre
ou cinq dans les préaux, les autres
tourneront leur langue deux fois
avant de coquer la pègre. »
(E. Sue.)
« Si le greco ne fade pas, jette-le
au feu. »
(Grison.)
« Si tu refusais de me passer du
potage et si tu continuais à en
servir au marquis, je vous grillerais
tous les deux. »
(Id.)
« Judacer, c'est dénoncer quelqu'un. »
(M.4.VIMK DU Camp.)
« M. le juge d'instruction Lemercier
reçut un jour la dénonciation d'un
des inculpés qui, pour obtenir quel
ques-unes de ces faveurs si chères
aux prisonniers : vin et tabac,
mangea le morceau. »
(Le Journal.)
« Le coqueur libre est obligé de pas-
ser son existence dans les orgies
les plus ignobles. En relations cons-
tantes avec les voleurs de profes-
sion dont il est l'ami, il s'associe à
leurs projets. Pour lui tout est bon :
vol, escroquerie, incendie, assassi-
nat même! Qu'est-ce que cela lui
fait"? Pourvu qu'il puisse manger
sur quelqu'un et qu'il en tire un
bénéfice. »
(Casleb.)
« Celui qui est mouton court risque
d'être assassiné par ses compa-
gnons; aussi la police parvient-elle
rarement à décider le? voleurs à
moutonner leurs camarade-s. »
(iD.)
DÉN
— 152
DÉN
l'ègres Iraqueurs, qui voulez tous du fade,
PctIpz l'esgourde ù mon dur bouimeut :
Vous commencez par tirer en vulade.
Puis au grand truc vous marchez en talTant.
Le pantc aboule,
On perd la boule,
Puis de la toile on se crampe en rompant.
On vous roiixsine
Et puis la tiiie
Vient remouchor la butte en rigolant.
(Lacekaihe.)
« — Toujours est-il, reprit le rece-
leur, que c'est lui qui a vendu la
calebasse et que, sons lui... »
(M. Mabio et L. Launay.)
« Tandis que celui-là, soit rigolo,
soit féroce, il va mettre les pieds
dans le plat, débiner le truc, vendre
la mèche, devant les journalistes
w bourgeois » qui écoutent, bla-
gueurs et nuiusés, en mordillant
leur plume, et qui reproduiront
tout au long, le lendeu)ain, l'inter-
vention tragique ou cocasse du
malavisé. »
(Jacqueline.)
— DÉXOXCER A FAUX. Servir
de belle.
— DÉXOXCER IXVOLOXTAl-
REMEXT ou par maladresse.
Cabosser, Faire du ragoût.
« — Ne fais pas de ragoi'U sur ton
dab. »
(Balzac.)
DÉ.XOXCIATEIK . Bourrique ,
Casserole, Casaeiir de sucre, Cuisi-
nier, Coqueuv, Donneur, Loqueur,
Macaron, Mangeur de galette ou
de morceau. Mouton, Musicien,
Péleur. CotniTie pour le policier,
le malfaiteur aflirine sa haine et
son mépris pour ledénoncialeur
en le traitant de Copaille, Co-
quine, Lope, Putain, Tante, Vaclie,
Volaille, etc., ('pithétes s'appli-
quanl au.x lilles de bas étage et
aux pédérastes. \ . Agent.
'< D'abord, c'est pas un crime de tuer
une bourrique, nue casserole qui a
vendu son mari. >
(GoRON.)
« Pour qui' la police ail été si vite au
courant, nous pensons qu'elle a
certainement dit être renseignée
par quelque casseur de suo'e. »
{Le Cltnrirari.)
« Imbert, pour éviter l'échafaud, se
fit loqueur. )•
( Dksmazk.)
o II existe deux sortes de coqueurs
détenus : la premitre, qui prend If
nom de moulons, est composée
d'individus qui, renfermés dans les
prisons, cherchent à captiver la
confiance de leurs compagnons de
détention pour obtenir laveu des
crimes qu'ils ont commis, et la con-
naissance des preuves et pièces de
conviction qu'on pourrait produire
à leur charge. Lorsque deux de ces
individus se trouvent dans la int'me
prison, ils ignorent complètement
le rôle qu'ils jouent chaciui de son
côté, et il n'est pas rare de voir ces
deux moulons multiplier des rap-
ports pour se dénoncer mutuelle-
ment, croyant rendre de grands
services à la police et en être géné-
reusement récompensés. »
(Caklïr.)
DÉNONCIATIOX. Cassage de xu-
cre, Casscrolage ou Coup de cas-
serole, Coquage, Di'binage, Dévi-
dage, Macaronagc, Musique.
« 11 est actuellement des administra-
tions où l'on n'avance et où l'on
ne se maintient que grâce au
léchage de bottes et au cassage de
sucre. »
(P. Domeuc.)
n On a fabriqué Nénesse et Planche-
à-Pain hier soir au Panier Fleuri;
la femme au Marquis vient d'être
faite en sortant de la Boulette; sur
qu'il y a un coup de casserole là-
dessous. »
« .Mon frangin Poulet est entoilé,
mais on n'a pas à craindre le
coquage. 11 aimera mieux payer
tout seul plutôt que de faire de la
musique. »
« Cette gonzesse-là, quand y a une
rafle, doit faire du débinage pour
qu'on la fasse décarrer comme ça
tout de suite. »
— FAUSSE DÉXOXCIATIOX.
Dévidage à l'estoc ou à teatorgut.
DÉN
— 153 —
DÉP
DÉ.\OtEME\T. Bouquet (s'em-
ploie presque toujoui-s ironique-
mei\t),
■ La fois que Le Manchot a craché
daijs le son. on s"a enfilé des marcs
toute la nuit; et, pour le bouquet,
on a été s'envoyer une mouise aux
Halles. »
DEAT. Broche, Cale, Cassante,
Chaise, Croc, Crochet, Domino,
Mathurin, Meule, Osselet, Palette,
Piloche, Pilon, Sœur blanche, Ta-
blette, Tabouret, Tap blanc. Trique.
« 11 n'a plus de broches dans la
gargue. »
Faudrait avoir les cales solides pour
crouler celte barbaque-là; mais
quand on n"a pus d' tabourets dans
la gargotte, comme Gugusse, c'est
g'ié. >.
' A s'rait pas mal s'i' y manquait pas
des chaises su' le devant de la salle
à manger. »
Mais j' suis faridonnenu, j' suis ntieule,
J'ai qu' nib :t m' coller sous la meule
Et j'ai les piloches, c matio,
Quasi pus longues qu' mon rotin.
(L. DE Bebcv.'*
Des palettes, pas de gigot; du gigol,
plus de palettes. »
(Dicton du peuple.)
— DEXTS G.\TÉES. Clous de
girofle. Grains ds café, Racities
de buis.
— DEXTS JAUXES OU sales.
Amandes de pain d'épices, Ta-
blettes de chocolat.
— DEXTS LOXGUES. Touches
de piano.
— DEXTS PETITES. Canettes,
Quenottes.
— DEXTS VIEILLES. Bran-
lantes.
— BKÈCHE-DEXTS. Qui boude
aux dominos.
DEXTELLE . Gratouse , Miche,
Paille, Rayon-de-miel, Trouée.
DENTISTE. Quenottier.
DEPART. Décarrade, Décarre, Dc-
carrement.
DÉPASSER. (Supplanter.) Déijot
ter.
« Et il a aussi, comme l'autre, celui
qu'il est en train de dégotter, a le
regard bleu, d'un bleu charmant et
doux, limpide et clair. »
(H. nocaEFOBT.)
— DÉPASSER SES COXCUR-
REXTS. Décrocher la timbale,
Tenir la corde.
DÉPÊCHE. Babillarde volante.
Petit bleu ou simpl. Bleu, Vo-
lante, Vol-au-vent.
<• Figurez-vous que sa femme a failli
surprendre un bleu de moi, un bleu
où je lui disais : « Pauvre chéri,
comme tu dois souffrir d'avoir
épousé une femme si plate. »
(J. Mahm.)
DÉPÊCHER (SE). Se grouiller. Se
patiner. V. S'évertuer.
« — Bien, bien, du moment qu'on va
prendre un verre, je me grouille... »
(R. Maizebov.)
« — Patine-loi, Mélie t'attend depuis
une heure. »
DÉPENDRE, V. a. Dégruppei'\
DÉPENDRE, V. n. Être sous la
coupe.
a — Je vous préviens, mon gaillard,
que, si jamais vous tombez sous
ma coupe, je vous mènerai la vie
dure. »
DÉPENSE. Dèche.
Tu u'as pas d' pognon?... Ça n'empéclie;
Allons, mon salaud. >ieus toujours.
Entends-tu ?... T'occup' pas d' la dèche'-...
C'est toi qui rinc'ras daus huit jours.
DÉPENSER. Casser, Chiquer, Cla-
quer, Bêcher, Ecosser, Fusiller.
« Comme c'était la fête à Cécile, on a
cassé une pistole avec les aminches. »
« Quand on chourine, pour les voler,
d'humbles épargnistes, on claque
leur galette en compagnie de femmes
DÉP
— i54
DÉP
au chignon jaune, mais on ne parle
pas d'honnêteté. »
(Jban Grave.)
« J'ai pas jamais été habitué à dècher
tant de pognon que j'en ai écossé,
c'tte s'maine. »
« 11 a fusillé tout son pùze avec des
gerces. »
DÉPENSIER. Dècheur, Gâcheur
(ce dernier terme ne s'emploie
guère qu'ironiquement).
« Irma veut plaquer son homme, elle
dit qu'il est trop dècheur : il ne lui
laisse pas un rond. »
« — Tu t'es encore payé une def de
treize fléchards!... Gâcheur, va! »
DÉPÉRIR. Foutre le camp, S'affû-
ter, Se décartonner, Se dégommer.
« J'ai vu le vieux hier à Cochin; il
s'affilie, il fout son camp. »
'< — Quoi donc qu t'as, ma vieille ?
Ça va pas? Ou dirait qu' tu T dé-
cartonnes. »
DÉPITÉ. A renaud, A ressaut,
Arnaud, Arsaut, A tube.
« Chaque fois que sa gonzesse fait
un coucher, il est à tube pour la
nuit. »
DÉI»ITER (SE). Rogner, Saigner.
V. Colère.
DÉPLAIRE. Se traduit, selon le
cas, par les équivalents d'Aga-
cer, do Dégoûter ou d'Ennuyer.
DÉPi..\ISA\T. Pas rigolo, Sabo-
clic .
'< — Ah, non, tu sais, tu ne le ramè-
neras pas touSarmate; il n'est vrai-
ment pas rigolo 1 >•
DÉPORT ATIO\. Bain de pieds,
lleli'iiue. Ht lingue. V. Bagne,
Relégation.
DÉPORTÉ, subs. Uelèguc, Helin-
gue. V. Forçat.
DÉPÔT (LE). La fosse aux lions ou
à Bidel, La Lorcefc *, La Tour, La
Tour Pointue, La Souricière.
Ouand la marmite e-t à la tour,
EV marie il est ilans la déliine...
Pour boulolter, faut qu'i' turbine,
r s'en va su' 1' tas à son tour.
(A. B.)
« Combien en ai -je vu de ces déné-
gateurs à outrance faiblissant dans
l'escalier tournant de la Tour
Pointue. »
(GORON.)
n Quand je songe à ces heures d'épou-
vantable injustice!... Oh! la souri-
cière... le panier à salade... cette
première prison ambulante... et le
reste! le reste! »
(J. Mabni.)
DÉPOUILLER. V. Dévaliser.
DÉPRAVATEUR. Cochon.
Mais, nom de Di>>u ! si nous marchons
De rifTe avec nos gigolettes,
ÎVous dOllorous pas les floretics
Et c'est pas nous qu'est les cochons.
(A. B.)
DÉPRAVÉ. Cochotl.
o Donc, vous m'avez jugé. J'ai l'air
cochon, madame. »
(P. Paillette.)
DÉPRÉCIER. Bêcher, Charrier,
JJrbiner, Jardiner, Mtirgaudcr,
Margotter, haffaler. V. Dénigrer.
« — Quand vous aurez fini de char-
rier ma marchandise, vous, la p'iite
mère, vous le direz! C'est pas en
marf/audant que vous me ferez
rabattre ini rotin; c'est moi qui
vous le di?. »
« Faut au'ï jardine tout c" qu'i' voit,
tout c qu'il entend. >»
« Il y a des gens qui ra/falenl tout
ce qui n'est pas leur œuvre. »
DÉPRÉDATION. Fricotages, Tri-
polages.
DÉPUCELER. Affranchir, Cassa-
te sabot, la cruche, Damer, Dévier-
ger.
DEP
— IKd — DER
« Comme Madame la Boule, elle avait
été affranchie à douze berges par
son daron. »
Le eoiu d'un bois, l'herbe nouvelle.
Un mouvement, le moindre mot.
Un rien fait broncher une belle
Un rien lui casse son sabot.
(Pigaclt-Lebrib . )
« Comment la Société de vigilance
eut-elle vent du péché mortel qui
se dégagea de cet entretien secret?
Comment sut-elle que le père
Aloysius avait onctueusement damé
la fillette? »
(Hector Feasce.)
« Je préfère, comme dit cet autre,
déviergev une gueuse que d'avoir
le reste d'un roi. »
{Les Propos du Commandeur.)
DÉPUTÉ. Yingt-cmq- francs.
— DÉPUTÉ DE DROITE. Droi-
lier.
— DE GAUCHE. Gaucher.
— DU CENTRE. Cenlrier.
— D'EXTRÊME DROITE. Che-
vau- léger.
— «E PROVINCE, liural.
D' la tribune ii la buvette
Les gauchers et les droitiers
Vont avaler des d'mi-s'Iiers
Ou bien tailler un' bavette.
[W Mecsv.)
DEPUIS. Dedpuis, Dcpis (coTrupl.)
Dedpuis Montmartr' jusqu'à Clichv.
(.\. B.)
« Depis tantôt. »
DÉR:VIS0.\-\ER. Avoir une arai-
gnée dans le plafond, un cafard
dans la sorbonne, un hanneton
dans le ciboulot, un moustique
dans la boîte au sel, ou simpl.
Avoir une araignée, le ou un ca-
fard, le ou un hanneton ou toute
autre périphrase analogue, Dé-
ménager, Passer au dixième, Pa-
villonner. V. Délirer.
« Vu lauréat de la Société protectrice
des animaux reste couvert en par-
lant à des dames. — Savez-vous
pourquoi il garde son chapeau sur
la tête? — Parfaitement, c est pour
ne pas enrhumer son araignée. »
(Hector FRi>CE.)
'< Faut être marteau, faut avoir un
cafard dans la soupière pour faire
des flambeaux pareils. »
« Frappés du nombre de camarades
que leur enlevaient les atteintes
d'aliénation mentale, ils disent : Il
est passé au dixième (régiment),
pour montrer combien ils sont
décimés par des pertes, sur les-
quelles l'étude des sciences ne serait
pas, dit-on, sans influence. »
(L. Larchet.)
DÉRAXGEME-\T . Détraquage.
S'emploie au propre et au figuré.
>> Le détraquage a fait son œuvre. La
licence a porté ses fruits. Je demande
la création d'un Mu?ée national
des horreurs, où l'on conserve reli-
gieusement les documents do l'his-
toire scandaleuse de ce temps. »
(Edmû>'u Descbacmes.)
« Elle a mal à l'estomac et elle a la
foire... c'est un détraquage com-
plet. »
DERNIER. Dei' (apoc).
— DERMER NÉ DUNE FA-
MILLE. Clos-cul, Culot, Hoculot.
DÉROBER. Étouffer, Grinchir,
Souffler. V, Voler.
DÉROUTER. Couper la chique ou
simpl. La couper, Desbouser*,
Égnaffer, Égnauler, Estomaquer.
V. Déconcerter.
DERRIÈRE, subs. Ballon, Baril de
moutarde, Base, Bas-Rhin, Ber-
nard, Bienséant, Bon endroit.
Borgne, Cadet, Cadran, Cadran
lunaire, Cadran solaire. Canon-
nière, Centre, Centre de gravité,
Cercle, Contrebasse, Cyclope, Dis-
que, Double-blanc, Double-six,
Faubourg, Fiac, Fiacre, Fiaque,
Fignard, Figne, Fignedé, Fignon,
Fignoton, Figure, Figure de cam-
pagne, Fio7i, Foiron, Foirpette,
DER
— 156 —
DER
Gagne-pain, Garde-mam/ev, Gi-
berne, GiffauU *, Gnard ou Gna-
gnard, Gros visage. Joufflu, Juste
milieu. Lorgne, Luc, Lune, Ma-
chine à mouler. Magasin, Médail-
lon, Messire Luc, Miche, Moule à
merde, Mouquette, Moutardier,
N'a-quun-œil, Pagnon, Panier à
crottes, à crottin, Partie charnue,
Pétard, Péteux, Pétrousquin ,
Pette, Pleine lune. Postillon,
Proais *, Proays *, Prose, Proye,
Proys, Prussien, Quelque part,
Rond, Rondelle, Rue aux pets,
Ruelle aux resscs, Salle de danse,
Sifpard, Soufflet, Tal, Talle, Tire-
lire, Trai7i, Troufignard, Troufi.-
gnon. Troufion, Trousse, Trousse-
pctte, Tioussequin, Vénérable,
Verre de montre. Visage, Visage
sans nez, Zéro. V. Anus.
Si tu conlinu's, Mad'Ion,
Tu vas t' luire enl'ver V ballon,
( Vieille chanson.)
« — Fi 1 quel sale cul, quel baril de
moutardel »
(Hector Fbasce.)
« La base de la caissière débordait de
la banquette trop étroite pour sup-
porter la majesté de ce superbe
Bas-Rhin. »
« Diatribes ou dithyrambes, leurs
élucubrations sont à peine bonnes
à essuyer Bernard. »
{La Bataille.)
« Posé sur son bienséant, l'oreille
droite, le toutou attendait sou
maître. »
{Chronique amusante.)
« Pour tout salaire, le niar(|uis lui
appliqua un vigoureux coup de
botte au bon endroit. »
(riCAt'LT-LEnnuw.)
« — V'ià moi que je me retourne et
que j' li fais baiser, sauf votre res-
ftect... mon gros visage... Ce qui a
ait dire aux mauvaises langues
qu'il a vu mon borgne. »
(ReSTIF DR I.A bnUTOXHI.)
« — Monsieur Coquelin cadet?
Fà, debout devant son armoire à
glace, en manches de chemise, un
bonnet de coton rouge sur la tête,
la figure navrée, j'aperçus Cadet'.
J'éclatai de rire.
— Pourquoi ce bonnet? vous êtes
malade?
— J'ai un clou.
— Sur le crâne?
— Non, plus bas... Ici. .Mais ne
le dites pas.
— Pourquoi cela?
— Parce qu'il ne serait pas con-
tent... mon homonyme, sur lequel
je ne puis plus m'às.eeoir. «
(I.CCIES PCKCH.)
. . . Est-ce l'apothicaire
Qui vient placer l'aiguille ii mon cadran solai)'
{l'aroitie de « Zaïre •<.)
« Les don Juan sont très forts sur la
gymnastique : dès leur plus tendre
enfance, ils ?e sont exercés à tom-
ber sur leur centre de gravité. »
(Lemoise.)
« — Nom de Dieu! eh! Polyte...
reluque donc ce pétard l Quel beau
disqtiel »
(H. MoHMEB.)
« Quant à Lucien, il eut à essuyer
une formidable bordée de horions :
Tiens, sale poissou, voilà pour
toi... Attends, marlou, porte ça à la
cuisine... Attends qu'on te dessale
à grands coups de bottes dans le
fiqne\ »
(Ed. Lepeli ktikr.)
« — D'où qu' tu sors? que j' te
r'conduise à grands coups d'ribouis
dans r fion ! »
<i — Dis rien, tju'i' lui fait, ou j' te
mets mon blair dans 1' foirpetle et
j' t'étouH'e! »
cherchant, pour gagner leur croûte.
Lu niicli-> ru(iiii,
Faut les voir, tout 1' loog J' la roule.
Remuer leur gagne-pain.
(Rl.KDOaT.)
« En argot les mots se transforment
constamment par aphérèse ou apo-
cope ou bien encore par l'addition
de préfixes et de suffixes, par
changements de teruiinaison ci
pur réduplication. Ainsi la vieille
expression argoti(|ue troufjqnou
(elle date au moins du xvi" siècle).
DEtt
— 137 —
DÉS
qui signifie Anus ou Derrière, a
d'abord subi les transformations
suivantes : Iroufignard, troufion,
par changement de terminaison;
puis, par aphérèse, fignon. fignard,
fion', de là, par abréviation, figne
qui prend lui-même un suftixe et
devient fignedé; par nouvelle aphé-
rèse fignard fait gnard dont la rédu-
plication donne gnagnard ; la trans-
formation la plus récente est le
changement en ac ou aque de la
terminaison on du mot fion, ce qui
nous fournit fiac, fiaque et même
fiacre. »
La grosse dondon qui nous servait
à table était agrémentée de roton-
dités antérieures et postérieures
qui faisaient loucher les jeunes
lieutenants ; on n'entendait que ces
exclamations : « Pristil quelles
avant-scènes 1 Nom de Dieu! la
belle giberne'. »
{Les Gaietés du, régiment.)
Debout sur son lit la gamine se mit
d'abord à gambader, faire la culbute,
jouer avec son oreiller, me lancer
son traversin, puis tout à coup,
levant sa chemise avec des éclats
de rire, me fit voir son juste milieu. »
[Les Propos du Commandeur.)
On peut dire lue, mais on ne peut
prononcer cul. Pourquoi? Mystère
de la sottise des foules. »
(Hector Frakce.)
La petit', pour un' thune,
MoDtre à ehaqu' citoyen
Des effets de pUin' lune
Que Ini peut Toir pour rien.
(LcLitTXE.)
Nous n'irons pas au Bois non pus,
Aux bois d' Justice... au bois titrtu.
Nous n'irons pas à la Koquelte
Et zoo, ZOQ, zon, pipi nous ['sons
Et barvtonnons d' la mouquette
Su' la Misère et les Prisons.
(Jeba.n Rictcs.)
Nouzailles pairoas notre proie
A ta marquise d'un baiser
S. toi d'un coup d'arpion au proye.
(J. RiCBEPIN.)
•juand l' paate a 1' doigt dans la miche,
S'i' n' casque pas gros,
Uare au bataillou d' la quiche '.
C'est nous qu'est les dos.
(ID.)
Je me suis dit à moi-même :
<> Ces pétards, nom d'un pétard I
>'c talent pas le pétard
De celle que j'aime! »
[Gil Bios.)
Mais Toilà que la bourrasque
Soulève son cotillon
D'une façon si fantasque
Ou'on TToit tout son postillon.
Quoi?... vous vous prétendez roustis?
Vous voudriez voir autre chose ?
Puis-je donc vraiment, mes petits.
Maintenant vous montrer mon prose"!
(L. DB BUCT.)
« En face I je n'ai pas besoin de reni-
fler ton moutardier'. »
(E. Zouk.)
a Pas de clarinette pour secouer le
panier à crottes des dames. >•
(ID.)
« — Pour me le mettre, tu sais, vieux,
c'est midi, j'ai trop de fil dans la
t rousse l »
« Toutes les fois que ce gredin-là me
tutoie, c'est comme si je recevais
un coup de pied quelque part. »
(V. SlROOC.)
te Dis donc, Cécile, j' te jure que si
tu continues à m' faire tarter, j' te
vas foute mon pied dans 1' train. »
« — Dis-y que j' l'attends, et si a fait
du r'ssaut, j' s'rai pas long à lui
botter r trouss'' pelle. »
— On désigne encore le der-
rière par le nom d'une per-
sonne ennemie ou simple-
ment antipathique ; on
trouve dans cette coutume
l'origine de Bernard, Cadet,
Pétrousquin. En 1871 le ga-
vroche parisien appelait son
postérieur Biinnarck, Thiers
ou Versailleux.
DERRIÈRE, prép. Dariole.
— PAR DERRIÈRE. Par tes
darioles. Sur les darioles.
« Fait point bon cimer en ce paque-
lain-ci, on a tout le temps les gris-
bleus sur les darioles. »
(Les Chauffeurs.)
DÉSAGRÉABLE. V. Ennuyeux.
DÉS
— 158 —
DÉS
DÉSAGItÉ(;ER (SE). En parlant
dune association, d'une union,
d'un parti : Se décoller.
Et pendant qu'à Paris on s' colle
Des guons sur la guRule et des pains,
Pendant que la R. F. se décolU...
Le Président tu' des lapins.
(A. B.)
DÉSAPPOINTÉ. On dit d'une
personne désappointée qu'E//e
fait un sale blair, une sale (jiieiile,
une sale poire.
DÉSAVAXTAGEIIX. Se traduit
par les équivalents de Mauvais.
DÉSERTER. V. Abandonner,
Fuir.
— DÉSERTER L'ARMÉE. Chier
du poivre à la boule de son,
Faire chibis à la grive.
'( — La grande Irina vient de s' bar-
rer à Bruxelles.
— Quoi qu'a va y faire?
— A va r'joinde son homme qu'était
soldat et qu'a fait chibis à la grive. »
DÉSERTEUR. Franc-peur, Nar-
quois *.
« À la veille de l'investissemont, avant
le 17 septembre, on (les conserva-
teurs) avait déjà commis le crime
de lèse-patrie en s'orgauisant en
corps de francs-fïleurs. 11 y a eu
d'honorables et illustres exceptions,
mais les exceptions confirment la
règle. »
(PHII.IIIERT AuDEDRAND.)
DÉSESPÉRÉ (ETRE). Avoirsoi/pé
de Vexistence, du truc ou simpl.
En avoir soujpé, En avoir mare ou
mare, nifff, En avoir sa chu/ue,
son fade, son pied. En avoir plein
le dos ou plein le cul. Donner sa
démissioti ou Démissionner. \'. Dé-
goûté.
DESCENTE DE POLICE. Rafle.
« Le quart était venu avec quatre
agents pour f.iire uiio m fie ;\ l'hôtel
du Nord. »
DÉSIIABILIJ':, sui)s. Itcbatlaue.
Lo long de la pla^e.
Comme au déballaji'.
C'est un étalage
De gens mal bAtis.
(Xanbof.)
DÉSIIARILLER. Défringuer, Dé-
frusquer, Défrusquiner, Dépiauter
ou Dépioler.
— SE DÉSHABILLER. Les ver-
bes précédents, sous la forme
réfléchie, plus Déballer.
— SE DÉSHABILLER COMPLÈ-
TEMENT. Se mettre à poils.
« Le matin, les sergots ont trouvé la
môme défringuèe su' les forts. »
« Allez, hol bas les frusques!.., dé-
balle, et au pieu, viv'ment ! »
Merd' I V'Ià l'hiver et ses dur't<?s,
V'Ià 1' moment de n' pus *' mett' à poil,
(Jehan Kictcs.)
DÉSHÉRITER. Passer le pèze à
gauche.
« — Quand la vieille a croni, elle
avait passé le pèze à r/auche... Et
son neveu s'est bombé. »
DÉSIR charneL V. Érection.
DÉSIRER. En gratter, en mouiller,
en pincer, en tenir pour. L'avoir
dur, l'avoir eti Vair pour. V. Ai-
mer.
« — Alors, t'en tiens tant qu' ça pour
l'enfant?
— Ah! mon vieux, j'en gratte plus
que jamais ! »
«■ La gonzesse l'avait en l'air pour un
bracelet qu'aile avait vu chez nn
brocandier du faubourg.
DÉSORÉIR. Sevouloirrien savoir.
\ . Refuser.
DÉSOl.ATIOX. V. Chagrin.
DÉSORDRE. Bouzon, Canelle,
Chamlntrd, Mastic ou Pâte (arg.
des lypograplïes), Pagaille ou
Pagaye.
« Char|ue fois que Zoé couche ici on
est sur, le lendemain, de retrouver
le ménage en canelle. »>
DES
159 —
DÉT
« Mon fils, qui l'a tapé plus souvent
qu'à son tour, assure qu'il laisse
ctiez lui l'or, l'argent, les billets de
banque, des bijoux d'une valeur
énorme, n'importe où, en pagaye. •>
(SiMOX BoUBiE.)
— METTRE EX DÉSORDRE les
efTets d'un camarade. Faire le
dé filage arg. de Saint-Cjr).
DESSEIX CRIMIXEL. Marmot,
Morne, Poupard.
— XOURRIR UX DESSEIX CRI-
MINEL. Engraisser, élever ou
emmailloter un marmot, un
môme, un poupard. V. Préparer.
DESSI-XATEUR. Dessinandiir.
— Qui dessine de chic. Chi-
queur (arg. des peintres"».
DESSIXER DE CHIC. Chiquer.
« Grévin ne faisait que chiquer. «
(Hectob Feance.)
— DESSIXER
Boudiner.
SAXS GRACE.
DESSOULER. Décuver, Délasser.
« Il n'a pas décuvé de la journée. »
DESSUS, prép. Dessur, Stt, Sus
(corrupt.)
« — Laisse ça dessur la table. »
'< Su' V tas. »
« Sus son cul. »
DESTITUER. Dégommer.
« Timidement, la magistrature lui a
posé cette petite question :
— Mais vous êtes trigarae?
— C'est bien possible, a répondu
Crispi, mais je suis aussi ministre.
Si vous ne me f pas la paix, je
vous dégomme. »
(Z« Pelil Pioupioii.)
DESTITUTIO-X. Dégommade ou
Dégommage.
— DESTITUTION EX MASSE.
Lessivage, Lessive, Nettoyage.
'i Mais vienne un changement de mi-
nistère, c'est la permutation et
peut-être la dégommade; pauvre
préfet 1 »
(Z,e Pilori.)
« Le personnel de l'usine s'était anon-
chali sous l'ancienne direction: il fit
un lessivage complet des bureaux. •>
« Un léger nef/oya^e s'imposait dans
l'administration, mais non une les-
sive aussi radicale que celle que
vient de décréter l'impétueux sous-
secrétaire d'État. »
(La Xation.)
DESTRUCTION. Chambardement.
— DESTRUCTIOX COMPLÈTE.
Nettoyage.
« Chaque bour^de était pillée, puis
incendiée : c'était le nettoyage
complet. »
(Journal des Voyages.)
DÉTAILLANT. Camelotiei', Solis-
seur. V. Marchand.
DÉTAILLER. Clœrcher la petite
bête.
« D'un auteur qui s'occupe trop du
style, de la rondeur et de la cadence
de ses phrases et néglige les qua-
lités plus solides du fond, c'est-
à-dire de la pensée, les hommes de
lettres disent qu'il cherche ta petite
bêle. »
(Hector Frauce.)
DÉTELER. Déshabiller le gail.
DÉTENTION. Ballonnement, Ma
ladie. V. Emprisonnement.
DÉTENU. Malade. V. Prisonnier.
DÉTÉRIORER. Déglinguer, Es-
quintei'. V. Âhimer.
DÉTERMINÉ. En parlant dune
personne : Lapin, Lascar, Mec à
la colle forte, Poilu.
DÉTERMINER (SE). Marcha:
" Ils l'ont tellement tourné et retourné,
on lui a si bien doré la pilule qu'il
a fini par marcher. »
DÉTERRER. Déplanquei'.
DÉT
— 160 —
DÉV
.. Y a des Mallais qui sont plus vaches
que les youdis. Y en a qui déplan-
quent les macchabées pour leur
grinchir leur liquetle. »
DÉTESTEK. Abominer, Antipa-
fher. Avoir dans le blair, dans le
nase, dans le tube, dans le cul,
dans le figne, dans le prose, le tal.
On peut remplacer ces complé-
ments par tout autre ayant la
signification de Derrière ou de
Nez.
DÉTOUHAEMEXT . Grinchage,
Grinchissage. V. Vol.
DÉTOURXEH. V. Voler.
— DÉTOURXER UNE MI-
XEURE. Souffler une chandelle
d'un rond.
DÉTRESSE. Détosse *. V. Misère.
DÉTROUSSER. V. Dévaliser.
DÉTROUSSEUR. V. Voleur.
DÉTRUIRE, yeltoyer, Raser, Hin-
cer.
« Il accepta la mission, bien qu'il eût
la certitude que son escorte et lui
seraient nettoyés au premier enga-
gement. ')
<( Sa belle autorité des jours de début
a été promptement rasée. »
.. L'ouragan avait tout rincé : plus
une cabane, plus un arbre, rien! >-
DÉTRITT. liasibus (invar.).
.. Après les cin<| longes qu'i' v'nait d'
tirer en centrouse, 1' Fréder ren-
quille au faubourg pour retrouver
son ancienne tôle de la rue Sainte-
Margot; mais, nib! aile était rasi-
bus. »
DETTE. Ardoise, Drapeau, Pave,
Queue, llcgon*, Rosier.
a L:i. il avait laissé une ardoise do
41 marks. »
(GoHOii,)
. L\-(|uipe, à la fin de la semaine,
planta au gargotier un drapeau
d'une centaine de francs. »
(Amyot.)
M 11 entra dans une taverne que des
pavés personnels m'interdisent de
nommer. »
[ËRM8T LaJECNESSI.)
u Le nombre de poufs qu'il a faits
dans le quartier est incalculable : il
n'y a pas un cafetier où il n'ait
laissé une queue. »
« r n'a planté un rosier que de cin-
quante balles à cause que le gargot
voulait plus y faire à croum. »
— CO.\TIt.\CTEtt liNE DETTE
avec la ferme intention de ne-
jamais la payer. Pavoiser.
« La vie, à la mer, ne lui coûte pas
cher, il pavoise partout. »
DEUIL (PRE-XDRE LE). Planter
un navet.
DEUX. Leudé, Leuxdé, Leuxdni .
V. Jargon.
« Leuxdé lézélousoc pour déjeuner,
c'est pas lourd. »
— ENTRE LES DEUX. Entrelarde.
V. Roux.
DEUXIÈ.ME. Le deux, La deux
(arg. des écoliers, du théâtre et
des typographes).
« En place pour le deuxl » (s. -eut.
Acte).
« Vous mettrez cet article en tôte de
la deux. » (s.-ent. Page).
« — Quelle place as-tu au concours .'
— Je suis le deux. »
DÉVALISER. Dégringoler, Dé-
piauter ou Dépiotter, Fabriquer,
Lessiver, Maquiller, Nettoyer.
Rincer.
« Elle coujmença la tournée par !■
ofliciers supérieurs, les dépiol
connue des écrevisses jusqu'à leur
dernier sou d'éconounos et, les
huit jours Unis, K-ur tirant sa révé-
rence, s'écria : Vous savez, j'en
mon compte. »
(Mo**.)
DÉV
— 16i —
DÉV
« N'allez jamais dans cet inrâme tri-
pot; vous vous feriez lessiver en
cinq secs. »
Cambriolle tu maqtiill'ras
Par carouhie et esquintement.
{Commandements du voleur.)
« Je n'ai plus le sou, je suis inncé
comme un verre à bière ; ils m'ont
fabriqué dans les grands prix ; on
ne m'aurait pas mieux dégringolé
dans la plaine d'Aubervilliers à
deux heures du matin. »
— DÉA ALISER UX LOGEMENT,
UXE BOUTIQUE, etc. Cam-
brioler, Casser les portes ou
simpl. Casser, Faire une con-
disse, une condition, Mettre les
portes en dedans.
-i^ Le lef avril, le matin, je rencontre
des garçons des Halles que j'avais
vu à Sainte-Pélagie, Godard et Dar-
tagnan; le dernier me dit donc :
« J'aurais besoin d'outil, j'ai une
condition à faire. » Je lui dis : « Je
n'en ai pas, seulement j'ai un mon-
seigneur que je pourrai te prêter. »
Bref, je lui dis : « Je te l'apporterai
à trois heures au café de la bouche-
rie; en même temps, j'irai chez
mon fourgue lui porter ce que
j'ai à la maison. » Donc, à trois
heures, je lui porte ce monseigneur,
et en même temps, j'avais les
affaires en question, la bague, la
tabatière, les boucles d'oreilles, la
montre et l'épingle; nous buvons
ensemble deux ou quatre absinthes
et il m'ennuit tant que je finis par
aller avec lui voir cette fameuse
condition rue Vivienne.
Nous montons, et moi je frappe
à la porte; personne. Je sonue et
personne ne répond. J'allume, et
mon Dartagnan file le luctrème
dans la porte ; au même moment,
la porte s'ouvre, et une femme
parait et elle gueule à la chienlit. Je
descends quatre à quatre les esca-
liers, et lui aussi; il sort dans la
cour, et moi je le suis; mais le
concierge l'arrête. »
{Lettre de Beautilliers.)
« Peut-être une bombe à placer ou
une maison à cambrioler. »
(Goaoï.)
DEVALISELR D HABITA-
TIONS. Cambri, Cambrioleur,
Casseur de portes ou simpl. Cas-
seur, Fric-frac, Monte-en-l'air.
Nous donnons, au mot Vol et à
ses dérivés, la nomenclature
des nombreuses catégories de
dévaliseurs.
« C'était la crème : rien qu' des
broches et des cambris. Ah! c'tte
socel »
« Ces associations se donnent pour
but le déménagement des maisons
de campagne, le vol avec effraction
dans les logis inhabités le jour,
dans les boutiques inoccupées la
nuit. C'est la secte des cambrio-
leurs. »
(GOSTAVE GefFBOY.)
« A nous a fait s'couer tous les trois,
mézigo. Mi mile et un fric- frac de
ses amis que j' voyais pour la pre-
mière fois. »
C'est en dévalisant la case
D'un' gerce, un' gironde à rupins.
Qu'où m'a fait avec Nib de Nuze,
Un monte-en- l'air de mes copains.
(A. B.)
DEVANCER. (Supplanter.) Dégo-
ter. Gratter, Griller, Jeter de la
grille.
« Mais pour les vues d'ensemble, les
intérêts universels, les leçons du
passé et la prescience des recom-
mencements, on ne voit pas qui les
dégote. »
E. Bergeiiat.)
« Je comptais bien arriver le premier
dans la tôle, mais Francis m'a
grillé. »
« C'est un panas qui se laisse jeter
de la grille par n'importe qui. »
DEVANT. V. Monde.
DEVANTURE. Devanteme.
« Aile a une boutanche à la mode, la
mère Tatzy, avec une belle devan-
teme toute bleue, couleur des mi-
rettes à sa môme. »
DÉVERGONDAGE. Gouapey Va-
drouUle.
11
DEV
162
DIF
« C'est pas umlhenreux, un garçon
de si bonne famille! donner comme
ça dans la gouape, dans la va-
arouillel »
DÉVERGOiXDÉ. Gouapeur, Va-
drouilleur. V. Débauché.
— Au féminin, on emploie les
épithètes qui servent à dé-
signer les lilles de bas étage.
V. Prostituée.
DEVIX. Renifleur.
DEVIIVER. Renifler.
— CHERCHER A «EVIXER.
Haleiner.
DÉVISAGER. Allumer, Dé frimer,
Léfrimousser, Enfrimer, Enfri-
mousser, Fioler, Frimer, Mordre,
Topiser", Tuilcr (arg. maçonni-
que). V. Regarder.
DÉVOILER. Débiner. \ . Dénon-
cer.
DEVOIR, V. licgonser '.
DÉVORER. Gausser '. V. Manger.
DÉVOT. V. Bigot.
DÉVOYÉ. V. Déclassé.
DIABLE (LE). Le Barbet, Le Bou-
langer, GHer *, Glinel *, Gueliel *,
Le Mulet, Le Rabouin. Les Béar-
nais, qui appellent le hibou
gahus, ont baptisé le diable :
Gahisto.
— AL' DIABLE! A chai l/ot! Aux
chiot tes! Aux (jogties ! Aux
pelotes! V. Promener.
DIAMAKT. Caillou, Diame, Du-
raille, Éclair, Pétillard, Rapc' ou
Râpe d'Orient '.
« C'est fréquenté par tout c' qu'i' y n
d' rupe : des gonces qu'ont des
caitlotis à leur liquelte et des
poneltes pourries d' diurnes. •>
— DIAMAKT I>E VITRIER-
Caase-vilre, Ldchard, Lûchefon-
DIARRHÉE. V. Colique.
DICTIOA'AAIRE. Dico (arg. des
écoles), Musicien.
DIEU. Le Dab, Le Daron des Du-
rons, Le Franc-Mitou *, Le. Grand
i/«rre* ou simpl. Le Havre \ Le
Grand Mec, Le Mec des Mecs ou
Meg des Megs, Le Redoutable, Le
Terrible. Les francs-maçons di-
sent L Architecte d<^ l'Univers, Le
Grand ou le Suprême Architecte.
V. Chef.
(i II y a dans chaque groupe protes-
sionnel, dans chaque métier, dans
chaque art, dans chaque vice et
dans chaque criminalité un roi, un
maître, un praticien supérieur à
tous : le nteg des megs, comme on
dit dans l'argot classique pour
désigner le bon Dieu, le plus malin
des mariolles, puisqu'il a définitive-
ment roulé, jusqu'en enfer, le diable,
qui ne passait point précisément
pour un Claude. »
(E. LSPEU.ETIEB.)
DIFFICILE. Côtelard, Cotonneux,
Dif.
« On voulait y apprendre la musique,
mais a trouvait qu' c'était trop
côtelard; c'est pourtant pas si di/
que ça d' gratter du jambonneau. »
DIFFICULTÉ:. Chiendent, Coton,
Dureté, Tirage.
« — Et je dis plus : la banque devait
me rembourser quand môme, sous
peine de nuire à son crédit-
— Assez bien raisonné... Après?
— Hum ! voilà où le chiendent com-
mence; vous allez voir çn. «
(I.EHMINA Ot LtvioOE.)
.. — Vous savez que le pntron compte
que vous aurez terminé pour sa-
medi.
— Pour samedi? Alors il ne se doute
pas du co/o>i qu'il y a dans cf*
turbin-là. »
» — Essaye de 1' faire cracher d'un
ciguë.
— D'un ciguë, mince de durelil V n
marchera pas. »
DIF
— 163 —
DIS
u Elle a fini par consentir, mais il y a
eu du tirage. Elle ne voulait rien
savoir pour te revoir. »
DIFFORME. Mal foutu ou Foutu
comme l'as de pique.
DL\DE, DIXDOX. Danseur', Jé-
suite ', Or nie de balle, Piquenterre.
DIAER, subs. Refaite de jome *.
DL\ER, V. V. Manger.
DIRE. Boni)', Bonnir, Casser, En-
rayer, Sortir, Stafer.
Moi, si r Président d' la R. F.
M'app'lait, pour conjarer la crise,
Vlà c' que j' bonirait à F. F. :
J"r dirais : Veux-tu que j" le dise?...
Eh beo .' nous somm's dan° un cul-d'-sac,
Il est Traiment temps qu'on eu sorte...
Aussi, mon rit^ux, si t'as pas 1' trac.
Tu vas fout' la Chambre à la porte...
(A. B. Les Souloloquet d'Honoré Constant.)
a — Qu'est-ce que tu nous casses là?
Tu crois qu'on coupe dans tes
salades"? »
« — T'as pas esgourdé c' qu'i' nous a
envoyé? 11 nous en a sorti, je n' te
dis qu' ça. »
— DIRE CE QUO-\ PEXSE, ce
qu'on a sur le cœur. Déclaquer.
DIRECTEUR. Bausse\ Dab, Da
ron. Galeux, L'itronpème, Manche.
V. Chef. Patron.
— DIKECTEIR DE PRI.SOX.
Maugrée.
DIRIGER. Méquer.
DISCIPLIXAIRE. V. Soldat.
DISCOURIR. Tenir le crachoir.
Vendre sa salade, Y aller de son
pallas.
DISCOURS. Bonime, Boniment,
Déridage, Planche, Flambeau,
Laïus, Pallaa, Postiche, Postige,
Salade, Speech, Sortie, Vanne.
« On doit tout d' même rigoler d'en-
tende tous les flanches qu'on débite
à la Chambre. >
« Son pallas ne variait jamais : Vou-
lez-vous, disait-il, vous amuser en
société'? achetez ma poudre; c'est
un secret que m'a légué un de mes
aïeux. »
(Ch. TiufAiTax.)
« Leurs vannes ronflants sur la cha-
rité, leurs salades académiques,
ridicules postiches de faux philo-
sophes avides de réclame, vou»
entrent dans l'oreille et parfois
dans le cœur; vous quittez la réu-
nion presque réconfortés ; mais, au
logis, la bourajeoise et les ioupiots,
que n'intéressent pas ces flanches à
la manque, vous rappellent âpre-
ment que ce n"est pas d'un speech
qu'où déjeune. »
— DISCOURS FILANDREUX.
Macaroni.
DISCRÉDITER. B^chei; Dégréner,
Jardiner. V. Critiquer, Médire.
DISCRET. Qui ne Couvre pas ou
jamais (s.-enl. Bouche).
DISCRÉTION. Pénardise.
DISCRÈTEMENT. A Vanglaise,
En douce, Enpénard, En sondeur.
« Ils sont beaux parleurs, brillants
convives et galants cavaliers ; mais,
quand vient le quart d'heure de
Habeiais, ils s'esquivent à Fan-
glaise. »
{La Vie Parisienne.)
Si qu'jr reviendrait... si qu'y reriendrait
Uuéqu jour, romm' ça. s.ins crier gare.
En douce, en pénard. en mariolle.
(Jeha:* RiCTCS.)
DISCUSSION. Chichis.
« Sitôt qu'i's jactent su' la politique,
c'est des chichis à n'en pus finir. »
DISCUTER. Blaguer.
« Us considèrent comme une fonc-
tion naturelle, un devoir presque,
de passer chaque soir trois heures
au même café, le derrière collé sur
la même banquette, et de btnguer
sur des sujets mortellement ra-
sants. >
DIS
164 —
DIS
DISPAKAITHE. Couilkr, Filer à
l'amjlaise, Fondre, Passer à l'as,
au bleu, S'évanouir, Se sylphidcr,
« Facile à l'emballage, mais féroce
redoutable quand il tient une série.
Précipitant les coups de pistolet, —
non! de revolver, — puis, le résultat
obtenu, et c'est toujours un résultat
très sérieux, ramassant à pleines
mains les jetons, l'or et les billets
pêle-mêle dans la grande sébile, il
réalise à la caisse et file à l'an-
glaise. »
(Paul Alexis.)
•' Quant cà l'amant, il fut littérale-
ment impossible de savoir ce qu'il
était devenu : évanoui, sylphide,
fondu. »
DISPARITIOX. Évanouissement.
« Quand il se réveilla, ses amis
avaient disparu : évanouissement
complet! »
(La Gaudriole.)
DISPEIVSAIHE. Montretout (se
dit plus spécialement du dispen-
saire où les lilles soumises pas-
sent la visite sanitaire).
< Quand les filles vont à Montretout.
si elles sont malades, elles sont
retenues et dirigées sur l'infirmerie
de Saint-Lazare. >•
(Ch. VlBHAlTRE.)
DISPENSE. Condé.
Dum' ! los maries d' la gouvernance
Donn'nt lous les coudras au saint lieu.
Ils peuv'nt pas fair' de rouspétance :
Pas d'Autorité sans 1' bon Dieu.
(P. Paillette.)
DISPENSÉ. Tire au figne.
DISPENSER. Coijuer le condé.
DISPOSER. V. Arranger, Pré-
parer.
DISI'IJTE. Attrapade, Attrapaqe,
Chichi, Empoionade, Engueulage,
Gnac, Margoulis, Iluisons, llogne.
Rognes.
« — Allons! allons! ne conmiencez
pas vos attrapâmes. Vous aurez
bien le temps, toute la soirée, de
vous manger le nez! »
(i. Marm.)
« Et à entendre ces jurons rudes de
mathurins, ces bouts de chansons
(|ui traînent le soir dans les rues
ditfamées des ports, ces engueu-
Ifigcs rauques qui se dispersaient
sous le ciel bleu,... on se serait cru
en un bouge... j»
(MOHA.)
« En voilà des chichis et des engueu-
lades pour une pas grand'chose ! »
(Lei r-z-Arts.)
« Un ménage où il y a chaque jour
des raisons à propos de tout et de
rien, où la femme fait du rogne k
son homme quand il revient de
masser! ça ne tardera pas à se
décoller. »
{LÉoènement Parisien.)
DISPUTER. Aubadcr, Savonner.
— SE DISPUTER. S'allraficr,
S'aubader, S'engueuler, Se pren-
dre de bec.
« Elles se sont attrapées en plein
foyer, au nez du régisseur. »
{Chronique théâtrale.)
„ — Quand vous aurez fini de vous
auliader, là-bas, dans le coin ?
gronda le caporal de chambrée. »
— SE DISPUTER CHEZ SOI.
Laver son linge sale en famille.
— 0:V SE DISPUTE. Le torchon
brûle.
DISSLMULER. V. Feindre.
DISSIPATEUR. Drchcw, Cvi-
cheur. Mangeur. V. Dépensier.
« Sa fortune y a déjà passé, la dot
de sa femme suivra la même routr .
c'est un gros mangeur. »
DISSIPER. (Dépenser.) Chu/ner,
bêcher, Écosser. V. Dépenser.
« Il a claqué toute sa galette. »
DISTINCTION. V. Élégance.
DISITN(jiUÉ. Comif, Comme if.
Commif (corrupl. par apoc. de
DIS
— 165 —
DOM
Comme il faut), Faubourg Saint-
Germain, Faub. Saint-Germe,
Faubourg Gei'main, Régence, Select
(anglicisme).
C'est à colé des forlifs
Ou n'y voit pas d' gens eomifs
Çhii sent 1' musqué.
^ ^ (A. B.)
« Il n'est pas positivement faubourg
Sainl-Gerniain, mais c'est un excel-
lent garçon. »
a Moi, j' suis pas faub. Saint-Germe
et j' fous mon poing su' la gueule
à celui qui veut s' payer ma poire. »
« Hier, réunion des plus sélect cliez
la marquise de B.,,en son nouvel
hôtel des Champs-Élj-sées. »
— TRÈS DISTINGUÉ. Vitra
sélect, Very sélect.
DISTINGUER. Dégoter. V. Aper-
cevoir.
— Dans le sens de Remarquer.
Viser.
« Hier, au Moulin Rouge, j'ai visé
une bergère tout ce qu'il y a de
gandin. Faudra que je me lappuie. »
DISTRAIKE, avec idée de Ber-
ner. Engourdir, Endormir.
Près d" toi, j' n'ai plus besoin d" bonir;
En deux s'condes faut que j' te dessale,
J' t'en ai conté pour t'engourdir.
(P. Paillette.)
« Du temps que la bonne femme l'en-
dormait avec des boniments, le
barbeau faisait sauter la coupe et
lui fusillait son pognon. »
DISTRAIT, Dans la lune, Sorti.
« Tu lui causes ; tu crois qu'il t'écoute ;
je l'en fiche ! il est sorti. »
— ÊTRE DISTRAIT. Hanneton-
ner, l'iquer l'étrangère.
DIVAGATION. Focardise, Loufo-
querie. V. Aberration.
DIVAGUER. La perdre (s.-ent. La
Boule, la Raison).
" — Moi, me remettre avec Aman-
dine. Mais, mon vieux, tu la perds. »
DIVERTIR. Faire marer ou mar-
rer.
— SE DIVERTIR. Rigoler, Se
marrer. V. S'amuser.
DIVORCE. Désentiflage*.
DIVORCER. Se désentiflei'".
DIVULGUER. Dtliner le flanche
ou le truc.
DIX. Lixdré ou Lidré. V. Jargon.
DOCTEUR. Mire, Sonde. V. Mé-
decin.
DOGUE. Boule. V. Chien.
DOIGT. Apôtre, Fourchette, Mou-
choir ou peigne du père Adam,
Ognelot, Osselet, Pingleiir, Sar-
dine. V. Caresse, Coup, Orteil.
— DOIGTS GROS ET COURTS.
Rondins, Chipolatas.
— DOIGTS LONGS ETMAIGRKS.
Salsifis.
« 11 se mouche avec le mouchoir du
père Adam. »
DOMESTIQUE. Larbin, Lapin de
couloir, Torchepot. V. Serviteur,
Valet.
DOMICILE. V. Chambre, Loge-
ment.
— SAXS DOMICILE. A la cloche.
C'est qu' ça yest! Me y'\i-z-à la cloche'....
... Et d'inâin j' rends compte d'mon mandat;
Eten, mon soûlaud... j' vas rater T coche!...
... Quiens...j' m'en fous. . J'vas cliezAmanda,
Moi aussi j profite d" la trêve :
Un' deux!... Allons-y, mon colon.
Par le flanc droit !... J' me fous en grève
Et j'fais mon discours au saion.
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
DOMIXO. (Jeu.) Mathurin plat.
V. Dé.
DOMMAGE. V. Avarie.
DON
166 —
DOU
DOJVIVEK. Aboider, Allonger, Col-
ler, Coquer, Envoyer, Filer, Flan-
quer, Foncer, Poitquer*, Foulre,
Frusquer, Rafiler, Ucfiler.
Vbgres et barbots, aboule: des pépeltes.
Aboulez fous des roQils ou des liquctles.
Des vieux grimpans, brichcton ou arlequius.
{Le Cri du Peuple.)
« Il avait promis aux poteaux de leur
allonqer à chacun un iiave; mais
(juand il a fallu aller au r'fil, i's s'
sont grattés. »
« Us vont faire la queue chez les
ratichons qui leur collent à chacun
un bon de pain. »
Oedpuis qu'a n'a pus ses couleurs,
Personu' ne vient y j'ter des fleurs;
On dit qu'y ont foula un tertre,
A Monlinerlre.
Et si lézig tient à sa boule.
Fonce ta largue, et qu'elle aboule
Sans limace nous cambrouser.
(J. Rêchepin.)
11 chante en comptant la galette
(juc lui reUle sa moitié.
(L. DK Bercy.)
Il lui file une tourlousine
Sur le tournant, sans s'égnauler.
(Id.)
DORER. Dorancher, Joncher*.
Grinchis frusques brodanchés,
Poisse broquants doranchés.
{Vieille chanson argotique.)
DOREUR. Dorancheur.
DORLOTER. Chouier, Mamourcr.
V. Cajoler, Caresser.
DORMEUR. Marmotte, Pionceur,
RoiipUleur.
n C'est pas un homme, c'est une
marmotte, un roitpilleur comme il
n'y en a pas. >»
« — Hé, là! le pionceur, quand vous
aurez uni de ronfler! »
DORiMIR. Casser sa canne ou son
pif. Faire un ou son michawl,
Pioneer, Piquer un ou son chien,
un somme, une romance, licciter
la prière de Saint -Lâche, Ripiou-
ler, Roufionner, Roupiller, Scklof-
fer. Se payer ou s'offrir un coup
ou unepartie de traversin. Souffler
sur ses clairs. Taper de l'œil.
« — J'ai un sommeil!... Je ne sais ce
que je donnerais pour pioncer seu-
lement un petit moment.
— Eh bien, pioncel »
(J. Marmi.)
Nous piquons des somm's franco-russes
Et nous disons merde aux bourgeois.
(P. Paiu.ette.)
Au lieu d' descendre et d' turbiner
A pass' son temps à roufionner.
'< Et moi qui veille pendant que toute
ma ménagerie roupille, moi qui ne
sais souvent pas la veille au soir
comment je nourrirai, le lendemain,
mes chevaux, mes bétes et mes
gens... »
(Michel Pbovi.ns.)
". Pendant que le mari et les gosses
tapent de l'œil, la pauvre femme
tire l'aiguille. »
— FEINDRE DE DORMIR. Pion-
cer, ronfler à cri ou en gen-
darme.
— DORMIR EN MARCHANT.
Sorffuer à la paire. V. Coucher.
— DORMIR EN PLEIN AIR.
Faire le ou son lézard, Manger
la ou une soupe à l'herbe.
Prendre un bain de lézard.
DOS. Andosse ou mieux Endosse
ou les endosses. Humilié, Rdpe
(corruption de Ràble).
K Quand aile a chanté, j'ai eu un
frisson qui m'a choppé toute la
tronche et qui m'a descendu l' long
des endosses que j'en voyais pus
clair. »
« r s'est collé l'armoire su' 1' rdpe et
il l'a montée jusqu'à la carrée. »
DOUANIER. Ca(M/« (Qu'as tu-Ià'?),
Gabclou, Requin ou Rat d'eau.
DOUBLE. Froc '.
DOUBLÉ. (Dijou*erie.)JlfocA(, Toc.
DOU
— i67 —
DUP
noUCEMEXT. A la douce, A la
papa, Chouia, Chouya-chouya, En
douce, En pcnard, En sondeur, En
tirlife, Piane-piane.
. C'est embêtant de marcher ainsi à
la douce. Enfin, nous v'ià arri%és. »
(GOBOS.)
' Toujours quelque retardataire se
présentait, enjambait le banc et
creusait tant bien que mal son
trou entre deux corps, quitte à sou-
lever autour de soi des protesta-
tions féroces :
— Ati! ben non, en voilà assez!
— Choiuja! cliouya!
— Enlevez-le! »
(fi. CoiRTEI.lSÏ.)
l>OUTE. Gourance.
— Quoi qu'y a?... Francis t'a fait
une vacherie... T'avais donc pas la
gourance que ça farriv'rait un jour
ou l'aute ? »
DOUTER. Se gourer.
« Tu devais bien te gower quil ne
rappliquerait pas par ce temps-là. »
— JE DOUTE de ce que tu
avances. Que tu dis '.
« — Il doit gagner cinq cents francs
par mois.
— Que lu dis! »
DOUX. Tractis *.
DOUZAINE. Année, Menée*.
DRAGOX. Citrouillard. V. Soldat.
DRAGUE. Marie-Salope.
« La Seine fait vivre bien d'autres
gens encore que les marins d'eau
douce. Ce sont les lessiveuses qui
battent à coups redoublés le linge,
que l'eau gonfle. Ce sont les rava-
geurs de la Seine, ces chiffonniers
du fleuve qui butinent sur les dé-
bris tirés de la vase. Ce sont les
dragueurs et leurs bruyantes ma-
chines qui nettoient le fond, ramas-
sent la boue et que le peuple
surnomme des marie-salope. »
(Padl Alexis.)
DRAME. Mélo (Apoc. de Mélo-
dranfie).
« Mélo, c'est un mé/o, un mélodrame
pour de bon, soigneusement cui-
siné. 1)
(H. Bauer.)
DRAP DE LIT. Cimetière ou hos-
pice des Enfants perdus. Drapeau^
Empaffe, Empaie, Liman*, Lin-
ceul*, Torchon.
tt Ça rappelait la cité Jeanne-d'Arc
avec la piaulée de mioches barbot-
tant comme des canards dans un
ruisseau puant, les drapeaux pleins
de pisse et de mouscaille séchant
aux fenêtres sans rideaux... »
« — Tu t' figures-t-y que j' vas chans-
tiquer mes empnfj'es à chaque fois
qu' j'amène une poule? Allons,
colle ta bidoche dans V torchon, et
boucle-la un peu. »
DROITE (A). Vane (mot conven-
tionnel en usage chez les bon-
neteurs).
DROLE, adj. Champêtre, Champi-
gnol, Rigouillard. V. Amusant.
DROLE, subs. Fripouillard, Gala-
piat. V. Canaille.
DROLESSE. Grenouille, Morue,
Tortue. V. Prostituée.
DUEL. Déjeuner à la fourchette.
(Ne se dit que du duel à Tarme
blanche.)
— OBLIGER QUELQU'UN A UN
DUEL. Le mener pisser.
DUPE. Arvé, Bige*, Bigeois*, Bi-
geot*, Bœuf, Bon, Bonard, Caillou,
Cave, Client, Daim, Dindon, Far-
fouillard. Girondin, Gogo, Goujon,
Long*, Messière *, Mézière, Michet,
Mikel, Monsieur le Bon, Nave,
Navet, Navrillard, Navrille, Na-
vriot, Panais, Pante, Pantre, Pi-
geon, Poire, Poireau, Ponte, Sinve,
Vert, et tous autres termes si
gnifiant Béte, Naïf.
J'en ai soupe du p'tit voyage;
J'y Tas eocore d'moD linvé,
J'suis SJonsieur l'bon, Monsieur Caoé,.,
C'est moi qui paume à chaqu' trayage.
(A. B.)
DUP
— 168
DUP
Quand la marmite aile est su' I' ta^,
C'est pour son marlou qu'a trimarde :
Qu'a soy' lirond'géme ou toquarde,
haut qu'aile étrenne ougare aux las ;
Et dame! a choisit pas sa gueulo...
Quand môm' qu'il aurait un bubon...
L' premier qui veut quand aile e>t meule...
C'est Monsieur l' bon.
(Id.)
« Dès que j'aperçois une bonne poire,
un individu qui m'a l'air d'être un
gogo, j'écoute soigneusement la
destination pour laquelle il prend
son billet. »
(GORON.)
« Les camelots sont là. étudiant les
acheteurs et guettant l'occasion de
faire un caillou. Un caillou, c'est un
naïf qui se décide à pousser son
prix et se voit aussitôt adjuger
l'objet. »
(COPPIGNOX.)
« — Je suis de l'autre bateau, je ne
suis pas un navet, une poire et je
ne veux pas être arrangé, même par
les grandes idées. »
(P. l*AII.LeTTE.)
(I Jl y a un mot terrible, l'excuse du
corrompu qui court l'usine, qu'on
échange dans les tripots, qui monte
dans les mansardes et qui pétrifie
les cœurs : c'est assez faire le panle,
l'imbécile, le souffre-douleur, le
forçat! Jouissons! »
(K. ChauviUre.)
Grâce au ciel ! De Venise on règle les alTaires.
Kt, naturellement, le Français est le b(Piif.
(J. Richard.)
Le chien, la maîtresse et l'amant
S'en vont tous les trois fièrement
Et haut le ventre,
A la coiiqu6t<> de celui
Qui sera ce soir le mari.
Disons le panlre.
[Chanson du Père Lunette.)
— DITPE QU'ON BERNE CONS-
TAMMENT. Bon jusqu'au tro-
gnon.
.< — Tu le feras couper dans tout ce
S|ue tu voudras : il est bon jusqu'au
rognon. »
DUPÉ. Baisé, Chocolat, Dans le dos,
le lac, leseauou siau,De larevue.
« Qu'i' proute ou qu'i' chambarde tout
r fourbi, r peupe, i' s'ra toujours
chocolat. »
« — Ne t'enfile jamais dans cette
combinaison-là; tu serais dans le
seau. »
« — Et ton affaire avec Flamboteau?
— Il m'a fichu dedans, je suis de ta
revue. »
DUPEll Arrangcmann (invar. )^
Arranger , Argoter* , Avoir , Baiser,
Beffler, Carotter, Caver, Dindon-
nei\ Empaler, Empiler, Enfiler,
Enfoncer, Estamper, Goujonner,
Jobarder, Le mettre à. Lever, Pi-
geonner, Rouslir.
« Avec ces gas-là, on est toujours
arrang'mann; s'i's n' vous ont pas
d'entrée, i's vous baisent un jour ou
l'autre. »
<( Il est vrai que ce partisan dévoué
du bonheur du peuple avait com-
mencé par estamper ses cama-
rades. »
(GORO».)
« Là, ils ne tardèrent pas à apprendre
que le camarade qui avait joué le
personnage de Vidocq l'enfoncé
était Vidocq Venfonceur. »
(M. .Mario bt L. Laurat.)
Les gas! v'Ià Bibi Chopin,
Donlqu' ma frangine est 1' pépin!
Ya pas d' pétard qu'on Vempile.
(Bioi Chopik.)
L'électeur est bizarre
Kt de plus en plus rare,
M6ssieu le député!
On peut bien le lui mettre.
Mais non le lui remettre.
Voilà la vérité.
(Raoul Ponchon.)
DUPERIE. Carotte, Empilage,
Enfilaue, Estampage, Estampe,
Roustissitre. V. Tromperie.
DUPEUR. Arrangeur, Bcffair.
lieffleur, Carotticr, Empilcur, En-
fileur. Estampeur, Roustisscur,
Tombeur.
DUR
DUR. En parlant des choses : Du-
rillo7i. Subtil.
169 — DYN
Vache. V. Autoritaire, Mé-
chant.
« C'est un turbin tout ce qu'il y a de
durillon. »
•— En parlant des personnes :
DURETÉ. Fig. Vacherie.
DYNAMITE. la bavarde.
r^*
-il
Y.W . Agoua, Agout* , Ance' ^Anse* ,
Aniselte, ratafia ou sirop de bar-
billon, de goujon, de grenouille.
Bouillon, Bouillon de canard, Clià-
teau-la-Pompe, Flotte, Goua, Jus,
Lagout *, Lance, Lancequine, Lans-
que, Lansquine, Limonade, Litarge,
Plate, Pou.->se-Moulin, Sirop de pa-
rapluie, Vase, Vasinette, Wallace.
« A s'a foutu dans Vagoua sous 1'
pont des Arts. »
« Et comme le garçon lui apportait
une carafe d'eau : — Veux-tu rem-
Porter ça ! dit-il, je n'aime pas
aniselte de barbillon. »
(DCCBET.)
« — Ah ! non, merci, de l'eau à mi-
crobes ! Pas de C/iâtenula-Pompe
dans une maison pareille. »
(Michel Pbotim.)
• Je ne veux pas de goua dans mon
pive.'»
Doas. j' préférons
lioire d' la flolt' toot' nol' semaine.
Parguié, j' l'aimons au>si, 1' hon TÎn,
Mais j'en boirions jamais eun' goutte
Si fallait fair' pousser 1' raisin.
>.A. B.)
V'h'i trop longtemps que j' fais 1' couillon,
Et si j' devais hoir' que d' la lance,
Beu, j'aim'rais autant qu'on m' balance
Dans l' bouillon.
« — Y avait des mecs qui m'ont appe-
lée pour un fourbi, qu'ils disaient
que c'était un velours... Y s'agis-
sait de glisser un macchabée au fll
de la lansque. On devait avoir l'air
de faire tranquillement la noce. Je
m'ai sauvée... »
(I.ocise Michel.)
« — Qu'est-ceque je vais faire aveciin
enfant et un paquet, dans Auteuil,
par une pluie pareille"?
— Oh! pour un peu de lansquine...
Vous fondrez pas, allez! »
(J. Uariii.)
« J'en mouille pas pour la /tmonade!...
EAU
— 172 —
FAU
mettre du sit'op de parapluie dans
ma bleue, pour l'abîmer? Jamais! »
«I J'avais projeté d'organiser un char-
aquarium avec de l'eau; oui! du
sirop d' grenouilles pour de bon. »
(TllDIll-OT.)
Après l'amour, très décemment,
J' nelloi' Félix dans d' la wallace.
(P. Paillette.)
Ah! ben, nom de Dieu! Mine' d'occase !
J'our piquer dans 1' jn% de c' temps-ci,
Faut aimer s'enfiler d' la vase !
(Blédort.)
— BOIRE DE L'EAU. Grenouiller.
EAU-DE -VIE. Camphre, Casse-
gueule, Casse-poitrine, Chien ou
Sacré-ctden, Chnick, Consolation,
Cric, Crick, Crik, Crique, Dur,
Eau-d'af, d'aff on d'affe,Élixir de
hussard. Fil, Fil-en-quatre, Paf,
Paff, Pétrole, Poivre, Possédé',
Baide, Rude, Schnaps, Schnick,
Train*, Tripoli, Victoire*, Vitriol.
« La vieille assurait qu'elle mourrait
le jour où elle serait privée de son
verre de camphre quotidien. » '
•< Cette boutique est meublée de deux
comptoirs en étain où se débitent
du vin, de l'eau-de-vie et toute
c«tte innombrable famille d'abru-
tissants que le peuple a nommés,
dans son énergique langage, du
Casse-poilraie. »
(Privât d'Anglemont )
« Vous nous râperez le gosier avec
le trois-six et le sacré-chien dans
toute sa pureté. »
(Théophile Gauticr.)
'■ Bon, il entre dans le débit de con-
solalionl »
(F,. Sue.)
« Elle, l'ancienne reine du Vieux-
Chéne, boire des douceurs I Pour
aui la prenait-on? C'est du vitriol,
u pétrole, du poivre qu'il lui fallait.
Ah! nom de D..., on n'était plus
jeune, c'était vrai, mais n'empAchait
qu'on en piuçait pour le ratV/e et
qu'un bon coup de dur faisait encore
plaisir. »
Du r'garil y fascine un' panturne;
Dommage qu'y licli' par trop d'eau d'aff'.
Et quand y rapplique à la turne
Y soit les trois quarts du temps paff.
(A. GiLL.)
— Sans vous commander, nol' voisin,
l.ûcliez-nous, s'il vous plait, chopine
De paf, en magnièr' d'eau divine...
(J. V'AOi.)
« Quand elle rentra au logis, elle
tenait à peine sur ses quilles. Sa
mère, éberluée, l'apostropha
« Comment, salope, est-il Dieu
possible! Tu as donc liché? Tu as
donc bu du pa/fl »
[Les Joi/etiselés du régiment.)
« Le « petit sou » est, à Rouen, la
consommation que l'on nomme
dans le Nord la bisiouille et qui se
compose d'eau de marc de café addi-
tionnée d'un ou deux centilitres de
(II. Barbé.)
.< Allons, Auguste, un petit verre de
fil-en-quatre, histoire de se velouter
et de se rebomber le torse. »
(Th. Gal'Tibb.)
« Et, mon Dieu, le sc'mnps de l'on ■
vrier n'est guère plus pernicieux
que la fine du coulissier; celui-ci
peut se priver ou payer cher, sans
inconvénient, son alcool, tandis,
qu'à celui-là le verre de schnick du
matin est presque nécessaire par
les jours débrouillard et de froid. »
(Le Cri du Peuple.)
" — As-tu soif? Un coup de tripoli.
dit le lancier. »
(G. D*EsPAB«kS.)
— EAU-DE-VIE
Blanche.
BLANCHE.
<< Il n'y avait pas à tortiller! Et j.
dus me résoudre, comme U>
« anciens », à m'ingurgiter mou
quart de blanche. »
— EAU-DE-VIE JAUNE. Jaune
(des deux genres).
I.npin RIanc, que me veux-tu?
Avec Ion jaune et ton camphre
Tu déranges ma vertu.
(/.< Lapin Blanc.)
— KAU-DE-VIB SUPËHIEURE.
Fine.
EAU
— 173
EBA
Pourvu qu'un cœur batt' sous la reste,
Je donne à tous fine et vin blanc
Et même à l'occasion le reste.
(La Cantinière du 20'.)
— EAU-DE-VIE TRÈS IXFÉ-
• RIEL'UE. Coco, Riquiqui.
C'est pas du cric qu'i' nous donne
là ! C'est du coco, du riquiquil »
— EAU-DE-VIE DE COGXAC.
Cogne apoc), Cogneji (s'em-
ploient, par extension, pour
toutes les eaux-de-vie).
— EAU-DE-VIE DE CIDRE.
Calvados.
Et maintenant, ils entouraient la
vieille de soins ; ils lui faisaient
boire des remèdes. Rien n'était
assez bon : le pot-au-feu, le calva-
dos à rasades I »
(HoGDES Le Rodi.)
— VERRE D'EAU-DE-VIE.
Avoine, Lampion *, Lavement au
verre pilé.
Il régala le brigadier d'une avoine
à la cantine et lui promit de lui
rapporter un paquet de tabac d'of-
ficier. »
On y servait encore l'alcool dans
ces verres sans pied, rendus inver-
sables par l'épaisseur et le poids
du fond, et que les vieux poivrots
appelaient des lampions *. >>
Chaque matin, avant de monter à
cheval, nous nous flanquions un
fort lavement au verre pilé pour
nous donner de l'assiette. »
(Les Joyeusetés du régiment.)
— PETIT VERRE D'EAU-DE-
VI E A 10'^. Veilleuse.
— Viens-tu au bar éteindre une
veilleuse! »
— CAXOX D EAU-DE- VIE. Poli-
chinelle *.
— PETITE QUANTITÉ D'EAU-
DE-VIE après le café. liaftlure.
Rincette, Hincinetle, Rinçon-
nelle, Surrincette.
Toujours après son café, le capi-
taine se versait la rincette et la
surrincette. »
[Le Petit Parisien.)
« Allons, marne Michu, une petite
rinçonnette'! Ça fera descendre
votre café. »
— MÉLAXGE D'EAU-DE-VIE
ET DE CAFÉ. Bis touille, Cham-
poreau.
« 11 faut ajouter que le champoreau
tel que le prennent actuellement
les soldats et les colons d'Afrique
n'est pas le même que celui de
l'officier qui lui donna son nom et
où l'eau-de-vie était remplacée par
l'absinthe. »
(Hectob Fba>cb.)
— ROIRE DE L'EAU-DE-VIE.
Se camphrer, Schniker.
« La vieille se camphrait dès l'aurore
et, quand arrivait huit heures du
matin, elle était ivre à louler. »
(E. DoBcs.)
« — Encore de Veau d'af. tu penses
donc qu'à schniker'! »
— RUVEUR DEAU-DE-VIE.
Camphrier, Schnikeur.
« — Ta mère est à la broche, le
diable la retourne : entends-tu,
vieux camphrier, avec ta voix
enrhumée. »
(Nouveau Catéchisme poissard.)
« Le père Chopin était un vieux
schnikeur, il avait un faible pour la
blanche. »
— SATURÉ D'EAU-DE-VIE.
Camphré.
» Dis donc, avec ton gosier camphré,
tu fais bien des embarras! »
(Nouveau Catéchisme poissard.)
— DÉBIT D'EAU-DE-VIE. Cam-
phrier.
« Le camphrier est un sale débit de
liqueurs atroces. »
(Castillon.)
ÉBAHI, ÉBAUBI. Abafoinlé, .\ba-
lobé, Baba (invar.), Babahissunt.
« Quand la bonne femme lui a fichu
son sac, il s'y attendait si peu qu'il
en est resté abafoinlé. »
« Quel potin ! j'en suis encore tout
abalooél »
ÉBÉ
— 174 —
ÉCH
« Vous m'objecterez que ce serait la
première fois, depuis vingt ans,
Qu'ils s'occuperaient sérieusement
au pauvre monde et que nous en
resterions tous baba. »
(François Coi-péb.)
— ÊTRE ËRAIII ou ÉBAl ni.
En baver. En roler, En cire ou
en rester baba, bli'u, mort, occis,
tué, de d'ià, d'tà, comme une
tourte, comme une tomate, S'en
pas revenir. V. Ahuri.
« L' soir, Julot y a dit qu" Méloche
avait fait patatro. Il en bavait,
-Mimile, i' saignait. »
« Ah ! on n'a pas eu besoin de dégar-
nir le salon pour m'opérer. ]i la
été, dégarni ! Les aides du chirur-
gien en étaient bleus, parait-il... »
(J. Mabki.^
...César est occijqu.indj' TaisTcoup dTablulioii
Easortaat d' cuire aux aromutes.
(f. PAIU.ETTB.)
On m'avait dit que Paméla
Était plutôt légerniont plate ;
Mais quand j' la vis, j'en res/ai d' la,
Comme un tomate.
ÉBÉiXISTE. Pot-à-coUe.
« On ne peut plus blesser les menui-
siers qu'en leur donnant le sobri-
quet de pot-à -colle. »
(H. RozE.)
ÉBLOUIR. Faire à V influence.
« A veut nous faire à Vinfluence avec
son doulosse à panache et ses
diaiues plein les pognes. »
— ÊTRE ÉBLOUI. N'y plus voir
que dalle, que gniente, que peau,
que pouic (indistinct.).
ÉBLOriSSAA'T. V. Beau.
ÉBBIÉTÉ. V. Ivresse.
KCALER . Écafoter, ÉcafouHlcr
(formes paloises (lu verbe Ecafer).
ÉCAHTKB. Fig. Balancer, lialans-
liquer, Envoyer au bain, à Darhe,
à dingue, aux p lotes, à la balau-
çoire. Envoyer lair/ner ou chier,
etc. V. Promener.
— ÉCARTER LES JAMBES.
Ginguer.
— S'ÉCARTER. Donner à gauche.
ÉCCLÉSIASTIQl E, subs. Mti-
chon. V. Prêtre.
ÉCIIAFAI'I). Abbaye de Monte-à-
Ilegret. V. Guillotine.
ÉClIAFAlDAijiE. Casse-yuculc .
« 11 avait soupe d' grimper su' des
cass' -gueules pour servir les li-
pettes. »
ÉCIIAIVGE aux fins d'escroquerie.
Poulaintc* .
ÉCILWGER. higuer.
ÉCHAPPER. S'esbi^ner, Se trotter.
V. S'enfuir.
ÉCIIARDE. Échai-pe (corrupt.).
.< Il s'est enfoncé une échurpe sous
l'ongle, c'est très dangereux. »
ÉCIIARPE. Sous-ventrière.
« On est-y pus marida pa'c' qu'un
gonce qu'a eune sous-ventrière tri-
colore vous aura l>oni des trucs à
la noix dont (|u'i' s' fout comme de
sa première li(|uettc"? »
— PERSONNE PORTANT UNE
ÉCIIARPE. Écharpé.
ÉCIIAIFFOURÉE. V. Bagarre.
ÉCHEC. Bouchon, Blackboulage,
Bûche, Gamelle, Navet, Pelle, Pipe,
Pipette, Piquette, Sauvelte, Tupe.
Veste. S'emploient ordinairomeni
comme régime des verbes Pren-
dre, Ramasser et Remporter.
f — T'as déjà ramassé un bouchon
avec la Sardine et tu r'bifT à y faire
du plat'?... C'est la bûche, que j' te
dis, c'est la bûche l »
•< l's s'avaient dit que V gas s'rait
bon : i's 1' prenaient pour un ballot;
mais il l'avait pas putôt ouverte
(ju'il a fallu iiu'i's rengracicnt. l's
ont tous pris la piquette. »
ECH
— 175
ECO
« Procureurs, instructeurs, Chambre
des noises en accusation, l'excellent
M. Meyer, l'excellent M. Le Poitte-
vin, ont ramassé ce que M. de
Lamoignon n'aurait pas dénommé
tapes — quoique c'en soient pour-
tant de belles. »
(SivEBISE.)
« 11 se présenta à l'examen, certain
d'avance qu'il allait au- devant d'un
blackboulage. »
Va l'offrir, chaussette inOdèle.
\ Titiue comme à Dédèle 1
Sera-ce un succès? une pelle'?
(P. Faillbttb.
" — N'essaie pas de ferrer du côté de
la Margot, t'es sûr d'avance de
prendre la pipe. »
« Il a voulu y faire avec le grand
Nénesse, mais l'autre Ta enturé
d'entrée. Tu penses, c'était couru :
avec un gonce comme çui-la, i'
d'vait ramasser la sauvelle. »
ÉCHELLE. Banée, Escabrante,
Lève-pieds, Montante, Passe-van-
terne.
« — On ne pourra pas grimper sur
le faite sans montante, dit le com-
pagnon. »
ÉCHL\E. Râbe, Râpe. V. Dos.
ÉCIIIA'ER (S'). S'esquinter.
« A quoi qu' ça sert de s'esquinter
pour des gonces qui s' payent vot'
poire? »
ÉCHOUER. Ramasser ou prendre
un bouchon, etc. V. Échec.
ÉCLABOUSSER.- Embouscailler,
Emmouscailler.
« 11 avait été en bécane par ce temps-
là? Ben, il devait rien être embous-
caillé. »
ÉCLAIRER. Luer '.
ÉCLAT. Pétard, Raffut. \ . Scan-
dale.
— tAIRE UX ÉCLAT. Mettre les
pieds dans le plat.
ÉCOLE. Bahut, Bazar, Boite.
« J'ai gardé bien des souvenirs du
bahut, quelques-uns agréables et
joyeux... »
(Hector Fbascs.)
« On distribue la pâtée intellectuelle
sans s'inquiéter de ceux qui la di-
gèrent, avec le seul désir d'amener
le plus grand nombre de gavés à
décrocher la prime, c'est-à-dire le
diplôme, l'estampille officielle mise
sur tous ces produits de bazar \ »
(Michel Phoviks.)
« — C'est la fin des vacances, il va
falloir rentrer à la boîte. »
— ÉCOLE CENTRALE des Art?
et manufactures. Centrale.
« Les élèves de Centrale donneront
cette année leur revue au théâtre
Beaumarchais. »
{Gil Blai.)
— ÉCOLE POLYTECHSIOL'E.
Pipa, X.
« L'argot de Pipo a été traité d'une
façon très consciencieuse par
M.M. Albert Lévy et G. Pinet dans
leur étude : V Argot de VX. »
{Revue bibliographique.)
— ÉCOLE SPÉCIALE MILI-
TAIRE de Saint-Cyr. Bahut
spécial, La Corniche.
— ÉCOLE MILITAIRE D'AI»-
PLICATIOX de Fontaine-
bleau. Bleau (aphérèse).
— ÉCOLE MILITAIRE de La
Flèche. Brutium.
« Je n'ai pas revu le Brutium depuis
ma sortie... On n'y condamne plu*
un bataillon entier au piquet eu
des matinées glacées d'hiver. »
(Hector Fhasce.)
— ÉCOLE NAVALE. Bordache.
— ÉCOLE PRÉPARATOIRE AU
BACCALAURÉAT. Bac/iot,Boite
à bachot.
— ÉCOLE PRÉPARATOIRE
AUX ÉCOLES SPÉCIALES.
Taupinière.
ÉCOLIER. Bahutien, Potache, Po-
tachien, V. Collégien, Élève.
ECO
— 176
ÉCR
ÉCONDL'IRE. V. Chasser, Pro-
mener.
ÉCONOME. Épargneur.
<• C'est pas un avare, mais c'est un
épargneur qui met tout son pognon
à la carre. »
ÉCOXOMIE. Bas de laine, Care,
Carelle, Caire.
« Le malheur c'est que le Panama a
surtout ruiné la petite épargne,
englouti une grande partie des
économies du petit commerce et
dévoré le bas de laine de nombre
de modestes cultivateurs. »
{La Nation.)
.( Un coup qu'il a été chipé, il a bou-
lotte toute sa can'e avec la grande
Agathe. »
— FAIRE DES ÉCONOxMlES.
Faire sa care, sa caret le, Mettre
à gauche. Mettre à la care.
« Avec tout l'aubert qu'il pouvait
mettre à gauche, ï s'rait aujord'hui
tout c' qù'i' y a d' gandin. »
ÉCORCIIER. Dépiauter.
« Il ne faut pas qu'il fasse le malin,
on le dépiautera comme un lapin. »
ÉCOT. Fade.
« On irait tous ensemble à la rigo-
lade, mais on raquerait chacun
son fade. »
— PAYER CHACUN SON ÉCOT.
Faire une anglaise, Fader, Fal-
inucher.
<» On décida de faire une anglaise
pour payer à déjeuner au cama-
rade; de cette façon, la collectivité
du secours en réduirait à rien le
sacrifice. »
[Le Mol d'ordre.)
« El celui-ci. gouailla brusquement
Uemi-Siphon en me désignant du
doifft, fade-t-il avec nous ? »
„ _ Tu falmuches avec nous pour un
kil? »
ÉCOULEMEI^T. Déyoulinage.
a Par les nuits de mauvais temps, il
fallait tendre des loques au-dessus
du lit afin de s'abriter contre le
dégoulinage des eaux de pluie. »
ÉCOUTER. Esgourder, hocher.
Piger, Se débrider l'esgourde ou
les loches, les cliquettes.
« — Ton conférencier, i' s'y connaît,
r va comme ça, en pénard, sans
s'cousse, comme chez lui, et on
esgourde quand même. >'
« — Qu'est-c' qu'i' s' passe dans la
tôle au Frisé? Loche un peu,
Mélie. »
« — Débride tes cliquettes, v'ià la
musique qui commence. »
« — P!.7e:-moi ce vacarme de per-
ruches ; on se croirait chez Mme de
Perdriavet. ><
(Jbi.> Lurbaim.)
ÉCRASER. Écafouiller, Ècarbouil-
ler, Écrabouiller, Escacher ou
Écacher, Escarbouiller, Escra-
bouiller, Patafioler.
Mais i' p;liss' su' I' sol mouillé,
Caliin, caiu
Hu' dia : Ilop là '.
Mais i' gliss' su' 1' sol mouillé.
Crac ! il est escrabouillé.
(L. Xanrok.)
Rea, moi, j' veux qu' Satan m' patafioU
Si, dans ces discours empruntes,
Gn'a un mot qu'a l'air d'un traité.
Aussi, j' crois ben qu'on s' fout d' ma Qole.
(Jkiu.n Kictl'S.)
— ÉCRASER AVEC LES PIEDS.
Piler.
Et dans Paris gorgé d' troupiers
— Où faut ben que j'mèn' ma vadrouille —
(jn'aura ben vin^l meillons d' prtsouilles
Oui vieudruut m'y)i7e'/' les doiglsd' pieds.
(Id.)
ÉCREVISSE CUITE. Cardinale.
ÉCRIRE. Brodancher, liroder, Ca-
pir', Graillonner, Griffer, Parler
papier. Triturer.
« — Ça peut pas être moi qu'aie fait
ce bilieton-là, dit-il au substitut.
Je ne sais pas broder. »
i
ÉCR — 177
Si tu capis* aae lazagne,
Brodanche eu jars pour que le gas
Qui les déboucle à la canipagae,
£n la friniaut, a'eutrave pas.
« C'est lui qui parle papier pour moi
à tuon oncle. »
(ViDOCQ.)
u — Triture un biff'ton à ta doche
pour la sonner d'une thune ou
deux. »
— Dans l'argot des gens de
lettres. Pisseï' de la copie.
Pondre, Torcher.
1 Et dire qu'il y en a parmi nous qui
se résignent à pisser par jour des
cinq cents lignes de copie pour
arriver à se sustenter ! »
(DCBOS.)
< Une de ces dames, qui vient de ter-
miner son article, exécute une rou-
lade relentis33nte. — Cette chère
amie est comme les poules, fait
remarquer une rédactrice : elle
chante quand elle a pondu. »
(JOISVILLE.)
« Et l'on fait des matchs littéraires :
par exemple, à qui torch<n-a le plus
vite un sonnet impeccable. »
(Zes i'-z-Arla.)
— ÉCRIRE UNE LETTRE. Ba-
billarder.
-< — Si tu babillardes au frangin,
dis-y bonjour pour toute la tierce. »
ÉCRITOIKE. Copine '.
ÉCRITl'RE. Brodage ou Brodan-
chage. Cape *, Charibotage.
« Quelle tronche qu'il aurait faite en
dégottant mon charibotage. »
(0. MirL^iBB.)
— ÉCRITURE SECRÈTE. Bro-
dage à l'eslorque ou à l'estoc. La
cryptographie est fort en usage
dans le monde des malfaiteurs ;
ils emploient, comme les diplo-
mates, le « chiffre », la u grille »
et les « signes ». Le brodage à
l'estorgue se fait donc de mille
et mille façons. L'une des plus
simples et' qui offre les plus
nombreuses combinaisons est
ECR
celle dont nous donnons ici la
clé. On trace d'abord un X puis
deux lignes horizontales cou-
pées de deux perpendiculaires :
on obtient ainsi 13 cases dans
lesquelles l'alphabet est disposé
alors, suivant des conventions
spéciales, deux lettres par deux
lettres qui prennent dans l'é-
criture secrète la forme de la
case qui les renferme. Selon
que cela aura été convenu, on
mettra un point ou un accent
sur l'une des deux lettres, soit
celle de droite ou celle de
gauche. Prenons la clé suivante
en arrêtant que la lettre de
gauche sera surmontée d'un
point :
BO
CP
DQ
GT
HU
IV
KX
LY
MZ
Si avec cette clé, ou toute autre
analogue, on emploie l'argot
jargonné selon les régies du lar-
gonji, le secret devient triple-
ment impénétrable. Exemple :
« Donne-moi quarante francs »
se dira en argot : File-moi deux
ciguës; en largonji : Lilfème
loimic leudé ligcë (V. Jargon) :
ce qui donnera en cryptogra-
phie :
REROr >
ni>QLî>
nj E FEU
nE3iJ>
Le correspondant emploie pour
ce genre d'écriture le papier
quadrillé qui lui facilite l'exé-
cutiou.
— EMPLOYÉ AUX ÉCRI-
TURES. Escrime (arg. mili-
taire).
ÉCRIVAIS. Bahillardeur, Brodan-
cheur. Brodeur, Buveur ou chieur
d'encre, Cnpon*, Capou*, Fafio-
teur, Graffignoux, Griffcur.
« Il était ancien maître d'école ; et i'
s'avait mis brodeur pour les bon*
12
biCll
— 178 —
EFF
niches et les lolos qu'avaient <à ba-
billarder dans leur pat'lin. »
€e que les Lenfivet. les Panadard et
les Petdeloup fournissent annuelle-
ment à la société de bureaucrates,
de nullités, de clneurs d'encre,
comme on dit au régiment, de
déclassés, de gens propres à tout,
c'est-à-dire bons à rien, est incal-
culable. »
(HkCIOR FnANCK.)
— ÉCRIVAIN PUBLIC en
échope. Brodancheur ou bro-
deur en cage.
— ÉCRIVAIN JOURNALISTE,
HOMME DE LETTRES. Gen-
deleltre, Pisseur de copie.
•• Nous assistons depuis T830 à ce
spectacle bizarre et facétieux d'une
Assemblée formée d'une élite litté-
raire où l'on veut bien s'avouer
avocat, professeur, gradé de docto-
rat et le reste, excepté littérateur ;
ou, tranchons le mot : gendeleltre. »
(Ë. Bebgerat.)
— ÉCRIVAIN BANAL, OU sans
talent. Cticheur, Pompier.
ÉCROUELLES. Bonbons anglais
ou fondants, bonbons à liqueurs
ou siinpl. Bonbons, Urafjces, Fon-
dants.
« C'est comme ce truc qu'on dit qu'
les rois guérissaient les bonbons à
liqueurs; tucrois-t-y que j' coupe? »
ECU, Escale, Châtie *, Grain *, Bou-
gesme", Busquin*.
« — J'ai raqué mon duc une escale et
c'est pas chérot. »
— QUART D'ECU. Ca^fe de char-
rue *.
KCUELLE. Crolle *, C'rone *, Crosle*,
Salivergne *, Saliverne *.
KCUELLÉE. Crollée*, Cronée'.
ÉCUKIE. Gailloterie, Gayoterie ou
Gaillonnerie.
KDKEDON. Douillet.
« — Voyez-vous ce monsieur, disait-
elle moqueuse; il lui faut des
couettes et un douillet ; boutez-lui
aussi une bassinoire, parbleu ! et il
ne cherchera plus femme pour
chauffer sa couche en hiver. »
EFFACER. En parlant des traces
d'un vol : Brûler le pégriot.
EFFÉMIXÉ. Chochotte, Peaufin,
Peau fine.
EFFET à payer. Papier à douleur.
— FAIRE DE L'EFFET. Avoir
du JUS, Faire ou jeter de l ai-
mant.
— EFFETS. Fringues, Frusques.
V. Vêtement.
EFFLAXQIÉ. Désossé, Sauve-la-
(jraisse. V. Maigre.
EFFOXDRE.AIEAT. V. Débâcle.
EFFORT. Coup de cul.
« — Allons, du nerf! encore un coup
d' cul et nous y s'rons. »
— FAIRE UN EFFORT. Souquer
(arg. des marins).
« — Allez, ho! souquons ferme, les
gas ! La terre est proche. »
— On dit d'un ivrogne qui
lente en vain de se lever,
qu'il Fait un appel du cul.
« Il fit trois appels du cul et, déses-
péré, retomba sur sa chaise en
(lisant au cafetier : a Donnrz-moi
encore une chartreuse,... j'atten-
drai. »
EFFRACTION. Cassage, Fsquiii-
tement. Prie-frac. V. Vol. Voler,
Voleur.
EFFRAYER. Coquer, donner ou
foutre le llubard, leftube, lu frousse,
le taf, le trac, la trouillCy elc.
V. Peur.
EFFROXTÉ. Entrant'.
EFFRONTÉ.1IE.\T. A la tête du
camp ou simpl. A la tête.
EFF
179 —
ÉGR
» Sans s'égnauler, l' mec, i' vous sort
ça. à la tête; tant pire pour ceusses
qu'est pas contents. »
EFFRONTERIE, Culot. V. Au
dace.
' — Alors vous prétendez interdire
aux gens de transporter certains
colis, vous ! Eh bien, vous ne man-
quez pas de culot par exemple ! »
(G. AuBIOL.)
ÉGAL, de même valeur, de même
qualité. Kif, Kif-kif. V. Analogue.
— ÇA M'EST ÉGAL. Ça m'est
éqwangte, équidistant, équila-
iéral, équipoUent. Ça m'est in-
férieur. Ça m'indiffère, Je m'en
fou". Je m'en tamponne ou je
m'en bats l'œil, le coquillard, les
flancs, l'orbite.
<( Nièce ou cousine ou sœur, comme
vous voudrez l'interpeller, ça m'est
équilaléral... Du moment" que la
particulière du curé n'est pas née
native de la région administrée par
votre serviteur, nous nous en bat-
Ions l'œil, militairement parlant. »
(HeCTOB FiUKCE.)
Critiquez, ne critiquez pas...
Pourvu qu'il fasse son afTaire
Et qu'à l'heure il ait ses repas,
Ce reste ici-bas Vindiffére.
(Briollst.)
J' mijot' dans mon indifférence :
Dites noir, dites rou^e ou blanc,
Moi,jen"disrien — c'est bien plus franc; —
Criez : Viv' le Roi! Viv' la France!
Viv' la Prusse! Engueulez-vous tous...
J'm'en fous!
(P. Paii.l«tte.)
ÉGARER. Involontairement :
Paumer. V. Perdre.
« La môme chiallait comme une
wallace d'avoir paumé son mor-
lingue. »
- Volontairement
V. Abandonner.
Semer.
ÉGAYER. Faire boyaufer, gondoler,
rigoler, tordre, etc. V. S'amuser.
— S'ÉGAYER par la boisson.
S'émérillonner.
ÉGLISE. Antaffe, Antiffe, Antiffle,
Antonne, Cavée*, Chique*, En-
taffe, Entiffe, Entiffle, Entonne,
Petit bocson, Priante, Ratiche,
Rampante.
Au matin, quand nous nous levons.
J'aime la croûte de pirfoDd,
Dans les antonnes trimardons
Ou au creui de ces ratichons !
[Ronde argotique.)
« Si tous les curés s' mett' à dériper,
faudra boucler les priantes. »
'<■ La gueuse ne quittait pas le petit
bocson. .Matin, soir, on la voyait se
pâmer devant les autels, guignant
de l'œil le curé et ses vicaires. »
{Les Propos du Commandeur .)
— GEXS D'ÉGLISE. Vermine
danlonne.
ÉGOÏSME. Taupage*.
ÉGOÏSTE. Taupiei'*.
ÉGORGER. Faire un colback. Faire
au kik ou au kiki. Faire le coup
du cornet. V. Gorge.
« Et, comme la vioque poussait d'
rharmone, le Jlat'lot l'a faite au
kiki. »
« L'assassin avait fait ce qu'on
appelle le coup du cornet. Il avait
égorgé les trois femmes avec une
science de boucher. »
(GOSOD.)
ÉGOUT. Foi'ét de Mont-Rubin *.
Comme les gonzesses commençaient
à nous courir, on a pris par des
rues qu'a connaissaient pas et on
les a s'mées en Tsant l'adja dar-
dare. »
ÉGOUTIERS (LES)
cavalerie.
La grosse
ÉGRATIGIVER. Grafpgner (argot
des enfants, passé aujourd'hui
dans la langue), Grigner.
— S'ÉGRATIGNER. Se chaffou-
rer.
ÉGRATIGIVt'RË. Grigne.
ÉGR
— 180 —
ËLÉ
« Elle s'est mise en rage et lui a fait
des grignes plein la figure. «
ÉGRILLARD. Corsé.
a _ Vous avez vu la revue des Varié-
tés : elle est corsée, hein? »
ÉLÉGANCE. Chien, Copurchisme,
Jus, PschiUterie, Stnart, Vlan,
Zinc.
« Les gommeux anglais vont adopter
le bracelet. Ce sera bientôt le der-
nier cri du copurchisme. »
{La Nation.)
« Voici, d'après un confrère, grand
docteur es pschutlerie, de quelle
manière un homme à la mode doit
être vêtu en lan de grâce 84 :... »
(Alexandre Hepp.)
« Une toilette pourrie de zinc et per-
sillée de chien. »
[La Vie Parisienne.)
« Si tu voyais ma nouvelle conquête;
elle vous a un .;ms! Toilette épatante,
chapeau épatàrouflant signé Virot!
Du dernier l'/an, quoi! »
Sors-tu des créatures
Dans de l)elles voilures
D'un shiart étincelaul?
C'est que tu as des rentes
Eu tous cas apparentes,
Ou, que lu fais fcnil)Iant...
(Raoul Fonchon.j
ÉLÉGANT, adj. Ah, Bécarre, Chic,
Fadiird*, Fiscal', Flambard*,
Galbeux, Gandin, Hurf, Juteux,
Pschult, Smart, Smartcux, Smar-
tif. Snob, Vrf, Vlan, X. V. Beau.
« — T'es rien hurf aujourd'hui, tu
vas donc à la noce? »
J' suis juteux, irrésistible !
P\us juteux n'est pas possible.
« Ils trouvent, ces jeunes gens, qu'il
est autrement psckult d'aller pren-
dre des glaces chez Latinville ou
chez Gagé. »
Su' r boul'ïard
Ils tont d'uD pas fli^marJ
Et trouveut ça très tmart.
[\.. DE Bcncv.)
« On donne aujourd'hui la poignée
de main en élevant le coude à hau-
teur de l'épaule ; et l'on assure que-
c'est très smarlif. »
Si tu veux, prenons un fiacre
Vert comme un chant de hautl>ois.
Nous ferons le simulacre
Des gens urf qui vont au Bois.
(Ladbekt Tailhaoe.)
« — Vous savez bien, mon cher, qu'il'
n'y a plus que les commis qui por-
tent le plastron empesé. Adoptez
donc la chemise molle; c'est plus
vlan et plus pratique. »
— Les Saints-Cyriens disent
Dahuté.
— Subs. Les termes pour dési-
gner les Élégants changent
avec la mode. Nous les men-
tionnons ici à titre de curio-
sité,en les plaçant dans leur
ordre chronologique ; Petit^
maître. Muguet, lioué. Mer-
veilleux, Muscadin, Incroya-
ble, Mirliflor, Agréable, Lion,
Lionceau, Luisant, Daim.^
Pommadin, Fionneur, Fleur
des pois. Gant-jaune, Gaiidin,
Cocodès, Col-cassé, Plastron-
neur, Crevé, Petit crevé, Pois-
seux, Gâteux, Gluant, Hui-
leux, Psitt, Gommeux, Aminci,.
Boudiné, Petit Gras, Petit
verni. Vibrion, Grelotteux,
Pur, Copurchic, Ah, Ha, Bé-
carre, Genreux, Gilet à cœur,
Vlan, Tchink, Tchock, Fin de
siècle, Fin de globe, Gratiné,
Pschutteux, Snob, Juteux,
Smart, Smurteux. La fenune-
élégante, du monde de la
galanlorie, est appelée suc-
cessivement : l'etite mai-
tresse, Ma'veilleuse, Mut'Ca-
dine. Lionne, Biche, Cocotte,
Cocodette, Crevette, Poisseuse.
Huileuse, Gommeuse, Gen-
reuse, Pschutteuse, Juteuse,
Smartcuseci Snobinette. Celle
dernière expression désigne
également les précieuses de
nos jours.
ÉLÉ
— 181 —
ÉLÉ
-Jeune, besiu, peiit-maitre, il court de Heurs en
Prenant et quittantles plus belles, [fleurs
(La Fontaike.)
Ne \oudriez-vous point, dis-je, sur ces matières
4)eT0sjeunes muguets m'inspirerles manières?
(MoLlÈRK.)
« Les muscadins ont été remplacés
par les incroyables. C'était particu-
lièrement à eux que les anarchistes
révolutionnaires avaient déclaré
une guerre d'extermination. Par-
lait-on sans jurer, sans faire de
5olécismes, ou était un muscadin.
Les femmes étaient aussi appelées
muscadines lorsqu'elles ne sentaient
pas l'ail ou l'eau-de-vie. »
(Beschereli.i.)
« Ces favoris de la mode appelés
roués sons la Régence, merveilleux
sous Louis XV, mirliflores sous
Louis XVI, incroyables sous le Di-
rectoire, agréables sous l'Empire,
étaient-ils inférieurs aux lions de
nos jours? »
(Sophie Gay.)
« Jetez ces anges sur le bitume à la
merci des pommadins. »
(MlCBU.)
« Le fionneur possède une glace,
huile antique, pommade du lion et
cire a moustaches. »
(Bertall.)
« Jadis, on l'avait surnommé Fleur-
des- l'ois, parce qu'il était dans sa
mise et son allure d'une recherche
«t d'une prétention qui tiraient les
regards. »
(MONTÊGCT.)
« Les cocod^s et les petits crevés de
l'époque, successeurs des lions, des
daims et des gants-jaunes, qui re-
présentaient alors la classe des élé-
gants, n'étaient que d'afl'reux bons-
hommes étiolés. »
(0. UZAKXE.)
« Le cocodés apparut sur l'asphalte
parisien vers 1863... Le petit crevé
date de 1869;... il portait la raie au
milieu et deux petites coques pla-
quées au cosmétique sur le front.
Le (jommeux est, prétend-on, l'an-
cien petit crevé qui obséda tellement
-ses amis du récit de ses campagnes
•que ceux-ci le comparèrent à la
gomme qui colle et dont on ne
peut se dépêtrer... Le poisseux a
vécu ce que vivent les roses. Puis,
comnoe en souvenir de la guerre,
il avait conservé la capote militaire,
qui sur son dos civil paraissait un
vêtement d'hôpital, il devint : le
gâteux.... Tout à coup, la chrysa-
lide sort de son cocon gâteux et
apparaît le boudiné emprisonné
dans des vêtements trop étroits,
trop courts et atteignant les der-
nières limites du collant... L'ne
variété de boudin, peut-être de
seconde qualité, reçoit un nom par-
ticulier : le petit gras, auquel suc-
céda le vibrion, qui s'eÉfaça à son
tour devant le grelolleux. »
(Le Courrier de Yaugelas.)
« Le curé, solide gaillard et superbe
luron, tentait fort les filles du vil-
lage et, certes, pour les bonnes
bouches et surtout pour la grosse
cousine, il valait mieux que le
mièvre col-cassé. »
(Les Propos du Commandeur.)
« Vous ignorez complètement que de
ne pas mettre de pardessus cons-
titue actuellement ce que nous
appelons être pur. »
{L Événement.)
c< Le bal des canotiers de Bougival
promet d'être très brillant ce soir,
car une bande de copurchics doit
l'envahir, en compagnie de quelques
horizontales haut cotées. »
(Gil Blas.)
(« Il dépassait le but, devenant frin-
gant et coquet, abusant outrageu-
sement des cosmétiques et des coups
de fer au chapeau et à la mous-
tache,innovant des cravates inouïes,
bouleversant l'armoire aux che-
mises et s'intitulant boudiné et fin
de siècle. »
(M ABC Aiirossi.)
« Ils savent que, dans ce décor pour
attirer les snobs, ils trouveront
aussi des compagnons. »
(Gustave Geffroï.)
« Le fils d'un membre de l'Institut,
malin, rusé, cotillonneur, smart,
légionnaire depuis six mois, et
s'ennuyant à pivoter sur la même
place d'armes entre quatre nègres-
ÉLÉ
— 182 —
ÉLÈ
ses et deux badauds espagnols,
entre à l'infirmerie, les yeux « faits »
et le teint vert-pomme. »
(G. U'ESPARDÈ».)
« Je vis entrer un long et maigre
jeune homme dans un complet
demi-saison, étriqué de la poitrine
et des flancs, portant la savate
anglaise pointue grossièrement ver-
nie, adoptée par nos pschutteux
et qui semblait plus longue en-
core en sortant du pantalon très
court taillé en fourreau de para-
pluie... : en un mot le type rêvé
par la gommeiise. »
(Le Vollaire.)
« A côté de lui, Amaury représente
un pschulteux du dernier vlan, tout
ce qu'il y a de plus ali ! »
{Le Figaro.)
„ — A propos, chère madame, vous
savez qu'on ne dit plus pscliutl, ni
vlan, ni alt\... on dit tchiuk. »
(0. Fbuillet.)
« La cocodelle est le type féminin du
second Empire comme la merveil-
leuse le fut du Directoire et la
lionne de la monarchie de Juillet. »
(LoRÉOAN LaHCUBY.)
« CocoUe ce n'est pas mal, mais
chanteuse c'est mieux, n'est-ce
pas? »
(PoJIPOS.)
« Les biches pullulent sur les trot-
toirs des grandes villes. >-
{W GitÊGOinE.)
— L'élégant en tenue de cé-
rémonie se nomme Habit
ou Hal'it noir; en demi-cé-
rémonie, ce n'est plus qu'un
Smoking.
« Casino de Paris, dans une loge,
trois fiaOils noirs; ils causent. »
(Kaitif de la BbKTOH.M!.)
« Venaient ensuite quelques habils
de Londres, boutonnières fleuries
d'orchidées, faces soigneusement
rasées, aux gras cheveux fluides et
aux raies impeccables. »
(JkAN LoHRAn.)
« Deux smokings fleuris d'œillets
blancs les accompagnent. »
(lo.)
— Le monde élégant est a[»-
pelé Crème, Plan, Gomme,
Haute gomme. Gratin, High
life, Monde chic, Monde sélect.
Poisse, Pschutt, Vlan; ceux
qui le composent sont du
Dernier bateau, du Dernier
cri, de la Dernière sircne.
« Ce n'étaient que boulevardiers en
habit noir, cravate blanche, fleur à
la boutonnière; une fois par se-
maine tenait là ses assises le chic,
le copurchic, le gratin, le vlan, le
flan. »
{Le Journal.)
« L'automobile est comme une rou-
lotte de high life et nous voici, nous
aussi, devenus des nomades. »
(J. Cl.ABETlï.)
« Et Raimond, quel entrain, quelle
jeunesse! Il flgure le chauffeur
d'automobiles dernière sirène. »
(Ablequih.)
« Former des jeunes filles suffisam-
ment instruites, mais moins sa-
vantes que sensées, de goûts simple»
et de mœurs irréprochables; ne
recruter ces enfants que dans des
familles honnêtes, bourgeoises, si
l'on veut, d'antiques préjugés, igno-
rant le pschult, le vlan, la gomme,
la poisse, le bécarre... »
(Al.BBRT Cl¥.)
ÉLÈVE. Bahutien, Potachr, Pota-
chien. On orlhographiail autre-
fois Po(-à-c/j «en*.
— ÉLÈVE DE L'ÉCOLE VÉTÉ-
RINAIliE D'AI.IOHT. Ecor-
cheur.
— ÉLÈVE «ES ÉCOLES CHRÉ-
TIENNES. Coin, Coinc.
— ÉLÈVE DES ÉCOLES LAÏ-
QUES. La:ic.
— ÉLÈVE DE PHILOSOPHIE.
Philo.
— ÉLÈVE DE RHÉTOllIQCE.
nhélo.
— ÉLÈVE DE MATHÉ.MA-
TIQUES SPÉCIALES. Taupin.
ÉLÈ
— 183 —
ÉLÈ
« Le simple taupin, le candidat qui
se_ présente à la colle d'admission à
l'École Polytechnique, possède déjà
des connaissances supérieures. »
(La BÉDOLUtBE.)
— ÉLÈVE QUI VA DE COLLÈGE
EN COLLÈGE. BahtUeur.
« Le capitaine, plutôt que de mettre
Edouard à La Flèche, avait cédé
aux prières de la mère et fait de cet
enfant, déjà paresseux, un bahuteùr
qui changeait de pension chaque
fois que le régiment changeait de
garnison. »
(G. Hebbibt.)
— ANCIENS ÉLÈVES D'UNE
MÊME INSTITUTION. Laba-
dens. V. Camarade.
— ÉLÈVE DU PRVT.ANÉE DE
LA FLÈCHE. Brutium.
— ÉLÈVE ASPIRANT A SAINT-
CYR. Cornichon. Volaille.
— ÉLÈVE DE
CyrarJ.
SAINT-CYR.
— De première année. Melon,
Conscrit, Petit Co.
— Cavalier. Fine basane.
— De seconde année. Ancien.
— Non gradé. Fine galette.
— Élève étranger. Crocodile.
a Connaissez-vous une spirituelle ca-
ricature de Draner, dans laquelle
un saint-cyrien imberbe, un vrai
melon, murmure mélancolique-
ment, en cirant ses bottes maculées
de boue :
— Avoir cent mille livres de rentes,
descendre des croisades et cirer
ses bottes ! Enfin, papa m'a dit :
Noblesse oblige ! »
(Rs.'if Maizebot.)
Fanatisez à l'exercice
Devant l'ancien qui tous inslrnit.
Sans quoi U salle de police.
Melons, vons atleod ceUe nuit.
( Vieille chanson de Saint-Ci/r.}
« L'an prochain nous désirons re-
nouer des relations avec les élèves
officiers des grandes écoles, les invi-
ter à ces réunions, fonder un groupe
d'-l'etungroupedeCyrard*.., »
(Carls R<xderkh.)
a Et, lorsque je prends l'aigle, moi
le culot du régiment, qui n'ai pas.
trois poils de moustache, qui porte
encore mon pantalon à bande bleue
de fine galette, je me sens ragail-
lardi comme si je venais de boire-
quelque longue lampée de vieille-
eau-de-vie. »
(R. Maiziboy.)
« Dans son étroite cellule du vieif
« Ours » de Saint-Cyr, Tissac se
morfondait... Tous les petits cos
étaient partis depuis quinze jours,
et lui restait là, seul, prisonnier. •
(F. Dacbe.)
— ÉLÈVE DE L'ÉCOLE POLY-
TECHNIQUE. Pipo, X.
— De première année. Cocon^
Conscrard, Conscrit.
— De seconde année. Ancien.
— Gradé. Crotal.
— Étranger externe. Constante.
« Il avait vraiment belle allure sou»
son chapeau de pipo flambant neuf,
notre jeune cocon. »
(Le Gaulois.)
« Pourtant un noyau considérable
demeura à Paris. Autour de quel-
ques anciens X s'étaient groupés
des étudiants et des séminaristes. »
(Cable Rceoebir.)
'» Le conscrard ne devient conscrit
qu'après avoir subi les épreuves de
l'absorption, du bahutage, suivant
l'expression moderne, après avoir
passé devant la commi?s, et avoir
entendu la lecture de sa cote sur
l'estrade le jour de la séance de»
cotes. Jusque-là, il a été absorbé,
bahuté, basculé, en un mot brimé
par les anciens. »
(Albsrt LévY et G. Pwet.)
« L'administration a conservé aux
crotaux le titre de chefs de salle;
c'est à eux qu'elle s'adresse lors-
qu'elle a des communications géné-
rales à faire aux élèves. »
ÉLÈ
— 184 —
ÉLÉ
• Far extension, on donne le nom ile
constante à l'élève qui fréquente
une autre salle que la sienne. »
UM
— ÉLÈVE DE L'ÉCOLE CEN-
TRALE des Arts et manufac-
tures. Central.
— De première année. Bizuth.
— De seconde année. Carré.
— De troisième année. Citbe.
— De dernière année. Bicarré,
Archicube.
« Dans la salle se pressaient les
parents, les amis et les professeurs
des centraux venus avec la ferme
intention d'applaudir — enfin sur
leurvraie scène— les jeunes cubes
en activité. »
[La Nation.)
— ÉLÈVE I>E L'ÉCOLE NOR-
MALE. Normalien.
— De seconde année. Cube.
— De dernière année. Archicube.
— Premier de section. Cacique.
'< Ce que mon archicube Francisque
Sarcey nous disait et nous dit
encore depuis trois mois, c'est ceci :
2ue les précautions imposées aux
irecleurs de théâtre pour préve-
nir les incendies ne sont qu'une
plaisanterie énorme... »
(J. MONTIT.)
.. C'était le temps où Taine était un
cacique, c'est à-dire le preu)icr de
sa section à l'École normale. »
(D'AlDK.IEH.)
— ÉLÈVE DE L'ÉCOLE DE
CHinURGIE MILITAIRE.
Toubid.
— De première année. Embryon,
Fœtus.
« Sur le couvre-pied du lit conjugal,
bien en vue avec son galon doré et
son velours grenat, se trouvait le
képi d'un élève du Val-de-Grâce.
M. G... vit dans ce couvre-chef
ce qu'il fallait y voir : la présence
chez lui d'un toubid àonl les cousul-
tatioDi^, si elles étaient agréables à
.sa femme, ne pouvaient être que
désastreuses pour son honneur,
à lui. »
{Le Journal.)
— ÉLÈVE DE LÉCOLE NA-
VALE. Flollard.
— Du vaisseau école. Bordache.
— De première année. Fislaille,
Fis toi.
« Le plus illustre des antiques flot-
tards est l'amiral Courbet. »
(A. Lbvy el G. l'iNEr.)
-( Telles sont les gaietés du bord qui
n'empêchent pas nos fistots de de-
venir plus tard de brillants et
savants officiers de marine. »
(Hector Kbancb.^
« Le n Borda », d'où le surnom 6or-
dache donné aux élèves de lEcole
Navale, est un ancien vaisseau de
li^ne hors de service. »
(ID.)
— ÉLÈVE DE L'ÉCOLE FORES-
TIÈRE de Nancy. Fayot.
« Chaque année, le lundi de Pâques,
les A' reçoivent les fagots, alors à
Paris, dans un restaurant du bou-
levard. En février, les À' sont reçus
à Nancy. »
(A. U.yy el G. Pi.nf.t.)
— ÉLÈVE DU COLLÈGE
SALNTE-BARRl-;. Barbiste.
— ÉLÈVE DU LYCÉE SAINT-
LOUIS. Ludoviciste.
— ÉLÈVE DES RR. PP. Moi-
nillon, Po.stard. Cette dernière
expression s'applique plus spé-
cialement aux élèves des Jé-
suites de la rue Lhomoud,
autrefois rue des Postes.
— ÉLÈVE CAPORAL, ÉLÈVE
BRIGADIER. Êlive cabot,
Élève nuirlyr.
— Les Élèves de province por-
tent ordinairement le nom
des hahitanls de la ville où
est située leur écolo : ceux
de Saumur s'appellent les
Saumurois ; ceux de ChAlons,
les Chalormais; ceux de l'É-
ÉLE
— 185 —
EMB
cole militaire de Saint-
Maixent, les Maxentais, etc.,
etc. V. École.
ÉLEVÉ (BIE.X). Commif. V. Dis-
tingué.
— MAL t^LiEVt. Pignon f. V. Gros-
sier.
ELLE. A, Al, Allé, Sézière, Sézig,
Sézigo, Sézigtie, Sézingard, Son
gnasse,son gnère, son gniasse, son
gnière, son nière, son orgue, sa
poire.
Gy ? Pas la pein' d'èt' si gironde I
Alors, la doch'. tu la eob' pas ?
Faut qu'ai' torlor". Nib' dans l' cabas.
Qui qu'a massé pou' t' foui' au monde?
(J. RlCHEPIN.)
Ma raistonn', c'est pas un outil
Qu'en met à la car" pour son gnère ;
C'est gandin, aimabe, et gentil :
Aile est fixé' su' la magnère
Dont que j' veux qu' sézig fass' son truc.
Et qu'o plume avec un joueur d'orgue
Ou ben qu'a s'envoye un grand duc
A oonser*" que lâp' pour son orgue.
(L. DE Bekcy.)
ÉLOGE. Pommade.
« Je me méfie toujours d'un type qui
me passe de la pommade sans me
connaître. »
— ÉLOGE 3IAL.VDROIT. Pavé.
• On appelle réclame pavé un éloge
ridicule inséré dans un journal
par un ami maladroit ou par un
nabile ennemi, qui attire l'atteu-
tion sur vous en vous assommant. »
(IlEcron France.)
ÉLOIGXER (S). V. S'en aller.
ÉLOQUENCE. Jactance, Jaspin.
J'ai bien qiifqu' part un camerluche
Qu'est dab dans la laglstral'muche.
Son jaspin esbloqu' les badauds.
(J. KlCHEPIN.)
ÉLOQUENT. Qui a de la jactance,
du jaspin .
ÉLUDER. V. Éviter.
ÉMAILLÉ. Persillé *.
EMBALLAGE. En/laquage. V. Sac.
EMBALLER. Embaluchonner, En-
flaquer. V. Boutique.
« — Allons, lio! enibaluchonne tout
le saint-frusquin et détalons... »
EMBALLEUR. Boitssin (jeu de
mot).
EMBARCATION. Flottante. V.
Bateau.
EMBARRAS. Avaro, Cambouis^
Chantier *, Mélasse, Pétrin.
— Dans le sens de Pédanterie.
Crânage, Crânottage, Cros-
sage. Crosse, Crosson.
— FAIRE DES EMBARRAS.
Crâner, Crânolter, Croire que
c'est arrivé, Crosser, Épater ou
vouloir épater le monde, Es-
brouffer. Faire de l'aimant, du
ou des chichis, des emballes, de
l'épate, de Pesbrou/fe, du foin,
de Vliidle, des magnes, de la
mousse, du patlas, de la pose ou
Le faire à la pose, Faire du suif,
du tralala, du vent, du zeph.
Faire sa chicorée, sa gueule, sa
merde, sa poire, sa poussière,
sa soupière. Jeter de Paimant,
Plastronner, Poitriner, Ponti-
fier, Se enter. Se gober, S'ima-
giner avoir chié la colonne,
C obélisque, la tour Eiffel, etc..
Se pousser du col. Se rencarrer.
«■ — Vous, par exemple, hé! là-bas.
ma grosse boulotte, qu'on dirait un
pot à tabac, pourquoi faire des
magnes, vous qu'êtes loin d'être
jolie, jolie? »
(Trcblot.)
un autre eût fait sa poire.
Mais lui, dans sa grandeur, sut rester généreux.
(P. Paillette.)
Ça s'en fout.,, et ça fait iin foin !.. •
l.eux gonzess's aus.>i fait sa merde.
Ah ! si j'en t'nais eun' dan' un coin!...
Ma gosse, à moi, c'est euo' gironde.
Mais a cran' pas comm' ces fenim's-là.
D'ailleurs, faut qu'a parle à tout 1' monde
Pisque c'est 1' métier qui veut ça.
(A. B.)
Tu fais ta poire et ta Sophie
Pass' que l'es quasi an D'mi-Guieu.
(Jehan Rictus.)
EMB — 186 —
EMB
Non, mais, pig'-moi ça!... C'est crevant!...
Ça fait d' la mousa', ça fuit du vent '....
(L. Di Bercy.)
— FAISEUR D'EMBARRAS. Crâ-
neur, Grosseur, Crossoîi (des
deux genres), Epaleur, Esbrouf-
feur, Poseur.
— ÊTRE DANS L'EMBARRAS.
Lire dans la merde, dans la
mouise, dans la mousse, etc.
V. Misère.
— SE TIRER D'EMBARRAS.
Se désenflaquer, Se démerder.
« — Laissez-le faire, il se démerdera
bien tout seul. »
EMBARRASSANT. V.Ennuyeux,
Importun.
EMBARRASSÉ. Escareur '.
EMBARRASSER. Coller ou Col-
ler sous bande, Emberlificoter,
Emberlucoquer ou Emberluer ,
Embistrouiller, Enchariboter.
« Oh I il est dur à vivre, ce siècle,
très dur, mais qu'il est clair, ou du
moins qu'il le serait, s'il ne s'em-
barrassait point encore dans la
marche de quelques anciens prin-
cipes retardataires où l'âme de la
race s'emberlificote ! »
(Ë. Bergerat.)
« La politique, c'est tout le contraire
du socialisme : c'est l'art d'embis-
trouiller le populo. »
i^Le Père Peinard.)
— S'EMBARRASSER DE. S'em-
plAtrer.
" — J' comprends pas qu'on s'em-
plâtre d'un gonce aussi nave
que ça! »
— S'EMBARRASSER DANS.
S'empierr/fr, S'empiergeonner.
V. S'empêtrer.
EMBAUCHER. Embarquer, En-
gailler, Entraîner.
« Plus moyen à'engailler, d'embar-
quer une bergère, plus de place
pour un Chopin. »
(Jkan LoanAiM.)
« V'ià maint'nant qn'on Vengraine
dans la soce à l'Amiral, une tierce
qui boulonne que dans J' dur; y
aura du gauche un jour pour soa
orgue. »
EMBAUMER un cadavre. Ganna-
User.
EMBELLIR. Arnaquer, Camouflei\
Maquiller, Recamoufler.
« L' matin, quand a sort du plume,
aile est putôt moche; mais, l^
sorgue. quand qu'aile est arnaqué
a la donne encore assez bien. »
« A passe des plombes et des plombet*^
à s' camoufler la gueule. »
« — Maman, maquillée, est encore-
renversante, vous savez. »
(J. Mabniï)
« Quand il est sorti de centrouse, ii
était un peu déplumé. Il avait
besoin de se recamoufler un peu
pour se représenter dans le trèpe
des caves. »
EMBÊTAXT. V Ennuyeux.
EMBETEMENT. Emmerdemcnt,
Emmouscaillement. V. Ennui.
EMBÊTER. V. Ennuyer, Impor-
tuner.
EMBRASSADE. Bécolage, Béco-
tcmcnt. Fricassée de museau, Li-
chage ou suçage de fiole, de gueule,
de pt'che, de pomme, de poire, di
trogne, de trognon.
« C'en a été une séance de bécolagr
quand aile a r'trouvé son Alfred!
« — Du reste, après toutes les fr^
cassées de museau que tu as êchun
gées ce soir, dans les coulisses, j.
ne tiens pas à retrouver dans 1 1
barbe l'odour du maquillage de ces
demoiselles. »
(J. MlRMI.)
« A la gare, ça a été un suçage de
trognons à n'en plus finir; si Ir
traiu n'était pas arrivé, ils y se-
raient encore. •
^B
— 187
EMP
EMBRASSER. Bécoter ou Bécot-
tei\ Biger, Biseï', Franchir *, Li-
chailler, Licher, Licher, sucer ou
tête)' le citron, la couenne, la
couetche, la morve, le morviau,
la pêche, la pomme, la poire, la
tarte, la trogne, le trognon, Moii-
fier".
Petit bossu
JJoir et tortu,
Qui me bécoUes...
De me baiser ûniras-tu ?
(BtRAXr.ER.)
« — Et vous, la maigrichonne, si je
vous pige encore avec lui à vous
téter ta pèche derrière les portants,
je vous colle cent sous d'amende,
fit le régisseur furieux. Vous feriez
mieux d'apprendre votre rôle plu-
tôt que de vous faire lichailler du
matin au soir. »
•c Quand sa mère l'a revue, ce qu'elles
se sont sucé la pomme, c'est rien
de le direl »
(Lebmina et LivtQUB.)
— S'EMBRASSER SUR LA
BOUCHE. Se filer ou se passer
des langues, des saucisses, Se
faire des langues fourrées
(obscène).
BRASSEUR. Bécoteur, Bécot-
' leur, Lécheur, Lichciir.
EMBROUILLER. Emberlificote^',
Embistr oui lier. V. Embarrasser.
ÉMERVEILLER. V. Étonner.
EMMÉ-VAGER. Einpiauler, Em-
pioler, Entailler, Entôler.
« En empiaulant, j'ai bien vu à la
gueule de la concierge que nous ne
ferions pas des p'tits dans la taule. »
« Quand la dabe a entaulé dans sa
nouvelle condition, a fallu qu'on
passe r pajot par la fenêtre. »
EBIMERDER. Enflaquer, Emmous-
cailler, Emmoutarder.
« Ah ! il est prop', ton lardon, avec
ses drapeaux tout enflaqués; il em-
mouscaille tout, c' merdeux-ià! »
ÉMOTIOIV. Emôsse, Mousse.
« Il ne se fait pas de mousse ; il va
son petit bonhomme de chemin,
sans émôsse. »
ÉMOUVANT. Empoignant.
u Et c'est à peine si les « corridas
de muerte » sont pour ces blasés
des spectacles suffisamment empoi-
gnants. »
{La Volonté.)
ÉMOUVOIR. Chipei\ Chopper,.
Empoigner.
« Moi, quand que j' vas à la tape, à
l'Ambigu, j' suis chipé d'entrée. »
<» Hé bien! pour cuirassé qu'on soit,
ces scènes-là vous empoignent. »
(J. Lai^drb.)
— NE S'ÉMOUVOIR DE RIEN.
N'être pas bileux.
« Ah ! i' n'est pas bileux, V Francis !
L' plafond y tomberait su' la poire
quT s'en épat'rait pas. »
EMPAQUETER. Embaluchonner,
Enflaquer. V. Emballer.
EMPÊCHEMENT. Avaro. V. Ac-
cident.
EMPÊCHER. Brider, Escarei',
Escarer *.
« Petit Louis voulait s'engager dan»
les chacals, mais il a été bridé du
côté de son daron qui y a refusé I&
condé. »
EMPÊTRER (S'). S'empierger,
S'empiergeonner.
Margot dans sa coUe et ses bas
S'empiergeonna là-bas, là-bas.
(J. RlCHEPIN.)
EMPLOI. Bouleau OU Boulot, Flaju-
beau, Flanche, Truc, Turbin.
V. Travail.
— PERSONNE SANS EMPLOI.
Inspecteur du pavé de bois, Qui
travaille à la fonderie de pavét.
Qui fait la place pour les pavés
à ressort, Qui ramasse le crottin
EMP
188 —
EMP
des chevaux de bois; en un mot,
qui exerce un métier chimé-
rique.
EMPLOYÉ. V. Commis.
EMPOCHER. Enfouiller.
— EMPOCHER UN BÉNÉFICE.
Eslouffer.
EMPOIGNER. V. Arrêter.
EMPOISONNER. Boucanter\ Co-
quer le poivre, Donner, faire boire
ou filer un bouillon d'onze heures,
Expédier, Expédier dans r autre
monde, Médeciner. V. Assassiner.
EMPORTÉ. De mauvak poil, Res-
sauteur. V. Colérique.
EMPORTER. Antrôler ou Entrôter.
— S'EMPORTEK. Avoir, f/ober
ou piquer soti bœuf, sa chèvre,
Èlre à ressaut. Être bleu, vert,
Faire de la bourrache, du res-
saut. Grimper, Monter, Monter
à l'échelle, Mousser, Ressauter,
S'emballer. V. Colère.
EMPREINTE à la cire. Emplâtre.
EMPRESSER l'S'). Se grouiller, Se
magner, Sepatiner. V. S'évertuer.
Grouill'-toi\ ijrouill'-toi'. faut l'habiller,
T' cirer, l' brosser, f débarbouiller
Et l' cavaler à l'atéier.
Patin' ! renfile l' tablier
Au tas : turbiu' sans sourciller.
(R Paillette.)
EMPRISONNEMENT. Ballonne-
ment, Bouclage, Coffrage, Embal-
lage, Enflacage, Enfouraillemcnt,
Maladie.
« La crainte d'un ballonnement pour
retard de visite l'emp^ohait de se
représenter au dispensaire admi-
nistratif. »
« Et ce propos du vieil argousin fai-
sant le discret sur un bouclage
d'anarchiste. »
(StVRKIMC.)
gtte et le pain, à l'incertitude
secours qu ils n'ont souvent plu
des
lus le
courage, tant moral que phj'sique,
de solliciter. »
(Le Petit Parisien.)
A l'approcjie des gelées, d'aucuns
préfèrent le co/frage, qui assure le
« Ceux qui craignent la rafle, r«n-
ballage en niasse, se résignent à
marcher toute la nuit, quelque
temps qu'il fasse. »
{Le Radical.)
Sois pénard : Pas de placage,
Car si tu devais payer.
Il faut aux jours A'enflacage
CJuelqu'un qui vienne à la cage
Te fair' passer le panier.
Si tu piges maladie,
Emmaillolte chenûment
Un poup:\rd, mais étudie
Pour ne pas à l'étourdie
Rebiffer Venfouraill'ment.
EMPRISONNER. Ballonner, Blo-
quer, Boucler, Coffrer, Emballer,
Enchtiber, Enferrer, Enflaquer,
Enfourailler, Envoyer à la cam-
pagne ou en villégiature, Ginguer*,
Coller, ficher, flanquer, fourrer,
foutre, jeter, mettre à la boite
(arg. militaire), à la bonde, à la
caisse (arg. militaire';, à la case,
à la grosse (arg. militaire), à la
grosse lourde (id.), à f hôpital, à
Chosteau, à /'/losfo, à Vhousteau,
à l'housto, à la malle (arg. mili-
taire), à Vombre, à l'ours (arg.
militaire), an bloc, au clou, au
collège, au jctar ou je tard, au
mazaro (arg. mililairel, au plan-
que, aux planques, au schtard,
dans le bal, dans le ballon, dans
la blouse, dans le trou, dedans, en
e.omplouse, en pension, sous boucle,
sous le gobelet, sur les joncs, flc-
miser, Seirer.
c — Vous marchez tout i' temps dans
des trucs juste bons à s' faire bal-
lonner. »
M 11 y a toujours autant de scélérnl
seulement on les laisse tranquilU
Dame, on ne saurait coffrer tout le
monde, n'ost-ce pas? Kt on s'en
tient aux innocents. »
(PoilT*ll.l.*C.)
EMP
189 —
EMP
« Jeanne Rousselot se dressa de toute
sa petite taille et marclia vers son
père :
— Alors, c'est toi qui nous fais em-
baller t »
(0. tiÉTÉ.'MSK.)
« C'est poire de se faire enchtiber
pour une paire de ribouis. »
« — Et si ça ne marche pas mieux
que ça, gronda le capiston, je vous
colle' tous à la boite comme des
tambours. »
« On est certain qu'on a affaire à des
bandits de la plus dangereuse caté-
§orie, mais comme sil n'y a pas
agrant délit, on nous les remet en
circulation après les avoir collés à
Vonibre durant quarante-huit ou
soixante-douze heures. >•
[Le Petit Caporal.)
m C'est alors l'être inerte, sans résis-
tance, le ballot qu'on emporte et
qu'on Jette à l'ours comme un
paquet de linge sale. »
(Séverine.)
c — Si vous continuez à vous déme-
ner comme ça, vous allez déchirer
ma pèlerine et il faudra que je vous
/..... au bloc. »
(Io.1
Il se goure
Qui s'entoure
De balots et de paquets.
Car la raille
L'enfonraitle :
11 pige treize marquets.
(L. ùz Bebcv.
Le malfrein qui se maque
Est souvent un godard
Car sur dix qu'on enflaque
.Neuf le sont par leur lard.
(Id.)
Nous n'aimons guère la police.
Nous détestons les policiers
Que nous payons de nos deniers ;
liais le ministre est leur complice.
Dans nos discours soyons prudents
De peur d'être fourri'x dedans.
(VictOB Meusy.)
Dès qu'il s'agit d'une corvée,
Vite, dans la cour mal pavée,
On fait appeler à l'instant
Le caporal et le sergent.
El souvent, comme récompense
iCar ça se voit plus qu'où ne pense),
)n flanque au clou, si ça va mal.
Le sergent et le caporal.
{JChamoH de CMeme.)
« — J'ai ordre du sous-officier de-
semaine de te fourrer au j'etar. »
(G. CoDBTKUME.)
« r va turbiner en cambrouse ; i' fait
les villas, la neuille, avec Chariot;
i' n'a pas la vesse dêt' collé sur les
joncs. »
« Un garçon va dire à la personne
filée que quelqu'un la demande, et
là, des sergents de ville l'entourent
pour la l'émiser. »
(Stauib.)
— E.MPRISOXNER POUR
QUINZE JOIRS, dont huit en
cellule de correction. Coller,
flanquer ou foutre huit et sept.
« — Y m'a flanqué huit et sept k cause
que j'avais égaré le bouchon de
mon mousqueton. »
(U. COCRTBLISB.')
— ÊTREE3IPRISOXXÉ. Bouffer
ou tirer de la boite, de la boucle,
de la caisse, de la case, de la
grosse, de la grosse boîte, de la
grosse lourde, de la malle, de la
tune *, du ballon, du bloc, du
clou, du jetard, du viazaro, du
plan, du planque, du schtard,
des marques (V. Mpis), des
longes iV. Année , Être à la
boite, à la caisse, à la campagne,
à la case, à la grosse, à la grosse
boîte, à la grosse lourde, à l'hô-
pital, à Vhosteau, à l'hosto, à
l'houstau, à l'housto, à la malle,
à Combre, à l'ours, à la tune',
à sa maison de campagne, au
bloc, au clou, au collège, au
jetard, au mazaro, ou planque^
aux planques, au schtard, dans
le bal, dans le ballon, dans la
blouse, dans le trou, dedans, en
cage, en case, en complouse, en
villégiature, sous boucle, sous le
gobelet, sur les joncs, ballonné,
bloqué, bouclé, coffré, collé, em-
ballé, enchlibé, enflaque, enfou-
raillé, enschtibé, malade, remisé,
serré. Jouer de la harpe. V. Pri-
son.
« Tous les garçons qu'ont boulotte de
la case out* la reuiflette dans le
blair. »
Pendant qu' t'était à la campagne
Eu Iraiu de l' fair' cautériser,
EMP
Au lifor de rester dans mon pagne,
Moi, i' m'ai rais à dévaliser.
(A. B.)
« Du temps que sa poule est dans le
irou, sézigue ferre les raquias du
Hat Mort. »
.. — Ah! vous voulez faire la forte
tête! Eh bien, vous en boufferez, de
la grosse ! »
.. Sa femme ne put qu'apprendre de
la bouche du sous-officier de garde
que le malchanceux réserviste était
collé pour quatre jours. »
«. La plus cruelle injure qu'une fille
puisse jeter à une autre lille, c'est
de l'accuser d'infidélité envers un
amant serré. »
(Balzac.)
EMPRUNT. Cognage, Coup de
pied, Coup de soulier, Sonnage,
Tapage, Tombage.
. Il est tout ce qu'il y a d' chien, i'
n' marche pas au cognage. »
. — Pour la croustille, tout c' que tu
voudras; mais, pour le sonnage,
c'est midi. »
■. Quand le tapage n'avait pas réussi
auprès des amis complaisants,
Gontran consultait sa liste d'a-
dresses et courait piquer l'assiette
chez une camarade. ><
(lleBBEHT.)
« Les rédacteurs tiraient la langue ;
on devait deux semaines aux typos.
Il fallait se résigner à risquer un
tombage sérieux auprôs du baron,
sous peine d'interrompre le tirage. »
(j. Lakokk.)
EMPRUNTER. Cogner, Donner un
coup de pied ou de soulier, Sonner,
Taper, Toper au pognon, Tomber.
« Je me suis encore lai.«8é cogner
d'une thune; mais c'est bien la
dergnére fois qu'i' m' sonne l »
« Tout le monde me tapait ; j'étais
sur toutes les listes de souscrip-
tion. »
(J. Mahni.)
« Je suis à ycu près certain de le
tomber du Lillet de mille. »
— 190 — ENC
« Samedi soir, Justin a voulu fuule
un coup d' soidier à la caisse; mais
r singe l'a boulé, rapport qu'il
avait fait 1' lundi. »
EMI»RUx\TEUR. Cogncur , Son-
neur, Tapeur, Tombeur.
« Comme j' dis aux cogneurs : Faites
comme bibi, boulonnez ; et vous
aurez d' laubert. »
'< 11 a toujours un tas d' purées avec
lui, des sonneurs qui lui bouffent
son pognon. »
« Ils sont comme ça quelques-uns
qui se croient du talent parce que
tout un clan de bohèmes, habiles
tombeurs vivant de tlatterie.s'extasie
sur les niaiseries qu'ils élucubrent. »
{Les 4-z-Arti.)
« D'instinct, les porte-monnaie dis-
paraissaient à rapproche de ce roi
des tapeurs. »
(lu.)
ÉMU. Empoigné. V. Émouvoir.
ENCEINTE fortifiée. V. Fortifica-
tions.
ENCEINTE (FEMME). Ballou
captif, Chef'-lieud'arrondisscment,
Couleuvre, Gonflée, Guimbarde,
Hydropique, Malame Godard,
Madan^e la Butte, Omelette soufflée.
Potiron.
— ÊTRE ENCEINTE. Avoir avalé
le pépin, mangi' des haricots.
Avoir le mou enfl*',une maladie
de neuf mois, un poUcfiinelle
dans le tiroir. Avoir sn bù':he,
sa butte. Bâtir sur le devant.
Être dans l'infanterie, Etre mère
de son (irrondi^sement. S'être
fait enfler le mou, gonfler le
ballon ttu arrondir le globe.
V. Abdomen.
— MARI n'I .\K FEMME EN-
CEINTE. Monsieur dodard.
— METTRE UNE FEM.ME EN-
CEINTE. Coller ou foutre un
tfosse, un aluant, un nuhnr, un
lurd,un lardon, etc. (V. Enfant),
Emidtr, Enceintrer, Enfler,
Gâter la tadle. Gonfler, Mettre
dans l'embarras.
ENC
— 191
END
<jré bon Dieu, n'en v'Ià d'an cliopia !
Ilam' refait son om'lett' soufflée :
Aile a core avalé V pépin.
A's'lrouvbien qu' quand tiWe ai enflée'-...
Tu crois qu' c'est pas emmerdatif
D'enteud' les go-^s' à la prum'nade
Dir' : « Pig' don', v'ià I' bnllon captif
. El môsiieu Godard en ballade :
(Uus.)
— Viens-lu, Sophie?
— Où'?
— Dans mon lit.
— Non, tu serais capable de lue gàler
la taille. »
{Les Joyeuseles du régiment.)
On y voit aus-i que le patriarche
Abraham, à l'âge de cent ans, mit
dans l'embarras sa pauvre servante
Agar qui n'en avait pas seize. »
(Uector Frà>ce.)
KXCEXSER. Fig. Pommader ou
Passer de la pommade. V. Flatter.
KIVCHAIXER. Enguirlander,
Mettre le chapelet de Saint-Fran-
çois, le lacet. Mettre la boucle, la
double boucle. Mettre à la crapati-
dine.
■■- Les inculpés qu'on transfère et
qu'on fait voyager de brigade en
brigade sont enguirlandés deux à
deux : on leur met le chapelet de
Saint-trançois au poignet et la
chaîne, ou lacet, est fixée à la selle
des gendarmes d'escorte. »
•u Quand le fagot fait trcp la mauvaise
tête, on le condamne aux fers et ou
lui met la boude, qui enserre forte-
ment les poignets; ou même la
double boucle, qui emprisonne les
3uatre membres et met le patient
ans l'impossibilité de se mou-
voir. »
« Aux pénitenciers militaires, on em-
ploie la cra/>audine, ainsi nommée
parce quelle donne l'aspect du
crapaud au malheureux dont elle
rassemble, en les enchaînant, les
quatre extrémités. »
— EXCHMNRR AU MOYEN
DES POLCKTTES. Empou-
ceter.
EKCIIAXTER. Enfrayer.
EXCOMBRAAT. En parlant des
personnes : V. Importun.
EXCOMBREMEAT. Chantier *.
EACORE. Ce mot ne se traduit
qu'au moyen du largonji : £«-
lorkès,Enlorkem, Enlorkic. V. Jar-
gon.
« V'ià enlorkic la lonzesse du gon qui
radine. »
— IL Y EN A ENCORE. Il y a
du rabiot, de la rebiffe.
« — Donne ton glasse, Mimile^ ya du
rabiot, i
« — Tu sais, ma vieille, si t'en
grattes pour les hochons faut
r dire : y aura d' la rebiffe. »
E.XCOL R.\GEME.\T. Rebectage.
<• Quand on est homme on doit savoir
c' qu'on veut fabriquer et on doit
pas avoir besoin du r'bectage de
quiconque. »
ENCOURAGER. Atouser % Chauf-
fer, Détaffer, Rebecter.
« Ce gaiilard-là manque d'estomac et
si vous ne le chauffez pas sérieu-
sement, il canera au moment psy-
chologique. ».
(DUBUS.)
» La Sardine avait les foies blancs,
fallait tout l' temps que son frangin
r détaffe. »
« Toujours turbiner pour la digue,
t'avoueras, ça vous r'becte pas! »
EXCRE. Lait à broder. Lait de la
vache noire.
« Si tu manques de lait de la vache
noire, brodanche avec ton raisiné. »
— EXCRE D'IMPRIMERIE. Lnt/
de cartaudier.
ËXCRIER. Capine \
EXDETTÉ. Lottvetier (arg. des
typographes).
EXDETTER (S"). Paver, Pavoiser.
V. Dette.
END
— 102 —
EN F
ENDOMMAGER. Arnaquer, Es-
quinter. V. Détériorer.
ENDORMI. Drtns les bras de Vor-
fèvre, Parti, Parti pour la gloire.
•> H est curieux de constater que le
peuple adopte, sans les compren-
dre souvent, des néologismes, dos
calembours, parfois mt'me d'af-
freux à-peu-près auxquels il donne
une extension exagérée; c'est le cas
de la locution anglaise « ail rijzht >>
qu'il applique aux personnes dans
le sens de « joli » ; celui de élre
dans les brns de Vorfèvre qu'il em-
ploie pour dire « endormi » sans se
douter que orfèvre est mis ici pour :
Morphée. »
'.< — Mais le capitaine, harassé, était
déjà parti pour la gloire et ronflait
à poings fermés. »
{La Gavdriole.)
ENDORMIR (S'). Éteindre ses lam-
pions, Piquer son chien, Sauf fier
sur ses clairs. V. Dormir.
« V'ià la mère qu'éteint ses lampions,
faut la laisser s' bâcher. »
Oa voit déy.i pointer le r'Iuit ;
Souffle su' tes clairs, ma gironde !...
On peut pas coaleiiler fout l' monde :
T'as assez boulonoé c'tte nuit.
(L. DE Bebcy.)
— Lorsqu'une personne s'en-
dort avant de se mettre au
lit, on dit que Le marchand
de sable a passé ; c'est à peu
près la locution française :
Avoir du sable dans les yeux.
ÉNERGIE. Moelle. V. Courage.
ÉNERGIQUE. A poigne. V. Coura-
geux.
ÉNERGIQUEMENT. A lu dure,
b'achnr, D'autor, De ri/le. V. Au-
torité.
ENFANT. Chenille, Chenillon, Cra-
paud, Crapouil.lard, Crapoussin,
Echappé de bidet. Extrait, Pieu,
Gosse, Gosselard, GosscUn, Gosse-
mard, Gouillon, Gousscpin ou
Goussepain, Graine, Graine de boU
de lit, Lai'dé , Lardon, Louba,
Loubé, Loupiot, Merdaille, Mer-
daillon, Merdeux, Mignnrd, Mio-
che, Mion, Maniaque, Môme, Mô-
michard, Mômignard, Morbac,
Morceau de salé, Mouchachou, mu-
chachou ou moutchachou (hispa-
nisme), Moucheron, Moufflet,
Nouné, Péchon ou Pichou (pro-
vençal), Pivaste, Salé, Trifaille,
Verminard, Vermine.
« Elle se rapprocha de son cuiras-
sier, mais la présence de la fillette
la gênait.
— Allons toi, chenille, va jouer, lui
dit-elle. »
« C'est près d'une école de Frères, et
on y a les oreilles cassées par les
braillements des crapouillards qui
jouent là-dedans. »
Quand ils s'roni grands, ils d'iiendront rosses.
Ils commettront des crira's atroces :
Ils surin'roat les be.iui messieurs,
Lespauv's p'iits /lei/x.
(HnctM Hkro».)
Roupiir, roupill', mon p'Iit salé.
Sans qu' tu t'arrêtes.
Au loin ton dab s'en est allé.
(Id.i
On est gosse : on n'a pas quinze ans,
On croit ses cliiirmes séduisants.
(L. DE Bercy.)
Il en lira le corps d'un chat: « Tiens, dit \çgoi'
Au troquet, tiens, voici de quoi faireun lapin.
Puis, il prit son petit couteau de goussepain .
Dépouilla le greffier, et lui fit sa toilette.
(J. RlCHSrlN.^
Momignards nus sansciiemisettes.
(In.i
Fonçons à ce mion folâtre
iNolre palpitant !
(M. DE Grandval.)
Lardon Ocelé, près d'un an
Je me confli dans mes urines!
Si jo gueu'e : Ah ! lu nous bassines!
i'uis ou ajoute : E^l-il méchant !
(['. Paillette. )
N' te tracass' pas, va... dors, mon goss--
Dodn, mou chagrin... mon nO'iiu*.
La Kraiire est un pays d' négoce :
Tu sauras jamais t'y r'tourner.
(Jeiia:* Kicrus.}
« J' te r répète, c'est tout c' qu'i' y .»
d' rupin, ta p'tite salade en vers
EN F
103
EN F
mais faut aut' chose qne d' parler i
des pauv's miqnards, des ioupiot<
sans liquette, des pauv's lardés qu'a
à téter qu leur pouce à cause que
leiir daronne a nib de lait dans les
rondins et pas d' pognon pour en
aj'ter... »
— Approche ici. moucheronne,
qu'est-ce que tu sais faire ?
- Rien, monsieur.
- Eh bien, viens coucher avec moi,
je t'apprendrai à travailler. »
(Les Joyeusetés du réyiment.)
Voici en quelques traits fins et
tremblés, moins délicats, hélas, que
mes souvenirs, ce que c'est que ce
riiuchachou... Tandis que la femme
travaille, jacasse, va, vient, balaie,
reprise et tourne le couscous, l'en-
fant est la proie des miasmes... »
(G. D'EsPAUnis.)
Pëchon de Ruby est un pseudo-
nyme dont l'auteur lui-même donne
la traduction dans la « Vie Gé-
néreuse » ; cela signifie enfant
éveillé. »
(Geobgks Delesalle.)
— EXFAXT DE TROUPE. En-
fant de gibtviie.
Ce général était fier de son humble
extraction et, quand il était en ins-
pection, il commençait souvent ses
phrases par ces mots : « Quand
mon père était trompette-major »
ou : « Moi, messieurs, qui ne suis
qu'un enfant de giberne... »
— ENFAXT DE FILLE. EnTanl
de trente-six i,'eres. V. Bâtard.
— MOTS D'AMITIÉ s'adressant
aux enfants, liebé, Clmton,
Chérubin, Chienrjiien, Chou,
Chouchou, Coco, Crottaille,
Crottaitlon, Crotte, Gueux-
gueux, Jésus, Lapin, Loulou,
Poulet.
Dors, monbébé; je suis ta mère... >>
lO. Pa*DEi^.)
— El quel âge a ce joli chaton ? —
Quatre ans le mois prochain.
- Ce chérubin ! mais c'est un homme
déjà. >'
— Venez, mon chienchien, faire une
bise à son père. »
« Ses condisciples lui faisaient un peu
grise mine parce qu'il était \qcIiou-
chou, le préféré du père Antoine. >•
(BAUDà.)
w T'es-tu fait mal, mon coco'l Fais
viiir ton doigt, mon piulet... Bah 1
ce n'est rien ; va jouer. »
Dors, mon lapin, •
Fais dodo, ma bell' cm/te en suque !
On n"a pu-; d" pain
Et, pour teu filer, faul q^ie j' Inique.
Non, yen ii"a pus
Mon criitta'Ulon. Iioucle tes châ:>ses,
Pionc' mo^i jésu-i.
Pour que ta dabe aill' fair' ses passes.
(L. DE BebCY.)
EXFAXTEMEXT . A bonlement ,
Débâcle. V. Accouchement
ENFANTER. Abouler, Pifiser .<;i
côtelette. Pondre. V. Accoucher.
ENFER. Fof(r chaud.
ENFERMER. Boucler, Serrer.
V. Emprisonner.
ENFLAMMER. V. Allumer, Brû-
ler.
— Fig. V. Enthousiasmer.
ENFLÉ. B/a*c.
ENFONCER. Persigner.
— EXFOACER LXE PORTE. La
mettre en aedaiis.
« Si tu ne la débrides pas, je vais
mettre la lourde en dedans. »
— S'EXFOXCER. S'empldtrer.
ENFOUIR. Planquer. V. Cacher.
ENFREINDRE. MnnQei' la cou-
signe ou le mot d'ordre.
ENFUIR (S'). Calter, Camper, Cn
rapater, Cavaler, Chier ou flas-
qiter du poivre, Crampcr, Crom-
per, Décaniller, Itécairei; Défiler,
Jtéfiler la parade, Défiuraillcr,
Faire chibi ou cUibis, Faire gilles.
Faire ou .se faire l'adja, la débi-
nettc, la fuite, la levure, la paire,
Fairepatatrot oulapatutrot. Pen-
dre son équerre. Filer son câble par
te bout (arg. des marins\ Happer
13
KNF
— 194 — ENG
A' taillis \ Jouer la ou de laftllcdc
Cuir, Jouer des compas, des flûtes,
lies gambettes, des (luiboles, des
pinces, des quilles, elc. Mettre les
voiles, Prendre la poudre d'escam-
pette, la tangente, ses cliques et
SCS claques. Se barrer. Se carapa-
ier^ Se caraler, Se courir. Se
cramper. Se déguiser en cerf. Se
défiler, S'épouffer, :^'esbigncr, S'es-
carpiner, S'espigncr, S'es),incer*,
S'évanouir, S'évapoi^er, Se fendre
l\ rgot. Se la brùer. Se la casser.
Se la fracturer. Se la tirer. Se
lâcher du ballon, Se macaroner'.
Se tirer. Se tirer des flût'S, des
gambettes, des gambilles, des gni-
boks, des pattes, des pieds, des
pinces, des pincettes, des quilles.
Se trotter, lirer sa coupe.
I,îi liberté, la liberté!
Doiinei-moi du pain et des ailes.
l)oiiiie7.-ni)US Ks plum's des oisellcn.
Les palt's de» clebs qu'on piiiss' caller.
(JeuaN KlCTCS.)
V'Ià qu' ceuss'qni tienn'nt la queu'd'la poêle
Dans r midi vont s' carapater.
(Id.)
A Biribi c'est en Afrique
Où que 1' pus fort
Est obligé d' poser sa chique
El d' fair' le mort ;
Où que r pus malin désespère
De fair' chibi,
far ou peut jamais s' fair' la paire,
A Biribi.
(A. B.)
Le journal ajoutait ensuite
(.tue, pour di>mpler les relégués
Trop enclins à faire la fuite.
On dispose de moyens g:iis.
(P. Paillette.)
L'a matin, en pénard, l'empile
Un lilou fait la patatrut...
(In.
Ft loi soudain de happer le tailliM ',
Luis^aut le pauvre sot dedans le margouillis.
(Gbamdvai.)
Ah ! si j'pn dffnuraille.
Ma largue j'enliferai.
(Chanioi, de l'argnt.)
Crampe, crnmpe, mercandière,
i'.at nous serions béquille''.
(ViDOCQ )
Apr^« mon dernier bnrholin.
J'ai flasque du fioivre à la rouMe.
{i. KiCHKPI.t.,'
« Ça gueule comme des baleinps
quand on n'est pas là; mais t-itôt
que ça vous aperçoit, ça se tire des
flûtes. >.
I' crie!... l' gueule!... Ah! mon cochon.
Faut entend' c' qu'i' fait un' fanfare.
Mais quaii'l faut s' fout un coup d' torchon,
Ya pus qu' nib : i' »' la caise, i' *' barre.
(Blédost.)
An lieu de r'monrher les étoiles,
DfCa'ii/lez. mettes les voiles'.
La renifleite est par ici.
■>■)
« — M'sieu a peut-ftre bien des
peines de cœur, sa bonne auiie se
sera cavaléel «
{R. Maizerot.)
a — Tais-toi donc! c'est dégoûtant!
Elles sont toutes à la cauipngne,
elles se défilent toutes ver» les
champs. »
(J. Mabni.)
« r s^'est fut l'nrija pendant qu'on les
menait au poste. »
« La gonzesse est seule, le larbon
chcme vient de s'esbioner. »
(J. KlCIIErlN.)
« Un nommé Soudant, condamné à
huit ans de travaux forets, avait,
lui aussi, le plu"? grand désir de
jouer de la fille de l'air. »
(GORON.)
« — C'est de la police. Faites comme
vous voudrez; moi, je me lire. »
(Id.)
« Si Savoncru s'avait tirtf les gui''o/lp.<i
la veille de nos noces, je «erai-
restée toute pareille à vous : tu
fleur d'oianger aux balayures et un
gosse pendu aux cston)acs. »
(Mahm.)
« Cet hnmmegueulecommeun putois.
Je me trottel >•
(Alphon?! Allais.)
— S'EXFUIU E.\ EMPORTANT
L'AU<;i!>T dont on est comp-
table, ftnn'ler la caisse, Maitycr
la gienoiidlc.
EKGAGEME\T au
Piélé. Accrochage.
Monl-ac-
J
ENG
19o —
ENI
EXGAGER. En parlant d'une
affaire : Enjaijer, Engrainer.
— EXGAGE IV AU MOXT-l>E-
PIÉTÉ. Accrocliev, Clouer, En-
clouer. Mettre au cluu, Sur-
clouer.
• Mon bogue est nccroché pour deux
thunards et ma giletière est cloute
pour un ciguë. «
— S'EXGAGEU DAXS UXE
AFTAIRii. S'emmanclier, S'en-
filer, S^engayer, S'engrainer.
« Il avait voulu m'emmancher dans
ses flanches. »
« Il s'enfile dans une sale affaire. »
" Je ne m'engnye pas comme ca au
premier trayage : faut réfléchir
avant d' s'eugramer. »
EXGEXDRER. V. Accoucher,
Coïter.
ENGORGER (S'). Avoir des chats,
des flumes.
E.?iG1i\lSSEn. Bdtir sur le devant.
Prendre du bide, du bidon, etc.
V. Abdomen.
ENGROSSER.
V. Enceinte
Enfler, Gonfler.
ENHARDIR. V. Encourager.
— S'EXIIARDIR. Se lancer.
Mais voilà que le flandrin,
Arec le hoti »iD, se lance
Au point qu'à sa pétulance
La belle doit mettre un frein.
(Briollet.)
ENIVRER. BIturer, Blinder, Blin-
docher, Cingler, Cingler le blair,
le nase, le tasae, le tubard, le
tnhe^ etc.. Çocarder,Çui7'e, Cuiter,
Culotter. Éiiiecner, Émérillomier,
Empaffer, Empoivrer, Farder, 1
Foutre, flanquer ou colin- la ou
une barbe, la ou une biture, le
caaque, la casquette, la ou une
chique, la cinglée, la ou une cuite,
la ou une culotte, une maculature
(arg. des typographes), ta ou une
mufféc, une paille, la ou une pis-
t'clie, Grimer, Grifott^r, Mettre
deians. Monter, Mûrir, Paffer,
Piquer le blair, le mise, etc., Plei-
nitier, Poivrer, Poirroter, Salir le
blair, le nnse, etc. Secouer, Taper
sur la boule, la rafetière, le cibou-
lot, le citron, le coco, ta coloquinte,
le saladier, la sorbonne, elc.
V. Tête.
— S'EXI VRER. Tous les verbes ci-
dessus, à la forme réfléchie,
sauf taper; plus : C'iarmer les
puces ', Faire cracher ses sou-
papes, Prendre la bnrhe, in
biture, le casque, la casquette,
la cuite, la culotte, etc. S'ar-
roudir. Se cl\arger, S'embrouil-
l'irder. S'hume' ter. Se mettre
dans le bleu, dans tes brinr/e-
zingues, dans les V'gnes, Se
mouiîler, Se poisser, Se tuicer.
— S'EXI VRER EX ALLAXT
DE CABARET EX CABARET.
Être de palrouille. Faire la pa-
trouille. Patrouiller.
I> faut qu'il ait un' nniure
Pas ordin:iir', ce corps-la,
Tous les jours il se biture...
(Brioli.bt.)
Tni, fu doutais de ma sobrli^té.
• — Ouaiid j'étais p'ein, tu m'appelais ivrogne.
— Un se blinda chacun de son côté
(El',g. Leuebcieb.)
C'est un petit vin pas mL^rliant
Mais, à la longue, il vous blindoclie.
C'est cacochyme, affreux, jésnlt».
Ça ne saurait vivre au prand jour.
Ça se fl nqne pap'ois i<es cuites.
Et ça s'érige en Hiufe-Cour!
(Raoul Ponchon.)
On va s'en foutre une biture .
Donnez-uous votre vin clairet.
(P. PàlIXETTS.)
D'abord, ej' suis rond comme un disque
J' m'arronilirui pas pus qu , j' suis.
H'u'I pi? j' m'en fous, moi,<|u e=tc' quej' risquci?
(A. b.)
Si le« prop' à rien.
Nom d'un chien !
Ont r droit de .5 piquer V blaire
Mol qu'ai Intijours à faire.
Nom de Dieu !
y peux boire un coup d' bien.
(J. RlCHBlIN.)
ENl
Ml! le vaurien, legiioux, 1« sacripant I
I' vient eiicor île m tirer un' c:>rotfe :
jy fom cent sous pour s'aeirter un grimpant
El le salaud s'est collé-z-ua ndotte !
Ben, moi, enr'vanch'. nu'ai besoin «l'un chapeau,
J'm'cn vascomm' lui camoudermon emplette...
y Trai voir mes crins pisqn'i' fait voir sa peau :
Au lieud'galur'j'vas m' flanquer iin'rniqiiette.
^Bl.ÉDOBT.)
Toi, jamais tu n' te piffi-s;
Mais tu grimes \' marp.iuJ
Kt tu lui fais ses fa'fes,
Son bogue et son crapaml.
(L. DE Bercy.)
« Ce méchant reginglard n'a l'air de
rien, mais il vous tape sur la boule. »
• Quand les ouvrios pourront se
r'iuuer, respirer, voir clair et s'
laver chez eusses, i's n'iront pus
s' mûrir; i's rest'ront à la tôle. »
« lis s'avaient tous un peu cinf/lés; et
i's pétardaient,i's f'saient du loin. »
« Tout se passait très gentiment, on
était gai; il ne lallait pas mainte-
nant se cocardei' cochonnement si
l'on voulait respecter les dames. »
(E. Zola.)
u Radical convaincu. Taupin, fonc-
tionnaire, est consulté sur la valeur
du personnel du haut clergé.
Chargé par son préfet de lui don-
ner son opinion sur l'évéque du
chef- lieu, il a envoyé à la préfec-
ture la note ci-dessous :
— Rien à dire de l'cvêque. U se
tient à sa place, il est bon travail-
leur et il fie se cuite pax. »
(Le Uudi.e Uoiieux.)
« _ Vous voilà en train de vims cuire,
ricana le capitaine Kil-de-Fer en
voyant le lieutenant prt'pirer son
•» bureau arabe » ;... moi je suis
cuit. »
n La gamine, que les bourgognes
avaient dt'-jà montée dés le milieu du
repas, s'emhrouil ardait maintenant
au point de dire des bvtiscs. Et
Firmin prévoyait que, le clinmpngnc
achevant de la mettre dans les tn-iu-
dezinques, il se risquerait tout à
l'heure. »
(H. DUPOUT.)
« — Vous n'avez pas honte de vous
poivroter comme un débardeur"? Ou
— 190 — ENN
ne vous voyait pas vous émécher
ainsi Ions les jours, quand vous
étiez chez Dularge. »
(Hkbbkrt.)
EXJEU.BacAg, Éclairage, Éléments.
V. Jeu.
EXJOLER. V. Amadouer.
EXJOLEUR. V. Séducteur.
ENJOLIVEMEXT. Camouflage.
« — Ainsi, ya la môme Jeanne, du
faubourg, qu'est grêlée comme eun'
poêle à marrons; mais a sait y faire
au camoufla'/e et, la neuille, ou n'y
voit qu' digue. »
EXJOLI VER, Camoufler, Finocher.
« Quelle volupté c'était alors pour la
pauvre petite de finocher un cor-
sage ou un coquoluchon qu'elle
destinait à la promenade du lende-
main ! »
(BACDi.)
EXLEVER. Emporter, Escuner.
« — Ya pns d'émAsse. Vemnorfras la
gonzesse quand qu' tu voudra». »
EXXL'L (Embarras, Gène.) Canule,
Chierie, Deuil, Emmerdement, Em-
miellement , Emmouscaillement,
Encrottement, Faichicrance, Gau-
che, Haire*, Limoyiadc, Marme-
lade, Mélasse, Merde, Mouaraille,
Mousse, Moutarde. V. Misère
« C'est eun' vraie faichiéranre de
viv' avec ce lard-là! »
Ah ! vrxi, nom de Dieu ! qui* rhierie
r.ré mill' millions i\'emm'i)i,iraitr»ii'i>ts '
Fnul que j' desi'eu'l' par ce chien d' tenip-
Sarcher inadëmc... ou ben. a crie.
(BlAdort.
« Ça n' va pas tout seul c'tte aCTairc-
là, ya du gauche à la clé. »
« Un jeune paysan, naif et candid'v
va consulter une somnambiil
extra-lucide à qui il demande (ic^
éclaircissements sur le sort qui lui
est réservé. La pythonisse de ré-
pondre :
— Mon pauvre garçon, vous reslere?
dans la marmelade jusqu'à votre
âge mur.
ENN
— 197 —
ENN
— Et après "7
— Après"? Vous y serez hahitiié. »
(Hectob FaASCE.)
EXXUYER. (Importuner.) Asti-
quer, Barbir, bnnsin^i; Buucoter *,
Bluster, Camtler, Caialer, Courir,
Emberquiner, Emboucaner, Em-
merder, Emmerlucher, Emniieller,
Emmou^cailler , Emmoutarder ,
Empapaouler, Enchariboter, En-
crotttr. Endormir, Enguigner,
Enquiquiner, Enrhumer *, Entor-
tiller, Faire chier, débourrer, dé-
bourrer (les ronds de chapeau,
flaquer, flasquer, naquer du fia,
tarter, tartir, etc. (V. Chier),
Faire mal. Faire pisser des lames
de rasoir en travers. Faire suer.
Galoper, Gibemer, Jamber, Lan-
ciner, Otolondrer', Raser, Scier.
Sder le dos. Tanner, Taper sur le
système. Tenir la jambe, Trotter.
t V nous a Oarbe's pendant plus d'une
plombe à nous jacter su' la poli-
tique. »
■ Le truffard, même intelligent, se
p'ie sans trop de rouspétance aux
exercices, gardes, travaux de pro-
preté... ça le canule dur, bon dieu!
mais enfin, ça lui parait la consé-
quence inévitable du métier. »
(Almanaeh du Père Peinard.]
« Quand les bas-bleus ne font pas de
pornographie par crainte de la cor-
rectionnelle, elles emberquinent les
populations. »
(HiCTOR FbA5CE.)
" C que j' m'emboucave dans c'Ite
tôle ! Ça m' fait débourrer les boni-
ments qu' j'y entends. »
• Encore, s'y f conduisaient au « Grand
Guignol » de Meténier Oscar, un
zigue, ç'ui la, et qu'a été de la rousse
avec Goron, y aurait rien à dire...
Tu Vemmiéterais... moins ettu pour-
rais faire un micb'ton calé. «•
(T«OtLOT.)
» Vous pensez si les gens de chez
nous sont en peine den trouver
de bonnes pour emmerlucher la
douane I »
(E. BCB«CBAT.)
« — Vous rigolez ici. mais vous tous
empapaouterez au peloton de chasse,
je vous le garantis, tas de cosaques ! »
■ On est venu pour lui faire plaisir,
mais il nous endort avec sa psycho-
logie. »
(DcBCS.)
■ — Ah! tu nous scies, tu nous fais
mal à rabâcher trente-six mille fois
la même chose. »
(Le Petit Parisien.)
• — Quiens, tu m' c^-urs, tu m' fois
fUT, j'entends rien à la politique!...
Tout ça, ça m' cavale ! »
« — Dites-lui que je n'y suis pas!..
Il me tiendrait encore la jambe
pendant une heure... merci! »
A caos' mèm' qoand aile <>st toot' seule
Et r'ià pourquoi qu'a m' fait tarter.
(A. B.)
Ça m' frit flanquer (T Toîr enn' pétasse
Qai pasâ' tous les soirs à travers.
(I»)
Od prend des magnièr' à quinze ans
PH on grmdit sans
(Ju'on les |>enJe :
.\in?i, moi. j'aim* ben roupiller,
i' peux pas trarailler.
Ça m'emmerde.
O»)
O'aut's enqviqiiinnt des caoa«»>Ds
Sa' des pist's, des roncours hippiqoes.
Auteuil-Longchamps! c'est là qu'y sont
Toas les marlous d' la République !
(Jeba:» Rictcs.)
— S'EXM'YER. Les verbes ci-
dessus, à la forme reQéchie
plus les locutions : S'amuser
comme une croûte ou un croûton
denière une armoire, une com-
mode, une malle, un piano,
comme un rat mort. Battre
morasse *, En avoir plein le cvl.
le fiffnard, le figne, etc. En
avoir par-tlessvs les bretetlK,
En avoir marre, marré, niffe,
niffé. En avoir son fade, srm
pied, baigner. Se crever. Se
faire chier, débourrer, fla-
quer, etc.. Se faire des cheveux,
du 'ang. Se foire vieux. Se
fendre Carche, Semfirrer[\TOu.^,
Se ronger le cul à ta vinai-
grette. Tirer sur sa longe.
V. Assez.
ENN
— 108 — ÉNO
— Il arrive qu'on supprime la
finale de Chier ; ce qui
donne : Je me fais-r/i, tu
nous fais-ch\ ils JiuMs font-
ch\ etc. qu'on articule :
Faîche, Foiche.
Surtout n'y Tais pas d' boniments,
l'eadant qu' je m marre.
(A. R.)
« 11 ne se doute pas des cheveux que
les infortuués se /ont. »
(J. KicarpiN.)
« Gaston, à qui toutes ces singeries
tapaient sur le système, s'eiïotçait
à sourire; mais, au fond, il s'ém-
bt'tait cojnme un rat mort. »
(La Gaudriole.)
« — Vous avez assisté au dernier
spectacle des Esthètes?
— Ne m'en parlez pas. Je m'y suis
cievé. »
— TU M'ENNUIES ou ÇA M'EN-
NUIE. A/i! la barbe! Ah! In
jambe 1 C'est classa I Lâche-nous!
Lâche-moi le coude!
« — Encore tes histoires de mé-
nesses?... Ah! non, la jambe!»
« Ne r'biffe pas à m'jacter de c'flanche-
là! Hein! dis-donc, c'est clai,se! »
« — Lâcliez-nous le coude avec votre
politique... Lisez les assassinats,
c'est plus rigolo. »
(E. Zola.)
EXIVUYEUX. La plupart des par-
ticipes présents, pris adjective-
ment, des verbes signiiiant En-
nuyer; plus : Bassin, Bassinoire,
Canule, Cramponnant, Crevant,
Emnierdeur, Faichi&rant, Foutant,
Guignolant, Itasuir.
— S'appliquant principale-
ment aux personnes : Bar-
bier, Crampon, Endormcur,
Janibier, Lavement, Mar(jud d
la fesse. Meuble ', Outil, l'ata-
gueute', Vurqe, Raseur, Re-
mède. V. Importun.
l/un lui disait d'un lou morose:
Je 11 suis ptis là, jcaue importun;
Voyez-vous pas ma porte close?
L'autre dirait : Vrai, quoi hastin'.
(KlOUL ['u.NCHuK.i
Or donc, dès ce soir je m'insurge,
C.ir, voyez-vous,
C'est lin vrai reniéilf, \ine purge
Que mon époux.
(Brioi.lit.)
Pour engraisser ces /'mmerdeur.t.
Vive I' griiigui des sacré-coeurs !
(P. Paillette.)
« Excuse-moi, cher ami, je viens
d'être la proie d'un cruel t'astfur
qui m'a lenu par le bouton de niun
manteau durant vingt bonnes...
vingt mauvaises minutes plutôt. »
(Alpiio.nse Allais.)
« Un marchand d'antiquités disait un
jour à Vivier :
— J'attends une pièce des plus
curieuses : la dernière bassinoire
de Louis XIV.
— Madame de Maintenon! s'écria
Vivier. »
(D'' GatcoiBE.)
« — Nous ne serons plus obligés de
nous aimer en cachette.
— Une fois par quinzaine!
— ... Avec un lu.xede précautions et
une richesse de trucs! C'est que ton
crampon de femme avait juliment
l'œil. »
(Michel Provins.)
■« — Eu somme, tout ça devient
ras'int.
— Sûr!
— Le commercese plaint. Les théâtres
ne font plus le sou... »
(PoNTAtLLAC.)
« Bref, ej' chine tout c' qu'e.st cavn-
lant et dtbectant! Les orateurs
jambiers et leurs salades faichie-
rautfs, les cabots canules et les
pièces rasoirs, h-s jourualcux <a«-
7iurWv et leurs Hanches guignolauts,
faut qu' tout y passe ! »
« — Je viens de subir un fameirx
lavifnieiit.
— Qui donc?
— Ma belle-mère est restée plus d'une
heure ici. »
(HtcToa Kka.>ci.)
ÉXORxME. Bœuf.
« La petite, pour «es débuts à la
Scala, a remporte un succès bœu/. »
ÉNO
— 199 —
ENT
ÉXORMÉMEAT. V. Beaucoup.
EXRAGÉ. Engamé', Ergamé'.
EXRAGER. Groumer, Prouter, Rp-
nouder, llessauter, Tuber. V. Co-
lère.
— FAIRE ENRAGER. Faire
grimper ou ynunler. Mettre à
cran, à remiud, à ressaut, à lu fje.
EXRICIIIR (S'). Faire son beurre.
Mettre du beurre dans ses épinards.
ENROUÉ. 0»? a un ou des chats
dans la gorge, une carotte dans le
plomb, v.n poireau dans le cornet.
Qui a boulJ'é du chat, Qui a une
voix de cassis-cognac ou une cra-
pulite.
E-\ROUEMEXT. Carotte dans le
plomb, Poireau dans le cornet.
« Aile a pas pu pousser la sienne,
aile avait une carotte dans c' plomb. »
— EAROUEMENT RÉSULTANT
DE LIBATJONS Ou de noctaui-
bulisine. Craputite, Crapultle
aiguë. Voix de cassis-cognac ou
de i-assis-coqne, de sirop-cognac,
de sirop de gomme.
Et comme l'on dut, la veille.
Fumer, gueuler, piutcrtout à la fois.
On a. quanci on se réveille,
La crapulite et la gueule de bois.
« De sa voix de cassis-cognac le vieil
adjudant reprit son habituelle
antienne en l'accompagnant d'un
juron bien senti. »
EXSEMRLE. Encible ou Ensible
(corrupt.).
ENSUITE. Alorsse, Après ou sur
ce coup-là, ce coup de temps-là.
Pis (corrupt. de Puis].
• Su' c' coup d' lempx-là, tous les
cabjis l'ont l'nu à l'œil. »
IVahord faut pus d' gouvernempnt,
J'U faut pus non pus d' Kppublique,
Pus d' Séuat et pusd' Parlement...
(A. B.)
ENTx\SSER. Fis. V. Économie.
ENTENDRE. Esgourder, Lâcher.
V. Écouter.
— Dans le sens de Compren-
dre. Entraver.
— s'EXTEXDRE. V. S'accorder.
ENTERREMENT. Tnmballage de
refroidis.
— ENTERREMENT DE PETIT
EXFANT. Éperlan.
- ASSISTER A UX EXTERRE-
MEXT. Aller manger du pain
et du fromage, Aller faire sauter
un lapin.
« — Pas de blagues, dis donc, Julie,
fit le vieux en voyant la mine
aflreusement tirée de la cartonnière.
Tu ne vas pas nous faiie manger
du pain et du fromage'*. »
(Bauda.)
ENTERRER. Envoyer ou mettre
dans le royaume des taupes, Faire
manger ks pissenlits par la ra-
cine, Mettre au frais
— ÊTRE EXTERRÉ. Faire pous-
ser les roses. Faire des vrs ou
des asticots, Fumer ta terre.
« — Coco?... Le p'Iit coco du Trône?...
V'ià pus d' trois marquets qu'i'
bouffi' les pissenlits par la racine.
— Alors, i' fait des vers, ça doit y
aller; lui qu'aimait la goûalante. «
ENTÊTÉ. Tête carrée, Tête de
boche. Tête de pioche.
0 C"est-y qu' tu m' prends pour un
menteur? Quiens, preuve que la
v'ià ta permission... Sais-tu lire,
sacrée tête de bochel »
(G. CoDaTSLWE.)
ENTÊTER (S'). Se mettre dans le
ciboulot, le citron, la sorbonne, le
toupet, etc. V. Tête.
« I' s'avait mis da>ts l' citron A" pas
sortir; ya pas eu plan de l' lair'
démurger. »
ENTHOUSIASME. Emballement.
« Quelque emballement de femme cu-
rieuse qui s'aveugle et s'illusionne,
EXT
200 —
ENT
un de CCS coii|>s de cœur ardents,
iiiétlérhis qui sont souvent In der-
nière figure des colillons de l'hiver
et out la durée d'un feu de paille. »
(CoLOUniNE.)
E.VTIIOUSIASMEIi . Allumer ,
Chauffer, Emballer.
« Il a passé pour avoir fait des
ravages dans le cœur des Pari-
siennes du meilleur ujonde, quel-
que peu névrosées et toujours
prêtes à s'em'jaller pour un excen-
trique que la mode a mis en
vedette. >>
(Maurice dk. KÉnouAN.)
ENTHOUSIASTE. Emballé.
« Nous nous rappelions le beau temps
de fièvre et de mirage où dans le
monde, toutes ou presque toutes,
imha liées à fond de train, nous
avions pour ce soldat piatlour des
yeux de Cliimène. »
(Coi.oiintNE.)
EXTRAIXER. Ençiayer, Enrjrai-
ner. V. Embaucher.
ENTRECHAT. Aile de pifjcon.
« Et les voisines rigolaient ferme à
voir cette moucheronne de quatre
ans battre des ai/es de pifjeon et
faire le grand écart pour imiler sa
mère. »
(OuiiUS.)
ENTRÉE. Eticarrade.
« A mon encarrnde chez 1' i|iiirt
j'avais dans la trf)nche de m' nulle
les arpions sf)us la qiiarnnte et d'
les donu' r tous; mais j' suis pas
vache et j'ai battu niort. »
ENTREMETTEUR. .4 mbassudeur,
Dariolet', Eléphant, Marchand de
Iddoclw, de viande, Ogre.
H l>. Joseph Le Roux dit dans son
Dictionnaire comique : « Ainhnss'i-
detir i/'amnttr, c'est une manière de
parler qui exprime hfuinétement ce
qu'on appelle en terme libre un
Maquereau, un vendeur de chair
humaine. » Puis il ajoulc ; « Cette
dillcrence est cependant à remar-
([uer i\u' AuthasHuleur se dit d'une
î
)er.-onne qui poite les poulets et
illets doux d'un gr.ind seigneur à
sa maitresse, connue Mercure por-
tait ceux de .lupiter, G. ceux du
maréchal de ** a Paris, et le duc
de '** ceux du Roi lors de ses
amours. Au contraire Maquereau,
c'est ordinairement quelque filou
qui fournit du gibier aux acadé-
mies d'amour, dites Bordels. »
— ENTIllîMIITTEUR DE Vf.-
n É R A S T E S . Rouspant ou
Rousiionl.
ENTREMETTEUSE. Ambni^<n-
drice, Dabe, daronne, dodie ou
mère d'orcase. Entraîneuse, Lan-
ceuse, Alacii, Mar.ca, Macsée, Mar-
chande, fourgiieuse, soHceuse ou
vendeuse de bavbaque, de bidoche,
de blanc, de voules, de viande, de
volaille ^indistinct.), Mère mara,
Mère ogresse, Ogresse, Rabutteuse.
Or, un jour, la ni'Tfi maca
Qui ralialtail pour ces antiques,
l.'aperçutci la relu]ua.
Car, il Tallait h ses pratiquas,
Dfis momignaiilfs sans nichons,
Iles fillettos ;iux l'ornies grêles,
Des iiiig^nonnos p.Mes et frêles,
l'our les amuser. Vieux codions !
(A. i;.)
Tu parl's d'avoir un' <fab' d'ocrnw^
L'u' macsé' qu'anu'n' les poireaux?..
J'aim' mieux qu' lu rainèii' à lu case!
Tu les l'ras p't-ôt' pas aussi gros
Qu'avec (a fnwpueuse d' volaille;
Mais roiyrevs', c'est pas ton o^nim :
A l" Trait masser tout' l.i journaille
Et boulott'ruit tout... not' posnon.
(I.. DE BSHCT.)
« Ln vieille dame qui vous servit ce
soir de chaperon, enlraineuse d'une
utilité reconnue et digne de notre
estime, vous expliquera dans l'inti-
mité, et non sans nuelques anec-
doctcs à l'appui, le mot et la
chose. »
(Ren£ Maizeiioy.)
ENTREPRISE. V. Affaire.
ENTRER. Embarbcr, EmboUer,
Encarrcr, Eiicasginr, Eiiguillcr,
EntiffcT, Enlôler, Enturuer.
" Au nmment rpr yemharhe dans la
piaule, j' dcgolte la .Méloclic eu
ENT
201
ÊP[
train de s' faire téter la pêche par
le gas. »
On a bouclé la linirde :
Mili pour «n'ioi/e. .'
Mézigue est pas Talourde ;
Il va la (létiniliT.
{ Vieille c/ianson argntiqve.)
Pour ta poir' je ni'empaumel
Et. tirant le loquet :
A'nra'-r', booit la morne,
Tu seras mua muquet.
(lo.)
i'eniuiUe dans ?a cambriole,
Loufa malura dondaine.
{Chanson de Vidocq.)
Mais si. pour entôlgr en douce.
Tu vois que cVst trop dinil^on,
Avec Jacques (i"une sec iiisse
Eiitife daus la coDilition.
— ENTRER DANS IXE AF-
FAIUE. Eiiffi-ainfr. Èlre de Ut
binaire. V. Combinaison, Em-
baucher.
EXTRETEXELR. V. Amant.
EXTRETEXIR une maîtresse, un
amant. Casqmr, Échiiier, Ru-
quer, etc. (V. Payer), Engrais-
ser, Proléger.
Pur que non... i's penv'nt tous crampser
Si n'ja qii' moi pour les etigroisser.
J'en veux pus d'mariou!... ça tous croûte
Tout c' qu'où gague et tout c' qu'on gaçu' pas...
(\. B.)
« — Le cercle de pnpa"? On le con-
naît I C'est une petite rousse des
Fantaisies qu'il protège depuis
trois ans. »
{Le Diable boiteux.)
EXTRETEXUE. V. Prostituée.
EXTRETIEX. V. Conversation
EXVO LER (S'). Cara/T, Se cara/er.
Se tirer des plumes, et presque
tous les verbes signifiant S'en-
fuir.
« Le môme avait Inissé la porte dé-
bouclée et, quand la dahe est rentrée,
le fifi s'avait cavale de la roquette
à serins. »
EXVOYER.
V. Caen
Balancer , Foncer.
— ENVOYER PROMENER.
V. Promener.
ÉPAXCIIER (S'). Dédaquer.
a — T'en as gros su' 1' cœur?...
Ik'claque, ma vieille, ça t' l'ra du
bien. »
ÉPARGXE, ÉPARGXER. V. Éco-
nomie.
ÉPAULE. Courbe, Endosse.
— LES ÉPAULES. Ba-'cules, En-
tablement, PLaquanles. V. Dos.
« Tu parles, il a les pogne? comme
ries courbe^ d' moine; alors tu
piges quand il laisse tomber ça! »
ÉPAULETTE. Patte.
'< Son rêve de tireur au grenndier
était de porter la patte verte de la
section hors-rang. »
— ÉPXULETTES D'OFFICIER
SUPÉRIEUR. Graine dépi-
nards.
— COXTRE-ÊPAULETTE Ga-
lette, Patte de crapaud.
Noble qalelte, que ton nom
Soit immortel en notre histoire.
Qu'il Foit embelli par la gloire
D'uue brillante promotion.
(Chanson militaire.)
« Les musiciens d'infanterie, jus-
qu'en 187G, ont porté la patle de
crapaud jaune et rouge. »
ÉPÉE. Aigiiillf, Aiguille à tricoter,
Artie*, Astic*,Hnmbe. Fourchette,
GandiUe *. Gandille *, Guindrelle ',
Joyeuse, Lardoire, Puille de fer,
Spiida ou Spade (hispanisme).
Tangente au point Q ou simpl.
Tangente (arg. des polytechni-
ciens).
« L'aiguille à tricoter a donné ferme
ces jours-ci; rien que pour cette
dernière si-niaine, l'Allaire a amené
entre journalistes cinq déjeuners à
la fourchrtle. »
(J. P.)
<( Le colon tira sa lardoire et fit son-
ner au drapeau. »
ÉPE
— 202 —
ÉPO
. — A (oi-z-à tnoi la paille de fer\
s'écria le réserviste une fois en
gnrde.
— On ne cause pas sur le terrain !
gronda le maître d'urmes. »
« Le bicorne sur l'oreille, la tangente
battant la botte, notre conscrard,
lier coinmer Artaban, descendit le
boul' Miche jusqu'au quai. »
— ÉPÉE-BAIOIV.XETTK. Cure-
dents. Curette, Spatule, Spatule-
curette. V. Baïonnette.
ÉPERVIER. (Pèche.) Prison.
ÉPICIER. Cornichon, Épicemar,
Épicemince, Epice-vinelte' ,Épine-
vinette'.
« Parait qu'on décore maint'nant les
épic'mars, les cabotins, les bistrots
et même les infirmiers et les infir-
mières. »
ÉPIER. V. Guetter.
ÊPILEPSIE. Diguedigue, Embar-
bemeut.
ÉPILEPTIQUE (FAUX). Batteur
de diguedigue, Sabouleux.
« r flanche dans les quartiers rupes :
il est battinir de diguedigue. Ya tou-
jours un poteau avec sézigue qui
s'amène comme au hasard et qui
fait la manche quand el' trèpe est
nombreux. »
ÉPINARDS cuils. Bouse de vache.
Cataplasme.
ÉPIXE. Picon.
« — Prenez garde aux picona. dit la
fleuriste en me tendant les roses. »
ÉPIXGLE. Piquante, Têtue.
Tenci. ma tante,
Vot' lupoii pgt lenilii ;
V'Iii-z-uu' iiiquaiile
Pour qu'oïl n' vou» »oi' pn» 1' cul.
{Refrain de caserne.)
ÉPOi\GE. Curieuse, Indiscrète.
ÉPOUSE. Associée, Bergère, Boîte
à chagrins, Bourgeoise, Choléra,
Crampon, Èportgê (à-peu-près).
Gouvernement, Légitime, Largue,
Marque, Marquise, Panuris, Po-
tence, Scie, Tortue. V. Femme.
« — Pierre est un bon copairi, affir-
mait le contremaître ; mais c'est
embêtant qu'il vienne toujours avec
son associé''. 11 devrait biende temps
en temps laisser sa sc/e à la maison.
— Siir! appuya Eugène, si j'avais une
btiîte à chagritis coiiiine la sienne... •»
M«; v'Ià, Laur'. l'i'po»(/e à Polyle.
(C'est un briurr' comm' nous nous aimons,
Mon liomnie el moi nous somm's l'élite,
La fleur, la crem' des bull's Chaumuat.
(k. GiLL.)
C'est pas un' \V qu' la cell' que j' mène :
J' bouir du pot au feu louf la s'm.iine ;
J' m'en vas changer d' gouvernement.
« Via Polyte qui s'amène avec son
crampon; sûr <|ue y aura du gauche
avant la fin de la journaille. w
Il 11 ne manqunit jamais, quand le
vent soufflait dans les voiles et qu'il
y avait lort tangage, de battre la
charge sur la hure de sa légitime. »
(Z,ei Propos du Commandeur.)
a Comme ce serait quasi:nent une
ft'te de famille, le mécanicien de-
manda la permission de venir avec
sa marquise, exceptionnellement. »
(II. UlTO.NT.)
« J'arrive; j' frappe; ta ;>o/(?»ice vient
ui'ouvrir et s' met à m'agoniser...
Si j'aurais un panaris comme çui-la,
j'aim'rais mieux m" passer d' marque
toute la vie. »
ÉPOUSER. Enlifter*. V. Se ma-
rier.
— En parlant d'un noble qui
s'unit à une riche rolurièrc :
Fumer ses teires.
— En parlant d'un homme
qui s'unit à une lille mère,
aune veuve qui a un cnlanl :
Ep'U^cr ou p'cndre la vache
et le veau.
ÉPOUVANTER. V. Effrayer.
ÉPOUX. Êpousseloir, Épouran-
lable, Uommc, Légitime, Singi.
ÉPR
— 203 —
ESC
— Les femmes du peuple di-
sent en parlant de leurs
époux : Le mien, Le tien, Le
sien. Le vôtre.
— ÉPOUX QUI SE LAISSE
MEXEIV PAR SA FEMME.
André, Badouille, Chauffe-la-
couc/te.
— ÉPOUX QUI S'OCCUPE DES
SOIXS DU MÉNAGE. Tdte-
poule.
— ÉPOUX SUR LE POIXT
D'ÊTRE PÈRE. Monsieur Go-
dard.
«' Huit jours après notre mariage,
mon homme découchait. »
(A« Radical.)
Et qui que j' d^gott', nom d'un chien.
En allant mctt' couler not' liuge?
— Chez r mastroquet du c^in : le mien
Suçant la bleue avec tou singel
C'est un chauff-la-couche, un' vrai' moule!
Et si c' podot-là d'vienl godar^l,
Ya des chauc's pour que l'objet d'art
Uu' la momièr' sortira du moule
Snye r portrait d' son cousin
Ou ben celui d'un voisin.
(Blédort.)
t — Vous avez vu son éfouvantoblel
C'est uu vrai chauffe-la-couche;
elle le mène par le bout du nez. »
ÉPREXDRE (S';. Se chiper pour.
V. Aimer.
ÉPREUVE. V. Adversité.
— ÉPREUVE D IMPRIMERIE.
Suivant que l'Épreuve sort des
mains du compositeur ou de
celles du corrigeur après pre-
mière, seconde, voire troisième
correction, on dit que le cor-
recteur corrige en L'jje, en Deux,
en Troit, etc. L'Epreuve tirée
sur la mise en pages se nomme
Moiasse.
ÉPROUVÉ. Affranchi, Franc.
u C'est Jean-Louis, un bon enfant ;
sois traïquille, il est franc... J'en
réponds comme de moi. »
(M. Mabio bt L. Laukat.)
ÉPURÂT lOX de personnel, lessi-
vage, Lessive. V. Changement.
EQUIPEMENT. Fourbi, Harnais
lie grives, Saint-Frusiuin. V. Vê-
tement.
'< — Vous allez me « rastiquer » tout
votre fow bi, commanda le double.
Je passerai à dix heures et tâchez
que votre boutique soit installée...
et que ça brille ! »
ÉQUIVALENT. Kif, Kif-kif, Kit-
kif hownico ou simpl. Bournco.
Si tu veux de la gibelotte
Que fais-tu ? tu prends un lapin;
Comme tu fauches, saperlotle !
Le blé pour le pétrir du pain.
Eh bien, pour le veau à l'oseille,
Vois-tu, c'est Kif-kif toiin ico :
Il te faut d'abord de l'oseille
Et puis, hélas! tuer un veau.
(R. Po.sceo:».)
« Au lycée oii le conduisit la suite de
l'idylle de sa mère, ses camarades
l'appelèrent Chactas, sous prétexte
que Chactas et Ahasvérus, c'était
kif-kif. »
(E. La Jeumssk.)
ÉRECTION. Colique bdtonneuse
ou cornue, Godille (obscène).
— ÊTRE EX ÉRECTION. Avoir
des idées. Avoir le baml,ou, le
bâton, la canne, la gaule, ta
tringle, la trique, le verre de
lampe (obscène). Bander (id.\
Bandoclier lid.). Goder (id.).
Godiller (id.1. L'avoir dur, du-
rillon, en^ l'air (id.), £/re en
appétit. Être dur, durillon
(obscène), Porter ou pré.tenter
If-s armes, Biocher (obscène).
Tendre (id.).
« Oh! ma chère enfant, ajouta la ma-
trone, vous pouvez sans crainte
rester seule avec lui. Il y a belle
lurette que le vieux sapajou n'a
plus d'idées. >>
(La Gaudriole.)
ERRER. V. Vagabonder.
ERREUR. Gaffe.
ESCALIER. Bricard', Échelle,
Grimpant, Lève-pieds, Montant.
ESCAMOTAGE. Étouffage.
ESC
204 —
ESC
ESCAMOTEH. Esraner, Êlouffcr,
l'uiiser à ra^i, an Lieu, Se moucher
de (arg. des joueurs).
o Résultat! undeaii-DiilliondV/o?//7^e. »
(Michel Provins.)
Croui ier. étouffe des deux mains,
Etouffe d'allùt pour tézigu«.
^GltlSON.)
« — Pourquoi, demanderez-vous, dit-
on au cercle se mouclier d'un louis
pDur : voler vingt francs? Pourquoi
< e régime indirect? alors que nous
disions et disons encore dans le
sens de gagner ou de chaparder :
Je lui ai mouché ses billes... j'ai
mouché cent sous à papa. — Pour-
quoi? Ouvrons l'étude de Ca vaille :
•> Les Filouteries du Jeu », nous y
lisons : « Les garçons de jeu se
mouchent fréquemment au tapis
vert, ce qui leur permet d'escamo-
ter un ou deux louis dans leur mou-
choir. L'expression est devenue
proverbiale. On dit d'un garçon
qui escamote un louis de quelque
uiani'^re que ce soit : Il s'eut mouché
ri'un louis. » Et, ma foi, l'explica-
tion de Cavaillé me paraît fort
acceptable. »
ESCAMOTEUR. Dragueur, Es-
cam.
ESCARGOT. Coquillard, Cornard
baveux, Légiste.
ESCLAXDRE. V. Bruit, Scandale.
ESCROC. Aiglefin (pour Aigrefin),
Améiicain , Arrangeur , Burhotteur,
Beffeur, IhHe, Briseur, Carottier,
Chanteur, Charrieur, Croc (aphé-
rèse), Dingvcur, Dragueur, Dra-
gueur, Empileur, Emporteur, Em-
pousteur, Enfilcur, En (apoc).
Estampeur, Faisan, Faisandier,
Faisant, Fni^cur, Frnuc-bourgeois,
Fusain, Fusillcur, Gnc, M<ntre-
chanteur. Maître de chant, Mun-
qeur. Monteur, de cou ou de coup.
Pratique, Hastn, hastaguout''re,
Rouspani ou Rnuspont, Houstis-
snir. Soliceur de zif, Tombeur.
V. Commerce.
« — Méfiez-vous, insista le baron,
méfiez-vous; ces soi-disant ban-
quiers nie font tout bonnement
l'etlet d'habiles arrangeurs. •>
{Le Voltaire.)
« Les /,riseurs sont tous Auvergnats
et se prétendent comuierçants. Ils
s'entendent pour inspirer la con-
fiance à des labricants qu'ils trom-
pent pour une grosse souune après
leur en avoir payé plusieurs petites.
Les marchandises brisées sout re-
vendues à 40 pour 100 de perte et
le produit de la brisure est placé
en Auvergne. »
(ViDOCQ.)
« Vempousleur est un escroc faisant
métier de vendre à des détaillants
de mauvais produits dont le pre-
mier dépôt a été, pour les allécher,
acheté par des compères. »
(Id)
:< C'était un emportpvr très exercé.
Ses victimes étaient les bijoutiers,
les orfèvres, les fourreurs en re-
nom, qui lui livraient des marchan-
dises de prix dans des appartements
richement meublés qu'il louuit à la
semaine, quelquefois môme à la
journée... 11 faisait passer le livreur
dans une autre pièce, où il le lais-
sait seul en le priant d'atlendre une
seconde le règlement do sa facture;
puis il filait avec son butin. »
{La Cocarde.)
« N'y aurait-il pas un moyen de pin-
cer les mailrp.s-chanteurs et d'évi-
ter des scandales ? »
(GoRon.)
« Le voleur s'extasie sur sa chance.
Il vient de trouver une bague ou
une épingle de prix. Il attend que
le bndiuid donne son avis. Si celui-
ci dit : « Il (aut porter cet objet
trouvé au j)rttcliain bureau de po-
lice », rh<uiiiin' s'esquive sans rien
ajouter. Si le bon bourgeois ne dit
rien ou admire le bijou, le charrieur
(voleur à tour d'adresse) le tourne,
le retourne entre ses doigts, couiuie
embarrassé, et dit : a Je ne saurai
que faire de cela... elle vaut au
moins quarante francs, cette bngue;
si j'en trouvais vingt Iraiics, je Ift
céderais bien !... >« Neuf fois sur dix,
le badaud tombe dans le piège; il
ESC
— 20c
ESC
pense que Ihomme ne sait pas la
vraie valeur du bijou, puisqu'il
évalue quarante francs ce qui vaut,
à vue dœil, et par le poids, soixante
ou quatre-vingts francs. 11 lâche son
lauis et le tour est joué. La bague,
quand elle est estimée, vaut à peine
deux ou trois francs. »
{La iVa/ion.)
« Un empileur aus.=i, celui là avec
son eau bénite de cour ! un fai.ian-
dier qui vous arrache mille francs
ou cent sous pour décrocher la lune
et dont on ne revoit jamais un
fifre lin! »
« Et alors les enfileitrs, les l'astax, les
rortstisseurs et les faisants iront
faire leur prévence en cambrouse. »
• Il n'a même pas la ressource de
dire qu'il arrive d'Amérique. Ce
n'est même pas un rastaquouère. »
(GsoRces Ohnet.)
a — Filou ! rus/a ! lapin! Parbîeuî je
m'en étais doutée. Tu étais trop
malin au lit! Mais, voyez un peu, ça
se promène dans les ba's, ça relu-
que les femmes, ca a des bagues
aux doigts, ça offre à souper, —
à l'œil, je parie! tu es sorti pour
parler au maître d'hôtel ! — Ça pro-
met des cinq louis, ça laisse sur la
cheminée des albums avec des
princes et des rois... et ça n'a pas
de quoi payer ses chapeaux! »
(Catulle MEitots.)
« Quant à son étymologie, ne nous
fiut-il voir dans rouspant qu'une
syncope de « rouspétant », parce
que l'escroc qui fait chanter les
pédérastes joue l'indignation et
fait de la « rouspétance »? ou doit-
on se rallier à l'opinion de M. L.
Larchey qui le fait dériver de
« rousse •• : police, parce qu'il se
pose en agent des mœurs pour
frtire chanter ses victimes? 11 est
dilficile de se prononcer. »
(l'USELLI.)
« — Les anarchistes, fit le farouche
rond de cuir, les anarchistes sont
tous des prati'iues et des eslam-
peursl Et ceux qui les soutiennent
ne valent pas mieux! »
{La Itenaistanee.)
ESCROQUER. .Bachotter, Briser,
Charrier, Emporter le morceau,
Estampa; Paire chantei'. Fusiller,
Monter un arcat ', une drague,
Roustir, Tirer une dent, Tomber.
« Mais mézigue est un bath zigue
incapable d' faire chanter ses cor-
respondants. •>
(TanBLOT.)
« — Avant que la destinée eût fait
de moi un escroc, j'étais un simple
fumiste. Disons qu'un escroc est
un fumiste intéressé, ou que la
fumisterie, c'est de l'escroquerie à
blanc. 11 n'y a pas de joie plus déli-
cate que celle de charrier les gens.
— Charriera
— Charrier ou promener en bateau.
Je vais, tout à l'heure, promener un
jeune homme en bateau, mais non
pas à l'œil, et j'attends de lui un
copieux salaire... Au revoir, ma-
man. Le diner à sept heures ? J'es-
père vous rapporter du dessert. »
(Tbistah Bc:r>ard.)
« Ces gens qui, dès le début de leur
eutreprise, font parade des plus
sérieuses références commerciales
et qui posent au négociant notable,
ne sont ordinairement que d in-
fâmes lusUleurs écoulant à vil prix,
fusillant les denrées que leur a
acquises leur éphémère crédit. »
'( Vous êtes un naif trop facile à
refaire et vous vous laisserez rous-
tir jusqu'à la mort. »
ESCROQUERIE. Arcat *, Brisure,
Charriage, Chou, Coup de fus-il ou
de pistolet. Drague, Emporlage,
Estampage, Er^tampe, PouUnnte *,
Roustissure, Tombage.
« La bande noire possède dans le
npuvième et dans le dixième arron-
dissement deux maisons spéciale-
ment affectées aux coups de fusil.
Dans ces entrepôts de la flibuste on
trouve tout : bas de soie, chrono-
mètres, vases de nuit, éventails,
galoches, ombrelles, pianos, rai-
siné, photOCTaphies obscènes, cly-
sopompes, diamants et bonnets de
coton... c'est un capharnaum indes-
criptible. »
(Uo«>kb-(jbisoii.)
ESP
— 20G —
EST
ESPIOIV. Capon, Casserole, Cuisi-
nier, Fileur, Friquel, Gobe-mouche,
Macaron. Mirevr, Mouton, Son-
deur, Roussi. V. Dénonciateur.
— L'Espion sedésif^ne encore
par les termes qui signifient
Agent de police.
« — Ceux que j'attaque, ce sont ces
reporters sans vergogiie qui ne
craignent pas d'aller parmi les cas-
seroles recueillir les cancaus de
cuisine. »
(GonoM.)
« J' n'offre pas ma confiance au pre-
mier venu et encore moins aux
roussis. »
(Macé.)
ESPIOXXAGE. Cuisi7ie, Filature,
Macaronnagc, l'Umque, Sondage,
Sonde.
« La cuisine a été longue : on m'a
tortillé, retourné. »
(RODOT.)
« Le souteneur qui fait la planque
pour voir si sa femme travaille
bien. »
(GOROK.)
« Souvent la planque est compliquée
de filature. »
(tD.)
« Le coup avait sûrement été monté
par ta baiiiie des Espadrilles blan-
clies qui avait son quartier gi'*néral
au Trône; ou décida donc d'orga-
nis»;r un soudaye sérieux de ce
cOté. 1)
[La Cocarde.)
ESPIONÎVER. Caponner, Cuisiner,
Piler. Macaionncr, Moutonner, lie-
filer, Sonder.
u Le gendarme me laissa passer.
Mais craignant d'Aire fil<', je me
dirigeai vers la demeure de mon
ancien patron. "
(Sottir-Laumami.)
Ma Kœiir cr-t «»pc E'oi,
I)i.nt la »a>iir c»l avec moi.
L' »oip. on" I' l>oulevard, ej' In r'ftte,
A BeHrille,
rnmm' ça j' paçii' pas mal de braise.
Mou ln'aii-frpr« en Rngnn autant,
Pi«<iiri' r'fir mn sœur Thérèse,
A Ménilmontant.
(A. B.)
— ESPIONNER NUIT ET JOUR.
Cou'fipr et lever la personne
qu'on espionne.
« En réalité, le chef de la Sûreté écri-
vait — pour ses ageuts — l'ordre
suivant :
Ne parlez pas. Ce que je vous dis
de faire est un truc. Itegardez bien
l'individu que vous avez devant
vous. Il va sortir tout à l'heure. A
la porte de la Sûreté, designez-le à
deux autres de vos collt-gues, de
ceux qu'il n'aura pas vus comme
vous. Filez-le. couckez-le, levez-le
et ouvrez l'œil.
Les expressions de « lever » et
de « coucher » s'emploient à la
Sûreté communément, pour indi-
quer que la surveillance doit s'é-
tendre Il nuit et le jour, à la porte
des malfaiteurs qu'un file. »
{Le Journal.)
ESPRIT. V. Intelligence.
ESTIMER. Avoir à In bmine. En-
caisser, Gober. V. Aimer.
ESTOMAC. Battant, Boral, Boîte
à gaz. Boudin, Brt'chet, Estonie
(apoc), Fanal, Fusil, Gave, Ga-
vial, Gnzomètrc, Gésier, Geve,
Place d'armes, Plomb, Sable',
Tire-lire.
Si qu'y r'vieiiHrnit jn«le d' not" temp»
yuot donc qu'y »' foutrait d.'tii« 1' battant ?
(JlHAN KiCTDS.)
V'Ià d«* poM'n qui pinc'nt leur lyre
(Malgré qu'y n'aient rien dans 1' fusil),
V'Ia les l'arigots en dWire
Pass' qu'y pouss' truis branch's de persil.
(lo.)
Vous m' dire» : C'est la Toi'on d'Or,
Un ordre royiil qu'on accorde
A KtMisqiie pour l'honoror...
Pis ça y tiendra cliiiud à c't homme
De i' mi'llc un mouton su' l'atomi:..
... Urole d' nmniér' de »' dt*con>r!,..
(K. B.)
EST
— 20";
ÉT[
An riHre! au cidre! il fait cbzud.
Va encore à 1' raïe!
Du cidre il faut
Plein la gave.
Du cidre il faul
Plein r çaviot.
(J. RicHBpra.)
Au cidre '. An cidre! il fait chaud,
J' m'emplis la ttr'lire.
(1d.)
« On appelle les jambes des pincpttes;
les bras, des allumettes; la figure,
une trompette; et l'estomac une
botle a gaz. »
{Les Locutions vicieuses.)
« Quand notre bougre n'avait rien
dans le fanal, la seule promesse
d'un bon déjeuner l'aurait fait con-
sentiraux plus périlleuses besognes;
mais une fois le gésier garni, ber-
nique ! plus d'homme. »
« — Pnsse-toi ça dans le hocaf, fiston.
11 (ait froid ce soir et il faut nous
capitonner la place d'armes. »
— ESTOMAC FATIGUÉ. Esto-
mac en meringue.
« Un vieil homme qui avait tant bu
qu'il avait Veslomac en weriwjue. »
(HOYSMASS.)
- SE METTRE QUELQUE
CHOSE DANS L'ESTOMAC.
Se le coller dans l' fusil, sur la
conscience.
« En même temps, il leur tendait à
chacun un morceau de pain. Et,
pensant que l'aîné, qui lui parais-
sait plus digne de sa conversation,
méritait quelque encouragement
spécial et devait être débarrassée
de toute hésitation à satisfaire son
appétit, il ajouta en lui donuant la
plus grosse part :
— Collé-loi ça dans le fusil. »
(VicToa HcGO.)
• — Allons, colle-toi ça sur la cons-
cience, lui dit la bonne femme en
lui tendant un bol de bouillon. »
(J. LA^DBE.)
ESTROPIÉ. Stropiat.
« C'est un bistrot où qu' vont tous
les bombés, les béqui lards, les
berlus et les stropiaLi et où qu'i's
s' rencardeut les uns les autes sus
les coinstos où 1' trèpe est V pus
bath. »
— FAUX ESTROPIÉ. Piètre.
« Quand son infirmité était feinte, le
malingreux devenait un piètre ; et
le pifibe était toujours de mauvaise
rencontre. »
ÉTABLE. Pour les bêtes bovines.
Cornière.
— Pour les ovines. Momière.
ÉTABLISSE^IEAT. Taule, Tôle.
y. Boutique.
ÉTAIX. Écume ou Écume de terre.
Lermon '.
ÉTALAGE en plein vent. Abat-
tage.
« L' Borgne envoyait des salades à
tous les fourgués qu'avaient étalé
leur ab'iltage su' l' rade du boul'
Richard-Lenoir. »
ÉTAMER. Lermoner*.
ÉTAMEUR. Écumeur.
ÉTAT-MAJOR. Corps -de-pompe.
Les eaux grasses, La graine d'épi-
nards, Les grouses légumes.
« A l'École de cavalerie de Saumtir
et à l'École spéciale de Saint-Cyr,
l'état-major est surnommé corps-
dif-pompe par les élèves-officiers. »
'< 11 avait cependant l'espoir de faire
bientôt partie des eaux-i^raftes et
de voir ainsi reculer sa limite
d'âge. »
ÉTÉ. Étoche, Jaune.
Quand c'est Vétoche on peut, dans 1' jus
Piquer des Iroucbes...
(Bl£dort.)
ÉTEIXDRE. Étrangler.
« — L'extinction des feux est sonnée,
cria le caporal qu'on surnommait
le Parigot; étranglez la calbombe
et tâchez de la boucler, vous
autres. »
« C'est une dette qu'il faut que j'<?-
trangle si je ne veux pas avoir des
eunuis du côté du paternel. »
ETE
— 208 —
ETO
ÉTENDRE. Aff'aler.
« L'hercule o/fala son tnpis, nux
coins duquel il plaça ses poiHs et
ses haltères, jela son paletot au
joueur d'orgue et comuianda : « En
avant la musique! »
— S'ÉTEXDUE. A/fafer, étaler
sa barùaque, sa bidoc/ie, son
gnasse, sa viande.
« Il avait étalé sa viande, pu' 1' talus
des fortifs et i' ronllait à poiugs
fermés. »
ÉTIRER (S'). Allonger son veau.
, _ v'ià le veau qui s'allonge, dit le
contre-coup, en voyant s'étirer
l'arpette; le cuir ne sera pas cher
cette année ! »
ÉTOILE. Fileuf-e, Lmichetle, Lui-
sante, Luisarde. V. Ciel.
Moi. jaim' ça, dormir dans les près;
Le foin, c'est pus moelleux qu' la loile.
F,t puis, daus les cieux azurés,
Souvent j'aperçois une étoile
Qui vient s' placi-r juste au-d'ssus d' moi ;
J'y dis bonsoir à la fileusé.
Et j' m'endors heureux comme un roi...
C'est r bon Dieu qui pay' In veilleuse.
(A. B.)
Mais quand il est nib de luisarfle.
Quand le Mec des Mecs ne hasarde
Sur la lia;ne pas un clignot,
J'enquille chez un ligorgnot.
(L. DE Bbbcy.)
ÉTONNAMMENT. Épatamment.
a C'était un type épatamment chic. »
(Gtt Dlas.)
ÉTONNANT. Bleu, Bœuf, Cala-
pultiieux, Ègnafant, Égnaulant
ou Égnolant, Épastrouillant, Épa-
tant, Épatarou fiant, Éi^atouf fiant.
Épaulant, Époilant, Esliloguant,
Esbrouffnnt, Espatrouillant, Éva-
-ianl, Obdliscal, Tuant.
« — En auriez-vous peur?
- Carrément, l'abbé. Une peur /deue. •>
(H. Lavkda.i.j
.. — Et vous ne trouvez pas ègnafant
^\\ï\\ ait le culot de vinir, après ce
roup-là, me taper de vingt-cinq
louis? »
(L'aoénemenl Paritifn.)
« C'est égnnnlonl tout d' m^-me de
voir des «onciers comme çui là qui
s' la coulent douce
«' Et c' qu'i' y a d'époilant, on n'a
pas rencontré trois vélos. »
« Un appartement épaslvouiUant, dps
toilettes ohéliscalesl Et un train de
maison ! ma chère... C'est luanl
tout de un'nie. Quand je poiise
qu'il y a trois mois, elle logeait
dans un garuo, boulevard de la Cha-
pelle ! »
{Le Fin Je siècle.)
« Ça semble espatroidllant, y a. pour-
tant rien de bien malin. >.
(Le Père Ptinard.)
ÉTONNÉ. Abafointé, Abalobé,
Baba, Bleu, Epaté, et pres-
que tous les participes passés
des verbes signifiant Étonner.
V. Ébahi.
— ÊTRE ÊTOXNÉ. En baver.
En roter (on peut ajouter Dts
mndi de chapenu , l-.n
comme iine tomate, En e'ire
mort, ocris, tué. En être df là
ou de d'/«, comn^e un qlawte,
comme une saucisse, comme une
tourte.
— Avec une pointe de dépit.
^'e vouloir j)/ms rare.
.< — Vous m'en voyez tout hlfu, moi
qui vous parle ! Je croyais à la
Sibérie. »
(Ë. GERr.EKAT.)
« Quand on y a dit qu'a le Tsnit cocu,
il en bavait; in.ùs, alor:*, du coup
qu'il a su qu' c'était avec son fran •
gin, il en est resté comme tme sau-
cisse, V n' voulait pus vivre ! »
ÉTONNEMENT, Épatement, Sca-
rabombe'.
« \.'épatement du bourgeois est en
France la condition « sine qu^i
non » de réussite d'imi; évolution
artistique. »
(É. BaunnAT.)
ÉTONNER. A plomber, Égnnfjfer,
Égnauler ou Egnolcr.^ En boucher
un coin, V.jmtrr, Êpastrovillrr,
ÉTO
— 209
ETR
Épataroufler, Êpatouffler, Épau-
ler, Êpoiler, Esbloquer, Espa-
trouiller, Estomaquei', Estomirer,
Occire, Scarabomber* , Tuer.
« J'avoue que le viol surtout xaesto-
mire, comme tous les viols mili-
taires, du reste, dont la belle his-
toire de l'humanité nous a conservé
l'honorable mémoire. »
(É. Beboibat.)
« A m' racontait un vanne qui va
i'égnauler. »
Ravi, le gentleman, époilé, radieux !
Ma prodigieuse habileté le stupéfie. »
(G. ACRIOL.)
Parait que j' suis dab! Ça m'esbloque.
Un p'tit salé, à moi \' salaud!
Ma rouchi' doit batt' la berloquc.
(J. RiCHEPIN.)
Cn désir liîtertin jamais n'entre en ma tête :
Ma femme est pour mon cœur la seule attraction.
Je su's l'époui heureux. Heureuï ne dit pas bête.
Ah .' ça Ven bouche un coin, vieux gonsse !
Dit en riant le bel Alphonse.
(P. Paillette.)
« Et le pauvre homme était occis
d'apprendre que sa femme le trom-
pait avec un gendarme. »
ÉTOURDI. Lanturlé*, Lanturlu.
ÉTRA.XGER. Hacheur de paille.
V. Parler.
ÉTRAXGLEMEXT. Estrangouil-
laàe, Estrangouillement, Ficelage.
« Tu as exploité jusqu'à plus soif les
pauvres diables; le momeut est
venu de dégorger une peliote part
de ce que tu leur as barboté... Les
conditions suivaient Yestrangouil-
ietitent des deux morceaux de salé,
si le papa ne carmait pas. »
{Almanach du Père Peinard.)
ÉTRAXGLER. Chanier à la méca-
nique, Cherrer au kik, au kiki,
Déviiser le ciboulot, le citron, le
coco, la poire, la tronche, etc.,
Donner le coup de pouce. Donner
tm tour de clé, de cravate ou de
foulard, Estrungouiller, Faire le
coup du Père François, Ficeler,
Serrer le gaviot, le kik, le kiki, le
sifflet, la vis, etc. V. Assassiner.
« — Si tu f jambonues avec son
orgue, tu boiras ; il est dix fois pus
costo qu' toi. T'as qu'un coup :
c/terre-ie au kik d'auto des deux
pognes ou ficeC-le avec ton blave 1 w
« Il avait r flube de s' faire dévisser
la tronche par les crèmes d' Saint-
Ouen. »
« Il est de la famille de cet autre
■qu'on a nommé député depuis ;...
un jour on le pince en train de
bouffer un rat ; la queue lui sortait
de la "ueule, longue d'une aune :
» T'as jbouffé le rat, qu'on lui fait.
— Moi, un rat? pas vrai, men-
teurs ! » qu'il braille, à moitié
estrangouillé. a
{^e Père Peinard.)
ÉTRAXGLEUR. Ficeleur, Laceur.
ÉTROIT. En parlant d'un loge-
ment : En coup de fusil.
« Un logement en coup de funii qui
semblait bâti pour une anguille. »<
i^E. Zou.)
— Homme aux idées étroite».
Epicier, Phitûitin. V. Arriéré.
0 philistins de toute robe,
Economistes et cornards,
Dites: quel océan dérobe
Le clair lingot, parmi les nards?
(Lâcrbxt Tailhade.)
ÉTROX. Chique, Colombin, Fac-
tionnaire, Innocent, Orphelin,
Pèche, Rondin, Sentinelle. V. Be-
soin.
n Moi j' vas jamais m' tremper i' cul
à Asnières; tu risques, en Tsant
une pleine, de t'y faire les dents
avec un colombin. »
« — Sais-tu ce que c'est qu'une
guenon' enfant de dix-sept pères,
espion d'orphelins de muraille?»
(Vadk.^
Soudain, beU'-maman, d' sa voixd crécelle
Dit : ■ Comm' ça sent fort : »
EU' T'nait d' s'asseoir près d'un' sentinelle.
i'Elg. LsMtaciiB.)
A dit qu'a n'aim' pas 1' boudin
Pa' c' que, quand c'est dans son as-icltc,
Ça y fait l'effet d'un rotidin.
( BLiDORT.
14
ETU
— 210 —
EVE
ÉTUDE de notaire. Mare aux oies.
ETUDIAXT en médecine. Calou-
qxiet, Encarté de la Faculté.
— Dans les hôpitaux. Carabin.
— Celui qui remplace bénévo-
lement un externe. Ronpiou
ou Bénévole.
ÉTUI. Gorge, Pilche.
— ÉTUI SKCRET que les mal-
faiteurs se cachent dans l'anus.
Bastringue, Brindezingue',lHaii.
« Le bastringue est un instrument
presque classique dans les prisons
et dans les bagnes. C'est un étui
que le prisonnier cache dans les
parties les plus intimes de son
corps. »
{GoBO.>.)
« Le brindezingue * est un étui en fer-
blanc d'un diamètre peu considé-
rable et de douze à quinze centi-
mètres de longueur, dans lequel
les voleurs renferment une lame
d'acier purifié, taillée en scie, et à
trois compartiments, qui leur sert
à couper les plus forts barreaux de
prison. Comment arrivent-ils à
soustraire cet instrument de déli-
vrance aux plus minutieuses inves-
tigations des geôliers ? C'est ce
qu'il faut demander au docteur
Tardieu, qui a fait une étude spé-
ciale des maladies de la gaine natu-
relle de cet étui. »
(Alfred Delvau.)
« Quand un fague (forçat) est supposé
posséder un plan on le uiet en
cellule et on lui administre une
forte purgation, dont un gâfe ou un
contreniaitre attend patiemment
les efl'ets. »
(LiABD-CoVRTOIS.)
— ÊTL'I A EMPREINTES. Boite
à l'andore,
— ÉTUI DE BOUCHER OÙ le
garçon d'échaudoir met ses
couteaux, lioutlqve.
EU (du verbe Avoir). Èvu (corrupl.
patoise).
« C'est des biens qu'il a évus de ses
parents. «
EUX. Les fiasses, Leurs gnasses^
Leurs yniasses, Leurs gnières, Sé-
zières. V. Lui.
ÉVADER (S'). Camper, Casser sa
ficelle, Chabier, Déballonner, Dé-
cairer. Faire cric, Lever le patu-
ron. Prendre Jacques Déloge pour
avocat ou pour procureur. S'atta-
cher un bidon, une casserole, une
gamelle. Se criquer, S'esballonner.
V. S'enfuir.
Crampe, casse la ficelle!
Au barbaudier boais : « Bran! »
Et renquille cramper celle
Que la gerbe a mise ù cran.
JYtais pas hardie ;
r m'a dégouniie
Et m'aurait r'froidie
Si j'avais fait cric.
Et — c'est pas d' la chiue —
Comme une machine
Je masse et j' m'échine
Pour qu'il ait du fric.
(L. DE Bebcy.)
Ouand tu s'ras déballonné
On te montrera la Golte,
La bourriqu' qui fa donné.
Ud.)
ÉVAXOUIR fS'). Faire la carpe.
Tourner de rœil.
É V A .\ <> U I S S E M E N T. Digut-
diyue. V. Syncope.
ÉVASIOX. Cavale, Campagt \
Crampe, Décairade, Décaire, D>'-
catrement. Levure. V. Fuite.
ÉVEILLER. Débloquer les clair^
— ÉVEILLER les soupçons
Hagoûter.
ÉVEXTAIRE. Trimard.
ÉVE.XTER. Pig. Brûler.
« Ces demandes étaient presque tou-
jours tardives et lorsque me J
agents arrivaient, l'affaire éta S
dejfi 'i ni ter. » ■
(Goiio.<«.)
EVE
211 —
EXA
ÉVEXTRER. Crever la paillasse,
Entrer ou rentrer dans le bide,
dans le bidon, ijans le chou, dans
le lard, dans le ventre. V. Assas-
siner.
ÉVÊQUE. Bichot*, Grand bonnet,
Huré-Razis ', Prune de Monsieur,
Rocket.
É\TERTUER (S'). Se décarcasser.
Se dégrimoner. Se démancher. Se
démancher le trou de balle, le trou
du cul. Se démantibuler, S'émou-
ver. Se grouiller, Se grouiller ou
5e magner le cul, les fesses, le
figne, le tal, le train, etc. V. Se
dépêcher.
'. Et le malheureux passait ses jour-
nées et une partie de ses nuits à
se décarcasser pour découvrir l'au-
teur de tous ses maux. »
[Le l£ot (Tordre.)
tt Et pendant que je reste là, que je
me démanche le trou de balle à
gagner de quoi lui f... â bouffer,
monsieur court les assommoirs. »
• — Allons, ça ne va pas? Émouve-
toi pourtant à m' finir cet ouvrage-
là pour midi... sinon, du balai ! »
— S'ÊVERTCER VAIXEMEXT.
Envoyer des coups de pied aux
mouches.
ÉVIER. Levier {covmpt.).
« — Tu trouveras la castrole sur la
pierre du levier. »
ÉVITER. En parlant des choses :
Carotter ou Couillonner le service.
Couper à, Eschéquer*.
« C'est en Tain que le fourrier l'at-
tendit au café; il avait couillonné
le service, préférant au rendez- vous
du sous-off. celui que lui avait
donné sa moukère. »
« Les zouaves qui la veille fanfaron-
naient pour couper aux marches,
ont lancé polochons et couvertures
et ils s'habillent en braillant. »
(G. d'Espasbès.)
— ÉVITER LES CORVÉES OU
le service, le travail commun.
Fricoter, Tirer au cul, au flanc,
au grenadier.
" — On ne vous voit jamais à l'exer-
cice ; vous ne répondez pas à Tappel
d'onze heures. Vous fricotez? »
Yen a qai font la maarais' tète
Au régiment ;
l's tir' au cul, i's font la bête
lantirment.
(A. B.)
« Du coup, j' m'ai dit : « ilon vieux
lapin, SI 1' major s' met dans 1'
ciboulot d' t'y passer, auiravonsX,
r verra bien qu' t'as juste 'lape et
qu' tu veux tirer au flanc. Alorsse,
on t' foutra à la malle pour quate
jours qu'i' faudra qu' tu t'appuies
comme rabiot. »
« Attendu que 1' temps qu'i's pass'nt
à magner 1' Qingot et à s'envoyer
la mouise du troubade dessale un
peu tous les flubards qu'espéraient
tirer au grenadier en s'enjupon-
nant comme des gonzesses : et qu'il
en ress' toujours un peu d' ceux-là
qui renquiir pas au truc après 1'
service. «^
— CELUI QUI ÉVITE LE SER-
VICE. Fricoteur, Tireur au cul,
au flan, au grenadier,
« Pendant la retraite de Moscou, ils
reparurent en grand nombre,
cantonnèrent aussi loin que pos-
sible des horions, fricotant au lieu
de se battre. Ils étaient connus
sous le nom de Bataillon des fri-
coteurs. ■
(B.-M. DB SAUT-fllUnE.)
M'a ficha ça ? mille gibernes '.
Tas de tireur* au grenadier !
Pas pintàt quitté les casernes,
Qolls réclament le brancardier.'
(L. DC Bebct.)
— En parlant des personnes :
Cliier on flasquer du poivre à.
Après mon dernier bartwUn,
J'ai flasque du poivre à la rousse.
(J. RioarDi.)
EXAGÉRER. Faire du pallas ou le
grand chiqttet.
EXA
— 212
EXC
Faut que j' te d'inande eiicor quéqu' chose,
Ça s'rait qu' t 'aill's voir un peu mes vieux .
Vas-y, dis, j' t'en pri', ma p'til' Rose,
Malgré qu' l'ei pas bien avec eut.
Je ir sais rien de c' qui leur arrive-
Vrai, c'est pas polir fair' du pallas.
Mais j' voudrais bien qu' moman m'écrive,
A Mazas.
(A. B.)
EXALTATIOX. V. Enthousiasme.
EXAMEX. Colle. V. Élève.
EXAMINATEUR. Colleur.
« Toutes les fabriques de « bachots »,
le triomphe de la fumisterie de
l'éducation moderne, ont leur
colleur. »
(Hector Fiiance.)
EXAMINER. V. Regarder,
EXCÉDEXT. Rabiot.
« — Aùoulez vos quarts, dit le cabot
à ses hommes, y a du rabiot au
cahoua. »
EXCELLENT. Aux pommes, Aux
petits ognons, Choknosoff, Chok-
noff, De derrière les fagots. Fari-
neux, Hurepoix*. V Bon.
Ma nil', pour nous dépoter
Oc la purée où nous sommes,
Il te faudrait dégoter
Un Hh micheton aux pommes.
Et, monté sur ses ergots
11 tira de sa corbeille
L'a vieux pomard en bouteille
De derrière les fagots.
(Bbiollet.)
EXCESSIF. Fort de café, de chico-
rée, de moka.
EXCESSIVEMENT. Salement.
V. Beaucoup.
EXCITER. Aguicher, Baucoter,
Faire grimper. Faire monter,
'• Faire monter à l'échelle, Faire
mousser. Monter. V. Colère.
« Elle le savait jaloux, pointilleux et
susceptible en diab'.e et elle pre-
nait un plaisir énorme, une sorte
de volupté à le monter quelquefois
hors des liiuites permises, à \e faire
grimper, comme elle disait en s'es-
claffant. »
— EXCITER LES SENS. Agui-
cher, Allumer, Porter à la peau.
« Il appelle la femme de chambre...
et comme il la trouve jolie, il le
lui dit... très clairement, sous le
nez de sa femme... il a raison, du
reste, d'aguicher la petite femme
de chambre, car elle est diablement
jolie!... de8yeux!...et un sourire!...
et une façon de regarder à travers
les cils 1...' et un tact dans la canail>
lerie! »
(SCAMP.)
« Entre horizontales.
— Tu sais? ce vieux à favoris blancs
qui m'a fait l'autre soir une décla-
ration au Jardin de Paris?... Voici
deux fois que je dine avec lui et il
ne s'allume pas.
— Méfie-toi, ma chère, il doit être
de la régie. »
(Hectob Fbance.)
« Elle avait la passion des billets
doux et l'avait mondé de son style
pendant plus d'un an! Chose
étrange ! Cette femme ne lai portait
pas à ta peau, et il l'avait aimée
plus que toutes les précédentes. ><
MunTHABOR.)
EXCLAMATION. Criblage, Crible-
vient. V. Cri.
EXCREMENT. Con/tfure, Défluque,
Factionnaire, Fumeron, Galipot,
Gardien, Guano, Innocent, .Mar-
chandise, Marmelade, .Moulure,
Mouscaille, .Mousse, .Moutarde,
Oiphclin, Plus fine ou simpl. Fine,
Pruneau, Rondin, Sentinelle,
Tarte. V. Étron.
Il veut m'inTuser dans la rousse,
l'uuniuoi pas m' fuir' boulTer d' la mousse'
i aim mieuk H' dos.
(J. KlCHBPIX.)
« — Mais, nom de Dieu ! que je me
dis, sur quoi ce que je marche...
Est-ce que la gouine a dégueulé'.'...
Ou bien c'est-il du raisiné'?... > Je
me baisse, je ti\te. C'en était!
— De la /ÏMC .'
EXC
— 213 —
EXT
— Non, du
rouge 1... »
raisiné... et beau! et
{Hector Fba5cs.)
« Y a des types qui pourraient écra-
ser 36.000 étrons, pétrir la mous-
caille (le leurs dix doigts... parce
qu'ils ne sentent rien, c'est-y une
preuve que ça ne pue pas? »
Almanach du Père Peinard.)
Poor avoir un noyan d' c'rise,
r s' roui' dans la marchandise.
Qné cocbon d'enfant !
(COLMANCE.)
(S'). Rengracier, S'a-
Roupe,
EXCUSER
pladr.
EXÉCRABLE. Rogate ,
Roupie. V. Mauvais.
EXECRER. V. Détester.
EXÉCUTER. V. Fusiller, Guillo-
tiner, Pendre.
EXÉCUTEUR. V. Bourreau.
EXHIBITION. Guignolarde (arg.
des forains).
— EXHIBITION TROMPEUSE.
Tombeau des pantoufles (id.>
« — Avec son gonse de satou des
Batignolles habillé en sauvage, il
pourrait mettre sur son entre-sort :
i Au Tombeau des Pantoufles. »
EXPECTORATION. V. Crachat.
EXPECTORER. Glavioter, Grail-
lonner, Molarder.
'< Avec des raclements de gosier qui
rauquaient crapuleusement, il ra-
menait du fond de sa poitrine
quelque mucosité gluante et la lan-
çait en l'air d'un long jet sifflant,
comme s'il eût voulu à toutes leur
cracher à la face.
Mais cela ne le dépoétisait point,
même cela; et beaucoup, la plupart,
fiourtout dire absolument folles de
ui, allaient jusqu'à trouver qu'il
molardait d'une façon chic. »
(J. RiCHIlMS.)
EXPERT, adj. 0"» en gratte, en
joue, en mouille, en pince, Qui sait
y faire.
Il en gratt'. Lui, sa Temme, sa fille,
Tout r monde y touch' — c'est en famille.
(P. Paillette.)
r sait y faire à c" Iruc-là
Et va personn' qui yen r'montre.
EXPLIQUER. Bonir.
EXPLOIT. V. Action.
— EXPLOIT D'HUISSIER. Faffe
à douleur.
EXPLOITER. V. Abuser.
— EXPLOITER UXE REL.4-
TIOX. En jouer.
« Depuis que son frère est ministre,
il en joue. »
EXPLOITEUR. Affameur.
« Et r salaud d' patron, Yaffameur
ramasse tous ses faffes; pis, i' s'
barre comme un foireux, n
EXPOSITION. Butte aux pègres.
— Porte monumentale de
l'Exposition de 1900. La Sa-
lamandre.
« Nous en avons un exemple sous les
yeux, avec cette affreuse « Pari-
sienne » huchée sur la porte de
l'Exposition que la belle humeur de
la foule a si bien qualifiée de
Salamandre. »
(Colomba.)
EXPULSER. V. Chasser.
EXQUIS. V. Excellent.
EXTASIER (S'). S'estomirer.
EXTORQUER. V. Escroquer,
Voler.
EXTRAORDINAIRE. V. Inouï.
EXTRÊMEMENT. Salement.
Y. Beaucoup.
« — Ah ! mon vieux, nous avons
salement rigolé ! »
EXT
214 —
EXT
EXTRÊME-OXCTIOX. Coup d'a-
cre, Graissage de bottes, Refaite de
coni *.
« Quand 1' ratichon a rappliqué pour
son coup cCacré, il a lait une mu-
sique ! Ça y avait r'donné des
forces 1 »
EXTRÉMITÉS (LES). Abattis.
V. Bras, Jambe, Main, Pied.
Mais j' comprends pas qu'on s" oass'la gueule
Four gagner d' quoi s y fout' du pam.
El' travail... c'est ça qui nous crève.
Mém' les ceux qu'est les mieux bâtis.
V'ià porquoi que j' m'ai mis en grève...
Respec' aux abattit.
(A. B.)
FABRICANT. Maquilleur. V. les
noms des divers corps d'état.
FABRIQUE. V. Atelier.
FABRIQUER. Maquiller.
FACE. V. Visage.
FACE A FACE. En quarante.
« Une fois en quarante, i' s' sont
donné ça dans les grandes lar-
geurs. »*
FACHER. Mettre à cran, à renaiid,
à ressaut, à tube.
« Ça m' met à tube quand j' vois des
rombières aussi roupes s' mêler d'
vouloir casser l' marida d'une
gironde. »
— SE FACHER. Être ou se
mettre à cran, à renaud, etc.,
Groumer, Mousser, Prouter, Tu-
ber. V. Colère. I
FACILE. Pas
V. Difficile.
dif, Pas durillon.
FACTIOX. Gâfe, Planque.
FACTIOXXAIRE. Gdfe, Gribier,
griffeton ou grivier de gâfe.
« Il ne pouvait pas démurger en plein
reluit, les griviers de gâfe lui au-
raient détaciié des pruneaux. »
FAD.\ISES. Chichis.
FAGOTER. Fig. Boutiquei', Sabo-
te7\
« Nom de Dieu! s'écria le contre-
coup, quel est le coclion qui m'a,
saboté ça? »
FAIBLE. Chi/fe, Faiblard, Faiblot,
Gogotte.
FAIBLESSE. MoUasserie.
FAIBLIR. Flancher.
I
KAl
— 21G —
FAI
•< — Dis donc, mon trac! Je suis ner-
veux, comme ça, avant, mais, sur
le terrain, je ne flancherai pas, tti
sais ! 0
(J. Marni.)
FAIEXCE. Agate, Ferlingante\
FAILLI. Binellier.
FAILLIR. Fauter.
« Elles se montraient impitoyables
pour la malheureuse, non parce
qu'elle avait fnulé, mais parce
qu'elle n'avait pas eu l'esprit et
rhabileté ou la chance de cacher sa
faute. »
(Al.BEHT CiM.)
FAILLITE. Binelle.
— FAIRE FAILLITE. Mettre fa
clé sous la porte. Montrer son
cul, Passer en limette, iSe dé-
culotter.
« — Beaucoup de faisants vivent eh
famille ; frt'res, beaux- frères, oncles
et cousins exploitent souvent la
même entreprise, qui les nourrit,
eux et les leurs. Cette union a sa
raison d't'tre en ce que la faillite
ou binelle ne doit pas interrompre
la faisanderie. Lorsque le chef d'ex-
ploitation, qui est toujours marié
sous le régime de la séparation,
aura mis la clé sous la porte, ce sera
au nom de son épouse f|ue s'iui-
vrira l'entreprise nouvelle; puis
quand elle sera binelli'ere à son
tour, un parent prêtera son nom
au commerce; et, ainsi de suite,
jusqu'à ce que toute la famille ait
passé en lunette. »
« S'il y a des fonds, on s'arrange à
faire face aux premières échéances
de façon à obtenir un crédit plus
considérable. Le lavage commence
alors, systématique, régulier; et
après le dernier coup de fusil, le
faiseur se déculotte, il montre son
lul, comme disent ces industriels,
et quand se présentent les créan-
ciers, il trouvent visage de... bois. •>
FAIM. Pégrenne.
« De» vices qui sont pus assez cos-
teaux pour faire des bouleaux
cotonneux et qui sont forcés] d
qre/fer et d' claquer d" pégrenne^si
i's ont pas l'cœur de s' mett' pilon. »
— AVOIR FAIM. Avoir la dent,
Avoir le ballant on l'estome dans
les gadins, Claquer du bec ou
des dents. Danser devant le
buffet. Déclarer, Faire balle,
ballon ou godard. Greffer,
Piler d'organe, Sautera la per-
che, S'enlever, S'envoler. V. Af-
famer.
Y a «les fois qu'i's sont moins gandins.
Et mi^zigu', qu'est tout 1' temps su' 1" rade.
En r'mouch' souvent qui batt'nt l'estrade
Avec l'eslom dans le* gadins.
(L. DE Bercy.)
Pi», j' fais godard, y'\k que j' m'enlève '.
Depis 1' temps qu' je m' tap' su' 1' battant.
Tout d' mém", ça s'rait rien épatant
Si j' dégotl'rais l' gueul'ton que j' rêve!
(lo.)
Qu'un me nomme : alors plus de danses folles !
Adieu la bourrée et les farandoles!...
Ce sera bien fait !
On pourra, d'un air décent et sévère.
Danser seulement, quand je serai maire,
Devant le bitffet'.
(Damil.)
FAi\ÉA\T. Buin-marie, Balo-
chard, Balocheur, Bon à nib, Ca-
letir, Cossard, Couleuvre, Dort-en-
chiant, Fatras, Faignant ou Fei-
gnant, Peignasse, Feignasson, Fié -
inard, Flème, Flemme, Hardi à Ui
soupe, Lézard, Loche, Loupeur,
Malade du pouce. Panade, Qui a
du sang de navet, les côtes en
long, du poil, une peiruque dans
la main. Qui est venu au monde
un dimanche ou un lundi de paye^
Qui n'en fout pas une broijue,
une datte, un clou, un coup. Qui
ne se foule pas ou ne se la foule
pas (s.-ent. Rate), Vachard.
Aussi j' laisse 1' chic et les chars
Au* feignants et aux galupiers
Et j' SUIS le roi des Balockards,
Dm Balockards qui va-l-à pieds.
(J. RicHipi:*.)
Cet Messieurs!... leur faut de* Tartocet!.^
Ça fout riea pendant les sMsiont...
Ça vient seul ment pas aux séances
lit ça s'octroy" d«« jvemiUsion*.
FAI
— 217
FAI
Ah '. ces députés!... Tas il' feignasses'....
Et r budget?... Vous vaTcz r'naclé:...
L' budget!... ça r° garde pas ros gnasses...
... Mais quoi qa' j'ai donc' foutu a' ma clé?
(A. B. Les Souloloques cTHonoré Constant.)
Fini de faire les eotileitvres !
Veis serrer la vis aui braillards '
Et faudra, durant les manœuvres.
Filer droit et doux, mes gaillards!
(L. DE B«»CT.)
' II n'aura pas besoin d'arroser au-
jourd'hui, le flemmard'. Oli! comme
jardinier, celui-ci, il est complet. »
(H. Lavboas.)
« — Oh! celui-là, c'est autre chose,
ça a du talent, ça gagnerait ce que
ça voudrait — si ça voulait travail-
ler... — C'est un loupeur... — Un
bonhomme qui a un poil dans la
main. »
(Lebmi!i.\ et Lévêqce.)
« C'est eun' vraie loche, eun' dort-en-
chiant : les brèmes et 1' plumard :
en dehors de ça, a n'en fout pas
un broque'. »
FAIXÉAXTER. Balocher, Battre
ou tirer sa flemme, Berlauder,
Brimbatler, Cogner, Caler, Cham-
boler, C hier sur la besogne, le bou-
leau, le turbin, Paire le lézard, la
loche, la vache. Faire son rond,
Feignasser, Flânocher, Plânotter,
Flémer, Flemmarder, Flemmer,
Foutimasser, Lézarder, Louper, Ne
pas en donner, en fiche ou en
foutre une broque, une broquille,
un clou, un coup, une secousse.
Rester en tas. Se cristalliser. Se
les router. Se graisser les balots, les
blesses, elc. (V. Sexe), Vachotter.
La Trai' vérité
C'est qu' les Benoits toujours licbent
Et 5" graiss'nt les balots.
Vive eul' bataillon d' la guiche!
C'est nous qu'est les dos.
(J. Riciixpuc.)
Puis, dans un' roulotte, on n' voit rien :
Tout d'rant vous fil' comme un rébas.
Pour louper, faut louper en chien.
L' chien n' mont' pas dans les omnibus.
Sojpé des faiseurs de sTslèmes,
Des économiss's distingnés.
Des Tseors de lois qui batt'nt la flemme'.
(Jia>!i Ricixs.)
L'été j' vas flânocher qnèqu's mois
Dans les vill's d'eaux et sur les plages.
(A. B.)
Sébastien piss' sa conférence
Devant SJatha qui la connaît;
La Sacoch' fait son tour de France;
iloi j' me les roule à Courtenay.
(P. Paillette.)
" Ça va bien, mais j'ai pas le cœur à
travailler... Quant à ça, il fait un
riche temps pour tirer'sa flemme. »
(0. MÉTÉ:tIEB.)
« Quand on lui reprochait sa fainéan-
tise : « Moi, disait il. j'ai dû venir
au monde un lundi de paye, c' qui
fait que je suis malade du pouce.
D'ailleurs, mon dab n'en fl?hait pas
une secousse, ma doche enfilait des
perles ; mon grand frangin chiait
sur le bouleau; en dehors de ma
frangine, qui ne flémait pas, elle, et
qui faisait croûter toute la tigne,
c'était à qui qui calerait le plus...
Comment qu'on veut que je fei-
gnasse pas"? »
« — A midi, c'est encore à vachotter
dans son plumard ! >•
FAIXÉAXTISE. Cagne, Cosse,
Flâne, Flemme, Loupage, Loupe,
Maladie du pouce, Vezon.
« J' t'ai pas écrit, j'avais la cosse. »
Quand j'ai l' vezon. que j'ai la cagne.
Nous nous barrons à la campagne.
(Bl^oort.)
C'est nous qu'est les ch'valiers d' la loupe.
Pour ne rien fair' nous nous hâtons,
Sans penser à tremper not" soupe.
(J. RlCHEPIX.)
a — La flemme commence à te pren-
dre ; tu ne vas pas encore en ncber
lourd aujourd'hui I »
FAIRE. Fabriquer, Ficher, Foutre,
Fricotter, Maquiller, Vendre (arg.
théâtral).
o — Bonjour, Eh ben? Qu'est-ce
qu'on fabrique'^
— Mais... on va à la messe, mon
enfant. »
(0. Latedas.)
'< Nous avons dans le quartier le
boulevard Richard-Lenoir, la place
de la Bastille et la gare de^Vin-
FAI
— 218 — FAR
cennes... Mais là, rien à fricoter,
c'est plein de femmes, plus mé-
chantes les unes que les autres,
qui sont jalouses chaque fois
qu'elles en voient une nouvelle,
et qui seraient les premières à les
donner aux agents. *
(0 Métémer.)
« — Et qu'est-ce qu'on vend, après
la répétition?
— Parbleu, on va prendre une vieille
verte. »
Vous dites que pour ce qu'il fiche
A la Chambre, c'est bien assez,
Qu'on le fait encore trop riche;
"Taisez-vous, jeunes insensés.
(Raoul Ponchon.)
Mol, dont la bourse est bien garnie.
Sans rien fouir' j' rigol' n'importe où.
(T*. Paillette.)
— NE RIEN FAIRE. V. Fai-
néanter.
FAISAX. Coco, Fouetteur.
• La chasse aux faisans, dits cocos,
exige l'emploi d'un filet triangu-
laire tenu a chaque extrémité. »
(Macé.)
FALSIFICATIOX. Arnaque, Ca-
mouflage, Maquillage, Truquage.
« 11 a poissé trois mois pour arnaque
de ses m'sures. Les rats d' cave
s'étaient am'nés un jour qu'i' s'y
attendait pas et i's ont dégoté son
truquage du premier coup. »
« Lorsqu'on n'a pas immédiatement
besoin du produit du coup de fusil,
on procède à un maquillage de la
marchandise. »
— FALSIFICATION D'ÉCRI-
TURES, d'actes, de titres. Bra-
sage.
FALSIFIER. Arnaquer, Camou-
fler, Maquiller, Trtiquer.
«I Tous les mastroquets camouflent
la bibine. »
(Uectoh Francs.)
11 Tout cela cependant était faux,
truqué dans les moindres détails. »
(Alixamdri liipr).
J'ai fait par comblance
Gironde larpuecapo
Soiffant picton sans lance,
Pivois non maquillé.
(WiMTFR, forçat, tSiO.
— FALSIFIER DES PAPIERS.
Braser des faffes.
FAMILLE. Smala (arabe).
« Depuis deux jours qu'il était arrivé
sur cette petite plage avec sa femme
enceinte, ses deux enfants, ses
bonnes, ses chiens, toute sa smala,
comme il disait, Jean-Louis roulait
de tristesse en tristesse. »
(Mauiiici Moxtécdt.)
FAXÉ. Décati, Dégommé.
FANER (SE). Se décatir. Se dé-
gommer.
FAXFARON. Crâneur, Grosseur,
Crosson, Fendard, Fort en gueule.
Mata (hispanisme), Pourfendeu
de zéphirs.
" Il croit en imposer en faisant le
fendard? »
FANTAISIE. Fantasia.
« — Faites demi-tour, commanda
sèchement le sergent de planton, et
allez vous mettre en tenue. Et si la
prochaine fois vous vous présentez
en fantasia avec des bottines et un
faux-col, je vous fais coucher à la
caisse I »
FANTASSIN. Fantabosse. V. Sol-
dat.
FARCE, subs. V. Plaisanterie.
— MAUVAISE FARCE. Pied de
cochon.
« Tu m'as fait une vacherie; tu ver-
ras, quand nous serons devant le
trèpe, je te jouerai un pied de
cochon. »
FARCE, adj. V. Amusant.
FARCEUR. Fumiste.
« Celui nui m'aurait prédit ça quandji
nous taisions notre partie au Pro*!
cope, je l'aurais traité de fumiste dM
FAR
— 219 —
FAT
la plu3 belle eau. Et pourtant ça
y est. »
(EoGAm MoXTEIL.)
FARD. Badigeon , Camouflage,
Êmqillage, Maqui, Maquillage,
Peinture, Plâtre.
«;;Ces pauvresses se fourrent, pour
'boucher les ornières que le temps a
creusées sur leur visage, des épais-
seurs de badigeon qu'un métreur
évaluerait à cinq couches au mini-
mum. »
<i Cette fille est vraiment extraordi-
naire, elle arrive, à force d'extra-
vagance de maquillage et de parure,
à la beauté d'un symbole, à une
grandeur caricaturale. »
^Raitif de la Brbto.nse.)
C quell's peign'nt le mieux, c'est leur figure,
Les (l'niO'seH's qui font d" la peinture.
(P. Mabinieb.)
Ma largue n' s'ra plus gi ronde ;
Je serai rioc aussi ;
Faudra, pour plaire au inonde.
Clinquant, frusques, mcujui.
(VlDOCQ.)
La première femme
Qui toucha mon âme
Etait une dame
Très chic.
Reine de théâtre,
Sans chignon, sans plâtre.
Charmant l'idolâtre
Public.
FARDÉ. Badigeonné, Émaillé, Ma-
quillé, Peint.
« Ces éphèbes sans vergogne sortent
badigeonnés, peints comme de
vieilles coquettes. »
« Vous êtes déjà maquillée". Il n'est
pourtant pas tard. »
(J. Mabni.)
— VIEILLE FEMME TROP
FAHDÉE. Vieux tableau.
FARDEAU. V. Charge.
FARDER (SE). Faire sa façade. Se
badigeonner. Se camoufler, S'é-
mailler. Se maquiller. Se plâtrer.
« — Taisez-vous, ma chère, la colo-
nelle se badigeonne comme une
fille; ou ne m'ôtera pas de l'idée
qu'elle se fait émailler quand il y a
bal à la division. »
FARIXE. Grenue, Grenuse.
FATIGANT. Côtelard, Coton, Co-
tonneux, Crevant, Durillon, Es-
quintant.
« — C'est côt'lard. ma vieill' branche,
d' s'appuyer tout" la rue d' Paris
avec un' chignole au figne. C'est
pus durillon que d' gratter du
papier dans un burlingue. »
« C'est un turbin tout c' qu'y a d'
coton; aussi il n'a pas voulu conti-
nuer un flanche aussi crevant. »
FATIGUE. Affalement, Esquinte-
ment, Vannage.
a II s'affaissa terrassé par l" affale-
ment et n'eut plus que la force de
dire : Merdasl quel vannage', on
m'y repigera à déménager les co-
pains en pleine canicule I »
« C'est parfois pour eux un dur
esquintement; ils s'y résignent ce-
pendant. >'
FATIGUÉ. Crevé, Esquinté, Flapi,
Qui en a sa claque, son fade.
« Elle avait fait quatre heures de
bécane, elle était crevée. »
« — Bon Dieul s'écria-t-il. en ren-
trant, d'ici au champ de Navets,
aller et retour à pattes, yen ai mon
fadel... »
Et le pauvre vieux, tout flapi ,
S'affala sur la couverture.
FATIGUER. Crever, Esquinter,
Raffaler, Vanner.
n Ça vous crève, des métiers pa-
reils! »
(H«RBEttT.)
C'est comme Hercule aux pieds d'Omphale.
Hais il file un mauvais coton
Qui vous le vanne et le raffale
Et le rend gaga, nous dit-on.
Et cette gueuse qui X'esquinte,
Le sot ne la lâcherait point.
Même s'il y gagnait la quinte...
La quinte et quatorze el le point.
(BLtDoar.)
I
KAU
— 220
FEM
FAUSSAIRE. Homme de lettres.
I AISSECOUCHE. V. AccOUr
cher.
FAUTE. Glissade.
" Dans la crainte que son tempéra-
ment ne l'entraînât à quelque
glissade, le conseiller avait ordonné
que « mademoiselle » ne sortit
jamais sans sa mère. »
(L'Événement Pariuen.)
FAUTEUIL. Viochard, Vieillot.
FAUTIF. Malade.
FAUX, adj. A l'estoc, A Vestorgue,
Arnaqué, Brasé, Chiqué, Du côté
qu" c'est pas vrai, Pour chiquer,
Pour la chique ou simpl. Pour,
Tarte, Tartelette, Toc.
« Tout ça, c'est des frangins à la
noix qui font du boniment pour la
chique. »
« — Des amiuches, ça? — Pour] Des
arainches du côté qu' c'eit pas vrail
Des bourriques ! »
« C'est même pas du doublé, c'est du
toc, ça vaut quinze sous. »
— FAUSSE CLÉ.
V. Clé.
Carouble.
— FAUX DERRIÈRE. Faux-Cul,
Polisson, Sous-lieutenant, Stra-
pontin.
— FAUX MOXXAYEUR. Morni-
fleiir, Mornifletir tarte.
— (!)elui qui se charge d'écou-
ler la monnaie fausse :
Fournaise.
(• Le faux monnayeur est incorri-
j:ible. J'ai connu un garçon de café
faisant commerce de fausses pièces
de dix francs achetées deux francs
cinquante à un morni fleur; renvoyé
sur la plainte des consommateurs,
et craignant d'être arrêté comme
fournaise, il abandonna le tablier
et... fabriqua des jetons, qu'il écou-
lait dans les distributeurs automa-
tiques. La marchandise qu'il se
procurait ainsi était revendue par
sa maîtresse aux enfants en pro-
menade. » I
— FAUSSE NOUVELLE. V. Nou-
velle.
— FAUX PAPIER. Luque', Lu-
quet '.
— BIJOUTERIE FAUSSE. V.Bi-
jouterie.
FAUX, subs. Lauxfème, Lof.
V. Jargon.
FAVORIS. (Darbe.) Bacchantes,
Côtelettes, Nageoires.
— FAVORIS COURTS. Pattes.
Pattes de lapin
« Chouette le birbe aux bacchantes
savonnées! Avec sa crotte de pie,
j' vas acheter du flan à la Vrille,
ma gonzesse, et me payer un cra-
pulos! »
(Ddbct DB LàFOMEST.)
« Jules Ferry était célèbre par ses
côtelettes. »
« Ce compagnon semblait avoir <•
passé la soixantaine. De petits fav'
ris coupés en patte de lapin héri-
saient ses joues creuses; au-des^l
d'une bouche en coup de sabre,
édentée, saillait un grand nez an-
glais, chevalin et droit. »
(Hdgdis 1.1 Roux.)
FEIXDRE. Battre comtois, Chiquer,
Chiquer contre,
FEIXTE. Chiqué, Chiquet,Coup '
chiqué.
« Il s'était fait porter malade pour
couper à l'exercice, mais I' major a
ben vu qu' c'était un coup r
chiqué. »
FEMME. Bergère, Boite à ramollir
(obscène), Cathau, Catho, Chauf-
feuse de pieu, Crabesse, Digue^
Fébosse, Fée, Fesse, Flome, Floume,
Flume, Fumelle, Galupe, Gar
Gaupe, Gerce, Gigolette, Gonzes:^'
Gouine, Largue, Larque, Lemme-
fuche, Lesbombe, Lésée, Lésélemme,
Lésélemmefuche, Linge, Manne-
FEM
— 221 —
FEM
quin, Marque, Marquise, Mékesse,
Méne.ise, Méquesse, Mille", Mis-
tonne, Moukère, Particulière, Qui
n'a pas de peau partout. Rombière,
Saucisse, Sœur, Toupie, Typesse.
V. Amante, Prostituée.
C était un morne assez costeau
Mais il 'tait avec eun' cathau
Qu'était blèche.
A. B.)
Faut-i' qu' nous soyons été gnolles
D laisser marcher aux Batignolles
L'a' féboss qu'est pas du quartier.
(1d.)
Ma mistonne est eun' chouett' ménesse,
Aile est gironde et balh au pieu.
C'est c' qu'on appelle eun' rich' gonsesse.
(iD.)
Et dir' qu'i's song' à fair' du plat!...
Quand on les voit avec un linge
On s' dit : — Sur que c'tle gonzess-\k
Si a pond a ^a faire un singe!
(ID.)
Quelle que soit ta rive.
Quoi qu il advienne, arrive,
"Toujours Ju nous échois.
Gerce de choix !
(Raoul Po.nchos.)
Et nous avons des moukéret,
A cette heure dans Paris,
Indigènes, rastaquouères
FrofessionnelUs, houris ;
Des noiraudes et des blanches
Qui, sous de jolis dessous
Exhibent sur quatre planches
Une voix de quatre sous.
(ID.)
Lune après l'autre — en camarade —
C'est rupin, mais V collage, bon dieu !
Toujours la mém' chauffeuse d' pieu '.
M'en parlez pas! Ça m' rend malade!
(A. GiLL.)
— Hé! dis donc, pige! c' qu'elle a
une poire, c'tte sœur-\à.: En v'ià
une qu'on prendra pas d' force! »
« Au cours de la rixe, Marius, pres-
que vainqueur, planta son couteau
ensanglanté dans la poitrine de
Léa, en lui disant : « Je vas les
crever tous, mais tu auras aussi ta
part, sale r/arce. »
Macé.)
— Alors, c'est vous qui avez re-
pêché cette particulière qui se
néyait? »
(Lermixa et Ltrt'ive.)
« Etcequelqu'un-làjC'estune typesse. »
(J. RiCHgFI.V.)
» Deux mots avaient suffi. Ces deux
mots étaient : Vos largues et votre
aubert, vos femmes et votre ar-
gent, le résumé de toutes les affec-
tions vraies de l'homme. »
(Balzac.)
— FEMME AMOUREUSE. CAa«e,
Louve.
<> Elle se rapprochait de lui mainte-
nant, faisait la chatte et lui prodi-
guait des épithètes caressantes. »
{Le Fin de Siècle.)
— FEMME AUTORITAIRE.
Gendarme, Madame Jordonne.
■< Quand il sortait avec son gendarme,
M. Eusèbe avait l'air d'un petit
garçon que sa mère conduit à
l'école. »
{L'Événement Parisien.)
" — Tu as porté la culotte avec ton
premier amant, mais avec moi tu
ne feras pas ta Madame Jordonne. »
— FEMME BÊTE. Bécasse, Co-
nasse.
« — Qu'est-ce qu'elle a encore cette
bécasse 1 Quand vous aurez fini de
me regarder en bayant, grande
bringue. »
Ça m' fait (lasquer d' voir eun' pétasse
Qui pass' fous le« soirs au travers!
Bon Dieu! faut-i' qu' tu sov's connasie!
(A. B.)
— FEMME DÉVERGOXDÉE.
Roulure, Traînée. V. Prostituée.
« C'est une pratique, une traînée ! Je
ne veux pas que mon fils reste plus
longtemps avec cette gourgandine 1 »
{Le Petit Parisien.)
— FEMME DU MO.NDE. Du-
chesse, Gonzesse de la haute.
Rupine.
— FEMME EXCEIXTE. Cou-
leuvre, Mu'lame Godard. V. En-
ceint^.
— FEM.ME ENTRETENUE. Ca-
lége.
— FE.M.ME FÉCONDE. Lapine,
Pondeuse.
■
FEM — 2
C'est une lapine : un gosse tous les
ans quand c'est pas deux; et ça se
plaint d'être malheureuse. »
{Gil Blas.)
Kt pis tous les ans c'est un gosse.
Que pondeux' ! En v'ià d'un né(joce !
C'est épatant, a pond '. a pond 1
(A. GiLL.)
— FE.MME GRANDE. Brinr/ue.
— FEMME UN PEU GROSSE.
Chaloupe.
— FEM.ME GROSSE ET PETITE.
Pot, Pot à tabac.
— FEMME TROP GROSSE.
Foie gras.
— FEMME HONNÊTE. Pot-au-
feu.
ijuelquefois, pris de paillardise,
li se débauclie bien un peu.
Mais, après celte... gourmandise.
Il revient ù ion pot-au-feu.
— FEMME INSUPPORTABLE.
Crampon, Lavement, Scie.
— FEMME LAIDE. Chenille, Che-
nillon, Repoussoir, Rouchie, To-
casse, Tocasson.
bit pour produire plus d'efTet
Elle avait fait sa camarade
D'un ignoble bas de buffet,
D'un càenillon, d'une panade
Qui lui servait de repoussoir
Et qui partageait les salaires.
{Hector Somhrk.)
Elle n'a ni taille, ni allure, et
résume, en somme, le tj'pe de
femme nabote et courtaude qu'on
désigne partout, à Paris comme à
Marseille, du nom de tocasson. »
(Jf.a.n LoRnAi.**.)
— FEMME MAIGRE. Galette,
Limande, Planche.
— FE.MME MALHONNÊTE, com-
pagne ou complice de malfai-
teur. Amazone, Marfjue de ce'.
Les grecs ont des auxiliaires fémi-
nins nommés amazones. »
(HoilEIlT-UoOOIN.)
— FEMME MÉCHANTE. Car-
can, Carne.
— FEMME NONCHALANTE.
Longie.
2 — FEM
— FEM.ME RÉCIDIVISTE. Ju-
ment de retour. V. Récidiviste.
— FEM.ME SALE. Bataca, Cul-
crotté, Torchon.
— FEMME VIEILLE. Bibard .
Bibasse, Birbasse, Bilboquet,
Cabas, Dagorne, Fée carabosse.
Lanterne, Roumie chipotasse,
Tripasse.
T'as pas d' mec. Ça, c'est bath ! Merci.
Tout d' mém', dis pas niort au persil.
Sans lui, bonsoir la bagu'naud' ronde!
Moi, j' suis hirbass', j'ai b'soin d' larton,
T'as doue un palpitant d' carton ?
Qui <|u'a massé pou' l' fout' au inonde?
(J. RiCHEPIN.)
Mais quand j' s'rai pus qu'eun' vieill' roumia.
Un vieux chausson, un vieux cabas,
Eun' dagorne toute endormie,
Un pauv' bilboquet chipotas,
Eun /"e* carabosse, eun' lanterne,
Eun' vioqu' que 1' blair crève 1' menton,
Alalheureus' raclure à l'œil terne.
Qui qu' c'est qui m' foutra du brich'ton?
(L. DE Bebcy.)
— FEM.MES (DES). Du linge.
— MOTS D'AMITIÉ S'ADRES-
SANT A UNE FEMME. Bébé,
Bibiche, Biche, Bichette, Bo-
bonne. Chat, Chatte, Chaton,
Chienchien, Chou, Chouchou,
Chouchoute, Choute, Coco, Co-
cotte, Crotuille, Crotte, Gogosse,
Gosse, Jésus, Lapin, Lapineau^
Lapinette, Loulou, Louloute.,
Loup, Louve, Môme, Nichette,
Sichon, Nine, Ninette, Sinon,
Poule, Poulet, Poupoule, Bat,
Rate, Raton, Rave, Souris, etc.
« — Pauvre choutte ! Viens-tu avec
moi chercher Edouard"? ><
[J. Ma8M.)
« Des photographies de femmes dont
les dédicaces étaient infiniment
réjouissantes : A la petite rave
chérie de sa choute, Claudine Frai-
sier; A la meilleure des sauve-
teuses, la plus reconnaissante des
bibichons, Lictte Maggv. »
(R. Maizikoy.)
FEMME DE CIIAMHKK. Cutn-
brcUnc, Limogire.
FEMME DE LETTHES. Plxma^
sière.
FEN
— 223
FET
.. La inanie d'écrire se répand au-
jourd'hui de façon inquiétante et
gagne — ou plutôt perd — une
partie du beau sexe. Hélas, nos
plumassières sont rares qui méri-
tent le titre d'écrivain et la majo-
rité" appartiendra toujours à ce
genre que nos pères, avec un tan-
tinet de moquerie, appelaient le bas-
bleu. »
(PlANELLI.)
FEA'ETRE. Indiscrète, Insipide,
Lanterne, Luisante, Vantei'ne,
Venterne, Ventouse.
Bride la venterne, ma belle,
11 fait friclibi !
Voudrais-tu que mézigo gèle
Dans ton gourbi?
(L. DE Bbrcy.)
FER. Dur, Burin.
— FERS. (Correction.) Martinet,
Tirades.
Et, quoi qu'on en jaspiue,
C'est un flcliu flanchet
Douz" longes de tirades
Pour une rigolade.
Pour un moment d'allrait.
(VlDOOQ.)
- FEU A
darme.
REPASSER. Gen-
\
Certains noms de marchands, de
fabricants, de spécialistes passent
dans l'argot et quelquefois dans le
français pour désigner les objets de
même nature que ceux fabriqués
ou manufacturés par ces spécia-
listes, ces marchands. C'est le cas
de o bénard >- pour pantalon, de
« desfoux » pour casquette, de
« gendarme » pour fer de blanchis-
seuse, de « ginus » pour chapeau,
et de quantité d'autres. »
FERME, «ubs. Coire*, Garnaffe,
Gcrnaffe.
FERMER. Boucler, Brider.
" V'ià r cipal qui vient boucler la
lourde. »
« La tôle a été bridée par la Préfec-
tance. »
FERMETURE. Bouclage.
« — Allez! vivement, le bouclage,
commanda la patronne au garçon
qui bayait.
Puis aux clients : Messieurs, on
ferme ! il est deux heures. »
(Herbbrt.)
FERMIER. Garnafier, Garnaffier,
Garnafle, Gernafier, Gernafle.
FÉROCE. Crème, Qui a le foie
chaud. \. Méchant.
« C'est un goncier qu'a /' foie chaud :
quand i' sort son lingue, i' voit
rouge. »
FERREMENT. Action de mettre
aux fers. Faïence.
FERRER. Duraillcr, Buriner.
— FERRER U.\ FORÇAT. Bri-
der, Enguirlander.
FESSE. Bemi-hme, Miche.
— LES FESSES. Abajoues, Cu-
vettes, Jumelles, Les deux sœurs.
« La petite blanchisseuse, dos tourné
et se croyant seule, enlevait sa
chemise; mais j'eus beau écar-
quiller les yeux, je n'aperçus qu'une
demi-lune. »
{Les Propos du Commandeur.)
<< 11 tomba à genoux devant ces su-
perbes jumelles. »
(iD.)
• Et y crie bravo à la {<erce à la belle
gueule, au beau sourire, aux belles-
mirettes: à la lézée aux tiffes d'or,
aux rondins glorieux, aux miches^
rebondies. »
J'aim' pas les raseurs politiques :
Faux radicaux, tas d' bonisseurs,
Fail's vos discours à mes dtux sœurs
Je n" serai jamais de vos pratiques.
(Victor Meust.)
FESSÉE. Bouée, Bouis, Salade.
FESTIX. V. Repas.
FÊTE. (Noce.) Bombe, Biole, Riolle,
V. Débauche.
« Exploités par les anciens, ils de-
viennent à leur tour des roués
dangereux ; ils subissent des habi-
tudes : l'ivrognerie, la bombe. »
(G. D'EsPAHBta.)
FET
— 224 —
FIL
FÊTE FORAINE. Boule, Lègre,
Vogue (arg. lyonnais). V. Foire.
FÉTICHE. Mascotte.
« Il avait un tas de mascottes à sa
chaîne de montre, des porte-veine
de toutes sortes ; et il les plaçait à
côté de la bande, sur le tapis' vert,
quand il était décidé à ponter. »
(La Nation.)
FEr. Brûlant, Ri/", ri/fe, riffle, rifle
ou rufe.
Après le pain el la piquetle.
Toujours en quête.
Nous ons la gorge
Plus rouge qu'un bràlant de forge.
(J, RlCHEFlM.)
« Donne-moi un peu d' vif pour finir
mon mégot. »
— METTRE LE FEU. Coquer le
rifle. V. Aimable.
— FEU I)E SALVE. On dit qu'on
déchire de la toile quand on
exécute sans précision et sans
ensemble un feu de salve au
commandement.
FÈVE DE MAHAIS. Huître de
Varennes.
FIACRE. C/iignole, Flatar ', Gîtim-
barde, Roulant, Roulante, Rou-
lotte, Sapin, Tombereau. V. Voi-
ture.
« Ça ne l'aurait pas tué de m'envoj'cr
le coupé.
— Va chercher un sapin. »
(J. Habni.)
« Une Urbaine, la roulante de la sta-
tion. »
(Alexàhdrk Hepp.)
— FLVCRE A L'HEURE et qu'on
laisse vous attendre, ^er ron-
f/eur.
« — Non, mon cher, je me sauve ; j'ai
un ver rongeur en bas et j'ai encore
trois visites à faire. »
{Gil Blas.)
FICELLE. Tortousine.
— FICELLE SERVANT l>E TÉ-
LÊGUAIMIE entre les détenus.
Bidet.
(i Le bidet est un moyen très iagé* à
nieux qui sert aux prisonniers à i
correspondre entre eux de toutes
les parties du bâtiment dans lequel
ils sont enfermés; une corde pas-
sée à travers les barreaux de leur
fenêtre et qu'ils font filer, suivant
le besoin, en avant ou en arrière,
porte une lettre et rapporte la ré-
ponse. »
(VlDOCQ.)
FIER. adj. Crâneur, Crosson,
V. Fanfaron.
FIÈREMENT. En crâneur. En
crosseur ou En crossant.
FIÈVRE. Douce ou Dousse, Trem-
blante, Tremblotte. V. Frissonner.
FIGUE. Douillette.
FIGURANT. Bobineur, Primant,
Porte-maillot .
« — ... Et depuis huit jours, moi, je
suis artiste!
— Artiste?
— Oui, bobineur au théâtre des Hati-
gnolles.
— Mince', fit Eugène. »
^UcilCT DE LaFOHKST.)
o Depuis qu'aile est avec un frimant
du Bobino. a s' figure qu'a pagnote
avec un ténor. »
— FIGURANTE. V. Danseuse.
— GROUPE DE FIGURA.NTS.
Espalier.
FIGl'RE. Binette, Cafetière, Carafe,
Poire, Mum-tte, Trompette, etc.
V. Tête, Visage.
Ces bordeaux auiqueU ta veux croire,
Explorateur des tours Eiffel,
N"al)reuveut plus ma triste poiVtf ;
Vicliy mu refuse du sel!
(LAtatitr Tàilhide.)
— FIGURES DU JEU OK
CARTES. V. Jeu.
FIL. Lillois, Trimélé, Trimilet
FILASSE. Nivitf Nivette.
FILER. Baudrouiller.
FILET DE PÈCHE. Séchoir.
FIL
FLA
FILLE. Fumelle, Garça'dle, Gosse,
Gosseline, Môme, Pisseuse.
Voas connaissez tous la Fancbette
Que j'aimais avant d'embarquer :
C'était ben la plus migaonnette
Des garçailles à reluquer
Entre la Vilaine et la Loire,
Verse à boire :
Entre Douarnenez et Redon,
Buvons donc \
(Thbodobe Botbel.)
Et v'ià-t-y pas c'Ue vieille noceuse
Qui vient sout'nir, mon Président,
Que j'yai violenta sa. pisseuse .. .
Ah : non !... vrai '... c'que c'est emmerdant :
Mais d'maudez-y donc qui qu'est 1' père?
Personn' ne 1' sait, mêm' pas 1" bon Dieu.
Mais c'est eun'putaiu comm' sa mère.'...
Sa fille!... a sortait pas d' mon pieu.
(.\. B.)
— FILLE GROSSIÈRE, mal
tenue. Pillasse.
' — Ah ! c'est du propre ! gronda le
père ; si encore tu avais pris quel-
que chose de présentable, mais un
souillon, une fillasse^donl un trou-
pier ne voudrait pas!... »
(Bauda.)
— FILLE DE .MAUVAISE VIE.
V. Prostituée.
— VIEILLE
fraise.
FILLE. Vieille
FILLETTE. Gosse,Gosse/me, Môme,
Mùmicharde, . Mômignarde, Mou-
mue, Pisseuse, Quille à Mayeux
ft ou simpl. Quille (are. des en-
^fants).
I^BL'enfant, une gosseline grandelette
^^■^déjà (elle mesure un mètre vingt
de taille , est maigriotte de corpu-
lence et de physionomie souffre-
teuse. »
(Ga.n.nero.n.)
— Envoie les petites,... qu'elles
:iboulent les tnôniichardes. »
(LocisE Michel.)
Elle a douze ans, la pauvre môme.
Elle vend des fleurs chaque soir ;
Elle est pâle comme un fantôme,
Ses grands veux sont cerclés de noir.
(P. Nagoub.)
FILOSELLE. Filsange, Filsangue.
FILOU. Fil (apoc), Fil de soie,
Philibert. V. Voleur.
FILOUTER. V. Voler.
FILOUTERIE. V. Vol.
FILS. Dabicule, Pieu, Fiston.
« C'est r fiston du père Lévêque,
une vache comme lui. »
Qu'on oublie, en le parcourant,
La mère qui cherche, pleurant,
Son fieu qui n'est plus dans le rang!
{L. DE Bercy.)
FIIV, adj. V, Malicieux.
FIN, subs. Jusqu'à la lin : Jusqu'à
la gauche. Jusqu'à plus soif, Jus-
qu'à perpète.
a — J'ai eu du sang-froid comme
j'en ai maintenant; et j'en aurai
jusqu'à la gauche ! »
{L'assassin Peuc.nkz.)
FINESSE. V. Malice.
FINIR. Absol. V. Achever.
— Dans le sens de donner le
liui à un ouvrage. Finocher.
FLAGRANT DÉLIT (EN). La ca-
melote dans le pied ou La camelote
en pogne.
— PRENDRE EX FLAGRANT
DÉLIT. Incommoder, Paumer
marron ou Maronner, Prendre
ou poisser sur le las.
Mais un jour, dans la ru' d' Provence,
J' me suis fait fair' marron su' l' tas.
Et maint'nant j' tire d' la prévence,
A Mazas.
(A. B.)
FLAIR. Se traduit par Nez. V. ce
mot.
FLAMAND. Flamzik, Flamezique,
Flandrin.
FLAMME. Riffaudante, Ruffante.
A la ruffante de ses mires,
Mon palpitant s'a bourlingué...
Alors, quoi? moi, j'ai tout dingue
Pour qu'a m' conserve ses sourires.
(L. DE BCRCV.)
15
FLX
— 226 —
FOL
FLANELLE. Goulue.
FLA.\ER. Balocher, Berlauder, Ga-
gner, Chnmboler, FUînolter, Gal-
vauder. V. Aller, Fainéanter.
FLANERIE. V. Fainéantise, Pro-
menade.
FLANEUR. Asphallcur, lialochard,
Inspecteur des pavés, Gouapeur,
Loupeur. V. Fainéant.
FLASQUE. Gdatineiue.
Maintenant, l'œil féroce et la bouche crispée,
Il récite devant l'indulgence atlroupfe
Des vieilles dames aux appas gélatineux.
(Lauhent Tailhade.)
FLATTER. Blandir, Cirer, Cou-
cher le poil, Enguirlander, Fla-
geoler, Jeter de la pommade. Lé-
cher les bottes, le cul. Passer de ou
à la pommade, Passer la main dans
le dos ou sur le râbe, Peloter,
Pommader, Rebonneter.
« T'auras he&n lui jyer d' la poînmade,
ï march'ra pas ; i' naiine pas qu'on
y passe la pogne su' /' rùbe. »
« Cest parce qu'il ne rencontre pas
assez d' « t-crivains », au sens indé-
pendant et probe du mot, que le
public méprise les journalistes.
Lécher les balles est plus qu'une
vilenie... c'est une maladresse! »
(Sbvbrixe.)
« Il ne blaguait plus le sergent de
ville en l'appelant Badingue, allait
jusqu'à lui concéder que l'empereur
était un bon garçon... C'était visi-
l)le, il le velolait. »
(E. Zola.)
FLATTERIE. Cirage, Pelotage,
Pommade.
FLATTEUR. Flageoleur, Guirlan-
deur. Lèche-bottes, Lèche-cul, Pa-
quelin, Pommadeur.
« .Moi, j'aime mieux un gonce qui m'
dit : merde carrément qu'un pom-
nmdeur (|ui manigance un Hanche
pour vous prendre en vache. »
FLEGMATIQUE. Pisse-froxd, Sa-
turnien.
FLÉTRI. V. Fané.
FLÉTRIR. V. Se faner.
FLEUR. Fig. Crème, Gratin. V.
Choix.
FLEURET. Aiguille, Aiguille à tri-
coter, Paille de fer.
FLEUVE. Rub de lance.
Su' r rub de lance, en famille.
On s' les roulait dans un' coquille.
(Bl.ÉDORT.)
FLOT. Lansquln.
FLUTE. Rossignante.
FLUXION DENTAIRE. Chique.
FOIE. Le bileux.
FOIN. Pélard ou Petlard.
Je me camoufle en pélican
J'ai du pellarJ à la tignasse.
(J. Kicneri:*.)
FOIRE. Boule, Laigre ou /.èf// •
Vogue (arg. lyonnais).
Camaro de la petit' pègre,
Tiens les bons trucs sur la Iryre...
(Hogieb-Gmisox.)
Bonne fourche, sur la boule
Houle et boule par la foule ;
Descends en fouille en douceur,
Aux pallas du lH>nisseur.
— TRAVAILLER KX FOlUI
sans baraque ni voiture. Fl(t
ber ou flancher en palque.
« Victor flanche en palque devant
chez Corvi avec de la pâte à rasoir
FOIRER. Flasquer, Fuser, Tait
Tartir. V. Chier.
FOIS. Trayage, Treillage, Trilla .
« Les curieux l'ont sucré d'un tri':
qu'i' tire à Poisse. Au nrochim
trayage, c'est la r'Iégue. sur. »
FOISON (A). V. Abondamment.
FOLIE. Ai-aignèe, Cafard, Charen-
tonnade, Coup de marteau. Démé-
nagement, PtUurc, Focardtse, Ht-
neton, Loufoquerie, Maboulisr
Martcllnie, Parillonnage.
FON — 2
« — Vous n'en tirerez rien ce matin,
son araif/née le travaille. >-
{Le Cri du Peuple.)
« — Pour moi, fit la vieille, ce garçon-
là doit avoir une fêlure ; un homme
qui a toute sa raison ne fait pas de
ces blagues idiotes. »
« — Quant à toi, mou pauvre vieux,
si tu continues à t'absinther de la
sorte, c'est le mabouiisme complet
avant deux ans. »
« — Tu veux t'appuj-er c'tte fran-
gine-là ? c'est d' la marteU'rie ! «
A la suite de l'exposé de ce hanne-
ton qui a produit le plus grand eflet,
une discussion bruyante, r.iisonnée,
mais peu raisonnable, s'engage
entre les diverses parties de 1 ate-
lier. »
(D.iCBMBRF.-ALOXXIKa.)
— FOLIES. Cascades.
— FAIRE DES FOLIES. Casca-
de)-, Faire les cent, les cent dix-
neuf, les quatre cents coups.
— Vraiment, c'est bien qu'une fille
comme moi, qu'une garce comme
moi, qu'une rouleuse comme moi,
qui a fait les cent coups, qui n'a
rien aimé de beau ni de bien (ah:
je me connais, allez, je sais ce que
je vaux! puisse dire ça à cet igno-
ble journaliste... »
(Catdlle Mexdès.)
Faites le diable à quatre, faites les
cent dix-neuf coups... vous aurez de
l'argent, et l'argent, dans notre
siècle, il n'y a que en, »
(J. Patrice.)
FOXCTIOXXAIRE. Biidgétivore.
— FOXCTIOXXAIRE SÉVÈRE.
A poigne.
— FOXCTIOXNAIRE
MULE. Cumulard.
QUI CU-
FOXDS DE CAISSE. Grenouille.
« Le capitaine avait mangé la gre-
7ioiiille du régiment et passé la
frontière, sans prévenir même son
épouse. »
(BeBTEI. et GiLQDIX.)
l'OXTAI.MER. Papa Robinet.
7 — FOR
FORAIAT. Foresque.
« On a poissé la Saucisse et Rabagas
en train de fabriquer la roulotte
d'un foresque â la fête du Trône. »
— FORAIX CHARGÉ DE L'AX-
XOXCE dans les parades. Bo7iis-
seur, Posticheur. Postigeur, Pos-
tijatpur. V. Annonceur.
— FORAIX BOIIÉ3IIEX. Manou-
che, Romanichel , Romani.
— ARTISTE FORAIX. Flambeur.
— ARTISTE FORAIX SAXS EM-
PLOI. Foresque en rupture de
banque.
— GARÇOX FORAIX, homme à
tout faire. Sègre. On dit égale-
ment Galoupe; mais ce terme
ne se prend qu'en mauvaise
part.
'< — Je lui avais demandé de me
fournir un nègre, dit le dompteur ;
il ne m'a fichu qu'un galoupe que
j'ai dû sacquer le jour même. »
— MA RCHAXD FORAIX. Ugrier
— SALTIMBAXQUE FORAIX.
Caoutchouc, Merlifiche.
— LE MOXDE DES FORAIXS.
Banque.
« Dans le monde de la Banque, le
mot « banquiste » n'a pas la signi-
fication que lui donne le vulgaire ;
on l'y emploie sans aucune idée de
mépris. »
« 11 y a la grande et la petite banque.
Les directeurs de ménageries, de
grands théâtres, de cirques, les
propriétaires des étincelants ma-
nèges de cochons, de chevaux ou
de lapins de bois, etc., ceux, en un
mot, dont l'exploitation exige
d'importants capitaux forment la
grande banque, sorte d'aristocratie
foraine. La petite banque est com-
posée de petits légriers, de bonis-
seurs, de camelots, de montreurs
de phénomènes, de mer li fiches et de
manouches ou romanis; encore
considère-t-on ces derniers comme
peu dignes d'appartenir à la corpo-
ration. »
I
FOR
— 228
FOR
— BARA<^)l'E DE FORAIX.
Entre-sort. V. Baraque.
— BOUTIQUE DE MARCHAND
FORAIX. Landière.
— MATÉRIEL DE FORAIN.
Satou.
— VOITURE DE FORAIN. Ca-
ravane, Roulotte.
« Je demandai à voir Pezon.
— Oh! monsieur, nie dit le {jarçon
de piste, il n'y a que la patronne
qui couche à la caravane. Mon-
sieur Adrien, le temps de la foire,
loge toujours à Thôtel. »
— Installer un établissement
forain dans un lieu où ne se
tient aucune foire. Flamber,
flancher, turbiner en ville
morte.
— Changer quotidiennement
de résidence avec une partie
du personnel et du matériel,
l'autre partie demeurant à
poste iïxe. Flamber en excur-
sion.
FOHÇAT. Bagnard, Cotrct ou Cot-
teret, Fagot, Fague, Falourde,
Relingue.
« Pour donner plus de couleur locale
à son n Cabaret du Bagne », le colo-
nel Lisbonne a choisi une partie de
son personnel (du moins, l'assure-
t-il) dans le monde des anciens
bagnards qu'il a l'espoir de rame-
ner ainsi dans la bonne voie. »
(G. Amyot.)
■■ Il faut vous dire que les fagots
(c'est le nom familier des trans-
portés) possèdent un jardin im-
mense et le moyen de lui faire
beaucoup produire. »
(pAtl. BO.N.NETAIS.)
<< On y entendait des choses étranges,
liuriesques, sinistres. Dans un coin,
deux anciens relingues y dévidaient
le vieux jars. »
(Louise Michel.)
— FORÇAT CO.\ DAMNÉ A PER-
PÉTUITÉ. Fagot à perpêle ou
ù perte de vue.
« Et ca ne m'a pas fait tort, puisque
après avoir tiré dix berges, j'ai
obtenu ma grâce, quoique fagot à
perte de vue... »
(Hector France.)
— FORÇAT LIBÉRÉ. Fagot
affranchi.
« On a beau être un vieux fagot
affranchi, on sait ce qu'on doit au
beau sexe et à l'innocence... »
(lu.;
— FORÇAT ÉVADÉ. Fagot en
campe ou en crampe.
— FORÇAT EMPLOYÉ COMME
.AUXILIAIRE. Paijol OU Payot.
« Le payot distribue les vivres, fait la
paye et se charge à juste prix de la
correspondance de ses camarades.
C'est à la fois un fourrier du bagn
et un écrivain public. >■
(Hectob France.)
FORCE. Colletin OU CoUin, Grai>
d'abattage. Huile de bras, de bi-
ceps, de coude, Moelle, Pogne.
« — Faut du collin, mon vieux lapin,
pour toucher à ce p'tit truc -là. »
Les beaux jours arrivr^s. plus de jeu, plus de veill
Embrasse en te levant ta femme et ta boutcil
Derrière ta charrue avec les bœufs bien er.i
.Muuis-toi dans les champs de bonne Aui7erf?ir
(A.-L. Marqdiset.)
J'ai d' la pot/ne autant qu du jaspin
On peut gûferça quand qu' j'attige...
(L. DE Bekcy.)
— DONNER DE LA FORCE à
nue chose. Corser.
FORCEPS. Fers.
« On a été obligé d'employer les fers
pour l'accoucner. »
FORCER. V. Crocheter, Enfoncer.
FORER. Bouliner, Griffer un ni-
rct '.
FORÊT. Sabri, Satou, Sait.
V. Bois.
FORFANTERIE. Esbrouffe, For-
fante. V. Embarras.
FORGEROX. Tape-dur.
FOR
— 229
FOU
FORXIQUER. Cogner. V. Coïter.
Les femmes, de ce pays-là.
On peut les aimer jusque-là,
Ell's sont dur's à la b'sogne
En Bourgogne ;
A chaque pas, à chaque instant.
De tous les côtés on entend
Jean du Cogno qui cofjne.
En Bourgogne.
(A. B.)
FORT. adj. Balouf, Costeau, Costo,
D'attaque, Fortiche, Gas, Homme,
Lapin, Mdle, Mec à la colle forte,
Moelleux, Poilu, Qui en a, Qui
est là.
-a — Moi, je suis président du club
'I Les dessalés », un club fin de
globe : rien que des poilus costos,
des gas qu'en ont. »
(P. Paillette.)
— C'est pas qu'on ait le taf : on est
lOelleux, et on ne craint personne. »
(J. LOBBAIS.)
r m' caressait, fallait Toir comme '.
C'était un gas. c'était un homme :
(Fd.)
On n'a pas d' Desfoux et pas d' guiches
Mais on est des rnâVs, des fortiches.
On en passe un coup quand i' faut.
(L. DH Bebcy.)
Papa c'était un lapin
Qui s'app'lait J.-B. Chopin.
(A. B.)
— BOISSON, ALCOOL TRÈS
FORT, Carabiné.
U se radoucit, alla lui-même cher-
cher une bouteille et deux verres
jCt me versa ce que nous appelions
;une absinthe carabinée. »
(H. F«.«cE.)
►RT,subs. (Porteur.) Collet, Col-
' X, Coltineur.
itre temps, M. Hamard s'est
:upé à .Marseille, où il passait,
vol de 80 000 francs de diamants
>mmis, il y a trois ans, par un
}mmé Ferray, coltineur occasion-
îl du port de la Joliette. »
lU Quart (fœil.)
ITIFICATIOXS (LES). Les
rts, /es fortifs, fortifes ou for-
Te$.
« Du temps qu'on était môme, on
allait rigoler su" les forts avec les
gosselines qui canaient la classe et
on jouait à papa et maman entre
la porte d' Romainville et la celle
de Bagnolet, en pénards, dans les
fossés. >»
« On fit défiler devant le noble lord
des récidivistes amenés de Poissy,
Melun et autres villégiatures, dès
escarpes, raflés sur les fortifs, des
souteneurs et leurs protégées. »
(Je*X Jl'LfclEN.)
Allons-nous-en '. L'ombre est douce.
Le ciel est bleu : sur la moasse
Polyte mâche du veau.
II convient que lu t'attiCres
Pour humer, près des forliffes.
Les encens du renouTeau.
CLiCREST TAILaàOB.)
FORTIFIER. Corser.
— SE FORTIFIER. Forcir.
« Cet enfant a bien forci depuis que
je ne l'ai vu. »
FORTUXE, Fortanche.
— BOXXE FORTUNE. Bonne
fortanche.
FOSSE D'AISANCE. Tarte aux
cei'ises.
« Le père La Tinette s'était évanoui
dans la fosse, et sans un pompier
qu'a descendu le chercher, il aurait
confit dans la tarte aux cerises, u
FOU. Bibi, Bridoux, Coco fêlé. De
la tribu des Béni-Coco, Fêlé, Fo-
card, Hurlubier, Louf, Loufoc,
Loufoque, Louftingue, Maboul,
Maillet, Marteau, Pavillon, Pa-
rois, Qui a une araignée, un ca-
fard, un hanneton, un moustique
dans le plafond, dans la sor-
bonne, dans la soupière, etc.
(V. Tète), Qui a une fêlure, une
fi-nsure, un grain, une mie de pain
dans la timballe. Qui a perdu la
boussole. Qui a passé par Cambrai,
Tingo; Toc- toc.
« Les pensionnaires de Bicêtre et
l'asile lui-même sont appelés 61615
et. par extension, on désigne ainsi
toute personne déséquilibrée ou
1 simplement maniaque. »
FOU
— 230
FOU
« Gredin? Peut-être pas. Pitre, plutôt,
pour le plaisir de se mettre en évi-
dence, de couler ses yeux dans le
coin, de faire des 0, des A, des U,
avec sa bouche élastique comme
du caoutchouc. Les uns disaient :
11 fait la bête... Les autres : Il a un
hanneton... »
(Htr.CES Le Roix.)
« C'est un loufoque, ma vieille; un
loufoque. 11 n'a pas l'air méchant. »
(Pâli. Adam.)
« On prétend qu'il ne sait pas ce
qu'il fait, qu'il est loiif. »
(GoBO>-.)
« Faut être bridoux, maillet, tingo,
focai'd pour croire à des flambeaux
pareils ! »
— Pour fur que la France est maboule,
La Chambre aussi... c't évident :
L'aul' jour elle a perdu la boule
A l'élection du Président.
Et l'on s'emballe et l'on s'en bouche
Des coins : « Hu' donc, eh ! socialo !
— Va don' dire à ta mèr' qu'a l' mouche !
— Panamisle! — Possibilo! »
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
Vous que le cbaud soleil a teints,
Hurlubiers dont les peaux biseltes
Ressemblent à l'or des gratins.
(Jean Richepin.)
Quéqu" tu viens fair'? T'es pas marteau}
It'où c'est qu' t'es v'nu? D'en bas.d'en haut?
(Jehan Rictcs.)
— UEVEXIU FOU ou ÊTRE FOU.
La perdre, Pavillonner. V. Dé-
raisonner.
FOUET. Avoine de bourrelier, Bau-
(Iru, Bonis, Eventail à bourrique
(arg. des cochers), Salade, Tire-
branle.
« — Tiens, prends mon avoine de
l.ourrelier, dit le meneur de viande
en tendant son fouet à Firmin, et
caresse-lui les pattes. »
— FOUET DE CONDUCTEUR
.MILIT.\IRE. Carabine.
FOrETTKH. Bouise^', Servir une
avoine, un picotin.
FOriLLER. Arsonner', Barboter,
Battre en ruine, Jkscendre en
fouille, en fouillouse, en valade,
Pourobcr'. V. Visite.
— SE FOUILLER DANS LES
.\ARI\ES. Décrocher ses ta-
bleaux. Nettoyer ses écuries.
S'apprêter à recevoir.
« Deux rapins causent ensemble.
L'un d'eux se fourre désespérément
les doigts dans le nez.
— Voyons, fait l'autre, c'est pas le
moment de décrocher tes tableaux
à la veille de l'ouverture du Salon. »
(H. Fbakci.)
FOUILLIS . Canelle , GrouUh
(/rouillot, Pagaille ou Pagai,
Tribouil. V. Désordre.
FOULARD. Chiffornion, Épiplo n
(arg. des écoles), G?'am de briiKc,
Saute-cou, Terre-à-terre.
« Elle avait autour du cou un mé-
chant chiffornion de coton et ses
f)auvres chaussures déformées, écu-
ées et trouées laissaient voir ses
orteils qu'empourpraient les en-
gelures »
{La Lanterne.)
FOULE. Abadie*, Abadis ', Floue \
Fourmillante, Frémillaute, Grouil-
lante, Meute, .Moutonnaille, Tiym ,
Tine, Trèpe, Trèple, Vade.
« r s' faufile dans la frémillante et
pis nib pour mette la pogne des-
sus. >>
« Mais en arrivant su' la place d' la
République, ah ! ctte Une ! Si t'avais
vu c' trèpe, y en avait jusque sur
le» becs de gaz. »
« — Toute la vade grouillait autour
de moi. »
(G. MiïTttiit*.)
— CHARGER LA FOULE. Ser-
vir le trèpe ou le trèple.
V. Charger.
FOUR. Abbaye ru/fante'.
FOIRRK. V. Trompeur.
FOURCHETTE. Amore,
cornes. Piquette.
BHt
FOU
— 231 —
FRA
FOURXEAU. Cosaque, Mendiant.
FOURXI.\IE\T. Bardât, Fourbi.
V. Équipement.
FOURRIER. Gratte-papier, Ro-
gneur. Traîne-paillasse, Voleur
d'étiquettes.
« Le fourrier, serait-il le plus hon-
nête et le plus scrupuleux des
comptables, passe toujours aux
yeux des hommes pour un frico-
teur qui fourre... dans sa poche
une partie de l'argent qui leur est
destiné, qui vend leurs denrées et
leur fait ainsi la vie plus dure ;
aussi Fappellent-ils roqneuv. »
« Dans la cavalerie, la sonnerie :
« Au fourrier » est interprétée : >>
Au voleur d'étiquettes. »
— BRIGADIER- FOURRIER.
Brigue-four, Tambour.
C'était une pièce toute en lon-
gueur, aux murs culottés de fumée
et dont une série de pancartes,
symétriquement appendues, rom-
pait seule la froide nudité : réper-
toires des hommes et des chevaux
de l'escadron, en belle ronde et en
deux couleurs, rehaussés çà et là
d'accolades vigoureuses, d'accou-
plements de filets gras et maigres
où se sentait la main artiste du
tamliour. »
(G. CaUBTELIME.)
FOURRURE (PORTER U\E).
F'/firnir Martin.
FOYER. Brûlant. V. Feu.
FRAC. Queue de morue, Queue de
pie. Sifflet.
— FRAC XOIR. Sifftet d'ébène.
FRACTURER. V. Crocheter, En-
foncer.
FRAIS. Frisquet. V. Froid.
— PERSONNE ENCORE FRAI-
CHE. Pas trop ér/ratif/née.
FRAXC, subs. (Monnaie.) Point.
V. Argent, Billet de banque, Or.
FRANCHEMENT. A la tête du
camp ou simpi. A la tête. V. Ef-
frontément, Monde.
F R A X C - M A Ç () -\ . Frère-trois-
points.
« Grand remue-ménage hier, rue
Cadet, où les frèrés-trois-points
tenaient réunion dans la salle du
Grand-Orient. »
{Le Pilori.)
— FILS DE FRANC-MAÇOX.
Louflon, Louveteau.
FRAAC - MAÇONNERIE . Art-
royal (arg. des Francs-maçons).
FRAPPER. (Battre.) Amocher,
Asticoter les côtes, Attiger, Bom-
ber, Botter le cul, le figne, etc.
(V. BeTTière), Bouchonner, Bouffer
le blair, le nez, les tripes, Bouler,
Bûcher, Carder le cuir, la peau,
Caramboler, Casser la gueule.
Crever, Coller, détacher, laisser
tomber, mettre, passer, poser ou
prêter des beignes, des bochons,
des bicoques, des brocots, des châ-
taignes, un coup, des gnons, une
mandate, une pâtée, du perlot,
la pipe, la purge, la sauvette, du
tabac, des torgnoles, Daudiner *,
Daupher, Débarbouiller à la po-
tasse. Décrasser, Dégraisser, Em-
plâtrer. En mettre. En filer. En
passer, En prêter, Entrer ou ren-
trer dedans, Enlever le ballon, le
cul, le figne,les miches, etc., Es-
quinter, Estuquer, Flauper, Flo-
per. Gratter, Jambonner, Maquil-
ler', Moucher, Milrer, Passer
(v. a.) â chausson, à la daube, à
la daudée, à l'emplâtre, à flaupe,
chez gnon, chez pain, chez perlot,
à ou chez ponce, à tabac. Piocher,
Poncer, Purger, Remuer le figne,
le panier à crottes, le tal, etc.
Repasser la chemise, la limace, la
lime, Rabotter l'endosse ou les en-
dosses. Rincer, Rimdi^ier, Saler,
Saler la gueule, Servir, Servir à
boire. Souquer, Sucrer, Tambou-
FHA
232 — FRI
riner la gueule, la paillasse, la
peau, Tamponner, Tanner le cuir,
le lard, la peau, le râbe, le râpe,
Tasse-r, Toucher, Torcher, Tra-
vailler le cuir, la peau, Tremper
une soupe. Trépigner, Tricoter les
côtes, Verser à boire.
— ÊTRE FRAPPÉ. Boire, Dan-
ser la malaisée, Écoper, Être à
la ringuée, Élrenner, La danser,
Passer (v. n.) à cnausson, à la
daube, à la daudée, etc. (V. plus
haut). Prendre, Prendre pour
son rhume, Prendre ou ramas-
ser la pipe, la pipette, la purge,
la sauvette. Ramasser, Recevoir,
Trinquer. \. Battre.
« C mec-là, un' neuille, i' s' fera bom-
ber; j'y en mettrai un coup dans la
noix! »
« Lui qui bûchait su' les marchands. »
(Jeban Rictus.)
Pis, quand on a l'âge d'mareher,
C'est par soi-mèm' qu'i' faut flancher
Et fair' du plâtre.
L'soir, ceux qui rapport'nt pas assez,
Quand ed' la croûte i's s' sont passés.
Pass'nt à l'emplàlre.
(L. DE Bebcy.)
J'ai pas l'flub' de lui pus qu'des autes
J'vas ['gratter malgré qu'i' .«oy' gas :
Je r souque et j'v tricot' tes cotes...
(iD.)
FRAUDE. V. Tromperie.
FRAUDEll. En pailanl du lise:
Entôler, Pasquiner de la mal-
touse. V. Tromper.
FRAUDULKl SEMEAT. Sous la
table {a.rg. des faiseurs).
« L'acte de vente portait que la tran-
saction devait s'opérer sur le prix
de douze tiiille cinq, mais Donelle
recevait sous la table un supplé-
ment de quinze cents francs. »
FRAYEI R. V. Peur.
FRELATER. \ . Falsifier.
FRÉyiE.XTER. Pris en mauvaise
pari. Donner dans.
H Cette petite s'acoquine : elle donne
dans la culotte rouge. »
— FRÉQUENTER LES FILLES.
S'encotillonner ou S'enjuponner,
Gourgandiner.
C'est nous, pauvres mollusques,
Qui nous enjuponnons.
(H. Bir.iiET.)
— FRÉQUENTER LES COMÉ-
DIENS. S'encabotiner.
— FRÉQUENTER LA BOHÈME.
S'embohémer.
FRÈRE. Pralin, Frangin, Fraternel.
« Et après, si le lézéluquèe^ te dé-
mange, tu pourras l'écrire au grand
Chariot, ton frangin qui s'fait vieux
à Biribi. »
(Tbdblot.)
« — Je comptais que mon fraternel
m'enverrait des pépettes pour les
• manœuvres. »
« Donne l' bonjour à la mi-re et au.\
fralins. »
— FRÈRE DE LA DOCTRINE
CHRÉTIENNE. Coin, Corbeau.
Couac, Frangin, Ignoramus ,
Ignorantin.
« Et c'est r même tabac dans toutes
les écoles : chez les coins comme
dans les lycées. Moi qu'ai été en
classe chez les corf)eaux, j' t'en
parle savamment. »
JTais n des ignoramus
Qui n'enseignent qu'oremus.
FRIAND. Chat.
« Je la savais chatte au possible ;
aussi avais-je préparé un petit goû-
ter tout de friandises légères et par-
fumées. »
FRIAXDISE. Chatterie, Gueular-
disc, Sanan.
« Du nanan dans toutes les cantines,
des belles Italiennes pour friser la
moustache aux vainqueurs, et après
un quart d'heure de repos, le ohe-
niinde la gloire'... Halte!. ..front!...» ,
(Krm»t CAPtNnc.;
Rt puisque, pour nos griserie*,
Le couvert est mis.
Qu'il me soit permis
h'cn goûter jusqu nut chatteries.
(L. Di RncT.
FRI
— 233 —
FUI
FRICHE (TERRE EX). Peleux.
FRICOT. Fnchti. V. Cuisine.
FRICTIOXXER. Astiquer la
couenne, Briquer le cuir.
FRIPERIE. Fripe (apoc).
FRIPIER. Décrochez-moi ça.
FRIPON. V. Escroc, Voleur.
FRISER la chevelure. Bosseler le
tube.
FRISSOX. Tremblottc.
FRISSOXXER. .Avoir la trem-
blo(te. V. Fièvre.
J'entends les os d'ines jamb's qui plaquent
Conf les parois d'mon culbulaut...
J'suis fonta, si j'ai la tremblotte.
(A. B.)
FROID. Chanin ySiTg. lyonnais),
Frichbi, Frimassard, Fno, Priot,
Frisbi, Frisco, Frisquet, Grie *,
Grielle ", Gri.<i'.
a —V fait rien frichbi dans ta turne 1
Fais du rifl »
Au nom dn père et da Gis.
Le ciel est blanc comme un Ivs,
VU r frio .'
l's verront l'anné' prochaine
Ceux-là qu'ont l'cul dans la laine ;
Ah ! si j'étais proprio :
J'pourrais paver d' la flanelle
A mon pauvre cul qui gèle:
Mais je n' suis pas proprio...
V'Ià r frio!
(A. B.)
Hais ça fait rien... si qu"v r'viendrait
Uuèqu' nuit d'hiver quand V/j'iiçue/ semble
Fend' les pavés et les carreaux.
iJbba5 Rictcs.)
FROMAGE. Blême, Durème, From
(apoc), Promgi ou Promji, Fro-
meton, Berne, lienaché.
Ah 1 a n'était pa^diffe à engraisser :
dix de gringue et dix de fromji ; ça
Tsait le pied. •>
— FRO.MAGE DE HOLLANDE.
Boussole de refroidi, Boussole
(le singe, Télé de morl.
— FROM.VGE GATE. Ambulant,
Qui marche tout seul.
— QUARTIER DE FROMAGE
DE BRIE. Côtelette de menui-
sier, de merlan.de vache. Entre-
côte de brodeuse, de lingère. ou
simpl. Côtelette de Brie.
L'apprenti parisien, qui n'a souvent
Sue trois ou quatre sous pour son
éjeuner, se contente presque tou-
Iours dun bout de saucisse ou de
)0udin ou encore d'un morceau de
fromage qu'il baptise ironiquement
côtelette de Brie ou entrecôte de rne-
FROXT. Dessus, Inspiré, Marlou,
Plafond.
FRICTIEUX. Juteux.
« 11 comptait sur une affaire juteuse
qui lui permettrait d'établir son
fils et de marier convenablement
.Madeleine. »
(Le Fin de siéck.)
FRUSTRER. V. Duper, Escroquer.
— FRUSTRER LE FISC eu falsi-
fiant les chiffres d'un acte. Pas-
ser sous la quarante, sous la
table. V. Frauduleusement.
FLTR. Ambier'fBaudrouiller, Cal-
ter, Camper, Carapater, Caialer,
Chabier, Cramper, Cromper, Déca-
nillei-. Décarrer, Défiler, Défiler la
parade^ Défourailler, Démurger,
Déripei', Désatrer*, En jouer un
air, Épouser la fourcandière *,
Escaner, Faire chichi, chibis,
cric , crique tte , g i lies , Faire
ou se faire l'adja, la débinette,
la fuite, la levure, la paire. Faire
patatrot. Fendre son équerre, son
compas, Filtr comme un dard,
comme un pet, comme un zèbre,
Filer son câble par le bout. Filer
son nœud. Foutre ou ficher le ou
son camp. Happer le taillis'. Jouer
à barres. Jouer du compas, des
flûtes, des fuseaux, des gambettes,
des guibolles, des pattes, des
pinces, des pincettes, Lever le pa-
turon. Mettre la clé sous la porte
ou la débouclante sous le paillas-
son, Mettre les voiles. Prendre la
FUI
— 234 —
FUM
tangente, S'attacher un bidon, une
gamelle, Se barrer. Se carapater,
Se cavaler, Se courir. Se cramper,
Se criquer, Se débiner. Se défiler,
Se déguiser en cerf, Se dévisser,
S'épouffer, S'esbigner, S'évaporer,
Se fendre l'ergot, Se la briser, Se
lâcher du ballon, Se la casser, Se
la fracturer. Se la tirer. Se maca-
ronner*. Se pousser de l'air, Se
si/tphider. Se tirer. Se tirer des
pattes, des pieds, des flûtes, des
fuseaux, etc. Tirer sa crampe, sa
coupe, Tricoter, Tricoter des gam-
bettes, des guibolles, etc. V. Jambe,
S'évader.
Ah ! ol'-toi d' là, tiens, prends ta cours»,
D('bin\ cavale ou tu vas voir.
(Jehan Rictus.)
Plus tan), la chance s'ensuivnnt.
S'il ne se fait chaulFer uvaut
Ou ne s'^sbif/ite.
Notre homme, par un coup savant,
Nous supprime le plus souvent...
Comlile de guigne!
(BuÉDoiir.)
Lapierre, voyant que ça devenait
vilain, juge qu'il est temps de jouer
des fuseaux. »
(M*Hio et Lacnav.)
l's vont chercher à se faire la débi
nette pour aller crever de faim en
Belgique ou chez les Angiiches. »
— Limpéiatif se traduit, fré-
quemment, par une des ex-
clamations suivantes :
Acrée! Acres l A l'escane !
Crès ! Creslo ! Cric ! Far ! L'ad-
ja I La dcbinette ! La levure I La
paire ! l'et ! Vesse ! ou par La
voilure est à la porte ! La voi-
ture nous attettd !
Mais i's m'ont jamais ceinture^..
Kj' gliss' toujours entre les mailles
bt quand i't pass'nt... ej'crie :
V'ij les pestaillesl
Acre!
(A. B.)
« J' crie : « l'escane ! et je veux bau-
drouiller mais j'avais un caillou et
j' m'affale. »
(Fti.ix R£mo.)
« — Crestol qu'i' m' fait, v'Ià ton da-
ron! >>
Moi qu'avais pas esgourdé, j' bou-
geais pas. Alors i' m' fout une
poussée.
— Pet\ qu'i' me r'fait, criai
Alorsse, j' vas pour dériper, mais
il 'tait trop tard et l' dab m'allonge
une sichnouffe... de première. »
« — Ho ! la paire ! ça sent la r'niffle ! »
« — La levwel vivement, 6rt>ve-toi 1
V'Ià ta femme qui t' cherche. »
FUITE. Adja, Cavale, Campage,
Campe, Crampe, Crompe, Décar-
rade. Décarre, Décairement, Es-
cane, Fourcandière' , Levure, Paire,
Patatrot.
« Le barbaudier du castu est-il fran-
cilien ? Se dit-il de ia. fourcandière' ^ <>
{Le Jargon de l'argot.)
Fl'MER. Bombarder, Bouffarder,
Brûler, Faire du brouillard, Gril-
ler, Pétuner.
... De griller une cigarette
Dont le .serpentin louvoyeur
."^'envole comme une amourette
Vers le ciel... de lit... (vieux voyeur).
(KlPEISPEROER.)
Ouanl à moi, je pétuue
Ht plutôt lieux fois qu'une
Et du matin au soir
r.igarc et cigarette...
La pipe ne m'urrètc,
Ht sans croire déchoir.
(R. PO.NCHON.)
« Et quel plaisir, à la pause, de ôoii/frtr-
der un brin, de faire un peu de
brouillard pour tromper l'ennui et
vous aider à rt^vasser ! »
'< Oh! vous brillerez bien une demi-
pipe tout on causant sur le mail'? »
« Pourvu qu' j'aie du perlot pour
bombarder, »
— Comme complément, on
emploie fréquemment un
ou une (en sous-entendant
pipe, cigarette ou cigare).
■< On a beaucoup remarqué que
M. Félix Faure s'était offert le plai-
sir d'en ffri/ler une. «
{Le Gttuloit.)
FUM
— 233
FUS
FUMEUR. Bombardeur, Bouffard,
Grillew:
— FUMEUR PAR OCCASION.
FumaiUon, Fumeron.
« — Vous n'êtes qu'un fumaillon,
l'abbé ! Parlez-moi de M. le vicaire
général ; en voilà un bouffard. »
FUMIER. Bounier.
FUMOIR. Bouffardière.
FUNICULAIRE. Fum (apoc).
« Comme je me trouvais en retard,
j'ai pris le funi pour mes deux
ronds. »
FURETER. Fouinasser, Fouinei'.
«c A force de fouiner, il apprit que je
me permettais de recevoir des jour-
naux et en déduisit que ce ne pou-
vait être que moi l'auteur de tout
ce pétard. »
(La Sociale.)
FURETEUR. Fouille-merde, Foui-
nard, Fouinasson, Pénard, Son-
deur.
<« Sacré fouille-merde'. ï faut qui'
fourre son sal' tubard partout ! »
> C'était un petit Méridional du mau-
vais Midi ; chevelu, barbu, velu,
noir comme une taupe, bruissant
comme une cigale et foiiinard com-
me un cent de Normands. »
(S*vÉRi;i8.)
« C'est un pénard, un sondeur ; il a
l'air de ne pas y toucher et il met
toujours le doigt su' V bath. »
FURIEUX. Furibard.
« A cette révélation, le chef de bureau
devint furibard et menaça de sa dé-
mission immédiate le pôrte-pai'ole
du ministre. »
FUSIL. Bayaffre', Baillaf, Bâton
creux, Bottoche, Chandelle, Clari-
nette, Femme, Flingue, Flingot,
Pitroux, Repoussant, Soufflant,
Tringle, Tube. V. Bois. En outre.
le Fusil se désigne parle nom de
l'inventeur : Chassepot, Gras^
Lebel, Remington, etc.
« Pour la deuxième fois de la jour-
née, voici Jean-Louis et Lapierre
placés entre deux rangées de ces
chandelles de Maubeuge, dont la
mèche sent la poudre à canon. »
(Mario et Laoay.)
Tirer les rois!... C'est la camarde
(Jui devrait leur tirer les pieds ;
b'abord faudrait qu'on les canarde
Et qu'on t' les crèï tous comra' des pieds.
Un' deux 1... quand on n'est pas des poires,
Ou'on est Français et Parigot,
On lait pas tant'd' inagn' et d'histoires :
On tir' les rois à coups d'ftingot.
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
« On t' reveille, su' les ménuit eune
heure, et faut s' coller l'as de car-
reau su' 1' ràbe et décrocher sa cla-
rinette. >>
« Et aie donc I pan 1 on leur-z-y fout
des coups d' flingue dans la peau. »
< Tout le monde dormait au corps
de garde, les tringles au râtelier et
les sacs sur la planche. »
a Le troupier appelle son fusil repous-
sant, soufflant, flingue ou flingot ;
mais le mot le plus répandu pour
désigner ce compagnon de tous les
instants, c'est : « ma femme. »
— FUSIL A DEUX COUPS. Re-
poussant à deux trillages ou
trayaqes. V. Coup.
— FUSIL DE BOUCHER. F/in^O«
(analogie).
FUSILIER DE DISCIPLINE.
Biribi, Camisard. V. Soldat.
FUSILIER MARLX. Chie-dans-
Veau. \. Marin.
FUSILLER, V. Baillafer *, Bailla-
quer ', Bayafer ', Canarder, Des-
cendre, Laver la tête avec du plomb.
<< — Mais, criai-je à Préval, ils ne
sont pas armés...
— Bah!
— Aucun ne riposte...
— C'est une tactique. Us vont ripos-
ter tout à l'heure. Tire donc !
I
FUS
236 —
FUY
On en canarda ainsi une demi-dou-
zaine.
— C'est égal, dis -je, voilà ce qui s'ap-
pelle assassiner les gens. »
(Hectob France.)
« Joseph Robert sortit de la maison
comme un fou furieux, brandissant
son arme en criant :
— Il faut que J'en descende un 1 »
(Gkmo.)
« — Voies de fait envers un supé-
rieur à l'occasion du service ! Son
compte est tout réglé : on lui la-
vera la léle avec du plomb . »
FUTÉ. Fouinard. V. Fureteur.
FUYARD. Baudrouillard.
GACHER. V. Abîmer.
GAG\ER. Affurer, En faire. Faire
de l'aiiber, du carme, du pèse.
il vous pousse au jeu ; mais, qu'il perde,
On ne l'entend pas murmurer,
Il s'en fout comme d'une merde.
il est toujours sur à'affurer.
(P. Paillette.)
Allons !... au rvoir, mossieu 1' gendarme,
Vous r voyez-ben, j'ai-z-un métier
Avec quoi que j' me fais du carme.
(A. B.)
GAI. Gaimar, Rigolhoche, Rigolo.
GAIETÉ. Rigolade, Riole.
GAIX. Affwc. V. Bénéfice.
GALAXT, adj. Pompadour, Ré-
gence, Richelieu.
GALE. Charmante*, Frotte, Gratte ^
Grattouille, Grattouse, Mitre *,
Principauté*.
« La charmante* y fait] gratter bien
des mains. »
(Vidal et Delxabre.)
« — T'as donc la frotte que tu t' grat-
tes comme ça? »
« Tu parles qu'i' s'est fait la paire :
la bergère avait la grattouse. >>
GALEUX. Charmant *, Frottardy
Prince* (s.-ent. de gale).
GALÈRES. Bâchasses", Petite ma-
rine, y. Bagne. Travaux forcés.
GALERIE. V. Amphithéâtre.
GALÉRIEN. V. Forçat.
GAL
238 —
GAR
CALETTE. Platue.
<iALOX. daluche'.
— GALO.V DE GIIAHE. Uâlon,
Sardine.
• Il espérait les sardines de caporal
pour le départ de la classe, mais son
ambition était de décrocher le bdtoîi
de fourrier. »
— GALOX EX CHEVROX. Ba-
j-ague, Brisque, Maison. V. Che-
vron.
CALOXXER. Galucher'. V. Cha-
peau.
GALOP. Patatrol.
GALOPIIV. Crapaud, Galapiat,
Gosse. V. Gamin.
GAMELLE. Galtause, Galtoze, Gal-
toitzc.
« — Qui est-ce qui ne bouffe pas sa
gallouze'l demanda-t-il affamé en
reluquant les gamelles de rata. »
GA!iIIA'. Béni-mouffetard, Crapaud,
Fovyou , Galapiat , Gavroche ,
Gosse, Gouillon, Gouspin, Gousse-
pain, Gromiau, Môme, Mômichard,
Mômignard, Titi. V. Enfant.
Ben, moi, c't' existenc'-là m'assomme '■
y voudrais posséder un chapeau.
L'est vraiment tempsd' dev'nirua homme.
J'en ai plein l'dos d'être un crapaud.
(J. KiCHSPIN.)
— Grenipilie, la marmaille
Va venir manger tes seins,
l'n tas de mômes malsains
Qui grouilleront dans la paille
Sur tes bras pour traversins.
Klle dit : Vaille que \aille:
Je nourrirai mes poussins
D'aumônes ou de larcins.
(ID.)
GAMIXE. Gosseliuc, Mùmicharde,
Mômirjtiarde. V. Fillette.
GAKT. Chaussette, Glovès, Mitoufle,
Mitouflet, Porte-poigne.
« Le tourlourou Raticbon, qui descen-
dait de garde, lit une toilette flam-
bante, s'astiqua du haut en bas, et
reluisant comme la visière immense
des képis du petit lieutenant Trou-
madames, sortit du quartier, ayant
fourré ses mains dans des diaus-
settes d'une immaculée blancheur. »
{La Batonuette.)
GARANTIE. Parade.
« Il opérait en toute tranquillité, sans
craindre que la police ne l'inquiétât
quant à ses moyens d'existence.
Un camarade, qui tenait un com-
merce de vins en gros, lui servait
de parade, toujours pn'^t à assurer
qu'il l'employait comme courtier. »
GARÇOX. Fieu, Fiston.
— JOLI GARÇOX. Miroir à gon-
zesses, à pulains, à pou/iassef.
« C'est toujours un homme aimé pour
lui-même, un joli garçon, un mi-
roir «... ce que vous savez. Trop
beau pour rien faire, il est pareil
au lys de l'Écriture. »
(François Coppfa.)
— GARÇOX DE CAFÉ. Loufiat.
« D'pis l'augmentation des alcools, on
raque la bleue deux ronds d' pus.
mais r loufiat s' gratte pour eul'
pourboire. »
— PREMIER GARÇOX DE CAFÉ
Caporal.
— GARÇOX QUI VERSE LES
r.OXSOM.MATIOXS. Omnibus,
Verseur.
— GARÇOX CHARGÉ DE TIRER
LA RIÈRE. Pompier.
— GARÇOX DE COURSES. Chas-
seur.
— GARÇOX D'OFFICE. Officier.
— GARÇOX CHARGÉ DE FAIRE
LE CAFÉ. Fournier.
— GARÇOX DE VAISSELLE.
Plongeur.
« Le service des loufiats diffère selon
les maisons où ils sont employés.
11 en est où le caporal ou premit i
garçon ne s'occupe que des con-
sommateurs; dans d'autres, il tra-
vaille comme ses camarades et fait
le nettoyage avec eux. Les petits
GAR
— 239
GAR
établissements et les brasseries de
femmes de dernier ordi-e n'em-
filoient qu'un garçon, qui est à la
ois officier, plongeur, fournier,
pompier et, au besoin, chasseur ;
c'est à-dire qu'il s'occupe de tenir
propres l'office, la vaisselle et la
verrerie, fabrique le café, tire la
bière et fait les courses des clients.
Dans les cafés bien tenus, les gar-
çons se contentent de prendre la
commande, d'apporter au client son
verre, les carafes, les journaux et
les allumettes, et de... recevoir l'ar-
gent; ils ont pour les servir Vom-
}iibus qui verse les boissons froi-
des : sirops, vins et alcools, le
pompier qui tire la bière et le ver-
seur qui verse le café et le lait chaud ;
les autres boissons chaudes sont
toutes préparées par Yofficier. »
— GARÇON MARCHAND DE
VIXS. Caleur. Moucheron.
— GARÇON D'HOPITAL, fifl-
fiau.
— GARÇON D'HOTEL. Cam-
brou-x.
— GARÇON MAÇON. Ligorniau,
Limousin, Lipette.
« — Et quels gens habitent ce taudis ?
— Un peu de toutes sortes. Des
mendiants, des vagabonds, des li-
jeltes, des ligorniaux. >>
(L. Raros.)
— GARÇON DE RECETTES. Dé-
graisseur, Releveur de pezoches.
— GARÇON DE RESTAURANT.
Loufia't. Y. ci-dessus.
— GARÇON SUPPLÉMEN-
TAIRE*. Extra.
« On s'attendait à un fort supplé-
ment de clientèle et la patronne
avait demandé deux exlras. »
{La Sation.)
— PREMIER GARÇON BOULAN-
GER. Brigadier. '
c La manutention était moins soi-
gnée, les clients se plaignaient que
le pain était moins bon : on résolut
de changer de brigadier. »
GARDE, subst. f. Grive.
— CRIER A LA GARDE. Cribler
à la grive*. V. Crier.
— SUR SES GARDES. En gaffe.
V. Guetter.
u — Nous étions restés en gaffe afin
de donner l'éveil en cas d'alerte. ■
(VlDOCQ.)
— SE HBTTRE EN GARDE. Se
mettre en quarante.
B — Aligne-toi, lui cria-t-il, si t'es
pas feignant. Allez I mets-toi en
quarante l un homme en vaut un
autre, pas vrai?
— Et tous les deux se mirent en gar-
de, le couteau au poing. »
— PRENDRE GARDE. Avec idée
de défi, de supériorité chez la
personne qui parle. Numéroter
ses abattis, ses os (indistinct.).
« Je l'ai engagé en le quittant de nu-
méroter ses os, car si la fantaisie
lui prend de s'évader et qu'il me
tombe sous la main, je le démoli-
rai. »
(Macé.)
— SOLDAT DE GARDE. Grivier
de gdfe. V. Factionnaire.
- ÊTRE DE
guette.
GARDE. Être de
GARDE, subst. m. Gâfe, Gaffe,
Gâfeuvy Gdffier.
« Les gaffes ont la vie dure . Ils tom-
bent sur leurs pattes comme les
chats. »
(Clacde.)
« r voulait lui passer du pognon,
mais y a pas eu plan, à cause des
gâffiers. »
« Pendant qu' Fréder postigeait, la
Sardine fedsait le gàfe. »
— GARDE-CHIOURME. Artow
pan. Cap, Corne, Comité, Gâfe,
Marchand de lacets. Rien, Sous-
come, Sous-comite.
« Comme i' poussait du schproume,
les artoupans l'ont foutu au mitard
avec la ligotante de rifle. »
GAR
— 240 — GAT
» La counnissiun du ba^ne a sous ses
ordres, pour la surveillance des for-
çats, un grand nombre d'agents.
Ées divers agents sont divisés en
agents de police et de surveillance
inférieure et en gardes. Les pre-
miers sont les cornes ou comités, au
nombre de trois ou quatre; les
argousins, trois; les sous-co7nes,
dix-huit ; sous-argousins, dix-huit ;
et les caps, espèces de piqueurs pour
diriger les travaux. >>
(MORBAU CHniSTOPHE.)
« Si jamais je manque à l'appel, fais
croire aux marchands de lacets que
j'ai piqué une tête dans la grande
tasse. »
(Bkrtel et GiLQuiN.)
— LES GARDES-CHIOURMES
en général. La gâferie.
— r.ARDE .MUMCIPAL. Cipal.
« Les prisonniers en question peu-
vent échanger entre eux les ren-
seignements les plus graves sans
que le brave cipal s'émeuve un seul
instant. »
(GORON.)
— «ARDE A CHEVAL. Gâfe à
gail.
— GARDE DE .NUIT. Gâfe de
sorgtie.
— GARDE DE POLICE. Tripot'.
GARDE-HOBE. V. Besoins, Cabi-
net, Chier.
GAKDEIt. V. Conserver.
GAKDIEX. Artoupaix, Boye, Gdfe,
Griffleur, Guette.
— GARDIE.V DE CI.METIÈRE,
DE LA MORGUE. Gùfe des
macchabées.
GARDIEXiXE DE SAIXT-LA-
ZAUE. Sonnette.
GARE! int. Acre! Acrée! Acres!
Crès! Cresto! Dix-sept ! Hache!
Pet! Vesse! \ingt-deux!y. Atten-
tion, Fuir, Patron.
GARER (SE). Se courer, Se yourer.
... Ej' m'étais mis,
l'our m'gourerd' la lance et d' la puïe.
Dans l'encoguur' d'euu' porl' cochère.
(Jehah Rictus.)
GARGOTE. Garyot.
Elle tenait un garyot
A Maisons-Laffite,
Chez elle le clieminot
Trouvait table et gife.
(J. CtLts.)
GARGOTIER. Bourre-cochons (on
fait ordinairement précéder cette
expression de Monsieur, Madame,
Le père, La mère, suivant le sexe),
Gargot.
« On allait pour douze ronds se les
caler chez le père Bourre-cochons
avec un bœuf, dix de gringue et un
d'mi-stroc. »
'< Si le purotin est, par hasard, tombé
sur un bon frère qui l'envoie se
faire pendre ailleurs, il en est
quitte pour recommencer chez le
g'ir'jot d"à-côté. »
(La Sociale.)
GARNI. (Logement.) Garno.
Eouill'-z-moi la ville toute.
Les liùtels et les garnoi.
II me faut, coûte que coûte.
Avant ce soir trois complots.
(R. PONCHON.)
GARROTTER. TorioMsw. V.Corde.
GASPILLAGE. Coulaye, Gâchage.
« Il y a du coulage dans cette med-
son. »
« Pourquoi ce gâchage'! c'est la ruine
à bref déleù. »
GASPILLEUR. Bêcheur, Mawjeur,
Massaa-e. V. Dissipateur.
« On ne peut rien lui confier de déli-
cat, c'est un bousillcur, un vrai
massacre. »
GATER. En parlant d'un travail
manuel : Bousiller, Charcuter.
« .Ma fille, ça ne peut pas continuer ;
vous m'avez bousillé cet ouvrage
que c'en est désolant. »
GAU
— PERSONNE QUI GATE LES
ENFANTS. Papa ou maman
gâteau.
« La baronne est pour ces enfants
une véritable maman gâteau. «
[Le' Radical.)
(.AUCHE, adj. V. Maladroit.
GAUCHE (A). A cri, .1 la manque.
< Quand le bonneteur veut faire con-
naître à un complice où est la carte
gagnante, il dit Vane ! CV/1 ou
Caisse l Yane pour la droite, Cri
pour la gauche et Caisse pour le
centre. »
GAZ ASPIIYXIAXT. Plomb {arg.
des vidangeurs .
GAZOX. V. Herbe, Prairie.
GELER. Claquer de friot. V. Froid.
GÊXAA'T. V. Importun.
GEXDARME. Balai, Brasse-carn'ée
(arg. maritime), Cagne, Chardon-
neret, Chasse-coquin ou Chaise-
noble, Cognac, Cognard, Cogne,
Enfant de chœur de la guillotine,
Fauvette à tête noire, Gdfe, Gaffe,
Grippe-Jésus, Gris-bleu, Guignol,
Hirondelle de grève ou de potence.
Hussard de V Abbaye, de la guillo-
tine, de la Veuve, Jaune ', Lapin
ou cabot fen-é, Laune, Lévrier de
bowreau, Liège, Lousse ', Mal
coiffé. Marchand de lacets, Martin
rouant". Pandore, Passe-lacets, Po-
>^ lichinelle, Pousse *, Rousse, Ro-
veau. Serin, Solliceur de lacets.
Tricorne.
« Chariot d'un côté, le sanglier de
l'autre, et les marchands de lacets
derrière, ce n'est déjà pas si réjouis-
sant daller faire des abreuvoirs à
mouches. »
(Mario et Lad.vay.)
« Les coquins, dans leur argot, appel-
lent \essendaiTmes gi'ippe-Jésus, mot
profond et qui n'apas été inventé,
comme le prétend Francisque Mi-
chel, « pour faire accroire que les
gendarmes ne mettent la main que
— 241 — GE.N
sur des innocents », mais parce
qu'ils arrêtent même les innocents
et qu'ils n'ont pas même épargné
Jésus; ce qui est bien différent'. »
(Charlbs Xisahd.)
'< Oui, c'est pour aujourd'hui, les hus-
sards de la veuve (autre nom, nom
terrible, de la mécanique) sont
commandés! »
(Balzac.)
« Sans compter qu'on risqu'ra rien
d' faire accompagner la machine
par les hirondelles depotence, si on
veut pas qu' les anarchos viennent
pendant 1' voyage s'offrir un' nuit
les bois du bourreau, histoire de s'
mett" dans les leurs, de bois. »
« Elle a une condition à Aubervillers
sur le bord de la limonade, d'ous'
qu'on voit venir de loin les launes. »
(HcGCEs Le Rodx.)
Allons,... au rvoir. mon brigadier
Portez-vous ben... Ah :... mine' de pelle
hs que j viens d'ven boucher un trou'
Eh: -^A Aonc\ e\\'. polichinelle!...
Ej vends mon cravon pour un sou
(A. B.)'
Surtout ne soyez p.is si gnols
De décher laubert tout de suite :
On peut se faire, avant la cuite,
Enfilarès par les guignols.
Chariot te mouchera sans blave.
La tronche sous le bide, après.
Tu calteras au Champ de ISave'
Entre quatre chardonnerets.
Prince au cul bleu comme un lac.
Cogne dont l'œil me taraude,
Pique des deux, va. Clic, clac!
Je suis Je bon gueui qui rode.
(J. RiCHEPl.N.)
— GENDARME -MARITIME.
Aquati'jue.
— OFFICIER DE GENDARME-
RIE. Rouant* ou Rouen".
GEx\DARMERIE. Cogne, Cognade,
Lousse *, Pousse ".
« Il a été chauffé par la cogne, au Lan-
dit, au moment qu'il allait chauffer
r dur. »
— GENO.ARMERIE MONTÉE.
Cognade à gail ou à gayet.
« La cognade à gayet servait le trêpe
pour laisser abouler une roulotte. »
(ViDGCQ.)
16
GÊN
— 242 —
GIF
GÊNE. Débine, Dêche. V. Besoin.
FXJ^X
— M Adieu, Pili... petite chienne... »
On s'était trouvé dans la rue,
La nuit. Elle était accourue:
— « Emmène-moi, je serai tienne
(ATait dit le bon petit chien).
Tu verras... je t'aimerai bien...
Vcux-tu7... je ne suis à personne.»
J'avais adopté la mignonne.
£t, pendant quinze ans, chaque jour,
Elle fut la petite bêle
Qui vous attend et qui vous fête,
Qui vous dit bonsoir et bonjour.
La petite béfe qui lèche
La main... Ah! les yeux, les bons yeux,
Toujours contents, toujours joyeux,
Les jours d'opulence ou de dèche.
Hélas ! ces bons yeux que jaimais.
Je ne les verrai plus sourire...
Je les ai fermés pour jamais...
Et je pleure... Ça vous fait rire?
Vous les...
J'ai perdu mon bon petit chien,
Aussi ma douleur est extrême,
Mais, pour qu'il se repose bien,
Pour qu'il s'endorme doucement,
Je l'ai couché bien chaudement
Et je vais l'enterrer moi-même.
— u Adieu, Pili... bon petit chien. »
7 novembre 1897.
(A. B.)
GÊNER. V. Importuner.
GÉNÉRAL. Poireau (arg. de Saint-
Cyr).
GÉNÉREUX. Bon fieu ou simpl.
Fieii.
« — L' père Bonnard m'a refdé cent
sous... c'est un fieu. »
— ÊTRE GÉNÉREUX. Se fendre.
« — Et quand, par-dessus le marché,
nous aurons additionné le chemin
de fer, les étrennes aux domesti-
ques...
Si tu t'imagines que je vais me
fendre ! »
(MicriEL Provins. )
GÉNIE MILITAIRE. Barbette
(arg. de Sainl-Cyr).
GENIEVRE. Geneviève (à-peu-
près), Schnick (germanisme).
V. Eau-de-vie.
GENOU. Coussinet.
GENTIL. V. Joli.
GENTILLESSE. Giroflerie \
GÉOGRAPHIE. Géo (apoc, arg.
des écoles), Gogo (arg. de Saint-
Cyr).
GEOLIER. Barbaudicr, Comte de
Canton, de Caniche, de Castu,
Débrideiir, Déboucleur, Duc de
Guiche, Guichemard. V. Fuite.
« On suit leurs pas, on cherche à
savoir où ils ont passé la nuit du
crime, et, si les présomptions
prennent de la consistance, on les
arrête aussitôt et on les conduit,
comme ils le disent en argot, au-
près du comte de Caruc/ie. »
(Armand Dcba."«tin.)
Lubre, il bonissait aux palombes :
« Vous grublez comme un guichemard. »
(J. HlCHEPI.N.)
GESTE de défi ou de mépris. Ba-
sane, Croupière. S'emploient
comme régime du verbe Tailler.
Que ce soit Jacques, Paul ou Pierre,
Qu'il pense jaune, rouge ou bleu.
Nous nous en fichons, sacrebleu 1
Et nous taillons une croupière
A tous les pantins défraîcr.is
Qui barbotent dans ce gâchis!
(L. DE Berct.)
« Le môme Tintin tailla une basane
au sergot et s'enfuit à toutes
jambes. >-
GIBET. V. Potence.
GIFLE. Accolade, Bâfe, Bàffrc,
Boffette, Cachet, Châtaigne, Chin-
freniau, Chisnouffe, Couleur, Ba-
riole, Giffc (corrupt.), GnolU
Jaffe, Mandate, Mandole *, PI
mufe , Sischnouffe , Talmousc .
Tarte. V. Claque, Coup.
El je m' fous ben de c' que 1' public
(L'n las d" gonc's qui vaut pas lois Qifff*)
l'eut dir' a ma façon de m' peignfr.
(L. 01 Bircy.)
GIF
243
GOR
GIFLER. Accoler, Bâffer, Bâffrer,
Passer à bâfe. Laisser tomber les
châtaignes , les mandates , etc .
V. ci-dessus.
Tais-toi. n'échauffe pas Nicole,
Autrement, tiens, moi, je t'accole...
— Toi, m'accote'! Ah! je te crains!
(Vadé.)
GIGOT. Cuisse de danseuse.
— MAAGER DU GIGOT. Gigoter.
GILET. Boîte ou care aux ciguës,
Camisole, Casimir, Croisant, Crois-
sant, Georget, Gilemoîit, Gilmont,
Gileton, Gilton, Lisette *.
« 1' ya décroché son bogard de sa
camisole, que l'aute ya vu qu' trin-
gue. »
« r m'avait déglingué mon gilmont
et ma liquette. »
— GILET DE FLANELLE. Li-
monade.
GIROUETTE. Tête et queue, Vol
au vent.
GLACE. V. Miroir.
GLOUTOX. Bouffe-la-balle, Cheu-
lard, Chiqueur, Engoulevent, Gal-
fâtre, Gueulard, Mange-tout.
« Et notre bouffe-la-balle de Parigot
entama sa troisième gamelle. »
« Nos cheulards dormaient sous la
table au milieu d'une hécatombe de
flacons. »
« En un coin de la salle, à une table
séparée, s'emplissait d'un rata for-
tement alliacé un galfâtre à grosses
joues. »
{Les Propos du Commandeur.)
GLOUTOXXERIE. Empifrage ou
Empifrement.
GORELET. Gobette, Piolet.
GORER. V. Avaler.
GOGVESXnD.Charrieur, Chineur.
V. Moqueur.
GOIXFRE. V. Glouton.
GOXORRHÉE. Chaude - lance ,
Chaude-pisse, Cocotte, Coulante,
Gogotte, Réchauffante.
« — Si l'on nous fait mousser comme
ça, dit-il, j'irai chopper une chaude-
lance dans un caboulot et je fini-
rai mes vingt-huit jours à l'infir-
merie. »
« Il n' pouvait pas marcher : il avait
la gogotte. ><
« — La garce m'a fichu la réchauffante.
— Ça te tiendra chaud pour l'hiver. »
— GOAORRHÉE CHRONIQUE.
Goutte militaire.
Ah ! ces deux vieillards me dégoûtent !
Je crois même qu'ils ont la goutte
Militaire
Bien qu'ils ne l'aient jamais été.
(Albebt Glatigsy.)
GORGE. (Poitrine.) Estomacs.
V. Sein.
GORGE. (Gosier.) Angoulême*,
Avaloir ou Avaloire, Carafe, Coco,
Corne, Cornet, Cornemuse, Corri-
dor, Couloir, Creuse, Dalle, En-
tonnoir, Fanal, Fusil, Gargamelle,
Gargarousse , Gargoine, Gar-
gouanne, Gargouenne, Gargue,
Gave, Gavion, Gaviot, Goule, Kik,
Kiki, Lampas, Musette, Noque,
Pertuis, Plomb, Rue au pain,
Ruelle, Ruette*, Siffle, Sifflet,
Tromblon, Tube.
« — Tiens, mon vieux frère, colle-
toi ça dans Vavaloir, ça te donnera
du cœur au ventre. »*
« — Hé! dis donc! Si on se réchauf-
fait le corridor avec un verre de
vieille, nous autres, hein? »
(J. Mahsi.)
« Chaque fois qu'ils vont là-bas, ils
en reviennent avec chacun leur
litre d'eau-de-vie dans la garga-
rousse. »
(J. RiCHEPIN.)
L' malin, ça chaufT la gargamelle,
C'est girond la soupe aux poireaux!
Avant d' m'attacher un' gamelle,
Ei' déjeune aux Arts Libéraux.
(A. B.)
GOR —
« — Vous comprenez que c'te pré-
tention de me faire payer ses dettes
m'a semblé un peu violente. Je l'ai
chipée délicatement par le kilci et
j'y ai demandé :
— Dis donc, est-ce que par hasard
tu m'aurais pris pour un pante? »
(Oscar Météxieh )
'( A bout de salive, les musiciens
s'étaient disséminés dans les cafés
d'alentour et s'y humectaient lar-
gement le lampas pour se donner
des forces nouvelles, tandis que
des connaissances entrées avec eux
embouchaient leurs instruments et
s'efforçaient d'en tirer des notes. »
(Camille Leuo.nntto.)
« Tout ce qui passe par la gargoine
emplit le bauge. >.
(ViDOCQ.)
J'ai du sable à l'amygdale
Ohé! oh: buvons un coup
Une, deux, trois, longtemps, beaucoup!
11 faut s'arroser la dalle
Du cou.
(J. RluHBPIS.)
Arrosons-nous
La noque,
La noque,
Arrosons- nous
La noque du cou.
(Refrain d'une vieille chanson du Berry.)
GORGÉE. Lampée.
c Une lampée de cognac par là-
dessus'? »
GOSIER. V. Gorge.
GOUJAT. Bajaf, Bécant, Ballot,
Cheval, Cosaque, Croquant, Louf-
fiat ou Loufiat, Muf, Muffe, Muffle,
Mufle, Pi'jnouf. V. Grossier.
,, — Laissez ce bajaf, il ne mérite pas
qu'on s'occupe de lui! »
a Des ballots qui se mettent à quatre
Sour saler un gonce, y a-t-il moyen
e parler à ces gens-là? »
(J. LOBRAIN.)
« Le dimanche, c'est le jour de sortie
des mufles. On ouvre les portes
toutes grandes et on les lâche. »
(H. LAriDAN.)
Mais les lapins, mais les bécantt.
Ceux avec qui qu' y a pas d'afTure,
i — GOU
Le> eroinerdeurs et les croquants,
On les désrrioeolc à la dure.
(A. B.)
Ah ! il y en a, il y en a, il y en a
Que c'est d' la fameux' canaille!
Ah I il y en a, il y en a, il y en a
Qu' ça sont des fameux lounats !
(POTHBY.)
GOULU. V. Glouton.
GOUPILLOX. Balai à pot de
chambre.
« Et le dimanche, à la boite à messes,
i' tendait V balai à pot cT chamb'
aux vieilles rombières. »
GOURDI-X. Matraque, Pei^ission.
V. Assommoir.
« Vous dire pourquoi, j'en serais
bien en peine; une poule volée à
un colon influent, un coup de ma-
lraque appliqué par un Bédouin
ruiné sur la tète d'un juif voleur,
quelques centaines de mille francs
à faire passer dans la caisse d'un
fournisseur ami d'un ministre, et
fiif, paf, boum, coups de fusil, obus,
usées, coups de canon, coups de
sabre et finalement le feu aux gour-
bis,' aux jardins et aux moissons. »
(Hector Fbascï.)
GOURMA^JD. Bonne, rude ou sé-
rieuse fourchette, Brifeur, Briffeur,
Chiqueur, Gobichonneur , (jueu-
lard.
« — Ah! \ous ('tes une rude fourchette,
vous, monsieur le curé ; vous tien-
driez tête, j'en suis sûr, à monsieur
le percepteur! »
(DOBDB.)
« — Oh ! donc, je vas vous tambou-
riner le cuir un petit peu, moi,
Fanfan la Blague, te roi, le triom-
phateur des chanteurs et des gobi-
chonneurs. »
(A. LORBXTX.)
« — Quel briffeur ! quel chigueurl ah I
toi, quand je te fais une ratatouille
à ton goût, tu fais plats nets ! »
(lUnaiaT.)
« — Eh ! vous autres, tas de gueulards,
on fait de l'extra sans les amis?
Garçon, apporte un couvert ea
plus. »
GOU
GRA
GOURMAXDER. V. Admonester.
GOURMA-XDISE. Gueulardise.
« — Encore du macaroni? ah 1 non,
c'est de la gueulardise. Ta en as
déjà eu trois fois. »
GOURMET. Bec fin, Fin bec, Fine
gueule. Gueulard.
« C'est une fine gueule, il aime les
bons morceaux. »
GOUSSET. Boîte à ciguës, Flaquet,
Radin.
« — y comptais sur un bon pour-
boire, r fouille dans sa boite à
ciguës et m'en sort deux pélots. »
GOUT. Chic.
— AVOIR UX GOUT PRONONCÉ
POUR UXE CHOSE. Ne pas
chier dessus.
GOUTER, subs. Lunch.
[. GOUTER, V. Luncher.
— Dans le sens d'Apprécier :
Gober.
— Dans le sens de Déguster :
y mettre un doigt.
GOUVERNANT. Classe-dirigeant
ou Classe-dirigeante, Dirigeant
(arg. politique).
« Les cravates d'un acteur, le petit
chien d'une actrice; les dessous de
celle-ci, les manies de celui-là :
voilà ce qui occupe les cervelles
dirigeantes. »
(Rtonix.)
Ohé! puissants de mon derrière!
Ohé! les classes-dirigeants.
Quand fermera-l-on la fourrière?...
Tous les chiens sont de braves gens.
(A. B.)
GOUVER.XEMEXT. Gouvernance.
V. Dispense.
GOUVERNEUR. Pharos*, Ripau-
dier*.
GRABAT. V. Lit.
GRABUGE. Bruit dans Lander-
neau, Chahut, Chambard, Gnac,
Ognon, Oignon, Pet, Pétard, Re-
naud, Ressaut.
« Mais si le gouvernement s'obstine
à maintenir son projet, il y aura du
bruit dans Landerneau. »
(La Nation.)
« — Je ne veux pas me mêler de
cette affaire, il y a du gnac. »
(H. Frasce.)
« Le comte Jaubert raconte que,
l'empereur Napoléon I^"" rentrant
un jour aux Tuileries de très mau-
vaise humeur, le suisse dit tout bas
à son voisin : « Il paraît qu'il v a
de Voignon. » L'empereur, qui l'a-
vait entendu, se dirigea vers lui et
lui dit : « Eh bien', oui, il y a de
Voignonl » Le malheureux faillit
tomber à la renverse. »
(!■>•)
GRACE. Redam.
— SIGNER UN RECOURS EN
GRACE. Cavaler au rebectage.
GRACIÉ. Éprouvé.
GRACIER. Se traduit de même
que Absoudre.
GRACIEUSETÉ. V. Amabilité.
GRACIEUX. V. Aimable. Beau.
GRADÉ. Eaux grasses. Grosses lé-
gumes, Légumes, Tête mobile.
V. Autorité.
— Gradés inférieurs :
— BRIGADIER. Cabot.
— BRIGADIER-FOURRIER. Bri-
gue-four, Tambour.
— CAPORAL. Cab, Cabot, Cabj'i,
Martyr, Souffrant.
— CAPORAL-FOURRIER. Cabot-
fowTier.
— CAPORAL-CLAIRON. Cabof-
trompion.
— CAPORAL-TAMBOUR. Cabot-
tapin.
i
GRA
— 246
GRA
— CAPORAL D'INFIRMERIE.
Cah à la tisane, Cab au copahu.
— MARÉCHAL DES LOGIS.
Margis.
— MARÉCHAL DES LOGIS-
FOURRIER, Margis- fourrier.
— MARÉCHAL DES LOGIS-
CHEF. Chef, Double, Marchef.
— SERGENT. Pied-de-banc, Ser-
got, Serpied.
— SERGENT-MAJOR. Chef,
Double.
— SOUS-OFFICIER. Bas-off.,
Bazoff, Sous-off.
— TAMHOUR-MAJOR. Géant.
« Comme il revenait de peraiission
de vingt-quatre heures, le cabot-
fourrier lui rogna sa boule de son
en lui disant d'aller se plaindre au
chef s'il avait quelque chose à
réclamer, »
« — Dites donc, chef, c'est-y à ce
que vous savez?...
Mais le double d'un geste impé-
rieux le fit taire. »
(G. COUKTBLINE.)
« On jeta le marchef à terre, on
abîma l'agent, et l'on s'enfuit avec
armes et bagages, plus ivres que
jamais, et très fiers, »
(SfVEBIXE.)
'« — Allez me chercher le margis de
semaine; et revenez à ma botte, au
galop de charge! »
« Pour fêter sa nomination au grade
de serpied, la cantine avait été
décorée et la salle des pieds-de-banc
vit se réunir autour d'un apéritif
« à la hauteur » tous les sous-off de
sa nouvelle compagnie, »
a Et les méchants tours tant de fois
joués aux bazofs, ces bétes noires,
les omelettes topoirraphiques arro-
sées de vin blanc dans les auberges
de Bouviers et de Fontenay-le-
Fleury, les sorties sans permission,
le dimanche, où l'oa se défilait au
retour, le cœur battant, devant le
<< ringard » appuyé sur sa canne. »
[nwt Maueroy.)
« Le géant, ce jour-là, ne conduisit
pas à l'école ses trompions et ses
tapins. Il était au lit cloué par la
fièvre. »
— Gradé intermédiaire : ad-
jectif, Adiupctte, Chien de
quartier. V, Adjudant,
— Gradés supérieurs : V. Offi-
cier.
GRAL\. Grenu. V. Avoine, Blé.
— MAUVAIS GRAIN. Droue'.
GRAXD. Asperge montée, Bras, Dé-
pendeur d''andouilles, Échalas,
Long comme un jour sans pain.
Toutes ces épithèles comportent
une idée de maigreur.
GRAXD'MÈRE, Birbe-dabe, Birbe-
dabuche, Birbe-daronne , Gramu-
che, Grand'dabe, Grande daronne.
Grande doche.
« Or, ceux-là lui donnaient, entre
eux, un surnom encore mieux jus-
tifié que tous ses autres nom, pré-
noms ou sobriquet. Ils l'appelaient
Gramuche, ce qui signifie, en argot
de routiers, grand'mère. »
(J. RiCUEPIN.)
GRAND MOXDE. La Haute, Le
High life (le peuple i)rononce
Ige lif). Le monde chic. Le monde
sélect. V, Aristocrate, Élégant.
GRANDS- PAREjVTS. Les vieux,
Les viocs ou vioques.
GRAND-PÈRE. Birbe-dab, Birbe-
daron, Grand dab, Grand daron.
« Son qrand daron était bistrot à
côté u' chez 1' père l'Emp'reur. »
GRAND' ROUTE, Grande tir,
Grande trime, Grand rub, Grau '
trimard. Grand trime, Buban de
tire, Bub de tire, Trimard.
« Les uns, les vétérans du trimard,
connaissent les bons parages. »
(Cm. Ualato.)
GRA
— 247 —
GRI
Loin da rub de tire, la neoille.
Sans le taffetas du gris-bkn,
Aquige en douce et que la cueille
En ton milliard passe au bleu.
GRAXGE. Grenas>e.
GRATIFICATION. Confiture,
Gants.
« Le patron avait promis de la confi-
ture pour le jour de l'an. »
Méfiez-vous des intrigants
Et surtout des femmes galantes
Qui vous demanderont des gants.
(A. Glatigxv.)
GRATIS. Au châsse, Pour la digue,
la peau, la tringle, etc. V. Rien.
C'est la grand Juli' monte au châsse
Qui fait des qoeu' à son mecton.
(A. B.)
GRATTER. Graisser, Passer à la
frotte.
— SE GRATTER. Se chaffourer.
GRATUIT. V. Gratis.
GRAVIER. Caillasse, Carie*.
GRAVURE. Luque', Luquet* ,
GREDIX. Frappe, Fripe, Galapiat,
Gahaudeux, Malfrein. V. Ca-
naille.
GREFFE, subs. m. Rustu.
GREFFIER. Rustique.
GRÊLÉ. Grenier à lentilles. Mor-
ceau de gruyère. Moule à gaufres,
à pastilles, à pilules. Poêle à mar-
rons.
— FEMME GRÊLÉE. Couturasse.
« — As-tu vu Ce moule à pilules'! Toi
qui veux loger dans des petits trous
pas chers, voilà l'occasion. »
GRELOT. Bavard.
GRELOTTER. Avoir la trem-
blolte. V. Frissonner.
GRENELLE (QUARTIER DE\
L'École.
« On était descendu jusqu'à FÉcole
pour dégoter Blanc-partout qui
perche rue Croix-Nivert. »
GRENIER. Autan', Roulon.
V. Bois.
GRENOUILLE. Sauteuse.
GRÈVE d'ouvriers. Mise-bas (atrg.
des typographes).
GRIFFER. Graffigner, Grigner.
V. Égratigner.
GRILLON. Cricri.
« Les cricris chantaient àaias les
prés. »
GRIMACE. Grigne.
GRIMACER. Grigner.
GRIMACIER. Dans le sens de
Prétentieux. Gesseur.
GRIME. Camouflage, Maquillage.
« En réalité, les agents se montrent
assez réservés au sujet du camou-
flage, d'abord parce que chacun
d'eux a ses procédés particuliers
qu'il ne tient pas à ébruiter, en-
suite parce qu'ils font leurs trans-
formations d'instinct et qu'ils au-
raient toutes les peines du monde
à joindre la théorie à la pratique. »
(Gcr TOMEL.)
GRIMER. Camoufler, Maquiller.
— SE GRIMER. S'amadouer, Se
maquiller. Se faire la télé ou
•une télé.
« II entra en scène avec seulement
im nuage de poudre sur la face ; il
n'avait pas pris le temps de se faire
la tête. »
GRIMPER. Gucher.
GRINCHEL-X. V. Acariâtre.
GRINGALET. V. Chétif.
GRIS. V. Ivre.
GRISER. V. Enivrer.
GRISETTE. Gigolette, Guinguette,
Trottin.
On repense aux abandonnées
Qui restent seules dans l'oubli.
Aux eentils trottins sans famille
Qui s arrêtent dans leurs baillons
■
GRI
248
GRO
Devant la boutique qui brille,
Comme aux lampes les papillons.
(J. Keoelsperckr.)
GRIVOIS. Corsé, Décolleté.
« Elle préférait le grand maigre dont
la voix était moins jolie, mais qui
avait un répertoire « beaucoup
plus corsé. »
« La muse décolletée, passe encore ;
mais, pour Dieu! gardez-vous de la
retrousser, surtout quand vous
l'avez laissée se crotter. »
GROG confectionné en fraude dans
les hôpitaux. Illico.
GROGNER. Arnauder, Bocolter,
Être à renaud ou arnaud, à res-
saut, à cran, à tube. Être comme
un crin, Être en rogne, Grincher,
Groumer, Grubler, Marroiiner,
Piffer, Renauder, Rogner, Ron-
chonner.
« — Vo faites pas d' mauvais sang,
patoisa le marcliaud, no sommes
ed' braves gens to les deusses, mais
faudrait pas groumer après. »
(C. Lemonrier.)
» 11 est tout le temps à marronner.
Quand vous en aurez un sourire, il
fera chaud. »
« Philippe commence à rogner.
— Petite punaise, souffle-t-il, si tu ne
descends pas de là, je vas te des-
cendre. >'
(Tristan Bernard.)
GROGNON. Arnaud, Avertineux* ,
Bâton merdeux, Bougonncur, Cha-
rogneux, Chignard, Crin, Gei-
gnard, Geigneur, Gourgoussenr
(arg. des typographes}, Renau-
deur, Ressauteur, Ribassier, Ron-
chonneur, Ronchonnot.
«. — Mon Dieu, quel crin que cette
petite! On ne peut pas faire une
observation à Mademoiselle sans
qu'elle ronchonne. »
(La Gaudriole.)
" Pleurard, geignard, hypocrite et
sale, on était certain de le rencon-
trer vers les dix heures à la sortie
d'une église ou à la porte d'une
commuuauté. »
(Bauda.)
« — Comment c'est encore lui qui
gueule !... quel ressauteur \ on a
beau se dévisser le trou de balle
pour lui faire plaisir, il n'est
jamais content. »
« Toujours ronchonnot, mais au fond
pas mauvais diable, le capitaine
Fil-de-Fer. >»
GRONDER. V. Admonester.
GROOM. Chasseur, Ti(yre. V. Com-
missionnaire.
GROS. Brasset, Entripaillé, Fort-
cn-mie, Gageard, Patapouf, Pe-
lutin, Truffxer.
« — Malgré que tu soyes fort en mie,
y t'entrerai d'dans, gros /ja^apow/"! >-
— GROS ET COVKT. Pot-à-tabac.
« C'était une petite bonne femme rou-
geaude et souriante, un tantinet /;o/-
à-tabac. »
{La Cocarde.)
GROSSESSE. Butte, Bosse, En-
goulevure, Maladie de 7ieuf moi^.
V. Enceinte. .
GROSSIER. Bajaf, Ballot, Cheval,
Croquant, Emmargouillis ', En-
gueuleur, Loufiat, Mastoc, Muf,
Pignouf. V. Goujat.
« — Pour ces engueuleurs doconflt-
les juges du conseil de guerre n
sont pas seulement des scélérats,
ce sont aussi des lâches. »
(11. KOCHKKOIT.)
n Quand on ne sait pas s'effacer de-
vant une dame, monsieur, on n'es!
qu'un pignouf \ »>
(Daibrv.)
GROSSIÈRETÉ. Goiijateri,
Mufferie, Muflerie, Muflisnie, P:
gnouferie.
« — Sais-tu, toi (|ui i>arlo<i, inlcr-
rouipt Ihommo aux chausses dél.i-
brées, pourquoi on a fermé S.iint-
Eustacne "?
GRO
— 249 —
GL'E
Eh bien 1 je vas te le dire. C'est à
force de leur avoir fait des mufleries.
D'abord, en rigolade, y en avait
qui venaient se laver dans les bé-
nitiers. Le curé ronchonnait, mais
laissait ouvert. Puis voilà un qui a
fait ses ordures dans un journal et
qu'a été le poser sur l'autel. »
(GCT TOMKL.)
GROTESQUE. Carnaval, Chienlit,
Matagot.
Voilà qui ameute, contre les chien-
lits du parlementarisme, tout ce
que la France a de graine de bon
sens. »
(5ÉT«W3IE.)
« — Voyez-moi ce carnaval, si elle
est fagotée. »
Ci n"entrez pas, hypocrites, bigots.
Vieux matagots, marmiteai, boursouflés.
(Rabelais.)
GROUPE. V. Figurant.
GRUYÈRE. Carrière à châsses.
GUENILLE. Frapouille, Fripouille,
Goupine.
GtE-MPE. Guenille (comipt.).
GUÉRIR. Blanchir, Rebectei\
« Il est resté près d' six marquets au
Midi et i' n'était pas blanchi à sa
décarrade. »
« Eh ben, quoi, tas bonne mine : t'as
une gueule épatante I te v'ià r^becté
tout à fait. >'
GUÉRISOX. Blanchissage, Rebec-
taye.
« Le major ne renvoyait les blennor-
ragiques dans leur compagnie
qu'après complet blanchissage. »
GUERRE. Foigne', Grive.
GUET. Gfl/fe, Gap*, Planque, Saint-
Jean.
GUÊTRE. Feuilles de chou (arg.
militaire^, Tinwle'.
— GUÊTRE E> DR.^P. Trique-
houze.
« Les « réservoirs » dont la chaus-
sure n'était pas en état de résister
à la marche touchèrent des godil-
lots et des feuilles de chou en cours
de service. »
GUETTER. Aller à la relape. Faire
le gâfe, la planque, le Saint-
Jean, Gâfer, Gâffei-, Gdffiller, Gd-
filler, Remouchei', Se mettre ou
être en gâfe, en gaffe.
— Dans le sens de Guetter,
Regarder, le a de gaffe et de
ses dérivés est toujours ou-
vert.
« Il fallait faire gaffer un roulant
pour y planquer les paccins. »
(VlDOCfl.)
« Nous étions restés en gaffe pour
donner l'alarme. »
(Id.)
« Du temps qu'i's turbinaient la sur-
dine de la boutanche du lartonnier,
r mômignard faisait V gâfe. »
Alloas, allons, prends 1' tablier.
Fous-toi su" r tas, sans sourciller,
L' patron commence à gàfiller.
(P. Paillette.)
GUETTEUR. Gâfe, Gaffe, Gâf-
fier. Gaffeur.
GUEULE . Goule . V. Bouche ,
Gorge.
Du cidre il faut
Dans la goule.
(J. RlCBEPIil.)
GUEULER. V. Crier.
GUEUX. V. Mendiant, Misérable,
Prostituée, Vagabond, Vaurien,
Voleur. Gueux peut se traduire
par Malfrein, coriupt. de Mal-
frat qui est lui-même une cor-
ruption orthographique de mal
fei'a ; le Gueux étant toujours
supposé destiné à mal faire. Jean
Ricnepin, dans la ballade-pro-
logue de son admirable « Chan-
son des Gueux », nous fournit
un bouquet de pittoresques ex-
pressions :
I
GUI
— 230 —
GUI
Venez à moi, claguepatins.
Loqueteux, joueurs de musettes,
Clampins, loupeurs, vovous, catins,
Et marmousels et marmousettes,
Tas de tralne-cul-les-housettes.
Race d'indépendants fougueux !
Je suis du pays dont vous clés :
Le poète est le Roi des Gueux.
Vous que le chaud soleil a teints,
Buriubiers dont les peaux biseltes
Ressemblent à l'or des gratins,
Gouges au front plein de frisettes,
Mômignards nus sans chemisettes.
Vieux à l'œil cave, au nez rugueux,
Au menton en casse-noisettes.
Le poète est le Roi des Gueux.
(J. RiCHEPIN.)
GUICHETIER. Comte de Canton,
de Carruche, de Castu, Duc de
Guiche, Guichemar ou Guichc-
mard, Chat, Oncle. V. Geôlier.
GUIDER. Pistonner.
GUILLOTIXE. Abbaye, Abbaye
de cinq-pierres, de Monte-à-re-
bours, (le Monte-à-regret, de Saint-
Pierre, Bascule, Béquilleuse, Bute,
Butte, Deux mdts. Faucheuse, La
femme à Chariot, La Veuve, La
veuve Rasibus, Le glaive, Loui-
sette *, Louison *, Marianne ',
Mère au bleu. Monde renversé,
Pasfc, Petite Louison'.
a Pisqu'on veut pas suppriiuer VAb-
baye, qu'on aye 1' courage d' l'ins-
taller là où qii' tout' la tierce pour-
rait voir. »
« Rappelez-vous en effet le cri : « Bra-
vo, Lebiez I » saluant la cràoerie
avec laquelle ce jgredin gravissait
les degrés de l'Aobaye de Monte-à-
Regret. »
(Gaston Joluvst.)
« Entre les deux prisons, sur la place
piautce d'arbres, s'exécutent les
sentences capitales ; cinq dalles de
forme oblongue sont fixées entre les
pavés, pour permettre au bourreau
et à ses aides de dresser en équili-
bre le couperet de la guillotine. En
style d'argot, les ha'.jttués des pri-
sons dénomment ces cinq dalles :
0 V Abbaye de cinq-pierres. »
(0. Mac*.)
« — Gomme ça, j'irai à la Butte sans
avoir eu Pauline. »
(GOROK.)
« Elle reçut le nom de guillotine, de
celui de son inventeur — ou plutôt
importateur — Guillotin. Mais le peu-
ple la baptisa Marianne', de même
que le régime politique qui en fit un
si fréquent usage ; ou encore Loui-
setle', Louison', du nom du doc-
teur Louis, qui en avait soumis le
projet à la Convention. »
A la passe si l'on t'accule,
Avant de cracher dans le son,
Dis : merde '. devant la bascule,
Et calanche en homme, en garçon.
L' pauv' gas pourra pus à c'tte heure
R'passer pour autrui
Car voilà qu' pour lui
Tout près d' sa dernier' demeure
Au haut de la montagne de Monte-à-Regret
La Faucheuse affil' son coup'ret.
(L. DS Bkrcy.)
GUILLOTIXER. Basculer, Décol-
ler le bobèchon, la cafetière, le ci-
tron, le coco, la lampe, le marron,
la pomme, la poire, le saladier, la
soupière, la théière, la tirelire, le
trognon, la tomate, la tronche. Di-
minuer d'un pied du côtéde la tcte,
Faucher , Raccourcir , Rogner ,
Trancher, Couper ou faire bâiller
le colas, le kik, le kiki, le sifflet, etc.
— ÊTRE GLILLOTIXÉ. Baiser la
Veuve ou la femme à Chariot,
Coucher avec la Veuve, avec la
femtne à Chariot, avec Loui-
selte', avec Marianne', Cracher
ou éternuer dans le sac, dans le
son, Être cravaté de rouge. Être
interrompu. Jouer à la main
chaude avec les soubrettes à
Chariot, Mettre le nez à ta fe-
nêtre, Voir le monde à l'envers.
« — Je te saignerai comme un poulet
et ta chevelure me servira de corde
pour me pendre, j'aime mieux
cela que de me faire basculer par
la Veuve. »
(Macs.)
« J'ai vu raccourcir, si je m'en sou-
viens bien, un nommé Philippe,
assassin de filles, et ternaire. .. »
(Ga«tom J0U.1VIT.)
I
\
GUI
231 —
GUI
■ On parle qu'on les f'ra cracher dans
V son à lintérieur du ballon : pus
d' voyeurs pour ceux qui baiseront
la femme à Chariot 1 On les rognera
en douce. »
Las aminch' et leurs gigolettes
Mendront nous voir couper V sifflet.
(Mémoires de M. Goron.)
Si l'on me fait bâiller l' colas.
Les gigolettes
£t les poteaux sonn'ront mon glas
Sar des chôlettes.
(L. DB BntcY.)
En t'écrivanl ces mots, j' frémis
Par tout mon être.
Quand tu les liras j'aurai mis
L'nez à la f'nêtre.
Aussi j' ras m' raidir pour marcher,
Sans qu' ça m'émeuve.
C'est pas moi <jne j' voudrais flancher
Devant la Veuve ;
J' veui pas qu'on dis' que j'ai eu 1' trac
De la lunette,
Avant A'étemuer dans l'sac,
A la Roquette.
(A. B.)
Tous les quatre en frèr', en amis,
On se s'rait fait faucher en chœur.
(Selubb.)
GUITARE, Guimbarde, Guimauve,
Jambon, Jambonneau, Palette.
« — Quand j' s'rai vioc, qu'i' dit,
j'irai avec ma guimbarde gratter du
jambonneau dans les cours. »
I
lABILE. V. Adroit.
— ARTISTE, OUVRIER HA-
BILE. Calé, Fen-é. Qui a du
métier ou de la patte.
ïm 11 craignait d'en rencontrer de plus
calés que lui dans cet atelier qu'il
ne connaissait pas. »
{Le Matin.)
« Vous savez que c'est un bonhomme
très ferré dans la partie. »
" Il se sert peu de la nature ; mais
ses œuvres plaisent néanmoins aux
amateurs, car il a une patte éton-
nante. »
HABILLEMENT. Fnwgtiin. V. Vê-
tement.
HABILLER. V. Vêtir.
HABILLEUR. Fringueur, Prusqui-
neitr.
HABILLEUSE de coulisses.
moufleuse.
Ca-
HABIT. V. Vêtement.
HABITAXT. Indigène, Naturel,
Messier.
Par nos floaflons et nos cris.
De Paris
rîons réveillons l'indigène ;
Et tant pis
éi ça le gène !
Et de Trifonilly-les-Chaussettes
Nous épatons le naturel
Qai, lorsque passent nos binettes.
Nous prend pour un danger réel.
HABITATION. Se désigne par
les équivalents de Logement et
de Maison.
HABITER. Perchei'. V. Demeurer.
HABITUDE. Habitongue".
HABITUER A. Mettre à la coule
de.
« Petit à petit, a s'est mise à la coule
du truc en voyant faire les co-
pines. »
■
HAB
— 2b4 —
HAS
HABLEUR. Dépmeleur de femmes
enceintes, de nourrices, Épateur,
Eshrouffeur.
HACHIS. Étron de charcutier.
HAIE D'ÉPINES. Picouse.
HAILLONS (HOMME EN). Ha-
billé de trous.
HAÏR. V. Détester.
HALEINE MAUVAISE (AVOIR
L'). Avoir axiale ses pieds. Avoir
une chaise percée dans Vestomac,
Avoir une dent qui prend racine
dans le trou du cul, Casser, danser,
schlingolter,schlinguer,schlipoter,
polker, repousser, trouiller, trouil-
loter du bec, du coiridor, du cou-
loir, du goulot, de la gueule, de
la dévorante, du saladier, du ti-
roir. Faire courant d'air avec les
chiottes. Tuer ou asphyxier les
mouches à quinze pas. V. Puer.
« C'est toujours les gonces qui repous-
sent de la dévorante qu'ont 1' pépin
d' vous souffler dans 1' tubara. »
« Et çui-là, c'est pas d' la chique,
alors; il a bien avalé ses pieds. »
« Il chantait une ineptie où il n'était
question que d'une femme à l'ha-
leine fétide qui tuait les mouches à
quinze pas. »
« — Boucle-la, mon vieux. Quand tu
jaspines on est obligé de se bou-
cher le blair ; tu fais courant d'air
avec les cinottes. »
« Sa frangine est gandine ; et ça fe-
rait tout à fait mon ognon si a
n'avait pas une dent qui y prend
racine dans le trou du. »
« — Mets pas tant d'ail dans la salade,
ça fait schlinguer du goulot. »
HALLE. Talbine '.
HANGAR, lingot (arg. de Saint-
Cyr).
HANNETON. Cageton.
HARASSÉ. Vanné. V. Abattu.
IIARDES. Flingues, Frusques.
V. Vêtement.
HARDI. Entrant', Qui a du chien
dans le ventre.
« 11 faut vraiment avoir du chien dans
le ventre pour exercer un pareil
métier. »
(Grisom.)
HARENG SAUR. Gendarme, Pou-
let de carême.
« Ils se contentaient pour déjeuner
d'un gendarme et d'une côtelette de
brie. »
« Elle avait sur un éventaire une
douzaine de harengs saurs etannon-
çait sa marchandise en criant :
« Voyez mes beaux poulets de ca-
rême. »
HARGNEUX. De mauvais poil.
V. Acariâtre, Humeur.
HARICOT. Bourre-coquin, Fayot,
Flûtiau, Musicien, Garde-national,
Pétard, Piano du pauvre, Sois-
sonné, Vesto.
Petits gigots d'agneaux,
Vous étiez des jésus que la grûce décore,
Mais vous êtes bien plus attendrissants encore
Couchés sur des fayots.
(Raoul Fonchdh.)
« Si, à Mazas, on nous arrosait aussi
bien que ça les gardes-nationaux. »
(GaisoM.)
« Le garçon de cantine apportait à c\
moment un plat fumant de musi-
ciens. )>
rfi^^
HARANGUE .
V. Discours.
Palla>
Vanne .
« — Encore vos soissonnés, qu'i'
j' commence à en avoir mare
vos bourre-coquin : V piano
pauvre, c'est un truc dont auquel
que j'en mouille pas. »
« — Un lardé aux pétards ! et fade!
c'est pour un malade. »
IIASAHD (AU ou PAR). Au flan,
Au flanc, A lurelure.
(i — T'aurais l'air de renquiller là au
flanc et tu donu'rois ton avis en
douce. •'
HAT
BOP
I
I
HATER (SE). Se grouiller. Se ma-
gner, Se patiner. V. S'évertuer.
HAUSSER. Taquer \
HAUT. Taq\
HAUTBOIS. Rossignol.
HAUT-DE-CHAUSSES. Forêt du
prois '.
HAUTEUR. Taquine*.
HAVRE-SAC. As de carreau, Azor.
« — .Moi qui ai porté Vas de carreau.
disait-il aux officiers sous ses
ordres, je sais ce qu'est le troupier
et comment il faut le prendre. »
« — Vous avez été soldat?
— Pendant vingt-cinq ans. fit-il, en
Afrique, au huitième de l'arme, et
malgré ma soixantaine, si je n'étais
Eas perclus de rhumatismes, croyez
ien que j'aurais repris Azor et le
flingot pour cogner sur les Prus-
siens, u
(Resé Maizebot.)
HÉBÉTÉ. V. Ahuri.
HERBE. Cive.
HÉRISSEMENT. Hirenalle*.
HERMAPHRODITE. Bique et
bouc.
HÉSITER. Flancher, Usiner.
« On ne sait jamais à quoi s'en tenir
avec elle : elle lésine en tout. »
« La vieille qui n'y voit pas se pen-
che. C'était le moment. Je dis à
Milo : Eh bien! vas-y donc 1
Il me répond : Zutl Je flanche l
J'ose pas 1... »
{Le crime de la rue de Malte.)
HEURE. Crosse, Plombe.
« — V'ià deux crosses que je poirote.
J'en ai mon pied : je m' barre. »
« — Dégote à la piaule turbinante,
v'ià qu'il se décroche deux plombes
moins cinq broquilles. »
(0. Métémhi.)
— DEMI-HEURE. Èiisliche.
HEUREUX. Estasi. V. Chanceux.
HEURTER. Caramboler.
« Le mécanicien du tramway cornait
depuis une demi-heure ; et si le
sapin a été carambolé, c'est bien de
la faute du cocher qui n'a pas
voulu prendre sa droite. «
HIVER. Blanchette ou Blanchouil-
lard, Hivio ou Hiiiot, Homicide.
V. Bœuf.
ft V'ià r blanchouillard. Ça va pas ête
rigolo d' la filer. »
HOMME. Gas, Gonce, Goncier,
Gonse, Gonsier, Gonze, Mastic,
ilec, Type. V. Époux, Individu.
HOMME D AFFAIRES. Cocantin
ou Coquantin. V. Agent.
HOMME DE LETTRES. Gende-
lettre .
HOMME SAUVAGE exhibé dans
les foires. Gonce de satou (arg.
des forains). V. Exhihition.
HOXXÊTE. Se traduit par les
équivalents de Bête, Naïf.
HOXTE. Venne.
— FAUSSE HOXTE. Falconisme
ou Fauconisme (arg. boulevar-
dier). V. Caisse.
HOXTEUX. Couillon ou Coion,
Tarte.
« Il restait là tout couillon d'être
surpris en semblable posture. »
c< — Juste au moment où je me baisse
pour en donner une séance, un
laune me met la pogne sur le ràbe.
Tu parles que j'étais tarte de me
faire choper si bêtement. »
HOPITAL. Castille, Planque aux
attigés. Le prisonnier, en argot,
est un M malade » et la déten-
tion une « maladie »; il devait
donc arriver que l'hôpital et la
prison fussent désignés par les
HOR
— 256 —
HOT
mêmes expressions; exemples :
Castu, Castuc, Uosto, Housto, Osto,
Ousteau. V. Prison.
„ _ Y a-t-il un castu dans cette
vergne? »
(Le Jargon.)
« N'empêche que j' sors de boulotter
trois marques d'hoslo. La môme a
été très bath ! A v'nait m' voir tous
les jeudis et tous les dimanches
avec des aminches et a m'apportait
du fric et des p'tites douceurs. »
— HOPITAL RICORD. (Ancien
hôpital du Midi.) La Casserole.
« Il était sal'ment attigé ; alors, i'
dit comme ça qu'il irait V lend'-
raain à la cass'vole. »
— HOPITAL DE LA MATER-
NITÉ. La Bourbe.
« Enfin, elle alla frapper à la porte
de la Maternité qui ne lui fut pas
ouverte : Il n'y a plus de place à
la Bourbe, ma petite, lui dit un
interne, va voir à la clinique. »
(Michel Morphy.)
— HOPITAL S.41XT-LOUIS. La
Frotte.
HORLOGE. Breloque, Guimbarde,
Piaule turbinante ; et, par exten-
sion, certains équivalents de
Cloche et de Montre, tels que :
Babillarde", Bcrzélius , Bogue,
Brandillanie, Tocante ou To-
quante. V. Heure.
« — Quelle heure est-il?
— Je ne sais pas; la breloque de la
tôle est louf. »
« V'ià douze plombes qui se décro-
chent à la cjuimbarde de la piaule
du Meg des megs. >•
« Le bogue de Tantonne bonissait
nègre. »
<( Il y avait juste un pieu et une dos-
sière dans la carrée ; nib de cuvette,
nib de tocante, et une ventouse qui
ne bouclait pas. »
HORLOGER. Boguiste.
HORREUR. Havre*.
HOSPICE. V. Hôpital.
HOSPITALITÉ DE XUIT
(ASILE DE L'). La petite lampe
oleue (allusion à la couleur de
la lanterne).
« La petite lampe bleue !
C'est ainsi, en effet, qu'elle se
signale, sitôt la nuit close, quand
la clientèle arrive, toujours trop
nombreuse, hélas ! et quand les
portes de l'admirable auberge gra-
tuite se ferment forcément, pour
cause de pléthore. »
(CuAmLES Camvet.^
HOSTIE. Auvergnat, Luron, Pain
à cacheter. Polichinelle.
« Ça avale le luron tous les matins
et, le soir, ça fait des noces de
bâtons de chaises. »
(HCYSVASS.^
« L'union de deux jeunes gens doit
être formellement consacrée par
un homme habillé en femme qui
lève les mains sur des rondelles de
pains à cacheter en chantant trois
fois : Sanctus! Sanctus! Sanctusl •>
(Ed. Lspelletieb.)
HOTEL GARNI. Bustingue%
Garno, Tapis*.
Et les garnos, pour la plupart,
Se trouvent débarrassés par
La rafle.
(Bléoobt.)
HOTELIER. Marchand de sommeil,
Taulier ou Tôlier.
Qu'i' gèl', qu'i' neig", s'il a pa« d' quoi
Pour casquer son propriétaire.
Dans la rue i' peut crever d' froid.
" Que qu' lu veu\, c'rst pas mon .-ifTaire,
Qu'i' vous dit, j' suit marchand (f sommeil;
T'as pas d' pognon I t'as rien à faire,
Tu peux t' les gratter «u soleil... »
(P. Paillittï.)
Quoiqu't'as,Firniin?T'cslàqu'tugroume''...
Tu fais eun' poir' de lézéloa!
Ton tôlier veut pus t' faire à crou e?
Tu déclar's que tu fais ballon !...
(A. B.)
HOTTE. Bt', Ben-y ou Béni, Bine,
Cabriolet, Cachemir, Kachmir ou
cachemire d\)sier, Carquois, Co-
quille, llotteriau ou Hotleriot,
Landau.
I
HOU
HYP
L'automne, qui met au rosier
Un gratte-cul où fut la rose,
Change en goule ta lèvre rose
Et ta manie en kackmir d'osier.
(H. Sombre.)
IIOUPPELAXDE. Gâteuse.
« Il devint le gâteux et son manteau,
qui descendait jusqu'à la cheville,
fut appelé galeuse. »
[Courrier de Vaugelas.)
HUILE. Ovale, Sang de poisson.
HUISSIER. Brodancheur àla cym-
bale, aux macarons, à la plaque
(allusion aux panonceaux^, Ma-
caron, Requin de terre, Traîne-
paillasse, Vert de gris.
< Macaron, dans le peuple, veut dire
huissier; dans l'argot des voleurs,
il veut dire traître. 11 est vrai qu'il
n'y a pas grande diiïérence entre
les deux. IJn voleur est traître en
dénonçant ses complices : un huis-
sier est traître vis-à-vis des mal-
heureux. »
(Ch. Vibmaitre.)
— HUISSIER AUDIEXCIER.
Paix là. Silence, Tailbin * ou
Talbin.
HUMEUR (MAUVAISE). Cran,
Renaud, Ressaut. V. Grognon.
Avoir mangé de l'oseille. Avoir
sa chique, Faire son blair, son
naze, Groumer, L'avoir à la
merde, sur fond de caca, Re-
nauder, Ressauter, Rogner, Tu-
be}'. V. Colère.
" On ne sait vraiment comment la
contenter, elle est toujours à cran :
d un bout de l'année à l'autre, elle
rogne. »
« — N'y dis rien, il l'a à la merde
aujourd'hui.
— Ah 1 nous l'avons sur fond de caca ?
Alors, je m' barre. »
— ÊTRE DE BOXXE HUMEUR.
L'avoir à la Joie, à la rigolade.
« — Ne me cours pas, je n' l'ai pas
à la joie I »
— HUMEURS
Écrouelles.
FROIDES.
IIURLEMEAT. V. Cri.
HURLER. ^ . Crier.
HUSSARD. Ventre-blanc.
HUTTE. Gourbi.
Le soir on pense à la famille,
Sous le gourbi...
On pleure encor' quand on roupille,
A Biribi.
(.\. B.)
HYDROPHOBIE. Game.
— ÊTRE DE MAUVAISE HU-
MEUR. Avoir son cran ou Être
à cran, à renaiid, à ressaut, \ HYPOCRITE. Pumeron.
17
■
i
ICI. lcicaille,Icigo, Igo. V. Bonnet.
Jcicaille est le théâtre
Du petit Dardant...
(Grakdval.)
Et dire qoe ce mufle
Ce fabricant de buitles
Qu'il enToie icigo
De Chicago,...
(R. Ponchos.)
IDEXTIQUE. V. Analogue.
IDIOT. Estropié de cervelle. V. Béte.
— Par suite de dérèglements:
Gaga, Galeux.
• Ck)mnie il me suffirait d'un mot,
pensa Mme Micliaud, pour réveiller
tes souvenirs, mon pauvre (/aga !
Quel âge peut-il avoir? Il doit être
vieux, vieux, et il a été ministre,
ce brave maréchal? »
(Edgar Hosteil.)
IDIOTIS.ME. GàlUme.
« Rentré dans mon cabinet, je
m'effondrai sur un divan. J'étais la
proie du gâtisme. »
(.\u>iioMSE Allais.)
IGXORAXT.
V. Arriéré.
Crotite, Croûton.
« — Que parlez-vous de science à ce
croûton'! »
— QUI F.\IT L'IGXORA.NT. Qui
fait l'oiseau.
« — Eh ! mon Dieu, ne faites donc
pas Voiseau, vous savez très bien
de quoi il retourne. »
IL. r, Sézig, Y. V. Lui.
« /' va, i' vient. »
'< Comment qu'y va? »
« Sézig m'a donné rencart pour six
plombes. »
ILLUSIOXXER (S). Se monter le
1M\
— 260 —
IMP
bobéchon, le bowrichoii, le cou,
le coup, le job, la noix, le vert en
fleur.
« Le mariage? mais personne ne
veut de nous, ma chatte ! Ne faut
pas nous monter le bowrichon ! Nous
n'avons pas le sou, et les hommes
de notre condition, les hommes
que nous pourrions épouser, petits
commerçants ou bureaucrates, n'ont
que faire de filles sans dot. »
(Albert Gim.)
« Instruisez les gens de fabrique et
dusine. faites-en des petits avo-
cats, des raisonneurs, des bla-
gueurs, quest-ce qu'il adviendra?
C'est qu'à force de s' monter le coup.
ils se croiront des messieurs, ne
voudront plus travailler, et, dans
tous les cas, feront du. fichu ou-
vrage. »
(Camille Lesiosmisr.)
IMAGE. Luqiie*, Luqiiet*.
IMAGLXER (S'). Se coller, se fiche,
se foutre ou se mettre dans le
toupet, dans le trognon.
„ _ Alors, tu te fiches dans le toupet
que ça peut durer longtemps comme
ça? »
IMBKC:il.K. Fourneau, Poire.
V. Bête.
IMBÉCILLITÉ. Connerie, Cuterie.
V. Bêtise.
IMMOBILE. Cristallisé (arg. des
écoles).
IMMOBILISER (S'). Se cristal-
liser (id.).
IMPATIENTER (S'). Se manger,
se ronger le sang ou les sangs.
« — Ma chère, voilà une heure que
je me ronge tes sanrfs à l'attendre. »
IMI»ÉRATRIC:E. Sobriquet donné
à l'Impératrice Eugénie, née de
Montijo : Badinguctic. V. Napo-
léon.
IMI'ÉIUALE d'omnibus. Étagère,
Fauteuil de plafond, /m/je'/'{apoc.).
« — J'ai trois ronds, j' vas ra'oflrir
un fauteuil de pin fond: ça vaut
mieux que d Vilier à pinces. »
— VOYAGEUR D'IMPÉRIALE.
Indigent.
« — Autrefois, me dit le cocher, av.
les indigents à trois sous on n'avn
pas souvent l'occasion de blague !
Mais aujourd'hui que le sexe mont
sur Vélagère, il y a quelquefois du
bon. »
IMPÉRIALISTE. V. Bonapar-
tiste.
LMPLORER. Chiarder (arg. des
polytechniciens).
IMPOLI. Muf, Pignouf. V. Gros-
sier.
IMPORTANT. Conséquent.
« C'est une maison très conséquente ;
il y a deux cents employés. »
IMPORTUN. Barbier, Bassin, Bas-
sinoire, Boulet, Catiule, Collant,
Crampon, Jambier, Lavement,
Médecine, Raseur.
« J'en suis ravi, me voilà débarrassé
d'un ître collant et d'un sinistre
raseur. »
(Tristan Ber-naiio.)
« Cet individu est un véritable boulet,
je l'ai toujours sur les talons. »
« Quel barbier \ Il m'a tenu la jambe
un quart d'heure sous la pluie. »
« — En voilà un jambier avec sa po-
litique ! >i
« Mélanie?... C'est pas une femme
c'est une médecine'. »
IMPORTUNER Bassiner,Canuler,
Cavalcr, Courir, Cramponner, Em-
boucaner. Emmerder, EmmoitS'
cailler. Fendre Varche, Galoper,
Pistonner, Scier le dos. Taper sur
le système. Trotter.
» — Des quémandeurs qui vout
scient le dos toute la journée. Je
n'aime pas qu'on me lape sur te
système. »
IMP
201 —
INC
« — Tu me cours avec tes recomman-
datious ! »
< — Et pis, en vlà assez. Tu nous
trolles avec tes boniments. »
— On dit à une personne qui
vous importune : La barbe !
La jambe ! A Chaillot ! Et
cetera pantoufle ! Et ta sœur!
a — Encore vous, ah ! non, à Chail-
lot. ..
« Une fille s'était empoignée avec son
amant, à la porte d'un bastringue,
l'appelant sale mufle et cochon ma-
lade, tandis que lamant répétait :
Et fa sœur! sans trouver autre
chose. »
(E. Zola.)
— Tu vas encore nous chanter
l'Amant d'Amanda ?... Ah! la
jambe! »
[POSER. Colloquer.
Il m'a colloque son bonhomme et
j'ai été cramponné toute la jour-
née. »
(Delesaixi.)
IMPOSSIBLE. ((Test impossible. :
C'ed gelé, C'est midi, C'est nib, Il
est midi sonné, Il n'y a pas mèche
ou II n'y a pas plan.
•> A quelle messe va-t-on?
— .Midi et demi.
— Oh I pas mèche '. »
(H. Lavedax.)
i's onl tous des gueuT à la flan :
C'est des croisés qui sont pas d' race.
Vrai !... c'est pas eux qu'est des chiens d' chasse !
Mais pour leiip niett', y a pas plan.
(A. B.)
IMPOSTURE. V. Mensonge.
IMPRIMER. Cartauder '.
IMPRIMERIE. Cartaude'.
IMPRI.MEUR. Cartandier \
IMPROVISTE. Prendre à lim-
provisle : Pincer au demi-cercle,
Prendre sans vert.
" Lui qui se vantait qu'on ne le pren-
drait jamais sans vert, il s'est laissé
pincer au demi-cercle. »
IMPUISSANCE, morale ou phy-
sique. Gâtisme.
— RÉDUIRE A L'i3IPUIS -
SAXCE. Brider, Museler.
a — Ah 1 vous vous imaginez que
vous en ferez toujours à votre
guise"? — Non, mes gaillards, je
vous briderai ! »
« On espère que le ministère musel-
lera tous ces énergumènes. »
IMPUISSANT . Bande - à - Vaise
(obscène), Crevé, Fichu, Fini,
Foutu, Gâteux, Jean qui ne peut,
Qui ne se sent plus pisser, Qui rate
les femmes, Vidé, Zébi-mortos.
I's sont coram' ça des tas d' crevés,
Des outils, des fîott's, des jacquettes,
Des raal foutus, des énervés
Montés su' des flùt' en cliquetles.
(A. B.)
n Les vidés, les finis, ceusses qui
marquent six plombes etdemie vont
s' sentir rajeunir. »
'< Si ça réussissait avec un des vieux
que' tu supputes, c'est pas toi qui
aurais l'embêtement de devenir une
friandise pour le gâteux. »
(Michel Provins.)
« Marie-Thérèse, jetant sa plume : Ce
soir je ne peux plus, je suis vidée. »
(ID.)
i- — 11 faut conduire le ratichon au
bouic, proposa le Parigot.
— Il ne marchera pas, il joue le jeun
qui ne peut rapport à ses vœux,
dit le caporal.
— Bahl objecta l'ancien turco, quand
il sera entre deux belles moukères,
il ne restera pas longtemps zéhi-
morlos; moi, je vous le dis! »
IXANITIOX. V. Faim.
INCAPABLE.
puissant.
Mazette. V. Im-
Mais ton nom courait leurs gazettes
Parmi ceux de quantes mazeltes
Dont le nom me fuit;
Ils te célébraient après lioire,
Et tu prenais pour de la gloire
Tout ce vilain brait.
(■Raoul Poxcho.v.)
■
INC
262
IND
— INCAPABLE DE VOLER. In-
grat'.
INCARCÉRER. Bouder, Enchris-
ter, Serrer. V. Emprisonner.
IXCEXDIAIRË. Vétrokur, liiffau-
deur. La première de ces ex-
pressions s est spécialement ap-
pliquée aux partisans de la
Commune de 1871.
IXCENDIE. Riffaudat.
INCEXDIER. V. Brûler.
INCINÉRER. Crémer (du latin
Cremare).
On disait jadis « crémation », mais
crémation n'est plus de mode; bien
plus, on en blaguait; qui donc, à
moins d'une conviction bien tenace,
eût consenti à se faire crémerl »
(G. Collet.)
INCONNU. InronnohU ou Inron-
nobré.
INCONSTANT en amour. Cam-
peur, Cœur d'artichaut, Paillasson.
V. Capricieux.
INCRÉDLXE. Qui ne coupe pas,
Qui ne marche'pas.
« — Pucelle!... alors tu crois qu'elle
est pucelle?... Ben, mon vieux, moi
je ne coupe pas. »
INCROYABLE. V. Inouï.
INCULPÉ. V. Accusé.
INDÉCEMMENT . Messement * .
INDÉCENT. Cochon.
« Et comme un des personnages d'une
fameuse comédie politique de Sar-
dou, elle ajoutait : J'appelle un co-
chon, cochon ! et si j'avais un mot
plus cochon que cochon, je me fe-
rais honneur de m'en servir. »
{Le Journal.)
INDÉCIS (ÊTRE). V. Hésiter.
INDÉFINIMENT. Jusmùi la gar-
de, Jusqu'à la gauche. V. Bout.
INDÉLICAT. Muf, Mufle, Pignouf.
V. Grossier.
INDÉLICATESSE. Cochonnerie.
Crasse, Pied de cochon, Salett .
Saloperie, Vacherie.
« L'expression faire une crasse, dit
Francisque Sarcey, est très usitée
dans la langue familière des Pari
siens parisiennants,gens de lettre-
artistes, boursiers, etc.
Crasse est un pseudonyme de mau-
vais procédé. Delvau ne mentionne
pas le mot dans son Dictionnaire du
langue verte, mais Lucien Rigaud,
dans son Dictionnaire de l'argot
parisien, ne manque pas de le don-
ner. ')
(HicTOR Franck.)
« -Mon directeur, me dit-il, m'a joué
un pied de cochon. »
(E. Bergirat.)
« Des gens qui ne vous font que des
cochonneries] »
« Faites-leur du bien, ils vous répon-
dent par une saloperie. »
« Si tu ne demandes pas d'argent à
un homme, tu peux être sûre qu'un
jour ou l'autre, il te fera quelque
saleté. »
INDEMNE. Blanc.
« Ceux dont le casier judiciaire est
vierge ou qu'une ordonnance de
non-lieu a renvoyés blancs ne sont
pas considérés comme suffisamment
dessalés. »
INDEMNITÉ accordée par un
client à une lille de maison de
tolérance en plus du prix con-
venu. Bas, Gants. V. Bénéfice.
« — 11 a été très rosse avec moi et
ne m'a donné que cent sous de
bas. u
— I.MtKMMTË Eli ARGENT
IMlfiLKVtK PAR luX SOUTE-
NEUR sur une maîtresse de
passage. Bon de viande, Cachet,
Numéro.
« — Les béguins, vois-tu, petite, ça
revient plus cher qu'un petit hom-
me attitré. Ainsi, Flora a raqué ce
IND
— 263
IND
mois-ci en cachets presque tout ce
qu'elle a gagné. »
« Depuis qu'il a lutté avec succès au
Casino de Paris, il touche chez ces
dames des numéros d'une livre à
une livre et demie. »
— IXDEMXITÉ DE RETOUR
accordée par la ferme des Jeux
de Monte-Carlo aux joueurs
ruinés. Exlréme-onclion, Viati-
que.
« Le malheureux était à fond de cale
et dut, pour rentrer à Paris, accep-
ter ['extrême-onction que lui offrit
le Casino. »
« — Baste : tente la chance. Et si tu
te décaves, tu as toujours le viatique
qui te permettra de rejoindre tes
pénates. »
IXDÊPEXDAXT. Qui ne s'embête
pas dans les feux de file.
« Il ne faut pas venir me raser avec
toutes vos conditions I Je veux être
libre d'agir à ma guise. D'ailleurs,
vous le savez, je ne m'embéle pas
dans les feux de file : ma liberté
avant tout. >'
INDEX.
cotter
(Mettre à l'index.) Boy-
— Action de mettre à l'index :
Boycottage. Ces expressions
viennent du nom de l'Irlan-
dais Boycott.
D'autre part, tous les individus
soupçonnés de ne pas avoir pour
Milan les plus tendres sentiments
de reconnaissance et d'admiration
sont boycottés. Personne, sans dan-
ger, ne peut leur parler, entrer
chez eux. leur acheter ou leur ven-
dre quoi que ce soit. »
(Saissv.)
Il existe, à l'heure actuelle, une
telle impulsion dans l'afflux des
adhésions, dans la fièvre des prépa-
ratifs, que le prétendu boycottage
dont parlent les journaux prête
plutôt à rire. »
fJOLVVlLLE.)
IXDICATEUR de police. Casse-
role, Mouton, Mouvette. V. Agent,
Dénonciateur.
— INDICATEUR DE VOLS. Cour
lier, Pilote.
INDIFFÉRENCE. Foutisme, Je-
m'en-foutisme ou Je-m'en-fichisme,
Menfichisme, Men foutisme,
« Et le je-m" en- foutisme de M. Mesu-
reur est la morale philosophique
de cette journée. »
{Le Pilori.)
« Et l'abandon de ce tout consisterait
dans un je-m'enfîchisme absolu qui
me ferait négliger ce qui ne me
toucherait ni directement ni per-
sonnellement. »
(G. Ohket.)
INDIFFÉRENT. Foutiste, Je-m'en-
foutiste ou Je -ni en- fichiste, Menfi-
chiste, Menfoutiste .
Jen' marche jamais.Traaquill'comm' Baptiste;
J'envisage tout de l'oeil le plus froid.
Droit est-ce une force? Et Force est-ce un droit ?
Qui vivra verra... Je sois/ m'en- foutiste.
(P. Paillette.)
IxNDIGENT. Purée, Purotin. V. Mi-
sérable.
INDISCIPLINÉ. Forte tête, Tête
brûlée.
« Dans les régiments, les ouvriers pa-
risiens passent généralement pour
de fortes têtes et sont traités comme
tels. »
(HCCTOR FbANCE.)
INDIQUER. Donner rencard, Ren-
carder. V. Renseigner.
INDISCRET. Chambert. V. Cu-
rieux.
INDISCRÉTION. Commettre des
indiscrétions. Chamberter.
INDIVIDU. Pour le malfaiteur,
l'Individu est un imbécile et,
conséquemment, une dupe pos-
sible; on le désigne donc sou-
vent par une des expressions
portées aux mots Béte et Dupe.
■
LND
— 264 —
IND
Le quidam se dénomme encore
Bougre, Camarade, Cave, Citoyen,
Client, Corps, Crabe, Demorre",
Frère, Frère mironton, Gas,
Gnasse, Gnère, Gniasse, Gnière,
Gonce, Goncier, Gome, Gonsier,
Gonze, Lnncicr, Lustucru, Mar-
patid *, Mai-paut *, Mai'paiix *, Mec,
Mèche, Meg *,Mei<, Messière *,A/é-
zière *, Moineau, Nière, Nom de
Dieu, Numéro, Oiseau, Pante,
Pantre, Paroissien, Pékin, Type,
Zig, ligue.
« Luc aurait voulu l'étouffer dans
l'accolade qu'ils se donnèrent. Mais
le bouffre était vigoureux et ce fut
lui qui faillit perdre la vie dans
cette étreinte. »
(Armasd Silvestre.)
« — Qui c'est ici, demanda-t-il, qui
veut trinquer de ses deux jours?
Y a des clients pour péter su' 1'
mastic? Ça va bien, 1' bureau est
ouvert ! j'écoute les réclamations. »
(G. CoDRTELINE.)
« — Qu'est-ce que c'est que ce ca-
marade-\kl demanda-t-il en dési-
rant l'inconnu. H y a tous les
jours ici des ciloyena qu'on ne
connaît ni d'Eve ni d'Adam. Ça n'est
pas catholique ! »
« — Tu r connais, c' mec-là?
— Non. Et toi?
— Moi non pus. »
« — Tu vois r frère mironton qu'est
là-bas dans I' coinsto? C'est lui
qu'était hier avec le gnere qui nous
a jacté t't-à l'heure aux Omnibus, w
'< — Non, non, jamais j' u'encaiss'rai
c' noncinr du gon-là.
— Qu'est-c' que vous dites ?
— J' dis qu' noncier du gon ou gon-
cier c'est la mi^ui' chose, espèc' de
poire ! «
« — Allume c' corps-\à. ! il en a une
fiole.
— C'est un numéro pas ordinaire. »
« — Qu'est-ce que c'est encore que
ce nom de Dieu-l& qui demande une
f>ermission de huit jourâ? Allez me
e chercher, cet oiseau, que je lui
demande s'il se f... du pape! »
« _ Ah ! çà, Rascol, dit la belle fille
avec une soudaine familiarité, vous
n'allez pas embêter ce beau garçon
pour faire plaisirà tous cespnntes 1 »
(GEoni.ES Ohnet.)
« Et ce qu'il faut vous souhaiter plus
encore que de décrocher la timbale
au théâtre, c'est de ne pas Hre
épinglée à un de ces paroissiens-\à. »
(K. Maizerot.)
« Vers onze heures, je remontais [le
boulevard Haussmann ; un type
m'arrête. »
(J. Marm.)
« — Voilà: l'autre jour, j'ai rencontré
trois zigx — j' connais pas leur
nom, parole d'honneur! »
(GOROB.)
Et quand dehors ya du cognage
SoD oru'ue est là qui s' bal les flancs ;
Et tu veux que j' reste en ménage
Avec un frèr' qu'a les foi's blancs ?
(L. DE Bercy.)
J'attrap' les deux orcilTs du gonce
Et pis j'y cogn' la lèl" su' 1' grés.
Pas su i' pavé d' bois... ça s'enfonce.
(A. B.)
Et loin des gonciers charitables,
Des philanthrop's... des gas soumis...
(JlHAN KiCTUS.)
C'est un tas de sales gniasses
Qui viennent fouiller chez vous
Vous prendre vos paperasses.
Mais qui vous laissent leurs poux..
(R. PoSCHON.)
Quelques-uns avaient disparu
Succombant do fatiïue
El plus tard, un seul lustucrti
Représentait la Ligue.
Que ou' j'y foutrai dans la trompette
A c' <anoi>r-là s'il vient vivant?
(J. KlCHKPIN.)
Je rembroque au coin du rifle
Un messière' qui pionçait...
(VlDOCQ.)
Quand i' nons arriv' qu'on mèche
S' met à nous r'Iuquer,
Qu'on voit qu'avec lui ya mèche
D' pouvoir se maquer,
Fâut qu" nous l'ayons corps et âme.
(BtipotT.)
Même béart durant In trique,
Si ne conobles un marfmtit *
Devant setiguc b»nis peau :
Le gas peut être une bourrique.
INF
265 —
INI
IXFAXTERIE. Biffe, Bigorne [arg.
militaire).
' 11 s'est engagé dans la biffe pour
trois berges. »
<< Dans la bigorne, on n'a que soi à
panser. »
INFÉRIEUR comme valeur ou
qualité. A In manque, A la mie,
A la noix. De carton. V. Mauvais.
" — Ça, du bordeaux, allons donc! du
bordeaux d' Bercy, oui, du pive à
la mangue'. »
IXFIDÈLE. Campeur, Cœur iVarli-
chaut. Paillasse, Paillasson. W. Ca-
pricieux.
Paillasson, quoi ! cœur d'artichaut,
C'est mon genre : un' feuill' pour tout 1' naoude :
.\u jour d'aujord'hui j' gob' la blonde,
Après d'naain c'est la brun' qui m' faut.
(A. GiLi,.)
LXFIDÉLITÉ. Impair, Paille, Pail-
lon, Queue, Trait.
A l'instant il vient de rae dire
Qu'il est vierge de tout contact ;
Qu'il ne saurait, pour un empire.
Faire un impair.
(P. Paillette.)
<i 11 est forcé d'y foute des tartes : a
y fait au moins une paille ou deux
par semaine. »
Je t'aime bien — dit Musette infidèle —
Chaque paillon de mon amour sans frein
Est un motif de cette villanelle
Dont nous chantons ensemble le refrain.
(P. PilLLETTE.)
... Et non pus eun' fllle ed' romance
Qui s'enverrait rilercul' du Nord
Ou, pour endormir ses souffrances,
M' f rait des queues avec un ténor.
(Jehan Rictus.)
J' t'ai pas fait d' traits, même en pensée.
Aussi, tu 1' vois, mon gros trognon,
L' bon Dieu, i' m'a récompensée :
J'ai mis à gauch' des tas d' pognon.
(L. DE BEBCY.)
INFIRME. Béquillard, Malin-
greux, Piètre, Stropiat. Ces
termes s'appliquent également
aux vrais et aux faux infirmes.
« On y trouvait aisément de tout :
des béquillards qui, la nuit venue,
courent comme des lapins ; des faux
culs - de -jatte, qui fourrent leurs
jambes ou ne sait où, et des aveu-
gles qui n'ont pas perdu la vue. »
(Ch. Mérocvbl.)
IXFIRMERIE. Paradis (arg. de
Saint-Cyr).
— 1\'FIRMERIE DE B.A^GNE.
Foia-lourde.
LXFIRMIER. Comte de Castu %
Dindornier, Vise au trèfle.
— IXFIRMIER MILITAIRE. ^>-
tilleur ou canonnier de la pièce
humide. Limonadier de posté-
rieurs. Pot à liSane.
« — Ce sont les artilleurs de la pièce
humide, — soulignaient les voisins,
des frondeurs plus méchants. Et
sur nos fronts planait, non la
Gloire aux ailes largement dé-
ployées, aux gestes superbes, à
l'alfure héroïque, mais la seringue
du matassin, la seringue de Mo-
lière... »
(Le Mot d'Ordre.)
« Il réussit, pour couper aux manoeu-
vres, à s'embusquer parmi les pots
à tisane, grâce à ses connaissances
de potard. »
INGÉNIER (S)
sur la comète.
INGÉNIEUX. Marie, Marlou. V.
Malicieux.
INITIÉ aux pratiques désnon-
nétes. Affranchi, Dessalé, Franc.
— DE.M1-IMTIË. Demi-sel, Ger-
vais.
— XOX IMTIÉ. Plein de sel.
« Moi, je suis président du club « Le»
Dessalés », un club fin d' globe ;
rien qu' des costos. »
(P. Paillktte.)
Point de gervais en ta soce!
Fraye avec des a/franchis ;
Le demi-sel comme assoce
N'eograine que des chichis.
T'es pas dessalé', quej' te dis.
T'as trimardé tout' la soirée
Et te v'ià cor' sans un radis.
C'est toujours el' dix ed' purée.
(A. B.>
Tirer des plans
LNI
— 266
INS
INITIER au vice. Affranchir, Dé-
sargotcr, Dessaler. {\. ci-dessus).
IXJURES ou Échange d'injures.
Engueulade, Engueulage, Engueu-
lement, Escrache.
« Ces êtres lubriques sont dépassés
dans l'art de \ engueulade par un
journal qui fleurit sur les rivages
de la blonde Albion. »
(C. Barrèhk.)
« Parfois il regarde en badaud soit
des journaux ouverts à l'éventaire
des libraires, soit un embarras de
voitures provoquant un etigueute-
ment de cochers. »
(P. POUBOT.)
« — Es^ourde, v'ià Mimile qu'est en
train d' passer sa lésée à ï escrache. »
IXJURIER. Abominer, Agoniser,
(corrupt. de Agonir), Agoniser de
sottises. Attraper, Baptiser, Ecor-
ner, Engueuler, Escracher.
« Elle passe son temps à l'agoniser. »
« Il lui a fichu son paquet après
l'avoir agonisée de sottises. »
« Deux goujats s'attrapaient verte-
ment. »
« 11 te l'a baptisé, je ne vous dis
que ça! »
« — Vieux camphrier, avec ta voix
enrhumée, t'as l'air de nous écor'
ner. »
(Catéchisme poissard.)
« Et à tous les guichets c'est 1' môme
flambeau ! Encore heureux quand
tu t' fais pas escracher. »
Oui, sal' guenon, oui, v'Ià c' que j'ail
Et j' 1.x Irouv' mille et j' la trouv' dure :
Faut que j" me mette à l'iodure.
Parait que j' sui-i ben arrangé!
Tiens, asseois-toi là, sal' pétasse,
lionne à tout faire et propre k rien,
Kr'garde-moi don' bien en face,
Uuej'te dis" que t'es-t'un' peau d' chien...
Que j' te dis' tes quaf véril(*s.
Uuc j' l'engueule et que j' t'abomine :
Canard boiteux, deurc', vermine!
Prends don' pat tes airs épaté»,
Voiri'!... Choléra sans limace,
Outil d' besoin, chausson, trumeau,
Er'garde-moi don' bien en face,
Quej' te dis' que t'es-t'un chameau.
fjadou' !... Fumier, poussier, torchon,
Chiiïoud'pied, morceau d'chaussett'sru'sos
Lanterne à poux, caserne à puces,
(iésier d' putois, vessi' d' cochon,
Kouchi', vezoa, pucier, paillasse,
V'iande à cor!)eau I... Viande à fourgon,
Er'garde-moi don' bien en face.
Que j' te dis' que t'es-t'un wagon.
Salé gâté !... Rognur' d'étal.
Pompe à Uicher, boite à pétrole.
Chair à bubon, chair à cass'role,
Chair à charcut'ri' d'hôpital.
Ragoût poivré !... Gibier malade.
Dépèch'-toi d' plaquer mézigo.
Et d' prendre 1' panier à salade
Pour t'en aller à Saint-Lago.
(A. B.)
IIVJVOCEXT. B/anc. V. Acquitté.
IIVOUÏ. De chien, des cinq cen/.s
diables, du diable, d'enfei', du ton-
nerre de chien, du tonnerre de Dieu .
du tonnerre du diable, Eiffelesqut.
Êpastrouillant , Épatarouflant .
Épatouflant, Épaulant, Esblo-
quant, Esbrouff'ant, Espatrouil-
lant, Obéliscal. V. Étonnant.
« Mais voici que l'homme arrt'té fait
un vacarme du diable. »
(OoBos.)
«Je me suis donné un mal de chien
pour essajer d'arrêter Arton. »
« L'argot traduit « inou'i » par des
adjectifs tirés du nom de monu-
mcnts célèbres par leur hauteur;
c'est ainsi que nous avons eu n py-
ramidal » — qui est actuellement
dans le langage courant, -o/<e7(.îca/,
qui commence à se démoder, et
ciffelesque que di-trônera le qualifi-
catif inspiré par la prochaine grande
merveille. »
I\QUIÉTER (S'). Se cauchemar-
dcr.
« — Hein! est-elle assez canulante!
Il faut qu'elle se cauchemarde. «
(B. Zola.)
I\SÉ1>ARARLE. On dit d'amis
inséparables qu'ils sont Amis
IN s
— 267 —
INS
comme cochons, Comme cul et che-
mise.
IXSIGXE. subs. En France, les
membres du Parlement appel-
lent leur insigne Baromètre,
parce que sa forme se rapproche
de celle de cet instrument
IXSïGMFIAXT. V. Valeur.
IXSIXUAXT. Fouinard.
« Il voulait savoir, sans perdre une
minute, qui était ce Jean Palhiès,
d"où il venait, quels étaient ses
antécédents, se rendre compte de
son train de vie, et voir de près,
en entrant dans la place par un
stratagème digne de son habileté à
la fois audacieuse et foidnarde. »
BeBTEL et GlLQUlîl.)
IXSISTER. Appuyer sur la chan-
terelle.
«I — Vous ue jugez pas suffisante
votre admonestation? 11 faut que
vous appuyiez encore sur la chan-
terelle. ')
IXSOLE-XT. Insolpé.
l^SOVClXyCE. Je-m'en-foutisme.
V. Indifférence.
— VIVRE DAXS L'IXSOl-
CIANCE. Se les chauffer au
soleil. Se les rouler, Se la couler,
Se la couler douce.
Eh ! merde '. Eh ! va comme j' te pousse ■
Pi<^a'on peut pus en foute un coup
Bien forcé d' se la couler douce.
Pour qui qu'on crev'rait après tout?
Pour Populmiche? Il est trop Teule,
I" veut lien «avoir, cl" benêt :
Quand on 1' dessale, i' fait sa gueule.
Moi, j' me les roule à Courteuay.
(P. Paillette.)
— TRAVAILLER AVEC IXSOf-
CIAXCE, sans goût. Foutimns-
ser. Foutre à la diable, à la six-
quatie-deux, à la va-te-faire
fiche.
IXSOl'tlAXT. Je-m'en-foutiste,
Pas bileux, Sans secousse.
« Qu'i' pleuve, ou qu'i' neige, ou
qu'i" fasse beau, 1' s en fout, lui; i'
n'est pas bileux. ><
« La politique, j" m'en occupe pas :
j" suis sanss'cousse... et c'est bath! »
IXSPECTEUR de police. Mouche.
V. Agent.
— Les inspecteurs chargés,
aux abattoirs, de visiter les
porcs s'appellent Languil-
leurs ou Languilleux.
IXSPECTIOX. Épluchaye.
« Le sous-off de planton procéda à
un minutieux épluchage. »
— INSPECTION DE LA GARDE.
Pompon (arg. de Saint-Cyr).
IXSTAXT. (C'est rinstant.) C'est
h coup.
« — Vas-y, vieux, c'est le coup'. »
IXSTAXTAXÉMEXT. Répondre
instantanément, sans bargui-
gner : Du tac au tac.
IXSTITITEI R . Marchand de
soupe.
« N'est pas marchand de soupe qui
veut. On exige certaines garanties
et des connaissances. Le chef d'ins-
titution a été nourri sur le giron
de l'Université. Il a fait ses huma-
nités; il est bachelier au moins,
officier d'Académie, quelquefois
chevalier de la Légion d'honneur.
Il a débuté par être maître d'é-
tudes, comme Alphonse Karr,
Vallès et Daudet, ou même pro-
fesseur de septième, et s'il a entre-
pris le commerce des soupes uni-
versitaires, c'est souvent par
amour du métier. >-
(Hectob Fh4NCE.)
IXSTITUTIOX.fîa/lw^V.Collège,
École.
IXSTRLCTIOX (ALLER A L').
Aller aux champs.
IXSTRUIT. Calé.
« Il est très calé en histoire. >>
LXSTRUMEXT de chirurgie.
Baume d'acier.
INS
— 268 —
INT
l'XSL'CCÈS. Navet, Veste. V. Échec.
IXSULTE. V. Injures.
IXSl'LTER. V. Injurier.
INSUPPORTABLE. V. En-
nuyeux, Importun.
LXTELLIGEXCE. (Compréhen-
sion.) Comprenette, Gimjin.
•< — Vous avez la comprenette diffi-
cile. »
(y II n'a pas pour deux liards de
gingin. ><
IXTELLIGE.\T. Pour le malfai-
teur, on n*ei*l intelligent qu'au-
tant qu'on est Malicieux et Rusé.
V. ces mots.
INTERDICTION. Boucle, Bride.
« Pas moyen d'y faire, c'est la boucle :
tous les books seront expulsés du
turf. »
« Le bonnet, le quarante-huit, la
parfaite, la console, tout est scié ;
c'est la bride sur tout. »
— INTERDICTION DE SÉJOUR.
Bâton, Cinne, Convalescence,
Surbine, Trique.
— CONDAMNÉ A L'INTERDIC-
TION, liâtonniste. Canne, Tri-
card ou Triquard, Trique.
— Qui rompt son ban. Bâton
rompu, Qui casse sa canne.
« Tant que le condamné subit sa
f)eine d'incarcération, il est « raa-
ade >>; libéré, il est « guéri », à
moins qu'il n'ait à subir l'interdic-
tion de séjour, auquel cas il de-
meure '< eu convalescence » dans la
ville que lui désiguc l'autorité.
Les criminels appellent encore
cela ^tre en canne, en trique ou en
surbine, — ce qui signifie surveil-
lance, — et ceux d'entre eux qui y
sont astreints deviennent cannes,
triques ou tiiquardx L'interdit qui
quitte sans autorisation le séjour
qui lui est assigné casse sa canne;
c'est un bfiton rompu. »
« — Mais à propos, quelles gens
appelez-vous vieilles cunnesl
— Les repris de justice.
— Et les bâtons rowpus'l
— Les surveillés de la haute police
en rupture de ban. »
(Louis Bi^ron.)
INTERDIRE. Boucler, Brider.
<( On dit qu'on va boucler la vente
des conletti. »
« Les jeux de hasard sont bridés. »
INTÉRESSANT. Se traduit ordi-
nairement pai' les équivalents
de Amusant, Beau.
INTÉRIEUR. V. Logement.
INTERLOQUÉ. V. Ahuri.
INTERNE. V. Élève.
INTERROGATOIRE. Escrache,
Messe du diable. Saignement de
nez.
INTERROGER. Cuisiner, Escra-
cfier, Jabot 1er, Poser une colle
(arg. de Saint-Cyr), Sonder ou
Pas.'ier à la sonde. V. Avouer.
Kn passant, le portier vous escrnclte;
J'étais fargué, muis l'huhit cachait tout.
Le jardinuut, je frisais ma moustache ;
Un peu d' toupet et je passe partout.
(Halbert.)
» 11 m'a passe à la sonde, mais je n'ai
rien voulu savoir. »
INTERROMPRE. Dans le sens
de Suspendre : Briser ou Faire
une brisure (arg. des typogra-
phes).
— Dans le sens de Couper la
parole : Couper la chique, la
musette.
« Laisse-moi jacter; tu me coupes la
musette à chaque instant. »
— Pour interrompre un jeu,
une relation, une collabo-
ration ou une complicité,
l'argolier dit qu II ne joue
INT
— 269 —
ITA
plus ou demande Pouce! ou
encore qu'on lui Rende ses
billes.
l.XTERRUPTION. Briswe (arg.
des typographes), Entracte.
« Ses relations avec le vieux céladon
conimençaient à lui peser; elle
avait besoin d'un enlr'acle. »
IXTIMIDER. Esbrouffer, Faire à
l'influence.
<i II n'est pas facile à esbrouffer. »
« — T'as beau été costeau, tu n' me
fras pas à l'influence. »
IXTRÉPIDE. V. Courageux.
IXTRODLCTEUR. Les Francs-
Maçons appellent Expert le di-
gnitaire qui introduit les visi-
teurs et vérifie leur qualité.
INTRODUIRE. Filer.
« — File la débouclante dans la
surdiue. ><
— S'INTRODUIRE. Embarber,
Enquiller ou S'enquiller, Se
filer.
" C'est des gas qui se filent partout. »
yenquille dans la cambriole
Espérant de l'entifler.
(ViDOCQ.)
IXUTILE. Comme des dattes, des
nèfles, des pommes.
« — Tout ce que tu diras et puis
dalle cestkiï... comtne des pommes. »
INVALIDE. Invalo.
« Quand j'étais enfant de troupe au
Gros-Caillou, vers 18G0 à peu près,
j'ai entendu conter sur les invalos
quelques curieuses histoires. »
(J. KiCHEPIS.)
INVECTIVER. V. Injurier.
IWEXDl', En parlant des publi-
cations : Bouillon.
« Les bouillons des suppléments
illustrés sont laissés à très bas pri.x
aux camelots qui les offrent en
prime avec le numéro du jour. »
— En parlant de marchandi-
ses diverses : Rossignol, Rat.
« Elle n'arrive à habiller toute sa
nichée qu'eu achetant des soldes et
des 7-ossigno/s. »
IXVITATIOX. Invite.
« Il restait sourd à ses invites, qu'elle
réitérait presque ostensiblement. »
IRASCIBLE. Chevrotin (arg. des
typographes), Crin, Croquet.
« On ne peut lui causer ; c'est un
crin. »
« En voilà un méchant croquet, il est
toujours en colère. »
IRRÉPROCHABLEMEXT. Au
pouce^ De première.
'« Je tiens à ce" que ce travail 'soit
fait au pouce. »
« Vous faites tout de première pour
faire plaisir au bon Dieu. ><
(H. Lavedan.)
IRRIGATEUR. Pipe turque.
IRRITABLE. \ . Irascible.
IRRITANT. Moustique.
ISOLER. Laisser mariner, Mettre à
ou sur Visoloir. V. Conscience.
ISRAÉLITE. V. Juif.
ITALIEN. Italboche, Italgo, Maca-
roni.
« Viv' la Russie ! l's vont en faire un
tubard ceux d' la Triplice : les
Pruscos,les Ilalboches et les Autre-
chiens! 1)
« Fs s' cognent à coup d' lingue,
comme les Italgos. »
« Les Macaronis ont pris la piquette
avec Ménélik. »
— LA RENTE ITALIENNE. Le
Macaroni.
I
IVR
— 270 —
IVR
« Le 4 0/0 Brésilien descend à 62.10
et le Macaroni fléchit à 95.10. »
{Chronique financière.)
IVRE de boisson. Blinde, Blindé,
Brindezingue, Bu, Chargé, Chi-
core, Chicoré ou de chicore, Cinglé,
Complet, Cuit, Dans les brinde-
zingues, les brouillards ou les
broussailles. En chérancc'. En
patrouille, Fade, Gave, Gaviole,
Imbibe, Loivre, Loivrepème, Mûr,
Noir (arg. des lithographes),
Paf, Pafe, Pavois, Pion, Pivois,
Plein, Plein comme la bour-
rique à Robespierre, comme un
œuf, comme un Polonais, comme
un salaud, comme une vache,
Pochard, Poche, Poivre, Qui a
la barbe, la biture, la cinglée,
la cuite, la muffée, la secouée, le
nez sale, le nez de chien. Qui a
Marianne dans l'œil, Qui a sa bi-
ture, sa casquette, sa chique, sa
cocarde, sa cuite, sa culotte, sa
muffée, sa pistache, son affaire,
son aigrette, son casque, son com-
plet, son compte, Qui a son coup
de bouteille, de chasselas, de feu,
de groseille, de picton, de sirop ou
de soleil, Qui a pris ou qui a son
cran, sa dose, son épingle au col,
son fade, son grain, son jeune
homme, son panache, son pépin,
son plumet, son pompon. Qui en a
ou qui a quelque chose dans te
blair, le nez, la tasse, le tube, etc.,
dans le toupet, Qui en a ou en
tient une barbe, une biture, une
chique, une cinglée, une cuite, une
muffée, une pistache, une secouée,
un grain, jusqu'à la troisième ca-
pucine, Qiii est dedans, Qui voit
en dedans, Baide, liuide comme la
Justice, comme l'obélisque, comme
un piquet, Bipolin, Bond, Bond
comme une balle. Sas, Schlass,
Schlasse, Schlazig, Schluzik, Se-
coué, Verni.
— LÉGÈREMENT iVRE. Allumé,
Rlindoche, Casquette, Èméché,
Ému, Lancé, Parti, Pompette,
— IVRE MORT. Asphyxié.
Hu! nom de Dieu! mt» v'ià ct'nç/é.
Depis tantôt que j' me trimballe
C'est toujours moi qu' j'ai régalé,
Et j'suis rond mûi rond comme e un balle.
Ça m' débarbouill'ra I' cœur et pis
D'abord ej' suis rond comme un disque,
i' m'arrondirai pas pus qucj' suis.
Hu! pisj'm'en fous, moi,qu'est-c'que j' risque?
Eiin' demi' d' vieux... c'est pas de r'fus,
Dame, ej' suis raid' comm' l'obélisque.
Sûr, ej' me raidirai pas pus.
Hu! pisj'm'en fous, moi, qu'est-c'qaej' risque'
Hu ! nom de Dieu !... j' suis amoureux !
Mais ce soir, Cécil' Ira la rosse :
Madam' ne veut pas m' rende heureux
Uuand j'suis p/ei>i... elle a peur d'un gosse...
(A. B.)
Et pis, mon p'tit loup, bois pas trop,
Tu sais qu' t'es teigne,
Et qu' quand Vas un p'tit coup d' sirop
Tu fous la beigue.
(ID.)
— Ben, mou vieux, t'en <i'«HS un' decitilel...
Tu l'es arrangé proprement.
Pis, d'raain... t'auras 'cor' ta picuite...
T'iras 'cor' pas au F'arleroent ".'...
Mais, nom de Dieu ! d'main, va pus Chambre.
J' me rapp'Iaia pus qu' tous ces raseurs,
Quand Tient comm' ca la lin d' décembre,
l's d'mand'nt la trôv des cootiseurs.
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
Oui mais, c'tte dinde ! Ah ! mes enfants !
Fallait voir el' bonnet d'évéquo!...
D'évèqu' '? Qu'est-c" que j' dis ? D'archevêque,
Sur ses deux pilons triomphants!
Ah! saligaud! Faut que j' t'engueule :
C'est toi qu'as boulotte 1' croupion...
T'es rond. . . l'es cuit.. . l'es soûl . . . t'espi'on. . .
T'es plein d' trulT et tu pu's d' la gueule.
(Id.)
— Bonjour, Mo.ssieu. Mon compliment...
T'étais encor' dan» les brind'zingues,
Hier, en r'venant d' l'enlerr'meut...
T'as soiffé chez fous les mann'zingues.
Oui, j' me suis soùlé comme un veau...
J'étais plein... rond comme un' barrique!
Ah ! soûlaud, j' vois ben c' que tu veux :
Tu veux r'commencer la p'iil' fêle...
Malgré qu' tu soy's schlasse et d' ehieor',
Hond, cuit, saoul d' la veille et malade,
Tu voudrais p'f 6lre aller encor
A l'nnterr'ment d'un camarade.
Ah! c'est épatant, c' qu'on boit,
Quaud on a la gueul' de bois !
(Id.)
IVR
— 271 —
IVR
T"en souviens-tu, j'avais une jaquette
Qui nous servait, en hiver, d'édredon ?
Dans ce temps-là, j 'étais souvent casquette,
Et tu m'app'lais ton chéri, ton trognon.
(Lios Rossignol.)
L'homme qui sait vivre
Jfe s' montre jamais irre ;
L' plus sage est un peu poeh' seurment.
Rentrer avec AJaridnn' da/is l'œil.
Ça n' s'rait pas drôle un jour de deuil.
(E. Imbeb.)
Mais v'ià-l-i' pas qu'un soir. Euslache.
Comme avec lui j'avais dansé
Et qu' j'avais eun' léger' pistache,
I' s'est un peu trop avancé...
(L. DE Bebct.)
— Tu vois'? Eh ben, ça, c'est mon
dab, un coup de chaise, une fois
qu'il était poivre. »
(J. Mabm.)
« — Il est mûr, il est gave à rouler,
il a son fade; c'est 1' moment,
vas-y! »
« l's avaient tous un peu la cinglée :
is pé tardaient I i"s f'saien t du foin 1 . . .
et i's nous ont passés à la bêche. »
« Le plombier, que l'odeur moite des
seins blancs de Gervaise fait flam-
ber comme une torche, garde un
silence têtu, la tête basse et le front
barré, déjà bu, mais les mains far-
fouilleuses singulièrement occu-
pées. »
(J. L0RBAI>.)
« La jeune mariée était particulière-
ment pa/fe, comme on dit à Mont-
martre. »
(ARUiND SlLVESTHB.)
« Trois soldats qui se tiennent par le
bras passent en roulant des bor-
dées. — Qui qu" c'est donc, vous
autres 1... Vous vous êt's-t-i' fourré
un piumelt... Y fait crédit, l'
bistro'? »
(HcGCEs Li Roux.)
« Hier soir, en rentrant, j'étais un
peu pavois et je me suis engueulé
avec ma bergère. »
IVRESSE de boisson. Soulogra-
phie, plus les expressions Barbe,
Biture, Cinglée, etc. V. les régi-
mes du verbe Avoir au mot
Ivre.
IVROGXE. Artilleur, Camphrier y
Cheulard, Éponge, François, Ké-
nep, Lampe à mort, Marquant *,
Mouillard, Pochard, Poivreau,
Poivrot, Pompier, Rigolo, Val-
seur, Soulographe.
<• — Ta mère est à la broche, le
diable la rôtit; entends-tu, vieux
camphrier, avec ta voix enrhumée. »
{Xouveau Catéchisme poissard.)
m On ne m'y repincera plus avec ces
cheulards-lk ! ■
(POCLOT.)
« — Vous n'avez pas vu mon éponge
de mari? Je suis sûre qu'il va encore
boire toute sa paie. »
.( — T'as du pognon?
— Oui. J'ai fabriqué un kétiep qui
pionçait sur un banc. >•
« C'est un lampe à mort, un pochard.
Il vendrait le bon Dieu pour un
litre. »
« — J'ai choisi la chasse aux valseurs,
le barbottage des poivrots est facile,
à la portée des débutants, et mes
premiers essais réussirent à mer-
veille. »
(Mack.)
« Les soulographes qui se hasardent
passé minuit dans ces parages sont
radicalement dévalisés. »
— QUI ACCOMPAGNE LES
IVROGNES dans le but de les
voler. Ange-gardien.
« Les soirs de samedi de paie, Nénesse
se faisait ange-gardien et soulageait
les poches des rigolos qu'il recon-
duisait à domicile. »
_ QUI DÉVALISE LES IVRO-
GNES. Grinche ou grinchisseur
au poivrier.
« Le grinche au poivrier opère sou-
vent seul ; dans ce cas, il choisit de
préférence les ivrognes endormis
sur la voie publique. »
IVR — 272
IVROCiXERIE. Pocharderie, Po-
chardisc, Soulographie.
« Ses habitudes de pochardise l'a-
vaient fait chasser de toutes les
places. »
— IVR
Le colonel aurait passé sur une
infraction touchant les choses du
service intérieur. Mais il se mon-
trait inOexible sur le chapitre de la
soulographie. »
JACASSER. \. Bavarder.
J'AI. Gîlre ponr J'îlre. V. Avoir.
JAILLIR. Gicler, Gigler, Giscler
Jicter ou Jigler (indistinct.).
« Le bourreau presse le déclic, le
couteau s'abat sourdement, le sang
gicle jusqu'aux pieds des chevaux
des gendarmes impassibles ... une
tête roule dans le son... Justice est
faite. »
(La Nalion.)
JALOUX (ÊTRE). Renâcler à la
gerce.
JAMAIS. A Pâques ou à la Trinité,
I Demain, Dimanche, Quand il tom-
j bera de la merde ou toute autre
' formule indiquant un événe-
ment irréalisable.
'Juand te reverrai-je?
- A Pâques ou à la Trinité. »
« Tes cent sous, il te les rendra...
demain ou... dimanche. »
— Avec idée de moquerie ou
de supériorité : Chez qui?
Chez Bobèche! Chez Dache !
Chez Plumeau! Chez Plume-
pattes !
« -Moi faire du plat à c'tte gonzesse-
là!... Chez Bobèche, aile est trop
toquarde. »
« — Toi, mon colon, je t'aurai!
— Toi! tu m'auras!... chez qui? chez
liobêchel »
- JAM.\IS
de lai!
DE LA VIE! Jam
JAMBE. Amhe*, Bâton, Bâton
de chaise, Brancard, Coursière,
Crosse, Gambette, Gambille, Gigue,
Guibe, Guibole, Guibolle, Guibon,
Guibonne, Merlin *, Patte, Quille,
Trimoire *.
18
JAM
274 —
JAR
_ LES JAMBES. Compas, Che-
val à double semelle Pmces,
Pincettes, Tréteaux, le tram
onze, Trotteuses.
— JAMBE GROSSE, l'oteau.
— JAMBE LONGUE. Échasse,
Écfialas.
-JAMBE MAIGRE. C«9"f'/e'
Ftl de 1er, Flageolet, Flûte,
Fumeron. V. Impuissant.
_ JAMBES ARQUÉES. Jambes
ou quilles en manches de veste.
- JAMBE BLESSÉE, ESTRO-
PIÉE. Bâton de cire, Jambe de
laine, Patte folle.
— JAMBE DE BOIS. Guibon de
satou. Pied de céleri, Pilon.
« T'as mal aux gambelles, mon vieux !
Sis-toilà!» ^0. M.■.■B^.EB.)
„ Ce guillotiné qui porte sa tête et
la secoue comme un chapeau cl i-
nois, tandis que ses gutholes gan-
Slllent et quil fait la danse du
ventre avec des contorsions de
singe lubrique. » ^^_ ^^_^^^_,_^ ^
„ Le premier était un haut Normand
à longue barbe blanche, encore
solide^du torse et des bras, mais
quasi perclus des quilles. .«^^^
« T'es rien poivre! lu ne liens plus
sur tes fumerons. » ^^^^
« Que diable ont donc tous ces mus-
cadins-là? sécria-t-il d'une voix
sonore. Nos conscrits ferment e
?ompa.au lieude l'ouvrir, je^crois ! -
.. Bien que le pas gymnastique de
l'après-midi lui eut laisse quelque
fatigue dans les quilles, il se résolut
à se rendre chez sa mère par le
train onze. »
« Une grande et sèche Anglaise,
montée sur des écnatas, étalait dans
un décolletage répugnant 1 ossature
de sa poitrine. » .
{Le Thé de miss Shrmpt.)
„ La petite pouffiasse était assez
garnie en croupe, mais il ne fallait
pas regarder ses flûtes. »
(Us Propos du Commandeur.)
« Les poteaux écartés tout en cau-
sant au sergent de ville, la haien
géîe satisfaisait debout ce besoin
que les bonnes femmes appellent
le petit. »
«On entendit le Pa^de rinvalide
dont le pilon résonnait sur la dalle
du corridor. »
« Malgré qu'il ave un pied de céleri,
il cavale tout de même. »
„ Moi. dit Béquillard, je ne marche
pas'dans ces flaoches-là : avec ma
patte folle je n' pourrais pas m faire
la paire en cas de pétard. >>
Mes iambs sont faitscomm destrombonts.
Oui/maisj' sais tirer (gar'la-dssous.)
La «avale avec mes (juibonnes
Comm- ceirs d'un canard eud' qu.ux sous
(J. RlCHEPlN.)
Cest la vi' : faut porter V licou
Tant quon lient un peu su ses pattes
l' ? tant qu'on peut en foute un coup.
(tuel malheur que madam' Camus
- Ait U-sjamb' en manch de veste
(Scie populaire.)
JAMHOX. Chassieux.
JAHDIX. J(iffier\ Verdousier.
« Les poteaux sont au verdousier
danslacanfouineltea amanque.»
(LeHMISA et l.ÉVÈQDE.)
J AKDIXIEH. .ArroseurdererJowse,
Jaffin*.
JAKCiOX. lilesquien', C,ei'\ Oej--
(jon\Gier\Jar,Jars,JobeUn, La,
iiongi.
Vive r copin Aristide
yu entrave T jars, qui 1 dev.de
' Kl nui l'a toujours chanté .
' (BiBi Chomu.)
Donc on va rouscailler biporne,
On va s' payer du tarçoxf/i...
Jy, les garçios... JT- «-^^J'Vy-
— Le jargon des bouchère -u
largonji des louchcrabcm,
ainsi nommé paroo quil
JAR — 2
est plus spécialement em-
ployé par le monde de la
boucherie, est d'une cons-
truction relativement facile ;
mais faut-il encore, pour
arriver à le parler et à
récrire, sans maladresse, en
connaître le mécanisme :
Formation et orthographe. — Dans
les mots commençant par une
consonne, cette consonne est
remplacée par un / et reportée à
la fin du mot avec une termi-
naison quelconque mais plus gé-
néralement en é, em ou ème, i,
ic, oc, uche :
Vache : /achevé.
Boucher : /oucherbem.
Jargon : /argonji,
Monsieur : /onsieurmic,
Fou : /oufoc,
Patron : /atronpi/c/ie.
Si le mot commence par deux
consonnes, on les remplace
toutes deux par le / et on les
rejette à la fin du mot :
Blindé : /indébloc,
Cramper : /ampercnc,
Chauffer : /aufterchem,
Prince : /incepré,
Truc : luclvême.
t Quand la première lettre du
mot est un h ou une voyelle, la
transformation s'opère sur la ou
les consonnes commençant la
seconde syllabe de ce mot :
Hardi : Har/ide/H,
Argent : ar/entgic,
Espoir : es/oirpoc,
Entrain : en/aintrem.
Entresol : en/esoltroc.
Dans le cas où les deux pre-
I mières syllabes commencent
chacune par un h ou une voyelle,
on opère sur la troisième syllabe :
Aéré : aélérem,
Ahuri : ahu/iroc.
— JAR
Lorsque le mot commence par
un / ou par le réduplicatif r, re,
c'est sur la seconde syllabe que
se fait le changement d'articula-
tion :
Livret :
Lancer :
Redire :
Revoir :
Rentrer
li/etvren<,
lan/ercéme,
re/iredé,
re/oirvoc,
ren/erlrtTn.
On transforme la troisième
syllabe lorsque le mot commence
par une voyelle ou un h, ou en-
core par le réduplicatif r, re et
que la seconde syllabe est com-
mandée par un / :
Hallebarde : halle/ardebem.
Éléphant : élé/antphoc,
Relancer : relan/ercème.
Dans la transformation des
termes d'articulation monosylla-
bique, le / se change parfois en
lésel ou mieux lézel. Cette parti-
cularité peut s'appliquer aussi
à des polysyllabes, mais le cas
est rare :
Pou : lézéloM^aque,
Sou : léséloxxsoc.
Parti : /é::é/artipès.
Le radical demeure donc en
entier dans les mots jargonnés.
Pourtant, il est à cette règle
quelques exceptions :
Quand, par suite de la trans-
formation, le m nasal du radical
cesse d'être suivi de m, p, ou 6,
on le remplace par un n :
Emmanché : en/anchémtc,
Emporter : en/orterp^s.
Embarqué : en/arquébem.
Lorsque le changement s'o-
Eère sur deux consonnes sem-
lables et de même articulation,
la première disparait et la se-
conde est rejetée à la fin du
mot :
I
J\R
276 —
JAR
Affaire fera a/airefem et non
af/airefcm;
Opposé fera o/osépem et non op/o-
sépem ;
Immense fera i/ensemic et non
im/ensemic.
Mais si l'articulation des deux
consonnes semblables est diffé-
rente, la transformation se fera
sur la seconde :
Accident : ac/identcem,
Occire : oc/irecem,
Ennuyé : en/uyénic.
Quand la lettre à rejeter est
un c dur ou un y dur, on con-
serve son articulation devant la
terminaison ; on recourra donc,
s'il y a lieu, au k ou au qu pour
le c :
Carton : /artonktc.
Écarté : é/artéquès ;
et à l'u pour garder sa dureté
au g :
Garçon : /arçonguem,
Regarder : re/ardergués.
Si, au contraire, le c à dépla-
cer est doux, on y ajoutera au
besoin la cédille :
Citoyen : /itoyençoc ;
et le g doux deviendra j devant
a, o,u :
Gilet : /iletjac,
Gentil : /entiljoc,
Gibier : /ibierjMc/tc.
Quelquefois, l'orthographe du
radical est altérée on laison de
la prononciation :
Dix : /ixdré ou îidré,
Prince : /incepr^ — /inspré,
Vingt : /ingtvé — /invé.
Prononciation. — Sauf le cliange-
gement de consonnance produit
par la substitution du /, le radi-
cal conserve son articulation :
Micmac : /icmacmucAc, pron. l\c-
macm uc/ie;
Tabac : /abactoc, pron. /abatoc;
Cuiller : /uillerkés, pron. /uillerkè?;
Bâiller :lâillerbcm, pron. /àillébfHî ;
Civil : /ivilcem, pron. /ivilcem;
Fusil : /usilfoc, pron. /usifoc;
Albinos : aWinosbucAe, pron. al/i-
nosbucAc;
Dominos : iominosdem, pron. /o-
minodem;
Paulus : /auluspic, pron. /aulus-
pic;
Perclus : /ercluspew, pron. /erclu -
pem.
A cette refile nous connais-
sons deux exceptions :
1°. — L'e de la première syl-
labe de Femme perd le son de a
pour prendre celui de e :
Femme : pron. /emmefuc/te au lieu
de la.mcïuche.
2". — Les terminaisons de
l'impératif du veibe Regarder
se cnangent toutes les trois en
in :
Regarde, regardons, regardez :
feront re/ardi»(go au lieu de re-
/ardego, re/ardonsgo, re/ardezgo.
— Ajoutons que souvent le
largonji des louchersbem
tronque les mots déformés
pour n'en garder que l'apo-
cope ou l'aphérèse, sur les-
quelles il greffe parfois de
nouveaux suffixes. [1 devient
alors très difficile de rétablir
l'origine, souvent argotique,
du radical qu'on a fait ainsi
disparaître en partie, si ce
n'est complètement. Dans
les exemples qui suivent le
radical perd son initiale :
Borgne (rad.
/orgnebé
/orgne
)
Anus, as.
JAR
— 277 —
JâR
Chaumir (rad.)
/aumirchem
/aumir
Jaune (rad.)
/aunejem
/aune
Marquise (rad.)
marque
la.rquemuche
/arque
Pousse (rad.)
/oussepé
/ousse
Perdre.
' Gendarme.
Épouse, femme.
Gendarmerie.
II disparait presque complè-
tement dans les transformations
suivantes :
Pédéraste.
l Fou.
Copaille >ad.)
topai 11 ekem
/opaille
^p
)pe
J!ou (rad.)
)uf oc
9card ]
Enfin, il n'en reste plus trace
dans ces deux exemples :
ton (rad.) j
)ufoc /
)uf } Fou.
mUingue
ingo
pemme (rad.)
immeUiche ,
^zélemmehiche f p
Ï2c/emme Femme.
izé ou lésée ]
esbombe
— Le / n'est pas la seule con-
sonne qui serve à la défor-
mation des mots. On em-
ploie aussi le n, mais plus
rarement. Dans ce cas, on
reporte à la fin du mot la
syllabe sur laquelle on a
opéré la déformation en la
faisant précéder de l'article
contracté du, ce qui forme
une locution de trois mots :
Goncier : noncier dur/on. \ .Individu.
Plaquer : naquer du fia. V. Chier.
On peut d'ailleurs opérer de
la même façon au moven de la
lettre / : '
Campagne : /ampagne du cam,
pron. can.
Je me camoufle en pélican,
>'ai du pellard à la tignasse.
Vive la lampagne du cam !
(J. RlCHEPI.f.)
A peu près vers cette époque
Il fut deux ans interné
Dans des maisons de santé
Comme éminemment loufoque.
(R. PONCBOÎI.)
C'est la mouis', quoi"? T'es à la cloche?...
Ton probloqu' t'a scié d' ton gal'tas ?
Pourtant, on dit qu' tu frim' au broche
Et qu' t'as eun' lézélemm' su' l' tas.
(A. B.)
Moi j' suis gonzesse d' loucherbème.
Un soir qu'a m' fra trop lierchème
J'y fous mon Tiagt-deax dans la peau.
(Id.)
Qaan' on met eun' môme en quarante,
On boufT pas tout comme un poireau;
On la fringue '■ Avec un tarante
On V pave eun' jupe au carreau.
■ ' {!■>•)
— La locution du go se présente
souvent dans le largonji des
loucliersbem sans autre but
que de rendre la phrase plus
obscure à l'oreille des indis-
crets. As-tu luvé le lonsieur-
mic du go? signifie : As-tu
vu le monsieur?
— Il existe encore d'autres
jargons : le Javanais, qui se
forme en faisant précéder
chaque syllabe de l'articula-
tion ai' oii en l'y intercalant :
Entrer : aienlrat'er,
Jeudi : jai'eudat;i,
Poufiasse : paroufatiassai'e ;
le jargon en dedgue qui fait
suivre chaque syllabe de dg dur,
en redoublant le son :
JAR
— 278 —
JEU
Enfin : dudguenVmdguin,
Chinois : chidf^uinoisdg^ots,
Punaise : pudgunaidgaisedgue.
D'autres, enfin, en pi, en vo,etc.
surchargent simplement les syl-
labes d'un son convenu et tou-
joui-s le même :
Requin : repoquinpi ou reiiquinvo,
Léon : Lépionpi — Lévoonvo,
Pavé : Yi&piyépi — pavovéïo.
Mais ces jargons sont trop
connus et trop enfantins pour
que nous nous y arrêtions da-
vantage.
JARRETIÈRE. Jarnaffe, Ligot,
Tirante.
JAUNE. Salin *.
JE. Bibi, Mézig, Ma p07nme, Mé-
zigo, ilczigiie, Mon gnasse, Mon
gniasse, Mon gniassc pâteux, Mon
gniasse poilu, Mon gnière, Mon
nière. Mon orgue. Ces expressions
commandent la troisième per-
sonne.
« Et faudra qu'on m'écoute : /jibi est
enfant du peuple ! »
« Mon orgue n'a pas l'air d'une
poire. »
« Si mon gniere avait pas la cosse. >•
Luysard esUmpillait six plombes
Méiiigo roulait le trimard.
(J. RiCHEpm.)
Mon gniasse esl balh : j'ai un cliouett' moure,
La boucli' plusp'tit' que les calots,
L'esgourd' giroud' comme un' Ostende.
(I...)
Sur'ment qu' ça Trait pas mon affaire!
Mon gnasse est bien trop délicat.
(P. I'ailletti.)
JÉSUITE. Dindon*.
JETER. Balancer, Balanstiquer,
Envoyer à dingue, Envoyer din-
guei ou simpl. Dinguer.
« Il avait balancé le niorlingue, mais
il avait conservé laubert. »
« — Balanslique ton mégot avant
d'embarber. »
« Ton portfait? y a longtemps que je
l'ai dingue. »
— JETER QUELQU'UN A L'EAU.
Le balancer ou le balanstiquer
dans le Jus, dans la flotte, dans
la vase, Le dessaler.
« Après l'avoir arrangée tous les
trois, ils Tout balanstiquée dans l'
jus. »
— JETER QUELQU'UN 1»AR
TERRE. V. Terrasser.
JETTATORE. Les joueurs su-
perstitieux nomment Comète la
personne qu'ils supposent con-
trarier leur chance.
JEU. Flanche, Flaubert, Flouant.
« 11 tenait un flanche à la fête du
Trône. »
« — Je ne sais pas y faire à ce
flaubert-\k. »
— JEU I)E BACCARAT. Bac.
— JEU DE BILLARD. Boulelles,
Frotlin, Prairie.
« Il passe son temps à jouer aux
boulet (es. »
« Je lui proposai une partie de frot-
tin. »
— JEU DE BILLES. Dloquetle,
Cent-dix, Irlande.
« Il faisait l'école buissonnière, pré-
férant à l'arithmétique raisonnée le
calcul pratique du cent-di.r ou de
la bloquette. »
« — L'irlande n'est autre que le jeu
de cent-dix. »
— JEU DE BOUCHON, dade,
Gadiche, Gadin, Galoche, Gue-
digne.
« C'est plus fort que de jouer à gade
avec des pains à cacheter dans la
neige. »
«< Ils jouaient au gadin avec des
thunes. »
JEU
— 27y —
JEU
o J'ai paumé dix ronds à la gadiche. »
« On flanchait à la galoche, en atten-
dant le soir. »
— JEU DE BÉZIGUE. Bègue.
— JEU DE CARTES. Brèmes ou
Jeu de Brèmes, Livre des quatre
7'ois. Le roi se dénomme Lui,
Sa poire. Sézig, Son gnasse ; la
• reine, Elle, Gonzesse, Poule,
rj/?ia!se ou tout autre équivalent
de Femme; le valet, Larbin;
Tas, Borgne, Concierge, Lorgne,
Manillon, Nomtiril ; le dix,
Chaîne d'ognons, Manille; une
forte carte. Bœuf, Cheval, Elé-
phant; une basse carte, Pouil-
leuse; au baccarat, le dix, le
roi, la reine et le valet sont
des Bûches. Le trèfle s'appelle
la Fouine, V Herbe à la vache ;
le Carreau, le Templier, les
Vitriers ; le pique, Croque-mort,
M., Tunnel, Piche; et le cœur.
Battant, Palpilant, Sanguin.
D'autre part, les grecs désignent
par une lettre convenue chaque
sorte de cartes. La réunion des
quatre lettres correspondant
aux quatre couleurs forme une
clé qui sert de mot de rallie-
ment. Robert-Houdin cite la
suivante: /,S, W,F. ; l'/indique
le cœur ; S, le trèfle ; M, le
pique; et F, le carreau. Pour
demanderou annoncerdu cœur,
le grec dira un mot ou une
phrase commençant par I ; cette
{)hrase commencera par S pour
e trèfle; et ainsi de suite. Ma
montre retarde voudra dire :
Jouez pique. Vous ne trouvez
pas qu'il fait froid 1 signifiera :
Jouez carreau. Sentez-vous le
courant d'air 1 indiquera qu'on
va jouer ou qu'on demande
trèfle.
« S'il y avait des brèmes, on pourrait
flancher. »
(ViDOCQ.)
— CARTE DÉCOUVERTE rapi-
dement pour aider la tricherie.
Carte à l'œil.
« Il est quelquefois nécessaire au grec
de connaître une carte dans le jeu.
Avec une prestesse extrême, il
ouvre, d'une seule main, à l'aide du
petit doigt, le jeu à l'endroit où se
trouve cette carte et, d'un coup
d'œil rapide, en prend connais-
sance. Ce mouvement, prompt
comme l'éclair, ne peut être aperçu
des joueurs, parce qu'il est fait en
gesticulant, et que le dos des cartes
est tourné de leur côté. C'est ce qui
s'appelle la carte à l'œil. »
(Robert Houdin'.)
— DERME RE CARTE DU PA-
QUET. Bergère.
— MARQUER. BISEAUTER LES
CARTES. Aiguiller, aquiger,
arnaquer, marquouser les brè-
mes.
— CARTE MARQUÉE POUR
TRICHER. Aiguille, Mar-
quouse.
« S'il voit qu'un pigeon se dispose à
lui tenir banco, il ne manquera pas
de le faire couper immédiatement
sous Yaiguille. »
(Cavaill*.)
— SUBSTITUER U\E CARTE,
UN JEU A UX AUTRE. Faire
le change, le filage, la minerve,
Filer.
— PRÉPARER LA COUPE. Faire
le pont.
■■- REPLACER LES CARTES
dans l'ordre où elles étaient
avant la coupe. Faire sauter la
coupe. Faire le saut de coupe.
— MAJORER SOX JEU pour
engager l'adversaire à tenir
un coup au-dessus de ses for-
ces. Bleuffer, bloffer ou bluffer
(anglicisme).
Je suis nu comme un sans chemise
Qui n'aurait pas de suspensoir,
Hélas ! et je manque de mise
Pour bloffer au « pocker ■ , le soir.
(Lâchent Tailhade.)
— JEU DES TROIS CARTES.
Bonnet, Bonneteau, Bonneterie,
Flanche ou truc des trois brè-
mes. Linge, Lingerie, Mercerie.
« On emploie peu aujourd'hui le mot
bonneteau qui viendrait, — paraît-
il, — de ce que le jeu qu'il désigne
JEU
— 280
JEU
sert à empiler les « bonnes tètes ».
A cette expression trop répandue
on a d'abord substitué l'abréviatif
bonnet, presque aussitôt changé en
bonneterie; puis, par analogie, on
s'est servi de lingerie, linr/e, mer-
cerie; et l'on prévoit difficilement
où s'arrêtera la synonymie. N'a-
vons-nous pas entendu un bonne-
teur nous dire quil flanchait dans
la nouveauté ! ■»
« Le jeu de bonneteau, bien qu'insuf-
fisamment connu de la majorité
des Parisiens, mérite une plus lon-
gue et plus complète explication.
D'invention récente et très ré-
Sandu, il se joue avec trois cartes :
eux rouges (carreau et cœur) et
une noire, par exemple, l'as de pi-
que ; le boaneteur, après avoir
monti'é les cartes au « client », les
retourne, exécute quelques passes
et s'arrête.
11 s'af?it alors d'indiquer où est la
noire. Toute l'habileté du boune-
teur consiste à faire croire aux
spectateurs qu'ils ne l'ont pas per-
due de vue un seul instant. »
(Arthur Dupin.)
« Le jeu des trois brèmes, qui n'est
autre que le bonneteau, amène cha-
que jour des plaignants dans les
commissariats de police spéciaux
des grandes gares de Paris.
C'est surtout à la gare Saint-
Lazare que les victimes de ce genre
d'escroquerie viennent échouer en
plus grand nombre. »
(ID.)
— JEUDESTUOISCO(}UILLES
ou DES TttOlS QUILLES. Bi-
ribi, Birlibi, Birlibibiy Calot,
Caltot, Cocange.
« Le bonneteau n'est pas le seul jeu
tenu par les croupiers de barrières.
Ils en ont une série d'autres dont le
fonctionnement ostensible estaussi
. simple et dont le truc caché est
aussi dangereux.
Voici, par exemple, le calot, plus
terrible encore que le bonneteau.
Il se compose de trois quilles creu-
ses, sous l'une desquelles le teneur
place une petite boule appelée le
tnoufon.
C'est un peu le jeu des gobelets
et de la muscade; le teneur s'ins-
talle : il met le mouton sur une pe-
tite lable, et le recouvre d'une
quille :
- La boulette! dit-il, elle passe, la
boulette... la boulette... la bou-
lette... Et, en même temps, il chan-
ge les quilles de place, les faisant
passer tour a tour à droite, à gau-
che, au milieu, en les glissant sur
la table de telle sorte que la bou-
lette ne puisse sortir. Il s'arrête :
- Un louis à oui désigne la quille où
se trouve la boulette! crie-t-il.
Un des « comtes >. montre un des
calots : *"
- Elle est là, répond-il.
... Le teneur soulève la quille, la
boulette n'y est pas.
- Farceur, dit un autre « comte », la
voici.
... Et il soulève le calot sous
lequel est le mouton.
- C'est bien simple, ajoute-t-il; vous
n'avez donc pas suivi le mouve-
ment du joueur ? la boulette est
toujours sous la même quille ; il y
a qu'à ne pas perdre la quille de
vue...
Bientôt le public s'en mêle ; le jeu
change. Le teneur pose la boulette
sur Ta table, la recouvre d'une
quille, fait passer les deux autres,
et tout en faisant ce double mou-
vement, il roule la boulette jusque
dans ses doigts, où elle reste ca-
chée, de façon qu'il n'y a plus de
boulette du tout. »
(HoGiiR-GnisoN.)
— JEU DE TROIS DÉS. Juge de
paix. Masturbe, Zanzi, Zanzi-
bar.
Passez voir un peu le juge de paix,
qu'on fasse un coup de zanzi. »
— JEU DE DO}WlXOS..1/a//mrjns.
— Le double blanc: Albinos,
Blanchinet, Pâle, Pâlichon,
Pierrot.
— Le double as : Asinet.
— Le double quatre : Bazaine,
Caca.
— Le double cinq : Greffard.
— Le double six : Fatourdc,
Nègre.
JEU
— 281 —
JEU
— JEU DE LOTO. Les numéros
du loto prennent chez les
joueurs facétieux des appella-
tions comiques, telles que le
chapeau du commissaire, 4; la
queue en l'air ou le goupillon,
6; la potence, la pipe, le crochet
du biffin, 7 ; la gourde, les lu-
nettes, 8; la queue en bas, 9;
mes jambes, 1 1 ; ma sœur Thé-
rèse, 13; l homme fort. 14; le
terme, 15; c'était new/" (sept et
neuf), 16: vin sans eau, 20 ; les
deux cocottes, 2'2 ; les deux bos-
sus ou les deux boscos, 33 ; les
deux baraques, 44; bouci-boula,
69 ; la potence et le pendu, 71 :
les deux gourdes, 88. etc.
— JEU DU LANSQUENET. Laas-
que.
— JEUX DE HASARD. Les jeux
de hasard sont pour la plupart
machinés pour assurer le gain
au banquier; on les dénomme
alors trucs, flanches truqués ou
flanches arnaqués. Ils sont nom-
breux ; voici les plus connus :
Le Bonneteau et la Cocange
ou Calot dont nous parlons
plus haut et qui sont plutôt
des jeux d'adresse.
La Parfaite ou Martin- Glande
qui se joue avec un dé portant
ordinairement . au lieu des
points habituels, les figures du
trèfle, du carreau, du pique et
du cœur, uneancre et un soleil,
une tête de mort ou une tête
de diable ; ces figures sont re-
produites sur une table où le
joueur dépose sa mise, qu'on
lui quintuple, s'il parvient à
gagner.
Le Biscuit, qui se joue avec
trois dés.
Le Quarante-huit, sorte de
tourniquet assez voisin de la
roulette.
Le Mal au ventre, autre
tourniquet que le banquier ar-
rête au point qu'il veut.
L'A nglaise qui sejoue avec des
pièces de monnaie à pile ou face.
La Passe, jeu de dés, où celui
qui n'a pas de quoi tenir le jeu
en martingalant est fatalement
destiné à perdre. i
Disons, en outre, que les
gens qui donnent à jouer la par-
faite el le bonneteau ou bonnet
opèrent fréquemment dans les
trains de banlieue et de ceinture
qui desservent les champs de
courses et s'adressent aux
joueurs que la chance a favo-
risés peu ou prou. Dans ce cas
spécial, leur jeu s'appelle iro-
niquement consolation.
< Tu ne t'aperçois donc pas, répondit
l'Avocat, que si Panpan ne touche
pas à la table, il s'y appuie ? Avec
sa hanche, il pousse une tringle
glissée dans l'épaisseur du bois ; il
pèse sur le pivot, l'arrête à volonté.
— C'est même pour cela, conclut Pan-
pan, que la loterie s'appelle, entre
nous, le mal au ventre. »
(HcGUES Le Roci.)
Camaro de la petit' pègre,
Tiens les bons trucs sur la lègre ;
La. Parfaite el le Quarante-huit,
Le Mal au ventre et le Biscuit.
(H0ClEa-GBISO!«.)
— JEU A LA BOURSE. Boursi-
cotiérisme. Tripotage.
Le boursicotiérisme est l'art de jouer,
de parier, de spéculer en Bourse,
quelquefois sans argent, comme
sans probité; en d'autres termes, le
boursicotiérisme est l'art de sur-
prendre habituellement le bien
d'autrui par un ensemble de moyens
non prévus par la loi ou insaisis-
sables à la justice. »
(LoRÉois Labchey.)
— .ARGENT DU JEU. Éclairage,
Eléments.
— ARGENT GAGNÉ EN TRI-
CHANT AU JEU. Bonnet.
Le « noble » jeu de bonneteau, du
mot bonnet qui, en argot, signifie
« argent gagné en trichant au jeu »,
vient de prendre, en ces derniers
temps, une extension si grande que
la police, et particulièrement la po-
lice des chemins de fer, s'en est
émue, »
(AhTBCR DCPIX.)
— ARGE.NT PERDU AU JEU.
Casquette.
JEU
282 —
JOL
— <^>rA\Tl'.M PRÉLKVÉ PAR
LE JEU. Cagnotte, Pot.
« Oh! la belle et bonne nourrice
qu'une cagnotte \ »
(E. LEPKU.ETIEB.)
— MONTRER DE LA HAR-
DIESSE AU JEU. ^«ot> de l'es-
tomac.
« Vous allez me raconter des histoires
de somnambule tout à l'heure. Ayez
donc de l'estomac, sacrebleu! Il
s'agit de tenir le coup, et il en
vaut la peine. »
(Ueor(;esObnet.)
— MAISON DE JEU. Berlnn, Bre-
lan, Case, Claquedenl, Claque-
dents, Planque à suif. V. Casino.
« On entend dire tout d'un coup que
le chef du cabinet du préfet de po-
lice était le protecteur attitré d'un
c/açî/e-t/en/s de la dernière catégoiùe.
H était en rapport avec des crou-
piers de bas étage; on l'avait vu
s'attabler avec eux et traiter, sans
la moindre gène, ses petites affai-
res. »
(Hocif.b-Gbison.)
— MAISON DE JEU CLANDES-
TINE. Étouffe, Étouffoir.
— TENANCIER DE MAISON DE
JEU. Tripolier.
JEUX (A). V. Faim, Affamé.
JEl'NE, subs. m. Danse du bide,
Danse du ventre. V. Faim.
JEUXE, adj. V. Enfant.
JEIXE FILLE. V. Fille.
JELXE HOMME. Gigolo.
Avccque Ninelfc, un tendron,
Un gigolo, d'apparence fort triste,
— Jeune et si grave, était-il donc
L'attaché de quelque ministre ? —
(FltA.\C-N'0HAI>.)
JEUXER. Bouffer à l'as, Crever
d'organe. Crouler dit zeph, Danser
devant le buffet. Danser la danse
du bide, la danse du ventre, Dé-
clarer, Déclarer ballon, Faireballe,
balle élastique, ballon, godard, la
danse du bide, la danse du ventre,
la tortue. Greffer, Jouer du fifre*,
Lire la gazette *, Pégrenncr, Piler
d'organe, Rebondir, Sauter à la
perche. Se brosser. Se brosser le
ventre. Se caler ou s'envoyer des
cailloux, des cloques, des briques,
des jetons. Se serrer le ventre,
Seirer sa ceinture d'un cran, Tor-
torer du vetit, Voir défiler les dra-
gons*. V. Affamer.
« V'Ià deux jours que j' croûte que
du zeph. »
« J'avais fait la balle élastique tout
mon soûl. »
(H. ROCHEFOBT.)
» Il déclarait depuis le matin. »
« Du temps qu' son orgue s'empâte
la gueule, sa bourgeoise s'envoye
des fions. »
Ton tôlier veut pus l' faire à croume ?
Tu déclar's que tu fais ballon .'...
(\. B.)
I' dctir son fric avec des fesses,
Et le lend'main, i" fait godard.
(Bi.Udobt.)
« Avec les trois ronds que le singe
lui donnait pour déjeuner, le pauvre
apprenti sautait à la perche les trois
quarts du temps. »
Que qu' j'y foutrai dans la trompette
A c' lancier-là, s'il vient vivant?
A moins qu'il sorte un jour que j' pète
Et qu'il veuille tortorer du vent.
(J. KlCHEPI.t.)
— ON JEUNE. C'est la boucle.
C'est la ceinture, La ceinture
est accordée. Le drapeau noir
flotte sur la marmite.
JEUXESSE (LA). On désignait
autrefois la jeunesse romantique
du nom de Jeune-France.
« Les romantiques se divisèrent en
Uousiugots et en Jeune-France. Les
Jcune-hrance conservèrent long-
temps leurs pourpoints, leurs bar-
bes fourchues, leurs cheveux buis-
sonneux. ).
(PntVAT u'AN6LEM0NT.)
JOLL Cannant (arg. lyonnais),
Chenu, C henuc. Chenus [arg \y on-
JON
— 283
JOU
n&h},Coq{in\&r.) Coquet, Fignole,
Gandin, Gerfle ', Gir-ible *, Girofle',
Girond, Jojo. V. Bean.
« As-lu vu la nouvelle gonzesse au
Frisé ? Aile est rieu coq '. »
i< — Il est pourtant gandin, mon pa-
nier, insiste le gitane avec le plus
pur accent du faubourg Antoine ;
étrennez-moi, .Monsieur, ça vaut
une thune et à deux balles je vous
le laisse. >•
(Jea<( Lobbaih.)
Alors aboula du salm
Uue fignole gosseline.
(J. RiCHEPI.N.)
Ha mistonae est ean' chouett' méoesse,
Allé est gironde et bath au pieu.
(A B.)
JOXC. Gef, Geli\ Jet.
JOUE.BadJgroince, DniQeoire, Gail-
larde, Giffle' , Jaffle', Pochette.
« Elle avait une paire de badigoinces
comme le derrière d'un pauvre
homme. »
JOUER. Flancher.
a A n'importe quelle heure, tu l' dé-
gotes chez l" bistrot en train d' flan-
cher : au zanzi, aux brèmes ou au
frottin. >.
— Dans le sens d'engager un
enjeu: Faire.
<i Qu'est-ce que nous faisonsl Je te
fais trois bocks à l'écarté. »
— JOLER LE BONNETEAU. En
parlant de celui qui tient le jeu :
Se baisser.
« Nib de naves ! Je me suis baissé
trois fois pour affurer la digue. »
—JOUER AUX CARTES. Brémer,
Cartonner, Jardiner sur te tap
vert *, Maquiller les brèmes.
« On a brémé jusqu'à deux plombes. »
« — Du pétrole '.commanda le Merlan,
et des brèmes 1 En maquillant les
brèmes, on jaspine mieux 1 »
(0. Métëmeb.)
Tout on cartonnanl dans ton claque
Rabats an douillard à ta marque.
(HuCIER-GalSOK.)
— JOUER CONTRE UX JOUEUR
MALCHANCEUX. Jouer le ca-
davre.
— JOUER EN SE PLAÇANT DE
FAÇON A VOIR La'dONNE,
ce qui permet de ne placer son
enjeu qu'à coup sûr. Jouer le
point de vue.
— JOUER MAL ou PEU. Jouas-
scr.
— JOUER A LA BOURSE. Bour-
sicoter.
« En moins d'un an. il avait, à bour-
sicoter, dissipé son petit héritage. »
— En mauvaise part : Tii-
poter.
— JOUER LA COMÉDIE. Flam-
ber, Vendre, Vendre sa salade.
« L'hiviot, 1' fait 1' mac et, l'été, i'
fait les fêtes ; i' flambe chez De-
mie. »
o Quand il a vendu sa salade, ï va
r'trouver sa gerce à l'Américain. »
« Qu'est-ce qu'on vend chez Antoine"?
Toujours a Les gaietés de l'Esca-
dron ? »
— JOUER DU PIAKO. Chatouil-
ler ou taquiner l'ivoire.
— JOUER DE LA GUITARE, de
la mandoline ou tout autre ins-
trument analogue. Gratter du
jambonneau.
« Pendant qu' «a bergère pousse la
goualante, sézig gratte du Jambon-
neau. »
— JOUER DU VIOLON. Racler.
— JOUER DU VIOLONCELLE,
de la contrebasse à cordes.
Scier l'armoire.
— JOUER DE LORGUE DE
B.IRBARIE. Moudre, Moudre
du poivre. Tourner le moulin à
café ou le moulin à poivre.
JOUEUR. Flamboteiir, Flancheury
Ponte, Ponteur, Rifleur.
— ENSEMBLE DES JOUEURS.
La ponte.
JOU
— 284 —
JOU
— JOUKL'R AVX CAUTES.Brê-
meitr, Carlonnier, Cartonneur,
Maquilleur de brèmes.
o De tous les jeux, c'est le baccara
qui se prête le mieux aux tricheries ;
elles se comptent par milliers et
les Russes, — ces maîtres dans
l'art de corriger la déveine, — eu
inventent tous les jours. Les .Mar-
seillais et les Toulousains, ces re-
doutables cartonnews, en apportent
chaque saison à Paris et les expé-
rimenteut dans les casinos des sta-
tions balnéaires et thermales. »
(Ho<iiEB Grison.)
— JOUEUR D'ORGUE DE B.\R-
B.\RIE. Rémouleur de buffet.
— JOUEURS DE JEUX DE HA-
SARD. Ceux qui oflrent les
jeux de hasard se nomment, en
général, flancheurs ; celui qui
tient le jeu de trois cartes ou
bonneteau s'appelle bonneteur ;
celui qui présente le jeu de la
coquille ou des trois quilles est
le cocangeur. V. Jeu.
— JOUEUR DUPÉ ou A DUPER.
Pigeon .
— JOUEUR QUI A TOUT PER-
DU. Décavé, Plumé, Rincé,
Tordu.
« Ce pauvre vicomte, le voilà encore
décavé, plumé, rincé comme un
verre à bière. »
pourvus trop tard de conseils de famille,
Prétentieux chercheurs de mariages rêvés,
De la Concorde au Bois, ce sont les dccavés.
(Jean Lourain.)
— ÉTAT DU JOUEUR RUINÉ.
Décavage.
« Hier, il a ramassé cent mille francs ;
aujourd'hui, c'est la revanche de la
banque, c'est le décavage. »
(lU'CTOIl flIAMCE.)
.lorilt (le quelque chose, de quel-
qu'un. S'appru/er, S'envoyer, S'or-
chestrer, Se payer.
» Je me suis appuyé la gonzesse. »
« Elle voudrait s'envoyer le gros lut-
tancheur. »
« C'est un marie. Et s'il s'est payé la
vieille, c'est tout uniment pour
s'orchestrer de bons gueuletons. »
JOUR. Cran, Jorne, Luisant, Reluit.
<i Je rouscaille tous les luisants au
grand havre de l'oraison. »
(Le Jargon de l'argot.)
« Depuis le reluit où j'ai gambillé
avec tézigue... »
(ViDOCQ.)
— JOUR DE PAIE. Banque,
Sainte-Touche.
« Il lui promit de lui donner un
acompte à la prochaine banque. »
« C'est aujourd'hui Sainte-Touche dans
les ministères ; le micheton don-
nera ce soir. »
— JOUR DE PUNITION. Nerf
(arg. militaire).
JOUIIXAL. Babillard, Bubilleux,
Canard.
— Avec une idée de mépris :
Caneton, Feuille de chou, Tor-
chon, Torche-cul.
— L'en-t»Me d'un journal s'a^»-
pelle la manchette ; la partie
réservée à la rédaction pé-
riodique, le corps; le feuil-
leton en bas de la page, le
rez-de-chaussée ; la partie où
paraissent les cilalions des
journaux adverses, le panier
aux orlures ; les nouvelles
tliverses, les chiens écrases;
la dernière page, ordinaire-
ment occupée par les an-
nonces, le mur; l'article de
lète, premier-Paris, premier-
liurdeaux, etc., selon la ville
où parait le journal ; les
pages, la une, la deu.v, la
trois, etc., et de même pour
les colonnes dans cha(|ue
page. Les exemplaires expé-
diés un à un et sous bande
s'appellent les éy renés ; les
exemplaires invendus sont
des bouillons. V. Épreuve.
JOU
285 — JOU
« A l'approche des élections, on fonde
des canards de tous les côtés. »
<K II faut que le journaliste qui prétend
donner à sa production hâtive et
spontanée la pérennité du livre ait
une forme. C'est le stjie qui fera
de sa feuille de chou une lame d'ai-
rain. »
l'E. Lepelletieb.)
« Lai lettre de M. L..., du 23 janvier
1899, constate que M. P... a redise
exprès pour lui, en anglais la
phrase figurant dans la manchette
du « Moniteur. »
(J. Pivot.)
« Pourquoi le rez-de-chaussée serait-
il moins riche en horreurs que le
coj'ps du journal? pourquoi y au-
rait-il des victimes et des coupables
dessus et non dessous ? »
(E. La Jeunesse.)
« .\près s'être bien injuriés dans leurs
feuilles, s'être traités de gredins, de
crapules et d'escrocs, les folliculai-
res vont ensuite boire ensemble des
bocks, plaisantant de leur respectif
panier aux ordures. »
(Hector France.)
o il se donne comme rédacteur à un
grand journal boulevardier où il
ne rédige que les chiens écrasés. »
(Dlbcs.)
« Certaines feuilles ne paraissent que
pour le 7ntir et ne vivent que par
lui; il est de vieux journaux qui
n'existeutquegràce aux annonces. »
« C'est là que vendeurs et vendeuses
de journaux viennent opérer leurs
tris, le matin, classer les paquets à
distribuer dans les kiosques l'après-
midi, rassembler leurs bouillons, le
tout en silence et avec calme, à
l'abri des tracasseries policières,
sinon des intempéries. »
(JOISVILI.E.)
— CUIEUR DE JOURNAUX. Ca-
melot, Canardier.
« Au-dessus de tout le bruit, du rou-
lement des voitures, des grince-
ments des essieux, des galopades
des beaux chevaux rués dans le
travail comme des ouvriers coura-
geux, — au-dessus de tout, reten-
tissaient les cris des camelots du
crépuscule, l'annonce vociférée des
crimes de la basse pè^re, des vols
de la haute, l'essor des derniers
scandales. »
(GnsTAVE Geffroy.)
JOURXALISTE. Griffonneur de
babillard.
— En mauvaise part : Canar-
dier, Chicur d'encre. Follicu-
laire, Joiirnaleiix, SoUiceur
de loffitudes '.
« Ne croyez point que le journal, qui
vous parait si expert en matière
d'escroqueries, soit à l'abri de sa
fraude 1 Non, quelque méfiant qu'il
puisse être, quelque mis en garde
qu il soit contre l'adresse des liions,
le « chef d'échos » ou de « faits di-
vers », ou d'une rubrique quelcon-
que, est sans cesse visé par le ca-
nardier. »
(Hogier-Gbison."I
<. Le Journaleux dit quelquefois ce
qu'il pense, mais il pense rarement
ce qu'il dit. »
(D' GRÉGOiaK.)
— JOURNALISTE PROLIXE.
Pisseur de copie.
— Les journalistes sedésignent
d'après leurs fonctions : le
rédacteur en chef, le rédac-
fhef ; celui qui dirige les
échos, chef échotier ; ses
sous-ordres sont les t?cho-
tiers ; le rédacteur de faits-
divers est reporter ou fait-
divirsier ; ceux chargés des
courriers de théâtres se dé-
nomment courriéristes ou
soiristes. Le journaliste qui
visite et interroge les per-
sonnages d'actualité est un
intervieuer. Enlin celui qui
est rémunéré à tant la ligne
s'appelle lignard ou pécheur
à la ligne.
« Indépendamment de la loge de Fau-
chery, il y a celle de la rédaction,
de la direction et de l'administration,
une baignoire pour son soiriste, une
JOU
— 286 —
JUl
autre pour son échotier, quatre fau-
teuils pour ses reporters. »
(Paul Mahalin.)
JOURNÉE. Clarence *, Journaille,
Luisant, Reluit. \. Jour.
La journaille, j' vas chez 1' bistrot
Dans ua coiu afTaler mon gna^sc.
(L. DE Bebcy.)
JOYAUX. Brocants, Broquilles.
V. Bijoux.
JOYEUX. V. Gai.
JUGE. Chat-fourré, Enjuponné, En-
toqué , Gerbier, GrUjnon *, Justi-
cianl, Lustre *, Pilois-vain *, Ro6e-
noire.
o Ah! je la vois venir, toute la sé-
quelle des chats-fourrés, s'avançant
à pas de velours vers les plus no-
bles, les plus hardis d'entre nous —
jusqu'à ce que la griffe de fer
s'abatte sur la liberté pantelante,
sur la pensée meurtrie. »
(Sévebine.)
« Qui dit accusé, dit condamné, —
trace à la racaille des marchands
'injustice : turellement, ceci ne
s'adresse qu'aux pauvres bougres,
car chacun sait que les etijuponnés
n'ont pas l'habitude de condamner
les richards. »
(Z-e Père Peinard.)
<< Les gerbiers l'ont salé d'un treize au
second trayage. »
« L'expression robe-noire est chez les
argolicrs un terme de mépris qui
désigne indistinctement le prêtre,
l'avocat ou le juge correctionnel. »
" Tiens, vous aussi, monsieur le pro-
cureur général, vous cherchez des
u)ùdailles?
— C'est le goût de presque tous les
justiciards. »
(Balzac.)
— JUGE SIÉGEANT. Endormi,
l'igé.
CONSEILLER Jl'GK A LA
COL'U. liobe-roitge.
— l>Rr!:SII)E\T DE TIUBU.NAL,
■('ASSISES. AïKdole, Gâcheur,
Léon, Moqueur.
— JUGE »"l.\STRrCTIOX. Allu-
meur, Curieux, Fouinelte, Go-
billeur'. Palpeur, Houe'.
« — J' vas y demander une faveur.
— Laquelle? fit le directeur.
— Avoir pour rigoler un compagnon
de cellule et j' mangerai le morceau
au curieux. »
(Mac6.)
— JL'GE I»E PAIX. Accordeur,
Accordeur de flûtes, de vielles,
Piquet, Sancho Pança'.
— JUGE COUKOMIH-. Condé
franc.
JViiEMKMT.Gcrbement, Mariage',
Sapement, Sucrage.
« D'abord toi. Merlan, t'étais son po-
teau! Tu passeras en sapement
comme lui! »
■- (0. MÉrtNIEB.)
— Synonyme de bon sens:
Jitijin, Juyeotte.
« Il n'a pas pour deux liards de Jin-
jin. »
« Au lieu de dire, ce qui serait juste :
« Un Tel est une canaille, quoinue
avocat! >> la simpliste jugeotte aes
foules englobe la collectivité dans
l'abaissement d'un seul. »
(StVEBiNE.)
— PASSER EN JUGEMENT.
Aller aux champs.
JUGER. Gerber, Lustrer, Saper.
« Dans le monde du crime. où l'éven-
tualité d'un acquittement ne sau-
rait être considérée sérieusement,
le jugement et la condamnation
vont de pair; aussi le malfaiteur
emploie-t-il les mêmes termes pour
exprimer <■ juger » et « condamner » :
Gerber, Sa/ier signifient également
conduire les débats et prononcer
une condamnation. »
JUIF. Baptisé uu coupe-ciqare, au
sécateur, Itout-coiipé, Circoncis,
Frisé, Guinal, Marchand de lor-
gnettes. Pied plat, l'oudi, Youpe,
Youpi, Youpin, Youte, Youlre,Yte.
— JUIF ALGÉRIEN. Deldinek.
JUI
— 287 —
KIL
. Les juifs!... Quiens, quand qu' j'en !
rencont' un. j' l'agonis tant que
j' peux et j'y dis toul's les pus sal's
salad's qui m' passent dans 1'
coco. J' l'appelle j/oudi, youpin,
youle, bout-coupé, vilain frisé, sal'
guinal, ièV de boche, bouffeur de
paille, boul' de juif, barbe à gos,
pue la merde, sue la crasse, marque
mal. viande à morbaques, mer-
caoti. cleldinek, eq estera. »
Les youpins, cest des vilains types
(Ju'oa voit flâner su' nos boulTards :
Is ont des gueul' en tètes d' pii>€s,
Mais presque tous i's sont roublards.
(A. B.)
JUIVERIE. Youpinerie.
I. Jai su qu" toute la haute youpinerie,
aussi ben les bouts-coupés qu' les
autes ,car ya pas qu' les youdis
qui sont juifs) allait déjeuner dans
ctte tôle-là. »
JUMEXT. Galienne, Galière,
Gayère, Hanoche'.
— M.\UVAISE JV.MEXT. Bique,
Chèvre.
« Il avait demandé à être monté pen-
dant les manœuvres et on lui avait
collé une vieille chèvre qui avait au
moins douze années de service
dans l'artillerie. »
JURÉ, Hésiteur opinant ovi Opineur
hésitant, Marguillier de bour-
rache *.
JURER. (Prêter serment.) Griffon-
ner', Sal biner *.
JUSTE, adv. V^oir juste ; dire,
agir juste : Être dans la note.
JUSTICE (LA). Fourdante fan-
toche ".
— C'EST justice: C'est pain
bénit.
m En a-t-il fait des fredaines : en a-t-il
trompé de pauvres filles! Mainte-
nant le voilà cocu... C'estpainbénil'.n
{Les Propos du Commandeur .)
KÉPI. Boston, Calot, Fessi, Pfiécy.
« Le capitaine lui enfonça brusque-
ment son calot jusqu'aux oreilles.
— Est-ce que je porte mon phécy
comme une tourte"? gronda-t-il. »
— KÉPI TRÈS HAUT et à
grande visière. Saumur.
KILO, KILOGILVMME. Kil.
« Si t'aurais vu la gouzesse avec un
kil de farine su' la gueule ; c' qù' a
dégotaitî »
LA. Labé, Lago.
a Bas les pognes I Laissez ça labé! »
«'Radine un 'peu lago que j' te dise
deux mots. »
LA-BAS. Lahago.
On se r'trouv'ra labago, chez Bon-
nelle. »
LABORIEUX. Bûcheur, Chiadeur
1 arg. des écoles , Potasseitr.
u II fit partie des bûcheurs, une quin-
zaine d'exceptions — de véritables
ptiénomènes ne manquant pas un
cours et prenant des notes, les rédi-
geant ensuite et blêmissant sur les
bouquins. »
(Paol Alexis.)
LACET. Tirana
LACHE. Canew, Coïon, Couillon, \
Couyon, Feignant, Peignasse, Foie [
blanc, bleu ou tricolore. Frileux, |
Qui a le foie ou les foies blancs,
Qui n^a pas de poil ou de c.Mes
au cul (obscène) ou mieux Qui
n'en a pas.
— On désigne fréquemment
le lâche par les équivalents
de Femme, Pédéraste, Pros-
"tituée. y. ces mots.
« — Tenez, voulez-vous que je vous
dise, exclama à la fin Béchu. vous
êtes tous des coîons. Eh bien!
j'irai, moi. — C'est bien, ça, Béchu,
tu es un homme, toi! »
(CaHLLE LcXOERnBB.}
a Mais, aujourd'hui, on ne voit plus
que des foies blancs, par Hercule !
et le courage ressemble à la queue
du veau qui va en s'amincissant. »
(J. RlCBfJ>I».)
« r s' mettra pas en face de moi,
c'est eune femme, eune coquine,
eune salope [ »
19
LAC
— 290
LAN
Alors tu inarches pas... tas 1' (liibe!...
Tiens, j' te vas dir' mon pauv' Éloi,
Eh bien '. t'as 1' trac de Nib de Tube,
T'as peur qu'i' soy' pus costeau qu' toi.
Bon Dieu! quand on n'est pas un' lante,
On va d' l'avant.,, on cogn' dans T las...
Et tu restes là, comme un pante...
Tiens... t'es-t'un feignant... t'en as pas!
(A. B.)
LÂCHETÉ. V. Peur.
LAID. Blaichard ou Bléchard,
Blèche, Gaij*, Mochard, Moche,
Mouche, Mouchiqiie, Qui a de
beaux cheveux, Rogatc, houpe,
Roupie, Toc, Tocard, Toquard.
— En parlant des personnes
seulement : Beau à la chan-
delle, Gueide, poire ou tronche
à caler les roues de corbillard,
à chier dessus, à la manque,
à la noix, à coucher dehors
avec un billet de logement, à
ramer des choux, Gueule de
raie. Gueule en coin de rue,
Moule à Gambe ou à Gambier,
Qui a bouffé du sinye en nour-
rice. Remède à ou conti e
l'amour. Riz de veau. Tête
de pipe, Tocasse, Tocasson.
« Et les ouvriers, en vidant à midi
une bonne bouteille, la trogne allu-
mée, les regards souriants, se
moquent des déjetés, des blai-
chards. »
(J. RlCH»PI."«.)
L' turbin, c'est bon pour qui qu'est mouche.
A moi. il fait nib dans mes blots.
Avec un' frim' conim' j'en ai une
Un mariol suit trouver d' la thune.
{'■>■)
C'était un' toun' pas mouchique,
C'était un giroud loDtieau,
l/anderlique, l'anderliquc,
L'anderliqu' de Lauderueau.
(A. GiLi..)
Moi, j' m' ai t'nu toujours à l'écart.
Pis, quoi bécoter? — Du tocard?
t)u roup"/ des galop' on des gouines '.'
Tu vem-l-y qu' j'embia<se un (licard ?...
(L. i>i Bi^Bcv.)
Pa'c' qu'il est moeh' tu plaqu's Ion lard ?
Ou' ç» peut fout' qu'eun' fcss' soy' rogate
Du moment qu'a rapport' du plàle!...
Eun' girond' peut t laisser meulard...
L'est btèih''.... soa uubert l'est-i', blèche"!
(Id.)
V'Ià r Quatorz' Juillet des asperges.
Des p'tits 07eaux et des hann'tons,
Et les blêchard's, les veuv's, les vierges
A' z'ont mal au bout des (étons.
(Jeuak Rictus.)
Ben, en peintur', gna-z-un troupeau
Ed' peint's qui gagn'nt la forte somme
A nous peind' pus toc que nous sommes,
(lo.)
Quand on est bien bâti, beau corps et belle gueule
On Cat payé, choyé. Le tocard reslc meule.
(P. Paillette.)
Le lundi, ne vous déplaise
Dans la glaise
Deuys l'uecb de ses doigts kùrs
Lui fit sa tête de pipe,
Prototype
De tous les Loubets futurs.
(R. Ponchos.)
— FEMME LAIDE qui en accom-
pagne une jolie. Repoussoir.
LAL\E. Molanche.
LAISSER. V. Abandonner.
LAISSEZ-PASSEK. Coupe-file.
« Grâce à nos coupe-files, nous avons
pu assister, ce matin, à l'habilic-
ment des figurantes et au départ
des chars. »
(Jkan Lorrain.)
LAIT. Coulant, Couliant *, Lolo.
En l'honneur de sa nourrice,
Poussons un cordial bravo \
Choisie par l'impcratricc,
Pour son bou lolo.
(Alphonse Allais.)
LAITUE. Couliante*.
LAMBIX. Dort-en-chiant.
LAMPE. Luisante, Lampistroque.
« Plumons-nous, la gosse ; vMà la
lampistroque qui fait coule. »
— LAMPE EDISO.\. Couille à
conasse (arg. de Saint-Cyr).
LAMPION. Escargot.
LANCIER. Allumeurde becsde gaz.
LANGAGE. Jaspin.Y. Bavardage.
LANGUE. liattant, Bavarde, Chiff, .
Chiffon rouge, Clapette, Copeai:
Diligence de Rotne', Pauberi.
LAN
291
LÈV
Gaffe, Grelot, Lavette, MenteusCj '
Plaine, Roiiscaillette, Sonnette,
Tapette.
!< Arrête un peu ton battant, on n'en-
tend que toi 1 »
« Toi, interrompit Porthos, tu vas
remiser ta clapetle ou je te bâil-
lonne comme un chien galeux. »
(Macé.)
« Il faut que son chiffon rouge aille
tout le temps; jamais vous n'avez
vu pareille jacasse. »
LAXTERXE. Brulotte, Lampis-
Iron, Véronique.
— LA>TER>E SOURDE. Ban-
que, Lanque, Lanquesse, Sow-
doc/ie.
LAPIX. Qiiaf Pattes, Trottin.
— LAPIX DE GAREXXE. Go-
driot, Ouchetraque.
« Les autres braconniers pratiquent
la chasse aux lapins de garenne,
dits ouchetraques ou godriots. »
(Macé.)
LARD. Speck, Rouâtre *.
LARDÉ. Rouâtré \
LARJIES. Jus de mirettes, Viaupes.
" — Il est bien temps de chialer
maintenant, fit alors Beaujean.
haussant toujours les épaules ;
c'était avant qu'il fallait y aller du
jus de rnirellesl »
(GOBOX.)
LARROX. Attrimeur*. V. Voleur.
LAS. V. Fatigué.
LASSITUDE. V. Fatigue.
LATRLXES. V. Cabinet.
LAVEMEXT. Bouillon pointu.
Insinuation *.
Pi ends un bouillon poinlu.
Ça t' rincra les boyaux d' la tète.
(P. Paillktte.)
LÉGISLATIOX MILITAIRE .
Chien jaune (arg. de Saint-Cyrj.
LÉGUMES. Barbillons de Beauce *,
Vestiges.
« On vous sert une galtose où quat'
vestiges s' battent eu duel. »
— LÉGUMES SECS. Vestos.
V. Haricot.
LEXT. Dort-en-chiant, Longin,
Longis, Saint-Longin.
« Ah ! le sacré longin, dort-en-chiant l
on peut lui envoyer chercher la
Mort, on est sûr de vivre encore
un bon bout de temps. »
LEXTILLES. Petit monde, Pièces,
Punaises.
« J'ai qu' douze fléchards! J' vas tout
d' même iii'envoyer un d'mi-stroc,
dix de gringue et un lardé aux
punaises. »
LÉSIXERIE. Lésinage.
LETTRE. Arcot', Babillard, Ba-
billarde. Babille, Bavarde, Biffe-
ton, Lazagne. V. Caen.
« Il y a à craindre que la petite s'y
f)renne maladroitement en trouvant
a babitlarde... qu'elle n'ait attiré
l'attention soit des surveillantes,
soit de ses voisines en déployant le
fafiot. »
(Ed. Lbpelletieb.)
« Le matin où je veux avoir mes
huit jours, je lui apporte son cour-
rier dans une pelle à main ; et si ça
ne suffit pas, j'y die : Tiens, v'ià tés
bavardes. »
(POSTAILLAC.)
H U l'a pigée au moment qu'a carait
un bifflon que l' Frisé y avait
écrit. »
— LETTRE ÉCRITE DE PRI-
SON dans le but d'extorquer de
l'argent à un naïf. Lellre de
Jérusalem.
LÈVRE. Babouine, Bade, Badi-
goince, Baiseuse, Ruban.
« Essuyé donc ta gargue, t'as d' l'oeuf
plein les babouines. »
« J' vas vous confectionner un fri-
chti qu' vous vous en lèch'rez les
badigoinces. »
LIA
292 —
LIT
LIAISOX ILLÉGITIME. Co/Zag-e,
Macquage, Mariage à la colle, à la
détrempe, <ie la main gauche, au
XXI', Marida.
« Tu t' cours, parbleu! à viv' comme
ça tout seul, ej' comprends ! Prends
une gonzesse : V macquage y a
qu' ça d' vrai !
— J'aiiii' mieux rester comme j' suis :
j'en gratt' pas pour le marida. »
« — Me remettre avec une gonzesse !
ah! non, tu n' voudrais pas; j'en
ai soupe du collage. »
— LIAlSO\ EÎVTRE DEUX
HOMMES. Mariage d'Afrique,
Petit ménage.
« Ces pédérastes se divisent en petits
tnéîiages et les horribles couples
s'entendent, forment des bandes et
opèrent dans un rayon déterminé. »
(Macé.)
« — Des copins? des copailles! un
mariage d'Afrique. »
— LIAISOX ENTRE DEUX
FEMMES. Petit inénage.
« Et puis un tas de petits ménages,
N ina Popolte, Gratienne de Ci vry. . . »
(Raitif de la Brbtonne.)
LIARl). Bredoche, Brobèche, Broc,
Broquille, Hervé *, Herplis *, Fat-
nin, Fifrelin. V. Billon.
JJBÉRATION. Décarrade, Décarre,
Dccanement.
11 vient de revenir el pour sa décarrade
Il froussait de trouver avec un camarade
<Jelle qui s'éluit faite autrefois soa soutien.
(L. DE bEBCV.)
LIBÉRÉ. Affranchi.
« On a beau «"'tre un vieux fagot
affrancld; on sait ce qu'on doit au
sexe. »
(IIectob France.)
— Qui sort de prison. Mignard
de la fille de l'air.
— LIBÉRÉ MILITAIRE qui
quitte le service au cours d'une
punition. Qui part la paille
au cul.
« Vous verrez, dit l'adjudant, que ce
nom de dieu-là ne partira d'ici que
/a paille au cul. »
LIBERTIiX. V. Débauché, Pail-
lard.
LIBRAIRE. Babillandier, Babillar-
dier.
LIER. V. Attacher.
LIEUTENANT. Franc cagou*.
LIÈVRE. Capucin.
« Les uns se livrent à la chasse aux
perdreaux, dits trinsmarts; les
autres pratiquent la chasse aux
lièvres, dits capucins. »
(Mac6.)
LILLE, nom propre de ville. Lil-
lange.
LIME. Criarde, Doucette, Mordante,
Patte.
LIMONADIER. V. Cabaretier.
LIMOUSIN. Ligorniau, Ligorgnot.
« J'ai soupe d' ton guinche ! eune
musette où ya qu' des Auverpins
et des Ligorgnotsl »
LIN. Javard.
LINGE BLANC. Latif, latiffe.
— LINGE DE FE.MME. Dessous.
« Nini-Patte-en-l'air affirme que ses
dessous lui coûtent trois cents
francs. »
(Le Joitrnal.)
— LIXC;e volé. Chemise de
conseiller *.
LINGÈRE. Limacière.
LIQUEUR. Pommade.
« r soigne son estome : pas d' dur!
d' la pommade ! comme à eune
chatte... »
LIRE. Babiller.
LIT. Aulel de plume, Bâche, Boite
à puces, Dodo, Ftac, Flacul, Four-
nil, Halle aux draps. Peau huré*.
LIT
293
LIT
Paget, Pagne, Pagnier, Pagnot,
Pagnotte, Pojot, Panier, Pian,
Pieu, Plumard, Plume, Porte feuille,
Poussier, Pucier, Sac.
<( Voilà un amour de soubrette qui
doit joliment se tirer des pattes
pour courir l'aventure dans les
bastringues circonvoisins, quand sa
maîtresse est au dodo. »
(P. Mahalin.)
<i A deux heures et quart, ils rappli-
quaient au quartier et s'enfour-
naient dans leur plumard. »
(Séverine.)
!< C'est feignant comme une cou-
leuvre; ça resterait au pucier des
semaines entières. »
Avcz-vous pu l'en croire à son serment?
Ceux que l'oa fait sur un autel de plume
Sont aussitôt emportés par le vent.
( Vieille chanson.)
Pour que ta gère' t'aye à la bonne
Cherr'-là dur a coups d' pomp' dans 1" (îon !
Su' r tas, faut et' vach' comra' personne
Mais, arn plum' toujours durillon.
Ya des fois qu'i's font du potin,
l's japp', i's |)iss', i's font des magnes...
Dam' les clebs i's ont pas des pagnes
Pour plumer avec leur putain.
(A. B.)
Que qu'i' va dir' mon proprio
Si j'y pay' pas son term' d'octobre?
Sûr i' va m' vider. Je 1' conobre...
Et v'Ià l'hiver... i' fait frio.
Viv' la Russie'.... Ah ! la sal* bète,
r va v'nir, avec son huissier,
Pour me fair' saisir mon poussier...
(Id.)
« Quel feignant! c'est tous les matins
la même chanson : impossible de
r tirer du pieu. »
— LIT CONJUGAL. Gigognard.
— LIT DE SAXGLE. Chahutant,
Tremblant, ïrembleur.
LIT DE FORÇAT. Tollard.
— PIED DE LIT. Culasse (arg.
militaire).
— SE METTRE .\U LIT. Mettre
sa viande dans le torchon. Se
mettre sotts la bâche. Se pa'^no-
ter. Se pajoter, Se piausser. Se
pieuter, Se plumarder, Se plu-
mer. \. Coucher.
'<■ On s'a plume' dans un bon pajot
tout en laine. C'était bathl c'était
chaud I... »
« J' vais pas m' pieuter dans un tau-
dion pareil ! »
« Pis quoi? faire comme les gonzesses
de claque : s' pagnoter à deux dans
r même paget'} Jlidi ! »
« Allez mettre votre viande dans F
torchon et fichez-nous la paix. »
LITHOGRAPHE, LITHOGRA -
PHIE. Litho.
LITRE. An, Bilboquet, Boisseau,
Kil, Kile, Kilo, Litrée, Litron,
Potée.
— DEMI-LITRE DE VIN. C//Ô-
lette, Chopinette, Chopotte.
— QUART DE LITRE DE VIN.
Demi-stroc.
— LITRE DE VIX ROUGE. Bet-
terave. Petit père noir.
« Les trois troubades prirent la veil-
leuse, la déposèrent sur le lit de
camp et dînèrent; le litre de ge-
nièvre circula et fut vidé en un
instant.
Un peu après la ronde du cabot
de garde, un nouveau kilo fut intro-
duit à la boîte, puis un troisième.
Chacun le sien, nom de Dieu! On
est troubade ou on ne l'est pas ! «
{Le Père Peinard.)
'< J'
J' parie une chôlette que tu n' mt
boules pas ! »
« Allons, encore une chopotte l la der-
nière! »
<< 11 est miir avec un d'mi-stroc. »
« Une betCrave pour quatre?... j'en
têt'rais deux à moi tout seul ! »
Enfin, si j' voulais et' patron.
Mon vieux, j'aurais qu'un signe à faire.
Mais ça... ça n'est pas ton atTaire...
A ta santé '. j' paye un litron.
(A. B.)
LITTÉRAT EUR. Gendeleltrc
Pouacre*.
LIV
— 29*
LOU
LIVRE, subs.f. Toise.
LIVRE, subs. m. Babillard, Ba-
bille, Babillcur.
— LIVRE DE MESSE. Piquel.
LIVRET. Bavard.
LOGE. Depuis le « geste » du ba-
ron de Chrisliani, la loge prési-
dentielle, au champ de courses
d'Auteuil, est surnommée la
Chapellerie.
« Tout Paris est là, astiqué, attifé,
pomponné, parfumé, en tenue de
parade... Seule, la Chapellerie est
vide. La Chapellerie, c'est la loge
présidentielle. Le mot, lancé dans
un groupe, a fait le tour du pesage.
Il est d'un Parisieu connu. »
(JolXVll.LE.)
LOGEMEXT. CanichoUe, Cani-
jattCy Canijolte, Condice, tondisse,
Condition, Logeleau,Niche,Viaule,
Piôle, Piolle*, Taule, Tôle, Toile*.
V. Dévaliser.
— En mauvaise part : Bahut,
Bocal, Boite, Canfouine.
« J'en ai ma claque et j'ai soupe de ta
fiole pour ce matin, s'était-il écrie.
D'abord, il faut que j'astique la
piaule. Il y a fête au château. »
(G. LoiSEAU.)
« J' conoble une tôle épatante à faire ;
jamais personne dans 1' log'leau
jusqu'à dix plombes. »
o Qui est-ce qui m'a fichu une pareille
canfouine ! La salle à manger pas
balayée, le lit pas fait ! »
(Bauda.)
Quand qu'ail' rappliqu' à la niche
Et qu' noussoram's poivroU,
Gare au halaillon d' la guiclie!
C'est nous qu'est les dos.
(J. RiCHCPifi.)
LOGER. V. Demeurer.
LOGEUR. Marchand de sommeil,
Tôlier ou Taulier. V. Hôtelier.
LOGIS. V. Logement, Maison.
LOQUE. Ferloque.
LORGNER. Tiquer.
n Dieu, qu'il est beau ! s'écriait An-
drée en tiquant le jeune premier. »
LORGXOX. Bicyclette, Carreau,
Lucarne, Œil de rechange. Œil de
verre.
« C qu'il a l'air poireau avec sa bicy-
clette su' l'blair! »
n Fais donc attention ! quoi ! tu m'
marches su' les arpions... on met
un carreau, quand on voit pas clair. »
« Si t'avais vu 1' coup d' châsses quV
y a envoyé à travers ses lucar-
nes... »
« Attendez que je mette mes ijcux de
rechange, dit le marchand en ajus-
tant son lorgnon. »
LOT. V. Affaire, Part.
LOTERIE. Millerie.
LOUAXGER. Passer de la pom-
made, Pommader.
En parlant des per-
Guigiie à gauche, Lou-
LOUCHE.
sonnes :
chon.
« On l'appelait guigne à gauche, à
cause d'unoMl qui n'était pas sur
le môme alignement que le voisin ;
mais qu'importait cet œil"? Ce n'était
pas lui, mais ses appas rondelets
et fermes que le brisquart ne ces-
sait de reluquer; il eu louchait. »
(Af« Joyetis<!tés du Régiment.)
« Cet autre aux moustaches cirées,
au masque austère d'honnête hom-
me, a été préfet et il aime avec un
emportement de collégien qui en
serait à sa première passionnette
une essayeuse de chez Stout, un
iouchon qui s'appelle Séraphine et
a un nez retroussé comme par une
chiquenaude. 11 l'aime bêtement,
bestialement. »
(RK.si Maizebot.)
LOUCHER. Avoir un ail qui dit
merde ou zut à Vautre, Avoir un
LOU
— 295
LUT
œil qui regarde la Ba<^tille et
Vautre la Madeleine ou tous au-
tres points opposés.
<■ Quelle mignonne créature la petite
Adélaïde, dodue, ferme, gentille,
toujours rieuse et gaie avec ses
petits nénets d'adolescente pointant
légèrement son corsage d'indienne,
ses cheveux châtains aux tresses
épaisses comme des câbles, ses
pieds de Cendrillon et ses gros
mollets!.. Mais voilà: elle avait un
/vil qui disait zut à l'autre et l'on
ne pouvait vraiment l'admirer que
de dos ou de profil. »
Les Propos du Commandeur. ^
LOUER. Adresser des louanges :
Passer de lapommade, Pommader.
LOUP. Pelouet*.
LOUVE. Pelouette*.
LUBIE. Foucade.
<• J'ai eu la sottise de croire qu'elle
s'amendait, qu'elle me revenait
guérie de cette foucade avortée,
qu'elle m'aimait à nouveau passion-
nément, je me suis laissé prendre à
ses baisers, à ses cajoleries, à son
air inquiet et troublé et pour un
peu, parce qu'elle avait retrouvé le
chemin de notre aimoir, parce
qu'elle m'a«cordait des miettes de
sa vie, parce qu'elle ne m'abandon-
nait plus, parce qu'elle était venue
quatre jours de suite, j'eusse em-
brassé ses genoux avec une contri-
tion parfaite. »
(Champacbbrt.)
LUBRIQUE HOMME). Bouc, Co-
chon.
Et v'Ià pourquoi, six mois plus tard,
La renâcle trouva Floretle,
Qui jouait avec un niontard
Et des Tieui, chei la proxénète.
C'est pas assez des ralicbons !...
Ah ! nom de Dieu ! je n' suis pas rosse,
Mais si c'était moi î' pèr' du gosse
l's verraient ça. les vieux coenons.
(A. B.)
LUGUBRE. Lubre *.
LUI . Sa poire, Sa pomme, Sézière,
Sézig, Sézigo, Sézigue, Séiingard,
Sézingo, Son gnasse. Son gnère.
Son gniasse, Son gniére. Son nière,
Son orgue.
« Milot veut qu' j'aille à la fête avec
son orgue. »
« C'est comme 1' radis noir qui dit :
Abstinence 1 Continence !... pour les
autes... Mais pour sézig, c'est 1' bon
pive et les bath méoesses. »
« 1' veut pas qu'on chahute sa poire. »
Oh ! c'est qu' chacun a sa chimère
Et qu' pus il est bas, I' purotio.
Pas qu'il infus' dans la misère
Et pus qu' son gniasse est incertain.
(Jeha:< Rictts.)
LUXE. Blafarde, Cafarde, Lentille,
Louchonne, Luisarde, Luisante,
Miche*, Moucharde, Pâlotte, Vaine
louchante '.
— LUNE ROUGE. Cardinale.
— PLEIKE LUXE. Cyml)ale.
o L' bonhomme est épaté d' voir que
la Cafarde s'est pas décrochée pour
son gnasse. »
« Tiens, s'écria-t-il, ma tirelire ! avec
sa gargoine fendue jusqu'aux cli-
quettes, mes godets enfoncés et mon
l)lair miroitant la moucharde. »
(UAOt.)
Jusqu'à c' qae la Blafarde a s' conche
Dans son plumard silencieux,
A mettra ses mains su' ma bouche
Et pis ses bécots plein mes yeux.
(Jehan Kictcs.}
LUPAXAR. V. Bordel.
LUTTE. Bouire, Luttanche. V. Ba-
taille.
LUTTER. (Faire assaut de Lutte.)
Luttancher, Tirer la bourre. Ceiie
dernière expression s'emploie
quand la lutte doit être sérieuse ;
il n'en est pas de même du mot
Luttancher qui est plutôt pris en
mauvaise part. V. Se battre.
« — Laisse-moi don' tranquille! à la
foire aux pains d'épice on lutte pas,
on luttanche, et c'est sûrement pas
là qu' j'irais pour voir tirer la
bourre. »
LUT
296 —
LYC
LUTTEUR. Luttancheur, Tombeur,
Gâte-pâte.
« Y a pas d'erreur! tu peux 1' mette
en face de tous les lultnncheurs du
Casino, i' les tomb'ra! »
LUXE. Tra la la.
Et les cocard'...et les livrées...
Kt Moajarret I... Des ch'vaux d' gala...
Des équipag' à tra la la. ..
Des larbins à perruqu's poudrt^es...
(A. B.)
LUXURIEUX. V. Paillard.
LYCÉE. Bahut, Boite. V. École,
Élève.
LYCÉEX. Potache. V. Élève.
MACHIXE. Bécane.
— MACHINE A COUDRE. Cou-
reuse.
MACHIXER. .4 rnuquer. Camoufler,
Maquiller, Rubiner, Truquer.
« Quand qu" j'ai enquillé dans sa con-
disse, il était en train d'arnaquer
un flanche pour la fête de \euilly. »
« Et que qu' vous camouflez core
vous autres, là-bas, dans 1' petit
coinsto? »
<c Tout cela était faux, truqué dans
les moindres détails. »
(Alexaxdbe Hepp.)
MACHOIRE. Barres , Moulette ,
Moulin à merde, Mouloir.
« Il lui tendit une pincée de tabac de
cantine.
— Tiens, lui dit-il, colle-toi ça dans
les barres. »
MAÇOX. Étudiant de la (jrcve, Li-
gorniaii, Lipetle, Mufle'.
J°ea ai eu deux : deux salig:iud«,
Deux tant"?, deux filous, deux fagots,
Deux »ach"s, deux cochon?, dfux tapettes,
Qui gueulaient... qui m' foutaient des coups
Quand j' m'ach'tais eun' robe d' cent sous,
Le lena'raaiu d' la pave aux li/iettes.
{\. B)
— APPRENTI MAÇON. Chélif,
Volligeur.
— M.KIT RE MACOS. Limousi hier.
MACULER ses draps de lit. Faire
des cartes géograph jq «es f obscène) .
MADAME. Faraude', Faraudène*,
Marne (corrupt.).
MADEilOISELLE. Faraudec %
Mam'zelle.
MAGASIX. V. Boutique.
MAGISTRAT. V. Juge, Ministère
public.
MAG
— 298 —
MAI
MAGNIFIQUE. Se traduit par
presque tous les équivalents de
Beau, précédés de Très.
MAIGRE. Maiijikhon , Maiyriot,
Sccot, Transparent.
— PISKSOXNE MAIGRE. ^/"/Çc/ie,
Limati'ie, Nib-de-graisse, Plan-
che, [Hanche à bouteille:!, Plan-
che à pain, Sac d'os, Sardine,
Saure-la-f/raisse.
— FEMME MAIGRE. Punaise.
— INDIVIDU GRAND ET MAI-
GRE. Fil de fi;r, Volige.
« Et la toute menue, la toute chétive,
— avec, déjà! clans ses yeux de ga-
mine, des appels de grande fille, —
interrogeait à la porte des cercles
les vieux messieurs que pouvait
tenter l'offre de sa maigrichonne pe-
tite personne. »
« Y en a des courts, y en a des
longs, des maigriots et des ronds,
des jeunes, des vieux, mais y en
n'a pas un d'épatant parmi tous uos
r'présentants. »
u — Ah! pis, t'es trop gras ! tu m' dé-
goûtes, cria la grande Irma.
— J' vois c' qu'il te faut, répliqua le
boucher, madame n'aime que les
transparents ; on lui servira Mer-
lati. »
(L'Evénement Parisien.)
« Milot préfère quand c'est plat : ni
fesses, ni téton?, comme la poupée
à Jeann'ton ! Les grosses, c'est pas
son blot, il aime mieux plumer avec
une a f fiche. »
« C'était marant d' les entendre s'au-
bader. La Maria app'lait Cécile pot-
à-tabac, nabote, six pouces de
quilles et le cul tout de suite, ton-
neau, poteau, paquet. Et l'aute y
répondait : Va donc eh! Sac <fos;
si y s'rais miche, j' voudrais rien
Sas marcher avec toi; j'aurais peur
e m' couper, grande sauvette,
planche à jiain ;... quand on t' met-
tra dans r trou, les asticots vont
rien faire une tir'lire : Rien à croû-
ter, qu'i' diront, su' c'tte volige-\h,
en v'Ià d'eune sardine \ d'eune sau-
ve-la-graisse', c'est pas eune gerce!
c'est eune limande l »
« Le Parigot avait surnommé le ca-
pitaine Fil de fer à cause de sa mai-
greur extrême, et ce sobriquet avait
été adopté par tout le bataillon,
officiers compris. »
MAIGRIK. Chier sa graisse, Être
en charire, Perdre son lard.
a Ah ! i' n'est pus costeau comme
dans r temps ; au régiment, i's y
ont fait chier sa graisse. »
MXllS.. Abattis, Agrafe, Arguemine\
A)quemine'', Cuiller, Empoigne',
Giisseiise, Grappin, Grattante,
louche, Luche, Palette, Pattoche,
Pince, Pogne, Poigne, Porteuse,
Prenante, Veuve poignet (obs-
cène).
— MAIX GRANDE ET LARGE.
Battoir, Épaule de mouton.
« Ah! cà, tu crois, vieux frère, que
nous nous sommes dérangés uni-
quement pour le plaisir de te ser-
rer la cuillère et de te dire ensuite :
A la revoyure ! »
(E. LlPILI.BTIER.)
« Jai gagné la belle, ricana l'agent en
posant le grappin au collet du faux
gentilhomme. »
° (G. IIkodert.)
« Et j'ai applaudi, j' te dis qu' ca! I's
ont donné, les battoirs à bibi. »
« Le diable m'enlève si je me sauve !
Les/»a/e</esetles paturons ligotés!»
(ViDOCQ.)
« Y en a qui prennent la mouise
comme ca, sans s'cousse, et qui
vont tendre la pogne pour pouvoir
croustiller. »
Le prince <les jouroalisicx
Nouv>?lli»tes
Oit, PU lui tendant la main :
— III^! je te serre la pince,
Mon cher prince.
(R. POSCHOK.)
I.c vingt pour cent do la galette
AI)Oiil'-le i la coroictte :
l'uiii.diins la lowhe des larbio*,
Sème des »i^s ou de» rotin».
(Hogikr-Grimn.
MAI
— 299 —
MAI
Y faut que larg" soit ta patoche.
Ou' ton palpitant u' soit pas de roche ;
Et donner au pool' du nanan
En taillant une banque au flao !
(ID.)
MAIRE. Condé, Petit condé, Pha-
ros *.
— ADJOINT AU MAIRE. Demi-
cond".
MAISOX. Bahut, Baïte', Boîte,
Cambuse, Case, Chézeau, Couès *,
Coys *, Creux, Piaule, Piole, Piol-
le\ Taule, Tôle, Toile'. I
« La petite bonne dénoua les cor- j
dons de son tablier en assurant |
quelle ne demeurerait pas une
heure de plus dans un semblable
bahut. »
(P. DOMERC.)
« 11 y avait aussi, çà et là, quelques
anciens hôtels appartenant à des
familles seigneuriales et qui de-
vaient s'écarter, avec morgue, de
ces tavernes en fête, lesquelles re-
gardaient certainement à leur tour
du haut de leurs joyeux pignons le
sanhédrin des bicoques usées, des
ignobles cnmbuses où gisaient les
vo'eurs et les loqueteux. >-
(Raitif de la Bretonke.)
« En me voyant dans sa piaule, elle
a piaillé. »
^ (Macé.)
B Y a deux entrées à la tôle, une su'
r passage et l'autre su' la rue. »
— PETITE MAISON. Cassin, Vo-
lière.
tt II s'était fait construire, près du
moulin de Saanois, une volière où
nous allions passer la journée du
dimanche. »
(PlAMLLI )
— MAISON DARRÈT, DE COR-
RECTION, MAISON CENTRA-
LE. V. Prison.
— MAISON DE CAMPAGNE. Ca-
banon, Mazet. Ces termes sont
couramment employés dans le
Midi.
— MAISON DE JEU. V. Jeu.
— MAISON DE RENDEZ-VOUS
CLANDESTINS. Buen-reliro ,
Tour de Ae.>-/e.
« Angèle Renard, modiste, rue de Ri-
chelieu, et proxénète, avait à Au-
teuil un buen-retiro où se rencon-
traient des femmes et des libertins
qui s'y livraient à de honteuses sa-
turnales. «
(XCMA GiLLT.)
« A sa sortie de prison, il avait ins-
tallé, dans le quartier des Ternes,
une Tour de Neste où fréquentèrent
bientôt tous les anciens clients de
son « bain de vapeur. »
[Les Tribunaux.)
— MAISON DE TOLÉRANCE.
V. Bordel.
— U existe des maisons où
des souteneurs d'une cer-
taine catégorie possèdent
des logements ou des ate-
liers. Us attirent là, sous un
prétexte quelconque , de
jeunes bonnes ou de petites
ouvrières qu'ils violentent
et qu'ils forcent à poser
pour la confection de pho-
tographies obscènes. Ils ap-
pellent ces maisons, ces lo-
gements ou ateliers, Châ-
teau de la Gaule, de la Tron-
che, de Mondard ou de tout
autre terme signilicatif.
MAITRE. J)ab, Daron, Grand dab,
Hers *, Marpaud*, Marpaut', Mnr-
paux'. Marquant, Mec, Meg'.
V. Chef. Patron.
« V'ià r dab du guinche qui boucle
SH lourde. »
(0. MtTÉMER.
« Et comme i' rouspétait. 1' daron d
la tôle l'a vidé à coups d' pompe. »
— MAITRE D'ÉCOLE. V. Insti-
tuteur, Professeur.
— MAITRE DARMES. Marchand
de mort subite.
— MAITRE MAÇON.
nier.
Limousi-
MAI
— 300 —
MAL
— MAITRE I» ÉTUDES. Chien,
Chien de collège, Chien de cour,
Pion .
« Le maître d'études!... Qui ne s'est
accusé d'injustice en se rappelant
les épithètes plus ou moins inju-
rieuses dont il avait gratifié cet
argus impitoyable, depuis l'antique
dénomination de chien de cou/*, jus-
qu'à la moderne expression de
pion ? »
(EoukiiE N\oN.)
MAITRESSE. Bergère, blonde,
Comiaissance, Fée, Franche largue,
Gerce, Gonzesse, Marque, Marque
franche', Méncsse, Mistonne, Objet,
Particulière. V. Amante.
— La maîtresse qui vit mari-
talement avec son amant
se désigne aussi par les
équivalents de Épouse.
— MAITRESSE D'ÉTTOIAXT.
Éludianle.
« Le père du futur docteur le menaça
de lui couper les vivres s'il ne rom-
pait avec son étudiante. »
(DUBUS.)
— AVOIR PLUSIEURS MAI-
TRESSES. Atteler à deux, à
trois, à quatre, à plusieurs.
Avoir attelage double, triple, etc.
— RE.\0\<:ER aux MAITRES-
SES. Dételer.
" Où était le temps où il altflait à
quatre"! Qu'étaient devenues les an-
ciennes tendresses ? »
(Bàlda.)
« On le rencontrait encore dans les
endroits où l'on s'amuse, mais il
avait dételé depuis longtemps. «
— S'ATTRIRUER FAUSSEMENT
U.\E FEMME COM.ME MAI-
TRESSE. Lui ineltre un écri-
teau.
— MAITRESSE QU'ON A QUIT-
TÉE. Ancienne.
• Il y avait près de trois ans qu'il
n'avait pas revu son ancienne et il
ne la trouvait pas changée. »
(L Evénement Parisien.)
— MAITRESSE D'HOTEL. Abé-
queuse.
— MAITRESSE DE BORDEL.
Abtjesse, Maca, Macca, Madame,
Mère Maca, Matée ou Macsée,
Vache. V. Entremetteuse.
<> Pendant que Madame est en noce
avec le garçon, c'est la sous-mal-
tresse qui prend ou ne prend pas
soin de la maison. •>
(Macé.)
— SOUS- MAITRESSE. Made-
moiselle, Suus-macsée, Sous-va-
clie.
MAITRISER. Avoir.
« Elle a voulu crâner avec lui comme
avec le grand Charles, mais il l'a
eue d'autor, de rifc et .«ans ho-
chons. »
MAL, subs. Bihi (arg. des enfants).
" Maman, j'ai bibi à mes bras. »
— DIRE DU MAL DE. V. Médire.
— SE DO.\XER DU MAL. V. S'é-
vertuer.
— MAL VÉ.\ÉRIEX. V. Syphilis.
MAL, adv. .1 l'estoc, A iestorgue,
A la flan, A la graisse, A la tnan-
chicoise, A la manque, A la noiv,
A la secousse. On doit placer ces
locutions immédiatement après
le verbe ou le complément di-
rect :
» Bonir à Vestorgue. »
« Turbiner à ta flan, o
» Flancher à la manchicoise. »
« Faire le truc à la manque. »
« Tu maquilles les bromes à la noix. *
« Encore un truc foutu ù la secousse] »
— En parlant des ou aux per-
sonnes, on emploie des for-
mules comparatives, telles
que Comme une casserole,
Comme im cheval, Comme un
cul, un fiacre, un glaude, une
gourde, une guérite, une
MAL
— 301 —
MAL
moule, un paquet, un pied,
une pochetée, un navet, un
sabot, une savate, une serin-
gue, etc. ou tout autre équi-
valent de Béte ou de Mala-
droit.
Tu raisonnes comme une casse-
tole. »
« H joue du piano cjmme un fiacre. »
H se tient à table comme une gué-
rite. »
• Elle peint comm? une savate. »
Il Vous chantez comme une seringue. »
— M BIEX M MAL. Chouïa
chouia.
A votre santé, militaire; vous me
plaisez beaucoup.
— A la tienne'. Toi aussi, tu sais,
tu es chouia. chouïa, comme disait
Corbineau, et si tu veux m'offrir ce
soir une hospitalité écossaise... »
{Cil Bios.)
MALADE. Atigê, Attigé, Pour-
loxire", Liindreux'.
— LÉGÈREME.NT MAL.\DE. Mal
fichu. Mal foutu.
— ÊTRE GRAVEMENT MA-
LADE. Aliser snn cylindre. Être
cuit, fichu, foutu, fricassé, frit,
fumé, rétamé, rincé comme un
verre à bière. Xavoir )>/ii$ d'huile
dans la lampe. S'affûter, Se dé-
col'er. Se dédire cher. Se dévis-
ser. Sentir le snpin. On désigne
également l'individu dangereu-
sement malade par les adjectifs
signiGant mort en les faisant
précéder de la locution A moi-
tié, tels que A moitié claqué,
A moitié crôni, A moitié re-
froidi, etc. V. Mourir.
A filer tout 1' temps la comète, il a
chopé quéqu' chose de sale, uue
pneumonie, — qu'ont dit les cara-
bins, — et il est à Thosto salement
attigé, à moitié crôni. »
a J' sais pas quoi qu' j'ai, c' matin,
j' suis tout mal foutu. »
Et ta doche? — Ah, mon vieux, ça
sent r sapin, a «' dévisse. »
— FAUX MAL.ADE. Franc mi-
tou *, Malingreux.
MALADIE. On dit d'une personne
atteinte de maladie grave qu'elle
a Attrapé, chipé, chopé, paumé
quelque chose de sale ou quelque
chose de pas propre. Ces locutions
n'impliquent pas absolument
l'idée de maladie vénérienne.
MALADRESSE. Brioche, Boulette,
Conerie, Gaffe, Impair.
« Ça m'aurait étonné qu' tu fasses
Eas encore une conerie \ Tavais
'soin d" bonir ça d'vant ma louis ? »
« Il arrive souvent que les criminels
qui ont prép.iré leur coup avec le
plus (i'habiieté commettent des
impairs. »
(Goao5.)
A propos, dis dooc à ton frère
De ne pas m tUe. en m"ccriTanl,
Éi^s le gos*e de Cylhète,
Avec un A en commençant.
Alors, pour réparer la gaffe.
Il en met un dans le mot cœur!
Je crois qu'an jeu de l'orthographe
Il ne sort pas souvent ^ainqaea^.
(J. Réoelsi-erger.)
— M.ALADRESSE DAXS LEXÉ-
CL'TIOA D'LX TR.AVAIL. Loi/p.
« Le nombre incalculable de ses loups
obligea sa patronne à lui retenir
sur sa semaine le prix des étoffes
gâchées. »
— COMMETTRE IXE MALA-
DRESSE. Gaffer.
« Ou va r'voir le Protocole gaffer en
s'arrachant les chueux. »
(Jehi!! Rictus.)
MALADROIT. Agriche \ Cosaque
(arg. militaire), Dégourdi (iron.^
Emmanché, Empaillé, Empoté,
Gaffeur, Garde national i.arg. mi-
litaire), Hanche, Mélasson, Sa-
bourin, plus les équivalents de
Béte.
« Allons, espèce d'empoté', vous avez
l'air d'une andouille ! Avancez donc,
bougre de dégourdi'.... hurla au
MAL
— 302 —
MAL
jeuQe engagé le sous-off, en guise
d'encouragement. »
{Les Joijcusctés du Régiment.)
« Attendez un peu, je vais vous faire
mousser, tas de gardes nationaux 1
cria le capitaine Fil-de-Fer, rouge
de colère; ser'-raajor, mettez-moi
ces cosaques-là au pas gymnastique
pendant vingt minutes... Ça leur
apprendra à manœuvrer ! »
Du maladroit ou du croquant
Gavrochp dit en se moquant :
■1 Quel manche .' »
(Bl.ÉDOBT.)
MALADROITEMENT. V. Mal,
adv.
MALCHANCE. Dève'me, Guigne,
Guùjnon.
— PORTER MALCHANCE. En-
guignonner.
<c 11 se fit qu'une génisse tomba ma-
lade à Saint-Cri cq, pendant le séjour
du mendiant. Le fermier estima
que Coudebraque avait enguignonnc
sa bête. »
{Le Livre Populaire.)
M.VLCHAXCEUX. Déceinard, En-
(jnignonné, Guignard.
— PERSOXXE MALCHAN-
CEUSE. Pas-de-veine.
« Jamais je n'ai été aussi déveinard
que ce soir, j'y laisse deux cents
louis, dit-il en quittant la salle des
« petits chevaux. »
« Vraiment, vous êtes enguignonnée,
ma pauvre Claire ; le baron ne
viendra pas encore ce soir. »
(P. UOMKRC.)
« C'est un pas-d'-veine : sa gonzesse
y fait des queues, son probkxiue
l'a j'té et on vient de l' ceinturer
pour vagabondage. »
MALE. Dans un sens t-iotique :
M'dou.
MALFAISANT. V. Méchant.
MALFAITEl K. V. Assassin, Ban-
dit, Escroc, Voleur.
MALlIEUIt. V. Adversité, Misère.
.MALHEUREUX, adj. Foutant,
Guigiiolant, Guignonnant.
Nom de Dieu '. c'est foutant tout d' mémo
De n' jamais bouffer à sa faim !
(L. DE Bf.kcv.)
MALHEUREUX, subs. V. Misé-
rable.
MALICE. Arnaque, Estoc, Estio\
Flanche, Madrice, Marlouserie,
Houblardise.
o Primo, et d'une, s'agit pas seule-
ment d'être râblé, dans c'tle affaire-
là; faut être malin aussi, compre-
nez-vous? faut avoir de Varnague
et du fil, un tas de choses, quoi 1 ->
(J. RiCHEPIM.)
« As pas peur! malgré toute sa mar-
louserie i' n' me 1' mettra pas ! »
« Et je r proclame d'autant pus que
moi, Chopin (Bibi, pour les dames),
j'ai été mouisard et coupé, fauché
comm' les blés, et que j' sais toutes
les rotblardises qu' faut empoyer
pour arriver à trouver un peu
d'abri quand i' lanc'quine, un peu
d' chaleur quand i' fait frisquet... »
Faiseur, va-t'eu à la marmite
D' t -mps en temps Taire une visite ;
Bidonne tes bons camaros,
C'est un truc des plus rigolos.
" C'est un i\'i, dir:i la |iolioe.
Très batli et rempli de madnce... •>
(HoClKH-OllISOH.)
MALICIEUX, MALIN. A Vain
(s.-ent. De la bèlisej, A la coule,
A la hauteur, A la redresse, A la
roue, A la roulette, A la sonde,
Arcasien*, Chariot, Chaud, D'af-
fût, Débrouillard, Ficelle , Maraul,
Madrin, Mariai, Mariole, Mari<dU',
Marie, Marlou, Marlousier, Mer-
lousiir, ?iarquois', Pénard, Qui a
du fusain, Qui a te truc. Qui la
comprend. Qui la connaît. Qui lu
cannait dans les coins. Qui la con-
noble. Qui la conobre, Qui sait v
faire. Roublard, Saupicquet'.
Sondeur, Togue*, Truqueur.
tt Tous les roucains sont à la coule,
aiment les femmes et forment la
MAL
— 303 —
MAiN
• pépinière des voleurs et des assas-
sins. »
(Macé.)
a Lui qui passait pour un mec à la
r'di-esse, ï s'est fait empiler dans les
grands prix. »
« r n' faut avec nous qu' des gas à la
roulette. »
« J'étais tout jeune soldat. Je n'étais
pas bien à /a hauteur, explique-t-il
dans son langage militaire. »
(Gaîî.neros.)
« On a voulu lui monter un bateau,
mais lui, chaud, n'a pas coupé dans
la pommade. »
i< Nous avions sous la main un petit
Corse très intelligent et très dé-
brouillard. »
(G. Thiébaud.)
'< Jlalin comme un singe. Ficellel et
drôle ! Il aurait fait rire des carafes. »
(J. Mabsi.)
« Le sergent s'approciia et, déposant
son falot à terre, il grogna : liein,
mon vieux... tune fais plus le ma-
riotle à. c't'heure ? Va, ton pain est
cuit. »
(Michel Mohphy.)
« Si ta gosse était plus marlouse, a
mettrait du gruau à gauche. »
« Et pis, mon vieux, tu me fais l'effet
de ta connaître dans les coins. »
(0. COCRTKLISÏ.)
'< Ah! ben, mon salaud, t'es pas
marie d' te laisser enturer par un
panas. »
« J' suis sondeur et j' suis pénard.
y suis tout c' qu'i y a d' pénard :
y suis d'une coopérative, quand
q' t'en fais partie on t' vend tout au
prix coûtant, — pain, vin, du lard,
des haricots, tout l' truc! »
(P. Paillïtte.)
MALIXGRE. V. Avorton, Chétif.
MALLE. Mademoiselle Manette,
.Malouse, Position, Savoyarde.
0 Quand la bonniche s'est fait la
paire dans son pat'lin, aile avait au
moins deux sacs dans sa malouse. »
MALPROPRE. V. Abject.
MALTRAITER. V. Battre, Inju-
rier.
MAMAX. Moman (corrupt.).
Quand j'étais p'tit ej' me rappelle
Que c'était comm' ça chez moman...
Aujord'hui, forré d' fair' flanelle...
V'ià porquoi que j' cherche ua log'rnent.
(A. B.)
MAMELLE. V. Sein.
MAXDAT DAMEXER. Faffc ,
fafiot ou faftard d'emballage, Faffe
à piper.
MAXDOLIXE. Jambon, Jambon-
neau.
« Quand sa poire est faucharès, i'
prend son jambonneau et i' va en
donner une séance chez les bistrots
à l'heure de la croûte. »
MAXGER. Affûter ses crochets, ses
crocs, ses meules, ses tabourets,
Babouiner , Becter, Béquiller ,
Bouffer, Boulotler, Boustif ailler ,
Briffer, Cacher, Casser, Chiquer,
Chougner (arg. lyonnais), Cla-
botter, Claquer, Clcber, Clébotter,
Croustiller, Crouler, Débrider,
Débrider la margoulette. Effacer,
Faire le boudin, Frilurer, Gammer,
Gousser*, Jouer des badigoinces,
des crochets, des crocs, des domi-
nos, des tabourets, Lipper', Mac-
quiller*, Mettre à la Caisse d'é-
pargne, Morfier, Morfigner, Mor-
ftlcr, Morfiller, Ne pas laisser
enrouiller ses dents. Se bourrer te
fanal, le flingot, le fusil, Se caler.
Se caler les amygdales, les ba-
bouines, les badigoinces, les joues.
Se calfater le bec. Se caresser
l'angoulême'. Se charger le flingot,
le fusil. Se les caler, Se recaler,
Se taper la télé, la tronche, etc..
Tortiller, Tortiller du bec. Tortu-
rer ; plus, avec un complément:
Casser la gueule à. Dire deux mots
à, Estropier, Flanquer ou foutre
une claque, une gifle à, S'enfi.ler,
MAN
— 304
MAN
S'envoyer, Se coller, se flanquer
ou se foutre sur la conscience, Se
passer par le c.oco, par la gargue,
par la rue au pain. Torcher.
— MAXGER GOULUMENT. Bouf-
fer à s'eti faire crever, à s'en
faire éclater ou peter le cylindre,
la sous-ventrière, Régaler son
cochon, S'enfripailler, S'en fou-
tre jusque-là.
— MA\GER nu GIGOT, DU
JAMBON, DU LAPIN. Gigoler,
Jambonner, Lapiner.
— MANGER LES RELIEFS d'un
précédent repas. Battre le gra-
vais.
— ALLER MANGER. Aller chez
Bri/finann, Passer à briffe, Pas-
ser ou aller à gauche (arg. des
commis de nouveautés).
— SE PRIVER DE MANGER.
V. Jeûner.
« On la accompagné jusqu'à Pantin
et, après, on a été s'affûter les
crocs au « Rendez-vous du cime-
tière. »
« Quand on s'est am'né, il était près
d' trois plombes et y avait pus rieu
à becter dans la piaule. »
« On m'a fichu au bloc, je bouffais
encore plus mal. »
(GoKON.)
« On arrête les gens et on ne leur
fout même pas à briffer. »
(ID.)
C'est dégoûtant.,. Jai trop mangé...
y peux pus souffler... j'en suis malade:
C'est-i' la dinde ou l;i salade?
Sur j'ai l'estoniai- dérangé.
Bougre de veau! Faut aue j' t'engueule :
Veux-tu que j' te dise, Honoré,
T'as boulotte comme uu goret...
T'es plein d' truff' et tu pu's d' la gueule.
(A. B. Lei Souloloqui's d' Honoré Constaul.)
« Des gens qui ne songent qu'à bouS'
tifailler dans les restaurants à la
mode! »
{La lieiiaissanee.)
« Y avait juste àchiquer uu gendarme
et eune côt'lette de Brie. »
« Que qu'on clabofte, c' soir ? Encore
du pot-au-feu! j'en ai soupe 1 »
« Trois heures après la distribution,
il ne restait plus rien de son pain
de munition. Il avait tout claqué. »
« Pus un rotin, pus rien à cléber et
nib de perlot! ah! j'étais bath! »
« La mère nous avait invités à crou-
ler. Mince qu'on s'est enroy^ quéqu'
chose ! A cinq, on a effacé un orni-
chon d' six lives, eune om'Iette de
douze œufs et eune platée d' patates,
que j' te dis qu' ça! »
« Ah ! ça non, par exemple ! Si le
monde apportait leur manger et
leur boire, alors, moi, avec quoi
que je me les caleraisl Avec des
briques? »
(Ai.pho:hsi; Au.iis.)
« Les capitaines s'invitent à dîner
par sigTiaux appropriés à ce lan-
gage; on hisse à la corne de bri-
gantine un jambon, une dame-
jeanne, ce qui veut dire : — Je puis
vous recevoir; — sinon, le pavillon
en berne signifie : — J'ai du biscuit
et de la viande salée à votre ser-
vice; invitez-moi, j'absorberais vo-
lontiers quelque repas meilleur. —
On masque donc le grand hunier;
puis on gamme, selon l'exprei^sion
consacrée, c'est-à-dire que les uns
vont visiter les autres. »
(Tï GOCMI NlHO-ToDKA.)
« Quand le pain fut coupé, le boulan-
ger encaissa le sou et Gavroche dit
aux deux enfanls :
— Morfilez. »
(V. HcGO.)
Biais ça peut pas durer toujours.
Après la saison des amouri :
C'est la raistimCe cl, l>eii soureni,
Faut s' les caler a»er du rent...
Filer la comète et la cloche,
A la Basiuche.
(A. B.)
« Il fallait les voir jouer des bndi-
goincesl On sentait qu'il y avait
longtemps qu'ils faisaient ballon.
C'était plaisir de les voir tortiller. »
« Colle-loi ça daris le fusil, dit le gar-
dien en lui tendant un bol de soupe ;
quand tu te seras foutu ce cata-
plasme-là sur la conscience, ça ira
mieux. »
MAN
— 305 —
MAN
« — Eh! bien, mes enfants, je crois
qu'on lui a fichu une claque un peu
sérieuse, à mon gigot : Vous lui
avez dit deux motsl »
(G. HtBBEIT.)
« Le curé troque sa bénédiction et ses
chants baroques pour des poulardes,
des œufs, des primeurs et de quoi
s'empitfrer des mois durant à s'en
faire peter la sous-ventrière. »
{Le Père Peinard,)
Vous êtes chez tous, mes enfants.
>"eït-<;e point là de l'éloquence ?
On oe saurait s'eiprimer mieux.
Ils se mirent, en conséquence,
A béquiller. pareils aux dieui
Sans phrase, sans parole vaine.
(R. Ponchos.)
Viens, mon vieux, c'est ma fête
J ai un' faim à tout dérorer
Viens avec moi /' taper la tête :
y te paye à tortorer S
(BLiOOKT.)
Mais on déjenn', brare ouverier ;
Allons, viv'ment : va croustiller.
(P. PilLUTTE.)
xMAXGEUR. Béquilleur, Bouffeur,
Boulotteur, Boustif ail leur, Croù-
teur, Tortilleur.
« On r mettrait d'vant un bœuf, i' te
r torcherait tout entier ; c'est un
béquilleur de première. >.
« Jamais j'ai vu un boustifcàlleur
comme çui-là, i' passerait sa vie à
tabe. »
« Il en a eune balle, ton bouffeur de
choucroute! »
« V'ià r friot, c'est pas richon pour
les fileurs, les pauves purées croû-
teurs darlequins. »
« Et tu sais, Clorinde, tu pourras
mettre les petits plats dans les
grands; car le curé est un fameux
tortilleur. Je ne connais pas à
dix lieues à la ronde une pareille
fourchette. »
(La Gaudriole.)
MANIAQUE. Marqué à la fesse.
MAXIE. Toquade.
« r va core nous goualer la Carma-
gnole; c'est sa ^o^uacie quand il est
s'coué. »
MANIERES. V. Embarras.
M ANOEUVRER.Bartfer , Membrei;
Mousser, Pivoter. Ces expressions
appartiennent à l'argot mili-
taire et comportent une idée de
fatigue, d'excès.
« Vous allez barder ce matin, mes
gaillards I Ah ! vous vous plaignez
que le capitaine vous fait mozisserl...
Je vais vous faire autrement pivo-
ter, moi ! Je vais vous faire mem-
brer jusqu'à la gauche, tas de
cosaques! »
MANQUE. V. Absence.
MANQUÉ. Fichu, Flambé, Foutu,
Grillé.
« Comme Bébert n'était pas admis à
ces parties, et qu'il recevait une
bourrade dès qu'il voulait tàter de
Lydie, il restait gêné, travaillé de
colère et de malaise, quand les deux
autres s'amusaient, ce dont ils ne
se gênaient nullement en sa pré-
sence. Aussi n'avait-il qu'une idée,
les effrayer, les déranger, en leur
criant qu'on les voyait. — C'est
foutu, v'ià un homme qui regarde ! >•
(E. Zolâ.i
« Et ta fameuse combinaison finan-
cière ? Hein ! flambée, grillée '. je
t'avais averti : rien à faire sans les
juifs. »
MANQUER de quelque chose.
L'aioir à la manque.
« Litnard, il est comme nous : il a du
pèze à la manque... il est meule. ■
— MAXQUER A U.\ EXGAGE-
MEXT, à une promesse. Poser
un lapin. »
« Le grand plaisir de ces spécialistes
consiste à promettre monts et mer-
veilles aux femmes galantes et à
se retirer sans laisser aucune es-
pèce de rémunération. Cette façon
de se procurer du plaisir s'appelle :
poser un lapin. »
(Macs.)
— MANQUER UX VOL, une
affaire. Marronner un grinchis-
sage, une aff.
20
MAN
— 306 —
MAQ
— MANQUER UXK CLASSE, IN
COURS. Sécher (a.rg. des écoles).
MAXS (LE). La Mine.
MANTEAU. Rabat*, Tabar*,
Temple', Volant*.
MAQl'EHEAU. Tenancier de
maison de lolérance. Monsieur,
Papa, Sacristain', Tôlier.
« La permission de tenir une maison
de tolérance n'est accordée qu'à 1 1
femme... Le mari, nénnmoins, re-
présente dans rétnblissement Ic-
principes d'ordre et d'autorité... Les
pensionnaires l'appellent Monsieur \
les habitués, Papa ; et les amants
de ces dames, le Tôlier. »
— Amant d'une proslituée. /U-
plionse,Bai(jne-diins-le-(ieurre,
Barbe, liarheau, Bar bise, Bar-
bize, Benoit, Bouffeur de
blanc. Broche, Brochemann,
Brochet, Casquette à pont.
Chandelier, Chevenne,
Chiienne, Costel, Duriolet *,
Dauphin, Désennuycur, Dos,
Dos d'azur, Dos vert, Êcailb'.
Fiche, Fish, Goujon, Juenne,
Lacromuche ou Laquereau-
muche (V. Jargon), Mac,
Mangeur de blanc, .MaqueL
Maquignon, Marie, Murlou,
Marloupin, Marquant ', Mec,
Meublant, IServi (arg. mar-
seillais), Pipi (id.). Poisson,
■ Qui a du beurre dans le dos.
Qui vit dans le beurre et les
fines herbes. Sentinelle.
— Quand il est jeune ou
inexpérimenté : Barbillon,
Barbiset, Barbizet, Brochelon,
Mac à la mie, à la mie de
pain, Macrolin, Maquereau-
lin, Marloupalte, Marloupiat,
Mecton , Mcquillon, Sous -
barbe, Sous-broche, Sous-
mac.
« Je vous ferai remarquer que, depuis
une dizaine d'années, les jolies pé-
cheresses théâtrales n'ont pas de
chance avec ceux qu'elles se don-
nent pour seigneurs et maîtres. Ces
escrocs, ces souteneurs plus ou
moius titrés, les exploitent, les
volent... Le dernier protecteur d'ac-
trices qui a fait parler de lui est en
fuite; il peut passer pour le prince
des Alphonses. »
(Macé.)
« Ou est rangé maint'nant, on fraye
pus avec les barbes. »
« D'ailleurs, au Point-du-Jour, plus
rien à faire, depuis que les barbeaux
de Montmartre et de HatiguoUes y
descendent le lundi y faire leur
poussière. "
(Jean Lobrain.)
« Six heures du matin, et c'est déjîi
au bord du quai la promenade
indolente et flâneuse des nervis. »
(Ib)
n Costel est le nom que se donnent
entre eux les souteneurs dans leur
argot. »
(GORON.)
« J'arrêtai un individu qui répondait
au sobriquet de Leblanc et qui en
manqeail. »
(Id.)
.1 C'est tout, repartit la femelle ter-
rible. Il y aura autre chose quand
tu donneras de l'argent. Je n'ai pas
envie de pourrir à vingt-huit ans
sur un fumier : et tu ne voudrais
pas que je te refile celui (^ue
d'autres peuvent me donner. Si j'
me prenais un barbizet, ça serait
pas toi, mon p'tit! »
(G. LoiSEAC.)
« Entre miche ou maquet pas d'hési-
tation ! C'est du sang de marloti qui
coule dans mes veines et, j' te 1'
jure! dans la famille : lils, époux et
père; dans la société : conseiller,
député et, qui sait? ministre... je
resterai marie jusqu'à la mort!... ■»
(P. Paiuette.)
« C'était la réunion d' tous les bro-
chets d' Pantruche : y avait les
ch'vennes de Bell'ville, les tacro-
mttches de la Viltouze, les gros fish
de l'École, jusqu'aux sous-barbes
du Latin. »
MAQ
— 307 —
MAR
Vous savez, la p'tit' cot'rie,
L' couplet d'à côté,
C'est il' la colle et d' la cbierie.
Fja Yr.ii' vérité
C'est qu' les Benoits toujours lichent
Et s' graiss'nt Icsbaluts.
Vive cul' bataillon A' la guiche !
C'est nous qu'est les dos.
(J. KiCHEPIS.)
Quand on paie en monnai' d' singe
Nous aul" marloupins,
'Les sais mich'tons qu'a pas d' linge,
Un les pass' chez paiogs.
(iD.)
II aimait les femmes qu'on rince.
Navet mangeait plus qu'il n'avait.
Ce marloupatte pâle et mince
Se nommait simplement Navet.
(Id.)
Mon vieux frangin, je n' vois pus rien à t' dire,
Dis bon des clios's à tous les barbillons.
Dis au darun qui' n'oubli' pas d' m'écrire.
Dis à Fernand' qu'a n me l'ass' pas d' paillons.
(A. B)
Mais j' t'en fous, faut qu' Madam' babille,
C'est des cancans, c'est des potins :
C'est la femme à Jul's qu'est eun' vrille,
Les sœurs à Pierr" qu'est des putains,
C'est la grand' Ju!i' monte au chasse
Qui fait des queu's à son medon...
(Id.)
— Oui... mais ça m' fait r'naquer du fla
D'avoir lair d'un mac à la mie...
Quand on s' paye eune anatomie
tt eun' gueul' comm' la cell' que v'Ià.
(Id.)
J' suis foutu si j'ai la tremblotte,
J' suis pus daulier, j' suis pas dauphin.
}' peux pas m' soiguer... ah 1 c'quej' grelotte !
C'est- i' la lièvre ou ben la faim ?
(Id.)
On leur fait l'artiche et les poches
Et quand i's rouspèl'nt en partant.
Quand i's font du pet... gareaui broches!
(iD.)
Vive le flac!
C'est su' terr' la seul" marchandise
Pour quoi que 1' cœur d'un vrai barbize
Bat son tic-tac.
(L. DE Bebci.)
C'est tout d' mèm' chouett' pour un' pierreuse
D'avoir un mec comm' celui-là I
(A. GiLL.)
— MAOt'EREAU SOlTEX.\>T
U.\ PÉDÉRASTE. Rouspanl,
liouspotit.
MAQIERELLE. Abbcsse, Maca,
.Macca, Macsée, Madame, Maman,
Mère, MèreMaca, Vache. V. Entre-
metteuse, Maîtresse.
MAQUERELLAGE. Commerce de
bidoche.
MAQUIG-XOX. Maquilleur de gails.
MARAUDER. Chaparder. V. Voler.
MARAUDEUR. C/itipanicur.V. Vo-
leur.
MARCHAND. Chand (aphér.) ,
Marcaudier ', Mercanti, Solliceur.
0 Muse : redis-moi les derniers revenus
De ces jeunes héros, du haut des monts chenus,
Qui, sans regret, laissant leur lyre au vestiaire
Vont croquer le marmot chez M. Blondef ière.
Chez le chand de crayons nomméBureau Mangin
Chez Chose.un vieux curc,cbez le savant Machin.
(R. Poxcaos.)
— M.\RCHA\D AMBUL.ANT .
Chineur, Roulant, Solliceur à la
pogne.
« r s"est aubade avec un chineur qui
fourguait de? tapis d' .Afrique et i'
y a foutu sa camelotte en pagaille. »
« L'n roulant est un chineur qui va
offrir à domiciie des étoffes à bas
prix. »
(MiCB.)
— M.\RCHAiKD COLPORTEUR
de campagne. Margoulin, Ma-
rotlier.
« Tout le public des tourlourous, des
garde-convois, quelques margoulins
venus là après diner, entonnait en
chœur l'immonde gaudriole, cla-
quant la mesure avec les paumes,
tambourinant sur les tables à coups
de poing, bourrant le sol de retom-
bées de talons. »
(Camille Lexonnibr.)
— MARCHAXD DE MENUS OB-
JETS sur la voie publique. .-Ime-
gnée de trottoir, Baveux, Came-
lot, Posticheur, Postigeur, Posti-
jateur.
« Le camelot qui s'appelle un postija-
teur travaille sur une estrade en
boutique ou sur la voie publique...
Un autre camelot, c'est le haveux
qui arrive et déplie une table sur
laquelle il installe une boite pleine
MAK
— 308
MAR
de petits paquets ; c'est lui qui ; Chez le bistro, parmi les bancs empouacrés,
" ■ ' Le billard somoolcat et les garçons vautrés.
Trône la pucelette aux gants île filosclle.
(Lâchent Taii.hadb.)
<« D'ordinaire, dans les expéditions de
ce genre, les agents ont la ressource
classique du cliand de vin. »
(GORON.)
MARCHANDER. Cameloter, Râler.
MARCIIAXDEUR. Râleur, Râleux.
« En v'ià d'eane râleuse qui marchande
pour deux sous ! »
MARCHANDISE. Camelote, Ca-
melotte.
Par votre infâme camelote
A bon marché, voyez la cote,
Vous estropiez notre goût.
(K. Po>-CHOS.)
— MARCHANDISE ACHETÉK
ou VENDUE A VIL PRIX. Coup
de fusil, Coup de pistolet.
— MARCHANDISE DÉFRAÎ-
CHIE. Rossignol.
— MAUVAISE MARCHANDISE.
Biff'erie.
— MARCHANDISE IMAGI-
NAIRE. Zif.
M.VRCHE. (Action de marcher.)
Antiffe '.
MARCHÉ. Boule, Fourmilion. V.
Foire .
« Des parrains aboulés dans le burlin
du quart d'œil ont boni qu'ils re-
conobraient ma frime pour lavoir
allumée sur la placarde du four-
milion au moment du grinchissage. »
(ViDOCQ.)
MARCHER. Hier ', Brouer, Jouer
(lu compas. V. Aller.
— MARCHER VITE. Allonger
ses compas, Carapaler, Cavaler,
Fendre son équerre, Founn Hier ' ,
Fusiller le plancher. Tricoter.
Tricoter des ffuiboles,des pincel
tes, des quilles, etc.
— MARCHER SUR LA ROUTE,
sur le chemin, dans la rue.
Battre Vantif, Trimarder.
vend le savon à détacher... Le ba
veux au racolage est celui qui opère
le long des quais, il ne débite pas
de boniment. »
(U. ACKK«.)
— MARCHAND DE MARCHAN-
DISES EN SOLDE. Camelotier,
Soldeur.
« C'est dans les marchés hors bar-
rière, surnommés marchés pouil-
leux ou marchés aux puces, que le
camelolier écoule sa marchandise
défraîchie. Qu'il monte d'un éche-
lon et s'installe en boutique au
mois ou même à la semaine, il de-
vient soldeur. »
— MARCHAND FORAIN. Fores-
que, Légrier. V. Forain.
— MARCHAND DE BRIC-A-
BRAC. Fourgat, Fourgue, Gui-
nal, Niolleur*.
« 11 avait un alpague qu'il avait carmé
trois points chez un fourgue. »
— MARCHAND DE CONTRE-
MARQUES de théâtre. Peau de
lapin, Marchand de biffe Ions.
• 11 a gagné beaucoup d'oseille comme
marchand de biffions à l'Ambigu ;
et maint' naut il a une case à lui à
la cambrouse. »
— MARCHAND DE GIBIER AVA-
RIÉ. Uouillier.
~- MARCHAND DE LÉGUMES.
Cribleur ou Solliceur de vcr-
douse.
— MARCHAND DE MARRONS.
Hirondelle d'hiver.
— MARCHAND DE NOUGAT.
Boum-boum. Cette expression
s'applique également aux mar-
chands de pistaches, de caca-
huettcs ou d'autres produits al-
gériens.
-- MARCHAND DE PEAUX DE
LAPIN. Trôleur.
— MARCHAND DE VIN. Bistro,
Chand de vin. V. Cabaretier.
MAR
— 309 —
MAR
Moi. j' traTaiir pus, j'aitn" pas 1' tarbin.
J'ai vingt-huit ans, j' m'appelle L'sèbe
Et j' trimarde... et c'est rien chouetto,
Surtout l'été, quand la vi' coûte
Presque rien... mine' qu'on est costean!
Ya du des-ert tout 1" long d' la route.
(A. B.)
— MARCHER PIEDS XUS. Aller
ou ynarcher sur ie chrétien, sur
la c/irélienlé.
M À R C II E U R. Fourmilloimeitr*.
V. Nomade.
M A R É C H A L - DES - LOGIS.
V. Gradé.
MARÉCHAL-FERRA\T. Bruss -
ton', Coquard", Daubeur, Sou-
flard.
MARI. V. Époux.
AIARIAGE. Amadouage\ Anti-
flage", Antiflement', Daulnage',
Entiflage', Entiflement* , Manda,
M'irida sérieux.
— liais, Mossieu, disait la mariée
t!ui paraissait très contrariée.
Quand i' n'est pas dans c't' état-lù.
r dit qu'i" s' fout du marida,
Qu'i' Teut rester concubinaire,
Uu'i" veut pas s' melf la corde au cou.
Bref, TOUS comprenez, Mossieu F maire,
r veut s' marier qu' quand il est soû.
{.A. B.)
— .M.\R1.\GE OU CH.\Cl> VIT
DE SOX CÔTÉ. Mariage à l'an-
glaise.
— M.\R1AGE FORMÉ SOUS DE
FÂCHEUX AUSPICES. Ma-
riage de mai.
MARIÉ, adj. Amadoué*, Daulné*,
Marida.
MARIER. Amadouer*, Anguer',
Antifier', Antonner*, Entifler',
Marida .
— SE MARIER. Entrer dans la
confrérie, datis la confrérie de
Saint- Joseph, Se mettre la corde
au cou.
• Oa n'a pas d' besoin du ratichon
f)our se marida ! On entrebieiï sans
ui dans la confrérie I »
Huit jours après la noc' rapplique.
Le marié, soûl comme un' bourrique.
Chantait toujours :< Gai... marioBS-nous !
Gai... mettons-noué la corde au cou...m
(A. B.)
MARIAT. Cachalot, Chie-dans-TeaUj
Col bleu. Col rond. Cul gou-
dronné, Mathurin.
« Il m'a fallu aussi plonger tout à
coup pour échapper aux requins,
qui venaient flairer en moi un dé-
jeuner. . . Tu comprends que pour un
vieux cachalot comme moi, me jeter
dans ce canal, un simple ruisseau,
c'était une plaisanterie. »
(E. Lepelletier.)
« J'ai passé une heure de ravisse-
ment au milieu des matelots qui
étaient chargés de cirer le plan-
cher, car ils avaient une amusante
façon d'accomplir leur corvée : ils
couchaient les moins lestes dans
des couvertures et les traînaient
sur le parquet sous prétexte d'acti-
ver la besogne. Je dois dire que
leur quartier-maitre trouvait ingé-
nieux le procédé, et il avait raison !
Parlez - moi des mathwins pour
agrémenter les corvées ! »
(AuccsTE 3Jabi:<.)
Quand on crie : En avant la flotte !
Et qu'i' faut emporter 1' morceau...
l's n' flasquent pas dans leur culotte
Les CAi' dans Feau '.
(A. B.)
— MAItl\ AGUERRI. Loiip de
mer.
« Si les loups de mer sont superbes
sur leur navire, sur le dos d'uo
cheval ils n'ont pas le même pres-
tige. Leur assiette est médiocre. On
les voit exécuter sur la selle de
leur monture les mêmes mouve-
ments que le roulis et le tangage
les obligent à faire sur le pont du
vaisseau. »
(A. d'EI-N.'SEBT.)
— MARIN DE CARRIÈRE.
Fayot.
« Le mathurin de l'État qui attend
sa retraite est baptisé fagot par ses
camarades, en allusion aux haricots
secs qui sont ordinairement '. durs
à cuire. »
(Paul Labome.) .
MAR
— 310 —
MAR
— MAni> Qll .\AVir.UE PEU
ou ne navigue plus. Castor.
<i II faut une longue série de mau-
vaises fortunes et de vexations inté-
rieures pour que l'officier de marine
prenne tout à fait la navigation en
horreur et mette son habileté à se
ranger dans la classe des castors.
L'on qualifie ainsi piaisarauientcelui
qui, une fois parvenu à saisir un
poste sédentaire, s'y cramponne de
toutes ses forces et i énonce pour
jamais à l'Océan. »
(G. DE LA L\NIIEU.E.)
— MAUVAIS MARIN. Gotiin.
— PARLER LE i,ANGAGE DES
MAKLNS. l'arler malluirin.
Je ne suis pas de ces vieux frères premier briu
Qui ilevaat qu'èlre nés/)'ir/a)>«* jà Hia//i«''i;i,
Au Tentre de leur mère appren:iiit ce langage,
Roulant à son roulis, tanguant à suu tangage.
(JllN KiCHEPIN.)
MARI\IER.Carapafa,Marm de ta
Vierge.
« Ce sont des carapaias ou marins de
la Vierge Marie, ainsi nommés parce
qu'ils ne courent jamais aucun dan-
ger, race amphibie qui ne vit que
sur les canaux. »
(Privât d'Anglehont.)
MARITALEMENT. V. Liaison.
MARMITE. Marinouse', Marmou-
set *, Tambouille.
MARMIT<)\. Blanc-partout, Gâte-
sauce, Patronnet, Vol-au-vcnt .
0 On causa. Intrigué, je lui demandai
quelle était sa profession : « Cuisi-
nier », me répondit-il. .Mon admi-
ration baissa d'un cran. Je me
sentis même humilié de mon peu
de pénétration, ayant pris un gàte-
sauce pour un artiste. »
(Suitiii-Laumakh.)
MARMOT. V. Enfant.
MARMOTTER. Uamoner.
« l's n' pensent pas une broque des
prières qu'i's ramonent. »
MARQUE.
Taroque '.
Murcouse, Marquouse,
« r fait des marconses aux brèmes et
il enture 1' pante à chaque coup. >-
— MARQUE FAITE AVEC UNE
.\inuiLLE aux cartes dans un
but «le tricherie. Aiguillage.
V. Jeu.
— MARQUE FAITE AVEC LES
DE.NTS. Morfil/age.
— MARQUE FAITE EX COR-
XAX T le coin d'une carte. Cor-
nanche.
« Le bonneteur, pour « engrainer le
pante », corne légèrement la carte
gagnante, qui reste cornée tout le
temps du boniment ; mais avec une
habileté extraordinaire, il fait passer
la corne ou comanche à une carte
perdante, au moment précis où il
pose le jeu. L'opération se fait
inversement au coup suivant et le
joueur naïf perd presque infailli-
blement. »
— SUPPLICE DE LA MARQUE.
Tapt'. '.
MARQUÉ. (Supplicié.) Rôti".
MARQl'ER. Marconser, Marquou-
ser, Taroquer'.
« Quand il est r'venu de s' donner ca
avec Eusèbe, lirmin avait la gueule
toute marcousée. »
— MARQUER AVEC UXE Al-
Gl'ILLE. Aiguiller.
« Le banquier doit s'appliquer à ne
jamais faire passer sur les tableaux
les cartes qu'il a aiguillées. >.
— MAROUER AVEC LES DEXTS.
MorfiUer, Morganer. V. Mordre.
— MARQUER DUM; CORXE.
CornancUer.
— MARQUER DUX OOUP DK
TALOX le visage d'un adver-
saire terrassé. Estampiller, Met-
tre le cachet.
J'y ai fait toucher les endosses et
après j'y ai posé V cachet su' la
gueule. Il était gandin avec sa couel-
che estampitléel »
t
MAR
— 311 —
M AU
— MARQUER LE COMPTE D'UX
CLIENT en le majorant. Mav-
quer à la fovrc/udte, Mettre des
queues aux zéros.
« Son ardoise marquait douze balles
mais on avait dû mettre des queues
aux zérof. du reste i' tôlier avait
l'habitude d' marquer à la fourchette ,
comme on dit. »
MARROX. (Châtaigne.) Truffe de
savetier.
MARSEILLAIS Habitant de
Marseille.) BouiUtbais, Martigo.
a Parisiens ou Bouitlahais (ce sobri-
quet qui a le don d'exaspérer les
habitants de Marseille), le même
spectacle nous retient tous, char-
més, attentifs et émus. »
(J. I.OIIRAIN.)
«En dehors des heures de travail,
les forçats se groupent par « pays » ;
Pantin'ois, Gagas, Martigos, Ni-
gousses, etc., forment des clans
distincts. »
(LlARD-CoCRTOlS.)
MARSEILLE. Martigue.
MARTEAU. Balançon, Chican*,
Fou, Frère Frappart.
MASQUE. Cache-nez, Cache-laid.
MASTLRBATIOX. Aisonnement,
Bataille des Jésuite;', Casse-poi-
trine, Cinq contre un, Veuve Poi-
gnet [obscène] .
« Qui manustupro dediti sunt, casse-
poitrine appellantur. »
(D"" .\. Tardiec.)
MASTURBER. Asr/72«?r (obscène),
Branler (id. , Faire à la main ou
à la pogne.
— SE MASTURRER. Épouser
la Veuve Poignet, S'astiquer
(obcène , Se fréquenter. S'amu-
ser tout seul, Se coller une
douce, une portion, un rassis,
une secous.^e.
— Chez l'homme : S'amuser
comme Chariot, Se balancer le
bonhomme (obscène) , Se faire
m'iusser le créateur (id.), Se
faire sauter la cervelle. Se polir
la colonne (obscène), Jouer à
Chariot s" amuse, Jouer comme
lesjeiincs chats.
— Chez la femme : S'arsonner,
Se faire un doigt de cour.
MATELAS. Filasse, Galette, Mou-
ton, Serpentin.
MATER, V. V. Impuissance.
MATELOT. Chie-dans-Veau, Ma-
thurin. V. Marin.
MATERMTÉ (LA). La Bourbe.
V. Hôpital.
MATHÉMATIQUES, ilath.
MATIX. Materis% ^latois*.
« Le condé de Nanterre et un quart
d'oeil, suivis d'un trèpe de cuisiniers,
sontaboulés ce matois* à la taule. >»
{Mémoires de Vidocq.)
MAUBERT. (La place Maubertou
le quartier de la place Maubert.)
La Maub, La Haubert, La Moc-aux-
beaux, La Mocobo.
« On fait une sale gueule à la Maub
depis qu'on a descendu 1' château ! »
'< Totor de la Mocobo était rappliqué
avec toute sa tierce. »
MAUSSADE. V. Grognon.
MAUVAIS. A la graisse, A la
graisse d'oie, A la graisse de .san-
sonnet, A la manchicoisc, A la
manque, A la mie, A la noix, A la
rudadame, A la rafrndine, A la
rododome. A la secousse, Bléchard,
Blèche, Droue*, Lof\ Lofât*,
Loffe *, Loffiat *, Mochard, Moche,
Mouche, Mouchique, Moustique à
Vestorgue *, Rogate, Roupe, Rou-
pie, Schnock, Tarte, Tartelette,
Tartre, Toc, Tocard, Tocasse, To-
quard, Toquasse.
« Notre gouvernement joue de bon-
heur, lise trouve que le régicide —
à la manque — nommé Saison
refuse de répondre aux questions
qu'on lui pose. »
(Hknbi Rochsfobt.
MAU
— 312
MÉC
« Vous m' bonirez tout c' que vous
voudrez, je n' coupe pas dans vos
salades à la mancnicoisel et bibi a
les pieds attachés pour marcher
dans vos trucs à la noix ! »
« En voyant qu'on s' avait r'becté la
Cilette et mézigue, la Sauvette en-
voyait des vanes « la rododome. »
« Que qu' c'est que c' pive que tu
nous as foutu là ' il est rien moche ! »
« 1' nous a fait faire un dîner à la
secousse : tout c' qu'y a d' roupe. On
croûte mieux qu' ça chez 1' Père La-
frite! »
« J'ai jamais rien bouffé d'aussi blé-
cluird. »
« Éloi proutait après ses 12,50, ses
ribouis qu'étaient si pallas ; parait
qu' c'est pus toc et jius rogate qu'
les tartines à vingt bourgues d'
chez r père Lemp'reur. »
« Le Parigot se plaignait de l'ordi-
naire : le cahouah était mouchel la
mouise était tocarde', quant au
gringue, on n'avait pas dû en briffer
d'aussi mochard pendant le siège. »
Dans la plus blèch' des conditions
Toi t' faut tes p'iit's sali^fuctions.
(P. Paillette.)
— DE MAUVAISE COXDITIOX.
De carton.
« Quand on s' maque avec une gonzesse
d carton, comme a fait qu' des mi-
ches rf' carton, a r'vient carton; tu
la r' trousses mal... et tu n' fais
jamais qu'un broche à ta manque. »
— CHOSE l>E MAUVAISE QUA-
LITÉ. Roupie, lioupie de sanson-
net, Houpiede sinffe, Kousselette,
li ouslampe, Houstamponne.
lioustissure.
H y veux pus m" frusquiner au car-
reau : on s' fait empiler par les
guinals qui n' vous r'fileut que d' la
rouss'lelte. »
•« Tu crois faire eunc b ith affaire et
lu n'as que d' la roustampe. »
Dam' ! les maries d° la gouvernanre
Doon'nt tous les condésau !<aint lieu,
lli peuv'nt pas fuir' de rousp/>tuiice ;
Tas d'Autorité «ans 1' lioii Dieu ;
La Pairie et 1' Patron et 1' Père,
Ça s'rait pus qu' roupi' d' sansonnet.
Slais j'med'mand'queq' ça peut bien m' faire
Moi j' me les roule à Courtenay.
F'. Paillette.)
Moi, j'avais des roustissures.
Des rarcasses de poulet,
Des lavasses, des rinçures...
(R. PoncHOH.)
— MAUVAIS OUTIL, MAUVAIS
OUVniER. Clou.
« li' patron y poussait une cérémone :
Vous m'avez foutu ça comme un
clou, qu'i' y disait. »
« C'est pas des outils qu' j'ai là, c'est
des ctousl »
— Le molClou s'emploie aussi
adjectivement pour qualifier
un ouvrage :
« On m'a dit qu' la pièce de l'Ambigu
était tout d' mrme moins clou qu'
celle qu'on avait vue l'aut' soir. »
— MAUVAISE NOTE. Manquesse.
MAZAS, prison aujourd'hui dis-
parue. La Maz, Maz, Pré au dab
court-toujours, Taz, Tazas.
'( Mais v'Ià qu' ça s'est su un matin
par un gonce â la r'dresse qu' avait
été plusieurs fois pensionnaire à
Taz. «
« A une heure, on était tous en face
d' la gare de Lyon. La grande
lourde d' la Maz était débouclée. »
« Il a trouvé 1' truc pour dèmurger
d' Tazas dans 1' temps; i" s' rra
bien la paire de la Santoche. »
MÉCAMllIEîV de chemin de fer.
Postillon d'eau chaude.
MÉIMXMMKST. En vache, Sale-
mtnf.
« Moi, j'agis jamais en vache avec
quiconque et j' veux pas qu'on s'
conduise sal'nienl avec moi. »
MÉCHANCETÉ. Saloperie, Va-
cherie.
« C'est un salaud, i' n' vous fait qu'
des vacheries. >•
HÉC
— 313 —
MÉL
MÉCHAXT. Carne, Crème, Teigne,
Vache.
« Ton poteau, j' in"en goure; c'est
tout c' qu'y a d' crème. II a fait des
salop'ries à tout I' monde. »
Et pis, moa p'tit loup, bois pas trop,
Tu sais qu' t'es teigne...
(A. B.)
— Mais c'est que j' suis vacli quanta j' cogne !
Repril-il. Ah ! vingt nom de Dieu 1
C que j' suis rentré d' dans '. la charogne 1
Etc' soir, qu'est-c' qu'ail' va prendre au pieu '
(P. Paii.i.ettk.)
.MÈCHE. V. Cheveu, Coiffure.
MÈCHE. (Outil à forer.) .\iant-
courier.
MÉCOXTEXT. Chevrotin (arg .
des typographes).
— ÊTRE MÉCOXTEXT. Faire
dix de gueule. L'avoir à la
merde. V. Humeur.
.MÉDAILLE. Pastille. V. Décora-
tion.
.MÉDECL\. Ipéca (arg. militaire),
Marchand de mort subite, Mire.
Sonde.
<> Si on vous faisait faire en rabiot
les jours de flemme comme les
jours de malle, vous iriez un peu
moins souvent voir Vipéca, mes-
sieurs les réservoirs ! »
Puis, d'un ton d'inquiétude réelle
qui, à la vérité, cadrait assez mal
avec les mots prononcés :
— Y a pas de marchand de mort
subite, par ici?
— Vous dites?
— Hé Ijo réclame un médecin !... Faut
donc être de l'Académie pour se
faire comprendre !... »
(Lebvina et LsrâQOE.)
MÉDIOCRE. Se traduit par les
équivalents de Mauvais.
.MÉDIKE. Casser du sucre, Dégrai-
ner, Dégréner, Mécanisir; plus
les équivalents de Calomnier.
« En attendant l'heure de lapéritif,
ces demoiselles s'amusent à casser
du sucre sur le compte des bonnes
petites camarades absentes. »
(P. DoMEBC.)
« C'est un bon copin quand i' n'est
pas s'coué ; mais quand il est mûr,
faut qu'i' dégraine, c'est pus fort
que lui. »
« — En voilà assez! Je t'ai dit que
ie ne voulais pas que tu mécanises
les camarades. »
{Claudi Rolasd.)
MÉDISAXCE. Débinage. V. Ca-
lomnie.
'< Le Journal des Concourt est une
des lectures les plus passionnantes
de ce temps. 11 m'a tour à tour
charmé et énervé, séduit et irrité;
il a l'attrait d'un écrit satirique
contre les meilleurs de nos contem-
porains, ce qui flatte la méchanceté
endormie en nous ; bourré d'anec-
dotes, de bruits, de conversations,
il manque de valeur documentaire,
parce que leur vision est étroite,
petite, menue, morcelée, troublée,
un fond de malveillance et de débi-
nage. »
(Hemii Bauer.)
MÉDISAA'T. V. Calomniateur.
MÉFAIT qui e^t demeuré caché.
Cad'ivre.
MÉFIAJXCE. Gourance.
« J'ai toujours eu d' la gourance au
sujet de c' mec-là. »
MÉFIER (SE). Se gourer.
« Moi, je r connais, 1' Julot; c'est un
gonce qui pense qu'à vous faire des
vachries ; tu devrais t'en gourer, a
— MÉFIE-TOI. Méphisto.
MÉGÈRE. Carcan, Carne, Drogue.
MEILLEUR. De derrière les fagots.
V. Excellent.
MÉLAXGE. Mélimélo, Panaché.
Maintenant, c'est toute une bande
yui — fantasque méli-mélo —
Transforme soa>iain le tableau
Où se danse la sarabande
De tout le Fopulo.
(L. DE Bebcy.)
MÉL
— 314 —
M EN
« Les fêtes de Montélimar ont vécu
ce que vivent les lampions et mémo
les roses. Elles ont été, paraît-il,
charmantes. Un panaché de proto-
colisme et d'intimité. De Tarlillerie
et de l attendrissement. »
(ALEXANnlli; Hepp.)
MÉLODRAME. Mélo.
« Les pièces des théâtres à côté l'in-
téressaient moins que les vieux
mélos de l'ancien boulevard du
Crime. »
(J. Landre.)
MELOIV. Boulet à côtes, Boulet à
queue, Brodé, Cûtelard.
« Tout le long du chemin Thérèse
faisait des haltes dans le bois, elle
avait maugé trop de brodé, ça y
avait foutu la trouille. »
MEMBRES (LES). Abatis.
V. Bras, Extrémités, Jambe.
MEMBRE VIRIL. V. Sexe.
MÊME. (La même chose.) Kif,
Kif-kif, Kifkif, Idem au cresson,
Le même coup, Le même flambeau.
Le même flanche. Le même tabac.
Le même tableau. Le même truc.
V. Analogue.
Beaux mâles! jure?. : Caramba!
F'oussez des ah, mais! des ah, bah !
C'esl toujours le môme tabac.
(P. Faii.i.ette.)
MÉXAGE. V. Liaison.
— SE METTUE E\ MËIVAGE.
Se jnacquer ou se maquer.
Cliacun son goût et son dad.i,
J'entr.-iv' pas non pus 1' marida.
Les fcmm' ont beau m'app'lcr : « Cliéri »,
A m'auront jamais pour mari.
Pourtant, s'i' fallait que j' me maque.
Par rapport à ma dyn.islie,
Ej' prendrais un' berger' de claque,
Pas un' puuai«' de sacristie.
(A. B. Let Souloloquet d'Honoré Constant.)
MEÎVDIAIVT. Caïman *, Lartin \
.Mcndi(jot, Mendigoteur, Millard*,
Pilou, Truchcux, Tuneur'.
<i Avec Fifrellc, au contraire, ça pre-
nait un air de pourboire à un
domestique, parfois d'aumône à un
mendigot. »
(J. RiCHEPIN.)
Les unssont dos caducsà barbe inculte et jaune.
Vieux pilons de retour surpris, par les chemins,
Obsédant, de la rude ordure de leurs mains,
Le passant invoqué qui détournait l'aumône.
(PATEBNE BsRRIClinN.)
— MENDIAXT A DOMICILE OU
par lettre. Arcasse*, Arcassien *,
Pied-de-biche.
— ME\DIA\T SOI-DISANT
MORDU par un chien enragé
et qui demande de quoi faire
un pèlerinage à Saint-Hubert.
Iluôin *, Uuppin'.
— MENDIANT Ql I CHANTE,
JOUE ou fait des tours devant
ou dans les établissements de
consoumiation et fait ensuite la
quête. Manchiste.
« Mais vous avez un joli talent, dis-ie
au musicien en mettant mon obole
dans la coquille qu'il me tendait.
Pourquoi ne jouez-vous pas au
théâtre '?
— Monsieur, me répondit-il, je dois
vous avouer que je gagne plus
comme manclii^te qu'à racler dans
un orchestre; et puis... j'ai ma
liberté! ù
— MENDIANT ^>UI SIMULE
UNE IM'lliMITÉ, une mala-
die. Malinqreux, Stropiat à l'es-
toc ou à l'eslorque.
MENDICITÉ. Mendigoterie, Pilon-
nage.
« Moi, j' coupe pas dans la mendigo-
terie et j'aime mieux donner une
thune à un poteau qu'est mouisard
c|ue d' foute seurment deux flt'ches
à un pilon qui m'arrange. »
MENDIER. .Aller à la chasse avec
un fusil de toile (se dit de>
mendiants à besace), Balander',
Battouier ', Mendigoter, Pilonner,
Tunei*.
« Une vioque qui vient d' calancher
avec soixante millets dans sa pail-
lasse, soixante sacs qu'aile avait
allures en mendigotant à la lourde
des boites à messes. «
MEN
31u —
M EN
Ej' pilonne, ej' demaDd' des sous
A ceux qu'en a : les ceux q^j'est saouls
D" boire et d' raacger, les ceux qui rotent
Dans r nez des vieux comin' moi qui s' frottent
El' vente au lieur ed' boulotler,
Merd"!... V'ià un sergot.... Faut m' trotter....
Pourtant j' fais du tort à personne :
Ej* pilonne.
(A. B.)
MÉMLMOXTAXT. Mcnilmuche,
Mé'n ilmonpa na is .
« En rev'nant d' la Ma7. on s'a
arrêté au Trône pour lapéro ; pis.
on a r'monté en soce à Ménibnon-
panais où qu'on a sucé un dergnier
glasse su' la chaussée. »
J'ai flasque du poivre à la rousse.
Elle ira de turne eu garno.
De Ménilmuche à Moniparno,
Sans pouvoir remoucher mon gniasse.
(J. RlCHEPlN.)
MEXOTÏES. Alliances, Bouclage,
Bracelet, Bride, Cabriolet, Cha-
pelet de Saint-François, Ficelle,
Lacet, Ligottante, Ligotte, Ma-
nille, Serrante, Serre-pogne.
<« C qui r faisait 1' plus prouter,
c'était d' penser que 1' laune allait
y passer les alliances pour traver-
ser r pat'lin. »
<> Et paisiblement, comme s'il cher-
chait son mouchoir, l'homme de
police fouilla dans les basques de
sa redingote et en tira trois de ces
instruments qu'on appelle, en argot,
des cabriolets.
— Des menottes 1 s'écrièrent-ils indi-
gnés. Vous voulez nous mettre les
menottes'?. . »
(Hector pH.ocg.)
« Le chape/et de Saint- François est la
chaîne dont se servent les gen-
darmes départementaux pour atta-
cher les prisonniers qu'ils condui-
sent d'un lieu à un autre; c'est
aussi les menottes du policier pari-
sien baptisées bracelet, lacet, ficelle
ou ligotte par les malfaiteurs. »
« Pour aller de ma pistole au cabinet
du juge, le garde de Paris, qui
devait voir en moi un malfaiteur
dangereu.x, m'avait passé au bras
le serre-pogne de fer qui me meur-
trissait la chair. •»
MEA'SOXGE. Bateau, Battage, Bi-
chet, Bigornion, Blague, Canard,
Chiqué, Chiquet, Couleur, Cou-
leuryre. Dévidage à Vestoc ou à
Veslorgue, Doublage, Doublé, Em-
blème *, Forgerie, Franc* (iron.),
Joncherie*, Montage de bateau,
de cou ou de coup, Piau (arg. des
typogi^aphes}, Picusse, Picosse,
Vanne.
a Vous ne voyez donc pas que je vous
conte un bateau... Monsieur Le Har-
deur n'a jamais été pour moi que le
plus excellent des parrain-s. »
(R. UAIZKkOV.)
« Ni.n! tout ça, c'e^t du battage. Le
prince Victor ne marchera pas.
Nous non plus. >•
(JOINVILLE.)
a Que vout-elles devenir, mes quatre
poules, dans les journaux améri-
cain« ■? En quels fantastiques canards
se seront-elles changées'? »
(J. RlCHEPlS.)
n Si le soleil mange les couteui-s, ma
chère Nini, mon rédacteur en chef
les avale difficilement. »
(L. Rossignol.)
« Quelles couleuvres ne m'a-t-elle pas
servies pour arriver à découcher
une ou deux fois par mois ! »
(Bauda.)
« Plusieurs de mes correspondants
n'ont vu dans mon récit qii'une
zwanze, comme on dit en Belgique,
cest-à-dire une plaisanterie, un
montage de coup. »
(Alphokss Allais.)
Il fait la charité? Chiqué!
La maison est au coin du quai :
On n'v rend pas l'argent.
(P. Paillettï.)
MEXSTRUES. Affaires, Anglais,
Bande sur Vaf fiche, Cardinal, Car-
dinales, Chemise, Choses, Confi-
ture, Coquelicots, Débarquement,
Débarquement des Anglais, Dra-
peau de la Commune, Drapeau
rouge. Époques, Groseille, Fleurs
rouges. Histoires, Influences de la
Lune, Iniquités, Insulaires, Maie
semaine. Marque, Marquet, Mur-
M EN
316 —
MÉP
quis, Martin, Mois, Ordinaires,
Sauce tomate, Tomates, Trucs.
— AVOIK SES MENSTRUES.
Casser la figure ou la gueule à
S071 charbonnier, à son porteur
d'eau, Écraser des totnates. Lire
à cheval. Faire rehiche, Faire
sa sociale. Marquer, Pleurer des
larmes de sang, Traverser la
mer Rouge, Voir éclore la rose
rouge. Voir Sophie.
H La grosse Angélique résista de
toutes ses forces aux téméraires
entreprises de Tardent Pied-de-Bouc.
Elle le giila, l'égratigna, lui tordit
son long nez, lui arracha une poi-
gnée des poils de sa barbiche, et ne
parvint à lui faire lâcher prise
qu'en le menaçant d'appeler son
mari. 11 se retira honteux et confus,
mais persuadé de la vertu de la
belle, qui n'avait tout simplement
que ses histoires. «
l^Les Jurjcusetés du régiment.)
« Trois jours elle me bouda, puis
finalement me fit risette.
— Eh bien, quoi? lui deniandai-je...
C'est donc passé, cette lubie de
l'autre soir?
— Gros serin, riposta-t-elle. Ce n'est
pas la lubie qui est passée. Vous
n'avez donc pas compris que l'écra-
sais des tomates! »
(ID.)
u Qui va dansera TAlcaz.ir, ce soir? »
On répondit : — « Moi!... Moi!...
Moi!... » Clara reprit : — « J'irais
bien, moi. Seulement, je ne danse-
rai pas beaucoup. Comme c'est le
14 Juillet, j'ai mis le drapeau rouge.
— Tiens! moi aussi, fit une blon-
dine de vingt ans pâle de chlorose. »
(Marcel l'n(:v(isT.)
H La petite lui refusa malgré ses
vives iustances. Il crut que c'était
par vertu; rien de cela : elle avait
ses maies semaines. »
{Les Cent Curét.)
« J'éprouvais près de la belle Julie
une résistance à laquelle je ne
m'attendais pas. Elle me gitla, me
griil:i, me mordit. Enfin, de {(uerre
lasse, je la lAchai. croyant à une
vertu farouche. Nous nous sépa-
râmes furieux... Je sus depuis
qu'elle avait ses ordinaires. »
[Les f'ropos du Commandeur.)
« Voici quelques-unes des périphrnses
de l'argot féminin siijninant qu'une
femme esta la période menstruelle :
Avoir son cardinal, sa 7)iois, sa
chemise, sa maie semaine, ses ordi-
naires, son marquis, Martin, ses
iniquités, ses cho.<!es,ses affaires, ses
anglais. Quelques actrices disent
encore : Avoir une bande sur
l'affiche. »
(D' Michel Viu.eiio:<t.)
MEKTEl'R. Batteur, Blagueur,
Chiqueur , Comte, Craquelin',
Doubleur, Gossier ", Picasse, Pi-
cosse, Vanne, Vanneau.
« r n' dit jamais la vérité ; c'est un
batteur, un chiqueur; si tu l'es-
gourdes, i' l'en poussra jusau'à
d'main, des boniments de c'tte
sorte-là. »
ME\TIIÎ. Accrocher un paletot.
Battre, Battre comtois. Battre
contre. Blaguer, Chiquer, Chiquer
balle, Chiquer contre. Doubler,
Embldmer ' , Embtémir", Casser
des emblèmes', F laquer'. Monter
le coup ou le cou, un bateau, un
schtosse.
« T'auras beau chiquer contre, il est
assez sondeur pour te faire casser
r morceau. »
C'est la rombinaisou » trois :
Deux qui chi'f, un qui bal comtois.
(P. Paili.ktie.)
Il la rencontra par has.ird,
Comm' i" s' prom'iinit sur le boul'vard.
Certaio jour qu'il avait la flommc ;
Eir lui parut gentill' cumin' tout,
r s' dit : « J' m'en vais lui monti'rC coup;
y m'en vais lui f«ii' gober quej' l'aime! »
(Gkobgis Mvs.)
ME\TOi\. Banquette, Bichonnet.
MEXIIISIER. Copeau, Gâte-boi^.
Pot-à-coUc, Satousier.
— COXTRE-MAITRE MENUI-
SIER. Gorret.
MÉPRIS. V. Geste.
MEP
317 —
MES
MÉPRISABLE. Se traduit par
les équivalents de Abject, Laid,
Mauvais, selon les choses ou les
êtres qu'il qualifie.
MÉPRISER. V. Dédaigner.
MER. Pleuche, Grand court-bouil-
lon, Grande jatte, Gi'and pré,
Grand ruisseau, Grand salé.
Grande tasse, Lance à foison,
Marsouine, Ogresse.
« Vous, mon garçon, dit le nouvel
adjudant en s'adressant au Parigot,
vous, vous avez une tirelire à aller
casser des cailloux à Biribil... Et je
vous conseille de filer votre nœud
sans rouspéter, si vous ne voulez
pas un jour passer le grand ruis-
seau autreuieut que sur un bateau
de plaisance. »
Thalassès, c'est la grande lasse,
La mer, quoi! Poluplilosboio,
Je le traduis arec audace
Par : qui vous polit les boyaux.
(R. Po.NCHON.)
MERCERIE. Coesmelotrie*.
MERCIER. Coesme *, Coesmelotier",
Coesmelotier huré *, Mercelot *.
MERCURE. Sirop de baromètre ou
de thermomètre.
MERCURIALE. V. Admonesta-
tion.
MERDE! int, Cambronne, Merdre,
Miel.
« — .Moignasse, se soulevant sur une
fesse : Miel', je suis encore assis
sur un lapin ! »
(Michel Thivars.)
J'ai bâti des maisons étage par étage;
J'ai Tieilli ; j'ai souffert de la faim et du froid ;
De mendier mon pain n'ayant pas le courage,
\Tec mon chat, je crève en mon grenier étroit.
Je lègue ma charogne aux gens de la clinique,
A mou portier ma pipe et mou vieui dalzar bleu ;
Et je dis à Paris : Cambronne pour ta clique !
(Babillot.)
Faut-il que vous soyei
A ce point, pauvres pieds,
Des gourdes,
Des gourdes,
Trop de fleurs, trop de Heurs!
Quelles qu'en soient les couleurs,
Ah! merdre!
Ah! merdre!
(R. POXCHON.)
— Subs. V. Excrément.
MÈRE. Dabe, Dabesse, Dabuche,
Baronne, Doche, Maternelle, Pro-
nière *.
— JEUXE MÈRE. Dabichonne,
Dabuchette, Dabuchonne.
« Raquedalle, c'était une vache; il
Tsait cocu mon père, mais comme
pèze, i' foutait qu' nib à la dabuche. »
« Pendant que j' jactais avec la môme,
v'Ià sa dabesse qui rapplique et qui
la r'conduit à la tôle à coups d'
ribouis dans 1' fion. »
« Sa maternelle venait le voir tous
les jeudis et lui laissait des frian-
dises qu'il partageait avec René. »
(J. Lakdre.)
.\llons, ma fiU', l'est temps d' briffer.
Au truc!... Quoi? Tu veu\ rentiffer?
Gy ? Pas la pein' d'êf si giron de !
Alors, ta doch', tu la gob' pas ?
Faut qu'air tortor'. N'ib dans 1' cabas.
Qui qu'a massé pou' t' fout' au monde ?
(J. KiCHEPIN.)
Ma dab' m'a pondue y a seize ans
Dans la ru', par un' nuit d' décembre.
(L. DE Bebcv.)
MÉRIDIONAL. En parlant des
personnes : Moco.
a Bretons trapus et roux, ynocos
souples et bruns à l'air avantageux
sont là, tripotant à pleines mains
les quartiers de bœuf... »
(J. LoRRAIH.)
MERVEILLEUX. Chocnosof, Choc-
nosogue. V. Beau.
MESSAGER. Matignon.
MESSE. Ancicle * ou Encycle '.
MESURER (SE). Causer, Y faire.
« Ceux enfin avec qui il pouvait cau-
ser, c'étaient bien les lutteurs, les
tiercules et les gymnastes. »
(J. RiCHEPIN.)
MET
— 318 —
MIN
— » Mang' ! » — Que yen a qui m' répondront...
Oui, mais i's n' pourront pas y faire.
Avec Honoré... pas d'affront...
Les coups d' tampon, c'est mon affaire :
Qui c'est qu'en veut... ya qu'à d'maiider,
Un! deux!... Meisieurs, v'ià mon attaque!..
Ah! nom de Die.] !. . ça va barder!...
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Contant.)
MÈTRE. Ancrée, Jetée.
METTRE. Coller, Fiche, Ficher,
Flanquer, Foutre.
« La première que j'entends gueuler
dans la coulisse, je la colle à l'a-
mende. »
« C'est-y qu' vous voudriez me fic/ie
en colère. »
(Trudlot.)
« Je lui désigne enfin le montant des
acomptes à donner aux fournis-
seurs et, au besoin, je les flanque à
la porte s'ils se montrent par trop
exigeants. »
(Macé.)
« Nom de Dieu! tempêta le chef,
qui est-ce qui ma encore foutu le
cahier d'ordres dans ce tiroir? »
« Ah ! il n'y a plus de place à l'ins-
titut, répondit le patron, eh ben,
foulez-le aux gogues et donnez-mui
la ritournelle des « Petits joyeux. »
MEUBLES. Bois.
— RUULEU SES MEUBLES.
Déménager par la cheminée.
— EMPORTER CL.VM>ESTK>E-
.ME.XT SES MELItLES. Démé-
nager à la cloche de bois. V. Dé-
ménager.
MELWIEU. Qripis, Grippe-fleur,
Grispis, Grispain, Grispin, Large
au son.
MEURTRE. Butage, Bute,Buttage,
Bulle, Refroidissement. V. Assas-
sinat.
MEURTRIER. liuleur, Uutteur,
Kscurpe. \ . Assassin.
MEUltTRIR. Jambonner, Murer.
V. Blesser.
.MIDI. Douze plombes, Nombril*.
V. Heure.
MIJ.VUREE. Chochotte, Julie, So-
phie, Ta ta.
— FAIIJE LA MIJAURÉE. Faire
son aubépine, sa chochotte, son
élroiti% sa gueule, sa merde.
V. Bégueule.
Tu fais ton aiibi'-j.ine'. Eh ! fiche-moi la paii !
Sinon je co^ne dur. Suis-Je donc un niais?
Quoi! tu ne gagnes rien et tu veux que je t'aime !
(Jkiiômk Monti.)
MILIEU. Caisse.
a Si la carte gagnante occupe le mi-
hcu du jeu, le bonneteur prévient
le comte par le mot « caisse »
ou glisse dans son boniment
une phrase commençant par :
Qu'est-ce... »
MILITAIRE. V. Soldat.
MILLE. Un millet. S'emploie pour
désigner le nombre Mille, comme
pour la somme de Mille IVancs;
dans ce dernier sens on dit aussi
Un sac.
« Quand il a un truc dans 1' ciboulot,
tu l'en l'rais pas démorde pour un
millet. »
« Aile avait aux esgourdes une paire
de pendantes qui valait bien dix
sacs. »
MIXAUDER. Se traduit ordinai-
rement par les locutions signi-
fiant Faire sa Bégueule, sa Mi-
jaurée.
MIXCE. V. Maigre.
ML\E. V. Allure.
MI.MSTÈRE. .)laro(juin.
L'un s'en va, qui ne val^iil guère,
Un autre prcn<l le marni/uiu ;
Ksl-il plus fort ou plus coquin
Que relui qui le tint naguère'?
— Bah! quelles que soient ses vertus,
Nous n'en serons pas mieux foulas!
(L. DE BxacT.)
— On dit d'un politicien (jui a
quehiues chances de laire
partie d'une combinaison
ministérielle qu'il est J/mis-
trable.
MIN
— 319
MIS
C"est presque tous des gens très bieo,
Oa les appeir : Les ilitiislrables.
(Nous aut", on est des gens de rien.
Des sociales, des misérables.)
l's font des magnes, des chichis,
Et, pour avoir un portefeuille.
Ils nous foutraient bien dans 1° gâchis.
A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
MIMSTÈRE PUBLIC. Avocat
bêcheur, Crosseur, Écorneur, Écor-
neiiXj Pargueur.
Le substitut se leva pour requérir.
Musique, car c'est son véritable nom,
lui cria : « Toi, Vavocal-béchew, tu
peux piailler à ton aise, je prépare
mon instrument. »
(Macb.)
« r s'en tir'ra avec cinq piges, si 1'
crosseur ne s' montre pas trop
vache dans son boniment. »
MIXUIT. yéyre. V. Horloge.
MIXUTE. Braque, Broquille.
'< Si c'était à moi qu'on Trait ça, j'
hésit'rais pas une broque : j'irais
mette les pattes en l'air au bon-
homme ! »
« Il a été au moins cinq broquilles
avant d' pouvoir prende la parole. »
MIROIR. Miradou, Mirant, Mi-
rante, Miroitant, Rembroquant.
Et, à c' moment-là, le jour vint
Et j' m'aperçus que l'ilomm' Divin
C'était moi que j' m'étais collé
D'vant 1' miroitant d'un marchand d' vin.
(Jeban Rictus.)
MISE pauvre. Goupine'.
MISÉRABLE. (Malheureux, Pau-
vre.; Bourlingueur, Cascuret*,
Claquepatin, Déchard, Faridon,
Faridonneau, Ferlampiir, Ferlan-
dier, Greîotteux, Malingrevx, Mi-
séreux, Mistoufier, Mistouflard,
Miteux, Mou'isard, Pané, Plon-
gt^ur, Pommadin, Purée, Purotin,
Qui est à la comédie, à Vétanche,
à la faridon, à la faux. Qui est
dans le bœuf, dans la bouillasse,
la bouillie, la bourlingue, la con-
fiture, la débine, la dèche, la dé-
tosse', les eaux-basses, la limo-
nade, la marmelade, la mélasse, la
merde, la mistouffe, la mistouffle,
la mouscaitle, la mouise, la mousse,
la moutarde, la panade, la pane,
la panne, la pommade, la purée,
la schtourbe, le troisième ou le
sixième dessous.
— MISÉR.4BLE SAXS DOMI-
CILE. Clochard, Filew, Fileur
de comète. Qui est à la cloche.
Qui file la cloche, la comète, Qui
la refile, Qui sorgue à la paire,
Refileur de comète.
— Le nombre de noms com-
posés qui désignent les mi-
sérables est considérable et
la littérature se joint aux
argotiers pour en forger
chaque jour de nouveaux.
En voici quelques-uns : Bat-
la-dèche, Bat-le-pavé-sans-
bouffer. Bouffe- la- guigne,
Crète-la- faim, Fout-la-dèche,
Fout-la - faim , Gratte-pavé,
Sans-canijatte , Sans-gite ,
Sans-le-rond, Sans-maison,
Sans-pain,Sans-pognon, Sans-
sorlots , Traîne- cul- les-hou-
settes. Traîne-guenille,
Traîne-misère , Yen Ire-creux,
Ventre-plat, etc. V. Gueux.
« Tu peux donc pas dégoter un
flanche qui t' rapporte au moins la
croûte, qu'on t' voit toujours dans
la mouisel »
« Les fileurs, les faridonneaux, les
mouisards pourront bâcher à l'IIÔtel
du Tapis Vert. »
« En attendant, j' suis à la fandon,
r taulier m'a fermé la porte. »
« Il a loué un local à Levallois-
Perret, acheté quelques lits qui
seront affectés aux plus dèchards. »
(Ch. Malato.)
« Des sergents de ville se mettent à
quatre, à huit, à seize pour traîner
au poste un pauvre greîotteux. »
(A. GoULLfc)
« Y a-t-il un quantum de cadavres à
atteindre pour que l'on songe aux
MIS
— 320 —
MOO
miséreux qui déambulent la nuit, le
long des rues, échouent dans les
[>09tes de police, la faim au ventre,
a rage au cœur, ou s'abattent sur
les bancs des promenades publiques
en exhalant leur dernier râle".' »
(Mentor.)
i< Qu'i's économisent? Mais quoi donc
qu'i's mettraient à gauche, les
pauv' purées, i's n'ont rien! »
« Quand nous arrivâmes à la posada,
on ne voulut pas nous recevoir;
l'aubergiste nous trouvait, comme
disait La Martinière, mon compa-
gnon de route, trop miteux. »
(Hkcior P'hancb.)
« 11 est venu beaucoup de gens à
l'atelier, des panés, des bohèmes,
des bal-le-pavé-sans-bouffer. »
(G. Oh>et.)
« Autour du billard et à travers la
fumée de cent fourneaux de pipes,
on distinguait, grouillant, braillant
et gesticulant, un tas de fainéants,
de crève-la- faim, et aussi de petits
bourgeois venant régulièrement là
chaque soir pour y tenter la chance. »
(Locis Dartl.)
La grande table
Aux 9uro/i;is servait de pieu,
Très conTortable
Lit (le milieu.
(P. Pam-uette.)
Voici le boa troupeau des fileur» de comète;
Hétéroclite tas de tremblants déclassés,
Cordouaiers sans travail, calicots déplacés...
(Patekne Bëhrichon.)
MISÈRE. Bouillasse , Bouillie ,
Bourlingue, Confiture, Débine, Dè-
che, Détosse', Far idon. Limonade,
Marmelade, Mélasse, Merde, Mis-
touffe , Mistouffle , Mouscaille ,
Mouise, Mousse, Moutarde, Panade,
Pane, Panne, Pétrin, Pommade,
Pure, Purée, Rafale, Schtourbe.
m Le paletot râpé abrite autant de
souffrances que la blouse, mais il
les montre moins apitoyantes. La
débine de l'employé est sans issue,
sans espoir. La redingote, cuirasse
de détresse, supporte des assauts
et cache des blessures secrètes et
profondes que ne connurent jamais
veste et bourgeron. »
(BOMOND LCPUXCTIIB.)
« La maladie était venue et avec elle
les jours noirs, les jours de dé-
chéance corporelle et de dèche mo-
rale. Ils souffraient. Ils ne se plai-
gnaient pas. »
(J. r.LtnETIB.)
« Je me suis mise dans la panade
pour l'aider. »
(GOBON.)
a Quand il n'y a plus de son, les ânes
se battent, n'est-ce pas? Lantier
flairait \& panne; ça l'exaspérait de
sentir la maison déjà mangée. »
(E. Zola.)
« Mon cher ami, je suis bien fâché,
mais ce n'est pas parce que tu m'as
prêté quelques louis autrefois,
quand j'étais dans la purée, que je
suis forcé de faire jouer toutes tes
maîtresses dans toutes mes comé-
dies. »
(J. Mabni.)
« Il faut que je fasse revenir une gui-
tare d'Espagne pour remplacer celle
que IdiSc/Uourbe m'a fait lourguer. "
(.\. Ladobii.)
« Ici, c'est la mouise : les rupins se
font la paire ; on va bientôt s'en-
voyer des jetons. »
MOBILIER. Bois.
MODE. Manière d'être, de se con-
duire, de se vêtir, de parler selon
la mode : Snobisme.
— Personne qui affecte celte
manière : Snob, Snobinette.
— Ceux qui sacrifient à la
mode nouvelle sont : Dans
le train. Du dernier bateau,
Modem style. Nouveau jeu;
les réfractai res sont : De l'au-
tre bateau. Vieux jeu.
— La dernière mode est Le
dernier ou Le suprême chic,
Le deimier cri, La dernière
sirène. Le dernier vlan, 1
nouveau jeu. V. Llégant.
« Edouard Pailleron, ayant à parler
des prix de vertu, me disait : « Tant
pis 1 Je vais fedre crouler la voûte
MOD
— 321
MOM
La voûte n'est pas même lézardée.
Elle s'habitue à tout. Elle entend
sans stupéfaction et sans tressail-
lement tout ce qu'on lui fait enten-
dre. Elle est modem style aussi,
malgré ses grisadlles, et le nouveau
jeu ne déplaît pas aux statues
austères qui décorent l'ancienne
chapelle du collège des Quatre-Na-
tions. »
(J. Clabetib.)
« On retrouverait tous ces traits di-
vers dans ses livres. Après une
scène de snobisme ou un modèle
d'inconscience, un dialogue où telle
conversation entre un frère et une
sœur parlant argot ferait douter de
la famille, on tourne une page, et
l'ironiste aussitôt amène à nos
yeux une larrae en nous montrant
un père qui grisonne et un fils qui
grandit regardant passer un dra-
peau troué. »
(iD.)
« Dans la comédie de M. Maurice
Donnay, la petite snobinette peut se
moquer spirituellement des raseurs
qui parlent et reparlent sans cesse
de la dépopulation de la France. Il
n'en est pas moins vrai malheu-
reusement que c'est un fait comme
l'abaissement par lalcoolisme. »
(!■>•)
« Je suis de l'autre bateau ! Je ne suis
pas un navet, une poire et je ne
veux pas être arrangé, même par
les grandes idées. »
(P. Paillettb.)
« J'assiste à ces cérémonies impecca-
blement ordonnées, du dernier cri,
du suprême genre. »
(Alexa.xdbe Hepp.)
MODESTE. Pas féroce.
A's s' contentaient l' jour de leur noce
D'un' petit' loilett' pas féroce
Et d'un' jeannette en similor,
A la Goutt'-dOr.
(A. B.)
MOI. Bibi, Mézière, Mézig, Mézigo,
Mézigue, Mon gnasse, Mon gnèi'e,
Mon gniasse. Mon gnière. Ma
gueule. Mon orgue, Ma poire, et la
plupart des équivalents de Tête,
précédés du possessif Mon ou Ma.
M Faut pas chahuter avec Bibi 1 »
« On la fait pas avec mézig ! »
« Que qu' vous jactez core sur mon
guère'! »
c'est pas qu' j'ay' peur ed' d' la grand' sorgue
J' m'en fous comme d' Colin-Tampon;
— La fin du monde api-ès mon orgue.
(A. B.)
J' fais la pige à Mossieu Léonce,
Et d' la gerce à tir'-Iarigot...
C'tte ïi'-là, vois-tu, c'est un rêve!...
Les femm's veul'nt toutes d' mézigo...
y la r'iève.
(lo.)
— On se désigne encore per-
sonnellement dans le mon-
de argolier par L'homme, La
femme, suivant le sexe.
« Allez, ho ! tout d' suite, venez
d'mander pardon à l'homme. »
« Vous êtes content quand vous faites
r'ssauter la femmel mais j'en ai
mare et, un jour, j' vous plaquerai. »
MOINE. Barbichon, Burlut*, Cha-
pon, Penaillon *, Trompeur *.
MOIS. Marque, Marqué, Marquet.
« Y a plus d' six marques qu' j'ai pas
vu ma dabe. »
« Le moriingue du vieux, le bob en
jonc que tu as fourgué, l'autre mar-
qué, tout ça se retrouvera ! »
(0. MÉIÉSIBB.)
MOITIÉ. Mèche. V. Partage.
MOLLET. Jacquot.
a A s' camoufle en cyclisse pour que
tout r trèpe y voye \es jacquots. »
JIOMEXT. C'est le moment : C'est
le coup.
— A ce moment- là : Sur ce
coup de temps-là.
o Quiens, v'ià justement Ugène, c'est
l' coup d'y bonir c' qu'on t'a cassé
su' son orgue. »
« Su' c' coup d' temps-là, v'ià les lau-
nes qui samènent. »
21
MON — 322
MOIVDE. Maraille, ligne, Tine,
Trèpe, Trèple. V. Foule.
« La maiaille rappliquait de tous les
coins du patelin pour voir raccour-
cir le gonce. »
(H. Franc».)
0 Ces bergères-là, on d'vrait leur-z-y
foute la fessée d'vant tout' la tine. »
<. Si t'aurais vu, dis doue, 1' trèpe ra-
dinait d' tous los côtés; on n' tait
au moins deu.x uj lie. »
— DEVANT LE MOXDE. A la
tète, A la tête du camp. »
o C qui Ta surtout fait r'ssauter, 1'
llouquin, c'est qu' sa largue y ait
envoyé ça à la tête du camp. »
— LE GRAND MONDE. La Haute,
Le High-Life.
« Et l'événement d'une affaire, entre
les savates du Trône et les poings
de la Maub', demeurera toujours
incertain, car il est légitime que les
jolis sports, les mœurs athlétiques
et les jeux choisis appartiennent
aux messieurs de la haute. »
(H. Bauer.)
« 11 n'est pas rare de rencontrer des
flls de famille, flétris par les vices,
qui traînent le nom de leurs ancê-
tres, en protégeant des prostituées
du high-life. »
(Macè.)
— FEMME DU GRAND MONDE.
Belle madame.
(^ Les lutteurs sentent leur fruit, c'est
vrai, mais ça n'empêche pas les
l/eltes mada'mes d'eu faire leurs
choux gras. »
— LE .MONDE DE LA GALAN-
TEUIE. Hicherie, Demi-monde,
Quart-de-monde .
On voit défiler, avec un frou-frou
de soie, la haute et la basse bicherie
en quête d'une proie, « quœrens
quem devoret. »
(FRiUADLT.)
« Dans ce qu'on appelle le demi-
monde, il y a nombre de filles en
carte, véritables chevaliers d'indus-
trie de la jeunesse et de Tamour,
MON
qui, bien en règle avec la préfecture,
mènent joyeuse vie pendant quinze
ans et éludent constamment la po-
lice correclionuelie. »
(Léo Taxil.)
MONXAIE. Achetoirs , Auberl,
Braise, Canne, Croix', Douille,
Flac, Galette, Gâteau, Gruau, Me-
nouille, Monaille, Monouille, Mor-
nifîe. Pèse, Pèze, Pognon, Zozotte.
V. Argent.
— FAUSSE MONNAIE. Carme à
l'estoc ou à Vestorgue, Momifie
tarte.
— FAUX-MONNAYEUR. V. Faux.
MOXOCLE. Carreau.
« r fait r Jacques avec son carreau
dans l'œil. »
MOXSIEUR.
vidu.
Faraud*. V. Indi-
MOIVSTRE. Monstrico.
MOI\T-DE-PIÉTÉ. Bloc, Conser-
vatoire", Clou, Grand guinal,
Horloger, Mont, Pt'gal, Pégale,
Plan, Planque, Ma tante.
« 11 assura à sa grand'mère que sa
montre était chez Vhorloger. Mais
la bonne vieille, qui comprenait ce
que ça voulait dire : Allons, grand
polisson, donne-m'en la reconnais-
sance; et tu auras ton oiguon di-
manche, si tu viens en permission. »
« Tes boniments, tu peux les porter
au l'égale l Tu verras si on te pré-
t'ra d'ssus ! »
a Y en avait du trèpe aujourd'hui, au
l'ian ; on voyait qu' c'était la veille
du terme. *
« Quand j' mets quéqu' chose au
Planque, j' fourgue tout d' suite lu
r'connaissance pour avoir pus à
m'en occuper. »
— COMMISSIONNAIRE A l'
MONT-DE-IMÉTÈ. Petit monl.
MONTER. Hautocher.
— JE MONTE. Scalais.
MON
— 323 —
MOQ
3lOXTPAIL\ASSE. M ont par,
Montparno, Montper, Montper-
nasse, Montperno.
Y avait la bande à Clochard-du-
Trône, dit Patte-Folle, celle à Bras-
d'Acier, l" tombeur du Monlpar... »
« r perchait là-bas, rue d' la Joie, à
Montper, avec ses vieux. »
Depuis que j' l'ai pusj' me fais vieux,
Et peaiiant qn"a m'attend aux cieux,
J'rends quéqu's serTic' à Camescasse,
A Slontpernasse.
(A. B.)
MO-XTRE. Arrondie, Babillarde ',
Berzélius (arg. des écoliers), Bob,
Bobe, Bobina, Bog, Bogard, Bogue,
Cadichon", Cadran, Couesu", To-
cante, Toquante, Trotteuse.
— GROSSE MOATRE. Bassinoire,
Oignon.
a A lui fauche son bobino avec la
gourmette et tout son gruau. »
« J' tire mon èo^uard : huit plombes! »
« l's mettent toute leur ambition à
pouvoir, un jour, s'offrir une to-
cante et une bride en plate, pour
friuaer au bor^eois ; comme si suf-
. fisait d'un bogue pour faire l'
bonheur. »
o Puis, ayant regardé sa montre, un
oignon de l'autre siècle, pareil à
quelque bonbonnière de présidente :
Nous avons encore trois minutes et
demie. »
(R. Hauerot.)
— POSSESSEUR D'UNE MON-
TRE. Bogue.
MOQUER (SE). Acheter, Boucher,
Bêcher, Blaguer, Chariboter, Char-
rier, Chiner, Gaussiller*, Jardiner,
Mécaniser, Mener en bateau, Pas-
ser à la bêche, à la chine, au
charriage. Plancher, Se fiche, Se
foutre. Se foutre du pape, du
peuple, de la république. S'en
battre la prunelle, la pupille, For-
bite, S'en tamponner le coquillard.
Se payer la fiole, la gueule, la
poire, la tête de, Somer.
« N'ayez pas l'air de m" acheter ! s'écria
l'hercule; je n' suis pas disposé à
me laisser bêcher et je tape dans la
musette du premier qui m'emm... ! »
« Les copins nous ont passés à la bê-
che à cause qu'on est rangé des
voitures. »
« Et puis. Manganèse peut blaguer,
lui qui apprit l'ocarina sur un mor-
ceaud'Emmenthal... par économie. »
(Narcisse Lebeac.)
« Vous étiez content qu'il fasse chou
blanc, vous vous foutiez de sa
poire. »
(GOHOH.)
« Le protecteur d'une fille publique
en maison de tolérance peut carré-
ment se payer la tête des agents
de police. »
(ID.)
« Dans trois semaines je serai à Paris.
11 répondit insolemment : Je m'en
fousl »
(HoGCEs Li Roux.)
« Il n'y a pas, sous la calotte des
cieux, quelqu'un qui se bat la pu-
pille comme moi de l'amour. »
(J. Marki.)
« J'aime pas les gens qm chaj-ibolent
tout r temps ! »
— QUI SE MOQUE DE TOUT.
Je-m'en-fouliste. V. Insoaciant.
— On dit de quelqu'un qui se
moque de vous qu' // vous la
fait à l'oseille ou qu'il vous la
fout belle.
— Pour se moquer de quel-
(ju'un qui lui fait une offre
inacceptable ou lui tient
des propos inopportuns, 1 ar-
golier se servira d'une des
locutions suivantes : Ah!
quel temps! Allons, bon, voi-
là l'orage ! Il pleut ! Il va pleu-
voir ! Quelle averse ! Quel
temps ! Voilà que J'ai oublié
mon pépin !
MOQUERIE. Bêchage, Bêche, Bla-
gue, Charibolage, Charriage, Chi-
nage, Chine, Jardinage.
I
MOQ
— 324 —
MOR
« Nous vivons par la blague, par
l'ignorance, par l'outrecuidance... »
(G. Flaudebt.)
Il ne supportait pas aisément le
chinage. Son grand plaisir était ce-
pendant de passer ses camarades
au charriage ; à propos de tout et
de rien sa moquerie s'exerçait,
acerbe. »
« La chine sur mon compte, disait le
Parigot, ça ni'est-z-égal ! Mais je ne
veux pas' qu'on fasse du jardinage
sur mes vieux ! »
MOQUEUR. Bêcheur, Blagueur,
Charrieur, Chineur, Jardineur,
Jardinier.
MORALISER. Bérengériser (du
nom du sénateur Bérenger).
« Le Père La Pudeur, qui fonctionne
au bal de l'Élysée-Montmartre, bé-
rengérise les danseuses qui lèvent
la jambe à hauteur de rœil sans
pantalon. »
(ViBMAÎTHB.)
MORALISTE. Bérenger, Bérenge-
riste, Père-la-Pudeur.
MORCEAU (PETIT). Lichette.
<« C'est tout ce que vous me donnez?
une lichette comme pour un oi-
seau! »
(Gacda.)
MORDRE. Habiner*, Happiner",
Morfiller, Morganer.
« r fallait r voir morfiller dans son
bout d' gringue! »
« Le nègro avait été teigne avec lui.
Quand il avait vu qu'i' n'était pas
r pus costo, il a morgané Y blair
du Nantais et i' y en a enl'vé un
loubé. »
MORFONDRE (SE). V. Attendre.
MORGl'E. V. Affectation.
— LA MORGUE. Boite aux dége-
lés, aux refroidis, Musée de la
Camarde, Musée des cronis, des
refroidis. V. Cadavre.
— APPAREIL FRIGORIFIQUB
DE LA MORGUE. Séchoir, Ti-
roir à macchabées.
MORIBOXD. V. Malade.
MORPIOX. Morbac.
MORT, subs. m. V. Cadavre.
— Adj. V. Mourir.
— Subs. f. Cane, Crevaison^
Crève, Dégel.
« J' fais encore partie d'une aut'e so-
ciété, eh bien! un coup qu't'es vio-
que, qu' t'as soixante ans, on t'
aonne vingt sous par jour jusqu'à
ta crevaiso7i. »
(P. Paillktti.)
« Y a pas d'erreur, ma vieille, si tu
continues ce p'tit truc-là encore
seurmentsix marques, c'est la cr^ee:
on t' conduit à Saint-Ouenl c'est l'
dégel I »
— LA MORT. La Blafarde, La
Camarde, La Camuse, La Cane,
La Carline, La Cône', La Coste,
La Gucdouze', La Guidouze',
La Macabre, La Sèche, Sophie-
Toiirne-l'œil.
« La Blafarde peut venir, le diable
me flambe comme ces papiers si je
regrette la vie. »
(G. d'Espabbès.)
« J'étais salement attigé et i' s'en a
fallu qu' d'une broque que j' déripe
chez la Camuse. »
MORUE. Mouillante \
MORVE. Morriat, Morviau, Mor-
viot. V. Mucosité.
— MORVE QUI PEND au nez
d'un enfant. Chandelle, Poids.
« En voilà un petit cochon! toujours
à renifler! Tu ne peux pas moucher
ta chandelle au heu d ^tre tout le
temps à remonter tes poidsl »
(J. LANona.)
Hais, quoi ! Cet ventrus sur leurs pieds
N' peuv'ut plus supporter leur gaviot.
MOT — 325 —
MOU
Dans les veines d' ces estropiés
Au lieu d' sang il coul' du morviot.
{}. RlCHEPIN.)
MOT. Ne pas dire mot : Ne bonir
que dalle, quenib, que niente, que
peau, quepouic, etc. (V. Rien), Ne
pas mouffeter, Ne pas piper.
« Il a écouté la remontrance sans
mouffeter. »
{ti. Martis.)
Aussitôt que la ténèbre
Vient dédorer nos coteaux,
Ce gouvernement funèbre
S'occupe de nos complots.
Certes personne ne pipe
Non plus que s'il était mort
Ou que s'il fumait sa pipe...
(R. P0XCH05.)
MOU, adj. V. Faible, Fainéant.
MOUCHARD. V. Agent, Dénon-
ciateur, Espion.
MOUCHARDER. V. Espionner.
MOUCHETTES. Pauche-ardenU ",
Tranche-ardents *.
MOUCHOIR. Aniterge *, Aspirant
de narines, Blavard, Blave, Blavin,
Chiffon *, Fassolette , Pompier,
Quatre-coins, Tire-moelle, Tire-
jus.
« Mais r jour des Morts, faut tirer son
blave de sa fouille et faire l' chiqué
d' s'éponger les châsses. »
a Et, comme le sous-o£f lui deman-
dait ce qu'il avait fait de son mou-
choir d'installage, le Parigot lui
expliqua que, sur deux aspirants de
narines que lui octroyait le gouver-
nement, s'il en distrayait un, il se
verrait obligé, quand Vautre serait
sale, de recourir au (ire-moelle du
père Adam, chose qui lui semblait
peu digne d'un soldat français. »
^MOUE (FAIRE LA). Paire la
gueule, le nez.
pi Ton père a fait la gueule, hein ? —
Oui, il a marronne. »
(J. Hxjun.)
MOUILLÉ. Housé.
MOULLV. Tomiquet.
MOURIR. Calancher, Caler, Caner,
Clamser, Claquer, Counir, Crab-
ser, Crampser, Cramser, Crapser,
Crever, Cronir, Crounir, Déména-
ger, Déralinguer, Déteindre, Dé-
visser, Glisser ; plus d'innombra-
bles métaphores dont voici les
plus employées: Avaler le goujon,
Avaler sa cartouche, sa chique, sa
cuiller, sa fourchette, sa gaffe, sa
langue. Baiser la Camarde, la
Camuse, Boire le bouillon ou un
bouillon d'onze heures. Casser sa
canne, sa pipe, sa queue de billard,
Cracher son embouchure. Crever
son pneu. Déchirer son tablier.
Défiler la parade. Dégonfler sa
vessie, Déposer son bilan. Déposer
ou rendre son mandat, Descendre
la garde, Dévisser son billard.
Épouser la Camarde, Éteindre son
gaz. Être dégommé, exproprié,
reguisé, Faire le grand voyage.
Faire sa crève, sa crevaison, sa
malle, son paquet, sa valise. Fer-
mer son livre, son parapluie. Filer
son câble par le bout. Foutre le
camp. Frapper au monument.
Graisser ses bottes. Lâcher la per-
che, la rampe, Lâcher pied, La
gober. Passer Varme à gauche.
Perdre le goût du pain. Perdre
pied. Poser sa chique. Prendre la
secousse, Prendre mesure d'un pa-
letot de sapin. Recevoir son compte.
Remercier son boulanger. Remiser
son fiacre, son sapin. Renverser
son absinthe, son café, son maza-
gran. Sauter le pas. S'évanouir,
S''habiller de sapin. Se laisser
glisser. Sortir ou s'en aller les
pieds devant. Souffler sa calbombe,
sa camoufle, sa lampe, Tourner
de Vœil ; et enfin la plupart des
équivalents de S'en aller, Fuir.
« L'âme qui s'échappe du corps, le
paradis et les garnisons de là-haut,
après qu'on a claqué. »
(H. Làvidaii.)
MOU
326 —
MOU
« J' vas faire semblant .d' a-ampser,
qu'a s' disait, Liane de Pougy, au
moins on parl'ra d' moi ! »
Et tu parles d' rraternité !...
Goinfre! cochon! mangeur de trulTcs!
T'es un jouisseur... oui, t'es des mufTcs
Toi et puis tout' ta société...
Etj' tesengueulc... Et puisj' m'engueule...
Tien!<... j' voudrais mourir, à la lin...
Pendant que 1' peiipe i' a-èv de Taim...
Moij'suispliàud' trufl"«'tj' pu' d' la gueule.
(A. B. Les Souloloques d' flonoré Constant.)
« Je 1' croyais fini, n, i, ni, crôni,
Bibi I »
« Que veux-tu, mon bonhomme,
quand on cane de pégrenne, on ne
rigole pas ! »
(Mario et Lacnay.)
« —Comment! le colonel est d^g'omwd!
C'est pour ça qu'on est si joyeux!
C'était pourtant un brave homme. »
(Hector Feance.)
« Tout c' trèpe-là crève de faim, à
preuve que y en a des tas qui dévis-
sent. »
« Pauvre vieille, elle a dévissé son bil-
lard, comme vous savez, en reve-
nant des foires. »
(Les Propos du Commandeur.)
Mais, hélas ! c'est le destin,
Qu'on soit riche ou purotin
Quand il faut lâcher la rampe,
On décampe,
Qu'on soit marquise ou pierreuse,
Qu'un soit noble, mac... ou mec...
On se r'trouve à la Chartreuse,
A Mériadeck.
(A. B.)
« Eh bien, reprit Hulot, qui possédait
éminemment l'art de parler la lan-
gue pittoresque du soldat, il ne faut
pas (jue de bons lapins comme
nous se laissent embêter par des
chouans... Vous allez, à vous qua-
tre, battre les deux côtés de cette
route... Tâchez de ne pas descendre
la garde, et éclairez-moi cela vive-
ment. »
(Balzac,)
« Le plus blackboulé, le plus inconnu
rendant sa vie devient un grand
nomme aussitôt qu'il a lâché la
perche. »
(Le Cortaire.)
Et pis, p't-ét' qu'à force d' chercher,
J' mettrai I' doigt sur un' gross' légume
Qui ne m' laiss'ra pas calancher
Sur le bitume.
(L. DE Bercy.)
Aurait fallu crapser en chœur
Tous les quatre, en frèr's, en amis.
{Mémoires de M. Goron.)
Il s'écria : « Je vais casser ma pipe ! Était-ce
La peine d'amasser tant d'amére liistesse.
Et de déchaîner tant d'huissiers! »
(A. Glatigby.)
Encore un que la mort fauche
Sans se lasser de faucher.
Un qui passe l'arme à gauche.
Sans pourtant être gaucher.
(R. POWCBOW.)
— ÊTRE MORT.
Voici un aperçu des différentes
phrases que l'on peut employer
pour annoncer le décès de quel-
qu'un : 11 est mort, il a rendu l'âme,
il est nettoyé, il est rasibus, il est
fumé, il est cuit, il est frit, il est
fricassé, il est rcLliboisé, il est occis,
il est crat'sé, il a passé l'arme à
gaucltc, son compte est réglé, il a
avalé sa chique, il a passé le Slyx,
il est rincé, on l'a mis dans la boîte
à doyninos, il a débouclé sa valise, il
est cane, il a lâché la rampe, il a
cassé sa pipe, il a fermé son vasistas,
il a démonté son choicberski, il a dé-
vissé son billard, il est claqué, il a
renversé sa chaufferette, il a dé-
boulonné sa colonne, il s'est laisse
glisser, il a tourné de l'a-il, il a
fait la culbute, il est iians le
royaume des taupes, on vient de
lui offrir un paletot sans man-
ches, etc., etc. »
(Le Journal des Refroidie.)
C pauv' Perdreau, le y'ià fricattéi
l'n si beau garçon, c'est dommage
Lui qu'avait tant d' fois caretsé
La Poilue cl la M(^m' Fromage:
Car c'était un cœur d'artichaut...
Uir' qu'à présent il est en terre !
Rien qu' d'y penser, moi, j'en ai chaud...
Ces fourbis-là... ça vous altère...
Ah ! c'est épatant, c' qu'on boit,
Quand on a la gueul' do bois !
(A. R. Les Souloloques d'Honoré Conttanl.)
— MOURANT. Qui a son compte
réglé, son linge lavé, ses carottes
cuites. Qui est au bout du rou-
MOU
327 —
MYS
leau, Qui file un mauvais coton,
Qui jCa plus d'huile dans la
lampe. V. Agonie, V. Vieux.
« En entrant dans l'âge mûr, il était
usé déjà comme un vieillard. Et
qu'il filât un mauvais coton et fût
au bout de son rouleau, c'est ce que
lui avait dit en propres termes sans
mâcher ses mots, 1 excellente et sé-
vère Mélanie, lorsqu'elle s'était ins-
tallée au chevet du peintre comme
garde-malade. Pour sa dernière ma-
ladie, bien sur, pensait-elle, le pau-
vre diable (encore une des expres-
sions imagées chères à Mélanie 1)
n'ayant plus beaucoup d'huile dans
sa lampp. »
(J. RlCHBPlS.)
MOUSSE. Quand un verre de
bière est servi avec trop de
mousse, on dit qu'il a trop de
Faux col.
MOUSTACHE. Bacchantes, Hiron-
delles, Ombreuses. V. Barbe.
MOUTARDE. Ciment (arg. des
Francs-maçons), Navuce, Rele-
vante.
MOUTARDIER. Dijonnier.
MOUTOW Laine, Morne, Mornos.
MOYEX. (Procédé.) Ficelle, Truc.
Ces expressions comportent une
légère idée de malice ou de finas-
serie.
« On lui fait dire ce qu'on veut, au
législateur! Et puis, il y a des
trucs... des ficelles; je me prêterai
à ce qu'il faudra. »
(MiCUEL PllOVIXS.)
— IL y A MOYEN. Il y a jeu. Il
y a mèche. Il y a plan. V. Im-
possible.
« Oh ! pour ce soir, mon vieux lapin,
il «'y a pas ;)/a'j, j'attends le baron. •■
(L' Événement Parisien.)
MUCOSITÉ nasale. Crapaud,
Loup, Loulou, Tableau.
o On disait que,. lorsque le vieux cri-
tique se désintéressait de l'action,
son occupation principale était de
se tirer du nez les crapauds qui y
avaient séché. »
MULATRE. Fumeron, Zan.
MULET. Se désigne par les équi-
valents de Ane ou de Cbeval.
MUR. Duraille.
MURE. (Fruit.) Meure.
J'irons boire à la branch' de houx
lia pichet d' via qui sent !a meure.
(J. RiCHEPIS.)
MURMURER. V. Grogner.
MUSCLÉ. Costeau, Costo, Homme.
MYSTIFICATEUR. Fumiste, Le-
mice-Terrieux, Monteur de ba-
teaux, Plancheur* .
« Sapeck était le roi des fumistes ;
c'est Alphonse Allais qui lui a suc-
cédé. >•
« Il y a beaucoup de Lemice-Terrieux
dont le meilleur passe-temps est de
faire marcher la police. »
(GOBOS.)
« Ces infatigables monlew s de bateaux
passaient une bonne partie de leurs
soirées à combiner les farces qu'ils
pourraient bien faire à leurs créan-
ciers, à leurs amis, à leurs parents. »
(J. Landre.)
MYSTIFICATION. Bateau, Fu-
misterie, Scie, Sorte (arg. des
typographes).
(. Cette imagination burlesque, née
de la similitude des noms dans la
cervelle de Cartonet, fut le point de
départ d'un de ces bateaux dont
s'enor^iueillissait notre joyeux ca-
marade. »
(Michel Cobd*y.)
« Un pétard faisait explosion, hier
matin, sous les roues duu tramway,
boulevard Magenta, en face de la
rue de Chabrol. Agents secrets et
MYS
— 328
MYS
gardiens de la paix se précipitent...
et constatent une fois de plus qu'il
s'agit d'une simple fumisterie, »
(Arthor Ddpik.)
MYSTIFIER. Charrier, Taire aller,
Mener ou promener en bateau,
Monter des bateaux, Monter une
scie. V. Se moquer.
Il adorait jnonter des scies à ce
pauvre garçon qui coupait dans
tous les oalèaux. »
NABOT. Bas-du-cul, Foutriquet,
Loin-du-ciel, Loubat, Trois ou
six pouces de jambes et le cul tout
de suite. V. Petit.
NAGER. Flotter, Gofer (arg. lyon-
nais), Tirer sa coupe.
R'garde ici, sans aucun danger,
En douce, on apprend à nager.
On flotte, on prend des douch's
(P. Paillette.)
Dans l'eau j' pourrais tirer ma coupe ;
Ali! c' que j' vas et' débarbouillé!
J'ai jamais été si mouillé...
J' suis trempé... trempé comm' eun' soupe !
(A. B.)
— Faire la planche. Faire sa
cerise à Veau-de-vie.
NAGEUR. Flotteur.
NAÏF. Calino, Godot, Gogo, Gogo-
bénit , Jean-jean , Nigaudinos.
V. Candide, Dupe.
Godol, celui qui des banquistes
Ecout' les propos éclatants.
Gobe la pilul' des fumistes
Des cam'lots et des cliarlatans !
Godot, le pauvre Jacqu's Bonhomme
Qui du sufTrag' fait son dada...
(Blédort.)
Mais ça n' s'ra don' jamais Gni?
Yen aura don' toujours des gourdes T
Des poch'té's avaleurs de bourdes :
Muusieur Gogo, Mousieur Bénit.
Ça pullul', comme c'tte vermine
De financiers, de marloupins,
De coulissiers et de yonpins
Qui font la Mine.
(A. B.)
Ousqu'il est ton ami Lazare?
Et Simon Pierre? Et tes copains...
Et Judas qui bouffait ton pain
Tout en t' vendant comme au bazar ?
Et tes frangins... et ta daronne...
Et ton dab, qu'était ben jean-jean.
(Jehan Ricras.)
NAIN. V. Nabot.
NAITRE. Décarrer du crac (obs-
cène), En jeter un sur l'existence,
Mettre le blair à la fenêtre.
NAÏ
— 330
NET
NAIVEMEi\'T, Bonifacement.
NAÏVETÉ. Calinotade.
NAPOLÉON, r Ancien, L'Autre,
Le Corse, Le Petit Caporal, Le
Tondu.
— NAPOLÉON II. L'Aiglon.
— NAPOLÉON III. Badingue,
Badinguet.
NAPPE. Voile.
NARINE. V. Fouiller.
NATUREL, adj . (Sansaffedation,
sans apprêt.) Nature. V. Nu.
« J' gobe c' mec-là! i' fait pas d' chi-
chis pour vous bonir c' qu'il a su'
l' cœur; i' vous sort ça d' rif, et
aïe donc ! Il est nature] »
J'ai chaud ; j'étoufTe en mon corsage...
Dégrade-le-moi si tu peux...
Allons, dépêche-loi... sois sage...
Non .. mon corset... aitends un peu...
Tiens c'est fait ! Me voici nature.
Cher poète, suis-je à ton goût ?
(P. Paillette.)
NATURELLEMENT. Nature, Na-
turliche. V. Simplement.
NAVET. Barhillon de \arenne*,
Naviot, Navarin, Olive de save-
tier.
NE, NE PAS, NE PLUS. Pour
signifier l'absence, le manque :
JYi6 de, Juste nib.
<< Tu voulais pas qu' j'aille avec les
aminches à larif,'olade; yavais juste
nib d'aubert ; et tu m' conobles,
j'aiiue raquer mon fade. »
NÉANT. Nib. V. Rien.
NÉCESSITEUX. V. Misérable.
NÉGLIGER. Dans le sens de Faire
sans soin une chose : Saloper,
Savatcr.
— Voyez-moi un peu ça, s'excla-
mait fa première, vous croyez que
la cliente acceptera cette jupe-là?
Est-ce assez mal fichu, est-ce assez
savate l »
« Mais ses yeux se fatiguaient à la
lumière insuffisante de la petite
lampe fumeuse et, malgré elle, la
pauvre femme salopait ses derniè-
res douzaines de cravates, qu'il fal-
lait à tout prix le lendemain ma-
tin. »
(G. Amyot.)
NÈGRE. Bamboula, Bdton de ré-
glisse, Mton de zan. Beau blond.
Blond d'Egypte, Boide-à-pof -nu-
feu, Boule de neige, Cirage, Cin',
Double-six, Mal-hlunchi, Minuit.
Moricaud, Peau-de-boudin, Satou.
Zan.
« Ce brave homme avait mis son cou-
teau dans les côtes de trop de chré-
tiens sans parler des mal-blanclds,
pour se faire une idée de nos scru-
pules. »
(Huci;es I.k Roux.)
o Comment qu' c'est qu'on célèbre la
iNofl, au Pays de la Réglisse 1 »
(ID.)
<« Avance ici. Bamboula, fit le sergent
en s'adressant au nègre qui vendait
ses cacahùettes, offre ta marchan-
dise à ces dames ! »
NÉGRESSE. Nymphe de Guinée.
« Sa peau reluisait au soleil comme
un bronze florentin. Elle était s.ige,
disait-on, n'ayant encore eu, mal-
gré ses dix-huit ans passés, qu'une
demi-douzaine d'amants à qui elle
restait fidèle jusqu'au lâchage fatal.
Un soir, je devms possesseur de
ses charmes. Mais je me lassai après
une semaine à cause de l'odeur pé-
nétrante de cette nymphe de Guinée. •>
(Les Propos du Commandeur.)
NEIGE. Mouches ou papillons d'hi-
ver.
NÉOPHYTE. Noya^l.
NERF DE BOEUF. Canard sans
plume.
NET. (Propre.) Net comme torchet le.
S'emploie également pour signi-
fier Calégori<iiu'mi>nl, S<"'clit>-
ment.
NET
331 —
NIE
i
C'est elle qui le faisait vivre, qui le
soignait tendrement, qui l'établis-
sait, chaque matin, dans son fau-
teuil, avec du linge blanc, ne/ comme
torchelte, et qui entretenait chez
lui l'illusion d'être un bourgeois,
un homme établi. »
(Fba:(çois Copf£e.)
XETTOYAGE. Astiquage, Astique,
Fonrbi, Mastic (arg. des garçons
limonadiers).
" Tâchez moyen de me faire un asti-
qua ffe à la hauteur, que le capiston
en rote, miUe vingt Dieux! »
Ça n'était pas celui-là qui s'abruti-
rait sur le fourbi, pour sûr ! il lais-
sait bien tout aller de bric et de
broc ; et s'il n'y avait que son po-
gnon pour engraisser les marchands
d'encaustique et de tripoli, oh ben!
alors, ils pouvaient crever. ■
'i II est trois heures quand on va se
coucher; et faut être là à huit,
pour faire le mastic. »
\EUF, adj. Batif, Batifon.
XEZ. Blair, Blaire, Blaireau, Bou-
teille, Cep, Chandeliei', Décognoir
(arg. des typographes) , Nase,
Naze, Nazareth, Nazicot, Nazon-
nant. Os à moelle. Pif, Pinceau,
Piton, Pivase, Pivose, Poignard,
Renâclant, Reniflant, Tasse, Tas-
seau, Toumigue, Truffe, Tubard,
Tube.
}' eouch' quéqu'fois dans les fortifes ;
liais on s'enrhum' du cerveau.
L' lend'main, on fait 1' cbat qui r'niffie
Et 1' blair' conl' comme uo nez d' vema.
(J. RicBEri.x.)
Y a pas, faut attend' que ça r'biche.
El, poure r'bicher, ça r"bich'ra :
Au jor d'aujord'hai, le peup' s'en fiche;
Mais c'est p't-ête d'main qn'i'march'ra...
Bst-c' qu'on sait c'qui nous pend au naze?
L' savait-i' Félisque? i' tannait!
Moi j' m'en fous : J' pêche au ver de rase.
En attendant, à Conrtenar.
(P. PAItLBTTS.)
« Elle a un pif affreux et une peau à
plaques vertes, ta passion; une
peau à faire des porte-cartes avec.
Tu vois que je sais qui c'est. »
(J. UÀKin.)
Mais, bon Dieu ! t'es don' pas nn homme?
Un garçon d'attaque.., nn barbeau?
Fais dou' du foin. ..fais don' duschpromme,
Va don' crcTer >'ib de Tasseau !
[k. B.)
D'abord, c' goncier-là, c'est un mnffe.
Un salaud, eun' vache, un sagouin!
Et, si je r poiss' dan' un p'tit coin.
J'y foutrai mon poing su" la truffe!
(L. DB Bebcy.)
— NEZ ÉPATÉ. Patate, Pied de
marmite.
— GRA>'D NEZ. Éteignoir, Quart
de brie. Trompe.
— NEZ LONG ET ROVGE. Au-
bergine, Yitelolte.
« Ah! si t'aurais allumé c' tubardl il
aurait fait la pige à la trompe du
Tonkinois. Aussi fallait entende les
loupiots, quand i' passait :
— Ah ! c' quart de brie !
— Pige donc Vos à moelle du frère!
dix d'éteignoir!
— Hé, Gugusse, pas d' besoin d'ar-
moire à glace avec un piton comme
ça! i' doit y carer ses limes.
— Dites donc, m'sieu, effacez donc
un peu vot' vif lotte, que j' voye
l'heure à l'église. »
— NEZ RETROUSSÉ. Blair en
trompette, oii il pleut dedans.
— NEZ ROUGE. Betterave, Nez
culotté, Qui a coûté cher à
mettre en couleur.
— PERSONNE QUI A LE NEZ
ROUGE. Qui a un blair à ne
pas sucer de la glace, comme la
lanterne du quart ou du bureau
de tabac.
NIAIS. V. Béte.
XIAISERÏE. Loffitude.\. Bêtise.
XID. Chaudet.
NIER. Aller à Nioi-t, Battre un
ban *, Battre Niort.
Va, lorsque t'es ballon, à JViort :
Si ta jaspinais t'aurais tort.
(HoeiEB-GaisoH.)
Si tu n'es pinglé sur le tas.
Bien qu'on le jacte d'indulgence,
Si les gerbiers n'ont couoblance,
Batt toujours Niort, ne l'ouTre pas.
NOB
332 —
NOM
NOBLE. V. Aristocrate.
NOBLESSE (LA).V. Aristocratie.
NOCE. Bombe, Riolle. V. Bom-
bance, Fête.
NOCER. V. Bambocher.
NOCEUR. Fêtard.
« Et de tout cela, que pense Aliette,
la délaissée? Elle est de fort mé-
chante humeur, vient au château
des Besants avec un cortège fan-
tasque de fêtards et de fêlardes, fait
du scandale, ruine toutes les
chances d'Hubert à la députation. »
(Catulle Mendbs.)
NOCTAMBULE. (Viveur.) Va-
drouUlard, Vadrouilleur.
— Sans domicile : Clochard,
Fileur, Fileur ou refileur de
comète, de cloche.
« Et la pauvrette restera sous la
neige, durant toute cette nuit de
liesse et de chienlit, pour offrir aux
vadrouilleurs et aux grues ses vio-
lettes frisées par le gel. »
(H. SOMBBE.)
Faut qu'aile aye euu' santé, ta largue !
Tu n'y l'aiss's mêra' pas un fléchard :
Tout ton pognon t' pass' par la gargue,
Aussi t'es d' la r'vu' : T'es clochard.
(A.. B.)
Miteux, gougnafiers ou poètes,
imitons, mendi);ots, purotains,
Fileurs de cloches... de comètes.,^.
Fils de ribauds, fils de putains,
Manchots, aveugles, culs-de-jatte.
Fripes, fripouilles et fripons.
Nous sommes les sans-canijatte...
C'est nous qui couchons sous les ponts.
(iD.)
NOCTAMBULER. Par plaisir :
VadrouiUer.
— Par nécessité : Filer ou re-
filer la cloche, la comète, La
refiler, Sorguer à la paire.
V. Coucher.
« — Huit jours de permission?...
Pour aller voir votre connais-
sance?...
— Non, mon capitaine.
— Qu'est-ce que vous foutrez de vos
nuits,alors?... Vous i^arf/'out/Zerez? »
NOCTAMBULISME. Vadrouille.
S'emploie aussi pour désigner
les gens qui pratiquent le noc-
tambulisme.
« Depuis si longtemps que le» règle-
ments l'obligeaient à se coucher de
bonne heure, il avait perdu le goût
de la vadrouille. »
Allons, la Vadrouille,
Marchons tous au pas.
(Ronde de la Vadrouille.)
NOIR. Sorne.
— IL FAIT NOIR. // fait nègre.
NOISETTE, NOIX. Cassante, Pâté
d'ermite.
NOM. Bague*, Bagou*, Bagout',
Blase, Blaze, Brac*^ Centre.
Le nase
C'est r blaze
Du tirailleur algérien
Qui marche bien.
(A. B.)
« Pis, quand qu' t'auras gâfillé ma
Fatarafe et r'noblé mon centre, tu
ras : « Tiens, c'est c' cochon d'
Bibi! »
— FAUX NOM. Faux blase. Faux
centre et, par jeu de motSjFaw-
blas, Faussante.
« Je prends la tôle sous faux blaze,
tu feras le turbin et on s'arrangera
pour le carme. »
(0. M«T&NIIR.)
« On l'app'lait Bidel, par'c' qu'il avait
été garçon de piste dans eunc mé-
nag'rie.Alais c'étaitun faux centre. >»
— Personne dont on ne con-
naît pas le véritable nom.
M. Faiiblas.
n D'où venait-il? qui était-il? Per-
sonne ne savait rien de sa vie
passée; il était fermé à tous, même
a ses complices, qui le surnom-
maient entre eux : M. Faublas. »
NOMADE. Chemineau, Chemineux,
Cheminot, Trimardeur.
NOM
— 333 —
NOU
i
■ La mère Berland était une goule
qui avait usé deux maris et un
nombre infini d'amants ramassés
parmi les mendiants et les chemi-
neaux. »
(G0R0."«.)
J'allais à la ville voisine.
Car, par un cheminot, j'appris
Qae ma fille unique, en gésine.
S'y meurt et m'appelle à grands cris.
(Fba,'«çois Gdppéb.)
« Trimardeur, chemineau, mais jamais
pilon — mettons presque jamais. »
(Ch. Malato.)
XOMBRIL. Boudiné.
\OX. Nib, Nisco, Nix. V. Refus.
< — Dis donc, Maréchal... ta con-
naissance!
Maréchal, dit Touraille, se re-
tourna :
— Ma pauvre petite Kreira! — fit-il.
— Oui, c'est vrai! Si près et si loin
d'elle à la fois!
— Tu corresponds toujours? — lui
demanda l'autre.
— Hum!... c'est difficile. D'autant
plus que Merlier me surveille.
— Je te crois. 11 en pince joliment
pour la mouquère.
— Oh! pour lui, c'est comme des
dattes, tùsco! Rien de fait I »
(Michel Mobphy.)
« — Et alors, vous n'êtes pas des
nôtres, ce soir? demanda le no-
taire.
— Nix, fit l'autre, Ma tante arrive de
Paris par 7.45; et le respect dû à la
famille m'interdit, pendant le séjour
de cette brave femme, la moindre
équipée. »
\0\CIIALA\T. V. Apathique,
Fainéant.
XOX-LIEU. Bénéficier d'une or-
donnance de non-lieu : Décarrer
de belle.
\ORMA\D. JargoUier', Jergot-
lier *.
NORMANDIE. Jargolle', Jer-
golle *.
NOTAIRE. Brodancheur à la cym-
bale, au macaron, à la plaque, En-
ti fleur à la plaque, Plaque doran-
chée (allusions aux panonceaux) ;
Inutile, Serard*. vean'^'^n -^.-^g
IVOTE^MAUVAISE). Manquesse.
— AVOIR UNE MAL'VAISE NO-
TE. Piquer une Sèche (arg. de
Saint-Cyr).
XOTE A PAYER. Douloureuse.
« On arrive au bal de l'Opéra, tout
frais, tout mignon, tout pimpant,
bien brossé, plein d'illusions, et
l'on s'en retourne couvert de pous-
sière, harassé, avec sa blanchis-
seuse ou la fille de sa concierge au
bras, supercherie dont on ne s'aper-
çoit qu'au moment de la doulou-
reuse, et l'on rentre chez soi avec
cinq louis de moins dans son porte-
monnaie, quelquefois avec un œil
au beurre noir, un mal de tète
atroce, et, malgré cela, avec l'envie
de recommencer le samedi sui-
vant. »
(Léoh Rossigsol.)
XOTE DE MUSIQUE. Fausse
note : Canard, Couac.
« Le caporal clairon s'indignait qu'un
garçon qui lui paraissait dégourdi
ne pût pas sonner l'appel sans
faire de couacs. »
XOURRICE. Abéqueiise*, Dabu-
che, Nounou.
« Soudain il avisa sur un banc une
petite nounou... Oh! mes enfants!
ce qu'elle était chouette! mille
baïonnettes! avec son petit tablier
blanc bien plissé, son grand bonnet
et sa robe noire qui mouledt d'une
façon avantageuse les rondeurs de
la'poitrine... et des rondeurs, ohl
là là!... »
{La Baïonnette.)
NOURRIR. Abèquer*. On emploie
le verbe Foutre suivi d'un com-
plément signifiant Aliments ,
Nourriture.
iNOU
— 334 —
NUI
« Quand il avait pas d' guoi crouter
c'est moi qui y foulait la pâtée...
aujourd'hui il n' s'en rappelle pus. »
— SE NOURRIR. V. Manger.
NOURRITURE. Becquetance, Bec-
tance, Bomtifaille, Briffe, Crous-
tille, Croûte, Frigousse, Morfe*,
Plue *. V. Cuisine.
« l's s' demandent comment qu'i's s'
démei'd'ront pour trouver la roufle
et la bectance. n
« Tous les sans-fortune ne sont-ils
pas obligés de se louer pour la crous-
tille? ).
(P, Paillette.)
a De quoi te plains-tu? demanda le
Parigot. Le gouvernement te fiche
des harnais épatants et un pardeusse
comme n'en aura jamais le maire
de ton patelin; tu as le plumard et
la croûte assurés ; sans compter que
tu peux te ballader avec un flingot
sur l'épaule, sans port d'arme et
même en temps prohibé ! »
— MAUVAISE NOURRITURE.
Ragougnasse.
— BONNE NOURRITURE. Ché-
rance.
— NOURRITURE MES PRI-
SONS. Hation de la Ramée *.
— NE GAGNER QUE SA NOUR-
RITURE. Faire juste la croûte,
Ne faire que le biscuit, que le
bœuf.
« Dans cette nouvelle place, il était
emi»loyé au pair et n'avait uiAme
plus les petits pourboires qu'il ré-
coltait chez son ancien patron.
— Sale boite, disait -il, on ne fait que
le biscuit! »
— PRIVÉ DE NOURRITURE.
V. Faim.
IVOUS. Nousailles, Nouzière, Nou-
ziergue, Nouzig, Nouzigo, Nou-
zigues.
'< Je ne turbine pas souvent, mon
vieux La Gaule... c'est pas de ma
faute... les singes sont trop rosses...
Eh bien! quoi qu'il faut faire?
— T'afîranchir comme nouziergues. »
(E. LiPELLETIKB.)
« — Nous allons voir el' feu d'arti-
fice, viens-tu avec nouzaillesl »
XOUVEAU-NÉ. V. Enfant.
NOUVELLE, subs. Fausse nou-
velle : Canard.
« On sait en quoi consiste le canard
et quelle est sa fabrication. Il en est
qui se sont vendus à des milliers
d'exemplaires, tels « Le Serpent de
la rue Lacepède » et « L'Assassinat
de Rochefort. »
(G. Ackfh.)
NOUVELLE-CALÉDO.ME. Là-
bas, La Nouvelle. V. Bagne.
« Les uns voudraient que la « Nouvelle «
rendue à la colonisation libre, les
forçats fussent enrégimentés en
brigades volantes. »
(E. Bergerat.)
NOUVELLISTE. V. Journaliste.
NOVICE. Noyau. Y. Apprenti.
NOYÉ. Bouffi, Dessalé, Flotteur
(iron.).
NOYER, subs. Cassant.
NOYER, V. Dessaler, Faire flotter.
On dit également Balancer ou
balanstiquer dans le bouillon,
dans la (lotte, dans le jus, etc.
V. Eau.
— SE NOYER. Boire à la grande
lasse. Se dessaler, Se faire
flotter.
NU. A poib, Nature. V. Naturel.
Où se cachent les effigies
Qui, sur des écus variés,
Constatent les pathologies
Des potentats avariés ?
Où les Républiques augustes
Mais à poils, inscrivant des lois
Sur l'or des louis d'or, très justes
Quand arrivent les fins de mois?
(LàUIKITT TAILBAbc)
iNL'l
— 335
NLI
AUIRE à quelqu'un. Le passer en
lunette.
\UIT, Brunette, Neuille, NoïUe,
Sorne, Sorgue.
■' Ce soir, à la neuille, on s' trouv'ra
derrière I' Père Lacuaise et on s'ex-
pliquera. »
Mais pour les gonc's et les mectoas
Qui pagnott'nt à la sorgue
Et pour tous les frèr's mirontons
Qui se r'tir'nt à la morgue.
C'est pas ça qui les rend joyeux,
La Faridondaiae, i's aimeraient mieux
Qu'on dimiuu' 1' prix du pain bi'
Biribi,
A la façon de Barbar ,
Mon ami.
'A. B.)
i
OBEIR. [Marcher.
« — Tu marcherais, toi, si on te
commandait de canarder les gré-
vistes?
— Moi... je ne sais pas... je tirerais
peut-être... en l'air. »
OBÈSE. Bidonnant, Berdouillard.
OBÉSITÉ. V. Abdomen.
OBSCÈXE. Cochon.
« Comme elle se piquait de littérature,
elle feuilletait les auteurs à la mode,
afin d'en pouvoir causer le cas
échéant, mais ne lisait complète-
ment un ouvrage qu'après s'être
assurée, auprès des camarades, qu'il
contenait des passages « cochoiis. »
(J. Lasdbi.)
— PERSONNAGE OBSCÈNE. Ror
chevage.
OBSCÉNITÉ. Cochonnerie,
mail, ils se promenaient, bras des-
sus bras dessous, en frères, et ils
mettaient tout leur esprit à inven-
ter des cochonneries, qu'ils se débi-
taient à haute voix en passant près
des groupes déjeunes filles. »
— QUI SE PASSIONNE AUX OB-
SCÉNITÉS DAUTRUI. Voyeur.
« Ce ne «lont pas seulement les vieux
noceurs, — que la fête, trop long-
temps menée, a obligés à dételer
et que laissent impuissnnts tous
les élixirs connus, — qui se pas-
sionnent pour les spectacles eroti-
ques et assistent dans des lupanars
ou des « bains » spéciaux à des
saturnales saphico-socratiques ; la
clientèle de voyeurs se compose
aussi de jeunes gens et de jeunes
femmes du demi-monde et même
du vrai monde. »
OBSÉDER, V. Agacer.
■ A la musique, le dimanche, sur le OBSERVATEUR. Sondeur.
22
OBS
338 — ŒIL
« C'était un sondeur qui connaissait
son Paris sur le bout du doigt. »
OBSERVATION (SE PLACER
EN). Faire la planque. Se mettre
en planque. V. Espionnage.
OBSERVER. Allumer, Remoucher,
Sonder. V. Guetter, Regarder.
OBSTACLE. V. Embarras.
OCCASION. Chopin, Flaubert, Oc-
case, Tuile (iron.). V. Aubaine.
— ATTENDRE PATIEMMENT
L'OCCASION. Laisser pisser le
mouton ou le mérinos.
« Quand le lion, avant de sauter sur
sa proie, s'aplatit et rase le sol,
celui qui ne le verrait qu'ainsi con-
clurait que cet animal est un talleur,
qu'il se fait petit pour s'eflacer et
se cacher...
Il n'en est rien, pourtant!
Donc, que les écœurements de
l'heure présente ne nous découra-
gent pas : faisons notre turbin de
propagande, éparpillons les idées
aux quatre vents et laissons pisser
le mouton. »
{Père Peinard.)
OCTROI (COMMIS D'). Gabelou,
Landier *.
a Pendant le siège de Paris les gabe-
lous étaient armés et montaient la
tarde concurremment avec les sol-
ats. »
(Sutteb-Lacmajw.)
OCTROYER. V. Donner.
ODEUR. Goût.
« — Ça sent un drôle de goût quand
on entre ici, flt la petite blanchis-
seuse ; c'est une odeur comme ù
l'église.
— Cest un peu de cascarille que j'ai
fait brûler; le parfum ne vous en
déplaît pas? »
(Badoa.)
— MAUVAISE ODEUR. Cornage,
Embuement, Danse.
— ODEUR QUI S'EXHALE DES
CUAUSSURES, des bas ou
chaussettes des gens malpro
près. Essence de fadeur, de
chaussettes, Protoxyde de gen-
darmium.
« Au retour des marches, le règle-
ment exige qu'on tienne les fenêtres
et les portes fermées pendant que
les hommes changent de linge. On
leur évite ainsi rhumes et bronchi-
tes ; mais on les astreint à respirer
pendant une heure les miasmes
que dégage le protoxyde de gendar-
mium. »
— RESPIRER UNE 3IAUVAISE
ODEUR. En prendre plus arec
S071 nez qu'avec une pelle. En
prendre une prise.
Œil.. Ardent, Châsse, Châssis, Clair,
Clignot, Clignotant, Coquillard,
Godet, Lampion, Lanterne, Lou-
chant, Luan*, Lucarne, Mire, Mi-
rette, Quinquet, Reluit, Vitre.
Avou'-le, va... t'es ÏDipuissant,
Tu clos tes châsses, t'es sans scrupules,
Kt tu protèg's du raêm' sanp-froid
L' sommeil des Bous et des Crapules.
(Jeua.n Kictos.)
Tes clignotants sont fatigués !
(b.)
a — Eh ben! quand vous serez là, a
écarquiller vos cogiiillards ! »
{Gil Blat.)
Si j' te vois îair' l'œil en lir'lire
A ton perruquier du bon ton,
lima, j' suis fùché de te 1' dire,
Foi d'homme, j' te crôTe un lampion l
{Chanson populaire.)
V'Ià feu ma doch' qui radin' subito.
Mèm' qu'elle avait encor peint ses mirettes,
Poudré son blair et rougi son maseaa.
(WllAY.)
T'es là des hear*s que tu t'admires !
A t' coller du roug' su' la peau
l't du bleu tout autour des mires.
T'as quasiment l'air d'un drapeau.
(L. OK Bkrct.^
Or, coram' j'avais d' jolis quinguets.
Aux bonshommes que la uoc' déplume
On m'envoya vend' des bouquets
Sur le bitume.
(Id.)
u C'est comme Polyte, il a beau s' les
laver avec de l'eau de rose, il a tou-
jours les godets bordés d^ jambon. •
ŒIL
— 339 —
OFF
— OEIL MITEUX. Cireux. Se dit
également de la personne at-
teinte de mite.
— OEIL XOIR. Pruneau.
-OEIL ROXD. Boule de loto, Ca-
lot.
A Fantia, mince de potin .'
On jr connaît ma gargarousse,
Ma fiole, mon pif qui retrousse.
Mes calots de mec au gratin.
(J. Ricaepiii.)
— OEIL POCHÉ. Cocambo, Coq,
Coquard ou Cocard, Œil au
beurre noir, à la coque, Tape-à-
l'œil.
« II aperçut Bibi-la-Grillade qui lisait
également l'affiche. Bibi avait un
œil au beurre noir, quelques coups
de poing attrapés la veille. »
(Emile Zola.)
— DESSILLER LES YEUX. Net-
toyer les lucarnes.
' La petite soubrette fit tant qu'elle
nettoya les lucarnes du baron et lui
fit voir clair comme le jour quli
était archi-cocu »
(Les Propos du Commandeur.)
— œiL EXERCÉ, attentif. Œil
américain.
« Le vieux commandant s'apercevait
bien que son sacripant de neveu tour-
nait autour des jupes de Mariette et
semblait humer les parfums « sui
generis » autant que champêtres
qui s'en exhalaient comme on hume
ceux d'une rose, il voyait approcher
le moment de la décisive culbute,
aussi se promettait-il d'avoix- F œil
américain, c'est-à-dire d'ouvrir l'œil
et le bon. »
{Les Propos du Commandeur.)
— CœiL L.\RMOYAXT. Œil ma-
récageux.
— OEIL LANGOUREUX. Œil sur
le plat, en tirelire.
— OEIL LOUCHE. V. Loache.
— OEIL DO>T LES PAUPIÈRES
SO.\T ROUGES. Œil bordé
d'anchois, de jambon, de rosbif.
— OEIL M.\LSA1X, constamment
malade. Œilgogotte.
— OEIL PETIT. Châsse en trou
de p..., en trou de pipe.
— Qui qu'a les mirett's gogoUes '
— C'est Charlotte.
— Qui les a bordé's d'anchois 1
— C'est François.
— Qui qua les châss's en trous d" pipe ?
— C'est Philippe. ^
— Qui qu'a toujours un eoquard ?
— C'est Bernard.
( Vieille seie.)
— OUVRIR L'OEIL. Allumer ses
clairs, ses lampions, Écarquiller
ses châsses.
— OUVREZ L'(«:iL ! Deux sur
dixl (arg. des employés de
bazar).
« Les employés de bazar se prévien-
nent entre eux en annonçant :
« Deux sur dix ! •> ce qui signifie :
« Ouvrez vos deux veux sur les dix
doigts du client. » *
(*:iLLADE. Appel, Coup de châsse.
Coup de mire, Gingine*.
— LAXCER DES OEILLADES.
Faire des appels. Envoyer des
coups de châsse, Ginginer*.
« Tu parles que, si Cécile avait frimé
la sœur en train de m' faire des
ap/els, j'y aurais pas coupé d'une
cérémone et qu' Faute aurait pris
quéqu' chose pour ses coups d'
châsse. »
OEUF. Avergot, Coco (arg. des
enfants).
OFFICIAXT. Prêtre officiant :
Babillard, Jaseur.
OFFICIER. Off, Officemar.
« Tous les o/fs étaient réunis autour
du colon qui s'échaufi'ait et leur
parlait certainement du scandale
de la veille. »
— OFFICIER DÉTAT-MAJOR.
Topo.
— OFFICIER DE PLACE. As de
carreau *, Vert de gris.
« Le revers rouge que portaient
autrefois les officiers de place
OFF
340 —
OR
quand ils étaient de visite de poste
les avait fait surnommer as de car-
reau*. »
— OFFICIER SUPÉRIEUR OU
GËXËRAL. Grosse légume ou
simpl. Légume, Poireau. V. Au-
torité.
— OFFICIER COMMANDANT
L'ÉCOLE DE SAIXT - CYR.
Tout cuit.
— OFFICIER DADMIMSTRA-
TIOIV. Chien vert.
— OFFICIER QUI NA PAS VU
LE FEU. Capiston de mar-
mites.
— OFFICIER EN BOURGEOIS.
Marchand de marrons.
— VIEIL OFFICIER. Culotle de
peau, Ramollot, Ronchonneau.
— OFFICIER DE GENDARME-
RIE. Rouant *, Rouen*.
— OFFICIER DE MARINE.
V. Marin.
— OFFICIER DE PAIX. Bricut,
Cabestan, Cierge*, Grand Meu-
don*.
— OFFICIER DE JUSTICE. Sa-
cre.
OFFRIR. Se fendre de. V. Donner.
« Elle s'était enfuie comme une nym-
phe farouche surprise doriière les
saules, criant en un tumulte de por-
tes refermées : « Dites à monsei-
gneur de m'attendre, Je ne suis
pas encore habillée. » Et elle avait
reparu aussitôt, radieuse, les che-
veux relevés en poignée au-dessus
de la nuque, souriant, avec, autour
de SCS cuisses fuselées, l)lanches
autant que des fruits savoureux où
l'on voudrait mordre et étnncher sa
soif, des jarretières de vnlenciennes.
Et l'Altesse avait été si sensible à
cette marque de déféren'e qu'elle
se fendit, le lendemain, d'un triple
collier de merveilleuses perles dans
les cent cinquante mille. »
(R. Maizeroy.)
— OFFRIR A BOIRE. V. Boite.
OIE. Angauche, Anglur.e, Anglusse,
Becfigue de cordonnier.
OIGNON. Olivet, Pleurant.
OISEAU. Bécant, Bcccant, Insecte,
Porte-plume, Volant.
Et dans les branch's et su' les toit*
Ces vach's di> Itp.cants batirolent
Kt gueul'nt pas fort que des putois.
(Jehan Ricto*.)
Et mézig, parmi le grenu
Ayant rivanché la frâline.
Dit : « Volantt, toub poualei chenu. »
(J. RiCHEPIN.)
OLIVE. Nisette*.
OMNIBUS. Aïe-Aïe, Boîte à sar-
dines, Bonbonnière à filous *, Bus,
Face à face, Four banal *, Omni-
croche, Roulotte à tré.pe. V. Impé-
riale.
« Ou a pris 1' bus pour nos trois flè-
ches. »
ONANISME. V. Masturbation,
Masturber.
ONCLE. Frangin-dab, Tonton (arg.
des enfants).
ONGLE. Avoir les ongles sales :
Avoir les ongles en deuil ou Por-
ter le deuil.
OPPOSITION mise sur des va-
leurs de bourse. Cognage.
— VALEURS FRAPPÉES D'OP-
POSITION. Faffes ou fafs
cognés.
« Moi, j' s'rais cambri, j' garderais
aue r plate et 1' jonc; et dans 1' taf
u cognage, j' balanc'rais tout's les
images dans T rif. »
Pour qu'on paume nib sous ton toit
Des fafs cognés défargue-toi :
A moins qu'à Londres tu les fourgues,
Tu n'eu tirerais pas deux bourgues.
OR, subs. Jognard, Jonc, Orient'.
On dit encore BafA par opposition
à Toc. V. Beau, Faux.
«ant un marque, i' .l'rai fringue :
rusqué d' premier , bcidt', bogue,
A
Frusi
OR
Avec Am jognard plein mes fouilles;
Et j' TOUS emmouscaill'rai, panouilles !
(L. DE Bercy.)
Après avoir refroidi la vieille, ils
n'ont trouvé dans l'armoire qu'un
peu de blanquette avec un bob en
jonc qui valait pas deux ciguës. »
— PIÈCE D'OR. Bonnet jaune *,
Bouton, Jaunet.
— Je demande le change de mon
billet. L'employé le prend, fait cla-
quer le papier, le passe à la lumière
en le regardant par transparence —
et m'allonge mes dix souverains
en or.
- Superbe!
- A ce point, je faillis pousser un
cri de joie. Heureusement, je pus
me retenir. Je ramassai les Jaunet.';
sans me presser... et puis je m'en
allai le plus tranquillement du
monde. »
(Lermina et Lévéque.)
— Pour désigner la valeur des
monnaies d'or, on se sert
des expressions suivantes :
— 1000 FRANCS. Fifly (angli-
cisme, arg. des bookmakers);
— soc FRANCS. Un poney (id.);
— 100 FRANCS. Une livre, un
mètre, une pile ;
— oO FRANCS. Une demi-livre,
une demi-pile;
Lorsque le chiffre 50 s'ajoute
à une quantité indiquée par
mètres, on l'énonce comme
en français ; exemple :
450 francs, quatre mètres
cinquante ;
— 40 FRANCS. Deux ciguës, deux
ciqards, deux sigards, deux
signes ;
— 30 FRANCS. Un ciguë et
demi ;
— 20 FRANCS. Un cigue, un
cigard, un sigard, un signe; on
disait autrefois sigolle*;
— 10 FRANCS. Une bouge, une
pis tôle;
— 8 FRANCS, Un dollar.
— 341 — ORE
Quelques fantaisistes appel-
lent CEuf sur le plat la somme de
15 ou de 25 francs présentée sous
la forme d'une pièce de 5 francs
en argent recouverte de la pièce
d'or.
« Bref, le Gourtemiche en question
avec des magnères tout à fait à la
mode, aborde 1' mec à la renconte
su' r rade, et i' y présente dix
ciguës conte deux faffes d'une
pile. »
Nous on écrit l'argot des zigues,
Des Bibi. des Eloi Constant
Qui la r'ièv' à Ménilmontant
Et qui s'en vont poissant des ciguës.
(A. B.)
« On tourne autour de toutes les
combinaisons, on se fait tous les
prix, on se donne tous les noms !
On finit par en arriver, dans la
façon de se rabattre une pistole ou
de se proposer cent sous, à une
sorte de pathétique, et le coup
d'œil, à ce moment-là, est vrai-
ment grandiose et grouillant. »
(Maurice Talmeyh.)
L' principal est de s' laisser vivre,
Sans emôsse, et de s' fair' du lard
Et, qu'on la r'trouss' d'eun' demi-livre.
D'un cigard ou mêm' d'un dollar.
Du moment qu'on a la bectance
Et des gonzess's qui s' mett' à g'noux,
On crie : « A bas la préfectance !
Et viv'nt nos berger' ! Et viv' nous ! »
(L. DE Bebcv.)
ORDOXIVAXCE de médecin. Con-
tremarque pour le Père-Lachaise
ou tout autre cimetière.
ORDURE. Cochonnerie. V. Obscé-
nité.
ORDRES. V. Décoration.
OREILLE. Anse\ Cliquette, Es-
couille*, Escoute, Êcoutille, Es-
gourde, Esgourne*, Esgouverne*,
Loche, Oche *, Scouane.
« — Y es-tu, ma petite pouliotte, y
es-tu? As-tu bien ouvert tes écou-
tilles ? »
(J. RiCHKPIN.)
ORE
— 342 —
OUV
Dans Tot' loche entrez les conseils
D'un vieux roumard, un d' vos pareils.
(Hogibb-Gbjson.)
I.es pèlerins
Ont pris le train.
Le Irain de ['àques :
De l'eau de Lourdes plein leurs gourdes,
Des bous conseils plein les esgourdes,
Et du pain bis dans leur bissac.
(Fbanc-Nohain.)
— CRANDE OREILLE.
de chou, Plat à barbe.
Feuille
OREILLER. Polochon. Cette
expression signifie aussi et plus
spécialement Traversin.
ORFÈVRE. Jonclier, Orphelin.
ORGUE. Cornifiant.
ORGUEIL. Piaf, Pose. V. Embar-
ras.
ORGUEILLEUX. Poseur. V. Em-
barras.
ORIGIXAL. Se traduit par les
équivalents d'Amusant.
ORTEIL. Haricot. V. Pied.
OS vendu au prix de la viande.
Réjouissance.
OSÉ. (Hardi.) Qui a du culot, Qui
n'a pas de puces, Qui na pas la
trouille, Qui n'a pas chié la honte.
« — Eh ben I mon cochon, t'as pas
de puces de venir dire que c'est moi
qui t'ai chauffé ton çjuart! Plus
souvent que je voudrais boire à la
même auge que toi 1 »
OSTENTATION. V. Affectation.
OU? Interrogation dans un sens
de moquerie, d'ironie ou de re-
fus. Chez Bobèche? Chez hache?
Chez Plumeau? Chez qui? y . Com-
ment.
OUBLIER. Manger la consigne, le
mot d'ordre.
« — Alors, c'est entendu, nous vous
attendons lundi, pour tirer les
rois. Allons, adieu; et surtout ne
mangez pas la consigne! »
(}. La>dbb.)
OUI. Gi, Gigot, Go, Gy,Jaspin*,Ji,
Jy.
Gy, mon chéri, oui, gy, mon homme.
Tout mon fricot c'est pour ta pomme...
Gy, t'eu auras
Tant qu'l'en voudras
Du beau pognon qu'est dans mon bas.
— L'affirmation, l'approbation
setraduisent souvent pardes
périphrases comme : Je le
crois ! Je t'écoule! Tu parles!
Tu causes ! Un peu, mon ne-
veu, etc.
« — Mon ami, lui dit le jeune homme,
puisque tu me gobes tant que ça,
veux-tu me rendre un service?
— Mince alors!... Vous parlezl... »
(Lerhina et Lévêqde.)
OUTIL. Ensemble des outils d'un
ouvrier : Bibelot, Biblot, Clous.
— Ensemble des outils d'un
malfaiteur : Agobilles, Alê-
nes ou Halènes, Bataclan,
Cadets.
« Deibler, maintenant, veut avoir ses
clous auprès de sa piaule. »
« Ne pouvant supposer que je saisis-
sais leur langage, il parlaient argot
à côté de moi :
— Moi, disait le plus petit, je ne
monte pas en l'air sans cadets;
trouve aes halènes et je marche. »
— OUTILS DE CHIRURGIEN.
Baume d'acier.
OUVERT. Débouclé, Débridé.
V. Ouvrir.
OUVERTEMENT. A la tête, A la
tête du camp. V. Effrontément.
OUVRAGE. V. Travail.
OUVREUR DE PORTIÈRES.
Déboucleur de roulantes.
OUVRIER. Bouleau, Boulot, Prolo,
Turbin.
à
i:
ouv
— 343 —
OUV
— Par ironie, on altère l'or-
thographe d'Ouvrier dont
on fait Ouverrier, Ouverre-
rier, Oveirier, etc.
« C'était pas un public de gouapeurs ;
y avait rien qu' des bouleaux, des
vrais turbins qui massent dans les
usines, des ouven-iers d' fabriques.
Eh ben, dis donc, i's esgourdaient
sans en piper une. »
Car les pauvres prolos
N'ont jamais droit qu'à la peau
De balle.
(R. PoNCHON.)
L'aîné d' tes (ils, brave ouverier.
On va viv'ment te l'habiller,
Te l'instruire et puis f l'outiller
Pour en faire un brav' fusilier :
Qu'est q' ça fait ? Faut bien s'égayer !
A la guerre on va l'envover.
[P. Paillette.}
— BOX OUVRIER. Boulonneur,
Collelineur, Coltinew, Masseur,
Turbi'ieur.
Allez, les gros, les boulonneurs.
Les solides, les coltineurs,
Il faut la sueur des turbiueurs
Aux gouvernants pour qu'i's s'engraissent !
(Blédort.)
— MAUVAIS OUVRIER. Caleur
(arg. des typographes), Chouf-
flic, Margoulin, Sabot.
— Un sabot ! répéta le contre-coup,
un sabot qui commence sa semaioe
le mardi et qui ne fiche rien de
bon !... Il ne fera pas long feu I »
OUVRIERE
main.
(PETITE). Petite
« Les petites mains gagnent leur vie
en cousant les uns aux autres des
lés de blanc, de rouge, de bleu. »
(Skvebink.)
OUA'RIR. Débâcle)', Déboucler, Dé~'
brider.
An clair d' la moucharde,
Mon poteau Pâlot,
Déboucle ta lourde
Que j' brode un faffiot.
[Parodie argotique.)
Voilà la tierce qui radine,
De francs amis, de vrais garçons!
Lourdier, débridez la surdine;
Et servez-leur du pive et des chansons !
(J. Bebthier.)
PAILLARD. Baiseiir, Bandeur,
Chaud de la pince, Chauffeur, Co-
chon, De V abbaye de Longchamps ',
De l'abbaye des Dames', Fouail-
leur *, Fourrageur, Fourreur, Fou-
tailleur*, Fouteur, Codeur, Got-
teur ' , Gougnot, Homme à femmes,
à passions, Juponnier, LarcoUier",
LargoUier ', Marcheur, Planteur,
Porté sur l'article, RiiÊrd *, Rous-
cailleur, Rosse (argot des Flan-
dres) , Soudrillard * , Tendeur.
V. Déguiser. Ces expressions
sont obscènes, à Texception des
quelques-unes qui sont couran-
tes en littérature et en journa-
lisme.
" Mais ainsi ne vonlaienl-ils pas agir,
eux, les casse-cœurs, restés iné-
branlablement paillassons et chauds
lie la pince, certes, aussi, et restés
en même temps, chacun à sa façon,
le bel homme dont la philosophie
galante exige que le beau sexe soit
voué à l'entretien de l'homme. »
(i. RlCIlSPIM.)
Ce monde de pédés, de chattes,
De gougnottes et de gougnots :
De loups, dont les ignobles pattes
Tiennent sous le joug taut d'agneaux.
Etale une morale austère
Devant laquelle, au nom d'un dieu,
Slaman Nature doit se taire.
(P. Paiuxtti.)
« Jacques était ce qu'on appelle a
Paris un homme à femmes, mais
sans la sottise de bellâtre qui s'at-
tache généralement à cette déno-
mination. »
(Félicien Chaxpsacb.)
« C'était le plus grand juponnier que
j'aie jamais connu. Sans cesse en
chasse, dans le champ des fauvettes,
ayant l'art de plaire et celui de s'y
prendre, il revenait rarement bre-
douille. »
{Les Propos du Commandeur.)
« Le petit vicomte, nouvellement mar
PAI
346 —
PAN
rié, a présenté sa jeune femme au
vieux marcheur, son oncle.
— Eh bien! vous plaJt-elle? demande-
t-il.
— Si elle me plaît? répond le vieux
marcheur, tous mes compliments!
Je t'en souhaite beaucoup comme
ça... »
{Le Journal.)
« Et la gamine demeurait pensive
devant le dessin de Fordn, se de-
mandant de quoi avait bien pu rire
sa tante et ce qu'il pouvait y avoir
de drôle dans ce dessin d'une vieille
servante, apportant le petit déjeu-
ner à un couple couché, et cette
légende : « Le chocolat du Plan-
teur. »
(P. DOMBBC.)
PAILLASSE. Bardanniére (arg.
lyonnais), Plumard. V. Lit.
PAILLE. Fertange, Fertillante,
Fertille, Frétille, Pelouse, Plume
de Beauce, Plume de trois pieds.
PAIN. Artie*, Artif*, Arton',
Bricheton, Brifjfe, Brignolet, Car-
me*, Gi'ingale, Gringue, Lartie,
Lartif, Lartille, Larton, Pierre à
affûter.
« J'ai faim ! qu'on me donne au moins
du bricheton. »
(GOHON.)
« — Un coup de jus, mon vieux
birbe, et une croûte de brignolet. »
(HnvSMANS.)
« Ben moi j' trouv' que c'est schbeb!
Et quoique j' gob' pas beaucoup les
robins et tout c' qu'i's appell'nt la
Justice, i' dis que 1' Ma^naud (tu sais,
r présiclent du tribunal ed' Château-
Thierry qu'avait renvoyé blanch'
la bonn' femm' qu'avait grinchi un
grinifii'' pour son môme, tout der-
gnicrment ?) j' dis que 1' Magnaud
est un homme. »
Tout d" niAm', dis pas niort au persil.
Sans lui, lionnoir la bagu'naud' ronde! -
Moi, j' suis birbass', j'ai b'soin d' larton.
T'as Jonc un palpitant d' carton?
Qui qu'a muM pou' t' fout' au inonde?
(J. RlCHrPIN.)
« — Hé! p'tit Louis, passe-moi la
pierre à affûter, di», en tirant son
couteau, le loucherbème. J'ai une
dent ce matin à croûter un sergot. »
— PAIN BLANC. Artie de Mew-
tan *, Cholet, Larton savonné,
Mousseline.
Je lui jaspine en bigorne
Qu'as-tu donc à morfiller?
J'ai du ch'n\i pivois sans lance
Lonfa, malura dondaine,
Et du larton savonné
LoaTa, malura dondé.
(CAan<on argotique.)
— PAIN BIS. Dissard, Brutal.
— PETIT PAIN. Meurt-de-faim,
— PAIN DE QUATRE LIVRES.
Maçon.
— PAIN DE TROUPE. Boule,
Boule-de-son.
« — Qui c'est qui s'a core endormi
su' ma boute'! lit-il en se rétablis-
sant sur la planche à pain. Si jamais
je le choppe, j'y montrerai la dix-
septième, à çui-là! vingt Dieux! »
— RATION DE PAIN DU PRI-
SONNIER. Demi-boule.
PAIX DE SUCRE. Enfant de
chœur*.
PALAIS. Dalle. V. Boire.
PALAIS DE JUSTICE, à Paris.
La Cigogne.
Je monte à la Cigogne,
Ou me gerbe à la grotte
Au tap et pour dix ans.
{Vieille chanson argotique.)
PALETOT. Alpagiie, Alzingue.
« Des salauds, avec des falzards tout
neufs et un alpague du bon tail-
leur. ■>
(TaOBLOT.)
— PERSONNE VÊTUE D'UN
PALETOT. Fracassé.
PALIER. Paron.
PANIER. Pagne.
PANONCEAU. Cymbale, Macaron.
PANSE. V. Abdomen.
PAN
— 347 —
PAP
PAXTALOX. Bénard, Culbutant,
Culbute, Dalzar, Étui, Falzar,
Falzard, Fendard, Fouitenard,
Fourreau, Foutanard, Grimpant,
Montant, Pantahar, Phalzar,
Porte-trèfle*, Serrouël, Tuyaux.
« Avec une def à dix-neuf ronds, un
bénqrd à pattes d'un thunard et un
bourgeron dun larante, le v'ià
harnaché. «
Avec le cul sur an cou?sin
On n'a pas 1° plaisir épatant
D' détacher auprès d"uD roussin
L'n' pastiir dans son ctitbutant.
(J. RiCHEPIS.)
Elle roucoule, elle flùle
Devant les gens stupéfaits.
Et tout ça dans sa culbute.
Et ça ne sent pas mauvais.
(Raocl Poncboîi.)
Cherch'-la, poivrot!... Tu déblatères
Pour de quoi? Que qu' lu veux prouver?...
Tu gueul's cont' les parlementaires,
C'est-i' ça qui fia fra r"trouver
Ta bon Dieu d' clé !... la clé d' ta lourde...
Fouiir ton gilet... fonill' ton falzar'.
Espèc' de veau !... bougre de gourde!...
... C que l'aurais perdu', par hasard?
.. B. Les Soulologues d'Honoré Constant.)
Avec mon chat, je crève en un grenier étroit.
Je lègue ma charogne aux gens de la clinique,
A mon portier ma pipe et mon vieux datzar bleu;
Et je dis à Paris : Cambronne pour ta clique !
(Barbili.ot.)
Meschaussetfs? C'est pus qn' des mitaines,
Ua reguingote a fait d° la peine
Et mon phalzar, j m' fait du tort.
(Jeha:* Rictus.)
J'en connais des tas... des peinards.
Qui s' font casquer par leur lesbombe
Des trottinett' et des fouH'nards,
Au Heur que moi Taut que j° me bombe.
Et que j' m'en aill', clopi, dopant,
Avec mes ribonis en pantoufe.
Pendant que 1' vent du Nord i' sonre
Par les trous du cul d' mon orimpant.
(A. B.)
" Par analogie le pantalon s'appelle
encore gnmpant, montant, tuyaux,
étui, fendard ou fourreau. » , ;
'^ — 'f p.vxtalÔ x"^ d e~ zouave.
Jupon.
— PAXTALOX LARGE DES
OFFICIERS D'AFRIQUE. Flot-
tard.
c Le lieutenant portait le pantalon
i
collant, mais le capiston avait con-
servé d'Algérie l'habitude du flot-
tard. »
— PAXTALOX D'OUVRIER.
Cotte.
« ... Les complets de drap ont rem-
placé la cotte de velours sur les
reins du dernier nervi. »
(Jean Lorbais.)
— CEIXTURE DE PAXTALOX.
Grand col.
— Les prudes, qui ont aussi
leur argot, appellent le pan-
talon Inexpiessible.
PAPE. Franc Razis*, Patron ou le
Dab. le Baron de la Ratiche.
PAPERASSE. V. Papier.
PAPERASSER. Fafioter.
PAPERASSIER. Fafioteur.
PAPETIER. Fafioteur, Papelar-
dier.
PAPIER. Fafe, Faffe, Fafiot, Faf-
fiot, Mince, Papelard.
« Mais Boule-de-Neige mâchait tou-
jours le papier pour faciliter son
passage dans l'estomac. Alors
Oiseau-Mouche lui pince le nez de
manière à couper la respiration et
lui dit :
— Maintenant, beau matamore, il
faut cracher le fafiot, c'est indi-
gestp.
Et le papier, repoussé, se pro-
jeta sur le sol. »
(G. Hici.)
« Le papelard, c'est le papier sous
toutes ses formes : journaux, com-
plaintes, indicateurs des rues de
Paris, canards, etc. >•
(G. .^CKEB.)
— PAPIERS D'IDEXTITÉ.
V. Acte.
— FAUX PAPIERS. Faffes à l'es-
toc, à l'estorgue, sous faublas,
Luques ', Luquets *.
— PAPIER TIMBRÉ. Chiffarde,
Papier à douleur.
PAQ
— 348 —
PAR
— PAPIER A CIGARETTES.
Fafe à griller, à rouloter. Se
dit aussi sitnpl. Fafe.
PAQUET. Baluchon, Paquemont,
' Pacsin*, Pacson.
« — Mais enfin, mon petit homme,
suppliait-elle, qu'as-tu à me repro-
cher?
— Tu le sais bien... Et puis,... en
voilà assez ! j'en ai soupe!... Fais
ton pacson et fous-moi le camp ! »
(A. Laborie.)
n — Oui, oui. nous la connaissons,
celle-là! Venu à Paris sans le sou,
en sabots, et avec deux chemises
dans un baluchon ! C'est la légende
de tous les goujats millionnaires. »
— PAQUET D OBJETS VOLÉS.
Cadets.
« Quand on l'a cerclé, 1' Frisé était
core fargué d' tous ses cadets ».
PARADE de foire. Postiche, Pos-
tige. V. Annonce.
— FAIRE LA PARADE. Flam-
ber, Posticher, Postiger.
« Pauvre Tabarin, tandis qu'il /Zambe,
Isabelle le codifie. »
« Le public est nombreux pondant
qu'on postiche; mais quand il faut
y aller de son pognon, il se barre. »
PARADER. V. Embarras.
PARADIS. Paradouze . Cette
expression sert fréquemment à
désigner un lieu de plaisir.
PARAPLUIE. Landau à baleines,
Parulance, Pépin, Riflard, Ro-
binson.
Muni d'un immense pépin.
Le bas et cauteleux Kodin,
Parfait jésuite,
Frac boutonné jusqu'nu menton,
Allonge un énorme piton
En pomme cuite.
{Chanson du Père Lunette.)
— PARAPLUIE DE COTON
dont se servent certains fo-
rains ou marchands ambulants
pour abriter leur marchandise.
Alauve.
« Le mauve est toujours en coton
rouge ou vert. »
(Physiologie du Parapluie.)
PARASITE. (Pique-assiette.) Qui
chasse au plat, Qui cherche la
gueutée.
PARBLEU ! Tu parles!
« — Tu leur donnes du pourboire, à
ces braves gens, sous forme de
kilomètres en moins.
— ils aiment mieux cela.
— Et toi, aussi?
— Ttt parles ! »
(Alpho.xse Allais.)
PARDESSUS. Pardeusse.
— PARDESSUS TRÈS LONG.
Gâteuse.
« Et, dans 1' fond, je m' gonflais d'
pouvoir plaquer ma bâche, ma def
a la noix; d clianstiquer mon fal-
zard à la Bénard conte un fendard
à la mode ; de m' coller su' 1' lard,
au lieur d'un rideau, un alpague un
peu gandin et un pardeusse à l'an-
glaise. »
PAREIL.
lent.
V. Analogue, Équiva-
PAREXTS. Les vieux.
« A quinze berges, a plaquait ses
vieux pour faire la bombe. »
PARESSE. V. Fainéantise.
PARESSER. Vachottcr, plus les
équivalents de Fainéanter.
<> Comment que ça se fait que tu
t'amènes à des heures pareilles, toi
qui vac/iottes, le matin, dans ton
pieu, jusqu'à des midi passé?... >•
(Michel ['bovins. )
PARESSEUX. V. Fainéant.
PARFAIT. V. Excellent.
PARFAITEMEXT. Au pou
Aux pommes, Aux petits oignoi
Aux petites oignes, Chi({ucmi
Chouettement , Dans les grandspr ;
De première. Salement (iron.).
PAR
— 349 —
PAR
« Je lui ai servi ca aux pommes! Ça
valait l'os ! I' d a pas d'mandé son
reste! »
« — Vous savez, elle est cocasse votre
chauson et vous l'avez détaillée aux
petits oignons l »
(EOGAB MoNTEIL.)
« — Un maigre aux choux et chouet-
tement fade! »
« — Tu aurais pu t'en payer de le
rouler dans les grands prix. »
(J. Marhi.)
— Sous forme affirmative.
V. Oui.
PARIA. Esponton *.
PARIEUR. Backer (anglicisme),
Bettingmann (id.), Donneur, Piel-
der (anglicisme).
PARIS. Patnp'Mche*, Pantin, Pan-
truche, Parouart*.
Et sur la bascule à Chariot,
11 a payé, sans dire un mot :
A la Roquette, un beau matin.
Il a fait voir, à ceuji d' Pantin,
Comment savait mourir un broche
De la Bastoche !
(A. B.)
Et voilà !... Mince d' chopin !...
Faut vraiment être guenuche
Pour venir chercher son pain
A Pantruehe.
(iD.)
PARISIEN . Pantinois, Pantru-
chard, Pantruchien, Parigot.
u C'est pas un cambrousien comme
toi, un panas, qui viendra faire le
poil à un Pantruchard comme
sézig. »
Les fortifs... mais c'est la ballade
Des Pantinois, où chaqu' lundi
Les laborieux, en rigolade,
Vont respirer l'air ed' Bondy
En admirant la bell' nature...
Et s'allonger sur le gazon.
Sous la fumé' des trains d' ceinture
Qui leur obscurcit l'horizon.
{K. B.)
" — Ça vous ferait rien que je me
faufile sur le siège?
- Si mon cocher veut.
— Lui, un Parigot... Pas de danger
qu'il refuse!... Pas vrai, l'en-
flammé? »
(Lebmisa et Lévêqce.)
PARLEMENT. Aquarium. V. Dé-
puté.
PARLER. Dévider. V. Causer,
Jargon.
— PARLER U>E LAXGUE
ÉTRAXGÈRE. Hacher de la
paille. Cette expression s'ap-
plique plus spécialement à la
langue allemande.
PARLOIR de prison. Boîte aux
singes, Vrle*.
PAROISSE. Paroufle*.
PAROLE. V. Éloquence.
— SUR PAROLE. Hur le verbe.
PART. Fade. V. Écot.
PARTAGE. Décarpillement, Fa-
dage, Falmuchage.
— GARDER LA PLUS GROSSE
PART du partage. Faire grifton
ou soldat.
— CONSERVER POUR SOI ce
qui était destiné au partage.
Faire l'esgard, l'esque.
— PARTAGE PAR MOITIÉ.
Estuc, Estuque.
PARTAGER. Aller chez Faldès,
Décarpiller, Estuquer, Fadei', Fal-
mucher, Stuquer.
Quanti un gas te frime à flancher
Va chez Faldès avec sézigue :
Tu l'erapaumes avec un ciguc
Et tu l'empêches de cracher.
« On a fade le barbotin au cabaret
du père Leroiige. »
« A preuve que les frèr's- j' t'agriche
ont pris toute la tierce avant qu'ils
ay'nt eu V temps d' falmucher. »
— PARTAGER UNE CONSOM-
MAT ICX. Faire un bras.
« Quand on n'avait pas l'argent suf-
fisant pour renouveler entière-
ment la tournée d'absinthe, la
moitié seulement des camarades
I
PAR
— 350 — PAS
demandait une seconde consoin-
uialion, — carabinée, celte fois, —
et faisait un bras avec l'autre
moitié. Tout le monde ainsi rebu-
vait et les frais étaient moindres. »
(G. Amyoi.)
— On dit, et ces expressions
sont aujourd'hui courantes,
Faire le bon ou le mauvais
fourrier pour Partager, en
se réservant la meilleure
part ou la moindre.
PARTIE jouée par deux filous et
une dupe. Galiote, Gaye.
PARTIES GÉNITALES. V. Sexe.
PARTIR. Décambuter, Démorpio-
ner. V. S'en aller.
PARTISAN. On désigne, dans les
différents argots artistique, po-
litique et littéraire, les partisans
d'un homme, d'une école, d'un
système, en ajoutant au nom de
ce système, de cette école, de
cet homme une terminaison en
ard, dire, ien, islc, etc.
« Une reprise presque sacrée que
celle de ce soir et qui a le caractère
d'une manifestation : manifestation
aussi curieuse dans son genre que
la première au Nouveau-Théâtre de
« Tristan et Iseult «; après lesWagné-
riensqua.nd même, les 0/fenbacKisles
irréductibles, la « Belle Hélène »,
Meilhac et Halé vy, Schneider et Silly,
la distribution de la première, Gre-
nier dans Calchas, .Ménélas Kopp et
Couderc Agamemnon, et dans Par-
thénis et Lœéna, les deux courti-
sanes de Nauplies, Amélie Latour
et je ne sais quelle autre grande
impure d'alors ! »
(Jean LoRBAir<.)
« Quand je débutai dans le journa-
lisme, j'avais un ami très remar-
quable, alors avocat, depuis jour-
naliste, et stendhalien en diable, à
l'heure où j'étais un hugolàlre for-
cené. »
(Jdlcs Clakiitie.)
EdQo, tous qui Tolez,
Uui voulez des disputés
Quand mAme,
Qiiaad même ;
Qui lisez ces placards
Opporlunai'X, radicards,
Fttmisles,
Fumistes...
(R. Po.NCBOS.)
« Des bourgeois, jusqu'ici modérés,
se découvrent une âme de tortion-
naires ; d'anciens révolutionnaires
sont devenus assieUaiihewistes:\es
anarchistes soutiennent un gouver-
nement; les sceptiques se pas-
sionnent pour une idée, les enthou-
siastes se fichent de tout; des gens
sont poursuivis pour des opinions
qu'ils n'ont pas et d'autres les pour-
suivent au nom d'idées qu'ils n'ont
plus; la France est divisée en deux
camps : les traqués et les détra-
qués... Mais les derniers sont les
plus nombreux. »
(Jeah Goddezei.)
PARVENIR. Dans le sens d'Arri-
ver à une situation : Grimper.
^^ Bien que sorti des rangs, le capi-
taine Kil-de-fer avait grimpé rapide-
ment, grâce à ses campagnes colo-
niales. »
— QUI CHERCHE A PARVENIR
par tous les moyens. Arriviste.
« Et l'arriviste qui n'arrive pas devient
rapidement le surmené dont un fait
divers nous a dit, l'autre matin, la
tragique histoire... Béroalde de
Verville ajouterait facilement, au-
jourd'hui, un chapitre narquois à
son « Moyen de parvenir. »
(Jules Claretie.)
— QUI .\E PARVIENT PAS ou
n'est pas parvenu. liaW. V. Dé-
classé.
PAS, négation. Ldpuche (V. Jar-
gon), Ai 6.
« — As-tu du perlolî
— J'en ai nib. »
PASSANT, subs. Pacant*, Po
canl *.
PASSE - PARTOUT. Boulon ,
Froufrou. V. Clé.
PAS
— 351 —
PAY
PASSEPORT. Escrache, Faflard,
Luqiie * , Liiquel * , Passecrick ,
Passea'ique.
— MONTRER SOX PASSEPORT.
Escracher.
PASSER. Pastiquer.
« r sest fait poisser à pastiquer de la
mornifle tarte. »
PASSER (SE). Dans lesensdÊtre
privé : Se bomber, Se brosser, Se
gauler. Se gratter. Se taper. V. Se
Priver.
PASSIOX. Pépin sérieux. V. Ca-
price.
PASSIOXXER (SE\ V. Aimer.
PÂTÉ. Par fond. V. Église.
PATISSIER. Darioleur. Cette ex-
pression se prend en mauvaise
part ; on sait que la dariole est
une sorte de flan très ordinaire.
— OUVRIER PATISSIER. Fou>-
nali^te.
PATIEXCE iPREADRE). Laisser
pisser le mouton, le mérinos.
V. Occasion.
PATRIMOIXE. Saint-frusquin.
PATROX. Bauce*, Bausse*, Boss\
Dab, Duron, Galeux, Uers *, Man-
che, Marpau *, Mec, Meg *, Pâte,
Pilier, Singe. V. Chef, Maître.
■ Comme i' f sait du rebecca et qui'
disait qu'on d' vrait déclarer la grève,
r galeux y a foutu son sac. »
— PATROXXE.Bauce/-esse*, Baî«-
seresse *, Bosseresse ', Dabesse, Da-
buche, baronne, Grélesse, Guenon,
Singesse, Tronne.
« J'cd profilé que la singesse est allée
au cimetière pour venir voir com-
ment va mon amoureu.^, dit-elle au
sous-officier, et puis aussi pour vous
demander de lui fain; passer ce
petit paquet-là. »
« Mais les éclats de rire s'éteignirent
subitement. L'apprentie, qu'on avait
placée en observation, venait de
s'écrier : « Paix, paix ! Via la tronne
qui s'amène ! »
(A. L^BOillE.)
— FILS DE PATRONS. Dabe-
muche, Dabicule.
« Un affreux marmot, le dabicule,
tyran de la maison, qu'on eût aimé
écraser comme une punaise, pous-
sait des cris de paon. »
(Les Propos du Commandeur.)
— VOILA LE PATRON '.Dix-sept!
Vingt-deux!
« De tous côtés on entendait crier :
« Dix-sept ! » pendant que le gros
Frisé faisait le tour de ses rota-
tives. »
« — Vingt-deu.v I cria l'arpette.
Et tout rentra dans le silence. »
PATROUILLE. Patraque', Sime.
PATUIL\GE. Civard.
PAUPIÈRE. Store.
« V'ià la mère qui baisse ses stores, V
marchand d' sable est passé. Faut
aller s' plumer ! »
— PAUPIÈRES EXFLAMMÉES,
^OVGV.^. Anchois, Jambon. Ros-
bif. Y. (EU.
— PAUPIÈRE INFÉRIEURE
FRIPPÉE. Porte-monnaie, Va-
lise.
« 11 avait à peine la quarantaine ;
mais la patte d'oie et les valises qui
lui marquaient les yeux, naguère
trè<^ beaux, lui donnaient l'aspect
d'un homme de cinquante ans. »
PA L'ARE. V. Misérable.
PAUVRETÉ. V. Misère.
PAVÉ. Diamant, Diame.
PAYE. Banque, Sainte-Touche.
PAYEMEXT. Arrosage, Billan-
chage, Petit cadeau (arg. des
filles). V. Acompte.
« Je veux bien être aimable avec toi ;
mais, tu sais, il faut me faire mon
petit cadeau. »
PAY
— 352 —
PAY
PAYER. Aller au rcfiJ, Allumer,
Banquer, Billancer, Billancher,Bil-
ler, Braiser, Carmer, Casquer, Cra-
cher, Cracher au bassinet. Danser,
Dérondiner *, Douiller, Éclairer,
Illuminer, Raquer, Se défarguer,
Se fendre, Y aller de; plus les
verbes Aligner, Allonger, Bêcher,
Défiler, Fusiller a.\ec, comme ré-
gime direct, un des équivalents
d'Argent monnayé.
« On l'engraine dix ronds par dix
ronds et, quand 1" mec fait la i'vure.
il a banque ses deux pièces. »
« Trubl' allonger du carme à une
dame, mince, alors ! »
(Trudlot.)
Tu fais pas crédit aux fabriques :
Faut t' canner aussitôt I' turbin.
(P. Paili.btte.)
« Et ce n'est pas fini. Je guigne la fa-
mille Beauharuais pour la reprise,
{mis la famille Talleyrand, ensuite
es Murât, d'autres encore. Il n'y a
aue les d'Orléans sur qui mon in-
ustrie se brise. Ils ne casquent pas
pour le théâtre, u
(E. BEBr.Eni.T.)
« C'était peu ; mais heureusement que
le gouvernement, sur les fonds
secrets, m'en a aliqné, avec reçu,
cent mille autres pour tomber Na-
poléon, dont t'Ombre était aussi du
complot. »
(ID.)
« Les associés tolèrent cet « amant
de cœur » en se disant qu'un jour
viendra où ils seront peut-être
obligés de remplir l'emploi, emploi
utile, reconnu par eux, et qui con-
siste à organiser les parties de dé-
bauche, à faire la chasse aux loges
de théâtre, à racoler des jeunes
f'ens naïfs et riches pour les attirer,
es conduire, les faire danser chez
la maîtresse commune et, à l'occa-
sion, les ruiner par le jeu. »
(G. MACi.)
<■ Les attractions de l'Exposition
c'est des trucs pour faire défiler
C pognon des gourdes. »
.( Au moral pour vous conseiller, vous
diriger, enrayer un béguin et sur-
tout faire douiller l'ennemi. »
(J. Mabni.)
« — Ah! mademoiselle! La mère de
Monsieur vient de couper le gaz à
Monsieur...
— Couper le gaz?
— Eh bien! oui; elle a fermé le
compteur ; elle n'éclaire plus, quoi ! »
(H. Latedan.)
Ou s' disait : C'est des marloupins
Qui s'araus' à trouer leur linge,
Ou ben des poseurs de lapins
Qui veul'nt raquer en monnai' d' singe.
A moins que ça soy' des Tieux salauds...
Des vieiH's vadrouilles d' noctambules...
Des vieux cochous... des saligauds !
Eh ben! non... c'était Mossieu Jules.
(A. B.)
— PAYER LES POTS CASSES.
Gober la sauce.
C'est toujours Jacques Bonhomme
qui gobe la sauce. »
— \E PAS PAYER, par faveur
spéciale, une chose aue paie le
commun des mortels. Passer
devant la glace.
Ce n'était pas que le scrupule
l'étoullàt ;mais il savait que le colon
ne plaisantait pas sur ce chapitre-
là et arrachait impitoyablement les
sardines des gradés suspects d'al-
phonsisme. Il se contentait donc de
passer devant la glace au grand 6
et ne percevait, comme rémunéra-
tion de ses caresses, qu'im paquet
de tabac fin tous les deux jours. »
— N'ÊTRE PAS PAYÉ. Passer ù
l'as, à gauche. Cette métaphore
s'emploie également pour dire
Ne pas payer.
Rameneur, donne de ton claque
Au pigeon une contremarque,
Fais-le neltover chiquement
Pour adurer'ton cinq pour cent.
Si, par hasard, le grec qui 1' fauche
Voulait te fiiir' passer à gauche,
Dis : • Si tu m fais passer à l'as,
y te bidoiin', tu poissras Haxat. ••
(lloGiK«-Gaiso:«.)
— PARTIR SANS PAYER. Faire
le saut, Faire pouf ou m;j pouf.
Fuser.
PAY
— 353 —
PÉD
— On dit en parlant d'un
créancier qu'on ne veut pas
paver : Il peut y mettre deux
P. ou P, P.
PAYEUR. Carmeur, Casqueur.
Écoul'-moi bien, mi p'tit' Julie,
J' suis pas jaloux d' Ion vieux casqueur.
Je sais qu' tu m' gob's à la folie
A preuv' que j' suis ton amant d' cœur...
(Ei'c. Lesiebciib.)
PAYS. Paclin , Pacquelin , Pate-
lin, Teirant'.
a Après avoir passé deux mois chez
ma grand'mère, dans un petit pate-
lin des Hautes-Alpes, je suis arrivé
ici. »
(GOBQW.)
PAYSAGE. Peinture de paysage :
Plat d'épinards.
PAYSAN. Betterave, Bicanat .
V. Campagnard.
PEAU. Basane, Couenne, Cuir, Étui,
Pelette.
« II était sur sa machine, au milieu
des flammes qui lui rôtissaient I'
cuir. »
« C'est bon!... Tu sais que je t'ai
dans l'étui, et tu voulais te payer
ma fiole I Mais ouvre l'œil et le
bon ! »
(E. Lepelletisr.)
Et maintenant n'allez pas croire
Que doit nous rester la victoire :
Car, à moins que ces gaillards-là
Ne soient pinces à la douane
lis se feront avec nos coue'ines
De riches habits de gala.
(R. PONCHOR.)
— Les ouvriers gantiers ap-
pellent Jubile la peau qu'ils
économisent sur leur coupe
et qu'ilss'approprient.V. Bé-
néfice.
PÊCHER à la ligne. Ferrer, Ta-
quiner le goujon, Vablette, le gar-
don, etc.
PÉDAXT, PÉDANTE. Poseur, Po-
seuse. V. Embarras.
o Oh ! ce qu'elle est poseuse, cette Jo-
siane! »
(J. Mami.)
« C'est tout simplement un poseur, et
rien de plus. »
(J. RlCHEPlS.)
PÉDÉRASTE. Bichon, Bique et
bouc, Boye, Brodeuse, Casse-poi-
trine, Chevalier de la rosette,
Chatte, Chienne, Chochotte, Col-
leur de timbres-poste, Copaille,
Coquine, Cordonnier de campagne,
Corvette^ Cousine, Emile, Em-
manché, Emposeur, Emproseur,
Encloué, En fifre, Fellateur, Fiotte,
Frégate , Germiny , Gosselin ,
Homme modiste. Honteux, Jésus,
Lapin, Lope, Magneuse,Magnusse,
Mam'zelleBibi, Mignon, Mignonne,
Peau fin. Peaufine, Pédé, Pédéro,
Pénélope, Popographe, Qui che-
vauche à Vantique, Qui donne de
rognon, du rond, du petit, Qui
en donne. Qui en est. Qui donne
des coups de tête dans les mar~
ronniers. Qui ramasse des marrons
ou des épingles, Qui sait se baisser,
se retourner. Qui s'en fait jeter,
Sernette, Sonnette, Tante, Tapette,
Tata, Tuileur, Vivette, Zouavette,
et la plupart des équivalents de
Prostituée.
Ce monde de marions, de pantres.
Où pas un être n'est heureux;
Où tant de cœurs, où tant de ventres.
Où tant de cerveaux sonnent creux ;
Ce monde de pédés, de chattes.
(P. Paillette.)
11 l'a mis dans ses bois. Un savant professeur
Lui donne des leçons. Comme anti-féministe
Par sa tante amoureuse il est déjà quelqu'un :
L'obscur manouvrier devient membre-oculiste.
Il mangeait, l'an dernier,les miettes d'un raquin,
L'ancfen mec à la mie a des jaunets en pile,
Bien fringue, bien meublé :LebeauIitdemilieu.
Ses désirs sont des lois pour le vieil imbécile.
Imbécile, j'ai tort, cette lope est bon fieu;
C'est la riche copaille éclairant bien les danses.
(ID.)
« Cyclistes, crevant de santé dans des
maillots chiffrés, des maillots de
soie comme des copailles, les mol-
lets nus... »
(Jei."* Lohb\ln.)
23
PÉD
— 334 —
PEI
« A raquait d'un côté, comrue coquine ;
ça y rev'nait d' l'aute, comme bar-
Éeau. »
« Son petit Jésus, reconnu malade,
est à l'infirmerie de la Santé. Tous
deux ont tiré profit de l'imprudence
commise par un père de famille qui
a lié conversation avec ledit Jésus
dans les latrines des Halles. »
(G. Macé.)
« Et tous sont instruits. L'un d'eux
est licencié en droit et surnommé
par les pédérastes de profession :
« Cordonnier de campagne », parce
qu'il travaille pour hommes et pour
femmes. »
(ID.)
« A côté de ces vulgaires sodomites,
et en dehors de ceux qu'ils exploi-
tent, existent des associations de
dépravés... Connus sous la désigna-
tion d' hommes-modistes, ils se re-
crutent dans le haut commerce
« spécial )» à tout ce qui a rapport
à la coquetterie féminine. »
(ID.)
« Mme Le Corbeiller, allumée par ses
désirs monstrueux, fouillait Paris,
depuis les magasins, les boudoirs
et les riches salons jusqu'aux bou-
ges, depuis les appartements dis-
crets des proxénètes jusqu'aux mai-
sons de tolérance et aux antres des
tatas et des lesbiennes. »
(DunUT DE LAfOBtST.)
Jacquet, ignorant la pratique
D'iiippocrate et de Galien,
Chevauchait, un jour, à l'antique
Margot que chacun connaît bien.
" Il avait des manières étroites et
précieuses, il se parfumait comme
une femme et était toujours cosmé-
tic(ué ainsi qu'un jeune marié.
D'anciens troupiers d'Afrique, qui
lui supposaient des habitudes con-
tre nature, l'appelaient zouavetle ; et
cela le faisait inelTablement sou-
rire. »
A Biribi, c'est 11 qu'on râle
On râle en rut,
La nuit on entend liurler 1' mile
Qu'aurait pas cru
Qa'un jour i' s'rait forcé d' connaître
Mam'zelC Hibi,
Car tôt ou tard i' faut en être,
A biribi.
(A. B.)
J'en ai eu deux : deux saligauds,
Deux tant's, deux filous, deux fagots,
Deux vach's, deux cochons, deux tapettes.
(ID.)
J'am'rais ben moi aussi, mon Guieu,
Avec les gas qui sont au sac
(Sans pour ça m' fair' mignonne ou mac)
Vivre en donzelle et en joyeux.
(JeHA.> RlCTCS.)
« — Ah ça, et Caillé, il en est aussi?
— Mais oui, il est chevalier de la ro-
sette, comme on dit. »
(AUBCSTE VlTD.)
— LIEU DE RÉUXION DE PÉ-
DÉRASTES. Canapé.
— LE MONDE DES PÉDÉ-
RASTES. L'oignoîi, Le rond,
La rosette.
— AVOIR DES RAPPORTS AVEC
UX PÉDÉRASTE. L'empétar-
dfr , L'encaldosser, Lenfifrer,
Ventaler, etc. Toutes ces expres-
sions sont de la plus basse obs-
cénité.
PEIGXE. Râteau, liatichon *.
« Les fileurs invétérés ont toujours
sur eux un morceau de savon et un
râteau, parfois môme un bout de
miroir. »
PEIGXER. Ratisser le fjazon, la
hure.
PEIXDRE. Faire de mauvaise
peinture : Croûtonner.
— Peindre avec trop de fini :
Rlaireauter.
PEIXE. \'. Chagrin, Difficulté.
— ÇA VAUT LA PEINE. Ça vaut
le coup, le Jus, l'oignon, l'os, le
pognon.
« Sans char, mon vieux, j' m'en aurais
voulu d' pas avoir été voir i '
Vrai ! ja valait f coup ! »
PEIXER. V. Travailler.
PEIATRE. Barbouilleur.
— PEINTRE E.\ B.VTIMEXT. /
layeur.
— APPRENTI PEINTRE. Mar-
cassin.
PEI
353 —
PER
PEL\TIRE. V. Peindre.
PÊLE-MÊLE. V. Désordre.
PÈLERL\. Coquillard.
a Deux tables plus loin, un coquillard,
avec son costume complet de pèle-
rin, épelait la complainte de Sainte-
Reine. »
(V. HcGo.)
PELOTOX DE PUMTIOX. Bal,
Danse, Peloton de chasse.
« Allez I en place pour le 6a/ ! cria
l'adjudant, et allez me chercher le
sergent de semaine de la 3« du 2,
vous lui direz qu'il vienne com-
mander le peloton de chasse. »
PESDRE. Agrafer, Anguer*, Bé-
quUler', Grupper*, Mettre au
haie ', au rang *, Vendenger *.
PEADU. Duc', Étêque de cam-
pagne', des champs*, Fourdu",
Grup', Qui bénit avec ses pieds,
Qui garde les moutons à la lune.
Par jeu de mots, on dit encore
Gambilleur de tortouse et Qui
meurt du haut mal.
Un des susdits sera ceste année
faict esvèque des champs, donnant
la bénédiction avec les pieds aux
passans. »
(Rabelais.)
PEXDL'LE. Berloque, Breloque.
V. Horloge.
PÉ-XÉTRER. Embarber, Enquiller.
V. Entrer.
PÉ-MBLE (C'EST), Dureté! ou
Cest dureté.
« Entendre des trucs comme ça et
n' pouvoir rien boniri Dureté .' »
PEXSER. Sorbonner.
PEXSIOX, PEXSIOXXAT.
Bahut, Boite, .]Ialdine\ V. Col-
lège, École.
— PEXSIOX BOURGEOISE.
V. Restaurant.
— Revenu annuel ou mensuel.
Flotte (arg. des étudiants).
PERCEPTEUR. Dégraisseur.
PERCER. Bouliner. V. Trouer.
PERCHE. Ravault \
PERCHOIR. Juc % Guche.
PERDRE. Chaumir", Laumir*
(V. Jargon), Paumaquer, Paumer.
« Alorsse, tu t'impatientes et tu va*
à un aute guichet où qu'y a un
gonce qui n'en fout pa' eun" broque
et qu'est en train d' lire su' 1' Jor-
nat des Courses V canasson su' qui
qu'i' va mette un' thune (qui' pau-
m'ra, comme de jusse\ »
— PERDRE AU JEU OU dans
une spéculation. Boire, Boire la
goutte, La danser. Passer au
gabarit. Prendre une calotte. Se
faire enfiler.
« Celui-là était un brave homme de
cultivateur qui avait hérité quel-
ques biens de son père et qu'a-
vaient promptement mis à sec de
maladroites spéculations. Il avait
bu la goutte avec le Panama et
s'était vu dans l'obligation de tra-
vailler pour autrui... ■
« Après l'avoir dansé d'une vingtaine
de louis, le vicomte quitta le cercle
et gagna à pied la demeure de la
chanteuse. »
(P. DoMmac)
« J'ai eu beau y faire 1' ser, il a tout
d' même voulu essayer du bonnet
et i' s'est fait enfiler d' deux pièces. »
PERDREAU. Trinsmart.
« Les braconniers n'ont pas tous la
même aptitude ; beaucoup sont spé-
cialistes. Les uns se livrent à la
chasse aux perdreaux, dits trins-
marts; aux perdrix, dites gallines,
et aux faisans, dits cocos. »
(G. MAct.)
PERDRIX. Galline. V. Perdreau.
PERDU. Ruiné.) De Vf, Enflaqué,
! Esgourd, Fumé, Lessivé, Hettoyé,
Rincé.
' PÈRE. Dab, Baron, Paternel, Pro-
nier '.
« 1' csoiait tout r temps la classe et
I
PER
— 356 —
PET
son dab y filait des pâtées à chaque
coup. »
« C'était sa dabe qui marnait pour
toute la taulée, 1' daron s' piquait
r tube et n'en foutait pas une
datte. »
PÉRIODE de punition, de service
militaire. Temps.
— ACCOMPLIR UNE PÉUIODE
de punition, de service. Faire
son temps, Tirer.
« Sa maltresse, une petite carton-
nière, qu'il avait eue sage, lui avait
firomis de l'attendre et il devait
'épouser lorsqu'il aurait fini son
temps. »
« Elle vient de tirer six marqués
pour dégringolage. »
(0. Météxier.)
« Ayant trois jours de prison à faire,
ils se font écrouer avant cinq
heures du soir, après avoir copieu-
sement déjeuné. C'est un premier
jour de tiré. »
(G. Macé.)
PERMIS, Franc.
« — Je veux bien aller croustiller
chez ta frangine, mais si le pet est
franc. »
PERMISSION. Condé, Franc
coudé. V. Autorisation.
PERMETTRE. V. Autoriser.
PERPÉTUITÉ (A). A perpète, A
perte de vue, A vioque. Pour Vaf.
V. Forçat.
PERRUQUE. Boubane*, Eri-
geante*, Gazon, Panoufle*, Ré-
chauffante.
« La patronne de la tôle était une
vieille maca d'au moius soixante
f)iges qu'avait d' faux crochets, d'
aux rondins et un' réchauffante tn
poil de carotte. »
PERRUQUIER.
V. Coiffeur.
Penuquemar
PERSOWXAGE , PERSONNE .
V. Individu.
PERTE. V. Perdre.
— PERTE SÉMINALE. Pausse
couche (obscène).
PERVERSION. Affranchissement,
Dessalage, Dessalement.
PERVERTIR. Affranchir, Dessa-
ler. V. Initier.
PESER. (Avoir du poids.) Darder.
" Et avec ça, su' les endosses, un as
de carreau qui bardait dans les
seize kilos. »
PET. Cloque, Haricot, yavef, Pas-
tille, Perle, Prout. V. Pantalon.
Vesse.
« Un jeune amoureux va rendre visite
à sa timide fiancée. Il entend sur
le palier au-dessus de sa tête, la
porte de l'appartement qu'elle habite
s'ouvrir, puis une flatuosité sonore,
puis la voix harmonieuse de la
chérie qui dit : « Premier Jiavetl » j
Seconde flatuosité: « Secondnnvetl »
dit la voix. Troisième flatuosité :
« Troisième navet! » Et ainsi de
suite jusqu'à la demi-douzaine. Dé-
goûté de cette harpe éolienne, il
fait un mouvement pour fuir. La
demoiselle se penche et l'aperçoit :
« Quoi! Monsieur, c'est vous? Vous
étiez donc là? demande-t-elle, rouge
comme une pivoine.
— Oui, Mademoiselle, depuis votre
premier navet. »
(Hectob Fhxxcb.)
PETER. Avoir la peau trop courte,
Cloquer, Fuser, Lâcher legaz,vni'
perle, une tubéreuse. Laisser ton
ber quelque chose, Ouvrir sa ca$>
lette, sa tabatière, Roter dans >
chemise, Se lâcher. Semer despvi
— PETER LONGUEMENT. D
chirer de la toile.
'« Cette petite était vive et gcntillo
dodue et faite au tour, et je l'cus'^.
volontiers gardée comme ami
Mais, quoique bonne à orner un lii
comme disait Hnbelais, elle le par
fumait trop. Elle ne faisait qn-
lâcher en dormant une succession
de tubéreuses et un chapelet de
PÉT
— 337 —
PIA
pastilles n'ayant rien de commun
avec celles du sérail. »
[Les Joyeusetés du régiment.)
» — Et tu crois que c'est pas emmiel-
lant de coucher avec un type comme
ça : Le bougre de salaud ne fait
toute la nuit que déchirer sa toile.
Tu penses si ça danse dans la
piaule. »
'{Les Propos du Commandeur.)
PÉTEUR. Cloqueur, Gazier.
PETIT. En parlant des gens : Bas
du cul, Bout de cul, Fond de bain.
Loin du ciel, Si.v pouces de jambes
et le cul tout de suite, et les équi-
valents d'Avorton, de Chétif.
PÉTITIO-X écrite. Babillard, Ba-
billarde. Babille. V. Placet.
PEU. Pas bezef. Pas cher, Pas
chérot, Pas gras, Pas lourd.
\. Beaucoup.
— CHOSE DE PEU DE VALEUR,
de peu d'importance. Machi-
nette. V. Valeur.
PEUPLE. Populmiche, Populo.
V. Refuser.
« C'étaient des camarades de misère,
des poteaux, du populo comme lui. »
(J. RicHsrix.)
PEUR. Flemme, Flubard, Flube,
Fluxion, Frousse, Pétasse, Taf,
Taffetas*, Trac, Venette, Vesse.
— AVOIR PEUR. Avoir la chiasse,
la flemme, le flubard, le flube,
les foies, les foies blancs, bleus
ou tricolores, la frousse, la pé-
tasse, le taf, le taffetas*, la
trouille, la vesse, Caner, Ca-
poner, Chier dans sa chemise,
dans sa culotte, dans son grim-
pant, Ftuber. Foirer, Frousser,
Serrer les fesses, les miches,
Taffer, Traquer, Vesser.
« Vidocq prit la parole : En voilà des
fainéants ! s'écria-t-il ; si vous avez
tous la flemme, je vais y aller, moi,
chez votre négociante. Je ne vous
demande qu'une chose, c'est de me
donner son adresse. »
(M. Mabio et L. LiuMAY.)
.\lors, tu marches pas... t'as l' flube.
(A. B.)
Toi que j' croyais un chouette, un màle
Mais, nom de Dieu!... t'as donc f foC blanc ?
J'ai fait chibis. J'ai-ojs la frousse.
(J. K1CHIP15.)
« r se r'présente pas aux élections
parce qu'il a la pétasse de n' pas
et' renommé. »
(DCCHÉ.NE.)
'< Comment, tu veux que je te recon-
duise! t'as donc la trouille'*. »
« J'ai pas V taf, mais j'ose pas. »
La pauvrette, prise de frousse.
Arpente en long le boalevard
Telle une autruche dans la brousse
Fuyant devant le léopard.
(J. Redelspebgir.)
PEUREUX. Froussard, Taffeur.
V. Capon.
PHARMACIEX. Pharmacot, Po-
tard.
Claudicator ayant découvert qu'il existe
Des comtesses ailleurs qu'aux romans de Balzac,
A chaussé des gants paille et revêtu le frac :
On le prendrait, tant il est beau, pour un dentiste.
Jadis potard. expert à triturer des bols,
Il rêvait, dédaignant le nom d'apothicaire,
A des in-folios connus d'Lpsal au Caire...
(Lacrist Tailhade.)
PHOTOGRAPHE, PHOTOGRA-
PHIE. Photo.
— PHOTOGRAPHIE OBSCÈNE.
Polka.
PHYSIOXOMIE. V. Visage.
PIAXO. Armoire, Buffet, Commode.
— MAUVAIS PIAXO. Bahut,
Chaudron.
« Tu ne te figures pas que je voudrais,
pour un cachet de dix francs, m'at-
tabler devant la commode toute une
après-midi et toute une soirée. »
(A. Ma.noel.)
« Au-dessus de chez moi, un atelier
de couturières où cinq « silen-
cieuses » font un vacarme du diable
du matin au soir; au-dessous, un
professeur de piano qui ne cesse de
taper sur son chaudron; en face.
PIC
358 —
PIN
une usine à vapeur. Comme vous
voyez, le calme parfait. »
— JOUER DU PIAXO. Caresser
ou taquiner Civoire.
PIC. Pkon*.
PIE. Gnace, Margot.
Chouett'. mon p"lit gars, v'Ià qu'i' lanc'quine,
Si ça fait rentrer les margots
Au bois, c'est pas moi qu' ça taquine :
Ça fait sortir les escargots.
(A. B.)
PIÈCE DE MONXAIE. V. Ar-
gent, Billon, Or.
PIÈCE DE THÉÂTRE. Ours.
— PIÈCE QUI NA PAS DE
SUCCÈS. Four.
« — C'est une pièce charmante faite
pour votre théâtre.
— C'est bien ce que je pensais : Pre-
nez mon oursl »
(J. Dlilot.)
« Comme cet auteur dramatique qui,
au lendemaiu d'un échec, déclinait
l'honneur d'être l'inventeur des
fours au théâtre, et s'en proclamait
simplement le propagateur, ils se
rappelleront qu'avant eux, des
artistes qui eurent un certain talent
et qui par la suite finirent par
acquérir quelque notoriété, furent
aussi des recalés. »
(I'al'l Bonhomme.)
PIED. Arpion, Courrier, Gadin,
Haricot, Harpion, Inconstant,
Maillochon, Main courante. Patte,
Paturon, Portant, Soubasscmerit ,
■ Trotlin, Troltignole. Ces deux
derniers mois s'appliquent éga-
lement à la chaussure.
Près des théâtres, dans les gares,
Entre les arpions ilc» sergols
C'est moi que j' cueill' les bouts d' cigares.
(J. RiCHIPI.N.)
Princes, gens d' la haut", tas d' mich'tous,
Vous nous croyez des carmagnoles.
C'est pas vrai. Doux corom' des moulons,
Du cabochurd aux trotlignoles,
(Id.)
« Rigoler? Quand j'ai l'estome dans
les gadinsl »
« On m'a trop serré les /taricots, c'est
embêtant de marcher ainsi. »
(GOHON.)
« Ah ! tu es venu passer quarante-
huit heures à Trouville et lu veux
rentrer chez toi? Eh bien! mon
garçon, tu vas nous payer deux
fouis pour te ramener. Tu refuses?
Eh bien, rentre à pattes si le cœur
t'en dit. »
(AiPH0Ni>8 Allais.)
J' vas pas pus loin, mon tas chancelle,
Mea paturons, y sont trop las,
C'pendant tout vit, éclat', ruisselle,
Ça sent la vierge et les lil.is.
(Jehan Kictps.)
PIÈGE. Amarre, Pont.
— TENDRE UX PIÈGE. Monter
le vert en fleur, l'oser un gluau.
— TOMBER DANS UX PIÈGK.
Farcher ou faucher dans le
pont, Vaner, et les équivalents
de Croire.
« C'est un naïf, un simple, un bon
qui se refuse à croire au mal et
tombe sottement dans tous les ponts
qu'on lui tend. »
(DUBUS.)
PIEHRE. Durante, Dure, Miche de
Saint-Étienne.
PIERRERIE. Duraille.
PIÉTÉ. Bondieuserie.
« D'abord, pour moi, leur 6o;idiCMs'r/(',
c'est du chiqué. »
PILORI. Tap *. V. Palais de Jus-
tice.
PIMBÊCHE. \ . Bégueule.
PIXCE. Les malfaiteurs onl uii<
quanlilé de termes pour dési-
gner la pince avec laquelle il-
pratiquent l'elTraclion. Voici It -
plus employés : Bihi, Biribi, C"-
det, Charlotte, Dauffe, Dauphi-
Dombeur, Frère Jacques, Jacqv
Jacobin, L'enfant, Monseignei
Monsieur un tel, Pied de bic/
Plume, Suc de pomn}r. /{i«/..;
\. Dévaliser.
PliN
— 359 —
PLA
'< II est à remarquer que les cambrio-
leurs baptisent fréquemment des
mêmes noms l'outil nécessaire à la
reproduction et celui qui sert à
fracturer les portes. C'est ainsi qu'ils
disent pour désigner ces deux
choses : vaon Jacques, frère Jacques,
monsieur un tel, l'enfant, cadet,
bibi, mon sucre de pomme, char-
lotle<, etc. »
« Arrive la nuit. Avec les bonnes
dispositions de la population ac-
tuelle; avec cette armée, sans cesse
croissante, de rôdeurs de nuit, sou-
teneurs, caroubleurs, casseurs de
portes, vagabonds, ivrognes, poi-
vriers et escarpes, qui se répand
dans Paris, cherchant fortune à la
force du monseigneur ou à la pointe
du surin, il n'est pas prudent de
laisser sortir seul un gardien en
uniforme. On est donc obligé de les
faire circuler par deux. »
(Hogieu-Gbisos.)
PIXGBE. Dur à la délente.
V. Avare.
« Porter leurs missives, leur procu-
rer des amants, leur trouver des
fonds lorsqu'elles en manquent, et,
au besoin, jouer le rôle d'amant
platonique quand le vieux devient
dur à la détente : voilà leur mis-
sion officielle;... leur escroquer de
l'argent, voilà leur but caché. »
(HOGIER-GWSON.)
PI\TE. Goupline*.
PIOCHE. Prussienne, Têtue.
PIPE. Bouffarde, Brûlot, Chiffarde,
Godelle. L'homme du peuple
baptise souvent sa pipe d'un
prénom féminin : le plus usité
est Joséphine.
« Assej-ez-vous et bourrez vos bouf-
fardes'. »
(E. Bebgeciàt.)
PIQUE. (Cartes.) Croquemort, M.,
Tunnel, Piche. V. Jeu.
PIQLE-ASSIETTE. V. Parasite.
PIQUETTE. Briolet', Ginglard,
Ginglet, Picolo, Pisse en l'air, Be-
ginglard.
« I' nous a fichu une bouteille d'un
ptiot ginglard qu'était pas piqué
des astibloques, »
« C'était uu petit picolo pas fort en
degré mais bigrement nerveux, un
de ces petits vins de pisse-en-l'air
qui vous rendent aimables auprès
du beau sexe. »
(A. Labobie.)
PISSER. V. Uriner.
PISTE. V. Suivre.
PISTOLET. Bagafe ', Burette, Cru-
cifix. Crucifix à ressort, Mando-
let*, Pétouse*, Pied de cochon,
Pitroux, Soufflant.
PITUITE. Flume. V. Crachat.
PLACE PUBLIQUE. Placarde.
V. Marché.
— PLACE DE LA B.\STILLE,
à Paris. La Bastoche.
Il était né près du canal,
Par là... dans 1' quartier d' l'Arsenal,
Sa maman, qu'avait pas d' mari,
L'appelait son petit Henri...
Mais on l'appelait la Filoche,
A la Bastoche.
— PLACE MAUBERT. La Maube.
V. Quartier.
— PLACE OÙ SE FO\T LES
EXÉCUTIONS C.4^PITALES.
La Plaine Bouge.
— CHANGER DBVLXCF.. Cambuter,
Décambuter.
PLACER. V. Caser, Mettre.
PLACET. Babillard.
Ma largue part pour Versailles ;
Aux pieds de Sa Majesté,
EU' lui fonce un babillard
Pour me fair' défourailler.
(V. Hugo.)
PLAFOXD. Flaquet.
Travaillant d'ordinaire
La sorgue dans Pantin,
Dans mainte et mainte affaire
Faisant très bon chopin,
Ma gente cambriotte
Redoublé' de cam'lotte
De la dalle au flaquet.
( Vieille chanson d'argot.
PLA
PLAGIAIRE. Démarquew.
PLAGIER. Démarquer, Démarquer
du linge d'autnii.
PLAIDER. Blanchir, Lessiver.
V. Avocat.
PLAIDOYER. Blanchissage, Les-
sive, Médecine, Purgation.
" Collez-moi cinquante balles et je vous
coque une médecine llaïubante. »
(VlDOCQ.)
PLAIE. Abreuvoir à mouches, Cor-
huche *.
PLAIGXAKT. Péttur.
PLAIA'DRE (SE). Se traduit, se-
lon le cas, par quelques équiva-
lents de Grogner ou de Pleurer
(V. ces mois). Les typographes
disent Gourgousser et appellent
Gourgousseur celui qui se plaint
constamment.
<• De mémoire de compositeur, per-
sonne n'a vu le gourçiousseur satis-
fait. Son caractère morose et gron-
deur fait le vide autour de lui
mieux que ne le ferait une machine
pneumatique. »
(E. BOUTMY.)
PLAIRE. Botter, Chanter, Chaus-
ser, Ganter, Taper dans rœil.
Que voule/.-vous, à ce moment,
II me bottait, cet homme,
Et Je le bottai mémcment.
C'était bien juste, eu somme.
(II. Ponchos.)
<■ Elles vous chantent à vous, ces
grandes nefs gothiques transfor-
mées en écoles pour petits protes-
tants, des bancs à la place de l'autel,
plus de vitraux dans les ogives et
partant le vide et le froid d'uue
église sans culte? »
(Jean Lodrain.)
« Elle avait d'emblée lapé dans l'œil
du baron qui lui avait aussitôt offert
son cœur agrémenté du petit hùtol,
du coupé et de la paire de steppers
traditionnels. »
(DoMtBC.)
— On dit d'une chose ou
— 360 — PLA
d'une personne qui plaît :
C'est mon numéro. C'est ma
pointure, Je rencaisse.
« Cette petite fcmme-lù avec ses
grandes mirettcs et son bec rose
est tout à fait ma pointure. »
« Ce gonce-là, avec son châsse à la
manque, j'ai jamais puVettcaisser. »
PLAISAXT. Coq, Coquet, Gandin,
Pallas. V. Beau.
PLAISAXTER. Blaguer, Chiquer,
Chiquer balle. Chiquer contre,
Couillonner, Couyonner, Flacher,
Piocher, Plancher, Rigoler.
« On n' sait janiais quand i' parle
sérieus'ment, faut toujours qu'i'
chique, qu'i' dise des blagues. »
« — Permission de huit jours! répé-
tait le capitaine ! Permission de
huit jours!... Ah ça! mais... Est-ce
que vous couillonnez, mon lascar? »
Est-ce que tu rigoles,
0 mon cousin Nicole,
Va, retourne à l'école.
(H. PONCHON.)
— EX PLAISANTANT, POUR
PLAISANTER, TU PLAISAN-
TES ! Z'oi»'.' i'our bêcher, l'our
chiquer, Pour ta chique.
« Coupe pas ! C'est pour bêcher que
j' t'ai dit ça. »
« C'est pas pour chiquer, mais t'es
rien veinard! »
« Si qu' ça s'rait seurment pour de
vrai, niais c'est pour In chique. »
« Que qu' tu dis? 1' la r'trousse du
ciguë avec une rouchie pareilio '
Pour! »
PLAISAXTERIK. Chiqué, Chi
quel, Couillonnade, Couyonnadi .
Plavhe, Fumistei'ie, Sorte (arg.
des typographes). V. Mystifica-
tion.
Le Mariage : Couillonnade!
l'eut-on trouver rien de plus fade ?
1 Mouron (|ui ne pliiit qu'aux serins.)
/itmour libre est loi de N.iliire,
Tout autre est mensonge, imposture,
(i*. I'aillkttk.)
PLA
— 361 —
PLU
— CELA \EST PAS UNE PLAI-
SANTE KIE. C'est pas de la
bêche, Sans char.
Ah ! tu sais, vieux, sans char,
c'était tout d' même une chique
ballade, j' te l' jure. »
On rigol' comm' des ouistitis ;
L' peupe il en a d' la réjouissance :
V bœuf gras est rétabli en France,
Tout r monde en raaog' des confetti !
Les déguisés i' sont nombreux ;
Y en a des chars et d' la musique :
V'ià r Triomph' de la République:
C'est pas d' la bêche, on s' sent heureux.
(P. Paillette.)
PLAISIR. Rigolade.
ment.
PLAXCHE. Garant*.
V. Âmuse-
- PLAXCHE A ASTIQUER.
Sam/t (arg. de Saint-Cyr).
PLAT, subs. Butre, Crolle *, Crosle *.
PLAT, adj. En parlant des per-
sonnes : Affiche, Limande, Pu-
naise. V. Maigre.
PLEUR. Viaupe.
PLEURER. Baver des dignots,
Chanter, Chasser des reluits *,
Chier des châsses, Chialer, Chigner,
Chouigner, Couiner, Plaquer des
calots, Gicler des miretles. Lâcher
les écluses. Pisser de l'œil, de la
mirelte, des châsses, Reniquer,
Viauper, Y aller de sa larme,
Zerver* ; et quelques équivalents
de Pleuvoir, On ajoute parfois
à ces expressions le comparatif
Comme une Wallace.
" Pleures donc bien et chiés hien
fies yeux, vous en pisserés moins. »
(Béfioalde de Vervili.e.)
— Ah! ah! dit 1' Frisé, te v'ià morte!
Kt 1' grand niqu'doul' s' mit à pleurer.
Oh! oh! qu'il chialait, faut qu' j'emporte
Un bout d' souvenir pour l'adorer.
Et prenant la cotte et les bas,
Il est parti là-bas, là-bas.
(J. RlCBEPlN.)
« lié! les gars, venez donc voir Néné
Archeneaud, il est saou!, il en
couinel »
« — Alors, la v'ià qui se met à
chigner :
— Je vas te dire la vérité... C'est que
j'ai pas mangé depuis avant-hier.
Du coup, je l'ai lâchée, et j'ai
sorti ma pièce de vingt ronds... Je
voyais bien qu'elle ' ne mentait
pas... Elle pissait de Vœil avec trop
de conviction...
— Si c'est ça, que je lui dis, v'ià
de quoi aller bouffer... >>
{0 Méténier.)
— OX PLEURE, OX VA PLEU-
RER. )'rt de l'oignon.
a Chaque fois que le père rentre
saoul, ya de l'oignon à la piaule. »
PLEURNICHEUR. Chialeur, Gei-
gnard, Geigneur.
PLEUVOIR. Lancequiner , Lan-
guiner, Lansquiner, Vaser, Vasi-
ner.
Quand c'est donc que je pourrai m' dire :
— Ma Tieiir, ça y est, tu vas t' plumer!
Pi c'est l'Hiver... p'tèt' qu'y f'ra chaud,
Si c'est l'Klé... ptêt' qu'y fra tendre, >
Mais qu'y lansquine ou qu'y fass' beau, î
Mon guieu, comme y f'ra bon d' s'étendre ! •
(Jehas Rictls.)
Sans but,... sans savoir, faut aller
Môm' quand i' vasin' tout' la neuille.
Si tu t'arrêtes d' cavaler,
Comm' fileur, la rniflelf te rueille.
(L. DE Bekcy.)
PLOMB. Domine^, Doussin*, Gras-
double, Limousine, Mastar, yoir.
« Le gras-double, c'est le plomb qu'on
arrache aux chéneaux et aux gout-
tières, les tuyaux qu'on brise, les
boutoûs de porte qu'on scie, les
ferrures qu'on détache,... tout le
métal de construction qu'on vole
s'appelle du gras-double. »
(E. Lepeli.etier.)
— TUYAU DE VLOMK. Saucisson.
PLOMBER. Doussiner *.
PLOXGEOX. Faire un plongeoi^
malgré soi : Faire une passade.
PLUIE. Bouillon de chien, Lance,
Lancequine, Lansquine. V. Eau.
PLU
— 362 —
POI
« Depuis ce temps, j'ai plus de goût
à rien ; j'ai fait que poiroter sous les
larisquines en battant mon quart. »
(Louise Michel.)
VI A'ME.^ "Barbue, Rame, Yolante,
Vol-an-tent.
T*- PLITME A ÉCRIRE. Bon-bec,
Brodeuse, Courante, Griffarde,
Griffonnante.
« Son bifl'ton commençait comme ça :
J' mets la griffarde à la pcgne pour
vous broiier qu' mon gnière est
guéri d'puis deux plombes. »
« Comme le juge d'instruction lui
montrait la traite qui avait motivé
sou arrestation :
— Quoi? lui dit-il, c"esl-il moi qui ai pu
fabriquer ce flanche-là; j'ai jamais
su tenir une brodeuse de ma vie. w
(J. LivY.)
PXELMATIQUE. Pneu.
POCHE. Bacreme, Baguenaude,
Balade, Ballade, Bouchon, Fabe,
Pelouse *, Filouse *, Fouille, Fouil-
louse, Four chaud ', Glochetle ',
S Grande, Giieularde, Larçon *, Pro-
5 fonde, Propliète, Vague, bague-
naude, Valade, Vallade.
Tout d' niôm', dis pas niort au persil ;
Sans lui, bonsoir la baQu'naud' ronde.
(J. RlCHRFlX.)
« Alors on a monté au Rochouart et
on est entré dans un' tôle que la
porte est comme une église. Ça
s'appelle?... J' me rappelf pus!...
Attends, faut que j' gàfille su' 1'
prospectus eq' j'ai là dans ma va-
que... »
« Plus d'aubertn'estoit en fouiltouse. »
(KlllELAIS.)
« r prend sa rallonge qu'il avait
toute ouverte dans sa fouille et m'en
passe un coup. »
« Un peu de monnaie, quoi ! trois,
quat francs! histoire de ne pas
battre les chemins sans seulement
un pauvre pélaud dans s&profonde. »
• (G. CoURTKLI.M.)
— POCHE SECRÈTE. Finette.
« Le grec a dans son habit, au dos
de son pantalon, une ou plusieurs
petites poches dites finettes, dans
lesquelles sont placés les jeux qu'il
doit substituer à ceux de lamaison. »
(RoDEHT-HotDIM.)
— L'individu sans le sou, pour
indiquer que ses poches sont
vides, dit que Les doublures
se touchent.
POÊLE, subs. m. Goulu, Gueulard.
« Allons, quoi 1 mets du lusquin dans
r gueulard ! »
POÊLE, subs. f. Mcruché.
POÊLO\. Méruchon. .
POÈTE. Poigre*, Poite.
POIG.XARD. Bon-dieu, Flambart,
Flambert et les équivalents de
Couteau.
POIGXARDER. Figuer ', Piquer ',
Lingucr, Suriner.
POIL. Brigeanf, Brigani", Fil.
V. Barbe, Cheveu.
« — A moi, mon vieux, on me 1' met
pas : j'ai trop d' fil dans la trousse. »
— POIL AU PUBIS. Paquet de
maryland, de cinquante, de
quatre-vingts, de tabac, Sapeur.
« — Aile a d'jà des moustaches à
seize berges. A doit avoir quéqu'
chose comme sapeur; mince de
paquet d' cinquanlel »
— POIL SUR LA POITRIXK.
Dessus de malle.
— POIL SOUS LES BRAS.
Lapin.
« Le régisseur se mit en colère :
— Au heu de chercher à épater le-
copines avec vos boucnons di^
carafe et vos toilettes de cinquante
louis, vous feriez mieux de peigner
vos lapins et de vous brosser les
crocs. »
POIIŒ. Prntr.
— POIRE CUITE. Crotte d'ermite.
POIRE D'AXGOISSE. Pirenalle.
POIS. Roulant.
POISOX. Baume de jwrte en terre,
Boucon, Mauvais cafi', Poivre.
POI
363 —
POM
u A voulait pas aller à l'hospice pa'c'
qu'a s' figurait qu' les carabins,
quand i's pouvaient pas vous gué-
rir, vous donnaient le baume de
porte en terre, pour vous expédier
plus vite. »
POISSOX. Caillé, Cayer, Flottant,
Nageoir, Noujon, Pdmeur.
POITRIXE. Cîiirasae, Devant de
gilet, Plastron. V. Sein.
POIVRE. Avoine de curé, Fortin,
Fretin, Relevant, Sable jaune.
« D'attaque et daplomb, il était, mal-
gré la cinquantaine voisine, vigou-
reux et vert-galant, toujours prêt
à faire bonne chère aux dames,
sans avoir besoin d'avoine de curé. >>
(Hbctor France.)
<( — Un peu de relevant, mon cousin?
demanda la bouchère en lui ten-
dant le poivre.
— Oh! pas encore, cousine! on est
encore solide au poste ! »
(Herbert.)
POIVRIÈRE. Fortiniéi-e.
POLICE. Argiiche", Arnac, Ar-
nache, Arnacle, Arnaque (ces qua-
tre dernières expressions sont la
contraction de La Renâcle), Ar-
nif (contraction de La Renifle],
Bigorne, Casserole, Ces mess. Ces
messieurs, Louche, Lousse* {V . J&T-
gon), Marmite, Mouche, Pousse ',
Raclette, Raille, Rapporteuse, Re-
nâcle, Renaclette, -, Rcnaque, Re-
nifle, Reniflette, Rousse, Volante.
V. Malice.
— QUI APPARTIENT A LA PO-
LICE. Qui en est. Qui est de la
boîte, de la boutique, du coin du
quai (pour Paris seulement),
de la qrande maison, de la mai-
son, de la rue de Jérusalem (pour
Paris), de la tôle. V. Agent.
Acres, v'Ià YArnaque, fit l'Oncle
tout à coup. »
(0. Métkmeh.)
Je l'ai aimée autant qu' j'ai pu,
Mais j'ai pus pu lorsque j'ai su
Qu'a m' trompait, avec Anatole...
Ça d'vait arrÎTer, tôt ou tard,
Car Analol' c'est un mouchard...
La marmite aim' ben la cass'rolle.
A Batignolles.
(A. B.)
C'est les roussins, qnoi !... ces messieurs
Qui voi'nt tout, d' l'île à la barrière,
Comm" celui-là qu'avait deux yeux
L'un par devant, l'autr' par derrière.
(!».)
« Il jeta un coup d'œil circulaire dans
le bouge et, voj-ant dans un coin
deux physionomies qui ne lui
étaient pas familières, il fit demi-
tour en disant : « Ça sent la mou-
che, icigo. »
« Tâche de pas te faire poisser, y a
deux jours que la renaclette" te
r'file. »
Car, dans ce coin de Bordeaux,
On rencontre des badauds
Qui vont manger leur galette.
En cachette ;
Et, pendant qu'on les détrousse,
Plus duu marlou... plus d'un grec.
Se fait chauPTer par la rousse
A Mériadeck.
(A. B.)
— BRIGADIER DE POLICE.
Double.
— SOLS - BRIGADIER. Sous-
verge.
— OFFICIER DE PAIX. V. Offi-
cier.
— COMMISSAIRE DE POLICE.
Quart, Quart d'œil.
— VOILA LA POLICE! Lorsque,
dans un établissement public,
des malfaiteurs veulent s'aver-
tir à haute voix de l'arrivée de
gens diî police, ils disent : Le
train va partir, La voiture est
à la porte. Notre voiture 7ious
attend, Passez-tnoi le Larousse,
Voyez cela dans le dictionnaire
ou toute autre phrase du môme
sens.
POLICIER. V. Agent.
POLTROX. V. Capon, Lâche, f
POMME DE TERRE. Cartofle,^
Cartouche, Crompire, Krompira^
. Patate, Tmffe. 1
PO M
364 —
POS
<( — Et vous là, numéro deux, vous
n'avez rien à réclamer? demanda
lofficier.
— Je ne réclame rien, mon capitaine;
seulement je vous dirai que la soupe
est uu peu maigre. On nous fait
tous les soirs éplucher doux sacs de
patates, et le lendemain, on trouve
juste dans sa gamelle deux krom-
pires qui se battent en duel. »
« — Encore des cartofîes ! fit Jean en
voyant qu'on servait encore du
ragoût. J'en ai soupe ! »
(H. Sombre. )
« Avec la croustille du ballon, y a pas
d' quoi faire la noce : Des vestos
ou des truffes tous les jours, sauf
el' dimanche et 1' jeudi où qu'on
vous fout un boutd' barbaque qu'un
clebs en voudrait pas. »
POiVIPIER. Grenadier du rifle, Wi-
dangeur.
POHC. Rostiignol à ghinds. V, Co-
chon.
PORTE. Discrète, Encarde, Fen-
dante, Guimbarde", Lourde, Ys".
« On avait combiné l' truc dans c'tte
tôle-là à cause qu'i' y a deux encar-
des et qu'on peut démurger sans
que r lourdier vous r'mouche. »
(0. MkTÉ.MER.)
— METTRE A LA PORTE. Ra-
lancer, Vider. V. Chasser.
Tu vas balancer V parleraenl...
r faut assainir la boutique...
Puis, faut vider l' gouvernement,
Pour nettoyer la République...
Tu n' traviiill'ras pis pour la peau.
En faisant un p'tit deux décenilire...
Car, tant qu' yaura d' la merd' dans 1' pot.
Mon vieu(,ça puera dans la chambre.
(A. B. Les Soulologues d'Honoré Constant.)
PORTEFAIX. Ange de grève \ Col-
tin, Coltineur, Colletin. Colleti-
neur. Mignon de port *. V. Fort.
PORTEFEIILLE. Ployant, Porle-
s luquc ' , Portemince.
— PORTEFEUILLE GARM. Ma-
telas.
«J'our offrir deux francs à un misé-
'reux qui vous rapporte avec siuj-
plicité un pareil matelas, il faut
pratiquer, à une dose véritable-
ment surprenante, cette opinion
féodale du riche que tout lui estdù. »
(.\lcxandre Hepp.)
PORTE-MO.\.\AIE. Artichaut ,
Artiche, Morlingue, Porle-me-
nouille, l'orte-monaille, Porte-
mornifle. V. Anglais.
J'ai pus qu' la peau dans mon morlini/iie :
Pas m<^me d' quoi pour deux ronds d' gringuc !
Ceux qui m' voient avec ma l)eir fringue
Doiv'nt pas s' douter que j' fais ballon.
(L. DK BencY.)
PORTEUR D'EAU. Cribleur de
lance *.
PORTIER. V. Concierge.
PORTRAIT. Photo (apoc. de Pho-
tographie), Mouchard.
— PORTRAIT-CHARGE. Bme//e.
POSER. V. Mettre.
POSITIOX. Avoir une position
élevée, lucrative : Être dans les
eaux grasties, dans les légumes.
V. Autorité.
POSSÉDER, llrcr", Utrer\
— POSSÉDER CHARNELLE-
MENT. S'appuyer, S'envoyer,
S'orchestrer. V. Jouir.
« V'Ià une gonzesse que je m'oppuie-
rais bien... mais faudrait trop de
pognon pour me Venvoyer. »
POSSIRILITÉ . Mrrhe , Pf'in .
V. Impossible.
« — Je veux bien te payer à dojeuuer,
au besoin t'avancer le louis pour
t'aider à te sortir de la pouillerie,
passagère, je l'espère; je t'offre
même l'hospitalité, pour ces huit
jours que mon amie doit rester ab-
sente ; mais parler pour toi au pa-
tron, pour ça, vois-tu, mon vieux,
pas plan ! » *
(J. L&^CDtl.)
POSTE DE POUCE. Clou, Lam-
pion rouge. Planque à flics, à ser-
gots; el la plus grande partie
1
POS
— 365
POU
des termes signifiant Prison,
V. ce mot.
« Mais une fois dans la planque à
sergots, ï s'a mis à faire une mu-
sique des cinq cents diabes. si
bien qu'i' s'a fait poncer dans les
grands prix. »
POSTE AUX CHEVAUX. Véloze.
POSTICHE . Paquet postiche
dans les magasins. Anglais.
POSTILLOJV. Vélo.
POT. MaiTTiouset ', Turin.
— POT-AU-FEU. Marmouset ',
Riffault'.
— POT A BOISSON. Crupault*,
Goupin , Goupine, Gouplin' ,
Goupline *, Gour, Gruppelin.
— POT A BRAISE qu'emploient
les commères en guise de
chaufferette. Gueux.
« Accroupie près d'un queux sur les
cendres duquel une cafetière ron-
ronne. »
iP. Mahalir.)
— POT DE CHAMBRE. Jules,
Thomas, Thomas grosses lèvres.
POTEXCE. Abbaye de Monte-à-Re-
gret ', Béquille *, Credo *, Poiir-
dolle", Gif/le', Hallegrup *, Jam-
be-en-Vair * , La Montjoye*, La
Veuve", Montagne de Géant "',
Sans-feuille, Turtene ' .
— CORDOX DE POTE.\CE (en
cuir. Baudrouse*.
POTIROX. Boule jaune.
POU. Coquillon, Espagnol, Gau, Go,
Got, Grenadier, Habitant, Loca-
taire, Loupac, Loupaque, Lou-
pât e (V. Jargon^ Mie de pain à
roulettes, Pégos^e, Picanti.
— Au pluriel : Garnifon.
« La petite bohémienne était gentille
à croquer et pas du tout farouche,
seulement je m'aperçus qu'elle avait
la tête pleine de coquiilons. »
(Les Propos du Commandeur.)
« Dans les villages et les faubourgs
arriérés des grandes villes, il ne
manque pas de femmes, ignorantes
autant que malpropres, qui préten-
dent que des grenarliers sur la tête
d'un enfant entretiennent la santé '. »
(Hector Frakck.)
Quand il a souci de son teint.
Far un merlan le pnrotin
Se fait gratter pour un rotin
Le long des berges ;
Et, par les matins de beau temps.
S'ils deviennent inquiétants,
Il peut noyer ses habitants
Le lung des berges.
(L. DE BimcT.)
C'est un métier d" purolin.
Faut trimarder dans Pantin
En savates,
Fdut chiner pour attraper
Des loupaqii ou pour chopper
Des miir pattes ;
Dame, on oag' pas dans 1' benjoin,
A Saint-Ouen.
(A. B.)
« — Nom de Dieu! fit-il en retournant
les draps du malheureux bleu :
mais vous avez des locataires, mon
garçon I Voulez faire concurrence
au commandant d'armes?... Vous
avez une garnison \... Ser'-major,
vous me commanderez quatre hom-
mes de corvée qui iront, avec leur *
brosse de chiendent, me décrasser
ce lascar-là à l'abreuvoir et me le
débarrasser de ses pégosses.. .Elvous
le ferez coucher quatre jours à la
malle, qu'on ait le temps de chan-
ger sa fourniture. »
a J'aim'rais mieux filer la cloche que
d' plumer dans une tôle pareille;
j'aurais 1' flube d'y poisser des
morbaques et des gos. »
POUCETTES. Alliance, Pouce-
reau. V. Menottes.
— METTRE LES POUCETTES.
Empoucer.
POUDRE DE RIZ. Farine, Plâtre.
V. Fard.
« Ces gonces-là, leur faut des gonzes-
ses avec des diames, des dentelles
et tout le tralala; et la pus belle
des bergères leur-z-y dit qu' nib, si #
a n'a pas un kil de farine su' l' tro-
gnon. »
POU
— 366 —
PRÉ
POUDRER de poudre de riz. Su-
crer la tarte.
« Vous vous arrangerez chez une som-
nambule... On se trotte à Neuilly...
La Rave surenchérit.
— Que lui disiez-vous, espèce de dé-
bauchoir?... La môme est plus cra-
moisie que le blair à Victoria... Dé-
poche-toi d'aller sucrer ta tarte,
petite... »
(K. Maizeboy.)
POUILLEUX. Loiipel,Pé>jossier.
<i On dit tous les biffms pégossiers;
c'est là une calomnie. J'ai vu des
intérieurs de chitlonniers fort bien
tenus, où le plancher était lavé, les
meubles époussetés, les ustensiles
brillants. »
POULAIIV. Gultron.
POULAILLER. Ornière.
POULE. Bccante, Bccquante, Esta-
ble, Estafe, Estafle, Estaphle, Or-
nie, Sive *.
« Ou a briffé une ornie qu'il avait
poissée à Bagnolet, chez un cul-
terreux. »
POULET. Bécant, Becquant, Orni-
chon, Ornion.
POUMONS (LES). La doublure,
Le mou.
POUPÉE. Pépée (arg. des enfants).
POUR. (Afin de.) Histoire de.
g£ « Histoire de rigoler, on y avait mis
d' l'avoine de curé dans sa vi-
POUHBOIRE. Camionnage, Drin-
gueile, Puurliche, Poursoif.
« — Et il n'y a rien pour le camion-
nage, dit Maxime en rendant la
monnaie. »
POURPOINT. Georget \
POURSUIVI par la police. Qui a
les pieds dans le dos, ilans les en-
dosses, dans le râbc.V. Recherché.
POURSUIVRE. Foutre la chasse.
« Pour détourner l'attention du pu-
blic d'un tas de tripotages finan-
ciers et de compromissions politi-
ques, on fout la chasse aux liber-
taires. »
(La Jîenaissance.)
POURVOI. V. Cassation.
POURVOIR (SE). Id.
POUSSER. Bouler, Drosser, Esba-
lancer',
PRAIRIE, PRÉ. Fenouse, Filouse,
Mouchoir à baufs. Paludier", Pé-
tard, Pelardier.
— PRÉ FAUCHÉ. Pelé.
PRÉCAUTION. Garde d carreau.
— PRE.XDnr, DES PRÉCAU-
TIONS. Épargner le poitou'.
Se garder à carreau.
« Armand Marast était de ceux qui
ont l'art de se faire des amis d'un
jour, quoiqu'il gardât toujours une
pointe d'impertinence. H appelait
ça .se garder à carreau. »
(ARsi::«E Hocisaye.)
PRÊCHER. Égrugcr.
PRÊCHEUR, Babillard, Jaseur.
PRÉCIEUX. (Objet de prix.)
Bath.
« C'est une goyo à la mode, a porte
([ue du balh. »
PRÉDICATEUR. Zcruart \
PRÉFECTURE. Préfectance.
« Tiens, v'ià qu'on le fourre dans une
voiture... Ça ne va pas traîner :
En route pour la Préfectance. »
(LtitunA cl LivtgcE.)
— LA PRÉFECTURE ME PO-
LICE, /.fl Hoile, La Boutique,
Le Bord de Veau, La Cuisine, Lu
Curieuse, La Grande Maison, La
Ju'h'e, La To!e, Le Coin du Quai.
V. Conciergerie, Police.
PRÉI ET DE POLICE. Dab des
renifleurs, Baron iU'la Raille,
PRÉ
— 367 —
PRÉ
Grand condé, Mec de la Rousse,
Patron, Père la Renijletle. V. Po-
lice.
« Vous voulez nie cuisiner, dit-il, c'est
comme des dattes, vous ne saurez
que nib ; el si je jacte, ça ne sera
que devant le Patron. Si'je casse le
morceau, je veux que ça me rap-
porte des douceurs ; et c'est pas
vous, simple quart d'oeil, qui pouvez
me les faire avoir. »
PRÉMÉDITATION. A VArnac, à
V Arnaque.
PREMIER. Preu.
« Quand on jouait à courir, j'étais
toujours le preu. »
— QUI ARRIVE PREMIER.
A lui le pompon. Qui décroche
le saucisson, le jambon, la tim-
bale, Qui tient la corde.
Lorsque se présente un jupon,
Même si quelqu'un d'autre ferre.
Lui seul vient à bout de l'atTaire :
C'est toujours à lui le pompon.
(Blédobt.)
« T'as beau te démancher 1' fign'dé,
t'as pas beau jeu; l' Rouquin est
plus mariolle que toi. C'est lui qui
décroch'ra l' jambon. »
— LE PREMIER CLIENT. É^e«-
ne, Qui étrenne.
En rôdant autour des tables
A la porte des cafés,
£lle dit des niots aimables
Aui messieurs bien altifés.
— La coquine est déjà belle '.
— Ça ne peut que raal tourner!
— Bons messieurs, raurmure-t-elle.
Vous devriez m'élrenncr.
(Clovis Hcgces.)
PRENDRE. Chauffer, Chei'rer.
V. Attraper, Saisir, Voler.
PRÉOCCLPATIOX obsédante .
Cauchemar. V. Ennui.
PRÉOCCUPER (SE) outre me-
sure. Se cauchemarder, Se faire
du sang.
« Ne vous cauchemardtz donc pas
pour si peu, allez, ma pauvre dame.
Je ne comprends pas qu'on se fasse
du sang pour un homme. »
PREPARATION. Cuisine. V. Pré-
parer.
PRÉPARER. Amarrer, Arnaquer,
Maquiller, Mijoter. V. Arranger.
PRÉPARER UXE AFFAIRE.
Être dessus, Marcher dessus.
— PRÉPARER UX JOURXAL
au point de vue de la rédaction
et de la mise en pages. Faire
la cuisine ou Cuisiner.
« Enseigne-t-on le journalisme comme
on enseigne la cuisine? Le mot est
courant dans le métier : la cuisine
du journal. Mais c'est la confection
même du numéro dont il s'agit ici.
Je ne méprise pas ce point parti-
culier : la cuisine du journal, c'est
sa vie même. Il est des Vatel et des
Carême, des gens de génie dans
l'art de cuisiner une gazette. Ceux-
là ne sont pas toujours les plus
glorifiés, ils sont souvent les plus
utiles. »
(JCLE8 ClAHITIE.)
— Ces expressions s'appliquent
également au théâtre, aux
institutions et aux pratiques
qu'emploient les gens de
police pour préparer les
aveux d'un inculpé. l.
« Auguste Germain qui nous montra
d'abord avec une verve si causti-
que le guignol des planches, qui
nous initia aux recettes de la cui-
sine théâtrale, qui blagua dans une
suite de dialogues à l'emporte-pièce,
savoureux, poivrés, exquis comme
du Donnay ou du Capus du meilleur
cru, les filles vouées au maillot et
aux couplets sur l'oseille... »
(Resé Maizeroy.)
On vole, on viole, on assassine ;
C'est très rigolo la cuisine
De l'ordre social pervers.
(P. Paili.ktte.)
« Pendant les sept premiers jours de
ma détention, j'étais amené tous
les jours à la Sûreté. Là, on me cui-
sinait. »
(RODOT.)
— PRÉPARER UX OUVRAGE,
un travail. Labourer'.
PRÉ
308
PRE
_ pnÉPARER UN MAUVAIS
TOUR à quelqu'un. Lui faire
frire des œufs.
— PRÉPARER UN VOL, un cri-
me. Agricher le grelot. Arra-
cher du chiendent. Emmailloter ,
engraisser ou nourrir un mar-
mot, un môme, un poupard,
PRÉPUCE. Cabochon de rubis, Ca-
lotte, Casquette, Chapeau.
Mon p'tit frère est très convenable :
Quand il entre, il 6t' son chapeau.
( Vieille chanson.)
PRES DE.
Juxte *.
(Auprès.) Jouste *,
I»RÉSERVATIF, subs. Armure
d'Éros, Capote, Capote anglaise. Ci-
garette, Chapeau, Noisette, Ruban.
« Un général retraité a conservé toute
une série d'équipements militaires.
Un jour, il montrait à d'aimables
visiteuses ses vêtements de grande
et petite tenue qu'il porte encore
avec orgueil, en non-activité, après
les avoir promenés sur tous les
champs de bataille de son temps.
Les jolies curieuses s'extasiaient :
— Oh 1 s'écria l'une, que d'uniformes !
que de shakos ! que de capotes !
— Vous en avez pour votre vie,
ajouta la belle curieuse.
Le général la regarda un peu sur-
pris :
— Ma foi, madame, je n'osais pas
vous le dire. »
(Hector Fhance.)
« Dame Coignet avoua au président
des assises qu'en femme prudente
elle avait dans son chiffonnier une
provision de ces confections de
mode anglaise que débitent à Paris
des frères de noui italien, confec-
tions que le xviii* siècle fragonar-
desque appelait Armures (tEros,
carquois légers où il conserve ses
flèches et que notre siècle, plus
terre à terre, appelle les water-
proofs de l'amour. L'infortuné Cour-
tial était encore revêtu de cette
cuirasse imperméable quand il reçut
le coup fatal. Seule avec son ca-
davre, sa complice s'empressa de
lui retirer cette pièce à conviction,
qui ne figura pas aux débats. »
{Gil Blas.)
PRÉSIDENT. Francpilois", Grand
mec, Grand meg *. V. Colonel.
— PRÉSIDEXT
Anatole, Léon.
D'ASSISES.
— PRÉSIDEXT DE LA RÉPU-
BLIQUE. Guignol.
PRESSER (SE). Se décarcasser, Se
démancher. Se démancher le trou
du cul, Se grouiller. Se grouiller
ou se magner le cul, le fiacre, le
figne, le fion, le tal, le train, etc.
ou simpl. Se magner, Se patiner.
V. S'empresser.
« Aussi vous voyant tout turlupiné
pour les histoires qu'on raconte
sur votre père, je me suis décar-
cassé, j'ai cherché, j'ai trouvé. »
(Lerui.na et LivÊQCi.)
Allons, patine-toi, mon vieux;
Fiflne et Sarali toutes belles
Nous attendent sur le ponton,
Quai du Louvre. Les hiroudelles
Nous conduiront au Bas-Ueudon.
(P. I'aillette.)
Allez, ho! dar'dar' ! magn'-toi l' figne
Si tu veux t'en v'nir avec nous,
Ou sans quoi, tu sais, on s'esbigne...
(BlAdort.)
PRÊT, adj. V. Précaution.
PRÊTE-XOM. Mannequin (exten-
sion du mot français).
PRÉTEXTIEUX. V. Embarras.
PRÊTRE. Calotin, Coin, Coincoin.
Corbeau, Emblémeur', Enseigne de
cimetière, Fusain, Goussé-razis ' .
Marcassin, Moule à antiennes,
Oi'emus, Radis-noir, Ratichon,
/{ase ;apoc. de Rasé), Razis, Ro-
chet. Sac à charbon. Sanglier,
Taupe, Vobiscum. V. Confesseur,
Officiant.
T'as fini:.... d' l.i viande a corbeaux'.
C'est vrai qu'i's sont gras, qu'i's sont l>ejui,
Qu'i'» ont d' l'atout, qu'i's parlent bien,
Qu'i's ont des goaxess's poure rien.
PRE
— 369 —
PRI
Eli ben I chacun son goût, moi, j" raque.
Un', deux,... par ici la sortie...
Et j'aim' mieux les bergèr's de claque
Que les punais's de sacristie.
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
« — Moi j'aim' pas rencontrer un
marcassin : les radis-noirs et les
oremiis ça porte malheur, aussi
quand j'en trouve un su' mon che-
min j'touche du fer pour qu'i' m'ar-
rive rien d'sale dans la journaille. »
« Nous autres paysans, ouvriers et
citadins, nous avons voté tout de
même pour l'homme qui avait mis
les princes à la porte et les vobis-
cum au régiment. »
(Georges Thiébadd.)
« Le sanglier a voulu lui faire em-
brasser la croix avant decalancher,
mais il n'a pas marché. »
Il est en colère, 1' boa Dieu!
Pourtant i' n' fait pas d' politique...
Mais, d'après ces bons ratichons,
r croit qu' nous somm's tous des cochons
Depis qu'on est en république.
(A. B.)
« Un radis noir ! Ça porte malheur !
— Quand on voit un sac à charbon,
faut toucher du bois et du fer. »
PREUVE qu'on tient d'une faute,
d'un délit ou d'un crime commis
par autrui et qui est demeuré
secret. Cadavre.
PRÉVEXTION. Plan de coidllé,
Prévence. V. Flagrant délit.
PRIER, higoter, Jaser.
— PRIER AU PIED DE SON
LIT. Bouffer sa paillasse.
PRIÈRE. Jasante.
PRI\CE. Franc-ripois* , Linspré
(V. Jargon).
PRIXTEMPS. Honnête.
PRIS. V. Arrêter, Découvert.
PRISE DE TABAC. Chouine, Pin-
cée de ciment, de grézitlon.
PRISER. Fanfouiner.
PRISEUR. Fanfouineur.
PRISON. Abbaye des sots bordels*,
Bal, Balançoire, Ballon, Bignouf,
Bloc, Blouse, Boîte, Boîte aux
cailloux, aux fayots, Bonde, Bou-
cle, Cage, Campagne, Cayïton, Ca-
niche, Carruche, Cartuche *, Case,
Castu, Castuc, Castue, Château de
l'Ombre, Collège, Complouse, Ga-
ruche. Gerbe, Hôpital, Hosteau,
Hosto, Housteau, Housto, Jetard,
Loir, Lycée, Pension, Plan, Plan-
que, Schtard, Séminaire, Tas de
pierres. Tirelire, Trou, Tune*,
Tuneçon *.
— En argot militaire : Boîte,
Caisse, Grosse, Grosse lourde,
Grosse tôle. Lourde, Malle,
Mazaro, Ours. Tôle. V. Em-
prisonner, Hôpital.
« Au coin du boulevard, il rencontra
deux gardiens qui emmenaient une
fille.
— Tiens, la Alomignarde! Toujours
les mêmes, alors"! Y a pas quatre
jours qu'elle sort du ballon. »
(Oscar Mété.vieb.)
« Et pis tous ces gonciers-là, qui
gueulent dans les métingues qu'i'
faut casser la gueule à ceusses qui
pensent pas comme eusses, qu'i's
soient de n'importe quelle opignon,
j' te les foutrais tous au bignouf. »
« Et tout de suite la danse commen-
çait, ta manne céleste des nuits de
Soîte et des basses corvées. »
(G. CODBTELINK.)
« — Vous savez, me dit le commis-
saire de police, c'est la cinquième
contravention que l'on vous dresse ;
à la sixième, c'est la boucle. »
« Pauvre Chariot!... en v'ià un qu'a
d' la guigne!... c' qu'il en a bouffé,
d' la case ! »
Disciple de la bande noire.
Pour bien te caler l'avaloire,
Dans la complouse de Poissy,
T'en tressais... J'en tressais aussi.
{Chanson recueillie par
Hogieb-Grisox.)
24
PRI
— 370 —
PRI
« Mes romplices alors sont dans le
bal, tant mieux, nous irons tous
nous laver les pieds à la Nouvelle. »
(G. Macé.)
« — Le juge a l'intention d'en termi-
ner avec vous cette semaine.
— Ce n'est pas moi qui lui faciliterai
sa tâche, il a beau me laisser en
marinade dans ma cage, personne
ne connaîtra mon passé. Mes po-
teaux mêmes l'ignorent. »
« — Est-elle aussi en fuite?
— Non, elle m'écrit de sa campagne;
c'est ainsi qu'elle et ses pareilles
désignent la maison d'arrêt et de
correction de Saint-Lazare. »
(Id.)
A présent qu' me v'ià dans les planques.
(A. B.)
... J'en étais louf !.... Alors ej' pique
Ma course au boul'vard Sébasto
Où que i' tomb' dans les bras d'un flique
Oui voulait m' conduire à l'hostol...
(Id.)
J' fais quoi que j' peux. J' vous dirais ben
Pourquoi c'est que j' suis pas d' la haute.
J' l'avais môm' dit à m'sieu Rich'pin.
Mais faut croir' que ça doit pas s* dire,
Puisque pour s'6t' fait mon écho,
On l'a fourré dans la tir'lire
Avec les pègres d' Pélago.
(J. RiCHBPI.N.)
— ÊTRE EN PRISOX. Pincer ou
jouer de la harpe.
— MAISON CENTRALE. Les
bondes, Centrouie, Dure, Motle.
— LA CONCIERGERIE. La Ci-
gogne, La Tour, La Tour poin-
tue; on disait jadis La Lorcefé
pour : La Force (V. Jargon).
— MAZAS. La Maz, Maz, Taz,
Tazas.
— LA SANTÉ. La Santoche.
— SAINTE-PÉLAGIE. Pélague,
Pélago.
— LA ROQUETTE. La Grande,
La Rotonde.
— LA PETITE ROQUETTE.
La Petite.
— NANTERRE. Asile des rosiêres
ou des pucellea.
— LE CHERCHE-MIDI. Le
Grand Mazaro.
— POISSY. La Poisse.
— SAINT-LAZARE. La Rèsu7'-
rection, La Lorcefé des poni/fes,
Lazaro, Saint-Lag, Saint-Lago,
Saint-Lague.
— PRISON MILITAIRE OU
MARITIME DE PORT DE
MER. l'ontaniou (arg. des ma-
rins ; du nom de Pontaniou,
lieu voisin de Brest.où se trouve
une prison maritime).
PRISOXXIER. Ballonné, Bloqué,
Bouclé, Cantonnier, Coffré, Col-
lardé*. Collégien, Enflaqué, En-
christé, Enchtibé, Enfourailté,
Malade, Remisé, Serré. \ . Empri-
sonner.
— PRISONNIER LIRÉRÊ.GMért.
V. Libéré, Plume.
PRIVER (SE). (Manquer.) Se
bomber. Se brosser. Se brosser le
rentre. Se cloquer. Se fouiller. Se
qauler. Se gratter, Se taper.
Y. Bottine.
Quant à vous, c'est classé
Vous vous èles tous brossé
Le ventre.
(R. Po:iCHOii.)
— ÊTRE PRIVÉ DE NOURRI-
TURE. Mêmes termes que ci-
dessus, plus : Danser devant le
buffet. Se caler des brigues (on
ajoute parfois : à la sauce
caillou). S'envoyer des cloques,
des Jetons, Se taper sur le bide^
sur le bidon, sur la lan'erne.
Tirer la langue.\. Faim, Jeûner.
— ÊTRE PRIVÉ DE DO.MICILB.
Être à la cloche, à la comète.
Filer la cloche. In comète, La
filer, La refiler. V. Domicile,.
Misérable.
— ÊTRE PRIVÉ DE TOUT. JÎ/re
à la faridon. Être faridonneau.
PRIX. Vendre à vil prix des mar-
chandises achetées à crédit et
qu'on n'a pas payées : Faire un
coup de fusil, un coup de pistoli '
Fusiller. V. Commerce.
PRO
371 —
PRO
PROCEDURE. Promoncerie.
PROCÈS. Promont.
PROCUREUR GÉNÉRAL. Dab
de la Cigogne, Zéruinois *. V. Mi-
nistère public.
PRODIGUE. V. Dépensier.
PROFESSEUR. Pendu, grand ou
petit pendu (arg. de Saint-Cyr),
Syntax.
— PROFESSEUR D'ADMINIS-
TRATION MILITAIRE. Chien
vert (arg. de Saint-Cyr;.
— PROFESSEUR DE LÉGIS-
LATION MILITAIRE. Chien
jaune (id.\
— PROFESSEUR DE GÉOGRA-
PHIE. Gogo (id.).
— PROFESSEUR DE TOPO-
GRAPHIE. Tapir fid.).
PROFESSION. Se traduit par les
équivalents de Travail et d'Af-
faire.
— En parlant d'une personne
qui exerce la même profes-
sion que soi-même : Il est
du bâtiment.
PROFIT. V. Bénéfice.
— QUI NE SAIT PAS TIRER
PROFIT D UNE AUBAINE,
D'UNE SITUATION. A la mie.
« Ce gonce-là, c'est un broche à la
mie. »
— TIRER PROFIT D'UNE
CHOSE. La faire belle.
PROJET. Martin'.
PROJECTILE . Dragée, Prune,
Pruneau. V. Balle.
PROLÉTAIRE. Prolo.
blot
L'Aulo-Moblot
C'est assurément 1
Ou joyeux rigoio
Qui" fait d' l'épate,
Mais c'est pas 1' blot
Du maltieureux prolo
Ni du bon populo
Qui marche à patte.
(A. B.)
PROMENADE. Balade, Ballade.
Va, mon vieux, pouss'-toi d' la ballade
En attendant 1' jour d'aujord'hui;
Va donc, va qu' quand on est malade
Qu'on a besoin d' pioncer la nuit.
(A. B.)
— PROMENADE DANS LES
PRISONS. Balade, Dévidage.
PROMENER. Balader, Ballader.
De son métier, i' faisait rien.
Dans r jour i' balladait son chien,
La nuit i' rinçait la cuvelte,
A la Villelte.
(Id.)
— SE PROMENER en donnant
le bras à deux autres personnes.
Faire le panier à deux anses,
Faire sandwich.
— ENVOYER PROMENER. Bar-
rer, Dinguer, Envoyer à la
balançoire, à Chaillot, à Dacke,
à la comédie, à la gouille, à
l'ours, au bain, au banc, aux
chioltes, auxgogues, auxpeloles.
Envoyer baigner, bouler, chier
(on ajoute parfois : où tu mets
ton vain), dinguer, se faire
daupher, se faire enfiler par les
Grecs, faire fiche, faire foutre,
faire lanlaire, pisser, rebondir,
Refouler à Bondy, Scier.
« Un docteur très distingué est appelé
par Baudelot, sérieusement indis-
posé •-
— Je crois, docteur, que j'ai la mala-
die à la mode.
— Parbleu! la dengue; c'est ridicule,
tous mes malades ont la dengue,
maintenant.
— Et... le remède... à la dengue?
Le docteur, impatienté :
— Venvoyer dinguer... voilà tout! »
{Rouge et Noir.)
r parait qu' yavait du turbin
C'iui d'avant pouvait pas y faire
r s' s'rait fait envoyer au bain.
(A. B.)
Aussi, vois-tu, ma pauv' Alice,
Malgré qui' soy' joli garçon.
Puisque ton homme est d' la police
r faut r quitter comme un chausson...
Qui' foute r camp... qu'il aille à Dache...
Qu'il aiir plaoquer où qu'i' voudra...
(Id.)
« Elle me rend la vie impossible, j'ai
PRO
— 3'72 —
PRO
bonne envie de tout envoyer faire
pt M Le Bargy n'est pas content,
" ft il brandit S démission comme
une menace ! Laissez partir Tircis^
auHl aille se fau-e lanlaire et goûter
?ïr d'autres tréteaux l'ombre et le
f""*^^- " (HeNBY BxtlER.)
PROMEXEUR. Baladeur, Balla
deiir.
PROMU. En argot militaire on
dit de rofficier promu a 1 an-
cienneté qu'il Passe Cannuaxre
sous le bras.
PROXOXCER MAL. Bafouiller
Hacher de la paille, y. BveAoml-
1er, Parler.
PROPOS en l'air. Foutaise.
— A PROPOS. A pic-
PROPRE A RIEX. V. Fainéant.
PROPRIÉTAIRE. M Vau^"*'"'^
Piauleur, Prohloque, Propno, Tô-
lier. V. Hôtelier.
Et Milieu Vautour, mon probloque
Oui s-imagin- le loufoque. —
Boulotter tout mon PO^S"»-g^^^,.)
« Le père Pastor, c'est mon ;»-opna
Ils ont tous, comme cela, dans le
pays, des noms bucoliques. »
„ - Oui, me V là à la cloche : parce
que j'y dois deux semaines YloUer
?u'a refusé la clé de ma carrée. »
PROSPÉRER.
non beurre.
Boulotter, Faire
, _ Ben, ca va bien, à c' que j' vois ?
_ Dame, oui, ça boulotte. »
r'p«t des cens pas délicats, mais
" comme UsCt fait leur beurre dans
îe^immerce, on les salue quand
ils passent. »
PROSPÉRITÉ. Veine.
PROSTITUÉE. Les expressions
dont se sert l'argotiçr pour dé-
signer les marchandes d amour
sont très nombreuses; nous
avons cherché à les classer par
croupe, mais ce classement n a
rien d'absolument définitif.
En parlant de la fille qu'il
exploite, le maquereau dit : Ma
bergère, Ma fesse, Ma gerce, Ma
nironde, Ma gonzcsse, Ma laisee,
Ma lampe, Mon Inrd, Ma largue
(on disait autrefois Larguepe ,
Larguepré', Largue'), Ma lesbombe,
Ma lésée. Ma lézée. Mon linge. Ma
louis, Ma louis XV, Ma marmite.
Ma marmotte, Ma marque. Ma ,
marquise. Ma ménesse, Ma morne.
Ma panante. Ma pone. Ma ponette,
Ma ponif, Ma poniffe. Ma pontsse.
Ma poule. Ma pouliche ; ou toute
autre expression équivalant a
Amante, Épouse ou Femme.
— Avec une idée de mépri<,
il appelle les autres prosti-
tuées Asticot, Boite à vérole,
Boudin, Bourdon, Brancard,
Cagne, Catau, Cathau, Cato,
Chameau, Chamelle, Chaus-
son, Choléra, Coco, Colibri,
Colis, Cricri, Cricri ravageur,
Gadoue, Gibe, Giberne, Gibier,
Gothon, Goton,Gouge, Gomne,
Grenouille, Guenippe, Gue-
non, Guenuche, Lièvre, Mar-
got, Morceau, Mm'ceau de
cochon ou de salé. Morue,
Paillasse à hommes soûls,
Paillasson, Peau de chien,
Peau de cochon. Pétasse, Poi-
son, Poivrière, Pompe funèbre.
Pou, Portion, Poufiasse, Pou-
pée, Punaise, Ragoût, Baquin,
Rat d'egout. Bat mort, Hou-
blon, Rouchie, Houlure, Sang-
sue, Sansonnet, Saucisse,
Taupe, Têtard, Torchon, Tor-
tue, Toupie, Tréteau, Vache,
Veau, Veau mort-né, V>
Vezon, Voirie, Volaille,
leuse de sayité.
La jeune fille qui commence à
se prostituer est la Gigolette, la
PRO
Mectine, la Puce (apoc. ironique
de Pucelle, la. Rivette ; elles filles
soumises l'appellent méprisam-
ment Conasse, jusqu'au jour où
elle a son inscription à la police.
En possession de sa carte, elle
devient Assermentée, Brémée, En-
cartée, En brème, Numérotée.
La" racoleuse est baptisée Am-
bulante, Araignée de pissotière, de
trottoir, Asphalteuse, Batteuse
d'antif, Bitumeuse, Boulevardiére,
Demoiselle de bitume, de trottoir
ou du bitume, du trottoir. Fleur
de macadam, de rade, Gonzesse
qui bat l'antif, son quart, qui fait
le boulevard, la place, le rade, la
retape, le tas, le trimard, le trot-
toir, le truc, le vague, qui fait son
persil, qui va au persil, qui va en
chercher, qui descend, qui sort,
Marcheuse, Marneuse, Persilleuse,
Pierreuse, Radeuse, Rameneuse,
Retapeuse, Tasseuse, Trimardeuse,
Trotteuse.
-^ Quand elle ne quille pas le
tr seuil de sa maison pour guetter
le client, elle Fait la lourde ou
la porte ; si elle l'appelle de sa
fenêtre, elle est Fenêtriêre ou
Fait la fenêtre, la quitourne ; au
bal, c'est la Leveuse, l'Allumeuse.
La fille qui prend sa clientèle
parmi les troupiers se nomme
Brique, Femme à soldats, Femme
sauvage. Giberne, Marie-Mange-
mon-Prêt, Paillasse à soldats, Pail-
lasse de corps de garde, Rempar-
Jeuse.
La prostituée qui racole le
long des berges est une Ponton-
niére; celle qui « fait » le bois de
Boulogne s'appelle Boulonnaise ;
celle qui cherche pratique en
chemin de fer ou en omnibus
Fait le pigeon voyageur.
Celle qui dévalise ses clients,
est Barboteuse , Dcgringoleuse ,
Fourchette, Terrinière.
373 — PRO
Les gens qui font la traite des
prostituées les nomment Colis,
Gibier.
La fille de maison de tolérance
est Femme de maison, en maison,
Gonzesse en tôle ou de tôle, de ou
en claque, en clac. Dans le « tra-
vail » par couple l'une est la
Doubleuse de l'autre.
Il est des prostituées qui se li-
vrent dans leurs pratiques à cer-
taines spécialités, selon lesquel-
les elles se dénomment Age-
nouillée, Blanchisseuse de tuyaux
de pipe, Daussiére,Dauphière, Do-
fière. Bosse, Dossière, Magneuse,
Maîtresse de piano, Puce travail-
leuse, etc.
En prenant de l'élégance, la
fille devient Apéritive, Belle mi-
nette, Belle de nuit. Belle petite,
Biche, Bredastreet, Cascadeuse,
Chiffonnée, Cocodette, Cocotte, Cre-
vette, Dégrafée, Fille de marbre,
Frôleuse, Horizontale, Impure,
Instantanée, Lionne, Lolo, Lorette,
Madeleine, Manon, Momentanée,
Nymphe, Odalisque, Petite dame,
Prêtresse de Vénus , Soupeuse,
Tendresse. Au summum, c'est la
Caoutchoutée, la Demi-mondaine.
La prostituée occasionnelle, Éf
bourgeoise ou femme du monde, ,
se nomme Demi-castor.
Lorsqu'apparaissent les rides
et les cheveux blancs, la prosti-
tuée s'entend appeler Vieille
garde. Vieille lanterne. Vieille
paillasse, Vieux passe-lacet. Vieille
pieuvre ; c'est alors qu'elle ensei
gne son art aux débutantes et
devient Lanceuse et Professeur.
V. Entremetteuse.
Le monde bourgeois dit d'une
fille que c'est une Créature, une
Farceuse, une Garçonnière, une
Gueuse, une Mouquette, une Rou-
leuse, une Roulure, une Traînée.
PRO
374 —
PRO
Enfin, on dit encore ou on a
dit d'une manière générale pour
désigner les marchandes d'a-
mour : Abbaye de s'offre à tous *,
Almanach des 23 000 adresses*,
André *, Arlhurine *, Attoitcheuse,
Aulel de besoin, Bagasse *, Ba-
leine", Biche d'Alger, Boucanier e,
Borirre de soie, Cabrioleuse, Calège,
Cambrouse*, Camelotte, Campe-
roux*, Cai'pe, Casserole*, Chau-
dière à boudins blancs , Cité
d'amour, Couillère*, Cure de cam-
pagne *, Descente de lit ', Dessalée,
Digue, Dromadaire, Fille à partie.
Fille à passe, Flibocheuse* , Fou-
tinette, Galupe, Gahaudeuse, Gau-
pe. Génisse, Goualeuse *, Goule,
Grue, Herbière*, Jacqueline* , Li-
mace*, Lipète*, Lipette', Lou-
dière. Louve, Madame ou Made-
moiselle de Montretout, Marie-
Calèche (arg. algérien), Marguine-
ton*, Mectonne, Méqiœsse, Morue
dessalée. Omnibus, Outil de be-
soin, Panthère*, Panturne*,Panu-
che*. Passade, PoxUronnc*, Qui
fait la petite chapelle. Qui soulage
l'humanité souffrante, Rouscail-
leuse, lUUière*, Tapeuse de tal,
Trouille *, Truqueuse, Turbineuse,
Vadrouille, Veilleuse.
« Je l'ai traitée comme elle le méri-
tait. Je l'ai appelée feignante, cité
d'atnour, chenille, machine à plai-
sir. »
(G. Mâcri.)
D'où que j" deviens?... D'où doQ'quej'sors?
J'étais d'dans et me v'ià deiiors .'...
Ej' suis encor' plein comme un œuf.
Parbleu I j' deviens du grand Dix-neuf:
Chacun son goût... M' les faut d'attaque.
Et m' faut aussi la garantie...
Moi j'ai m" mieux les bfrgèrs de claque
Que les punais's de sacristie.
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
Comme i's sont presque tous au sac,
Y» des bergers qui les y r'joigncnt :
Des bath gontesss qu'ont l'estomac
I>e s' les payer pendant qu'i's s' soignent!
I's sont vidés comm' des lapins,
Ya pus qu' nib cl c'est d' la foutaise,
Mais i's font encor' des chopins
Avec leur pèze.
(A. B.)
Aussi, faut proGter d' l'occase
Pour crever la gueule à ton lard
Et bouffer r blair àNib-de-Nare.
Vous me r'direz : — Mon vieux cochon.
Quand on veut qu'eun'ma;^)io//' turbine,
Faut pas qu'aile ay' l'air d'un torchon
Ni qu'a soy' trop dans la débine.
Et pis après je m' fais la paire
Et j' prends eun' goniesse en maison.
Et pour fair' chanter la pratique,
Elle fut vile au diapason.
Puis elle entra dans un' maison
Où de suite elle eut sou diplôme.
Ma môme.
(Id.)
Pour six rond-!, au Chùteau-Rouge,
On sorpuait avec sa gouge,
A la plac' Mauberf.
(Id.)
On choisit tout le long du bois
Car ya que d' la grenouiW de choix I
Et ya mém' des gonsess's de rois ! !
Au bois d' Boulogne.
Et tout ça vient fair son persil.
An bois d' Boulogne.
(Id.)
J' viens encore d' chopper la morne
Qui marche ii côte d' moi... Sacré
Chamenu '. ...p'tit l'eau... chaqu'foisj' la paume
A fair' des clients pour lentré!
Sal' chaudron, sal calorifi-rc: ...
Sal' fourneau, paillasse à homm's saouls '.
(Id.)
Grande, élancé', carne, d'attaque.
Le poing dur et bien attaché.
Ferme et rùlilé', sous la casaque,
EU' faisait la chasse au raichet
A coups d' marlt-au ou d' sucre d' pomme,
Et, souvent, la batteus' d antifn.
Comme uu mâle, abattait son homme :
C'était la Terreur des Fortifs.
(Id.)
Madame Scapiglionc
Bonapartiste lionne
Qui se coiffait de bouquets
Et qui fournil aux caquets
Est, dit-on, encor \ivaote.
(RODERT DE MONTESQUIOD.)
Les quarts de 7nondaine et les qruet
En automobile iront faire leur pertil.
(El'G. LEMEIICIin.)
Ce sont les raquins
Les petits boudins
Quifontlacatiti.n' sachant pas faire autr'cli'
f").
PRO — 37^
Moi, j'ai besoin qu' ma Louis turbine.
Sans ca j' tire encore un congé
A la Maz ! Gare à la surbine !
J' deviens grinch' quand j'ai pas mangé.
(J. RlCHEPIN.)
Si j'ai pas 1' rond, mon surin bouge.
Or, quand la pouf/iace a truqué.
Chez moi son beurre est poma(]ué;
Mieux vaut bouffer du blanc qu' du ronge.
Si j'ai pas 1' rond, mon surin bouge.
C'est pourquoi qu' la gouine a truqué,
Pour qu' Bibi soit pas poraaqué.
Mieux vaut bouffer du blanc qu' du rouge.
(Id.)
Car, c' soir, vraiment, j' peux pus m' cont'n'r
J'éclate ! Ya trop d' joie, trop d' morues
Ya trop d' rigolos dans les rues.
Des bandes d' rouchi's et d' poirrots
Des candidats au copahu.
(Jehan Ricios.)
« Trois jeunes gens en habit noir
s'empressent et galantisent autour
de ce spectre ou de cette volaille.
Les soupeuses de Paris, ah ! le beau
livre à faire ; mais on y perdrait
sa santé, toute son énergie, et il
faudrait tabler sur vingt-cinq louis
par soir. »
(JCA5 LOBBAUI.)
« La mère Berland était une goule qui
avait usé deux maris. »
(GOBOK.)
« Ainsi, si c'est 1' tour du G.
— Alorsse?
— Alorsse. Quand i' fait du foin, i'
l'appelle gonzesse, gei'ce, garce, go-
Ihon, galvaudeuse, gueuse, gre-
noiii/le, grue, galupe, gaupe, gouine,
gouge, guenon, guenippe, gale, ga-
doue, eq cœtera.
C'tte s'maine-ci, c'est 1' P qui
marche. Et dis donc, j' te 1' jure, i'
marchait cher. Si t'aurai' entendu
c'tte sérénade !
r l'app'lait peau, pétasse, putain,
punaise, poufiasse, portion, pam-
pine, passe-lacet, pierreuse d'occase.
paillasse à grivetons, paillasson.
plume au châsse, poupée d' quat'
reisch, ponetle à la noix, passe à tra-
vers, propre à rien, poniffe de car-
ton, pou, pied, paquet, poire, poi-
reau, peau de chien, pantrouillarde,
pétrousquine, pochetée, pointue,
prouteuse, pousseuse de zeph, pé-
tardière, pieuvre, poisseuse, poison,
PRO
pignouffesse, panade, purée, poi-
vrote, pet d' lapin. »
« Eh ben! après? faudrait-y pas que
j' casse les jambes à ma bête pour
deux sales roulures. »
(J. Mabm.)
« Elle crie partout que j'ad enlevé
l'institutrice de sa fille, que je suis
un misérable, une crapule, que je
vais la ruiner certainement avec
toi, que tu as des instincts de co-
cotte... »
(iD.)
Chauds, les marrons, chauds! La vieille rarf«u«tf
Dont l'appel sonne comme un glas
Et qui bat son quart, tristement hideuse.
Par la gelée et le verglas...
(L. DE Berct.)
« Les carpes de ces messieurs, turbi-
neuses d'amour, rôdeuses de bitume,
splendeurs fleuries d'Opéra, noc-
tambules des cabinets particuliers,
demi-castors, marquises complai-
santes, toutes sont égales au pied
de l'autel du grand saint Alphonse.
Celle qui donne cent louis et celle
qui donne cent sous les ont ga-
gnés du même travail. »
(Fin de Siècle.)
« Filles aimables, prêtresses de Vénus,
vierges folles , horizontales de
grande marque, apéritives et belles
tninelles, écoutez l'histoire suivante :
La doyenne des femmes galantes
de Paris, celle qui s'était appelée la
Du Harlay. l'amie de la Guimard,
la maîtresse de Barras, du beau Bar-
ras, vient de mourir à l'hôpital de
Pontarlier.
Elle était née en 1780. Le vice et
la misère en avaient fait un être
repoussant. »
{Gil Bios.)
« Néanmoins, il s'exhalait de toute sa
personne ce léger parfum de la
femme galante, ce je ne sais quoi
provocant qui fait qu'un Parisien
expérimenté reconnaît aussitôt, ce
que nos pères appelaient une co-
cotte, et ce que l'argot du jour ap-
pelle une belle petite. »
(Edouard Ddcrct.)
Dire que j'aime cette gueuse'....
Elle a seize ans, la malheureuse.
Et des yeux noirs comme l'enfer,
PRO
— 376
PRO
Ueax yeux de froide charmeresse,
Où jamais pitié ni tendresse
N'aflumerout le moindre éclair.
(AnDRË GlLL.)
« Fille de petits brocanteurs juifs,
elle avait l'ambition et la ténacité
des femmes de sa race ; jetée à seize
ans sur les planches aux figurations
et aux féeries, elle avait vite eu
honte de ce métier de grue. »
(Henhï Bauf.b.)
« Elle le laissa partir, sûre qu'il re-
viendrait. Mais il la bouda pendant
trois jours. Alors elle craignit
d'avoir été trop loin, redouta la ri-
valité des tapées de guenuclies qui
n'auraient pas demandé mieux que
de lui manger son homme dans la
main, et elle lui rendit un peu de
sa personne, pour le tenir en ha-
leine. »
(Camille Lbuor.mer.)
« Je regardais l'autre jour, au Con-
cours hippique, la petite barrière
qui nous sépare — nous autres fem-
mes du monde — de cet être bizarre,
exécrable, étonnant et... nécessaire
que l'on a, suivant les époques,
appelé lionne, cocolle, hétaïre, belle
petite, tendresse, horizontale, mo-
mentanée, mouquelte ou chiffonnée,
afln de n'omettre aucune catégorie
de cette vaste corporation. »
(COLOMDINE.)
« Un soir, elle descendit poussée par
la faim... Quinze jours plus tard,
elle était une habituée de Mabille,
et faisait rager d'envie les persil-
leiises célèbres qu'elle éblouissait
par un luxe princier. Elle devint,
plus tard, une grande dame, et renia
Clara et Pomaré, qui furent, avec
elle, les étoiles du chahut ! »
(Ch. ViRMAITBt.)
« Au Casino, les dames ne viennent
point toutes pour s'amuser. 11 y a,
parmi elles, une catégorie de fem-
mes qu'on a flagellées de l'épithèie
de leveuses. Pour celles-ci, le oal est
un prolongement du trottoir.
La teveuse a l'instinct du chien de
chasse; elle en possède le flair,
pour suivre la piste de l'homme
chic, provincial ou étranger, et le
lever suivant son expression cyné-
gétique. i>
(Ces Damet du Caiino, 1881)
— RECEVOIR DK L'ARGENT
D'UNE PROSTITUÉE. Aller
aux épinards, En bouffer. En
manger, La relever, La retrousser.
PROSTITITIO.X. Dans l'argot
des filles, ce genre de comntierce
s'appelle Travail ; elles le dési-
gnent donc par tout synonyme
argotique de ce mot. On dit
encore : Bizness '^corrupt. du mot
anglais Business), Persil, Truc.
PROTECTEUR. Piston, Piston-
neur.
PROTECTIOX. Piston, Pistonnage
ou Coup de Piston.
« Cependant, malgré qu'il fut bien
noté, Toupinelcraignaitqu'un passe-
droit, un coup de piston en faveur
d'un autre ne lui fit longtemps
encore marquer le pas. »
(Al'GUSTE A^DY.)
PROTÉGER. Pistonner.
PROTÊT. Papier à douleur. Cette
expression s'emploie pour toute
espèce de papier timbré, de fac-
ture, de noie à payer.
PROVE-XCE. Les artistes et les
écrivains qui exaltent la Pro-
vence, sa langue et ses coutumes
se nomment Fê/i6res (dont le fé-
minin est Félibresse) ; leur asso-
ciation forme le Félibriqe ; leur
fête est la Félibrejade; les néo-
phytes et les enfants s'appellent
Pélibrions.
Strophes, montez aTCO les sères!
Kgaye7.-ïou», nids et lierce.iut !
C'est toujours dans le temps des rêves
Que les Fétibres vont à Sceaui.
(Clovi* Hugues.)
Hais, n'étant rien que félihretse...
(LtuNTI.NC GullÀNO.)
« La félibrejade ne commença que le
lundi. »
(IIectoi Fraicck.)
« Je pus entendre quelques conver-
sations, qui me convainquirent que
s'il y a des réactionnaires dans le
PRO
— 377
PUE
félibrige, coruuie dans toute société,
il s'y trouve aussi des républicains,
et de toutes nuances. »
(b.)
PROVIDEA'CE. La Haute*.
« La Haute' t'aquige en chenastre
santé. »
(Le Jargon.)
PROVLVCE (LA). La Vironne.
PROVOQUER. Chercher du rogne
ou des rognes, Jeter le caleçon, le
gant.
« J'y disais rien. Pourquoi qu'il est
vnu m' chercher du rogne ?... Il est
attigé, c'est pain bénit! »
PROXÉNÈTE. V. Entremetteur,
Entremetteuse.
PRIDE. V. Bégueule.
PRUDEMMEAT. En douce. En
pénard. En sondeur. V. Discrè-
tement.
PRUDENCE. Penardise.
PRUDENT. Pénard.
T'asp't-«t' tort de quitter l' boulot
n'insinuait c' pénard de Trublot.
(I*. PilLLETTE.)
PRUD'HOMMES (APPELER
AUX). Envoyer un bouquet ou un
bcuquet de fleurs (allusion au
marché aux fleurs situé près du
Tribunal de commerce, à Paris.
PRUNE. Davone.
PRUSSIEN. Pruscot et les équi-
valents d'Allemand.
PUANTEUR. Cornarje, Cafignon,
Danse.
• Le cafignon est l'odeur nauséabonde
qui se dégage des pieds ou des
chaussures malpropres. On appelait
autrefois cafignon une sorte d'es-
carpin que portaient les gens du
peuple. •
PUBÈRE. En parlant des filles :
Catherine. V. Menstrues.
« Pleure pas, Maria, on t'en achètera,
un drapeau, comme à nous autres.
Seulement, faut attendre encore un
an ou deux, vois-tu... Tu seras Ca-
therine à ton tour, va!... »
(Uabcel Pbétost.)
PUBLIC, subs. Pingouin *, Poitou *,
Trépe. V. Foule.
PUBLICATION. Papelard. \. Pa-
pier.
PUCE. Espagnole, Négresse, Pi-
quante , Piquantine, Sanguine,
Sauterelle, Sauteuse.
PUCELAGE. V. Virginité.
PUCELLE. V. Vierge.
PUER. Boucaner, Chasser, Chelin-
guer, Chelingoter, Chelipoter, Co-
cotier, Corner, Danser, Embouca-
ner,Foisonner,Foissonner,Flouser,
Fouetter, Fouillotter, Gazouiller,
Gogolter, Moiter, Plomber, Polker,
Remuer, Renifler, Repousser, Sau-
ttr, Schlinguer,Schlingoter, Schli-
poter. Taper, TrouUler, Trouillo-
ter, Vezouiller. V. Haleine.
Depuis quelque temps, par la ville,
On Toit passer à chaque instant.
Sa Majesté l'automobile
Grinçant, trépidant, sursautant;
Ça souffle, ça roulle, ça fume.
Ça fouette au nez des Pantinois,
Car ça pue autant que 1' bitume
Quand on répare 1' pavé d' boi?.
(A. B.
Moi, pour les expulser sans bruit.
Je les lamine entre mes lèvres.
Hais, sachant qu'ils sentent leur fruit.
Afin quenulne me soupçonne,
Je dis, avant : Dieu ! quelle odeur!
Puis j'agis : lors, quand ça foissonne.
Je plane, étant le délateur.
(P. Paillette.)
Et d' Hontmertre à l'av'nu' da Maine...
Ça trouillot', du côté d' Pantin!
(Jshàm Rictcs.)
J' couch' quéqu'fois sous des voilures
Mais on atlrap' du cambouis.
J' veui pas ch'linguer la peiuture
Quand j' suc' la pomme à ma Louis.
(J. RlCHBPI.X.)
Comme an ord champignoo tu plombes.
CiD.)
PUI
— 378
PUT
« Elle (Jeanne d'Arc) devait avoir,
non le roseau que les sculptures
nous montrent, mais une tpée pe-
sante, de trente livres, suspendue
à son poing paysan. Aucune étoffe
de soie : la bure des moines. Rien
des parfums qui amollissent', em-
portée à grands galops fous, l'ais-
selle ruisselante sous ses rouges
bras tournoyants, elle devait emhou-
caixer, puer l'action, rouler autour
d'elle l'épaisse odeur enivrante
d'un sexe vierge et des militaires
fatigues. »
(GiORCES D'EsPAnots.)
u. Assez joli garçon, pas dépourvu de
chic... l'embêtant est qu'il puait
des goussets et des arpions ; bref il
cornait comme un vieux bouc. »
(Les Joyeusetès du liégiment.)
« — Oh! la la! ça gazouille, ait Clé-
mence en se bouchant le nez. »
(E. Zola.)
« — Bon sang! ça schlipote ici, fit le
double : Caporal de chambrée,
faites ouvrir les fenêtres.
— Chef, crut devoir faire observer le
Parigot, c'est le Breton qui moite
comme ça. 11 n'est pas comme la
chanson qui dit : « J'ai un pied qui
remue », il remue des deux, lui, et
sérieusement! »
« Oh ! non, enl'vez-nous 1' fromji, i'
vezouille trop ! »
PUITS. Goulu.
PUNAISE. Bardanc (arg. lyon-
nais), Bouton de pieu, Lentille.
PUIVIR. Coller (arg. des écoliers
et des militaires).
« 11 avait été collé pour quatre jours
et cela tombait juste au moment
où son paternel venait le chercher
pour le mariage de la cousine
Annetle. »
Pl'IVITIOX. Colle (ârg. des écoles).
Les prisonniers appellent Franc-
caîrcaj/ la punition qui les oblige
à coucher au cachot sans cou-
chette.
— Le troupier qui se fait infli-
ger une punition dit qu'il Se
fait matriculer ou qu'on lui
Prend son matricule.
PURGER une condamnation.
Payer, Raquer; plus Tirer avec
un complément direct. V. Pé-
riode.
« Mais r Frisé est aflTranchi. il est
tout c' qu' y a d' dessalé : il a déjà
pai^e' trois fois pour batt'rie et une
fois pour dégringolage. >■
— SE PURGER . Se nettoyer la cas-
serai»', le cornet, le plomb, etc.
(V. Estomac', Régaler sex amis.
PURITAIX. Bérenger, Joseph, Père
La Pudeur.
« Tous les Père-la-Pudeur, tous les
Bérenger du Sénat n'empêcheront
pas la poussée des sèves. »
(La Renaissance.)
— FAIRE LE PURITAIN. Puti-
pharder.
PUTAIX. V. Prostituée.
QUALITÉ. V. Bon ou Mauvais,
suivant le cas.
Ql'AXD. Inlerrogalif et dans un
sens ironique : Chez Bobèche,
Chez Lâche, Chez Plumeau, Chez
qui. V. Comment.
QIAXTITÉ GRANDE). Chiée,
Flambée, Flaupée, Floppée, Foul-
titude, Friclée, Potée, Piaulée,
Tapée. V. Abondance.
— La grande quantité s'in-
dique encore par Cinq de.
Dix de. Quinze de, locutions
qui s'emploient également
dans le sens ironique.
V. Rire.
« Tu'' sais c' qu'a fait aujord'hui? A
fait'r truc. Et y en a des flambées
qui^sont comme elle. »
« Et la femelle portait dans ses bras
et traînait à ses jupes des fricUes
de marmaille. »
(J. RiCBEl-IS.)
•< Et c'est pour avoir dérobé, ces
jours-ci, à plusieurs comptoirs du
Bon Marché, une foultitude d'ob-
jets, parmi lesquels un paroissien
et r»n flacon d'odeur, qu'elle viendra
s'asseoir, jeudi prochain, sur les
bancs des prévenus de la huitième
chambre correctionnelle. »
(JOINVILLB.)
Et te v'Ià 'cor sans un radis.
C'est toujours el' dix «f purée.
(A. B.)
« Cinq de conerie et quinze de flube.
Ce mec-là sera jamais mon mac. »
QUART D'HEURE. Mèchillon.
QUARTIER. En argot l'article
précède souvent le nom du quar-
tier. On dit -.Le Gaillon, L Ecole,
Le Saint-Georges, Le Rochouart
QUA
— 380 —
QUA
(contraction de Rochechouart),
Le Montpar (apoc. de Montpar-
nasse), Le Javel, etc.
— Le quartier des Arts-et-
Métiers se dénomme Le
Sébatilo; le quartier Saint-
Victor, La Maub, la Muiibe,
La Maiibert, La Moc-aux-
beaux, La Mocobo ; le quar-
tier du Gros-Caillou, La
Caillasse ou La Caille; le
quartier du faubourg iMont-
martre, Le Faubourçi; le
Quartier de l'Hôpital Saint-
ouis, Le Canal; le quartier
de la Roquette, La Rotonde;
celui de Sainte-Marguerite,
Sainte-Margot ou Le Fau-
bourg Antoine; la Bastille,
La Bastochc; la Salpètrière,
L'Hôpital; le quartier de la
Santé, La Santoche; celui de
Saint-Lambert, La Vaugire;
Grenelle, L'École; Mont-
martre, Montmerie, Mont-
merlre, ou La Butte ; la
Viilette, La Viltouze; le
quartier d'Amérique, Les
Carrières ; ce\u\ du Pont-de-
Flandre, Les Abattoirs; Bel-
leville, La Courtanche, La
Courtoche ou La Courtille;
et Ménilmontant, Ménilmu-
che ou Menilinonpannais. On
appelle le quartier des Éco-
les le Latin; les étudiants
disent Le Quartier el le reste
de Paris dit Le Quartier
Latin. Enfin, certains quar-
tiers se subdivisent en ilôts
qui prennent le nom d'une
voie ou d'un monument
leur appartenant ; c'est ainsi
qu'on dit Les Princes, La
Maubuée, Le Breda, Le Lion
pour désigner la partie du
quartier où se trouvent le
nassage des Princes, la rue
Maubuée, la rue Bréda, le
Lion de Beiforl.
1 Les pour étaient d' la soce, excepté,
bien entendu, cell's qui sont à
Saint-I^ago, à l'hosto, ou qui tur-
bin' en tôle. Tu parl's d'eune
équipe ! On n'tait au moins deux
cent:». Et rien qu' la crème!
Y avait la bande à Clochard-rfw-
Trône, dit Patt' Folle;
Celle à Toto-la-Cloche, d' Vau-
gérard;
Celle à Chariot l' Frisé des Ternes,
dit la Beir Tripière;
Celle à Bras d'Acier, 1' tombeur
du Montpar;
Ceir des Defs Blanches d' Billan-
court conduit' par Gugusse 1' mari-
nier, surnommé le Roi du coup
d' tronche;
Celle à Ciémence-Ia- Vache, d' la
Bastoche, rien qu' des gerc's qui
font les gas su' 1' rad' pour la des-
cente en fouille;
Ceir des Étrangleurs ed' la Gare
avec Milot, dit Caout'chouc;
Ceil' du Marquis, dit 1' Rouquin
d' l'École, rien qu' des Cambris;
Celle H iNez-Cassé d' l'Entrepôt,
dit Cyrano ;
Celle àDardillon, dit Ferreur, dit
FEmporteur, dit La Canne, dit
Verre de Lampe, de Ménilmuche ;
Celle à Flamboteau, dit La Moni-
che, un' copaill' qui fait les viocs
Îour le coup du chantage, d' la
'illouze ;
Celle au Mat'lot du Latin, dit Bri-
sefer, dit V Costo d' la Dauphine;
Celle à Cartouche du Sébaslo;
Ceir des Monte-en-l'air ed' Mont-
marte 'avec l'ancienne équipe d'
la Galette;
Celle à Nib-d'Esgourd', la Terreur
des Gravilliers ;
Les Pcgriots, du Tempe ;
Les Chauffeurs, ed' Saint-Ouen;
Les Fourches, d' Neuilly;
La Ling'rie, d' Clichy;
La BriMu', du Point-du-Jour; et
des tas d'aut's que j' me rappell'
pas.
Bref, tout' la Tierce. ■»
<c Ils sont comme ça toute une bande,
opérant du Javel aux .Moulineaux et
dont la spécialité est de « faire les
verdouziers. »
QUATRE de jeu de cartes. Ar-
moire à glace.
QUE — 38
QUOTE-PART. Fade.V. Partage.
QUEL, QUELLE, exclamatif.
ilince de...
Nous n'irons pas à l'église,
Mince d'horiion !
— Quatre mars, quoi qu'on en dise.
Sont toujours prison.
(R. POSCHOII.)
QUÉMANDEUR. Cogneur, Pilon-
neur, Sonneur. Tapeur. V. Em-
pruntenr^ Mendiant.
QUEXELLE. P..e d'enfant mort
(arg. de Saint-Cyr}.
QUERELLE. V. Dispute.
QUÊTE. Manche.
QUÊTER. Faire la manche.
l —
QUI
Quand il a produit son effet.
L'artiste en plein Tent, Tite, fait
La manche.
(Blédobt.)
QUÊTEUR. Manchiste.
QUEUE. Festillante, Frétillante.
— QUEUE A LOXGS POILS.
Plumeau.
— QUEUE LOXGUE ET A POIL
RAS. Fouet.
QUIXTE. Au piquet, la quinte, le
quatorze et le point s'appellent,
pour certains joueurs, la Char-
rue complète.
QUITTANCE. Défargue. V. Ac-
quit.
QUITTER. V. Abandonner.
RABACHEUR. Glas.
RABATTEUR. (Porte- carnier.)
Gnare, Guenard.
RABOT. Criminel.
RACCOMMODAGE. Rebouisage.
RACCOMMODER. Rebouiser.
RACCROCHER. En parlant des
filles : Battre le trimar, son quart.
Bitumer, Faire le bizness, la
L place, le raccroc, la retape, le tri-
m mar, le trottoir, le truc, Faire sori
^ persil, Persiller, Tasser, Truquer;
Travaillei' et ses synonymes
argotiques : Boulonner, Marner,
Masser, Turbiner.
— ALLER RACCROCHER. Des-
cendi'e, Sortr.
— CONDUIRE UXE FILLE
RACCROCHER. La descendre,
La mettre en quarante,^sur le
rade, sur le tas, le tremplin,
le trimar. V. Prostituée.
« .Mais cette canaille lui a fait croire
que je la trompais avec une autre
qui truque sur le boulevard des
Batignolles. »
(GOROS.)
« — Et tu ne sors plus ?
— Tu ne voudrais pas, ma ctière,
dit-elle presque froissée. Le baron
m'entretient assez chiquement pour
que je n'aie plus besoin de faire du
miche :... Et toi, ma pauvre Flora,
ajouta-t-elle en se radoucissant, tu
sors toujours?... pour engraisser
ton Cliarles?... »
(DoUBRC.)
« Ils supputent mentalement les gros
gains que réaliseraient Poil-aux-
Pattes et l'Anguille en dressant ces
petits anges et les mettant sur le
tas. »
(Jeax Lobbàis.)
RAC
— 384 —
R\I
« Et le jour, la nuit, le long des
bitumes, des deux côtés de la Seine,
elle travaillait, battant son quart,
le quart sinistre, le qitart des
pauvres femelles, ce quart des
damnées en vie qui manque à l'En-
fer du Dante. »
(DOBUT DE LaFOBBST.)
Quan" on met eun' môme en quarante.
On boiiir pas tout comme un poireau ;
On la fringae !... Avec un tarante
On y paye eua' jupe au Carreau.
(A. B.)
Aile avait pus ses dix-huit ans,
AU' 'tait pus jeune d'puis longtemps.
Mais a faisait encor' la place
A Hontpernasse.
(ID.)
Embrass' pour moi ma p'til'femra' la Fernande
Qui fait la r'tape au coin d' l'av'nu' d' Glichy ;
Dis-y que j' l'aime et dis-y qu'a m'attende
Encor' quèqu' temps et j' vas ôt' affranchi.
(Id.)
C'est naturel qu'y soit feignant,
Pauvr" chat, 1 turbin c'est pas sa sphère,
Moi, j' m'en rattrape en persiltant ;
J' me ballad", quand y pleut j' me mouille,
Y m'attend tranquill'ment au lit
Et quand j'y rapporte la douille,
Ah I faut voir comme il est poli.
(A. GiLL.)
Tous les soirs, j' descends au boul'vard
Ma marmit' pour qu'aile y turbine;
Et du temps qu' la môm' fait son quart,
Je m' fil' du scbnick par la trombine.
(L. DE Bercy.)
« Us étaient en train de dresser la
gonzesse avant de l'envoj'er battre
le trimar, lorsque les roussins, les
vaches survinrent et coupèrent
court à l'idylle. »
(Aldebt Cim.)
« — Depuis combien de temps mènes-
tu cette vie-là?
— Y a bientôt deux ans que / fais
le truc.
— Tu n'as donc plus ni père ni mère?
— J'ai pas connu ma mère, paraît
qu' c était une chouette roulure;
quant à mon p'pa, il aimait trop
les bons coups, ça fait qu'il est à
l'hôpital des lous! »
(IIe!<bv Bacn.)
« Près de la Porte Maillot, ou ramasse
une vieille femme de soixante-trois
ans; elle n'a jamais couché dans un
lit depuis vingt ans; le Bois est à
elle et, à son âge, elle y fait le
trottoir; pire encore, elle a des
clients. »
(Gil Bios.)
Yen a des tas, yen a d' partout :
De la Bourgogne et du Poitou,
De Nanterre et de Montretout,
Et d' la Gascogne ;
De F'antin, de Montmorency,
De là, d'où, d'ailleurs et d'ici.
Et tout ça vient fair' son persil
Au bois d' Boulogne.
(A. B.)
RACCROC IlEUSE. V. Prosti-
tuée.
RACHETER, Défourguer, Déplun-
quer. S'emploie plus spéciale-
ment pour un nantissement.
« J'ai déplanqué les reconnaissances
à la dabe. »
RACIIITIQUE. V. Avorton.
RACLÉE. V. Coup.
RACOLAGE. V. Prostitution.
RACOLER. V. Raccrocher.
RACOLEUSE. V. Prostituée.
RACOXTER. Se traduit de mc'me
que Dire.
RADIS. Riffaulr, Riffort.
RADOTER. Déconner.
RADOTEUR. Se traduit par ](-
équivalents de Bête, précédt'>
du qualificatif Vieux.
RAFFOLER. V. Aimer.
RAGE. (Hydrophobie.) Game.
RAGER. V. Colère.
RAI DE de caractère. Pète-si
V. Sévère.
RAIDEUR. V. Affectation.
RAILLER. V. Se moquer.
RAILLERIE. V. Moquerie.
RAILLEUR. V. Moqueur.
RAISIX. Calvin*, Claiin'.
RAI
— 385 —
REG
RAISOXXEMEXT. Pour : Ecoute
mon raisonnement, on dit cou-
ramment dans le peuple : J' te
vas dire une bonne chose. V. Ar-
gument.
RAMASSER. Ramastiquei- .
« Une çonzesse qu'il a ramastigiiée
dansTa rue, qu'il a harnachée, et à
qui il a foutu la tôle et la croustille,
et qui y fait des vach'ries 1 V d'vrait
l'em plâtrer! »
Plume (arg.
Appuyer sur le bout de
RAME. Bois, Pelle,
des canotiers).
RAMER
bois.
— Les canotiers disent Endu-
rer pour s'Arrêter de ramer.
V". Canoter.
RAMOXEUR. Ramoîia, Hirondelle
d'hiver.
« Ça sent la brume et les frimas : les
hirondelles d'hiver font entendre
par les rues leur cri sinistreraent
monotone. »
(Bacda.)
RAA'GER (SE). Fig. Acheter une
conduite, Dételer, Remiser, Se
ranger des voitures. V. S'Assagir.
RAPACE (Pris substantivement).
Corbeau, Vautour.
RAPIDEMENT . Quoniam bon
train.
RAPIÈRE. V. Épée.
RAPLXE. V. Vol.
RAPIXER. V. Voler.
RAPPELER une chose. Recorder,
Rencarder. Signifient également
Renseigner. V. ce mot.
RASER. Gratter, Racler, Ratisser.
« — Tiens, v"là dix ronds, va te faire
gratter la couenne et mets-toi sur
îon trente et un, tu nous retrouve-
ras chez la mère Lapoire à Charen-
ton. »
« Je ne peux pas sortir comme ca
avec une barbe de trois jours. îe
vous demande un quart d'heure,
juste le temps de me faire ratisser;
et je suis à vous. »
« Ce pauvre bougre avait toujours du
linge douteux, des vêtements tachés
et ne devait se racler que tous les
huit jours. »
(A. Labobie.)
RASOIR. Grattoir, Gi-atou, Racloir.
« J'étais rupin dans ma p'iure neuve
et j' m'étais fait donner un sérieux
coup d' racloir : j'avais l'air d'eune
rosière ! »
RASSEMRLEMENT. V. Foule.
RAT. Croquant, Gaspard, Treton,
Trottant, Trotteur. V. Bois.
RATTRAPER. Baiser, Rebaùer,
Rechoper, Repaumer, Repiger,
y. Arrêter.
« Mon cochon, si j' te r'paume, tu m'
paieras ça! »
« — Puisque vous m'avez repigé, je
sais que je vais chopper huit et
sept; mais bouclez bien la malle, si
vous voulezm'y retrouver demain. »
RAVAUDER. Rapiotci:
RAVISSANT. V. Beau.
REBIFFER. V. Regimber.
REBUT. V. Invendu.
RECEL. Lieu de recel : Fouraillis,
Moulin. V. Boutique.
Quand lu tiens le barbotio.
Ne soiâ jamais trop galTâtre :
De ce qui n'est jonc ou plâtre
Te défargues au moulin.
RECELEUR. Careur, Carreur, Gros-
seur, Fourtjat, Fourgue, Franc de
maison", Meunier, Ogre. V. Ca-
baretier.
— RECELEUSE. Careuse, Car-
reuse, Crosseusf, Fourchue, Four-
ffote, Meunière, Ogresse.
25
REC
— 386 —
RÉC
n La fourgate est à deux pas. Sitôt
servi, sitôt bloqui ! Et je te garantis
qu'il y a gras. » .d-^:-:f.
(Mario et Lauxay.)
RECETTE (GARÇOX DE). Dé-
graisseur, Releveur de pezoches.
RECEVOIR. V. Coup.
RÉCHAUFFER. Défiger.
RECHERCHÉ par la police. Quia
les pieds dans le dos, dans le l'âbe,
dans les reins.
« — Je te le ferai rendre, moi, ton
uiorlingue!
— Je suis volé! je suis volé ! répétait
le vieux inconscient.
— Va donc ! puisque je te le ferai
rendre! je jaspinerai au quart, lis
auront tous les pieds dans le dos,
demain ; as pas peur. »
(0. MÉrKNIKR.)
RÉCIDIVE. Chevron, Ravignole,
Revenez-y.
RÉCIDIVISTE. Bois dur. Cheval
de retour, Chevronné, Êtainc.
— La femme récidiviste est
Jument de retour.
« La Préfecture de police compte
aujourd'tiui une collection de plus
de quatre-vingt mille tôtcs de cri-
minels, et, à chaque instant, cette
collection sert aussi bien en pro-
vince qu'à Paris à reconstituer
l'identité de dangereux chevaux de
retour, qui, sans elle, protesteraient
de l'immaculée blancheur de leur
casier judiciaire. «
(Hogieh-Grison.)
« La réforme consisterait surtout à
séparer, dans cet asile, les vieilles
juments de retour d'avec les pouli-
ches de départ, car elles y étaient
mêlées jusqu'au saphisme. »
(b. Bebuihat.)
RÉCLAME. Battage , Boniment ,
Pallas. Ces expressions sont em-
ployées en mauvaise part.
— On a appelé IJommes-sand-
wich les malheureux qui se
promenaient naguère avec
un placard-réclame sur le
ventre et un sur le dos à la
queue leu-leu par les rues et
les boulevards.
RÉCLUSIOX. Les bondes. \. Pri-
son.
RÉCLUSIOXXAIRE.Co?/cîT/, Co-
tret, Falourde, Fagot, Faguc.
V. Récidiviste, Forçat.
« Les repris de justice se subdivisent
en margolins, colrels, falourdes et
fagots, s'il faut en croire le « Roi de?
grecs», mélodrame deUelot jouéeii
mars 1883. Le point de départ û.<
toutes ces subdivisions ne doit pa>
être cherché ailleurs que dans fa-
got. »
(LonÉoAN Larchey.)
RECOMMANDER. Pistonner.
RECOMMENCER. Rebiffer, Repi-
quer, Repiquer au truc, «u tas.
« J'en ai mare de tes salades! Boucle-
la I Et si tu r biffes, j' te cass' la
gueule! »
J'ai beau y coller des châtaines
A r pique au tas tous les sara'dis.
(A. GiLL.)
— ÇA RECOMMENCE \ Y a de la
rebiffe !
« Quoi? c'est pas fini, vos chichis?
Y a de la r'btffe'l »
RÉCONCILIATION. Rebeclage.
Rebonnctage.
« Aile a voulu m' faire au r'bectage.
mais j' les ai nick'lés : j' marche
Eas. C'est barré, et bien barré!...
e r'bonn'tage, nibé ! »
HÉCONCILIER. Rapapilloter, Ra-
miter, Rebecter, Rebonneter.
« — Bah ! c'est une querelle qui nt
durera pas ; ils se rapapilloteront sur
l'oreiller. »
(J. Lanoie.)
« On a voulu les r'becter, mais 1' Hou
3uin voulait rien savoir. 11 a même
it à Firmin qu'un jour ou l'aute,
il aurait sa peau. »
« C'est tocard de s' bouffer 1" blair
RÉC
— 387 —
REF
entre poteaux!... WbonnUez-sous.
quoi, en aminches! »
RÉCOXFORTER. Rebecter, Re-
quinquer. V. Guérir.
— SE RÉCONFORTER W
MOYEN D ALIMENTS. Se
souder.
RECOX.XAITRE. Reconobler, Re-
conohrer. Hcmbroquer, Renobler.
V. Abaisser.
'< Alors quoi? tu me rnrMes pas? —
Bibi,Bibi d' la Courtille ! »
« Ahl j" vous r''conobrel toujours les
mêmes, vaches et cochons! »
RECOURS. V. Grâce.
RECRUE. V. Conscrit.
RECULER. Mêmes termes que
pour Hésiter.
REDIXGOTE. Redingue, Regotte,
Reguingotte, Requimpettc .
Pour afTurer la bona' gal'touze
A dégfingolait 1' poivrio,
Faisant la redingue et la blouse,
Le bourgeois, comme l'ouvrio.
(A. B.)
T'as pus d' grimpant... t'as pus d' liquelte,
Tes lapp'-la-bou' baill'nt de douleur,
Et pour c' qui est d' ta requimpette
Aile est taillé' dans du malheur '.
(Jehan Rictus.)
REDRESSER (SE). V. Embarras.
REFAIRE une chose. Remaquiller.
REFAIT. (Berné.) Chocolat, De la
revue. V. Dupé.
Parbleu! ça Trait son mare au Czar...
Tandis qu' nous... nous serions d' la r'vue.
Lui... i' raisonne à son point d' Tue
Et dans l'intérêt d' son bazar.
(.\. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
RÉFLEXION. V. Conscience.
RÉFORME. Dans l'argot militaire
et administratif, être mis en
réforme se traduit par : Avoir
ioreille fendue.
« Sa balle de 1870 le faisait souffrir
et il craignait qu'on ne lui fendit
r oreille pour les fréquentes absences
que nécessitaient ses douleurs. »
REFUS. Les formules de refus
sont nombreuses en argot ; voici
les plus employées : A Chaillot!
A Dache! A r'ours ! Ah ! mince !
Barca! Basta! C'est comme de.<
dattes! C'est comme des nèfles'.
Cest comme des pommes I C'est que
f chiel C'est que f crache! C'est
que f me mouche ! C'est que f pè-
te ! C'est que f tousse ! Chez Bobè-
che ! Chez Dache ! Chez Plumeau !
Chez qui! De la merde! De l'anis,
Des allumettes! Des mouchettes!
Des navets ! Des nèfles ! Des panais !
Des panais, Rosalie! Des petites
nèfles ! Des petits radis ! Des plis !
Des plis, Fanny ! Des radis! Des
tomates! Du flan! Gniente! Il est
midi, midi sonné ! Il pleut ! Maca-
che ! Mes blosses ! Mes burnes ! Mes
c...lles! Mes deux! Midi! Mince!
Mon nœud! Mon œil! Mon paf!
Mon zeub ! Nada ! Nib ! Nibé ! Ni-
bergue ! Niberle ! Niente ! Peau !
Peau de balle ! Pea u de balle et balai
de crin! Peau de nœud! Peau de
zébi ! Plus souvent ! Quel temps !
Tu t'en ferais crever! Tu t'en fe-
rais éclater le cylindre, peter la
sous-ventrière ! Tupeux te bomber,
te cloquer, te fouiller, te gauler,
te gratter ! Zut !
REFUSER. iVe pas marcher, Ne
vouloir rien savoir; et presque
tous les équivalents de Envoyer
promener. V. Promener.
a U eut un mouvement de révolte et
asséna un coup de poing sur la
table.
— Ah! et puis quoi, après tout! Je
ne suis pas un voleur, je marche
pas ! »
(0. MÉTiNIEB.)
Pour qui qu'on s' crev'rait après tout?
Pour Populmiche ! II est trop veule.
r veut 7-ien savoir, el benêt :
Quand on 1' dessale, i' fait sa gaeale.
Moi j' me les roule à Courtenay.
{P. Paillettb.)
— REFUSER A UX CO.\COURS,
à un examen, à une élection.
RËG
— 388
REG
Blackbouler, Bouler, Coller, fie-
r/iter, Requiller, Retoquer.
« Il pourrait bien se faire que Maxence
de ïournecourt fût blackboulé au
Cercle des Trutl'es. »
(PûMPOÎI.)
'< — Il a du talent, c'est incontes-
table, n'est-ce pas ? Eh bien ! tu ver-
ras qu'il sera encore boulé au pro-
chain Salon. »
(P. DtFBISNE.)
'< Les bons Montmartrois croyaient à
une épidéuiie d'immigrants, expul-
sés par leurs propriétaires, et qui
venaient chercher asile et protec-
tion sous un ciel plus clément.
Or, tous ces « déménagés >.
n'étaient autres que les recalés des
salons de peinture, qui, la mort
dans l'àme, faisaient reprendre à
leurs toiles le chemin de l'atelier. »
(Faul Bonhomme.)
« Ils l'ont requillé avec perte et fra-
cas. »
« Mais l'année où je fus reloqué au
baccalauréat, mes vacances furent
particulièrement pénibles. »
(Mal'bicb Donnay.)
REGAGNER. Raffurer {affurer de
nouveau).
« J'avais paumé une thune mais j'ai
raffuré deux escales. »
RÉGALER. (Offrir à boire.) Rin-
cer. V. Boire.
— SE RÉGALER. Se pourlécher.
Se pourlécher les babines, les
babouines.
" Je vais vous faire un frichti que
vous vous en pourlécherez les Oa-
houines. »
REGARDER. Abonjncr *, Allumer,
Allumer soji gaz, ses clairs, ses
mires, BaiUoqucr, Balancer ses
ehâsxes, Dorgner, En jeter un
coup, une représentation, une
séance ou simpl. En jeter wn ou
une, Escracher*, Violer, Primer,
GAfer, Gâffiller, Luer *, Miroiter,
Mordre, Mouchailler, Piger, Re-
bouiiier, Rebouiscr, Reluquer,
Rembroqucr, Remoucher, Zieuter.
» Allumel V'Ià les sergots qui radi-
nent, va y avoir du gauche. »
« — Mais t'as don' jamais flambé dans
la pantomime?... vo3ons, esgourd'
un peu et tâche d'entraver, c'est pas
difficile :
T'es-t'en seigneur. Tu déboucles
la lourde... t'en JeW un dans la
piaule... tu vois qu' nib, tu ren-
quilles. La môme radine : t'y fais
des p'tits pains; son dab rapplique,
i' t'en laisse tomber un su' la tron-
che... toi, tu tomb's su' 1" foiron, tu
ramasses ta viande et tu trottes ! »
« J'en risque un par le trou d' la sur-
dine et yen Jette une séance dans la
condition, pour zieuter c' qu'i's fa-
briquent tous les deux. »
« Qu'est-ce que vous avez à me fioler
comme ça? On dirait que vous ne
me connaissez pas. »
(J. Mabni.)
'< A m' répond : Si tu veux, mon
homme, mais un peu pus loin... qu'
si i' passe des pedzouilles, qu'i's
puiss'nt pas nous frimer d' la
route. »
« Quand a pass' su' 1' rade, les aut's
gonzesses disent : « Mords donc, la
femme à Bibi, c'est pus Cécile
Constant, c'est .Mame Crosson !...
Ça fait chapeau, maint'nant !ça sort
pus en tifles! »
« Pi'.çe donc le mec! c' qui' fait eune
poire! »
Pour raetlre un pante en cliarida,
Bebouine bien 1' caillou qu'il a.
(Hogibr-Grison.)
a Et! je t'y prends à reluquer le co-
3uillagp, monsieur le Parisien ; et
ire que vous en écrirez encore du
mal, et de la moule et de l'oursin,
une fois de retour dans votre l*a-
riss. »
(Jean Lorhaix.)
R'mouchez-mo'x un peu c' larbin
Sous sa fourrure cl coiaquc.
Comme i° pu' bon l'eau d' Lubin !
(J. RiCUEPIX.)
REGl.MRER. Ressauter, Se rebcc^
quer. Se rcbcouer', et presque
lousIeséqùivalenisdcSo mettre
en colère. \ . Colère.
REG
— 389 —
REL
REGISSEUR.
Amendier.
Amandier fleuri,
REGRETTABLE. Foutant,Renau-
dant.
« C'est r'naudant tout d' même de
s cte foutu tant d' bouleau pour nib
de nib. »
RÉGULIÈREMEXT, Au pouce.
« N'ayant encore, après deux ans de
présence au corps, encouru aucune
punition ni essuyé la moindre ré-
primande, faisant son service nu
pouce, il est noté comme un trou-
pier modèle. »
RÉHABILITATION. Blanchis -
sage, Rebectage, Rebêquage.
RÉHABILITER. Blanchir, Rebé-
quer.
« 11 est des faisants qui, après binelle,
font les plus grands sacrifices pour
obtenir leur concordat et qui, une
fois rebéqués, arrivent à se servir
de leurs anciens créanciers comme
références, dans le but de monter
de nouvelles et considérables escro-
queries. »
REIjVE. Dabesse, Dabuche, Fran-
che ripe*, Mékesse, Mt'quesse.
« Il ne s'attendait pas à trouver la
fille du Rougon à Paris, amoureuse
maîtresse d'un chef d'escarpes dont
il avait été le compagnon de capti-
vité à l'île Royale. Cette mystérieuse
D'chimba était là, devant lui ; et
une bande de scélérats l'appelait :
la Mec-Mékesse des grinches. »
(BeBTEL et GlLQUIX.)
REI\S. Râbe, Râpe. V. Dos.
RÉITÉRER. V. Recommencer.
REJET d'un projet de loi, d'une
proposition. Enterrement (arg.
politique).
REJETER. V. Jeter.
— REJETER UX PROJET, une
proposition, une poursuite. En-
terrer.
« Les précédentes commissions
avaient enterré le projet de loi
sur les accidents du travail. »
[La Lanterne.)
RÉJOUI. Arve\ V. Gai.
RÉJOUISSANCE. Ariant*.
RELATION amoureuse. Couche-
rie, Passade, Passe. V. Accouple-
ment, Coït.
« On la dit intelligente. Moi, elle
m'assomme : elle ne m'a jamais
entretenue que de ses coucheries. »
(J. LiXDBE.)
« Pour désigner cette courte flambée
des sens, plus sérieuse que les
vulgaires coucheries, moins inté-
ressante que les folies de tète, les
professionnels ont trouvé ce nom,
jovial comme un nom libertin,
sinistre comme un coup de lance :
une passade. »
(WlLLT.)
Non, vrai... ces chos's-Ià ça m' dépasse i
Faui-i' queua' gonzess' soy' paquet
D' prendre un franc cinquant' poureun' pofise
Quand a peut d'mander laranfquet...
(A. B.)
RELÉGATIOX. Bain de pieds.
Grotte, Relègue, Relingue. V. Ba-
gne.
Si, pour enturer les bons pieds,
Tu brasses fafTes à l'estorgue
Sois pénard ; ou c"est pour ton orgue
La centrouse,ou le bain de pieds.
« — Tu comprends, disait William,
je ne marche plus dans ces expé-
dltions-ià ; si j'étais poissé mainte-
nant, ça serait la relègue. Je me
range : je suis commissionnaire en
marchandises. »
RELÉGUÉ. Rclingue. V. Argot.
RELIGIEUSE, subs. Caneuse du
Meg des megs *, Femme à Ji^sus.
— RELIGIEUSE DE SAIXT-
VIXCEXT-DE-PAUL. Gri-
saille.
RELIGIEUX, subs. Chapon,
Rase. V. Prêtre.
RELIGIEUX (OBJETS). Bon-
dieuseries.
I
REM
— 390 —
H EN
REMAKIER. Dans l'arg. des typo-
praplios : Aller en Germanie (je
r'manie).
REMETTRE. \ . Donner.
— SE REMETTRE. V. Récon-
forter.
REMORDS. Regout.
Je vivais sans disgrâce,
Sans regout ni morace.
Sans taf et sans regret.
( Vieille chanson argotique.)
REMORQUEUR. L'enrhumé.
« V pleuvra demain, on entend
Cenrhumé d'ici. »
REMOUDRE. Radicrer.
REMOULEUR. Radicreitr.
REMPLAÇANT. Mannequin. On
appelait le remplaçant militaire
Cochon vendu *.
REXCOXTRER quelçiu'un. Tom-
ber en frime avec. \ . Regarder.
REXDEZ-YOUS. Rencard, lien-
dèie, Rendez. V. Renseigner,
Vaurien.
0 La gonzesse lui a donné rencard
pour jeudi. »
« 11 est arrivé en retard au rendeve. »
" On avait rendez pour une plombe
devant la gare de Lyon. »
RENDRE. Rcfiqucr (arg. des fo-
rains). V. Restituer.
« Comme le client faisait du cham-
bard à la porte de l'entre-sorl, la
Torpille lui refiqua son pognon. »
— RE.M)RE LA PAREILLE.
Faire ait même.
« C'est core eune vacherie du Rou-
quin, mais je 1' frai au même : V
n'y perdra rien ! »
RENFORCIER. \ . Fortifier.
RENGAGÉ (SOLDAT). Rempil,'.
RENGAGER (SE). Rebiffer, Rem-
pileTf Repiquer, Vendre son co-
chon .
« 11 avait repiqué pour cinq ans dans
l'espoir d'entrer à Saumur et d'y
décrocher l'épaulette. »
RENGAINE. Guitare.
» — Résumons, fit le pré'^ident, vous
parlez trop, et nullement à votre
avantage. Les promesses que vous
avez faites à l'accusée étaient donc
mensongères ?
— Oh! mensonges forcés! Ça se pro-
met toujours, le mariage. S'il fallait
épouser toutes les femmes aux-
quelles on chante cette fftiilare, on
serait plus polygame qu'un Turc!
(Gazette des Tribunaux.)
RENGORGER (SE). V. Embar-
ras.
RENIFLER. Retiiouter ses poids.
RENOM, RENOMMÉE. Préparer
la renommée d'une personne ou
d'une chose, c'est la Lancer ;
l'opération se nomme Lance-
ment, Langage; et celui qui s'y
évertue est un Lanceur.
— La Lanceuse est ordinaire-
ment une vieille prostituée
qui met son expéiience au
service des commençantes.
« Elle se remémorait souvent, aux
mornes réveils, l'époque joyeuse
où on l'avait lancée. »
(J. HiCBEPIH.)
« Les petites bonnes femmes le sa-
vaient sans le sou, aussi ne lui
réclamaient-elles jamais la rému-
nération de leurs faveurs. C'est
qu'il avait la réputation de con-
naître des diplomates et d'être un
lanceur de premier ordre. »
(La Gaudriole.)
« 11 voulait qu'elle s'occupât du ian-
çage de son nouveau volume. Elle
connaissait assez de monde, que
diable ! et si elle l'aimait tant soit
peu, ça ne lui était pas difficile de^
le faire mousser ! »
(II. SOMBRK.)
— Personnage dont la renom-
mée dépasse celle de tous
les autres : Le lion du jour.
REN — 391 —
RE\0.\CER. V. Abandonner.
REP
— REXOACER A L AMOUR.
De'telT, Remiser, Se ranger des
voitures. V. S'assagir.
— On dit en parlant des fem-
mes : Retourner son éventail.
REXSEIGXEMEXT. Record, Ren-
card, Tube, Tuyau.
«■ Si tu vois La Volige, donne-lui le
record pour qu'i' ne s' goure pas. »
" Ça valait juste dalle, V rencard que
tu m'as donné. L' mec a démurgé
d' puis deux longes. »
< Un matin Cartonet, qui épluchait
les faits-divers en mangeaut des
radis, releva triomphalement la
tête :
— Tuyau, messieurs ! J'apprends par
le journal que notre camarade
Giraud, ici présent, a tué hier, à
Paris, une vieille dame très riche. »
(Michel Corday.)
REXSEIGXER. Recorder, Rencar-
dcr 'cette dernière expression
signifie également Donner ren-
dez-vous), Tuyauter.
« Si tu nous avais mieu.x r'cordés, on
s' srait pas fait poisser comme des
glaudes : >-
« Tu la connais, toi, c'tte sœur-là?
Rencarde-vàoi sur son orgue. »
REXTE. Rabiage.
RE-XTIER. Chanoine, Rembale.
REXTRER. Rembarber, Renquiller,
Rentiffer. V. Entrer.
« — 11 est trois plombes, rembarbons,
on verra ça d'main. »
< — Allez, ho ! renquille à la piaule,
hurlait le marlou hors de lui. »
(H. Sombre.)
« J' peux pas rentiffer chez les vieux,
qu'a disait, mon dab me pass'rait
à ponce. »
— RENTRER CHEZ SOI. Se
lôler.
« Moi, j' vous plaque; je m' <dfe, j'ai
envie d' pioncer. »
RE.WERSER. V. Abattre.
RENVOI. Ralançaqe, Balancement,
Balayage, Blackboulage, Bour-
lingue, Dégommade, Dégommage,
Dévoiement, Sacage, Sacquage,
Scia'je.
— REWOI E>" MASSE. Lessive.
V. Changement.
RENVOYER. Balanstiquer.
V. Chasser, Promener.
Nom de Uieu! Si j' m'app'lais Félisque,
J' te leur en foutrais du gâteau !...
Car, enfin, bon Dieu I qu'est-c' qu"i' risque?
r n' travaill'rait pas pour la peau
S'i' les balatistiquait d' l'assiette...
Car, tant qu' yaura du benrr' dans 1' pot,
Ces gonc's-là mang'ront d' la galette.
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
RÉPARER. Rebouiser.
RÉPARTIE. V. Saillie.
REPAS. Boulottage, Coup de figure,
Gobelottage, Gueulée, Lawpie *,
Morfe *, Récarelure, Refaite *, Ta-
page de tête, de tronche, Tortore.
Dans l'argot des employés de
nouveautés, on dit Gauche.
V. Nourriture.
« On s'a envoyé un boulottage sérieux
à « Mou château » avec du cacheté
de première. »
« Après un bon tapage de tête chez
Michoud, on est monté à la Galette. »
— REPAS COPIEUX. LucuUus.
REPASSEUR. Radicreur.
REPASSEUSE. Rranleuse de gen-
darme. V. Blanchisseuse.
RÉPÉTER (SE). Pincer toujours
la même guitare. V. Rengaine.
RÉPONSE. Se traduit par les
équivalents de Discours : Boni-
ment, Salade, Vanne.
REPOS. Le troupier appelle le re-
pos Marche par le flanc.
REPOSER (SE) Battre ou tirer sa
flemme. V. Fainéanter.
REP
— 392 —
RES
REPRÉSENTER. Frimer, La don-
ner, La jeter, La souffler. Mar-
quer.
« Il avait voulu frimer au rupin : il
avait un tuyau d' poêle et des ver-
nis, un gilet blanc et un alpague
mastic. .Mais si t'aurais vu c qu'i'
la soufflait mal là-d'ssous ! »
« _ S'agit pas que d'/a donner, faut
avoir de Tos, et c'est souvent
ceuss's qui font l'pus d'chichis qui
foutent r moins d pourboire. »
a C que tu la jettes mal avec tes
guiches ! »
(GoBo:«.)
« Ils avaient vu rentrer madame X...
avec quatre individus qui avaient
de mauvaises figures et qui mar-
quaient mal. r»
(ID.)
RÉPRIMANDE. V. Admonesta-
tion.
RÉPRIMANDER. V. Admones-
ter.
— JE VAIS LE RÉPRIMANDER.
Je vais lui conter quelque chose,
lui dire deux mots.
REPROCHE. V. Admonestation.
REPU. Gave, Gavé.
RÉPUBLIQUE (LA). La Marianne,
ou simpl. M'irianne, La Princesse.
— Les partisans de la monar-
chie disent La gueuse.
Sûr qu'il a eu raison 1' Sarrien,
D' nous envoyer fous en vacances...
Qu'est c' qu'on Toulnit à Caris?... Rien,
Ou bAiliâit à toui's les séances,
On s'emmerdait à valider.
On perdait son tcni|js, sa jeunesse:...
I' vaut-y pas mieux s' bullader,
Aux "frais d' la princesse ?
(A. B. Let Soulologues d'Honoré Constant.)
« Elle est plus maligne que notre
pauvre Marianne, cette forte Eglise
apostolique et romaine qui implante
l'un de ses représentants partout où
il y a un certain nombre d'âmes
réunies. Elle ne laisse pas le moin-
dre troupeau d'ouailles sans berger.
Aussi, vous voyez comme elle tient
le monde! »
(E. Bebcebat.)
« Brusquement, une génération s'est
levée, qui ne s'enivre que de bocks
idéaux, ne connaît d'autre maîtresse
que la Marianne; et enellerevivetit
les sentiments généreux, les soucis
ailiers, les nobles abnégations des
jeunesses de 1830 et 1809, dont le
souvenir est si justement légen-
daire. ><
(JoiiEPH CaBAGURL.)
« La gueuse a la vie dure, et M. de
Cassagnac lui-même confesse qu'elle
a trompé jusqu'à présent les espé-
rances de ses ennemis. »
(Le Voltaire.)
RÉPUGNANCE. V. Dégoût.
RÉPUGNANT. V. Abject.
RÉPUTATION. V. Renom.
REQUÉRIR. En parlant du mi-
nistère public : Crosser, Faryuer.
« L'avocat-bôcheiir l'a crosse cher. I'
r farquait tant qu'i' pouvait; et
r pauv' vieux a poissé la passe.
REQUÊTE. Èlourdissemenl.\ . Sol-
liciter.
RÉQUISITOIRE. Crac/ioir,C»-ossr
Fièvre.
— RÉ<JUISITOIRE IMPITOYA-
BLE. Redoublement de fièvre.
RÉSERVISTE. Réservoir.
« — Ah! messieurs les réservoirs, dit
l'adjudant, on va vous faire moussoi
un peu pour vous débarrasser >!
vos bedons qui ne sont jamais
l'alignement! "
RESPIRER fortement. luklt
(contraction de RenAcler).
RESSEMBLANT. Tout chic.
M C'est r portrait d' son parrain, tw
chièl »
RESSORT de montre taillé vw
scie dont se servent les prison-
RES
— 393 —
REV
niers pour scier leurs barreaux. !
Pivert. !
RETROUVER. Repérir.
RÉUXIOX. V. Assemblée.
RESTAURA>i'T. Gargot, Maldine",
Manc/eoire, Planque à tortorer. \ RÉUSSI. Envoyé, Tapé. \ . Bien.
Ces expressions se prennent or- ;
dinairement en mauvaise part. '
J'y ai fait avoir à croume à mon
.argot. »>
i J' commence à avoir sérieusement
la dent. Conobres-tu une plan/ue à
torlorer dans c' coinsto-là? »
REUSSIR. La faire belle. Mettre
ou tapei- dans le mille, Y avoir
la main, Foignon, l'os.
RESTAURATEUR. Empoison-
neur, Empoisonneur patenté, Fri- '
pier.
Faut ben manger chez ïempoison-
teur quand on ne peut pas faire
sa frigOQSse à la maison. »
RESTES. (Déchets.) On nomme
Quiqui les déchets d'os et de
viande des restaurants dont on
se sert pour faire du bouillon
gras. V. Rogatons.
RESTITUER. Aller au refit, Reco-
quer, Refiler.
^ V faudra qu'il aille au r'fil de mon
bogard 1... Je 1' donn'rai putôt chez
l' quart'.... Et pourtant j' suis pas
bourrique! »
Allons, va, >*'^/e-lui son palet et
quT n' nous coure pus 1 »
r n' veut pas me r'coquer mes har-
nais tant que j'y aurai pas carmé
les sept balles que j' dois pour la
carrée. »
RESTITUTION. Refit, RistoriH.
RETARDATAIRE . Qui arrive
comme le marquis de CMeverte
(obscène).
RETORS. V. Malicieux.
RETOURNER. Dans le sens de
Revenir. Aller à Tours.
« Jai manqué de me faire chauffer
aux courtines ; je ne peux pas aller
à Tours avant trois marques. »
RETRAITER,
V. Réforme.
Fendre V oreille.
a Quand tu as fait ta théorie sur les
femmes qui entretiennent des
gigolos, tu as mis dans le mille. Oh!
tu étais inspirée ce soir ! On t'au-
rait fait un scénario, tu n'aurais
pas mieux conduit ton dialogue. »
(Geobges Ohsbt.)
■• Toi, mon vieux, pour les tours de
lézélon, on peut dire que tu y as
rognon ! >/
UEVANCHER (SE . Faire ou re-
faire au même. V. Rendre.
RÉVEILLON. Boudinage, Fête du
Boudin. Se dit spécialement pour
le réveillon de Noël.
RÉVÉLER. V. Dénoncer.
REVENIR. Rabouter, Radiner,
Rappliquer. V. Arriver.
RÉVERRÈRE. Glacier pendu".
Glacière pendue *, Glacis pendu ',
Incommode, Mouchard à bec.
Pendu glacé.
REVÊTIR. Enflaquer.
REVOIR (AU). A la revoyure.
V. Main.
RÉVOLTE, RÉVOLUTION. Mê-
mes termes que pour Boulever-
sement.
REVOLVER. Azor, Basset, Bec de
cane, Crucifix à l'esbrouffe, Re-
poussant, Rigolo, Soufflant. On
dit aussi pour le revolver de po-
che : Blavin, Mouchoir, Permis-
sion de minuit, Pipe.
« Il l'a m'nacé d' son rigolo, comme
si, entre garçons, c'était avec Azor
sous r blair' qu'on doive s'espli-
quer. »
Rnu
— 394 —
RIE
« — Vuus ne craignez pas de rentrer
au milieu de la nuit par des voies
aussi désertes?
— Oh! répondit-il en montrant son
revolver, mon bec de cane est là
pour un coup. »
(A. Laborib.)
« Ne touche pas à ma mère on je te
brûle la gueule avec mon rigolo. »
(GOROS.)
RHUM. Verre de rhum. Pape.
RinoTE. V. Ivresse.
— RIBOTE BRUYANTE. Sainl-
Glinglin.
Il En v'ià un pétard I l's sont tous
blindés dans la tôle : c'est la Sanit-
Oiinglin ! «
RICHE. Braisé, Braiseux, Calé,
Douillard, Galetteux, Hiivé*, Mil-
loiir, Milord, Moussu, Plein, Plein
d'aubert, Plein de pognon. Quia le
matelas, le sac, Qui est à l'as, au
fric, au fricot, au pèze, au po-
gnon, au sac, Ri/fard, Rupin, Sa-
qué. On peut encore désigner le
riche par un synonyme d'Indi-
vidu suivi d'un mot signilianl
Argent : Gonce au pognon. Mec à
sonnettes, etc.
— PERSONNE TRÈS RICHE.
Gonce à coffiot, à matelas.
Ceux-là, y gagn'nt cinq cigs par mois
Et veul'nt la faire aux gas braisés.
(Jehan Rictus.)
Quand on n'est pas braiseiix d' naissance,
Pour viv' laul beu truquer un peu...
(A. B.)
« Toutes, tant que vous êtes, les
douil/ardes comme les purées, vous
devez avoir vos peines. »
(TauBLOT.)
'< — Si je me colle jamais, disait
Flora, je me fiche que lo bonhomme
soit beau; pourvu qu'il soit galet-
teux et solide au poste, je me
moque du reste. •
(P. DoMGBC.)
< 11 a mis r doigt sur une bergère
épatante qu'a un baron et qu'est
pleine d^aubert. »
« J' suis plein-, ma marquise m'a r'filé
une livre, j' vas en profiter pour
m'offrir un complet. »
« Ce peintre était un hommeeffrayant,
un homme comme il y en a pea ; il
n'avait pas le respect des million-
naires et les traitait comme des
laquais... Il travaillait de chic, mais
d'un chic si renseigné! N'importe,
l'homme au sac était vexé de cette
soi-disant négligence ; il trouvait
que l'artiste allait trop vite. «
(Maurice Montâodt.)
Le plusstupide de l'afTHire,
C'est que nul n'a le cœur content :
Gras rupin, maigre prolétaire,
Sur leur sort gémissent autant.
(P. Paillette.)
RICHESSE. V. Aisance.
RIDE. Marche du palais. Se dit
seulement des rides frontales.
RIDÉ. Marqué. Dans l'argot bou-
levardier, on dit Fanoche, Fano-
ché en parlant d'une personne
que commencent à envahir les
rides.
« — Ben, elle n'a pas embelli, tou-
jours !
— Oh! elle est jolie!
— Ça dépend des goûts!... elle est
déjà vieillotte, fanochée... •
(Gyp.)
RIDEAU. Coqueret, Discret, Guc
sard, Vilquet.
RIEX. Dalle, Digue, Flotière' ,
Flou*, Floutière*, Gniente, Gninte,
La digue, Ldpc, La peau, La poix,
La tringle, La tringue, Sada, Nib,
Niberguc, Niberte, yiente. Peau,
Peau de halle. Peau de balle et
balai de crin. Peau de nœud. Peau
lie paf. Peau de zeb, iU: zébi, de
zeub, Pouic, Poitou, Poix, Quel-
poique. Tringle, Tringlette, Trin-
gue, Zif. On fait souvent précé-
der ces mots de Juste ou de Que.
Moi, j'embrasse rien ni personne !
J'embrass' gninte et pouic, dalle et peau '.
Ht j'ai beau m' Touiller la sorbonne,
J'ai pas I' souv'iiir que su' d' la peau
J'ay' jamais collé mes babouines.
(L. DE Berct.)
RIE
— 39:j —
RIR
.S'ib dans 1" bidon et ««6 su' V râpe.
Et dans ma ralad', juste lape \
(1d.)
Maisp^au de balle et balai de crinl
Qui donc pourrait leur serrer le frein,
Aux deux marlous prenant du terrain
Pour leur escrime à coups de surin?
(J. RlCBEPLN.)
L'est foui d' mèm' chouette d' s'embarquer
Dans_ les roulottes d' premier' classe,
Ouand on a peau d' balle à raqner...
I>anie, à présent, j' Toyage au cbàsse :
J'ai ma carie d' circulation.
Je m' fais traîner en grand' vitesse
Jusqu'à n'import' quelle station.
Aux frais d' la princesse.
A. B. Les Souloloques d Honoré Constant.)
tt C'est bath, c' que t'envoyes su' ton
affiche. Mais, vois-tu, mon vieux,
tu y es pas ; tu conobles qu' digue
à la politique : et les mecs que c'est
le métier d'en faire, d' la politique,
i' doiv'nt pas avoir el" flube de ton
gnasse. »
« — Moi je rêve... je cherche quelque
chose de mieux. Je cherche, mon
cher, une balle... une petite balle
qui ne laisserait de ceux qu'elle
atteint rien... rien... rienl...
— Et vous pourriez appeler cette
balle la balle Nib-Nib ! >
(0. MiBBEAC.)
Allons, y a trop longtemps qu'on t' gonrre '■
Vieux populo, Eoupé cett' fois.
Dis au politi;ard qu'i' t' courre
Sur l'tiaricot avec ses lois !
Dis-lui : J'ai mare d' la pestaille,
Frocards, jugeurs et autr' fourbis
Du mèm tonneau, qui font ripaille,
Quand moi que j' trim' j'ai peau tf zébi'.
{Le Père Peinard.)
• C'est un crosseur! Si tu l'écoutés, i'
t'dira qu'il a des trucs épatants pour
affurer du pèze: et il affure juste
tringle lie. »
« Si a raque pas, a peut s' gauler : j'
marche pas pour la tringue. »
Ne flanche pas si t'es pavois
Tu n'affurerais que la poix.
(HoeiER-GRison.)
— Ç.\ >E SERT A aiE.\. Cest
comme des dattes, comme des
pommes, Cest midi, Il est midi
sonné. V. Inutile.
— ç.\ NE v.vuT RIE\. C'est de
la gnognolti', de la roupie, de
la rousselette. V. Valeur.
— .4 RIE.V. A cherche arg. des
joueurs).
'< — Où en sommes-nous de la partie ?
— Cinquante-trois à cherche. »
— NE RIEX FAIRE. zVen pns
fiche, n'en pas foutre une broque,
une èroquille, un coup, une se-
cousse. V. Fainéanter.
— XE RlEX BOIRE. Boire rfe /'en-
cre. V. Boire.
— XE RIEX M.\XGER. V. Faim.
— XE RlEX AVOIR. V. Se
Priver.
RIPOSTER. Redouiller.
— RIPOSTER COUP POUR
COUP. Riposter du tac au tac.
RIRE, subs. Rigolade. V. Amase-
ment.
RIRE, V. Esganacer *, Richonner,
Rigoler, Se bidonner. Se boler. Se
boyauter. Se boyoten', Se cintre)'.
Se a'ever, Se déguiser en tirebou-
chon. S'en payer ou en prendre
un bol, une bosse, un plat, une
tranche. Se fêler, Se gondoler. Se
gonfler. Se gonfler le mou. Se mu-
rer, Se piler. Se poiler, Se rouler.
Se tirebouchonner. Se tordre. Se
tordre comme une baleine. V. S'a-
maser.
« Peut-être ai-je le rire facile, mais
je suis forcé d'avouer que quand
on m'a conté celle-là, avec les
expressions exactes, je me suis
absolument gondolé, cintré, tire-
bouchonné. »
(P. PitLLtm.)
« Dites-leur qu'ils ont volé l'État :
ils se tordront. L'État, c'est eux,
d'abord, et les douaniers sont faits
pour exciter les honnêtes gens à la
contrebande. >
(E. Behgi&at.)
« Ah ! la sœur, qo'est-c' qu'a prenait :
cinq d'engueulade et dix de gnons !
Et i' y en disait : et i" y eh con-
tait !... Ah ! mon vieux ! tu t' s'rais
gonflé I »
RIS
<■ J' la connais ta romance des plom-
l)cs. On la chantait à l'hosto, pen-
dant la promenade. On s'poilait I... »
« Oh! oui, j' sais bien, j' peux cre-
ver! Tu t'en fous, toi, tu t' mares,
t'en prends un bol: ça t' touche pas. »
RISIBLE. V. Amusant.
RIXE. V. Bataille.
ROBE. Impossible , Serpillière ,
Traîneuse.
— BELLE ItOBE. Mordante.
— itOBE DE CHAMBRE.
l'dte, Galeuse.
Douil-
ROCIIECHOUART. Rochouart .
V. Quartier.
ROGATOXS. Arlequin, Bijoux.
Sans penser à tremper nol' soupe,
N'importe où nous nous empâtons
D'arlequins, A' brilfe et d' rogatons.
(J. IhcHEPI.N.)
« Mais i' n'est pas embarrassé, pour
ses deux bourgues, i' s'envoye eune
platée d' bijoux où qu'y a des fois
un r'pas complet : rôti, poisson et
légumes. »
— marcha:xd de rogatons.
Bijoutier.
ROI. Dab, Mec, AJeg', Franc Ri-
pault', Grand dab. Grand mec.
V. Jeu.
— 396 — ROU
on distribue ces rôles, à
cause de leur manque di
talent.
Dans les coulisses, d'un pas lent,
Ell's se promèn'nt en somnolant.
Les pannes.
Ou bien cll's dorm'nt ou bleu encor
Ell's reg.ird'nt poser le décor,
Les pannes.
Ell's attcnd'nt, en croquant I' marmot,
L'occasion de placer leur mot,
Les pannes...
(GKOBr.ES Beiih.)
ROMPRE. V. Abandonner, Ban.
RONFLEMEx\T. Carnage.
RONFLER. Corner, Jouer de Ver-
gue.
■I Y a pas moyen de roupiller ici,
grognait le Parigot. Ils sont deux
pétrousquins qui jouent de L'orgw
toute la nuit. Demain, je mets leur
pieux en bascule. »
ROQIET. V. Chien.
ROQUETTE (LA GRANDE). |
La Grande, La Ilotoiidc. '
— LA PETITE ROQUETTE. La
Velile.
ROSSE subs. V. Cheval.
ROT. Soupir de Bacchus.
ROTER. Avoir une fuite de gaz
dans restomac.
ROLE INSIGNIFIANT. Panne
(arg. tliéàlral).
« Une panne"! Je n'ai jamais très bien
compris le sens de ce mot-là. J'ai
toujours cru — suis-je assez sot ! —
qu'au théâtre il y avait de petits
artistes et non pas de petits rôles.
Je me souviens d'un acteur, dont
le nom m'échappe en ce moment,
3ui n'avait (juc quelaues lignes à
ire dans \a Mort du ducd'Enghieu,
de .M. Ilennique. Il eut, en dépit
de cette panne, un triomphe le soir
de la première représentation. »
(l'iEKRB WOLFF.)
— dette expression s'applique
tl'galemenl aux acteurs a qui
ROTONDITÉS CHARNUES. Pc-
lotagc. V. Sein.
« Moi, j'aime les femmes oii quT y
du p'iotage... de quoi s'occuper I
ROUE. (Supplice aboli.) Garuchc '.
Lune à douze quartiers'.
ROUÉ. Potence, Roumard'.
0 — Vous ne lui en remontrerez pas,
c'est une vraie potence. »
ROUEN. Amélie.
ROUENNERIE. Amcllerie.
ROUGE, subs.
V. Fard.
Maqui, .Maqui>
ROU
397 —
RUS
ROUGE, adj. Vermoisé.
ROUGIR. Avoir un coup de fard,
Faire cuire son homard, Farguer,
Piquer son fard, Piquer un soldl.
<• Il s'amusait à la regarder dans les
yeux, pour \mîd.ire piquer son fard. »
(Bauda.)
« Cette péronnelle piquait des soleils
à la moindre allusion; et elle fai-
sait, en catimini, la fête avec un
abbé et deux ofQciers. »
(J. Landre.)
ROULADE. Cocotte, Fignolade,
Gargarisme. V. Chanter.
ROULER. Bouler. V. Tomber.
ROULIER. Roulotin.
ROUSSE. Rouquine. V. Roux.
ROUSSEUR. Taches de rous-
seur : Son.
— VISAGE TACHÉ DE ROUS-
SEUR. Boule de son, Plat de
lentilles.
— La gosseline est assez gironde,
dommage qu'elle ait un plat de len-
tilles.
— Bah ! ça lui passera quand elle aura
vu le loup ! »
[Les Jûyeusetés du régiment.)
ROUTE. Antif, Antiffe, Fileusc.
Poivrière, Poudrée, Rub, Ruban,
Tirou, Trimar, Trimard, Trime.
— LA GRAXD' ROUTE. Le qrand
trimar.
Au nom des chemiaeux d' la ville,
Coureurs de ru's, batteurs A'antifs,
Qui sont des centain's et des mille...
Faut pas démolir les fortifs !
(à. B.)
« Les uns, les vétérans du trimard,
connaissent les bons parages. »
(Ch. Malato.)
La route, la route longue, intermi-
nable, c'est le rub, le ruban. Le
tleuve est le rub de lance; la voie
ferrée des chemins de fer, le rub
de riffle. »
ROUX. Rouquin. S'emploie adjec-
tivement et substantivement.
r n' faisait pas sa société
Du géni' de la liberté,
r n'était pas républicain,
Il était l'ami du Jiouquin
Et le p'tit homme à la Mélodie,
A la Bastoche.
(A. B.i
« On dit qu' les rouquines sont ou
toutes bonnes ou toutes mauvaises ;
ben, moi j'en conoble une qu'est
entrelardée. '»
— CHEVEUX ROUX. Poil de
brique, Poil de carotte. V. Barbe.
RUBAX. V. Décoration.
RUE. Se traduit de même façon
que Route ; mais on emploie de
préférence les équivalents de
Trottoir.
— L'argot houlevardier em-
prunte le mot anglais Street :
Auber street, Bréda street.
RUIXÉ. Blanc, Chocolat, Coupé,
Fauché, Fleur.
RUIXER. Faire chocolat, Faire
fleur. Faucher à blanc. Mettre
dans la mélasse, dans la merde,
la mouise, etc., Rincer.
— SE RUIXER. Aller à Rouen ou
à Roa?ine, Faire le p/ongeou,
Piquer une tête, Tomber dans 1 1
dcche, la mélasse, la merde, etc.
,V. Misère).
RUISSEAU. Barant, Doué.
« ... Les battoirs des lavandières,
agenouillées au bord du doue, se
mêlent au bruit berceur de la mer
qui monte ou redescend. »
(André Thecriet.)
RUPTURE. V. Abandon.
RUSE. Dric, Estoc, Finoterie, Ma-
nicle. Roublardise. V. Malice.
« Pour le truc, le dric, le fil, le r'fil,
le flair, le blaire, à lui la pose. »
(J. RicHEns.)
RUSÉ. Capon*, Fouinard, Fouine,
Fouineur, Gerôme*, Mariol, Ma-
riolle, Marie, Marlou, Pointu',
Serpent, Truqueur. V. Malicieux.
RUS
— 398
RUS
RUSER. Caponner', Roiiblarder ,
Truquer. V. Tromper.
« — Il n'y a pas à roublarder avec
nous, vous savez bien, lui dit
l'agent; nous sommes aussi ma-
rauds que vous. »
<i Mais déjà les couleurs pâlissent :
on parle de l'humanité, d'une seule
famille... .Méfiance! En l'honneur
de cette famille-là, on s'apprête à
truquer encore. »
(Zo d'Axa.)
RUSTRE. V. Campagnard, Gros-
sier.
>
SABBAT. V. Samedi.
SABOT. ïEscarpin de Limousin,
Esclop, Esclot, Soulier en cuir de
brouette.
« r m'a m'né dans un guinche de
Ligorniaux où qu'y en avait la moi-
tié qui tapaient des riclos avec
leurs ribouis en cuir de brouette. »
SABOTIER. Esclopé, Esclotier.
SABRE. Flambant, Flambard, Fau-
chon, Gandille *, Jacqueline,
Planche '. V. Bois, Épée.
— SABRE DE CAVALERIE.
Latte.
- SABRE D'ARTILLERIE. Ban-
cal.
- SABRE D'INFAXTERIE (arme
réformée depuis 1866,. Bon
Dieu, Briquemonl, Briquet, Côte
de bœuf, Coupe-chou.
a On foutrait dans la flotte tous les
flingots, tous les brutals, tous les
coupe-choux, les lattes, les bancals,
les rigolos, tout's les armes, et les
obus, et les boulets, les cartouches
et la poudre. On s' servirait des ca-
sernes pour loger les purotins et
les fileurs de comète à qui qu'on
distribuerait les lits et les couver-
tures des gribiers. »
« — Et le premier qui rouspète, fit le
coquillard au comble de la colère,
je lui fais faire connaissance avec
Jacqueline !
Et dans un geste de défi il porta
la main à la garde de son sabre.
— Sabre... main ! gouailla le Parisien. »
SAC. Flac, Flacul. V. Argent, Be-
sace.
— SAC DE FANTASSIN. Annoire
à poil, As de carreau, Azor.
Y. Havresac.
SAG
— 400 —
SAL
— METTRE EN SAC. Enflacquer,
Enflaquer.
SAGE. V. S'assagir.
SAGE-FEMME. Débdcleuse, Dc-
balleiise de petits salés, Madame
Guet te-au- trou, Madame Manicon
obscène), Madame Tire-lemonde,
Marneuse, Mômière, Tate-minctte,
Tire-mômes, Tire-monde, Tire-
pousse.
« Ugéuie s'est fait une bosse au ven-
tre, tant pis pour elle! Dans neuf
mois, ça regardera Madame Guelle-
au-tro>', mais pas moi. »
(0. Méténieb.)
SAILLIE. (Répartie.) Coupure,
Pépin, Salade.
« Bien envoyée, la coupure ! Tu y ab
bouclé r bec. >>
'< Qu'est-c' que c'est que T pépin qu"
tu nous sors là? »
SAIXT-CYR. V. École.
SAINT-CYHIEX. V. Élève.
SAIXT-DEXIS. Saint-Denailles.
SALXT-ÉTIEXXE (IIABITAXT
DE). Gaga, Gagace, Gagat.
— Parler le patois stéphanois :
Parler gaga.
SAIi\T-LAZARE. V. Prison.
S A I X T E -MARGUERITE
(QUARTIER DE), à Paris.
Sainte-Margot.
SAINTE-PÉLAGIE. V. Prison.
SAINT-SACREMEXT. Porc-t'pic.
SAISIR. Agripper, Cherrer, En-
christer. V. Attraper.
« Il est costeau, pour l'avoir faudra
fr foute uu coup d' tronche dans l'
lide et 1' cherrev aux gambettes. »
SALE. V. Abject.
— I>KnSO.\>K (jL'l A DU LI.XGE
SALE. Qui porte l<^ deuil de sa
blancliisseuse.
« Elle n'est pas mal et ça ferait ma
foi une charmante compagne si
elle n'avait l'horrible tort de porter
trop souvent le deuil de sa blanc/ns-
seuse. »
SALIÈRE. Muronièrc *.
SALIVE. V. Crachat.
SALLE DE POLICE. Austo,Bloc,
Boite, Caisse, Clou, Hosto, Hostio,
Jetar, Lourde, Malle, Matatane,
Mazaro, Oslo, Ostio, Ours, Ouste,
Ousto. V. Prison.
— COUCHER A LA SALLE DE
POLICE. Monter le cheval de
l'adjudant.
« — C'est bien, prenez voire couver-
ture et descendez à la lourde !
— Mais, chef, je vous jure que ce
n'est pas moi.
— Bien, pas d'observations ! Vous ré-
clamerez demain au rapport. Capo-
ral Béju, conduisez-moi ce lascar-là
à la boite ! »
« — En voilà assez, faut en finir, tout
le peloton couchera à la malle ce
soir.. »
(U. Coi'BTELI.tE.)
Uuand il punit, même guitare ;
On connaît bien son numéro :
C'est un gaillard qu'est pas avaro
Des jours de clou, de mazaro.
Avec lui la dose est meilleure,
Et quand les autres, saus discours,
Aligneraient quarante-huit heures..
Le doubl' vous colle quatre jours.
(GalOLET.)
« L'adjudant m'a fait monter son che-
val durant une huitaine pour avoir
oublié pendant vingt-quatre heures
le chemin de la caserne; et il a le
trot sec! je vous en réponds... Je
ne sais avec quel sapin ils font
aujourd'hui les lits de camp des
salles de police, mais j'aimerais
autant coucher sur un lit de plume
rembourré de noyaux de pèches. »
tCii. Dubois de Gemnës.)
SALLE DE SPECTACLE. U
Flouant '.
SALSIFIS. Doigts de mort.
SALTI.MBAXQUE. V. Forain.
SAM
401 —
SCA
— MATÉRIEL DE SALTIMBAN-
QUE. Drague, Drague de Sa-
tou, Satou.
SAMEDI. 'Le jour du Sabbat.;
Schai-eusse. V. Synagogue.
SANDWICH. Enterrement.
« Leur spécialité consistait à vendre
pour deux sous un morceau de
pain dans lequel elles mettaient un
morceau de gras-double rôti dans
la poêle ; les plus riches allaient
jusqu'à trois sous; alors, pour ce
prix, ils avaient une saucisse plate.
Dans le langage du boulevard, cela
s'appelait un enterrement de pre-
mière classe. »
(Ch. VlRMAITBB.)
SAXG. Raisiné, Eouge, Rouquin,
Vermois *.
«■ D'un bon renfoncement j'y ai aplati
le pif. Le raisiné a coulé, et le
môme est allé se bassiner dans la
Seine. »
(TaCBLOT.)
Et r lend'main 1' sergot trou»' du rouge
A Mon t rouge.
{.K. B.)
SANGLOTER. Se traduit de
même que Pleurer.
SANGSUE. Goujon d'hôpital.
SANS-FAÇON. A la flan.
SANTÉ. Santoche, Santu.
— PRISON DE LA SAXTÉ. La
Santoche.
— A TA SANTÉ. Cric croc!
1 SAOUL. V. Ivre.
SAPHISME. V. Tribadisme.
SATIN. Douce. V. Sole.
SATIRE. \'. Critique.
SATYRE. V. Lubrique.
SAUCISSE. Bifteck de pané.
SAUT. V. Cabriole.
SAUTER. Paire des galipettes, Gam-
biller, Gigoter. V. Danser.
SAUTE -RUISSEAU. V. Ap-
prenti.
SAUVER (SE). V. S'Enfuir, Fuir.
SAVANT. Calé, Ferré, Ferré sur
toutes les coutures. V. Instruit.
SAVATE. Cambrure, Galette, Traî-
narde.
SAVETIER. Bijoutier sur le genou,
Bouif, Chirurgien en vieux. Chou-
flic, Chouflique, Gniaf, Graveur en
cuir ou sur le genou, Mastiqueur,
Ribouis, Riboul, Sabrenas, Sabre-
not, Schouflick. V. Cordonnier.
a Ces dessins, ces abominables — et
superbes I — dessins du a Père
Peinai'd », ébauchés au gros trait,
à la manière d'affiches, et d'une
tonalité si puissante, en dépit du
manque de couleur, savez-vous de
3ui ils sont? De galvaudeux, sans
oute, de bohèmes, de ratés, de
vieux gredins ayant noyé dans l'ab-
sinthe leur talent de jadis — ou de
gniafs en mal d'esthétique ?
Ouitche ! mes maîtres, vous
croyez ça?
Ils sont l'œuvre d'Ibels, de Félix
Pizano, de Luce, de toute cette
jeune et vaillante phalange d'ar-
tistes classés, acclamés déjà, qui
s'en viennent derrière l'illustrateur
de Paris, le maître Chéret ! »
(SiVERIXB.)
SAVOIR . Combler , Conobrer.
V. Connaître.
— SAVOIR UNE LANGUE. Dévi-
der, Entraver. \. Causer, Com-
prendre, Jargon.
SAVON. Glissant.
SAVOYARD. Jean de la suie, Mar-
mottier. Raclette, Rapiat. Ces
épithètes s'appliquaientplus spé-
cialement aux ramoneurs ambu-
lants et n'ont plus guère cours
aujourd'hui.
SCANDALE. Baron/", Boucan, Cha-
banais, Pétard, Raffut. V. Bruit.
<• Moins d'ailleurs elles useront d'ou-
26
SCE
— 402
SÉD
trance et de boucan, plus sûrement
elles frapperont. »
(ALEXA^DHE IIbPP.)
« C'est un procès qui fera du pétard
dans Landerneau. »
SCÈIN'E de théâtre. La pelle, Le
plateau, Les pla7iches.
« Nom d'un chien, hurla le régisseur,
je ne veux personne sur le plateau
pendant que Ion plante le décor,
personne que les machinistes. »
(G. Amyot.)
Son ambition était de monter sur
les planches; c'était pour elle le seul
moyen de trouver un « monsieur »
sérieux. »
(P. DOUSBC.)
SCIE. Bastringue, Criarde, Mor-
dante.
SCIER ses fers ou des barreaux
de prison. Jouer du violon.
SCULPTEUR. Sculptier.
SÉBASTOPOL (BOULEVARD).
Le Sébasto. V. Quartier.
C'était r garçon 1' pus costeau
D' la Bastocbe au Sébasto.
(A. B.)
SEC. Neuillon. V. Maigre.
« Neuillon est le sobriquet donné aux
personnes maigres qui n'ont que la
peau sur les os et sont en quelque
sorte le neuillon ou noyau de l'être
humain. »
(COMTI JlUBEXr.)
SECOND. Seu, Seg (arg. des en-
fants).
SECOUER. Bluster *, Chahuter.
SECOURS. V. Aumône.
— APPELER AU SECOURS.
Gueuler à la chienlit, au charron,
au vinaigre. V. Appeler, Crier.
• Une femme de mœurs légères cau-
sait du scandale, l'autre nuit, vers
une heure du matin, rue Lebouis,
lorsque deux agents surgirent et
l'arrêtèrent.
— Au « charron ! » Au n charron ! »
se mit à crier la ûlle.
Aussitôt, uue demi-douzaine de
souteneurs accoururent de toutes
Sarts et se ruèrent sur les gardiens
e la paix, qu'ils frappèrent à coups
de couteau. »
(Le Journal.)
SECRET, suhs.Cadavre. V. Méfait.
— ÊTRE AU SECRET. Être
fjuasi-morl.
— ÉCRITURE SECRÈTE. V. Écri-
ture.
SECRÉTAIRE. Secrétaire de com-
missariat de police : Cabot, cador
ou chien de commissaire, de quart,
de quart d'œil. On donne égale-
ment ces noms au garçon du
commissariat.
« Le chie7i du commissaire a de mul-
tiples besognes. 11 en avait une ja-
dis, que les arroseurs municipaux
lui épargnent maintenant. En été,
il parcourait les rues de son quar-
tier en agitant une petite sonnette,
pour avertir les concierges et les
boutiquiers que le moment était
venu d'arroser devant leur maison. »
(GoROÎt.)
« C'est pas pa' c' que j'ai bâché avec
el' caaor du quart que j' suis une
bourrique. D'abord, il a raqué, tout
comme un aute. »
— SECRÉTAIRE DE RËDAC-
TIOX d'un journal. Cui!>inier.
V. Préparer.
SÉDUCTEUR. Casse-cœur, Déni-
cheur de fauvettes, Emporteur,
Enleveur, Foreur, Flatixangel \
« Qu'est au juste Max de Simiers? Un
cœur tendre ou un casse-ctrurl Un
vieux polisson sentimental ou un
brave homme ? »
(L^uK-liKiRAKO Dho8:«b.)
« Grand dénicheur de fauvettes, il
allait gaiement à travers la vie,
vidant les bouteilles et emplissant
les fllles. »
(HicroB Fràhcb.)
« C'est un emporteur de première ;
toutes les gonzcsses qu i' veut, i'
les a ! »
« r pourra jamais conserver une
SÉD
— 403 —
SEI
gonzesse; il est trop ferveur et trop
paillasson. »
— SÉDUCTEUR DE LA FEMME
D'AUTRUI. Grilleur, Grillot.
Cl G'est lies gonces qui sont jamais
marida, à cause qui s' contentent
des bergères des autes : c'est des
grillots. »
SÉDUCTIOX. Enliflage.
— ESSAI DE SÉDUCTIOX. Ap-
pel. V. Courtiser.
SÉDUIRE. Emporter, Faire, Faire
un emportage. Ferrer, Lever.
V. Conquête, Courtiser.
« On s'est donné ça avec Eusèbe
pour la Méloche, rapport que j'a-
vais guinché avec elle à la Galette
et que j' l'avais emportée. »
« Dans un théâtre, le comique fait
plus de femmes que le jeune pre-
mier. »
(AcaÉLiE^ ScaoLL.)
« Un homme qui lève dans un bal une
demoiselle affamée ayant la langue
hien pendue, c'est une chose qui
se voit communément et qui ne
mérite pas d'être racontée. »
(Théodore de Banville.)
SÉDUISAXT. S'exprime de la
même façon que Beau.
— PERSONNE SÉDUISANTE.
Dans un sens erotique : Go-
bant, Qui porte à la peau.
a II est des femmes qui quoique jolies
ne portent pas à la peau, tandis
que des laides font commettre des
folies. >.
(Hector France.)
« La petite bourgeoise était gobante
en diable, mais, voilà le hic, sur-
veillée comme jamais ne le fut le
jardin des Hespérides. »
[Les Propos du Commandeur.)
SEIX. Boîte à lait ou au lait, Cale-
basse, Lolo, Moussu, Mouiu, Néné,
Nichon, JSini, Pelote, Reposoir,
Rondelet, Rondin, Tété.
— LESSEISS. Avant-cœur, Avant-
scène, Avant-poste, Avant-main,
Bossoirs, Bossoirs d'avant, Esto-
macs, Étal, Étalage, Gardes-
côtes, Oranges.
— SEINS MENUS. Lentilles, Man-
darines, Œufs sur le plat.
— SEINS xMENUS ET FERMES.
Minets, Titis.
— SBiySOPVL.EyTS.Bols de gar-
gote, De ça, Des oranges sur
l^étagère, Du monde au balcon,
Du pelotage, Quelqu'un.
— SEINS FLASQUES. Baquet de
gélatine ou baquet de colle,
Blagues à tabac. Cuirs à rasoir.
Gélatine, Gibasse, Pendants, Té-
tat-asses, Tétasses, Tripaille. Tn-
pes. Ces expressions s'em-
ploient également pour Poi-
trine.
« Le directeur d'un théâtre des bou-
levards reçoit l'autre jour, de
Mme Horleâse B..., connue pour
l'opulence de ses charmes, le billet
suivant :
« Cher ami,
« Pouvez-vous mettre ce soir à ma
disposition vos deux avant-scènes?»
Le directeur répondit tout de
suite :
« Oui, à charge de revanche. »
(Hectob Fbance.)
« Alors, comme on n'était qu' nous
deux, Cécile, histoir' de donner d'
l'air à ses lotos, a dégrafé son cor-
set. »
Certains nichons, faits en forme de poire,
Ont ua boulon de rose pour tétin ;
D'autres sont ronds avec des tons d'ivoire,
Ou des reflets de soie ou de satin :
D'autres encore, aussi doux que la plume,
Sont les coussins des ébats folichons.
Enfin, Messieurs, il faudrait un volume
Pour détailler les grâces des nichons.
(EuG. Lemebcier.)
« Il la prit sur ses genoux et passant
doucement la main sur ses seins,
il lui dit : — Oh ! les bonnes peti-
tes pelotesl »
{Les Propos du Commandeur.)
i y te r répèt', c'est tout c' qu'y a d'
rupin, ta p'tit' salade en vers; mais
faut aut' chos' que d' parler des
t)auv's mignards, des loupiots sans
iquette, des pauv's lardés qu'ont à
téter qu' leur pouce à caus' que
leur daronne a nib de lait dans les
I
SEL
— 404 —
SER
rondins et pas d' pognon pour en
aj'ter. »
« C'est la belle-sœur de notre hôte,
j"espère qu'elle en a des bossoirs ;
c'est gras comme une pelote, rond
comme une bouée... aussi est-ce
un plaisir. »
(Mario et Lac.nay.)
« — Pensez que ses estomacs dégou-
linent!... que ça en est dégoûtant! »
(J. Mar.m.)
Mignarde, amoureuse, replète.
Le néné ferme et rondelet,
Tout en sa personne me plait
— Hormis son goût pour la toilette.
(Armand Silvestre.)
« Les sœurs Souris, dont l'atnée avait
été surnommée la Reine des Amazo-
nes, eu égard à certaine opération
chirurgicale qui lui avait enlevé
une des oranges de son étagère. »
(Faul Mahalin.)
« — N'allez pas me dire qu'une femme
qui n'a que deux œufs sur le plat
posés sur la place d'armes peut
avoir une fluxion vraisemblable à
une personne avantagée comme la
commandante. »
(Cb. Leroy.)
« — Moi, je n'ai pas peur de me met-
tre à poil dans la loge, disait la
commère. Je n'ai pas les lentilles
de la petite Serly ni les blagues à
tabac de mam'zelle Rolande; mes
bols de gargolte, à moi, ça se tient
et c'est du bath ! »
SEL. Maron', Morgane*, Muron*,
Sable blanc ou simpl. Sable.
SEMAINE. Quart de marque, de
marquet. V. Mois.
semblable;. V. Analogue.
SEMELLE USÉE. Feuilleté,
Galette feuilletée.
« Ça fait d' l'épate, ça crosse et ça n'a
qu' du feuilrté en fait d' pompes. »
SÉXAT. Cambuse aux déplumés.
SEXTEIVCE. Flambeau, Vanne et
preî*que tous les équivalents du
mot Discours.
SEXTLVELLE. V. Factionnaire.
SÉPARATIOX. V. Divorce.
SÉPARER (SE). \. Divorcer.
SEPT. Le Crochet du chiffonnier , La
Potence (arg. des joueurs).
SEPTIÈME. Seyme.
SERGEXT. Pied-de-banc, Seiyied.
V. Gradé.
SERGENT-MAJOR. Double.
V. Gradé.
SERGEXT DE VILLE. Cierge,
Flique, Sergot. V. Agent.
SERGENT DU GUET. Affurard '.
SERINGUE. Insinuante.
SERMENT. Salbin.
— PRÊTER SERMEXT. Siilbiner,
SERRURE. Bouclette, Serrante,
Sardine. V. Ouvrir.
« Pas plan d' rembarder, la bouclette
est bridée. »
« La Méloche avait gardé la débou-
clante, mais aile a été d' la r'vue.
J'ai fait chanstiquer la sen'ante. »
SERRURERIE, Brugerie.
SERRURIER . Bruge, Gaffeitr,
Gouffcur, Tape-dur.
SERVANTE. (Kemme de cham-
bre.) Cambreline, Cambrouse",
CambroKSse *.
SERVI une seconde fois. Ressua'e.
SERVICE MILITAIRE. Temps.
— FAIRE SOX SERVICE. Faire
ou tirer son temps.
SERVIR. (Être domestique.) Cam-
brouser'.
— Fournir, vendre des mar^
chandises : Arranger (arg.
des marchands).
« — Achetez-moi quelque chose au-
jourd'hui, je vous arrangerai ïiien. •
SER
— 40o — SEX
SERVITEUR. Cambroux', Larbin,
Lapin de corridor, de couloir.
V. Valet.
« Jéricho serrait les poings, sinjn-
riant de la belle façon, stupéfait de
. se trouver ?i bête de ne pouvoir
lui, Parigot de la bonne école, faire
la pige à un sale /npin de corridor... »
(Lekvi:na kt Levéque.)
Et le général se hasarde
A conter, sans gazer en rien,
Des histoires de corps de garde
Qui feraient rougir un Nubien.
Fendant que les larbins sévères.
Dans les corsages entr'ouverts
Plongent, en remplissant les Terres,
De petits regards de travers.
(J. Redelspergeb.)
SEUL. Suisse. Ne s'emploie que
dans la locution Faire suisse,
Agir isolément.
« Tant se pourléchent à achever les
victimes que Ion peut bien me
pardonner de faire suisse dans le
sens de la clémence et même de la
candeur. »
(Sévebixe.)
SÉVÈRE. A cheval (sur les règle-
ments, sur les principes, etc.),
Pète-sec, Rifle, Rosse.
« — Le sous-lieutenant ! Il sort à
peine de Saint-Cyr. Quand il est
arrivé au corps, l'autre mois, il
frappait pour entrer chez le double
et lui disait : -< Monsieur » ; main-
tenant, c'est un pète-sec qui ne
punit jamais les hommes, mais
flanque les gradés dedans, à propos
de boites. »
(PaCL BOXSETIIS.)
— SE MONTRER SÉVÈRE en-
vers quelqu'un. Z,ia' 5e»'re/" /a t'ts.
SEXE. Bataclan, Bazar, Boutique,
Cas, Histoire.
— SEXE DE L'HOMME. — La
verge : Andouille, Asperge, Asti-
cot, Aveugle, Bihlot, Biblosco, Bi-
bitte, Bisioquette, Bitte, Bizouart,
Braquemart, Bogue, Bout, Bra-
que,Brogiiette, Chibre, Cholette,
Chouart', Colonne, Courtaud,
Courte, Créaleur,Cyclope, Dard,
Dardillon, Doigt sans ongle, Fé-
lix, Ferdinand, Gaule, Goupil-
lon, Guiguilte, Jacques, La Hye*,
Venfant, Lipos, Lipospeme.
Nœud, Os à moelle. Paulard.
Paf. Panais, Perche, Petit frère.
Philidor, Fine, Pipos. Poireau.
Quéquette, Ringard, Touloire',
Tringle, Triquebille. Troisième
jambe. Vit, Zeb, Zébi, Zèbre,
Zeub. — Les testicules : Antil-
les, Atlilles, Baladeuses, Bal-
loches, Baloches, Balots,Bastots.
Bistouille, B/osses, Bûmes, Bre-
loques, Couilles, CouUlons, La
quigeproys'. Olives, Pendantes.
Pendeloques, Petits ognons, Rou-
bignoles, Rotipettes, Rouleaux,
Roustons, Témoins. — L'ensem-
ble : Le paquet. V. Prépuce.
On m' donne un' servielt'. — Pourquoi faire
Les cordons placés aux deui coins ?
Moi, j" n'en mets jamais, dit César,
J" suis bon tien, j' fais voir tout 1' bazar !
(P. Paillette.)
" Dès l'âge de cinq ans, la petite
Sophie s'amusait à montrer son
histoire aux polissons de son
quartier. »
{Les Propos du. Commandeur.)
A' m'a gobé pa"c'que j'avais
L'n biblosco qui y r'venait
Et pis eun' chouett' casquette d' martre,
A Montmartre.
< L'n monsieur entre avec sa femme
dans un salon. Les invités présents
se mettent à rire, en sapercevant
que son pantalon est entre-bàillé et
laisse passer un bout de chemise.
Sa femme s'en aperçoit aussi, et,
pour le lui faire remarquer à demi-
mot :
- Léon, lui dit elle, tu vas perdre
tes breloques... »
{Le Diable amoureiix.)
Et donc, venons-en à cette expli-
cation promise, laquelle donnera
aussi aux esprits subtils la clef de
l'autre nom porté par !a Mère aux
pouillards sur les registres de l'ins-
cription maritime, les susdits esprits
subtils sont dûment avertis que le
vocable la bistouille signifie, en
vieux patois normand, le complé-
ment naturel de la bistoquette... »
(J. RiCHIPl!!.}
Le pinart, rencontrant sur la rive
frère Adam Couscoil, cordelier ob-
II
s EX
— 406
SIL
scrvantin de Mirebeau, lui promit
un habit, en condition qu'il le pas-
sas! oultre l'eau à la cabre morte sus
sesespaules. Carc'estaitunpuissaut
ribault. Le pacte fust accordé.
Frère Couscoil se trousse jusques
aux couilles, et charge à son doz,
comme un beau petit sainct Chris-
tophle, le dict suppliant Dodin. »
(Rabelais.)
— SEXE DE LA FEMME. Abri-
cot, Abricot fejidu, Barbarol,
Barbu, Bénitier, Bijou, Bilou.
Bis, Boite à grimn, Boite à ou-
vrage. Bonbonnière, Bonnet à
poil. Brèche, Bréviaire (Vamow,
Brelinqot, Buisson ardent. Cage,
Calendrier, Culibistrix, Calibre,
CalUbstri, Casemate, Cha-
pelle, Chapelle ardente, Chat,
Chaudron, Cheminée, Chifou-
line, Chripsimen, Citadelle, Cl't-
pier, Cloître, Coi/fe, Coin, Con,
Conasse, Concau, Connin, Co-
quille, Coupdesabre, Crac, Crac-
dale, Craquette, Crevasse, Creu-
set, Dé, Écuelle, Enfer, Enclume,
Évier, Fendu, Fente, Feuille de
.sauge. Figue, Fournaise, Four-
neau, Grippart, Grippetle, Hui-
tre, Landie*, Lapin, Monichc
Motte, Mouniche, Panai}, Para-
dis, Rome, Sapeur, Schnok, Ta-
bernacle, Tirelire. V. Clitoris.
« — Alors, marquis, lui disait la
Salvia, vous donnez dans les petits
pieds sales? On m'a parlé de cela
à l'Opéra. 11 paraît qu'elle est très
jolie de corps et qu'elle a une jambe
parfaite... Soyez franc, dans com-
bien de temps allez-vous me lâcher
tout à fait et jusqu'àquel âge laissez-
vous mûrir ce petit abricot! »
(Edgab Montbil.)
« Pour faire petite chapelle, elles
troussent leurs jupons, présentant
à la flanmie leurs jambes, colonnes
du tabernacle qui est au fond. »
(11. Krancb.)
Prix de betutJ de Spa, branc, bon caractère !
Au haicm aurait Tnit le bonheur d'un pacha ;
Aime le« animaux félins, tis^rc ou panthère.
Et possède, dit-on, un Tort beau petit rhal!
(Le Diable lioUeux.)
Je crois bien que notre grand vic.iirc
At.ra mis le doigt au bénitier.
BtaA:<CKR.^
Depuis longtemps de la oonzclle
Il avait pris ville et faubourgs,
Mais elle défendait toujours
Avec vigueur la citadelle.
(Pinon.)
Voye?. ce muguet trousse-cotte
Qui voudrait nous manier la moite!
Oui, c'est pour lui qu'on cuit chcu moi !
Ouien, l'abbé, v'h'i toujours pour toi...
(Vadé.)
SHAKO. Blockhaus ', Boisseau ',
Capsule *.
SIFFLER, pour appeler. Hisser.
— En argot de théâtre. Égayer,
Emboîter, Siffler azor.
— ÊTRE SIFFLÉ. Boire la
goutte.
— o\' VA SIFFLER. Il y a des
bossus dans la salle.
SIGNAL. Accent, Arce, Arçoti,
Duce, Dusse, Duse, Duze, Grippe,
Ser, Sen'e, Sert.
« Les argotiers se préviennent qu'il
y a danger en crachant d'une cer-
taine façon; c'est ce qu'ils appellent
l'accent.' »
« Si c'étaient des amis de Pantin, je
pourrais me faire reconnaître, mais
des pantes nouvellement alTranchis,
des paysans qui font leurs pre-
mières armes, j'aurais beau faire
Varçon. »
(ViDOCQ.)
Sans ser ni duss', il faut savoir
Chenuement faire le miroir.
(Hogirh-Grisos.)
Voyez-vous le Pèr'de l'Église
Dire au moribond : T'es au bout?
Monte au Ciel! D'Ià-haut tum'f'rasI'wiTi;;
Va fair' le Jneque au Paradis!
Moi j'aim' mieux rester sur la Terre.
(P. Paillkttb.)
SIGNALEMENT. Camoufle.
SIGNATURE. Babille, Firme.
SIGNE. V. Signal.
— FAIRE SH;\E. Arçonner.
SIGNER. Taroquer'.
SILENCE ! excl. V. Se Taire.
SIM ~ 407 —
SIMPLE. V. Naif.
SIMPLEMEXT. A la bonne flan-
'lueîte ;corrupt. de Franquette),
A la flan. Au flan. V. Naturelle-
ment.
SIMULATION. Frimage, Frime.
SIMLXER. Chiquer balle ou contre,
Frimer, La faire à ou au.Y. Riche.
« On voit des arpettes, des bouts
d" culs, — à qui qu'on presserait
r tube qu'il en sortirait core du
lait. — qui s' mettent des guiches et
veulent frimer au barbe. »
<■ Quand on a enterré sa Tioque, i'
cliquait contre. V n'a pas voulu
chialler. »
SIXGE. Bouzou.
SIPHILIS. V. Syphilis.
SIX de jeu de cartes . Rue de
Rivoli.
SOBRIQUET. Centre à l'estoc ou
û l'estorgue, Sobre. V. Nom.
« D'puis qu'il est décarré d' la Poisse,
Firmin a chanstiqué d' sobre. On
l'appelle La Canne. »
SOCIÉTÉ. Soce.
Bonsoir la soe'..., mon vieni Alphonse,
r vaut p't-ét' mieux qu' ça sot' la fia ;
Ici-bas, quoiqn' j'étais ? an gonce...
La-baut j' s'rai p'I-él' un séraphin.
(A. B.)
SODOMITE. V. Pédéraste.
SOEUR. Fràline, Frangine.
Quand qu' j'étais goss'line
J'enviais ma fràline
Qui t'sait sa maliue.
(L. DE Bkbct.)
« C'est la première fois qu' ça arrive
d'puisqu'Eloi est avec ma/'rân^me. »
— Religieuse. Bibine, Frangine,
Grisaille, Grise, Pampine,
Surfine.
« Et à la fin, on sait pus si ça vaut
mieux quy ay' des frangines' ou des
laïques dans les hospices. »
SOL
SOI. Se traduit de même que Lui.
SOIE. Douce, Lyonnaise.
SOIF (AVOIR). Avoir la pépie, le
foie sec, une éponge dans le gosier.
Cracher blanc. Cracher du coton,
de la ouate, des pièces de dix sous.
« Dis donc, vieux, tu banques d'un
kil? J'ai une de ces pépies'.... »
« r fait une chaleur à cracher des
pièces de dix sous. »
SOIGXÉ. V. Excellent
— SOIGNÉ DAXS SA TENUE.
Bahuté (arg. de Saint-Cyr),
Fichu ou foutu au pouce.
V. Élégant.
SOIR -LE;. A la neuille.
SOL. V. Terre.
SOLDAT. Déguisé, Fifplin, Fifre-
lin, Foignard, Grébier, Grévier,
Gribier, Griffeton, Grifton, Gri-
veton, Griviei', Marionnette,
Poupée, Rouffier', Supin', Trou-
bade. Troubadour, Troufion, Truf-
fard, Truffier.
— LES SOLDATS. La culotte
rouge. V. Armée.
— Les soldats ont, selon
l'arme et le corps auxquels
ils appartiennent, des dési-
gnations argotiques spé-
ciales; en voici le détail,
quant à Targot militaire :
— INFANTERIE en générai :
Court à patte, Marcke à terre.
Méfiant, Romain';
— INFANTERIE DE LIGNE :
Biffin, Bigorneau, Carapata,
Carapatin, Coutre-bidon. Cul
rouge, Dumanet, Écrevisse de
rempart, Funtaboche, Fanta-
bosse, Fi/lot, Lignard, Mille-
pattes, Piou, Pioupiou, Pousse
caillou. Saute sur place, Tour-
lourou ;
— INFANTERIE DE MARINE :
Basané. Gardien de bananes
Marsouin;
SOL
— 408 —
SOL
- INFANTERIE LÉGÈRE DA-
FRIQUE : Bat. d'Af., Joyeux,
Zéphir;
- CHASSEURS A PIED : Bouf-
feiir de kilomètres. Casse-car-
reaux, Chasse-pattes, Vitrier;
- ZOUAVES : Chacal, Chacail,
Zouzou;
- TIRAILLEURS ALGÉRIENS :
Bicot, Moricaud, Nase, Naze,
Turco;
- POMPIERS : Grenadier du
rifle. Vidangeur ;
- COMPAGNIES DE DISCI-
PLINE : Biribi, Cmnisard;
- DISCIPLINAIRES COLO-
NIAUX : Coco;
- TRAVAUX PUBLICS : Tête de
veau;
- CAVALERIE en général :
Cavalo, Crottin, Fourche à fa-
ner. Talon;
- CUIRASSIERS : Gros frère,
Groslolo, Gros père. Chaudron-
nier, Coquillard;
- DRAGONS ; Citrouillard, Ci-
trouille;
- LANCIERS : Allumeur de becs
de gaz;
- CHASSEURS A CHEVAL :
Chassemar;
- CHASSEURS D'AFRIQUE :
Chass. d'Af., Chasse-marée ;
- HUSSARDS : Ventre blanc ;
- SPAHIS: Margouillat, Homard;
- ARTILLERIE: ^r/i/îoi, Bronze;
- ARTILLEUR A CHEVAL :
Flambant, Mulet de polygone ;
- ARTILLERIE DE MARINE :
Bigor;
- TRAIN DES ÉQUIPAGES :
Cambouis, Hussard â quatre
roues. Mulet, Royal Cambouis,
Tringlot;
- GÉNIE : Barbet te. Terrassier ;
• GARDE MUNICIPALE : Ci>fl/;
-ADMINISTRATION: C/iicn»erf,
Biz-pain-sel, Mitron;
- LÉGISLATION : Chien Jaune;
— INFIRMIERS : Artilleur ou
canonnier de la pièce humide.
Pot à tisane. Tireur à genoux.
V. Infirmier ;
— GENDARMERIE : Brasse-car-
rée, Guignol, Laune, Polichi-
nelle, Tournevis.X. Gendarme;
— SOLDAT DE 2« CLASSE : Bibi
de 2<= classe, de 2" bourrée,
simple bibi. Officier de guérite;
— SOLDAT DE I" CLASSE :
Bibi de i" bourrée, de /■"« classe.
Ficelle rouge;
— SOLDAT EMPLOYÉ, qui
évite la manœuvre et les cor-
vées : Embusqué, Fricoteur,
Tireur au cul, au flan, au gre-
nadier ; ces expressions dési-
gnent aussi le troupier qui
cherche, par quelque moyen
que ce soit, à faire moins de
service que ses camarades;
— SOLDAT MAL TENU : Soldat
du Maroc, toujours prêt. Jamais
propre, Soldat du Pape;
— SOLDAT INDISCIPLINÉ :
Forte télé;
—SOLDAT DÉSERTEUR:
Franc- fileur, Nar'quois';
— VIEUX SOLDAT : Vieux pom-
pon, Vieille shabraque;
— SOLDAT MALADROIT : Co-
saque, Garde national. Paquet
de couenne. Pompier.
« — Il fallait ouïr le vieux débagou-
1er. Ah! nom de Dieu! c'est Jean-
neton qui en a entendu de belles!
Sa vieille peau jaune comme le mé-
nage du capitaine a pris la couleur
d'une culotte de fiflot. »
(lIlCTOR FbaNCÏ.)
Le bigor, sur terre et sur l'onde.
S'f...ich' pas mal des qu.-it'i'clénieals :
Il s'embarqu' pour lu nouveau monde,
Mais il n'eu revient pas souvent.
Sans souri d'ia couleur des filles,
11 aime aux Ind's, tout comme aux Antilles;
Et voilà, oui, voilà, voilà .'
Oui, voilà le bigor français!
(Clianton àe l'École polytechnique.)
« Le conducteur, qui comprend l'im-
portance de sa position et apprécie
SOL
409 —
SOL
ses vingt sous de paye à leur juste
valeur, fait résonner fièrement ses
éperons devant le servant, qu'il
traite avec dédain de grivier, de
marche à terre et de càrapala. Le
servant, mortifié dans sa dignité
d'homme, répond au conducteur en
l'appelant crottin. Et l'honneur sauf,
chacun demeure dans ses limites
respectives. «
(A. JOCBERT.)
« — Moi,j'ai jameds servi aux biffins;
je suis pas un 113» couvre- bidon; je
suis zouave. »
(G. d'Espabbès.)
0 lignard! bleu soldat de France
A l'œil ferme, au cœur \ivandier,
Troubade, Gis du grenadier.
Pousse-caillou de l'espérance,
Coq des blés vermeils et des seigles,
Sonne l'appel des bataillons.
Arme ton ergot d'aiguillons,
Vole vers le Rliinl sus aux aigles!
Hardi, biffin ! boucle ta hotte,
Crefchen prépare ton fricot,
Nets une aile à ton godillot.
Loge une âme sous ta capote.
{!■>•)
« Il avait deux mètres, une poignée
d'épis sous le nez, l'air terrible, et
il avait gardé du métier sa calotte
de chass d'Af; une tuile, un fez
piqué tout droit sur ses cheveux
comme une grande rose. »
(Id.)
Il arrive parfois
tjue la bourse est bien plate.
On n'est pas des bourgeois
Quand on est mille-patte.
(X.)
Pour notre drapeau
Exposant sa peau.
Le marsouin est notre espérance,
Car c'est au marsouin
Qu'incombe le soin
De porter au loin
Les trois couleurs de notre France.
(Blédort.)
o — Voyez-vous, affirma le gros capi-
taine Chavoye, — ce colosse dont la
cuirasse ressemble à une guérite
dans laquelle on pourrait donner
des rendez-vous secrets, — vous
direz tout ce que vous voudrez,
mais il n'y a encore que les coquil-
lards... »
(Pompon.)
J' t'écris deux mots et j' profite d' l'occase
Pour fenvover le refrain des Bat. (tAf.
(A. B.j
Le nase.
C'est r blaze
Du tirailleur algérien.
Qui marche bien!
(Id.)
« Et le fricoteur — espèce précieuse,
en campagne — prit du café en grains
dans le sac que portait le gros S...,
mon compagnon, l'écrasa avec la
crosse de son fusil, pendant que
d'autres enlevaient les cercles d'une
barrique pour faire du feu. »
(Sdtter-Lauma.ns.)
« 11 est incorporé aux compagnies de
discipline comme forte tête, indis-
cipliné, brebis galeuse, individu
intraitable, donnant le mauvais
exemple. Aucun tribunal civil ou
militaire ne l'a flétri, les folios de
punitions de son livret matricule
sont noirs, mais son casier judi-
ciaire est blanc. Pas un malfaiteur,
un irrégulier. »
(Georges Darikx.)
Los petits vitriers — c'est ainsi qu'on les nomme
Unt rais leur ba'i'onnet te au bout de leur fusil.
(Pacl Uéboulède.)
« J'ai vu de bons bougres de soldats
traînant la semelle sur les trottoirs,
sac au dos et le ventre vide, à la
recherche des riz- pain- sel qui
avaient le toupet de leur refuser
des vivres.»
{Le Père Duc/iêne.)
« Ça r'présente le tsar qui passe en
chignole avec Alexandra et Félisque,
traînés par des artiflots. »
« Et il fallait entendre les quolibets,
à l'arrivée au point de concentra-
tion!
— Ohé ! les bigorneaux, les saute-sur-
place 1 Les casse-carreaux vous ont
fait le poil!
— Pige donc les touffeurs de kilo-
mètres! ils font les marioles; mais
ce qu'on va les faire mousser ! Et
faudra les ramener dans les ba-
gnoles des tringlots!
— Tiens, voilà les cavales... Hé les
gros frères! les citrouillards, les
cliassemars ! la botte à coco avant
d' penser à la galtose ! «
SOL
410
SOU
SOLDF. V. Vente.
SOLDER. V. Vendre.
SOLEIL. Beau blond, Bourguignon,
Huré couchant *, Jean Bourgui-
gnon, Le Glorieux, Le Grand Lu-
mignon, Luis *, Luisant, Luisai'd,
Lwjsard.
J*ai toujours aimé 1* bourguignon,
r m' sourit chaqu' fois qu'i' s'allume ;
J' voudrais pas avoir le guignon
D' m'en aller par un jour de brume.
Ùuand on s'est ronnu 1' teint vermeil,
Kiant, chantant, vidant son verre,
On aini' ben un rayon d' soleil...
Le jour oùsqu'on vous porte en terre.
(A. B.)
Tous les matins, au point du jour,
C'est Jean Bourguignon qui m' réveille ;
r m' fait des blagu', i'm' dit bonjour,
r m' piqu' le nez, i' m' chauir l'oreille,
r m' brùr la gueule, c' corhon-là,
r s' promèn' dans ma barbe d' fauve,
r m' fout plein les yeux de c' qu'il a,
r m'éblouit dans mon alcôve.
(ID.)
Avec ça r Glorieux m' roussit 1' crâne
Et éclaire, comm' par calcul.
Mes nipp's couleur de pissat d'âne
Les trous d' mes coud's et ceux d' mon cul !
(Jehan Rictus.)
Luysard estampillait six plombes.
Mézigo roulait le trimard.
(J. RicHEra.)
SOLIDE. V. Fort.
SOLLICITER. Cogner, Étourdir.
V. Requête.
SOLLICITEUR. Cogneur, Étour-
disseur, Pied- de biche. V. Qué-
mandeur.
SOMMEIL. Ronfle. V. Dormir.
En naissant, eux ont eu leur route
Toute tracée : ils sont certains
D'avoir et la ronfle et la croûte
A leur puise... Nous, purotins
Il nous faut liler la comùle. ..
(L. DE Bbrcy.)
SO.M.AIE, subs. f. Une pièce de...
V. Argent, Billet, Billon, Or.
" 11 gagne ainsi une fiiêcc de cinq a
six ou môme de six à sept, mais on
peut y trouver de quoi vivre. »
(Mauiilc Tauistr.)
SOXXER. Cracher, Crosser, Dan-
diller, Nocher, Flomber, Se dé-
crocher, Se détacher. Taquiner ou
tirer le daiidillon.
V'ià déjà niénuit qui plombe
Et j' suis pas encor rentré.
(Bl4dort.)
« Dcgote à la piaule turbinante, v'ià
qull se décroche deux plombes. »
(0. Métksier.)
« A c' moment-là, cinq plombes croi-
saient et r père La R'toume débri-
dait sa lourde. »
Entends-tu. Valentin?
Ça s'détache
A Saint-Eustache...
Entends-tu, Valentin?
Il est deax heur's du matin.
(A^B.)
SOXNETTE. Brandillante, Brin-
queballe. Criarde, Dandillante,
Dandillon. V. Cloche.
SOXXEUR. Grosseur.
SOPHA. Flâneuse, Foutoir (obs-
cène).
SORCIER. Gueunard, Gueunaud,
Reni fleur.
SORTIE. Décambutage, Décarrade,
Décarrage, Décarre, Décarremcnt.
« Le soir de sa décarrade de Saint-
Lazare, son homme l'attendait à
la porte. »
SORTIR. Décambuter, Décarrer.
V' . S'en aller.
SOT. V. Bête.
SOTTISE. V. Bêtise.
SOU. V. Billon.
— SANS LE sor. V. Misérable.
SOUCI (SAXS). V. Insouciant.
SOUDEUR. Plommeur \
SOUFFLER. Haloter.
SOUFFLET. V. Claque, Gifle.
sou
— 41i —
SOU
— Ustensile, outil. Bisard,
Ha lot, Halo tin.
SOUFFRE-DOULEUR. Dabot,
Egayé, Plastron.
SOUFFRETEUX. V. Faihle, Mi-
sérable.
SOUFFRIR. Malingrer.
SOUHAITER. Le peuple prononce
Souhater.
'< On vous la souhate bonne et heu-
reuse, y»
SOUL. V. Ivre.
SOULARD. V. Ivrogne.
SOULIER. Coco, Crocji, Croque-
not, Escafignon, Flacon, Frappe à
terre, Gadin, Gladiateur, Godille,
Godillot, Grêlon, Grole, Grolon,
Main courante, Paf, Paff, Paffe,
Panard, Passant *, Passe, Passif,
Philosophe, Pompe, Ribouis, lii-
clot, Migadin, Rigodon, Ripaton,
Sorlot, Tartine, Trottin, Trottinet.
— SOULIER VERM. Luisant,
ypnw.
— SOULIER nOCCASlOX. Deux
fois neuf, Dix-huit, Empereur,
Fafiot.
— GRAXD SOULIER. Auverpin-
che, Bateau, Boite à violon.
Écrase-merde, Marnais, Péniche,
Sac de voyage.
— MAUVAIS SOULIER. Boileau,
Feuilleté, Galette, Philosophe,
Reniflaut, Riflard.
— SOULIER A RUBAX. Bichon.
a Mais, mille pétards ! allez donc
faire avaler à un jeune bougre, pas
tout à fait idiot, qui! doit cirer la
semelle de ses croquenols ? »
[Le Père Peinard.)
i< — Ça cocotte rien dans la carrée,
fit Robinet qui rentrait de permis-
sion de théâtre. C'est encore ce co-
chon de Breton! je vas lui mettre
ses flacons dans les gogues. »
f 11 couchait à la rédaction, sous pré-
texte de donner un coup de main
au « départ » ; il mangeait avec les
quelques sous que lui valaient les
petites courses que nous lui faisions
faire ; quant à son entretien, les
rédacteurs y pourvoyaient en lui
abandonnant leurs vieilles groles,
leurs galurins et leurs vêtements
esquintés dans les réunions. »
(J. PUNELLI.)
« Hélas I l'état de choses a bien peu
changé.
Quant au ministre, il se soucie
de tout ça comme de sa première
paire de godillots. »
(CAjnLLE Drbvfts.)
Crés vingt bons dieux.'... J'ai la gueul'sèque!
Si j' pouvais boir' comme mes panardi '....
Euss' i's barbott'nt comm' des canards...
Mais, moi, l'eau... j' peux pas faire avecque...
(L. DE Behcy.)
Et mes passifs, déjà reufs de semelle.
M'ont aajourd'bui planté là tout à fait.
{Chanson du routeur.)
« Ah 1 les frères ! Si que j' s'rais l'
Governement, j' te les r'cevrais à
coups d' pompe dans 1' train ! >>
« — Toi! T'aurais mieux fait de ne
pas ouvrir la gargoine ! T'as rien à
toi sur le dos..., pas même tes ri-
bouisl »
(0. Métésieii.)
« A m'a payé des bath riclots : des
vernosà. 12,50. J' la souffle avec ça! »
L'Amour, y gonQe tous les cœurs.
D'après 1' cliichi des chroniqueurs.
Quand c'est qu'y m' gonflera la panse?
Quand c'est qu'y m' foutra eun' pelure,
Eun' liquette, un tub', des sortais?
(Jeha5 Rictus.)
'< — Quand partons-nous?
— Demain, après-midi.
— Pourquoi pas le matin .'
— Parce que j'ai pas de souliers.
— Diable !
— Mais ne te tourmente pas. J'ai mon
affaire.
— Loin d'ici ■?
— Avenue du Bois. Le cocher d'un
comte qui me donne ses vieux ba-
teaux. »
(HcGDES Le Rocx.)
Mon meilleur copain, c'est Bonroite,
C'est lui qui m'explique un peu tout.
sou
412
SPO
ï m'apprend à fair' d'nii tour...oitc!
£t la pos' du soldat sans 1' sou.
l'ourlant, des fois, y m' fait des niches
Y vers' l'eau dans mon culbuiani,
Ou ben d' la soup' dans mes péniches...
C'est malheureux d' trinquer tout 1' temps.
(Th. Aillacd.)
Viv" la gaité ! J'ai pas d' chaussettes;
Mes rigadins fout des risettes...
(J. RiCHEPI.N.)
Nous somm's dans c' goût-là foute eun' troupe
Iles lapins droits comm' des bâtons,
Avec un rideau sur la croupe,
Un grimpant et des ripatons...
(le.)
SOUMETTRE (SE). Démorganer,
hengracier.
« Les détetîus se levèrent.
Le voleur de profession s'em-
pressa de dire à Furet : « Je te
présente le terrible et le Chef de la
Sûreté, remjracie ou gaussille. »
(G. Macê.)
SOIPÇOX. Huile. V. Doute.
— ÉVEILLER LES SOUPÇONS.
Faire du ragoût. V. Dénoncer.
SOUPE. Boui//an((', Jaffe*, Laffe*,
Ménestre *, Mouillante, Mouise.
— SOUPE ÉPAISSE. Cataplasme.
— SOUPE .MAIGRE. Avei/ffl,; La-
vasse.
— L'argotier qui a mangé une
bonne soupe dit qu'il a L'e.s-
tomac ou le gilet double de
flanelle.
« J'y ai connu la mistouffe : quand
j'étais à la cloche, — oh ! autrefois !
— que j' savais pa' où plumer et
que j' déclarais avec pouic dans 1'
bide, j' descendais aux Halles ; j'y
trouvais d'autes mouisards comme
mon gnasse sous les i)avillons et,
quand la r'naque v'nait pas nous
ratisser, on risquait eun' corvée
pour tois ou (juaf ronds et après
on allait s'enfiler un ou deux doIs
de bouillanle. Et on r'biffait si on
était pas trop moisi à faire une
aute corvée. Et la neuiile s' passait
comme ça. »
« — Tiens, voilà Pourvoir qui rap-
plique vers la section, dit le ser-
gent, r vient goûter la mouise, je
parie. »
SOUPER, subs. Refaite de Sorgue'.
SOUPIÈRE. Marmouse', Marmou-
set*.
SOURCIL. Cerclé.
SOURD. Dingo.
« T'esgourdes pas? T'es donc dingol "
SOURIS. Croquante, Trottante,
Trotteuse.
SOURNOIS. Lime sourde.
SOUS-MAITRESSE de lupanar.
Mademoiselle, Sous-macsée, Sous-
vache.
SOUS-OFFICIER. Basof, Bazof,
Sous-off. V. Gradé.
SOUS-ORDRE. Sous-verge.
SOUSTRAIRE. V. Voler.
SOUTANE. Serpillière à ratichon.
SOl'TENEUR. V. Prostituée, Ma-
quereau.
SOUVENIR (SE) de quelqu'un.
Retenir son matricule, sun numéro.
S'emploie avec une idée de me-
nace, de représaille.
« Vous, mon bonhomme, je retiendrai
votre numéro. »
SPAHI. V. Soldat.
SPÉCULATEUR. V. Bourse.
SPÉCULUM. Dah d'argent.
SPERME. Foutre (obscène .
— Certaines prosliluées spé-
cialistes disent Fumée.
SPOLIATEUR. Spélican'. V. Vo
leur.
SPORT. La langue sportive em-
prunte ù l'anglais la plus grande
partie de ses expressions ; c'est
un argot spécial qu'il faudrait
traiter à part, ce qui n'est pas
notre but. Nous citerons néan-
SPO
— 413 —
SPO
l
moins quelques exemples qui
donneront une idée de l'impor-
tance prise en France par Tan-
glomanie dans le langage.
Les personnes que passionnent
les sports sont des sporlsmen
ou des sfiortsiiomen, suivant le
sexe. Le concours sportif est un
match ; qui le gagne tient un re-
cord. Celui qui donne à parier
est un bookmaker et, par abré-
viation un look. Une voiture est
un cab, un coach, un mail, etc.,
selon sa forme et son usage.
Une course de chevaux s'appelle
Steeple, Handicap, etc.
Nos anciens jeux de paume, de
mail et de barette s'anglicisent
en lawn- tennis, crockel, foot-ball.
Une association devient un club,
ses membres des clubmen ; on
est du Rowing-club, du Touring-
club, du Yachting-club, ùxxRacing-
club, etc., etc.
Le sport vélocipédique, l'auto-
mobili.^me et l'athlétisme for-
ment des associations qui se bap-
tisent de noms, composés de
termes anglais ou français, et
f)arfois tellement longs qu'on ne
es énonce que par leurs initia-
les : T. CF., U. V. F., V. S. F.
S. A, signifient Touring-club de
France, Union vélocipédique fran-
çaise, Unioti des sociétés françaises
de sports athlétiques. On va même
jusqu'à appeler les membres de
ces sociétés par les initiales
d'icelles; on dit les Uvéfistes, les
Técéfistes. Lisez : les membres
del'fJ. V. F., du T. C. F.
L'espagnol a aussi acquis droit
de cité avec les courses de tau-
reaux, dont les amateurs sont
des aficionados. Le lieu de la
course est une plaza; la course
elle-même, une corrida ; ceux qui
s'y livrent sont laspada, les pica-
dôres, les toreros, etc.
Six heures du soir, la dernière réu-
nion d'.\uteuil ; à la sortie des
courses... un grouillement de pa-
rieurs, de bookmakers et de sporls-
men bon marché foisonne devant
la gare et dans la rue d'Auteuil. »
(Jbas Lobbaix.)
Dimanche 29 mai. ~ Grand Steeple
d'Auteuil. Y eut-il jamais modes
plus délicieuses et mettant plus ei>
valeur la beauté de la femme?... »
(Id.)
Nous avions déjà la Vénus Noire,
voici l'Apollon nègre, et en vérité
c'est à désespérer de nous-mêmes,
quand on songe que malgré les
entraînements variés, les football,
les polo, les records en tout genre,
nous ne semblons plus à la hau-
teur. »
(Aleiaxdbc Hepp.)
« Le jouvenceau qui s'attache au bac-
cara aime croire par ce fait à sa
ressemblance morale avec les club-
men enviés. »
(Paul Aoam.^
« On ne s'est qu'assez peu diverti au
match entre le cheval et l'automo-
bile. ..
(^Catclle Mesdès.)
« Il serait plus juste d'appeler la jour-
née d'hier : Journée des ccachs oi;
des guides, puisque la curiosité du
public va vers ces derniers refuge?
de l'élégance qui, dans vingt ans,
seront, comme la berline, des sou-
venirs de famille à l'usage des re-
mises de château.x. »
(Joez.)
« Nous empruntons à notre confrère
« Tous les Sports », organe ofticiel
de VU. S. F. S. A., l'information
suivante : Au premier jour va naî-
tre un nouveau cercle ultra-select à
qui nous sommes heureux de sou-
haiter la bienvenue... »
(Recordmaji.)
« La commission est avisée en outre
qu'en vue de faciliter la solution
des questions relatives à la Fédéra-
tion américaine, la réunion du con-
seil de VI. C. A., qui devait avoir
lieu le '20 janvier prochain, à Paris,
est remise au samedi 17 février.
Le délégué de la .V. U'. U. auprès
de VI. C. Ji. sera désormais -M. S. Le-r
STA
— 414
SLE
gers de Veeckens, d'Amsterdam,
au lieu de M. Massis. »
(ID.)
<i Dans les comptes rendus que don-
nent les journaux de vélocipédie, il
est souvent question des tc'céfistes.
Les técéfistes ont fait ceci, ont dé-
cidé cela... »
( POHTAILLAC.)
« Incessamment, une des salles d'au-
dience du tribunal de police cor-
rectionnelle va servir de plaza à
nos aficionados et anti-aficionados
parisiens. »
(JoiXVtl.LB.)
STALLE. Box.
t, La caissière assiste de son box à
toutes ces scènes risquées, lubri-
ques, sans paraître s'émouvoir. •>
{La Nation.)
STATUE. Navet.
« Malaval était en train de donner le
dernier coup de fion à son navel
qu'il devait envoyer au Salon le
lendemain. »
(G. Amyot.)
STÉPHAXOIS. Gaga. V.
seillais .
Mar-
STIMULER. Remontej' la pendule.
y. Encourager.
STRASS. Caillou, Diame à Vestoc
ou à Vestorgue. V. Bijouterie^
Diamant.
STRATAGÈME. V. Ruso.
STUPÉFACTION. Babificalion,
Épatement. V. Étonnement.
« Quoi que vous puissiez penser de
ceci et quel que soit votre de^^ré de
babificalion à cette surprenante
nouvelle, — je vous dirai que c'est
en savourant parallèlement une
chope d'excellente bière double et
la joie d'avoir recouvré mon pépin
que j'ai recueilli la non moins sur-
prenante histoire. «
(Gcoact AuRioL.)
STUPÉFAIT. V. Étonné.
STUPÉFIER. V. Étonner.
STUPIDE. V. Bête.
STUPIDITÉ. V. Bêtise.
STYLE. Écriture.
« Le sujet, dis-je, aurait eu, comme
invention, à peine de quoi suffire
à l'un des cinq cents contes que
publient, chaque année, les écri-
vains coutumiers des journaux lit-
téraires ; et,quantàrem/M>e, comme
on dit, elle est si dénuée de tout
éclat, de toute grâce, de toute trou-
vaille, et, en même temps, de toute
correction — cette ressource, pour-
tant, des médiocres — que l'on
s'étonne enfin qu'il ait été possible,
uième à l'auteur de la « Mort de
Hoche », d'écrire aussi extraordi-
nairement mal. »
(CaTCLLE IdKNDfcs.)
SUBIR. En parlant (l'une condam-
nation. V. Purger.
— En parlant de mauvais trai-
temenls. V. Battre, Coup.
SIBSISTAXCE. V. Nourriture.
SUCCÈS. En parlant d'une pièce
de théâtre, on dit Faire le maxi-
mum. Celte expression s'applique
également à 1 acteur, à l'auteur,
à toute chose ou à toute personne
3ui attire une grande affluence
e public.
« La salle des assises était comble.
Un de nos confrères a pu dire dans
la langue spéciale aux gens de
théâtre :
a — Rouvray fiait plus que le maxi-
mum. »
(LeHMIX* IT LlTCgUE.)
SUER abondamment. Cuire dans
son jus.
SUFFISANCE, SUFFISANT.
V. Embarras.
— C'EST SUFFISANT. Ces t classe
ou simp. Classe.
SUEURdes pieds. Rssence de chaus-
settes. Essence de gendarme, Gen-
darmiure de botassium, Protoxyde
de geiularmium. V. Odeur.
SUI
— 415
SUS
I
SUICIDER (SE). Se traduit par
ceux des équivalents d'Assas-
siner qui peuvent prendre la
forme réfléchie : S'apaiser, S'ar-
rQïiger, Se faire passer le goût du
pain, etc.
SUISSE d"église. Chasse -coquins.
SUIVRE quelqu'un. Filer, Mettre
ou p'endre en filature, Refiler,
Regonser. V. Espionner.
« Aucune épouse n'est plus respec-
tueuse de la correspondance de son
mari; jamais l'idée ne me viendrait
de filer Paul, ou de questionner un
domestique. »
(Marcel Prévost.)
« Nous l'avons mis en filature,comme
on dit en argot de police, depuis sa
sortie de la caserne de la Cité jus-
qu'à l'heure de sa rentrée au domi-
cile conjugal. »
{Le Cri du Peuple.)
SUPERBE, adj. V. Beau.
SUPÉRIEUR. V. Gradé.
— DE QUALITÉ SUPÉRIEURE.
De derrière les fagots. De pre-
mière. Qui nesL pas dans une
jnusette, dans un sac, Qui n'est
pas au coin du quai. V. Excel-
lent.
« On nous a foutu un gueul'ton qui
n'était pas dans une musette avec du
pivois de première et du cahouah
de derrière les fagots. »
SUPÉRIEUREMENT. V. Parfai-
tement.
SUPPLÉMENT. Rabiot. V. Béné-
fice.
<> 11 passait au conseil pour se faire
ajouter quelques années de rabiot
régulièrement, comme chez le bar-
bier, pour se faire raccourcir le
poil. On eût dit des économies
qu'il aurait eu plaisir à glisser dans
une tirelire. »
(Hcecis Le Rodx.)
SUPPLIQUE. V. Placet, Requête.
SUPPRESSION. Nettoyage.
V. AboUr.
SUPPRIMER. Faire rasibiis. Net-
toyer. V. Abolir.
SUR. Dans le sens d'Éprouvé :
Affranchi, Dessalé, Franc. V. Ini-
tié.
SURANNÉ. V. Arriéré.
SURCROÎT. Comblance '.
SÛRETÉ. (La police de Sûre-
té.) La Sûretaille ou Surtaille.
V. Agent.
« Les gonces de la Surtaille sont
v"nus pour le pingler. Mais il avait
démurgé pendant la neuille. »
SURNOM. V. Nom, Sobriquet.
SURPRENDRE. V. Étonner.
— ÊTRE SURPRIS. Être comme
deux ronds d' flan.
« Quand on y a dit que sa fille était
maquée avec La Filoche, aile en
e'tait comm' deux ronds d' flan. »
SURPRISE. Tableau! y. Étonne-
ment.
Zinguer tout seul, c'est pas moa blot :
De quoi? Joseph et machiiiisse,
Un homme d' théàte, un artisse,
Boir' tout seul?... Oh la la: tableau'.
(A. GiLL.)
SURPASSER. Dégoter.
« 11 est pus malin qu' toi, c* gonce-là...
hein? i' t' dégote. »
SURVEILLA N C E. \ . Espion-
nage, Interdiction.
SURVEILLANT. V. Garde, Gar-
dien.
— SURVEILLANT AUX EXA-
MENS ÉCRITS DU BACCA-
LAURÉAT. Tangente.
SURVEILLÉ. V. Interdiction.
SURVEILLER. V. Espionner,
Guetter.
SUSPECT d'allure. Marque-mal.
« Du moment qu'on marche, on a ré-
ponse à tout. « Où allez-vous? —
A Vernecourt. — D'où venez-vous?
sus
— 416 —
SYP
— De la Garcnne-sous-Bois. » On
vient toujours de quelque part pour
aller quelque part. La police n'en
demande pas davantage, et même
si on marque mal, elle pense en
elle-même : « C'est bon. Qu'ils
aillent se faire pendre dans le dé-
partement d'à coté. »
(H. L*VEDA5.)
SUSPEXDRE. Faire une brisure
(arg. des typographes). V. Ar-
rêter.
— SUSPENDRE SESPAIE-
MEXTS. Sauter. V. Faillite.
SUSPEXSOIR. Serrecouilles (obs-
cène).
SYNAGOGUE. Choule (de l'alle-
mand Schull).
« Comme i's sont voûtes, i's bouclent
leur boutanche l sam'di. C'est scha-
veusse, i's vont à la choule. »
SYXCOPE. Diguedigue.
— TOMBER EX SYXCOPE. Bat-
tre ladiguedigue. Faire la carpe.
Tomber en diguedigue.
« J' peux pus la m'ner au théâte, a
tombe en diguedigue à chaque coup
que 1 traite fait un sale machin. »
a — Dis donc, Mélie? Lui qu'aimait
tant à et' dehors, combien qui doit
et' privé, pauvr' chéri... Eh ben!
quoi que t'as à présent... v'ià qu'
tu fais ta carpe, tu restes en route...
voyons, arrive !
— J' sais pas, mais j' sens mon cœur
qui s'en va; j'ai pas tant seulement
la force d' mett' un jjied d'vant
l'aut'. »
(HeNnV MONNIER.)
— .MEXDI AXT QUI SIMULE LA
SYNCOPE pour apitoyer les
passants. Batteur de diguedigue.
SYNDIQUÉ (i\ON). Sarrasin (arg.
des typographes).
SYiXONYME, adj. Synagogue
(S'emploie également pour La
même chose).
SYPHILIS. Aristoffe', Baude,
Bonde, Cocotte, Coup de pied de
Vénus, Gros lot, Ifle", Lazzi,
LazzHoffe*, Nazi, Plomb, Poivre,
Puceron, Quinte et quatorze (on
ajoute parfois : et le point),
Schtouille. ( ►n emploie aussi Cas-
tapiane, qui désij^ne un mal vé-
nérien quelconque.
« — Paye-moi, ou je gueule!
— Si tu gueules, j'envoie chercher un
agent, et Saint-Lazare est au bout
de ta promenade.
— Je suis contente tout de même.
— De quoi?
— De t'avoirf...laca5<a/)iane, mufle! »
(DunuT DE Lafobest.)
« — Au surplus, tu sais, moi je m'en
fiche! S'il y a des femmes assez
déshéritées de la nature pour être
ragoûtées de ton cuir, grand bien
leur fasse ! ça les regarde ! quant à
toi, mon vieux, à ton aise : libre à
toi de te faire fader, quinte, qua-
torze, la capote et le point ; ce n'est
pas moi qui te soignerai, bien sûr ! »
(G. COCRTEUME.)
« — Ça m' s'rait égal qu'i' m' fasse
des queues, qu'a disait. Ça que j'
crains seul'ment, c'est qu'il m'
radine un beau jour avec la
schtouille : toutes les gonzesses de
par ici ont 1' nazi. »
— COMMUNIQUER LA SYPHI-
LIS. Arranger, Altiger, Plom-
ber, Poivrer. V. Injurier.
— ÊTRE ATTEINT DE SYPHI-
LIS. Mêmes verbes que ci-
dessus à la forme passive.
« Déjà, malgré ses apparences de
bonheur et de santé, la jeune Répu-
blique était plombée, comme on dit
au régiment d'un camarade que
Vénus a blessé, et la feuille de réac-
tion à opposer au journal officiel
du gouvernement aurait pu pro-
f rement s'appeler le Mercure de
rance. »
(Maurice Doway.)
— TRAITE.MENT DE LA SYPHI-
LIS. Casserole.
— Ktre traité. Passer à la casse-
role.
SYPHILITIQUE. Attigé, PbmU,
Poivré. V. Injurierr
I
TABAC à fumer. Caporal, Foin,
Perle, Perlât, Sainl-dab, Saint-
Dome, Saint-Père, Trèfle, Tréfoin,
Tuffre.
« C rju'i' y a d' pus durillon, dans 1'
trou, c'est d'ête sans foin. Quand
ej' grille pas, j' suis malade. »
J'aurai d' la soup' du rif, eun' table
Et du periot pour les amis !
■ (Jeha>' Rictus.)
Puis, mal fringue,... faucUé,... sans trèfle
J'os'rais seul'meDt pas v causer.
(Id.)
« Ça y coûte paschérot à bombarder,
i' tape tout l' temps sur 1' saint-dab
des copains. »
— T.4B.\C A PRISER. Ciment,
Poussier, Poussier de mottes,
Schno/f, Sinade, Terreau.
En s' fourrant du poussier d' motte
Plein les uaseani,
EU' TOUS racont' que sa p'tiole
Sort des Oiseaui...
(Blé DOIT.)
— T.\B.\C A CHIQUER. Ficelle,
Longuette de trèfle.
— TABAC DE TROUPE. Perlot
à trois sous la brouette.
— CHIQUE DE TABAC. Pruneau.
« Il retira le pruneau qu'il avait dans
la bouche, le plaça soigneusement
dans le pli de son béret et pénétra
dans l'église. >i
(Herbert.)
TABATIÈRE. Conasse, Fanfe,
Fanfière, Fanfouine, Fanve, Faufe,
Fauffe, Fausse, Fauve, Fonfe,
Foncière, Tréfonnnière, Tréfouine.
TABLE. Garante, Quarante.
— Les francs-maçons appel-
lent Autel la table où se
place le vénérable.
« Reste pas avec ta calbombe [à la
main. Mets-la sus la carante. »
27
TAB
— 418
TAI
— SE METTRE A TABLE. Se
mettre les pieds, les arpions
sous la quarante, Se taper la
tête. Cette dernière expression
comporte une idée de boire ou
de manger.
« Mets-toi les arpions sous la qua-
rante et écris ça que j' vas t' dire. »
— TABLE DE NUIT. Tabernacle.
« — r commence à m' courir, c'
môme-là, a chialler comme ça. Si
i' continue, j' vas 1' fout' dans 1'
tabernacle. »
TABLEAU. Mauvais tableau,
Commerce de mauvais tableaux :
Graffagnade, Grafignade.
TABLIER. Bannette.
TABOURET. Sai^s dos.
TAFIA. Taco.
TAILLEUR. Bœuf, Emmailloteur,
Fringueur, Frusquitieur, Gobe-
prunes, Pique-pou, Pique-prunes.
— MAITRE "TAILLEUR. Grêle.
— APPRENTI. Tarlare.
— TAILLEUR AMBULANT. Hi-
rondellc.
« J'ai été chez 1' fringueur pour me
faire faire un fourreau. »
(( Ils ne nous exploiteront plus, ces
grêles. »
(G. Macé.)
TAIRE (SE). Affaler son grelot,
Boucler sa malle. Fermer sa boîte,
sa malle, son plomb, La boucler,
La fermer, Mettre les volets. Ne
plus bonir que lape, que nienle,
que peau, quepouic,cic.{V .fUen),
Ne plus l'ouvrir. Poser sa chique
et faire le mort, Hengracier, Taire
sa gueule, sa jappe, son bec, Y
mettre un bouchon.
« — Allons, en v'ià assez, boucle ta
malle ou j'te mûre. »
Uuand il est trop exubcraut,
Sur sa femme il bat U mesure,
Mais celle-ci de sa chaussure
Lui riposte dans le cndrun,
En lui disant, toujours l)eiioile :
<i L'heure a sonné, ferme ta boite. <•
(Alfred Miiiqi'Iset.)
A Biribi, c'est en Afrique
Où que r pus fort
Est obligi^ d' poser sa chi'/ue
Et d' fair' le mort.
(A. B.)
— FAIRE TAIRE, Clouer ou
river le bec, Museler.
— Avec idée d'Étonner. Couper
la chique. En boucher un coin
ou simpl. La couper, En
boucher un.
« D'une réplique aussi simple que
brève il lui cloua le bec... à la façon
de Cambronne commandant le der-
nier carré. »
{André Mayot.)
■< Hein ! cette verve, ça te la coupe :
Mais il faut avoir vécu ces années-
là pour en comprendre toute la
beauté amère et symbolique. »
(0. MlRBEAV.)
— TAIS-TOI, taisez-vous:
Boucle! Boucle-la! Bouclez.'
Ferme ça (on peut ajouter : ou
je saule dedans!) H pleut, Il va
pleuvoir, La clôture! Les volets!
Quelle averse! Quel temps!
Rideau! Ta bouche! Ta bouche.
Bébé! Ta bouche, Bébé, fauras
une fnte ou une tripe! Ta
gueule! Ta malle! Ton plomb!
Un bouchon! Voilà qu'il pleut!
Voilà qu'il va pleuvoir! V. Chut '■
« — Il faut se mettre à leur place,
aussi, c'est bien difficile. Le moyen
de dire à sa belle -mère, ù sa
maman : « En voilà assez ! Ne chan-
tez plus! Fermez ça! Hideuu! Clô-
ture! M Soyez juste, ils ne peuvent
pas. »
(J. UxaM.)
o — Remarques-tu comme tout >
gagne : la vue, Thygiùne et la mora-
lité?... carie m'occupe aussi de la
moralité... Remarques-tu?...
Baruch qui n'était pas patient
éclata :
— Je remarque que tu me rases... I
est de bien bonne heure pour «'^t;
saoul; et tu n'as rien bu... tabouc/n
TAL
419
TEI
donc ! FeiTne ça ou je saule de-
dans! »
(M. JIosTÉGtrr.)
— Et quand est-ce que nous cou-
chons ensemble? demanda le bleu
résolument.
- Allons bon, voilà qu'il pleul, ré-
pondit Maria en contemplant le ciel
uniformément bleu.
- Mais non, il ne pleut pas.
- Je te dis q\ïil pleut, tu ne com-
prends donc pas? Boucle-la, quoi!
Mels les volets plutôt que de dire
des sonneries. »
INCIDENT DAUDIENGE
Un jour, en correctionnelle,
Mossieu le Président du Pont
Demande comment on l'appelle
A l'accusé qui ne répond.
Alors, le Président, bonhomme.
Reprend : — Voyons. Bibi la Peau,
Dites-nous comnieut l'on tous nomme.
l'accc** :
— Ta gueule, eh veau !
Le Président eut un sourire...
C'était un réjoui bontemps.
Très amateur du mot pour rire.
Très gai, malgré ses soixante ans :
— Ah! vraiment I — dit-il, — elle est forte I
Mais qu'avez-Tous donc dans la peau
Pour vous exprimer de la sorte?
l'acccsé :
— Ta gueule, eh veau!
Du bout du banc de la défense,
L'aTocat, maître Gagnerien
Criait, réclamait l'Indulgence,
Hurlait : — Messieurs, comprenez bien :
Mua client a perdu la tète.
C'est an pauvre bougre... un fourneau...
Il est insolent, mais honnête !
l'acccsé :
— Ta gueule, eh veau !
Lors, se levant, le ministère
Public dit à Bibi la Peau :
— Je vous conseille de vous taire,
Car, c'est vous qui faites le veau...
Et, malgré vos airs de bravache.
On va \o\is mettre à la raison :
{Au tribunal.)
Je requiers deux ans de prison...
l'acccsé :
Ta gueule, eh vache !
(.\. B.
TALEXT. Avoir du talent : Sa-
voir y faire. V. Adroit.
TALOCHE. V. Claque.
TALOX. Pomme de terre.
TAMBOUR. Instrument.)
Bruyant.
— Instrumentiste. Tape à mort,
Tapin.
TAMIS. Abour.
TAXTE. Frangine-dabuche.
TAXT PIS. Campi.
TAPAGE. V. Bruit.
TAPAGEUR. V. Bruyant.
TAPE. V. Coup.
TAPER. \ . Frapper.
TAPIS. Étouffant, Taplard.
TAQUIXER. V. Agacer.
TARD. Cest trop tard : C'est midi !
Cest midi cinq, midi sonné, midi
passé !
« Amène desbirbes ou desaminches.
On fera des poids ce soir. Pour
l'heure nib de turbin. C'est midi cinq.
Et vivent les mufles! »
(Geobgbs Loiseac.)
« — Oui, oui, ça va bien, ça va bien !
Seulment, pour me m'iier en ba-
teau, c'est macache et tnidi sonné.
Tu t'es levé trop tard, mon colon. ».
(G. COCBTEU.NE.)
TATOUAGE. Pleur de bagne ou
de veuve.
« U a été reconobré à cause des fleurs
de bagne qu'il avait su' ses pla-
quantes. »
TATOUER. Brodancher la couenne,
le cuir.
TAUDIS. V. Logement.
TAVERXE. V. Cabaret.
TAVERXIER. V. Cabaretier.
TEIGXE. Calabre, Calotte.
TEIGXEUX. Calot, Callot.
TÉM
— 420 —
TÉT
Les callols sont teigneux, véritables
ou contrefaits. »
{Le Jargon de V argot.)
TÉMOIGNAGE. Parrainage.
— Le témoignage à charge
s'appelle Fargue; celui a
décharge, Défargue. Le faux
témoignage est une Bouca-
nade.
Roubleur.
Marraine.
TÉMOÏX . Parrain ,
V. Marché.
_ TÉMOIN FEMME
- TÉMOIN A DÉCHARGE. Bon-
nisseur de la bath, de lu batt^^,
Défargiieur, Parrain d ulteque .
_ TÉMOIN A CHARGE. Far-
queur.
« En gerberie, défrimousse les far- |
■9"^"'"*'- " (Hoa.KH.GR.soN.)
— FAUX TÉMOIN. Mal rasé, Mid
sucré.
_ CORROMPRE UN TÉMOIN.
Coquer la boucanade.
TEMPS. Boitard, Esquine.
TEXACE. V. Importun.
TEXDRE un piège. Poser u?i g/wait.
TENUE. V. Allure.
TERRAIN en friche. Peleux.
TERRASSER. Balancer, Balans-
tiquer, Bouler, Dimjucr, Envoyer
à dam, à dame, à dingue, a do-
mino, à Vas, à plat, à valdingue,
Mettre les pattes en l'air, Tomber.
V. Abattre.
— TERRASSER EN SAISIS-
SANT PAR H-ES JAMBES.
C/iêrrer aux badines, Fabriquer
auxbngueltes. Faire auxpaltis.
— TERRASSER D'UNE POUS-
SÉE DANS LA POITRINE en
nifnie temps qu'on écrase d un
coup de talon les orteils de
l'adversaire ou de la victime.
Faire les cors.
— TERRASSER D'UN COUP
DE TÊTE DANS L'ESTOMAC.
Faire le coup du bélier.
Alors i' m' cherre aux badines en
m' filant sa tronche dans V bide et
m'eavoye à domino. »
« J' l'ai juré! c gonce-là, j'y mettrai
les patC en l'air. V n'y coup ra pas ! »
« — A preuve que moi, l'Asticot,
i' connais quéqu'un qui vous tom-
bera quand vous voudrez. >■
(J. RlCHBPIH.)
TERRE (LA). La Base, La Basse,
La Dure, La Produisante, Le
plancher des vaches. Le royaume
des taupes, Le sapin des cornants.
Maman.
« Le matin, il s'éveillait brisé d'avoir
dormi sur la dure... mais la gaité
persistait, le service était moins
pénible, et la ville plus proche. »
(Paul Bonnetàih.)
TERRINE. Geigneux.
« — Je me fabrique un peigne avec
les branches du balai, je taille mon
crayon avec les dents, je brosse
mes effets avec la main, l eau du
qeiqneux me ?ert de miroir et, a
défaut de mouchoir, mes...
— C'est compris... »
(0. Mack.)
TERRITORIALE (SOLDAT DE
L'ARMÉE). Pantouflard.
TESTICULE. V. Sexe.
TÊTE. Les équivalents argotiques
de ce mot peuvent s'appliciuer
les uns au cerveau, les autres au
vi'^age, et quelques-uns aux
deux. La tète et le cerveau se
désignent également par Botte
au sel, Boulon (arg. des plom-
hiers), Bourriche, Bourrichon,
Boussole, Cabèce, Cabèche, Cabo-
chard, Caboche, Cabochon, Cais-
son, Ciboulard, Ciboule, Citroml-
lard, Citrouille, Cocarde, Coco,
Coloquinte, Godiveau, Sorbonne,
Urne. Le visage el la tète se dé-
nomment indiiréremmonl Ballr,
Betterave, Binette, Bobc, Bobc-
TET
— 421 —
TET
chon, Bobinasse, Bolinot, Bouil-
lotte, Boule, Biii'ette, Caillou, Ca-
patrat. Carafe, Carafon, Cible,
Couache, Couèche,Couetche, Fiole,
Fiolle, Lampe, Marron, Musette,
.Poêlon, Poire, Pomme, Potiron,
Quetche, Saladier, Siphon, Sou-
pière, Tasse, Terrine, Tesson, Té-
terre, Théière, Tirelire, Tomate,
Tournante, Trombine, Trompette.
Enfin on indiquera le visage, la
cervelle ou la tête indistincte-
ment par Bobine, Cafetière, Cale-
basse, Cib, Ciboulo, Ciboulot, Ci-
tron, Schnasse, Toupie, Tourte,
Trognon et Tronche.
— On a dit autrefois Bai-
gneuse *, Baptême *, Béguin *,
Comblette *, Michaud *. V'. Vi-
sage, Chauve.
« 11 a un moustique dans la boîte au
sel, une écrevisse dans le godiveaii.»
(Les Locutions vicieuses.)
« ( »n se paiera la bobine de ces
vaches de la Sûreté. »
(Goaos.)
Tirer les rois!... En république,
Ces trucs-là devraient et' défendus,
Pour moi Us rois c'est tout d' la clique,
Les royalist's c'est des vendus;
Ces fourbis-là ça m' rend malade
Ça m'entre pas dans 1' cibmlo
Ou' les rois boiv' à la régalade
F'endant qu'on s' tap' chez 1' populo.
(A. B. Les Souloloquei d'Honoré Constant.)
Du cabochard aux trottignoles.
(J. RiCHEPIS.)
» Fumier sanglant à la première
image, laquelle représente la guil-
lotine d'où saute une tronche dans
un jet de pourpre. »
(Id.)
Vous pouvez être un grand savant,
Aussi grand qu'on se l'imagine,
Avoir noirci fort et souvent
Votre papier de plombagine,
Mettre votre esprit en gésine
Pour vous bourrer le cabochon.
Vous ne serez qu'une aul>ergine
Si TOUS n'avez pas vu Ponction.
(Id.)
« Après des démarches sans fin,
.M. Prudhomme découvre enfin,
pour son fils, rhéritière rêvée.
— Mais je n'en veux pas, fait celui-ci.
Elle a une trop vilaine /îOiVe...
— Ce sera une poire pour la soif,
répond le père gravement. »
(JoiXVlLLE.)
« Xib avait dit à voix basse à ses
acolytes, parodiant, sans le con-
naître, le mot de César recomman-
dant à ses soldats de frapper au
visage :
— Escarpez à la capatrat, vieux
fiasses !... (Tapez à la tête, vieux
frères.)
Ses compagnons, suivant ce con-
seil, s'efforçaient d'atteindre le
comte à la tête avec leurs bouteilles
et leurs verres lancés à toute vo-
lée. »
(Edmond Lepelletier.)
« Et puis là, entre nous, nous n'en
sommes plus à nous monter le
bourrichon, je suppose. »
(Raymond Ze*t.)
« On dit, en effet, des insanes et
loufoques qu'ils ont « un hanneton
dans la cafelihe. » Mais c'est une
simple métaphore, il me semble... »
(Gkobgk Achiou)
« — J'ai touché le mille puisque
voilà un chef auquel je puis parler.
- Vous suffit-il'?
- Pas encore, je préfère la sorbonne
du Président de la République. »
(Id.)
Un vieux, empaqueté comme un
oignon en hiver, fait boire une
fille à l'air ingénu, malgré tout.
- La Mionette, encore un verre I
Elle, de sa bouche sur laquelle
l'argot est triste, répond :
- Oui, encore, toujours! p'têt'e que
je te trouverai moins enrenardant,
quand lavinette m'aura enchevêtré
la bobinasse. »
(LoniSE MiCBEL.)
Partout germent les riches idées ;
partout poussent les bons bougres!
Oui; partout, même en Vendée —
ce département qui, avec trois ou
quatre autres de la Bretagne, avait
la réputation d'être tant et plus
sous la coupe des curés. Il n'en est
rien, foutre ! — les Vendéens et les
chouans sont de vieux souvenirs —
et la calotte et le roy peuvent se
TET
— 422 —
TIN
fouiller : pas plus qu'à ceux d'ail-
leurs, ils ne monteront le 6o6éc/ion. »
{Le Père Peinard.)
Crois-le bien, ton affaire est claire,
Il en sera queussi-quemi;
Ta fiole est d'un patibulaire...
0 conspirateur, mon ami !...
(R. PONCHON.)
« — Je ne sais pas comment on lui
a moché la coloquinte, mais il est
maboul. »
(M. Mabio et L. Launay.)
Eh ben!... s'i' s' fout pas d' ma tir lire,
V faut qu'i' soy' pas dégoûté
Celui-là qui m'a fait élire :
Kl Président il' mon comité!...
Un' deux!... Tu peux 1' rayer d" ta liste;
Il est cor' pus vach' que tu crois :
Toi député, toi socialiste,
r t'invite à tirer les rois !...
(A. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
'( — On m'appelle Jéricho — à cause
que j'ai une drôle de trompette et
que mon galoubet s'entend de
loin. »
(Lebmina et Lbvêqde.)
Kapplique un peu sous 1' bec de gaz
Allons ho! quoi, fais voir ta pomm«.
(A. GiLi.)
T'as tell'ment r'fllé la comète
yu'on la croirait cor su' ton front;
T'as du blanc d° billard su' la tête
T'as comme eune Etoil' su' 1' citron!
(JbHAN RlCTDS.)
Via qu' ça me r'prend, gn'a pas d'offense
J' voudrais comm' dans ma p tite enfance
Coller mon cib su' deux uénés.
(iD.)
« Prenant le temps comme il vien-
dra, ils éviteront les grands arbres
quand il y aura de l'orage à la clé,
ils se tasseront sous les buissons
lorsqu'il pleuvra, et se foutront le
ventre à l'ombre quand le soleil
tapera trop dur sur les cocardes. »
[Almanach du Père Peinard.)
« Tu parles, 1' frère, quand il a cm-
barbé avec la schnasse arnaquée,
qu'est-c' qu'il a pris pour son
rhume. On n'te l'a pas agoni, non,
menteur!
— Ah! c'tte terrine!... Ben, mon
vieux, t'en as une téterre!... T'en
fais, une carafe!... Allume donc,
f'tte lampe!... Mords-moi c' sala-
dier!... Ah! le Costeau, que couet-
che /. . . Où donc qu'on t*a salé com me
ça la théière?... Qu'est-c' au'on t'a
mis su' la tomate?... Non, ois donc,
sans char, avec une bett'rave comme
ça, t'es sûr d'avoir ed' l'embau au
Nlusée des crônis!... Ah! tout d'
même! que citrouil/ard!
Et r fait est qu'il avait une sou-
pière pas ordinaire. »
Ces gonces-là s' mettent dans 1'
coco qu'eune fois qu'i's auront tout
paumé, i's n'auront pus qu'à s' faire
sauter 1' caisson. »
— TÊTE BÊCHE. Bout-ci bout-là.
Soixante-neuf (obscène).
TÉTER. Donner à téter : Donner
la goutte, la gamelle.
TETOX. V. Sein.
THÉÂTRE. Mireloque, Miseloque.
Se dit également des gens de
théâtre.
Croire que l'on a du génie,
Kl même en avoir, et pourtant
Kestcr de la race honnie
Que, jusqu'en nos jours, va fouetUnt
L'envie ou le rire insultant
Du bourgeois faisant l'Archiloque
Contre ceux qui l'amusent tant,
Voilà, c'est ça la miseloque.
(J. RtCHEriH.
THÉATRICL'LE. Bodinièrc.
« Certaines de ces petites bonnes fem-
mes, amies de cabots ou de gende-
lettres,qui les ont fait occasionnel-
lement se produire dans les bodi-
7îières ou dans les boites à musique
de Montmartre, finissent par se
figurer qu'elles ont du talent et en
veulent à l'Administrateur des
Français de ne les avoir point
encore découvertes et engagées. »
THÉORIE. (Études et instruc-
tions théoriquos.' roinin; arir.
de SainlCyr).
Vous qui, dans re»("Mi nv ..•iui-^..i,
i'àlissex sur vos noirs l>ou(|uin8,
Puissici-vous no pas réussir :
C'est le vvu de vos grands ancions.
Si vous connaissiez les horreurs
De la * pompe « et du • bataillon »,
Vous préféreriez le» douceur»
De la vi' que le« fumist's ont.
TIXETTE. V. Cabinet
TIR
— 423 —
TOU
TIR. Champ de tir : Stand (angli-
cisme .
TIREUR. ^Escrimeur.) Lame.
' Joseph Renaud est considéré comme
une des premières lames de Paris. »
{La .Va/ton.)
TIROIR. Ploquet, Ploquot ', Rade,
Radeau, Badin.
TISSERAND. Batousier.
TISSEUR. Canut (arg. lyonnais).
TITUBER. Avoir du vent dans les
voiles, une briquedanssonchapeau.
On dit en voyant un homme ivre
qui titube : A moi les murs et les
piliers.
( Les fumées de l'alcool lai montaient
à la tète et sa démarclie devenait
incertaine.
— Fichtre! dit-il, j'ai du venl dans les
voiles et les lumières commencent
à tourner. Je ne rentrerai pas sans
avoir fait encore quelque sottise. »
(Bacda.)
TOI. Ta poire. Ta pomme, Tézière,
Tézig,Tézigo,Tézigue,Tézis, Ton
gnasse, Ton gnère. Ton gnière.
Ton gniasse. Ton orgue.
• Je ne veux plus sortir avec tézig, ça
fait toujours du tocard. »
« Tu peux ferrer, que j' me disais ;
c'est du fricot qui cuit pas pour ton
gnasse. »
TOILE. Batouse.
TOILETTE. Avoir de la toilette :
Avoir du linge. Être bien dans son
linge.
TOISOX. Plogie\
TOLÉRANCE. V. Autorisation.
— M.%ISO\ DE TOLÉRANCE.
V. Bordel.
TOMBER. Aller à dam, à dame, à
dingue, à domino, à Vas, à plat,
Avoir des mots, une affaire, une
discussion avec l'asphalte, le bi-
tume, le macadam, le pavé ou le
trottoir, Camboler', Caramboler,
Dé four ailler " , Dégouler, Dégouli-
ner, Étaler sa barbaque, sa bidoche,
sa marchandise, sa viande, Quim-
per'. Ramasser un bouchon, une
gade, une gadiche, un gadin, ime
pelle. S'affaler, S'allonger, S'as-
seoir, S'étaler, Se fiche ou se
foutre la gueule en bas, par terre,
sur le cul, Se peler. Se plaquer. Se
répandre. V. S'abattre.
« Nez à part, Fernande a raison. Il
est trop long, son biair. Il lui dé-
gouline dans la bouche, a
(J. Mab-m.)
— TOMBER DAAS U>" PIÈGE.
Vaner.
« Le mec a vané et nous l'avons fait
d'un ciguë. »
TOA'KIXOIS. Pain d'épiée. Ce
qualificatif s'étend à tous les
hommes de race jaune.
TON'N'EAU. Cerclé.
— TOXXEAU DE VIDAXGB. An-
derlique. Boite d'échantillons.
Bonbonnière.
TONNELET de m archand de coco .
Câlin.
TONNELIER. Tourne-autour.
TONNERRE. Bruant.
TOPOGRAPHIE. Tapir (arg. de
Sainl-Cyr), Topo.
TOQUÉ. V. Fou.
TORCHON. Cachemire.
TORTURE. (Supplice aboli.) Pour
chaud' .
TOUCHER à une chose. Y mettre
un doigt.
En poche juste deoi francs. Soit !
Pour loucher la terre promise
C'est une bien modeste mise
( A peine pour y mettre un doigt).
j (P. pAïuxnB.)
î — TOUCHKR DE L'ARGENT
I V. Argent, Prostituée.
I TOULON. Lontou, Louton.
TOU
424 —
TRA
TOUPIE. Touparde.
TOUR. Mauvais tour, vilain tour.
y. Mystification.
— A TOX TOUR, à mon tour.
A toi, à 7noi la pose.
TOL'RAIXE. Turquie.
TOURAXGEAU. Turc.
TOURMExXT. V. Ennui.
TOURMENTER. V. Agacer, En-
nuyer.
TOURNURE. V. Allure.
TOURS. Turcan.
TOUT. Toutimc '.
TRACAS. V. Ennui.
TKACASSER. V. Ennuyer.
TRAHIR. Bidonner, Judasscr, Les-
siver, Macaroner, Renarder. V. Dé-
noncer, Malice.
TRAHISON. Coup de chien, Ju-
dasserie, Macaronuge.
TRAIN. (Chemin de fer.) Dur, Rou-
lant vif.
— PRENDRE LE TRAI.\ SANS
BILLET OU en ne payant qu'une
infime partie du prix du par-
cours. Brûler le dur.
« Caserio brûla le dur de Saint-
Étienne à Lyon. »
TRAINER. V. Fainéanter.
TRAITRE. Proisseur ', Proisseux*,
Proliant *, FroUaux *, Macaron,
Soûlasse; et généralement tous
les termes qui servent à dési-
gner l'agent de police. V. Dénon-
ciateur.
Dans le nez toujours tu auras
Macarons et cabestans.
{Commandements des voleurs.)
« Cet homme qui criait si fort contre
ceux que les gens de sa sorte nom-
ment des 7nacaroiis s'est, un des
premiers, mis à table. »
{Mémoires de Yidocq.)
TRAMER. V. Préparer.
TRAMWAY. Tram.
TRANQUILLE. Bé, Béard. S'em-
ploie presque toujours avec
Laisser.
a Touchez pas, laissez ça bé. »
« Vous n' voyez donc pas qu' vous 1"
ca valez? Laissez-le un peu béard. ■
— ÊTRE TRANQUILLE, sans
ennui. Être à l'abri, pnré, Etre
pén'^irit,\e pas se faire de mousse.
a 11 est pénard dans son p'tit truc, i
s' fait pas d' mousse. »
— TIENS-TOI TRANQUILLE.
Ne t'occupe pas de la dèche .'
Chie dans les drnps, Coccup
pas du pot de chambre !
« Va pas fourrer ton blair dans c"
truc-là! Chie dans les drnps, t'oc-
cupe pas du pot d' chambre; laisse-
les s' démerder tous les deux. >'
TRANQUILLEMENT. V. Douce-
ment.
TRANSPORTER. Brouer', Trans-
bahuter.
a Les réservistes furent transbaUulc'
en chemin de fer jusqu'à Mon-
targis. »
TRAVAIL. Dans le sens d'Occupa-
tion, Besogne : Beq (arg. des gra-
veurs), Bizness, Bouleau, Boulon ',
Boulot, Business, Flaubert, Trac,
Ticrbiit.
— Action de travailler : Bas-
timage', Boulonnage, Grat-
tage, Marnagc, Massage,
.Masse, Tas. Dans le mondr
du crime et de la prostitu-
tion,ces termes s'appli(iuent
au « travail » spécial dc>
malfaiteurs et des lilles el
deviennent parfois les équi-
valents du mot commerce.
« Elle était gironde et l'adorait; il
en profila 'pour la mettre sur 1'
bizness. C'est ainsi qu'on design
dans l'argot de ces messieurs \r
TRA
— 423 — TRA
travail dont le sexe dit faible les
engraisse. »
(H. SOMBBE.)
Jelt" ton mégot, brave ouverier ;
Allons, c'est assez vadrouiller.
Viv"ment 1 on rentre à l'atéier,
. Patin' : renCle 1' tablier ;
Au tas.' turbin' sans sourciller,
L' patron r'comnience à gàfîller.
(P. Paillbtte.)
Des bifÛDs d'mandèr'nt à m'éUver
Et me baptisèr'ot « Bitumette ».
Au turbin j' voulais pas m' crever ;
Mais faut bien qu'un jour on s'y mette.
(L. DE Bebcy.)
« Voilà comment Pauline faisait son
truc... »
(GOBOS.)
« Faire les bagots en pisteur ou
s'envoyer des corvées aux halles,
c'est lin boutonnage trop costeau
pour sézig. »
« Le marnage toute la vie jusqu'à
qu'on n'en puisse pus ! Tant pis si
t'y crèves. »
— TRAVAIL PÉMBLE. CoHin,
Coltinage, Côtelarc/, Coton. Ce
dernier mot s'emploie égale-
ment au figuré.
« L' coltinage, c'est pas son blot : il
est v'nu au monde un lundi d'
paye 1 »
« C'est un colon tout d' même cjue
d' faire manœuvrer c'tte soce-là. »
— TR.VVAIL PRESSÉ. Foulage.
— TRAVAIL FAIT POUR SOI
sur le temps payé par le patron
ou avec la matière dérobée à
l'atelier. Perruque.
— EXÉCUTER UX TRAVAIL
dans les conditions sus-énon-
cées. Faire perruque.
— PETITS TRAiAUX 1>IVERS.
Bibelotage, Biblotage, Bricolage,
Bricole.
« On sait pas c' qu'i' fabrique. 1" s'oc-
cupe à des bibelotages de bric et d'
broc. >■
« Grâce à son travail — lequel con-
sistait le plus souvent en bricoles —
il eut presque constamment de
quoi se nourrir et se vêtir. »
(Flob O'Sqcabb.)
TRAVAILLER. Arracher son co-
peau, Bosser, Boutonner, Bûcher,
Buriner, En donner ou en foutre
un coup, une séance, une secousse,
Goupiner, Gratter, Maillochei',
ilarnei', Masse7\ Porter les aitnes,
Se mettre ou se foutre sur le tas,
Souquei' (arg. des marins), S'y
coller, Tauper *, Turbiner.
Quand on a bossé tout' sa s'maine.
S'il fait beau, 1' dimanche, on emmène
A la campa^n' tout' sa smala
Et l'on s'envoye un p'tit gala.
(Bkiollbt.)
« — La largue est fine, et quegoupitie-
t-elle ?
— Elle est établie, elle gère une
maison. »
(Balzac.)
« Même quand ej' gratte toute la jour-
naille, faut core 1" soir que ça soye
mézig qui s^y colle : si j" veux
croûter, faut que j' fasse la fripe. »
M' faut du boulot, m'en faut encor.
J'Tcm éouion/ierjusquà la mort.
(P. Paillette.)
Viv'ment \ ça sonn', brave ouverier.
A la cloch' de ton atéier.
Allons, allons, prends 1' tablier !
Fous-toi su' l' tas, sans sourciller.
(Id.)
Eh! merde! Eh! va comme j' te pousse !
Puisqu'on peut pus en foute un coup
Bien forcé d' se la couler douce.
(lo.)
Masse, méprise
Le vil métal I
Le capital.
S'il te maîtrise,
Te laisse toujours l'hôpital.
(L. DE Bep.cv.)
Car c'est !e temps où l'on combine
Les grandes manoeuvres d'hiver,
Le temps où Cupidon turbine
Et s'escrime le nez en l'air.
(J. Redelspeboib.'i
J'veni pus marner, i' veux viv' ma vie...
Et tout d' suite... et pas dans dix ans !
(Jehan Rictus.)
— En argot militaire, on dit :
Metnbrer, Mousser, Pomper.
V. Manœuvrer.
TRÀ
— 426
TRA
— TRAVAILLER A FORCE.
Chiader (arg. des écoles;, Cliier
dur, Colletiner, Coltiner, En
abattre, Être dans son dur.
Gâcher serré. Se démancher,
Se démancher le trou du cul. Se
fouler la rate, Se la fouler.
V. S'évertuer.
'< — Est-ce que tu vas me proposer
de colleiiner sur le port de la Vil-
lette ?
— Non.
— Sur le port de Bercy?
— Non.
Colo essaya de deviner.
— Ne cherche pas, reprit Vidocq,
je t'offre de faire partie de la po-
lice. »
(MAnio et Ladnay.)
« Le compositeur est aux pièces, il
n'est rétribué qu'en proportion de
sa tâche, et son gain dépend de
son assiduité. Ordinairement, lors-
qu'il a des dettes, il travaille quel-
que temps avec ardeur et sans se
déranger ; c'est ce qu'il appelle êtj'c
dans son dur. »
(J. Ladiuir.)
— TRAVAILLER SANS SOIN.
Bousiller, Foutimasser, Travail-
ler à la six-quatre-deux, à la
va te faire fiche ou foutre.
« Regardez-moi cet ouvrage, couime
c'est bousillé. Voilà deux mètres de
soie de perdus. »
« — Êtes-vous satisfait de votre
nouvel ouvrier?
— Oui et non. 11 travaille à la
six-quatre-deux. C'est un foulimas-
sier. »
— TRAVAILLER A DE MENUES
CHOSES. Bibelol'r, Bihloter,
Bricoler.
« — Et de quoi vit-il?
— On ne sait pas exactement. Il
Parait qu'il trouve à bibeloler chez
un, chez l'autre. »
(La Nation.)
<• Léon l'avait pris chez lui, en copain
et, alin qu'il ne fût pas froissé de
cette hospitalité, on s'arrangeait à
lui donner à bricoler. »
(AODBt Mayot.)
— TRAVAILLER AU-DESSOUS
DU TARIF. Turbiner à l'itic^x.
— TRAVAILLER LE MOINS
POSSIBLE. Tirer au cul, au
flanc, au qrenadiei'. V. Éviter.
— TRAVAILLER CÊRÉBRALE-
MENT. Potasser.
TRAVAILLEUR. Bouleau, Bou-
lonneur. Boulot, Bûcheur, Goupi-
neur, Masseur, Turbin, Turbineur.
Femme, au cœur exploit!?,
Sans droits, sans liberté,
Roule ta bosse !
Quand lasse lu seras,
Pour finir, tu prendras
Bon poireau d"homme.
Et sa pnmmp,
— L'n boulot, —
Fera ton blot.
(P. Paillette.)
« Pour tout dire, les risques d'assas-
sinat font partie du métier de roi,
comme les risques de mer du mé-
tier de marin. Quand nous voyons
tomber un ouvrier d'un échafauci âge,
nous constatons que les accidents
de ce genre constituent le plus clair
des rentes des travailleurs. Les
coups de feu ou de couteau com-
posent également les rentes des
têtes couronnées, avec cette diffé-
rence essentielle que celles-ci ont,
comme compensation, des listes
civiles de dix, quinze ou vin^t mil-
lions, tandis que les bons liobineurs
à la semaine ou à la journée n'ont
Sas toujours deux sous de graine
e lin a appliquer sur leurs bles-
sures. »
(Henbi Kochefort.)
« A présent qu'on n'est pus barbeau,
qu'on est un turbin sérieux, un
masseur de première et qu'on s'
fout d' l'aubert des gonzesses, les
gros d' là-haut vous méprisent. »
TRAVAUX FORCÉS. Entraverse,
Le Dur, Les Durs, Le Grand Pré,
La Grotte, Le Pré, Les Trave$.
V. Bagne, Palais de justice.
•< — Un gars, le daron!... 11 tire huit
longes de dur. »
(Hdouks Le Roi-t.)
TRA
— 427 —
TRI
^< L' Marquis, lui, a ramassé dix ans
•r traves; mais, i" trouv'ra core F
moyen d' faire patatrot. »
— TRAVAUX FORCÉS ATEMPS.
Chambre des députés.
. — A VIE. Chambre des pairs.
TRAVAUX PUBLICS. (Péniten-
cier militaire.) Les Têtes de veau,
Traves.
" On l'a envoyé pour cinq berges aux
têtes de veau et, quand i' décarr'ra,
il aura encore deux longes à tirer
aux Bat-d'Af. »
TRAVERS (DE). De traviole.
El si quelqu'un a lair
De nous r'garder d'traviole
Nous mettons sabre au cla4r
Pour pas qu'on s' pay' not' fiole.
(Blédort.)
TKAVERSIX. Polochon. Le mili-
taire qui sert dans la cavalerie
tlit Fantassin et les troupiers,
en général, appellent leur tra-
versin Ma femme.
TRÈFLE. (Cartes.) Herbe à la
vache. V. Jeu.
TREIZE. Point de Judas, Thérèse
t^arg. des joueurs).
TREMBLER. Avoir la tremblotte.
V. Frissonner.
TREXTE. Lentré (V. Jargon).
TRÈS. Rien, Salement.
« T'as vu sa gerce? Aile est »ie?ibath ! »
< Il est salement muffe, ton social. »
TRÉSOR CACHÉ ou enfoui. Ro-
magnor, Romagnon *.
TRIAGE. Trique (arg. des chiffon-
niers).
TRIBADE. Ange, Chipette, Éplu-
cheuse de lentilles, Hamahuche,
Gougnotte, Gousse, Lesbienne, Ma-
gnuce, Manieuse, Minettière, Puce
travailleuse. Vrille.
X — Vous aviez un ange ?
— Un amour qui s'appelait Suze
Flavigny.
— Et on s'écrivait dans les diction-
naires, on se piquait le doigt pour
signer avec son sang, on se béco-
tait derrière les arbres du jardin,
on se retrouvait au dortoir, dès que
la surveillante était endormie. »
(R. Maizebot.)
« -^ En voilà une éplucheiise de len-
tilles ! Adresse-toi à Grosses-Lèvres
ou à la Poubelle ou à d'autres grues
qui mangent de ce pain-là... "Moi,
c'est pas mon genre ! »
(DuBUT DE LafOHEST.)
a Surtout, fais-la casquer d'autor!...
elle doit avoir le sac, la magnuce. »
Vers nous l'homme a beau tendre
Ses bras noirs et musclés,
Xous pii5f(?rons le tendre
Et la couleur des blés.
bainle mère des vrilles.
Ayez pitié de nous :
Accordez à tos filles
Les plaisirs les plus doux.
(A. B.)
« Les personnes qui ont vu les cho-
ses de près sont unanimes à décla-
rer que, dans les lupanars de la
plus haute classe, l'espèce des mar-
ions jouant le rôle d'amants des
pensionnaires est totalement incon-
nue, et que toutes les filles, sans
exception, sont des tribades; c'est
le nom qu'on donne aux femmes
qui se signalent par cette passion
contre nature ; on dit aussi gou-
gnottes, mais en style familier. »
(Léo Taiil.)
— LE MONDE DES TRIBADES.
Lail, La gousserie, Lesbos.
< Il l'avait dégotée à 1' « Oasis », une
tôle oii y a que de la gousserie. On
voit là-dedans des gonzesses qui
sont macs, d'autres qui sont miche-
tons; mais toutes pour Vail. »
— PRATIQUES DES TRIBADES.
Mimi, Minette.
— Se livrer à ces pratiques.
Descendre, Descendre au café
des deux colonnes, à la cave,
à la crémerie, Paire mimi ou
minette, Manger ou bouffer de
TRI
— 428 —
TRI
Vail. Ces expressions sont
obscènes.
TItIBADISME. Ail, Oougnottage,
Gousserie, Lesbianismc.
TRIBUNAL. Comptoir.
« Et r gerbier, derrière son comptoir,
voulait le faire à l'influence ; mais
l'aute s'a pas éuiolionné. »
— DEVANT LE TRIBUNAL. De-
vant la glace.
« Et devant la glace, elle l'a chargé. »
(0. Métémeb.)
TRICHER. Caver, Frimoucher *,
Frimousser *, Joncher ', Lésiner
ou Léziner ; plus Arnarhcr, Ar-
naquer, Arranger et quelques
équivalents de Jouer : Cartonner,
Flancher, Maquiller les brèmes.
\. Jeu, Jouer.
— Les enfants disent Chicaner
et à certains jeux : Manger
du lard.
« Ceux-là sont plus mariolles; au
lieu d' risquer de s' faire poisser
couune cauibris ou comme fourches,
i's vont caver dans les cercles. Ça
riscjue moins et ça rapporte plus. »
« Tu chicanes l Je ne joue plus! »
— TRICHER EN FAISANT
VOIR LES CARTES à un com-
père. Faire le miroir. Y. Signal.
— TRICHER PAR SUBSTITU-
TION DE CARTES, par saut
de coupe ou toute autre super-
cherie exigeant une grande ha-
bileté digitale. /oz/er delà harpe.
— TRICHER PÉNIBLEMENT.
Faire suer la Madeleine.
— TRICHER AU CABARET avec
des joueurs de rencontre, faire
le paysan.
— TRICHER AU BILLARD. Ba-
choller.
— GAGNER BEAUCOUP EN TRI-
CHANT. Faire de la graisse, dit
suif.
TRICHERIE. Jiiscu't, Lésine, Lé-
zine, Madrouillage, Maquillage,
Suif, Suiffage. Quelques genres
de tricherie ont une dénomina-
tion spéciale comme Aiguillage,
Change, Coup du chandelier,
Étouffage, Filage, Marcouse ou
Marquouse, Seuf de campagne,
Pont, Poucetle, Séquence du co-
lonel, etc. V. Jeu.
« Méfiez-vous d'un banquier qui,
après avoir pris une poignée de
cartes pour servir les tableaux, se
démène, fouille dans ses poches,
prend son porte-billets, son mou-
choir, son étui à cigares, assujettit
sa chaise, se penche vers s«"s voi-
sins, parle au croupier en se pen-
chant sur la table, fait une récla-
mation bruyante, se querelle avec
un ponte, froisse les cartes, se
plaignant de leur mauvaise qualité,
demande du feu en se tournant un
peu de côté, etc., etc. Tout ce ma-
nège est pour dérouter l'attention
et opérer le change de la poignée
de cartes qu'il tient dans la main,
afin de les remplacer par d'autre:?
cartes qu'il a sur lui et qui sont
« séquencées. »
(Hooiin-Gnisox.)
Après douie neufs de campagne
Prudemment fais donc cliariemagne.
(Id.)
« Désirait-on aussi faire sortir d'un
cercle soit un croupier, qui exagé-
rait Vélouff<ige,%oïi{i\ï commissaire
des jeux qui se refusait à desservir
son patron, le « XIX» Siècle « était
là pour raconter l'histoire de la vie
publique et privée de ces individus. >
(Le Journal.)
« — Moi, je connais tous les jeux! ré-
pondit.Mon Oncle. .. j'enseigne mt^mi'
a ceux qui aiment à cartonner tous
les moyens de défense possibb
contre les trucs, suiffages et bis-
cuits des philosophes les plus émé-
rites... A votre disposition, mon-
sieur !... »
(Ed. LlPELLETtO.)
« — Croyez-vous qu'on n'y puisse pa-^
tricher?
— On triche partout. 11 y a tant d'
manières de tricher. Dei>ui8 l'enfan-
tine Doucette et le naïf coup du
chandelier jusqu'au filage du neuf
de campagne. »
(Gtoar.r.» Omsit.*
TRI
— 429
TRO
« Moi, je ne vous perdais pas de
l'œil, et je vous ai vu sortir vos
cartes, qui étaient dans la poche
droite de votre pantalon. Et vous
aviez préparé la séquence du colo-
nel... Je l'ai reconnue à l'intermit-
tence des coups... »
(ID.)
TRICHEUR. Alpiou, Cave, Cousin,
Pranguettier, F'dmousseur *, Grais-
seur, Grec, Maquilleur, Officier
de tango ou de topo, Philo, Phi-
losophe.
— Dans l'argot des enfants :
Chicaneur.
« Les joueurs à qui l'on signale un
firec vous regardent avec incrédu-
lité et semblent vous dire : « Vous
croyez ?... » Si vous insistez, ils
vous demandent des preuves tou-
jours difficiles à fournir... On vous
parle de diffamation, alors vous
vous taisez... Souvent même on
vous prie de vous taire sur uu
ton qui n'admet pas de réplique...
c'est que l'on craint que vous n'em-
pêchiez la partie... que vous ne
troubliez le jeu... à moins d'une
très grande maladresse des grecs
et pliilosophes qui se contentent de
n'opérer qu'à des intervalles rai-
sonnables et seulement lorsqu'il y
a un coup... »
(Edmond Lbpelletier.)
— TRICHEUR QUI MARQUE
LES CARTES OU se sert de
cartes marquées. Aiguilleur,
Marcouseur, Marcoiisier.
— TRICHEUR AU HILLARD. Da-
chotleur, Bt'le, Emporleur.
» Le bacholteur est chargé du rôle de
compère dans une partie de billard
à quatre. Il règle la partie, tient
les enjeux ou bâches, et parait
couvrir la dupe de sa protection.
Les deux autres grecs sont Vem-
fjorleur, chargé de lier conversation,
et la bête, qui fait exprès de perdre
au début pour l'allécher. »
(VlOOCQ.)
— LE MO\DE DESTRICHEURS.
La Graisse, La Grèce.
TRICHEUSE. Amazone.
TRIER. Triquer (arg. des chiffon-
niers).
TRIXQUER. Marquer le coup.
TRIPOT. Casse-gueule, Claque,
Claque-dents, Claquedent; Étouffe,
« Et, par là-dessus, des difficultés à
son cercle, un convenable claque-
dents, fréquenté par des rasta-
quouères et des grecs, mais bien
tenu, et dont, la veille, le commis-
saire des jeux lui avait fait inter-
dire l'entrée jusqu'à nouvel ordre,
sous prétexte qu'il ne jouait pas
assez gros. Plus de tripot et pas de
position sociale : que devenir? »
(Paui. Alexis.)
TRIQUE. V. Assommoir, Bâton.
TRISTE. V. Ennuyer.
TRISTESSE. V. Ennui.
TROMPER. Affûter, Afluer \
Ajobcr, Amarrer, Aquiger, Arna-
cher. Arnaquer, Arranger, Baiser ^
Bluffer, Canarder, Cuver, Char-
rier, Emblémer *, Empaler, Em-
paumer, Empiler. Encoffier, En-
filer, Enfoncer, Eng ailler, En-
gayer, Entôler, Enturer, Estam-
per, Faire, Faire aller, Faire bon-
nard. Fiche, ficher, fourrer, foutre
dedans, Frouer *, Gourer, Jobar-
der. Joncher *, La faire, La faire
à Voseille, Le mettre^ Mener en
bateau, Monter le bobéchon, le
bourrichon, le cou, le coup, Monter
un bateau, un claqué. Passer en
lunette, Raguiser, Roustir; plus
les équivalents de Mentir : Bat-
tre, Battre comtois. Battre contre.
Battre job. Chiquer, Chiquer balle
ou contre.
— TROMPER EX XE TEXAXT
PAS SA PROMESSE. Poser un
lapin.
— TRO.MPERUX CLIENT. Ffli/e
un caillou. Les maquignons di-
sent Masquer pour tromper
l'acheteur sur la qualité de la
bète mise en vente et dont ils
ont soigneusement masqué les
tares.
TRO
430 —
TRO
- TROMPER AVEC HABILETÉ.
Mouler tni gandin. Les juifs
(lisent : Mlèr le goye.
« Tout ça c'est des histoires pour
affulev r prolétaire. On V amarre
avec des promesses ; et quand ces
messieurs tiennent la queue d' la
poêle, nous autes, on s' tape. »
Aimé par le Jupon, acclamé par la Blouse
Des bonis de Belleville au lac de la Viltouse ;
Faisant carmer le Zisl eu enturant le Zest ;
Quoique sans cheval noir, c'était le bel Ernest.
(P. I'aii-i.ettb.)
Allons, viv'ment, va croustiller :
T'as une heur' pour discutailler,
Lir' ton journal et t' fair' payer,
Au zanzib', le coup d' l'étrier
Chez r bistro q' tu veux engadler.
(iD.)
« Ce n'est pas à moi que tu monteras
le coup sur tes capacités ! »
(Adolphe Meyeb.)
o Ah, si le populo se doutait combien
' on lui monte le Job \ »
{Le Père Peinard.)
« S'il quitte fréquemment son ou-
vrage, c'est pour régaler un ami;
s'il passe des journées entières
' entre les cartes et la bouteille, c'est
pour ne pas se séparer de ses amis;
s'il met toute son attention à diri-
ger une queue de billard, c'est
pour enfoncer un ami. »
(JOLES LitomiB.)
— Vas-tu t' taire, vas-lu t' taire,
Cell'-là faudrait pas m' la faire,
As-tu fini tes façons?
CeH'-là, nous la connaissons.
( Vieille chanson.)
Si ricu n'est prêt, c'est votre faute,
Uol amiral qui parlez tant!
Vous avez compté sans votre hôte,
C'est un détail très important ;
Votre confiance est falotle,
Un peu plus d'actes! moins de mots !
Vous laissez tomber notre flotte,
Mais vous nous montez des bateaux.
(GlUNGOlBE.)
t Mon garçon, je ne sais pas encore
le coup que tu as voulu me monter,
mais certainement tu m'as tendu
un piège. »
(GORON.)
« Le baron avait $té fichu dedans, si
j'ose m'exprimer ain? i, par son chi-
miste, un nommé U... »
(Alphonse Allais.
; Vous avez sauvé la France qu'ils
ont perdue, relevé aux yeux de
l'Europe entière laRépublitjue qu'ils
voulaient encore une fois foutre
dedans. »
{Le Père Duchène.)
Que, stigmatisant la canaille,
Pour Populo — fuit et refait —
Qui de l'alîre sent la ti-naille
A danser devant le buffet,
L'Idée attaque le Méfait...
(L. DE Bercy.
Il Certes, elle se souvenait bien d'avoir
souvent entendu la mère Gardette
tonner contre la société et déclarer
que, par le temps qui court, il ne
fallait, pour arriver à quelque
chose, se laisser arrêter par aucun
préjugé, le monde étant composé
d'exploiteurs qui ne perdaient ja-
mais une occasion de fourrer de-
dans leurs contemporains. »
(Oscar MétAi^ieh.)
— SE TROMPER. Donnera gau-
che, Embarder (arg. maritime),
litre sous le lit. Se fiche, se
ficher, se foutre dedans, Se
gourer. V. Bal.
« Mais m'avais foutu d'dans au lieu
d' prendre 1' bus de Vincennes,
j'avais pris çui d' Passy. »
— TROMPER U.\ MARI, UXE
ÉPOUSE. V. Infidélité.
TROMPERIE. Arcauor, Arnache,
Arrangeage, Arrangement, Ba-
teau, Char, Charriage, Charida,
Chiqué, Chiqiiet, Droguerie, Em-
pile, Enfilade, Enfilage, Enturage,
Entwe, Estampage, Estampe, Jon-
chérie ', .Madrouillage, Roustis-
surc.V. Artifice, Mensonge.
« Il a voulu m' monter 1' cou, mais
j'ai senti Varrangeage et j'ai pas
marché. »
Très évidemment, dans la masse.
l)n peut tomber sur du chiqué:
Vous me direz qu'à pile ou face
L'enjeu forcément est risqué.
(J. RioELSPiir.ta.)
C'est pas ninlin... Tu vas au gunce.
Tu y dis: « T'as eun' gueul' qui m' pluit,
Viens-tu chez moi, mon p'iit Alphonse? «
— r dit : (I Non. » — Mais c'est du ekiquel.
(A. n.)
TRO
431 —
TYP
1 L' pognon, i' continuera à aller dans
la caisse de la Juiverie et dans les
vagues d" ceusses d" la Grande Es-
tampe. »
TROMPEUR, subs. Arrangeur,
Beffeur, Chnrrieur, Chiqueur,
Dragueur, Empileur, Enfileur,
Enfonceur, Estampeur, Faiseur,
Gourgourun',Goureur,Joncheur'',
Maquilleur, Mareux, Monteur de
bateaux, decoups,Pipon, Planteur.
Truqueur. Toutes ces expressions
sont synonymes de Dapeur.
« Et r salaud d'. borgeois, l'estampeur,
l'affameur s' barre comme un foi-
reux, comme eune lope. »
« J'avais, ne voulant pas être reconnu,
assisté de loin à la scène rapide de
l'enlèvement non prévu par cet
audacieux faiseur. »
(G. Mac*.)
C'est un simple monteur de coups
Sous un aspect fort grave.
fR. PoSCHO.X.)
Cré tas d' mufTtons, va, tas d' truqueurs...
A' m' ruin'. vol' tentative hardie
C'est da chiqué, d' la comédie.
(Jehax Rictcs.)
TROMPEUR, adj. Daspect trom-
peur : Mauvais teint.
TROXC d'église. Berhu
TROP. Se traduit de même qu'As-
sez. On dit quand on a trop d'une
chose : Classe, C'est classe, N'en
jetez plus ! on peut ajouter : La
cour est pleine.
TROQUER. Biguer.
^ TROTTOIR. Rade, Tas, Tremplin,
Truc ;arg. des filles).
t J'ai poireauté deux plombes su' 1'
rade à attendre madame, et tu vou-
drais que j' soye à la rigolade ? »
o Du temps que sa gerce est su'
Vtremplin, i flanche aux brèmes
chez r bistrot. »
« — La Maria?... aile est malade,
v'ià prés de huit jours qu'on ne l'a
pas vue sur le truc. »
TROU. Bigard, Boue, Nivet.
— TROU DU SOUFFLEURv Ca-
pot.
TROUBLE. V. Brtùt.
TROUBLER. Chamberter.
TROUER. Bigardei', Caler des bou-
lins, Filer un nivet.
TROUPE. Grive. V. Armée.
TROUPIER. V. Soldat.
TROUVAILLE. Dègottage.
TROUVER. Dégotter. V. Décou-
vrir.
ï V'ià quinze jours que j' trime pour
. chercher du bouleau et j' peux
rien dégotter. »
TUER. Dégommei-, Descendre, Re-
bâtir \ V. Assassiner, Village.
Napoléon, c' vieux grognard,
D' ces jeux où l'on se dégomme,
En queuqa's mots résumait l'art.
{Vieille chanson.)
TUILE. Faïence.
TUMULTE. V. Bruit.
TUYAU. Bar de tire. Lance. Les
détenus nomment Parloir le
tuyau de la tinette de leur cellule,
parce qu'ils s'en servent pour
communiquer avec les autres
prisonniers.
« A peine les positions étaient-elles
prises, que la grosse voix de Por-
thos résonna et nous entendîmes
très distinctement cette phrase :
« Le système de communication
que j'emploie est connu des voleurs,
qui en usent : ou le nomme dans
l'argot spécial de Mazas : Le par-
loir. »
(G. Mac£.)
TYPOGRAPHE. Typa.
« Je me sens tout guilleret : le prin-
temps, sans doute... ou bien la
lecture de l'article d'Anatole France,
dont la prose académique, grâce aux
aS'olantes coquilles des typos, est
devenue complètement idiote... »
(WiLLV.)
TYP
- 432
TYP
— TYPOGRAPHE QUI TRA-
VAILLE A LA LIGNE, à la
composition courante. Bour-
reiir, Lignard.
— TYPOGRAPHE QUI FAIT
DE LA COMPOSITION ET
DE LA CORRECTION. Am-
phibie.
— TYPOGRAPHE REMPLA-
ÇANT. Homme de bois. C'est
aussi le nom de l'ouvrier qui
seconde le metteur en pages.
— TYPOGRAPHE NON SYN-
DIQUÉ. Sarrasin.
— TYPOGRAPHE SANS OU-
%'RAGE, paresseux. Caleur.
— TYPOGRAPHE ASSIDU.
Ogre.
11 est une variété de compositeurs
dont les mœurs sont tout à fait
différentes : immobiles comme des
termes devant leurs casses, ils
éloignent jusqu'à l'ombre de la
dissipation : ils vivent de peu; et
leur ardeur pour la besogne leur a
fait donner le nom d'ogres par leurs
confrères, qui les méprisent. »
(J. Ladimib.)
TYPOGRAPHIE. Typo.
« Il avait lâché la lypo pour le re-
portage. »
(AXDBÉ MaYOT.)
— FAUTE DE TYPOGRAPHIE,
Bourdon, Mastic.
— Faire une faute : Aller à
Saint-Jacques.
— Compter les lignes compo-
sées pour faire la mise en
pages : Faire la pige.
fc^ ..
LXCERE. Corbuche*. V. Plaie.
— ULCÈRE FACTICE. Corbuche
lof.
ULCÉREUX. Croùtelevé, Croûtele-
veux.
« Oui, certes, je lui en veux, à ce
misérable croùtelevé, roi des croû-
televeux, à cet énerveur de mes
espoirs les plus nerveux, à ce sale
vieillard morveux, à cet ignoble
vieillard baveux, certes, certes, je
lui en veux. •>
(J. RiCHEPIX.)
UNIFORME de troupier. Harnais
de grive.
L'XIOX. V. Concubinage, Mariage.
U.\IR (S'). V. Marier.
L'KIA'E. Chassure*, Lance*.
L'RIXER. Arroser les pissenlits,
Changer son poisson ou ses olives
d'eau, Écluser, Faire dupetit, Paire
pleurer son aveugle. Gâter ou gâ-
cher de l'eau. Lâcher les écluses,
Lâcher un fil, un filet, une goutte,
Lancer, Lancequiner, Lansquiner,
Lascailler* , Pencher de l'eau, Pleu-
rer, Quimper la lance*, Tenir le
cochon de son père 'par la queue
(obscène).
— En parlant des chiens : Se-
ringuer.
« Tandis que la petite était en train
de lâcher les écluses, jupes trous-
sées, bien à l'aise, se croyant seule,
le vieux la guignait par la lucarne. »
{Les Propos du Commandeur.)
USÉ. Se traduit, au propre, par
les équivalents de Laid, Mau-
vais et, au figuré, par ceux de
Connu, Découvert.
USURIER. Carcagnot, Chancre,
Crocodile, Gobseck, Ogre, Oncle.
28
USU — 434 —
Avec son corlège damne
De Gobseck» à la mine blette
Qui vous disent d'un ton pincé :
« Ça fa tonc bas vort, la roulède ? »
(G. JOLLIVET.)
USU
Oncle symbolise l'usure comme,
dans le langage populaire, ma
« tante » signifie le prêt sur gage. »
(Balzac.)
VACARME. Boucan , Bouzin ,
Uarmone, Musique, Pétard,
Schpramme, Schproum. V, Brait.
VACHE, Cornante, Comaude^ Ma-
man arg. des bouviers).
— VACHE SUR LE POINT DE
VÊLER. Amouillante.
VAGABOXD. Batteur d'antif ,
Blèche *, Escargot, Givemeur ',
Gouapeur, Gouêpeur, Hurlubier,
Routeur, Trépeligour, Trôleur.
On dit encore Cambrousier, Che-
mineau, ChemineuXy Cheminot,
mais ces termes s'appliquent
Elus spécialement aux vaga-
onds qui séjournent peu dans
les villes et leur préièrenl la
grand'route. Au nombre de ces
derniers sont les Merligaudiers
et les Merlifiches qui sont un peu
saltimbanques. Le vagabond de
nuit est le Fileur ou le relieur
de cloche, de comète, le Clochard;
s'il a l'habitude de coucher sous
les ponts, c'est VHirondelle de
pont. Enfin, ceux qui vivent de
la nourriture que distribue
l'Œuvre des Fourneaux écono-
miques sont baptisés, à cause
de cela, Fourneaux. V. Misé-
rable.
Au nom des ehemineux d' la ville.
Coureurs de rn's, batteur* d'antifs.
Qui sout des ceataio's et des mille...
Faut pas démolir les fortifs !
(A. B.)
« — Amon! Ce n'est pas pour des
preunes qu'on m'appelle la Merli-
fiche. Mon père était merligaudier. »
(J. R1CHEP15.)
« Petits cheminenux d'Espagne pous-
sés à la frontière, péie-m^le, avec
les vieux et les jeunes, par la faim,
la misère et la peur :
VAG
— 436 — VAL
Bébés de cinq à six ans, roulant
de beaux yeux saiivages, ayant
déjà un bâton, une besace comme
les grandes personnes (je cite Loti)
et cheminant tout seuls et sachant
dire : « Ave Maria Purissima! »
avec une révérence. »
(Jean LoanAiN.)
Tout ce qu'on boit et tout ce que l'on mange,
Et la récolte et la bonne vendange.
Pour qui donc pousse tout cela?
Pour le cheminot qui passe par là?
Dixit Dominus, au premier cheminot :
Allez, mangez,
r'renez, buvez !... •
Dixit Dominus, Domino
Meo!
(A. B.)
« Il mit d'abord de nombreux agents
dans les localités de Charenton et
de Saint-Maurice, les uns camou-
flés en ouvriers travailleurs, les
autres en paisibles pécheurs à la
ligne, d'autres encore en flâneurs,
enfin d'autres en gouèpeurs finis,
quant au costume. »
(GAWNEnOK.)
« Car ils sont doux, les errants,
les fileurs de comète, les pauvres
gas sans ouvrage ou que hante la
manie de dormir, libres, sous les
deux profonds. »
(Jacql'elinb.)
VAGABONDER. Bribauder *, Don-
ner du vague, Giverner *, Gouaper.
V. Flâner, Fainéanter.
Toujours gouaper,
Jamais ma>ser.
Sur le boul'vard à la r'filer...
(Chanson des gouapeurt.)
— VAGABONDER DE ÎVUIT.
Filer la cloche, la comète, La
filer, La refiler. V. Noctam-
bnler.
VAGON ou WAGOIV. Les malfai-
teurs appellent Coffre-fort le
vagon cellulaire des chemins de
fer.
VAGl'E, subs. f. Baleine.
VAILLANT. V. Brave.
VAIN. (Chose vaine.) Chichi.
Tous ces chichis et tout' c'tte joie
Ça fait penser i ces bourgeois
Oui r'çoiv'nt un rasta à la manque.
(JeuAN Rictus.)
VAINCRE. Dcgotter , Tomber.
V. Terrasser.
VAINCU. Chocolat. Celte exjjres-
sion signifie aussi Ruiné, vaincu
au jeu.
Avec un douillard chocolat
Fais-le broder s'il n'en a pas.
(HouiEit-GnisoN.)
'< Je r cherre aux pinces, en y filant
ma tronche dans F bide; et il est
chocolat. »
VAISSELLE. Ferlingante.
VALET. Lapin de couloir, de cor-
ridor, Larbin, Torchepot, Va-
doux, Va-trop, Vide-pot-de-cham-
bre (Pot de chambre peut se
remplacer par un de ses équiva-
lents). V. Serviteur.
Ab : ah I personn' ne sait c' qu'il Oche
Depuis qu'il roui' par les grands ch'mins.
Oh! oh! p't'-étr' qu'il est merliûche,
Va-trop d'chartier, ou tend-la-maiii.
(J. KicHiriN.)
— VALET DE FERME. Cam-
broux'. Goujat.
— VALET D'AUBERGE. .Vil-
loget.
— VALET D'ÉCURIE. Lad
(anglicisme).
<■ Le lad est la bonne à tout faire
d'une écurie de courses. C'est géné-
ralement un apprenti jockey, mais
son apprentissage est terrible. »
(P. Lauoh.)
— Au jeu de cartes. Domes-
tique, Galuchet, Larbin sa-
vonné, Massepain, Milloget.
VALETAILLE. Larbinene.
H — La larbinerie de la villa, conli-
nua-t-il, se compose de quatre : la
soubretto.qui est amoureuse comme
une chatte, qui a deux ou trois
galants dans le pays, et qui ne
manque jamais d'aller sous d autres
VAL
— 437 —
VAU
toits, aussitôt que ses maîtres sont
absents ; la vieille cuisinière, sourde
à ne pas entendre tirer le canon,
couchée dès huit heures et demie,
pas gênante, au pis-aller, vite bâil-
lonnée; le cocher-jardinier, un sou-
,laud, que mon homme, le valet de
chambre, emmènera au cabaret et
empoivrera à rouler sous la ban-
quette, sans difficulté... »
(BerTEL et GiLQCIW.)
VALEUR. De peu de valeur : De
carton, De fer-blanc, De mon cùl.
De mon derrière, De mes fesses.
— On dit de choses sans va-
leur que c'est de la Came-
lotte, delà Chiasse, de la Fi-
chaise, de la Foutaise, de la
Gnognotte, de la Merde, de
la Merde en bâton, de la Pe-
tite bière, de la Rinçure de
cuvette, de la Roupie, de la
Roupie de sansonnet ou de
singe, de la Rousselette,
de la Roustampe ou Rous-
tampomme, de la Roiistissure,
de la Saint Jean. On em-
ploie également quelques
équivalents de Rien. \. Mau-
vais.
« Alice. — Crois-tu qu'il ait des mo-
nacos?
Maria. — Oui, il a l'air cossu.
Alice. — 11 n'est pas de carton,
enfin. »
{Ces dames du Casiyxo.)
L'idéal qu'antan l'on rêva,
Réalisé devient inQrae ;
Un autre éclôt qui le supprime ;
Puis, l'espoir d'un plus légitime.
Foutaise est tout ce qui s'en \a. '.
(L. os Bbbcy.)
Maisj' t'aim'comm' ça... c'est mes ognons!
Et tout r reste il est d' la gnognotte.
(Jehas Rictus.)
Entre nous, vois-tu, mon bonhomme.
Tou3 tes serments, tout's tes prières.
Tous tes pleurs, c'est d' la roustampomme.
(Blédobt.)
— C'est-y q' t'es bête ou q' tu t'affaisses,
Sacré journaliste d mes fesses'!
Combien qu'on t' les pai' les chichis
Q' tu fais aux lecteurs avachis ?
(P. Paillette.)
In", deux, ça yest... me v'ià nommé.
Vrai, j' peux dir" que j'en ai d' la veine :
Mon adversaire est dégommé
Et moi j' suis député d' la Seine.
Aussi, mon vieux, à ta santé,
Tu peux t' foute d' la cantinière.
Aujourd'hui, c'est [las d' la p'tit' bière.
Entrez donc, Mossieu 1' député.
Car, enfin, t'es représentant;
T'es un législateur, un membre.
Tes Mossieu 1' député Constant.
T'as ta plac' marquée à la Chambre.
Tu vas t' trouver en société
Avec Jaurès, à la buvette.
C'est pas d' la rinçur' de cuvette...
Entrez donc, Mossieu 1' député.
Tiras aux dîners k Félix,
Tiras aux bals des ministères,
Chez Mossieu Z et Mossieu X,
Et chez tous les parlementaires.
Partout tu vas et' invité,
Va falloir te payer du linge.
Mou vieux, c'est pas d' la roupi' d' singe...
Entrez donc, Mossieu 1' député.
Mais, pour ce soir, en attendant
Qu' j'aiir fair' du plat dans la haut' soce
Et boulotter chez 1' président,
J' vas m'envoyer un' petit' noce
Chez la maman Félicité
Qui va dire à la gross' Charlotte :
— Honoré!... C'est pas d' la cam'lotte...
Entrez donc, Mossieu l' député.
(.\. B. Les Souloloques d'Honoré Constant.)
— VALEUR DE BANQUE OU de
commerce. Les voleurs appel-
lent Faffes cognés les valeurs
frappées d'opposition.
VALISE. Valtrouse.
VANTARD, VANTARDISE.
V. Fanfaron, Embarras.
VAxXTER. V. Flatter.
— SE VANTER. Se donner des
coups de pied (iron.).
VAUGIRARD. La Vaugire ou La-
vaitgire.
« A l'École, au Javel et à La Vaugire,
c'était la reine ; les gonzesses et
même les gas pouvaient pas y faire
avec elle. »
VAURIEN. Frape, Fripouille, Ga-
lapiat, Galvaudeux , Gouèpe ^
Gouépeur. V, Canaille.
VEA
— 438 —
YEN
« Je l'ai mise en apprentissage chez
ma belle-sœur. C'a été encore pire.
Un beau jour elle a disparu avec
un galvaudeux. »
(0. MÉTl^niEB.)
Va soir un gouépeiir en ribole
Tombe en frime avec un voleur.
(ViDOCQ.)
VEAU. Cornichon, Meulard, Meu-
glard.
VÉGÉTER. Battre la dèche, Ca-
landriner. V. Gène.
VEILLER. V. Guetter.
VEUVE. (Les veines.) Vermichels,
Veimicelles.
XÉluOCIPÈDE. Allonge-gambettes,
Bécane, Vélo.
— VÉLOCIPÈDE À DEUX
PLACES. Tandem.
— À TROIS. Triplelte.
— A QUATRE. Quadruplelte.
— A C1\Q. QuiJituplette, etc.
Quand nous roulons, dans la campagne,
Montés sur le cheval de fer,
En tandem, avec ma compagne.
Nous fendons l'air...
L'air de France que nous aimons.
El l'on se crève... et l'on se vanne...
Et l'on en prend à pleins poumons
Sur la bécane.
(A. B.)
— VÉLOCIPÈDE A PÉTROLE.
Pétrolelle.
« Au lieu des besicles énormes dont
ils s'allublent, que ne choisissent-
ils donc des loups vénitiens, les
chaufteurs, sur \eur?^pétroleties !... »
(JdLES CLAKETIt.)
VÉLOCIPÉDIE. Cyclisme.
VÉLOCIl»ÉDISTE. Bicycliste,
Cycleman, Cyclewoman (femme).
Cycliste, Pédard, Pédalard, Velo-
c^man, Veloceivoman (femme).
V. Sport.
Le Bicycliste est le roi de la route,
Sur sa bécane il fuit comme l'éclair,
Comme l'oiteau qui, tous l'immense voûte.
S'élance au large et disparait dans l'air.
(A. B.)
« Nous descendions la jolie vallée de
risle, lorssqu'un cycliste venant en
sens inverse et avec une vitesse
insolente, ne put éviter une vache
qui traversait la route, et il cul-
buta. »
(Maubice Donnât.)
« Tout ce monde de gais et robustes
pédards s'amuse hygiéniquement,
boit et mange de même. »
(TiBDBCg.)
VEIVDRE. Bazarder, Déboulonnei\
Fourguei', Laver, Lessiver, Solir*.
u Bazarder le don de l'Empereur! Je
l'ai déposé à la porte. »
(G. u'EsPARBtS.)
« L'agent Girodot devait jouer le
rôle d'un voleur parisien chargé
5ar ses camarades de laver le pro-
uit de plusieurs vols. »
(GoRo:<.)
« Deux jours après le départ du pa-
ternel, le complet neuf était lessivé
à la « Trompette de Jéricho. »
(Dooos.)
« — Dans le square nous avons trouvé
un type que je ne connais pas qui
a dit à Martin : « Tu sais, mon
vieux, c'est pour ce soir » et qui
lui a remis un couteau à virole en
disant : « S'il y a des titres, tu
me les donneras, je les ferai four-
guer H Londres. »
{Le crime de la rue Pierre- Leroux.)
— VENDRE A VIL PRIX. Bra-
der, Fusiller.
— VENDRE SUR LA VOIE
PUBLIQUE. Cameloter.
— VENDRE. (Trahir.) Bidonner,
Donner, Lessiver, Macaroner.
V. Dénoncer. Malice.
VENGEANCE. Faide.
VENIR. V. Arriver.
VÉNÉRIEN. V. Gonorhée, Sy-
philis.
VENT. Rtsac', Risan', liisart',
Rizart *, Rizouart *, Rrisant ,
lirie\ Grielle', (iris, Zeph, Zif.
\
VEN
— 439 —
VER
'< C" soir-là, il f'sait justement un
zeph à décorner tous les cocus de
France et de Navarre. »
— VEXT DORAGE. Ruffle.
— VE>T D"EST. Ostac.
— VE>T DU SUD. Cornemu-
seux.
— VE\T DU \ORD-OUEST.
Mislrillo, Misti-o.
VENTE. Frjiirgage, Lavage, Lessi-
vage, Lessive.
« Oh : le lavage n'avait pas été long :
un brocanteur avait acheté le tout
pour quinze francs. »
VEXTRE. Bauge ', Berdouille,
Bide, Bidon, Globe, Lanterne,
Tambour. V. Abdomen.
VÉREUX. Fig. Enfoncier. Se dit
dunoffice,d"une banque: Crédit
enfonciei',ieu de mots sur crédit
foncier.
VÉRITÉ. Dire la vérité : Aller à
crosse. V. Avouer.
VÉ3fUS. La Baronne du Bardant.
VERGE. V. Sexe.
VERMICELLE. Asticots.
VERMIXE. Habitants. V. Pou.
VÉROLE. V. Syphilis.
VERRE à boire. Glace, Glacis,
Glasse, Gobe, Gobeson, Gobette,
Guindal, Tasse.
— TERRE A PIED. Entonnoir à
patte.
— VERRE EX FORME DE
GLORE. Ballon.
Emplissez mon glass' qa'est ride
Pour quej° me l'enGl' dans 1' bide
A sa sauté !
C Mais Alcide en s'espliquant avec
Faut' avait pris la pipe : il avait la
gueule en sang. Çui qu'avait fait les
arm' avec lui, qu'est un bon fieu
dans r fond, 1' conduit chez 1' phar-
oiacien, après i' y paye eun' tasse ;
puis i's sont rentrés, bras d'ssus
bras dssous, à Charonne. »
— VERRE DE VIX. Absinthe de
vidangeur. Bavaroise de cocher.
Coup de blanc ou de bleu (selon
que le vin est blanc ou rouge).
— VERRE DE VIX APRÈS LA
SOUPE. Coup du médecin.
— VERRE DE LA COXTK-
XAXCE D'UX QUART DE LI-
TRE. Bombe, Demi-stroc.\.Tie-
mi-setier.
Qaand j' siffle an canon.
Nom de nom !
C'est pas pour faire 1' pantre :
C'est qu' j'ai plus d' cœur an Tcnlre'
Nom de Dieu '.
Après un coup dt bleu.
(J. RicHKPn.)
— VERRE DE BIÈRE d'un demi-
litre : Demi. Distingué; — d'un
tiers de litre : Ambulant; —
d'un quart de litre : Bock ; —
plus petit : Galopin.
« — Maxime, foutez-moi un galopin a
la table de ce poivreau-là, que je
trinque avec sa bergère. »
— VERRE D'EAU-DE-VIE. Bour-
geron, Chifferlinde, Coup de
jante. Veilleuse.
« — Allons ! assez causé... mère la
Nippe, il faut filer... il va y avoir
du tabac ici... emmène la môme
dare dare, tu sais ce qui a été
convenu...
— Oui, mon :fils, dit la vieille, docile
et respectueuse, mais laisse-moi
lamper encore un coup de jante...
— Une autre fois 1 répondit Nib d'un
ton qui ne permettait pas de ré-
plique... allons! ouste! décanil-
lons!... »
(Eoiio5i> Lepelutteb.)
VERROU. Boudin.
VERSAILLES. Versigot.
— Pendant la Commune, les
Parisiens appelaient Ver-
sailleux le gouvernement et
les soldats cantonnés à Ver-
sailles. •
VER
440 —
VÊT
Quand arrivèrent les Vertailleux.
C'est eU'-mèm' qui commanda 1' feu...
Elle est fomW, la gueule ouverte,
A Montmcrte !
VERSER. En parlant d'une voi-
ture : Prendre la route de Ver-
sailles ou le boulevard de la Cul-
bute.
« Arrivé au pont d'Austerlitz, v'Ià V
bourdon qu'i' s'emballe et la chi-
gnole qui chahute si telTment qu'
je m' dis à part moi : « mon vieux
Bibi, si ça continue, ou va prendre
la route de Versailles ! »
VERSEUSE. (L'stensile.) Verse
(arg. des garçons limonadiers).
« — Chargez la verse pour deux
mazas à l'as ! »
VESSE. Cloque, Louffe, Perle,
Rôdeuse. V. Pet.
«J'aime mieux enfiler des perles que
de les sentir tomber. »
VESSER. Cloquer, Laminer, bouf-
fer.
0 r lou/Te chez lui sans s'égnauler et
quana ça trouillotte, i' dit qu' c'est
son clebs qu'a cloqué. »
... — Moi, dit Madeleine,
Cliez. mes parents y les f'sais r'moiiler;
Mais ça m donnait mauvaise haleine
Maint'iiant j' les sors sans m'épater.
Avec ou sans bruil faut les prendre :
Quelquefois c'est un souffle, un rien ;
Mais Edouard n'aim' pas les entendre.
Je les lamine quand il vient.
(P. Paillette.)
VESSIE. Enflée.
« La vessie ou Venfle'c d'eau d'af fut
pressée jusqu'à la dernière goutte. «
(ViDOCQ.)
VESTE. Lisette'.
— VESTE DE «AUrON DE
CAFÉ, liase-pet, lioiuUn. Cette
dernière expression s'applique
également a la veste turque,
connue la portent les zouaves.
« Le loufiat, souvent élégant, nu-tête
à l'heure du service, devient hor-
rible,dès qu'il abandonne \e rondin
et le tablier pour reprendre le pa-
letot et le chapeau bourgeois. ••
VÊTEMENT. Etui, Figues.
Frinijue, Frogiies*, Frusques, Har-
nais, Pelure, Saint-Frusquin. Par
extension, ce dernier terme s'ap-
plique à l'ensemble de ce qu'on
possède.
« T'aurais vu si j'étais gandin avei
mon nouvel étui ; on aurait dit d'un
gentleman ridé! »
« La petite gonzesse a de fignoles
fiqtiesl Pas besoin de dire avec quel
instrument elle les a gagnées. »
Fn mil huit cent quatre-vingt-dix
Comme au temps des décors étrusqui^-
La femmo éprise d'Amadis
Aime à porter de belles frusques.
(Théodore de Banville.)
« En un tour de main, elles vous auront
forcé d'essaver un habillement com-
plet, du galurin aux ripatons, en
passant par le culbutant, qui est le
pantalon, et par la limace qui est la
chemise. Puis après que vous leur
aurez payé quinze francs une pe-
lure ou paletot qu'elles vous fai-
saient cent cinquante... »
(Padl Mahalin.)
Et comm' leur fallait, c'pendant.
Pour s' mett' quèqu' chos' sous la deni,
Qu"i' s' procurât de la galette,
r hutlér'nt un pétrousquin
Et lui Gr'nt son saint-frusquin.
(BLiDOBT.)
— VÊTEiMENT D'OCCASION.
Décrochez-moi ça.
— VÊTEMEXT BIZARRE, OU r;i-
pé. Goupine*.
VÉTÉRAX. Briscard, Brisquard.
Vieille barbe, Vieille brisquc.
V. Chevronné.
VÉTÉRIXAIRE. Artiste.
VÉTILLE. V. Bagatelle.
VÊTIR. Enflaquer ', Fringuer,
Frusqua-, Frusquiner, Harnacher.
Et faudrait que j'ine r'paye un mec
Uue je 1' fringu', que j' y'empùto 1' bec
Quand ej fais pas pour ma croustille?
(A. B.)
« Quelquefois des snobs passent, jo- \
lis, précieux... et si bien />-uj9u^« ! » '
(StvraiHt.)
VIA
— 441 —
VIE
« C'est pas pa'c' qu'on n'a, pour
s'harnacher, qu'un rideau et un
Jaénard en v'iours qu'on s'rait pas
un brave homme comme quiconque ;
pas vrai? »
■ — VÊTU. Orti.
« — En voilà une de gironde et de
bien ortie. »
(DOBCT DK LaFOBEST.)
— VÊTU DE >EUF. Recoqué, Re-
coquinché, Refringué, Refrus-
qué.
« Un jeune freluqueux, assis entre
deux gonzesses recoquinchées,y bo-
nissait le neu filin. »
(LociSE Michel.)
— M.4L VÊTU. Fichu comme qua-
tre sous, Goupillé*.
— VÊTU CHAUDEMENT. Merri-
flaulé'.
VIAXDE . Barbaque, Barbèque,
Barbi ', Bidoche, Came, Crie ',
Crigne *, Crignole *, Criole *,
Criolle *, Harnais *, Niorte.
« Farouche, il appelait la viande ava-
riée « de la barbaque ». Quand les
vivres ne lui plaisaient pas, il les
refusait véhémentement. »
(G. d'Espabbès.)
« Et quand il avait la bidoche dans la
gargue, i' sortait son brich'ton et
mordait à même. »
« Il a vagabondé par les rues : à re-
luquer les pains dorés des boulan-
gers, la belle carne des bouchers,
toutes les machines qui se bouffent
aux étals des restaurants, il lui ve-
nait des envies de foutre le grappin
dessus... »
(Père Peinard.)
— BOULETTES DE VIAXDE.
Attignoles .
De rOdéon pensif aux tristes BatignoUes
Kous irons. Telle va la comète qui luit !
Chez le mastroquet gras qui Tend des attignoles
Noos boirons le vinduuxqui fait pisser la nuit.
(J. RiCBF.PCI.)
— MAUVAISE VIANDE. Bifteck
à Macqunrt, Pampine, Sous-pied.
VIATIQUE. V. Extrême-onction.
VIDAAGEUR. Bernât eur, Bema-
tier, Confiturier, Fifi.
Vidangeant dans un' famille
Qui comptait des mass's d'aïeux.
Il aperçut la jeun" fille
Qu'allait justement aux lieux.
A l'instant, il s'éprit d'elle:
H revint, il lui parla...
Le fifi plut à la belle :
Un même feu les brûla!
(.\5DRÉ Gn.u)
VIDER. En parlant d'un plat,
d'une assiette, etc. : Nettoyer,
Twcher.
— En parlant d'une bouteille,
d'une tasse, d'un verre :
Rincer.
— Ces expressions peuvent
s'appliquer également à la
bourse, à la poche, à une
caisse.
VIE. Aff, Lignante *, Yioque.
VIEILLARD. Birbe, Birbon, Boni-
card, Bonique, Rombier, Vioc.
— VIEILLE FEMME. Birbasse,
Vioque.
— VIEILLARD GATEUX. Gaga.
Mm, j' suis birbas*', j'ai b'soin d' iarton
T'as donc un palpitant d' carton 7
Qui qu'a massé pou' t' fout' au monde ?
(J. RiCHEPIX.
r s' fit ballader les rognons.
Du bois d' Boulogne au Panthéon,
Dans r corbillard des misérables,
Enguirlandé d" Béni-BoulT-Toul
Et d' birbes à barb's vénérables.
(JiBA-x Rictus.)
a Vois-iu. fiston, quand on est vioque
et qu'on n'a pus 1' rond, vaudrait
mieux cronir. »
VIEILLERIE. Birbasseine.
VIEILLIR. Aller en rabattant,
Avoir de la barbe, des chevrons.
Être à l'horizon, Se décartonner.
Se décatir. Se décaver, Se faisan-
der. \. Changer.
VIERGE. (Jeune fille.} Fleur de
mai. Fleur de mari, Mascotte.
V. Virginité.
VIE
— 442 —
VIN
— Jeune homme. Coquebin,
Mascot; on dit également
Mascotte.
« Si les mascottes portent bonheur,
les }Jtascots portent malheur ; et la
Frédominance du désastre dans
humanité provient sans doute de
cette circonstance que, contraire-
ment à l'opinion généralement ad-
mise, ceux-ci sont plus nombreux
que celles-li. »
(Catulle Mendès.)
« — Et dire que je mourrai sans avoir
le pucelage de quelqu'un ! Ça serait
mon rêve de trouver un débutant !
Je le paj'erais même, si je savais
en rencontrer un 1
— V'Ià ton afiaire, dit un volontaire,
le brigadier... c'est une mascotte \
— C'est vrai"? lit Blondinette en me
saisissant par le cou.
— Il est fou! répondis-je en haussant
les épaules, mais je me sentais
rougir jusqu'aux yeux.
— Ecoute, mascotte ou non, ça ne
fait rien, montons! »
(Oscar Méténier.)
VIERGE (LA). Baronne du Mec
ilcs Mecs, baronne du Grand
Havre*. V. Village.
VIEUX, VIEILLE. Vioc, Vioque.
V. Mort, Vieillard.
— On dit d'une personne très
vieille ou qui va mourir
qu'elle a Cfdé plus de lu
moitié de sa merde.
VIGXE. Bois tordu, Calvigne',Cal-
vine*, Clavin*, Clavine*, Tortil-
lante.
VIGXEROX. Calain *, Calvin \
Clavin *, Clavineur *, Jean Raisin.
VIGOUREUX. D'attaque. V. Fort.
«Coupcau marchait de l'ai resbroufTeur
d'un citoyen qui est d'attaque. »
(E. Zola.)
VILAIX. V. Laid.
VILEXIE. V. Indélicatesse.
VILLAGE. Villois.
« Si tu consens à nous laisser rebâ-
tir le ratichon et sa larbiiie, nous
irons pionccr dans le sabri du ru-
pin de ton viilois, à cinquante patu-
rons de la chique de la daronne du
mec des mecs. »
(VlDOCQ.)
VILLE. Verrjne.
Sur la placarde de vergne
LonTa malura dondainc.
Il nous faudrait gambillcr,
Lonfa malura dondé !
VILLETTE (LA). La Viltouse.
V. Quartier.
VIX. Bluchct % Fil en double \ Jus,
Pichcnet, Picton, Pihonais ', Piot ',
Pire, Pivois, Pivre, Sirop, Tortu,
Vinasse.
« — Allons, gas, ne soyons donc pas
si grand enfant. Il n'est point de
chagrin qui n'ait sa fin... Tiens,
viens prendre un coup depichenct ! . . .
Ça te remettra. »
(H. Sombre.)
" Un coup de picton par-ci par- là. ça
ne fait pas de mal ! »
'< — Un verre de pivois ?
Il versait le vin.
Les coudes sur la table, il par-
lait alors d'abondance... »
(G. d'Esparbès.)
« Et j' m'explique comme on dit dans
les réugnons : D'abord, quoi qu'il
aime, 1 peupe ? El' pive. — Quoi
qu'i' boit ? Du raide. — Porquoi ?
Pa'c' que quand qu'i' veut s'enfiler
un d'mi-s'tier, faut tout d' suite
qu'i' y aille d' ses quai' ronds,
tandis que pour deux bourgues,
dans les bars, il a un vcrr* d'eau
d'af, et pour trois pélots on y sert
eun' bleue. »
Aussi, bon Dieu ! c' qu'on en a pris :
Cliaruu a payé sa tournée
Avant d' nous rentrera Paris...
Et, pour terminer la jourué«,
Un est allé d' zinc co bistro,
Pomper d' la vinatse et d' la biérc,
A la santé de c' pauv' Perdreau
Qu'est resté là-ltas... au cini'tière...
Ali ! c'est épatant, c' au'on boit,
Quand on a la Rueul' de bois !
(A. B. /.es Soulologues d' Honoré Conttant.)
— VI.\ nODGE. Bleu, Pivois de
Rougemonl.
VIN
— 443 —
VIS
— VIX ROUGE LÉGER. Petit
bleu, Picolo.
Du picolo !
V'ià mon lolo ;
J'en bois quand j'ai mal à la tête...
(A. B.)
— VIX BLAXC. Pivois savonné.
— VIX BLAXC XOUVEAU.B/a«-
quette, Macadam.
i (;hez nous, c'est sous le noir et bas
plafond d'un bouge que les voyous
blafards, couleur tête de veau, font
la vendange. Ils ont pour vin doux
et nouveau le liquide appelé maca-
dam, une boue jaunâtre fade. »
(Jean Richkpix.)
'< Et moi qui ne bois guère que de l'eau,
à peine un peu de blanquette, j'ad-
mire le côté patriarcal et esthétique
de la scène ; je pense que nos pères,
ainsi, se réjouissaient autour de la
bonne bouteille... »
(Sbvbrisb.)
— VIX AIGRELET. Briolet*, Gin-
glard, Jinglard, Reginglard, Re-
qinglet.
« 11 nous servit un petit reginglard
ben gentil à l'œil, ben mignon au
goût, mais qui se faisait sentir
quand on n'y prenait garde. »
> L' vieux m'a dit : a Pour la circonstance,
« Buvons c' jinglard à ta santé ...»
(JCLES Célès.)
— VIX ORDIXAIRE. Omnibus,
Vin du broc, Pive au Kil.
— VIX EX BOUTEILLES. Ca-
cheté.
— BOUTEILLE DE VIX VIEUX.
Rouillarde. V. Bouteille.
— SALADIER DE VIX ROUGE.
Sang de bœuf, Vin à la fran-
çaise.
— SALADIER DE VIN BLANC.
Marquise.
— VIX DE CHAMPAGX . Chant-
pe, Coco épileptique.
VINAIGRE. Pivois citron.
vVINGT. Lingtvc, Linvé, Linve.
V. Jargon.
VIXGT-DEUX. Les deux cocottes.
VIOLEMMENT. D'achar, D'auto,
D'autor, D'esbrouffe, De vif, De
riffe, De rifle. V. Autorité.
VIOLENTER, VIOLER. Cambrio-
ler, Embarder, Embauder *, Pes-
ciller à la dure*, Riper ou Tigner
ou Tiquer d'esbrouffe, d'auto, d'a-
char, de rif, de rifle. V. Abuser.
VIOLON. Frémillon, Vrêmion.
VIOLONCELLE. Armoire.
VIRGINITÉ. Capital, Coquillage,
Coquille, Fleur, Primeur.
Tu possèdes, mignonne, un gentil capital ;
Ne prends pas un caissier pour gérer ta fortune.
— AVOIR SA VIRGIXITÉ. Lavoir
encore.
— PERDRE SA VIRGIXITÉ.
Casser sa cruche, ion sabot. Voir
te loup. Voir le loup peter sur
la pierre de bois, Y avoir passé.
Le coin d'un bois, l'herbe nouvelle,
Ln mouvement, le moindre mot,
Un rien fait broncher une belle.
Un rien lui casse son sabot.
(Pigaclt-Lbbru-».)
« Il ne faut pas, quand on est si liées
ensemble, que l'une possède ce que
l'autre a perdu, que celle-ci ail vu
le loup, des bandes de loups, tandis
que celle-là en est encore à «e de-
mander quel est cet animal et com-
ment il a la queue faite. »
(Albert Cim.)
VIS. Manivelle.
VISAGE. Balle, Betterave, Binette,
Bobe, Bobéchon, Bobinasse, Bobine,
Bobinot, Bouillotte, Burette, Cafe-
tière, Caillou, Caire', Capatrat,
Carafe, Carafon, Cible, Ciboulard,
Ciboulot, Citron, Couache, Couèche,
Fiole, Frime, Giffle', Glutouse',
Gueule, Hure, Lampe, Michaud *,
Moure (provençal), Musette, Poê-
lon, Poire, Pomme, Potiron, Quet-
che. Saladier, Terrine, Tesson,
Téterre, Théière, Tirelire, Trogne,
Trognon, Trombine, Trompette,
Tronche. V. Tête.
VIS
— 444
VIV
Et j' sooliens qu' les gens vraiment gales
C'est ceuss que pour luver leurs balles
Il leurs en faut cinque d' Bully.
(J. RiCHIPIN.)
Mongniasseestbatli : j'ai un cliouelt'nioiire
La bourh' plus j/tit' que les calots,
L'esgourd' gironii' comme une Ostende.
Aussi j' m'ai dit: Vivons d' not' viande!
J'aim' mieux et' dos.
(ID.)
« Oh! mon vieux, allume la bouWoUe
du frère. Ah! c' poêlon\...l\i vois
la bergère qui s' réveille avec ça
su' son polochon, c' qu'a doit en
faire eune bicreltel »
La ciô'etroué^, à coups d' lingue,
Par les caress's de ses mectons,
En leur barbotant leur morlinguc
A* s' vengeait sur les beaux micirtons.
(A. B)
Des tir au fignon
J' suis tout c' qu'y a d' nature :
J' me coir pas d' peinture
Ni d' ph'it" su' r trognon...
(L. DE Bercy.)
— VISAGE ANTIPATHIQUE.
Gueule en coin de rue, Gueule
à chier dessus.
— VISAGE COUPEROSÉ, tumé-
fié. Abcès.
— VISAGE GRÊLÉ. Écumoire,
Poêle à marrons.
— VISAGE GROTESQUE. Ma/Ton
sculpté.
— VISAGE RENFROGNÉ.
(irinte*.
— VISAGE TACHÉ DE ROUS-
SEUR. Boule de son.
— VISAGE BÊTE. Se traduit par
Gueule de suivi d'un des équi-
valents de Bête, Naïf.
— VISAGE I»LAT. Gueule de
raie.
— VISAGE AGRÉABLE. Dalle
d'amour.
« — D'où que tu sors ? Y a plus
• l'un an qu'on a reluqué ta balle
d'amottr'l »
(DCJBDT Dl LaFOIEST.)
VISER. Frimer, Mordre, Niner\
VISIKRE. Abat-jour, Abat-reluit,
Biscope, \iscope. On se sert aussi
de ces mots pour désigner les
coiffures à grande visière, comme
la casquette ou le képi. V. Zouave.
VISITE. Visite sanitaire des pros-
tituées: Montretout.
— Subir cette visite: Cramper
avec le dab d'argent (allusion
au spéculum).
— VISITE POLICIÈRE. Descente.
« L' gros Julot s'a fait cercler un
jour que y avait une desceriie dans
son garno. »
— VISITE DES PRISONNIERS,
au greffe. Barbote, Fouille, Fou-
robe *, Buinc. ("es expressions
s'appliquent également aux vi-
sites faites par les portiers des
hôpitaux et de certaines manu-
factures.
« — A l'entrée, le lourdier vous
passe à la barbote, y a moyen de
rien passer ; excepté des oranges
et des biscuits. »
« Les malfaiteurs appellent la i-uine
cette fouille qu'on opère sur eux à
leur arrivée en prison et qui les dé-
munit de leur argent. »
— VISITE DE SANTÉ des mili-
taires. Revue des pafs, des
pipos, etc. (obscène).
VITE ! Acres, Crûs, Dare dare, Far,
Farre.
Acres ! A crfs 1 Vlà l'arnaque '.
D<^pêclions-nous d'cavaler,
Julot va nous emballer!...
Pourtant mon homme est d'attaque.
Mais quand ya par trop d'Ilicards
Vaut mieux filer en peinards.
VITRE, VITRINE. Bocal,Boucai
Bouterne.
a J'aimerais mieux faire suer le chône
sur le grand triuiar que d'écorner
les boucards. »
(ViDOCQ.)
VITRIOL. Bouillon gras. Allusiim
au bol dont se servent ordinai-
rement les vilrioleuses.
VIVE.'»IE\T. V. Vite.
VIV
— 445 —
VOI
VIVEUR. V. Noceur.
VIVRE TRANQUILLEMENT .
Se la couler douce, Se les rouler.
VIVRES. V. Aliments.
VOILA! int. Boum!
Partout, les garçons de cafés,
Serviette au bras et bien coiffés,
Lorsque les clients assoiffés,
Frappant sur le marbre des tables.
Commandent un bock sans Taux-col
Ou quelque absinthe ou quelque alcool
Répondent tous, en ut, en sol,
Avec des voii cpouvantables :
Boum !
(Blédort.)
VOILETTE. Rideau.
« Quand on a des mirettes comm' ça
on n' se met pas un rideau su' ia
gueule. »
VOIR. V. Apercevoir, Regarder.
— QUI VOIT TOUT. Qui a l'œil
américain. V. Œil.
VOITURE . Bagnole , Chignole ,
Guimbarde, Roulante, Roulotte,
Voite.
Mais un broch'ton qu'avait vu 1' truc
S'accrocha derriér' la chignole
Et quand j'en sortis — bonjour Luc '■ —
Fallut y r'fîler ma pistole.
(L. DE Bebcy.)
« — C'est que j'en ai assez des dis-
tractions du château I des prome-
nades dans ia guimbarde au père La
Vrille. ..
(Michel Provins.)
« — Son, mais je pense à Cocotte,
qu'a pas volé son picotin...
— Tu lui colleras double tournée
quand on rappliquera... Mais tu
comprends que si je te demande ta
roulante, c'est qu'il s'agit de notre
jeune bourgeois. »
(Lermina et Lbvêqde.)
« Tu parles qu'on n'avait pas 1' sang
de r'grimper du Lion d' Béfort a
Bell'ville, à pinces à trois plombes
du matin. Alors, Cécile s'est fendue
d'une roulotte. »
— VOITURE PUBLIQUE, omni-
bus. Boite à canaille, à sardines,
Bus, Dalège, Omnicroche.
— . IMPÉRI.\LE D'OMXIBUS.
Étagère, Fauteuil de plafond.
« Le bon peuple qui travaille, qui
peine, qui bûche; les ouvrières de
tous corps d'état. « petites mains »
très lasses, petits pieds chaussés
dur; les employées, les institutrices
gantées de filoselle noire; l'infime
bourgeoisie, si voisine de l'artisan
que l'on ne saurait distinguer, tels
sont les assidus de la boite à ca-
naille. »
(Séverixe.)
Quand je sors ma ménagère
Et qu' j'ai pas beaucoup d' quibus.
Pour siv ronds uous prenons 1' bus
Et grimpons sur Vétagère.
(BaiOLLET.)
— VOITURE LÉGÈRE. Gig.
— VOITURE CELLULAIRE. Ca-
lèche du préfet. Panier, Panier
à salade, Omtiibus de la préfec-
tance, de la préfecture. Omni-
bus à pègre.
Et faisant maint et maint détour
Le panier conduit à la tour,
La rafle.
(L. DE Bebcy.)
— VOITURE DE PLACE. Sapin.
V. Fiacre.
A c'tte époqu'-là, c'était 1' bon temps
La Méloche avait dix-huit ans,
Et la Filoche était rupin ;
Il allait, des fois, en sapin.
Il avait du jonc dans sa poche,
A la Bastoche.
{A. B.)
— VOITURE PRISE A L'HEURE
et qui attend le client à la
porte. Ver rongeur. V. Fiacre.
— A'OITURE DE FORAIX, de
saltimbanque. Caravane, Marin-
gotte. Roulotte.
« Son rêve était de faire le tour de
France en caravane, s'arrêtant où
il lui plairait. »
(A>Daé Mavot.)
« Sur la place du bourg, les trois
?-OM/o<<esdes acteurs forains s'étaient
rangées le long des marronniers. »
(A. Thecriet.)
« Déjà les maringottes étaient signa-
lées sur les l'outes ; l'une après
l'autre, au pas d'une maigre carne
VOl
— 446
tirant sur l'attelle, elles escaladaient
la dure montée qui menait à la
place, avec leurs petits hublots ten-
dus de rideaux rouges . »
(Camille Lemonmeb.)
— VOITURE DE MARCHAND
AMRULANT. Baladeuse.
« Dès trois heures du matin, il des-
cendait aux Halles avec sa bala-
deuse pour procéder k l'achat des
légumes ou des Heurs. »
\OIX.Galoubet,Gueule.Y. Chanter.
« C'est un des bons comiques du
concert ; avec ça, il a de la gueule
comme un baryton. »
— ÊRAILLEMENT DE LA VOIX.
Crapulite , Crapulite aiguë.
V. Enrouement.
VOL. Barbot, Barbottage, Coup de
nib, Dégringolage, Doublage, Dou-
blé, Entrôliement*, Étouftage,Fu-
siUage,Goupinage, Grillage, Grin-
chissage , Grinche , Grinchage ,
Joncherie*, Mucairisme, Ratissage,
Secouage.
« Ts étaient partis à trois pour faire
un coup (V nib au Point du Jour
chez un troquet qu'était à la noce
de son n'veu. J'ai pas voulu mar-
cher dans la binaise : j'ai jamais
été pour le dégringolage. »
« Ou le mit à la cour des adultes.
Un bandit à figure sinistre l'in-
terpella :
— Pourquoiqu't'esfait, toi? Pour
chiqucrie ou pour.çrinc/ie?
Et comme il ne répondait pas :
— T'as pas une bouillotte à din-
§uer un flic ; t'as dû faire Vélouffage
'un morlingue, hein?... d'un bo-
gard?... Tu n'entraves pas?... Mon-
sieur est étranger, sans doute. »
« Il y avait à peine deux jours qu'il
était sorti de prison qu'on le repin-
Sait pour ratissage d'une pelisse
ans un café. »
— Le vol étant un Travail ou
une Affaire pour le malfai-
teur, celui-ci emploie ces
deux mots et leurs syno-
— VOL
nymes argotiques pour le
designer; d'ailleurs il est à
remarquer que le voleur de
profession emploie très peu
le mot Vol ; il remplace
ordinairement cette expres-
sion par le mot Coup.
— VOL PAR UN BIJOUTIER.
Broquillage, Vol au forage, à
la graisse.
Le broquillage est un vol commir^
par certains bijoutiers, qui rem-
f>lacent par du strass ou des pierres
ausses les diamants ou pierres
fines qui leur ont été confiés. »
(Hectob Fhanci.)
Le vol au forage ou à ta graisse
consiste à creuser les bijoux pour
en enlever l'or et le remplacer par
du plomb, en laissant les marques
du poinçon. »
(RiGAUD.)
— VOL A LA BOXXE AVEN-
TURE. Vol à la bonne forlan-
che; il est pratiqué par les sor-
ciers, les bohémiens et les
somnambules.
— VOL AU ciiax(;e de mon-
naie. Philippe, lieiidé, Ren-
dem, Rendémi, Rendez-moi.
ic Les dupes du rendem sont nom-
breuses à Paris et plus encore en
province. »
(G. Macé.)
— VOL commercial. Brisure,
Faisanderie. V. Commerce,
Escroc.
— VOL PAR CO.MMIS OU comp-
table. Affure, Fourbi, Fricnl-
tage. Rabiot, Tripotage. V. Bé-
néfice.
— VOL PAR CORRESPO.N-
DANCE. Araire d'Espagne, Ar-
cat ', Vol a l'enterrement, au
trésor caché, Lettre de Jérusa-
lem.
u Je vois ce que c'est, vous venez
pour une aff'aire d'Espagne, le 10/
a l'enleiTement ». (C'est ainsi que
les voleurs appellent, daus leur
VOL
— 447 —
VOL
argot, l'escroquerie du trésor en-
terré en Espagne.)
« Pour vous éviter la peine de lire
votre lettre, disais-je ensuite à mon
visiteur, je vais vous dire textuel-
lement ce qu'il y a dedans.
. Puis je sonnais et je demandais :
« Le dossier enterrement espa-
gnol. » On ne pouvait même me
l'apporter tout entier; il eût fallu
plusieurs hommes pour cela, tant
il était volumineux.
La plupart du temps, le visiteur
me laissait sa lettre en me remer-
ciant de l'avoir ainsi éclairé sur
l'escroquerie dont il aurait pu être
victime ; mais l'espoir du gain a de
telles séductions sur une foule
d'àmes qu'il y avait des gens qui
remportaient leurs lettres tout en
me remerciant; ceux-là, invaria-
blement, devenaient les victimes
du 10/ au trésor caché.
Ce qu'il y a de plus curieux dans
ce genre ^'escroquerie, c'est que
les voleurs qui l'organisent ne se
contentent pas, quand ils trouvent
une bonne tête, des 4 ou 500 francs
demandés dans la lettre.
Ils répondent après ce premier
envoi, des pourparlers s'engagent,
une correspondance suivie est
échangée, on fait comprendre à la
victime qu'il faut encore un peu
d'argent.
Enfin, on annonce au bon gogo |
que le grand jour est arrivé; il
part pour l'Espagne, où il doit re-
cevoir le plan détaillé du terrain,
et le décamètre qui servira à le
mesurer, atîn de retrouver exacte-
ment la place où il faut faire les
fouilles pour retrouver le trésor.
Un complice vient mystérieuse-
ment au-devant du voyageur et le
conduit jusqu'à la porte de la pri-
son où le naïf attend le cœur plein
d'espoir.
Une heure se passe, le complice
sort en tenant à la main une liasse
de papiers.
Il est tout simplement entré dans
la prison pour la visiter, pour par-
ler au directeur ou à un gardien,
et, naturellement, il avait dans sa
poche, en venant, les fameux plans
qu'il tient à la main en sortant.
Ces plans, bien entendu, le com-
plice ne les livre que contre le
versement d'une somme impor-
tante qui va quelquefois jusqu'à
10 000 francs.
Notre homme revient en France.
gagne l'endroit indiqué, et la nuit
venue se met au travail, fouillant
avec courage la plaine ou le ravin
marqué sur le plan.
Inutile de dire qu'il ne trouve
rien ; et quand il veut faire recher-
cher par la police espagnole le
complice qui l a mené à la prison,
celui-ci a pris la poudre d'escam-
pette. »
(GoRON.)
« Monter un arcat *, c'est écrire de
prison et demander une avance sur
un trésor enfoui dont on promet de
révéler la place. La lettre qui sert
à monter Varcat * s'appelle lettre de
Jérusalem parce qu'on l'écrit sous
les verrous de la Préfecture. Vidocq
assure qu'en l'an VI, il arriva de
cette façon plus de 15000 francs à
la prison de Bicêtre. »
(L. Lahchey.)
— AOL PAR LA DEVAXTURE
des boutiques. Vol au boulon,
Vol à l'écornage.
a Le vol au boulon se pratique à
l'aide d'un crochet que Ion intro-
duit dans les trous de boulon d'une
devanture pour attirer des étoiles
précieuses et spécialement des
dentelles.
Si l'opération se fait par le coin
d'une glace qu'on a préalablement
« écornée avec un diamant de
vitrier, elle prend le nom d'éco;--
nage. »
— VOL SUR LES DORMEURS,
LES IVROGNES. Chatouillage,
Vol au kénep, au poivrier.
« — Et toi, Petit-Louis, avec ta pe-
lure que t'as faite à la Maube! Et
toi, la terreur, avec ton grimpant
que t'as grinché au poivrier. »
(0. Mété.nieb.)
— VOL A L'ÉCHANGE. Char,
Charida, Charriage, Vol à l'amé-
ricaine, Vol au pot,
« Il exige deux compères : celui qui
fait l'Américain, un faux étranger
VOL
— 448 —
VOL
qui se dit Amérioain, Brésilien et,
depuis quelque temps, Mexicain;
20 celui ([ui lui sert de leveiir ou de
jardinier. Le leveur lie conversa-
tion avec tous les naïfs qui parais-
sent porter quelque argent. Puis
on rencontre l'Américain, qui leur
propose d'échanger une forte
somme en or contre une moindre
somme d'argent. La dupe accepte
et voit bientôt les charrieurs s'éloi-
gner en lui laissant, contre la
somme qu'il débourse, des rou-
leaux qui contiennent du plomb
au lieu d'or. »
(Canleb.)
Charrieur qui sors cl"ôtre malade,
Qu'as nib de pèz' dans la valade,
Pour mettre un pante en cliarida,
Rebouine bien 1' caillou qu'il a.
(HoGIEH-(iHI80N.)
— VOL PAR EFFRACTION.
Caroublage, Cassage, Cassage
de porte, Cassement, Esquinte,
Fric frac, Monte-en-Vair.
a Le malfaiteur pénètre par carou-
blage, au moyen de fausses clés,
ou par esquinte, eu faisant sauter
la serrure. »
J' suis pourtant pas un imbécile!...
Pour mijoter un coup d' fric-frac
Va pasdeuxcomm' mon c;niasse au mille...
Mais quand i' faut marcher, j'ai 1' Irac '■
(A. B.)
« A maquiller vos monte-en-l'air de-
vant les naves, vous risquez d'
jacter d'vant des bourriques et
d' vous faire poisser. »
— VOL D'ÉPINGLES DE CRA-
VATE. Épingtetle.
« Les romanichels français sont plu-
sieurs milliers... Us pratiquent le
vol à l'esbrouffe, le vol à la lire,
dit aussi à la fourchette ; ils tirent
anchar, prati(iuentr<*//»H.7/e//e,etc. »
(L'Eclair.)
— VOL A L'ÉTALAGE. Achat à
la foire d'Ampoigne ou d'Em-
poigne, à la course, à la sau-
vette. Carambole.
— VOL DANS LES HABITA-
TIONS. Cambriolage, Vol au
bonjour, Vol à la corbeille de
mariage.
« 11 serait donc très juste que les
propriétaires, faiseurs d'économies,
paient pour les cambriolages com-
mis dans leur maisons de gros
dommages-intérêts. »
(Mauricb Donnât.)
« Le chevalier d'industrie dont le
vol au bonjour est la spécialité
monte de bonne heure dans un
hôtel garni, où on laisse volontiers
les clés sur les portes, frappe au
hasard à l'une de celles-ci, entre
s'il n'entend pas de réponse, et,
profitant du sommeil du locataire,
fait main basse sur tout ce qui est
à sa portée, quitte à lui dire, s'il
se réveille : « Bonjour, monsieur;
est-ce ici que demeure M. *'* ? »
(Deltau.)
« Ce fut ce Jeanolle de Valneuse qui
inaugura le vol à la corbeille de
mariage, c'est-à-dire la soustrac-
tion de bijoux dans les expositions
qu'il est maintenant d'usage de
faire les jours de signature de
contrat. »
(GOROM.)
— VOL DANS LES MAGASINS.
EnquiUage, Vol à la détourne,
à la mitaine, au kangourou, à
la care.
« Le vol à la care ou à la mitaine est
une variété de vol à la détourne
pratiquée dans les grands maga-
sins par des femmes pour enlever
des dentelles ou des objet? faciles
à dissimuler. Vêtue d'une robe
longue, chaussée de souliers larges
et de bas coupes laissant les doigts
de pied libres, la voleuse, en exa-
minant des dentelles, en fait tom-
ber à terre qu'elle ramasse avec un
pied déchaussé et glisse dans le
soulier. Ce vol demande une cer-
taine dextérité. »
(HicToa FnANCE.)
a Le vol au kangouro consiste à
engloutir les dentelles ou les cou-
pons volés aux (Halagcs dans une
vaste pcche dissimulée sous la
robe. »
(Ch. VmUAITHE.)
— VOL SOUS MENACE DE
SCANDALE. Chant, Cliantage,
Chanson.
VOL
— 449 —
~y**^ 'VL' NARCOTIQUE. En-
aoi-mciffe. Vol à la fiole.
— VOL SLR LES PASSANTS
en les fouillant. Coup rie four-
che ou de fourchette. Vol à la
tire.
■< On l'appelait le Vicomte et il létnif
aulhentiquement. Jeté hors des
cercles où il s était fait présenter,
et exécuter, il charmait à présent
ses oisirs en faisant la fourchette
sur les hippodromes suburbains. -.
' Les agents qui composent cette
brigade vont à la flan, dans les
rues de Pans, flairant le voleur à
ta tire ou le voleur à l'étalage. »
(GoRtjN.)
— En les bousculant. Vnl à
l esbroiiffe .
< L'Allemand est un excellent tireur
a / esbrouffe. genre de vol très an-
cien, consistant à bousculer vio-
lemment une personne, et à profi-
ter de son ahurissement pour lui
enlever son porte-monnaie. »
(G. MicÉ.)
— En les étranglant à moitié
et quelquefois tout à fait.
Charriage à lu mécanique,
Coup du père François, Ga-
rottaye.
- Le charriage à la mécanique exio-e
deux complices. Le premier ietle
son mouchoir au cou dun passant
et, tenant les deux boutsi se re-
tourne vivement de façon à appuyer
a victime sur son dos; tandis qli 'il
la tient soulevée et à moitié étran-
glée, le second la fouille et la déva-
lise. On 1 appelle aussi le coup du
1 ère François. Il était, il y a quel-
ques années, fort commun à Lon-
dres, et les bandits qui le prati-
quaient étaient désignés sous le
nom d etrangleurs. Alais. à la suite
de nombreux forfaits de ce genre
les magistrats, indépendamment
des travaux forcés, condamnèrent
es etrangleurs à recevoir un cer-
tain nombre de coups dun fouet
appelé „ chat à neuf queues »
peine si terrible et si redoutée que
[industrie des etrangleurs cessa
VOL
Sn"s^ ^""itôt les premières appli-
(Hector FajkNCE.}
-rIÏî.^JL^^'^^^^^-
flan, de flan, de vague.
TA^CE. Cfnpe \ Vol à la
gotirre. "
~^^^^^^ ^^ PRODUIT D'UN
lOL COMMIS EN COMMUN,
TJ^'^f^ partage. Aller au
decarpillejnent, Décœpiller ,
i aire le decarpillemeiit.
- FAIRE DISPARAITRE LES
TRACES DUN VOL. Tc^^^fe
pegriot.
-RENONCER AU VOL. Balancer
ses alênes. \. Abandonner.
Barbotai. V. Partager.
VOLAILLE. Z)t'».i' pattes, Insecte.
O'nichon o,7oV, Pique-en-lerre.
Volant. V. Poule.
VOLER. Arjricher , Agrincher'.
Agripper, Aller chez Grinche-
mann, Aguiger, Attrimer\ Barbo-
ter, Barbotter, Chauffer, Crocher,
Dégringoler, Deshourer', Desbour-
ser Doublei-, Effarouchei-, Em-
plucher. Eteindre, Etonner Eia-
IK>rer, Fabriquer, Faire, Faire filer
Faire un nib. Faucher, Filer, Fri-
ser, Fusiller, Goupiner, Grefftr',
Gnlfer, Griller; Grincher, Grin-
chir. Joncher ', Lever, Mafricuter
(arg. militaire), iVe//ov(T, Péorer,
Pesstguer, Pincer, Piper, Poisseï;
Pplhr , Raboter, Raliboiseï; Ra-
Usser, Rifler, Rincer, Roustir, Se
casser le poignet sur..., Secouer,
S endoi^tr sur.... Se trouver mal
sur. Soulever, Vendanger ',
Vendenger ' ; plus quelques équi-
valents de Travailler ; Boulomiei;
29
VOL
— - 450 — VOL
Marner, Mas!icr, Turfnucr, de Tri-
cheret (rEscamoter. V. ces mois .
« L'un de ces visiteurs occultes,
l'abbé X..., avait mt"iue profité de
la circonstance pour barboter deux
livres obscènes, illustrés de galantes
images inspirées par le péché peu
mortel dont il aime tant à absoudre
ses clientes de prédilection. »
(MaXIMK BOUCHEIIOM.)
Un soir qu'il avait pas mangé,
yu'i' rôdait comme un curage ;
H a, pour barbnttrr V quibus,
D'un coadurleur des Omnibus,
Crevd bi panse et la sacoche,
A la Basloclie.
(A. B.)
« Nos pères ne connaissaient pas le
récidiviste, plaie de nos grandes
villes. De leur temps, la première
fois qu'on prenait un particulier à
dégringoler un pante, on lui cassait
les bras et les jambes et on le lais-
sait expirer, les membres entre-
lacés, dans les jantes dune roue
de cabriolet, supplice d'une inutile
atrocité, mais qui ne permettait
pas la récidive. »
(Aldebt Rogat.)
« Sa spécialité était d'éteindre l'ar-
genterie dans les restaurants et
les hôtels du littoral. »
" L' soir, ils ont fait la bombe avec
Taubert de deux morlingues qu'i's
avaient effarouchés au champ d'
courses. »
« Il lançait de vastes affaires sur le
marché, comme la Caisse d'Algérie,
et il ne dédaignait pas de vulgaires
filouteries. Ses opérations se trou-
vaient ainsi embrasser tous les
cercles de la vie de Paris. Il ne
dédaignait aucun coup à tenter. Il
faisait le million aux riches gogos
et le porte-monnaie aux passants. »
(Edmond LKPKi.i.rriKii.)
« Dès lors arrivent les politesses
d'usage ; c'est un verre de plus qu'il
faut.
Jean-Louis déplore la dureté des
temps.
Il se plaint de n^ pouvoir goti/ii-
ner; on se plaint mutuellement. »
(M. .MAliro et I.. I.AI.NAT I
(iloirc il l'aulcur du ■ JuiT errant »,
Son livre est vrai, son ccuvre est grand :
Tant que .sur terre
On i/)-iiichtrii, de par Jésus.
Vous ne jcrez jamais Inip lus,
Sue et Voltaire.
(Chanson du Père Lunette.)
'< — OÙ qu' c'est qu' l'as core pégrc
c' bobiiio-là '.'
— J' l'ai fabriqué à la fétc sur un
navet qui s'est laissé /ifjHc/ie/- comme
un glaude. C'est l' (|uatiième que
j' poisse depis dimanche. »
« — Dis donc toi, l'enllé, c'est encore
toi qui t'es trouvé mal sur maboulr
de son ? »
« Il irait se plaindre au chef qu'on
lui avait matricule sa brosse à
patience. »
« Après s'ét' fait ratisser aux brèmes
par les aminches, i' s'est fait s'couer
sa bride et son bob par un
gonzcsse. »
— Avant d'énuniérer les di-
verses fa<;ons de voler, nous
ferons observer que le mal-
faiteur ne dit pas ou presque
pas Voler, mais Faire à,
(irinchir à, Faire le coup de
ou un coup de, Fabriquer à,
mots dont il se sert pour
former des locutions argo-
tiques comme : Faire an
rende, Grinchir à la cour>^
Faire le coup de l'cpinglctl,
Faire un coup de fric-froi ,
Fabriquci' à rendormage,eh\
— VOLKR I»A>S LKS AI*1»AU-
TK.MK.MS A LOL'KIl. Griii
c/iir à ta location.
i< Le vol « la location est pratiqut^
par des individus toujours correi
tement vêtus. Ils opèrent à deux
Tandisiiuel'un distrait le concieri.
i|ui fait visiter l'appartement
louer, l'autre enqioche les objcl
de valeur à sa portée. «
— VOLER I>KS BiJOL'X. Bijou
1er *, UroquiUer, Grinchir a I
carte.
« Le grinchissagc ri la carte se pra-
ti<|ue chez les marchands de pierres
VOL
— 451
VOL
ï
fines. Le filou pose négligemment
une carte au préalable enduite de
poix sur un brillant et la remet
dans sa poche. »
(Hectoe France.)
— VOLER LES BLAXCHIS-
SEURS. Papillonner. Quand
on vole le linge qui sèche sur
les haies, on dit Déflorer In
picouse.
— VOLER AU CHANGE DE
MOXXAIE. Buquer', Faire le
coup du rendem, Faire philippe.
— AOLER E.\ COXVERSAXT.
Faire à la converse.
— VOLER PAR CORRESPON-
DANCE. Monter un arcat", Ar-
casiner *.
— VOLER AUX DEVANTURES
en pratiquant un trou dans la
vitre. Écorner le boiicard, la
bouterne.
« J'aimerais mieux faire suer le chêne
sur le grand trimar, que d'écorner
les boucards. »
(VlDOCQ.)
— VOLER LES DORMEURS,
sur les baucs. Chatouiller,
Faire au l;énep, au poivrier.
— VOLER A L'ÉCHAXGE. Char-
rier, Charrier à l'américaine,
Jardiner, Mettre en charida.
— VOLER PAR EFFRACTIOX.
Faire un coup de fric-frac. Cas-
ser, Casser les lourdes, les
portes. Esquinter, Mettre les
portes en dedans.
• Du temps qu' .<a gerce était à la
campagne i' mettait les port' en
(Tdans pour avoir de quoi l'as-
sister. »
— VOLER EX EMPORTAXT
LES FONDS dont on est comp-
table. Bander la caisse. Filer
sur Belgique, Manger la gre-
nouille.
— VOLER EX EXDOR.MAXT
Fréalablement la victime à
aide d'un narcotique. Fabri-
quer à la fiole, Grinchir à l'en-
aormage.
— VOLER A L'ÉTALAGE. Ache-
ter à la course, à la foire d'A tn-
poigneowd^ Empoigne, à la sau-
vette, Décrocher, Étaler, Four-
liner *.
'< — T'as rien un bath foulard !
— J' l'ai ack'té à la foire li'empogne :
i' m'a coûté une peur et une envie
de courir. »
— VOLER EX EXPLORANT LES
POCHES d'autrui. Grinchir à
la fourche, à la fourchette, en
fourche. Tirer.
— VOLER DAXS LES HABI-
TATIOXS. Cambrioler.
« Qui me dit que vous n'êtes pas
venu céans pour cambrioler et
déshonorer lâchement une pauvre
petite pensionnaire? »
(Georges Aibiol.)
— En s'introduisant par les
fenêtres, les vasistas. Lan-
terner, Vanlerner.
— VOLER DAXS LES HOTELS
MEUBLÉS, en se faisant ser-
vir à dîner dans une chambre
et en emportant ensuite l'ar-
genterie, le linge, etc. Grinchir
à la limonade.
— VOI.ER LES IVROGXES.
Faire kéncp.
— Assommer un ivrogne ou
l'étrangler à moitié pour
le voler. Faire un kénep à la
dure.
— VOLER DAXS LES MAGA-
SINS. Caribener*, Enquiller,
Grinchir à la care, à la détourne,
à la mitaine.
— VOLER EN MARAUDANT,
Chaparder, Frigousser, Greni-
pilter, Guernipiiler.
« Puis voici cette étrange fille, Thé-
rèse Figueur, dite Sans-Gêne, dont
la vie est toute une épopée coupée
d'éclats de rire. Engagée à dix-
neuf ans dans la légion allobroge,
elle est dragon au siège de Toulon.
Elle vit familièrement avec l'état-
major, partageant avec le sergent
Masscna et le soldat Junot un gigot
VOL
— 452 —
VOL
de mouton chapardé durant une
reconnaissance en fourrageurs. »
(Marzac.)
— VOLER SOUS MENACE DE
SCANDALE. Faire à la chan-
son, au chanlarje, Faire chanter.
— VOLER DES MOUCHOIRS.
Blaviîier, Chiffonner, Grinchir
à la tare, à la lire.
— VOLER DAXS LES RESTAU-
RANTS. Grinchir à la vatrine.
— VOLER E.\ SÉDUISANT LES
BONNES. Grinchir à l'amour.
«■ Grinchir à l'amour, c'est séduire
une servante, femme de chambre,
cuisinière ou bonne d'enfant au
cœur tendre, lui fixer un rendez-
vous à une lieure où l'on sait que
les maîtres sont absents ; on a dé-
robé au préalable la rlef de l'appar-
tement et tandis qu'on amuse la
demoiselle aux bagatelles de la
porte, un compère muni de cette
clef fouille les tiroirs et fait main
basse sur l'argent et les objets de
valeur. »
(HecTon France.)
— TOLER PAR STRANGULA-
TION. Charrier à la mécani-
que. Faire au père François.
« Jamais vous ne verrez opérer le
coup du père François dans les
rues de Constantinople. Le lutteur
pour la vie, que vous y pouvez
rencontrer, vous demande poliment
de renoncer à votre bourse à son
profit. Si vous lui prouvez que
vous n'en avez point, il n'insiste
pas, et il ne vous tue que si vous
tentez de lui résister, ce qui est
bien le moins, n'est-il pas vrai ? »
(Simon Bounitii.)
— VOLER EN TOURNANTBUUS-
yUEME.NT le dos à sa victime.
Faire à la chicane.
— En labousculanl. Esltrouffer,
Paire à la bousculade, à l'es-
hrouffe.
— VOLER EN REVENDANT A
VIL l'RIX des marchandises
achetées à crédit et impayées.
Briser , Faisandrr , Fusiller .
V. Commerce, Escroquer.
— VOLER SIR LES MARCHAN-
DISES, LES FONDS qu'on
vous confie. Faire de l'a/fure,
du fourbi, de la gratte, du ra-
biot. Gratter, lia/jioter, Tripoter.
V. Bénéfice.
'( Les fourriers qui, en faisauf la dis-
tribution de vin ou d'eau-de-vie,
mettent leur pouce dans le qunrt
distributeur, commettent un petit
fourbi. »
(HEcroR Khanck.)
« !1 faisait du rabiot sur tout : sur le
pain, le biscuit, le sucre, le café,
l'huile d'armes, le cirage, les bons
de tabac, et réalisait ainsi un béné-
fice illicite qui doublait, triplait et
quelquefois décuplait son prêt. »
— VOLER DE MENUS OBJETS.
C/iaparder, Choper, Chopper.
i La loi n'est pas faite pour les chiens :
à preuve qu'on ne les fourre jamais
au violon ; ils peuvent choper de
la bidoche à l'étal des bouchers,
sans craindre la prison... tout ce
qu'ils risquent, c'est un coup de tri-
que ou un coup de soulier... »
[Âlniamtch du Père J'einard.)
— VOLER AU HASARD, selon
l'occasion. Grinchir, pégrer à
la flan. Faire un coup de vague.
— SAVOIR VOLER. Savoir lire.
VOLEl'It. Atjricheur, .{(jrinchcur,
Aquiyeur, Argotier', .Àtriincw',
Atriinoi$', Barboteur, Itarhottcur,
Ihrtrand, Cagou *, Capon, Cara-
hin de la comète, Chahuteur, Com-
pagnon lie la pince et du croc,
Dcfardcur, Dètourneur, Douhlellc,
Doubleur, Dragueur, Droguiste,
Effarourhcur, Knfant delà malle *,
Enfant de minuit. Faucheur, Fit,
Fil poissé. Fil poisseux. Fil de
itoic, Flouchipr. Frère ou frc'rol dej
la c»7(«', de la maniclc, Coupù
neur , Gra peignant' , Oriltcur,^
Grinche, Grinchemann, Grinchiur^
Grinchisscur, Jonrhcfn-'. I.nrurîl
VOL
— 453 —
VOL
Macaiie, Main, Messière franc*,
Mion de boule *, Mojiaieur Grin-
chemann, Pègre, Philibert, Pin-
gre", Piqueiir, Plumeur, Poisse,
Poisseur, Poix, Polliceur *, Tirc-
taigne', Tireur, Vautour, Ven-
dangeur', Vendengeur" ; plus les
équivalents de Travailleur : Bou-
lot, Turbin. V. Compère.
Sans compter que ijrtnddr, bica vile
A risquer plus ça vous invite.
C'est de voler qu'on a dessein ;
Mais un beau jour le volé bouge ;
Il veut se défendre, on voit rouge;
Et de yrinche ou est assassin.
(J. HicuEriN.)
« Incapables de crimes aussi bien que
de vertus, ils ont laissé de leurs
poils aux buissons de la police
correctionnelle, et c'est tout : leur
basse histoire n'a pas même eu
toujours les honneurs du « Bulletin
des Tribunaux » ; ils se croyaient des
il/flcai>e^et n'ont été que des filous. »
(LccHKr.)
« Les grands centres de réunion sont
insi)ectés par la sûreté, car il n'y
manque jamais de fils de soie ou de
joueurs de passe-passe. »
(Stamir.)
« A propos d' grève, y en a une qui
s' produira jamais; c'est celle des
faucheurs et des barbes. »
A Paris va des quartiers
Où qu' les p'tiots qu'ont pas d' métiers
l's s' font pcijie.
(A. B.)
— VOLEUR I>E BILLES DEBIL-
LAUD. Billardier.
— VOLEUR DE BOIS. Sabrieux.
— VOLEUR DE BOUTIQUES.
lioucardiev, Boucarmier, Careur
de boutanclie.
— VOLEUR DE C.VMPAGNE.
Cambrousier. Chapardeur.
— VOLEUR DE CAVE. Rat de
cave.
« La cour d'assises de la Seine, pré-
sidée par M. le conseiller Mercier,
a commencé, hier, l'examen du pro-
cès d'une bande fameuse, connue
dans le monde de la pègre sous le
sobriquet de la bande des rfl.'„ Je
cave. La bande avait une spécialité
à laquelle, d'ailleurs, elle doit son
sobriquet : elle ne dévalisait que
les marchands de vin. »
(Le Journal.)
— VOLEUR DE CHIENS. Lézard.
— VOLEUR DAXS LES CIME-
TIÈRES. Corbeau.
— VOLEUR A LA CORRESPON-
DANCE./I;casie7i*,.l/-ca5meur*.
— VOLEUR A L'ÉCHANGE.
Américain, Anglais, Brésilien,
Charrieur, Chàrrieur à l'amé-
ri'-aine, au pot, Cliairon, Jar-
dinier, Leveur, Hirondelle, Mexi-
cain, Mouton.
La bande était au complet, il y
avait le ynouton, celui qui lie la con-
versation avec la victime, le « riche
étranger », qui échange son porte-
feuille contre le porte-monnaie du
volé, et enfin les hirondelles qui
voltigent autour du groupe et se
chargent de prévenir à coups de
sifflet de l'arrivée des agents. »
(Za Nation.)
Les vols au charriage ou plutôt à la
mystification, presque tous commis
au préjudice des émlgrants en pas-
sage à Paris, nécessitent le con-
cours de trois compères. Le premier
remplit le rôle de leveur, de jardi-
nier, c'est le charrieur. Sa mission
consiste à trouver le « pigeon »
pourvu d'argent et qu'il croit bon
à dévaliser. Il le lève et le jardine. »
(G. Macé.)
— VOLEUR PAR EFFRACTION.
Canonnier, Caroubleur, Casseur,
Casseur de portes. Fric-frac,
Esquinteur.
— VOLEURDANSLES ÉGLISES.
Antonneur.
— VOLEUR OUI ENDORT SA
VICTIME. Chloroformiste, En-
dormeur, Pègre à la fiole.
— VOLEUR AUX ÉTALAGES.
Acheteur à la course, à la foire
tt'Amfjoigne, d'Empogne, Ache-
teur à la sauvette. Chevalier de
VOL
454 —
VOL
la f/rippe, Étaleur, Fourline*,
Foùrlinetir*, Levew, Reni/leur
de camelote, Tireur.
— VOLEUR AVEC FAUSSES
CLÉS. Caroubleur.
— VOLEUR QUI FOUILLE dans
los poches. Vourche, Fourchelle,
Pickpoliet, l'ioche, Tireur.
— VOLEUR DE GRAND CIIE-
MIX. Ermite.
— VOLEUR DIVROGNES. Poi-
vrier.
— VOLEUR QUI RECOXDUrr
LF:s ivroG.ves pour les dé-
pouiller. Ange (fur die n.
— VOLEUR QUI INDIQUE ou
prépare les coups. Courtier, l'i-
lote.
- VOLEUR AU JEU
cheur.
V. Tri-
— VOLEUR DE LINGE. Papil-
lonneur.
— Sur les haies. Dcflorcw de
picouse.
En altendîmt, coiuuiuniquezuioi le
dossier de ces filous dits papillon-
neurs, jetant leur dévolu sur les
voitures de blanchisseurs. »
(G. Macé.)
— VOLEUR DANS LES MAGA-
SINS. ^M»j(5?a>c, A vale-tout-cru.
Détourneur, (Jrinche à la care,
à la détourne.
— La femme est Enquilleusc,
Déloiirneuse d la mitaine, au
mômignard.
■ Parmi les détourneurs, on distin-
gue : 1" les qrinchisseuses à la mi-
taine, assez adroites du pied pour
saisir et ca'-lier dans de liirges pan-
toullcs les dentelles et les bij<iux
qu'elles font tomber. Leur mitaine
est un bas coupé pour laisser aux
doigts leur liberté d'action ; '2" les
enquilleuses, fourrant des objets
entre leurs cuisses (quilles) ; .■»•» les
avale-tout-au, cachaut les bijoux
dans leur bouche ; 4" les autnôniei's,
jetant le produit de leur vol à de
faux mendiants. »
(ViDOCQ.)
Le vol«« mômifjnard nécessite trois
personnages : la mère, la nourrice
et le inônii g nard. Tous trois entrent
dans un magasin. La mère se fait
montrer les étoiles. Elle détourne
l'attention du coumiis par un ma-
nège quelconque. Profitant de ce
moment, elle fait tomber à terre
une pièce d'étoffe. La nourrice se
baisse, comme pour y déposer
renf.int un iustant, et cache pre.<tc-
ment l'objet sous la pelisse du
petit. Aussitôt elle le pince forte-
ment. L'enfant crie comme un pos-
sédé. Elle fait semblant d'essayer
de le calmer, mais elle le pince
encore plus fort. Ses cris redou-
blent. Alors la mère témoigne une
imjjatience très vive : — Te tairas-
tu ? lui dit-elle; allez-vous-en,
nourrice. Nous reviendrons une
autre fois. »
^Ch. Virmaitbe).
— VOLEUR DANS LES MAI-
SO.\S. Uonjourien, lionjourier,
Cambrioleur, Cambri, Cambriot,
Chevalier-grimpant, Monle-en-
l'air.
— Qui visite les appartements
à louer. Locaiidier.
— Qui s'introduit par les fen«^-
tres. Vanternier.
» ],eboniouricn ou bonjourier pratique
le vol au bonjour, ainsi appelé à
cause de l'heure matinale choisie
par le voleur, qui s'introduit de
grand matin dans les hôtels garnis
où on l.iisse d'ordinaire les clés sur
les portes, frappe au hasard et, ne
recevant pas de réponse, entre. En
cas d'absence ou de sonnueil du
locataire, il fait main basse sur
tout ce (|ui est à sa convenance.
On les nomme aussi chevaliers
grimpants; ils grimpent les étages.
Le bonjourier exploite également
les loges de concierges, tandis qu'un
copain fait le guet. >•
(ll>;r:ron Fhakc» .)
VOL
— 455 —
VOL
— Ce sont les agents qui ia%entent
les noms des nouveaux genres de
vol?
— Nullement. Les malfaiteurs
sen chargent. Quelques-uns utili-
sent les loisirs que leur fait la pri-
son à cataloguer en argot les diffé-
rentes dénominations de leurs
exploits. Le nom est modelé sur le
procédé employé pour son accom-
plissement. C'est ainsi qu'ils ont
baptisé :
Cambrioleurs, les dévaliseurs de
chambres (dérivé de cambriole], qui
signifie chambre) ;
Carroubleurs, les voleurs à l'aide
de fausses clés (carroubles);
Fric-frac, les casseurs de portes ;
Vanlerniers, ceux qui s'introdui-
sent dans les habitations par les
fenêtres ;
Boucarmiers, dévaliseurs de bou-
tiques.
Puis viennent les charr leurs, four-
lineurs, goujiineur':, ramastiqueurs
(V. Escroc, Ramasser , mastarou-
bleurs, bonjouriers, rouloUiers, ti-
reurs.
Ces derniers sont les plus nom-
breux, l'opération étant simple,
facile et à portée de tous les malhon-
nêtes gens. »
(G. Macé.)
— VOLEUR DE MÉTAUX de
construction. Gras - doublier,
Maslaroufleur.
— VOLEUR DE XUIT. Attristé,
Coureur de rats. Hibou, Rabo-
teux de sorc/ue, Sorgueur.
— VOLEUR D'OUTILS dans les
chantiers de construction. Li-
mousineur.
— VOLEUR DE PAI.\. Rat.
— AOLEUR DE PARDESSUS
dans les cafés. Changeur.
— VOLEUR DE PIERRES IfV^V.-
ClV.VSKii.Avale-toul-cru,Grin-
che à la carte.
— VOLEUR OUI REVEND à vil
prix des marchandises achetées
a crédit et impayées. Faisan,
Faisant, Faisandier. V. Com-
merce.
— VOLEUR DE RIVIÈRE. Rat
d'eau. Ripât, Ripeur.
— VOLEUR QUI SUBSTITUE-
des pierres fausses à de vraies.
Broquilleur. V. Bijoutier.
— VOLEUR QUI TROUE les mu-
railles, les coflres-forts, etc.
Boulineur.
— VOLEUR DE VALISES, de
bagages. Vallreusier.
— VOLEUR QUI VEND ou en-
gage des bijoux faux. Grincne
à la graisse, Sep.
— VOLEUR DE VOITURES.
Roulottier.
— VOLEUR .\DROIT. histruil.
— VOLEUR MALVDROlT.i/rtn-
cot vert, Volaillon .
— APPRENTI VOLEUR. Aiglon,
Blèche, Haricot, Pégnot, Rat,
Raton, Voluillon.
« Ces deux pégriotsne sortaient point
du pavé; ils }• étaient tombés de
plus haut et des vestiges de leur
éducation ancienne leur donnaient
une physionomie spéciale dans
cette populace. »
(H CGC ES L^ Roci.)
— VOLEUR ISOLÉ. .Mangeur de
chou, P/iilosophe.
— VOLEUR QUI XE RECULE
PAS DEVANT UN MEURTRE.
Escarpe, Escarpouchon'.
« Tous les mondes de l'avenir étaient
là, depuis Vescarpe qui échouera
sur les bancs de la septième cham-
bre, jusqu'au substitut qui requerra
la peine et au juge qui l'appliquera;
je les ai connus tous et de telle
façon que souvent, je Favouerai, il
m'eut été difficile de trier dans le
tas et de pronostiquer entre jugés et
juges qui seraient les uns ou qui
devieudraient les autres. >>
(Loois Datïl.)
— VOLEUR CUEF DE BANDE.
Aigle blanc.
VOL
ib6 —
VOY
• Les individus qui par nécessité
fracturent une porte prennent le
nom de canotiuiers. les malfaiteurs
travaillant la nuit sont des alliistés,
des hihoux it les pilotfs représen-
tent les indicateurs. Les diglims
désignent les a|)prentiset les chefs
débande ont le litre d'an/les blancs. »
(Ù. Mkct.)
— LU DIOAUE DES VULEUHS.
La pègre,
« Les pègres se divisent en deux clas-
ses principales : la haute et la
basse pègre.
La /umle pègre couijtrend les
escrocs raffinés et de bonne com-
pagnie, les beaux voleurs, qui sa-
vent mettre leurs mains dans nos
poches pour les soulager de leur
contenu, avec grâce et sous les for-
mes les plus exquises.
La basse pègre réunit tous les
prolétaires de la profession, ceux
oui pratiquent le vol ordinaire et
banal, souvent sans spécialité dé-
finie, vivant, comme les filles, de
la rencontre et du hasard...
La haute et la basse pègre travail-
lent quelquefois de concert, mais
alors c'est la bas-e qui est l'inslru-
raent, la main-d'oiuvre, taudis que
la haute se borne à Tinitiative et à
la direction; elle ordonne et on lui
obéit. Le travail fait, on partage le
gain, puis on ?e sépare et l'on ne
fraie pas ensemble. »
(G. Macé.)
VOLEUSE. Cerf-volant, Grinchis-
seiise, l'égrcusc, Pegriotc; et le fé-
minin de la plupart des é(|uiva-
lenLs (le Voleur.
" Le cerf-volant est une voleuse dont
la spécialité est de dépouiller les
••nfnnts dans les promenades et les
jardins publics. C'est généralement
sur les broches et les boucles
d'oreilles des petites filles (|u'elle
opère, et, le larcin accompli, dispa-
raît comme un cerf. »
(ilKCTUH FlIANCI .)
— PROSTITUÉE <JUI VOLE SES
(] L I E .\ T S. Dégringoleuse à
rédredon, à la flùtc. \. Prosti-
tuée.
'VOMIR. Aller au refil, Compter ses
chemines, Débevqtieter, Débecter,
Di'bordcr, Dégobiller, Dcgiieuler,
Lâcher une fusée. Lâcher son gou-
jon. Mettre du cœur sur du car-
reau, Piquer un renard, Renarder,
llcstitiier.
— VOMIR EX MER. Donner à
bouffer aux poissons.
« Ça trouillottait là-d'dans qu'y avait
d' quoi débecter. »
Françoise, qui loiijours esl prête
A faire euleiidre sou caquet,
Veut crier plus haut : uu lioquct
Lui coupe soudain la parole.
Il redouble. — Oli ! lui dit Nicole,
Ne nous dégneulez pas au nez.
(J.-J. Vad*.)
« Derrière la palissade la gonzesse
allait au r'fil; elle dégofAttait, elle
renardait que c'en était une béné-
diction. »
VOMISSEMENT. D('90bi//arfe,Dc-
gobillage, Déyobiltette, Dégueu-
ladc, Déguculage, Di'gueulis, Fu-
sée, Renard.
Car y aura d' la dégobilteUe
Ali 1 pour sur ell' dégueurra !
{Vieille chanson.)
VOUS. Vos poires, Vos pommes,
Vouzuillcs, Vonziergues, Vouzigo,
Vouzigue.
VOYAGER. Pacquelincr.
VOYAGEl R DE COMMERCE.
(}iiHtissart, Hirondelle. V. Com-
mis.
— V0VA<;EI'R l)'O.MNIItL'S./"-
digent (iron.).
« Le mot, tout malséant qu'il soit, et
sans doute à cause de cela, nuTÏ-
tait de faire fortune. Il rappelle
celui (le ce cocher de fiacre qui,
après un échange de bordée d'inju-
res avec un confrère de la Compa-
gnie des Oumibus, lui lança comme
suprême insulte : — « Eh ! va donc,
cocher d'indigents ! •
(llKcron FiiANCK.)
VOYOl'. Fripe, Fripouille, Gala-
piat, Poisseux. V. Canaille.
à
XYLOGRAPHE. Brodancheur sicr
satou.
« — Les Dubois! ah 1 oui, parlons-en,
des crâneurs... des crossons... des
poseurs à la manque... non, vrai,
c'était pas la peine qu'ils fassent
tant d'chichis pour en arriver à
marier leur fille avec un brodan-
cheur sur satou du faubourg
Antoine. »
YEUX. Châsses, MiretUs. V. Œil.
C'est nous les joyeux.
Les petits joyeux,
Les petitsmarlo'is qui n'ont pas froid aux cA(J.sse4,
Les petits marlous qui n'ont pas froid aux yeux.
(A. B.)
0 C'est pas qu'a soy' jolie... jolie, la
nouvelle cantinière, mais elle a
une paire de mirelles à foute Pfeu
à la caserne et, depui« qu'elle est
arrivée ici, toute la garnison est en
l'air. "
ZIXC. Choléra, Écume de terre.
ZIXGUEUR. Choléra,
ZOUAVE. Chacal, Chacail, Zouzou.
F^an, pan, l'arbi,
Les chacals sont par ici !
Les chacals et les vitriers
N'ont jamais lais8<^ le colou nu-picJs :
Cinquant' sous la pair' de souliers;
Les chacals et les vitriers
N'ont jamais laissé le colon nu-pieds '
(Refrain des Zouaves.)
« — Nous autres, disait l'ancien
zouzoïi, on a l'habitude de la ché-
chia; on sait regarder le soleil en
face, et la biscope du liflot nous
I
SUPPLÉMENT
ABSIXTHE. Bouillon de veau
(arg.de lécole militaire de Join-
ville), Perroquet.
« — Vois-tu, disait le sous-off. au bo-
hème, il vaut mieux boire du bouil-
lon de veau que de manger de la
vache enragée. »
— ADDITIOXXÉE DE GRENA-
DINE. Camélia.
« — Moi, répondit la fdle, c'est un ca-
mélia ; la purée à l'orgeat c'est pas
mon oignon. »
ACCOUCHÉE. Aboulée.
V Avec ça on marchait pas vite,
ïaboulée était encore en vidange et
fallait éviter les faux pas. »
ACHETER. Ablotir.
ACTIVER. Chauffer.
« _ Il faut chauffer l'affaire si tu veux
qu'elle réussisse. »
ADMONESTATIOX. Savon, Suif.
a Le contrecoup va nous foutre un
suif de première, si nous ariivons
en retard aujourd'hui. »
AIL. Vanille de Marseille.
« — Tu sens la vanille de Marseille, t'as
encore boulfé un chapon, salope! »
ALGARADE. Tabac.
« — Qu'est-ce qu'elle a pris pour son
rhume quand Eloi l'a retrouvée au
guinche!... ah! les aminches, quel
tabac! »
S'ALIGXER. (Se mettre sur la
défensive.) Se mettre en curante
ou en quarante.
ALIMEXTS. Bou/of.
ALLER (S'EX). Chassei\ Démitr-
ger, Dériper (corrupt.), Gicler, Se
pairer.
« — Soupe du poireau !... moi, je dé-
murge... à la revoyure! »
— ÇA VA BIEN. Y a du pied dans
la chaussette.
« — Repos ! — prononça-t-il, — si quel-
quefois vous voudriez payer un
cinquième de blanche, on pourrait
tout de même s'enquiller à la can-
toche. Le pied-de-banc pique un
chien ; y a du pied dans la chaus-
sette. »
(Arthur Byl.)
AMAXT IXSIGXIFIAXT. Demi-
michet.
AMAXTE. Reluisante.
AMPHITHÉÂTRE. Poulot.
« Pour ses dix ronds il se payait le
poulot au théâtre Montpar. »
AX. Prolonge.
« Encore une prolonge à tirer
la fuite à Pantin. »
Anar
puis
farg. du
AXARCHISTE.
bagne).
AXXEAU DE BAGXE. Bracelet.
APATHIQUE. Courge-molle.
« C'est une fiotte, un rossard, une
courge-molle, y a rien à en tirer. »
APOSTROPHER. Pousser une
cérémone. V. Mauvais.
APPELER (EX) (en justice).
Aller aux évéques.
ARGEXT MOXXAYÉ. Astho.
— DONNER DE L'ARGENT. En
passer. V. Aisé.
ft 11 est à l'abri, le gonce, il a une
bergère qui y en passe... et dur! »
ARR
— 460 —
C\M
ARRÈTElt. Chauffer.
« Il l'a chauffé au moment où il sor-
tait (le chez sa gonzesse. »
— SE FAIftE ARRÊTEU. Se faire
enfilarès. V. Gendarme
ARRIÉRÉ en art, en littérature,
en philosophie. Académicien.
ASSASSINAT. Grand truc.
ASSASSINER. Faire la peau
(arg. de bagne).
— ASSASSINER AVEC UNE
ARME A FEU. Brûlei' la
gueule. V. Revolver.
ASSEZ (C'EST). Ça fait le pied.
V. Fromage.
ASSOMMER. Abasourdir.
ASTICOT. Astibloquc. V. Pi-
quette.
ATELIER. Abattoir.
« Le turbin presse, il faut que de-
main matin, à six heures, je soye à
Yabattoir. »
ATTRAPER (pour recevoir un
coup). Poisàcr. V. Arrêter.
AUTOMOBILE. Auto,Aulomoblot.
L' Automoblot
CVsl assurément Tblol
Du joyeux rigolo
Oui fait d' l'épate.
Mais c'est pas 1' blot
Du malheureux prolo.
Ni du bon populo
Qui marche A patte.
(A. B.)
BAMBOCHER. Mener une vie de
bâtons de chaise. V. Bordel.
BASTILLE (La place ou le quar-
tier de la). La Dastoche. V. Voi-
ture.
BATAILLE. Batterie.
BATEAU-MOUCHE. Mouche.
BATTRE. Accentuer ses gestes,
Agater, Faire son affaire à quel-
qu'un, Payer la goutte^ hincer.
V. Dégoûtant.
BEAUCOUP. Dur, Dix de. Rude-
ment, Salement. \. Ennuyer.
BÊTE. Gnol, Pantrio, Pantrouil-
lard, Pantrouillot.
— ÊTRE BÊTE. Aimer bien ses
parents.
BLAGUE. Sorte (arg. des typo-
graphes).
BLOUSE. Blode.
BOIRE. Biberonner.
— BOIRE UNE TOURNÉE chez
le marchand de vins. Zinguer.
V. Surprise.
— PAYER A BOIRE. Régaler.
BOiV. Bichon. V. Mangeur.
BORDEL. Académie d'amour.
BOUCHE. Dévorante. V. Haleine.
BOUCHER. Mercandier.
BOULE servant au jeu de cocange.
Robignole.
BOULEDOGUE. Uemouché.
BRACONNAGE. Bracaille.
BRACONNIER. Braconneau.
BRUIT. Raffut, Morné.
BUVEUR D'ABSINTHE. Acadé-
micien.
C
CABARET. Boulot.
— CABARET OU SE RÉUNIS-
SENT LES VOLEURS. Acadé-
mie.
CABINET DE SERVICE. Binet
de ser (arg. de Polytechnique).
CAMPAGNE (ALLER VIVRE A
LA). Se mettre au vert.
CAN
— 461
COU
CAXAILLE. Verdure.
CAPOX. Flotte, Foireux, Traqueur.
V. Dénoncer.
CARTON A DESSIN. Riffaut
(arg. de Polytechnique).
CAUSER. Bonir. V. Argot.
CENT FRANCS. Un tas, Une jetée.
CHAIR. Viande.
CHANCE. Veine.
CHAPEAU ROND. Cloque.
CHASSER. Abanuir, Donner son
paquet à.
CHATRER. Affranchir.
CHATREUR. Affranchisseur.
CHINOIS. Pain d'épice.
CHOSE. Blot.
CIGARETTE. Tige.
CIMETIÈRE. Séchoir.
CLAQUE D'UN THÉÂTRE (LA).
La tape. V. Emouvoir.
COIN. Coinsto.
COITER. Planter son poireau,
Piner, Pinocher, Ourser, Riper,
Sauter, Sertir un rubis (arg. des
bijoutiers), liguer.
COLBUS. (Bal). Colbo.
COLÈRE (ÊTRE OU SE MET-
TRE EN). Faire du rébecca.
V. Patron.
COLIQUE. Verdc, Verte.
COMPAGNIE. Les employés de
chemins de fer appellent leur
compagnie : La Princesse.
COMPTE. Mare, Pied, Rue. V. Re-
fait.
'< — Ah ! non, soupe 1 J'ai monpied, ça
fait la rue ! »
CONDAMNATION. Gerbe.
CONNAISSANCE.
V. Nier.
Conoblance.
CONQUETE (FAIRE UNE).
Lever.
CONSCIENCE. Veilleuse.
CONSENTIR (NE PAS). Avoir
les pieds nickelés.
COQUIN. Verdure.
CORPS humain. Lard, Viande.
COURAGE. Sang. V. Voiture.
COURAGEUX au travail. Qui n'en
promet pas.
« La publicité revêt parfois des formes
bien bizarres, particulièrement dans
les pays exotiques. C'est ainsi que
dans le numéro, daté du vendredi
19 octobre 1900, de la France aus-
trale, journal quotidien de Nouméa,
qui s'intitule lui-même « républi-
cain absolument indépendant »,
nous lisons l'annonce suivante, qui
semble démontrer que l'usage de
Targot parisien — le véritable ar-
got, non celui des littérateurs,
mais celui des fortifs et des bouges
— est d'un usage courant à la Nou-
velle-Calédonie.
Voici cette annonce, très sérieuse et
très pratique sous sa forme ultra-
fantaisiste :
« ACRE ADX COBALEnRS
M Les mecs qui en mouillent pourgra-
ter dans le cobalt et qui sont à la
coule pour le boisage, n'ont qu'à
radiner à Koumac ; ils y dégotte-
ront du turbin et seront carmes
comme des Autrichiens.
« Six linvés par jour le premier mar-
quet.
« Le deuxième marquet, sept linvés
pour les bâtes, ceux qui n'en pro-
mettent pas.
a Affure avec la camelottedu store.
« S'adresser sur les lieux à Koumac
son gnase ne marche pas pour les
passages.
cou
462 —
« Avez-vous compris'? Non, peut-être.
Il est certain, en tous cas, que l'on
comprend à Nouméa, où nous ne
serions pas surpris de voir se fon-
der une Académie n îo-lVançaise. »
(L Intransigeant .)
COURIR. Piquer sa ou une
course. V. Prison.
CRAVATE bleue au.x trois tours
réglementaires. Durand (arg. de
Polytechnique).
CRIER. Jader.
D
DÉCRÉPIT. Déplumé (par exten-
sion).
DÉGOÛTER. Puer au nez. V. Clé.
DÉLOYAL. Verdure.
DÉMÉNAGER. Déplanquer.
DÉMÉNAGEUR (AIDE-). Acro-
bate.
DÉPENSER. Défiler, Faucher.
V. Anglais.
DÉSORDRE. Salade.
DÉTENU. Margotin.
DIAMANTS faux et gros. Dou-
chons de carafe. \'. Poil.
DIRE. Di'oguer, Rouscailler.
DISPOSÉ. (Prêt.) Paré.
DORMIR. Faire du lard, Sorguer.
DOS. Rdbe.
DOUCEMENT. Sans secousse.
\ . Écouter.
DOUTER. J'en doule : C'est rare.
DUPE. Puntrio.
EGLISE, lioîte à înesse. V. Men-
dier.
EMRARRAS. Dans le sens de
Pédanterie. Esbroufe, Esbrouffe.
« Définissons. D'après le dictionnaire
de la langue verte, d'Alfred Del-
vau, VEsbroufe, c'esl des embarras,
des manières, des vantardises ; faire
de Yesbroufe, c'est faire plus de
bruit que de besogne ; VEsbroufeur,
c'est le gascon de Paris qui vante
.sa noblesse apocrypbe, ses millions
improbables, ses maîtresses imagi-
naires, pour escroquer du créait
chez les fournisseurs et de l'admi-
ration chez les imbéciles. Aristide
Bruant, dans l'Argot au xx* siècle,
s'exprime plus pittoresqucment :
Esbroufer, c'est épater ou vouloir
épater le monde, faire de raimant,
du ciiichi, des emballes, du foin,
lie liiuilc, des magnes, de la
mousse, du pallas, de la pose, du
on. »
vent, du zepr
(Catulle Me^dès.)
— SE METTRE DANS L'EM-
BARRAS. Se mettre sur les
fonts de baptême. V. Cantinier.
EMRRASSER. Coquer.
ENCEINTE (FEMME). Abcès.
ENCORE. Cor, Core.
ENFANT. Gluant. V. Affaire.
ÉRECTION (ÊTRE EN). Faire
canne.
ESCROQUER. Chatouiller, Entô-
1er.
ÉTAIN. Blanc, Gris.
ÉTEINDRE. Étouffer.
ÉTONISANT. Renversant.
ÉTONNER. Dépasser. V. Relation.
EXCELLENT. De première.
FAI
463 —
IMB
FAIXÉAxXT. Clampin, Ros.-iard.
V. Acolyte.
« Car jamais les députés ne consenti-
ront à accepter une réglementation
qui les obligera à l'assiduité et à
gagner efTectivement leurs 25 francs
par jour.
Ils appartiennent à cette catégorie,
d'ouvriers fainéants, i^ossards qui
touchent le montant de leurs jour-
nées sans les avoir faites. »
(Paul de Cassagxac.)
FAINÉAXTER. Se les gratter.
FAIRE son temps. (Dans le sens
de service militaire.) Tirer.
V. Année.
FATIGUÉ. Vanné.
FAVEURS ACCORDER SES .
Se laisser tomber. V. Argent.
FAVIER. (Bal). Fave.
FAVORIS. Fauberts ( arg. des
marins).
« Il portait des favoris, — des fau-
berts, — comme disait le Boittard,
— du roux le plus londonnien quil
fût, il était vêtu exactement d'un
complet à carreaux, et de son cha-
peau dit colonial flottait un voile de
gaie verte. »
(Rodolphe Brinoer.)
FEMME. Accident, Gigue, Goyo.
— FEMME VIEILLE. Panoufle.
FERS. (Correction). Barre de fer
qui court le long du lit de camp
et à laquelle on attache les pieds
du forçat pendant la nuit : La
Broche.
« On lui avait rivé à froid, à la che-
ville gauche, la double chaîne oui
est d'un poids considérable. Tous les
soirs, il était mis, avec de nom-
breux compagnons, à la broche. »
(Gastos Lerocx.)
FEU. Riffaud. V. S'accroupir.
FIGURE. (Tête.* Noix.
FILLETTE. Gohette (arg. de la
campagne).
FOIRER. Driller.
FOULE. Tas.
FRAPPER. Accentuer ses gestes.
FUIR. Chasser, Se la donner.
G
GARDE (SE METTRE EX). Se
mettre en carante ou en quarante.
GONORRIIÉE. La même.
GORGE. (Gosier.) Goulot, Tuyau.
GOUJAT. Muffeton.
GRACE. Ça ira.
GRACIÉ. Neuf.
GRAXDEMEXT. Dans les grandes
largeurs, DaJis les grands prix.
V. Parfaitement.
GROGXER. Prouter. V. Accident.
GROSSIER. Muffeton.
H
HABITUDE. Rente.
« — Moi, tous les soirs, j'fais un frottin,
c'est ma rente. »
HÉSITER. Renâclei'.
HORLOGE de lécole Polytech-
nique. Berzé.
IMBÉCILE (FAIRE L). Faire Us
Jacques.
« Encore un roublard qui passe sa vie
à faire le Jacques pour faire du
pèze. »
INF
— 464 —
MER
INFÉRIEUR comme valeur ou
qualité. A la mie de pain.
« Il veut bien néanmoins prendre
toute la responsabilité du retard de
r « Ernest-Renan ».
Mais c'est encore pour le bien de la
marine qu'il en a fait suspendre
les travaux. * Il faut, dit-il, que
« nous soyons rapides.» Or, 1' « Er-
nest-Renan » ne 1 était pas assez et il
a fait modifier les plans de ce cui-
rassé. Voilà tout ce que ce Golbert
à la mie de pain trouve à dire.
Pauvre explication ! »
(L'Intransigeant.)
IKGÉXIER (S'). Se dévisser le trou
de balle, le trou du cul. V. Gro-
gnon.
INJURIER. Adjectiver.
« Sa belle-mère a voulu le rembarrer,
mais il te l'a adjectivée de la belle
manière. »
INSOUCIAXCE (VIVRE DAXS
L'). Se les gratter.
INTERDIRE. Scier.
IVROGNE. Poivrier, Poivrio.
JAMBES (LES). Fuseaux.
JEU (MAISON DE). Claque.
JOUIR. Reluire, Monter au ciel.
V. Chat.
JOURNÉE. Luisarde.
JUGE. Guignol.
JUGEMENT. Gerbcrie. V. Té-
moin.
L
LACHE. Foireux.
LAIT. Blanc d'Espagne.
LANGES. Drapeaux. V. Emmer-
der.
LÉGUMES VERTS. Verdousc,
Ver douze.
LENTILLES. NentilUs.
LIBÉRÉ. Guéri.
LIÈVRE. Oreillard.
LUI. Sa poire.
M
MAISONNÉE. Taulée. V. Père.
MMTRESSE. Attelle.
MALADE. Pdle (arg. militaire).
« Figure-toi que je n'ai pas de veine.
Le capitaine m'a foutu nuit jours de
salle de police pour m'avoir fait
porter pdle. »
{Lettre de Cintrât.)
MANGER. Faire son jabot, Refai-
ter'. Se boucher In fente, S'empâ-
ter lagueule, S'empiffrer, Se garnir
le coco. V. Boire, Cuillerée.
MAQUEREAU. Daufier.
MAQUERELLE. Daufière.
Son pèr', qu'est mort à soixante ans,
L'avait r'ievée aussi dans l' temps,
Sa mère avait été daufière
A la glacière.
(A. B.)
MARCHER. Aller à pinces.
MAUVAIS. A la mie de pain, A la
roue. V. Inférieur.
MÉCHANCETÉ. Mistoufe , Mis-
tou/le.
MÉCHANT. Chameau, Rosse, Ver-
dure.
MÊME. Du même tonneau. V. Rien.
MENSTRUES. Arcagnasses.
MENTIR. Coller une blague, une
histoire. V. Croire.
MERDE! int. Merdas.
MET
— 465 —
PED
MÉTROPOLITAIN. (Chemin de
fer. Métro. La Taupe.
MIEUX (FAIRE . Faire la pige.
MISÈRE (ÊTRE DAXS LA .
Bourlinguer .
MOBILE (GARDE). Moblot.
MOQUERIE. Charida.
MORPIOX. Mille-pattes. V. Chif-
fonner.
MORT, subs. f. Grande Sorgue.
Et pis après, c'est la grancTsorgue,
Toi, tu t'en iras chez .Maquart,
Moi, j'irai p't-èf ben à la morgue.
Ou ben ailleurs... ou ben auf part.
{k. B.)
— LA MORT. La Faucheuse.
MOUCHOIR. Parc aux huîtres.
MOURIR. Conir, Faire couic. V.
Argent.
N
.\AIF. Bouffe-la-balle, Godard.
NATURE ^LA". La tuile.
« J'ai beau chiner, dit le faiseur de
monstres, la tuile est plus rou-
marde que moi. »
(DuBrr DE Laforist.)
NATURELLEMENT .
ment.
Turelle
NÈGRE. Segro, Singe (arg. du
bagne).
NOURRIR. Empâter la gueule.
NOURRITURE. Abéquage, Boulot,
Tortillade, Tortorage
NOUS. Nos gniasses.
NUIT. Brouillote, Noyé.
O
OBTENIR. Abraquer.
ŒIL. Fenêtre.
OFFRIR (S). S'envoyer.
OTER. Escaner. V. Clé.
PANTALON. Jambier.
PARCE QUE. Rapport. V. Emprun-
ter.
PARLER. Bonir, Rouscailler, Tenir '
le a-achoir. V. Argot.
PARTERRE DE THÉÂTRE. JBoîfe
ou Panier aux ordures.
« Aux Folies-Dramatiques, quand ils
avaient boulotte leurs oranges, ils
en jetaient les écorces .sur la tète
des spectateurs du parterre qu'ils
appelaient le panier aux ordures. »
PARTIR. Barrer, Dériper (cor-
rupt.), Se pairer.
PAUVRE. Pouilleux.
PAYER A BOIRE. Régaler.
— NE P.\S PAYER. Payer en
monnaie de singe. V. Maque-
rean.
— ON PAYE. Ça tombe.
PÉDÉRASTE. Lopette, Mimeule
(arg. des juifs).
Ils arrivent du claque ou bien des séminaires.
Fils de cocottes chez des Oblats éduqués.
Courtauds de magasins, lopettes dont les quais
Ont TU les jeux, parmi leurs dômes urinaires.
(LàCRIKT Tàilbadi.)
« II m'a semblé, lundi, que tons les
ytes n'étaient pas à la choule, car
aux fauteuils, il y en avait plus
que de goyes. je crois même y avoir
vu deux mimeules habitués de la
rue de Rivoli. »
(Lettre de Rossignol.)
\
PEL
— 466
RF.P
PELOTOX DE Pl'XITIOX. Pe-
lote (arp. de Saint-Cyr).
PERDRE AUX COURSES. S'en-
tiiber.
« — Je me suis enluhé d'un louis. »
PERDU. Rousii.
PEU (UX). Une broque.
« — Je prendrai encore une broque de
fromage pour finir mon pain. »
PEUREUX. Flubard, Traqucur.
V. Dénoncer, Éviter.
PIAXO. Chaufferette.
PLx\CER. Planquer. \. Aborder.
PLAISAXTER. Coller une blague.
PLUMET. Cazo (apoc. de cazoar,
arg. de Saint-Cyr).
POIGXET. Pagne. V. Anneau.
POIVRE. Ressort.
« Parmi les curieux accourus se te-
nait sonsouteneurauquel elle a dit :
M T'as de l'atout, en avant le ressort
aux clignots des renillettcs. »
(Macs.)
POLTROX. Foireux.
POSSIBLE. Posse.
POSSIBILISTE. Possibilo.
POULE. Orniche. V. S'accroupir.
PRÉFECTURE DE POLICE. La
grande boite.
PREXDRE. Aquijer, Piger.
PRET. (Disposé.) Paré.
PRISOX. Clou.
PROMEXER (SEi. .Se trimballer.
PROi'RlÉTAlRE. Taulier.
PROSTITUÉE. Hirondelle de pis-
sotière, Ponirhr, Ronfle, Trumeau,
Vagon. \. Déguiser.
PUER. Sentir son fruit.
PUXITIOX (PELOTOX DE).
Pelote (arg. de Saint-Cyr), Pelo-
ton de chasse.
QUAXTITÉ (GRAXDE). Platée.
QUARTIER DU TROXE. Le
Trône.
R
RACOLEUR. Rameneur.
RAMASSEUR. Ramastiqueur.
RÉCIDIVISTE. .Académicien.
RÉCIPIEXT qui contient l'eau
|)our la consommation journa-
liî're de l'équipage : Charnier
(arg. des marins).
RECO.^IMEXCER, avec idée de
mieux. Rcbicher. V. Nez.
RECOXXAITRE. Retapisser.
RELEVER (SE). Ramasser sa
viande. V. Regarder.
REMORDS (XE PAS AVOIR
DE). Souffler sa veilleuse.
« — De q*uoi!... des remords?... l'as
fini... Souffle la veilleuse et fous-
nous la jiaix. »
REMPLI DE. Kig. Pourri. V. Dia-
mant.
REXTRER. Rencarrer. V. Besogne.
REPAS. Gueuleton.
— REPAS COPIEUX. Ba/Masa»-.
V. Copieux.
REPRÉSEXTER.[><«i/or(.T. V. Kilo.
RÉP
— 467 —
TRA
RÉPRI.MA\DE. Suif. V. Admo-
nestation.
RESPIRER BRUYAMMENT.
Corner.
RÉUSSIR (i\E PAS). Passer à
travers. V. Bête.
REVOLVER. Cliquet, Pétard.
RIEX. De la mousse, Du vent.
RIRE. Pavillonner. \ . Boire.
RIXE. Salade.
RUINÉ. Rousti.
RUSÉ. Verdure.
SALADE, Salivergne, Saliverne.
SERGENT DE VILLE. Bitten-
bois, Tige.
SERIN. Fifi.
SERINGUE. Pièce humide.
SETIER. Stroc.
— DEMI-SETIER DE VIX ROU-
GE. Groseille de vidangeur.
SEXE DE L'HOMME.— La verge:
Aiguillette, Kilomètre, Manche à
couilles. — Les testicules :
Adjoints.
— DE LA FEM.ME. Abbaye de/i
dames. Baquet.
SOCIALISTE. Socialo.
SOMMEIL. Sorguage.
SORTIR. Déplanquer.
SOU (SANS LE). Meulard, Meule.
V. Dent, Laid.
SOULIER VERNI. Yerni.
SOURIRE. Risette. V. Cheveu.
STATUE (FALSIFIER UNE),
Par exemple, faire d'un Saint-
ierre un Saint-Paul : Margoter
(arg. des sculpteurs).
SUITE (DE). D'Affilé, D'Affilée,
D'entrée. V. Amante, Camisole
de force, Échec, Émouvoir.
SUR. Francillon. V. Fuite.
SURFAIRE. Surbiner.
SURPASSER. Paire le poil.
SURPRENDRE. Choper, Piger.
« Je les ai chopes en train de se licher
la tasse, derrière le mur. »
TATOUAGE. Balançoire.
« Rose Bonjour — on le voit — n'était
pas allée assez loin, en disant chez
le docteur Hoch : « Eloi Terrax
« démarque un bébé comme on dé-
« marque un mouchoir. » Et elle
aurait pu affirmer : « C'est un bri-
« mard de gosses ! ^> et tout à fait
dans l'argot de Ta Bouche : « C'est
« le Mégi de la balançoire ».
(DOBUT DK LaFOREST.)
TAUDIS. Taudion. V. Lit.
TERRASSÉ. Abati.
TÊTE. Compotier, Hollande, Noix,
Timbale. V. Frapper.
TOILETTE (SE METTRE EN
GRANDE). Se mettre sur son
trente et un. V. Raser.
TOURMENTER (SE). Se faire du
sang ou du mauvais sang.
TRANSPORTER. Trimballer.
V. Cocher.
TRAVAIL (RENONCER AU).
Pétei' sur le mastic.
TRAVAILLER difficilement, sans
proiit. sans succès. Bourlinguer.
TRÈ
— 468
VO
« — Nous avons pu nous l'aire la
paire, Mathieu et moi. . . Il bourlingue
maintenant par ici, et, depuis huit
jours, moi, je suis artiste. »
(DuBur DK Laforest.)
TRÈS. Bougrement, Rudement.
TRIPOTER. Tripatouiller.
TROIS. Loitré.
TROMPER. Enfler, Promener en
bateau, Refaire, Rouler. V. Bien.
TROMPEUR. Arnaqueur.
TUER. Conir, Faire son affaire à
quelqu'un.
U
UN (LE NUMÉRO). L'a*
VENDU. Fig. Pognoniste.
« Ses héros sont Henri IV, Jacques
Cœur, Jeanne d'Arc. Il n'a pour les
hommes politiques actuels que le
dédain le plus profond. C'est ainsi
que, dans un factum rédigé dans
sa prison, il traite les uns de pogno-
nisles, les autres de casseroles. »
(Le Journal.)
VENTRE. Bedon.
VERDURE. Verdouse, Verdouze.
VERMOUTH CASSIS. (Consom-
mation.) Pompier.
VERRE DE VIN BLANC. Pierrot.
VIN BLANC. Blanc, Blanchet.
— DEHI-SETIER DE VIN
noUGE. Groseille de vidangeur.
VOL. Entôlage.
« L'assassin qui vient do s'en tirer
avec dix ans de réclusion et qui
jouait les romanesques à la cuur
d'assises est vraiment du dernier
bateau — un bateau à la PcUotan.
Ce mélange de poésie et d'entâlage,
de tirades psychologiques et de vol
de porte-monnaie est tout à fait
neuf. »
(H. Rdchbfort.)
— PAR LA DEVANTURE des
boutiques. Vol à la vrille.
— DANS LES MAGASINS. Vol
au radin. V. Tiroir.
« Depuis la découverte du crime, des
inspecteurs recherchaient deux
malfaiteurs qui avaient été vus rô-
dant aux environs de la rue Moreau
et qui étaient connus de la police
pour se livrer au vol dit au radin.
Ce genre d'expédition consiste à
s'introduire chez les commerçants
âgés et vivant seuls pour leur déro-
ber le contenu de leur tiroir-
caisse. »
{L Intransigeant.)
VOLER. Entôler, Poser cinq dessus
(allusion aux cinq doigts de la
main) .
— DANS LES MAGASINS. Grin-
cfiir au radin. V. Tiroir.
— EN BOUSCULANT SA VIC-
TIME. Faire à la rencontre.
VOLEUR DANS LES MAGA-
SINS. Grinche au radin.
V. Tiroir.
VOLEUSE. Entôleuse.
« Dans la soirée, le commissaire de
police du faubourg Montmartre, qui
avait reçu la plainte do M. V..., tut
assez heureux pour mettre la main
sur ï'efitôletise, une profcssionelle
du genre. »
{Le Journal.)
VOUS . Vos gniasses.
VOYAGEUR DE COMMERCE.
Rouleux.
« — Autrefois on nous appelait les am-
bassadeurs, maintenant nous som-
mes les rouleux. »
GH:A.lsrSONS ET l«IOKrOLOa-UES
D'ARISTIDE BRUANT
Dans la rue, Tome I, lUustré par Steinlen 3 fr. 50
Ce volume contient les chansons : A BatignoUes. — .4 la Yillette. —
A Montpernasse. — Marche des Dos. — Ronde des Maiinites. — A Saint-
Lazare. — A la Roquette. — V'ià l'choléra qu'airive. — Belleville-
Ménilmontant. — A Montrouge. — A la Glacière. — A la bojitille. — La
Noire. — A Grenelle. — A la Madeleine. — A Montmertre. — A la
Chapelle.
et les monologues : Philosophe. — Bonne année. — Fantaisie triste.
— Sonneur. — Récidiviste. — Les Vrais Dos. — Amoureux. — Côtier.
— Soûlaud. — Jaloux. — Gréiiste. — Casseur de gueules. — Lézard. —
Grelotteux.
Dans la rue, lome II, Ulustré par Steinlen 3 fr. 50
Ce volume contient les chansons : Dans la rue. — A Mazas. —
Géomay. — Les Petits Joyeux. — Aux Bat. d'Af. — A Biribi. — A la
Place Maubert. — Ees Marcheuses. — Chanson des Michetons. — Au Bois
de Boulogne. — Au Bois de Vincennes. — A la Goutte d'or. — A Saint-
Ouen .
et les monologues : Pilon. — Aux arts libéraux. — Foies blancs. —
Monsieur l' Bon. — Fossoyeur. — Bavarde. — Coquette. — Concuirence.
— Crâneuse. — Conasse. — Soupe du mac. — Les Quaf Pattes. — Piîis
de siècle. — Trempé. — Pus d' patrons. — Exploité. — Heureux.
Sur la route, niustré par borgex 3 fr. 50
Ce volume contient les chansons : Alléluia du cheminot. — En Bour-
gogne. — Les Canuts. — Marche des Bicyclistes. — Seirez vos rangs. —
Les Nases.
et les monologues : Sur la route. — Du pain. — Marchand d' a-ayon.
— Innocent. — Terrassier. — A la Richardelle. — Sur Bordeaux. —
A Nice. — Monte-Carlo. — A Lyon. — L" hôtel du Tapis vei't. — Chevau-
chée. — Marivaudage. — Crasse originelle. — Marida. — J' suis dans
r Bottin. — Le Bœuf gras. — Les youpins. — L'impôt sur le revenu. —
J' in en fous. — Conseillei's municipaux. — Nos amoureuses. — L'impôt
sur la rente. — Tanneur. — Saison d'eau. — Riche nature. — Cyclow-
i\ei'ie. — Avatar. — Soiiloloque. — Empiromanie. — Question capitale.
— Sagesse. — Contre Chiver. — Ventrilogie. — Kif-kif. — Émancipation.
— Repeuplons. — Toutou. — Anges pour Noël.
L'ARGOT AU XX^ SIECLE
DICTIONNAIRE FRANÇAIS -ARGOT
Par ARISTIDE BRUANT
Un fort volume in-8 raisin ; lettres illustrées par Borgex ; médaillon de
Levillain 10 fr. »
Franco, contre mandat-poste, adressé à M. Aristide Bruant,
10, boulevard Beaumarchais, Paris.
123o-04. — CORBEIf,, IMPRIMERIE ÉD. CRÉTÉ.
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PC Bruant, Aristide
37^1 L'argot au XXe siècle
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1905
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